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+ Poséidon (en grec ancien Ποσειδῶν / Poseidỗn, en crétois, en béotien Ποτειδάων / Poteidáôn, en latin Neptūnus) est le dieu de la mer et des océans, ainsi que l'« ébranleur du sol » — dieu des tremblements de terre et des sources dans la mythologie grecque. Son symbole principal est le trident, qu'il reçoit des Cyclopes pendant la Titanomachie, il est aussi symbolisé par le dauphin, et surtout le cheval mais encore le taureau. Les Romains l'assimilent à un Neptune originel, peu fourni alors en mythe, mais avec lequel il finit par se confondre totalement. Il est l’un des fils de Cronos et de Rhéa, notamment le frère de Zeus, d'Héra et d'Hadès, il se marie à Amphitrite mais semble néanmoins avoir eu d'autres conquêtes.
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+ L'étymologie de Poséidon est discutée. Une des hypothèses évoquée est que la forme première de Poséidon devait être Ποτειδᾶς « époux de la Terre » Déméter, que l'on retrouve en second terme dans son nom[1].
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+ Avant que l'anthropomorphisme ne fasse de lui un dieu de la mer, Poséidon semble avoir été un dieu chthonien lié au monde souterrain, porteur de mort et responsable des tremblements de terre, proche de la figure du dieu Hadès. Son épithète d'« ébranleur du sol », attesté en Arcadie où son culte est le plus ancien, en fait un dieu ambivalent, responsable de catastrophes naturelles mais aussi du retour des eaux fécondantes du printemps[2]. Il est le dieu grec le plus fortement lié au cheval à travers ses mythes comme ses représentations. Toutefois, il ne semble pas issu d'un cheval divinisé, le totémisme étant inconnu en Grèce antique. Plus vraisemblablement, ses représentations hippomorphes servaient à mettre en relief les forces étranges et surhumaines qu'il contrôle[3].
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+ Poséidon assimile de nombreuses déités marines plus anciennes comme Nérée, Protée…
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+ Poséidon est le fils de Cronos et de Rhéa et le frère de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia. Pour Hésiode, il est l'aîné de Zeus : dévoré à la naissance par Cronos en même temps que ses frères et sœurs, il est rendu plus tard au jour grâce à une ruse de Zeus[4]. Une tradition minoritaire rapportée par Diodore de Sicile[5] dit que Rhéa parvient à dissimuler sa naissance à Cronos et le confie secrètement à l'Océanide Caphira, fille d'Océan, et aux Telchines de l'île de Rhodes, qui veillent sur son enfance divine. L’Iliade en fait le frère cadet de Zeus[6], acceptant mal l'autorité de l'aîné, ce qui explique sans doute qu'il tente un jour, de concert avec Héra, Athéna ou Apollon, de l'emprisonner[7]… ou bien à l'opposé, Hésiode fait, en effet, Zeus le dernier de la fratrie, et donc Poséidon serait le plus âgé[8].
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+ Poséidon participe avec ses frères et les autres dieux à la Titanomachie et c'est lui qui referme sur les Titans les portes d'airain du Tartare[9]. Lors du partage du monde qui suit la victoire des Olympiens, il reçoit la souveraineté sur les mers, tandis que Zeus règne sur le Ciel et Hadès sur les Enfers[10]. Il a pour sceptre le trident et réside dans un palais d'or au fond de l'océan[11]. La tradition le place à Aigéai (en Achaïe), près du golfe de Corinthe, ou alors sur l'île d'Eubée[12],[13], ou peut-être encore à Samothrace[14]. L’Iliade oscille entre des suggestions laissant à penser à l'une ou à l'autre[15]. Il se déplace sur son char tiré par deux chevaux aux sabots de bronze. Sur son passage, les dauphins sautent de joie et la mer s'entrouvre[16].
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+ À la suite du partage du monde, la Terre reste le domaine commun des dieux[17]. Poséidon dispute d'ailleurs fréquemment à d'autres dieux la possession d'une terre. Il en est ainsi de l'Attique, pour laquelle il affronte sa nièce Athéna. À Athènes, Poséidon frappe l'Acropole de son trident ; il en sort une source d'eau salée[18] ou un cheval[19], nommé Scyphios[20]. Athéna offre à la ville un olivier ; cet arbre est perpétué par un rejeton cultivé dans un enclos sacré sur l'Acropole[21]. Les dieux — ou, suivant la version, le roi Cécrops, Cranaos ou Érysichthon — jugent le présent de la déesse plus utile, et lui consacrent la cité. Furieux, Poséidon inonde l'Attique. Il dispute également Corinthe à Hélios mais Briarée, appelé comme arbitre, ne lui accorde que l'Isthme, tandis qu'à Hélios est octroyée l'Acropole[22].
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+ Poséidon essaie d'obtenir Trézène contre Athéna ; cette fois, Zeus décrète que la cité soit partagée entre eux deux[23]. Il essaie, sans succès, d'obtenir de Zeus Égine et de Dionysos, Naxos[24]. Il veut prendre à Héra l'Argolide, mais Zeus le soumet à l'arbitrage de Phoronée, premier habitant de la région, et des dieux fleuves Inachos, Céphise et Astérion dont le jugement est en faveur d'Héra. Furieux, il se venge en asséchant les rivières de ses juges[25]. Les habitants de Trézène rapportent que l'île proche, l'île de Calaurie, fut longtemps terre d'Apollon tandis que le site de Delphes celui de Poséidon. Les deux dieux interchangèrent leur patronage. Précisément, Delphes accueillait dans un temps lointain un oracle de Gaïa et de Poséidon (tous les deux sont des divinités du sol…) ; Gaïa céda son oracle à la Titanide Thémis qui le donna ensuite à Apollon qui obtint la part de Delphes de Poséidon en cédant donc l'île de Calaurie[26],[27].
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+ Poussé par l'orgueil de Zeus, instigué par Héra, Poséidon et Apollon (ou Athéna[28]) se rebellent contre le roi des dieux et réussissent à l'enchaîner. Ce n'est que grâce à Briarée et ses cent mains, alors convaincu par la Néréide Thétis, et ainsi que les hommes venus de Aigaion[29], que Zeus fut libéré ; en effet, ils sont plus forts que le couple de dieu et mettent fin au complot divin[28].
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+ Poséidon doit, avec Apollon, se mettre au service de Laomédon, roi de Troie[30] — pour certains, c'est la punition de sa tentative ratée d'emprisonner Zeus[31],[32] ; pour d'autres, il s'agit de mettre à l'épreuve l'arrogance de Laomédon en prenant l'aspect de deux mortels[33]. Il bâtit pour la cité de gigantesques murailles, cité parfois nommée Citadelle de Poséidon[34]. Homère considère que seul Poséidon bâtit le mur tandis qu'Apollon fait alors paître les bovins[35]. Laomédon promit aux dieux une grande récompense une fois le travail accompli, mais se sentant désormais protégé par ses murs, le roi de Troie ne donne pas suite à sa promesse. Il menace d'exiler les dieux, et même, les menace, comme de simples prisonniers, de leur lier pieds et mains, de les vendre comme esclaves ou encore de leur trancher leurs oreilles[35]. Pour d'autres, le roi ne propose que trop peu, ou bien les troyens n'ont pas sacrifié un taureau né durant l'année du labeur divin[36]. Furieux, Poséidon envoie contre la ville un monstre marin, Céto, qui ravage les côtes avant d'être tué par Laomédon bien aidé par Héraclès[37].
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+ Le grief qui pousse Poséidon à se ranger aux côtés des Achéens lors de la guerre de Troie qui s'ensuit[38] est inconnu, peut-être une rancœur tenace envers les Troyens en général après l'épisode de leur roi Laomédon — mort depuis longtemps semble-t-il durant les événements de la guerre — on remarque que si Apollon manifeste aussi sa colère contre Laomédon, il soutient par la suite vigoureusement les troyens dans le conflit homérique. Dans la bataille divine, Poséidon se trouve du côté d'Héra, d'Athéna et d'une certaine façon celui de Zeus et s'oppose les autres dieux olympiens comme Apollon, Aphrodite, Artémis…
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+ Poséidon revigore les Grecs désespérés alors que les Troyens atteignent leur camp et ont le dessus en repoussant sans défaut les assauts hellènes successifs. Pour cela, il s'adresse, aux héros Ajax, fils de Télamon et Ajax, fils d'Oïlée sous les traits du devin Calchas[39], puis au roi crétois plus âgé, Idoménée, par la voix de Thoas, fils d'Andrémon[40], qui relance les guerriers. Zeus veut donner alors un soutien aux Troyens, aussi, Poséidon encourage-t-il non ouvertement les grecs et sous la forme d'un guerrier, parcourt leur armée et galvanise ses hommes[41]. À travers Idoménée, il prend part au combat et tue Alcathoos, gendre d'Anchise[42].
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+ Poséidon tempère l'ardeur de sa sœur Héra face aux Troyens afin d'éviter que le conflit des hommes ne conduise à une bataille rangée entre les dieux eux-mêmes[43].
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+ La position du dieu est parfois ambiguë car il sauve le Grec Antiloque[44] mais aussi le Troyen Énée[45], le sauveur de la race troyenne (voir l’Énéide). On remarque que son fils Cycnos se joint au camp de Priam, le roi de Troie, avant d'être tué par Achille[46].
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+ Le viol de la princesse troyenne Cassandre par le roi grec de Locride, Ajax, fils d'Oïlée, soulève le courroux d'Athéna car les tristes événements ont eu lieu dans un temple dédié à la déesse. Le sacrilège inquiète les Grecs et, malgré les avertissements du devin Calchas[47], prennent la mer pour retourner chez eux. À la demande de sa nièce, pour satisfaire la fille de Zeus, Poséidon soulève la tempête et les flots auxquels nombre de navires grecs ne survivent pas. La fille de Zeus, par la foudre de son père, brise en mille morceaux le navire d'Ajax près de l'île de Myconos ou bien de l'île d'Eubée[48]. Ajax survit seul encore à son naufrage, la déesse ne l'achevant pas pour qu'il souffre sans fin. Par l'aide de Poséidon, Ajax réussit cependant à atteindre le rocher Gyrée[49] où il se réfugie[50]. Orgueilleusement, Ajax s'exclame qu'il est parvenu, lui-même, à s'opposer aux dieux et à échapper à sa mort et ce malgré les efforts divins unis contre lui. Venant à lui ces impiétés, Poséidon, par un coup de son trident, scinde le rocher qui tombe à l'eau et écrase le héros de la guerre de Troie. Le corps, repêché, sera mis en terre par la Néréide Thétis[51],[52].
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+ Après la guerre, le retour d'Ulysse est plutôt de bon augure. Ayant protesté contre le viol de Cassandre et ayant condamné Ajax, il profite de la protection d'Athéna. De la tempête envoyée par Poséidon, celui-ci en est épargné. Cependant, de son apparent désintéressement au début du retour du Grec, Poséidon va ensuite le poursuivre de sa vengeance active et sans pitié car lui et ses hommes ont crevé l'œil de son fils, le Cyclope Polyphème[53]. Tous ses hommes périrent et seul Ulysse revient dans sa terre natale : il doit son salut à sa bienfaitrice Athéna, au bon vouloir de Zeus appelé en rescousse comme juge, et surtout au fait qu'alors Poséidon s'est absenté de l'Olympe pour aller chez les Éthiopiens (où l'on sacrifie en abondance taureaux et béliers)[54],[55]…
34
+
35
+ Dans le périple du retour d'Ulysse, Poséidon change en rocher et immobilise le vaisseau des Phéaciens, peuple vivant sur l'île de Schérie : il est froissé par le fait que les Phéaciens ont pour habitude de transporter de nombreux étrangers et ont reconduit le héros à son île d'Ithaque en lui offrant de grands cadeaux alors qu'il souhaite le tourmenter encore[56].
36
+
37
+ Il détruit le camp grec dressé à Troie, irrité par les murs et les tours érigés là pour la guerre : il déverse les eaux de l'Hellespont, de même, Zeus fait pleuvoir et Apollon fait grossir les torrents du mont Ida ; Poséidon ouvre la terre d'où jaillit de l'eau boueuse et ébranle aussi le promontoire Sigée situé près de là[57].
38
+
39
+ Poséidon fait sortir de la mer, à la demande de Minos, un taureau gigantesque grâce auquel il devient roi de Crète aux dépens de ses frères Rhadamanthe et Sarpédon. Ainsi contrôle-t-il aussi les mers, et les autres îles environnantes. Mais Minos refuse, comme il était convenu, de lui sacrifier l'animal, ou bien il échange le bovin divin avec l'un de son troupeau. Poséidon, trompé, veut se venger bien qu'il ne puisse pas tuer Minos qui est fils de Zeus. Il élabore une autre manière ironique de se venger : il insuffle en Pasiphaé, la femme de Minos, un amour coupable pour le taureau. Pour cette passion, elle sollicite l'aide de l'ingénieur athénien Dédale banni pour homicide. Celui-ci lui construit un simulacre de vache en bois, recouvert de peau, dans lequel elle se cache afin d'être montée par le taureau. Le taureau divin est lui aussi trompé… De leur union naît le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau que Minos enferme dans un labyrinthe[58].
40
+
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+ Il détruit la ville d'Hélice qui a été un grand sanctuaire de Poséidon pour les Ioniens. Ces derniers, chassés de la ville sous la pression des Achéens, réclament les statues du temple. Les Achéens acceptent mais les habitants rejettent que les Ioniens sacrifient. De ce sacrilège envers Poséidon, la ville impie connait un terrible tremblement de terre durant la nuit sombre et dans la foulée, une inondation au petit matin, dont les eaux conjointement venant de la côte (c'est-à-dire du golfe de Corinthe) et de la terre où les fleuves encerclant débordent et déversent des flots chargés de dépôts alluvionnaires, embourbent et noient les derniers quelques survivants pris au piège. La ville est détruite totalement en 373 av. J.-C. ne laissant plus qu'un souvenir vivace dans l'Antiquité[59],[60]. Certains avancent que cet évènement inspira Platon pour son Atlantide[61],[62].
42
+
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+ Poséidon fait de la terre de Thessalie, qui n'était pas jusqu'alors une terre aussi féconde mais plutôt montagneuse et où se trouvait un grand lac[63], une plaine fertile et asséchée, sillonnée par le fleuve Pénée traversant la vallée de Tempé, ouverte sous le coup du trident du dieu[64], entre le mont Ossa et le mont Olympe, ce qui libère et rassemble les eaux des rivières descendant des montagnes vers la mer Égée[65].
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45
+ Poséidon sauve Léto, et fait naître les dieux Apollon et Artémis qui sans son aide ne seraient pas. Héra apprend que son mari Zeus a mis enceinte Léto, la mère des jumeaux divins Apollon et Artémis. Jalouse, elle déclare et impose que Léto doive accoucher seulement là où le soleil ne se lève pas. Léto est donc contraint de vagabonder. Le dragon Python, fils de Gaïa, qui a un oracle sur le mont Parnasse, à proximité du futur oracle de Delphes, appris que la descendance de Léto doit le mener à sa propre mort, aussi depuis qu'il l'a croisée, il lui mène la chasse pour la tuer et mettre fin à la prédiction mortelle. Par la volonté de Zeus, le souffle de Borée transporte la Titanide au loin de ces menaces et la confie à Poséidon. Le dieu la protège, mais pour ne pas contrarier sa sœur Héra, tous deux se dirigent vers l'île d’Ortygie et il la recouvre par les flots pour la cacher de Python qui s'en retourne chez lui. Puis Poséidon rehausse l'île à la surface en retirant les eaux. Celle-ci est connue plus tard sous le nom de Délos dans les Cyclades. Ici, Léto, appuyée sur un olivier, finit par accoucher. Héphaïstos offre des flèches à chacun des nouveau-nés. Armés de ces dernières, Apollon, quatre jours plus tard, se venge et met à mort Python sur le mont Parnasse, c'est pourquoi dès lors Apollon est surnommé Pythien[66]. Il recueille son fils Eumolpos délaissé et jeté dans l'océan par sa mère Chioné et le confie à sa fille Benthésicymé[67].
46
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+ Il a créé le premier cheval, soit à Athènes, dans le cadre de son affrontement avec Athéna[19], soit en Thessalie, après avoir éjaculé sur Gaïa, la Terre[68],[69]. Il apprend également aux hommes à monter les chevaux à l'aide d'une bride[réf. nécessaire].
48
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49
+ Il octroie à ses protégés des facultés divines plutôt attachées en général au monde marin. À Euphémos, il donne la faculté de courir sur l'eau en gardant les pieds au sec[70], tout comme à Orion la possibilité de marcher sur les flots[71]. Il fait des Dioscures (fils de Zeus), Castor et Pollux, les protecteurs des navigateurs et leur donne le pouvoir de calmer les tempêtes[72]. Périclyménos, le fils aîné de Nélée, reçoit une force incroyable qui peut terrasser quiconque[73]. Quant à Œnopion, Poséidon fait construire par Héphaïstos un refuge souterrain pour le mettre à l'abri de la vengeance d'Orion qu'Œnopion a fait aveugle[74].
50
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51
+ Recherchant une épouse pour régner auprès de lui dans les profondeurs de la mer, Poséidon courtisa la Néréide Thétis comme son frère Zeus, mais Thémis ayant prophétisé que tout fils qui naîtrait d'elle serait plus grand que son père, prudents, ils cessèrent tous deux de la courtiser et lui permirent d'épouser un mortel du nom de Pélée.
52
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53
+ Amphitrite, autre Néréide qu'il rechercha ensuite, résista à ses avances et s'enfuit dans les montagnes de l'Atlas pour lui échapper, mais il envoya des messagers à sa poursuite, parmi lesquels un certain Delphinos qui plaida la cause de Poséidon d'une façon si charmante qu'elle céda et le pria d'organiser le mariage. Pour lui témoigner sa reconnaissance, Poséidon plaça l'image de Delphinos au milieu des étoiles, dans la constellation du Dauphin[75],[76]. On dit qu'Amphitrite dansait sur l'île de Naxos avant d'être l'épouse de Poséidon[77].
54
+
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+ Légitimement marié à Amphitrite dont il a trois enfants, Triton, Benthésicymé et Rhodé (certaines traditions rapportées par Diodore font en revanche naître cette dernière de son union avec Halia, la sœur des Telchines[5]), Poséidon a également bon nombre d'enfants avec d'autres divinités ou de mortelles.
56
+
57
+ Il manifeste un amour entreprenant : Coronis était la fille de Coronée et fut changée en corneille par Athéna afin de lui permettre d'échapper aux poursuites incessantes de Poséidon, tombé éperdument amoureux.
58
+
59
+ Poséidon est le père, plus ou moins directement, de nombreux héros grecs dont le fameux Thésée qu'il a d'Éthra[78] par l'entremise d'Athéna pour certains[79]. Il lui accorde trois vœux[80] : sous la colère et la méprise, Thésée sollicite l'aide du dieu contre le fils qu'il a eu d'une Amazone, Hippolyte ; ce dernier perd la vie après que les chevaux de son char aient été effrayés par un monstre marin envoyé par Poséidon[81],[82].
60
+
61
+ Il est l'éraste du jeune Pélops, qu'il enlève et amène sur l'Olympe, de même que Zeus l'a fait auparavant avec Ganymède.
62
+
63
+ Persée trancha la tête de Méduse alors enceinte de Poséidon. Du sang coulant naissent deux fils, Chrysaor et le cheval ailé Pégase[83].
64
+
65
+ Poséidon s'unit à Clito et enfante la dynastie des Atlantes autour de dix frères dont l'ainé est Atlas. Chacun étant le roi d'un dixième de l'Atlantide[84].
66
+
67
+ De Calycé[85], il a un fils Cycnos, roi d'une ville de Troade[86]. Il s'illustre brillamment durant la guerre de Troie du côté troyen, mais perd la vie sous les coups d'Achille, fils de Thétis, une Néréide (et donc normalement soumise à Poséidon…), après un âpre combat où il montre une certaine invulnérabilité. À sa disparition, Poséidon le change en cygne[87].
68
+
69
+ Eumolpos est le fils de Chioné qu'elle a eu de Poséidon à la discrétion de son père Borée. Afin que ce dernier ne sache pas son existence, elle jette son enfant dans les profondeurs des océans. Poséidon le recueille et le conduit aux Éthiopiens[54] et le confie à sa fille Benthésicymé qu'il a eu d'Amphitrite. Eumolpos connaît par la suite des accusations de viol, de complot contre son hôte royal qui le conduit à connaître plusieurs fois l'exil. Il finit néanmoins, après réconciliation, par hériter du trône du roi thrace Tégyrios. Mais les habitants d'Éleusis l'appellent au secours et il dresse son armée thracienne face aux Athéniens dirigés par Érechthée. Celui-ci, sous le conseil d'un oracle, sacrifie sa plus jeune fille pour s'assurer la victoire. Ses autres filles se donnent aussi la mort car elles avaient prêté serment de mourir ensemble. Quoi qu'il en soit, Eumolpos perd la vie dans la bataille. Furieux Poséidon anéantit Érechthée et son palais laissant Cécrops[88], l'aîné des fils d'Érechthée, devenir roi[67].
70
+
71
+ Pour Hygin, C'est Eumolpos, revendiquant l'Attique au nom de son père Poséidon, qui attaque les Athéniens. Quant Eumolpos fut tué, Poséidon exige d'Érechthée qu'il lui sacrifie une de ses filles, Chthonia, afin qu'il ne se réjouisse pas de la disparition de son fils Eumolpos et à sa demande, Zeus tue par son foudre Érechthée. Les sœurs de Chthonia se donnent aussi la mort[89].
72
+
73
+ Apollodore fait de Poséidon le père de Busiris, cruel roi d'Égypte tué par Héraclès, par la Néréide Lysianassa [90].
74
+
75
+
76
+
77
+ Comme les Grecs le reconnaissent eux-mêmes[97], Poséidon est un dieu important et ancien[98]. Son nom est attesté depuis l'époque mycénienne sous la forme po-si-dai-jo[99]. Les tablettes en linéaire B montrent qu'il est le principal dieu de Pylos[100], comme en atteste dans l’Odyssée le sacrifice offert par Nestor, roi de Pylos, à Poséidon[101].
78
+
79
+ Le principal sanctuaire des Ioniens, dont Nestor est l'ancêtre mythique, se trouve au cap Mycale et lui est consacré. Les Éoliens, les Béotiens et les Mégariens se réclament également de lui par l'intermédiaire de leurs ancêtres éponymes, Éolos, Béotos et Mégarée, qui sont ses fils. Des cités portent également son nom : Potidée en Chalcidique et Poseidonia/Paestum en Grande Grèce. L'amphictyonie de Calaurie se réunit dans son sanctuaire, tandis que le principal centre religieux de la Triphylie est le sanctuaire du Samikon.
80
+
81
+ Poséidon Hippios, seigneur des chevaux, est vénéré en Arcadie à Mantinée, Phénéos, Méthydrion, Lykosoura et Thelpousa. Il préside des jeux équestres, les Hippokrateia, qui se tiennent à Pallantion[102]. On lui rend également un culte à Olympie et Patras.
82
+
83
+ Dans la région de Corinthe, des jeux isthmiques étaient consacrés à Poséidon depuis le passage de Thésée au moins[103], inspirés par les jeux olympiques établis par Héraclès en l'honneur de Zeus. Thésée ouvrit à tous des anciens jeux locaux. Ceux-ci avaient été établis par Sysiphe en l'honneur de Mélicerte alors qu'il trouva son corps sur le rivage. On dit que celui-ci fut apporté par des dauphins[104],[105].
84
+
85
+ L'un des hymnes homériques est dédié à Poséidon. Cette dédicace respectueuse à Poséidon, plutôt courte parmi la trentaine d'autres hymnes dont l'ensemble est daté approximativement entre le VIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère, donne l'aperçu d'un Poséidon dresseur de cheval, sauveur de navire, tout comme celui qui agite la terre, comme le dieu de la mer et le roi du mont Hélicon et de la ville Aigues (ou Aigas)[106]. Le texte regorge d'épithètes. Bien que l'usage fasse nommer l'ensemble des textes comme homérique, ceux-ci n'ont pas été écrits par Homère ; le ou les auteurs sont inconnus, mais le style littéraire rappelle les vers d'Homère, auteur de l’Iliade (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec les originaux) :
86
+
87
+ Εἲς Ποσειδῶνα
88
+
89
+ ἀμφὶ Ποσειδάωτα, μέγαν θεόν, ἄρχομ᾽ ἀείδειν,
90
+ γαίης κινητῆρα καὶ ἀτρυγέτοιο θαλάσσης,
91
+ πόντιον, ὅσθ᾽ Ἑλικῶνα καὶ εὐρείας ἔχει Αἰγάς.
92
+ διχθά τοι, Ἐννοσίγαιε, θεοὶ τιμὴν ἐδάσαντο,
93
+ ἵππων τε δμητῆρ᾽ ἔμεναι σωτῆρά τε νηῶν.
94
+ χαῖρε, Ποσείδαον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
95
+
96
+ — Hymnes homériques, XXII
97
+
98
+ À Neptune
99
+
100
+ Chantons d'abord Neptune, dieu puissant,
101
+ roi des mers, qui fait trembler la terre et la mer inféconde,
102
+ qui règne sur l'Hélicon et sur l'immense ville d'Aigues.
103
+ Neptune, vous avez reçu des Immortels le double honneur
104
+ de dompter les coursiers et de sauver les navires.
105
+ Salut, Neptune, à la chevelure azurée,
106
+ dieu fortuné, que votre cœur bienveillant protège les navigateurs
107
+
108
+ Les Petits poèmes grecs (trad. Ernest Falconnet), Paris, Desrez, 1838, no XXI, p. 100 (Wikisource)
109
+
110
+ À Poseidaôn
111
+
112
+ Je commence à chanter sur Poseidaôn, le grand Dieu,
113
+ qui ébranle la terre et la mer stérile,
114
+ qui possède Aigas et le Hélikôn.
115
+ Les Dieux t’ont partagé les honneurs, ô toi qui ébranles la terre !
116
+ Ils t’ont fait dompteur de chevaux et sauveur de nefs.
117
+ Salut, Poseidaôn qui entoures la terre, Bienheureux, aux cheveux bleus,
118
+ ayant un cœur bienveillant, et qui secours les marins !
119
+
120
+ Hymnes homériques (trad. Leconte de Lisle), Paris, A. Lemerre, 1893, no XX, p. 431 (Wikisource)
121
+
122
+ L'orphisme est un culte à mystères, un courant mystique et religieux qui s'appuie notamment sur une pratique liturgique faite de récitation d'hymnes, ou plutôt de prières, célébrant les divinités grecques. L'un des quatre-vingt sept hymnes est consacré à Poséidon. Cet ensemble d'hymnes orphiques dont la tradition cultuelle ainsi que les premiers traducteurs modernes font remonter l'origine à une lointaine époque antérieure à l'époque classique, est daté plutôt entre le VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère. Le ou les auteurs sont incertains bien que le culte prétende être issu d'Orphée, le fameux héros grec ; ou bien s'agit-il de l'ouvrage d'un énigmatique homonyme ou la compilation de l'école d'Alexandrie sous ce vocable[107] ? Il est vraisemblable que les prières étaient chacune accompagnée de fumigation propre. Curieusement, l'hymne à propos de Poséidon, aussi riche en épithètes, est associé au parfum de Myrrhe (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec ceux originaux)[108],[109] :
123
+
124
+ Ποσειδῶνος
125
+
126
+ θυμίαμα σμύρναν
127
+
128
+ Κλῦθι, Ποσειδάον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
129
+ ἵππιε, χαλκοτόρευτον ἔχων χείρεσσι τρίαιναν,
130
+ ὃς ναίεις πόντοιο βαθυστέρνοιο θέμεθλα,
131
+ ποντομέδων, ἁλίδουπε, βαρύκτυπε, ἐννοσίγαιε,
132
+ κυμοθαλής, χαριτῶπα, τετράορον ἅρμα διώκων,
133
+ εἰναλίοις ῥοίζοισι τινάσσων ἁλμυρὸν ὕδωρ,
134
+ ὃς τριτάτης ἔλαχες μοίρης βαθὺ χεῦμα θαλάσσης,
135
+ κύμασι τερπόμενος θηρσίν θ' ἅμα, πότνιε δαῖμον·
136
+ ἕδρανα γῆς σῴζοις καὶ νηῶν εὔδρομον ὁρμήν,
137
+
138
+ — Hymnes orphiques, XVI[108]
139
+
140
+ Parfum de Poséidaôn
141
+
142
+ La Myrrhe
143
+
144
+ Entends-moi, Poseidaôn, qui ébranles la terre, aux cheveux bleus,
145
+ Cavalier qui tiens en main le trident d’airain,
146
+ qui habites le sein profond de la mer,
147
+ Roi de la mer, retentissant, qui ébranles la terre,
148
+ couronné d’écume, qui as un beau visage, qui pousses ton char à quatre chevaux
149
+ à travers l’eau salée et retentissante,
150
+ à qui les Moires ont accordé l’eau profonde de la mer,
151
+ qui te réjouis des flots, Daimôn de la mer et des bêtes marines !
152
+ Protège les assises de la terre et la course des nefs rapides,
153
+ donne-moi la paix, la santé et les richesses irréprochables.
154
+
155
+ Le parfum de Neptune
156
+
157
+ La Myrrhe
158
+
159
+ Écoute-moi. Neptune à la chevelure mouillée par les ondes salées de la mer,
160
+ Neptune traîné par de rapides coursiers et tenant dans la main ton trident acéré,
161
+ toi qui habites toujours les immenses profondeurs de la mer,
162
+ roi des ondes, toi qui presses la terre de tes eaux tumultueuses,
163
+ toi qui lances au loin l'écume
164
+ et qui conduis à travers les flots ton rapide quadrige,
165
+ dieu azuré à qui le sort accorda l'empire des mers,
166
+ toi qui aimes ton troupeau armé d'écailles et les eaux salées de l'océan,
167
+ arrête-toi sur les bords de la terre, donne un bon souffle aux navires
168
+ et ajoutes-y, pour nous, la paix, le salut et les dons dorés des richesses.
169
+
170
+ Poséidon est associé à de nombreux épithètes (ou assimilés) qui sont autant d'éléments de description de sa fonction ou de la perception qu'il induit. Quelquefois, par peur du dieu vindicatif, on préfère l'épithète à son nom même, mais toujours avec dévotion et profond respect. Faire usage de telles paraboles ravit les poètes qui diversifient leurs vers tout en ayant un outil littéraire bivalent : en un ou deux mots souvent (en grec naturellement, la traduction étant fréquemment plus longue), marqués par un rythme soigné volontairement, le sens dévolue désigne alors à la fois le dieu aussi bien que la faculté que l'auteur veut lui attribuer dans son ouvrage. Certaines épithètes sont liées à des cultes locaux ou sont plus ou moins historiques, d'autres, diffusées par les œuvres et les mythes communs dans toute la Grèce, avancent des traits divins plus généraux, parfois plus fantastiques. Les épithètes de Poséidon le dessinent comme un dieu paternaliste rattaché à la terre, au sol, mais aussi au monde marin comme au cheval, dont le sens est souvent équivoque et désigne l'animal ou une embarcation : Homère parle, dans son Odyssée[110], de navire comme des « Chevaux des mers » ou de « Coursier des mers » par exemple. Les traductions depuis le grec sont variables d'une langue à une autre, d'un traducteur à un autre, et essaient de transmettre le sens le plus proche, contraintes néanmoins à conserver la fréquente brièveté et le rythme du grec originel, tout en assurant un résultat élégant dans la langue finale.
171
+
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+
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+
174
+
175
+
176
+ Traits caractéristiques qui reviennent fréquemment, dans la littérature, la sculpture, la peinture sur poterie, les mosaïques… au point de devenir symboliques du dieu permettant notamment de l'identifier sur ses représentations.
177
+
178
+ Hippocampe mythologique, créature mi-poisson, mi-cheval, reproduction depuis un dessin de la ville de Pompéi.
179
+
180
+ Sculpture de Poséidon sur son char tirés par des hippocampes, Monterrey, Mexique.
181
+
182
+ Neptune (Poséidon) barbu tenant son trident et entouré de poissons, détail de la Mosaïque des saisons d'époque romaine, Musée archéologique régional Antonio-Salinas, Palerme.
183
+
184
+ Poséidon à la longue barbe assis sur son trône et son trident à la main, cratère en calice attique à figures rouges, première moitié du Ve siècle, Cabinet des médailles, Bibliothèque nationale de France.
185
+
186
+ Poséidon entourés de chevaux à la course, seigneur des jeux isthmiques, Camée, vers le XVIIIe siècle[179], Musée d'histoire de l'art de Vienne, Autriche.
187
+
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+ Quelques lieux de cultes connus aujourd'hui pour avoir, d'une manière ou d'une autre, abrité, à un moment donné, le culte de Poséidon :
189
+
190
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
191
+
192
+ Poséidon et Neptune ont inspiré abondamment dans de nombreux domaines variés : sciences, techniques, culture, littérature…
193
+
194
+ L'astronomie, s'inspirant des dieux mythologiques romains pour nommer les planètes de notre système solaire, a réservé le nom de Neptune à la huitième et dernière, découverte au XIXe siècle et s'ajoutant à celles notamment connues depuis l'Antiquité. Planète géante bleutée comme les océans, son symbole astronomique (et astrologique) est d'ailleurs le trident (♆)[180],[181]. Les Grecs modernes la nomme, quant à eux, « Poséidon » (Ποσειδώνας / Poseidónas). On nomme ses nombreux satellites, outre par leur nombre propre, aussi selon une nomenclature numérique dont le numéro représente l'ordre chronologique de leur découverte : par exemple Neptune I (Neptune 1) représente le satellite Triton, découvert en 1846[182].
195
+
196
+ La zoologie nomme un coléoptère, le dynaste Neptune[183], et l'on évoque les fonds marins avec la posidonie de Méditerranée, une algue envahissante parfois même surnommée « chiendent de mer »[184]. Le sauroposéidon est l'un des plus imposants dinosaures et sa signifiante masse a inspiré à ses découvreurs, dans la décennie 1990, l'aspect divin des tremblements de terre de Poséidon et ils le nommèrent le « dieu des tremblements de terre saurien »[185].
197
+
198
+ Le culte du dieu a soulevé l'enthousiasme des architectes depuis l'Antiquité qui ont parsemé de diverses constructions de nombreuses régions (voir notamment Temple de Neptune ). Ainsi trouve-t-on des nombreux lieux de culte désormais en ruine ou sauvés de l'oublie par la restauration pour certains ou simplement témoignés par les auteurs classiques : citons le temple dédié à Neptune à Rome ou celui à Paestum en Campanie ou encore celui d'Hélice en Grèce… L'architecture moderne n'est pas en reste : le gratte-ciel Tour Neptune à Courbevoie s'est élevé à 113 mètres en 1975 au bord des eaux fluviales de la Seine[186]. Les prérogatives aquatiques du dieu donnent l'explication à de nombreuses fontaines (Fontaine de Neptune ) ou bien à une série d'écluses appelée Escalier de Neptune en Écosse[187].
199
+
200
+ Le dieu des mers et des océans est l'appellation bienvenue de plusieurs navires ou autres avions de patrouille maritime (comme le Lockheed P-2 Neptune ou le récent Boeing P-8 Poseidon) et sous-marins. Le trait de caractère vindicatif et colérique ainsi que sans pitié semble se distinguer pour désigner de nombreux bâtiments maritimes militaires (le navire français de 80 canons La Neptune construit en 1803, les navires HMS Neptune  de la Royal Navy britannique…) ou bien encore des missiles mer-sol balistiques et stratégiques (missiles Trident, UGM-73 Poseidon). Les opérations militaires, souvent amphibies, voire des raids ou des opérations commandos, font écho au dieu marin (la première phase du Débarquement de Normandie, c'est-à-dire le bombardement, les parachutages et le transport des troupes et du matériel sur les plages avait pour nom de code Neptune[188] ; Neptune's Spear (« Trident de Neptune ») était le nom du raid américain ayant mené à la mort d'Oussama ben Laden[189]).
201
+
202
+ Entre 1992 et 2005, le satellite franco-américain TOPEX/Poséidon étudia les océans de la Terre : il mesure les courants océaniques et les niveaux des mers[190].
203
+
204
+ On le voit apparaître dans des mangas (Saint Seiya[191], One Piece[192]…) comme dans des romans jeunesse (la série Percy Jackson de Rick Riordan[193], Le Sceptre de Poséidon de Géraldine Cabon). Il est évoqué dans des pièces de théâtre, des romans, dans des films (notamment L'Aventure du Poséidon sorti en 1972) ou en musique. Des stations radios sont nommées Neptune[194].
205
+
206
+ On le retrouve dans les médias les plus modernes, comme les jeux vidéo ou bien les animations issues souvent des mangas ou encore en informatique (le programme d'assistant de diagramme Poseidon for UML[195], ou le projet avorté de système d'exploitation Microsoft Neptune[196]).
207
+
208
+ Les formations karstiques côtières découvertes au XVIIIe siècle en Italie sont une curiosité géologique nommée la Grotte de Neptune[197].
209
+
210
+ Quelques villes antiques portent le nom du dieu comme l'ancienne Paestum en Italie qui porta un temps dans son histoire le nom de Poséidonia (Ποσειδωνία / Poseidônía)[198]. L'ancien toponyme de la ville de Pigadia sur l'île Karpathos en Grèce était une variante incertaine de Poséidon[199]. Nommée aussi en l'honneur du dieu, se trouve l'ancienne ville de Potidée (Ποτίδαια), fondée par les Corinthiens[200] en 600 av. J.-C. en Macédoine chalcidique, dont les restes archéologiques se trouvent près de la ville moderne Nea Potidea (en)[201] en Macédoine grecque. Aujourd'hui, on trouve aussi la ville moderne de Neptune aux États-Unis[202].
211
+
212
+ Des imposantes montagnes russes aquatiques sont nommées Poséidon dans le parc d'attraction Europa Park, en Allemagne, près de la frontière, vers la ville française de Colmar[203].
213
+
214
+ Poséidon fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
215
+
216
+ Poséidon apparaît dans la série animée L'Odyssée. Il est le principal antagoniste et désire se venger d'Ulysse, qui a pris Troie et blessé son fils le cyclope. Son statut de dieu lui interdit toutefois d'agir directement, le forçant à prendre des complices ou faire appel à des créatures de la mythologie grecque. Il est présenté comme un dieu tyrannique, hypocrite, menteur et manipulateur sans scrupules.
217
+
218
+ La peinture sur poterie en fait un sujet fréquent, c'est aussi le cas sur mosaïque, tout comme la peinture sur toile plus récemment le représente aussi (Le triomphe de Neptune de Nicolas Poussin aux environs de 1635). Il est aussi un sujet apprécié de la sculpture avec des statues autant antiques (par exemple le Poséidon de l'Artémision daté du Ve siècle av. J.-C.) que modernes comme le Neptune d'Augustin Pajou au XVIIIe siècle.
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+ Poséidon (en grec ancien Ποσειδῶν / Poseidỗn, en crétois, en béotien Ποτειδάων / Poteidáôn, en latin Neptūnus) est le dieu de la mer et des océans, ainsi que l'« ébranleur du sol » — dieu des tremblements de terre et des sources dans la mythologie grecque. Son symbole principal est le trident, qu'il reçoit des Cyclopes pendant la Titanomachie, il est aussi symbolisé par le dauphin, et surtout le cheval mais encore le taureau. Les Romains l'assimilent à un Neptune originel, peu fourni alors en mythe, mais avec lequel il finit par se confondre totalement. Il est l’un des fils de Cronos et de Rhéa, notamment le frère de Zeus, d'Héra et d'Hadès, il se marie à Amphitrite mais semble néanmoins avoir eu d'autres conquêtes.
4
+
5
+ L'étymologie de Poséidon est discutée. Une des hypothèses évoquée est que la forme première de Poséidon devait être Ποτειδᾶς « époux de la Terre » Déméter, que l'on retrouve en second terme dans son nom[1].
6
+
7
+ Avant que l'anthropomorphisme ne fasse de lui un dieu de la mer, Poséidon semble avoir été un dieu chthonien lié au monde souterrain, porteur de mort et responsable des tremblements de terre, proche de la figure du dieu Hadès. Son épithète d'« ébranleur du sol », attesté en Arcadie où son culte est le plus ancien, en fait un dieu ambivalent, responsable de catastrophes naturelles mais aussi du retour des eaux fécondantes du printemps[2]. Il est le dieu grec le plus fortement lié au cheval à travers ses mythes comme ses représentations. Toutefois, il ne semble pas issu d'un cheval divinisé, le totémisme étant inconnu en Grèce antique. Plus vraisemblablement, ses représentations hippomorphes servaient à mettre en relief les forces étranges et surhumaines qu'il contrôle[3].
8
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9
+ Poséidon assimile de nombreuses déités marines plus anciennes comme Nérée, Protée…
10
+
11
+ Poséidon est le fils de Cronos et de Rhéa et le frère de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia. Pour Hésiode, il est l'aîné de Zeus : dévoré à la naissance par Cronos en même temps que ses frères et sœurs, il est rendu plus tard au jour grâce à une ruse de Zeus[4]. Une tradition minoritaire rapportée par Diodore de Sicile[5] dit que Rhéa parvient à dissimuler sa naissance à Cronos et le confie secrètement à l'Océanide Caphira, fille d'Océan, et aux Telchines de l'île de Rhodes, qui veillent sur son enfance divine. L’Iliade en fait le frère cadet de Zeus[6], acceptant mal l'autorité de l'aîné, ce qui explique sans doute qu'il tente un jour, de concert avec Héra, Athéna ou Apollon, de l'emprisonner[7]… ou bien à l'opposé, Hésiode fait, en effet, Zeus le dernier de la fratrie, et donc Poséidon serait le plus âgé[8].
12
+
13
+ Poséidon participe avec ses frères et les autres dieux à la Titanomachie et c'est lui qui referme sur les Titans les portes d'airain du Tartare[9]. Lors du partage du monde qui suit la victoire des Olympiens, il reçoit la souveraineté sur les mers, tandis que Zeus règne sur le Ciel et Hadès sur les Enfers[10]. Il a pour sceptre le trident et réside dans un palais d'or au fond de l'océan[11]. La tradition le place à Aigéai (en Achaïe), près du golfe de Corinthe, ou alors sur l'île d'Eubée[12],[13], ou peut-être encore à Samothrace[14]. L’Iliade oscille entre des suggestions laissant à penser à l'une ou à l'autre[15]. Il se déplace sur son char tiré par deux chevaux aux sabots de bronze. Sur son passage, les dauphins sautent de joie et la mer s'entrouvre[16].
14
+
15
+ À la suite du partage du monde, la Terre reste le domaine commun des dieux[17]. Poséidon dispute d'ailleurs fréquemment à d'autres dieux la possession d'une terre. Il en est ainsi de l'Attique, pour laquelle il affronte sa nièce Athéna. À Athènes, Poséidon frappe l'Acropole de son trident ; il en sort une source d'eau salée[18] ou un cheval[19], nommé Scyphios[20]. Athéna offre à la ville un olivier ; cet arbre est perpétué par un rejeton cultivé dans un enclos sacré sur l'Acropole[21]. Les dieux — ou, suivant la version, le roi Cécrops, Cranaos ou Érysichthon — jugent le présent de la déesse plus utile, et lui consacrent la cité. Furieux, Poséidon inonde l'Attique. Il dispute également Corinthe à Hélios mais Briarée, appelé comme arbitre, ne lui accorde que l'Isthme, tandis qu'à Hélios est octroyée l'Acropole[22].
16
+
17
+ Poséidon essaie d'obtenir Trézène contre Athéna ; cette fois, Zeus décrète que la cité soit partagée entre eux deux[23]. Il essaie, sans succès, d'obtenir de Zeus Égine et de Dionysos, Naxos[24]. Il veut prendre à Héra l'Argolide, mais Zeus le soumet à l'arbitrage de Phoronée, premier habitant de la région, et des dieux fleuves Inachos, Céphise et Astérion dont le jugement est en faveur d'Héra. Furieux, il se venge en asséchant les rivières de ses juges[25]. Les habitants de Trézène rapportent que l'île proche, l'île de Calaurie, fut longtemps terre d'Apollon tandis que le site de Delphes celui de Poséidon. Les deux dieux interchangèrent leur patronage. Précisément, Delphes accueillait dans un temps lointain un oracle de Gaïa et de Poséidon (tous les deux sont des divinités du sol…) ; Gaïa céda son oracle à la Titanide Thémis qui le donna ensuite à Apollon qui obtint la part de Delphes de Poséidon en cédant donc l'île de Calaurie[26],[27].
18
+
19
+ Poussé par l'orgueil de Zeus, instigué par Héra, Poséidon et Apollon (ou Athéna[28]) se rebellent contre le roi des dieux et réussissent à l'enchaîner. Ce n'est que grâce à Briarée et ses cent mains, alors convaincu par la Néréide Thétis, et ainsi que les hommes venus de Aigaion[29], que Zeus fut libéré ; en effet, ils sont plus forts que le couple de dieu et mettent fin au complot divin[28].
20
+
21
+ Poséidon doit, avec Apollon, se mettre au service de Laomédon, roi de Troie[30] — pour certains, c'est la punition de sa tentative ratée d'emprisonner Zeus[31],[32] ; pour d'autres, il s'agit de mettre à l'épreuve l'arrogance de Laomédon en prenant l'aspect de deux mortels[33]. Il bâtit pour la cité de gigantesques murailles, cité parfois nommée Citadelle de Poséidon[34]. Homère considère que seul Poséidon bâtit le mur tandis qu'Apollon fait alors paître les bovins[35]. Laomédon promit aux dieux une grande récompense une fois le travail accompli, mais se sentant désormais protégé par ses murs, le roi de Troie ne donne pas suite à sa promesse. Il menace d'exiler les dieux, et même, les menace, comme de simples prisonniers, de leur lier pieds et mains, de les vendre comme esclaves ou encore de leur trancher leurs oreilles[35]. Pour d'autres, le roi ne propose que trop peu, ou bien les troyens n'ont pas sacrifié un taureau né durant l'année du labeur divin[36]. Furieux, Poséidon envoie contre la ville un monstre marin, Céto, qui ravage les côtes avant d'être tué par Laomédon bien aidé par Héraclès[37].
22
+
23
+ Le grief qui pousse Poséidon à se ranger aux côtés des Achéens lors de la guerre de Troie qui s'ensuit[38] est inconnu, peut-être une rancœur tenace envers les Troyens en général après l'épisode de leur roi Laomédon — mort depuis longtemps semble-t-il durant les événements de la guerre — on remarque que si Apollon manifeste aussi sa colère contre Laomédon, il soutient par la suite vigoureusement les troyens dans le conflit homérique. Dans la bataille divine, Poséidon se trouve du côté d'Héra, d'Athéna et d'une certaine façon celui de Zeus et s'oppose les autres dieux olympiens comme Apollon, Aphrodite, Artémis…
24
+
25
+ Poséidon revigore les Grecs désespérés alors que les Troyens atteignent leur camp et ont le dessus en repoussant sans défaut les assauts hellènes successifs. Pour cela, il s'adresse, aux héros Ajax, fils de Télamon et Ajax, fils d'Oïlée sous les traits du devin Calchas[39], puis au roi crétois plus âgé, Idoménée, par la voix de Thoas, fils d'Andrémon[40], qui relance les guerriers. Zeus veut donner alors un soutien aux Troyens, aussi, Poséidon encourage-t-il non ouvertement les grecs et sous la forme d'un guerrier, parcourt leur armée et galvanise ses hommes[41]. À travers Idoménée, il prend part au combat et tue Alcathoos, gendre d'Anchise[42].
26
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27
+ Poséidon tempère l'ardeur de sa sœur Héra face aux Troyens afin d'éviter que le conflit des hommes ne conduise à une bataille rangée entre les dieux eux-mêmes[43].
28
+
29
+ La position du dieu est parfois ambiguë car il sauve le Grec Antiloque[44] mais aussi le Troyen Énée[45], le sauveur de la race troyenne (voir l’Énéide). On remarque que son fils Cycnos se joint au camp de Priam, le roi de Troie, avant d'être tué par Achille[46].
30
+
31
+ Le viol de la princesse troyenne Cassandre par le roi grec de Locride, Ajax, fils d'Oïlée, soulève le courroux d'Athéna car les tristes événements ont eu lieu dans un temple dédié à la déesse. Le sacrilège inquiète les Grecs et, malgré les avertissements du devin Calchas[47], prennent la mer pour retourner chez eux. À la demande de sa nièce, pour satisfaire la fille de Zeus, Poséidon soulève la tempête et les flots auxquels nombre de navires grecs ne survivent pas. La fille de Zeus, par la foudre de son père, brise en mille morceaux le navire d'Ajax près de l'île de Myconos ou bien de l'île d'Eubée[48]. Ajax survit seul encore à son naufrage, la déesse ne l'achevant pas pour qu'il souffre sans fin. Par l'aide de Poséidon, Ajax réussit cependant à atteindre le rocher Gyrée[49] où il se réfugie[50]. Orgueilleusement, Ajax s'exclame qu'il est parvenu, lui-même, à s'opposer aux dieux et à échapper à sa mort et ce malgré les efforts divins unis contre lui. Venant à lui ces impiétés, Poséidon, par un coup de son trident, scinde le rocher qui tombe à l'eau et écrase le héros de la guerre de Troie. Le corps, repêché, sera mis en terre par la Néréide Thétis[51],[52].
32
+
33
+ Après la guerre, le retour d'Ulysse est plutôt de bon augure. Ayant protesté contre le viol de Cassandre et ayant condamné Ajax, il profite de la protection d'Athéna. De la tempête envoyée par Poséidon, celui-ci en est épargné. Cependant, de son apparent désintéressement au début du retour du Grec, Poséidon va ensuite le poursuivre de sa vengeance active et sans pitié car lui et ses hommes ont crevé l'œil de son fils, le Cyclope Polyphème[53]. Tous ses hommes périrent et seul Ulysse revient dans sa terre natale : il doit son salut à sa bienfaitrice Athéna, au bon vouloir de Zeus appelé en rescousse comme juge, et surtout au fait qu'alors Poséidon s'est absenté de l'Olympe pour aller chez les Éthiopiens (où l'on sacrifie en abondance taureaux et béliers)[54],[55]…
34
+
35
+ Dans le périple du retour d'Ulysse, Poséidon change en rocher et immobilise le vaisseau des Phéaciens, peuple vivant sur l'île de Schérie : il est froissé par le fait que les Phéaciens ont pour habitude de transporter de nombreux étrangers et ont reconduit le héros à son île d'Ithaque en lui offrant de grands cadeaux alors qu'il souhaite le tourmenter encore[56].
36
+
37
+ Il détruit le camp grec dressé à Troie, irrité par les murs et les tours érigés là pour la guerre : il déverse les eaux de l'Hellespont, de même, Zeus fait pleuvoir et Apollon fait grossir les torrents du mont Ida ; Poséidon ouvre la terre d'où jaillit de l'eau boueuse et ébranle aussi le promontoire Sigée situé près de là[57].
38
+
39
+ Poséidon fait sortir de la mer, à la demande de Minos, un taureau gigantesque grâce auquel il devient roi de Crète aux dépens de ses frères Rhadamanthe et Sarpédon. Ainsi contrôle-t-il aussi les mers, et les autres îles environnantes. Mais Minos refuse, comme il était convenu, de lui sacrifier l'animal, ou bien il échange le bovin divin avec l'un de son troupeau. Poséidon, trompé, veut se venger bien qu'il ne puisse pas tuer Minos qui est fils de Zeus. Il élabore une autre manière ironique de se venger : il insuffle en Pasiphaé, la femme de Minos, un amour coupable pour le taureau. Pour cette passion, elle sollicite l'aide de l'ingénieur athénien Dédale banni pour homicide. Celui-ci lui construit un simulacre de vache en bois, recouvert de peau, dans lequel elle se cache afin d'être montée par le taureau. Le taureau divin est lui aussi trompé… De leur union naît le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau que Minos enferme dans un labyrinthe[58].
40
+
41
+ Il détruit la ville d'Hélice qui a été un grand sanctuaire de Poséidon pour les Ioniens. Ces derniers, chassés de la ville sous la pression des Achéens, réclament les statues du temple. Les Achéens acceptent mais les habitants rejettent que les Ioniens sacrifient. De ce sacrilège envers Poséidon, la ville impie connait un terrible tremblement de terre durant la nuit sombre et dans la foulée, une inondation au petit matin, dont les eaux conjointement venant de la côte (c'est-à-dire du golfe de Corinthe) et de la terre où les fleuves encerclant débordent et déversent des flots chargés de dépôts alluvionnaires, embourbent et noient les derniers quelques survivants pris au piège. La ville est détruite totalement en 373 av. J.-C. ne laissant plus qu'un souvenir vivace dans l'Antiquité[59],[60]. Certains avancent que cet évènement inspira Platon pour son Atlantide[61],[62].
42
+
43
+ Poséidon fait de la terre de Thessalie, qui n'était pas jusqu'alors une terre aussi féconde mais plutôt montagneuse et où se trouvait un grand lac[63], une plaine fertile et asséchée, sillonnée par le fleuve Pénée traversant la vallée de Tempé, ouverte sous le coup du trident du dieu[64], entre le mont Ossa et le mont Olympe, ce qui libère et rassemble les eaux des rivières descendant des montagnes vers la mer Égée[65].
44
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+ Poséidon sauve Léto, et fait naître les dieux Apollon et Artémis qui sans son aide ne seraient pas. Héra apprend que son mari Zeus a mis enceinte Léto, la mère des jumeaux divins Apollon et Artémis. Jalouse, elle déclare et impose que Léto doive accoucher seulement là où le soleil ne se lève pas. Léto est donc contraint de vagabonder. Le dragon Python, fils de Gaïa, qui a un oracle sur le mont Parnasse, à proximité du futur oracle de Delphes, appris que la descendance de Léto doit le mener à sa propre mort, aussi depuis qu'il l'a croisée, il lui mène la chasse pour la tuer et mettre fin à la prédiction mortelle. Par la volonté de Zeus, le souffle de Borée transporte la Titanide au loin de ces menaces et la confie à Poséidon. Le dieu la protège, mais pour ne pas contrarier sa sœur Héra, tous deux se dirigent vers l'île d’Ortygie et il la recouvre par les flots pour la cacher de Python qui s'en retourne chez lui. Puis Poséidon rehausse l'île à la surface en retirant les eaux. Celle-ci est connue plus tard sous le nom de Délos dans les Cyclades. Ici, Léto, appuyée sur un olivier, finit par accoucher. Héphaïstos offre des flèches à chacun des nouveau-nés. Armés de ces dernières, Apollon, quatre jours plus tard, se venge et met à mort Python sur le mont Parnasse, c'est pourquoi dès lors Apollon est surnommé Pythien[66]. Il recueille son fils Eumolpos délaissé et jeté dans l'océan par sa mère Chioné et le confie à sa fille Benthésicymé[67].
46
+
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+ Il a créé le premier cheval, soit à Athènes, dans le cadre de son affrontement avec Athéna[19], soit en Thessalie, après avoir éjaculé sur Gaïa, la Terre[68],[69]. Il apprend également aux hommes à monter les chevaux à l'aide d'une bride[réf. nécessaire].
48
+
49
+ Il octroie à ses protégés des facultés divines plutôt attachées en général au monde marin. À Euphémos, il donne la faculté de courir sur l'eau en gardant les pieds au sec[70], tout comme à Orion la possibilité de marcher sur les flots[71]. Il fait des Dioscures (fils de Zeus), Castor et Pollux, les protecteurs des navigateurs et leur donne le pouvoir de calmer les tempêtes[72]. Périclyménos, le fils aîné de Nélée, reçoit une force incroyable qui peut terrasser quiconque[73]. Quant à Œnopion, Poséidon fait construire par Héphaïstos un refuge souterrain pour le mettre à l'abri de la vengeance d'Orion qu'Œnopion a fait aveugle[74].
50
+
51
+ Recherchant une épouse pour régner auprès de lui dans les profondeurs de la mer, Poséidon courtisa la Néréide Thétis comme son frère Zeus, mais Thémis ayant prophétisé que tout fils qui naîtrait d'elle serait plus grand que son père, prudents, ils cessèrent tous deux de la courtiser et lui permirent d'épouser un mortel du nom de Pélée.
52
+
53
+ Amphitrite, autre Néréide qu'il rechercha ensuite, résista à ses avances et s'enfuit dans les montagnes de l'Atlas pour lui échapper, mais il envoya des messagers à sa poursuite, parmi lesquels un certain Delphinos qui plaida la cause de Poséidon d'une façon si charmante qu'elle céda et le pria d'organiser le mariage. Pour lui témoigner sa reconnaissance, Poséidon plaça l'image de Delphinos au milieu des étoiles, dans la constellation du Dauphin[75],[76]. On dit qu'Amphitrite dansait sur l'île de Naxos avant d'être l'épouse de Poséidon[77].
54
+
55
+ Légitimement marié à Amphitrite dont il a trois enfants, Triton, Benthésicymé et Rhodé (certaines traditions rapportées par Diodore font en revanche naître cette dernière de son union avec Halia, la sœur des Telchines[5]), Poséidon a également bon nombre d'enfants avec d'autres divinités ou de mortelles.
56
+
57
+ Il manifeste un amour entreprenant : Coronis était la fille de Coronée et fut changée en corneille par Athéna afin de lui permettre d'échapper aux poursuites incessantes de Poséidon, tombé éperdument amoureux.
58
+
59
+ Poséidon est le père, plus ou moins directement, de nombreux héros grecs dont le fameux Thésée qu'il a d'Éthra[78] par l'entremise d'Athéna pour certains[79]. Il lui accorde trois vœux[80] : sous la colère et la méprise, Thésée sollicite l'aide du dieu contre le fils qu'il a eu d'une Amazone, Hippolyte ; ce dernier perd la vie après que les chevaux de son char aient été effrayés par un monstre marin envoyé par Poséidon[81],[82].
60
+
61
+ Il est l'éraste du jeune Pélops, qu'il enlève et amène sur l'Olympe, de même que Zeus l'a fait auparavant avec Ganymède.
62
+
63
+ Persée trancha la tête de Méduse alors enceinte de Poséidon. Du sang coulant naissent deux fils, Chrysaor et le cheval ailé Pégase[83].
64
+
65
+ Poséidon s'unit à Clito et enfante la dynastie des Atlantes autour de dix frères dont l'ainé est Atlas. Chacun étant le roi d'un dixième de l'Atlantide[84].
66
+
67
+ De Calycé[85], il a un fils Cycnos, roi d'une ville de Troade[86]. Il s'illustre brillamment durant la guerre de Troie du côté troyen, mais perd la vie sous les coups d'Achille, fils de Thétis, une Néréide (et donc normalement soumise à Poséidon…), après un âpre combat où il montre une certaine invulnérabilité. À sa disparition, Poséidon le change en cygne[87].
68
+
69
+ Eumolpos est le fils de Chioné qu'elle a eu de Poséidon à la discrétion de son père Borée. Afin que ce dernier ne sache pas son existence, elle jette son enfant dans les profondeurs des océans. Poséidon le recueille et le conduit aux Éthiopiens[54] et le confie à sa fille Benthésicymé qu'il a eu d'Amphitrite. Eumolpos connaît par la suite des accusations de viol, de complot contre son hôte royal qui le conduit à connaître plusieurs fois l'exil. Il finit néanmoins, après réconciliation, par hériter du trône du roi thrace Tégyrios. Mais les habitants d'Éleusis l'appellent au secours et il dresse son armée thracienne face aux Athéniens dirigés par Érechthée. Celui-ci, sous le conseil d'un oracle, sacrifie sa plus jeune fille pour s'assurer la victoire. Ses autres filles se donnent aussi la mort car elles avaient prêté serment de mourir ensemble. Quoi qu'il en soit, Eumolpos perd la vie dans la bataille. Furieux Poséidon anéantit Érechthée et son palais laissant Cécrops[88], l'aîné des fils d'Érechthée, devenir roi[67].
70
+
71
+ Pour Hygin, C'est Eumolpos, revendiquant l'Attique au nom de son père Poséidon, qui attaque les Athéniens. Quant Eumolpos fut tué, Poséidon exige d'Érechthée qu'il lui sacrifie une de ses filles, Chthonia, afin qu'il ne se réjouisse pas de la disparition de son fils Eumolpos et à sa demande, Zeus tue par son foudre Érechthée. Les sœurs de Chthonia se donnent aussi la mort[89].
72
+
73
+ Apollodore fait de Poséidon le père de Busiris, cruel roi d'Égypte tué par Héraclès, par la Néréide Lysianassa [90].
74
+
75
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76
+
77
+ Comme les Grecs le reconnaissent eux-mêmes[97], Poséidon est un dieu important et ancien[98]. Son nom est attesté depuis l'époque mycénienne sous la forme po-si-dai-jo[99]. Les tablettes en linéaire B montrent qu'il est le principal dieu de Pylos[100], comme en atteste dans l’Odyssée le sacrifice offert par Nestor, roi de Pylos, à Poséidon[101].
78
+
79
+ Le principal sanctuaire des Ioniens, dont Nestor est l'ancêtre mythique, se trouve au cap Mycale et lui est consacré. Les Éoliens, les Béotiens et les Mégariens se réclament également de lui par l'intermédiaire de leurs ancêtres éponymes, Éolos, Béotos et Mégarée, qui sont ses fils. Des cités portent également son nom : Potidée en Chalcidique et Poseidonia/Paestum en Grande Grèce. L'amphictyonie de Calaurie se réunit dans son sanctuaire, tandis que le principal centre religieux de la Triphylie est le sanctuaire du Samikon.
80
+
81
+ Poséidon Hippios, seigneur des chevaux, est vénéré en Arcadie à Mantinée, Phénéos, Méthydrion, Lykosoura et Thelpousa. Il préside des jeux équestres, les Hippokrateia, qui se tiennent à Pallantion[102]. On lui rend également un culte à Olympie et Patras.
82
+
83
+ Dans la région de Corinthe, des jeux isthmiques étaient consacrés à Poséidon depuis le passage de Thésée au moins[103], inspirés par les jeux olympiques établis par Héraclès en l'honneur de Zeus. Thésée ouvrit à tous des anciens jeux locaux. Ceux-ci avaient été établis par Sysiphe en l'honneur de Mélicerte alors qu'il trouva son corps sur le rivage. On dit que celui-ci fut apporté par des dauphins[104],[105].
84
+
85
+ L'un des hymnes homériques est dédié à Poséidon. Cette dédicace respectueuse à Poséidon, plutôt courte parmi la trentaine d'autres hymnes dont l'ensemble est daté approximativement entre le VIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère, donne l'aperçu d'un Poséidon dresseur de cheval, sauveur de navire, tout comme celui qui agite la terre, comme le dieu de la mer et le roi du mont Hélicon et de la ville Aigues (ou Aigas)[106]. Le texte regorge d'épithètes. Bien que l'usage fasse nommer l'ensemble des textes comme homérique, ceux-ci n'ont pas été écrits par Homère ; le ou les auteurs sont inconnus, mais le style littéraire rappelle les vers d'Homère, auteur de l’Iliade (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec les originaux) :
86
+
87
+ Εἲς Ποσειδῶνα
88
+
89
+ ἀμφὶ Ποσειδάωτα, μέγαν θεόν, ἄρχομ᾽ ἀείδειν,
90
+ γαίης κινητῆρα καὶ ἀτρυγέτοιο θαλάσσης,
91
+ πόντιον, ὅσθ᾽ Ἑλικῶνα καὶ εὐρείας ἔχει Αἰγάς.
92
+ διχθά τοι, Ἐννοσίγαιε, θεοὶ τιμὴν ἐδάσαντο,
93
+ ἵππων τε δμητῆρ᾽ ἔμεναι σωτῆρά τε νηῶν.
94
+ χαῖρε, Ποσείδαον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
95
+
96
+ — Hymnes homériques, XXII
97
+
98
+ À Neptune
99
+
100
+ Chantons d'abord Neptune, dieu puissant,
101
+ roi des mers, qui fait trembler la terre et la mer inféconde,
102
+ qui règne sur l'Hélicon et sur l'immense ville d'Aigues.
103
+ Neptune, vous avez reçu des Immortels le double honneur
104
+ de dompter les coursiers et de sauver les navires.
105
+ Salut, Neptune, à la chevelure azurée,
106
+ dieu fortuné, que votre cœur bienveillant protège les navigateurs
107
+
108
+ Les Petits poèmes grecs (trad. Ernest Falconnet), Paris, Desrez, 1838, no XXI, p. 100 (Wikisource)
109
+
110
+ À Poseidaôn
111
+
112
+ Je commence à chanter sur Poseidaôn, le grand Dieu,
113
+ qui ébranle la terre et la mer stérile,
114
+ qui possède Aigas et le Hélikôn.
115
+ Les Dieux t’ont partagé les honneurs, ô toi qui ébranles la terre !
116
+ Ils t’ont fait dompteur de chevaux et sauveur de nefs.
117
+ Salut, Poseidaôn qui entoures la terre, Bienheureux, aux cheveux bleus,
118
+ ayant un cœur bienveillant, et qui secours les marins !
119
+
120
+ Hymnes homériques (trad. Leconte de Lisle), Paris, A. Lemerre, 1893, no XX, p. 431 (Wikisource)
121
+
122
+ L'orphisme est un culte à mystères, un courant mystique et religieux qui s'appuie notamment sur une pratique liturgique faite de récitation d'hymnes, ou plutôt de prières, célébrant les divinités grecques. L'un des quatre-vingt sept hymnes est consacré à Poséidon. Cet ensemble d'hymnes orphiques dont la tradition cultuelle ainsi que les premiers traducteurs modernes font remonter l'origine à une lointaine époque antérieure à l'époque classique, est daté plutôt entre le VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère. Le ou les auteurs sont incertains bien que le culte prétende être issu d'Orphée, le fameux héros grec ; ou bien s'agit-il de l'ouvrage d'un énigmatique homonyme ou la compilation de l'école d'Alexandrie sous ce vocable[107] ? Il est vraisemblable que les prières étaient chacune accompagnée de fumigation propre. Curieusement, l'hymne à propos de Poséidon, aussi riche en épithètes, est associé au parfum de Myrrhe (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec ceux originaux)[108],[109] :
123
+
124
+ Ποσειδῶνος
125
+
126
+ θυμίαμα σμύρναν
127
+
128
+ Κλῦθι, Ποσειδάον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
129
+ ἵππιε, χαλκοτόρευτον ἔχων χείρεσσι τρίαιναν,
130
+ ὃς ναίεις πόντοιο βαθυστέρνοιο θέμεθλα,
131
+ ποντομέδων, ἁλίδουπε, βαρύκτυπε, ἐννοσίγαιε,
132
+ κυμοθαλής, χαριτῶπα, τετράορον ἅρμα διώκων,
133
+ εἰναλίοις ῥοίζοισι τινάσσων ἁλμυρὸν ὕδωρ,
134
+ ὃς τριτάτης ἔλαχες μοίρης βαθὺ χεῦμα θαλάσσης,
135
+ κύμασι τερπόμενος θηρσίν θ' ἅμα, πότνιε δαῖμον·
136
+ ἕδρανα γῆς σῴζοις καὶ νηῶν εὔδρομον ὁρμήν,
137
+
138
+ — Hymnes orphiques, XVI[108]
139
+
140
+ Parfum de Poséidaôn
141
+
142
+ La Myrrhe
143
+
144
+ Entends-moi, Poseidaôn, qui ébranles la terre, aux cheveux bleus,
145
+ Cavalier qui tiens en main le trident d’airain,
146
+ qui habites le sein profond de la mer,
147
+ Roi de la mer, retentissant, qui ébranles la terre,
148
+ couronné d’écume, qui as un beau visage, qui pousses ton char à quatre chevaux
149
+ à travers l’eau salée et retentissante,
150
+ à qui les Moires ont accordé l’eau profonde de la mer,
151
+ qui te réjouis des flots, Daimôn de la mer et des bêtes marines !
152
+ Protège les assises de la terre et la course des nefs rapides,
153
+ donne-moi la paix, la santé et les richesses irréprochables.
154
+
155
+ Le parfum de Neptune
156
+
157
+ La Myrrhe
158
+
159
+ Écoute-moi. Neptune à la chevelure mouillée par les ondes salées de la mer,
160
+ Neptune traîné par de rapides coursiers et tenant dans la main ton trident acéré,
161
+ toi qui habites toujours les immenses profondeurs de la mer,
162
+ roi des ondes, toi qui presses la terre de tes eaux tumultueuses,
163
+ toi qui lances au loin l'écume
164
+ et qui conduis à travers les flots ton rapide quadrige,
165
+ dieu azuré à qui le sort accorda l'empire des mers,
166
+ toi qui aimes ton troupeau armé d'écailles et les eaux salées de l'océan,
167
+ arrête-toi sur les bords de la terre, donne un bon souffle aux navires
168
+ et ajoutes-y, pour nous, la paix, le salut et les dons dorés des richesses.
169
+
170
+ Poséidon est associé à de nombreux épithètes (ou assimilés) qui sont autant d'éléments de description de sa fonction ou de la perception qu'il induit. Quelquefois, par peur du dieu vindicatif, on préfère l'épithète à son nom même, mais toujours avec dévotion et profond respect. Faire usage de telles paraboles ravit les poètes qui diversifient leurs vers tout en ayant un outil littéraire bivalent : en un ou deux mots souvent (en grec naturellement, la traduction étant fréquemment plus longue), marqués par un rythme soigné volontairement, le sens dévolue désigne alors à la fois le dieu aussi bien que la faculté que l'auteur veut lui attribuer dans son ouvrage. Certaines épithètes sont liées à des cultes locaux ou sont plus ou moins historiques, d'autres, diffusées par les œuvres et les mythes communs dans toute la Grèce, avancent des traits divins plus généraux, parfois plus fantastiques. Les épithètes de Poséidon le dessinent comme un dieu paternaliste rattaché à la terre, au sol, mais aussi au monde marin comme au cheval, dont le sens est souvent équivoque et désigne l'animal ou une embarcation : Homère parle, dans son Odyssée[110], de navire comme des « Chevaux des mers » ou de « Coursier des mers » par exemple. Les traductions depuis le grec sont variables d'une langue à une autre, d'un traducteur à un autre, et essaient de transmettre le sens le plus proche, contraintes néanmoins à conserver la fréquente brièveté et le rythme du grec originel, tout en assurant un résultat élégant dans la langue finale.
171
+
172
+
173
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174
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175
+
176
+ Traits caractéristiques qui reviennent fréquemment, dans la littérature, la sculpture, la peinture sur poterie, les mosaïques… au point de devenir symboliques du dieu permettant notamment de l'identifier sur ses représentations.
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+
178
+ Hippocampe mythologique, créature mi-poisson, mi-cheval, reproduction depuis un dessin de la ville de Pompéi.
179
+
180
+ Sculpture de Poséidon sur son char tirés par des hippocampes, Monterrey, Mexique.
181
+
182
+ Neptune (Poséidon) barbu tenant son trident et entouré de poissons, détail de la Mosaïque des saisons d'époque romaine, Musée archéologique régional Antonio-Salinas, Palerme.
183
+
184
+ Poséidon à la longue barbe assis sur son trône et son trident à la main, cratère en calice attique à figures rouges, première moitié du Ve siècle, Cabinet des médailles, Bibliothèque nationale de France.
185
+
186
+ Poséidon entourés de chevaux à la course, seigneur des jeux isthmiques, Camée, vers le XVIIIe siècle[179], Musée d'histoire de l'art de Vienne, Autriche.
187
+
188
+ Quelques lieux de cultes connus aujourd'hui pour avoir, d'une manière ou d'une autre, abrité, à un moment donné, le culte de Poséidon :
189
+
190
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
191
+
192
+ Poséidon et Neptune ont inspiré abondamment dans de nombreux domaines variés : sciences, techniques, culture, littérature…
193
+
194
+ L'astronomie, s'inspirant des dieux mythologiques romains pour nommer les planètes de notre système solaire, a réservé le nom de Neptune à la huitième et dernière, découverte au XIXe siècle et s'ajoutant à celles notamment connues depuis l'Antiquité. Planète géante bleutée comme les océans, son symbole astronomique (et astrologique) est d'ailleurs le trident (♆)[180],[181]. Les Grecs modernes la nomme, quant à eux, « Poséidon » (Ποσειδώνας / Poseidónas). On nomme ses nombreux satellites, outre par leur nombre propre, aussi selon une nomenclature numérique dont le numéro représente l'ordre chronologique de leur découverte : par exemple Neptune I (Neptune 1) représente le satellite Triton, découvert en 1846[182].
195
+
196
+ La zoologie nomme un coléoptère, le dynaste Neptune[183], et l'on évoque les fonds marins avec la posidonie de Méditerranée, une algue envahissante parfois même surnommée « chiendent de mer »[184]. Le sauroposéidon est l'un des plus imposants dinosaures et sa signifiante masse a inspiré à ses découvreurs, dans la décennie 1990, l'aspect divin des tremblements de terre de Poséidon et ils le nommèrent le « dieu des tremblements de terre saurien »[185].
197
+
198
+ Le culte du dieu a soulevé l'enthousiasme des architectes depuis l'Antiquité qui ont parsemé de diverses constructions de nombreuses régions (voir notamment Temple de Neptune ). Ainsi trouve-t-on des nombreux lieux de culte désormais en ruine ou sauvés de l'oublie par la restauration pour certains ou simplement témoignés par les auteurs classiques : citons le temple dédié à Neptune à Rome ou celui à Paestum en Campanie ou encore celui d'Hélice en Grèce… L'architecture moderne n'est pas en reste : le gratte-ciel Tour Neptune à Courbevoie s'est élevé à 113 mètres en 1975 au bord des eaux fluviales de la Seine[186]. Les prérogatives aquatiques du dieu donnent l'explication à de nombreuses fontaines (Fontaine de Neptune ) ou bien à une série d'écluses appelée Escalier de Neptune en Écosse[187].
199
+
200
+ Le dieu des mers et des océans est l'appellation bienvenue de plusieurs navires ou autres avions de patrouille maritime (comme le Lockheed P-2 Neptune ou le récent Boeing P-8 Poseidon) et sous-marins. Le trait de caractère vindicatif et colérique ainsi que sans pitié semble se distinguer pour désigner de nombreux bâtiments maritimes militaires (le navire français de 80 canons La Neptune construit en 1803, les navires HMS Neptune  de la Royal Navy britannique…) ou bien encore des missiles mer-sol balistiques et stratégiques (missiles Trident, UGM-73 Poseidon). Les opérations militaires, souvent amphibies, voire des raids ou des opérations commandos, font écho au dieu marin (la première phase du Débarquement de Normandie, c'est-à-dire le bombardement, les parachutages et le transport des troupes et du matériel sur les plages avait pour nom de code Neptune[188] ; Neptune's Spear (« Trident de Neptune ») était le nom du raid américain ayant mené à la mort d'Oussama ben Laden[189]).
201
+
202
+ Entre 1992 et 2005, le satellite franco-américain TOPEX/Poséidon étudia les océans de la Terre : il mesure les courants océaniques et les niveaux des mers[190].
203
+
204
+ On le voit apparaître dans des mangas (Saint Seiya[191], One Piece[192]…) comme dans des romans jeunesse (la série Percy Jackson de Rick Riordan[193], Le Sceptre de Poséidon de Géraldine Cabon). Il est évoqué dans des pièces de théâtre, des romans, dans des films (notamment L'Aventure du Poséidon sorti en 1972) ou en musique. Des stations radios sont nommées Neptune[194].
205
+
206
+ On le retrouve dans les médias les plus modernes, comme les jeux vidéo ou bien les animations issues souvent des mangas ou encore en informatique (le programme d'assistant de diagramme Poseidon for UML[195], ou le projet avorté de système d'exploitation Microsoft Neptune[196]).
207
+
208
+ Les formations karstiques côtières découvertes au XVIIIe siècle en Italie sont une curiosité géologique nommée la Grotte de Neptune[197].
209
+
210
+ Quelques villes antiques portent le nom du dieu comme l'ancienne Paestum en Italie qui porta un temps dans son histoire le nom de Poséidonia (Ποσειδωνία / Poseidônía)[198]. L'ancien toponyme de la ville de Pigadia sur l'île Karpathos en Grèce était une variante incertaine de Poséidon[199]. Nommée aussi en l'honneur du dieu, se trouve l'ancienne ville de Potidée (Ποτίδαια), fondée par les Corinthiens[200] en 600 av. J.-C. en Macédoine chalcidique, dont les restes archéologiques se trouvent près de la ville moderne Nea Potidea (en)[201] en Macédoine grecque. Aujourd'hui, on trouve aussi la ville moderne de Neptune aux États-Unis[202].
211
+
212
+ Des imposantes montagnes russes aquatiques sont nommées Poséidon dans le parc d'attraction Europa Park, en Allemagne, près de la frontière, vers la ville française de Colmar[203].
213
+
214
+ Poséidon fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
215
+
216
+ Poséidon apparaît dans la série animée L'Odyssée. Il est le principal antagoniste et désire se venger d'Ulysse, qui a pris Troie et blessé son fils le cyclope. Son statut de dieu lui interdit toutefois d'agir directement, le forçant à prendre des complices ou faire appel à des créatures de la mythologie grecque. Il est présenté comme un dieu tyrannique, hypocrite, menteur et manipulateur sans scrupules.
217
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+ La peinture sur poterie en fait un sujet fréquent, c'est aussi le cas sur mosaïque, tout comme la peinture sur toile plus récemment le représente aussi (Le triomphe de Neptune de Nicolas Poussin aux environs de 1635). Il est aussi un sujet apprécié de la sculpture avec des statues autant antiques (par exemple le Poséidon de l'Artémision daté du Ve siècle av. J.-C.) que modernes comme le Neptune d'Augustin Pajou au XVIIIe siècle.
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+ Poséidon (en grec ancien Ποσειδῶν / Poseidỗn, en crétois, en béotien Ποτειδάων / Poteidáôn, en latin Neptūnus) est le dieu de la mer et des océans, ainsi que l'« ébranleur du sol » — dieu des tremblements de terre et des sources dans la mythologie grecque. Son symbole principal est le trident, qu'il reçoit des Cyclopes pendant la Titanomachie, il est aussi symbolisé par le dauphin, et surtout le cheval mais encore le taureau. Les Romains l'assimilent à un Neptune originel, peu fourni alors en mythe, mais avec lequel il finit par se confondre totalement. Il est l’un des fils de Cronos et de Rhéa, notamment le frère de Zeus, d'Héra et d'Hadès, il se marie à Amphitrite mais semble néanmoins avoir eu d'autres conquêtes.
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+ L'étymologie de Poséidon est discutée. Une des hypothèses évoquée est que la forme première de Poséidon devait être Ποτειδᾶς « époux de la Terre » Déméter, que l'on retrouve en second terme dans son nom[1].
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+ Avant que l'anthropomorphisme ne fasse de lui un dieu de la mer, Poséidon semble avoir été un dieu chthonien lié au monde souterrain, porteur de mort et responsable des tremblements de terre, proche de la figure du dieu Hadès. Son épithète d'« ébranleur du sol », attesté en Arcadie où son culte est le plus ancien, en fait un dieu ambivalent, responsable de catastrophes naturelles mais aussi du retour des eaux fécondantes du printemps[2]. Il est le dieu grec le plus fortement lié au cheval à travers ses mythes comme ses représentations. Toutefois, il ne semble pas issu d'un cheval divinisé, le totémisme étant inconnu en Grèce antique. Plus vraisemblablement, ses représentations hippomorphes servaient à mettre en relief les forces étranges et surhumaines qu'il contrôle[3].
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+ Poséidon assimile de nombreuses déités marines plus anciennes comme Nérée, Protée…
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+ Poséidon est le fils de Cronos et de Rhéa et le frère de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia. Pour Hésiode, il est l'aîné de Zeus : dévoré à la naissance par Cronos en même temps que ses frères et sœurs, il est rendu plus tard au jour grâce à une ruse de Zeus[4]. Une tradition minoritaire rapportée par Diodore de Sicile[5] dit que Rhéa parvient à dissimuler sa naissance à Cronos et le confie secrètement à l'Océanide Caphira, fille d'Océan, et aux Telchines de l'île de Rhodes, qui veillent sur son enfance divine. L’Iliade en fait le frère cadet de Zeus[6], acceptant mal l'autorité de l'aîné, ce qui explique sans doute qu'il tente un jour, de concert avec Héra, Athéna ou Apollon, de l'emprisonner[7]… ou bien à l'opposé, Hésiode fait, en effet, Zeus le dernier de la fratrie, et donc Poséidon serait le plus âgé[8].
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+ Poséidon participe avec ses frères et les autres dieux à la Titanomachie et c'est lui qui referme sur les Titans les portes d'airain du Tartare[9]. Lors du partage du monde qui suit la victoire des Olympiens, il reçoit la souveraineté sur les mers, tandis que Zeus règne sur le Ciel et Hadès sur les Enfers[10]. Il a pour sceptre le trident et réside dans un palais d'or au fond de l'océan[11]. La tradition le place à Aigéai (en Achaïe), près du golfe de Corinthe, ou alors sur l'île d'Eubée[12],[13], ou peut-être encore à Samothrace[14]. L’Iliade oscille entre des suggestions laissant à penser à l'une ou à l'autre[15]. Il se déplace sur son char tiré par deux chevaux aux sabots de bronze. Sur son passage, les dauphins sautent de joie et la mer s'entrouvre[16].
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+ À la suite du partage du monde, la Terre reste le domaine commun des dieux[17]. Poséidon dispute d'ailleurs fréquemment à d'autres dieux la possession d'une terre. Il en est ainsi de l'Attique, pour laquelle il affronte sa nièce Athéna. À Athènes, Poséidon frappe l'Acropole de son trident ; il en sort une source d'eau salée[18] ou un cheval[19], nommé Scyphios[20]. Athéna offre à la ville un olivier ; cet arbre est perpétué par un rejeton cultivé dans un enclos sacré sur l'Acropole[21]. Les dieux — ou, suivant la version, le roi Cécrops, Cranaos ou Érysichthon — jugent le présent de la déesse plus utile, et lui consacrent la cité. Furieux, Poséidon inonde l'Attique. Il dispute également Corinthe à Hélios mais Briarée, appelé comme arbitre, ne lui accorde que l'Isthme, tandis qu'à Hélios est octroyée l'Acropole[22].
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+ Poséidon essaie d'obtenir Trézène contre Athéna ; cette fois, Zeus décrète que la cité soit partagée entre eux deux[23]. Il essaie, sans succès, d'obtenir de Zeus Égine et de Dionysos, Naxos[24]. Il veut prendre à Héra l'Argolide, mais Zeus le soumet à l'arbitrage de Phoronée, premier habitant de la région, et des dieux fleuves Inachos, Céphise et Astérion dont le jugement est en faveur d'Héra. Furieux, il se venge en asséchant les rivières de ses juges[25]. Les habitants de Trézène rapportent que l'île proche, l'île de Calaurie, fut longtemps terre d'Apollon tandis que le site de Delphes celui de Poséidon. Les deux dieux interchangèrent leur patronage. Précisément, Delphes accueillait dans un temps lointain un oracle de Gaïa et de Poséidon (tous les deux sont des divinités du sol…) ; Gaïa céda son oracle à la Titanide Thémis qui le donna ensuite à Apollon qui obtint la part de Delphes de Poséidon en cédant donc l'île de Calaurie[26],[27].
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+ Poussé par l'orgueil de Zeus, instigué par Héra, Poséidon et Apollon (ou Athéna[28]) se rebellent contre le roi des dieux et réussissent à l'enchaîner. Ce n'est que grâce à Briarée et ses cent mains, alors convaincu par la Néréide Thétis, et ainsi que les hommes venus de Aigaion[29], que Zeus fut libéré ; en effet, ils sont plus forts que le couple de dieu et mettent fin au complot divin[28].
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+ Poséidon doit, avec Apollon, se mettre au service de Laomédon, roi de Troie[30] — pour certains, c'est la punition de sa tentative ratée d'emprisonner Zeus[31],[32] ; pour d'autres, il s'agit de mettre à l'épreuve l'arrogance de Laomédon en prenant l'aspect de deux mortels[33]. Il bâtit pour la cité de gigantesques murailles, cité parfois nommée Citadelle de Poséidon[34]. Homère considère que seul Poséidon bâtit le mur tandis qu'Apollon fait alors paître les bovins[35]. Laomédon promit aux dieux une grande récompense une fois le travail accompli, mais se sentant désormais protégé par ses murs, le roi de Troie ne donne pas suite à sa promesse. Il menace d'exiler les dieux, et même, les menace, comme de simples prisonniers, de leur lier pieds et mains, de les vendre comme esclaves ou encore de leur trancher leurs oreilles[35]. Pour d'autres, le roi ne propose que trop peu, ou bien les troyens n'ont pas sacrifié un taureau né durant l'année du labeur divin[36]. Furieux, Poséidon envoie contre la ville un monstre marin, Céto, qui ravage les côtes avant d'être tué par Laomédon bien aidé par Héraclès[37].
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23
+ Le grief qui pousse Poséidon à se ranger aux côtés des Achéens lors de la guerre de Troie qui s'ensuit[38] est inconnu, peut-être une rancœur tenace envers les Troyens en général après l'épisode de leur roi Laomédon — mort depuis longtemps semble-t-il durant les événements de la guerre — on remarque que si Apollon manifeste aussi sa colère contre Laomédon, il soutient par la suite vigoureusement les troyens dans le conflit homérique. Dans la bataille divine, Poséidon se trouve du côté d'Héra, d'Athéna et d'une certaine façon celui de Zeus et s'oppose les autres dieux olympiens comme Apollon, Aphrodite, Artémis…
24
+
25
+ Poséidon revigore les Grecs désespérés alors que les Troyens atteignent leur camp et ont le dessus en repoussant sans défaut les assauts hellènes successifs. Pour cela, il s'adresse, aux héros Ajax, fils de Télamon et Ajax, fils d'Oïlée sous les traits du devin Calchas[39], puis au roi crétois plus âgé, Idoménée, par la voix de Thoas, fils d'Andrémon[40], qui relance les guerriers. Zeus veut donner alors un soutien aux Troyens, aussi, Poséidon encourage-t-il non ouvertement les grecs et sous la forme d'un guerrier, parcourt leur armée et galvanise ses hommes[41]. À travers Idoménée, il prend part au combat et tue Alcathoos, gendre d'Anchise[42].
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+ Poséidon tempère l'ardeur de sa sœur Héra face aux Troyens afin d'éviter que le conflit des hommes ne conduise à une bataille rangée entre les dieux eux-mêmes[43].
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+ La position du dieu est parfois ambiguë car il sauve le Grec Antiloque[44] mais aussi le Troyen Énée[45], le sauveur de la race troyenne (voir l’Énéide). On remarque que son fils Cycnos se joint au camp de Priam, le roi de Troie, avant d'être tué par Achille[46].
30
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31
+ Le viol de la princesse troyenne Cassandre par le roi grec de Locride, Ajax, fils d'Oïlée, soulève le courroux d'Athéna car les tristes événements ont eu lieu dans un temple dédié à la déesse. Le sacrilège inquiète les Grecs et, malgré les avertissements du devin Calchas[47], prennent la mer pour retourner chez eux. À la demande de sa nièce, pour satisfaire la fille de Zeus, Poséidon soulève la tempête et les flots auxquels nombre de navires grecs ne survivent pas. La fille de Zeus, par la foudre de son père, brise en mille morceaux le navire d'Ajax près de l'île de Myconos ou bien de l'île d'Eubée[48]. Ajax survit seul encore à son naufrage, la déesse ne l'achevant pas pour qu'il souffre sans fin. Par l'aide de Poséidon, Ajax réussit cependant à atteindre le rocher Gyrée[49] où il se réfugie[50]. Orgueilleusement, Ajax s'exclame qu'il est parvenu, lui-même, à s'opposer aux dieux et à échapper à sa mort et ce malgré les efforts divins unis contre lui. Venant à lui ces impiétés, Poséidon, par un coup de son trident, scinde le rocher qui tombe à l'eau et écrase le héros de la guerre de Troie. Le corps, repêché, sera mis en terre par la Néréide Thétis[51],[52].
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33
+ Après la guerre, le retour d'Ulysse est plutôt de bon augure. Ayant protesté contre le viol de Cassandre et ayant condamné Ajax, il profite de la protection d'Athéna. De la tempête envoyée par Poséidon, celui-ci en est épargné. Cependant, de son apparent désintéressement au début du retour du Grec, Poséidon va ensuite le poursuivre de sa vengeance active et sans pitié car lui et ses hommes ont crevé l'œil de son fils, le Cyclope Polyphème[53]. Tous ses hommes périrent et seul Ulysse revient dans sa terre natale : il doit son salut à sa bienfaitrice Athéna, au bon vouloir de Zeus appelé en rescousse comme juge, et surtout au fait qu'alors Poséidon s'est absenté de l'Olympe pour aller chez les Éthiopiens (où l'on sacrifie en abondance taureaux et béliers)[54],[55]…
34
+
35
+ Dans le périple du retour d'Ulysse, Poséidon change en rocher et immobilise le vaisseau des Phéaciens, peuple vivant sur l'île de Schérie : il est froissé par le fait que les Phéaciens ont pour habitude de transporter de nombreux étrangers et ont reconduit le héros à son île d'Ithaque en lui offrant de grands cadeaux alors qu'il souhaite le tourmenter encore[56].
36
+
37
+ Il détruit le camp grec dressé à Troie, irrité par les murs et les tours érigés là pour la guerre : il déverse les eaux de l'Hellespont, de même, Zeus fait pleuvoir et Apollon fait grossir les torrents du mont Ida ; Poséidon ouvre la terre d'où jaillit de l'eau boueuse et ébranle aussi le promontoire Sigée situé près de là[57].
38
+
39
+ Poséidon fait sortir de la mer, à la demande de Minos, un taureau gigantesque grâce auquel il devient roi de Crète aux dépens de ses frères Rhadamanthe et Sarpédon. Ainsi contrôle-t-il aussi les mers, et les autres îles environnantes. Mais Minos refuse, comme il était convenu, de lui sacrifier l'animal, ou bien il échange le bovin divin avec l'un de son troupeau. Poséidon, trompé, veut se venger bien qu'il ne puisse pas tuer Minos qui est fils de Zeus. Il élabore une autre manière ironique de se venger : il insuffle en Pasiphaé, la femme de Minos, un amour coupable pour le taureau. Pour cette passion, elle sollicite l'aide de l'ingénieur athénien Dédale banni pour homicide. Celui-ci lui construit un simulacre de vache en bois, recouvert de peau, dans lequel elle se cache afin d'être montée par le taureau. Le taureau divin est lui aussi trompé… De leur union naît le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau que Minos enferme dans un labyrinthe[58].
40
+
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+ Il détruit la ville d'Hélice qui a été un grand sanctuaire de Poséidon pour les Ioniens. Ces derniers, chassés de la ville sous la pression des Achéens, réclament les statues du temple. Les Achéens acceptent mais les habitants rejettent que les Ioniens sacrifient. De ce sacrilège envers Poséidon, la ville impie connait un terrible tremblement de terre durant la nuit sombre et dans la foulée, une inondation au petit matin, dont les eaux conjointement venant de la côte (c'est-à-dire du golfe de Corinthe) et de la terre où les fleuves encerclant débordent et déversent des flots chargés de dépôts alluvionnaires, embourbent et noient les derniers quelques survivants pris au piège. La ville est détruite totalement en 373 av. J.-C. ne laissant plus qu'un souvenir vivace dans l'Antiquité[59],[60]. Certains avancent que cet évènement inspira Platon pour son Atlantide[61],[62].
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+ Poséidon fait de la terre de Thessalie, qui n'était pas jusqu'alors une terre aussi féconde mais plutôt montagneuse et où se trouvait un grand lac[63], une plaine fertile et asséchée, sillonnée par le fleuve Pénée traversant la vallée de Tempé, ouverte sous le coup du trident du dieu[64], entre le mont Ossa et le mont Olympe, ce qui libère et rassemble les eaux des rivières descendant des montagnes vers la mer Égée[65].
44
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+ Poséidon sauve Léto, et fait naître les dieux Apollon et Artémis qui sans son aide ne seraient pas. Héra apprend que son mari Zeus a mis enceinte Léto, la mère des jumeaux divins Apollon et Artémis. Jalouse, elle déclare et impose que Léto doive accoucher seulement là où le soleil ne se lève pas. Léto est donc contraint de vagabonder. Le dragon Python, fils de Gaïa, qui a un oracle sur le mont Parnasse, à proximité du futur oracle de Delphes, appris que la descendance de Léto doit le mener à sa propre mort, aussi depuis qu'il l'a croisée, il lui mène la chasse pour la tuer et mettre fin à la prédiction mortelle. Par la volonté de Zeus, le souffle de Borée transporte la Titanide au loin de ces menaces et la confie à Poséidon. Le dieu la protège, mais pour ne pas contrarier sa sœur Héra, tous deux se dirigent vers l'île d’Ortygie et il la recouvre par les flots pour la cacher de Python qui s'en retourne chez lui. Puis Poséidon rehausse l'île à la surface en retirant les eaux. Celle-ci est connue plus tard sous le nom de Délos dans les Cyclades. Ici, Léto, appuyée sur un olivier, finit par accoucher. Héphaïstos offre des flèches à chacun des nouveau-nés. Armés de ces dernières, Apollon, quatre jours plus tard, se venge et met à mort Python sur le mont Parnasse, c'est pourquoi dès lors Apollon est surnommé Pythien[66]. Il recueille son fils Eumolpos délaissé et jeté dans l'océan par sa mère Chioné et le confie à sa fille Benthésicymé[67].
46
+
47
+ Il a créé le premier cheval, soit à Athènes, dans le cadre de son affrontement avec Athéna[19], soit en Thessalie, après avoir éjaculé sur Gaïa, la Terre[68],[69]. Il apprend également aux hommes à monter les chevaux à l'aide d'une bride[réf. nécessaire].
48
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49
+ Il octroie à ses protégés des facultés divines plutôt attachées en général au monde marin. À Euphémos, il donne la faculté de courir sur l'eau en gardant les pieds au sec[70], tout comme à Orion la possibilité de marcher sur les flots[71]. Il fait des Dioscures (fils de Zeus), Castor et Pollux, les protecteurs des navigateurs et leur donne le pouvoir de calmer les tempêtes[72]. Périclyménos, le fils aîné de Nélée, reçoit une force incroyable qui peut terrasser quiconque[73]. Quant à Œnopion, Poséidon fait construire par Héphaïstos un refuge souterrain pour le mettre à l'abri de la vengeance d'Orion qu'Œnopion a fait aveugle[74].
50
+
51
+ Recherchant une épouse pour régner auprès de lui dans les profondeurs de la mer, Poséidon courtisa la Néréide Thétis comme son frère Zeus, mais Thémis ayant prophétisé que tout fils qui naîtrait d'elle serait plus grand que son père, prudents, ils cessèrent tous deux de la courtiser et lui permirent d'épouser un mortel du nom de Pélée.
52
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+ Amphitrite, autre Néréide qu'il rechercha ensuite, résista à ses avances et s'enfuit dans les montagnes de l'Atlas pour lui échapper, mais il envoya des messagers à sa poursuite, parmi lesquels un certain Delphinos qui plaida la cause de Poséidon d'une façon si charmante qu'elle céda et le pria d'organiser le mariage. Pour lui témoigner sa reconnaissance, Poséidon plaça l'image de Delphinos au milieu des étoiles, dans la constellation du Dauphin[75],[76]. On dit qu'Amphitrite dansait sur l'île de Naxos avant d'être l'épouse de Poséidon[77].
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+ Légitimement marié à Amphitrite dont il a trois enfants, Triton, Benthésicymé et Rhodé (certaines traditions rapportées par Diodore font en revanche naître cette dernière de son union avec Halia, la sœur des Telchines[5]), Poséidon a également bon nombre d'enfants avec d'autres divinités ou de mortelles.
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+ Il manifeste un amour entreprenant : Coronis était la fille de Coronée et fut changée en corneille par Athéna afin de lui permettre d'échapper aux poursuites incessantes de Poséidon, tombé éperdument amoureux.
58
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59
+ Poséidon est le père, plus ou moins directement, de nombreux héros grecs dont le fameux Thésée qu'il a d'Éthra[78] par l'entremise d'Athéna pour certains[79]. Il lui accorde trois vœux[80] : sous la colère et la méprise, Thésée sollicite l'aide du dieu contre le fils qu'il a eu d'une Amazone, Hippolyte ; ce dernier perd la vie après que les chevaux de son char aient été effrayés par un monstre marin envoyé par Poséidon[81],[82].
60
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61
+ Il est l'éraste du jeune Pélops, qu'il enlève et amène sur l'Olympe, de même que Zeus l'a fait auparavant avec Ganymède.
62
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63
+ Persée trancha la tête de Méduse alors enceinte de Poséidon. Du sang coulant naissent deux fils, Chrysaor et le cheval ailé Pégase[83].
64
+
65
+ Poséidon s'unit à Clito et enfante la dynastie des Atlantes autour de dix frères dont l'ainé est Atlas. Chacun étant le roi d'un dixième de l'Atlantide[84].
66
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67
+ De Calycé[85], il a un fils Cycnos, roi d'une ville de Troade[86]. Il s'illustre brillamment durant la guerre de Troie du côté troyen, mais perd la vie sous les coups d'Achille, fils de Thétis, une Néréide (et donc normalement soumise à Poséidon…), après un âpre combat où il montre une certaine invulnérabilité. À sa disparition, Poséidon le change en cygne[87].
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69
+ Eumolpos est le fils de Chioné qu'elle a eu de Poséidon à la discrétion de son père Borée. Afin que ce dernier ne sache pas son existence, elle jette son enfant dans les profondeurs des océans. Poséidon le recueille et le conduit aux Éthiopiens[54] et le confie à sa fille Benthésicymé qu'il a eu d'Amphitrite. Eumolpos connaît par la suite des accusations de viol, de complot contre son hôte royal qui le conduit à connaître plusieurs fois l'exil. Il finit néanmoins, après réconciliation, par hériter du trône du roi thrace Tégyrios. Mais les habitants d'Éleusis l'appellent au secours et il dresse son armée thracienne face aux Athéniens dirigés par Érechthée. Celui-ci, sous le conseil d'un oracle, sacrifie sa plus jeune fille pour s'assurer la victoire. Ses autres filles se donnent aussi la mort car elles avaient prêté serment de mourir ensemble. Quoi qu'il en soit, Eumolpos perd la vie dans la bataille. Furieux Poséidon anéantit Érechthée et son palais laissant Cécrops[88], l'aîné des fils d'Érechthée, devenir roi[67].
70
+
71
+ Pour Hygin, C'est Eumolpos, revendiquant l'Attique au nom de son père Poséidon, qui attaque les Athéniens. Quant Eumolpos fut tué, Poséidon exige d'Érechthée qu'il lui sacrifie une de ses filles, Chthonia, afin qu'il ne se réjouisse pas de la disparition de son fils Eumolpos et à sa demande, Zeus tue par son foudre Érechthée. Les sœurs de Chthonia se donnent aussi la mort[89].
72
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73
+ Apollodore fait de Poséidon le père de Busiris, cruel roi d'Égypte tué par Héraclès, par la Néréide Lysianassa [90].
74
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75
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76
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77
+ Comme les Grecs le reconnaissent eux-mêmes[97], Poséidon est un dieu important et ancien[98]. Son nom est attesté depuis l'époque mycénienne sous la forme po-si-dai-jo[99]. Les tablettes en linéaire B montrent qu'il est le principal dieu de Pylos[100], comme en atteste dans l’Odyssée le sacrifice offert par Nestor, roi de Pylos, à Poséidon[101].
78
+
79
+ Le principal sanctuaire des Ioniens, dont Nestor est l'ancêtre mythique, se trouve au cap Mycale et lui est consacré. Les Éoliens, les Béotiens et les Mégariens se réclament également de lui par l'intermédiaire de leurs ancêtres éponymes, Éolos, Béotos et Mégarée, qui sont ses fils. Des cités portent également son nom : Potidée en Chalcidique et Poseidonia/Paestum en Grande Grèce. L'amphictyonie de Calaurie se réunit dans son sanctuaire, tandis que le principal centre religieux de la Triphylie est le sanctuaire du Samikon.
80
+
81
+ Poséidon Hippios, seigneur des chevaux, est vénéré en Arcadie à Mantinée, Phénéos, Méthydrion, Lykosoura et Thelpousa. Il préside des jeux équestres, les Hippokrateia, qui se tiennent à Pallantion[102]. On lui rend également un culte à Olympie et Patras.
82
+
83
+ Dans la région de Corinthe, des jeux isthmiques étaient consacrés à Poséidon depuis le passage de Thésée au moins[103], inspirés par les jeux olympiques établis par Héraclès en l'honneur de Zeus. Thésée ouvrit à tous des anciens jeux locaux. Ceux-ci avaient été établis par Sysiphe en l'honneur de Mélicerte alors qu'il trouva son corps sur le rivage. On dit que celui-ci fut apporté par des dauphins[104],[105].
84
+
85
+ L'un des hymnes homériques est dédié à Poséidon. Cette dédicace respectueuse à Poséidon, plutôt courte parmi la trentaine d'autres hymnes dont l'ensemble est daté approximativement entre le VIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère, donne l'aperçu d'un Poséidon dresseur de cheval, sauveur de navire, tout comme celui qui agite la terre, comme le dieu de la mer et le roi du mont Hélicon et de la ville Aigues (ou Aigas)[106]. Le texte regorge d'épithètes. Bien que l'usage fasse nommer l'ensemble des textes comme homérique, ceux-ci n'ont pas été écrits par Homère ; le ou les auteurs sont inconnus, mais le style littéraire rappelle les vers d'Homère, auteur de l’Iliade (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec les originaux) :
86
+
87
+ Εἲς Ποσειδῶνα
88
+
89
+ ἀμφὶ Ποσειδάωτα, μέγαν θεόν, ἄρχομ᾽ ἀείδειν,
90
+ γαίης κινητῆρα καὶ ἀτρυγέτοιο θαλάσσης,
91
+ πόντιον, ὅσθ᾽ Ἑλικῶνα καὶ εὐρείας ἔχει Αἰγάς.
92
+ διχθά τοι, Ἐννοσίγαιε, θεοὶ τιμὴν ἐδάσαντο,
93
+ ἵππων τε δμητῆρ᾽ ἔμεναι σωτῆρά τε νηῶν.
94
+ χαῖρε, Ποσείδαον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
95
+
96
+ — Hymnes homériques, XXII
97
+
98
+ À Neptune
99
+
100
+ Chantons d'abord Neptune, dieu puissant,
101
+ roi des mers, qui fait trembler la terre et la mer inféconde,
102
+ qui règne sur l'Hélicon et sur l'immense ville d'Aigues.
103
+ Neptune, vous avez reçu des Immortels le double honneur
104
+ de dompter les coursiers et de sauver les navires.
105
+ Salut, Neptune, à la chevelure azurée,
106
+ dieu fortuné, que votre cœur bienveillant protège les navigateurs
107
+
108
+ Les Petits poèmes grecs (trad. Ernest Falconnet), Paris, Desrez, 1838, no XXI, p. 100 (Wikisource)
109
+
110
+ À Poseidaôn
111
+
112
+ Je commence à chanter sur Poseidaôn, le grand Dieu,
113
+ qui ébranle la terre et la mer stérile,
114
+ qui possède Aigas et le Hélikôn.
115
+ Les Dieux t’ont partagé les honneurs, ô toi qui ébranles la terre !
116
+ Ils t’ont fait dompteur de chevaux et sauveur de nefs.
117
+ Salut, Poseidaôn qui entoures la terre, Bienheureux, aux cheveux bleus,
118
+ ayant un cœur bienveillant, et qui secours les marins !
119
+
120
+ Hymnes homériques (trad. Leconte de Lisle), Paris, A. Lemerre, 1893, no XX, p. 431 (Wikisource)
121
+
122
+ L'orphisme est un culte à mystères, un courant mystique et religieux qui s'appuie notamment sur une pratique liturgique faite de récitation d'hymnes, ou plutôt de prières, célébrant les divinités grecques. L'un des quatre-vingt sept hymnes est consacré à Poséidon. Cet ensemble d'hymnes orphiques dont la tradition cultuelle ainsi que les premiers traducteurs modernes font remonter l'origine à une lointaine époque antérieure à l'époque classique, est daté plutôt entre le VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère. Le ou les auteurs sont incertains bien que le culte prétende être issu d'Orphée, le fameux héros grec ; ou bien s'agit-il de l'ouvrage d'un énigmatique homonyme ou la compilation de l'école d'Alexandrie sous ce vocable[107] ? Il est vraisemblable que les prières étaient chacune accompagnée de fumigation propre. Curieusement, l'hymne à propos de Poséidon, aussi riche en épithètes, est associé au parfum de Myrrhe (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec ceux originaux)[108],[109] :
123
+
124
+ Ποσειδῶνος
125
+
126
+ θυμίαμα σμύρναν
127
+
128
+ Κλῦθι, Ποσειδάον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
129
+ ἵππιε, χαλκοτόρευτον ἔχων χείρεσσι τρίαιναν,
130
+ ὃς ναίεις πόντοιο βαθυστέρνοιο θέμεθλα,
131
+ ποντομέδων, ἁλίδουπε, βαρύκτυπε, ἐννοσίγαιε,
132
+ κυμοθαλής, χαριτῶπα, τετράορον ἅρμα διώκων,
133
+ εἰναλίοις ῥοίζοισι τινάσσων ἁλμυρὸν ὕδωρ,
134
+ ὃς τριτάτης ἔλαχες μοίρης βαθὺ χεῦμα θαλάσσης,
135
+ κύμασι τερπόμενος θηρσίν θ' ἅμα, πότνιε δαῖμον·
136
+ ἕδρανα γῆς σῴζοις καὶ νηῶν εὔδρομον ὁρμήν,
137
+
138
+ — Hymnes orphiques, XVI[108]
139
+
140
+ Parfum de Poséidaôn
141
+
142
+ La Myrrhe
143
+
144
+ Entends-moi, Poseidaôn, qui ébranles la terre, aux cheveux bleus,
145
+ Cavalier qui tiens en main le trident d’airain,
146
+ qui habites le sein profond de la mer,
147
+ Roi de la mer, retentissant, qui ébranles la terre,
148
+ couronné d’écume, qui as un beau visage, qui pousses ton char à quatre chevaux
149
+ à travers l’eau salée et retentissante,
150
+ à qui les Moires ont accordé l’eau profonde de la mer,
151
+ qui te réjouis des flots, Daimôn de la mer et des bêtes marines !
152
+ Protège les assises de la terre et la course des nefs rapides,
153
+ donne-moi la paix, la santé et les richesses irréprochables.
154
+
155
+ Le parfum de Neptune
156
+
157
+ La Myrrhe
158
+
159
+ Écoute-moi. Neptune à la chevelure mouillée par les ondes salées de la mer,
160
+ Neptune traîné par de rapides coursiers et tenant dans la main ton trident acéré,
161
+ toi qui habites toujours les immenses profondeurs de la mer,
162
+ roi des ondes, toi qui presses la terre de tes eaux tumultueuses,
163
+ toi qui lances au loin l'écume
164
+ et qui conduis à travers les flots ton rapide quadrige,
165
+ dieu azuré à qui le sort accorda l'empire des mers,
166
+ toi qui aimes ton troupeau armé d'écailles et les eaux salées de l'océan,
167
+ arrête-toi sur les bords de la terre, donne un bon souffle aux navires
168
+ et ajoutes-y, pour nous, la paix, le salut et les dons dorés des richesses.
169
+
170
+ Poséidon est associé à de nombreux épithètes (ou assimilés) qui sont autant d'éléments de description de sa fonction ou de la perception qu'il induit. Quelquefois, par peur du dieu vindicatif, on préfère l'épithète à son nom même, mais toujours avec dévotion et profond respect. Faire usage de telles paraboles ravit les poètes qui diversifient leurs vers tout en ayant un outil littéraire bivalent : en un ou deux mots souvent (en grec naturellement, la traduction étant fréquemment plus longue), marqués par un rythme soigné volontairement, le sens dévolue désigne alors à la fois le dieu aussi bien que la faculté que l'auteur veut lui attribuer dans son ouvrage. Certaines épithètes sont liées à des cultes locaux ou sont plus ou moins historiques, d'autres, diffusées par les œuvres et les mythes communs dans toute la Grèce, avancent des traits divins plus généraux, parfois plus fantastiques. Les épithètes de Poséidon le dessinent comme un dieu paternaliste rattaché à la terre, au sol, mais aussi au monde marin comme au cheval, dont le sens est souvent équivoque et désigne l'animal ou une embarcation : Homère parle, dans son Odyssée[110], de navire comme des « Chevaux des mers » ou de « Coursier des mers » par exemple. Les traductions depuis le grec sont variables d'une langue à une autre, d'un traducteur à un autre, et essaient de transmettre le sens le plus proche, contraintes néanmoins à conserver la fréquente brièveté et le rythme du grec originel, tout en assurant un résultat élégant dans la langue finale.
171
+
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+
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+
174
+
175
+
176
+ Traits caractéristiques qui reviennent fréquemment, dans la littérature, la sculpture, la peinture sur poterie, les mosaïques… au point de devenir symboliques du dieu permettant notamment de l'identifier sur ses représentations.
177
+
178
+ Hippocampe mythologique, créature mi-poisson, mi-cheval, reproduction depuis un dessin de la ville de Pompéi.
179
+
180
+ Sculpture de Poséidon sur son char tirés par des hippocampes, Monterrey, Mexique.
181
+
182
+ Neptune (Poséidon) barbu tenant son trident et entouré de poissons, détail de la Mosaïque des saisons d'époque romaine, Musée archéologique régional Antonio-Salinas, Palerme.
183
+
184
+ Poséidon à la longue barbe assis sur son trône et son trident à la main, cratère en calice attique à figures rouges, première moitié du Ve siècle, Cabinet des médailles, Bibliothèque nationale de France.
185
+
186
+ Poséidon entourés de chevaux à la course, seigneur des jeux isthmiques, Camée, vers le XVIIIe siècle[179], Musée d'histoire de l'art de Vienne, Autriche.
187
+
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+ Quelques lieux de cultes connus aujourd'hui pour avoir, d'une manière ou d'une autre, abrité, à un moment donné, le culte de Poséidon :
189
+
190
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
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+
192
+ Poséidon et Neptune ont inspiré abondamment dans de nombreux domaines variés : sciences, techniques, culture, littérature…
193
+
194
+ L'astronomie, s'inspirant des dieux mythologiques romains pour nommer les planètes de notre système solaire, a réservé le nom de Neptune à la huitième et dernière, découverte au XIXe siècle et s'ajoutant à celles notamment connues depuis l'Antiquité. Planète géante bleutée comme les océans, son symbole astronomique (et astrologique) est d'ailleurs le trident (♆)[180],[181]. Les Grecs modernes la nomme, quant à eux, « Poséidon » (Ποσειδώνας / Poseidónas). On nomme ses nombreux satellites, outre par leur nombre propre, aussi selon une nomenclature numérique dont le numéro représente l'ordre chronologique de leur découverte : par exemple Neptune I (Neptune 1) représente le satellite Triton, découvert en 1846[182].
195
+
196
+ La zoologie nomme un coléoptère, le dynaste Neptune[183], et l'on évoque les fonds marins avec la posidonie de Méditerranée, une algue envahissante parfois même surnommée « chiendent de mer »[184]. Le sauroposéidon est l'un des plus imposants dinosaures et sa signifiante masse a inspiré à ses découvreurs, dans la décennie 1990, l'aspect divin des tremblements de terre de Poséidon et ils le nommèrent le « dieu des tremblements de terre saurien »[185].
197
+
198
+ Le culte du dieu a soulevé l'enthousiasme des architectes depuis l'Antiquité qui ont parsemé de diverses constructions de nombreuses régions (voir notamment Temple de Neptune ). Ainsi trouve-t-on des nombreux lieux de culte désormais en ruine ou sauvés de l'oublie par la restauration pour certains ou simplement témoignés par les auteurs classiques : citons le temple dédié à Neptune à Rome ou celui à Paestum en Campanie ou encore celui d'Hélice en Grèce… L'architecture moderne n'est pas en reste : le gratte-ciel Tour Neptune à Courbevoie s'est élevé à 113 mètres en 1975 au bord des eaux fluviales de la Seine[186]. Les prérogatives aquatiques du dieu donnent l'explication à de nombreuses fontaines (Fontaine de Neptune ) ou bien à une série d'écluses appelée Escalier de Neptune en Écosse[187].
199
+
200
+ Le dieu des mers et des océans est l'appellation bienvenue de plusieurs navires ou autres avions de patrouille maritime (comme le Lockheed P-2 Neptune ou le récent Boeing P-8 Poseidon) et sous-marins. Le trait de caractère vindicatif et colérique ainsi que sans pitié semble se distinguer pour désigner de nombreux bâtiments maritimes militaires (le navire français de 80 canons La Neptune construit en 1803, les navires HMS Neptune  de la Royal Navy britannique…) ou bien encore des missiles mer-sol balistiques et stratégiques (missiles Trident, UGM-73 Poseidon). Les opérations militaires, souvent amphibies, voire des raids ou des opérations commandos, font écho au dieu marin (la première phase du Débarquement de Normandie, c'est-à-dire le bombardement, les parachutages et le transport des troupes et du matériel sur les plages avait pour nom de code Neptune[188] ; Neptune's Spear (« Trident de Neptune ») était le nom du raid américain ayant mené à la mort d'Oussama ben Laden[189]).
201
+
202
+ Entre 1992 et 2005, le satellite franco-américain TOPEX/Poséidon étudia les océans de la Terre : il mesure les courants océaniques et les niveaux des mers[190].
203
+
204
+ On le voit apparaître dans des mangas (Saint Seiya[191], One Piece[192]…) comme dans des romans jeunesse (la série Percy Jackson de Rick Riordan[193], Le Sceptre de Poséidon de Géraldine Cabon). Il est évoqué dans des pièces de théâtre, des romans, dans des films (notamment L'Aventure du Poséidon sorti en 1972) ou en musique. Des stations radios sont nommées Neptune[194].
205
+
206
+ On le retrouve dans les médias les plus modernes, comme les jeux vidéo ou bien les animations issues souvent des mangas ou encore en informatique (le programme d'assistant de diagramme Poseidon for UML[195], ou le projet avorté de système d'exploitation Microsoft Neptune[196]).
207
+
208
+ Les formations karstiques côtières découvertes au XVIIIe siècle en Italie sont une curiosité géologique nommée la Grotte de Neptune[197].
209
+
210
+ Quelques villes antiques portent le nom du dieu comme l'ancienne Paestum en Italie qui porta un temps dans son histoire le nom de Poséidonia (Ποσειδωνία / Poseidônía)[198]. L'ancien toponyme de la ville de Pigadia sur l'île Karpathos en Grèce était une variante incertaine de Poséidon[199]. Nommée aussi en l'honneur du dieu, se trouve l'ancienne ville de Potidée (Ποτίδαια), fondée par les Corinthiens[200] en 600 av. J.-C. en Macédoine chalcidique, dont les restes archéologiques se trouvent près de la ville moderne Nea Potidea (en)[201] en Macédoine grecque. Aujourd'hui, on trouve aussi la ville moderne de Neptune aux États-Unis[202].
211
+
212
+ Des imposantes montagnes russes aquatiques sont nommées Poséidon dans le parc d'attraction Europa Park, en Allemagne, près de la frontière, vers la ville française de Colmar[203].
213
+
214
+ Poséidon fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
215
+
216
+ Poséidon apparaît dans la série animée L'Odyssée. Il est le principal antagoniste et désire se venger d'Ulysse, qui a pris Troie et blessé son fils le cyclope. Son statut de dieu lui interdit toutefois d'agir directement, le forçant à prendre des complices ou faire appel à des créatures de la mythologie grecque. Il est présenté comme un dieu tyrannique, hypocrite, menteur et manipulateur sans scrupules.
217
+
218
+ La peinture sur poterie en fait un sujet fréquent, c'est aussi le cas sur mosaïque, tout comme la peinture sur toile plus récemment le représente aussi (Le triomphe de Neptune de Nicolas Poussin aux environs de 1635). Il est aussi un sujet apprécié de la sculpture avec des statues autant antiques (par exemple le Poséidon de l'Artémision daté du Ve siècle av. J.-C.) que modernes comme le Neptune d'Augustin Pajou au XVIIIe siècle.
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+ Poséidon (en grec ancien Ποσειδῶν / Poseidỗn, en crétois, en béotien Ποτειδάων / Poteidáôn, en latin Neptūnus) est le dieu de la mer et des océans, ainsi que l'« ébranleur du sol » — dieu des tremblements de terre et des sources dans la mythologie grecque. Son symbole principal est le trident, qu'il reçoit des Cyclopes pendant la Titanomachie, il est aussi symbolisé par le dauphin, et surtout le cheval mais encore le taureau. Les Romains l'assimilent à un Neptune originel, peu fourni alors en mythe, mais avec lequel il finit par se confondre totalement. Il est l’un des fils de Cronos et de Rhéa, notamment le frère de Zeus, d'Héra et d'Hadès, il se marie à Amphitrite mais semble néanmoins avoir eu d'autres conquêtes.
4
+
5
+ L'étymologie de Poséidon est discutée. Une des hypothèses évoquée est que la forme première de Poséidon devait être Ποτειδᾶς « époux de la Terre » Déméter, que l'on retrouve en second terme dans son nom[1].
6
+
7
+ Avant que l'anthropomorphisme ne fasse de lui un dieu de la mer, Poséidon semble avoir été un dieu chthonien lié au monde souterrain, porteur de mort et responsable des tremblements de terre, proche de la figure du dieu Hadès. Son épithète d'« ébranleur du sol », attesté en Arcadie où son culte est le plus ancien, en fait un dieu ambivalent, responsable de catastrophes naturelles mais aussi du retour des eaux fécondantes du printemps[2]. Il est le dieu grec le plus fortement lié au cheval à travers ses mythes comme ses représentations. Toutefois, il ne semble pas issu d'un cheval divinisé, le totémisme étant inconnu en Grèce antique. Plus vraisemblablement, ses représentations hippomorphes servaient à mettre en relief les forces étranges et surhumaines qu'il contrôle[3].
8
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+ Poséidon assimile de nombreuses déités marines plus anciennes comme Nérée, Protée…
10
+
11
+ Poséidon est le fils de Cronos et de Rhéa et le frère de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia. Pour Hésiode, il est l'aîné de Zeus : dévoré à la naissance par Cronos en même temps que ses frères et sœurs, il est rendu plus tard au jour grâce à une ruse de Zeus[4]. Une tradition minoritaire rapportée par Diodore de Sicile[5] dit que Rhéa parvient à dissimuler sa naissance à Cronos et le confie secrètement à l'Océanide Caphira, fille d'Océan, et aux Telchines de l'île de Rhodes, qui veillent sur son enfance divine. L’Iliade en fait le frère cadet de Zeus[6], acceptant mal l'autorité de l'aîné, ce qui explique sans doute qu'il tente un jour, de concert avec Héra, Athéna ou Apollon, de l'emprisonner[7]… ou bien à l'opposé, Hésiode fait, en effet, Zeus le dernier de la fratrie, et donc Poséidon serait le plus âgé[8].
12
+
13
+ Poséidon participe avec ses frères et les autres dieux à la Titanomachie et c'est lui qui referme sur les Titans les portes d'airain du Tartare[9]. Lors du partage du monde qui suit la victoire des Olympiens, il reçoit la souveraineté sur les mers, tandis que Zeus règne sur le Ciel et Hadès sur les Enfers[10]. Il a pour sceptre le trident et réside dans un palais d'or au fond de l'océan[11]. La tradition le place à Aigéai (en Achaïe), près du golfe de Corinthe, ou alors sur l'île d'Eubée[12],[13], ou peut-être encore à Samothrace[14]. L’Iliade oscille entre des suggestions laissant à penser à l'une ou à l'autre[15]. Il se déplace sur son char tiré par deux chevaux aux sabots de bronze. Sur son passage, les dauphins sautent de joie et la mer s'entrouvre[16].
14
+
15
+ À la suite du partage du monde, la Terre reste le domaine commun des dieux[17]. Poséidon dispute d'ailleurs fréquemment à d'autres dieux la possession d'une terre. Il en est ainsi de l'Attique, pour laquelle il affronte sa nièce Athéna. À Athènes, Poséidon frappe l'Acropole de son trident ; il en sort une source d'eau salée[18] ou un cheval[19], nommé Scyphios[20]. Athéna offre à la ville un olivier ; cet arbre est perpétué par un rejeton cultivé dans un enclos sacré sur l'Acropole[21]. Les dieux — ou, suivant la version, le roi Cécrops, Cranaos ou Érysichthon — jugent le présent de la déesse plus utile, et lui consacrent la cité. Furieux, Poséidon inonde l'Attique. Il dispute également Corinthe à Hélios mais Briarée, appelé comme arbitre, ne lui accorde que l'Isthme, tandis qu'à Hélios est octroyée l'Acropole[22].
16
+
17
+ Poséidon essaie d'obtenir Trézène contre Athéna ; cette fois, Zeus décrète que la cité soit partagée entre eux deux[23]. Il essaie, sans succès, d'obtenir de Zeus Égine et de Dionysos, Naxos[24]. Il veut prendre à Héra l'Argolide, mais Zeus le soumet à l'arbitrage de Phoronée, premier habitant de la région, et des dieux fleuves Inachos, Céphise et Astérion dont le jugement est en faveur d'Héra. Furieux, il se venge en asséchant les rivières de ses juges[25]. Les habitants de Trézène rapportent que l'île proche, l'île de Calaurie, fut longtemps terre d'Apollon tandis que le site de Delphes celui de Poséidon. Les deux dieux interchangèrent leur patronage. Précisément, Delphes accueillait dans un temps lointain un oracle de Gaïa et de Poséidon (tous les deux sont des divinités du sol…) ; Gaïa céda son oracle à la Titanide Thémis qui le donna ensuite à Apollon qui obtint la part de Delphes de Poséidon en cédant donc l'île de Calaurie[26],[27].
18
+
19
+ Poussé par l'orgueil de Zeus, instigué par Héra, Poséidon et Apollon (ou Athéna[28]) se rebellent contre le roi des dieux et réussissent à l'enchaîner. Ce n'est que grâce à Briarée et ses cent mains, alors convaincu par la Néréide Thétis, et ainsi que les hommes venus de Aigaion[29], que Zeus fut libéré ; en effet, ils sont plus forts que le couple de dieu et mettent fin au complot divin[28].
20
+
21
+ Poséidon doit, avec Apollon, se mettre au service de Laomédon, roi de Troie[30] — pour certains, c'est la punition de sa tentative ratée d'emprisonner Zeus[31],[32] ; pour d'autres, il s'agit de mettre à l'épreuve l'arrogance de Laomédon en prenant l'aspect de deux mortels[33]. Il bâtit pour la cité de gigantesques murailles, cité parfois nommée Citadelle de Poséidon[34]. Homère considère que seul Poséidon bâtit le mur tandis qu'Apollon fait alors paître les bovins[35]. Laomédon promit aux dieux une grande récompense une fois le travail accompli, mais se sentant désormais protégé par ses murs, le roi de Troie ne donne pas suite à sa promesse. Il menace d'exiler les dieux, et même, les menace, comme de simples prisonniers, de leur lier pieds et mains, de les vendre comme esclaves ou encore de leur trancher leurs oreilles[35]. Pour d'autres, le roi ne propose que trop peu, ou bien les troyens n'ont pas sacrifié un taureau né durant l'année du labeur divin[36]. Furieux, Poséidon envoie contre la ville un monstre marin, Céto, qui ravage les côtes avant d'être tué par Laomédon bien aidé par Héraclès[37].
22
+
23
+ Le grief qui pousse Poséidon à se ranger aux côtés des Achéens lors de la guerre de Troie qui s'ensuit[38] est inconnu, peut-être une rancœur tenace envers les Troyens en général après l'épisode de leur roi Laomédon — mort depuis longtemps semble-t-il durant les événements de la guerre — on remarque que si Apollon manifeste aussi sa colère contre Laomédon, il soutient par la suite vigoureusement les troyens dans le conflit homérique. Dans la bataille divine, Poséidon se trouve du côté d'Héra, d'Athéna et d'une certaine façon celui de Zeus et s'oppose les autres dieux olympiens comme Apollon, Aphrodite, Artémis…
24
+
25
+ Poséidon revigore les Grecs désespérés alors que les Troyens atteignent leur camp et ont le dessus en repoussant sans défaut les assauts hellènes successifs. Pour cela, il s'adresse, aux héros Ajax, fils de Télamon et Ajax, fils d'Oïlée sous les traits du devin Calchas[39], puis au roi crétois plus âgé, Idoménée, par la voix de Thoas, fils d'Andrémon[40], qui relance les guerriers. Zeus veut donner alors un soutien aux Troyens, aussi, Poséidon encourage-t-il non ouvertement les grecs et sous la forme d'un guerrier, parcourt leur armée et galvanise ses hommes[41]. À travers Idoménée, il prend part au combat et tue Alcathoos, gendre d'Anchise[42].
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+ Poséidon tempère l'ardeur de sa sœur Héra face aux Troyens afin d'éviter que le conflit des hommes ne conduise à une bataille rangée entre les dieux eux-mêmes[43].
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+ La position du dieu est parfois ambiguë car il sauve le Grec Antiloque[44] mais aussi le Troyen Énée[45], le sauveur de la race troyenne (voir l’Énéide). On remarque que son fils Cycnos se joint au camp de Priam, le roi de Troie, avant d'être tué par Achille[46].
30
+
31
+ Le viol de la princesse troyenne Cassandre par le roi grec de Locride, Ajax, fils d'Oïlée, soulève le courroux d'Athéna car les tristes événements ont eu lieu dans un temple dédié à la déesse. Le sacrilège inquiète les Grecs et, malgré les avertissements du devin Calchas[47], prennent la mer pour retourner chez eux. À la demande de sa nièce, pour satisfaire la fille de Zeus, Poséidon soulève la tempête et les flots auxquels nombre de navires grecs ne survivent pas. La fille de Zeus, par la foudre de son père, brise en mille morceaux le navire d'Ajax près de l'île de Myconos ou bien de l'île d'Eubée[48]. Ajax survit seul encore à son naufrage, la déesse ne l'achevant pas pour qu'il souffre sans fin. Par l'aide de Poséidon, Ajax réussit cependant à atteindre le rocher Gyrée[49] où il se réfugie[50]. Orgueilleusement, Ajax s'exclame qu'il est parvenu, lui-même, à s'opposer aux dieux et à échapper à sa mort et ce malgré les efforts divins unis contre lui. Venant à lui ces impiétés, Poséidon, par un coup de son trident, scinde le rocher qui tombe à l'eau et écrase le héros de la guerre de Troie. Le corps, repêché, sera mis en terre par la Néréide Thétis[51],[52].
32
+
33
+ Après la guerre, le retour d'Ulysse est plutôt de bon augure. Ayant protesté contre le viol de Cassandre et ayant condamné Ajax, il profite de la protection d'Athéna. De la tempête envoyée par Poséidon, celui-ci en est épargné. Cependant, de son apparent désintéressement au début du retour du Grec, Poséidon va ensuite le poursuivre de sa vengeance active et sans pitié car lui et ses hommes ont crevé l'œil de son fils, le Cyclope Polyphème[53]. Tous ses hommes périrent et seul Ulysse revient dans sa terre natale : il doit son salut à sa bienfaitrice Athéna, au bon vouloir de Zeus appelé en rescousse comme juge, et surtout au fait qu'alors Poséidon s'est absenté de l'Olympe pour aller chez les Éthiopiens (où l'on sacrifie en abondance taureaux et béliers)[54],[55]…
34
+
35
+ Dans le périple du retour d'Ulysse, Poséidon change en rocher et immobilise le vaisseau des Phéaciens, peuple vivant sur l'île de Schérie : il est froissé par le fait que les Phéaciens ont pour habitude de transporter de nombreux étrangers et ont reconduit le héros à son île d'Ithaque en lui offrant de grands cadeaux alors qu'il souhaite le tourmenter encore[56].
36
+
37
+ Il détruit le camp grec dressé à Troie, irrité par les murs et les tours érigés là pour la guerre : il déverse les eaux de l'Hellespont, de même, Zeus fait pleuvoir et Apollon fait grossir les torrents du mont Ida ; Poséidon ouvre la terre d'où jaillit de l'eau boueuse et ébranle aussi le promontoire Sigée situé près de là[57].
38
+
39
+ Poséidon fait sortir de la mer, à la demande de Minos, un taureau gigantesque grâce auquel il devient roi de Crète aux dépens de ses frères Rhadamanthe et Sarpédon. Ainsi contrôle-t-il aussi les mers, et les autres îles environnantes. Mais Minos refuse, comme il était convenu, de lui sacrifier l'animal, ou bien il échange le bovin divin avec l'un de son troupeau. Poséidon, trompé, veut se venger bien qu'il ne puisse pas tuer Minos qui est fils de Zeus. Il élabore une autre manière ironique de se venger : il insuffle en Pasiphaé, la femme de Minos, un amour coupable pour le taureau. Pour cette passion, elle sollicite l'aide de l'ingénieur athénien Dédale banni pour homicide. Celui-ci lui construit un simulacre de vache en bois, recouvert de peau, dans lequel elle se cache afin d'être montée par le taureau. Le taureau divin est lui aussi trompé… De leur union naît le Minotaure, créature mi-homme, mi-taureau que Minos enferme dans un labyrinthe[58].
40
+
41
+ Il détruit la ville d'Hélice qui a été un grand sanctuaire de Poséidon pour les Ioniens. Ces derniers, chassés de la ville sous la pression des Achéens, réclament les statues du temple. Les Achéens acceptent mais les habitants rejettent que les Ioniens sacrifient. De ce sacrilège envers Poséidon, la ville impie connait un terrible tremblement de terre durant la nuit sombre et dans la foulée, une inondation au petit matin, dont les eaux conjointement venant de la côte (c'est-à-dire du golfe de Corinthe) et de la terre où les fleuves encerclant débordent et déversent des flots chargés de dépôts alluvionnaires, embourbent et noient les derniers quelques survivants pris au piège. La ville est détruite totalement en 373 av. J.-C. ne laissant plus qu'un souvenir vivace dans l'Antiquité[59],[60]. Certains avancent que cet évènement inspira Platon pour son Atlantide[61],[62].
42
+
43
+ Poséidon fait de la terre de Thessalie, qui n'était pas jusqu'alors une terre aussi féconde mais plutôt montagneuse et où se trouvait un grand lac[63], une plaine fertile et asséchée, sillonnée par le fleuve Pénée traversant la vallée de Tempé, ouverte sous le coup du trident du dieu[64], entre le mont Ossa et le mont Olympe, ce qui libère et rassemble les eaux des rivières descendant des montagnes vers la mer Égée[65].
44
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+ Poséidon sauve Léto, et fait naître les dieux Apollon et Artémis qui sans son aide ne seraient pas. Héra apprend que son mari Zeus a mis enceinte Léto, la mère des jumeaux divins Apollon et Artémis. Jalouse, elle déclare et impose que Léto doive accoucher seulement là où le soleil ne se lève pas. Léto est donc contraint de vagabonder. Le dragon Python, fils de Gaïa, qui a un oracle sur le mont Parnasse, à proximité du futur oracle de Delphes, appris que la descendance de Léto doit le mener à sa propre mort, aussi depuis qu'il l'a croisée, il lui mène la chasse pour la tuer et mettre fin à la prédiction mortelle. Par la volonté de Zeus, le souffle de Borée transporte la Titanide au loin de ces menaces et la confie à Poséidon. Le dieu la protège, mais pour ne pas contrarier sa sœur Héra, tous deux se dirigent vers l'île d’Ortygie et il la recouvre par les flots pour la cacher de Python qui s'en retourne chez lui. Puis Poséidon rehausse l'île à la surface en retirant les eaux. Celle-ci est connue plus tard sous le nom de Délos dans les Cyclades. Ici, Léto, appuyée sur un olivier, finit par accoucher. Héphaïstos offre des flèches à chacun des nouveau-nés. Armés de ces dernières, Apollon, quatre jours plus tard, se venge et met à mort Python sur le mont Parnasse, c'est pourquoi dès lors Apollon est surnommé Pythien[66]. Il recueille son fils Eumolpos délaissé et jeté dans l'océan par sa mère Chioné et le confie à sa fille Benthésicymé[67].
46
+
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+ Il a créé le premier cheval, soit à Athènes, dans le cadre de son affrontement avec Athéna[19], soit en Thessalie, après avoir éjaculé sur Gaïa, la Terre[68],[69]. Il apprend également aux hommes à monter les chevaux à l'aide d'une bride[réf. nécessaire].
48
+
49
+ Il octroie à ses protégés des facultés divines plutôt attachées en général au monde marin. À Euphémos, il donne la faculté de courir sur l'eau en gardant les pieds au sec[70], tout comme à Orion la possibilité de marcher sur les flots[71]. Il fait des Dioscures (fils de Zeus), Castor et Pollux, les protecteurs des navigateurs et leur donne le pouvoir de calmer les tempêtes[72]. Périclyménos, le fils aîné de Nélée, reçoit une force incroyable qui peut terrasser quiconque[73]. Quant à Œnopion, Poséidon fait construire par Héphaïstos un refuge souterrain pour le mettre à l'abri de la vengeance d'Orion qu'Œnopion a fait aveugle[74].
50
+
51
+ Recherchant une épouse pour régner auprès de lui dans les profondeurs de la mer, Poséidon courtisa la Néréide Thétis comme son frère Zeus, mais Thémis ayant prophétisé que tout fils qui naîtrait d'elle serait plus grand que son père, prudents, ils cessèrent tous deux de la courtiser et lui permirent d'épouser un mortel du nom de Pélée.
52
+
53
+ Amphitrite, autre Néréide qu'il rechercha ensuite, résista à ses avances et s'enfuit dans les montagnes de l'Atlas pour lui échapper, mais il envoya des messagers à sa poursuite, parmi lesquels un certain Delphinos qui plaida la cause de Poséidon d'une façon si charmante qu'elle céda et le pria d'organiser le mariage. Pour lui témoigner sa reconnaissance, Poséidon plaça l'image de Delphinos au milieu des étoiles, dans la constellation du Dauphin[75],[76]. On dit qu'Amphitrite dansait sur l'île de Naxos avant d'être l'épouse de Poséidon[77].
54
+
55
+ Légitimement marié à Amphitrite dont il a trois enfants, Triton, Benthésicymé et Rhodé (certaines traditions rapportées par Diodore font en revanche naître cette dernière de son union avec Halia, la sœur des Telchines[5]), Poséidon a également bon nombre d'enfants avec d'autres divinités ou de mortelles.
56
+
57
+ Il manifeste un amour entreprenant : Coronis était la fille de Coronée et fut changée en corneille par Athéna afin de lui permettre d'échapper aux poursuites incessantes de Poséidon, tombé éperdument amoureux.
58
+
59
+ Poséidon est le père, plus ou moins directement, de nombreux héros grecs dont le fameux Thésée qu'il a d'Éthra[78] par l'entremise d'Athéna pour certains[79]. Il lui accorde trois vœux[80] : sous la colère et la méprise, Thésée sollicite l'aide du dieu contre le fils qu'il a eu d'une Amazone, Hippolyte ; ce dernier perd la vie après que les chevaux de son char aient été effrayés par un monstre marin envoyé par Poséidon[81],[82].
60
+
61
+ Il est l'éraste du jeune Pélops, qu'il enlève et amène sur l'Olympe, de même que Zeus l'a fait auparavant avec Ganymède.
62
+
63
+ Persée trancha la tête de Méduse alors enceinte de Poséidon. Du sang coulant naissent deux fils, Chrysaor et le cheval ailé Pégase[83].
64
+
65
+ Poséidon s'unit à Clito et enfante la dynastie des Atlantes autour de dix frères dont l'ainé est Atlas. Chacun étant le roi d'un dixième de l'Atlantide[84].
66
+
67
+ De Calycé[85], il a un fils Cycnos, roi d'une ville de Troade[86]. Il s'illustre brillamment durant la guerre de Troie du côté troyen, mais perd la vie sous les coups d'Achille, fils de Thétis, une Néréide (et donc normalement soumise à Poséidon…), après un âpre combat où il montre une certaine invulnérabilité. À sa disparition, Poséidon le change en cygne[87].
68
+
69
+ Eumolpos est le fils de Chioné qu'elle a eu de Poséidon à la discrétion de son père Borée. Afin que ce dernier ne sache pas son existence, elle jette son enfant dans les profondeurs des océans. Poséidon le recueille et le conduit aux Éthiopiens[54] et le confie à sa fille Benthésicymé qu'il a eu d'Amphitrite. Eumolpos connaît par la suite des accusations de viol, de complot contre son hôte royal qui le conduit à connaître plusieurs fois l'exil. Il finit néanmoins, après réconciliation, par hériter du trône du roi thrace Tégyrios. Mais les habitants d'Éleusis l'appellent au secours et il dresse son armée thracienne face aux Athéniens dirigés par Érechthée. Celui-ci, sous le conseil d'un oracle, sacrifie sa plus jeune fille pour s'assurer la victoire. Ses autres filles se donnent aussi la mort car elles avaient prêté serment de mourir ensemble. Quoi qu'il en soit, Eumolpos perd la vie dans la bataille. Furieux Poséidon anéantit Érechthée et son palais laissant Cécrops[88], l'aîné des fils d'Érechthée, devenir roi[67].
70
+
71
+ Pour Hygin, C'est Eumolpos, revendiquant l'Attique au nom de son père Poséidon, qui attaque les Athéniens. Quant Eumolpos fut tué, Poséidon exige d'Érechthée qu'il lui sacrifie une de ses filles, Chthonia, afin qu'il ne se réjouisse pas de la disparition de son fils Eumolpos et à sa demande, Zeus tue par son foudre Érechthée. Les sœurs de Chthonia se donnent aussi la mort[89].
72
+
73
+ Apollodore fait de Poséidon le père de Busiris, cruel roi d'Égypte tué par Héraclès, par la Néréide Lysianassa [90].
74
+
75
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76
+
77
+ Comme les Grecs le reconnaissent eux-mêmes[97], Poséidon est un dieu important et ancien[98]. Son nom est attesté depuis l'époque mycénienne sous la forme po-si-dai-jo[99]. Les tablettes en linéaire B montrent qu'il est le principal dieu de Pylos[100], comme en atteste dans l’Odyssée le sacrifice offert par Nestor, roi de Pylos, à Poséidon[101].
78
+
79
+ Le principal sanctuaire des Ioniens, dont Nestor est l'ancêtre mythique, se trouve au cap Mycale et lui est consacré. Les Éoliens, les Béotiens et les Mégariens se réclament également de lui par l'intermédiaire de leurs ancêtres éponymes, Éolos, Béotos et Mégarée, qui sont ses fils. Des cités portent également son nom : Potidée en Chalcidique et Poseidonia/Paestum en Grande Grèce. L'amphictyonie de Calaurie se réunit dans son sanctuaire, tandis que le principal centre religieux de la Triphylie est le sanctuaire du Samikon.
80
+
81
+ Poséidon Hippios, seigneur des chevaux, est vénéré en Arcadie à Mantinée, Phénéos, Méthydrion, Lykosoura et Thelpousa. Il préside des jeux équestres, les Hippokrateia, qui se tiennent à Pallantion[102]. On lui rend également un culte à Olympie et Patras.
82
+
83
+ Dans la région de Corinthe, des jeux isthmiques étaient consacrés à Poséidon depuis le passage de Thésée au moins[103], inspirés par les jeux olympiques établis par Héraclès en l'honneur de Zeus. Thésée ouvrit à tous des anciens jeux locaux. Ceux-ci avaient été établis par Sysiphe en l'honneur de Mélicerte alors qu'il trouva son corps sur le rivage. On dit que celui-ci fut apporté par des dauphins[104],[105].
84
+
85
+ L'un des hymnes homériques est dédié à Poséidon. Cette dédicace respectueuse à Poséidon, plutôt courte parmi la trentaine d'autres hymnes dont l'ensemble est daté approximativement entre le VIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère, donne l'aperçu d'un Poséidon dresseur de cheval, sauveur de navire, tout comme celui qui agite la terre, comme le dieu de la mer et le roi du mont Hélicon et de la ville Aigues (ou Aigas)[106]. Le texte regorge d'épithètes. Bien que l'usage fasse nommer l'ensemble des textes comme homérique, ceux-ci n'ont pas été écrits par Homère ; le ou les auteurs sont inconnus, mais le style littéraire rappelle les vers d'Homère, auteur de l’Iliade (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec les originaux) :
86
+
87
+ Εἲς Ποσειδῶνα
88
+
89
+ ἀμφὶ Ποσειδάωτα, μέγαν θεόν, ἄρχομ᾽ ἀείδειν,
90
+ γαίης κινητῆρα καὶ ἀτρυγέτοιο θαλάσσης,
91
+ πόντιον, ὅσθ᾽ Ἑλικῶνα καὶ εὐρείας ἔχει Αἰγάς.
92
+ διχθά τοι, Ἐννοσίγαιε, θεοὶ τιμὴν ἐδάσαντο,
93
+ ἵππων τε δμητῆρ᾽ ἔμεναι σωτῆρά τε νηῶν.
94
+ χαῖρε, Ποσείδαον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
95
+
96
+ — Hymnes homériques, XXII
97
+
98
+ À Neptune
99
+
100
+ Chantons d'abord Neptune, dieu puissant,
101
+ roi des mers, qui fait trembler la terre et la mer inféconde,
102
+ qui règne sur l'Hélicon et sur l'immense ville d'Aigues.
103
+ Neptune, vous avez reçu des Immortels le double honneur
104
+ de dompter les coursiers et de sauver les navires.
105
+ Salut, Neptune, à la chevelure azurée,
106
+ dieu fortuné, que votre cœur bienveillant protège les navigateurs
107
+
108
+ Les Petits poèmes grecs (trad. Ernest Falconnet), Paris, Desrez, 1838, no XXI, p. 100 (Wikisource)
109
+
110
+ À Poseidaôn
111
+
112
+ Je commence à chanter sur Poseidaôn, le grand Dieu,
113
+ qui ébranle la terre et la mer stérile,
114
+ qui possède Aigas et le Hélikôn.
115
+ Les Dieux t’ont partagé les honneurs, ô toi qui ébranles la terre !
116
+ Ils t’ont fait dompteur de chevaux et sauveur de nefs.
117
+ Salut, Poseidaôn qui entoures la terre, Bienheureux, aux cheveux bleus,
118
+ ayant un cœur bienveillant, et qui secours les marins !
119
+
120
+ Hymnes homériques (trad. Leconte de Lisle), Paris, A. Lemerre, 1893, no XX, p. 431 (Wikisource)
121
+
122
+ L'orphisme est un culte à mystères, un courant mystique et religieux qui s'appuie notamment sur une pratique liturgique faite de récitation d'hymnes, ou plutôt de prières, célébrant les divinités grecques. L'un des quatre-vingt sept hymnes est consacré à Poséidon. Cet ensemble d'hymnes orphiques dont la tradition cultuelle ainsi que les premiers traducteurs modernes font remonter l'origine à une lointaine époque antérieure à l'époque classique, est daté plutôt entre le VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère. Le ou les auteurs sont incertains bien que le culte prétende être issu d'Orphée, le fameux héros grec ; ou bien s'agit-il de l'ouvrage d'un énigmatique homonyme ou la compilation de l'école d'Alexandrie sous ce vocable[107] ? Il est vraisemblable que les prières étaient chacune accompagnée de fumigation propre. Curieusement, l'hymne à propos de Poséidon, aussi riche en épithètes, est associé au parfum de Myrrhe (les vers des traductions ne correspondent pas systématiquement avec ceux originaux)[108],[109] :
123
+
124
+ Ποσειδῶνος
125
+
126
+ θυμίαμα σμύρναν
127
+
128
+ Κλῦθι, Ποσειδάον γαιήοχε, κυανοχαῖτα,
129
+ ἵππιε, χαλκοτόρευτον ἔχων χείρεσσι τρίαιναν,
130
+ ὃς ναίεις πόντοιο βαθυστέρνοιο θέμεθλα,
131
+ ποντομέδων, ἁλίδουπε, βαρύκτυπε, ἐννοσίγαιε,
132
+ κυμοθαλής, χαριτῶπα, τετράορον ἅρμα διώκων,
133
+ εἰναλίοις ῥοίζοισι τινάσσων ἁλμυρὸν ὕδωρ,
134
+ ὃς τριτάτης ἔλαχες μοίρης βαθὺ χεῦμα θαλάσσης,
135
+ κύμασι τερπόμενος θηρσίν θ' ἅμα, πότνιε δαῖμον·
136
+ ἕδρανα γῆς σῴζοις καὶ νηῶν εὔδρομον ὁρμήν,
137
+
138
+ — Hymnes orphiques, XVI[108]
139
+
140
+ Parfum de Poséidaôn
141
+
142
+ La Myrrhe
143
+
144
+ Entends-moi, Poseidaôn, qui ébranles la terre, aux cheveux bleus,
145
+ Cavalier qui tiens en main le trident d’airain,
146
+ qui habites le sein profond de la mer,
147
+ Roi de la mer, retentissant, qui ébranles la terre,
148
+ couronné d’écume, qui as un beau visage, qui pousses ton char à quatre chevaux
149
+ à travers l’eau salée et retentissante,
150
+ à qui les Moires ont accordé l’eau profonde de la mer,
151
+ qui te réjouis des flots, Daimôn de la mer et des bêtes marines !
152
+ Protège les assises de la terre et la course des nefs rapides,
153
+ donne-moi la paix, la santé et les richesses irréprochables.
154
+
155
+ Le parfum de Neptune
156
+
157
+ La Myrrhe
158
+
159
+ Écoute-moi. Neptune à la chevelure mouillée par les ondes salées de la mer,
160
+ Neptune traîné par de rapides coursiers et tenant dans la main ton trident acéré,
161
+ toi qui habites toujours les immenses profondeurs de la mer,
162
+ roi des ondes, toi qui presses la terre de tes eaux tumultueuses,
163
+ toi qui lances au loin l'écume
164
+ et qui conduis à travers les flots ton rapide quadrige,
165
+ dieu azuré à qui le sort accorda l'empire des mers,
166
+ toi qui aimes ton troupeau armé d'écailles et les eaux salées de l'océan,
167
+ arrête-toi sur les bords de la terre, donne un bon souffle aux navires
168
+ et ajoutes-y, pour nous, la paix, le salut et les dons dorés des richesses.
169
+
170
+ Poséidon est associé à de nombreux épithètes (ou assimilés) qui sont autant d'éléments de description de sa fonction ou de la perception qu'il induit. Quelquefois, par peur du dieu vindicatif, on préfère l'épithète à son nom même, mais toujours avec dévotion et profond respect. Faire usage de telles paraboles ravit les poètes qui diversifient leurs vers tout en ayant un outil littéraire bivalent : en un ou deux mots souvent (en grec naturellement, la traduction étant fréquemment plus longue), marqués par un rythme soigné volontairement, le sens dévolue désigne alors à la fois le dieu aussi bien que la faculté que l'auteur veut lui attribuer dans son ouvrage. Certaines épithètes sont liées à des cultes locaux ou sont plus ou moins historiques, d'autres, diffusées par les œuvres et les mythes communs dans toute la Grèce, avancent des traits divins plus généraux, parfois plus fantastiques. Les épithètes de Poséidon le dessinent comme un dieu paternaliste rattaché à la terre, au sol, mais aussi au monde marin comme au cheval, dont le sens est souvent équivoque et désigne l'animal ou une embarcation : Homère parle, dans son Odyssée[110], de navire comme des « Chevaux des mers » ou de « Coursier des mers » par exemple. Les traductions depuis le grec sont variables d'une langue à une autre, d'un traducteur à un autre, et essaient de transmettre le sens le plus proche, contraintes néanmoins à conserver la fréquente brièveté et le rythme du grec originel, tout en assurant un résultat élégant dans la langue finale.
171
+
172
+
173
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174
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175
+
176
+ Traits caractéristiques qui reviennent fréquemment, dans la littérature, la sculpture, la peinture sur poterie, les mosaïques… au point de devenir symboliques du dieu permettant notamment de l'identifier sur ses représentations.
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+
178
+ Hippocampe mythologique, créature mi-poisson, mi-cheval, reproduction depuis un dessin de la ville de Pompéi.
179
+
180
+ Sculpture de Poséidon sur son char tirés par des hippocampes, Monterrey, Mexique.
181
+
182
+ Neptune (Poséidon) barbu tenant son trident et entouré de poissons, détail de la Mosaïque des saisons d'époque romaine, Musée archéologique régional Antonio-Salinas, Palerme.
183
+
184
+ Poséidon à la longue barbe assis sur son trône et son trident à la main, cratère en calice attique à figures rouges, première moitié du Ve siècle, Cabinet des médailles, Bibliothèque nationale de France.
185
+
186
+ Poséidon entourés de chevaux à la course, seigneur des jeux isthmiques, Camée, vers le XVIIIe siècle[179], Musée d'histoire de l'art de Vienne, Autriche.
187
+
188
+ Quelques lieux de cultes connus aujourd'hui pour avoir, d'une manière ou d'une autre, abrité, à un moment donné, le culte de Poséidon :
189
+
190
+ Vous pouvez aider en ajoutant des références ou en supprimant le contenu inédit. Voir la page de discussion pour plus de détails.
191
+
192
+ Poséidon et Neptune ont inspiré abondamment dans de nombreux domaines variés : sciences, techniques, culture, littérature…
193
+
194
+ L'astronomie, s'inspirant des dieux mythologiques romains pour nommer les planètes de notre système solaire, a réservé le nom de Neptune à la huitième et dernière, découverte au XIXe siècle et s'ajoutant à celles notamment connues depuis l'Antiquité. Planète géante bleutée comme les océans, son symbole astronomique (et astrologique) est d'ailleurs le trident (♆)[180],[181]. Les Grecs modernes la nomme, quant à eux, « Poséidon » (Ποσειδώνας / Poseidónas). On nomme ses nombreux satellites, outre par leur nombre propre, aussi selon une nomenclature numérique dont le numéro représente l'ordre chronologique de leur découverte : par exemple Neptune I (Neptune 1) représente le satellite Triton, découvert en 1846[182].
195
+
196
+ La zoologie nomme un coléoptère, le dynaste Neptune[183], et l'on évoque les fonds marins avec la posidonie de Méditerranée, une algue envahissante parfois même surnommée « chiendent de mer »[184]. Le sauroposéidon est l'un des plus imposants dinosaures et sa signifiante masse a inspiré à ses découvreurs, dans la décennie 1990, l'aspect divin des tremblements de terre de Poséidon et ils le nommèrent le « dieu des tremblements de terre saurien »[185].
197
+
198
+ Le culte du dieu a soulevé l'enthousiasme des architectes depuis l'Antiquité qui ont parsemé de diverses constructions de nombreuses régions (voir notamment Temple de Neptune ). Ainsi trouve-t-on des nombreux lieux de culte désormais en ruine ou sauvés de l'oublie par la restauration pour certains ou simplement témoignés par les auteurs classiques : citons le temple dédié à Neptune à Rome ou celui à Paestum en Campanie ou encore celui d'Hélice en Grèce… L'architecture moderne n'est pas en reste : le gratte-ciel Tour Neptune à Courbevoie s'est élevé à 113 mètres en 1975 au bord des eaux fluviales de la Seine[186]. Les prérogatives aquatiques du dieu donnent l'explication à de nombreuses fontaines (Fontaine de Neptune ) ou bien à une série d'écluses appelée Escalier de Neptune en Écosse[187].
199
+
200
+ Le dieu des mers et des océans est l'appellation bienvenue de plusieurs navires ou autres avions de patrouille maritime (comme le Lockheed P-2 Neptune ou le récent Boeing P-8 Poseidon) et sous-marins. Le trait de caractère vindicatif et colérique ainsi que sans pitié semble se distinguer pour désigner de nombreux bâtiments maritimes militaires (le navire français de 80 canons La Neptune construit en 1803, les navires HMS Neptune  de la Royal Navy britannique…) ou bien encore des missiles mer-sol balistiques et stratégiques (missiles Trident, UGM-73 Poseidon). Les opérations militaires, souvent amphibies, voire des raids ou des opérations commandos, font écho au dieu marin (la première phase du Débarquement de Normandie, c'est-à-dire le bombardement, les parachutages et le transport des troupes et du matériel sur les plages avait pour nom de code Neptune[188] ; Neptune's Spear (« Trident de Neptune ») était le nom du raid américain ayant mené à la mort d'Oussama ben Laden[189]).
201
+
202
+ Entre 1992 et 2005, le satellite franco-américain TOPEX/Poséidon étudia les océans de la Terre : il mesure les courants océaniques et les niveaux des mers[190].
203
+
204
+ On le voit apparaître dans des mangas (Saint Seiya[191], One Piece[192]…) comme dans des romans jeunesse (la série Percy Jackson de Rick Riordan[193], Le Sceptre de Poséidon de Géraldine Cabon). Il est évoqué dans des pièces de théâtre, des romans, dans des films (notamment L'Aventure du Poséidon sorti en 1972) ou en musique. Des stations radios sont nommées Neptune[194].
205
+
206
+ On le retrouve dans les médias les plus modernes, comme les jeux vidéo ou bien les animations issues souvent des mangas ou encore en informatique (le programme d'assistant de diagramme Poseidon for UML[195], ou le projet avorté de système d'exploitation Microsoft Neptune[196]).
207
+
208
+ Les formations karstiques côtières découvertes au XVIIIe siècle en Italie sont une curiosité géologique nommée la Grotte de Neptune[197].
209
+
210
+ Quelques villes antiques portent le nom du dieu comme l'ancienne Paestum en Italie qui porta un temps dans son histoire le nom de Poséidonia (Ποσειδωνία / Poseidônía)[198]. L'ancien toponyme de la ville de Pigadia sur l'île Karpathos en Grèce était une variante incertaine de Poséidon[199]. Nommée aussi en l'honneur du dieu, se trouve l'ancienne ville de Potidée (Ποτίδαια), fondée par les Corinthiens[200] en 600 av. J.-C. en Macédoine chalcidique, dont les restes archéologiques se trouvent près de la ville moderne Nea Potidea (en)[201] en Macédoine grecque. Aujourd'hui, on trouve aussi la ville moderne de Neptune aux États-Unis[202].
211
+
212
+ Des imposantes montagnes russes aquatiques sont nommées Poséidon dans le parc d'attraction Europa Park, en Allemagne, près de la frontière, vers la ville française de Colmar[203].
213
+
214
+ Poséidon fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix.
215
+
216
+ Poséidon apparaît dans la série animée L'Odyssée. Il est le principal antagoniste et désire se venger d'Ulysse, qui a pris Troie et blessé son fils le cyclope. Son statut de dieu lui interdit toutefois d'agir directement, le forçant à prendre des complices ou faire appel à des créatures de la mythologie grecque. Il est présenté comme un dieu tyrannique, hypocrite, menteur et manipulateur sans scrupules.
217
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+ La peinture sur poterie en fait un sujet fréquent, c'est aussi le cas sur mosaïque, tout comme la peinture sur toile plus récemment le représente aussi (Le triomphe de Neptune de Nicolas Poussin aux environs de 1635). Il est aussi un sujet apprécié de la sculpture avec des statues autant antiques (par exemple le Poséidon de l'Artémision daté du Ve siècle av. J.-C.) que modernes comme le Neptune d'Augustin Pajou au XVIIIe siècle.
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+ Un post-scriptum (P.-S.), signifiant littéralement « écrit après » (d'après postscriptum, participe passé du verbe latin postscribere), est un court message annexe ajouté à la fin d'une lettre, généralement après la signature. Dans un livre ou un essai, il s'agira plutôt de « postface », d'« annexe », d'« addendum » ou d'« épilogue ».
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+ Rédigé le plus souvent hâtivement, il témoigne d'un oubli, et doit donc être réservé à un cadre informel. Toutefois, son usage peut aussi se faire en dehors de toute considération pratique, par exemple lorsque l'auteur désire ajouter un détail qui n'est pas directement relié au sujet du message principal, et qui pourrait rendre sa lecture moins fluide : le post-scriptum s'apparente alors à une note de bas de page.
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+ Ou encore, comme il ressort visuellement par rapport au reste du courrier, pour mettre un point particulier en avant.
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+ Dans le courrier électronique ou sur un forum internet, la fonction d'oubli est moins justifiée car le message peut être modifié à n'importe quel endroit jusqu'à l'instant de l'envoi (et même après l'envoi, dans le cas des forums). Le post-scriptum est alors utilisé principalement pour souligner un point, qui est toutefois mis à l'écart du reste du texte. Le P. S sert alors de moyen pour justifier une remarque hors de propos.
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+ Dans les messages de ce type, la signature est souvent incluse automatiquement après le message. Dans ce cas, le post-scriptum se trouve avant la signature.
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+ Un post-scriptum est généralement précédé du sigle correspondant à son nom, « P.-S. »[1], typographié de diverses manières : avec (« P.-S. »[1]) ou sans point (« P-S »), avec ou sans trait d'union (« P.S., PS »), parfois en minuscules (« p.-s. »).
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+ Il est possible d'utiliser l'abréviation « P.-P.-S. » afin d'ajouter un court texte après un post-scriptum déjà existant. Un troisième post-scriptum serait introduit par « P.-P.-P.-S. », et ainsi de suite[réf. nécessaire]. Tolkien a ainsi introduit trois post-scriptum à la suite dans sa lettre à Frodon dans Le Seigneur des anneaux.
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+
17
+ Il est invariable : « un post-scriptum », « des post-scriptum » (sans « s » au pluriel).
18
+
19
+ Quant au choix de la ponctuation à utiliser après le post-scriptum, on peut employer soit le tiret précédé d'un point, soit le deux-points. Dans les deux cas, le mot qui suit le signe de ponctuation doit commencer par une majuscule[2].
20
+
21
+ Exemple :
22
+
23
+ C'est un post-scriptum qui constitue le nœud de l'intrigue d'une nouvelle écrite par Alphonse Allais, publié en 1892 et intitulée Le Post-scriptum ou Une petite femme bien obéissante[3],[4].
24
+
25
+ Un post-scriptum particulièrement populaire dans les lettres d'amour est « P.-S. Je t'aime. » La version anglophone de cette expression, P.S. I love you!, est d'ailleurs le titre de deux chansons populaires, par Rosemary Clooney et les Beatles. L'expression P.S. I Love You est aussi le titre d'un film américain réalisé en 2008 par Richard LaGravenese.
26
+
27
+ Le post-scriptum fait aussi l'objet d'une chanson française écrite en 1995 par Claude Lemesle, et composée et interprétée par Michel Fugain[5].
28
+
29
+ Le rappeur Kery James conclut son dernier album Dernier MC par un morceau nommé Post Scriptum, (chanson qui a été écrite par Brav[6]) — 15e piste sur 19 (18 pistes plus un remix).
30
+
31
+ Comme il partage ce sigle avec le Parti socialiste, certaines sections de ce parti en Suisse l'ont choisi comme titre de leur lettre d'information[7].
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+ Post Scriptum : The Bloody Seventh est un jeu vidéo créé par Periscope Games en 2018. Il s'agit d'un jeu de tir à la première personne multijoueur basé sur la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement sur l'opération Market Garden.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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7
+ La soupe, ou potage, est un aliment liquide ou onctueux (exceptionnellement sans part liquide), froid ou chaud, qui est généralement servi au début du repas ou en plat unique.
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+ Le potage correspond, dans le repas occidental classique, au troisième plat (après le hors-d'œuvre).
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+ La plupart des soupes traditionnelles sont composées de légumes et légumineuses cuits, auxquels on ajoute parfois divers compléments : protéines animales (viandes, poissons, lait, œufs, fromages), matières grasses (lard, beurre, huile, crème fraîche…), épaississant (farines ou fécules), exceptionnellement des fruits. Il existe une grande variété de soupes dans toutes les gastronomies mondiales, dont des soupes de nouilles.
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+ Des desserts ayant l'apparence de soupe peuvent en prendre le nom dans leur dénomination, par exemple la soupe aux fruits rouges.
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+ La soupe la plus répandue est celle des cuissons au bouillon. Plongés et cuits dans l'eau bouillante, légumes et autres denrées sont les seuls ingrédients (avant le XXe siècle, elle représente surement plus de 98 % des soupes consommées). Souvent l'eau de cuisson — le bouillon — était consommée séparément des denrées solides ou des légumes pilés. La prédominance de la cuisson au bouillon s'explique par la praticité de la cuisson, qui peut se faire sans surveillance. En effet, l'isotherme 100 °C de l'ébullition donne une température non-préjudiciable aux denrées.
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+ Une bonne partie des autres soupes nécessitent, quant à elles, des techniques et des outils plus élaborés. C'est le cas des soupes mixées et aussi les soupes épaissies avec de la farine. Ces soupes épaissies nécessitent une surveillance active de la cuisson. On évitait d'introduire des farines dans le bouillon car la cuisson devenait compliquée même à partir d'une faible concentration de farine.
18
+
19
+ Une alternative à celles-ci fut l'apport de sucres lents : légumineuses, pâtes et pain furent des additifs très courants car plus pratiques. Au Moyen Âge, dans les campagnes, le pain était très souvent conservé sec : on ne chauffait pas le four banal tous les jours, mais plutôt une fois tous les quarante jours.
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+ Exemples :
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+ Les techniques de rajout d'ingrédients après la cuisson sont communes et anciennes (par exemple : de la crème, fromages, croutons, oignons frits, etc.).
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+ Si les soupes sont très anciennes, l'ère moderne industrielle fait découvrir, connaître leurs diversité (par la production en grande quantité, les emballages, les moyens et additifs de conservation). De nouveaux condiments élaborés technicisent et fleurissent ces soupes.
26
+
27
+ L'apparition des outils élaborés de cuisine et l'industrialisation les popularisent donc à partir du XXe siècle.
28
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+ Le terme soupe vient du latin tardif suppa, « tranche de pain sur laquelle on verse le bouillon », sens que le mot avait jusqu’au XVIe siècle et que l’on retrouve dans des expressions archaïques comme « tailler la soupe », « tremper la soupe » ou « trempé comme une soupe ».
30
+
31
+ Le terme potage vient du mot « pot » : légumes portés à ébullition, cuits dans un pot. Il a aussi donné un mot ancien en désuétude, avant de désigner le jardin potager, il a aussi désigné le potager, ancêtre de la cuisinière, un système antique, qui servait aux cuissons de tous les mets très délicats, élaborés (mijotage, etc.) par exemple pour les veloutés.
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33
+ Moulin à légumes « Passe légumes ».
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+ La soupe dans les années 1900.
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37
+ Chabrot dans une soupe.
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+
39
+ Un grand nombre de plats peuvent être regroupés dans la famille des soupes. Beaucoup d'appellations différentes recouvrent ces plats typiques de la gastronomie française :
40
+
41
+ Une soupe peut être claire ou bien liée[1]. Les soupes claires sont préparées à base de bouillon, lui-même préparé à base de viandes de boucherie[1].
42
+ En France, l'usage a été de servir une soupe quotidiennement[2].
43
+ Elle se consomme chaude[2].
44
+
45
+ La soupe est parfois présentée dans une soupière (récipient large et profond, souvent muni d'un couvercle et d'anses, utilisé pour servir la soupe ou le potage). Elle peut être ensuite servie dans des bols ou assiettes creuses, voire des verres dans le cas de soupes froides comme le gaspacho, au moyen d'une louche.
46
+
47
+ La soupe populaire est une institution qui sert de la nourriture chaude aux personnes en difficulté. La plupart du temps, elle propose de la soupe, d'où le nom.
48
+
49
+ Scarron est l'auteur de cet éloge du potage[3] :
50
+
51
+ Quand on se gorge d'un potage,
52
+ Succulent comme un consommé,
53
+ Si notre corps en est charmé,
54
+ Notre âme l'est bien davantage.
55
+
56
+ Bouillabaisse de Marseille.
57
+
58
+ Soupe au pistou.
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+
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+ Soupe de légumes et de bœuf.
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+ Soupe de poisson.
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+ Bisque de homard.
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+ Salmorejo.
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+ Minestrone.
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+ Potage bicolore.
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+ Soupe miso.
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+ Phở vietnamien.
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+ Le potassium est l'élément chimique de numéro atomique 19, de symbole K (du latin kalium). C’est un métal alcalin mou, d’aspect blanc métallique, légèrement bleuté, que l’on trouve naturellement lié à d’autres éléments dans l’eau de mer et dans de nombreux minéraux. Il s’oxyde rapidement au contact de l’air et réagit violemment avec l’eau. Il ressemble chimiquement au sodium.
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+
7
+ Le potassium a été découvert en 1807 par Sir Humphry Davy, qui l’obtient par électrolyse d’hydroxyde de potassium ; c'est d'ailleurs le premier métal isolé par électrolyse. C'est aussi Davy qui forge le mot potassium, à partir du mot potasse (nom de l'hydroxyde de potassium à l'époque) et du suffixe -ium.
8
+
9
+ Le symbole K fait référence au latin kalium, lui-même forgé à partir de l’arabe al-qalyah — القَلْيَة (« cendre de plantes »). Potassium se dit aussi kalium en allemand et dans d’autres langues germaniques.
10
+
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+ Le taux sanguin de potassium est appelé kaliémie. Dans le sang d'un adulte de poids moyen à jeun, il doit être compris entre 3,5 et 4,5 mmol/L[9]
12
+
13
+ Le potassium est un solide mou que l'on peut couper facilement à l’aide d’un couteau. Les surfaces fraîchement tranchées ont un aspect métallique. Il s’oxyde rapidement à l’air et doit donc être conservé dans l’huile.
14
+
15
+ Comme les autres métaux alcalins, l’eau se décompose à son contact avec formation de dihydrogène. Lorsqu’il est plongé dans l’eau, il réagit violemment[8] en produisant du dihydrogène qui peut s’enflammer, voire détoner, en présence d’oxygène et d’une source de chaleur.
16
+
17
+ Ses sels émettent une couleur violette lorsqu’ils sont exposés à une flamme.
18
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19
+ Le potassium possède 24 isotopes connus de nombre de masse variant entre 32 et 55, ainsi que quatre isomères nucléaires.
20
+
21
+ Le potassium est présent dans la nature sous la forme de trois isotopes : 39K (93,26 %) et 41K (6,73 %) tous deux stables, et un radioisotope à longue durée de vie (demi-vie de 1,248 milliard d'années), 40K (0,01167 %). Les autres radioisotopes du potassium ont tous une demi-vie inférieure à une journée, et pour la plupart d'entre eux inférieure à une minute.
22
+
23
+ La masse atomique standard du potassium est de 39,0983(1) u
24
+
25
+ Le 40K se désintègre :
26
+
27
+ La méthode de datation au potassium-argon (couple d’isotopes 40K - 40Ar) est communément utilisée pour la datation des roches.
28
+
29
+ L'ion K+ est un gros cation (~140 pm) peu coordinant, et donc difficile à précipiter en solution aqueuse. Cependant le perchlorate de potassium KClO4 est peu soluble dans l'eau (7 g/L à 0 °C, 20 g/L à 25 °C). Il forme des complexes avec les éthers couronnes, ce qui permet de solubiliser certains de ses sels en solution organique.
30
+
31
+ Cet élément représente environ 2,58 % du poids total de la croûte terrestre, dont il est un des sept éléments les plus abondants.
32
+
33
+ Le potassium n’est pas un élément natif. Il est obtenu principalement à partir de l’hydroxyde de potassium par un procédé d'électrolyse en voie sèche fondue dont le principe a très peu changé depuis sa découverte par Sir Davy.
34
+
35
+ Des minéraux tels que la carnallite KMgCl3·6H2O, la langbeinite K2Mg2(SO4)3, la polyhalite K2Ca2Mg(SO4)4·2H2O, et la sylvine KCl, que l’on trouve au fond des anciens lacs et mers sont des minerais importants de potassium, et permettent son exploitation économique.
36
+
37
+ Les principaux gisements de potassium sont situés en Saskatchewan, en Biélorussie, en Russie (voir la société Uralkali), au Nouveau-Mexique, en Californie et en Utah, ainsi qu'en Alsace et Allemagne.
38
+
39
+ Les océans constituent une réserve importante de potassium, mais sa concentration y est plus faible que celle du sodium (cf. eau de mer).
40
+
41
+ Le potassium est produit par réduction de chlorure de potassium (KCl) liquide par de la vapeur de sodium à 870 °C puis distillation.
42
+
43
+ Le potassium est un élément essentiel pour la croissance des plantes ; on le trouve, sous forme de composés, dans la plupart des sols (voir Rôle du potassium dans la fertilisation).
44
+
45
+ Le potassium est vital pour le fonctionnement des cellules animales (voir Pompe sodium-potassium).
46
+
47
+ Ses principaux composés :
48
+
49
+ Le potassium est un nutriment essentiel à l’alimentation humaine.
50
+
51
+ Le potassium sous sa forme de cation K+ est le principal ion intracellulaire de l’organisme. Il existe un gradient de concentration en faveur de la sortie de l’ion depuis le compartiment intracellulaire vers le compartiment extracellulaire. Ce gradient est entretenu par des pompes situées dans les membranes cellulaires, en particulier la pompe sodium-potassium est responsable de l’existence d’un potentiel de repos négatif présent dans toutes les cellules vivantes.
52
+
53
+ La concentration de K+ plasmatique (ou kaliémie) est très finement régulée, en particulier au niveau du rein, de sorte que ce taux demeure dans une fourchette précise de 3,5 à 5,5 mmol·l-1. Les variations pathologiques de la kaliémie (hypokaliémie et surtout hyperkaliémie) sont des troubles sévères susceptibles d’entraîner des anomalies cardiaques fatales.
54
+
55
+ Une alimentation variée constitue le meilleur moyen d’avoir un bon taux de potassium dans l’organisme. Des recherches ont mis en évidence qu’un régime riche en potassium peut réduire les risques d’hypertension[12].
56
+
57
+ Les apports adéquats quotidiens pour les adultes et adolescents sont de 3500 mg selon l'EFSA et de 4700 mg selon la NAM[13],[14]. Il n'y a pas d'apports maximaux recommandés.
58
+
59
+ Les aliments les plus riches sont les fruits, les légumes et le chocolat[15]. On trouve de bonnes quantités de potassium dans :
60
+
61
+ Une carence en potassium peut entraîner une hypertension et une hypokaliémie[18].
62
+
63
+ Le potassium peut avoir des effets quand il est respiré. L’inhalation peut irriter les yeux, le nez, la gorge, les poumons avec l’éternuement, la toux et la gorge endolorie. Des expositions plus élevées peuvent causer une accumulation de liquide dans les poumons, ceci pouvant causer la mort. Le contact avec la peau et l’œil peut causer des brûlures graves menant à des dommages permanents.
64
+
65
+ Quand les reins fonctionnent mal, il y a une accumulation de potassium ce qui peut entraîner une perturbation des battements du cœur. Au-delà de 25 mg/kg de masse corporelle, le potassium est toxique. En intraveineuse, la dose létale pour un humain est d'environ 30 à 35 mg/kg[19]. Un surdosage en potassium provoque l’hyperkaliémie, alors qu'un sous-dosage en potassium provoque l’hypokaliémie. L’hyperkaliémie découle le plus souvent des insuffisances rénales très avancées (le rein n’excrète plus le potassium, et il va donc augmenter) alors qu'il est quasi impossible d’avoir une hyperkaliémie quand les reins fonctionnent normalement. On traite l’hyperkaliémie par des perfusions de bicarbonates (on alcalinise le sang), jusqu’aux cas les plus extrêmes où l’on effectue une hémodialyse (rein artificiel)… Un arrêt cardiaque peut survenir surtout si les changements de la kaliémie ont été brusques. Il existe des manifestations avant-coureuses : des troubles du rythme cardiaque, des troubles digestifs (hypokaliémie seulement), des douleurs musculaires (hypokaliémie seulement).
66
+
67
+ Le potassium sous forme de métal réagit violemment avec l’eau. Sa réaction avec l’eau est d’ailleurs bien plus forte que celle du sodium dans un milieu aqueux. Le potassium peut aussi réagir violemment avec son propre oxyde ; par exemple un choc sur une coulée de potassium oxydé peut provoquer une explosion. Ce métal doit donc être conservé à l’abri de l’eau et de toute atmosphère oxydante ou chargée d’humidité. Il est le plus souvent conservé immergé dans l’huile ou entouré de graisse. Dans les échantillons destinés aux expériences de laboratoire scolaires et universitaires il est fourni en flacons sous forme d’olives pour éviter – en cas de doute sur une étiquette endommagée – de le confondre avec le sodium.
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+ Le terme populaire automobile[a] (simplification historique de l'expression « voiture légère automobile ») désigne un véhicule à roues, motorisé et destiné au transport terrestre de quelques personnes et de leurs bagages[1]. L'abréviation populaire « voiture » est assez courante, bien que ce terme désigne de nombreux types de véhicules qui ne sont pas tous motorisés[2].
4
+
5
+ L'automobile s'est progressivement imposée dans les pays développés comme le principal mode de transport pour la circulation des individus et des marchandises. Son industrie a été l'un des secteurs les plus importants et les plus influents depuis le début du XXe siècle.
6
+
7
+ L'automobile a révolutionné le transport et a entraîné de profonds changements sociaux, en particulier dans le rapport des individus à l'espace. Elle a favorisé le développement des échanges économiques et culturels et conduit au développement massif de nouvelles infrastructures. Tout un univers culturel s'est construit à partir de sa diffusion comme objet de consommation grand public et elle représente aujourd'hui — à l'instar d'autres inventions du XXe siècle comme la radio, la télévision ou le réfrigérateur — un équipement largement considéré comme indispensable dans les foyers des pays développés. À la fois moyen de distinction sociale et instrument de loisir, l'automobile occupe une place éminente dans le mode de vie contemporain.
8
+
9
+ L'industrie automobile est, par métonymie, un secteur économique important pour les pays possédant des constructeurs.
10
+
11
+ L'automobile est un moyen de transport privé parmi les plus répandus. Sa capacité est généralement de deux à cinq personnes, mais peut varier de une à neuf places.
12
+
13
+ L'usage limite l'emploi du terme automobile aux véhicules possédant quatre roues, ou plus rarement trois ou six roues, de dimensions inférieures à celle des autobus et des camions, mais englobe parfois les camionnettes. Bien qu'étant des « véhicules automobiles », les motocyclettes ne sont pas habituellement classées dans cette catégorie.
14
+
15
+ Le terme « automobile » est un adjectif issu de la concaténation du préfixe grec αὐτός (soi-même) et du suffixe latin mobilis (mobile). Il a été créé, initialement, pour désigner les voitures automobiles lors de l'invention des premières « voitures sans chevaux », qui étaient munies d'un moteur avec source d'énergie embarquée[3]. Le terme permettait de faire la distinction d'avec les autres voitures alors tractées, notamment diligences, calèches, carrioles, chariots. Ces autres voitures étaient mues par des animaux de trait (généralement des chevaux, avec les voitures hippomobiles, ou des bœufs) et plus tard le chemin de fer.
16
+
17
+ Le substantif « automobile » est attesté vers 1890, mais son genre, aujourd'hui seulement féminin, a fait pour les linguistes l'objet de débats[4]: le féminin fait référence à la notion de voiture automobile, alors que le masculin fait référence à la notion de véhicule automobile[5]. L'Académie française s'est ainsi prononcée dès 1901 pour le genre féminin[6], mais la polémique ne s'est éteinte que bien après, le masculin étant attesté ponctuellement jusqu'en 1944[4],[réf. nécessaire].
18
+
19
+ Pour parler d'un véhicule de tourisme, les termes automobiles et voiture peuvent être utilisés, toutefois avec la réglementation du secteur des définitions parfois différentes ont été utilisées, notamment dans la convention de Vienne sur la circulation routière. Dans les accords internationaux la catégorie de véhicule qui se rapproche le plus de la voiture est la catégorie M1.
20
+
21
+ Le terme véhicule automobile est plus large que le terme voiture automobile, il couvre l'ensemble des véhicules motorisés d'au moins quatre roues ainsi, dès 1956, Chapelain note que : « De par leur destination les véhicules automobiles sont classés en: − voitures de tourisme; − véhicules utilitaires; − véhicules spéciaux[7] »
22
+
23
+ En France, le code de la route définit la voiture particulière comme un véhicule de catégorie M1, quatre roues, neuf places au plus, ne répondant pas à la définition du véhicule de la catégorie L6e ou L7e et ayant un poids total autorisé en charge inférieur ou égal à 3,5 tonnes[8]. Aujourd'hui, en France on désigne une Voiture de tourisme souvent comme une « voiture », et parfois comme une « auto », mais très rarement « automobile », pas assez spécifique et devenu désuet. Le terme automobile reste employé comme adjectif.
24
+
25
+ Au Québec, le code de la sécurité routière définit le «véhicule automobile» comme « un véhicule routier motorisé qui est adapté essentiellement pour le transport d’une personne ou d’un bien »
26
+
27
+ En Suisse, la loi définit les véhicules automobiles dans son article 7:
28
+
29
+ « 1 Est réputé véhicule automobile au sens de la présente loi tout véhicule pourvu d’un propre dispositif de propulsion lui permettant de circuler sur terre sans devoir suivre une voie ferrée.
30
+
31
+ 2 Les trolleybus et véhicules analogues sont soumis à la présente loi dans la mesure prévue par la législation sur les entreprises de trolleybus. »
32
+
33
+ Dans l'union européenne, les différentes notions nationales ont été harmonisées dans le but du marché commun par la directive 70/156/CEE du Conseil, du 6 février 1970, qui base l'alignement sur les définitions des accords internationaux :
34
+
35
+ En raison de sa large diffusion et de son usage dans les milieux les plus variés, la voiture automobile est aujourd'hui appelée par de nombreux noms familiers, comme « auto », « bagnole », ou « char »[9] en Amérique du nord francophone, et argotiques, comme « tacot », « caisse », « tire »[10], « guimbarde », « chignole », « charrette » en Europe, ainsi que « minoune » au Canada[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Le principe de l'automobile consiste à placer sur un châssis roulant un groupe motopropulseur et tous les accessoires nécessaires à son fonctionnement. Ces éléments sont contrôlés par le conducteur via des commandes, le plus souvent sous la forme d'un volant de direction et de pédales commandant l'accélération, le freinage et souvent l'embrayage.
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39
+ Un châssis ou une carrosserie autoporteuse supporte et réunit tous les composants de l'automobile. Le châssis est monté sur quatre roues, dont deux sont directrices ou plus rarement les quatre, permettant sa mobilité. Des suspensions réalisent quant à elles une liaison élastique entre le châssis et les roues. Une carrosserie, en partie vitrée, constituant un habitacle fermé muni de sièges, permet le transport de personnes assises, par tout temps tandis que les cabriolets reçoivent une capote ou un toit escamotable.
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41
+ Les automobiles sont généralement propulsées par un moteur à combustion interne, mais un ou plusieurs moteurs électriques peuvent également fonctionner de concert avec le moteur thermique, voire le remplacer. La puissance mécanique fournie par le moteur est transmise aux roues par l'intermédiaire des organes de transmission dont une boîte de vitesses. Un réservoir permet le stockage du carburant nécessaire au fonctionnement du moteur thermique, tandis qu'une batterie, rechargée par un alternateur entrainé par le moteur, alimente en électricité tous les organes et accessoires le nécessitant.
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+ Les instruments de contrôle et les commandes tels que le volant, les pédales, l'indicateur de vitesse ou le tachymètre, permettent la conduite de l'automobile. Enfin, les éléments de confort (chauffage, ventilation, climatisation, autoradio, etc.) et de sécurité (éclairage, ABS, etc.) sont des accessoires en nombre toujours croissant.
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+ Le premier véhicule automobile fonctionnel a été inventé en 1769 par Nicolas Joseph Cugnot sous le nom de fardier de Cugnot[11] mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle et les progrès liés à la révolution industrielle pour que les véhicules automobiles personnels se développent et prennent finalement leur nom actuel d'automobile.
46
+ La naissance de l'automobile s'est faite par l'adaptation d'une machine à vapeur sur un châssis autonome mais des problèmes techniques et sociaux ont retardé son développement. L'encombrement de la chaudière, les matériaux inadaptés aux hautes pressions et les châssis supportant mal les vibrations furent les principaux obstacles techniques et la dangerosité perçue et réelle de ces engins sur les routes à l'époque a conduit à des législations contraignantes, comme le Locomotive Act au Royaume-Uni[12].
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+ L'aventure automobile a commencé dans la vallée d'Aoste (Italie), où les premières expériences réussies ont eu lieu en 1864. Ce fut Innocent Manzetti d'Aoste qui réalisa une voiture à vapeur qui pouvait circuler le long des rues[13]. Les journaux d'Aoste et de Turin en parlèrent entre 1869 et 1870[14].
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+ En France, les premières automobiles produites et commercialisées sont à vapeur (L'Obéissante d'Amédée Bollée en 1873[15]) et, les premiers prototypes utilisant les nouveaux moteurs à explosion moins encombrants au milieu des années 1880 sous l'impulsion d'un ingénieur français Édouard Delamare-Deboutteville et d'un ingénieur allemand Gottlieb Daimler. En 1881, Charles Jeantaud sort sa première voiture automobile électrique, équipée de batteries d'accumulateurs Faure, la Tilbury.
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+ Très rapidement ce genre de prototypes a connu le succès grâce à d'autres réalisateurs et conduit à ce qu'en 1895 environ 350 automobiles circulaient sur le territoire français, contre 75 en Allemagne, et seulement 80 aux États-Unis.[réf. nécessaire] En 1900 la France est le premier producteur mondial d’automobiles avec près de 50 % de la production. C'était une époque où on ne parlait pas vraiment de fabricants d'automobiles, mais plutôt de carrossiers car le châssis était acheté séparément.
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+ Le développement des connaissances liées à l'électricité mène à la réalisation des premières voitures électriques : on a donc trois modes de propulsion en concurrence au tournant du XXe siècle. La vapeur est rapidement supplantée et le développement rapide des performances des voitures électriques est stoppé par l'absence de progrès notable dans le stockage de l'énergie, c'est donc le moteur à explosion qui l'emporte sur les autres modes de propulsion. Cette époque est celle de la course à la vitesse, et c'est d'abord la voiture électrique qui s'y illustre (La Jamais contente est la première à franchir la barre des 100 km/h, en 1899[16]) avant d'être supplantée par la voiture à moteur à explosion. C'est aussi la période de naissance des premières compétitions automobiles, telle Paris-Rouen en 1894. L'automobile reste alors un produit de luxe, à l'usage contraignant, utilisé sur des infrastructures totalement inadaptées.
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+ L'histoire de la voiture a fait naître et vivre différents métiers. À ce moment de l'histoire, construire une voiture était une affaire collective dans laquelle carrossiers, mais aussi charrons, serruriers, malletier, selliers-garnisseurs, bourreliers, plaqueurs et peintres étaient impliqués ensemble. Tout était fait sur mesure, des carrosseries qui s'adaptaient aux châssis, en passant par les sièges ou les bagages arrimés à l'arrière pour les premiers voyages.
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+ Deux facteurs vont contribuer à son développement : le revêtement progressif des routes en ville puis en campagne afin de faciliter l'usage des bicyclettes et des voitures, et le développement de nouvelles méthodes de production (taylorisme, fordisme, toyotisme), qui mènent à la première voiture de grande série, la Ford T. Celle-ci pose définitivement l'empreinte de l'automobile sur la société du XXe siècle. Les innovations se succèdent ensuite, mais sans changement fondamental conceptuel. Les grandes lignes de l'automobile de série actuelle sont tracées par Lancia en 1922 avec la Lambda à carrosserie autoporteuse et suspension avant indépendante, Chrysler en 1934 avec la Airflow qui introduit l'aérodynamique dans l'automobile de série, Citroën et le développement de la Traction Avant à partir de 1934, puis l'introduction des freins à disque sur la DS en 1955, ou encore par Porsche et la boîte de vitesses à synchroniseurs coniques de la 356[17]. Après la guerre, la société de consommation contribue aussi au succès de l'automobile. Selon l'historien J-C Daumas, c'est dans les années 1950-1960 que beaucoup de salariés acquièrent leur première voiture[18].
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+ L'automobile a connu dans tous les pays une longue période d'engouement ; le temps moyen passé au volant a connu une forte croissance avec aux États-Unis un driving boom ; de 1970 à 2004, la distance parcourue au volant par un Américain moyen a presque doublé (+ 85 %), passant de 8 700 à 16 100 km/an. Ensuite cette tendance s'est stabilisée jusqu'en 2011 et une légère diminution en 2012 (1 000 km/an en moins par conducteur)[19]. Sur cette base, un scénario prospectif dit « Ongoing Decline » a postulé en 2013 que par imitation de la jeune génération actuelle, le déclin de l'appétence pour l'automobile pourrait se poursuivre[20]. Dans plusieurs pays, le désir de posséder une voiture ou un permis de conduire semble s'atténuer, dans les zones urbaines notamment. Ce mouvement est le plus marqué chez la génération Y : les 16-34 ans prennent moins le volant ; -23 % de 2001 à 2009 du nombre de km/an parcourus[20].
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+ En occident, le rythme le plus rapide de croissance du marché a été lié à l'engouement pour la voiture des « années folles ». Il fut ensuite marqué par des crises (krach de 1929, Seconde Guerre mondiale, crises de l'énergie...) qui ont plusieurs fois redistribué les cartes industrielles, favorisant les regroupements, et provoqué le retour en grâce des petites automobiles ; l'apogée de ce phénomène étant atteinte en Allemagne dans les années 1950 avec les micro-voitures telles l'Isetta.
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+ Les Trente Glorieuses ont relancé l'essor de tous les secteurs automobiles, traduit par une augmentation du choix, de la production et de l'accession à l'automobile, via l'ouverture du recours au crédit dans les années 1960[21], élan stoppé par le premier choc pétrolier. Celui-ci, conjugué à la hausse de l'insécurité routière, aura des conséquences durables sur la relation entre l'automobile et la société, conduisant en particulier à une forte vague de réglementation de la vitesse.
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+ Puis les aspects socioenvironnementaux (écologie, sécurité routière) sont devenus des enjeux, tant pour la conception des automobiles et des transports à la fin de XXe siècle, que pour les choix des consommateurs, conduisant à des innovations telles que le downsizing, la motorisation hybride lancée sur la Toyota Prius (1997) puis la Honda Insight (1999) et, le retour de la voiture tout électrique Renault Zoé, Tesla tous modèles.
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+ L'industrie automobile prend une place importante dans l'industrie de plusieurs grands pays industrialisés. Elle prend parfois un aspect stratégique compte tenu à la fois de sa proximité historique avec les industries militaires, de l'importance qu'elle peut prendre dans le produit intérieur brut et l'emploi de certains pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne) et de l'image que l'automobile peut donner d'un pays auprès de l'extérieur (le design italien, l'american way of life, la mécanique allemande, le zéro défaut japonais, l'innovation française, etc.).
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+ Le secteur de l'industrie automobile est aujourd'hui organisé en grands groupes d'assembleurs finaux qui utilisent des pièces en provenance d'un grand nombre de fournisseurs et de sous-traitants, mais qui maintiennent généralement en interne les activités industrielles les plus lourdes comme la tôlerie ou la production des moteurs.
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+ En 2013, la production globale s'élève à 83 millions de voitures particulières, soit 20 % de plus qu'en 2008[25].
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+ Les équipementiers, dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 milliards d'euros, sont Denso, Delphi, Visteon, Valeo, Faurecia, Magna International, Bosch.
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+ En date de 2012, les principaux producteurs mondiaux d'automobiles, par groupe, en 2010 (VP) incluent :
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+ La vente d'automobiles représente aussi un important secteur économique. La diffusion de la production automobile est généralement assurée par un réseau d'entreprises indépendantes, pour les constructeurs nationaux, ou via un importateur, avec le même type de réseau, pour les autres. L'importateur peut ne pas être une filiale du fabricant. Le réseau est généralement assuré d'une exclusivité régionale. Ce schéma classique de distribution a été mis à mal par les règles de libre concurrence s'exerçant dans de nombreux pays, et a conduit au développement des mandataires automobiles.
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+ En outre, la consommation automobile représente la part la plus importante du volume des crédits à la consommation, avec, en France en 2001, 37 % du volume de crédit affecté à l'achat de voitures neuves, et 66 % si on y ajoute les voitures d'occasion[26].
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+ Dès sa naissance, l'automobile a été perçue comme une invention dangereuse. Son évolution, destinée à répondre à la problématique soulevée par la prévention et la sécurité routières telles qu'elle était perçue au cours des années, a été tortueuse. Hormis la gestion du réseau routier ou du comportement des usagers, les problèmes soulevés sont ceux de la sécurité passive — la protection des occupants en cas d'accident de la route — et de la sécurité active — la prévention afin d'éviter l'accident. Historiquement, seul ce dernier aspect a continûment été amélioré ; L'amélioration de la sécurité passive n'a commencé que dans les années 1970, période de recrudescence des accidents mortels.
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+ Les premières voitures allaient à la vitesse du cheval mais contrairement à lui, étaient incapables d'être stoppées rapidement, surtout sur un réseau routier inadapté. La difficulté de leur conduite et la peur de cet engin nouveau ont conduit certains pays à légiférer très strictement en la matière, en imposant aux voitures d'êtres précédées d'un homme à pied (« Locomotive Act » au Royaume-Uni par exemple)[27].
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+ Le changement de perception par le grand public s'est produit lorsque l'automobile s'est démocratisée. Des années 1920 aux années 1960, la sécurité routière, ou son absence, n'émeuvent personne. La vitesse est libre hors agglomération et les comportements inciviques banals. En France, l'hécatombe a connu un sommet en 1972 avec 16 548 morts cette année-là, qui est marquée par la création de l'organisme interministériel de la sécurité routière[28]. Une baisse significative a été obtenue par la suite grâce à l'amélioration des véhicules, à la mise en place des limitations de vitesse, de l'obligation de port de la ceinture de sécurité, grâce à l'extension des autoroutes et à la réduction de la consommation de psychotropes et notamment l'alcool, pour arriver à environ 6 000 tués en France au début des années 2000.
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+ Cette évolution observable dans les pays développés est loin d'être généralisée. L'augmentation extrêmement rapide du nombre de véhicules en circulation dans les pays en développement (Chine, Inde, etc.) ou l'absence d'intervention pour la sécurité routière dans d'autres (Russie, Iran, etc.), conduit à une mortalité routière toujours en hausse à l'échelle mondiale, et pourrait devenir une des trois premières causes de mortalité[29]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en juin 2009 le premier rapport mondial sur la sécurité routière de 178 pays qui conclut que les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts et 20 à 50 millions de traumatismes non mortels. Plus de 90 % des accidents ont lieu dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui comptent moins de la moitié du parc automobile mondial[30].
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+ Les évolutions des suspensions, des pneumatiques et l'apport de systèmes électroniques de contrôle de stabilité et d'autres aides à la conduite ont permis des progrès intéressants en matière de tenue de route des automobiles, favorisant la sécurité routière. Les automobiles dont la tenue de route est considérée comme dangereuse par les journalistes automobiles sont devenues rarissimes, alors que leur fréquence dans les années 1960 était plus significative.
91
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+ Il semble que les prochaines améliorations en matière de sécurité porteront moins sur la limitation des dégâts causés par les accidents que sur la réduction de leur nombre et de leur impact. En effet, les avancées de l'électronique et les efforts des constructeurs et équipementiers ont donné le jour à des équipements très sophistiqués qui se sont ou devraient progressivement se généraliser sur tous les véhicules. Le plus connu d'entre eux est l'ABS, permettant d'éviter le blocage des roues lors d'un freinage important du véhicule, et qui permet de conserver le contrôle de sa trajectoire[31]. Plus récemment, les constructeurs automobiles tentent de s'attaquer au problème primordial du comportement du conducteur, en intégrant des systèmes actifs destinés à pallier les défaillances de celui-ci, soit en le sollicitant directement (systèmes détectant le niveau de vigilance du conducteur), soit en le remplaçant (par exemple via des systèmes anti-collision pouvant freiner sans l'intervention du conducteur ou des voitures complètement autonomes).
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+ Les systèmes proposés par Mobileye (composés d’une caméra intelligente et d’un écran LED posé sur le tableau de bord) proposent plusieurs types d’alertes sonores et visuelles en temps réel d’aide à la conduite.
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+ Les systèmes de sécurité actifs ou passifs précédemment décrits contribuent à produire des voitures plus sûres. L'efficacité de ces systèmes est testée et mesurée lors d'essais de choc (ou crash tests) par des organismes internationaux comme l'EuroNCAP pour la communauté européenne. Une voiture sûre pour ses passagers constitue désormais un argument de vente pour les constructeurs automobiles qui font de gros efforts sur la question.
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+ De véritables progrès ont été faits depuis quelques années, notamment en ce qui concerne les « airbags » (coussins gonflables de sécurité) ou les ceintures à prétensionneurs évitant un choc violent du conducteur sur le volant. Sur les cabriolets, des arceaux situés derrière les sièges remontent très rapidement lorsque le calculateur estime qu'il y a un risque de retournement. Les constructeurs automobiles travaillent également sur des systèmes encore plus performants. Un important progrès dans ce domaine réside dans le fait que le nombre de coussins gonflables est passé de deux à huit en quelques années. Désormais plus aucune voiture ne sort sans en être équipée.
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+ Si les passagers sont de mieux en mieux protégés, ce n'était en revanche pas forcément le cas des piétons. Les nouvelles normes de sécurité prennent en compte les dommages portés à ceux-ci lors d'un choc frontal. Ces changements ont amené les constructeurs à développer des capots et des boucliers avant capables d'absorber une partie de l'énergie du choc afin de limiter les dégâts infligés aux piétons. Certains véhicules sont ainsi équipés de déclencheurs pyrotechniques qui soulèvent de quelques centimètres le capot lors d'un accident, pouvant éviter ou limiter le choc d'un piéton avec le bloc moteur.
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102
+ Le rapport entre l'automobile et la sécurité routière ne consiste pas seulement à évaluer la sécurité du véhicule considéré seul, mais aussi à étudier l'interaction entre les véhicules et les accidents. De ce point de vue, les 4x4, SUV, camionnettes et monospaces sont fréquemment critiqués en raison de l'obstruction du champ visuel des autres conducteurs qu'ils causent. Mais c'est surtout leur dangerosité en cas de collision avec une automobile légère ou un usager vulnérable qui leur est reprochée.
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104
+ Lors d'une collision entre deux véhicules, ceux-ci doivent dissiper la totalité de leur énergie cinétique, sous forme d'énergie mécanique (déformation des véhicules) ou cinétique (rebond possible d'un des véhicules). L'énergie cinétique étant proportionnelle à la masse, ces véhicules lourds provoquent des dégâts bien supérieurs à ceux d'un véhicule plus léger à vitesse égale. La dangerosité de ce type de véhicule pour les usagers vulnérables, en particulier les piétons, est liée à deux aspects : d'une part leur comportement routier inférieur (capacité d'évitement inférieure, distances de freinage plus longues) augmente le risque de collision avec un piéton dans les zones urbaines où la vitesse est inférieure à 60 km/h, et d'autre part la conception de ces véhicules est plus dangereuse pour les piétons lors d'accidents dans des zones où la vitesse est inférieure à 60 km/h[32].
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106
+ Ce problème avéré de conception est mis en évidence par les tests EuroNCAP de choc avec un piéton, et parfois accentué par un accessoire à l'utilité discutable, le pare-buffle. Les propriétaires de ces voitures sont donc considérés par certains comme mettant en danger la vie d'autrui, et faisant le choix de leur sécurité propre au détriment de la sécurité des autres usagers de la route, idée contredite par certaines statistiques d'accidents[33]. À l'opposé, les défenseurs de ce genre de véhicule font valoir qu'une moyenne de comportement ne condamne pas l'ensemble des conducteurs. On ne peut juger un individu coupable par défaut, surtout de rouler dans un véhicule homologué. S'il y a une insuffisance, elle serait alors à chercher dans les objectifs que se fixent les administrations dont le rôle est d'assurer la sécurité de la population.
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+ La première course automobile est créée en 1894, reliant Paris à Rouen (distance de 130 km)[34]. Ces compétitions se multiplient et l'on voit émerger divers types d'épreuves mettant en œuvre des véhicules très différents.
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+ Certaines de ces compétitions voient s'affronter des modèles standards commercialisés à grande échelle, mais plus ou moins lourdement modifiés, par exemple les rallyes ou le supertourisme, alors que d'autres mettent en scène des véhicules spécialement conçus pour la course, comme la Formule 1, ou les Sport-prototypes qui participent aux 24 Heures du Mans. Le succès dans ces sports dépend tout autant du véhicule et de l'équipe qui le prépare que du pilote. Certaines catégories couronnent d'ailleurs à la fois le meilleur pilote et le meilleur constructeur ou la meilleure écurie.
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112
+ La compétition automobile peut être extrêmement physique (accélération centrifuge en courbe, en phases d'accélération et aux freinages), en F1, il n'est pas rare de dépasser les 4 g. Un pilote peut perdre jusqu'à cinq kilos lors d'un Grand Prix ou d'une course d'endurance (déshydratation).
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114
+ Les confrontations entre constructeurs ou contre la montre sont aussi les deux moyens permettant l'innovation et le développement technologique. C'est notamment pour tester la fiabilité des moteurs thermiques qu'ont été créés les premiers rallyes au début du XXe siècle. C'est dans cette même optique qu'en 2014 est lancé un championnat de formule électrique ou que sont construits des démonstrateurs de technologies tels que la Venturi VBB 2.5 véhicule le plus rapide du monde, flashé à 495 km/h[35] par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) en 2010.
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+ L'organisation du sport automobile est chapeautée par la Fédération internationale de l'automobile, qui collabore avec des fédérations sportives nationales, dont la Fédération française du sport automobile, qui compte 70 000 licenciés. Il existe une variété de compétitions amateur et professionnelles, du karting aux formules monoplaces, ou du slalom au rallye, en passant par la course de côte, ainsi que des filières permettant la progression compétitive des jeunes pilotes.
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+ L'entretien et la réparation des automobiles occupe une part importante dans le nombre d'emplois, mais surtout dans le nombre d'entreprises, liées à la filière de l'automobile. Ce sont l'ensemble des concessionnaires, garages, réseaux de vente de pièces détachées et d'accessoires (centres auto ou démolisseurs), pour la plupart des PME. C'est aussi, sur la durée de vie d'un véhicule, un coût financier non négligeable. Enfin, lorsqu'une réparation n'est plus possible ou souhaitée, on trouve dans cette filière les professionnels du recyclage des véhicules en fin de vie. Les réseaux d'entretien et de ventes d'accessoires sont aussi associés au phénomène du tuning, qui a eu pour effet de donner naissance à des rassemblements durant lesquels les voitures concourent pour leur technique ou leur aspect esthétique.
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+ Dans le cadre de la sécurité routière, de nombreux pays ont estimé nécessaire d'introduire un contrôle technique des véhicules automobiles, afin d'améliorer l'état du parc roulant et à en faire sortir les véhicules dangereux ou trop polluants. Un premier contrôle est effectué après 3 ou 4 ans, puis tous les ans ou tous les 2 ans selon les pays. Le coût du contrôle est très variable ; au Japon par exemple, son coût d'au minimum 70 000 ¥, soit 600 €, incite les usagers à se débarrasser de leur véhicule avant l'échéance[36].
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+ Dès ses débuts, l'automobile a posé un problème de cohabitation avec les autres usagers des rues et des routes. Aussi dès la fin du XIXe siècle, les responsables de la sécurité ont commencé à réglementer son usage[37], d'abord par des permis de conduire, puis par le Code de la route, apparu en France en 1921[38]. Aujourd'hui, un permis de conduire est requis dans pratiquement tous les pays du monde, mais son obtention, et l'apprentissage de la conduite en général peuvent prendre des formes très différentes. Un âge minimal est requis, souvent celui de la majorité, donc compris entre 16 et 21 ans, pour conduire seul une automobile. L'apprentissage est généralement effectué dans une auto-école, mais il reste, en France, légalement possible d'apprendre la conduite sans passer par ce type d'organismes. En France un nouveau permis de conduire sera délivré à partir de lundi 16 septembre 2013[39], ce nouveau permis doté d’une carte à puce électronique et d’une bande MRZ est ultra-sécurisé et quasiment infalsifiable. Les statistiques de la sécurité routière ayant montré la prépondérance des jeunes conducteurs parmi les accidentés de la route, des mesures spécifiques pour les premières années après l'obtention du permis sont prises dans beaucoup de pays : identification visible des jeunes conducteurs (A en France, L en Allemagne, Suisse, Royaume-Uni...), limitations de vitesses abaissées pour eux, ou encore limitation du rapport poids-puissance des véhicules (cas de l'Italie).
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+ En raison de son importance économique, le secteur de l'automobile, comprenant aussi bien la production que l'entretien, est un très gros employeur. Le seul secteur de la conception et de la production emploie environ 1,9 million de personnes en l'Europe des quinze, et 1,1 million aux États-Unis, soit jusqu'à plus de 10 % de la population active dans le cas de l'Allemagne[40].
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+ En 2012, l'industrie automobile en France emploie directement 583 000 personnes (matières premières, construction, équipements) et 2,351 millions au sens large, ce qui comprend les emplois dans l'industrie, dans l'usage de l'automobile (vente, maintenance, assurances, auto-écoles, presse, vente de carburants...) et les transports (transport routier de marchandises et de voyageurs, construction et entretien des routes...), soit environ 9 % de la population active[41]. Cette importance économique nécessite une filière de formation adaptée.
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+ En France, celle-ci part du CAP pour aller jusqu'aux écoles d'ingénieurs généralistes telles que les Écoles centrales, ou spécialisées comme l'ESTACA, l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs ou l'ISAT, en passant par des BEP, baccalauréats professionnels et des BTS dont celui de d'après-vente automobile.
129
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+ Reflets d'un secteur économique, les salons sont pour ses entreprises l'occasion de rivaliser en grandeur, innovations, etc. Dans le cas de l'automobile, cela se traduit entre autres par la production de concept-cars. Les principaux salons sont[42] :
131
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+ En France il existe de nombreux magazines automobiles, aussi bien destinés aux professionnels qu'au grand public. Une partie des journalistes spécialisés sont regroupés au sein de l'association française de la presse automobile (AFPA). Les magazines automobiles francophones généralistes hors de France sont beaucoup plus rares. Ce secteur se distingue outre ses journaux d'actualité, par un grand nombre de magazines consacrés aux véhicules de collection en général, on bien à un type de véhicule précis (spécialité du groupe Michel Hommell), et enfin quelques magazines de tuning. Les plus lus sont Auto Moto, L'Automobile Magazine et Auto Plus[43].
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+
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+ Parmi les principaux magazines d'actualités, on retrouve :
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+
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+ Et parmi les magazines spécialisés :
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+
138
+ Parmi les principaux sites internet, on retrouve :
139
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+ Le rôle de la publicité est de présenter un produit sous un angle le plus positif possible, en faisant abstraction des défauts ou en déformant la réalité pour qu’il soit vendu le plus possible auprès des consommateurs, et il en va ainsi de tous les produits de consommation. Dans le cas des publicités pour les automobiles, il y a grand écart entre l’image qui est présentée et la réalité, car l’'élément récurrent pour promouvoir l'automobile, outre le modèle en lui-même, concerne les sentiments de liberté et d'indépendance que pourrait procurer l'automobile. Pour créer ces impressions auprès des consommateurs, les publicitaires mettent en avant dans les publicités télévisées, les magazines, les journaux, l'automobile dans un contexte idéal, où l'automobile (et ses occupants) est quasi systématiquement seule sur les routes, pour éviter certes de montrer d’autres marques, mais aussi dans un contexte où il n'y a aucun obstacle à son parcours, où il n'y a jamais d'embouteillage, de feu de circulation, de panneau de stop, de panneau de cédez-le-passage, de radar de contrôle routier, ou d'accident de la route notamment. Dans les publicités télévisées, une automobile s’arrête pour ainsi dire uniquement pour mettre en avant les performances de freinage. L'automobile évolue également souvent dans un environnement verdoyant ou en osmose avec la nature, alors qu'elle est l'une des principales sources de pollution de l'air qui se répercute sur la faune et la flore, y compris les voitures dites « vertes », car pour fabriquer et entretenir des voitures « vertes », il faut aussi extraire des matières premières qui sont source de pollution, ainsi que par sa contribution au mitage du territoire, par la création et l'entretien de routes, d'autoroutes ou de voies d'accès.[interprétation personnelle]
141
+
142
+ L'automobile a eu une place centrale dans de nombreux romans ou nouvelles et de nombreux films (notamment américains).
143
+
144
+ La généralisation de l'automobile à l'échelle planétaire depuis la fin du siècle dernier pose des problèmes quant au réchauffement climatique, à la pollution, à la sécurité et à la santé des personnes et en particulier des plus faibles (piétons, cyclistes, enfants, personnes âgées, etc.), à l'utilisation des ressources naturelles et en particulier à l'épuisement des réserves de pétrole.
145
+
146
+ L'impact sur l'environnement s'accroît avec l'augmentation du poids de l'automobile. En effet un véhicule lourd a un besoin en énergie plus important qu'un petit. L'aérodynamisme du véhicule devient prépondérant lorsque la vitesse augmente, les véhicules à surface frontale élevée sont alors défavorisés.
147
+
148
+ La recherche d'améliorations sur les moteurs est guidée par deux objectifs contradictoires : les pouvoirs publics imposent des normes environnementales de plus en plus sévères, qui vont à l'encontre de la diminution de la consommation. Par exemple, les obstacles à l'échappement (pot catalytique, filtre à particules) entraînent une augmentation de la consommation. Depuis la prise de conscience publique de l'impact environnemental des automobiles, le niveau de compromis est passé progressivement d'une forte volonté de réduire les polluants locaux, sources directes de maladies et de décès, durant les années 1970 à 1990, à une réglementation axée aujourd'hui vers une diminution des émissions de CO2. L'aspect des polluants locaux est traité à l'échelle européenne par les normes successives d'émissions (normes dites « Euro » 1 à 6), tandis que l'aspect des émissions de CO2 est pour l'instant traité par l'intermédiaire des objectifs globaux des constructeurs, ou via des législations fiscales nationales.
149
+
150
+ Au cours de sa fabrication, de sa maintenance et de son recyclage, l'automobile, comme de nombreux autres produits manufacturés, génère de la pollution, contribue à la raréfaction des ressources non renouvelables et consomme de l'énergie, dite énergie grise.
151
+
152
+ Autour de l'automobile, il faut prendre en compte l'infrastructure et la logistique nécessaire pour la fabrication, le transport, la maintenance, la réparation, le recyclage, la publicité ou l'organisation de salons automobiles ou dans un autre registre, pour soigner les blessés lors des accidents ou pour le contrôle policier des automobilistes lors de leurs déplacements. Cela comprend notamment, la fabrication et l'entretien d'usines, de garages, de stations-service, de stations de lavage, d'ateliers de réparation automobiles, de machines, d'outils, de pièces de rechange, de produits d'entretien ou de nettoyage, et du transport pour acheminer ces différents éléments du lieu d'extraction des matières premières tout au long de la chaîne de valeur jusqu'au lieu de vente du produit fini. La production de ces différents produits et services nécessite à son tour d'autres consommations intermédiaires.
153
+
154
+ L'impact environnemental le plus connu est la pollution atmosphérique due aux gaz d'échappements, qui peut aggraver les maladies respiratoires[44]. Avec les appareils de chauffage domestique, l'automobile est devenue le principal responsable de la pollution urbaine et du smog[réf. nécessaire], situation chronique dans la plupart des grandes villes surtout en période anticyclonique[interprétation personnelle]. Selon l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET), la pollution atmosphérique aux particules fines, liée pour près d'un tiers aux rejets polluants des voitures[45], serait responsable chaque année du décès prématuré de 6 500 à 9 500 personnes en France[46].
155
+
156
+ Par ailleurs, une étude européenne de 2005 estime que les particules en suspension, produites notamment par les véhicules diesel et par d'autres secteurs économiques (chauffage, industrie, agriculture), ont causé 42 090 décès prématurés en 2000 en France[47],[48].
157
+
158
+ Les principaux rejets des pots d'échappement automobiles sont[49] :
159
+
160
+ Ces rejets sont soumis à réglementations dans différents pays, par exemple les normes européennes d'émission pour l'Union européenne. Ces normes sont attachées à des cycles de conduite normalisés, comme le nouveau cycle européen de conduite ou ses homologues américains censés représenter un comportement routier typique. Les seuils adoptés par ces réglementations baissent régulièrement au cours des années.
161
+
162
+ Pour un modèle donné, une voiture à essence consomme un plus grand volume de carburant qu'une fonctionnant au Diesel car l'essence a une énergie volumique plus faible que le gazole. Mais aussi, le rendement thermodynamique d'un moteur essence est inférieur[réf. à confirmer][55]. La quasi-totalité des conducteurs observent des consommations supérieures à celles mesurées selon les normes dans des cycles de conduite fixés, qui sont pourtant celles utilisées commercialement[réf. à confirmer][56].
163
+
164
+ L'automobile a d'autres effets négatifs sur l'environnement :
165
+
166
+ La massification de l'automobile dans les soci��tés occidentales au cours du XXe siècle a eu des conséquences sociales nombreuses et profondes. Elle a contribué notamment au développement des banlieues puis de la périurbanisation, et au succès du modèle de la grande distribution. Les automobiles ont nécessité une adaptation et un développement considérable du réseau routier.
167
+
168
+ Les infrastructures routières nécessitent d'importants investissements[59],[60] et dépenses de fonctionnement. Elles fragmentent les paysages, morcellent les forêts, dénaturent le territoire et endommagent les écosystèmes et la santé. Selon les « détracteurs » de l'automobile comme les partisans du mouvement international Carfree, cet argent, investi dans des moyens de transports alternatifs ou plus communautaires permettrait un service de transport plus efficace, plus soutenable et durable et moins émetteur de gaz à effet de serre[61]. Pour certains, l'automobile renforce certaines inégalités sociales : les personnes pauvres et vulnérables ont moins d'accès à certains services tout en étant plus directement exposées aux nuisances de l'automobile et routières (bruits, pollution de l'air, accidents, détours imposés aux piétons et aux cyclistes, relégation urbaine, etc.).
169
+
170
+ L'automobile génère ainsi en amont et en aval de son usage[62] des coûts cachés (externalités, environnementales notamment) estimés par l'université technique de Dresde en 2012[63] à 373 milliards d'euros par an pour l'Europe (UE-27), pour les coûts évaluables. Chaque voiture immatriculée génère ainsi en moyenne 1 600 euros de coûts sociaux et environnementaux impayés (soit au total environ 3 % du PIB européen)[64]. La plupart des scénarios de prospective envisagent une augmentation des transports à horizon 2050, éventuellement au profit d'alternatives (dont « décarbonées »[65]) à la voiture dans les zones urbaines et périurbaines, selon les choix individuels et collectifs qui seront faits[66].
171
+
172
+ Si l'automobile est critiquée, pour d'autres elle est au contraire un formidable objet technologique qui évolue en permanence et est de moins en moins polluant[réf. nécessaire]. Elle est indispensable à de nombreuses personnes pour travailler et se déplacer ; l'industrie automobile, dans laquelle l'Europe et la France continuent d'occuper une place importante au niveau mondial, fournit directement ou indirectement un emploi à des millions de personnes. Enfin, conduire et avoir une voiture peut être un plaisir et doit pour certains rester une liberté qui, pour l'immense majorité des automobilistes, qui sont aussi des piétons ou des utilisateurs d'autres modes de transport, s'exerce dans le respect d'autrui.
173
+
174
+ La liberté de déplacement (en horaire et en itinéraire) qu'octroie la voiture personnelle la rend en effet plus souple que les transports collectifs. Au demeurant, ceux-ci ne peuvent répondre à tous les besoins, notamment dans les endroits éloignés des centres urbains, ou pour tout transport de charges ne serait-ce que modérément lourdes ou volumineuses.
175
+
176
+ Une autre approche, tenant compte de certains reproches formulées à l'encontre de la voiture personnelle, est en développement depuis le début des années 1990. On a vu se développer les solutions du covoiturage, de l'autopartage, ou plus simplement de la location de voiture, qui toutes optimisent l'usage d'un véhicule donné.
177
+
178
+ Face à ces controverses, mais aussi face à la pression financière ou légale exercée par les États, des associations de défense de l'automobile et des automobilistes sont nées, qu'elles soient historiques ou récentes. Les plus importantes historiquement sont les Automobile Club, nés autour de 1900, dont l'Automobile Club de l'Ouest, l'Automobile Club, ou l'ADAC allemand, qui, avec 20 millions de membres, est sans doute le plus important à l'échelle mondiale. Leur travail concerne aussi bien la défense politique que pratique, la promotion du sport automobile ou l'assistance routière, tout particulièrement pour l'ADAC ou le Touring Club Suisse. Plus récemment, en France, face à la montée de la répression des associations plus revendicatives sont apparues, comme 40 millions d'automobilistes ou la Ligue de Défense des Conducteurs[67].
179
+
180
+ « Sources that were identified as being common key categories for six of the seven main pollutants were Road transportation, Manufacturing industries and construction, National navigation (shipping) Agriculture/forestry/fishing and Residential. The importance of the Road transportation category in terms of the contribution it makes to total EU‑27 emissions is clear — it is the most significant source of NOX, CO, and NMVOCs, and the second most important source for PM10 and PM2.5 emissions. »
181
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Le potentiel hydrogène, noté pH, est une mesure de l'activité chimique des hydrons (appelés aussi couramment protons ou ions hydrogène[note 1]) en solution. Notamment, en solution aqueuse, ces ions sont présents sous la forme de l'ion hydronium (le plus simple des ions oxonium).
2
+
3
+ Plus souvent, le pH mesure l’acidité ou la basicité d’une solution. Ainsi, dans un milieu aqueux à 25 °C :
4
+
5
+ En 1893, le chimiste danois Søren Sørensen, qui travaille alors au laboratoire Carlsberg à Copenhague sur les effets des concentrations de quelques ions sur des protéines lors des processus de fabrication de la bière, remarque l’importance des ions hydrogène et décide d’introduire le concept de pH[2]. Dans l’article où est évoqué le pH pour la première fois, Sørensen utilise la notation pH[3]. Dans cette publication, il donne au sigle la signification en latin Pondus Hydrogenii (« poids de l’hydrogène ») ; mais dans les comptes-rendus de travaux qu’il rédige au sein du laboratoire Carlsberg de l’université de Copenhague la même année, p est l’abréviation du mot allemand potenz (potentiel) et H est le symbole de l’hydrogène[4]. Sørensen définit alors l’acidité d’une solution comme étant le cologarithme décimal de la concentration molaire (exprimée en moles par litre) en ions hydrogène :
6
+
7
+ Le principe d’une telle échelle de pH est accepté par la communauté scientifique, notamment grâce au chimiste allemand Leonor Michaelis, qui publie en 1909 un livre sur la concentration en ion hydronium (H3O+)[5].
8
+ En 1924, à la suite de l’introduction du concept d’activité, Sørensen publie un nouvel article précisant que le pH dépend plutôt de l’activité que de la concentration en H+[6]. Entretemps, la notation pH a été adoptée, sans que l’on sache vraiment qui en a été l’initiateur :
9
+
10
+ Par la suite, la lettre « p » est reprise dans plusieurs notations usuelles en chimie, pour désigner le cologarithme : pK, pOH, pCl, etc. La signification du sigle « pH » a été adaptée par chaque langue. Ainsi, par pH, on entendra « potentiel hydrogène »[7],[8] en français, « Potenz Hydrogene » en allemand, « potential hydrogen »[9] en anglais, ou « potencial hidrógeno » en espagnol.
11
+
12
+ La notion d’acidité, qui était à la base uniquement qualitative, s’est vue dotée d’un caractère quantitatif avec les apports de la théorie de Brønsted-Lowry et du pH. Alors qu’au début du XXe siècle on utilisait uniquement des indicateurs de pH pour justifier du caractère acide ou basique d’une solution, les évolutions en électrochimie ont permis à l’IUPAC de se tourner dans les années 1990 vers une nouvelle définition du pH, permettant des mesures plus précises[2].
13
+
14
+ Depuis le milieu du XXe siècle, l’IUPAC reconnaît officiellement la définition de Sørensen du pH[10]. Elle est utilisée dans les programmes scolaires (études supérieures) et les dictionnaires :
15
+
16
+ où aH (également noté a(H+) ou {H+}) désigne l’activité des ions hydrogène H+, sans dimension. Le pH est lui-même une grandeur sans dimension.
17
+
18
+ Cette définition formelle ne permet pas des mesures directes de pH, ni même des calculs. Le fait que le pH dépende de l’activité des ions hydrogène induit que le pH dépend de plusieurs autres facteurs, tels que l’influence du solvant. Toutefois, il est possible d’obtenir des valeurs approchées de pH par le calcul, à l’aide de définitions plus ou moins exactes de l’activité.
19
+
20
+ L’IUPAC donne aujourd’hui une définition du pH à partir d’une méthode électrochimique expérimentale. Elle consiste à utiliser la relation de Nernst dans la cellule électrochimique suivante :
21
+
22
+ À l’aide de mesures de la force électromotrice (notée fem ou f.e.m.) de la cellule avec une solution X et une solution S de référence, on obtient :
23
+
24
+ avec :
25
+
26
+ L’électrode de travail est en fait une électrode à hydrogène (voir #Mesure et indicateurs). On considère le couple H+/H2.
27
+
28
+ Le potentiel électrochimique de l’électrode de travail est donné par la relation de Nernst :
29
+
30
+ Sachant que le potentiel standard du couple H+/H2 est nul par convention (référence), on obtient :
31
+
32
+ donc
33
+
34
+ La f.e.m. de la cellule électrochimique est :
35
+
36
+ Distinguons maintenant deux f.e.m., EX pour une solution inconnue, et ES pour une solution connue S. En les soustrayant, on a :
37
+
38
+ d’où
39
+
40
+ et enfin
41
+
42
+ Cette définition du pH a été standardisée par la norme ISO 31-8 en 1992[11].
43
+
44
+ Les manipulations liées au pH en chimie étant le plus souvent réalisées en milieu aqueux, on peut déterminer plusieurs définitions approchées du pH en solution aqueuse. En utilisant deux définitions différentes de l’activité chimique, on peut écrire les deux relations ci-dessous. Elles sont valables dans le domaine limité des solutions aqueuses de concentrations en ions inférieures à 0,1 mol L−1 et n’étant ni trop acide, ni trop basique, c’est-à-dire pour des pH entre 2 et 12 environ[12].
45
+
46
+
47
+
48
+ et
49
+
50
+
51
+
52
+ Pour des concentrations encore plus faibles en ions en solution, on peut assimiler l’activité des ions H+ à leur concentration (le coefficient d’activité tend vers 1). On peut écrire :
53
+
54
+ Par abus d’écriture, l’écriture n’est pas homogène, La concentration standard C0 étant souvent omise pour simplifier la notation. Cette relation est la plus connue et est la plus utilisée dans l’enseignement secondaire.
55
+
56
+ Pour des acides forts en solution aqueuse à des concentrations supérieures à 1 mol kg−1, l'approximation précédente n'est plus valable : il faut se ramener à la définition
57
+
58
+
59
+
60
+
61
+
62
+ p
63
+ H
64
+
65
+ =
66
+
67
+ log
68
+
69
+ (
70
+ a
71
+ (
72
+
73
+
74
+ H
75
+
76
+ 3
77
+
78
+
79
+
80
+ O
81
+
82
+ +
83
+
84
+
85
+
86
+ )
87
+ )
88
+
89
+
90
+ {\textstyle \mathrm {pH} =-\log(a(\mathrm {H_{3}O^{+}} ))}
91
+
92
+ où l'activité des ions oxonium
93
+
94
+
95
+
96
+ a
97
+ (
98
+
99
+
100
+ H
101
+
102
+ 3
103
+
104
+
105
+
106
+ O
107
+
108
+ +
109
+
110
+
111
+
112
+ )
113
+
114
+
115
+ {\displaystyle a(\mathrm {H_{3}O^{+}} )}
116
+
117
+ tend vers 1 quand la concentration augmente, soit un pH qui tend vers
118
+
119
+
120
+
121
+
122
+ 0
123
+
124
+ +
125
+
126
+
127
+
128
+
129
+ {\displaystyle 0^{+}}
130
+
131
+ .
132
+
133
+ De même pour des bases fortes en solution aqueuse à des concentrations supérieures à 1 mol kg−1, l'activité des ions hydroxyde HO− tend vers 1 ; or, par définition de Ke, produit ionique de l'eau valant 10-14 à 25 °C, on a
134
+
135
+
136
+
137
+
138
+ K
139
+
140
+ e
141
+
142
+
143
+ =
144
+ a
145
+ (
146
+
147
+
148
+ H
149
+
150
+ 3
151
+
152
+
153
+
154
+ O
155
+
156
+ +
157
+
158
+
159
+
160
+ )
161
+
162
+ a
163
+ (
164
+
165
+
166
+ H
167
+ O
168
+
169
+
170
+
171
+
172
+
173
+ )
174
+
175
+
176
+ {\displaystyle K_{e}=a(\mathrm {H_{3}O^{+}} )\cdot a(\mathrm {HO} ^{-})}
177
+
178
+ donc
179
+
180
+
181
+
182
+ a
183
+ (
184
+
185
+
186
+
187
+ H
188
+
189
+ 3
190
+
191
+
192
+ O
193
+
194
+
195
+ +
196
+
197
+
198
+ )
199
+
200
+
201
+ {\displaystyle a(\mathrm {H_{3}O} ^{+})}
202
+
203
+ ne peut être inférieure à Ke, soit un pH qui tend vers 14 quand la concentration en base forte augmente.
204
+
205
+ Brønsted et Lowry ont donné une définition simple des concepts d’acide et de base comme étant respectivement un donneur et un accepteur de proton. D’autres conceptions de l’acidité sont utilisées dans les milieux non protiques (milieux où l’espèce échangeable n’est pas le proton), telles la théorie de Lewis :
206
+
207
+ Exemples :
208
+
209
+ Le pH varie dans l’intervalle défini grâce à la constante d’auto-protolyse du solvant.
210
+
211
+ En solution aqueuse, à température et pression standard (CNTP), un pH de 7,0 indique la neutralité car l’eau, amphotère, se dissocie naturellement en ions H+ et HO− aux concentrations de 1,0 × 10−7 mol L−1. Cette dissociation est appelée autoprotolyse de l’eau :
212
+
213
+ Dans les conditions normales de température et de pression (TPN), le produit ionique de l’eau ([H+][HO−]) vaut 1,0116 ×10-14, d’où pKe = 13,995. On peut également définir le pOH (-log aHO−), de sorte que pH + pOH = pKe.
214
+
215
+ Le pH doit être redéfini – à partir de l’équation de Nernst – en cas de changement de conditions de température, de pression ou de solvant.
216
+
217
+ Le produit ionique de l’eau ([H+][HO−]) varie avec la pression et la température : sous 1 013 hPa et à 298 K (TPN), le produit ionique vaut 1,0116 ×10-14, d’où pKe = 13,995 ; sous 1010 Pa et à 799,85 °C, pKe n’est que de 7,68 : le pH d’une eau neutre est alors de 3,84. Sous une atmosphère de 1 013 hPa (pression de vapeur d’eau saturante), on a :
218
+
219
+ Par conséquent, le pOH varie de la même façon et pour la même raison : la plus grande fragmentation de l'eau en proton H+ (en réalité ion hydronium H3O+) et en HO−. Dire que l'eau devient « plus acide » est donc assurément vrai, mais il est non moins vrai qu'elle devient en même temps et pour des raisons de parité « plus basique ». Néanmoins le résultat est bien qu'elle devient plus corrosive, problème étudié avec soin pour les échangeurs de centrales thermiques[13].
220
+
221
+ Le produit ionique de l’eau varie selon l’équation suivante[14] :
222
+
223
+ dans laquelle Ke* = Ke/(mol⋅kg−1) et de*=de/(g⋅cm−3).
224
+
225
+ Avec :
226
+
227
+ Domaine d'application de la formule : T compris entre 0 et 1 000 °C, P compris entre 1 et 10 000 bars abs.
228
+
229
+ Une autre formulation pour le calcul du pKe est celle de l'IAPWS[15]
230
+
231
+ Dans d’autres solvants que l’eau, le pH n’est pas fonction de la dissociation de l’eau. Par exemple, le pH de neutralité de l’acétonitrile est de 27 (TPN) et non de 7,0.
232
+
233
+ Le pH est défini en solution non aqueuse par rapport à la concentration en protons solvatés et non pas par rapport à la concentration en protons non dissociés. En effet, dans certains solvants peu solvatants, le pH d’un acide fort et concentré n’est pas nécessairement faible. D’autre part, selon les propriétés du solvant, l’échelle de pH se trouve décalée par rapport à l’eau. Ainsi, dans l’eau, l’acide sulfurique est un acide fort, tandis que dans l’éthanol, c’est un acide faible. Travailler en milieu non aqueux rend le calcul du pH très compliqué.
234
+
235
+ Un pH moins élevé que celui de la neutralité (par exemple 5 pour une solution aqueuse) indique une augmentation de l’acidité, et un pH plus élevé (par exemple 9 pour une solution aqueuse) indique une augmentation de l’alcalinité, c’est-à-dire de la basicité.
236
+
237
+ Un acide diminuera le pH d’une solution neutre ou basique ; une base augmentera le pH d’une solution acide ou neutre. Lorsque le pH d’une solution est peu sensible aux acides et aux bases, on dit qu’il s’agit d’une solution tampon (de pH) ; c’est le cas du sang, du lait ou de l’eau de mer, qui renferment des couples acido-basiques susceptibles d’amortir les fluctuations du pH, tels anhydride carbonique / hydrogénocarbonate / carbonate, acide phosphorique / hydrogénophosphate / phosphate, acide borique / borate.
238
+
239
+ Le pH d’une solution dite physiologique est de 7,41.
240
+
241
+ Pour des concentrations ioniques importantes, l’activité ne peut plus être assimilée à la concentration et on doit tenir compte de la force ionique, par exemple grâce à la théorie de Debye-Hückel. Le pH d’une solution décamolaire d’acide fort n’est donc pas égal à -1, tout comme le pH d’une solution décamolaire de base forte n’est pas égal à 15. L’agressivité de telles solutions et leur force ionique importante rend la mesure du pH délicate avec les habituelles électrodes de verre. On a donc recours à d’autres méthodes s’appuyant sur les indicateurs colorés (spectroscopie UV ou RMN). Pour des concentrations élevées de H+, on peut définir par analogie d’autres échelles de mesure d’acidité, telles l’échelle de Hammett H0.
242
+
243
+ D’après la loi de Nernst établie plus haut :
244
+
245
+ dans laquelle X est la solution dont le pH est inconnu et S, la solution de référence ; avec (RT ln10)/F = 59,159 V à 298 K (R est la constante des gaz parfaits, T, la température et F, la constante de Faraday).
246
+
247
+ Généralement, le pH est mesuré par électrochimie avec un pH-mètre, appareil comportant une électrode combinée spéciale, dite électrode de verre, ou deux électrodes séparées. L’électrode de référence est en général l'électrode au calomel saturée (ECS).
248
+
249
+ Il existe de nombreuses façons de mesurer l’acidité, on utilise fréquemment des indicateurs de pH.
250
+
251
+ À 25 °C pKe = 14.
252
+
253
+ Cette relation n’est pas valable pour des concentrations inférieures à 1 × 10−7 mol l−1 et ne devrait s’appliquer qu’avec des concentrations supérieures à 1 × 10−5 mol l−1. Son application à une solution diluée à 10-8 donne en effet pH = 8, ce qui est absurde puisque la solution est acide et non alcaline (le pH d’une telle solution est de 6,98).
254
+
255
+ Dans le cas d’un monoacide, le pH se calcule en résolvant l’équation du troisième degré suivante : (H+)3 + Ka (H+)2 - (H+) [Ke + KaCa] - Ka·Ke = 0.
256
+
257
+ Dans le cas limite
258
+
259
+
260
+
261
+
262
+ K
263
+
264
+
265
+ a
266
+
267
+
268
+
269
+
270
+ +
271
+
272
+
273
+
274
+ {\displaystyle K_{\mathrm {a} }\to +\infty }
275
+
276
+ , l’équation précédente devient
277
+
278
+
279
+
280
+ (
281
+
282
+
283
+ H
284
+
285
+
286
+ +
287
+
288
+
289
+
290
+ )
291
+
292
+ 2
293
+
294
+
295
+
296
+
297
+ C
298
+
299
+
300
+ a
301
+
302
+
303
+
304
+ (
305
+
306
+
307
+ H
308
+
309
+
310
+ +
311
+
312
+
313
+ )
314
+
315
+
316
+ K
317
+
318
+
319
+ e
320
+
321
+
322
+
323
+ =
324
+ 0
325
+
326
+
327
+ {\displaystyle (\mathrm {H} ^{+})^{2}-C_{\mathrm {a} }(\mathrm {H} ^{+})-K_{\mathrm {e} }=0}
328
+
329
+ d’où on déduit que
330
+
331
+
332
+
333
+ (
334
+
335
+
336
+ H
337
+
338
+
339
+ +
340
+
341
+
342
+ )
343
+ =
344
+
345
+
346
+
347
+
348
+ C
349
+
350
+
351
+ a
352
+
353
+
354
+
355
+ +
356
+
357
+
358
+
359
+ C
360
+
361
+
362
+ a
363
+
364
+
365
+
366
+ 2
367
+
368
+
369
+ +
370
+ 4
371
+
372
+ K
373
+
374
+
375
+ e
376
+
377
+
378
+
379
+
380
+
381
+
382
+ 2
383
+
384
+
385
+
386
+
387
+ {\displaystyle (\mathrm {H} ^{+})={\frac {C_{\mathrm {a} }+{\sqrt {C_{\mathrm {a} }^{2}+4K_{\mathrm {e} }}}}{2}}}
388
+
389
+ . Lorsque
390
+
391
+
392
+
393
+
394
+ C
395
+
396
+
397
+ a
398
+
399
+
400
+
401
+
402
+ 2
403
+
404
+
405
+
406
+ K
407
+
408
+
409
+ e
410
+
411
+
412
+
413
+
414
+
415
+
416
+ 2
417
+
418
+
419
+ 10
420
+
421
+
422
+ 7
423
+
424
+
425
+
426
+
427
+ {\displaystyle C_{\mathrm {a} }\gg 2{\sqrt {K_{\mathrm {e} }}}\approx 2\cdot 10^{-7}}
428
+
429
+ ,
430
+
431
+
432
+
433
+
434
+ p
435
+ H
436
+
437
+ =
438
+
439
+
440
+ log
441
+
442
+ 10
443
+
444
+
445
+
446
+ (
447
+
448
+
449
+ H
450
+
451
+
452
+ +
453
+
454
+
455
+ )
456
+
457
+
458
+
459
+ log
460
+
461
+ 10
462
+
463
+
464
+
465
+
466
+ C
467
+
468
+
469
+ a
470
+
471
+
472
+
473
+
474
+
475
+ {\displaystyle \mathrm {pH} =-\log _{10}(\mathrm {H} ^{+})\approx -\log _{10}C_{\mathrm {a} }}
476
+
477
+ .
478
+
479
+ Cette relation est soumise aux mêmes remarques que pour le cas d’un acide fort.
480
+
481
+ Cette formule est très approximative, notamment si les acides ou bases utilisés sont faibles, et devrait être utilisée avec la plus grande prudence.
482
+
483
+ Dans des solutions assez peu concentrées (on dit « solution diluée »), l’acidité est mesurée par la concentration en ions hydronium (oxonium) ou [H3O+], car les ions H+ s’associent avec [H2O]. Cependant, aux fortes concentrations, cet effet est en partie contrebalancé par les coefficients d’activité qui s’effondrent aux concentrations élevées. Néanmoins, il est possible d’obtenir des pH négatifs, y compris dans le contexte des séquelles minières en cas de drainage minier acide extrême[16].
484
+
485
+ L'échelle 0-14 pour le pH est une limite conventionnelle[17]. Ainsi une solution concentrée d'acide chlorhydrique à 37 %m a un pH d'environ −1,1 quand une solution saturée d'hydroxyde de sodium a un pH d'environ 15,0[18].
486
+
487
+ Les produits plus acides que l’acide sulfurique à 100 %, sont qualifiés de superacides[19]. Ceux-ci sont couramment utilisés, notamment comme catalyseurs pour l’isomérisation et le craquage des alcanes[20],[21]. De même, l'acide chlorhydrique concentré possède un pH négatif.
488
+
489
+ Le pH d’un sol est le résultat de la composition du sol (sol calcaire, résineux, etc.) et de ce qu'il reçoit (pluie, engrais, etc.). Il a une influence sur l’assimilation des nutriments et oligo-éléments par une plante.
490
+
491
+ Fleurs d'hortensia en sol acide.
492
+
493
+ Fleurs d'hortensia en sol alcalin.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ La poudre noire, parfois dénommée poudre à canon ou poudre à fusil, est le plus ancien explosif chimique connu. De couleur noire, elle est constituée d'un mélange déflagrant de soufre, de nitrate de potassium (salpêtre) et de charbon de bois.
6
+
7
+ Inventée en Chine probablement vers le IXe siècle, la poudre noire s'est progressivement diffusée en Europe et en Asie jusqu'au XIIIe siècle. Utilisée pour les canons et les fusils, c'était le seul explosif chimique connu jusqu'au XIXe siècle. La poudre noire n'est plus utilisée de nos jours pour les armes modernes et pour les applications industrielles, en raison de sa faible efficacité comparée à celle des explosifs plus récents. Son usage est aujourd'hui limité à des armes anciennes de chasse et de tir sportif (armes authentiques ou répliques), aux pétards et aux feux d'artifice.
8
+
9
+ Certaines sources situent l'invention de la poudre noire durant la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C), mais la plupart des historiens pense que la poudre à canon fut inventée en Chine vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). En chinois, la poudre à canon est désignée par le terme Huoyao (chinois : 火药 ; pinyin : huǒyào ; litt. « substance à feu ») et est d'abord utilisée pour ses propriétés médicinales.
10
+
11
+ Au milieu de la dynastie Xixia, vers 1044, il est conseillé d'éviter ce type de mélange qui risque d'exploser. Le Wujing Zongyao (武经总要, « Principes généraux du classique de la guerre ») donne une méthode de fabrication de grenades à poudre noire, dont l'effet principal semble encore être le bruit. Au Xe siècle, apparaissent les premières lances de feu, au départ de simples tubes de bambou contenant de la poudre noire et un projectile, dispositif fixé sur une lance chinoise (Qiang). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes.
12
+
13
+ Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, car des échanges de techniques d'alchimie existaient déjà entre le monde musulman et le monde chinois[1]. Cependant l'usage « connu » de la poudre semble plutôt dater du XIIIe siècle, avec des mentions écrites de composition à base de salpêtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale. On a longtemps dit que la poudre noire était arrivée en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire de la civilisation islamique (et parfois, au mépris des attestations historiques, que Marco Polo l'avait rapportée de son voyage en Extrême-Orient[réf. nécessaire]) ; en fait, il semble que les Mongols aient joué un rôle déterminant.
14
+
15
+ À partir du XIVe siècle, la poudre noire est utilisée pour animer les spectacles équestres du Maghreb organisés par les tribus marocaines.
16
+
17
+ Roger Bacon et Albert le Grand en mentionnent la recette, en s'inspirant de celle donnée par Marcus Graecus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230)[2], mais le but en reste incendiaire. Selon d'autres sources, le moine allemand Berthold Schwarz est considéré comme celui qui redécouvrit ses secrets en Occident. Ibn Khaldoun mentionne un usage de la poudre pour l'artillerie en 1273 au siège de Sidjilmesa. Les premières armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard.
18
+
19
+ C'est en 1617 qu'est attestée la première utilisation de la poudre noire en Europe pour l'extraction de minerais dans une mine de cuivre du Thillot[3] grâce aux travaux archéologiques menés par la Société d'étude et de sauvegarde des anciennes mines (SESAM) depuis 1987 dans ces mines.
20
+
21
+ En 1829, Samuel Colt est le premier à faire déflagrer une charge de poudre sous l'action d'un courant électrique.
22
+
23
+ En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, qui dégage beaucoup moins de fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi absence de résidus ne les encrasse pas.
24
+
25
+ Aux XIVe siècle et XVe siècle, la composition était (en masses) : 6 parties de salpêtre (75 %) pour une partie de soufre (12,5 %) et une partie de carbone sous forme de charbon de bois (12,5 %). Mais ultérieurement, on trouve des compositions variables selon les usages.
26
+
27
+ Par exemple (pourcentages massiques) :
28
+
29
+ Dans les pièces d'artifices, on trouve généralement la composition (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%). Cette poudre est un mélange de deux éléments très combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps très oxydant : le salpêtre. La qualité de la poudre est due en grande partie au charbon utilisé. Il provient du bois d'arbres des plantes telles que Rhamnus Frangula, Solanum Mauritianum, Prunus domestica, Salix Caprea ou Fraxinus americana, par pyrolyse à 500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre), tandis que la pyrolyse à 300 °C donne du charbon roux (poudre de chasse).
30
+
31
+ Pour que la combustion se déroule efficacement, le soufre et le charbon doivent être broyés en poudres fines (moins de 80 nanomètres), avant de le mélanger avec un moulin à billes. Par la suite, un mélange de nitrate de potassium et d'alcool est ajouté et le tout est mélangé dans un mélangeur pour obtenir un mélange très homogène. Enfin, le mélange est séché à basse température et doucement réduit en poudre à l'aide d'un pilon. Vous obtenez donc une poudre noire qui brûle comme un flash.
32
+
33
+ La poudre noire craint beaucoup l'humidité, contrairement à ses descendantes modernes (poudres pyroxylées).
34
+
35
+ La poudre noire, contenant du salpêtre, a un goût salé en raison de ce constituant (nitrate de potassium KNO3). Pendant les différents conflits européens de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait à manquer. Le salpêtre est encore utilisé de nos jours comme conservateur (on en trouve dans la charcuterie par exemple).
36
+
37
+ L'équation de la combustion de la poudre à canon (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%) est la suivante :
38
+
39
+ 10 KNO3 + 4 S + 2 C7H3O → 5 K2O + 3 H2O + 4 SO2 + 12 CO + 2 CO2 + 5 N2
40
+
41
+ Les résidus solides sont appelés « calamine ».
42
+
43
+ Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onéreuse, stable et qu'une faible quantité d'énergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer à l'aide d'une flamme, d'une friction, d'une étincelle, ou même d'un laser. Il en résulte que sa manipulation est dangereuse.
44
+
45
+ Elle produit :
46
+
47
+ Pour ces raisons on lui préfère aujourd'hui la poudre sans fumée.
48
+
49
+ Au cours du XIXe siècle, les chimistes mirent au point un procédé permettant d'obtenir de la poudre noire en grains, dont la taille peut être modulée selon l'usage prévu : plus les grains sont petits, plus la poudre obtenue est dite « vive », c'est-à-dire qu'elle présente une vitesse de combustion élevée. Ce conditionnement permet également de mieux conserver et de mieux doser la poudre noire.
50
+
51
+ La poudre noire contient à la fois un combustible et un comburant. Le comburant est le salpêtre qui libère de l'oxygène au cours de la réaction, venant oxyder les combustibles (soufre et carbone).
52
+
53
+ Stable à température ambiante, un petit apport d'énergie localisé suffit à amorcer la réaction.
54
+
55
+ Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. Placée dans un endroit confiné qui permet une élévation de la pression des gaz, elle détone (génération d'une onde de choc) et produit un effet de souffle assez important en raison du volume de gaz produit.
56
+
57
+ Considérée comme un explosif à effet de souffle, par opposition aux explosifs à effet brisant, elle a longtemps été utilisée à cette fin.
58
+
59
+ La température de la réaction est assez élevée (plus de 2 000 K) mais reste nettement inférieure à celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylées), limitant les risques de brûlures. L'ajout de certains composés chimiques ou de corps simples (particules métalliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple. La fumée dégagée par la réaction chimique est blanche, assez dense, en raison de nombreuses particules issues de la combustion.
60
+
61
+ Lors de son élaboration, la poudre noire suit un protocole précis, pratiquement identique dans les différents pays de production. En France, et plus particulièrement à la poudrerie de Vonges (21), le protocole est le suivant :
62
+
63
+ Les éléments entrants dans la fabrication de la poudre noire sont stockés séparément. Le charbon de bois issu de la bourdaine produit en Europe, arrive en vrac. Il est stocké dans des poches en tissu (coton) dans un hangar chauffé l’hiver et ventilé l’été pour obtenir le meilleur séchage possible. Le Soufre et le salpêtre importés très souvent du Mexique et du Chili, sont livrés en sacs (papier ou polyester) de 25 kg. Dans la composition de certaines variétés de poudres noires, il y est ajouté quelquefois de la lignite importée régulièrement d’Allemagne, en quantité précise.
64
+
65
+ Les tonnes binaires
66
+
67
+ Dans un premier atelier nommé « tonnes binaires » (tonneaux en acier de 2 m de Ø et 2 mètres de hauteur équipés d’une porte d’accès, placés horizontalement sur un axe rotatif contenant un poids précis de billes en bronze pur d’environ 2 cm de Ø, entraînés par des courroies), le charbon de bois et le soufre sont malaxés ensemble. L’atelier est équipé d’un nombre variable de « tonnes », généralement une dizaine.
68
+
69
+ Après plusieurs heures de pulvérisation des composants, les tonnes sont vidées sur un tamis très fin et leur contenu stocké dans des étouffoirs (tonneaux en matière plastique).
70
+
71
+ Remarque importante – À partir de l’étape de fabrication suivante, tous les ateliers dans lesquels les préparations seront traitées ou entreposées seront soumis à des règles de sécurité drastiques afin d’éviter tous risques de surchauffe, d’étincelle, etc. (port de sabots en caoutchouc, sols en asphalte le plus souvent maintenus mouillés, utilisation d’outils en bronze, en bois ou en aluminium, interdiction formelle de fumer ou d’utiliser une flamme nue, etc.). La  sécurité des employés est primordiale.
72
+
73
+ Les préparations
74
+
75
+ Dans cette deuxième phase, le produit arrivant des tonnes binaires est mélangé au salpêtre, en respectant des poids très précis suivant la variété de poudre à fabriquer. Une certaine humidité est observée à ce mélange en y ajoutant un peu d’eau. Tout en restant compact, le mélange est entreposé dans des bacs plastiques individuels de 15 à 25 kg.
76
+
77
+ Ces bacs sont entreposés dans un hangar fermé attenant aux ateliers des préparations.
78
+
79
+ Les meules
80
+
81
+ Le mélange provenant de l’atelier des ateliers des préparations entre dans sa troisième phase de fabrication. Entre 120 et 200 kg de matière, sont déposés sur une piste en fonte sur laquelle tournent autour d’un axe entraîner par courroies, deux meules en fonte également, d’environ 1,50 m de Ø, pesant plusieurs tonnes (voir photo ci-contre).
82
+
83
+ Le mélange malaxé plusieurs minutes (30 à 50 minutes) par les meules, est sorti en plusieurs morceaux de poids variables (galette). Ces morceaux (galettes) sont répartis dans les bacs provenant des ateliers des préparations et entreposés dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des meules.
84
+
85
+ Les grenoirs
86
+
87
+ Les galettes provenant des ateliers des meules entre dans sa quatrième phase de fabrication. Environ 100 kg de galettes, sont déposés dans une tonne grenoir (sorte de tonneau fait de deux disques en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø dont un est équipé d’une porte d’accès à son centre, placés horizontalement sur un axe rotatif à 1 m d’écart, équipés sur leurs circonférences d’un grillage quadrillé en inox les reliant entre-eux, entraînés par des courroies). Un poids précis de boules de bois (gaïac) d’environ 10 cm de Ø, sont placées dans ce tonneau. Sous l’effet des boules bondissantes lors de la rotation, les galettes sont cassées en de nombreuses particules qui passent au travers d’une toile tamis (en nylon) de différentes grosseurs selon la variété de poudre fabriquée. Ces grains sont récupérés à l’extrémité du tamis et entreposés dans des sacs de toile (coton).
88
+
89
+ Lorsque la tonne grenoir est vidée de son contenu, elle est de nouveau approvisionnée de galettes. Cette phase dure de 40 minutes à plus d’une heure.
90
+
91
+ Les grains fabriqués avec les galettes provenant des ateliers des meules, sont entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs.
92
+
93
+ Le lissoir
94
+
95
+ La poudre constituée des grains fabriqués dans les ateliers grenoirs, arrivent dans sa cinquième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés dans une tonne lissoir (sorte de tonneau en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø, équipé d’une porte d’accès, placé horizontalement sur un axe rotatif, entraîné par des courroies). On ajoute à ces grains avant de refermer la porte quelques centaines de grammes de poudre de graphite. Ce graphite augmente la  fluidité des grains et les protège de l'humidité.
96
+
97
+ Les grains provenant des ateliers grenoirs, mélangés plusieurs heures (4 à 5 heures), sont déversés sur un tamis de la grosseur du grain voulu, puis entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs. Ce tamis élimine les poussières restantes et les plus gros grains.
98
+
99
+ Le séchoir
100
+
101
+ La poudre de l’atelier lissoir, arrive dans sa sixième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés sur un grand châssis de bois (environ 15  m²) recouvert d’une toile de coton, sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres. Cette poudre est séchée par de l’air chauffé à 45 °C, arrivant sous la toile en coton durant vingt-quatre heures.
102
+
103
+ La poudre noire provenant de sa dernière phase de fabrication, est entreposée en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant au séchoir.
104
+
105
+ Il existe quelques variantes dans la fabrication de la poudre noire, elle ne subit pas forcément toutes les différentes phases décrites ci-dessus. Par exemple, le pulvérin ou le MCHA destinés à la fabrication des artifices ou utilisé dans les carrières d’extraction de pierres, ne subissent pas de phase de séchage.
106
+
107
+ La poudre noire ainsi obtenue après avoir subit toutes ces phases de fabrication, est destinée à l’emballage, l’emboîtage, ou à la fabrication de pastilles ou de cartouches. Au cours des dernières phases de finition, des échantillons de poudre noires sont prélevés pour être analysés en laboratoire pour déterminer toutes se caractéristiques techniques ainsi que son taux d’humidité.
108
+
109
+
110
+
111
+ Il convient de noter qu’avant l'utilisation de l'électricité, les différents ateliers de fabrication de la poudre noire étaient tous alimentés par la force hydraulique. Lorsque les ateliers ont été modernisés, les axes de transmissions qui étaient entraînés par des courroies, l'ont été par des moteurs électriques. Il convient de noter que pour leur sécurité, tous les ouvriers de fabrication de la poudre noire, qui conduisent les ateliers (exceptés les tonnes binaires et les préparations), se trouvent, durant le fonctionnement des ateliers, derrière des murs forts de plus d'un mètre d'épaisseur. Ils doivent tenir, hiver comme été, les sols humides de leurs ateliers en les aspergeant régulièrement à l'eau.
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+ À insérer dans ref ({5] (Article personnel rédigé par un ouvrier de fabrication de poudre noire - Poudrerie nationale de Vonges)
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117
+ Les principales différences entre les différents types de poudres noires que l’on peut trouver sur le marché, résident dans leurs granulométries, ce qui confère à chacune sa vivacité propre. Plus les grains sont petits, plus la poudre est dite « vive », plus elle brûlera vite, plus la montée en pression sera rapide et inversement.
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+ Poudres noires de mines :
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+ - Charges de propulsion, principalement pour les bombes (« chasses ») : poudres MC30 et MC30-1
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+ - Confection de « jets », éventuellement en mélange avec d’autres constituants : PULVERIN
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+ - Confection de mèche lente ou de retards intervenant dans la chaîne pyrotechnique des feux d’artifice : PN FIN GRAIN
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+ - Charges d’éclatement et de propulsion : PN MOUSQUET
128
+
129
+ - TITANOBEL propose aussi de la poudre noire sans soufre (PNSS) pour applications spéciales.
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133
+ Poudres noires de chasse et tirs :
134
+
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+ - PN MOUSQUET pour les fusils à canon rayé à percussion, à cartouche papier ou à cartouche métallique
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137
+ - POUDRE NOIRE DE CHASSE (P.N.C.) pour armes à canon lisse
138
+
139
+ - PNF4-P comme poudre de transmission pour fusils à silex et à mèche
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+
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+ - PNF1 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes longues
142
+
143
+ - PNF2 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes courtes
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+
145
+ (Ces poudres noires sont en particulier abondamment utilisées pour la confection de charges pour les répliques d’armes anciennes).
146
+
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+
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+
149
+ Poudres noires pour applications militaires :
150
+
151
+ TITANOBEL fabrique et fournit des poudres noires spécifiques pour les applications militaires conformes au standard français PN 1 à PN 7 et PN classe 1 à 7 conformes à la norme américaine Mil-P 223 C.
152
+
153
+ Compte tenu de la flexibilité de son outil de production et sur demande, TITANOBEL peut fabriquer des poudres qui répondent à d’autres standards en vigueur partout dans le monde.
154
+
155
+ Ces poudres noires militaires sont utilisées comme :
156
+
157
+ - poudres d’allumage dans les tubes porte-amorces ou dans les gargousses,
158
+
159
+ - charges renforçatrices d’amorces ou allumeurs électriques,
160
+
161
+ - charges d’éclatement,
162
+
163
+ - charges de dépotage ou de déblaiement
164
+
165
+ - compositions pyrotechniques.
166
+
167
+ Plus la différence entre les tailles de grains est faible, plus la poudre est homogène, plus la montée en pression et la vitesse des balles seront reproduites à l'identique d'un tir à l'autre et donc, plus la précision sera accrue.
168
+
169
+ En effet, une poudre hétérogène, comme la SNPE Poudre Noire Chasse, contient des grains qui vont de FFFFFg (pulvérin) à FFg (poudre lente).
170
+
171
+ Comme les grains de granulométries différentes ne sont jamais parfaitement mélangés dans un bidon ou dans une doseuse, il y aura forcément des charges plus vives que d'autres, ce qui engendrera des pressions et des vitesses de balles différentes.
172
+
173
+ Vous trouverez supra un tableau qui permet de visualiser la granulométrie de chaque poudre noire et leur classement en conséquence. Il concerne les poudres noires disponibles actuellement, sur le marché français. Les poudre françaises sont représentées en gris et les poudres suisse en noir. Elles sont classées dans l'ordre décroissant, selon leur granulométrie moyenne. En fond, un code de couleurs symbolise l'échelle américaine de granulométrie, de Fg à FFFFg. Nos poudres pourront donc être comparées avec cette échelle et donc, avec les poudres américaines.
174
+
175
+ Ceci est particulièrement intéressant pour transposer en France, avec nos PN suisses et françaises, les recommandations américaines, qui sont faites avec leurs PN.
176
+
177
+ La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents.
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+
179
+ En outre, la poudre à canon sous forme agglomérée assure de mauvais groupements et engendre des risques supplémentaires lors de l'utilisation.
180
+
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+
182
+
183
+ La poudre noire est vendue exclusivement en armurerie pour les particuliers. Les quantités admises à la vente sont limitées et c'est la SNPE qui fournit le marché allemand[réf. nécessaire]. Vendue dans des bidons contenant 500 g ou 1 kg de poudre, son utilisation est très réglementée. La loi n'autorise pas de posséder plus de 2 kg chez soi.
184
+
185
+ En France, les lois sont similaires : la poudre noire est vendue en bidons généralement en plastique (antistatique), les quantités sont similaires à l'Allemagne.
186
+
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+ Les tireurs utilisant la poudre noire en Allemagne utilisent deux types de poudre : l'« allemande » et la « suisse ». La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus régulière.
188
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+ En France, les tireurs utilisent également deux types de poudre : la « française » et la « suisse ». Les poudres noires françaises (PNF1, PNF2 et PNF4P) sont différentes des poudres noires suisses, en dosage et en granulométrie, à l'usage. La poudre suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) » est moins salissante (moins de résidu) et légèrement plus puissante [moins de salpêtre (26 %), plus de charbon de pin (37 %) et de soufre (37 %)].[réf. souhaitée]
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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5
+ La poudre noire, parfois dénommée poudre à canon ou poudre à fusil, est le plus ancien explosif chimique connu. De couleur noire, elle est constituée d'un mélange déflagrant de soufre, de nitrate de potassium (salpêtre) et de charbon de bois.
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7
+ Inventée en Chine probablement vers le IXe siècle, la poudre noire s'est progressivement diffusée en Europe et en Asie jusqu'au XIIIe siècle. Utilisée pour les canons et les fusils, c'était le seul explosif chimique connu jusqu'au XIXe siècle. La poudre noire n'est plus utilisée de nos jours pour les armes modernes et pour les applications industrielles, en raison de sa faible efficacité comparée à celle des explosifs plus récents. Son usage est aujourd'hui limité à des armes anciennes de chasse et de tir sportif (armes authentiques ou répliques), aux pétards et aux feux d'artifice.
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+ Certaines sources situent l'invention de la poudre noire durant la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C), mais la plupart des historiens pense que la poudre à canon fut inventée en Chine vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). En chinois, la poudre à canon est désignée par le terme Huoyao (chinois : 火药 ; pinyin : huǒyào ; litt. « substance à feu ») et est d'abord utilisée pour ses propriétés médicinales.
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11
+ Au milieu de la dynastie Xixia, vers 1044, il est conseillé d'éviter ce type de mélange qui risque d'exploser. Le Wujing Zongyao (武经总要, « Principes généraux du classique de la guerre ») donne une méthode de fabrication de grenades à poudre noire, dont l'effet principal semble encore être le bruit. Au Xe siècle, apparaissent les premières lances de feu, au départ de simples tubes de bambou contenant de la poudre noire et un projectile, dispositif fixé sur une lance chinoise (Qiang). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes.
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13
+ Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, car des échanges de techniques d'alchimie existaient déjà entre le monde musulman et le monde chinois[1]. Cependant l'usage « connu » de la poudre semble plutôt dater du XIIIe siècle, avec des mentions écrites de composition à base de salpêtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale. On a longtemps dit que la poudre noire était arrivée en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire de la civilisation islamique (et parfois, au mépris des attestations historiques, que Marco Polo l'avait rapportée de son voyage en Extrême-Orient[réf. nécessaire]) ; en fait, il semble que les Mongols aient joué un rôle déterminant.
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+ À partir du XIVe siècle, la poudre noire est utilisée pour animer les spectacles équestres du Maghreb organisés par les tribus marocaines.
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17
+ Roger Bacon et Albert le Grand en mentionnent la recette, en s'inspirant de celle donnée par Marcus Graecus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230)[2], mais le but en reste incendiaire. Selon d'autres sources, le moine allemand Berthold Schwarz est considéré comme celui qui redécouvrit ses secrets en Occident. Ibn Khaldoun mentionne un usage de la poudre pour l'artillerie en 1273 au siège de Sidjilmesa. Les premières armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard.
18
+
19
+ C'est en 1617 qu'est attestée la première utilisation de la poudre noire en Europe pour l'extraction de minerais dans une mine de cuivre du Thillot[3] grâce aux travaux archéologiques menés par la Société d'étude et de sauvegarde des anciennes mines (SESAM) depuis 1987 dans ces mines.
20
+
21
+ En 1829, Samuel Colt est le premier à faire déflagrer une charge de poudre sous l'action d'un courant électrique.
22
+
23
+ En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, qui dégage beaucoup moins de fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi absence de résidus ne les encrasse pas.
24
+
25
+ Aux XIVe siècle et XVe siècle, la composition était (en masses) : 6 parties de salpêtre (75 %) pour une partie de soufre (12,5 %) et une partie de carbone sous forme de charbon de bois (12,5 %). Mais ultérieurement, on trouve des compositions variables selon les usages.
26
+
27
+ Par exemple (pourcentages massiques) :
28
+
29
+ Dans les pièces d'artifices, on trouve généralement la composition (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%). Cette poudre est un mélange de deux éléments très combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps très oxydant : le salpêtre. La qualité de la poudre est due en grande partie au charbon utilisé. Il provient du bois d'arbres des plantes telles que Rhamnus Frangula, Solanum Mauritianum, Prunus domestica, Salix Caprea ou Fraxinus americana, par pyrolyse à 500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre), tandis que la pyrolyse à 300 °C donne du charbon roux (poudre de chasse).
30
+
31
+ Pour que la combustion se déroule efficacement, le soufre et le charbon doivent être broyés en poudres fines (moins de 80 nanomètres), avant de le mélanger avec un moulin à billes. Par la suite, un mélange de nitrate de potassium et d'alcool est ajouté et le tout est mélangé dans un mélangeur pour obtenir un mélange très homogène. Enfin, le mélange est séché à basse température et doucement réduit en poudre à l'aide d'un pilon. Vous obtenez donc une poudre noire qui brûle comme un flash.
32
+
33
+ La poudre noire craint beaucoup l'humidité, contrairement à ses descendantes modernes (poudres pyroxylées).
34
+
35
+ La poudre noire, contenant du salpêtre, a un goût salé en raison de ce constituant (nitrate de potassium KNO3). Pendant les différents conflits européens de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait à manquer. Le salpêtre est encore utilisé de nos jours comme conservateur (on en trouve dans la charcuterie par exemple).
36
+
37
+ L'équation de la combustion de la poudre à canon (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%) est la suivante :
38
+
39
+ 10 KNO3 + 4 S + 2 C7H3O → 5 K2O + 3 H2O + 4 SO2 + 12 CO + 2 CO2 + 5 N2
40
+
41
+ Les résidus solides sont appelés « calamine ».
42
+
43
+ Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onéreuse, stable et qu'une faible quantité d'énergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer à l'aide d'une flamme, d'une friction, d'une étincelle, ou même d'un laser. Il en résulte que sa manipulation est dangereuse.
44
+
45
+ Elle produit :
46
+
47
+ Pour ces raisons on lui préfère aujourd'hui la poudre sans fumée.
48
+
49
+ Au cours du XIXe siècle, les chimistes mirent au point un procédé permettant d'obtenir de la poudre noire en grains, dont la taille peut être modulée selon l'usage prévu : plus les grains sont petits, plus la poudre obtenue est dite « vive », c'est-à-dire qu'elle présente une vitesse de combustion élevée. Ce conditionnement permet également de mieux conserver et de mieux doser la poudre noire.
50
+
51
+ La poudre noire contient à la fois un combustible et un comburant. Le comburant est le salpêtre qui libère de l'oxygène au cours de la réaction, venant oxyder les combustibles (soufre et carbone).
52
+
53
+ Stable à température ambiante, un petit apport d'énergie localisé suffit à amorcer la réaction.
54
+
55
+ Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. Placée dans un endroit confiné qui permet une élévation de la pression des gaz, elle détone (génération d'une onde de choc) et produit un effet de souffle assez important en raison du volume de gaz produit.
56
+
57
+ Considérée comme un explosif à effet de souffle, par opposition aux explosifs à effet brisant, elle a longtemps été utilisée à cette fin.
58
+
59
+ La température de la réaction est assez élevée (plus de 2 000 K) mais reste nettement inférieure à celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylées), limitant les risques de brûlures. L'ajout de certains composés chimiques ou de corps simples (particules métalliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple. La fumée dégagée par la réaction chimique est blanche, assez dense, en raison de nombreuses particules issues de la combustion.
60
+
61
+ Lors de son élaboration, la poudre noire suit un protocole précis, pratiquement identique dans les différents pays de production. En France, et plus particulièrement à la poudrerie de Vonges (21), le protocole est le suivant :
62
+
63
+ Les éléments entrants dans la fabrication de la poudre noire sont stockés séparément. Le charbon de bois issu de la bourdaine produit en Europe, arrive en vrac. Il est stocké dans des poches en tissu (coton) dans un hangar chauffé l’hiver et ventilé l’été pour obtenir le meilleur séchage possible. Le Soufre et le salpêtre importés très souvent du Mexique et du Chili, sont livrés en sacs (papier ou polyester) de 25 kg. Dans la composition de certaines variétés de poudres noires, il y est ajouté quelquefois de la lignite importée régulièrement d’Allemagne, en quantité précise.
64
+
65
+ Les tonnes binaires
66
+
67
+ Dans un premier atelier nommé « tonnes binaires » (tonneaux en acier de 2 m de Ø et 2 mètres de hauteur équipés d’une porte d’accès, placés horizontalement sur un axe rotatif contenant un poids précis de billes en bronze pur d’environ 2 cm de Ø, entraînés par des courroies), le charbon de bois et le soufre sont malaxés ensemble. L’atelier est équipé d’un nombre variable de « tonnes », généralement une dizaine.
68
+
69
+ Après plusieurs heures de pulvérisation des composants, les tonnes sont vidées sur un tamis très fin et leur contenu stocké dans des étouffoirs (tonneaux en matière plastique).
70
+
71
+ Remarque importante – À partir de l’étape de fabrication suivante, tous les ateliers dans lesquels les préparations seront traitées ou entreposées seront soumis à des règles de sécurité drastiques afin d’éviter tous risques de surchauffe, d’étincelle, etc. (port de sabots en caoutchouc, sols en asphalte le plus souvent maintenus mouillés, utilisation d’outils en bronze, en bois ou en aluminium, interdiction formelle de fumer ou d’utiliser une flamme nue, etc.). La  sécurité des employés est primordiale.
72
+
73
+ Les préparations
74
+
75
+ Dans cette deuxième phase, le produit arrivant des tonnes binaires est mélangé au salpêtre, en respectant des poids très précis suivant la variété de poudre à fabriquer. Une certaine humidité est observée à ce mélange en y ajoutant un peu d’eau. Tout en restant compact, le mélange est entreposé dans des bacs plastiques individuels de 15 à 25 kg.
76
+
77
+ Ces bacs sont entreposés dans un hangar fermé attenant aux ateliers des préparations.
78
+
79
+ Les meules
80
+
81
+ Le mélange provenant de l’atelier des ateliers des préparations entre dans sa troisième phase de fabrication. Entre 120 et 200 kg de matière, sont déposés sur une piste en fonte sur laquelle tournent autour d’un axe entraîner par courroies, deux meules en fonte également, d’environ 1,50 m de Ø, pesant plusieurs tonnes (voir photo ci-contre).
82
+
83
+ Le mélange malaxé plusieurs minutes (30 à 50 minutes) par les meules, est sorti en plusieurs morceaux de poids variables (galette). Ces morceaux (galettes) sont répartis dans les bacs provenant des ateliers des préparations et entreposés dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des meules.
84
+
85
+ Les grenoirs
86
+
87
+ Les galettes provenant des ateliers des meules entre dans sa quatrième phase de fabrication. Environ 100 kg de galettes, sont déposés dans une tonne grenoir (sorte de tonneau fait de deux disques en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø dont un est équipé d’une porte d’accès à son centre, placés horizontalement sur un axe rotatif à 1 m d’écart, équipés sur leurs circonférences d’un grillage quadrillé en inox les reliant entre-eux, entraînés par des courroies). Un poids précis de boules de bois (gaïac) d’environ 10 cm de Ø, sont placées dans ce tonneau. Sous l’effet des boules bondissantes lors de la rotation, les galettes sont cassées en de nombreuses particules qui passent au travers d’une toile tamis (en nylon) de différentes grosseurs selon la variété de poudre fabriquée. Ces grains sont récupérés à l’extrémité du tamis et entreposés dans des sacs de toile (coton).
88
+
89
+ Lorsque la tonne grenoir est vidée de son contenu, elle est de nouveau approvisionnée de galettes. Cette phase dure de 40 minutes à plus d’une heure.
90
+
91
+ Les grains fabriqués avec les galettes provenant des ateliers des meules, sont entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs.
92
+
93
+ Le lissoir
94
+
95
+ La poudre constituée des grains fabriqués dans les ateliers grenoirs, arrivent dans sa cinquième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés dans une tonne lissoir (sorte de tonneau en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø, équipé d’une porte d’accès, placé horizontalement sur un axe rotatif, entraîné par des courroies). On ajoute à ces grains avant de refermer la porte quelques centaines de grammes de poudre de graphite. Ce graphite augmente la  fluidité des grains et les protège de l'humidité.
96
+
97
+ Les grains provenant des ateliers grenoirs, mélangés plusieurs heures (4 à 5 heures), sont déversés sur un tamis de la grosseur du grain voulu, puis entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs. Ce tamis élimine les poussières restantes et les plus gros grains.
98
+
99
+ Le séchoir
100
+
101
+ La poudre de l’atelier lissoir, arrive dans sa sixième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés sur un grand châssis de bois (environ 15  m²) recouvert d’une toile de coton, sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres. Cette poudre est séchée par de l’air chauffé à 45 °C, arrivant sous la toile en coton durant vingt-quatre heures.
102
+
103
+ La poudre noire provenant de sa dernière phase de fabrication, est entreposée en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant au séchoir.
104
+
105
+ Il existe quelques variantes dans la fabrication de la poudre noire, elle ne subit pas forcément toutes les différentes phases décrites ci-dessus. Par exemple, le pulvérin ou le MCHA destinés à la fabrication des artifices ou utilisé dans les carrières d’extraction de pierres, ne subissent pas de phase de séchage.
106
+
107
+ La poudre noire ainsi obtenue après avoir subit toutes ces phases de fabrication, est destinée à l’emballage, l’emboîtage, ou à la fabrication de pastilles ou de cartouches. Au cours des dernières phases de finition, des échantillons de poudre noires sont prélevés pour être analysés en laboratoire pour déterminer toutes se caractéristiques techniques ainsi que son taux d’humidité.
108
+
109
+
110
+
111
+ Il convient de noter qu’avant l'utilisation de l'électricité, les différents ateliers de fabrication de la poudre noire étaient tous alimentés par la force hydraulique. Lorsque les ateliers ont été modernisés, les axes de transmissions qui étaient entraînés par des courroies, l'ont été par des moteurs électriques. Il convient de noter que pour leur sécurité, tous les ouvriers de fabrication de la poudre noire, qui conduisent les ateliers (exceptés les tonnes binaires et les préparations), se trouvent, durant le fonctionnement des ateliers, derrière des murs forts de plus d'un mètre d'épaisseur. Ils doivent tenir, hiver comme été, les sols humides de leurs ateliers en les aspergeant régulièrement à l'eau.
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+
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115
+ À insérer dans ref ({5] (Article personnel rédigé par un ouvrier de fabrication de poudre noire - Poudrerie nationale de Vonges)
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117
+ Les principales différences entre les différents types de poudres noires que l’on peut trouver sur le marché, résident dans leurs granulométries, ce qui confère à chacune sa vivacité propre. Plus les grains sont petits, plus la poudre est dite « vive », plus elle brûlera vite, plus la montée en pression sera rapide et inversement.
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+
119
+ Poudres noires de mines :
120
+
121
+ - Charges de propulsion, principalement pour les bombes (« chasses ») : poudres MC30 et MC30-1
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123
+ - Confection de « jets », éventuellement en mélange avec d’autres constituants : PULVERIN
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125
+ - Confection de mèche lente ou de retards intervenant dans la chaîne pyrotechnique des feux d’artifice : PN FIN GRAIN
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127
+ - Charges d’éclatement et de propulsion : PN MOUSQUET
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129
+ - TITANOBEL propose aussi de la poudre noire sans soufre (PNSS) pour applications spéciales.
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+ Poudres noires de chasse et tirs :
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+ - PN MOUSQUET pour les fusils à canon rayé à percussion, à cartouche papier ou à cartouche métallique
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+ - POUDRE NOIRE DE CHASSE (P.N.C.) pour armes à canon lisse
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+ - PNF4-P comme poudre de transmission pour fusils à silex et à mèche
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+ - PNF1 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes longues
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+ - PNF2 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes courtes
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+ (Ces poudres noires sont en particulier abondamment utilisées pour la confection de charges pour les répliques d’armes anciennes).
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+ Poudres noires pour applications militaires :
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151
+ TITANOBEL fabrique et fournit des poudres noires spécifiques pour les applications militaires conformes au standard français PN 1 à PN 7 et PN classe 1 à 7 conformes à la norme américaine Mil-P 223 C.
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+ Compte tenu de la flexibilité de son outil de production et sur demande, TITANOBEL peut fabriquer des poudres qui répondent à d’autres standards en vigueur partout dans le monde.
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155
+ Ces poudres noires militaires sont utilisées comme :
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+ - poudres d’allumage dans les tubes porte-amorces ou dans les gargousses,
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+ - charges renforçatrices d’amorces ou allumeurs électriques,
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+ - charges d’éclatement,
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+ - charges de dépotage ou de déblaiement
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+ - compositions pyrotechniques.
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+ Plus la différence entre les tailles de grains est faible, plus la poudre est homogène, plus la montée en pression et la vitesse des balles seront reproduites à l'identique d'un tir à l'autre et donc, plus la précision sera accrue.
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+ En effet, une poudre hétérogène, comme la SNPE Poudre Noire Chasse, contient des grains qui vont de FFFFFg (pulvérin) à FFg (poudre lente).
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+ Comme les grains de granulométries différentes ne sont jamais parfaitement mélangés dans un bidon ou dans une doseuse, il y aura forcément des charges plus vives que d'autres, ce qui engendrera des pressions et des vitesses de balles différentes.
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+ Vous trouverez supra un tableau qui permet de visualiser la granulométrie de chaque poudre noire et leur classement en conséquence. Il concerne les poudres noires disponibles actuellement, sur le marché français. Les poudre françaises sont représentées en gris et les poudres suisse en noir. Elles sont classées dans l'ordre décroissant, selon leur granulométrie moyenne. En fond, un code de couleurs symbolise l'échelle américaine de granulométrie, de Fg à FFFFg. Nos poudres pourront donc être comparées avec cette échelle et donc, avec les poudres américaines.
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+ Ceci est particulièrement intéressant pour transposer en France, avec nos PN suisses et françaises, les recommandations américaines, qui sont faites avec leurs PN.
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+ La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents.
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+ En outre, la poudre à canon sous forme agglomérée assure de mauvais groupements et engendre des risques supplémentaires lors de l'utilisation.
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+ La poudre noire est vendue exclusivement en armurerie pour les particuliers. Les quantités admises à la vente sont limitées et c'est la SNPE qui fournit le marché allemand[réf. nécessaire]. Vendue dans des bidons contenant 500 g ou 1 kg de poudre, son utilisation est très réglementée. La loi n'autorise pas de posséder plus de 2 kg chez soi.
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+ En France, les lois sont similaires : la poudre noire est vendue en bidons généralement en plastique (antistatique), les quantités sont similaires à l'Allemagne.
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+ Les tireurs utilisant la poudre noire en Allemagne utilisent deux types de poudre : l'« allemande » et la « suisse ». La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus régulière.
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+ En France, les tireurs utilisent également deux types de poudre : la « française » et la « suisse ». Les poudres noires françaises (PNF1, PNF2 et PNF4P) sont différentes des poudres noires suisses, en dosage et en granulométrie, à l'usage. La poudre suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) » est moins salissante (moins de résidu) et légèrement plus puissante [moins de salpêtre (26 %), plus de charbon de pin (37 %) et de soufre (37 %)].[réf. souhaitée]
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La poudre noire, parfois dénommée poudre à canon ou poudre à fusil, est le plus ancien explosif chimique connu. De couleur noire, elle est constituée d'un mélange déflagrant de soufre, de nitrate de potassium (salpêtre) et de charbon de bois.
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+ Inventée en Chine probablement vers le IXe siècle, la poudre noire s'est progressivement diffusée en Europe et en Asie jusqu'au XIIIe siècle. Utilisée pour les canons et les fusils, c'était le seul explosif chimique connu jusqu'au XIXe siècle. La poudre noire n'est plus utilisée de nos jours pour les armes modernes et pour les applications industrielles, en raison de sa faible efficacité comparée à celle des explosifs plus récents. Son usage est aujourd'hui limité à des armes anciennes de chasse et de tir sportif (armes authentiques ou répliques), aux pétards et aux feux d'artifice.
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+ Certaines sources situent l'invention de la poudre noire durant la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C), mais la plupart des historiens pense que la poudre à canon fut inventée en Chine vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). En chinois, la poudre à canon est désignée par le terme Huoyao (chinois : 火药 ; pinyin : huǒyào ; litt. « substance à feu ») et est d'abord utilisée pour ses propriétés médicinales.
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11
+ Au milieu de la dynastie Xixia, vers 1044, il est conseillé d'éviter ce type de mélange qui risque d'exploser. Le Wujing Zongyao (武经总要, « Principes généraux du classique de la guerre ») donne une méthode de fabrication de grenades à poudre noire, dont l'effet principal semble encore être le bruit. Au Xe siècle, apparaissent les premières lances de feu, au départ de simples tubes de bambou contenant de la poudre noire et un projectile, dispositif fixé sur une lance chinoise (Qiang). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes.
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13
+ Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, car des échanges de techniques d'alchimie existaient déjà entre le monde musulman et le monde chinois[1]. Cependant l'usage « connu » de la poudre semble plutôt dater du XIIIe siècle, avec des mentions écrites de composition à base de salpêtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale. On a longtemps dit que la poudre noire était arrivée en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire de la civilisation islamique (et parfois, au mépris des attestations historiques, que Marco Polo l'avait rapportée de son voyage en Extrême-Orient[réf. nécessaire]) ; en fait, il semble que les Mongols aient joué un rôle déterminant.
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+ À partir du XIVe siècle, la poudre noire est utilisée pour animer les spectacles équestres du Maghreb organisés par les tribus marocaines.
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+ Roger Bacon et Albert le Grand en mentionnent la recette, en s'inspirant de celle donnée par Marcus Graecus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230)[2], mais le but en reste incendiaire. Selon d'autres sources, le moine allemand Berthold Schwarz est considéré comme celui qui redécouvrit ses secrets en Occident. Ibn Khaldoun mentionne un usage de la poudre pour l'artillerie en 1273 au siège de Sidjilmesa. Les premières armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard.
18
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+ C'est en 1617 qu'est attestée la première utilisation de la poudre noire en Europe pour l'extraction de minerais dans une mine de cuivre du Thillot[3] grâce aux travaux archéologiques menés par la Société d'étude et de sauvegarde des anciennes mines (SESAM) depuis 1987 dans ces mines.
20
+
21
+ En 1829, Samuel Colt est le premier à faire déflagrer une charge de poudre sous l'action d'un courant électrique.
22
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+ En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, qui dégage beaucoup moins de fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi absence de résidus ne les encrasse pas.
24
+
25
+ Aux XIVe siècle et XVe siècle, la composition était (en masses) : 6 parties de salpêtre (75 %) pour une partie de soufre (12,5 %) et une partie de carbone sous forme de charbon de bois (12,5 %). Mais ultérieurement, on trouve des compositions variables selon les usages.
26
+
27
+ Par exemple (pourcentages massiques) :
28
+
29
+ Dans les pièces d'artifices, on trouve généralement la composition (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%). Cette poudre est un mélange de deux éléments très combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps très oxydant : le salpêtre. La qualité de la poudre est due en grande partie au charbon utilisé. Il provient du bois d'arbres des plantes telles que Rhamnus Frangula, Solanum Mauritianum, Prunus domestica, Salix Caprea ou Fraxinus americana, par pyrolyse à 500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre), tandis que la pyrolyse à 300 °C donne du charbon roux (poudre de chasse).
30
+
31
+ Pour que la combustion se déroule efficacement, le soufre et le charbon doivent être broyés en poudres fines (moins de 80 nanomètres), avant de le mélanger avec un moulin à billes. Par la suite, un mélange de nitrate de potassium et d'alcool est ajouté et le tout est mélangé dans un mélangeur pour obtenir un mélange très homogène. Enfin, le mélange est séché à basse température et doucement réduit en poudre à l'aide d'un pilon. Vous obtenez donc une poudre noire qui brûle comme un flash.
32
+
33
+ La poudre noire craint beaucoup l'humidité, contrairement à ses descendantes modernes (poudres pyroxylées).
34
+
35
+ La poudre noire, contenant du salpêtre, a un goût salé en raison de ce constituant (nitrate de potassium KNO3). Pendant les différents conflits européens de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait à manquer. Le salpêtre est encore utilisé de nos jours comme conservateur (on en trouve dans la charcuterie par exemple).
36
+
37
+ L'équation de la combustion de la poudre à canon (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%) est la suivante :
38
+
39
+ 10 KNO3 + 4 S + 2 C7H3O → 5 K2O + 3 H2O + 4 SO2 + 12 CO + 2 CO2 + 5 N2
40
+
41
+ Les résidus solides sont appelés « calamine ».
42
+
43
+ Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onéreuse, stable et qu'une faible quantité d'énergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer à l'aide d'une flamme, d'une friction, d'une étincelle, ou même d'un laser. Il en résulte que sa manipulation est dangereuse.
44
+
45
+ Elle produit :
46
+
47
+ Pour ces raisons on lui préfère aujourd'hui la poudre sans fumée.
48
+
49
+ Au cours du XIXe siècle, les chimistes mirent au point un procédé permettant d'obtenir de la poudre noire en grains, dont la taille peut être modulée selon l'usage prévu : plus les grains sont petits, plus la poudre obtenue est dite « vive », c'est-à-dire qu'elle présente une vitesse de combustion élevée. Ce conditionnement permet également de mieux conserver et de mieux doser la poudre noire.
50
+
51
+ La poudre noire contient à la fois un combustible et un comburant. Le comburant est le salpêtre qui libère de l'oxygène au cours de la réaction, venant oxyder les combustibles (soufre et carbone).
52
+
53
+ Stable à température ambiante, un petit apport d'énergie localisé suffit à amorcer la réaction.
54
+
55
+ Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. Placée dans un endroit confiné qui permet une élévation de la pression des gaz, elle détone (génération d'une onde de choc) et produit un effet de souffle assez important en raison du volume de gaz produit.
56
+
57
+ Considérée comme un explosif à effet de souffle, par opposition aux explosifs à effet brisant, elle a longtemps été utilisée à cette fin.
58
+
59
+ La température de la réaction est assez élevée (plus de 2 000 K) mais reste nettement inférieure à celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylées), limitant les risques de brûlures. L'ajout de certains composés chimiques ou de corps simples (particules métalliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple. La fumée dégagée par la réaction chimique est blanche, assez dense, en raison de nombreuses particules issues de la combustion.
60
+
61
+ Lors de son élaboration, la poudre noire suit un protocole précis, pratiquement identique dans les différents pays de production. En France, et plus particulièrement à la poudrerie de Vonges (21), le protocole est le suivant :
62
+
63
+ Les éléments entrants dans la fabrication de la poudre noire sont stockés séparément. Le charbon de bois issu de la bourdaine produit en Europe, arrive en vrac. Il est stocké dans des poches en tissu (coton) dans un hangar chauffé l’hiver et ventilé l’été pour obtenir le meilleur séchage possible. Le Soufre et le salpêtre importés très souvent du Mexique et du Chili, sont livrés en sacs (papier ou polyester) de 25 kg. Dans la composition de certaines variétés de poudres noires, il y est ajouté quelquefois de la lignite importée régulièrement d’Allemagne, en quantité précise.
64
+
65
+ Les tonnes binaires
66
+
67
+ Dans un premier atelier nommé « tonnes binaires » (tonneaux en acier de 2 m de Ø et 2 mètres de hauteur équipés d’une porte d’accès, placés horizontalement sur un axe rotatif contenant un poids précis de billes en bronze pur d’environ 2 cm de Ø, entraînés par des courroies), le charbon de bois et le soufre sont malaxés ensemble. L’atelier est équipé d’un nombre variable de « tonnes », généralement une dizaine.
68
+
69
+ Après plusieurs heures de pulvérisation des composants, les tonnes sont vidées sur un tamis très fin et leur contenu stocké dans des étouffoirs (tonneaux en matière plastique).
70
+
71
+ Remarque importante – À partir de l’étape de fabrication suivante, tous les ateliers dans lesquels les préparations seront traitées ou entreposées seront soumis à des règles de sécurité drastiques afin d’éviter tous risques de surchauffe, d’étincelle, etc. (port de sabots en caoutchouc, sols en asphalte le plus souvent maintenus mouillés, utilisation d’outils en bronze, en bois ou en aluminium, interdiction formelle de fumer ou d’utiliser une flamme nue, etc.). La  sécurité des employés est primordiale.
72
+
73
+ Les préparations
74
+
75
+ Dans cette deuxième phase, le produit arrivant des tonnes binaires est mélangé au salpêtre, en respectant des poids très précis suivant la variété de poudre à fabriquer. Une certaine humidité est observée à ce mélange en y ajoutant un peu d’eau. Tout en restant compact, le mélange est entreposé dans des bacs plastiques individuels de 15 à 25 kg.
76
+
77
+ Ces bacs sont entreposés dans un hangar fermé attenant aux ateliers des préparations.
78
+
79
+ Les meules
80
+
81
+ Le mélange provenant de l’atelier des ateliers des préparations entre dans sa troisième phase de fabrication. Entre 120 et 200 kg de matière, sont déposés sur une piste en fonte sur laquelle tournent autour d’un axe entraîner par courroies, deux meules en fonte également, d’environ 1,50 m de Ø, pesant plusieurs tonnes (voir photo ci-contre).
82
+
83
+ Le mélange malaxé plusieurs minutes (30 à 50 minutes) par les meules, est sorti en plusieurs morceaux de poids variables (galette). Ces morceaux (galettes) sont répartis dans les bacs provenant des ateliers des préparations et entreposés dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des meules.
84
+
85
+ Les grenoirs
86
+
87
+ Les galettes provenant des ateliers des meules entre dans sa quatrième phase de fabrication. Environ 100 kg de galettes, sont déposés dans une tonne grenoir (sorte de tonneau fait de deux disques en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø dont un est équipé d’une porte d’accès à son centre, placés horizontalement sur un axe rotatif à 1 m d’écart, équipés sur leurs circonférences d’un grillage quadrillé en inox les reliant entre-eux, entraînés par des courroies). Un poids précis de boules de bois (gaïac) d’environ 10 cm de Ø, sont placées dans ce tonneau. Sous l’effet des boules bondissantes lors de la rotation, les galettes sont cassées en de nombreuses particules qui passent au travers d’une toile tamis (en nylon) de différentes grosseurs selon la variété de poudre fabriquée. Ces grains sont récupérés à l’extrémité du tamis et entreposés dans des sacs de toile (coton).
88
+
89
+ Lorsque la tonne grenoir est vidée de son contenu, elle est de nouveau approvisionnée de galettes. Cette phase dure de 40 minutes à plus d’une heure.
90
+
91
+ Les grains fabriqués avec les galettes provenant des ateliers des meules, sont entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs.
92
+
93
+ Le lissoir
94
+
95
+ La poudre constituée des grains fabriqués dans les ateliers grenoirs, arrivent dans sa cinquième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés dans une tonne lissoir (sorte de tonneau en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø, équipé d’une porte d’accès, placé horizontalement sur un axe rotatif, entraîné par des courroies). On ajoute à ces grains avant de refermer la porte quelques centaines de grammes de poudre de graphite. Ce graphite augmente la  fluidité des grains et les protège de l'humidité.
96
+
97
+ Les grains provenant des ateliers grenoirs, mélangés plusieurs heures (4 à 5 heures), sont déversés sur un tamis de la grosseur du grain voulu, puis entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs. Ce tamis élimine les poussières restantes et les plus gros grains.
98
+
99
+ Le séchoir
100
+
101
+ La poudre de l’atelier lissoir, arrive dans sa sixième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés sur un grand châssis de bois (environ 15  m²) recouvert d’une toile de coton, sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres. Cette poudre est séchée par de l’air chauffé à 45 °C, arrivant sous la toile en coton durant vingt-quatre heures.
102
+
103
+ La poudre noire provenant de sa dernière phase de fabrication, est entreposée en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant au séchoir.
104
+
105
+ Il existe quelques variantes dans la fabrication de la poudre noire, elle ne subit pas forcément toutes les différentes phases décrites ci-dessus. Par exemple, le pulvérin ou le MCHA destinés à la fabrication des artifices ou utilisé dans les carrières d’extraction de pierres, ne subissent pas de phase de séchage.
106
+
107
+ La poudre noire ainsi obtenue après avoir subit toutes ces phases de fabrication, est destinée à l’emballage, l’emboîtage, ou à la fabrication de pastilles ou de cartouches. Au cours des dernières phases de finition, des échantillons de poudre noires sont prélevés pour être analysés en laboratoire pour déterminer toutes se caractéristiques techniques ainsi que son taux d’humidité.
108
+
109
+
110
+
111
+ Il convient de noter qu’avant l'utilisation de l'électricité, les différents ateliers de fabrication de la poudre noire étaient tous alimentés par la force hydraulique. Lorsque les ateliers ont été modernisés, les axes de transmissions qui étaient entraînés par des courroies, l'ont été par des moteurs électriques. Il convient de noter que pour leur sécurité, tous les ouvriers de fabrication de la poudre noire, qui conduisent les ateliers (exceptés les tonnes binaires et les préparations), se trouvent, durant le fonctionnement des ateliers, derrière des murs forts de plus d'un mètre d'épaisseur. Ils doivent tenir, hiver comme été, les sols humides de leurs ateliers en les aspergeant régulièrement à l'eau.
112
+
113
+
114
+
115
+ À insérer dans ref ({5] (Article personnel rédigé par un ouvrier de fabrication de poudre noire - Poudrerie nationale de Vonges)
116
+
117
+ Les principales différences entre les différents types de poudres noires que l’on peut trouver sur le marché, résident dans leurs granulométries, ce qui confère à chacune sa vivacité propre. Plus les grains sont petits, plus la poudre est dite « vive », plus elle brûlera vite, plus la montée en pression sera rapide et inversement.
118
+
119
+ Poudres noires de mines :
120
+
121
+ - Charges de propulsion, principalement pour les bombes (« chasses ») : poudres MC30 et MC30-1
122
+
123
+ - Confection de « jets », éventuellement en mélange avec d’autres constituants : PULVERIN
124
+
125
+ - Confection de mèche lente ou de retards intervenant dans la chaîne pyrotechnique des feux d’artifice : PN FIN GRAIN
126
+
127
+ - Charges d’éclatement et de propulsion : PN MOUSQUET
128
+
129
+ - TITANOBEL propose aussi de la poudre noire sans soufre (PNSS) pour applications spéciales.
130
+
131
+
132
+
133
+ Poudres noires de chasse et tirs :
134
+
135
+ - PN MOUSQUET pour les fusils à canon rayé à percussion, à cartouche papier ou à cartouche métallique
136
+
137
+ - POUDRE NOIRE DE CHASSE (P.N.C.) pour armes à canon lisse
138
+
139
+ - PNF4-P comme poudre de transmission pour fusils à silex et à mèche
140
+
141
+ - PNF1 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes longues
142
+
143
+ - PNF2 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes courtes
144
+
145
+ (Ces poudres noires sont en particulier abondamment utilisées pour la confection de charges pour les répliques d’armes anciennes).
146
+
147
+
148
+
149
+ Poudres noires pour applications militaires :
150
+
151
+ TITANOBEL fabrique et fournit des poudres noires spécifiques pour les applications militaires conformes au standard français PN 1 à PN 7 et PN classe 1 à 7 conformes à la norme américaine Mil-P 223 C.
152
+
153
+ Compte tenu de la flexibilité de son outil de production et sur demande, TITANOBEL peut fabriquer des poudres qui répondent à d’autres standards en vigueur partout dans le monde.
154
+
155
+ Ces poudres noires militaires sont utilisées comme :
156
+
157
+ - poudres d’allumage dans les tubes porte-amorces ou dans les gargousses,
158
+
159
+ - charges renforçatrices d’amorces ou allumeurs électriques,
160
+
161
+ - charges d’éclatement,
162
+
163
+ - charges de dépotage ou de déblaiement
164
+
165
+ - compositions pyrotechniques.
166
+
167
+ Plus la différence entre les tailles de grains est faible, plus la poudre est homogène, plus la montée en pression et la vitesse des balles seront reproduites à l'identique d'un tir à l'autre et donc, plus la précision sera accrue.
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+ En effet, une poudre hétérogène, comme la SNPE Poudre Noire Chasse, contient des grains qui vont de FFFFFg (pulvérin) à FFg (poudre lente).
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171
+ Comme les grains de granulométries différentes ne sont jamais parfaitement mélangés dans un bidon ou dans une doseuse, il y aura forcément des charges plus vives que d'autres, ce qui engendrera des pressions et des vitesses de balles différentes.
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173
+ Vous trouverez supra un tableau qui permet de visualiser la granulométrie de chaque poudre noire et leur classement en conséquence. Il concerne les poudres noires disponibles actuellement, sur le marché français. Les poudre françaises sont représentées en gris et les poudres suisse en noir. Elles sont classées dans l'ordre décroissant, selon leur granulométrie moyenne. En fond, un code de couleurs symbolise l'échelle américaine de granulométrie, de Fg à FFFFg. Nos poudres pourront donc être comparées avec cette échelle et donc, avec les poudres américaines.
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175
+ Ceci est particulièrement intéressant pour transposer en France, avec nos PN suisses et françaises, les recommandations américaines, qui sont faites avec leurs PN.
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177
+ La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents.
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179
+ En outre, la poudre à canon sous forme agglomérée assure de mauvais groupements et engendre des risques supplémentaires lors de l'utilisation.
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+ La poudre noire est vendue exclusivement en armurerie pour les particuliers. Les quantités admises à la vente sont limitées et c'est la SNPE qui fournit le marché allemand[réf. nécessaire]. Vendue dans des bidons contenant 500 g ou 1 kg de poudre, son utilisation est très réglementée. La loi n'autorise pas de posséder plus de 2 kg chez soi.
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+ En France, les lois sont similaires : la poudre noire est vendue en bidons généralement en plastique (antistatique), les quantités sont similaires à l'Allemagne.
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+ Les tireurs utilisant la poudre noire en Allemagne utilisent deux types de poudre : l'« allemande » et la « suisse ». La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus régulière.
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+ En France, les tireurs utilisent également deux types de poudre : la « française » et la « suisse ». Les poudres noires françaises (PNF1, PNF2 et PNF4P) sont différentes des poudres noires suisses, en dosage et en granulométrie, à l'usage. La poudre suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) » est moins salissante (moins de résidu) et légèrement plus puissante [moins de salpêtre (26 %), plus de charbon de pin (37 %) et de soufre (37 %)].[réf. souhaitée]
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La poudre noire, parfois dénommée poudre à canon ou poudre à fusil, est le plus ancien explosif chimique connu. De couleur noire, elle est constituée d'un mélange déflagrant de soufre, de nitrate de potassium (salpêtre) et de charbon de bois.
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+ Inventée en Chine probablement vers le IXe siècle, la poudre noire s'est progressivement diffusée en Europe et en Asie jusqu'au XIIIe siècle. Utilisée pour les canons et les fusils, c'était le seul explosif chimique connu jusqu'au XIXe siècle. La poudre noire n'est plus utilisée de nos jours pour les armes modernes et pour les applications industrielles, en raison de sa faible efficacité comparée à celle des explosifs plus récents. Son usage est aujourd'hui limité à des armes anciennes de chasse et de tir sportif (armes authentiques ou répliques), aux pétards et aux feux d'artifice.
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+ Certaines sources situent l'invention de la poudre noire durant la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C), mais la plupart des historiens pense que la poudre à canon fut inventée en Chine vers le VIIe siècle, durant la Dynastie Tang (618-907). En chinois, la poudre à canon est désignée par le terme Huoyao (chinois : 火药 ; pinyin : huǒyào ; litt. « substance à feu ») et est d'abord utilisée pour ses propriétés médicinales.
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+ Au milieu de la dynastie Xixia, vers 1044, il est conseillé d'éviter ce type de mélange qui risque d'exploser. Le Wujing Zongyao (武经总要, « Principes généraux du classique de la guerre ») donne une méthode de fabrication de grenades à poudre noire, dont l'effet principal semble encore être le bruit. Au Xe siècle, apparaissent les premières lances de feu, au départ de simples tubes de bambou contenant de la poudre noire et un projectile, dispositif fixé sur une lance chinoise (Qiang). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes.
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+ Les techniques de fabrication de la poudre auraient été transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, car des échanges de techniques d'alchimie existaient déjà entre le monde musulman et le monde chinois[1]. Cependant l'usage « connu » de la poudre semble plutôt dater du XIIIe siècle, avec des mentions écrites de composition à base de salpêtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale. On a longtemps dit que la poudre noire était arrivée en Europe au milieu du XIIIe siècle par l'intermédiaire de la civilisation islamique (et parfois, au mépris des attestations historiques, que Marco Polo l'avait rapportée de son voyage en Extrême-Orient[réf. nécessaire]) ; en fait, il semble que les Mongols aient joué un rôle déterminant.
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+ À partir du XIVe siècle, la poudre noire est utilisée pour animer les spectacles équestres du Maghreb organisés par les tribus marocaines.
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+ Roger Bacon et Albert le Grand en mentionnent la recette, en s'inspirant de celle donnée par Marcus Graecus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230)[2], mais le but en reste incendiaire. Selon d'autres sources, le moine allemand Berthold Schwarz est considéré comme celui qui redécouvrit ses secrets en Occident. Ibn Khaldoun mentionne un usage de la poudre pour l'artillerie en 1273 au siège de Sidjilmesa. Les premières armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard.
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+ C'est en 1617 qu'est attestée la première utilisation de la poudre noire en Europe pour l'extraction de minerais dans une mine de cuivre du Thillot[3] grâce aux travaux archéologiques menés par la Société d'étude et de sauvegarde des anciennes mines (SESAM) depuis 1987 dans ces mines.
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+ En 1829, Samuel Colt est le premier à faire déflagrer une charge de poudre sous l'action d'un courant électrique.
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+ En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, qui dégage beaucoup moins de fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi absence de résidus ne les encrasse pas.
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+ Aux XIVe siècle et XVe siècle, la composition était (en masses) : 6 parties de salpêtre (75 %) pour une partie de soufre (12,5 %) et une partie de carbone sous forme de charbon de bois (12,5 %). Mais ultérieurement, on trouve des compositions variables selon les usages.
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+ Par exemple (pourcentages massiques) :
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+ Dans les pièces d'artifices, on trouve généralement la composition (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%). Cette poudre est un mélange de deux éléments très combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps très oxydant : le salpêtre. La qualité de la poudre est due en grande partie au charbon utilisé. Il provient du bois d'arbres des plantes telles que Rhamnus Frangula, Solanum Mauritianum, Prunus domestica, Salix Caprea ou Fraxinus americana, par pyrolyse à 500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre), tandis que la pyrolyse à 300 °C donne du charbon roux (poudre de chasse).
30
+
31
+ Pour que la combustion se déroule efficacement, le soufre et le charbon doivent être broyés en poudres fines (moins de 80 nanomètres), avant de le mélanger avec un moulin à billes. Par la suite, un mélange de nitrate de potassium et d'alcool est ajouté et le tout est mélangé dans un mélangeur pour obtenir un mélange très homogène. Enfin, le mélange est séché à basse température et doucement réduit en poudre à l'aide d'un pilon. Vous obtenez donc une poudre noire qui brûle comme un flash.
32
+
33
+ La poudre noire craint beaucoup l'humidité, contrairement à ses descendantes modernes (poudres pyroxylées).
34
+
35
+ La poudre noire, contenant du salpêtre, a un goût salé en raison de ce constituant (nitrate de potassium KNO3). Pendant les différents conflits européens de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait à manquer. Le salpêtre est encore utilisé de nos jours comme conservateur (on en trouve dans la charcuterie par exemple).
36
+
37
+ L'équation de la combustion de la poudre à canon (charbon 15%, soufre 10%, salpêtre 75%) est la suivante :
38
+
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+ 10 KNO3 + 4 S + 2 C7H3O → 5 K2O + 3 H2O + 4 SO2 + 12 CO + 2 CO2 + 5 N2
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+
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+ Les résidus solides sont appelés « calamine ».
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+
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+ Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onéreuse, stable et qu'une faible quantité d'énergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer à l'aide d'une flamme, d'une friction, d'une étincelle, ou même d'un laser. Il en résulte que sa manipulation est dangereuse.
44
+
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+ Elle produit :
46
+
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+ Pour ces raisons on lui préfère aujourd'hui la poudre sans fumée.
48
+
49
+ Au cours du XIXe siècle, les chimistes mirent au point un procédé permettant d'obtenir de la poudre noire en grains, dont la taille peut être modulée selon l'usage prévu : plus les grains sont petits, plus la poudre obtenue est dite « vive », c'est-à-dire qu'elle présente une vitesse de combustion élevée. Ce conditionnement permet également de mieux conserver et de mieux doser la poudre noire.
50
+
51
+ La poudre noire contient à la fois un combustible et un comburant. Le comburant est le salpêtre qui libère de l'oxygène au cours de la réaction, venant oxyder les combustibles (soufre et carbone).
52
+
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+ Stable à température ambiante, un petit apport d'énergie localisé suffit à amorcer la réaction.
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+
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+ Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. Placée dans un endroit confiné qui permet une élévation de la pression des gaz, elle détone (génération d'une onde de choc) et produit un effet de souffle assez important en raison du volume de gaz produit.
56
+
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+ Considérée comme un explosif à effet de souffle, par opposition aux explosifs à effet brisant, elle a longtemps été utilisée à cette fin.
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+
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+ La température de la réaction est assez élevée (plus de 2 000 K) mais reste nettement inférieure à celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylées), limitant les risques de brûlures. L'ajout de certains composés chimiques ou de corps simples (particules métalliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple. La fumée dégagée par la réaction chimique est blanche, assez dense, en raison de nombreuses particules issues de la combustion.
60
+
61
+ Lors de son élaboration, la poudre noire suit un protocole précis, pratiquement identique dans les différents pays de production. En France, et plus particulièrement à la poudrerie de Vonges (21), le protocole est le suivant :
62
+
63
+ Les éléments entrants dans la fabrication de la poudre noire sont stockés séparément. Le charbon de bois issu de la bourdaine produit en Europe, arrive en vrac. Il est stocké dans des poches en tissu (coton) dans un hangar chauffé l’hiver et ventilé l’été pour obtenir le meilleur séchage possible. Le Soufre et le salpêtre importés très souvent du Mexique et du Chili, sont livrés en sacs (papier ou polyester) de 25 kg. Dans la composition de certaines variétés de poudres noires, il y est ajouté quelquefois de la lignite importée régulièrement d’Allemagne, en quantité précise.
64
+
65
+ Les tonnes binaires
66
+
67
+ Dans un premier atelier nommé « tonnes binaires » (tonneaux en acier de 2 m de Ø et 2 mètres de hauteur équipés d’une porte d’accès, placés horizontalement sur un axe rotatif contenant un poids précis de billes en bronze pur d’environ 2 cm de Ø, entraînés par des courroies), le charbon de bois et le soufre sont malaxés ensemble. L’atelier est équipé d’un nombre variable de « tonnes », généralement une dizaine.
68
+
69
+ Après plusieurs heures de pulvérisation des composants, les tonnes sont vidées sur un tamis très fin et leur contenu stocké dans des étouffoirs (tonneaux en matière plastique).
70
+
71
+ Remarque importante – À partir de l’étape de fabrication suivante, tous les ateliers dans lesquels les préparations seront traitées ou entreposées seront soumis à des règles de sécurité drastiques afin d’éviter tous risques de surchauffe, d’étincelle, etc. (port de sabots en caoutchouc, sols en asphalte le plus souvent maintenus mouillés, utilisation d’outils en bronze, en bois ou en aluminium, interdiction formelle de fumer ou d’utiliser une flamme nue, etc.). La  sécurité des employés est primordiale.
72
+
73
+ Les préparations
74
+
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+ Dans cette deuxième phase, le produit arrivant des tonnes binaires est mélangé au salpêtre, en respectant des poids très précis suivant la variété de poudre à fabriquer. Une certaine humidité est observée à ce mélange en y ajoutant un peu d’eau. Tout en restant compact, le mélange est entreposé dans des bacs plastiques individuels de 15 à 25 kg.
76
+
77
+ Ces bacs sont entreposés dans un hangar fermé attenant aux ateliers des préparations.
78
+
79
+ Les meules
80
+
81
+ Le mélange provenant de l’atelier des ateliers des préparations entre dans sa troisième phase de fabrication. Entre 120 et 200 kg de matière, sont déposés sur une piste en fonte sur laquelle tournent autour d’un axe entraîner par courroies, deux meules en fonte également, d’environ 1,50 m de Ø, pesant plusieurs tonnes (voir photo ci-contre).
82
+
83
+ Le mélange malaxé plusieurs minutes (30 à 50 minutes) par les meules, est sorti en plusieurs morceaux de poids variables (galette). Ces morceaux (galettes) sont répartis dans les bacs provenant des ateliers des préparations et entreposés dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des meules.
84
+
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+ Les grenoirs
86
+
87
+ Les galettes provenant des ateliers des meules entre dans sa quatrième phase de fabrication. Environ 100 kg de galettes, sont déposés dans une tonne grenoir (sorte de tonneau fait de deux disques en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø dont un est équipé d’une porte d’accès à son centre, placés horizontalement sur un axe rotatif à 1 m d’écart, équipés sur leurs circonférences d’un grillage quadrillé en inox les reliant entre-eux, entraînés par des courroies). Un poids précis de boules de bois (gaïac) d’environ 10 cm de Ø, sont placées dans ce tonneau. Sous l’effet des boules bondissantes lors de la rotation, les galettes sont cassées en de nombreuses particules qui passent au travers d’une toile tamis (en nylon) de différentes grosseurs selon la variété de poudre fabriquée. Ces grains sont récupérés à l’extrémité du tamis et entreposés dans des sacs de toile (coton).
88
+
89
+ Lorsque la tonne grenoir est vidée de son contenu, elle est de nouveau approvisionnée de galettes. Cette phase dure de 40 minutes à plus d’une heure.
90
+
91
+ Les grains fabriqués avec les galettes provenant des ateliers des meules, sont entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs.
92
+
93
+ Le lissoir
94
+
95
+ La poudre constituée des grains fabriqués dans les ateliers grenoirs, arrivent dans sa cinquième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés dans une tonne lissoir (sorte de tonneau en bois cerclé de bronze, de 1,5 m de Ø, équipé d’une porte d’accès, placé horizontalement sur un axe rotatif, entraîné par des courroies). On ajoute à ces grains avant de refermer la porte quelques centaines de grammes de poudre de graphite. Ce graphite augmente la  fluidité des grains et les protège de l'humidité.
96
+
97
+ Les grains provenant des ateliers grenoirs, mélangés plusieurs heures (4 à 5 heures), sont déversés sur un tamis de la grosseur du grain voulu, puis entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs. Ce tamis élimine les poussières restantes et les plus gros grains.
98
+
99
+ Le séchoir
100
+
101
+ La poudre de l’atelier lissoir, arrive dans sa sixième phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont déposés sur un grand châssis de bois (environ 15  m²) recouvert d’une toile de coton, sur une épaisseur d’une dizaine de centimètres. Cette poudre est séchée par de l’air chauffé à 45 °C, arrivant sous la toile en coton durant vingt-quatre heures.
102
+
103
+ La poudre noire provenant de sa dernière phase de fabrication, est entreposée en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant au séchoir.
104
+
105
+ Il existe quelques variantes dans la fabrication de la poudre noire, elle ne subit pas forcément toutes les différentes phases décrites ci-dessus. Par exemple, le pulvérin ou le MCHA destinés à la fabrication des artifices ou utilisé dans les carrières d’extraction de pierres, ne subissent pas de phase de séchage.
106
+
107
+ La poudre noire ainsi obtenue après avoir subit toutes ces phases de fabrication, est destinée à l’emballage, l’emboîtage, ou à la fabrication de pastilles ou de cartouches. Au cours des dernières phases de finition, des échantillons de poudre noires sont prélevés pour être analysés en laboratoire pour déterminer toutes se caractéristiques techniques ainsi que son taux d’humidité.
108
+
109
+
110
+
111
+ Il convient de noter qu’avant l'utilisation de l'électricité, les différents ateliers de fabrication de la poudre noire étaient tous alimentés par la force hydraulique. Lorsque les ateliers ont été modernisés, les axes de transmissions qui étaient entraînés par des courroies, l'ont été par des moteurs électriques. Il convient de noter que pour leur sécurité, tous les ouvriers de fabrication de la poudre noire, qui conduisent les ateliers (exceptés les tonnes binaires et les préparations), se trouvent, durant le fonctionnement des ateliers, derrière des murs forts de plus d'un mètre d'épaisseur. Ils doivent tenir, hiver comme été, les sols humides de leurs ateliers en les aspergeant régulièrement à l'eau.
112
+
113
+
114
+
115
+ À insérer dans ref ({5] (Article personnel rédigé par un ouvrier de fabrication de poudre noire - Poudrerie nationale de Vonges)
116
+
117
+ Les principales différences entre les différents types de poudres noires que l’on peut trouver sur le marché, résident dans leurs granulométries, ce qui confère à chacune sa vivacité propre. Plus les grains sont petits, plus la poudre est dite « vive », plus elle brûlera vite, plus la montée en pression sera rapide et inversement.
118
+
119
+ Poudres noires de mines :
120
+
121
+ - Charges de propulsion, principalement pour les bombes (« chasses ») : poudres MC30 et MC30-1
122
+
123
+ - Confection de « jets », éventuellement en mélange avec d’autres constituants : PULVERIN
124
+
125
+ - Confection de mèche lente ou de retards intervenant dans la chaîne pyrotechnique des feux d’artifice : PN FIN GRAIN
126
+
127
+ - Charges d’éclatement et de propulsion : PN MOUSQUET
128
+
129
+ - TITANOBEL propose aussi de la poudre noire sans soufre (PNSS) pour applications spéciales.
130
+
131
+
132
+
133
+ Poudres noires de chasse et tirs :
134
+
135
+ - PN MOUSQUET pour les fusils à canon rayé à percussion, à cartouche papier ou à cartouche métallique
136
+
137
+ - POUDRE NOIRE DE CHASSE (P.N.C.) pour armes à canon lisse
138
+
139
+ - PNF4-P comme poudre de transmission pour fusils à silex et à mèche
140
+
141
+ - PNF1 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes longues
142
+
143
+ - PNF2 comme poudre propulsive haut de gamme pour armes courtes
144
+
145
+ (Ces poudres noires sont en particulier abondamment utilisées pour la confection de charges pour les répliques d’armes anciennes).
146
+
147
+
148
+
149
+ Poudres noires pour applications militaires :
150
+
151
+ TITANOBEL fabrique et fournit des poudres noires spécifiques pour les applications militaires conformes au standard français PN 1 à PN 7 et PN classe 1 à 7 conformes à la norme américaine Mil-P 223 C.
152
+
153
+ Compte tenu de la flexibilité de son outil de production et sur demande, TITANOBEL peut fabriquer des poudres qui répondent à d’autres standards en vigueur partout dans le monde.
154
+
155
+ Ces poudres noires militaires sont utilisées comme :
156
+
157
+ - poudres d’allumage dans les tubes porte-amorces ou dans les gargousses,
158
+
159
+ - charges renforçatrices d’amorces ou allumeurs électriques,
160
+
161
+ - charges d’éclatement,
162
+
163
+ - charges de dépotage ou de déblaiement
164
+
165
+ - compositions pyrotechniques.
166
+
167
+ Plus la différence entre les tailles de grains est faible, plus la poudre est homogène, plus la montée en pression et la vitesse des balles seront reproduites à l'identique d'un tir à l'autre et donc, plus la précision sera accrue.
168
+
169
+ En effet, une poudre hétérogène, comme la SNPE Poudre Noire Chasse, contient des grains qui vont de FFFFFg (pulvérin) à FFg (poudre lente).
170
+
171
+ Comme les grains de granulométries différentes ne sont jamais parfaitement mélangés dans un bidon ou dans une doseuse, il y aura forcément des charges plus vives que d'autres, ce qui engendrera des pressions et des vitesses de balles différentes.
172
+
173
+ Vous trouverez supra un tableau qui permet de visualiser la granulométrie de chaque poudre noire et leur classement en conséquence. Il concerne les poudres noires disponibles actuellement, sur le marché français. Les poudre françaises sont représentées en gris et les poudres suisse en noir. Elles sont classées dans l'ordre décroissant, selon leur granulométrie moyenne. En fond, un code de couleurs symbolise l'échelle américaine de granulométrie, de Fg à FFFFg. Nos poudres pourront donc être comparées avec cette échelle et donc, avec les poudres américaines.
174
+
175
+ Ceci est particulièrement intéressant pour transposer en France, avec nos PN suisses et françaises, les recommandations américaines, qui sont faites avec leurs PN.
176
+
177
+ La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents.
178
+
179
+ En outre, la poudre à canon sous forme agglomérée assure de mauvais groupements et engendre des risques supplémentaires lors de l'utilisation.
180
+
181
+
182
+
183
+ La poudre noire est vendue exclusivement en armurerie pour les particuliers. Les quantités admises à la vente sont limitées et c'est la SNPE qui fournit le marché allemand[réf. nécessaire]. Vendue dans des bidons contenant 500 g ou 1 kg de poudre, son utilisation est très réglementée. La loi n'autorise pas de posséder plus de 2 kg chez soi.
184
+
185
+ En France, les lois sont similaires : la poudre noire est vendue en bidons généralement en plastique (antistatique), les quantités sont similaires à l'Allemagne.
186
+
187
+ Les tireurs utilisant la poudre noire en Allemagne utilisent deux types de poudre : l'« allemande » et la « suisse ». La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus régulière.
188
+
189
+ En France, les tireurs utilisent également deux types de poudre : la « française » et la « suisse ». Les poudres noires françaises (PNF1, PNF2 et PNF4P) sont différentes des poudres noires suisses, en dosage et en granulométrie, à l'usage. La poudre suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) » est moins salissante (moins de résidu) et légèrement plus puissante [moins de salpêtre (26 %), plus de charbon de pin (37 %) et de soufre (37 %)].[réf. souhaitée]
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1
+
2
+
3
+ Equus caballus
4
+
5
+ Espèce
6
+
7
+ Statut CITES
8
+
9
+ Le cheval Écouter (Equus ferus caballus ou Equus caballus) est un grand mammifère herbivore et ongulé à sabot unique ; c'est l'une des espèces de la famille des Équidés (Equidae), lesquelles ont évolué, au cours des derniers 45 à 55 millions d'années, à partir d'un petit mammifère possédant plusieurs doigts. À l'état naturel, les chevaux vivent en troupeaux, généralement sous la conduite d'un unique étalon reproducteur. Ils entretiennent des rapports sociaux et comptent sur leur vitesse pour échapper à leurs prédateurs. Dotés d'un bon sens de l'équilibre, d'un fort instinct de fuite et de grandes aptitudes de visualisation spatiale, ils possèdent un trait inhabituel dans le règne animal, étant capables d'entrer en sommeil léger tout en restant debout. Les femelles, nommées juments, mettent bas après onze mois de gestation un petit appelé poulain, capable de se lever et de courir peu de temps après sa naissance.
10
+
11
+ Le cheval est domestiqué par les humains. Son utilisation se répand à toute l'Eurasie dès la plus haute Antiquité. Bien que la quasi-totalité des chevaux soient désormais domestiques, il existe des populations de chevaux domestiques retournés à l'état sauvage dont le cheval de Przewalski. Un vaste vocabulaire spécialisé s'est développé pour décrire les concepts liés au cheval. Ce lexique va de son anatomie et sa morphologie aux étapes de sa vie, en passant par sa couleur, les différentes races, sa locomotion et son comportement. La plupart des chevaux domestiques sont dressés pour l'équitation ou la traction entre deux et quatre ans. Ils atteignent leur plein développement vers cinq ans en moyenne. Leur espérance de vie à la naissance est de vingt-cinq à trente ans.
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+ Des siècles durant, les chevaux sont au service des êtres humains qui sélectionnent différentes races pour la traction, l'agriculture, la guerre ou encore la selle. Les chevaux permettent l'essor du commerce et l'expansion de civilisations sur de grandes étendues. Pendant la colonisation des Amériques, l'espèce est réintroduite sur ce continent. Considéré comme « la plus noble conquête de l'Homme », présent dans les mythes, les religions, les encyclopédies et toutes les formes d'art, le cheval est, de tous les animaux, celui qui a le plus marqué l'histoire et les progrès de l'humanité. Des métiers sont liés à son entretien, son commerce et à des activités sportives, hippiques et équestres. Dans la plupart des pays développés, le cheval est désormais monté pour le loisir ou le sport. Il peut être un partenaire de thérapie, et tend à se rapprocher de l'animal de compagnie. Il produit des biens de consommation grâce à sa viande, son lait, son cuir et son urine. Dans d'autres pays, le cheval reste indispensable à l'agriculture et au transport. L'entretien de chevaux domestiques demande un matériel particulier et l'attention de spécialistes.
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+ L'hippologie (du grec ἱππος « cheval » et λόγος « discours ») étudie le cheval dans sa globalité[1], ce qui comprend le fonctionnement biologique et anatomique, ainsi que le comportement et l'entretien. Le cheval est un mammifère herbivore, membre de la famille des équidés, qui compte aussi l'âne et le zèbre. Il y a controverse quant au statut du cheval domestique, longtemps considéré comme une espèce (Equus caballus) à part entière. Les études plus récentes le voient comme une sous-espèce (Equus ferus caballus) d’Equus ferus.
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+ Les chevaux peuvent être regroupés et classés en fonction de leur race, leur utilisation, leur taille ou leur couleur de robe. La taille d'un cheval varie énormément d'une race à l'autre. Le plus petit cheval miniature reconnu mesure 44,5 cm pour 26 kg[Note 1] et le plus grand, un cheval de trait, 2,19 m pour 1 500 kg[Note 2],[2]. Le poids et la longévité varient de même, les poneys ayant une longévité généralement supérieure aux chevaux. Celle du cheval domestique s'est allongée grâce aux soins prodigués par l'être humain. Il peut vivre de 25 à plus d'une trentaine d'années, bien qu'il commence à décliner physiquement vers l'âge de quinze ans[3]. Le plus vieux cheval connu, Old Billy, est mort à 62 ans[4].
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+ Le cheval domestique possède 32 paires de chromosomes[5], contre 33 paires pour le cheval de Przewalski. La séquence complète de son génome a été établie en 2007, quatre ans après celle de l'être humain[6].
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+ « Cheval » (/ʃəval/, pluriel « chevaux » /ʃəvo/) est un terme générique qui désigne en premier lieu l'espèce ou sous-espèce domestique[7], ce qui inclut les populations redevenues sauvages comme les mustangs, et le cheval de Przewalski, qui vivait à l'état sauvage jusqu'au XXe siècle, mais qui provient en fait d'une domestication antérieure[8]. Le Tarpan et le Przewalski sont désignés comme des « chevaux »[9]. Une vaste terminologie est utilisée pour désigner les différents types de chevaux. « Jument » est le nom de l'animal adulte femelle[10], la poulinière est une femelle adulte destinée à la reproduction[11]. Une jument est désignée par l'adjectif primipare quand elle est gestante pour la première fois. L'étalon est un adulte mâle reproducteur et reconnu, l'entier un adulte mâle non castré, le hongre un mâle castré. Le poulain et la pouliche sont les jeunes animaux respectivement mâle et femelle de moins de trois ans[12]. L'anglicisme yearling désigne un jeune cheval d'un an[13],[14]. Le poney est un cheval de petite taille, trapu et vigoureux[15],[16].
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+ Le cheval est un exemple-phare de la théorie de l'évolution. Les nombreux fossiles retrouvés, dont les plus anciens datent de 60 millions d'années[17] montrent qu'il descend d'un petit mammifère forestier possédant plusieurs doigts, qui s'est ensuite adapté aux plaines et aux steppes en devenant plus grand, et en développant son seul doigt médian comme point d'appui sur les sols durs[18]. L'aboutissement est l’Equus du Pléistocène, toisant environ 1,40 m et se déplaçant sur quatre sabots[19]. Une étude génétique réalisée sur un fragment d'os de cheval vieux d'environ 735 000 ans a permis de dater l'apparition de l'ancêtre commun à tous les Équidés modernes à quatre millions d'années[20].
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+ L'unique théorie admise (notamment par l'archéologie) a longtemps voulu que les différentes races de chevaux domestiques soient le résultat d'un élevage sélectif opéré par l'homme à partir d'une souche sauvage unique, probablement le tarpan. La théorie « des quatre lignées fondatrices » postule au contraire que toutes les races de chevaux modernes descendent de quatre à sept sous-espèces, dont le cheval des forêts, le cheval de trait, le cheval oriental et le tarpan[21].
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+ Différentes études réalisées à partir d'analyses ADN, ont remis ces idées en question. Celle de Vilà postule que le cheval domestique descend de plusieurs sous-espèces adaptées à différents biotopes avant la domestication[22], des souches sauvages capturées et domestiquées en différents lieux d'Eurasie[23]. En 2012, le fossé qui perdurait entre l'archéologie et la génétique est en partie comblé. Les premiers chevaux domestiques proviendraient bien de la partie occidentale de la steppe eurasiatique (Ukraine, Kazakhstan et Russie) mais les très nombreux repeuplements des troupeaux de chevaux domestiques en juments sauvages ont pu faire croire en l'existence de différents foyers de domestication, tout en multipliant les lignées dans le pool génétique du cheval domestique. Le cheval domestique proviendrait donc bien des steppes d'Eurasie à l'origine[24]. Une étude en 2019 met évidence, en plus des deux lignées de chevaux ayant perduré jusqu’à nos jours — les chevaux domestiques modernes et les chevaux de Przewalski —, deux lignées de chevaux aujourd’hui éteintes (une dans la péninsule ibérique il y a 4 000 ans et une en Sibérie)[25].
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+ Le cheval est un animal quadrupède. Une terminologie spécifique s'applique aux différentes parties de son corps, dont des termes habituellement réservés à l'être humain, comme « bouche », « jambe », « nez » et « pied », contrairement à tout autre animal domestique. Sa hauteur se mesure au garrot, sorte de renflement situé à la jonction de l'encolure et du dos[26]. Par convention, le cheval a trois parties externes principales : l'avant-main, qui comprend la tête, l'encolure et les membres antérieurs ; l'arrière-main composée de la croupe, des hanches, des membres postérieurs et de la queue ; et le corps, la partie centrale[27]. Il porte une crinière et une queue dont les poils sont appelés crins[28]. L'étude de sa morphologie permet de décrire et d'apprécier la beauté, les défectuosités et les tares d'un animal[29].
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+ L'anatomie du cheval comprend l'étude du squelette, des muscles, des tendons, du système digestif, respiratoire, reproducteur, cardiaque et nerveux. Il possède 469 muscles qui représentent environ la moitié de son poids[28]. Toutes ses particularités anatomiques (incapacité à vomir, possibilité de bloquer ses jambes pour dormir debout en phase de sommeil léger, etc.) résultent de sa niche écologique, celle des grands herbivores dont la fuite rapide est la seule défense[30]. Le pied du cheval est particulièrement important et doit faire l'objet de soins attentifs, justifiant l'expression populaire « pas de pied, pas de cheval »[31].
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+ Les races issues de l'espèce chevaline sont nombreuses et variées. Cette grande diversité a pour origine leur adaptation à l'environnement (aptitude à jeûner, résistance aux hautes températures ou encore sûreté de pied en terrain montagneux), et surtout l'élevage sélectif puis les croisements opérés par l'homme sur le cheval domestique. Certains traits tels la rapidité, la capacité de portage ou encore celle à tracter de lourdes charges, ont été privilégiés[32]. Les races sont généralement divisées en trois grandes catégories : les chevaux de trait destinés à la traction, les chevaux de selle destinés à être montés (y compris chevaux de sport pour le haut niveau) et les poneys. Les cobs, chevaux à deux fins pouvant être montés aussi bien qu'attelés, sont parfois classés à part[33]. Pour le cheval comme pour bon nombre d'animaux domestiques, des listes d'ancêtres ont été établies et de nombreuses races possèdent un registre d'élevage qui peut être fermé (seuls les animaux descendants d'animaux déjà enregistrés peuvent faire partie de la race) ou ouvert (le registre accepte des croisements avec d'autres races). L'inscription d'un cheval à un tel registre est soumise à des règles de signalement et de conformité au standard de race[32]. Ces informations sont reprises par de vastes bases de données spécialisées[Note 3].
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+ Les races les plus connues incluent le Pur-sang[34], l'Arabe[35], le Frison, le Pure race espagnole et son voisin le Lusitanien, le Quarter Horse, le Percheron, le Fjord[36], le Haflinger et le poney Shetland[37]. La liste des races de chevaux est toutefois riche de plusieurs centaines de races.
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+ Le poney est un cheval de petite taille, souvent avec une conformation et un tempérament particuliers. Par rapport aux chevaux, ils présentent une crinière plus épaisse, une queue et un pelage plus fournis, ainsi que des jambes proportionnellement plus courtes, un corps plus large et une ossature plus lourde[38], bien que certains poneys puissent ressembler à des chevaux en modèle réduit. La Fédération équestre internationale (FEI) ne prend en compte que la taille pour définir un poney. Selon ses normes, tout cheval de moins d'1,50 m au garrot (ou 1,51 m ferré) est classé « poney », afin de faciliter les compétitions officielles[39].
38
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39
+ Il y a toutefois des exceptions à cette classification, comme le Camargue[40] et l’Islandais[41], dont les éleveurs et utilisateurs refusent le classement comme poney. Le cheval miniature, malgré sa taille de 70 cm en moyenne, possède les caractéristiques extérieures d'un cheval.
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+ De nombreux chevaux sont capables de retourner à l'état sauvage et de former des troupeaux. C'est le cas des mustangs aux États-Unis et des brumbies en Australie, qui sont considérés comme invasifs et provoquent des dégâts importants sur la flore et les sols[42]. Seul le cheval de Przewalski est resté totalement sauvage[43].
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+ Le cheval peut s'hybrider avec d'autres équidés, mais l'animal hybride est généralement stérile. Le produit d'un entier et d'une ânesse est un « bardot », celui d'un âne et d'une jument est un « mulet » ou une « mule »[44], celui d'une jument et d'un zèbre est nommé « zébrule ».
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+ La couleur des poils et des crins du cheval constituent sa robe. Très variées, elles sont un moyen d'identification de chaque animal, aussi font-elles l'objet d'une classification règlementée et d'un vocabulaire précis. Le nom des robes est basé sur la couleur des poils et des crins[45]. Les plus courantes sont le bai, l'alezan et le gris.
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47
+ Les épis sont des zones de directions irrégulières des poils, dont le nombre et les localisations sont relevés dans le signalement des chevaux, afin de permettre leur identification. Les chevaux possèdent parfois des marques blanches sur les membres ou sur la tête, dont la taille et la forme peuvent varier. Ce sont des facteurs d'identification, des termes précis existent pour les décrire[46]. La balzane est une marque blanche au bas des jambes, suivant sa taille et sa forme, elle porte un nom différent[47].
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49
+ L'éthologie équine est l'étude du comportement du cheval. Animal grégaire, le cheval vit en troupeaux d'une petite dizaine d'individus[48]. Il passe la majeure partie de son temps à se nourrir[49]. Il se rassure par des contacts physiques avec ses congénères, incluant des frottements et des grattages réciproques[50]. Le cheval consacre environ 15 à 16 h à s’alimenter, 5 à 7 h à se reposer, 1 à 2 h à se déplacer, 1 à 2 h à surveiller son environnement, et moins d'une heure aux autres activités[51].
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51
+ Un troupeau typique se compose d'un étalon protecteur (rarement deux), de trois à quatre juments — dont la plus âgée est souvent dominante et leader — et de leurs poulains[52]. Ces derniers sont ensuite chassés par l'étalon vers l’âge de deux ou trois ans, ou partent d'eux-mêmes pour créer leur propre harem et assurer leur descendance[53]. Lorsqu'ils quittent leur troupeau natal, les jeunes chevaux se regroupent par 2 à 15, voire plus[54]. En liberté, l'étalon se constitue un harem et se reproduit uniquement avec les juments de celui-ci. Si un autre étalon veut s'approprier un autre harem ou agrandir le sien, il s'ensuit une bataille entre mâles pour la domination du troupeau, se limitant généralement à des phases d'intimidations et d’investigation olfactive. Ces intimidations dégénèrent parfois en combats pouvant être violents. Ils ne sont qu'exceptionnellement mortels[55],[56]. L'étalon vainqueur récupère le harem du perdant.
52
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53
+ Une hiérarchie de type dominant/dominé est établie, généralement en fonction de l'âge des individus, de leur tempérament, etc. La hiérarchie est souvent pyramidale : A dominant B, qui domine C, qui domine D... Des hiérarchies triangulaires existent aussi : A domine B, B domine C, mais C domine A[57]. Cette hiérarchie se stabilise au bout de quelques mois de vie commune, et n'est en général pas ou peu remise en cause. Au sein du groupe, l'ordre et la hiérarchie se maintiennent par des manœuvres d'intimidation, notamment via un langage corporel très développé. Indépendamment des relations hiérarchiques, le cheval adulte a très souvent des relations privilégiées avec un ou deux autres congénères avec qui il entretient des relations étroites, notamment avec des séances de toilettage mutuel.
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55
+ Le cheval déteste la solitude. Son groupe lui permet d'assurer constamment une surveillance face au prédateurs[58]. Les chevaux domestiques entretiennent eux aussi, de solides amitiés avec certains compagnons de pré ou d'écurie.
56
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57
+ Le cheval communique généralement par le canal visuel, grâce au langage corporel. L'étude de sa gestuelle, des mouvements d'oreilles et des attitudes de sa tête permet de déterminer son humeur. Il couche ses oreilles en arrière s'il est en colère, et les pointe vers l'avant s'il est attentif[59]. Il emploie le hennissement lorsqu'il ne peut pas voir d'autres chevaux[60], le plus souvent afin de les appeler[61]. Les chevaux recourent au hennissement dès leur plus jeune âge, c'est un moyen pour eux d'exprimer des émotions fortes[62].
58
+
59
+ Les contacts entre chevaux peuvent être agressifs (morsure, coup de pied, bousculades) ou bien démontrer une affinité entre congénères, un exemple étant le toilettage mutuel (en). Le cheval analyse des odeurs en effectuant un flehmen, comportement particulier de flairage permettant l'activation de l'organe voméro-nasal qui a la particularité de détecter les phéromones. La possibilité d'une communication par télépathie est parfois évoquée[63], cette communication intuitive permettrait au cheval de ressentir l'état d'esprit de ses congénères et des humains[64]. Cette théorie n'est pas reconnue par la communauté scientifique[65].
60
+
61
+ Comme la plupart des grands herbivores, le cheval dort peu, de trois à cinq heures par jour, en raison de sa vulnérabilité aux prédateurs[66]. La croyance bien connue selon laquelle il dort debout provient de sa capacité à bloquer ses jambes pour somnoler dans cette position. Il ne s'agit toutefois que de sommeil léger. Pour ses phases de sommeil profond et de sommeil paradoxal, le cheval doit s'allonger entièrement. Dans cette position, il peut rêver[67].
62
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63
+ En liberté, le mâle manifeste son activité sexuelle dès l'âge d'un an à dix-huit mois[68], et la jument est apte à pouliner dès deux ans[69]. En captivité, entiers et juments sont rarement autorisés à se reproduire avant l'âge de trois ans. La fécondation s'effectue de plus en plus souvent par insémination artificielle en sperme congelé. Une éjaculation d'un étalon est en moyenne de 70 ml. Cette technique permet aux éleveurs de disposer plus facilement d'un large choix de géniteurs mâles pour leurs poulinières. Pour des raisons économiques, certains éleveurs recherchent une naissance précoce au début de l'année, et parviennent à déclencher des chaleurs chez la jument en jouant par exemple sur l'intensité de l'éclairage[70].
64
+
65
+ La durée de gestation est en moyenne de onze mois, soit 330 jours[71]. La jument donne naissance à un poulain à la fois, sauf exception, généralement au printemps. Il peut marcher moins d'une heure après la naissance, et doit téter le colostrum de sa mère avant deux jours[72].
66
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67
+ Un cheval de quatre ans est généralement considéré comme adulte, bien que son squelette continue de se développer jusqu'à huit ans. Sa croissance dépend étroitement de sa taille, sa race, son sexe, et la qualité des soins qui lui sont prodigués. En fonction de la maturité, de la race, et du travail attendu, les chevaux sont d'ordinaire débourrés et montés entre deux et quatre ans. Bien que les Pur-sangs, réputés pour leur précocité, puissent être montés dès deux ans dans certains pays, les chevaux de sport équestre ne le sont pas avant trois ou quatre ans car leurs os et leurs muscles ne sont pas totalement développés. En compétition d'endurance, les chevaux ne sont pas autorisés à concourir avant cinq ans révolus. L'âge où vient la vieillesse n'est qu'une notion subjective, mais elle se situe le plus souvent entre 16 et 20 ans[73]. Il n'existe ni race précoce ni race tardive, tous les chevaux ont la même croissance. Les os de la colonne vertébrale sont les derniers à se solidifier (vers 7-8 ans) c'est pourquoi débourrer trop tôt est dangereux pour le cheval.
68
+
69
+ Les différentes façons dont le cheval se meut sont nommées allures. Tous les chevaux en possèdent naturellement trois. Le pas, la plus lente, est en quatre temps et correspond à une vitesse de 8 ou 9 kilomètres par heure. Le trot, allure intermédiaire et sautée à deux temps, permet habituellement d'atteindre une vitesse de 15 à 18 km/h[74]. Le galop, la plus rapide, est une allure en trois temps, basculée et sautée, permettant d'atteindre une vitesse moyenne de 20 à 25 km/h, jusqu'à 60 km/h chez le Pur-sang[75]. Certains chevaux sont capables d'aller l'amble, allure où les deux membres d'un même côté se déplacent simultanément[76].
70
+
71
+ Le cheval saute naturellement les obstacles qui se présentent à lui, et effectue parfois des sauts sur place[77]. Il connaît le cabrer et la ruade, mouvements qui témoignent généralement d'une volonté d'attaque ou de défense de sa part[78].
72
+
73
+ Le dressage permet d'apprendre de nouveaux mouvements au cheval. L'apprentissage du rassembler est souvent nécessaire afin de les obtenir. Le pas espagnol est un pas lent caractérisé par une forte extension des membres antérieurs, le passage, un trot majestueux, et le piaffer, un passage sur place[79]. Le dressage classique inclut aussi des airs relevés travaillés à partir du cabrer et de la ruade, comme la levade, la croupade, la pesade et la cabriole[78].
74
+
75
+ Les allures peuvent présenter des irrégularités, telles l'aubin (mélange de trot et de galop) et le traquenard (trot désuni)[80].
76
+
77
+ Le cheval possède cinq sens, mais l'existence d'un sixième sens lui permettant de prévoir le climat ou un danger est souvent évoquée[81]. Les plus développés sont l'odorat, l'ouïe et le toucher. Sa vision est bichromatique[82], son angle de vue de 340 degrés, mais son acuité visuelle est moyenne à médiocre[83] bien qu'il voie très clair durant la nuit[84]. Son ouïe, très fine[85], lui permet de prévoir les tremblements de terre, de percevoir les ultrasons et de détecter les prédateurs[86].
78
+ Il possède un sens développé de l'odorat lui permettant entre autres de trouver de l'eau et de détecter une femelle en chaleur à 800 m[87], et un organe de Jacobson pour analyser les odeurs pendant le flehmen[88].
79
+
80
+ Le cheval est en principe peu attiré par le goût sucré, mais la fréquentation de l'être humain l'y a habitué[89]. Il possède un sens du toucher très développé sur la tête et le dos, et peut faire frémir une partie de son corps afin de chasser les mouches qui s'y posent[90]. Son pied est sensible aux variations de pression. Ses lèvres sont entourées de poils sensibles appelés vibrisses, comparables aux moustaches du chat[91].
81
+
82
+ Les chevaux sont des herbivores non-ruminants. Ils disposent d’un seul estomac, capable de digérer les fibres végétales qui proviennent de l’herbe et du foin, grâce à une fermentation par micro-organismes. Ce processus se déroule dans la partie du système digestif appelée cæcum, et aboutit à la décomposition de la cellulose, principal composant des fibres végétales[92]. Les chevaux préfèrent manger de petites quantités de nourriture de façon régulière tout au long de la journée[93]. Cela n'est pas toujours compatible avec la vie dans les écuries, ni avec les plannings des humains, qui favorisent le nourrissage deux fois par jour.
83
+
84
+ Le système digestif du cheval est délicat. Il est incapable de régurgiter sa nourriture, sauf depuis l’œsophage. Aussi, en cas d’excès de nourriture ou d’empoisonnement, vomir n’est pas possible pour lui[94],[95]. En outre, son côlon est particulièrement long et complexe, l'équilibre de la flore intestinale dans le cæcum peut être facilement bouleversé par des changements rapides d’alimentation. Ces facteurs le rendent sujet à des coliques, qui s’avèrent être la première cause de mortalité chevaline[96]. Ils requièrent une nourriture propre et de grande qualité, fournie à intervalles réguliers, et peuvent tomber malades lorsqu’ils subissent un brusque changement de régime alimentaire[97]. Les chevaux sont également sensibles aux moisissures et aux toxines. Pour cette raison, ils ne doivent jamais être nourris par des matières fermentables contaminées, comme la tonte de gazon[98].
85
+
86
+ Les chevaux étant des mammifères, ils ont toujours le sang chaud biologiquement parlant[99]. Des termes tels que « cheval à sang chaud », « cheval à sang froid » et « proche du sang » sont utilisés pour décrire le tempérament de l'animal[100].
87
+
88
+ Le races dites « à sang chaud » sont surtout d'origine orientale et incluent l'Akhal-Teke, le Barbe, l'Arabe, le Turkoman (maintenant éteint) et les Pur-sang développés à partir de ces derniers. Ils sont élevés pour leur agilité et leur vitesse, vifs, ils apprennent rapidement[101]. Physiquement raffinés, leur peau est mince, leur silhouette longiligne, et leurs jambes longues[102]. Ces races ont été importées en Europe depuis le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord lorsque les éleveurs souhaitèrent insuffler des qualités de vitesse et de vivacité aux montures de la cavalerie légère[101].
89
+
90
+ La plupart des chevaux de trait, puissants et musclés, sont « à sang froid ». Ils sont élevés à l'origine pour leur force, leur calme et leur patience, des qualités nécessaires pour tirer une charrue ou un lourd charriot rempli de passagers. Ils sont parfois surnommés les « doux géants »[103]. Les races les plus connues incluent le trait belge et le Clydesdale. Certains, comme le Percheron, sont un peu plus légers et vifs. D'autres, comme le lent et puissant Shire, sont créés pour labourer les champs aux sols lourds à base d'argile[103]. Les chevaux à sang froid regroupent aussi quelques races de poneys comme le Fjord[21].
91
+
92
+ Les demi-sang (ou Warmblood) comme le Selle français, le Hunter irlandais, le Trakehner ou le Hanovrien, sont à l'origine des montures produites pour l'armée et issues du croisement de cheptels locaux à sang froid avec des chevaux à sang chaud, comme l'Arabe ou le Pur-sang, afin d'obtenir un cheval ayant davantage de raffinement que le cheval de trait, mais aussi une plus grande taille et un tempérament plus calme que les chevaux de sang[104]. Certains poneys demi-sang ont été développés par croisement des cheptels locaux avec des chevaux de sang, par exemple le Connemara[105]. Désormais, les termes « demi-sang » et « warmblood » tendent à désigner un type spécifique de races qui dominent les sports équestres olympiques du dressage et du saut d'obstacles depuis les années 1970. Avant cette date, le terme français (demi-sang) désignait tout croisement entre une race dite à sang froid et une race dite à sang chaud. Parfois, ce terme est utilisé pour faire référence à des races de chevaux légers autres que les Pur-sangs[106].
93
+
94
+ Par le passé, les chevaux ont souvent été considérés comme des animaux stupides et incapables d'abstraction, soumis à leur seul instinct grégaire. Depuis le début du XXe siècle, des études (et des faits comme l'affaire Hans le Malin) ont mis en évidence leurs facultés cognitives dans la résolution d'un certain nombre de tâches quotidiennes, incluant la recherche de nourriture et la gestion de l'organisation sociale. Les chevaux sont également doués de bonnes habilités de visualisation spatiale[107]. Ils sont capables de reconnaître les humains qui les côtoient (et de se reconnaître entre eux) à partir du simple son d'une voix ou des traits d'un visage[108].
95
+
96
+ Ils font preuve d'intelligence dans la résolution de problèmes, sont doués de facultés d'apprentissage et retiennent les connaissances qu'ils ont acquises. Leurs résultats sont excellents en apprentissage simple, les chevaux sont aussi capables de résoudre des problèmes cognitifs avancés qui impliquent la catégorisation et l'apprentissage de concepts. Ils répondent bien à l'habituation, à la désensibilisation, au conditionnement pavlovien et au conditionnement opérant. Leur renforcement peut être positif comme négatif. Une étude suggère même que les chevaux sont capables de compter jusqu'à quatre[109].
97
+
98
+ Les chevaux domestiques tendent à savoir résoudre des problèmes plus complexes que les chevaux sauvages, parce qu'ils vivent dans un environnement artificiel qui inhibe leur comportement instinctif tout en apprenant des tâches non-naturelles[107]. Les chevaux sont, de manière générale, très sensibles aux habitudes. Ils répondent et s'adaptent bien mieux lorsque les mêmes routines et techniques sont utilisées de manière cohérente. Certains formateurs estiment que l'« intelligence » des chevaux est un reflet de celle de leur formateur, qui utilise efficacement les techniques de conditionnement et de renforcement positif pour former chaque animal à la manière qui correspond le mieux à ses inclinations naturelles. D'autres personnes qui travaillent régulièrement avec des chevaux notent que la personnalité peut aussi jouer un rôle pour déterminer comment un animal donné répond à des expériences diverses[110].
99
+
100
+ À l'état sauvage ou domestique, le cheval peut-être affecté par des parasites et des maladies telles que le tétanos, la grippe équine[111], la rage[112], la gourme, différentes affections respiratoires (emphysème…) et l'anémie infectieuse des équidés[113]. L'une des maladies les plus « classiques » chez le cheval est la fourbure, qui peut avoir différentes causes et se traduit par de vives douleurs au niveau des pieds[114]. La myoglobinurie, ou « maladie du lundi », et le « coup de sang » affectent les chevaux mis au travail dans de mauvaises conditions[115]. Les coliques, des troubles du système digestif, sont particulièrement dangereuses et difficiles à soigner et à prévenir, rendant nécessaire un contrôle strict de l'alimentation du cheval domestique[116]. Les maladies cardiaques, circulatoire, nerveuses, et les « vices d'écurie » n'affectent que les chevaux domestiques dans certaines conditions[117]. Les déformations permanentes du corps du cheval sont appelées des tares[118]. Toute affection de la locomotion est nommée boiterie, les causes possibles en sont nombreuses[119].
101
+ Le cheval craint également certains insectes comme le taon[120].
102
+
103
+ Le cheval est sensible à divers parasites, dont ceux du tube digestif, qu'il acquiert en mangeant (strongles, Parascaris equorum…)[113]. D'autres parasites causent la gale et des mycoses. Les tiques peuvent lui transmettre la piroplasmose et divers parasites dont des Borrelia, responsables de la maladie de Lyme[114].
104
+
105
+ En l'espace d'une génération, la civilisation du cheval vient de disparaître. Une civilisation quasi-universelle, dont l'origine se perd dans les millénaires, vient de mourir sans bruit, discrètement. [...] Il s'agit là d'une rupture décisive et irréversible dans l'histoire des sociétés[121].
106
+
107
+ L'alliance de l'homme et du cheval, animal qui a sans doute le plus marqué l’histoire et les progrès de l'humanité[122], dure plusieurs millénaires[123] durant lesquels le cheval devient l’auxiliaire favori de l'homme[124] pour le transport, la guerre et le travail. La première rencontre remonte peut-être à un million d'années, voire davantage, mais ces rapports demeurent ceux du prédateur et de la proie jusqu'à la domestication[125]. Le lien entre le cheval et l'homme est basé sur l'utilisation de la force musculaire de l'animal, au service des besoins humains[126]. Cette « exceptionnelle » association contribue significativement à l'évolution de la société, et se transforme radicalement au cours du XXe siècle dans la plupart des pays développés[125]. La place symbolique du cheval est restée, à travers un grand nombre d'expressions populaires et l'utilisation de l'unité cheval-vapeur[126].
108
+
109
+ En 2008, d'après les données de la FAO, 58,7 millions de chevaux sont répertoriés dans le monde sur les cinq continents, ce qui correspond à un ratio de 8,7 chevaux pour 1 000 personnes. L'Amérique du Sud est le continent qui en compte le plus, l'Océanie celui qui en compte le moins[127].
110
+
111
+ La date de -4500, dans l'actuel Kazakhstan[128] est la plus largement reconnue quant à la domestication du cheval. Au sein de la culture Botaï, des traces d'attelage et de collecte de lait de jument ont été retrouvées[129]. Les découvertes archéologiques suggèrent plutôt plusieurs foyers de domestication[130] Ainsi, d'autres théories la situeraient au sud de la Russie, dans la Roumanie, ou en Ukraine vers le IVe millénaire av. J.‑C., pour l'hypothèse kourgane[131]. Le linguiste Winfred P. Lehmann soutient que le cheval est domestiqué depuis le VIIIe millénaire av. J.‑C., près de la mer Noire[132]. Une preuve irréfutable est l'utilisation de chariots funéraires dans la culture d'Andronovo, vers le IIe millénaire av. J.‑C.[133].
112
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+ La domestication est aussi étudiée sur la base de la comparaison entre le matériel génétique des chevaux actuels et l'étude paléogénétique des os et des dents de chevaux trouvés au cours de fouilles archéologiques et paléontologiques. Les variations constatées au niveau du matériel génétique semblent montrer qu'un nombre très réduit d'étalons sauvages, et par contre un nombre élevé de juments sauvages, seraient à l'origine du cheval domestique[134],[135],[136],[137],[138]. En effet, il y a très peu de variabilité génétique au niveau du chromosome Y, transmis de mâle en mâle (lignée paternelle), alors que la variabilité de l'ADN mitochondrial, transmis par les mères (lignée maternelle) aux petits de tous les sexes, est très importante[134],[135],[136],[137],[138].
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+ Il existe aussi des variations régionales dans l'ADN mitochondrial, dues à l'inclusion a posteriori de juments sauvages parmi des hardes déjà domestiquées[136],[137],[138],[139]. Une autre conséquence de la domestication est une augmentation de la variabilité des robes[140], chez le cheval, notamment entre 5000 et 3000 ans avant notre ère[141].
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117
+ En Europe, les Grecs, Romains et Byzantins utilisaient le cheval pour la guerre, les communications, le transport mais aussi les courses de chars[142]. De leur côté, les Celtes vénéraient Épona, déesse des chevaux, dont le culte nous a été transmis du fait de son adoption par les troupes équestres romaines. Au Moyen-Orient, certaines tribus Perses semblent avoir sélectionné les pur-sang arabes[143][réf. souhaitée], chevaux du désert, robustes et élégants, ils inventent aussi le polo. Lorsque les Hyksôs envahissent l'Égypte au XVIIe siècle avant notre ère, les Égyptiens n'utilisaient les chevaux que pour des tâches civiles. La cavalerie, qui fera la puissance des pharaons du Nouvel Empire, était alors du côté de l'ennemi et sera un facteur déterminant dans la défaite égyptienne. En Afrique, la cavalerie numide est une unité importante des armées carthaginoises lors des guerres puniques tandis que la cavalerie romaine était réputée médiocre.
118
+
119
+ En Asie, le plus ancien char hippomobile à nous être parvenu intact provient de la tombe de l'empereur Chinois Wu Ding, mort en 1118 av. J.-C.. Le cheval était peu utilisé comme animal de trait dans l'agriculture mais les Chinois seraient à l'origine du collier d'épaule. Ils utilisèrent l'étrier au VIe siècle avant notre ère, la cavalerie formant le gros des troupes chinoises. Le cheval (馬) sert de moyen de transport et de communication (coursier). Quand le jeu de polo perse arriva à la cour de l'empereur, tout le monde s'en éprit. Les Chinois ne faisant pas d'élevage permanent des chevaux, ces derniers restaient un produit de luxe importé du Moyen-Orient.
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121
+ Au Japon, le cheval sert d'animal de combat, de coursier et au transport de marchandises, mais dans ce dernier cas il est guidé par des hommes à pied[144], ce qui limite son potentiel. Des peuples d'Asie ont développé une unité militaire originale qui est l'archer à cheval.
122
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123
+ Au Moyen Âge, des types spécifiques d'animaux sont développés. Le destrier est le plus connu, à travers l'image d'un énorme animal bardé de fer associé à son chevalier en armure complète, mais la réalité historique est plus nuancée[145]. Les prestigieuses et puissantes montures de guerre portent le chevalier en armure, son armement, une large selle et son caparaçon[146],[147]. Le coursier, plus rapide, est également utilisé pour la guerre[148]. Les chevaux de prestige et de parade, dits « palefrois », sont réputés très coûteux[149], tout comme la haquenée, jument des dames fortunées. Le roussin, de moindre valeur, sert occasionnellement de monture aux chevaliers les plus pauvres ou de cheval de bât[148]. L'utilisation du cheval pour la traction est accrue par la diffusion du collier d'épaule en Europe au XIIe siècle, permettant au cheval de trait de remplacer avantageusement le bœuf dans les exploitations agricoles[150]. Les chevaux médiévaux sont nommés d'après leur lieu d'origine, par exemple « cheval espagnol », mais ce terme se référait peut-être à plusieurs races[151]. D'importants progrès technologiques, comme l'amélioration des selles, l'arrivée de l'étrier, du collier d'épaule et du fer à cheval permettent des changements capitaux dans l'équipement équestre, pour la guerre et l'agriculture. L'Église interdit l'hippophagie en 732[149].
124
+
125
+ Au Moyen-Orient, les chevaux portent les cavaliers islamiques jusqu'en Espagne et des échanges culturels ont lieu à l'occasion des croisades et des invasions maures. Huit croisades, entre 1097 et 1300, font se rencontrer deux cultures équestres radicalement différentes, les chevaliers chargeant lourdement et essayant de désarçonner leurs adversaires, les Bédouins cherchant à tailler l'ennemi en pièce[152]. En Asie, la cavalerie est la principale force des armées mongoles et tartares.
126
+
127
+ À l'arrivée de la Renaissance, l'invention de la poudre à canon entraîne la fin de la cavalerie lourde et une nouvelle sélection du cheval de guerre. Des académies d'équitation sont créées, d'abord en Italie, pour obtenir des chevaux plus maniables[146]. L'école espagnole de Vienne est construite dès 1572, et les Habsbourg fondent le haras berceau d'élevage du Lipizzan à Lipica en 1580[153].
128
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129
+ L'idée de mieux sélectionner les chevaux de guerre fait son chemin sous François Ier, et le 17 octobre 1665, Colbert ordonne la création des haras nationaux. Au XVIIIe siècle, la création de haras, d'écuries et d'écoles de dressage renforce la renommée des chevaux royaux, devenus plus légers et plus souples. À la veille de la Révolution française, l'État possède quinze haras nationaux et près de 750 reproducteurs. Ces haras sont supprimés par l'assemblée constituante en 1790[154].
130
+
131
+ Les Anglais croisent des chevaux pur-sang arabes et Barbes avec leurs espèces indigènes pour créer les Pur-sangs, fameux chevaux de course. Les premiers colons espagnols réintroduisent le cheval Barbe et andalou dans les deux continents américains. L'espèce y avait disparu depuis plus de huit millénaires. En 1519, Les conquistadores d'Hernán Cortés amènent avec eux onze chevaux et six juments[155] qui deviennent les premiers ancêtres des mustangs. Les Amérindiens n'ayant jamais vu ces bêtes, les conquistadores remportent de nombreuses batailles en passant pour des divinités. Cortez aurait déclaré : « Nous devons notre victoire à Dieu et à nos chevaux ». L'animal se répand rapidement, surtout en Amérique du Nord. Durant la conquête de l'Ouest, plusieurs centaines de milliers de chevaux sauvages peuplent le continent. Au XVIIIe siècle, les Amérindiens élèvent de grandes hardes de chevaux dont le nombre total dépasse les cent cinquante mille individus[réf. nécessaire]. À partir de ces mustangs dressés émergent la plupart des races américaines. Les Indiens Nez-Percés opèrent des sélections à partir des mustangs pour obtenir l'appaloosa.
132
+
133
+ Dans le calendrier républicain, le Cheval était le nom donné au 5e jour du mois de vendémiaire[156].
134
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135
+ Les chevaux jouent un rôle indispensable dans les conquêtes napoléoniennes, et les pur-sang arabes sont des montures de choix pour la cavalerie. Au XIXe siècle, des programmes d'élevage transforment les races équines locales et en créent de nouvelles pour les besoins de la cavalerie, parallèlement, de puissantes races de chevaux de trait sont sélectionnées. L'arrivée successive du chemin de fer, des transports motorisés et du tracteur agricole signent le glas de la traction hippomobile au cours du XXe siècle dans la plupart des pays développés[126].
136
+
137
+ Les cavaliers évoluent : militaires, agriculteurs, voyageurs et marchands laissent leur place aux cavaliers de loisir, souvent des citadins à la recherche de sensations et d'un contact avec la nature, et de sport. Parallèlement, l'équitation où dominait le machisme à l'époque militaire, se féminise totalement[126]. Désormais, seuls les peuples cavaliers, et notamment les Mongols dont les enfants apprennent toujours à monter avant de savoir marcher, prouvent encore à quel point l'utilisation du cheval a été primordiale et déterminante dans l'histoire de l'humanité[125].
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+
139
+ En 2008, d'après les données de la FAO, 58,7 millions de chevaux sont répertoriés dans le monde sur les cinq continents, principalement en Amérique du Sud. L'Océanie est celui qui en compte le moins[157].
140
+
141
+ Les activités liés au cheval génèrent des revenus considérables dans les pays développés, et font toujours partie d'une économie de subsistance dans les autres. En 2006, 100 millions de chevaux, ânes et les mulets sont utilisés pour l'agriculture et le transport de par le monde, dont 27 millions environ en Afrique[158]. Aux États-Unis, les activités liées aux chevaux ont un impact direct sur l'économie américaine de plus de 39 milliards de dollars en 2005. En considérant les dépenses indirectes, l'impact est plus de 102 milliards de dollars[159]. En France, en 2012, 53 000 petites entreprises et 72 000 emplois sont liés au secteur équestre. Il génère 12,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont plus de 10 milliards pour le PMU[160].
142
+
143
+ Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
144
+
145
+ De très nombreux métiers existent autour du cheval[161]. Les deux principales utilisations historique du cheval sont celle de monture pour un cavalier, et celle d'animal de traction. Ces deux objectifs donnent lieu à une classification entre le cheval de selle et le cheval de trait ou carrossier.
146
+
147
+ Les cavaliers professionnels, jockeys, drivers, les cavaliers d'entraînement et les lad-drivers[162] montent des animaux en compétition. Les entraîneurs, les premiers garçons, les coachs de compétition élaborent les plannings d'entrainement pour amener les chevaux au meilleur niveau. Les garçons de voyage et les techniciens d'hippodrome travaillent également dans l'univers des courses[162].
148
+
149
+ Les moniteurs, les animateurs poney et les accompagnateurs instruisent les nouveaux cavaliers et organisent les randonnées. Les directeurs de centre équestre sont chargés de la gestion des structures équestres.
150
+
151
+ Les éleveurs (et les étalonniers, responsables d'élevage[162]) font naître et commercialisent des chevaux. Les marchands de chevaux, vendeurs, loueurs d'équidés et la filière de la boucherie travaillent au quotidien avec ces animaux.
152
+
153
+ Certains métiers sont spécialisés dans les soins : les maréchaux-ferrants s'occupent de la ferrure et des sabots, les palefreniers (et les grooms, lad, cavaliers soigneurs, responsables d'écurie[162]) des soins quotidiens, les vétérinaires, ostéopathe, kinésithérapeute et dentistes équins des soins plus lourds. L'ethologue équin étudie le comportement des chevaux. L'équithérapeute et l'équicien utilisent le cheval comme partenaire thérapeutique.
154
+
155
+ Les métiers de garde à cheval ont pour objectifs la surveillance de manière écologique et le maintien de l'ordre. Ce sont les gardes républicains, gardes verts, les brigades équestres, les gendarmes à cheval. Les unités de premiers secours équine (recherche et sauvetage montés) peuvent intervenir en terrain accidenté, pour localiser les personnes et de fournir des secours en cas de catastrophe. Elles sont utilisées aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Allemagne[163].
156
+
157
+ Les cavaliers de spectacle allient art et équitation.
158
+
159
+ Le débardage en forêt peut se faire avec des chevaux, le cheval respectant les sols fragiles et travaillant sans bruit de moteur ni pollution. Les gardiens de troupeaux permettent l'élevage sur des grands territoires, souvent difficile d'accès : ce sont les cow-boys dans les pays anglo-saxons, les gardians en Camargue, les gauchos au Brésil, Csikós en Hongrie...
160
+
161
+ Dans de nombreux pays, le cheval est encore utilisé dans l'agriculture ou comme moyen de transport.
162
+
163
+ Des métiers annexes concernent la confection et la vente d'outils et d'instruments spécialisés : les selliers-bourreliers confectionnent les selles et les brides.
164
+
165
+ L'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime qu'en 2013, il y avait un peu plus de 58 millions de chevaux dans le monde, dont près de 32 millions en Amérique, 13,9 millions en Asie, 6,1 millions en Afrique, et 5,8 millions en Europe[164]. Les États-Unis comptent à eux seuls près de 10,3 millions de chevaux en 2013[164]. Le cheptel d’équidés français est estimé à 950 000 fin 2010, ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni à un million chacun en 2009. Ces trois pays totalisent plus de la moitié du cheptel équin européen[165].
166
+
167
+ Il existe plusieurs filières pour le commerce des chevaux. Pour celle des courses, les chevaux naissent dans des haras spécialisés pour cette sélection. Ces chevaux peuvent être mis en vente aux enchères, vendus et placés par leur propriétaire dans des haras qui se chargeront de les entraîner et de les faire courir. Après leur carrière, ils sont destinés ou non à la reproduction en fonction des résultats[166]. En 2013, aux États-Unis et en Europe, il s'est vendu au total 17 000 chevaux de course aux enchères, pour un prix moyen de 55 000 €[167]. Les gains générés par les victoires aux courses peuvent être substantiels. Par exemple, le cheval appelé « Lawman », vendu yearling à un prix de 75 000 € en 2005, a rapporté 1 858 000 € à son propriétaire en 2007. Certains investisseurs créent des sociétés pour acquérir ces chevaux et louent des places dans les haras pour les entraîner et les faire courir. Les meilleurs chevaux de plat se négocient à plusieurs millions d'euros.
168
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169
+ La filière des sports équestres est liée à la carrière des chevaux de sport. Le prix d'un tel cheval est extrêmement variable, selon son âge, son degré de préparation et son potentiel en compétition. Le prix moyen des chevaux de trois ans vendus aux enchères en 2012 en France est de 9 000 €, mais peut grimper à près de 30 000 €, lors des ventes Fences[168]. Le prix moyen aux enchères de chevaux de sport de race Westphalien, Oldenbourg, Holsteiner, Hanovrien et KWPN, lors de ventes européennes « Elite » entre 2010 et 2015, oscille entre 20 000 et 45 000 €[169]. Pour les mâles aux résultats sportifs remarquables, la semence pour l'insémination artificielle est une source de revenus non négligeable.
170
+
171
+ Le commerce des animaux destinés au loisir, au tourisme ou aux travaux est plus traditionnelle et moins formalisée[168].
172
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173
+ Les chevaux peuvent terminer leur vie aux abattoirs[170]. En 2007, L’élevage de chevaux de trait concerne environ 11 500 professionnels en France, qui n'ont souvent que deux ou trois juments[171]. Selon les acteurs de la filière de viande chevaline, cette production aurait joué un rôle pour le maintien des neuf races de chevaux de trait en France, considérées comme menacées d’extinction par l’Union Européenne[171].
174
+
175
+ La valeur économique et affective des chevaux expliquent la diversité des soins qui leur sont prodigués, et les sommes que certains propriétaires peuvent dépenser pour leur cheval. Les palefreniers et les maréchaux-ferrant s'occupent de l'alimentation et des soins aux chevaux. Ces soins sont à pratiquer au quotidien (comme le pansage), ou en fonction des conditions climatiques, comme la tonte ou la douche. Les pieds doivent aussi faire l'objet d'un soin tout particulier. Ces derniers sont en effet graissés, parés et ferrés, si le travail quotidien de l'animal le nécessite. Lors de concours ou de compétitions, il peut aussi être amené à recevoir un toilettage particulier qui peut être complété par des nattes, voire, dans certains cas de rubans. Enfin l'entretien des boxes et des pâtures participe au bien-être des chevaux et à leur santé.
176
+
177
+ En 2004, 262 vétérinaires sont spécialistes équins en France[172]. Il existe également une recherche dans le domaine de la génétique équine. D'autres professions concourent aux soins médicaux. Les dentistes équins ont pour activité principale le limage des dents car celles du cheval poussent tout au long de sa vie. Les ostéopathes équins pratiquent une thérapie manuelle en appliquant les mêmes principes que l'ostéopathie pour l'homme. Les maréchaux-ferrants orthopédistes soignent certaines pathologies du pied en mettant des ferrures orthopédiques. Les palefreniers-soigneurs s'occupent des soins légers.
178
+
179
+ Il existe plusieurs techniques de relaxation telles que l'aromathérapie et la massothérapie. L'aromathérapie consiste à traiter un cheval à base d'huiles essentielles. L'aromathérapie est la base de la massothérapie. Dans cette dernière, on utilise souvent les huiles essentielles pour effectuer les massages. Dans le soin des blessures des jambes, l'hydrothérapie peut être utilisée, soit par massage par jet d'eau ou en faisant nager le cheval.
180
+
181
+ Les conditions de vie imposées aux chevaux en écurie ne sont pas toujours en adéquation avec leurs besoins physiques et sociaux, en raison de l'enfermement et de l'isolement. Le cheval étant une proie à l'état sauvage, il stresse s'il est enfermé. De plus, il doit disposer d'un espace permettant d'exprimer certains de ses comportements naturels, comme voir et toucher ses congénères, se rouler sur le sol et se coucher, choses impossibles dans une stalle ou un box trop étroits. Les chevaux domestiques qui vivent en collectivité sont plus équilibrés que ceux qui vivent isolés. L'enfermement ou tout environnement ne correspondant pas à ces besoins peut conduire à l'apparition de troubles comportementaux, les vices d'écurie[173].
182
+
183
+ La castration du cheval est pratiquée pour réduire leur agressivité, et favoriser la vie en groupe. Un étalon (mâle agréé à la reproduction) ou un entier (mâle non castré) peuvent être difficiles à contrôler en présence de juments en chaleur. Les chevaux de centre équestre sont en principe castrés vers l'âge de deux ans. Les entiers et les étalons sont plus musclés que les hongres, leur encolure est notamment beaucoup plus développée. Ils ont aussi davantage de prestance.
184
+
185
+ Le cheval est historiquement un animal de travail permettant le transport de passagers et la traction de matériel agricole. Il est encore très utilisé comme moyen de transport dans de nombreux pays du globe, pas seulement dans les pays en voie de développement, mais aussi dans certaines communautés ayant refusé le progrès, comme chez les amish, ainsi que pour certains travaux agricoles très spécifiques soit par leur nature, soit par la superficie de la surface à travailler. Dans les pays développés, on peut encore circuler avec lui, monté ou attelé, sur la voie publique pour des promenades ou randonnées par exemple. En ce sens, chevaux et cavaliers sont soumis aux règles du code de la route, lesquelles peuvent varier selon les pays[174].
186
+
187
+ Au cours du XXe siècle, le cheval a été délaissé dans les pays développés par suite de la motorisation. Il disparait du paysage des villes face à la montée de l'automobile. Paris hébergeait plus de 50 000 chevaux au début du XXe siècle, dont environ 10 000 dédiés aux transports publics. De nos jours, cette ville reste une des grandes capitales européennes où la circulation à cheval est interdite sauf par dérogation. Certaines races de cheval de trait ont failli disparaître avec la fin du halage et la mécanisation de l'agriculture.
188
+
189
+ Certaines utilisations traditionnelles du cheval ont toujours continué par tradition plus que pour des raisons économiques comme la surveillance de troupeaux en Camargue. En France, après avoir été délaissé en tant qu'outil de travail, le cheval est de nouveau employé dans de nombreuses tâches dans le cadre d'une société qui se veut davantage sensible à l'écologie. Le cheval passe dans des endroits difficilement accessibles au tracteur et n'endommage pas le sol. Le débardage est en développement grâce à un bon rapport rendement/coût dans certaines configurations de terrain. Exemple de lieux de débardage en France : bois de Vincennes (Paris), parc de La Courneuve (La Courneuve, Seine-Saint-Denis), parc de Saint-Cloud (Saint-Cloud, Hauts-de-Seine), etc. Longtemps associé à une image de sous-développement, le labour du sol par traction équine reprend de l'ampleur en particulier en viticulture. Cette pratique est tout particulièrement respectueuse des terroirs en limitant les tassements de sol dus au poids des engins agricoles motorisés, elle s'inscrit donc idéalement dans une démarche de développement durable[175].
190
+
191
+ Le cheval est utilisé par des unités de recherche et de sauvetage aux victimes au Canada. Le ramassage des ordures avec un cheval de trait est une utilisation anecdotique, mais réelle comme à Trouville (Calvados, France).
192
+
193
+ Certains pays du tiers-monde possèdent encore des combattants à cheval, comme les milices montées Janjawid au Soudan[176]. Cependant, peu d'armées utilisent encore le cheval, les unités de cavalerie étant principalement équipées de chars de combat. Dans certains cas exceptionnels, les chevaux sont encore utilisés sur des terrains difficiles d'accès, souvent comme animal de bât pour acheminer du matériel. Lors du conflit afghan les forces spéciales américaines ont dû utiliser des petits chevaux locaux[177]. L'armée autrichienne dispose de chevaux de race haflinger destinés principalement pour le bât en haute montagne. L'armée suisse est l'une des rares armées à former des chevaux pour ses activités opérationnelles. En effet, le pays étant au cœur des Alpes, le cheval est souvent le seul moyen d'accéder à certaines parties du territoire et d'y emmener du matériel. L'armée suisse emploie ainsi environ 600 chevaux.
194
+
195
+ Des unités montées subsistent, avec des objectifs maintien de l'ordre. Le cheval est ainsi employé dans des unités de police montée pour le maintien de l'ordre lors de manifestations ou d'émeutes[178], d'événements sportifs[179] ou de patrouilles[179]. Les cérémonies, les défilés et les reconstitutions font également partie des objectifs de ces unités qui montrent une image représentative de l'histoire et des traditions du pays qu'elles représentent.
196
+ Ainsi, outre la traditionnelle Garde républicaine qui, outre ses missions de représentation, assure des patrouilles montées dans des massifs forestiers ou jardins, il existe un renouveau des unités montées de police ou de gardien d'espaces verts. Un agent à cheval a une capacité de déplacement accrue, bénéficie d'une vision haute et dégagée, inspire le respect et rentre plus facilement en contact avec la population par l'intermédiaire de sa monture. Exemples de police montée : Gendarmerie royale du Canada (GRDC ou GRC), police montée à La Courneuve (Seine-Saint-Denis, France), à Orléans (Loiret, France), etc. Des unités spécialisées assurent la protection de personnalités, comme la Horse guards au Royaume-Uni ou Garde royale marocaine.
197
+
198
+ Grâce à leur savoir-faire, nombre de militaires participent aussi à des compétitions sportives. Ainsi, entre 1912 à 1948, les épreuves équestres des jeux olympiques sont exclusivement réservés aux officiers, et ces trois disciplines olympiques voient encore aujourd'hui une forte participation de militaires. Le concours complet d'équitation (CCE) est d'ailleurs à l'origine un entraînement purement militaire des chevaux au combat[180].
199
+
200
+ L'équitation éthologique est une méthode pédagogique de dressage nouvelle s'inspirant largement de l'éthologie équine. Certains dresseurs de chevaux s'en réclament et donnent des cours de « dressage éthologique ». Ces dresseurs, les nouveaux maîtres, sont les disciples français des « chuchoteurs », traduction littérale de leur appellation anglaise, horse whisperers. Les pionniers sont les Américains Ray Hunt, Pat Parelli, Monty Roberts, Buck Brannaman, ainsi que les frères Bill et Tom Dorrance[181].
201
+
202
+ Certaines associations utilisent le cheval comme un intermédiaire qui contribue à la thérapie de personnes souffrant d'un handicap physique ou mental ou qui sont déstructurées socialement. Les mouvements du cheval contribuent à fortifier les muscles et l'équilibre du cavalier. Ce dernier est astreint à faire preuve d'attention et de raisonnement. Le cheval est également utilisé sans être monté. La thérapie consiste alors pour le patient à entrer en contact avec un animal et à interagir avec lui. Comme dans toutes les zoothérapies, l'animal est un catalyseur social permettant par exemple de faire parler des vieillards qui ne parlaient plus depuis des années. Le pansage du cheval permet aussi de revalider autant que possible des articulations fatiguées. Ces associations nécessitent des compétences diverses comme des infirmiers, des médecins, des kinésithérapeutes, des assistants sociaux, des éducateurs, des moniteurs d'équitation et des chevaux adaptés à leur activité[182].
203
+
204
+ La Fédération Française d'Équitation(FFE) organise désormais des concours paraéquestre de dressage et d'obstacle grâce à une réglementation adaptée aux cavaliers handicapés[183].
205
+
206
+ Il existe même des championnats nationaux et internationaux tirant la pratique vers des niveaux impressionnants.[réf. souhaitée]
207
+ L’équitation dite paraéquestre est pour la première fois inscrite au programme des Jeux Mondiaux en 2010[184].
208
+
209
+ De nos jours, le cheval est généralement utilisé monté (équitation), pour le loisir (balades et randonnées) ou en compétition de sports équestres ou hippiques (courses de plat, de trot, course de haies, steeple-chase, cross-country)). Il peut aussi être attelé.
210
+
211
+ Il existe une grande variété de sports équestres et d'activités avec cet animal. Cela inclut des activités ludiques telles que les le pony-games[185], l'équifun[186], l'equifeel[187] et les spectacles équestres ; des disciplines sportives telles que le dressage[188], le saut d'obstacles[189], le hunter[190] et le Concours complet d'équitation[191]. Les jeux équestres coopératifs par équipes comptent le polo[192], le polocrosse[193], le horse-ball[194], et le pato argentin.
212
+
213
+ Parmi les disciplines traditionnelles figurent la voltige en cercle[195], l'équitation Western[196] (dont le gymkhana), l'endurance[197], le tir à l'arc, le Ski joëring[198] et la monte en amazone[199]. Certaines pratiques sont propres à des régions géographiques particulières, telles que la Doma vaquera[200], l'équitation Camargue[201], islandaise[202], portugaise[203], de travail[204], le rodéo, et le cheval de chasse[205] ; notons aussi le Campdrafting (en) en Australie.
214
+
215
+ Les joutes équestres sont une reproduction sécurisée des joutes médiévales, comme le tent-pegging[206] en Inde. Le tir à l'arc à cheval[207] ou le yabusame[208] sont issus de pratiques militaires.
216
+
217
+ Trois sports équestres sont présents aux Jeux olympiques[209] :
218
+
219
+ Concours de saut d'obstacles.
220
+
221
+ Cheval de dressage sur une reprise.
222
+
223
+ Épreuve de cross.
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+
225
+ Enfin, le cheval est apprécié comme animal de compagnie.
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+
227
+ La viande de cheval est une viande rouge appréciée dans certaines régions comme la Iakoutie[210], mais considérée comme taboue dans d'autres, dont le Royaume-Uni, l'Irlande[211], les États-Unis, et de plus en plus en France. Cette aversion pour l'hippophagie provient historiquement de son interdiction par les papes Grégoire III en 732 et Zacharie en 751[212]. Elle est désormais motivée par la proximité avec le cheval, de plus en plus considéré comme un animal de compagnie[213].
228
+
229
+ La consommation de lait de jument est traditionnelle et abondante dans les pays de l'ex-URSS, où des races chevalines laitières sont sélectionnées[214]. Le crin, le cuir et l'urine du cheval sont également utilisés.
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231
+ Depuis ses premières représentations sur les parois des grottes préhistoriques (telles que la grotte de Lascaux), le cheval est présent dans la culture humaine. Cette présence concerne aussi bien mythes, légendes et religions que les œuvres d'art, des jeux et des jouets ou encore la fiction. Nombre de peuples indo-européens, tels les Germains et les Celtes[215], développent des cultes et des rituels liés au cheval et à son sacrifice. De par sa proximité historique avec la vie de l'homme, le cheval donne de nombreux idiotismes animaliers dont des expressions sont encore utilisées, comme « Prendre le mors au dents » ou encore « Un remède de cheval » dans la langue française. Sa puissance de traction continue d'être utilisée comme référence pour les moteurs, avec les unités du cheval-vapeur et du cheval fiscal.
232
+
233
+ La racine indo-européenne du mot « cheval » est *h₁éḱwos, tous les termes issus de la langue indo-européenne primitive pour désigner le cheval en dérivent[216], tel le latin classique equus[217] et le sanskrit ásva[218]. Le terme « cheval » est issu du latin populaire caballus et désigna d'abord un « mauvais cheval », puis un hongre et, populairement, un « cheval de travail »[7]. Ce mot dont l'usage est attesté au IIe siècle est probablement d'origine gauloise[219] (cf. gall. ceffyl, irl. capall) et remplace, sans doute avant le milieu du IIIe siècle[Note 4], le classique equus[220]. Les principaux dérivés du mot « cheval » sont « chevalier », « chevalière », « chevalerie », « chevaucher », « chevalet », « cavale », « cavalier », « cavalerie » et « cavalcade ».
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+ D'autres termes savants liés au cheval sont empruntés au grec ancien híppos (ἵππος), d'où l'adjectif « hippique » ou le terme « hippodrome ». Cette racine grecque se retrouve aussi dans le prénom « Philippe » (qui aime les chevaux), « Hippolyte » (qui délie les chevaux), « hippocampe » (cheval cambré), et hippopotame (cheval du fleuve)[220]. Le latin equus est lui aussi issu de cette racine indo-européenne, à l'origine des termes comme « équidés », « équitation » et les adjectifs « équestre » et « équin »[221].
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+ Chez les Amérindiens, le cheval est parfois désigné sous le nom de « grand chien »[222]. Le caractère sigillaire montre un œil et la crinière du cheval dans sa partie supérieure, et la partie inférieure ses membres et sa queue.
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+ De nombreux termes familiers, péjoratifs ou anciens désignent aussi le cheval. Parmi les termes péjoratifs figurent notamment « bidet », « bourrin », « canasson », « carne », « rosse » et « haridelle »[223].
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+ Le cheval est très présent dans les mythes, légendes et religions. La mythologie grecque connaît le fameux cheval ailé Pégase, les Centaures mi homme et mi-chevaux, les cavales de Diomède carnivores ou encore le cheval de Troie. Les peuples celtes lui accordent une grande place à travers des déesses comme Épona. Certaines croyances perdurent jusqu'à nos jours, comme celle de la kelpie, esprit du mal aquatique du folklore écossais en forme de cheval qui transporte ses victimes dans l'eau. La mythologie nordique mentionne aussi un très grand nombre de chevaux dans les Eddas et les sagas, dont Sleipnir, l'étalon à huit jambes du dieu Odin. Un signe zodiacal chinois correspond au cheval. En Inde, l'un des avatars de Vishnou est le cheval blanc et cet animal est lié à Indra, divinité de la guerre. Dans le légendaire coréen, Chollima est un cheval ailé, trop rapide pour être monté.
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+ Dans la religion chrétienne, les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse montent chacun l'un des quatre chevaux apparus à l'ouverture des quatre sceaux. Au Moyen Âge, l'image du cheval réapparaît à travers la licorne, animal fantastique et christique possédant une longue corne sur le front. Saint Georges, martyr chrétien, est souvent représenté à cheval en train de terrasser un dragon. Selon certains contes arabes, Allah a créé le cheval à partir d'un poignée de vent du désert[224]. Les chevaux jouent un rôle important dans tous les textes fondateurs arabes. Ainsi, Al-Bouraq, dont le nom signifie « éclair », est le cheval ailé à tête de femme et queue de paon sur lequel Mahomet, guidé par l'archange Gabriel, voyage de nuit de La Mecque à Al-Aqsa (la mosquée lointaine) au cours du Miraj.
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+ Le cheval est très représenté dans l'art[225]. De nombreux peintres comme Théodore Géricault et George Stubbs se sont pris de passion pour cet animal. Son intérêt militaire a fait de la statue équestre un genre particulier, représentation hagiographique d'un chef d'État, chef militaire ou héros. La plus ancienne encore intacte est celle de Marc Aurèle à Rome. La plus grande connue est celle du cheval de Léonard. Le cheval est aussi célébré en poésie, dans des chansons dites populaires, ou encore en photographie.
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+ Compagnon constant des héros, le cheval est plus rarement mis en scène pour lui-même. Ainsi, la jument Rossinante de Don Quichotte et à l'époque contemporaine, Jolly Jumper (la monture de Lucky Luke), le Tornado de Zorro ou encore Gripoil (en version originale ShadowFax), cheval de Gandalf dans Le Seigneur des anneaux accompagnent essentiellement leur maître en lui servant de monture.
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+ Au XIXe siècle, l'anglaise Anna Sewell créé le premier roman animalier avec Black Beauty, narré par le cheval lui-même. Le film Crin-Blanc met aussi un étalon de Camargue libre au centre de l'œuvre dont il donne le titre. Le Cheval venu de la mer, film irlandais de Mike Newell, met en valeur l'importance de l'animal en Irlande et dans les croyances populaires. La série de romans L'Étalon noir raconte les aventures de Black, grand crack de course, et d'Alec son jeune jockey. Elle donne plusieurs films ainsi qu'une série télévisée.
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+ Les aventures de la jument Flicka sont racontées dans les romans de Mary O'Hara, Mon amie Flicka, Le Fils de Flicka et L'Herbe verte du Wyoming. Monsieur Ed, le cheval qui parle (Mister Ed), est le héros d'une série télévisée populaire des années 1960. L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, best-seller de Nicholas Evans a donné le film de Robert Redford, l'un des plus grands succès cinématographiques autour du cheval. Ce film est en grande partie responsable du succès de l'équitation éthologique dans les pays occidentaux. Le film Hidalgo conte l'histoire d'un mustang qui participe à une grande course en Arabie.
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+ Certains chevaux sont passés à la postérité. Ils peuvent l'être grâce à la notoriété de leur propriétaire, d'autres ont brillé par leurs performances. Quelques-uns possèdent des particularités physiques remarquables. Le pharaon Ramsès II parle longuement de ses deux chevaux d'attelage favoris[226]. Durant l'Antiquité grecque, Bucéphale, le cheval d'Alexandre le Grand, entre dans la légende. Réputé indomptable, il avait peur de son ombre. Seul son maître aurait pu le monter[227]. Sous l'Empire romain, le cheval Incitatus est nommé consul par Caligula[228]. Le Cid aurait demandé à monter pour la dernière fois son cheval blanc Babieca au combat, alors qu'il était mortellement blessé[229]. Le cheval de Mazeppa, « bourreau malgré lui », devient une figure récurrente du romantisme[230]. Shakespeare fait passer le cheval Roan Barbary, favori du roi Richard II d'Angleterre, à la postérité[231].
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+ Old Billy est le plus vieux cheval connu. Présumé né en 1760, il est mort le 27 novembre 1822, à l'âge de 62 ans[232]. Le Vizir, un petit cheval Arabe gris, est la plus célèbre monture de Napoléon Ier[233]. Le poney sibérien Serko a parcouru 9 000 km dans l'Empire russe en deux cents jours, fin 1889. Cet exploit a inspiré un roman et un film[234]. Iris XVI, un cheval, alezan du maréchal Leclerc a été fusillé pour acte de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, car il a tué un officier allemand[235].
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+ Dans les années 1920, Uranie remporte trois fois le Prix d'Amérique, un exploit réitéré par sa petite-fille Roquépine dans les années 1960[236]. Dans les années 1970, Bellino II se montre aussi performant au trot attelé qu'au trot monté puisqu'il décroche entre autres trois Prix d'Amérique, trois Prix de Cornulier, et trois Prix de Paris[237]. Ourasi est quadruple vainqueur du Prix d'Amérique, un record[238]. Le Suédois Copiad a une carrière impressionnante, tout comme le Français Idéal du Gazeau. D'autres trotteurs sont connus pour leurs temps records, comme Général du Pommeau, qui gagne le Prix d'Amérique de l'an 2000 en 1 min 12 s 60 centièmes.
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+ Le trotteur italien Varenne, surnommé « Il Capitano », a battu le record mondial des gains dans les années 2000[239], avec 6 035 666 €[240].
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+ Des galopeurs ont réussi à rester invaincus durant leurs carrières, comme Eclipse, un cheval de course britannique, au XVIIIe siècle, l'Australienne Black Caviar dans les années 2010[241], ou encore l'Italien Nearco, les Irlandais Frankel et Zarkava, et les Anglais Regulus et Ribot.
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+ Parmi les chevaux au palmarès exceptionnel, se distinguent Hyperion, l'un des chevaux de course des années 1930, ayant remporté, entre autres, le Derby d'Epsom et le St. Leger Stakes[242], Seabiscuit, cheval américain de course, ayant redonné l'espoir à des millions de personnes durant la Grande Dépression par ses victoires inattendues, le Japonais Orfevre[243], et l'Irlandais Sea The Stars seul cheval, à avoir réussi le triplé 2000 Guinées/Derby/Arc la même année, en 2009.
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+
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+ D'autres sont connus pour leurs temps records, comme le Canadien Northern Dancer[244], ayant remporté le Kentucky Derby en 1964 en un temps record, record qui a perduré jusqu'en 1973[245].
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+ Enfin, des chevaux de course ont battu des records de gains, comme l'Argentin Invasor ayant remporté 7,8 millions de dollars de gains, le Japonais Deep Impact avec 10 795 019 €, la Française Trêve 7 344 583 €, ou les purs-sangs américains Zenyatta et Spectacular Bid, avec 7 304 580 $ et 2 781 607 $ (un record dans les années 1980).
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+ Al Capone II, un petit cheval d'1,62 m, a remporté de nombreux titres grâce à sa détente extraordinaire. Il a remporté 7 fois le Prix La Haye Jousselin.
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+ Persik, un cheval russe de race arabe, a gagné un nombre impressionnant de courses d'endurance, et est le père de nombreux gagnants en raids nationaux et internationaux. Les Émirats arabes unis ne sont pas en reste avec SAS Alexis, Yamamah ou Ciel Oriental. Le français Tauqui el Masan, un étalon pur-sang arabe, est connu à la fois pour sa carrière sportive dans les années 1990 et sa carrière de reproducteur[246].
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+ Jappeloup de Luze, médaillé d'or de saut d'obstacles aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 sous la selle de Pierre Durand. Milton, cheval de John Whitaker, au palmarès exceptionnel et considéré par beaucoup comme le meilleur cheval de saut d'obstacles de tous les temps. Huaso, pur-sang chilien détenteur du record du monde de hauteur en saut d'obstacles depuis 1949 avec 2,47 m.
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+ Certains chevaux accèdent à la célébrité grâce au spectacle ou à un physique particulier, comme Stormy, une femelle zébrule issue du croisement d'un zèbre et d'un cheval, dressée grâce aux méthodes éthologiques d'Andy Booth, ou encore Tritonis, le plus grand pur-sang anglais, mort en septembre 1990 à l'âge de sept ans, qui mesurait 1,98 m et pesait 950 kg[247]. Templado est un cheval lusitanien du spectacle équestre Cavalia, réputé pour son allure et son immense crinière, et Zingaro, un cheval frison noir ayant appartenu à Bartabas, qui a donné son nom à la troupe.
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1
+ Sous-espèce
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+
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+ Gallus gallus domesticus, en français la Poule domestique (femelle), le coq domestique (mâle), est une sous-espèce de l'ordre des Galliformes. Cet oiseau, principalement issu de la domestication d'une espèce sauvage particulière (le Coq doré), est élevé à la fois pour sa chair, pour ses œufs, pour le combat, pour le chant, parfois pour ses plumes et plus rarement encore pour sa crête (rites). En 2018, de nombreuses races issues de la sélection opérée par les paysans au fil des siècles ont disparu. Il s'agit de l'espèce d'oiseaux dont la population est la plus importante.
4
+
5
+ Le mâle de la poule est le coq. Un jeune est appelé poussin et un pré-adulte mâle est appelé coquelet puis devient poulet ; un poulet femelle est une poulette. Un jeune coq châtré pour que sa chair soit plus tendre est un chapon. Autrefois on pratiquait également l'ablation des ovaires sur des poulettes destinées à devenir des poulardes. De nos jours il s'agit seulement de poulettes qui n'ont pas encore pondu, et qu'on engraisse de la même manière que les chapons. Chapons et poulardes sont plus corpulents et ont une chair plus grasse que leurs équivalents non castrés.
6
+
7
+ Cette sous-espèce, bien que d'origine tropicale, a une répartition géographique très large, due à l'action des humains. Elle s'adapte à une multitude de milieux, si l'on excepte les hautes latitudes, au-delà du cercle polaire, où les jours sont trop courts en hiver. Les yeux des poules ne leur permettent pas de voir la nuit (absence de bâtonnets), ce qui en fait un animal diurne exclusivement.
8
+
9
+ La poule est un animal terrestre et nidifuge.
10
+
11
+ C'est un animal adapté à la course (trois doigts posés au sol), et volant peu.
12
+
13
+ Le coq se distingue de la poule par sa taille plus importante, par une crête rouge vif sur la tête et ses barbillons plus développés, par ses ergots, par les coloris plus éclatants de son plumage et par sa queue en panache de plumes. Il se distingue aussi par son cri, le « cocorico » qu'il commence à pousser vers l'âge de 15 semaines (4 mois) bien avant sa maturité sexuelle qui débute vers 25 semaines (6 mois) avant d'être pleinement efficace vers 37 semaines (9 mois). La fertilité du coq décline assez rapidement puisque le coq n'est pleinement fertile que de 9 à 15 mois.
14
+
15
+ Le coq tient un rôle spécifique dans le troupeau. Lorsqu'il trouve un point d'alimentation intéressant (vers, larves, insectes), il le signale aux poules et les laisse manger sa trouvaille. Lorsqu'un prédateur s'approche ou qu'un rapace survole le troupeau, il donne l'alerte en poussant un grondement particulier. Dès qu'elles l'entendent, toutes les poules se mettent à l'abri sous un arbre ou un buisson. En cas d'attaque, le coq est celui qui fera face aux prédateurs. Il se sacrifie souvent pour donner le temps aux poules de s'enfuir.
16
+
17
+ La combativité naturelle des coqs est mise à profit pour organiser des combats. Cette tradition fut très vivace dans le Nord de la France, où elle peut encore être observée, et en Belgique, où elle est désormais interdite. Elle perdure également dans le sud-est asiatique, en Amérique du Sud et centrale, ainsi qu'aux Antilles.
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+
19
+ À la suite de dérèglements hormonaux, une poule ménopausée peut prendre partiellement les caractères sexuels secondaires du coq.
20
+
21
+ Dans une basse-cour, les poules sont clairement rangées par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; généralement, la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l'animal A, etc. De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs.
22
+
23
+ Les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulailler, même sur photographie[1].
24
+
25
+ Elles sont également dotées d'empathie. Une étude britannique en 2011 montre que les poules sont sensibles aux souffrances de leurs semblables (augmentation de leur rythme cardiaque et de leurs gloussements lorsqu'elles sont en présence de leurs poussins dont les plumes sont ébouriffées par des souffles d'air)[2],[3].
26
+
27
+ La poule cagnette, caquette (quand elle pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l'œuf), clousse (quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères). Il lui arrive même, rarement, de chanter comme un coq. Son répertoire comporte autour de 24 cris différents, associés à des événements particuliers (différents types de menace, présence de nourriture, etc.)[3].
28
+
29
+ Le poussin pépie, piaille, piaule. Son cri est appelé le pépiement.
30
+
31
+ Le coq se distingue aussi par son cri, le « cocorico » dont la transcription phonétique varie selon les langues (cock a doodle do en anglais, quiquiriqui en espagnol, kokeriko en espéranto, kukeleku en néerlandais, etc.). Le chant du coq est inné, il n'est pas appris. Des concours de chant de coq sont organisés[4].
32
+
33
+ « Cocorico » est aussi un symbole du chauvinisme français, probablement parce que ce cri est interprété comme une manifestation d'orgueil de la part du coq[réf. nécessaire], mais surtout parce que le coq gaulois est l'emblème du pays.
34
+
35
+ Si on la laisse en plein air, une poule passe la majeure partie de son temps à déambuler dans l'espace enherbé qu'on met à sa disposition. Elle picore quelques végétaux mais passe surtout beaucoup de temps à gratter le sol à la recherche d'invertébrés, d'insectes ou autres petits animaux (vers, fourmis, amphibiens, lézards, petits rongeurs, etc.) qui lui apportent les protéines dont elle a besoin. La poule est donc une solution idéale pour retourner régulièrement un tas de compost ou de fumier.
36
+
37
+ Si elle n'a pas accès à un lieu enherbé, une poule pondeuse adulte mange entre 100 et 150 grammes de provende par jour soit environ 45 kg/an[5], en sachant qu'elle mange plus en hiver qu'en été pour résister au froid, et que les besoins augmentent aussi pendant la période de mue. Lorsque les poules mangent moins à cause de la chaleur, il est conseillé de leur donner des aliments plus concentrés pour qu'elles aient un apport suffisant en éléments nutritifs malgré la diminution de leur consommation.
38
+
39
+ Idéalement, cette volaille doit avoir libre accès à la nourriture et à l'eau pour pouvoir en consommer à volonté. En général, elle se contente de la quantité nécessaire à la satisfaction de ses besoins nutritifs. À défaut, deux repas par jour sont recommandés[6].
40
+
41
+ L'oiseau est omnivore. Son alimentation varie selon qu'il s'agit d'un poulet en croissance (plus de protéines), d'une poule pondeuse industrielle (plus de calcaire) ou d'un reproducteur mais elle se compose généralement de :
42
+
43
+ Les minéraux peuvent être fournis de façon précise sous forme de granulés disponibles dans le commerce ou sous forme plus aléatoire à partir de divers fruits, légumes, feuilles et graines d'herbacées tels que :
44
+
45
+ L'apport de graines de lin à l'alimentation des poules permet d'augmenter la teneur en oméga 3 des œufs.
46
+
47
+ L'accès à la végétation d'un parcours permet à la poule d'avoir un fort apport en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) qui donnent une couleur intense au jaune d’œuf[10] (les capucines, les roses d'Inde, le chou kale et les pissenlits sont les aliments les plus riches en lutéine). Les poules élevées en cage reçoivent une alimentation enrichie en zéaxanthine de synthèse pour avoir un jaune de couleur soutenue.
48
+
49
+ On peut également préparer des pâtées. Ainsi la poule de Bresse (seule volaille dont l'appellation d'origine est préservée administrativement) est engraissée pendant les deux dernières semaines uniquement de farine de maïs blanc délayé dans du lait et elle est abreuvée au lait et petit lait, ce qui contribue à lui donner une chair blanche.
50
+
51
+ Les agriculteurs spécialisés (nommés « aviculteurs » par l'administration française) considèrent qu'il faut 4 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet[11].
52
+
53
+ On trouve dans le commerce des mélanges de grains ou des granulés dont la composition correspond exactement aux besoins des volailles selon leur type (pondeuse, poulet de chair ou poussins). Les mélanges de grains sont appréciés des volailles mais, comme elles peuvent trier, il arrive que certaines graines ne soient pas consommées. Les granulés évitent ce genre de problème mais ils sont parfois boudés par les volailles.
54
+
55
+ Poules et coqs sont sexuellement matures à partir de l'âge de cinq à neuf mois selon les races et la quantité de lumière reçue pendant les premiers mois (plus on éclaire de jeunes poules, plus elles seront matures jeunes mais plus la taille de leurs œufs sera réduite[12]).
56
+
57
+ La pleine maturité des poules et des coqs survient entre huit et quinze mois, ce sont donc des volailles de cet âge qu'il faut utiliser de préférence lorsqu'on cherche à faire de la reproduction. En effet, à partir de seize mois, les coqs sont moins fertiles[13] et les poules pondent des œufs plus gros, plus fragiles et moins nombreux.
58
+
59
+ La taille et le poids des œufs évoluent avec l'âge de la poule. La poule pond (même en l'absence d'un coq) un œuf par jour ou un tous les deux jours (en moyenne un œuf tous les 26 heures, soit cent à trois cents œufs par an selon les races et l'âge). Ils sont de couleurs variées selon les races de poules pondeuses. Les consommateurs urbains achètent certaines couleurs : œufs roux en Europe, blancs aux États-Unis, par exemple ; cela procède d'un préjugé fortement ancré socialement.
60
+
61
+ Animal ovipare, les œufs de la poule correspondent à des ovules non fécondés. L'œuf ne peut bien sûr être fécondé que s'il y a présence d'un coq, ce qui permettra de donner naissance aux poussins. En aviculture, il est conseillé pour obtenir un bon résultat de fécondation d'avoir un cheptel équilibré entre mâles et femelles :
62
+
63
+ La poule ovule de nouveau 15 à 20 minutes après avoir pondu. On pense souvent que la poule caquète après la ponte pour manifester sa « joie » mais il s'agit en fait d'un appel au coq pour lui préciser que c'est le moment où elle est fécondable (environ trente minutes par jour). En effet, une fois qu'un nouveau jaune est engagé dans l'oviducte, le coq ne coche plus la poule car ses spermatozoïdes seraient rejetés par l’œuf cheminant en sens inverse. De fait, le premier œuf pondu après un coït est fécondé (si le coq produit un sperme de bonne qualité).
64
+
65
+ Après chaque coït, la poule conserve des spermatozoïdes utilisables sur les œufs qui seront pondus dans les une à trois semaines suivantes mais cela n'empêche pas le coq de la « cocher » quotidiennement.
66
+
67
+ L'intensité de ponte correspond au nombre d’œufs pondus sur une période donnée. Ainsi, si une poule pond neuf œufs en dix jours, elle a une intensité de ponte de 90 % sur cette période. Ce ratio varie en fonction de l'âge de la poule et des saisons avec des séries de ponte sans pause plus longues en été qu'en hiver. Lors du pic de ponte, une poule peut faire des séries ininterrompues de ponte de vingt à trente œufs sans aucune pause. Les séries de ponte sont fonction des séquences d'ovulation et d'ovoposition (acte de pondre et de placer ses œufs dans un endroit particulier)[14]. La durée des séries diminue avec l'âge de la poule.
68
+
69
+ Le seuil d'intensité de ponte minimal de rentabilité des poules industrielles est de 65 % soit environ vingt œufs par mois. L'âge de l'intensité de ponte maximale des poules « industrielles » se situe entre sept et neuf mois (90 % d'intensité de ponte soit environ 27 œufs par mois). À partir de neuf mois, l'intensité de ponte diminue progressivement pour attendre 65 % vers seize mois (âge auquel elles sont abattues pour être remplacées par de nouvelles poules de cinq mois).
70
+
71
+ Dans son aire d'origine, la poule pond toute l'année, les saisons n'étant pas marquées. Dans les zones tempérées, l'intensité de ponte diminue quand les jours raccourcissent (de juillet à décembre pour éviter d'avoir des poussins pendant la saison froide). L'intensité de ponte augmente quand les jours rallongent car l'hormone déclenchant l'ovulation n'est produite qu'après au moins dix heures d'exposition de la poule à la lumière (notion de photopériode).
72
+
73
+ La ponte peut s'arrêter temporairement pour différentes raisons :
74
+
75
+ Chaque année, la poule diminue son intensité de ponte d'environ 20 %, jusqu'à épuisement des ovocytes (ménopause, vers 7-9 ans)[15].
76
+
77
+ Si une poule reçoit au moins dix heures de lumière en une journée, elle libère, le lendemain matin, un ovocyte dans l'oviducte. Cet ovocyte aura passé les dix jours précédant sa libération à accumuler des réserves nutritives pour former le vitellus (plus connu sous le nom de « jaune d'œuf »), c'est la période dite de vitellogénèse où l'ovule passe de 200 mg à 15 g[14].
78
+
79
+ Le vitellus est d'abord libéré seul dans l’infundibulum (c'est seulement là qu'il est fécondable si du sperme est disponible. Les spermatozoïdes mettent entre 15 minutes et 24 heures après le coït pour remonter du vagin à l'infundibulum) puis, en passant dans le magnum, il s'entoure d'albumen (le blanc) et des chalazes (durée : 3 heures), de membranes coquillières en passant dans l'isthme (durée : 1 à 1,5 heure) puis la coquille est fabriquée dans la glande à coquilles de l'utérus en seize à dix-neuf heures. La coquille ne mesure que 0,3 mm d'épaisseur mais, à la verticale, un œuf peut supporter un poids de 3 kg. Enfin, l'œuf est recouvert d'une cuticule de protection. Pendant tout le trajet, l'œuf se déplace la pointe en avant mais il est retourné lors de la calcification et sort donc par le gros bout. La ponte a lieu le plus souvent en fin de matinée.
80
+
81
+ Le temps total nécessaire pour transformer un ovule et son vitellus en un œuf complètement développé est d'environ 25 à 26 heures. Environ 30 à 75 minutes après qu'une poule a pondu un œuf, l'ovaire libère l'ovule suivant. Cependant, l'ovulation se produit habituellement dans des conditions optimales de lumière du jour et donc presque jamais après 15 h. Ainsi, lorsqu'une poule pond un œuf trop tard dans la journée, la prochaine ovulation se produit le lendemain, et la poule a donc un jour de pause où elle ne pond pas d’œuf[16].
82
+
83
+ Les œufs sont pondus dans des nids grossièrement bâtis. Une fois que huit à douze œufs sont déposés dans le nid, la poule commence à couver si elle est âgée d'au moins 40 semaines[17] et appartient à une race couveuse comme la poule soie, l'Orpington, la Sussex ou la Cochin par exemple). On dit qu'une poule n'est pas bonne couveuse quand elle couve peu ou mal, c'est-à-dire qu'elle se désintéresse de ses œufs après une ou deux semaines de couvaison (cas fréquent avec les poules hybrides industrielles).
84
+
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+ Lors de la couvaison, la poule change de comportement. Elle se met à glousser dès qu'on l'approche et se déplume au niveau du bréchet, le tout étant déterminé par une augmentation du taux de progestérone. Les œufs sont alors incubés : la poule se lève une fois par jour pour s'alimenter et prendre un bain de terre pour se nettoyer (dans un poulailler, on pourra mettre en place un bac abrité de la pluie et rempli de sable, cendre, copeaux de bois et poudre insecticide) ; elle retourne régulièrement les œufs (indispensable au développement harmonieux du fœtus).
86
+
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+ Contrairement à une idée très répandue, la température des poules en période de couvée diffère à peine de celle des poules en période normale[18]. La température moyenne du corps d’une poule varie entre 40,5 et 41,7 °C. Au départ de la couvaison, la poule diffuse beaucoup de chaleur, mais vers la fin, elle chauffe moins les œufs, le métabolisme des poussins prenant le relais. Le développement embryonnaire s'effectue au cours d'une période d'incubation pendant laquelle l'œuf est maintenu à une température d’environ 38 à 39 °C (température optimale au centre d’un œuf incubé). Lorsque la couvaison est assurée par une poule (et non par une couveuse), la surface supérieure de l’œuf peut atteindre 39,4 °C mais si l'embryon est exposé à une température supérieure, il ne survit pas.
88
+
89
+ La poule ne commence à couver qu'au dernier œuf pondu, de manière que les poussins se développent et éclosent en même temps (il faut dix-neuf à vingt-et-un jours, selon les races et la taille). Un œuf fécondé peut donc se conserver une quinzaine de jours avant d'être couvé et donner naissance à un poussin[19]. Une fois la couvaison démarrée, il est recommandé de déplacer la poule et ses œufs (à la nuit tombée) dans un espace isolé des autres poules pour que la poule couveuse ne soit pas dérangée par les autres poules qui voudront continuer à pondre dans leur pondoir habituel. Le déplacement est aussi utile pour protéger les poussins à la naissance car ils peuvent être tués par les autres poules lors de leur premier mois. En cas de déplacement, il est possible que la poule cesse de pondre dans les deux ou trois jours suivants.
90
+
91
+ Les poussins sont élevés d'un à trois mois selon les races. Les jeunes s'emplument progressivement (les mâles ont parfois un retard d'emplumage qui facilite le sexage[20]). Lorsque le taux de progestérone baisse chez la mère, et qu'elle va recommencer à pondre, elle rejette les jeunes, qui vivent alors en fratrie jusqu'à l'âge adulte.
92
+
93
+ La couvaison peut être stimulée en laissant les œufs s'accumuler dans un pondoir à l'abri de la lumière pendant une quinzaine de jours[14].
94
+
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+ Le déclenchement de la couvaison est due à la sécrétion de l'hormone prolactine par le lobe antérieur de l'hypophyse. L'injection de prolactine chez les poules provoque l'arrêt de la ponte en quelques jours avec régression des ovaires.
96
+
97
+ Les poules pondeuses industrielles sont sélectionnées pour leur faible aptitude à la couvaison puisqu'une poule qui couve cesse de pondre pendant les vingt-et-un jours de la couvaison et pendant le mois suivant où elle s'occupe de sa progéniture. Les poussins industriels sont donc incubés en incubateurs artificiels automatisés à une température de 37,5 °C en couveuse ventilée ou 39 °C en couveuse simple.
98
+
99
+ Les poules muent chaque année généralement en fin d'été ou en automne. La première mue intervient vers 70 semaines soit 16 mois. C'est pour cette raison que les producteurs d’œufs renouvellent leur cheptel tous les 16 mois.
100
+
101
+ La mue s'effectue progressivement en démarrant par la tête pour finir par la queue. Elle peut durer de 2 à 6 mois (selon les races). Les poules à mue longue muent dès l'été. Elles sont généralement écartées de la sélection car la période de mue est une période à ponte réduite voire nulle. Les poules à forte intensité de ponte ont toujours une période de mue réduite[14].
102
+
103
+ La perte de plumes n'est pas toujours due à la mue. Une attaque de parasites ou un coq trop entreprenant peuvent entraîner également la chute de plumes.
104
+
105
+ Lors de la mue, la poule a besoin d'un apport plus important en protéines. On pourra par exemple lui donner des vers de farine, des graines de tournesol, des œufs brouillés, de la nourriture pour chat ou du poisson.
106
+
107
+ Compte tenu de la fragilité des nouvelles plumes, mieux vaut ne pas porter une poule et ne pas tailler ses plumes des ailes lorsqu'elle mue. Il convient également de limiter les facteurs de stress pendant cette période. On évitera par exemple d'introduire de nouvelles poules dans le groupe à cette période.
108
+
109
+ Une mue peut être volontairement induite par un stress tel qu'une baisse de luminosité soudaine ou une privation de nourriture ou d'eau pendant 7 à 28 jours par exemple[21]. Certains éleveurs américains (la pratique de la mue forcée est interdite dans de nombreux pays) induisent donc une mue après 50 semaines de production de façon à avoir ensuite un second cycle de ponte intense de 35 semaines.
110
+
111
+ Les particuliers propriétaires de poules se demandent souvent pourquoi leurs poules ne pondent plus, ou moins. Le phénomène est généralement dû à une période de mue en cours ou à un âge trop avancé de la poule.
112
+
113
+ Si la longévité de la poule peut atteindre dix-huit ans, les prédateurs, les nombreuses maladies et sa santé fragile ne lui permettent que rarement de vivre plus de douze ans. La ménopause survient vers 7-9 ans, lorsque les 600 à 1000 ovocytes de l'ovaire unique sont épuisés. Cependant, elle survient beaucoup plus tôt pour les poules d'élevage.
114
+
115
+ Les poules pondeuses sont généralement abattues après une saison de ponte vers l'âge de 18 mois (70 à 80 semaines). Elles pourraient continuer à pondre, mais seulement après une période de mue et d'improductivité de deux à trois mois qui affecterait la rentabilité si on continuait à les nourrir pendant cette période. De plus, pendant la mue, la poule est plus sensible aux maladies et par la suite, ses œufs sont moins nombreux (environ 20 % d’œufs en moins chaque année), trop gros pour entrer dans les emballages de la grande distribution et plus fragiles (car la quantité de calcaire utilisée pour fabriquer la coquille est programmée génétiquement et reste donc identique pour un œuf plus gros, la coquille est donc plus fine et plus poreuse[22]).
116
+
117
+ En captivité, le coq et la poule domestiques ont besoin d'un poulailler pour vivre, entre autres pour se protéger du vent et de la pluie. Cet abri comporte perchoirs, nids (caisses stables remplies de foin ou paille) et abreuvoirs. Il mesure environ 1 m² pour 2 poules.
118
+
119
+ Différents espèces de gallinacés sauvages sont apparues sur chaque continent : le tétras en Europe, la pintade en Afrique, la dinde en Amérique et le coq doré (Gallus gallus) en Asie. C'est cette dernière espèce qui a donné lieu à la première domestication dans plusieurs régions d'Asie du Sud-est vers -6 000 avant JC[23]. Puis sa forme domestique s'est diffusée dans le monde entier pour la production de viande et d'œufs, si on se base sur le fait que le mot pour désigner le poulet domestique — *manuk — appartient à la langue reconstituée proto-austronésienne. Les poules, avec les chiens et les cochons, faisaient partie des animaux domestiques de la culture Lapita, la première culture néolithique de l'Océanie[24].
120
+
121
+ Grâce au commerce antique et aux mouvements de populations, les poules ont atteint tous les continents. En Égypte, en Grèce et en Italie, on les élevait pour l'alimentation, les combats, mais aussi comme animal d'ornement[25].
122
+
123
+ Les premières représentations de poules en Europe se trouvent sur les céramiques corinthiennes du VIIe siècle av. J.-C. Le premier élevage de poules retrouvé, était situé en Judée, pendant la période hellénique[26].
124
+
125
+ Sur l'île de Pâques, les poules n'ont été introduites par les navigateurs polynésiens que vers le XIIe siècle, et elles y étaient le seul animal domestique. Elles étaient logées dans des poulaillers de pierre particulièrement solides[27].
126
+
127
+ De même, les poules Araucana qui pondent des œufs à coquille bleue-verte[28], sont arrivées en Amérique bien avant l'explorateur Christophe Colomb. Elles y ont été introduites par les Polynésiens, selon une étude génétique publiée dans les Annales de l'Académie nationale des Sciences.
128
+
129
+ Vers 1850, les premières poules asiatiques « géantes » comme la Cochin furent introduites en Europe et donnèrent lieu à ce qu'on appela alors la « Cochinmania »[29].
130
+
131
+ Le génome de la poule est composé de 39 chromosomes (2n=78) dont 5 macro chromosomes, 33 micro chromosomes et un chromosome sexuel (système ZW de détermination sexuelle)[30]. Le coq (ZZ) a 2 chromosomes Z alors que la poule (ZW) a un chromosome Z et un chromosome W (celui-ci est vide et n'a qu'un rôle sexuel). Les gènes qu'on trouve sur le chromosome Z sont dits « liés au sexe » (sex link) et les gènes présents sur les autres chromosomes sont dits autosomaux.
132
+
133
+ L'amélioration génétique des différentes souches de poules a permis d'améliorer énormément la productivité au cours des 50 dernières années. En 1950, les meilleurs poules pondeuses pondaient 160 œufs par an contre 320 en 2015. Dans le même temps, les troupeaux ont vu leur taux de mortalité passer de 50 % à 5 % grâce à la vaccination et la quantité de nourriture nécessaire a été divisée par deux grâce à la réduction du poids des pondeuses.
134
+
135
+ Comme les poules ont seulement un allèle lié au sexe pour un locus donné, les allèles dominants et récessifs liés au sexe sont exprimés avec un seul gène (dit « hémizygote »). Si un allèle récessif lié au sexe est homozygote chez le mâle et qu'un allèle dominant lié au sexe est présent chez la femelle, tous les mâles issus du croisement hériteront du gène dominant lié au sexe de la mère, et toutes les femelles hériteront du gène récessif lié au sexe du père. L'inverse (père avec allèles dominants et mère avec allèle récessif) ne fonctionne pas de la même manière car tous les descendants auront le gène dominant.
136
+
137
+ Par exemple, dans un croisement de type « Red sex link », on croise un mâle doré (donc à gène sexuel homozygote récessif s+/s+) avec une femelle argentée (donc à gène sexuel hémizygote dominant S/-), on obtient alors obligatoirement des mâles uniquement argentés (S/s+) et des femelles uniquement rousses (s+/-) car l'allèle sexuel des femelles est obligatoirement donné par le père.
138
+
139
+ Ce phénomène est parfois utilisé pour sexer les poussins à la naissance.
140
+
141
+ En raison de l'existence d'un gène blanc dominant (comme chez la Leghorn par exemple), il est impossible d'utiliser une volaille blanche pour faire du sex link[31].
142
+
143
+ La couleur d'une poule peut beaucoup évoluer entre le stade poussin et le stade mature. Par exemple, un poussin noir peut donner une poule barrée, un poussin jaune peut devenir blanc, etc. Il faut donc attendre la maturité (vers cinq à six mois) pour connaitre la couleur définitive d'une poule (sauf si on connait ses caractéristiques génétiques qui, dans certains cas, permettent d'être fixés au préalable).
144
+
145
+ La poule ne dispose que de deux pigments pour créer ses différentes couleurs de robe : un pigment roux appelé phéomélanine (qui donne toutes les nuances du rouge au jaune en passant par le brun, le beige et l'orangé) et un noir appelé eumélanine (qui donne toutes les nuances de gris clair, foncé ou bleuté).
146
+
147
+ Certains gènes affectent uniquement les zones de phéomélanine. Par exemple :
148
+
149
+ Certains gènes affectent uniquement les zones d'eumélanine. Par exemple si la poule dispose des gènes bleus Bl ou brun Id, l'eumélanine est diluée en ces couleurs.
150
+
151
+ D'autres gènes affectent à la fois l’eumélanine et la phéomélanine, par exemple, le gène Lavande -lav dilue l'eumélanine en lavande pâle et la phéomélanine en beige pâle.
152
+
153
+ Trois gènes différents peuvent être à l'origine d'un plumage blanc, ce qui rend plus complexe la gestion de cette couleur :
154
+
155
+ Certains caractères s'expriment plus ou moins selon le nombre d'allèles qui les expriment. Par exemple, un coq barré homozygote B/B aura des rayures blanches plus épaisses et aura donc une apparence plus claire qu'un coq B/b+. Une femelle B/- (gène lié au sexe) aura le même type de rayures qu'un mâle B/b+ puisque le dosage de B est identique. Les femelles barrées ont une apparence plus foncée car elles ne peuvent pas porter qu'un gène barré puisque c'est un gène lié au sexe.
156
+
157
+ Autre exemple, le croisement d'une poule naine (dw/-) avec un coq normal (Dw/Dw) donnera des mâles normaux mais un peu plus petits (Dw/dw) et des femelles normales (Dw/-)
158
+
159
+ Le 9 décembre 2004, la revue scientifique Nature a annoncé qu'une équipe internationale de 170 chercheurs est parvenue à établir le séquençage du génome de la poule. C'est le premier génome d'oiseau séquencé.
160
+
161
+ Elle serait issue des sous-espèces du coq doré, ainsi que d'autres sous-espèces disparues, car :
162
+
163
+ L'amélioration génétique de la poule fait l'objet de nombreuses recherches par les grandes multinationales productrices d’œufs et de poussins. Les amateurs sont aussi nombreux à faire des essais de croisements et peuvent s'aider de calculateurs génétiques disponibles sur Internet[33].
164
+
165
+ Il existe plus de 200 grandes races de poules (dont 45 françaises), de forme, de taille et de couleur diverses et autant de races naines.
166
+
167
+ Coq crèvecœur.
168
+
169
+ Poule gâtinaise.
170
+
171
+ Poule nègre-soie, variété blanche.
172
+
173
+ Coq orpington fauve.
174
+
175
+ Padoue frisée blanche.
176
+
177
+ Poule Rhode Island.
178
+
179
+ Plymouth barrée.
180
+
181
+ Poules issues de croisements, de type « industriel ».
182
+
183
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
184
+
185
+ Traditionnellement, l'élevage se faisait en basse-cour. Dès le Moyen Âge, chaque ferme ou même chaque maison villageoise avait un poulailler qui fournissait des œufs pour la consommation familiale et pour la vente au marché, ce qui permettait un revenu régulier même avec un effectif très réduit.
186
+ La gestion du poulailler était le domaine des femmes et des enfants.
187
+
188
+ L'élevage industriel utilise le plus souvent des cages disposées en batteries ou au sol, dans des poulaillers. Le législateur a dû intervenir pour réglementer l'espace vital des poules en batterie. Pour sa part, le Conseil de l'Union européenne a pris la directive 1999/74/CE qui impose que les cages aménagées offrent une surface minimale de 750 cm2 par animal (contre 500 cm2 auparavant). Cette directive entre en application en novembre 2011.
189
+
190
+ Pour stimuler la ponte, l'accouveur joue sur l'éclairage dont la durée quotidienne est progressivement augmentée pour atteindre jusqu'à seize heures en période de ponte.
191
+
192
+ L'aviculture pose des problèmes de maltraitance animale. L'INRA constatait en 2004 que 75 à 90 % des poulets claudiquaient, dont 26 à 30 % « sévèrement ». Selon le Canard enchaîné du 26 juillet 2006, qui rapporte ces chiffres, ils passent près de 90 % du temps couchés faute d'espace (contre 60 à 70 % dans les années 1980), ce qui entraîne des déformations des pattes.
193
+
194
+ En 2014, la France était le quatrième plus gros producteur européen de poulets (derrière la Pologne, le Royaume-Uni et l'Allemagne) avec 500 millions de poulets de chair et 47 millions de poules pondeuses. La consommation moyenne annuelle de poulet était de 26 kg par habitant[34]. En 2016, ont été élevés et abattus : 66 milliards de poulets dans le monde, 7,4 milliards de poulets au sein de l’Union européenne, 800 millions de poulets en France[35].
195
+
196
+ De tous les œufs mis sur le marché, les œufs de poule sont de loin les plus consommés.
197
+
198
+ Un coquelet est un poulet qui est abattu à un poids inférieur à un kilogramme (alors que le poids d'un poulet standard peut varier de 1,5 à 2,5 kg et plus).
199
+
200
+ On choisit une race de poules en fonction de l'usage qu'on souhaite en faire. En effet, il existe des races :
201
+
202
+ En hiver, les poules pondent moins, voire pas du tout. Pour assurer une petite production d’œufs durant cette période froide, on peut opter pour une poule réputée bonne pondeuse l’hiver, telles que l’Orpington, la poule d’Alsace, la géline de Touraine, la gâtinaise ou la Faverolles.
203
+
204
+ Il existe différents modes d'élevages[40] :
205
+
206
+ Élevage fermier en plein air (à la belle saison, les poules trouvent l'essentiel de leur ration sur les parcours)
207
+
208
+ Élevage en parcs type Label Rouge (les bandes de poules sont alimentées par l'éleveur)
209
+
210
+ Élevage intensif au sol
211
+
212
+ Élevage en batterie industriel de poules pondeuses issues de Leghorn - « type américain ».
213
+
214
+ La poule est la proie de nombreux prédateurs : renard, chien domestique ou errant, fouine, belette, rat, rapaces, etc. Dans un élevage, la seule solution efficace contre la majorité des prédateurs est la clôture électrifiée (en bas et en haut). Les poussins sont des proies encore plus faciles qu'il convient de protéger étroitement au moins les 3 premiers mois.
215
+
216
+ Grâce au séquençage du génome du coq Bankiva, dernier ancêtre sauvage des poules domestiques, on a trouvé une mutation du récepteur de l'hormone thyréostimuline. Cette mutation a libéré la poule de sa dépendance (pour la reproduction et de ponte) à la durée du cycle jour-nuit. Cette mutation semble dater de plusieurs milliers d'années et elle a permis aux poules domestiques de pondre presque toute l'année, ou toute l'année quand on les éclaire artificiellement[42].
217
+
218
+ En France[43],[44]
219
+
220
+ En 2010 :
221
+
222
+ En 2008 :
223
+
224
+ Plus de 80 % de la production française en œufs provenaient d'élevages en batteries.
225
+
226
+ En Europe, le marquage des œufs commercialisés pour la consommation humaine est facultatif. Pour les paysans producteurs fermiers, ce droit au non-marquage est soumis :
227
+
228
+ Certains aspects seront susceptibles d'être vérifiés pas la DDT ; d'autres par la DGCCRF.
229
+
230
+ Pour les autres productions d’œufs (y compris pour des productions incluant la dénomination « Œufs fermiers » sous forme de marque commerciale), le passage par un centre d'emballage agréé et l'impression d'un code sur les coquilles est obligatoire :
231
+
232
+ Le poulet est sensible à de nombreuses maladies, dont la grippe aviaire hautement pathogène (H5N1 notamment). Mais aussi la salmonellose, transmissible à l'homme, la coccidiose (maladie liée à la non-propreté du poulailler), qui ne l'est pas, et de nombreux autres virus et parasites mortels.
233
+
234
+ Tous les poussins issus de l'industrie avicole sont généralement vaccinés dans l’œuf (vaccination In Ovo) ou à la naissance par injection ou vaporisation notamment contre le virus de la bronchite infectieuse aviaire, la maladie de Newcastle, la maladie de Marek, la maladie de Gumboro et la coccidiose.
235
+
236
+ La vermifugation est recommandée pour lutter contre les vers tels qu'ascaridia et capillaria qui peuvent envahir l'intestin des volailles et les affaiblir. D'autres parasites tels que le pou rouge ou le pou mallophage (ou broyeur) s'attaquent aussi fréquemment aux poules en contact avec les oiseaux sauvages.
237
+
238
+ Expressions autour de la poule
239
+
240
+ Musique :
241
+
242
+ Sculpture :
243
+
244
+ Objets :
245
+
246
+ Der erste Schnee, par Ludwig Richter, 1840.
247
+
248
+ Gustav Klimt : Garten mit Hühnern in St. Agatha, 1899.
249
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250
+ Poule et poussins, par un artiste chinois anonyme de la Dynastie Song (960–1279).
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1
+ Sous-espèce
2
+
3
+ Gallus gallus domesticus, en français la Poule domestique (femelle), le coq domestique (mâle), est une sous-espèce de l'ordre des Galliformes. Cet oiseau, principalement issu de la domestication d'une espèce sauvage particulière (le Coq doré), est élevé à la fois pour sa chair, pour ses œufs, pour le combat, pour le chant, parfois pour ses plumes et plus rarement encore pour sa crête (rites). En 2018, de nombreuses races issues de la sélection opérée par les paysans au fil des siècles ont disparu. Il s'agit de l'espèce d'oiseaux dont la population est la plus importante.
4
+
5
+ Le mâle de la poule est le coq. Un jeune est appelé poussin et un pré-adulte mâle est appelé coquelet puis devient poulet ; un poulet femelle est une poulette. Un jeune coq châtré pour que sa chair soit plus tendre est un chapon. Autrefois on pratiquait également l'ablation des ovaires sur des poulettes destinées à devenir des poulardes. De nos jours il s'agit seulement de poulettes qui n'ont pas encore pondu, et qu'on engraisse de la même manière que les chapons. Chapons et poulardes sont plus corpulents et ont une chair plus grasse que leurs équivalents non castrés.
6
+
7
+ Cette sous-espèce, bien que d'origine tropicale, a une répartition géographique très large, due à l'action des humains. Elle s'adapte à une multitude de milieux, si l'on excepte les hautes latitudes, au-delà du cercle polaire, où les jours sont trop courts en hiver. Les yeux des poules ne leur permettent pas de voir la nuit (absence de bâtonnets), ce qui en fait un animal diurne exclusivement.
8
+
9
+ La poule est un animal terrestre et nidifuge.
10
+
11
+ C'est un animal adapté à la course (trois doigts posés au sol), et volant peu.
12
+
13
+ Le coq se distingue de la poule par sa taille plus importante, par une crête rouge vif sur la tête et ses barbillons plus développés, par ses ergots, par les coloris plus éclatants de son plumage et par sa queue en panache de plumes. Il se distingue aussi par son cri, le « cocorico » qu'il commence à pousser vers l'âge de 15 semaines (4 mois) bien avant sa maturité sexuelle qui débute vers 25 semaines (6 mois) avant d'être pleinement efficace vers 37 semaines (9 mois). La fertilité du coq décline assez rapidement puisque le coq n'est pleinement fertile que de 9 à 15 mois.
14
+
15
+ Le coq tient un rôle spécifique dans le troupeau. Lorsqu'il trouve un point d'alimentation intéressant (vers, larves, insectes), il le signale aux poules et les laisse manger sa trouvaille. Lorsqu'un prédateur s'approche ou qu'un rapace survole le troupeau, il donne l'alerte en poussant un grondement particulier. Dès qu'elles l'entendent, toutes les poules se mettent à l'abri sous un arbre ou un buisson. En cas d'attaque, le coq est celui qui fera face aux prédateurs. Il se sacrifie souvent pour donner le temps aux poules de s'enfuir.
16
+
17
+ La combativité naturelle des coqs est mise à profit pour organiser des combats. Cette tradition fut très vivace dans le Nord de la France, où elle peut encore être observée, et en Belgique, où elle est désormais interdite. Elle perdure également dans le sud-est asiatique, en Amérique du Sud et centrale, ainsi qu'aux Antilles.
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+
19
+ À la suite de dérèglements hormonaux, une poule ménopausée peut prendre partiellement les caractères sexuels secondaires du coq.
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+
21
+ Dans une basse-cour, les poules sont clairement rangées par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; généralement, la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l'animal A, etc. De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs.
22
+
23
+ Les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulailler, même sur photographie[1].
24
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25
+ Elles sont également dotées d'empathie. Une étude britannique en 2011 montre que les poules sont sensibles aux souffrances de leurs semblables (augmentation de leur rythme cardiaque et de leurs gloussements lorsqu'elles sont en présence de leurs poussins dont les plumes sont ébouriffées par des souffles d'air)[2],[3].
26
+
27
+ La poule cagnette, caquette (quand elle pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l'œuf), clousse (quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères). Il lui arrive même, rarement, de chanter comme un coq. Son répertoire comporte autour de 24 cris différents, associés à des événements particuliers (différents types de menace, présence de nourriture, etc.)[3].
28
+
29
+ Le poussin pépie, piaille, piaule. Son cri est appelé le pépiement.
30
+
31
+ Le coq se distingue aussi par son cri, le « cocorico » dont la transcription phonétique varie selon les langues (cock a doodle do en anglais, quiquiriqui en espagnol, kokeriko en espéranto, kukeleku en néerlandais, etc.). Le chant du coq est inné, il n'est pas appris. Des concours de chant de coq sont organisés[4].
32
+
33
+ « Cocorico » est aussi un symbole du chauvinisme français, probablement parce que ce cri est interprété comme une manifestation d'orgueil de la part du coq[réf. nécessaire], mais surtout parce que le coq gaulois est l'emblème du pays.
34
+
35
+ Si on la laisse en plein air, une poule passe la majeure partie de son temps à déambuler dans l'espace enherbé qu'on met à sa disposition. Elle picore quelques végétaux mais passe surtout beaucoup de temps à gratter le sol à la recherche d'invertébrés, d'insectes ou autres petits animaux (vers, fourmis, amphibiens, lézards, petits rongeurs, etc.) qui lui apportent les protéines dont elle a besoin. La poule est donc une solution idéale pour retourner régulièrement un tas de compost ou de fumier.
36
+
37
+ Si elle n'a pas accès à un lieu enherbé, une poule pondeuse adulte mange entre 100 et 150 grammes de provende par jour soit environ 45 kg/an[5], en sachant qu'elle mange plus en hiver qu'en été pour résister au froid, et que les besoins augmentent aussi pendant la période de mue. Lorsque les poules mangent moins à cause de la chaleur, il est conseillé de leur donner des aliments plus concentrés pour qu'elles aient un apport suffisant en éléments nutritifs malgré la diminution de leur consommation.
38
+
39
+ Idéalement, cette volaille doit avoir libre accès à la nourriture et à l'eau pour pouvoir en consommer à volonté. En général, elle se contente de la quantité nécessaire à la satisfaction de ses besoins nutritifs. À défaut, deux repas par jour sont recommandés[6].
40
+
41
+ L'oiseau est omnivore. Son alimentation varie selon qu'il s'agit d'un poulet en croissance (plus de protéines), d'une poule pondeuse industrielle (plus de calcaire) ou d'un reproducteur mais elle se compose généralement de :
42
+
43
+ Les minéraux peuvent être fournis de façon précise sous forme de granulés disponibles dans le commerce ou sous forme plus aléatoire à partir de divers fruits, légumes, feuilles et graines d'herbacées tels que :
44
+
45
+ L'apport de graines de lin à l'alimentation des poules permet d'augmenter la teneur en oméga 3 des œufs.
46
+
47
+ L'accès à la végétation d'un parcours permet à la poule d'avoir un fort apport en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) qui donnent une couleur intense au jaune d’œuf[10] (les capucines, les roses d'Inde, le chou kale et les pissenlits sont les aliments les plus riches en lutéine). Les poules élevées en cage reçoivent une alimentation enrichie en zéaxanthine de synthèse pour avoir un jaune de couleur soutenue.
48
+
49
+ On peut également préparer des pâtées. Ainsi la poule de Bresse (seule volaille dont l'appellation d'origine est préservée administrativement) est engraissée pendant les deux dernières semaines uniquement de farine de maïs blanc délayé dans du lait et elle est abreuvée au lait et petit lait, ce qui contribue à lui donner une chair blanche.
50
+
51
+ Les agriculteurs spécialisés (nommés « aviculteurs » par l'administration française) considèrent qu'il faut 4 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet[11].
52
+
53
+ On trouve dans le commerce des mélanges de grains ou des granulés dont la composition correspond exactement aux besoins des volailles selon leur type (pondeuse, poulet de chair ou poussins). Les mélanges de grains sont appréciés des volailles mais, comme elles peuvent trier, il arrive que certaines graines ne soient pas consommées. Les granulés évitent ce genre de problème mais ils sont parfois boudés par les volailles.
54
+
55
+ Poules et coqs sont sexuellement matures à partir de l'âge de cinq à neuf mois selon les races et la quantité de lumière reçue pendant les premiers mois (plus on éclaire de jeunes poules, plus elles seront matures jeunes mais plus la taille de leurs œufs sera réduite[12]).
56
+
57
+ La pleine maturité des poules et des coqs survient entre huit et quinze mois, ce sont donc des volailles de cet âge qu'il faut utiliser de préférence lorsqu'on cherche à faire de la reproduction. En effet, à partir de seize mois, les coqs sont moins fertiles[13] et les poules pondent des œufs plus gros, plus fragiles et moins nombreux.
58
+
59
+ La taille et le poids des œufs évoluent avec l'âge de la poule. La poule pond (même en l'absence d'un coq) un œuf par jour ou un tous les deux jours (en moyenne un œuf tous les 26 heures, soit cent à trois cents œufs par an selon les races et l'âge). Ils sont de couleurs variées selon les races de poules pondeuses. Les consommateurs urbains achètent certaines couleurs : œufs roux en Europe, blancs aux États-Unis, par exemple ; cela procède d'un préjugé fortement ancré socialement.
60
+
61
+ Animal ovipare, les œufs de la poule correspondent à des ovules non fécondés. L'œuf ne peut bien sûr être fécondé que s'il y a présence d'un coq, ce qui permettra de donner naissance aux poussins. En aviculture, il est conseillé pour obtenir un bon résultat de fécondation d'avoir un cheptel équilibré entre mâles et femelles :
62
+
63
+ La poule ovule de nouveau 15 à 20 minutes après avoir pondu. On pense souvent que la poule caquète après la ponte pour manifester sa « joie » mais il s'agit en fait d'un appel au coq pour lui préciser que c'est le moment où elle est fécondable (environ trente minutes par jour). En effet, une fois qu'un nouveau jaune est engagé dans l'oviducte, le coq ne coche plus la poule car ses spermatozoïdes seraient rejetés par l’œuf cheminant en sens inverse. De fait, le premier œuf pondu après un coït est fécondé (si le coq produit un sperme de bonne qualité).
64
+
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+ Après chaque coït, la poule conserve des spermatozoïdes utilisables sur les œufs qui seront pondus dans les une à trois semaines suivantes mais cela n'empêche pas le coq de la « cocher » quotidiennement.
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+
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+ L'intensité de ponte correspond au nombre d’œufs pondus sur une période donnée. Ainsi, si une poule pond neuf œufs en dix jours, elle a une intensité de ponte de 90 % sur cette période. Ce ratio varie en fonction de l'âge de la poule et des saisons avec des séries de ponte sans pause plus longues en été qu'en hiver. Lors du pic de ponte, une poule peut faire des séries ininterrompues de ponte de vingt à trente œufs sans aucune pause. Les séries de ponte sont fonction des séquences d'ovulation et d'ovoposition (acte de pondre et de placer ses œufs dans un endroit particulier)[14]. La durée des séries diminue avec l'âge de la poule.
68
+
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+ Le seuil d'intensité de ponte minimal de rentabilité des poules industrielles est de 65 % soit environ vingt œufs par mois. L'âge de l'intensité de ponte maximale des poules « industrielles » se situe entre sept et neuf mois (90 % d'intensité de ponte soit environ 27 œufs par mois). À partir de neuf mois, l'intensité de ponte diminue progressivement pour attendre 65 % vers seize mois (âge auquel elles sont abattues pour être remplacées par de nouvelles poules de cinq mois).
70
+
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+ Dans son aire d'origine, la poule pond toute l'année, les saisons n'étant pas marquées. Dans les zones tempérées, l'intensité de ponte diminue quand les jours raccourcissent (de juillet à décembre pour éviter d'avoir des poussins pendant la saison froide). L'intensité de ponte augmente quand les jours rallongent car l'hormone déclenchant l'ovulation n'est produite qu'après au moins dix heures d'exposition de la poule à la lumière (notion de photopériode).
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+ La ponte peut s'arrêter temporairement pour différentes raisons :
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+ Chaque année, la poule diminue son intensité de ponte d'environ 20 %, jusqu'à épuisement des ovocytes (ménopause, vers 7-9 ans)[15].
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+ Si une poule reçoit au moins dix heures de lumière en une journée, elle libère, le lendemain matin, un ovocyte dans l'oviducte. Cet ovocyte aura passé les dix jours précédant sa libération à accumuler des réserves nutritives pour former le vitellus (plus connu sous le nom de « jaune d'œuf »), c'est la période dite de vitellogénèse où l'ovule passe de 200 mg à 15 g[14].
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+ Le vitellus est d'abord libéré seul dans l’infundibulum (c'est seulement là qu'il est fécondable si du sperme est disponible. Les spermatozoïdes mettent entre 15 minutes et 24 heures après le coït pour remonter du vagin à l'infundibulum) puis, en passant dans le magnum, il s'entoure d'albumen (le blanc) et des chalazes (durée : 3 heures), de membranes coquillières en passant dans l'isthme (durée : 1 à 1,5 heure) puis la coquille est fabriquée dans la glande à coquilles de l'utérus en seize à dix-neuf heures. La coquille ne mesure que 0,3 mm d'épaisseur mais, à la verticale, un œuf peut supporter un poids de 3 kg. Enfin, l'œuf est recouvert d'une cuticule de protection. Pendant tout le trajet, l'œuf se déplace la pointe en avant mais il est retourné lors de la calcification et sort donc par le gros bout. La ponte a lieu le plus souvent en fin de matinée.
80
+
81
+ Le temps total nécessaire pour transformer un ovule et son vitellus en un œuf complètement développé est d'environ 25 à 26 heures. Environ 30 à 75 minutes après qu'une poule a pondu un œuf, l'ovaire libère l'ovule suivant. Cependant, l'ovulation se produit habituellement dans des conditions optimales de lumière du jour et donc presque jamais après 15 h. Ainsi, lorsqu'une poule pond un œuf trop tard dans la journée, la prochaine ovulation se produit le lendemain, et la poule a donc un jour de pause où elle ne pond pas d’œuf[16].
82
+
83
+ Les œufs sont pondus dans des nids grossièrement bâtis. Une fois que huit à douze œufs sont déposés dans le nid, la poule commence à couver si elle est âgée d'au moins 40 semaines[17] et appartient à une race couveuse comme la poule soie, l'Orpington, la Sussex ou la Cochin par exemple). On dit qu'une poule n'est pas bonne couveuse quand elle couve peu ou mal, c'est-à-dire qu'elle se désintéresse de ses œufs après une ou deux semaines de couvaison (cas fréquent avec les poules hybrides industrielles).
84
+
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+ Lors de la couvaison, la poule change de comportement. Elle se met à glousser dès qu'on l'approche et se déplume au niveau du bréchet, le tout étant déterminé par une augmentation du taux de progestérone. Les œufs sont alors incubés : la poule se lève une fois par jour pour s'alimenter et prendre un bain de terre pour se nettoyer (dans un poulailler, on pourra mettre en place un bac abrité de la pluie et rempli de sable, cendre, copeaux de bois et poudre insecticide) ; elle retourne régulièrement les œufs (indispensable au développement harmonieux du fœtus).
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+ Contrairement à une idée très répandue, la température des poules en période de couvée diffère à peine de celle des poules en période normale[18]. La température moyenne du corps d’une poule varie entre 40,5 et 41,7 °C. Au départ de la couvaison, la poule diffuse beaucoup de chaleur, mais vers la fin, elle chauffe moins les œufs, le métabolisme des poussins prenant le relais. Le développement embryonnaire s'effectue au cours d'une période d'incubation pendant laquelle l'œuf est maintenu à une température d’environ 38 à 39 °C (température optimale au centre d’un œuf incubé). Lorsque la couvaison est assurée par une poule (et non par une couveuse), la surface supérieure de l’œuf peut atteindre 39,4 °C mais si l'embryon est exposé à une température supérieure, il ne survit pas.
88
+
89
+ La poule ne commence à couver qu'au dernier œuf pondu, de manière que les poussins se développent et éclosent en même temps (il faut dix-neuf à vingt-et-un jours, selon les races et la taille). Un œuf fécondé peut donc se conserver une quinzaine de jours avant d'être couvé et donner naissance à un poussin[19]. Une fois la couvaison démarrée, il est recommandé de déplacer la poule et ses œufs (à la nuit tombée) dans un espace isolé des autres poules pour que la poule couveuse ne soit pas dérangée par les autres poules qui voudront continuer à pondre dans leur pondoir habituel. Le déplacement est aussi utile pour protéger les poussins à la naissance car ils peuvent être tués par les autres poules lors de leur premier mois. En cas de déplacement, il est possible que la poule cesse de pondre dans les deux ou trois jours suivants.
90
+
91
+ Les poussins sont élevés d'un à trois mois selon les races. Les jeunes s'emplument progressivement (les mâles ont parfois un retard d'emplumage qui facilite le sexage[20]). Lorsque le taux de progestérone baisse chez la mère, et qu'elle va recommencer à pondre, elle rejette les jeunes, qui vivent alors en fratrie jusqu'à l'âge adulte.
92
+
93
+ La couvaison peut être stimulée en laissant les œufs s'accumuler dans un pondoir à l'abri de la lumière pendant une quinzaine de jours[14].
94
+
95
+ Le déclenchement de la couvaison est due à la sécrétion de l'hormone prolactine par le lobe antérieur de l'hypophyse. L'injection de prolactine chez les poules provoque l'arrêt de la ponte en quelques jours avec régression des ovaires.
96
+
97
+ Les poules pondeuses industrielles sont sélectionnées pour leur faible aptitude à la couvaison puisqu'une poule qui couve cesse de pondre pendant les vingt-et-un jours de la couvaison et pendant le mois suivant où elle s'occupe de sa progéniture. Les poussins industriels sont donc incubés en incubateurs artificiels automatisés à une température de 37,5 °C en couveuse ventilée ou 39 °C en couveuse simple.
98
+
99
+ Les poules muent chaque année généralement en fin d'été ou en automne. La première mue intervient vers 70 semaines soit 16 mois. C'est pour cette raison que les producteurs d’œufs renouvellent leur cheptel tous les 16 mois.
100
+
101
+ La mue s'effectue progressivement en démarrant par la tête pour finir par la queue. Elle peut durer de 2 à 6 mois (selon les races). Les poules à mue longue muent dès l'été. Elles sont généralement écartées de la sélection car la période de mue est une période à ponte réduite voire nulle. Les poules à forte intensité de ponte ont toujours une période de mue réduite[14].
102
+
103
+ La perte de plumes n'est pas toujours due à la mue. Une attaque de parasites ou un coq trop entreprenant peuvent entraîner également la chute de plumes.
104
+
105
+ Lors de la mue, la poule a besoin d'un apport plus important en protéines. On pourra par exemple lui donner des vers de farine, des graines de tournesol, des œufs brouillés, de la nourriture pour chat ou du poisson.
106
+
107
+ Compte tenu de la fragilité des nouvelles plumes, mieux vaut ne pas porter une poule et ne pas tailler ses plumes des ailes lorsqu'elle mue. Il convient également de limiter les facteurs de stress pendant cette période. On évitera par exemple d'introduire de nouvelles poules dans le groupe à cette période.
108
+
109
+ Une mue peut être volontairement induite par un stress tel qu'une baisse de luminosité soudaine ou une privation de nourriture ou d'eau pendant 7 à 28 jours par exemple[21]. Certains éleveurs américains (la pratique de la mue forcée est interdite dans de nombreux pays) induisent donc une mue après 50 semaines de production de façon à avoir ensuite un second cycle de ponte intense de 35 semaines.
110
+
111
+ Les particuliers propriétaires de poules se demandent souvent pourquoi leurs poules ne pondent plus, ou moins. Le phénomène est généralement dû à une période de mue en cours ou à un âge trop avancé de la poule.
112
+
113
+ Si la longévité de la poule peut atteindre dix-huit ans, les prédateurs, les nombreuses maladies et sa santé fragile ne lui permettent que rarement de vivre plus de douze ans. La ménopause survient vers 7-9 ans, lorsque les 600 à 1000 ovocytes de l'ovaire unique sont épuisés. Cependant, elle survient beaucoup plus tôt pour les poules d'élevage.
114
+
115
+ Les poules pondeuses sont généralement abattues après une saison de ponte vers l'âge de 18 mois (70 à 80 semaines). Elles pourraient continuer à pondre, mais seulement après une période de mue et d'improductivité de deux à trois mois qui affecterait la rentabilité si on continuait à les nourrir pendant cette période. De plus, pendant la mue, la poule est plus sensible aux maladies et par la suite, ses œufs sont moins nombreux (environ 20 % d’œufs en moins chaque année), trop gros pour entrer dans les emballages de la grande distribution et plus fragiles (car la quantité de calcaire utilisée pour fabriquer la coquille est programmée génétiquement et reste donc identique pour un œuf plus gros, la coquille est donc plus fine et plus poreuse[22]).
116
+
117
+ En captivité, le coq et la poule domestiques ont besoin d'un poulailler pour vivre, entre autres pour se protéger du vent et de la pluie. Cet abri comporte perchoirs, nids (caisses stables remplies de foin ou paille) et abreuvoirs. Il mesure environ 1 m² pour 2 poules.
118
+
119
+ Différents espèces de gallinacés sauvages sont apparues sur chaque continent : le tétras en Europe, la pintade en Afrique, la dinde en Amérique et le coq doré (Gallus gallus) en Asie. C'est cette dernière espèce qui a donné lieu à la première domestication dans plusieurs régions d'Asie du Sud-est vers -6 000 avant JC[23]. Puis sa forme domestique s'est diffusée dans le monde entier pour la production de viande et d'œufs, si on se base sur le fait que le mot pour désigner le poulet domestique — *manuk — appartient à la langue reconstituée proto-austronésienne. Les poules, avec les chiens et les cochons, faisaient partie des animaux domestiques de la culture Lapita, la première culture néolithique de l'Océanie[24].
120
+
121
+ Grâce au commerce antique et aux mouvements de populations, les poules ont atteint tous les continents. En Égypte, en Grèce et en Italie, on les élevait pour l'alimentation, les combats, mais aussi comme animal d'ornement[25].
122
+
123
+ Les premières représentations de poules en Europe se trouvent sur les céramiques corinthiennes du VIIe siècle av. J.-C. Le premier élevage de poules retrouvé, était situé en Judée, pendant la période hellénique[26].
124
+
125
+ Sur l'île de Pâques, les poules n'ont été introduites par les navigateurs polynésiens que vers le XIIe siècle, et elles y étaient le seul animal domestique. Elles étaient logées dans des poulaillers de pierre particulièrement solides[27].
126
+
127
+ De même, les poules Araucana qui pondent des œufs à coquille bleue-verte[28], sont arrivées en Amérique bien avant l'explorateur Christophe Colomb. Elles y ont été introduites par les Polynésiens, selon une étude génétique publiée dans les Annales de l'Académie nationale des Sciences.
128
+
129
+ Vers 1850, les premières poules asiatiques « géantes » comme la Cochin furent introduites en Europe et donnèrent lieu à ce qu'on appela alors la « Cochinmania »[29].
130
+
131
+ Le génome de la poule est composé de 39 chromosomes (2n=78) dont 5 macro chromosomes, 33 micro chromosomes et un chromosome sexuel (système ZW de détermination sexuelle)[30]. Le coq (ZZ) a 2 chromosomes Z alors que la poule (ZW) a un chromosome Z et un chromosome W (celui-ci est vide et n'a qu'un rôle sexuel). Les gènes qu'on trouve sur le chromosome Z sont dits « liés au sexe » (sex link) et les gènes présents sur les autres chromosomes sont dits autosomaux.
132
+
133
+ L'amélioration génétique des différentes souches de poules a permis d'améliorer énormément la productivité au cours des 50 dernières années. En 1950, les meilleurs poules pondeuses pondaient 160 œufs par an contre 320 en 2015. Dans le même temps, les troupeaux ont vu leur taux de mortalité passer de 50 % à 5 % grâce à la vaccination et la quantité de nourriture nécessaire a été divisée par deux grâce à la réduction du poids des pondeuses.
134
+
135
+ Comme les poules ont seulement un allèle lié au sexe pour un locus donné, les allèles dominants et récessifs liés au sexe sont exprimés avec un seul gène (dit « hémizygote »). Si un allèle récessif lié au sexe est homozygote chez le mâle et qu'un allèle dominant lié au sexe est présent chez la femelle, tous les mâles issus du croisement hériteront du gène dominant lié au sexe de la mère, et toutes les femelles hériteront du gène récessif lié au sexe du père. L'inverse (père avec allèles dominants et mère avec allèle récessif) ne fonctionne pas de la même manière car tous les descendants auront le gène dominant.
136
+
137
+ Par exemple, dans un croisement de type « Red sex link », on croise un mâle doré (donc à gène sexuel homozygote récessif s+/s+) avec une femelle argentée (donc à gène sexuel hémizygote dominant S/-), on obtient alors obligatoirement des mâles uniquement argentés (S/s+) et des femelles uniquement rousses (s+/-) car l'allèle sexuel des femelles est obligatoirement donné par le père.
138
+
139
+ Ce phénomène est parfois utilisé pour sexer les poussins à la naissance.
140
+
141
+ En raison de l'existence d'un gène blanc dominant (comme chez la Leghorn par exemple), il est impossible d'utiliser une volaille blanche pour faire du sex link[31].
142
+
143
+ La couleur d'une poule peut beaucoup évoluer entre le stade poussin et le stade mature. Par exemple, un poussin noir peut donner une poule barrée, un poussin jaune peut devenir blanc, etc. Il faut donc attendre la maturité (vers cinq à six mois) pour connaitre la couleur définitive d'une poule (sauf si on connait ses caractéristiques génétiques qui, dans certains cas, permettent d'être fixés au préalable).
144
+
145
+ La poule ne dispose que de deux pigments pour créer ses différentes couleurs de robe : un pigment roux appelé phéomélanine (qui donne toutes les nuances du rouge au jaune en passant par le brun, le beige et l'orangé) et un noir appelé eumélanine (qui donne toutes les nuances de gris clair, foncé ou bleuté).
146
+
147
+ Certains gènes affectent uniquement les zones de phéomélanine. Par exemple :
148
+
149
+ Certains gènes affectent uniquement les zones d'eumélanine. Par exemple si la poule dispose des gènes bleus Bl ou brun Id, l'eumélanine est diluée en ces couleurs.
150
+
151
+ D'autres gènes affectent à la fois l’eumélanine et la phéomélanine, par exemple, le gène Lavande -lav dilue l'eumélanine en lavande pâle et la phéomélanine en beige pâle.
152
+
153
+ Trois gènes différents peuvent être à l'origine d'un plumage blanc, ce qui rend plus complexe la gestion de cette couleur :
154
+
155
+ Certains caractères s'expriment plus ou moins selon le nombre d'allèles qui les expriment. Par exemple, un coq barré homozygote B/B aura des rayures blanches plus épaisses et aura donc une apparence plus claire qu'un coq B/b+. Une femelle B/- (gène lié au sexe) aura le même type de rayures qu'un mâle B/b+ puisque le dosage de B est identique. Les femelles barrées ont une apparence plus foncée car elles ne peuvent pas porter qu'un gène barré puisque c'est un gène lié au sexe.
156
+
157
+ Autre exemple, le croisement d'une poule naine (dw/-) avec un coq normal (Dw/Dw) donnera des mâles normaux mais un peu plus petits (Dw/dw) et des femelles normales (Dw/-)
158
+
159
+ Le 9 décembre 2004, la revue scientifique Nature a annoncé qu'une équipe internationale de 170 chercheurs est parvenue à établir le séquençage du génome de la poule. C'est le premier génome d'oiseau séquencé.
160
+
161
+ Elle serait issue des sous-espèces du coq doré, ainsi que d'autres sous-espèces disparues, car :
162
+
163
+ L'amélioration génétique de la poule fait l'objet de nombreuses recherches par les grandes multinationales productrices d’œufs et de poussins. Les amateurs sont aussi nombreux à faire des essais de croisements et peuvent s'aider de calculateurs génétiques disponibles sur Internet[33].
164
+
165
+ Il existe plus de 200 grandes races de poules (dont 45 françaises), de forme, de taille et de couleur diverses et autant de races naines.
166
+
167
+ Coq crèvecœur.
168
+
169
+ Poule gâtinaise.
170
+
171
+ Poule nègre-soie, variété blanche.
172
+
173
+ Coq orpington fauve.
174
+
175
+ Padoue frisée blanche.
176
+
177
+ Poule Rhode Island.
178
+
179
+ Plymouth barrée.
180
+
181
+ Poules issues de croisements, de type « industriel ».
182
+
183
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
184
+
185
+ Traditionnellement, l'élevage se faisait en basse-cour. Dès le Moyen Âge, chaque ferme ou même chaque maison villageoise avait un poulailler qui fournissait des œufs pour la consommation familiale et pour la vente au marché, ce qui permettait un revenu régulier même avec un effectif très réduit.
186
+ La gestion du poulailler était le domaine des femmes et des enfants.
187
+
188
+ L'élevage industriel utilise le plus souvent des cages disposées en batteries ou au sol, dans des poulaillers. Le législateur a dû intervenir pour réglementer l'espace vital des poules en batterie. Pour sa part, le Conseil de l'Union européenne a pris la directive 1999/74/CE qui impose que les cages aménagées offrent une surface minimale de 750 cm2 par animal (contre 500 cm2 auparavant). Cette directive entre en application en novembre 2011.
189
+
190
+ Pour stimuler la ponte, l'accouveur joue sur l'éclairage dont la durée quotidienne est progressivement augmentée pour atteindre jusqu'à seize heures en période de ponte.
191
+
192
+ L'aviculture pose des problèmes de maltraitance animale. L'INRA constatait en 2004 que 75 à 90 % des poulets claudiquaient, dont 26 à 30 % « sévèrement ». Selon le Canard enchaîné du 26 juillet 2006, qui rapporte ces chiffres, ils passent près de 90 % du temps couchés faute d'espace (contre 60 à 70 % dans les années 1980), ce qui entraîne des déformations des pattes.
193
+
194
+ En 2014, la France était le quatrième plus gros producteur européen de poulets (derrière la Pologne, le Royaume-Uni et l'Allemagne) avec 500 millions de poulets de chair et 47 millions de poules pondeuses. La consommation moyenne annuelle de poulet était de 26 kg par habitant[34]. En 2016, ont été élevés et abattus : 66 milliards de poulets dans le monde, 7,4 milliards de poulets au sein de l’Union européenne, 800 millions de poulets en France[35].
195
+
196
+ De tous les œufs mis sur le marché, les œufs de poule sont de loin les plus consommés.
197
+
198
+ Un coquelet est un poulet qui est abattu à un poids inférieur à un kilogramme (alors que le poids d'un poulet standard peut varier de 1,5 à 2,5 kg et plus).
199
+
200
+ On choisit une race de poules en fonction de l'usage qu'on souhaite en faire. En effet, il existe des races :
201
+
202
+ En hiver, les poules pondent moins, voire pas du tout. Pour assurer une petite production d’œufs durant cette période froide, on peut opter pour une poule réputée bonne pondeuse l’hiver, telles que l’Orpington, la poule d’Alsace, la géline de Touraine, la gâtinaise ou la Faverolles.
203
+
204
+ Il existe différents modes d'élevages[40] :
205
+
206
+ Élevage fermier en plein air (à la belle saison, les poules trouvent l'essentiel de leur ration sur les parcours)
207
+
208
+ Élevage en parcs type Label Rouge (les bandes de poules sont alimentées par l'éleveur)
209
+
210
+ Élevage intensif au sol
211
+
212
+ Élevage en batterie industriel de poules pondeuses issues de Leghorn - « type américain ».
213
+
214
+ La poule est la proie de nombreux prédateurs : renard, chien domestique ou errant, fouine, belette, rat, rapaces, etc. Dans un élevage, la seule solution efficace contre la majorité des prédateurs est la clôture électrifiée (en bas et en haut). Les poussins sont des proies encore plus faciles qu'il convient de protéger étroitement au moins les 3 premiers mois.
215
+
216
+ Grâce au séquençage du génome du coq Bankiva, dernier ancêtre sauvage des poules domestiques, on a trouvé une mutation du récepteur de l'hormone thyréostimuline. Cette mutation a libéré la poule de sa dépendance (pour la reproduction et de ponte) à la durée du cycle jour-nuit. Cette mutation semble dater de plusieurs milliers d'années et elle a permis aux poules domestiques de pondre presque toute l'année, ou toute l'année quand on les éclaire artificiellement[42].
217
+
218
+ En France[43],[44]
219
+
220
+ En 2010 :
221
+
222
+ En 2008 :
223
+
224
+ Plus de 80 % de la production française en œufs provenaient d'élevages en batteries.
225
+
226
+ En Europe, le marquage des œufs commercialisés pour la consommation humaine est facultatif. Pour les paysans producteurs fermiers, ce droit au non-marquage est soumis :
227
+
228
+ Certains aspects seront susceptibles d'être vérifiés pas la DDT ; d'autres par la DGCCRF.
229
+
230
+ Pour les autres productions d’œufs (y compris pour des productions incluant la dénomination « Œufs fermiers » sous forme de marque commerciale), le passage par un centre d'emballage agréé et l'impression d'un code sur les coquilles est obligatoire :
231
+
232
+ Le poulet est sensible à de nombreuses maladies, dont la grippe aviaire hautement pathogène (H5N1 notamment). Mais aussi la salmonellose, transmissible à l'homme, la coccidiose (maladie liée à la non-propreté du poulailler), qui ne l'est pas, et de nombreux autres virus et parasites mortels.
233
+
234
+ Tous les poussins issus de l'industrie avicole sont généralement vaccinés dans l’œuf (vaccination In Ovo) ou à la naissance par injection ou vaporisation notamment contre le virus de la bronchite infectieuse aviaire, la maladie de Newcastle, la maladie de Marek, la maladie de Gumboro et la coccidiose.
235
+
236
+ La vermifugation est recommandée pour lutter contre les vers tels qu'ascaridia et capillaria qui peuvent envahir l'intestin des volailles et les affaiblir. D'autres parasites tels que le pou rouge ou le pou mallophage (ou broyeur) s'attaquent aussi fréquemment aux poules en contact avec les oiseaux sauvages.
237
+
238
+ Expressions autour de la poule
239
+
240
+ Musique :
241
+
242
+ Sculpture :
243
+
244
+ Objets :
245
+
246
+ Der erste Schnee, par Ludwig Richter, 1840.
247
+
248
+ Gustav Klimt : Garten mit Hühnern in St. Agatha, 1899.
249
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250
+ Poule et poussins, par un artiste chinois anonyme de la Dynastie Song (960–1279).
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252
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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1
+ Sous-espèce
2
+
3
+ Gallus gallus domesticus, en français la Poule domestique (femelle), le coq domestique (mâle), est une sous-espèce de l'ordre des Galliformes. Cet oiseau, principalement issu de la domestication d'une espèce sauvage particulière (le Coq doré), est élevé à la fois pour sa chair, pour ses œufs, pour le combat, pour le chant, parfois pour ses plumes et plus rarement encore pour sa crête (rites). En 2018, de nombreuses races issues de la sélection opérée par les paysans au fil des siècles ont disparu. Il s'agit de l'espèce d'oiseaux dont la population est la plus importante.
4
+
5
+ Le mâle de la poule est le coq. Un jeune est appelé poussin et un pré-adulte mâle est appelé coquelet puis devient poulet ; un poulet femelle est une poulette. Un jeune coq châtré pour que sa chair soit plus tendre est un chapon. Autrefois on pratiquait également l'ablation des ovaires sur des poulettes destinées à devenir des poulardes. De nos jours il s'agit seulement de poulettes qui n'ont pas encore pondu, et qu'on engraisse de la même manière que les chapons. Chapons et poulardes sont plus corpulents et ont une chair plus grasse que leurs équivalents non castrés.
6
+
7
+ Cette sous-espèce, bien que d'origine tropicale, a une répartition géographique très large, due à l'action des humains. Elle s'adapte à une multitude de milieux, si l'on excepte les hautes latitudes, au-delà du cercle polaire, où les jours sont trop courts en hiver. Les yeux des poules ne leur permettent pas de voir la nuit (absence de bâtonnets), ce qui en fait un animal diurne exclusivement.
8
+
9
+ La poule est un animal terrestre et nidifuge.
10
+
11
+ C'est un animal adapté à la course (trois doigts posés au sol), et volant peu.
12
+
13
+ Le coq se distingue de la poule par sa taille plus importante, par une crête rouge vif sur la tête et ses barbillons plus développés, par ses ergots, par les coloris plus éclatants de son plumage et par sa queue en panache de plumes. Il se distingue aussi par son cri, le « cocorico » qu'il commence à pousser vers l'âge de 15 semaines (4 mois) bien avant sa maturité sexuelle qui débute vers 25 semaines (6 mois) avant d'être pleinement efficace vers 37 semaines (9 mois). La fertilité du coq décline assez rapidement puisque le coq n'est pleinement fertile que de 9 à 15 mois.
14
+
15
+ Le coq tient un rôle spécifique dans le troupeau. Lorsqu'il trouve un point d'alimentation intéressant (vers, larves, insectes), il le signale aux poules et les laisse manger sa trouvaille. Lorsqu'un prédateur s'approche ou qu'un rapace survole le troupeau, il donne l'alerte en poussant un grondement particulier. Dès qu'elles l'entendent, toutes les poules se mettent à l'abri sous un arbre ou un buisson. En cas d'attaque, le coq est celui qui fera face aux prédateurs. Il se sacrifie souvent pour donner le temps aux poules de s'enfuir.
16
+
17
+ La combativité naturelle des coqs est mise à profit pour organiser des combats. Cette tradition fut très vivace dans le Nord de la France, où elle peut encore être observée, et en Belgique, où elle est désormais interdite. Elle perdure également dans le sud-est asiatique, en Amérique du Sud et centrale, ainsi qu'aux Antilles.
18
+
19
+ À la suite de dérèglements hormonaux, une poule ménopausée peut prendre partiellement les caractères sexuels secondaires du coq.
20
+
21
+ Dans une basse-cour, les poules sont clairement rangées par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; généralement, la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l'animal A, etc. De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs.
22
+
23
+ Les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulailler, même sur photographie[1].
24
+
25
+ Elles sont également dotées d'empathie. Une étude britannique en 2011 montre que les poules sont sensibles aux souffrances de leurs semblables (augmentation de leur rythme cardiaque et de leurs gloussements lorsqu'elles sont en présence de leurs poussins dont les plumes sont ébouriffées par des souffles d'air)[2],[3].
26
+
27
+ La poule cagnette, caquette (quand elle pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l'œuf), clousse (quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères). Il lui arrive même, rarement, de chanter comme un coq. Son répertoire comporte autour de 24 cris différents, associés à des événements particuliers (différents types de menace, présence de nourriture, etc.)[3].
28
+
29
+ Le poussin pépie, piaille, piaule. Son cri est appelé le pépiement.
30
+
31
+ Le coq se distingue aussi par son cri, le « cocorico » dont la transcription phonétique varie selon les langues (cock a doodle do en anglais, quiquiriqui en espagnol, kokeriko en espéranto, kukeleku en néerlandais, etc.). Le chant du coq est inné, il n'est pas appris. Des concours de chant de coq sont organisés[4].
32
+
33
+ « Cocorico » est aussi un symbole du chauvinisme français, probablement parce que ce cri est interprété comme une manifestation d'orgueil de la part du coq[réf. nécessaire], mais surtout parce que le coq gaulois est l'emblème du pays.
34
+
35
+ Si on la laisse en plein air, une poule passe la majeure partie de son temps à déambuler dans l'espace enherbé qu'on met à sa disposition. Elle picore quelques végétaux mais passe surtout beaucoup de temps à gratter le sol à la recherche d'invertébrés, d'insectes ou autres petits animaux (vers, fourmis, amphibiens, lézards, petits rongeurs, etc.) qui lui apportent les protéines dont elle a besoin. La poule est donc une solution idéale pour retourner régulièrement un tas de compost ou de fumier.
36
+
37
+ Si elle n'a pas accès à un lieu enherbé, une poule pondeuse adulte mange entre 100 et 150 grammes de provende par jour soit environ 45 kg/an[5], en sachant qu'elle mange plus en hiver qu'en été pour résister au froid, et que les besoins augmentent aussi pendant la période de mue. Lorsque les poules mangent moins à cause de la chaleur, il est conseillé de leur donner des aliments plus concentrés pour qu'elles aient un apport suffisant en éléments nutritifs malgré la diminution de leur consommation.
38
+
39
+ Idéalement, cette volaille doit avoir libre accès à la nourriture et à l'eau pour pouvoir en consommer à volonté. En général, elle se contente de la quantité nécessaire à la satisfaction de ses besoins nutritifs. À défaut, deux repas par jour sont recommandés[6].
40
+
41
+ L'oiseau est omnivore. Son alimentation varie selon qu'il s'agit d'un poulet en croissance (plus de protéines), d'une poule pondeuse industrielle (plus de calcaire) ou d'un reproducteur mais elle se compose généralement de :
42
+
43
+ Les minéraux peuvent être fournis de façon précise sous forme de granulés disponibles dans le commerce ou sous forme plus aléatoire à partir de divers fruits, légumes, feuilles et graines d'herbacées tels que :
44
+
45
+ L'apport de graines de lin à l'alimentation des poules permet d'augmenter la teneur en oméga 3 des œufs.
46
+
47
+ L'accès à la végétation d'un parcours permet à la poule d'avoir un fort apport en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) qui donnent une couleur intense au jaune d’œuf[10] (les capucines, les roses d'Inde, le chou kale et les pissenlits sont les aliments les plus riches en lutéine). Les poules élevées en cage reçoivent une alimentation enrichie en zéaxanthine de synthèse pour avoir un jaune de couleur soutenue.
48
+
49
+ On peut également préparer des pâtées. Ainsi la poule de Bresse (seule volaille dont l'appellation d'origine est préservée administrativement) est engraissée pendant les deux dernières semaines uniquement de farine de maïs blanc délayé dans du lait et elle est abreuvée au lait et petit lait, ce qui contribue à lui donner une chair blanche.
50
+
51
+ Les agriculteurs spécialisés (nommés « aviculteurs » par l'administration française) considèrent qu'il faut 4 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet[11].
52
+
53
+ On trouve dans le commerce des mélanges de grains ou des granulés dont la composition correspond exactement aux besoins des volailles selon leur type (pondeuse, poulet de chair ou poussins). Les mélanges de grains sont appréciés des volailles mais, comme elles peuvent trier, il arrive que certaines graines ne soient pas consommées. Les granulés évitent ce genre de problème mais ils sont parfois boudés par les volailles.
54
+
55
+ Poules et coqs sont sexuellement matures à partir de l'âge de cinq à neuf mois selon les races et la quantité de lumière reçue pendant les premiers mois (plus on éclaire de jeunes poules, plus elles seront matures jeunes mais plus la taille de leurs œufs sera réduite[12]).
56
+
57
+ La pleine maturité des poules et des coqs survient entre huit et quinze mois, ce sont donc des volailles de cet âge qu'il faut utiliser de préférence lorsqu'on cherche à faire de la reproduction. En effet, à partir de seize mois, les coqs sont moins fertiles[13] et les poules pondent des œufs plus gros, plus fragiles et moins nombreux.
58
+
59
+ La taille et le poids des œufs évoluent avec l'âge de la poule. La poule pond (même en l'absence d'un coq) un œuf par jour ou un tous les deux jours (en moyenne un œuf tous les 26 heures, soit cent à trois cents œufs par an selon les races et l'âge). Ils sont de couleurs variées selon les races de poules pondeuses. Les consommateurs urbains achètent certaines couleurs : œufs roux en Europe, blancs aux États-Unis, par exemple ; cela procède d'un préjugé fortement ancré socialement.
60
+
61
+ Animal ovipare, les œufs de la poule correspondent à des ovules non fécondés. L'œuf ne peut bien sûr être fécondé que s'il y a présence d'un coq, ce qui permettra de donner naissance aux poussins. En aviculture, il est conseillé pour obtenir un bon résultat de fécondation d'avoir un cheptel équilibré entre mâles et femelles :
62
+
63
+ La poule ovule de nouveau 15 à 20 minutes après avoir pondu. On pense souvent que la poule caquète après la ponte pour manifester sa « joie » mais il s'agit en fait d'un appel au coq pour lui préciser que c'est le moment où elle est fécondable (environ trente minutes par jour). En effet, une fois qu'un nouveau jaune est engagé dans l'oviducte, le coq ne coche plus la poule car ses spermatozoïdes seraient rejetés par l’œuf cheminant en sens inverse. De fait, le premier œuf pondu après un coït est fécondé (si le coq produit un sperme de bonne qualité).
64
+
65
+ Après chaque coït, la poule conserve des spermatozoïdes utilisables sur les œufs qui seront pondus dans les une à trois semaines suivantes mais cela n'empêche pas le coq de la « cocher » quotidiennement.
66
+
67
+ L'intensité de ponte correspond au nombre d’œufs pondus sur une période donnée. Ainsi, si une poule pond neuf œufs en dix jours, elle a une intensité de ponte de 90 % sur cette période. Ce ratio varie en fonction de l'âge de la poule et des saisons avec des séries de ponte sans pause plus longues en été qu'en hiver. Lors du pic de ponte, une poule peut faire des séries ininterrompues de ponte de vingt à trente œufs sans aucune pause. Les séries de ponte sont fonction des séquences d'ovulation et d'ovoposition (acte de pondre et de placer ses œufs dans un endroit particulier)[14]. La durée des séries diminue avec l'âge de la poule.
68
+
69
+ Le seuil d'intensité de ponte minimal de rentabilité des poules industrielles est de 65 % soit environ vingt œufs par mois. L'âge de l'intensité de ponte maximale des poules « industrielles » se situe entre sept et neuf mois (90 % d'intensité de ponte soit environ 27 œufs par mois). À partir de neuf mois, l'intensité de ponte diminue progressivement pour attendre 65 % vers seize mois (âge auquel elles sont abattues pour être remplacées par de nouvelles poules de cinq mois).
70
+
71
+ Dans son aire d'origine, la poule pond toute l'année, les saisons n'étant pas marquées. Dans les zones tempérées, l'intensité de ponte diminue quand les jours raccourcissent (de juillet à décembre pour éviter d'avoir des poussins pendant la saison froide). L'intensité de ponte augmente quand les jours rallongent car l'hormone déclenchant l'ovulation n'est produite qu'après au moins dix heures d'exposition de la poule à la lumière (notion de photopériode).
72
+
73
+ La ponte peut s'arrêter temporairement pour différentes raisons :
74
+
75
+ Chaque année, la poule diminue son intensité de ponte d'environ 20 %, jusqu'à épuisement des ovocytes (ménopause, vers 7-9 ans)[15].
76
+
77
+ Si une poule reçoit au moins dix heures de lumière en une journée, elle libère, le lendemain matin, un ovocyte dans l'oviducte. Cet ovocyte aura passé les dix jours précédant sa libération à accumuler des réserves nutritives pour former le vitellus (plus connu sous le nom de « jaune d'œuf »), c'est la période dite de vitellogénèse où l'ovule passe de 200 mg à 15 g[14].
78
+
79
+ Le vitellus est d'abord libéré seul dans l’infundibulum (c'est seulement là qu'il est fécondable si du sperme est disponible. Les spermatozoïdes mettent entre 15 minutes et 24 heures après le coït pour remonter du vagin à l'infundibulum) puis, en passant dans le magnum, il s'entoure d'albumen (le blanc) et des chalazes (durée : 3 heures), de membranes coquillières en passant dans l'isthme (durée : 1 à 1,5 heure) puis la coquille est fabriquée dans la glande à coquilles de l'utérus en seize à dix-neuf heures. La coquille ne mesure que 0,3 mm d'épaisseur mais, à la verticale, un œuf peut supporter un poids de 3 kg. Enfin, l'œuf est recouvert d'une cuticule de protection. Pendant tout le trajet, l'œuf se déplace la pointe en avant mais il est retourné lors de la calcification et sort donc par le gros bout. La ponte a lieu le plus souvent en fin de matinée.
80
+
81
+ Le temps total nécessaire pour transformer un ovule et son vitellus en un œuf complètement développé est d'environ 25 à 26 heures. Environ 30 à 75 minutes après qu'une poule a pondu un œuf, l'ovaire libère l'ovule suivant. Cependant, l'ovulation se produit habituellement dans des conditions optimales de lumière du jour et donc presque jamais après 15 h. Ainsi, lorsqu'une poule pond un œuf trop tard dans la journée, la prochaine ovulation se produit le lendemain, et la poule a donc un jour de pause où elle ne pond pas d’œuf[16].
82
+
83
+ Les œufs sont pondus dans des nids grossièrement bâtis. Une fois que huit à douze œufs sont déposés dans le nid, la poule commence à couver si elle est âgée d'au moins 40 semaines[17] et appartient à une race couveuse comme la poule soie, l'Orpington, la Sussex ou la Cochin par exemple). On dit qu'une poule n'est pas bonne couveuse quand elle couve peu ou mal, c'est-à-dire qu'elle se désintéresse de ses œufs après une ou deux semaines de couvaison (cas fréquent avec les poules hybrides industrielles).
84
+
85
+ Lors de la couvaison, la poule change de comportement. Elle se met à glousser dès qu'on l'approche et se déplume au niveau du bréchet, le tout étant déterminé par une augmentation du taux de progestérone. Les œufs sont alors incubés : la poule se lève une fois par jour pour s'alimenter et prendre un bain de terre pour se nettoyer (dans un poulailler, on pourra mettre en place un bac abrité de la pluie et rempli de sable, cendre, copeaux de bois et poudre insecticide) ; elle retourne régulièrement les œufs (indispensable au développement harmonieux du fœtus).
86
+
87
+ Contrairement à une idée très répandue, la température des poules en période de couvée diffère à peine de celle des poules en période normale[18]. La température moyenne du corps d’une poule varie entre 40,5 et 41,7 °C. Au départ de la couvaison, la poule diffuse beaucoup de chaleur, mais vers la fin, elle chauffe moins les œufs, le métabolisme des poussins prenant le relais. Le développement embryonnaire s'effectue au cours d'une période d'incubation pendant laquelle l'œuf est maintenu à une température d’environ 38 à 39 °C (température optimale au centre d’un œuf incubé). Lorsque la couvaison est assurée par une poule (et non par une couveuse), la surface supérieure de l’œuf peut atteindre 39,4 °C mais si l'embryon est exposé à une température supérieure, il ne survit pas.
88
+
89
+ La poule ne commence à couver qu'au dernier œuf pondu, de manière que les poussins se développent et éclosent en même temps (il faut dix-neuf à vingt-et-un jours, selon les races et la taille). Un œuf fécondé peut donc se conserver une quinzaine de jours avant d'être couvé et donner naissance à un poussin[19]. Une fois la couvaison démarrée, il est recommandé de déplacer la poule et ses œufs (à la nuit tombée) dans un espace isolé des autres poules pour que la poule couveuse ne soit pas dérangée par les autres poules qui voudront continuer à pondre dans leur pondoir habituel. Le déplacement est aussi utile pour protéger les poussins à la naissance car ils peuvent être tués par les autres poules lors de leur premier mois. En cas de déplacement, il est possible que la poule cesse de pondre dans les deux ou trois jours suivants.
90
+
91
+ Les poussins sont élevés d'un à trois mois selon les races. Les jeunes s'emplument progressivement (les mâles ont parfois un retard d'emplumage qui facilite le sexage[20]). Lorsque le taux de progestérone baisse chez la mère, et qu'elle va recommencer à pondre, elle rejette les jeunes, qui vivent alors en fratrie jusqu'à l'âge adulte.
92
+
93
+ La couvaison peut être stimulée en laissant les œufs s'accumuler dans un pondoir à l'abri de la lumière pendant une quinzaine de jours[14].
94
+
95
+ Le déclenchement de la couvaison est due à la sécrétion de l'hormone prolactine par le lobe antérieur de l'hypophyse. L'injection de prolactine chez les poules provoque l'arrêt de la ponte en quelques jours avec régression des ovaires.
96
+
97
+ Les poules pondeuses industrielles sont sélectionnées pour leur faible aptitude à la couvaison puisqu'une poule qui couve cesse de pondre pendant les vingt-et-un jours de la couvaison et pendant le mois suivant où elle s'occupe de sa progéniture. Les poussins industriels sont donc incubés en incubateurs artificiels automatisés à une température de 37,5 °C en couveuse ventilée ou 39 °C en couveuse simple.
98
+
99
+ Les poules muent chaque année généralement en fin d'été ou en automne. La première mue intervient vers 70 semaines soit 16 mois. C'est pour cette raison que les producteurs d’œufs renouvellent leur cheptel tous les 16 mois.
100
+
101
+ La mue s'effectue progressivement en démarrant par la tête pour finir par la queue. Elle peut durer de 2 à 6 mois (selon les races). Les poules à mue longue muent dès l'été. Elles sont généralement écartées de la sélection car la période de mue est une période à ponte réduite voire nulle. Les poules à forte intensité de ponte ont toujours une période de mue réduite[14].
102
+
103
+ La perte de plumes n'est pas toujours due à la mue. Une attaque de parasites ou un coq trop entreprenant peuvent entraîner également la chute de plumes.
104
+
105
+ Lors de la mue, la poule a besoin d'un apport plus important en protéines. On pourra par exemple lui donner des vers de farine, des graines de tournesol, des œufs brouillés, de la nourriture pour chat ou du poisson.
106
+
107
+ Compte tenu de la fragilité des nouvelles plumes, mieux vaut ne pas porter une poule et ne pas tailler ses plumes des ailes lorsqu'elle mue. Il convient également de limiter les facteurs de stress pendant cette période. On évitera par exemple d'introduire de nouvelles poules dans le groupe à cette période.
108
+
109
+ Une mue peut être volontairement induite par un stress tel qu'une baisse de luminosité soudaine ou une privation de nourriture ou d'eau pendant 7 à 28 jours par exemple[21]. Certains éleveurs américains (la pratique de la mue forcée est interdite dans de nombreux pays) induisent donc une mue après 50 semaines de production de façon à avoir ensuite un second cycle de ponte intense de 35 semaines.
110
+
111
+ Les particuliers propriétaires de poules se demandent souvent pourquoi leurs poules ne pondent plus, ou moins. Le phénomène est généralement dû à une période de mue en cours ou à un âge trop avancé de la poule.
112
+
113
+ Si la longévité de la poule peut atteindre dix-huit ans, les prédateurs, les nombreuses maladies et sa santé fragile ne lui permettent que rarement de vivre plus de douze ans. La ménopause survient vers 7-9 ans, lorsque les 600 à 1000 ovocytes de l'ovaire unique sont épuisés. Cependant, elle survient beaucoup plus tôt pour les poules d'élevage.
114
+
115
+ Les poules pondeuses sont généralement abattues après une saison de ponte vers l'âge de 18 mois (70 à 80 semaines). Elles pourraient continuer à pondre, mais seulement après une période de mue et d'improductivité de deux à trois mois qui affecterait la rentabilité si on continuait à les nourrir pendant cette période. De plus, pendant la mue, la poule est plus sensible aux maladies et par la suite, ses œufs sont moins nombreux (environ 20 % d’œufs en moins chaque année), trop gros pour entrer dans les emballages de la grande distribution et plus fragiles (car la quantité de calcaire utilisée pour fabriquer la coquille est programmée génétiquement et reste donc identique pour un œuf plus gros, la coquille est donc plus fine et plus poreuse[22]).
116
+
117
+ En captivité, le coq et la poule domestiques ont besoin d'un poulailler pour vivre, entre autres pour se protéger du vent et de la pluie. Cet abri comporte perchoirs, nids (caisses stables remplies de foin ou paille) et abreuvoirs. Il mesure environ 1 m² pour 2 poules.
118
+
119
+ Différents espèces de gallinacés sauvages sont apparues sur chaque continent : le tétras en Europe, la pintade en Afrique, la dinde en Amérique et le coq doré (Gallus gallus) en Asie. C'est cette dernière espèce qui a donné lieu à la première domestication dans plusieurs régions d'Asie du Sud-est vers -6 000 avant JC[23]. Puis sa forme domestique s'est diffusée dans le monde entier pour la production de viande et d'œufs, si on se base sur le fait que le mot pour désigner le poulet domestique — *manuk — appartient à la langue reconstituée proto-austronésienne. Les poules, avec les chiens et les cochons, faisaient partie des animaux domestiques de la culture Lapita, la première culture néolithique de l'Océanie[24].
120
+
121
+ Grâce au commerce antique et aux mouvements de populations, les poules ont atteint tous les continents. En Égypte, en Grèce et en Italie, on les élevait pour l'alimentation, les combats, mais aussi comme animal d'ornement[25].
122
+
123
+ Les premières représentations de poules en Europe se trouvent sur les céramiques corinthiennes du VIIe siècle av. J.-C. Le premier élevage de poules retrouvé, était situé en Judée, pendant la période hellénique[26].
124
+
125
+ Sur l'île de Pâques, les poules n'ont été introduites par les navigateurs polynésiens que vers le XIIe siècle, et elles y étaient le seul animal domestique. Elles étaient logées dans des poulaillers de pierre particulièrement solides[27].
126
+
127
+ De même, les poules Araucana qui pondent des œufs à coquille bleue-verte[28], sont arrivées en Amérique bien avant l'explorateur Christophe Colomb. Elles y ont été introduites par les Polynésiens, selon une étude génétique publiée dans les Annales de l'Académie nationale des Sciences.
128
+
129
+ Vers 1850, les premières poules asiatiques « géantes » comme la Cochin furent introduites en Europe et donnèrent lieu à ce qu'on appela alors la « Cochinmania »[29].
130
+
131
+ Le génome de la poule est composé de 39 chromosomes (2n=78) dont 5 macro chromosomes, 33 micro chromosomes et un chromosome sexuel (système ZW de détermination sexuelle)[30]. Le coq (ZZ) a 2 chromosomes Z alors que la poule (ZW) a un chromosome Z et un chromosome W (celui-ci est vide et n'a qu'un rôle sexuel). Les gènes qu'on trouve sur le chromosome Z sont dits « liés au sexe » (sex link) et les gènes présents sur les autres chromosomes sont dits autosomaux.
132
+
133
+ L'amélioration génétique des différentes souches de poules a permis d'améliorer énormément la productivité au cours des 50 dernières années. En 1950, les meilleurs poules pondeuses pondaient 160 œufs par an contre 320 en 2015. Dans le même temps, les troupeaux ont vu leur taux de mortalité passer de 50 % à 5 % grâce à la vaccination et la quantité de nourriture nécessaire a été divisée par deux grâce à la réduction du poids des pondeuses.
134
+
135
+ Comme les poules ont seulement un allèle lié au sexe pour un locus donné, les allèles dominants et récessifs liés au sexe sont exprimés avec un seul gène (dit « hémizygote »). Si un allèle récessif lié au sexe est homozygote chez le mâle et qu'un allèle dominant lié au sexe est présent chez la femelle, tous les mâles issus du croisement hériteront du gène dominant lié au sexe de la mère, et toutes les femelles hériteront du gène récessif lié au sexe du père. L'inverse (père avec allèles dominants et mère avec allèle récessif) ne fonctionne pas de la même manière car tous les descendants auront le gène dominant.
136
+
137
+ Par exemple, dans un croisement de type « Red sex link », on croise un mâle doré (donc à gène sexuel homozygote récessif s+/s+) avec une femelle argentée (donc à gène sexuel hémizygote dominant S/-), on obtient alors obligatoirement des mâles uniquement argentés (S/s+) et des femelles uniquement rousses (s+/-) car l'allèle sexuel des femelles est obligatoirement donné par le père.
138
+
139
+ Ce phénomène est parfois utilisé pour sexer les poussins à la naissance.
140
+
141
+ En raison de l'existence d'un gène blanc dominant (comme chez la Leghorn par exemple), il est impossible d'utiliser une volaille blanche pour faire du sex link[31].
142
+
143
+ La couleur d'une poule peut beaucoup évoluer entre le stade poussin et le stade mature. Par exemple, un poussin noir peut donner une poule barrée, un poussin jaune peut devenir blanc, etc. Il faut donc attendre la maturité (vers cinq à six mois) pour connaitre la couleur définitive d'une poule (sauf si on connait ses caractéristiques génétiques qui, dans certains cas, permettent d'être fixés au préalable).
144
+
145
+ La poule ne dispose que de deux pigments pour créer ses différentes couleurs de robe : un pigment roux appelé phéomélanine (qui donne toutes les nuances du rouge au jaune en passant par le brun, le beige et l'orangé) et un noir appelé eumélanine (qui donne toutes les nuances de gris clair, foncé ou bleuté).
146
+
147
+ Certains gènes affectent uniquement les zones de phéomélanine. Par exemple :
148
+
149
+ Certains gènes affectent uniquement les zones d'eumélanine. Par exemple si la poule dispose des gènes bleus Bl ou brun Id, l'eumélanine est diluée en ces couleurs.
150
+
151
+ D'autres gènes affectent à la fois l’eumélanine et la phéomélanine, par exemple, le gène Lavande -lav dilue l'eumélanine en lavande pâle et la phéomélanine en beige pâle.
152
+
153
+ Trois gènes différents peuvent être à l'origine d'un plumage blanc, ce qui rend plus complexe la gestion de cette couleur :
154
+
155
+ Certains caractères s'expriment plus ou moins selon le nombre d'allèles qui les expriment. Par exemple, un coq barré homozygote B/B aura des rayures blanches plus épaisses et aura donc une apparence plus claire qu'un coq B/b+. Une femelle B/- (gène lié au sexe) aura le même type de rayures qu'un mâle B/b+ puisque le dosage de B est identique. Les femelles barrées ont une apparence plus foncée car elles ne peuvent pas porter qu'un gène barré puisque c'est un gène lié au sexe.
156
+
157
+ Autre exemple, le croisement d'une poule naine (dw/-) avec un coq normal (Dw/Dw) donnera des mâles normaux mais un peu plus petits (Dw/dw) et des femelles normales (Dw/-)
158
+
159
+ Le 9 décembre 2004, la revue scientifique Nature a annoncé qu'une équipe internationale de 170 chercheurs est parvenue à établir le séquençage du génome de la poule. C'est le premier génome d'oiseau séquencé.
160
+
161
+ Elle serait issue des sous-espèces du coq doré, ainsi que d'autres sous-espèces disparues, car :
162
+
163
+ L'amélioration génétique de la poule fait l'objet de nombreuses recherches par les grandes multinationales productrices d’œufs et de poussins. Les amateurs sont aussi nombreux à faire des essais de croisements et peuvent s'aider de calculateurs génétiques disponibles sur Internet[33].
164
+
165
+ Il existe plus de 200 grandes races de poules (dont 45 françaises), de forme, de taille et de couleur diverses et autant de races naines.
166
+
167
+ Coq crèvecœur.
168
+
169
+ Poule gâtinaise.
170
+
171
+ Poule nègre-soie, variété blanche.
172
+
173
+ Coq orpington fauve.
174
+
175
+ Padoue frisée blanche.
176
+
177
+ Poule Rhode Island.
178
+
179
+ Plymouth barrée.
180
+
181
+ Poules issues de croisements, de type « industriel ».
182
+
183
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
184
+
185
+ Traditionnellement, l'élevage se faisait en basse-cour. Dès le Moyen Âge, chaque ferme ou même chaque maison villageoise avait un poulailler qui fournissait des œufs pour la consommation familiale et pour la vente au marché, ce qui permettait un revenu régulier même avec un effectif très réduit.
186
+ La gestion du poulailler était le domaine des femmes et des enfants.
187
+
188
+ L'élevage industriel utilise le plus souvent des cages disposées en batteries ou au sol, dans des poulaillers. Le législateur a dû intervenir pour réglementer l'espace vital des poules en batterie. Pour sa part, le Conseil de l'Union européenne a pris la directive 1999/74/CE qui impose que les cages aménagées offrent une surface minimale de 750 cm2 par animal (contre 500 cm2 auparavant). Cette directive entre en application en novembre 2011.
189
+
190
+ Pour stimuler la ponte, l'accouveur joue sur l'éclairage dont la durée quotidienne est progressivement augmentée pour atteindre jusqu'à seize heures en période de ponte.
191
+
192
+ L'aviculture pose des problèmes de maltraitance animale. L'INRA constatait en 2004 que 75 à 90 % des poulets claudiquaient, dont 26 à 30 % « sévèrement ». Selon le Canard enchaîné du 26 juillet 2006, qui rapporte ces chiffres, ils passent près de 90 % du temps couchés faute d'espace (contre 60 à 70 % dans les années 1980), ce qui entraîne des déformations des pattes.
193
+
194
+ En 2014, la France était le quatrième plus gros producteur européen de poulets (derrière la Pologne, le Royaume-Uni et l'Allemagne) avec 500 millions de poulets de chair et 47 millions de poules pondeuses. La consommation moyenne annuelle de poulet était de 26 kg par habitant[34]. En 2016, ont été élevés et abattus : 66 milliards de poulets dans le monde, 7,4 milliards de poulets au sein de l’Union européenne, 800 millions de poulets en France[35].
195
+
196
+ De tous les œufs mis sur le marché, les œufs de poule sont de loin les plus consommés.
197
+
198
+ Un coquelet est un poulet qui est abattu à un poids inférieur à un kilogramme (alors que le poids d'un poulet standard peut varier de 1,5 à 2,5 kg et plus).
199
+
200
+ On choisit une race de poules en fonction de l'usage qu'on souhaite en faire. En effet, il existe des races :
201
+
202
+ En hiver, les poules pondent moins, voire pas du tout. Pour assurer une petite production d’œufs durant cette période froide, on peut opter pour une poule réputée bonne pondeuse l’hiver, telles que l’Orpington, la poule d’Alsace, la géline de Touraine, la gâtinaise ou la Faverolles.
203
+
204
+ Il existe différents modes d'élevages[40] :
205
+
206
+ Élevage fermier en plein air (à la belle saison, les poules trouvent l'essentiel de leur ration sur les parcours)
207
+
208
+ Élevage en parcs type Label Rouge (les bandes de poules sont alimentées par l'éleveur)
209
+
210
+ Élevage intensif au sol
211
+
212
+ Élevage en batterie industriel de poules pondeuses issues de Leghorn - « type américain ».
213
+
214
+ La poule est la proie de nombreux prédateurs : renard, chien domestique ou errant, fouine, belette, rat, rapaces, etc. Dans un élevage, la seule solution efficace contre la majorité des prédateurs est la clôture électrifiée (en bas et en haut). Les poussins sont des proies encore plus faciles qu'il convient de protéger étroitement au moins les 3 premiers mois.
215
+
216
+ Grâce au séquençage du génome du coq Bankiva, dernier ancêtre sauvage des poules domestiques, on a trouvé une mutation du récepteur de l'hormone thyréostimuline. Cette mutation a libéré la poule de sa dépendance (pour la reproduction et de ponte) à la durée du cycle jour-nuit. Cette mutation semble dater de plusieurs milliers d'années et elle a permis aux poules domestiques de pondre presque toute l'année, ou toute l'année quand on les éclaire artificiellement[42].
217
+
218
+ En France[43],[44]
219
+
220
+ En 2010 :
221
+
222
+ En 2008 :
223
+
224
+ Plus de 80 % de la production française en œufs provenaient d'élevages en batteries.
225
+
226
+ En Europe, le marquage des œufs commercialisés pour la consommation humaine est facultatif. Pour les paysans producteurs fermiers, ce droit au non-marquage est soumis :
227
+
228
+ Certains aspects seront susceptibles d'être vérifiés pas la DDT ; d'autres par la DGCCRF.
229
+
230
+ Pour les autres productions d’œufs (y compris pour des productions incluant la dénomination « Œufs fermiers » sous forme de marque commerciale), le passage par un centre d'emballage agréé et l'impression d'un code sur les coquilles est obligatoire :
231
+
232
+ Le poulet est sensible à de nombreuses maladies, dont la grippe aviaire hautement pathogène (H5N1 notamment). Mais aussi la salmonellose, transmissible à l'homme, la coccidiose (maladie liée à la non-propreté du poulailler), qui ne l'est pas, et de nombreux autres virus et parasites mortels.
233
+
234
+ Tous les poussins issus de l'industrie avicole sont généralement vaccinés dans l’œuf (vaccination In Ovo) ou à la naissance par injection ou vaporisation notamment contre le virus de la bronchite infectieuse aviaire, la maladie de Newcastle, la maladie de Marek, la maladie de Gumboro et la coccidiose.
235
+
236
+ La vermifugation est recommandée pour lutter contre les vers tels qu'ascaridia et capillaria qui peuvent envahir l'intestin des volailles et les affaiblir. D'autres parasites tels que le pou rouge ou le pou mallophage (ou broyeur) s'attaquent aussi fréquemment aux poules en contact avec les oiseaux sauvages.
237
+
238
+ Expressions autour de la poule
239
+
240
+ Musique :
241
+
242
+ Sculpture :
243
+
244
+ Objets :
245
+
246
+ Der erste Schnee, par Ludwig Richter, 1840.
247
+
248
+ Gustav Klimt : Garten mit Hühnern in St. Agatha, 1899.
249
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250
+ Poule et poussins, par un artiste chinois anonyme de la Dynastie Song (960–1279).
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1
+ Le poumon est un organe intrathoracique pair de l'appareil respiratoire, permettant l'échange des gaz vitaux, notamment l'oxygène et le dioxyde de carbone. L'oxygène est nécessaire au métabolisme de l'organisme, et le dioxyde de carbone doit être évacué. Le poumon droit pèse environ 650 grammes tandis que le poumon gauche pèse 550 grammes environ.
2
+
3
+ L'être humain possède deux poumons, gauche et droit, situés à l'intérieur du thorax dans les cavités pleurales, et séparés l'un de l'autre par le médiastin. A travers la plèvre, chaque poumon est en rapport, à sa face inférieure, avec le diaphragme, et à ses faces antérieure, latérale et postérieure, avec la cage thoracique. Le sommet du poumon affleure le creux sus-claviculaire, à la base du cou.
4
+
5
+ Le poumon droit est divisé en trois lobes (supérieur, moyen et inférieur), le gauche divisé en deux (supérieur et inférieur). À gauche, la partie lingulaire du lobe supérieur correspond au lobe moyen droit, tandis que la partie culminale (culmen) correspond au lobe supérieur droit. Les lobes sont séparés par des scissures, deux à droite (la grande ou « oblique », et la petite ou « horizontale ») et une à gauche (l'oblique).
6
+
7
+ Chaque lobe des poumons est divisé en segments pulmonaires :
8
+
9
+ Les artères pulmonaires amènent le sang depuis le ventricule droit, et se divisent jusqu'à former un réseau capillaire pulmonaire entre les parois des alvéoles bronchiques. C'est au sein de cette membrane alvéolo-capillaire que les échanges gazeux se réalisent, selon le gradient de pression des gaz.
10
+
11
+ Les veines pulmonaires ramènent le sang oxygéné vers le coeur, d'où il sera réinjecté dans la circulation systémique permettant l'oxygénation des organes.
12
+
13
+ Les artères bronchiques assurent la vascularisation systémique des bronches.
14
+
15
+ Outre les échanges gazeux, les poumons participent à d'autres fonctions, comme la régulation du métabolisme acido-basique ainsi qu'un rôle de filtration du sang en éliminant de petits caillots.
16
+
17
+ Le poumon des vertébrés prend son origine embryologique dans une excroissance du pharynx. Il est désormais admis que cette origine est différente de celle de la vessie natatoire. L'un des arguments fort est que les poumons sont une divergence de la paroi ventrale et non dorsale du pharynx[1].
18
+
19
+ Les poissons dipneustes ont des poumons en plus de branchies. Les deux espèces africaines (Lepidosiren et Protopterus) ont deux poumons qui assurent 90% de leur apport en oxygène. L'espèce australienne (Neoceratodus) possède un seul poumon et la respiration pulmonaire n'est pas indispensable à sa survie.
20
+
21
+ Les deux espèces de cœlacanthes non éteintes (Latimeria) possèdent une poche de gaz avec des parois épaisses qui pourrait être le vestige d'un poumon ancestral.
22
+
23
+ Chez la majorité des serpents, un seul poumon subsiste, le poumon droit, le gauche étant soit atrophié soit absent[2]. On trouve un poumon gauche fonctionnel chez les espèces primitives de boa et de python. Ce poumon est vestigial ou complètement absent chez les autres serpents. Comme la majorité des organes internes des serpents, du fait de l'addition des vertèbres supplémentaires, il est allongé.
24
+
25
+ L'unique poumon droit a acquis de nouveaux diverticules chez certaines espèces :
26
+
27
+ Les serpents ont une trachée soutenue par des anneaux cartilagineux qui la maintiennent béante y compris lors de l'ingestion d'une proie les empêchant ainsi de s'étouffer.
28
+
29
+ Le poumon des oiseaux est très modifié, formant des faisceaux de tubes entre deux sacs aériens où l'air circule dans un seul sens. Contrairement aux autres poumons où l'air fait des mouvements de va-et-vient au cours d'un cycle inspiration/expiration.
30
+
31
+ Il existe également des « poumons » chez des protostomiens qui ne sont pas homologues des poumons de vertébrés, puisqu'ils sont formés par invagination de l'ectoderme. On les trouve chez les Chélicérates (araignée, scorpion), chez les crabes terrestres (Gecarcinidae, Grapsidae…) et chez les Gastéropodes Pulmonés (escargot) où c'est la cavité palléale qui joue le rôle de poumon, communiquant avec l'extérieur par un petit orifice appelé pneumostome. D'une manière générale, les poumons permettent une ventilation en milieu aérien tout en évitant la déshydratation.
32
+
33
+ C'est dans les alvéoles, petits sacs terminant les voies ventilatoires, appelés sacs pulmonaires ou vésicules pulmonaires, que se produisent les échanges gazeux. Ces alvéoles sont tapissées d'une paroi très fine (jusqu'à 0,2 μm ; pour comparaison, le diamètre des globules rouges est de 7 μm) contenant les capillaires. La surface totale destinée aux échanges est d'environ 140 m2[3] soit la taille d'un terrain de volley. Ceci permet aux alvéoles d'assurer leur rôle, qui est de transmettre l'oxygène au sang et d'en extraire le dioxyde de carbone.
34
+
35
+ Avant d'arriver dans les alvéoles, l'air inhalé a été réchauffé, humidifié et purifié par le mucus qui tapisse les voies ventilatoires. Il a emprunté des canaux qui se sont subdivisés (arborescence pulmonaire) 20 à 25 fois entre la trachée et les alvéoles[4]. Cet air est passé de la zone nasale à la grande surface développée des alvéoles, où les échanges gazeux peuvent se faire. Les organismes ont développé de puissants mécanismes de défense innée qui protègent et régénèrent en permanence les voies ventilatoires contre la plupart des bactéries, particules et virus y pénétrant. Ces mécanismes qui impliquent presque tout le mucus pulmonaire restent néanmoins sans effet, ou sont moins efficaces contre certains contaminants (radionucléides, fibres d'amiante, nanoparticules, ou toxiques respiratoires tels que lacrymogènes et produits utilisés dans les armes chimiques de la Première Guerre mondiale)[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Au dernier niveau, celui des alvéoles, des pneumocytes de type 2 sécrètent le surfactant pulmonaire. Ce dernier est essentiel, car il permet de diminuer la tension superficielle en limitant la distension pulmonaire. Pour comparaison, son rôle est le même que le savon qu'on ajoute à l'eau afin de former des bulles de savon. Il prévient le collapsus des alvéoles en phase d'expiration. Son immaturité chez le nouveau-né prématuré peut être responsable de la maladie des membranes hyalines.Ce surfactant naturel est lavé par l'eau lors des noyades, ce qui impose une surveillance intensive des noyés réanimés.
38
+
39
+ Dépend essentiellement de la contraction des muscles ventilatoires qui provoque un gradient de pression entraînant l'air à l'intérieur des poumons. L'inspiration est donc qualifiée d'active, la contraction du diaphragme, qui augmente le diamètre vertical de la cage thoracique et des muscles intercostaux externes, qui augmente le diamètre antéropostérieur, entraîne une diminution de la pression à l'intérieur des poumons et donc une entrée d'air.
40
+
41
+ L'expiration naturelle est un phénomène passif, résultant de forces de rappel élastiques lorsque les muscles se relâchent qui font revenir la cage thoracique à son volume de début d'inspiration et donc chassent l'air des poumons. On peut néanmoins réaliser une expiration forcée, qui est active. Elle fait intervenir les muscles abdominaux et les muscles intercostaux internes.
42
+
43
+ La ventilation pulmonaire permet la transformation du sang désoxygéné qui vient du cœur en sang oxygéné, qui y retournera pour être redistribué à l'ensemble du corps. Les échanges entre les alvéoles et le sang sont en fonction des différences des pressions partielles, un gaz diffusera de la pression élevée vers la pression basse selon la loi de Fick. La pression partielle des alvéoles étant de 100 mmHg pour le dioxygène et de 40 mmHg pour le dioxyde de carbone quand respectivement elle est de 40 mmHg et de 46 mmHg dans le capillaire, l'O2 va des alvéoles jusqu'au sang et le CO2 fait le chemin inverse. Le temps de contact entre le sang et les alvéoles est de 0,75 seconde, mais un tiers du temps seulement suffit pour atteindre les équilibres. Le système cœur-poumons est appelé petite circulation ; cette dernière a été mise en évidence la première fois par le médecin arabe Ibn Nafis en 1242 au Caire.
44
+
45
+ Le poumon est une porte d'entrée pour certains microorganismes, virus, gaz et micro- ou nanoparticules toxiques. En cas d'exposition chronique ou dépassant un seuil de toxicité aiguë, ces organismes et contaminants peuvent être d'intoxication et/ou de phénomènes inflammatoires et allergiques. Ainsi l'exposition à la pollution particulaire de l'air est source de phénomènes inflammatoires (facteur favorisant la cancérisation)[5].
46
+
47
+ La ventilation se déroule de façon inconsciente et rythmique grâce à l'activité de certains neurones du tronc cérébral. Sa régulation dépend essentiellement de la pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang, celle-ci étant captée par deux types de chémorécepteurs localisés en périphérie et dans le système nerveux central. Les premiers se situent dans la crosse de l'aorte et à la bifurcation des carotides, les seconds se situent sur la face ventrale du bulbe rachidien. Toute modification de la teneur en dioxyde de carbone dans le sang entraîne une réponse du rythme et de la profondeur de la ventilation.
48
+
49
+ Des modulations des activités ventilatoires peuvent aussi être dues à d'autres stimulations, comme au cours des émotions (peur, excitation… )
50
+
51
+ Le poumon, organe complexe, est maintenu stérile par les sécrétions qu'il génère, en particulier par un certain nombre de constituants[6] antimicrobiens présents dans le mucus. En sus des glycoprotéines, exemple mucines, on trouve des protéines antimicrobiennes du type lactoferrine[7], lysozyme, lactoperoxydase[8],[9],[10]. On trouve également d'autres protéines de type duox[11],[12] qui permettent la production de peroxyde d'hydrogène, peroxyde nécessaire à la production d'hypothiocyanite. On notera que cette fonction est altérée chez les patients atteints de mucoviscidose[13].
52
+
53
+ Une stimulation sympathique de l'arbre bronchique provoque une dilatation des bronches ainsi qu'une inhibition de la sécrétion de mucus. A contrario, une stimulation parasympathique provoque une constriction des bronches ainsi qu'une stimulation de la sécrétion de mucus.
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+ Les explorations fonctionnelles ventilatoires comportent deux volets :
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+
57
+ On appelle gaz du sang la mesure, sur un échantillon sanguin artériel généralement prélevé au niveau de l'artère radiale, de la pression partielle en dioxygène, en dioxyde de carbone, ainsi que du pH. Les résultats sont le reflet de la fonction respiratoire, ainsi que de l'homéostasie des bicarbonates par le rein.
58
+
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+ La radiographie thoracique, réalisée de face et de profil, en inspiration profonde, explore le parenchyme pulmonaire, les axes bronchiques, la paroi thoracique et le contenu du médiastin (cœur, gros vaisseaux, trachée).
60
+
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+ Au plan pulmonaire, elle recherchera des nodules ou des masses évocatrices de tumeurs, une dilatation du thorax compatible avec de l'emphysème ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive, des troubles ventilatoires (atélectasies), des opacités systématisées orientant vers une pneumopathie…
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+
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+ La tomodensitométrie thoracique en coupes millimétriques permettra une étude plus fine du parenchyme pulmonaire et des bronches.
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+ Réalisée sous anesthésie locale ou générale, la fibroscopie bronchique présente un aspect diagnostic et un aspect thérapeutique.
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+
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+ Une fibroscopie diagnostique, réalisée le plus souvent au bronchoscope souple sous anesthésie locale, permet la visualisation des axes bronchiques et la réalisation de biopsies pour examen histologique. Un lavage broncho-alvéolaire permettra une recherche bactériologique et une étude cytologique. Certains marqueurs spécifiques peuvent également être recherchés sur le liquide de lavage.
68
+
69
+ Une fibroscopie interventionnelle, réalisée le plus souvent sous anesthésie générale avec un bronchoscope rigide, permet certains gestes thérapeutiques sur l'axe bronchique, comme la pose de prothèses sur des zones sténosées ou la réalisation de coagulation au laser sur des lésions faiblement hémorragiques.
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+
71
+ Les pneumopathies infectieuses sont dominées par les maladies bactériennes, typiquement les pneumonies franches lobaires aiguës causées en majorité par le pneumocoque ou l'Haemophilus influenzae. Chez l'enfant, le Mycoplasma pneumoniae est également fréquent.
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+ Les pneumopathies virales, varicelleuses ou herpétiques sont rares.
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+ Les pneumopathies fongiques, comme la pneumocystose, la cryptococcose ou l'aspergillose, sont généralement des infections opportunistes sur un terrain d'immunodépression.
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+
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+ L'atteinte pulmonaire tuberculeuse se situe souvent aux sommets de chaque champ pulmonaire. Les lésions tuberculeuses sont des lésions excavées, appelées cavernes, pouvant être le siège d'une greffe aspergillaire ou d'une transformation tumorale.
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+ Les tumeurs bénignes pulmonaires, rares, recouvrent plusieurs types histologiques bénins :
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+ Les tumeurs malignes pulmonaires primitives, d'origine bronchique, recouvrent de nombreux types histologiques. On distingue deux grands types histologiques :
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+
83
+ Les tumeurs secondaires sont des métastases d'une tumeur maligne atteignant un autre organe. Les tumeurs malignes du sein, du côlon et du rein métastasent fréquemment au poumon.
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+ Les fibroses pulmonaires sont des maladies pulmonaires mutilantes, par perte d'élasticité et de compliance du parenchyme. Elles sont souvent idiopathiques, sans étiologie retrouvée, la plus fréquente étant la fibrose pulmonaire idiopathique, mais peuvent être secondaires à une exposition à une substance (amiodarone).
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+
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+ La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie pulmonaire chronique, généralement secondaire à un tabagisme important et prolongé, caractérisée par une distension des alvéoles et des volumes pulmonaires avec une destruction des parois alvéolaires.
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+ L'asthme est une maladie inflammatoire chronique de l'arbre bronchique, caractérisée cliniquement par une dyspnée parfois majeure. Elle évolue par crises et associe trois phénomènes physiopathologiques :
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+
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+ Il existe quelques formes de parasitoses pulmonaires qui pourraient devenir plus fréquentes avec la mondialisation (accroissement des flux migratoires, tourisme, des voyages...).
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+
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+ Les pneumonies à éosinophiles (PE) parasitaires sont en 2016 dans le monde (mais essentiellement dans les pays tropicaux) la « première cause de pneumopathie à éosinophile dans le monde »[14].
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+ Elle survient plus souvent chez l'enfant[15],[14] ; plus fréquentes dans les pays pauvres et parfois importées dans les pays dits développés à l'occasion de voyages (les zones concernées par les voyages sont à rechercher, car les tests diagnostiques se font selon le lieu où le patient a vécu ou voyagé. L’aspect radiologique du poumon et la chronologie du tableau clinique apportent aussi des indications au pneumologue. Les tableaux cliniques les plus fréquents sont :
95
+
96
+ dans la peau par des moustiques piqueurs. Sans traitement il peut conduire à une fibrose pulmonaire[14].
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+
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+ Parce qu'autrefois très rares dans les pays riches, elles sont souvent sous-diagnostiquées ou diagnostiquées tardivement ou rétrospectivement, surtout pour leurs « formes transitoires ».
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+ Elles doivent faire partie du diagnostic différentiel des pleuro-pneumopathies communautaires, par exemple en cas d'épisode de wheezing ou de pneumopathie interstitielle diffuse, notamment chez des patients ayant fait un voyage/séjour, ou nés en zone tropicale ou subtropicale. L’éosinophilie sanguine est l'un des facteurs pouvant orienter le diagnostic vers une helminthiase mais elle n'apparait pas en cas de parasitose par des protozoaires.
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+ La radiographie des poumons peut montrer un tableau diffus ou plus localisés.
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+ Les parasites en cause sont par exemple :
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+ Plus rarement, dont en Europe, le poumon peut être parasité par la douve hépatique (Fasciola hepatica à la suite de la consommation de
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+ cresson souillé), ou par Trichinella spiralis (trichinose induite par la consommation de porc ou sanglier mal cuit)[14]...
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+ La pleuroscopie est un examen avec un pleuroscope, endoscope que l'on passe par une ouverture thoracique.
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+ L’autotrophie est la production, par un organisme vivant, de toute la matière organique nécessaire par réduction de matière minérale. Ce mode de nutrition caractérise les végétaux chlorophylliens (verts), les cyanobactéries et les bactéries sulfureuses. Les organismes autotrophes sont donc capables de se développer sans prélèvement de molécules organiques dans le milieu, au contraire des organismes hétérotrophes (animaux, champignons). Les mixotrophes se nourrissent quant à eux par autotrophie et par hétérotrophie. Les organismes autotrophes constituent généralement le premier maillon d’une chaîne alimentaire, et sont à l’origine de quasiment toute la matière organique dans un écosystème.
2
+
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+ Deux types de matières minérale sont utilisées : d'une part le dioxyde de carbone dont la réduction produira les biomolécules avec incorporation d'azote et d'autres éléments (Soufre, phosphates…), d'autre part un réducteur fournissant les électrons nécessaires à la réduction du dioxyde de carbone et dans certains cas l'énergie (H2O, H2S, H2, S, CH4, NH3/NH4+…).
4
+
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+ L’énergie nécessaire à cette synthèse provient de :
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+
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+ L'organisme autotrophe doit synthétiser toutes les molécules nécessaires, en particulier les coenzymes (facteurs de croissance métaboliques)
8
+
9
+ Les végétaux synthétisent leur matière organique à partir de substances minérales qu'ils puisent dans le sol (eau et sels minéraux) et dans l'air (carbone sous forme de CO2). L'énergie requise pour cette synthèse, apportée par le soleil, est captée par les pigments assimilateurs (chlorophylles) au cours de la réaction de photosynthèse que l'on peut résumer par la formule :
10
+
11
+ Dans la photosynthèse, un processus permet aussi la synthèse d'ATP.
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+
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+ Le glucose C6H12O6 sert à former la matière organique et l'oxygène est rejeté.
14
+
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+ Les plantes vertes sont donc des êtres photosynthétiques ou photoautotrophes. Le dioxygène O2 est un sous-produit de ce processus[1], et le glucose le substrat permettant de synthétiser toutes les biomolécules.
16
+
17
+ Cette autotrophie est primordiale puisqu'elle est l'une des conditions préalables à l'existence des organismes hétérotrophes. Les cellules hétérotrophes utilisent les produits organiques produits par les cellules photosynthétiques comme source d'énergie et précurseurs de la biosynthèse de leur propres constituants. Dans le processus de récupération de l'énergie sous forme d'ATP, l'oxygène est réduit en eau et le CO2 retourne dans l'atmosphère pour une réutilisation par les photoautotrophes.
18
+
19
+ Les flux d'énergie à l’œuvre dans la biosphère passent donc en grande partie par le cycle du carbone et le cycle de l'oxygène, basés sur l'énergie lumineuse du soleil.
20
+ Les plantes autotrophes, des bactéries et des archées fixent le CO2 qu'elles trouvent dans l'eau, l'air, le sol.
21
+
22
+ Les organismes photosynthétiques le font via un processus permettant la « récupération d'électrons », c'est-à-dire la synthèse de NADPH ou de NADH en utilisant des réducteurs comme l'eau :
23
+
24
+ 12 NADP+ + 12 H2O + énergie lumineuse → 12 NADPH,H+ + 6 O2
25
+
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+ Elles récupèrent de l'énergie sous forme d'ATP par captation de l'énergie lumineuse ou en oxydant une partie du NADPH ou NADH.
27
+
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+ Les électrons proviennent du réducteur minéral (H2S, H2, S, CH4, NH3/NH4+) sous forme par exemple de NADPH ou de NADH.
29
+
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+ L'énergie provient de l'oxydation d'une partie du réducteur minéral par un oxydant (O2, SO42-…) sous forme d'ATP.
31
+
32
+ Exemple : Nitrosomonas. Cette bactérie utilise les ions ammonium ou l'ammoniac environnemental. Ces molécules réduites sont oxydées en nitrites et les électrons récupérés sous forme de NADH ou NADPH. Ces coenzymes réduits sont ensuite utilisés dans une chaine respiratoire utilisant le dioxygène comme oxydant. La chaine est associée à la production d'ATP par l'ATP synthase.
33
+
34
+ Les biomolécules sont produites en réduisant le CO2 grâce au NADPH/NADH et à l'ATP, en particulier par production de glucose. Celui-ci est utilisé ensuite dans d'autres biomolécules (glucides, acides aminés, lipides, coenzymes…) pour la croissance de l'être vivant et sa multiplication. Les organismes hétérotrophes en mangeant ces êtres vivants autotrophes ou en les consommant après leur mort, utilisent ces biomolécules à leur profit[2]. Sur la planète, l'autotrophie concerne par an environ 7 × 1016 grammes de carbone fixé[2], soit 7 x 1010 tonnes de carbone fixé
35
+
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+ En 2017, six voies de fixation du CO2 sont connues, qui diffèrent par leurs besoins en ATP[2].
37
+
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+ Le schéma suivant illustre comment fonctionne la photosynthèse et la biosynthèse du glucose (cycle de Calvin). La première équation montre la "photolyse de l'eau", la lumière apportant l'énergie nécessaire. La lumière permet aussi la synthèse d'ATP. Les électrons issus de l'eau, transportés par le NADPH, H+ sont utilisés au-dessous pour réduire le dioxyde de carbone en glucose, réaction endergonique (elle nécessite 2871 kJ) qui nécessite donc l'apport d'énergie sous forme d'ATP (au moins 38 molécules, en réalité de l'ordre de 54).
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+
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+ L'autotrophie partielle survient lorsqu'un organisme ne peut subvenir seul à ses besoins mais par le biais d'une association avec un autre organisme avec bénéfices réciproques; on parle alors de symbiose.
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+ Sur terre, il s'agit essentiellement de la biomasse végétale constituée des plantes présentes du sol à la canopée (y compris épiphytes).
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+ Dans les milieux aquatiques, il s'agit généralement de la biomasse totale (séchée avant d'être pesée) des autotrophes photosynthétiques, c'est-à-dire du total des plantes aquatiques (enracinées ou libres) ainsi que du phytoplancton et des bactéries photosynthétiques. Certaines plantes semi-aquatiques peuvent avoir des feuilles immergées et émergées. Les anglophones utilisent souvent l'expression "Standing crop" à ce propos (expression qui en agriculture et dans le langage commun désigne aussi de manière générale les plantes sur pieds).
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+ Le poumon est un organe intrathoracique pair de l'appareil respiratoire, permettant l'échange des gaz vitaux, notamment l'oxygène et le dioxyde de carbone. L'oxygène est nécessaire au métabolisme de l'organisme, et le dioxyde de carbone doit être évacué. Le poumon droit pèse environ 650 grammes tandis que le poumon gauche pèse 550 grammes environ.
2
+
3
+ L'être humain possède deux poumons, gauche et droit, situés à l'intérieur du thorax dans les cavités pleurales, et séparés l'un de l'autre par le médiastin. A travers la plèvre, chaque poumon est en rapport, à sa face inférieure, avec le diaphragme, et à ses faces antérieure, latérale et postérieure, avec la cage thoracique. Le sommet du poumon affleure le creux sus-claviculaire, à la base du cou.
4
+
5
+ Le poumon droit est divisé en trois lobes (supérieur, moyen et inférieur), le gauche divisé en deux (supérieur et inférieur). À gauche, la partie lingulaire du lobe supérieur correspond au lobe moyen droit, tandis que la partie culminale (culmen) correspond au lobe supérieur droit. Les lobes sont séparés par des scissures, deux à droite (la grande ou « oblique », et la petite ou « horizontale ») et une à gauche (l'oblique).
6
+
7
+ Chaque lobe des poumons est divisé en segments pulmonaires :
8
+
9
+ Les artères pulmonaires amènent le sang depuis le ventricule droit, et se divisent jusqu'à former un réseau capillaire pulmonaire entre les parois des alvéoles bronchiques. C'est au sein de cette membrane alvéolo-capillaire que les échanges gazeux se réalisent, selon le gradient de pression des gaz.
10
+
11
+ Les veines pulmonaires ramènent le sang oxygéné vers le coeur, d'où il sera réinjecté dans la circulation systémique permettant l'oxygénation des organes.
12
+
13
+ Les artères bronchiques assurent la vascularisation systémique des bronches.
14
+
15
+ Outre les échanges gazeux, les poumons participent à d'autres fonctions, comme la régulation du métabolisme acido-basique ainsi qu'un rôle de filtration du sang en éliminant de petits caillots.
16
+
17
+ Le poumon des vertébrés prend son origine embryologique dans une excroissance du pharynx. Il est désormais admis que cette origine est différente de celle de la vessie natatoire. L'un des arguments fort est que les poumons sont une divergence de la paroi ventrale et non dorsale du pharynx[1].
18
+
19
+ Les poissons dipneustes ont des poumons en plus de branchies. Les deux espèces africaines (Lepidosiren et Protopterus) ont deux poumons qui assurent 90% de leur apport en oxygène. L'espèce australienne (Neoceratodus) possède un seul poumon et la respiration pulmonaire n'est pas indispensable à sa survie.
20
+
21
+ Les deux espèces de cœlacanthes non éteintes (Latimeria) possèdent une poche de gaz avec des parois épaisses qui pourrait être le vestige d'un poumon ancestral.
22
+
23
+ Chez la majorité des serpents, un seul poumon subsiste, le poumon droit, le gauche étant soit atrophié soit absent[2]. On trouve un poumon gauche fonctionnel chez les espèces primitives de boa et de python. Ce poumon est vestigial ou complètement absent chez les autres serpents. Comme la majorité des organes internes des serpents, du fait de l'addition des vertèbres supplémentaires, il est allongé.
24
+
25
+ L'unique poumon droit a acquis de nouveaux diverticules chez certaines espèces :
26
+
27
+ Les serpents ont une trachée soutenue par des anneaux cartilagineux qui la maintiennent béante y compris lors de l'ingestion d'une proie les empêchant ainsi de s'étouffer.
28
+
29
+ Le poumon des oiseaux est très modifié, formant des faisceaux de tubes entre deux sacs aériens où l'air circule dans un seul sens. Contrairement aux autres poumons où l'air fait des mouvements de va-et-vient au cours d'un cycle inspiration/expiration.
30
+
31
+ Il existe également des « poumons » chez des protostomiens qui ne sont pas homologues des poumons de vertébrés, puisqu'ils sont formés par invagination de l'ectoderme. On les trouve chez les Chélicérates (araignée, scorpion), chez les crabes terrestres (Gecarcinidae, Grapsidae…) et chez les Gastéropodes Pulmonés (escargot) où c'est la cavité palléale qui joue le rôle de poumon, communiquant avec l'extérieur par un petit orifice appelé pneumostome. D'une manière générale, les poumons permettent une ventilation en milieu aérien tout en évitant la déshydratation.
32
+
33
+ C'est dans les alvéoles, petits sacs terminant les voies ventilatoires, appelés sacs pulmonaires ou vésicules pulmonaires, que se produisent les échanges gazeux. Ces alvéoles sont tapissées d'une paroi très fine (jusqu'à 0,2 μm ; pour comparaison, le diamètre des globules rouges est de 7 μm) contenant les capillaires. La surface totale destinée aux échanges est d'environ 140 m2[3] soit la taille d'un terrain de volley. Ceci permet aux alvéoles d'assurer leur rôle, qui est de transmettre l'oxygène au sang et d'en extraire le dioxyde de carbone.
34
+
35
+ Avant d'arriver dans les alvéoles, l'air inhalé a été réchauffé, humidifié et purifié par le mucus qui tapisse les voies ventilatoires. Il a emprunté des canaux qui se sont subdivisés (arborescence pulmonaire) 20 à 25 fois entre la trachée et les alvéoles[4]. Cet air est passé de la zone nasale à la grande surface développée des alvéoles, où les échanges gazeux peuvent se faire. Les organismes ont développé de puissants mécanismes de défense innée qui protègent et régénèrent en permanence les voies ventilatoires contre la plupart des bactéries, particules et virus y pénétrant. Ces mécanismes qui impliquent presque tout le mucus pulmonaire restent néanmoins sans effet, ou sont moins efficaces contre certains contaminants (radionucléides, fibres d'amiante, nanoparticules, ou toxiques respiratoires tels que lacrymogènes et produits utilisés dans les armes chimiques de la Première Guerre mondiale)[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Au dernier niveau, celui des alvéoles, des pneumocytes de type 2 sécrètent le surfactant pulmonaire. Ce dernier est essentiel, car il permet de diminuer la tension superficielle en limitant la distension pulmonaire. Pour comparaison, son rôle est le même que le savon qu'on ajoute à l'eau afin de former des bulles de savon. Il prévient le collapsus des alvéoles en phase d'expiration. Son immaturité chez le nouveau-né prématuré peut être responsable de la maladie des membranes hyalines.Ce surfactant naturel est lavé par l'eau lors des noyades, ce qui impose une surveillance intensive des noyés réanimés.
38
+
39
+ Dépend essentiellement de la contraction des muscles ventilatoires qui provoque un gradient de pression entraînant l'air à l'intérieur des poumons. L'inspiration est donc qualifiée d'active, la contraction du diaphragme, qui augmente le diamètre vertical de la cage thoracique et des muscles intercostaux externes, qui augmente le diamètre antéropostérieur, entraîne une diminution de la pression à l'intérieur des poumons et donc une entrée d'air.
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+ L'expiration naturelle est un phénomène passif, résultant de forces de rappel élastiques lorsque les muscles se relâchent qui font revenir la cage thoracique à son volume de début d'inspiration et donc chassent l'air des poumons. On peut néanmoins réaliser une expiration forcée, qui est active. Elle fait intervenir les muscles abdominaux et les muscles intercostaux internes.
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+
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+ La ventilation pulmonaire permet la transformation du sang désoxygéné qui vient du cœur en sang oxygéné, qui y retournera pour être redistribué à l'ensemble du corps. Les échanges entre les alvéoles et le sang sont en fonction des différences des pressions partielles, un gaz diffusera de la pression élevée vers la pression basse selon la loi de Fick. La pression partielle des alvéoles étant de 100 mmHg pour le dioxygène et de 40 mmHg pour le dioxyde de carbone quand respectivement elle est de 40 mmHg et de 46 mmHg dans le capillaire, l'O2 va des alvéoles jusqu'au sang et le CO2 fait le chemin inverse. Le temps de contact entre le sang et les alvéoles est de 0,75 seconde, mais un tiers du temps seulement suffit pour atteindre les équilibres. Le système cœur-poumons est appelé petite circulation ; cette dernière a été mise en évidence la première fois par le médecin arabe Ibn Nafis en 1242 au Caire.
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+
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+ Le poumon est une porte d'entrée pour certains microorganismes, virus, gaz et micro- ou nanoparticules toxiques. En cas d'exposition chronique ou dépassant un seuil de toxicité aiguë, ces organismes et contaminants peuvent être d'intoxication et/ou de phénomènes inflammatoires et allergiques. Ainsi l'exposition à la pollution particulaire de l'air est source de phénomènes inflammatoires (facteur favorisant la cancérisation)[5].
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+ La ventilation se déroule de façon inconsciente et rythmique grâce à l'activité de certains neurones du tronc cérébral. Sa régulation dépend essentiellement de la pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang, celle-ci étant captée par deux types de chémorécepteurs localisés en périphérie et dans le système nerveux central. Les premiers se situent dans la crosse de l'aorte et à la bifurcation des carotides, les seconds se situent sur la face ventrale du bulbe rachidien. Toute modification de la teneur en dioxyde de carbone dans le sang entraîne une réponse du rythme et de la profondeur de la ventilation.
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+ Des modulations des activités ventilatoires peuvent aussi être dues à d'autres stimulations, comme au cours des émotions (peur, excitation… )
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+ Le poumon, organe complexe, est maintenu stérile par les sécrétions qu'il génère, en particulier par un certain nombre de constituants[6] antimicrobiens présents dans le mucus. En sus des glycoprotéines, exemple mucines, on trouve des protéines antimicrobiennes du type lactoferrine[7], lysozyme, lactoperoxydase[8],[9],[10]. On trouve également d'autres protéines de type duox[11],[12] qui permettent la production de peroxyde d'hydrogène, peroxyde nécessaire à la production d'hypothiocyanite. On notera que cette fonction est altérée chez les patients atteints de mucoviscidose[13].
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53
+ Une stimulation sympathique de l'arbre bronchique provoque une dilatation des bronches ainsi qu'une inhibition de la sécrétion de mucus. A contrario, une stimulation parasympathique provoque une constriction des bronches ainsi qu'une stimulation de la sécrétion de mucus.
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55
+ Les explorations fonctionnelles ventilatoires comportent deux volets :
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57
+ On appelle gaz du sang la mesure, sur un échantillon sanguin artériel généralement prélevé au niveau de l'artère radiale, de la pression partielle en dioxygène, en dioxyde de carbone, ainsi que du pH. Les résultats sont le reflet de la fonction respiratoire, ainsi que de l'homéostasie des bicarbonates par le rein.
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59
+ La radiographie thoracique, réalisée de face et de profil, en inspiration profonde, explore le parenchyme pulmonaire, les axes bronchiques, la paroi thoracique et le contenu du médiastin (cœur, gros vaisseaux, trachée).
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61
+ Au plan pulmonaire, elle recherchera des nodules ou des masses évocatrices de tumeurs, une dilatation du thorax compatible avec de l'emphysème ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive, des troubles ventilatoires (atélectasies), des opacités systématisées orientant vers une pneumopathie…
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+ La tomodensitométrie thoracique en coupes millimétriques permettra une étude plus fine du parenchyme pulmonaire et des bronches.
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65
+ Réalisée sous anesthésie locale ou générale, la fibroscopie bronchique présente un aspect diagnostic et un aspect thérapeutique.
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67
+ Une fibroscopie diagnostique, réalisée le plus souvent au bronchoscope souple sous anesthésie locale, permet la visualisation des axes bronchiques et la réalisation de biopsies pour examen histologique. Un lavage broncho-alvéolaire permettra une recherche bactériologique et une étude cytologique. Certains marqueurs spécifiques peuvent également être recherchés sur le liquide de lavage.
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69
+ Une fibroscopie interventionnelle, réalisée le plus souvent sous anesthésie générale avec un bronchoscope rigide, permet certains gestes thérapeutiques sur l'axe bronchique, comme la pose de prothèses sur des zones sténosées ou la réalisation de coagulation au laser sur des lésions faiblement hémorragiques.
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71
+ Les pneumopathies infectieuses sont dominées par les maladies bactériennes, typiquement les pneumonies franches lobaires aiguës causées en majorité par le pneumocoque ou l'Haemophilus influenzae. Chez l'enfant, le Mycoplasma pneumoniae est également fréquent.
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73
+ Les pneumopathies virales, varicelleuses ou herpétiques sont rares.
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75
+ Les pneumopathies fongiques, comme la pneumocystose, la cryptococcose ou l'aspergillose, sont généralement des infections opportunistes sur un terrain d'immunodépression.
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77
+ L'atteinte pulmonaire tuberculeuse se situe souvent aux sommets de chaque champ pulmonaire. Les lésions tuberculeuses sont des lésions excavées, appelées cavernes, pouvant être le siège d'une greffe aspergillaire ou d'une transformation tumorale.
78
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79
+ Les tumeurs bénignes pulmonaires, rares, recouvrent plusieurs types histologiques bénins :
80
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81
+ Les tumeurs malignes pulmonaires primitives, d'origine bronchique, recouvrent de nombreux types histologiques. On distingue deux grands types histologiques :
82
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83
+ Les tumeurs secondaires sont des métastases d'une tumeur maligne atteignant un autre organe. Les tumeurs malignes du sein, du côlon et du rein métastasent fréquemment au poumon.
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+ Les fibroses pulmonaires sont des maladies pulmonaires mutilantes, par perte d'élasticité et de compliance du parenchyme. Elles sont souvent idiopathiques, sans étiologie retrouvée, la plus fréquente étant la fibrose pulmonaire idiopathique, mais peuvent être secondaires à une exposition à une substance (amiodarone).
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+
87
+ La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie pulmonaire chronique, généralement secondaire à un tabagisme important et prolongé, caractérisée par une distension des alvéoles et des volumes pulmonaires avec une destruction des parois alvéolaires.
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+ L'asthme est une maladie inflammatoire chronique de l'arbre bronchique, caractérisée cliniquement par une dyspnée parfois majeure. Elle évolue par crises et associe trois phénomènes physiopathologiques :
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+ Il existe quelques formes de parasitoses pulmonaires qui pourraient devenir plus fréquentes avec la mondialisation (accroissement des flux migratoires, tourisme, des voyages...).
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+ Les pneumonies à éosinophiles (PE) parasitaires sont en 2016 dans le monde (mais essentiellement dans les pays tropicaux) la « première cause de pneumopathie à éosinophile dans le monde »[14].
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+ Elle survient plus souvent chez l'enfant[15],[14] ; plus fréquentes dans les pays pauvres et parfois importées dans les pays dits développés à l'occasion de voyages (les zones concernées par les voyages sont à rechercher, car les tests diagnostiques se font selon le lieu où le patient a vécu ou voyagé. L’aspect radiologique du poumon et la chronologie du tableau clinique apportent aussi des indications au pneumologue. Les tableaux cliniques les plus fréquents sont :
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+
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+ dans la peau par des moustiques piqueurs. Sans traitement il peut conduire à une fibrose pulmonaire[14].
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+ Parce qu'autrefois très rares dans les pays riches, elles sont souvent sous-diagnostiquées ou diagnostiquées tardivement ou rétrospectivement, surtout pour leurs « formes transitoires ».
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+ Elles doivent faire partie du diagnostic différentiel des pleuro-pneumopathies communautaires, par exemple en cas d'épisode de wheezing ou de pneumopathie interstitielle diffuse, notamment chez des patients ayant fait un voyage/séjour, ou nés en zone tropicale ou subtropicale. L’éosinophilie sanguine est l'un des facteurs pouvant orienter le diagnostic vers une helminthiase mais elle n'apparait pas en cas de parasitose par des protozoaires.
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+
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+ La radiographie des poumons peut montrer un tableau diffus ou plus localisés.
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+ Les parasites en cause sont par exemple :
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+ Plus rarement, dont en Europe, le poumon peut être parasité par la douve hépatique (Fasciola hepatica à la suite de la consommation de
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+ cresson souillé), ou par Trichinella spiralis (trichinose induite par la consommation de porc ou sanglier mal cuit)[14]...
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+ La pleuroscopie est un examen avec un pleuroscope, endoscope que l'on passe par une ouverture thoracique.
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+ La pourpre[1] est une teinture rouge violacée d'origine animale déjà en usage chez les Phéniciens[a] et les Égéens[2]. C'est un des éléments culturels majeurs de l'Antiquité méditerranéenne, signe d'honneur et de pouvoir que perpétue jusqu'à nos jours le vêtement des cardinaux des églises catholiques romaine et anglicane.
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+ La couleur pourpre est un rouge violacé profond.
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+ En colorimétrie, les pourpres sont les couleurs, mélanges de rouge et de bleu et complémentaires des verts, qui ne peuvent être reconstituées par le mélange d'une lumière blanche et d'une seule lumière monochromatique. Les pourpres ne se trouvent pas dans l'arc-en-ciel, qui présente la suite des lumières monochromatiques, mêlées du blanc de la lumière que diffusent les nuages. Sur le diagramme de chromaticité, la droite des pourpres relie le lieu des rouges monochromatiques avec celui des bleus monochromatiques. D'ordinaire, la langue française divise ce champ chromatique entre d'une part les violets, proches des bleus et d'autre part les pourpres, proches des rouges[3].
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+ Dans l'Antiquité, la couleur pourpre était tirée de mollusques gastéropodes à coquille ovale ou oblongue appelés pourpre ou murex, du genre Murex. Le Murex trunculus (syn. Hexaplex trunculus) ou « rocher fascié » fournissait la pourpre améthyste ou violette. Elle contient une substance azurée, l'oxyde cyanique. Le Murex brandaris (syn. Bolinus brandaris) ne contient, lui, qu'un seul radical, l'oxyde tyrien appelé « pourpre des anciens ».
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+ Ces coquillages se trouvaient en quantité sur les bords de la Méditerranée ; ils étaient prélevés aux temps anciens des Cananéens sur les côtes de Phénicie, celle du Péloponnèse et d'Afrique du Nord. Il se peut que la collecte ait été pratiquée sur le rivage nord, notamment dans la baie de Toulon à l'époque gallo-romaine[4]. La pourpre obtenue dans cette région était plus sombre, elle était plus violette dans les régions moyennes et plus rouge dans les régions méridionales.
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+
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+ Le coût de fabrication très élevé de la pourpre réservait son usage à des étoffes destinées aux dieux et aux classes dirigeantes des sociétés entourant la Méditerranée. À Rome, c'est le symbole du pouvoir : la largeur de la bande pourpre (ostrum), portée sur la toge (clavus), et la couleur plus ou moins vive des vêtements rouges indiquent le statut social du porteur du vêtement (voir laticlave, angusticlave). Seuls les imperatores portaient des vêtements entièrement teints de pourpre. Vitruve évoque la fabrication de la pourpre à partir des « limaçons ».
12
+
13
+ À Constantinople, la chambre de l'empereur était pourpre (les murs étaient revêtus de porphyre, une pierre pourpre) et le fils d'un empereur né alors que son père régnait, c'est-à-dire dans cette chambre, portait le surnom prestigieux de « Porphyrogénète ».
14
+
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+ La raréfaction du Murex a fait disparaître les techniques de fabrication de la teinture pourpre.
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+
17
+ Les cardinaux des Églises catholiques romaine et de l'anglicane portent un vêtement dit pourpre. La nécessité de différencier cette tenue de celle, violette, des évêques, a, semble-t-il, tiré le pourpre cardinalice romain vers l'écarlate, qui devient au Moyen Âge la couleur du pouvoir[5].
18
+
19
+ Aux siècles suivants, la mode a utilisé largement les couleurs roses et mauves, correspondant à des pourpres ou à des violets lavés de blanc ; mais le pourpre profond restait inaccessible, et les couleurs résistaient mal au lavage. Au milieu du XIXe siècle, la fabrication des colorants chimiques permet des teintes plus violemment colorées et résistantes. Le murexide synthétisé à partir d'acide urique extrait du guano péruvien crée la mode dans le tiers médian du siècle, concurrencé par la pourpre française extraite de l'orseille, un lichen[6].
20
+
21
+ La synthèse de colorants pourpres à base d'aniline à partir du charbon permet d'obtenir, dans le dernier tiers du siècle, des colorants pourpres profonds, de toutes les nuances, et grand teint[7]. La possibilité de fabriquer des colorants chimiques ayant stimulé l'industrie, on synthétisa ensuite toute une série de colorants rouge violacé comme l'alizarine ou garance synthétique[8].
22
+
23
+ En colorimétrie, les pourpres sont les couleurs, mélanges de rouge et de bleu et complémentaires des verts, qui ne peuvent être reconstituées par le mélange d'une lumière blanche et d'une seule lumière monochromatique[9]. Les pourpres ne se trouvent pas dans l'arc-en-ciel, qui présente la suite des lumières monochromatiques. Sur le diagramme de chromaticité, la ligne des pourpres est la droite qui relie la couleur rouge la plus extrême dans le domaine visible (de longueur d'onde d'environ 700 nm), à la longueur violette la plus extrême (de longueur d'onde d'environ 400 nm). Une couleur pourpre saturée est une combinaison de ces deux couleurs[10]. Sa teinte varie du rouge au violet en fonction de la pondération affectée à chacune des deux couleurs extrêmes.
24
+
25
+ Le diagramme de chromaticité dispose les teintes des couleurs reproductibles par un système de synthèse additive des couleurs. La courbe à la périphérie, du bleu-violet au rouge, représente les couleurs monochromatiques, qu'on obtient par exemple en décomposant la lumière blanche avec un prisme. Une teinte obtenue par mélange de deux autres se trouve, dans le diagramme, sur un point intermédiaire du segment de droite qui relie les deux composantes[b]. La ligne qui ferme le diagramme en bas est la droite des pourpres.
26
+
27
+ La norme AFNOR X08-010 « Classification générale méthodique des couleurs » définit le champ chromatique des pourpres purs comme celle des couleurs complémentaires, en lumière du jour (illuminant D65), des verts monochromatiques de longueur d'onde entre 499 et 556 nm. Les pourpres rougeâtres mêlés de blanc de clarté élevée sont des roses ; les pourpres désaturés de clarté faible, sont des bordeaux[11].
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29
+ Sur le diagramme de chromaticité, la région des pourpres purs au sens de la norme X08-010 s'étend ainsi dans la partie centrale de la droite des pourpres, de 37 % à 81 % en partant des rouges.
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32
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+ Le nuancier Reichsausschuß für Lieferbedingungen (RAL) donne à ses échantillons des noms de couleur notamment en allemand, en anglais et en français. Les échantillons sont normalement présentés dans un nuancier sur papier pour identifier des peintures et couleurs de surface. Le site internet de l'organisation donne cependant des plages de couleur informatique, qui ne peuvent, bien entendu, servir aux comparaisons.
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+ Le RAL 3004 est désigné (de) Purpurrot, (en) Purple red, (fr) Rouge pourpre[12].
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+ Dans la classification AFNOR X08-010, cette couleur est à la limite entre le champ des rouges et celui des rouge-pourpres.
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+ Le mot-clé purple (pourpre) appelle une couleur au milieu de la ligne des pourpres.
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+ On doit préciser que « l’anglais purple n’est pas l’équivalent de pourpre[13] ». En dehors de l'usage technique de la colorimétrie, le champ chromatique purple se divise en français entre violets et pourpres.
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45
+ Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes (1905) indique que le « purple » des Anglais ou « Deep purple » des Américains « à notre avis, doit plutôt être appelé Violet pourpré[14] ».
46
+
47
+ Chevreul indique dans son Moyen de nommer et de définir les couleurs (1860) que la couleur pourpre s'obtient par mélange de « rouge cramoisi de cochenille et bleu […] 4 violet 10 au 12 ton[15] ». La couleur pure violet 4 est l'avant-dernière avant le violet-rouge.
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+
49
+ Dans la classification AFNOR X-08-010, ces nuances sont dans le domaine pourpre-rouge.
50
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51
+ Le nuancier NIMES reprend le nuancier de Chevreul[16].
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+
53
+ Le filtre Wratten n°35 dit « pourpre » est un filtre de contraste absorbant complètement le vert, utilisé en photomicrographie, de longueur d'onde dominante −565,7 nm (D65), donc, à la limite du bleu-violet[17].
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55
+ La couleur de ce filtre est hors du gamut sRGB (-565,7 nm + blanc D65).
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57
+ Dans les nuanciers commerciaux, on trouve, en peinture pour les beaux-arts rouge de cadmium pourpre, rouge pemanent pourpre[18] ; en peinture pour la décoration pourpre, pourpre 2, pourpre 3, pourpre 5, pourpre 6, pourpre 8, pourpre de Venise, basilic pourpre[19].
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+ En héraldique, pourpre est un émail d'une couleur variant du gris-brun au rouge violacé, définition correspondant au bordeaux AFNOR XO8-010. Le pourpre héraldique englobe les violets et pourpres, mais doit s'éloigner du rouge vermillon (gueules), du violet foncé (mûre, en anglais murrey) et du rouge foncé (sanguine). Plutôt rare, cet hybride métal/couleur se rencontre surtout dans les blasons d'ecclésiastiques. En représentation monochrome, le pourpre est symbolisé par des hachures « en barre » (obliques montant de gauche à droite dans le sens de l'observateur de l'écu)[20].
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+ Le mot vient du grec ancien πορφύρα / porphúra. Le mot latin est purpura, d'où l'adjectif « purpurin », de couleur pourpre.
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63
+ Le pourpre, c'est-à-dire la couleur pourpre, est nommé d'après la teinture. En français, les adjectifs de couleur qui proviennent de noms d'objets sont invariables (des robes marron, et non pas « marronnes ») ; l'adjectif de couleur « pourpre » est une des six exceptions à cette règle (mauve, fauve, rose, pourpre, écarlate, vermeil), et prend donc un s au pluriel : des toges pourpres.
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+ La pourpre désigne, par métonymie, un vêtement associé à une fonction. « La guerre est une pourpre où le meurtre se drape », écrit Victor Hugo[21]. La pourpre romaine n'est pas une couleur, mais un vêtement et une dignité, celle de cardinal dans l'Église catholique romaine. La pourpre signifie la puissance et la richesse, ou leur apparence, comme dans l'expression « les ors et les pourpres »[22].
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+ Pourpre donne pourpré, empourpré, adjectif indiquant que la couleur tire sur le pourpre.
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+ Claude Monet, né (sous le nom d'Oscar-Claude Monet) le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny, est un peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.
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+ Il commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville du Havre. En 1859, il part pour Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. En 1866, il connaît le succès au Salon de peinture et de sculpture grâce à La Femme en robe verte représentant Camille Doncieux qu'il épouse en 1870. Il fuit la guerre de 1870 à Londres, puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui sera sa principale source de revenus, pendant le reste de sa carrière. Revenu en France en 1871, il participe à la première exposition des futurs impressionnistes, en 1874.
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+ En 1876, il rencontre Ernest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. La mort de Camille en 1879 et les nombreuses absences d'Ernest, conduisent au rapprochement de Monet et d'Alice Hoschedé. En plus de peindre intensivement la Seine, Claude se rend régulièrement sur la côte normande pour peindre. En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent définitivement à Giverny. C'est à partir de cette période que prennent fin ses ennuis financiers
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+ À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. Il commence par Les Meules, puis enchaîne successivement Les Peupliers, la série des Cathédrales de Rouen, celle des Parlements de Londres et Les Nymphéas de son jardin, qu'il décline en grand format pour peindre de grandes décorations. La fin de sa vie est marquée par la mort d'Alice et par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail. Il s'éteint à 86 ans d'un cancer pulmonaire.
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+ Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres.
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+ D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n'hésite pas à défier les éléments pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ? »
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+ Claude Monet est né le 14 novembre 1840 au 45, rue Laffitte dans le IXe arrondissement de Paris. Il est le second fils d’Adolphe et Louise-Justine Monet, née Aubrée, après Léon Pascal, dit Léon (1836-1917)[1]. Baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à l'église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, au début de l'année 1841, il est appelé « Oscar » par ses parents[2]. Il aime à dire plus tard qu’il est un vrai Parisien. Ses parents sont tous deux nés à Paris, tandis que ses grands-parents y étaient déjà installés aux environs de 1800. La famille, grands-parents paternels compris, s’installe au Havre en Normandie vers 1845, l'année de ses cinq ans. Ce déménagement est certainement provoqué par la situation financière précaire dans laquelle se trouve alors Claude Adolphe[3]. L'influence de la demi-sœur de ce dernier, Marie-Jeanne Lecadre, née Gaillard, épouse et fille de commerçants havrais, y est aussi certainement pour quelque chose[4]. C'est elle qui, à la suite de la mort de Louise-Justine Monet survenue en 1857, élève Léon et Oscar[1].
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+ Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais situé rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du 1er avril 1851 comme « une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. Ses premiers dessins sont des « portraits-charges » de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet « enguirlande la marge de ses livres... en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes[5]. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif[5].
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+ Le 28 janvier 1857, sa mère meurt et il abandonne ses études. Sa tante Jeanne Lecadre (1790-1870), qui peint elle-même à ses heures perdues, l’accueille et l’encourage à continuer le dessin. Face au succès rencontré par ses caricatures, il décide d'y apposer la signature « O. Monet » et de les vendre chez un papetier-encadreur, du nom de Gravier, ancien associé d'Eugène Boudin qui lui confie le négoce de certaines de ses toiles[6]. C’est là que Claude Monet va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, rencontre déterminante pour sa carrière artistique : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois »[7].
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+ Monet commence à peindre ses premières toiles de paysage à l'été 1858. Il en présente deux à l'exposition municipale des Beaux-Arts de la ville du Havre qui se déroule durant les mois d'août et de septembre de la même année. Ces deux toiles, fortement influencées par la technique de Boudin, sont acceptées et présentées sous le titre unique : Paysage. Vallée de Rouelles[8]. Devant ce succès, Boudin conseille à son jeune comparse de quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y prendre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes[7].
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+ Claude Monet arrive à Paris en avril 1859 et s'installe à l'hôtel du Nouveau Monde, place du Havre[8]. Il visite immédiatement le salon qui vient d'ouvrir. Ensuite il est accueilli par Amand Gautier, un ami de sa tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d'environ 2 000 francs accumulées grâce à la vente de dessin à charge. Son père a demandé une bourse à la ville du Havre, le 6 août 1858, mais il a essuyé un refus. Il rend également visite à Charles Lhuillier, Constant Troyon et Charles Monginot. Ces deux derniers lui conseillent d'entrer dans l'atelier de Thomas Couture, qui prépare à l'École des beaux-arts. Toutefois celui-ci refuse le jeune Monet[9]. Début 1860, probablement en février, il entre à l'Académie Suisse, située dans l'île de la Cité, que dirige Charles Suisse[10]. Il y rencontre notamment Camille Pissarro. Lors du salon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d'Eugène Delacroix, l'année précédente c'était Daubigny qui attirait son attention. Ce premier séjour n'est cependant pas consacré qu'au travail. En effet, Claude passe une part non négligeable de son temps dans les cafés parisiens et plus particulièrement à la brasserie des Martyrs, alors haut lieu des rencontres entre auteurs et artistes[11],[12].
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+ Le 2 mars 1861, Monet est tiré au sort au Havre pour être conscrit. Certes, sa famille aurait pu payer l'exonération de 2 500 francs, mais celle-ci est liée à son renoncement à la carrière d'artiste pour reprendre les affaires familiales. Monet s'y refuse et intègre le 1er régiment de chasseurs d'Afrique le 29 avril 1861 et va stationner à Mustapha en Algérie[12]. Début 1862, il contracte la fièvre typhoïde à Alger et est autorisé à rentrer au Havre durant l'été. Sa tante, Jeanne Lecadre, accepte de le faire sortir de l'armée et de payer les quelque 3 000 francs que coûtent l'exonération, à condition qu'il prenne des cours d’art à l’académie. Il quitte donc l’armée, mais n’aime pas les styles traditionnels de peinture enseignés à l’académie. En revanche, malgré les expériences pouvant paraître déplaisantes qu'a vécues Monet en Algérie, il en retient un bon souvenir en général. Il dit en effet à Gustave Geffroy : « Cela m'a fait le plus grand bien sous tous les rapports et m'a mis du plomb dans la tête. Je ne pensais plus qu'à peindre, grisé que j'étais par cet admirable pays, et j'eus désormais tout l'assentiment de ma famille qui me voyait si plein d'ardeur[13]. » En 1862, il se lie d’amitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve Eugène Boudin, lors de son séjour à Sainte-Adresse[14].
28
+
29
+ La même année en 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par alliance Auguste Toulmouche[15]. Mais il finit par quitter rapidement l'atelier de son maître, étant en désaccord avec celui-ci sur la manière de présenter la nature. En effet, Gleyre, dont l’art prône le retour à l'antique, privilégie une idéalisation des formes tandis que Monet la reproduit telle qu'elle est[16]. Après qu’il a déclaré à Monet : « Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l'antique[17],[18]. », le soir même, il réunit Frédéric Bazille, Auguste Renoir et Alfred Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l'atelier de Gleyre[19], ce qu'ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863[notes 1].
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31
+ Ce passage rapide à l'École impériale des beaux-arts lui aura toutefois permis de rencontrer Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille[20] avec qui il entretient, par la suite, une importante correspondance. Au printemps 1863, devenu copiste au Louvre, Monet va, avec Bazille, peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon[16].
32
+
33
+ Mi-mai 1864, Monet retourne sur la côte normande et en particulier à Honfleur en compagnie de Bazille. Il réside un temps à la ferme Saint-Siméon. Frédéric retourne à Paris, tandis que Claude continue à peindre en Normandie. Fin août, il retrouve Jongkind et Boudin. De sa période honfleuraise en compagnie de ces deux peintres, Monet conservera un attachement et ils auront une influence essentielle dans la genèse de son art. C'est aussi à cette période qu'éclate une brouille avec sa famille qui le menace de lui couper les vivres. Il appelle alors pour la première fois à l'aide Bazille[21].
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+ Fin 1864, Claude s'installe avec Frédéric dans un atelier à Paris. Il présente deux vues de l'estuaire de la Seine prises à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury du salon de 1865 : La pointe de la Hève et Embouchure de la Seine. Acceptées par le jury, ces deux œuvres sont exposées et rencontrent un accueil positif, notamment de la part des critiques[22]. Par la suite, il peint au pavé de Chailly son Déjeuner sur l'herbe (de), une toile de grande taille (4,65 × 6 m) qui, donnée par l'artiste en désespoir de cause en 1865 et rachetée par celui-ci en 1920, restera inachevée[23].
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37
+ En 1866, il rencontre Camille Doncieux, qui devient un de ses modèles. N'ayant pas pu achever le Déjeuner pour le Salon de 1866, Monet y expose La Femme en robe verte, un portrait de sa fiancée Camille, exécuté à la hâte et avec fureur en seulement quatre jours. Cette toile obtient un grand succès au salon de la même année[24] et est très acclamé, notamment par Emile Zola. Il est exposé avec une toile représentant la forêt de Fontainebleau réalisée deux ans auparavant. Monet établit ici une association entre deux œuvres radicalement opposées appartenant à deux genres distincts, qu'il cherchait à réunir dans son Déjeuner[25]. Il a également envoyé au salon un pavé de Chailly. Il peint ensuite Femmes au jardin, d'abord à Sèvres, puis à Honfleur. Cette œuvre, qui montre pour la première fois la lumière naturelle et changeante, est refusée par le jury du salon, en 1867[26] (il en est de même pour Le Port de Honfleur, autre toile présentée par Monet cette année-là). De plus, la pétition lancée par de nombreux artistes pour qu'une exposition des œuvres rejetées ait lieu est rejetée[27].
38
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39
+ Ces refus successifs plongent Claude Monet dans une situation financière très délicate. Malgré l'achat de la toile Femmes au jardin pour 2 500 francs par Frédéric Bazille[26], Claude est plus que jamais dans la misère d'autant plus que Camille est enceinte. Il se voit donc dans l'obligation de rentrer en Normandie auprès de sa famille. Il passe l'été à peindre : La plage de Sainte-Adresse, Jetée du Havre, Terrasse à Sainte-Adresse, etc. Camille donne naissance à Jean Monet le 8 août 1867[28]. C'est l'année où il la représenta assise auprès du berceau de l'enfant dans un tableau qui était conservé en 1966 dans une collection Mellon, ainsi qu'un portrait d'eux de 1874 assis sous un arbuste de leur jardin d'Argenteuil, par Renoir[notes 2].
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+
41
+ En 1868, une de ses deux toiles présentées, Navires sortant des jetées du Havre, est acceptée au salon. Cependant, l'accueil de cette œuvre n'est guère enthousiaste et déçoit critiques et artistes[29].
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+ À cette époque, il se fait souvent prêter de l’argent par ses amis, au premier rang desquels Bazille. Ses tableaux sont souvent saisis au point qu’il fait une tentative de suicide au printemps 1868[30]. L'été de cette même année semble toutefois s'annoncer sous de meilleurs auspices, puisque M. Gaudibert, un riche armateur havrais, lui commande plusieurs tableaux dont le portrait de sa femme. De plus, cinq de ses toiles sont acceptées à l'exposition internationale maritime qui se tient au Havre[29]. À la fin de l'année, Claude Monet habite avec sa femme et son fils à Fécamp, sa famille refusant d'héberger la jeune femme.
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+ En 1869, il s'installe à Bougival. Sur l'île de Croissy, en compagnie de Renoir, il peint l'établissement des bains de la Grenouillère (Bain à la Grenouillère), inventant alors la technique de peinture impressionniste[31]. Cette année-là et la suivante, toutes ses toiles sont refusées par le salon sous l'impulsion de Gérôme[27]. En dépit de sa pauvreté persistante, il épouse Camille, le 28 juin 1870, à la mairie du huitième arrondissement de Paris[32],[33],[34].
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+ La Femme en robe verte, 1866.
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+ Femmes au jardin, 1866.
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+ Bain à la Grenouillère, 1869.
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+ Portrait de son fils Jean en bonnet à pompon , 1869
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+ La route de Versailles à Louveciennes, effet de neige, 1870.
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+ Le Port de Trouville, 1870.
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+ L'entrée en guerre de la France en juillet 1870 ne soulève aucun sentiment nationaliste chez Monet, pas plus que l'établissement du Gouvernement de Défense nationale. Dans ce contexte tendu, il souhaite s'éloigner de Paris qui devient de plus en plus agité. Il s'installe alors à Trouville, où il peint de nombreuses toiles en plein air comme La plage de Trouville ou Hôtel des Roches noires[35].
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61
+ Frédéric Bazille qui a souvent aidé Monet, trouve la mort sur le champ de bataille, à Beaune-la-Rolande, le 28 novembre 1870. À la fin de l'année, Claude ne voulant pas servir militairement, décide de partir à Londres. Il y retrouve certaines de ses connaissances telles que Pissarro[36]. Il y admire les œuvres des peintres britanniques Turner et John Constable et est impressionné par la manière du premier de traiter la lumière, notamment dans les œuvres représentant le brouillard sur la Tamise. Ce séjour est également l'occasion de faire des rencontres : celle du peintre américain James Abbott McNeill Whistler, également influencé par Turner, avec lequel il se lie d’amitié ; et surtout celle du marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui sera déterminante pour sa carrière. Enfin, ce séjour est également l'occasion pour Monet de peindre, les jardins londoniens et la Tamise notamment, et de faire encore évoluer sa technique, allant toujours plus loin dans le bouleversement de la tradition[37]. Désargenté, il ne peint que six tableaux en l'espace de sept ou huit mois, ce qui est très peu pour lui. Parmi ceux-ci figure le portrait de sa femme Camille, intitulé Méditation. Madame Monet au canapé, dans lequel on peut percevoir cette sorte de déprime qui animait[38]. Cependant, Monet est intéressé par la lumière et souhaite pouvoir revenir à Londres y peindre la Tamise, ce qu'il fera dans une centaine de tableaux entre 1899 et 1901[36].
62
+
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+ Son père meurt le 17 janvier 1871. Mais Monet ne rentre pas en France et n'assiste pas aux obsèques, craignant l'accueil qui sera fait à ceux qui, comme lui, se sont soustraits à leurs obligations patriotiques[39].
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+ Fin mai 1871, il se rend aux Pays-Bas et s'installe à Zaandam, en compagnie de Camille et Jean. Il y peint 25 toiles pendant son séjour de quatre mois[40].
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+ C'est lors d'une visite d'Amsterdam toute proche qu'il découvre des estampes japonaises dans une boutique et en commence la collection[41]. Il rentre à Paris le 8 octobre[42].
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+ En décembre 1871, Monet et sa famille emménagent dans une maison avec jardin à Argenteuil, près de la Seine[43]. L'héritage de son père et la dot de sa femme permettent d'améliorer les conditions matérielles. En outre, au cours de l'année 1872, il enregistre des achats importants de Durand-Ruel : 29 toiles au total, dont certaines sont exposées à Londres[44]; c'est également à cette époque-là qu'il fait l'acquisition de son bateau-atelier qui lui permet d'accéder à de nouveaux points de vue. C'est l'année où Renoir le représenta assis à une table lisant un livre en fumant une longue pipe[notes 3].
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+
71
+ En décembre 1873, Durand-Ruel, victime d'ennuis financiers, doit réduire puis suspendre ses achats[45].
72
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+ Le 15 avril 1874, l'exposition de la Première exposition des peintres impressionnistes organisée par la Société anonyme coopératives d'artiste ouvre ses portes dans les ateliers de Nadar, au 35, boulevard des Capucines. Elle présente les œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage du port du Havre : Impression, soleil levant. N’attirant que 3 500 visiteurs durant son mois d'ouverture, la manifestation n'a pas le succès attendu et un grand nombre de critiques et de journalistes sont hostiles[46]. Pour ajouter à cette déroute, la société se retrouve, à l'issue de la manifestation, au bord de la faillite, l'obligeant à procéder à sa dissolution[47]. Enfin, c'est à l'occasion de cette exposition que le terme impressionniste est utilisé pour la première fois de manière ironique dans une critique de Louis Leroy, du Charivari du 25 avril sur l'exposition[48].
74
+
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+ En avril 1876, contre toute attente, a lieu la deuxième exposition dans les locaux de Durand-Ruel. Monet y expose 18 tableaux. Les critiques sont, cette fois, moins virulents ; des éloges sont même adressées à Claude Monet. À la fin de l'été de la même année, il s'installe au château de Rottembourg de Montgeron afin de travailler à la décoration de certaines de ses pièces[notes 4]. La demeure appartient à Ernest Hoschedé et à sa femme Alice, née Raingo, issue d'une riche famille d'origine belge par le père. Ils y vivent avec leurs cinq enfants[49].
76
+
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+ En 1877, il peint une série de peintures à la gare Saint-Lazare. Monet envoie 8 tableaux issus de cette série[notes 5] à la troisième exposition impressionniste. Pour la première fois, une revue, L'impressionniste, est publiée pour accompagner l'exposition et commenter les différentes œuvres présentées[50]. C'est donc également la première fois que les peintres impressionnistes reprennent à leur compte le terme impressionnisme qu'ils jugent approprié pour désigner et identifier leur style[49]. L'exposition est un succès et fait l'objet d'une approbation critique[51].
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+ Jean Monet sur son cheval à bascule, 1872.
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+ Le Pont d'Argenteuil, 1874.
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+ La Promenade, 1875.
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+ Camille sur son lit de mort, 1879.
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+ Michel Monet au pompon, 1880.
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+ Début 1878, obligé de réduire son train de vie, Monet quitte Argenteuil et s'installe provisoirement à Paris, rue d’Édimbourg. Il réussit à payer in-extremis ses créanciers afin de ne pas se faire saisir ses toiles. Le 17 mars 1878, Camille met au monde un second fils : Michel. Elle ne se remettra jamais totalement de cet accouchement, demeurant dans un état de fatigue et de faiblesse continuel. Monet, inquiet pour elle, fera souvent part de ses craintes la concernant dans ses différentes correspondances[51]. Durant cette période, Monet peint l'île de la Grande-Jatte ainsi que La Rue Montorgueil[52].
90
+
91
+ En août 1878, les Monet et les Hoschedé emménagent dans une petite maison à Vétheuil, près de Pontoise. L'ancien mécène, Ernest Hoschedé, a alors fait faillite du fait de ses spéculations sur les œuvres d'art [53]; l'ensemble de sa collection, dans laquelle figurent 16 toiles de Monet, fait l'objet d'une vente publique.
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+
93
+ Dans le courant de l'année 1879, les soucis liés à l'argent et à la santé de Camille ont éloigné Monet des autres peintres impressionnistes ainsi que de Paris où il se rend uniquement pour écouler ses œuvres. Toutefois, il participe à la quatrième exposition du groupe des impressionnistes qui se tient, cette année-là, avenue de l'Opéra. Monet y expose 29 tableaux. Réalisés entre 1867 et 1878, ils offrent un résumé de la carrière du peintre et de son évolution artistique[54].
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+
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+ Camille, encore malade, ne parvient pas à se rétablir. Pour tenter de la sauver et financer les soins dont elle a besoin, Monet brade les dernières toiles qu'il a peintes. En vain. Elle meurt le 5 septembre 1879 après de longues souffrances. Monet témoigne des derniers instants de sa femme en réalisant un portrait d'elle sur son lit de mort[53].
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+ La mort de Camille va se traduire chez le peintre par deux ruptures. La première est d'ordre esthétique. Elle est nettement visible dans les peintures, Débâcles et Glaçons, qu'il fait de la Seine prise dans les glaces, lors de l'hiver rigoureux de 1880 : couleurs irréelles, absence d'êtres humains, etc.[55] La deuxième rupture se fait avec les autres peintres impressionnistes. Ces derniers n'acceptent pas vraiment ce choix et publient, le 24 janvier 1880 dans les pages du Gaulois, un avis de décès de Monet : « Les obsèques de M. Claude Monet seront célébrées le premier mai prochain à dix heures du matin en l'église du Palais de l'Industrie - salon de M. Cabanel. Prière de ne pas y assister »[55]. Autre manifestation de cette seconde rupture : Monet présente deux nouvelles toiles au jury du salon, chose qu'il n'avait pas faite depuis des années. L'une des deux œuvres, une peinture du village de Lavacourt, est admise. Cependant, exposée à 6 m du sol, juste sous le plafond, elle passe plutôt inaperçue[56].
98
+
99
+ Cet échec est vite oublié : le journal La Vie moderne, dirigé par Georges Charpentier, propose d'organiser une exposition qui lui est uniquement consacrée. Celle-ci ouvre le 7 juin 1880 et présente 18 tableaux. Elle est accompagnée d'un catalogue qui, outre la préface de Théodore Duret et la description des œuvres, contient un entretien de Monet avec le journaliste Émile Taboureux. Cette exposition obtient un réel succès puisque le peintre réalise suffisamment de transactions pour solder ses dettes[57],[58].
100
+
101
+ À cette époque, Ernest Hoschedé étant souvent absent, Claude, à présent veuf, vit avec Alice et ses enfants. Ce mode de vie est montré du doigt par la société de l'époque[57].
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+ Toutefois, durant l'été et l'automne 1880, Monet se rend régulièrement sur la côte normande afin de travailler[59].
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+ En 1881, la situation financière s'améliore peu à peu d'autant plus que Durand-Ruel se porte régulièrement acquéreur de ses œuvres. Toutefois, en décembre de la même année, n'ayant pu s'acquitter de son loyer, il déménage avec ses deux fils, Alice et les six enfants de celle-ci pour s'installer à Poissy[60]. En vivant sous le même toit, leur concubinage devient connu de tous ; c'est une situation scandaleuse à l'époque.
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107
+ Le 1er mars 1882, la 7e exposition des artistes indépendants ouvre ses portes dans les salons du Reichshoffen au 251, rue Saint-Honoré. C'est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet[59]. Il y expose 35 tableaux parmi lesquels Fleurs de Topinambours, deux versions des débâcles sur la Seine et des vues de Vétheuil et de Poissy[61].
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+ Par la suite, durant l'été, puis durant l'hiver, Monet retourne sur la côte normande : d'abord à Dieppe, puis à Pourville.
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+ Le 28 février 1883, une nouvelle exposition consacrée à Monet ouvre ses portes au 9, boulevard de la Madeleine, dans les nouveaux locaux de Durand-Ruel. Les 56 tableaux exposés offrent une rétrospective complète de la carrière du peintre, des premières toiles de 1864 jusqu'aux dernières réalisées en 1882 sur la côte normande. Malgré cela, l'exposition est peu fréquentée et les ventes sont décevantes, mais les critiques dans la presse sont majoritairement positives[62].
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+ Désireux de quitter Poissy où il ne s'est jamais vraiment plu, Claude Monet cherche un lieu où lui et toute sa famille[notes 6] pourraient s'installer définitivement. Ses recherches le mènent à Giverny, près de Vernon en Normandie. Dans ce petit village, il trouve une « maison de paysan » au lieu-dit le Pressoir, bordée par un jardin potager et un verger, le Clos normand. L'ensemble clos de murs s'étend sur près d'un hectare. Son propriétaire, Louis-Joseph Singeot, consent à la louer et Monet et sa famille s'y installent le 29 avril 1883[63]. Locataire durant plusieurs années, Monet finira par acheter la maison et le jardin attenant en 1890 quand sa situation financière se sera améliorée.
114
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+ Fin 1883, il se rend avec Renoir sur le littoral méditerranéen. Tous les deux, ils relient Marseille à Gênes, puis rendent visite à Cézanne à L'Estaque. Après un court retour à Giverny, Monet reprend seul, dès janvier 1884, la route du Sud. Il se rend cette fois à Bordighera et à Menton[64],[65]. Émerveillé par la nature et les paysages sauvages, Monet peint une quarantaine de toiles représentant les sites les plus pittoresques tels que les vallées de Sasso ou de la Nervia.
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+ En novembre 1884, commence une longue amitié avec l’écrivain Octave Mirbeau, qui est désormais son chantre attitré et contribue à sa reconnaissance[66].
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+ En 1885, à l'occasion d'un déplacement sur la côte normande, à Étretat, Monet conclut un accord avec le galeriste Georges Petit : désormais, celui-ci assure l'achat et la commercialisation d'une partie des œuvres du peintre. De ce fait, l'exclusivité dont bénéficiait Durand-Ruel jusqu'alors est rompue[67]. À la fin de l'année, Monet lui annonce son souhait de ne traiter qu'avec Petit. Par ailleurs, Monet, ne souhaitant pas dépendre totalement des galeristes, entretient et développe son réseau de collectionneurs[68].
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+
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+ En 1886, malgré la rupture entre les deux hommes, Paul Durand-Ruel ouvre les portes du marché américain à Monet en nouant des liens avec l'American Art Association (en): la reconnaissance officielle qu’il obtient outre-Atlantique a pour contrecoup de développer le marché de l’art impressionniste en France dans les années 1890.
122
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123
+ Toujours la même année, Monet retourne aux Pays-Bas, sur invitation du baron d'Estournelles de Constans, secrétaire d'ambassade auprès de la Légation française à la Haye. Durant ce séjour, il découvre les champs de tulipes qu'il peint à plusieurs reprises (À Sassenheim, près de Haarlem, champ de tulipes ou Champ de tulipes en Hollande)[69]. En fin d'année, à la recherche de motifs originaux, il décide d'aller peindre à Belle-Île-en-Mer. Il y réalise une quarantaine de toiles dont les sujets majeurs sont les Aiguilles de Port-Coton (Les Pyramides de Port-Coton, mer sauvage), et la baie de Port Dormois, en particulier la Roche Guibel[70]. Il y est interrogé par Gustave Geffroy, critique au journal la Justice, dirigé par Clemenceau. Il devient un des plus fervents admirateurs du peintre.
124
+
125
+ Début 1888, il retourne sur la Côte d'Azur, au château de La Pinède, à Antibes. Il y réalise une trentaine de toiles fortement inspirées par l'estampe japonaise. Dix d'entre elles sont vendues à Théo van Gogh et présentées, l'année suivante, à la galerie Boussod, Valadon et Cie où elles rencontrent un fort succès[71].
126
+
127
+ En février 1889, il se rend dans la Creuse chez Maurice Rollinat en compagnie de Geffroy et de quelques amis. Il rentre pour assister à l'inauguration de la quatrième exposition universelle parisienne où il expose trois toiles, puis retourne dans la Creuse, dès le mois de mars, seul cette fois. Durant ce séjour, il peint environ une vingtaine de toiles dont neuf ont pour motif le ravin de la Creuse[72].
128
+
129
+ En juin 1889, Auguste Rodin et Claude Monet exposent conjointement « Rien que vous et moi » dans la galerie parisienne de Georges Petit. Cette exposition réunit 145 peintures et 36 sculptures et bénéficie d'un catalogue où apparaissent une notice consacrée à Rodin par Geffroy et une consacrée à Monet par Mirbeau. Le peintre offre une véritable rétrospective de sa carrière allant de La Pointe de la Hève en 1864 jusqu'aux dernières toiles de 1889. Si les commentaires élogieux concernent davantage Rodin que Monet, et si ce dernier reste parfois contesté, l'exposition préfigure ses futurs succès[66],[73].
130
+
131
+ En 1889, Monet s'implique totalement dans l'obtention des souscriptions nécessaires à l'achat de l'Olympia de Manet et en fait don au Louvre. Les difficultés et les oppositions auxquelles il a dû faire face pour mener à bien cette transaction l'ont tenu éloigné longtemps de ses pinceaux : le retour à la peinture est donc des plus difficiles. C'est à cette occasion qu'il opère un tournant dans sa carrière en s'attelant aux séries[74],[75].
132
+
133
+ Mer agitée à Étretat, 1883.
134
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135
+ Le Manneporte à Étretat, 1886.
136
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137
+ Étretat sous la pluie, 1886.
138
+
139
+ Creuse, soleil couchant, 1889.
140
+
141
+ L'année 1890 est une année charnière dans la vie de Monet. Les voyages de travail deviennent alors beaucoup plus rares. Il vient le temps des séries, genre pictural connu de son ami Boudin, et dont l’idée s'était imposée peu à peu avec les gares Saint-Lazare, puis par exemple en 1886 avec les deux Essais de figure en plein-air (la Femme à l’ombrelle tournée vers la droite et la Femme à l’ombrelle tournée vers la gauche), les Rochers de Belle-Île la même année et surtout La Petite Creuse en 1889, lors de son séjour à Fresselines. Cette période commence à proprement parler fin 1890 avec Les Meules, série composé de plus d'une vingtaine de versions. Ces imposants gerbiers de blé se trouvent proche de son domicile. Il a commencé à en peindre en 1888, mais l'année 1890 marque véritablement le début de la répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents. Cet enracinement est confirmé par l'achat du clos de Giverny en automne 1890 pour 22 000 francs[76].
142
+
143
+ Meules, milieu du jour.
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+ Meules, soleil couchant.
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+
147
+ Meules, effet de neige, temps couvert.
148
+
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+ Fin 1890, Ernest Hoschedé, malade, est alité. Alice, sûrement prise de remords, vient à son chevet. Il meurt le 19 mars 1891[77]. Monet achète, à la demande de ses beaux-enfants, une concession dans le cimetière de Giverny afin d'y inhumer Ernest Hoschedé[78].
150
+
151
+ À peine deux mois plus tard, le 4 mai 1891, une exposition consacrée à Monet ouvre ses portes dans la galerie parisienne de Durand-Ruel. Intitulée Œuvres récentes de Claude Monet, elle propose, entre autres, quinze toiles des Meules. Dans le catalogue, chacune de ces toiles porte le titre Meules, mais avec, à chaque fois, une précision temporelle. Les peintures ainsi que ce détail de présentation remportent un vif succès critique, notamment auprès des journalistes[79].
152
+
153
+ En 1891, Monet suit le cours de l'Epte à la recherche d'un nouveau motif pouvant faire le sujet d'une série : Les Peupliers. Il y travaille de la fin du printemps à la fin de l'automne. Le 8 octobre 1891, il paie le marchand de bois afin de retarder l'abattage de ces arbres qui se trouvaient à Limetz[80],[81].
154
+
155
+ Immédiatement terminée, cette série suscite l'intérêt des marchands et des galeristes : Maurice Jouant, achète, pour la galerie Boussod et Valadon plusieurs toiles ; Durand-Ruel fait l'acquisition de sept d'entre elles pour 28 000 francs et crée une exposition uniquement consacrée à cette série[82].
156
+
157
+ Les peupliers, sous le soleil
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+ Les peupliers, dans le vent.
160
+
161
+ Les Peupliers, trois arbres roses, automne.
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+ En 1892, Monet cherche un nouveau sujet qui puisse faire l'objet d'une série et qui ne soit pas un élément naturel. Son choix se porte sur la cathédrale de Rouen. Ses premiers travaux, qu'il réalise depuis la maison de Fernand Lévy, située en face de la cathédrale, ne se déroulent pas comme il le souhaite. Lorsqu'il revient à Giverny en avril, mécontent, il refuse d'en montrer les résultats à quiconque, à l'exception de ses plus fidèles amis. Il passe le reste de l'année à reprendre l'ensemble de ses toiles dans son atelier. Il retourne à Rouen, le 16 février 1893, et se positionne à deux endroits différents, mais toujours face à l’édifice et à différentes heures du jour[83].
164
+
165
+ La même année, Suzanne Hoschedé rencontre Theodore Butler, un peintre américain. Après un temps d'hésitation, les noces sont décidées. Monet profite de l'occasion pour épouser Alice le 16 juillet, Suzanne et Théodore se mariant le 20[84].
166
+
167
+ Le 5 février 1893, à Giverny, il achète un terrain partiellement marécageux et traversé par un bras de rivière. Il est situé idéalement en face de la maison en contrebas du Chemin du Roy où passe une voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges Clemenceau « et en plus, il a le train chez lui ! » Dans cette maison de Giverny, il procède à de nombreux aménagements et crée le jardin d’eau et fait creuser l'étang aux nymphéas. Il s'intéresse aussi de plus en plus au jardinage comme en témoigne sa visite au directeur du jardin des plantes de Rouen[85].
168
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+ Il achève les vingt-huit toiles qui composent la série des cathédrales en atelier en 1894. Comme les précédentes séries, les cathédrales sont vouées au succès et Monet le sait. C'est pour cela qu'il va faire jouer la concurrence entre les galeristes, en particulier entre Paul Durand-Ruel et Georges Petit. Ce stratagème lui permet ainsi d'obtenir les meilleures conditions d'exposition et une plus grosse somme d'argent pour la vente de ces toiles.
170
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+ Pour la série des cathédrales, c'est Durand-Ruel qui obtient l'exclusivité de l'exposer, au prix non négligeable de 12 000 francs pour chacune des toiles. Cette exposition a lieu du 10 au 31 mai 1895 et s'intitule Œuvres récentes[86],[notes 7]. Le succès est de nouveau au rendez-vous. Parmi les nombreuses critiques des journalistes, celle de Georges Clemenceau, titrée Révolution des Cathédrales, se distingue particulièrement par la pertinence et la justesse de son analyse[87],[88].
172
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173
+ Enfin, il est à noter qu'au début de l'année 1895, c'est-à-dire avant l'exposition consacrée en partie aux cathédrales, Monet s'est rendu en Norvège, à Christiana. Il pose son chevalet notamment au lac Daeli, au mont Kolsaas, à Kirkerud ou encore à Sandviken. Il rapporte au total vingt-huit toiles qu'il ne retravaille quasiment pas, une fois revenu en France[89].
174
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+ Les années 1896 et 1897 vont être beaucoup plus calmes pour Monet. En effet, il se consacre davantage à ses jardins de Giverny : d'une part en poursuivant leur aménagement et d'autre part, en commençant à les utiliser comme motif de ses toiles, ce qui dura jusqu'à la fin de sa vie. Par ailleurs, il ne voyage guère, excepté pour se rendre sur la côte normande, notamment à Pourville et Varengeville où il peint La Maison du pêcheur ou La Falaise à Varengeville[90].
176
+
177
+ En 1897, Monet et sa femme voient Jean, le fils du premier, épouser Blanche, la fille de la seconde.
178
+
179
+ Dans l'affaire Dreyfus, Monet se range résolument du côté de Zola dès 1897 et lui exprime toute son admiration pour le J'accuse. Il signe notamment la pétition dite « manifeste des intellectuels » qui paraît dans le journal l’Aurore, mais refuse de s'engager dans un groupe de soutien[91].
180
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181
+ En 1898, il apprend la mort de son ami d'adolescence, Eugène Boudin.
182
+
183
+ Le début de l'année 1899 est marqué par la mort de Suzanne à trente et un ans. Très affectée par cette disparition, Alice éprouve un chagrin dont elle ne se remettra jamais complètement[92]. D'ailleurs, à partir de ce moment, Monet, dans ses correspondances, apparaît plus soucieux de sa femme et de l'état de santé de celle-ci. Cette inquiétude le conduit à associer davantage Alice à ses voyages et à ses activités[93].
184
+
185
+ À la même période, il commence à peindre le pont japonais du bassin, prélude aux nymphéas. Il érige également un second atelier à côté de sa demeure[94].
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+ À l'automne de 1899, il effectue, en compagnie de sa femme, le premier d'une série de trois voyages à Londres afin de rendre visite à son fils Michel qui y vit depuis le printemps. Lors de ces trois séjours qui s'étalent de 1899 à 1901, il peint une série consacrée au Parlement de Londres et dont le thème récurrent est le brouillard sur la Tamise. La réalisation de cette série se poursuit par un travail de retouches en atelier jusqu'en 1904. La série Vues de la Tamise à Londres- 1900 à 1904 est exposée en mai et juin 1904 et constitue le plus grand triomphe de la carrière du peintre jusqu'alors[95].
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+
189
+ Le parlement, coucher de soleil.
190
+
191
+ Le parlement, reflets sur la Tamise.
192
+
193
+ Le Parlement, soleil couchant.
194
+
195
+ Charing Cross Bridge.
196
+
197
+ Waterloo Bridge.
198
+
199
+ En 1900, les impressionnistes sont exposés à l'exposition universelle de Paris, signe de reconnaissance officielle. Leurs toiles, dont deux de Monet, sont placées dans le Grand Palais dans le cadre de l'exposition Centennale[96].
200
+
201
+ Il peint en 1901 Leicester Square, la nuit.
202
+
203
+ En 1902, Germaine Hoschedé, puis, en 1903, Jean-Pierre Hoschedé, se marient, quittant le foyer familial et plongeant Alice dans une profonde mélancolie[97]. Grâce à l'acquisition, quelques années plus tôt, d'une Panhard-Levassor[98], Monet emmène sa femme, en 1904, à Madrid, puis à Tolède, dans le but de lui redonner la joie de vivre. Durant ce séjour de trois semaines, le peintre admire les œuvres de Velasquez et du Greco[99].
204
+
205
+ En 1904, du 9 mai au 4 juin, Monet expose chez Durand-Ruel. Il présente trente sept Vues de la Tamise à Londres[100]. Malgré un succès indéniable, des voix critiques, plus réceptives aux formes géométriques imposées par Cézanne, se manifestent, rejetant la dissolution des formes dont fait preuve Monet dans ses toiles[101].
206
+
207
+ Après Londres, Monet peint surtout la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Du 22 novembre au 15 décembre 1900, une nouvelle exposition qui lui est consacrée se tient à la galerie Durand-Ruel. Une dizaine de versions du Bassin aux nymphéas y est présentée. Cette même exposition est organisée, en février 1901, à New York, où elle remporte un vif succès[102].
208
+
209
+ En 1901, Monet fait agrandir l'étang de sa demeure en rachetant une prairie située de l'autre côté de la Ru, le cours d'eau local. Il partage alors son temps entre travail sur nature et travail dans son atelier[103],[104].
210
+
211
+ Les toiles consacrées aux nymphéas évoluent au gré des transformations du jardin. De plus, Monet en modifie peu à peu l'esthétisme en abandonnant, vers 1905, tout repère de limite au plan d'eau et donc de perspective. Il fait également évoluer la forme et la taille de ses toiles en passant de supports rectangulaires à des supports carrés puis circulaires[105].
212
+
213
+ Toutefois, il est important de remarquer que ces toiles sont créées avec beaucoup de difficultés : Monet, en effet, passe du temps à les reprendre afin de trouver l'effet et l'impression parfaits et, quand il n'y parvient pas, n'hésite pas à les détruire. Il repousse sans cesse l'exposition de Durand-Ruel qui doit les présenter au public[106]. Après plusieurs reports depuis 1906, l'exposition, nommée Les Nymphéas, séries de paysages d'eau, finit par ouvrir le 6 mai 1909. Comprenant quarante-huit toiles datées de 1903 à 1908, cette exposition est de nouveau un succès[107].
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+ Nymphéas, 1904.
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+ Nymphéas, 1904
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+ Nymphéas, 1906.
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+ Nymphéas, 1907.
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+ À l'automne 1908, Monet et sa femme séjournent à Venise, au Palazzo Barbaro, au sein d'une élite passionnée d'art. En cette si bonne compagnie, le peintre se trouve souvent distrait et éprouve les plus grandes difficultés à travailler. Durant le mois que dure ce séjour, il ne réalise que quelques ébauches. Par conséquent, il y effectue, un an plus tard, un second séjour et réalise, cette fois, de nombreux tableaux qu'il reprendra dans son atelier[108]. Ils ne seront finalement livrés qu'en 1912 et exposés chez les frères Bernheim-Jeune[99].
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+
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+ Palazzo da Mula.
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+ Le Palais ducal.
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+ Le Grand Canal.
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231
+ Saint-Georges Majeur au crépuscule.
232
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233
+ Malgré le succès, le début de l'année 1909 est difficile. En effet, Alice est tombée malade en rentrant de Venise et passe tout le mois de janvier alitée. Les mois passent sans que son état s'améliore significativement. Elle finit par s'éteindre le 19 mai 1911[109].
234
+
235
+ Monet traverse alors une période difficile durant laquelle sa santé devient plus fébrile et au cours de laquelle il alterne les moments euphoriques et de découragement complet. Il consacre son temps aux toiles de Venise et, malgré les réticences liées à la qualité de son travail, en expose vingt-neuf à la galerie Bernheim, du 28 mai au 8 juin 1912. Devant le succès rencontré, l'exposition est prolongée[110].
236
+
237
+ En 1912, une double cataracte est diagnostiquée chez le peintre. En 1914, il a la douleur de perdre son fils Jean des suites d'une longue maladie[Laquelle ?][111].
238
+
239
+ C'est à cette période que germe l'idée de réaliser un ensemble de panneaux décoratifs sur le thème des Nymphéas. Monet, encouragé par Clemenceau, retrouve l'envie de travailler en pleine Guerre mondiale. Afin de parvenir à ses fins, il fait construire pendant l'été 1915 un vaste atelier conçu spécialement pour accueillir ces grandes toiles. Il imagine d'abord les présenter dans une salle circulaire (forme de présentation envisagée depuis au moins mai 1909[112]), puis abandonne l'idée au profit d'une salle elliptique. Ce projet l'occupe jusqu'à la fin de sa vie.
240
+
241
+ Grande décoration, entre 1914 et 1926.
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+
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+ En novembre 1918, il offre à Clemenceau deux panneaux décoratifs qu'il a signés le 11, jour de l'armistice et de la fin de la Première Guerre mondiale. C'est, selon le peintre, la seule manière qu'il ait de prendre part à la victoire[113].
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+
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+ En novembre 1919, Clemenceau lui conseille de se faire opérer des yeux[114].
246
+
247
+ Claude Monet dans son jardin vers 1917, autochrome de Clémentel
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+
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+ En décembre de cette même année, il perd son ami Pierre Auguste Renoir.
250
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251
+ Monet est devenu entre-temps une personnalité respectée de tous. Son 80e anniversaire en 1920, prend ainsi une allure d'événement national que le Président du Conseil des ministres Georges Leygues se propose d'honorer de sa présence, en vain[114].
252
+
253
+ En avril 1922, un acte notarié est signé pour le don de dix-neuf panneaux qui devront être livrés dans les deux ans qui suivent. Un décret paraît également au Journal officiel du 23 juin de la même année pour signaler le don[115].
254
+
255
+ Peu de temps après, la vue du peintre se dégrade de nouveau. Bien que ses proches et Clemenceau l'exhortent à se faire opérer, Monet refuse. En mai, il ne peut presque plus travailler. Tous ses essais pour commencer une nouvelle toile se soldent par un échec[115].
256
+
257
+ Après de longues tergiversations, Monet finit par accepter avec réticence l'opération de l'œil droit réalisée par le docteur Charles Coutela le 10 janvier 1923. Après deux autres opérations réussies, Monet voit certes mieux mais sa perception des couleurs est altérée. En plus du port de lunettes, l'opération de l'œil gauche est préconisée, mais Monet la refuse catégoriquement.
258
+
259
+ À cette période, il retouche sans aucun répit les grandes décorations. L'échéance approchant, il pense, à plusieurs reprises, ne pas pouvoir la respecter et revient sur sa parole de donation. Mais Clemenceau veille et n'hésite pas à se quereller avec son ami[116],[117].
260
+
261
+ Pour l'installation des grandes décorations, plusieurs possibilités sont étudiées. On pense d'abord les exposer à l'hôtel Biron, où l'architecte Paul Léon doit réaliser une nouvelle construction spéciale dans les jardins, mais finalement la décision est prise en mars 1921 de les exposer à l'Orangerie. L'architecture revient alors à Camille Lefèvre[118].
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+
263
+ Monet obtient, malgré les réticences de Clemenceau, un délai supplémentaire d'un an pour la livraison des panneaux. Par ailleurs, le peintre fait régulièrement évoluer son œuvre, obligeant l'architecte à revoir sans cesse l'installation prévue pour l'exposition[117].
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265
+ C'est à cette période qu'il peint certains des tableaux de la série du Pont japonais, qui choque le goût de l'époque.
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+ Affaibli par un travail incessant, Monet contracte une infection pulmonaire qui le cloue au lit en 1926. Atteint d'un cancer du poumon[119], il meurt le 5 décembre vers une heure de l'après-midi[120].
268
+
269
+ Les dix-neuf panneaux sont remis par son fils, Michel, à la direction des Beaux-Arts. Camille Lefèvre termine l'installation des deux salles elliptiques sous la supervision de Clemenceau. L'exposition ouvre ses portes le 17 mai 1927 sous le nom de musée Claude Monet[121].
270
+
271
+ Lors de l'enterrement, Clemenceau dans un geste élégant enleva le drap funéraire recouvrant le cercueil de son ami, s'écriant : « Non ! Pas de noir pour Monet ! Le noir n’est pas une couleur ! »[122], lui substituant une « cretonne ancienne aux couleurs des pervenches, des myosotis et des hortensias »[123],[notes 8]. Puis Clemenceau suivit le convoi vers le cimetière de l’église Sainte-Radegonde de Giverny où Monet fut enterré, et s'écroula en pleurs[124].
272
+
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+ Les grandes décorations sont installées à l'Orangerie au cours des premiers mois de 1927. Son fils Michel hérite de l'intégralité des propriétés de Claude. En 1966, quand il se tue dans un accident de voiture, ses toiles reviennent à son légataire universel : le musée Marmottan[125].
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+ Claude Monet épouse en premières noces le 28 juin 1870, à Paris, Camille Doncieux (1847-1879), avec laquelle il a deux enfants :
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+ Claude Monet n’a donc aucune postérité.
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+ Il épouse en secondes noces le 16 juillet 1892 Alice Hoschedé (1844-1911), qui a six enfants de son premier mariage avec Ernest Hoschedé ; ces six enfants ne sont pas de Claude Monet (sauf peut-être le dernier, Jean-Pierre), mais il les élève :
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+ Claude Monet a déménagé à de nombreuses reprises avant de s'installer définitivement à Giverny. La carte ci-contre présente les principaux lieux :
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+ Par ailleurs, Monet a beaucoup voyagé pour peindre. Outre les séjours dans sa famille au Havre et dans ses environs, il a peint à :
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+ Monet se rend également à Madrid, en 1904, mais n'y peint pas[127].
286
+
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+ Monet laisse se répandre l'idée qu'il ne peint que sur nature. Ainsi en avril 1880 devant un journaliste lui demande à voir son atelier il s'exclame : « Mon atelier ! Mais je n'ai jamais eu d'atelier, moi, je ne comprends pas qu'on s'enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui : pour peindre, non ». Il désigne ensuite la Seine, les collines et Vétheuil et dit : « Voilà mon atelier à moi[57] ! »
288
+
289
+ Daniel Wildenstein tient à rétablir la vérité : Monet a bel et bien terminé de nombreuses de ses toiles en atelier, du Déjeuner sur l'herbeLe Déjeuner sur l'herbe (Monet)[23] en passant par Les Glaçons[57], puis toutes les Cathédrales[87], les vues de Londres, de Venise et les Nymphéas. La construction d'ateliers en 1899[94] et 1915, attestée par des photographies et les permis de construire, ne viennent que confirmer l'évidence[114].
290
+
291
+ Certes Monet ne travaille pas de mémoire, il utilise en fait les autres toiles d'une série pour se remémorer le motif en atelier. Il semble qu'il utilise aussi parfois des photographies, comme pour finir les toiles de Londres[99].
292
+
293
+ Monet est très travailleur, il travaille souvent « comme un forcené », ou avec une « ardeur décuplée[62] » et en plein air par tous les temps, étonnant par son endurance[145]. À Étretat, il n'hésite pas à s'aventurer avec tout son matériel dans le sentier de la valleuse de Jambourg qui descend du sommet des falaises à leurs pieds pour peindre sous un meilleur angle et, à Belle-Île, il fait fi de la tempête pour aller travailler[66].
294
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295
+ Souvent ce mode de travail l'exténue, et Monet connaît des alternances de périodes très assidues avec des périodes de démoralisation, où il pense « tout planter là[59],[66],[62] ». Il profite en général de la période hivernale pour se reposer[114].
296
+
297
+ Monet est en outre un éternel insatisfait. À propos des Meules, il déclare : « Plus je vais, plus je vois qu'il faut beaucoup travailler pour rendre ce que je cherche[76] ». Monet gratte ou détruit parfois ses toiles. Ainsi en revenant dans le pays de Caux après un séjour à Paris début 1882, il gratte deux toiles[62]. Particulièrement à la fin de sa carrière, il détruit de nombreuses toiles : trente en 1907. Il explique : « Je dois veiller à ma réputation d'artiste pendant que je le puis. Lorsque je serai mort, personne ne détruira un seul de mes tableaux, quelque mauvais soit-il[99] ». Dans cette logique, peu avant sa mort, il fait détruire par sa belle-fille Blanche de nombreux tableaux[120].
298
+
299
+ Vers la fin de sa vie son emploi du temps devient très réglé, comme à Londres[146]. En 1908, la journée estivale est divisée comme suit : la matinée et début de l'après-midi séparés par le déjeuner sont occupés par le travail, ainsi que la fin de journée. De trois à cinq voire six heures, Monet effectue une pause où il reçoit ses invités. La fermeture des nénuphars est la cause de cette interruption. Le travail au soir permet de capter des effets de fin de jour[99].
300
+
301
+ Début 1893, la construction du bassin aux nymphéas correspond à un accroissement de l'intérêt de Monet pour le jardinage. Ainsi, il rend visite à M. Varenne, directeur du jardin des plantes de Rouen. Il achète également de nombreuses plantes aux jardiniers de Rouen[87]. Monet est assurément plus homme des champs qu'intellectuel[147]. À propos du jardinage, Monet déclare : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture — et aussi son jardin et ses fleurs[148] ».
302
+
303
+ Monet n'aurait, d'après ses admirateurs, pas eu recours aux croquis ni aux aquarelles, ce qui semble bien erroné puisque de nombreux carnets de croquis et de dessins préparatoires sont présentés sur le site du musée Marmottan pour la série de la « Gare St Lazare », sur la Base-Joconde des musées de France pour la série « Étretat » ou des barques et bateaux, ou encore le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown qui ont présenté dessins et pastels préparatoires[notes 9]. Monet utilise également la photographie qu'il pratique, pour les séries sur Londres et Venise. Pour le peintre, le premier contact avec le motif revêt une importance primordiale. Il prend le pinceau en main. « Il commence brusquement à couvrir [une toile blanche] de plaques de couleurs qui correspondent aux taches colorés que lui donne la scène naturelle entrevue ». Dès la première séance, la toile doit être couverte autant que possible sur son étendue. Sur une toile ébauchée, Monet peint à « pleine pâte, sans mélange, avec quatre ou cinq couleurs franches, en juxtaposant ou superposant les tons crus[66] ». Monet renonce d'ailleurs aux bases sombres dès 1865[130]. Ainsi, une étude à laquelle Monet a travaillé une fois est revêtue de traits épais d'environ un demi centimètre et distants l'un de l'autre de deux centimètres, lesquels sont destinés à fixer l'aspect de l'ensemble. Le lendemain, revenu sur les lieux, il ajoute à la première esquisse et les détails s'accentuent, les contours se précisent. Ainsi, sur une toile qui a bénéficié de deux séances, les traits sont nettement plus rapprochés et le sujet commence à prendre forme. Un tableau doit être poussé aussi loin que l'artiste le juge nécessaire, lui seul pouvant déterminer le moment à partir duquel il est impossible d'aller plus loin. Il accorde aussi beaucoup d'importance aux détails[74],[57].
304
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305
+ Ses tableaux comme Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte, ou harmonie rose révèlent plus de 70 000 touches par mètre carré[149].
306
+
307
+ À partir du temps de séries, Monet recherche les effets dans ses toiles. Il travaille sur plusieurs toiles en parallèle. Déjà en 1885, Maupassant note que « il allait, suivi d'enfants qui portaient ses toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets différents. Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel[66]. » Il ne travaille que quand il a son effet[76]. Cette méthode se développe avec le temps, pour les vues de Londres il peint sur plus de quinze toiles en parallèle, les vingt-deux toiles des Grandes décorations sont peintes aussi en même temps[150].
308
+
309
+ Boudin est la première influence de Monet en l'initiant aux paysages[7]. Son ami Johan Barthold Jongkind a certainement également influencé ses premières années[14]. Charles Gleyre lui enseigne par la suite la peinture de manière structurée[16]. Les membres du groupe des impressionnistes constitué de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Camille Pissarro s'influencent sans aucun doute mutuellement, comme c'était le cas avec son camarade Frédéric Bazille auparavant[151]. On sait également, que Claude Monet appréciait le travail d'Eugène Delacroix[21]. Lors de son voyage à Londres, il va voir les œuvres de Turner et John Constable qui l'ont certainement marqué[132]. Édouard Manet échange aussi avec Monet lors de son séjour à Argenteuil[74].
310
+
311
+ La peinture de Monet est influencée par l'art japonais. Il porte ainsi un intérêt particulier aux estampes peintes par Hiroshige et Hokusai[45]. Il réalise d'ailleurs la Japonaise en 1875, un tableau dont la facture tranche diamétralement avec ses autres œuvres[49]. Le 1er février 1893, Monet se rend à une exposition organisée par Durand-Ruel : elle est consacrée aux estampes d'Outamaro et de Hiroshige. Ce rendez-vous revêt pour lui une grande importance car il s'accorde parfaitement avec son cheminement artistique à la même époque[85]. Sa salle à manger de Giverny est par ailleurs décorée avec des estampes japonaises[87]. Enfin, une autre série de peintures qui dénote l'influence du Japon sur son art est paradoxalement celle ayant pour sujet des paysages norvégiens, notamment avec des vues du pont de Løkke, puisque ce coin de Sandviken lui faisait penser à « un village japonais ». Le mont Kolsås lui faisait en fait « songer au Fujiyama[87] ».
312
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313
+ Monet désirait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Son intérêt se porte sur les effets de lumière qui changent suivant les heures et les saisons. L’évolution de l’industrie donnera à Monet un nouvel essor pour ses paysages, c’est à travers l’urbanisation que le genre se renouvellera. Par exemple, il peint en 1877 La Gare Saint-Lazare. À cette époque, ces lieux étaient considérés comme utile et sans valeur esthétique. Monet s’exerce à représenter aussi bien des paysages que des portraits. Toutefois il reste dans l’optique de montrer la lumière et de restituer les sensations premières. Pour ce faire, il réfléchit à la mise en scène qui pourrait représenter au mieux la mouvance de la lumière. La répétition du motif n’est qu’un prétexte pour le peintre, l’objet représenté importe bien moins que l’évolution du sujet au cours des heures.
314
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315
+ Claude Monet a eu un début de carrière difficile sur le plan financier. Si les premières années sa tante Lecadre lui vient en aide, dès 1864, il doit demander de l'aide à Bazille. Monet commence alors à accumuler les dettes, ne serait-ce que pour acheter son matériel de peinture[21]. Monsieur Gaudibert par ses commandes lui vient en aide notamment en 1868[27]. L'arrivée à Argenteuil fin 1871, marque le début d'une situation financière meilleure, causée par l'héritage de son père et la dot de sa femme[45]. Toutefois l'arrêt des achats de Durand-Ruel en 1874 correspond à un retour des soucis d'ordre pécuniaire. Rapidement le loyer devient un problème, les dettes s'accumulent[136]. Il doit sa survie à l'aide de Manet[136], du docteur Bellio, de Gustave Caillebotte et d'Ernest Hoschedé[152].
316
+
317
+ Malgré ses difficultés financières, Monet est assez dispendieux. À Argenteuil, il dispose ainsi de deux domestiques auxquels s'ajoute un jardinier. Il consomme également abondamment du vin. Enfin, une somme de 240 francs à Pleyel et Wolff pourrait représenter l'acquisition d'un instrument de musique ou la location d'un piano[153]. En arrivant à Vétheuil, les Hoschédés gardent leurs domestiques malgré leur faillite[53].
318
+
319
+ Monet a l'habitude de faire patienter ses créanciers. Par conséquent, des huissiers viennent souvent lui rendre visite, parfois pour des dettes contractées plusieurs années avant[154]. Ainsi en 1885, il est menacé de saisie pour une affaire jugée en 1875[66].
320
+
321
+ En 1879, il dépend quasiment intégralement des aides Caillebotte pour sa survie. Pourtant, les Hoschedé continuent à avoir des domestiques[53]. À Vétheuil également les créanciers défilent[57]. En 1881, malgré la progression des revenus, Monet ne peut s'acquitter de son loyer et cumule en décembre 2 962 francs[59]. En 1887, il possède des actions, ce qui indique qu'il épargne[66]. En 1890, il achète la maison de Giverny et, l'année suivante, il prête de l'argent à Pisarro, les dures années sont derrière lui[76].
322
+
323
+ Par la suite, il connaît un certain embourgeoisement avec notamment l'achat d'une voiture[99]. Durand-Ruel résume en déclarant que « Monet fut toujours un jouisseur[114] ».
324
+
325
+ Monet n'est pas toujours très généreux. Ainsi, à Bordighera, alors que son hôte M. Moreno l'invite dans les jardins de sa villa, les jardins Moreno, assume les frais de chemin de fer et paie le restaurant, Monet lui offre en échange… une pomme[64]. Il ne se montre pas plus généreux envers Rollinat ou E. Mauquit qui l'accueillent respectivement dans la Creuse et à Rouen[155]. Ses amis Boudin ou Pissaro ne sont pas mieux lotis[156].
326
+
327
+ Ce n'est qu'à partir de 1910 qu'il semble détendre les cordons de sa bourse. Cette année-là, non seulement il offre une Tamise à Charing Cross pour les sinistrés de l'inondation, mais, en plus, il vend à la ville du Havre trois tableaux pour 3 000 francs[109]. La donation de grandes décorations à l'État confirme ce changement de mentalité chez le peintre[114].
328
+
329
+ Le caractère de Monet n'est pas toujours facile. Il a ainsi une certaine réputation de sauvagerie[127], Clemenceau le nomme son « vieux hérisson sinistre[164] ». Claude Monet est certes capable d'élans généreux comme de colères brutales, mais il préfère aux positions extrêmes la solution de compromis et d'équilibre. C'est, en somme, un conciliateur, un modéré qui laisse de propos délibéré les attitudes héroïques à d'autres[165].
330
+
331
+ Il est un peu ingrat. Ainsi, lors de ses premières participations au salon en 1865 et 1866, Monet ne déclare pas Gleyre comme étant son maître, alors que cela est recommandé. Pourtant le vieil homme, membre du jury en 1866, n'a pas la dent dure et défend le premier[23]. La principale victime de ce trait de caractère est, sans conteste, Durand-Ruel qui, alors qu'il l'a fait vivre pendant de nombreuses années, se voit souvent concurrencer par d'autres marchands d'art, comme Georges Petit, fin 1885 ou en 1888. Durand-Ruel a beau n'être nullement rancunier et faire mille preuves de dévouement[66],[146], cela ne l'empêche pas de recevoir un mandat de 75 francs en 1897[166].
332
+
333
+ Claude Monet est exposé dans les plus grands musées du monde : au MoMA[169], à la National Gallery of Art[170], à la National Gallery[171], au musée Thyssen-Bornemisza[172], au Rijksmuseum[173] et à la Neue Pinakothek[174]. Quelques œuvres sont également exposées au musée national des beaux-arts d'Alger.
334
+
335
+ En France, le musée Marmottan-Monet possède la plus importante collection publique d'œuvres de Claude Monet. Le musée de l'Orangerie expose les grandes décorations conformément à la volonté de l'artiste. Le musée d'Orsay possède également une importante collection de ses tableaux.
336
+
337
+ En région, le musée d’art moderne André-Malraux au Havre expose notamment les œuvres Soleil d'hiver à Lavacourt, Le Parlement de Londres ou encore une œuvre de la série des Nymphéas[175].
338
+
339
+ Par ailleurs, la maison du peintre à Giverny et son jardin sont préservés et ouverts au public par la Fondation Claude Monet[176].
340
+
341
+ Les tableaux de Claude Monet sont très disputés aux enchères. Relativement peu sont en vente : en 2004 il y a eu 26 ventes, 22 en 2005 et 28 en 2006. Parmi les ventes connues, on dénombre :
342
+
343
+ En 2008, ses peintures ont établi deux records :
344
+
345
+ En 2018, un nouveau record est établi :
346
+
347
+ Claude semble avoir partiellement inspiré le roman de Zola L'Œuvre de 1886[66]. Marcel Proust est également inspiré par le travail de Monet et admire fortement les impressionnistes. Dans le roman Jean Santeuil, Claude Monet est plusieurs fois évoqué, un collectionneur de Rouen achetant ses toiles, tout comme dans Sodome et Gomorrhe[185].
348
+
349
+ Il est également cité à plusieurs reprises dans le roman intitulé Aurélien de Louis Aragon (1944 pour la seconde édition), notamment lorsque les personnages font une sortie à Giverny pour le rencontrer car Rose Melrose souhaite qu'il fasse son portrait.
350
+
351
+ L'écrivain belge Stéphane Lambert a consacré deux livres à Claude Monet : L'Adieu au paysage : les Nymphéas de Claude Monet (éditions de la Différence, 2008) et Monet, impressions de l'étang (éditions Arléa, 2016).
352
+
353
+ Autres romans faisant référence au peintre :
354
+
355
+ Adrien Goetz, Intrigue à Giverny : roman, Paris, Grasset, 2 avril 2014, 304 p., 21 cm (ISBN 978-2-246-80435-2).
356
+
357
+ Claude Monet est représenté par plusieurs de ses amis du groupe impressionniste. Ainsi Auguste Renoir, le peint trois fois, Édouard Manet deux fois au travail sur son bateau-atelier, John Singer Sargent deux fois un portrait de profil et à l'orée d'un bois au travail. Frédéric Bazille, le représente alité et blessé ou dans l'atelier des Batignolles.
358
+
359
+ Bazille, L'Ambulance improvisée, 1865.
360
+
361
+ Monet lisant, par Renoir, 1872.
362
+
363
+ Monet peignant dans son jardin en 1873 par Renoir
364
+
365
+ Pierre-Auguste Renoir, Portrait de Monet, 1875.
366
+
367
+ Claude Monet peignant dans son atelier de Manet en 1874.
368
+
369
+ John Singer Sargent, Monet peignant à l’orée d'un bois, 1885.
370
+
371
+ En 1915, Sacha Guitry le présente parmi d'autres dans le film Ceux de chez nous[114].
372
+
373
+ Le Monet de la peinture La Seine à Argenteuil de 1873 inspire le titre du film Vanilla Sky de 2001.
374
+
375
+ Claude Monet à Giverny, la maison d'Alice, film de Philippe Piguet (52 minutes) produit par Bix Films pour France 5 et la Réunion des Musées nationaux[186].
376
+
377
+ Une rose panachée de rose et de jaune a été baptisée de son nom par la maison Delbard en 1992, la rose Claude Monet.
378
+
379
+ Sont nommés en son honneur l'astéroïde (6676) Monet[187] et le cratère mercurien Monet[187].
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1
+ La poussée d'Archimède est la force particulière que subit un corps plongé en tout ou en partie dans un fluide (liquide ou gaz) et soumis à un champ de gravité. Cette force provient de l'augmentation de la pression du fluide avec la profondeur (effet de la gravité sur le fluide, voir l'article hydrostatique) : la pression étant plus forte sur la partie inférieure d'un objet immergé que sur sa partie supérieure, il en résulte une poussée globalement verticale ascendante. C'est à partir de cette poussée qu'on définit la flottabilité d'un corps. Cette poussée a été pour la première fois mise en évidence par Archimède de Syracuse.
2
+
3
+ « Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du volume de fluide déplacé. Cette force est appelée poussée d'Archimède. Elle s'applique au centre de masse du fluide déplacé, appelé centre de poussée. »
4
+
5
+ Pour que le théorème s'applique il faut que le fluide immergeant et le corps immergé soient au repos. Il faut également qu'il soit possible de remplacer le corps immergé par du fluide immergeant sans rompre l'équilibre, le contre-exemple étant le bouchon d'une baignoire remplie d'eau : si celui-ci est remplacé par de l'eau, il est clair que la baignoire se vide et que le fluide n'est alors plus au repos. Le théorème ne s'applique pas puisque nous sommes dans un cas où le bouchon n'est pas entièrement mouillé par le liquide et ne traverse pas sa surface libre.
6
+
7
+ Une fois les conditions précédentes respectées, dans un champ de pesanteur uniforme, la poussée d'Archimède, notée
8
+
9
+
10
+
11
+
12
+
13
+
14
+
15
+ P
16
+
17
+
18
+
19
+
20
+
21
+ A
22
+
23
+
24
+
25
+
26
+ {\textstyle {\vec {P}}_{A}}
27
+
28
+ est donnée par la formule :
29
+
30
+ Dans le cas particulier où la masse volumique ρ du fluide est elle aussi uniforme, on a :
31
+
32
+ P
33
+
34
+
35
+
36
+
37
+
38
+
39
+ A
40
+
41
+
42
+
43
+ =
44
+
45
+
46
+ ρ
47
+
48
+ V
49
+
50
+
51
+
52
+
53
+ g
54
+
55
+
56
+
57
+
58
+
59
+
60
+ {\displaystyle {\vec {P}}_{\rm {A}}=-\,\rho \,V\,{\vec {g}}}
61
+
62
+ Si l'on considère les intensités (normes) des forces alors, en notant PA et g les normes des vecteurs associés, on a :
63
+
64
+ L'intensité PA de la poussée d'Archimède s'exprime en N, la masse volumique ρ en kg m−3, le volume de fluide déplacé V en m3 et l'accélération de la pesanteur g en m s−2.
65
+
66
+ Considérons un fluide au repos. On délimite, par la pensée, un certain volume de forme quelconque au sein de ce fluide. Ce volume est lui aussi au repos : malgré son poids, ce volume ne tombe pas. Cela signifie donc que son poids est rigoureusement compensé par une force opposée, qui le maintient sur place, et qui provient du fluide extérieur. On remplace maintenant, toujours par la pensée, ce volume par un corps quelconque. Comme la force qui maintenait le fluide en équilibre est une force de pression agissant à la surface du volume, il est possible de supposer que cette même force s'applique encore au corps immergé : elle est toujours opposée au poids de fluide déplacé. C'est la poussée d'Archimède. Le fait que les champs de force soient identiques pour le fluide homogène au repos et pour le corps immergé dans le fluide au repos est appelé « théorème de solidification ».
67
+
68
+ Supposons un cube d'arête a entièrement immergé dans un liquide, sa face du haut étant horizontale et située à une profondeur z1 > 0 (le sens positif est vers le bas). On notera
69
+
70
+
71
+
72
+
73
+
74
+
75
+
76
+ e
77
+
78
+
79
+
80
+
81
+
82
+ z
83
+
84
+
85
+
86
+
87
+ {\displaystyle {\vec {e}}_{z}}
88
+
89
+ le vecteur unitaire dirigé selon l'axe des z croissants (donc orienté vers le bas).
90
+
91
+ Dans le cas d'un liquide incompressible au repos soumis à un champ de pesanteur uniforme, la pression absolue p à une profondeur z vaut :
92
+
93
+ On considère une colonne de liquide, assimilable à un pavé droit de hauteur variable z et dont la surface de la base est constante et vaut A. À une profondeur z, la pression hydrostatique correspond à la norme P du poids, divisé par la base A de la colonne de liquide : p(z) = P/A.
94
+
95
+ Or l'expression du poids de la colonne de liquide est :
96
+
97
+ On obtient donc, en utilisant la formule p(z) = P/A :
98
+
99
+ La pression absolue vaut donc
100
+
101
+ Par symétrie, les forces de pression exercées sur les quatre faces latérales du cube s'annulent deux à deux.
102
+
103
+ La force
104
+
105
+
106
+
107
+
108
+
109
+
110
+
111
+ F
112
+
113
+
114
+
115
+
116
+
117
+ 1
118
+
119
+
120
+
121
+
122
+ {\displaystyle {\vec {F}}_{1}}
123
+
124
+ , exercée par le liquide sur la face supérieure (d'aire A = a2) du cube, est dirigée de haut en bas et vaut :
125
+
126
+ La force
127
+
128
+
129
+
130
+
131
+
132
+
133
+
134
+ F
135
+
136
+
137
+
138
+
139
+
140
+ 2
141
+
142
+
143
+
144
+
145
+ {\displaystyle {\vec {F}}_{2}}
146
+
147
+ dirigée du bas vers le haut, exercée par le liquide sur la face inférieure (d'aire A = a2) du cube, qui est située à la profondeur z2 = z1 + a, vaut :
148
+
149
+ La résultante
150
+
151
+
152
+
153
+
154
+
155
+
156
+ F
157
+
158
+
159
+
160
+
161
+
162
+
163
+ {\displaystyle {\vec {F}}}
164
+
165
+ des forces de pression vaut donc :
166
+
167
+ La force résultante est donc bien égale à l'opposé du poids du volume de liquide déplacé. Cette force étant négative, elle est bien orientée verticalement du bas vers le haut.
168
+
169
+ Il est possible de généraliser la démonstration précédente à un volume de forme quelconque. Il suffit de décomposer la surface bordant le volume en une infinité d'éléments infinitésimaux dS supposés plans, puis de faire la somme, à l'aide d'un calcul d'intégrales, de toutes les forces infinitésimales
170
+
171
+
172
+
173
+
174
+ d
175
+
176
+
177
+
178
+
179
+ f
180
+
181
+
182
+
183
+
184
+
185
+
186
+ {\displaystyle \mathrm {d} {\vec {f}}}
187
+
188
+ exercées sur chaque élément de surface.
189
+
190
+ On peut déduire le théorème d'Archimède de celui du gradient[1] : supposons un volume quelconque V, délimité par une surface fermée S, plongé entièrement dans un fluide de masse volumique ρ soumis à un champ de pesanteur
191
+
192
+
193
+
194
+
195
+
196
+
197
+ g
198
+
199
+
200
+
201
+
202
+
203
+
204
+ {\displaystyle {\vec {g}}}
205
+
206
+ , non nécessairement uniforme.
207
+
208
+ Par définition de la pression p, la résultante des forces de pression exercées sur le volume est :
209
+
210
+ Par le théorème du gradient puis la loi fondamentale de l'hydrostatique, cette expression devient :
211
+
212
+ qui est l'opposé du poids du volume de fluide déplacé.
213
+
214
+ Immergeons entièrement un solide de volume V, de masse m et de masse volumique ρ dans un fluide de masse volumique ρf uniforme, puis relâchons-le à partir du repos. Au départ, la vitesse étant nulle, deux forces seulement agissent sur le solide : son poids Fp (vers le bas) et la poussée d'Archimède Fa (vers le haut).
215
+
216
+ Le rapport des masses volumiques est en l'occurrence équivalent à celui des densités :
217
+
218
+ Dans les deux cas où le solide n'est pas en équilibre, son mouvement ultérieur est déterminé par trois forces : son poids, la poussée d'Archimède (opposée au poids) et une force de frottement visqueux Ff (opposée à la vitesse).
219
+
220
+ Selon la deuxième loi du mouvement de Newton, on a alors :
221
+
222
+ où a est l'accélération du solide.
223
+
224
+ Comme la force de frottement visqueux n'est pas constante, mais qu'elle augmente avec la vitesse, l'accélération diminue graduellement, de sorte que le solide atteint[2] plus ou moins rapidement une vitesse limite, lorsque la résultante des forces est nulle.
225
+
226
+ Considérons un solide de volume V et de masse volumique ρS flottant à la surface d'un liquide de masse volumique ρL. Si le solide flotte, c'est que son poids est équilibré par la poussée d'Archimède :
227
+
228
+ La poussée d'Archimède étant égale (en valeur absolue) au poids du volume de liquide déplacé (égal au volume V i immergé), on peut écrire :
229
+
230
+ Le volume immergé vaut donc :
231
+
232
+ Puisque V > V i, il s'ensuit que ρS < ρL .
233
+
234
+ Considérons un morceau de glace pure à 0 °C flottant dans de l'eau de mer. Soit ρS = 0,917 g/cm3 et ρL = 1,025 g/cm3 (on aurait ρL = 1,000 g/cm3 pour de l'eau pure à 3,98 °C). Le rapport ρS/ρL (c’est-à-dire la densité relative) est égal à 0,895, si bien que le volume immergé V i représente près de 90 % du volume total V de l'iceberg.
235
+
236
+ Il est facile de vérifier que la fonte d'un morceau de glace pure flottant sur de l'eau pure se produit sans changement de niveau de l'eau. Le volume de glace immergé correspond en effet au volume d'eau liquide nécessaire pour égaler le poids du glaçon (Eq. 1). En fondant, le glaçon produit (par conservation de la masse) exactement ce volume d'eau, qui « bouche le trou laissé par la disparition de la glace solide ». Le niveau de l'eau reste le même. Sur la figure ci-contre, le volume délimité en pointillé est, dans le verre de gauche, le volume de glace immergée, et, dans le verre de droite, le volume d'eau liquide produit par la fonte du glaçon.
237
+
238
+ On peut également faire le calcul suivant : si on considère, par exemple, un glaçon de 1 cm3 et de masse volumique 0,917 g·cm−3 (qui contient donc 0,917 g d'eau), le volume immergé est 0,917 cm3 (Eq. 2) (comme pour un iceberg, la majeure partie est sous l'eau). Lorsque le glaçon aura fondu, ce 0,917 g d'eau qui aura désormais une masse volumique de 1 g·cm−3 occupera exactement le volume qu'occupait la partie immergée du glaçon.
239
+
240
+ Tout se passe comme si la poussée d'Archimède s'appliquait au centre de carène, c'est-à-dire au centre de gravité du volume de fluide déplacé[3].
241
+
242
+ Cette caractéristique est importante pour le calcul de la stabilité d'un sous-marin en plongée ou d'un aérostat : sous peine de voir ces engins se retourner, il est nécessaire que leur centre de carène soit situé au-dessus de leur centre de gravité.
243
+
244
+ Pour ce qui est d'un navire, en revanche, le centre de carène est souvent situé au-dessous du centre de gravité afin d'éviter des moments de redressement trop importants. Cependant, lorsque l'inclinaison du navire change (roulis), le centre de carène se déplace latéralement plus que le centre de gravité, ce qui génère un couple qui tend à ramener le navire à son inclinaison d'origine. La stabilité est alors assurée par la position du métacentre, qui est le point d'application des variations de la poussée. Ce métacentre doit se trouver au-dessus du centre de gravité.
245
+
246
+ De façon anecdotique, on peut remarquer que les concepteurs de sous-marins doivent s'assurer simultanément de deux types d'équilibres pour leurs engins : l'équilibre en plongée et l'équilibre en surface.
247
+
248
+ Le Traité des corps flottants, où Archimède énonce les lois de la statique des fluides - et des conditions d'équilibre des corps solides immergés dans un fluide ou flottant sur lui - est probablement la plus connue des œuvres d'Archimède, car tout le monde a présent à l'esprit l'anecdote rapportée par Vitruve suivant laquelle Archimède aurait eu l'intuition du principe fondamental de l'hydrostatique en prenant un bain[5]:
249
+
250
+ Archimède, savant grec qui vécut à Syracuse, en Sicile de 287 av. J.-C. à 212 av. J.-C., est connu pour ses multiples travaux scientifiques, théoriques ou pratiques, que ce soit en mathématique ou en physique. Le Traité des corps flottants qui étudie avec rigueur l'immersion d'un corps, solide ou fluide, dans un fluide de densité inférieure, égale ou supérieure, jette les bases de la branche de mécanique des fluides, ce que l'on nommera plus tard « hydrostatique ». Dans cet ouvrage se trouve le théorème qui portera le nom du savant[6], qui ne sera complètement démontré qu'au XVIe siècle.
251
+
252
+ Le Traité des corps flottants contient d'autres propositions relatives à la poussée d'Archimède[6] :
253
+
254
+ Vitruve[7] rapporte que le roi Hiéron II de Syracuse (306-214) aurait demandé à son jeune ami et conseiller scientifique Archimède (âgé alors de 22 ans) de vérifier si une couronne d'or, qu'il s'était fait confectionner comme offrande à Zeus, était totalement en or ou si l'artisan y avait mis de l'argent. La vérification avait bien sûr pour contrainte de ne pas détériorer la couronne. La forme de celle-ci était en outre trop complexe pour effectuer un calcul du volume de l'ornement. Archimède aurait trouvé le moyen de vérifier si la couronne était vraiment en or, alors qu'il était au bain public, en observant comment des objets y flottaient. Il serait alors sorti dans la rue entièrement nu en s'écriant « Eurêka ! » (j'ai trouvé !), formule depuis lors devenue célèbre.
255
+
256
+ La constatation qu'Archimède fait au bain public est que, pour un même volume donné, les corps n'ont pas le même poids, c'est-à-dire ont une masse par unité de volume différente. On parle de nos jours de masse volumique. L'argent (masse volumique 10 500 kg m−3) est moins dense que l'or (masse volumique 19 300 kg m−3), il a donc une masse volumique plus faible: pour obtenir le même poids, il faut une plus grande quantité d'argent que d'or. Si l'artisan a caché de l'argent dans la couronne du roi, Archimède déduit que la couronne doit être plus volumineuse que si elle avait été faite exclusivement en or. Ainsi fut démasquée la supercherie du joaillier.
257
+
258
+ Pour répondre à la question du roi Hiéron, Archimède a donc pu comparer les volumes d'eau déplacés par la couronne et une quantité d'or de masse identique. Si les deux déplacent le même volume d'eau, leur masse volumique est alors égale et on peut en conclure que les deux sont composés du même métal. Pour réaliser l'expérience, on peut imaginer plonger la masse d'or dans un récipient rempli à ras-bord (et muni d'un bec verseur pour mieux observer la chose). Une certaine quantité d'eau débordera alors du récipient (on peut la recueillir pour la mesurer). Ensuite, on retire l'or et on le remplace par la couronne à étudier. Si la couronne est bien totalement en or, alors l'eau ne débordera pas. En revanche, si sa densité est plus faible et donc son volume plus important pour la même masse, de l'eau supplémentaire débordera.
259
+
260
+ Le volume d'eau déplacé dépendra de la proportion d'argent dans l'or ; l'or étant approximativement deux fois plus dense que l'argent, remplacer 10 % en masse d'or par de l'argent conduit à une hausse de volume de 10 %[8]. Mais du fait de la forte masse volumique de l'or, son volume est très faible : le volume d'une couronne de 1 kg d'or n'est que d'un peu plus de 50 cm3 et substituer 10 % d'or par de l'argent ne produit une différence que d'environ de 4,34 cm3 (le volume d'eau d'une petite cuillère)
261
+
262
+ La méthode ainsi décrite par Vitruve présente deux inconvénients. Le premier est qu'elle ne fait ici intervenir en rien le principe d'Archimède. Le second problème est qu'avec des conditions réalistes, en raison de la densité de l'or et du volume faible de la couronne, le volume d'eau déplacée est très faible et sa mesure est perturbée par l'eau qui peut être perdue dans les différentes opérations. Il est donc peu probable qu'Archimède ait pu tirer des conclusions significatives à partir d'une telle expérience.
263
+
264
+ Une méthode plus réaliste est la suivante. On équilibre une balance avec la couronne d'un côté et de l'or pur de l'autre, dont les masses sont égales. Ensuite, on immerge complètement les objets pesés (pour s'affranchir de l'influence des plateaux de la balance, on peut s'assurer que ceux-ci sont bien strictement identiques, ou, mieux, les supprimer en les remplaçant par un fil fin et de densité proche de celle de l'eau). Si la couronne n'est pas en or pur, elle est de volume un peu plus grand, donc elle produit une force d'Archimède vers le haut un peu plus importante que la même masse d'or pur et l'équilibre initial de la balance est rompu. Là encore, la différence de poids est faible ; dans les conditions imaginées plus haut elle correspond au poids de 5 cm3 d'eau, soit 5 g. Il faut donc une balance capable de détecter une telle variation, ce qui est difficile, mais pas irréaliste.
265
+
266
+ L'appareil a effectivement été réalisé sous le nom de balance hydrostatique.
267
+
268
+ L'anecdote est perpétuée par des titres comme La Baignoire d'Archimède. Petite mythologie de la science de Sven Ortoli et Nicolas Witkowski (1998), ou encore La baignoire d'archimède - anthologie poétique de l'Obériou de Henri Abril (2012).
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1
+ Le pouvoir judiciaire est, avec le pouvoir exécutif et législatif, l'un des trois pouvoirs constituant l'État dans un régime démocratique respectant la séparation des pouvoirs. Il a pour rôle de contrôler l'application de la loi et sanctionne son non-respect. Ce pouvoir est confié aux juges et aux magistrats (et parfois, dans une moindre mesure, à des jurés), qui se fondent sur les textes de lois (qui sont rédigés par le pouvoir législatif) pour prendre des décisions.
2
+
3
+ L'expression « pouvoir judiciaire » peut revêtir deux sens différents : le premier désigne le pouvoir judiciaire au sens organique et le second au sens fonctionnel. Dans le premier cas, « pouvoir judiciaire » désigne les cours et tribunaux et dans le deuxième la faculté de pouvoir trancher les litiges.
4
+
5
+ Le pouvoir judiciaire désigne les cours, les tribunaux et les justices de paix.
6
+
7
+ La Belgique compte (en temps de paix) :
8
+
9
+ certaines Justices de paix sont divisées en plusieurs sièges (il y a, au total, 228 sièges de Justice de paix) ;
10
+
11
+ Certaines Cours et certains Tribunaux sont divisés en sections qui siègent en des endroits différents.
12
+
13
+ Il existe également des juridictions qui n'appartiennent pas à l'ordre judiciaire.
14
+
15
+ La Belgique compte, notamment, à ce titre :
16
+
17
+ Au Canada, le pouvoir judiciaire est exercé par de nombreux tribunaux dont le plus haut dans la hiérarchie est la Cour suprême du Canada.
18
+
19
+ Dans chaque province, une cour supérieure siège pour entendre, par défaut, les causes en première instance. Ces causes peuvent parfois être portées en appel à la cour d'appel de la province, puis, dans les causes de grande importance, à la Cour suprême du Canada. Cependant, pour l'application de certaines lois fédérales, la Cour fédérale et la Cour d'appel fédérale sont les tribunaux compétents.
20
+
21
+ En plus de ses tribunaux, autant le Parlement fédéral que les provinces ont créé différents tribunaux spécialisés pour entendre des litiges touchant certains domaines (logement, immigration, droit militaire, droit du travail, etc.).
22
+
23
+ La plupart des juges au Canada sont nommés jusqu'à l'âge de 75 ans avec peu de possibilité d'être démis de leur fonction. Pour des affaires criminelles graves, l'accusé est souvent jugé par un juge et un jury.
24
+
25
+ Le titre VI de la Constitution est consacré au pouvoir judiciaire : l'article 117 prévoit que « la justice émane du peuple et elle est rendue au nom du roi, par des juges et des magistrats formant le pouvoir judiciaire, indépendants, inamovibles, responsables et soumis uniquement à l'empire de la loi ».
26
+
27
+ L'article 122 de la Constitution dispose que le Conseil général du pouvoir judiciaire est l'organe de gouvernement du pouvoir judiciaire[2]
28
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29
+ Le pouvoir judiciaire fédéral est prévu à l'article III de la Constitution des États-Unis, alors que le pouvoir législatif figure à l'article I et le pouvoir exécutif à l'article II.
30
+
31
+ Dans la Constitution de 1958 au Titre VIII, il n'est nullement fait mention de « pouvoir judiciaire », mais d'une « autorité judiciaire » (tout comme il n'est nullement fait mention de « pouvoir exécutif » et « pouvoir législatif »). Mais dans les faits, cette différence de terminologie ne change rien[3].
32
+
33
+ Bien qu'ayant une séparation des pouvoirs, la France a une conception qui lui est propre de cette dernière, notamment au travers du fait que le pouvoir judiciaire n'est pas compétent pour les affaires impliquant les deux autres pouvoirs (législatif et exécutif), où cela est du ressort du Tribunal administratif. Cette limitation du champ d'action du pouvoir judiciaire est expliquée par le raisonnement que le pouvoir judiciaire n'est pas assez légitime pour juger des actes de représentants élus par le peuple[4].
34
+
35
+ L'indépendance de l'autorité judiciaire face au pouvoir exécutif est souvent un sujet de polémiques. Par exemple, le 7 janvier 2011, le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, a fustigé « une forme de mépris pour la justice » affiché par ceux qui « dénigrent » les décisions des magistrats, dans une allusion à peine voilée à l'exécutif. « Inspirer à l'opinion des sentiments bas en instillant de manière extravagante la confusion entre la responsabilité du criminel et celle du juge dont on dénigre la décision (...), tout cela avilit l'institution et, en définitive, blesse la République », a critiqué le premier procureur de France, à l'occasion de la rentrée solennelle de la Cour de cassation[5].
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+
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+ En première instance, il y a 56 cours de première instance à juge unique et 11 en appel.
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+ En cassation, il y a quatre cours compétentes en matière civile, commerciale et criminelle et un Conseil d'État qui compte cinq chambres contentieuses, une chambre administrative et une assemblée plénière.
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+ Il existe une juridiction administrative.
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+ Il y a aussi des tribunaux militaires permanents, qui sont présidés par un officier et dont un seul de ses membres est un civil. La cour militaire de cassation est présidée par un civil et quatre de ses membres sont militaires.
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+ Il faut également citer le tribunal spécial des Nations unies pour le Liban, qui est un tribunal international temporaire.
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+ L’autotrophie est la production, par un organisme vivant, de toute la matière organique nécessaire par réduction de matière minérale. Ce mode de nutrition caractérise les végétaux chlorophylliens (verts), les cyanobactéries et les bactéries sulfureuses. Les organismes autotrophes sont donc capables de se développer sans prélèvement de molécules organiques dans le milieu, au contraire des organismes hétérotrophes (animaux, champignons). Les mixotrophes se nourrissent quant à eux par autotrophie et par hétérotrophie. Les organismes autotrophes constituent généralement le premier maillon d’une chaîne alimentaire, et sont à l’origine de quasiment toute la matière organique dans un écosystème.
2
+
3
+ Deux types de matières minérale sont utilisées : d'une part le dioxyde de carbone dont la réduction produira les biomolécules avec incorporation d'azote et d'autres éléments (Soufre, phosphates…), d'autre part un réducteur fournissant les électrons nécessaires à la réduction du dioxyde de carbone et dans certains cas l'énergie (H2O, H2S, H2, S, CH4, NH3/NH4+…).
4
+
5
+ L’énergie nécessaire à cette synthèse provient de :
6
+
7
+ L'organisme autotrophe doit synthétiser toutes les molécules nécessaires, en particulier les coenzymes (facteurs de croissance métaboliques)
8
+
9
+ Les végétaux synthétisent leur matière organique à partir de substances minérales qu'ils puisent dans le sol (eau et sels minéraux) et dans l'air (carbone sous forme de CO2). L'énergie requise pour cette synthèse, apportée par le soleil, est captée par les pigments assimilateurs (chlorophylles) au cours de la réaction de photosynthèse que l'on peut résumer par la formule :
10
+
11
+ Dans la photosynthèse, un processus permet aussi la synthèse d'ATP.
12
+
13
+ Le glucose C6H12O6 sert à former la matière organique et l'oxygène est rejeté.
14
+
15
+ Les plantes vertes sont donc des êtres photosynthétiques ou photoautotrophes. Le dioxygène O2 est un sous-produit de ce processus[1], et le glucose le substrat permettant de synthétiser toutes les biomolécules.
16
+
17
+ Cette autotrophie est primordiale puisqu'elle est l'une des conditions préalables à l'existence des organismes hétérotrophes. Les cellules hétérotrophes utilisent les produits organiques produits par les cellules photosynthétiques comme source d'énergie et précurseurs de la biosynthèse de leur propres constituants. Dans le processus de récupération de l'énergie sous forme d'ATP, l'oxygène est réduit en eau et le CO2 retourne dans l'atmosphère pour une réutilisation par les photoautotrophes.
18
+
19
+ Les flux d'énergie à l’œuvre dans la biosphère passent donc en grande partie par le cycle du carbone et le cycle de l'oxygène, basés sur l'énergie lumineuse du soleil.
20
+ Les plantes autotrophes, des bactéries et des archées fixent le CO2 qu'elles trouvent dans l'eau, l'air, le sol.
21
+
22
+ Les organismes photosynthétiques le font via un processus permettant la « récupération d'électrons », c'est-à-dire la synthèse de NADPH ou de NADH en utilisant des réducteurs comme l'eau :
23
+
24
+ 12 NADP+ + 12 H2O + énergie lumineuse → 12 NADPH,H+ + 6 O2
25
+
26
+ Elles récupèrent de l'énergie sous forme d'ATP par captation de l'énergie lumineuse ou en oxydant une partie du NADPH ou NADH.
27
+
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+ Les électrons proviennent du réducteur minéral (H2S, H2, S, CH4, NH3/NH4+) sous forme par exemple de NADPH ou de NADH.
29
+
30
+ L'énergie provient de l'oxydation d'une partie du réducteur minéral par un oxydant (O2, SO42-…) sous forme d'ATP.
31
+
32
+ Exemple : Nitrosomonas. Cette bactérie utilise les ions ammonium ou l'ammoniac environnemental. Ces molécules réduites sont oxydées en nitrites et les électrons récupérés sous forme de NADH ou NADPH. Ces coenzymes réduits sont ensuite utilisés dans une chaine respiratoire utilisant le dioxygène comme oxydant. La chaine est associée à la production d'ATP par l'ATP synthase.
33
+
34
+ Les biomolécules sont produites en réduisant le CO2 grâce au NADPH/NADH et à l'ATP, en particulier par production de glucose. Celui-ci est utilisé ensuite dans d'autres biomolécules (glucides, acides aminés, lipides, coenzymes…) pour la croissance de l'être vivant et sa multiplication. Les organismes hétérotrophes en mangeant ces êtres vivants autotrophes ou en les consommant après leur mort, utilisent ces biomolécules à leur profit[2]. Sur la planète, l'autotrophie concerne par an environ 7 × 1016 grammes de carbone fixé[2], soit 7 x 1010 tonnes de carbone fixé
35
+
36
+ En 2017, six voies de fixation du CO2 sont connues, qui diffèrent par leurs besoins en ATP[2].
37
+
38
+ Le schéma suivant illustre comment fonctionne la photosynthèse et la biosynthèse du glucose (cycle de Calvin). La première équation montre la "photolyse de l'eau", la lumière apportant l'énergie nécessaire. La lumière permet aussi la synthèse d'ATP. Les électrons issus de l'eau, transportés par le NADPH, H+ sont utilisés au-dessous pour réduire le dioxyde de carbone en glucose, réaction endergonique (elle nécessite 2871 kJ) qui nécessite donc l'apport d'énergie sous forme d'ATP (au moins 38 molécules, en réalité de l'ordre de 54).
39
+
40
+
41
+
42
+ L'autotrophie partielle survient lorsqu'un organisme ne peut subvenir seul à ses besoins mais par le biais d'une association avec un autre organisme avec bénéfices réciproques; on parle alors de symbiose.
43
+
44
+ Sur terre, il s'agit essentiellement de la biomasse végétale constituée des plantes présentes du sol à la canopée (y compris épiphytes).
45
+
46
+ Dans les milieux aquatiques, il s'agit généralement de la biomasse totale (séchée avant d'être pesée) des autotrophes photosynthétiques, c'est-à-dire du total des plantes aquatiques (enracinées ou libres) ainsi que du phytoplancton et des bactéries photosynthétiques. Certaines plantes semi-aquatiques peuvent avoir des feuilles immergées et émergées. Les anglophones utilisent souvent l'expression "Standing crop" à ce propos (expression qui en agriculture et dans le langage commun désigne aussi de manière générale les plantes sur pieds).
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+ La menstruation, ou règles, désigne l'écoulement périodique d'un fluide biologique complexe composé de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales de la paroi utérine, évacué par le vagin. Ce fluide d'apparence sanguine est une manifestation visible du cycle menstruel des femmes et des femelles en âge de procréer de certaines espèces de mammifères. Parmi ces espèces se trouvent majoritairement des primates : tous les Catarhiniens ou presque (singes de l'Ancien monde, dont fait partie l'espèce humaine), ainsi que certains Platyrhiniens (singes du Nouveau monde)[1]. Des chauves-souris et une espèce de musaraigne, le macroscélide de Peters présentent aussi cette caractéristique physiologique[2].
2
+
3
+ Les menstrues correspondent à l'évacuation de la couche superficielle de la muqueuse de l'utérus, l'endomètre, qui s'était constitué plus tôt durant le cycle menstruel pour accueillir un éventuel œuf fécondé. En l'absence de fécondation, la surface de l'endomètre, richement vascularisé, est alors évacuée par le vagin sous forme d'un saignement plus ou moins abondant, sur une période pouvant durer de trois à dix jours, et pouvant s'accompagner de douleurs.
4
+
5
+ Dans l'espèce humaine, la première menstruation ou « ménarche » apparaît entre la préadolescence et l'adolescence, et ce phénomène s’arrête définitivement lors de la ménopause. Les menstruations sont généralement interrompues durant la grossesse. Les saignements sont communément absorbés par des protections hygiéniques. Chez la femme, le volume des pertes menstruelles est compris entre 50 et 60 millilitres de sang, mais varie entre les individus et selon les cycles[3].
6
+
7
+ Le terme menstruation vient du mot latin mensis « mois » (proche du grec mene, la lune) qui évoque une parenté avec les cycles lunaires mensuels.
8
+
9
+ Les menstruations sont l'écoulement d'un fluide biologique complexe composé de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales de la paroi utérine[4]. Elles surviennent après un cycle menstruel durant lequel l'ovule n'a pas été fécondé.
10
+
11
+ Tous les saignements qui peuvent apparaître durant le cycle menstruel ne sont pas des règles[5].
12
+
13
+ Les premières règles ou ménarches apparaissent à une âge variable selon les individus, estimé entre 12 et 13 ans. Elles peuvent toutefois survenir beaucoup plus tôt ou beaucoup plus tard, sans que cela ne soit révélateur d'une affection. Les règles peuvent mettre plusieurs cycles à devenir régulières[6].
14
+
15
+ L'hypothétique effet McClintock indiquerait que lorsque plusieurs femmes vivent ensemble, il y a synchronisation des règles. Cependant, cet effet est largement controversé et les preuves scientifiques actuelles tendent à indiquer l'absence de phénomène de synchronisation, la synchronisation constatée serait due au hasard. Ce phénomène a été observé chez d'autres animaux comme la souris sous la forme d'une synchronisation des œstrus au sein d'un même groupe, phénomène appelé effet Whitten[7].
16
+
17
+ Le nombre de menstruations au cours de la vie varie. Le fait que les femmes aient des menstrues tous les mois est relativement récent puisque leurs ancêtres alternaient fréquemment grossesse et allaitement, ce qui empêchait l'apparition des règles (aménorrhée de lactation)[8],[9].
18
+
19
+ Ce nombre de menstrues dépend aussi fortement de l'environnement sociétal. Il est estimé qu'une femme américaine a environ 450 menstruations durant sa vie, alors qu'une femme aborigène d'Australie en a environ 180, en raison du nombre plus élevé d'enfants conçus et de l'allaitement consécutif à la grossesse. Il est également estimé que les femmes du Paléolithique étaient peu réglées, en raison de leur courte espérance de vie, du nombre de grossesse vécues et de l'allaitement consécutif, mais aussi en raison de leur activité physique ou de leur mauvais état de santé, périodes pouvant provoquer une absence de règles[10].
20
+
21
+ Ces différences de comportement (grossesses plus espacées, périodes d'allaitement absentes ou raccourcies) ainsi qu'une puberté plus précoce impliquent pour la femme occidentale actuelle un risque plus élevé de carence en fer[9].
22
+
23
+ Les spermatozoïdes peuvent survivre dans le corps de la femme pendant une période de 2 à 5 jours et l'ovule environ 24 heures. La période de fécondation commence donc cinq jours avant l'ovulation et se termine une journée après celle-ci.
24
+
25
+ La période de menstruation, lorsque les cycles sont régulièrement établis, est donc peu fertile mais le reste néanmoins[11].
26
+
27
+ La fonction de reproduction, c'est-à-dire la production des gamètes et des hormones gonadiques, est contrôlée par l'axe hypothalamo-hypophysaire. L'hypothalamus synthétise et libère de manière pulsative une hormone peptidique (GnRH = hormone gonadolibérine) qui stimule la libération par l'hypophyse antérieure de deux hormones FSH et LH. Les hormones principales ovariennes impliquées dans le contrôle du cycle menstruel sont les œstrogènes, la progestérone et l'inhibine. Au début du cycle, l'hypophyse antérieure (glande pituitaire) libère la FSH (hormone stimulant la folliculogenèse) signalant au follicule immature de grandir dans les ovaires. Le follicule est un sac contenant l'ovocyte. Normalement, un seul ovule est produit par cycle. Il n'y a pas de coordination gauche/droite. Le même ovaire peut donc théoriquement émettre un ovule plusieurs mois de suite. En fait, la présence d'un corps jaune dans un ovaire perturbe fortement la sélection du follicule dominant, de telle sorte que chez 88 % des femmes, l'ovulation se produit alternativement dans un ovaire, puis dans l'autre. Le premier follicule à se développer sécrète de l'inhibine. Les niveaux d'œstrogènes montent quand l'hormone est sécrétée par le follicule qui se développe. Ce taux d'œstrogènes est à son maximum juste avant l'arrivée de l'ovulation. L'ovulation a lieu le 14e jour du cycle, environ 36 h après le pic de LH (hormone lutéotrophe) libérée par l'hypophyse antérieure.
28
+ Ce pic de L.H est provoqué par l'importante quantité d'œstrogènes qui étaient présents juste avant l'ovulation[12].
29
+
30
+ Après l'ovulation, œstrogènes et progestérone sont chacun sécrétés par le corpus luteum (ou corps jaune) qui se développe à partir du follicule rompu et reste dans l'ovaire. Le rôle de la progestérone est de préparer le corps pour une éventuelle grossesse. En particulier, la progestérone provoque une augmentation de la température basale d'environ 0,3 °C. Cette augmentation de la température peut être utilisée pour détecter l'ovulation.
31
+
32
+ Si aucune grossesse n'intervient le corpus luteum dégénère et le niveau des hormones chute brutalement, ce qui provoque l'élimination de l'endomètre lors de la menstruation.
33
+
34
+ S'il y a une grossesse, le placenta produit les hormones pour interrompre le cycle menstruel :
35
+
36
+ L'absence de règles est désignée sous le terme d'« aménorrhée ». Elle peut être primaire ou secondaire.
37
+
38
+ Une fois les premières menstruations apparues et régulièrement établies, l'absence de règles, ou aménorrhée secondaire, traduit généralement une grossesse et peut se prolonger pendant l'allaitement (aménorrhée de lactation). À partir de l'âge de 40 à 50 ans, il peut s'agir de l'apparition de la ménopause. D'autres facteurs très fréquents peuvent causer une disparition des règles : maladies graves, prises de certains médicaments, anorexie, pratique sportive intensive, origines psychogènes (stress métabolique ou psychique accrus, troubles alimentaires, conditions chroniques)[13], troubles d'origines utérine ou ovarienne[14].
39
+
40
+ L'allaitement consécutif à une grossesse aboutit à une anovulation ainsi qu'à la suspension des règles, dues à l'action sur l'axe hypothalamo-hypophysaire des stimulations mamelonnaires liés à la succion et aux stimuli neurosensoriels[15].
41
+
42
+ Il est possible de choisir d'avoir des règles ou non par l'utilisation d'un moyen de contraception hormonal comme une pilule combinée prise sans interruption, une pilule progestative prise en continu, un DIU hormonal, un implant progestatif, un anneau contraceptif ou encore un patch pris sans interruption[16].
43
+
44
+
45
+
46
+ Chez certaines femmes, une douleur pelvienne (au niveau du bassin) ou des crampes de l'utérus, appelées dysménorrhées peuvent précéder et accompagner la période des règles. Elle peut s'associer dans le cadre du syndrome prémenstruel (ou SPM) à des douleurs, des malaises, de la fatigue, dans certains cas à une anémie. Ces douleurs peuvent perturber la vie quotidienne ou le sommeil et entraîner une irritabilité. Certaines femmes peuvent également ressentir des maux de tête, une douleur dans le bas du dos ou une tension des seins (qui peuvent augmenter de volume en fin de cycle), et rendre nécessaire le changement de taille de soutien-gorge.
47
+
48
+ Une étude indique une correlation entre la présence d'anémie et les troubles menstruels notamment la dysménorrhée, le syndrome prémenstruel, et les cycles irréguliers ou d'une longueur anormale[17].
49
+
50
+ On distingue généralement les dysménorrhées primaires, liées à l'effet des prostaglandines, qui affectent en priorité les adolescentes lors des premières années de leurs règles, et qui sont le plus souvent sans gravité, bien que pouvant être invalidantes, et les dysménorrhées secondaires, liées à de nombreuses pathologies possibles, dont l'endométriose. Dans le premier cas, les pharmaciens peuvent délivrer des traitements de type anti-inflammatoire non stéroïdien, en l'absence de contre-indications. Dans le second cas, ou lorsque les traitements sont inefficaces, il est nécessaire de consulter un médecin[18].
51
+
52
+ Ces douleurs poussent certains pays à instituer un « congé menstruel » pour les femmes concernées :
53
+
54
+ En Italie, un projet de loi autorisant les femmes à prendre trois jours de congés payés par mois en cas de règles douloureuses, a été présenté en mars 2017[19].
55
+
56
+ Selon la gynécologue Brigitte Letombe, opposée à la mise en place de ce congé : « Les femmes ne doivent pas rester chez elles en cas de règles insupportables à chaque cycle. » et doivent consulter « Contrairement à une croyance populaire, il n’est pas normal d’avoir mal pendant cette période. Cela peut cacher une pathologie plus grave, comme l’endométriose. Selon l’Inserm, 40 % des femmes qui souffrent de douleurs chroniques pelviennes intenses, notamment au moment des règles, en sont atteintes »[21].
57
+
58
+ Chez la femme, le volume des pertes menstruelles est compris entre 50 et 60 mL de sang, mais varie entre les individus et selon les cycles[3]. Un millillitre de sang contenant 0,5 mg de fer[22].
59
+
60
+ Il y a un risque de carence martiale, déficit en fer avec anémie (anémie ferriprive) ou sans anémie (carence en fer sans anémie), chez la femme moderne[9].
61
+
62
+ Chez la femme en âge de procréer, les principales causes d'anémie ferriprive sont la menstruation et la perte de fer associée à la grossesse[23].
63
+
64
+ Dans le monde, 30 % des femmes agées entre 15 et 49 ans sont anémiques[24].
65
+
66
+ Les femmes qui ont des menstruations ont des besoins en fer (18 mg par jour) deux fois supérieurs aux hommes (8 mg par jour) et aux femmes allaitantes(9 mg par jour)[25].
67
+
68
+ Sachant que concernant le fer les apports nutritionnels conseillés, hors carence en fer, pour les femmes adultes (hors grossesse et allaitement) sont de 18 mg par jour, soit l'équivalent de 750 g de steak par jour (2,4 mg de fer dans 100 g de steak). Selon une étude, les femmes adultes avec des menstruations devraient avoir 18,9 mg ; les femmes adolescentes avec menstruation devraient avoir 21,4 mg de fer par jour[26].
69
+
70
+ Une étude indique qu'obtenir 18 mg de fer par jour peut rarement être atteint avec les aliments ordinaires disponibles[27]. Sachant que sur les 18 mg que contiennent la nourriture, seuls 10 % seront absorbés[27]. Il a été établit que 1,8 mg de fer doit être assimilé pour satisfaire les besoins de 80 à 90 % des femmes[27].
71
+
72
+ En 1994, l'alimentation de 92 % des femmes anglaises entre 16 et 50 ans n'atteignait pas 14,8 mg de fer[28].
73
+
74
+ La menstruation est un phénomène physiologique « spectaculaire », à l'origine de nombreux croyances et tabous culturels souvent liés à l'idée d'impureté.
75
+
76
+ Dans l'Europe pré-chrétienne les règles sont partie prenante d'une ritualisation du passage des saisons, qui concernent aussi bien la terre, les plantes que la reproduction humaine. L'ethnologue Sylvie Muller explique ainsi la place des règles dans le calendrier de l'ancienne Irlande paysanne :
77
+
78
+ « Au printemps, les fleurs signalent la disponibilité d’un potentiel fécond, exploité en Irlande par les mariages de février ; en été, se déroule la gestation des fruits ; en automne ont lieu la récolte et l’accouchement ; enfin, l’hiver correspond à la saison de la mort, de la menstruation et des sacrifices sanglants, pendant laquelle se constitue le terreau, lequel est composé des vies mortes qui nourriront le prochain cycle saisonnier[29]. »
79
+
80
+ Chez les Oglalas, un rite de passage nommé Išnati Awicalowanpi isolait les jeunes filles en ménarche. On leur attribuait temporairement un tipi à l'extérieur du village. Une femme d'expérience, choisie par la famille, avait comme rôle de voir à ses besoins et de lui enseigner ses futures tâches d'épouse et de mère. Une dizaine de jours après l'apparition des premières menstruations, une cérémonie était menée par un chaman. L'invocation de l'esprit du bison avait pour but d'assurer la fécondité de la jeune fille et de marquer son passage du monde des enfants à celui des adultes.[30]
81
+
82
+ Les religions sémitiques (notamment juives et musulmanes) associent différentes croyances et interdits aux règles. Les femmes sont considérées en état d'impureté rituelle lorsqu'elles ont leurs règles. En Islam, pendant son cycle menstruel[31], la femme musulmane n'a pas le droit de faire sa prière ni son jeûne ni d'avoir un rapport sexuel (avec pénétration) avec son mari. Par ailleurs, pendant le pèlerinage de la Mecque, la circumambulation lui est interdite.
83
+
84
+ Le Lévitique — un livre de l' Ancien Testament, et de la Torah — décrit l'impureté des objets qui touchent les règles de la femme :
85
+
86
+ « La femme qui aura un écoulement de sang restera 7 jours dans la souillure de ses règles. Si quelqu'un la touche, il sera impur jusqu'au soir.
87
+ Tout lit sur lequel elle couchera pendant ses règles sera impur et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur.
88
+ Si quelqu'un touche son lit, il lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir.
89
+ Si quelqu'un touche un objet sur lequel elle s'est assise, il lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir.
90
+ S'il y a quelque chose sur le lit ou l'objet sur lequel elle s'est assise, celui qui y touchera sera impur jusqu'au soir.
91
+ Si un homme couche avec elle, si la souillure des règles de cette femme vient sur lui, il sera impur pendant 7 jours et tout lit sur lequel il couchera sera impur.
92
+ La femme qui aura un écoulement de sang pendant plusieurs jours en dehors de ses règles, ou dont les règles dureront plus que d'habitude, sera impure pendant toute la période de son écoulement, comme pendant ses règles[32]. »
93
+
94
+ Les prescriptions dans le judaïsme sont très détaillées. La Niddah, qui interdit les relations sexuelles avec la femme pendant ses règles car elle est alors considérée comme « impure », prévoit un ensemble de vérifications (bedika) visant à éliminer toute trace d'une goutte de sang qui pourrait souiller l'époux, et sept jours plus tard, le bain rituel, le mikvé. La crainte du sang menstruel se retrouve comme une constante dans de nombreuses cultures, pour des raisons religieuses. Dans l'analyse psychanalytique, la mise en place de périodes d'interdit dans le judaïsme est aussi considéré comme propre à alimenter le désir sexuel, en retardant le moment du plaisir[33].
95
+
96
+ Dans les sociétés traditionnelles, il existe également des croyances très diverses liées aux menstruations. La question de la contamination est par exemple présente chez les Marquisiens :
97
+
98
+ « Les menstruations étaient entourées de plusieurs restrictions, et étaient la principale raison pour laquelle les femmes étaient regardées comme impures et impies. Les femmes ayant leurs règles devaient être évitées sous peine de contracter la lèpre, par contamination par contact avec elles, ou avec le fluide menstruel ou avec leurs vêtements. Les restrictions liées aux menstruations ont ensuite été étendues à toutes les femmes pubères à toutes les occasions. Il était interdit aux femmes de passer au-dessus de tout objet ou structure, ou de passer au-dessus de la tête d'une personne. Ainsi, une femme ne pouvait pas s'asseoir sur la selle d'un homme, aller en canoë, ou s'asseoir sur une chaise ou sous le porche d'une maison si un enfant était également en dessous. Car autrement elle contaminait l'objet ou la personne. Et la contamination ne pouvait être enlevée qu'en tuant la femme, ou en détruisant l'objet, ou en pratiquant le rituel ha'a tahe tahe[34]. »
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+ Le supposé pouvoir contaminant des règles reçoit à l'époque moderne diverses justifications. Au XIXe siècle, le criminologue italien Cesare Lombroso, dans le cadre d'une théorie sexiste et naturalisante de la criminalité, liait ainsi les menstruations à la criminalité féminine[35]. Les sexologues Masters et Johnson font état, concernant la même époque, d'une tentative de justification médicale, en Angleterre, de la croyance en un pouvoir corrupteur des règles sur la nourriture :
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+ « En 1878, le prestigieux British Medical Journal édita une série de lettres de médecins qui donnaient des « preuves » que le contact d’une femme qui avait ses règles pouvait abîmer le jambon qu’elle avait touché[36]. »
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+ En 1846, Victor Hugo cite l’exemple des catacombes de Paris, vouées en partie à la culture des champignons, et interdites aux femmes, dont les menstrues pouvaient « faire tourner et pourrir » les plantations. Lui-même affirme que l’indisposition périodique des actrices « fait tomber le blanc et le rouge » dont elles se maquillent[37].
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+ En 2017, un groupe multinational vendant des protections périodiques, Essity, lance dans de nombreux pays une campagne publicitaire montrant un liquide rouge simulant le sang menstruel, au lieu du liquide bleu habituellement utilisé pour le représenter, avec le slogan Le sang c'est normal, le montrer devrait l'être aussi. Cette campagne déclenche en Australie les foudres de 600 téléspectateurs, qui se plaignent auprès de l'autorité de contrôle du caractère « désagréable », « inutile », « choquant et inapproprié », « dérangeant », « dégradant pour les femmes » de la campagne et du fait qu’elle « ne convient pas aux enfants », sans toujours réaliser que le sang affiché lors de scènes de violence ne les fait pas réagir comme l'analyse une chargée de cours en études de genre. D'autres s'inquiètent que le spot publicitaire, passé à une heure de grande écoute, ne les expose à des questions de la part de leurs enfants sur ce que sont les règles. L'organisme de contrôle de la déontologie publicitaire, Ad Standards, rejette les plaintes et donne raison au fabricant, notant que « la publicité faisait partie d’une campagne conçue, au contraire, pour normaliser les règles et éliminer toute stigmatisation de honte ou de gêne envers les femmes ». Une étude parue après cet incident montre que pour 3 Australiennes sur 4 avoir ses règles est une honte, et 70 % d'entre elles préfèreraient rater un examen plutôt que leurs camarades apprennent qu'elles sont en période de menstruations[38].
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+ Dans la majorité des pays où le groupe a décliné sa campagne, celle-ci n'a été relayée que sur Internet, les autorités locales l'ayant jugé « inappropriée », dont la France pour la marque Nana qui a jugé que « le sang sur une serviette est susceptible d’offenser le public[38].»
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110
+ En France aussi à l'époque contemporaine les premières règles sont généralement mal vécues par les jeunes filles. Les règles en effet sont largement associées à un sentiment de honte et de dégoût. Elles sont identifiées à une saleté à cacher, en particulier des hommes. Cela participe à faire considérer la condition féminine comme une contrainte[39].
111
+
112
+ En 2018, selon l'UNESCO dans certains pays, les 2/3 des jeunes filles ignorent encore ce qui leur arrive quand leurs règles apparaissent[40].
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114
+ L'ONU a mis à jour début 2018 ses principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle en plaidant pour une éducation sexuelle "complète et de qualité" promouvant la santé et le bien-être, le respect des droits de l'homme et l'égalité des sexes, pour un passage plus facile et sûr de l'enfance à la vie adulte[40]. La connaissance du phénomène de menstruation est l'un des nombreux sujets que l'éducation sexuelle aborde (dans la famille et/ou à l'école).
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+ Plusieurs expressions désignent les menstrues d'une femme.
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118
+ Certaines font référence à la guerre : « les Anglais ont débarqué » remonte aux guerres napoléoniennes par référence aux armées britanniques qui ont débarqué en France suite à la bataille de Waterloo en 1815 et l'ont occupée jusqu'en 1818. Ces armées étaient en effet vêtues d'uniformes rouges et le lien avec le flux menstruel désagréable apparaît en 1820 dans le parler populaire parisien, en mauvais souvenir de l'occupant[41]. La métaphore de la couleur rouge est aussi utilisée en Belgique ou en Grèce avec l'expression « les Russes sont arrivés » (référence à l'Armée rouge), tandis qu'aux Pays-Bas on « hisse le drapeau rouge », voire le « drapeau japonais »[41].
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+ « Avoir ses ragnagnas » utilise le mot ragnagna qui semble dériver du gascon « arrouganh » signifiant le désir ou l'envie[42].
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+ « Avoir ses ourses » (ou « avoir ses ours ») est peut-être un glissement linguistique pour « avoir ses jours » (expression désuète) ou une référence à la déesse lunaire Artémis dont le nom signifie « ourse puissante »[43].
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+ « menstrual blood is a complex biological fluid composed of blood, vaginal secretions, and the endometrial cells of the uterine wall as they exist immediately prior to menses. »
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+ « This divergence between genders is aggravated by the lifestyle of modern women who have a very different reproductive history from their forebears. They reach sexual maturity at an earlier age, have fewer pregnancies and breastfeed for shorter periods of time; as a result they menstruate more frequently and therefore become more iron deficient. With the exception of a few countries, women of fertile years around the world have a negative iron balance. »
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+ « approximately 29 % of non-pregnant females aged 15–49 are anemic »
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+ Le prénom est un nom personnel qui accompagne le patronyme ou nom de famille ; il le suit ou le précède, selon les langues. Il est utilisé pour désigner une personne de façon unique, par opposition au nom de famille, qui est partagé et hérité. Dans certaines cultures, il n’y a pas de prénom mais un ou plusieurs postnoms. Inversement, certains peuples comme les Javanais n'ont qu'un nom seul pour les désigner.
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+ Dans les petits groupes humains, un « nom » seul suffit, car les personnes n'utilisent généralement qu'un seul terme pour désigner leur identité. Les noms de famille, patronymes, surnoms et postnoms n'apparaissent que lorsqu'un besoin de différenciation émerge, dû à une hausse de la démographie par exemple, qui ne permet plus de différencier les individus par leur seul nom.
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+ En France, on en retrouve les premières traces écrites au XIIe siècle. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, le nom de personne ou nom de baptême (le plus souvent celui d'un des saints du jour de sa naissance) est donc le nom principal de toute identité. Il dérive, pour l'Europe latine, du cognomen romain. Il est accompagné (généralement suivi), afin de distinguer les différentes personnes portant le même prénom, de différents noms déterminants : nom d'origine géographique, de résidence (du chêne, l'angevin…), de filiation (patronyme : Martin, Jean…), de parentalité, de métier (le marchand, boucher)…, ou surnom - souvent une singularité liée au physique ou au caractère (sobriquets comme le grand, le bon, joly ou encore Martineau, le petit Martin).
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+ Aussi a-t-on, durant les derniers siècles du Moyen Âge en Europe, plus tard ailleurs (dans les pays arabes par exemple), au moment de fixer pour chacun un nom de famille, choisi ces déterminants. L'un d'eux devient nom de famille et acquiert, dans l'identité, une place prépondérante. Le nom de personne n'est plus alors qu'un « pré-nom », ce n'est plus lui qui sert d'entrée dans les dictionnaires bien qu'il précède le nom de famille dans le temps (c'est le nom de l'enfance), dans la graphie et dans l'usage oral[1], d'ailleurs étymologiquement, prénom signifie avant le nom (pré-, de l’adverbe et préfixe latin prae, « devant, avant »).
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+ Il reste quelques traces de l'ancienne prépondérance du nom de personne. Quand les Russes (cf. usage du prénom en Russe) veulent être particulièrement polis et respectueux, ils s'adressent à une personne par son nom (le prénom) suivi de son patronyme (prénom de son père) et en omettant le nom de famille (Aleksandr Isaïevitch pour Alexandre Soljenitsyne). Quand les maîtres arabes établissent la liste de leurs élèves, ils rangent les noms par ordre alphabétique des prénoms, estimant secondaire le nom de famille. Bien que vivant au XVIIe siècle, le peintre Rembrandt van Rijn n'est connu que par un nom de personne qui ne précède rien. De même les papes, les évêques et les monarques sont connus par un nom de personne accompagné d'un numéro d'ordre ou (et) d'un déterminant géographique (Benoît XVI, François Ier, Louis XIV, Anne d'Autriche)…
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+ Pour tous les noms antérieurs au XVe siècle, c'est un anachronisme et une erreur lexicographique de parler de prénom : dans Jean Chrysostome, Jean est un nom de personne assorti d'un surnom comme déterminant.
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+ Dans la plupart des langues indo-européennes, le prénom précède le nom de famille.
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+ À sa naissance (et/ou à son baptême), généralement, chaque personne se voit attribuer un ou plusieurs prénoms, dont un seul (qui peut être composé) sera utilisé par la suite : le prénom usuel. Mais dans nombre de cultures, notamment en Asie et en Afrique, le prénom n'est traditionnellement attribué que plusieurs jours (ou plusieurs semaines) après la naissance.
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18
+ Dans certaines langues (par exemple en vietnamien, en chinois ou en coréen), le nom de famille précède le prénom (simple ou composé). De même, en hongrois ou en japonais ; mais, pour éviter les malentendus et pour se conformer aux usages occidentaux, les Hongrois et les Japonais tendent à inverser l'usage traditionnel, lors d'échanges internationaux[réf. nécessaire].
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20
+ En France, comme dans beaucoup de sociétés occidentales, le choix du/des prénom(s) donne souvent lieu pour les parents à une intense réflexion. De nombreux livres ont été publiés ces dernières années à ce sujet. On observe des phénomènes de mode. Plus particulièrement en France, de nos jours, après une vague des prénoms américains apparus dès les années 1970/1980 et issus des séries télévisées américaines (Anthony, Gregory, Michael/Mickaël ou encore Ste[e]ve), on observe au cours des années 2000 un retour aux prénoms des grands-parents ou aux prénoms courts (Léa, Théo, Jules...).
21
+
22
+ Cette inspiration donnée par les séries ou les films américains ou autres n'affecte pas tous les pays : parmi les plus résistants aux influences étrangères, en Europe, la Norvège, l'Islande et la Finlande figurent en bonne place, les deux premiers piochant dans un fonds extrêmement fourni, qui doit non seulement à l'énorme répertoire norrois, mais aussi aux influences d'autres peuples germaniques et des Gaëliques, essentiellement irlandais, entre le IXe et le XIVe de notre ère. En outre, la conscience de la signification du prénom de son enfant est inégale selon les cultures et les aires linguistiques. On remarque, au moins dans les pays francophones et anglophones, que le choix du prénom tient plus souvent à sa consonance ou à la mode, comme dit plus haut, qu'à son sens : nombreux sont les exemples comme Mélanie — du grec μέλαινα : « noire (de chevelure) » —, porté par une jeune fille blonde, qui aurait tout aussi bien pu se nommer Terry (de Theodoric, prénom masculin signifiant « protecteur de la tribu »)... À l'inverse, un Slave sait que son nouveau-né Володя — Volodya, (ou Volya, Volusya, etc.), diminutifs de Володимир (Volodymyr), auquel correspondent le russe Владимир (Vladimir) ou le polonais Waldemar — aura les qualités d'un « prince régnant par la paix », un Caucasien espère bien que son jeune Звияд (Zviad, du géorgien ზვიად) sera à la hauteur de l'« orgueil » que l'on a de l'avoir mis au monde, la toute frêle كنزة (Kenza) sera forcément un « trésor », et le petit Lakhota Mato Sapha maˈto ˈsapˣa souhaite bien avoir l'intelligence et la force de l'« ours noir ».
23
+
24
+ La tradition sápmi (saami) se contente originellement du prénom. L'indication de la filiation est relativement récente, essentiellement pour des raisons administratives. Il en va de même pour les populations turques et altaïques, amérindiennes et bien d'autres.
25
+
26
+ En dehors de l'Europe, certains choix peuvent étonner les Occidentaux : cela n'a rien d'extraordinaire de « numéroter » son enfant, comme en Chine, au Viêt Nam ou ailleurs. Par exemple, le prénom Samba, fréquent en Afrique de l'ouest, signifie en pulaar « Deuxième [fils] ». Ceci se retrouve parfois dans les prénoms occidentaux, mais la notion de numération n'est plus présente dans la conscience générale, même s'il en reste des traces dans certains prénoms d'origine latine ; ainsi : Quentin, le cinquième, Sixte, le sixième, Septime, le septième ou Octave, le huitième.
27
+
28
+ Certaines dénominations peuvent surprendre, comme Benjamin (de l'hébreu בנימין, benyamīn), le « Fils du Sud, ou de la droite (côté favorable) ». Une femme chinoise peut se nommer de façon en apparence banale, comme 瓶子 (Pīnyīn píngzi), une « (petite) bouteille », mais la connaissance de la culture concernée empêchera de sous-estimer la valeur de tels prénoms.
29
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30
+ Dans les deux cas, ceci n'empêche pas les parents de faire appel à des termes aux significations plus élogieuses ou poétiques, comme c'est souvent le cas partout : Գոհար (Gohar : émeraude, féminin en arménien, provenant du farsi گوهر — plutôt réservé à des femmes dans les langues iraniennes) ; ainsi, l'un des plus courants, en Chine comme ailleurs : 花 (Pīnyīn huā, « fleur », seul ou en composition), მზექალა (Mzekala : fille du soleil, en géorgien), Алмаз ou Алмас (Almaz ou Almas — prénom féminin dans certaines langues, masculin dans d'autres), omniprésents en Asie centrale et dans le Caucase, de l'arabe ألماس, signifiant « diamant », et bien d'autres encore.
31
+
32
+ Au Viêt Nam, il est courant d'adjoindre au nom de famille (họ) et au prénom (tên) un nom intercalaire définissant le sexe de l'enfant : Thị pour une fille et Văn pour un garçon, entre autres possibilités.
33
+
34
+ Dans certains pays, notamment en Asie, le prénom change au cours de la vie. Ainsi, en Corée, les nouveau-nés se voient attribuer un « prénom de lait » à la naissance. Puis un autre, le prénom scolaire, vers l'âge de 6-7 ans, lors de leur entrée à l'école. Un troisième prénom, qui sera cette fois conservé jusqu'à la fin de leur vie, est enfin choisi pour leur vie adulte, souvent lors du mariage[2].
35
+
36
+ Au Rwanda, les enfants, à leur naissance, sont simplement appelés « le garçon » ou « la fille », et on attend qu'ils aient grandi un peu pour voir quel est le prénom qui va leur correspondre le mieux[2]. De même en Grèce, un enfant non baptisé sera appelé μπέμπης/μπέμπα (du français «bébé») jusqu'à son baptême, qui peut être célébré quelques années après sa naissance, l'extrême limite étant la scolarisation de l'enfant (5-6 ans).
37
+
38
+ En France, une même personne peut, lors de sa déclaration de naissance à l'état civil, se voir attribuer plusieurs prénoms (il n'est pas rare qu'une personne porte un ensemble de cinq ou six prénoms). L'usage variera alors beaucoup selon les traditions familiales. Ainsi, dans certaines familles catholiques, le prénom Marie sera systématiquement choisi pour premier ou deuxième prénom, même pour un garçon, en hommage à la Vierge Marie. Le prénom du grand-père et de la grand-mère, ainsi que ceux du parrain et de la marraine, sont aussi fréquemment inclus dans la liste des prénoms. Dans la vie courante, seul le prénom d'usage, en général le premier de la liste, sera normalement employé.
39
+
40
+ Durant la période révolutionnaire et post-révolutionnaire, de nouveaux prénoms comme Marat, Lepelletier, Robespierre, Paix, Constitution ou Brutus apparaissent pour signifier une adhésion aux idéaux de la Révolution — cette pratique reste cependant minoritaire et disparaît presque totalement après l'an II[3],[4].
41
+
42
+ La loi du 11 germinal an XI (1er avril 1803) régule le choix des prénoms. Les prénoms acceptés par l’état civil sont ceux qui figurent dans les différents calendriers mais aussi ceux des personnages de l'Histoire ancienne[5].
43
+
44
+ « À compter de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différens calendriers, et ceux des personnages connus dans l’histoire ancienne, pourront seuls être reçus comme prénoms, sur les registres destinés à constater la naissance des enfans ; et il est interdit aux officiers publics d’en admettre aucun autre dans leurs actes. »
45
+
46
+ — Article 1er, Loi du 11 germinal an XI[6]
47
+
48
+ Les articles 2 et 3 de la loi permettent aussi le changement de prénoms hérités de la Révolution, dans un contexte où cette pratique est stigmatisée comme une ferveur irrationnelle ; néanmoins, cette possibilité est peu sollicitée[3].
49
+
50
+ L'instruction ministérielle du 12 avril 1966 (Journal officiel du 3 mai 1966) fut une première étape dans la libéralisation du prénom[7]. En effet, celle-ci avait pour objectif d'élargir les possibilités en prônant une interprétation libérale de la Loi du 11 germinal an XI, tout en interdisant les « prénoms de pure fantaisie ou aux vocables qui, en raison de leur nature, de leur sens ou de leur forme, ne peuvent normalement constituer des prénoms : noms de famille, de choses, d’animaux ou de qualités, vocables utilisés comme noms ou prénoms de théâtre ou pseudonymes, vocables constituant une onomatopée ou un rappel de faits politiques[8]. »
51
+ Cependant, la loi n'a pas été modifiée et la circulaire ne s'impose nullement aux juridictions[9].
52
+
53
+ Avec cette instruction ministérielle, les prénoms répondant aux caractéristiques suivantes peuvent être acceptés par les officiers de l'état civil, sous réserve d'une justification appropriée :
54
+
55
+ La circulaire préconise « l'admission des prénoms coraniques pour les enfants de Français musulmans », tout en conseillant d'adjoindre un prénom français pour « permettre ultérieurement une meilleure assimilation »[10].
56
+
57
+ Les officiers de l’état civil peuvent également accepter les prénoms suivants, mais avec une certaine prudence :
58
+
59
+ En 1981, une seconde étape est marquée dans la libéralisation du choix du prénom. L'arrêt du 10 juin 1981 de la Cour de cassation énonce que « les parents peuvent notamment choisir comme prénom, sous la réserve générale que dans l’intérêt de l’enfant ils ne soient jugés ridicules, les noms en usage dans les différents calendriers et, alors qu’il n’existe aucune liste officielle des prénoms autorisés, il n’y a pas lieu d’exiger que le calendrier invoqué émane d’une autorité officielle ».
60
+ L'officier de l'état civil peut directement refuser un prénom si celui-ci n'est pas conforme à la règle de bienséance. On note notamment que 58 prénoms furent refusés en 1991 et 64 en 1992[11].
61
+
62
+ Enfin, depuis la loi du 8 janvier 1993, plus aucune contrainte ne régule le choix du prénom par les parents, même si le prénom choisi ne doit pas remettre en cause l'intérêt de l'enfant. L'officier de l'état civil ne dispose plus du pouvoir d'appréciation sur la recevabilité des prénoms cependant il a toutefois la possibilité d'informer le Procureur de la République s'il lui semble que le prénom porte atteinte aux intérêts de l'enfant[11].
63
+
64
+ On relève aujourd'hui quelques refus chaque année comme ce fut le cas à la mairie de L'Isle-Adam en 2009. Un couple avait déclaré à la Mairie de L'Isle-Adam leur enfant qu'ils souhaitaient prénommer Titeuf. L'officier de l'état civil a prévenu le Procureur de la République et a fait assigner les parents devant le juge aux affaires familiales de Pontoise qui a ensuite ordonné la suppression du prénom Titeuf de l’acte de naissance. Le juge a donc remplacé Titeuf par son deuxième prénom. Pour leur défense, les parents ont fait observer qu'il existait déjà d'autres Titeuf en France. La liberté du choix du prénom dépend ainsi du zèle des officiers de l'état civil qui agissent selon l'ordre éthique[11].
65
+
66
+ Il est désormais possible de changer de prénom en faisant la demande directement à l'officier de l'état civil. Dans le cadre de la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle[12], l'article 56 déjudiciarise la procédure de changement de prénom, la circulaire du 17 février 2017[13] détaille la procédure par ses fiches techniques, le décret no 2017-450 du 29 mars 2017[14] modifie en conséquence les dispositions du code de procédure civile et adapte celles du décret no 1974-449 du 15 mai 1974 modifié relatif au livret de famille, la circulaire du 10 mai 2017[15] complète par ses fiches techniques la circulaire du 17 février 2017 et la procédure de modification du sexe à l’état civil prévue par les articles 61-5 et suivants du Code civil.
67
+
68
+ Le Department of internal affairs (Intérieur) néo-zélandais a publié une liste des prénoms rejetés par les officiers d'état civil[16], notamment « LUCIFER, V8, Anal, Christ »[16]. Selon Ross McPherson, responsable des questions d'état civil, les demandes rejetées comportaient parfois uniquement des chiffres, une seule lettre ou des signes de ponctuation[16].
69
+
70
+ La loi suédoise prévoit que les parents, avant de donner un prénom à leur enfant, doivent soumettre celui-ci aux autorités pour approbation. Datant de 1982, cette loi permettait de restreindre l'usage des noms nobles aux familles nobles.
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72
+ En Italie, un décret de 1939 interdit de donner aux enfants des prénoms étrangers[17].
73
+
74
+ Une particularité intéressante du vrai (pré)nom d'un Diné (peuple Navajos) est le mystère qui l'entoure : d'une part, l'enfant n'a guère besoin d'être nommé dans le cadre familial, les termes désignant les liens de parenté sont utilisés à la place du nom. Même s'il est attribué quelque temps après la naissance, le ʼájiʼ (nom de guerre) est employé le moins souvent possible, afin de ne pas le déposséder de son pouvoir protecteur ; par ailleurs, traditionnellement, il n'est jamais prononcé devant une personne étrangère à la famille. Spécialiste des Diné, Marie-Claude Feltes-Strigler[18] écrit : « Le nom d'une personne est son bien secret […]. Si une tierce personne l'a en sa possession, le nom n'est plus fiable et peut même se retourner contre son propriétaire. » Un Diné verra son ʼájiʼ masqué par les divers surnoms qu'il recevra sa vie durant et ceux que l'État civil lui attribue. Sans compter que dans le passé, il n'était pas rare qu'un même individu donne, à sa guise, divers faux noms à ses interlocuteurs, soit pour déjouer le fichage des services de recensement, soit pour dérouter ses interlocuteurs mexicains, puis américains.
75
+
76
+ Il existe en Mongolie une pratique similaire et bien vivante, surtout hors des agglomérations, qui consiste à malnommer son enfant, de façon à dissuader les esprits malfaisants de lui nuire ou de l'enlever: un petit garçon peut très bien se nommer Мүү-охин (ˈmyːoxᵊn, « vilaine fille »), voire Тэрбиш (ˈtɛrbɨʃ, « ce n'est pas lui »).[réf. nécessaire]
77
+
78
+ En Afrique occidentale, dans les pays du golfe de Guinée — Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana et Togo —, et plus particulièrement chez les Akans (Minas, Ewes et Ashantis), les enfants reçoivent un prénom qui désigne le jour de leur naissance[19],[20]. C'est ainsi que Kofi Annan a reçu le prénom « Kofi » qui correspond au vendredi.
79
+ Ainsi, Kouaho est le prénom masculin des natifs du jeudi, Kofi du vendredi, Kouamé du samedi, Kwassi du dimanche, Kouadio du lundi, Kablan du mardi et Kouakou du mercredi. Il en va de même pour les filles selon le jour[20].
80
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81
+ Le prénom est très important dans la plupart des cultures dites occidentales. Il permet de se reconnaître comme entité à part entière et de distinguer la parenté de la hiérarchie.
82
+
83
+ Le rapport "amical" rend l'utilisation du prénom très importante, signe d'appartenance à un même groupe. Un surnom permet souvent de raffermir l'identité du groupe, car seules quelques personnes (même dans le groupe) connaissent la provenance de ce surnom. On observe cependant fréquemment, dans les bandes de camarades (peu importe l'âge), une ou deux personnes dont l'interpellation se fait par le nom de famille. En général, ces personnes soit ont beaucoup d'influence sur les autres, soit sont moins appréciées et servent de bouc émissaire.
84
+
85
+ Dans certaines institutions (bureau, coalition de médecins, certaines universités), le nom de famille désigne la personne en puissance hiérarchique, souvent appuyée par un titre comme Professeur (enseignement), Maître (droit), Monsieur (politesse) qui remplacent ainsi le prénom, alors signe de vie privée ou de non-formalisme. Par contre, certaines entreprises se débarrassent aujourd'hui de ces signes de respects devenus étouffants pour rendre les rapports à l'autorité plus conviviaux, ce qui peut, parfois, n'induire qu'une forme d'hypocrisie moins visible.
86
+
87
+ Aussi, un moyen de ramener à l'ordre un individu peut se faire en nommant son nom complet, puisque celui-ci inclut l'identité personnelle et la position familiale de ce même individu.
88
+
89
+ Dans le nom complet d'une personne, le ou les prénoms peuvent-être abrégés par une initiale ou le digramme initial, F. Chopin, Th. A. Anderson.
90
+
91
+ L'usage du prénom peut remplacer le tutoiement, lorsqu'il n'est pas possible (langue anglaise), ou qu'il serait inapproprié, par exemple pour des raisons de convenance. Il introduit ainsi un niveau supplémentaire de distance ou de respect :
92
+
93
+ Les prénoms d'état civil sont obligatoirement indiqués dans l'ordre sur les documents officiels mais il est souvent possible de faire souligner l'un de ses prénoms secondaires pour en faire usage prioritairement en tant que prénom usuel.
94
+
95
+ Dans le temps, les prénoms donnés aux nouveau-nés étaient fréquemment ceux des parents ou grands-parents. Pour différencier les personnes, un prénom secondaire était alors utilisé prioritairement, ce qui rend plus ardues les recherches en généalogie.
96
+ Exemple : DURAND Marie (Anne, Isabelle) aura une gravure "Anne DURAND" sur sa tombe alors qu'à l'état-civil, elle aura été enregistrée au nom de "Marie DURAND".
97
+
98
+ Le prénom, dans la numérologie et l'étymologie populaire, est vu par certains mouvements spiritualistes comme un moyen de connaître la personnalité affective de l'individu, qui serait « formé » à partir de son prénom ou influencé par sa consonance.
99
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+ Ainsi, il existe des marque-pages, des affichettes, des bijoux montrant la signification d'un prénom, les tendances affectives qu'il apporte, et même la vibration (expression remplaçant le mot « couleur ») liée au destin du porteur de ce même prénom.
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+ En France, l'Insee publie une base de données de plus de 20 000 prénoms avec leur répartition géographique et des statistiques sur 116 ans (1900-2016)[21]. En Belgique, l'INS prépare (en septembre 2006) un portail similaire. L'Office fédéral de la statistique suisse publie un palmarès qui ne se limite pas à la seule Confédération. Pour ce qui est du Canada, Statistiques Canada met à la disposition du public des documents sur le sujet — le plus simple étant de s'adresser aux bibliothèques.
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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+ Le prénom est un nom personnel qui accompagne le patronyme ou nom de famille ; il le suit ou le précède, selon les langues. Il est utilisé pour désigner une personne de façon unique, par opposition au nom de famille, qui est partagé et hérité. Dans certaines cultures, il n’y a pas de prénom mais un ou plusieurs postnoms. Inversement, certains peuples comme les Javanais n'ont qu'un nom seul pour les désigner.
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+ Dans les petits groupes humains, un « nom » seul suffit, car les personnes n'utilisent généralement qu'un seul terme pour désigner leur identité. Les noms de famille, patronymes, surnoms et postnoms n'apparaissent que lorsqu'un besoin de différenciation émerge, dû à une hausse de la démographie par exemple, qui ne permet plus de différencier les individus par leur seul nom.
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+ En France, on en retrouve les premières traces écrites au XIIe siècle. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, le nom de personne ou nom de baptême (le plus souvent celui d'un des saints du jour de sa naissance) est donc le nom principal de toute identité. Il dérive, pour l'Europe latine, du cognomen romain. Il est accompagné (généralement suivi), afin de distinguer les différentes personnes portant le même prénom, de différents noms déterminants : nom d'origine géographique, de résidence (du chêne, l'angevin…), de filiation (patronyme : Martin, Jean…), de parentalité, de métier (le marchand, boucher)…, ou surnom - souvent une singularité liée au physique ou au caractère (sobriquets comme le grand, le bon, joly ou encore Martineau, le petit Martin).
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+ Aussi a-t-on, durant les derniers siècles du Moyen Âge en Europe, plus tard ailleurs (dans les pays arabes par exemple), au moment de fixer pour chacun un nom de famille, choisi ces déterminants. L'un d'eux devient nom de famille et acquiert, dans l'identité, une place prépondérante. Le nom de personne n'est plus alors qu'un « pré-nom », ce n'est plus lui qui sert d'entrée dans les dictionnaires bien qu'il précède le nom de famille dans le temps (c'est le nom de l'enfance), dans la graphie et dans l'usage oral[1], d'ailleurs étymologiquement, prénom signifie avant le nom (pré-, de l’adverbe et préfixe latin prae, « devant, avant »).
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+ Il reste quelques traces de l'ancienne prépondérance du nom de personne. Quand les Russes (cf. usage du prénom en Russe) veulent être particulièrement polis et respectueux, ils s'adressent à une personne par son nom (le prénom) suivi de son patronyme (prénom de son père) et en omettant le nom de famille (Aleksandr Isaïevitch pour Alexandre Soljenitsyne). Quand les maîtres arabes établissent la liste de leurs élèves, ils rangent les noms par ordre alphabétique des prénoms, estimant secondaire le nom de famille. Bien que vivant au XVIIe siècle, le peintre Rembrandt van Rijn n'est connu que par un nom de personne qui ne précède rien. De même les papes, les évêques et les monarques sont connus par un nom de personne accompagné d'un numéro d'ordre ou (et) d'un déterminant géographique (Benoît XVI, François Ier, Louis XIV, Anne d'Autriche)…
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+
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+ Pour tous les noms antérieurs au XVe siècle, c'est un anachronisme et une erreur lexicographique de parler de prénom : dans Jean Chrysostome, Jean est un nom de personne assorti d'un surnom comme déterminant.
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+ Dans la plupart des langues indo-européennes, le prénom précède le nom de famille.
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+ À sa naissance (et/ou à son baptême), généralement, chaque personne se voit attribuer un ou plusieurs prénoms, dont un seul (qui peut être composé) sera utilisé par la suite : le prénom usuel. Mais dans nombre de cultures, notamment en Asie et en Afrique, le prénom n'est traditionnellement attribué que plusieurs jours (ou plusieurs semaines) après la naissance.
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+ Dans certaines langues (par exemple en vietnamien, en chinois ou en coréen), le nom de famille précède le prénom (simple ou composé). De même, en hongrois ou en japonais ; mais, pour éviter les malentendus et pour se conformer aux usages occidentaux, les Hongrois et les Japonais tendent à inverser l'usage traditionnel, lors d'échanges internationaux[réf. nécessaire].
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+ En France, comme dans beaucoup de sociétés occidentales, le choix du/des prénom(s) donne souvent lieu pour les parents à une intense réflexion. De nombreux livres ont été publiés ces dernières années à ce sujet. On observe des phénomènes de mode. Plus particulièrement en France, de nos jours, après une vague des prénoms américains apparus dès les années 1970/1980 et issus des séries télévisées américaines (Anthony, Gregory, Michael/Mickaël ou encore Ste[e]ve), on observe au cours des années 2000 un retour aux prénoms des grands-parents ou aux prénoms courts (Léa, Théo, Jules...).
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+ Cette inspiration donnée par les séries ou les films américains ou autres n'affecte pas tous les pays : parmi les plus résistants aux influences étrangères, en Europe, la Norvège, l'Islande et la Finlande figurent en bonne place, les deux premiers piochant dans un fonds extrêmement fourni, qui doit non seulement à l'énorme répertoire norrois, mais aussi aux influences d'autres peuples germaniques et des Gaëliques, essentiellement irlandais, entre le IXe et le XIVe de notre ère. En outre, la conscience de la signification du prénom de son enfant est inégale selon les cultures et les aires linguistiques. On remarque, au moins dans les pays francophones et anglophones, que le choix du prénom tient plus souvent à sa consonance ou à la mode, comme dit plus haut, qu'à son sens : nombreux sont les exemples comme Mélanie — du grec μέλαινα : « noire (de chevelure) » —, porté par une jeune fille blonde, qui aurait tout aussi bien pu se nommer Terry (de Theodoric, prénom masculin signifiant « protecteur de la tribu »)... À l'inverse, un Slave sait que son nouveau-né Володя — Volodya, (ou Volya, Volusya, etc.), diminutifs de Володимир (Volodymyr), auquel correspondent le russe Владимир (Vladimir) ou le polonais Waldemar — aura les qualités d'un « prince régnant par la paix », un Caucasien espère bien que son jeune Звияд (Zviad, du géorgien ზვიად) sera à la hauteur de l'« orgueil » que l'on a de l'avoir mis au monde, la toute frêle كنزة (Kenza) sera forcément un « trésor », et le petit Lakhota Mato Sapha maˈto ˈsapˣa souhaite bien avoir l'intelligence et la force de l'« ours noir ».
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+ La tradition sápmi (saami) se contente originellement du prénom. L'indication de la filiation est relativement récente, essentiellement pour des raisons administratives. Il en va de même pour les populations turques et altaïques, amérindiennes et bien d'autres.
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+ En dehors de l'Europe, certains choix peuvent étonner les Occidentaux : cela n'a rien d'extraordinaire de « numéroter » son enfant, comme en Chine, au Viêt Nam ou ailleurs. Par exemple, le prénom Samba, fréquent en Afrique de l'ouest, signifie en pulaar « Deuxième [fils] ». Ceci se retrouve parfois dans les prénoms occidentaux, mais la notion de numération n'est plus présente dans la conscience générale, même s'il en reste des traces dans certains prénoms d'origine latine ; ainsi : Quentin, le cinquième, Sixte, le sixième, Septime, le septième ou Octave, le huitième.
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+ Certaines dénominations peuvent surprendre, comme Benjamin (de l'hébreu בנימין, benyamīn), le « Fils du Sud, ou de la droite (côté favorable) ». Une femme chinoise peut se nommer de façon en apparence banale, comme 瓶子 (Pīnyīn píngzi), une « (petite) bouteille », mais la connaissance de la culture concernée empêchera de sous-estimer la valeur de tels prénoms.
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+ Dans les deux cas, ceci n'empêche pas les parents de faire appel à des termes aux significations plus élogieuses ou poétiques, comme c'est souvent le cas partout : Գոհար (Gohar : émeraude, féminin en arménien, provenant du farsi گوهر — plutôt réservé à des femmes dans les langues iraniennes) ; ainsi, l'un des plus courants, en Chine comme ailleurs : 花 (Pīnyīn huā, « fleur », seul ou en composition), მზექალა (Mzekala : fille du soleil, en géorgien), Алмаз ou Алмас (Almaz ou Almas — prénom féminin dans certaines langues, masculin dans d'autres), omniprésents en Asie centrale et dans le Caucase, de l'arabe ألماس, signifiant « diamant », et bien d'autres encore.
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+ Au Viêt Nam, il est courant d'adjoindre au nom de famille (họ) et au prénom (tên) un nom intercalaire définissant le sexe de l'enfant : Thị pour une fille et Văn pour un garçon, entre autres possibilités.
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34
+ Dans certains pays, notamment en Asie, le prénom change au cours de la vie. Ainsi, en Corée, les nouveau-nés se voient attribuer un « prénom de lait » à la naissance. Puis un autre, le prénom scolaire, vers l'âge de 6-7 ans, lors de leur entrée à l'école. Un troisième prénom, qui sera cette fois conservé jusqu'à la fin de leur vie, est enfin choisi pour leur vie adulte, souvent lors du mariage[2].
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36
+ Au Rwanda, les enfants, à leur naissance, sont simplement appelés « le garçon » ou « la fille », et on attend qu'ils aient grandi un peu pour voir quel est le prénom qui va leur correspondre le mieux[2]. De même en Grèce, un enfant non baptisé sera appelé μπέμπης/μπέμπα (du français «bébé») jusqu'à son baptême, qui peut être célébré quelques années après sa naissance, l'extrême limite étant la scolarisation de l'enfant (5-6 ans).
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+
38
+ En France, une même personne peut, lors de sa déclaration de naissance à l'état civil, se voir attribuer plusieurs prénoms (il n'est pas rare qu'une personne porte un ensemble de cinq ou six prénoms). L'usage variera alors beaucoup selon les traditions familiales. Ainsi, dans certaines familles catholiques, le prénom Marie sera systématiquement choisi pour premier ou deuxième prénom, même pour un garçon, en hommage à la Vierge Marie. Le prénom du grand-père et de la grand-mère, ainsi que ceux du parrain et de la marraine, sont aussi fréquemment inclus dans la liste des prénoms. Dans la vie courante, seul le prénom d'usage, en général le premier de la liste, sera normalement employé.
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+
40
+ Durant la période révolutionnaire et post-révolutionnaire, de nouveaux prénoms comme Marat, Lepelletier, Robespierre, Paix, Constitution ou Brutus apparaissent pour signifier une adhésion aux idéaux de la Révolution — cette pratique reste cependant minoritaire et disparaît presque totalement après l'an II[3],[4].
41
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42
+ La loi du 11 germinal an XI (1er avril 1803) régule le choix des prénoms. Les prénoms acceptés par l’état civil sont ceux qui figurent dans les différents calendriers mais aussi ceux des personnages de l'Histoire ancienne[5].
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+
44
+ « À compter de la publication de la présente loi, les noms en usage dans les différens calendriers, et ceux des personnages connus dans l’histoire ancienne, pourront seuls être reçus comme prénoms, sur les registres destinés à constater la naissance des enfans ; et il est interdit aux officiers publics d’en admettre aucun autre dans leurs actes. »
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46
+ — Article 1er, Loi du 11 germinal an XI[6]
47
+
48
+ Les articles 2 et 3 de la loi permettent aussi le changement de prénoms hérités de la Révolution, dans un contexte où cette pratique est stigmatisée comme une ferveur irrationnelle ; néanmoins, cette possibilité est peu sollicitée[3].
49
+
50
+ L'instruction ministérielle du 12 avril 1966 (Journal officiel du 3 mai 1966) fut une première étape dans la libéralisation du prénom[7]. En effet, celle-ci avait pour objectif d'élargir les possibilités en prônant une interprétation libérale de la Loi du 11 germinal an XI, tout en interdisant les « prénoms de pure fantaisie ou aux vocables qui, en raison de leur nature, de leur sens ou de leur forme, ne peuvent normalement constituer des prénoms : noms de famille, de choses, d’animaux ou de qualités, vocables utilisés comme noms ou prénoms de théâtre ou pseudonymes, vocables constituant une onomatopée ou un rappel de faits politiques[8]. »
51
+ Cependant, la loi n'a pas été modifiée et la circulaire ne s'impose nullement aux juridictions[9].
52
+
53
+ Avec cette instruction ministérielle, les prénoms répondant aux caractéristiques suivantes peuvent être acceptés par les officiers de l'état civil, sous réserve d'une justification appropriée :
54
+
55
+ La circulaire préconise « l'admission des prénoms coraniques pour les enfants de Français musulmans », tout en conseillant d'adjoindre un prénom français pour « permettre ultérieurement une meilleure assimilation »[10].
56
+
57
+ Les officiers de l’état civil peuvent également accepter les prénoms suivants, mais avec une certaine prudence :
58
+
59
+ En 1981, une seconde étape est marquée dans la libéralisation du choix du prénom. L'arrêt du 10 juin 1981 de la Cour de cassation énonce que « les parents peuvent notamment choisir comme prénom, sous la réserve générale que dans l’intérêt de l’enfant ils ne soient jugés ridicules, les noms en usage dans les différents calendriers et, alors qu’il n’existe aucune liste officielle des prénoms autorisés, il n’y a pas lieu d’exiger que le calendrier invoqué émane d’une autorité officielle ».
60
+ L'officier de l'état civil peut directement refuser un prénom si celui-ci n'est pas conforme à la règle de bienséance. On note notamment que 58 prénoms furent refusés en 1991 et 64 en 1992[11].
61
+
62
+ Enfin, depuis la loi du 8 janvier 1993, plus aucune contrainte ne régule le choix du prénom par les parents, même si le prénom choisi ne doit pas remettre en cause l'intérêt de l'enfant. L'officier de l'état civil ne dispose plus du pouvoir d'appréciation sur la recevabilité des prénoms cependant il a toutefois la possibilité d'informer le Procureur de la République s'il lui semble que le prénom porte atteinte aux intérêts de l'enfant[11].
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+
64
+ On relève aujourd'hui quelques refus chaque année comme ce fut le cas à la mairie de L'Isle-Adam en 2009. Un couple avait déclaré à la Mairie de L'Isle-Adam leur enfant qu'ils souhaitaient prénommer Titeuf. L'officier de l'état civil a prévenu le Procureur de la République et a fait assigner les parents devant le juge aux affaires familiales de Pontoise qui a ensuite ordonné la suppression du prénom Titeuf de l’acte de naissance. Le juge a donc remplacé Titeuf par son deuxième prénom. Pour leur défense, les parents ont fait observer qu'il existait déjà d'autres Titeuf en France. La liberté du choix du prénom dépend ainsi du zèle des officiers de l'état civil qui agissent selon l'ordre éthique[11].
65
+
66
+ Il est désormais possible de changer de prénom en faisant la demande directement à l'officier de l'état civil. Dans le cadre de la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle[12], l'article 56 déjudiciarise la procédure de changement de prénom, la circulaire du 17 février 2017[13] détaille la procédure par ses fiches techniques, le décret no 2017-450 du 29 mars 2017[14] modifie en conséquence les dispositions du code de procédure civile et adapte celles du décret no 1974-449 du 15 mai 1974 modifié relatif au livret de famille, la circulaire du 10 mai 2017[15] complète par ses fiches techniques la circulaire du 17 février 2017 et la procédure de modification du sexe à l’état civil prévue par les articles 61-5 et suivants du Code civil.
67
+
68
+ Le Department of internal affairs (Intérieur) néo-zélandais a publié une liste des prénoms rejetés par les officiers d'état civil[16], notamment « LUCIFER, V8, Anal, Christ »[16]. Selon Ross McPherson, responsable des questions d'état civil, les demandes rejetées comportaient parfois uniquement des chiffres, une seule lettre ou des signes de ponctuation[16].
69
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70
+ La loi suédoise prévoit que les parents, avant de donner un prénom à leur enfant, doivent soumettre celui-ci aux autorités pour approbation. Datant de 1982, cette loi permettait de restreindre l'usage des noms nobles aux familles nobles.
71
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72
+ En Italie, un décret de 1939 interdit de donner aux enfants des prénoms étrangers[17].
73
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74
+ Une particularité intéressante du vrai (pré)nom d'un Diné (peuple Navajos) est le mystère qui l'entoure : d'une part, l'enfant n'a guère besoin d'être nommé dans le cadre familial, les termes désignant les liens de parenté sont utilisés à la place du nom. Même s'il est attribué quelque temps après la naissance, le ʼájiʼ (nom de guerre) est employé le moins souvent possible, afin de ne pas le déposséder de son pouvoir protecteur ; par ailleurs, traditionnellement, il n'est jamais prononcé devant une personne étrangère à la famille. Spécialiste des Diné, Marie-Claude Feltes-Strigler[18] écrit : « Le nom d'une personne est son bien secret […]. Si une tierce personne l'a en sa possession, le nom n'est plus fiable et peut même se retourner contre son propriétaire. » Un Diné verra son ʼájiʼ masqué par les divers surnoms qu'il recevra sa vie durant et ceux que l'État civil lui attribue. Sans compter que dans le passé, il n'était pas rare qu'un même individu donne, à sa guise, divers faux noms à ses interlocuteurs, soit pour déjouer le fichage des services de recensement, soit pour dérouter ses interlocuteurs mexicains, puis américains.
75
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76
+ Il existe en Mongolie une pratique similaire et bien vivante, surtout hors des agglomérations, qui consiste à malnommer son enfant, de façon à dissuader les esprits malfaisants de lui nuire ou de l'enlever: un petit garçon peut très bien se nommer Мүү-охин (ˈmyːoxᵊn, « vilaine fille »), voire Тэрбиш (ˈtɛrbɨʃ, « ce n'est pas lui »).[réf. nécessaire]
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78
+ En Afrique occidentale, dans les pays du golfe de Guinée — Côte d’Ivoire, Bénin, Ghana et Togo —, et plus particulièrement chez les Akans (Minas, Ewes et Ashantis), les enfants reçoivent un prénom qui désigne le jour de leur naissance[19],[20]. C'est ainsi que Kofi Annan a reçu le prénom « Kofi » qui correspond au vendredi.
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+ Ainsi, Kouaho est le prénom masculin des natifs du jeudi, Kofi du vendredi, Kouamé du samedi, Kwassi du dimanche, Kouadio du lundi, Kablan du mardi et Kouakou du mercredi. Il en va de même pour les filles selon le jour[20].
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+ Le prénom est très important dans la plupart des cultures dites occidentales. Il permet de se reconnaître comme entité à part entière et de distinguer la parenté de la hiérarchie.
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+ Le rapport "amical" rend l'utilisation du prénom très importante, signe d'appartenance à un même groupe. Un surnom permet souvent de raffermir l'identité du groupe, car seules quelques personnes (même dans le groupe) connaissent la provenance de ce surnom. On observe cependant fréquemment, dans les bandes de camarades (peu importe l'âge), une ou deux personnes dont l'interpellation se fait par le nom de famille. En général, ces personnes soit ont beaucoup d'influence sur les autres, soit sont moins appréciées et servent de bouc émissaire.
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+
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+ Dans certaines institutions (bureau, coalition de médecins, certaines universités), le nom de famille désigne la personne en puissance hiérarchique, souvent appuyée par un titre comme Professeur (enseignement), Maître (droit), Monsieur (politesse) qui remplacent ainsi le prénom, alors signe de vie privée ou de non-formalisme. Par contre, certaines entreprises se débarrassent aujourd'hui de ces signes de respects devenus étouffants pour rendre les rapports à l'autorité plus conviviaux, ce qui peut, parfois, n'induire qu'une forme d'hypocrisie moins visible.
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+ Aussi, un moyen de ramener à l'ordre un individu peut se faire en nommant son nom complet, puisque celui-ci inclut l'identité personnelle et la position familiale de ce même individu.
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+ Dans le nom complet d'une personne, le ou les prénoms peuvent-être abrégés par une initiale ou le digramme initial, F. Chopin, Th. A. Anderson.
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+ L'usage du prénom peut remplacer le tutoiement, lorsqu'il n'est pas possible (langue anglaise), ou qu'il serait inapproprié, par exemple pour des raisons de convenance. Il introduit ainsi un niveau supplémentaire de distance ou de respect :
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+ Les prénoms d'état civil sont obligatoirement indiqués dans l'ordre sur les documents officiels mais il est souvent possible de faire souligner l'un de ses prénoms secondaires pour en faire usage prioritairement en tant que prénom usuel.
94
+
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+ Dans le temps, les prénoms donnés aux nouveau-nés étaient fréquemment ceux des parents ou grands-parents. Pour différencier les personnes, un prénom secondaire était alors utilisé prioritairement, ce qui rend plus ardues les recherches en généalogie.
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+ Exemple : DURAND Marie (Anne, Isabelle) aura une gravure "Anne DURAND" sur sa tombe alors qu'à l'état-civil, elle aura été enregistrée au nom de "Marie DURAND".
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+ Le prénom, dans la numérologie et l'étymologie populaire, est vu par certains mouvements spiritualistes comme un moyen de connaître la personnalité affective de l'individu, qui serait « formé » à partir de son prénom ou influencé par sa consonance.
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+ Ainsi, il existe des marque-pages, des affichettes, des bijoux montrant la signification d'un prénom, les tendances affectives qu'il apporte, et même la vibration (expression remplaçant le mot « couleur ») liée au destin du porteur de ce même prénom.
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+ En France, l'Insee publie une base de données de plus de 20 000 prénoms avec leur répartition géographique et des statistiques sur 116 ans (1900-2016)[21]. En Belgique, l'INS prépare (en septembre 2006) un portail similaire. L'Office fédéral de la statistique suisse publie un palmarès qui ne se limite pas à la seule Confédération. Pour ce qui est du Canada, Statistiques Canada met à la disposition du public des documents sur le sujet — le plus simple étant de s'adresser aux bibliothèques.
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+ Le préservatif ou condom est un étui mince et souple, imperméable au sang ainsi qu'aux sécrétions vaginales et péniennes, fabriqué en latex ou en polyuréthane. Il en existe deux types : le préservatif masculin et le préservatif féminin, d'émergence plus récente. Le premier est aussi nommé plus familièrement capote, ou capote anglaise en français européen.
2
+
3
+ Le préservatif, correctement utilisé lors d'une relation sexuelle, est le seul contraceptif qui protège également des infections sexuellement transmissibles (IST).
4
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5
+ On trouve des protecteurs de pénis sur des peintures de l'Égypte antique, mais il semble s'agir d'étui pénien à visée décorative ou magique, plutôt que de préservatif au sens moderne[1].
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+
7
+ À l'époque romaine, des vessies d'animaux sont utilisées comme moyen de protection du pénis au cours de rapports sexuels[1].
8
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9
+ Les Chinois fabriquaient des préservatifs avec du papier de soie huilé. Les Japonais se servaient du kabutogata, un étui pénien rigide fait d'écailles de tortue, qui servait à la fois de contraceptif et, éventuellement, de prothèse pour les érections défaillantes[1]. Les Japonaises pouvaient s'en servir comme godemichet, et se placer aussi des boules de cuivre à clochettes (boules de geisha) dans le vagin, pour un accompagnement musical[2].
10
+
11
+ Gabriel Fallope propose l'utilisation de ce que certains ont d'abord cru être un préservatif[3], « fourreau d'étoffe légère, fait sur mesure, pour protéger des maladies vénériennes », pour se protéger de la syphilis dans De morbo gallico, publié après sa mort en 1564, après avoir testé son efficacité sur 1 100 hommes. Il écrivait en fait : « Demum cum coiverit ponat supra glandem et recurrat praeputium », indiquant qu'il s'agissait d'un remède posé après la relation[4].
12
+
13
+ Les origines exactes du préservatif ou condom restent inconnues. Le terme condum (condom) apparait au début du XVIIIe siècle dans des poèmes anglais[5]. En 1709, le journal anglais Tatler évoque le préservatif, appelé « condom », comme ayant été conçu par un « éminent » médecin anglais éponyme, mais le succès de son invention aurait fini « par rendre toute allusion à son nom contraire aux usages de la décence ».
14
+
15
+ Cette théorie, la plus fréquemment citée, attribue l'invention à un docteur Condom ou Conton, médecin du roi d'Angleterre Charles II alors ennuyé par le nombre de ses enfants illégitimes. Une autre version fait de Condom non pas un médecin, mais un colonel de la garde. En fait, les historiens n'ont pu retrouver aucune trace d'un personnage nommé Condom[6],[5].
16
+
17
+ Il existe d'autres théories marginales. Le terme « condom » serait l'accusatif du latin condus, du verbe conderre, « cacher, protéger ». Il existe en France une ville nommée Condom, mais le nom du lieu n'aurait aucun lien avec l'objet en question. Kendü, un terme persan, désigne par ailleurs un long récipient fabriqué à partir de boyaux d'animaux utilisé pour garder le blé[7]…
18
+
19
+ Dans la littérature médicale, le mot « condom » apparaît dans un traité sur les maladies vénériennes de Daniel Turner (1667-1741)[5] en deux volumes, dont le premier est paru en 1717 à Londres sous le titre Siphylis [sic]. Les deux volumes de l'ouvrage ont été traduits en français et publiés à Paris en 1767 : Dissertation sur les maladies vénériennes[8].
20
+
21
+ Le premier médecin français à mentionner le condom est Jean Astruc (1684-1766) dans son De morbis venereis (1734). Il semble avoir lu Turner, car il utilise la même expression que lui : « entrer en lice avec une pique bien cuirassée »[7].
22
+
23
+ La fabrication des condoms, du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle, se fait à partir de membranes animales, et relève du domaine de la triperie. Le condom se prépare à partir de baudruche, ou de caecum de mouton, d'agneau ou autre animal – chèvre, veau… L'utilisation de vessie de poisson n'est pas démontrée[5].
24
+
25
+ Il existait trois modèles de qualité différente, selon la matière première et le traitement : commun, fin et superfin. Les superfins sont les plus élaborés : la matière première subit plusieurs lavages, et est ensuite parfumée, puis séchée sur des moules en verre, ce qui leur donne « un beau glacé ». Leur fragilité nécessitait de les doubler, en les mettant l'un dans l'autre, de façon inséparable[9].
26
+
27
+ À la fin du XVIIIe siècle, des historiens mentionnent, à Londres, une guerre commerciale des prospectus entre deux fabricantes de condoms, Mme Philips et Mme Perkins, qui se vantent d'avoir des commandes dans toute l'Europe, et de fournir jusqu'aux ambassadeurs et capitaines de navire[9].
28
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29
+ Ils sont appelés « gants des dames », « peaux divines », « chemisettes », etc[7]. À Paris, dans les années 1820, on peut se procurer des condoms aux galeries marchandes du Palais Royal, chez les « marchands de taffetas ciré »[10].
30
+
31
+ Giacomo Casanova (1725-1798) lui donne le nom de « redingote anglaise » et fait un usage important de ce « petit sac de peau que les Anglais ont inventé pour éviter au beau sexe de s'inquiéter. » Il donne la préférence aux condoms les plus fins, mais en testant leur résistance en les gonflant d'air[7].
32
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33
+ Français et Anglais se rejettent mutuellement l'origine du condom, les anglais l'appelant french letter ou french baudruche. Ce refus d'assumer l'invention dans les deux pays indiquerait que l'origine du condom se situe d'abord dans les milieux libertins ou de prostitution comme un moyen de protection masculine, et non pas comme un moyen contraceptif[11].
34
+
35
+ Les textes médicaux de l'époque signalent le peu d'efficacité (fragilité) et les inconvénients (sensations émoussées) du condom d'origine animale. Ce qui était déjà établi par Madame de Sévigné à propos du préservatif en baudruche « Bouclier contre le plaisir et toile d'araignée contre le danger »[5].
36
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37
+ Daniel Turner signale en 1717 que beaucoup préfèrent risquer une chaude-pisse[5] ; Philippe Ricord (1800-1889) compare le condom à un simple parapluie que « l'orage peut briser ou enlever [...] et qui n'empêche pas d'avoir les pieds mouillés »[11].
38
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39
+ De façon générale, les médecins de cette époque discutent du condom pour sa valeur de protection antivénérienne, et refusent le plus souvent de discuter de sa valeur contraceptive. Ce qui entretient dans l'esprit du public l'association condom/prostitution[11].
40
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41
+ Les premiers préservatifs en caoutchouc (à partir du latex naturel) sont proposés à partir de 1855, pour être remplacés dans les années 1930 par des préservatifs en latex synthétique[12].
42
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43
+ En 1839, l'américain Charles Goodyear découvre la vulcanisation du caoutchouc[13],[14], et l'anglais Thomas Hancock en dépose le brevet en 1843. Les premières fabrications de préservatifs en caoutchouc débutent en Angleterre, apparemment à l'initiative de la firme fondée par Charles Macintosh. Cette fabrication ne représente qu'une très faible part de l'industrie du caoutchouc, puisque en 1872, la fabrique de préservatifs n'occupe que quelques dizaines d'ouvriers travaillant l'hiver, le reste de l'année étant consacré à la production de ballons pour enfants[15].
44
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45
+ Les deux tiers de la production anglaise (« capotes anglaises ») partaient à l'étranger, ceux de qualité supérieure vers l'Europe du nord et la Russie, et ceux de qualité inférieure vers la France et les pays méditerranéens. De qualité variable, épais et peu résistants[15], ils étaient aussi lavables et réutilisables.
46
+
47
+ Des condoms courts, ne recouvrant que le gland et le serrant à sa base, au niveau du sillon balano-préputial, sont présentés lors de l'exposition universelle de 1876. D'origine américaine, ils sont vendus en Angleterre sous le nom de « American tips »[15], et en France sous le nom de « Bout américain »[16].
48
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49
+ En France, au tournant des XIXe et XXe siècles, les préservatifs sont vendus dans les bureaux de tabac et les lupanars, au prix de 50 centimes, ce qui est encore trop cher pour les pauvres. Des médecins de l'époque signalent qu'ils sont largement utilisés dans les milieux aisés (protection et contraception), mais peu connus des classes populaires qui pratiquent le plus souvent le coitus interruptus[10].
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+
51
+ Des condoms « fantaisie » avec des noms de marque évocateurs se multiplient à Paris, tels que « L'explorateur », « Le rêveur », « Le délicieux », « Le porc-épic », « Le conquérant », « L'inusable », « Le cocorico », « La sainte-nitouche », et « Le bibi chatouilleur »[9],[10].
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+ Des immigrés de l'époque, le plus souvent italiens participèrent aussi à la création et démocratisation du préservatif en France, souvent à références artistiques, notamment en 1882, le créateur de mode Alessandro Denes qui en confectionna un modèle portant comme thème du fameux opéra Carmen.
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+ Lors de la Première Guerre mondiale, le Corps Expéditionnaire Américain dénombra durant l'été 1918, près de 18 000 soldats manquants chaque jour, pour cause de maladies vénériennes[17]. De ce fait, durant la Seconde Guerre mondiale, le commandement abandonna la « prévention morale » basée sur l'abstinence, au profit de la distribution de préservatifs dans un but de prophylaxie. Près de cinquante millions de préservatifs par mois ont été distribuées (ou vendus à très bas prix) aux troupes américaines durant ce conflit. Mais les ventes chutèrent lorsque les femmes remplacèrent les hommes dans les magasins de l'armée, d'où l'apparition de distributeurs automatiques de préservatifs[18]. Voir Abraham Nathaniel Spanel.
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+ Cependant, après la fin de la guerre et l'arrivée des antibiotiques, le commandement américain revient à la prévention morale, largement admise dans la société américaine. Dans les années 1960, la NBC interdit aux premières séries médicales télévisées (comme Docteur Kildare) de parler de maladies vénériennes. Dans la même période, l'AMA se refuse à discuter du préservatif, par crainte de favoriser la licence sexuelle. En 1977, aux États-Unis, onze États interdisent toute publicité aux préservatifs[19].
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+ En Allemagne, le préservatif était connu avant la Seconde Guerre mondiale sous le nom de « Fromm », du nom du fabricant qui en vendait cinquante millions d'unités par an. Avec l'arrivée des nazis, Fromm, de confession juive, dut abandonner son entreprise et se réfugia à Londres[20][source insuffisante]. La consommation continua cependant de croître, à plus de 70 millions d'unités par an en 1940[21].
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+ En France, les lourdes pertes de la guerre de 14-18 favorisent l'adoption de la loi du 31 juillet 1920, qui réprime non seulement l'avortement et la provocation à l'avortement, mais aussi la contraception et la propagande des moyens contraceptifs[22]. L'utilisation ouverte et répandue des préservatifs (communication au grand public) réapparait à la suite de l'épidémie du sida : la publicité des préservatifs est autorisée en janvier 1987 par la ministre de la santé Michèle Barzach[23].
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+ L'efficacité du préservatif en tant que contraceptif est bien connue. Son indice de Pearl (qui donne le nombre de grossesses parmi 100 femmes utilisant régulièrement ce procédé de contraception durant une année) va de 2 à 15 % pour le préservatif masculin et de 5 à 25 % pour le préservatif féminin.
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+ L'efficacité du préservatif dans la prévention des infections sexuellement transmissibles n'est connue qu'approximativement. Elle se mesure également en termes de réduction du risque sur une année pour un individu donné et varie, selon les études disponibles, entre 60 et 96 % environ (par exemple, une méta-étude de 1993 conclut à une réduction du risque de 69 %[24] ; une autre étude de 1994 donne 87 % moyenné (entre 60 % et 96 %)[25] même si ces études concluent au peu de fiabilité de leurs propres mesures). Elle est sensiblement moindre dans le cas de l'herpès génital[26].
66
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+ Un rapport des National Institutes of Health (agences gouvernementales américaines), paru en 2000, relève une réduction de 85 % du risque de transmission du VIH en cas d'utilisation « correcte et systématique » de préservatifs en latex[27].
68
+
69
+ En avril 2009, un rapport publié par l'OMS abonde dans ce sens[28] : « L’utilisation correcte et systématique du préservatif masculin réduit le risque de transmission sexuelle du VIH de 80-90 %. D’après les données disponibles, le préservatif féminin offrirait des niveaux semblables de protection. »
70
+
71
+ La commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDiMTS) de la Haute Autorité de santé indique une efficacité de 70 à 80 % contre le VIH et moins pour les autres IST[29].
72
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73
+ Dans les pays où la prévalence du SIDA est la plus importante, et notamment en Afrique sub-saharienne (qui compte 67 % des personnes infectées par le VIH et 75 % des décès dus au SIDA[30]), la question de l'efficacité des procédés de lutte contre l'infection se pose non seulement en termes d'efficacité de l'usage individuel, mais plus largement en termes de stratégie globale de réduction des risques.
74
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+ Ainsi la stratégie CNN (en) (Condoms, needles, and negotiation, c'est-à-dire « préservatifs, seringues et négociations ») consiste à promouvoir avant tout des pratiques plus sûres parmi les groupes à risques : les prostitués et leurs clients, les consommateurs de drogues, et les femmes dans les milieux déshérités. La stratégie ABC (Abstinence, be faithful, use a condom, « Abstinence, fidélité, préservatif ») est basée sur l'idée d'une hiérarchisation des réponses, en promouvant un idéal d'abstinence et de fidélité et en proposant l'usage du préservatif[31] comme troisième recours. Cette stratégie est également associée à une forme d'empowerment, la diffusion du message étant confiée à des acteurs locaux. Parmi les scientifiques l'efficacité et la doctrine d'emploi de ces stratégies fait débat[32].
76
+
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+ Les différents modes d'échec entraînent différents niveaux d'exposition au sperme.
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+ Les risques sont différents pour les rapports vaginaux ou anaux.
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+ Un certain nombre d'études donnent une idée de l'efficacité du préservatif quand il est correctement employé. Il convient alors de distinguer suivant l'effet principal mesuré : contraception ou protection contre les infections sexuellement transmissibles, et notamment le SIDA.
80
+ Des études ont montré qu'une part non négligeable de l'inefficacité occasionnelle du préservatif provient souvent d'une mauvaise éducation quant à son usage.[réf. nécessaire][33] Le principal problème reste essentiellement celui d'une mauvaise pose du préservatif et d'une mauvaise connaissance du dispositif.
81
+
82
+ Le préservatif masculin est généralement en latex. Il se place sur le pénis en érection, avant une relation sexuelle mettant en contact le sexe masculin et une muqueuse ; il remplit deux fonctions :
83
+
84
+ Le préservatif masculin doit respecter des normes strictes[34]. Les différents contrôles peuvent concerner les dimensions, les volumes et pressions d'éclatement, la résistance à la traction avant et après vieillissement, l'absence de perforations, la stabilité des couleurs, la résistance au stockage, les emballages.
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+
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+ Cas d'utilisation :
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+
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+ Précautions d'utilisation :
89
+
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+ Des préservatifs avec des caractéristiques différentes existent : la taille, la texture, les parfums, mais aussi le lubrifiant varient.
91
+
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+ Le préservatif féminin est un modèle adapté à la morphologie de l'organe sexuel féminin. Ce dispositif est composé d’une fine gaine en polyuréthane (pour éviter les problèmes d'allergie du latex) munie d'un anneau souple à chaque extrémité. L’anneau du côté fermé se tord et se place dans le vagin alors que l’autre bout prend place à l’extérieur et recouvre les parties génitales.
93
+
94
+ Au même titre que le préservatif masculin, le préservatif féminin est à la fois contraceptif et protège des infections sexuellement transmissibles (IST). L'anneau interne peut être retiré pour plus de confort mais également pour les rapports anaux (cependant aucune étude scientifique à ce jour ne garantit que cette pratique est aussi fiable que lorsque l'anneau interne est présent). L'anneau sert alors de guide pour positionner le préservatif, ainsi que pour en favoriser le maintien lors des rapports sexuels. Une fois retiré, le préservatif féminin doit être jeté. Son utilisation doit impérativement être limitée à un seul partenaire, afin d'éviter les transmissions de virus entre deux partenaires masculins successifs.
95
+
96
+ En France, des efforts sont entrepris pour la promotion de ce préservatif car il est aujourd'hui le seul moyen de contraception et de protection contre le VIH et les IST entièrement contrôlé par les femmes[réf. nécessaire]. En effet, le préservatif féminin ne requiert pas l'approbation du partenaire masculin car il peut être mis en place facilement quelques heures avant un rapport sexuel ; bien que celui-ci se voie un peu de l'extérieur (sur les lèvres vaginales), et qu'il puisse être préférable d'avertir son partenaire de l'utilisation d'un préservatif féminin. Les deux principaux obstacles à sa diffusion sont son aspect (rebutant au premier abord, il souffre en fait du même obstacle fait au préservatif masculin dans les années 1990) et son coût, qui a cependant diminué de moitié en 2007 (en 2008, de l'ordre de 1 € l'unité) grâce à une nouvelle formule en nitrile synthétique moins cher à produire que le polyuréthane.
97
+
98
+ Avantages habituellement cités pour ce préservatif :
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+
100
+ Quelques réserves sont cependant émises par les utilisateurs :
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+
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+ Le processus de fabrication type d'un préservatif en latex est le suivant[35] :
103
+
104
+ Le latex brut, qui se présente sous une forme liquide proche du lait, est testé, homogénéisé et stabilisé par l'adjonction de stabilisateurs et conservateurs. Il est solidifié par l'ajout d'agents vulcanisants ou par chauffage (prévulcanisation).
105
+
106
+ Cette étape est réalisée par moulage par trempage. Des moules de porcelaine ou de verre de forme phallique sont immergés brièvement dans une cuve de latex. Un film en latex sous forme gélifiée se dépose ainsi sur le moule. Le revêtement en latex est séché à l’air avant d'être trempé une seconde fois. Après le second bain, l'extrémité ouverte du préservatif venant d’être moulée est enroulée pour former une ceinture ou un petit bourrelet.
107
+
108
+ Alors qu’ils sont toujours sur les moules, les préservatifs passent dans un four de cuisson chauffés à une température s’élevant entre 50 et 120 degrés Celsius pour vulcaniser le latex. Cette opération établit les propriétés finales d'élasticité et résistance.
109
+
110
+ Le film latex est démoulé et subit un certain nombre de lavages et de rinçages afin d’éliminer un maximum d’allergènes chimiques et protéiques afin d’obtenir des produits à faible allergénicité.
111
+
112
+ Les préservatifs sont séchés, roulés et poudrés ou enduits d’un lubrifiant. Ils sont conditionnés à l’unité sous sachet soudé, par fermeture thermique, puis emballés par boîte ou sachet individuel.
113
+
114
+ Les préservatifs subissent des tests individuels ou par échantillonnage tout au long de la chaîne de fabrication (voir normes[34]). Entre autres, on peut citer les contrôles de taille et épaisseur, les tests de gonflage, de fuite ou de vieillissement artificiel.
115
+
116
+ La majorité des préservatifs masculins étant constitué de latex, ils peuvent déclencher des réactions allergiques (démangeaisons, rougeurs, brûlures). Il existe des produits alternatifs[36] (préservatifs masculins et féminins) sans latex permettant à tous de se protéger. Cependant, le coût de tels produits est un peu plus élevé.
117
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+ Après une hausse importante au début des années 1990, les ventes de préservatifs ont ensuite lentement baissé avant de connaître un rebond à partir de 2003. En France, le chiffre d'affaires du secteur est de 47 millions d'euros soit plus de 55 millions de préservatifs vendus en 2005 avec une forte saisonnalité, plus de 40 % des ventes se situant pendant la période estivale.
119
+
120
+ Les quatre leaders avec plus de 98 % du marché français sont les sociétés anglaise Durex (également leader mondial) 35 % des ventes, française Manix 24,5 %, allemande Hansaplast avec 21 % et française Laboratoires Juva (marque Intimy) avec 20 %. Depuis 2005 environ, le marketing des fabricants cherche à gommer l'aspect médical et prévention pour mettre en avant l'aspect sensation avec le lancement de nouveaux produits censés apporter plus de plaisir et de sensations aux utilisateurs, générant une valeur ajoutée au produit permettant d'augmenter leurs tarifs.
121
+
122
+ Quant aux préservatifs féminins (Fémidoms), les seules marques commercialisées actuellement sont celles qui sont fabriquées par Female Health Company par le biais de sa filiale Chartex International de Chicago, USA (Femidom, Feminon, Condom Féminin, Femi, Reality).
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+ Le laboratoire Terpan est fournisseur de produits d'hygiène et de prévention dont les préservatifs masculins, féminins (distributeur en France du Fémidom).
124
+
125
+ La polémique s'est amplifiée en 2006 sur le prix des préservatifs, jugé trop élevé au vu de son coût de fabrication (entre 5 et 10 centimes d'euros). Le ministère de la Santé, alarmé par la recrudescence d'IST auprès des jeunes ou des personnes défavorisées, a tenté en 2006 une médiation auprès des fabricants pour obtenir de ces derniers la commercialisation d'un préservatif à bas prix.
126
+ Les Laboratoires Demapharm ont tout d'abord répondu à ce souhait en mettant au point un distributeur automatique de préservatifs de marque française "Star", distribuant une pochette unitaire de préservatif à forme anatomique à 20 centimes d'euros. Cette société propose aux établissements scolaires cet appareil depuis janvier 2006. Début septembre 2006, plusieurs dizaines d’établissements scolaires en avaient installé.
127
+ À la fin de 2006, à l'occasion de la journée mondiale contre le SIDA, le ministère de la santé fait la promotion du préservatif masculin à 20 centimes d'euros en lançant finalement la généralisation de sa vente, distribué dès lors dans de nombreux points de presse, bureaux de tabac, et pharmacies[37]. La présence des préservatifs dans les lycées est ensuite promue par la circulaire n°2006-204 du 11 décembre 2006, afin de renforcer l'accessibilité des lycéens aux moyens de protection par l'installation de distributeurs automatiques de préservatifs à l’intérieur de l’établissement.
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+ Le rapport au préservatif au sein de l'Église catholique romaine est assez contrasté. Historiquement, l'Église est appelée à prendre position non pas sur le préservatif, mais sur le contrôle des naissances et les moyens anticonceptionnels (dont le préservatif). En son sein existent deux courants contradictoires, l'un qui fait de la sexualité un moyen de reproduction selon le commandement biblique « croître et multiplier » ; l'autre qui prend en compte la réalité des familles pauvres et de leur trop grand nombre d'enfants[38].
130
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131
+ Depuis la contre réforme et au cours du XVIIIe siècle, l'Église légitime le contrôle des naissances par le mariage tardif et l'abstinence dans le mariage, comme moyens d'éviter la misère, rejoignant ainsi le malthusianisme. Cependant, au début du XIXe siècle, l'Église catholique ne se détermine pas par rapport au malthusianisme des pays anglo-saxons, mais à une demande de clarification du clergé français soucieux de retrouver son influence après la Révolution. Par exemple, les congrégations religieuses, très majoritairement féminines, demandent à savoir si la femme peut être tenue pour responsable des actes de son mari, comme le coitus interruptus ou l'utilisation d'un condom[38].
132
+
133
+ Les réponses du Vatican sont vagues et lentes à venir. En 1822, la Pénitencerie apostolique indique que l'acceptation passive des méthodes du mari n'est pas nécessairement un péché si un autre mal plus grand peut être évité. En 1853, la Sacrée Congrégation du Saint Office précise que l'acceptation passive par la femme de l'utilisation d'un condom par le mari est un péché[39].
134
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135
+ L'Église refuse de se prononcer sur la question des autres moyens contraceptifs, comme le coitus interruptus (qui fait partie du péché d'Onan, avec l'onanisme au sens moderne), pour tenir compte de la réalité de ses paroissiens. En bref, la vue de l'Église est que « la contraception pourrait être pratiquée, mais dans l'ignorance de sa malice », en clair : mieux vaut laisser les couples mariés pécher par ignorance, que de les voir pécher en toute connaissance de cause[39].
136
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137
+ En 1968, l'usage du préservatif, comme moyen artificiel de contraception, est refusé par la hiérarchie de l'Église catholique. L'encyclique Humanae Vitae rédigée par Paul VI et datant de cette même année, précise dans son article 14 : « Moyens illicites de régulation des naissances : En conformité avec ces points fondamentaux de la conception humaine et chrétienne du mariage, nous devons encore une fois déclarer qu'est absolument à exclure, […] toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation[40]. »
138
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139
+ Après l'élection de Jean-Paul II le 16 octobre 1978, il a été jugé que l'encyclique Humanae Vitae avait une vision trop étroite de la sexualité[41]. L'approche du pape était donc d'expliquer et d'enrichir la position de l'Église dans le domaine de la sexualité, y compris en matière de contraception[42].
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+ Le nouveau pape revoit la question du préservatif à travers la théologie du corps ; l'Église donne un objectif : la pleine communion spirituelle et corporelle entre deux personnes, mais si cet objectif est impossible à atteindre (famille déjà trop nombreuse, risque de maladie sexuellement transmissible…), alors la question de la contraception peut se poser[43]. C'est ce qui justifie les divergences de point de vue dans l'Église : elle n'impose rien dans ce domaine, elle propose un chemin à suivre. Ainsi certains évêques considèrent l'usage du préservatif comme un moindre mal (c'est-à-dire pas tout à fait un bien)[44], d'autres vont jusqu'à déclarer que le préservatif contribue à la propagation du sida, arguant les avantages économiques de l'industrie du préservatif, multimillionnaire et le « fatalisme » des populations[45] ; la propagation de préservatifs pousserait une population à avoir des relations sexuelles plus fréquentes, avec davantage de partenaires différents et de plus en plus jeune. Autant de conditions qui rendraient possible la propagation du virus du SIDA.
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+ En novembre 2006, Benoît XVI a demandé un rapport au cardinal Javier Lozano Barragan, président du Conseil pontifical pour la santé, sur la licéité de l'utilisation du préservatif dans le combat contre la propagation des infections sexuellement transmissibles. En 2009, les résultats de ce rapport n'ont pas encore été publiés.
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+ Le président ou la présidente est une personne désignée, élue ou cooptée à la tête d'un collectif. Il peut s'agir d'un groupe de travail, d'un conseil d'administration, d'une association, ou encore d'un État.
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+ L'usage vieilli consiste à appeler « présidente » l'épouse du président (surtout pour un chef d'État). Cet usage est obsolète avec la féminisation des noms de métiers en français, selon laquelle « la présidente » est une femme exerçant les fonctions de président. C'est pourquoi au XXIe siècle, l'usage est d'appeler « Première dame » l'épouse du président de la République (usage courant en France, par imitation des États-Unis).
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+ « Président » vient du latin præ (= en avant) et de sidens (= qui siège)[1], d'où præsidens (= qui siège devant les autres, qui est à la tête[2]). En Angleterre, après l'exécution de Charles Ier, en 1649, la fonction royale est dévolue à un « Conseil d'État », élu par le parlement et présidé par John Bradshaw, qui reçoit le titre de Lord-President. L'appellation de président était déjà portée par des dirigeants de collèges à l'université de Cambridge ou en Amérique par le celui de l'université Harvard.
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+ Les fonctions de président et de vice-président sont inscrites dans la constitution américaine adoptée en 1787 par les Pères fondateurs à la convention de Philadelphie[3]. Elle est appliquée en 1788 alors que les États-Unis n’étaient encore qu’un petit pays de 13 colonies côtières indépendantes depuis quatre ans. Dans une tension entre la nécessité d’un exécutif fort face à la menace que représentait encore la monarchie anglaise, et le désir de préserver la liberté chère aux États confédérés, la présidence est circonscrite dans l’esprit de Montesquieu par la séparation des pouvoirs, législatif (Congrès bicaméral : Chambre des représentants, Sénat) et juridique (Cour suprême-Scotus). L’année suivante George Washington sera le premier président (Potus) élu sans difficultés, les partis politiques n'existant pas encore, et John Adams son vice-président (Veep).
8
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9
+ En France, le terme apparaît en 1296[4], « présidente » en 1617[4] ; au XVIIe siècle, il désigne des magistrats dirigeant des chambres du Parlement, à l'époque cours de justices. Sous la Révolution, le terme s'applique à celui qui préside les diverses assemblées, et notamment l'Assemblée nationale, élu pour une période de quinze jours[5]. Sous le Directoire et le Consulat, le terme n'est plus utilisé.
10
+
11
+ Le titre réapparaît de façon informelle en 1815, quand Louis XVIII nomme Talleyrand « président du Conseil des ministres » en juin 1815. Cette appellation sera utilisée en parallèle avec celle de président de la République, qui est créée en 1848.
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+ République d’Autriche
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+ Republik Österreich
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+
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+ 48° 12′ N, 16° 21′ E
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+
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+ modifier
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+
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+ L'Autriche (en allemand : Österreich Écouter), en forme longue la république d'Autriche (en allemand : Republik Österreich), est un État fédéral d'Europe centrale sans accès à la mer. Pays montagneux, il est entouré, dans le sens des aiguilles d'une montre, par l'Allemagne et la Tchéquie au nord, la Slovaquie et la Hongrie à l'est, la Slovénie et l'Italie au sud, et par la Suisse et le Liechtenstein à l'ouest. L'Autriche est membre de l'Union européenne et de la zone euro respectivement depuis 1995 et 1999. Sa langue officielle est l'allemand, mais depuis la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, six autres langues (hongrois, slovène, croate du Burgenland, tchèque, slovaque et romani) sont reconnues[4]. Sa capitale et plus grande ville est Vienne.
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+ L'Autriche est l'un des États issus de la dislocation en 1918 de l'Autriche-Hongrie. Par le passé, elle a été un acteur majeur de l'histoire de l'Europe, au cœur de grandes entités politiques telles que le Saint-Empire romain germanique, la monarchie de Habsbourg, l'empire d'Autriche et la Confédération germanique. Les nombreuses épreuves temporelles qu'elle a vécu ont fait de ce pays une grande puissance mondiale. Mais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche a adopté une politique de neutralité dans les relations internationales[5].
12
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13
+ La première mention écrite du nom Austria[6] se trouve dans l'Historia gentis Langobardorum, et date de l'année 796. Österreich signifie en vieil allemand « le royaume de l'Est ». L'Autriche a longtemps été le plus oriental des pays de l'Ouest. Un croisement avec son équivalent latin, Austria (dès le XIIe siècle), a donné Austriche en moyen français, puis Autriche en français.
14
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+ Österreich est dérivé de Ostarrichi, première mention du nom du pays sur un document qui date de 996. Auparavant, le pays est connu sous le nom d'Ostmark « Marche de l'est », créée par l'empereur germanique Otton Ier.
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+ Les trois plus grandes villes sont, dans l'ordre, Vienne, Graz et Linz.
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+ Les Alpes occupent les deux tiers de la surface au sol de l'Autriche. Le point culminant du pays est le Grossglockner, qui s'élève à 3 797 m.
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+ Le fleuve le plus long est le Danube, qui traverse également l'Allemagne, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine. Son parcours en Autriche s'étend sur 350 km.
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+ Le mois de juin 2019 a été le plus chaud jamais enregistré en Autriche[7].
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+ La crise climatique affecte l'Autriche de diverses manières. Le rapport d'évaluation autrichien sur le changement climatique 2014 (Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014) a abouti aux résultats suivants[8] : en Autriche, la température a augmenté de près de 2 °C au cours de la période allant de 1880 à 2014. Sur la même période, la température n'a globalement augmenté que de 0,85 °C. Les mesures prises jusqu'à présent par l'Autriche ne couvrent pas la contribution attendue du pays à la réalisation de l'objectif mondial de 2 °C. Au XXIe siècle, on peut s'attendre à une augmentation des précipitations au cours du semestre d'hiver et à une diminution du semestre d'été. La durée de l'enneigement s'est raccourcie au cours des dernières décennies, en particulier à moyenne et haute altitude (environ 1 000 m). Tous les glaciers mesurés en Autriche ont clairement perdu de la surface et du volume depuis 1980. Par exemple, dans les Alpes du sud de l'Ötztal, la plus grande zone glaciaire contiguë d'Autriche, la zone glaciaire est passée de 144,2 km2 en 1969 à 126,6 km2 en 1997 et 116,1 km2 en 2006. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les éboulements et autres phénomènes gravitationnels augmentent considérablement dans les régions montagneuses. Le risque d'incendies de forêt augmentera en Autriche. Les perturbations dans les écosystèmes forestiers augmentent en intensité et en fréquence dans tous les scénarios climatiques discutés. Les écosystèmes à longue période de développement et les habitats des Alpes au-dessus de la limite des arbres sont particulièrement affectés par le changement climatique. Le tourisme d'hiver continuera de subir des pressions en raison de l'augmentation constante de la température.
26
+
27
+ En 2019, le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Autriche[9] est le 9 avril[10]. L'Autriche est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
28
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+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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+ En décembre 2018, l'Autriche comptait 350 sites dont :
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+ L’infrastructure de transports autrichienne est liée directement à sa situation, d’une part au sein des Alpes, et d'autre part à sa situation de carrefour du centre de l’Europe centrale, que ce soit du point de vue des liaisons routières autant que ferroviaires. L'aménagement de voies de communication dans les Alpes nécessite de nombreux tunnels et ponts ayant pour caractéristiques de devoir résister à des conditions météorologiques extrêmes. Du fait de sa situation centrale, l’Autriche constitue un pays de transit, principalement pour les axes Nord-Sud et Nord-Sud-Est, et depuis la chute du rideau de fer également pour l'axe Est-Ouest. Cela implique ainsi un net surdimensionnement des voies de communication, notamment dans des zones écologiques sensibles, soulevant souvent des protestations de la part de la population.
34
+
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+ Pour faire face à cette difficile combinaison d'intérêts à la fois économiques et écologiques, certaines mesures ont été rendues nécessaires, contribuant à faire de l'Autriche un pays aux avant-postes de la protection environnementale. La république alpine a par exemple très tôt imposé l'utilisation de pots catalytiques sur les véhicules motorisés. Certaines voies de circulation ne sont ouvertes qu’aux camions à la nuisance sonore réduite. Diverses dérégulations ont toutefois entraîné, principalement parmi certaines populations telles que celles de la vallée de l’Inn, un sentiment d'être oubliées par les instances de régulation agissant aux niveaux nationaux et internationaux, notamment par l’Union européenne.
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+ Le réseau routier autrichien se compose actuellement de :
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+ Le réseau routier est entretenu principalement par l’État. Une taxe sur les véhicules existe sur le réseau autoroutier, sous la forme de vignette obligatoire (77,80 € en 2012 pour une vignette annuelle). Les camions doivent payer une redevance kilométrique (maximum 0,273 €/km) à la société ASFINAG (en).
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+ La majorité du réseau ferroviaire est gérée par la société ÖBB (Österreichische Bundesbahnen). D’autres entreprises sont également présentes dans le transport ferré autrichien, détenues soit par les Länder, soit par le secteur privé.
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+ Un réseau de S-Bahn est déployé actuellement dans les régions métropolitaine de chacune des capitales d'État : Vienne, Brégence, Graz, InnsbruckS-Bahn du Tyrol, Klagenfurt, LinzS-Bahn de Haute-Autriche, Salzbourg.
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+ Vienne est la seule ville autrichienne à être équipée d’un véritable réseau de métro (U-Bahn). Certaines stations du réseau de tramway de Linz se trouvent sous terre. Les villes de Vienne, Graz, Linz, Innsbruck et Gmunden possèdent également un réseau de tramway. Le village de Serfaus, situé dans le Tyrol, possède le U-Bahn Serfaus, téléphérique souterrain, parfois considéré comme le métro le plus petit au monde.
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+
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+ Le Danube est le fleuve le plus important pour le trafic maritime. Le Danube est utilisé pour les cargos et aussi pour les navires de croisière.[réf. nécessaire]
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+ Déjà peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt), appartenant à l’Empire romain (Provinces Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie) puis en partie possédée par la Francie orientale, l’Autriche est pendant tout le Moyen Âge une des nombreuses principautés de langue allemande composant le Saint-Empire romain germanique. Grâce au Privilegium Minus et à la maison de Babenberg, indépendante de la Bavière depuis 1156, l'Autriche adoptée par la maison de Habsbourg en 1278 (Rodolphe Ier) a longtemps été la force dominante de l’Empire, plaçant à sa tête beaucoup de ses souverains, jusqu’à sa dissolution en 1806 par le « double-empereur » autrichien François II/I.
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+ À la fin du Moyen Âge, la maison de Habsbourg (plus tard Habsbourg-Lorraine) transforme ses possessions en puissance européenne par rattachement des pays germanophones et non-germanophones, centralise l’administration et le droit dans l’archiduché d'Autriche — notamment après la guerre de Succession d'Autriche par Marie-Thérèse et son fils Joseph II — et forme enfin en 1804 l’empire d'Autriche. En 1815 — après le congrès de Vienne — l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération germanique, mais l’opposition austro-prussienne domine, et la guerre austro-prussienne achève cette confédération en 1866 et résout la question allemande définitivement de la part de l’Autriche. En 1867, l’Autriche, sous le règne de François-Joseph Ier se tourne vers le Sud-Est de l’Europe de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (allemand : Donaumonarchie), l’Autriche-Hongrie.
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+ La défaite des Empires centraux à la fin de la Première Guerre mondiale voit le territoire de la monarchie danubienne morcelé en plusieurs nouveaux États indépendants. L'Autriche est alors réduite à son territoire actuel. Le pays se laisse alors tenter par l'austrofascisme, puis par le nazisme. En 1938, l'Autriche est purement et simplement annexée au Troisième Reich : c’est l'Anschluss. La défaite hitlérienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, laisse le pays exsangue. Vienne, la capitale historique, connaît alors pendant dix ans un sort similaire à celui de Berlin avec une division quadripartite. En 1955, le pays recouvre sa souveraineté et mène une politique de stricte neutralité.
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+ Durant l'Antiquité, l'Autriche est peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt). Elle est ensuite partagée entre plusieurs provinces romaines, la Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie. Elle est intégrée à la Francie orientale qui devient le Saint-Empire romain germanique, après les grandes invasions en tant que marche de l'empire carolingien.
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+
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+ En 1815, après le congrès de Vienne, l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération allemande, mais l’opposition austro-prussienne domine. Les tensions atteignent leur paroxysme au cours de la guerre austro-prussienne en 1866. La défaite autrichienne voit l'avènement de cette confédération la même année résolvant ainsi la question allemande à son détriment. Vienne est trois ans après l'épicentre du krach du siècle.
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+
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+ Sous le règne de François-Joseph Ier, en 1867, l'Autriche se tourne vers le Sud-Est de l’Europe, de sorte que l’Empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (Donaumonarchie), l’Autriche-Hongrie. François-Joseph meurt en 1916, à 86 ans, pendant la Première Guerre mondiale, après 68 ans de règne.
60
+
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+ Son petit-neveu et successeur Charles Ier d'Autriche, 29 ans, après de vaines tentatives de retour à la paix, accepte impuissant le 12 novembre 1918 la dislocation de son empire et part en exil.
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+ Lors de la scission de l'Autriche-Hongrie en 1918, les députés autrichiens allemands du parlement de Cisleithanie (Reichsrat) élus en 1911 décident de fonder un État d'Autriche allemande. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les alliés de la Première Guerre mondiale s'opposent à cette idée, et le traité de Saint-Germain-en-Laye interdit le nom d'« Autriche allemande » et son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), donnant naissance à l'ère de la Première République d'Autriche.
64
+
65
+ Considérablement réduite en taille après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, l'Autriche connaît une grave crise économique au lendemain de la Grande Guerre. Ce n'est que grâce à l'intervention de la Société des Nations que sa situation s'améliore à la fin des années 1920. Plus tard, l'Autriche est rattachée à l'Allemagne hitlérienne entre 1938 et 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les armées alliées et ne retrouve sa pleine souveraineté qu'en 1955. La guerre froide en fait à nouveau une « marche » de l'Europe, cette fois face au bloc soviétique. Elle connaît alors un fort redressement économique durant cette période, avant d'adhérer à l'Union européenne en 1995.
66
+
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+ Le Conseil national autrichien (Nationalrat, 183 sièges) est depuis le 29 septembre 2019[13] composé comme suit :
68
+
69
+ Heinz Fischer, du SPÖ, est élu président fédéral le 25 avril 2004 avec 52,41 % des voix contre 47,59 % des voix pour Benita Ferrero-Waldner. Il est intronisé le 8 juillet 2004, soit deux jours après le décès de son prédécesseur, Thomas Klestil. Le 25 avril 2010, Fischer est réélu avec 79,3 % des voix pour un nouveau mandat de six ans.
70
+
71
+ Le 22 mai 2016 a lieu le second tour de l'élection présidentielle de 2016 ; le vainqueur est Alexander Van der Bellen mais les résultats sont annulés et le scrutin, reporté au 4 décembre 2016, confirme la victoire d'Alexander Van der Bellen pour la présidence d'Autriche.
72
+
73
+ L'Autriche est un pays neutre, qui ne fait, par exemple, pas partie de l’OTAN, à la différence de la plupart des pays européens[14]. La neutralité autrichienne est une conséquence directe des négociations pour le Traité d'État autrichien (Staatsvertrag), signé le 15 mai 1955 à Vienne.
74
+
75
+ Le pays est membre de l'Association européenne de libre-échange de 1960 à 1995, puis rejoint l'Union européenne le 1er janvier 1995[15]. En 2002, l'Autriche abandonne le schilling autrichien et adopte l'euro.
76
+
77
+ L'Autriche est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie.
78
+
79
+ En 2000, après l'entrée au gouvernement du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'Union européenne cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales[16],[N 1].
80
+
81
+ L'armée autrichienne est de puissance réduite et participe peu aux opérations hors de son territoire.
82
+
83
+ L’organisation territoriale de l'Autriche se compose de plusieurs niveaux. Le premier échelon administratif, sous l’État fédéral, est l’État fédéré. Il existe cependant un échelon statistique supérieur, le groupe d’États. Viennent ensuite les districts et en dessous les communes.
84
+
85
+ L'Autriche est une République fédérant neuf États ou Bundesländer[19] :
86
+
87
+ Grâce notamment au poids important des sociétés spécialisées dans la sous-traitance, l'Autriche est essentiellement un pays de petites et moyennes entreprises.
88
+
89
+ Les secteurs-clés de l'industrie autrichienne :
90
+
91
+ Le tourisme est l'un des secteurs économiques les plus importants en Autriche : en 2018, sa valeur ajoutée directe est de 26,2 milliards d'euros, ce qui correspond à 8,7 % du PIB[21]. Le tourisme est uniformément réparti sur les saisons d'été et d'hiver.
92
+
93
+ Une estimation préliminaire de la population autrichienne en date du 1er janvier 2016[22], faisait état de 8 700 471 habitants. L'Autriche affiche au total une croissance de plus de 115 545 personnes en une année, et a connu ainsi une croissance démographique exceptionnelle de 1,35 %. L'essentiel de cet accroissement est le fait de l'immigration soutenue, le taux d'accroissement naturel étant nul.
94
+
95
+ La croissance fut de 53 200 habitants en 2005. Le taux moyen de 0,66 % observé en 2004-2005 était cinq fois supérieur au taux fort bas affiché au milieu des années 1990.
96
+
97
+ Mais, à l’instar de tous ses voisins, le pays fait en réalité partie du groupe de pays d’Europe centro-méridionale à bas taux de fécondité (1,41 en 2005). L’excédent des naissances est très faible (de -1 000 à + 5 000 personnes ces dernières années) et dû totalement à l’excédent naturel des étrangers. La totalité de l'accroissement de la population constaté est dû à une nouvelle vague d’immigration.
98
+
99
+ Sur 78 000 naissances en 2005, plus de 9 000 étaient de nationalité étrangère, et bien plus encore en comptant les naissances liées à des parents immigrés ou étrangers fraîchement naturalisés. Le flux d’immigration nette a dépassé 50 000 personnes en 2004 comme en 2005. Le niveau des acquisitions de la nationalité autrichienne est élevé, surtout chez les jeunes et a atteint près de 35 000 étrangers en 2005, après des années 2003 et 2004 records (44 694 et 41 645). L'Autriche interdit cependant de travailler aux citoyens qui n'ont pas de nationalité de l'UE, afin de freiner l'immigration.
100
+
101
+ L'espérance de vie en Autriche s'élève à 82,1 ans pour les femmes et à 76,4 ans pour les hommes.
102
+
103
+ L'Autriche a donné le jour à de nombreux artistes célèbres, comme les compositeurs Franz Schubert, Johann Strauss (père et fils), Anton Bruckner et Gustav Mahler, les actrices Hedy Lamarr et Romy Schneider (certes née à Vienne, celle-ci n'a cependant jamais eu la nationalité autrichienne), les peintres Egon Schiele et Gustav Klimt, les écrivains Arthur Schnitzler, Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann, Elfriede Jelinek et Robert Musil, les architectes Adolf Loos, Otto Wagner, Josef Hoffmann. Beaucoup ont émigré, notamment à la fin des années 1930, et ont connu la notoriété dans des pays étrangers : l'écrivain Stefan Zweig, l'historien d'art Otto Benesch, la peintre Mariette Lydis, le compositeur Arnold Schoenberg, le musicien Erich Wolfgang Korngold, les cinéastes Max Reinhardt, Michael Haneke, la chorégraphe Margarethe Wallmann, l'acteur Arnold Schwarzenegger et beaucoup d'autres. En revanche, et contrairement à une idée répandue, le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas autrichien : lorsqu'il est né, en 1756, la ville de Salzbourg était encore une principauté du Saint-Empire romain germanique, et ce n'est qu'après sa mort qu'elle a été rattachée à l'Autriche.
104
+
105
+ La langue officielle de l’Autriche est l’allemand. L’allemand autrichien est différent dans sa prononciation et son lexique comparé à celui parlé en Allemagne. Il s’agit de la langue maternelle de 89 % de la population du pays, soit 7 115 780 personnes sur 8 032 926 Autrichiens[23].
106
+
107
+ En 2001, 73,6 % des Autrichiens étaient catholiques, 4,5 % protestants luthériens, 4,2 % musulmans, 5,5 % autres et 12 % sans religion.
108
+
109
+ En 2016, le nombre de musulmans s'établit à près de 600 000 provenant principalement de Bosnie et de Turquie[29]. Les alévis bektachi sont environ 60 000 en Autriche[30]. En 2010, l'État autrichien a officiellement reconnu l'alévisme comme un culte. Les cemevi ont un statut légal, les chefs religieux sont reconnus par l'État, les jours sacrés (kurban, ashura, Hizir et newroz) des alévis sont devenus des jours fériés, et des masters sur l'alévisme sont mis en place[31]. Les Autrichiens musulmans doivent faire face à une montée de l'intolérance religieuse : la majorité de la population considérerait que les musulmans ne devraient pas bénéficier de droits égaux à ceux des catholiques, et les agressions islamophobes sont en augmentation[32].
110
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+ Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels le Concentus Musicus Wien, dirigé par Nikolaus Harnoncourt, et surtout l'Orchestre philharmonique de Vienne conduit par des chefs invités de renom.
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+ Parmi les autres Autrichiens célèbres, on compte les compositeurs Franz Schubert, Anton Bruckner, Mozart (même si, Salzbourg, sa ville natale, n'a été rattachée à l'Autriche qu'après sa mort) et Gustav Mahler, les physiciens Ludwig Boltzmann, Erwin Schrödinger, et Wolfgang Pauli, le mathématicien Kurt Gödel, les économistes Ludwig von Mises et Friedrich Hayek, les philosophes Karl Popper et Ludwig Wittgenstein, le psychanalyste Sigmund Freud, les écrivains Stefan Zweig, Robert Musil, Carl Zuckmayer, Elfriede Jelinek, Joseph Roth ou Thomas Bernhard, les peintres Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka ainsi que l’acteur et homme politique Arnold Schwarzenegger, l'acteur Christoph Waltz, le réalisateur doublement palmé à Cannes Michael Haneke, l'acteur Helmut Berger, mais aussi Adolf Hitler, émigré en Allemagne en 1913, et qui demande à renoncer à sa nationalité autrichienne le 7 avril 1925[33] ou encore le père fondateur du sionisme Theodor Herzl.
114
+
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+ Située dans les Alpes, l'Autriche est la patrie de nombreux skieurs alpins, comme Toni Sailer, Hermann Maier, Annemarie Moser-Pröll, Anita Wachter et Benjamin Raich. Avec l'Euro 2008, organisé par la Suisse et l'Autriche, les joueurs de l'équipe nationale de football ont gagné aussi en popularité, comme Andy Ivanschitz, Jimmy Hoffer ou Sebastian Prödl.
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+ Ce petit pays démographiquement parlant a aussi donné naissance à deux champions du monde de Formule 1 : Jochen Rindt (champion en 1970 à titre posthume) et Niki Lauda (champion en 1975, 1977 et 1984).
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+ La pratique religieuse y était de 35 % dans les années 1950[34].
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+ Lac de Neusiedl.
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+ Bassin de Vienne.
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+ Wachau.
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+ Hallstatt.
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+ Grossglockner.
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+ Vienne.
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+ Graz.
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+ Linz.
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+ Salzbourg.
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+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
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+ Le président ou la présidente est une personne désignée, élue ou cooptée à la tête d'un collectif. Il peut s'agir d'un groupe de travail, d'un conseil d'administration, d'une association, ou encore d'un État.
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+ L'usage vieilli consiste à appeler « présidente » l'épouse du président (surtout pour un chef d'État). Cet usage est obsolète avec la féminisation des noms de métiers en français, selon laquelle « la présidente » est une femme exerçant les fonctions de président. C'est pourquoi au XXIe siècle, l'usage est d'appeler « Première dame » l'épouse du président de la République (usage courant en France, par imitation des États-Unis).
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5
+ « Président » vient du latin præ (= en avant) et de sidens (= qui siège)[1], d'où præsidens (= qui siège devant les autres, qui est à la tête[2]). En Angleterre, après l'exécution de Charles Ier, en 1649, la fonction royale est dévolue à un « Conseil d'État », élu par le parlement et présidé par John Bradshaw, qui reçoit le titre de Lord-President. L'appellation de président était déjà portée par des dirigeants de collèges à l'université de Cambridge ou en Amérique par le celui de l'université Harvard.
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+ Les fonctions de président et de vice-président sont inscrites dans la constitution américaine adoptée en 1787 par les Pères fondateurs à la convention de Philadelphie[3]. Elle est appliquée en 1788 alors que les États-Unis n’étaient encore qu’un petit pays de 13 colonies côtières indépendantes depuis quatre ans. Dans une tension entre la nécessité d’un exécutif fort face à la menace que représentait encore la monarchie anglaise, et le désir de préserver la liberté chère aux États confédérés, la présidence est circonscrite dans l’esprit de Montesquieu par la séparation des pouvoirs, législatif (Congrès bicaméral : Chambre des représentants, Sénat) et juridique (Cour suprême-Scotus). L’année suivante George Washington sera le premier président (Potus) élu sans difficultés, les partis politiques n'existant pas encore, et John Adams son vice-président (Veep).
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+ En France, le terme apparaît en 1296[4], « présidente » en 1617[4] ; au XVIIe siècle, il désigne des magistrats dirigeant des chambres du Parlement, à l'époque cours de justices. Sous la Révolution, le terme s'applique à celui qui préside les diverses assemblées, et notamment l'Assemblée nationale, élu pour une période de quinze jours[5]. Sous le Directoire et le Consulat, le terme n'est plus utilisé.
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+ Le titre réapparaît de façon informelle en 1815, quand Louis XVIII nomme Talleyrand « président du Conseil des ministres » en juin 1815. Cette appellation sera utilisée en parallèle avec celle de président de la République, qui est créée en 1848.
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+ Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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+ L'expression presse écrite désigne, d'une manière générale, l'ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite, ce qui englobe notamment les journaux quotidiens, les publications périodiques et les organismes professionnels liés à la diffusion de l'information.
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5
+ Le mot « presse » tire son origine de l'utilisation d'une presse d'imprimerie sur laquelle étaient pressées les feuilles de papier pour être imprimées. Parler de « presse écrite » est un pléonasme, mais cette expression est aujourd'hui largement utilisée car elle sert désormais à différencier la presse des autres médias que sont la radio, la télévision et la presse en ligne.
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7
+ La presse écrite est d'abord apparue sous différentes formes : les nouvelles qui étaient manuscrites, les occasionnels dès le XVe siècle[1], les libelles, les placards, les almanachs. Souvent, il s'agissait de simples feuilles volantes. Cette presse plus ou moins clandestine était vendue en librairie et par colportage. Dès la Renaissance et aux XVIIe et XVIIIe siècles, une partie de l'information écrite se faisait par voie manuscrite, plus particulièrement dans le domaine de la presse clandestine, mais non exclusivement. Ces ateliers de copistes, dont l'exemple parisien le plus célèbre reste la paroisse Doublet, produisaient des journaux que l'on nommait « nouvelles à la main ».
8
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9
+ Le premier périodique imprimé au monde, un hebdomadaire de quatre pages, titré Relation (titre complet : Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien), fut lancé à Strasbourg en décembre 1605 par Johann Carolus[2].
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+ Les évolutions techniques (l'invention de l'imprimerie date des années 1450) et la Révolution française ne permirent pas un réel développement de la presse en raison des mesures politiques qui furent prises pour en bloquer sa liberté. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle, la Révolution industrielle et les mesures favorisant l'instruction pour que ce développement soit effectif.
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+ La presse écrite a connu une véritable explosion comme vecteur d'information à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle occupa une position de monopole de fait, avant que la radio et la télévision ne s'imposent, à leur tour, sur le marché des médias. En France, la loi sur la liberté de la presse est promulguée le 29 juillet 1881.
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+ La presse écrite tend à reculer à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, malgré le lancement de nouvelles formes (la presse gratuite, les magazines destinés à des segments de population ciblés) face à la fois à d'autres médias de masse, mais aussi aux médias citoyens. Selon l'OJD, organisme de référence sur la diffusion de la presse, la diffusion des quotidiens et des magazines a perdu 2 % en 2003. Sur dix ans, la diminution est de 8 %. Mais cela cache des disparités profondes : la presse magazine progresse lentement tandis que la presse masculine, ou celle liée au spectacle, concurrencée par le Web, perd des lecteurs.
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+ Pour le contexte nord américain, une étude de 2006 du chercheur Robert G. Picard a établi : « La diffusion des quotidiens était de 53,829 millions d’exemplaires vendus chaque jour en 1950, contre 54,626 millions en 2004, alors que la population totale a augmenté de 131,2 millions dans la même période ! On est ainsi passé de 353 exemplaires vendus pour 1 000 habitants à 183 pour 1 000 à peine, soit une chute de 48,1 %[3]. ». Les difficultés touchent l'ensemble de la presse, même la presse régionale ou la presse gratuite, qui avaient un temps pu faire penser qu'elles s'en sortiraient un peu mieux que la presse nationale[4].
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+ En 2018, dans le 32e baromètre de la confiance des Français dans les médias réalisé pour La Croix, seul 6 % des personnes interrogées indique la presse écrite comme principale source d'information[5].
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+ La presse écrite regroupe différentes catégories de publications qui peuvent être classées en fonction :
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+ On distingue la presse quotidienne (les quotidiens) et assimilée (comme les hebdomadaires)[6], imprimée sur papier souvent bon marché, de la presse magazine (publications périodiques), plus luxueuse et plus illustrée. Cette dernière a connu une grande diversification qui lui permet d'être plus ciblée, de favoriser la fidélisation de ses lecteurs et de mieux résister à la concurrence des autres médias (dont les médias électroniques).
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+ Parmi les quotidiens, il convient de distinguer :
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+ Cette distinction est importante, car les enjeux de ces types de presse écrite ne sont pas les mêmes.
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+ Pour les magazines, plusieurs distinctions s'imposent. La première est celle de la périodicité : leur parution est hebdomadaire (chaque semaine), bimensuelle (deux fois par mois), mensuelle (chaque mois), trimestrielle (chaque trimestre), etc.
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+ Les magazines, dont le traitement de l'actualité est moins pressant que pour les quotidiens, peuvent consacrer davantage de place à des sujets d'enquête (journalisme d'enquête), à des dossiers sur un thème, à des chroniques spécialisées ou à des billets d'humeur. Certains titres sont nettement ciblés pour s'adresser à un public particulier. C'est le cas des magazines féminins, des magazines consacrés à la télévision, à la mode, aux vedettes « people », au sport, à la décoration, à la photographie, au cinéma, à la chasse, au nautisme, aux spectacles, aux voyages, voire aux ordinateurs, aux échecs, au sudoku, etc. Il existe également des mensuels (régionaux, comme le Ravi en PACA, Carnets comtois en Franche-Comté, ou Racines, spécifiquement destinés aux « seniors » de Vendée), ou des hebdomadaires (plus généralement sur un département, comme le Patriote, dans les Alpes-Maritimes, ou La Tribune, en Drôme Ardèche), qui s'intéressent plus spécifiquement à l'actualité d'un territoire donné.
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+ Certains titres de presse périodiques ont pour vocation de faire rire et de dénoncer : il s'agit de la presse satirique.
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+ D'autres publications s'adressent plus particulièrement à un public professionnel. La presse professionnelle est riche de 1 500 titres dans des domaines très variés de la presse médicale à la presse agricole en passant par le commerce et l'artisanat. On peut citer des titres comme Les actualités juridiques, Le Moniteur des Travaux publics, L'Agriculture drômoise, L'Usine nouvelle, etc.
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+ Les magazines d'information, par leur tirage et leur influence, jouent un grand rôle dans la vie politique et économique, comme les hebdomadaires Paris Match, L'Express, Le Point, L'Obs, Marianne, VSD, etc.
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+ Enfin, certains titres, sans contenir d'informations rédactionnelles, sont malgré tout assimilés à de la presse, c'est notamment le cas des journaux de petites annonces comme De particulier à particulier pour l'immobilier, La centrale pour les voitures, Bureaux et Commerces pour les transactions commerciales.
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+ Les éditeurs disposent de deux moyens de commercialisation pour toucher leurs lecteurs: la vente au numéro qui est assurée par un réseau de plus de 28 000 points de vente de proximité et l'abonnement, ce dernier pouvant être acheminé par postage ou par portage.
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+ Le système de la vente de la presse au numéro est organisé par la loi du 16 avril 1947 dite « loi Bichet », sur une base coopérative destinée à en assurer la neutralité.
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+ Il existe principalement deux entreprises de messageries, dites de « niveau I » :
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+ Ces sociétés servent un réseau de dépositaires (dits de « niveau II ») qui alimentent eux-mêmes les diffuseurs (maisons de la presse, marchands de journaux et kiosques, ou de « niveau III »).
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+ La presse quotidienne régionale et départementale dispose de son propre système de distribution qui, pour l'essentiel, alimente directement le niveau III.
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+ L'ensemble du système de distribution de la presse est placé sous la surveillance du Conseil supérieur des messageries de presse, organisme professionnel créé par la loi Bichet.
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+ L'OJD est l’organisme de référence pour la certification des chiffres de tirage, de diffusion et de distribution de la presse française.
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+ Par rapport à des médias audiovisuels, la presse écrite donne souvent davantage de détails dans les informations, du fait de sa forme écrite elle permet surtout au lecteur de rester actif dans sa recherche d'information donc de lui laisser un certain recul critique sur les évènements.
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+ Comme pour les autres médias, on assiste à un recul de la presse écrite, notamment généraliste, compensé partiellement par un essor des publications spécialisées permettant une segmentation par rapport aux centres d'intérêt de chaque catégorie de lecteur.
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+ Internet, média où cette spécialisation et multiplication des sources sont maximales, est souvent désigné comme un gros concurrent de la presse écrite depuis les années 2000, ou bien comme une chance pour celle-ci. Il s'agit de distinguer, de fait, deux aspects d'Internet :
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+ Un regain relatif de la presse écrite, depuis quelques années, échappe toutefois à celle dite traditionnelle : il s'agit des journaux gratuits, allant désormais bien au-delà des feuilles gratuites de petites annonces de création déjà anciennes, en se lançant cette fois dans l'information générale. En France, on peut citer Métro et 20 minutes, ainsi que Direct Matin, des gratuits édités par des quotidiens locaux. Cette irruption fait peur aux quotidiens payants, qui perdent là des parts du gâteau publicitaire. Les grands quotidiens tentent de lutter contre ce phénomène, mais leur coût élevé ne leur permet pas de réellement rivaliser à terme. Des tentatives de mise en ligne de la presse en format numérique ont vu le jour en 2007. La société Relay de Lagardère Services (Lagardère SCA), la société LeKiosk, via ses applications mobiles et son site web ou encore le site Monkiosque de la société Toutabo propose aux internautes la possibilité de lire en ligne ou en téléchargement des magazines. De même, la société Info-Presse en partenariat avec Numérikiosque, propose en plus des abonnements classiques, des abonnements numériques, ainsi que des formules papier + numérique pour la presse grand public et professionnelle.
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+ Si elle s'adresse en priorité aux lecteurs, la presse écrite est également un support pour la publicité qui lui procure une part importante de ses recettes (en France 39 % en 1985 contre plus de 60 % pour les États-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne). Les éditeurs sont donc tenus de trouver un juste équilibre dans leurs réponses aux attentes, parfois contradictoires, des lecteurs et des annonceurs. La presse écrite, comme d'autres formes de presse, peut être influencée par ces derniers.
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+ Les droits à la libre expression et à l'information sont des droits fondamentaux, auxquels on oppose parfois la mondialisation et la mise en place de groupes de presse internationaux très puissants, capable de nuire à la liberté de la presse et au pluralisme auxquels les démocraties sont attachées en pratiquant le dumping.
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+ En France, la focalisation de la presse sur certains cas d'insécurité durant la campagne électorale de 2002 a été évoquée pour expliquer la percée de l'extrême droite. Dans le domaine de la justice, les affaires de Carpentras et d'Outreau ont été citées comme des exemples où les prises de position de la presse ont influencé autant les pouvoirs exécutifs et judiciaires que l'opinion française.
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+ Ce quatrième pouvoir n'est cependant pas, à la différence de l'exécutif et du législatif, contrôlé sous la base du principe « une personne, une voix » : ce sont en effet davantage les annonceurs (et donc le pouvoir d'achat estimé des lecteurs) qui contribuent à la prospérité d'un journal que ses abonnés.
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+ Dans ses Essais sceptiques, le philosophe et parlementaire britannique Bertrand Russell dénonce la mainmise d'intérêts privés sur les moyens d'information comme menace réelle pour l'avenir des démocraties. Cependant, la technologie d'Internet – inexistante quand il écrivait ces lignes – est décrite par deux de ses grandes figures (Richard Stallman ou Eric Raymond) comme un contre-pouvoir efficace.
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+ Cette dépendance de fait aux annonceurs ou aux propriétaires des titres, entravant l'exercice du métier de journaliste est à l'origine du développement de médias indépendants comme : Le Canard enchaîné, Le Monde diplomatique, Charlie Hebdo, Siné Hebdo, La Décroissance, autrefois aussi Hara-Kiri et l'ancienne ligne de Mad Magazine. Certains comme Mediapart refusent les soutiens à la fois de structures privées et publiques qui constituent également un frein à leur liberté[7]
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+ ,[8].
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+ Tout journaliste professionnel écrivant en presse écrite, électronique ou papier, est couvert par la Convention collective nationale de travail des journalistes et le statut de journaliste professionnel, qui accorde au moins un mois de salaire par année d'ancienneté en cas de licenciement et une clause de cession (démission avec les mêmes indemnités) en cas de changement d'actionnaire, en vertu de la loi Brachard, inspirée du Rapport Brachard de 1935. La loi Cressard a donné en 1974 les mêmes droits aux journalistes pigistes, rémunérés au prorata de la longueur des articles.
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+ Qu'il soit mensualisé ou pigiste, le journaliste est salarié en contrat à durée indéterminée, comme le précise la loi Cressard. Si le journalisme lui apporte la majorité de ses revenus, il a droit à la carte de presse, attribuée, après une année probatoire, par la CCIJP, réunissant des professionnels élus, employeurs et salariés. Quatre autres grandes commissions travaillent à la cogestion de la profession de journaliste, en vertu du paritarisme et de la Convention collective nationale de travail des journalistes:
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+ Afin de respecter les lecteurs et de permettre un minimum de pluralisme dans la circulation des idées, la loi française fixe des limites aux concentrations dans la presse écrite. Pour éviter que des groupes de presse ne rachètent différents titres et copient les articles de l'un à l'autre, les journalistes font valoir leurs droits d'auteur, en demandant une rémunération dissuasive en cas de seconde utilisation en dehors du titre pour lequel ils travaillent. Cette seconde utilisation doit être cadrée par un accord d'entreprise. Si les négociations tardent à en signer un, la Commission des droits d'auteur des journalistes est chargée d'y inciter.
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+ La presse, de par ses choix éditoriaux, de citations[9] et de contenu[10] présente de nombreux biais informationnels et de genre[11], voulus ou non, évitables ou non. On sait que la presse écrite est parfois au service du pouvoir et une source de propagande, mais parfois aussi un contre-pouvoir, et dans certains domaines elle a aussi joué un grand rôle dans la diffusion de contre-cultures[12].
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+ Depuis longtemps des personnalités du monde politique et financier ou des médias achètent des journaux, investissent dans les NITC (dont on devinait dès la fin du XXe siècle, qu'elles allaient rapidement restructurer le monde des médias, presse écrite y compris, via l'Internet[13]) ou cherchent à les contrôler. La presse est un outil d'information reconnu, mais aussi un support majeur pour la publicité (apparue aux XVIIe et XVIIIe siècles sous forme de placards[14], les annonceurs devenant peu à peu le principal financeur du journal[15]), et la presse écrite a été durant les guerres un important outil de propagande. Elle peut aussi influer sur les jugements judiciaires comme l'a démontré l'affaire Dreyfus et bien d'autres[16],[17]. Il est cependant difficile de mesurer l'effet réel des articles de presse sur l'opinion des gens ou leur choix dans l'isoloir. Quelques expériences récentes à grande échelle ont cependant montré aux États-Unis que la presse y a un réel pouvoir d'influence.
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+ Les économistes Alan S. Gerber, Dean Karlan et Daniel Bergan ont organisé une expérience à grande échelle pour étudier l'effet de la presse sur le comportement électoral. Peu avant l'élection du gouverneur de Virginie en 2005, ils ont aléatoirement abonné certaines personnes au Washington Post ou au Washington Times. Ils ont également constitué un groupe de contrôle qui n'a été abonné à aucun journal. Ils ne trouvent pas d'effet sur la connaissance politique ou sur la participation électorale. En revanche, les électeurs abonnés à l'un des deux journaux ont voté plus souvent que les autres pour les démocrates[18].
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+ Une étude publiée en 2017 a été préparée durant 5 ans par des sociologues dirigés par Gary King de l'université Harvard avec 48 organisations de presse américaines volontaires. Elle a conclu qu'aux États-Unis les médias - même modestes - influencent significativement le débat public. Quand ils ont expérimentalement publié quelques articles sur des sujets politiquement controversés tels que la qualité de l'eau, le dérèglement climatique, l'origine ethnique, l'immigration. Ils ont effectivement stimulé les conversations publiques sur ces sujets et souvent « considérablement ».
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+ Cette étude n'a pas simplement analysé l'effet de ce que les médias publiaient mais elle a utilisé la méthode développée dans le cadre d'essais cliniques pour évaluer les effets de nouveaux médicaments (dont effet placebo). L'expérience a manipulé le choix des sujets de reportage, et en accord avec les organes de presse participant a assigné une semaine de « publication » de sujets controversés, et une semaine « contrôle » sans publications sur ces thèmes. Ainsi les chercheurs pouvaient mieux mesurer d'éventuels effets sur la discussion publique. Et après 35 répétitions de l'expérience, les auteurs ont conclu qu'au vu du contenu et du nombre des tweets émis dans les 5 jours suivant la publication des articles, l'effet était marquant : + 63 % en moyenne dans ces 5 jours, même dans de petits points de vente de presse (moins de 200 000 pages vues par mois). Selon les auteurs de l'étude, la presse américaine semble donc dans une certaine mesure modifier l'opinion ou les croyances de certains de ses lecteurs (2,3 % des lecteurs (hommes, femmes, d'orientations politiques diverses, dans toutes les régions du pays) changent d'opinion en allant dans le sens du contenu idéologique des articles d'opinion). Un commentaire de la revue Science signale que si les chercheurs avaient recruté de grands médias traditionnels, l'effet aurait pu être bien plus important car les articles du New York Times sur des sujets peu abordés (ex. : effets de l'hydrofracturation et de l'exploitation du gaz de schiste sur la qualité de l'eau potable, a fait augmenter les tweets généraux évoquant la qualité de l'eau de 300 % dans la journée même. Le pilote de l'étude estime les tweets représentatifs, car émanant souvent de personnes souhaitant prendre la parole, dont pour influencer la politique ; il aimerait prolonger l'étude pour voir si des enquêtes collaboratives (ex : « Panama Papers » récompensé par le prix Pulitzer) ont un impact différent sur le débat public. L'économiste Matthew Gentzkow de l'université de Stanford, rappelle cependant que seuls 20 % des Américains utilisent Twitter ; selon lui d'autres relais d'opinion pourraient donner des résultats différents.
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+ L'expression presse écrite désigne, d'une manière générale, l'ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite, ce qui englobe notamment les journaux quotidiens, les publications périodiques et les organismes professionnels liés à la diffusion de l'information.
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+ Le mot « presse » tire son origine de l'utilisation d'une presse d'imprimerie sur laquelle étaient pressées les feuilles de papier pour être imprimées. Parler de « presse écrite » est un pléonasme, mais cette expression est aujourd'hui largement utilisée car elle sert désormais à différencier la presse des autres médias que sont la radio, la télévision et la presse en ligne.
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+ La presse écrite est d'abord apparue sous différentes formes : les nouvelles qui étaient manuscrites, les occasionnels dès le XVe siècle[1], les libelles, les placards, les almanachs. Souvent, il s'agissait de simples feuilles volantes. Cette presse plus ou moins clandestine était vendue en librairie et par colportage. Dès la Renaissance et aux XVIIe et XVIIIe siècles, une partie de l'information écrite se faisait par voie manuscrite, plus particulièrement dans le domaine de la presse clandestine, mais non exclusivement. Ces ateliers de copistes, dont l'exemple parisien le plus célèbre reste la paroisse Doublet, produisaient des journaux que l'on nommait « nouvelles à la main ».
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+ Le premier périodique imprimé au monde, un hebdomadaire de quatre pages, titré Relation (titre complet : Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien), fut lancé à Strasbourg en décembre 1605 par Johann Carolus[2].
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+ Les évolutions techniques (l'invention de l'imprimerie date des années 1450) et la Révolution française ne permirent pas un réel développement de la presse en raison des mesures politiques qui furent prises pour en bloquer sa liberté. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle, la Révolution industrielle et les mesures favorisant l'instruction pour que ce développement soit effectif.
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+ La presse écrite a connu une véritable explosion comme vecteur d'information à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle occupa une position de monopole de fait, avant que la radio et la télévision ne s'imposent, à leur tour, sur le marché des médias. En France, la loi sur la liberté de la presse est promulguée le 29 juillet 1881.
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+ La presse écrite tend à reculer à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, malgré le lancement de nouvelles formes (la presse gratuite, les magazines destinés à des segments de population ciblés) face à la fois à d'autres médias de masse, mais aussi aux médias citoyens. Selon l'OJD, organisme de référence sur la diffusion de la presse, la diffusion des quotidiens et des magazines a perdu 2 % en 2003. Sur dix ans, la diminution est de 8 %. Mais cela cache des disparités profondes : la presse magazine progresse lentement tandis que la presse masculine, ou celle liée au spectacle, concurrencée par le Web, perd des lecteurs.
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+ Pour le contexte nord américain, une étude de 2006 du chercheur Robert G. Picard a établi : « La diffusion des quotidiens était de 53,829 millions d’exemplaires vendus chaque jour en 1950, contre 54,626 millions en 2004, alors que la population totale a augmenté de 131,2 millions dans la même période ! On est ainsi passé de 353 exemplaires vendus pour 1 000 habitants à 183 pour 1 000 à peine, soit une chute de 48,1 %[3]. ». Les difficultés touchent l'ensemble de la presse, même la presse régionale ou la presse gratuite, qui avaient un temps pu faire penser qu'elles s'en sortiraient un peu mieux que la presse nationale[4].
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+ En 2018, dans le 32e baromètre de la confiance des Français dans les médias réalisé pour La Croix, seul 6 % des personnes interrogées indique la presse écrite comme principale source d'information[5].
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+ La presse écrite regroupe différentes catégories de publications qui peuvent être classées en fonction :
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+ On distingue la presse quotidienne (les quotidiens) et assimilée (comme les hebdomadaires)[6], imprimée sur papier souvent bon marché, de la presse magazine (publications périodiques), plus luxueuse et plus illustrée. Cette dernière a connu une grande diversification qui lui permet d'être plus ciblée, de favoriser la fidélisation de ses lecteurs et de mieux résister à la concurrence des autres médias (dont les médias électroniques).
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+ Parmi les quotidiens, il convient de distinguer :
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+ Cette distinction est importante, car les enjeux de ces types de presse écrite ne sont pas les mêmes.
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+ Pour les magazines, plusieurs distinctions s'imposent. La première est celle de la périodicité : leur parution est hebdomadaire (chaque semaine), bimensuelle (deux fois par mois), mensuelle (chaque mois), trimestrielle (chaque trimestre), etc.
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+ Les magazines, dont le traitement de l'actualité est moins pressant que pour les quotidiens, peuvent consacrer davantage de place à des sujets d'enquête (journalisme d'enquête), à des dossiers sur un thème, à des chroniques spécialisées ou à des billets d'humeur. Certains titres sont nettement ciblés pour s'adresser à un public particulier. C'est le cas des magazines féminins, des magazines consacrés à la télévision, à la mode, aux vedettes « people », au sport, à la décoration, à la photographie, au cinéma, à la chasse, au nautisme, aux spectacles, aux voyages, voire aux ordinateurs, aux échecs, au sudoku, etc. Il existe également des mensuels (régionaux, comme le Ravi en PACA, Carnets comtois en Franche-Comté, ou Racines, spécifiquement destinés aux « seniors » de Vendée), ou des hebdomadaires (plus généralement sur un département, comme le Patriote, dans les Alpes-Maritimes, ou La Tribune, en Drôme Ardèche), qui s'intéressent plus spécifiquement à l'actualité d'un territoire donné.
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+ Certains titres de presse périodiques ont pour vocation de faire rire et de dénoncer : il s'agit de la presse satirique.
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+ D'autres publications s'adressent plus particulièrement à un public professionnel. La presse professionnelle est riche de 1 500 titres dans des domaines très variés de la presse médicale à la presse agricole en passant par le commerce et l'artisanat. On peut citer des titres comme Les actualités juridiques, Le Moniteur des Travaux publics, L'Agriculture drômoise, L'Usine nouvelle, etc.
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+ Les magazines d'information, par leur tirage et leur influence, jouent un grand rôle dans la vie politique et économique, comme les hebdomadaires Paris Match, L'Express, Le Point, L'Obs, Marianne, VSD, etc.
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+ Enfin, certains titres, sans contenir d'informations rédactionnelles, sont malgré tout assimilés à de la presse, c'est notamment le cas des journaux de petites annonces comme De particulier à particulier pour l'immobilier, La centrale pour les voitures, Bureaux et Commerces pour les transactions commerciales.
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+ Les éditeurs disposent de deux moyens de commercialisation pour toucher leurs lecteurs: la vente au numéro qui est assurée par un réseau de plus de 28 000 points de vente de proximité et l'abonnement, ce dernier pouvant être acheminé par postage ou par portage.
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+ Le système de la vente de la presse au numéro est organisé par la loi du 16 avril 1947 dite « loi Bichet », sur une base coopérative destinée à en assurer la neutralité.
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+ Ces sociétés servent un réseau de dépositaires (dits de « niveau II ») qui alimentent eux-mêmes les diffuseurs (maisons de la presse, marchands de journaux et kiosques, ou de « niveau III »).
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+ La presse quotidienne régionale et départementale dispose de son propre système de distribution qui, pour l'essentiel, alimente directement le niveau III.
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+ Par rapport à des médias audiovisuels, la presse écrite donne souvent davantage de détails dans les informations, du fait de sa forme écrite elle permet surtout au lecteur de rester actif dans sa recherche d'information donc de lui laisser un certain recul critique sur les évènements.
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+ Comme pour les autres médias, on assiste à un recul de la presse écrite, notamment généraliste, compensé partiellement par un essor des publications spécialisées permettant une segmentation par rapport aux centres d'intérêt de chaque catégorie de lecteur.
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+ Internet, média où cette spécialisation et multiplication des sources sont maximales, est souvent désigné comme un gros concurrent de la presse écrite depuis les années 2000, ou bien comme une chance pour celle-ci. Il s'agit de distinguer, de fait, deux aspects d'Internet :
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+ Un regain relatif de la presse écrite, depuis quelques années, échappe toutefois à celle dite traditionnelle : il s'agit des journaux gratuits, allant désormais bien au-delà des feuilles gratuites de petites annonces de création déjà anciennes, en se lançant cette fois dans l'information générale. En France, on peut citer Métro et 20 minutes, ainsi que Direct Matin, des gratuits édités par des quotidiens locaux. Cette irruption fait peur aux quotidiens payants, qui perdent là des parts du gâteau publicitaire. Les grands quotidiens tentent de lutter contre ce phénomène, mais leur coût élevé ne leur permet pas de réellement rivaliser à terme. Des tentatives de mise en ligne de la presse en format numérique ont vu le jour en 2007. La société Relay de Lagardère Services (Lagardère SCA), la société LeKiosk, via ses applications mobiles et son site web ou encore le site Monkiosque de la société Toutabo propose aux internautes la possibilité de lire en ligne ou en téléchargement des magazines. De même, la société Info-Presse en partenariat avec Numérikiosque, propose en plus des abonnements classiques, des abonnements numériques, ainsi que des formules papier + numérique pour la presse grand public et professionnelle.
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+ Si elle s'adresse en priorité aux lecteurs, la presse écrite est également un support pour la publicité qui lui procure une part importante de ses recettes (en France 39 % en 1985 contre plus de 60 % pour les États-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne). Les éditeurs sont donc tenus de trouver un juste équilibre dans leurs réponses aux attentes, parfois contradictoires, des lecteurs et des annonceurs. La presse écrite, comme d'autres formes de presse, peut être influencée par ces derniers.
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+ Les droits à la libre expression et à l'information sont des droits fondamentaux, auxquels on oppose parfois la mondialisation et la mise en place de groupes de presse internationaux très puissants, capable de nuire à la liberté de la presse et au pluralisme auxquels les démocraties sont attachées en pratiquant le dumping.
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+ En France, la focalisation de la presse sur certains cas d'insécurité durant la campagne électorale de 2002 a été évoquée pour expliquer la percée de l'extrême droite. Dans le domaine de la justice, les affaires de Carpentras et d'Outreau ont été citées comme des exemples où les prises de position de la presse ont influencé autant les pouvoirs exécutifs et judiciaires que l'opinion française.
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+ Ce quatrième pouvoir n'est cependant pas, à la différence de l'exécutif et du législatif, contrôlé sous la base du principe « une personne, une voix » : ce sont en effet davantage les annonceurs (et donc le pouvoir d'achat estimé des lecteurs) qui contribuent à la prospérité d'un journal que ses abonnés.
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+ Dans ses Essais sceptiques, le philosophe et parlementaire britannique Bertrand Russell dénonce la mainmise d'intérêts privés sur les moyens d'information comme menace réelle pour l'avenir des démocraties. Cependant, la technologie d'Internet – inexistante quand il écrivait ces lignes – est décrite par deux de ses grandes figures (Richard Stallman ou Eric Raymond) comme un contre-pouvoir efficace.
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+ Cette dépendance de fait aux annonceurs ou aux propriétaires des titres, entravant l'exercice du métier de journaliste est à l'origine du développement de médias indépendants comme : Le Canard enchaîné, Le Monde diplomatique, Charlie Hebdo, Siné Hebdo, La Décroissance, autrefois aussi Hara-Kiri et l'ancienne ligne de Mad Magazine. Certains comme Mediapart refusent les soutiens à la fois de structures privées et publiques qui constituent également un frein à leur liberté[7]
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+ ,[8].
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+
76
+ Tout journaliste professionnel écrivant en presse écrite, électronique ou papier, est couvert par la Convention collective nationale de travail des journalistes et le statut de journaliste professionnel, qui accorde au moins un mois de salaire par année d'ancienneté en cas de licenciement et une clause de cession (démission avec les mêmes indemnités) en cas de changement d'actionnaire, en vertu de la loi Brachard, inspirée du Rapport Brachard de 1935. La loi Cressard a donné en 1974 les mêmes droits aux journalistes pigistes, rémunérés au prorata de la longueur des articles.
77
+
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+ Qu'il soit mensualisé ou pigiste, le journaliste est salarié en contrat à durée indéterminée, comme le précise la loi Cressard. Si le journalisme lui apporte la majorité de ses revenus, il a droit à la carte de presse, attribuée, après une année probatoire, par la CCIJP, réunissant des professionnels élus, employeurs et salariés. Quatre autres grandes commissions travaillent à la cogestion de la profession de journaliste, en vertu du paritarisme et de la Convention collective nationale de travail des journalistes:
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+
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+ Afin de respecter les lecteurs et de permettre un minimum de pluralisme dans la circulation des idées, la loi française fixe des limites aux concentrations dans la presse écrite. Pour éviter que des groupes de presse ne rachètent différents titres et copient les articles de l'un à l'autre, les journalistes font valoir leurs droits d'auteur, en demandant une rémunération dissuasive en cas de seconde utilisation en dehors du titre pour lequel ils travaillent. Cette seconde utilisation doit être cadrée par un accord d'entreprise. Si les négociations tardent à en signer un, la Commission des droits d'auteur des journalistes est chargée d'y inciter.
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+
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+ La presse, de par ses choix éditoriaux, de citations[9] et de contenu[10] présente de nombreux biais informationnels et de genre[11], voulus ou non, évitables ou non. On sait que la presse écrite est parfois au service du pouvoir et une source de propagande, mais parfois aussi un contre-pouvoir, et dans certains domaines elle a aussi joué un grand rôle dans la diffusion de contre-cultures[12].
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+
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+ Depuis longtemps des personnalités du monde politique et financier ou des médias achètent des journaux, investissent dans les NITC (dont on devinait dès la fin du XXe siècle, qu'elles allaient rapidement restructurer le monde des médias, presse écrite y compris, via l'Internet[13]) ou cherchent à les contrôler. La presse est un outil d'information reconnu, mais aussi un support majeur pour la publicité (apparue aux XVIIe et XVIIIe siècles sous forme de placards[14], les annonceurs devenant peu à peu le principal financeur du journal[15]), et la presse écrite a été durant les guerres un important outil de propagande. Elle peut aussi influer sur les jugements judiciaires comme l'a démontré l'affaire Dreyfus et bien d'autres[16],[17]. Il est cependant difficile de mesurer l'effet réel des articles de presse sur l'opinion des gens ou leur choix dans l'isoloir. Quelques expériences récentes à grande échelle ont cependant montré aux États-Unis que la presse y a un réel pouvoir d'influence.
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+
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+ Les économistes Alan S. Gerber, Dean Karlan et Daniel Bergan ont organisé une expérience à grande échelle pour étudier l'effet de la presse sur le comportement électoral. Peu avant l'élection du gouverneur de Virginie en 2005, ils ont aléatoirement abonné certaines personnes au Washington Post ou au Washington Times. Ils ont également constitué un groupe de contrôle qui n'a été abonné à aucun journal. Ils ne trouvent pas d'effet sur la connaissance politique ou sur la participation électorale. En revanche, les électeurs abonnés à l'un des deux journaux ont voté plus souvent que les autres pour les démocrates[18].
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+ Une étude publiée en 2017 a été préparée durant 5 ans par des sociologues dirigés par Gary King de l'université Harvard avec 48 organisations de presse américaines volontaires. Elle a conclu qu'aux États-Unis les médias - même modestes - influencent significativement le débat public. Quand ils ont expérimentalement publié quelques articles sur des sujets politiquement controversés tels que la qualité de l'eau, le dérèglement climatique, l'origine ethnique, l'immigration. Ils ont effectivement stimulé les conversations publiques sur ces sujets et souvent « considérablement ».
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+ Cette étude n'a pas simplement analysé l'effet de ce que les médias publiaient mais elle a utilisé la méthode développée dans le cadre d'essais cliniques pour évaluer les effets de nouveaux médicaments (dont effet placebo). L'expérience a manipulé le choix des sujets de reportage, et en accord avec les organes de presse participant a assigné une semaine de « publication » de sujets controversés, et une semaine « contrôle » sans publications sur ces thèmes. Ainsi les chercheurs pouvaient mieux mesurer d'éventuels effets sur la discussion publique. Et après 35 répétitions de l'expérience, les auteurs ont conclu qu'au vu du contenu et du nombre des tweets émis dans les 5 jours suivant la publication des articles, l'effet était marquant : + 63 % en moyenne dans ces 5 jours, même dans de petits points de vente de presse (moins de 200 000 pages vues par mois). Selon les auteurs de l'étude, la presse américaine semble donc dans une certaine mesure modifier l'opinion ou les croyances de certains de ses lecteurs (2,3 % des lecteurs (hommes, femmes, d'orientations politiques diverses, dans toutes les régions du pays) changent d'opinion en allant dans le sens du contenu idéologique des articles d'opinion). Un commentaire de la revue Science signale que si les chercheurs avaient recruté de grands médias traditionnels, l'effet aurait pu être bien plus important car les articles du New York Times sur des sujets peu abordés (ex. : effets de l'hydrofracturation et de l'exploitation du gaz de schiste sur la qualité de l'eau potable, a fait augmenter les tweets généraux évoquant la qualité de l'eau de 300 % dans la journée même. Le pilote de l'étude estime les tweets représentatifs, car émanant souvent de personnes souhaitant prendre la parole, dont pour influencer la politique ; il aimerait prolonger l'étude pour voir si des enquêtes collaboratives (ex : « Panama Papers » récompensé par le prix Pulitzer) ont un impact différent sur le débat public. L'économiste Matthew Gentzkow de l'université de Stanford, rappelle cependant que seuls 20 % des Américains utilisent Twitter ; selon lui d'autres relais d'opinion pourraient donner des résultats différents.
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+ Source (information)
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+ La pression atmosphérique est la pression qu'exerce le mélange gazeux constituant l'atmosphère considérée (sur Terre : de l'air) sur une surface quelconque en contact avec elle.
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+
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+ Sur Terre, la pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer dépend essentiellement de la masse de l'atmosphère, celle-ci pouvant évoluer avec la masse moyenne des gaz à concentration variable comme la vapeur d'eau.
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+
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+ Elle est d'environ 1 013 hPa au niveau de la mer. La pression atmosphérique se mesure à l'aide d'un baromètre, d'un hypsomètre ou d'un altimètre. Elle a été longtemps mesurée en millimètres de mercure (symbole mmHg ; nommé aussi torr, symbole Torr) en raison de l'utilisation courante du baromètre à colonne de mercure.
6
+
7
+ Depuis l'adoption du pascal dans le Système international d'unités (SI) comme unité de la pression, les météorologues utilisent un multiple de cette unité, l'hectopascal (hPa), qui a l'avantage de correspondre exactement au millibar utilisé auparavant : 1 hPa = 1 mbar.
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+
9
+ La pression atmosphérique réellement mesurée varie autour de la pression atmosphérique normale fixée, par définition[1], comme étant, au « niveau de la mer » (niveau moyen), à la température de 15 °C, de :
10
+
11
+ Dans les anciennes unités du Système CGS, la pression atmosphérique normale vaut :
12
+
13
+ Par définition du millimètre de mercure (mmHg) et du torr (Torr) qui lui est égal, la pression atmosphérique normale vaut exactement 760 mmHg = 760 Torr.
14
+
15
+ Enfin la pression atmosphérique normale permet elle-même de définir une unité de pression : 1 atm = 101 325 Pa.
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+
17
+ La pression atmosphérique diminue quand l'altitude augmente : elle diminue, exponentiellement, d'un facteur 10 chaque fois que l'on s'élève de 16 km (ou de moitié à 5 500 m). Il est ainsi possible d'utiliser la pression pour mesurer la hauteur, ce qui est le principe de base de l'altimètre utilisé en aéronautique et en alpinisme.
18
+
19
+ En météorologie appliquée, la pression est souvent utilisée directement comme coordonnée verticale. On parlera par exemple de la température à 700 hPa. Cette approche a des avantages techniques et elle simplifie certaines équations utilisées en météorologie.
20
+
21
+ En règle générale, la pression atmosphérique diminue de moitié à environ 5 500 mètres et la température moyenne de l'atmosphère diminue de 6,5 °C par 1 000 mètres. Cependant, ce taux n'est valable que pour une atmosphère normalisée et varie en fait selon le contenu en vapeur d'eau et l'altitude. Ces propriétés peuvent être démontrées rigoureusement si l'on fait l'hypothèse que l'atmosphère est en équilibre (ce qui n'est pas vrai en pratique).
22
+
23
+ Lorsque le sol est chauffé par le Soleil, par convection, les basses couches de l'atmosphère sont réchauffées et comme l'air chaud est moins dense, l'air réchauffé va avoir tendance à s'élever grâce à la poussée d'Archimède. Si la poche d'air chaud se refroidit moins vite que l'air environnant, cette parcelle d'air va accélérer vers le haut. On est alors en présence d'une masse d'air instable. Dans le cas contraire, l'air en ascension devient plus froid que l'air environnant, le mouvement ascendant va s'interrompre et l'atmosphère est alors stable.
24
+
25
+ Le taux de refroidissement de la masse d'air en ascension peut être calculé théoriquement, ou sur un diagramme thermodynamique, par rapport à la température de l'environnement donnée par un radiosondage. Ce calcul repose sur l'hypothèse qu'il n'y a pas d'échange calorique avec l'air extérieur et que le taux de changement de température est différent si l'air est saturé ou pas. Dans le premier cas, la vapeur d'eau condensée est retirée de la masse en ascension.
26
+
27
+ Les météorologues analysent les variations horizontales de la pression atmosphérique pour localiser et suivre les systèmes météorologiques : cela permet de définir les zones de dépressions (D) (pression généralement inférieure à 1 013 hPa, 760 mmHg), les zones anticycloniques (A) (pression généralement supérieure à 1 013 hPa, 760 mmHg) et les isobares. Les dépressions et les creux barométriques sont généralement associés au mauvais temps. Les anticyclones et les crêtes barométriques sont quant à eux favorables au beau temps.
28
+
29
+ La différence de pression entre deux points de même altitude (ou gradient horizontal de pression) est également la plus importante force motrice du vent : des valeurs de 5 hPa/km ont été observées dans les cyclones les plus violents.
30
+
31
+ Afin d'utiliser la pression pour suivre les systèmes météo et estimer la force du vent, il est nécessaire de faire concorder des mesures de pression qui ont été prises à différentes altitudes : en mer, dans les vallées, en montagne. Pour ce faire, on soumet les mesures brutes de pression à un ajustement standardisé. La valeur résultant de cet ajustement est appelée pression au niveau de la mer, ou PNM. Si l'on prend par exemple le cas d'une station située à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'ajustement sera effectué en estimant la pression au fond d'un trou fictif, de 100 mètres de profondeur, qu'on aurait creusé à la station. Plus précisément, la valeur de la PNM est fonction de la pression mesurée à la station et de la température assignée à la colonne d'air fictive. Pour cette dernière on utilise la moyenne de la température actuelle à la station et de celle mesurée douze heures auparavant. La PNM est une approximation d'une grande utilité, mais il faut se garder de lui donner toute la valeur d'une mesure physique exacte, particulièrement en terrain montagneux. La pression atmosphérique mesurée au niveau de la mer varie autour d'une valeur moyenne de 1 013 hPa.
32
+
33
+ La pression mesurée au sol est utilisée pour l'étalonnage et la validation des données en provenance d'instruments météorologiques de mesure à distance. Des mesures précises de pression sont ainsi un fondement nécessaire pour l'observation de la Terre et du climat.
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+ La pression atmosphérique est la pression qu'exerce le mélange gazeux constituant l'atmosphère considérée (sur Terre : de l'air) sur une surface quelconque en contact avec elle.
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+ Sur Terre, la pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer dépend essentiellement de la masse de l'atmosphère, celle-ci pouvant évoluer avec la masse moyenne des gaz à concentration variable comme la vapeur d'eau.
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+ Elle est d'environ 1 013 hPa au niveau de la mer. La pression atmosphérique se mesure à l'aide d'un baromètre, d'un hypsomètre ou d'un altimètre. Elle a été longtemps mesurée en millimètres de mercure (symbole mmHg ; nommé aussi torr, symbole Torr) en raison de l'utilisation courante du baromètre à colonne de mercure.
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+ Depuis l'adoption du pascal dans le Système international d'unités (SI) comme unité de la pression, les météorologues utilisent un multiple de cette unité, l'hectopascal (hPa), qui a l'avantage de correspondre exactement au millibar utilisé auparavant : 1 hPa = 1 mbar.
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+ La pression atmosphérique réellement mesurée varie autour de la pression atmosphérique normale fixée, par définition[1], comme étant, au « niveau de la mer » (niveau moyen), à la température de 15 °C, de :
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+ Dans les anciennes unités du Système CGS, la pression atmosphérique normale vaut :
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+ Par définition du millimètre de mercure (mmHg) et du torr (Torr) qui lui est égal, la pression atmosphérique normale vaut exactement 760 mmHg = 760 Torr.
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+ Enfin la pression atmosphérique normale permet elle-même de définir une unité de pression : 1 atm = 101 325 Pa.
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+ La pression atmosphérique diminue quand l'altitude augmente : elle diminue, exponentiellement, d'un facteur 10 chaque fois que l'on s'élève de 16 km (ou de moitié à 5 500 m). Il est ainsi possible d'utiliser la pression pour mesurer la hauteur, ce qui est le principe de base de l'altimètre utilisé en aéronautique et en alpinisme.
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+ En météorologie appliquée, la pression est souvent utilisée directement comme coordonnée verticale. On parlera par exemple de la température à 700 hPa. Cette approche a des avantages techniques et elle simplifie certaines équations utilisées en météorologie.
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+ En règle générale, la pression atmosphérique diminue de moitié à environ 5 500 mètres et la température moyenne de l'atmosphère diminue de 6,5 °C par 1 000 mètres. Cependant, ce taux n'est valable que pour une atmosphère normalisée et varie en fait selon le contenu en vapeur d'eau et l'altitude. Ces propriétés peuvent être démontrées rigoureusement si l'on fait l'hypothèse que l'atmosphère est en équilibre (ce qui n'est pas vrai en pratique).
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+ Lorsque le sol est chauffé par le Soleil, par convection, les basses couches de l'atmosphère sont réchauffées et comme l'air chaud est moins dense, l'air réchauffé va avoir tendance à s'élever grâce à la poussée d'Archimède. Si la poche d'air chaud se refroidit moins vite que l'air environnant, cette parcelle d'air va accélérer vers le haut. On est alors en présence d'une masse d'air instable. Dans le cas contraire, l'air en ascension devient plus froid que l'air environnant, le mouvement ascendant va s'interrompre et l'atmosphère est alors stable.
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+ Les météorologues analysent les variations horizontales de la pression atmosphérique pour localiser et suivre les systèmes météorologiques : cela permet de définir les zones de dépressions (D) (pression généralement inférieure à 1 013 hPa, 760 mmHg), les zones anticycloniques (A) (pression généralement supérieure à 1 013 hPa, 760 mmHg) et les isobares. Les dépressions et les creux barométriques sont généralement associés au mauvais temps. Les anticyclones et les crêtes barométriques sont quant à eux favorables au beau temps.
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+ La différence de pression entre deux points de même altitude (ou gradient horizontal de pression) est également la plus importante force motrice du vent : des valeurs de 5 hPa/km ont été observées dans les cyclones les plus violents.
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+ La pression mesurée au sol est utilisée pour l'étalonnage et la validation des données en provenance d'instruments météorologiques de mesure à distance. Des mesures précises de pression sont ainsi un fondement nécessaire pour l'observation de la Terre et du climat.
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+ d
2
+
3
+ F
4
+ =
5
+ p
6
+
7
+
8
+ d
9
+
10
+ S
11
+
12
+
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+ {\displaystyle \mathrm {d} F=p\,\mathrm {d} S}
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15
+
16
+ avec
17
+
18
+
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+
20
+ F
21
+
22
+
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+ {\displaystyle F}
24
+
25
+ force et
26
+
27
+
28
+
29
+ S
30
+
31
+
32
+ {\displaystyle S}
33
+
34
+ surface
35
+
36
+
37
+
38
+
39
+
40
+
41
+
42
+ f
43
+
44
+
45
+
46
+
47
+ =
48
+
49
+
50
+
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+
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+
53
+
54
+
55
+
56
+
57
+ p
58
+
59
+
60
+ {\displaystyle {\vec {f}}=-{\vec {\nabla }}p}
61
+
62
+ modifier
63
+
64
+ La pression est une grandeur physique qui traduit les échanges de quantité de mouvement dans un système thermodynamique, et notamment au sein d'un solide ou d'un fluide. Elle est définie classiquement comme l'intensité de la force qu'exerce un fluide par unité de surface.
65
+
66
+ C'est une grandeur scalaire (ou tensorielle) intensive. Dans le Système international d'unités elle s'exprime en pascals, de symbole Pa. L'analyse dimensionnelle montre que la pression est homogène à une force surfacique (1 Pa = 1 N/m2) comme à une énergie volumique (1 Pa = 1 J/m3).
67
+
68
+ On appelle parfois « pression exercée » (par un fluide sur une paroi) la force (dite « force pressante ») qu'il exerce par unité d'aire de la paroi, mais il s'agit alors d'une grandeur vectorielle définie localement, alors que la pression est une grandeur scalaire définie en tout point du fluide[a].
69
+
70
+ La notion de pression, corollaire de celle du vide, est à l'origine liée au problème de la montée de l'eau par pompe aspirante[2]. Héron d'Alexandrie donne la première description des pompes de ce type, interprétant leur fonctionnement en termes de vide créé par « une certaine force »[3],[4]. Aristote récuse le concept de vide[5]. La pensée scholastique médiévale généralise : « la Nature a horreur du vide » (horror vacui), ce qui n'empêche pas les progrès techniques de l'âge d'or islamique tels que la pompe aspirante-foulante décrite par Al-Jazari[6]. Ces progrès gagneront l'Europe de la Renaissance avec les techniques de pompage étagé.
71
+
72
+ Le problème scientifique refait surface au XVIIIe siècle. En 1630, Jean-Baptiste Baliani suggère le rôle du poids de l'air pour équilibrer celui de l'eau dans une lettre à Galilée[7]. Celui-ci remet en cause l'inexistence du vide en 1638[8],[9], mais l'âge arrête ses réflexions sur le sujet. Evangelista Torricelli, reprenant le problème des fontainiers de Florence lié à la limitation des pompes aspirantes initialement confié à Galilée, confirme l'hypothèse du « poids de l'atmosphère » et invente le baromètre en 1643[10]. Gilles Personne de Roberval précise le concept en étudiant en 1647 l'expansion des gaz[11], puis Blaise Pascal publie son fameux traité sur la pression atmosphérique en 1648[12]. Robert Boyle établit la relation entre pression et volume en 1660[13] et Edmé Mariotte en 1676[14] (la loi de Boyle-Mariotte). On a à cette époque une description assez complète mais empirique de la pression des gaz.
73
+
74
+ La théorie cinétique des gaz commence avec Daniel Bernoulli en 1738[15]. Ludwig Boltzmann la mène à un degré de précision proche de l'état actuel en 1872 et 1877[16]. Satyendranath Bose étend le domaine au rayonnement en 1924[17].
75
+
76
+ Avec la pression on s'intéresse au transfert de quantité de mouvement dans un milieu liquide ou gazeux et à ses effets sur une paroi réelle ou virtuelle. On note x le vecteur unitaire normal à la paroi.
77
+
78
+ La pression est définie classiquement par son effet sur une surface élémentaire
79
+
80
+
81
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83
+ d
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+
85
+ S
86
+
87
+
88
+ {\displaystyle \mathrm {d} S}
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+
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+ . La force exercée est normale à la surface :
91
+
92
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93
+
94
+
95
+
96
+
97
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98
+
99
+ n
100
+
101
+
102
+
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+
104
+
105
+
106
+ {\displaystyle {\vec {n}}}
107
+
108
+ est le vecteur unitaire normal à la surface, dirigé vers l'extérieur. Cette expression définit le scalaire p, la pression.
109
+
110
+ Pour un milieu d'aire finie :
111
+
112
+ Cette définition élémentaire, commode au plan didactique, est insuffisante car la pression existe en l'absence de toute paroi.
113
+
114
+ Considérons tout d'abord le cas d'un milieu unidimensionnel où
115
+
116
+ où ρ est la masse volumique du fluide et v la vitesse de module v.
117
+
118
+ Cette définition est une définition physique[Quoi ?] de la pression. Elle correspond en une dimension d'espace à la pression dynamique dans le cas d'une description macroscopique du problème d'un écoulement et se généralise aisément à un milieu tridimensionnel à symétrie sphérique lorsque la distribution des vitesses est isotrope. C'est le cas pour la description microscopique d'un gaz en équilibre thermodynamique (voir ci-dessous). En effet dans ce cas le flux est identique dans toutes les directions.
119
+
120
+ Plus généralement ces échanges de quantité de mouvement ne sont ni isotropes ni totalement directifs et dans ce cas on utilise le tenseur des contraintes 
121
+
122
+
123
+
124
+
125
+
126
+ P
127
+
128
+
129
+
130
+
131
+ σ
132
+
133
+ i
134
+ j
135
+
136
+
137
+
138
+
139
+ {\displaystyle {\mathsf {P}}\equiv \sigma _{ij}}
140
+
141
+  (ou tenseur de pression) pour les décrire. En l'absence de couple interne au système ce tenseur est symétrique. Ceci est vérifié pour un fluide newtonien (mais pas seulement)[18]. Pour un fluide au repos ce tenseur est isotrope
142
+
143
+ où  
144
+
145
+
146
+
147
+
148
+
149
+ I
150
+
151
+
152
+
153
+
154
+ {\displaystyle {\mathsf {I}}}
155
+
156
+   est le tenseur unité et p la pression hydrostatique. On définit le tenseur de contraintes visqueuses comme le déviateur
157
+
158
+ où δij est le symbole de Kronecker.
159
+
160
+ Pour un fluide newtonien et avec l'hypothèse de Stokes σij est un tenseur à diagonale nulle. Cette propriété est utilisée pour l'écriture standard des équations de Navier-Stokes.
161
+
162
+ On définit la pression comme l'effet sur une paroi des impacts de particules (atome , molécules), effet résultant du transfert de quantité de mouvement.
163
+
164
+ où n est la densité volumique des particules, m leur masse et v leur vitesse microscopique. < v² > est la moyenne statistique du carré du module de la vitesse.
165
+
166
+ Pour un gaz à l'équilibre thermodynamique local la moyenne statistique se réduit à la moyenne temporelle au point considéré et la vitesse obéit à la distribution statistique de Maxwell. On peut écrire
167
+
168
+ où T est la température thermodynamique et k la constante de Boltzmann.
169
+
170
+ Dans cette approche la paroi est supposée parfaitement réfléchissante, ce qui ne correspond pas à la réalité. En fait la condition de réflexion parfaite définit une condition de symétrie, donc la négation même d'une paroi : ce type de condition aux limites est utilisé en physique pour éviter tout problème lié à l'écriture d'une condition physiquement réaliste[b].
171
+
172
+ La distribution maxwellienne des vitesses dans un gaz à l'équilibre thermodynamique résulte des interactions particule-particule dans le milieu libre. Les interactions paroi-particule sont de nature très différente et la distribution des vitesses est profondément altérée par la présence de la paroi sur une hauteur de quelques libres parcours moyens l. On peut définir une échelle macroscopique pour toute variable scalaire a par
173
+
174
+ Si l est grand devant la on est en régime moléculaire décrit par l'équation de Boltzmann. Le calcul de l'effort sur la paroi se fera à partir de celui des interactions individuelles[19].
175
+
176
+ Dans le cas l << la la paroi influence la distribution des vitesses dans une région épaisse de quelques libres parcours moyens appelée couche de Knudsen. On peut montrer[20] que la contrainte normale sur la paroi pxx est la pression p hors de la couche de Knudsen à un facteur correctif près qui est en
177
+
178
+
179
+
180
+
181
+
182
+ O
183
+
184
+
185
+ (
186
+
187
+
188
+ l
189
+
190
+
191
+ )
192
+
193
+
194
+ {\displaystyle {\mathcal {O}}({\sqrt {l}})}
195
+
196
+ . Ce terme tend donc vers 0 lorsque la masse volumique du gaz augmente. Pour un gaz monoatomique il est strictement nul en l'absence d'écoulement et de transfert thermique[21]. De la même façon il existe des termes de cisaillement pyy et pzz (tension superficielle) en
197
+
198
+
199
+
200
+
201
+
202
+ O
203
+
204
+
205
+ (
206
+ l
207
+ )
208
+
209
+
210
+ {\displaystyle {\mathcal {O}}(l)}
211
+
212
+ .
213
+
214
+ Si l'effet sur la pression est toujours négligeable, celui sur la vitesse et la température doivent être pris en compte dans certaines situations, par exemple l'écoulement en milieu poreux décrit par l'équation de Darcy-Klinkenberg.
215
+
216
+ La tension interfaciale entre un liquide et un gaz ou entre deux liquides est liée aux phénomènes d'interaction entre molécules. Cet effet est analogue à celui dans un milieu gazeux proche d'une paroi solide décrit ci-dessus. Toutefois les interactions moléculaires dans un liquide sont beaucoup plus complexes que dans un gaz et il n'existe pas de surface en tant que discontinuité comme pour un solide. L'analyse analytique du phénomène est beaucoup plus difficile[22]. On est réduit à l'expérience ou à un calcul de dynamique moléculaire[23], donc une expérience numérique. Toutefois l'approche qualitative utilisant le tenseur de pression permet d'illustrer le phénomène[24].
217
+
218
+ Le tenseur de pression est diagonal du fait des symétries du problème. L'équilibre en x (axe normal à la surface) implique que pxx (x) = Cste = p.
219
+
220
+ Les termes transverses pyy et pzz sont égaux par symétrie et varient avec x. On note pt (x) leur valeur. Ces termes induisent une contrainte correspondant à l'écart à p
221
+
222
+ l'intégration se faisant sur un domaine incluant la région d'épaisseur nanométrique de la couche incriminée. γ est la tension superficielle qui est une propriété du liquide seulement.
223
+
224
+ Généralement la modélisation du phénomène s'appuie sur une approche mécanique ou thermodynamique[24],[25] qui ne dit rien des mécanismes sous-jacents.
225
+
226
+ La thermodynamique du gaz de photons (des bosons obéissant à la statistique de Bose-Einstein) permet de définir une pression radiative qui a les mêmes attributs que la pression des atomes et molécules. Elle existe dans le milieu vide ou contenant un matériau non opaque et est utilisée en transfert radiatif. Dans les gaz à très haute température elle est du même ordre de grandeur ou même supérieure à la pression gazeuse.
227
+
228
+ Cependant, par rapport aux gaz, le problème est simplifié par l'absence d'interaction photon-photon. Pour calculer le phénomène on peut donc superposer le rayonnement incident et le rayonnement émis de la paroi. Il n'existe pas l'équivalent de la couche de Knudsen. La force résultante sur la paroi peut avoir une direction quelconque. Dans le cas d'un faisceau parallèle impactant une surface absorbante, la force résultante a la direction du faisceau.
229
+
230
+ Dans les étoiles denses comme les naines blanches ou les étoiles à neutrons la densité est telle que la matière est dans un état dégénéré. La composante de la pression liée au mouvement des particules est négligeable devant la part quantique liée à l'impossibilité pour les électrons ou les neutrons de se rapprocher au-delà d'une certaine distance sous peine de violer le principe d'exclusion de Pauli. La thermodynamique permet d'attribuer une pression isotrope à ce milieu, appelée pression de dégénérescence. Elle varie comme la puissance 5/3 de la masse volumique et est indépendante de la température. Le domaine est limité par la température de Fermi définie par
231
+
232
+ où μ est le potentiel chimique.
233
+
234
+ Dans le cas de dégénérescence électronique la température de Fermi des corps est de l'ordre de quelques dizaines de milliers de kelvins.
235
+
236
+ En thermodynamique, la pression est définie à partir de l'énergie interne
237
+
238
+
239
+
240
+ U
241
+ (
242
+ V
243
+ ,
244
+ S
245
+ ,
246
+ N
247
+ )
248
+
249
+
250
+ {\displaystyle U(V,S,N)}
251
+
252
+ par
253
+
254
+ où V est le volume occupé, S l'entropie et N = n V le nombre de particules dans le volume V.
255
+
256
+ En général la pression est strictement positive car il faut fournir de l'énergie (ΔU > 0) pour diminuer le volume (ΔV < 0).
257
+
258
+ Cette définition est cohérente avec celle de la pression pour un milieu à l'équilibre thermodynamique en cinétique des gaz.
259
+
260
+ Il existe de nombreux problèmes dans lesquels la couche limite est modifiée par l'état de paroi : rugosité à l'échelle millimétrique en aérodynamique, à l'échelle centimétrique en hydraulique ou à l'échelle métrique pour les vents dans l'atmosphère. Pour ne pas avoir à détailler chaque détail de la surface on définit une surface plane équivalente et on transfère les effets de la rugosité sur une condition aux limites ad hoc[26]. Lorsqu'on regarde ce qui se passe au niveau élémentaire on voit qu'il se produit une surpression dans la région au vent de la rugosité et une dépression dans la région sous le vent (voir figure). La force résultant de cette pression a donc une composante parallèle à la paroi équivalente. Celle-ci est petite devant la composante normale mais pas toujours totalement négligeable. Elle est généralement incluse dans le frottement et peut ainsi constituer une partie prépondérante de la valeur apparente de celui-ci.
261
+
262
+ Le problème des écoulements sur paroi rugueuse est un problème non totalement résolu de la mécanique des fluides, à l'exception du cas de l'écoulement de Stokes pour lequel une homogénéisation est possible[27].
263
+
264
+ Cet exemple met en évidence le fait que la décomposition habituelle du tenseur des contraintes en un terme diagonal (la pression) et un déviateur (le cisaillement) n'est pas toujours très pertinente, même dans le cas d'un fluide newtonien.
265
+
266
+ Une perturbation quelconque dans un milieu solide ou fluide va créer un déséquilibre qui va se propager sous diverses formes. La propagation de la pression sous forme d'une onde étant rapide, c'est elle qui va porter l'information de cette perturbation dans le milieu environnant.
267
+
268
+ Pour la simplicité on s'intéresse tout d'abord à un milieu uniforme où une onde plane se propage dans la direction x. La perturbation, supposée faible, ne perturbe que faiblement la distribution des atomes ou molécules à l'échelle microscopique, sur une distance de quelques libres parcours moyens. Deux cas sont possibles :
269
+
270
+ Dans le cas du gaz on sait calculer la vitesse de propagation dans le cas où la perturbation est suffisamment faible pour supposer la transformation adiabatique. On peut alors écrire une équation de propagation à partir des équations d'Euler[28], d'où l'on tire la vitesse du son.
271
+
272
+ Cette onde est faiblement amortie. En effet la viscosité dynamique ne concerne que les termes de cisaillement, ici absents. Par contre la viscosité volumique, correspondant aux phénomènes de compression et détente et liés aux échanges microscopiques entre énergie interne et énergie cinétique, joue un rôle d'amortissement de l'onde[28]. La valeur de cette quantité est faible, son effet négligeable pour les calculs de mécanique des fluides. Elle influence cependant la propagation du son sur de longues distances.
273
+
274
+ Dans un écoulement on parle d'onde simple pour décrire une onde provoquant des variations de pression locale comme les ondes de détente ou de compression isentropique. Leur analyse constitue la base de la compréhension des solutions des équations d'Euler au travers de l'analyse des caractéristiques[29].
275
+
276
+ L'unité standard définie dans le Système international est le pascal (symbole Pa). Une pression de 1 pascal correspond à une force de 1 newton exercée sur une surface de 1 m2 : 1 Pa = 1 N m−2 = 1 kg m−1 s−2[30].
277
+
278
+ On utilise encore diverses unités, souvent d'origine historique, comme la barye (symbole ba, système CGS), le millimètre de mercure (mmHg) ou torr (Torr), l'atmosphère (atm) ou le bar (bar). Toutes ces unités sont encore d'usage courant dans divers domaines. On trouve encore dans le monde anglo-saxon des unités spécifiques comme la livre-force par pouce carré (psi = pound per square inch).
279
+
280
+ La pression peut être négative. Un liquide placé dans une centrifugeuse subit une force qui peut être interprétée comme la résultante d'une pression négative[31]. Des pressions négatives sont également observées dans de l'eau refroidie dans un volume constant, qui peut rester liquide à une température de −15 °C en produisant une pression de −1 200 bar (soit −1,2 × 108 Pa)[32].
281
+
282
+ La pression théorique du vide absolu est nulle. La pression du vide interstellaire est d'environ 1 fPa (soit 10−15 Pa).
283
+
284
+ La pression maximale théorique est la pression de Planck (≈ 4,63 × 10113 Pa). Les pressions les plus élevées observées expérimentalement se situent au cœur des étoiles, la pression dans le soleil est d'environ 35 PPa (soit 3,5 × 1016 Pa).
285
+
286
+ On peut faire varier expérimentalement la pression statique sur plus de vingt ordres de grandeur : depuis 10−10 Pa pour les vides poussés jusqu'à 5 × 1011 Pa pour les plus hautes pressions produites en cellule à enclumes de diamant, utilisées par exemple pour déterminer l'équation d'état de métaux ou roches au centre des planètes[33]. Selon la gamme de pression visée, les appareils de mesure utilisent des principes physiques très différents. Les méthodes de mesure peuvent être classées en méthodes directes et indirectes. Les premières reposent sur la mesure directe d'une force, exercée sur une membrane par exemple, et sont proches de la définition première de la pression. Les méthodes indirectes reposent sur la mesure d'une autre grandeur physique (résistivité, température…) qu'on peut relier à la pression par un étalonnage.
287
+
288
+ Ces sondes de pression peuvent porter des noms très divers suivant leur utilisation et donc leur mode de fonctionnement. On peut citer comme appareils traditionnels :
289
+
290
+ Certaines technologies ont été développées spécifiquement pour un domaine, par exemple les peintures sensibles à la pression (PSP) pour les expériences en soufflerie[35].
291
+
292
+ La mesure de pression peut être absolue (valeur physique) ou relative à une valeur de référence, généralement la pression normale (1 bar). Dans ce dernier cas on parle toujours de pression alors qu'il s'agit d'une différence de pression, qui peut donc être négative.
293
+
294
+ Il existe également des moyens permettant d'obtenir de très hautes pressions dynamiques (lasers de puissance, hautes puissances pulsées). Les hautes températures qui accompagnent ces expériences conduisent à l'utilisation de diagnostics optiques[36].
295
+
296
+ La notion de pression étant d'un usage extrêmement général on se limitera à quelques exemples utilisables dans un objectif de vulgarisation. On trouve assez facilement des sites illustrant les bases de chacun de ces aspects[37],[38].
297
+
298
+ Une application très courante consiste à faire varier la surface d'application dans le but de multiplier l'effort exercé localement. Cela peut être réalisé par l'intermédiaire d'un solide, par l'exemple d'un objet pointu comme un clou ou un poinçon. On peut également utiliser un liquide comme pour la presse hydraulique. L'effet contraire de démultiplication est illustré par l'usage d'un support de surface notable pour exercer un effort sur un sol déformable.
299
+
300
+ La notion d'intensité de la force due à la pression atmosphérique est illustrée par l'expérience historique des hémisphères de Magdebourg.
301
+
302
+ Le lien avec la gravité permet d'expliquer un phénomène comme la poussée d'Archimède comme pour le thermomètre de Galilée[39] ou le fonctionnement du baromètre tel celui de Huygens[40].
303
+
304
+ La notion de pression de rayonnement permet d'expliquer le fonctionnement d'une voile solaire ou d'un radiomètre.
305
+
306
+ Un élément caractérisant la pression en mécanique des fluides est le fait qu'elle est à l'origine d'écoulements. Un calcul simple permet de le montrer : prenons un élément de volume de fluide incompressible dV = dS dl, d'épaisseur dl, nommé « particule fluide ». En présence d'une différence de pression dp il est soumis à une force :
307
+
308
+ On exprimera ceci plus généralement en disant que la force exercée par unité de volume est proportionnelle au gradient de pression :
309
+
310
+ En lui appliquant l'équation fondamentale de la dynamique on trouve l'équation de conservation de quantité de mouvement pour un fluide non visqueux écrite en repère lagrangien [c]
311
+
312
+ Si la pression peut être mesurée par l'intermédiaire d'un phénomène qui en dépend, certaines quantités sont mesurées par leur dépendance à la pression.
313
+
314
+ L'altitude
315
+
316
+
317
+
318
+ z
319
+
320
+
321
+ {\displaystyle z}
322
+
323
+ (au sens mathématique) sur terre peut être mesurée par l'intermédiaire de sa relation avec la pression au travers de la loi d'équilibre hydrostatique :
324
+
325
+
326
+
327
+
328
+
329
+ ρ
330
+
331
+
332
+ {\displaystyle \rho }
333
+
334
+ est la masse volumique et
335
+
336
+
337
+
338
+ g
339
+
340
+
341
+ {\displaystyle g}
342
+
343
+ l'accélération de la pesanteur supposée constante dans l'intervalle d'altitude considéré. On calcule le profil
344
+
345
+
346
+
347
+ p
348
+
349
+
350
+ (
351
+ z
352
+ )
353
+
354
+
355
+
356
+ {\displaystyle p\!\left(z\right)}
357
+
358
+ d'où on déduit
359
+
360
+
361
+
362
+ z
363
+
364
+
365
+ (
366
+ p
367
+ )
368
+
369
+
370
+
371
+ {\displaystyle z\!\left(p\right)}
372
+
373
+ .
374
+
375
+ Diverses applications illustrent cette relation :
376
+
377
+ L'échelle absolue de température thermodynamique est basée sur l'équation d'état du gaz parfait et la mesure de pression ou de volume. Le thermomètre à hydrogène constitue un étalon secondaire de mesure[42].
378
+
379
+ On peut estimer le débit d'un fluide en utilisant un système entraînant une perte de charge calibrée (par ex. une plaque à orifice ou diaphragme). La différence de pression entre l'entrée et la sortie du système déprimogène est reliée à la vitesse du fluide par :
380
+
381
+ avec :
382
+
383
+ On calcule ainsi la vitesse :
384
+
385
+ Dans un tube de Pitot, qui permet notamment de mesurer la vitesse des avions, l'un des capteurs mesure la pression totale (somme de la pression statique et de la pression dynamique) dans la veine du fluide et l'autre la pression statique seule. Le coefficient de perte de charge
386
+
387
+
388
+
389
+ K
390
+ =
391
+ 1
392
+
393
+
394
+ {\displaystyle K=1}
395
+
396
+ .
397
+
398
+ Avec
399
+
400
+
401
+
402
+ S
403
+
404
+
405
+ {\displaystyle S}
406
+
407
+ la surface de la section d'entrée du capteur, le débit massique
408
+
409
+
410
+
411
+
412
+
413
+
414
+ m
415
+ ˙
416
+
417
+
418
+
419
+
420
+
421
+ {\displaystyle {\dot {m}}}
422
+
423
+ vaut :
424
+
425
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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@@ -0,0 +1,5 @@
 
 
 
 
 
 
1
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
3
+ Un prêtre — du latin presbyter[1], lui-même emprunté au grec πρεσβύτερος (presbýteros) « ancien » — est un homme ou une femme (on utilise dans ce dernier cas les termes prêtresse ou femme prêtre) qui exerce un ministère sacré dans une religion et y est chargé du service liturgique, présidant aux cérémonies de certains cultes religieux.
4
+
5
+ Le prêtre porte généralement un nom particulier, suivant la religion considérée (voir article clergé) : imam, curé, abbé, ecclésiastique, vicaire, prélat, confesseur, père, pasteur, pope, lama, brahmane, bonze, druide, yatiri.
fr/4797.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,5 @@
 
 
 
 
 
 
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
2
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3
+ Un prêtre — du latin presbyter[1], lui-même emprunté au grec πρεσβύτερος (presbýteros) « ancien » — est un homme ou une femme (on utilise dans ce dernier cas les termes prêtresse ou femme prêtre) qui exerce un ministère sacré dans une religion et y est chargé du service liturgique, présidant aux cérémonies de certains cultes religieux.
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5
+ Le prêtre porte généralement un nom particulier, suivant la religion considérée (voir article clergé) : imam, curé, abbé, ecclésiastique, vicaire, prélat, confesseur, père, pasteur, pope, lama, brahmane, bonze, druide, yatiri.