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+ Le Wisconsin (/wis.kɔn.sin/[2] Écouter ou /wis.kɔ̃.sɛ̃/[3] ; en anglais : /wɪ.ˈskɑn.sɪn/[4] Écouter) est un État du Midwest des États-Unis. Il est bordé au nord par le lac Supérieur et le Michigan, à l'est par le lac Michigan, au sud par l'Illinois et à l'ouest par l'Iowa et le Minnesota.
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+ Le mot Wisconsin vient du mot en langue amérindienne miami-illinois « Mesconsing » qui signifierait « lieu de la pierre rouge »[5].
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+ L'État doit son surnom d'« État des blaireaux » (Badger State) non pas à l'animal mais au fait qu'au début du XIXe siècle, les mineurs de l'État vivaient dans les caves qu'ils étaient en train de creuser et avaient hérité du surnom de « garçons blaireaux » ou « blaireaux »[6].
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+
9
+ En 1634, le Français Jean Nicolet fut le premier Européen à explorer le « Ouïskonsen ». Il y fonda la colonie de la baie des Puants (devenue La Baie verte, actuelle Green Bay, à l'embouchure de la Fox River sur le lac Michigan). La France céda le territoire de l'actuel Wisconsin aux Britanniques en 1763, à l'issue de la guerre de Sept Ans, qui, en conflit avec les Amérindiens, réservent le territoire pour ces derniers avec la Proclamation royale de 1763. Le 22 juin 1774, le parlement anglais vota l'Acte de Québec qui joint le Wisconsin à la province de Québec, sans pour autant autoriser sa colonisation. Cette interdiction de colonisation vers l'ouest est l'une des causes du mécontentement des colons américains qui provoquera la Guerre d'indépendance des États-Unis.
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+
11
+ En 1783, le traité de Paris donne le territoire aux jeunes États-Unis qui devient une partie du Territoire du Nord-Ouest mais reste dans les faits administré par les Britanniques jusqu'à la guerre anglo-américaine de 1812.
12
+
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+ Le territoire du Wisconsin fut créé en 1836 et admis le 29 mai 1848 — hors une partie au nord-ouest, rattachée au Minnesota — en tant que 30e État de l'Union.
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+
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+ Le Wisconsin fut ensuite majoritairement colonisé par des colons allemands, scandinaves et suisses.
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+ Parmi les personnages célèbres originaires de cet État on peut citer : l'acteur et réalisateur Orson Welles, les réalisateurs Nicholas Ray et Joseph Losey, l'acteur Spencer Tracy, l'architecte Frank Lloyd Wright, le magicien Harry Houdini ou encore Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker, créateurs de Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, les écrivains Laura Ingalls Wilder, Frederic Prokosch et Clifford D. Simak, ainsi que William Sylvester Harley et Arthur Davidson, fondateurs de la marque de motocyclettes Harley-Davidson.
18
+
19
+ Le relief de la région a été modelé par les glaciers quaternaires (cuvettes lacustres, dépôts morainiques). La plaine du lac Michigan, qui s’élève vers l’ouest en un plateau culminant au nord à 603 m au mont Arvon, occupe l’est de l’État. Les principales rivières sont le Mississippi et ses affluents, le Wisconsin et la Saint Croix. Le lac Winnebago est le plus grand lac intérieur de l’État.
20
+
21
+ Le climat du Wisconsin est de type continental humide. Toutefois, le nord est caractérisé par des conditions climatiques particulièrement rudes et des sols pauvres. La forêt (érable, bouleau, sapin, pin et chêne), surtout présente dans la partie nord, recouvre environ 43 % du territoire.
22
+
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+ La National Park Service gère 4 aires protégées au Wisconsin[7] :
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+ LL-Q150 (fra)-Poslovitch-Wisconsin.wav
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+ L'État du Wisconsin est divisé en 72 comtés[8].
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini quinze aires métropolitaines et treize aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Wisconsin[9].
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30
+ (9 461 105)
31
+
32
+ (9 537 289)
33
+
34
+ (0,8 %)
35
+
36
+ (3 348 859)
37
+
38
+ (3 459 146)
39
+
40
+ (3,3 %)
41
+
42
+ (133 665)
43
+
44
+ (135 512)
45
+
46
+ (1,4 %)
47
+
48
+ (279 771)
49
+
50
+ (279 887)
51
+
52
+ (0,0 %)
53
+
54
+ (65 778)
55
+
56
+ (65 401)
57
+
58
+ (-0,6 %)
59
+
60
+ (30 591)
61
+
62
+ (30 618)
63
+
64
+ (0,1 %)
65
+
66
+ En 2010, 87,5 % des Wisconsinois résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 73,8 % dans une aire métropolitaine et 13,7 % dans une aire micropolitaine.
67
+
68
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini huit aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Wisconsin.
69
+
70
+ (9 840 929)
71
+
72
+ (9 912 730)
73
+
74
+ (0,7 %)
75
+
76
+ (3 684 928)
77
+
78
+ (3 797 883)
79
+
80
+ (3,1 %)
81
+
82
+ L'État du Wisconsin compte 596 municipalités[10], dont 26 de plus de 30 000 habitants.
83
+
84
+ La municipalité de Milwaukee était la 31e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
85
+
86
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Wisconsin à 5 822 434 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 2,38 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 686 986 habitants[11]. Depuis 2010, l'État connaît la 38e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
87
+
88
+ Avec 5 686 986 habitants en 2010, le Wisconsin était le 20e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,84 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Green Lake dans la town de Green Lake[12].
89
+
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+ Avec 40,54 hab./km2 en 2010, le Wisconsin était le 24e État le plus dense des États-Unis.
91
+
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+ Le taux d'urbains était de 70,2 % et celui de ruraux de 29,8 %[13].
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+
94
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,0 ‰[14] (11,8 ‰ en 2012[15]) et le taux de mortalité à 8,3 ‰[16] (8,4 ‰ en 2012[17]). L'indice de fécondité était de 1,89 enfants par femme[14] (1,86 en 2012[15]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,8 ‰[16] (5,8 ‰ en 2012[17]). La population était composée de 23,55 % de personnes de moins de 18 ans, 9,66 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,45 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,67 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,67 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 38,5 ans[18].
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+
96
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 55 730) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 65 533) avec un excédent des naissances (219 253) sur les décès (153 720), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 9 716) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 18 668) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 28 384)[19].
97
+
98
+ Selon des estimations de 2013, 94,4 % des Wisconsinois étaient nés dans un État fédéré, dont 71,8 % dans l'État du Wisconsin et 22,6 % dans un autre État (14,9 % dans le Midwest, 3,5 % dans le Sud, 2,5 % dans l'Ouest, 1,7 % dans le Nord-Est), 0,8 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 4,8 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41,7 % en Amérique latine, 34,9 % en Asie, 17,1 % en Europe, 3,2 % en Afrique, 2,6 % en Amérique du Nord, 0,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 43,6 % étaient naturalisés américain et 56,4 % étaient étrangers[20],[21].
99
+
100
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 85 000 immigrés illégaux, soit 1,5 % de la population[22].
101
+
102
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 86,20 % de Blancs, 6,32 % de Noirs, 2,27 % d'Asiatiques (0,83 % de Hmongs), 1,83 % de Métis, 0,96 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 2,39 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
103
+
104
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,71 %), principalement blanche et noire (0,57 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,12 %).
105
+
106
+ Les non-Hispaniques représentaient 94,09 % de la population avec 83,32 % de Blancs, 6,17 % de Noirs, 2,25 % d'Asiatiques, 1,40 % de Métis, 0,85 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 0,07 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 5,91 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (4,29 %) et de Porto Rico (0,81 %)[18].
107
+
108
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 93,7 %, dont 82,5 % de Blancs, 6,1 % de Noirs, 2,5 % d'Asiatiques et 1,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 6,3 %[25].
109
+
110
+ En 2016, les Wisconsinois s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (40,5 %), irlandaise (10,8 %), polonaise (8,8 %), norvégienne (7,7 %), anglaise (5,7 %), américaine (3,6 %), italienne (3,5 %) et française (3,2 %)[26].
111
+
112
+ L'État avait la plus forte proportion de personnes d'origine polonaise, la 2e plus forte proportion de personnes d'origine allemande, les 4e plus fortes proportions de personnes d'origine néerlandaise et tchèque, la 5e plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne, la 9e plus forte proportion de personnes d'origine canadienne-française ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes d'origine danoise.
113
+
114
+ L'État abrite la 23e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 28 255 Juifs en 2013 (32 150 en 1971), soit 0,5 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Milwaukee-Waukesha-West Allis (21 100) et Madison (5 000)[27]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté d'Ozaukee (5,2 %).
115
+
116
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (72,7 %) et de Porto Rico (13,8 %)[28]. Composée à 48,7 % de Blancs, 7,4 % de Métis, 2,5 % de Noirs, 1,8 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 39,2 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 23,9 % des Métis, 14,3 % des Océaniens, 11,0 % des Amérindiens, 3,3 % des Blancs, 2,3 % des Noirs, 0,9 % des Asiatiques et 97,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[29].
117
+
118
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Hmongs (36,5 %), Indiens (17,7 %), Chinois (13,6 %), Philippins (6,1 %), Coréens (6,1 %), Viêts (3,8 %) et Laotiens (2,9 %)[30].
119
+
120
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de Hmongs (0,83 %).
121
+
122
+ L'État comptait également le 3e plus grand nombre de Hmongs (47 127).
123
+
124
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,5 %), principalement blanche et noire (31,2 %), blanche et amérindienne (21,6 %), blanche et asiatique (15,9 %), blanche et autre (13,8 %) et noire et amérindienne (2,9 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,5 %)[31].
125
+
126
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 38 % des habitants du Wisconsin se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 29 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 33 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[33].
127
+
128
+ Ancien bastion républicain, n'ayant voté qu'à deux reprises pour des candidats démocrates entre 1856 et 1928[37], le Wisconsin est devenu un État pivot de chaque campagne présidentielle au résultat souvent imprévisible. Si en 1944, le candidat républicain Thomas Dewey l'avait emporté contre Franklin Delano Roosevelt, le même Dewey avait perdu 4 ans plus tard contre Harry S. Truman.
129
+
130
+ Depuis 1988, les électeurs du Wisconsin ont toujours voté pour le candidat démocrate mais ce choix est parfois effectué de justesse comme en 2000 (par 5 000 voix d'avance et 47,83 % des suffrages) et 2004 (par 11 000 voix d'avance et 49,70 % des suffrages).
131
+
132
+ En 2016, Donald Trump est le premier républicain à avoir remporté l'État depuis Ronald Reagan en 1984, avec 47,2 % des suffrages contre 46,5 % pour la candidate démocrate Hillary Clinton, ce qui marque un revirement majeur.
133
+
134
+ Les centres urbains de Milwaukee et Madison sont massivement acquis aux démocrates tandis que les banlieues de Milwaukee sont un bastion des républicains, à l'image du comté de Waukesha. Au niveau des comtés, ceux de l'ouest du Wisconsin paraissent plus favorable aux démocrates que ceux du nord et de l'est de l'État[37]. Lors de l'élection présidentielle de 2008, Barack Obama remporte 59 comtés de l'État contre 12 au candidat républicain John McCain, en réalisant de bons scores dans ces dernières régions[37].
135
+
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+ Le Wisconsin a longtemps été un État dominé localement par les républicains.
137
+
138
+ Durant l'époque de la guerre civile américaine (1861-1865), le Wisconsin devient un bastion du parti d'Abraham Lincoln. Après une période où les démocrates reprennent l'avantage dans les années 1890, il devient le bastion des républicains progressistes de Robert M. La Follette et de ses fils. Après la Seconde Guerre mondiale, le Wisconsin alterne régulièrement entre les démocrates et les républicains. Pendant 14 ans, de 1987 à 2001 et durant quatre mandats consécutifs, le républicain Tommy Thompson en est le gouverneur avant d'être nommé ministre de la Santé dans le gouvernement de George W. Bush. De 2003 à 2011, durant deux mandats, le démocrate Jim Doyle gouverne l'État.
139
+
140
+ Depuis le 7 janvier 2019, le démocrate Tony Evers, élu avec 49,5 % des voix en novembre 2018, est le gouverneur de l'État.
141
+
142
+ Le capitole de l'État du Wisconsin à Madison.
143
+
144
+ Tony Evers, gouverneur depuis 2019.
145
+
146
+ Mandela Barnes (en), lieutenant-gouverneur depuis 2019.
147
+
148
+ Josh Kaul (en), procureur général depuis 2019
149
+
150
+ Doug La Follette (en), secrétaire d'Etat depuis 1983.
151
+
152
+ L'Assemblée législative locale de la session 2019-2020 est dominée par les républicains. À l'Assemblée de l'État du Wisconsin (la chambre basse), 63 républicains font face à 36 démocrates, tandis qu'au Sénat du Wisconsin (la chambre haute), 19 républicains font face à 14 démocrates.
153
+
154
+ Le pouvoir judiciaire est au Wisconsin une des trois branches du gouvernement de l'État. Le Wisconsin Courts System est ainsi composé de[38]. :
155
+
156
+ Durant les années 1950, le Wisconsin est la terre d'élection du sénateur Joseph McCarthy. Il devient ensuite celui de William Proxmire et de Russ Feingold, le seul sénateur démocrate ayant voté contre le Patriot Act en 2001.
157
+
158
+ Au niveau fédéral, lors de la législature 2015-2017, le Wisconsin est représenté au Congrès des États-Unis par la sénatrice démocrate Tammy Baldwin, par le sénateur républicain Ron Johnson ainsi que par 5 représentants républicains et 3 représentants démocrates. Tammy Baldwin a été la première et la seule élue ouvertement lesbienne à la Chambre des représentants, et la première femme à représenter le Wisconsin au Sénat, ainsi que la première personne ouvertement homosexuelle à y siéger.
159
+
160
+ Tammy Baldwin, sénatrice depuis 2013.
161
+
162
+ Ron Johnson, sénateur depuis 2011.
163
+
164
+ En novembre 2006, les électeurs du Wisconsin approuvent par 59 % des voix un amendement constitutionnel réservant le mariage aux personnes de sexe opposé afin de prévenir toute tentative législative ou judiciaire de légalisation du mariage homosexuel. Ils votent également par 55 % des suffrages une motion demandant aux législateurs du Wisconsin de rétablir la peine de mort[39].
165
+
166
+ En mars 2011, le nouveau gouverneur républicain, Scott Walker, fait adopter une loi retirant aux syndicats de fonctionnaires la possibilité de négocier collectivement leurs conditions de travail ainsi que leurs avantages sociaux, à l'exception des négociations sur les salaires. Cette loi qui gèle partiellement les salaires des fonctionnaires, rabote leurs pensions de retraite, leurs couvertures sociales et laisse aux employés de l'État le choix de payer ou non des cotisations syndicales[40] provoque alors de nombreuses manifestations d'employés publics de l'État et l'occupation du capitole par les manifestants[41],[42].
167
+
168
+ Le Wisconsin est l’une des premières régions agricoles du pays ; premier producteur national de produits laitiers, l’élevage porcin et l’élevage de visons y sont également pratiqués. Les céréales (maïs essentiellement), la pomme de terre, le soja, le tabac, les plantes fourragères, les fruits et les légumes sont les principales cultures. L’exploitation forestière, très développée, fait du Wisconsin l’un des premiers producteurs de bois des États-Unis.
169
+
170
+ Le fer, le cuivre, l’or, l’argent, le plomb et le zinc constituent l’essentiel des ressources minières de l’État.
171
+
172
+ Les principaux secteurs industriels sont l’industrie du bois et du papier, la métallurgie (fonderies), l’agroalimentaire (produits laitiers et brasseries), la chimie, la construction mécanique (automobiles, moteurs et motocyclettes), les industries électrique et électronique. Les industries sont concentrées à Milwaukee et à Madison. Milwaukee est, en outre, un port très actif sur le lac Michigan.
173
+
174
+ L’activité touristique du Wisconsin repose sur de nombreux atouts culturels, naturels et historiques : le Milwaukee Art Center, l’un des principaux musées de sciences naturelles du pays, le Lizard Mound State Park (tumuli indiens), la Old Wade House (ancien relais de diligence) de Greenbush, ou encore le Old World Wisconsin, musée en plein air présentant des fermes construites par les immigrants allemands et scandinaves au XIXe siècle.
175
+
176
+ La principale université de l’État est l’université du Wisconsin (fondée en 1848 à Madison), elle est réputée dans certains domaines, les sciences notamment.
177
+
178
+ En 2005, la construction d'un parc à éoliennes a été décidée dans le sud du Wisconsin. Il fournira de l'électricité à 72 000 foyers et coûtera 250 millions de dollars. Le parc aura une capacité de 200 Mégawatts et s’étendra sur 80 kilomètres carrés. Il alignera 133 turbines de 11,80 mètres de hauteur avec des pales de 3,80 mètres. Dans l'État du Wisconsin, seul 4 % de l'électricité est produite par des énergies renouvelables, notamment grâce à 55 turbines réparties dans 5 parcs à éoliennes qui produisent 53 mégawatts. Le gouverneur Jim Doyle, alors en poste, souhaite augmenter cette proportion à 10 % d'ici à 2015[43].
179
+
180
+ Le Wisconsin, État rural, est souvent source de comédie dans les sitcoms à la télévision américaine, comme le personnage de James Hobert dans la série Spin City, ainsi que la série télévisée That '70s Show, qui s'y déroule.
181
+
182
+ Les habitants du Wisconsin, dont les plaques de voiture porte « America's Dairy land » (la crèmerie de l'Amérique) sont souvent qualifiés de « cheese heads » (têtes de fromage) à l'image des Hollandais, qualifiés de « kaaskoppen ».[réf. nécessaire]
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+ Œuvres principales
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+
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+ Liste des œuvres de Mozart
4
+ Signature de Mozart
5
+
6
+ modifier
7
+
8
+ Wolfgang Amadeus Mozart ou Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart[1] est un compositeur classique né à Salzbourg (principauté du Saint-Empire romain germanique) le 27 janvier 1756 et mort à Vienne le 5 décembre 1791[2].
9
+
10
+ Mort à trente-cinq ans, il laisse une œuvre impressionnante (893 œuvres sont répertoriées dans le catalogue Köchel), qui embrasse tous les genres musicaux de son époque. Selon le témoignage de ses contemporains, il était, au piano comme au violon, un virtuose.
11
+
12
+ On reconnaît généralement qu'il a porté à un point de perfection le concerto, la symphonie, et la sonate, qui devinrent après lui les principales formes de la musique classique, et qu'il fut l'un des plus grands maîtres de l'opéra. Son succès ne s'est jamais démenti. Son nom est passé dans le langage courant comme synonyme de génie, de virtuosité et de maîtrise parfaite[3].
13
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+ Né au numéro 9 de la Getreidegasse à Salzbourg, qui est alors la capitale d'une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique (Cercle de Bavière), Mozart est le fils du musicien (violoniste), compositeur et pédagogue (une méthode du violon), Léopold Mozart, né et originaire d'Augsbourg, ville de Bavière, qui occupe alors la fonction de vice-maître de chapelle à la cour du prince-archevêque de Salzbourg, et d'Anna Maria Pertl, son épouse[4].
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+ Wolfgang est le cadet de sept enfants. En raison du manque d'hygiène de l'époque et de mauvaises conditions sanitaires, trois enfants sont morts en bas âge avant la naissance de sa sœur Maria Anna (surnommée « Nannerl », née en 1751), et deux autres sont encore morts entre la naissance de cette sœur aînée et la sienne[5].
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+ Il est baptisé le lendemain de sa naissance dans une chapelle de la cathédrale Saint-Rupert de Salzbourg. Son acte de baptême porte les prénoms de Joannes Chrysost[omus][n 1] Wolfgangus[n 2] Theophilus. Theophilus, signifiant « aimé de Dieu », a des équivalents allemands (Gottlieb, prénom que son père lui attribue un mois après sa naissance), italien et latin (Amedeo prénom adopté lors de son voyage en Italie en décembre 1769)[6]. Wolfgang se fera appeler généralement « Wolfgang Amadè Mozart » mais s’amuse tout au long de sa vie à déguiser et à déformer ses différents noms en de Mozartini, Gangflow (Wolfgang à l’envers), Trazom, etc[7]. Mais on ne le voit jamais signer Amadeus si on dépouille la correspondance. Ce prénom ne sera employé qu'après sa mort.
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+ Dès l'âge de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique : il a l'oreille absolue et certainement une mémoire eidétique[8]. Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition a prima vista et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans (1762), il compose déjà ses premières œuvres (menuets KV. 2, 4 et 5, allegro KV. 3 inscrits dans le Nannerl Notenbuch, « cahier de musique pour Nannerl »)[9]. À quatorze ans, il aurait ainsi parfaitement retranscrit le Miserere de Gregorio Allegri, œuvre religieuse complexe, non publiée, mais connue, qui dure environ quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois. Une autre version évoque deux écoutes, Mozart regardant la deuxième fois, la partition de la première[10]. Mozart ne reçoit pas d'autre éducation que celle que lui donne son père.
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+ Entre 1762 et 1766, le jeune Mozart entreprend le Grand Tour lors d'un long périple musical avec son père, employé par le prince-archevêque Schrattenbach, ainsi qu'avec sa sœur aînée Maria Anna qu'il appelle Nannerl. Ils vont d'abord à Munich, puis à Vienne, avant de s'engager, le 9 juin 1763, dans une longue tournée en Europe, qui les emmène de nouveau à Munich, puis à Augsbourg, Mannheim, Francfort, Bruxelles où il logea une nuit au château de Hasselbrouck, Paris, Versailles, Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève[13] et Lausanne. Les exhibitions du jeune musicien impressionnaient les auditeurs et lui permettaient de capter de nouvelles influences musicales. Il fait ainsi la rencontre de deux musiciens qui vont le marquer définitivement : Johann Schobert à Paris, et Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach, à Londres. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie. C'est également à Londres que le naturaliste Daines Barrington tente de montrer que Wolfgang n'est qu'une sorte de singe savant exhibé par son père devant la noblesse européenne et qu'il s'agit d'une supercherie mais ses tests sur l'enfant révèlent qu'il s'agit bien d'un prodige[14]. Dans ses exhibitions, le jeune Mozart démontre ses qualités exceptionnelles de virtuose non seulement au clavecin, et plus tard au pianoforte, mais aussi au violon et à l'orgue. Il lui sera d'ailleurs proposé à Versailles un emploi de musicien à l'orgue qu'il n'acceptera pas. Mozart recherchera en vain un emploi de chef d'orchestre, kapellmeister, à Vienne. Lui-même s'intitule kapellmeister.
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+ En 1767, à l'âge de onze ans, Mozart compose son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38), une comédie latine destinée à être interprétée par les élèves du lycée dépendant de l'université de Salzbourg. De retour en Autriche, il se rend régulièrement à Vienne, et, durant l'été 1768, compose deux autres opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice ; il n'a alors que douze ans. L'année suivante, le prince-archevêque le nomme maître de concert. Son père obtient un congé, sans solde, ce qui lui permet de faire découvrir l'Italie à son fils (Mozart s'y rendra régulièrement jusqu'en 1773) ; il y étudie l'opéra, forme musicale dans laquelle il excellera (Le nozze di Figaro (les Noces de Figaro), Don Giovanni, Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes), Die Zauberflöte (la Flûte enchantée)…) et grâce à son travail sur les harmonies vocales et sa maîtrise de la polyphonie, il apportera une touche personnelle de sensibilité à ce genre. Alors qu'il visite Rome avec son père Leopold, il a la chance de pouvoir écouter le Miserere le mercredi de la Semaine sainte, le 11 avril 1770. Le soir même, il retranscrit le morceau de mémoire, pourtant interdit de reproduction par le Vatican sous peine d'excommunication. Il l'écoutera encore une fois le vendredi qui suit pour pouvoir faire quelques modifications. En Italie encore, il se lie au savant Padre Martini, devient membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne – qui pourtant n'admettait en principe que des membres âgés de plus de vingt ans. Le pape Clément XIV le nomme Cavaliere dello speron d'oro (Chevalier de l'éperon d’or).
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+ Le 16 décembre 1771, le prince-archevêque Schrattenbach meurt. Hieronymus von Colloredo-Mansfeld devient son nouvel employeur.
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+ Le prince-archevêque Colloredo, à la différence de son prédécesseur, tolère moins les voyages de la famille Mozart. Mais le jeune musicien se résigne mal à rester dans sa ville natale. En outre, son nouvel employeur lui impose la forme des pièces qu'il doit composer pour les cérémonies religieuses. À dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes, et ses relations avec le prince-archevêque se dégradent au cours des trois années qui suivent.
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+ C'est à cette époque qu'il fait la connaissance, à Vienne, de son illustre aîné Joseph Haydn, avec qui il entretiendra tout au long de sa vie une correspondance et une amitié teintée d'admiration, réciproque. Mozart lui donnera le surnom affectueux de « papa Haydn », resté aujourd'hui encore vivace. Joseph Haydn à Léopold Mozart qui le rapporte :
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+ « Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. »
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+ Wolfgang Amadeus Mozart à propos de Joseph Haydn :
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+ « Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »
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+ En 1776, Mozart qui a alors vingt ans, décide de quitter Salzbourg. Mais le prince-archevêque refuse de laisser partir son père, et lui impose de démissionner de son poste de maître de concert. Après une année de préparatifs, il part avec sa mère, tout d'abord à Munich, où il n'obtient pas de poste, puis à Augsbourg, et enfin à Mannheim, où il se lie d'amitié avec de nombreux musiciens. Toutefois, ses démarches pour obtenir un poste restent, là aussi, infructueuses. C'est à Mannheim également qu'il tombe éperdument amoureux de la cantatrice Aloysia Weber, ce qui suscite la colère de son père, qui lui demande de ne pas oublier sa carrière. Couvert de dettes, Mozart comprend qu'il doit reprendre ses recherches, et part pour Paris, au mois de mars 1778.
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+ À Paris, Mozart espère trouver de l'aide auprès de Friedrich Melchior Grimm, qui s'était occupé de sa tournée lorsqu'il avait sept ans, mais sans succès, l'homme de lettres lui reprochant "un manque de savoir-faire pour se mettre en valeur". Grimm met fin, déçu, au séjour de son jeune protégé. Mozart ne trouve pas non plus de poste qui lui convienne, et a même du mal à se faire payer ses leçons d'un noble qui le traite avec condescendance, comportement des nobles en général qui marquera Mozart. Lors de ce séjour, sa mère Anna Maria tombe malade et meurt le 3 juillet 1778 rue du Gros-Chenet (actuellement au 8 rue du Sentier où se trouve une plaque commémorative) à Paris. Elle est inhumée sur place après une messe à l'église Saint-Eustache en présence de son fils qui signe sur le registre paroissial de cette église[n 3].
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+ Mozart rentre alors à Salzbourg, où son père réussit à convaincre le prince-archevêque de le reprendre à son service. Sur le trajet de son retour, il passe par Munich, où vit la famille Weber. Mais Mozart apprend qu'Aloysia aime un autre homme. Après tous ces malheureux événements, il arrive, déprimé, à Salzbourg le 29 janvier 1779, où il retrouve son ancien poste de Konzertmeister auquel Colloredo ajoute la fonction d'organiste de la Cour pour 450 florins par an.
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+ En novembre 1780, il reçoit une commande pour l'opéra de Munich, et il part donc, comme son contrat l'y autorise. La création, le 29 janvier 1781, de Idomeneo, re di Creta (Idoménée, roi de Crète), opera seria, est accueillie très favorablement par le public. De retour à Salzbourg, Mozart doit suivre son employeur à Vienne, où le prince-archevêque le traite publiquement, après des remarques du jeune musicien jugées impertinentes, de « voyou » et de « crétin » avant de le congédier le 9 mai 1781[15]. Mozart s'installe alors dans la capitale autrichienne, dans la pension de madame Weber, comme compositeur indépendant.
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+ Mozart visita trois fois la ville de Mayence jusqu'en 1790[16].
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+ Mozart, désormais débarrassé de l'autorité de son père et de son employeur, peut enfin composer plus librement. En 1782, l'empereur Joseph II lui commande un opéra. Ce sera Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement au sérail), en langue allemande, qui incitera Gluck, compositeur et directeur des concerts publics à Vienne, à féliciter Mozart et sera l'opéra de Mozart le plus joué à Vienne. Joseph II est enchanté, voilà l'opéra allemand dont il rêve.
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+ Mozart a fait la connaissance de la troisième fille de madame Weber, Constance, et décide de l'épouser sans attendre le consentement écrit de son père qui en sera furieux. Le mariage est célébré le 4 août 1782, dans la cathédrale Saint-Étienne. Peu après, le baron van Swieten, directeur de la bibliothèque impériale, lui fait découvrir deux compositeurs qui sont alors tombés dans l'oubli : Bach et Haendel. Mozart, homme de théâtre tout comme Haendel, admire les effets musicaux créés par ce dernier pour accentuer le caractère dramatique de ses œuvres. Il est en outre fasciné par l'art du contrepoint de Bach, qui influence directement sa Grande messe en ut mineur KV. 427, et nombre de ses œuvres par la suite. La même année, il commence une série de six quatuors dédiés à son ami Joseph Haydn, qui se terminera en 1785.
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+ Pétri des idées des Lumières, Mozart entre le 14 décembre 1784 en franc-maçonnerie dans la loge Zur Wohltätigkeit (la Bienfaisance), et accède au grade de maître, le 13 janvier 1785[17]. Très épris des idéaux de la maçonnerie qui diffusent cette philosophie des Lumières, il écrit par la suite une douzaine d'œuvres pour ses frères maçons, dont Die Maurerfreude (La Joie des maçons, K. 471) en février 1785, la Maurerische Trauermusik (Musique funèbre maçonnique, K. 477) en novembre 1785, et surtout, en 1791, La Flûte enchantée (dit « opéra maçonnique ») KV. 620, qui serait une transcription de l'initiation à la franc-maçonnerie avec ses épreuves, son maître de cérémonie, la répétition de thèmes avec trois notes et une musique évoquant l'idéal maçonnique.
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+ En 1786, Mozart fait la connaissance du librettiste Lorenzo da Ponte, « poète impérial » à Vienne avec un rang directorial comparable à celui de Salieri directeur musical du Théâtre d'opéra impérial et kappelmeister. Da Ponte, alors bien en cour, contrairement à Mozart, convainc l'empereur d'autoriser la création d'un opéra basé sur Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais, alors qu'il avait fait auparavant interdire la pièce, jugée subversive. Mozart met en musique le livret de Lorenzo da Ponte, et la première de Le nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) a lieu le 1er mai 1786 à Vienne. Son succès n'empêche pas son retrait rapide de l'affiche, l’œuvre mécontentant la noblesse viennoise. Mozart part alors à Prague, où Le nozze connaît un grand succès. En hommage à cette ville, il compose la Symphonie no 38 en ré majeur.
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+ Il reçoit alors du directeur du théâtre de Prague, ville qui lui a fait fête, la commande d'un opéra pour la saison suivante. Mozart fait à nouveau appel à Lorenzo da Ponte librettiste à succès, pour créer le livret de Don Giovanni. Il s'inspire d'un opéra buffa italien de Gazzaniga produit à Venise sur un livret de Bertati quelques mois auparavant[18]. Le 28 mai 1787, son père, Léopold, meurt. Il avait rompu avec lui. Ce décès bouleverse Mozart, et va influencer la composition de son opéra alors en chantier. Don Giovanni est créé au théâtre des États de Prague le 28 octobre 1787 avec un grand succès, mais qui ne se confirmera cependant pas à Vienne. Mozart note Don Giovanni comme un opéra buffa, sans doute en raison du genre d'opéra, dans son catalogue[19], mais cet opéra sera publié et produit comme dramma giocoso, mêlant le comique et le tragique.
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+ Le 7 décembre 1787, Joseph II, satisfait de Mozart, le nomme musicien de la chambre impériale et royale avec un traitement confortable de 800 florins par an. Il le charge de la musique de danse. Mozart tentera en vain d'obtenir le poste de Konzertmeister impérial, la fonction occupée par Gluck. À ce traitement, Mozart ajoute ses cours privés donnés à la noblesse ou à la bourgeoisie de Vienne, le fruit des concerts par souscription qu'il organise et qu'il dirige et des gratifications pour chacun de ses opéras. Des opéras qui ne connaissent pas un grand succès selon Robbins Landon, la Cour et le public préférant l'opéra napolitain de Paisiello et Martin y Soler notamment, bien qu'il s'inspire de ce style dans la trilogie mais à sa manière. C'est cette manière qui à cette époque ravit les amateurs. Même Goethe qui admire Mozart, lui préfère Cimarosa. Après la mort de son protecteur Joseph II, Léopold II lui succède. Ce dernier ne semble pas apprécier Mozart qui perd sa situation, puis les faveurs de la noblesse, sans doute à cause du procès pour dettes intenté par le prince Lichnowsky à l'issue d'un voyage effectué en commun.
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+ Durant les dernières années de sa vie, Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté, ceci malgré de nombreux succès très bien rétribués, car il mène grand train de vie. Il compose beaucoup : sonates, concertos, symphonies, opéras (dont Così fan tutte, sa dernière collaboration avec Lorenzo da Ponte). L'année 1790, qui voit le décès de l'empereur Joseph II (son successeur Léopold II n'est pas favorable aux francs-maçons) et le départ de Joseph Haydn pour Londres, est peu productive[21].
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+ En 1791, Emanuel Schikaneder, franc-maçon comme lui, mais d'une autre loge, directeur d'un petit théâtre populaire de la banlieue de Vienne, le Freihaustheater auf der Wieden, sollicite sa participation à un opéra populaire en allemand. Il en écrit le livret, et Mozart écrit la musique de son avant-dernier opéra, Die Zauberflöte (La Flûte enchantée). Sa création le 30 septembre dans le théâtre privé de Schikaneder est un triomphe. Ce dernier a prévu de mettre en scène plusieurs opéras populaires de langue allemande inspirés de Lulu, ou La Flûte enchantée et les Garçons judicieux, tirés du recueil de contes intitulé Dschinnistan, de Wieland et Johann August Liebeskind (1786-1789). Le livret de La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) représente un opéra féérique, mi-chanté, mi-parlé. D'après des recherches récentes[22], les airs de l'opéra émaneraient de compositeurs divers collaborant avec Schikaneder et pas seulement de Mozart, mais toute la musique aurait été attribuée à ce dernier. Il s'agirait donc d'une production collective[23] qui se serait poursuivie dans un autre opéra féérique Der Stein der Wiese. La Flûte enchantée passe pour avoir créé un « style d'opéra allemand complètement formé fondé sur l'étrange mélange et d'humour vernaculaire qui caractérise le texte[24]. »
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+ En juillet, un inconnu lui aurait commandé un Requiem (KV. 626), qui devait rester anonyme. On sait aujourd'hui qu'il était commandité par le comte Franz von Walsegg, et on suppose que celui-ci souhaitait soit faire deviner à ses amis le nom de l'auteur, soit s'en attribuer la paternité. On a retrouvé le contrat entre le comte et Mozart selon le Dictionnaire Dermoncourt. Celui-ci, affaibli par la maladie et les privations, doit, en outre, faire face à une surcharge de travail, car il a reçu (début août) la commande d'un opéra (La Clemenza di Tito, KV. 621) pour le couronnement du roi de Bohême Léopold II, qu'il doit composer[19] en trois semaines. L'opéra est mal accueilli, l'impératrice qualifie l’œuvre « porcheria tedesca » et de « musique très mauvaise » ; quant à la cour, elle lui est hostile dès le départ (elle avait « une aversion fortement préconçue pour la composition de Mozart ») et n'aimait que l'opéra italien[25].
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+ Mozart meurt le 5 décembre 1791, cinq minutes avant une heure du matin[26], à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever ce Requiem (qui sera terminé à la demande de Constance par trois de ses élèves, Franz Xavier Süssmayer, Joseph Eybler, Freystadler et probablement l'abbé Stadler d'après Robbins Landon[27]). Les raisons de sa mort restent inconnues. Il était alors fiévreux, le corps gonflé et alité. Elles ont fait l'objet de nombreuses publications et près de cent quarante causes possibles ont ainsi été citées par Lucien Karhausen, chercheur et psychiatre germanique[28] : grippe, hémorragie cérébrale, trichinose, obésité, syndrome maniaco-dépressif, fièvre rhumatismale aiguë par streptocoque[29], empoisonnement au mercure par Salieri jaloux (hypothèse peu vraisemblable[30]), par les francs-maçons furieux de voir leurs rites révélés dans La Flûte enchantée (hypothèse peu crédible car la Franc-maçonnerie éditait une gazette librement distribuée et n'était pas secrète à Vienne), ou par prise de la « liqueur de Van Swieten »[31], hypothèse également peu vraisemblable et très peu évoquée qui met en cause Van Swieten père, médecin et ami de l'empereur François Ier d'Autriche. Pour Robbins Landon, les deux hypothèses vraisemblables sont que Mozart est mort « d'une fièvre rhumatismale ou selon un autre diagnostic d'une insuffisance rénale »[32].
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+ La légende, reprise dans le film Amadeus de Miloš Forman (film inspiré du célèbre ouvrage sur Mozart de Hildesheimer) qui veut que Mozart ait composé ce Requiem en prémonition de sa mort prochaine relève plus de l'imagerie romantique que de la réalité. Mozart reçoit un enterrement de troisième classe, usuel pour la bourgeoisie moyenne à cette époque. Sa femme Constance laisse Gottfried van Swieten, ami et mécène du compositeur, organiser les funérailles : le service funèbre se déroule, sans messe ni musique[33], dans la chapelle du Crucifix, une chapelle latérale de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne[34]. Le 6 décembre 1791 le corbillard conduit la dépouille à la tombée de la nuit au cimetière Saint Marx, dans la banlieue de Vienne, dans un des seize caveaux d'un « tombeau communautaire simple », conformément aux règles d'inhumation viennoises, dit un seul auteur. Il fut en fait enterré, de l'avis général des ouvrages de référence, dans une fosse commune ordinaire; une fosse pouvant contenir seize corps avec des couches de terre par rangées de quatre selon le Dictionnaire Mozart[33], au tarif le moins cher, 8 florins et 36 kreutzers, comme la majorité des classes moyennes[2]. Être enterré dans une fosse commune anonyme[n 6] n'avait rien d'inhabituel. L'Empereur avait imposé une loi en ce sens, pour éviter que les Viennois ne se rendent aux cimetières rendre hommage à leurs morts et ramènent en ville des maladies. Mozart n'eut pas de croix, ce qui a choqué à l'époque les admirateurs du compositeur. Une légende non fondée veut que Joseph Rothmayer, un des fossoyeurs, note l'emplacement du corps en entourant le linceul d’un fil de fer et, lors du remembrement du cimetière en 1801, récupère le crâne supposé de Mozart pour le confier à un anatomiste viennois, qui en fera don au Mozarteum de Salzbourg et sera l'objet d'études anatomo-pathologiques[35]. Des analyses ADN récentes n'ont pas pu authentifier le crâne comme étant celui de Mozart. Si ni la famille ni les amis — sauf Salieri, Süssmayer, Deiber et van Swieten franc-maçon comme Mozart, cinq personnes en tout — n'accompagnent le cercueil à son inhumation, cela pourrait être en raison d'un décret impérial qui interdisait aux convois funèbres l'accès aux faubourgs en raison d'épidémies, dont le choléra[36]. Il est établi que devant l'inaction de la veuve de Mozart, plusieurs personnes ont ensuite cherché à retrouver ses restes dans le cimetière, en vain, les fosses communes étant régulièrement remaniées pour accueillir de nouveaux corps.
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+ Il faut ajouter pour mieux comprendre la situation de la fin de vie de Wolfgang Amadeus Mozart, que, probablement joueur, très seul en raison de son caractère difficile, « demeuré enfant » selon sa sœur Nannerl, condamné par la Cour de Basse-Autriche à Vienne le 12 novembre 1791 et saisi pour une dette de 1 435 florins 32 kreuzers, à la demande du prince Karl von Lichnowski[37], pourtant son ami, il est décédé ruiné, quoique disposant d'un traitement confortable de musicien impérial de 800 florins par an, depuis 1787 grâce à la bienveillance de Joseph II. Le souverain appréciait Mozart, mais toutefois préférait, comme le public, les Italiens. Mozart ne connut pas le grand succès de son temps pour cette raison, à la différence de Gluck qui bénéficia en 1787, quelques années plus tôt, d'obsèques solennelles et d'un enterrement dans une belle tombe avec une pierre distinctive à son nom, le tout Vienne musical étant présent. À Salzbourg, Léopold Mozart, père de Wolfgang, et Michael Haydn, frère du grand Haydn et ami de Mozart, ont été l'objet d'obsèques plus relevées avec tombe individuelle et cortège officiel. On peut donc s'interroger sur la personnalité de Mozart et son probable rejet par l'aristocratie comme le fait le musicologue Robbins Landon au XXe siècle. D'autres musiciens que lui ont eu droit en effet à un traitement différent pour leurs obsèques, y compris avant 1791. Robbins Landon a recherché les raisons pour lesquelles Mozart n'avait pas été accepté par la société de Vienne, voire rejeté ; peut-être dit-il parce qu'il affichait ostensiblement son appartenance aux loges, alors qu'après 1789, le point de vue de l'aristocratie change à cet égard. Il y a aussi la condamnation à une peine de prison et saisie pour dettes, à la demande d'un prince actif à Vienne, découverte assez récemment par Robbins Landon et la manière dont Mozart traite la noblesse, qu'il déteste (Correspondance), dans plusieurs de ses opéras. « Mozart était lui-même son pire ennemi » écrit Robbins Landon[38].
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+ Un service commémoratif a lieu à Prague le 14 décembre, cette fois devant des milliers de personnes. Emanuel Schikaneder en organise un préalablement le 10 décembre 1791 à Vienne, au cours duquel le début du Requiem (Introït et Kyrie) pourrait avoir été chanté, la partie composée par Mozart lui-même[39].
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+ En son honneur est érigé un cénotaphe conçu en 1859 par le sculpteur Hanns Gasser : une statue en bronze représente la muse de la musique assise sur un socle de granit. Elle porte dans sa main droite une partition du Requiem et dans sa main gauche, reposant sur une pile d'œuvres de Mozart, une couronne de laurier. Le monument est vandalisé à plusieurs reprises (1868, 1879) et à la suite de la fermeture du cimetière Sankt Marx en 1874, il est transféré en 1891 (l'année du centenaire de la mort du compositeur) dans le cimetière central de Vienne pour faire partie du « carré » des sépultures de grands musiciens comme Beethoven ou Strauss. Le groupement actuellement à Sankt Marx, constitué d'un « génie rêveur » appuyé à une colonne tronquée, est rajouté à la fin du XIXe siècle par Alexander Kugler, gardien de cimetière et admirateur du compositeur. Il entreprend de manière non officielle de refaire connaître ce lieu abandonné, à partir de sculptures récupérées sur des tombes voisines à l'abandon. Endommagé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monument funéraire de Sankt Marx est restauré en 1950 par le sculpteur Florian Josephu-Drouot[40].
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+ Mozart épousa Constanze Weber (1763-1842) le 4 août 1782. Ils eurent six enfants en près de neuf ans :
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+ Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survécurent, passé la petite enfance. En raison de ses fréquentes grossesses, Constance est réputée pour avoir été faible et souvent confinée dans son lit ou en cure, n'ayant pas conscience du génie de son mari ; cette thèse est détaillée par le musicologue Alfred Einstein[41] qui met en cause, dans son ouvrage Mozart l'homme et l'œuvre, sa responsabilité dans la triste fin de Mozart, avec des termes très forts[42] :
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+ « Elle n'était même pas une bonne ménagère ; elle n'était jamais prévoyante, et, au lieu de faciliter la vie et le travail de son époux en lui assurant un certain confort matériel, elle partageait inconsidérément son expérience bohème […] Elle était tout à fait inculte et n'avait aucun sens des convenances. »
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+ Une appréciation tempérée par un jugement du biographe Otto Jahn (Mozart, Leipzig 1856 ; 4e éd. 1907) : « On trouve Constance… souffrant de l'insouciance d'un homme de génie qui demeura un enfant jusqu'à la fin de ses jours »[43].
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+ De nombreux portraits présumés de Mozart semblent avoir été effectués de seconde main, probablement sans voir le musicien ou bien rétrospectivement après la mort du compositeur. Ils montrent des physionomies différentes et sont douteux quant à leur ressemblance. Le portrait peint vers 1782 par Joseph Lange, beau-frère de Mozart et peintre amateur, était considéré par sa femme Constance comme étant « de loin la meilleure image de lui »[44]. Mais le portrait de qualité le plus ressemblant est un portrait en miniature réalisé par Dora Stock le 16 ou le 17 avril 1789 lors d'un séjour de Mozart à Dresde. D'une grande finesse, il est dessiné selon la technique de la carta tinta sur un carton préparé de couleur ivoire. Il montre le compositeur en buste de profil à gauche. Le format ovale réduit (76 x 60 mm) et le portrait de profil sont courants dans les portraits en miniature de la fin du XVIIIe siècle. Ce portrait de 1789 est considéré comme le dernier portrait authentique connu de Mozart.
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86
+ Dans son livre de mémoires Reminiscences, le ténor Michael Kelly décrit Mozart comme un homme de petite taille (1,52 m, sa croissance étant probablement freinée lors de sa tournée européenne exténuante qui le privait de sommeil et d'hormone de croissance sécrétée la nuit[45]), pâle et maigre, la chevelure blonde, le visage grêlé par la petite vérole. S'habillant de manière élégante, il se révèle un grand séducteur[46].
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88
+ Dans son livre Les confessions de Constanze Mozart, la romancière Isabelle Duquesnoy décrit Mozart comme blond (il a cessé de porter des perruques dès son arrivée à Vienne), aux yeux bleus, le regard doux, myope, gaucher et affublé d'une malformation congénitale à l'oreille. Sa femme sera accusée d'adultère, notamment avec un élève de Mozart (Süssmayer), qui l'avait accompagnée en cure à Baden durant une grossesse difficile ; les rumeurs cesseront lorsque l'enfant (Franz Xaver Wolfgang Mozart) naîtra, porteur de cette même malformation.
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+ Mozart est, avec Haydn et Beethoven, l’un des principaux représentants du style classique « viennois ». Cela ne suffit certes pas à le définir. Dans une époque dominée par le style galant, Mozart réalise la synthèse des complexités contrapuntiques propres au baroque tardif et des formes novatrices influencées notamment par les fils Bach ou par Haydn. Si Mozart est considéré comme le meilleur représentant du style classique, son style va toutefois bien au-delà : il est l’un des plus personnels et des plus immédiatement reconnaissables à l’oreille.
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+ Né dans une famille de musiciens, tôt habitué à voyager et à rencontrer des instrumentistes et compositeurs d’horizons et nationalités différents, Mozart devient dès l’enfance un imitateur de génie et s’approprie tout ce qu’il entend. Il suit cette méthode tout au long de sa vie, notamment quand il s’agit de se familiariser avec le contrepoint, ce « style savant » (ou « sévère ») si difficile à assimiler à l’époque où on lui oppose le style galant dans lequel Mozart baigne depuis l’enfance. Mozart commence par transcrire plusieurs fugues de Bach pour trio à cordes, sur une commande de Van Swieten (KV. 404a), puis se consacre réellement à composer des fugues, non sans difficultés : celle entamée pour le final de la Sonate pour violon KV. 402 reste inachevée ; tandis que celles du Prélude et fugue KV. 394 composé en 1782 ou de la Suite dans le style de Haendel KV 399 sont d’une extrême complexité, qui traduit les difficultés rencontrées par Mozart dans l’étude du contrepoint. Pourtant, celui-ci nourrit la Messe en ut mineur KV. 427 entamée à la même époque. Dans les mois suivants, on retrouve des fugues pour vents (Sérénade KV. 388), pour piano (Fugue en do mineur pour 2 pianos KV. 426, par la suite transcrite pour orchestre dans l’Adagio et fugue KV. 546), et plus tard pour orgue (KV. 594 et KV 608). Puis, dans les années suivantes, Mozart abandonne la simple imitation, mais des œuvres bénéficient de ce travail : le final du Quatuor en sol majeur (KV. 387) ou le final de la Symphonie « Jupiter » (KV. 551), deux mouvements où la superposition des lignes atteint une maîtrise inégalée.
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+ Il est impossible de définir Mozart par un genre précis. Opéra, symphonie, concerto, musique de chambre, musique sacrée… Mozart est un touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Si les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres (clarté de la structure et de ses articulations, équilibre de la formation, harmonie simple), si son don inné pour la mélodie est une évidence, Mozart en joue pour mieux faire ressortir tel motif, telle dissonance, surprendre par des audaces peu prisées de ses contemporains : quelques œuvres, à l’époque confidentielles, en portent la marque (comme la Fantaisie en ut mineur KV. 475 ou le Quatuor « Dissonance » KV. 465, dont l’introduction justifie le nom).
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+ Mozart n’était pas pour autant un révolutionnaire. Il est l’auteur d’une abondante production de divertimenti, menuets et airs très conformes aux conventions de l’époque, sans jamais se laisser enfermer dans un registre. Lorsqu’il compose ses opéras, c’est chaque fois avec une alternance entre opéra buffa (Les Noces de Figaro, Così fan tutte) inspirés de l'opéra napolitain qui connait alors un grand succès et opéra seria (Idomeneo). Et son avant-dernier opéra rompt avec chacun de ces deux styles puisqu’il s’agit d’un singspiel, une opérette allemande chargée de symbolisme et, à vrai dire, inclassable : la Flûte enchantée qui prend place dans une série d'opéras populaires créés par Schikaneder, directeur de troupe.
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+ Cultivé, curieux, sans cesse à l’écoute des inventions musicales ou artistiques de son époque, Mozart a su jusqu’au bout faire évoluer son style au gré des découvertes. On sent facilement l’influence débutante du Sturm und Drang allemand dans les dernières années mozartiennes (et pas seulement dans Don Giovanni ou dans le Requiem inachevé, qui reprend des thèmes du remarquable requiem de Michael Haydn, son ami). Le propre du génie mozartien est là : avoir su s’inspirer de ses contemporains sans jamais suivre d’autre modèle que le sien propre. La conscience de son génie lui donne une impertinence acérée qui fait partie de sa tournure d'esprit foncièrement anti-conformiste[47].
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+ La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération avec Haydn.
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+ On peut dire de sa musique qu'elle a poussé la forme classique, la musique du XVIIIe siècle, à son paroxysme, avant l'avènement du romantisme, son génie est d'avoir mis toute la tendresse, toute la musicalité dans cette forme dite « classique ».
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+ Mozart a eu une grande influence sur l’histoire de la musique, et ce directement auprès de ses contemporains. Il clôt une période plus qu'il en ouvre une autre. Même son aîné, Haydn, ami et admirateur de Mozart, en subit l’influence dans ses dernières symphonies et messes, et dans ses deux oratorios.
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+ Les successeurs de Mozart n’y échappent pas. Beethoven, qui l'a croisé en 1787. Schubert, davantage, qui grandit à Vienne à l’époque même où le génie de Mozart est enfin unanimement reconnu, quelques années après sa mort. D’autres compositeurs, moins à l’avant-garde du romantisme, restent plus proches de l’esprit mozartien classique, notamment son élève Johann Nepomuk Hummel ou Louis Spohr. Les opéras de Gioachino Rossini doivent à Mozart en tant qu'auteur d'opéras buffe d'inspiration napolitaine, et ce n’est pas un hasard si l'italien choisit de mettre en musique Le Barbier de Séville de Beaumarchais, premier volet des mésaventures de Figaro ayant déjà fait l'objet d'un opéra de Paisiello (célèbre en son temps) que Mozart a connu à Vienne. Enfin, Mendelssohn, Chopin, Brahms, et même Busoni assument l’héritage de Mozart dans une grande partie de leurs œuvres, souvent à la même hauteur que celui de Bach alors peu joué.
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+ Aujourd’hui, il est incontestablement le plus populaire des classiques.
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+ Quelques décennies après la mort de Mozart, plusieurs tentatives ont été faites afin d’inventorier ses compositions. Toutefois, c’est seulement en 1862 que Ludwig von Köchel, musicologue, complètera un catalogue chronologique de 626 œuvres, qui fait, aujourd’hui encore, figure de référence. Sa sixième édition recense désormais 893 œuvres.
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+ Liste de sonates pour piano :
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+ Liste de autres pièces pour piano :
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+ Liste des pièces pour orgue :
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+ Liste des pièces pour cordes :
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+ Liste des pièces pour vents :
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+ Liste des pièces pour ensemble mixte :
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+ Mozart ne peut pas être considéré comme écrivain. Toutefois, son abondante correspondance, qui a fait l’objet d’éditions partielles puis complètes, n’est pas seulement une source importante pour la compréhension du compositeur et de son époque, mais également une œuvre d’une qualité littéraire certaine bien qu'elle soit avant tout utilitaire et dépourvue de commentaires sur la musique et la vie musicale et culturelle de son temps.
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+ L’Autriche considère Mozart comme l’un de ses enfants les plus illustres[n 8] bien qu'historiquement il soit né dans la principauté ecclésiastique de Salzbourg incluse alors dans le cercle de Bavière et non dans le cercle d'Autriche. Salzbourg ne devient en effet autrichienne qu'en 1805 lors des guerres napoléoniennes.
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+ Dans sa correspondance, Mozart se dit allemand, dans un sens général et non un sens administratif, l'ensemble politique du Saint-Empire romain germanique ne donnant aucune postérité étatique[48]. Mozart est donc avant tout un Salzbourgeois de langue allemande, et par extension un sujet du Saint-Empire romain germanique, auquel participe également l'Autriche et qu'elle domine en partie (depuis le XIIIe siècle, la couronne impériale est dans la famille régnante autrichienne des Habsbourg).
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+ Œuvres principales
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+ Liste des œuvres de Mozart
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+ Signature de Mozart
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+ modifier
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+ Wolfgang Amadeus Mozart ou Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart[1] est un compositeur classique né à Salzbourg (principauté du Saint-Empire romain germanique) le 27 janvier 1756 et mort à Vienne le 5 décembre 1791[2].
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+ Mort à trente-cinq ans, il laisse une œuvre impressionnante (893 œuvres sont répertoriées dans le catalogue Köchel), qui embrasse tous les genres musicaux de son époque. Selon le témoignage de ses contemporains, il était, au piano comme au violon, un virtuose.
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+ On reconnaît généralement qu'il a porté à un point de perfection le concerto, la symphonie, et la sonate, qui devinrent après lui les principales formes de la musique classique, et qu'il fut l'un des plus grands maîtres de l'opéra. Son succès ne s'est jamais démenti. Son nom est passé dans le langage courant comme synonyme de génie, de virtuosité et de maîtrise parfaite[3].
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+ Né au numéro 9 de la Getreidegasse à Salzbourg, qui est alors la capitale d'une principauté ecclésiastique du Saint-Empire romain germanique (Cercle de Bavière), Mozart est le fils du musicien (violoniste), compositeur et pédagogue (une méthode du violon), Léopold Mozart, né et originaire d'Augsbourg, ville de Bavière, qui occupe alors la fonction de vice-maître de chapelle à la cour du prince-archevêque de Salzbourg, et d'Anna Maria Pertl, son épouse[4].
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+ Wolfgang est le cadet de sept enfants. En raison du manque d'hygiène de l'époque et de mauvaises conditions sanitaires, trois enfants sont morts en bas âge avant la naissance de sa sœur Maria Anna (surnommée « Nannerl », née en 1751), et deux autres sont encore morts entre la naissance de cette sœur aînée et la sienne[5].
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+ Il est baptisé le lendemain de sa naissance dans une chapelle de la cathédrale Saint-Rupert de Salzbourg. Son acte de baptême porte les prénoms de Joannes Chrysost[omus][n 1] Wolfgangus[n 2] Theophilus. Theophilus, signifiant « aimé de Dieu », a des équivalents allemands (Gottlieb, prénom que son père lui attribue un mois après sa naissance), italien et latin (Amedeo prénom adopté lors de son voyage en Italie en décembre 1769)[6]. Wolfgang se fera appeler généralement « Wolfgang Amadè Mozart » mais s’amuse tout au long de sa vie à déguiser et à déformer ses différents noms en de Mozartini, Gangflow (Wolfgang à l’envers), Trazom, etc[7]. Mais on ne le voit jamais signer Amadeus si on dépouille la correspondance. Ce prénom ne sera employé qu'après sa mort.
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+ Dès l'âge de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique : il a l'oreille absolue et certainement une mémoire eidétique[8]. Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition a prima vista et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans (1762), il compose déjà ses premières œuvres (menuets KV. 2, 4 et 5, allegro KV. 3 inscrits dans le Nannerl Notenbuch, « cahier de musique pour Nannerl »)[9]. À quatorze ans, il aurait ainsi parfaitement retranscrit le Miserere de Gregorio Allegri, œuvre religieuse complexe, non publiée, mais connue, qui dure environ quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois. Une autre version évoque deux écoutes, Mozart regardant la deuxième fois, la partition de la première[10]. Mozart ne reçoit pas d'autre éducation que celle que lui donne son père.
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+ Entre 1762 et 1766, le jeune Mozart entreprend le Grand Tour lors d'un long périple musical avec son père, employé par le prince-archevêque Schrattenbach, ainsi qu'avec sa sœur aînée Maria Anna qu'il appelle Nannerl. Ils vont d'abord à Munich, puis à Vienne, avant de s'engager, le 9 juin 1763, dans une longue tournée en Europe, qui les emmène de nouveau à Munich, puis à Augsbourg, Mannheim, Francfort, Bruxelles où il logea une nuit au château de Hasselbrouck, Paris, Versailles, Londres, La Haye, Amsterdam, Dijon, Lyon, Genève[13] et Lausanne. Les exhibitions du jeune musicien impressionnaient les auditeurs et lui permettaient de capter de nouvelles influences musicales. Il fait ainsi la rencontre de deux musiciens qui vont le marquer définitivement : Johann Schobert à Paris, et Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach, à Londres. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie. C'est également à Londres que le naturaliste Daines Barrington tente de montrer que Wolfgang n'est qu'une sorte de singe savant exhibé par son père devant la noblesse européenne et qu'il s'agit d'une supercherie mais ses tests sur l'enfant révèlent qu'il s'agit bien d'un prodige[14]. Dans ses exhibitions, le jeune Mozart démontre ses qualités exceptionnelles de virtuose non seulement au clavecin, et plus tard au pianoforte, mais aussi au violon et à l'orgue. Il lui sera d'ailleurs proposé à Versailles un emploi de musicien à l'orgue qu'il n'acceptera pas. Mozart recherchera en vain un emploi de chef d'orchestre, kapellmeister, à Vienne. Lui-même s'intitule kapellmeister.
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+ En 1767, à l'âge de onze ans, Mozart compose son premier opéra Apollo et Hyacinthus (K.38), une comédie latine destinée à être interprétée par les élèves du lycée dépendant de l'université de Salzbourg. De retour en Autriche, il se rend régulièrement à Vienne, et, durant l'été 1768, compose deux autres opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice ; il n'a alors que douze ans. L'année suivante, le prince-archevêque le nomme maître de concert. Son père obtient un congé, sans solde, ce qui lui permet de faire découvrir l'Italie à son fils (Mozart s'y rendra régulièrement jusqu'en 1773) ; il y étudie l'opéra, forme musicale dans laquelle il excellera (Le nozze di Figaro (les Noces de Figaro), Don Giovanni, Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes), Die Zauberflöte (la Flûte enchantée)…) et grâce à son travail sur les harmonies vocales et sa maîtrise de la polyphonie, il apportera une touche personnelle de sensibilité à ce genre. Alors qu'il visite Rome avec son père Leopold, il a la chance de pouvoir écouter le Miserere le mercredi de la Semaine sainte, le 11 avril 1770. Le soir même, il retranscrit le morceau de mémoire, pourtant interdit de reproduction par le Vatican sous peine d'excommunication. Il l'écoutera encore une fois le vendredi qui suit pour pouvoir faire quelques modifications. En Italie encore, il se lie au savant Padre Martini, devient membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne – qui pourtant n'admettait en principe que des membres âgés de plus de vingt ans. Le pape Clément XIV le nomme Cavaliere dello speron d'oro (Chevalier de l'éperon d’or).
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+ Le 16 décembre 1771, le prince-archevêque Schrattenbach meurt. Hieronymus von Colloredo-Mansfeld devient son nouvel employeur.
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+ Le prince-archevêque Colloredo, à la différence de son prédécesseur, tolère moins les voyages de la famille Mozart. Mais le jeune musicien se résigne mal à rester dans sa ville natale. En outre, son nouvel employeur lui impose la forme des pièces qu'il doit composer pour les cérémonies religieuses. À dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes, et ses relations avec le prince-archevêque se dégradent au cours des trois années qui suivent.
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+ C'est à cette époque qu'il fait la connaissance, à Vienne, de son illustre aîné Joseph Haydn, avec qui il entretiendra tout au long de sa vie une correspondance et une amitié teintée d'admiration, réciproque. Mozart lui donnera le surnom affectueux de « papa Haydn », resté aujourd'hui encore vivace. Joseph Haydn à Léopold Mozart qui le rapporte :
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+ « Je vous le dis devant Dieu, en honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne ou de nom, il a du goût, et en outre la plus grande science de la composition. »
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+ Wolfgang Amadeus Mozart à propos de Joseph Haydn :
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+ « Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme. »
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+ En 1776, Mozart qui a alors vingt ans, décide de quitter Salzbourg. Mais le prince-archevêque refuse de laisser partir son père, et lui impose de démissionner de son poste de maître de concert. Après une année de préparatifs, il part avec sa mère, tout d'abord à Munich, où il n'obtient pas de poste, puis à Augsbourg, et enfin à Mannheim, où il se lie d'amitié avec de nombreux musiciens. Toutefois, ses démarches pour obtenir un poste restent, là aussi, infructueuses. C'est à Mannheim également qu'il tombe éperdument amoureux de la cantatrice Aloysia Weber, ce qui suscite la colère de son père, qui lui demande de ne pas oublier sa carrière. Couvert de dettes, Mozart comprend qu'il doit reprendre ses recherches, et part pour Paris, au mois de mars 1778.
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+ À Paris, Mozart espère trouver de l'aide auprès de Friedrich Melchior Grimm, qui s'était occupé de sa tournée lorsqu'il avait sept ans, mais sans succès, l'homme de lettres lui reprochant "un manque de savoir-faire pour se mettre en valeur". Grimm met fin, déçu, au séjour de son jeune protégé. Mozart ne trouve pas non plus de poste qui lui convienne, et a même du mal à se faire payer ses leçons d'un noble qui le traite avec condescendance, comportement des nobles en général qui marquera Mozart. Lors de ce séjour, sa mère Anna Maria tombe malade et meurt le 3 juillet 1778 rue du Gros-Chenet (actuellement au 8 rue du Sentier où se trouve une plaque commémorative) à Paris. Elle est inhumée sur place après une messe à l'église Saint-Eustache en présence de son fils qui signe sur le registre paroissial de cette église[n 3].
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+ Mozart rentre alors à Salzbourg, où son père réussit à convaincre le prince-archevêque de le reprendre à son service. Sur le trajet de son retour, il passe par Munich, où vit la famille Weber. Mais Mozart apprend qu'Aloysia aime un autre homme. Après tous ces malheureux événements, il arrive, déprimé, à Salzbourg le 29 janvier 1779, où il retrouve son ancien poste de Konzertmeister auquel Colloredo ajoute la fonction d'organiste de la Cour pour 450 florins par an.
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+ En novembre 1780, il reçoit une commande pour l'opéra de Munich, et il part donc, comme son contrat l'y autorise. La création, le 29 janvier 1781, de Idomeneo, re di Creta (Idoménée, roi de Crète), opera seria, est accueillie très favorablement par le public. De retour à Salzbourg, Mozart doit suivre son employeur à Vienne, où le prince-archevêque le traite publiquement, après des remarques du jeune musicien jugées impertinentes, de « voyou » et de « crétin » avant de le congédier le 9 mai 1781[15]. Mozart s'installe alors dans la capitale autrichienne, dans la pension de madame Weber, comme compositeur indépendant.
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+ Mozart visita trois fois la ville de Mayence jusqu'en 1790[16].
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+ Mozart, désormais débarrassé de l'autorité de son père et de son employeur, peut enfin composer plus librement. En 1782, l'empereur Joseph II lui commande un opéra. Ce sera Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement au sérail), en langue allemande, qui incitera Gluck, compositeur et directeur des concerts publics à Vienne, à féliciter Mozart et sera l'opéra de Mozart le plus joué à Vienne. Joseph II est enchanté, voilà l'opéra allemand dont il rêve.
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+ Mozart a fait la connaissance de la troisième fille de madame Weber, Constance, et décide de l'épouser sans attendre le consentement écrit de son père qui en sera furieux. Le mariage est célébré le 4 août 1782, dans la cathédrale Saint-Étienne. Peu après, le baron van Swieten, directeur de la bibliothèque impériale, lui fait découvrir deux compositeurs qui sont alors tombés dans l'oubli : Bach et Haendel. Mozart, homme de théâtre tout comme Haendel, admire les effets musicaux créés par ce dernier pour accentuer le caractère dramatique de ses œuvres. Il est en outre fasciné par l'art du contrepoint de Bach, qui influence directement sa Grande messe en ut mineur KV. 427, et nombre de ses œuvres par la suite. La même année, il commence une série de six quatuors dédiés à son ami Joseph Haydn, qui se terminera en 1785.
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+ Pétri des idées des Lumières, Mozart entre le 14 décembre 1784 en franc-maçonnerie dans la loge Zur Wohltätigkeit (la Bienfaisance), et accède au grade de maître, le 13 janvier 1785[17]. Très épris des idéaux de la maçonnerie qui diffusent cette philosophie des Lumières, il écrit par la suite une douzaine d'œuvres pour ses frères maçons, dont Die Maurerfreude (La Joie des maçons, K. 471) en février 1785, la Maurerische Trauermusik (Musique funèbre maçonnique, K. 477) en novembre 1785, et surtout, en 1791, La Flûte enchantée (dit « opéra maçonnique ») KV. 620, qui serait une transcription de l'initiation à la franc-maçonnerie avec ses épreuves, son maître de cérémonie, la répétition de thèmes avec trois notes et une musique évoquant l'idéal maçonnique.
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+ En 1786, Mozart fait la connaissance du librettiste Lorenzo da Ponte, « poète impérial » à Vienne avec un rang directorial comparable à celui de Salieri directeur musical du Théâtre d'opéra impérial et kappelmeister. Da Ponte, alors bien en cour, contrairement à Mozart, convainc l'empereur d'autoriser la création d'un opéra basé sur Le Mariage de Figaro, de Beaumarchais, alors qu'il avait fait auparavant interdire la pièce, jugée subversive. Mozart met en musique le livret de Lorenzo da Ponte, et la première de Le nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) a lieu le 1er mai 1786 à Vienne. Son succès n'empêche pas son retrait rapide de l'affiche, l’œuvre mécontentant la noblesse viennoise. Mozart part alors à Prague, où Le nozze connaît un grand succès. En hommage à cette ville, il compose la Symphonie no 38 en ré majeur.
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+ Il reçoit alors du directeur du théâtre de Prague, ville qui lui a fait fête, la commande d'un opéra pour la saison suivante. Mozart fait à nouveau appel à Lorenzo da Ponte librettiste à succès, pour créer le livret de Don Giovanni. Il s'inspire d'un opéra buffa italien de Gazzaniga produit à Venise sur un livret de Bertati quelques mois auparavant[18]. Le 28 mai 1787, son père, Léopold, meurt. Il avait rompu avec lui. Ce décès bouleverse Mozart, et va influencer la composition de son opéra alors en chantier. Don Giovanni est créé au théâtre des États de Prague le 28 octobre 1787 avec un grand succès, mais qui ne se confirmera cependant pas à Vienne. Mozart note Don Giovanni comme un opéra buffa, sans doute en raison du genre d'opéra, dans son catalogue[19], mais cet opéra sera publié et produit comme dramma giocoso, mêlant le comique et le tragique.
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+ Le 7 décembre 1787, Joseph II, satisfait de Mozart, le nomme musicien de la chambre impériale et royale avec un traitement confortable de 800 florins par an. Il le charge de la musique de danse. Mozart tentera en vain d'obtenir le poste de Konzertmeister impérial, la fonction occupée par Gluck. À ce traitement, Mozart ajoute ses cours privés donnés à la noblesse ou à la bourgeoisie de Vienne, le fruit des concerts par souscription qu'il organise et qu'il dirige et des gratifications pour chacun de ses opéras. Des opéras qui ne connaissent pas un grand succès selon Robbins Landon, la Cour et le public préférant l'opéra napolitain de Paisiello et Martin y Soler notamment, bien qu'il s'inspire de ce style dans la trilogie mais à sa manière. C'est cette manière qui à cette époque ravit les amateurs. Même Goethe qui admire Mozart, lui préfère Cimarosa. Après la mort de son protecteur Joseph II, Léopold II lui succède. Ce dernier ne semble pas apprécier Mozart qui perd sa situation, puis les faveurs de la noblesse, sans doute à cause du procès pour dettes intenté par le prince Lichnowsky à l'issue d'un voyage effectué en commun.
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60
+ Durant les dernières années de sa vie, Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté, ceci malgré de nombreux succès très bien rétribués, car il mène grand train de vie. Il compose beaucoup : sonates, concertos, symphonies, opéras (dont Così fan tutte, sa dernière collaboration avec Lorenzo da Ponte). L'année 1790, qui voit le décès de l'empereur Joseph II (son successeur Léopold II n'est pas favorable aux francs-maçons) et le départ de Joseph Haydn pour Londres, est peu productive[21].
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+ En 1791, Emanuel Schikaneder, franc-maçon comme lui, mais d'une autre loge, directeur d'un petit théâtre populaire de la banlieue de Vienne, le Freihaustheater auf der Wieden, sollicite sa participation à un opéra populaire en allemand. Il en écrit le livret, et Mozart écrit la musique de son avant-dernier opéra, Die Zauberflöte (La Flûte enchantée). Sa création le 30 septembre dans le théâtre privé de Schikaneder est un triomphe. Ce dernier a prévu de mettre en scène plusieurs opéras populaires de langue allemande inspirés de Lulu, ou La Flûte enchantée et les Garçons judicieux, tirés du recueil de contes intitulé Dschinnistan, de Wieland et Johann August Liebeskind (1786-1789). Le livret de La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) représente un opéra féérique, mi-chanté, mi-parlé. D'après des recherches récentes[22], les airs de l'opéra émaneraient de compositeurs divers collaborant avec Schikaneder et pas seulement de Mozart, mais toute la musique aurait été attribuée à ce dernier. Il s'agirait donc d'une production collective[23] qui se serait poursuivie dans un autre opéra féérique Der Stein der Wiese. La Flûte enchantée passe pour avoir créé un « style d'opéra allemand complètement formé fondé sur l'étrange mélange et d'humour vernaculaire qui caractérise le texte[24]. »
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+ En juillet, un inconnu lui aurait commandé un Requiem (KV. 626), qui devait rester anonyme. On sait aujourd'hui qu'il était commandité par le comte Franz von Walsegg, et on suppose que celui-ci souhaitait soit faire deviner à ses amis le nom de l'auteur, soit s'en attribuer la paternité. On a retrouvé le contrat entre le comte et Mozart selon le Dictionnaire Dermoncourt. Celui-ci, affaibli par la maladie et les privations, doit, en outre, faire face à une surcharge de travail, car il a reçu (début août) la commande d'un opéra (La Clemenza di Tito, KV. 621) pour le couronnement du roi de Bohême Léopold II, qu'il doit composer[19] en trois semaines. L'opéra est mal accueilli, l'impératrice qualifie l’œuvre « porcheria tedesca » et de « musique très mauvaise » ; quant à la cour, elle lui est hostile dès le départ (elle avait « une aversion fortement préconçue pour la composition de Mozart ») et n'aimait que l'opéra italien[25].
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+ Mozart meurt le 5 décembre 1791, cinq minutes avant une heure du matin[26], à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever ce Requiem (qui sera terminé à la demande de Constance par trois de ses élèves, Franz Xavier Süssmayer, Joseph Eybler, Freystadler et probablement l'abbé Stadler d'après Robbins Landon[27]). Les raisons de sa mort restent inconnues. Il était alors fiévreux, le corps gonflé et alité. Elles ont fait l'objet de nombreuses publications et près de cent quarante causes possibles ont ainsi été citées par Lucien Karhausen, chercheur et psychiatre germanique[28] : grippe, hémorragie cérébrale, trichinose, obésité, syndrome maniaco-dépressif, fièvre rhumatismale aiguë par streptocoque[29], empoisonnement au mercure par Salieri jaloux (hypothèse peu vraisemblable[30]), par les francs-maçons furieux de voir leurs rites révélés dans La Flûte enchantée (hypothèse peu crédible car la Franc-maçonnerie éditait une gazette librement distribuée et n'était pas secrète à Vienne), ou par prise de la « liqueur de Van Swieten »[31], hypothèse également peu vraisemblable et très peu évoquée qui met en cause Van Swieten père, médecin et ami de l'empereur François Ier d'Autriche. Pour Robbins Landon, les deux hypothèses vraisemblables sont que Mozart est mort « d'une fièvre rhumatismale ou selon un autre diagnostic d'une insuffisance rénale »[32].
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+ La légende, reprise dans le film Amadeus de Miloš Forman (film inspiré du célèbre ouvrage sur Mozart de Hildesheimer) qui veut que Mozart ait composé ce Requiem en prémonition de sa mort prochaine relève plus de l'imagerie romantique que de la réalité. Mozart reçoit un enterrement de troisième classe, usuel pour la bourgeoisie moyenne à cette époque. Sa femme Constance laisse Gottfried van Swieten, ami et mécène du compositeur, organiser les funérailles : le service funèbre se déroule, sans messe ni musique[33], dans la chapelle du Crucifix, une chapelle latérale de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne[34]. Le 6 décembre 1791 le corbillard conduit la dépouille à la tombée de la nuit au cimetière Saint Marx, dans la banlieue de Vienne, dans un des seize caveaux d'un « tombeau communautaire simple », conformément aux règles d'inhumation viennoises, dit un seul auteur. Il fut en fait enterré, de l'avis général des ouvrages de référence, dans une fosse commune ordinaire; une fosse pouvant contenir seize corps avec des couches de terre par rangées de quatre selon le Dictionnaire Mozart[33], au tarif le moins cher, 8 florins et 36 kreutzers, comme la majorité des classes moyennes[2]. Être enterré dans une fosse commune anonyme[n 6] n'avait rien d'inhabituel. L'Empereur avait imposé une loi en ce sens, pour éviter que les Viennois ne se rendent aux cimetières rendre hommage à leurs morts et ramènent en ville des maladies. Mozart n'eut pas de croix, ce qui a choqué à l'époque les admirateurs du compositeur. Une légende non fondée veut que Joseph Rothmayer, un des fossoyeurs, note l'emplacement du corps en entourant le linceul d’un fil de fer et, lors du remembrement du cimetière en 1801, récupère le crâne supposé de Mozart pour le confier à un anatomiste viennois, qui en fera don au Mozarteum de Salzbourg et sera l'objet d'études anatomo-pathologiques[35]. Des analyses ADN récentes n'ont pas pu authentifier le crâne comme étant celui de Mozart. Si ni la famille ni les amis — sauf Salieri, Süssmayer, Deiber et van Swieten franc-maçon comme Mozart, cinq personnes en tout — n'accompagnent le cercueil à son inhumation, cela pourrait être en raison d'un décret impérial qui interdisait aux convois funèbres l'accès aux faubourgs en raison d'épidémies, dont le choléra[36]. Il est établi que devant l'inaction de la veuve de Mozart, plusieurs personnes ont ensuite cherché à retrouver ses restes dans le cimetière, en vain, les fosses communes étant régulièrement remaniées pour accueillir de nouveaux corps.
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+ Il faut ajouter pour mieux comprendre la situation de la fin de vie de Wolfgang Amadeus Mozart, que, probablement joueur, très seul en raison de son caractère difficile, « demeuré enfant » selon sa sœur Nannerl, condamné par la Cour de Basse-Autriche à Vienne le 12 novembre 1791 et saisi pour une dette de 1 435 florins 32 kreuzers, à la demande du prince Karl von Lichnowski[37], pourtant son ami, il est décédé ruiné, quoique disposant d'un traitement confortable de musicien impérial de 800 florins par an, depuis 1787 grâce à la bienveillance de Joseph II. Le souverain appréciait Mozart, mais toutefois préférait, comme le public, les Italiens. Mozart ne connut pas le grand succès de son temps pour cette raison, à la différence de Gluck qui bénéficia en 1787, quelques années plus tôt, d'obsèques solennelles et d'un enterrement dans une belle tombe avec une pierre distinctive à son nom, le tout Vienne musical étant présent. À Salzbourg, Léopold Mozart, père de Wolfgang, et Michael Haydn, frère du grand Haydn et ami de Mozart, ont été l'objet d'obsèques plus relevées avec tombe individuelle et cortège officiel. On peut donc s'interroger sur la personnalité de Mozart et son probable rejet par l'aristocratie comme le fait le musicologue Robbins Landon au XXe siècle. D'autres musiciens que lui ont eu droit en effet à un traitement différent pour leurs obsèques, y compris avant 1791. Robbins Landon a recherché les raisons pour lesquelles Mozart n'avait pas été accepté par la société de Vienne, voire rejeté ; peut-être dit-il parce qu'il affichait ostensiblement son appartenance aux loges, alors qu'après 1789, le point de vue de l'aristocratie change à cet égard. Il y a aussi la condamnation à une peine de prison et saisie pour dettes, à la demande d'un prince actif à Vienne, découverte assez récemment par Robbins Landon et la manière dont Mozart traite la noblesse, qu'il déteste (Correspondance), dans plusieurs de ses opéras. « Mozart était lui-même son pire ennemi » écrit Robbins Landon[38].
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+ Un service commémoratif a lieu à Prague le 14 décembre, cette fois devant des milliers de personnes. Emanuel Schikaneder en organise un préalablement le 10 décembre 1791 à Vienne, au cours duquel le début du Requiem (Introït et Kyrie) pourrait avoir été chanté, la partie composée par Mozart lui-même[39].
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+ En son honneur est érigé un cénotaphe conçu en 1859 par le sculpteur Hanns Gasser : une statue en bronze représente la muse de la musique assise sur un socle de granit. Elle porte dans sa main droite une partition du Requiem et dans sa main gauche, reposant sur une pile d'œuvres de Mozart, une couronne de laurier. Le monument est vandalisé à plusieurs reprises (1868, 1879) et à la suite de la fermeture du cimetière Sankt Marx en 1874, il est transféré en 1891 (l'année du centenaire de la mort du compositeur) dans le cimetière central de Vienne pour faire partie du « carré » des sépultures de grands musiciens comme Beethoven ou Strauss. Le groupement actuellement à Sankt Marx, constitué d'un « génie rêveur » appuyé à une colonne tronquée, est rajouté à la fin du XIXe siècle par Alexander Kugler, gardien de cimetière et admirateur du compositeur. Il entreprend de manière non officielle de refaire connaître ce lieu abandonné, à partir de sculptures récupérées sur des tombes voisines à l'abandon. Endommagé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monument funéraire de Sankt Marx est restauré en 1950 par le sculpteur Florian Josephu-Drouot[40].
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+ Mozart épousa Constanze Weber (1763-1842) le 4 août 1782. Ils eurent six enfants en près de neuf ans :
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+ Seuls deux des enfants, Karl Thomas et Franz Xaver Wolfgang, survécurent, passé la petite enfance. En raison de ses fréquentes grossesses, Constance est réputée pour avoir été faible et souvent confinée dans son lit ou en cure, n'ayant pas conscience du génie de son mari ; cette thèse est détaillée par le musicologue Alfred Einstein[41] qui met en cause, dans son ouvrage Mozart l'homme et l'œuvre, sa responsabilité dans la triste fin de Mozart, avec des termes très forts[42] :
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+ « Elle n'était même pas une bonne ménagère ; elle n'était jamais prévoyante, et, au lieu de faciliter la vie et le travail de son époux en lui assurant un certain confort matériel, elle partageait inconsidérément son expérience bohème […] Elle était tout à fait inculte et n'avait aucun sens des convenances. »
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+ Une appréciation tempérée par un jugement du biographe Otto Jahn (Mozart, Leipzig 1856 ; 4e éd. 1907) : « On trouve Constance… souffrant de l'insouciance d'un homme de génie qui demeura un enfant jusqu'à la fin de ses jours »[43].
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+ De nombreux portraits présumés de Mozart semblent avoir été effectués de seconde main, probablement sans voir le musicien ou bien rétrospectivement après la mort du compositeur. Ils montrent des physionomies différentes et sont douteux quant à leur ressemblance. Le portrait peint vers 1782 par Joseph Lange, beau-frère de Mozart et peintre amateur, était considéré par sa femme Constance comme étant « de loin la meilleure image de lui »[44]. Mais le portrait de qualité le plus ressemblant est un portrait en miniature réalisé par Dora Stock le 16 ou le 17 avril 1789 lors d'un séjour de Mozart à Dresde. D'une grande finesse, il est dessiné selon la technique de la carta tinta sur un carton préparé de couleur ivoire. Il montre le compositeur en buste de profil à gauche. Le format ovale réduit (76 x 60 mm) et le portrait de profil sont courants dans les portraits en miniature de la fin du XVIIIe siècle. Ce portrait de 1789 est considéré comme le dernier portrait authentique connu de Mozart.
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+ Dans son livre de mémoires Reminiscences, le ténor Michael Kelly décrit Mozart comme un homme de petite taille (1,52 m, sa croissance étant probablement freinée lors de sa tournée européenne exténuante qui le privait de sommeil et d'hormone de croissance sécrétée la nuit[45]), pâle et maigre, la chevelure blonde, le visage grêlé par la petite vérole. S'habillant de manière élégante, il se révèle un grand séducteur[46].
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+ Dans son livre Les confessions de Constanze Mozart, la romancière Isabelle Duquesnoy décrit Mozart comme blond (il a cessé de porter des perruques dès son arrivée à Vienne), aux yeux bleus, le regard doux, myope, gaucher et affublé d'une malformation congénitale à l'oreille. Sa femme sera accusée d'adultère, notamment avec un élève de Mozart (Süssmayer), qui l'avait accompagnée en cure à Baden durant une grossesse difficile ; les rumeurs cesseront lorsque l'enfant (Franz Xaver Wolfgang Mozart) naîtra, porteur de cette même malformation.
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+ Mozart est, avec Haydn et Beethoven, l’un des principaux représentants du style classique « viennois ». Cela ne suffit certes pas à le définir. Dans une époque dominée par le style galant, Mozart réalise la synthèse des complexités contrapuntiques propres au baroque tardif et des formes novatrices influencées notamment par les fils Bach ou par Haydn. Si Mozart est considéré comme le meilleur représentant du style classique, son style va toutefois bien au-delà : il est l’un des plus personnels et des plus immédiatement reconnaissables à l’oreille.
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+ Né dans une famille de musiciens, tôt habitué à voyager et à rencontrer des instrumentistes et compositeurs d’horizons et nationalités différents, Mozart devient dès l’enfance un imitateur de génie et s’approprie tout ce qu’il entend. Il suit cette méthode tout au long de sa vie, notamment quand il s’agit de se familiariser avec le contrepoint, ce « style savant » (ou « sévère ») si difficile à assimiler à l’époque où on lui oppose le style galant dans lequel Mozart baigne depuis l’enfance. Mozart commence par transcrire plusieurs fugues de Bach pour trio à cordes, sur une commande de Van Swieten (KV. 404a), puis se consacre réellement à composer des fugues, non sans difficultés : celle entamée pour le final de la Sonate pour violon KV. 402 reste inachevée ; tandis que celles du Prélude et fugue KV. 394 composé en 1782 ou de la Suite dans le style de Haendel KV 399 sont d’une extrême complexité, qui traduit les difficultés rencontrées par Mozart dans l’étude du contrepoint. Pourtant, celui-ci nourrit la Messe en ut mineur KV. 427 entamée à la même époque. Dans les mois suivants, on retrouve des fugues pour vents (Sérénade KV. 388), pour piano (Fugue en do mineur pour 2 pianos KV. 426, par la suite transcrite pour orchestre dans l’Adagio et fugue KV. 546), et plus tard pour orgue (KV. 594 et KV 608). Puis, dans les années suivantes, Mozart abandonne la simple imitation, mais des œuvres bénéficient de ce travail : le final du Quatuor en sol majeur (KV. 387) ou le final de la Symphonie « Jupiter » (KV. 551), deux mouvements où la superposition des lignes atteint une maîtrise inégalée.
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+ Il est impossible de définir Mozart par un genre précis. Opéra, symphonie, concerto, musique de chambre, musique sacrée… Mozart est un touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Si les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres (clarté de la structure et de ses articulations, équilibre de la formation, harmonie simple), si son don inné pour la mélodie est une évidence, Mozart en joue pour mieux faire ressortir tel motif, telle dissonance, surprendre par des audaces peu prisées de ses contemporains : quelques œuvres, à l’époque confidentielles, en portent la marque (comme la Fantaisie en ut mineur KV. 475 ou le Quatuor « Dissonance » KV. 465, dont l’introduction justifie le nom).
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+ Mozart n’était pas pour autant un révolutionnaire. Il est l’auteur d’une abondante production de divertimenti, menuets et airs très conformes aux conventions de l’époque, sans jamais se laisser enfermer dans un registre. Lorsqu’il compose ses opéras, c’est chaque fois avec une alternance entre opéra buffa (Les Noces de Figaro, Così fan tutte) inspirés de l'opéra napolitain qui connait alors un grand succès et opéra seria (Idomeneo). Et son avant-dernier opéra rompt avec chacun de ces deux styles puisqu’il s’agit d’un singspiel, une opérette allemande chargée de symbolisme et, à vrai dire, inclassable : la Flûte enchantée qui prend place dans une série d'opéras populaires créés par Schikaneder, directeur de troupe.
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+ Cultivé, curieux, sans cesse à l’écoute des inventions musicales ou artistiques de son époque, Mozart a su jusqu’au bout faire évoluer son style au gré des découvertes. On sent facilement l’influence débutante du Sturm und Drang allemand dans les dernières années mozartiennes (et pas seulement dans Don Giovanni ou dans le Requiem inachevé, qui reprend des thèmes du remarquable requiem de Michael Haydn, son ami). Le propre du génie mozartien est là : avoir su s’inspirer de ses contemporains sans jamais suivre d’autre modèle que le sien propre. La conscience de son génie lui donne une impertinence acérée qui fait partie de sa tournure d'esprit foncièrement anti-conformiste[47].
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+ La force et la grâce, la puissance et l’émotion, le pathétique, l’humour, l’élégance la plus exquise sont réunis dans son œuvre pour faire de Mozart le compositeur le plus accompli de sa génération avec Haydn.
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+ On peut dire de sa musique qu'elle a poussé la forme classique, la musique du XVIIIe siècle, à son paroxysme, avant l'avènement du romantisme, son génie est d'avoir mis toute la tendresse, toute la musicalité dans cette forme dite « classique ».
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+ Mozart a eu une grande influence sur l’histoire de la musique, et ce directement auprès de ses contemporains. Il clôt une période plus qu'il en ouvre une autre. Même son aîné, Haydn, ami et admirateur de Mozart, en subit l’influence dans ses dernières symphonies et messes, et dans ses deux oratorios.
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+ Les successeurs de Mozart n’y échappent pas. Beethoven, qui l'a croisé en 1787. Schubert, davantage, qui grandit à Vienne à l’époque même où le génie de Mozart est enfin unanimement reconnu, quelques années après sa mort. D’autres compositeurs, moins à l’avant-garde du romantisme, restent plus proches de l’esprit mozartien classique, notamment son élève Johann Nepomuk Hummel ou Louis Spohr. Les opéras de Gioachino Rossini doivent à Mozart en tant qu'auteur d'opéras buffe d'inspiration napolitaine, et ce n’est pas un hasard si l'italien choisit de mettre en musique Le Barbier de Séville de Beaumarchais, premier volet des mésaventures de Figaro ayant déjà fait l'objet d'un opéra de Paisiello (célèbre en son temps) que Mozart a connu à Vienne. Enfin, Mendelssohn, Chopin, Brahms, et même Busoni assument l’héritage de Mozart dans une grande partie de leurs œuvres, souvent à la même hauteur que celui de Bach alors peu joué.
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+ Aujourd’hui, il est incontestablement le plus populaire des classiques.
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+ Quelques décennies après la mort de Mozart, plusieurs tentatives ont été faites afin d’inventorier ses compositions. Toutefois, c’est seulement en 1862 que Ludwig von Köchel, musicologue, complètera un catalogue chronologique de 626 œuvres, qui fait, aujourd’hui encore, figure de référence. Sa sixième édition recense désormais 893 œuvres.
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+ Liste de sonates pour piano :
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+ Liste de autres pièces pour piano :
129
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+ Liste des pièces pour orgue :
131
+
132
+ Liste des pièces pour cordes :
133
+
134
+ Liste des pièces pour vents :
135
+
136
+ Liste des pièces pour ensemble mixte :
137
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138
+ Mozart ne peut pas être considéré comme écrivain. Toutefois, son abondante correspondance, qui a fait l’objet d’éditions partielles puis complètes, n’est pas seulement une source importante pour la compréhension du compositeur et de son époque, mais également une œuvre d’une qualité littéraire certaine bien qu'elle soit avant tout utilitaire et dépourvue de commentaires sur la musique et la vie musicale et culturelle de son temps.
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+ L’Autriche considère Mozart comme l’un de ses enfants les plus illustres[n 8] bien qu'historiquement il soit né dans la principauté ecclésiastique de Salzbourg incluse alors dans le cercle de Bavière et non dans le cercle d'Autriche. Salzbourg ne devient en effet autrichienne qu'en 1805 lors des guerres napoléoniennes.
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+ Dans sa correspondance, Mozart se dit allemand, dans un sens général et non un sens administratif, l'ensemble politique du Saint-Empire romain germanique ne donnant aucune postérité étatique[48]. Mozart est donc avant tout un Salzbourgeois de langue allemande, et par extension un sujet du Saint-Empire romain germanique, auquel participe également l'Autriche et qu'elle domine en partie (depuis le XIIIe siècle, la couronne impériale est dans la famille régnante autrichienne des Habsbourg).
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Wonder Woman est une super-héroïne de bande dessinée américaine créée par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton), qui apparaît pour la première fois en décembre 1941 dans All Star Comics #8. Elle est, à cette époque, l'une des premières super-héroïnes et demeure la plus célèbre d'entre elles.
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+ Dans la plupart des adaptations, Wonder Woman est la princesse Diana d'une tribu d'Amazones dont les origines sont liées à la mythologie grecque. Ambassadrice amazone dans notre monde, elle possède différents pouvoirs surnaturels ainsi que des cadeaux des dieux grecs, comme un lasso magique et des bracelets à l'épreuve des balles. Elle fait aussi partie de la Ligue des justiciers d'Amérique.
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+ Marston a voulu faire de Wonder Woman un personnage féministe, et la plupart des scénaristes qui ont repris le personnage, particulièrement ceux des années 1980 et suivantes, l'ont représentée ainsi.
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+ En dehors des bandes dessinées, elle est aussi connue pour l'adaptation télévisuelle de ses aventures, avec Lynda Carter, diffusée aux États-Unis de 1975 à 1979.
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+ D'autre part, Wonder Woman apparaît, dans des séries de dessins animés adaptant l'univers DC, Super Friends des années 1970 et 1980 et La Ligue des Justiciers des années 2000. On la retrouve également dans le film Batman v Superman : L'Aube de la Justice, sorti en avril 2016, mais elle est surtout l'héroïne du film qui lui est consacré, Wonder Woman, sorti en 2017.
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+ Elle apparait dans les films de l'univers cinématographique DC.
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+ En 1940, le psychologue William Moulton Marston est conseiller éditorial pour la société All-American Publications, dirigée par Max Gaines. Lassé de ne voir que des super-héros masculins, il crée une super-héroïne nommée Suprema the Wonder Woman[1]. Max Gaines, intéressé par le concept, accepte l'idée de Marston qui crée la série sous le nom de plume Charles Moulton (combinaison de son 2e nom et de celui de Max Gaines). Bien que Marston porte entièrement la responsabilité de la création, le responsable éditorial Sheldon Mayer, apporte sa pierre et convainc l'auteur de ne garder que la seconde partie du nom. Le dessin est confié à H. G. Peter, artiste expérimenté, qui réalisera presque toutes les aventures de l'héroïne jusqu'en 1958[2].
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+ Dans une parution de 1943 de The American Scholar, Marston dit : « Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle. »
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21
+ À la création du personnage, le communiqué de presse précise : « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l'idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes »[3].
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+ En décembre 1941, Wonder Woman fait ses débuts dans le numéro 8 de All-Star Comics. Dans ce comics on voit Steve Trevor, pilote de l'armée américaine s'écraser sur Paradise Island. Il est recueilli par Diana, la «fille» de la reine Hippolyte qui dirige cette île où se sont réfugiées les Amazones après leur défaite face à Hercule. Diana est en réalité une fille créée à partir d'argile et à laquelle les dieux ont donné la vie. Steve Trevor est obligé de quitter l'île mais il est accompagné par Diana qui l'emmène dans son avion invisible. Diana a aussi pour mission d'aider les États-Unis, présentés comme la « dernière citadelle de la démocratie ». Elle prend l'identité de Diana Prince, devient la secrétaire de Steve Trevor et commence à combattre le crime[4].
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+ Ses aventures sont ensuite racontées dans le premier numéro de Sensation Comics (janvier 1942).
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+ Six mois plus tard (été 1942), elle obtient un titre à son nom, faisant d'elle la première super-héroïne à avoir son propre comic book.
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+ En 1943, Marston qui a du mal à tenir le rythme soutenu d'écriture imposé par le comic book et le comic strip demande à une de ses étudiante Joye Hummel de l'aider. Elle accepte mais son nom n'apparaît jamais. C'est seulement en 1947, à la mort de Marston que son travail est reconnu et qu'elle devient scénariste à part entière de la série[5]. C'est durant ces années que sont posées les fondations du personnage qui serviront pendant les quarante années suivantes. Le dessinateur H. G. Peter lui donne une allure féminine assez simple mais bien identifiable, qui contraste avec les autres super-héros de l'époque.
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+ Armée de ses bracelets à l'épreuve des balles, de son lasso magique, et forte de son entraînement d'amazone, Wonder Woman est l'archétype de la femme parfaite dans l'esprit de Marston. Elle est belle, intelligente, forte, mais a néanmoins un côté doux. À cette époque, ses pouvoirs provenaient de sa «concentration d'amazone», et non d'un cadeau des dieux.
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+ Le «lasso magique» de Wonder Woman est censé avoir été forgé de la ceinture magique d'Aphrodite qui fut léguée à Hippolyte (la mère de Wonder Woman) par la déesse. Afin de faire le lasso, le dieu Héphaïstos emprunta la ceinture de l'Olympe, en retira les liens et s'en servit pour créer le lasso. Il est incassable, infiniment extensible et a le pouvoir de faire obéir ceux qui en sont encerclés, et plus particulièrement de leur faire dire la vérité.
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+ Diana Trevor, la mère du personnage Steve Trevor, est membre du Women Airforce Service Pilots. Elle s'était accidentellement écrasée sur l'île mythique de Themyscira, lors d'une mission dans les années 1940. Elle fut alors enterrée avec tous les honneurs par les Amazones, qui furent émues par son sacrifice. Le nom du personnage principal de la série, « Princesse Diana », « Diana Prince » ou « Wonder Woman », est tiré de celui de cette femme pilote, ainsi que son costume, fabriqué à partir de l'uniforme de la pilote que les Amazones vénérèrent.
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+ Wonder Woman était aidée par les « Holliday Girls », avec la gourmande Etta Candy à leur tête. Etta fut la seule du groupe à prendre une réelle importance. Elle serait d'ailleurs l'un des personnages les plus durables de la série.
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39
+ Des dessins de femmes ligotées par des hommes illustrèrent occasionnellement les couvertures de Sensation Comics et Wonder Woman de 1942 à 1947. Dans le no 3 de Wonder Woman, c'est la super-héroïne elle-même qui prend le dessus, ligotant des femmes, et, dans une scène mémorable, les habillant de fourrures, puis les chassant dans la forêt, pour finalement les attacher et les exposer sur un plateau. Ces subtils sous-entendus érotiques dans les albums ont été remarqués par les historiens de la bande dessinée, qui ont débattu pour savoir s'il s'agissait d'une façon pour Marston d'exposer ses propres fantasmes (certaines biographies prétendent qu'il aurait été adepte du bondage) ou s'il s'agissait d'un moyen (conscient ou non) d'attirer les jeunes lecteurs[6].
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+ Durant cette période, Wonder Woman rejoint la Justice Society of America, la première équipe de super-héros, dans la revue All-Star Comics. Mais, l'époque étant ce qu'elle était, Wonder Woman, bien que l'un des membres les plus puissants du groupe, est reléguée au rang de secrétaire.
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43
+ Wonder Woman n'arrête pas simplement les criminels, mais veut les réformer. Il y a, près de Paradise Island, une petite île appelée Transformation Island, sur laquelle se trouve un centre de réhabilitation. La « soumission par l'amour » est en effet un des thèmes importants de Wonder Woman, même s'il fut parfois parodié, les criminels se rendant à la belle héroïne pour profiter de sa compagnie.
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+ Elle est d'abord dessinée par Harry G. Peter, et son visage prend les traits de la Première dame Eleanor Roosevelt, de l'actrice Betty Grable et de la militante Margaret Sanger ; elle invoque notamment la « Grande Héra » la « Souffrante Sappho ». Début 1942, un sondage est publié dans All Star Comics, interrogeant les lecteurs pour savoir si Wonder Woman, même si elle est une femme, peut rejoindre la Ligue des justiciers ; le oui l'emporte largement. Elle en est la seule femme et le dessinateur Gardner Fox la fait devenir secrétaire de la société. Dans un épisode figurant l'entrée des héros dans la guerre, Wonder Woman est présentée comme restant aux États-Unis pour répondre au courrier des lecteurs, ce qui irrite son créateur William Moulton Marston ; en 1943, il dessine un épisode où elle devient présidente des États-Unis. Après 1947, la mort de Marston et dans un contexte où les femmes laissent pour beaucoup leur place aux soldats rentrés du front, l'héroïne sort alors de ce côté féministe pour jouer des rôles, hors son côté héroïne, de baby-sitter, de mannequin ou d'actrice[3].
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+ En 1947, Robert Kanigher reprend le personnage le plus souvent illustré par H. G. Peter. Celui-ci est parfois remplacé par Irwin Hasen ou Irv Novick. La série perd un peu de son lustre d'antan : moins féminine, Wonder Woman s'affirme en tant qu'héroïne américaine. H.G Peter continua jusqu'au numéro 97. Peter et Marston manquent à ceux qui ont vécu cet âge d'or des comics books.
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+ Dans les dernières histoires, les capacités de Wonder Woman s'accroissent. Ses boucles d'oreilles lui offrent la possibilité de respirer dans l'espace, l'origine de son avion invisible (à l'origine un avion à hélices, un P-40 Warhawk ou un P-51 Mustang, mais devenu, afin de suivre l'évolution technologique, un avion à réaction) est expliquée, sa tiare devient un boomerang indestructible et ses bracelets lui permettent de communiquer avec Paradise Island.
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+ Ces modifications n'influèrent pas sur l'audience de la série, contrairement à la crise qui allait suivre.
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+ En 1954, le docteur Fredric Wertham fait paraître son livre Seduction of the Innocent, dans lequel il expose son point de vue anti-comics. Cette publication marque pour beaucoup la fin de l'âge d'or des comics. Pour faire face aux critiques, les éditeurs créent la Comics Code Authority, de fait un organisme de censure. Dans le cadre de l'application de ce code, la dimension féministe de Wonder Woman est mise entre parenthèses.
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+ Wonder Woman connaît de nombreux changements à partir du milieu des années 1950 et pendant les années 1960. Son origine est réécrite, attribuant ses pouvoirs à une combinaison de dons faits par des divinités grecques et romaines.
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+ Dans les années 1960, le scénariste Robert Kanigher décide d'appliquer une formule déjà testée sur Superman sous la direction de Mort Weisinger, à savoir se pencher sur la jeunesse du protagoniste. À l'instar de Superboy, la bande dessinée évoque les péripéties de la jeune Diana, dite Wonder Girl. Le scénariste poursuit dans cette veine en mettant en scène « Wonder Tot », autrement dit Wonder Woman enfant. Sous le nom de « Wonder Queen », la reine Hippolyte se joint aux aventures de sa fille[7],[8].
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+ Le scénariste Bob Haney - qui n'a sans doute pas compris que Wonder Girl n'était pas un personnage séparé - inclut cette dernière dans l'équipe des Teen Titans, avec Robin, Kid Flash, et Speedy. Quelques années plus tard, on donne une origine séparée à Wonder Girl, faisant d'elle une orpheline sauvée par Wonder Woman.
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+ À la fin des années 1960[9], un nouveau responsable éditorial, Mike Sekowsky est nommé pour s'occuper de la série dont les ventes sont très faibles. DC a même envisagé de supprimer le comics mais comme une adaptation à la télévision est envisagée, la société préfère garder le comics. Ceci est d'autant plus nécessaire que le contrat avec Marston précisait que si le comics s'arrêtait, les droits du personnage reviendraient à Marston ou à ses enfants. Sous la direction de Sekowsky, Wonder Woman renonce à ses pouvoirs afin de pouvoir rester dans le « monde des hommes », plutôt que d'accompagner ses sœurs amazones dans une autre dimension où elles pourraient conserver leur magie. Les scénarios de cette période sont signés par Dennis O'Neil puis, après le départ de celui-ci par Sekowsky[10].
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+ La nouvelle direction prise par la bande dessinée est très influencée par des personnages comme Emma Peel de la série britannique Chapeau melon et bottes de cuir[11],[12]. Désormais propriétaire d'une boutique de mode, Diana Prince se retrouve vite sous l'aile d'un mentor chinois et aveugle nommé I Ching (en), dépeint comme son supérieur dans tous les domaines[13]. Avec l'aide d'I Ching, Diana s'entraîne à utiliser son corps comme une arme, apprenant les arts martiaux et la maîtrise des armes, afin d'entreprendre des aventures dans le style « agent secret ». En dépit de ses années d'expérience en tant qu'amazone et super-héroïne, Diana acquiert un tempérament moins affirmé, démontrant une émotivité, un manque d'assurance et une soumission marquée vis-à-vis des personnages masculins, à commencer par son guide qui lui prodigue fréquemment des remontrances qu'elle accepte passivement[14]. Durant six numéros successifs, le comic book s'intitule même The Incredible I-Ching ! And... the New Wonder Woman[15].
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+ Peu après le début de la « nouvelle Wonder Woman », les éditeurs coupent progressivement les ponts avec le monde des super-héros de DC Comics, notamment en tuant Steve Trevor (bien que le personnage soit réapparu plus tard). Une exception notable demeure la confrontation entre Diana et Catwoman.
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+ Cette période a ses supporters comme ses détracteurs. Certains apprécient l'abandon du kitsch des premières aventures comics pour des histoires plus sérieuses. D'autres trouvent que la bande dessinée tourne complètement le dos à l'histoire originale. Sur une couverture controversée, on voit Diana Prince tirant sur un avion avec une mitraillette ; à l'opposé de l'image traditionnelle de Wonder Woman, cette Diana Prince n'hésite pas à tuer pour se défendre ou pour défendre les autres.
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+ La nouvelle série attire des écrivains qui ne sont pas familiers des comics, par exemple l'auteur de science-fiction Samuel R. Delany qui en écrit les deux derniers numéros. L'auteur tente d'y insuffler un propos féministe, sans parvenir à restituer le caractère affirmé de Diana[16].
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+ L'arc narratif de la « nouvelle Wonder Woman » dure deux ans, puis la justicière retrouve finalement ses pouvoirs et son costume au début des années 1970. Le retour de la Wonder Woman originale est en partie dû à une campagne à laquelle participa la féministe Gloria Steinem — outrée que la plus célèbre des super-h��roïnes puisse être ainsi caractérisée comme une femme dépendante[17], en sus d'avoir été dépouillée de ses pouvoirs. En 1972, Wonder Woman est nommée « symbole de la révolte féministe », dans le contexte d'une nouvelle vague de lutte de mouvements de femmes, même si certaines critiquent le personnage mythique et préfèrent les réalisations concrètes[3].
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+ L'ère I Ching, malgré les controverses qu'elle a suscitées, a eu une influence certaine sur la suite des aventures de Wonder Woman et sur ses adaptations télévisées (notamment les 2e et 3e saisons de la série avec Linda Carter).
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+ À la suite du retour de la Wonder Woman originale, l'héroïne essaie de se faire ré-admettre au sein de la Ligue des Justiciers. Elle doit pour cela passer douze épreuves, chacune étant secrètement supervisée par un membre différent de la ligue.
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+ À peine Wonder Woman a-t-elle été réadmise au sein de la Ligue des Justiciers que DC Comics décide de changer une nouvelle fois le format de ses aventures, car, dans l'intervalle, les aventures de Wonder Woman avaient été adaptées à la télévision, dans une série qui fut très populaire et dont l'action se situait pendant la Seconde Guerre mondiale, comme dans les premiers albums.
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+ DC décida donc de situer aussi ses histoires à la même époque, ce qui était possible grâce au concept « multivers » de DC (les deux Wonder Woman existant dans deux mondes parallèles différents).
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+ Wonder Woman participa à une série de batailles « épiques » pendant les années 1970 et 1980, jusqu'à sa mort en 1986 dans Crisis on Infinite Earths (CIE). Mais le personnage ne resterait pas mort très longtemps.
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+ Après Crisis, Greg Potter et George Pérez furent chargés de redémarrer les aventures de la super-héroïne, en 1987.
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+ Les fans et les critiques considèrent les 60 numéros créés par Pérez comme l'un des points culminants de l'histoire de Wonder Woman. Pérez et Potter donnèrent à Wonder Woman une personnalité féministe, et les recherches approfondies de Pérez en matière de mythologie grecque insufflèrent plus de profondeur et de richesse que dans les versions précédentes.
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+ Dans sa nouvelle incarnation, Wonder Woman est Diana, une princesse et émissaire de Paradise Island dans le monde des hommes. Au début, elle ne garde pas son identité secrète, et ne se comporte pas non plus comme une « super-héroïne », son personnage étant d'abord celui d'une ambassadrice méconnaissant le « monde des hommes. » Diana parle seulement le grec ancien, et doit apprendre l'anglais quand elle arrive aux États-Unis, au lieu de savoir le parler intuitivement. Néanmoins, Diana a reçu un entraînement de guerrière et n'hésite pas à tuer son adversaire lorsque c'est nécessaire. Les sujets de ses aventures sont la guerre, l'injustice, l'inégalité, la mort, et divers conflits impliquant les dieux de l'Olympe.
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+ Les personnages secondaires sont eux aussi modifiés. Par exemple, Steve Trevor est changé en un officier de l'Air Force, qui paraît beaucoup plus âgé que Diana, et la traditionnelle romance entre les deux est abandonnée. À la place, Trevor est lié sentimentalement à Etta Candy, qui devient elle-même une officier militaire de rang important et plutôt ronde, mais sans exagération. Cheetah, l'ennemie de Diana, devient une femme qui peut se transformer en une féroce créature féline-humanoïde, du même niveau que Diana au combat.
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+ Après que Pérez eut quitté les séries de comics, d'autres écrivains et dessinateurs, tels que William Messner-Loebs, John Byrne ou Greg Rucka, ont essayé de marcher sur ses traces, avec plus ou moins de bonheur.
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+ S'opposant à Maxwell Lord et à Superman, Wonder Woman comprend que le second est mentalement contrôlé par le premier. Batman est alors grièvement blessé par Superman. Même si Diana peut battre Superman, elle comprend qu'il n'y a qu'un moyen de mettre fin à ce duel fratricide : tuer Maxwell Lord. Sans plus hésiter, elle lui brise le cou, scène relayée sur de nombreuses télévisions dans le monde entier (effet, à l'avance, orchestré par Maxwell Lord). Malgré son acte qui les a sauvés, elle est désavouée par Superman et par Batman ; une crise de confiance s'ensuit donc entre les trois amis. Malgré cela, elle se joint aux autres héros pour combattre les protagonistes qui ont engendré l'Infinite Crisis après avoir aidé et combattu aux côtés des Amazones de Themyscira. À la fin de l’Infinite Crisis, Diana, Bruce et Clark décident de se retirer pendant un an. Pour Diana, c'est avant tout une manière de se « ressourcer » et de reconsidérer son rôle en tant que Wonder Woman. Cela s'inscrit dans le One Year Later, période pendant laquelle Donna Troy devient la Wonder Woman par interim.
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+ Infinite Crisis a exercé une influence importante sur la biographie officielle de Wonder Woman, puisque l'un des effets de cette crise est l'altération plus ou moins importante d'événements de l'Univers DC. La première période de la Wonder Woman moderne (commençant à la fin des années 1950, finissant en 1986 et qui avait été « annulée » par les effets de la CIE) est rétablie dans certaines de ses grandes lignes. Ainsi, elle fait bien partie des membres fondateurs de la première Ligue de Justice et ne meurt pas pendant la CIE (bien que les circonstances entourant ce dernier événement restent obscures). Cependant, les origines actuelles de Wonder Woman restent bien celles narrées par George Perez dans les premiers numéros de la deuxième série Wonder Woman, en 1987.
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+ Fin 2016, Greg Rucka annonce publiquement la bisexualité du personnage[18],[19]. Il indique qu'il s'agit pour lui d'une évidence, étant donné l'univers interne du comics où, dans l'île Themyscira d'où vient Wonder Woman, des femmes vivent entre elles sans présence masculine[20]. Si pour des fans assidus, ainsi que Gail Simone, cette confirmation n'est en rien une surprise[21], l'annonce a été abondamment reprise et commentée sur les réseaux sociaux[22],[23].
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+ L'annonce de la bisexualité de Wonder Woman vient à une époque où DC Comics met en avant davantage de diversité et de visibilité de personnages LGBT dans ses productions ; ainsi, deux autres personnages de l'univers — Catwoman et John Constantine — sont annoncés ou confirmés comme bisexuels dans les années 2010[24].
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+ La première tentative d'adaptation au petit écran a lieu en 1967, à la suite du succès de la récente série Batman. Greenway Productions, la compagnie derrière la série Batman, produit un « essai » de quatre minutes et demie pour Wonder Woman, avec Ellie Wood Walker dans le rôle de la princesse amazone. La série aurait sans doute gardé le même esprit kitsch et décalé que Batman, mais ne dépasse pas le stade de projet. Wonder Woman apparaît aussi dans des dessins animés, notamment dans Superfriends pendant les années 1970. La seconde adaptation filmée est pour un téléfilm en 1974 avec une Cathy Lee Crosby blonde, sans pouvoirs et avec un costume assez éloigné de l'original.
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+ De 1976 à 1979, c'est l'actrice Lynda Carter qui est choisie pour incarner l’héroïne dans la série The New Adventures of Wonder Woman. Elle prêtera ses traits au personnage pendant 60 épisodes.
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+ En 2011, le réseau de télévision américain NBC met sur les rails un nouveau projet de série télévisée avec Adrianne Palicki dans le rôle-titre et Elizabeth Hurley. Mais après le tournage de l'épisode Pilote, la chaine ne validera pas le reste de la saison et la série sera annulée.
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+ En 2005, le projet d'un film consacré à Wonder Woman est annoncé, avec pour réalisateur Joss Whedon. Le 3 février 2007, ce dernier explique sur son site internet qu'il se retire du projet, n'ayant pu s'entendre avec Warner Bros sur un scénario. La sortie du film est alors repoussée en 2009. L'annonce de la production du film a suscité, pendant deux ans, une avalanche de rumeurs (souvent démenties aussitôt) concernant l'identité de l'actrice qui devrait incarner l’héroïne. En expliquant les motivations de son retrait du projet, Joss Whedon a mis fin à ces rumeurs, affirmant que le casting du film n'avait jamais commencé et qu'aucun nom n'avait été évoqué.
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+ Le 4 décembre 2013, Gal Gadot est choisie pour jouer le rôle de Wonder Woman et signe également un contrat de trois films avec le studio, qui comprend Justice League et un film Wonder Woman en solo[25]. Wonder Woman apparaît initialement au sein de l'univers cinématographique DC dans Batman v Superman : L'Aube de la justice, un film américain en prise de vue réelle, la suite de Man of Steel. La super-héroïne apporte une aide significative à l'Homme d'acier (incarné par Henry Cavill) et au Chevalier noir (interprété par Ben Affleck) afin de vaincre Doomsday, un monstre créé par Lex Luthor à partir du cadavre du général Zod. Wonder Woman se défend bien mieux contre cette créature que les deux héros masculins[26], selon le vœu du réalisateur Zack Snyder qui souhaite montrer « une guerrière farouche et intimidante, décapante, marquée par les combats et immortelle[27]. »
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+ Le film Wonder Woman sort en 2017. Il est prévu qu'il soit suivi en 2020 par Wonder Woman 1984.
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+ En 2017, l'artiste français Léo Caillard crée une sculpture du buste de Wonder Woman, en résine et poudre de marbre, sur le modèle des bustes sculptés de l'Antiquité classique. Il a obtenu pour cela l'autorisation de la maison d'édition. Cette œuvre est exposée en 2019 au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse dans le cadre de l'exposition temporaire Age of Classics ! L'Antiquité dans la culture pop. La muséographie expose ce buste et celui de Superman et Captain America (créés dans la même forme) à coté de celui de Marc-Aurèle Cuirassé[28].
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+ Les numéros parus dans All Star Comics, Sensation Comics and Wonder Woman (Volume 1) ont été réédités dans les recueils suivants :
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+ Wonder Woman est élue ambassadrice officielle des Nations unies le 21 octobre 2016, dans le cadre de la campagne en faveur de l'émancipation des femmes à destination des femmes et petites filles. Mais sa mission, qui devait durer jusqu'en 2017, s'achève plus tôt que prévu le 16 décembre, après un certain nombre de polémiques. On accuse par exemple Wonder Woman de véhiculer , à travers son physique et sa tenue, des standards de beauté irréalistes. Certains ont aussi regretté la nomination d'un personnage fictif, alors que d'autres femmes réelles auraient pu être choisies[30].
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Wonder Woman est une super-héroïne de bande dessinée américaine créée par William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton), qui apparaît pour la première fois en décembre 1941 dans All Star Comics #8. Elle est, à cette époque, l'une des premières super-héroïnes et demeure la plus célèbre d'entre elles.
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+ Dans la plupart des adaptations, Wonder Woman est la princesse Diana d'une tribu d'Amazones dont les origines sont liées à la mythologie grecque. Ambassadrice amazone dans notre monde, elle possède différents pouvoirs surnaturels ainsi que des cadeaux des dieux grecs, comme un lasso magique et des bracelets à l'épreuve des balles. Elle fait aussi partie de la Ligue des justiciers d'Amérique.
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+ Marston a voulu faire de Wonder Woman un personnage féministe, et la plupart des scénaristes qui ont repris le personnage, particulièrement ceux des années 1980 et suivantes, l'ont représentée ainsi.
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+ En dehors des bandes dessinées, elle est aussi connue pour l'adaptation télévisuelle de ses aventures, avec Lynda Carter, diffusée aux États-Unis de 1975 à 1979.
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+ D'autre part, Wonder Woman apparaît, dans des séries de dessins animés adaptant l'univers DC, Super Friends des années 1970 et 1980 et La Ligue des Justiciers des années 2000. On la retrouve également dans le film Batman v Superman : L'Aube de la Justice, sorti en avril 2016, mais elle est surtout l'héroïne du film qui lui est consacré, Wonder Woman, sorti en 2017.
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+ Elle apparait dans les films de l'univers cinématographique DC.
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+ En 1940, le psychologue William Moulton Marston est conseiller éditorial pour la société All-American Publications, dirigée par Max Gaines. Lassé de ne voir que des super-héros masculins, il crée une super-héroïne nommée Suprema the Wonder Woman[1]. Max Gaines, intéressé par le concept, accepte l'idée de Marston qui crée la série sous le nom de plume Charles Moulton (combinaison de son 2e nom et de celui de Max Gaines). Bien que Marston porte entièrement la responsabilité de la création, le responsable éditorial Sheldon Mayer, apporte sa pierre et convainc l'auteur de ne garder que la seconde partie du nom. Le dessin est confié à H. G. Peter, artiste expérimenté, qui réalisera presque toutes les aventures de l'héroïne jusqu'en 1958[2].
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+ Dans une parution de 1943 de The American Scholar, Marston dit : « Même les filles ne voudront pas être des filles tant que nos archétypes féminins manqueront de force, de vigueur et de puissance. Comme elles ne veulent pas être des filles, elles ne veulent pas être tendres, soumises, pacifiques comme le sont les femmes bonnes. Les grandes qualités des femmes ont été méprisées à cause de leur faiblesse. Le remède logique est de créer un personnage féminin avec toute la force de Superman plus l'allure d'une femme bonne et belle. »
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21
+ À la création du personnage, le communiqué de presse précise : « Wonder Woman a été conçue par le docteur Marston dans le but de promouvoir au sein de la jeunesse un modèle de féminité forte, libre et courageuse, pour lutter contre l'idée que les femmes sont inférieures aux hommes et pour inspirer aux jeunes filles la confiance en elles et la réussite dans les sports, les activités et les métiers monopolisés par les hommes »[3].
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+ En décembre 1941, Wonder Woman fait ses débuts dans le numéro 8 de All-Star Comics. Dans ce comics on voit Steve Trevor, pilote de l'armée américaine s'écraser sur Paradise Island. Il est recueilli par Diana, la «fille» de la reine Hippolyte qui dirige cette île où se sont réfugiées les Amazones après leur défaite face à Hercule. Diana est en réalité une fille créée à partir d'argile et à laquelle les dieux ont donné la vie. Steve Trevor est obligé de quitter l'île mais il est accompagné par Diana qui l'emmène dans son avion invisible. Diana a aussi pour mission d'aider les États-Unis, présentés comme la « dernière citadelle de la démocratie ». Elle prend l'identité de Diana Prince, devient la secrétaire de Steve Trevor et commence à combattre le crime[4].
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+ Ses aventures sont ensuite racontées dans le premier numéro de Sensation Comics (janvier 1942).
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+ Six mois plus tard (été 1942), elle obtient un titre à son nom, faisant d'elle la première super-héroïne à avoir son propre comic book.
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+ En 1943, Marston qui a du mal à tenir le rythme soutenu d'écriture imposé par le comic book et le comic strip demande à une de ses étudiante Joye Hummel de l'aider. Elle accepte mais son nom n'apparaît jamais. C'est seulement en 1947, à la mort de Marston que son travail est reconnu et qu'elle devient scénariste à part entière de la série[5]. C'est durant ces années que sont posées les fondations du personnage qui serviront pendant les quarante années suivantes. Le dessinateur H. G. Peter lui donne une allure féminine assez simple mais bien identifiable, qui contraste avec les autres super-héros de l'époque.
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+ Armée de ses bracelets à l'épreuve des balles, de son lasso magique, et forte de son entraînement d'amazone, Wonder Woman est l'archétype de la femme parfaite dans l'esprit de Marston. Elle est belle, intelligente, forte, mais a néanmoins un côté doux. À cette époque, ses pouvoirs provenaient de sa «concentration d'amazone», et non d'un cadeau des dieux.
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+ Le «lasso magique» de Wonder Woman est censé avoir été forgé de la ceinture magique d'Aphrodite qui fut léguée à Hippolyte (la mère de Wonder Woman) par la déesse. Afin de faire le lasso, le dieu Héphaïstos emprunta la ceinture de l'Olympe, en retira les liens et s'en servit pour créer le lasso. Il est incassable, infiniment extensible et a le pouvoir de faire obéir ceux qui en sont encerclés, et plus particulièrement de leur faire dire la vérité.
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+ Diana Trevor, la mère du personnage Steve Trevor, est membre du Women Airforce Service Pilots. Elle s'était accidentellement écrasée sur l'île mythique de Themyscira, lors d'une mission dans les années 1940. Elle fut alors enterrée avec tous les honneurs par les Amazones, qui furent émues par son sacrifice. Le nom du personnage principal de la série, « Princesse Diana », « Diana Prince » ou « Wonder Woman », est tiré de celui de cette femme pilote, ainsi que son costume, fabriqué à partir de l'uniforme de la pilote que les Amazones vénérèrent.
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+ Wonder Woman était aidée par les « Holliday Girls », avec la gourmande Etta Candy à leur tête. Etta fut la seule du groupe à prendre une réelle importance. Elle serait d'ailleurs l'un des personnages les plus durables de la série.
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39
+ Des dessins de femmes ligotées par des hommes illustrèrent occasionnellement les couvertures de Sensation Comics et Wonder Woman de 1942 à 1947. Dans le no 3 de Wonder Woman, c'est la super-héroïne elle-même qui prend le dessus, ligotant des femmes, et, dans une scène mémorable, les habillant de fourrures, puis les chassant dans la forêt, pour finalement les attacher et les exposer sur un plateau. Ces subtils sous-entendus érotiques dans les albums ont été remarqués par les historiens de la bande dessinée, qui ont débattu pour savoir s'il s'agissait d'une façon pour Marston d'exposer ses propres fantasmes (certaines biographies prétendent qu'il aurait été adepte du bondage) ou s'il s'agissait d'un moyen (conscient ou non) d'attirer les jeunes lecteurs[6].
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41
+ Durant cette période, Wonder Woman rejoint la Justice Society of America, la première équipe de super-héros, dans la revue All-Star Comics. Mais, l'époque étant ce qu'elle était, Wonder Woman, bien que l'un des membres les plus puissants du groupe, est reléguée au rang de secrétaire.
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+ Wonder Woman n'arrête pas simplement les criminels, mais veut les réformer. Il y a, près de Paradise Island, une petite île appelée Transformation Island, sur laquelle se trouve un centre de réhabilitation. La « soumission par l'amour » est en effet un des thèmes importants de Wonder Woman, même s'il fut parfois parodié, les criminels se rendant à la belle héroïne pour profiter de sa compagnie.
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+ Elle est d'abord dessinée par Harry G. Peter, et son visage prend les traits de la Première dame Eleanor Roosevelt, de l'actrice Betty Grable et de la militante Margaret Sanger ; elle invoque notamment la « Grande Héra » la « Souffrante Sappho ». Début 1942, un sondage est publié dans All Star Comics, interrogeant les lecteurs pour savoir si Wonder Woman, même si elle est une femme, peut rejoindre la Ligue des justiciers ; le oui l'emporte largement. Elle en est la seule femme et le dessinateur Gardner Fox la fait devenir secrétaire de la société. Dans un épisode figurant l'entrée des héros dans la guerre, Wonder Woman est présentée comme restant aux États-Unis pour répondre au courrier des lecteurs, ce qui irrite son créateur William Moulton Marston ; en 1943, il dessine un épisode où elle devient présidente des États-Unis. Après 1947, la mort de Marston et dans un contexte où les femmes laissent pour beaucoup leur place aux soldats rentrés du front, l'héroïne sort alors de ce côté féministe pour jouer des rôles, hors son côté héroïne, de baby-sitter, de mannequin ou d'actrice[3].
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+ En 1947, Robert Kanigher reprend le personnage le plus souvent illustré par H. G. Peter. Celui-ci est parfois remplacé par Irwin Hasen ou Irv Novick. La série perd un peu de son lustre d'antan : moins féminine, Wonder Woman s'affirme en tant qu'héroïne américaine. H.G Peter continua jusqu'au numéro 97. Peter et Marston manquent à ceux qui ont vécu cet âge d'or des comics books.
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+ Dans les dernières histoires, les capacités de Wonder Woman s'accroissent. Ses boucles d'oreilles lui offrent la possibilité de respirer dans l'espace, l'origine de son avion invisible (à l'origine un avion à hélices, un P-40 Warhawk ou un P-51 Mustang, mais devenu, afin de suivre l'évolution technologique, un avion à réaction) est expliquée, sa tiare devient un boomerang indestructible et ses bracelets lui permettent de communiquer avec Paradise Island.
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51
+ Ces modifications n'influèrent pas sur l'audience de la série, contrairement à la crise qui allait suivre.
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+ En 1954, le docteur Fredric Wertham fait paraître son livre Seduction of the Innocent, dans lequel il expose son point de vue anti-comics. Cette publication marque pour beaucoup la fin de l'âge d'or des comics. Pour faire face aux critiques, les éditeurs créent la Comics Code Authority, de fait un organisme de censure. Dans le cadre de l'application de ce code, la dimension féministe de Wonder Woman est mise entre parenthèses.
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55
+ Wonder Woman connaît de nombreux changements à partir du milieu des années 1950 et pendant les années 1960. Son origine est réécrite, attribuant ses pouvoirs à une combinaison de dons faits par des divinités grecques et romaines.
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+ Dans les années 1960, le scénariste Robert Kanigher décide d'appliquer une formule déjà testée sur Superman sous la direction de Mort Weisinger, à savoir se pencher sur la jeunesse du protagoniste. À l'instar de Superboy, la bande dessinée évoque les péripéties de la jeune Diana, dite Wonder Girl. Le scénariste poursuit dans cette veine en mettant en scène « Wonder Tot », autrement dit Wonder Woman enfant. Sous le nom de « Wonder Queen », la reine Hippolyte se joint aux aventures de sa fille[7],[8].
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+ Le scénariste Bob Haney - qui n'a sans doute pas compris que Wonder Girl n'était pas un personnage séparé - inclut cette dernière dans l'équipe des Teen Titans, avec Robin, Kid Flash, et Speedy. Quelques années plus tard, on donne une origine séparée à Wonder Girl, faisant d'elle une orpheline sauvée par Wonder Woman.
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+ À la fin des années 1960[9], un nouveau responsable éditorial, Mike Sekowsky est nommé pour s'occuper de la série dont les ventes sont très faibles. DC a même envisagé de supprimer le comics mais comme une adaptation à la télévision est envisagée, la société préfère garder le comics. Ceci est d'autant plus nécessaire que le contrat avec Marston précisait que si le comics s'arrêtait, les droits du personnage reviendraient à Marston ou à ses enfants. Sous la direction de Sekowsky, Wonder Woman renonce à ses pouvoirs afin de pouvoir rester dans le « monde des hommes », plutôt que d'accompagner ses sœurs amazones dans une autre dimension où elles pourraient conserver leur magie. Les scénarios de cette période sont signés par Dennis O'Neil puis, après le départ de celui-ci par Sekowsky[10].
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+ La nouvelle direction prise par la bande dessinée est très influencée par des personnages comme Emma Peel de la série britannique Chapeau melon et bottes de cuir[11],[12]. Désormais propriétaire d'une boutique de mode, Diana Prince se retrouve vite sous l'aile d'un mentor chinois et aveugle nommé I Ching (en), dépeint comme son supérieur dans tous les domaines[13]. Avec l'aide d'I Ching, Diana s'entraîne à utiliser son corps comme une arme, apprenant les arts martiaux et la maîtrise des armes, afin d'entreprendre des aventures dans le style « agent secret ». En dépit de ses années d'expérience en tant qu'amazone et super-héroïne, Diana acquiert un tempérament moins affirmé, démontrant une émotivité, un manque d'assurance et une soumission marquée vis-à-vis des personnages masculins, à commencer par son guide qui lui prodigue fréquemment des remontrances qu'elle accepte passivement[14]. Durant six numéros successifs, le comic book s'intitule même The Incredible I-Ching ! And... the New Wonder Woman[15].
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+ Peu après le début de la « nouvelle Wonder Woman », les éditeurs coupent progressivement les ponts avec le monde des super-héros de DC Comics, notamment en tuant Steve Trevor (bien que le personnage soit réapparu plus tard). Une exception notable demeure la confrontation entre Diana et Catwoman.
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+ Cette période a ses supporters comme ses détracteurs. Certains apprécient l'abandon du kitsch des premières aventures comics pour des histoires plus sérieuses. D'autres trouvent que la bande dessinée tourne complètement le dos à l'histoire originale. Sur une couverture controversée, on voit Diana Prince tirant sur un avion avec une mitraillette ; à l'opposé de l'image traditionnelle de Wonder Woman, cette Diana Prince n'hésite pas à tuer pour se défendre ou pour défendre les autres.
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+ La nouvelle série attire des écrivains qui ne sont pas familiers des comics, par exemple l'auteur de science-fiction Samuel R. Delany qui en écrit les deux derniers numéros. L'auteur tente d'y insuffler un propos féministe, sans parvenir à restituer le caractère affirmé de Diana[16].
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+ L'arc narratif de la « nouvelle Wonder Woman » dure deux ans, puis la justicière retrouve finalement ses pouvoirs et son costume au début des années 1970. Le retour de la Wonder Woman originale est en partie dû à une campagne à laquelle participa la féministe Gloria Steinem — outrée que la plus célèbre des super-h��roïnes puisse être ainsi caractérisée comme une femme dépendante[17], en sus d'avoir été dépouillée de ses pouvoirs. En 1972, Wonder Woman est nommée « symbole de la révolte féministe », dans le contexte d'une nouvelle vague de lutte de mouvements de femmes, même si certaines critiquent le personnage mythique et préfèrent les réalisations concrètes[3].
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+ L'ère I Ching, malgré les controverses qu'elle a suscitées, a eu une influence certaine sur la suite des aventures de Wonder Woman et sur ses adaptations télévisées (notamment les 2e et 3e saisons de la série avec Linda Carter).
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+ À la suite du retour de la Wonder Woman originale, l'héroïne essaie de se faire ré-admettre au sein de la Ligue des Justiciers. Elle doit pour cela passer douze épreuves, chacune étant secrètement supervisée par un membre différent de la ligue.
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+ À peine Wonder Woman a-t-elle été réadmise au sein de la Ligue des Justiciers que DC Comics décide de changer une nouvelle fois le format de ses aventures, car, dans l'intervalle, les aventures de Wonder Woman avaient été adaptées à la télévision, dans une série qui fut très populaire et dont l'action se situait pendant la Seconde Guerre mondiale, comme dans les premiers albums.
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+ DC décida donc de situer aussi ses histoires à la même époque, ce qui était possible grâce au concept « multivers » de DC (les deux Wonder Woman existant dans deux mondes parallèles différents).
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+ Wonder Woman participa à une série de batailles « épiques » pendant les années 1970 et 1980, jusqu'à sa mort en 1986 dans Crisis on Infinite Earths (CIE). Mais le personnage ne resterait pas mort très longtemps.
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+ Après Crisis, Greg Potter et George Pérez furent chargés de redémarrer les aventures de la super-héroïne, en 1987.
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+ Les fans et les critiques considèrent les 60 numéros créés par Pérez comme l'un des points culminants de l'histoire de Wonder Woman. Pérez et Potter donnèrent à Wonder Woman une personnalité féministe, et les recherches approfondies de Pérez en matière de mythologie grecque insufflèrent plus de profondeur et de richesse que dans les versions précédentes.
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+ Dans sa nouvelle incarnation, Wonder Woman est Diana, une princesse et émissaire de Paradise Island dans le monde des hommes. Au début, elle ne garde pas son identité secrète, et ne se comporte pas non plus comme une « super-héroïne », son personnage étant d'abord celui d'une ambassadrice méconnaissant le « monde des hommes. » Diana parle seulement le grec ancien, et doit apprendre l'anglais quand elle arrive aux États-Unis, au lieu de savoir le parler intuitivement. Néanmoins, Diana a reçu un entraînement de guerrière et n'hésite pas à tuer son adversaire lorsque c'est nécessaire. Les sujets de ses aventures sont la guerre, l'injustice, l'inégalité, la mort, et divers conflits impliquant les dieux de l'Olympe.
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+ Les personnages secondaires sont eux aussi modifiés. Par exemple, Steve Trevor est changé en un officier de l'Air Force, qui paraît beaucoup plus âgé que Diana, et la traditionnelle romance entre les deux est abandonnée. À la place, Trevor est lié sentimentalement à Etta Candy, qui devient elle-même une officier militaire de rang important et plutôt ronde, mais sans exagération. Cheetah, l'ennemie de Diana, devient une femme qui peut se transformer en une féroce créature féline-humanoïde, du même niveau que Diana au combat.
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+ Après que Pérez eut quitté les séries de comics, d'autres écrivains et dessinateurs, tels que William Messner-Loebs, John Byrne ou Greg Rucka, ont essayé de marcher sur ses traces, avec plus ou moins de bonheur.
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+ S'opposant à Maxwell Lord et à Superman, Wonder Woman comprend que le second est mentalement contrôlé par le premier. Batman est alors grièvement blessé par Superman. Même si Diana peut battre Superman, elle comprend qu'il n'y a qu'un moyen de mettre fin à ce duel fratricide : tuer Maxwell Lord. Sans plus hésiter, elle lui brise le cou, scène relayée sur de nombreuses télévisions dans le monde entier (effet, à l'avance, orchestré par Maxwell Lord). Malgré son acte qui les a sauvés, elle est désavouée par Superman et par Batman ; une crise de confiance s'ensuit donc entre les trois amis. Malgré cela, elle se joint aux autres héros pour combattre les protagonistes qui ont engendré l'Infinite Crisis après avoir aidé et combattu aux côtés des Amazones de Themyscira. À la fin de l’Infinite Crisis, Diana, Bruce et Clark décident de se retirer pendant un an. Pour Diana, c'est avant tout une manière de se « ressourcer » et de reconsidérer son rôle en tant que Wonder Woman. Cela s'inscrit dans le One Year Later, période pendant laquelle Donna Troy devient la Wonder Woman par interim.
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+ Infinite Crisis a exercé une influence importante sur la biographie officielle de Wonder Woman, puisque l'un des effets de cette crise est l'altération plus ou moins importante d'événements de l'Univers DC. La première période de la Wonder Woman moderne (commençant à la fin des années 1950, finissant en 1986 et qui avait été « annulée » par les effets de la CIE) est rétablie dans certaines de ses grandes lignes. Ainsi, elle fait bien partie des membres fondateurs de la première Ligue de Justice et ne meurt pas pendant la CIE (bien que les circonstances entourant ce dernier événement restent obscures). Cependant, les origines actuelles de Wonder Woman restent bien celles narrées par George Perez dans les premiers numéros de la deuxième série Wonder Woman, en 1987.
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+ Fin 2016, Greg Rucka annonce publiquement la bisexualité du personnage[18],[19]. Il indique qu'il s'agit pour lui d'une évidence, étant donné l'univers interne du comics où, dans l'île Themyscira d'où vient Wonder Woman, des femmes vivent entre elles sans présence masculine[20]. Si pour des fans assidus, ainsi que Gail Simone, cette confirmation n'est en rien une surprise[21], l'annonce a été abondamment reprise et commentée sur les réseaux sociaux[22],[23].
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+ L'annonce de la bisexualité de Wonder Woman vient à une époque où DC Comics met en avant davantage de diversité et de visibilité de personnages LGBT dans ses productions ; ainsi, deux autres personnages de l'univers — Catwoman et John Constantine — sont annoncés ou confirmés comme bisexuels dans les années 2010[24].
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+ La première tentative d'adaptation au petit écran a lieu en 1967, à la suite du succès de la récente série Batman. Greenway Productions, la compagnie derrière la série Batman, produit un « essai » de quatre minutes et demie pour Wonder Woman, avec Ellie Wood Walker dans le rôle de la princesse amazone. La série aurait sans doute gardé le même esprit kitsch et décalé que Batman, mais ne dépasse pas le stade de projet. Wonder Woman apparaît aussi dans des dessins animés, notamment dans Superfriends pendant les années 1970. La seconde adaptation filmée est pour un téléfilm en 1974 avec une Cathy Lee Crosby blonde, sans pouvoirs et avec un costume assez éloigné de l'original.
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+ De 1976 à 1979, c'est l'actrice Lynda Carter qui est choisie pour incarner l’héroïne dans la série The New Adventures of Wonder Woman. Elle prêtera ses traits au personnage pendant 60 épisodes.
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+ En 2011, le réseau de télévision américain NBC met sur les rails un nouveau projet de série télévisée avec Adrianne Palicki dans le rôle-titre et Elizabeth Hurley. Mais après le tournage de l'épisode Pilote, la chaine ne validera pas le reste de la saison et la série sera annulée.
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+ En 2005, le projet d'un film consacré à Wonder Woman est annoncé, avec pour réalisateur Joss Whedon. Le 3 février 2007, ce dernier explique sur son site internet qu'il se retire du projet, n'ayant pu s'entendre avec Warner Bros sur un scénario. La sortie du film est alors repoussée en 2009. L'annonce de la production du film a suscité, pendant deux ans, une avalanche de rumeurs (souvent démenties aussitôt) concernant l'identité de l'actrice qui devrait incarner l’héroïne. En expliquant les motivations de son retrait du projet, Joss Whedon a mis fin à ces rumeurs, affirmant que le casting du film n'avait jamais commencé et qu'aucun nom n'avait été évoqué.
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+ Le 4 décembre 2013, Gal Gadot est choisie pour jouer le rôle de Wonder Woman et signe également un contrat de trois films avec le studio, qui comprend Justice League et un film Wonder Woman en solo[25]. Wonder Woman apparaît initialement au sein de l'univers cinématographique DC dans Batman v Superman : L'Aube de la justice, un film américain en prise de vue réelle, la suite de Man of Steel. La super-héroïne apporte une aide significative à l'Homme d'acier (incarné par Henry Cavill) et au Chevalier noir (interprété par Ben Affleck) afin de vaincre Doomsday, un monstre créé par Lex Luthor à partir du cadavre du général Zod. Wonder Woman se défend bien mieux contre cette créature que les deux héros masculins[26], selon le vœu du réalisateur Zack Snyder qui souhaite montrer « une guerrière farouche et intimidante, décapante, marquée par les combats et immortelle[27]. »
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+ Le film Wonder Woman sort en 2017. Il est prévu qu'il soit suivi en 2020 par Wonder Woman 1984.
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+ En 2017, l'artiste français Léo Caillard crée une sculpture du buste de Wonder Woman, en résine et poudre de marbre, sur le modèle des bustes sculptés de l'Antiquité classique. Il a obtenu pour cela l'autorisation de la maison d'édition. Cette œuvre est exposée en 2019 au Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse dans le cadre de l'exposition temporaire Age of Classics ! L'Antiquité dans la culture pop. La muséographie expose ce buste et celui de Superman et Captain America (créés dans la même forme) à coté de celui de Marc-Aurèle Cuirassé[28].
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+ Les numéros parus dans All Star Comics, Sensation Comics and Wonder Woman (Volume 1) ont été réédités dans les recueils suivants :
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+ Wonder Woman est élue ambassadrice officielle des Nations unies le 21 octobre 2016, dans le cadre de la campagne en faveur de l'émancipation des femmes à destination des femmes et petites filles. Mais sa mission, qui devait durer jusqu'en 2017, s'achève plus tôt que prévu le 16 décembre, après un certain nombre de polémiques. On accuse par exemple Wonder Woman de véhiculer , à travers son physique et sa tenue, des standards de beauté irréalistes. Certains ont aussi regretté la nomination d'un personnage fictif, alors que d'autres femmes réelles auraient pu être choisies[30].
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+ Thomas Woodrow Wilson, né à Staunton (Virginie) le 28 décembre 1856 et mort à Washington, D.C. le 3 février 1924, est le vingt-huitième président des États-Unis. Il est élu pour deux mandats consécutifs de 1913 à 1921.
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+ Sa présidence marque un tournant majeur dans la diplomatie américaine en mettant fin à presque un siècle d'isolationnisme pour s'ouvrir à une politique interventionniste toujours en cours un siècle plus tard. Il lance l’idée d’une instance de coopération internationale, la Société des Nations, que les États-Unis n'intégreront jamais. Le prix Nobel de la paix lui est décerné en 1919.
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+ Thomas Woodrow Wilson naît le 28 décembre 1856 à Staunton, en Virginie. Son père est pasteur de l'Église presbytérienne des États-Unis et le jeune Woodrow reçoit une éducation fortement imprégnée de ces croyances ; il est aussi marqué par ses souvenirs de la Guerre de Sécession et les désastres qu’elle a entraînés.
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+ À 19 ans, il entre à l'université de Princeton puis commence des études de droit. Il s'installe en tant qu'avocat mais au bout d'un an il reprend ses études et se tourne vers l'histoire et les sciences politiques. Il présente sa thèse de doctorat à 30 ans ; une analyse en faveur d'un plus grand pouvoir de l'exécutif au sein du gouvernement central qui devint un classique des études en sciences politiques. Influencé par des théoriciens britanniques comme Edmond Burke, Wilson est un libéral nostalgique de la pureté démocratique des premières années de la République. Il se destine à une carrière de professeur d'histoire mais rêve de s'engager en politique. En 1902, il devient président de l'université de Princeton et se lance dans une vaste réforme du système d'enseignement. Wilson est alors une des personnalités marquantes des élites intellectuelles américaines, spécialiste du fonctionnement politique des États-Unis[1].
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+ Le Parti démocrate, dont il est proche depuis les années 1890[1], le contacte en 1910 et le présente en tant que candidat au poste de gouverneur de l'État du New Jersey. Il doit sa victoire en particulier au soutien actif du « Colonel » House[1]. Élu, il se lance, en à peine un an, dans une réforme des lois électorales, désignation des candidats par des élections primaires directes, afin d’empêcher les machinations politiques. Il se fait rapidement remarquer par les chefs du parti au niveau national et réussit à se faire désigner candidat du Parti démocrate à l'élection présidentielle en 1912. Son colistier est Thomas R. Marshall gouverneur de l'Indiana dont la notoriété reste désormais liée à cette remarque : « la seule chose dont ce pays a besoin, c'est d'un bon cigare à 5 cents ».
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+ Sa campagne électorale est fondée sur l'élimination des conglomérats industriels, la création d'un impôt fédéral sur le revenu et des élections sénatoriales au suffrage universel. Il s'oppose ainsi à Theodore Roosevelt qui est partisan d'un pouvoir présidentiel fort, garant des libertés, alors qu'il défend la concurrence comme facteur d'équilibre.
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+ L’élection présidentielle de 1912 est une vraie triangulaire entre le candidat du Parti démocrate, le président sortant et candidat du Parti républicain et enfin Theodore Roosevelt qui fonde son propre Parti progressiste quand il ne peut obtenir la nomination du Parti républicain. Woodrow Wilson est élu grâce à la division au sein du Parti républicain ; le total des votes de Taft et de Roosevelt est en effet supérieur à celui obtenu par Wilson[2].
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+ Démocrate en politique, le style présidentiel de Woodrow Wilson est beaucoup plus exclusif. Parfois qualifié d'« autocrate éclairé », il consulte parmi son petit groupe de proches avant de trancher[1]. Les témoignages le décrivent comme peu enclin à la moindre remise en cause de ses décisions[1].
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19
+ 4 mars : Investiture de Woodrow Wilson en tant que vingt-huitième président des États-Unis. Les deux orientations majeures de sa politique constituent le combat contre les trusts en faveur des classes les moins favorisées et la défense du principe de la liberté des mers et du commerce dont il fait le point principal de sa politique extérieure[1]. Ses proches et lui-même ayant peu d'expérience des relations internationales, ils se consacrent en priorité aux questions de politique intérieure[1].
20
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21
+ Le 8 avril, il fait un discours au Congrès pour obtenir la réforme des droits de douane. Il est le premier président depuis plus d’un siècle à s’être adressé en personne au Congrès. La loi réduisant fortement les droits de douanes, augmentés par les gouvernements républicains précédents, sera signée le 3 octobre.
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23
+ Le 31 mai est adopté le XVIIe amendement à la Constitution instituant l’élection des sénateurs au suffrage universel direct. Ils étaient auparavant élus par les assemblées législatives de chaque État.
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25
+ Le 23 décembre, Wilson signe le décret de création de la Réserve fédérale qui fait suite aux réflexions engagées après la Panique bancaire américaine de 1907.
26
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+ En politique étrangère, il signe, le 2 mai, l’acte de reconnaissance de la république de Chine proclamée en 1912 et, le 27 août, refuse de reconnaître le coup d’État au Mexique qui a porté le général Victoriano Huerta au pouvoir sans toutefois décider d’une intervention des États-Unis.
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29
+ 21 avril 1914: Wilson ordonne à la marine d'envahir le port de Vera Cruz, Mexique. Le prétexte est l’arrestation de quelques marins américains en goguette par les autorités mexicaines. L'Argentine, le Brésil et le Chili tentent une médiation qui se révèlera inutile après la démission forcée du président Huerta en juillet. Les troupes américaines se retireront du Mexique en novembre.
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+ 4 août : Les États-Unis déclarent leur neutralité dans le conflit entre l’Allemagne et la Belgique, la France, le Royaume-Uni. Le 15 août voit l'ouverture du canal de Panama.
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33
+ Le 14 octobre, Wilson signe une loi majeure sur la réglementation des entreprises. Elle fait partie de son programme des « nouvelles libertés » et interdit les ententes entre entreprises, les participations au capital croisées dans un même secteur d’activité etc. Elle autorise les arrêts de travail, les grèves et le boycott par les ouvriers.
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35
+ Le 7 mai 1915, Wilson et le gouvernement américain adressent une protestation à l'Allemagne à la suite du torpillage du RMS Lusitania, paquebot britannique, par un sous-marin allemand et au décès de 114 américains parmi les 1 198 victimes civiles. Le 29 juillet, Wilson ordonne l'intervention des troupes américaines à Haïti à la suite de l’assassinat du président et dictateur Vilbrun Guillaume Sam.
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+ Le 28 janvier 1916, Wilson propose la nomination à la Cour suprême de Louis Brandeis, le premier juge appartenant à la minorité juive.
38
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+ Le 15 mars, il ordonne l’intervention des troupes américaines au Mexique pour capturer Pancho Villa qui combat le gouvernement mexicain légitime. Les Américains ne quitteront le Mexique qu’au début de 1917 sans avoir réussi dans leur mission. En mai, Wilson ordonne l’intervention des troupes américaines en République dominicaine pour restaurer l’ordre public. L’occupation américaine durera jusqu’en 1924. Le 3 juin, le Congrès vote l’augmentation de l'armée américaine en réponse à la détérioration des relations avec l’Allemagne.
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+ 16 juin : Le Parti démocrate désigne Wilson en tant que candidat à un second mandat présidentiel. Bien que le naufrage du Lusitania ait entraîné une vive tension entre l'Allemagne et les États-Unis et mis à mal la neutralité de ces derniers, Wilson se range à l'avis de son conseiller personnel Edward Mandell House qui, considérant que la grande majorité des Américains sont nettement opposés à toute entrée en guerre, le pousse, lors de la campagne électorale de 1916 à utiliser le slogan : « Grâce à moi, l'Amérique est restée en dehors du conflit européen »[1].
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43
+ Le 25 août, Wilson signe le décret créant le Service des parcs nationaux. Le 3 septembre, il signe la loi instituant la journée de 8 heures pour les cheminots.
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45
+ Le 7 novembre, Wilson est élu pour un second mandat.
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47
+ Le 3 février 1917, devant la violation des droits des neutres par l'Allemagne, Wilson rompt les relations diplomatiques avec celle-ci.
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49
+ 5 février : Le Congrès annule le veto du président Wilson opposé aux lois empêchant l’admission des immigrants illettrés et restreignant l’immigration en provenance des pays d’Asie.
50
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+ 4 mars : Investiture de Woodrow Wilson pour un second mandat présidentiel. Dans son discours il rappelle que les États-Unis sont neutres dans la guerre entre l’Allemagne et les autres puissances européennes mais indique que cette position sera probablement très difficile à tenir.
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53
+ 19 mars : torpillage par un sous-marin allemand du paquebot Vigilentia (après celui en 1915 du Lusitania contre lequel les États-Unis avaient vigoureusement protesté).
54
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+ 2 avril : Wilson fait un discours au Congrès pour demander une déclaration de guerre des États-Unis contre l’Allemagne. Elle sera adoptée par le Congrès et le président le 6 avril. Le pays s'engage dans la Première Guerre mondiale.
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57
+ 14 avril : Wilson signe un décret créant un bureau chargé de l’information, de la propagande et de la censure pour la durée de la guerre.
58
+
59
+ 18 mai : Adoption de la loi instituant le service militaire obligatoire pour les jeunes hommes âgés de 21 à 30 ans. Les États-Unis n’avaient pas connu de conscription depuis la fin de la Guerre de Sécession.
60
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61
+ 18 décembre : Proposition par le Congrès d'un amendement à la Constitution instituant la prohibition (fabrication, transport et vente) de l’alcool. Il deviendra le XVIIIe amendement en 1919.
62
+
63
+ Le 8 janvier 1918, Wilson prononce un discours au Congrès donnant la liste des 14 points nécessaires à l’obtention de la paix.
64
+ « The world must be made safe for democracy » (La paix dans le monde pour l'établissement de la démocratie) réclame notamment la création d'une « League of Nations » (SDN). Les autres points serviront de base au traité de Versailles de 1919. La première partie du traité de Versailles crée la SDN.
65
+
66
+ 11 novembre : après la signature de l'Armistice, le gouvernement allemand accepte d’ouvrir les négociations de paix à partir des « 14 points » développés par le président Wilson.
67
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68
+ 4 décembre : Wilson embarque pour la France afin d’assister à la Conférence de la paix de Paris. C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend dans un pays étranger[3] durant son mandat[4].
69
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70
+ 18 janvier : Wilson assiste à l’ouverture de la Conférence de paix de Paris.
71
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72
+ 14 février : Wilson présente la Charte de la Société des Nations au cours de la Conférence de paix de Paris.
73
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74
+ Les 18 et 19 juin, Woodrow Wilson effectue une visite en Belgique.
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76
+ 28 juin : Wilson présente en personne le Traité de Versailles à la ratification par le Congrès. Les Républicains y sont opposés ainsi qu'une partie significative des démocrates, conduite par Henry Cabot Lodge, qui souhaite la soumettre à d'importantes restrictions. Les raisons de cette opposition sont multiples : certaines sont économiques, d'autres politiques (il y a beaucoup de citoyens de souche allemande dans le Middle West, or le Traité de Versailles est jugé trop sévère envers les vaincus auxquels le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est refusé).
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+
78
+ 4 septembre : alors que le Congrès n’a toujours pas ratifié le Traité de Versailles, Wilson décide de parcourir les États-Unis pour prononcer des discours en faveur de sa ratification et pour promouvoir son idée de Société des Nations. La dégradation de sa santé l'empêchera de finir sa tournée. Épuisé, il a une attaque cérébrale après quoi il est paralysé et psychologiquement affaibli. Il intime, à partir de ce moment, que les démocrates votent la ratification sans concession, mais le Congrès votera finalement contre la ratification le 19 novembre. Une deuxième tentative, explorant la voie d'un accord bipartisan, échouera en mars 1920 en raison de l'intransigeance de Lodge et Wilson[5].
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80
+ 20 novembre : Wilson reçoit le Prix Nobel de la paix pour son action pendant la Première Guerre mondiale alors que sa popularité est au plus bas.
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+ 5 mai : Wilson déclare l’illégalité du Parti communiste des États-Unis d'Amérique.
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+ 20 mai : Le Congrès, qui continue à refuser la ratification du Traité de Versailles, vote la fin de l’état de guerre avec l’Allemagne. Wilson met son veto.
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86
+ Novembre : Le républicain Warren Harding, qui se présente contre l'héritage de Wilson, est élu avec une large majorité par les électeurs américains[5].
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88
+ Wilson a une vision idéaliste des relations entre les nations[6]. Il pense que le modèle américain peut être exporté car les peuples ont envie de démocratie. Il fait ainsi pression sur le gouvernement britannique pour une issue pacifique durant les troubles consécutifs à l'insurrection de Pâques 1916 en Irlande. Toutefois, Woodrow Wilson n’hésite pas à ordonner des interventions armées en Amérique centrale et dans les Caraïbes pour faciliter le transfert. Il déclarait, en 1901 : « Plus aucune nation ne peut désormais vivre sur elle-même et l'Ouest devrait nécessairement dominer l'Est. L'Est doit être ouvert et transformé, qu'on le veuille ou non ; les standards de l'Ouest doivent lui être imposés » (« No Nation can live any longer to itself and the West would necessarily dominate the East. The East is to be opened and transformed, whether we will it or no ; the standards of the West are to be imposed upon it »[7]).
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90
+ À Haïti, il fait intervenir les Marines le 28 juillet 1915 à la suite de l'assassinat du président et dictateur Vilbrun Guillaume Sam. Sous la supervision des Marines, la législature d'Haïti élit le candidat de Wilson, Philippe Sudre Dartiguenave, qui signera un traité faisant de jure d'Haïti un protectorat américain[8].
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92
+ Au Nicaragua, des troupes américaines seront stationnées dans le pays tout au long de l'administration Wilson, choisissant le président nicaraguayen et forçant le pays à la signature du Traité Bryan-Chamorro portant principalement sur la sécurité du canal de Panama.
93
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94
+ Le premier mandat de W. Wilson est marqué par son attitude vis-à-vis du conflit qui éclate en Europe, qui deviendra la Première Guerre mondiale. Tout en poursuivant une politique d'accroissement des forces militaires pour faire face à un éventuel engagement forcé, les États-Unis tentent de rester neutres et font des tentatives de paix car 15 % de la population américaine est née dans un des pays en guerre et une majorité a des attaches familiales dans ces mêmes pays.
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+ Woodrow Wilson envoie une note à tous les belligérants le 18 décembre 1916[9]. Il leur demande de préciser leurs buts de guerre[10] et se présente comme intermédiaire entre les pays. Mais l'Allemagne, qui s'oppose à toute médiation américaine, refuse également de préciser ses buts de guerre et rejette la proposition le 26 décembre[11].
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+ En 1917, soit trois ans après le début du conflit, les États-Unis interviennent massivement dans la guerre en Europe à la suite de la guerre sous-marine à outrance et du télégramme Zimmermann. La mobilisation de l'économie et de l'industrie est totale et les volontaires s'engagent pour rejoindre les conscrits dans l'armée. En janvier 1918, alors que la Première Guerre mondiale n'est pas terminée, le président Wilson adresse un message au congrès des États-Unis, qui doit garantir la paix. Ce discours des 14 points (« The world must be made safe for democracy »), prononcé au nom du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », réclame notamment la création d'une « Société des Nations » (SdN). Les autres points servent de base au traité de Versailles de 1919. Wilson demande :
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+ Les principes wilsoniens peuvent être résumés en trois termes : autodétermination des peuples, liberté et paix. Le discours des 14 points est diffusé dans les colonies où il suscite des espoirs de libération[6].
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+ En juin 1918, plus de deux millions de soldats américains sont engagés dans la guerre et la victoire est acquise. W. Wilson espère alors modifier radicalement l'ordre mondial, promouvoir les démocraties et la paix. Il participe aux négociations avec les trois autres puissances européennes victorieuses (le Royaume-Uni, la France et l'Italie) qui se terminent par le Traité de Versailles (1919). La ratification du traité se heurte à l'opposition du Sénat et Wilson se lance dans une campagne de discours dans les principales villes des États-Unis pour promouvoir le traité et sa « Ligue des nations ». Sa santé en pâtit et une attaque le laisse à moitié paralysé. Il finira son mandat reclus dans la Maison-Blanche en faisant transmettre ses ordres par sa femme et une petite équipe de fidèles.
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+ À la révolution de février 1917 la Russie devient une république socialiste dirigée par Alexandre Kerenski, mais en octobre 1917, un coup d'État bolchevik met au pouvoir un gouvernement intransigeant, celui de Vladimir Ilitch Lénine, qui décide de faire la paix avec l'Allemagne (qui l'avait financé dans ce but[réf. souhaitée]) et dont l'objectif avoué est de renverser l'ordre capitaliste du monde. Face à cette situation, les Alliés décidèrent d'intervenir en Russie sous prétexte de sauver les légions tchèques (soldats austro-hongrois prisonniers en Russie) et d'empêcher les Allemands ou les Bolcheviques de s'emparer de l'armement allié envoyé pour soutenir l'effort de guerre russe. Wilson envoya des forces armées à Vladivostok pour aider au retour des prisonniers tchèques et slovaques reculant vers l'est (face à l'avance de l'Armée rouge) le long de la voie du transsibérien. Les troupes américaines débarquèrent également à Arkhangelsk pour sécuriser les fournitures envoyées aux forces tsaristes. Bien que n'ayant pas été envoyées pour affronter les Bolcheviques, les forces américaines eurent plusieurs engagements contre l'Armée rouge. Wilson retira la majeure partie de ces forces en avril 1920 mais à Vladivostok, certaines restèrent jusqu'en 1922.
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+
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+ Bien que membre du Parti démocrate et concurrent de Theodore Roosevelt, républicain progressiste, dans la course à la présidence, Wilson et lui ont un programme dont les objectifs, sinon les moyens, sont similaires. Sur bien des points il continue sa politique en luttant contre les grands conglomérats industriels et financiers, en renforçant le pouvoir du gouvernement fédéral et même en mettant en place un service chargé des parcs nationaux.
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+ Wilson est aussi le créateur du système bancaire actuel. Il met en place la « Réserve fédérale », autorité qui régule la quantité d'argent en circulation et le taux d'intérêt de base dans le pays et qui définit les conditions permettant aux banques de disposer de fonds permettant d'accorder des prêts.
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+ Durant son mandat, la Constitution des États-Unis est amendée trois fois :
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+ Lorsqu’en mai 1915, un sous-marin allemand coule un navire britannique, le Lusitania, dont une partie des passagers sont américains, l’incident génère un fort ressentiment anti-allemand. C’est dans ce climat que se déroulent les élections de 1916 où le Parti socialiste monte une campagne virulente contre l'engagement américain dans la guerre. Son audience est limitée sur le plan national mais il obtient plus de 20 % des voix dans certaines villes de la côte Est, dont New York. Les libertés individuelles sont attaquées par le passage de lois interdisant la critique du gouvernement et les américains d'origine germanique font souvent l'objet d'agressions de la part de la population.
113
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114
+ La politique intérieure est aussi influencée par l'attitude des américains d'origines allemande et irlandaise qui soutiennent leurs compatriotes opposés en Europe aux britanniques.
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+ Par contre la mobilisation des hommes pour faire la guerre permet aux femmes de tenir un plus grand rôle dans l’économie et la politique. Le XIXe amendement leur donne le droit de vote.
117
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118
+ Les mandats de Wilson sont aussi marqués par les lois, auxquelles il s’opposera sans succès, limitant fortement l’immigration à partir des pays d’Asie et celle obligeant les immigrants à subir un test pour éliminer les illettrés.
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+
120
+ Woodrow Wilson, dont l'épouse affirmait faire partie de la lignée des descendants de la célèbre Pocahontas, est aussi le premier président à désigner à la Cour suprême des États-Unis (les juges sont nommés à vie), un juge appartenant à la minorité juive, Louis Brandeis.
121
+
122
+ S'il n'était donc pas raciste envers les Amérindiens, ni antisémite, il était en revanche raciste envers les Afro-Américains[12],[13],[14] : durant ses mandats, il conforte les blancs du Sud dans une idéologie ségrégationniste. Une ségrégation totale est instaurée à Washington et les employés noirs de l’administration sont pour la plupart renvoyés[12].
123
+
124
+ W. E. B. Du Bois dénonçant dans le journal NAACP la ségrégation que subissent les noirs dans le Sud. Woodrow Wilson répond : « La ségrégation n'est pas une humiliation, mais un avantage, et devrait être considérée comme tel par vous, messieurs » (« Segregation is not a humiliation but a benefit, and ought to be so regarded by you gentlemen »
125
+
126
+ Parlant de l'Histoire du peuple américain, Wilson déclare : « Les hommes blancs ont développé un instinct simple d'auto-préservation… jusqu'à ce qu'enfin ils fassent naître un grand Ku Klux Klan, un véritable empire du Sud pour protéger le Sud du pays » (« The white men were roused by a mere instinct of self-preservation… until at last there had sprung into existence a great Ku Klux Klan, a veritable empire of the South to protect the southern country »
127
+
128
+ Ainsi, malgré les nécessités du service militaire national, les 400 000 soldats noirs ont été affectés dans des régiments particulièrement exposés ou, au contraire, relégués à des tâches considérées alors subalternes. Dans la marine, par exemple, ce sont les Noirs qui sont aux cuisines.
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+ Wilson transforme fondamentalement le rapport de force entre les pouvoirs législatif et exécutif en donnant la prééminence à ce dernier. Le président devient un acteur majeur de la politique américaine et en devient responsable.
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+ Wilson abandonne le pouvoir en 1921. Il se retire dans sa maison de Washington, handicapé par sa paralysie et un début de cécité. Il continue malgré tout à soutenir son idée de « Ligue des nations » en publiant un livre et des articles. Il meurt le 3 février 1924 et sera inhumé dans la cathédrale nationale de Washington. Il est le seul président américain inhumé à Washington[15].
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+ Wilson et le Congrès instituent la célébration de la « Fête des Mères » le deuxième dimanche de mai à partir de 1914.
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+ En France, des avenues, des boulevards, des places, des rues, des quais, et des ponts portent son nom dont :
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+ En Suisse :
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+ World of Warcraft /wɜrld əv wɔr kræft/ (abrégé WoW) est un jeu vidéo de type MMORPG (jeu de rôle en ligne massivement multijoueur) développé par la société Blizzard Entertainment. C'est le 4e jeu de l'univers médiéval-fantastique Warcraft, introduit par Warcraft: Orcs and Humans en 1994. World of Warcraft prend place en Azeroth, près de quatre ans après les événements de la fin du jeu précédent, Warcraft III: The Frozen Throne (2003)[1]. Blizzard Entertainment annonce World of Warcraft le 2 septembre 2001[2]. Le jeu est sorti en Amérique du Nord le 23 novembre 2004, pour les 10 ans de la franchise Warcraft.
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+ La première extension du jeu, The Burning Crusade, est sortie le 16 janvier 2007[3]. Depuis, six extensions de plus ont été développées: Wrath of the Lich King, Cataclysm, Mists of Pandaria, Warlords of Draenor, Legion et Battle for Azeroth. Blizzard a annoncé la sortie d'une nouvelle extension, Shadowlands, courant 2020.
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+ Depuis sa sortie, World of Warcraft est le plus populaire des MMORPG. Le jeu tient le Guinness World Record pour la plus grande popularité pour un MMORPG[4],[5],[6],[7]. En avril 2008, World of Warcraft a été estimé comme rassemblant 62 % des joueurs de MMORPG[8]. Le 7 octobre 2010, Blizzard annonce que plus de 12 millions de joueurs ont un compte World of Warcraft actif[9]. C'est à partir de fin 2012 que World of Warcraft a commencé à perdre continuellement un nombre croissant de joueurs. Au dernier trimestre 2012, Blizzard annonce le nombre de 9,6 millions d’abonnés à travers le monde, puis 7,7 millions pour le 2e trimestre 2013.
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+ World of Warcraft a fêté son 10e anniversaire en novembre 2014. Le mois suivant, à la suite de la sortie de l'extension Warlords of Draenor, Blizzard annonce que World of Warcraft repasse le cap des 10 millions d'abonnés.
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+ Vous pouvez reformuler les passages concernés, ou remplacer ce bandeau soit par {{pour Wikibooks}}, {{pour Wikiversité}}, ou {{pour Wikivoyage}}, afin de demander le transfert vers un projet frère plus approprié.
12
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13
+ Le jeu reprend place dans le monde imaginaire d’Azeroth, et dont le cadre historique se situe quatre ans après les évènements concluant Warcraft III. Le joueur choisit son personnage parmi huit, dix ou douze[Note 4] races disponibles divisées en deux factions : l’Alliance et la Horde. Ainsi, si l’Alliance permet d’incarner un Humain, un Nain, un Gnome ou un Elfe de la Nuit, côté Horde ce sera un Orc, un Troll, un Tauren (une sorte de minotaure) ou encore un Mort-vivant.
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15
+ Avec l’arrivée de la première extension du jeu en janvier 2007 , nommée The Burning Crusade, chacune des factions est désormais dotée d’une nouvelle race : les Elfes de Sang pour la Horde et les Draeneï pour l’Alliance. Deux races sont rajoutées dans l’extension Cataclysm, les Gobelins dans la Horde et les Worgens (des sortes de loups-garous) dans l’Alliance. Depuis l'extension Mist of Pandaria, les Pandarens sont implantés en tant que race neutre pouvant choisir librement son affiliation Alliance ou Horde. Enfin, l'extension Battle for Azeroth (sortie en août 2018) introduit huit nouvelles races alliées jouables : les Draeneï Sancteforge, les Elfes du Vide, les Nains Sombrefer et les Humains de Kul Tiras côté Alliance, et les Taurens de Haut-Roc, les Sacrenuit, les Orcs Mag'har et les Trolls Zandalari côté Horde.
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17
+ En plus du choix de la race de son personnage et de son apparence, la personnalisation comprend le choix d’une classe parmi les neuf suivantes : Guerrier, Mage, Voleur, Prêtre, Chasseur, Druide, Démoniste, Paladin et Chaman. Une 10e classe, appelée classe héroïque, est ajoutée avec l’extension Wrath of the Lich King : le chevalier de la Mort. Une 11e classe est ajoutée depuis la sortie de l'extension Mists of Pandaria: le Moine et une 12e classe sera ensuite ajoutée avec l'extension Legion : le Chasseur de démons.
18
+
19
+ Les joueurs sont également invités à développer leurs compétences dans différents métiers (2 métiers principaux[Note 5] maximum et 3 ou 4 métiers[Note 6] secondaires aussi appelés compétences). On compte aujourd'hui comme métiers principaux le travail du cuir, l'ingénierie, le dépeçage, le minage, la forge, l'herboristerie, l'alchimie, l'enchantement, la joaillerie, la calligraphie et la couture. Les métiers secondaires sont le secourisme, la pêche, la cuisine et l'archéologie (le secourisme a été supprimé dans Battle for Azeroth ; dorénavant les bandages et autres sont fabriqués à partir de la couture).
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+
21
+ World of Warcraft reprend en partie l'univers de Warcraft puisqu'on peut y retrouver quelques héros de la saga, tels que Arthas Menethil, Archimonde, Thrall ou encore Illidan Hurlorage.
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23
+ Le jeu, caractéristique des autres licences de Blizzard, établit une synthèse de la plupart des idées du genre sans apporter de réelles innovations mais en perfectionnant les éléments actuels et en l’équilibrant au maximum. Pour cela, Blizzard a créé des équipes de localisation dans les pays où le jeu est distribué afin qu’elles puissent traduire le jeu de manière intégrale (dans certains cas, seulement la notice) et d’y apporter en permanence des mises à jour et modifications. Blizzard a également fait en sorte que son jeu puisse bénéficier d’une accessibilité supérieure à la moyenne et puisse être utilisable sur la plupart des ordinateurs ayant jusqu’à cinq ans d’âge.
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+
25
+ World of Warcraft se distingue aussi des autres MMORPG par le souci des développeurs de ne pas lasser les joueurs occasionnels par un système d’aide à l’acquisition de niveaux[10] :
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27
+ Le principe général consiste à effectuer des quêtes qui sont des variations scénarisées de « tuer X monstres », « ramener Y objets », « aller rencontrer ou parler à Z » (il existe quelques exceptions). Tuer des monstres et faire des quêtes rapporte de l’expérience (au niveau maximum, les quêtes ne rapportent plus que de l’argent et réputation). Au bout d’un certain nombre de points d’expérience gagnés, le joueur gagne un niveau et ses caractéristiques augmentent, de même que sa puissance et ses points de vie. Outre l’expérience, les quêtes récompensent également le joueur en équipement, réputation et en argent.
28
+
29
+ Des quêtes journalières (souvent liées à des évènements comme la foire de Sombrelune ou encore les différentes fêtes organisées en jeu). Il s’agit de quêtes récurrentes, identiques à chaque fois : chaque joueur peut les répéter indéfiniment, dans la double limite que chacune d’entre elles ne peut être réalisée qu’une fois par jour. Elles rapportent généralement de l’argent et permettent d’accroître la réputation des joueurs auprès des différentes factions. Il existe actuellement 313 quêtes quotidiennes différentes pour l’Alliance et environ 320 pour la Horde[11]. Certaines quêtes quotidiennes sont liées à l’artisanat : quêtes quotidiennes de pêche, de cuisine… Dans ce cas, les récompenses sont des recettes de cuisine ou des objets disponibles uniquement par ce biais.
30
+
31
+ Les quêtes sont incorporées dans le jeu, les maîtres du jeu ne peuvent en rajouter, mais ils peuvent réguler la réinitialisation et la temporisation de l’accessibilité des quêtes. Les quêtes sont rajoutées via des patchs délivrés par la société créatrice du jeu. Il n’existe aucune quête principale dans World of Warcraft, contrairement à d’autres jeux comme Slayer Online ou Guild Wars. Il existe une multitude de petites quêtes qui s’enchaînent successivement afin de faire monter le niveau de plusieurs joueurs en même temps, ces quêtes délivrent petit à petit un scénario précis sur chaque parcelle du monde d’Azeroth, de l’Outreterre et de Draenor. Une multitude de scénarios s’entrecroisent donc, il n’y a pas une seule trame principale, contrairement à des RPG mono-joueurs tels que Final Fantasy, The Elder Scroll ou Warcraft III. Il n’y a donc pas de « fin du jeu » à proprement parler.
32
+
33
+ Les personnages de World of Warcraft sont attachés aux comptes d’utilisateur et ne peuvent être employés que sur le royaume (terme désignant les serveurs) où ils ont été créés. Néanmoins, Blizzard permet parfois la migration de personnages d’un royaume vers un autre, afin de désengorger un royaume proche de la saturation ou d’en remplir un vide. Il est aussi possible de migrer son personnage d’un royaume à un autre avec le transfert payant de personnage[12] pour le prix de vingt-cinq euros[13]. Les utilisateurs peuvent créer jusqu’à 50 personnages[14] au total qui s’étendent d’une quantité diverse de races et de classes. Les deux factions actuellement dans le jeu sont l’Alliance et la Horde, constituées de différentes races, dont une qui est neutre, les « Pandaren ».
34
+
35
+ Il est nécessaire de différencier les personnages joueurs (PJ) des personnages non-joueurs (PNJ). Les personnages joueurs sont les avatars des joueurs. La couleur du nom d’un PJ peut varier (bleu, vert, jaune ou rouge) selon la faction, l’endroit, et le statut de combat de celui-ci. Les PNJ sont les personnages qui peuvent seulement interagir avec les personnages joueurs grâce aux scripts ou à l’intelligence artificielle (IA). Blizzard a repris quelques noms célèbres pour les attribuer à ses PNJ : quelques exemples, le sculpteur Calder, forgeron des fils d'Hodir, Harrison Jones, mélange d'Harrison Ford et d'Indiana Jones, avec qui le joueur enchaînera toute une série de quêtes à Uldum, son ennemi Belloc, l'archéologue français, y donne également quelques quêtes…
36
+
37
+ On distingue les PNJ amicaux (dont les noms sont affichés en vert) des PNJ hostiles (principalement les PNJ de la faction opposée et les monstres) dont le nom est en rouge. Il y a également des PNJ neutres dont le nom est jaune. Les PNJ dans les capitales et les villes peuvent vendre et acheter des marchandises, former le personnage selon sa classe et ses professions, lui donner des quêtes, le relier à l’hôtel des ventes (les joueurs y vendent leurs objets aux enchères), et lui fournir tous les services qui sont nécessaires dans le jeu. Certains offriront simplement un conseil ou un peu d’histoire, alors que d’autres défendront la ville contre d’éventuels envahisseurs.
38
+
39
+ Les personnages créés par les joueurs sont représentés par des avatars dans le monde en ligne d’Azeroth. Lors de la création d’un personnage dans World of Warcraft, le joueur peut choisir parmi douze races différentes et dix classes de personnages. Les races sont divisées équitablement parmi les deux factions, l’Alliance et la Horde.
40
+
41
+ À la base, les neuf classes disponibles sont le Chaman, le Chasseur, le Démoniste, le Druide, le Guerrier, le Mage, le Paladin, le Prêtre et le Voleur. Les classes disponibles pour créer son personnage dépendent de la race choisie. Vingt-six combinaisons de classes et de races sont possibles pour chaque faction, pour un total de cinquante-deux combinaisons[16] dans World of Warcraft: Burning Crusade. Avant la sortie de la première extension, il ne pouvait y avoir de paladins que dans l’Alliance et de chaman que dans la Horde.
42
+
43
+ La dixième classe, Chevalier de la mort, a été rendue disponible depuis l’extension Wrath of the Lich King, portant le nombre de combinaisons de classes et de races possibles pour chaque faction à trente-six. Elle est communément désignée par les initiales DK (abréviation de l’anglais Death Knight). Cette dernière n'est disponible que si le joueur possède déjà un personnage de niveau 55 minimum. Ainsi, il pourra créer un autre personnage Chevalier de la Mort qui sera déjà niveau 55. Cependant, depuis l’extension Warlords of Draenor, il n'est plus requis d'avoir un premier personnage niveau 55, un nouveau joueur pourra donc tout de suite commencer par un Chevalier de la mort, qui lui, sera bien niveau 55[17].
44
+
45
+ L’extension Cataclysm a ajouté deux races jouables (Worgens et Gobelins) ainsi qu’un grand nombre de combinaisons supplémentaires[18].
46
+
47
+ L'extension suivante, Mists of Pandaria introduit une nouvelle race : les Pandarens ainsi qu'une nouvelle classe, le Moine. Dans le cas de cette nouvelle race uniquement, le joueur peut choisir d'intégrer n'importe laquelle des deux factions selon son choix.
48
+
49
+ Legion, a fait naître la classe de Chasseur de démons disponible uniquement pour les elfes de la nuit et les elfes de sang[19].
50
+
51
+ Battle for Azeroth, extension actuelle, sortie en été 2018 introduit 8 nouvelles races, 4 pour chaque faction. Ces races sont les suivantes : Draenei Sancteforge, Elfe du Vide, Nain Sombrefer et Kultirassien pour l'Alliance. De son côté, la Horde bénéficiera de: Tauren de Haut-Roc, Sacrenuit, Orc Mag'har et Troll Zandalari.
52
+
53
+ La classe de personnage détermine les possibilités de jeu, en termes de sorts disponibles, de types d’attaques utilisables en combat. Chaque classe a des points forts et des points faibles, et des synergies entre classes incitent les joueurs à composer des groupes de classes variées. Au niveau 15, le joueur est amené à choisir une nouvelle technique/sort/attaque parmi trois disponibles dans l'onglet talents.
54
+ Ceux-ci n'influent pas sur le fonctionnement de la classe en profondeur comme c'était le cas lors des extensions précédentes (avant Mists of Pandaria, à l'aide des arbres de talents de spécialisation).
55
+ Il s'agit avant tout d'utilitaires que le joueur peut choisir de modifier entre chaque combat pour une somme très faible, afin d'optimiser le personnage en fonction de la stratégie à adapter et en fonction du type de combat.
56
+
57
+ Au total, six talents sont disponibles en même temps (débloqués aux niveaux 15, 30, 45, 60, 75, 90, 100)[réf. souhaitée]
58
+ Chaque classe dispose de trois spécialisations (quatre pour la classe druide et deux pour la classe chasseur de démons), qui elles déterminent entièrement le gameplay et la fonction du joueur (tank, heal, dps distance ou corps à corps).
59
+
60
+ Blizzard met à la disposition des joueurs ayant rempli les conditions requises (par exemple avoir un personnage d’un certain niveau, et éventuellement ayant accompli certaines quêtes spécifiques) des classes héroïques[Note 9]. Celles-ci diffèrent des autres classes de personnages : il ne faut pas recommencer un personnage depuis le premier niveau. La première classe héroïque est mise à disposition des joueurs une fois l’extension World of Warcraft: Wrath of the Lich King installée. L’utilisation de cette classe nécessite d’avoir au minimum un personnage au niveau 55, mais fait débuter l’aventure à ce dernier niveau, dans une zone spécifique, commune aux chevaliers de la mort de chaque race des deux factions.
61
+
62
+ En plus des classes, un joueur peut choisir deux professions primaires et les trois professions secondaires.
63
+
64
+ Essentiellement, il existe deux types de professions primaires : la production et la collecte de ressources.
65
+ Beaucoup de joueurs choisissent deux professions liées, permettant au personnage de recueillir les matériaux nécessaires pour la profession de production. Les configurations les plus conseillées sont les suivantes : Minage et Forge, Minage et Ingénierie, Dépeçage et Travail du cuir, Herboristerie et Alchimie et à un moindre degré, Herboristerie et Enchantement, Couture et Enchantement, Dépeçage et Couture ; depuis la sortie de Burning Crusade, Minage et Joaillerie et depuis la sortie de Wrath of the Lich King, Herboristerie et Calligraphie[Note 9]. En général, ces combinaisons de professions sont plus utiles à certaines classes qu’à d’autres ; par exemple, Couture et Enchantement pour les Mages et les Démonistes, et Minage et Forge pour les Guerriers et les Paladins, etc.
66
+
67
+ En outre, World of Warcraft propose des compétences secondaires (pêche, archéologie, cuisine), permettant aux joueurs de récolter des ressources et de les transformer pour les vendre ou les utiliser/consommer.
68
+
69
+ L’Archéologie s’est ajoutée aux professions secondaires, avec la sortie de l’extension Cataclysm.
70
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71
+ La compétence secondaire secourisme n'existe plus depuis Battle for Azeroth, les anciens patrons ont été déplacés vers les professions de Couture et d'Alchimie.
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+
73
+ Des caractéristiques sont employées par le jeu pour calculer les forces et les faiblesses de chaque personnage.
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+
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+ Une partie des caractéristiques sont déjà présentes, basées sur le niveau, la classe et la race du personnage ; mais pour être plus fort il est nécessaire de s’équiper d’objets (pièces d’armures et autres bijoux) qui procurent des suppléments aux caractéristiques.
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+
77
+ Il y a divers types d’objets dans World of Warcraft, allant des haches et des épées aux simples fleurs et organes d’animaux. Les objets peuvent en général se vendre plus ou moins cher à des marchands ou aux enchères. Plus les objets sont rares (ou recherchés, dans le cas des ventes aux enchères), plus ils se vendront chers.
78
+
79
+ Au fil du temps, les joueurs ayant atteint le niveau maximal cherchent naturellement à améliorer leur équipement. Cette tâche, qui peut paraître simple pour certains, peut néanmoins s’avérer très longue et difficile pour d’autres. L’appât du gain et vouloir parfaire son équipement peut s’avérer addictif et prenant à la limite de rendre le joueur dépendant. World of Warcraft n’a pas vraiment de fin et il faut compter des dizaines d’heures de jeu pour arriver au niveau maximum 60 initialement, 70 avec The Burning Crusade, 80 avec Wrath of The Lich King, 85 avec Cataclysm, 90 avec Mists of Pandaria, 100 avec Warlords of Draenor, et plus encore d’heures pour s’équiper à sa guise. Avec l'arrivée de l'extension Legion, le niveau maximal passe a 110[20]puis 120 avec Battle for Azeroth.
80
+
81
+ World of Warcraft laisse aussi l’occasion aux joueurs de se mesurer entre eux (combat Joueur contre Joueur ou JcJ - on utilise beaucoup l’équivalent anglais, PvP), soit en attaquant un territoire ou une ville ennemie qui peut être défendue par les membres de la faction adverse, soit par l’intermédiaire des champs de bataille. Il s’agit de zones instanciées dont le gameplay reprend ceux des mods les plus populaires des jeux de tir à la première personne (capture de drapeau, conquête…).
82
+
83
+ Ainsi il est possible d’acquérir de l’équipement et de l’expérience en combattant d’autres joueurs dans les zones de combats, en affrontant des créatures avec un groupe dans un univers magique ou bien tout simplement en faisant du commerce (grâce à un système de ventes aux enchères des objets créés ou trouvés par les joueurs).
84
+
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+ Un personnage peut porter jusqu’à seize pièces d’équipement, recouvrant les différentes parties de son corps. Parmi ces pièces, neuf apportent des bonus. Elles recouvrent la tête, les épaules, le dos, le torse, les poignets, les mains, la taille, les jambes et les pieds. Le personnage porte également un collier et deux bagues. Il porte aussi deux bijoux. Les deux dernières pièces d’équipements n’apportent aucun bonus : la chemise et le tabard. Ce dernier permet de représenter sa guilde ou le fait d’avoir fait une quête, d’avoir participé à un Event ou autre. En Norfendre, des tabards permettent également dans les donjons de groupe d’augmenter la réputation du personnage auprès de la faction qui lui a vendu le tabard en tuant des monstres qui lui rapportent de l’expérience.
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87
+ La plupart des pièces d’équipement de haut niveau peuvent voir leurs caractéristiques être améliorées, par des parchemins d’enchantement et/ou des gemmes ou joyaux.
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+
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+ Il y a différents types d’armure dans le jeu, qui ne sont pas portables par toutes les classes. Mages, prêtres et démonistes sont limités à l’armure de tissu. Chasseurs, chamans, moines, druides et voleurs sont limités à l’armure de cuir. Cependant, les chasseurs et les chamans peuvent porter une armure de mailles à partir du niveau 40. Désormais, les chasseurs et chamans portent de la maille dès le niveau 1. Guerriers, paladins et chevaliers de la mort peuvent s’équiper de n’importe quel type d’armure, à partir du niveau 40. Les guerriers, paladins et (chevalier de la mort, à leur création niveau 55) portent également de la plaque dès le niveau 1. L’armure est employée pour réduire les dommages subis des attaques de mêlée. Le tissu fournit la plus faible protection et les plaques la plus grande.
90
+
91
+ Les équipements apportent des bonus aux attributs d’un personnage. Un équipement peut avoir son nom écrit en gris, blanc, vert, bleu, violet ou même orange. Le bleu clair est attribué à l'équipement Héritage. Cette couleur détermine la qualité de l’objet, et sa rareté. Gris = Médiocre / Blanc = Commun / Vert = Inhabituel / Bleu = Rare / Violet = Épique / Orange = Légendaire.
92
+
93
+ La plupart des objets inhabituels, rares, épiques et légendaires, ainsi que certains objets habituels sont liés à leur porteur une fois équipés, ou dans leur inventaire. Dès qu’un objet est lié, celui-ci ne peut plus être échangé, donné, mais peut encore être vendu à un marchand. Par contre, les objets peuvent être détruit à tout moment, il suffit de les jeter[Note 10]. Il existe trois types d’objets liés :
94
+
95
+ Dans l'extension Légion, les raids comptent entre 10 et 40 joueurs. La difficulté est variable en fonction du nombre de joueurs pour les difficultés « Normale » et « Héroïque ». Le niveau de difficulté maximum « Mythique » est quant à lui, uniquement disponible à 20 joueurs, et sa difficulté sera semblable à celle du mode « Héroïque » que l'on a connu jusqu'à la fin de l'extension Mists of Pandaria.
96
+
97
+ World of Warcraft comporte de nombreux donjons, aussi appelés instances (car le monde du donjon est instancié sur un serveur spécifique pour les membres du groupe). Ils sont régulièrement ajoutés au jeu par le biais de mises à jour ou d’extensions. L’objectif pour le groupe de joueurs est de parcourir une carte peuplée d’ennemis contrôlés par l’ordinateur, afin d’atteindre les différents boss présents dans le donjon. En cas de réussite des récompenses, appelées loots, peuvent être récupérées sur le boss et partagées entre les joueurs. Selon les donjons, diverses stratégies peuvent être mises en place pour vaincre les adversaires proposés par le jeu. Un système de haut-faits permet d’accumuler des points si certaines conditions sont remplies pendant le combat (le rendant considérablement plus compliqué). Depuis Cataclysm, la troisième extension de World of Warcraft, un codex est disponible. Celui-ci contient les informations sur l'instance, les boss, leurs sortilèges, stratégies, et histoires liées.
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+
99
+ Dans World of Warcraft, il existe deux grands types de donjons : ceux à cinq joueurs et les raids. La principale différence porte sur le nombre de joueurs impliqués. En effet, les raids peuvent mobiliser entre 10 et 40 joueurs en fonction de l’instance choisie. Cependant, si les raids à 40 joueurs étaient fréquents à la sortie de World of Warcraft, Blizzard a modifié la mécanique du jeu pour limiter les nouvelles sorties à 25 joueurs maximum, afin de faciliter la constitution des groupes et la bonne marche de la sortie (notamment lors de l’attribution des butins récupérés).
100
+
101
+ Pour un donjon, le groupe est composé de cinq joueurs maximum généralement répartis comme suit : un joueur disposant d’une classe spécialisée dans l’encaissement des dégâts (le tank), un soigneur (le heal, ou healer) et de trois joueurs spécialisés dans les dégâts (les DPS, pour dommages (ou dégâts) par seconde). Cependant, il est tout à fait envisageable de terminer un donjon avec un groupe moins nombreux, voire tout seul. C’est particulièrement le cas lorsqu’un joueur de haut niveau retourne dans un donjon de bas niveau. L’écart de puissance permet au joueur de compléter le donjon très rapidement, sans aucune difficulté notable. Ce cas est fréquent lorsque le joueur souhaite récupérer un objet (appelé "loot") spécifique au donjon, ou lorsqu'il fait le donjon accompagné d'un joueur de bas niveau (appelé "rush"), dans le but de lui faire gagner beaucoup d'expérience très rapidement (aussi appelé « Power leveling », ou progression de niveau par la force).
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+
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+ La durée passée dans un donjon varie en fonction des défis proposés (nombre de boss à tuer, tâches à accomplir, longueur de la carte, nombre d’ennemis proposés…) et de la dextérité et de l’équipement du groupe (connu sous l'acronyme : "Skuff" : Skill : habileté + Stuff : équipement). Cependant, Blizzard a fait en sorte d’alléger la durée des donjons au fil des extensions. Si les premières sorties pouvaient durer quelques heures au tout début de World of Warcraft, désormais certaines instances peuvent être complétées beaucoup plus rapidement (parfois en moins d’une heure ou 25 minutes en général pour les donjons héroïques à 5 joueurs[réf. souhaitée]).
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+
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+ Il existe un mode de donjon appelé mode « Défi ». Dans ce mode, la difficulté est plus importante encore qu'en mode héroïque et il n'existe aucun loot sur les boss. Le but est d'accomplir un certain nombre d'objectif dans le donjon (en général tuer la totalité des boss et une quantité de « trash mobs » définie) dans un temps imparti qui est chronométré depuis le lancement du donjon. Il existe 4 niveaux de réussite, de simplement accomplir les objectifs aux réussites bronze, argent et or. Les « méta hauts faits » associé aux réussites de ses donjons en mode défis permettent de débloquer pour le personnage des récompenses telles que des ensembles de transmogrification (changement d'apparence des différentes pièces d'armure), des montures et des titres.
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+
107
+ Depuis l'extension Legion, le mode « Défi » a été remplacé par le mode « Mythique + ». Si la version mythique des donjons existe depuis Warlords of Draenor comme étant une variante plus difficile du mode héroïque, le mode « Mythique + » se distingue par sa capacité à adapter sa difficulté (aussi appelée capacité à "scale") en fonction de la progression du joueur. Ainsi, un joueur plus expérimenté pourra affronter des ennemis plus puissants et donc espérer obtenir de l'équipement de meilleure qualité. Enfin, pour que le système ne devienne pas trop répétitif, les développeurs ont ajouté plusieurs affixes afin de rendre le mode plus intéressant mécaniquement parlant.
108
+
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+ Si les donjons représentent un défi intéressant pour les joueurs, la véritable difficulté réside dans les raids, qui sont plus difficiles à terminer. Selon les raids proposés par le jeu, un groupe peut être composé de 10, 20, 25 voire 40 joueurs. Cependant, le nombre de joueurs impliqués n’est pas nécessairement lié à la difficulté du raid. En effet, Blizzard a opté pour une limitation du nombre de joueurs par raid, dans le but de faciliter la constitution du raid, l’attribution des butins et d’éviter une charge trop importante pour les serveurs et les ordinateurs des joueurs.
110
+
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+ Comme pour les donjons, les joueurs du raid doivent mettre en œuvre des stratégies pour vaincre les boss proposés. La qualité du butin est bien évidemment supérieure aux items présents dans les donjons. Depuis la sortie de l’extension Wrath of the Lich King, les raids sont déclinés en mode 10 et 25 joueurs. Chacun de ces modes est disponible en deux niveaux de difficulté : normal et héroïque. Pour débloquer le niveau héroïque, il faut généralement remplir au moins une condition, comme la présence d’un joueur dans le raid ayant déjà fini le même raid en mode normal ou en ayant un objet particulier, comme une clé permettant de déverrouiller l’accès (la clé est généralement obtenue en faisant une quête, en tuant un autre boss ou en remplissant des conditions de réputation).
112
+
113
+ Depuis la sortie de l'extension de World of Warcraft, Mists of Pandaria, un nouveau type d'instance est présent : les scénarios. Jouables à trois, les scénarios ne représentent aucun défi de taille mais permettent de jouer et de s'impliquer dans les évènements marquants de l'histoire (comme le premier scénario, "la chute de Theramore"). Les scénarios proposent des récompenses rares, mais néanmoins intéressantes.
114
+
115
+ C'est dans ces arènes que les joueurs peuvent s'affronter entre eux, un des aspects du mode Joueur Contre Joueur (JcJ). Les joueurs peuvent former des équipes afin de jouer en 2 contre 2, 3 contre 3 ou 5 contre 5.
116
+ La performance des équipes et des joueurs est jugée grâce à plusieurs critères :
117
+ La cote personnelle qui est propre au personnage et avec laquelle il est possible de débloquer certaines pièces d'équipement.
118
+ La cote d'équipe qui varie en fonction des matchs gagnés ou perdus, et qui détermine tous les mercredis le nombre de points d'arène qui seront distribués
119
+ La cote d'harmonisation dite encore cachée ou mmr qui équivaut à la valeur réelle de l'équipe, afin de faire se rencontrer les joueurs du même niveau.
120
+
121
+ Il existe un certain nombre d'arène avec différents décors et stratégies à adopter :
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+
123
+ À la fin de chaque saison, des titres récompensant les meilleurs joueurs sont décernés :
124
+
125
+ Une guilde est une association de joueurs dont l’objectif est d’organiser une ou plusieurs activités en commun, notamment grâce à un canal de discussion privé et la présence d’un calendrier de guilde. Dans World of Warcraft, un membre d’une guilde est reconnaissable par l’inscription, sous son pseudonyme, du nom de sa guilde (obligatoire) et / ou du tabard que le personnage porte sur son torse (facultatif). Tout type de guilde peut être créé, mais les plus importantes ont en général un but principal (PVE HL Player Vs Environment High Level, PVP Player Vs Player ou autre) défini dans une charte de guilde. Des buts secondaires (comme entraide entre membres) peuvent aussi être identifiés.
126
+ Cette charte définit aussi des règles de conduite (envers les membres de la guilde et des autres joueurs) et parfois un barème de sanction en cas de violation. Cette charte est souvent publiée sur internet (dans un forum de guilde) et doit être explicitement acceptée par les membres et les postulants.
127
+ Une guilde est aussi souvent une communauté de joueurs partageant certaines valeurs ou certains intérêts. De nombreuses guildes organisent des évènements IRL (In Real Life) afin de favoriser la cohésion du groupe et de partager des activités en dehors du jeu.
128
+ Mais être dans une guilde ne signifie pas n’avoir que des devoirs. Les membres ont aussi des droits, sur les loots, les richesses ou les places dans les activités. Une banque de guilde est créée, où sont stockés des items intéressants, lesquels sont alors accessibles, dans une certaine limite, aux membres de la guilde
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+
130
+ Pour créer une guilde IG (In Game), un joueur doit respecter un certain nombre de critères. Tout d’abord, il ne doit évidemment appartenir à aucune structure déjà en place. Ensuite, il doit avancer une certaine somme virtuelle au PNJ chargé de la création des guildes. Enfin, il doit récolter 4 (depuis patch Cataclysm) signatures de joueurs non guildés. Une fois toutes ces conditions remplies, le joueur sera automatiquement le maître de guilde de cette nouvelle communauté, tandis que les joueurs non guildés qui ont accepté de signer la charte de guilde seront de simples membres.
131
+
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+ Si une guilde a besoin de 5 membres pour voir le jour, il n’est pas rare de voir certaines communautés réunir plusieurs centaines de joueurs ou certaines guildes où il n’y a qu’un joueur. Il est également possible d’ajouter des personnages alternatifs, en plus de son personnage principal, dans la guilde. Le maître de guilde est l’autorité principale de la guilde. Cependant, il peut attribuer un certain nombre de privilèges et déléguer certaines tâches à quelques membres de la guilde. Ces joueurs sont alors appelés officiers et ont pour mission d’épauler le maître de guilde, notamment en veillant à la bonne marche de la communauté lorsque le maître de guilde est déconnecté.
133
+
134
+ Dans World of Warcraft, l’une des raisons d’être d’une guilde est la planification de raids. En effet, s’il est possible de constituer un raid avec des joueurs de différentes guildes - ou avec des joueurs non « guildés » -, bien souvent les joueurs préfèrent s’associer avec des personnes qu’ils fréquentent régulièrement, dans la mesure où les membres d’une même guilde sont plus tolérants entre eux et apprennent les façons de jouer des uns et des autres. Cette communauté de but permet en général d’obtenir une meilleure efficacité et d’arriver plus vite au but à atteindre.[réf. souhaitée]
135
+
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+ À l’inverse, des joueurs peuvent être pris ponctuellement pour compléter l'effectif nécessaire pour un donjon ou un raid (surnommés les « pick ups ou PU »).
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+ Si certaines guildes recrutent les joueurs à la volée, d’autres exigent une candidature. Cela est particulièrement le cas pour les guildes exclusivement tournées vers les raids, avec des conditions plus ou moins difficiles à remplir. Généralement les critères tournent autour des contraintes de temps de jeu du joueur, de sa régularité, de sa ponctualité, de son âge, de son expérience des raids de « Haut Niveau » (HL, High Level), de sa capacité à s’investir pour la communauté de joueur de sa guilde, de sa progression dans l’équipement de ses personnages.
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+
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+ L'extension Cataclysm a apporté un plus certain au fonctionnement de guilde, en créant une progression de guilde et des hauts-faits propres à la guilde. Cette progression est limitée à 25 niveaux, chaque niveau débloqué offrant un avantage supplémentaire réservé aux seuls membres de la guilde.
141
+ Cette nouveauté permet également de fidéliser les membres à leur guilde, puisqu'en accroissant leur réputation auprès de leur guilde, les membres peuvent obtenir des items supplémentaires, inaccessibles par d'autres moyens.
142
+
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+ Par la suite, le niveau de guilde a été supprimé mais certains avantages (tel que l'invocation du Coffre de Guilde) sont devenus innés pour toutes les guildes
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+
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+ World of Warcraft compte environ 10 millions de joueurs abonnés[9], qui payent chacun entre 11 et 13 € par mois. Depuis 2011, une version d'essai a été mise en place afin de permettre de jouer gratuitement à World of Warcraft jusqu'au niveau 20[21]. Blizzard a mis également en vente toute une série de produits dérivés, tirés de l'univers du jeu : BD, jeux de plateau, figurines, mugs, jeu de cartes... De nouvelles extensions et mises à jour permettent par ailleurs de relancer régulièrement l’intérêt pour ces derniers.(voir. le paragraphe consacré aux extensions). Des sociétés concurrentes de Blizzard essayent de conquérir une part de ce marché porteur grâce à des MMORPG analogues (par exemple Dungeons and Dragons Online: Stormreach, Aion: The Tower of Eternity, Le Seigneur des Anneaux Online ou Runes of Magic).
146
+
147
+ Les richesses virtuelles dans World of Warcraft sont à l'origine de dérives comme l'achat contre de l'argent réel de comptes entiers afin d'obtenir un ou plusieurs objets sur ce compte. Cette pratique est due au fait que les objets en questions sont parfois liés au compte et donc non échangeables contre des richesses virtuelles. On a ainsi vu, sur l’un des serveurs officiels de World of Warcraft, le compte d'un guerrier possédant le Glaive de guerre d’Azzinoth droit se vendre 9 500 $[22]. L'achat de compte peut aussi s'opérer lorsqu'une personne ne souhaite pas progresser dans le jeu et directement avoir un personnage au niveau maximum. Il est néanmoins devenu possible, depuis la sortie de l'extension Légion, d'acheter dans le jeu l'élévation au niveau 100 d'un personnage [23]
148
+
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+ La popularité de World of Warcraft et la difficulté pour les joueurs d'obtenir certaines richesses ont conduit à l'apparition des farmers. Les farmers sont des joueurs qui collectent tout ce qui est monnayable dans le jeu : items, éléments d’artisanat, etc., mais sont parfois aussi par des pirates qui s'introduisent frauduleusement dans le compte d'autres joueurs, et revendent tout ce que ce joueur possède pour détourner l'or du jeu vers un de leurs propres personnages dans le but de l'échanger contre de l'argent réel[24].
150
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+ Le recours à ces sites commerciaux est prohibé par Blizzard et très mal vu par l’immense majorité des joueurs.
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+ Depuis la mise à jour 6.1.2.19793 , il est possible pour les joueurs d'échanger leur argent virtuel contre des jetons WoW.[25] Ces derniers peuvent être ensuite dépensés contre du temps supplémentaire dans le jeu. Le jeton WoW ne peut être stocké plus de 10 fois et son prix varie en fonction de l'offre et de la demande. Il est aussi possible d'acheter des jetons avec de l'argent réel et de les revendre contre de l'argent virtuel.
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+ Le succès de World of Warcraft, son ouverture au grand public et son système de jeu qui récompense les joueurs en fonction de leur investissement en temps de jeu, ont entraîné chez de nombreux joueurs un phénomène d’addiction. Cependant, cette politique a progressivement évolué depuis le début de World of Warcraft, à un niveau tel que dorénavant, même les joueurs les plus occasionnels peuvent avoir un personnage presque aussi puissant que des joueurs qui y passent beaucoup de temps. Il existe aussi un système de contrôle parental permettant de réguler la consommation en ne laissant jouer que pendant un temps donné chaque jour, mais l'impact de ce système est limité aux jeunes dont les tuteurs légaux prennent la peine de le configurer.
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+
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+ Les activités de type raid en guilde sont les plus addictives, car le joueur a un rôle précis au sein de son groupe, il est souvent indispensable et irremplaçable pour sa guilde, ce qui ajoute un poids supplémentaire sur ses épaules. De plus, les raids durent souvent plus de 2 heures. Le joueur développe aussi des réflexes de combat/déplacement quant aux différentes aptitudes de son personnage, qui devient de plus en plus fort par rapport aux autres personnages ou contre les boss (monstres principaux) du jeu. Sa force dépend donc proportionnellement du temps pendant lequel le joueur est connecté.
158
+
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+ En 2009, l'artiste allemand Aram Bartholl réalise sa performance urbaine “WoW”, issue d'un workshop participatif qui s’est déroulé au Laguna Art Museum à Laguna Beach en Californie[26]. L’artiste utilise la façon dont les avatars portent leur nom d’utilisateur dans les mondes persistants. Les participants à la performance découpent les lettres de leurs noms puis de les accrochent au bout de longues tiges. La performance consiste à se promener dans Laguna Beach avec, au-dessus de sa tête, son nom comme c’est l’usage en ligne. Contrairement au réel, dans les jeux vidéo, l’identité est interchangeable. La relation du virtuel au réel est l’une des questions centrales de la pratique artistique d’Aram Bartholl[26].
160
+
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+ Depuis 2012, l'artiste américaine Angela Washko crée des performances dans World of Warcraft, elle initie des discussions sur le féminisme directement dans le gameplay[27]. Avant de créer son projet, l'artiste a beaucoup joué, elle explique ainsi sa démarche: « J’y ai joué pendant plusieurs années, depuis 2006, et je me sentais frustrée de voir que mon expérience n’était pas la même que celles des joueurs hommes. Le nombre d’entre eux me sollicitant de façon agressive pour des relations sexuelles du moment où ils comprenaient que j’étais une femme me mettait incroyablement mal à l’aise. Et j’en avais marre qu’on me dise de rentrer dans ma cuisine préparer des sandwichs aux joueurs masculins ». Angela Washko est fondatrice du Conseil sur la sensibilité au genre et la sensibilisation comportementale dans World of Warcraft (Council on Gender Sensitivity and Behavioral Awareness in World of Warcraft) dans le but d’attirer l'attention et protester contre le langage sexiste des joueurs[28].
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+
163
+ modifier
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+ Le jeu est cité dans Les 1001 jeux vidéo auxquels il faut avoir joué dans sa vie.
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+ La sortie d'une nouvelle extension rend souvent les anciennes gratuites et activées directement, ou au moins en promo dans des offres groupées.
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+
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+ Le 28 octobre 2005, lors d’une conférence se déroulant lors de la BlizzCon, Blizzard a annoncé la préparation d’une extension pour World of Warcraft appelée The Burning Crusade. Après une phase de bêta-test ouverte à de nombreux joueurs, l’extension est sortie le 16 janvier 2007. Les principales nouveautés qu’apporte cette extension au jeu :
170
+
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+ La deuxième extension se nomme Wrath of the Lich King, dont l’annonce a été faite à la session d’ouverture de la BlizzCon 2007[36], et est sortie le 13 novembre 2008 en Amérique et en Europe.
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+
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+ Parmi les nouveautés, on note :
174
+
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+ La troisième extension se nomme World of Warcraft: Cataclysm, dont l’annonce a été faite à la session d’ouverture de la BlizzCon 2009[37],[38]. La date de sortie, le 7 décembre 2010, a été annoncée officielle le 4 octobre 2010[39].
176
+
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+ Parmi les nouveautés[37], on note :
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+
179
+ La quatrième extension se nomme Mists of Pandaria, dont l'annonce a été faite lors de la BlizzCon 2011[40] pour voir le jour le 25 septembre 2012 à minuit.
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+ Parmi les nouveautés[41], on note :
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+ La cinquième extension du nom de Warlords of Draenor (« Les Seigneurs de Guerre de Draenor ») a été annoncée par Blizzard le 8 novembre 2013 et est sortie le 13 novembre 2014 ; cette extension se déroule dans le monde originel des Orcs (Draenor) avant que celui-ci ne soit détruit par la Légion ardente.
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+
185
+ Parmi les nouveautés, on note :
186
+
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+ La sixième extension se nomme Legion, dont l’annonce a été faite à la session d’ouverture de la Gamescom le 6 août 2015. Elle retrace le retour de la Légion Ardente[43]. Elle est sortie le 30 août 2016 à minuit.
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+
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+ Parmi les nouveautés, on note :
190
+
191
+ Battle for Azeroth est la septième extension du jeu. Son annonce a été faite lors de la Blizzcon le 3 novembre 2017 et est sortie le 14 août 2018[44].
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193
+ Parmi les nouveautés, on note :
194
+
195
+ Shadowlands est la huitième extension du jeu. Son annonce a été faite lors de la Blizzcon le 1er novembre 2019 et sortira en 2020.
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+
197
+ Parmi les nouveautés[2] on note :
198
+
199
+ En septembre 2005, une mise-à-jour provoque accidentellement une pandémie virtuelle, l'incident du sang vicié, tuant les joueurs de faibles niveaux en grand nombre. Après une semaine, les développeurs appliquent un correctif pour arrêter l'incident.
200
+
201
+ Bien que le jeu soit présenté comme massivement multijoueurs, il y a des limites au nombre de joueurs qui peuvent jouer en même temps en tant que personnage du métavers (ou monde virtuel). Par conséquent, Blizzard divise la communauté des joueurs en « serveurs » (terme informatique) ou « royaumes »[Note 12]. Chaque serveur est caractérisé par la langue parlée, le mode joueur contre joueur ou mode normal, et la charte « jeu de rôle » ou non.
202
+
203
+ Il existe quatre types de serveurs dans chaque langue supportée :
204
+
205
+ Quel que soit le type de serveur, dès l’instant où un personnage pénètre en territoire ennemi, n’importe quel adversaire est en mesure de l’attaquer.
206
+
207
+ À noter que cette distinction n'est plus faite depuis la sortie de l'extension Battle for Azeroth, au profit d'un mode Guerre, activable ou désactivable à l'envie, qui rend le joueur attaquable, ou non, par les joueurs de la faction adverse, quel que soit le serveur.
208
+
209
+ Les premiers serveurs francophones furent créés quelques jours après la sortie européenne dont : Archimonde, Cho'Gall, Illidan, Elune, Kirin Tor, Ner'zhul, Hyjal, Kael'Thas et Sargeras.
210
+ D'autres serveurs francophones ont été créés par la suite. Actuellement ils sont au nombre de trente-sept (au 28 février 2013)[45].
211
+
212
+ Il existe aussi des serveurs privés, qui sont non officiels et souvent gratuits.
213
+ Les royaumes privés sont illégaux et interdits par Blizzard même[46] qui a plusieurs fois intenté et gagné des procès contre les hébergeurs de tels sites[47]. Néanmoins, Blizzard tolère généralement ceux-ci car une partie des joueurs appartenant aux serveurs privés finissent par s'inscrire dans un royaume officiel (la plupart des serveurs privés indiquent qu'ils fermeront sous simple demande de la part de Blizzard, ce qui prouve sa tolérance).[réf. nécessaire]
214
+
215
+ Blizzard a annoncé la vente sur eBay, le 17 octobre 2011, de 2 000 serveurs qui supportaient le jeu au moment de son lancement. Blizzard reversera les bénéfices de la vente au St. Jude Children's Research Hospital pour aider la lutte contre les maladies infantiles graves ou mortelles[48].
216
+
217
+ Blizzard propose au joueur un support lui permettant de modifier l'interface de World of Warcraft. Cette modification, qui est un vrai atout du jeu, est basée sur des addons, programmes réalisés par la communauté mondiale. On peut distinguer trois grandes orientations d’addons : ceux qui touchent à l’interface graphique, ceux qui automatisent et facilitent le jeu, et ceux qui apportent des informations.
218
+
219
+ Tous les addons sont créés en utilisant les langages de programmation Lua et XML, et les images utilisées pour n’importe quelle modification sont créées aux formats TGA (Targa) et BLP.
220
+
221
+ Blizzard Entertainment a modifié la charte liée à la création des addons, afin par exemple d’interdire tout système de rétribution ou de publicité par ce biais dans le courant du premier semestre 2009.[réf. souhaitée]
222
+
223
+ L'édition découverte de World of Warcraft est une version d'essai permettant de jouer gratuitement et sans limite de temps jusqu'au niveau 20. Depuis son lancement le 18 septembre 2011[49] elle remplace l'ancien système d'édition découverte du jeu, qui permettait d'obtenir des cartes de 10 jours d'essai gratuit[50].
224
+
225
+ La première version d'essai du jeu remonte aux cartes d'essai qu'on pouvait trouver en magasin durant la période 2004-2012. Celles-ci permettaient de jouer gratuitement à World of Warcraft pendant 14 jours, et prenaient fin une fois la limite de temps expirée. Le 18 septembre 2011, Blizzard innove en annonçant la création de l'édition découverte[51],[52]. Dans un article daté du 11 novembre 2011, le journal Le Monde rappelle que la baisse des abonnés sur World of Warcraft oblige en parallèle Blizzard à reconsidérer sa stratégie ː "World of Warcraft doit également faire face à de nombreux jeux utilisant le modèle économique "free to play", où l'accès est gratuit, mais les contenus additionnels sont payants."[53]. Il faudra alors attendre la sortie du patch 6.1 début 2015 pour que Blizzard annonce également la sortie d'un nouveau modèle d'édition découverte, baptisé cette fois "édition vétéran". Celle-ci permet aux anciens joueurs qui s'étaient abonnés de faire basculer leur compte payant en compte gratuit, de sorte qu'ils puissent continuer à jouer mais en gardant les limites de l'édition découverte. ̈Seule la possibilité de rejoindre une guilde fait office d'exception vis-à-vis des limites de l'édition découverte standard[54],[55],[56],[57], forums[58], sites[59], tournois[60] et actualités[61] en rapport avec la version d'essai.
226
+
227
+ En tant que version d'essai, l'édition découverte de World of Warcraft limite plusieurs fonctionnalités du jeu. Ces restrictions ont pour but d'inciter le joueur à prendre un abonnement si celui-ci se lasse de la version d'essai. Voici la liste des restrictions connues :
228
+
229
+ Il convient de noter que la durée de jeu illimitée qu'offre l'édition découverte permet aux joueurs de rester sur le jeu aussi longtemps qu'ils le veulent, et donc, le temps passant, d'acquérir les meilleurs objets disponibles à leur niveau. Cette méthode de jeu a été appelée twink F2P[64] (twink free to play), car le twink désigne le joueur qui dans World of Warcraft profite de son expérience bloquée pour acquérir les meilleurs objets disponibles à son niveau. Dans un article publié en mai 2009, le site Judgehype rappelle que Blizzard, l'éditeur de World of Warcraft, reconnaît lui-même l'existence du twink sur le jeu ː "il est nécessaire de préciser que Blizzard connaît et ne nie pas l’existence du twink. Au fil du temps, le monde du twink est devenu un méta-jeu (un jeu dans le jeu) et il réunit beaucoup de joueurs."[65]
230
+
231
+ En tant que version d'essai, l'édition découverte de World of Warcraft propose un modèle dit "gratuit à jouer" (free to play en anglais, aussi abrégé F2P). Ce système de jeu permet à quiconque de jouer gratuitement à World of Warcraft tout en ayant la possibilité d'acheter un abonnement par la suite pour enlever les restrictions de la version d'essai[66]. À cet égard, une réduction appelée "Battle Chest Upgrade" est proposée à ceux qui souhaiteraient basculer en compte payant (pay to play en anglais, aussi abrégé P2P[67]). Cette offre permet de bénéficier d'une réduction d'achat pour l'acquisition du jeu (appelé Battle Chest) et n'est valable qu'une seule fois. Elle permet alors par la suite d'accéder au contenu de toutes les précédentes extensions du jeu, à l'exception de la dernière en date.
232
+
233
+ En d'autres termes, l'édition découverte est une version try & buy.
234
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235
+ « Most popular MMORPG game(sic) In terms of the number of online subscribers, World of Warcraft is the most popular Massively Multiplayer Online Role-Playing Game (MMORPG), with 10 million subscribers as of January 2008. »
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+ « Blizzard’s Mike Morhaime and Paul Sams were handed awards for World Of Warcraft and Starcraft, which won Most Popular MMORPG and Best Selling PC Strategy Game respectively. »
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+ Le World Trade Center de la ville de New York (abrégé WTC) est un complexe composé d'immeubles d'affaires situé dans le quartier de Lower Manhattan, aux États-Unis. Conçu par l'architecte Minoru Yamasaki et développé par la Port Authority of New York and New Jersey, il a été inauguré le mercredi 4 avril 1973.
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+ Son nom est similaire à ceux d'autres World Trade Center, bien que celui de New York ait atteint une notoriété supérieure. Il signifie « centre de commerce mondial » ou « centre d'affaires international ».
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+ Marquées par un incendie le 13 février 1975 puis par un attentat à la bombe le 26 février 1993, les tours jumelles ont été intégralement détruites par deux avions détournés le 11 septembre 2001. Leur position géographique a alors été surnommée « Ground zero » (bien que les New-Yorkais préfèrent l'appellation « World Trade Center site »). Le site accueille aujourd'hui un mémorial sur l'emplacement des tours détruites et un nouveau complexe, dont le One World Trade Center est la plus haute tour.
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+ Identifié par ses deux bâtiments les plus célèbres, les Twin Towers (tours jumelles), il était un symbole de la puissance américaine aux yeux du monde entier et une icône de New York, au même titre que l'Empire State Building et la statue de la Liberté.
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+ Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis connurent une période dont la croissance économique fut rapide, ainsi qu'un développement du commerce international. À cette époque, le CBD (Central Business District) de Midtown Manhattan commença à concentrer toutes les activités alors que Lower Manhattan décroissait en importance. Pour aider à stimuler et développer le quartier, David Rockefeller, avec le soutien de son frère, le gouverneur de New York Nelson Rockefeller, proposa à la Port Authority d'y construire un « World Trade Center », un centre de commerce géant, symbolisant la puissance américaine[2]. Par une loi votée en 1946, cette idée se concrétisa[3].
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+ En 1958, David Rockefeller établit la Downtown-Lower Manhattan Association (DLMA) qui confia au cabinet d'architectes Skidmore, Owings and Merrill la réalisation de plans devant revitaliser Lower Manhattan. Les plans initiaux furent rendus publics en 1960. Ils localisaient le World Trade Center le long de l'East River[2], de Old Slip à Fulton Street et entre Water Street et South Street, sur une superficie de 5,25 hectares[4],[5]. Ils prévoyaient un hall d'exposition de 275 mètres de long et un gratte-ciel de 50 à 70 étages, dont la partie supérieure aurait été un hôtel[6]. Les autres édifices incluaient un théâtre, des magasins et des restaurants[7], ainsi qu'un nouveau centre d'échange de valeurs mobilières, où la Downtown-Lower Manhattan Association désirait loger le New York Stock Exchange[5].
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+ Selon David Rockefeller, la Port Authority était le meilleur choix pour prendre en main le projet[5], puisque le Trade Center faciliterait et ferait augmenter le volume de commerce international passant par le port de New York. Étant donné l'importance de la ville dans le commerce mondial, le directeur de la Port Authority, Austin J. Tobin, proposa de changer le nom du projet pour « the World Trade Center », et non pas seulement un « world trade center »[8]. Un an plus tard, le 11 mars 1961, la Port Authority accepta le projet proposé[9].
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+ Cependant le projet devait obtenir le soutien des États de New York et du New Jersey pour être officiellement lancé, étant donné leur rôle dans la Port Authority. Le gouverneur du New Jersey Robert B. Meyner critiqua ce projet de 335 millions de dollars dans la mesure où il allait accroître la puissance de New York au détriment du New Jersey[2]. À la fin de 1961, les négociations étaient dans une impasse. Un élément nouveau permit néanmoins de modifier la situation. En effet la compagnie New Jersey's Hudson and Manhattan Railroad (H&M) était en faillite. Son nombre d'usagers était passé de 113 millions en 1927 à 26 millions en 1958, à la suite de l'ouverture de nouveaux tunnels et ponts au trafic automobile sur l'Hudson. En décembre 1961, Tobin rencontra le nouveau gouverneur du New Jersey, Richard J. Hughes, et lui proposa de déplacer le projet du WTC au niveau de l'Hudson Terminal sur le West Side[10]. En acquérant la Hudson & Manhattan Railroad, la Port Authority obtiendrait également le Terminal et les édifices obsolètes situés alentour. Le 22 janvier 1962 les deux États conclurent un accord : ils autorisèrent la Port Authority à gérer la ligne de chemin de fer et à construire le World Trade Center à l'emplacement de l'Hudson Terminal, site plus favorable pour le New Jersey.
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+ Cependant ce site était occupé par Radio Row, un quartier comprenant de nombreux commerces et approximativement 100 habitants[2]. Le projet du WTC impliquait la destruction de ces bâtiments et la relocalisation de leurs occupants, ce qui engendra des protestations. En juin 1962 un groupe représentant approximativement 325 magasins et 1 000 autres commerces fit une injonction, et l'affaire fut portée à la New York Court of Appeals en avril 1963, qui considéra que le projet était d'utilité publique et devait être poursuivi[11],[12]. Le 20 novembre 1963 la Cour suprême des États-Unis refusa de se lancer dans ce procès[13],[14]. La Port Authority fut obligée par la loi de l'État d'assister les propriétaires à trouver de nouveaux locaux, mais ces derniers considérèrent pour la plupart que les endroits proposés par la Port Authority étaient inadéquats[15].
22
+
23
+ D'autres voix s'élevèrent pour critiquer le projet, notamment dans le secteur de l'immobilier ; dont celle de Lawrence A. Wien, le propriétaire de l'Empire State Building, bâtiment qui perdrait son titre de plus haut gratte-ciel du monde une fois le WTC achevé[16]. Il organisa un groupe nommé « Committee for a Reasonable World Trade Center » dont la principale demande, consistant à diminuer la taille du projet[17], fut sans suite. En janvier 1964 l'État de New York signa un accord et réserva un espace pour des bureaux administratifs dans le World Trade Center[18]. Il fut suivi par plusieurs banques[19] et sociétés durant le printemps et l'automne de cette même année, puis par le United States Customs Service en 1965[20].
24
+
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+ Le dernier soutien à obtenir était celui du maire de New York, John Lindsay, et du New York City Council. Ils critiquèrent le fait que la Ville avait été peu entendue lors des négociations et des délibérations. Les négociations entre la Port Authority et New York furent centrées sur la question des impôts, puis un accord final eut lieu le 3 août 1966.
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27
+ Le 20 septembre 1962, la Port Authority annonça les sélections de Minoru Yamasaki comme architecte principal et Antonio Brittiochi and Emery Roth & Sons comme architectes associés[21]. Yamasaki proposa dès le début le concept de tours jumelles, néanmoins il envisagea tout d'abord deux bâtiments comprenant seulement 80 étages. Il remarqua que l'« alternative évidente, un groupe de plusieurs grands bâtiments, aurait ressemblé à un projet immobilier »[22]. Yamasaki dut changer le nombre d'étages pour faire correspondre le projet à la demande de la Port Authority : celle-ci désirant 930 000 m2 d'espace de bureaux, il fallait que chaque tour comprenne 110 étages.
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+ Cependant, le facteur limitant majeur de la taille d'un gratte-ciel était le problème des ascenseurs. En effet, plus un immeuble est haut, plus il a besoin d'ascenseurs, et plus il perd d'espace à tous les étages, même ceux non desservis, à cause des cages nécessaires à ces derniers[23]. Yamasaki et son équipe d'ingénieurs décidèrent d'utiliser un nouveau système, celui des sky lobbies. Il s'agit d'étages où les utilisateurs peuvent passer d'un ascenseur express à grande capacité, qui dessert uniquement les sky lobbies, à un ascenseur local qui dessert chaque étage d'une section. Les ascenseurs locaux utilisant tous la même cage d'ascenseur, le taux d'espace utilisable à chaque étage passa de 62 à 75 %, du fait du moindre nombre de cages d'ascenseur. Les sky lobbies, qui étaient situés au 44e et 78e étages de chaque tour, rendirent la gestion des ascenseurs plus efficace[24]. Les tours jumelles furent les seconds gratte-ciel à utiliser ce système, après le John Hancock Center de Chicago[25]. Le système fut inspiré par le réseau du métro de New York, dont les lignes incluent des stations locales où s'arrêtent les rames locales, et des stations express où tous les trains s'arrêtent[26].
30
+
31
+ Les plans définitifs de Yamasaki furent dévoilés au public le 18 janvier 1964 sous la forme d'une maquette d'environ 2,5 mètres de haut[27]. Les tours étaient des carrés d'approximativement 63 mètres de côté[28]. Les bâtiments étaient conçus avec des fenêtres étroites, larges de seulement 45 centimètres, qui reflétaient l'acrophobie de l'architecte et son désir de faire en sorte que les occupants des tours se sentent en sécurité[29]. Les plans donnaient pour matériau aux façades des bâtiments un alliage d'aluminium[30].
32
+
33
+ Le concept reçut plusieurs critiques au niveau de l'esthétique de la part de l'American Institute of Architects et d'autres groupes[31],[30]. Lewis Mumford, auteur de The City in History and other works on urban planning, critiqua le projet et déclara à propos des autres nouveaux gratte-ciel qu'ils étaient « juste des placards de verre et métal »[32]. Les radiodiffuseurs et les chaînes de télévision s'inquiétèrent d'une éventuelle interférence dans la réception de la télévision à New York qui serait causée par le nouveau complexe[33]. En réponse, la Port Authority promit de fournir de nouveaux équipements de transmission dans le WTC[34]. La Société linnéenne du muséum américain d'histoire naturelle s'opposa également au projet, constatant que les bâtiments pouvaient se révéler dangereux pour les oiseaux migrateurs[35].
34
+
35
+ Le travail de construction démarra le 21 mars 1966 et fut assuré par Ajax Wrecking and Lumber Corporation[36].
36
+ La première pierre fut posée le 5 août 1966. Treize blocs de Radio Row, dont certains étaient antérieurs à la Guerre de Sécession, furent rasés pour permettre la construction. L'excavation des fondations du complexe, surnommées « The Bathtub » (la baignoire), fut rendue particulièrement difficile par la présence de deux voies du métro de New York à proximité, qui devaient être protégées et ne pas subir d'interruption de service. Un sous-sol de six niveaux fut construit. L'excavation de 760 000 m3 de terre et de roche permit la construction de Battery Park City, une extension de Manhattan sur l'Hudson de 93 000 m2 située près du WTC. Otis Elevator Company fut la société qui installa les ascenseurs. La construction fut achevée en 1970 pour le One World Trade Center qui accueillit ses premiers occupants en décembre 1970. Two World Trade Center fut ouvert en janvier 1972. Lorsque les deux tours furent achevées, le coût total de la construction avait atteint 900 millions de dollars pour la Port Authority[37]. La cérémonie d'inauguration eut lieu le 4 avril 1973[38].
37
+
38
+ World Trade Center en 1980.
39
+
40
+ World Trade Center en 1999.
41
+
42
+ Nuage entre les deux tours du World Trade Center.
43
+
44
+ World Trade Center en avril 2001.
45
+
46
+ Vue du WTC 2 depuis le WTC 1.
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48
+ Les tours vues d'en bas.
49
+
50
+ Lower Manhattan et le WTC en 1996.
51
+
52
+ New York et les tours jumelles en 1983.
53
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54
+ Panorama à 360° de New York du toit du WTC 2 en août 2001 (3 semaines avant les attentats).
55
+
56
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
57
+
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+ Les deux tours ne réussirent pas à attirer la clientèle attendue. Elles furent occupées durant leurs premières années par des organisations gouvernementales variées, dont l'État de New York. Cette situation était due à la crise financière qui secoua New York dans les années 1970. Ce ne fut que dans les années 1980 que des sociétés privées s'installèrent dans le complexe, dont de nombreuses firmes financières liées à Wall Street. Toutefois, le World Trade Center ne devint jamais une adresse de prestige.
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60
+ En parallèle, les tours accédèrent rapidement au statut de symboles de New York. Le 7 août 1974 le funambule Philippe Petit utilisa un fil tendu pour traverser le vide situé entre les sommets des deux tours[40]. George Willig, un alpiniste de Queens, escalada en trois heures et demie la tour Sud le 26 mai 1977[41]. Ces événements, qui reçurent une importante couverture médiatique, contribuèrent à la renommée internationale du World Trade Center.
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62
+ Le 13 février 1975, un incendie se déclencha au onzième étage de la tour Nord. Il se répandit dans la moitié de cet étage, puis atteignit d'autres niveaux en passant par les ouvertures du plancher utilisées par les câbles téléphoniques. Le feu fut éteint presque immédiatement pour ces étages, mais il fallut plusieurs heures pour venir à bout du feu principal. La structure de la tour ne fut pas touchée et les dégâts furent relativement limités. L'eau utilisée pour stopper l'incendie endommagea néanmoins plusieurs étages. Cet événement mena à l'installation d'un système d'extincteurs dans les deux tours.
63
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64
+ Le 26 février 1993, un camion chargé de 680 kg d'explosif au nitrate se désintégra dans un parking souterrain de la tour nord, faisant six morts et 1 042 blessés. L'extension des dommages, un cratère de 30 × 60 mètres à travers cinq niveaux de sous-sol, et les incertitudes quant aux dommages subis par les colonnes porteuses centrales (mais une seule fut légèrement affectée) firent que les deux tours restèrent fermées pendant plusieurs mois. La tour se serait probablement effondrée si le camion avait été placé plus près des fondations[42]. Six islamistes, dont Ramzi Yousef, furent condamnés à la prison à perpétuité pour leur rôle dans l'attentat. Un mémorial aux victimes fut installé, mais il fut détruit lors des attentats du 11 septembre 2001.
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+ Le 11 septembre 2001, à 8 h 46, le vol 11 de la compagnie American Airlines entre en collision avec la façade nord de la tour Nord. Dix-sept minutes plus tard, à 9 h 3, le vol 175 de United Airlines s'écrase dans la façade sud de la tour Sud. Ces deux avions sont passés sous le contrôle de pirates de l'air. La tour Sud s'effondre à 9 h 59 et la tour nord à 10 h 28. La 7 World Trade Center du complexe s'effondre plus tard, à 17 h 20. Les quatre autres bâtiments encore debout ont subi des dommages importants et ont été démolis par la suite. Les attentats du 11 septembre 2001 ont causé la mort de 2 750 personnes[43]. 1,6 million de tonnes de débris du World Trade Center fumèrent pendant 99 jours et plus de huit mois furent nécessaires pour assurer le nettoyage du site, opération conduite par environ 40 000 personnes et qui s'est terminée le 30 mai 2002, à 10 h 29 précises[44].
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+ Le maire de New York Rudy Giuliani et le président George W. Bush se sont prononcés rapidement en faveur d'une reconstruction du site. Le jour même des attaques Giuliani déclare : « Nous reconstruirons : nous allons en sortir plus forts qu'auparavant, plus forts au niveau politique, plus forts au niveau économique. La skyline sera à nouveau complète »[45]. Bush déclare au cours d'une séance du Congrès que son administration travaillera de concert avec le Congrès « pour montrer au monde que New York sera reconstruite »[46]. Larry Silverstein le détenteur des droits à construire du site, répond immédiatement que « ce serait la tragédie des tragédies de ne pas reconstruire cette partie de New York. Ce serait donner aux terroristes la victoire qu'ils cherchent. »[47]
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+ La Lower Manhattan Development Corporation (LMDC) est établie en novembre 2001 par le Gouverneur de New York George E. Pataki. Le rôle de cette commission officielle est de superviser le processus de reconstruction en gérant l'assistance fédérale s'élevant à dix milliards de dollars et en travaillant avec la Port Authority, Larry Silverstein, la communauté locale et les entreprises[48]. Durant les mois suivant les attentats des architectes et des urbanistes tiennent plusieurs réunions et forums au sujet de la reconstruction du site[49]. Ils aboutissent à la parution d'un rapport, New York, New Visions, résultat de la collaboration de nombreuses organisations[50]. Une autre initiative est celle de Max Protetch qui expose cinquante concepts et rendus des projets dans sa galerie d'art de Chelsea[51].
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72
+ En 1998, la Port Authority avait approuvé un projet de privatisation du complexe[52]. Fin juillet 2001, deux mois avant les attentats, pour plus de trois milliards de dollars, le bail du World Trade Center est acheté pour 99 ans par Larry Silverstein, déjà propriétaire de l'immeuble de 47 étages situé juste au nord du complexe, nommé par extension 7 World Trade Center. Les conditions des contrats de bail et d'assurance n'étaient pas finalisées au jour de l'attentat, d'âpres négociations avec les assureurs et des actions judiciaires furent engagées jusqu'en 2007[53].
73
+
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+ Après l'attentat, Larry Silverstein dépose plainte contre un des assureurs[Lequel ?], qui prétendent que les événements du 11-Septembre constituent un seul attentat terroriste et pas deux, ce qui aurait limité les remboursements à 3,55 milliards de dollars.
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76
+ Cependant, pour l'homme d'affaires américain, il y a eu deux avions, donc deux attentats distincts ; c'est pourquoi il estime que le remboursement doit être porté à sept milliards de dollars.
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+ La justice américaine a depuis rendu son verdict, considérant les attaques du World Trade Center comme une double attaque terroriste dont chacune nécessite une indemnisation. En conséquence, l’assureur[Lequel ?] doit verser un dédommagement de 4,6 milliards de dollars.
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+ Larry Silverstein et ses associés ont dépensé environ 3,6 milliards en investissement (bail de location sur 99 ans, plus travaux de rénovation), et ? milliards pour les reconstructions depuis 2002.
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+ Les propriétaires des WTC ont aussi entamé des poursuites contre American Airlines, United Airlines, les deux compagnies des vols ayant percuté les tours, ainsi que contre les sociétés de sécurité des aéroports. Après de nombreux appels, les propriétaires des WTC ont touché 1,2 milliard de dollars contre 4,4 réclamés[54].
82
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+ En juillet 2003, Fumihiko Maki, associé à Jean Nouvel, et Norman Foster sont choisis par la Lower Manhattan Development Corporation pour édifier trois des cinq tours du projet de reconstruction du site Ground Zero du World Trade Center, à New York. Le projet est confié pour son ensemble, ainsi que la tour la plus haute, la Freedom Tower, à l'Américain Daniel Libeskind. Son projet veut à la fois rappeler la tragédie du 11-Septembre mais aussi donner espoir. Le souvenir et le devoir de mémoire seront symbolisés par la préservation de Ground Zero en sous-sol (les Memory Foundations) tandis que l'espoir en l'avenir sera représenté par une tour en flèche (Freedom Tower) qui devrait atteindre plus de 541 mètres de hauteur (ce serait alors la plus haute tour habitée au monde)[réf. nécessaire].
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+ L'architecte Daniel Libeskind avait allégué que, tous les ans, le 11 septembre, le site serait éclairé par le Soleil sans aucune ombre entre 8 h 46 (heure du premier crash) et 10 h 28 (heure de l'effondrement de la tour Nord)[55],[56]. Cette affirmation est toutefois rapidement battue en brèche par une étude de l'architecte Eli Attia, démontrant qu'une partie de la place se trouverait à un moment ou à un autre durant cet intervalle dans l'ombre projetée par le Millenium Hilton Hotel. Daniel Libeskind fait alors machine arrière en indiquant que ses déclarations initiales avaient un autre sens[57],[58].
86
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87
+ Dans le projet de Donald Trump (World Trade Center 2), ces tours devaient être construites à la place de la Freedom Tower. Deux cercles devaient être entourés de tous les drapeaux du monde et la façade des deux tours, alors écroulée, reconstruite pour rappeler leur existence passée. Un escalier amenant au sous-sol aurait permis d'accéder au mémorial. Les nouvelles tours auraient été accompagnées de trois autres bâtiments, beaucoup plus petits, les nouvelles tours devant mesurer 449 mètres (566 avec l'antenne) chacune.
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+ Le 7 World Trade Center a été le premier édifice à être reconstruit à proximité du site : les travaux ont débuté en 2002 et se sont achevés en 2006.
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+ Des critiques ont été formulées concernant les retards dans l'avancement des travaux, notamment dans les médias, par exemple par les journalistes Keith Olbermann[59] et Rush Limbaugh. Un épisode de la série de Showtime Penn & Teller: Bullshit! diffusé le 1er mai 2006 était centré sur la controverse entourant les délais de reconstruction de Ground Zero[60], par des hommes politiques comme Ray Nagin, le maire de La Nouvelle-Orléans[61], et surtout par les familles des victimes des attentats, à propos de la construction du mémorial[62].
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+ Les deux tours emblématiques du World Trade Center (WTC 1 et WTC 2 appelées aussi « Twin Towers », littéralement « tours jumelles ») avaient toutes deux 110 étages. 1 WTC, la tour Nord, s'élevait à 417 mètres et possédait une antenne de télévision de 109,8 m de haut qui fut ajoutée en 1978. 2 WTC, la tour Sud, s'élevait à 415 mètres. Les tours étaient longues et larges de 63,4 mètres. Seule la tour 1 possédait une antenne, mais la structure de la tour 2 permettait aussi d'en installer une. Les antennes de la tour Nord étaient utilisées par la quasi-totalité des chaînes de télévision basées en ville : WCBS-TV 2, WNBC-TV 4, WNYW 5, WABC-TV 7, WWOR-TV 9 Secaucus, WPIX 11, WNET 13 Newark, WPXN-TV 31 et WNJU 47. Elles servaient aussi à transmettre les ondes des radios FM WPAT-FM 93,1, WNYC 93,9, WKCR 89.9, et WKTU 103,5[63]. L'antenne principale fut améliorée en 1999 par Dielectric Inc. pour permettre la télévision numérique terrestre. L'accès au toit était contrôlé par le WTC Operations Control Center (OCC) situé au niveau B1 de la Tour Sud. Le sous-sol de l'ensemble était occupé par un centre commercial appelé « The Mall at the World Trade Center », le plus grand de Manhattan jusqu'au 11 septembre 2001.
94
+
95
+ D'une base proche de 0,4 hectare chacune, la surface totale des deux tours s'élevait à 800 000 m2, tandis que leur masse respective atteignait environ 288 000 tonnes[64]. Sur les 110 étages, 8 étaient réservés aux locaux techniques (niveaux B6/B5, étages 7/8, 41/42, 75/76 et 108/109), les autres étaient utilisés en majorité par des bureaux. La tour Sud comprenait également un observatoire ouvert au public appelé « Top of the World », qui offrait une vue à 360 degrés sur New York depuis le 107e étage, à 420 mètres de haut. Par beau temps, il était possible d'observer à 72 kilomètres à la ronde. La tour Nord possédait un restaurant, Windows on the World, qui se situait au 107e étage.
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97
+ 1 WTC devint en 1973 le plus haut gratte-ciel au monde, dépassant l'Empire State Building qui détenait ce titre depuis 42 ans. 2 WTC devint le second plus haut gratte-ciel en 1973. Cependant les deux tours ne conservèrent ce statut qu'un court moment, puisque la Willis « Sears » Tower de Chicago, achevée en mai 1973, culminait à 442 mètres. À la suite du 11 septembre, l'Empire State Building reprit sa place de plus grand gratte-ciel de New York.
98
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99
+ Les deux tours avaient une conception tout à fait révolutionnaire à l'époque de leur édification, selon l'ingénieur Minoru. Minoru était d'origine japonaise, et son projet d'édification de deux tours parallèles de type prismatique fut retenu en 1965. Selon son équipe, ces bâtiments étaient « invulnérables ». Ce type d'assemblage, peu onéreux et très simple, permettait la construction très rapide de ce genre d'immeubles, très répandu à la fin des années 1960. La construction du World Trade Center avait commencé courant 1966 pour s'achever en 1971 (l'inauguration eut lieu en 1973). La structure centrale des buildings avait été laissée nue à la fin de la construction. Les cloisons internes, qui délimitaient les quatre côtés du cœur central de chaque tour furent abattues pour laisser place à des bureaux, seul le noyau central servait à enfouir les gaines techniques et les cages d'ascenseurs avec les escaliers respectifs. Lors de sa construction, les planchers du World Trade Center étaient construits selon une structure en treillis, c'est-à-dire des poutrelles en forme de grues pylône à l'horizontale dans lesquelles était coulé une dalle de compression en béton armé à la base de la tour. Ce béton, utilisé dans les chapes pour faire les planchers, est très résistant à l'effet dit « de flèche », qui consiste à s'enfoncer sous une lourde masse. On l'appelle aussi l'« effet poutre ».
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+ La structure porteuse était scindée entre un faisceau central de 47 poteaux en acier, profilés de section rectangulaire à épaisseur en fonction de la hauteur dans l'immeuble, reliés les uns aux autres par des profilés de traverse, et un « tube » constitué de 236 poteaux d'acier, profilés à section carrée solidarisés par des plaques boulonnées. La structure centrale prenait quelque 60 % de la charge statique, le « tube » supportant les 40 % restants. Chaque profilé central devait ainsi porter en moyenne 7,5 fois la charge d'un poteau externe. Pris au même niveau, il était 7,5 fois plus résistant en moyenne car les éléments porteurs centraux se présentaient sous deux dimensions, seize d'entre eux, formant les rangs externes, étant à peu près du double des autres. La fonction spécifique du « tube » était d'offrir une excellente résistance au vent et aux éventuels séismes. Ces deux ensembles étaient rigidifiés par une structure sommitale, une sorte de chapeau fait de poutres métalliques, dont le rôle était de limiter la déformation du tube lorsque celui-ci était soumis à des contraintes latérales, réduisant ainsi au minimum les contraintes subies par les planchers. Ceux-ci, très légers (50 kg/m2, valeur à vérifier car 10 cm d'eau sur 1 m2 pèsent déjà 100 kg et le béton est généralement 2,5 fois plus dense que l'eau, une valeur de 250 à 300 kg/m2 est plus probable), étaient constitués par un treillis de poutres métalliques fixé aux structures porteuses. Ils étaient capables de supporter dix fois (valeur trop optimiste à vérifier) leur propre poids.
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+
103
+ Le noyau central enserré par les 47 poteaux porteurs abritait les ascenseurs et escaliers. Il occupait environ 1 200 m2.
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105
+ Cette conception, qui date des années 1960, était bien adaptée pour des tours très hautes. Les tours jumelles avaient aussi été réalisées avec des coefficients de sécurité tels qu'ils permettaient, selon les concepteurs, de résister à l'impact d'un Boeing 707 ou un Douglas DC-8 en pleine charge, lancé à 965 km/h : « […] une telle collision résulterait seulement en dégâts locaux ne pouvant causer l'effondrement ou des dommages conséquents à l'immeuble et ne mettrait en danger ni la vie ni la sécurité des occupants hors de la proximité immédiate de l'impact »[65].
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107
+ En juillet 1971, la Société américaine des ingénieurs civils (ASCE) avait attribué son prix national aux concepteurs des tours, y reconnaissant « le projet d'ingénierie démontrant le savoir-faire le plus achevé et représentant la plus grande contribution aux progrès de l'ingénierie et de l'humanité »[66].
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109
+ Les publications techniques saluèrent également la qualité du projet dans sa capacité à résister à des événements imprévus « provenant de l'utilisation d'aciers spéciaux à haute résistance ; en particulier, les colonnes extérieures conçues avec une marge énorme permettant de multiplier par vingt la charge utile sans mettre en péril la construction »[67].
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+ Cinq édifices plus petits composaient le reste du complexe :
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+ Le World Trade Center apparaît dans de nombreux films, séries, émissions de télévision, bandes dessinées et jeux vidéo.
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+ Il fut le cadre du tournage et de l'action de plusieurs films des années 1970.
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+ Dans Godspell (1973), une scène finale montre les acteurs de cette comédie musicale en train de danser sur le toit de la tour Nord la chanson All For the Best[68]. Dans Les Aventures de Rabbi Jacob, on voit les tours au tout début du film de Gérard Oury (1973). Dans Les Trois Jours du condor, les locaux de la CIA sont basés dans le WTC. Dans le remake de King Kong datant de 1976, le grand singe gravit non pas l'Empire State Building mais l'une des deux tours du World Trade Center, changement justifié par le fait qu'elles étaient, à l'époque, les plus hauts gratte-ciel du monde. Dans New York 1997, sorti en 1981, l'une des tours sert de point d'arrivée et devait servir comme point de départ du héros, Snake Plissken, venu libérer le président des États-Unis, retenu en otage à Manhattan, devenue île-prison.
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+ Dans le film, Maman, j'ai encore raté l'avion sorti en 1992, le jeune Kevin admire New York depuis l'observatoire de la tour Sud du WTC.
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+ On peut aussi apercevoir les deux tours en flammes dans Armageddon lorsque des météorites tombent sur la Terre. Elles sont aussi au début du premier SOS Fantômes et dans la séquence à New York de Rosanna Arquette dans Le Grand Bleu.
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+
123
+ Le complexe apparaît également dans Working Girl. American Pie 2 qui fut la dernière grande production montrant les deux tours, bien qu'elles aient été ajoutées numériquement par synthèse d'image à une scène tournée à Los Angeles. Dans plusieurs films ayant été tournés avant les attentats et étant en post-production après le 11 septembre 2001, les deux tours furent supprimées numériquement. Le trailer de Spider-Man incluait une scène dans laquelle le super-héros dressait une grande toile entre les deux tours. La scène fut supprimée après les attaques mais les tours apparaissent furtivement à quelques endroits du film.
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+
125
+ En 2006, la BBC sort le docufiction 11 septembre - dans les Tours Jumelles.
126
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127
+ Le documentaire américano-britannique Le Funambule (Man on Wire), réalisé par James Marsh en 2008, revient sur la traversée illégale en 1974 entre le sommet des deux tours du World Trade Center sur un câble par le Français Philippe Petit. Le film américain The Walk : Rêver plus haut, réalisé par Robert Zemeckis (2015), revient également sur cette traversée en 1974 entre le sommet des deux tours du World Trade Center. Philippe Petit y est incarné par Joseph Gordon-Levitt.
128
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129
+ Le projet collectif 11'09"01 - September 11 présente des événements liés aux attentats contre les tours.
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131
+ Le film World Trade Center d'Oliver Stone raconte l'histoire du sergent John McLoughlin et Will Jimeno, deux policiers du Port Authority Police Department qui ont été bloqués sous les décombres des tours au cours de l'évacuation, puis sauvés, de même que dix-huit autres personnes.
132
+
133
+ Le World Trade Center apparaît dans l'épisode de la série télévisée Les Simpson, Homer contre New York, diffusé en 1997. L'épisode sera écarté des rediffusions à cause de l'implication du World Trade Center dans l'intrigue puis ré-intégré après un re-montage supprimant certaines scènes concernant les tours.
134
+
135
+ Dans la chanson de Michel Sardou Chanteur de jazz (1985), description guidée de New York, le chanteur évoque le World Trade Center tout en comparant les Twin Towers à la tour de Babel, comme pour souligner le symbole d'orgueil qu'elles représentent (« autour des Tours Jumelles, nouvelles tours de Babel, des hélicos battaient de l'aile dans mon crâne [...] »).
136
+
137
+ Il est aussi à la source d'inspiration de compositions en musique classique : Angels in Heaven du groupe Higher Faith, On the Transmigration of Souls (2002) de John Coolidge Adams et WTC 9/11 (2011) de Steve Reich.
138
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+ Le rappeur The Notorious B.I.G. fait allusion à l'attentat de 1993 dans son morceau Juicy sorti en 1994[69].
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141
+ Dans la musique de Renaud, Manhattan Kaboul, il relate ouvertement les événements du 11 Septembre 2001, ainsi que de la réplique des États-Unis en Afghanistan, avec le bombardement de Kaboul, où se trouvait, en majorité, des civils.
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+ Il apparaît aussi dans plusieurs clips. Depeche Mode tourna un clip pour Enjoy the Silence sur le toit de la tour Sud en mars 1990 pour la télévision française. Les deux tours réapparaissent également, de façon furtive cette fois-ci, dans le clip du single It's No Good sorti en 1997. Le groupe Limp Bizkit tourna également un clip sur le toit de la même tour (pour le titre Rollin). On peut voir les fameuses tours dans une multitude de clips musicaux notamment dans les vues d'ensemble de la ville de New York comme le clip Cherish the Day de la chanteuse britannique Sade, Papa Don't Preach[70] de Madonna, Big Big World d'Emilia Rydberg, Cruel Summer du groupe Bananarama ou encore Heart of Glass du groupe Blondie. Dans le clip de "Born 2 Live" du rappeur O.C., on peut voir les deux tours en arrière. Les deux tours jumelles sont également visibles dans le clip New York New York de Ryan Adams tourné le 7 septembre 2001, quatre jours avant les attentats.
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+ L'écrivain français Frédéric Beigbeder place l'action de son livre Windows on the World dans le restaurant du dernier étage de la tour Nord dont le nom était Windows on the World (fenêtres sur le monde) et retrace les attentats du point de vue d'un client père de famille.
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+ Dans le livre de Maxime Chattam, Les Arcanes du chaos, publié en 2006, les dernières pages du livre se situent en haut de la tour 1 du WTC, le 11 septembre 2001, quelques minutes avant le crash du premier avion.
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+ « A third feature of interest is the “Wedge of Light,” a plaza which has been calculated to be unshaded by adjacent buildings every year on September 11 between 8:46 a.m., when the first airplane hit, and 10:28 a.m., when the second tower collapsed. Here, Libeskind says, “the sun will shine without shadow, in perpetual tribute to altruism and courage.” »
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le World Trade Center de la ville de New York (abrégé WTC) est un complexe composé d'immeubles d'affaires situé dans le quartier de Lower Manhattan, aux États-Unis. Conçu par l'architecte Minoru Yamasaki et développé par la Port Authority of New York and New Jersey, il a été inauguré le mercredi 4 avril 1973.
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+ Son nom est similaire à ceux d'autres World Trade Center, bien que celui de New York ait atteint une notoriété supérieure. Il signifie « centre de commerce mondial » ou « centre d'affaires international ».
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+ Marquées par un incendie le 13 février 1975 puis par un attentat à la bombe le 26 février 1993, les tours jumelles ont été intégralement détruites par deux avions détournés le 11 septembre 2001. Leur position géographique a alors été surnommée « Ground zero » (bien que les New-Yorkais préfèrent l'appellation « World Trade Center site »). Le site accueille aujourd'hui un mémorial sur l'emplacement des tours détruites et un nouveau complexe, dont le One World Trade Center est la plus haute tour.
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+ Identifié par ses deux bâtiments les plus célèbres, les Twin Towers (tours jumelles), il était un symbole de la puissance américaine aux yeux du monde entier et une icône de New York, au même titre que l'Empire State Building et la statue de la Liberté.
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+ Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis connurent une période dont la croissance économique fut rapide, ainsi qu'un développement du commerce international. À cette époque, le CBD (Central Business District) de Midtown Manhattan commença à concentrer toutes les activités alors que Lower Manhattan décroissait en importance. Pour aider à stimuler et développer le quartier, David Rockefeller, avec le soutien de son frère, le gouverneur de New York Nelson Rockefeller, proposa à la Port Authority d'y construire un « World Trade Center », un centre de commerce géant, symbolisant la puissance américaine[2]. Par une loi votée en 1946, cette idée se concrétisa[3].
14
+
15
+ En 1958, David Rockefeller établit la Downtown-Lower Manhattan Association (DLMA) qui confia au cabinet d'architectes Skidmore, Owings and Merrill la réalisation de plans devant revitaliser Lower Manhattan. Les plans initiaux furent rendus publics en 1960. Ils localisaient le World Trade Center le long de l'East River[2], de Old Slip à Fulton Street et entre Water Street et South Street, sur une superficie de 5,25 hectares[4],[5]. Ils prévoyaient un hall d'exposition de 275 mètres de long et un gratte-ciel de 50 à 70 étages, dont la partie supérieure aurait été un hôtel[6]. Les autres édifices incluaient un théâtre, des magasins et des restaurants[7], ainsi qu'un nouveau centre d'échange de valeurs mobilières, où la Downtown-Lower Manhattan Association désirait loger le New York Stock Exchange[5].
16
+
17
+ Selon David Rockefeller, la Port Authority était le meilleur choix pour prendre en main le projet[5], puisque le Trade Center faciliterait et ferait augmenter le volume de commerce international passant par le port de New York. Étant donné l'importance de la ville dans le commerce mondial, le directeur de la Port Authority, Austin J. Tobin, proposa de changer le nom du projet pour « the World Trade Center », et non pas seulement un « world trade center »[8]. Un an plus tard, le 11 mars 1961, la Port Authority accepta le projet proposé[9].
18
+
19
+ Cependant le projet devait obtenir le soutien des États de New York et du New Jersey pour être officiellement lancé, étant donné leur rôle dans la Port Authority. Le gouverneur du New Jersey Robert B. Meyner critiqua ce projet de 335 millions de dollars dans la mesure où il allait accroître la puissance de New York au détriment du New Jersey[2]. À la fin de 1961, les négociations étaient dans une impasse. Un élément nouveau permit néanmoins de modifier la situation. En effet la compagnie New Jersey's Hudson and Manhattan Railroad (H&M) était en faillite. Son nombre d'usagers était passé de 113 millions en 1927 à 26 millions en 1958, à la suite de l'ouverture de nouveaux tunnels et ponts au trafic automobile sur l'Hudson. En décembre 1961, Tobin rencontra le nouveau gouverneur du New Jersey, Richard J. Hughes, et lui proposa de déplacer le projet du WTC au niveau de l'Hudson Terminal sur le West Side[10]. En acquérant la Hudson & Manhattan Railroad, la Port Authority obtiendrait également le Terminal et les édifices obsolètes situés alentour. Le 22 janvier 1962 les deux États conclurent un accord : ils autorisèrent la Port Authority à gérer la ligne de chemin de fer et à construire le World Trade Center à l'emplacement de l'Hudson Terminal, site plus favorable pour le New Jersey.
20
+
21
+ Cependant ce site était occupé par Radio Row, un quartier comprenant de nombreux commerces et approximativement 100 habitants[2]. Le projet du WTC impliquait la destruction de ces bâtiments et la relocalisation de leurs occupants, ce qui engendra des protestations. En juin 1962 un groupe représentant approximativement 325 magasins et 1 000 autres commerces fit une injonction, et l'affaire fut portée à la New York Court of Appeals en avril 1963, qui considéra que le projet était d'utilité publique et devait être poursuivi[11],[12]. Le 20 novembre 1963 la Cour suprême des États-Unis refusa de se lancer dans ce procès[13],[14]. La Port Authority fut obligée par la loi de l'État d'assister les propriétaires à trouver de nouveaux locaux, mais ces derniers considérèrent pour la plupart que les endroits proposés par la Port Authority étaient inadéquats[15].
22
+
23
+ D'autres voix s'élevèrent pour critiquer le projet, notamment dans le secteur de l'immobilier ; dont celle de Lawrence A. Wien, le propriétaire de l'Empire State Building, bâtiment qui perdrait son titre de plus haut gratte-ciel du monde une fois le WTC achevé[16]. Il organisa un groupe nommé « Committee for a Reasonable World Trade Center » dont la principale demande, consistant à diminuer la taille du projet[17], fut sans suite. En janvier 1964 l'État de New York signa un accord et réserva un espace pour des bureaux administratifs dans le World Trade Center[18]. Il fut suivi par plusieurs banques[19] et sociétés durant le printemps et l'automne de cette même année, puis par le United States Customs Service en 1965[20].
24
+
25
+ Le dernier soutien à obtenir était celui du maire de New York, John Lindsay, et du New York City Council. Ils critiquèrent le fait que la Ville avait été peu entendue lors des négociations et des délibérations. Les négociations entre la Port Authority et New York furent centrées sur la question des impôts, puis un accord final eut lieu le 3 août 1966.
26
+
27
+ Le 20 septembre 1962, la Port Authority annonça les sélections de Minoru Yamasaki comme architecte principal et Antonio Brittiochi and Emery Roth & Sons comme architectes associés[21]. Yamasaki proposa dès le début le concept de tours jumelles, néanmoins il envisagea tout d'abord deux bâtiments comprenant seulement 80 étages. Il remarqua que l'« alternative évidente, un groupe de plusieurs grands bâtiments, aurait ressemblé à un projet immobilier »[22]. Yamasaki dut changer le nombre d'étages pour faire correspondre le projet à la demande de la Port Authority : celle-ci désirant 930 000 m2 d'espace de bureaux, il fallait que chaque tour comprenne 110 étages.
28
+
29
+ Cependant, le facteur limitant majeur de la taille d'un gratte-ciel était le problème des ascenseurs. En effet, plus un immeuble est haut, plus il a besoin d'ascenseurs, et plus il perd d'espace à tous les étages, même ceux non desservis, à cause des cages nécessaires à ces derniers[23]. Yamasaki et son équipe d'ingénieurs décidèrent d'utiliser un nouveau système, celui des sky lobbies. Il s'agit d'étages où les utilisateurs peuvent passer d'un ascenseur express à grande capacité, qui dessert uniquement les sky lobbies, à un ascenseur local qui dessert chaque étage d'une section. Les ascenseurs locaux utilisant tous la même cage d'ascenseur, le taux d'espace utilisable à chaque étage passa de 62 à 75 %, du fait du moindre nombre de cages d'ascenseur. Les sky lobbies, qui étaient situés au 44e et 78e étages de chaque tour, rendirent la gestion des ascenseurs plus efficace[24]. Les tours jumelles furent les seconds gratte-ciel à utiliser ce système, après le John Hancock Center de Chicago[25]. Le système fut inspiré par le réseau du métro de New York, dont les lignes incluent des stations locales où s'arrêtent les rames locales, et des stations express où tous les trains s'arrêtent[26].
30
+
31
+ Les plans définitifs de Yamasaki furent dévoilés au public le 18 janvier 1964 sous la forme d'une maquette d'environ 2,5 mètres de haut[27]. Les tours étaient des carrés d'approximativement 63 mètres de côté[28]. Les bâtiments étaient conçus avec des fenêtres étroites, larges de seulement 45 centimètres, qui reflétaient l'acrophobie de l'architecte et son désir de faire en sorte que les occupants des tours se sentent en sécurité[29]. Les plans donnaient pour matériau aux façades des bâtiments un alliage d'aluminium[30].
32
+
33
+ Le concept reçut plusieurs critiques au niveau de l'esthétique de la part de l'American Institute of Architects et d'autres groupes[31],[30]. Lewis Mumford, auteur de The City in History and other works on urban planning, critiqua le projet et déclara à propos des autres nouveaux gratte-ciel qu'ils étaient « juste des placards de verre et métal »[32]. Les radiodiffuseurs et les chaînes de télévision s'inquiétèrent d'une éventuelle interférence dans la réception de la télévision à New York qui serait causée par le nouveau complexe[33]. En réponse, la Port Authority promit de fournir de nouveaux équipements de transmission dans le WTC[34]. La Société linnéenne du muséum américain d'histoire naturelle s'opposa également au projet, constatant que les bâtiments pouvaient se révéler dangereux pour les oiseaux migrateurs[35].
34
+
35
+ Le travail de construction démarra le 21 mars 1966 et fut assuré par Ajax Wrecking and Lumber Corporation[36].
36
+ La première pierre fut posée le 5 août 1966. Treize blocs de Radio Row, dont certains étaient antérieurs à la Guerre de Sécession, furent rasés pour permettre la construction. L'excavation des fondations du complexe, surnommées « The Bathtub » (la baignoire), fut rendue particulièrement difficile par la présence de deux voies du métro de New York à proximité, qui devaient être protégées et ne pas subir d'interruption de service. Un sous-sol de six niveaux fut construit. L'excavation de 760 000 m3 de terre et de roche permit la construction de Battery Park City, une extension de Manhattan sur l'Hudson de 93 000 m2 située près du WTC. Otis Elevator Company fut la société qui installa les ascenseurs. La construction fut achevée en 1970 pour le One World Trade Center qui accueillit ses premiers occupants en décembre 1970. Two World Trade Center fut ouvert en janvier 1972. Lorsque les deux tours furent achevées, le coût total de la construction avait atteint 900 millions de dollars pour la Port Authority[37]. La cérémonie d'inauguration eut lieu le 4 avril 1973[38].
37
+
38
+ World Trade Center en 1980.
39
+
40
+ World Trade Center en 1999.
41
+
42
+ Nuage entre les deux tours du World Trade Center.
43
+
44
+ World Trade Center en avril 2001.
45
+
46
+ Vue du WTC 2 depuis le WTC 1.
47
+
48
+ Les tours vues d'en bas.
49
+
50
+ Lower Manhattan et le WTC en 1996.
51
+
52
+ New York et les tours jumelles en 1983.
53
+
54
+ Panorama à 360° de New York du toit du WTC 2 en août 2001 (3 semaines avant les attentats).
55
+
56
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
57
+
58
+ Les deux tours ne réussirent pas à attirer la clientèle attendue. Elles furent occupées durant leurs premières années par des organisations gouvernementales variées, dont l'État de New York. Cette situation était due à la crise financière qui secoua New York dans les années 1970. Ce ne fut que dans les années 1980 que des sociétés privées s'installèrent dans le complexe, dont de nombreuses firmes financières liées à Wall Street. Toutefois, le World Trade Center ne devint jamais une adresse de prestige.
59
+
60
+ En parallèle, les tours accédèrent rapidement au statut de symboles de New York. Le 7 août 1974 le funambule Philippe Petit utilisa un fil tendu pour traverser le vide situé entre les sommets des deux tours[40]. George Willig, un alpiniste de Queens, escalada en trois heures et demie la tour Sud le 26 mai 1977[41]. Ces événements, qui reçurent une importante couverture médiatique, contribuèrent à la renommée internationale du World Trade Center.
61
+
62
+ Le 13 février 1975, un incendie se déclencha au onzième étage de la tour Nord. Il se répandit dans la moitié de cet étage, puis atteignit d'autres niveaux en passant par les ouvertures du plancher utilisées par les câbles téléphoniques. Le feu fut éteint presque immédiatement pour ces étages, mais il fallut plusieurs heures pour venir à bout du feu principal. La structure de la tour ne fut pas touchée et les dégâts furent relativement limités. L'eau utilisée pour stopper l'incendie endommagea néanmoins plusieurs étages. Cet événement mena à l'installation d'un système d'extincteurs dans les deux tours.
63
+
64
+ Le 26 février 1993, un camion chargé de 680 kg d'explosif au nitrate se désintégra dans un parking souterrain de la tour nord, faisant six morts et 1 042 blessés. L'extension des dommages, un cratère de 30 × 60 mètres à travers cinq niveaux de sous-sol, et les incertitudes quant aux dommages subis par les colonnes porteuses centrales (mais une seule fut légèrement affectée) firent que les deux tours restèrent fermées pendant plusieurs mois. La tour se serait probablement effondrée si le camion avait été placé plus près des fondations[42]. Six islamistes, dont Ramzi Yousef, furent condamnés à la prison à perpétuité pour leur rôle dans l'attentat. Un mémorial aux victimes fut installé, mais il fut détruit lors des attentats du 11 septembre 2001.
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66
+ Le 11 septembre 2001, à 8 h 46, le vol 11 de la compagnie American Airlines entre en collision avec la façade nord de la tour Nord. Dix-sept minutes plus tard, à 9 h 3, le vol 175 de United Airlines s'écrase dans la façade sud de la tour Sud. Ces deux avions sont passés sous le contrôle de pirates de l'air. La tour Sud s'effondre à 9 h 59 et la tour nord à 10 h 28. La 7 World Trade Center du complexe s'effondre plus tard, à 17 h 20. Les quatre autres bâtiments encore debout ont subi des dommages importants et ont été démolis par la suite. Les attentats du 11 septembre 2001 ont causé la mort de 2 750 personnes[43]. 1,6 million de tonnes de débris du World Trade Center fumèrent pendant 99 jours et plus de huit mois furent nécessaires pour assurer le nettoyage du site, opération conduite par environ 40 000 personnes et qui s'est terminée le 30 mai 2002, à 10 h 29 précises[44].
67
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68
+ Le maire de New York Rudy Giuliani et le président George W. Bush se sont prononcés rapidement en faveur d'une reconstruction du site. Le jour même des attaques Giuliani déclare : « Nous reconstruirons : nous allons en sortir plus forts qu'auparavant, plus forts au niveau politique, plus forts au niveau économique. La skyline sera à nouveau complète »[45]. Bush déclare au cours d'une séance du Congrès que son administration travaillera de concert avec le Congrès « pour montrer au monde que New York sera reconstruite »[46]. Larry Silverstein le détenteur des droits à construire du site, répond immédiatement que « ce serait la tragédie des tragédies de ne pas reconstruire cette partie de New York. Ce serait donner aux terroristes la victoire qu'ils cherchent. »[47]
69
+
70
+ La Lower Manhattan Development Corporation (LMDC) est établie en novembre 2001 par le Gouverneur de New York George E. Pataki. Le rôle de cette commission officielle est de superviser le processus de reconstruction en gérant l'assistance fédérale s'élevant à dix milliards de dollars et en travaillant avec la Port Authority, Larry Silverstein, la communauté locale et les entreprises[48]. Durant les mois suivant les attentats des architectes et des urbanistes tiennent plusieurs réunions et forums au sujet de la reconstruction du site[49]. Ils aboutissent à la parution d'un rapport, New York, New Visions, résultat de la collaboration de nombreuses organisations[50]. Une autre initiative est celle de Max Protetch qui expose cinquante concepts et rendus des projets dans sa galerie d'art de Chelsea[51].
71
+
72
+ En 1998, la Port Authority avait approuvé un projet de privatisation du complexe[52]. Fin juillet 2001, deux mois avant les attentats, pour plus de trois milliards de dollars, le bail du World Trade Center est acheté pour 99 ans par Larry Silverstein, déjà propriétaire de l'immeuble de 47 étages situé juste au nord du complexe, nommé par extension 7 World Trade Center. Les conditions des contrats de bail et d'assurance n'étaient pas finalisées au jour de l'attentat, d'âpres négociations avec les assureurs et des actions judiciaires furent engagées jusqu'en 2007[53].
73
+
74
+ Après l'attentat, Larry Silverstein dépose plainte contre un des assureurs[Lequel ?], qui prétendent que les événements du 11-Septembre constituent un seul attentat terroriste et pas deux, ce qui aurait limité les remboursements à 3,55 milliards de dollars.
75
+
76
+ Cependant, pour l'homme d'affaires américain, il y a eu deux avions, donc deux attentats distincts ; c'est pourquoi il estime que le remboursement doit être porté à sept milliards de dollars.
77
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78
+ La justice américaine a depuis rendu son verdict, considérant les attaques du World Trade Center comme une double attaque terroriste dont chacune nécessite une indemnisation. En conséquence, l’assureur[Lequel ?] doit verser un dédommagement de 4,6 milliards de dollars.
79
+ Larry Silverstein et ses associés ont dépensé environ 3,6 milliards en investissement (bail de location sur 99 ans, plus travaux de rénovation), et ? milliards pour les reconstructions depuis 2002.
80
+
81
+ Les propriétaires des WTC ont aussi entamé des poursuites contre American Airlines, United Airlines, les deux compagnies des vols ayant percuté les tours, ainsi que contre les sociétés de sécurité des aéroports. Après de nombreux appels, les propriétaires des WTC ont touché 1,2 milliard de dollars contre 4,4 réclamés[54].
82
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83
+ En juillet 2003, Fumihiko Maki, associé à Jean Nouvel, et Norman Foster sont choisis par la Lower Manhattan Development Corporation pour édifier trois des cinq tours du projet de reconstruction du site Ground Zero du World Trade Center, à New York. Le projet est confié pour son ensemble, ainsi que la tour la plus haute, la Freedom Tower, à l'Américain Daniel Libeskind. Son projet veut à la fois rappeler la tragédie du 11-Septembre mais aussi donner espoir. Le souvenir et le devoir de mémoire seront symbolisés par la préservation de Ground Zero en sous-sol (les Memory Foundations) tandis que l'espoir en l'avenir sera représenté par une tour en flèche (Freedom Tower) qui devrait atteindre plus de 541 mètres de hauteur (ce serait alors la plus haute tour habitée au monde)[réf. nécessaire].
84
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85
+ L'architecte Daniel Libeskind avait allégué que, tous les ans, le 11 septembre, le site serait éclairé par le Soleil sans aucune ombre entre 8 h 46 (heure du premier crash) et 10 h 28 (heure de l'effondrement de la tour Nord)[55],[56]. Cette affirmation est toutefois rapidement battue en brèche par une étude de l'architecte Eli Attia, démontrant qu'une partie de la place se trouverait à un moment ou à un autre durant cet intervalle dans l'ombre projetée par le Millenium Hilton Hotel. Daniel Libeskind fait alors machine arrière en indiquant que ses déclarations initiales avaient un autre sens[57],[58].
86
+
87
+ Dans le projet de Donald Trump (World Trade Center 2), ces tours devaient être construites à la place de la Freedom Tower. Deux cercles devaient être entourés de tous les drapeaux du monde et la façade des deux tours, alors écroulée, reconstruite pour rappeler leur existence passée. Un escalier amenant au sous-sol aurait permis d'accéder au mémorial. Les nouvelles tours auraient été accompagnées de trois autres bâtiments, beaucoup plus petits, les nouvelles tours devant mesurer 449 mètres (566 avec l'antenne) chacune.
88
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89
+ Le 7 World Trade Center a été le premier édifice à être reconstruit à proximité du site : les travaux ont débuté en 2002 et se sont achevés en 2006.
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+ Des critiques ont été formulées concernant les retards dans l'avancement des travaux, notamment dans les médias, par exemple par les journalistes Keith Olbermann[59] et Rush Limbaugh. Un épisode de la série de Showtime Penn & Teller: Bullshit! diffusé le 1er mai 2006 était centré sur la controverse entourant les délais de reconstruction de Ground Zero[60], par des hommes politiques comme Ray Nagin, le maire de La Nouvelle-Orléans[61], et surtout par les familles des victimes des attentats, à propos de la construction du mémorial[62].
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+ Les deux tours emblématiques du World Trade Center (WTC 1 et WTC 2 appelées aussi « Twin Towers », littéralement « tours jumelles ») avaient toutes deux 110 étages. 1 WTC, la tour Nord, s'élevait à 417 mètres et possédait une antenne de télévision de 109,8 m de haut qui fut ajoutée en 1978. 2 WTC, la tour Sud, s'élevait à 415 mètres. Les tours étaient longues et larges de 63,4 mètres. Seule la tour 1 possédait une antenne, mais la structure de la tour 2 permettait aussi d'en installer une. Les antennes de la tour Nord étaient utilisées par la quasi-totalité des chaînes de télévision basées en ville : WCBS-TV 2, WNBC-TV 4, WNYW 5, WABC-TV 7, WWOR-TV 9 Secaucus, WPIX 11, WNET 13 Newark, WPXN-TV 31 et WNJU 47. Elles servaient aussi à transmettre les ondes des radios FM WPAT-FM 93,1, WNYC 93,9, WKCR 89.9, et WKTU 103,5[63]. L'antenne principale fut améliorée en 1999 par Dielectric Inc. pour permettre la télévision numérique terrestre. L'accès au toit était contrôlé par le WTC Operations Control Center (OCC) situé au niveau B1 de la Tour Sud. Le sous-sol de l'ensemble était occupé par un centre commercial appelé « The Mall at the World Trade Center », le plus grand de Manhattan jusqu'au 11 septembre 2001.
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+ D'une base proche de 0,4 hectare chacune, la surface totale des deux tours s'élevait à 800 000 m2, tandis que leur masse respective atteignait environ 288 000 tonnes[64]. Sur les 110 étages, 8 étaient réservés aux locaux techniques (niveaux B6/B5, étages 7/8, 41/42, 75/76 et 108/109), les autres étaient utilisés en majorité par des bureaux. La tour Sud comprenait également un observatoire ouvert au public appelé « Top of the World », qui offrait une vue à 360 degrés sur New York depuis le 107e étage, à 420 mètres de haut. Par beau temps, il était possible d'observer à 72 kilomètres à la ronde. La tour Nord possédait un restaurant, Windows on the World, qui se situait au 107e étage.
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+ 1 WTC devint en 1973 le plus haut gratte-ciel au monde, dépassant l'Empire State Building qui détenait ce titre depuis 42 ans. 2 WTC devint le second plus haut gratte-ciel en 1973. Cependant les deux tours ne conservèrent ce statut qu'un court moment, puisque la Willis « Sears » Tower de Chicago, achevée en mai 1973, culminait à 442 mètres. À la suite du 11 septembre, l'Empire State Building reprit sa place de plus grand gratte-ciel de New York.
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+ Les deux tours avaient une conception tout à fait révolutionnaire à l'époque de leur édification, selon l'ingénieur Minoru. Minoru était d'origine japonaise, et son projet d'édification de deux tours parallèles de type prismatique fut retenu en 1965. Selon son équipe, ces bâtiments étaient « invulnérables ». Ce type d'assemblage, peu onéreux et très simple, permettait la construction très rapide de ce genre d'immeubles, très répandu à la fin des années 1960. La construction du World Trade Center avait commencé courant 1966 pour s'achever en 1971 (l'inauguration eut lieu en 1973). La structure centrale des buildings avait été laissée nue à la fin de la construction. Les cloisons internes, qui délimitaient les quatre côtés du cœur central de chaque tour furent abattues pour laisser place à des bureaux, seul le noyau central servait à enfouir les gaines techniques et les cages d'ascenseurs avec les escaliers respectifs. Lors de sa construction, les planchers du World Trade Center étaient construits selon une structure en treillis, c'est-à-dire des poutrelles en forme de grues pylône à l'horizontale dans lesquelles était coulé une dalle de compression en béton armé à la base de la tour. Ce béton, utilisé dans les chapes pour faire les planchers, est très résistant à l'effet dit « de flèche », qui consiste à s'enfoncer sous une lourde masse. On l'appelle aussi l'« effet poutre ».
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+ La structure porteuse était scindée entre un faisceau central de 47 poteaux en acier, profilés de section rectangulaire à épaisseur en fonction de la hauteur dans l'immeuble, reliés les uns aux autres par des profilés de traverse, et un « tube » constitué de 236 poteaux d'acier, profilés à section carrée solidarisés par des plaques boulonnées. La structure centrale prenait quelque 60 % de la charge statique, le « tube » supportant les 40 % restants. Chaque profilé central devait ainsi porter en moyenne 7,5 fois la charge d'un poteau externe. Pris au même niveau, il était 7,5 fois plus résistant en moyenne car les éléments porteurs centraux se présentaient sous deux dimensions, seize d'entre eux, formant les rangs externes, étant à peu près du double des autres. La fonction spécifique du « tube » était d'offrir une excellente résistance au vent et aux éventuels séismes. Ces deux ensembles étaient rigidifiés par une structure sommitale, une sorte de chapeau fait de poutres métalliques, dont le rôle était de limiter la déformation du tube lorsque celui-ci était soumis à des contraintes latérales, réduisant ainsi au minimum les contraintes subies par les planchers. Ceux-ci, très légers (50 kg/m2, valeur à vérifier car 10 cm d'eau sur 1 m2 pèsent déjà 100 kg et le béton est généralement 2,5 fois plus dense que l'eau, une valeur de 250 à 300 kg/m2 est plus probable), étaient constitués par un treillis de poutres métalliques fixé aux structures porteuses. Ils étaient capables de supporter dix fois (valeur trop optimiste à vérifier) leur propre poids.
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+ Le noyau central enserré par les 47 poteaux porteurs abritait les ascenseurs et escaliers. Il occupait environ 1 200 m2.
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+ Cette conception, qui date des années 1960, était bien adaptée pour des tours très hautes. Les tours jumelles avaient aussi été réalisées avec des coefficients de sécurité tels qu'ils permettaient, selon les concepteurs, de résister à l'impact d'un Boeing 707 ou un Douglas DC-8 en pleine charge, lancé à 965 km/h : « […] une telle collision résulterait seulement en dégâts locaux ne pouvant causer l'effondrement ou des dommages conséquents à l'immeuble et ne mettrait en danger ni la vie ni la sécurité des occupants hors de la proximité immédiate de l'impact »[65].
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+ En juillet 1971, la Société américaine des ingénieurs civils (ASCE) avait attribué son prix national aux concepteurs des tours, y reconnaissant « le projet d'ingénierie démontrant le savoir-faire le plus achevé et représentant la plus grande contribution aux progrès de l'ingénierie et de l'humanité »[66].
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+ Les publications techniques saluèrent également la qualité du projet dans sa capacité à résister à des événements imprévus « provenant de l'utilisation d'aciers spéciaux à haute résistance ; en particulier, les colonnes extérieures conçues avec une marge énorme permettant de multiplier par vingt la charge utile sans mettre en péril la construction »[67].
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+ Cinq édifices plus petits composaient le reste du complexe :
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+ Le World Trade Center apparaît dans de nombreux films, séries, émissions de télévision, bandes dessinées et jeux vidéo.
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+ Il fut le cadre du tournage et de l'action de plusieurs films des années 1970.
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+ Dans Godspell (1973), une scène finale montre les acteurs de cette comédie musicale en train de danser sur le toit de la tour Nord la chanson All For the Best[68]. Dans Les Aventures de Rabbi Jacob, on voit les tours au tout début du film de Gérard Oury (1973). Dans Les Trois Jours du condor, les locaux de la CIA sont basés dans le WTC. Dans le remake de King Kong datant de 1976, le grand singe gravit non pas l'Empire State Building mais l'une des deux tours du World Trade Center, changement justifié par le fait qu'elles étaient, à l'époque, les plus hauts gratte-ciel du monde. Dans New York 1997, sorti en 1981, l'une des tours sert de point d'arrivée et devait servir comme point de départ du héros, Snake Plissken, venu libérer le président des États-Unis, retenu en otage à Manhattan, devenue île-prison.
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+ Dans le film, Maman, j'ai encore raté l'avion sorti en 1992, le jeune Kevin admire New York depuis l'observatoire de la tour Sud du WTC.
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+ On peut aussi apercevoir les deux tours en flammes dans Armageddon lorsque des météorites tombent sur la Terre. Elles sont aussi au début du premier SOS Fantômes et dans la séquence à New York de Rosanna Arquette dans Le Grand Bleu.
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+ Le complexe apparaît également dans Working Girl. American Pie 2 qui fut la dernière grande production montrant les deux tours, bien qu'elles aient été ajoutées numériquement par synthèse d'image à une scène tournée à Los Angeles. Dans plusieurs films ayant été tournés avant les attentats et étant en post-production après le 11 septembre 2001, les deux tours furent supprimées numériquement. Le trailer de Spider-Man incluait une scène dans laquelle le super-héros dressait une grande toile entre les deux tours. La scène fut supprimée après les attaques mais les tours apparaissent furtivement à quelques endroits du film.
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+ En 2006, la BBC sort le docufiction 11 septembre - dans les Tours Jumelles.
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+ Le documentaire américano-britannique Le Funambule (Man on Wire), réalisé par James Marsh en 2008, revient sur la traversée illégale en 1974 entre le sommet des deux tours du World Trade Center sur un câble par le Français Philippe Petit. Le film américain The Walk : Rêver plus haut, réalisé par Robert Zemeckis (2015), revient également sur cette traversée en 1974 entre le sommet des deux tours du World Trade Center. Philippe Petit y est incarné par Joseph Gordon-Levitt.
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+ Le projet collectif 11'09"01 - September 11 présente des événements liés aux attentats contre les tours.
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+ Le film World Trade Center d'Oliver Stone raconte l'histoire du sergent John McLoughlin et Will Jimeno, deux policiers du Port Authority Police Department qui ont été bloqués sous les décombres des tours au cours de l'évacuation, puis sauvés, de même que dix-huit autres personnes.
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+ Le World Trade Center apparaît dans l'épisode de la série télévisée Les Simpson, Homer contre New York, diffusé en 1997. L'épisode sera écarté des rediffusions à cause de l'implication du World Trade Center dans l'intrigue puis ré-intégré après un re-montage supprimant certaines scènes concernant les tours.
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+ Dans la chanson de Michel Sardou Chanteur de jazz (1985), description guidée de New York, le chanteur évoque le World Trade Center tout en comparant les Twin Towers à la tour de Babel, comme pour souligner le symbole d'orgueil qu'elles représentent (« autour des Tours Jumelles, nouvelles tours de Babel, des hélicos battaient de l'aile dans mon crâne [...] »).
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+ Il est aussi à la source d'inspiration de compositions en musique classique : Angels in Heaven du groupe Higher Faith, On the Transmigration of Souls (2002) de John Coolidge Adams et WTC 9/11 (2011) de Steve Reich.
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+ Le rappeur The Notorious B.I.G. fait allusion à l'attentat de 1993 dans son morceau Juicy sorti en 1994[69].
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+ Dans la musique de Renaud, Manhattan Kaboul, il relate ouvertement les événements du 11 Septembre 2001, ainsi que de la réplique des États-Unis en Afghanistan, avec le bombardement de Kaboul, où se trouvait, en majorité, des civils.
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+ Il apparaît aussi dans plusieurs clips. Depeche Mode tourna un clip pour Enjoy the Silence sur le toit de la tour Sud en mars 1990 pour la télévision française. Les deux tours réapparaissent également, de façon furtive cette fois-ci, dans le clip du single It's No Good sorti en 1997. Le groupe Limp Bizkit tourna également un clip sur le toit de la même tour (pour le titre Rollin). On peut voir les fameuses tours dans une multitude de clips musicaux notamment dans les vues d'ensemble de la ville de New York comme le clip Cherish the Day de la chanteuse britannique Sade, Papa Don't Preach[70] de Madonna, Big Big World d'Emilia Rydberg, Cruel Summer du groupe Bananarama ou encore Heart of Glass du groupe Blondie. Dans le clip de "Born 2 Live" du rappeur O.C., on peut voir les deux tours en arrière. Les deux tours jumelles sont également visibles dans le clip New York New York de Ryan Adams tourné le 7 septembre 2001, quatre jours avant les attentats.
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+ L'écrivain français Frédéric Beigbeder place l'action de son livre Windows on the World dans le restaurant du dernier étage de la tour Nord dont le nom était Windows on the World (fenêtres sur le monde) et retrace les attentats du point de vue d'un client père de famille.
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+ Dans le livre de Maxime Chattam, Les Arcanes du chaos, publié en 2006, les dernières pages du livre se situent en haut de la tour 1 du WTC, le 11 septembre 2001, quelques minutes avant le crash du premier avion.
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+ « A third feature of interest is the “Wedge of Light,” a plaza which has been calculated to be unshaded by adjacent buildings every year on September 11 between 8:46 a.m., when the first airplane hit, and 10:28 a.m., when the second tower collapsed. Here, Libeskind says, “the sun will shine without shadow, in perpetual tribute to altruism and courage.” »
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+ La World Wrestling Entertainment (WWE) est une entreprise américaine cotée en bourse[4], spécialisée dans l'organisation d'événements de divertissement, principalement de catch et dans la gestion des droits de médias télévisuels/cinématiques, musicaux et d'internet, et des produits dérivés associés à ces événements.
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5
+ La WWE est actuellement la plus grande entreprise de catch (lutte professionnelle) au monde, atteignant 15 millions de téléspectateurs cumulés par semaine aux États-Unis et diffusant ses émissions en une trentaine de langues dans plus de 145 pays.
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7
+ La compagnie était d'abord nommée Capitol Wrestling Corporation (CWC) en 1952, puis World Wide Wrestling Federation (WWWF) en 1963 et plus tard World Wrestling Federation (WWF) en 1980. En 2002, après un procès avec le World Wildlife Fund, la WWF se renomme World Wrestling Entertainment (WWE)
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+ La WWE se divise actuellement en deux « branches », deux « rosters principaux » composé des catcheurs les plus populaires de la fédération qui sont Raw et SmackDown, 205 Live show uniquement masculin pour les poids moyen et NXT, le club-école de la fédération.
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11
+ Le quartier général de la WWE est situé à Stamford, dans le Connecticut. Elle est cotée en bourse au New York Stock Exchange et a des bureaux, entre autres, à New York, Los Angeles, Toronto, Londres, Tokyo, Sydney. La famille McMahon détient approximativement 70 % des actions et environ 96 % du pouvoir de décision au conseil d'administration. Vince McMahon est l'actionnaire majoritaire et président de la compagnie depuis 1980. Sa fille, Stephanie McMahon, en est une des vice-présidentes jusqu'en 2013. À partir de cette année elle est nommée Chief Brand Officer de la compagnie.
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+ La WWE possède un très large catalogue d'archives vidéo, représentant une portion significative de l'histoire du catch professionnel américain.
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+ La Capitol Wrestling Corporation a été fondée en 1952 par Jess McMahon, grand-père de l'actuel propriétaire. Promoteur de matchs de boxe puis de catch, McMahon s'associe à « Toots » Mondt, un des organisateurs de la National Wrestling Alliance (NWA), un conglomérat réunissant les plus importantes fédérations de catch de l'époque, pour prendre le contrôle du Nord-Est des États-Unis. Les plus grands champions de l'époque s'y affrontent : Buddy Rogers, Bruno Sammartino, Lou Thesz, etc[1].
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+ La NWA reconnaît un champion du monde poids-lourds de la NWA qui est reconnu par les autres fédérations membres de la NWA et qui normalement va de territoire en territoire (l'expression de territoire est le terme utilisé pour désigner les fédérations membres de la NWA en Amérique du Nord). En 1963, le champion est Buddy Rogers. Le reste de la NWA n'était que peu à l'aise à cause de Mondt car celui-ci autorise Rogers à catcher hors de la compagnie. Mondt et McMahon ont tenté de faire garder à Rogers le championnat du monde, mais ce dernier ne voulait pas perdre ses 25 000 dollars. Rogers perd le championnat de la NWA face à Lou Thesz à Toronto le 24 janvier 1963[5], ce qui a conduit Mondt, McMahon et la CWC de quitter la NWA, créant par la suite la World Wide Wrestling Federation (WWWF)[6].
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+ En avril, Buddy Rogers est nommé premier Champion du monde poids lourd de la WWWF durant un tournoi à Rio de Janeiro[7]. Il perd le titre face à Bruno Sammartino un mois plus tard le 17 mai 1963, en raison d'une crise cardiaque qu'il a eu auparavant[8].
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+ Mondt quitte la compagnie à la fin des années soixante. Bien que la WWWF se soit retiré de la NWA, Vince McMahon Sr. en reste l'unique directeur. En mars 1979, pour des raisons marketing, la World Wide Wrestling Federation est désormais nommée World Wrestling Federation (WWF)[9].
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+ Le 21 février 1980, le fils de Vincent J. McMahon, Vincent K. McMahon, fonde Titan Sports, Inc[10].
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+ Vince McMahon, Jr. achète, le 6 juin 1982, Capitol Wrestling Corporation Ltd. à son père et ses autres associés, Arnold Skaaland, Gorilla Monsoon et Phil Zacko[9].
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+ Le futur de McMahon, donc de la WWF, dépendait du succès de son concept : WrestleMania. WrestleMania est un pay-per-view, le premier de la fédération (payant dans quelques régions, une grande partie des régions ayant eu accès à WrestleMania gratuitement) que McMahon comparait au Super Bowl du catch. Cherchant à faire de la WWF la première fédération de catch dans le monde, il a entamé un processus d'expansion qui a fondamentalement changé l'industrie entière[11].
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29
+ Après avoir repris la compagnie, McMahon a immédiatement travaillé pour obtenir la programmation de la WWF sur la télévision syndiquée partout aux États-Unis. Cela a irrité d'autres promoteurs et a perturbé les limites bien établies des différentes compagnies de catch. En outre, la société a utilisé les revenus générés par la publicité, les offres de télévision et les ventes de cassettes pour sécuriser les talents des promoteurs rivaux.
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+ Capitol Sports contrôlait déjà la majeure partie du territoire du nord-est, mais le jeune McMahon voulait que la WWF soit une fédération de catch nationale ; quelque chose que la NWA n'a pas approuvé. Il a rapidement fait quitter sa fédération de la NWA, tout comme l'American Wrestling Association, qui contrôlait le nord-ouest américain. Pour devenir une promotion nationale, le WWF devrait devenir plus grand que la AWA ou toute autre promotion de la NWA.
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+ La vision de McMahon pour sa fédération commençait à devenir possible quand il a signé l'une des stars de la AWA : Hulk Hogan, qui avait atteint la popularité en dehors de l'industrie du catch notamment pour son apparition dans Rocky 3, sous les traits de « Thunderlips »[12]. McMahon a aussi signé « Rowdy » Roddy Piper en tant que rival de Hogan, et peu de temps après, a signé Jesse « The Body » Ventura. Parmi les autres lutteurs importants qui ont fait partie de la liste figurent : Big John Studd, André The Giant, Jimmy « Superfly » Snuka, « Magnificent » Don Muraco, Junkyard Dog, « Mr. Wonderful » Paul Orndorff, Greg « The Hammer » Valentine, Ricky « The Dragon » Steamboat et Nikolai Volkoff. En 1984, Hogan est devenu le visage de la WWF en battant le champion de la WWF The Iron Sheik au Madison Square Garden, le 23 janvier 1984 et est devenu l'un des catcheurs les plus populaires de la lutte professionnelle.
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+ Avec des revenus raisonnables, McMahon a pu obtenir des contrats de télévision et la WWF a été diffusé à travers les États-Unis. McMahon a également commencé à vendre des bandes vidéo des événements de la WWF en dehors du nord-est par sa compagnie de distribution de vidéo : Coliseum Video, énervant encore d'autres compagnies. La syndication de la programmation de la WWF a forcé des promotions à s'engager dans une concurrence directe avec la WWF. Les revenus accrus ont permis à McMahon de signer plus de talent, tel que Brutus Beefcake, Tito Santana, Jake « The Snake » Roberts, Butch Reed et « Hacksaw » Jim Duggan.
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+ Par la suite, McMahon a imaginé un moyen d'obtenir le capital nécessaire grâce à un pari risqué : un concept appelé WrestleMania en 1985. WrestleMania serait un pay-per-view, visible sur la télévision et commercialisé comme le Super Bowl. WrestleMania n'est pas le premier pay-per-view de catch, la NWA avait précédemment organisé Starrcade en 1983. Cependant, la vision de McMahon était de rendre la WWF et l'industrie elle-même mainstream, en ciblant l'audience générale de la télévision en exploitant le côté divertissement de l'industrie. Lors du premier WrestleMania, la WWF a lancé une campagne de promotion conjointe avec MTV, qui présentait une grande partie des programmes de la WWF, dans ce qui était surnommé à l'époque le Rock 'n' Wrestling Connection. L'attention médiatique générée par des célébrités telles que Mohamed Ali, Mister T. et Cyndi Lauper lors de l'événement a contribué à faire de WrestleMania un événement incontournable de la culture populaire américaine, et l'utilisation de célébrités a été un élément essentiel de l'entreprise jusqu'à nos jours.
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+ Avec le succès de WrestleMania, d'autres promotions qui se sont efforcées de maintenir le système du territoire régional ont commencé à fusionner dans la Jim Crockett Promotions. Starrcade et The Great American Bash étaient les versions JCP de WrestleMania, mais même à l'intérieur de son propre territoire, JCP avait du mal à égaler le succès de la WWF. Après que Ted Turner ait acheté la plupart des capitaux de JCP, la fédération devient la World Championship Wrestling (WCW), qui deviendra un concurrent direct de la WWF jusqu'en 2001. WrestleMania est devenu un événement annuel, diffusé dans prés de 150 pays et dans prés de 20 langues différentes.
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+ Le plus fort "boom" du catch des années 1980 a été WrestleMania III au Silverdome, qui a établi un record de fréquentation de 93 173. Le match principal a vu Hulk Hogan conserver le championnat de la WWF contre André The Giant. La « Hulkamania » était à son paroxysme[13]. McMahon a utilisé le succès de WrestleMania pour créer plus de pay-per-views tels que SummerSlam en été, Survivor Series en automne et le Royal Rumble en hiver, les deux derniers recevant leurs noms des matchs de stipulation uniques présentés lors de ces événements.
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+ McMahon a mis l'accent sur le divertissement plutôt que de donner à son produit une sensation sportive légitime, la politique qui est devenue le concept de divertissement sportif, a conduit à un grand succès financier pour le WWF. Pendant les années 1980, Hulk Hogan a assuré sa dominance au sein de la fédération et a été présenté comme un héros entièrement américain.Le temps de Hogan comme visage de la WWF va durer jusqu'à ce qu'il quitte la compagnie à l'été 1993. D'autres stars de l'époque qui ont contribué au succès de la compagnie telles que « Macho Man » Randy Savage, « Rowdy » Roddy Piper, The Ultimate Warrior, The Honky Tonk Mank, « Million Dollar Man » Ted DiBiase ont quitté la WWF au début des années 1990, marquant petit à petit la fin de la « Golden Era ». En 1988, « Hacksaw » Jim Duggan a gagné le premier match du Royal Rumble en 1988. D'autres catcheurs sont devenus connu pour leur travail en équipe. Des équipes ou des clans tels que Demolition, Strike Force, la Hart Foundation, les British Bulldogs, les Rockers et les Fabulous Rougeaus ont aidé à créer une division par équipes forte pour la WWF. Vers la fin de la « Golden Era », Bret « The Hitman » Hart de la Hart Foundation a commencé à se lancer dans une carrière solo, avec son match mémorable à SummerSlam 1992 contre le British Bulldog pour le championnat Intercontinental. Hart finira par remporter le championnat du monde la WWF contre Ric Flair plus tard dans l'année et remportera le tournoi King of the Ring l'année suivante.
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+ En janvier 1993, la WWF a créé son programme de câblodistribution en prime time, Monday Night Raw, diffusé sur USA Network, mettant place à une nouvelle ère.
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+ En 1991, il a été rapporté que Hulk Hogan, Roddy Piper, Rick Martel, Brian Blair et Dan Spivey devaient témoigner qu'ils avaient acheté des stéroïdes auprès du Dr. George T. Zahorian, médecin de la WWF, qui était accusé de distribution illégale de drogue[14]. Deux ans plus tard, Vince McMahon a été inculpé en raison de son lien avec Zahorian[15], et a fait face à une éventuelle peine de prison de huit ans et à une amende de 500 000 $ s'il est reconnu coupable[16]. Le procès a commencé le 7 juillet 1994 avec le procureur, qui a promis d'exposer « le ventre corrompu et sombre » de la WWF, a prétendu que McMahon distribuait des stéroïdes « comme des bonbons » et faisait pression sur les lutteurs pour qu'ils prennent la drogue[17]. Le catcheur Nailz a témoigné que McMahon lui avait dit une fois: « Je te suggère fortement d'aller au gaz »[18]. Quelques jours plus tard, Hogan a admis que l'usage de stéroïdes parmi les lutteurs de la WWF était commun, mais a nié jamais être contraint de le faire par McMahon[19]. Une semaine plus tard, McMahon a été acquitté de toutes les charges[20].
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+ En raison de la mauvaise pub liée au scandale des stéroïdes en 1992, Vince McMahon a commencé à attirer l'attention du public aux jeunes talents. À la mi-1993, Bret « The Hitman » Hart, Shawn Michaels, l'Undertaker, Razor Ramon, Diesel, Yokozuna, le 1-2-3 Kid, Owen Hart et d'autres sont devenus les stars de ce que la WWF a finalement qualifié de "nouvelle génération". Hulk Hogan, le visage de la WWF jusqu'alors, a quitté la compagnie à l'été 1993 et Bret Hart est devenu l'une des stars les plus populaires de cette période, devenant le nouveau visage de la WWF, jusqu'à son départ en 1997.
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+ En 1995, la WCW lance l'émission Monday Nitro sur la chaîne TNT, aux États-Unis, afin de concurrencer WWF Monday Night Raw, l'émission phare de la WWF, passant sur la chaîne USA Network, le même jour (lundi soir), de qui plus est, à la même heure[21].
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+ Monday Nitro sera l'émission qui changera la face du catch professionnel à jamais. Le concept était très simple, mais redoutablement efficace (du moins, au départ) ; pour l'émission, diffusée en direct, les scénarios étaient réduits à des ébauches, et le fil de l'émission et les combats étaient improvisés en cours de diffusion, principalement en fonction de la réaction du public.
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+ Ce concept révolutionnaire permettait d'une part d'éviter les fuites sur ce qui allait se dérouler, mais aussi, de redresser la barre si le public ne réagissait pas bien à telle ou telle situation. Les Monday Night Wars sont nées.
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+ À la mi-1996, avec l'introduction du New World Order (nWo), un clan dirigée par les anciens lutteurs de la WWF Hulk Hogan, Scott Hall (Razor Ramon) et Kevin Nash (Diesel), Nitro entame une domination de près de deux ans. Plusieurs catcheurs ont quitté la WWF pour aller à la WCW, y compris Ted DiBiase, Curt Hennig, Alundra Blayze (la championne de la WWF) et The 1-2-3 Kid tandis que Bret Hart a décidé de rester avec la WWF malgré une offre lucrative de la WCW. À Badd Blood: In Your House en octobre 1997, le premier Hell in a Cell s'est tenu entre l'Undertaker et Shawn Michaels, que Michaels a gagné après l'interférence du demi-frère d'Undertaker, Kane. Le match Hell in a Cell est depuis devenu l'un des matchs les plus populaires de l'histoire du catch[22].
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+ En 1997, McMahon a également informé Bret Hart qu'il ne pouvait plus se permettre de lui payer ce que son contrat stipulait, et a suggéré qu'il retourne au contrat plus lucratif que la WCW lui avait offert. Hart a signé avec la WCW mais une controverse dans les coulisses s'est développée au cours des derniers matchs de Hart, ayant pour résultat le tristement célèbre Montreal Screwjob. Hart défendait le championnat de la WWF contre Shawn Michaels aux Survivor Series 1997, quand McMahon a ordonné à l'arbitre (Earl Hebner) d'arrêter le match et de déclarer Michaels champion. Pendant que Hart est allé à la WCW, McMahon a reçu l'énorme contrecoup des médias et des lutteurs, l'inspirant à créer le personnage de Mr. McMahon, un patron tyrannique.
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+ En 1997, Vince McMahon a répondu au grand succès de la WCW en embarquant la WWF dans une direction différente avec des personnages plus réalistes et des scénarios plus pointus. Le clan D-Generation X (composé de Shawn Michaels, Triple H, Rick Rude et Chyna) et Stone Cold Steve Austin, dont son ascension vers la popularité a commencé lors du King of the Ring et le fameux "Austin 3:16 speach". Bien qu'il ait commencé comme un heel, sa popularité commençait à dépasser progressivement celle des faces de la compagnie. Le 15 décembre 1997, Vince McMahon a diffusé une promo lors de l'épisode de Raw is War afin de lancer la fédération dans une « campagne plus innovante et contemporaine », et lance la WWF dans une nouvelle ère : l'« Attitude Era ».
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+ Après le départ de Bret Hart, la compagnie a mis en place une forte poussée du personnage populaire de l'anti-héros, Stone Cold Steve Austin dont la popularité augmentait et était similaire à la popularité de Hulk Hogan dans les années 1980. Lors d'une storyline impliquant également Mike Tyson à WrestleMania XIV en mars 1998, Austin devint champion de la WWF en battant Shawn Michaels, donnant naissance à l'ère Austin et au personnage despotique de Mr. McMahon qui commença une longue rivalité avec Austin. Plus tard dans l'année, de nouveaux talents ont émergé à la WWF : The Rock, Triple H, Mick Foley et Kane ont renforcé la division de la WWF tandis que des clans tells que la D-Generation X et la Nation of Domination ont aidé à lutter contre la WCW et sa New World Order.
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+ La WWF a rebondi dans ses cotes et sa popularité, Raw is War battant finalement Nitro pour la première fois en 84 semaines, le 13 avril 1998. Les cotes continueront d'augmenter en 1998 et 1999. Un match de 12 minutes entre Stone Cold Steve Austin et l'Undertaker a obtenu une note de 9,5 le 28 juin 1999. Il est actuellement le match le mieux coté de l'histoire de Raw[23].
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+ L'« Attitude Era » a vu la WWF étendre sa couverture télévisuelle et sa structure commerciale. Pendant cette période, la société mère de la WWF, Titan Sports, a été rebaptisée World Wrestling Federation Entertainment, Inc. (WWFE, Inc. ou WWFE) et est devenue une société cotée en bourse le 19 octobre 1999, offrant 10 millions d'actions au prix de 17 $ chacune, et a commencé à négocier à la bourse de New York en octobre 2000[24].
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+ En 1999, la WWF a lancé un programme secondaire connu sous le nom de SmackDown! sur la chaîne UPN pour rivaliser avec l'émission WCW Thunder. SmackDown! a fait ses débuts avec une émission spéciale le 29 avril 1999. À partir du 26 août 1999, SmackDown! de la WWF a été diffusé chaque semaine. En 2000, la WWF, en collaboration avec NBC, a créé la XFL, une nouvelle ligue de football américain. La XFL, cependant, a été un échec, n'ayant duré qu'une seule année avant de fermer ses portes.
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+ L'écrivain en chef Chris Kreski a remplacé Vince Russo et Ed Ferrara , qui sont partis à la WCW en 1999[25]. Le travail de Kreski était admiré notamment pour ses histoires bien planifiées et détaillées, et la période de transition a vu des rivalités et des histoires comme la rivalité entre Triple H et Cactus Jack, le triangle amoureux Triple H - Kurt Angle - Stephanie McMahon, et une rivalité très réussie entre les Hardy Boyz, Edge et Christian, et les Dudley Boyz. Aux Survivor Series, Stone Cold Steve Austin a été renversée par une limousine pour l'écarter de la télévision quelque temps en raison d'une blessure sérieuse au cou[26].
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+ Avant WrestleMania 2000, la famille McMahon était entrée dans une rivalité pour la première fois à l'écran, mettant en place pour le main event un match à quatre « McMahon in Every Corner » entre Big Show (dirigé par Shane McMahon), The Rock (dirigé par Mr. McMahon), Triple H (dirigé par Stephanie McMahon-Helmsley) et le futur commissaire de la WWF, Mick Foley (dirigé par Linda McMahon. Triple H l'a emporté après que Mr. McMahon ait frappé The Rock et a conservé ainsi le championnat de la WWF[27].
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+ Stone Cold Steve Austin fait son retour à Unforgiven 2000 et fait ensuite son retour sur le ring à No Mercy, pour se venger de Rikishi, qui avait été révélé comme le pilote de la limousine qui avait frappé Austin aux Survivor Series. Austin remporta le Royal Rumble l'année suivante et sortira victorieux de son match contre The Rock pour le championnat de la WWF à WrestleMania X-Seven avec l'aide de son ancien rival, Mr. McMahon, devenant ainsi un heel[28].
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+ Fin mars 2001, la WWF rachète la WCW et la ECW marquant la fin des Monday Night Wars et de l'« Attitude Era ». Dans la storyline, Shane McMahon a acquis la World Championship Wrestling en avril 2001 et le personnel de la WCW envahi la WWF. Pour la première fois depuis les Monday Night Wars, l'achat de la WCW par le WWF avait rendu possible une importante rivalité inter-promotionnelle américaine, mais l'Invasion fut une déception pour de nombreux fans. L'une des principales raisons serait que de nombreuses stars de la WCW étaient toujours sous contrat avec l'ancienne société mère de WCW, AOL Time Warner, plutôt qu'avec la WCW elle-même, et leurs contrats n'étaient pas inclus dans l'achat de la société. Ces lutteurs ont choisi de s'asseoir sur la durée de leurs contrats et être soutenus financièrement par AOL Time Warner plutôt que de travailler pour WWF pour un salaire moins cher.
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+ Le 9 juillet 2001, les stars de la WCW et de la ECW (acquise par Stephanie McMahon dans un scénario similaire) ont uni leurs forces, formant The Alliance avec le propriétaire de la WCW Shane McMahon et le nouveau propriétaire de la ECW Stephanie McMahon avec le soutien et l'influence du propriétaire original de l'ECW, Paul Heyman. Au pay-per-view WWF InVasion, Stone Cold Steve Austin a trahi la WWF et a aidé l'Alliance à remporter le 5-Man Tag Team Match[29]. Aux Survivor Series, la WWF a finalement battu la WCW et la ECW dans un match où les gagnants remporte tous les droits. L'angle de l'Invasion est donc terminé. Au lendemain de l'Invasion, le WWF a apporté plusieurs changements majeurs à son produit : Ric Flair est retourné à la WWF en tant que "copropriétaire" de l'entreprise, en conflit avec Vince McMahon. Jerry Lawler est retourné à la compagnie après une interruption de neuf mois, après que son remplacement aux commentaires par Paul Heyman a été renvoyé à l'écran par Vince McMahon. Plusieurs anciennes stars de l'Alliance ont été intégrées à la liste principale de la WWF, comme Booker T, The Hurricane, Lance Storm et Rob Van Dam. Lors de Vengeance , Chris Jericho a unifié le championnat de la WCW et le championnat de la WWF, en battant The Rock et Steve Austin le même soir[30].
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+ Hulk Hogan fait son retour après 9 ans d'absence, avec Kevin Nash et Scott Hall dans le but de réunir la nWo à No Way Out 2002, en février 2002. Cependant, le scénario s'est avéré impopulaire auprès des fans et Hogan est rapidement redevenu face à WrestleMania X8 après son match dit « classique » avec The Rock.
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+ Depuis l’an 2000, la World Wrestling Federation se bat contre une poursuite de la World Wildlife Fund, qui demande à la cour d’interdire à la World Wrestling Federation d’utiliser les initiales WWF au Royaume-Uni. Le tout se réglera le 6 mai 2002, lorsque la fédération change son nom pour la World Wrestling Entertainment et adopte les initiales "WWE". La compagnie mère, la World Wrestling Federation Entertainment, adopte elle aussi ce nom[31].
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+ Le logo est ensuite modifié et on lance une grande campagne de promotion appelée "Get The F Out" pour aider à publiciser le changement de nom. On retire toutes mentions verbales ou visuelles de la WWF, et la phrase « World Wrestling Federation » du logo attitude est modifié sur toutes les anciennes images et émissions. Depuis le 23 juillet 2012 (date du 1000e épisode de WWE Raw), un nouvel accord a été trouvé entre les deux entreprises et la WWE a le droit d'utiliser le logo uniquement lors de séquences d'archives, mais pas dans de nouveau matériel vidéo (show télévisé ou jeu)[32].
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+ Début avril 2011, à la suite de la décision du président officiel de la WWE Vince McMahon, la compagnie est renommée WWE Incorporated pour enlever la mention Wrestling dans son nom. Depuis il apparaît clairement que cette décision fut renversé, puisque World Wrestling Entertainment est mentionnée dans l'ensemble des documents légaux de la WWE.
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+ En avril 2002, avec un excès de catcheurs dans son roster pour avoir acheté des anciennes WCW et ECW, la WWE avait besoin d'un moyen de fournir une exposition à tous ses talents. Ce problème a été résolu en introduisant ce qu'on appelle la Brand Extension, où les deux shows principaux, Raw et SmackDown! sont séparés en deux rosters distincts. Les catcheurs, les commentateurs et les arbitres sont envoyés dans un des deux shows, et les deux émissions ont reçu des managers généraux distincts à l'écran. Peu de temps après, dans l'épisode de Raw du 24 juin, Vince McMahon a officiellement qualifié la nouvelle ère de « Ruthless Agression » (littéralement, « l'agression impitoyable »[33]. Plus tard en 2002, après que le champion de la WWE Brock Lesnar a annoncé lui-même qu'il allait du côté de SmackDown! et avec la création du championnat du monde poids-lourds, chaque division avait ses championnats distincts. De plus, les deux divisions ont commencé à mettre en scène des pay-per-views individuels à la carte avec seulement les catcheurs de la division en question (seuls le Royal Rumble, WrestleMania, SummerSlam et les Survivor Series sont restés à deux marques extra-brands). Cette pratique a été abandonnée après WrestleMania 23[34]. En effet, Raw et SmackDown ont été exploités comme deux promotions distinctes, avec la Draft qui a lieu chaque année pour déterminer quel catcheur a été attribué à une division. Cela a duré jusqu'en août 2011, lorsque les deux promotions ont été fusionnées.
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+ Les deux stars principales de l'« Attitude Era », Stone Cold Steve Austin et The Rock, ont finalement quitté l'entreprise en 2003 et 2004, tandis que Brock Lesnar, le plus jeune champion de la WWE, et Randy Orton, le plus jeune champion du monde poids-lourd, ont connu un énorme succès. Triple H sera également l'une des têtes d'affiche pendant cette période, remportant plusieurs championnats du monde, appelant cette période le « Reign of Terror », tout comme l'Undertaker dont la série de victoires à WrestleMania a commencé à devenir célèbre .Rey Mysterio, Kurt Angle, Edge, Eddie Guerrero, Chris Benoit, Big Show, John « Bradshaw » Layfield et Rob Van Dam ont également eu l'occasion de participer à des événements majeurs et tous sont devenus champions du monde à plusieurs reprises. De la mi-2002 à 2003, la WWE a apporté à la compagnie plusieurs stars majeures de la WCW, dont Eric Bischoff, Scott Steiner, Goldberg, Kevin Nash et Ric Flair. The Great American Bash, qui était à l'origine un pay-per-view de la WCW, a fait ses débuts à la WWE.
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+ Eddie Guerrero, de la fameuse famille mexicaine de catch, la famille Guerrero, a atteint une célébrité énorme au cours de cette période. Il a gagné une large base de fans en 2003 à SmackDown!, qui lui a permis d'accéder rapidement à son statut de main eventer et a finalement remporté son premier championnat du monde, le WWE Championship à No Way Out en 2004. Il est resté le meilleur lutteur de la compagnie après avoir remporté le championnat de la WWE, jusqu'à sa mort prématurée le 13 novembre 2005. Il a été intronisé au Temple de la renommée de la WWE, l'année suivante en 2006. La mort de Guerrero en raison de sa toxicomanie a amené la WWE à appliquer la politique de bien-être de la WWE pour empêcher les catcheurs d'utiliser des stéroïdes nocifs. Les circonstances de sa mort permettent à son ami Rey Mysterio de remporter le Royal Rumble 2006 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 22.
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+ Cependant, les plus grandes stars à émerger lors de cette époque sont John Cena et Batista. À ses débuts, Cena deviendra rapidement populaire grâce à son personnage de rappeur "The Doctor of Thuganomics" à SmackDown, recevant un match de championnat pour le titre de la WWE contre Brock Lesnar à Backlash 2003, et eut une rivalité avec l'Undertaker pendant l'été. À WrestleMania 21, il a remporté son premier championnat mondial quand il a battu John « Bradshaw » Layfield, le champion de la WWE. La popularité de Cena a explosé quand il a été repêché à Raw au Draft de 2005, où il est rapidement devenu le visage de la WWE, succédant à des gros noms comme Stone Cold Steve Austin ou Hulk Hogan. La popularité de Cena lui a permis de devenir le recordman de vœux pour la fondation Make-A-Wish, en accordant plus de 500 souhaits en août 2017[35]. Un autre catcheur populaire durant cette période a été Bobby Lashley, de la division WWE ECW. Cena a battu Lashley au Great American Bash en 2007, peu avant le départ de Lashley de la WWE.
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+ Début 2005, la popularité de Batista est monté à la même vitesse que celle de Cena, remportant le Royal Rumble 2005 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 21 en battant Triple H. Plus tard dans l'année, Batista bat de nouveau Triple H dans un Hell in a Cell match à Vengeance[36]. Batista connait un grand succès dans les mois suivants, mais il se blesse début 2006 et manque WrestleMania 22. Après être revenu et avoir remporté un autre championnat du monde, Batista défend son titre contre l'Undertaker à WrestleMania 23 en 2007. John Cena et Batista s'affrontent pour la première fois à SummerSlam 2008, avec une victoire de Batista.
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+ En août 2002, Shawn Michaels revient également en tant que lutteur, à SummerSlam après une interruption de plus de quatre ans. Il connaîtra un grand succès et remportera le championnat du monde poids-lourd dans le tout premier Elimination Chamber match aux Survivor Series 2002. En 2006, Michaels se réunira avec Triple H pour former à nouveau le groupe populaire des années 1990, la D-Generation X. Ils ont eu une grande rivalité avec les Spirit Squad, la famille McMahon, et le Rated-RKO (Edge et Randy Orton), rivalité qui s'est terminé prématurément lorsque Triple H a subi un déchirement du quadriceps en 2007[37].
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+ La « Ruthless Agression Era » a vu également la naissance du Money in the Bank Ladder match. Le concept a été introduit en mars 2005 par Chris Jericho[38]. Jericho a présenté l'idée au manager général de Raw Eric Bischoff, qui l'a aimé et l'a rapidement signé pour WrestleMania 21 en assignant Jericho, Christian, Chris Benoit, Edge, Shelton Benjamin, et Kane à participer au match. Edge a remporté ce match inaugural, et depuis, le match est devenu un moyen d'élever de nouvelles stars au rang de stars principales, avec des gagnants tels que CM Punk, Daniel Bryan, Alberto Del Rio et Seth Rollins[39]. Le format du match était à l'origine exclusif à WrestleMania, annuellement, jusqu'en 2010 avec la création d'un pay-per-view Money in the Bank. En 2017, Shane McMahon a annoncé le tout premier Money in the Bank féminin, remporté par Carmella.
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+ En 2005, la WWE a commencé à réintroduire l'ancienne Extreme Championship Wrestling (ECW) à travers son contenu vidéo et une série de livres, dont la sortie de The Rise and Fall of ECW.
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+ Le 26 mai 2006, la WWE a officiellement annoncé la relance de la franchise avec sa propre émission sur Sci-Fi de NBC Universal, à partir du 13 juin 2006[40]. Malgré les inquiétudes initiales concernant le catch professionnelle, la présidente de la chaîne Sci-Fi, Bonnie Hammer, a déclaré qu'elle pensait que la ECW correspondrait au thème de la chaîne « étirer l'imagination »[41].
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+ Le 13 juin, Paul Heyman, ancien propriétaire de la ECW et nouveau représentant de la division ECW, a recommandé le championnat du monde poids-lourd de la ECW pour être le championnat mondial de la division et l'a décerné à Rob Van Dam. Sous la bannière WWE, la ECW a été présenté dans un style modernisé à celui où il s'agissait d'une promotion indépendante et a été produit suivant le même format que les autres divisions, avec des règles de match, comme les décomptes à l'extérieur et les disqualifications. Les matchs mettant en vedette l'ensemble de règles de l'ancienne ECW ont été classés comme étant contestés en vertu des « règles extrêmes » et n'ont été fait que lorsque cela était spécifié autrement[40]. La division a cessé d'exister le 16 février 2010.
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107
+ La « Ruthless Agression Era » a pris fin en juillet 2008, après le violent match opposant Shawn Michaels à Chris Jericho au Great American Bash 2008, match jugé trop violent, notamment par Linda McMahon qui était en course pour une place au Sénat. La WWE a pris la décision d'arrêter ses émissions diffusés en TV-14 et de remettre en place la TV-PG, marquant le début d'une nouvelle ère.
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+ Au cours de l'été 2008, la WWE a commencé à prendre ses distances avec le contenu agressif des années passées, allant dans le sens d'une approche plus conservatrice. L'épisode de SmackDown du 22 juillet 2008 a été le premier à utiliser une note de télévision PG plutôt que d'utiliser une notation PG-14, marquant officiellement le début de la « PG Era »[42]. Durant les premières années de l'ère, ce sont les fans qui ont inventés le terme de « PG Era », mais les références des catcheurs eux-mêmes sont venues plus tard comme Triple H dans son documentaire "Thy Kingdom Come" et Natalya lors d'un épisode de "Table for 3". En 2009, la WWE a débuté un concept d'accueil de guest stars (inviter chaque semaine une célébrité pour Raw), initialement avec Donald Trump (dans le scénario, il était propriétaire d'une seule nuit de Raw). Ce concept va durer jusqu'en 2010. Toujours en 2009, la D-Generation X se réunit et remportera les championnats par équipes unifiés au main de Chris Jericho et Big show dans un match TLC match[43]. Le 4 janvier 2010, Bret Hart est revenu à la WWE après une absence de treize ans, où il s'est réconcilié avec Shawn Michaels à l'écran. À WrestleMania XXVI, Michaels a pris sa retraite à la suite de une défaite contre l'Undertaker. Batista a quitté la WWE en mai 2010 et Chris Jericho en septembre de la même année. Triple H et l'Undertaker ont mis fin à leurs carrières à temps plein courant 2010. Une autre star prend également sa retraite en avril 2011 : Edge, à la suite d'une grave blessure au niveau de la nuque. En 2010, Bret Hart a brièvement occupé le poste de manager général de Raw avant d'être remplacé par un général manager anonyme. Au début de 2011, The Rock est revenu à la WWE quand il a été annoncé comme l'hôte de WrestleMania XXVII[44]. Rock a commencé une rivalité transgénérationnelle avec John Cena et l'a battu dans un match à WrestleMania XXVIII.
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+ En août 2011, la WWE a commencé à supprimer progressivement la Brand Extension en donnant à Raw le slogan « SuperShow », ce qui signifie que les catcheurs pouvaient apparaître à Raw et SmackDown[45]. Tout au long de la Brand Extension originale de la WWE, la compagnie a tenu 9 Drafts au total. À partir du 1000e épisode de Raw, diffusé le 23 juillet 2012, Raw a supprimé le slogan « SuperShow » et est passé d'une diffusion de deux heures à une diffusion de trois heures, un format réservé auparavant aux épisodes spéciaux[46]. Des Superstars tels que CM Punk, Alberto Del Rio, Daniel Bryan, Sheamus, The Miz, Dolph Ziggler, Ryback, Kofi Kingston et Johnny Morrison ont été mis à l'honneur autour de cette période.
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+ L'année 2011 a vu une rivalité très acclamée entre les deux Superstars les plus en vue de l'entreprise, John Cena et CM Punk. Leur match à Money in the Bank le 17 juillet a été nommé comme l'un des plus grands matchs de l'histoire de la WWE. Punk, qui était devenu la plus grande star de l'ét�� 2011 grâce à sa tristement célèbre promo "Pipe Bomb", remporte le championnat de la WWE et le garde 434 jours avant de le perdre face à The Rock au Royal Rumble 2013, un règne reconnu par la WWE comme le sixième plus long règne de championnat de tous les temps et le plus long en 25 ans[47]. The Rock a défendu le championnat jusqu'à ce qu'il ait été défait par John Cena à WrestleMania 29 dans une revanche de leur combat de l'année précédente. Cena perdra plus tard le titre à Daniel Bryan à SummerSlam. Immédiatement après le match, il a commencé une rivalité avec l'Autorité qui a vu Bryan devenir le face no 1 à la WWE, Cena étant blessé[48].
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+ Après que Bryan ait vu le championnat de la WWE le lui être retiré à Raw, après Night of Championsh, les fans auraient réussi à détourner des segments dans lesquels Bryan n'était pas impliqué ou impliqué seulement secondairement, avec son chant "Yes!". Le 15 décembre 2013, le championnat du monde des poids-lourds et le championnat WWE ont été unifiés dans un match TLC match entre Cena et Randy Orton, qui a été remporté par Orton et le championnat unifié a été brièvement appelé le WWE World Heavyweight Championship[49].
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+ En juillet 2012, la WWE réorganise le concept de NXT, où l'émission devient le club-école officiel de la compagnie plutôt qu'une émission hebdomadaire traditionnelle comme Raw et SmackDown. La Florida Championship Wrestling (FCW) ferme officiellement ses portes[50]. Le site de la FCW devient alors le site de NXT. Le championnat de NXT est le premier titre de NXT[51], dont son premier détenteur sera Seth Rollins, qui remporte le titre lors de l'émission du 29 août 2012 en battant Jinder Mahal[52]. Quelques mois plus tard, le championnat par équipe de NXT est à son tour créé et mis en jeu dans un tournoi remporté par Adrian Neville et Oliver Grey à l'épisode du 13 février 2013 où ils battent Luke Harper et Erick Rowan[53],[54]. Un troisième titre est créé en avril: le championnat féminin de NXT et est mis en jeu dans un tournoi où des catcheuses du club-école comme du roster principal font partie. Le titre sera remporté par Paige à l'épisode du 20 juin 2013, après avoir battu Emma en finales[55],[56]. Bien que l'objectif de NXT est d'être un club-école, le show jaune a pris une autre dimension après l'arrivée de stars des fédérations indépendantes américaines comme Kevin Owens, Sami Zayn ou Samoa Joe et des catcheurs venant du Japon tels que Finn Bálor et Shinsuke Nakamura. NXT est désormais considéré comme une véritable troisième division disposant de ses propres pay-per-view : les Takeover.
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+ La nuit après le Royal Rumble 2014, CM Punk a quitté la WWE ayant le sentiment d'être maltraité par les fonctionnaires au sein de l'entreprise alors qu'il traitait une infection de staphylocoque mal diagnostiquée. Pendant ce temps, lorsque la montée de Daniel Bryan a été stoppée nette par la WWE et après le Royal Rumble, remporté par Batista qui venait de faire son retour, l'indignation des fans à propos du mauvais usage du personnage de Bryan a entraîné un changement imprévu pour le main event de WrestleMania XXX. À Raw le 24 mars 2014, Triple H a désigné la période que la WWE vivait comme la « Reality Era », a reconnu qu'Internet et ses fans étaient plus compétents que jamais et avaient plus d'influence sur l'entreprise que jamais. Bryan a finalement était inséré dans le main event de WrestleMania, remportant le WWE World Heavyweight Championship en battant Batista et Randy Orton. Toujours à WrestleMania XXX, l'Undertaker a été battu pour la première fois à l'événement par Brock Lesnar, après 21 victoires consécutives remontant à 1991[57],[58]. Lesnar a ensuite battu John Cena à SummerSlam et a gagné le WWE World Heavyweight Championship, remportant son premier titre de la WWE depuis une décennie. La création du WWE Network et du WWE Performance Center ont également été des créations majeures au cours de cette période.
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+ Le WWE Network, une plateforme de streaming en ligne est lancée le 24 février 2014[59]. Ce nouveau service vise à concurrencer les plateforme de diffusion des pay-per-view aux États-Unis ainsi que de monnayer la très vaste vidéothèque de l'entreprise mais aussi de ne plus dépendre des plateformes de diffusion de programmes en paiement à la séance (Dish Network, Direct TV)[60]. Le vendredi 15 août 2014, le logo de la compagnie change pour adopter le même design que celui du WWE Network[61].
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+ Sting, la légende de la WCW, qui était surnommé « le plus grand catcheur à n'avoir jamais été de la WWE »[62], a fait ses débuts aux Survivor Series 2014 et a fait son premier match à WrestleMania 31 contre Triple H, match qu'il a perdu. Au même événement, l'Undertaker est revenu et a battu Bray Wyatt. Seth Rollins, ancien membre du Shield, connaît également le succès à cette époque, remportant le championnat du monde poids-lourds de la WWE et le gardant pour la majeure partie de l'année 2015 avant de devoir le rendre en raison d'une blessure. Cette époque a également vu la retraite de Daniel Bryan, un catcheur très populaire, qui avait remporté le WWE World Heavyweight Championship à WrestleMania XXX[63].
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+ Le catcheur très populaire de la TNA AJ Styles a fait ses débuts à la WWE, au Royal Rumble 2016. Shane McMahon a fait son retour en février 2016, et a perdu dans un Hell in a Cell match face à l'Undertaker à WrestleMania 32. Cet événement a attiré la plus grande foule à assister à un événement WWE, dépassant les 100 000 spectateurs. Dans le main event, Roman Reigns a battu Triple H pour remporter le WWE World Heavyweight Championship. L'Autorité a officiellement été dissoute le 1er mai 2016.
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127
+ Le 25 mai 2016, après quelques années avec les rosters réunis, la WWE annonce le retour de la Brand Extension (la séparation de RAW et Smackdown), avec le retour de Smackdown en direct sur USA Network le mardi soir à partir du 19 juillet 2016[64]. Suite au retour de Shane McMahon mais qui a perdu contre Undertaker à Wrestlemania 32, il ne prend pas le contrôle de RAW, mais Vince McMahon annonce par la suite que Shane sera responsable de Smackdown et que sa sœur Stéphanie McMahon sera responsable de RAW. Par la suite, Shane McMahon gérera Smackdown avec Daniel Bryan, et Stéphanie McMahon gérera RAW avec Mick Foley.
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+ Lors du draft du 19 juillet 2016, les catcheurs de la fédération sont affectés à l'une des deux branches. Suite au draft, le WWE Championship devient exclusif à Smackdown, ce qui pousse les dirigeants de RAW à annoncer dès le lendemain la création d'une nouvelle ceinture : le WWE Universal Championship, dont le premier champion est Finn Bálor couronné lors de Summerslam (2016) face à Seth Rollins. Il est toutefois contraint de rendre vacant son titre le RAW suivant pour cause de blessure à l'épaule. Du côté de Smackdown, le show dévoile deux nouveaux titres : un titre par équipe (WWE Smackdown Tag Team Championship) et un titre féminin (WWE Smackdown Women's Championship) dont les designs sont identiques aux ceintures de RAW mais de couleur bleue.
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+ La WWE organise durant l'été 2016 le tournoi du Cruiserweight Classic remporté par TJ Perkins, ce qui permet à RAW d'obtenir un championnat pour les catcheurs de catégorie moyenne pour le retour du Cruiserweight Championship. À partir du 29 novembre 2016, un nouveau show secondaire ouvre ses portes le mardi sur le WWE Network, il s'agit du 205 Live réservé aux catcheurs cruiserweight et remplace numériquement WWE Superstars s’arrête le 25 novembre. Le week-end du 14 et 15 janvier 2017, la WWE organise un tournoi en Angleterre permettant de désigner le premier United Kingdom champion. Au terme du tournoi, Tyler Bate est couronné champion en battant Pete Dunne en finale. Pendant la semaine de WrestleMania 33, la WWE annonce qu'un tournoi féminin, le Mae Young Classic (nom en rendant hommage à Mae Young) aura lieu à l'été 2017, il est remporté par la japonaise Kairi Sane.
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+ Lors du premier Superstar Shake-up du 10 avril 2017, qui consiste à ce que les deux Brand (Smackdown et RAW) s'échange des superstars, le Intercontinental Championship retourne à RAW et, le lendemain, le United States Championship fait le chemin inverse vers SmackDown. Un an après, une semaine après Wrestlemania 34, les 16 et 17 avril 2018, un deuxième Superstar Shake-up a lieu. Le WWE United States Championship retourne en premier à RAW avec Jinder Mahal, mais celui-ci perd le titre le soir-même face à Jeff Hardy. Le lendemain, à Smackdown, Jeff Hardy débarque avec le titre, donc le titre reste finalement à Smackdown.
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+ À partir du 16 janvier 2018, la WWE créée une nouvelle émission (WWE Mixed Match Challenge) consacrée à des matchs par équipe mixte (composée d'un homme et d'une femme par équipe), elle est diffusée le mardi après SmackDown sur Facebook. La finale a eu lieu le 3 avril 2018, elle opposait The Miz et Asuka à Bobby Roode et Charlotte Flair, elle a été remporté par The Miz et Asuka[65].
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+ Le 17 février 2018, la WWE annonce la fin des pay-per-view exclusifs à chaque Brand. RAW et Smackdown font désormais partie des mêmes pay-per-view[66], système de PPV similaire à la "PG Era".
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+ Le 30 octobre 2016, la "Women's Révolution" débute. Pour la première fois de l'histoire de la WWE, le main-event d'un pay-per-view oppose deux femmes et par la même occasion, le premier Hell in a Cell match féminin, Sasha Banks contre Charlotte Flair à Hell in a Cell (2016). Par la suite, de nombreuses annonces vont accentuer cette révolution, en 2017, le tout premier Money in the Bank match féminin (qui sera exclusif pour les catcheuses de SmackDown cette année-là)[67]. Douze ans après la première édition chez les hommes à WrestleMania 21 en 2005, Carmella devient la première détentrice de la mallette, même si celle-ci avec été décroché par un homme, il s'agit de James Ellsworth[68]. Ensuite, le 18 décembre 2017, Stéphanie McMahon annonce que se déroulera le premier Royal Rumble féminin lors du pay-per-view éponyme en 2018. Le Royal Rumble match féminin possède les mêmes règles que le match masculin et donne la possibilité à la gagnante de choisir la championne qu'elle désire affronter à WrestleMania. Lors de ce pay-per-view, Asuka devient la première femme à remporter le Royal Rumble féminin. Le lendemain, à RAW, Stéphanie McMahon annonce que le RAW Women's Championship, détenu par Alexa Bliss, sera défendu lors du premier Elimination Chamber match féminin. La championne parvient à conserver son titre lors de Elimination Chamber (2018).
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+ Quelques mois après, lors de RAW du 23 juillet, Stéphanie McMahon, Vince McMahon et Triple H annoncent un Pay-Per-View spécial exclusif aux catcheuses, qui se nomme "Evolution" et qui s'est déroulé le 28 octobre 2018 à Long Island, New York[69].
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+ Par la voix de Triple H, la WWE annonce la création d'un show NXT indépendant spécialement pour le Royaume-Uni : WWE NXT UK. Il aura la particularité d'avoir dans son roster que des catcheurs et catcheuses issus du Royaume-Uni et de l'Irlande du Nord. Le Général Manager sera Johnny Saint. La nouvelle division démarre le 17 octobre 2018.
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+ Le 3 septembre 2018 Renee Young devient officiellement la première commentatrice de l'histoire de RAW[70].
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+ À la suite de la plus mauvaise audience de l'histoire de RAW en décembre 2018[71], les dirigeants de la WWE réagissent. Dans le même mois, l'épisode de RAW du 25 décembre, réalise une nouvelle fois la pire audience de l'histoire du show[72].
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+ Après quelques mois hors écran, Vince McMahon débarque à RAW le 17 décembre 2018 avec son fils, Shane McMahon, sa fille, Stéphanie McMahon et son gendre, Triple H. Stéphanie indique que c'est le moment de prendre un nouveau départ et que la WWE donne au public le pouvoir, quant à Triple H, il affirme que l'époque des dirigeants absents sont terminés et qu'ils vont désormais donner au public ce qu'ils veulent[73]. De nouvelles superstars seront désormais mis en avant.
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+ Le 14 janvier 2018, à RAW, Alexa Bliss annonce le retour d'un championnat par équipe féminin pour Elimination Chamber le 17 février 2019, Sasha Banks et Bayley deviennent les premières championnes[74]. Le 18 février lors de Raw, il a également été annoncé que les titres seraient défendus à NXT[75]. Au début de 2019, Seth Rollins remporte le Royal Rumble 2019 et tentera de vaincre le champion Universel Brock Lesnar à WrestleMania 35[76]. Du coté féminin, Becky Lynch le remporte et choisi la championne de RAW Ronda Rousey[77], cependant après la décision de Vince McMahon, Charlotte Flair la remplace[78]. Mais Becky Lynch a une deuxième chance de participer au match à WrestleMania à condition qu'elle batte Charlotte Flair à Fastlane[79]. Elle remporte le match, ainsi les titres féminins de RAW et SmackDown sont défendus dans un Triple Threat Match à Wrestlemania 35 impliquant Ronda Rousey, Becky Lynch et Charlotte Flair dans ce qui est le premier main-event féminin de l'histoire de WrestleMania.
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+ En raison de la pandémie de coronavirus qui frappe le monde au début de l'année 2020, la WWE décide d'organiser ses shows hebdomadaires (Raw, NXT, SmackDown) au Performance Center à Orlando et sans public à partir du vendredi 13 mars 2020. WrestleMania 36 est également délocalisé au centre d'entraînement de la WWE et se déroule à huis-clos[80]. Le Superbowl du catch a lieu sur deux jours pour la première fois. Si beaucoup de fans ne comprenaient pas le choix de maintenir l'organisation du plus grand show de catch de l'année sans public, la WWE est parvenue à tirer son épingle du jeu grâce au Boneyard match entre l'Undertaker et AJ Styles et le Firefly Fun House match entre Bray Wyatt et John Cena. Il s'agissait de deux matchs cinématiques qui ont recueilli des critiques positives et ont sauvé le show[81].
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+ L'état de Floride, par le biais de son gouverneur Ron DeSantis, donne le statut de service essentiel pour « les employés d’organisations sportives et de productions de médias avec une audience nationale — y compris les athlètes, performers, équipes de productions, équipes exécutives, équipe médias et toute autre personne nécessaire pour faciliter les services de soutien à cette production — uniquement si le lieu est fermé au grand public », ce qui permet à la WWE de continuer à enregistrer ses émissions[82]. Le 15 avril 2020, la WWE annonce une série de licenciements pour faire des économies en raison de la crise. C'est ainsi 19 catcheurs dont Rusev, Karl Anderson, Luke Gallows, Zack Ryder, trois producteurs dont David Finlay, l'arbitre Michael Chioda présent dans la compagnie depuis 31 ans ainsi que des entraîneurs qui voient leur contrat rompu[83]. En outre, d'autres mesures sont prises pour réduire les dépenses comme la réduction de la rémunération des dirigeants et des membres du conseil d'administration, la réduction des dépenses de fonctionnement et le report d'au moins six mois des dépenses liées à la construction du nouveau si��ge de la société.
156
+
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+ Au mois de mai, le pay-per-view Money in the Bank doit également se dérouler sans public. La WWE décide de s'adapter à la situation en organisant les deux Money in the Bank ladder match à son siège social, la Titan Tower, à Stamford (Connecticut). Ces matchs se transforment en Corporate Ladder, le match débute au rez-de-chaussée du bâtiment puis les catcheurs en compétition doivent monter les 7 étages pour atteindre le toit où se trouvent le ring et les échelles pour finalement décrocher la mallette[84].
158
+
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+ À partir du 25 mai, la WWE accueille certains de ses catcheurs en développement pour officier en qualité de public, ils sont placés derrière des vitres en plexiglass et doivent respecter les règles de distanciation sociale[85].
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+ Au 3 janvier 2020[86]:
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+ Les accomplissements sont des événements annuels (certains historiques) qui sont souvent le main event d'un pay-per-view qui donne accès plus rapidement à un championnat.
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+ - Raw
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ Permettent d'accéder plus facilement au roster principal si c'est organisé par NXT et n'ont qu'une portée symbolique.
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+ - Raw
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+ - NXT
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ - WWE 205 Live
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+ La WWE possède deux classements hebdomadaires. Le Power 25 est le classement hebdomadaire officiel sur WWE.com qui réunit les meilleurs catcheurs des deux divisions de la World Wrestling Entertainment : SmackDown et RAW. Les critères de classement comprennent : les victoires, les titres mais aussi les faits importants. Le Power 25 est révélé tous les samedis.
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+
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+ États-Unis :
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+
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+ France : (heure de Paris)
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+
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+ - Le mercredi à 20h40 sur AB1 (en version française).
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+ - Rediffusion tous les samedis sur AB1 (juste après l'inédit de Smackdown).
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+ - Le samedi à 21h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le mercredi).
196
+
197
+ - Le samedi à 20h40 sur AB1 (en version française).
198
+ - Rediffusion tous les mercredis sur AB1 (juste après l'inédit de Raw).
199
+ - Le samedi à 23h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le samedi).
200
+
201
+ - Le samedi à 22h00 sur La chaîne L'Équipe.
202
+ - Rediffusion nuit dimanche à lundi sur La chaîne L'Équipe vers 4h00
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+ Présentation :
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+ Canada -  Québec : (heure normale/avancée de l'est)
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+ Belgique - Suisse :
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+
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+ - Le mercredi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
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+ - Rediffusion version française, le vendredi vers 00h30
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+
213
+ - Le samedi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
214
+ - Rediffusion version française tous les lundi vers 00h30
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+
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+ Autres (chaînes en clair uniquement)
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+
218
+ Outre les catcheurs et catcheuses, la WWE emploie d'autres personnes dans divers rôles : par exemple les arbitres, ou les General Managers (qui sont censés chacun diriger l'une des divisions de la WWE). Le WWE Hall of Fame (« Temple de la renommée »), est un Hall of Fame qui réunit les plus grands catcheurs de l'histoire de la WWE
219
+
220
+ Hormis les licences médiatiques que possède l'entreprise telles que Acclaim, THQ/2K Sports et Mattel concernant les jeux vidéo et autres produits dérivés, la WWE se focalise également dans d'autres domaines dans le but d'étendre leur marché.
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+
222
+ Le modèle {{dead link}} doit être remplacé par {{lien brisé}} selon la syntaxe suivante :
223
+ {{ lien brisé | url = http://example.com | titre = Un exemple }} (syntaxe de base)
224
+ Le paramètre url est obligatoire, titre facultatif.
225
+ Le modèle {{lien brisé}} est compatible avec {{lien web}} : il suffit de remplacer l’un par l’autre.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6111.html.txt ADDED
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+ La World Wrestling Entertainment (WWE) est une entreprise américaine cotée en bourse[4], spécialisée dans l'organisation d'événements de divertissement, principalement de catch et dans la gestion des droits de médias télévisuels/cinématiques, musicaux et d'internet, et des produits dérivés associés à ces événements.
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+
5
+ La WWE est actuellement la plus grande entreprise de catch (lutte professionnelle) au monde, atteignant 15 millions de téléspectateurs cumulés par semaine aux États-Unis et diffusant ses émissions en une trentaine de langues dans plus de 145 pays.
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+
7
+ La compagnie était d'abord nommée Capitol Wrestling Corporation (CWC) en 1952, puis World Wide Wrestling Federation (WWWF) en 1963 et plus tard World Wrestling Federation (WWF) en 1980. En 2002, après un procès avec le World Wildlife Fund, la WWF se renomme World Wrestling Entertainment (WWE)
8
+
9
+ La WWE se divise actuellement en deux « branches », deux « rosters principaux » composé des catcheurs les plus populaires de la fédération qui sont Raw et SmackDown, 205 Live show uniquement masculin pour les poids moyen et NXT, le club-école de la fédération.
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+
11
+ Le quartier général de la WWE est situé à Stamford, dans le Connecticut. Elle est cotée en bourse au New York Stock Exchange et a des bureaux, entre autres, à New York, Los Angeles, Toronto, Londres, Tokyo, Sydney. La famille McMahon détient approximativement 70 % des actions et environ 96 % du pouvoir de décision au conseil d'administration. Vince McMahon est l'actionnaire majoritaire et président de la compagnie depuis 1980. Sa fille, Stephanie McMahon, en est une des vice-présidentes jusqu'en 2013. À partir de cette année elle est nommée Chief Brand Officer de la compagnie.
12
+
13
+ La WWE possède un très large catalogue d'archives vidéo, représentant une portion significative de l'histoire du catch professionnel américain.
14
+
15
+ La Capitol Wrestling Corporation a été fondée en 1952 par Jess McMahon, grand-père de l'actuel propriétaire. Promoteur de matchs de boxe puis de catch, McMahon s'associe à « Toots » Mondt, un des organisateurs de la National Wrestling Alliance (NWA), un conglomérat réunissant les plus importantes fédérations de catch de l'époque, pour prendre le contrôle du Nord-Est des États-Unis. Les plus grands champions de l'époque s'y affrontent : Buddy Rogers, Bruno Sammartino, Lou Thesz, etc[1].
16
+
17
+ La NWA reconnaît un champion du monde poids-lourds de la NWA qui est reconnu par les autres fédérations membres de la NWA et qui normalement va de territoire en territoire (l'expression de territoire est le terme utilisé pour désigner les fédérations membres de la NWA en Amérique du Nord). En 1963, le champion est Buddy Rogers. Le reste de la NWA n'était que peu à l'aise à cause de Mondt car celui-ci autorise Rogers à catcher hors de la compagnie. Mondt et McMahon ont tenté de faire garder à Rogers le championnat du monde, mais ce dernier ne voulait pas perdre ses 25 000 dollars. Rogers perd le championnat de la NWA face à Lou Thesz à Toronto le 24 janvier 1963[5], ce qui a conduit Mondt, McMahon et la CWC de quitter la NWA, créant par la suite la World Wide Wrestling Federation (WWWF)[6].
18
+
19
+ En avril, Buddy Rogers est nommé premier Champion du monde poids lourd de la WWWF durant un tournoi à Rio de Janeiro[7]. Il perd le titre face à Bruno Sammartino un mois plus tard le 17 mai 1963, en raison d'une crise cardiaque qu'il a eu auparavant[8].
20
+
21
+ Mondt quitte la compagnie à la fin des années soixante. Bien que la WWWF se soit retiré de la NWA, Vince McMahon Sr. en reste l'unique directeur. En mars 1979, pour des raisons marketing, la World Wide Wrestling Federation est désormais nommée World Wrestling Federation (WWF)[9].
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23
+ Le 21 février 1980, le fils de Vincent J. McMahon, Vincent K. McMahon, fonde Titan Sports, Inc[10].
24
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25
+ Vince McMahon, Jr. achète, le 6 juin 1982, Capitol Wrestling Corporation Ltd. à son père et ses autres associés, Arnold Skaaland, Gorilla Monsoon et Phil Zacko[9].
26
+
27
+ Le futur de McMahon, donc de la WWF, dépendait du succès de son concept : WrestleMania. WrestleMania est un pay-per-view, le premier de la fédération (payant dans quelques régions, une grande partie des régions ayant eu accès à WrestleMania gratuitement) que McMahon comparait au Super Bowl du catch. Cherchant à faire de la WWF la première fédération de catch dans le monde, il a entamé un processus d'expansion qui a fondamentalement changé l'industrie entière[11].
28
+
29
+ Après avoir repris la compagnie, McMahon a immédiatement travaillé pour obtenir la programmation de la WWF sur la télévision syndiquée partout aux États-Unis. Cela a irrité d'autres promoteurs et a perturbé les limites bien établies des différentes compagnies de catch. En outre, la société a utilisé les revenus générés par la publicité, les offres de télévision et les ventes de cassettes pour sécuriser les talents des promoteurs rivaux.
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31
+ Capitol Sports contrôlait déjà la majeure partie du territoire du nord-est, mais le jeune McMahon voulait que la WWF soit une fédération de catch nationale ; quelque chose que la NWA n'a pas approuvé. Il a rapidement fait quitter sa fédération de la NWA, tout comme l'American Wrestling Association, qui contrôlait le nord-ouest américain. Pour devenir une promotion nationale, le WWF devrait devenir plus grand que la AWA ou toute autre promotion de la NWA.
32
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33
+ La vision de McMahon pour sa fédération commençait à devenir possible quand il a signé l'une des stars de la AWA : Hulk Hogan, qui avait atteint la popularité en dehors de l'industrie du catch notamment pour son apparition dans Rocky 3, sous les traits de « Thunderlips »[12]. McMahon a aussi signé « Rowdy » Roddy Piper en tant que rival de Hogan, et peu de temps après, a signé Jesse « The Body » Ventura. Parmi les autres lutteurs importants qui ont fait partie de la liste figurent : Big John Studd, André The Giant, Jimmy « Superfly » Snuka, « Magnificent » Don Muraco, Junkyard Dog, « Mr. Wonderful » Paul Orndorff, Greg « The Hammer » Valentine, Ricky « The Dragon » Steamboat et Nikolai Volkoff. En 1984, Hogan est devenu le visage de la WWF en battant le champion de la WWF The Iron Sheik au Madison Square Garden, le 23 janvier 1984 et est devenu l'un des catcheurs les plus populaires de la lutte professionnelle.
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35
+ Avec des revenus raisonnables, McMahon a pu obtenir des contrats de télévision et la WWF a été diffusé à travers les États-Unis. McMahon a également commencé à vendre des bandes vidéo des événements de la WWF en dehors du nord-est par sa compagnie de distribution de vidéo : Coliseum Video, énervant encore d'autres compagnies. La syndication de la programmation de la WWF a forcé des promotions à s'engager dans une concurrence directe avec la WWF. Les revenus accrus ont permis à McMahon de signer plus de talent, tel que Brutus Beefcake, Tito Santana, Jake « The Snake » Roberts, Butch Reed et « Hacksaw » Jim Duggan.
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+ Par la suite, McMahon a imaginé un moyen d'obtenir le capital nécessaire grâce à un pari risqué : un concept appelé WrestleMania en 1985. WrestleMania serait un pay-per-view, visible sur la télévision et commercialisé comme le Super Bowl. WrestleMania n'est pas le premier pay-per-view de catch, la NWA avait précédemment organisé Starrcade en 1983. Cependant, la vision de McMahon était de rendre la WWF et l'industrie elle-même mainstream, en ciblant l'audience générale de la télévision en exploitant le côté divertissement de l'industrie. Lors du premier WrestleMania, la WWF a lancé une campagne de promotion conjointe avec MTV, qui présentait une grande partie des programmes de la WWF, dans ce qui était surnommé à l'époque le Rock 'n' Wrestling Connection. L'attention médiatique générée par des célébrités telles que Mohamed Ali, Mister T. et Cyndi Lauper lors de l'événement a contribué à faire de WrestleMania un événement incontournable de la culture populaire américaine, et l'utilisation de célébrités a été un élément essentiel de l'entreprise jusqu'à nos jours.
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+ Avec le succès de WrestleMania, d'autres promotions qui se sont efforcées de maintenir le système du territoire régional ont commencé à fusionner dans la Jim Crockett Promotions. Starrcade et The Great American Bash étaient les versions JCP de WrestleMania, mais même à l'intérieur de son propre territoire, JCP avait du mal à égaler le succès de la WWF. Après que Ted Turner ait acheté la plupart des capitaux de JCP, la fédération devient la World Championship Wrestling (WCW), qui deviendra un concurrent direct de la WWF jusqu'en 2001. WrestleMania est devenu un événement annuel, diffusé dans prés de 150 pays et dans prés de 20 langues différentes.
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+ Le plus fort "boom" du catch des années 1980 a été WrestleMania III au Silverdome, qui a établi un record de fréquentation de 93 173. Le match principal a vu Hulk Hogan conserver le championnat de la WWF contre André The Giant. La « Hulkamania » était à son paroxysme[13]. McMahon a utilisé le succès de WrestleMania pour créer plus de pay-per-views tels que SummerSlam en été, Survivor Series en automne et le Royal Rumble en hiver, les deux derniers recevant leurs noms des matchs de stipulation uniques présentés lors de ces événements.
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+ McMahon a mis l'accent sur le divertissement plutôt que de donner à son produit une sensation sportive légitime, la politique qui est devenue le concept de divertissement sportif, a conduit à un grand succès financier pour le WWF. Pendant les années 1980, Hulk Hogan a assuré sa dominance au sein de la fédération et a été présenté comme un héros entièrement américain.Le temps de Hogan comme visage de la WWF va durer jusqu'à ce qu'il quitte la compagnie à l'été 1993. D'autres stars de l'époque qui ont contribué au succès de la compagnie telles que « Macho Man » Randy Savage, « Rowdy » Roddy Piper, The Ultimate Warrior, The Honky Tonk Mank, « Million Dollar Man » Ted DiBiase ont quitté la WWF au début des années 1990, marquant petit à petit la fin de la « Golden Era ». En 1988, « Hacksaw » Jim Duggan a gagné le premier match du Royal Rumble en 1988. D'autres catcheurs sont devenus connu pour leur travail en équipe. Des équipes ou des clans tels que Demolition, Strike Force, la Hart Foundation, les British Bulldogs, les Rockers et les Fabulous Rougeaus ont aidé à créer une division par équipes forte pour la WWF. Vers la fin de la « Golden Era », Bret « The Hitman » Hart de la Hart Foundation a commencé à se lancer dans une carrière solo, avec son match mémorable à SummerSlam 1992 contre le British Bulldog pour le championnat Intercontinental. Hart finira par remporter le championnat du monde la WWF contre Ric Flair plus tard dans l'année et remportera le tournoi King of the Ring l'année suivante.
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45
+ En janvier 1993, la WWF a créé son programme de câblodistribution en prime time, Monday Night Raw, diffusé sur USA Network, mettant place à une nouvelle ère.
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+ En 1991, il a été rapporté que Hulk Hogan, Roddy Piper, Rick Martel, Brian Blair et Dan Spivey devaient témoigner qu'ils avaient acheté des stéroïdes auprès du Dr. George T. Zahorian, médecin de la WWF, qui était accusé de distribution illégale de drogue[14]. Deux ans plus tard, Vince McMahon a été inculpé en raison de son lien avec Zahorian[15], et a fait face à une éventuelle peine de prison de huit ans et à une amende de 500 000 $ s'il est reconnu coupable[16]. Le procès a commencé le 7 juillet 1994 avec le procureur, qui a promis d'exposer « le ventre corrompu et sombre » de la WWF, a prétendu que McMahon distribuait des stéroïdes « comme des bonbons » et faisait pression sur les lutteurs pour qu'ils prennent la drogue[17]. Le catcheur Nailz a témoigné que McMahon lui avait dit une fois: « Je te suggère fortement d'aller au gaz »[18]. Quelques jours plus tard, Hogan a admis que l'usage de stéroïdes parmi les lutteurs de la WWF était commun, mais a nié jamais être contraint de le faire par McMahon[19]. Une semaine plus tard, McMahon a été acquitté de toutes les charges[20].
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49
+ En raison de la mauvaise pub liée au scandale des stéroïdes en 1992, Vince McMahon a commencé à attirer l'attention du public aux jeunes talents. À la mi-1993, Bret « The Hitman » Hart, Shawn Michaels, l'Undertaker, Razor Ramon, Diesel, Yokozuna, le 1-2-3 Kid, Owen Hart et d'autres sont devenus les stars de ce que la WWF a finalement qualifié de "nouvelle génération". Hulk Hogan, le visage de la WWF jusqu'alors, a quitté la compagnie à l'été 1993 et Bret Hart est devenu l'une des stars les plus populaires de cette période, devenant le nouveau visage de la WWF, jusqu'à son départ en 1997.
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+
51
+ En 1995, la WCW lance l'émission Monday Nitro sur la chaîne TNT, aux États-Unis, afin de concurrencer WWF Monday Night Raw, l'émission phare de la WWF, passant sur la chaîne USA Network, le même jour (lundi soir), de qui plus est, à la même heure[21].
52
+ Monday Nitro sera l'émission qui changera la face du catch professionnel à jamais. Le concept était très simple, mais redoutablement efficace (du moins, au départ) ; pour l'émission, diffusée en direct, les scénarios étaient réduits à des ébauches, et le fil de l'émission et les combats étaient improvisés en cours de diffusion, principalement en fonction de la réaction du public.
53
+ Ce concept révolutionnaire permettait d'une part d'éviter les fuites sur ce qui allait se dérouler, mais aussi, de redresser la barre si le public ne réagissait pas bien à telle ou telle situation. Les Monday Night Wars sont nées.
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55
+ À la mi-1996, avec l'introduction du New World Order (nWo), un clan dirigée par les anciens lutteurs de la WWF Hulk Hogan, Scott Hall (Razor Ramon) et Kevin Nash (Diesel), Nitro entame une domination de près de deux ans. Plusieurs catcheurs ont quitté la WWF pour aller à la WCW, y compris Ted DiBiase, Curt Hennig, Alundra Blayze (la championne de la WWF) et The 1-2-3 Kid tandis que Bret Hart a décidé de rester avec la WWF malgré une offre lucrative de la WCW. À Badd Blood: In Your House en octobre 1997, le premier Hell in a Cell s'est tenu entre l'Undertaker et Shawn Michaels, que Michaels a gagné après l'interférence du demi-frère d'Undertaker, Kane. Le match Hell in a Cell est depuis devenu l'un des matchs les plus populaires de l'histoire du catch[22].
56
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57
+ En 1997, McMahon a également informé Bret Hart qu'il ne pouvait plus se permettre de lui payer ce que son contrat stipulait, et a suggéré qu'il retourne au contrat plus lucratif que la WCW lui avait offert. Hart a signé avec la WCW mais une controverse dans les coulisses s'est développée au cours des derniers matchs de Hart, ayant pour résultat le tristement célèbre Montreal Screwjob. Hart défendait le championnat de la WWF contre Shawn Michaels aux Survivor Series 1997, quand McMahon a ordonné à l'arbitre (Earl Hebner) d'arrêter le match et de déclarer Michaels champion. Pendant que Hart est allé à la WCW, McMahon a reçu l'énorme contrecoup des médias et des lutteurs, l'inspirant à créer le personnage de Mr. McMahon, un patron tyrannique.
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+ En 1997, Vince McMahon a répondu au grand succès de la WCW en embarquant la WWF dans une direction différente avec des personnages plus réalistes et des scénarios plus pointus. Le clan D-Generation X (composé de Shawn Michaels, Triple H, Rick Rude et Chyna) et Stone Cold Steve Austin, dont son ascension vers la popularité a commencé lors du King of the Ring et le fameux "Austin 3:16 speach". Bien qu'il ait commencé comme un heel, sa popularité commençait à dépasser progressivement celle des faces de la compagnie. Le 15 décembre 1997, Vince McMahon a diffusé une promo lors de l'épisode de Raw is War afin de lancer la fédération dans une « campagne plus innovante et contemporaine », et lance la WWF dans une nouvelle ère : l'« Attitude Era ».
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+ Après le départ de Bret Hart, la compagnie a mis en place une forte poussée du personnage populaire de l'anti-héros, Stone Cold Steve Austin dont la popularité augmentait et était similaire à la popularité de Hulk Hogan dans les années 1980. Lors d'une storyline impliquant également Mike Tyson à WrestleMania XIV en mars 1998, Austin devint champion de la WWF en battant Shawn Michaels, donnant naissance à l'ère Austin et au personnage despotique de Mr. McMahon qui commença une longue rivalité avec Austin. Plus tard dans l'année, de nouveaux talents ont émergé à la WWF : The Rock, Triple H, Mick Foley et Kane ont renforcé la division de la WWF tandis que des clans tells que la D-Generation X et la Nation of Domination ont aidé à lutter contre la WCW et sa New World Order.
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+ La WWF a rebondi dans ses cotes et sa popularité, Raw is War battant finalement Nitro pour la première fois en 84 semaines, le 13 avril 1998. Les cotes continueront d'augmenter en 1998 et 1999. Un match de 12 minutes entre Stone Cold Steve Austin et l'Undertaker a obtenu une note de 9,5 le 28 juin 1999. Il est actuellement le match le mieux coté de l'histoire de Raw[23].
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+ L'« Attitude Era » a vu la WWF étendre sa couverture télévisuelle et sa structure commerciale. Pendant cette période, la société mère de la WWF, Titan Sports, a été rebaptisée World Wrestling Federation Entertainment, Inc. (WWFE, Inc. ou WWFE) et est devenue une société cotée en bourse le 19 octobre 1999, offrant 10 millions d'actions au prix de 17 $ chacune, et a commencé à négocier à la bourse de New York en octobre 2000[24].
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+ En 1999, la WWF a lancé un programme secondaire connu sous le nom de SmackDown! sur la chaîne UPN pour rivaliser avec l'émission WCW Thunder. SmackDown! a fait ses débuts avec une émission spéciale le 29 avril 1999. À partir du 26 août 1999, SmackDown! de la WWF a été diffusé chaque semaine. En 2000, la WWF, en collaboration avec NBC, a créé la XFL, une nouvelle ligue de football américain. La XFL, cependant, a été un échec, n'ayant duré qu'une seule année avant de fermer ses portes.
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+ L'écrivain en chef Chris Kreski a remplacé Vince Russo et Ed Ferrara , qui sont partis à la WCW en 1999[25]. Le travail de Kreski était admiré notamment pour ses histoires bien planifiées et détaillées, et la période de transition a vu des rivalités et des histoires comme la rivalité entre Triple H et Cactus Jack, le triangle amoureux Triple H - Kurt Angle - Stephanie McMahon, et une rivalité très réussie entre les Hardy Boyz, Edge et Christian, et les Dudley Boyz. Aux Survivor Series, Stone Cold Steve Austin a été renversée par une limousine pour l'écarter de la télévision quelque temps en raison d'une blessure sérieuse au cou[26].
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+ Avant WrestleMania 2000, la famille McMahon était entrée dans une rivalité pour la première fois à l'écran, mettant en place pour le main event un match à quatre « McMahon in Every Corner » entre Big Show (dirigé par Shane McMahon), The Rock (dirigé par Mr. McMahon), Triple H (dirigé par Stephanie McMahon-Helmsley) et le futur commissaire de la WWF, Mick Foley (dirigé par Linda McMahon. Triple H l'a emporté après que Mr. McMahon ait frappé The Rock et a conservé ainsi le championnat de la WWF[27].
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+ Stone Cold Steve Austin fait son retour à Unforgiven 2000 et fait ensuite son retour sur le ring à No Mercy, pour se venger de Rikishi, qui avait été révélé comme le pilote de la limousine qui avait frappé Austin aux Survivor Series. Austin remporta le Royal Rumble l'année suivante et sortira victorieux de son match contre The Rock pour le championnat de la WWF à WrestleMania X-Seven avec l'aide de son ancien rival, Mr. McMahon, devenant ainsi un heel[28].
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+ Fin mars 2001, la WWF rachète la WCW et la ECW marquant la fin des Monday Night Wars et de l'« Attitude Era ». Dans la storyline, Shane McMahon a acquis la World Championship Wrestling en avril 2001 et le personnel de la WCW envahi la WWF. Pour la première fois depuis les Monday Night Wars, l'achat de la WCW par le WWF avait rendu possible une importante rivalité inter-promotionnelle américaine, mais l'Invasion fut une déception pour de nombreux fans. L'une des principales raisons serait que de nombreuses stars de la WCW étaient toujours sous contrat avec l'ancienne société mère de WCW, AOL Time Warner, plutôt qu'avec la WCW elle-même, et leurs contrats n'étaient pas inclus dans l'achat de la société. Ces lutteurs ont choisi de s'asseoir sur la durée de leurs contrats et être soutenus financièrement par AOL Time Warner plutôt que de travailler pour WWF pour un salaire moins cher.
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+ Le 9 juillet 2001, les stars de la WCW et de la ECW (acquise par Stephanie McMahon dans un scénario similaire) ont uni leurs forces, formant The Alliance avec le propriétaire de la WCW Shane McMahon et le nouveau propriétaire de la ECW Stephanie McMahon avec le soutien et l'influence du propriétaire original de l'ECW, Paul Heyman. Au pay-per-view WWF InVasion, Stone Cold Steve Austin a trahi la WWF et a aidé l'Alliance à remporter le 5-Man Tag Team Match[29]. Aux Survivor Series, la WWF a finalement battu la WCW et la ECW dans un match où les gagnants remporte tous les droits. L'angle de l'Invasion est donc terminé. Au lendemain de l'Invasion, le WWF a apporté plusieurs changements majeurs à son produit : Ric Flair est retourné à la WWF en tant que "copropriétaire" de l'entreprise, en conflit avec Vince McMahon. Jerry Lawler est retourné à la compagnie après une interruption de neuf mois, après que son remplacement aux commentaires par Paul Heyman a été renvoyé à l'écran par Vince McMahon. Plusieurs anciennes stars de l'Alliance ont été intégrées à la liste principale de la WWF, comme Booker T, The Hurricane, Lance Storm et Rob Van Dam. Lors de Vengeance , Chris Jericho a unifié le championnat de la WCW et le championnat de la WWF, en battant The Rock et Steve Austin le même soir[30].
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+ Hulk Hogan fait son retour après 9 ans d'absence, avec Kevin Nash et Scott Hall dans le but de réunir la nWo à No Way Out 2002, en février 2002. Cependant, le scénario s'est avéré impopulaire auprès des fans et Hogan est rapidement redevenu face à WrestleMania X8 après son match dit « classique » avec The Rock.
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+ Depuis l’an 2000, la World Wrestling Federation se bat contre une poursuite de la World Wildlife Fund, qui demande à la cour d’interdire à la World Wrestling Federation d’utiliser les initiales WWF au Royaume-Uni. Le tout se réglera le 6 mai 2002, lorsque la fédération change son nom pour la World Wrestling Entertainment et adopte les initiales "WWE". La compagnie mère, la World Wrestling Federation Entertainment, adopte elle aussi ce nom[31].
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+ Le logo est ensuite modifié et on lance une grande campagne de promotion appelée "Get The F Out" pour aider à publiciser le changement de nom. On retire toutes mentions verbales ou visuelles de la WWF, et la phrase « World Wrestling Federation » du logo attitude est modifié sur toutes les anciennes images et émissions. Depuis le 23 juillet 2012 (date du 1000e épisode de WWE Raw), un nouvel accord a été trouvé entre les deux entreprises et la WWE a le droit d'utiliser le logo uniquement lors de séquences d'archives, mais pas dans de nouveau matériel vidéo (show télévisé ou jeu)[32].
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+ Début avril 2011, à la suite de la décision du président officiel de la WWE Vince McMahon, la compagnie est renommée WWE Incorporated pour enlever la mention Wrestling dans son nom. Depuis il apparaît clairement que cette décision fut renversé, puisque World Wrestling Entertainment est mentionnée dans l'ensemble des documents légaux de la WWE.
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+ En avril 2002, avec un excès de catcheurs dans son roster pour avoir acheté des anciennes WCW et ECW, la WWE avait besoin d'un moyen de fournir une exposition à tous ses talents. Ce problème a été résolu en introduisant ce qu'on appelle la Brand Extension, où les deux shows principaux, Raw et SmackDown! sont séparés en deux rosters distincts. Les catcheurs, les commentateurs et les arbitres sont envoyés dans un des deux shows, et les deux émissions ont reçu des managers généraux distincts à l'écran. Peu de temps après, dans l'épisode de Raw du 24 juin, Vince McMahon a officiellement qualifié la nouvelle ère de « Ruthless Agression » (littéralement, « l'agression impitoyable »[33]. Plus tard en 2002, après que le champion de la WWE Brock Lesnar a annoncé lui-même qu'il allait du côté de SmackDown! et avec la création du championnat du monde poids-lourds, chaque division avait ses championnats distincts. De plus, les deux divisions ont commencé à mettre en scène des pay-per-views individuels à la carte avec seulement les catcheurs de la division en question (seuls le Royal Rumble, WrestleMania, SummerSlam et les Survivor Series sont restés à deux marques extra-brands). Cette pratique a été abandonnée après WrestleMania 23[34]. En effet, Raw et SmackDown ont été exploités comme deux promotions distinctes, avec la Draft qui a lieu chaque année pour déterminer quel catcheur a été attribué à une division. Cela a duré jusqu'en août 2011, lorsque les deux promotions ont été fusionnées.
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+ Les deux stars principales de l'« Attitude Era », Stone Cold Steve Austin et The Rock, ont finalement quitté l'entreprise en 2003 et 2004, tandis que Brock Lesnar, le plus jeune champion de la WWE, et Randy Orton, le plus jeune champion du monde poids-lourd, ont connu un énorme succès. Triple H sera également l'une des têtes d'affiche pendant cette période, remportant plusieurs championnats du monde, appelant cette période le « Reign of Terror », tout comme l'Undertaker dont la série de victoires à WrestleMania a commencé à devenir célèbre .Rey Mysterio, Kurt Angle, Edge, Eddie Guerrero, Chris Benoit, Big Show, John « Bradshaw » Layfield et Rob Van Dam ont également eu l'occasion de participer à des événements majeurs et tous sont devenus champions du monde à plusieurs reprises. De la mi-2002 à 2003, la WWE a apporté à la compagnie plusieurs stars majeures de la WCW, dont Eric Bischoff, Scott Steiner, Goldberg, Kevin Nash et Ric Flair. The Great American Bash, qui était à l'origine un pay-per-view de la WCW, a fait ses débuts à la WWE.
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+ Eddie Guerrero, de la fameuse famille mexicaine de catch, la famille Guerrero, a atteint une célébrité énorme au cours de cette période. Il a gagné une large base de fans en 2003 à SmackDown!, qui lui a permis d'accéder rapidement à son statut de main eventer et a finalement remporté son premier championnat du monde, le WWE Championship à No Way Out en 2004. Il est resté le meilleur lutteur de la compagnie après avoir remporté le championnat de la WWE, jusqu'à sa mort prématurée le 13 novembre 2005. Il a été intronisé au Temple de la renommée de la WWE, l'année suivante en 2006. La mort de Guerrero en raison de sa toxicomanie a amené la WWE à appliquer la politique de bien-être de la WWE pour empêcher les catcheurs d'utiliser des stéroïdes nocifs. Les circonstances de sa mort permettent à son ami Rey Mysterio de remporter le Royal Rumble 2006 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 22.
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+ Cependant, les plus grandes stars à émerger lors de cette époque sont John Cena et Batista. À ses débuts, Cena deviendra rapidement populaire grâce à son personnage de rappeur "The Doctor of Thuganomics" à SmackDown, recevant un match de championnat pour le titre de la WWE contre Brock Lesnar à Backlash 2003, et eut une rivalité avec l'Undertaker pendant l'été. À WrestleMania 21, il a remporté son premier championnat mondial quand il a battu John « Bradshaw » Layfield, le champion de la WWE. La popularité de Cena a explosé quand il a été repêché à Raw au Draft de 2005, où il est rapidement devenu le visage de la WWE, succédant à des gros noms comme Stone Cold Steve Austin ou Hulk Hogan. La popularité de Cena lui a permis de devenir le recordman de vœux pour la fondation Make-A-Wish, en accordant plus de 500 souhaits en août 2017[35]. Un autre catcheur populaire durant cette période a été Bobby Lashley, de la division WWE ECW. Cena a battu Lashley au Great American Bash en 2007, peu avant le départ de Lashley de la WWE.
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+ Début 2005, la popularité de Batista est monté à la même vitesse que celle de Cena, remportant le Royal Rumble 2005 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 21 en battant Triple H. Plus tard dans l'année, Batista bat de nouveau Triple H dans un Hell in a Cell match à Vengeance[36]. Batista connait un grand succès dans les mois suivants, mais il se blesse début 2006 et manque WrestleMania 22. Après être revenu et avoir remporté un autre championnat du monde, Batista défend son titre contre l'Undertaker à WrestleMania 23 en 2007. John Cena et Batista s'affrontent pour la première fois à SummerSlam 2008, avec une victoire de Batista.
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+ En août 2002, Shawn Michaels revient également en tant que lutteur, à SummerSlam après une interruption de plus de quatre ans. Il connaîtra un grand succès et remportera le championnat du monde poids-lourd dans le tout premier Elimination Chamber match aux Survivor Series 2002. En 2006, Michaels se réunira avec Triple H pour former à nouveau le groupe populaire des années 1990, la D-Generation X. Ils ont eu une grande rivalité avec les Spirit Squad, la famille McMahon, et le Rated-RKO (Edge et Randy Orton), rivalité qui s'est terminé prématurément lorsque Triple H a subi un déchirement du quadriceps en 2007[37].
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+ La « Ruthless Agression Era » a vu également la naissance du Money in the Bank Ladder match. Le concept a été introduit en mars 2005 par Chris Jericho[38]. Jericho a présenté l'idée au manager général de Raw Eric Bischoff, qui l'a aimé et l'a rapidement signé pour WrestleMania 21 en assignant Jericho, Christian, Chris Benoit, Edge, Shelton Benjamin, et Kane à participer au match. Edge a remporté ce match inaugural, et depuis, le match est devenu un moyen d'élever de nouvelles stars au rang de stars principales, avec des gagnants tels que CM Punk, Daniel Bryan, Alberto Del Rio et Seth Rollins[39]. Le format du match était à l'origine exclusif à WrestleMania, annuellement, jusqu'en 2010 avec la création d'un pay-per-view Money in the Bank. En 2017, Shane McMahon a annoncé le tout premier Money in the Bank féminin, remporté par Carmella.
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+ En 2005, la WWE a commencé à réintroduire l'ancienne Extreme Championship Wrestling (ECW) à travers son contenu vidéo et une série de livres, dont la sortie de The Rise and Fall of ECW.
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+ Le 26 mai 2006, la WWE a officiellement annoncé la relance de la franchise avec sa propre émission sur Sci-Fi de NBC Universal, à partir du 13 juin 2006[40]. Malgré les inquiétudes initiales concernant le catch professionnelle, la présidente de la chaîne Sci-Fi, Bonnie Hammer, a déclaré qu'elle pensait que la ECW correspondrait au thème de la chaîne « étirer l'imagination »[41].
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+ Le 13 juin, Paul Heyman, ancien propriétaire de la ECW et nouveau représentant de la division ECW, a recommandé le championnat du monde poids-lourd de la ECW pour être le championnat mondial de la division et l'a décerné à Rob Van Dam. Sous la bannière WWE, la ECW a été présenté dans un style modernisé à celui où il s'agissait d'une promotion indépendante et a été produit suivant le même format que les autres divisions, avec des règles de match, comme les décomptes à l'extérieur et les disqualifications. Les matchs mettant en vedette l'ensemble de règles de l'ancienne ECW ont été classés comme étant contestés en vertu des « règles extrêmes » et n'ont été fait que lorsque cela était spécifié autrement[40]. La division a cessé d'exister le 16 février 2010.
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+ La « Ruthless Agression Era » a pris fin en juillet 2008, après le violent match opposant Shawn Michaels à Chris Jericho au Great American Bash 2008, match jugé trop violent, notamment par Linda McMahon qui était en course pour une place au Sénat. La WWE a pris la décision d'arrêter ses émissions diffusés en TV-14 et de remettre en place la TV-PG, marquant le début d'une nouvelle ère.
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+ Au cours de l'été 2008, la WWE a commencé à prendre ses distances avec le contenu agressif des années passées, allant dans le sens d'une approche plus conservatrice. L'épisode de SmackDown du 22 juillet 2008 a été le premier à utiliser une note de télévision PG plutôt que d'utiliser une notation PG-14, marquant officiellement le début de la « PG Era »[42]. Durant les premières années de l'ère, ce sont les fans qui ont inventés le terme de « PG Era », mais les références des catcheurs eux-mêmes sont venues plus tard comme Triple H dans son documentaire "Thy Kingdom Come" et Natalya lors d'un épisode de "Table for 3". En 2009, la WWE a débuté un concept d'accueil de guest stars (inviter chaque semaine une célébrité pour Raw), initialement avec Donald Trump (dans le scénario, il était propriétaire d'une seule nuit de Raw). Ce concept va durer jusqu'en 2010. Toujours en 2009, la D-Generation X se réunit et remportera les championnats par équipes unifiés au main de Chris Jericho et Big show dans un match TLC match[43]. Le 4 janvier 2010, Bret Hart est revenu à la WWE après une absence de treize ans, où il s'est réconcilié avec Shawn Michaels à l'écran. À WrestleMania XXVI, Michaels a pris sa retraite à la suite de une défaite contre l'Undertaker. Batista a quitté la WWE en mai 2010 et Chris Jericho en septembre de la même année. Triple H et l'Undertaker ont mis fin à leurs carrières à temps plein courant 2010. Une autre star prend également sa retraite en avril 2011 : Edge, à la suite d'une grave blessure au niveau de la nuque. En 2010, Bret Hart a brièvement occupé le poste de manager général de Raw avant d'être remplacé par un général manager anonyme. Au début de 2011, The Rock est revenu à la WWE quand il a été annoncé comme l'hôte de WrestleMania XXVII[44]. Rock a commencé une rivalité transgénérationnelle avec John Cena et l'a battu dans un match à WrestleMania XXVIII.
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+ En août 2011, la WWE a commencé à supprimer progressivement la Brand Extension en donnant à Raw le slogan « SuperShow », ce qui signifie que les catcheurs pouvaient apparaître à Raw et SmackDown[45]. Tout au long de la Brand Extension originale de la WWE, la compagnie a tenu 9 Drafts au total. À partir du 1000e épisode de Raw, diffusé le 23 juillet 2012, Raw a supprimé le slogan « SuperShow » et est passé d'une diffusion de deux heures à une diffusion de trois heures, un format réservé auparavant aux épisodes spéciaux[46]. Des Superstars tels que CM Punk, Alberto Del Rio, Daniel Bryan, Sheamus, The Miz, Dolph Ziggler, Ryback, Kofi Kingston et Johnny Morrison ont été mis à l'honneur autour de cette période.
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+ L'année 2011 a vu une rivalité très acclamée entre les deux Superstars les plus en vue de l'entreprise, John Cena et CM Punk. Leur match à Money in the Bank le 17 juillet a été nommé comme l'un des plus grands matchs de l'histoire de la WWE. Punk, qui était devenu la plus grande star de l'ét�� 2011 grâce à sa tristement célèbre promo "Pipe Bomb", remporte le championnat de la WWE et le garde 434 jours avant de le perdre face à The Rock au Royal Rumble 2013, un règne reconnu par la WWE comme le sixième plus long règne de championnat de tous les temps et le plus long en 25 ans[47]. The Rock a défendu le championnat jusqu'à ce qu'il ait été défait par John Cena à WrestleMania 29 dans une revanche de leur combat de l'année précédente. Cena perdra plus tard le titre à Daniel Bryan à SummerSlam. Immédiatement après le match, il a commencé une rivalité avec l'Autorité qui a vu Bryan devenir le face no 1 à la WWE, Cena étant blessé[48].
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+ Après que Bryan ait vu le championnat de la WWE le lui être retiré à Raw, après Night of Championsh, les fans auraient réussi à détourner des segments dans lesquels Bryan n'était pas impliqué ou impliqué seulement secondairement, avec son chant "Yes!". Le 15 décembre 2013, le championnat du monde des poids-lourds et le championnat WWE ont été unifiés dans un match TLC match entre Cena et Randy Orton, qui a été remporté par Orton et le championnat unifié a été brièvement appelé le WWE World Heavyweight Championship[49].
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+ En juillet 2012, la WWE réorganise le concept de NXT, où l'émission devient le club-école officiel de la compagnie plutôt qu'une émission hebdomadaire traditionnelle comme Raw et SmackDown. La Florida Championship Wrestling (FCW) ferme officiellement ses portes[50]. Le site de la FCW devient alors le site de NXT. Le championnat de NXT est le premier titre de NXT[51], dont son premier détenteur sera Seth Rollins, qui remporte le titre lors de l'émission du 29 août 2012 en battant Jinder Mahal[52]. Quelques mois plus tard, le championnat par équipe de NXT est à son tour créé et mis en jeu dans un tournoi remporté par Adrian Neville et Oliver Grey à l'épisode du 13 février 2013 où ils battent Luke Harper et Erick Rowan[53],[54]. Un troisième titre est créé en avril: le championnat féminin de NXT et est mis en jeu dans un tournoi où des catcheuses du club-école comme du roster principal font partie. Le titre sera remporté par Paige à l'épisode du 20 juin 2013, après avoir battu Emma en finales[55],[56]. Bien que l'objectif de NXT est d'être un club-école, le show jaune a pris une autre dimension après l'arrivée de stars des fédérations indépendantes américaines comme Kevin Owens, Sami Zayn ou Samoa Joe et des catcheurs venant du Japon tels que Finn Bálor et Shinsuke Nakamura. NXT est désormais considéré comme une véritable troisième division disposant de ses propres pay-per-view : les Takeover.
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+ La nuit après le Royal Rumble 2014, CM Punk a quitté la WWE ayant le sentiment d'être maltraité par les fonctionnaires au sein de l'entreprise alors qu'il traitait une infection de staphylocoque mal diagnostiquée. Pendant ce temps, lorsque la montée de Daniel Bryan a été stoppée nette par la WWE et après le Royal Rumble, remporté par Batista qui venait de faire son retour, l'indignation des fans à propos du mauvais usage du personnage de Bryan a entraîné un changement imprévu pour le main event de WrestleMania XXX. À Raw le 24 mars 2014, Triple H a désigné la période que la WWE vivait comme la « Reality Era », a reconnu qu'Internet et ses fans étaient plus compétents que jamais et avaient plus d'influence sur l'entreprise que jamais. Bryan a finalement était inséré dans le main event de WrestleMania, remportant le WWE World Heavyweight Championship en battant Batista et Randy Orton. Toujours à WrestleMania XXX, l'Undertaker a été battu pour la première fois à l'événement par Brock Lesnar, après 21 victoires consécutives remontant à 1991[57],[58]. Lesnar a ensuite battu John Cena à SummerSlam et a gagné le WWE World Heavyweight Championship, remportant son premier titre de la WWE depuis une décennie. La création du WWE Network et du WWE Performance Center ont également été des créations majeures au cours de cette période.
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+ Le WWE Network, une plateforme de streaming en ligne est lancée le 24 février 2014[59]. Ce nouveau service vise à concurrencer les plateforme de diffusion des pay-per-view aux États-Unis ainsi que de monnayer la très vaste vidéothèque de l'entreprise mais aussi de ne plus dépendre des plateformes de diffusion de programmes en paiement à la séance (Dish Network, Direct TV)[60]. Le vendredi 15 août 2014, le logo de la compagnie change pour adopter le même design que celui du WWE Network[61].
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+ Sting, la légende de la WCW, qui était surnommé « le plus grand catcheur à n'avoir jamais été de la WWE »[62], a fait ses débuts aux Survivor Series 2014 et a fait son premier match à WrestleMania 31 contre Triple H, match qu'il a perdu. Au même événement, l'Undertaker est revenu et a battu Bray Wyatt. Seth Rollins, ancien membre du Shield, connaît également le succès à cette époque, remportant le championnat du monde poids-lourds de la WWE et le gardant pour la majeure partie de l'année 2015 avant de devoir le rendre en raison d'une blessure. Cette époque a également vu la retraite de Daniel Bryan, un catcheur très populaire, qui avait remporté le WWE World Heavyweight Championship à WrestleMania XXX[63].
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+ Le catcheur très populaire de la TNA AJ Styles a fait ses débuts à la WWE, au Royal Rumble 2016. Shane McMahon a fait son retour en février 2016, et a perdu dans un Hell in a Cell match face à l'Undertaker à WrestleMania 32. Cet événement a attiré la plus grande foule à assister à un événement WWE, dépassant les 100 000 spectateurs. Dans le main event, Roman Reigns a battu Triple H pour remporter le WWE World Heavyweight Championship. L'Autorité a officiellement été dissoute le 1er mai 2016.
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+ Le 25 mai 2016, après quelques années avec les rosters réunis, la WWE annonce le retour de la Brand Extension (la séparation de RAW et Smackdown), avec le retour de Smackdown en direct sur USA Network le mardi soir à partir du 19 juillet 2016[64]. Suite au retour de Shane McMahon mais qui a perdu contre Undertaker à Wrestlemania 32, il ne prend pas le contrôle de RAW, mais Vince McMahon annonce par la suite que Shane sera responsable de Smackdown et que sa sœur Stéphanie McMahon sera responsable de RAW. Par la suite, Shane McMahon gérera Smackdown avec Daniel Bryan, et Stéphanie McMahon gérera RAW avec Mick Foley.
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+ Lors du draft du 19 juillet 2016, les catcheurs de la fédération sont affectés à l'une des deux branches. Suite au draft, le WWE Championship devient exclusif à Smackdown, ce qui pousse les dirigeants de RAW à annoncer dès le lendemain la création d'une nouvelle ceinture : le WWE Universal Championship, dont le premier champion est Finn Bálor couronné lors de Summerslam (2016) face à Seth Rollins. Il est toutefois contraint de rendre vacant son titre le RAW suivant pour cause de blessure à l'épaule. Du côté de Smackdown, le show dévoile deux nouveaux titres : un titre par équipe (WWE Smackdown Tag Team Championship) et un titre féminin (WWE Smackdown Women's Championship) dont les designs sont identiques aux ceintures de RAW mais de couleur bleue.
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+ La WWE organise durant l'été 2016 le tournoi du Cruiserweight Classic remporté par TJ Perkins, ce qui permet à RAW d'obtenir un championnat pour les catcheurs de catégorie moyenne pour le retour du Cruiserweight Championship. À partir du 29 novembre 2016, un nouveau show secondaire ouvre ses portes le mardi sur le WWE Network, il s'agit du 205 Live réservé aux catcheurs cruiserweight et remplace numériquement WWE Superstars s’arrête le 25 novembre. Le week-end du 14 et 15 janvier 2017, la WWE organise un tournoi en Angleterre permettant de désigner le premier United Kingdom champion. Au terme du tournoi, Tyler Bate est couronné champion en battant Pete Dunne en finale. Pendant la semaine de WrestleMania 33, la WWE annonce qu'un tournoi féminin, le Mae Young Classic (nom en rendant hommage à Mae Young) aura lieu à l'été 2017, il est remporté par la japonaise Kairi Sane.
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+ Lors du premier Superstar Shake-up du 10 avril 2017, qui consiste à ce que les deux Brand (Smackdown et RAW) s'échange des superstars, le Intercontinental Championship retourne à RAW et, le lendemain, le United States Championship fait le chemin inverse vers SmackDown. Un an après, une semaine après Wrestlemania 34, les 16 et 17 avril 2018, un deuxième Superstar Shake-up a lieu. Le WWE United States Championship retourne en premier à RAW avec Jinder Mahal, mais celui-ci perd le titre le soir-même face à Jeff Hardy. Le lendemain, à Smackdown, Jeff Hardy débarque avec le titre, donc le titre reste finalement à Smackdown.
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+ À partir du 16 janvier 2018, la WWE créée une nouvelle émission (WWE Mixed Match Challenge) consacrée à des matchs par équipe mixte (composée d'un homme et d'une femme par équipe), elle est diffusée le mardi après SmackDown sur Facebook. La finale a eu lieu le 3 avril 2018, elle opposait The Miz et Asuka à Bobby Roode et Charlotte Flair, elle a été remporté par The Miz et Asuka[65].
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+ Le 17 février 2018, la WWE annonce la fin des pay-per-view exclusifs à chaque Brand. RAW et Smackdown font désormais partie des mêmes pay-per-view[66], système de PPV similaire à la "PG Era".
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+ Le 30 octobre 2016, la "Women's Révolution" débute. Pour la première fois de l'histoire de la WWE, le main-event d'un pay-per-view oppose deux femmes et par la même occasion, le premier Hell in a Cell match féminin, Sasha Banks contre Charlotte Flair à Hell in a Cell (2016). Par la suite, de nombreuses annonces vont accentuer cette révolution, en 2017, le tout premier Money in the Bank match féminin (qui sera exclusif pour les catcheuses de SmackDown cette année-là)[67]. Douze ans après la première édition chez les hommes à WrestleMania 21 en 2005, Carmella devient la première détentrice de la mallette, même si celle-ci avec été décroché par un homme, il s'agit de James Ellsworth[68]. Ensuite, le 18 décembre 2017, Stéphanie McMahon annonce que se déroulera le premier Royal Rumble féminin lors du pay-per-view éponyme en 2018. Le Royal Rumble match féminin possède les mêmes règles que le match masculin et donne la possibilité à la gagnante de choisir la championne qu'elle désire affronter à WrestleMania. Lors de ce pay-per-view, Asuka devient la première femme à remporter le Royal Rumble féminin. Le lendemain, à RAW, Stéphanie McMahon annonce que le RAW Women's Championship, détenu par Alexa Bliss, sera défendu lors du premier Elimination Chamber match féminin. La championne parvient à conserver son titre lors de Elimination Chamber (2018).
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+ Quelques mois après, lors de RAW du 23 juillet, Stéphanie McMahon, Vince McMahon et Triple H annoncent un Pay-Per-View spécial exclusif aux catcheuses, qui se nomme "Evolution" et qui s'est déroulé le 28 octobre 2018 à Long Island, New York[69].
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+ Par la voix de Triple H, la WWE annonce la création d'un show NXT indépendant spécialement pour le Royaume-Uni : WWE NXT UK. Il aura la particularité d'avoir dans son roster que des catcheurs et catcheuses issus du Royaume-Uni et de l'Irlande du Nord. Le Général Manager sera Johnny Saint. La nouvelle division démarre le 17 octobre 2018.
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+ Le 3 septembre 2018 Renee Young devient officiellement la première commentatrice de l'histoire de RAW[70].
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+ À la suite de la plus mauvaise audience de l'histoire de RAW en décembre 2018[71], les dirigeants de la WWE réagissent. Dans le même mois, l'épisode de RAW du 25 décembre, réalise une nouvelle fois la pire audience de l'histoire du show[72].
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+ Après quelques mois hors écran, Vince McMahon débarque à RAW le 17 décembre 2018 avec son fils, Shane McMahon, sa fille, Stéphanie McMahon et son gendre, Triple H. Stéphanie indique que c'est le moment de prendre un nouveau départ et que la WWE donne au public le pouvoir, quant à Triple H, il affirme que l'époque des dirigeants absents sont terminés et qu'ils vont désormais donner au public ce qu'ils veulent[73]. De nouvelles superstars seront désormais mis en avant.
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+ Le 14 janvier 2018, à RAW, Alexa Bliss annonce le retour d'un championnat par équipe féminin pour Elimination Chamber le 17 février 2019, Sasha Banks et Bayley deviennent les premières championnes[74]. Le 18 février lors de Raw, il a également été annoncé que les titres seraient défendus à NXT[75]. Au début de 2019, Seth Rollins remporte le Royal Rumble 2019 et tentera de vaincre le champion Universel Brock Lesnar à WrestleMania 35[76]. Du coté féminin, Becky Lynch le remporte et choisi la championne de RAW Ronda Rousey[77], cependant après la décision de Vince McMahon, Charlotte Flair la remplace[78]. Mais Becky Lynch a une deuxième chance de participer au match à WrestleMania à condition qu'elle batte Charlotte Flair à Fastlane[79]. Elle remporte le match, ainsi les titres féminins de RAW et SmackDown sont défendus dans un Triple Threat Match à Wrestlemania 35 impliquant Ronda Rousey, Becky Lynch et Charlotte Flair dans ce qui est le premier main-event féminin de l'histoire de WrestleMania.
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+ En raison de la pandémie de coronavirus qui frappe le monde au début de l'année 2020, la WWE décide d'organiser ses shows hebdomadaires (Raw, NXT, SmackDown) au Performance Center à Orlando et sans public à partir du vendredi 13 mars 2020. WrestleMania 36 est également délocalisé au centre d'entraînement de la WWE et se déroule à huis-clos[80]. Le Superbowl du catch a lieu sur deux jours pour la première fois. Si beaucoup de fans ne comprenaient pas le choix de maintenir l'organisation du plus grand show de catch de l'année sans public, la WWE est parvenue à tirer son épingle du jeu grâce au Boneyard match entre l'Undertaker et AJ Styles et le Firefly Fun House match entre Bray Wyatt et John Cena. Il s'agissait de deux matchs cinématiques qui ont recueilli des critiques positives et ont sauvé le show[81].
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+ L'état de Floride, par le biais de son gouverneur Ron DeSantis, donne le statut de service essentiel pour « les employés d’organisations sportives et de productions de médias avec une audience nationale — y compris les athlètes, performers, équipes de productions, équipes exécutives, équipe médias et toute autre personne nécessaire pour faciliter les services de soutien à cette production — uniquement si le lieu est fermé au grand public », ce qui permet à la WWE de continuer à enregistrer ses émissions[82]. Le 15 avril 2020, la WWE annonce une série de licenciements pour faire des économies en raison de la crise. C'est ainsi 19 catcheurs dont Rusev, Karl Anderson, Luke Gallows, Zack Ryder, trois producteurs dont David Finlay, l'arbitre Michael Chioda présent dans la compagnie depuis 31 ans ainsi que des entraîneurs qui voient leur contrat rompu[83]. En outre, d'autres mesures sont prises pour réduire les dépenses comme la réduction de la rémunération des dirigeants et des membres du conseil d'administration, la réduction des dépenses de fonctionnement et le report d'au moins six mois des dépenses liées à la construction du nouveau si��ge de la société.
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+ Au mois de mai, le pay-per-view Money in the Bank doit également se dérouler sans public. La WWE décide de s'adapter à la situation en organisant les deux Money in the Bank ladder match à son siège social, la Titan Tower, à Stamford (Connecticut). Ces matchs se transforment en Corporate Ladder, le match débute au rez-de-chaussée du bâtiment puis les catcheurs en compétition doivent monter les 7 étages pour atteindre le toit où se trouvent le ring et les échelles pour finalement décrocher la mallette[84].
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+
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+ À partir du 25 mai, la WWE accueille certains de ses catcheurs en développement pour officier en qualité de public, ils sont placés derrière des vitres en plexiglass et doivent respecter les règles de distanciation sociale[85].
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+ Au 3 janvier 2020[86]:
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+ Les accomplissements sont des événements annuels (certains historiques) qui sont souvent le main event d'un pay-per-view qui donne accès plus rapidement à un championnat.
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+ - Raw
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ Permettent d'accéder plus facilement au roster principal si c'est organisé par NXT et n'ont qu'une portée symbolique.
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+ - Raw
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ - WWE 205 Live
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+ La WWE possède deux classements hebdomadaires. Le Power 25 est le classement hebdomadaire officiel sur WWE.com qui réunit les meilleurs catcheurs des deux divisions de la World Wrestling Entertainment : SmackDown et RAW. Les critères de classement comprennent : les victoires, les titres mais aussi les faits importants. Le Power 25 est révélé tous les samedis.
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+ États-Unis :
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+ France : (heure de Paris)
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+ - Le mercredi à 20h40 sur AB1 (en version française).
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+ - Rediffusion tous les samedis sur AB1 (juste après l'inédit de Smackdown).
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+ - Le samedi à 21h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le mercredi).
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+
197
+ - Le samedi à 20h40 sur AB1 (en version française).
198
+ - Rediffusion tous les mercredis sur AB1 (juste après l'inédit de Raw).
199
+ - Le samedi à 23h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le samedi).
200
+
201
+ - Le samedi à 22h00 sur La chaîne L'Équipe.
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+ - Rediffusion nuit dimanche à lundi sur La chaîne L'Équipe vers 4h00
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+ Présentation :
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+ Canada -  Québec : (heure normale/avancée de l'est)
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+ Belgique - Suisse :
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+ - Le mercredi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
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+ - Rediffusion version française, le vendredi vers 00h30
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+
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+ - Le samedi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
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+ - Rediffusion version française tous les lundi vers 00h30
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+ Autres (chaînes en clair uniquement)
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+ Outre les catcheurs et catcheuses, la WWE emploie d'autres personnes dans divers rôles : par exemple les arbitres, ou les General Managers (qui sont censés chacun diriger l'une des divisions de la WWE). Le WWE Hall of Fame (« Temple de la renommée »), est un Hall of Fame qui réunit les plus grands catcheurs de l'histoire de la WWE
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+
220
+ Hormis les licences médiatiques que possède l'entreprise telles que Acclaim, THQ/2K Sports et Mattel concernant les jeux vidéo et autres produits dérivés, la WWE se focalise également dans d'autres domaines dans le but d'étendre leur marché.
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222
+ Le modèle {{dead link}} doit être remplacé par {{lien brisé}} selon la syntaxe suivante :
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+ {{ lien brisé | url = http://example.com | titre = Un exemple }} (syntaxe de base)
224
+ Le paramètre url est obligatoire, titre facultatif.
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+ Le modèle {{lien brisé}} est compatible avec {{lien web}} : il suffit de remplacer l’un par l’autre.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6112.html.txt ADDED
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+ La World Wrestling Entertainment (WWE) est une entreprise américaine cotée en bourse[4], spécialisée dans l'organisation d'événements de divertissement, principalement de catch et dans la gestion des droits de médias télévisuels/cinématiques, musicaux et d'internet, et des produits dérivés associés à ces événements.
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5
+ La WWE est actuellement la plus grande entreprise de catch (lutte professionnelle) au monde, atteignant 15 millions de téléspectateurs cumulés par semaine aux États-Unis et diffusant ses émissions en une trentaine de langues dans plus de 145 pays.
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+
7
+ La compagnie était d'abord nommée Capitol Wrestling Corporation (CWC) en 1952, puis World Wide Wrestling Federation (WWWF) en 1963 et plus tard World Wrestling Federation (WWF) en 1980. En 2002, après un procès avec le World Wildlife Fund, la WWF se renomme World Wrestling Entertainment (WWE)
8
+
9
+ La WWE se divise actuellement en deux « branches », deux « rosters principaux » composé des catcheurs les plus populaires de la fédération qui sont Raw et SmackDown, 205 Live show uniquement masculin pour les poids moyen et NXT, le club-école de la fédération.
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11
+ Le quartier général de la WWE est situé à Stamford, dans le Connecticut. Elle est cotée en bourse au New York Stock Exchange et a des bureaux, entre autres, à New York, Los Angeles, Toronto, Londres, Tokyo, Sydney. La famille McMahon détient approximativement 70 % des actions et environ 96 % du pouvoir de décision au conseil d'administration. Vince McMahon est l'actionnaire majoritaire et président de la compagnie depuis 1980. Sa fille, Stephanie McMahon, en est une des vice-présidentes jusqu'en 2013. À partir de cette année elle est nommée Chief Brand Officer de la compagnie.
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+
13
+ La WWE possède un très large catalogue d'archives vidéo, représentant une portion significative de l'histoire du catch professionnel américain.
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+ La Capitol Wrestling Corporation a été fondée en 1952 par Jess McMahon, grand-père de l'actuel propriétaire. Promoteur de matchs de boxe puis de catch, McMahon s'associe à « Toots » Mondt, un des organisateurs de la National Wrestling Alliance (NWA), un conglomérat réunissant les plus importantes fédérations de catch de l'époque, pour prendre le contrôle du Nord-Est des États-Unis. Les plus grands champions de l'époque s'y affrontent : Buddy Rogers, Bruno Sammartino, Lou Thesz, etc[1].
16
+
17
+ La NWA reconnaît un champion du monde poids-lourds de la NWA qui est reconnu par les autres fédérations membres de la NWA et qui normalement va de territoire en territoire (l'expression de territoire est le terme utilisé pour désigner les fédérations membres de la NWA en Amérique du Nord). En 1963, le champion est Buddy Rogers. Le reste de la NWA n'était que peu à l'aise à cause de Mondt car celui-ci autorise Rogers à catcher hors de la compagnie. Mondt et McMahon ont tenté de faire garder à Rogers le championnat du monde, mais ce dernier ne voulait pas perdre ses 25 000 dollars. Rogers perd le championnat de la NWA face à Lou Thesz à Toronto le 24 janvier 1963[5], ce qui a conduit Mondt, McMahon et la CWC de quitter la NWA, créant par la suite la World Wide Wrestling Federation (WWWF)[6].
18
+
19
+ En avril, Buddy Rogers est nommé premier Champion du monde poids lourd de la WWWF durant un tournoi à Rio de Janeiro[7]. Il perd le titre face à Bruno Sammartino un mois plus tard le 17 mai 1963, en raison d'une crise cardiaque qu'il a eu auparavant[8].
20
+
21
+ Mondt quitte la compagnie à la fin des années soixante. Bien que la WWWF se soit retiré de la NWA, Vince McMahon Sr. en reste l'unique directeur. En mars 1979, pour des raisons marketing, la World Wide Wrestling Federation est désormais nommée World Wrestling Federation (WWF)[9].
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23
+ Le 21 février 1980, le fils de Vincent J. McMahon, Vincent K. McMahon, fonde Titan Sports, Inc[10].
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25
+ Vince McMahon, Jr. achète, le 6 juin 1982, Capitol Wrestling Corporation Ltd. à son père et ses autres associés, Arnold Skaaland, Gorilla Monsoon et Phil Zacko[9].
26
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27
+ Le futur de McMahon, donc de la WWF, dépendait du succès de son concept : WrestleMania. WrestleMania est un pay-per-view, le premier de la fédération (payant dans quelques régions, une grande partie des régions ayant eu accès à WrestleMania gratuitement) que McMahon comparait au Super Bowl du catch. Cherchant à faire de la WWF la première fédération de catch dans le monde, il a entamé un processus d'expansion qui a fondamentalement changé l'industrie entière[11].
28
+
29
+ Après avoir repris la compagnie, McMahon a immédiatement travaillé pour obtenir la programmation de la WWF sur la télévision syndiquée partout aux États-Unis. Cela a irrité d'autres promoteurs et a perturbé les limites bien établies des différentes compagnies de catch. En outre, la société a utilisé les revenus générés par la publicité, les offres de télévision et les ventes de cassettes pour sécuriser les talents des promoteurs rivaux.
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31
+ Capitol Sports contrôlait déjà la majeure partie du territoire du nord-est, mais le jeune McMahon voulait que la WWF soit une fédération de catch nationale ; quelque chose que la NWA n'a pas approuvé. Il a rapidement fait quitter sa fédération de la NWA, tout comme l'American Wrestling Association, qui contrôlait le nord-ouest américain. Pour devenir une promotion nationale, le WWF devrait devenir plus grand que la AWA ou toute autre promotion de la NWA.
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+ La vision de McMahon pour sa fédération commençait à devenir possible quand il a signé l'une des stars de la AWA : Hulk Hogan, qui avait atteint la popularité en dehors de l'industrie du catch notamment pour son apparition dans Rocky 3, sous les traits de « Thunderlips »[12]. McMahon a aussi signé « Rowdy » Roddy Piper en tant que rival de Hogan, et peu de temps après, a signé Jesse « The Body » Ventura. Parmi les autres lutteurs importants qui ont fait partie de la liste figurent : Big John Studd, André The Giant, Jimmy « Superfly » Snuka, « Magnificent » Don Muraco, Junkyard Dog, « Mr. Wonderful » Paul Orndorff, Greg « The Hammer » Valentine, Ricky « The Dragon » Steamboat et Nikolai Volkoff. En 1984, Hogan est devenu le visage de la WWF en battant le champion de la WWF The Iron Sheik au Madison Square Garden, le 23 janvier 1984 et est devenu l'un des catcheurs les plus populaires de la lutte professionnelle.
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+ Avec des revenus raisonnables, McMahon a pu obtenir des contrats de télévision et la WWF a été diffusé à travers les États-Unis. McMahon a également commencé à vendre des bandes vidéo des événements de la WWF en dehors du nord-est par sa compagnie de distribution de vidéo : Coliseum Video, énervant encore d'autres compagnies. La syndication de la programmation de la WWF a forcé des promotions à s'engager dans une concurrence directe avec la WWF. Les revenus accrus ont permis à McMahon de signer plus de talent, tel que Brutus Beefcake, Tito Santana, Jake « The Snake » Roberts, Butch Reed et « Hacksaw » Jim Duggan.
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+ Par la suite, McMahon a imaginé un moyen d'obtenir le capital nécessaire grâce à un pari risqué : un concept appelé WrestleMania en 1985. WrestleMania serait un pay-per-view, visible sur la télévision et commercialisé comme le Super Bowl. WrestleMania n'est pas le premier pay-per-view de catch, la NWA avait précédemment organisé Starrcade en 1983. Cependant, la vision de McMahon était de rendre la WWF et l'industrie elle-même mainstream, en ciblant l'audience générale de la télévision en exploitant le côté divertissement de l'industrie. Lors du premier WrestleMania, la WWF a lancé une campagne de promotion conjointe avec MTV, qui présentait une grande partie des programmes de la WWF, dans ce qui était surnommé à l'époque le Rock 'n' Wrestling Connection. L'attention médiatique générée par des célébrités telles que Mohamed Ali, Mister T. et Cyndi Lauper lors de l'événement a contribué à faire de WrestleMania un événement incontournable de la culture populaire américaine, et l'utilisation de célébrités a été un élément essentiel de l'entreprise jusqu'à nos jours.
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+ Avec le succès de WrestleMania, d'autres promotions qui se sont efforcées de maintenir le système du territoire régional ont commencé à fusionner dans la Jim Crockett Promotions. Starrcade et The Great American Bash étaient les versions JCP de WrestleMania, mais même à l'intérieur de son propre territoire, JCP avait du mal à égaler le succès de la WWF. Après que Ted Turner ait acheté la plupart des capitaux de JCP, la fédération devient la World Championship Wrestling (WCW), qui deviendra un concurrent direct de la WWF jusqu'en 2001. WrestleMania est devenu un événement annuel, diffusé dans prés de 150 pays et dans prés de 20 langues différentes.
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+ Le plus fort "boom" du catch des années 1980 a été WrestleMania III au Silverdome, qui a établi un record de fréquentation de 93 173. Le match principal a vu Hulk Hogan conserver le championnat de la WWF contre André The Giant. La « Hulkamania » était à son paroxysme[13]. McMahon a utilisé le succès de WrestleMania pour créer plus de pay-per-views tels que SummerSlam en été, Survivor Series en automne et le Royal Rumble en hiver, les deux derniers recevant leurs noms des matchs de stipulation uniques présentés lors de ces événements.
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+ McMahon a mis l'accent sur le divertissement plutôt que de donner à son produit une sensation sportive légitime, la politique qui est devenue le concept de divertissement sportif, a conduit à un grand succès financier pour le WWF. Pendant les années 1980, Hulk Hogan a assuré sa dominance au sein de la fédération et a été présenté comme un héros entièrement américain.Le temps de Hogan comme visage de la WWF va durer jusqu'à ce qu'il quitte la compagnie à l'été 1993. D'autres stars de l'époque qui ont contribué au succès de la compagnie telles que « Macho Man » Randy Savage, « Rowdy » Roddy Piper, The Ultimate Warrior, The Honky Tonk Mank, « Million Dollar Man » Ted DiBiase ont quitté la WWF au début des années 1990, marquant petit à petit la fin de la « Golden Era ». En 1988, « Hacksaw » Jim Duggan a gagné le premier match du Royal Rumble en 1988. D'autres catcheurs sont devenus connu pour leur travail en équipe. Des équipes ou des clans tels que Demolition, Strike Force, la Hart Foundation, les British Bulldogs, les Rockers et les Fabulous Rougeaus ont aidé à créer une division par équipes forte pour la WWF. Vers la fin de la « Golden Era », Bret « The Hitman » Hart de la Hart Foundation a commencé à se lancer dans une carrière solo, avec son match mémorable à SummerSlam 1992 contre le British Bulldog pour le championnat Intercontinental. Hart finira par remporter le championnat du monde la WWF contre Ric Flair plus tard dans l'année et remportera le tournoi King of the Ring l'année suivante.
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+ En janvier 1993, la WWF a créé son programme de câblodistribution en prime time, Monday Night Raw, diffusé sur USA Network, mettant place à une nouvelle ère.
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+ En 1991, il a été rapporté que Hulk Hogan, Roddy Piper, Rick Martel, Brian Blair et Dan Spivey devaient témoigner qu'ils avaient acheté des stéroïdes auprès du Dr. George T. Zahorian, médecin de la WWF, qui était accusé de distribution illégale de drogue[14]. Deux ans plus tard, Vince McMahon a été inculpé en raison de son lien avec Zahorian[15], et a fait face à une éventuelle peine de prison de huit ans et à une amende de 500 000 $ s'il est reconnu coupable[16]. Le procès a commencé le 7 juillet 1994 avec le procureur, qui a promis d'exposer « le ventre corrompu et sombre » de la WWF, a prétendu que McMahon distribuait des stéroïdes « comme des bonbons » et faisait pression sur les lutteurs pour qu'ils prennent la drogue[17]. Le catcheur Nailz a témoigné que McMahon lui avait dit une fois: « Je te suggère fortement d'aller au gaz »[18]. Quelques jours plus tard, Hogan a admis que l'usage de stéroïdes parmi les lutteurs de la WWF était commun, mais a nié jamais être contraint de le faire par McMahon[19]. Une semaine plus tard, McMahon a été acquitté de toutes les charges[20].
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+ En raison de la mauvaise pub liée au scandale des stéroïdes en 1992, Vince McMahon a commencé à attirer l'attention du public aux jeunes talents. À la mi-1993, Bret « The Hitman » Hart, Shawn Michaels, l'Undertaker, Razor Ramon, Diesel, Yokozuna, le 1-2-3 Kid, Owen Hart et d'autres sont devenus les stars de ce que la WWF a finalement qualifié de "nouvelle génération". Hulk Hogan, le visage de la WWF jusqu'alors, a quitté la compagnie à l'été 1993 et Bret Hart est devenu l'une des stars les plus populaires de cette période, devenant le nouveau visage de la WWF, jusqu'à son départ en 1997.
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+ En 1995, la WCW lance l'émission Monday Nitro sur la chaîne TNT, aux États-Unis, afin de concurrencer WWF Monday Night Raw, l'émission phare de la WWF, passant sur la chaîne USA Network, le même jour (lundi soir), de qui plus est, à la même heure[21].
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+ Monday Nitro sera l'émission qui changera la face du catch professionnel à jamais. Le concept était très simple, mais redoutablement efficace (du moins, au départ) ; pour l'émission, diffusée en direct, les scénarios étaient réduits à des ébauches, et le fil de l'émission et les combats étaient improvisés en cours de diffusion, principalement en fonction de la réaction du public.
53
+ Ce concept révolutionnaire permettait d'une part d'éviter les fuites sur ce qui allait se dérouler, mais aussi, de redresser la barre si le public ne réagissait pas bien à telle ou telle situation. Les Monday Night Wars sont nées.
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+ À la mi-1996, avec l'introduction du New World Order (nWo), un clan dirigée par les anciens lutteurs de la WWF Hulk Hogan, Scott Hall (Razor Ramon) et Kevin Nash (Diesel), Nitro entame une domination de près de deux ans. Plusieurs catcheurs ont quitté la WWF pour aller à la WCW, y compris Ted DiBiase, Curt Hennig, Alundra Blayze (la championne de la WWF) et The 1-2-3 Kid tandis que Bret Hart a décidé de rester avec la WWF malgré une offre lucrative de la WCW. À Badd Blood: In Your House en octobre 1997, le premier Hell in a Cell s'est tenu entre l'Undertaker et Shawn Michaels, que Michaels a gagné après l'interférence du demi-frère d'Undertaker, Kane. Le match Hell in a Cell est depuis devenu l'un des matchs les plus populaires de l'histoire du catch[22].
56
+
57
+ En 1997, McMahon a également informé Bret Hart qu'il ne pouvait plus se permettre de lui payer ce que son contrat stipulait, et a suggéré qu'il retourne au contrat plus lucratif que la WCW lui avait offert. Hart a signé avec la WCW mais une controverse dans les coulisses s'est développée au cours des derniers matchs de Hart, ayant pour résultat le tristement célèbre Montreal Screwjob. Hart défendait le championnat de la WWF contre Shawn Michaels aux Survivor Series 1997, quand McMahon a ordonné à l'arbitre (Earl Hebner) d'arrêter le match et de déclarer Michaels champion. Pendant que Hart est allé à la WCW, McMahon a reçu l'énorme contrecoup des médias et des lutteurs, l'inspirant à créer le personnage de Mr. McMahon, un patron tyrannique.
58
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59
+ En 1997, Vince McMahon a répondu au grand succès de la WCW en embarquant la WWF dans une direction différente avec des personnages plus réalistes et des scénarios plus pointus. Le clan D-Generation X (composé de Shawn Michaels, Triple H, Rick Rude et Chyna) et Stone Cold Steve Austin, dont son ascension vers la popularité a commencé lors du King of the Ring et le fameux "Austin 3:16 speach". Bien qu'il ait commencé comme un heel, sa popularité commençait à dépasser progressivement celle des faces de la compagnie. Le 15 décembre 1997, Vince McMahon a diffusé une promo lors de l'épisode de Raw is War afin de lancer la fédération dans une « campagne plus innovante et contemporaine », et lance la WWF dans une nouvelle ère : l'« Attitude Era ».
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+ Après le départ de Bret Hart, la compagnie a mis en place une forte poussée du personnage populaire de l'anti-héros, Stone Cold Steve Austin dont la popularité augmentait et était similaire à la popularité de Hulk Hogan dans les années 1980. Lors d'une storyline impliquant également Mike Tyson à WrestleMania XIV en mars 1998, Austin devint champion de la WWF en battant Shawn Michaels, donnant naissance à l'ère Austin et au personnage despotique de Mr. McMahon qui commença une longue rivalité avec Austin. Plus tard dans l'année, de nouveaux talents ont émergé à la WWF : The Rock, Triple H, Mick Foley et Kane ont renforcé la division de la WWF tandis que des clans tells que la D-Generation X et la Nation of Domination ont aidé à lutter contre la WCW et sa New World Order.
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+ La WWF a rebondi dans ses cotes et sa popularité, Raw is War battant finalement Nitro pour la première fois en 84 semaines, le 13 avril 1998. Les cotes continueront d'augmenter en 1998 et 1999. Un match de 12 minutes entre Stone Cold Steve Austin et l'Undertaker a obtenu une note de 9,5 le 28 juin 1999. Il est actuellement le match le mieux coté de l'histoire de Raw[23].
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+ L'« Attitude Era » a vu la WWF étendre sa couverture télévisuelle et sa structure commerciale. Pendant cette période, la société mère de la WWF, Titan Sports, a été rebaptisée World Wrestling Federation Entertainment, Inc. (WWFE, Inc. ou WWFE) et est devenue une société cotée en bourse le 19 octobre 1999, offrant 10 millions d'actions au prix de 17 $ chacune, et a commencé à négocier à la bourse de New York en octobre 2000[24].
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+ En 1999, la WWF a lancé un programme secondaire connu sous le nom de SmackDown! sur la chaîne UPN pour rivaliser avec l'émission WCW Thunder. SmackDown! a fait ses débuts avec une émission spéciale le 29 avril 1999. À partir du 26 août 1999, SmackDown! de la WWF a été diffusé chaque semaine. En 2000, la WWF, en collaboration avec NBC, a créé la XFL, une nouvelle ligue de football américain. La XFL, cependant, a été un échec, n'ayant duré qu'une seule année avant de fermer ses portes.
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+ L'écrivain en chef Chris Kreski a remplacé Vince Russo et Ed Ferrara , qui sont partis à la WCW en 1999[25]. Le travail de Kreski était admiré notamment pour ses histoires bien planifiées et détaillées, et la période de transition a vu des rivalités et des histoires comme la rivalité entre Triple H et Cactus Jack, le triangle amoureux Triple H - Kurt Angle - Stephanie McMahon, et une rivalité très réussie entre les Hardy Boyz, Edge et Christian, et les Dudley Boyz. Aux Survivor Series, Stone Cold Steve Austin a été renversée par une limousine pour l'écarter de la télévision quelque temps en raison d'une blessure sérieuse au cou[26].
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+ Avant WrestleMania 2000, la famille McMahon était entrée dans une rivalité pour la première fois à l'écran, mettant en place pour le main event un match à quatre « McMahon in Every Corner » entre Big Show (dirigé par Shane McMahon), The Rock (dirigé par Mr. McMahon), Triple H (dirigé par Stephanie McMahon-Helmsley) et le futur commissaire de la WWF, Mick Foley (dirigé par Linda McMahon. Triple H l'a emporté après que Mr. McMahon ait frappé The Rock et a conservé ainsi le championnat de la WWF[27].
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+ Stone Cold Steve Austin fait son retour à Unforgiven 2000 et fait ensuite son retour sur le ring à No Mercy, pour se venger de Rikishi, qui avait été révélé comme le pilote de la limousine qui avait frappé Austin aux Survivor Series. Austin remporta le Royal Rumble l'année suivante et sortira victorieux de son match contre The Rock pour le championnat de la WWF à WrestleMania X-Seven avec l'aide de son ancien rival, Mr. McMahon, devenant ainsi un heel[28].
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+ Fin mars 2001, la WWF rachète la WCW et la ECW marquant la fin des Monday Night Wars et de l'« Attitude Era ». Dans la storyline, Shane McMahon a acquis la World Championship Wrestling en avril 2001 et le personnel de la WCW envahi la WWF. Pour la première fois depuis les Monday Night Wars, l'achat de la WCW par le WWF avait rendu possible une importante rivalité inter-promotionnelle américaine, mais l'Invasion fut une déception pour de nombreux fans. L'une des principales raisons serait que de nombreuses stars de la WCW étaient toujours sous contrat avec l'ancienne société mère de WCW, AOL Time Warner, plutôt qu'avec la WCW elle-même, et leurs contrats n'étaient pas inclus dans l'achat de la société. Ces lutteurs ont choisi de s'asseoir sur la durée de leurs contrats et être soutenus financièrement par AOL Time Warner plutôt que de travailler pour WWF pour un salaire moins cher.
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+ Le 9 juillet 2001, les stars de la WCW et de la ECW (acquise par Stephanie McMahon dans un scénario similaire) ont uni leurs forces, formant The Alliance avec le propriétaire de la WCW Shane McMahon et le nouveau propriétaire de la ECW Stephanie McMahon avec le soutien et l'influence du propriétaire original de l'ECW, Paul Heyman. Au pay-per-view WWF InVasion, Stone Cold Steve Austin a trahi la WWF et a aidé l'Alliance à remporter le 5-Man Tag Team Match[29]. Aux Survivor Series, la WWF a finalement battu la WCW et la ECW dans un match où les gagnants remporte tous les droits. L'angle de l'Invasion est donc terminé. Au lendemain de l'Invasion, le WWF a apporté plusieurs changements majeurs à son produit : Ric Flair est retourné à la WWF en tant que "copropriétaire" de l'entreprise, en conflit avec Vince McMahon. Jerry Lawler est retourné à la compagnie après une interruption de neuf mois, après que son remplacement aux commentaires par Paul Heyman a été renvoyé à l'écran par Vince McMahon. Plusieurs anciennes stars de l'Alliance ont été intégrées à la liste principale de la WWF, comme Booker T, The Hurricane, Lance Storm et Rob Van Dam. Lors de Vengeance , Chris Jericho a unifié le championnat de la WCW et le championnat de la WWF, en battant The Rock et Steve Austin le même soir[30].
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+ Hulk Hogan fait son retour après 9 ans d'absence, avec Kevin Nash et Scott Hall dans le but de réunir la nWo à No Way Out 2002, en février 2002. Cependant, le scénario s'est avéré impopulaire auprès des fans et Hogan est rapidement redevenu face à WrestleMania X8 après son match dit « classique » avec The Rock.
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+ Depuis l’an 2000, la World Wrestling Federation se bat contre une poursuite de la World Wildlife Fund, qui demande à la cour d’interdire à la World Wrestling Federation d’utiliser les initiales WWF au Royaume-Uni. Le tout se réglera le 6 mai 2002, lorsque la fédération change son nom pour la World Wrestling Entertainment et adopte les initiales "WWE". La compagnie mère, la World Wrestling Federation Entertainment, adopte elle aussi ce nom[31].
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+ Le logo est ensuite modifié et on lance une grande campagne de promotion appelée "Get The F Out" pour aider à publiciser le changement de nom. On retire toutes mentions verbales ou visuelles de la WWF, et la phrase « World Wrestling Federation » du logo attitude est modifié sur toutes les anciennes images et émissions. Depuis le 23 juillet 2012 (date du 1000e épisode de WWE Raw), un nouvel accord a été trouvé entre les deux entreprises et la WWE a le droit d'utiliser le logo uniquement lors de séquences d'archives, mais pas dans de nouveau matériel vidéo (show télévisé ou jeu)[32].
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+ Début avril 2011, à la suite de la décision du président officiel de la WWE Vince McMahon, la compagnie est renommée WWE Incorporated pour enlever la mention Wrestling dans son nom. Depuis il apparaît clairement que cette décision fut renversé, puisque World Wrestling Entertainment est mentionnée dans l'ensemble des documents légaux de la WWE.
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+ En avril 2002, avec un excès de catcheurs dans son roster pour avoir acheté des anciennes WCW et ECW, la WWE avait besoin d'un moyen de fournir une exposition à tous ses talents. Ce problème a été résolu en introduisant ce qu'on appelle la Brand Extension, où les deux shows principaux, Raw et SmackDown! sont séparés en deux rosters distincts. Les catcheurs, les commentateurs et les arbitres sont envoyés dans un des deux shows, et les deux émissions ont reçu des managers généraux distincts à l'écran. Peu de temps après, dans l'épisode de Raw du 24 juin, Vince McMahon a officiellement qualifié la nouvelle ère de « Ruthless Agression » (littéralement, « l'agression impitoyable »[33]. Plus tard en 2002, après que le champion de la WWE Brock Lesnar a annoncé lui-même qu'il allait du côté de SmackDown! et avec la création du championnat du monde poids-lourds, chaque division avait ses championnats distincts. De plus, les deux divisions ont commencé à mettre en scène des pay-per-views individuels à la carte avec seulement les catcheurs de la division en question (seuls le Royal Rumble, WrestleMania, SummerSlam et les Survivor Series sont restés à deux marques extra-brands). Cette pratique a été abandonnée après WrestleMania 23[34]. En effet, Raw et SmackDown ont été exploités comme deux promotions distinctes, avec la Draft qui a lieu chaque année pour déterminer quel catcheur a été attribué à une division. Cela a duré jusqu'en août 2011, lorsque les deux promotions ont été fusionnées.
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+ Les deux stars principales de l'« Attitude Era », Stone Cold Steve Austin et The Rock, ont finalement quitté l'entreprise en 2003 et 2004, tandis que Brock Lesnar, le plus jeune champion de la WWE, et Randy Orton, le plus jeune champion du monde poids-lourd, ont connu un énorme succès. Triple H sera également l'une des têtes d'affiche pendant cette période, remportant plusieurs championnats du monde, appelant cette période le « Reign of Terror », tout comme l'Undertaker dont la série de victoires à WrestleMania a commencé à devenir célèbre .Rey Mysterio, Kurt Angle, Edge, Eddie Guerrero, Chris Benoit, Big Show, John « Bradshaw » Layfield et Rob Van Dam ont également eu l'occasion de participer à des événements majeurs et tous sont devenus champions du monde à plusieurs reprises. De la mi-2002 à 2003, la WWE a apporté à la compagnie plusieurs stars majeures de la WCW, dont Eric Bischoff, Scott Steiner, Goldberg, Kevin Nash et Ric Flair. The Great American Bash, qui était à l'origine un pay-per-view de la WCW, a fait ses débuts à la WWE.
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+ Eddie Guerrero, de la fameuse famille mexicaine de catch, la famille Guerrero, a atteint une célébrité énorme au cours de cette période. Il a gagné une large base de fans en 2003 à SmackDown!, qui lui a permis d'accéder rapidement à son statut de main eventer et a finalement remporté son premier championnat du monde, le WWE Championship à No Way Out en 2004. Il est resté le meilleur lutteur de la compagnie après avoir remporté le championnat de la WWE, jusqu'à sa mort prématurée le 13 novembre 2005. Il a été intronisé au Temple de la renommée de la WWE, l'année suivante en 2006. La mort de Guerrero en raison de sa toxicomanie a amené la WWE à appliquer la politique de bien-être de la WWE pour empêcher les catcheurs d'utiliser des stéroïdes nocifs. Les circonstances de sa mort permettent à son ami Rey Mysterio de remporter le Royal Rumble 2006 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 22.
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+ Cependant, les plus grandes stars à émerger lors de cette époque sont John Cena et Batista. À ses débuts, Cena deviendra rapidement populaire grâce à son personnage de rappeur "The Doctor of Thuganomics" à SmackDown, recevant un match de championnat pour le titre de la WWE contre Brock Lesnar à Backlash 2003, et eut une rivalité avec l'Undertaker pendant l'été. À WrestleMania 21, il a remporté son premier championnat mondial quand il a battu John « Bradshaw » Layfield, le champion de la WWE. La popularité de Cena a explosé quand il a été repêché à Raw au Draft de 2005, où il est rapidement devenu le visage de la WWE, succédant à des gros noms comme Stone Cold Steve Austin ou Hulk Hogan. La popularité de Cena lui a permis de devenir le recordman de vœux pour la fondation Make-A-Wish, en accordant plus de 500 souhaits en août 2017[35]. Un autre catcheur populaire durant cette période a été Bobby Lashley, de la division WWE ECW. Cena a battu Lashley au Great American Bash en 2007, peu avant le départ de Lashley de la WWE.
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+ Début 2005, la popularité de Batista est monté à la même vitesse que celle de Cena, remportant le Royal Rumble 2005 et le World Heavyweight Championship à WrestleMania 21 en battant Triple H. Plus tard dans l'année, Batista bat de nouveau Triple H dans un Hell in a Cell match à Vengeance[36]. Batista connait un grand succès dans les mois suivants, mais il se blesse début 2006 et manque WrestleMania 22. Après être revenu et avoir remporté un autre championnat du monde, Batista défend son titre contre l'Undertaker à WrestleMania 23 en 2007. John Cena et Batista s'affrontent pour la première fois à SummerSlam 2008, avec une victoire de Batista.
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+ En août 2002, Shawn Michaels revient également en tant que lutteur, à SummerSlam après une interruption de plus de quatre ans. Il connaîtra un grand succès et remportera le championnat du monde poids-lourd dans le tout premier Elimination Chamber match aux Survivor Series 2002. En 2006, Michaels se réunira avec Triple H pour former à nouveau le groupe populaire des années 1990, la D-Generation X. Ils ont eu une grande rivalité avec les Spirit Squad, la famille McMahon, et le Rated-RKO (Edge et Randy Orton), rivalité qui s'est terminé prématurément lorsque Triple H a subi un déchirement du quadriceps en 2007[37].
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+ La « Ruthless Agression Era » a vu également la naissance du Money in the Bank Ladder match. Le concept a été introduit en mars 2005 par Chris Jericho[38]. Jericho a présenté l'idée au manager général de Raw Eric Bischoff, qui l'a aimé et l'a rapidement signé pour WrestleMania 21 en assignant Jericho, Christian, Chris Benoit, Edge, Shelton Benjamin, et Kane à participer au match. Edge a remporté ce match inaugural, et depuis, le match est devenu un moyen d'élever de nouvelles stars au rang de stars principales, avec des gagnants tels que CM Punk, Daniel Bryan, Alberto Del Rio et Seth Rollins[39]. Le format du match était à l'origine exclusif à WrestleMania, annuellement, jusqu'en 2010 avec la création d'un pay-per-view Money in the Bank. En 2017, Shane McMahon a annoncé le tout premier Money in the Bank féminin, remporté par Carmella.
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+ En 2005, la WWE a commencé à réintroduire l'ancienne Extreme Championship Wrestling (ECW) à travers son contenu vidéo et une série de livres, dont la sortie de The Rise and Fall of ECW.
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+ Le 26 mai 2006, la WWE a officiellement annoncé la relance de la franchise avec sa propre émission sur Sci-Fi de NBC Universal, à partir du 13 juin 2006[40]. Malgré les inquiétudes initiales concernant le catch professionnelle, la présidente de la chaîne Sci-Fi, Bonnie Hammer, a déclaré qu'elle pensait que la ECW correspondrait au thème de la chaîne « étirer l'imagination »[41].
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+ Le 13 juin, Paul Heyman, ancien propriétaire de la ECW et nouveau représentant de la division ECW, a recommandé le championnat du monde poids-lourd de la ECW pour être le championnat mondial de la division et l'a décerné à Rob Van Dam. Sous la bannière WWE, la ECW a été présenté dans un style modernisé à celui où il s'agissait d'une promotion indépendante et a été produit suivant le même format que les autres divisions, avec des règles de match, comme les décomptes à l'extérieur et les disqualifications. Les matchs mettant en vedette l'ensemble de règles de l'ancienne ECW ont été classés comme étant contestés en vertu des « règles extrêmes » et n'ont été fait que lorsque cela était spécifié autrement[40]. La division a cessé d'exister le 16 février 2010.
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+ La « Ruthless Agression Era » a pris fin en juillet 2008, après le violent match opposant Shawn Michaels à Chris Jericho au Great American Bash 2008, match jugé trop violent, notamment par Linda McMahon qui était en course pour une place au Sénat. La WWE a pris la décision d'arrêter ses émissions diffusés en TV-14 et de remettre en place la TV-PG, marquant le début d'une nouvelle ère.
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+ Au cours de l'été 2008, la WWE a commencé à prendre ses distances avec le contenu agressif des années passées, allant dans le sens d'une approche plus conservatrice. L'épisode de SmackDown du 22 juillet 2008 a été le premier à utiliser une note de télévision PG plutôt que d'utiliser une notation PG-14, marquant officiellement le début de la « PG Era »[42]. Durant les premières années de l'ère, ce sont les fans qui ont inventés le terme de « PG Era », mais les références des catcheurs eux-mêmes sont venues plus tard comme Triple H dans son documentaire "Thy Kingdom Come" et Natalya lors d'un épisode de "Table for 3". En 2009, la WWE a débuté un concept d'accueil de guest stars (inviter chaque semaine une célébrité pour Raw), initialement avec Donald Trump (dans le scénario, il était propriétaire d'une seule nuit de Raw). Ce concept va durer jusqu'en 2010. Toujours en 2009, la D-Generation X se réunit et remportera les championnats par équipes unifiés au main de Chris Jericho et Big show dans un match TLC match[43]. Le 4 janvier 2010, Bret Hart est revenu à la WWE après une absence de treize ans, où il s'est réconcilié avec Shawn Michaels à l'écran. À WrestleMania XXVI, Michaels a pris sa retraite à la suite de une défaite contre l'Undertaker. Batista a quitté la WWE en mai 2010 et Chris Jericho en septembre de la même année. Triple H et l'Undertaker ont mis fin à leurs carrières à temps plein courant 2010. Une autre star prend également sa retraite en avril 2011 : Edge, à la suite d'une grave blessure au niveau de la nuque. En 2010, Bret Hart a brièvement occupé le poste de manager général de Raw avant d'être remplacé par un général manager anonyme. Au début de 2011, The Rock est revenu à la WWE quand il a été annoncé comme l'hôte de WrestleMania XXVII[44]. Rock a commencé une rivalité transgénérationnelle avec John Cena et l'a battu dans un match à WrestleMania XXVIII.
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+ En août 2011, la WWE a commencé à supprimer progressivement la Brand Extension en donnant à Raw le slogan « SuperShow », ce qui signifie que les catcheurs pouvaient apparaître à Raw et SmackDown[45]. Tout au long de la Brand Extension originale de la WWE, la compagnie a tenu 9 Drafts au total. À partir du 1000e épisode de Raw, diffusé le 23 juillet 2012, Raw a supprimé le slogan « SuperShow » et est passé d'une diffusion de deux heures à une diffusion de trois heures, un format réservé auparavant aux épisodes spéciaux[46]. Des Superstars tels que CM Punk, Alberto Del Rio, Daniel Bryan, Sheamus, The Miz, Dolph Ziggler, Ryback, Kofi Kingston et Johnny Morrison ont été mis à l'honneur autour de cette période.
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+ L'année 2011 a vu une rivalité très acclamée entre les deux Superstars les plus en vue de l'entreprise, John Cena et CM Punk. Leur match à Money in the Bank le 17 juillet a été nommé comme l'un des plus grands matchs de l'histoire de la WWE. Punk, qui était devenu la plus grande star de l'ét�� 2011 grâce à sa tristement célèbre promo "Pipe Bomb", remporte le championnat de la WWE et le garde 434 jours avant de le perdre face à The Rock au Royal Rumble 2013, un règne reconnu par la WWE comme le sixième plus long règne de championnat de tous les temps et le plus long en 25 ans[47]. The Rock a défendu le championnat jusqu'à ce qu'il ait été défait par John Cena à WrestleMania 29 dans une revanche de leur combat de l'année précédente. Cena perdra plus tard le titre à Daniel Bryan à SummerSlam. Immédiatement après le match, il a commencé une rivalité avec l'Autorité qui a vu Bryan devenir le face no 1 à la WWE, Cena étant blessé[48].
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+ Après que Bryan ait vu le championnat de la WWE le lui être retiré à Raw, après Night of Championsh, les fans auraient réussi à détourner des segments dans lesquels Bryan n'était pas impliqué ou impliqué seulement secondairement, avec son chant "Yes!". Le 15 décembre 2013, le championnat du monde des poids-lourds et le championnat WWE ont été unifiés dans un match TLC match entre Cena et Randy Orton, qui a été remporté par Orton et le championnat unifié a été brièvement appelé le WWE World Heavyweight Championship[49].
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+ En juillet 2012, la WWE réorganise le concept de NXT, où l'émission devient le club-école officiel de la compagnie plutôt qu'une émission hebdomadaire traditionnelle comme Raw et SmackDown. La Florida Championship Wrestling (FCW) ferme officiellement ses portes[50]. Le site de la FCW devient alors le site de NXT. Le championnat de NXT est le premier titre de NXT[51], dont son premier détenteur sera Seth Rollins, qui remporte le titre lors de l'émission du 29 août 2012 en battant Jinder Mahal[52]. Quelques mois plus tard, le championnat par équipe de NXT est à son tour créé et mis en jeu dans un tournoi remporté par Adrian Neville et Oliver Grey à l'épisode du 13 février 2013 où ils battent Luke Harper et Erick Rowan[53],[54]. Un troisième titre est créé en avril: le championnat féminin de NXT et est mis en jeu dans un tournoi où des catcheuses du club-école comme du roster principal font partie. Le titre sera remporté par Paige à l'épisode du 20 juin 2013, après avoir battu Emma en finales[55],[56]. Bien que l'objectif de NXT est d'être un club-école, le show jaune a pris une autre dimension après l'arrivée de stars des fédérations indépendantes américaines comme Kevin Owens, Sami Zayn ou Samoa Joe et des catcheurs venant du Japon tels que Finn Bálor et Shinsuke Nakamura. NXT est désormais considéré comme une véritable troisième division disposant de ses propres pay-per-view : les Takeover.
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+ La nuit après le Royal Rumble 2014, CM Punk a quitté la WWE ayant le sentiment d'être maltraité par les fonctionnaires au sein de l'entreprise alors qu'il traitait une infection de staphylocoque mal diagnostiquée. Pendant ce temps, lorsque la montée de Daniel Bryan a été stoppée nette par la WWE et après le Royal Rumble, remporté par Batista qui venait de faire son retour, l'indignation des fans à propos du mauvais usage du personnage de Bryan a entraîné un changement imprévu pour le main event de WrestleMania XXX. À Raw le 24 mars 2014, Triple H a désigné la période que la WWE vivait comme la « Reality Era », a reconnu qu'Internet et ses fans étaient plus compétents que jamais et avaient plus d'influence sur l'entreprise que jamais. Bryan a finalement était inséré dans le main event de WrestleMania, remportant le WWE World Heavyweight Championship en battant Batista et Randy Orton. Toujours à WrestleMania XXX, l'Undertaker a été battu pour la première fois à l'événement par Brock Lesnar, après 21 victoires consécutives remontant à 1991[57],[58]. Lesnar a ensuite battu John Cena à SummerSlam et a gagné le WWE World Heavyweight Championship, remportant son premier titre de la WWE depuis une décennie. La création du WWE Network et du WWE Performance Center ont également été des créations majeures au cours de cette période.
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+ Le WWE Network, une plateforme de streaming en ligne est lancée le 24 février 2014[59]. Ce nouveau service vise à concurrencer les plateforme de diffusion des pay-per-view aux États-Unis ainsi que de monnayer la très vaste vidéothèque de l'entreprise mais aussi de ne plus dépendre des plateformes de diffusion de programmes en paiement à la séance (Dish Network, Direct TV)[60]. Le vendredi 15 août 2014, le logo de la compagnie change pour adopter le même design que celui du WWE Network[61].
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+ Sting, la légende de la WCW, qui était surnommé « le plus grand catcheur à n'avoir jamais été de la WWE »[62], a fait ses débuts aux Survivor Series 2014 et a fait son premier match à WrestleMania 31 contre Triple H, match qu'il a perdu. Au même événement, l'Undertaker est revenu et a battu Bray Wyatt. Seth Rollins, ancien membre du Shield, connaît également le succès à cette époque, remportant le championnat du monde poids-lourds de la WWE et le gardant pour la majeure partie de l'année 2015 avant de devoir le rendre en raison d'une blessure. Cette époque a également vu la retraite de Daniel Bryan, un catcheur très populaire, qui avait remporté le WWE World Heavyweight Championship à WrestleMania XXX[63].
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+ Le catcheur très populaire de la TNA AJ Styles a fait ses débuts à la WWE, au Royal Rumble 2016. Shane McMahon a fait son retour en février 2016, et a perdu dans un Hell in a Cell match face à l'Undertaker à WrestleMania 32. Cet événement a attiré la plus grande foule à assister à un événement WWE, dépassant les 100 000 spectateurs. Dans le main event, Roman Reigns a battu Triple H pour remporter le WWE World Heavyweight Championship. L'Autorité a officiellement été dissoute le 1er mai 2016.
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+ Le 25 mai 2016, après quelques années avec les rosters réunis, la WWE annonce le retour de la Brand Extension (la séparation de RAW et Smackdown), avec le retour de Smackdown en direct sur USA Network le mardi soir à partir du 19 juillet 2016[64]. Suite au retour de Shane McMahon mais qui a perdu contre Undertaker à Wrestlemania 32, il ne prend pas le contrôle de RAW, mais Vince McMahon annonce par la suite que Shane sera responsable de Smackdown et que sa sœur Stéphanie McMahon sera responsable de RAW. Par la suite, Shane McMahon gérera Smackdown avec Daniel Bryan, et Stéphanie McMahon gérera RAW avec Mick Foley.
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+ Lors du draft du 19 juillet 2016, les catcheurs de la fédération sont affectés à l'une des deux branches. Suite au draft, le WWE Championship devient exclusif à Smackdown, ce qui pousse les dirigeants de RAW à annoncer dès le lendemain la création d'une nouvelle ceinture : le WWE Universal Championship, dont le premier champion est Finn Bálor couronné lors de Summerslam (2016) face à Seth Rollins. Il est toutefois contraint de rendre vacant son titre le RAW suivant pour cause de blessure à l'épaule. Du côté de Smackdown, le show dévoile deux nouveaux titres : un titre par équipe (WWE Smackdown Tag Team Championship) et un titre féminin (WWE Smackdown Women's Championship) dont les designs sont identiques aux ceintures de RAW mais de couleur bleue.
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+ La WWE organise durant l'été 2016 le tournoi du Cruiserweight Classic remporté par TJ Perkins, ce qui permet à RAW d'obtenir un championnat pour les catcheurs de catégorie moyenne pour le retour du Cruiserweight Championship. À partir du 29 novembre 2016, un nouveau show secondaire ouvre ses portes le mardi sur le WWE Network, il s'agit du 205 Live réservé aux catcheurs cruiserweight et remplace numériquement WWE Superstars s’arrête le 25 novembre. Le week-end du 14 et 15 janvier 2017, la WWE organise un tournoi en Angleterre permettant de désigner le premier United Kingdom champion. Au terme du tournoi, Tyler Bate est couronné champion en battant Pete Dunne en finale. Pendant la semaine de WrestleMania 33, la WWE annonce qu'un tournoi féminin, le Mae Young Classic (nom en rendant hommage à Mae Young) aura lieu à l'été 2017, il est remporté par la japonaise Kairi Sane.
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+ Lors du premier Superstar Shake-up du 10 avril 2017, qui consiste à ce que les deux Brand (Smackdown et RAW) s'échange des superstars, le Intercontinental Championship retourne à RAW et, le lendemain, le United States Championship fait le chemin inverse vers SmackDown. Un an après, une semaine après Wrestlemania 34, les 16 et 17 avril 2018, un deuxième Superstar Shake-up a lieu. Le WWE United States Championship retourne en premier à RAW avec Jinder Mahal, mais celui-ci perd le titre le soir-même face à Jeff Hardy. Le lendemain, à Smackdown, Jeff Hardy débarque avec le titre, donc le titre reste finalement à Smackdown.
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+ À partir du 16 janvier 2018, la WWE créée une nouvelle émission (WWE Mixed Match Challenge) consacrée à des matchs par équipe mixte (composée d'un homme et d'une femme par équipe), elle est diffusée le mardi après SmackDown sur Facebook. La finale a eu lieu le 3 avril 2018, elle opposait The Miz et Asuka à Bobby Roode et Charlotte Flair, elle a été remporté par The Miz et Asuka[65].
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+ Le 17 février 2018, la WWE annonce la fin des pay-per-view exclusifs à chaque Brand. RAW et Smackdown font désormais partie des mêmes pay-per-view[66], système de PPV similaire à la "PG Era".
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+ Le 30 octobre 2016, la "Women's Révolution" débute. Pour la première fois de l'histoire de la WWE, le main-event d'un pay-per-view oppose deux femmes et par la même occasion, le premier Hell in a Cell match féminin, Sasha Banks contre Charlotte Flair à Hell in a Cell (2016). Par la suite, de nombreuses annonces vont accentuer cette révolution, en 2017, le tout premier Money in the Bank match féminin (qui sera exclusif pour les catcheuses de SmackDown cette année-là)[67]. Douze ans après la première édition chez les hommes à WrestleMania 21 en 2005, Carmella devient la première détentrice de la mallette, même si celle-ci avec été décroché par un homme, il s'agit de James Ellsworth[68]. Ensuite, le 18 décembre 2017, Stéphanie McMahon annonce que se déroulera le premier Royal Rumble féminin lors du pay-per-view éponyme en 2018. Le Royal Rumble match féminin possède les mêmes règles que le match masculin et donne la possibilité à la gagnante de choisir la championne qu'elle désire affronter à WrestleMania. Lors de ce pay-per-view, Asuka devient la première femme à remporter le Royal Rumble féminin. Le lendemain, à RAW, Stéphanie McMahon annonce que le RAW Women's Championship, détenu par Alexa Bliss, sera défendu lors du premier Elimination Chamber match féminin. La championne parvient à conserver son titre lors de Elimination Chamber (2018).
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+ Quelques mois après, lors de RAW du 23 juillet, Stéphanie McMahon, Vince McMahon et Triple H annoncent un Pay-Per-View spécial exclusif aux catcheuses, qui se nomme "Evolution" et qui s'est déroulé le 28 octobre 2018 à Long Island, New York[69].
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+ Par la voix de Triple H, la WWE annonce la création d'un show NXT indépendant spécialement pour le Royaume-Uni : WWE NXT UK. Il aura la particularité d'avoir dans son roster que des catcheurs et catcheuses issus du Royaume-Uni et de l'Irlande du Nord. Le Général Manager sera Johnny Saint. La nouvelle division démarre le 17 octobre 2018.
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+ Le 3 septembre 2018 Renee Young devient officiellement la première commentatrice de l'histoire de RAW[70].
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+ À la suite de la plus mauvaise audience de l'histoire de RAW en décembre 2018[71], les dirigeants de la WWE réagissent. Dans le même mois, l'épisode de RAW du 25 décembre, réalise une nouvelle fois la pire audience de l'histoire du show[72].
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+ Après quelques mois hors écran, Vince McMahon débarque à RAW le 17 décembre 2018 avec son fils, Shane McMahon, sa fille, Stéphanie McMahon et son gendre, Triple H. Stéphanie indique que c'est le moment de prendre un nouveau départ et que la WWE donne au public le pouvoir, quant à Triple H, il affirme que l'époque des dirigeants absents sont terminés et qu'ils vont désormais donner au public ce qu'ils veulent[73]. De nouvelles superstars seront désormais mis en avant.
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+ Le 14 janvier 2018, à RAW, Alexa Bliss annonce le retour d'un championnat par équipe féminin pour Elimination Chamber le 17 février 2019, Sasha Banks et Bayley deviennent les premières championnes[74]. Le 18 février lors de Raw, il a également été annoncé que les titres seraient défendus à NXT[75]. Au début de 2019, Seth Rollins remporte le Royal Rumble 2019 et tentera de vaincre le champion Universel Brock Lesnar à WrestleMania 35[76]. Du coté féminin, Becky Lynch le remporte et choisi la championne de RAW Ronda Rousey[77], cependant après la décision de Vince McMahon, Charlotte Flair la remplace[78]. Mais Becky Lynch a une deuxième chance de participer au match à WrestleMania à condition qu'elle batte Charlotte Flair à Fastlane[79]. Elle remporte le match, ainsi les titres féminins de RAW et SmackDown sont défendus dans un Triple Threat Match à Wrestlemania 35 impliquant Ronda Rousey, Becky Lynch et Charlotte Flair dans ce qui est le premier main-event féminin de l'histoire de WrestleMania.
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+ En raison de la pandémie de coronavirus qui frappe le monde au début de l'année 2020, la WWE décide d'organiser ses shows hebdomadaires (Raw, NXT, SmackDown) au Performance Center à Orlando et sans public à partir du vendredi 13 mars 2020. WrestleMania 36 est également délocalisé au centre d'entraînement de la WWE et se déroule à huis-clos[80]. Le Superbowl du catch a lieu sur deux jours pour la première fois. Si beaucoup de fans ne comprenaient pas le choix de maintenir l'organisation du plus grand show de catch de l'année sans public, la WWE est parvenue à tirer son épingle du jeu grâce au Boneyard match entre l'Undertaker et AJ Styles et le Firefly Fun House match entre Bray Wyatt et John Cena. Il s'agissait de deux matchs cinématiques qui ont recueilli des critiques positives et ont sauvé le show[81].
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+ L'état de Floride, par le biais de son gouverneur Ron DeSantis, donne le statut de service essentiel pour « les employés d’organisations sportives et de productions de médias avec une audience nationale — y compris les athlètes, performers, équipes de productions, équipes exécutives, équipe médias et toute autre personne nécessaire pour faciliter les services de soutien à cette production — uniquement si le lieu est fermé au grand public », ce qui permet à la WWE de continuer à enregistrer ses émissions[82]. Le 15 avril 2020, la WWE annonce une série de licenciements pour faire des économies en raison de la crise. C'est ainsi 19 catcheurs dont Rusev, Karl Anderson, Luke Gallows, Zack Ryder, trois producteurs dont David Finlay, l'arbitre Michael Chioda présent dans la compagnie depuis 31 ans ainsi que des entraîneurs qui voient leur contrat rompu[83]. En outre, d'autres mesures sont prises pour réduire les dépenses comme la réduction de la rémunération des dirigeants et des membres du conseil d'administration, la réduction des dépenses de fonctionnement et le report d'au moins six mois des dépenses liées à la construction du nouveau si��ge de la société.
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+ Au mois de mai, le pay-per-view Money in the Bank doit également se dérouler sans public. La WWE décide de s'adapter à la situation en organisant les deux Money in the Bank ladder match à son siège social, la Titan Tower, à Stamford (Connecticut). Ces matchs se transforment en Corporate Ladder, le match débute au rez-de-chaussée du bâtiment puis les catcheurs en compétition doivent monter les 7 étages pour atteindre le toit où se trouvent le ring et les échelles pour finalement décrocher la mallette[84].
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+ À partir du 25 mai, la WWE accueille certains de ses catcheurs en développement pour officier en qualité de public, ils sont placés derrière des vitres en plexiglass et doivent respecter les règles de distanciation sociale[85].
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+ Au 3 janvier 2020[86]:
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+ Les accomplissements sont des événements annuels (certains historiques) qui sont souvent le main event d'un pay-per-view qui donne accès plus rapidement à un championnat.
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+ - Raw
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ Permettent d'accéder plus facilement au roster principal si c'est organisé par NXT et n'ont qu'une portée symbolique.
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+ - Agent libre ou Hall of Famer ou sans Brand
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+ - WWE 205 Live
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+ La WWE possède deux classements hebdomadaires. Le Power 25 est le classement hebdomadaire officiel sur WWE.com qui réunit les meilleurs catcheurs des deux divisions de la World Wrestling Entertainment : SmackDown et RAW. Les critères de classement comprennent : les victoires, les titres mais aussi les faits importants. Le Power 25 est révélé tous les samedis.
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+ États-Unis :
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+ France : (heure de Paris)
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+ - Le mercredi à 20h40 sur AB1 (en version française).
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+ - Rediffusion tous les samedis sur AB1 (juste après l'inédit de Smackdown).
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+ - Le samedi à 21h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le mercredi).
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+ - Le samedi à 20h40 sur AB1 (en version française).
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+ - Rediffusion tous les mercredis sur AB1 (juste après l'inédit de Raw).
199
+ - Le samedi à 23h00 sur La chaîne L'Équipe (version d'1h de la version déjà diffusée sur AB1 le samedi).
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+ - Le samedi à 22h00 sur La chaîne L'Équipe.
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+ - Rediffusion nuit dimanche à lundi sur La chaîne L'Équipe vers 4h00
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+ Présentation :
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+ Canada -  Québec : (heure normale/avancée de l'est)
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+ Belgique - Suisse :
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+ - Le mercredi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
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+ - Rediffusion version française, le vendredi vers 00h30
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+ - Le samedi à 20h40 sur ABXplore (en version française).
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+ - Rediffusion version française tous les lundi vers 00h30
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+ Autres (chaînes en clair uniquement)
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+ Outre les catcheurs et catcheuses, la WWE emploie d'autres personnes dans divers rôles : par exemple les arbitres, ou les General Managers (qui sont censés chacun diriger l'une des divisions de la WWE). Le WWE Hall of Fame (« Temple de la renommée »), est un Hall of Fame qui réunit les plus grands catcheurs de l'histoire de la WWE
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+ Hormis les licences médiatiques que possède l'entreprise telles que Acclaim, THQ/2K Sports et Mattel concernant les jeux vidéo et autres produits dérivés, la WWE se focalise également dans d'autres domaines dans le but d'étendre leur marché.
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+ Le modèle {{dead link}} doit être remplacé par {{lien brisé}} selon la syntaxe suivante :
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+ {{ lien brisé | url = http://example.com | titre = Un exemple }} (syntaxe de base)
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+ Le paramètre url est obligatoire, titre facultatif.
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+ Le modèle {{lien brisé}} est compatible avec {{lien web}} : il suffit de remplacer l’un par l’autre.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le Wyoming /wi.o.miŋ/ (prononciation en anglais : /waɪ.ˈoʊ.mɪŋ/) est un État de l'Ouest des États-Unis, bordé à l'ouest par l'Idaho, au nord par le Montana, à l'est par le Nebraska et le Dakota du Sud et au sud par le Colorado et l'Utah. Le tiers de l’État est situé dans les Grandes Plaines, mais le Wyoming est montagneux sur tout le reste de son territoire. C'est aussi l'État le moins peuplé des États-Unis avec ses 563 626 habitants. Sa capitale et plus grande ville est Cheyenne.
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+ Le nom Wyoming provient de l'algonquin et signifie « lieu de grande prairie ».
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+ Le Wyoming était autrefois habité par plusieurs groupes amérindiens dont les Crows, les Arapahos, les Sioux et les Shoshones, qui furent rencontrés par les explorateurs blancs lorsqu'ils découvrirent la région. Bien que des trappeurs français aient dû s'aventurer dans la partie nord de l'État vers la fin des années 1700, ce fut sans doute John Colter, un membre de l'expédition Lewis et Clark, qui fut le premier Américain blanc à y pénétrer en 1807, mais ses rapports concernant Yellowstone furent à l'époque considérés comme imaginaires. Robert Stuart emprunta la passe en 1812, en rejoignant le Missouri en provenance de l'Oregon par voie continentale. L'explorateur Jim Bridger redécouvrit South Pass en 1827, qui deviendra par la suite la route suivie par la Piste de l'Oregon. En 1850, Bridger localisa aussi ce que l'on appelle aujourd'hui Bridger Pass (en), qui sera plus tard utilisée par l'Union Pacific en 1868 dans un premier temps et par l'Interstate 80 dans un second temps au XXe siècle. Bien qu'il visitât lui aussi Yellowstone et s'appliquât à transcrire ses découvertes, on considéra que ses écrits ne pouvaient être que des contes.
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+ Après l'arrivée de l'Union Pacific à Cheyenne, devenue capitale de l'État en 1867, la population commença à augmenter dans le Territoire du Wyoming, établi le 25 juillet 1868. Contrairement aux États du Montana, du Dakota du Sud et du Colorado, le Wyoming ne connut jamais d'expansion rapide de la population car on n'y fit pas de découverte majeure d'or ou d'argent. Seul du cuivre fut découvert dans quelques régions de l'État. Dès que le gouvernement organisa des expéditions vers Yellowstone, les rapports précédents d'hommes comme Colter et Bridger se révélèrent vrais. Cela mena à la création du parc national de Yellowstone qui devint le premier parc national au monde le 1er mars 1872, situé dans la partie la plus au nord-ouest de l'État, avec quelques portions du parc s'étendant sur les États voisins.
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+ De 1879 à 1892, une partie du territoire vit s'opposer durement les grands propriétaires de bétail, ayant souvent fait fortune en profitant de la guerre civile et disposant des meilleures terres, aux petits éleveurs, pour beaucoup venus après la guerre ; ce conflit aboutit à la guerre du comté de Johnson. En 1891, les grands éleveurs formèrent la Wyoming Stock Growers Association et décrétèrent que toute tête de bétail trouvée en possession d'un non-membre de l'association serait considérée comme volée, à moins que le propriétaire ne put montrer une facture émanant de l'association. Suite aux pendaisons de plusieurs d'entre eux, des petits éleveurs se regroupèrent au sein d'une association d'autodéfense et résistèrent efficacement. Aussi, en 1892, les grands propriétaires commencèrent à recruter une importante troupe de pistoleros, notamment venus du Texas. Armés par le gouverneur du Wyoming, les hommes de main envahirent les terres des petits éleveurs et, suite à la résistance que leur opposèrent ces derniers, en abattirent une vingtaine. Des troupes fédérales furent finalement déployées et arrêtèrent 45 tueurs. Le magistrat leur ayant fixé une caution que les riches éleveurs pouvaient facilement payer, tous furent remis en liberté et disparurent. L'affaire fut abandonnée par la justice[2].
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+ En septembre 1885, des hommes armés attaquèrent les travailleurs chinois de l'Union Pacific à Rock Springs, pour les expulser ; 22 Chinois furent tués[2].
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+ Le Wyoming fut admis dans l'Union le 10 juillet 1890. Son nom est un hommage à la vallée du Wyoming (en) de Pennsylvanie, rendue célèbre par le poème Gertrude of Wyoming (en) de Thomas Campbell (écrit en 1809). Ce nom a été suggéré par J. M. Ashbey de l'Ohio. En 1869, le Wyoming fut le premier État des États-Unis à accorder le droit de vote aux femmes, au moins partiellement, dans le but de rassembler assez de suffrages pour être admis comme État. Le Wyoming verra aussi les premières femmes arriver en politique, occuper des postes dans la justice et à la fonction de gouverneur de l'État : Nellie Tayloe Ross le sera en effet en 1925.
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19
+ Le Wyoming est situé au nord du Colorado, à l'ouest du Nebraska, au sud du Montana.
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+
21
+ Tout comme le Colorado et l'Utah, États voisins, le Wyoming est délimité selon la loi par des lignes rectilignes, ce qui l'apparente à un rectangle géosphérique ou un trapèze isocèle[3]. En raison de l'absence d'outils de précision à l'époque, tels que les satellites, le traçage des frontières de l'État n'a pas reproduit rigoureusement les lignes rectilignes indiquées par la loi[3].
22
+
23
+ L'État du Wyoming est divisé en 23 comtés[4].
24
+
25
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini deux aires métropolitaines et sept aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Wyoming[5].
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+
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+ (31 464)
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+
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+ (32 543)
30
+
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+ (3,4 %)
32
+
33
+ (406)
34
+
35
+ En 2010, 71,9 % des Wyomingais résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 29,7 % dans une aire métropolitaine et 42,3 % dans une aire micropolitaine.
36
+
37
+ L'État du Wyoming compte 99 municipalités[6], dont 17 de plus de 5 000 habitants.
38
+
39
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Wyoming à 578 759 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 2,68 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 563 626 habitants[7]. Le Wyoming est, à l'instar du Vermont, moins peuplé que la capitale fédérale, Washington. Depuis 2010, l'État connaît la 10e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
40
+
41
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Wyoming devrait atteindre une population de 705 963 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 25,1 % par rapport à 2010[8].
42
+
43
+ Avec 563 626 habitants en 2010, le Wyoming était l'État le moins peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,18 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-ouest du comté de Natrona[9].
44
+
45
+ Avec 2,24 hab./km2 en 2010, le Wyoming était le 2e État le moins dense des États-Unis après l'Alaska (0,48 hab./km2) et donc le moins dense des États-Unis contigus.
46
+
47
+ En 2010, le taux d'urbains était de 64,8 % et celui de ruraux de 35,2 %[10].
48
+
49
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,4 ‰[11] (13,1 ‰ en 2012[12]) et le taux de mortalité à 7,9 ‰[13] (7,8 ‰ en 2012[14]). L'indice de fécondité était de 2,04 enfants par femme[11] (1,99 en 2012[12]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,8 ‰[13] (5,2 ‰ en 2012[14]). La population était composée de 24,02 % de personnes de moins de 18 ans, 10,01 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,66 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,87 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,44 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,8 ans[15].
50
+
51
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 19 032) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 9 888) avec un excédent des naissances (24 299) sur les décès (14 411), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 8 928) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 1 114) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 7 814)[16].
52
+
53
+ Selon des estimations de 2013, 96,3 % des Wyomingais étaient nés dans un État fédéré, dont 41,9 % dans l'État du Wyoming et 54,4 % dans un autre État (25,5 % dans l'Ouest, 17,7 % dans le Midwest, 7,0 % dans le Sud, 4,3 % dans le Nord-Est), 0,6 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 3,1 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (42,8 % en Amérique latine, 23,3 % en Asie, 19,6 % en Europe, 7,4 % en Afrique, 4,5 % en Amérique du Nord, 2,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 39,3 % étaient naturalisés américain et 60,7 % étaient étrangers[17],[18].
54
+
55
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 5 000 immigrés illégaux, soit 1,0 % de la population[19].
56
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57
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 90,71 % —511 279 personnes— de Blancs, 2,37 % —13 336 personnes— d'Amérindiens (0,86 % d'Arapahos), 2,19 % —12 361 personnes— de Métis, 0,84 % —4 748 personnes— de Noirs, 0,79 % —4 426 personnes— d'Asiatiques, 0,08 % —427 personnes— d'Océaniens et 3,02 % —17 049 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
58
+
59
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,09 %), principalement blanche et amérindienne (0,79 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,10 %).
60
+
61
+ Les non-hispaniques représentaient 91,09 % —513 395 personnes— de la population avec 85,85 % —483 874 personnes— de Blancs, 2,09 % —11 784 personnes— d'Amérindiens, 1,47 % —8 305 personnes— de Métis, 0,77 % —4 351 personnes— de Noirs, 0,76 % —4 279 personnes— d'Asiatiques, 0,06 % —365 personnes— d'Océaniens et 0,08 % —437 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 8,91 % —50 231 personnes— de la population, essentiellement des personnes originaires du Mexique (6,69 %)[15].
62
+
63
+ En 2010, l'État du Wyoming avait la 6e plus forte proportion de Blancs, la 9e plus forte proportion de Blancs non hispaniques et la 8e plus forte proportion d'Amérindiens des États-Unis. A contrario, l'État avait la 3e plus faible proportion de Noirs après le Montana (0,41 %) et l'Idaho (0,63 %) ainsi que la 3e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %) et la Virginie-Occidentale (0,67 %).
64
+
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+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 91,1 %, dont 84,7 % de Blancs, 2,1 % de Métis, 2,0 % d'Amérindiens et 1,3 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 8,9 %[23].
66
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67
+ Le Wyoming connaît depuis le début des années 1960 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 2000 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique, d’un âge médian plus élevé (39,2 ans[24]) que les autres populations (25,9 ans pour les Hispaniques, 27,2 ans pour les Amérindiens[25]), d'une natalité plus faible (12,4 ‰ en 2010) que les autres populations (22,8 ‰ pour les Hispaniques, 21,7 ‰ pour les Amérindiens) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
68
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69
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 77,5 % des enfants de moins de 5 ans (14,8 % pour les Hispaniques, 3,1 % pour les Métis et 3 % pour les Amérindiens) et 77,2 % des enfants de moins de 1 an (14,7 % pour les Hispaniques, 3,3 % pour les Métis et 3,3 % pour les Amérindiens)[26].
70
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71
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 74,9 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[8].
72
+
73
+ En 2000, les Wyomingais s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (25,9 %), anglaise (15,9 %), irlandaise (13,3 %), américaine (6,5 %), norvégienne (4,3 %), mexicaine (4,0 %), suédoise (3,5 %), française (3,5 %), écossaise (3,2 %) et italienne (3,1 %)[27].
74
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75
+ L'État avait la 3e plus forte proportion de personnes d'origine basque (0,2 %), la 5e plus forte proportion de personnes d'origine écossaise, les 6e plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise, scot d'Ulster et danoise, la 7e plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise, les 8e plus fortes proportions de personnes d'origine allemande, suédoise et tchèque ainsi que la 9e plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne.
76
+
77
+ L'État abrite la 48e communauté juive des États-Unis. Selon le Berman Jewish DataBank (en), l'État comptait 1 150 Juifs en 2013 (345 en 1971), soit 0,2 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans les agglomérations de Cheyenne (500), Jackson (300), Laramie (200) et Casper (150)[28].
78
+
79
+ L'État abrite également la plus petite communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 586 Arabes en 2013, soit 0,1 % de la population.
80
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81
+ L'État abrite enfin la 24e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies du Elizabethtown College (en)[29], l'État comptait 75 Amish en 2013 (0 en 1992) répartis dans 1 implantation[30].
82
+
83
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (69,1 %), d’Africains subsahariens (23,8 %), de Caribéens non hispaniques (6,0 %) et d’Hispaniques (1,0 %).
84
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85
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 1 773, soit 0,3 % de la population, et celui de Caribéens non hispaniques à 446, soit 0,1 % de la population.
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+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (75,1 %) et d'Espagne (3,9 %)[31]. Composée à 54,6 % de Blancs, 8,1 % de Métis, 3,1 % d'Amérindiens, 0,8 % de Noirs, 0,3 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 33,1 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 32,8 % des Métis, 14,5 % des Océaniens, 11,6 % des Amérindiens, 8,4 % des Noirs, 5,4 % des Blancs, 3,3 % des Asiatiques et 97,4 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
88
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89
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,35 %).
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+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Arapahos (36,5 %), Shoshones (18,4 %) et Sioux (6,3 %)[32].
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+
93
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (23,6 %), Philippins (20,4 %), Indiens (13,3 %), Coréens (11,5 %), Japonais (10,3 %), Viêts (4,3 %) et Thaïs (3,9 %)[33].
94
+
95
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Hawaïens (34,4 %), Chamorros (23,7 %), Samoans (16,4 %) et Tongiens (4,0 %).
96
+
97
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (95,2 %), principalement blanche et amérindienne (36,1 %), blanche et autre (20,2 %), blanche et noire (15,4 %) et blanche et asiatique (14,1 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (4,8 %)[34].
98
+
99
+ Les Amérindiens se concentraient principalement dans la réserve indienne de Wind River (58,5 %), les agglomérations de Cheyenne (6,6 %) et Casper (5,9 %), ainsi que dans la partie du comté de Fremont non intégrée à la réserve indienne de Wind River (5,4 %). Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de Fremont (21,2 %)[35].
100
+
101
+ Les Hispaniques se concentraient principalement dans les agglomérations de Cheyenne (23,9 %), dont 17,1 % dans la seule ville de Cheyenne, Rock Springs (13,3 %), Casper (10,4 %), Gilette (7,2 %), Laramie (6,4 %) et Jackson (6,4 %), ainsi que dans le comté de Carbon (5,3 %). Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Carbon (16,8 %), Sweetwater (15,3 %), Teton (15,0 %), Washakie (13,6 %) et Laramie (13,1 %)[36].
102
+
103
+ Les Noirs se concentraient principalement dans les agglomérations de Cheyenne (47,4 %), dont 36,1 % dans la seule ville de Cheyenne, Casper (14,0 %), Rock Springs (9,2 %) et Laramie (8,9 %).
104
+
105
+ Les Asiatiques se concentraient principalement dans les agglomérations de Laramie (23,1 %), dont 22,5 % dans la seule ville de Laramie, Cheyenne (22,1 %), dont 16,5 % dans la seule ville de Cheyenne, Casper (11,5 %), Rock Springs (7,6 %), Gilette (5,8 %) et Jackson (5,3 %).
106
+
107
+ Selon une enquête annuelle effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2013[41], 36,3 % des Wyomingais se considéraient comme « très religieux », soit 5,1 points de moins que la moyenne nationale (41,4 %), 25,1 % comme « modérément religieux » et 38,6 % comme « non religieux », soit 9,2 points de plus que la moyenne nationale (29,4 %). 48,8 % des Wyomingais s'identifiaient comme protestants, 18,6 % sans appartenance religieuse, 18 % comme catholiques et 14,6 % avec une autre religion[42]. Selon cette enquête, le Wyoming avait la 10e plus forte proportion de personnes se considérant comme « non religieux ».
108
+
109
+ Selon le rapport de l'Association of Religion Data Archives (en) (ARDA) de 2010[43], le Wyoming comptait 62 804 adhérents à l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (11,1 %), 61 222 adhérents à l'Église catholique (10,9 %), 59 247 adhérents aux Églises évangéliques (10,5 %) dont 15 812 à la Convention baptiste du Sud (2,8 %) et 9 344 à l'Église luthérienne - Synode du Missouri (1,7 %), 36 539 adhérents aux Églises protestantes traditionnelles (6,5 %) dont 10 768 à l'Église méthodiste unie (1,9 %), 7 541 à l'Église évangélique luthérienne en Amérique (1,3 %), 7 279 à l'Église épiscopalienne des États-Unis (1,3 %) et 5 348 à l'Église presbytérienne des États-Unis (1,0 %), 785 adhérents aux Églises orthodoxes (0,1 %), 281 adhérents aux Églises protestantes noires, 2 196 adhérents à une autre religion (0,4 %) et 340 552 non-adhérents à une religion (60,4 %). Selon ce rapport, le Wyoming avait la 3e plus forte proportion de mormons des États-Unis après l'Utah (69,1 %) et l'Idaho (26,1 %)[44].
110
+
111
+ Selon une enquête effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2009[45], le Wyoming comptait 54 % de protestants, 16,1 % de personnes sans appartenance religieuse, 14,3 % de catholiques, 10,1 % de mormons et 0,4 % de juifs. Selon cette enquête, le Wyoming avait la 3e plus forte proportion de mormons des États-Unis après l'Utah (60,8 %) et l'Idaho (19,3 %).
112
+
113
+ Selon une enquête effectuée par l'American Religious Identification Survey (ARIS) de l'Institute for the Study of Secularism in Society and Culture (en) en 2008[46], le Wyoming comptait 68 % de chrétiens dont 13 % de catholiques, 12 % de baptistes, 7 % de méthodistes et 1 % de luthériens, 28 % de personnes sans appartenance religieuse et 1 % de personnes avec une autre religion. Selon cette étude, le Wyoming avait la 3e plus forte proportion de personnes sans appartenance religieuse du pays après le Vermont (34 %) et le New Hampshire (29 %).
114
+
115
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[47], les catholiques représentaient 9 % de la population en 2008.
116
+
117
+ Selon des estimations effectuées par le Docteur en Géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État avait la plus faible proportion de Musulmans des États-Unis en 2000 (0,1 %)[48].
118
+
119
+ La réserve indienne de Wind River est la seule réserve indienne de l'État du Wyoming. Elle abrite les tribus amérindiennes des Arapahos du Nord et des Shoshones orientaux.
120
+
121
+ Elle a été créée par le traité de Fort Bridger du 3 juillet 1868, fruit de négociations entre le gouvernement fédéral et le Chef Shoshone oriental Washakie. Les Arapahos du Nord, originaires du bassin de la North Platte River, ont été déplacés dans la réserve en 1877.
122
+
123
+ Avec une superficie totale de 9 149,43 km2 et une superficie terrestre de 8 999,75 km2[49], il s'agit de la 8e réserve indienne la plus vaste des États-Unis. Située dans le centre-ouest de l'État, elle couvre environ 1/3 du comté de Fremont et 1/5 du comté de Hot Springs. Elle est localisée dans le bassin de la Wind River entre les chaînes de montagnes de Wind River, de Owl Creek et d'Absaroka.
124
+
125
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la réserve indienne de Wind River comptait 26 490 habitants, soit 4,7 % de la population de l'État. Il s'agissait de la 6e réserve indienne la plus peuplée des États-Unis. La population était composée de 65,76 % de Blancs, 29,44 % d'Amérindiens, 3,05 % de Métis, 0,26 % d'Asiatiques, 0,25 % de Noirs, 0,03 % d'Océaniens et 1,20 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
126
+
127
+ La réserve abritait 7 798 Amérindiens en 2010, dont 4 279 Arapahos (54,9 %) et 2 041 Shoshones (26,2 %). Elle regroupait 58,5 % des Amérindiens de l'État.
128
+
129
+ Riverton était la municipalité la plus peuplée de la réserve en 2013 avec 10 990 habitants.
130
+
131
+ D’une superficie terrestre d'environ 251 500 km2, plus de 54,7 % (137 448 km2) du territoire du Wyoming est détenu par les autorités publiques, dont 48,4 % (121 808 km2) par le gouvernement fédéral et 6,2 % (15 640 km2) par le gouvernement de l’État du Wyoming, plaçant l’État au 5e rang national après l’Alaska (89,2 %), le Nevada (81,1 %), l’Utah (70,4 %) et l’Idaho (66,6 %).
132
+
133
+ Les territoires détenus par le gouvernement fédéral sont administrés par quatre organismes, le Bureau of Land Management, le Service des forêts des États-Unis (USFS), le National Park Service (NPS) et le United States Fish and Wildlife Service (USFWS) qui en détiennent respectivement 61,1 % (74 363 km2), 30,7 % (37 383 km2), 8,0 % (9 684 km2) et 0,3 % (376 km2).
134
+
135
+ D’autres territoires sont détenus par des autorités spécifiques comme la réserve indienne de Wind River (7 727 km2), détenue par le Bureau des affaires indiennes et administrée par des conseils tribaux, ou la Francis E. Warren Air Force Base (24 km2), détenue par le Département de la Défense des États-Unis et administrée par la United States Air Force[50],[51].
136
+
137
+ Le gouvernement fédéral détient deux parcs, deux monuments, un site historique, quatre pistes historiques, deux aires de récréation, huit forêts, une prairie, quinze régions sauvages préservées, sept refuges fauniques et deux écloseries de poissons[52],[53],[54],[55].
138
+
139
+ Le gouvernement de l'État du Wyoming détient douze parcs et dix-huit sites historiques[56].
140
+
141
+ Le gouvernement du comté de Converse détient et administre un parc, l'Ayres Natural Bridge.
142
+
143
+ Le Wyoming est un État plutôt conservateur et de tradition républicaine depuis au moins une quarantaine d'années à en juger par les résultats des élections présidentielles et des élections au Congrès des États-Unis. L'État n'en fut pas moins précurseur pour avoir été le premier à accorder le droit de vote aux femmes et à avoir élu une femme au poste de gouverneur en 1925.
144
+
145
+ Autrefois, le sud de l'État était peuplé d'ouvriers de l'Union Pacific Railroad et favorable aux démocrates. Aujourd'hui le comté de Teton et la ville universitaire de Laramie sont les derniers bastions démocrates du Wyoming. Le nord-est de l'État est la partie la plus républicaine de l'État aux côtés du sud-ouest, où vivent de nombreux mormons. Selon les commentateurs politiques, les clivages politiques locaux sont davantage entre républicains conservateurs et républicains libertariens qu'entre républicains et démocrates[57].
146
+
147
+ Lors de la première campagne présidentielle dans le Wyoming en 1892, les électeurs avaient apporté leurs voix au président républicain Benjamin Harrison (50,52 %) des voix (battu au niveau national) avant de se tourner 4 ans plus tard vers le candidat démocrate William Jennings Bryan (51,49 %) (lui aussi battu au niveau national). En 1900, en votant à 58,66 % des voix pour le président républicain William McKinley, les électeurs du Wyoming effectuent alors leur premier vote au diapason du choix de la nation américaine. Après avoir largement soutenu les républicains Theodore Roosevelt et William Howard Taft en 1904 et 1908, ils optent pour le démocrate Woodrow Wilson par une majorité relative (36,20 %) dans le cadre d'une élection triangulaire où s'opposent Taft (34,42 %) et Roosevelt (21,83 %). De 1916 à 1940, le Wyoming est au diapason du vote national[57]. En 1944, alors que Franklin Delano Roosevelt sollicite un 4e mandat, il se distingue en votant pour le républicain Thomas Dewey (51,23 %) mais, quatre ans plus tard, le boude lors de sa seconde tentative, en votant pour le président démocrate Harry S. Truman (51,62 %).
148
+
149
+ Depuis l'élection présidentielle de 1952, et à une seule exception en 1964, les électeurs du Wyoming ont systématiquement voté pour le candidat républicain, souvent avec des marges conséquentes. Le dernier candidat démocrate à l'élection présidentielle à avoir ainsi remporté le Wyoming est le président Lyndon B. Johnson lors de l'élection présidentielle de 1964 où il obtint 56,56 % des voix contre le républicain Barry Goldwater (43,44 %).
150
+
151
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président républicain George W. Bush y a obtenu 68,86 % des voix contre 29,07 % au candidat démocrate John Kerry. Quatre ans plus tard, lors de l’élection présidentielle de 2008, le candidat républicain John McCain y obtint 64,8 % des voix face au candidat démocrate Barack Obama (32,5 % des voix), pourtant élu au niveau national.
152
+
153
+ À l'occasion de l'élection présidentielle de 2016, le candidat républicain, Donald Trump, y réalise, avec 68,17 % des voix, un score similaire à celui de son prédécesseur en 2012 (68,64 %), alors que Hillary Clinton obtient le plus mauvais score du Parti démocrate lors d'une élection présidentielle dans l'État depuis 1924. Gary Johnson, candidat du Parti libertarien, y obtient quant à lui 5,19 % des voix (3,28 % au niveau national)[58].
154
+
155
+ Le comté de Teton qui votait constamment républicain jusqu'à l'élection présidentielle de 1988 est le seul de l'État à avoir apporté une majorité constante en voix aux démocrates lors de six des sept dernières élections présidentielles (l'exception étant l'élection de 2000).
156
+
157
+ Au niveau de l'État, les républicains dominent traditionnellement la Législature du Wyoming. Depuis 1939, le Sénat du Wyoming est continuellement dominé par les républicains tandis que depuis 1967, la Chambre des représentants est à majorité républicaine. Lors du 63e congrès, durant la législature 2015-2017, la Chambre est ainsi dominée par 51 républicains contre neuf démocrates et le Sénat par 26 républicains contre quatre démocrates.
158
+
159
+ Cette domination républicaine est néanmoins contrariée au niveau du gouvernorat de l'État. De 1975 à 2011, à l'exception de huit années (1995-2003), le poste de gouverneur a continuellement échu à des démocrates. Depuis le 7 janvier 2019, le gouverneur de l'État est le républicain Mark Gordon (élu avec 66 % des voix en novembre 2018).
160
+
161
+ Au Wyoming, il n'y a pas de lieutenant-gouverneur, c'est le secrétaire d'État qui assure cette fonction. Celle-ci est exercée par le républicain Edward Buchanan depuis 2018. La fonction de secrétaire d'État est continuellement détenue par les républicains depuis 1995.
162
+
163
+ La prédominance des républicains est plus nette concernant les autres postes élus de l'exécutif. Ainsi la fonction d'auditeur est-elle continuellement détenue par les républicains depuis 1947, celle de trésorier depuis 1939 et celle de superintendant de l'instruction publique depuis 1991.
164
+
165
+ Le pouvoir judiciaire est une branche du gouvernement du Wyoming appelé Wyoming Judicial Branch. Il est formé par[59] :
166
+
167
+ La représentation fédérale du Wyoming est uniquement républicaine depuis plus d'une trentaine d'années (1962 et 1979 pour les deux sièges de sénateurs). Les deux sénateurs de l'État au Congrès des États-Unis sont les républicains John Barrasso (depuis 2007) et Mike Enzi (depuis 1997).
168
+
169
+ John Barrasso, sénateur depuis 2007.
170
+
171
+ Mike Enzi, sénateur depuis 1997.
172
+
173
+ L'unique siège du Wyoming à la chambre des représentants est continuellement détenu par les républicains depuis 1979. Liz Cheney, fille de l'ancien vice-président Dick Cheney et lui-même représentant de l'État de 1979 à 1989, détient le siège depuis 2017.
174
+
175
+ En 2005, Le PIB de l'État du Wyoming s'élevait à 18,4 milliards de dollars. L'économie de l'État est basée sur l'industrie minière, qui représente 6,7 milliards de dollars et le tourisme 2 milliards de dollars. L'agriculture est la troisième composante de l'économie locale.
176
+
177
+ L'exploitation minière est la branche de l'économie la plus productive de l'État du Wyoming.
178
+
179
+ En 2004, le Wyoming a extrait de ses sols plus de 395 millions de tonnes de charbon[60], le plaçant en tête des États producteurs. Ses réserves de houille sont estimées à 62,3 milliards de tonnes. Elles sont situées pour la plupart dans les régions de la rivière Powder et de la Green River, respectivement dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Est de l'État.
180
+
181
+ Le gaz naturel est une autre ressource dont dispose le Wyoming. La production a été en 2004 de 54,6 km3, ce qui le place au 5e rang des États producteurs de gaz.
182
+
183
+ Le pétrole, le natron (sodium) et l'uranium sont d'autres ressources présentes et exploitées dans l'État.
184
+
185
+ En 2002, plus de 6 millions de touristes ont visité les parcs nationaux et monuments américains de l'État, alors que le parc national de Yellowstone enregistre chaque année plus de 3 millions d'entrées. Les autres attractions majeures sont le parc national de Grand Teton, le Devils Tower et le monument national de Fossil Butte.
186
+
187
+ Affiche de 1938 faisant la promotion du parc national de Yellowstone.
188
+
189
+ Priscacara liops- Monument national de Fossil Butte.
190
+
191
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
192
+
193
+ Historiquement, l'agriculture est une composante importante de l’identité économique de l'État, bien qu'elle ait vu ses performances décroître. Les cultures et élevages locaux produisent de la viande de bœuf, du foin, de la betterave à sucre, des céréales et de la laine.
194
+
195
+ Quelques livres évoquent le Wyoming. Parmi ceux-ci, Les pieds dans la boue, un recueil de nouvelles écrit par Annie Proulx (1999) dont fait partie Brokeback Mountain, une nouvelle adaptée au cinéma par Ang Lee en 2005.
196
+
197
+ Dans le roman de Jack Kerouac, Sur la route (On the Road, 1957), Sal Paradise passe quelque temps à Cheyenne et livre un aperçu de l'histoire des tribus indiennes.
198
+
199
+ Au rayon des romans policiers, le personnage de Joe Pickett créé par C. J. Box est un garde-chasse dans les contreforts des Bighorn. Walt Longmire, héros créé par Craig Johnson, est un shérif du comté imaginaire d'Absaroka, avec là aussi la chaîne des Bighorn en arrière-plan.
200
+
201
+ Mary O'Hara, écrivain américaine du XXe siècle a vécu au Wyoming. Elle a écrit une trilogie sur l'élevage des chevaux dans cet État : Mon amie Flicka, Le Fils de Flicka et l'Herbe verte du Wyoming, avant Le Ranch de Flicka, livre quasi autobiographique sur sa vie dans les montagnes Rocheuses.
202
+
203
+ Voir aussi En Amérique de Laurent Chalumeau, page 221 à 246 dans l'édition originale Grasset, la description des Frontier days à Cheyenne Wyoming : grand rassemblement de rodéo, avec des cow-boys de tous les États-Unis.
204
+
205
+ La bande dessinée Comanche de Hermann et Michel Greg se passe dans le Wyoming, notamment dans les tomes Red Dust, Les Guerriers du désespoir, Les Loups du Wyoming, Le Désert sans lumière, Furie rebelle, Et le diable hurla de joie..., Le Corps d'Algernon Brown et d'autres.
206
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207
+ Le rappeur et producteur de musique Kanye West possède plusieurs ranchs dans le Wyoming et plus précisément à Cody, ville située dans le comté de Park. Le clip vidéo du morceau Follow God, issu de l'album Jesus Is King, a été tourné intégralement dans les contrées désertiques du Wyoming[61].
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5
+ La Xbox 360 est une console de jeux vidéo développée par Microsoft, en coopération avec IBM, ATI Technologies, Samsung et SiS. Elle succède à la Xbox, et elle concurrence, dans la lignée des consoles de jeux vidéo de septième génération, la Wii de Nintendo et la PlayStation 3 de Sony.
6
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7
+ En date du 23 avril 2016, les chiffres donnent 85,80 millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Trois modèles de la console peuvent être distingués — le modèle initial commercialisé d'abord aux États-Unis le 22 novembre 2005, la version légère et silencieuse appelée Xbox 360 S commercialisée le 16 juillet 2010 en Europe, et la troisième version, la Xbox 360 E commercialisée en 2013.
8
+
9
+ La console offre une rétro-compatibilité avec une partie des titres parus sur Xbox ainsi que de nouvelles idées comme celle des pseudos de base qui passe de un seul à plusieurs qui pourront être générés par la console . La Xbox One lui succède fin 2013.
10
+
11
+ Après 10 ans d'existence, Phil Spencer annonce le 20 avril 2016 que la production de cette console s'arrête afin de liquider les stocks jusqu'à épuisement. Néanmoins, le SAV ainsi que les serveurs Xbox Live continueront de fonctionner jusqu'à une date indéterminée.
12
+
13
+ La Xbox 360 est la première console de septième génération à être sortie dans la compétition avec la PlayStation 3 de Sony et la Wii de Nintendo. Elle est d'abord disponible dans une version standard sortie le 22 novembre 2005 en Amérique du Nord, le 2 décembre 2005 en Europe et le 10 décembre 2005 au Japon, puis dans une version HDMI depuis le 24 août 2007 en Europe. Le port HDMI est désormais présent sur toutes les consoles vendues. Le 14 juin 2010, lors de l'E3, Microsoft dévoile la Xbox 360 Slim : comparable à l'ancien modèle, elle bénéficie cependant d'un nouveau design noir laqué et se présente plus fine, plus légère et plus silencieuse. Intégrant désormais un disque dur de 250 Go, elle se dote du Wifi et d'un port Kinect dédié au nouveau système à détection automatique de mouvement.
14
+
15
+ La Xbox 360 est partiellement compatible avec les jeux Xbox[4]. Cette compatibilité nécessite soit un disque dur, soit de graver un CD, afin d'y stocker les patchs nécessaires au fonctionnement des jeux Xbox. Ces jeux bénéficient d'une amélioration graphique (compatibilité avec les téléviseurs HD)[5].
16
+
17
+ Le 20 avril 2016, Microsoft annonce officiellement l'arrêt de la production de la console, après plus de dix années d'existence, afin de se concentrer désormais sur la Xbox One et sur Windows 10[6]. Toutefois, les serveurs du Xbox Live, tant consacrés au multijoueur qu'au marché, continuent de fonctionner pour une période encore indéterminée.
18
+
19
+ C'est en 2003 que le développement de la nouvelle mouture de la Xbox débuta, son nom de code était « Xenon ». Plusieurs noms définitifs ont été avancés pour cette nouvelle version, Xbox Next, Xbox 2, Xbox FS, Xbox HD ou encore Nextbox[7] avant finalement que l'appellation officielle soit Xbox 360. La présentation officielle a eu lieu le 12 mai 2005 sur MTV. Les premiers kits de développement (alpha), envoyés aux sociétés qui prévoyaient des jeux pour la console, se basaient sur des Power Mac G5. Microsoft proposait un système d'exploitation dédié à la place de Mac OS X et ces kits de développement ont été utilisés lors du salon E3 2005 pour les démonstrations.
20
+
21
+ Sortie un an avant la concurrence, la Xbox 360 marque l'entrée dans l'ère de la haute définition et du sans-fil (pour les manettes). Désireux de prendre un maximum d'avance face à son concurrent direct Sony, Microsoft a décidé de sortir sa console le plus tôt possible, et surtout de ne pas rater les fêtes de fin d'année. Sortie en novembre 2005 aux États-Unis, puis le 2 décembre en Europe et au Japon, la Xbox 360 effectue le premier lancement mondial d'une console dans l'histoire du jeu vidéo, sous la direction de Pierre Delattre. Cette sortie a connu quelques désagréments, comme des ruptures de stocks aux États-Unis et en Europe, le Red Ring Of Death accompagnées de réapprovisionnements tardifs. Le public japonais a réservé un accueil peu enthousiaste à la machine de Microsoft (moins de 40 000 consoles vendues durant le mois de décembre 2005).
22
+
23
+ Microsoft annonce en avril 2008 que 17,7 millions de Xbox 360 ont été vendues à travers le monde depuis son lancement fin 2005[8]. La firme de Redmond annonce également avoir commercialisé 8,1 millions de copies de son jeu évènement Halo 3 depuis sa sortie en septembre 2007. Mass Effect réalise lui aussi un bon score avec 1,6 million d'exemplaires vendus. Cependant, la Xbox 360 est talonnée par la PS3 et reste devancée par la Wii. Microsoft souligne que les possesseurs de Xbox 360 achètent davantage de jeux et accessoires que les propriétaires des autres supports, information immédiatement démentie par Nintendo lors d'une conférence de presse tenue le 22 mai 2008 du fait que cette console ait été vendue un an avant la PS3 et la Wii, ce qui explique que les possesseurs aient le temps d'en acheter plus.
24
+
25
+ En effet, 50 millions de jeux de la console Wii ont été écoulés en 18 mois de commercialisation contre 30 millions pour la Xbox 360 et 23 millions pour la PlayStation 3. Cependant cette information est exacte si l'on tient compte du nombre de jeux différents vendus par console où la Xbox 360 possède un avantage conséquent sur ses deux rivales[9],[10]. Le 22 septembre 2008, Microsoft annonce que la Xbox 360 vient de dépasser les 6 millions d'unités vendues en Europe[11]. Et le 31 mai 2009, la firme de Redmond annonce les 30 millions de consoles vendues dans le monde[12].
26
+
27
+ Le 19 juin 2010, Microsoft annonce que sa console s'est désormais vendue à 41,2 millions d'exemplaires, se plaçant toujours en deuxième position derrière Nintendo et sa Wii, et devant la PlayStation 3 de Sony[13]. Durant la première moitié de l'année 2011, les ventes de Xbox 360 ont nettement augmenté, passant de 50 millions d'unités vendues en janvier à 55 millions en juin[14]. À noter tout de même que la console est en net retrait et accuse des ventes moindres face à la PS3 d'environ 4,2 millions d'unités de janvier 2009 à septembre 2011[15][source insuffisante]. La Xbox 360 recule progressivement face à la concurrence mais conserve en partie l'avance des ventes de la première année. La fin d'année 2011 (novembre, décembre) est une véritable réussite pour la Xbox 360 puisque sur cette période Microsoft a vendu plus de consoles que son concurrent direct Sony et la PS3, notamment grâce au marché américain où la Xbox 360 et le Kinect marche très fort. Au 31 décembre 2011 c'est 64,4 millions de Xbox 360 qui ont trouvé preneur de par le monde contre 60,7 millions pour la PS3. La tendance de début d'année tendrait à s'inverser plaçant la PlayStation 3 devant la Xbox 360 dans les ventes mensuelles. Le bilan des ventes de Xbox 360 fin 2011 est estimé à 33,4 millions aux États-Unis, 19,7 millions en Europe (dont 2,8 millions en France, 2,4 millions en Allemagne et 7,5 millions en Grande-Bretagne), 1,5 million au Japon et environ 8 millions dans le reste du monde[réf. nécessaire].
28
+
29
+ Durant l'annonce de l'arrêt de la production de la Xbox 360 en avril 2016, Phil Spencer a ajouté qu'elle s'était vendue à plus de 84 millions d'exemplaires en 10 ans. Soit un score très proche de celui de sa rivale, la PlayStation 3 qui cumule 86 millions d'exemplaires[réf. nécessaire].
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31
+ Lors de la Game Developers Conference 2008 Microsoft Xbox a annoncé sa volonté d'étendre la communauté Xbox Live. Pour ce faire, il avait été proposé un kit de développement « réduit » (XNA) aux développeurs indépendants, aux professionnels non connus… Les résultats arrivent très prochainement puisque les jeux de ces développeurs indépendants devraient arriver bientôt sur le marché Xbox Live. La communauté s'étend donc encore davantage puisque Microsoft proposera aux possesseurs de Xbox 360 de télécharger ces jeux et de les évaluer.
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+
33
+ Lors de l'E3 2009 Microsoft annonce une nouvelle technologie révolutionnaire dans le monde du jeu vidéo, baptisée « Project Natal », permettant de jouer sans manette[16]. Et c'est lors de l'E3 2010, un an plus tard, que Microsoft dévoile son nouveau système renommé Kinect[17], de même qu'une nouvelle Xbox 360, plus petite et plus fine. Cette petite caméra que l'on place face aux joueurs est destinée à l'instar de la Wii et sa télécommande Wii à conquérir un public plus « occasionnel » jusque-là délaissé par la firme[18].
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+ Processeur : Xenon (IBM)
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+ Un PPE :
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+ La Xbox 360 peut exécuter 6 threads simultanément. Deux des trois cores servent à la géométrie procédurale, sorte de compression permettant d'obtenir un bon niveau de qualité de texture malgré la faible capacité mémoire (voir article en anglais en fin de page). Ceci occasionne en outre une économie de bande passante mémoire.
40
+
41
+ Le GPU de la Xbox 360, dont le nom de code est Xenos[22], développé par ATI, a été le précurseur de l'architecture unifiée, utilisée actuellement par les cartes graphiques pour PC. Le Shader Core (cœur graphique) comporte pas moins de 232 millions de transistors et l'EDRAM 150 millions de transistors environ.
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43
+ Sortie audio/vidéo :
44
+
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+ Lancée le 2 décembre 2005 en Europe au prix de 299 euros[24], la Xbox 360 Core System fut le premier modèle d'entrée de gamme. La console n'est pas chromée, a une manette filaire, et ne contient aucune mémoire. Le casque micro-filaire n'était pas inclus. Le 24 octobre 2007, la console a baissé son prix de 20 €, l'amenant à 279 €[25]. Ce pack a été remplacé par la version Arcade en novembre 2007, incluant une mémoire et une manette sans fil. Ce modèle n'est plus en production.
46
+
47
+ Par la suite, la Xbox 360 Premium est lancée en Europe le 2 décembre 2005 pour 399 €[24] comme étant le modèle haut de gamme. Elle dispose en plus du modèle core d'une finition chrom��e, et d'un disque dur de 20 Go, d'un casque micro-filaire Blanc et d'une manette sans fil. À partir de 2007 ce modèle possède une sortie HDMI. Le 24 octobre 2007 le modèle bénéficie d'une baisse de prix de 50 euros, son prix est alors de 349 €[25]. Une nouvelle baisse de 80 € est effectuée le 10 mars 2008, il passe alors de 349 € à 269 €[26]. En août 2008, le disque dur passe de 20 à 60 Go[27] et la console s’appelle Xbox 360 Pro. Le 19 septembre 2008, une troisième baisse est effectuée sur ce modèle qui est vendu désormais à 239 €. Le 27 août 2009, Microsoft décide de mettre fin à ce pack en le remplaçant par le modèle Elite.
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+ Lancée le 24 août 2007 en Europe pour 499 €, la version nommée Xbox 360 Elite se présente comme le modèle remplaçant la premium. De couleur noir mat et finition chromée, il bénéficie d'un disque dur de 120 Go. Le pack réactualise aussi la manette et le casque micro-filaire, devenant eux aussi noirs, et inclut un câble HDMI[26] et une sortie son S/PDIF. Le 10 mars 2008, la console passe à 369 €, soit une baisse de 130 €[26]. Le 19 septembre, elle est désormais vendue à 299 €, elle voit donc une baisse de 70 €. À la sortie de la PS3 Slim, Microsoft décide de baisser son prix à nouveau, retirant de son pack le câble HDMI, la sortie son S/PDIF et le câble YUV HD, et c'est le 27 août 2009 que le modèle Elite passe à 249 €[26]. À la suite de l'annonce le 14 juin 2010 de la Xbox 360 S, ce pack est vendu au prix de 199 €. Ce modèle n'est plus produit.
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+ Une version avec un disque dur de 250 Go s'appelle Super Elite. La console peut être noire ou blanche. Ce modèle n'est aussi plus produit.
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+ La même année en Europe, le 3 novembre 2007, la Xbox 360 Arcade est lancée. C'est un modèle d'entrée de gamme qui remplace le modèle Core System[28] au même prix que l'ancien, c'est-à-dire 279 €. Elle bénéficie de quelques nouveautés comme une mémoire interne de 128 Mo. Elle intègre un port HDMI, et est vendue avec un DVD contenant cinq jeux Xbox Live, une manette sans-fil, et toujours sans casque micro-filaire. Le 10 mars 2008, Microsoft annonce une baisse de 80 € sur tous les modèles, ce qui amène le modèle Arcade à un prix de 199 euros qui devient donc la console la moins chère du marché. Le 16 septembre, une troisième baisse de 20 € est annoncée pour le 19 septembre, la console passe alors à 179 €. En décembre 2008, la mémoire interne passe de 128 Mo à 256 Mo et est de révision Jasper. Le 27 août 2009, la console augmente pour la première fois passant a 199 €, mais inclut désormais le jeu Banjo-Kazooie: Nuts and Bolts dans son pack. À la suite de l'annonce de la Xbox 360 S le 14 juin 2010, ce pack n'est plus en production.
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+ La nouvelle Xbox 360 a été présentée le 14 juin lors de l'E3 2010. Elle se caractérise par un tout nouveau design noir, laqué ou mat selon les modèles, et est plus compacte (270 x 264 x 75 mm au lieu de 309 x 258 x 83 mm) et pèse 600 grammes en moins[29]. Plus silencieuse et moins sujette à la chauffe, elle consomme 135 W, soit 68 W de moins que les toutes premières Xbox 360. Elle dispose du Wifi 802.11 b/g/n intégré, ainsi que de deux ports USB en plus sur la face arrière de la console, l'amenant à un total de cinq ports USB, complétés d'un port spécialement dédié à Kinect[29]. Le bouton du lecteur DVD ainsi que celui de l'allumage présents sur la façade sont désormais sensitifs[29]. La console est accompagnée d'une manette elle aussi légèrement redessinée et plus légère. Les différents modèles ne portent aucun nom, à la différence des anciens Core, Arcade, Premium, ou Elite. Deux modèles sont pour l'instant disponibles sur le marché.
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+ Présentée lors de l'E3 2010, de finition noir laqué, le pack de la Xbox 360 Slim 250 Go inclut un casque micro-filaire et sa principale caractéristique est son disque dur de 250 Go. Elle est sortie aux États-Unis le 21 juin, une semaine après son annonce, pour un prix de 299 $, au Japon le 24 juin pour 29 800 yens et en Europe le 16 juillet à 249 €[réf. nécessaire].
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+ Le 21 juillet 2010, Microsoft annonce une nouvelle version du modèle S de sa Xbox 360 pour remplacer l'ancien modèle Arcade. De finition noir mat, elle ne comprend pas de disque dur et sa mémoire interne est de 4 Go (auquel il faut soustraire 0,9 Go utilisés par des éléments du système), elle n'inclut pas de casque micro-filaire. Des disques durs supplémentaires (120Go et 250 Go) sont disponibles pour augmenter le stockage de ce modèle. Elle est sortie le 20 août 2010, aux prix de 199 €[30]. Un pack incluant la Xbox 360 4 Go et Kinect est disponible depuis le 10 novembre 2010 en Europe au prix de 299 €[réf. nécessaire].
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+ Le 10 juin 2013, lors de l'E3, Microsoft présente une nouvelle version de la Xbox 360 (baptisée officiellement Xbox 360 E), plus fine et plus légère avec un design plus sobre se rapprochant de la Xbox One, sa remplaçante. Elle est plus petite et plus discrète avec un bouton d’allumage plus fin. Elle adopte un nouveau logo et des surfaces brillantes et mattes comme cette dernière. Deux versions sont disponibles, la première possède une mémoire de 4 Go et coûte 199$, la seconde dispose d'un disque dur de 250 Go et coûte 299$[31].
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+ De nombreux packs spécifiques à certains jeux sont sortis, basés sur le modèle Premium, Elite et S. Le nombre d'exemplaires est souvent limité.
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64
+ Depuis fin 2009, Microsoft a lancé une nouvelle gamme de disques durs : désormais il est possible de se procurer des disques durs de 250 Go qui sont également présents dans des « supers packs » qui coûtent environ 350 € et contiennent notamment une console avec le disque dur de 250 Go et un jeu (Modern Warfare 2, Final Fantasy XIII ou Forza Motorsport 3).
65
+
66
+ La console permet une lecture de fichiers multimédias (photos, musique, vidéos) depuis un ordinateur muni d'une plate-forme Media Center, depuis un CD, un DVD, une clé ou certains disques durs USB, une PSP, un lecteur MP3 ou de tout autre périphérique portatif externe avec une partition au format FAT/FAT32.
67
+
68
+ Le système d'exploitation est multitâche, permettant par exemple d'écouter de la musique tout en jouant ou en étant dans l'interface de la console.
69
+ Un détecteur de mouvement appelé Kinect, est disponible depuis le 10 novembre 2010 en Europe.
70
+
71
+ Le 1er avril 2010, Microsoft a mis à la disposition des utilisateurs de Xbox 360 une mise à jour permettant le stockage de données sur clé USB. Cependant, la masse maximale pouvant être utilisée pour copier ses données sur clé USB a été restreinte à 16 Go[32].
72
+ Il y a possibilité d'utiliser simultanément deux clés USB soit un total de
73
+ 32 Go[33]. Cette limite a doublé depuis novembre 2012, ce qui offre une capacité totale utilisable par périphérique de 32 Go. Depuis la mise à jour du système d'exploitation de juin 2014, la limite de capacité des clés USB et disque dur USB est étendue a 2 To par port.
74
+
75
+ Microsoft a annoncé, en plus de la sortie d'un disque dur de 250 Go, la vente de ses propres clés à un prix plus élevé que la moyenne des clés d'autres marques[34].
76
+
77
+ Jeux supportant la Xbox Live Vision (visioconférence seulement) : Bankshot Billiards 2, Battlezone, Hardwood Backgammon, Hardwood Hearts, Hardwood Spades, Uno, Texas Hold'em.
78
+
79
+ Viva Pinata : Pagaille au Paradis pour importer des nouvelles piñatas via des cartes que l'on montre à la Xbox Live Vision.
80
+
81
+ Kinect, initialement connu sous le nom de code Project Natal, est un périphérique destiné à la console de jeu Xbox 360. Le mot-valise Kinect est issu de l’anglais « kinetic » (« cinétique ») et « connect » (« connecter »). La sortie européenne date du 10 novembre 2010. Son prix est de 149 euros[35], de plus, un pack incluant Kinect avec la nouvelle Xbox 4 Go est prévu à la même date pour 299 euros. La version 2 de Kinect est disponible uniquement pour Xbox One et est incluse dans la boite de la Xbox One.
82
+
83
+ À sa sortie, la Xbox 360 a été sujette à un certain nombre de problèmes techniques. Des détaillants ont rapporté des taux de retour sous garantie de 30 à 50 %, la moyenne du secteur se situant entre 3 et 5 %. Microsoft a d'abord minimisé les problèmes mais en juillet 2007 Peter Moore, Vice-Président de la division Interactive Entertainment Business de Microsoft, publia une lettre ouverte[36] annonçant une extension de garantie de trois ans en cas de panne matérielle générale sur toute console Xbox 360. Cette décision a couté plus d'un milliard de dollars à Microsoft[37]. Cette panne est signalée par trois lumières rouges clignotantes et est communément appelé RRoD ou Rod (pour Red Ring of Death) par les joueurs.
84
+
85
+ Cette panne aurait pu être traitée avant même la sortie de la console, mais Microsoft voulant sortir celle-ci un an avant les PlayStation 3 et Wii, a ignoré le problème[38]. Ainsi, les contraintes marketing ont prévalu sur l'aspect sécurité du matériel. En effet, Microsoft a voulu « scotcher » le public en leur proposant en premier une console next-gen, dite "HD"(High-Definition), afin de monopoliser le marché des jeux vidéo.
86
+
87
+ La seconde génération de consoles, Zephyr, est apparue fin 2006/début 2007 aux États-Unis avec la Xbox 360 Elite et a apporté un système de dissipation d'énergie revu, sans toutefois que les problèmes de la console ne baissent significativement[39]. La troisième révision matérielle dénommée Falcon fut produite à partir de la mi-2007. Elle a accompagné l'arrivée de la Xbox 360 Elite en Europe et des premiers modèles avec ports HDMI. Cette Xbox 360 est équipée d'un nouveau système de refroidissement, d'une nouvelle alimentation et d'un processeur gravé en 65 nm améliorant la fiabilité de la console[19]. Conscient de ce problème, Bill Gates a annoncé vouloir faire de la Xbox 360, en dépit de son taux de panne record, la console « la plus fiable du marché[40] ». Le taux de panne de ces nouvelles consoles se situerait aux alentours de 10 %[41].
88
+
89
+ Microsoft sort une quatrième génération de sa console en novembre 2008 : nom de code Jasper. Elle comporte un processeur graphique (GPU) gravé en 65 nm[42]. Celui-ci devait réduire le nombre de panne mais surtout couter moins cher à la production. En 2009, une autre génération avec un processeur gravé en 45 nm[20] (actuellement 65 nm sur les versions les plus récentes, et 90 nm sur les autres) et une carte mère combinant CPU et GPU gravés en 65 nm et un seul ventilateur[39].
90
+
91
+ Beaucoup de joueurs dans le monde se plaignent également que certaines Xbox 360 rayent les disques. Cela peut dans certains cas, rendre les jeux illisibles. Des rayures circulaires parfaites sont créées par certains lecteurs de DVD internes de la console. Kassa, une émission hollandaise de défense des consommateurs démontre ces dysfonctionnements en laboratoire, dans les conditions d'utilisation prévues par Microsoft. Les lecteurs fautifs, sont remplacés par le SAV après la révélation par les médias. D'après Microsoft ce problème concerne « largement moins de 1 % » des utilisateurs de Xbox 360[43]. Bien que Microsoft soit au fait du problème, l'entreprise renvoie généralement la faute sur l'utilisateur[44].
92
+
93
+ La Xbox 360 est partiellement compatible avec les jeux Xbox. Cette compatibilité nécessite obligatoirement un disque dur, afin d'y stocker les patchs nécessaires au fonctionnement des jeux Xbox. Au lancement de la console, cette dernière émulait 213 jeux pour l'Amérique du Nord, 156 pour l'Europe et seulement 12 pour le Japon. Selon Microsoft, seuls les jeux les plus populaires seront compatibles, tels Halo et Halo 2. La dernière mise à jour de novembre 2007 rend plus de 470 jeux Xbox jouables sur Xbox 360 en Europe[4].
94
+
95
+ Il est possible de mettre à jour la liste de compatibilité à l'aide de nouveaux patchs téléchargeables, soit en passant par le Xbox Live, soit en gravant soi-même un CD à insérer dans la console, soit en le commandant à Microsoft (voir la liste de jeux Xbox compatibles avec la Xbox 360). Enfin, il était possible de jouer sur le Xbox Live ou en LAN avec les jeux Xbox. Ainsi, un joueur de Halo 2 sur Xbox 360 pouvait très bien jouer sur le Xbox Live avec quelqu'un possédant une Xbox, ce qui n'est maintenant officiellement plus possible, le live de la première Xbox ayant fermé début 2010. Depuis le 4 décembre 2007, Microsoft permet le téléchargement depuis le Marché Xbox Live de certains jeux de la Xbox. Les jeux proposés sont en tout point identiques à leur version boîte[45].
96
+
97
+ Le Xbox Live est le service de jeu en ligne créé par Microsoft et qui est utilisé pour connecter sa console de jeux vidéo Xbox à Internet. Il est sorti fin 2002 aux États-Unis et en mars 2003 en Europe. Il permet aux joueurs du monde entier de se connecter à Internet et donc de pouvoir s'affronter sur tous les jeux compatibles Xbox Live.
98
+
99
+ Avec l'arrivée de la Xbox 360, le Xbox Live se décline en 2 versions :
100
+
101
+ Seulement, avec l'arrivée du nouveau Dashboard, le Xbox Live Silver a changé de nom et s'appelle simplement Xbox Live Gratuit (Free en anglais)
102
+
103
+ Tout abonné Gold bénéficie donc de services divers, qui sont principalement tournés vers l'aspect social du jeu. On retrouve par exemple la possibilité d'organiser des tournois, de communiquer en temps réel avec le micro-casque Xbox ce qui renforce l'impression de coopération en parlant stratégie avec ses équipiers, et de créer des clans de joueurs. Ils peuvent aussi créer une liste d'amis qui leur permet de savoir s'ils sont connectés, ce qu'ils sont en train de faire sur leur console et de les inviter. Le Xbox Live fournit notamment un panel d'information tel que le classement des meilleurs joueurs (XSN pour le sport par exemple), des statistiques pour comparer avec la communauté Xbox, ainsi que le Gamercard de chaque joueur indiquant le GamerTag, la réputation, les succès, les derniers jeux joués, la zone de jeu et l'image du joueur. Le joueur a un total contrôle de sa Gamercard avec la création d'un Avatar Xbox 360 que l'on peut modifier et habiller avec des vêtements et accessoires téléchargeables, l'avatar peut également être utilisé dans certains jeux. Il peut aussi changer de GamerTag moyennant 800 points Microsoft (de l'ordre de 10 euros).
104
+
105
+ Cependant, les services ouvrent aussi l'accès à divers réseaux sociaux comme MSN avec ses contacts, la connexion à un compte Facebook ou Twitter (depuis la mise à jour du 17 novembre 2009). Le compte Xbox Live reste accessible depuis Internet sur le site officiel pour gérer sa liste d'amis depuis son PC, envoyer et recevoir des messages, etc.
106
+
107
+ Enfin l'abonnement Gold autorise le téléchargement de contenus payants ou non, pour notamment faire des achats de jeux et de DLC, de films ou accéder à du contenu gratuit comme la lecture en streaming de vidéos HD 1080p et des bandes-annonces.
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109
+ Tarifs du Xbox Live Gold :
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+
111
+ Le marché Xbox Live met à la disposition des joueurs divers contenus téléchargeables. On trouve par exemple comme contenu gratuit des bandes-annonces de jeux ou de films (en HD ou standard), des thèmes visuels et des démos de jeux. Parmi les contenus payants, il y a bien sûr des jeux pour Xbox 360, disponibles quelques semaines après leurs sorties, de manière à protéger les vendeurs de versions physiques des jeux, mais aussi certains jeux de la 1re Xbox ou des jeux rééditions de jeux d'arcade jouables à présent sur le Live, toutes sortes de vidéos telles que des films ou des séries et programmes télévisés, des contenus supplémentaires pour les jeux (DLC) qui permettent de rajouter de nouvelles voitures ou nouvelles missions par exemple, ou encore des images pour le profil du joueur et notamment des accessoires pour son avatar. le marché Xbox live a également démocratisé les achats de jeux en ligne sur consoles, suivi des PlayStation Store et Nintendo eShop.
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113
+ Un système de vidéo à la demande a été lancé sur le Xbox Live le 22 novembre 2006 aux États-Unis. Les premiers partenaires étaient Paramount Pictures, CBS, TBS[Lequel ?], MTV Networks, UFC, NBC, et Warner Bros.. Ils proposaient des films et des séries. Puis d'autres studios ont rejoint le système comme Lionsgate, Walt Disney Pictures, MGM, Buena Vista, Miramax, New Line Cinema ou Weinstein. De très nombreuses chaines proposent aussi des contenus (séries, émissions, matchs de sports)[46].
114
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115
+ Ce même service a ensuite été lancé au Canada, en France, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni le 11 décembre 2007. Les premiers fournisseurs étaient Warner Bros. et EuropaCorp. Les prix sur le marché français sont de 250 Microsoft Points (3 €) en basse définition (480p) et 380 MSP (4,50 €) en haute définition (720p) pour la majorité des films. Les films récents sont plus chers : 360 MSP (4,30 €) pour le 480p et la HD à 540 MSP (6,40 €). Les objectifs de Microsoft en France sont de proposer 30 % de films français dans le catalogue, de signer avec StudioCanal et Pathé puis avec les grands studios, d'atteindre entre 200 et 300 films fin 2008 (grâce à cinq sorties au minimum par semaine) et d'élargir l'offre aux séries, documentaires et programmes pour enfants. Près de 100 films sont actuellement proposés.
116
+
117
+ La vidéo se renforce fin 2010, avec la signature d'un nouveau partenariat entre Microsoft et Canal+. Celui-ci prévoit l'intégration complète, à partir de décembre 2010, des programmes de la chaîne Canal+ et de ses filiales Canalsat[47].
118
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+ Le service Live Anywhere a été créé par Microsoft pour faire interagir la Xbox 360, les téléphones mobiles équipés de Windows Mobile et les ordinateurs équipés de Windows Vista. Ce service est une passerelle pour le Xbox Live afin d'être toujours connecté à sa liste d'amis, de recevoir ses messages et invitations sur n'importe quel des produits suscités à n'importe quel moment.
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+ L'une des grosse nouveauté du Live Anywhere est la possibilité pour les joueurs de s'affronter sur le même jeu en jouant sur Xbox 360 et sur PC. Les deux plates-formes sont totalement compatibles avec l'arrivée de Windows Vista et des jeux comme Shadowrun sont spécialement développés pour en profiter. Également, des applications Windows Mobile seront développés pour permettre aux joueurs de continuer leur expérience de jeux dans leurs mobile. Par exemple, un utilisateur pourrait modifier sa voiture sur son téléphone et ensuite jouer avec sur sa Xbox 360.
122
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123
+ Microsoft proposa entre novembre 2006 et février 2008 un lecteur HD DVD externe fabriqué par Toshiba qui se connecte à l'une des trois prises USB 2.0 de la Xbox 360 (et peut aussi s'utiliser avec Windows sous conditions) ; Microsoft ne voulant pas imposer un format HD aux joueurs.
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+ Initialement vendu à 199 $/€, le lecteur a connu une baisse de prix en août 2007 de 20 $ ; cette baisse a été effective plus tard en Europe. Puis début février 2008, une nouvelle réduction a eu lieu : de 179 à 129 $[48], certains y voyaient une mesure pour aider le format de Toshiba, d'autres un moyen d'écouler les stocks avant que Toshiba n'abandonne le format.
126
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127
+ Toshiba a ensuite déclaré ne plus produire de lecteurs HD-DVD, ce qui marquait la fin du format et la victoire du Blu-Ray de Sony. Microsoft a suivi en annonçant fin février la fin de la fabrication de ses lecteurs externes et surtout une baisse de prix très importantes : de 129 à 49 $ afin de vider les stocks[49].
128
+
129
+ Pour pouvoir profiter du Full HD qu'offre ce lecteur, il faut utiliser les câbles composante fournis avec la console ou acheter le câble VGA qui se commercialise autour de 25 euros[50]. Les consoles équipées du port HDMI permettent d'avoir une image et un son de meilleure qualité, en Full HD.
130
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131
+ Au Consumer Electronics Show de janvier 2006, soit à peine un mois après la sortie de la Xbox 360, alors que Microsoft venait d'annoncer la sortie d'un lecteur HD-DVD externe ; Peter Moore (directeur commercial de Xbox aux États-Unis) a déclaré que la 360 pourrait accueillir un lecteur Blu-ray externe si le HD-DVD perdait la bataille[51]. Microsoft a ensuite démenti l'information dans un communiqué officiel affirmant que « Microsoft soutient pleinement le HD-DVD, format considéré comme étant le meilleur pour les consommateurs (…) Les derniers rapports indiquant que nous avons une planification de secours incluant le support Blu Ray sont incorrects. Actuellement, les utilisateurs sont totalement impliqués dans la voie du HD-DVD et aucun autre projet s’intéresse à d’autres formats optiques »[52].
132
+
133
+ Ceci jusqu'au CES de janvier 2008 où Albert Penello, responsable de la division Xbox, a annoncé que si le Blu-ray s'imposait, Microsoft adopterait le format de Sony[53]. Après l'annonce de l'arrêt de production de platines et de médias HD DVD par Toshiba, le lecteur Blu-ray externe pourrait devenir une réalité, et les rumeurs sont nombreuses[54]. Mais Microsoft les a toujours démenties et préfère défendre la dématérialisation (grâce à la VOD et au partenariat avec Netflix) au détriment du Blu-ray[55].
134
+
135
+ Depuis 2013, les joueurs ayant un abonnement Xbox Live Gold actif peuvent télécharger des jeux durant une période de temps restreinte. Ce programme Games with Gold est disponible depuis 2013. Il permet au coeur de télécharger des jeux durant une période de temps restreinte à condition d'être abonné Xbox Live Gold. Le programme est lancé en juin 2013 avec Fable III.
136
+
137
+ Lancer des copies de jeu sur Xbox 360 s'effectue principalement en flashant le lecteur DVD double-couche, pour remplacer son firmware par une version modifiée. Cette opération est plus ou moins complexe selon le modèle du lecteur qui équipe la console. Quatre différents modèles de lecteurs existent : Hitachi, Samsung, Philips-BenQ et Lite-On. Il existe aussi des modchips pour cette console. Ces deux types de modifications permettent de lire des copies gravées sur des DVD double-couche.
138
+ Les firmwares modifiés les plus connus et récents sont les "iXtreme" dont le dernier en date est l'iXtreme LT 3.0(Lite Touch) pour Lite-On, bet BenQ. Ces derniers permettent en plus du lancement de backups, de modifier la vitesse du lecteur en 2x, 5x, 8x ou 12x comme officiellement, pour en réduire le bruit. Cette méthode offre l'avantage de ne pas être détectable par Microsoft. L'utilisateur peut ainsi jouer en ligne, le but étant d'obtenir une copie parfaite du jeu et donc de feinter l'utilisation mais pas de la détourner.
139
+
140
+ Il existe aussi des méthodes où un disque dur va être relié au lecteur DVD et ainsi émuler son fonctionnement. Ceci est similaire à l'utilisation d'image disque sur ordinateur, la console croit lire un vrai DVD là où elle se retrouve à lire une image iso. Cette méthode n'est pas détectable non plus.
141
+
142
+ Il existe également la possibilité de changer le disque dur présent dans la console par un modèle d'une capacité plus importante, par des techniques combinant plusieurs outils (image disque contenant une signature particulière, logiciels sur PC), permettrait d'utiliser un modèle particulier de disque dur 2,5 pouces, sur la Xbox 360. Cet aspect est surtout intéressant pour ceux disposant d'un disque dur de faible capacité (Modèles 20 Go et 60 Go).
143
+
144
+ Enfin il est possible de lancer du code non signé, c'est-à-dire des programmes amateurs appelés homebrews. On peut ainsi par exemple changer l'interface en utilisant un launcher comme FSD, ou plus récemment Aurora[56]. Ainsi il est possible de lancer des programmes tiers, des émulateurs par exemple, ou de lancer des jeux Xbox ou XBLA directement depuis le disque dur.
145
+
146
+ Cette possibilité est offerte en réécrivant la nand. Ce hack est appelé la faille JTAG: l'utilisateur ajoute un microcontrôleur (soudé) à sa machine, puis, grâce à ce dernier, il pourra lire le firmware de la machine par USB et le télécharger sur son ordinateur, le modifier (et ainsi retirer les protections), puis le réinstaller dans la machine.
147
+ Cette faille a rapidement été comblée par Microsoft: toutes les consoles avec un kernel supérieur au 7371 ou fabriquées après juillet 2009 ne sont plus faillibles. Mais il fut le premier vrai hack majeur et a permis de mieux connaître la machine et son fonctionnement.
148
+
149
+ Une faille semblable à la faille JTAG est réapparue en juillet 2011. Ce hack est appelé le Reset Glitch Hack[57]. Il suffit d'équiper la console d'une puce qui va envoyer un champ électrique pour faire buguer volontairement le firmware de la console, et ainsi la démarrer en mode non sécurisé. Elle pourra ensuite lancer du code non signé ou des jeux copiés dans le disque dur, en fait elle ne verra pas de différence et se contentera d’exécuter le code quel qu'il soit sans vérifier si celui-ci est signé. Toutes les consoles du marché sont actuellement compatibles mais la méthode diffère selon le modèle de la carte mère et du kernel.
150
+
151
+ Une console dont les protections ont sauté et qui est détectée par Microsoft sera bannie à vie du Xbox Live. Au début ce bannissement n’était pas immédiat, Microsoft stockait dans ses bases les num��ros de série uniques des consoles hackées à la première connexion au Live, et ce n’était que lors de campagne de bannissement, qui pouvaient avoir lieu à tout moment mais généralement tous les deux mois, que Microsoft bannissait effectivement en lot les consoles listées. Désormais le bannissement est devenu plus rapide et Microsoft a affiné sa méthode de détection, une console modifiée est bannie dans l'heure qui suit.
152
+
153
+ À ce jour il n'existe pas de méthode permettant de l'éviter, en tout cas pas de manière déclarée. Car en effet il est possible que certains utilisateurs avancés possèdent des méthodes de contournement. Mais les révéler aux yeux de tous permettrait alors à Microsoft de les contrer, cela a souvent été le cas par le passé. On peut donc supposer que des méthodes existent toujours dans des sphères d'initiés sans évidemment pouvoir le prouver.
154
+
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+ Un prix sera accordé à celui qui arriverait à faire fonctionner Linux sur une Xbox 360. C'est ainsi que le projet Xbox/Linux a été mis au jour. Microsoft est opposé à l'installation d'un autre système d'exploitation que le sien sur la Xbox 360. La firme a donc mis à jour le système d'exploitation de la console fin février 2007. Cette mise à jour comprend un correctif résorbant la faille exploitée pour installer Linux ; les jeux sortis après cette date intègrent aussi ce correctif[58]. Cela est possible en exploitant un hack appelé la faille JTAG ou la faille Reset Glitch Hack.
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+ Manette de jeu, télécommande
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+ La Xbox de Microsoft est une console de jeux vidéo sortie aux États-Unis le 15 novembre 2001. Microsoft fait avec ses premiers pas dans ce secteur, après avoir collaboré avec Sega pour porter Windows CE sur Dreamcast, et après avoir développé depuis plusieurs années des jeux Microsoft Game Studios et des accessoires de jeux vidéo SideWinder pour les PC sous Windows.
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+ La différence avec un PC est qu'une Xbox ne peut à l'origine exécuter que des programmes Xbox provenant d'un média au format propriétaire Microsoft sur DVD, format qui n'est lisible que par le lecteur DVD de la Xbox.
8
+
9
+ La console, dont les principales concurrentes sont la PlayStation 2 de Sony, la Gamecube de Nintendo et la Dreamcast de Sega, fait partie de la sixième génération.
10
+
11
+ Microsoft cherche à faire évoluer la Xbox, d'abord consacrée uniquement au jeu vidéo, vers une station multimédia interactive en ligne et lance fin 2002 le Xbox Live. La Xbox 360 lui succède fin 2005. Le support de la console Xbox par Microsoft s'est arrêté en mars 2009 aux États-Unis et en avril 2010 en France[2].
12
+
13
+ La console possède un catalogue de plus de 825 jeux, avec des séries comme Halo, Star Wars et Fable. Le dernier jeu Xbox, sorti uniquement aux États-Unis en 2008, est Madden NFL 09.[réf. nécessaire]
14
+
15
+ La Xbox a été initialement développée en interne par une petite équipe de Microsoft, incluant Kevin Bachus, Seamus Blackley et Ted Hase.
16
+
17
+ Microsoft a plusieurs fois repoussé la conception de la console. La console a été révélée à la fin de l'année 1999 par des interviews du directeur de Microsoft Bill Gates. Il déclara qu'un appareil multimédia était essentiel pour la convergence multimédia dans les temps modernes du divertissement numérique. Le 10 mars 2000, le « X-box project » est officiellement confirmé par Microsoft dans un article de presse. En janvier 2001, la console est présentée lors du E3 par Bill Gates.
18
+
19
+ Selon le livre Smartbomb d'Heather Chaplin et Aaron Ruby, le succès remarquable de la PlayStation de Sony aurait inquiété Microsoft à la fin des années 1990. Le marché grandissant du jeu vidéo semblait perturber le marché du PC que Microsoft dominait et sur lequel se basait la majorité de ses revenus. Une entrée dans le monde des jeux vidéo diversifiait la ligne de produits Microsoft, qui s'était jusqu'alors concentrée uniquement sur des logiciels.
20
+
21
+ Dean Takahashi, dans son livre Opening the Xbox, affirme que la Xbox aurait été nommée au départ « DirectX-box », pour montrer l'usage du DirectX dans la technologie de la console. La direction a finalement retenu le nom « Xbox » comme nom final pour la console. La console fait également allusion au DirectX par la forme « X » du logo et la forme géante « X » sur la console.
22
+
23
+ J Allard de Microsoft, était responsable du hardware et du développement logiciel du système, Ed Fries était responsable du développement de jeux sur la plate-forme, et Mitch Koch était responsable des ventes. Les trois se référaient à Robbie Bach. Cette équipe a aussi été responsable de la console Xbox 360.
24
+
25
+ À l'occasion des 10 ans de la console, Microsoft proposait de télécharger gratuitement sur le Xbox live, à partir de la Xbox 360, une animation spéciale anniversaire pour Avatar, et a lancé un pack anniversaire sur Xbox 360 appelé « 10 ans de Xbox anniversary bundle ».
26
+
27
+ Le processeur principal est un Intel Pentium III Coppermine 32-bit gravé à (0.18 μm) cadencé à 733 MHz et doté de 128 Ko de cache. Le processeur est soudé à la carte mère ; ceci a permis d'optimiser l'API de la console pour ce processeur et d'accélérer les performances.
28
+
29
+ La console est dotée de 64 Mo de mémoire vive unifiée (partagée par les différents composants) de technologie DDR SDRAM. La mémoire unifiée permet aux développeurs de pouvoir choisir eux-mêmes la quantité de mémoire qu'ils veulent attribuer aux différentes parties de leur application (programme, son, image, vidéo, etc.). Généralement les consoles ont trois types de mémoire, chacune étant spécialisée dans un domaine.
30
+
31
+ Le processeur graphique est fabriqué par Nvidia. Son nom est NV2a. Ce GPU est un GeForce 3 modifié cadencé à 233 MHz capacité de performance de calculer 20 GFLOPS de virgule flottante.
32
+ Les performances se situent entre un GPU GeForce 3 et un GeForce 4.
33
+ Cette carte graphique permet le Pixel Shading, le Vertex Shading, elle peut appliquer un Anti-aliasing, elle gère le Bump-mapping et le Multi-texturing[réf. souhaitée]. Le système sonore est aussi fabriqué par Nvidia. Il est capable de générer un son numérique spatial (en « trois dimensions ») grâce aux technologies Dolby Digital 5.1 (AC3).
34
+
35
+ La Xbox calcule entre 115 millions et 125 millions de polygones par seconde. En temps réel, la console de jeu peut afficher entre 8 et 15 millions de polygones par seconde, ce qui en fait la console la plus puissante de sixième génération[3].
36
+
37
+ Le DVD est le support principal des jeux de la Xbox. Elle permet de lire des DVD si elle est équipée de la télécommande et de l'adaptateur infrarouge (qui se branche sur un port manette). Il existe quatre marques de lecteurs en fonction des années de production : Thomson, Samsung, Philips, LG-Hitachi, avec deux versions différentes pour les Samsung et Philips.
38
+
39
+ La première version de la console était fabriquée en Europe, en Hongrie, et la manette en Indonésie. À partir de 2003, l'ensemble était fabriqué en Chine.
40
+
41
+ Les développeurs et les testeurs de jeux pouvaient disposer de consoles Xbox appelées « developpement kit » et « debug kit ». Par rapport à la console de série, ces consoles disposaient de logiciels spéciaux, d'une interface spécifique et de 128 Mo de Ram. La console a été vendue dans de nombreux packs différents, dans des versions limitées comme le pack Ciné X-Men 2[4] et dans des versions collectors, comme la version transparente Crystal et la version Halo translucide verte.
42
+
43
+ Après modification de la console, il est possible de mettre un disque dur IDE de PC. Exemple : un disque dur de 200, 300 ou 500 Go.
44
+
45
+ La Xbox possède 4 ports manettes. Ces ports manettes sont des ports USB modifiés où peuvent se brancher des accessoires tels que des volants, des télécommandes, et des clefs USB et des claviers (uniquement sur une console modifiée, sauf le jeu Phantasy Star Online pour ce qui concerne le clavier).
46
+
47
+ (Il y a 2 types de manettes : l'original « Duke », et la manette S « Slim », plus petite et plus légère, proche de celle de la Xbox 360. La manette S « Slim » n'était à l'origine destinée qu'au marché japonais.
48
+
49
+ (Les capacités varient en fonction des cartes des différents constructeurs).
50
+
51
+ La Xbox est la 1re console compatible avec le Xbox Live. Aussi appelé Live ou XBL[réf. nécessaire], ce service de jeu en ligne créé par Microsoft permet de connecter la console à Internet. Il est sorti fin 2002 aux États-Unis puis en mars 2003 en Europe. Il permet aux joueurs du monde entier de s'affronter sur les jeux compatibles. Le Xbox Live peut également être utilisé pour télécharger du contenu (gratuit ou payant) ou des démos, et pour acheter des jeux complets. Le Xbox Live ajoute également un élément important au jeu en ligne: la possibilité de dialoguer avec les autres joueurs grâce à un micro-casque, permettant ainsi de parler stratégie avec ses équipiers ou de défier ses adversaires. Il y a eu aussi une déclinaison du Xbox Live, le XSN, qui permettait d'avoir un classement mondial sur une gamme de jeux de sport estampillés Microsoft.
52
+
53
+ On distingue trois versions du Xbox Live : la version 1.0 étant celle de la première console de Microsoft, s'étendant d'octobre 2002 à mai 2010. Puis vint la seconde version, apparue lors du lancement de la Xbox 360, de décembre 2005 à novembre 2008. Puis la troisième et dernière du version du XBL (3.0) fut mise en service en même temps que le NXE - ou Nouvelle Expérience Xbox -, depuis mi-novembre 2008.
54
+
55
+ Début février 2010, la firme de Redmond a déclaré son désir d'arrêter les serveurs de l'ensemble des jeux de la Xbox proposant une fonctionnalité au Live - soit 550 jeux environ. Cette décision fut argumentée et mûrement réfléchie selon Microsoft, car cette première version du Xbox Live - appelée 1.0 - empêcherait d'apporter de nouvelles fonctionnalités aux versions ultérieures, comme dépasser la limite des 100 personnes ajoutées à la liste d'amis. Le XBL 1.0 a fermé officiellement le 15 avril 2010 à minuit, privant de facto les 11 000 personnes l'utilisant encore.
56
+
57
+ Cependant le jour suivant, une trentaine de personnes étaient restées connectées au Xbox Live malgré sa fermeture, sur le jeu Halo 2, jeu le plus joué en ligne sur cette console. En effet, tant que les utilisateurs restaient en ligne avant l'arrêt définitif des serveurs, ces derniers ne pouvaient s'auto-terminer tant que ces joueurs demeurent connectés à ceux-ci.
58
+
59
+ Ainsi le 24 avril, Microsoft déclare que douze « résistants » jouent actuellement en ligne à ce jeu et, à la surprise générale, encourage cet acte et le qualifie d'héroïque. Hélas, les consoles doivent rester en fonctionnement jusqu'à une déconnexion involontaire de leur FAI, de leur simple chef ou de la surchauffe de l'appareil. Finalement, le joueur Apache N4sir quitta Halo 2 à 23h19 le 10 mai 2010, ce qui fait de lui le dernier véritable membre du premier Xbox Live et mit fin officieusement à ce service quelques minutes plus tard.
60
+
61
+ Pour se donner les moyens de ses ambitions, Microsoft présente la console la plus puissante du marché. Mais son prix élevé à ses débuts freine les ventes initiales face à une concurrence qui privilégie les jeux plutôt que la console elle-même. Microsoft décide de revoir le prix de sa console pour être plus concurrentiel face à la PlayStation 2. En 2006, elle n'est plus vendue en raison de la place de plus en plus importante prise par sa sœur Xbox 360.
62
+
63
+ D'après le rapport annuel de Microsoft en 2005[5], 22 millions de Xbox ont été fournies aux revendeurs, dépassant vers la fin de sa carrière la Game Cube avec 21 millions. Le 10 mai 2006, Microsoft publie un rapport[6] indiquant que le chiffre définitif de vente de la Xbox est de plus de 24 millions de consoles (dont environ 17 millions aux États-Unis et au Canada, 7 millions en Europe et 500 000 au Japon).
64
+
65
+ Historique des prix :
66
+
67
+ Europe (taxes incluses)
68
+
69
+ Microsoft mettait en avant que la console disposait de la plus large ludothèque pour son lancement (l'architecture de la console est proche des ordinateurs PC, à processeur Intel avec le système d'exploitation Windows, ceci permettant une programmation avec une version optimisée de l'API DirectX, standard connu de développement des jeux sous Windows). Les développeurs ayant déjà travaillé sur des jeux PC peuvent être efficaces rapidement. Les conversions PC/Xbox sont simplifiées.
70
+
71
+ Parmi les titres phares disponibles au lancement de la console, il y a : Dead or Alive 3, Oddworld 3, Project Gotham Racing et Halo. La console possède un catalogue de plus de 825 jeux, avec des jeux comme Halo 2, Star Wars: Knights of the Old Republic, Forza Motorsport, et Fable.
72
+
73
+ La console possède de nombreux remakes de la console Dreamcast, Microsoft ayant à l'époque signé un accord pour lancer des jeux avec Sega. ex. : Panzer Dragoon Orta, Crazy Taxi, Nba 2K2, Nfl 2K2, Shenmue II, Deadly Skies, Jet set Radio Future...
74
+
75
+ La console possède des jeux en exclusivité, comme Steel Battalion. Ce jeu a la particularité de fonctionner avec une manette géante de 40 boutons et 2 joysticks. Sa suite Steel Battalion : Line of Contact permet de jouer en réseau.
76
+
77
+ Le système d'exploitation de la Xbox est basé sur un kernel de Windows 2000 tournant en mode réel. Il propose une interface en mouvement sur fond vert avec un fond musical électronique et industriel.La console repose sur une architecture proche de celle d'un PC. Après modification de la console, il est possible d'installer un autre système d'exploitation : Linux.À l'origine, seuls les logiciels signés électroniquement par Microsoft pouvaient être utilisés sur Xbox; cette limitation a pu être déverrouillée par les développeurs du projet Xbox-Linux via l'implantation d'un « exploit » ou d'une puce électronique. Xbox-Linux est légal, Microsoft n'ayant jamais engagé de procédure contre le projet. Après le portage de Linux, FreeBSD et NetBSD ont été portés sur la Xbox. De nombreux types de systèmes différents peuvent être installés. Il est possible d'installer du contenu HD avec une interface semblable à la Xbox 360.
78
+
79
+ La Xbox est capable de faire fonctionner des émulateurs en SD et en HD pour jouer à des jeux Nintendo, Sega, Playstation, Atari, Snk, Laserdisc, Borne d'Arcade, etc. Elle peut aussi lancer Windows et se connecter à internet.
80
+
81
+ La Xbox 360 est la deuxième console de jeux vidéo de Microsoft, développée en coopération avec IBM, ATI, Samsung et SiS. Elle succède à la Xbox.La console est compatible avec une partie des jeux Xbox par rétro-compatibilité. Cette compatibilité ne nécessite pas obligatoirement un disque dur, mais au moins de graver un CD ou une clé USB pour installer la mise à jour, afin d'y stocker les patches nécessaires au fonctionnement des jeux Xbox. Ces jeux bénéficieront d'un upscaling HD. La Xbox 360 nomme ces jeux « Xbox d'origine », « 1re Xbox » ou « Xbox 1re génération ». Certains des jeux Xbox sont disponibles en téléchargement sur le Xbox Live, comme Halo: Combat Evolved. Ce jeu est également ressorti en remake sur Xbox 360 sous le nom Halo: Combat Evolved Anniversary pour fêter les 10 ans de la console et du jeu.
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+ Il est aussi possible de jouer en liaison multiconsole entre la console Xbox et la console Xbox 360.
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85
+ Un remake du jeu le plus vendu de la console Halo 2 est sortie sur Xbox One, dans le pack Halo: The Master Chief Collection.
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+ La Xbox One est une console de jeux vidéo de huitième génération développée par Microsoft. Dévoilée le 21 mai 2013, elle succède à la Xbox 360 et se place en concurrence frontale avec la PlayStation 4 de Sony, et plus indirectement avec la Wii U puis la Switch de Nintendo. Elle est disponible depuis le 22 novembre 2013 dans treize pays et depuis septembre 2014 dans vingt-six autres pays. D'abord uniquement commercialisée avec Kinect, Microsoft propose la console seule à partir du 9 juin 2014.
4
+
5
+ Dotée d'un processeur AMD, la machine est équipée d'un lecteur Blu-ray ou Blu-ray Ultra HD et d'un disque dur inamovible de 500 Go, 1 To ou de 2 To suivant les modèles, visant à en faire un système de divertissement intégré. L'intégration du périphérique Kinect permet à la console de répondre aux commandes vocales ou aux mouvements dictés par l'utilisateur et d'être associé à une fonctionnalité de visioconférence. Kinect est vite oublié du grand public et est proposé en option, ce qui baisse le prix de la console et beaucoup d'acheteurs choisissent d'acheter la console sans Kinect pour le prix plus bas.
6
+
7
+ Lors de l'E3 2016, la Xbox One S est présentée. 40 % plus petite et légèrement plus puissante que la Xbox One classique, la Xbox One S possède un lecteur Blu-Ray Ultra HD, un bloc d'alimentation interne, et peut désormais être posée à la verticale. Elle sort le 2 août 2016[6]. Lors de l'E3 2017, la Xbox One X est présentée : elle est capable d'afficher de l'Ultra HD native. Elle sort le 7 novembre 2017. Cette console est à ce jour la console de salon la plus puissante du marché du jeu vidéo. La date de sortie de la génération suivante, la Xbox Series X, est encore inconnue. En juillet 2020, Microsoft annonce la fin de production de la Xbox one X ainsi que de la Xbox one S all-digital édition. La Xbox one S continue quant à elle d'être produite. [7]
8
+
9
+ Le kit de développement de la console porte le nom de code Durango[8]. La version définitive, nommée Xbox One, est officiellement présentée le 21 mai 2013 lors d'une diffusion en direct organisée par Microsoft[9]. Des détails et des informations supplémentaires sont présentés lors d'une nouvelle conférence, le 10 juin 2013 à l'occasion de l'E3 2013[10], plus tard, lors du salon la console est jouable par le public[11].
10
+
11
+ La machine répond aux commandes vocales dictées par l'utilisateur. C'est durant la première présentation de la console, le 21 mai 2013, que la démonstration en est faite par Yusef Mehdi, vice-président de la branche Microsoft Interactive dédiée au divertissement, qui, en énonçant « Xbox on », puis « Xbox, go home », met la console en marche puis à revient au le menu principal après avoir navigué dans son interface[12].
12
+
13
+ Parallèlement, lors d'un événement à Londres pour fêter l'annonce de la Xbox One, le responsable commercial anglais de Microsoft précise que le nouveau modèle du périphérique Kinect doit nécessairement être connecté pour que la console puisse fonctionner[13].
14
+
15
+ Lors de la conférence de présentation de la console, Microsoft annonce qu'un accès à internet est requis. Ainsi, passé un délai de vingt-quatre heures sans avoir été connectée, la console ne serait plus en mesure de lire et exécuter les jeux[14]. Concernant les jeux d'occasion, les jeux pourraient être revendus dans des « boutiques partenaires ». Microsoft annonce ne pas en taxer directement la revente, mais laisse la possibilité aux éditeurs tiers de pouvoir appliquer une telle politique[15]. Pour ce qui est du partage, il ne serait possible de donner un jeu qu'une seule fois, et à une personne que le joueur aura eu dans sa liste d'amis pendant une période d'au moins trente jours. Microsoft assure que « jusqu'à dix membres de la famille pourront jouer à votre ludothèque partagée »[15].
16
+
17
+ Finalement, après de nombreuses critiques et face à une concurrence qui n'applique pas une politique similaire, Microsoft est contraint de faire machine arrière le 19 juin 2013 en annulant toutes ces contraintes, avec comme objectif de revenir aux standards de la Xbox 360[16],[17]. Un patch apporté par une mise à jour du système est nécessaire pour retirer les DRM et la connexion obligatoire a internet[18].
18
+
19
+ Un mois plus tard, Microsoft, souhaitant se rapprocher des éditeurs indépendants, déclare (par le biais de Marc Whitten) que la nécessité de s'associer à un éditeur agréé pour publier un jeu vidéo pour la Xbox One est annulé. De plus, toutes les consoles vendues dans le commerce pourront servir de kit de développement. Pour finir, Marc Whitten annonce qu'il n'y a pas de limite sur les types de jeux qui peuvent être créés[19]. La console est sortie en France, Allemagne, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Italie, Autriche, États-Unis, Canada, Brésil, Mexique, Australie et Nouvelle-Zélande le 22 novembre 2013[1], puis au Japon et dans vingt-cinq autres pays en septembre 2014[20].
20
+
21
+ En juin 2015, lors de l'E3 2015, Microsoft présente plusieurs choses dont différents jeux, une nouvelle manette (Elite) pour les joueurs exigeants, la rétrocompatibilité avec les jeux Xbox 360, Xbox Game Preview (Permettant d'essayer des jeux en avant-première), un partenariat avec Oculus Rift[21].
22
+
23
+ Lors de l'E3 2016, Microsoft présente différents jeux, le Xbox Play Anywhere (possibilité de démarrer une partie sur PC et la finir sur Xbox et vice-versa), un programme (Xbox Design Lab) permettant de customiser selon les souhaits une manette Xbox One (Manette Xbox One Elite est non compris) et la confirmation de Project Scorpio (Qui sera plus tard, Xbox One X)[22].
24
+
25
+ Lors de l'E3 2017, Microsoft présente différents jeux, son Project Scorpio sous le nom de Xbox One X, la rétrocompatibilité avec les jeux de la 1re Xbox sur Xbox One, la possibilité de jouer à Minecraft avec les joueurs de différentes plateformes (Nintendo Switch, Xbox, PC et mobiles WP/W10M, Android et iOS, mais pas sur PS4 suite au refus de Sony du cross-platform pour raisons commerciales), un package graphique 4K pour Minecraft[23].
26
+
27
+ Le 22 novembre 2013, Microsoft annonce avoir vendu un million de consoles dans les premières 24 heures de mise sur le marché. La Xbox One est la console la plus vendue lors du Black Friday aux États-Unis[24]. Le 11 décembre 2013, Microsoft annonce qu'environ 2 millions d'unités ont été vendues durant les 18 premiers jours de commercialisation[25]. Le 6 janvier 2014, la firme dévoile que près de 3 millions de consoles ont été vendues dans le monde en 2013[26]. Pour l'année 2013, en France, la Xbox One s'est vendue à hauteur de 126 201 exemplaires[27].
28
+
29
+ Le 18 avril 2014 Microsoft annonce avoir distribué 5 millions d'exemplaires de la Xbox One depuis son lancement[28]. Ce n'est que deux mois plus tard qu'un bond notable a été enregistré sur le nombre de consoles vendues. À la suite de la mise sur le marché en juin de la console dénuée de sa Kinect pour 100 $ de moins, Microsoft annonce avoir doublé ses ventes par rapport au mois de mai aux États-Unis[29].
30
+
31
+ La Xbox One est caractérisée par un design sobre et anguleux évoquant un boitier multimédia, elle est de couleur noire avec des surfaces brillantes et mates. La console doit être installée en position horizontale. En façade, la console présente deux boutons tactiles, l'un pour l'allumage, l'autre pour l’ouverture du lecteur Blu-ray de type mange-disque[9],[30]. La console pèse 3,2 kg avec des dimensions de 34,4 × 26,3 × 8 cm[31].
32
+
33
+ Design de la Xbox One.
34
+
35
+ Comparaison entre une Xbox One (en dessous) et une Xbox 360 Slim (au-dessus).
36
+
37
+ Un modèle équipé d'un disque dur de 500 Go est disponible au lancement de la console, en novembre 2013[32].
38
+
39
+ Microsoft annonce le 13 mai 2014 la sortie de la console sans Kinect pour le 9 juin 2014. Ce pack permet de s'aligner sur le prix de la PlayStation 4[33].
40
+
41
+ Fin 2014, un modèle aux couleurs de la licence Call of Duty, équipé d'un disque dur de 1 To, est commercialisé[34].
42
+
43
+ Lors de l'E3 2015, une nouvelle version équipée d’un disque dur de 1 To est présentée ; elle est disponible à partir du 16 juin[35].
44
+
45
+ Lors de l'E3 2016, la firme Xbox présente une nouvelle version de la Xbox One, une slim baptisée la Xbox One S. Cette nouvelle machine est 40 % plus petite que la Xbox One originale et propose un modèle équipé d'un disque dur de 2 To de stockage. Cette nouvelle console est en rivalitée avec la PS4 Slim de Sony. Elle peut également supporter la vidéo au format Ultra HD, intègre un nouveau lecteur Blu-ray Ultra HD et comporte un mode HDR 10. Elle supporte également l'upscaling des jeux initialement conçus en résolution plus basse (900 p et 1 080 p). Elle est disponible depuis le 2 août 2016 pour 399 $ pour le modèle 2 To[36] ; le 22 septembre 2016, un modèle 500 Go est vendu 299 dollars et un modèle 1 To, 349 dollars sur le marché américain.
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+
47
+ Contrairement à la Xbox One originale, la Xbox One S ne comporte pas de bloc d'alimentation externe mais celui ci se trouve dans la console elle même. Cette nouvelle machine peut être posée à la verticale, tout comme la PlayStation 4[37]. Cette nouvelle console de salon offre le lecteur 4K le moins cher du marché.[réf. souhaitée]
48
+
49
+ La Xbox One S est plus puissante que la Xbox One, (0,09 téraflops de plus pour la Xbox one s).
50
+
51
+ Cette Xbox one s à une puissance de calcul de 853 MHz à 914 MHz donc c'est égal à 1,4 téraflops de puissance. Ainsi, des performances plus stables sont notables sur la Xbox One S.[38] Aussi, le processeur de la Xbox One classique est gravé en 28 nanomètres contre 16 nanomètres avec la nouvelle Xbox One, permettant de meilleures performances et économies d'énergie (permettant par la suite de réduire la puissance de l'alimentation et de l'intégrer en interne)[39]. Elle fonctionne aussi avec un son dolby atmos. Et enfin la Xbox one s peut lire les jeux Xbox 360.
52
+
53
+ Lors de l'Electronic Entertainment Expo 2016 (E3 2016), aux côtés de la Xbox One S, Microsoft présente le « Project Scorpio », une console censée sortir à la fin de l'année 2017[40]. Project Scorpio sera la console la plus puissante au monde capable d'afficher de l'Ultra HD native et possède 6 Teraflops de puissance graphique. Project Scorpio (Scorpio est le nom du processeur de cette nouvelle Xbox) est officiellement présenté lors de l'E3 2017. Elle porte le nom officiel de Xbox One X. Microsoft annonce qu'elle sera disponible le 7 novembre 2017 au prix de 499 €[41],[42].
54
+
55
+ Tous les accessoires et les jeux qui fonctionnent sur Xbox One et Xbox One S fonctionneront sur Xbox One X. Microsoft mise sur plusieurs jeux afin d'appuyer l’argument principal « Xbox One X est capable d'afficher de l'Ultra HD native », comme Forza Motosport 7 ou State of Decay 2. La Xbox One X est également la console de marque Xbox la plus puissante, mais aussi la plus petite jamais créée[43]. Par contre, une des plus lourdes avec 3,8 kg contre 2,9 kg pour la Xbox One S ou 3,5 kg pour la Xbox One classique.
56
+
57
+ Microsoft annonce que la Xbox One X est « 40 % plus puissante que n'importe quelle console existant à ce jour »[45]. Afin de refroidir les composants, Microsoft intègre pour la première fois dans une console une chambre à vapeur à refroidissement liquide. Également pour la première fois dans une console, les technologies Dolby Atmos, AMD FreeSync et Direct X12 sont intégrées à la Xbox One X. Dolby Atmos sera également compatible avec les Xbox One et Xbox One S par la suite[46],[47]. FreeSync n'était jusque-là disponible que sur PC. L'implantation de DirectX 12 directement dans le processeur de la console permet notamment de réduire le nombre d'instructions à envoyer au processeur et d'augmenter son efficacité pour améliorer les performances des jeux utilisant cet API.
58
+
59
+ La Xbox One X est capable d'afficher de l'Ultra HD native (3840 x 2160 pixels) sur certains jeux. Elle est toutefois capable d'afficher de meilleures résolutions, ainsi que des fréquences d'image généralement plus stables que sa rivale, dû à son processeur plus puissant et à sa puissance de calcul plus élevée[48]. La PS4 Pro n'affiche que rarement une vraie résolution Ultra HD, on parle souvent de rendu partiel (checkerboarding), de résolution 1080p, ou de 1440p[49] (A noter que ces techniques s'appliquent aussi à certains jeux sur One X). La Xbox One X améliore également les graphismes en Full HD au niveau du système même à défaut de l'Ultra HD[50], ce que fait la PS4 Pro par choix des développeurs, via une mise à niveau d'une image de format supérieur vers un format plus petit (Suréchantillonnage). Un programme débuté par Microsoft pour la sortie de la console, nommé « Optimisé pour Xbox One X » sert d'indication aux consommateurs portant sur les jeux ayant reçu une attention particulière des développeurs pour introduire des fonctionnalités supplémentaires comme une résolution Ultra HD et/ou une meilleure fréquence d'image et/ou des effets visuels bonifiés (incluant le support de la HDR)[51].
60
+
61
+ Un responsable de Xbox France, Hugues Ouvrard et le PDG de Xbox, Phil Spencer déclarent que « la Xbox One X est sans rivale »[52].
62
+
63
+ Une édition collector est annoncée lors de la Gamescom 2017. Cette édition se nomme Project Scorpio et fait référence au nom de code de la console révélé au grand public à l'E3 2016 au côté de la Xbox One S. Elle a la particularité de disposer d'un design légèrement différent et inclut d'office un support pour mettre en place la console en position verticale. Cette édition était disponible en précommande après son annonce, au même tarif que la Xbox One X classique (499 €). Elle n'est aujourd'hui plus disponible à la vente.
64
+
65
+ Les accessoires de la Xbox 360 (manette, Kinect, etc.) sont incompatibles avec la Xbox One[53]. Seuls les différents casques micro le sont via un adaptateur[54].
66
+
67
+ La manette est assez similaire à celle de la Xbox 360, bien qu'elle adopte un design plus sobre et moins arrondi, avec un dos plus plat. Le compartiment pour les deux piles est intégré à la manette[55], offrant une plus grande surface pour positionner ses doigts. Les deux gâchettes sont équipées de vibration, elles peuvent vibrer indépendamment de la manette et l'une de l'autre. Microsoft a annoncé que les deux sticks analogiques et la croix directionnelle ont gagné en sensibilité et en précision[56]. Huit manettes peuvent être connectées simultanément[57].
68
+
69
+ Le design de la manette a été conçu de façon à améliorer le confort de jeu pendant les longues heures de prise en main.
70
+
71
+ Lors de son test par Gamekult à l'occasion de l'E3 2013, le journaliste William Audureau considère la manette comme étant la meilleure du marché, avançant les progrès significatifs qui ont été menés pour améliorer le confort de jeu, et soulignant le nouveau revêtement de la console et ses matériaux qu'il qualifie de haut de gamme[58].
72
+
73
+ À l'occasion de l'E3 2015, Microsoft a annoncé une version améliorée de sa manette nommée élite. Cette manette est dotée d'un design encore plus haut de gamme que la manette de base ; en effet, les gâchettes et la partie destinée à la charge de cette dernière sont en métal ainsi que les sticks analogiques et la croix directionnelle. Elle dispose de sticks plus précis, de palettes à l'arrière et d'accessoires de personnalisation, on peut en effet changer les sticks analogiques concaves de base par des sticks en forme de dôme ou des sticks concaves plus hauts que ceux de base. L'utilisateur peut également changer la croix directionnelle de base par une sorte de pad de forme circulaire. Grâce à un logiciel, toutes les sensibilités peuvent être réglées selon les souhaits de l'utilisateur.
74
+
75
+ Cette manette Elite est disponible au prix de 149 $ ou 149 €.
76
+
77
+ Les manettes Xbox One (dont la Elite) sont compatibles avec Windows 10.
78
+
79
+ La manette de la Xbox One S est améliorée. L’arrière est micro-perforé pour offrir un confort d'utilisation et les joysticks ont été améliorés en endurance. On peut noter une portée Wi-Fi plus importante et l'intégration du Bluetooth[59].
80
+
81
+ Au départ inclus dans chaque pack de la console, le périphérique Kinect 2 est commercialisé séparément à partir d'octobre 2014 après l'annonce d'un modèle de la Xbox One vendu sans Kinect[60]. Le périphérique devait à l'origine être connecté en permanence pour que la Xbox One puisse fonctionner[61], mais à la suite des protestations des joueurs, Microsoft se ravise et ne rend pas le périphérique obligatoire[62].
82
+ Cette nouvelle version dotée d'une caméra de 1080p, peut gérer 2 Go de données chaque seconde.
83
+ Multitâche, il permet à l'utilisateur de commander vocalement plusieurs applications fonctionnant en même temps (télévision, vidéo, Internet, Skype…)[63]. On peut demander à la console de s'allumer vocalement en disant « Xbox Démarrez ». Avec le futur système d'exploitation de la Xbox One basé sur Windows 10, quelques mois après sa sortie arrivera Cortana qui comprendra les commandes vocales.
84
+
85
+ Le périphérique est capable de distinguer les doigts du joueur. Microsoft annonce que la précision est trois fois plus fidèle que sur son premier modèle. Six personnes peuvent être détectées simultanément. La console peut identifier les joueurs par le biais d'une reconnaissance faciale et déterminer qui tient quelle manette, elle permet aussi de savoir si le joueur regarde l'écran ou s'il parle.
86
+
87
+ En outre, le périphérique peut représenter les forces exercées par le corps, notamment lorsqu'un coup de poing est donné, la caméra est capable de retranscrire sa puissance fidèlement. Le rythme cardiaque peut également être détecté par Kinect grâce à une analyse du visage de l'utilisateur[56]. Le tarif seul de la caméra est de 150 €.
88
+
89
+ Kinect était l'une des étapes du développement du casque holographique de Microsoft HoloLens, dont la caméra a été reprise sur le casque.
90
+
91
+ Mais Microsoft changea sa stratégie, qui soutenait que Kinect était indissociable de la console et vendit la console seule en 2014 pour s'aligner sur la Playstation 4. Beaucoup virent les prémices d'un abandon quand la Xbox One S est présentée, sans le port Kinect, nécessitant un adaptateur, dont les modalités de remboursement sont raillés comme restrictives[64]. Le périphérique et l'adaptateur cessèrent d'être produits à l'automne 2017[65]
92
+
93
+ La console affiche les spécificités suivantes[63],[66],[67] :
94
+
95
+ La définition des jeux vidéo n'est pas la même pour tous, certains tournent en 1080p, alors que d'autres tournent en 900p, 720p ou utilisent un système de résolution dynamique. Toutes ces résolutions sont bien évidemment mises à l'échelle en résolution 1080p à la sortie. Les photos et les vidéos sont quant à elles lues en 4K (2160p)[71], si le format original est compatible. Le disque dur n'est pas amovible, sous peine de rompre la garantie ; il sera toutefois possible de brancher des disques durs externes sur les ports USB 3.0[72].
96
+
97
+ En collaboration avec Seagate, Microsoft sort des disques durs externes de 2 ou 4 To au prix de 164 € ou 189 €, compatible avec toutes les Xbox (360, Xbox One S et Xbox One X, sauf celui de 4 To qui n'est compatible qu'avec Xbox One [Ni S, ni X])[73].
98
+
99
+ La console fonctionne grâce à un triple système d'exploitation développé par Microsoft. Ceux-ci sont régulièrement mis à jour au démarrage de la console ou pendant sa veille selon le mode de consommation configuré par l'utilisateur[réf. nécessaire]. À partir de décembre 2015, la console est mise à jour vers une version modifiée de Windows 10 du nom de OneCore[74].
100
+
101
+ Ce système est basique et s'occupe principalement de faire tourner la console en distribuant les tâches aux différents composants en plus de gérer la sécurité (les autorisations de lancement des programmes)[réf. nécessaire].
102
+
103
+ Windows 8 se charge de l'audio, des fonctionnalités réseau, des applications partagées (Blu-Ray, TV, etc), de l'interface et de l'habillage graphique[réf. nécessaire].
104
+
105
+ Exclusive OS se charge du lancement des jeux[réf. nécessaire].
106
+
107
+ OneCore est le système d'exploitation de la Xbox One à partir de fin 2015, il est basé sur Windows 10. La version publique est disponible depuis décembre 2015[75]. Initialement la sortie de OneCore était prévue pour novembre 2015 mais pour avoir le temps de corriger tous les bugs, sa sortie a été repoussée à décembre 2015. OneCore est jusqu'à 50 % plus rapide que le système d'exploitation précédent selon Microsoft[76].
108
+
109
+ Avant juin 2015, la Xbox One n'était pas rétrocompatible. Selon Marc Whitten, vice-président du Xbox Live, les jeux Xbox 360 ne sont pas compatibles avec la nouvelle console en raison des architectures trop différentes et du coût que cela engendrerait[63] mais selon lui le nuage pourrait offrir cette rétrocompatibilité dans quelques années. La console n'est pas zonée[17].
110
+
111
+ À partir de juin 2015 pour les membres Preview puis à partir du 12 novembre 2015 pour tout le monde, la Xbox One est rétrocompatible. Les jeux de la console Xbox 360 peuvent donc fonctionner sur la Xbox One qui émule le système d'exploitation de cette dernière. Tous les jeux de la Xbox 360 ne font pas partie de la liste des jeux rétrocompatibles[77].
112
+
113
+ En août 2015, Phil Spencer, directeur de Microsoft Studios et chef de la division Xbox, annonce que certains jeux de la première Xbox pourraient devenir rétrocompatibles, ce qui se réalise pendant la conférence de Microsoft à l'E3 2017[78]
114
+
115
+ La Xbox One devait à l'origine bénéficier d'un service de cloud computing qui aurait fait évoluer la console en faisant faire les calculs nécessaires à l’exécution des jeux à des serveurs Xbox Live[79].
116
+
117
+ Certains jeux, principalement ceux de Microsoft, permettent l'enregistrement des données dans le nuage. Cela leur permet notamment de continuer son jeu sur différents appareils Windows 10 et Xbox One.
118
+
119
+ Xbox SmartGlass était une application permettant à des périphériques mobiles (Windows Phone, Windows 8, iOS et Androïd) d'être utilisé comme un dispositif de compagnon pour la Xbox One. Par exemple, il était possible d'utiliser son périphérique pour servir de télécommande, lire les messages, acheter du contenu et certains jeux exploitaient le double écran (permis par le mobile) pour compléter l'expérience de jeu.
120
+ Sur Windows 10, l'application SmartGlass est remplacée par l'Application Xbox (renommée en mai 2019 Compagnon de la console Xbox), qui apporte le streaming de jeux de la Xbox One sur les PC et des Tablettes exécutant Windows 10. Les jeux exigeant Kinect ne sont pas supportés, tandis que le Jeu DVR et en ligne en continu n'est pas disponible en utilisant cette fonctionnalité.
121
+
122
+ L'accès au Xbox Live sur Xbox One est disponible dans treize pays à son lancement[80] :
123
+
124
+ Disponible au lancement :
125
+
126
+ Disponible en septembre 2014 :
127
+
128
+ La console permet à tout instant de capturer une session de jeu en cours par le biais d'une commande vocale. Le système est en mesure d'analyser les temps forts d'une partie (plusieurs tirs dans la tête d'affilée, K.O sur un adversaire en combat…) afin d'en enregistrer la prouesse. Les enregistrements sont stockés sur le disque dur, et peuvent être partagés sur le Xbox Live ou YouTube[81].
129
+
130
+ Toutes les versions de la Xbox One permettent de développer et de publier soi-même des jeux vidéo sur le Xbox Live. Cette fonctionnalité est disponible depuis 2014[19].
131
+
132
+ Peu après la présentation de la console le 21 mai 2013 et les différentes annonces de Microsoft, les restrictions liées aux jeux d'occasion[15], l'obligation d'une connexion à internet pour une vérification en ligne toutes les vingt-quatre heures afin que les jeux puissent être lus[14], et les questions de confidentialité liées à Kinect, suscitent des inquiétudes parmi les sites d'actualité informatique et de jeux vidéo[82],[83]. Elles sont cependant officiellement abandonnées par Microsoft, la semaine suivant l'E3 2013[16].
133
+
134
+ Du fait d'une connexion obligatoire et ininterrompue du Kinect 2, plusieurs sites d'information sur l'actualité informatique s'alarment quant à un potentiel espionnage par la caméra du périphérique[82],[83].
135
+
136
+ Ainsi, PC INpact, met en évidence le fait que Kinect soit toujours allumé afin qu'une personne pénétrant dans la pièce puisse dire « Xbox on » pour provoquer l’allumage de la console, ce qui suppose que le périphérique soit sur le qui-vive de manière permanente. Le site s’interroge alors d'un risque pour le respect de la vie privée[82].
137
+
138
+ Le site 01net.com s'inquiète quant à lui des données biométriques captées par Kinect, et énonce notamment une note explicative de Microsoft qui admet qu’une partie de ces données est transférée par liaison internet dans ses datacenters pour y être stockée durant trois mois à des fins d'analyse. Le site annonce qu'un risque au niveau des données personnelles est réel, arguant qu'avec les systèmes informatiques : « personne n’est jamais à l’abri d’une faille, d’un bogue ou d’une intrusion »[83].
139
+
140
+ À la suite de ces questions soulevées par la presse spécialisée, Microsoft déclare comprendre « que vos données personnelles et votre vie privée sont importantes » et s'engage à demander l'autorisation des utilisateurs avant d'en récupérer les données. Le constructeur promet que Kinect n'enregistra pas les conversations selon que la console soit activée ou en veille[84].
141
+
142
+ Cependant le 6 juin 2013, le Washington Post rend public le programme d'espionnage de la NSA et du FBI nommé PRISM[85], qui permet à ces deux agences gouvernementales d'accéder directement aux données vidéos, audios, conversations par internet et documents de neuf sociétés majeures de l'internet dont Microsoft (qui fut la première société intégrée au projet à partir du 11 septembre 2007), la question de l'espionnage par un organisme extérieur sur la Xbox One peut légitimement rester posée[86].
143
+
144
+ En janvier 2014, Microsoft aurait négocié un accord commercial avec Machinima, fournisseur de contenu sur YouTube, pour garantir une contrepartie financière en cas de promotion avantageuse pour la Xbox One, avec comme seule condition que l'accord reste confidentiel. Révélée par Ars Technica[87], l'information corrobore les fuites du site iGR, qui mettait en lumière les consignes données par Machinima à ses « partenaires influents »[88].
145
+
146
+ Le paiement alors établi sur une base de 3 dollars de prime pour mille affichages était valable pour tous les créateurs de contenu qui fournissaient au minimum 30 secondes de vidéo tournant sur Xbox One lors des deux premières minutes de leur programme, et titré avec la mention « XB1M13 » pour faciliter leur repérage.
147
+
148
+ Les conditions rendues publiques sur Pastebin dévoilent que les « influenceurs » devaient s'engager à « ne pas porter atteinte à Machinima, la Xbox One ou n'importe lequel de ses jeux »[89]. Ars Technica rappelle qu'une telle connivence entre le contracteur et le diffuseur à l'insu du public pourrait porter atteinte aux consignes telles qu'elles ont été édictées par la Federal Trade Commission[90].
149
+
150
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6117.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,150 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ La Xbox One est une console de jeux vidéo de huitième génération développée par Microsoft. Dévoilée le 21 mai 2013, elle succède à la Xbox 360 et se place en concurrence frontale avec la PlayStation 4 de Sony, et plus indirectement avec la Wii U puis la Switch de Nintendo. Elle est disponible depuis le 22 novembre 2013 dans treize pays et depuis septembre 2014 dans vingt-six autres pays. D'abord uniquement commercialisée avec Kinect, Microsoft propose la console seule à partir du 9 juin 2014.
4
+
5
+ Dotée d'un processeur AMD, la machine est équipée d'un lecteur Blu-ray ou Blu-ray Ultra HD et d'un disque dur inamovible de 500 Go, 1 To ou de 2 To suivant les modèles, visant à en faire un système de divertissement intégré. L'intégration du périphérique Kinect permet à la console de répondre aux commandes vocales ou aux mouvements dictés par l'utilisateur et d'être associé à une fonctionnalité de visioconférence. Kinect est vite oublié du grand public et est proposé en option, ce qui baisse le prix de la console et beaucoup d'acheteurs choisissent d'acheter la console sans Kinect pour le prix plus bas.
6
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7
+ Lors de l'E3 2016, la Xbox One S est présentée. 40 % plus petite et légèrement plus puissante que la Xbox One classique, la Xbox One S possède un lecteur Blu-Ray Ultra HD, un bloc d'alimentation interne, et peut désormais être posée à la verticale. Elle sort le 2 août 2016[6]. Lors de l'E3 2017, la Xbox One X est présentée : elle est capable d'afficher de l'Ultra HD native. Elle sort le 7 novembre 2017. Cette console est à ce jour la console de salon la plus puissante du marché du jeu vidéo. La date de sortie de la génération suivante, la Xbox Series X, est encore inconnue. En juillet 2020, Microsoft annonce la fin de production de la Xbox one X ainsi que de la Xbox one S all-digital édition. La Xbox one S continue quant à elle d'être produite. [7]
8
+
9
+ Le kit de développement de la console porte le nom de code Durango[8]. La version définitive, nommée Xbox One, est officiellement présentée le 21 mai 2013 lors d'une diffusion en direct organisée par Microsoft[9]. Des détails et des informations supplémentaires sont présentés lors d'une nouvelle conférence, le 10 juin 2013 à l'occasion de l'E3 2013[10], plus tard, lors du salon la console est jouable par le public[11].
10
+
11
+ La machine répond aux commandes vocales dictées par l'utilisateur. C'est durant la première présentation de la console, le 21 mai 2013, que la démonstration en est faite par Yusef Mehdi, vice-président de la branche Microsoft Interactive dédiée au divertissement, qui, en énonçant « Xbox on », puis « Xbox, go home », met la console en marche puis à revient au le menu principal après avoir navigué dans son interface[12].
12
+
13
+ Parallèlement, lors d'un événement à Londres pour fêter l'annonce de la Xbox One, le responsable commercial anglais de Microsoft précise que le nouveau modèle du périphérique Kinect doit nécessairement être connecté pour que la console puisse fonctionner[13].
14
+
15
+ Lors de la conférence de présentation de la console, Microsoft annonce qu'un accès à internet est requis. Ainsi, passé un délai de vingt-quatre heures sans avoir été connectée, la console ne serait plus en mesure de lire et exécuter les jeux[14]. Concernant les jeux d'occasion, les jeux pourraient être revendus dans des « boutiques partenaires ». Microsoft annonce ne pas en taxer directement la revente, mais laisse la possibilité aux éditeurs tiers de pouvoir appliquer une telle politique[15]. Pour ce qui est du partage, il ne serait possible de donner un jeu qu'une seule fois, et à une personne que le joueur aura eu dans sa liste d'amis pendant une période d'au moins trente jours. Microsoft assure que « jusqu'à dix membres de la famille pourront jouer à votre ludothèque partagée »[15].
16
+
17
+ Finalement, après de nombreuses critiques et face à une concurrence qui n'applique pas une politique similaire, Microsoft est contraint de faire machine arrière le 19 juin 2013 en annulant toutes ces contraintes, avec comme objectif de revenir aux standards de la Xbox 360[16],[17]. Un patch apporté par une mise à jour du système est nécessaire pour retirer les DRM et la connexion obligatoire a internet[18].
18
+
19
+ Un mois plus tard, Microsoft, souhaitant se rapprocher des éditeurs indépendants, déclare (par le biais de Marc Whitten) que la nécessité de s'associer à un éditeur agréé pour publier un jeu vidéo pour la Xbox One est annulé. De plus, toutes les consoles vendues dans le commerce pourront servir de kit de développement. Pour finir, Marc Whitten annonce qu'il n'y a pas de limite sur les types de jeux qui peuvent être créés[19]. La console est sortie en France, Allemagne, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Italie, Autriche, États-Unis, Canada, Brésil, Mexique, Australie et Nouvelle-Zélande le 22 novembre 2013[1], puis au Japon et dans vingt-cinq autres pays en septembre 2014[20].
20
+
21
+ En juin 2015, lors de l'E3 2015, Microsoft présente plusieurs choses dont différents jeux, une nouvelle manette (Elite) pour les joueurs exigeants, la rétrocompatibilité avec les jeux Xbox 360, Xbox Game Preview (Permettant d'essayer des jeux en avant-première), un partenariat avec Oculus Rift[21].
22
+
23
+ Lors de l'E3 2016, Microsoft présente différents jeux, le Xbox Play Anywhere (possibilité de démarrer une partie sur PC et la finir sur Xbox et vice-versa), un programme (Xbox Design Lab) permettant de customiser selon les souhaits une manette Xbox One (Manette Xbox One Elite est non compris) et la confirmation de Project Scorpio (Qui sera plus tard, Xbox One X)[22].
24
+
25
+ Lors de l'E3 2017, Microsoft présente différents jeux, son Project Scorpio sous le nom de Xbox One X, la rétrocompatibilité avec les jeux de la 1re Xbox sur Xbox One, la possibilité de jouer à Minecraft avec les joueurs de différentes plateformes (Nintendo Switch, Xbox, PC et mobiles WP/W10M, Android et iOS, mais pas sur PS4 suite au refus de Sony du cross-platform pour raisons commerciales), un package graphique 4K pour Minecraft[23].
26
+
27
+ Le 22 novembre 2013, Microsoft annonce avoir vendu un million de consoles dans les premières 24 heures de mise sur le marché. La Xbox One est la console la plus vendue lors du Black Friday aux États-Unis[24]. Le 11 décembre 2013, Microsoft annonce qu'environ 2 millions d'unités ont été vendues durant les 18 premiers jours de commercialisation[25]. Le 6 janvier 2014, la firme dévoile que près de 3 millions de consoles ont été vendues dans le monde en 2013[26]. Pour l'année 2013, en France, la Xbox One s'est vendue à hauteur de 126 201 exemplaires[27].
28
+
29
+ Le 18 avril 2014 Microsoft annonce avoir distribué 5 millions d'exemplaires de la Xbox One depuis son lancement[28]. Ce n'est que deux mois plus tard qu'un bond notable a été enregistré sur le nombre de consoles vendues. À la suite de la mise sur le marché en juin de la console dénuée de sa Kinect pour 100 $ de moins, Microsoft annonce avoir doublé ses ventes par rapport au mois de mai aux États-Unis[29].
30
+
31
+ La Xbox One est caractérisée par un design sobre et anguleux évoquant un boitier multimédia, elle est de couleur noire avec des surfaces brillantes et mates. La console doit être installée en position horizontale. En façade, la console présente deux boutons tactiles, l'un pour l'allumage, l'autre pour l’ouverture du lecteur Blu-ray de type mange-disque[9],[30]. La console pèse 3,2 kg avec des dimensions de 34,4 × 26,3 × 8 cm[31].
32
+
33
+ Design de la Xbox One.
34
+
35
+ Comparaison entre une Xbox One (en dessous) et une Xbox 360 Slim (au-dessus).
36
+
37
+ Un modèle équipé d'un disque dur de 500 Go est disponible au lancement de la console, en novembre 2013[32].
38
+
39
+ Microsoft annonce le 13 mai 2014 la sortie de la console sans Kinect pour le 9 juin 2014. Ce pack permet de s'aligner sur le prix de la PlayStation 4[33].
40
+
41
+ Fin 2014, un modèle aux couleurs de la licence Call of Duty, équipé d'un disque dur de 1 To, est commercialisé[34].
42
+
43
+ Lors de l'E3 2015, une nouvelle version équipée d’un disque dur de 1 To est présentée ; elle est disponible à partir du 16 juin[35].
44
+
45
+ Lors de l'E3 2016, la firme Xbox présente une nouvelle version de la Xbox One, une slim baptisée la Xbox One S. Cette nouvelle machine est 40 % plus petite que la Xbox One originale et propose un modèle équipé d'un disque dur de 2 To de stockage. Cette nouvelle console est en rivalitée avec la PS4 Slim de Sony. Elle peut également supporter la vidéo au format Ultra HD, intègre un nouveau lecteur Blu-ray Ultra HD et comporte un mode HDR 10. Elle supporte également l'upscaling des jeux initialement conçus en résolution plus basse (900 p et 1 080 p). Elle est disponible depuis le 2 août 2016 pour 399 $ pour le modèle 2 To[36] ; le 22 septembre 2016, un modèle 500 Go est vendu 299 dollars et un modèle 1 To, 349 dollars sur le marché américain.
46
+
47
+ Contrairement à la Xbox One originale, la Xbox One S ne comporte pas de bloc d'alimentation externe mais celui ci se trouve dans la console elle même. Cette nouvelle machine peut être posée à la verticale, tout comme la PlayStation 4[37]. Cette nouvelle console de salon offre le lecteur 4K le moins cher du marché.[réf. souhaitée]
48
+
49
+ La Xbox One S est plus puissante que la Xbox One, (0,09 téraflops de plus pour la Xbox one s).
50
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51
+ Cette Xbox one s à une puissance de calcul de 853 MHz à 914 MHz donc c'est égal à 1,4 téraflops de puissance. Ainsi, des performances plus stables sont notables sur la Xbox One S.[38] Aussi, le processeur de la Xbox One classique est gravé en 28 nanomètres contre 16 nanomètres avec la nouvelle Xbox One, permettant de meilleures performances et économies d'énergie (permettant par la suite de réduire la puissance de l'alimentation et de l'intégrer en interne)[39]. Elle fonctionne aussi avec un son dolby atmos. Et enfin la Xbox one s peut lire les jeux Xbox 360.
52
+
53
+ Lors de l'Electronic Entertainment Expo 2016 (E3 2016), aux côtés de la Xbox One S, Microsoft présente le « Project Scorpio », une console censée sortir à la fin de l'année 2017[40]. Project Scorpio sera la console la plus puissante au monde capable d'afficher de l'Ultra HD native et possède 6 Teraflops de puissance graphique. Project Scorpio (Scorpio est le nom du processeur de cette nouvelle Xbox) est officiellement présenté lors de l'E3 2017. Elle porte le nom officiel de Xbox One X. Microsoft annonce qu'elle sera disponible le 7 novembre 2017 au prix de 499 €[41],[42].
54
+
55
+ Tous les accessoires et les jeux qui fonctionnent sur Xbox One et Xbox One S fonctionneront sur Xbox One X. Microsoft mise sur plusieurs jeux afin d'appuyer l’argument principal « Xbox One X est capable d'afficher de l'Ultra HD native », comme Forza Motosport 7 ou State of Decay 2. La Xbox One X est également la console de marque Xbox la plus puissante, mais aussi la plus petite jamais créée[43]. Par contre, une des plus lourdes avec 3,8 kg contre 2,9 kg pour la Xbox One S ou 3,5 kg pour la Xbox One classique.
56
+
57
+ Microsoft annonce que la Xbox One X est « 40 % plus puissante que n'importe quelle console existant à ce jour »[45]. Afin de refroidir les composants, Microsoft intègre pour la première fois dans une console une chambre à vapeur à refroidissement liquide. Également pour la première fois dans une console, les technologies Dolby Atmos, AMD FreeSync et Direct X12 sont intégrées à la Xbox One X. Dolby Atmos sera également compatible avec les Xbox One et Xbox One S par la suite[46],[47]. FreeSync n'était jusque-là disponible que sur PC. L'implantation de DirectX 12 directement dans le processeur de la console permet notamment de réduire le nombre d'instructions à envoyer au processeur et d'augmenter son efficacité pour améliorer les performances des jeux utilisant cet API.
58
+
59
+ La Xbox One X est capable d'afficher de l'Ultra HD native (3840 x 2160 pixels) sur certains jeux. Elle est toutefois capable d'afficher de meilleures résolutions, ainsi que des fréquences d'image généralement plus stables que sa rivale, dû à son processeur plus puissant et à sa puissance de calcul plus élevée[48]. La PS4 Pro n'affiche que rarement une vraie résolution Ultra HD, on parle souvent de rendu partiel (checkerboarding), de résolution 1080p, ou de 1440p[49] (A noter que ces techniques s'appliquent aussi à certains jeux sur One X). La Xbox One X améliore également les graphismes en Full HD au niveau du système même à défaut de l'Ultra HD[50], ce que fait la PS4 Pro par choix des développeurs, via une mise à niveau d'une image de format supérieur vers un format plus petit (Suréchantillonnage). Un programme débuté par Microsoft pour la sortie de la console, nommé « Optimisé pour Xbox One X » sert d'indication aux consommateurs portant sur les jeux ayant reçu une attention particulière des développeurs pour introduire des fonctionnalités supplémentaires comme une résolution Ultra HD et/ou une meilleure fréquence d'image et/ou des effets visuels bonifiés (incluant le support de la HDR)[51].
60
+
61
+ Un responsable de Xbox France, Hugues Ouvrard et le PDG de Xbox, Phil Spencer déclarent que « la Xbox One X est sans rivale »[52].
62
+
63
+ Une édition collector est annoncée lors de la Gamescom 2017. Cette édition se nomme Project Scorpio et fait référence au nom de code de la console révélé au grand public à l'E3 2016 au côté de la Xbox One S. Elle a la particularité de disposer d'un design légèrement différent et inclut d'office un support pour mettre en place la console en position verticale. Cette édition était disponible en précommande après son annonce, au même tarif que la Xbox One X classique (499 €). Elle n'est aujourd'hui plus disponible à la vente.
64
+
65
+ Les accessoires de la Xbox 360 (manette, Kinect, etc.) sont incompatibles avec la Xbox One[53]. Seuls les différents casques micro le sont via un adaptateur[54].
66
+
67
+ La manette est assez similaire à celle de la Xbox 360, bien qu'elle adopte un design plus sobre et moins arrondi, avec un dos plus plat. Le compartiment pour les deux piles est intégré à la manette[55], offrant une plus grande surface pour positionner ses doigts. Les deux gâchettes sont équipées de vibration, elles peuvent vibrer indépendamment de la manette et l'une de l'autre. Microsoft a annoncé que les deux sticks analogiques et la croix directionnelle ont gagné en sensibilité et en précision[56]. Huit manettes peuvent être connectées simultanément[57].
68
+
69
+ Le design de la manette a été conçu de façon à améliorer le confort de jeu pendant les longues heures de prise en main.
70
+
71
+ Lors de son test par Gamekult à l'occasion de l'E3 2013, le journaliste William Audureau considère la manette comme étant la meilleure du marché, avançant les progrès significatifs qui ont été menés pour améliorer le confort de jeu, et soulignant le nouveau revêtement de la console et ses matériaux qu'il qualifie de haut de gamme[58].
72
+
73
+ À l'occasion de l'E3 2015, Microsoft a annoncé une version améliorée de sa manette nommée élite. Cette manette est dotée d'un design encore plus haut de gamme que la manette de base ; en effet, les gâchettes et la partie destinée à la charge de cette dernière sont en métal ainsi que les sticks analogiques et la croix directionnelle. Elle dispose de sticks plus précis, de palettes à l'arrière et d'accessoires de personnalisation, on peut en effet changer les sticks analogiques concaves de base par des sticks en forme de dôme ou des sticks concaves plus hauts que ceux de base. L'utilisateur peut également changer la croix directionnelle de base par une sorte de pad de forme circulaire. Grâce à un logiciel, toutes les sensibilités peuvent être réglées selon les souhaits de l'utilisateur.
74
+
75
+ Cette manette Elite est disponible au prix de 149 $ ou 149 €.
76
+
77
+ Les manettes Xbox One (dont la Elite) sont compatibles avec Windows 10.
78
+
79
+ La manette de la Xbox One S est améliorée. L’arrière est micro-perforé pour offrir un confort d'utilisation et les joysticks ont été améliorés en endurance. On peut noter une portée Wi-Fi plus importante et l'intégration du Bluetooth[59].
80
+
81
+ Au départ inclus dans chaque pack de la console, le périphérique Kinect 2 est commercialisé séparément à partir d'octobre 2014 après l'annonce d'un modèle de la Xbox One vendu sans Kinect[60]. Le périphérique devait à l'origine être connecté en permanence pour que la Xbox One puisse fonctionner[61], mais à la suite des protestations des joueurs, Microsoft se ravise et ne rend pas le périphérique obligatoire[62].
82
+ Cette nouvelle version dotée d'une caméra de 1080p, peut gérer 2 Go de données chaque seconde.
83
+ Multitâche, il permet à l'utilisateur de commander vocalement plusieurs applications fonctionnant en même temps (télévision, vidéo, Internet, Skype…)[63]. On peut demander à la console de s'allumer vocalement en disant « Xbox Démarrez ». Avec le futur système d'exploitation de la Xbox One basé sur Windows 10, quelques mois après sa sortie arrivera Cortana qui comprendra les commandes vocales.
84
+
85
+ Le périphérique est capable de distinguer les doigts du joueur. Microsoft annonce que la précision est trois fois plus fidèle que sur son premier modèle. Six personnes peuvent être détectées simultanément. La console peut identifier les joueurs par le biais d'une reconnaissance faciale et déterminer qui tient quelle manette, elle permet aussi de savoir si le joueur regarde l'écran ou s'il parle.
86
+
87
+ En outre, le périphérique peut représenter les forces exercées par le corps, notamment lorsqu'un coup de poing est donné, la caméra est capable de retranscrire sa puissance fidèlement. Le rythme cardiaque peut également être détecté par Kinect grâce à une analyse du visage de l'utilisateur[56]. Le tarif seul de la caméra est de 150 €.
88
+
89
+ Kinect était l'une des étapes du développement du casque holographique de Microsoft HoloLens, dont la caméra a été reprise sur le casque.
90
+
91
+ Mais Microsoft changea sa stratégie, qui soutenait que Kinect était indissociable de la console et vendit la console seule en 2014 pour s'aligner sur la Playstation 4. Beaucoup virent les prémices d'un abandon quand la Xbox One S est présentée, sans le port Kinect, nécessitant un adaptateur, dont les modalités de remboursement sont raillés comme restrictives[64]. Le périphérique et l'adaptateur cessèrent d'être produits à l'automne 2017[65]
92
+
93
+ La console affiche les spécificités suivantes[63],[66],[67] :
94
+
95
+ La définition des jeux vidéo n'est pas la même pour tous, certains tournent en 1080p, alors que d'autres tournent en 900p, 720p ou utilisent un système de résolution dynamique. Toutes ces résolutions sont bien évidemment mises à l'échelle en résolution 1080p à la sortie. Les photos et les vidéos sont quant à elles lues en 4K (2160p)[71], si le format original est compatible. Le disque dur n'est pas amovible, sous peine de rompre la garantie ; il sera toutefois possible de brancher des disques durs externes sur les ports USB 3.0[72].
96
+
97
+ En collaboration avec Seagate, Microsoft sort des disques durs externes de 2 ou 4 To au prix de 164 € ou 189 €, compatible avec toutes les Xbox (360, Xbox One S et Xbox One X, sauf celui de 4 To qui n'est compatible qu'avec Xbox One [Ni S, ni X])[73].
98
+
99
+ La console fonctionne grâce à un triple système d'exploitation développé par Microsoft. Ceux-ci sont régulièrement mis à jour au démarrage de la console ou pendant sa veille selon le mode de consommation configuré par l'utilisateur[réf. nécessaire]. À partir de décembre 2015, la console est mise à jour vers une version modifiée de Windows 10 du nom de OneCore[74].
100
+
101
+ Ce système est basique et s'occupe principalement de faire tourner la console en distribuant les tâches aux différents composants en plus de gérer la sécurité (les autorisations de lancement des programmes)[réf. nécessaire].
102
+
103
+ Windows 8 se charge de l'audio, des fonctionnalités réseau, des applications partagées (Blu-Ray, TV, etc), de l'interface et de l'habillage graphique[réf. nécessaire].
104
+
105
+ Exclusive OS se charge du lancement des jeux[réf. nécessaire].
106
+
107
+ OneCore est le système d'exploitation de la Xbox One à partir de fin 2015, il est basé sur Windows 10. La version publique est disponible depuis décembre 2015[75]. Initialement la sortie de OneCore était prévue pour novembre 2015 mais pour avoir le temps de corriger tous les bugs, sa sortie a été repoussée à décembre 2015. OneCore est jusqu'à 50 % plus rapide que le système d'exploitation précédent selon Microsoft[76].
108
+
109
+ Avant juin 2015, la Xbox One n'était pas rétrocompatible. Selon Marc Whitten, vice-président du Xbox Live, les jeux Xbox 360 ne sont pas compatibles avec la nouvelle console en raison des architectures trop différentes et du coût que cela engendrerait[63] mais selon lui le nuage pourrait offrir cette rétrocompatibilité dans quelques années. La console n'est pas zonée[17].
110
+
111
+ À partir de juin 2015 pour les membres Preview puis à partir du 12 novembre 2015 pour tout le monde, la Xbox One est rétrocompatible. Les jeux de la console Xbox 360 peuvent donc fonctionner sur la Xbox One qui émule le système d'exploitation de cette dernière. Tous les jeux de la Xbox 360 ne font pas partie de la liste des jeux rétrocompatibles[77].
112
+
113
+ En août 2015, Phil Spencer, directeur de Microsoft Studios et chef de la division Xbox, annonce que certains jeux de la première Xbox pourraient devenir rétrocompatibles, ce qui se réalise pendant la conférence de Microsoft à l'E3 2017[78]
114
+
115
+ La Xbox One devait à l'origine bénéficier d'un service de cloud computing qui aurait fait évoluer la console en faisant faire les calculs nécessaires à l’exécution des jeux à des serveurs Xbox Live[79].
116
+
117
+ Certains jeux, principalement ceux de Microsoft, permettent l'enregistrement des données dans le nuage. Cela leur permet notamment de continuer son jeu sur différents appareils Windows 10 et Xbox One.
118
+
119
+ Xbox SmartGlass était une application permettant à des périphériques mobiles (Windows Phone, Windows 8, iOS et Androïd) d'être utilisé comme un dispositif de compagnon pour la Xbox One. Par exemple, il était possible d'utiliser son périphérique pour servir de télécommande, lire les messages, acheter du contenu et certains jeux exploitaient le double écran (permis par le mobile) pour compléter l'expérience de jeu.
120
+ Sur Windows 10, l'application SmartGlass est remplacée par l'Application Xbox (renommée en mai 2019 Compagnon de la console Xbox), qui apporte le streaming de jeux de la Xbox One sur les PC et des Tablettes exécutant Windows 10. Les jeux exigeant Kinect ne sont pas supportés, tandis que le Jeu DVR et en ligne en continu n'est pas disponible en utilisant cette fonctionnalité.
121
+
122
+ L'accès au Xbox Live sur Xbox One est disponible dans treize pays à son lancement[80] :
123
+
124
+ Disponible au lancement :
125
+
126
+ Disponible en septembre 2014 :
127
+
128
+ La console permet à tout instant de capturer une session de jeu en cours par le biais d'une commande vocale. Le système est en mesure d'analyser les temps forts d'une partie (plusieurs tirs dans la tête d'affilée, K.O sur un adversaire en combat…) afin d'en enregistrer la prouesse. Les enregistrements sont stockés sur le disque dur, et peuvent être partagés sur le Xbox Live ou YouTube[81].
129
+
130
+ Toutes les versions de la Xbox One permettent de développer et de publier soi-même des jeux vidéo sur le Xbox Live. Cette fonctionnalité est disponible depuis 2014[19].
131
+
132
+ Peu après la présentation de la console le 21 mai 2013 et les différentes annonces de Microsoft, les restrictions liées aux jeux d'occasion[15], l'obligation d'une connexion à internet pour une vérification en ligne toutes les vingt-quatre heures afin que les jeux puissent être lus[14], et les questions de confidentialité liées à Kinect, suscitent des inquiétudes parmi les sites d'actualité informatique et de jeux vidéo[82],[83]. Elles sont cependant officiellement abandonnées par Microsoft, la semaine suivant l'E3 2013[16].
133
+
134
+ Du fait d'une connexion obligatoire et ininterrompue du Kinect 2, plusieurs sites d'information sur l'actualité informatique s'alarment quant à un potentiel espionnage par la caméra du périphérique[82],[83].
135
+
136
+ Ainsi, PC INpact, met en évidence le fait que Kinect soit toujours allumé afin qu'une personne pénétrant dans la pièce puisse dire « Xbox on » pour provoquer l’allumage de la console, ce qui suppose que le périphérique soit sur le qui-vive de manière permanente. Le site s’interroge alors d'un risque pour le respect de la vie privée[82].
137
+
138
+ Le site 01net.com s'inquiète quant à lui des données biométriques captées par Kinect, et énonce notamment une note explicative de Microsoft qui admet qu’une partie de ces données est transférée par liaison internet dans ses datacenters pour y être stockée durant trois mois à des fins d'analyse. Le site annonce qu'un risque au niveau des données personnelles est réel, arguant qu'avec les systèmes informatiques : « personne n’est jamais à l’abri d’une faille, d’un bogue ou d’une intrusion »[83].
139
+
140
+ À la suite de ces questions soulevées par la presse spécialisée, Microsoft déclare comprendre « que vos données personnelles et votre vie privée sont importantes » et s'engage à demander l'autorisation des utilisateurs avant d'en récupérer les données. Le constructeur promet que Kinect n'enregistra pas les conversations selon que la console soit activée ou en veille[84].
141
+
142
+ Cependant le 6 juin 2013, le Washington Post rend public le programme d'espionnage de la NSA et du FBI nommé PRISM[85], qui permet à ces deux agences gouvernementales d'accéder directement aux données vidéos, audios, conversations par internet et documents de neuf sociétés majeures de l'internet dont Microsoft (qui fut la première société intégrée au projet à partir du 11 septembre 2007), la question de l'espionnage par un organisme extérieur sur la Xbox One peut légitimement rester posée[86].
143
+
144
+ En janvier 2014, Microsoft aurait négocié un accord commercial avec Machinima, fournisseur de contenu sur YouTube, pour garantir une contrepartie financière en cas de promotion avantageuse pour la Xbox One, avec comme seule condition que l'accord reste confidentiel. Révélée par Ars Technica[87], l'information corrobore les fuites du site iGR, qui mettait en lumière les consignes données par Machinima à ses « partenaires influents »[88].
145
+
146
+ Le paiement alors établi sur une base de 3 dollars de prime pour mille affichages était valable pour tous les créateurs de contenu qui fournissaient au minimum 30 secondes de vidéo tournant sur Xbox One lors des deux premières minutes de leur programme, et titré avec la mention « XB1M13 » pour faciliter leur repérage.
147
+
148
+ Les conditions rendues publiques sur Pastebin dévoilent que les « influenceurs » devaient s'engager à « ne pas porter atteinte à Machinima, la Xbox One ou n'importe lequel de ses jeux »[89]. Ars Technica rappelle qu'une telle connivence entre le contracteur et le diffuseur à l'insu du public pourrait porter atteinte aux consignes telles qu'elles ont été édictées par la Federal Trade Commission[90].
149
+
150
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6118.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,101 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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3
+ Éris, officiellement désignée par (136199) Éris (désignation internationale (136199) Eris), est la planète naine connue la plus massive du Système solaire (27 % plus massive que Pluton[8],[3]) ainsi que la deuxième plus grande en termes de taille (2 326 kilomètres de diamètre, contre 2 370 kilomètres pour Pluton). Éris est ainsi le neuvième corps connu le plus massif et le dixième corps le plus gros (en volume) orbitant directement autour du Soleil.
4
+
5
+ Éris est un objet épars, un objet transneptunien situé dans une région de l'espace au-delà de la ceinture de Kuiper. Elle possède un satellite naturel, Dysnomie. En 2007, ils étaient situés à environ 97 ua du Soleil, environ trois fois plus loin que Pluton. C'est la planète naine connue la plus éloignée du Soleil[9].
6
+
7
+ Éris a été découverte le 5 janvier 2005 par l'équipe de Michael E. Brown du California Institute of Technology. Elle porte le nom de la déesse grecque Éris. Sa taille, initialement estimée comme étant beaucoup plus importante que celle de Pluton[a], la fit qualifier de dixième planète du Système solaire par ses découvreurs, entre autres. Cette qualification, ainsi que la perspective de découvrir d'autres objets similaires dans l'avenir, a motivé l'Union astronomique internationale (UAI) à définir le terme « planète » pour la première fois de façon formelle. Selon cette définition approuvée le 24 août 2006, Éris est une planète naine aux côtés de Pluton et Cérès[10].
8
+ En juin 2008, l'UAI a décidé de classer Éris dans la catégorie des plutoïdes (classe spécifique des planètes naines transneptuniennes), comme Pluton.
9
+
10
+ Éris est nommée d'après la déesse grecque de la discorde, Éris. Avant l'acceptation de ce nom, Éris possédait une désignation provisoire, 2003 UB313. Avant qu'Éris ne possède son nom officiel et définitif, elle reçut plusieurs noms officieux : Xéna, en rapport avec un personnage de série car le nom commence par un X, symbole romain du 10 (10e planète) et référence aux planètes X, ou Lila, que Brown avait initialement choisi en l'honneur de sa fille[11].
11
+
12
+ La désignation des planètes mineures et autres petits corps implique de donner aux corps dont l'orbite est connue avec certitude un numéro définitif. Éris possède le numéro 136199 ; sa désignation scientifique officielle complète est donc (136199) Éris[12], ou éventuellement 136199 Éris.
13
+
14
+ Éris est nommée d'après la déesse grecque Éris (en grec : Έρις), une personnification de la discorde[13]. Le nom officiel fut attribué le 13 septembre 2006 à la suite d'une période inhabituellement longue pendant laquelle elle était connue par sa désignation provisoire 2003 UB313, laquelle fut automatiquement donnée par l'Union astronomique internationale suivant le protocole de désignation des objets mineurs.
15
+
16
+ Avant cette désignation définitive, deux surnoms furent utilisés pour l'objet dans les médias. « Xena » était le nom informel utilisé par l'équipe l'ayant découverte. Il provenait de l'héroïne éponyme de la série télévisée Xena, la guerrière. L'équipe avait conservé à dessein ce surnom pour le premier objet découvert plus grand que Pluton. Selon Brown, il fut choisi car il débutait par un X (pour la planète X), il sonnait de façon mythologique et l'équipe avait fait en sorte de placer plus de divinités féminines parmi les objets transneptuniens (comme Sedna) ; de plus, la série était alors diffusée[14]. Le surnom « Lila » fut également utilisé, mais à la suite d'un malentendu sur planetlila, partie de l'URL de la page web de Brown relatant la découverte[15] ; ce nom était en fait dérivé de la fille de Brown, Lilah, qui venait de naître.
17
+
18
+ Le délai dans l'attribution du nom fut causé par l'incertitude du statut de l'objet, planète ou objet mineur ; différentes procédures de nomenclatures s'appliquent pour ces différentes classes d'objets. La décision fut reportée à après l'annonce de la définition formelle d'une planète naine, le 24 août 2006[12].
19
+
20
+ Brown avait conjecturé que Perséphone pourrait être un nom acceptable pour l'objet. Cependant, il n'était plus possible de l'utiliser après la classification de l'objet comme planète naine, car il existe déjà un astéroïde portant ce nom ((399) Perséphone)[9]. Dans la mesure où les conventions de nommage de l'UAI préconisent un nom d'une divinité liée à un mythe de création pour les objets sur des orbites stables au-delà de Neptune, l'équipe considéra également cette possibilité.
21
+
22
+ Les trois noms prévus au départ étaient : Érèbe (Erebus), Phanès et Ophion[16].
23
+ L'équipe proposa Éris le 6 septembre 2006 bizarrement destiné à son satellite au départ[16]. Le 13 septembre 2006, il fut accepté comme nom officiel par l'UAI[17]. Le choix de cette dénomination évoque d'une part, les discussions et controverses acharnées entre scientifiques sur la remise en cause de la définition du mot « planète » du fait de la découverte d'Éris et, d'autre part, l'apparente diversité des orbites des objets épars de cette zone du Système solaire, a contrario des orbites régulières des planètes du Système solaire.
24
+
25
+ Le nom du satellite d'Éris, Dysnomie, qui est celui de la déesse grecque de l'anarchie, conserve cette idée. Avant son nommage, il était surnommé « Gabrielle » par ses découvreurs, d'après l'acolyte de Xena dans la série télévisée du même nom. Le clin d'œil à la série est ainsi conservé, puisqu'en anglais, l'anarchie se dit lawlessness et que l'actrice interprétant Xena est Lucy Lawless.
26
+
27
+ La première prise de cliché de l'astre date du 3 septembre 1954, sans que l'on sache à l'époque que c'était une planète naine[18].
28
+
29
+ Éris a été photographiée lors d'observations effectuées le 21 octobre 2003 avec le télescope Oschin de 1,22 mètre du Mont Palomar, en Californie, par l'équipe de Mike Brown, Chadwick Trujillo et David Rabinowitz[19] du Caltech, qui avait déjà découvert plusieurs grands objets transneptuniens comme Quaoar[20], Orcus[21] ou Sedna[22]. L'objet avait été éliminé parce que se déplaçant lentement sur la voûte céleste, ceci pour réduire le nombre de données. Ce n'est qu'en janvier 2005 qu'Éris fut découverte, lorsque des photographies du même pan de ciel révélèrent son déplacement. Plusieurs observations ultérieures permirent de commencer à déterminer son orbite, sa distance et sa taille. L'équipe n'avait pas l'intention de divulguer sa découverte avant que d'autres observations soient effectuées, afin de préciser la taille et la masse de l'objet ; l'annonce de la découverte d'un autre objet qu'elle suivait, (136108) Hauméa, par une équipe espagnole, la força à précipiter l'annonce[9].
30
+
31
+ La découverte fut annoncée le 29 juillet 2005, le même jour que deux autres grands objets transneptuniens, Hauméa et Makémaké.
32
+
33
+ En 2005, l'équipe d'optique adaptative des télescopes Keck à Hawaii réalisa des observations des quatre plus brillants objets transneptuniens (Pluton, Makémaké, Hauméa et Éris) à l'aide du nouveau système à étoile guide laser[23]. Les observations effectuées le 10 septembre et publiées en octobre 2005 déterminèrent qu'Éris possède un satellite, nommé par la suite Dysnomie. Ces observations permirent de préciser la masse d'Éris en juin 2007[3].
34
+
35
+ Éris est un plutoïde, une planète naine transneptunienne. Ses caractéristiques orbitales la classent plus spécifiquement comme un objet épars, un objet transneptunien au-delà de la ceinture de Kuiper (à environ 48 ua) dont l'orbite est fortement excentrique.
36
+
37
+ Bien que sa forte inclinaison orbitale soit inhabituelle parmi la plupart des objets de Kuiper connus, les modèles théoriques, comme le modèle de Nice, suggèrent que les objets épars qui étaient à l'origine près du bord intérieur de la ceinture de Kuiper ont été dispersés dans des orbites plus éloignées avec l'influence des planètes gazeuses du Système solaire. Comme la ceinture de Kuiper interne devrait être généralement plus massive que l'externe, les astronomes s'attendaient à découvrir des objets plus grands comme Éris en haute inclinaison des orbites, qui ont traditionnellement été négligées, lors des observations[24].
38
+
39
+ Éris étant alors estimée plus grande que Pluton, elle a été décrite un temps comme la « dixième planète » du Système solaire par la NASA et certains médias[25]. En réponse à une incertitude concernant son statut et à cause du débat sur celui de planète de Pluton, l'Union astronomique internationale chargea un groupe d'astronomes de définir le terme de planète. Cette définition fut adoptée le 24 août 2006 ; Éris fut désignée « planète naine » (et Pluton classée de même)[26]. La décision fut fortement controversée ; Mike Brown, le découvreur d'Éris, a depuis approuvé ce terme[27]. L'UAI a par la suite ratifié la désignation (136199) Éris[12].
40
+
41
+ La nouvelle sous-catégorie des plutoïdes a été créée par l'Union astronomique internationale qui, lors d'une réunion de son comité exécutif à Oslo le 11 juin 2008[28],[29], s'est accordée sur ce terme comme désignation des planètes naines qui passent la majeure partie de leur temps au-delà de l'orbite de Neptune. Éris en fait visiblement partie.
42
+
43
+ Le 6 novembre 2010, Éris a occulté une étoile de la constellation de la Baleine. Ce phénomène a été observé pendant 27 secondes depuis l'observatoire de La Silla et pendant 76 secondes depuis l'observatoire d'Alain Maury, près de San Pedro de Atacama[30]. Bruno Sicardy en a déduit un rayon de 1 165 km, soit un diamètre de 2 326 km, soit un peu moins que Pluton dont le diamètre est alors estimé à 2 344 km[31].
44
+
45
+ Auparavant, le diamètre d'Éris a été évalué à 2 400 km à l'aide d'images prises par le télescope spatial Hubble[5]. La luminosité d'un objet dépend à la fois de sa taille et de son albédo. À 97 ua de distance, un objet possédant un diamètre de 3 000 km aurait un diamètre angulaire de 40 milliarcsecondes[32] ce qui est mesurable par Hubble grâce à des techniques de traitement d'image sophistiquées.
46
+
47
+ Selon Hubble, Éris n'est que 4 % plus grande que Pluton, avec un diamètre de 2 397 ± 100 km (Pluton mesure 2 370 ± 20 kilomètres de diamètre). Son albédo serait de 0,96[33], ce qui en ferait l'objet le plus brillant du Système solaire après Encelade, le satellite de Saturne. Son albédo élevé pourrait être causé par sa surface glacée, réalimentée par les fluctuations de température selon que l'orbite excentrique d'Éris l'amène plus ou moins près du Soleil[34],[5],[35].
48
+
49
+ En 2007, une série d'observations des plus gros transneptuniens par le télescope spatial Spitzer a donné à Éris un diamètre égal à 2 600 (+400 −200) km[36]. Selon ces données, l'estimation de Hubble est la plus basse possible et le diamètre d'Éris dépasserait probablement celui de Pluton de 13 %, peut-être même jusqu'à 30 %.
50
+
51
+ Des observations antérieures, fondées sur le rayonnement thermique d'Éris à la longueur d'onde de 1,2 mm, où la luminosité de l'objet ne dépend que de sa température et de sa superficie, indiquent un diamètre de 3 000 (+270−100) km, soit un tiers plus grand que Pluton[5]. Si l'objet tourne rapidement sur lui-même, distribuant sa chaleur plus efficacement et résultant en une température de 23 à 24 K (−250 à −249 °C), le diamètre serait dans la partie haute de cette fourchette (vers 3 090 km) ; s'il tourne lentement, la surface visible serait plus chaude (environ 27 K, soit −246 °C) et son diamètre serait dans la fourchette basse (2 860 km, impliquant un albédo de 0,6 similaire à celui de Pluton, cohérent avec sa signature spectrale).
52
+
53
+ L'incohérence apparente entre les résultats du télescope Hubble (2 400 ± 100 km) et ceux de l'institut de radioastronomie millimétrique ci-dessus (3 000 ± 370 km) n'est pas expliquée. Michael Brown l'explique par une magnitude absolue légèrement inférieure à celle supposée par Bertoldi (−1,12 ± 0,01 contre −1,16 ± 0,1, soit presque 100 km de différence sur le diamètre). Selon l'institut Max-Planck de radioastronomie, le rapport entre l'albédo bolométrique (représentant l'énergie réfléchie totale et utilisée dans la méthode thermique) et l'albédo géométrique (représentant la réflexion dans une longueur d'onde visible et utilisée avec Hubble) n'est pas connue avec précision ; en elle-même, cette incertitude pourrait expliquer l'écart mesuré[5].
54
+
55
+ La nouvelle mesure, effectuée le 6 novembre 2010 à la suite de l'occultation d'une étoile de 16e magnitude, et réalisée à l'aide de plusieurs télescopes placés sur la ligne d'observation qui s'étirait de l'Amérique centrale à l'Afrique, attribue au planétoïde une taille comprise entre 2 320 km et 2 350 km, en faisant donc un corps plus petit que Pluton.
56
+
57
+ Bien qu'une grande incertitude règne donc sur ses dimensions, sa masse, mesurée sur la base de la rotation de sa lune Dysnomie en 15,774 jours[37],[3], est quant à elle bien mieux connue, et supérieure d'environ 27 % à celle de Pluton.
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+
59
+ Le 13 juillet 2015, le diamètre de Pluton a été revu à la hausse grâce aux mesures effectuées par la sonde New Horizons alors qu'elle s'en approchait. Le diamètre annoncé est alors de 2 370 +/- 20 km, ce qui en fait un corps plus grand qu´Éris.[38]
60
+
61
+ La composition interne d'Éris est pour l'instant inconnue mais pourrait être proche de celle de Pluton. S'il y a eu différenciation planétaire, il pourrait y avoir un noyau rocheux. Si l'on accorde à Éris une densité de 2, valeur approximative, la densité voisine de 1 des glaces détectées en surface doit être compensée par une masse rocheuse, de densité de l'ordre de 4 ou 5, en proportion égale aux glaces d'eau et d'éléments volatils (azote, méthane, oxyde de carbone). Ces roches pourraient affleurer à la surface sans être visibles car dépourvues de signatures spectrales caractéristiques, ou bien être recouvertes d'un manteau de glace[39].
62
+
63
+ Avec une teneur en glace d'eau de l'ordre de 50 % ou plus pour la masse d'Éris, la présence en profondeur d'eau liquide sous l'effet de la haute pression est envisageable dans les couches profondes, coexistant avec de la glace sous haute pression[40].
64
+
65
+ Éris a été observée spectroscopiquement par le télescope de 8 mètres Gemini North à Hawaï le 25 janvier 2005. L'analyse infrarouge de l'objet a révélé la présence de glace de méthane, indiquant que la surface d'Éris semble être similaire à celle de Pluton. Il s'agit du troisième objet transneptunien sur lequel du méthane est détecté, après Pluton et sa lune Charon (Triton, le satellite de Neptune, semble être d'origine similaire aux objets de la ceinture de Kuiper et possède également du méthane à sa surface)[41].
66
+
67
+ Cependant, à la différence de Pluton et Triton, Éris semble être de couleur grise[9]. La couleur rougeâtre de Pluton est probablement due à des dépôts de tholin sur sa surface, assombrissant celle-ci et augmentant sa température et donc l'évaporation des dépôts de méthane. En comparaison, Éris se situe assez loin du Soleil pour que le méthane se condense sur sa surface même là où son albédo est faible. Cette condensation uniforme sur toute la surface recouvrirait les dépôts de tholin rouge[42].
68
+
69
+ Du fait de son orbite, la température de surface d'Éris varie entre 30 et 56 K (−243 °C et −217 °C)[9]. Le méthane étant très volatil, sa présence indique qu'Éris est toujours demeuré dans une région lointaine du Système solaire où la température est suffisamment froide (−243 °C) ou qu'il possède une source interne de méthane pour compenser la perte de gaz hors de son atmosphère. Ces observations contrastent avec celles d'un autre objet de la ceinture de Kuiper, Hauméa, qui possède de la glace d'eau mais pas de méthane[43].
70
+
71
+ Lors de l'occultation d'une étoile de la constellation de la baleine par Éris, des informations supplémentaires ont précisé sa composition. Son diamètre se trouve ramené à 2 326 kilomètres. En conséquence, la densité de la planète naine passe à 2,52 grammes par centimètre-cube. Ceci suggère un gros corps rocheux couvert d'un modeste manteau de glace d'une centaine de kilomètres d'épaisseur, les deux composantes comptant pour des proportions de 85 % et 15 %.
72
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+ De plus, avec les dernières informations, Éris apparaît extrêmement brillante. Son sol réfléchit jusqu'à 96 % de la lumière du Soleil. C'est bien davantage que les 80 % constatés avec de la neige fraîche. Au niveau de l'explication de cette réflexion importante : « Difficile de l'imaginer, répond Bruno Sicardy, enseignant-chercheur au LESIA. Cet éclat pourrait s'expliquer par la jeunesse ou la fraîcheur du sol gelé : il ne date pas des origines du Système solaire. Au fur et à mesure qu'Éris s'approche ou s'éloigne du Soleil sur son orbite, son atmosphère d'azote se condense en fine couche brillante d'environ un millimètre d'épaisseur. Puis, elle se volatilise de nouveau. »
74
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+ Cette luminosité a donc permis de suggérer qu'Éris possède une atmosphère. Elle semble jumelle à celle de Pluton[44]. Lorsque le corps est au point le plus proche du Soleil, son atmosphère est alors maximale. À la surface, certaines régions sont très brillantes, dû aux restes de glace d'azote et des régions sombres composées d'hydrocarbures complexes relevées par la sublimation des glaces. Quand Éris s'éloigne du Soleil, l'atmosphère se condense et recouvre la surface de glace fraîche. À son point le plus éloigné, les glaces s’assombrissent sous l'effet des rayonnements UV et des composés complexes se forment. À l'approche de son périhélie suivant, les glaces commencent à se sublimer à nouveau[45].
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+ Dans environ 250 ans, Éris sera au plus près du Soleil et située alors à 5,6 milliards de kilomètres, soit 37,77 ua. La chaleur plus importante permettra à ses gaz gelés de se sublimer pour passer directement à l'état de gaz et former une fine couche d'atmosphère à l'instar de celle de Pluton[46].
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+ L'orbite d'Éris est fortement excentrique et l'amène à 37,78 UA du Soleil à son périhélie et à 97,56 UA à son aphélie. Elle est également très inclinée par rapport à l'écliptique (environ 45°) ; sa période orbitale est de 557,4 a.
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+ Éris est actuellement située à 97 UA du Soleil, presque à son aphélie et, mis à part quelques comètes à longue période, était, jusqu'au 10 novembre 2015 l'objet le plus éloigné que l'on connaisse dans le Système solaire (à cette date, il fut détrôné par V774104). Cependant, avec un demi-grand axe de 67,669 UA, ce n'est pas l'objet non cométaire dont le périhélie est le plus lointain, ni l'objet non cométaire possédant la période de révolution la plus longue, ce « privilège » restant dans l'état actuel de nos découvertes la propriété de 2000 OO67. On connait en 2007 une quarantaine d'objets transneptuniens qui sont actuellement plus proches du Soleil qu'Éris mais possèdent un demi-grand axe plus grand[47], comme Sedna, 2000 CR105 ou 1996 TL66. Éris devrait atteindre son prochain périhélie le 6 mars 2258[48].
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+ Le périhélie d'Éris, à environ 37,8 UA, la met en principe à l'abri de l'influence de Neptune (situé à 30 ua du Soleil). Il est cependant possible qu'Éris soit dans une résonance de 17:5 avec Neptune, mais d'autres observations seront nécessaires pour vérifier cette hypothèse[49]. Par comparaison, Pluton et les autres plutinos suivent une orbite moins excentrique et inclinée et liée à Neptune par résonance orbitale. Du fait de cette orbite, Éris est probablement un objet épars. Ces objets auraient été formés dans la ceinture de Kuiper et éparpillés par Neptune alors que le Système solaire se formait. Bien que sa forte inclinaison soit atypique parmi les objets épars connus, les modèles suggèrent que les objets originellement situés sur le bord interne de la ceinture de Kuiper furent éparpillés sur des orbites plus inclinées que les objets de la ceinture externe[50].
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+ La magnitude apparente d'Éris est actuellement d'environ 19, ce qui la rend détectable par certains télescopes amateurs. Elle ne fut pas découverte avant 2005 à cause de sa forte inclinaison : la plupart des recherches pour les gros objets transneptuniens se concentrent sur le plan de l'écliptique, où la plupart du matériau du Système solaire est situé.
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+ Éris se trouve actuellement dans la constellation de la Baleine. Elle se trouvait dans le Sculpteur de 1876 à 1929 et dans le Phénix d'environ 1840 à 1875. En 2036, elle entrera dans les Poissons et en 2065 dans le Bélier[51]. Après cette date, elle passera dans l'hémisphère céleste nord : en 2128 dans Persée et en 2173 dans la Girafe où elle atteindra sa déclinaison nord maximale. Du fait de son inclinaison, Éris ne traverse que quelques constellations du Zodiaque.
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+ Éris possède au moins un satellite naturel, nommé Dysnomie (officiellement, (136199) Éris I Dysnomie), découvert le 10 septembre 2005 à l'Observatoire de Keck en Californie et annoncé le 2 octobre 2005[23]. Dysnomie a été découverte par le télescope Keck II qui avait effectué des recherches sur les quatre objets de la ceinture de Kuiper les plus brillants : Pluton, Éris, Makemake et Haumea.
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91
+ Il fut d'abord désigné sous le nom provisoire de « S/2005 (2003 UB313) 1 », type de dénomination utilisée pour un satellite. Puis « 2003 UB313 » reçut le nom officieux de « Xéna », du nom d'une guerrière d'une série télévisée. Alors l'équipe décida de nommer le satellite « Gabrielle », du nom de la compagne du personnage de la série.
92
+ Enfin, (136199) Éris reçut son nom définitif, et « S/2005 (2003 UB313) 1 » reçut le nom officiel de « Dysnomie » en septembre 2006, du nom d'une déesse grecque fille de la déesse Éris.
93
+ Les noms concurrents étaient : Nox, Éris (finalement attribué à sa planète naine) et Boréas[52].
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+ Les noms d'Éris, déesse de la Discorde, et Dysnomie, déesse de l'Anarchie, furent choisis car leur découverte conduisit à la déchéance de Pluton du statut de planète, ainsi qu'au débat sur la définition des corps du Système solaire. Aussi, puisque Dysnomia en anglais se traduit par lawlessness, on aperçoit un clin d'œil au surnom officieux « Xéna », personnage incarné par l'actrice Lucy Lawless.
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+ Il a été calculé qu'une mission de survol de la planète naine Éris pourrait prendre 24,66 années en utilisant l'assistance gravitationnelle de Jupiter et en se basant sur une date de lancement du 3 avril 2032 ou du 7 avril 2044. Éris serait alors respectivement distante du Soleil de 92,03 ua ou 90,19 ua à la date d'arrivée de la sonde[53].
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+ Dans la série de bande dessinée, Nash Tulsa, le volume 10 La 5e extinction met en avant cette planète naine. Le scénario ayant été écrit avant que le nom officiel fût donné à Éris, la désignation 2003 UB313 est utilisé. De même, le nom de sa lune Dysnomie dut être inventé par l'auteur Jean-Pierre Pécau en prenant Gabrielle, et écrivant ironiquement « Pourquoi on a donné un nom à la lune et pas à la planète ? ».
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+ Xerxès Ier (en vieux perse : 𐎧𐏁𐎹𐎠𐎼𐏁𐎠 / Xšayaṛša ; en persan : خشایارشا / Xašâyâršâ), né vers 519 av. J.-C. et mort en 465 av. J.-C.[1]), est un grand roi perse, membre de la dynastie des Achéménides qui régnèrent sur un empire s'étendant de l'Indus à la mer Égée et du Syr-Daria au golfe Persique et au Nil, incluant ainsi l'Égypte antique durant la XXVIIe dynastie. Manéthon l’appelle Xerxès le Grand et lui compte vingt-et-un ans de règne (Africanus, Eusebius).
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+ Roi de Perse de 485 à 465 av. J.-C., il est désigné par son père de préférence à Artobarzanès, son frère aîné. Par sa mère, Atossa, fille de Cyrus le Grand, il est le descendant direct du fondateur de l'Empire achéménide. À la mort de son père, Darius Ier, il participe à des campagnes en Égypte (484 av. J.-C.) et à Babylone (482 av. J.-C.).
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+ Il relance ensuite à nouveau le projet d'une campagne militaire dirigée contre la Grèce. Il soumet l'Égypte révoltée, puis reprend les desseins de son père contre la Grèce et déclenche la Deuxième guerre médique (-480). Il réalise des levées en masse, parvient à rassembler une immense armée pour l'époque[2], équipe en même temps une flotte de plus de 1 200 voiles, destinée à longer le littoral de la mer Égée, jette un pont de bateaux sur l'Hellespont pour franchir ce détroit et fait fouetter la mer pour la punir d'avoir rompu ce pont.
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+ Il crée un canal, dans la région d'Ouranopoli, en perçant l'isthme qui unissait le mont Athos au continent pour donner passage à sa flotte, reçoit la soumission de la Macédoine et de la Thessalie, est arrêté durant sept jours devant les Thermopyles que défend Léonidas et ne les franchit qu'après avoir perdu 20 000 hommes. Il prend Thèbes, Platées, Thespies, entre sans résistance dans Athènes, qu'il livre aux flammes, mais voit sa flotte anéantie par Thémistocle à la bataille de Salamine (480 av. J.-C.).
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+ Il regagne l'Asie et laisse le commandement de ses troupes à Mardonios. L'année suivante, ses troupes sont encore battues par les Grecs coalisés à Platées et à Mycale. Il se retire à Suse et ne participe plus aux combats ultérieurs. Il entame une politique de grands travaux. Les dernières années de son règne sont peu connues. Il est assassiné en -465 dans un complot dirigé par son ministre Artaban. Son fils Artaxerxès lui succède.
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+ Xerxès Ier est assimilé par les historiens contemporains à l'Assuérus de la Bible, où il apparaît dans les livres d'Esther et d'Esdras.
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+ Sa sépulture est probablement située dans la falaise à Naqsh-e Rostam, à proximité géographique du palais achéménide de Persépolis et du tombeau de Cyrus II dit Cyrus le Grand à Pasargades. Il eut également une fille Amytis.
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+ Six ans après la mort de son père Darius, Xerxès lance une offensive sur la Grèce pour se venger d'Athènes, connue sous le nom de deuxième guerre médique.
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+ Son armée (un million sept cent mille hommes selon Hérodote, plus vraisemblablement 250 000 hommes) passa l'hiver en Asie Mineure pour ensuite se diriger vers l'Hellespont. Arrivé en Thrace, il dirige son armée vers le sud.
22
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23
+ Il fait face à l'alliance des cités grecques dans le défilé des Thermopyles mais parvient à maintenir l'offensive et mène en 480 av. J.-C. le sac d'Athènes. C'est près des côtes athéniennes, dans le détroit de Salamine, qu'il connaît sa première déconvenue.
24
+
25
+ Devant l'imposante flotte perse, les navires grecs simulent une retraite, confortée par une ruse de guerre menée à bien par Sicinnos à l'instigation de Thémistocle. Ils amènent ainsi l'armée de Xerxès dans le détroit de Salamine. Les navires qui empruntèrent ce chenal furent détruits par les navires grecs, plus maniables[3].
26
+
27
+ « Nous avons vu que, d’après la chronologie de Thucydide, Xerxès mourut vers la fin de l’année 475 avant notre ère, et que, selon le même historien, Thémistocle est arrivé dans l’Asie Mineure peu de temps après l’avènement au trône d’Artaxerce Longue-main. »
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29
+ — Mémoires présentés par divers savants à l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France
30
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31
+ « Il faut donc, conformément à la Chronique alexandrine, placer la mort de Xerxès en 475 après onze ans de règne. »
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+ — E. Levesque, Revue apologétique
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+ Pékin[2] /pe.kɛ̃/[3] Écouter (chinois : 北京 ; pinyin : Běijīng /pe˨˩˦i.tɕi˥ŋ/[4] Écouter, litt. « capitale du nord »), ou Beijing[5], est la capitale de la République populaire de Chine. Située dans le Nord-Est du pays, la municipalité de Pékin, d'une superficie de 16 800 km2, est entourée par la province du Hebei ainsi que la municipalité de Tianjin. Pékin est considérée comme le centre politique et culturel de la Chine, tandis que Hong Kong et Shanghai dominent au niveau économique.
4
+
5
+ D'abord ville périphérique de l'empire chinois sous les Han et les Tang, elle prend de l'importance lorsque les Jurchen, qui fondent la dynastie Jin, la choisissent comme leur capitale principale en 1153. Le prince mongol Kubilai Khan en fait de même sous le nom de Dadu (« grande métropole »), enfin les Ming y transfèrent leur administration en 1421, parachevant le choix de Pékin comme capitale de la Chine. Située à proximité de la Grande Muraille, Pékin abrite des monuments célèbres comme la Cité interdite et le Temple du ciel, qui sont inscrits au patrimoine mondial. De nombreuses réalisations architecturales et structurelles ont modifié la ville à l'occasion des Jeux olympiques d'été dont elle a été l'hôte en 2008. Pékin a été choisie par le CIO pour organiser les Jeux olympiques d'hiver de 2022 et sera la première ville à avoir accueilli les deux éditions de l'évènement sportif international.
6
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7
+ Avec 21,15 millions d'habitants en 2013, Pékin est la deuxième ville la plus peuplée de Chine après Shanghai. La zone urbaine compte quant à elle 18 millions d'habitants. Le parler pékinois forme la base du mandarin standard. D'un point de vue économique, Pékin est la deuxième ville de Chine par le PIB total derrière Shanghai.
8
+
9
+ La francisation « Pékin » aurait été introduite par un jésuite français au XVIe ou XVIIe siècle[6] et est donc antérieure au changement de prononciation (palatalisation) qui survint pendant la dynastie Qing et qui transforma le [k] devant un [i] en [tɕ] (notée j en pinyin). Cette appellation est semblable à celle qu'ont adoptée la plupart des langues occidentales : Pechino [pekino] en italien, Peking en allemand et en néerlandais, ou encore Pequim (prononciation semblable à celle du français) en portugais, par exemple.
10
+
11
+ En revanche, le terme Beijing est d'usage courant en anglais, où il a remplacé Peking[7].
12
+
13
+ À l'ONU, « Beijing » et « Pékin » sont employés en français[8].
14
+
15
+ La ville de Pékin est située dans le Nord-Est de la Chine. Sa superficie totale est de 16 808 km2.
16
+
17
+ La ville est située à une latitude de 39° 54′ 20″ N et à une longitude de 116° 23′ 29″ E. Elle se trouve donc à la même latitude qu'Ankara, la capitale de la Turquie, ou que Valence en Espagne.
18
+
19
+ Pékin est située à l'extrémité nord-est de la plaine de la Chine du Nord, à 110 km de la mer de Bohai, à 809 km à l'ouest de Pyongyang, à 1 170 km au sud-est d'Oulan Bator, à 5 795 km à l'est-nord-est de Moscou et à 8 219 km au nord-est de Paris. Des montagnes se dressent à l'ouest et au nord de Pékin. Plus au nord encore se trouvent des régions rattachées tardivement à la Chine. C'est la raison pour laquelle la Grande Muraille de Chine, qui marquait la limite du territoire chinois vers le nord, passe à proximité de Pékin.
20
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21
+ La grande plaine du Nord de la Chine, où se trouve Pékin, est géologiquement une zone de sédimentation constituée d'alluvions, amenées depuis des millénaires principalement par le fleuve Jaune, la rivière la plus riche en boue dans le monde, et dont les contreforts septentrionaux et méridionaux de la péninsule de Shandong atteignent la mer Jaune. Elle se compose de lœss alluviaux et de sables, apportés par les différentes rivières en provenance des montagnes de l'Ouest du pays. Cela a formé au cours du temps le delta du Nord de la Chine.
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+
23
+ D'un point de vue climatique (étés chauds et humides et hivers froids et secs avec des tempêtes de poussières) et phytogéographique (paysage proche des caractéristiques des steppes), la région de Pékin est semblable aux paysages de collines voisins.
24
+
25
+ La région est soumise à de fréquents séismes à cause de l'activité tectonique et le lent passage de la plaque indienne sous la plaque eurasienne continentale. La vitesse de la tectonique de ces plaques est en moyenne d'environ quatre centimètres par an. Ainsi, le 28 juillet 1976, s'est produit à Tangshan, à 140 km à l'est de Pékin, un des séismes les plus catastrophiques du XXe siècle (voir le séisme de 1976 à Tangshan). D'une magnitude de 8,2 sur l'échelle de Richter, le bilan officiel du nombre de décès de la part du gouvernement de la République populaire de Chine fait mention d'un chiffre de 242 419 avec une puissance du séisme officiellement annoncée à 7,8, mais certaines estimations avancent un chiffre de près de 800 000 morts. Ce séisme a également donné lieu à des dommages à Pékin et dans d'autres villes de la région.
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27
+ Pékin n'est pas très éloigné de la mer, mais celle-ci se trouve à l'est, alors que les vents dominants viennent plutôt de l'ouest, comme c'est souvent le cas dans l'hémisphère Nord. C'est la raison pour laquelle le climat de Pékin est de type continental des façades orientales des continents, comme celui de New York mais de manière encore plus marquée. Les hivers sont froids et secs et les étés sont très chauds et humides avec des indices de chaleur qui peuvent atteindre ou dépasser les 45 °C pendant les fortes vagues de chaleur. Les différences de températures entre les saisons sont très fortes comme le montre le record maximal qui est de 42,6 °C et le record minimal qui est de −27,4 °C. Il pleut surtout en été, les pluies tombent sous forme de pluies chaudes. En effet juillet est le mois le plus pluvieux avec environ 13 jours de pluie en moyenne tandis qu'on compte seulement 2,8 jours de pluie en novembre.
28
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+ Les températures moyennes vont de −2,7 °C pour le mois le plus froid à 27,0 °C pour le mois le plus chaud, avec une moyenne annuelle de 13,2 °C. La pluviométrie atteint 532,0 mm en moyenne par an, les pluies estivales sont dues à la mousson et s’abattent sous forme d'averses chaudes; la ville, qui connaît un climat sec, compte tout de même environ 70 jours de pluie par an.
30
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+ Début 2008, les premières dunes du désert de Gobi se trouvaient à 80 km de la capitale[9]. Le réservoir de Guanting, qui alimente Pékin en eau, a vu son niveau baisser de moitié entre 2002 et 2007[9].
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+ La capitale chinoise est confrontée à de nombreux problèmes environnementaux. Il s'agit notamment de la pollution excessive des rivières, des problèmes dans l'approvisionnement en eau potable, de la forte pollution atmosphérique, de l'insuffisance des transports publics et de l'accroissement de la circulation automobile. Depuis le début des années 1990, le gouvernement fait davantage d'efforts pour la protection de l'environnement. Il a ainsi instauré des lois favorisant le recyclage, normalisant l'évaluation d'impact environnemental, l'efficacité énergétique et monitorant la pollution atmosphérique.
36
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37
+ Depuis le 1er janvier 2003, seules les voitures personnelles répondant à la norme Euro 2 pouvaient être enregistrées à Pékin. De nombreux autobus à moteur diesel ont été remplacés par des véhicules roulant au gaz naturel. En outre, le nombre de trolleybus électriques a atteint un total de 18 000 bus à Pékin. Pour le transport ferroviaire, des prolongations du réseau de métro ont été entreprises. La pollution de l'air dans la métropole est plus grave. La concentration élevée de particules et les émissions de dioxyde de carbone sont un problème majeur.
38
+
39
+ La qualité de l'air, selon l'OMS, reste l'une des pires au monde. Les raisons en sont les nombreuses usines et centrales électriques en périphérie de la ville, ainsi que le nombre des transports et des ménages utilisant des carburants ou combustibles polluants. L'urbanisation rapide, la forte augmentation du volume du trafic et de la concentration d'industries dans l'agglomération ont conduit à pollution élevée. Le smog, les NOx et ses sulfates y constituent une menace sérieuse pour la santé publique de plus de 400 millions de personnes en Chine du Nord, les maladies respiratoires y étant de plus en plus importantes, surtout dans la capitale[11].
40
+
41
+ Pour améliorer la qualité de l'air, des règles d'émission plus strictes ont été adoptées. Depuis le 1er mars 2008, toutes les voitures neuves doivent répondre à la norme d'émission Euro 4, qui est obligatoire en Europe pour les voitures neuves depuis janvier 2005 (Euro 5 est depuis entrée en vigueur en Europe en septembre 2009), mais le scandale Volkswagen a montré que de nombreux véhicules récents polluaient en situation réelle plus qu'annoncé par le fabricant et bien plus que sur les bancs d'essai.
42
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43
+ À partir de 2008, l'ambassade américaine mesure la pollution à Pékin[12].
44
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45
+ Depuis octobre 2012, le gouvernement chinois installe des stations qui mesurent la pollution de l'air à Pékin[12]. En janvier 2013, la capitale en a 35[12]. Pékin n'a eu aucun plan d'urgence de l'air avant celui de janvier 2013[12].
46
+
47
+ La concentration des particules inférieures à 2,5 µm de diamètre a battu le record des 700 µg/m3 durant trois jours en janvier 2013[12]. L'OMS conseille un maximum de 25 µg/m3 en moyenne sur 24 h[12]. De nombreux vols ont été annulés à cause d'un manque de visibilité. Le froid intense avait alors provoqué une augmentation importante du chauffage au bois et au charbon. Selon l'AIE, la Chine consomme la moitié du charbon mondial[12].
48
+
49
+ De plus, l'absence de vent, le nombre des véhicules à énergie fossile, et les centaines[12] d'usines près de Pékin ont empiré ce problème de pollution de l'air.
50
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+ Le nuage acide de particules aurait tué 8 600 personnes en 2012 pour Pékin, Shanghai, Canton et Xi'an[13],[12]. Selon une étude (juin 2013) faite par l’ONG Greenpeace et des experts américains, centrée sur 196 centrales à charbon de la périphérie de Pékin, cette pollution a fait mourir près de 2 000 Pékinois en 2011, et environ 8 000 dans la province du Hebei[14].
52
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+ Les premières traces d'habitations humaines à Pékin ont été retrouvées dans les cavernes de la Colline de l'os de dragon, près du village de Zhoukoudian dans le district de Fangshan, où l'Homme de Pékin vivait. Des fossiles d'homo erectus de ces cavernes remonteraient à 230 000 ou 250 000 années. Durant le paléolithique, l'homo sapiens y a également vécu il y a environ 27 000 ans[15]. Des cités datant du premier millénaire avant notre ère ont été découvertes à proximité de Pékin. La ville de Ji (薊 jì), au sud de l'actuel Pékin, fut la capitale du puissant État de Yan (燕 yān) à l'époque des Royaumes combattants (473-221 av. J.-C.)[16]. Qin Shi Huang (246-210 av. J.-C.) se rend maître de la ville et de tout le royaume. Devenu le premier empereur de Chine en 221 av. J.-C., il réorganise son vaste territoire en trente-six commanderies et Ji devient le siège de l'une d'entre elles. Ji, rebaptisée Youzhou sous l'empereur Wudi conserve une certaine importance sous les Han, mais il s'agit d'une ville périphérique par rapport aux grands centres chinois, situés plus au sud. Pendant la chute des Han, la ville devient le fief du seigneur de guerre Gongsun Zan. Sous la dynastie Tang, Ji devient le siège du jiedushi Fanyang, le gouverneur militaire de la région actuelle du Hebei. La révolte d'An Lushan part de là en l'an 755.
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+ Au IXe siècle, Youzhou passe sous le contrôle des Khitans, peuple d'origine nomade. Ceux-ci fondent en 947 la dynastie Liao qui régnera sur le nord de la Chine et le sud de la Mandchourie jusqu'en 1122. Ils font de Pékin une de leurs quatre capitales secondaires en 938. En 979, l'empereur Taizong tente, sans succès de reprendre la ville. À cette époque, la région de Pékin, point de passage entre la Mandchourie et les centres politiques chinois traditionnels devient un point stratégique. Certains monuments actuels comme la mosquée de Niujie et le temple de Tianning datent de l'époque Liao.
56
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+ En 1125, les Jurchen, un autre peuple nomade, conquièrent l'empire Liao et fondent la dynastie Jin. En 1153, ils renomment la ville Zhongdu (« capitale du centre ») et en font leur capitale principale. Pour la première fois, Pékin est capitale d'un grand empire, mais pas de toute la Chine. La ville s'agrandit considérablement, mais en 1215, elle est pillée par les Mongols de Gengis Khan. Soixante ans plus tard, en vue de préparer la dynastie Yuan, le prince mongol Kublai Khan, maître d'une grande partie de la Chine, décide de faire de Pékin sa capitale sous le nom Dadu (« grande capitale »). Par ailleurs, elle est appelée Cambaluc ou Cambuluc dans les récits de Marco Polo. Il fait reconstruire et agrandir considérablement la ville. Son centre bouge vers le nord, à son emplacement actuel[17]. Il est centré sur ce qui est aujourd'hui la partie septentrionale du 2e boulevard périphérique et vers le nord s'étendait entre les 3e et 4e boulevards périphériques. Il existe des restes de la muraille de l'époque Yuan encore debout, et ils sont connus sous le nom de Tucheng (土城 littéralement, « le mur de terre »)[18]. La construction de Dadu s'achève en 1293. La décision de Kublai Khan a grandement accru le statut de la ville située au nord de la Chine historique.
58
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+ En 1368, Zhu Yuanzhang se déclare premier empereur de la dynastie Ming, puis prend le pouvoir de la cité. Le dernier empereur Yuan est renvoyé à Shangdu et les palais de Dadu sont anéantis[19]. La ville est alors rebaptisée Beiping[20] et la préfecture de Shuntian est établie autour de la ville. La capitale est à cette époque Nankin, située à un millier de kilomètres au sud de Pékin.
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+ Cependant, en 1403, l'empereur Yongle renomme la ville Pékin et en fait le siège du gouvernement, ce qui la met symboliquement sur un pied d'égalité avec Nankin. En 1421, il y fait transférer son administration. Yongle, entreprend des grands travaux à Pékin : il fait construire notamment la Cité interdite et le Temple du ciel. Une fois la Cité interdite établie, l'empereur prend résidence à Pékin. À partir de 1421, Pékin, également connue sous le nom de Jingshi (京师), devient la capitale officielle de la dynastie Ming et Nankin est reléguée au statut de capitale secondaire. Ce système de deux capitales (Pékin ayant une plus grande importance) perdure durant la dynastie Ming. Ainsi, 13 des 16 empereurs Ming sont enterrés dans des tombeaux majestueux près de Pékin.
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+ Au cours du XVe siècle, Pékin prend essentiellement sa forme actuelle et les murs de la cité sous l'époque Ming servent de murs de protection pour la ville jusqu'à l'époque moderne, au cours de laquelle ces murs sont détruits pour construire le second boulevard périphérique[21]. On estime que Pékin a été la plus grande ville du monde entre 1425 et 1650 puis entre 1710 et 1825[22]. D'autres constructions notables datent de l'époque Ming dont le Temple du Ciel, construit en 1420[23]. Tian'anmen (porte de la Paix céleste), symbole actuel de la République populaire de Chine qui l'utilise sur son emblème, est construit pour la première fois en 1420, avant d'être reconstruit au cours de l'histoire. La Place Tian'anmen a été construite en 1651 et élargie en 1958[24]. Les Jésuites construisent la première église catholique de style roman en 1652, près de la porte Xuanwu, où le jésuite italien Matteo Ricci a vécu. On leur doit aussi l'ancien observatoire. La cathédrale de l'Immaculée Conception de Pékin a été construite en 1904 sur la cathédrale originelle[25].
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+ La fin des Ming se produit en 1644 quand, pendant 40 jours, l'armée paysanne de Li Zicheng s'empare de Pékin et renverse le gouvernement Ming. Quand la puissante armée mandchoue arrive aux portes de la ville, Li et ses partisans abandonnent la ville si bien que les forces mandchoues, sous la direction du prince Dorgon, capturent Pékin sans livrer de combat.
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+ Le prince Dorgon établit la dynastie Qing comme succession directe à la dynastie Ming, et Pékin devient la capitale de la Chine[26]. Les empereurs Qing apportent quelques modifications à la résidence impériale mais, dans l'ensemble, les constructions Ming et la disposition générale restent inchangés. À cette époque, Pékin est connue sous le nom de Jingshi, qui correspond au nom mandchou Gemun Hecen[27]. Le roman classique chinois Le Rêve dans le pavillon rouge se déroule dans les premières années du règne Qing (fin des années 1600).
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+ Pendant la seconde guerre de l'opium, en 1857, les troupes britanniques marchèrent sur Pékin qu'elles mirent à sac[28]
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+ À la fin de la période Qing, Pékin est le siège des légations étrangères durant la Révolte des Boxers en 1900[29]. Certaines structures impériales importantes sont détruites pendant les affrontements, dont l'Académie Hanlin et l'Ancien palais d'été.
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+ La Révolution Xinhai de 1911, visant à remplacer le règne Qing par une république, avait à l'origine comme intention d'établir sa capitale à Nankin. Après que le haut fonctionnaire Yuan Shikai a forcé l'abdication de l'empereur Qing à Pékin et assuré le succès de la Révolution, les révolutionnaires à Nankin acceptent qu'Yuan soit président de la nouvelle République de Chine et que la capitale soit établie à Pékin. Yuan accroît progressivement son pouvoir et devient en 1915 le nouvel empereur de la Chine, mais décède moins d'un an après le début de son règne[30]. La Chine passe sous le contrôle des seigneurs de guerre locaux et les factions les plus puissantes s'affrontent lors de nombreuses guerres pour prendre le contrôle de la capitale Pékin. Suivant le succès de l'expédition du Nord du Kuomintang (KMT), qui a pacifié les seigneurs de guerre du Nord, Nankin est officiellement déclarée capitale de la République de Chine en 1928. Pékin est renommée Beiping (北平) en juin de la même année[31], ce qui signifie Paix du Nord ou Nord pacifié[32].
74
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+ Le 29 juillet 1937, pendant la seconde guerre sino-japonaise, la ville devint partie intégrante de l'empire nippon lors de l'expansionnisme du Japon Shōwa[33]. Pékin devient la capitale du gouvernement collaborateur chinois, un gouvernement fantoche qui dirige les zones chinoises du nord occupées par le Japon[34]. Le gouvernement fusionne plus tard avec le gouvernement collaborateur de Wang Jingwei basé à Nankin[35].
76
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+ Durant son occupation, l'armée japonaise implante à Pékin l'unité de recherche bactériologique 1855, une filiale de l'unité 731, où des médecins japonais pratiquaient des expérimentations sur des cobayes humains[36].
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79
+ Le 31 janvier 1949, pendant la guerre civile chinoise, les forces communistes rentrent dans Pékin sans résistance. Le 1er octobre de la même année, le Parti communiste chinois, sous la direction de Mao Zedong, annonce à Tian'anmen la création de la République populaire de Chine et renomme la ville en Pékin[37]. Quelques jours plus tôt, la Conférence consultative politique du peuple chinois avait décidé que Pékin deviendrait la capitale du nouveau gouvernement.
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+ Au moment de la fondation de la République populaire, la municipalité de Pékin est constituée de la zone urbaine et des banlieues immédiates. La zone urbaine est divisée en plusieurs petits districts à l'intérieur de ce qui est maintenant le second boulevard périphérique. Les fortifications de Pékin sont démolies pour construire le second boulevard périphérique, qui est terminé en 1981. Cette route est la première construction ayant pour but de privilégier les automobiles par rapport aux vélos[38].
82
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+ Pendant la Révolution culturelle, les gardes rouges rentrèrent dans les logements et « chassèrent de chez eux 100 000 habitants, environ 2 % de la population de la ville », censés appartenir à des catégories « ennemies »[39].
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+ Suivant la réforme économique de Deng Xiaoping, la zone urbaine de Pékin est largement étendue. Autrefois confinée dans les second et troisième boulevards périphériques, la zone urbaine de Pékin s'étend jusqu'aux limites des actuels cinquième et sixième boulevards périphériques, avec de nombreuses anciennes zones agricoles devenues des zones résidentielles et commerciales[40]. Selon le rapport de 2005 d'un journal, la taille des nouvelles zones développées de Pékin est une fois et demie plus importante que l'ancienne ville de Pékin[41].
86
+
87
+ Wangfujing et Xidan sont développées en zones de commerce florissantes[42], alors que Zhongguancun devient un centre majeur de l'électronique en Chine[43]. Dans les dernières années, l'expansion de Pékin s'est heurtée à des problèmes d'urbanisation, tels que des embouteillages, l'appauvrissement de la qualité de l'air, la perte de quartiers historiques et un influx significatif de migrants venant des diverses zones rurales du pays[44].
88
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89
+ Pékin a été choisi pour organiser les Jeux olympiques d'été de 2008 par le CIO, le 13 juillet 2001 à Moscou. À cette occasion, l'urbanisme de la ville a subi d'importantes transformations. La destruction de nombreux quartiers a, selon certaines estimations, fait déplacer 1,5 million de Pékinois[45]. Un parc public de 7 km2, baptisé « forêt olympique », a été aménagé au nord du quatrième périphérique : il a été planté de 530 000 arbres, parmi lesquels beaucoup ont été déracinés en province[9].
90
+
91
+ À l'époque de la Chine impériale, Pékin est désigné pour la première fois comme capitale de l'Empire en 1153 sous la dynastie Jin. La ville perd son statut en 1368, au détriment de Nankin. Vers 1403, l'empereur Yongle transfère à nouveau la capitale à Pékin, un statut qu'elle ne perdra que pendant la période de troubles entre 1928 et 1949, date de la fondation de la République populaire de Chine par Mao Zedong[46].
92
+
93
+ De nos jours, Pékin constitue le véritable centre politique de la République populaire de Chine. On y trouve les sièges du gouvernement chinois. Ainsi, le Palais de l'Assemblée du Peuple est situé à l'ouest de la place Tian'anmen. Les autres bâtiments officiels (ministères ou commissions nationales) sont disséminés dans la ville[47].
94
+
95
+ En tant que capitale, la ville concentre également les ambassades de la plupart des pays étrangers[48].
96
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97
+ L'organisation politique de Pékin est structurée dans un système à double-partie du gouvernement[49], comme toutes les autres institutions gouvernantes de la République populaire de Chine.
98
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99
+ Le maire de Pékin possède officiellement le rang le plus élevé dans le gouvernement populaire de Pékin. Depuis que Pékin est une municipalité, le maire occupe le même niveau de préséance que les gouverneurs des provinces. Cependant, dans le système à double-partie du gouvernement de la ville, son importance est moindre que le secrétaire du comité municipal de Pékin du Parti communiste chinois, qui possède le vrai pouvoir effectif[49].
100
+
101
+ La position de secrétaire du comité municipal de Pékin (北京市委书记) a toujours eu sa part de prestige et d'exposition nationale. Il est maintenant d'usage qu'il fasse partie de facto du Bureau politique du Parti communiste chinois, le plus important organisme dirigeant du pays. À cause du statut de Pékin en tant que capitale du pays, le secrétaire est également impliqué dans les décisions principales faites au niveau national[49]. Xie Fuzhi, qui occupa le poste de 1967 à 1972, a ainsi eu une influence significative sur le gouvernement national au cours de la révolution culturelle, ayant pu être en partie à l'origine de la montée de la violence[50]. L'influence de Chen Xitong (secrétaire entre 1992 et 1995) a été considérée comme une menace par la clique de Shanghai, qui le força à quitter ses fonctions et à être jugé pour corruption[51]. Pour la célébration du 50e anniversaire de la République, Jia Qinglin (secrétaire entre 1997 et 2002) présida la cérémonie. Enfin, Liu Qi, secrétaire depuis 2002, a été le président du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Pékin et prononça un discours lors des cérémonies d'ouverture et de clôture[52].
102
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103
+ La municipalité de Pékin exerce sa juridiction sur seize subdivisions : seize districts.
104
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105
+ Pékin est une des villes les plus développées en Chine avec l'industrie tertiaire qui compte pour 73,2 % de son PIB. Il s'agit de la première ville postindustrielle en Chine continentale[53]. La finance constitue la plus importante activité à Pékin[54]. À la fin de l'année 2007, 751 entreprises financières étaient présentes à Pékin et généraient 128,6 milliards RMB de revenu, ce qui représentait 11,6 % des revenus globaux de l'industrie financière dans tout le pays et 13,8 % du PIB de Pékin, soit le pourcentage le plus élevé de toutes les villes chinoises[55]. Pékin héberge 26 entreprises du Fortune Global 500, soit le troisième résultat derrière Tokyo et Paris[56].
106
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107
+ En 2009, le PIB de Pékin est de 1,19 billion de RMB (174 milliards de $), enregistrant une croissance annuelle de 10,1 %. Son PIB par habitant était de 68 788 RMB (10 070 $), soit en augmentation de 6,2 % par rapport à l'année précédente. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire pesaient respectivement 11,83 milliards, 274,31 milliards et 900,45 milliards de RMB. La valeur disponible urbaine par habitant était de 26 736 RMB, soit en augmentation de 8,1 % par rapport à l'année précédente. Par habitant, le revenu pur des résidents ruraux était de 11 986 RMB, soit en augmentation de 11,5 %[57]. Les revenus des 20 % de résidents aux plus faibles revenus ont augmenté de 16,7 %, soit 11,4 % de plus que ceux des 20 % plus riches. Le coefficient d'Engel pour les résidents urbains de Pékin a atteint 31,8 % en 2005 et celui des zones rurales 32,8 %, déclinant respectivement de 4,5 et 3,9 points de pourcentage par rapport à 2004[58].
108
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109
+ Les secteurs des biens immobiliers et automobiles se sont fortement accrus ces dernières années. En 2005, 28,032 millions de mètres carrés de biens immobiliers se sont vendus pour un total de 175,88 milliards de RMB. On compte en 2010 à Pekin plus de 5 millions de véhicules particuliers.
110
+
111
+ Pékin possède plusieurs quartier d'affaires, le secteur de Guomao est le principal central business district, viennent ensuite la rue de la Finance (金融街, Jinrong aie), dans les secteurs de Fuxingmen et Fuchengmen, qui est traditionnellement le centre financier de la ville, et un nouveau quartier d'affaires en construction à Lize Business district.
112
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+ Les secteurs de Wangfujing et Xidan constituent les principaux axes commerciaux.
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115
+ Zhongguancun, surnommé la Silicon Valley de la Chine, est un centre majeur en électronique et informatique, mais également en recherches pharmaceutiques. Pendant ce temps, Yizhuang, situé au sud de la zone urbaine, est devenu un nouveau centre pharmaceutique, informatique et d'ingénierie des matériaux[59].
116
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117
+ La ville de Pékin est également réputée comme étant un centre de marchandises contrefaites : dans les marchés partout dans la ville on peut trouver toutes les nouvelles tendances de la mode ou des DVD, souvent commercialisées pour les expatriés ou les touristes étrangers[60].
118
+
119
+ La principale zone industrielle est Shijingshan, située dans la périphérie occidentale de la ville[61]. L'agriculture est réalisée à l'extérieur de la zone urbaine de Pékin, avec essentiellement des cultures de blé et de maïs. Les légumes sont également cultivés dans les régions environnantes de la zone urbaine pour pouvoir fournir la ville.
120
+
121
+ Pékin voit sa réputation augmenter de plus en plus pour ses entreprises innovantes et des start-ups en pleine croissance. Sa culture est soutenue par une importante communauté d'entreprises chinoises et étrangères. Pourtant, Shanghai est souvent considérée comme le centre économique de la Chine, un plus grand nombre d'entreprises y étant présentes, alors que Pékin représente davantage le centre de l'esprit d'entreprise chinois[Quoi ?].
122
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123
+ Le développement de Pékin continue sur un rythme rapide, et la vaste expansion de Pékin a créé une multitude de problèmes pour la ville. Pékin est connu pour son smog tout autant que pour ses fréquents programmes d'économie d'énergie lancés par le gouvernement. Les Pékinois mais aussi les touristes se plaignent régulièrement de la qualité de l'eau et du prix des services de base tels que l'électricité ou le gaz naturel. Pour réduire la pollution de l'air, certaines industries importantes ont été sommées de réduire leurs émissions ou de quitter la ville. Shougang, une société métallurgique, jadis plus gros employeur et pollueur de la ville, a déplacé ses activités à Tangshan dans la province voisine du Hebei[62],[63].
124
+
125
+ La population enregistrée dans la municipalité de Pékin est constituée des personnes possédant le hukou (résidence permanente) ou un permis temporaire de résidence.
126
+
127
+ En février 2010, le nombre de résidents permanents et non permanents dépassait 22 millions, dont huit à neuf millions de non permanents[64],[65]. De plus, de nombreux travailleurs migrants vivent dans la capitale avec d'autres permis officiels de résidence[66].
128
+
129
+ En 2006, la population du cœur urbain de Pékin représentait 13,33 millions d'habitants, soit 84,3 % de la population totale de la municipalité, qui s'élevait à 15,81 millions à cette époque[67]. En appliquant ce même ratio à la population actuelle de la municipalité, la population urbaine de Pékin serait de 18,54 millions d'individus. L'expansion urbaine continue sur un rythme élevé[68].
130
+
131
+ Après Chongqing[69] et avant Shanghai[70], Pékin est la seconde plus importante des quatre municipalités en République populaire de Chine.
132
+
133
+ La plupart des habitants de Pékin appartiennent à l'ethnie Han. Les autres ethnies minoritaires présentes sont notamment les Mandchous, les Hui, et les Mongols[71]. Un lycée en langue tibétaine existe pour les jeunes d'origine tibétaine, dont la quasi-totalité vient expressément à Pékin depuis le Tibet pour poursuivre ses études[72].
134
+
135
+ Une communauté internationale importante est installée à Pékin. La plupart des expatriés sont attirés par la forte croissance des secteurs des affaires et du commerce international, et d'autres par la culture à la fois traditionnelle et moderne de la ville. Beaucoup de membres de cette communauté vivent aux alentours du CBD de Pékin, à Sanlitun et à Wudaokou. Ces dernières années ont également connu un afflux important de Coréens du sud (estimé à environ 200 000 en 2009)[73] qui vivent à Pékin essentiellement pour des raisons professionnelles ou d'études. Beaucoup d'entre eux vivent dans les quartiers de Wangjing et Wudaokou[74],[75].
136
+
137
+ Ces chiffres excluent les membres en service actif dans l'Armée populaire de libération[76].
138
+
139
+ Grâce à son statut de capitale de République populaire de Chine, Pékin attire de nombreux étudiants de tout le pays, mais également étrangers. On y trouve en effet les universités les plus réputées de Chine, voire d'Asie[77]. Les universités à Pékin sont essentiellement localisées dans le district de Haidian.
140
+
141
+ Le Lycée français international Charles-de-Gaulle de Pékin est l'école française internationale à Pékin.
142
+
143
+ L'Université de Pékin, également connue en chinois sous le nom de Beida, est une importante université de recherche. Fondée en 1898, elle devint à partir de 1920 un centre de la pensée progressive. De nos jours, les divers classements internationaux d'universités la placent régulièrement dans les meilleures universités chinoises et asiatiques[78],[77]. L'université est également reconnue pour l'architecture traditionnelle de son campus.
144
+
145
+ Au cours de son histoire, l'Université de Pékin s'est imposée comme centre de la liberté intellectuelle et a formé de nombreux penseurs chinois modernes. Ainsi, elle est à l'origine de plusieurs mouvements de pensée ayant marqué la Chine, dont notamment le Mouvement du 4-Mai ou les manifestations de la place Tian'anmen.
146
+
147
+ L'Université Tsinghua est fondée en 1911 sous le nom de Tsinghua College (清華學堂 Qīnghuá Xuétáng), puis de Tsinghua School en 1912, avant d'être appelée Université Tsinghua en 1928. Sa devise Engagement d'auto-discipline et social montre que l'université est profondément tournée vers l'excellence, le bien-être de la société chinoise et le développement global.
148
+
149
+ Les classements internationaux d'universités placent régulièrement l'Université Tsinghua dans les meilleurs établissements chinois et asiatiques[78],[77]. De nombreuses personnalités chinoises sont sorties de cette université, dont les Prix Nobel de physique Tsung-Dao Lee et Chen Ning Yang, mais aussi le président chinois Hu Jintao ou l'écrivain Li Jianwu.
150
+
151
+ Pôle d'attraction pour les étudiants étrangers également, Pékin permet à ces derniers d'étudier la langue et la culture chinoises à l'Université des langues et des cultures de Pékin. Bien que largement orientée dans ces disciplines, l'université accueille également des étudiants chinois spécialisés dans les langues étrangères et dans d'autres domaines tels que les sciences humaines. L'université forme également des professeurs de chinois langue étrangère. Il s'agit du seul établissement de ce type en Chine.
152
+
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+ L'École centrale de Pékin, créée le 12 avril 2005, a ouvert ses portes en septembre 2005[79]. Il s'agit de l'École sino-française d'ingénieurs de l'université de Beihang. L'école se fonde sur le projet et le modèle du Groupe Centrale en France.
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+
155
+ En 2005, il s'agit du projet le plus ambitieux et le plus complet de la coopération franco-chinoise en matière d’enseignement supérieur. En France, il bénéficie du soutien des ministères de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères, de l’Industrie et de l’Ambassade de France en Chine située à Pékin.
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+
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+ Le groupe Total a renouvelé le 17 novembre 2009 son accord avec l’École Centrale de Paris prolongeant son soutien à l’École Centrale de Pékin pour trois nouvelles années. L’objectif consiste à encourager la formation d’ingénieurs et de managers internationaux de haut niveau en Chine.
158
+
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+ À l'occasion des Jeux olympiques d'été de 2008, à Pékin, les infrastructures sportives se sont considérablement modernisées. Le parc olympique a ainsi vu la construction d'un nouveau stade de 91 000 places, le Nid d'oiseau, ou encore d'un centre aquatique, appelé le Cube d'eau. Si ces nouveaux sites atypiques par leur architecture ont été nouvellement édifiés pour les principales compétitions, d'autres sites sportifs de la capitale ont été rénovés et réaménagés, tels que le stade du Centre sportif olympique de Pékin, le gymnase du centre sportif olympique de Pékin, le stade des ouvriers ou le palais des sports des ouvriers.
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+
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+ Stade national de Pékin, appelé le Nid d'oiseau
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+ Centre national de natation de Pékin, appelé le Cube d'eau
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+ Palais national omnisports de Pékin
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+ Palais omnisports de Wukesong
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+
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+ Vélodrome de Laoshan
170
+
171
+ Parc aquatique olympique de Shunyi
172
+
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+ Gymnase de l'Université de l'agriculture de Chine
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+
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+ Gymnase de l'Université des Sciences et Technologies de Pékin
176
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177
+ La ville va accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2022.
178
+
179
+ Pékin héberge également de nombreux clubs sportifs professionnels, parmi lesquels :
180
+
181
+ L'équipe des Beijing Olympians de l'ABA, ancienne équipe de la CBA, a conservé son nom et maintenu une liste de joueurs chinois après avoir déménagé à Maywood en Californie en 2005.
182
+
183
+ La ferme de Qinghe ou Prison numéro 1 de Pékin est un centre de détention du laogai ouvert en 1950.
184
+
185
+ Human Rights Watch indique que depuis 2003 de nombreux citoyens chinois ont été secrètement incarcérés, sans contact avec l'extérieur, dans des centres de détention illégaux surnommés « prisons noires »[80]. Après cette révélation de Human Rights Watch, un porte-parole du gouvernement avait réfuté la présence de prisons noires en Chine. Or une enquête sur les prisons noires de Pékin a été publiée dans un magazine chinois dépendant du groupe de presse officiel Xinhua, le sujet n'est donc plus interdit[81].
186
+
187
+ Trois styles architecturaux prédominent dans la ville de Pékin. D'abord, l'architecture traditionnelle de la Chine impériale, dont les édifices les plus connus sont la porte Tian'anmen (qui est reprise sur l'emblème de la République populaire de Chine), la Cité interdite ou encore le Temple du ciel. Ensuite, il existe un style sino-soviétique dont les bâtiments ont été construits entre les années 1950 et 1970, avec des structures carrées et sobre de style[82], notamment le long de l'avenue Chang'an. Enfin, depuis l'ouverture de la Chine, des bâtiments d'inspiration moderne sont apparus, notamment dans le centre d'affaires et dans la rue de la finance de Pékin.
188
+
189
+ Pékin est connu pour ses quartiers traditionnels se trouvant essentiellement dans la Cité impériale, celle-ci comprenait un ensemble de jardins, tombeaux et divers bâtiments compris entre la Cité interdite dont elle était isolée par des douves de 52 m de large, et la ville tartare du Pékin historique dont elle était séparée par des murailles percées de cinq portes. Ces quartiers sont traversés par des ruelles traditionnelles, nommés des hutongs. Ce sont des quartiers populaires chinois constitués de maisons basses construites selon l'architecture traditionnelle des cours carrées : quatre bâtiments entourant une cour intérieure carrée.
190
+
191
+ Quelques quartiers de hutongs ont survécu au développement de la ville, localisés essentiellement à l'intérieur de l'actuelle 2ème périphérique de Pékin qui délimite la vieille ville. Ces quartiers sont désormais sous programme de protection historique et de réhabilitation et ne peuvent plus être détruits. Les plus connus qui existent encore se trouvent au sud de la porte Qianmen, le quartier historique de Dashilar (大栅栏), ainsi qu'autour du lac Qianhai et dans le quartier de Dongsi. Ils constituent sans aucun doute le riche patrimoine architectural du vieux Pékin.
192
+
193
+ Depuis le début du XXIe siècle, Pékin est sujet à une incroyable croissance de nouvelles constructions, montrant différents styles d'architectes internationaux. Un mélange d'architectures ancienne et moderne est visible à l'Espace 798, qui allie le design des années 1950 et le contemporain.
194
+
195
+ Il existe de nombreux théâtres (comme le Théâtre du Peuple), et le Beijing Concert Hall pour des spectacles musicaux. Le célèbre Opéra de Pékin est composé d'un mélange spécial de différentes formes d'art : le chant, la danse, l'acrobatie, l'expression faciale, et le jeu. L'histoire s'inspire principalement d'évènements historiques ou mythologiques. Cet art ancestral possède des codes bien définis et fixes.
196
+
197
+ En revanche, le théâtre contemporain est en mutation rapide, et propose depuis quelques années des traductions en chinois de pièces de théâtre occidentales et des productions expérimentales de dramaturges locaux.
198
+
199
+ Le théâtre parlé n'est apparu qu'au cours du XXe siècle dans les théâtres chinois. Son origine vient du théâtre d'art populaire de Pékin, qui est né avant la Révolution culturelle, et associe un jeu européen avec un message social clair. En 1968 cette forme d'art a été interdite par Jiang Qing, la troisième épouse de Mao Zedong, après seulement quelques pièces. Le théâtre et la plupart des cinémas ont été fermés pendant environ dix ans.
200
+
201
+ Le diffuseur China National Radio (CNR) a sa propre salle de concerts à l'acoustique excellente. Cette salle est également le studio de radiodiffusion, dans lequel les nombreux concerts sont enregistrés ou retransmis en direct à l'ensemble du pays. Elle abrite un des plus grands orgues de Chine, construit en Allemagne et installé en 1999 par le facteur d'orgue Gebr Oberlinger originaire de Windesheim, en Rhénanie[83].
202
+
203
+ Le grand théâtre national de Chine, conçu par le français Paul Andreu et inauguré en 2008, est en verre et en titane. Ce dôme peut accueillir 5��452 spectateurs en trois salles.
204
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205
+ Il existe plus d'une centaine de musées à Pékin[84]. Si la Cité interdite abrite le plus grand musée (musée du Palais) de la capitale en regroupant de nombreuses antiquités chinoises dans les différents palais et bâtiments de la cité, il existe d'autres musées pékinois tels que le Musée national de Chine, le Musée de la capitale, le Musée d'art de Pékin, le Musée militaire de la révolution populaire chinoise, le Musée géologique de Chine, le Musée d'histoire naturelle de Pékin, le Musée paléontologique de Chine, le Rose Museum et le Musée de l'imprimerie de Chine.
206
+
207
+ En plus des musées thématiques, Pékin possède plusieurs mémoriaux dédiés à des personnalités. Le plus célèbre d'entre eux est le Mausolée de Mao Zedong sur la Place Tiananmen, d'autres personnalités comme Sun Yat-Sen, Cao Xueqin, etc. ont également le leur. Les touristes peuvent également visiter d'anciennes habitations occupées par des personnalités (le prince Gong, Lu Xun, Qi Baishi, Guo Moruo, etc.)[84]
208
+
209
+ Longue de 8 851,8 km selon les derniers relevés, la Grande Muraille constitue l'ouvrage le plus important en termes de longueur, surface et masse jamais construit par l'homme. Sa construction interrompue puis reprise selon les dynasties s'étale sur près de vingt siècles. Ce système de fortifications, composé de murs et de tours de défenses, était principalement destiné à protéger la Chine historique des envahisseurs, notamment mongols.
210
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211
+ Même si la grande majorité de l'édifice se situe loin de Pékin, il est possible de visiter quelques tronçons de la Grande Muraille qui se trouvent sur le territoire de la municipalité, à quelques dizaines de kilomètres du centre-ville. Des agences organisent chaque jour des voyages en bus vers les sites de Badaling, Mutianyu, Jinshanling ou Simatai. Ces secteurs ont été restaurés afin d'accueillir en toute sécurité les touristes, alors qu'une grande partie de la Grande Muraille n'est pas ouverte au public.
212
+
213
+ La section de Badaling, sans doute la plus connue de toutes, sera desservie par la LGV Pékin - Zhangjiakou à la gare de Badalingchangcheng Railway Station, prévue pour les Jeux Olympiques d'hiver de 2022.
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+
215
+ Construite sous l'ordre de l'empereur Ming Yongle au cours du XVe siècle, la Cité interdite fut la résidence principale des empereurs chinois, jusqu'au début du XXe siècle et la proclamation de la République de Chine. Sa construction dura 14 ans et réquisitionna environ un million d'ouvriers.
216
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217
+ Sur une superficie de 72 hectares, ce palais possède selon la légende 9 999 pièces, mais 8 704 en réalité. Les différents bâtiments constituaient les bureaux, jardins et résidences de la cour impériale chinoise. La cité peut être divisée en deux parties : le sud, la cour extérieure, était destiné aux cérémonies et fonctions officielles publiques : le nord, la cour intérieure, était réservée aux habitations de l'empereur et de sa cour.
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+
219
+ De nos jours, une fois rénové, le palais est devenu un musée qui conserve les trésors impériaux de la civilisation chinoise ancienne. La Cité interdite a été inscrite au patrimoine mondial de l'humanité en 1987 par l'UNESCO.
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221
+ Située au sud de la Cité interdite, entre la porte de la Paix Céleste (porte Tian'anmen) et la porte Qianmen, la place Tian'anmen est, avec ses 40 ha, la troisième plus grande place du monde. Au cœur de la ville, elle est entourée de monuments rappelant l'histoire de la Chine : la Cité interdite, la porte Zhengyang donnant accès à la ville impériale, le Palais de l'Assemblée du Peuple, le Monument aux Héros du Peuple, le Mausolée de Mao Zedong et le Musée national de Chine. Elle est le lieu privilégié pour toutes les cérémonies officielles (défilé militaire de la fête nationale, etc.). Un important dispositif de sécurité est mis en place autour de la place où l'accès ne se fait que par des checkpoints. La place est également connu pour les contestations qui ont eu lieu dans le passé : manifestations de la place Tiananmen.
222
+
223
+ Le mausolée de Mao Zedong (毛主席纪念堂 - Máo Zhǔxí Jìniàntáng) est un monument sépulcral où est exposé le corps embaumé du dirigeant chinois Mao Zedong[85], ancien chef du politburo du Parti communiste chinois à partir de 1943 et président du comité central du PCC de 1945 à sa mort le 9 septembre 1976.
224
+
225
+ Bien que le dirigeant chinois ait souhaité lui-même être incinéré, il fut décidé peu après son décès de conserver son corps et de lui construire un tombeau monumental en plein milieu de la place Tian'anmen à l'emplacement de l'ancienne porte de Chine qui datait des dynasties Ming et Qing, et qui constituait l'entrée sud de la Cité impériale avec la ville tartare.
226
+
227
+ Le Temple du Ciel est un complexe religieux datant du XVe siècle. Construit sous le règne de l'empereur Ming Yongle, il est constitué de plusieurs temples entourés d'un vaste parc, dont les plus importants sont le Hall de prières pour de bonnes récoltes, la Demeure du Seigneur du Ciel (entourée par un mur des échos), la Salle de l'abstinence ou l'Autel du ciel.
228
+
229
+ Lieu de religion, le Temple du Ciel était fréquenté par l'empereur (le Fils du Ciel) afin de montrer son respect au Ciel. Les cérémonies de sacrifice y étaient très importantes.
230
+
231
+ Lieu hautement symbolique de la ville de Pékin, le Temple du Ciel a été inscrit par l'UNESCO à la liste du patrimoine mondial en 1998.
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+ Le Temple Zhenjue date de la dynastie Ming.
234
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235
+ Situé au Nord-est de la partie centrale de la ville, le Temple de Yonghe est le plus important temple de bouddhisme tibétain à Pékin. Construit à la fin du XVIIIe siècle, le temple est initialement la résidence officielle des eunuques de l'empereur, avant de devenir une lamaserie en 1722. Sauvé de la Révolution culturelle par Zhou Enlai, le temple est ouvert au public depuis 1981, mais reste cependant un monastère toujours en activité et il est possible d'y croiser des moines.
236
+
237
+ Ce temple est le deuxième plus grand temple confucéen de Chine après celui de Qufu. Le temple se trouve sur la rue Guozijian, à proximité de l'Académie impériale (Guozijian). La construction du temple débute en 1302, sous la dynastie Yuan, et les hauts dignitaires du régime viennent y révérer Confucius jusqu'en 1911. Son enceinte a été élargie à deux reprises, sous la dynastie Ming puis sous les Qing, et occupe aujourd'hui une surface de 20 000 mètres carrés. De 1981 à 2005, le temple confucéen de Pékin accueille également une partie de la collection d'œuvres d'art du Musée de la capitale.
238
+
239
+ Les tours de la cloche et du tambour sont deux tours situées au nord du Pékin historique. Ces édifices avaient pour fonction d'annoncer les heures, jusqu'en 1924, lorsque l'empereur de Chine dut quitter la Cité interdite. La tour de la cloche abrite la plus grande et lourde cloche de Chine, qui pouvait être entendue à une distance de 20 km[86].
240
+
241
+ Le palais du prince Gong est une siheyuan traditionnelle constituée de 40 bâtiments et réputée pour son ornementation et son extravagance.
242
+
243
+ Le Pont Marco Polo est situé à 15 kilomètres de la ville de Pékin et enjambe la rivière Yongding. Il tient son nom de l'évocation que Marco Polo en a faite lors de ses voyages en Chine pendant le XIIe siècle. Il fut également le théâtre de l'incident du pont Marco Polo qui a mené à la seconde guerre sino-japonaise. L'architecture de ce pont en arc est particulièrement connue pour sa balustrade composée de 281 piliers surmontés d'autant de lions en pierre.
244
+
245
+ En plus de nombreux temples bouddhistes, la métropole chinoise compte certains édifices religieux chrétiens et musulmans. Héritages de la mission jésuite en Chine, la cathédrale de l'Immaculée Conception, Pé-Tang et l'église Saint-Joseph de Wangfujing sont les monuments catholiques les plus remarquables de Pékin. Quant à la mosquée de Niujie, il s'agit de la plus ancienne (996) et la plus grande (6 000 m2) mosquée de Pékin.
246
+
247
+ Contrairement à l'idée largement répandue qui assimile Pékin à une mégalopole très polluée et bétonnée, Pékin possède de nombreux parcs au cœur de la ville et dans sa périphérie.
248
+
249
+ Situé au nord-ouest de la Cité interdite, le parc Beihai s'étend sur 68 ha, dont 39 sont composés d'étendues d'eau. Construit depuis le Xe siècle, il s'agit d'un des parcs les plus anciens et le mieux entretenu, malgré le pillage des nations occidentales au XVIIIe siècle[87]. Au milieu du lac principal (Mer du nord) se trouve une pagode blanche qui domine le parc.
250
+
251
+ En périphérie de la ville, il est également possible de visiter deux anciennes résidences impériales, qui servaient de refuge à l'empereur pendant les périodes estivales, afin d'échapper aux tumultes et à l'agitation de la capitale. Il s'agit de l'ancien palais d'été et du palais d'été.
252
+
253
+ L'ancien palais d'été était l'ancienne résidence des empereurs de la dynastie Qing. Ces derniers y menaient les affaires d'État, délaissant la Cité interdite pour les cérémonies formelles. Construit et aménagé sous le règne de différents empereurs, le palais était un parc constitué de nombreux bâtiments de style chinois mais aussi européen. Ainsi, sur plus de 3,5 km2 (8 fois la surface du Vatican), les palais réunissaient la plus grande collection d'antiquités chinoises de l'époque. En 1860, les troupes franco-britanniques pillent le palais et brûlent les bâtiments. La destruction du palais a ensuite continué dans l'histoire, notamment durant la Révolution culturelle. Désormais, l'ancien palais d'été représente pour les Chinois le symbole de l'humiliation infligée par les nations occidentales durant les guerres de l'opium et la période colonialiste.
254
+
255
+ Le Palais d'été est construit non loin de l'ancien palais d'été, sous l'impulsion de l'impératrice Cixi à la fin du XIXe siècle, en réponse à la destruction de l'ancien palais. Sur une surface de 2,9 km2, le palais d'été comporte de nombreux palais et temples, qui représentent 70 000 m2 de constructions. Le parc est principalement dominé par la Colline de la Longévité et le Lac de Kunming. Comme autres curiosités, on y trouve notamment un bateau de marbre, une réplique des rues de la ville de Suzhou ou le Long Corridor (728 m) recouvert de plus de 14 000 peintures.
256
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257
+ Le Parc des Bambous Pourpres est situé dans le district de Haidian, au nord-ouest de Pékin.
258
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259
+ La cuisine pékinoise compte de nombreuses spécialités, mais Pékin est surtout connue pour trois d'entre elles : le canard laqué de Pékin, la fondue chinoise et les jiaozi. Dans la rue, il est fréquent de trouver des Pingtang hulu (冰糖葫芦), sucreries à base de cenelles enrobées d'un glaçage.
260
+
261
+ Le canard laqué de Pékin est une spécialité servie dans le monde entier. Cependant, la façon de le déguster à Pékin diffère de celle des restaurants chinois à l'étranger. Le canard est laqué puis découpé en petits morceaux. Certains restaurants haut de gamme proposent même la découpe du canard devant le client, selon ses préférences, la peau croustillante étant séparée du reste de la viande. Il est ensuite servi avec des galettes dans lesquelles on roule la viande trempée préalablement dans de la sauce et de l'oignon vert. Le plat peut également être accompagné d'un bouillon préparé à partir de la carcasse de l'animal, et d'autres plats utilisant les abats.
262
+
263
+ La fondue chinoise est un plat qui consiste à faire cuire dans de l'eau bouillante de la viande coupée en fines lamelles, du poisson, des légumes et des pâtes. Le tout est accompagné de sauces diverses. À l'origine, la marmite centrale était chauffée avec des braises de charbon, mais pour des raisons économiques, cette tradition ne perdure plus dans la plupart des restaurants. C'est un dispositif électrique qui joue maintenant ce rôle.
264
+
265
+ Les jiaozi sont les ancêtres des raviolis italiens. À l'étranger, ils sont connus sous le nom de ravioli chinois. La pâte de jiaozi est fabriquée à partir de farine de blé et d'eau. Il existe de nombreuses variantes de la farce (viande, poisson, légumes), mais la recette la plus populaire dans le Nord de la Chine consiste à faire une farce de viande de porc hachée avec de la ciboule chinoise, de l'œuf et des assaisonnements (vin de cuisine, sauce de soja aux champignons). Les jiaozi peuvent être dégustés directement ou accompagnés de vinaigre doux. Selon les régions, il est possible de mélanger au vinaigre de la sauce soja et/ou de la sauce pimentée. Les jiaozi sont traditionnellement bouillis dans de l'eau, mais ils peuvent être frits ou sautés.
266
+
267
+ Découpe du canard laqué de Pékin dans un restaurant
268
+
269
+ Fondue chinoise
270
+
271
+ Jiaozi (avant cuisson)
272
+
273
+ Avec la croissance de la ville due aux réformes économiques, Pékin est devenu l'un des pôles de transports le plus important de la République populaire de Chine, et même de l'est de l'Asie. Autour de la ville, on compte 5 anneaux périphériques, 9 voies rapides, 11 autoroutes nationales, 7 lignes ferroviaires et deux aéroports internationaux.
274
+
275
+ Pékin possède deux grands aéroports internationaux. Les autres aéroports de Pékin sont Nanyuan, Liangxiang, Xijiao, Shahe et Badaling, mais ces aéroports sont principalement destinés à des usages militaires et sont moins connus du public. Nanyuan servait à une seule compagnie commerciale, China United Airlines, qui a fermé ses portes lors de l'inauguration du nouvel aéroport de Daxing.
276
+
277
+ Le principal aéroport de Pékin est l'aéroport international de Pékin-Capitale, situé à environ 20 km au nord-est de la ville. Après les rénovations pour les Jeux olympiques d'été de 2008, l'aéroport comporte trois terminaux, dont le terminal 3, qui est le plus vaste terminal au monde.
278
+
279
+ Soixante-treize millions de voyageurs sont passés par l'aéroport international de Pékin en 2010, ce qui en fait l'aéroport le plus fréquenté de Chine et le second du monde, derrière Atlanta[88]. La plupart des vols intérieurs et les vols internationaux courts partent de l'aéroport international, qui est le hub principal pour Air China. L'aéroport est desservi par une autoroute qui le met à 40 minutes environ du centre de la ville. Pour les Jeux olympiques, une seconde autoroute ainsi qu'une ligne ferroviaire liée au métro ont été mises en service.
280
+
281
+ Le nouvel aéroport international de Pékin-Daxing, inauguré le 25 septembre 2019, est le deuxième aéroport international de Pékin avec le terminal le plus grand au monde en surface. Il remplace l'aéroport de Nanyuan, le premier aéroport chinois.
282
+
283
+ Les compagnies de l'alliance Skyteam ainsi que China United Airlines, seront transférés vers le nouvel aéroport de Daxing. La construction du nouvel aéroport vise à désengorger l'aéroport de Pékin-Capitale et va permettre la desserte de la région Pékin-Tianjin-Hebei (Jing-jin-ji), incluant la nouvelle zone de Xiong'an.
284
+
285
+ Gare de Pékin
286
+
287
+ Gare de Pékin-Ouest
288
+
289
+ Gare de Pékin-Sud
290
+
291
+ Gare de Qinghe
292
+
293
+ Un train Fuxing CR400
294
+
295
+ Pékin est depuis longtemps l'un des plus importants centres ferroviaires en Chine avec de nombreuses gares principales en direction de toute la Chine :
296
+
297
+ Selon le réseau national des chemins de fer, les grandes lignes sont organisées en étoile autour de Pékin. Des lignes ferroviaires partent en direction de toutes les plus grandes villes de Chine.
298
+
299
+ Pékin accueille également des lignes internationales en provenance de Mongolie, Russie, Viêt Nam et Corée du Nord.
300
+
301
+ Plusieurs autres gares urbaines absorbent le trafic régulier de voyageurs : la gare de Pékin-Est, la gare de Fengtai (en expansion pour désengorger Pékin-Ouest), la gare de Xinghuo (futur départ des trains à grande vitesse vers le nord-est, LGV Pékin - Shenyang) et d'autres gares plus petites. Il existe également d'autres gares desservant des zones suburbaines. Les trains de voyageurs en Chine sont numérotés en fonction de leur direction par rapport à Pékin.
302
+
303
+ C'est à Pékin qu'a ouvert la première ligne de métro chinoise, en 1971. Le métro de Pékin ne comptait que deux lignes jusqu'à l'inauguration de la ligne 13 en 2002. Depuis, le métro s'est étendu avec 22 lignes en activité[89]. Il constitue en 2016, un réseau de plus de 550 kilomètres de voies, soit le deuxième réseau en taille du pays, derrière celui de Shanghai[90].
304
+
305
+ Depuis 2015, le prix du ticket varie en fonction de la longueur du trajet. Avant 2015, ce ticket coûtait 2 yuans et permettait un nombre illimité de changements, à l'exception de la ligne express de l'aéroport, qui coûte 25 yuans par voyage. Pékin recense environ 700 lignes de bus et tramways, dont trois routes de transit rapide pour les bus[91]. Il est possible d'utiliser la carte Yikatong dans tous les transports en commun. Cette carte utilise la technologie RFID pour être détectée dans les stations de métro et les arrêts de bus.
306
+
307
+ On peut trouver des taxis enregistrés dans toute la ville, même si de nombreux taxis non officiels existent également. En juin 2008, le prix de la course dans les taxis légaux commençait à 10 yuans pour les 3 premiers kilomètres puis 2 yuans par kilomètre supplémentaire. Après 15 kilomètres, la course est majorée de 50 % sur l'ensemble des kilomètres parcourus. Entre 23 h et 5 h du matin, la course est majorée de 20 %, commençant à 11 yuans et 2,4 yuans le kilomètre supplémentaire. Les courses de plus de 15 km entre 23 h et 5 h sont doublement majorées de 80 % (120 % × 150 % = 180 %). La plupart des taxis sont des modèles Hyundai Elantra, Hyundai Sonata, Peugeot Citroën et Volkswagen Jetta.
308
+
309
+ Si, en 2017, un réseau de stations de vélos en libre service était en place depuis plusieurs années, des nouveaux réseaux de vélos, sans bornes, attachés uniquement par leur propre cadenas, dévérouillables par internet, via un QRcode se sont mis en place. Il est ainsi possible de prendre un vélo dans les nombreuses stations en comportant des ensembles de quelques dizaines à quelques centaines, et de les déposer où l'on désire, sur n'importe quel trottoir. Du fait de leur très grand nombre, cela rend également très aisée la prise d'un vélo à n'importe quel endroit de la ville. On retrouve également les vélos de ces compagnies utilisant ce principe, entre autres à Tianjin et Nanchang. Il y a principalement quatre compagnies à Pékin que l'on distingue par les couleurs des vélos, jaunes, bleus, orange, ou verts.
310
+
311
+ Ce nouveau service correspond à la quatrième exposition internationale de bicyclette et d’extérieur de 2017 et la fête des bicyclettes d’extérieur[92],[93].
312
+
313
+ De nombreuses voies rapides sillonnent Pékin. Une des particularités du réseau routier urbain est la présence de cinq boulevards périphériques concentriques autour du centre ville.
314
+
315
+ Pékin est connecté par des autoroutes à toute la Chine en tant que partie du tronc du réseau routier national. La capitale compte cinq boulevards périphériques concentriques autour du centre ville et 11 autoroutes nationales. Les périphériques ont une forme plutôt rectangulaire que circulaire. Héritage de la Chine ancienne, la plupart des routes à Pékin sont dirigées selon les points cardinaux.
316
+
317
+ Le trafic urbain dans Pékin est dépendant de cinq boulevards périphériques qui entourent successivement la ville et dont le centre est marqué géographiquement par la Cité interdite :
318
+
319
+ Les autoroutes menant au reste de la Chine sont généralement accessibles à partir du troisième boulevard périphérique, formant comme une toile d'araignée.
320
+
321
+ L'un des plus grands soucis de la circulation de Pékin réside dans ses embouteillages, bien que ces dernières années, des systèmes de transport intelligents aient été mis en œuvre dans de nombreux domaines pour tenter d'atténuer le phénomène. La circulation dans le centre ville est souvent engorgée, surtout aux heures de pointe. Même en dehors des heures de pointe, plusieurs routes sont toujours obstruées par le trafic. Les routes de la région urbaine périphérique et les grands axes, particulièrement près de l'avenue Chang'an, sont généralement cités comme des zones de congestion élevée[94].
322
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+ Depuis 2008, la ville met en place des voies de bus qui ne peuvent être empruntées que par des bus.
324
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325
+ L'avenue de Chang'an (littéralement Rue de la Paix éternelle) traverse le centre de Pékin en passant par la place Tian'anmen. Il s'agit de l'axe principal ouest-est traversant la ville.
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327
+ La ville de Pékin est jumelée ou a signé des accords de partenariat avec de nombreuses villes dans le monde[95] :
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+ Wangfujing, une grande rue commerciale
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+ Quartier résidentiel dans le district de Chaoyang
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+ Restes des anciennes fortifications de Pékin
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+ Scène de la vie quotidienne : partie de Xiangqi (Échecs chinois)
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+ Hutong restauré
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+ Stade national de Pékin, le Nid
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+ Pékin vu de nuit, sur le quartier de Guomao
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+ L'avenue piétonne de Wangfujing
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+ Quartier de Guomao
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+ Parc des Ruines de la muraille de Ming
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+ Lac Shichahai
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+ Avenue Qianmen
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+ Panoramique de la Cité interdite
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+ Avenue Yonghegong
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+ Xerxès Ier (en vieux perse : 𐎧𐏁𐎹𐎠𐎼𐏁𐎠 / Xšayaṛša ; en persan : خشایارشا / Xašâyâršâ), né vers 519 av. J.-C. et mort en 465 av. J.-C.[1]), est un grand roi perse, membre de la dynastie des Achéménides qui régnèrent sur un empire s'étendant de l'Indus à la mer Égée et du Syr-Daria au golfe Persique et au Nil, incluant ainsi l'Égypte antique durant la XXVIIe dynastie. Manéthon l’appelle Xerxès le Grand et lui compte vingt-et-un ans de règne (Africanus, Eusebius).
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+ Roi de Perse de 485 à 465 av. J.-C., il est désigné par son père de préférence à Artobarzanès, son frère aîné. Par sa mère, Atossa, fille de Cyrus le Grand, il est le descendant direct du fondateur de l'Empire achéménide. À la mort de son père, Darius Ier, il participe à des campagnes en Égypte (484 av. J.-C.) et à Babylone (482 av. J.-C.).
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+ Il relance ensuite à nouveau le projet d'une campagne militaire dirigée contre la Grèce. Il soumet l'Égypte révoltée, puis reprend les desseins de son père contre la Grèce et déclenche la Deuxième guerre médique (-480). Il réalise des levées en masse, parvient à rassembler une immense armée pour l'époque[2], équipe en même temps une flotte de plus de 1 200 voiles, destinée à longer le littoral de la mer Égée, jette un pont de bateaux sur l'Hellespont pour franchir ce détroit et fait fouetter la mer pour la punir d'avoir rompu ce pont.
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+ Il crée un canal, dans la région d'Ouranopoli, en perçant l'isthme qui unissait le mont Athos au continent pour donner passage à sa flotte, reçoit la soumission de la Macédoine et de la Thessalie, est arrêté durant sept jours devant les Thermopyles que défend Léonidas et ne les franchit qu'après avoir perdu 20 000 hommes. Il prend Thèbes, Platées, Thespies, entre sans résistance dans Athènes, qu'il livre aux flammes, mais voit sa flotte anéantie par Thémistocle à la bataille de Salamine (480 av. J.-C.).
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+ Il regagne l'Asie et laisse le commandement de ses troupes à Mardonios. L'année suivante, ses troupes sont encore battues par les Grecs coalisés à Platées et à Mycale. Il se retire à Suse et ne participe plus aux combats ultérieurs. Il entame une politique de grands travaux. Les dernières années de son règne sont peu connues. Il est assassiné en -465 dans un complot dirigé par son ministre Artaban. Son fils Artaxerxès lui succède.
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+ Xerxès Ier est assimilé par les historiens contemporains à l'Assuérus de la Bible, où il apparaît dans les livres d'Esther et d'Esdras.
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+ Sa sépulture est probablement située dans la falaise à Naqsh-e Rostam, à proximité géographique du palais achéménide de Persépolis et du tombeau de Cyrus II dit Cyrus le Grand à Pasargades. Il eut également une fille Amytis.
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+ Six ans après la mort de son père Darius, Xerxès lance une offensive sur la Grèce pour se venger d'Athènes, connue sous le nom de deuxième guerre médique.
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+ Son armée (un million sept cent mille hommes selon Hérodote, plus vraisemblablement 250 000 hommes) passa l'hiver en Asie Mineure pour ensuite se diriger vers l'Hellespont. Arrivé en Thrace, il dirige son armée vers le sud.
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+ Il fait face à l'alliance des cités grecques dans le défilé des Thermopyles mais parvient à maintenir l'offensive et mène en 480 av. J.-C. le sac d'Athènes. C'est près des côtes athéniennes, dans le détroit de Salamine, qu'il connaît sa première déconvenue.
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25
+ Devant l'imposante flotte perse, les navires grecs simulent une retraite, confortée par une ruse de guerre menée à bien par Sicinnos à l'instigation de Thémistocle. Ils amènent ainsi l'armée de Xerxès dans le détroit de Salamine. Les navires qui empruntèrent ce chenal furent détruits par les navires grecs, plus maniables[3].
26
+
27
+ « Nous avons vu que, d’après la chronologie de Thucydide, Xerxès mourut vers la fin de l’année 475 avant notre ère, et que, selon le même historien, Thémistocle est arrivé dans l’Asie Mineure peu de temps après l’avènement au trône d’Artaxerce Longue-main. »
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29
+ — Mémoires présentés par divers savants à l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France
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+ « Il faut donc, conformément à la Chronique alexandrine, placer la mort de Xerxès en 475 après onze ans de règne. »
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+ — E. Levesque, Revue apologétique
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+ Le XXe siècle (ou 20e siècle) commença le 1er janvier 1901 et finit le 31 décembre 2000.
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33
+ Il s'étend entre les jours juliens 2 415 385,5 et 2 451 910,5 [1],[2].
34
+
35
+ Le XXe siècle est une époque riche en évènements historiques qui ont marqué profondément le destin de la planète et n'avaient pas de précédent comparable. Guerres mondiales, rôle des grands États, développement des moyens de transport et de communication, progrès sanitaires, évolution démographique, conquête des airs et de l'espace, armes de destruction massive, génocides, tout concourt à faire de ce siècle une période exceptionnelle dans l'histoire humaine, en ce qu'elle n'aura laissé aucune partie de la planète à l'écart des bouleversements politiques et sociaux qui l'ont émaillée.
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+
37
+ Sur le plan de l'histoire des sociétés, et non de la simple chronologie, les historiens, dont Michel Balard, font commencer le XXe siècle le 28 juillet 1914 (fin de la Belle Époque et début de la Première Guerre mondiale) et terminer le 11 septembre 2001 (Attentats du 11 septembre 2001).
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39
+ D’un point de vue politique, le XXe siècle se caractérise dans sa première moitié par deux guerres mondiales (Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918 ; Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1945) et, à partir de cette date, par l'affrontement idéologique entre deux superpuissances : les États-Unis et l’URSS, qui prend fin avec la dissolution de l’URSS le 26 décembre 1991. Cet affrontement idéologique et géostratégique contribue au fort développement des technologies nucléaires, notamment dans le domaine militaire, et à la course à l'espace qui aboutit au débarquement sur la Lune en 1969.
40
+
41
+ Les rivalités entre grandes puissances européennes ont conduit à leur affaiblissement ; par ailleurs, la décolonisation, dans la seconde moitié du siècle, s'est effectuée parallèlement au processus de la construction européenne.
42
+
43
+ Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les États tentent de mettre en place une gouvernance politique mondiale destinée à modérer les conflits, avec la SDN puis l'ONU, qui se dote de capacités militaires d'interposition.
44
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45
+ D’un point de vue économique, les crises monétaires et financières se sont multipliées, aggravées par le renchérissement des cours du pétrole et l’apparition des risques écologiques dans un contexte où disparaissent les sociétés agraires et artisanales traditionnelles, au profit d'un système mondial tendant à l'uniformisation, fondé sur l'industrie et le commerce, un consumérisme croissant, un capitalisme victorieux du communisme. Les sommets de la terre tentent de mettre en place une gouvernance environnementale mondiale.
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47
+ En 1903 les frères Wright réussissent le premier vol motorisé.
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49
+ Albert Einstein publie en 1905 sa théorie de relativité restreinte, qui sera suivie en 1915 de la théorie de relativité générale.
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51
+ Voir aussi :
52
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53
+ Voir aussi Compositeur moderne, Compositeur contemporain
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+ Voir aussi :
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+ Les musiques du XXe siècle sont diverses :
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59
+ À la conférence de Seelisberg, en 1947, des représentants des confessions juive, protestante et catholique examinent les causes de l'antisémitisme. L'historien Jules Isaac y participe.
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+ Le XXe siècle est une époque riche en évènements historiques qui ont marqué profondément le destin de la planète et n'avaient pas de précédent comparable. Guerres mondiales, rôle des grands États, développement des moyens de transport et de communication, progrès sanitaires, évolution démographique, conquête des airs et de l'espace, armes de destruction massive, génocides, tout concourt à faire de ce siècle une période exceptionnelle dans l'histoire humaine, en ce qu'elle n'aura laissé aucune partie de la planète à l'écart des bouleversements politiques et sociaux qui l'ont émaillée.
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+ Sur le plan de l'histoire des sociétés, et non de la simple chronologie, les historiens, dont Michel Balard, font commencer le XXe siècle le 28 juillet 1914 (fin de la Belle Époque et début de la Première Guerre mondiale) et terminer le 11 septembre 2001 (Attentats du 11 septembre 2001).
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+ D’un point de vue politique, le XXe siècle se caractérise dans sa première moitié par deux guerres mondiales (Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918 ; Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1945) et, à partir de cette date, par l'affrontement idéologique entre deux superpuissances : les États-Unis et l’URSS, qui prend fin avec la dissolution de l’URSS le 26 décembre 1991. Cet affrontement idéologique et géostratégique contribue au fort développement des technologies nucléaires, notamment dans le domaine militaire, et à la course à l'espace qui aboutit au débarquement sur la Lune en 1969.
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+ Les rivalités entre grandes puissances européennes ont conduit à leur affaiblissement ; par ailleurs, la décolonisation, dans la seconde moitié du siècle, s'est effectuée parallèlement au processus de la construction européenne.
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+ D’un point de vue économique, les crises monétaires et financières se sont multipliées, aggravées par le renchérissement des cours du pétrole et l’apparition des risques écologiques dans un contexte où disparaissent les sociétés agraires et artisanales traditionnelles, au profit d'un système mondial tendant à l'uniformisation, fondé sur l'industrie et le commerce, un consumérisme croissant, un capitalisme victorieux du communisme. Les sommets de la terre tentent de mettre en place une gouvernance environnementale mondiale.
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+ Voir aussi Compositeur moderne, Compositeur contemporain
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+ Le XXIe siècle (ou 21e siècle) a commencé le 1er janvier 2001 et se finira le 31 décembre 2100.
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+ Il s'étend entre les jours juliens 2 451 910,5 et 2 488 434,5[1],[2].
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+ Personnalités artistiques, industriels et autres
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+ Le xylophone est un instrument de musique constitué de lames qu'on frappe avec des petits maillets. Son nom, un néologisme du XIXe siècle, agglomère les racines grecques xylo : bois et phon : son. À l'origine, les lames étaient toujours en bois. Il en reste ainsi dans la langue savante. Bien qu'aujourd'hui on appelle aussi xylophones tous les petits jouets musicaux de forme identique, même quand leurs lames sont métalliques[1], cet article ne traite que des instruments à lames de bois.
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3
+ L'accord des lames dépend de l'échelle musicale en usage. Dans la musique européenne, les xylophones, accordés selon une échelle pentatonique, heptatonique, diatonique ou chromatique, sont surtout représentés dans la musique populaire jusqu'au XIXe siècle. L'instrument acquiert ensuite une forme stable, avec lamelles disposées comme les touches d'un clavier. En musique classique, on utilise un instrument sans résonateurs ; avec résonateurs tubulaires accordés, on l'appelle souvent marimba, en référence à l'Amérique centrale.
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5
+ Le xylophone de la musique orchestrale européenne moderne est bien défini dans sa forme, son timbre et son accord. Avant le XXe siècle et d'un pays à l'autre ces caractéristiques sont très variables, et on peut considérer que le terme xylophone désigne une catégorie d'instruments basés sur les notes produites par des lames de bois.
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7
+ Dans la classification organologique de Hornbostel-Sachs, les xylophones sont des idiophones, plus précisément des lamellophones. Des xylophones différents et désignés par une variété de noms se trouvent en certaines régions de l'Afrique, en Asie du Sud-Est[2], en Europe, et en Amérique. Il s'en construit dans des tailles variant d'une trentaine de centimètres à plus d'un mètre cinquante. La disposition des lames est axiale ou transversale. Ils peuvent inclure des résonateurs, comme le balafon ouest-africain et le marimba bantou adopté en Amérique latine. La frappe se fait d'ordinaire avec une ou deux baguettes ou un bâton dans chaque main, mais ce n'est pas un élément de définition de l'instrument. Dans certaines traditions musicales, l'instrument se joue à deux, comme l'amadinda ougandais.
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+ Les lames des xylophones sont constituées, comme l'étymologie du mot l'indique, de bois. Les essences utilisées sont le plus fréquemment le palissandre[3], noyer, érable, bois résineux[4] ou le padouk d’Afrique[5]. Récemment, des fabricants ont utilisé un matériau composite[6], la fibre de carbone ou la fibre de verre[7], mélangés ou non à des poudres de bois.
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+ Les lames ont une surface suffisante pour ne pas avoir besoin, comme les cordes des instruments cordophones, d'une table d'harmonie ou d'une caisse de résonance, pour qu'on entende leur vibration. Elles sont fixées sans couplage à un châssis par de la ficelle, souvent avec des coussins en paille, ou bien suspendues par des cordes entrecroisées comme un tissu. Du point de vue mécanique, la lame est une poutre vibrant librement sous de nombreux modes non harmoniques. L'inharmonicité est d'autant plus prononcée que le bois a une réaction non-linéaire. Les lames sont coupées à une longueur déterminée par le plan de l'instrument, puis la note est ajustée pour correspondre au mode principal, en creusant la partie centrale. La faible durée de résonance et l'inharmonicité des modes de vibration ne permettent pas un accord très précis[8]. Helmholtz explique le premier cette inharmonicité connue depuis longtemps[9]. Selon le psychologue E.W. Scripture, le son isolé d'une lame n'est pas perçu comme une note, alors que la succession fait entendre une mélodie[10].
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+ Le nombre des lames varie de trois à plusieurs dizaines.
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+ En musique occidentale, la disposition des lames est le plus souvent semblable à celle d'un instrument à clavier comme le piano[11] : la rangée de lames inférieure correspond aux notes naturelles de la gamme diatonique, et la rangée de lames supérieure compose les notes altérées de la gamme chromatique. En Afrique, la disposition des lames favorise souvent certaines séquences ; dans ce cas, elles ne sont pas disposées dans l'ordre des notes, mais pour favoriser l'exécution ces séquences[12]. L'accord des xylophones non-européens a fait l'objet de nombreux travaux et controverses[13].
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+ On frappe en général les lames au moyen de baguettes ou maillets terminées par une sphère en plastique ou en bois, couverte ou non de feutre, de cuir ou de caoutchouc[14]. La nature de l'outil de percussion, plus ou moins dur et plus ou moins pointu, change notablement la sonorité de l'instrument.
18
+
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+ Les résonateurs, quand il y en a, sélectionnent des partiels et allongent la durée du son[15]. En Afrique, des timbres sont incorporés aux résonateurs, comme dans une caisse claire, pour enrichir le son par une vibration non harmonique.
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21
+ Le xylophone est un instrument ancien, dont la présence est attestée au IXe siècle, en Asie du Sud-Est [16]. Il est présent au XIVe siècle, en Afrique de l'Ouest (le Sosso bala, au Mali) et en Indonésie[17].
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23
+ Certains voient dans le psithyre[18] ou psythyra de la Grèce antique, un instrument lié au culte d'Aphrodite, un xylophone en forme d'échelle, d'une trentaine de centimètres, tenu par le montant et joué de l'autre main sur les barreaux ; cette interprétation se base sur un texte de Pollux et des représentations sculptées ou peintes[19] ; mais la plupart des auteurs pensent qu'il s'agit d'un râcloir de bois[20].
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+ La première trace certaine d’un xylophone dans la musique européenne remonte à 1511[21]. Arnolt Schlick mentionne un registre « hŭltze glechter[22] », c'est-à-dire claquebois[23] – dans son Spiegel der Orgelmacher und Organisten. Ensuite, Martin Agricola présente dans Musica instrumentalis deudsch, (1528) un « Strohfiedel (de) » avec 25 lames, sur trois octaves diatoniques[24] ; Michael Praetorius (Syntagma Musicum, 1619) parle et également de cet instrument. Marin Mersenne donne dans L'Harmonie universelle (1636) une description précise de xylophones de plusieurs sortes qu'il appelle claquebois, patouille, regale de bois et eschelettes. Ces descriptions se retrouvent dans les ouvrages postérieurs. La regale était un instrument à anches battantes, comme l'harmonica[25] ; Mersenne décrit la regale de bois, populaire en Flandres, un meuble semblable à l'épinette ayant un clavier de dix-sept touches sur deux octaves et une tierce, chacune des touches étant une mailloche frappant la lame de bois vers le haut et retombant par son propre poids. Fontenelle décrit identiquement le claquebois en 1732[26]. L’échelette, de Turquie et d'ailleurs, est plus rudimentaire, on tient la petite échelle suspendue d'une main et on la frappe de l'autre[27]. Mersenne précise que lorsqu’on en joue bien, il procure autant de plaisir que n’importe quel autre instrument[réf. souhaitée]. L'échelette, instrument populaire, apparaît au milieu du XVIIIe siècle sur la scène de l'Opéra[28]. Dans certaines représentations, elle est fixée verticalement des épaules à un support à la ceinture et jouée des deux mains.
26
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27
+ Bien que mentionné dans ces quatre traités, le xylophone n’est, en Europe jusqu'à la fin du XIXe siècle, qu’un instrument rudimentaire de musicien ambulant, ou un jouet. Il « n’apparaît que parmi les accessoires de fêtes populaires telles que les carnavals ; il est aussi l’attribut habituel de la mort dans les représentations de danses macabres[29] », par exemple celle de Hans Holbein le Jeune. En 1852, l’instrument est encore mentionné dans Les Danses des morts de J.G. Kastner.
28
+
29
+ Au cours du XIXe siècle, des musiciens présentent des xylophones, qui sont en eux-mêmes une attraction. Le Polonais Josef Gusikov, qui suscita l’admiration de Mendelssohn et de Chopin et l'ironie de Liszt[30], avait un instrument de sa propre confection, qu'il appelait « harmonica de bois et de paille[31] ». Le terme traduit mot à mot l'allemand « Holz und Stroh Harmonica », synonyme de « Strohfiedel », vielle de paille[32]. Il suscita la perplexité et l'émerveillement[33]. Gusikov mort prématurément, son compatriote Jacobwski Sankson reprend son spectacle. La France musicale commente : « [Il] s’est fait entendre dans plusieurs maisons [à Saint-Quentin] où son talent est apprécié. […] la rapidité des gammes, la volubilité des arpèges, l’éclat des notes aigües et la belle qualité des basses surpassent tout ce qu’on a pu entendre jusqu’ici dans ce genre. Il est difficile de croire que M. Sankson soit parvenu à tirer des sons aussi mélodieux d’un instrument composé tout simplement de vingt-quatre morceaux de bois de sapin, et de quatre rouleaux de paille, sur lesquels il frappe avec deux petites baguettes. Cela a tout l'air d'une plaisanterie, mais c'est bien réel[34] ».
30
+
31
+ En 1866, le musicien Théodore Bonnay met au point un instrument et monte un spectacle avec son fils. Il invente le terme « xylophone[35] ». L'instrument est lancé, et huit ans plus tard, toute la presse l'identifie dans la Danse macabre de Saint-Saëns. L'ethnographie pourra se servir du terme pour décrire les xylophones exotiques[36].
32
+
33
+ En 1885 les « Concerts tyroliens » établissent la vogue du xylophone[37]. Chromatique, sur deux octaves et une quarte, il est disposé comme un tympanon[38].
34
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35
+ C'est vers cette époque que le xylophone de concert acquiert sa disposition reprenant celle du clavier chromatique sur deux à cinq octaves[30].
36
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37
+ Des jeux de xylophone ont été intégrés à des instruments de musique automatiques Wurlitzer. Les fabricants d'instruments de qualité, bénéficiant des progrès du calcul des lames[39] pour obtenir une vibration plus harmonique, renforcée par des résonateurs tubulaires accordés, ont souvent préférer désigner leurs instruments comme marimba, ainsi qu'on l'appelle en Amérique centrale plutôt que comme « xylophone », comme les jouets pédagogiques ou et les instruments de groupes folkloriques.
38
+
39
+ De nos jours, des fabricants remplacent le bois par un matériau composite, moins variable et moins sensible à l'humidité que le bois[40].
40
+
41
+ On trouve des descriptions de xylophones dans les récits de voyageurs, diplomates et missionnaires dès le XIVe siècle, avec une certaine variété de formes et de noms. La plupart ont des résonateurs faits en calebasse et munis de timbres[41] ; ils ont de quatre à plus de vingt lames, accordés suivant des échelles qui varient selon les régions et se jouent soit isolément, soit en ensemble. En Afrique de l'Ouest, la tradition orale fait remonter le Sosso bala à l'Empire du Mali, où Ibn Battuta a décrit son usage dans le chant de louange des griots[42].
42
+
43
+ Le capucin Cavazzi décrit le xylophone marimba au Congo vers 1670[43]. rimba ou limba désigne un objet plat saillant, le préfixe ma indique le pluriel[44]. L'aire de diffusion de l'instrument s'étend en zone de langues bantoues jusqu'à la Zambie avec le Silimba.
44
+
45
+ Au milieu du XIXe siècle, l'expansion coloniale française en Afrique de l'Ouest apporte de Casamance le mot balante « balafon », décrit comme une « espèce d'harmonica à lames de bois[45] », qui servira longtemps en France pour désigner tous les xylophones à résonateurs africains, quelle que soit leur constitution et d'où qu'ils viennent[46].
46
+
47
+ À l'époque moderne, les xylophones à résonateurs en calebasse sont tellement associés à la musique africaine en général[47] qu'ils ont fait l'objet d'invention de la tradition. Ils sont intégrés avec d'autres instruments, de régions où ils sont étrangers, dans des ensembles « panafricains », pour lesquels des partitions sont écrites[48]. Au Zimbabwe, aucune des traditions musicales n'en utilisait. Le marimba, dans sa version transatlantique, qui ne prêtait à aucune accusation de préférence ethnique, a été transformé vers 1960, par un acte volontaire et collectif, afin de servir à la création d'une musique nationale. Ce marimba réintègre les timbres dans les résonateurs, et suit une échelle musicale européenne[49].
48
+
49
+ À Madagascar, les femmes jouent un xylophone sans résonateur, l'atranatrana dont une variante se retrouve aux Philippines[réf. souhaitée]. Une des musiciennes pose les lames directement sur ses cuisses[50].
50
+
51
+ La traite négrière vers l'Amérique espagnole et portugaise exporte plusieurs sortes de xylophones, qui vont se mêler aux traditions européennes pour y constituer des instruments originaux, sous le nom marimba, d'origine bantoue. Au Brésil, ce mot désigne aussi un autre lamellophone, dérivé également d'un instrument bantou, le mbira, et, dans certaines régions, l'arc musical berimbau[51].
52
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53
+ En Amérique centrale, du Chiapas[52] à la Colombie, les musiciens ont notablement rapproché le marimba arrivé d'Afrique des instruments mélodiques européens. En remplaçant les résonateurs en calebasse suspendus sous les lames par des résonateurs tubulaires, quelquefois en bambou, puis en taillant ces résonateurs à la longueur de tuyaux d'orgue pour les accorder, ils ont augmenté la durée du son et renforcé les partiels harmoniques, le rapprochant ainsi des instruments à cordes européens, dont ils ont aussi adopté la forme et la disposition des notes. Le marimba en conserve un son distinctif et son caractère d'instrument de percussion joué avec des baguettes, mais il est chromatique et tient un rôle beaucoup plus mélodique[53].
54
+
55
+ Le marimba suit l'immigration latino-américaine aux États-Unis où il fait l'objet de recherches et de nombreux brevets. Le marimba modernisé tend à se séparer du xylophone, terme qui désigne désormais plutôt l'instrument sans résonateurs[réf. souhaitée].
56
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57
+ En Colombie, des ensembles de marimba accompagnent la danse « currulao »[54]. La musique de marimba et les chants traditionnels de la région sud du Pacifique colombien ont été inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO en 2010[55].
58
+
59
+ Les récits de voyageurs arabes et européens ainsi que les archives des pays de la péninsule indochinoise et des îles d'Asie du Sud-Est y attestent de la présence ancienne de xylophones richement décorés.
60
+
61
+ En Birmanie, Thaïlande et Laos, ils sont constitués d'une série de lames disposées au-dessus d'un résonateur global en forme de bateau. En Indonésie, ils exploitent la forme tubulaire des bambous. Les sections taillées à des longueurs différentes sont frappées directement.
62
+
63
+ Le kulintang a kayo philippin, avec moins de notes et sans résonateur, est attesté également depuis plusieurs siècles. Le Gabbang (en), fabriqué en bambou, existe jusqu'à nos jours[réf. souhaitée].
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+ Parfois utilisé par contraste en alternance avec le vibraphone, dès le XIXe siècle, le xylophone aussi appelé marimba quand il a des résonateurs tubulaires, s'emploie dans les musiques classiques, traditionnelles, de salon, de cirque, puis dans la musique de film et de dessin animé.
66
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+ L'instrument fait sa première apparition dans l’orchestre symphonique classique en 1874, dans la Danse macabre de Saint-Saëns où il illustre l'entrechoquement des os de squelettes humains qui dansent dans la nuit. Douze ans plus tard, en 1886, Saint-Saëns le réutilise dans Fossiles (Dinosaures, brontosaures, nabuchodonosors et autres trésors) douzième numéro du Carnaval des animaux. Par la suite, d’autres compositeurs classiques l’incluent dans leurs œuvres, comme Gustave Mahler dans sa 6e symphonie (1903-1904), Giacomo Puccini dans son opéra Madame Butterfly (1904), Richard Strauss dans Salome également un opéra (1905), Edward Elgar The Wand of Youth deux suites pour orchestre symphonique (1908), Claude Debussy dans le deuxième mouvement Ibéria des Images pour orchestre (1909) ou Igor Stravinsky dans son ballet L'Oiseau de feu (1909-1910).
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+ Comme Saint-Saëns qui lui confie un « effet descriptif[56] », proche du bruitage, les compositeurs utilisent le xylophone, particulièrement au théâtre musical, en raison de son inharmonicité, de sa différence avec les instruments respectables de l'orchestre symphonique. Ils suivent en cela Berlioz, qui écrit des instruments de percussion à sons mélodique qu'on en tire des « effets pittoresques et dramatiques[57] ». Edmond Locard s'en émeut : « Chez Isidore de Lara ce vice s'exagère jusqu'au grotesque avec le rôle invraisemblable donné à la batterie, au glockenspiel, au tam-tam, au xylophone, à tout ce qui est bruyant, bizarre, exceptionnel, d'allure canaille et faubourienne[58] ». Des appréciations moins explicites, mais aussi péjoratives, ont accompagné la plupart des introductions d'un instrument peu conforme à la Théorie de la musique, « qui donne des bruits plutôt que des sons[59] » avant et après 1900. Puis, peut-être grâce à l'amélioration de l'instrument, il est plus apprécié, tout en conservant ses associations avec le folklore[56].
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+ Au XXe siècle, les compositeurs inspirés par les traditions populaires tireront parti de formes distinctes de xylophones. Béla Bartók (Le Mandarin merveilleux, Musique pour cordes, percussion et célesta), travaillait à partir des musiques populaires d'Europe centrale (« Strohfiedel (de) ou Gygelyra ») ; Darius Milhaud (Concerto pour marimba et vibraphone) proposait des formes musicales inspirées par les cultures afro-américaines (xylophone et marimba).
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+ Paul Hindemith, Maurice Ravel (Daphnis et Chloé), Michael Tippett, Olivier Messiaen (Sept haïkaï, Réveil des oiseaux), Pierre Boulez, Hans Werner Henze ou Carl Orff lui confieront des partitions, parfois difficiles d’exécution.
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+ D'un instrument voué aux effets, joué par le percussionniste d'un orchestre symphonique, le xylophone est devenu plus banal et généraliste. Sa fabrication a évolué, et il fait l'objet d'un enseignement particulier. Des spécialistes ont adapté pour xylophone ou marimba des pièces du répertoire baroque ou classique.
76
+
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+ Le xylophone, avec d'autres signes comme le vêtement ou le langage, sert de marqueur pour désigner une musique folklorique. Les instruments doivent être typiques d'Europe centrale, d'Amérique centrale, d'Afrique ou Asie du Sud-Est, ou du Pays basque comme le Txalaparta, correspondant à l'origine affirmée par le groupe. Toujours réputé primitif par rapport aux instruments modernes, le xylophone l'ancre dans une identité musicale, qui lui permet à la fois de se distinguer des autres formations de musique populaire qui cherchent à capter l'attention du même public, et de rapprocher son style des formes familières qu'attend ce public[60].
78
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+ Dans cette fonction, l'instrument n'est que vaguement raccordé aux cultures qui l'ont cultivé. Le Strohfiedel joué autrefois au Tyrol et par les musiciens itinérants klezmers et tsiganes en Europe centrale justifie ainsi, parfois à la surprise de l'ethnomusicologue, des xylophones dans des orchestres de folklore russe, bavarois, tyrolien ou grecs ; ou bien le marimba au milieu des mariachis.
80
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81
+ La musique légère a utilisé avec profusion le xylophone, dans les mêmes emplois que la musique classique[61]. La musique pop le mélange à l'occasion aux guitares électriques[62]. Sa sonorité s'imite à moins de frais aujourd'hui avec des registres « xylophone » ou « marimba » d'un orgue électronique.
82
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83
+ La musique de cirque a aussi tiré parti du xylophone, parfois en soliste sur des compositions demandant beaucoup de virtuosité comme le Galop du Cirque Renz (« Errinerung an zirkus Renz », 1894), de Gustav Peter (de)[63].
84
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+ Les bandes originales de dessins animés comme ceux de Walt Disney (Fantasia) ou Tex Avery introduisent régulièrement le xylophone, soit instrument soliste, soit en accompagnement.
86
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87
+ Red Norvo[64], Ruth Underwood, Kurt Engel Teddy Brown (en), Ralph Heid (de), Jean-Michel Davis de l'ensemble Les Primitifs du futur,
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+ Beaucoup de vibraphonistes célèbres ont commencé par le xylophone ou jouent des deux instruments comme Fats Sadi et Lionel Hampton[65]
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+ L'ensemble musical Steve Reich and Musicians comme Bob Becker (membre fondateur du groupe), mais aussi Tim Ferchen, Russell Hartenberger, Garry Kvistad[66].
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+ Trois des cinq musiciens du groupe de rock progressif britannique Gentle Giant jouaient entre autres de cet instrument (Kerry Minnear, John Weathers et Gary Green)[67].
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+ Des xylophones simples, allant du jouet à quatre lames à l'instrument diatonique d'une octave avec lames peintes de couleurs à suivre sur une partition simplifiée, servent fréquemment comme instrument d'initiation musicale des jeunes enfants et en musicothérapie[68] notamment dans les écoles Montessori. Le xylophone faisait aussi partie de la pédagogie musicale de Carl Orff[69]. Des instruments à lames amovibles sont notamment utilisés et permettent de simplifier les instruments pour les premiers contacts et l'apprentissage actif de la constitution d'un instrument de musique. Les instruments réduits à une lame servent aux premières expériences rythmiques. Selon l'intervalle des lames qu'on ajoute, la découverte s'oriente vers le perfectionnement du rythme, la mélodie ou l'harmonie. L'apprentissage de la distinction des timbres se fait en écoutant des instruments similaires, dont certains ont des lames en métal, d'autres en bois.
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+ Des pédagogies musicales pour enfants plus âgés utilisent aussi le xylophone comme instrument d'initiation[70].
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+ 25 juillet 2016 : Rachat par Verizon
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+ Yahoo! [ jəˈhuː][3] est une société américaine de service web appartenant depuis 2017 à Verizon Media[4],[5]. Son siège social est situé à Sunnyvale en Californie.
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+ À l'origine, Yahoo! était uniquement un annuaire Web, créé par David Filo et Jerry Yang à l'université Stanford en janvier 1994, puis l'entreprise a été fondée en mars 1995. Selon Alexa Internet, Yahoo! était le site web le plus visité en 2004. Le réseau des sites Yahoo! a servi plus de trois milliards de pages par jour en octobre 2004. Yahoo! propose de nombreux autres services gratuits et payants, dont un moteur de recherche, des boîtes à courrier électronique, de la messagerie instantanée, de l'hébergement web et des portails (actualités, finances, etc).
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11
+ Alors qu'elle était autrefois l'une des sociétés web les plus prospères, Yahoo! a connu un lent déclin pendant les années 2010[6]. Elle est en partie rachetée par Verizon Communications en 2017 pour 4,5 milliards de dollars[7], tandis qu'une autre partie, dont les actions du groupe Alibaba ainsi que Yahoo! Japan, sont devenus Altaba[8], un véhicule d'investissement[9].
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13
+ À l'origine, Yahoo! est un annuaire Web, le Jerry and David's Guide to the World Wide Web to Yahoo! (« Guide de David et de Jerry pour le World Wide Web ») créé en janvier 1994 par Yang et Filo, deux étudiants en ingénierie informatique à l'université Stanford qui passent leur temps à surfer sur le Web naissant, possédant ainsi une collection de sites intéressants qu'ils ont de plus en plus de mal à répertorier. Dans le cadre de leurs études, ils décident alors d'utiliser les infrastructures de l'université pour répertorier et catégoriser les autres sites web à travers un annuaire organisé par thèmes dans une logique d'index comme dans les encyclopédies. Ils facilitent également la recherche des utilisateurs en créant un moteur de recherche qui permet de rechercher des sites par mots-clés. Le rétroacronyme « Yet Another Hierarchical Officious Oracle » créé en avril 1994 est souvent cité comme signification, mais ses créateurs Jerry Yang et David Filo, qui devaient choisir un nom de projet commençant par un « Y » pour s'inscrire dans la nomenclature des projets informatiques de l'université Stanford, affirment avoir choisi le nom à cause des « Yahoos », nom donné aux humains dans le dernier des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. En moins d'un an, le trafic sur Yahoo est tel qu'il sature le réseau de l'université et les autorités universitaires leur demandent de quitter le campus. Yang et Filo fondent alors leur propre entreprise le 2 mars 1995 et acceptent la proposition de Marc Andreessen (co-fondateur de Netscape Communications à Mountain View, en Californie) d'héberger leur site sur les serveurs de Netscape[10].
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+ En 1995, Ziff Davis, depuis racheté par CNET, lance le magazine Yahoo! Internet Life, originellement sous le nom ZD Internet Life. Le magazine était destiné à accompagner et compléter le site web.
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+ Yahoo! réalise son offre publique d'entrée en bourse le 12 avril 1996[11], vendant 2,6 millions d'actions à 13 dollars l'unité. Sa capitalisation est de 43 milliards de dollars au début de mars 2005. La filiale française Yahoo! France, dont Ziff Davis France est au départ actionnaire minoritaire, est lancée en septembre 1996 et devient en moins d'un mois la première destination du Web hexagonal en termes de trafic, dépassant son concurrent direct, l'annuaire francophone Nomade.
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+ À la fin des années 1990, Yahoo fait partie, avec ses compatriotes Amazon, EBay et AOL, des sociétés devenues célèbres grâce à une bulle des capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach, phénomène touchant aussi des nombreuses petites sociétés de biotechnologies et des sociétés minières junior.
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21
+ La popularité de Yahoo! augmentant, de nouveaux services sont offerts transformant petit à petit l'annuaire Web en portail d'où l'utilisateur peut s'adonner à toutes les activités associées à Internet. On y trouve le service Yahoo! Mail (comportant un carnet d'adresse, un calendrier et un bloc-notes), un client de messagerie instantanée, l'hébergement de listes de diffusion, des jeux en ligne, des weblogs avec Yahoo! 360° et des chats, mais aussi des portails d'information variés (économie, actualités, sports, etc.). Beaucoup de ces services reposent, au moins en partie, sur des services indépendants que Yahoo! a acquis au fil du temps - tels que l'hébergeur GeoCities, eGroups (en) ou RocketMail. Beaucoup de ces acquisitions sont controversées et peu populaires auprès de certains utilisateurs, Yahoo! modifiant les termes du service. La société prétend par exemple posséder des droits intellectuels sur le contenu des serveurs, ce que les anciennes sociétés ne faisaient pas.
22
+ La société s'étend entre 1996 et 2009 à de nombreux territoires en Europe, Asie et Amérique du Sud. La concurrence de certaines jeunes pousses locales reste rude pour Yahoo! dans certains pays, Yahoo! se retirera peu à peu des marchés scandinaves et ne s'impose à Taïwan que grâce à l'acquisition du portail Internet local Kimo. Yahoo! en espagnol, au départ visant l'ensemble de l'Amérique latine (Yahoo! Mexico et Yahoo! Argentina seront lancés par la suite), se recentre au début des années 2000 sur l'audience hispanisante américaine, notamment à travers des partenariats avec Univision.
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24
+ À la fin 2002, Yahoo! commence discrètement à améliorer ses services de recherche en acquérant des technologies concurrentes. En décembre 2002, la société acquiert Inktomi et, en juillet 2003, Overture Services, Inc.[12], et par ce biais les moteurs de recherche tels qu'AltaVista et AlltheWeb. Le 18 février 2004, Yahoo! abandonne les résultats fournis par Google et revient à sa propre technologie de recherche (Yahoo! Search technology, YST) qui inclut (depuis mars 2005) les vidéos.
25
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26
+ Le 25 mars 2004, Yahoo! acquiert le moteur de comparaison de prix Kelkoo pour 475 millions d'euros[13]. En octobre 2005, Yahoo! et Microsoft décident de rendre interopérables leurs logiciels de communication instantanée, Yahoo! Messenger et MSN Messenger. Il s'agit d'une stratégie qui aurait été invraisemblable encore deux ans auparavant. En décembre 2005, Yahoo! lance Yahoo! Answers (en français Yahoo! Questions/Réponses), un site collaboratif permettant aux utilisateurs de poser des questions à la communauté qui y répond directement.
27
+ Le 1er février 2008, Microsoft annonce son intention de racheter Yahoo pour 44 milliards de dollars. Dix jours après, le 11 février, le conseil d'administration de Yahoo! refuse la proposition de 44 milliards de dollars, la jugeant insuffisante dans l'intérêt de l'entreprise et de ses actionnaires. En novembre 2008, Yahoo! se sépare du comparateur de prix Kelkoo racheté par le groupe Jamplant.
28
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29
+ Le 29 juillet 2009, après deux ans de tractations, Microsoft et Yahoo! ont décidé de former une alliance dans certains domaines liés à Internet[14],[15],[16]. Pendant les deux premières années selon le P.-D.G. de Microsoft Steve Balmer, Microsoft perdra environ 300 millions de dollars puis obtiendra des bénéfices[17]. Le 16 avril 2015, Yahoo! et Microsoft ont annoncé avoir renouvelé leur partenariat sur le « search » avec quelques modifications qui apportent à Yahoo! plus de « flexibilité », notamment pour les ordinateurs de bureau et les appareils mobiles[18].
30
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+ En novembre 2011, Yahoo! annonce le rachat d’Interclick, un fournisseur de solutions publicitaires sur internet, pour un montant de 196,4 millions d’euros[19]
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+ Après des négociations avortées pour le rachat de Dailymotion en mars 2013, Marissa Mayer annonce un mois plus tard que Yahoo! rachète la plate-forme de microblogage Tumblr pour 1,1 milliard de dollars. Contrairement à Facebook et Twitter, Tumblr a une audience de jeunes (15-24 ans) qui y préfèrent le profil anonyme, ce nouveau réseau social revendiquait en 2013 117 millions de visiteurs actifs par mois et près de 108 millions de blogs. Le défi de Yahoo! est de monétiser cette audience par une stratégie de publicité traditionnelle ou de marketing de contenu et de l'intégrer à sa plate-forme de services[20].
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+ Le 8 janvier 2014 Yahoo annonce la création de deux magazines en ligne : Yahoo! Food et Yahoo! Tech[21].
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+ En mai 2014, Yahoo! lance Yahoo! News Digest en France (une sélection d'actualité à 8 et 18 h, sous forme d'« atomes »)[22]. Le groupe continue également de développer son offre mobile en rachetant Blink[23]. L'application de messagerie mobile a annoncé le rachat sur son blog[24].
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+ Le 15 mai 2014, le groupe annonce sur son blog qu'il lançait un nouveau magazine en ligne consacré au cinéma[25]. Ce lancement s'inscrit dans la politique de création de contenus revendiquée par Marissa Mayer et mise en place depuis janvier 2014 avec la gastronomie ou encore la technologie[26]. Le site propose des critiques de film actuel ou ancien, des articles plus détaillés de spécialistes sur le cinéma ou encore des interviews de grandes stars.
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+ Le 12 juin 2014 Yahoo! France lance une application Yahoo! Sports, disponible pour iPhone, iPad et Android[27] Depuis le 25 mai 2014, Yahoo! Sports accueille Cyril Hanouna pour l'émission Hanouna Set & Match.
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+ En septembre 2014, Yahoo! rachète la jeune société Vizify, spécialisée dans le service de visualisation des données[28].
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+ Le 11 novembre 2014, le groupe fait l'acquisition de la plate-forme de publicité vidéo BrightRoll pour un montant de 640 millions de dollars[29].
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+ Le 18 juin 2007, Jerry Yang reprend le poste de P.-D.G., après que Terry Semel eut démissionné de ce rôle. Le 14 janvier 2009, Carol Bartz devient le nouveau P.-D.G. de Yahoo! et met en place un large plan de réorganisation au sein de la société.
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+ Le 7 septembre 2011, la P.-D.G. Carol Bartz est licenciée par décision du conseil d'administration[30]. Le 17 janvier 2011, Jerry Yang, cofondateur de Yahoo! démissionne du conseil d'administration et de toutes ses fonctions dans la société[31].
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+ En janvier 2012, Scott Thompson, CEO de Paypal (filiale de eBay) succède à Carol Bartz à la tête de l'entreprise[32]. Le 10 avril 2012, Yahoo annonce qu'il va se restructurer en trois divisions (Consommateur, régions et technologies) à partir du 1er mai[33]. Le 13 mai 2012, Scott Thompson démissionne cinq mois seulement après son arrivée, c'est Ross Levinsohn qui prend temporairement sa place.
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+ Le 17 juillet 2012, Marissa Mayer est nommée directrice générale et prend la place de Ross Levinsohn[34].
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+ Le 16 janvier 2014, l'entreprise se sépare de son no 2, Henrique de Castro[35].
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+ Le 5 février 2014, Yahoo! annonce que tous ses services basés en Europe seront délivrés depuis l'Irlande pour des raisons fiscales[36]. En janvier 2015, Yahoo! annonce son intention de vendre les 15 % de participations qu'il détient dans Alibaba Group, pour un montant estimé de 40 milliards de dollars[37].
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+ En 2014, Yahoo France a réalisé un chiffre d'affaires de 28 M€ soit 51,37 % de moins qu'en 2013.
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+ Sur l'année 2015, le groupe a accusé une perte nette de 4,4 milliards de dollars contre un bénéfice de 7 milliards en 2014. L'action est également en chute libre, alors qu'elle était cotée 50 dollars sur le NASDAQ début 2015, elle ne vaut plus que 29,57 dollars le 2 février 2016[38].
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+ Pour tenter de remédier à ces déboires, Marissa Mayer (ex-PDG de Yahoo) annonce le 2 février 2016 la suppression de 1 700 postes, qui vient s'ajouter à celle de 1 800 postes effectuée en 2015, l'objectif étant de faire des économies de 400 millions d'euros et de relancer la croissance[39].
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+ Plusieurs plans de restructuration ont également été mis en place sans succès apparent jusque-là[40].
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+ Le 17 février 2016, le groupe annonce la fermeture de plusieurs de ses publications numériques : Yahoo! Food, Yahoo! Health, Yahoo! Parenting, Yahoo! Makers, Yahoo! Travel, Yahoo! Autos et Yahoo! Real Estate[41]. Ce choix s'inscrit dans la volonté du groupe de recentrer ses activités en se concentrant désormais sur le sport, l'actualité, la finance et les modes de vie[42]. Yahoo ! France annonce le 21 mars 2016 un projet de 55 licenciements soit les 2/3 des effectifs[43].
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68
+ Par ailleurs, le groupe décide le même mois de se vendre, en vendant une grande partie de ses actifs, ne gardant plus que ses participations asiatiques pour des raisons fiscales. Yahoo appelle alors les acheteurs potentiels à formuler leur offre avant le 11 avril 2016[44]. En juillet 2016, après plusieurs rounds d'offres, Yahoo est vendue pour 4,8 milliards de dollars à Verizon qui a acquis récemment AOL pour 4,4 milliards de dollars[45],[46]. Les actifs immobiliers de Yahoo! sont compris dans cet accord de vente mais les brevets ne le sont pas[47]. Affaibli par les attaques dont il a été victime, Yahoo aurait consenti début 2017 à un rabais sur la vente de son cœur de métier[48].
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70
+ En septembre 2016, Yahoo! confirme[49] qu'en 2014, 500 millions de ses comptes utilisateurs ont été piratés, soit près de la moitié de la totalité de ses comptes[50].
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72
+ En décembre 2016, Yahoo! annonce qu'un autre piratage est survenu en août 2013 : pour près d'un milliard de comptes, le nom, l'adresse électronique, le numéro de téléphone et la date de naissance ont été dérobés. Ce sont en fait 3 milliards de compte soit la totalité des comptes Yahoo ! qui auraient été piratés[51],[52],[53].
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+ Marissa Mayer démissionne de Yahoo! le 13 juin 2017[54].
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+ Le 15 novembre 2017, Mozilla rompt un contrat avec Yahoo, fondé sur un partage de revenus publicitaires, l’accord, signé fin 2014, faisait de Yahoo le moteur de recherche par défaut pour les internautes américains utilisateurs de Firefox. Le contrat devait initialement durer jusqu'en 2019[55],[56],[57].
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+ Le logo Yahoo! n'a pas profondément changé depuis sa création en mars 1995, la même police d'écriture Yahoo the Font est utilisée, seul l'effet d'ombrage et la couleur évoluent.
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+ La version du logo en rouge est utilisé à partir de août 1995 avec un effet d'ombrage. Même si la version corporative reste un temps le violet.
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+ En 2009 une version en violet commence à apparaître en lieu et place du logo rouge d'abord ponctuellement durant le premier semestre 2009 - lors de commandites ou différents partenariats (notamment lors de sorties de films), puis elle est déployée officiellement à partir de juin 2009 sur les différentes déclinaisons du portail et du moteur de recherche. À noter qu'une version raccourcie du logo abrégé « Y! » existait déjà.
83
+
84
+ Dans un communiqué, Yahoo![58] fait état d'un changement de logo pour la rentrée 2013 et pour célébrer cette évolution chaque jour durant 30 jours Yahoo! arbore un logo différent jusqu'au 4 septembre[59],[60]. Le nouveau logo est dévoilé le 5 septembre[61].
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86
+ En 2019, Yahoo change de logo, rompant avec sa traditionnelle police en majuscule avec une police minuscule en gras Century Gothic. En revanche la couleur violette reste présente et est même valorisée.
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+ Premier logo de Yahoo! à sa création en mars 1995.
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+ Logo de Yahoo! de août 1995 à 2009.
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+ Logo de Yahoo! de mai 2009 à septembre 2013.
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+ Logo de Yahoo! de septembre 2013 à septembre 2019.
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+ Logo de Yahoo! depuis septembre 2019.
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+ Actionnaires d'Altaba au 29 septembre 2019[62].
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+ Depuis septembre 2005, Yahoo a lancé plusieurs produits et fonctionnalités supplémentaires le distinguant de ses concurrents. Ces ajouts introduisent la notion de Social Search ou recherche communautaire dont le principe est le suivant : les moteurs de recherche ayant été pris d'assaut par des webmasters aux vocations mercantiles, Yahoo! décide de donner aux internautes la capacité de sélectionner et d'annoter les pages et sites Web qui leur paraissent être vraiment intéressants (y compris dans certains cas des sites marchands). Ce faisant, avec des outils comme Mon Web ou Yahoo! Favoris, non seulement les internautes peuvent facilement retrouver ces pages qui leur ont plu, mais ils peuvent également les partager avec les autres internautes utilisant Mon Web. Enfin, le moteur lui-même devient plus pertinent, puisque sur le magma des contenus du Web vient s'intercaler un prisme humain.
101
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102
+ Au début de 2011, Yahoo! ajoute la fonction « recherche directe » similaire à la fonction « recherche instantanée » (Google Instant) de Google lancée en 2010.
103
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104
+ Yahoo! est présent dans ce qui touche à la communication, avec Yahoo! Messenger (un logiciel de messagerie instantanée) et Yahoo! Mail (une adresse courriel). Cette dernière est d'ailleurs celle possédant la plus grande part de marché en 2006 (42,4 %)[64]. En mars 2007, Yahoo! annonce que dorénavant, la capacité de stockage de sa boîte courriel est infinie à partir du 27 du même mois[65].
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+ En 2016, Yahoo! est victime d'un piratage massif touchant 500 millions de comptes de messagerie[66].
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108
+ D'après le chercheur Jean Véronis (« Étude comparative de six moteurs de recherche » février 2006), Yahoo! et Google sont les deux meilleurs moteurs (parmi six des principaux moteurs francophones). Il est d'ailleurs utilisé par l'ONG GoodSearch et des entreprises comme Veosearch qui reversent une part de leurs revenus financés par les pages commerciales à des œuvres de charités ou écoles.
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+ Le site est apparu dans un bon nombre de films. Dans le film américain de 2003 Bruce tout-puissant, le personnage éponyme de Bruce Nolan se voit offrir l'omnipotence de la part de Dieu. Dans une scène, il répond aux prières envoyées par les humains en utilisant une messagerie web dénommée Yahweh!. Ce service fictif se rapproche de Yahoo par son identité sonore, par son logo, et par son nom jouant sur la paronymie avec celui de l'original (il s'agit en fait de la transcription en anglais de YHWH, le nom de Dieu dans la Bible hébraïque). Dans le film français de 2007 Ne le dis à personne, le webmail de Yahoo! est utilisé à plusieurs reprises par le personnage de Margot Beck pour reprendre contact avec son mari Alexandre qui la croyait morte. Cette intégration au scénario est le résultat d'un contrat de placement de produit, en échange duquel Yahoo! a assuré la promotion du film[67].
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+ Dans le drama coréen Full House, l'un des personnages principaux, Yoo Min Hyuk (incarné par Kim Sung Soo) est le CEO d'un chaebol du nom de Yah!, le logo étant quasiment identique. Dans le film Inspecteur Gadget, une publicité Yahoo! tombe sur la voiture du héros. Dans le film américain de 2000 Fréquence interdite, le personnage Frank Sullivan qui communique avec le passé demande à son ami Gordo alors enfant de mémoriser le mot Yahoo. À la fin du film on aperçoit trente ans plus tard la plaque minéralogique de Gordo sur laquelle figure l'inscription « New York 1 Yahoo ».
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+ Depuis 1997, Yahoo! a acquis et intégré de nombreuses sociétés de taille diverse. Les services de certaines de ces sociétés ont été intégrés au portail Yahoo!.
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+ Date de lancement non connue :
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+ Par respect de la législation en vigueur et de ses accords avec l'État chinois, Yahoo! exclut des résultats de son moteur de recherche en Chine[71] certains sites considérés illégaux par les autorités chinoises. L'entreprise a signé le « Public Pledge on Self-Discipline for the China Internet Industry », qui indique qu'elle accepte de suivre les règlementations chinoises en vigueur. Les recherches considérées comme sensibles, par exemple « indépendance de Taïwan » ou « Tian'anmen » offrent ainsi des résultats limités et approuvés par les autorités.
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+ En avril 2007, le journaliste Shi Tao, qui travaillait pour le Dangdai Shang Bao, a été condamné par les autorités chinoises à dix ans de réclusion criminelle pour « divulgation illégale de secrets d’État à l’étranger ». Reporters sans frontières indique qu'il a été arrêté avec l'aide de Yahoo! Holdings, qui a livré aux autorités chinoises des informations à partir de son adresse IP : il s'agit d'informations qui leur permettaient d'identifier son adresse électronique et le contenu du message contenant des informations qualifiées par le gouvernement chinois de « secrets d'État ». Yahoo! a répondu à l'injonction de la sécurité d'État chinoise qui indiquait la nature de l'enquête et ce qu'elle reprochait à Chi Tao[72]. Yahoo! a reconnu les faits et doit dédommager la famille du journaliste. L'entreprise a été qualifiée de « collaborateur zélé de la censure » et « auxiliaire de la police chinoise »[73].
121
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122
+ Ce fut aussi le cas avec Wang Xiaoning lui aussi condamné à 10 ans de prison[74].
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+ En 2005, Yahoo! et Google se sont affrontés sur la taille de leurs index respectifs[75],[76],[77]. Il est difficile d'évaluer la taille réelle pour plusieurs raisons. Alors qu'aux débuts des moteurs de recherche, la taille de l'index était un argument important (la capacité de tout pouvoir indexer le plus vite possible), certaines personnes pensent que ce qui compte désormais est la pertinence (il serait peu utile d'afficher trois millions de résultats quand l'internaute souhaite qu'on lui présente directement les résultats répondant à sa demande).
125
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+ Le 4 octobre 2016, l'agence de presse Reuters, s'appuyant sur le témoignage de deux anciens employés, révèle que Yahoo! a conçu et mis en place en 2015 un programme informatique de surveillance de masse pour espionner en temps réel les boites e-mail de tous ses utilisateurs à la demande du gouvernement américain[78].
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+ Le 5 octobre, le quotidien américain The New York Times révèle plusieurs détails sur la manière dont ce programme fonctionnait. L'entreprise aurait modifié son service de filtre antispam pour qu’il soit capable de détecter certains mots-clés, et transmette les messages ainsi détectés au FBI. Selon ce dernier, des enquêteurs auraient fait cette demande après avoir découvert que des membres d'un groupe terroriste non identifié utilisaient les services de Yahoo! pour communiquer. Ne sachant pas quelles boîtes e-mails étaient utilisées pour ces échanges, ils auraient demandés à Yahoo! de mettre en place ce programme de surveillance de masse. L'injonction du FBI, validée par la cour FISA, aurait été assortie d’une interdiction pour Yahoo! de révéler l’existence de ce système de filtre[79].
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+ Le 15 décembre 2016 Yahoo! admet s’être fait voler en 2014 les données d’un milliard de ses utilisateurs. Ces données comprennent des noms, des adresses électroniques, des dates d’anniversaire, des mots de passe ainsi que des questions et des réponses de sécurité. Les clients actuels de Yahoo! sont les premières victimes potentielles, leurs comptes risquant d’être piratés à tout moment[80].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6126.html.txt ADDED
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+ 25 juillet 2016 : Rachat par Verizon
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+ Yahoo! [ jəˈhuː][3] est une société américaine de service web appartenant depuis 2017 à Verizon Media[4],[5]. Son siège social est situé à Sunnyvale en Californie.
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+ À l'origine, Yahoo! était uniquement un annuaire Web, créé par David Filo et Jerry Yang à l'université Stanford en janvier 1994, puis l'entreprise a été fondée en mars 1995. Selon Alexa Internet, Yahoo! était le site web le plus visité en 2004. Le réseau des sites Yahoo! a servi plus de trois milliards de pages par jour en octobre 2004. Yahoo! propose de nombreux autres services gratuits et payants, dont un moteur de recherche, des boîtes à courrier électronique, de la messagerie instantanée, de l'hébergement web et des portails (actualités, finances, etc).
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11
+ Alors qu'elle était autrefois l'une des sociétés web les plus prospères, Yahoo! a connu un lent déclin pendant les années 2010[6]. Elle est en partie rachetée par Verizon Communications en 2017 pour 4,5 milliards de dollars[7], tandis qu'une autre partie, dont les actions du groupe Alibaba ainsi que Yahoo! Japan, sont devenus Altaba[8], un véhicule d'investissement[9].
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+ À l'origine, Yahoo! est un annuaire Web, le Jerry and David's Guide to the World Wide Web to Yahoo! (« Guide de David et de Jerry pour le World Wide Web ») créé en janvier 1994 par Yang et Filo, deux étudiants en ingénierie informatique à l'université Stanford qui passent leur temps à surfer sur le Web naissant, possédant ainsi une collection de sites intéressants qu'ils ont de plus en plus de mal à répertorier. Dans le cadre de leurs études, ils décident alors d'utiliser les infrastructures de l'université pour répertorier et catégoriser les autres sites web à travers un annuaire organisé par thèmes dans une logique d'index comme dans les encyclopédies. Ils facilitent également la recherche des utilisateurs en créant un moteur de recherche qui permet de rechercher des sites par mots-clés. Le rétroacronyme « Yet Another Hierarchical Officious Oracle » créé en avril 1994 est souvent cité comme signification, mais ses créateurs Jerry Yang et David Filo, qui devaient choisir un nom de projet commençant par un « Y » pour s'inscrire dans la nomenclature des projets informatiques de l'université Stanford, affirment avoir choisi le nom à cause des « Yahoos », nom donné aux humains dans le dernier des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. En moins d'un an, le trafic sur Yahoo est tel qu'il sature le réseau de l'université et les autorités universitaires leur demandent de quitter le campus. Yang et Filo fondent alors leur propre entreprise le 2 mars 1995 et acceptent la proposition de Marc Andreessen (co-fondateur de Netscape Communications à Mountain View, en Californie) d'héberger leur site sur les serveurs de Netscape[10].
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+ En 1995, Ziff Davis, depuis racheté par CNET, lance le magazine Yahoo! Internet Life, originellement sous le nom ZD Internet Life. Le magazine était destiné à accompagner et compléter le site web.
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+ Yahoo! réalise son offre publique d'entrée en bourse le 12 avril 1996[11], vendant 2,6 millions d'actions à 13 dollars l'unité. Sa capitalisation est de 43 milliards de dollars au début de mars 2005. La filiale française Yahoo! France, dont Ziff Davis France est au départ actionnaire minoritaire, est lancée en septembre 1996 et devient en moins d'un mois la première destination du Web hexagonal en termes de trafic, dépassant son concurrent direct, l'annuaire francophone Nomade.
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+ À la fin des années 1990, Yahoo fait partie, avec ses compatriotes Amazon, EBay et AOL, des sociétés devenues célèbres grâce à une bulle des capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach, phénomène touchant aussi des nombreuses petites sociétés de biotechnologies et des sociétés minières junior.
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+ La popularité de Yahoo! augmentant, de nouveaux services sont offerts transformant petit à petit l'annuaire Web en portail d'où l'utilisateur peut s'adonner à toutes les activités associées à Internet. On y trouve le service Yahoo! Mail (comportant un carnet d'adresse, un calendrier et un bloc-notes), un client de messagerie instantanée, l'hébergement de listes de diffusion, des jeux en ligne, des weblogs avec Yahoo! 360° et des chats, mais aussi des portails d'information variés (économie, actualités, sports, etc.). Beaucoup de ces services reposent, au moins en partie, sur des services indépendants que Yahoo! a acquis au fil du temps - tels que l'hébergeur GeoCities, eGroups (en) ou RocketMail. Beaucoup de ces acquisitions sont controversées et peu populaires auprès de certains utilisateurs, Yahoo! modifiant les termes du service. La société prétend par exemple posséder des droits intellectuels sur le contenu des serveurs, ce que les anciennes sociétés ne faisaient pas.
22
+ La société s'étend entre 1996 et 2009 à de nombreux territoires en Europe, Asie et Amérique du Sud. La concurrence de certaines jeunes pousses locales reste rude pour Yahoo! dans certains pays, Yahoo! se retirera peu à peu des marchés scandinaves et ne s'impose à Taïwan que grâce à l'acquisition du portail Internet local Kimo. Yahoo! en espagnol, au départ visant l'ensemble de l'Amérique latine (Yahoo! Mexico et Yahoo! Argentina seront lancés par la suite), se recentre au début des années 2000 sur l'audience hispanisante américaine, notamment à travers des partenariats avec Univision.
23
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24
+ À la fin 2002, Yahoo! commence discrètement à améliorer ses services de recherche en acquérant des technologies concurrentes. En décembre 2002, la société acquiert Inktomi et, en juillet 2003, Overture Services, Inc.[12], et par ce biais les moteurs de recherche tels qu'AltaVista et AlltheWeb. Le 18 février 2004, Yahoo! abandonne les résultats fournis par Google et revient à sa propre technologie de recherche (Yahoo! Search technology, YST) qui inclut (depuis mars 2005) les vidéos.
25
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26
+ Le 25 mars 2004, Yahoo! acquiert le moteur de comparaison de prix Kelkoo pour 475 millions d'euros[13]. En octobre 2005, Yahoo! et Microsoft décident de rendre interopérables leurs logiciels de communication instantanée, Yahoo! Messenger et MSN Messenger. Il s'agit d'une stratégie qui aurait été invraisemblable encore deux ans auparavant. En décembre 2005, Yahoo! lance Yahoo! Answers (en français Yahoo! Questions/Réponses), un site collaboratif permettant aux utilisateurs de poser des questions à la communauté qui y répond directement.
27
+ Le 1er février 2008, Microsoft annonce son intention de racheter Yahoo pour 44 milliards de dollars. Dix jours après, le 11 février, le conseil d'administration de Yahoo! refuse la proposition de 44 milliards de dollars, la jugeant insuffisante dans l'intérêt de l'entreprise et de ses actionnaires. En novembre 2008, Yahoo! se sépare du comparateur de prix Kelkoo racheté par le groupe Jamplant.
28
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29
+ Le 29 juillet 2009, après deux ans de tractations, Microsoft et Yahoo! ont décidé de former une alliance dans certains domaines liés à Internet[14],[15],[16]. Pendant les deux premières années selon le P.-D.G. de Microsoft Steve Balmer, Microsoft perdra environ 300 millions de dollars puis obtiendra des bénéfices[17]. Le 16 avril 2015, Yahoo! et Microsoft ont annoncé avoir renouvelé leur partenariat sur le « search » avec quelques modifications qui apportent à Yahoo! plus de « flexibilité », notamment pour les ordinateurs de bureau et les appareils mobiles[18].
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31
+ En novembre 2011, Yahoo! annonce le rachat d’Interclick, un fournisseur de solutions publicitaires sur internet, pour un montant de 196,4 millions d’euros[19]
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33
+ Après des négociations avortées pour le rachat de Dailymotion en mars 2013, Marissa Mayer annonce un mois plus tard que Yahoo! rachète la plate-forme de microblogage Tumblr pour 1,1 milliard de dollars. Contrairement à Facebook et Twitter, Tumblr a une audience de jeunes (15-24 ans) qui y préfèrent le profil anonyme, ce nouveau réseau social revendiquait en 2013 117 millions de visiteurs actifs par mois et près de 108 millions de blogs. Le défi de Yahoo! est de monétiser cette audience par une stratégie de publicité traditionnelle ou de marketing de contenu et de l'intégrer à sa plate-forme de services[20].
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+ Le 8 janvier 2014 Yahoo annonce la création de deux magazines en ligne : Yahoo! Food et Yahoo! Tech[21].
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+ En mai 2014, Yahoo! lance Yahoo! News Digest en France (une sélection d'actualité à 8 et 18 h, sous forme d'« atomes »)[22]. Le groupe continue également de développer son offre mobile en rachetant Blink[23]. L'application de messagerie mobile a annoncé le rachat sur son blog[24].
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+ Le 15 mai 2014, le groupe annonce sur son blog qu'il lançait un nouveau magazine en ligne consacré au cinéma[25]. Ce lancement s'inscrit dans la politique de création de contenus revendiquée par Marissa Mayer et mise en place depuis janvier 2014 avec la gastronomie ou encore la technologie[26]. Le site propose des critiques de film actuel ou ancien, des articles plus détaillés de spécialistes sur le cinéma ou encore des interviews de grandes stars.
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+ Le 12 juin 2014 Yahoo! France lance une application Yahoo! Sports, disponible pour iPhone, iPad et Android[27] Depuis le 25 mai 2014, Yahoo! Sports accueille Cyril Hanouna pour l'émission Hanouna Set & Match.
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+ En septembre 2014, Yahoo! rachète la jeune société Vizify, spécialisée dans le service de visualisation des données[28].
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+ Le 11 novembre 2014, le groupe fait l'acquisition de la plate-forme de publicité vidéo BrightRoll pour un montant de 640 millions de dollars[29].
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+ Le 18 juin 2007, Jerry Yang reprend le poste de P.-D.G., après que Terry Semel eut démissionné de ce rôle. Le 14 janvier 2009, Carol Bartz devient le nouveau P.-D.G. de Yahoo! et met en place un large plan de réorganisation au sein de la société.
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+ Le 7 septembre 2011, la P.-D.G. Carol Bartz est licenciée par décision du conseil d'administration[30]. Le 17 janvier 2011, Jerry Yang, cofondateur de Yahoo! démissionne du conseil d'administration et de toutes ses fonctions dans la société[31].
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+ En janvier 2012, Scott Thompson, CEO de Paypal (filiale de eBay) succède à Carol Bartz à la tête de l'entreprise[32]. Le 10 avril 2012, Yahoo annonce qu'il va se restructurer en trois divisions (Consommateur, régions et technologies) à partir du 1er mai[33]. Le 13 mai 2012, Scott Thompson démissionne cinq mois seulement après son arrivée, c'est Ross Levinsohn qui prend temporairement sa place.
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53
+ Le 17 juillet 2012, Marissa Mayer est nommée directrice générale et prend la place de Ross Levinsohn[34].
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+ Le 16 janvier 2014, l'entreprise se sépare de son no 2, Henrique de Castro[35].
56
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57
+ Le 5 février 2014, Yahoo! annonce que tous ses services basés en Europe seront délivrés depuis l'Irlande pour des raisons fiscales[36]. En janvier 2015, Yahoo! annonce son intention de vendre les 15 % de participations qu'il détient dans Alibaba Group, pour un montant estimé de 40 milliards de dollars[37].
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59
+ En 2014, Yahoo France a réalisé un chiffre d'affaires de 28 M€ soit 51,37 % de moins qu'en 2013.
60
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61
+ Sur l'année 2015, le groupe a accusé une perte nette de 4,4 milliards de dollars contre un bénéfice de 7 milliards en 2014. L'action est également en chute libre, alors qu'elle était cotée 50 dollars sur le NASDAQ début 2015, elle ne vaut plus que 29,57 dollars le 2 février 2016[38].
62
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63
+ Pour tenter de remédier à ces déboires, Marissa Mayer (ex-PDG de Yahoo) annonce le 2 février 2016 la suppression de 1 700 postes, qui vient s'ajouter à celle de 1 800 postes effectuée en 2015, l'objectif étant de faire des économies de 400 millions d'euros et de relancer la croissance[39].
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+ Plusieurs plans de restructuration ont également été mis en place sans succès apparent jusque-là[40].
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66
+ Le 17 février 2016, le groupe annonce la fermeture de plusieurs de ses publications numériques : Yahoo! Food, Yahoo! Health, Yahoo! Parenting, Yahoo! Makers, Yahoo! Travel, Yahoo! Autos et Yahoo! Real Estate[41]. Ce choix s'inscrit dans la volonté du groupe de recentrer ses activités en se concentrant désormais sur le sport, l'actualité, la finance et les modes de vie[42]. Yahoo ! France annonce le 21 mars 2016 un projet de 55 licenciements soit les 2/3 des effectifs[43].
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68
+ Par ailleurs, le groupe décide le même mois de se vendre, en vendant une grande partie de ses actifs, ne gardant plus que ses participations asiatiques pour des raisons fiscales. Yahoo appelle alors les acheteurs potentiels à formuler leur offre avant le 11 avril 2016[44]. En juillet 2016, après plusieurs rounds d'offres, Yahoo est vendue pour 4,8 milliards de dollars à Verizon qui a acquis récemment AOL pour 4,4 milliards de dollars[45],[46]. Les actifs immobiliers de Yahoo! sont compris dans cet accord de vente mais les brevets ne le sont pas[47]. Affaibli par les attaques dont il a été victime, Yahoo aurait consenti début 2017 à un rabais sur la vente de son cœur de métier[48].
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70
+ En septembre 2016, Yahoo! confirme[49] qu'en 2014, 500 millions de ses comptes utilisateurs ont été piratés, soit près de la moitié de la totalité de ses comptes[50].
71
+
72
+ En décembre 2016, Yahoo! annonce qu'un autre piratage est survenu en août 2013 : pour près d'un milliard de comptes, le nom, l'adresse électronique, le numéro de téléphone et la date de naissance ont été dérobés. Ce sont en fait 3 milliards de compte soit la totalité des comptes Yahoo ! qui auraient été piratés[51],[52],[53].
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74
+ Marissa Mayer démissionne de Yahoo! le 13 juin 2017[54].
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76
+ Le 15 novembre 2017, Mozilla rompt un contrat avec Yahoo, fondé sur un partage de revenus publicitaires, l’accord, signé fin 2014, faisait de Yahoo le moteur de recherche par défaut pour les internautes américains utilisateurs de Firefox. Le contrat devait initialement durer jusqu'en 2019[55],[56],[57].
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+
78
+ Le logo Yahoo! n'a pas profondément changé depuis sa création en mars 1995, la même police d'écriture Yahoo the Font est utilisée, seul l'effet d'ombrage et la couleur évoluent.
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+ La version du logo en rouge est utilisé à partir de août 1995 avec un effet d'ombrage. Même si la version corporative reste un temps le violet.
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82
+ En 2009 une version en violet commence à apparaître en lieu et place du logo rouge d'abord ponctuellement durant le premier semestre 2009 - lors de commandites ou différents partenariats (notamment lors de sorties de films), puis elle est déployée officiellement à partir de juin 2009 sur les différentes déclinaisons du portail et du moteur de recherche. À noter qu'une version raccourcie du logo abrégé « Y! » existait déjà.
83
+
84
+ Dans un communiqué, Yahoo![58] fait état d'un changement de logo pour la rentrée 2013 et pour célébrer cette évolution chaque jour durant 30 jours Yahoo! arbore un logo différent jusqu'au 4 septembre[59],[60]. Le nouveau logo est dévoilé le 5 septembre[61].
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+
86
+ En 2019, Yahoo change de logo, rompant avec sa traditionnelle police en majuscule avec une police minuscule en gras Century Gothic. En revanche la couleur violette reste présente et est même valorisée.
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88
+ Premier logo de Yahoo! à sa création en mars 1995.
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+ Logo de Yahoo! de août 1995 à 2009.
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+ Logo de Yahoo! de mai 2009 à septembre 2013.
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94
+ Logo de Yahoo! de septembre 2013 à septembre 2019.
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+
96
+ Logo de Yahoo! depuis septembre 2019.
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98
+ Actionnaires d'Altaba au 29 septembre 2019[62].
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+
100
+ Depuis septembre 2005, Yahoo a lancé plusieurs produits et fonctionnalités supplémentaires le distinguant de ses concurrents. Ces ajouts introduisent la notion de Social Search ou recherche communautaire dont le principe est le suivant : les moteurs de recherche ayant été pris d'assaut par des webmasters aux vocations mercantiles, Yahoo! décide de donner aux internautes la capacité de sélectionner et d'annoter les pages et sites Web qui leur paraissent être vraiment intéressants (y compris dans certains cas des sites marchands). Ce faisant, avec des outils comme Mon Web ou Yahoo! Favoris, non seulement les internautes peuvent facilement retrouver ces pages qui leur ont plu, mais ils peuvent également les partager avec les autres internautes utilisant Mon Web. Enfin, le moteur lui-même devient plus pertinent, puisque sur le magma des contenus du Web vient s'intercaler un prisme humain.
101
+
102
+ Au début de 2011, Yahoo! ajoute la fonction « recherche directe » similaire à la fonction « recherche instantanée » (Google Instant) de Google lancée en 2010.
103
+
104
+ Yahoo! est présent dans ce qui touche à la communication, avec Yahoo! Messenger (un logiciel de messagerie instantanée) et Yahoo! Mail (une adresse courriel). Cette dernière est d'ailleurs celle possédant la plus grande part de marché en 2006 (42,4 %)[64]. En mars 2007, Yahoo! annonce que dorénavant, la capacité de stockage de sa boîte courriel est infinie à partir du 27 du même mois[65].
105
+
106
+ En 2016, Yahoo! est victime d'un piratage massif touchant 500 millions de comptes de messagerie[66].
107
+
108
+ D'après le chercheur Jean Véronis (« Étude comparative de six moteurs de recherche » février 2006), Yahoo! et Google sont les deux meilleurs moteurs (parmi six des principaux moteurs francophones). Il est d'ailleurs utilisé par l'ONG GoodSearch et des entreprises comme Veosearch qui reversent une part de leurs revenus financés par les pages commerciales à des œuvres de charités ou écoles.
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+
110
+ Le site est apparu dans un bon nombre de films. Dans le film américain de 2003 Bruce tout-puissant, le personnage éponyme de Bruce Nolan se voit offrir l'omnipotence de la part de Dieu. Dans une scène, il répond aux prières envoyées par les humains en utilisant une messagerie web dénommée Yahweh!. Ce service fictif se rapproche de Yahoo par son identité sonore, par son logo, et par son nom jouant sur la paronymie avec celui de l'original (il s'agit en fait de la transcription en anglais de YHWH, le nom de Dieu dans la Bible hébraïque). Dans le film français de 2007 Ne le dis à personne, le webmail de Yahoo! est utilisé à plusieurs reprises par le personnage de Margot Beck pour reprendre contact avec son mari Alexandre qui la croyait morte. Cette intégration au scénario est le résultat d'un contrat de placement de produit, en échange duquel Yahoo! a assuré la promotion du film[67].
111
+
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+ Dans le drama coréen Full House, l'un des personnages principaux, Yoo Min Hyuk (incarné par Kim Sung Soo) est le CEO d'un chaebol du nom de Yah!, le logo étant quasiment identique. Dans le film Inspecteur Gadget, une publicité Yahoo! tombe sur la voiture du héros. Dans le film américain de 2000 Fréquence interdite, le personnage Frank Sullivan qui communique avec le passé demande à son ami Gordo alors enfant de mémoriser le mot Yahoo. À la fin du film on aperçoit trente ans plus tard la plaque minéralogique de Gordo sur laquelle figure l'inscription « New York 1 Yahoo ».
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+
114
+ Depuis 1997, Yahoo! a acquis et intégré de nombreuses sociétés de taille diverse. Les services de certaines de ces sociétés ont été intégrés au portail Yahoo!.
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+ Date de lancement non connue :
117
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118
+ Par respect de la législation en vigueur et de ses accords avec l'État chinois, Yahoo! exclut des résultats de son moteur de recherche en Chine[71] certains sites considérés illégaux par les autorités chinoises. L'entreprise a signé le « Public Pledge on Self-Discipline for the China Internet Industry », qui indique qu'elle accepte de suivre les règlementations chinoises en vigueur. Les recherches considérées comme sensibles, par exemple « indépendance de Taïwan » ou « Tian'anmen » offrent ainsi des résultats limités et approuvés par les autorités.
119
+
120
+ En avril 2007, le journaliste Shi Tao, qui travaillait pour le Dangdai Shang Bao, a été condamné par les autorités chinoises à dix ans de réclusion criminelle pour « divulgation illégale de secrets d’État à l’étranger ». Reporters sans frontières indique qu'il a été arrêté avec l'aide de Yahoo! Holdings, qui a livré aux autorités chinoises des informations à partir de son adresse IP : il s'agit d'informations qui leur permettaient d'identifier son adresse électronique et le contenu du message contenant des informations qualifiées par le gouvernement chinois de « secrets d'État ». Yahoo! a répondu à l'injonction de la sécurité d'État chinoise qui indiquait la nature de l'enquête et ce qu'elle reprochait à Chi Tao[72]. Yahoo! a reconnu les faits et doit dédommager la famille du journaliste. L'entreprise a été qualifiée de « collaborateur zélé de la censure » et « auxiliaire de la police chinoise »[73].
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+
122
+ Ce fut aussi le cas avec Wang Xiaoning lui aussi condamné à 10 ans de prison[74].
123
+
124
+ En 2005, Yahoo! et Google se sont affrontés sur la taille de leurs index respectifs[75],[76],[77]. Il est difficile d'évaluer la taille réelle pour plusieurs raisons. Alors qu'aux débuts des moteurs de recherche, la taille de l'index était un argument important (la capacité de tout pouvoir indexer le plus vite possible), certaines personnes pensent que ce qui compte désormais est la pertinence (il serait peu utile d'afficher trois millions de résultats quand l'internaute souhaite qu'on lui présente directement les résultats répondant à sa demande).
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+ Le 4 octobre 2016, l'agence de presse Reuters, s'appuyant sur le témoignage de deux anciens employés, révèle que Yahoo! a conçu et mis en place en 2015 un programme informatique de surveillance de masse pour espionner en temps réel les boites e-mail de tous ses utilisateurs à la demande du gouvernement américain[78].
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+ Le 5 octobre, le quotidien américain The New York Times révèle plusieurs détails sur la manière dont ce programme fonctionnait. L'entreprise aurait modifié son service de filtre antispam pour qu’il soit capable de détecter certains mots-clés, et transmette les messages ainsi détectés au FBI. Selon ce dernier, des enquêteurs auraient fait cette demande après avoir découvert que des membres d'un groupe terroriste non identifié utilisaient les services de Yahoo! pour communiquer. Ne sachant pas quelles boîtes e-mails étaient utilisées pour ces échanges, ils auraient demandés à Yahoo! de mettre en place ce programme de surveillance de masse. L'injonction du FBI, validée par la cour FISA, aurait été assortie d’une interdiction pour Yahoo! de révéler l’existence de ce système de filtre[79].
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+ Le 15 décembre 2016 Yahoo! admet s’être fait voler en 2014 les données d’un milliard de ses utilisateurs. Ces données comprennent des noms, des adresses électroniques, des dates d’anniversaire, des mots de passe ainsi que des questions et des réponses de sécurité. Les clients actuels de Yahoo! sont les premières victimes potentielles, leurs comptes risquant d’être piratés à tout moment[80].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ Yamoussoukro[a][réf. nécessaire] (prononcé localement [ jamsokʁo][b][réf. nécessaire]) est la capitale officielle de la Côte d'Ivoire depuis 1983, date de son transfert, bien que la plupart des institutions politiques et administratives nationales siègent à Abidjan, capitale économique du pays et ancienne capitale officielle[1]. Cette ville ivoirienne planifiée a une population estimée en 2010 à 300 000 habitants, dans la région des Lacs, et se situe à 240 kilomètres au nord d'Abidjan.
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+ Elle comptait environ 207 000 habitants en 2014. Il s'agit de la 5e ville la plus peuplée de Côte d'Ivoire, après Abidjan, Bouaké, Daloa et Korhogo[2].
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9
+ Le village de N'Gokro a été rebaptisé Yamoussoukro en hommage à la reine Baoulé, Yamoussou, le suffixe Kro signifiant village en langue Baoulé.
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+ Yamoussoukro se situe au centre du pays dans la Région des Lacs, à 248 km d'Abidjan. Elle est située dans un relief plat, recouvert d'une savane arborée et traversée par des cours d'eau dont la Marahoué et le N'Zi, deux affluents du Bandama[3].
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13
+ Le district de Yamoussoukro, situé entre 6°15 et 7°35 de latitude nord et 4°40 et 5°40 de longitude ouest, fait partie de la grande Région des lacs.
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+ Yamoussoukro est soumise à un climat équatorial comportant quatre saisons[4],[5],[6].
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+ En saison des pluies, il peut pleuvoir sans discontinuer pendant plusieurs jours consécutifs ou alors pleuvoir intensément pendant une heure, période à laquelle succède un très fort ensoleillement.
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+ Les moyennes des quantités de pluie varient de 900 à 1 100 mm par an avec une répartition spatiale très variable dans l’année et d’une année à l’autre. La température moyenne de la région est d’environ 26 °C. L’humidité relative varie entre 75 et 85 % avec des chutes à 40 % en période d’harmattan et se situe entre 80 et 85 % en période pluvieuse.
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+
21
+ Le climat de la région de Yamoussoukro est de type Aw dans la Classification de Köppen.
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+
23
+ Les nombreux outils de pierre trouvés dans le pays, notamment dans le nord et le centre, et datant du Paléolithique, il y a plusieurs centaines de milliers d'années, attestent que la Côte d'Ivoire a été occupée depuis des temps reculés. À l'époque plus récente du Néolithique, le Sahara a commencé à se désertifier. Devant l'assèchement progressif de leurs terres arables et de leurs pâturages, les Africains du Nord sont descendus vers le sud pour y retrouver de meilleures conditions climatiques, en particulier un taux d'hygrométrie plus élevé, leur permettant de continuer à s'adonner à l'élevage ou à la culture. Cette migration vers le sud a bouleversé la géographie humaine des pays subsahariens, où des peuples très anciens vivaient déjà et durent se replier pour laisser la place aux nouveaux arrivants. Parmi ces peuples, il y avait les Pygmées, réfugiés aujourd'hui dans la grande forêt d'Afrique centrale et dont l'implantation aux temps préhistoriques était déjà signalée par les Égyptiens et l'historien grec Hérodote jusque dans la haute vallée du Nil[c].
24
+
25
+ Jusqu'au XVe siècle, on ne connaît pas de témoignage écrit du peuplement de la Côte d'Ivoire, contrairement aux royaumes situés plus au nord. Les spécialistes estiment toutefois que le peuplement baoulé de la région de Yamoussoukro, comme celui de la région de Bouaké, plus au nord, résulte de l'épopée, au XVIIIe siècle, de la Reine Pokou et de sa sœur Akwa Boni dans leur migration, à travers la savane, à partir du Ghana[7]. Cette épopée est essentiellement racontée de génération en génération jusqu’à nos jours par les griots, dont c'est l'essentiel de la fonction sociale dans les sociétés africaines.
26
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27
+ La Côte d'Ivoire n'a été réellement colonisée que tardivement, au regard des autres États de l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'aux expéditions de Louis-Gustave Binger, Marchand (1887-1899), la zone forestière du centre était inconnue.
28
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29
+ En 1901, la reine Yamoussou, nièce de Kouassi N'Go, dirigeait le village de N'Gokro au moment de la colonisation française[d]. Le village comptait alors 475 habitants, et on dénombrait aux alentours 129 villages de peuplement Akouè.
30
+
31
+ Des relations diplomatiques et commerciales s'établirent mais, en 1909, à l'appel du chef du village de Djamlabo, les Akouès se révoltèrent contre l'administration coloniale française. Le poste de Bonzi, à sept kilomètres de Yamoussoukro sur la route de Bouaflé, fut incendié et l'administrateur, Simon Maurice, ne dut la vie qu'à l'intervention de Kouassi N'Go. Celui-ci reçut l'administrateur chez sa tante Yamoussou, grand-tante de Félix Houphouët-Boigny, par la suite fondateur de la République de Côte d'Ivoire, et persuada ensuite les Akouè de ne pas faire une guerre qui n'aurait pu tourner qu'à un désastre. La situation redevenue normale, l'administrateur Simon Maurice[e],[f],[g], jugeant que Bonzi était devenu peu sûr, décida de transférer le poste militaire français à N'Gokro, rebaptisé Yamoussoukro en hommage à Yamoussou, où l'administration française construisit par la suite une pyramide à la mémoire de Kouassi N'Go, chef des Akouès.
32
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33
+ En 1919, le poste civil de Yamoussoukro fut supprimé, puis Félix Houphouët-Boigny[8] devint chef de village en 1939. Une longue période s'écoula où Yamoussoukro, petite ville tournée vers l'agriculture, resta dans l'ombre, jusqu'à l'après-guerre où elle vit la création du Syndicat Agricole Africain qui donnera naissance ultérieurement au PDCI-RDA, et les premières conférences de son créateur, Félix Houphouët-Boigny, mais c'est seulement à partir de l'indépendance du pays, en 1960, que Yamoussoukro prit son véritable essor.
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+ Dès 1964, le président pouvait montrer des plans ambitieux et faire commencer à construire. En 1965, eut lieu une journée, appelée plus tard la grande leçon de Yamoussoukro, où l'on fit visiter les plantations aux cadres de la nation, aux invités, les conviant à transposer au niveau de leurs propres villages les efforts et réalisations agricoles menées à bien jusqu'ici. Et le 21 juillet 1977, Félix Houphouët-Boigny offrait ses plantations à l'État.
36
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37
+ En mars 1983, Yamoussoukro devint la capitale politique et administrative de la Côte d'Ivoire, succédant ainsi, en un siècle, à Grand-Bassam (1893-1900), Bingerville (1900-1933) et Abidjan (1933-1983)[9]. Outre sa position centrale au sein du territoire de la Côte d'Ivoire, une des justifications données à ce moment-là par le président de la République Félix Houphouët-Boigny, qui en avait pris la décision, était que les trois capitales antérieures résultaient d'un choix exclusif du seul colonisateur et que la désignation de Yamoussoukro comme nouvelle capitale devenait ainsi un choix purement national.
38
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39
+ En 1994, Yamoussoukro accueillit les funérailles de Félix Houphouët-Boigny, Président-fondateur de la République de Côte d'Ivoire. La grandiose cérémonie eut lieu en présence de 27 chefs d'État et de représentants de 120 autres pays. Le nombre total d'invités s'élevait à 7 000 et le coût de la manifestation fut estimé à environ 630 millions de francs CFA. Ces funérailles seront aussi l'occasion de la réunion d'un sommet des chefs d'État de la zone franc, dont François Mitterrand et le premier ministre Édouard Balladur représentant la France, pour traiter particulièrement des conséquences de la dévaluation du Franc CFA[10],[h],[i].
40
+
41
+ La majeure partie des activités économiques demeure toujours à Abidjan, mais l'ancien président, Laurent Gbagbo, élu en 2000, prit la décision de rendre effectif le projet de faire de Yamoussoukro la capitale politique de la Côte d'Ivoire, malgré les événements qui, depuis 2002, paralysaient le pays[11],[12]. Cette décision fait l'objet d'un consensus de la part des responsables politiques du pays.
42
+
43
+ Après les évènements de 2002, Yamoussoukro est devenue la plus septentrionale des villes restées en zone gouvernementale. Les autres villes plus au nord, dont Bouaké qui est devenue la capitale de la rébellion, ont été placées de facto sous l'administration du MPCI puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[13].
44
+
45
+ À partir de 2003, à la suite des accords de Marcoussis, Yamoussoukro est devenue la tête de pont de la Zone de confiance, désormais remplacée par la Ligne verte, en application de l'accord de Ouagadougou[14]. La ville a abrité, à ce titre, d'importants contingents des forces de l'ONUCI et de la Force Licorne, ici dénommées les « Forces impartiales »[j],[15]. La ville est également devenue un bastion essentiel des forces armées nationales de Côte d’Ivoire.
46
+
47
+ Le 6 novembre 2004, c'est de l'aéroport de Yamoussoukro que décollèrent les deux Soukhoï Su-25, pilotés par des mercenaires biélorusses et des Ivoiriens qui bombardèrent, selon des officiels français, une position française à Bouaké, située au lycée Descartes, dans le cadre de l'« opération Dignité », parfois aussi appelée « opération César », qui visait à la reconquête du nord[k],[l] par l'armée ivoirienne, les FANCI, et qui se traduisit, toujours selon des sources françaises, par 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français basés au lycée Descartes de Bouaké, et la mort d'un civil américain membre d'une ONG[m]. Bien que la responsabilité de la prise de décision de ce bombardement ne soit pas clairement établie[16], les forces françaises ripostèrent en détruisant les deux Soukhoï sur la base de Yamoussoukro, quinze minutes après l'attaque, et en procédant également à la destruction de tous les moyens militaires aériens ivoiriens[17],[n]. Cet événement servit à déclencher des troubles qui s'ensuivirent à Abidjan durant le mois de novembre, avec en particulier des "affrontements" entre les Jeunes Patriotes et l'armée française, et conduisirent à la mort de 67 civils ivoiriens et au départ précipité de 9 000 Européens[18],[19],[o].
48
+
49
+ Depuis le 10 juin 2008, Yamoussoukro accueillit le 12e sommet du « Groupe des 77 plus la Chine ». Les séances plénières eurent lieu à la grande salle des congrès de la Fondation Félix Houphouët-Boigny. L'hôtel des Députés et l'hôtel Président logèrent toutes les délégations. Yamoussoukro s'affirme de plus en plus comme une « ville des sommets, une ville des rencontres et surtout une ville diplomatique » grâce aux infrastructures héritées de la politique houphouetiste. Elle devrait accueillir le siège de la « Banque d'investissement des pays du Sud ».
50
+
51
+ Autrefois, avant l'indépendance du pays en 1960, la ville était placée sous l'autorité d'un administrateur des colonies, le « commandant de cercle ». Placé sous l'autorité du gouverneur, ce fonctionnaire administrait une région du pays, appelée « Cercle », en particulier en appliquant le code de l'indigénat en vigueur dans tout l'Empire colonial français jusqu'à son abrogation en 1945 grace notamment à l'action du sénégalais Amadou Lamine-Guèye. Le gouverneur était placé sous l'autorité du gouverneur général, lui-même dépendant du Ministre des colonies[f],[g],[p],[q].
52
+
53
+ Yamoussoukro est chef-lieu de sous-préfecture et chef-lieu de département. Il s'agit d'une entité administrative à la fois décentralisée et déconcentrée.
54
+
55
+ La sous-préfecture (circonscription administrative déconcentrée) est administrée pour certaines matières par le sous-préfet, agissant par délégation, pour le préfet. Celui-ci administre quant à lui, le département. Le Préfet, représentant l'État au sein de la circonscription placée sous son autorité, assure la tutelle des collectivités territoriales, en leur apportant assistance et conseil, mais également en procédant à un contrôle tant sur leurs actes que sur leurs organes.
56
+
57
+ Une loi de 1978[20] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays. Au nombre de celles-ci figure Yamoussoukro.
58
+
59
+ La commune, collectivité territoriale, est administrée par un conseil municipal présidé par le maire. Le département, collectivité territoriale également, est administré par un conseil général conduit par son président[21].
60
+
61
+ La ville est membre de l'Union des villes et communes de Côte d'Ivoire, de l'Union des villes africaines et de Association internationale des maires francophones dont le président actuel est Anne Hidalgo. Outre la ville, la commune de Yamoussoukro comporte 23 villages : Seman, Kpoussoussou, Ndakonankro, Logbakro, Nanan, Akpessekro, Abouakoussikro, Sahabo, Bossi, Kami, Ngbessou, Bezro, Ngattakro, Aboukro, Kpangbassou, Dougoukouadiokro, Soubiakro, Zatta, Zambakro, Djahkro, Fondi, Gourominankro, Duokro
62
+
63
+ Comme dans la plupart des villes et villages africains, une organisation traditionnelle, dite coutumière, coexiste avec celle de l'État. Il existe ainsi traditionnellement un « Conseil des Anciens », dirigé par un « Chef de village »[22],[23].
64
+
65
+ Une loi de 1978[27] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.
66
+
67
+ Administrativement, Yamoussoukro est située dans la Région des Lacs qui regroupe également les départements de Toumodi, Tiébissou et Didiévi.
68
+
69
+ Le département de Yamoussoukro comporte 4 sous-préfectures : Attiégouakro, kossou, Tie Ndiékro, Lolobo.Yamoussoukro. Sa superficie totale est d’environ 3 500 km² pour 300 000 habitants soit une densité de 86 habitants par km², supérieure à la moyenne nationale qui est estimée à 50 habitants au km². Il est limité au nord par les départements de Tiébissou et de Bouaké, à l’est par les départements de Dimbokro et de Bocanda, à l’ouest par les départements de Bouaflé et de Sinfra et au sud par le département de Toumodi.
70
+
71
+ Le District de Yamoussoukro, créé par la loi no 2002-44 du 21 janvier 2002, est une collectivité territoriale qui recouvre le territoire du département actuel de Yamoussoukro. Il est administré par un gouverneur, nommé par le chef de l'État.
72
+
73
+ Les services parapublics sont constitués par la Compagnie ivoirienne d'électricité (anciennement EECI), la Poste de Côte d'Ivoire, la Société de distribution d'eau de la Côte d'Ivoire (SODECI), et l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER).
74
+
75
+ L'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire compte 223 députés élus pour 5 ans[28].
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+ Le mandat de l’Assemblée nationale élue en 2001 s'achevait le 16 décembre 2005. Mais, en raison de la crise politico-militaire de 2002, les élections législatives n'ont pas eu lieu et l’Assemblée nationale en place est demeurée en fonction et a conservé ses pouvoirs.
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+ En Côte d'Ivoire, le taux de fécondité est de 4,5 enfants par femme. 40,8 % de la population a moins de 14 ans, 56,4 % a entre 14 et 64 ans et 2,8 % a plus de 64 ans. L’espérance de vie moyenne est de 47,7 ans.
80
+
81
+ La population de Yamoussoukro est constituée essentiellement de Baoulés avec leurs nombreux sous-groupes[29], lesquels, avec 3 millions de personnes, représentent environ 23 % de la population du pays. Il s'agit d'un peuplement récent puisque les spécialistes considèrent qu'avant 1730 les Baoulés en tant que tels n'existaient pas[30].
82
+ Selon le recensement de 1998, en Côte d'Ivoire, un habitant sur quatre est étranger. C'est localement le cas dans la région de Yamoussoukro, les populations allogènes venant principalement du Burkina Faso et du Mali, particulièrement pour travailler dans les plantations et dans le secteur du commerce informel[31].
83
+
84
+ Avec une population urbaine d’environ 275 000 habitants, le taux d’urbanisation du district de Yamoussoukro est de l’ordre de 55 % contre 45 % de population vivant en milieu rural. Le taux d’accroissement annuel observé sur la période de 1988 à 1998 est de 2,6 %.
85
+
86
+ Comme partout en Afrique, la population autochtone était animiste, mais si ces traditions subsistent (bois sacré, fétiches, etc.), elles cohabitent avec les religions monothéistes importées par les colonisateurs de l'Afrique de l'Ouest, le catholicisme et l'islam.
87
+
88
+ La langue traditionnelle de la ville est le Baoulé. Depuis l'indépendance, la langue officielle à Yamoussoukro et dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula. De surcroît, la ville accueillant de nombreux Ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées : l'attié, l'agni, le sénoufo, le bété, etc.
89
+
90
+ En Côte d'Ivoire, le taux de scolarisation est de 74 %[32] et l'accès à l'enseignement secondaire est limité par un concours d'entrée en sixième à l'issue duquel 1/3 des élèves est admis à poursuivre ses études.
91
+
92
+ Le département compte 86 écoles primaires, 9 établissements secondaires, un établissement secondaire technique et un établissement d'enseignement supérieur.
93
+
94
+ L'Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny a été fondé en 1996. Il a fait l'objet, de nombreuses années durant, d'un projet de coopération franco-ivoirien, abandonné en raison des événements de septembre 2002. Il comporte également un American corner qui est le plus vaste et le plus fourni parmi les dix espaces américains ouverts en Afrique depuis 2003[33] et qui constitue une unité documentaire spécialisée sur les États-Unis et fonctionne comme une fenêtre virtuelle ouverte sur l'Amérique et le reste du monde.
95
+
96
+ L’INP-HB a été créé par décret no 96-678 du 4 septembre 1996. Ce décret a permis la fusion de quatre grandes écoles de formation :
97
+
98
+ La fusion et la restructuration de ses écoles en 1996 a donné six écoles qui sont :
99
+
100
+ La ville dispose d'un lycée français[34], le lycée français Saint-Exupéry.
101
+
102
+ Créé en 1962, le lycée anciennement appelé lycée de Jeunes Filles a été baptisé Lycée Mamie-Adjoua en 1988 pour rendre hommage à une sœur de l'ancien président Félix Houphouët-Boigny. Son originalité est due à l'architecte Jean Léon qui a dessiné le complexe sportif et l'auditorium.
103
+
104
+ Elle dispose également du premier lycée d'excellence de la Côte d'Ivoire : le lycée scientifique de Yamoussoukro. Achevé en 1978, il a été construit pour accueillir 3 000 élèves. Il est composé d’un ensemble central réservé à l’administration, à la restauration et aux activités de loisirs (cinéma, bibliothèque, etc.), de dortoirs, de salles de classes et d’un ensemble sportif comportant piscine olympique, gymnase, tennis et autres terrains de jeux.
105
+
106
+ Enseignement supérieur
107
+ Public
108
+
109
+ École de formation professionnelle
110
+ Public
111
+
112
+ Enseignement primaire
113
+ Public
114
+
115
+ Privé
116
+
117
+ Enseignement secondaire
118
+ Lycées publics
119
+
120
+ Lycée privé
121
+
122
+ Collèges publics
123
+
124
+ Collèges privés
125
+
126
+ Le département de Yamoussoukro compte un centre hospitalier régional, 37 centres de santé, un centre de santé scolaire et universitaire, un cabinet dentaire, une clinique et sept officines de pharmacie. Comme dans la plupart des villes en Afrique, l'hôpital ne fournit pas les médicaments. Il est nécessaire, avant de s'y rendre, d'acheter pansements, seringues, mercurochrome, etc. à la pharmacie. Les autorités de Côte d'Ivoire envisagent de construire un centre de cancérologie.
127
+
128
+ La lèpre sévit encore dans certains villages de la région[35] ainsi que dans les départements de Danané, Man, Biankouma, Touba, Tingréla, Boundiali, Korhogo, Katiola, Dabakala et Béoumi. 856 nouveaux cas ont été dépistés en Côte d'Ivoire au cours de l'année 2007 et 1 367 malades sont actuellement en traitement, selon les autorités sanitaires du pays. Entre 1995 et 1999, 269 nouveaux cas de lèpre avaient été dépistés dans le district sanitaire de Yamoussoukro. De son côté, l'OMS estime à 500 000 le nombre de lépreux dans le monde et à plus d'un million le nombre de personnes présentant des invalidités dues à la lèpre. La polychimiothérapie qui associe trois médicaments est le seul traitement qui guérit véritablement la lèpre. Efficace et gratuit, il est disponible dans tous les centres de santé du pays[36],[37].
129
+
130
+ La ville est organisée autour de l'axe principal qui conduit vers le nord du pays et autour duquel a été construite la gare routière, laquelle constitue un important et très animé lieu de vie de la ville[38]. Elle comporte à la fois des maisons « en dur », construites en parpaings et recouvertes de toits en « tôle ondulée », et des quartiers organisés selon le système de la « cour » collective autour de laquelle sont construites plusieurs habitations en banco, ce qui respecte l'organisation habituelle et multi-séculaire des villages africains et qui sont disséminés dans une végétation luxuriante. Elle comporte également d'immenses boulevards, larges comme des autoroutes et éclairés en permanence, mais souvent désespérément vides, reliant des constructions plus modernes (i.e. construites après 1980) et dont certains se terminent brutalement dans la brousse.
131
+
132
+ La ville est divisée en plusieurs quartiers qui sont: Assabou, Habitat, Dioulakro, Kokrenou, Morofe, N'zuessy, 220 Logements, Énergie ,Sopim , Belleville, Millionnaire , Nanan , Quatier Therese , Sinzibo , Cabinebo , Kpagbassou 1 et 2 , Makora , Riviera , Mofaitai , 80 Logement
133
+
134
+ En constituant la source principale de revenus pour la moitié des habitants, l’agriculture constitue l’activité économique la plus importante de la région[39].
135
+
136
+ La région comporte des plantations de cacaoyers[s],[40] et de caféiers[t],[41],[u]. 4 000 exploitants de café et 5 000 exploitants de cacao ont été recensés dans la région.
137
+
138
+ L'agriculture locale produit aussi des cultures vivrières : ignames (133 000 tonnes annuelles), des bananes plantains (52 000 tonnes annuellement), du manioc (7 500 tonnes annuellement), du maïs, du riz irrigué et du riz pluvial avec un rendement supérieur au précédent, et qui présente l'avantage appréciable de permettre deux récoltes annuelles[v]. La superficie totale aménagée et rizicultrice en double culture annuelle est évaluée à 2 260 hectares. Le riz constitue l'aliment de base en Côte d'Ivoire mais le pays en est importateur à hauteur de 750 000 tonnes par an[42].
139
+
140
+ Yamoussoukro dispose également de cocoteraies dont une partie a été détruite pour bâtir la prestigieuse et gigantesque basilique Notre-Dame de la Paix. Sur le plateau se situe la plantation de manguiers de Kpangbassou[w],[43].
141
+
142
+ Différents programmes d'élevage ont permis d’atteindre en l’an 2000 les résultats suivants : 284 fermes d’élevage bovin avec un effectif de 25 000 têtes ; 389 fermes d’élevage ovin avec un effectifs de 17 000 têtes ; 72 élevages de caprins avec un effectif de 850 têtes ; 97 élevages améliorés de porcs avec un effectif de 4 220 têtes ; 44 fermes d’élevage de poulets de chair et 11 d’élevage de pondeuses; 61 apiculteurs qui exploitent 800 ruches[44].
143
+
144
+ Les plantations de Toumbokro forment un verger planté de 1 500 ha de cacaoyers et de 527 ha de caféiers. Initialement, elles constituaient un ensemble de 150 ha qui appartenait à un colon. Elles seront rachetées par le jeune Félix Houphouët-Boigny, alors médecin, et agrandies pour atteindre la superficie d'aujourd'hui. Les employés disposent sur place de logements, d'une école, d'un dispensaire et d'un marché. Devenu président de la République lorsque le pays a accédé à l'indépendance, en 1960, Félix Houphouët-Boigny en a fait don à l'État de Côte d'Ivoire le 21 juillet 1977. Ces plantations d'État se classent à la troisième place mondiale pour la fabrication du cacao biologique, en termes de production annuelle.
145
+
146
+ Le Parc Guiglo est situé à proximité de la résidence privée de l'ancien Président de la République, au nord-est de la ville. Il s'agit d'une plantation de 150 ha de caféiers, cacaoyers, bananiers et de kolatiers créée en 1927 et entièrement clôturée. Elle a été baptisée Guiglo, en souvenir du passage du jeune médecin Félix Houphouët-Boigny dans la localité du même nom[x].
147
+
148
+ Grâce à la retenue d'eau du barrage de Kossou qui couvre 1 750 km2, la pêche, qui était auparavant peu pratiquée en pays Baoulé, a connu, à partir de 1969, un considérable essor. On y pêche des carpes et des capitaines destinés pour l'essentiel à la consommation locale. Le plan d'eau est de 15 000 hectares et produit plus de 1 000 tonnes de poisson frais grâce à 400 pêcheurs. Les caractéristiques de plans d'eau des 60 lacs hydro-agricoles disséminés dans la région sont aussi favorables à la pêche. Ces lacs ont, par ailleurs, un rôle ornithologique[45].
149
+
150
+ Plusieurs indices d’or ont été découverts dans la région mais l’exploitation minière est essentiellement artisanale.
151
+
152
+ Une usine de décorticage du coton, gérée par la société SORIZCI, est installée dans la région, à Toumbokro[46]. On y trouve également quelques scieries de bois ainsi que 46 unités artisanales de traitement du riz.
153
+
154
+ La ville abrite d'importants dépôts de stockage des hydrocarbures gérés par la GESTOCI[47].
155
+
156
+ Il est envisagé, par l'Agence ivoirienne de promotion de l'hévéaculture (Aiph), d'y construire une usine de traitement du latex[48].
157
+
158
+ Comme dans tous les pays du tiers monde en voie de développement, une grande partie de l'économie de la ville se situe dans le domaine que les économistes ont baptisé d'économie informelle avec ses nombreux « petits métiers ».
159
+
160
+ La ville est équipée d'un marché dont l'activité est quotidienne et ou les villageois des alentours viennent s'approvisionner et y vendre leur production. Ce grand marché a été partiellement détruit par un incendie en 2006. La construction d'un nouveau grand marché central est envisagé, en coopération avec la Chine[49]. En revanche, comme beaucoup de villes en Côte d'Ivoire, elle ne dispose pas de supermarché. Le tissu commercial est surtout constitué de vendeurs de produits agricoles, de représentants et concessionnaires d’automobiles ou de machines agricoles, de nombreuses boutiques de détaillants tenues surtout par des ressortissants étrangers, notamment des Sénégalais, Béninois ou Nigérians, qui représentent environ 87 % de l’ensemble des opérateurs, selon le dernier recensement. À la sortie nord de la ville se trouve un important marché aux fruits.
161
+
162
+ La quasi-totalité des établissements du réseau bancaire ivoirien est représentée à Yamoussoukro : SGBCI, BICICI, BNI (Banque nationale d’investissement), BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), CECP (Caisse d’épargne et de chèques postaux), COOPEC (Coopérative d’épargne et de crédit).
163
+
164
+ En 1983, l'architecte Pierre Fakhoury est chargé du transfert de la capitale ivoirienne d'Abidjan vers Yamoussoukro. Beaucoup de ces bâtiments se sont détériorés à la fin des années 1990, faute de moyens pour les entretenir en raison de la priorité donnée par l'ancien président Henri Konan Bédié au développement de sa propre ville natale, Daoukro. Le président de la République, Laurent Gbagbo, a toutefois ensuite décidé d'accélérer le transfert effectif de la capitale politique dans cette ville[50] et lance des travaux publics de première importance (prolongement de l'autoroute du nord d'Abidjan à Yamoussoukro, construction de l'hôtel des parlementaires, etc.)[51]. Toutefois le transfert sera gelé à nouveau à l'arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011[51].
165
+
166
+ La ville, devenue capitale sur décision du président Houphouët-Boigny, a été dotée de bâtiments grandioses pour abriter les institutions du pays : la Maison des députés, construite par la Chine, et le palais présidentiel et son lac aux crocodiles, de sinistre réputation (la rumeur indique que des opposants y auraient disparu, et un des gardiens, Dicko, est mort dévoré[52]).
167
+
168
+ Le président Houphouët-Boigny a aussi fait construire la fondation Félix-Houphouët-Boigny, la maison du PDCI-RDA (parti unique à l'époque) et un hôtel de ville.
169
+
170
+ La ville de Yamoussoukro comporte le musée Adja Swa qui est le plus important du pays après le musée national d'Abidjan : On peut y contempler masques, instruments de musique, statues baoulés et de multiples objets. Ce que les collectionneurs « du nord » appellent « l’art africain », voire les « arts premiers », désigne en fait souvent des objets usuels ou culturels qui, désacralisés ou inutilisés aujourd’hui, sont exposés ou vendus comme pièces de collections.
171
+
172
+ La ville est dotée d'un centre culturel, le Centre culturel Yaouré.
173
+
174
+ Yamoussoukro abrite un des plus grands lieux de culte chrétien de la planète[53], la basilique Notre-Dame de la Paix, bâtie sur 130 hectares et dotée de 8 400 m2 de vitraux dont l'un représente le visage de Félix Houphouët-Boigny, de la climatisation, d'ascenseurs tubulaires dans les colonnes, de marbre et de bois précieux. Elle dépasse de 17 m l’original, Saint-Pierre de Rome, et s’élève à 158 m au-dessus de la végétation environnante. Le sol de son parvis est tout en marbre venu d'Italie et elle compte 14 000 m2 de marbre. Avec ses 600 000 m3, elle constitue le plus grand volume jamais sonorisé au monde.
175
+
176
+ On y accède par une allée de marbre longue de 1 km qui traverse 37 ha de jardins à la française. Elle a été dimensionnée pour accueillir 200 000 personnes, dont 7 000 à l'intérieur et 150 000 sur l'esplanade. Elle a été consacrée par le pape Jean-Paul II le 10 septembre 1990. Cette basilique, que Félix Houphouët-Boigny, face aux critiques suscitées par son édification, disait avoir « financée sur ses deniers personnels », a été offerte par l'État ivoirien au Vatican qui l'a acceptée. Son extraterritorialité a été inscrite dans la constitution ivoirienne.
177
+
178
+ La ville compte en outre un temple protestant et une mosquée[y] qui ont également été construits à l'initiative de Félix Houphouët-Boigny pour transformer son village natal en symbole de l'œcuménisme officiel. Les travaux de construction de la grande mosquée de Yamoussoukro, commencés en 1963, s'achevèrent en 1968.
179
+
180
+ Outre la basilique Notre-Dame de la paix, on recense parmi les lieux de culte, des églises et des temples chrétiens : Diocèse de Yamoussoukro (Église catholique), Église méthodiste unie Côte d'Ivoire (Conseil méthodiste mondial), Union des Églises baptistes missionnaires en Côte d'Ivoire (Alliance baptiste mondiale), Assemblées de Dieu [54]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.
181
+
182
+ La ville comporte deux clubs de football, l'US Yamoussoukro, qui évolue en MTN Ligue 2 et la Société omnisports de l'Armée évoluant en MTN Ligue 1 2008. Ces deux clubs disputent leurs matchs sur le terrain du stade municipal.
183
+
184
+ Elle comporte également un club de rugby à XV, les béliers de Yamoussoukro, un club de handball, le Sports Plus de Yamoussoukro, et est dotée d'un prestigieux golf, dépendant de l'Hôtel Président, qui accueille de nombreuses compétitions internationales.
185
+
186
+ En 2007, Korhogo a constitué la ville d'arrivée du Tour de l'or blanc remporté par Kouamé Lokossué. En 2008, Yamoussoukro a accueilli une étape de cette épreuve : l'étape Bouaflé-Yamoussoukro, étape contre la montre par équipes, qui a été remportée pas l'AS CAVEL de Koumassi.
187
+
188
+ La ville de Yamoussoukro dispose d'un des 3 aéroports internationaux du pays, avec Abidjan et Bouaké (code AITA : ASK). Comme chacun des 14 aéroports que compte le pays[z], il est géré par un établissement public, l’Anam (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie). L'aéroport international de Yamoussoukro met Abidjan à 1h30 de vol. Depuis le déclenchement de la crise, il demeure l'une des cinq plateformes de transport aérien encore desservies en Côte d'Ivoire avec celles d'Abidjan, de San-Pédro, de Daloa et de Tabou. L'aéroport international de Yamoussoukro, avec une moyenne de six cents passagers et de 36 vols en 1995, était, avec celui de Dakar, l'un des deux seuls du continent africain à pouvoir accueillir le Concorde. Dans les années 1980, l'ancien président, Félix Houphouët-Boigny, avait coutume de rentrer au pays en utilisant cet avion.
189
+
190
+ Une autoroute devrait relier la capitale économique, Abidjan, via les villes de Toumodi et Tiassalé à Yamoussoukro. Cette autoroute reliant les deux cités s’arrête pour l’instant à Singrobo, à environ 90 km au sud de la ville. Les travaux portant sur les quelque 90 km restant sont en voie d'achèvement depuis cette année (2011) mettant alors Abidjan à une heure et demie de voiture.
191
+
192
+ Grâce à des routes bitumées en bon état, des autocars de différentes compagnies assurent le voyage régulier aller-retour de Yamoussoukro vers les autres villes ivoiriennes, notamment Korhogo et Ferkessédougou vers le nord, Gagnoa, Oumé, Sinfra et Daloa vers l'ouest, San-Pédro vers le sud-ouest. Les villes voisines plus proches sont aussi reliées à Yamoussoukro à l'aide de taxis-brousse allant de 9 à 22 places assises et des gbakas.
193
+
194
+ Le transport intra-urbain des populations est assuré par des taxis dont le nombre est estimé à 700[aa],[55]. Depuis la gare routière, des compagnies de bus et des taxis-brousse relient la ville aux localités voisines.
195
+
196
+ Dans tout le département, 261 kilomètres de routes sont bitumés pour 1 800 kilomètres de pistes en latérite. Il est vrai que, dans cette région du monde, le coût d'un kilomètre de bitume est estimé, en moyenne, à 100 millions de Francs CFA, soit environ 1,6 million d'euros. Sur les 169 localités rurales que compte le département, 88 sont électrifiées. Certains des villages qui ne disposent pas de l'électricité se dotent de groupes électrogènes.
197
+
198
+ Le barrage de Kossou, sur le Bandama Blanc, avec une retenue d'eau aussi vaste que le lac Léman et dont la construction, à partir de 1969, a nécessité le déplacement de 100 000 personnes, notamment vers le sud du pays, dans la région de San-Pédro, se situe à 40 km de la ville. Il constitue la plus grande source d'électricité du pays. Grâce en particulier à ce barrage, la Côte d'Ivoire produit la totalité de l'électricité qu'elle consomme et en exporte vers les pays voisins, Ghana, Togo, Bénin, Mali et Burkina Faso, grâce à l'interconnexion des réseaux[56],[ab].
199
+
200
+ Le parc animalier d’Aboukouamékro, étendu sur 20 430 hectares, qui abrite des rhinocéros, des girafes, des buffles, des bubales, des antilopes, particulièrement des guib harnachés et des cobes de Buffon, et de nombreuses autres espèces animales se situe à 50 km au nord de Yamoussoukro. Le parc s'est donné pour objectif à la fois la protection des espèces animales sauvages menacées et la rentabilité commerciale : les promoteurs du projet espèrent créer une grande zone de tourisme, à l'exemple des réserves de l'Est africain. Il y a été introduit des girafes et des rhinocéros, espèces qui avaient complètement disparu du pays. Cependant, le parc est soumis à un braconnage intensif : les spécialistes estiment entre 275 à 300 les gibiers qui y sont quotidiennement prélevés pour l’approvisionnement des maquis.
201
+
202
+ Le parc de la Marahoué, d'une superficie de 101 000 hectares et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO se situe également dans la région, près de Bouaflé. Il réunit les paysages de savane et ceux de la forêt vierge et il abrite de nombreuses espèces animales, notamment des éléphants, des cynocéphales, des crocodiles, des antilopes (cobe de Buffon, cobe de fassa, céphalophes), des bubales, des hippopotames, des babouins, des panthères, des civettes, des phacochères, ainsi que plus de 300 espèces d'oiseaux. On y trouve aussi du bois d'iroko qui est utilisé en particulier pour la fabrication des jeux d'awalé. Il est toutefois sujet, comme la plupart des parcs du pays, à deux types de menaces : le braconnage et la recherche de l'or. Depuis quelques années, des populations se sont installées au cœur du parc, ce qui a conduit à la destruction d'arbres protégés et à la chasse non autorisée aux agoutis et aux gazelles qui sont ensuite revendus aux tenancières des maquis.
203
+
204
+ La région des lacs compte également six forêts classées totalisant 22 310 hectares, toutes localisées dans le département de Yamoussoukro. Ces forêts classées sont régulièrement menacées par les feux de brousse allumés à des fins de chasse tous les ans pendant la saison sèche.
205
+
206
+ Au nord-ouest de la ville, le Bandama est formé par la rencontre du Bandama blanc qui prend sa source au nord de Korhogo et se jette dans le lac Kossou, et de la Marahoué (aussi désignée sous le nom de Bandama rouge) qui prend sa source en pays Malinké. Le Bandama poursuit ensuite au sud pour former le lac Taabo avant de se jeter dans le golfe de Guinée à Grand-Lahou.
207
+
208
+ Parmi les 169 localités du district de Yamoussoukro, figurent les villages de Lolobo, Toumbokro, Ouffoué-diékro, Assanou, N'gbessou, Zatta, ou encore :
209
+
210
+ Les traditions de nombreuses sociétés ivoiriennes sont orientées autour de l'association humaine trouvée autour de leurs membres à leur naissance. Il en résulte un culte des ancêtres et un respect du passé. La tradition orale est très développée : les griots, dont c'est la fonction sociale principale, constituent la mémoire des villages et transmettent l'histoire de la région de génération en génération. Les conflits et les problèmes de famille ou de voisinage sont souvent résolus en prenant conseil auprès des anciens, réputés « sages », réunis au pied de l'arbre à palabres, souvent un baobab, qui trône dans chaque village. Le mot « vieux » n'est pas péjoratif, bien au contraire : il désigne les « anciens »[ac] qui ont acquis la « sagesse ». C'est la raison pour laquelle leurs « décisions » sont considérées comme avisées et sont suivies d'effet, même si elles n'ont pas de valeur légale.
211
+
212
+ Dans la plupart des villages sont organisées des cérémonies pour « chasser le Kodiahou ». En baoulé, le Kodiahou est le malfaisant qui, par ses paroles et ses actes, s'ingénie à ébranler la structure sociale et les ententes entre les individus et les entités, dans l'unique but de nuire ou pour son propre intérêt.
213
+
214
+ Les danses Zaouli et Goly sont très pratiquées dans les villages de la région, bien qu'étant des danses Gouros. Elles ont en fait été adoptées par une grande partie de la population ivoirienne et par les Baoulés vers 1910.
215
+
216
+ Les masques revêtent une grande importance et sont associés à une danse spécifique : les masques-heaumes en forme de gros animaux sont appelés Banun Amuin (amuin de la forêt) ou Amuin Yaswa (amuin mâle). Le terme Amuin désigne un art religieux qui englobe tous les pouvoirs et les objets soumis au sacrifice sanglant (en général des poulets) et qui peut entraîner la mort de quiconque offenserait ses lois. La forme de ces masques, leurs noms et l'ordre des danses où ils sont portés varient d'un village à l'autre, mais ils ne doivent pas être vus par les femmes et les étrangers. Leurs danses, exécutées lors des funérailles des hommes ou pour assurer la protection du village, durent en général toute la nuit. Ils ont leurs sanctuaires dans la forêt. Les masques Bonun Amuin, ou Amuin Yaswa, "Dieux des hommes", ainsi que les observances religieuses qui leur sont associées, sont identifiées à la virilité, à la forêt, à la rudesse de la nature. Ils personnifient la nature dangereuse et implacable.
217
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218
+ Parallèlement au développement rapide des hautes technologies de télécommunication, le tam-tam demeure traditionnellement utilisé pour transmettre les nouvelles de village à village.
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+ Le Yangzi Jiang (en français fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé, en chinois Chang Jiang c'est-à-dire long fleuve) est le plus important des fleuves chinois avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 300 km. Il prend sa source dans l'ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d'habitants à plus de 5 300 mètres d'altitude. Son cours prend d'abord une orientation sud-ouest et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 kilomètres de sa source le Yangzi arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale d'ouest en est qu'il va conserver jusqu'à son débouché dans la Mer de Chine orientale. Il traverse successivement le riche bassin agricole du Sichuan et sa capitale économique Chongqing, les défilés des trois Gorges avant de pénétrer dans une vaste plaine caractérisée par de nombreux lacs et de grandes concentrations humaines dont la ville de Wuhan. En quittant cette plaine il passe par un dernier étranglement avant de former un delta de près de 200 kilomètres de long sur lequel se trouve une dizaine de villes millionnaires dont les mégapoles de Nankin et Shanghai.
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+ Le fleuve et ses affluents drainent un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés peuplé par plus de 430 millions d'habitants. Le fleuve traverse les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l'Anhui et du Jiangsu et ses affluents irriguent également le Tibet, le Shaanxi, le Henan, le Guizhou, le Guanxi, le Guandong, le Fujian et le Zhejiang. Depuis plusieurs milliers d'années ses ressources en eau jouent un rôle central dans l'économie agricole de la Chine (en particulier la culture du riz et les pêcheries) et la survie de sa population. Les hommes ont tenté depuis plus de 4 000 ans de maitriser ses crues violentes en construisant des réseaux de digues. L'essor fulgurant qu'a connu l'économie chinoise depuis les années 1990 a entrainé la construction d'aménagements gigantesques sur son cours (barrages, canaux d'irrigation, lacs de retenue) tel que le barrage des Trois-Gorges. Mais l'industrialisation croissante du bassin versant, l'artificialisation du fleuve et de ses affluents ainsi que la croissance démographique ont entrainé des désastres écologiques en décimant les espèces endémiques. Les responsables chinois tentent désormais de concilier les besoins économiques et la préservation des écosystèmes.
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+ Le Yangzi est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l'Amazone et le Nil et par son débit après l'Amazone et le Congo. Ce n'est que le 10e fleuve pour la superficie de son bassin versant mais celui-ci est le plus peuplé.
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+ Le Yangzi Jiang (chinois simplifié : 扬子江 ; chinois traditionnel : 揚子江 ; pinyin : Yángzǐ Jiāng ; Wade : Yang²-tzu³ Chiang¹ ; EFEO : Yang-tseu Kiang ; cantonais Jyutping : Joeng⁴-zi² Gong¹ ; litt. « fleuve Yangzi »écouter) ou Chang Jiang (长江 / 長江, Chángjiāng, « long fleuve » écouter) ne désigne en chinois que la partie aval du fleuve entre Nankin et l'embouchure[1]. Ce nom vient du petit bourg de Yangzi près de Yangzhou. Traditionnellement Yangzi Jiang (chinois : 揚子江) désigne la partie située en aval de Yangzhou[2] ou plus largement entre Nankin et l'embouchure. Les Européens ont retenu ce nom et l'ont appliqué à tout le fleuve. Le fleuve s'appelait autrefois Jiang Shui ou simplement Jiang. Le mot Shui en chinois classique désignant les fleuves ou rivières en général, et Jiang était le nom propre du Yangzi Jiang. Le sens du mot Jiang s'est élargi depuis, il signifie maintenant « fleuve » en général[note 1]. De nos jours pour leschinois, c'est le Chang Jiang, littéralement le « long fleuve » ou également Wanli Changjiang, le «Fleuve des mille li». Il est appelé en tibétain Dri chu (འབྲི་ཆུ་, Wylie bri chu, lit. « fleuve de la femelle du yack »).
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+ Traditionnellement, chaque partie du fleuve porte un nom propre (en particulier dans la littérature). Ces différentes appellations sont déclinées dans le tableau ci-dessous[2] :
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+ Le Yangzi est situé en Chine centrale et du sud qu'il traverse d'ouest en est. Il est long de 6 300 km et son bassin versant a une superficie de 1,8 millions de km2. Son bassin versant est compris entre les latitudes nord 35°54' et 24°17' et les longitudes est 112°25' et 90°33'. Avec ses affluents il irrigue plus de 95% des provinces du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi et des municipalités de Chongqing et de Shanghai, 50 à 75% du Guizhou, 25 à 50% du Shaanxi, de l'Anhui, du Jiangsu et du Yunnan, 10 à 25% des provinces du Qinghai, du Zhejiang, du Henan, du Gansu, du Guangxi, du Guangdong, du Fujian et de la région autonome du Tibet. Son cours est tradictionnellement divisé de la manière suivante[3]. Le cours du Yangzi est habituellement divisé en trois sous-ensembles[4] :
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+ La localisation précise de la source du Yangzi est longtemps restée inconnue, initialement à cause de l'absence d'outils de mesure précis, puis du fait de la situation reculée de la région des sources et enfin à cause de la complexité du réseau hydrographique sur le plateau tibétain. Il y a 3 000 à 4 000 ans le Yangzi, au débouché des Trois Gorges, pénétrait dans une région occupée par un grand nombre de lacs et de marécages qui ont été asséchés par la suite. La population était clairsemée et les habitants n'étaient pas capables de déterminer si le Yangzi était l'affluent du Han ou l'inverse bien que le débit moyen du Yangzi est 10 fois supérieur à celui de son affluent. En effet le cours du Han est à certains endroits très large (1 000 à 2 000 mètres) tandis que le lit du Yangzi Jiang peut s'étrangler à 200 mètres au niveau des Trois Gorges notamment à leur débouché avant Yijiang (passe de Nanjin). Un chapitre consacré au Grand Yu figurant dans le plus ancien des écrits chinois, le Classique des documents rédigé sans doute vers 500 avant J.C., corrige cette erreur mais indique que la source du Yangzi se situerait dans les monts Min et que la rivière Tuotuo (la véritable source) serait un affluent situé plus à l'est. Le fleuve Min va longtemps être considéré comme la source du Yangzi pour plusieurs raisons : à son confluent à Yibin le Yangzi/Jinsha a un débit moyen supérieur de seulement un tiers à celui de le Min, sa largeur est généralement inférieure car le fleuve circule la plupart du temps dans une vallée encaissée (150 à 200 m contre 400 à 1 000 mètres) et son cours n'est pas navigable contrairement à celui du fleuve Min. C'est le voyageur/géographe Xu Xiake (1587-1641) qui établit le premier que le Yangzi/Jinsha constitue le fleuve principal. Une expédition, organisée sous l'empereur Kangxi effectue une première reconnaissance de la région des sources sur le plateau tibétain sans toutefois parvenir à identifier précisément l'origine du Yangzi. Un atlas géographique publié en 1718 consigne ces découvertes. En 1761 Chi Zhaonan décrit de manière détaillée les différents cours d'eau situés dans la région des sources du Yangzi[5].
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+ La recherche de la véritable source du Yangzi Jiang est relancée à partir des années 1970 lorsque plusieurs expéditions scientifiques chinoises sont organisées. Les trois principaux cours d'eau contribuant à la formation du Yangzi Jiang dans cette partie du plateau tibétain sont le Chumar, le Tuotuo et le Dangqu. La rivière Chumar est rapidement exclue en tant que source car son débit est le plus faible et elle s'assèche souvent en hiver. Le Dangqu a un débit cinq à six fois plus important que le Tuotuo et son bassin versant a une superficie plus importante. Mais la commission officielle chinoise retient le Tuotuo comme la source officielle du Yangzi Jiang pour plusieurs raisons : son origine est mieux établie, la distance à vol d'oiseau de l'estuaire est nettement plus importante et sa longueur est plus importante d'une vingtaine de kilomètres (des mesures effectuées par la suite prouveront que le Dangqu est en fait plus long de 12 km)[6]. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi.
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+ Le Yangzi prend sa source sur le plateau tibétain dans la province chinoise du Qinghai au pied du mont Geladaindong qui culmine à 6 621 mètres et constitue le plus haut sommet des monts Tanggula. La source elle-même est située à une altitude de 5 395 mètres au pied du glacier sud qui descend de cette montagne. Après avoir émergé d'un canyon étroit la rivière circule sur un terrain relativement plat sillonné de petits cours d'eau et entouré de sommets arrondis. Le sol, couvert de neige en hiver, se transforme en prairie à la belle saison. La présence d'une épaisse couche de pergélisol (la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C) ne lui a pas permis de creuser un lit et la rivière, peu profonde, s'étale largement dans un paysage désolé et inhabité, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation arbustive. La première section du fleuve, longue de 346 kilomètres, est baptisée Tuotuo. Sur cette partie de son cours d'eau la rivière descend d'une altitude de 5 400 à 4 470 mètres (pente de 2,69 ‰). Le bassin versant associé a une superficie de 17 600 km2[7].
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+ Toute cette partie du plateau tibétain faiblement arrosé (moins de 250 mm de précipitations annuelles) est occupée par une steppe pratiquement déserte. La région des sources fait partie de la division administrative de niveau bourg de Tanggulashan (Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi) qui occupe une superficie de 47 540 km2 mais compte seulement 1 300 habitants (densité : 0,03 habitants/km2). Ceux-ci sont concentrés dans une dizaine de hameaux situés le long des deux axes de transport qui relient Golmud à Lhassa et qui ont été construits côte à côte : la Route nationale 109 et la ligne ferroviaire Qing-Zang. Les habitants vivent de l'élevage de troupeaux de moutons. Une grande partie de la région des sources fait partie de la réserve naturelle des Sources des trois rivières (Sanjiangyuan) qui protège notamment les abords du mont Geladaindong et une grande partie du cours du Dangqu[8] .
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+ La confluence avec le premier affluent d'importance - le Dangqu venu du sud - marque la fin de cette section et le cours d'eau prend alors le nom de Tongtian. Le Dangqu est long de 352 km et son bassin versant a une superficie de 30 786 km2. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi, mais officiellement et pour des raisons historiques (la source du Dangqu n'a été découverte qu'à la fin du XXe siècle) le gouvernement chinois a maintenu que le Tuotuo constituait la première section du Yangzi. Le Dangqu prend sa source à une altitude moins élevée que le Tuotuo et son cours, beaucoup moins pentu, divague au milieu de marécages. Après ce confluent le Tongtian continue de progresser sur le plateau glacé sur une longueur de 278 km (pente de 0,9 ‰) avant de recevoir son deuxième affluent d'importance venu du nord : la rivière Chumar longue de 515 km est alimentée par la fonte des neiges en provenance des monts Kunlun. Son bassin versant d'une superficie de 20 800 km2, caractérisé par la rareté de la végétation, est couverte de dunes de sable. Le long de cours d'eau l'érosion intense donne une couleur rouge aux eaux. Après ce confluent, le Tongtian parcourt 550 km dans un paysage montagneux. Le cours d'eau, dont la largeur se resserre entre 50 et 200 m, circule dans un canyon. Il dessert une première ville d'importance, Yushu, avant de recevoir un affluent de la rive droite : la rivière Batang. Il a alors parcouru 828 km depuis son confluent avec le Danqqu[7].
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+ Cultures en terrasses au débouché des gorges du Saut du tigre (Yunnan).
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+ Le premier coude du Jinsha (cours supérieur du Yangzi) à Shigu dans la province du Yunnan.
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+ À partir de son confluent avec la rivière Batang le fleuve prend le nom de Jinsha (« sables dorés ») (autrefois Shengshui ou Lishui) qui lui a été donné à cause de la couleur jaune/dorée du sable de la rivière. Cette partie du fleuve est longue de 2 290 km. Le fleuve, qui perd 3 300 mètres d'altitude (pente de 1,45 ‰) entre ses deux extrémités, dispose d'un gros potentiel hydroélectrique. Jusqu'à la ville de Shigu le fleuve se dirige vers le sud-sud-est dans une vallée rectiligne qui est parallèle à celle de ses principaux affluents situés à l'est et des fleuves Mékong et Salouen à l'ouest. Il forme une frontière naturelle entre la région autonome du Tibet et la province du Sichuan. La Jinsha circule à travers des canyons profonds (jusqu'à 2 000 mètres) creusés dans les monts Hengduan où le cours d'eau semé de rapides se resserre jusqu'à 80 mètres de largeur. Dans des passages plus larges le fleuve, dont le lit atteint 200 mètres de large, est encombré de bancs de sable et d'ilots et est encadré par des terrasses sédimentaires. À Shigu le fleuve effectue un coude à 180 degrés et repart vers le nord. Il traverse les gorges du Saut du tigre, un canyon spectaculaire de plus de 2 000 m de profondeur devenu un lieu d'excursion touristique prisé[9].
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+ Au niveau de la ville de Dongchuan, il part brusquement vers le nord et serpente dans les monts Hengduanshan au Yunnan, puis commence une inflexion vers l'est où il est rejoint par d'importants affluents (Yalong, Min et Jialing) qui le transforment en un gigantesque cours d'eau boueux, tourbillonnant et chargé des déchets et rejets des 120 millions d'habitants et cultivateurs du bassin du Sichuan.
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+ La dernière section du cours supérieur, entre Yibin et Yichang, est longue de 1 040 kilomètres. La pente moyenne est de 2 ‰ et le bassin versant associé a une superficie de 530 000 km2. La largeur du lit du fleuve est comprise généralement entre 200 et 300 mètres dans les sections les plus étroites et 600 à 800 mètres dans les zones de plaines. Il y a de nombreux de sable et parfois le fleuve se divise en plusieurs chenaux. Le fleuve devient navigable. Cette section du fleuve est baptisé Chuan par les Chinois. La caractéristique la plus marquante de cette section du fleuve est que les principaux affluents du fleuve et peut être certains affluents secondaires, en particulier ceux de la rive droite, ont été capturés par le Chuan. Avant qu'il ne parvienne à rejoindre la mer de Chine orientale en perçant ce qui est aujourd'hui le défilé des trois gorges, le Chuan coulait dans le sens opposé vers le sud-ouest ce que montre bien l'orientation des affluents principaux au niveau de leur confluent[9].
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+ Au niveau de son confluent avec le fleuve Jialing, un de ses principaux affluents, le Yangzi traverse l'agglomération de Chongqing, une des grandes villes de l'intérieur de la Chine avec ses 8 millions d'habitants. Cette ville détient également le record des pluies acides pour toute l'Asie orientale, des nuages sulfureux surplombant en permanence les vallées abritées de ce grand centre industriel.
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+ À partir de la ville de Baidi, le fleuve Yangzi doit se frayer un chemin entre les monts Daba et les monts Wuling. Sur une longueur de 310 kilomètres il se faufile à trois reprises dans des gorges étroites et profondes taillées dans des roches dures. Entre ces Trois Gorges le cours du fleuve, qui peut creuser son lit dans des roches plus tendres, s'élargit. Le premier de ces défilés, le plus impressionnant, est la gorge de Qutang, longue de 8 kilomètres. La largeur du fleuve se rétrécit à 100 mètres et il est dominé par des montagnes qui le surplombent de 1 200 mètres. Les gorges de Wu sont une succession de gorges qui s'échelonnent sur 45 kilomètres entre Wushan et Guandukou (Badong). Enfin la gorge de Xiling, longue de 66 kilomètres, est comprise entre Zigui et le défilé de Nanjin, immédiatement en amont de la ville Yichang qui marque la limite inférieure du cours supérieur et l'arrivée dans un paysage de plaines. Xiling est formé d'une série de sept gorges. Cet ensemble de défilés, à cause de ses rapides, limitait fortement la navigabilité du fleuve avant la construction du barrage des Trois-Gorges édifié à une vingtaine de kilomètres en amont du défilé de Nanjin. Ce barrage gigantesque, inauguré en 2003, le plus grand des barrages jamais construit, retient à pleine capacité un plan d'eau situé 110 mètres plus haut que le fleuve en aval. Le lac de barrage créé ainsi s'étend sur une longueur de 660 km jusqu'à la ville de Chongqing et a permis de supprimer les obstacles à la navigation. Une série d'écluses permet à des navires de 10 000 tonnes de franchir le barrage. Les Trois-Gorges sont également un site de navigation touristique très fréquenté.
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+ Après les Trois Gorges, le fleuve continue sa course vers la côte, mais en s'élargissant et en s'apaisant car son altitude n'est plus que de 10 mètres et il se trouve encore à 1 600 kilomètres de son embouchure. Il pénètre dans une région de plaines et sa pente devient très faible : 34 mm/km jusqu'à Wuhan et 14 mm/kilomètre par la suite. Selon la classification officielle le cours moyen du Yangzi débute immédiatement au sortir des gorges en amont de Yichang. Le fleuve traverse d'abord la province de Hubei baptisée la province des mille lacs car elle est parsemée de lacs et de méandres abandonnés. De nombreux affluents convergent dans cette plaine. Ce sont d'abord sur sa rive droite le Yuan et le Xiang, affluents de la rive droite qui se déversent par l'intermédiaire du lac Dongting, puis le Han, son affluent le plus long, qu'il reçoit sur sa rive gauche au niveau de la mégalopole de Wuhan. Entre Zhucheng (à une soixantaine de kilomètres en aval de Yichang) et le canal de communication avec le lac Dongting, le cours du fleuve divague fortement. Sur sa rive gauche la plaine Jianghan, une région de production agricole intensive, est sillonnée de milliers de canaux de drainage et les terres sont protégées par un immense réseau de digues. Sur la rive droite des déversoirs permettent en temps de crue de dériver les eaux excédentaires vers le lac Dongting. Toutefois celui-ci a vu sa superficie divisée par quatre au cours du siècle passé : les habitants ont progressivement colonisé ses rives en créant des polders tandis que les dépôts de sédiments arrachés par le fleuve à son cours moyen, ont fortement diminué sa capacité d'absorption des crues. Avant l'aménagement du barrage des trois gorges, le fleuve devenait navigable à partir de Yichang jusqu'à l'estuaire, créant une voie de communication parfaite pour écouler vers l'extérieur les productions locales. Aussi la densité des villes à vocation essentiellement commerciales s'accroit sur le cours du fleuve lui-même (Jinzhou, Shashi, Yueyang et Jiujiang) et celui de ses affluents navigables (Changsha et Nanchang)[10]. Le fleuve atteint à la hauteur de la mégalopole de Wuhan une largeur de deux kilomètres. En aval de Wuhan le Yangzi reçoit sur sa rive droite les eaux du Gan par l'intermédiaire du lac Poyang. La convergence de tous ces affluents depuis Yichang (Yuan , Xiang, Han et Gan) est à l'origine de crues violentes malgré le rôle amortisseur joué par les deux lacs en particulier le lac Dongting dont la superficie peut passer de 6 000 à 20 000 km2, ce qui permet de détourner une partie des eaux excédentaires. Mais malgré la profondeur et la largeur du lit du fleuve, celui-ci ne permet d'écouler qu'environ 46 000 m3/s. Lorsque le débit du fleuve dépasse 75 000 m3/s, comme en 1931, des inondations catastrophiques ont lieu.
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+ Immédiatement après le déversoir du lac Poyang, en aval de Hukou, commence le cours inférieur d'une longueur de 938 km. Le fleuve est encombré de bancs de sable et se subdivise parfois en plusieurs bras. Le fleuve devient plus large à partir d'Anqing et la vitesse de ses eaux diminue. Une grande partie des alluvions transportées jusque là se déposent dans le lit du fleuve. À partir de Tongling les effondrements des berges sont fréquents. Arrivé à Jiangyin la largeur du fleuve passe de 1,4 à 5,7 kilomètres. C'est dans cette partie du fleuve que l'on peut commencer à trouver des esturgeons, des spatules et des alligators de Chine.
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+ L'estuaire du Yangzi, qui officiellement débute à Xuluijing et s'étire jusqu'à la bouée 50 au débouché du fleuve dans la mer de Chine orientale, est long de 182 kilomètres et forme un large delta. Le cours du fleuve se subdivise une première fois en chenal nord et sud à la hauteur de l'île de Chongming. Celle-ci, longue de 32 kilomètres et large de 6,5 kilomètres a été formée par les dépôts alluvionnaires du Yangzi. La branche sud se subdivise à son tour au niveau des îles de Changxing et de Hengsha en chenal nord et sud. À la hauteur de ces iles sur la rive sud, se trouve Shanghai, la plus peuplée des villes chinoises et le moteur de son économie. Le fleuve reçoit la rivière Huangpu qui traverse cette mégapole. Enfin le banc de sable de Jiuduansha entraine la partition du chenal sud en passage nord et passage sud. Le fleuve se jette dans la mer par quatre chenaux : la branche nord, le chenal nord, le passage nord et le passage sud. Le passage nord constitue la principale voie d'eau pour la navigation au niveau du port de Shanghaï. Ces différents chenaux s'étalent sur 90 kilomètres du nord au sud[11].
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+ La partie du delta formé par le fleuve qui n'a pas été occupée par les constructions, rassemble des terres agricoles, des lacs, des étangs, d'innombrables îlots et des milliers d'hectares de roselières.
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+ Le Yangzi a plus de 7 000 affluents. Huit d'entre eux ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 80 000 km2 : quatre sont situés sur le cours supérieur (Yalong, Min, Jialing, et Wu) et quatre se jettent dans le cours moyen du Yangzi : Yuan, Xiang via le lac Dongting, Gan via le lac Poyang et Han. 49 affluents ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 10 000 m2 et le bassin versant de 437 affluents dépassent les 1 000 km2[12].
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+ Les principaux affluents du Yangzi sont d'amont en aval [12] :
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+ Il existe un très grand nombre de lacs sur le bassin du Yangzi Jiang. Leur superficie totale est d'environ 20 000 km2 soit 4% de celle du bassin versant. Ils sont principalement concentrés sur les cours moyen et inférieur du fleuve (92% de la superficie totale) notamment avec quatre des cinq plus grands lacs de Chine : le lac Dongting, le lac Poyang, le lac Tai et le lac Chao. Leur superficie a régressé de plus de 30% depuis 1949 du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs : la construction d'ouvrages de contrôle des crues, un meilleur drainage des terrains, la lutte contre les parasites vivant dans les eaux stagnantes, l'envasement et la progression des terres cultivées par asséchement des rives. La circulation des eaux des principaux lacs, qui étaient autrefois directement connectés au fleuve Yangzi, est désormais bloquée (sauf dans le cas de Dongting et Poyang) par des écluses mises en place à la fin des années 1980. En conséquence les lacs ne peuvent plus jouer avec autant d'efficacité leur rôle d'amortisseur de crues[13]. Il y avait en 2009 46 000 réservoirs construits sur l'ensemble du bassin versant du Yangzi représentant une capacité de stockage de 250 milliards de m3. 166 de ces réservoirs ont à eux seuls une capacité de 191 milliards de m3.
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+ La civilisation chinoise se développe initialement à partir du cours moyen du fleuve Jaune et s'étend à la Chine du nord. Mais très rapidement le fleuve Yangzi va jouer un rôle central dans l'histoire de la Chine.
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+ Les premières traces d'activité humaines le long du fleuve remontent à 27 000 ans et ont été découvertes dans la région des Trois Gorges[14]. La culture de Hemudu et celle de Majiabang, qui sont les premières à cultiver le riz, occupent les terres autour du Yangzi inférieur à compter du 5e millénaire avant J.C.[15]. La culture de Liangzhu qui les remplace à compter du 3e millénaire avant J.C. est manifestement influencée par celle de Longshan qui occupe le cours moyen du Fleuve Jaune et crée les premiers éléments de la civilisation chinoise. On sait que les habitants du bassin versant du Yangzi, les Yue, avaient des coutumes très différentes de leurs voisins du nord, se noircissant les dents, tatouant leurs corps et vivant dans des petits villages entourés de roseaux[16] et étaient considérés comme des barbares par leurs voisins du nord. La vallée du Yangzi moyen est occupée à l'époque par des cultures néolithiques beaucoup plus sophistiquées[17],[18]. Par la suite ce seront les premières à passer sous l'influence culturelle de la Chine du nord. La plaine Jianghan, que traverse le cours moyen du Yangzi et subit les crues périodiques du fleuve qui reçoit plusieurs de ses grands affluents est à l'époque occupée par des marécages. Les premiers occupants commencent néanmoins à coloniser cette région dès le néolithique[19],[20].
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+ Sur le cours inférieur du Yangzi deux tribus de Yue, les Gouwu et les Yuyue, entrent dans la sphère d'influence culturelle des Zhou (Chinois du nord) à compter du IXe siècle av. J.-C. et forment les royaumes de Wu et de Yue. Leurs habitants sont réputés pour leurs épées, leurs navires et comme pêcheurs. Ils adoptent les institutions politiques, l'écriture en caractères chinois et les technologies militaires de leurs puissants voisins du nord. L'état de Jing implanté initialement au nord de la Chine étend son emprise cours moyen du Yangzi en progressant le long du fleuve Han, affluent du Yangzi. Au cours de cette expansion il prend le nom d'état de Chu[21],[22]. Ayant établi sa capitale au milieu du cours moyen du Han, les dirigeants de l'état de Chu (500 ans avant J.-C.) contribuent à accélérer la colonisation du cours moyen du Yangzi.
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+ Les États du bassin du Yangzi jouent un rôle politique croissant dans l'histoire de la Chine durant la Période des Printemps et Automnes (771-481) et celle des Royaumes combattants (481-221 av J.C.). Les conflits, qui embrasent la Chine du Nord, s'étendent au bassin du Yangzi lorsque l'État de Wu pour contrer la puissance croissante de son voisin, l'État de Chu, s'allie à l'État de Jin. Wu parvient en 506 av. J.-C. à saccager Ying, la capitale de son adversaire. Mais Chu s'allie à l'État de Yue et en 473 av. J.-C., Goujian, le roi de cet État, vainc et annexe l'État de Wu. Il déplace sa capitale dans la ville de Wu dans ce qui est aujourd'hui la ville de Suzhou. En 333 av J.-C., Chu prend le dessus sur son rival et annexe l'État de Yue.
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+ En Chine du Nord, l'État de Qin fondé sur le bassin du Wei, affluent du Fleuve Jaune, monte rapidement en puissance en mettant en place une organisation étatique qui s'appuie sur une énorme armée financée par les excédents agricoles. L'état de Qin commence à étendre son territoire au bassin versant du Yangzi en annexant les États de Ba et de Su en 316 av JC. Tous deux sont situés dans le Sichuan sur la cours supérieur du Yangzi. En 278 av JC, Quin, qui achevé la conquête de la Chine du Nord, attaque l'état de Chu qui domine le cours inférieur du Yangzi et constitue son dernier grand rival. Après sa victoire Qin Shi Huang fonde le premier empire chinois[13]. C'est l'état de Qin qui réalise les premiers travaux d'irrigation d'envergure dans le bassin du Yangzi : le système d'irrigation de Dujiangyan créé en 256 avant J.C. près de Chengdu (Sichuan) dérive les eaux de la Min, un affluent du Yangzi. Il permet d'accroitre fortement la production agricole de la plaine environnante. Les ressources excédentaires produites permettent à l'état de Qin de réaliser la campagne d'unification de la Chine. Cet ouvrage toujours opérationnel 2 260 ans après leur réalisation est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en tant que plus ancien ouvrage hydraulique du monde[23]. Après sa victoire l'empereur Qin Shi Huang étend son territoire vers le sud en annexant grande partie de la région de Guangzhou, du Guangxi et sans doute aussi du Fujian en effectuant une poussée jusqu'à Hanoï. Pour permettre cette conquête en facilitant le ravitaillement des armées, il fait construire le canal Lingqu qui met en communication la rivière Xiang, affluent du fleuve Yangzi Jiang avec la rivière Li qui fait partie du bassin versant de la rivière des Perles et irrigue les territoires ennemis. Ce canal long de 32 kilomètres, qui épouse les courbes de niveau du relief, est le premier ouvrage de ce type construit par l'homme[24].
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+ Le territoire de l'empire a été divisé en 36 commanderies[13]. La chute de la dynastie Qin intervient très rapidement (206 av J.C.) et l'empire éclate alors en plusieurs états. Les commanderies du sud forment le royaume de Nanyue dont le territoire comprend le Guandong, le Guangxi et Yunnan tandis que le reste de l'empire se retrouve divisé en 18 royaumes. Très vite, deux puissances en émergent ː le royaume du Chu occidental, dirigé par Xiang Yu et le royaume de Han dirigé par Liu Bang. La guerre Chu-Han (206-202 av JC) les opposent et s'achève par la victoire du Han. Lui Bang se proclame empereur et fonde la dynastie Han. Sous le règne de ces empereurs (206 av J.C. - 220 après J.C.), la région du Yangzi joue un rôle croissant. Les systèmes d'irrigation, qui avaient commencé à être mis en place sous les Qin sont étendus. Certaines zones inondables sont transformées en terres agricoles et des digues sont construites le long du fleuve, en particulier sur le cours moyen[25], ainsi que le long de ses affluents pour les protéger des crues saisonnières.
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+ À la chute de la dynastie Han débute la période des trois royaumes (220-280 ap JC) La Chine éclate en trois états : le royaume de Wei qui domine le bassin du fleuve Jaune au nord, celui de Wu qui s'étend au cours moyen et inférieur du Yangzi et le royaume de Shu centré sur le bassin du Sichuan. Les Wu généralisent la pratique du tuntian qui permet de mobiliser de vastes ressources humaines, notamment les réfugiés chassés par les conflits en cours et les soldats désœuvrés, pour tranformer des terrains en friche en terres agricoles. Ce système permet de créer les premiers polders dans les zones inondables du cours inférieur et moyen du Yangzi. Cette organisation sera reprise de manière systématique par les successeurs des Wu. Le royaume initie la mise en valeur du delta du Yangzi, une région de marais jusque là impropre à une exploitation agricole, avec les premiers travaux hydrauliques autour du lac Tai. Ce début de mise en valeur est également lié à l'implantation de la capitale à Nankin et à l'afflux de réfugiés fuyant les combats dans le nord de la Chine[26].
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+ Sous les dynasties Sui (581–618) et Tang (618–907) les ouvrages hydrauliques se multiplient dans la région du lac Tai et à sa périphérie au sud : construction de digues pour protéger des crues du fleuve mais également de l'envahissement des terres du delta par la mer, construction de réservoirs (bei-tang) pour irriguer les terres durant la saison sèches, constructions de canaux destinés selon le cas à drainer ou à irriguer, multiplication des polders (weitian), gagnés sur les hauts fonds lacustres et les terres marécageuses. Le delta du Yangzi et sa périphérie deviennentt une région agricole exportatrice.
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+ Le Yangzi devient l'artère principale du système de voies fluviales de la Chine de l'intérieur et le restera jusqu'à la construction du réseau de chemins de fer au XXe siècle. Le Grand Canal qui relie le Yangzi au fleuve Jaune (1 776 km) est achevé sous la dynastie Sui (581–618 ap. JC) et sera en partie refondu et complété entre 1271 et 1633 pour lui permettre de desservir Pékin. Dans sa partie sud il traverse le delta du Yangzi. Il est utilisé principalement pour transporter en Chine du nord, les excédents agricoles produits dans cette région. Au plus fort de son utilisation il est sillonné par 8 000 jonques et sampans[27] qui transportent chaque année environ 300 000 tonnes.
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+ La mise en valeur agricole du cours moyen du Yangzi est beaucoup plus tardive. Elle se fait principalement au XIIe siècle sous la dynastie des Song du sud et est parachevée sous les dynasties Ming et Qing qui en font à son tour une région agricole clé de l'empire chinois. Deux régions agricoles importantes sont ainsi créées. Le bassin du Nanyang au nord du Hubei où domminent les digues (di) et enceintes (yan). Les principaux ouvrages sont les systèmes d’irrigation de Liumenyan et Hongquebei et la canalisation de la rivière Bai (affluent du Han) qui permet de créer une liaison fluviale entre Pékin et le moyen Yangzi. La deuxième région est la plaine des deux lacs (Dongting et Poyang) une zone dépressionnaire qui était jusqu'à cette époque un immense marécage sillonné par de multiples cours d'eau. Les aménagements effectués se traduisent par la création d'un ensemble de lacs et la création de polders protégés par des digues circulaires (weiyuan)[28].
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+ Sur le plan politique, le Yangzi, trop large pour être franchi par un pont devient une frontière naturelle qui sépare la Chine du nord et la Chine du sud. Le fleuve joue ce rôle de frontière en particulier durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589) et à l'époque des Song du sud (1127-1279). De nombreuses batailles ont lieu le long du fleuve, la plus connue étant la bataille de la Falaise rouge (208) à l'époque des Trois Royaumes. Durant les guerres entre les dynasties Jin et Song, plusieurs batailles navales ont lieu sur le fleuve. Les plus connues sont la bataille de Caishi (1161) qui permet aux Song de repousser l'invasion des Jin et la bataille de Tangdao qui a lieu la même année.
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+ Sous la dynastie Song ((960-1279) le bassin versant du Yangzi inférieur (le Jiangnan) devient la région la plus prospère du territoire chinois et fournit entre un tiers et la moitié des revenus du pays. La région du cours moyen autour de Wuhan, le Janghan, deviendra à son tour un important grenier à céréales à compter de la dynastie de Ming(1368-1644)([29].
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+ La révolte des Taiping, un grand soulèvement populaire, balaye entre 1851 et 1864 le bassin versant des cours inférieur et moyen du Yangzi. Son origine est multifactorielle : forte croissance démographique, série de catastrophes naturelles (crues des principaux fleuves), pression fiscale et incompétence des gouvernants. Les insurgés occupent Nankin en 1853 dont ils font leur capitale et prennent rapidement le contrôle de l'ensemble du bassin versant du fleuve jusqu'à Wuhan mais ils échouent dans leurs tentatives de conquérir Shanghai, Pékin et le cours supérieur du Yangzi. C'est seulement en 1864 que les Qin parviennent à reprendre Nankin et à vaincre les principales armées de la rébellion. Le bilan de la révolte sur le plan humain est terrible : 10 à 30 millions de morts et 30 millions de fugitifs[30]. Les villes et les régions de l'intérieur sont désertées au profit des villes côtières comme Shanghaï dont la population connait une croissance exponentielle.
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+ Les premiers bateaux à vapeur à circuler sur le Yangzi, sont des navires anglais armés qui viennent appuyer les troupes anglaises au cours de la première guerre de l'opium qui oppose le Royaume Uni à la Chine. Le traité de Tien-Tsin (1858) impose à la Chine notamment la libre circulation de bateaux de commerce et militaires européens sur le Yangzi et l'ouverture au commerce international de plusieurs ports situés sur ce fleuve : Hankou et Nankin dans un premier temps puis Wuhan et Jiujiang une fois que les Qing ont reconquis les territoires occupés par la révolte des Taiping[31]. Un premier armateur britannique, la China Navigation Company, est créée en 1876 pour transporter marchandises et passagers le long du cours du fleuve. Des armateurs chinois créent leurs propres flottes de navires à vapeur qui remontent le fleuve jusqu'à Yichang à 1 600 kilomètres de l'embouchure. Les navires océaniques parviennent à remonter jusqu'à Hankow à 1 000 kilomètres de l'embouchure tandis que les 300 premiers kilomètres du fleuve sont accessibles par n'importe quel navire de haute mer de l'époque.
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+ Avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1979, les dirigeants chinois adoptent une politique d’ouverture (kaifang) qui est d'abord testée dans le sud de la Chine (Zone économique spéciale de Shenzhen). Elle est ensuite progessivement étendue au bassin du Yangzi à compter de 1990 d'abord dans le delta (Nouvelle Zone de Pudong à Shanghai) puis à l'intérieur des terres[28]
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+ Le Yangzi est un fleuve typique des régions soumises au régime de la mousson avec des précipitations concentrées durant l'été et un minimum durant l'hiver. 70% du bassin fluvial du Yangzi étant situé dans des régions de hautes montagnes ou de collines, les phénomènes d'érosion et de ravinement généré par les crues éclairs sont omniprésents. En conséquence le fleuve transporte une proportion importante de sédiments[32].
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+ La majorité du bassin versant du fleuve est situé dans les régions tempérées ou sous l'influence de la mousson. La hauteur des précipitations reflète cette situation avec une moyenne annuelle de 1 087 mm. Mais la distribution spatiale de ces précipitations est hétérogène. Elles sont les plus faibles au niveau des sources sur le haut plateau tibétain : inférieures à 50 mm au tout début du cours, elles restent inférieures à 200 mm sur les 1 200 premiers kilomètres jusqu'à Yushu. Malgré le climat glacé de ce plateau et des zones montagneuses environnantes, qui sont favorables aux chutes de neige et permettent la présence de nombreux glaciers[note 3], l'essentiel de l'apport en eau se fait sous forme de pluie : la fonte des glaces ne représente que 7,7 % du volume à Yushu. En aval de cette ville, la hauteur des précipitations augmente rapidement et est compris entre 600 et 1 200 mm sur tout le cours moyen et inférieur du fleuve. Les précipitations sont supérieures à 1 200 mm dans la partie occidentale du Sichuan, la partie occidentale des monts Daba et sur le bassin fluvial des fleuves se jetant dans les lacs Dongting et Poyang[33].
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+ Les précipitations sont réparties de manière inégale au cours de l'année[34] :
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+ Précipitations annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Températures annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Le débit total du fleuve a été observé pendant 64 ans (1923–1986) à Datong, ville située à quelque 511 kilomètres de son embouchure dans la mer de Chine orientale. Datong est la dernière station de mesure sur le fleuve qui échappe à l'influence de la marée[35]. Au niveau de cette station, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 28 811 m3/s pour un bassin versant de 1 712 673 km2. Cette surface représente plus de 95 % du bassin versant total de 1 800 000 km2 du fleuve, et ne diffère que de peu avec le débit final à son embouchure. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve atteint donc le chiffre de 531 millimètres par an.
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+ Le débit moyen évolue de la manière suivante de l'amont vers l'aval :
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+ Le bassin versant du Yangzi est situé dans la région des moussons d'été. Les crues du Yangzi constituent un phénomène récurrent qui découle de la concentration des précipitations sur la période estivale (70 à 80% des précipitations annuelles) et du volume des précipitations important sur une grande partie du bassin versant et particulièrement élevé dans sa partie sud-est. Lorsque le courant El Niño est actif, les anticyclones positionnés sur le nord-ouest de l'Océan Pacifique se renforcent et la mousson d'été génère des précipitations plus importantes. Les crues ont lieu principalement en juin et juillet. Elles sont souvent dévastatrices et ont contribué à freiner le développement de cette région en particulier le long des cours moyen et inférieur (de Yichang à l'estuaire). Depuis plus de mille ans les hommes tentent de lutter contre les crues sur cette partie du cours du fleuve en construisant des digues (2 000 km le long du Yangzi). Leur sommet domine désormais de 10 à 15 mètres la plaine environnante et le lit du fleuve a été surélevé par le dépôt de sédiments (on parle de fleuve suspendu). De nombreux lacs, en particulier le lac Dongting et le lac Poyang jouent un rôle central dans la gestion des crues en recueillant une grande partie des eaux excédentaires. Mais ces étendues d'eau ainsi que les zones marécageuses ont été en grande partie transformées en polders, un phénomène ancien mais qui s'est accéléré récemment. Au cours au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les hommes ont largement modifié les conditions d'écoulement du Yangzi et de ses affluents. Ils ont défriché une grande partie des forêts étaient prépondérantes sur le cours supérieur du fleuve et de ses affluents, accentuant les phénomènes d'érosion et donc de comblement des lacs par les sédiments et réduisant la capacité d'absorption des pluies par les sols désormais dénudés[36].
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+ Les crues sur le Yangzi constitue un phénomène récurrent. Au cours des 1000 dernières années la fréquence des crues s'est accrue passant de 5 ans en moyenne durant la dynastie Song-Yuan (960-1367) à 3 ans dans la deuxième moitié du XXe siècle et elle s'est encore accélérée au cours de la première décennie du XXe siècle. Le débit sur le bassin versant est compris entre 20 000 m3/s et 90 000 m3/s. Sur la période 1865-1895 il y a eu 11 crues avec un débit supérieur à 45 000 m3/s sur le cours supérieur, 17 crues avec un débit supérieur à 50 000 m3/s sur le cours moyen et 6 crues avec un débit supérieur à 60 000 m3/s sur le cours inférieur. Alors que le débit moyen du fleuve tend à diminuer au cours des cinquante années analysées, le débit durant les crues durant les crues tend à augmenter. La dernière crue majeure du fleuve au 21e siècle a eu lieu en 1998. Elle a duré deux mois et demi avec un débit atteignant 45 000 à 50 000 m3/s sur le cours supérieur, 60 000 à 70 000 m3/s sur le cours moyen et 75000 à 80 000 m3/s sur le cours inférieur. Cet épisode a mis en évidence que les ouvrages mis en place pour réduire les inondations, la réduction de la taille des lacs et l'érosion affectant un tiers de la superficie du bassin fluvial ont contribué à accroitre le niveau des eaux durant la crue[36].
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+ En juin 2020, la crue à atteint un record datant de 1940. Au 24 juin, les eaux sont montées 5 mètres au-dessus du niveau habituel dans le Xian de Qijiang de la municipalité de Chongqing. Selon la Direction nationale des situations d’urgence, plus de 11 millions de personnes dans 24 provinces du sud de la Chine ont été affectées par ces inondations dues à de fortes pluies, 500 000 ont été évacuées, 9 300 bâtiments ont été détruits, le tout causant une perte économique de 24 milliards de yuans (3 milliards d’euros). Au moins 39 personnes sont mortes ou portées disparues[37].
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+ Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole[38].
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+ Le bassin versant du Yangzi avec son système de lacs forme un ensemble d’habitats aquatiques très variés qui a permis à de nombreux types d'espèces d'y vivre. On trouve 370 espèces de poissons ce qui place le fleuve au premier rang parmi les fleuves asiatiques. Sur ces 370 espèces, 294 sont des poissons d'eau douce, 22 vivent dans des eaux saumatres, 9 sont des espèces circulant entre la mer et le fleuve et 45 sont des espèces marines. 142 de ces espèces sont endémiques (vivent uniquement dans le bassin fluvial du Yangzi) dont 112 vivent sur le cours supérieur du fleuve, 21 sur le cours moyen et inférieur et 9 sur l'ensemble du bassin versant. 188 espèces vivent uniquement dans la Réserve naturelle des espèces de poisson endémiques du cours supérieur du Yangzi. Neuf d'entre elles figurent sur la liste des espèces à protéger dont trois au niveau maximal (niveau I) : l'esturgeon chinois, l'esturgeon du Yang Tsé et l'espadon de Chine. Six espèces bénéficient d'une protection de niveau inférieur (niveau II) : le taimin du Sichuan (de la famille du saumon), la loche de Chine, sinocyclocheilus grahami, le Dali schizothoracin, la grande anguille marbrée et le trachidermus fasciatus[39].
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+ Les caractéristiques de certaines des espèces spécifiques au bassin versant du Yangzi sont détaillées ci-dessous :
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+ Le bassin fluvial du Yangzi abrite également 145 espèces d'amphibiens dont 49 ne vivent que dans cette région. La plupart de ces dernières se trouvent sur le cours supérieur du fleuve ainsi que ses affluents. Cinq de ces espèces sont inscrites sur une liste dont la conservation est suivie par l'état chinois : la salamandre géante de Chine, le triton bosselé de Guizhou, le triton bosselé noir et le crapaud buffle asiatique. 62 espèces d'amphibiens sont considérées comme menacées. Le cours moyen et inférieur du Yangzi offrent des environnements particulièrement favorables aux amphibiens, mais le milieu naturel y a eté en grande partie détruit ou fragmenté entrainant le déclin des espèces qui y vivaient[40].
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+ L'équipement de la Chine en barrages hydroélectriques débute en 1912. Jusqu'en 1949, la guerre civile ainsi que le conflit avec le Japon freinent la réalisation de ces ouvrages et les seuls barrages d'une taille significative sont construits par l'occupant japonais dans le nord de la Chine. Après la victoire du parti communiste chinois en 1949, la priorité est donnée à l'irrigation par rapport à la production d'électricité pour faire face à la forte croissance de la population qui atteint 583 millions d'habitants en 1953. Dans un contexte politique très agité (notamment Révolution culturelle), plusieurs grands barrages sont construits entre 1960 et 1979 sur les affluents du Yangzi : barrage de Zhexi sur le fleuve Zi en 1962 (947 MW), barrage de Danjiangkou sur le fleuve Han en 1973 (900 MW) et barrage de Wujiangdu sur le fleuve Wu en 1979. À compter des années 1980 les dirigeants chinois optent pour une politique d'ouverture et de privatisation partielle. La Banque mondiale et la banque pour le développement en Asie ainsi que des gouvernements étrangers consentent des prêts qui permettent de lancer des projets de centrales hydroélectriques ambitieux[41].
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+ La barrage de Gezhouba construit sur le cours moyen du Yangzi en 1988 est le premier ouvrage de grande taille (2 715 mégawatts) réalisé sur le fleuve. La construction du barrage des Trois-Gorges, situé en aval de Gezhouba à la limite de la région montagneuse du cours supérieur du Yangzi et de la plaine du moyen Yangzi, doit établir un nouveau record mondial en matière de puissance installée (22 500 MW). Sa construction est lancée en 1993 malgré une opposition domestique et internationale qui souligne les répercussions du projet : le déplacement de 1,3 million de personnes, la disparition de terres agricoles fertiles, l'engloutissement de nombreux sites historiques et l'impact écologique. Les partisans mettent en avant la prévention des crues, l'amélioration de la navigabilité, la production de l'électricité et le rôle symbolique d'un projet qui démontre les nouvelles capacités de la Chine. L'opposition intérieure qui ne dépasse pas le cercle des hydrologues en Chine, est muselée. Toutefois à la fin des années 1990, plusieurs événements et catastrophes mettant en évidence les atteintes écologiques produites par une croissance débridée (crue de 1998 du Yangzi, tempêtes de sable à Pékin...) entrainent une certaine sensibilisation de la société civile[41].
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+ La décentralisation de l'État, les réformes économiques (ouverture aux investissements étrangers, économie de marché) entrainent une croissance annuelle de plus de 10 % sur la période 1990-2004. Pour faire face à la croissance de la consommation et décarboniser sa production d'énergie, les dirigeants chinois lancent un plan ambitieux de construction de centrales hydroélectriques qui prévoit de disposer d'une capacité de 270 GW en 2015 et de 330 GW en 2020. Les ingénieurs maitrisent désormais la technologie et il n'est plus nécessaire d'importer les équipements qui sont produits localement. De plus la Chine peut autofinancer ses projets. La construction des barrages est alors réalisée à un rythme étonnamment rapide. Celle-ci est confiée à cinq sociétés contrôlées par l'État chinois[41]. Au cours des décennies 2000 et 2010 le Yangzi et ses affluents sont équipés d'un très grand nombre de barrages qui contribuent à faire de la Chine à compter de 2010 le plus grand producteur mondial d'énergie hydroélectrique. La puissance totale installée sur le bassin versant du Yangzi dépasse fin 2019 les 111 000 MW et ceux-ci produisent annuellement plus de 500 TWh/a. Plusieurs grands barrages ajoutant une capacité de 30 000 MW doivent être inaugurés en 2020/2021.
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+ Les principaux barrages hormis ceux des Trois-Gorges de Gezhouba et le Goupitan (construit sur l'affluent Wu) sont installés sur le cours supérieur du fleuve Yangzi (Jinsha) et sur ses premiers grands affluents qui descendent comme lui du plateau tibétain : le Yalong et le Dadu affluent du Min. Les plus importants sont :
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+ Durant plusieurs millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle aucun pont ne franchissait le Yangzi entre Yibin et l'embouchure du fleuve à Shanghai, soit sur près de 3 000 kilomètres. Le fleuve, du fait de sa largeur, constituait une barrière physique séparant la Chine du nord de la Chine du sud. Pour traverser les voyageurs et les marchandises devaient emprunter des ferrys. Ainsi les passagers des deux artères ferroviaires principales du pays reliant Pékin à Canton d'une part et Péking à Shanghaï d'autre part devaient quitter leur train respectivement à Wuhan et Nankin pour franchir le fleuve à bord de ferrys avant de poursuivre leur trajet ferroviaire jusqu'à leur destination. À la suite de la prise de pouvoir des communistes en 1949, les dirigeants chinois font appel aux ingénieurs soviétiques pour concevoir et construire le pont de Wuhan à usage mixte ferroviaire/routier. La construction débute en 1955. Celui-ci devient le premier pont à franchir le Yangzi en 1957 supprimant la rupture de charge sur la ligne de chemin de fer Pékin-Canton. Il est suivi par un pont ferroviaire à voie unique construit à Chongqing (1959) puis par le pont de Nankin à usage mixte qui permet à parti de 1968 d'établir la continuité de la ligne ferroviaire Pékin-Shanghaï et qui est marqué au cours de sa construction par la rupture des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite les ingénieurs chinois devront se passer de l'assistance des soviétiques. Durant la décennie 1980 le rythme de construction des ouvrages de franchissement du Yangzi se ralentit mais il reprend vigoureusement dans les années 1990 et se poursuit depuis. Désormais le fleuve est franchi par des dizaines d'ouvrage dont certains établissent des records comme le pont suspendu de Jiangyin (portée 1 385 mètres) inauguré en 1999, le pont suspendu de Runyang (portée 1 490 mètres) achevé en 2005 et le pont à haubans de Sutong (portée 1 088 mètres) inauguré en 2008.
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+ Le pont de Jiujiang est un pont à trois arcs achevé en 1992.
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+ Le pont de Yichang est un pont suspendu construit en 1996.
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+ Le pont de Sutong qui relie Nantong à Suzhou était un des plus longs ponts à haubans lorsqu'il a été achevé en 2008.
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+ Les grandes concentrations humaines de la Chine du nord, en particulier les agglomérations de Pékin et Tianjin, ne disposent pas de ressources en eau suffisantes. En 2012 pour la ville de Pékin les ressources combinées des rivières proches étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. Pour remédier à cette situation, la ville de Pékin tente de réduire les quantités d'eau consommées et puise dans les ressources de la province de Hebei et dans les nappes phréatiques dont le niveau baisse de 2 à 3 mètres par an. Alors que la Chine du nord relativement aride connait une pénurie chronique, la Chine du sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose au contraire de ressources en eaux excédentaires[104].
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+ Le projet de transfert d'eaux sud-nord (en chinois 南水北调工程; en pinyin : Nánshuǐ Běidiào Gōngchéng) est évoqué dans les années 1960 par Mao : son objectif est de détourner une partie des eaux du Yangzi et de ses affluents pour fournir de l'eau au nord de la Chine. Il ne prend corps qu'au début des années 2000 . Ce gigantesque projet comprend la construction de trois ensembles de canalisations pour amener l'eau vers le nord :
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+
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+ Le projet, qui devrait être achevé dans son ensemble en 2050, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau à l'horizon 2050 par an soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure)[105]. En 2014 sa mise en œuvre avait déjà couté 79 milliards d'US$[106].
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+ Le projet a un impact humain et écologique. Pour surélever le barrage du barrage du Danjiangkou il a fallu déplacer 345 000 personnes qui occupaient des terrains désormais sous les eaux. Les prélèvements sur le Han pourraient menacer les ressources en eau de la région traversée par ce fleuve et il est question de prélever une fraction des eaux du barrage des trois gorges pour le transférer dans le barrage du Danjiangkou[104].
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+
135
+ En mai 2006, des experts chinois ont publié des rapports alarmants sur l'état de la pollution du fleuve. L'approvisionnement en eau potable de l'agglomération de Shanghai pourrait devenir problématique si aucune solution n'est trouvée. L'autre problème concerne le nombre d'espèces animales peuplant les rives du fleuve : leur nombre est passé de 126 au milieu des années 1980 à 52 en 2002.
136
+
137
+ Le tiers de la pollution proviendrait des engrais chimiques, des pesticides et des rejets agricoles, le reste venant des villes, du secteur industriel et des bateaux. D'ailleurs ces eaux sont considérées comme les plus turbides de la planète, avec un transport de sédiments qui est estimé à 680 millions de tonnes par an[107].
138
+
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+ Bien qu'il alimente 40 % du territoire chinois et fournisse l'eau nécessaire à 70 % de la production rizicole, 25 milliards de tonnes d'eaux souillées urbaines et industrielles y sont déversés chaque année[38].
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+
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+ L'érosion des sols touche 622 200 km2 soit 34,6% de la surface du bassin versant du Yangzi. Le fleuve et ses affluents emportent 2,4 milliards de tonnes de sédiments par an. L'érosion touche plus particulièrement le cours inférieur du fleuve Jinsha (Yangzi, le bassin versant de la Hialing, de la Tuo, le cours moyen de la Min, les cours supérieurs de la Wu et de la Chishui, la région des Trois-Gorges et le cours supérieur de la Han. Cette érosion est principalement liée à la conversion des régions vallonnées couvertes de forêts et des prairies en terres cultivées mais également à l'exploitation de carrières, la construction de routes, l'exploitation des mines et différents projets de construction. La superficie touchée s'accroit de 1 000 km2 par an ce qui accroit la masse des sédiments emportés de 150 millions de tonnes[108].
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+ Les barrages et retenues d'eau perturbent l'écoulement du fleuve et son écosystème[109].
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+ Les sédiments transportés par le fleuve jouent un rôle central dans le maintien du lit du fleuve, la relation du fleuve avec ses lacs et la formation de son estuaire. Les barrages et les réservoirs modifient le processus de transport des sédiments ce qui affecte directement le cours du Yangzi l'habitat des organismes aquatiques[110].
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+ Le Yangzi Jiang (en français fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé, en chinois Chang Jiang c'est-à-dire long fleuve) est le plus important des fleuves chinois avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 300 km. Il prend sa source dans l'ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d'habitants à plus de 5 300 mètres d'altitude. Son cours prend d'abord une orientation sud-ouest et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 kilomètres de sa source le Yangzi arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale d'ouest en est qu'il va conserver jusqu'à son débouché dans la Mer de Chine orientale. Il traverse successivement le riche bassin agricole du Sichuan et sa capitale économique Chongqing, les défilés des trois Gorges avant de pénétrer dans une vaste plaine caractérisée par de nombreux lacs et de grandes concentrations humaines dont la ville de Wuhan. En quittant cette plaine il passe par un dernier étranglement avant de former un delta de près de 200 kilomètres de long sur lequel se trouve une dizaine de villes millionnaires dont les mégapoles de Nankin et Shanghai.
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+ Le fleuve et ses affluents drainent un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés peuplé par plus de 430 millions d'habitants. Le fleuve traverse les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l'Anhui et du Jiangsu et ses affluents irriguent également le Tibet, le Shaanxi, le Henan, le Guizhou, le Guanxi, le Guandong, le Fujian et le Zhejiang. Depuis plusieurs milliers d'années ses ressources en eau jouent un rôle central dans l'économie agricole de la Chine (en particulier la culture du riz et les pêcheries) et la survie de sa population. Les hommes ont tenté depuis plus de 4 000 ans de maitriser ses crues violentes en construisant des réseaux de digues. L'essor fulgurant qu'a connu l'économie chinoise depuis les années 1990 a entrainé la construction d'aménagements gigantesques sur son cours (barrages, canaux d'irrigation, lacs de retenue) tel que le barrage des Trois-Gorges. Mais l'industrialisation croissante du bassin versant, l'artificialisation du fleuve et de ses affluents ainsi que la croissance démographique ont entrainé des désastres écologiques en décimant les espèces endémiques. Les responsables chinois tentent désormais de concilier les besoins économiques et la préservation des écosystèmes.
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+ Le Yangzi est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l'Amazone et le Nil et par son débit après l'Amazone et le Congo. Ce n'est que le 10e fleuve pour la superficie de son bassin versant mais celui-ci est le plus peuplé.
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+ Le Yangzi Jiang (chinois simplifié : 扬子江 ; chinois traditionnel : 揚子江 ; pinyin : Yángzǐ Jiāng ; Wade : Yang²-tzu³ Chiang¹ ; EFEO : Yang-tseu Kiang ; cantonais Jyutping : Joeng⁴-zi² Gong¹ ; litt. « fleuve Yangzi »écouter) ou Chang Jiang (长江 / 長江, Chángjiāng, « long fleuve » écouter) ne désigne en chinois que la partie aval du fleuve entre Nankin et l'embouchure[1]. Ce nom vient du petit bourg de Yangzi près de Yangzhou. Traditionnellement Yangzi Jiang (chinois : 揚子江) désigne la partie située en aval de Yangzhou[2] ou plus largement entre Nankin et l'embouchure. Les Européens ont retenu ce nom et l'ont appliqué à tout le fleuve. Le fleuve s'appelait autrefois Jiang Shui ou simplement Jiang. Le mot Shui en chinois classique désignant les fleuves ou rivières en général, et Jiang était le nom propre du Yangzi Jiang. Le sens du mot Jiang s'est élargi depuis, il signifie maintenant « fleuve » en général[note 1]. De nos jours pour leschinois, c'est le Chang Jiang, littéralement le « long fleuve » ou également Wanli Changjiang, le «Fleuve des mille li». Il est appelé en tibétain Dri chu (འབྲི་ཆུ་, Wylie bri chu, lit. « fleuve de la femelle du yack »).
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+ Traditionnellement, chaque partie du fleuve porte un nom propre (en particulier dans la littérature). Ces différentes appellations sont déclinées dans le tableau ci-dessous[2] :
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+ Le Yangzi est situé en Chine centrale et du sud qu'il traverse d'ouest en est. Il est long de 6 300 km et son bassin versant a une superficie de 1,8 millions de km2. Son bassin versant est compris entre les latitudes nord 35°54' et 24°17' et les longitudes est 112°25' et 90°33'. Avec ses affluents il irrigue plus de 95% des provinces du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi et des municipalités de Chongqing et de Shanghai, 50 à 75% du Guizhou, 25 à 50% du Shaanxi, de l'Anhui, du Jiangsu et du Yunnan, 10 à 25% des provinces du Qinghai, du Zhejiang, du Henan, du Gansu, du Guangxi, du Guangdong, du Fujian et de la région autonome du Tibet. Son cours est tradictionnellement divisé de la manière suivante[3]. Le cours du Yangzi est habituellement divisé en trois sous-ensembles[4] :
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+ La localisation précise de la source du Yangzi est longtemps restée inconnue, initialement à cause de l'absence d'outils de mesure précis, puis du fait de la situation reculée de la région des sources et enfin à cause de la complexité du réseau hydrographique sur le plateau tibétain. Il y a 3 000 à 4 000 ans le Yangzi, au débouché des Trois Gorges, pénétrait dans une région occupée par un grand nombre de lacs et de marécages qui ont été asséchés par la suite. La population était clairsemée et les habitants n'étaient pas capables de déterminer si le Yangzi était l'affluent du Han ou l'inverse bien que le débit moyen du Yangzi est 10 fois supérieur à celui de son affluent. En effet le cours du Han est à certains endroits très large (1 000 à 2 000 mètres) tandis que le lit du Yangzi Jiang peut s'étrangler à 200 mètres au niveau des Trois Gorges notamment à leur débouché avant Yijiang (passe de Nanjin). Un chapitre consacré au Grand Yu figurant dans le plus ancien des écrits chinois, le Classique des documents rédigé sans doute vers 500 avant J.C., corrige cette erreur mais indique que la source du Yangzi se situerait dans les monts Min et que la rivière Tuotuo (la véritable source) serait un affluent situé plus à l'est. Le fleuve Min va longtemps être considéré comme la source du Yangzi pour plusieurs raisons : à son confluent à Yibin le Yangzi/Jinsha a un débit moyen supérieur de seulement un tiers à celui de le Min, sa largeur est généralement inférieure car le fleuve circule la plupart du temps dans une vallée encaissée (150 à 200 m contre 400 à 1 000 mètres) et son cours n'est pas navigable contrairement à celui du fleuve Min. C'est le voyageur/géographe Xu Xiake (1587-1641) qui établit le premier que le Yangzi/Jinsha constitue le fleuve principal. Une expédition, organisée sous l'empereur Kangxi effectue une première reconnaissance de la région des sources sur le plateau tibétain sans toutefois parvenir à identifier précisément l'origine du Yangzi. Un atlas géographique publié en 1718 consigne ces découvertes. En 1761 Chi Zhaonan décrit de manière détaillée les différents cours d'eau situés dans la région des sources du Yangzi[5].
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+ La recherche de la véritable source du Yangzi Jiang est relancée à partir des années 1970 lorsque plusieurs expéditions scientifiques chinoises sont organisées. Les trois principaux cours d'eau contribuant à la formation du Yangzi Jiang dans cette partie du plateau tibétain sont le Chumar, le Tuotuo et le Dangqu. La rivière Chumar est rapidement exclue en tant que source car son débit est le plus faible et elle s'assèche souvent en hiver. Le Dangqu a un débit cinq à six fois plus important que le Tuotuo et son bassin versant a une superficie plus importante. Mais la commission officielle chinoise retient le Tuotuo comme la source officielle du Yangzi Jiang pour plusieurs raisons : son origine est mieux établie, la distance à vol d'oiseau de l'estuaire est nettement plus importante et sa longueur est plus importante d'une vingtaine de kilomètres (des mesures effectuées par la suite prouveront que le Dangqu est en fait plus long de 12 km)[6]. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi.
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+ Le Yangzi prend sa source sur le plateau tibétain dans la province chinoise du Qinghai au pied du mont Geladaindong qui culmine à 6 621 mètres et constitue le plus haut sommet des monts Tanggula. La source elle-même est située à une altitude de 5 395 mètres au pied du glacier sud qui descend de cette montagne. Après avoir émergé d'un canyon étroit la rivière circule sur un terrain relativement plat sillonné de petits cours d'eau et entouré de sommets arrondis. Le sol, couvert de neige en hiver, se transforme en prairie à la belle saison. La présence d'une épaisse couche de pergélisol (la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C) ne lui a pas permis de creuser un lit et la rivière, peu profonde, s'étale largement dans un paysage désolé et inhabité, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation arbustive. La première section du fleuve, longue de 346 kilomètres, est baptisée Tuotuo. Sur cette partie de son cours d'eau la rivière descend d'une altitude de 5 400 à 4 470 mètres (pente de 2,69 ‰). Le bassin versant associé a une superficie de 17 600 km2[7].
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+ Toute cette partie du plateau tibétain faiblement arrosé (moins de 250 mm de précipitations annuelles) est occupée par une steppe pratiquement déserte. La région des sources fait partie de la division administrative de niveau bourg de Tanggulashan (Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi) qui occupe une superficie de 47 540 km2 mais compte seulement 1 300 habitants (densité : 0,03 habitants/km2). Ceux-ci sont concentrés dans une dizaine de hameaux situés le long des deux axes de transport qui relient Golmud à Lhassa et qui ont été construits côte à côte : la Route nationale 109 et la ligne ferroviaire Qing-Zang. Les habitants vivent de l'élevage de troupeaux de moutons. Une grande partie de la région des sources fait partie de la réserve naturelle des Sources des trois rivières (Sanjiangyuan) qui protège notamment les abords du mont Geladaindong et une grande partie du cours du Dangqu[8] .
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+ La confluence avec le premier affluent d'importance - le Dangqu venu du sud - marque la fin de cette section et le cours d'eau prend alors le nom de Tongtian. Le Dangqu est long de 352 km et son bassin versant a une superficie de 30 786 km2. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi, mais officiellement et pour des raisons historiques (la source du Dangqu n'a été découverte qu'à la fin du XXe siècle) le gouvernement chinois a maintenu que le Tuotuo constituait la première section du Yangzi. Le Dangqu prend sa source à une altitude moins élevée que le Tuotuo et son cours, beaucoup moins pentu, divague au milieu de marécages. Après ce confluent le Tongtian continue de progresser sur le plateau glacé sur une longueur de 278 km (pente de 0,9 ‰) avant de recevoir son deuxième affluent d'importance venu du nord : la rivière Chumar longue de 515 km est alimentée par la fonte des neiges en provenance des monts Kunlun. Son bassin versant d'une superficie de 20 800 km2, caractérisé par la rareté de la végétation, est couverte de dunes de sable. Le long de cours d'eau l'érosion intense donne une couleur rouge aux eaux. Après ce confluent, le Tongtian parcourt 550 km dans un paysage montagneux. Le cours d'eau, dont la largeur se resserre entre 50 et 200 m, circule dans un canyon. Il dessert une première ville d'importance, Yushu, avant de recevoir un affluent de la rive droite : la rivière Batang. Il a alors parcouru 828 km depuis son confluent avec le Danqqu[7].
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+ Cultures en terrasses au débouché des gorges du Saut du tigre (Yunnan).
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+ Le premier coude du Jinsha (cours supérieur du Yangzi) à Shigu dans la province du Yunnan.
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+ À partir de son confluent avec la rivière Batang le fleuve prend le nom de Jinsha (« sables dorés ») (autrefois Shengshui ou Lishui) qui lui a été donné à cause de la couleur jaune/dorée du sable de la rivière. Cette partie du fleuve est longue de 2 290 km. Le fleuve, qui perd 3 300 mètres d'altitude (pente de 1,45 ‰) entre ses deux extrémités, dispose d'un gros potentiel hydroélectrique. Jusqu'à la ville de Shigu le fleuve se dirige vers le sud-sud-est dans une vallée rectiligne qui est parallèle à celle de ses principaux affluents situés à l'est et des fleuves Mékong et Salouen à l'ouest. Il forme une frontière naturelle entre la région autonome du Tibet et la province du Sichuan. La Jinsha circule à travers des canyons profonds (jusqu'à 2 000 mètres) creusés dans les monts Hengduan où le cours d'eau semé de rapides se resserre jusqu'à 80 mètres de largeur. Dans des passages plus larges le fleuve, dont le lit atteint 200 mètres de large, est encombré de bancs de sable et d'ilots et est encadré par des terrasses sédimentaires. À Shigu le fleuve effectue un coude à 180 degrés et repart vers le nord. Il traverse les gorges du Saut du tigre, un canyon spectaculaire de plus de 2 000 m de profondeur devenu un lieu d'excursion touristique prisé[9].
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+ Au niveau de la ville de Dongchuan, il part brusquement vers le nord et serpente dans les monts Hengduanshan au Yunnan, puis commence une inflexion vers l'est où il est rejoint par d'importants affluents (Yalong, Min et Jialing) qui le transforment en un gigantesque cours d'eau boueux, tourbillonnant et chargé des déchets et rejets des 120 millions d'habitants et cultivateurs du bassin du Sichuan.
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+ La dernière section du cours supérieur, entre Yibin et Yichang, est longue de 1 040 kilomètres. La pente moyenne est de 2 ‰ et le bassin versant associé a une superficie de 530 000 km2. La largeur du lit du fleuve est comprise généralement entre 200 et 300 mètres dans les sections les plus étroites et 600 à 800 mètres dans les zones de plaines. Il y a de nombreux de sable et parfois le fleuve se divise en plusieurs chenaux. Le fleuve devient navigable. Cette section du fleuve est baptisé Chuan par les Chinois. La caractéristique la plus marquante de cette section du fleuve est que les principaux affluents du fleuve et peut être certains affluents secondaires, en particulier ceux de la rive droite, ont été capturés par le Chuan. Avant qu'il ne parvienne à rejoindre la mer de Chine orientale en perçant ce qui est aujourd'hui le défilé des trois gorges, le Chuan coulait dans le sens opposé vers le sud-ouest ce que montre bien l'orientation des affluents principaux au niveau de leur confluent[9].
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+ Au niveau de son confluent avec le fleuve Jialing, un de ses principaux affluents, le Yangzi traverse l'agglomération de Chongqing, une des grandes villes de l'intérieur de la Chine avec ses 8 millions d'habitants. Cette ville détient également le record des pluies acides pour toute l'Asie orientale, des nuages sulfureux surplombant en permanence les vallées abritées de ce grand centre industriel.
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+ À partir de la ville de Baidi, le fleuve Yangzi doit se frayer un chemin entre les monts Daba et les monts Wuling. Sur une longueur de 310 kilomètres il se faufile à trois reprises dans des gorges étroites et profondes taillées dans des roches dures. Entre ces Trois Gorges le cours du fleuve, qui peut creuser son lit dans des roches plus tendres, s'élargit. Le premier de ces défilés, le plus impressionnant, est la gorge de Qutang, longue de 8 kilomètres. La largeur du fleuve se rétrécit à 100 mètres et il est dominé par des montagnes qui le surplombent de 1 200 mètres. Les gorges de Wu sont une succession de gorges qui s'échelonnent sur 45 kilomètres entre Wushan et Guandukou (Badong). Enfin la gorge de Xiling, longue de 66 kilomètres, est comprise entre Zigui et le défilé de Nanjin, immédiatement en amont de la ville Yichang qui marque la limite inférieure du cours supérieur et l'arrivée dans un paysage de plaines. Xiling est formé d'une série de sept gorges. Cet ensemble de défilés, à cause de ses rapides, limitait fortement la navigabilité du fleuve avant la construction du barrage des Trois-Gorges édifié à une vingtaine de kilomètres en amont du défilé de Nanjin. Ce barrage gigantesque, inauguré en 2003, le plus grand des barrages jamais construit, retient à pleine capacité un plan d'eau situé 110 mètres plus haut que le fleuve en aval. Le lac de barrage créé ainsi s'étend sur une longueur de 660 km jusqu'à la ville de Chongqing et a permis de supprimer les obstacles à la navigation. Une série d'écluses permet à des navires de 10 000 tonnes de franchir le barrage. Les Trois-Gorges sont également un site de navigation touristique très fréquenté.
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+ Après les Trois Gorges, le fleuve continue sa course vers la côte, mais en s'élargissant et en s'apaisant car son altitude n'est plus que de 10 mètres et il se trouve encore à 1 600 kilomètres de son embouchure. Il pénètre dans une région de plaines et sa pente devient très faible : 34 mm/km jusqu'à Wuhan et 14 mm/kilomètre par la suite. Selon la classification officielle le cours moyen du Yangzi débute immédiatement au sortir des gorges en amont de Yichang. Le fleuve traverse d'abord la province de Hubei baptisée la province des mille lacs car elle est parsemée de lacs et de méandres abandonnés. De nombreux affluents convergent dans cette plaine. Ce sont d'abord sur sa rive droite le Yuan et le Xiang, affluents de la rive droite qui se déversent par l'intermédiaire du lac Dongting, puis le Han, son affluent le plus long, qu'il reçoit sur sa rive gauche au niveau de la mégalopole de Wuhan. Entre Zhucheng (à une soixantaine de kilomètres en aval de Yichang) et le canal de communication avec le lac Dongting, le cours du fleuve divague fortement. Sur sa rive gauche la plaine Jianghan, une région de production agricole intensive, est sillonnée de milliers de canaux de drainage et les terres sont protégées par un immense réseau de digues. Sur la rive droite des déversoirs permettent en temps de crue de dériver les eaux excédentaires vers le lac Dongting. Toutefois celui-ci a vu sa superficie divisée par quatre au cours du siècle passé : les habitants ont progressivement colonisé ses rives en créant des polders tandis que les dépôts de sédiments arrachés par le fleuve à son cours moyen, ont fortement diminué sa capacité d'absorption des crues. Avant l'aménagement du barrage des trois gorges, le fleuve devenait navigable à partir de Yichang jusqu'à l'estuaire, créant une voie de communication parfaite pour écouler vers l'extérieur les productions locales. Aussi la densité des villes à vocation essentiellement commerciales s'accroit sur le cours du fleuve lui-même (Jinzhou, Shashi, Yueyang et Jiujiang) et celui de ses affluents navigables (Changsha et Nanchang)[10]. Le fleuve atteint à la hauteur de la mégalopole de Wuhan une largeur de deux kilomètres. En aval de Wuhan le Yangzi reçoit sur sa rive droite les eaux du Gan par l'intermédiaire du lac Poyang. La convergence de tous ces affluents depuis Yichang (Yuan , Xiang, Han et Gan) est à l'origine de crues violentes malgré le rôle amortisseur joué par les deux lacs en particulier le lac Dongting dont la superficie peut passer de 6 000 à 20 000 km2, ce qui permet de détourner une partie des eaux excédentaires. Mais malgré la profondeur et la largeur du lit du fleuve, celui-ci ne permet d'écouler qu'environ 46 000 m3/s. Lorsque le débit du fleuve dépasse 75 000 m3/s, comme en 1931, des inondations catastrophiques ont lieu.
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+ Immédiatement après le déversoir du lac Poyang, en aval de Hukou, commence le cours inférieur d'une longueur de 938 km. Le fleuve est encombré de bancs de sable et se subdivise parfois en plusieurs bras. Le fleuve devient plus large à partir d'Anqing et la vitesse de ses eaux diminue. Une grande partie des alluvions transportées jusque là se déposent dans le lit du fleuve. À partir de Tongling les effondrements des berges sont fréquents. Arrivé à Jiangyin la largeur du fleuve passe de 1,4 à 5,7 kilomètres. C'est dans cette partie du fleuve que l'on peut commencer à trouver des esturgeons, des spatules et des alligators de Chine.
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+ L'estuaire du Yangzi, qui officiellement débute à Xuluijing et s'étire jusqu'à la bouée 50 au débouché du fleuve dans la mer de Chine orientale, est long de 182 kilomètres et forme un large delta. Le cours du fleuve se subdivise une première fois en chenal nord et sud à la hauteur de l'île de Chongming. Celle-ci, longue de 32 kilomètres et large de 6,5 kilomètres a été formée par les dépôts alluvionnaires du Yangzi. La branche sud se subdivise à son tour au niveau des îles de Changxing et de Hengsha en chenal nord et sud. À la hauteur de ces iles sur la rive sud, se trouve Shanghai, la plus peuplée des villes chinoises et le moteur de son économie. Le fleuve reçoit la rivière Huangpu qui traverse cette mégapole. Enfin le banc de sable de Jiuduansha entraine la partition du chenal sud en passage nord et passage sud. Le fleuve se jette dans la mer par quatre chenaux : la branche nord, le chenal nord, le passage nord et le passage sud. Le passage nord constitue la principale voie d'eau pour la navigation au niveau du port de Shanghaï. Ces différents chenaux s'étalent sur 90 kilomètres du nord au sud[11].
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+ La partie du delta formé par le fleuve qui n'a pas été occupée par les constructions, rassemble des terres agricoles, des lacs, des étangs, d'innombrables îlots et des milliers d'hectares de roselières.
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+ Le Yangzi a plus de 7 000 affluents. Huit d'entre eux ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 80 000 km2 : quatre sont situés sur le cours supérieur (Yalong, Min, Jialing, et Wu) et quatre se jettent dans le cours moyen du Yangzi : Yuan, Xiang via le lac Dongting, Gan via le lac Poyang et Han. 49 affluents ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 10 000 m2 et le bassin versant de 437 affluents dépassent les 1 000 km2[12].
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+ Les principaux affluents du Yangzi sont d'amont en aval [12] :
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+ Il existe un très grand nombre de lacs sur le bassin du Yangzi Jiang. Leur superficie totale est d'environ 20 000 km2 soit 4% de celle du bassin versant. Ils sont principalement concentrés sur les cours moyen et inférieur du fleuve (92% de la superficie totale) notamment avec quatre des cinq plus grands lacs de Chine : le lac Dongting, le lac Poyang, le lac Tai et le lac Chao. Leur superficie a régressé de plus de 30% depuis 1949 du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs : la construction d'ouvrages de contrôle des crues, un meilleur drainage des terrains, la lutte contre les parasites vivant dans les eaux stagnantes, l'envasement et la progression des terres cultivées par asséchement des rives. La circulation des eaux des principaux lacs, qui étaient autrefois directement connectés au fleuve Yangzi, est désormais bloquée (sauf dans le cas de Dongting et Poyang) par des écluses mises en place à la fin des années 1980. En conséquence les lacs ne peuvent plus jouer avec autant d'efficacité leur rôle d'amortisseur de crues[13]. Il y avait en 2009 46 000 réservoirs construits sur l'ensemble du bassin versant du Yangzi représentant une capacité de stockage de 250 milliards de m3. 166 de ces réservoirs ont à eux seuls une capacité de 191 milliards de m3.
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+ La civilisation chinoise se développe initialement à partir du cours moyen du fleuve Jaune et s'étend à la Chine du nord. Mais très rapidement le fleuve Yangzi va jouer un rôle central dans l'histoire de la Chine.
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+ Les premières traces d'activité humaines le long du fleuve remontent à 27 000 ans et ont été découvertes dans la région des Trois Gorges[14]. La culture de Hemudu et celle de Majiabang, qui sont les premières à cultiver le riz, occupent les terres autour du Yangzi inférieur à compter du 5e millénaire avant J.C.[15]. La culture de Liangzhu qui les remplace à compter du 3e millénaire avant J.C. est manifestement influencée par celle de Longshan qui occupe le cours moyen du Fleuve Jaune et crée les premiers éléments de la civilisation chinoise. On sait que les habitants du bassin versant du Yangzi, les Yue, avaient des coutumes très différentes de leurs voisins du nord, se noircissant les dents, tatouant leurs corps et vivant dans des petits villages entourés de roseaux[16] et étaient considérés comme des barbares par leurs voisins du nord. La vallée du Yangzi moyen est occupée à l'époque par des cultures néolithiques beaucoup plus sophistiquées[17],[18]. Par la suite ce seront les premières à passer sous l'influence culturelle de la Chine du nord. La plaine Jianghan, que traverse le cours moyen du Yangzi et subit les crues périodiques du fleuve qui reçoit plusieurs de ses grands affluents est à l'époque occupée par des marécages. Les premiers occupants commencent néanmoins à coloniser cette région dès le néolithique[19],[20].
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+ Sur le cours inférieur du Yangzi deux tribus de Yue, les Gouwu et les Yuyue, entrent dans la sphère d'influence culturelle des Zhou (Chinois du nord) à compter du IXe siècle av. J.-C. et forment les royaumes de Wu et de Yue. Leurs habitants sont réputés pour leurs épées, leurs navires et comme pêcheurs. Ils adoptent les institutions politiques, l'écriture en caractères chinois et les technologies militaires de leurs puissants voisins du nord. L'état de Jing implanté initialement au nord de la Chine étend son emprise cours moyen du Yangzi en progressant le long du fleuve Han, affluent du Yangzi. Au cours de cette expansion il prend le nom d'état de Chu[21],[22]. Ayant établi sa capitale au milieu du cours moyen du Han, les dirigeants de l'état de Chu (500 ans avant J.-C.) contribuent à accélérer la colonisation du cours moyen du Yangzi.
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+ Les États du bassin du Yangzi jouent un rôle politique croissant dans l'histoire de la Chine durant la Période des Printemps et Automnes (771-481) et celle des Royaumes combattants (481-221 av J.C.). Les conflits, qui embrasent la Chine du Nord, s'étendent au bassin du Yangzi lorsque l'État de Wu pour contrer la puissance croissante de son voisin, l'État de Chu, s'allie à l'État de Jin. Wu parvient en 506 av. J.-C. à saccager Ying, la capitale de son adversaire. Mais Chu s'allie à l'État de Yue et en 473 av. J.-C., Goujian, le roi de cet État, vainc et annexe l'État de Wu. Il déplace sa capitale dans la ville de Wu dans ce qui est aujourd'hui la ville de Suzhou. En 333 av J.-C., Chu prend le dessus sur son rival et annexe l'État de Yue.
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+ En Chine du Nord, l'État de Qin fondé sur le bassin du Wei, affluent du Fleuve Jaune, monte rapidement en puissance en mettant en place une organisation étatique qui s'appuie sur une énorme armée financée par les excédents agricoles. L'état de Qin commence à étendre son territoire au bassin versant du Yangzi en annexant les États de Ba et de Su en 316 av JC. Tous deux sont situés dans le Sichuan sur la cours supérieur du Yangzi. En 278 av JC, Quin, qui achevé la conquête de la Chine du Nord, attaque l'état de Chu qui domine le cours inférieur du Yangzi et constitue son dernier grand rival. Après sa victoire Qin Shi Huang fonde le premier empire chinois[13]. C'est l'état de Qin qui réalise les premiers travaux d'irrigation d'envergure dans le bassin du Yangzi : le système d'irrigation de Dujiangyan créé en 256 avant J.C. près de Chengdu (Sichuan) dérive les eaux de la Min, un affluent du Yangzi. Il permet d'accroitre fortement la production agricole de la plaine environnante. Les ressources excédentaires produites permettent à l'état de Qin de réaliser la campagne d'unification de la Chine. Cet ouvrage toujours opérationnel 2 260 ans après leur réalisation est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en tant que plus ancien ouvrage hydraulique du monde[23]. Après sa victoire l'empereur Qin Shi Huang étend son territoire vers le sud en annexant grande partie de la région de Guangzhou, du Guangxi et sans doute aussi du Fujian en effectuant une poussée jusqu'à Hanoï. Pour permettre cette conquête en facilitant le ravitaillement des armées, il fait construire le canal Lingqu qui met en communication la rivière Xiang, affluent du fleuve Yangzi Jiang avec la rivière Li qui fait partie du bassin versant de la rivière des Perles et irrigue les territoires ennemis. Ce canal long de 32 kilomètres, qui épouse les courbes de niveau du relief, est le premier ouvrage de ce type construit par l'homme[24].
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+ Le territoire de l'empire a été divisé en 36 commanderies[13]. La chute de la dynastie Qin intervient très rapidement (206 av J.C.) et l'empire éclate alors en plusieurs états. Les commanderies du sud forment le royaume de Nanyue dont le territoire comprend le Guandong, le Guangxi et Yunnan tandis que le reste de l'empire se retrouve divisé en 18 royaumes. Très vite, deux puissances en émergent ː le royaume du Chu occidental, dirigé par Xiang Yu et le royaume de Han dirigé par Liu Bang. La guerre Chu-Han (206-202 av JC) les opposent et s'achève par la victoire du Han. Lui Bang se proclame empereur et fonde la dynastie Han. Sous le règne de ces empereurs (206 av J.C. - 220 après J.C.), la région du Yangzi joue un rôle croissant. Les systèmes d'irrigation, qui avaient commencé à être mis en place sous les Qin sont étendus. Certaines zones inondables sont transformées en terres agricoles et des digues sont construites le long du fleuve, en particulier sur le cours moyen[25], ainsi que le long de ses affluents pour les protéger des crues saisonnières.
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+ À la chute de la dynastie Han débute la période des trois royaumes (220-280 ap JC) La Chine éclate en trois états : le royaume de Wei qui domine le bassin du fleuve Jaune au nord, celui de Wu qui s'étend au cours moyen et inférieur du Yangzi et le royaume de Shu centré sur le bassin du Sichuan. Les Wu généralisent la pratique du tuntian qui permet de mobiliser de vastes ressources humaines, notamment les réfugiés chassés par les conflits en cours et les soldats désœuvrés, pour tranformer des terrains en friche en terres agricoles. Ce système permet de créer les premiers polders dans les zones inondables du cours inférieur et moyen du Yangzi. Cette organisation sera reprise de manière systématique par les successeurs des Wu. Le royaume initie la mise en valeur du delta du Yangzi, une région de marais jusque là impropre à une exploitation agricole, avec les premiers travaux hydrauliques autour du lac Tai. Ce début de mise en valeur est également lié à l'implantation de la capitale à Nankin et à l'afflux de réfugiés fuyant les combats dans le nord de la Chine[26].
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+ Sous les dynasties Sui (581–618) et Tang (618–907) les ouvrages hydrauliques se multiplient dans la région du lac Tai et à sa périphérie au sud : construction de digues pour protéger des crues du fleuve mais également de l'envahissement des terres du delta par la mer, construction de réservoirs (bei-tang) pour irriguer les terres durant la saison sèches, constructions de canaux destinés selon le cas à drainer ou à irriguer, multiplication des polders (weitian), gagnés sur les hauts fonds lacustres et les terres marécageuses. Le delta du Yangzi et sa périphérie deviennentt une région agricole exportatrice.
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+ Le Yangzi devient l'artère principale du système de voies fluviales de la Chine de l'intérieur et le restera jusqu'à la construction du réseau de chemins de fer au XXe siècle. Le Grand Canal qui relie le Yangzi au fleuve Jaune (1 776 km) est achevé sous la dynastie Sui (581–618 ap. JC) et sera en partie refondu et complété entre 1271 et 1633 pour lui permettre de desservir Pékin. Dans sa partie sud il traverse le delta du Yangzi. Il est utilisé principalement pour transporter en Chine du nord, les excédents agricoles produits dans cette région. Au plus fort de son utilisation il est sillonné par 8 000 jonques et sampans[27] qui transportent chaque année environ 300 000 tonnes.
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+ La mise en valeur agricole du cours moyen du Yangzi est beaucoup plus tardive. Elle se fait principalement au XIIe siècle sous la dynastie des Song du sud et est parachevée sous les dynasties Ming et Qing qui en font à son tour une région agricole clé de l'empire chinois. Deux régions agricoles importantes sont ainsi créées. Le bassin du Nanyang au nord du Hubei où domminent les digues (di) et enceintes (yan). Les principaux ouvrages sont les systèmes d’irrigation de Liumenyan et Hongquebei et la canalisation de la rivière Bai (affluent du Han) qui permet de créer une liaison fluviale entre Pékin et le moyen Yangzi. La deuxième région est la plaine des deux lacs (Dongting et Poyang) une zone dépressionnaire qui était jusqu'à cette époque un immense marécage sillonné par de multiples cours d'eau. Les aménagements effectués se traduisent par la création d'un ensemble de lacs et la création de polders protégés par des digues circulaires (weiyuan)[28].
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+ Sur le plan politique, le Yangzi, trop large pour être franchi par un pont devient une frontière naturelle qui sépare la Chine du nord et la Chine du sud. Le fleuve joue ce rôle de frontière en particulier durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589) et à l'époque des Song du sud (1127-1279). De nombreuses batailles ont lieu le long du fleuve, la plus connue étant la bataille de la Falaise rouge (208) à l'époque des Trois Royaumes. Durant les guerres entre les dynasties Jin et Song, plusieurs batailles navales ont lieu sur le fleuve. Les plus connues sont la bataille de Caishi (1161) qui permet aux Song de repousser l'invasion des Jin et la bataille de Tangdao qui a lieu la même année.
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+ Sous la dynastie Song ((960-1279) le bassin versant du Yangzi inférieur (le Jiangnan) devient la région la plus prospère du territoire chinois et fournit entre un tiers et la moitié des revenus du pays. La région du cours moyen autour de Wuhan, le Janghan, deviendra à son tour un important grenier à céréales à compter de la dynastie de Ming(1368-1644)([29].
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+ La révolte des Taiping, un grand soulèvement populaire, balaye entre 1851 et 1864 le bassin versant des cours inférieur et moyen du Yangzi. Son origine est multifactorielle : forte croissance démographique, série de catastrophes naturelles (crues des principaux fleuves), pression fiscale et incompétence des gouvernants. Les insurgés occupent Nankin en 1853 dont ils font leur capitale et prennent rapidement le contrôle de l'ensemble du bassin versant du fleuve jusqu'à Wuhan mais ils échouent dans leurs tentatives de conquérir Shanghai, Pékin et le cours supérieur du Yangzi. C'est seulement en 1864 que les Qin parviennent à reprendre Nankin et à vaincre les principales armées de la rébellion. Le bilan de la révolte sur le plan humain est terrible : 10 à 30 millions de morts et 30 millions de fugitifs[30]. Les villes et les régions de l'intérieur sont désertées au profit des villes côtières comme Shanghaï dont la population connait une croissance exponentielle.
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+ Les premiers bateaux à vapeur à circuler sur le Yangzi, sont des navires anglais armés qui viennent appuyer les troupes anglaises au cours de la première guerre de l'opium qui oppose le Royaume Uni à la Chine. Le traité de Tien-Tsin (1858) impose à la Chine notamment la libre circulation de bateaux de commerce et militaires européens sur le Yangzi et l'ouverture au commerce international de plusieurs ports situés sur ce fleuve : Hankou et Nankin dans un premier temps puis Wuhan et Jiujiang une fois que les Qing ont reconquis les territoires occupés par la révolte des Taiping[31]. Un premier armateur britannique, la China Navigation Company, est créée en 1876 pour transporter marchandises et passagers le long du cours du fleuve. Des armateurs chinois créent leurs propres flottes de navires à vapeur qui remontent le fleuve jusqu'à Yichang à 1 600 kilomètres de l'embouchure. Les navires océaniques parviennent à remonter jusqu'à Hankow à 1 000 kilomètres de l'embouchure tandis que les 300 premiers kilomètres du fleuve sont accessibles par n'importe quel navire de haute mer de l'époque.
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+ Avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1979, les dirigeants chinois adoptent une politique d’ouverture (kaifang) qui est d'abord testée dans le sud de la Chine (Zone économique spéciale de Shenzhen). Elle est ensuite progessivement étendue au bassin du Yangzi à compter de 1990 d'abord dans le delta (Nouvelle Zone de Pudong à Shanghai) puis à l'intérieur des terres[28]
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+ Le Yangzi est un fleuve typique des régions soumises au régime de la mousson avec des précipitations concentrées durant l'été et un minimum durant l'hiver. 70% du bassin fluvial du Yangzi étant situé dans des régions de hautes montagnes ou de collines, les phénomènes d'érosion et de ravinement généré par les crues éclairs sont omniprésents. En conséquence le fleuve transporte une proportion importante de sédiments[32].
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+ La majorité du bassin versant du fleuve est situé dans les régions tempérées ou sous l'influence de la mousson. La hauteur des précipitations reflète cette situation avec une moyenne annuelle de 1 087 mm. Mais la distribution spatiale de ces précipitations est hétérogène. Elles sont les plus faibles au niveau des sources sur le haut plateau tibétain : inférieures à 50 mm au tout début du cours, elles restent inférieures à 200 mm sur les 1 200 premiers kilomètres jusqu'à Yushu. Malgré le climat glacé de ce plateau et des zones montagneuses environnantes, qui sont favorables aux chutes de neige et permettent la présence de nombreux glaciers[note 3], l'essentiel de l'apport en eau se fait sous forme de pluie : la fonte des glaces ne représente que 7,7 % du volume à Yushu. En aval de cette ville, la hauteur des précipitations augmente rapidement et est compris entre 600 et 1 200 mm sur tout le cours moyen et inférieur du fleuve. Les précipitations sont supérieures à 1 200 mm dans la partie occidentale du Sichuan, la partie occidentale des monts Daba et sur le bassin fluvial des fleuves se jetant dans les lacs Dongting et Poyang[33].
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+ Les précipitations sont réparties de manière inégale au cours de l'année[34] :
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+ Précipitations annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Températures annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Le débit total du fleuve a été observé pendant 64 ans (1923–1986) à Datong, ville située à quelque 511 kilomètres de son embouchure dans la mer de Chine orientale. Datong est la dernière station de mesure sur le fleuve qui échappe à l'influence de la marée[35]. Au niveau de cette station, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 28 811 m3/s pour un bassin versant de 1 712 673 km2. Cette surface représente plus de 95 % du bassin versant total de 1 800 000 km2 du fleuve, et ne diffère que de peu avec le débit final à son embouchure. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve atteint donc le chiffre de 531 millimètres par an.
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+ Le débit moyen évolue de la manière suivante de l'amont vers l'aval :
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+ Le bassin versant du Yangzi est situé dans la région des moussons d'été. Les crues du Yangzi constituent un phénomène récurrent qui découle de la concentration des précipitations sur la période estivale (70 à 80% des précipitations annuelles) et du volume des précipitations important sur une grande partie du bassin versant et particulièrement élevé dans sa partie sud-est. Lorsque le courant El Niño est actif, les anticyclones positionnés sur le nord-ouest de l'Océan Pacifique se renforcent et la mousson d'été génère des précipitations plus importantes. Les crues ont lieu principalement en juin et juillet. Elles sont souvent dévastatrices et ont contribué à freiner le développement de cette région en particulier le long des cours moyen et inférieur (de Yichang à l'estuaire). Depuis plus de mille ans les hommes tentent de lutter contre les crues sur cette partie du cours du fleuve en construisant des digues (2 000 km le long du Yangzi). Leur sommet domine désormais de 10 à 15 mètres la plaine environnante et le lit du fleuve a été surélevé par le dépôt de sédiments (on parle de fleuve suspendu). De nombreux lacs, en particulier le lac Dongting et le lac Poyang jouent un rôle central dans la gestion des crues en recueillant une grande partie des eaux excédentaires. Mais ces étendues d'eau ainsi que les zones marécageuses ont été en grande partie transformées en polders, un phénomène ancien mais qui s'est accéléré récemment. Au cours au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les hommes ont largement modifié les conditions d'écoulement du Yangzi et de ses affluents. Ils ont défriché une grande partie des forêts étaient prépondérantes sur le cours supérieur du fleuve et de ses affluents, accentuant les phénomènes d'érosion et donc de comblement des lacs par les sédiments et réduisant la capacité d'absorption des pluies par les sols désormais dénudés[36].
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+ Les crues sur le Yangzi constitue un phénomène récurrent. Au cours des 1000 dernières années la fréquence des crues s'est accrue passant de 5 ans en moyenne durant la dynastie Song-Yuan (960-1367) à 3 ans dans la deuxième moitié du XXe siècle et elle s'est encore accélérée au cours de la première décennie du XXe siècle. Le débit sur le bassin versant est compris entre 20 000 m3/s et 90 000 m3/s. Sur la période 1865-1895 il y a eu 11 crues avec un débit supérieur à 45 000 m3/s sur le cours supérieur, 17 crues avec un débit supérieur à 50 000 m3/s sur le cours moyen et 6 crues avec un débit supérieur à 60 000 m3/s sur le cours inférieur. Alors que le débit moyen du fleuve tend à diminuer au cours des cinquante années analysées, le débit durant les crues durant les crues tend à augmenter. La dernière crue majeure du fleuve au 21e siècle a eu lieu en 1998. Elle a duré deux mois et demi avec un débit atteignant 45 000 à 50 000 m3/s sur le cours supérieur, 60 000 à 70 000 m3/s sur le cours moyen et 75000 à 80 000 m3/s sur le cours inférieur. Cet épisode a mis en évidence que les ouvrages mis en place pour réduire les inondations, la réduction de la taille des lacs et l'érosion affectant un tiers de la superficie du bassin fluvial ont contribué à accroitre le niveau des eaux durant la crue[36].
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+ En juin 2020, la crue à atteint un record datant de 1940. Au 24 juin, les eaux sont montées 5 mètres au-dessus du niveau habituel dans le Xian de Qijiang de la municipalité de Chongqing. Selon la Direction nationale des situations d’urgence, plus de 11 millions de personnes dans 24 provinces du sud de la Chine ont été affectées par ces inondations dues à de fortes pluies, 500 000 ont été évacuées, 9 300 bâtiments ont été détruits, le tout causant une perte économique de 24 milliards de yuans (3 milliards d’euros). Au moins 39 personnes sont mortes ou portées disparues[37].
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+ Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole[38].
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+ Le bassin versant du Yangzi avec son système de lacs forme un ensemble d’habitats aquatiques très variés qui a permis à de nombreux types d'espèces d'y vivre. On trouve 370 espèces de poissons ce qui place le fleuve au premier rang parmi les fleuves asiatiques. Sur ces 370 espèces, 294 sont des poissons d'eau douce, 22 vivent dans des eaux saumatres, 9 sont des espèces circulant entre la mer et le fleuve et 45 sont des espèces marines. 142 de ces espèces sont endémiques (vivent uniquement dans le bassin fluvial du Yangzi) dont 112 vivent sur le cours supérieur du fleuve, 21 sur le cours moyen et inférieur et 9 sur l'ensemble du bassin versant. 188 espèces vivent uniquement dans la Réserve naturelle des espèces de poisson endémiques du cours supérieur du Yangzi. Neuf d'entre elles figurent sur la liste des espèces à protéger dont trois au niveau maximal (niveau I) : l'esturgeon chinois, l'esturgeon du Yang Tsé et l'espadon de Chine. Six espèces bénéficient d'une protection de niveau inférieur (niveau II) : le taimin du Sichuan (de la famille du saumon), la loche de Chine, sinocyclocheilus grahami, le Dali schizothoracin, la grande anguille marbrée et le trachidermus fasciatus[39].
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+ Les caractéristiques de certaines des espèces spécifiques au bassin versant du Yangzi sont détaillées ci-dessous :
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+ Le bassin fluvial du Yangzi abrite également 145 espèces d'amphibiens dont 49 ne vivent que dans cette région. La plupart de ces dernières se trouvent sur le cours supérieur du fleuve ainsi que ses affluents. Cinq de ces espèces sont inscrites sur une liste dont la conservation est suivie par l'état chinois : la salamandre géante de Chine, le triton bosselé de Guizhou, le triton bosselé noir et le crapaud buffle asiatique. 62 espèces d'amphibiens sont considérées comme menacées. Le cours moyen et inférieur du Yangzi offrent des environnements particulièrement favorables aux amphibiens, mais le milieu naturel y a eté en grande partie détruit ou fragmenté entrainant le déclin des espèces qui y vivaient[40].
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+ L'équipement de la Chine en barrages hydroélectriques débute en 1912. Jusqu'en 1949, la guerre civile ainsi que le conflit avec le Japon freinent la réalisation de ces ouvrages et les seuls barrages d'une taille significative sont construits par l'occupant japonais dans le nord de la Chine. Après la victoire du parti communiste chinois en 1949, la priorité est donnée à l'irrigation par rapport à la production d'électricité pour faire face à la forte croissance de la population qui atteint 583 millions d'habitants en 1953. Dans un contexte politique très agité (notamment Révolution culturelle), plusieurs grands barrages sont construits entre 1960 et 1979 sur les affluents du Yangzi : barrage de Zhexi sur le fleuve Zi en 1962 (947 MW), barrage de Danjiangkou sur le fleuve Han en 1973 (900 MW) et barrage de Wujiangdu sur le fleuve Wu en 1979. À compter des années 1980 les dirigeants chinois optent pour une politique d'ouverture et de privatisation partielle. La Banque mondiale et la banque pour le développement en Asie ainsi que des gouvernements étrangers consentent des prêts qui permettent de lancer des projets de centrales hydroélectriques ambitieux[41].
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+ La barrage de Gezhouba construit sur le cours moyen du Yangzi en 1988 est le premier ouvrage de grande taille (2 715 mégawatts) réalisé sur le fleuve. La construction du barrage des Trois-Gorges, situé en aval de Gezhouba à la limite de la région montagneuse du cours supérieur du Yangzi et de la plaine du moyen Yangzi, doit établir un nouveau record mondial en matière de puissance installée (22 500 MW). Sa construction est lancée en 1993 malgré une opposition domestique et internationale qui souligne les répercussions du projet : le déplacement de 1,3 million de personnes, la disparition de terres agricoles fertiles, l'engloutissement de nombreux sites historiques et l'impact écologique. Les partisans mettent en avant la prévention des crues, l'amélioration de la navigabilité, la production de l'électricité et le rôle symbolique d'un projet qui démontre les nouvelles capacités de la Chine. L'opposition intérieure qui ne dépasse pas le cercle des hydrologues en Chine, est muselée. Toutefois à la fin des années 1990, plusieurs événements et catastrophes mettant en évidence les atteintes écologiques produites par une croissance débridée (crue de 1998 du Yangzi, tempêtes de sable à Pékin...) entrainent une certaine sensibilisation de la société civile[41].
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+ La décentralisation de l'État, les réformes économiques (ouverture aux investissements étrangers, économie de marché) entrainent une croissance annuelle de plus de 10 % sur la période 1990-2004. Pour faire face à la croissance de la consommation et décarboniser sa production d'énergie, les dirigeants chinois lancent un plan ambitieux de construction de centrales hydroélectriques qui prévoit de disposer d'une capacité de 270 GW en 2015 et de 330 GW en 2020. Les ingénieurs maitrisent désormais la technologie et il n'est plus nécessaire d'importer les équipements qui sont produits localement. De plus la Chine peut autofinancer ses projets. La construction des barrages est alors réalisée à un rythme étonnamment rapide. Celle-ci est confiée à cinq sociétés contrôlées par l'État chinois[41]. Au cours des décennies 2000 et 2010 le Yangzi et ses affluents sont équipés d'un très grand nombre de barrages qui contribuent à faire de la Chine à compter de 2010 le plus grand producteur mondial d'énergie hydroélectrique. La puissance totale installée sur le bassin versant du Yangzi dépasse fin 2019 les 111 000 MW et ceux-ci produisent annuellement plus de 500 TWh/a. Plusieurs grands barrages ajoutant une capacité de 30 000 MW doivent être inaugurés en 2020/2021.
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+ Les principaux barrages hormis ceux des Trois-Gorges de Gezhouba et le Goupitan (construit sur l'affluent Wu) sont installés sur le cours supérieur du fleuve Yangzi (Jinsha) et sur ses premiers grands affluents qui descendent comme lui du plateau tibétain : le Yalong et le Dadu affluent du Min. Les plus importants sont :
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+ Durant plusieurs millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle aucun pont ne franchissait le Yangzi entre Yibin et l'embouchure du fleuve à Shanghai, soit sur près de 3 000 kilomètres. Le fleuve, du fait de sa largeur, constituait une barrière physique séparant la Chine du nord de la Chine du sud. Pour traverser les voyageurs et les marchandises devaient emprunter des ferrys. Ainsi les passagers des deux artères ferroviaires principales du pays reliant Pékin à Canton d'une part et Péking à Shanghaï d'autre part devaient quitter leur train respectivement à Wuhan et Nankin pour franchir le fleuve à bord de ferrys avant de poursuivre leur trajet ferroviaire jusqu'à leur destination. À la suite de la prise de pouvoir des communistes en 1949, les dirigeants chinois font appel aux ingénieurs soviétiques pour concevoir et construire le pont de Wuhan à usage mixte ferroviaire/routier. La construction débute en 1955. Celui-ci devient le premier pont à franchir le Yangzi en 1957 supprimant la rupture de charge sur la ligne de chemin de fer Pékin-Canton. Il est suivi par un pont ferroviaire à voie unique construit à Chongqing (1959) puis par le pont de Nankin à usage mixte qui permet à parti de 1968 d'établir la continuité de la ligne ferroviaire Pékin-Shanghaï et qui est marqué au cours de sa construction par la rupture des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite les ingénieurs chinois devront se passer de l'assistance des soviétiques. Durant la décennie 1980 le rythme de construction des ouvrages de franchissement du Yangzi se ralentit mais il reprend vigoureusement dans les années 1990 et se poursuit depuis. Désormais le fleuve est franchi par des dizaines d'ouvrage dont certains établissent des records comme le pont suspendu de Jiangyin (portée 1 385 mètres) inauguré en 1999, le pont suspendu de Runyang (portée 1 490 mètres) achevé en 2005 et le pont à haubans de Sutong (portée 1 088 mètres) inauguré en 2008.
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+ Le pont de Jiujiang est un pont à trois arcs achevé en 1992.
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+ Le pont de Yichang est un pont suspendu construit en 1996.
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+ Le pont de Sutong qui relie Nantong à Suzhou était un des plus longs ponts à haubans lorsqu'il a été achevé en 2008.
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+ Les grandes concentrations humaines de la Chine du nord, en particulier les agglomérations de Pékin et Tianjin, ne disposent pas de ressources en eau suffisantes. En 2012 pour la ville de Pékin les ressources combinées des rivières proches étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. Pour remédier à cette situation, la ville de Pékin tente de réduire les quantités d'eau consommées et puise dans les ressources de la province de Hebei et dans les nappes phréatiques dont le niveau baisse de 2 à 3 mètres par an. Alors que la Chine du nord relativement aride connait une pénurie chronique, la Chine du sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose au contraire de ressources en eaux excédentaires[104].
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+ Le projet de transfert d'eaux sud-nord (en chinois 南水北调工程; en pinyin : Nánshuǐ Běidiào Gōngchéng) est évoqué dans les années 1960 par Mao : son objectif est de détourner une partie des eaux du Yangzi et de ses affluents pour fournir de l'eau au nord de la Chine. Il ne prend corps qu'au début des années 2000 . Ce gigantesque projet comprend la construction de trois ensembles de canalisations pour amener l'eau vers le nord :
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+
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+ Le projet, qui devrait être achevé dans son ensemble en 2050, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau à l'horizon 2050 par an soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure)[105]. En 2014 sa mise en œuvre avait déjà couté 79 milliards d'US$[106].
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+ Le projet a un impact humain et écologique. Pour surélever le barrage du barrage du Danjiangkou il a fallu déplacer 345 000 personnes qui occupaient des terrains désormais sous les eaux. Les prélèvements sur le Han pourraient menacer les ressources en eau de la région traversée par ce fleuve et il est question de prélever une fraction des eaux du barrage des trois gorges pour le transférer dans le barrage du Danjiangkou[104].
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+
135
+ En mai 2006, des experts chinois ont publié des rapports alarmants sur l'état de la pollution du fleuve. L'approvisionnement en eau potable de l'agglomération de Shanghai pourrait devenir problématique si aucune solution n'est trouvée. L'autre problème concerne le nombre d'espèces animales peuplant les rives du fleuve : leur nombre est passé de 126 au milieu des années 1980 à 52 en 2002.
136
+
137
+ Le tiers de la pollution proviendrait des engrais chimiques, des pesticides et des rejets agricoles, le reste venant des villes, du secteur industriel et des bateaux. D'ailleurs ces eaux sont considérées comme les plus turbides de la planète, avec un transport de sédiments qui est estimé à 680 millions de tonnes par an[107].
138
+
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+ Bien qu'il alimente 40 % du territoire chinois et fournisse l'eau nécessaire à 70 % de la production rizicole, 25 milliards de tonnes d'eaux souillées urbaines et industrielles y sont déversés chaque année[38].
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+
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+ L'érosion des sols touche 622 200 km2 soit 34,6% de la surface du bassin versant du Yangzi. Le fleuve et ses affluents emportent 2,4 milliards de tonnes de sédiments par an. L'érosion touche plus particulièrement le cours inférieur du fleuve Jinsha (Yangzi, le bassin versant de la Hialing, de la Tuo, le cours moyen de la Min, les cours supérieurs de la Wu et de la Chishui, la région des Trois-Gorges et le cours supérieur de la Han. Cette érosion est principalement liée à la conversion des régions vallonnées couvertes de forêts et des prairies en terres cultivées mais également à l'exploitation de carrières, la construction de routes, l'exploitation des mines et différents projets de construction. La superficie touchée s'accroit de 1 000 km2 par an ce qui accroit la masse des sédiments emportés de 150 millions de tonnes[108].
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+ Les barrages et retenues d'eau perturbent l'écoulement du fleuve et son écosystème[109].
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+ Les sédiments transportés par le fleuve jouent un rôle central dans le maintien du lit du fleuve, la relation du fleuve avec ses lacs et la formation de son estuaire. Les barrages et les réservoirs modifient le processus de transport des sédiments ce qui affecte directement le cours du Yangzi l'habitat des organismes aquatiques[110].
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+ Bélarus
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+ République de Biélorussie ou république du Bélarus
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+ (be) Рэспубліка Беларусь
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+ (ru) Республика Беларусь
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+ 53°55′N 27°33′E
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+ modifier
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+ La Biélorussie ou Bélarus, en forme longue la république de Biélorussie ou la république du Bélarus, est un pays d'Europe orientale sans accès à la mer, bordée par la Lettonie au nord, par la Russie au nord-est et à l'est, par l'Ukraine au sud, par la Pologne à l'ouest et par la Lituanie au nord-ouest. « Biélorussie » est le terme par la Commission d'enrichissement de la langue française[2]. « Bélarus » est la francisation du nom du pays en biélorusse : Беларусь (Biélarous'), en russe : Белоруссия (Béloroussia) ou Беларусь (Bélarous'), adopté par les Nations unies.
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+ Le pays, vaste plaine au climat continental, est couvert à 40 % de forêts[3], dont une forêt primaire abritant des espèces animales disparues dans le reste de l'Europe. Les principales ressources du pays, au sous-sol pauvre, sont l'agriculture et l'industrie. Le Sud du pays, difficile d'accès, surtout pour les étrangers occidentaux, reste contaminé par les radiations de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, comme c'est le cas dans le Nord de l'Ukraine.
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+ La Biélorussie, peuplée de 9 477 918 habitants[1], connaît une des densités de population les plus faibles du continent : 46 hab./km2. Les Biélorusses vivent majoritairement en milieu urbain ; les plus grandes villes du pays sont Minsk (la capitale), Homiel, Hrodna, Mahiliow, Brest, Vitebsk et Babrouïsk.
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+ Le pays fait partie du foyer d'origine des langues slaves, l'ancienne Polésie est une région historique, qui fut autrefois incluse dans de grandes puissances : le Grand-duché de Lituanie, l'Empire russe, mais la Biélorussie est aujourd'hui un État jeune : les Biélorusses ne prirent réellement conscience de leur spécificité qu'au XIXe siècle, et ne furent connus par le reste du monde que lorsque leur pays devint une république de l'URSS.
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+ La Biélorussie est indépendante depuis la dislocation de l'URSS, en 1991. Les relations avec la Russie sont encore très étroites, les pays partageant une langue commune, le russe (le biélorusse n'est surtout utilisé qu'à l'écrit ou dans les musées, pour la signalisation routière, et dans le langage courant en milieu rural).
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+ La Biélorussie n'a pas connu de réforme économique d'inspiration libérale comme son voisin russe dans les années 1990 : son industrie et son agriculture, à l'époque plutôt développées comparativement au reste de l'URSS, sont restés relativement stables (notamment la fabrication de tracteurs, de réfrigérateurs et l'élevage bovin), et les inégalités sont moins fortes qu'en Russie. Depuis juillet 2010, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan ont formé une union douanière, supprimant notamment les contrôles à leurs frontières communes.
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+ En 2018, la Biélorussie est classée 53e sur 189 pays selon l’indice de développement humain de l’ONU, et se trouve dans le groupe des États avec un « très haut développement ». Disposant d'un système de santé performant, elle présente un taux de mortalité infantile très bas de 2,9 (contre 6,6 en Russie ou 3,7 au Royaume-Uni). Le taux de médecins par habitants s’élève à 40,7 pour 10,000 habitants (le chiffre est de 26,7 en Roumanie, 32 en Finlande, 41,9 en Suède) et le taux d'alphabétisation est estimé à 99 %. Selon le Programme des Nations unies pour le développement, le coefficient de Gini (indicateur d'inégalités) est l’un des plus bas d'Europe[4].
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+ Le pays est considéré par certains gouvernements et médias occidentaux comme l'un des derniers régimes autoritaires d'Europe, la vague de démocratisation des pays de l'Europe centrale et orientale consécutive à la chute des régimes communistes en Europe ayant été rapidement réprimée dès 1992, sous la présidence de Stanislaw Chouchkievitch. L'actuel président biélorusse Alexandre Loukachenko, ainsi que la majorité de ses proches collaborateurs, furent interdits de visa au sein de l'UE et aux États-Unis en février 2011, en raison de pratiques politiques qualifiées de dictatoriales et répressives[5]. L'UE abandonna ces sanctions en 2016[6] à la faveur de la crise ukrainienne et du rôle pacificateur qu'y joue ce pays depuis.
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+ En français, le nom du pays a connu plusieurs variantes : appelé Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie (francisation du russe Белоруссия (Belorussiya)) pendant toute la période soviétique, le pays, indépendant depuis 1991, est souvent nommé Bélarus dans les documents officiels. La dénomination officielle de l'ONU en français est République de Bélarus (proposée par le gouvernement biélorusse lui-même), adaptation française de la transcription approximative de Беларусь (Belarus’). En revanche, la Commission nationale de toponymie (française), les ministères français des Affaires étrangères et de l'Éducation nationale, l'Académie française, l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et la Commission de toponymie du Québec recommandent l'usage du terme Biélorussie[7]. L'ambassadeur de Biélorussie en France a néanmoins redemandé à la Commission de toponymie de revoir sa position (séance du 11 décembre 2007), mais un revirement semble peu probable.
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+ La forme Bélarus est cependant exigée dans tous les textes officiels par les autorités biélorusses elles-mêmes depuis le 19 septembre 1991[8], quelle que soit la langue, sans tenir compte des particularités grammaticales et orthographiques de chacune d'entre elles, et des autorités compétentes pour la normalisation de chaque langue. Le russe étant une des langues officielles de la Biélorussie, on y trouve le terme Беларусь (Belarus’) dans les documents imprimés en russe en Biélorussie. Le terme Белоруссия (Belorussiya) est en revanche utilisé dans la plupart des documents en russe imprimés en Russie et ailleurs. Cependant, l'usage populaire en Russie est de désigner oralement la Biélorussie à l'aide du vocable biélorusse traditionnel (Беларусь), le vocable russe (Белоруссия, créé à l'époque soviétique[réf. nécessaire]) étant souvent jugé artificiel et administratif.
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+ L'ajout de бела- (bela-) à la Русь (Rus’) (Ruthénie) vient, selon certaines sources[9], de ce qu'il s'agissait de désigner par un nom approprié la partie de la Ruthénie insubordonnée aux Tatars. Il faut donc bien comprendre l'adjectif белая (belaya) comme « franche » et non en tant que « blanche », traduction littérale mais donc inexacte. D'autres auteurs ont proposé d'autres étymologies.
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+ Le Sud de la Biélorussie est pendant l'Antiquité le berceau des Protoslaves. D'après les fouilles archéologiques, ceux-ci se concentraient entre la Vistule et le haut-Dniepr. Les peuples slaves se dispersent lors des Invasions barbares, et s'installent dans toute la moitié orientale de l'Europe, où ils constituent ensuite une multitude d'États, qui seront plus tard évangélisés.
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+ L'ancêtre de la Biélorussie, la principauté de Polotsk, est mentionnée pour la première fois au Xe siècle. C'est alors un État peuplé par des Slaves de l'Est. En 1067, Minsk apparaît dans les chroniques. La principauté est incluse en 1129 dans la Rus' de Kiev. Lors de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, leurs souverains et populations choisissent l'obédience orthodoxe. Les invasions des Mongols et de la Horde d'or au XIIIe siècle provoquent la chute de la Rus' de Kiev et sa dislocation en une multitude de petits fiefs. La principauté de Polotsk, sur le déclin, intègre le Grand-duché de Lituanie, capable de la protéger d'autres invasions. Le Grand-Duché est majoritairement constitué des territoires actuel de la Lituanie et la Biélorussie ; ses autres territoires sont le Nord de l'Ukraine, et la région de Smolensk.
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+ En 1386, le Grand-duché de Lituanie s'unit au Royaume de Pologne et, les deux États forment en 1569 la République des Deux Nations. Minsk, Brest, Polotsk, Vitebsk, Navahroudak et Mstsislaw sont chefs-lieux de voïévodies. Le découpage administratif de l'époque préfigure celui des voblasts de la Biélorussie d'aujourd'hui.
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+ En 1517, l'humaniste Francysk Skaryna publie la première bible en biélorusse[10] ; c'est le premier témoignage imprimé de la langue.
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+ Au début du XVIIIe siècle, lors de la grande guerre du Nord, la Biélorussie actuelle est traversée par les armées belligérantes : suédoise, puis russe. Le pays décline. La Russie, la Prusse et l'Autriche profitent de la fragilité politique qui paralyse la République des Deux Nations pour procéder à son partage, en 1772, 1793, puis 1795.
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+ La Biélorussie est alors progressivement annexée par l'Empire russe. Vitebsk, Polotsk et Gomel sont rattachées en 1772, Minsk en 1793 et Brest en 1795. Le dernier territoire, Grodno, fut incorporé en 1808.
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+ Le pays est envahi par les troupes de Napoléon Ier en 1812. Quelques mois plus tard, les Français doivent retraverser la Biélorussie et connaissent là un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina[11]. Une mission française a conduit sur ce site une première campagne de fouilles en 2012, au moment du bicentenaire. La recherche de vestiges des ponts et des fosses communes des soldats de la Grande Armée a fourni de nombreuses informations, permettant une seconde campagne en 2013[12].
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+ Tout au long du XIXe siècle, la Biélorussie subit fortement l'influence de la culture russe. L'importance de Minsk devient incontestable, et la ville est le foyer de la résistance culturelle biélorusse. Comme les autres régions industrielles de l'Empire, Minsk connaît les premiers mouvements ouvriers, et accueille en 1898 le premier congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, la Biélorussie est le théâtre de combats entre les Allemands et les Russes, et le front se stabilise sur une ligne allant de Pinsk à Braslaw.
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+ Après le traité de Brest-Litovsk entre l'Empire allemand et le gouvernement de Lénine, la Biélorussie se proclame indépendante le 25 mars 1918, et devient la République populaire biélorusse : Minsk est choisie comme capitale. Mais la Russie soviétique n'accepte pas cette indépendance, et envahit le pays. Depuis 1919, la Rada de la République démocratique biélorusse est en exil. En 2017, il s'agit du plus ancien gouvernement en exil.
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+ Le traité de Riga, signé le 18 mars 1921 après la guerre soviéto-polonaise, partage le territoire de la Biélorussie en deux : la partie occidentale est attribuée à la Deuxième République de Pologne, la partie orientale devient la République socialiste soviétique de Biélorussie en 1922, lors de la création de l'Union des républiques socialistes soviétiques.
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+ En septembre 1939, la Biélorussie polonaise sera le point de rencontre des forces allemandes, qui prennent Brest, et des Soviétiques, qui envahissent le pays par l'est. Les nazis remettent la ville et la forteresse aux Soviétiques. La Biélorussie ex-polonaise intègre alors la Biélorussie soviétique.
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+ Le 22 juin 1941, la Biélorussie est envahie par l'Allemagne nazie : Brest est une nouvelle fois l'enjeu de durs combats. La Seconde Guerre mondiale est pour le pays un désastre. La forte minorité juive est alors anéantie : près de 800 000 juifs disparaissent dans les ghettos organisés par les forces d'occupation allemandes ou sont assassinés par les Einsatzgruppen, ce qui représente 90 % de la population juive du pays[13]. Les villages chrétiens seront des centaines à être entièrement incendiés, pour un soldat allemand tué par les partisans, dix otages civils étaient pendus ou fusillés, femmes et enfants inclus. Aucun des belligérants ne respecte les conventions de Genève. Les grandes villes sont presque entièrement détruites, et au total la population est décimée à hauteur de 25 %. Minsk est reprise le 3 juillet 1944 par les troupes soviétiques, dans le cadre de l'opération Bagration, et l'Ouest de la Biélorussie peu de temps après. Environ 98 % du patrimoine et des monuments historiques du pays sont détruits.
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+ Le 24 octobre 1945, la Biélorussie devient membre de l’Organisation des Nations unies, tout comme l'Ukraine. L'Union soviétique dispose ainsi de trois voix à l'Assemblée générale des Nations unies. C'est aussi une récompense concédée par les Alliés pour l'effort de guerre exceptionnel du pays [réf. souhaitée]. À la proposition de Joseph Staline de doter chaque république socialiste soviétique d'un siège à l'ONU, Franklin D. Roosevelt proposa d'en faire autant pour chacun des quarante-huit États des États-Unis. On en resta finalement à ce compromis pour les seules Biélorussie et Ukraine.
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+ Le pays, meurtri par la guerre, se relève peu à peu ; l'industrialisation massive orchestrée par le régime stalinien, permettra la reconstruction des villes avant le début des années 1960.
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+ Le 26 avril 1986, la Biélorussie est touchée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le pays (qui ne possède aucune centrale nucléaire) reçoit environ 70 % des retombées radioactives de l'explosion de la centrale ukrainienne voisine, qui entraîne une contamination « en taches de léopard ». Deux millions de Biélorusses, dont 500 000 enfants, vivent dans les zones contaminées. Les populations ne sont pas évacuées, et elles sont généralement très peu informées[réf. souhaitée].
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+ La Biélorussie n'a jamais été un foyer de contestation au pouvoir central de Moscou[14]. Signe du changement, le pape Jean-Paul II nomme en 1989 le premier évêque catholique biélorusse depuis la guerre. Peu de temps après, le 27 juillet 1990, la Biélorussie proclame sa « souveraineté ». Le 25 août 1991 c'est alors l'indépendance qui est déclarée[15], alors que Stanislaw Chouchkievitch est élu chef de l’État en septembre.
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+ Le 8 décembre 1991 sont signés les accords de Minsk, qui créent la Communauté des États indépendants, regroupant la Russie et l'Ukraine, puis douze des autres anciennes républiques soviétiques. Minsk est choisie pour accueillir le siège de l'organisation et la Biélorussie rejoint la CEI le 21 décembre.
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+ Après un bref intermède démocratique en 1991-1992, la Biélorussie présente le 12 mars 1993 sa candidature au Conseil de l'Europe[16]. Aujourd'hui, la Biélorussie n'en est toujours pas membre, et elle est le seul État européen à ne pas en faire partie. Le pays n'est pas accepté en raison de sa non abolition de la peine de mort[17] et de son gouvernement peu démocratique. Après cet épisode, Alexandre Loukachenko produit un rapport qui mène à la destitution du président Stanislaw Chouchkievitch, pour corruption.
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+ Loukachenko est élu le 10 juillet 1994 président de la République, avec 80 % des voix[18]; il dote la Biélorussie d'une nouvelle constitution à sa convenance. Il appuie sa politique sur la nostalgie du communisme, sous un gouvernement autoritaire. En 1995 et à la suite du référendum organisé par Alexandre Loukachenko le drapeau de la Biélorussie reprend les couleurs de celui de la République socialiste soviétique de Biélorussie. La Biélorussie est également, avec la Transnistrie, l'une des rares anciennes républiques issues de l'ancienne Union soviétique, à maintenir le nom de KGB pour sa police politique. En 1996, Loukachenko signe un accord de partenariat avec la Russie, et visite la France pour la première fois. Il fait amender la constitution après un référendum, renforçant le pouvoir présidentiel et allongeant la durée de son mandat de deux ans.
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+ En 1997, le traité d’union russo-biélorusse est signé à Moscou. Ce traité permet à Alexandre Loukachenko et Boris Eltsine d'envisager une union politique et monétaire entre la Russie et la Biélorussie. Le traité instaure également des tarifs préférentiels pour le commerce entre les deux pays, ce qui évite une pénurie à la Biélorussie.
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+ En 1998, la « crise des résidences » secoue les relations diplomatiques entre les pays occidentaux et la Biélorussie : les ambassadeurs occidentaux sont rappelés à la suite de pressions subies en vue de les expulser de la zone résidentielle de Drozdy, jouxtant la résidence du président. Il faut attendre 1999 pour qu'un compromis soit trouvé, et que les ambassadeurs européens et des États-Unis retournent à Minsk.
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+ Le 16 mai 1999, l’opposition organise une élection présidentielle non officielle à la date correspondant à la fin du mandat du président Alexandre Loukachenko, selon les termes précédant la modification de la constitution. Entre 1999 et 2000, quatre personnalités d'opposition ont disparu : Ioury Zakharanka, Viktar Hantchar, Anatol Krassowski (be) et Dmitri Zawadski[19]. En outre, en mars 1999, le politicien d'opposition Henadz Karpenka est mort dans des circonstances mystérieuses[20].
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+ L'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 freine le processus de rapprochement entre la Russie et la Biélorussie, à cause de ses mauvaises relations avec Loukachenko, notamment sur la question des prix du gaz russe. La Biélorussie continue néanmoins d'être un très proche allié de la Russie, particulièrement au moment de l'arrivée au pouvoir en Russie de Dmitri Medvedev.
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+ Alexandre Loukachenko est réélu haut la main en 2001, en 2006 (alors que le KGB biélorusse, en dehors de tout contrôle judiciaire, menace de peine de mort les « terroristes » qui oseraient manifester contre les résultats du scrutin[21]), et encore en 2010, malgré un mouvement d'opposition s'inspirant de la révolution orange ukrainienne, mais qui reste beaucoup plus faible numériquement, puis une fois de plus en 2015.
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+ La constitution de 1994 fait de la Biélorussie un État laïque. Les religions principales sont le christianisme orthodoxe et le catholicisme (notamment chez la minorité polonaise).
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+ La Biélorussie est considérée comme étant modérément religieuse selon la Swiss Meta Data Base of Religious Affiliation in Europe (SMRE, Université de Lucerne). C’est un pays multiconfessionnel, avec une administration publique faible dans la sphère religieuse[22].
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+ Le président Alexandre Loukachenko a été élu en 1994 et réélu en 2001, 2006, 2010 et 2015. Il conduit une politique dirigiste sur le plan économique, et nationaliste dans ses relations extérieures. La majorité présidentielle le soutenant est formée notamment par :
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+ Le 19 mars 2006 Loukachenko est réélu président de la République. Le déroulement de ces élections est contesté par le Conseil de l'Europe[24] et par l'OSCE[25], alors que toute la Communauté des États indépendants qualifie le scrutin de transparent et ouvert[26]. La « République de Bélarus » est parfois désignée comme la « dernière dictature d'Europe »[27],[28],[29]. Le pays est classé dans les régimes autoritaires à partir de l'indice de démocratie qui le place au 125e rang mondial[30]. Le 30 mars 2006, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord décide de réévaluer son partenariat avec le Bélarus[31]. Le 16 mai de la même année, les États-Unis interdisent à Loukachenko et à un certain nombre d'officiels biélorusses de se rendre sur le territoire américain[32].
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+ En 2012, l'association Reporters sans frontières, qui dresse une carte mondiale de la cybercensure, place la Biélorussie parmi les ennemis d'Internet[33]. Dans le classement de la liberté de la presse 2015 de Reporters sans frontières, la Biélorussie est classée 157e sur 180 pays[34].
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+ La Biélorussie est le dernier pays européen à pratiquer la peine de mort. Ainsi, Dmitri Konovalov et Vladislav Kovalev, âgés tous deux de 25 ans, sont condamnés à la peine de mort par la Cour suprême de Biélorussie, ces derniers ayant été jugés coupables de l'attentat du métro de Minsk le 11 avril 2011, qui avait ayant fait quatorze morts et 204 blessés. Ils ont été exécutés le 18 mars 2012. Le président Loukachenko a déclaré qu'elle sera abolie quand les États-Unis l'aboliront sur tout leur territoire.
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+ Le but des opposants biélorusses est de faire barrage au gouvernement d'Alexandre Loukachenko, qu'ils qualifient d'autoritaire, et d'établir une démocratie dans le pays. Au nom de la démocratie ou de la transition démocratique, à Vilnius en Lituanie, des camps de formation informatique ont été fondés pour les opposants à ces gouvernements qui « ne sont pas appréciés des USA »[réf. nécessaire]. Ces TechCamps[35] forment à l'organisation de l'action politique via internet et les réseaux sociaux[36].
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+ Des nationalistes conservateurs du Front populaire biélorusse au Parti des communistes de Biélorussie, une coalition s'est mise en place, associée à des ONG opposées au gouvernement de Loukachenko.
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+ En octobre 2005, le Congrès des forces démocratiques de Biélorussie a désigné Alexandre Milinkevitch comme candidat à l'élection présidentielle. Le Congrès de forces démocratiques de Biélorussie représente la très grande majorité des partis d'opposition. Les principaux partis qui le composent sont :
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+ Bien que leurs liens soient assez évidents avec les partis d'opposition, les associations n'inscrivent pas leur action dans un cadre purement politique.
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+ Reprenant le nom de l'animal emblématique de Biélorussie, Zubr est une organisation de jeunesse. Elle revendique environ 2 000 membres. Le but de cette organisation est l'établissement de la démocratie en Biélorussie, l'intégration à l'Union européenne et à l'OTAN. Créée en 2001, cette organisation revendique une certaine filiation avec les Serbes de Otpor (étudiants serbes très actifs dans la lutte contre le gouvernement de Slobodan Milošević) et des Ukrainiens de Pora! (actifs dans la révolution orange). Au départ, cette association était surtout estudiantine, beaucoup de ses membres ont par ailleurs été chassés de l'université; elle s'est depuis élargie à l'ensemble de la jeunesse.
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+ Mouvement depuis auto-dissous pour se fondre au sein du mouvement d'opposition unitaire.
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+ Cela n'est pas à proprement parler une association. À l'initiative d'Iryna Krassouskaïa, veuve d'Anatol Krassouski, un homme d'affaires proche de l'opposition disparu en 1999, très probablement assassiné, d'Iryna Khalip, journaliste très connue pour son combat contre le gouvernement, et de Mikita Sassim, activiste de Zubr.
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+ Depuis octobre 2005, tous les seize du mois, les Journées de la solidarité appellent à des manifestations silencieuses aux chandelles pour commémorer l'enlèvement de Viktar Hantchar et d'Anatol Krassouski. Plus largement, cette action a comme but d'appeler à la solidarité envers tous ceux qui luttent pour la démocratie en Biélorussie.
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+ Depuis 2006, les Jeunes Européens fédéralistes (JEF-Europe), appellent à la mobilisation contre la « dictature de Loukachenko », mobilisation suivie dans plus de 120 villes à travers le monde, chaque année le 18 mars[37].
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+ Avec la Russie, la Biélorussie s'est engagée en avril 1997, dans un processus d'union de type confédéral qui dépasserait les objectifs d'une simple union douanière et monétaire. La dépendance de Minsk en énergie et en termes de débouchés permet à Moscou de préserver son influence dans cette république slave. Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à cette date 47 $ pour 1 000 m3 (contre plus de 250 $ alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix qu'elle demandait, la Russie a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 $ pour 1 000 m3. Elle a de plus obtenu une compensation, sous la forme de 50 % de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant affiché de 5 milliards de dollars était estimé surévalué par les experts russes). En réaction, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du pétrole russe vers les pays situés plus à l'Ouest (45 $/tonne), qu'elle a dû abandonner quelques jours après sous la pression de la Russie. Cette confrontation entre les deux alliés traditionnels s'est déroulée malgré le soutien que la Russie apporte traditionnellement au président Loukachenko, toujours au pouvoir à la suite de l'élection présidentielle controversée du 19 mars 2006, qui lui a valu les critiques des pays européens.
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+ Le projet d'union politique et monétaire entre la Russie avec la Biélorussie n'a cependant pas beaucoup avancé. Cela pourrait être lié aux conflits récurrents sur la question gazière entre la Russie et la Biélorussie, mais aussi sur le nom du futur dirigeant de l'Union[38]. À ces problèmes d'organisation interne s'ajoutent également les problèmes géopolitiques aux frontières ouest et sud-ouest de la Russie, liées aux relations conflictuelles avec les anciens pays membres du pacte de Varsovie devenus membres de l'Union européenne, mais aussi avec les guerres du Caucase[39].
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+ En 2007 est lancé le projet de centrale nucléaire d'Astraviets, à la suite du conflit d'énergie entre la Russie et la Biélorussie.
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+ En 2015, la Biélorussie rejoint l'Organisation de Coopération de Shangaï, en qualité d'observateur.
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+ À la suite de l'arrivée au pouvoir d'Alexandre Loukachenko en 1994, les relations bilatérales se sont détériorées et distancées. Bien qu'elles se soient améliorées depuis 2008[40],[41], les résultats de l'élection présidentielle biélorusse de 2010, qui ont été contestés par l'opposition, et ont vu réélire Loukachenko, ont été source de nouvelles tensions.
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124
+ Après seize années à la tête de la République, Alexandre Loukachenko briguait sans surprise un quatrième mandat consécutif. Le scrutin de décembre 2010 le crédite de 79,67 % des voix. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) évoque un dépouillement « imparfait », et une élection « loin des principes démocratiques »[42],[43],[44], [45], [46]
125
+
126
+ Le dimanche 19 décembre 2010, jour de la proclamation des résultats du scrutin, de nombreuses manifestations protestant contre la falsification des résultats sont émaillées de violences policières[47]. Des portes et fenêtres du siège gouvernemental sont cassées[48], des centaines de manifestants d'opposition arrêtés[49]. Sept des neuf candidats de l'opposition sont arrêtés le même jour. L'Union européenne et les États-Unis condamnent la vague de répression[50].
127
+
128
+ Le 22 décembre, alors que la Russie entend « ne pas commenter cette élection, qui est un évènement interne à la Biélorussie et externe à la Fédération russe », le président de la République ukrainienne, Viktor Ianoukovytch reconnaît la victoire de Loukachenko et « félicite le vainqueur, M. Loukachenko, pour sa victoire dans cette élection », tandis que le président de la république du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, « salue la victoire de Loukachenko, et le reconnaît vainqueur de l'élection présidentielle ».
129
+
130
+ En signe de protestation contre les arrestations d'opposants au gouvernement, et après plusieurs années d'ouverture diplomatique, l'Union européenne et les États-Unis décident début 2011 une série de sanctions, faisant suite à celles initiées en 2006 (puis levées en 2008 après des concessions biélorusses).
131
+
132
+ Fin janvier, les sanctions européennes prévoient le gel d'importants avoirs financiers et économiques, ainsi que l'interdiction de visa européen pour 158 personnes dont le président Alexandre Loukachenko, deux de ses fils, le ministre de la défense Iouri Jadobine et le chef du KGB de la Biélorussie, Vadim Zaïtsev[5].
133
+
134
+ De leur côté, les États-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions contre la Biélorussie, dont la révocation d'une licence permettant les relations d'affaires entre des citoyens américains et deux filiales de Belneftekhim, la compagnie nationale biélorusse d'hydrocarbures[5].
135
+
136
+ Par ailleurs, l'Union européenne a interrompu son dialogue avec la Biélorussie, et l'OSCE a quitté le pays le 31 mars 2011[51], en signe de protestation et sanction.
137
+
138
+ Le 15 février 2016, les ministres des affaires étrangères des États membres de l’Union européenne ont décidé, à l'unanimité de lever la quasi totalité des sanctions européennes frappant la Biélorussie.
139
+
140
+ Trois entreprises et 170 personnalités biélorusses interdites de visas, et dont les avoirs étaient gelés dans l’UE, sont concernées, en tête desquelles le président Alexandre Loukachenko.
141
+
142
+ Toutefois, l’embargo sur les armes reste en vigueur, pour une période de douze mois, de même que les mesures restrictives à l'encontre de quatre personnes liées aux disparitions non résolues de deux figures de l’opposition[52].
143
+
144
+ Les principales divisions administratives biélorusses sont les voblasts (Вобласць en biélorusse). Ces voblasts, au nombre de six, sont nommés d'après leur chef-lieu. Minsk, en tant que capitale et plus grande ville du pays, possède un statut particulier, qui fait d'elle un chef-lieu de voblast et une municipalité autonome de ce voblast.
145
+
146
+ Les voblasts sont eux-mêmes divisés en d'autres unités, qui varient selon l'environnement. Les principales unités sont les raions et les villes.
147
+
148
+ La Biélorussie est située sur la bordure orientale de l'Europe, sans accès à la mer. Plus à l'est, c'est la Russie, avec laquelle elle partage 959 km de frontières. Au sud on rencontre l'Ukraine avec 891 km de frontières, à l'ouest la Pologne (605 km de frontières), au nord-ouest la Lituanie (502 km), au nord la Lettonie
149
+ (102 km). Soit 3 098 km de frontières terrestres au total.
150
+
151
+ La Biélorussie a une superficie de 207 600 km2.
152
+
153
+ Le territoire biélorusse est un territoire ouvert (sans limites naturelles précises) et dépourvu d'accès à la mer. Il s'agit d'une grande plaine de faible altitude (159 mètres d'altitude en moyenne), dont le point culminant est le mont chauve, appelé par les Soviétiques mont Dzerjinski (345 mètres).
154
+
155
+ Ce pays plat possède une des plus vastes régions marécageuses d'Europe (le marais du Pripiat), et est couvert de vastes forêts. Il est aussi sillonné par de grands fleuves (la Dvina et le Niémen, qui drainent les cours d'eau du nord et de l'ouest du pays vers la mer Baltique, et le Dniepr, qui draine ceux de l'est et du sud vers la mer Noire), et aussi par de nombreuses rivières, le territoire étant ponctué de plus de dix mille lacs (le plus grand, le lac Naratch, a une superficie de 79,6 km2) qui lui valent le surnom de « pays aux yeux bleus ». Les terres marécageuses ou humides occupent ainsi presque un tiers du territoire, et les forêts un autre tiers.
156
+
157
+ La Biélorussie connaît un climat continental et humide. La moyenne annuelle des précipitations varie entre 550 et 700 mm. Les températures maximales d'ouest en est varient de −4 °C à −8 °C en janvier, et de 17 °C à 19 °C en juillet.
158
+
159
+ Trois grandes régions naturelles sont généralement distinguées :
160
+
161
+ Outre la capitale Minsk (1 950 000 hab.), les principales villes sont Homiel (520 000 hab.), Mahiliow (378 000 hab.), Vitebsk (370 000 hab.), Hrodna (365 000 hab.), Brest (340 000 hab.) et Bobrouïsk (217 000 hab.). Quinze villes comptent plus de cent mille habitants.
162
+
163
+ Selon un rapport de 2004 de la Banque mondiale, la Biélorussie « a rapidement retrouvé une croissance de son PIB après le choc économique initial résultant de son indépendance, a réduit les niveaux de pauvreté de façon significative, a maintenu une ample couverture de services de santé et d’éducation et a accompli cela sans un accroissement des inégalités. Les mesures politiques mises en place ont réussi à maintenir le niveau de vie et à réduire la pauvreté mieux que dans plusieurs économies en transition »[4].
164
+
165
+ Après leurs études, les étudiants doivent travailler deux ans à un poste généralement assigné par leur centre universitaire n'importe où en Biélorussie. Toutes les professions sont concernées par le dispositif. Les étudiants diplômés ont également la possibilité de présenter un emploi qu'ils ont eux-mêmes trouvé, mais doivent obtenir l'autorisation de leur université avant de l'exercer. Créé à l’époque communiste et en partie maintenu après l’indépendance de la Biélorussie, ce dispositif est censé répondre à l’« exigence de protection sociale des jeunes diplômés et à la satisfaction des besoins en spécialistes, ouvriers et employés des branches de l’économie et de la sphère sociale ». D'après les autorités, ce système a obtenu de bons résultats en matière de lutte contre la désertification des régions rurales et des petites villes[14].
166
+
167
+ Les entreprises publiques rassemblent 50 % des salariés et sont à l'origine de 60 % de la production nationale. L'économie biélorusse a connu au milieu des années 2010 des taux de croissance proches des 10 %. Les inégalités sont assez faibles au regard des autres pays européens et si 6 % de la population du pays vivent sous le seuil de pauvreté, ce taux reste inférieur à celui de la Pologne voisine (14,8 %)[14].
168
+
169
+ L'ouest de la Biélorussie est devenu plus attractif depuis quelques années pour les Baltes de Lituanie et de Lettonie et les Polonais, du fait de leur proximité géographique, de leur connaissance fréquente de la langue russe ou biélorusse et d'un niveau de vie financièrement plus élevé, depuis l'entrée de leurs pays dans l'Union européenne. Le transit frontalier est favorisé par l'utilisation d'autocars affretés auprès d'agences de voyages européennes occidentales ou biélorusses pour organiser du tourisme de groupe.[réf. souhaitée] (Voir, par exemple, le site touristique officiel en polonais dans les liens extérieurs cités en dessous de cet article). La ville de Hrodna exerce une attraction importante du fait de son patrimoine religieux restauré qui appartient au catholicisme, à l'orthodoxie et au judaïsme.
170
+
171
+ Les voyages en Biélorussie de touristes européens individuels sont plus difficiles qu'à l'intérieur de l'Union européenne : l'obtention d'un visa est obligatoire[56] (le séjour doit être authentifié hôtel par hôtel s'il n'est pas organisé chez l'habitant), obligation d'une inscription dans des offices de l'immigration pour des voyages de plus de 15 jours. Inversement, les voyages des Biélorusses en Europe dans l'espace Schengen leur occasionnent des difficultés similaires.
172
+
173
+ Dans le sud du pays, certaines zones militaires sont interdites aux touristes européens, et aux citoyens biélorusses eux-mêmes. Mais surtout, dans le sud du pays, ce sont les zones contaminées par l'accident nucléaire de la centrale de Tchernobyl, en avril 1986, qui sont interdites aux touristes européens et étrangers. Toutefois, il est possible d'aller en certains lieux, en obtenant des « laisser-passer » ou dérogations de l'administration militaire biélorusse, le plus souvent délivrés à des citoyens biélorusses ou russes. Il faut justifier le sens de sa présence en ces lieux, dire si l'on connait quelqu'un, etc. Obtenir une autorisation est très long, avec un minimum d'attente de au moins une semaine, qui décourage souvent les visiteurs demandeurs. Globalement, la législation est plus favorables aux citoyens de Biélorussie, et aux visiteurs russes, et de la CEI. Les visiteurs étrangers qui contournent les ordres pour aller vers les zones interdites sont généralement expulsés de Biélorussie, avec signalement au tampon rouge sur les passeports et signalements à l'ambassade à l'étranger, qui refusera toute nouvelle demande de visa[réf. nécessaire].
174
+
175
+ Le canal d'Augustów, qui relie la ville d'Augustów en Pologne à Hrodna en Biélorussie, depuis qu'il a été restauré en 2005, est un exemple des contacts qui se renouent entre les deux pays. La demande d'inscription (2004) dans le Patrimoine mondial UNESCO, faite conjointement par la Pologne et de la Biélorussie pour ce canal est un exemple du travail en commun des deux pays voisins en matière touristique. Mais depuis cette période il n'y a pas eu d'évolutions.
176
+
177
+ L'architecture des villes a souffert des ravages de la Seconde Guerre mondiale. La restauration après la guerre a été marquée par le sceau de l'architecture stalinienne. Le patrimoine ancien qui avait été détruit est maintenant restauré à l'identique. Le patrimoine nouveau tente d'échapper à la morosité des barres et des tours servant à l'habitation. La ville de Minsk, en est l'exemple le plus important, du fait de sa taille et de son statut de capitale.
178
+
179
+ Les sites UNESCO du château de Mir et du château de Niasvij, la ville de Homiel, la ville de Hrodna avec ses églises bernardines et jésuites, ainsi que sa synagogue, sont des sites d’intérêt touristique. La ville de Brest (anciennement Brest-Litovsk), à la frontière avec la Pologne, a une histoire et un patrimoine intéressants du fait de sa position géographique au carrefour du monde slave oriental et occidental. La ville de Vitebsk attire aussi les amateurs de Marc Chagall, peintre natif de cette ville, et un musée lui est consacré. Au nord-est, la ville de Mahiliow est un lieu historique pour la période de la Seconde Guerre mondiale, mais on trouve encore dans les villages des environs de la ville des rares traces du passage des troupes napoléoniennes, sous forme des tombes de soldats de l'armée française restées après l'épopée.
180
+
181
+ Le baroque biélorusse est un style architecturale qui est représenté par de multiples édifices religieux, appartenant à plusieurs religions (orthodoxe, catholique, gréco-catholique). L'Église du Corpus Christi (Niasvij) est le premier édifice baroque construit en Europe orientale suivant le modèle de l'église de l'Église du Gesù de Rome, du XVIe siècle.
182
+
183
+ La forêt de Białowieża (Belovej), partagée avec la Pologne, est une forêt primaire d'Europe qui est restée à l'écart de la plupart des influences humaines. Les marais du Prypiat, ou marais du Pripiat, au sud du pays, présentent une diversité biologique remarquable, et des paysages typiques des zones de marais. Pour les Biélorusses, le lac Naratch, au nord-ouest du pays, est une destination touristique privilégiée, du fait de l’absence d'accès à la mer dans ce pays.
184
+
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+ On constate que la population du pays augmente entre 1960 et 1993, diminue entre 1993 et 2012, puis stagne depuis 2012.
186
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187
+ En 2005, la Biélorussie comptait 10 350 194 habitants dont 78 % de Biélorusses, 13 % de Russes, 5 % de Polonais et 2,3 % d'Ukrainiens. Les 0–14 ans représentent 16 % de la population, les 15–64 ans 68 %, les plus de 65 ans 14,6 %. L'espérance de vie est de 63 ans pour les hommes, et 75 ans pour les femmes. Le taux de croissance de la population est de 0,4 % par an. La natalité est de 10,83 ‰, pour 1,4 enfant par femme, la mortalité de 14,15 ‰. La mortalité infantile est de 13,37 ‰. Le taux de migration est de 2,42 %. La population est majoritairement bilingue, et parle russe, ou possède des notions de cette langue, à plus de 85 %.
188
+
189
+ Le pays a connu cinq crises démographiques majeures au cours de son histoire :
190
+
191
+ Le taux de fécondité est estimé à 1,71 enfant par femme en 2015.
192
+
193
+ Les langues officielles de la Biélorussie sont le biélorusse, qui est la langue nationale du pays et la langue maternelle de 53 % des Biélorusses, et, depuis 1995, le russe, qui est la langue maternelle de 42 % de la population du pays.
194
+
195
+ La population est majoritairement bilingue, et parle ainsi également le russe, ou possède des notions de cette langue, à 84 % (soit 7 978 400 Biélorusses en 2009)[57]. La langue biélorusse n'est parlée couramment que par une minorité de la population dans les campagnes (12 % des Biélorusses), la langue du quotidien dans les villes importantes étant le russe (72 %), les 16 % restants utilisent un mélange des deux langues.
196
+
197
+ 29 % des Biélorusses savent parler, lire et écrire le biélorusse, 52 % savent uniquement le parler et le lire sans savoir l'écrire, tandis que 10 % ne comprennent pas du tout le biélorusse[58].
198
+
199
+ Les actes officiels sont rédigés en russe, ceux qui le sont en biélorusse étant pratiquement inexistants.
200
+
201
+ Sont également parlés, de façon minoritaire, le polonais, l'ukrainien et le yiddish [59]
202
+
203
+ La Biélorussie possède le nombre de lits d'hôpitaux pour 1 000 personnes le plus élevé au monde. Il s’élève en 2013, selon la Banque mondiale, à 11 pour 1 000 personnes, contre 6,5 en France et 2,9 aux États-Unis[60]
204
+
205
+ Le hockey sur glace est le sport national en Biélorussie. La Biélorussie est 10e au classement IIHF et a comme meilleur résultat une 4e place aux Jeux olympiques de 2002. Ses meilleurs joueurs sont Ouladzimir Dzianissaw, Mikhail Hrabowski, Andreï Kastsitsyne et Sergei Kostitsyn. Le 78e Championnat du monde de hockey sur glace s'est disputé en Biélorussie du 9 mai au 25 mai 2014 dans la ville de Minsk.
206
+
207
+ En football, l'équipe nationale biélorusse ne s'est jamais qualifiée pour la phase finale d'une grande compétition internationale (Coupe du Monde, Euro) depuis son indépendance en 1990. Néanmoins, la Biélorussie compte quelques bons joueurs tels que Vitali Kutuzov (notamment passé dans de grands clubs italiens comme le Milan AC, l'UC Sampdoria ou Parme AC) mais surtout, avec Aliaksandr Hleb, un joueur de classe mondiale, qui a réalisé de grandes performances dans tous les clubs où il est passé (VfB Stuttgart, Arsenal FC, FC Barcelone...) et qui joue désormais au FK Isloch Minsk Raion. Hleb avait été transféré d'Arsenal à Barcelone en 2008 pour 15 millions d'euros. Le football biélorusse a fait parler de lui en 2008 avec la qualification du club phare biélorusse, le FK BATE Borisov pour les phases de poules de la Ligue des champions, ce qui constitue un exploit historique pour la Biélorussie. Lors des tours préliminaires, le FK BATE Borisov avait éliminé les Belges du RSC Anderlecht puis les Bulgares du Levski Sofia qui étaient des adversaires supérieurs sur le papier. Le BATE Borisov a de nouveau participé aux phases de poules de la Ligue des champions en 2012 et en 2014.
208
+
209
+ L'équipe nationale masculine de handball s'est déjà qualifiée neuf fois pour la phase finale d'une grande compétition internationale (8e à l'Euro 1994, 9e au Mondial de 1995, 15e à l'Euro 2008, 15e au Mondial de 2013, 12e à l'Euro 2014, 18e au Mondial de 2015, 10e à l'Euro de 2016, 11e au Mondial de 2017, 10e à l'Euro de 2018) depuis son indépendance en 1990, tandis que leurs homologues féminines se sont quant à elles qualifiées six fois pour une phase finale (16e au Mondial de 1997, 14e au Mondial de 1999, 11e à l'Euro 2000, 16e à l'Euro 2002, 16e à l'Euro 2004, 12e à l'Euro 2008). La Biélorussie compte et a compté quelques joueurs de talents tels que Mikhaïl Iakimovitch, vainqueur de cinq Ligues des champions, de quatre Coupes des coupes, d'une Coupe EHF ainsi que de deux Supercoupes d'Europe, ou Aleksandr Toutchkine, vainqueur de cinq Ligues des champions, d'une Coupe des coupes et d'une Coupe des Villes. On peut également citer des joueurs tels que Andrej Klimovets, Dimitri Nikulenkau ou encore Siarhei Rutenka, vainqueur de six Ligues des champions et de deux Supercoupes d'Europe, alors que chez les femmes on peut citer Elena Abramovich ou encore Anastasia Lobach. Au niveau des clubs, le SKA Minsk a dominé le handball biélorusse des années 1990 aux années 2000 : meilleur club soviétique des années 1980 avec six championnats et trois Coupes d'URSS remportés ainsi que, au niveau international, trois Coupe des clubs champions et deux Coupes des coupes, la formation remporta onze fois le championnat biélorusse, sept fois la Coupe de Biélorussie, six championnats d'URSS ainsi qu'une Coupe Challenge (C4) en 2013. Cependant la suprématie du SKA Minsk est stoppée par le HC Meshkov Brest qui est donc le deuxième club de Biélorussie en matière de titre : il a remporté neuf fois le championnat biélorusse et dix fois la Coupe de Biélorussie. Vers le début des années 2010, un autre club de la capitale réussit à freiner Brest : le HC Dinamo Minsk qui a remporté cinq fois le championnat biélorusse et une fois la Coupe de Biélorussie avant de disparaître à cause de problèmes financiers. Depuis lors, le leadership est assuré par le HC Meshkov Brest qui représente la Biélorussie en Ligue SEHA et en Ligue des champions. Chez les dames, le BNTU Minsk (anciennement Politechnik Minsk), avec quasiment tous les titres remportés depuis la création du championnat, domine la compétition. Un seul autre club a remporté le championnat, le HC Gorodnichanka en 2008 avant que le HC Homiel ne remporte la compétition en 2016 et 2017.
210
+
211
+ En athlétisme, la Biélorussie est omniprésente dans les épreuves de lancer, en particulier, le lancer du marteau et du poids. Cependant, les lanceurs biélorusses sont souvent soupçonnés dans des affaires de dopages comme Ivan Tsikhan et Vadzim Dzeviatouski qui furent respectivement médaille d'argent et de bronze du lancer du marteau lors des Jeux olympiques d'ét�� de 2008 et qui quelques jours après la fin des JO furent contrôlés positifs. Aksana Miankova, chez les femmes, fut championne olympique du lancer de marteau lors des JO de Pékin.
212
+ Alexander Medved, Catherine Karsten-Khodotovic
213
+ Julia Nesterenko - "White lightning"
214
+
215
+ En cyclisme, la Biélorussie compte quelques bons coureurs comme Vasil Kiryienka (3 étapes du Giro, une de la Vuelta, champion du monde du contre-la-montre 2015) et Kanstantstin Siutsiou (une étape du Giro). Mais ces deux coureurs sont vieux, et personne ne semble pour le moment en mesure de les remplacer.
216
+
217
+ En tennis, la Biélorussie avait deux bons joueurs au début des années 2000 avec Max Mirnyi (ex no 18 mondial et surtout excellent joueur de double) et Vladimir Voltchkov (ex no 25 mondial et qui est connu pour avoir atteint les demi-finales de Wimbledon en 2000 alors qu'il n'était que 237e mondial). Depuis qu'ils ont mis fin à leur carrière en simple, la relève pourrait venir de Uladzimir Ignatik, qui fait partie des meilleurs jeunes joueurs de la génération née en 1990. La joueuse Victoria Azarenka représente également un grand espoir pour le tennis du pays. Déjà titrée à plusieurs reprises, elle compte un sacre à Miami remporté face à Serena Williams 6/3 6/1 le 4 avril 2009. Elle fait son entrée dans le top 10 mondial le 6 avril 2009 et connaît la consécration en remportant son premier titre majeur en janvier 2012 à Melbourne, accédant ainsi à la première place mondiale.
218
+ En tennis de table Vladimir Samsonov est un joueur de tout premier plan, vice champion du monde en 1997, plusieurs fois champion d'Europe et vainqueur de la Coupe du monde de tennis de table à trois reprises.
219
+ En volley-ball, le joueur puis entraineur Vladimir Alekno est aussi mondialement connu.
220
+
221
+ En biathlon, la Biélorussie est représentée par Darya Domracheva, médaillée de bronze du 15 km des JO de Vancouver en 2010 et triple championne olympique des JO de Sotchi en 2014.
222
+
223
+ En championnat de combat libre UFC, Andrei Arlovski plusieurs fois champion du monde "Heavyweight".
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+ En ski acrobatique, Alexei Grishin et Dmitri Dashchinsky ont remporté plusieurs titres olympiques et mondiaux.
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+ La Biélorussie a pour code :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le Yangzi Jiang (en français fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé, en chinois Chang Jiang c'est-à-dire long fleuve) est le plus important des fleuves chinois avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 300 km. Il prend sa source dans l'ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d'habitants à plus de 5 300 mètres d'altitude. Son cours prend d'abord une orientation sud-ouest et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 kilomètres de sa source le Yangzi arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale d'ouest en est qu'il va conserver jusqu'à son débouché dans la Mer de Chine orientale. Il traverse successivement le riche bassin agricole du Sichuan et sa capitale économique Chongqing, les défilés des trois Gorges avant de pénétrer dans une vaste plaine caractérisée par de nombreux lacs et de grandes concentrations humaines dont la ville de Wuhan. En quittant cette plaine il passe par un dernier étranglement avant de former un delta de près de 200 kilomètres de long sur lequel se trouve une dizaine de villes millionnaires dont les mégapoles de Nankin et Shanghai.
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+ Le fleuve et ses affluents drainent un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés peuplé par plus de 430 millions d'habitants. Le fleuve traverse les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l'Anhui et du Jiangsu et ses affluents irriguent également le Tibet, le Shaanxi, le Henan, le Guizhou, le Guanxi, le Guandong, le Fujian et le Zhejiang. Depuis plusieurs milliers d'années ses ressources en eau jouent un rôle central dans l'économie agricole de la Chine (en particulier la culture du riz et les pêcheries) et la survie de sa population. Les hommes ont tenté depuis plus de 4 000 ans de maitriser ses crues violentes en construisant des réseaux de digues. L'essor fulgurant qu'a connu l'économie chinoise depuis les années 1990 a entrainé la construction d'aménagements gigantesques sur son cours (barrages, canaux d'irrigation, lacs de retenue) tel que le barrage des Trois-Gorges. Mais l'industrialisation croissante du bassin versant, l'artificialisation du fleuve et de ses affluents ainsi que la croissance démographique ont entrainé des désastres écologiques en décimant les espèces endémiques. Les responsables chinois tentent désormais de concilier les besoins économiques et la préservation des écosystèmes.
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+ Le Yangzi est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l'Amazone et le Nil et par son débit après l'Amazone et le Congo. Ce n'est que le 10e fleuve pour la superficie de son bassin versant mais celui-ci est le plus peuplé.
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+ Le Yangzi Jiang (chinois simplifié : 扬子江 ; chinois traditionnel : 揚子江 ; pinyin : Yángzǐ Jiāng ; Wade : Yang²-tzu³ Chiang¹ ; EFEO : Yang-tseu Kiang ; cantonais Jyutping : Joeng⁴-zi² Gong¹ ; litt. « fleuve Yangzi »écouter) ou Chang Jiang (长江 / 長江, Chángjiāng, « long fleuve » écouter) ne désigne en chinois que la partie aval du fleuve entre Nankin et l'embouchure[1]. Ce nom vient du petit bourg de Yangzi près de Yangzhou. Traditionnellement Yangzi Jiang (chinois : 揚子江) désigne la partie située en aval de Yangzhou[2] ou plus largement entre Nankin et l'embouchure. Les Européens ont retenu ce nom et l'ont appliqué à tout le fleuve. Le fleuve s'appelait autrefois Jiang Shui ou simplement Jiang. Le mot Shui en chinois classique désignant les fleuves ou rivières en général, et Jiang était le nom propre du Yangzi Jiang. Le sens du mot Jiang s'est élargi depuis, il signifie maintenant « fleuve » en général[note 1]. De nos jours pour leschinois, c'est le Chang Jiang, littéralement le « long fleuve » ou également Wanli Changjiang, le «Fleuve des mille li». Il est appelé en tibétain Dri chu (འབྲི་ཆུ་, Wylie bri chu, lit. « fleuve de la femelle du yack »).
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+ Traditionnellement, chaque partie du fleuve porte un nom propre (en particulier dans la littérature). Ces différentes appellations sont déclinées dans le tableau ci-dessous[2] :
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+ Le Yangzi est situé en Chine centrale et du sud qu'il traverse d'ouest en est. Il est long de 6 300 km et son bassin versant a une superficie de 1,8 millions de km2. Son bassin versant est compris entre les latitudes nord 35°54' et 24°17' et les longitudes est 112°25' et 90°33'. Avec ses affluents il irrigue plus de 95% des provinces du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi et des municipalités de Chongqing et de Shanghai, 50 à 75% du Guizhou, 25 à 50% du Shaanxi, de l'Anhui, du Jiangsu et du Yunnan, 10 à 25% des provinces du Qinghai, du Zhejiang, du Henan, du Gansu, du Guangxi, du Guangdong, du Fujian et de la région autonome du Tibet. Son cours est tradictionnellement divisé de la manière suivante[3]. Le cours du Yangzi est habituellement divisé en trois sous-ensembles[4] :
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+ La localisation précise de la source du Yangzi est longtemps restée inconnue, initialement à cause de l'absence d'outils de mesure précis, puis du fait de la situation reculée de la région des sources et enfin à cause de la complexité du réseau hydrographique sur le plateau tibétain. Il y a 3 000 à 4 000 ans le Yangzi, au débouché des Trois Gorges, pénétrait dans une région occupée par un grand nombre de lacs et de marécages qui ont été asséchés par la suite. La population était clairsemée et les habitants n'étaient pas capables de déterminer si le Yangzi était l'affluent du Han ou l'inverse bien que le débit moyen du Yangzi est 10 fois supérieur à celui de son affluent. En effet le cours du Han est à certains endroits très large (1 000 à 2 000 mètres) tandis que le lit du Yangzi Jiang peut s'étrangler à 200 mètres au niveau des Trois Gorges notamment à leur débouché avant Yijiang (passe de Nanjin). Un chapitre consacré au Grand Yu figurant dans le plus ancien des écrits chinois, le Classique des documents rédigé sans doute vers 500 avant J.C., corrige cette erreur mais indique que la source du Yangzi se situerait dans les monts Min et que la rivière Tuotuo (la véritable source) serait un affluent situé plus à l'est. Le fleuve Min va longtemps être considéré comme la source du Yangzi pour plusieurs raisons : à son confluent à Yibin le Yangzi/Jinsha a un débit moyen supérieur de seulement un tiers à celui de le Min, sa largeur est généralement inférieure car le fleuve circule la plupart du temps dans une vallée encaissée (150 à 200 m contre 400 à 1 000 mètres) et son cours n'est pas navigable contrairement à celui du fleuve Min. C'est le voyageur/géographe Xu Xiake (1587-1641) qui établit le premier que le Yangzi/Jinsha constitue le fleuve principal. Une expédition, organisée sous l'empereur Kangxi effectue une première reconnaissance de la région des sources sur le plateau tibétain sans toutefois parvenir à identifier précisément l'origine du Yangzi. Un atlas géographique publié en 1718 consigne ces découvertes. En 1761 Chi Zhaonan décrit de manière détaillée les différents cours d'eau situés dans la région des sources du Yangzi[5].
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+ La recherche de la véritable source du Yangzi Jiang est relancée à partir des années 1970 lorsque plusieurs expéditions scientifiques chinoises sont organisées. Les trois principaux cours d'eau contribuant à la formation du Yangzi Jiang dans cette partie du plateau tibétain sont le Chumar, le Tuotuo et le Dangqu. La rivière Chumar est rapidement exclue en tant que source car son débit est le plus faible et elle s'assèche souvent en hiver. Le Dangqu a un débit cinq à six fois plus important que le Tuotuo et son bassin versant a une superficie plus importante. Mais la commission officielle chinoise retient le Tuotuo comme la source officielle du Yangzi Jiang pour plusieurs raisons : son origine est mieux établie, la distance à vol d'oiseau de l'estuaire est nettement plus importante et sa longueur est plus importante d'une vingtaine de kilomètres (des mesures effectuées par la suite prouveront que le Dangqu est en fait plus long de 12 km)[6]. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi.
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+ Le Yangzi prend sa source sur le plateau tibétain dans la province chinoise du Qinghai au pied du mont Geladaindong qui culmine à 6 621 mètres et constitue le plus haut sommet des monts Tanggula. La source elle-même est située à une altitude de 5 395 mètres au pied du glacier sud qui descend de cette montagne. Après avoir émergé d'un canyon étroit la rivière circule sur un terrain relativement plat sillonné de petits cours d'eau et entouré de sommets arrondis. Le sol, couvert de neige en hiver, se transforme en prairie à la belle saison. La présence d'une épaisse couche de pergélisol (la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C) ne lui a pas permis de creuser un lit et la rivière, peu profonde, s'étale largement dans un paysage désolé et inhabité, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation arbustive. La première section du fleuve, longue de 346 kilomètres, est baptisée Tuotuo. Sur cette partie de son cours d'eau la rivière descend d'une altitude de 5 400 à 4 470 mètres (pente de 2,69 ‰). Le bassin versant associé a une superficie de 17 600 km2[7].
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+ Toute cette partie du plateau tibétain faiblement arrosé (moins de 250 mm de précipitations annuelles) est occupée par une steppe pratiquement déserte. La région des sources fait partie de la division administrative de niveau bourg de Tanggulashan (Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi) qui occupe une superficie de 47 540 km2 mais compte seulement 1 300 habitants (densité : 0,03 habitants/km2). Ceux-ci sont concentrés dans une dizaine de hameaux situés le long des deux axes de transport qui relient Golmud à Lhassa et qui ont été construits côte à côte : la Route nationale 109 et la ligne ferroviaire Qing-Zang. Les habitants vivent de l'élevage de troupeaux de moutons. Une grande partie de la région des sources fait partie de la réserve naturelle des Sources des trois rivières (Sanjiangyuan) qui protège notamment les abords du mont Geladaindong et une grande partie du cours du Dangqu[8] .
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+ La confluence avec le premier affluent d'importance - le Dangqu venu du sud - marque la fin de cette section et le cours d'eau prend alors le nom de Tongtian. Le Dangqu est long de 352 km et son bassin versant a une superficie de 30 786 km2. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi, mais officiellement et pour des raisons historiques (la source du Dangqu n'a été découverte qu'à la fin du XXe siècle) le gouvernement chinois a maintenu que le Tuotuo constituait la première section du Yangzi. Le Dangqu prend sa source à une altitude moins élevée que le Tuotuo et son cours, beaucoup moins pentu, divague au milieu de marécages. Après ce confluent le Tongtian continue de progresser sur le plateau glacé sur une longueur de 278 km (pente de 0,9 ‰) avant de recevoir son deuxième affluent d'importance venu du nord : la rivière Chumar longue de 515 km est alimentée par la fonte des neiges en provenance des monts Kunlun. Son bassin versant d'une superficie de 20 800 km2, caractérisé par la rareté de la végétation, est couverte de dunes de sable. Le long de cours d'eau l'érosion intense donne une couleur rouge aux eaux. Après ce confluent, le Tongtian parcourt 550 km dans un paysage montagneux. Le cours d'eau, dont la largeur se resserre entre 50 et 200 m, circule dans un canyon. Il dessert une première ville d'importance, Yushu, avant de recevoir un affluent de la rive droite : la rivière Batang. Il a alors parcouru 828 km depuis son confluent avec le Danqqu[7].
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+ Cultures en terrasses au débouché des gorges du Saut du tigre (Yunnan).
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+ Le premier coude du Jinsha (cours supérieur du Yangzi) à Shigu dans la province du Yunnan.
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+ À partir de son confluent avec la rivière Batang le fleuve prend le nom de Jinsha (« sables dorés ») (autrefois Shengshui ou Lishui) qui lui a été donné à cause de la couleur jaune/dorée du sable de la rivière. Cette partie du fleuve est longue de 2 290 km. Le fleuve, qui perd 3 300 mètres d'altitude (pente de 1,45 ‰) entre ses deux extrémités, dispose d'un gros potentiel hydroélectrique. Jusqu'à la ville de Shigu le fleuve se dirige vers le sud-sud-est dans une vallée rectiligne qui est parallèle à celle de ses principaux affluents situés à l'est et des fleuves Mékong et Salouen à l'ouest. Il forme une frontière naturelle entre la région autonome du Tibet et la province du Sichuan. La Jinsha circule à travers des canyons profonds (jusqu'à 2 000 mètres) creusés dans les monts Hengduan où le cours d'eau semé de rapides se resserre jusqu'à 80 mètres de largeur. Dans des passages plus larges le fleuve, dont le lit atteint 200 mètres de large, est encombré de bancs de sable et d'ilots et est encadré par des terrasses sédimentaires. À Shigu le fleuve effectue un coude à 180 degrés et repart vers le nord. Il traverse les gorges du Saut du tigre, un canyon spectaculaire de plus de 2 000 m de profondeur devenu un lieu d'excursion touristique prisé[9].
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+ Au niveau de la ville de Dongchuan, il part brusquement vers le nord et serpente dans les monts Hengduanshan au Yunnan, puis commence une inflexion vers l'est où il est rejoint par d'importants affluents (Yalong, Min et Jialing) qui le transforment en un gigantesque cours d'eau boueux, tourbillonnant et chargé des déchets et rejets des 120 millions d'habitants et cultivateurs du bassin du Sichuan.
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+ La dernière section du cours supérieur, entre Yibin et Yichang, est longue de 1 040 kilomètres. La pente moyenne est de 2 ‰ et le bassin versant associé a une superficie de 530 000 km2. La largeur du lit du fleuve est comprise généralement entre 200 et 300 mètres dans les sections les plus étroites et 600 à 800 mètres dans les zones de plaines. Il y a de nombreux de sable et parfois le fleuve se divise en plusieurs chenaux. Le fleuve devient navigable. Cette section du fleuve est baptisé Chuan par les Chinois. La caractéristique la plus marquante de cette section du fleuve est que les principaux affluents du fleuve et peut être certains affluents secondaires, en particulier ceux de la rive droite, ont été capturés par le Chuan. Avant qu'il ne parvienne à rejoindre la mer de Chine orientale en perçant ce qui est aujourd'hui le défilé des trois gorges, le Chuan coulait dans le sens opposé vers le sud-ouest ce que montre bien l'orientation des affluents principaux au niveau de leur confluent[9].
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+ Au niveau de son confluent avec le fleuve Jialing, un de ses principaux affluents, le Yangzi traverse l'agglomération de Chongqing, une des grandes villes de l'intérieur de la Chine avec ses 8 millions d'habitants. Cette ville détient également le record des pluies acides pour toute l'Asie orientale, des nuages sulfureux surplombant en permanence les vallées abritées de ce grand centre industriel.
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+ À partir de la ville de Baidi, le fleuve Yangzi doit se frayer un chemin entre les monts Daba et les monts Wuling. Sur une longueur de 310 kilomètres il se faufile à trois reprises dans des gorges étroites et profondes taillées dans des roches dures. Entre ces Trois Gorges le cours du fleuve, qui peut creuser son lit dans des roches plus tendres, s'élargit. Le premier de ces défilés, le plus impressionnant, est la gorge de Qutang, longue de 8 kilomètres. La largeur du fleuve se rétrécit à 100 mètres et il est dominé par des montagnes qui le surplombent de 1 200 mètres. Les gorges de Wu sont une succession de gorges qui s'échelonnent sur 45 kilomètres entre Wushan et Guandukou (Badong). Enfin la gorge de Xiling, longue de 66 kilomètres, est comprise entre Zigui et le défilé de Nanjin, immédiatement en amont de la ville Yichang qui marque la limite inférieure du cours supérieur et l'arrivée dans un paysage de plaines. Xiling est formé d'une série de sept gorges. Cet ensemble de défilés, à cause de ses rapides, limitait fortement la navigabilité du fleuve avant la construction du barrage des Trois-Gorges édifié à une vingtaine de kilomètres en amont du défilé de Nanjin. Ce barrage gigantesque, inauguré en 2003, le plus grand des barrages jamais construit, retient à pleine capacité un plan d'eau situé 110 mètres plus haut que le fleuve en aval. Le lac de barrage créé ainsi s'étend sur une longueur de 660 km jusqu'à la ville de Chongqing et a permis de supprimer les obstacles à la navigation. Une série d'écluses permet à des navires de 10 000 tonnes de franchir le barrage. Les Trois-Gorges sont également un site de navigation touristique très fréquenté.
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+ Après les Trois Gorges, le fleuve continue sa course vers la côte, mais en s'élargissant et en s'apaisant car son altitude n'est plus que de 10 mètres et il se trouve encore à 1 600 kilomètres de son embouchure. Il pénètre dans une région de plaines et sa pente devient très faible : 34 mm/km jusqu'à Wuhan et 14 mm/kilomètre par la suite. Selon la classification officielle le cours moyen du Yangzi débute immédiatement au sortir des gorges en amont de Yichang. Le fleuve traverse d'abord la province de Hubei baptisée la province des mille lacs car elle est parsemée de lacs et de méandres abandonnés. De nombreux affluents convergent dans cette plaine. Ce sont d'abord sur sa rive droite le Yuan et le Xiang, affluents de la rive droite qui se déversent par l'intermédiaire du lac Dongting, puis le Han, son affluent le plus long, qu'il reçoit sur sa rive gauche au niveau de la mégalopole de Wuhan. Entre Zhucheng (à une soixantaine de kilomètres en aval de Yichang) et le canal de communication avec le lac Dongting, le cours du fleuve divague fortement. Sur sa rive gauche la plaine Jianghan, une région de production agricole intensive, est sillonnée de milliers de canaux de drainage et les terres sont protégées par un immense réseau de digues. Sur la rive droite des déversoirs permettent en temps de crue de dériver les eaux excédentaires vers le lac Dongting. Toutefois celui-ci a vu sa superficie divisée par quatre au cours du siècle passé : les habitants ont progressivement colonisé ses rives en créant des polders tandis que les dépôts de sédiments arrachés par le fleuve à son cours moyen, ont fortement diminué sa capacité d'absorption des crues. Avant l'aménagement du barrage des trois gorges, le fleuve devenait navigable à partir de Yichang jusqu'à l'estuaire, créant une voie de communication parfaite pour écouler vers l'extérieur les productions locales. Aussi la densité des villes à vocation essentiellement commerciales s'accroit sur le cours du fleuve lui-même (Jinzhou, Shashi, Yueyang et Jiujiang) et celui de ses affluents navigables (Changsha et Nanchang)[10]. Le fleuve atteint à la hauteur de la mégalopole de Wuhan une largeur de deux kilomètres. En aval de Wuhan le Yangzi reçoit sur sa rive droite les eaux du Gan par l'intermédiaire du lac Poyang. La convergence de tous ces affluents depuis Yichang (Yuan , Xiang, Han et Gan) est à l'origine de crues violentes malgré le rôle amortisseur joué par les deux lacs en particulier le lac Dongting dont la superficie peut passer de 6 000 à 20 000 km2, ce qui permet de détourner une partie des eaux excédentaires. Mais malgré la profondeur et la largeur du lit du fleuve, celui-ci ne permet d'écouler qu'environ 46 000 m3/s. Lorsque le débit du fleuve dépasse 75 000 m3/s, comme en 1931, des inondations catastrophiques ont lieu.
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+ Immédiatement après le déversoir du lac Poyang, en aval de Hukou, commence le cours inférieur d'une longueur de 938 km. Le fleuve est encombré de bancs de sable et se subdivise parfois en plusieurs bras. Le fleuve devient plus large à partir d'Anqing et la vitesse de ses eaux diminue. Une grande partie des alluvions transportées jusque là se déposent dans le lit du fleuve. À partir de Tongling les effondrements des berges sont fréquents. Arrivé à Jiangyin la largeur du fleuve passe de 1,4 à 5,7 kilomètres. C'est dans cette partie du fleuve que l'on peut commencer à trouver des esturgeons, des spatules et des alligators de Chine.
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+ L'estuaire du Yangzi, qui officiellement débute à Xuluijing et s'étire jusqu'à la bouée 50 au débouché du fleuve dans la mer de Chine orientale, est long de 182 kilomètres et forme un large delta. Le cours du fleuve se subdivise une première fois en chenal nord et sud à la hauteur de l'île de Chongming. Celle-ci, longue de 32 kilomètres et large de 6,5 kilomètres a été formée par les dépôts alluvionnaires du Yangzi. La branche sud se subdivise à son tour au niveau des îles de Changxing et de Hengsha en chenal nord et sud. À la hauteur de ces iles sur la rive sud, se trouve Shanghai, la plus peuplée des villes chinoises et le moteur de son économie. Le fleuve reçoit la rivière Huangpu qui traverse cette mégapole. Enfin le banc de sable de Jiuduansha entraine la partition du chenal sud en passage nord et passage sud. Le fleuve se jette dans la mer par quatre chenaux : la branche nord, le chenal nord, le passage nord et le passage sud. Le passage nord constitue la principale voie d'eau pour la navigation au niveau du port de Shanghaï. Ces différents chenaux s'étalent sur 90 kilomètres du nord au sud[11].
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+ La partie du delta formé par le fleuve qui n'a pas été occupée par les constructions, rassemble des terres agricoles, des lacs, des étangs, d'innombrables îlots et des milliers d'hectares de roselières.
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+ Le Yangzi a plus de 7 000 affluents. Huit d'entre eux ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 80 000 km2 : quatre sont situés sur le cours supérieur (Yalong, Min, Jialing, et Wu) et quatre se jettent dans le cours moyen du Yangzi : Yuan, Xiang via le lac Dongting, Gan via le lac Poyang et Han. 49 affluents ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 10 000 m2 et le bassin versant de 437 affluents dépassent les 1 000 km2[12].
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+ Les principaux affluents du Yangzi sont d'amont en aval [12] :
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+ Il existe un très grand nombre de lacs sur le bassin du Yangzi Jiang. Leur superficie totale est d'environ 20 000 km2 soit 4% de celle du bassin versant. Ils sont principalement concentrés sur les cours moyen et inférieur du fleuve (92% de la superficie totale) notamment avec quatre des cinq plus grands lacs de Chine : le lac Dongting, le lac Poyang, le lac Tai et le lac Chao. Leur superficie a régressé de plus de 30% depuis 1949 du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs : la construction d'ouvrages de contrôle des crues, un meilleur drainage des terrains, la lutte contre les parasites vivant dans les eaux stagnantes, l'envasement et la progression des terres cultivées par asséchement des rives. La circulation des eaux des principaux lacs, qui étaient autrefois directement connectés au fleuve Yangzi, est désormais bloquée (sauf dans le cas de Dongting et Poyang) par des écluses mises en place à la fin des années 1980. En conséquence les lacs ne peuvent plus jouer avec autant d'efficacité leur rôle d'amortisseur de crues[13]. Il y avait en 2009 46 000 réservoirs construits sur l'ensemble du bassin versant du Yangzi représentant une capacité de stockage de 250 milliards de m3. 166 de ces réservoirs ont à eux seuls une capacité de 191 milliards de m3.
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+ La civilisation chinoise se développe initialement à partir du cours moyen du fleuve Jaune et s'étend à la Chine du nord. Mais très rapidement le fleuve Yangzi va jouer un rôle central dans l'histoire de la Chine.
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+ Les premières traces d'activité humaines le long du fleuve remontent à 27 000 ans et ont été découvertes dans la région des Trois Gorges[14]. La culture de Hemudu et celle de Majiabang, qui sont les premières à cultiver le riz, occupent les terres autour du Yangzi inférieur à compter du 5e millénaire avant J.C.[15]. La culture de Liangzhu qui les remplace à compter du 3e millénaire avant J.C. est manifestement influencée par celle de Longshan qui occupe le cours moyen du Fleuve Jaune et crée les premiers éléments de la civilisation chinoise. On sait que les habitants du bassin versant du Yangzi, les Yue, avaient des coutumes très différentes de leurs voisins du nord, se noircissant les dents, tatouant leurs corps et vivant dans des petits villages entourés de roseaux[16] et étaient considérés comme des barbares par leurs voisins du nord. La vallée du Yangzi moyen est occupée à l'époque par des cultures néolithiques beaucoup plus sophistiquées[17],[18]. Par la suite ce seront les premières à passer sous l'influence culturelle de la Chine du nord. La plaine Jianghan, que traverse le cours moyen du Yangzi et subit les crues périodiques du fleuve qui reçoit plusieurs de ses grands affluents est à l'époque occupée par des marécages. Les premiers occupants commencent néanmoins à coloniser cette région dès le néolithique[19],[20].
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+ Sur le cours inférieur du Yangzi deux tribus de Yue, les Gouwu et les Yuyue, entrent dans la sphère d'influence culturelle des Zhou (Chinois du nord) à compter du IXe siècle av. J.-C. et forment les royaumes de Wu et de Yue. Leurs habitants sont réputés pour leurs épées, leurs navires et comme pêcheurs. Ils adoptent les institutions politiques, l'écriture en caractères chinois et les technologies militaires de leurs puissants voisins du nord. L'état de Jing implanté initialement au nord de la Chine étend son emprise cours moyen du Yangzi en progressant le long du fleuve Han, affluent du Yangzi. Au cours de cette expansion il prend le nom d'état de Chu[21],[22]. Ayant établi sa capitale au milieu du cours moyen du Han, les dirigeants de l'état de Chu (500 ans avant J.-C.) contribuent à accélérer la colonisation du cours moyen du Yangzi.
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+ Les États du bassin du Yangzi jouent un rôle politique croissant dans l'histoire de la Chine durant la Période des Printemps et Automnes (771-481) et celle des Royaumes combattants (481-221 av J.C.). Les conflits, qui embrasent la Chine du Nord, s'étendent au bassin du Yangzi lorsque l'État de Wu pour contrer la puissance croissante de son voisin, l'État de Chu, s'allie à l'État de Jin. Wu parvient en 506 av. J.-C. à saccager Ying, la capitale de son adversaire. Mais Chu s'allie à l'État de Yue et en 473 av. J.-C., Goujian, le roi de cet État, vainc et annexe l'État de Wu. Il déplace sa capitale dans la ville de Wu dans ce qui est aujourd'hui la ville de Suzhou. En 333 av J.-C., Chu prend le dessus sur son rival et annexe l'État de Yue.
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+ En Chine du Nord, l'État de Qin fondé sur le bassin du Wei, affluent du Fleuve Jaune, monte rapidement en puissance en mettant en place une organisation étatique qui s'appuie sur une énorme armée financée par les excédents agricoles. L'état de Qin commence à étendre son territoire au bassin versant du Yangzi en annexant les États de Ba et de Su en 316 av JC. Tous deux sont situés dans le Sichuan sur la cours supérieur du Yangzi. En 278 av JC, Quin, qui achevé la conquête de la Chine du Nord, attaque l'état de Chu qui domine le cours inférieur du Yangzi et constitue son dernier grand rival. Après sa victoire Qin Shi Huang fonde le premier empire chinois[13]. C'est l'état de Qin qui réalise les premiers travaux d'irrigation d'envergure dans le bassin du Yangzi : le système d'irrigation de Dujiangyan créé en 256 avant J.C. près de Chengdu (Sichuan) dérive les eaux de la Min, un affluent du Yangzi. Il permet d'accroitre fortement la production agricole de la plaine environnante. Les ressources excédentaires produites permettent à l'état de Qin de réaliser la campagne d'unification de la Chine. Cet ouvrage toujours opérationnel 2 260 ans après leur réalisation est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en tant que plus ancien ouvrage hydraulique du monde[23]. Après sa victoire l'empereur Qin Shi Huang étend son territoire vers le sud en annexant grande partie de la région de Guangzhou, du Guangxi et sans doute aussi du Fujian en effectuant une poussée jusqu'à Hanoï. Pour permettre cette conquête en facilitant le ravitaillement des armées, il fait construire le canal Lingqu qui met en communication la rivière Xiang, affluent du fleuve Yangzi Jiang avec la rivière Li qui fait partie du bassin versant de la rivière des Perles et irrigue les territoires ennemis. Ce canal long de 32 kilomètres, qui épouse les courbes de niveau du relief, est le premier ouvrage de ce type construit par l'homme[24].
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+ Le territoire de l'empire a été divisé en 36 commanderies[13]. La chute de la dynastie Qin intervient très rapidement (206 av J.C.) et l'empire éclate alors en plusieurs états. Les commanderies du sud forment le royaume de Nanyue dont le territoire comprend le Guandong, le Guangxi et Yunnan tandis que le reste de l'empire se retrouve divisé en 18 royaumes. Très vite, deux puissances en émergent ː le royaume du Chu occidental, dirigé par Xiang Yu et le royaume de Han dirigé par Liu Bang. La guerre Chu-Han (206-202 av JC) les opposent et s'achève par la victoire du Han. Lui Bang se proclame empereur et fonde la dynastie Han. Sous le règne de ces empereurs (206 av J.C. - 220 après J.C.), la région du Yangzi joue un rôle croissant. Les systèmes d'irrigation, qui avaient commencé à être mis en place sous les Qin sont étendus. Certaines zones inondables sont transformées en terres agricoles et des digues sont construites le long du fleuve, en particulier sur le cours moyen[25], ainsi que le long de ses affluents pour les protéger des crues saisonnières.
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+ À la chute de la dynastie Han débute la période des trois royaumes (220-280 ap JC) La Chine éclate en trois états : le royaume de Wei qui domine le bassin du fleuve Jaune au nord, celui de Wu qui s'étend au cours moyen et inférieur du Yangzi et le royaume de Shu centré sur le bassin du Sichuan. Les Wu généralisent la pratique du tuntian qui permet de mobiliser de vastes ressources humaines, notamment les réfugiés chassés par les conflits en cours et les soldats désœuvrés, pour tranformer des terrains en friche en terres agricoles. Ce système permet de créer les premiers polders dans les zones inondables du cours inférieur et moyen du Yangzi. Cette organisation sera reprise de manière systématique par les successeurs des Wu. Le royaume initie la mise en valeur du delta du Yangzi, une région de marais jusque là impropre à une exploitation agricole, avec les premiers travaux hydrauliques autour du lac Tai. Ce début de mise en valeur est également lié à l'implantation de la capitale à Nankin et à l'afflux de réfugiés fuyant les combats dans le nord de la Chine[26].
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+ Sous les dynasties Sui (581–618) et Tang (618–907) les ouvrages hydrauliques se multiplient dans la région du lac Tai et à sa périphérie au sud : construction de digues pour protéger des crues du fleuve mais également de l'envahissement des terres du delta par la mer, construction de réservoirs (bei-tang) pour irriguer les terres durant la saison sèches, constructions de canaux destinés selon le cas à drainer ou à irriguer, multiplication des polders (weitian), gagnés sur les hauts fonds lacustres et les terres marécageuses. Le delta du Yangzi et sa périphérie deviennentt une région agricole exportatrice.
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+ Le Yangzi devient l'artère principale du système de voies fluviales de la Chine de l'intérieur et le restera jusqu'à la construction du réseau de chemins de fer au XXe siècle. Le Grand Canal qui relie le Yangzi au fleuve Jaune (1 776 km) est achevé sous la dynastie Sui (581–618 ap. JC) et sera en partie refondu et complété entre 1271 et 1633 pour lui permettre de desservir Pékin. Dans sa partie sud il traverse le delta du Yangzi. Il est utilisé principalement pour transporter en Chine du nord, les excédents agricoles produits dans cette région. Au plus fort de son utilisation il est sillonné par 8 000 jonques et sampans[27] qui transportent chaque année environ 300 000 tonnes.
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+ La mise en valeur agricole du cours moyen du Yangzi est beaucoup plus tardive. Elle se fait principalement au XIIe siècle sous la dynastie des Song du sud et est parachevée sous les dynasties Ming et Qing qui en font à son tour une région agricole clé de l'empire chinois. Deux régions agricoles importantes sont ainsi créées. Le bassin du Nanyang au nord du Hubei où domminent les digues (di) et enceintes (yan). Les principaux ouvrages sont les systèmes d’irrigation de Liumenyan et Hongquebei et la canalisation de la rivière Bai (affluent du Han) qui permet de créer une liaison fluviale entre Pékin et le moyen Yangzi. La deuxième région est la plaine des deux lacs (Dongting et Poyang) une zone dépressionnaire qui était jusqu'à cette époque un immense marécage sillonné par de multiples cours d'eau. Les aménagements effectués se traduisent par la création d'un ensemble de lacs et la création de polders protégés par des digues circulaires (weiyuan)[28].
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+ Sur le plan politique, le Yangzi, trop large pour être franchi par un pont devient une frontière naturelle qui sépare la Chine du nord et la Chine du sud. Le fleuve joue ce rôle de frontière en particulier durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589) et à l'époque des Song du sud (1127-1279). De nombreuses batailles ont lieu le long du fleuve, la plus connue étant la bataille de la Falaise rouge (208) à l'époque des Trois Royaumes. Durant les guerres entre les dynasties Jin et Song, plusieurs batailles navales ont lieu sur le fleuve. Les plus connues sont la bataille de Caishi (1161) qui permet aux Song de repousser l'invasion des Jin et la bataille de Tangdao qui a lieu la même année.
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+ Sous la dynastie Song ((960-1279) le bassin versant du Yangzi inférieur (le Jiangnan) devient la région la plus prospère du territoire chinois et fournit entre un tiers et la moitié des revenus du pays. La région du cours moyen autour de Wuhan, le Janghan, deviendra à son tour un important grenier à céréales à compter de la dynastie de Ming(1368-1644)([29].
76
+
77
+ La révolte des Taiping, un grand soulèvement populaire, balaye entre 1851 et 1864 le bassin versant des cours inférieur et moyen du Yangzi. Son origine est multifactorielle : forte croissance démographique, série de catastrophes naturelles (crues des principaux fleuves), pression fiscale et incompétence des gouvernants. Les insurgés occupent Nankin en 1853 dont ils font leur capitale et prennent rapidement le contrôle de l'ensemble du bassin versant du fleuve jusqu'à Wuhan mais ils échouent dans leurs tentatives de conquérir Shanghai, Pékin et le cours supérieur du Yangzi. C'est seulement en 1864 que les Qin parviennent à reprendre Nankin et à vaincre les principales armées de la rébellion. Le bilan de la révolte sur le plan humain est terrible : 10 à 30 millions de morts et 30 millions de fugitifs[30]. Les villes et les régions de l'intérieur sont désertées au profit des villes côtières comme Shanghaï dont la population connait une croissance exponentielle.
78
+
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+ Les premiers bateaux à vapeur à circuler sur le Yangzi, sont des navires anglais armés qui viennent appuyer les troupes anglaises au cours de la première guerre de l'opium qui oppose le Royaume Uni à la Chine. Le traité de Tien-Tsin (1858) impose à la Chine notamment la libre circulation de bateaux de commerce et militaires européens sur le Yangzi et l'ouverture au commerce international de plusieurs ports situés sur ce fleuve : Hankou et Nankin dans un premier temps puis Wuhan et Jiujiang une fois que les Qing ont reconquis les territoires occupés par la révolte des Taiping[31]. Un premier armateur britannique, la China Navigation Company, est créée en 1876 pour transporter marchandises et passagers le long du cours du fleuve. Des armateurs chinois créent leurs propres flottes de navires à vapeur qui remontent le fleuve jusqu'à Yichang à 1 600 kilomètres de l'embouchure. Les navires océaniques parviennent à remonter jusqu'à Hankow à 1 000 kilomètres de l'embouchure tandis que les 300 premiers kilomètres du fleuve sont accessibles par n'importe quel navire de haute mer de l'époque.
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+ Avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1979, les dirigeants chinois adoptent une politique d’ouverture (kaifang) qui est d'abord testée dans le sud de la Chine (Zone économique spéciale de Shenzhen). Elle est ensuite progessivement étendue au bassin du Yangzi à compter de 1990 d'abord dans le delta (Nouvelle Zone de Pudong à Shanghai) puis à l'intérieur des terres[28]
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+ Le Yangzi est un fleuve typique des régions soumises au régime de la mousson avec des précipitations concentrées durant l'été et un minimum durant l'hiver. 70% du bassin fluvial du Yangzi étant situé dans des régions de hautes montagnes ou de collines, les phénomènes d'érosion et de ravinement généré par les crues éclairs sont omniprésents. En conséquence le fleuve transporte une proportion importante de sédiments[32].
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+ La majorité du bassin versant du fleuve est situé dans les régions tempérées ou sous l'influence de la mousson. La hauteur des précipitations reflète cette situation avec une moyenne annuelle de 1 087 mm. Mais la distribution spatiale de ces précipitations est hétérogène. Elles sont les plus faibles au niveau des sources sur le haut plateau tibétain : inférieures à 50 mm au tout début du cours, elles restent inférieures à 200 mm sur les 1 200 premiers kilomètres jusqu'à Yushu. Malgré le climat glacé de ce plateau et des zones montagneuses environnantes, qui sont favorables aux chutes de neige et permettent la présence de nombreux glaciers[note 3], l'essentiel de l'apport en eau se fait sous forme de pluie : la fonte des glaces ne représente que 7,7 % du volume à Yushu. En aval de cette ville, la hauteur des précipitations augmente rapidement et est compris entre 600 et 1 200 mm sur tout le cours moyen et inférieur du fleuve. Les précipitations sont supérieures à 1 200 mm dans la partie occidentale du Sichuan, la partie occidentale des monts Daba et sur le bassin fluvial des fleuves se jetant dans les lacs Dongting et Poyang[33].
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+ Les précipitations sont réparties de manière inégale au cours de l'année[34] :
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+ Précipitations annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Températures annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Le débit total du fleuve a été observé pendant 64 ans (1923–1986) à Datong, ville située à quelque 511 kilomètres de son embouchure dans la mer de Chine orientale. Datong est la dernière station de mesure sur le fleuve qui échappe à l'influence de la marée[35]. Au niveau de cette station, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 28 811 m3/s pour un bassin versant de 1 712 673 km2. Cette surface représente plus de 95 % du bassin versant total de 1 800 000 km2 du fleuve, et ne diffère que de peu avec le débit final à son embouchure. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve atteint donc le chiffre de 531 millimètres par an.
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+ Le débit moyen évolue de la manière suivante de l'amont vers l'aval :
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+ Le bassin versant du Yangzi est situé dans la région des moussons d'été. Les crues du Yangzi constituent un phénomène récurrent qui découle de la concentration des précipitations sur la période estivale (70 à 80% des précipitations annuelles) et du volume des précipitations important sur une grande partie du bassin versant et particulièrement élevé dans sa partie sud-est. Lorsque le courant El Niño est actif, les anticyclones positionnés sur le nord-ouest de l'Océan Pacifique se renforcent et la mousson d'été génère des précipitations plus importantes. Les crues ont lieu principalement en juin et juillet. Elles sont souvent dévastatrices et ont contribué à freiner le développement de cette région en particulier le long des cours moyen et inférieur (de Yichang à l'estuaire). Depuis plus de mille ans les hommes tentent de lutter contre les crues sur cette partie du cours du fleuve en construisant des digues (2 000 km le long du Yangzi). Leur sommet domine désormais de 10 à 15 mètres la plaine environnante et le lit du fleuve a été surélevé par le dépôt de sédiments (on parle de fleuve suspendu). De nombreux lacs, en particulier le lac Dongting et le lac Poyang jouent un rôle central dans la gestion des crues en recueillant une grande partie des eaux excédentaires. Mais ces étendues d'eau ainsi que les zones marécageuses ont été en grande partie transformées en polders, un phénomène ancien mais qui s'est accéléré récemment. Au cours au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les hommes ont largement modifié les conditions d'écoulement du Yangzi et de ses affluents. Ils ont défriché une grande partie des forêts étaient prépondérantes sur le cours supérieur du fleuve et de ses affluents, accentuant les phénomènes d'érosion et donc de comblement des lacs par les sédiments et réduisant la capacité d'absorption des pluies par les sols désormais dénudés[36].
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+ Les crues sur le Yangzi constitue un phénomène récurrent. Au cours des 1000 dernières années la fréquence des crues s'est accrue passant de 5 ans en moyenne durant la dynastie Song-Yuan (960-1367) à 3 ans dans la deuxième moitié du XXe siècle et elle s'est encore accélérée au cours de la première décennie du XXe siècle. Le débit sur le bassin versant est compris entre 20 000 m3/s et 90 000 m3/s. Sur la période 1865-1895 il y a eu 11 crues avec un débit supérieur à 45 000 m3/s sur le cours supérieur, 17 crues avec un débit supérieur à 50 000 m3/s sur le cours moyen et 6 crues avec un débit supérieur à 60 000 m3/s sur le cours inférieur. Alors que le débit moyen du fleuve tend à diminuer au cours des cinquante années analysées, le débit durant les crues durant les crues tend à augmenter. La dernière crue majeure du fleuve au 21e siècle a eu lieu en 1998. Elle a duré deux mois et demi avec un débit atteignant 45 000 à 50 000 m3/s sur le cours supérieur, 60 000 à 70 000 m3/s sur le cours moyen et 75000 à 80 000 m3/s sur le cours inférieur. Cet épisode a mis en évidence que les ouvrages mis en place pour réduire les inondations, la réduction de la taille des lacs et l'érosion affectant un tiers de la superficie du bassin fluvial ont contribué à accroitre le niveau des eaux durant la crue[36].
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+ En juin 2020, la crue à atteint un record datant de 1940. Au 24 juin, les eaux sont montées 5 mètres au-dessus du niveau habituel dans le Xian de Qijiang de la municipalité de Chongqing. Selon la Direction nationale des situations d’urgence, plus de 11 millions de personnes dans 24 provinces du sud de la Chine ont été affectées par ces inondations dues à de fortes pluies, 500 000 ont été évacuées, 9 300 bâtiments ont été détruits, le tout causant une perte économique de 24 milliards de yuans (3 milliards d’euros). Au moins 39 personnes sont mortes ou portées disparues[37].
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+ Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole[38].
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+ Le bassin versant du Yangzi avec son système de lacs forme un ensemble d’habitats aquatiques très variés qui a permis à de nombreux types d'espèces d'y vivre. On trouve 370 espèces de poissons ce qui place le fleuve au premier rang parmi les fleuves asiatiques. Sur ces 370 espèces, 294 sont des poissons d'eau douce, 22 vivent dans des eaux saumatres, 9 sont des espèces circulant entre la mer et le fleuve et 45 sont des espèces marines. 142 de ces espèces sont endémiques (vivent uniquement dans le bassin fluvial du Yangzi) dont 112 vivent sur le cours supérieur du fleuve, 21 sur le cours moyen et inférieur et 9 sur l'ensemble du bassin versant. 188 espèces vivent uniquement dans la Réserve naturelle des espèces de poisson endémiques du cours supérieur du Yangzi. Neuf d'entre elles figurent sur la liste des espèces à protéger dont trois au niveau maximal (niveau I) : l'esturgeon chinois, l'esturgeon du Yang Tsé et l'espadon de Chine. Six espèces bénéficient d'une protection de niveau inférieur (niveau II) : le taimin du Sichuan (de la famille du saumon), la loche de Chine, sinocyclocheilus grahami, le Dali schizothoracin, la grande anguille marbrée et le trachidermus fasciatus[39].
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+ Les caractéristiques de certaines des espèces spécifiques au bassin versant du Yangzi sont détaillées ci-dessous :
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+ Le bassin fluvial du Yangzi abrite également 145 espèces d'amphibiens dont 49 ne vivent que dans cette région. La plupart de ces dernières se trouvent sur le cours supérieur du fleuve ainsi que ses affluents. Cinq de ces espèces sont inscrites sur une liste dont la conservation est suivie par l'état chinois : la salamandre géante de Chine, le triton bosselé de Guizhou, le triton bosselé noir et le crapaud buffle asiatique. 62 espèces d'amphibiens sont considérées comme menacées. Le cours moyen et inférieur du Yangzi offrent des environnements particulièrement favorables aux amphibiens, mais le milieu naturel y a eté en grande partie détruit ou fragmenté entrainant le déclin des espèces qui y vivaient[40].
110
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+ L'équipement de la Chine en barrages hydroélectriques débute en 1912. Jusqu'en 1949, la guerre civile ainsi que le conflit avec le Japon freinent la réalisation de ces ouvrages et les seuls barrages d'une taille significative sont construits par l'occupant japonais dans le nord de la Chine. Après la victoire du parti communiste chinois en 1949, la priorité est donnée à l'irrigation par rapport à la production d'électricité pour faire face à la forte croissance de la population qui atteint 583 millions d'habitants en 1953. Dans un contexte politique très agité (notamment Révolution culturelle), plusieurs grands barrages sont construits entre 1960 et 1979 sur les affluents du Yangzi : barrage de Zhexi sur le fleuve Zi en 1962 (947 MW), barrage de Danjiangkou sur le fleuve Han en 1973 (900 MW) et barrage de Wujiangdu sur le fleuve Wu en 1979. À compter des années 1980 les dirigeants chinois optent pour une politique d'ouverture et de privatisation partielle. La Banque mondiale et la banque pour le développement en Asie ainsi que des gouvernements étrangers consentent des prêts qui permettent de lancer des projets de centrales hydroélectriques ambitieux[41].
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+
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+ La barrage de Gezhouba construit sur le cours moyen du Yangzi en 1988 est le premier ouvrage de grande taille (2 715 mégawatts) réalisé sur le fleuve. La construction du barrage des Trois-Gorges, situé en aval de Gezhouba à la limite de la région montagneuse du cours supérieur du Yangzi et de la plaine du moyen Yangzi, doit établir un nouveau record mondial en matière de puissance installée (22 500 MW). Sa construction est lancée en 1993 malgré une opposition domestique et internationale qui souligne les répercussions du projet : le déplacement de 1,3 million de personnes, la disparition de terres agricoles fertiles, l'engloutissement de nombreux sites historiques et l'impact écologique. Les partisans mettent en avant la prévention des crues, l'amélioration de la navigabilité, la production de l'électricité et le rôle symbolique d'un projet qui démontre les nouvelles capacités de la Chine. L'opposition intérieure qui ne dépasse pas le cercle des hydrologues en Chine, est muselée. Toutefois à la fin des années 1990, plusieurs événements et catastrophes mettant en évidence les atteintes écologiques produites par une croissance débridée (crue de 1998 du Yangzi, tempêtes de sable à Pékin...) entrainent une certaine sensibilisation de la société civile[41].
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+ La décentralisation de l'État, les réformes économiques (ouverture aux investissements étrangers, économie de marché) entrainent une croissance annuelle de plus de 10 % sur la période 1990-2004. Pour faire face à la croissance de la consommation et décarboniser sa production d'énergie, les dirigeants chinois lancent un plan ambitieux de construction de centrales hydroélectriques qui prévoit de disposer d'une capacité de 270 GW en 2015 et de 330 GW en 2020. Les ingénieurs maitrisent désormais la technologie et il n'est plus nécessaire d'importer les équipements qui sont produits localement. De plus la Chine peut autofinancer ses projets. La construction des barrages est alors réalisée à un rythme étonnamment rapide. Celle-ci est confiée à cinq sociétés contrôlées par l'État chinois[41]. Au cours des décennies 2000 et 2010 le Yangzi et ses affluents sont équipés d'un très grand nombre de barrages qui contribuent à faire de la Chine à compter de 2010 le plus grand producteur mondial d'énergie hydroélectrique. La puissance totale installée sur le bassin versant du Yangzi dépasse fin 2019 les 111 000 MW et ceux-ci produisent annuellement plus de 500 TWh/a. Plusieurs grands barrages ajoutant une capacité de 30 000 MW doivent être inaugurés en 2020/2021.
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+ Les principaux barrages hormis ceux des Trois-Gorges de Gezhouba et le Goupitan (construit sur l'affluent Wu) sont installés sur le cours supérieur du fleuve Yangzi (Jinsha) et sur ses premiers grands affluents qui descendent comme lui du plateau tibétain : le Yalong et le Dadu affluent du Min. Les plus importants sont :
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+ Durant plusieurs millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle aucun pont ne franchissait le Yangzi entre Yibin et l'embouchure du fleuve à Shanghai, soit sur près de 3 000 kilomètres. Le fleuve, du fait de sa largeur, constituait une barrière physique séparant la Chine du nord de la Chine du sud. Pour traverser les voyageurs et les marchandises devaient emprunter des ferrys. Ainsi les passagers des deux artères ferroviaires principales du pays reliant Pékin à Canton d'une part et Péking à Shanghaï d'autre part devaient quitter leur train respectivement à Wuhan et Nankin pour franchir le fleuve à bord de ferrys avant de poursuivre leur trajet ferroviaire jusqu'à leur destination. À la suite de la prise de pouvoir des communistes en 1949, les dirigeants chinois font appel aux ingénieurs soviétiques pour concevoir et construire le pont de Wuhan à usage mixte ferroviaire/routier. La construction débute en 1955. Celui-ci devient le premier pont à franchir le Yangzi en 1957 supprimant la rupture de charge sur la ligne de chemin de fer Pékin-Canton. Il est suivi par un pont ferroviaire à voie unique construit à Chongqing (1959) puis par le pont de Nankin à usage mixte qui permet à parti de 1968 d'établir la continuité de la ligne ferroviaire Pékin-Shanghaï et qui est marqué au cours de sa construction par la rupture des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite les ingénieurs chinois devront se passer de l'assistance des soviétiques. Durant la décennie 1980 le rythme de construction des ouvrages de franchissement du Yangzi se ralentit mais il reprend vigoureusement dans les années 1990 et se poursuit depuis. Désormais le fleuve est franchi par des dizaines d'ouvrage dont certains établissent des records comme le pont suspendu de Jiangyin (portée 1 385 mètres) inauguré en 1999, le pont suspendu de Runyang (portée 1 490 mètres) achevé en 2005 et le pont à haubans de Sutong (portée 1 088 mètres) inauguré en 2008.
120
+
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+ Le pont de Jiujiang est un pont à trois arcs achevé en 1992.
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+ Le pont de Yichang est un pont suspendu construit en 1996.
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+ Le pont de Sutong qui relie Nantong à Suzhou était un des plus longs ponts à haubans lorsqu'il a été achevé en 2008.
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+ Les grandes concentrations humaines de la Chine du nord, en particulier les agglomérations de Pékin et Tianjin, ne disposent pas de ressources en eau suffisantes. En 2012 pour la ville de Pékin les ressources combinées des rivières proches étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. Pour remédier à cette situation, la ville de Pékin tente de réduire les quantités d'eau consommées et puise dans les ressources de la province de Hebei et dans les nappes phréatiques dont le niveau baisse de 2 à 3 mètres par an. Alors que la Chine du nord relativement aride connait une pénurie chronique, la Chine du sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose au contraire de ressources en eaux excédentaires[104].
128
+
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+ Le projet de transfert d'eaux sud-nord (en chinois 南水北调工程; en pinyin : Nánshuǐ Běidiào Gōngchéng) est évoqué dans les années 1960 par Mao : son objectif est de détourner une partie des eaux du Yangzi et de ses affluents pour fournir de l'eau au nord de la Chine. Il ne prend corps qu'au début des années 2000 . Ce gigantesque projet comprend la construction de trois ensembles de canalisations pour amener l'eau vers le nord :
130
+
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+ Le projet, qui devrait être achevé dans son ensemble en 2050, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau à l'horizon 2050 par an soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure)[105]. En 2014 sa mise en œuvre avait déjà couté 79 milliards d'US$[106].
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+ Le projet a un impact humain et écologique. Pour surélever le barrage du barrage du Danjiangkou il a fallu déplacer 345 000 personnes qui occupaient des terrains désormais sous les eaux. Les prélèvements sur le Han pourraient menacer les ressources en eau de la région traversée par ce fleuve et il est question de prélever une fraction des eaux du barrage des trois gorges pour le transférer dans le barrage du Danjiangkou[104].
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+ En mai 2006, des experts chinois ont publié des rapports alarmants sur l'état de la pollution du fleuve. L'approvisionnement en eau potable de l'agglomération de Shanghai pourrait devenir problématique si aucune solution n'est trouvée. L'autre problème concerne le nombre d'espèces animales peuplant les rives du fleuve : leur nombre est passé de 126 au milieu des années 1980 à 52 en 2002.
136
+
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+ Le tiers de la pollution proviendrait des engrais chimiques, des pesticides et des rejets agricoles, le reste venant des villes, du secteur industriel et des bateaux. D'ailleurs ces eaux sont considérées comme les plus turbides de la planète, avec un transport de sédiments qui est estimé à 680 millions de tonnes par an[107].
138
+
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+ Bien qu'il alimente 40 % du territoire chinois et fournisse l'eau nécessaire à 70 % de la production rizicole, 25 milliards de tonnes d'eaux souillées urbaines et industrielles y sont déversés chaque année[38].
140
+
141
+ L'érosion des sols touche 622 200 km2 soit 34,6% de la surface du bassin versant du Yangzi. Le fleuve et ses affluents emportent 2,4 milliards de tonnes de sédiments par an. L'érosion touche plus particulièrement le cours inférieur du fleuve Jinsha (Yangzi, le bassin versant de la Hialing, de la Tuo, le cours moyen de la Min, les cours supérieurs de la Wu et de la Chishui, la région des Trois-Gorges et le cours supérieur de la Han. Cette érosion est principalement liée à la conversion des régions vallonnées couvertes de forêts et des prairies en terres cultivées mais également à l'exploitation de carrières, la construction de routes, l'exploitation des mines et différents projets de construction. La superficie touchée s'accroit de 1 000 km2 par an ce qui accroit la masse des sédiments emportés de 150 millions de tonnes[108].
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+ Les barrages et retenues d'eau perturbent l'écoulement du fleuve et son écosystème[109].
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+ Les sédiments transportés par le fleuve jouent un rôle central dans le maintien du lit du fleuve, la relation du fleuve avec ses lacs et la formation de son estuaire. Les barrages et les réservoirs modifient le processus de transport des sédiments ce qui affecte directement le cours du Yangzi l'habitat des organismes aquatiques[110].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le Yangzi Jiang (en français fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé, en chinois Chang Jiang c'est-à-dire long fleuve) est le plus important des fleuves chinois avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 300 km. Il prend sa source dans l'ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d'habitants à plus de 5 300 mètres d'altitude. Son cours prend d'abord une orientation sud-ouest et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 kilomètres de sa source le Yangzi arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale d'ouest en est qu'il va conserver jusqu'à son débouché dans la Mer de Chine orientale. Il traverse successivement le riche bassin agricole du Sichuan et sa capitale économique Chongqing, les défilés des trois Gorges avant de pénétrer dans une vaste plaine caractérisée par de nombreux lacs et de grandes concentrations humaines dont la ville de Wuhan. En quittant cette plaine il passe par un dernier étranglement avant de former un delta de près de 200 kilomètres de long sur lequel se trouve une dizaine de villes millionnaires dont les mégapoles de Nankin et Shanghai.
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+ Le fleuve et ses affluents drainent un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés peuplé par plus de 430 millions d'habitants. Le fleuve traverse les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l'Anhui et du Jiangsu et ses affluents irriguent également le Tibet, le Shaanxi, le Henan, le Guizhou, le Guanxi, le Guandong, le Fujian et le Zhejiang. Depuis plusieurs milliers d'années ses ressources en eau jouent un rôle central dans l'économie agricole de la Chine (en particulier la culture du riz et les pêcheries) et la survie de sa population. Les hommes ont tenté depuis plus de 4 000 ans de maitriser ses crues violentes en construisant des réseaux de digues. L'essor fulgurant qu'a connu l'économie chinoise depuis les années 1990 a entrainé la construction d'aménagements gigantesques sur son cours (barrages, canaux d'irrigation, lacs de retenue) tel que le barrage des Trois-Gorges. Mais l'industrialisation croissante du bassin versant, l'artificialisation du fleuve et de ses affluents ainsi que la croissance démographique ont entrainé des désastres écologiques en décimant les espèces endémiques. Les responsables chinois tentent désormais de concilier les besoins économiques et la préservation des écosystèmes.
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+ Le Yangzi est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l'Amazone et le Nil et par son débit après l'Amazone et le Congo. Ce n'est que le 10e fleuve pour la superficie de son bassin versant mais celui-ci est le plus peuplé.
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+ Le Yangzi Jiang (chinois simplifié : 扬子江 ; chinois traditionnel : 揚子江 ; pinyin : Yángzǐ Jiāng ; Wade : Yang²-tzu³ Chiang¹ ; EFEO : Yang-tseu Kiang ; cantonais Jyutping : Joeng⁴-zi² Gong¹ ; litt. « fleuve Yangzi »écouter) ou Chang Jiang (长江 / 長江, Chángjiāng, « long fleuve » écouter) ne désigne en chinois que la partie aval du fleuve entre Nankin et l'embouchure[1]. Ce nom vient du petit bourg de Yangzi près de Yangzhou. Traditionnellement Yangzi Jiang (chinois : 揚子江) désigne la partie située en aval de Yangzhou[2] ou plus largement entre Nankin et l'embouchure. Les Européens ont retenu ce nom et l'ont appliqué à tout le fleuve. Le fleuve s'appelait autrefois Jiang Shui ou simplement Jiang. Le mot Shui en chinois classique désignant les fleuves ou rivières en général, et Jiang était le nom propre du Yangzi Jiang. Le sens du mot Jiang s'est élargi depuis, il signifie maintenant « fleuve » en général[note 1]. De nos jours pour leschinois, c'est le Chang Jiang, littéralement le « long fleuve » ou également Wanli Changjiang, le «Fleuve des mille li». Il est appelé en tibétain Dri chu (འབྲི་ཆུ་, Wylie bri chu, lit. « fleuve de la femelle du yack »).
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+ Traditionnellement, chaque partie du fleuve porte un nom propre (en particulier dans la littérature). Ces différentes appellations sont déclinées dans le tableau ci-dessous[2] :
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+ Le Yangzi est situé en Chine centrale et du sud qu'il traverse d'ouest en est. Il est long de 6 300 km et son bassin versant a une superficie de 1,8 millions de km2. Son bassin versant est compris entre les latitudes nord 35°54' et 24°17' et les longitudes est 112°25' et 90°33'. Avec ses affluents il irrigue plus de 95% des provinces du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi et des municipalités de Chongqing et de Shanghai, 50 à 75% du Guizhou, 25 à 50% du Shaanxi, de l'Anhui, du Jiangsu et du Yunnan, 10 à 25% des provinces du Qinghai, du Zhejiang, du Henan, du Gansu, du Guangxi, du Guangdong, du Fujian et de la région autonome du Tibet. Son cours est tradictionnellement divisé de la manière suivante[3]. Le cours du Yangzi est habituellement divisé en trois sous-ensembles[4] :
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+ La localisation précise de la source du Yangzi est longtemps restée inconnue, initialement à cause de l'absence d'outils de mesure précis, puis du fait de la situation reculée de la région des sources et enfin à cause de la complexité du réseau hydrographique sur le plateau tibétain. Il y a 3 000 à 4 000 ans le Yangzi, au débouché des Trois Gorges, pénétrait dans une région occupée par un grand nombre de lacs et de marécages qui ont été asséchés par la suite. La population était clairsemée et les habitants n'étaient pas capables de déterminer si le Yangzi était l'affluent du Han ou l'inverse bien que le débit moyen du Yangzi est 10 fois supérieur à celui de son affluent. En effet le cours du Han est à certains endroits très large (1 000 à 2 000 mètres) tandis que le lit du Yangzi Jiang peut s'étrangler à 200 mètres au niveau des Trois Gorges notamment à leur débouché avant Yijiang (passe de Nanjin). Un chapitre consacré au Grand Yu figurant dans le plus ancien des écrits chinois, le Classique des documents rédigé sans doute vers 500 avant J.C., corrige cette erreur mais indique que la source du Yangzi se situerait dans les monts Min et que la rivière Tuotuo (la véritable source) serait un affluent situé plus à l'est. Le fleuve Min va longtemps être considéré comme la source du Yangzi pour plusieurs raisons : à son confluent à Yibin le Yangzi/Jinsha a un débit moyen supérieur de seulement un tiers à celui de le Min, sa largeur est généralement inférieure car le fleuve circule la plupart du temps dans une vallée encaissée (150 à 200 m contre 400 à 1 000 mètres) et son cours n'est pas navigable contrairement à celui du fleuve Min. C'est le voyageur/géographe Xu Xiake (1587-1641) qui établit le premier que le Yangzi/Jinsha constitue le fleuve principal. Une expédition, organisée sous l'empereur Kangxi effectue une première reconnaissance de la région des sources sur le plateau tibétain sans toutefois parvenir à identifier précisément l'origine du Yangzi. Un atlas géographique publié en 1718 consigne ces découvertes. En 1761 Chi Zhaonan décrit de manière détaillée les différents cours d'eau situés dans la région des sources du Yangzi[5].
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+ La recherche de la véritable source du Yangzi Jiang est relancée à partir des années 1970 lorsque plusieurs expéditions scientifiques chinoises sont organisées. Les trois principaux cours d'eau contribuant à la formation du Yangzi Jiang dans cette partie du plateau tibétain sont le Chumar, le Tuotuo et le Dangqu. La rivière Chumar est rapidement exclue en tant que source car son débit est le plus faible et elle s'assèche souvent en hiver. Le Dangqu a un débit cinq à six fois plus important que le Tuotuo et son bassin versant a une superficie plus importante. Mais la commission officielle chinoise retient le Tuotuo comme la source officielle du Yangzi Jiang pour plusieurs raisons : son origine est mieux établie, la distance à vol d'oiseau de l'estuaire est nettement plus importante et sa longueur est plus importante d'une vingtaine de kilomètres (des mesures effectuées par la suite prouveront que le Dangqu est en fait plus long de 12 km)[6]. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi.
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+ Le Yangzi prend sa source sur le plateau tibétain dans la province chinoise du Qinghai au pied du mont Geladaindong qui culmine à 6 621 mètres et constitue le plus haut sommet des monts Tanggula. La source elle-même est située à une altitude de 5 395 mètres au pied du glacier sud qui descend de cette montagne. Après avoir émergé d'un canyon étroit la rivière circule sur un terrain relativement plat sillonné de petits cours d'eau et entouré de sommets arrondis. Le sol, couvert de neige en hiver, se transforme en prairie à la belle saison. La présence d'une épaisse couche de pergélisol (la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C) ne lui a pas permis de creuser un lit et la rivière, peu profonde, s'étale largement dans un paysage désolé et inhabité, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation arbustive. La première section du fleuve, longue de 346 kilomètres, est baptisée Tuotuo. Sur cette partie de son cours d'eau la rivière descend d'une altitude de 5 400 à 4 470 mètres (pente de 2,69 ‰). Le bassin versant associé a une superficie de 17 600 km2[7].
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+ Toute cette partie du plateau tibétain faiblement arrosé (moins de 250 mm de précipitations annuelles) est occupée par une steppe pratiquement déserte. La région des sources fait partie de la division administrative de niveau bourg de Tanggulashan (Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi) qui occupe une superficie de 47 540 km2 mais compte seulement 1 300 habitants (densité : 0,03 habitants/km2). Ceux-ci sont concentrés dans une dizaine de hameaux situés le long des deux axes de transport qui relient Golmud à Lhassa et qui ont été construits côte à côte : la Route nationale 109 et la ligne ferroviaire Qing-Zang. Les habitants vivent de l'élevage de troupeaux de moutons. Une grande partie de la région des sources fait partie de la réserve naturelle des Sources des trois rivières (Sanjiangyuan) qui protège notamment les abords du mont Geladaindong et une grande partie du cours du Dangqu[8] .
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+ La confluence avec le premier affluent d'importance - le Dangqu venu du sud - marque la fin de cette section et le cours d'eau prend alors le nom de Tongtian. Le Dangqu est long de 352 km et son bassin versant a une superficie de 30 786 km2. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi, mais officiellement et pour des raisons historiques (la source du Dangqu n'a été découverte qu'à la fin du XXe siècle) le gouvernement chinois a maintenu que le Tuotuo constituait la première section du Yangzi. Le Dangqu prend sa source à une altitude moins élevée que le Tuotuo et son cours, beaucoup moins pentu, divague au milieu de marécages. Après ce confluent le Tongtian continue de progresser sur le plateau glacé sur une longueur de 278 km (pente de 0,9 ‰) avant de recevoir son deuxième affluent d'importance venu du nord : la rivière Chumar longue de 515 km est alimentée par la fonte des neiges en provenance des monts Kunlun. Son bassin versant d'une superficie de 20 800 km2, caractérisé par la rareté de la végétation, est couverte de dunes de sable. Le long de cours d'eau l'érosion intense donne une couleur rouge aux eaux. Après ce confluent, le Tongtian parcourt 550 km dans un paysage montagneux. Le cours d'eau, dont la largeur se resserre entre 50 et 200 m, circule dans un canyon. Il dessert une première ville d'importance, Yushu, avant de recevoir un affluent de la rive droite : la rivière Batang. Il a alors parcouru 828 km depuis son confluent avec le Danqqu[7].
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+ Cultures en terrasses au débouché des gorges du Saut du tigre (Yunnan).
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+ Le premier coude du Jinsha (cours supérieur du Yangzi) à Shigu dans la province du Yunnan.
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+ À partir de son confluent avec la rivière Batang le fleuve prend le nom de Jinsha (« sables dorés ») (autrefois Shengshui ou Lishui) qui lui a été donné à cause de la couleur jaune/dorée du sable de la rivière. Cette partie du fleuve est longue de 2 290 km. Le fleuve, qui perd 3 300 mètres d'altitude (pente de 1,45 ‰) entre ses deux extrémités, dispose d'un gros potentiel hydroélectrique. Jusqu'à la ville de Shigu le fleuve se dirige vers le sud-sud-est dans une vallée rectiligne qui est parallèle à celle de ses principaux affluents situés à l'est et des fleuves Mékong et Salouen à l'ouest. Il forme une frontière naturelle entre la région autonome du Tibet et la province du Sichuan. La Jinsha circule à travers des canyons profonds (jusqu'à 2 000 mètres) creusés dans les monts Hengduan où le cours d'eau semé de rapides se resserre jusqu'à 80 mètres de largeur. Dans des passages plus larges le fleuve, dont le lit atteint 200 mètres de large, est encombré de bancs de sable et d'ilots et est encadré par des terrasses sédimentaires. À Shigu le fleuve effectue un coude à 180 degrés et repart vers le nord. Il traverse les gorges du Saut du tigre, un canyon spectaculaire de plus de 2 000 m de profondeur devenu un lieu d'excursion touristique prisé[9].
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+ Au niveau de la ville de Dongchuan, il part brusquement vers le nord et serpente dans les monts Hengduanshan au Yunnan, puis commence une inflexion vers l'est où il est rejoint par d'importants affluents (Yalong, Min et Jialing) qui le transforment en un gigantesque cours d'eau boueux, tourbillonnant et chargé des déchets et rejets des 120 millions d'habitants et cultivateurs du bassin du Sichuan.
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+ La dernière section du cours supérieur, entre Yibin et Yichang, est longue de 1 040 kilomètres. La pente moyenne est de 2 ‰ et le bassin versant associé a une superficie de 530 000 km2. La largeur du lit du fleuve est comprise généralement entre 200 et 300 mètres dans les sections les plus étroites et 600 à 800 mètres dans les zones de plaines. Il y a de nombreux de sable et parfois le fleuve se divise en plusieurs chenaux. Le fleuve devient navigable. Cette section du fleuve est baptisé Chuan par les Chinois. La caractéristique la plus marquante de cette section du fleuve est que les principaux affluents du fleuve et peut être certains affluents secondaires, en particulier ceux de la rive droite, ont été capturés par le Chuan. Avant qu'il ne parvienne à rejoindre la mer de Chine orientale en perçant ce qui est aujourd'hui le défilé des trois gorges, le Chuan coulait dans le sens opposé vers le sud-ouest ce que montre bien l'orientation des affluents principaux au niveau de leur confluent[9].
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+ Au niveau de son confluent avec le fleuve Jialing, un de ses principaux affluents, le Yangzi traverse l'agglomération de Chongqing, une des grandes villes de l'intérieur de la Chine avec ses 8 millions d'habitants. Cette ville détient également le record des pluies acides pour toute l'Asie orientale, des nuages sulfureux surplombant en permanence les vallées abritées de ce grand centre industriel.
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+ À partir de la ville de Baidi, le fleuve Yangzi doit se frayer un chemin entre les monts Daba et les monts Wuling. Sur une longueur de 310 kilomètres il se faufile à trois reprises dans des gorges étroites et profondes taillées dans des roches dures. Entre ces Trois Gorges le cours du fleuve, qui peut creuser son lit dans des roches plus tendres, s'élargit. Le premier de ces défilés, le plus impressionnant, est la gorge de Qutang, longue de 8 kilomètres. La largeur du fleuve se rétrécit à 100 mètres et il est dominé par des montagnes qui le surplombent de 1 200 mètres. Les gorges de Wu sont une succession de gorges qui s'échelonnent sur 45 kilomètres entre Wushan et Guandukou (Badong). Enfin la gorge de Xiling, longue de 66 kilomètres, est comprise entre Zigui et le défilé de Nanjin, immédiatement en amont de la ville Yichang qui marque la limite inférieure du cours supérieur et l'arrivée dans un paysage de plaines. Xiling est formé d'une série de sept gorges. Cet ensemble de défilés, à cause de ses rapides, limitait fortement la navigabilité du fleuve avant la construction du barrage des Trois-Gorges édifié à une vingtaine de kilomètres en amont du défilé de Nanjin. Ce barrage gigantesque, inauguré en 2003, le plus grand des barrages jamais construit, retient à pleine capacité un plan d'eau situé 110 mètres plus haut que le fleuve en aval. Le lac de barrage créé ainsi s'étend sur une longueur de 660 km jusqu'à la ville de Chongqing et a permis de supprimer les obstacles à la navigation. Une série d'écluses permet à des navires de 10 000 tonnes de franchir le barrage. Les Trois-Gorges sont également un site de navigation touristique très fréquenté.
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+ Après les Trois Gorges, le fleuve continue sa course vers la côte, mais en s'élargissant et en s'apaisant car son altitude n'est plus que de 10 mètres et il se trouve encore à 1 600 kilomètres de son embouchure. Il pénètre dans une région de plaines et sa pente devient très faible : 34 mm/km jusqu'à Wuhan et 14 mm/kilomètre par la suite. Selon la classification officielle le cours moyen du Yangzi débute immédiatement au sortir des gorges en amont de Yichang. Le fleuve traverse d'abord la province de Hubei baptisée la province des mille lacs car elle est parsemée de lacs et de méandres abandonnés. De nombreux affluents convergent dans cette plaine. Ce sont d'abord sur sa rive droite le Yuan et le Xiang, affluents de la rive droite qui se déversent par l'intermédiaire du lac Dongting, puis le Han, son affluent le plus long, qu'il reçoit sur sa rive gauche au niveau de la mégalopole de Wuhan. Entre Zhucheng (à une soixantaine de kilomètres en aval de Yichang) et le canal de communication avec le lac Dongting, le cours du fleuve divague fortement. Sur sa rive gauche la plaine Jianghan, une région de production agricole intensive, est sillonnée de milliers de canaux de drainage et les terres sont protégées par un immense réseau de digues. Sur la rive droite des déversoirs permettent en temps de crue de dériver les eaux excédentaires vers le lac Dongting. Toutefois celui-ci a vu sa superficie divisée par quatre au cours du siècle passé : les habitants ont progressivement colonisé ses rives en créant des polders tandis que les dépôts de sédiments arrachés par le fleuve à son cours moyen, ont fortement diminué sa capacité d'absorption des crues. Avant l'aménagement du barrage des trois gorges, le fleuve devenait navigable à partir de Yichang jusqu'à l'estuaire, créant une voie de communication parfaite pour écouler vers l'extérieur les productions locales. Aussi la densité des villes à vocation essentiellement commerciales s'accroit sur le cours du fleuve lui-même (Jinzhou, Shashi, Yueyang et Jiujiang) et celui de ses affluents navigables (Changsha et Nanchang)[10]. Le fleuve atteint à la hauteur de la mégalopole de Wuhan une largeur de deux kilomètres. En aval de Wuhan le Yangzi reçoit sur sa rive droite les eaux du Gan par l'intermédiaire du lac Poyang. La convergence de tous ces affluents depuis Yichang (Yuan , Xiang, Han et Gan) est à l'origine de crues violentes malgré le rôle amortisseur joué par les deux lacs en particulier le lac Dongting dont la superficie peut passer de 6 000 à 20 000 km2, ce qui permet de détourner une partie des eaux excédentaires. Mais malgré la profondeur et la largeur du lit du fleuve, celui-ci ne permet d'écouler qu'environ 46 000 m3/s. Lorsque le débit du fleuve dépasse 75 000 m3/s, comme en 1931, des inondations catastrophiques ont lieu.
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+ Immédiatement après le déversoir du lac Poyang, en aval de Hukou, commence le cours inférieur d'une longueur de 938 km. Le fleuve est encombré de bancs de sable et se subdivise parfois en plusieurs bras. Le fleuve devient plus large à partir d'Anqing et la vitesse de ses eaux diminue. Une grande partie des alluvions transportées jusque là se déposent dans le lit du fleuve. À partir de Tongling les effondrements des berges sont fréquents. Arrivé à Jiangyin la largeur du fleuve passe de 1,4 à 5,7 kilomètres. C'est dans cette partie du fleuve que l'on peut commencer à trouver des esturgeons, des spatules et des alligators de Chine.
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+ L'estuaire du Yangzi, qui officiellement débute à Xuluijing et s'étire jusqu'à la bouée 50 au débouché du fleuve dans la mer de Chine orientale, est long de 182 kilomètres et forme un large delta. Le cours du fleuve se subdivise une première fois en chenal nord et sud à la hauteur de l'île de Chongming. Celle-ci, longue de 32 kilomètres et large de 6,5 kilomètres a été formée par les dépôts alluvionnaires du Yangzi. La branche sud se subdivise à son tour au niveau des îles de Changxing et de Hengsha en chenal nord et sud. À la hauteur de ces iles sur la rive sud, se trouve Shanghai, la plus peuplée des villes chinoises et le moteur de son économie. Le fleuve reçoit la rivière Huangpu qui traverse cette mégapole. Enfin le banc de sable de Jiuduansha entraine la partition du chenal sud en passage nord et passage sud. Le fleuve se jette dans la mer par quatre chenaux : la branche nord, le chenal nord, le passage nord et le passage sud. Le passage nord constitue la principale voie d'eau pour la navigation au niveau du port de Shanghaï. Ces différents chenaux s'étalent sur 90 kilomètres du nord au sud[11].
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+ La partie du delta formé par le fleuve qui n'a pas été occupée par les constructions, rassemble des terres agricoles, des lacs, des étangs, d'innombrables îlots et des milliers d'hectares de roselières.
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+ Le Yangzi a plus de 7 000 affluents. Huit d'entre eux ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 80 000 km2 : quatre sont situés sur le cours supérieur (Yalong, Min, Jialing, et Wu) et quatre se jettent dans le cours moyen du Yangzi : Yuan, Xiang via le lac Dongting, Gan via le lac Poyang et Han. 49 affluents ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 10 000 m2 et le bassin versant de 437 affluents dépassent les 1 000 km2[12].
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+ Les principaux affluents du Yangzi sont d'amont en aval [12] :
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+ Il existe un très grand nombre de lacs sur le bassin du Yangzi Jiang. Leur superficie totale est d'environ 20 000 km2 soit 4% de celle du bassin versant. Ils sont principalement concentrés sur les cours moyen et inférieur du fleuve (92% de la superficie totale) notamment avec quatre des cinq plus grands lacs de Chine : le lac Dongting, le lac Poyang, le lac Tai et le lac Chao. Leur superficie a régressé de plus de 30% depuis 1949 du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs : la construction d'ouvrages de contrôle des crues, un meilleur drainage des terrains, la lutte contre les parasites vivant dans les eaux stagnantes, l'envasement et la progression des terres cultivées par asséchement des rives. La circulation des eaux des principaux lacs, qui étaient autrefois directement connectés au fleuve Yangzi, est désormais bloquée (sauf dans le cas de Dongting et Poyang) par des écluses mises en place à la fin des années 1980. En conséquence les lacs ne peuvent plus jouer avec autant d'efficacité leur rôle d'amortisseur de crues[13]. Il y avait en 2009 46 000 réservoirs construits sur l'ensemble du bassin versant du Yangzi représentant une capacité de stockage de 250 milliards de m3. 166 de ces réservoirs ont à eux seuls une capacité de 191 milliards de m3.
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+ La civilisation chinoise se développe initialement à partir du cours moyen du fleuve Jaune et s'étend à la Chine du nord. Mais très rapidement le fleuve Yangzi va jouer un rôle central dans l'histoire de la Chine.
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+ Les premières traces d'activité humaines le long du fleuve remontent à 27 000 ans et ont été découvertes dans la région des Trois Gorges[14]. La culture de Hemudu et celle de Majiabang, qui sont les premières à cultiver le riz, occupent les terres autour du Yangzi inférieur à compter du 5e millénaire avant J.C.[15]. La culture de Liangzhu qui les remplace à compter du 3e millénaire avant J.C. est manifestement influencée par celle de Longshan qui occupe le cours moyen du Fleuve Jaune et crée les premiers éléments de la civilisation chinoise. On sait que les habitants du bassin versant du Yangzi, les Yue, avaient des coutumes très différentes de leurs voisins du nord, se noircissant les dents, tatouant leurs corps et vivant dans des petits villages entourés de roseaux[16] et étaient considérés comme des barbares par leurs voisins du nord. La vallée du Yangzi moyen est occupée à l'époque par des cultures néolithiques beaucoup plus sophistiquées[17],[18]. Par la suite ce seront les premières à passer sous l'influence culturelle de la Chine du nord. La plaine Jianghan, que traverse le cours moyen du Yangzi et subit les crues périodiques du fleuve qui reçoit plusieurs de ses grands affluents est à l'époque occupée par des marécages. Les premiers occupants commencent néanmoins à coloniser cette région dès le néolithique[19],[20].
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+ Sur le cours inférieur du Yangzi deux tribus de Yue, les Gouwu et les Yuyue, entrent dans la sphère d'influence culturelle des Zhou (Chinois du nord) à compter du IXe siècle av. J.-C. et forment les royaumes de Wu et de Yue. Leurs habitants sont réputés pour leurs épées, leurs navires et comme pêcheurs. Ils adoptent les institutions politiques, l'écriture en caractères chinois et les technologies militaires de leurs puissants voisins du nord. L'état de Jing implanté initialement au nord de la Chine étend son emprise cours moyen du Yangzi en progressant le long du fleuve Han, affluent du Yangzi. Au cours de cette expansion il prend le nom d'état de Chu[21],[22]. Ayant établi sa capitale au milieu du cours moyen du Han, les dirigeants de l'état de Chu (500 ans avant J.-C.) contribuent à accélérer la colonisation du cours moyen du Yangzi.
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+ Les États du bassin du Yangzi jouent un rôle politique croissant dans l'histoire de la Chine durant la Période des Printemps et Automnes (771-481) et celle des Royaumes combattants (481-221 av J.C.). Les conflits, qui embrasent la Chine du Nord, s'étendent au bassin du Yangzi lorsque l'État de Wu pour contrer la puissance croissante de son voisin, l'État de Chu, s'allie à l'État de Jin. Wu parvient en 506 av. J.-C. à saccager Ying, la capitale de son adversaire. Mais Chu s'allie à l'État de Yue et en 473 av. J.-C., Goujian, le roi de cet État, vainc et annexe l'État de Wu. Il déplace sa capitale dans la ville de Wu dans ce qui est aujourd'hui la ville de Suzhou. En 333 av J.-C., Chu prend le dessus sur son rival et annexe l'État de Yue.
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+ En Chine du Nord, l'État de Qin fondé sur le bassin du Wei, affluent du Fleuve Jaune, monte rapidement en puissance en mettant en place une organisation étatique qui s'appuie sur une énorme armée financée par les excédents agricoles. L'état de Qin commence à étendre son territoire au bassin versant du Yangzi en annexant les États de Ba et de Su en 316 av JC. Tous deux sont situés dans le Sichuan sur la cours supérieur du Yangzi. En 278 av JC, Quin, qui achevé la conquête de la Chine du Nord, attaque l'état de Chu qui domine le cours inférieur du Yangzi et constitue son dernier grand rival. Après sa victoire Qin Shi Huang fonde le premier empire chinois[13]. C'est l'état de Qin qui réalise les premiers travaux d'irrigation d'envergure dans le bassin du Yangzi : le système d'irrigation de Dujiangyan créé en 256 avant J.C. près de Chengdu (Sichuan) dérive les eaux de la Min, un affluent du Yangzi. Il permet d'accroitre fortement la production agricole de la plaine environnante. Les ressources excédentaires produites permettent à l'état de Qin de réaliser la campagne d'unification de la Chine. Cet ouvrage toujours opérationnel 2 260 ans après leur réalisation est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en tant que plus ancien ouvrage hydraulique du monde[23]. Après sa victoire l'empereur Qin Shi Huang étend son territoire vers le sud en annexant grande partie de la région de Guangzhou, du Guangxi et sans doute aussi du Fujian en effectuant une poussée jusqu'à Hanoï. Pour permettre cette conquête en facilitant le ravitaillement des armées, il fait construire le canal Lingqu qui met en communication la rivière Xiang, affluent du fleuve Yangzi Jiang avec la rivière Li qui fait partie du bassin versant de la rivière des Perles et irrigue les territoires ennemis. Ce canal long de 32 kilomètres, qui épouse les courbes de niveau du relief, est le premier ouvrage de ce type construit par l'homme[24].
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+ Le territoire de l'empire a été divisé en 36 commanderies[13]. La chute de la dynastie Qin intervient très rapidement (206 av J.C.) et l'empire éclate alors en plusieurs états. Les commanderies du sud forment le royaume de Nanyue dont le territoire comprend le Guandong, le Guangxi et Yunnan tandis que le reste de l'empire se retrouve divisé en 18 royaumes. Très vite, deux puissances en émergent ː le royaume du Chu occidental, dirigé par Xiang Yu et le royaume de Han dirigé par Liu Bang. La guerre Chu-Han (206-202 av JC) les opposent et s'achève par la victoire du Han. Lui Bang se proclame empereur et fonde la dynastie Han. Sous le règne de ces empereurs (206 av J.C. - 220 après J.C.), la région du Yangzi joue un rôle croissant. Les systèmes d'irrigation, qui avaient commencé à être mis en place sous les Qin sont étendus. Certaines zones inondables sont transformées en terres agricoles et des digues sont construites le long du fleuve, en particulier sur le cours moyen[25], ainsi que le long de ses affluents pour les protéger des crues saisonnières.
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+ À la chute de la dynastie Han débute la période des trois royaumes (220-280 ap JC) La Chine éclate en trois états : le royaume de Wei qui domine le bassin du fleuve Jaune au nord, celui de Wu qui s'étend au cours moyen et inférieur du Yangzi et le royaume de Shu centré sur le bassin du Sichuan. Les Wu généralisent la pratique du tuntian qui permet de mobiliser de vastes ressources humaines, notamment les réfugiés chassés par les conflits en cours et les soldats désœuvrés, pour tranformer des terrains en friche en terres agricoles. Ce système permet de créer les premiers polders dans les zones inondables du cours inférieur et moyen du Yangzi. Cette organisation sera reprise de manière systématique par les successeurs des Wu. Le royaume initie la mise en valeur du delta du Yangzi, une région de marais jusque là impropre à une exploitation agricole, avec les premiers travaux hydrauliques autour du lac Tai. Ce début de mise en valeur est également lié à l'implantation de la capitale à Nankin et à l'afflux de réfugiés fuyant les combats dans le nord de la Chine[26].
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+ Sous les dynasties Sui (581–618) et Tang (618–907) les ouvrages hydrauliques se multiplient dans la région du lac Tai et à sa périphérie au sud : construction de digues pour protéger des crues du fleuve mais également de l'envahissement des terres du delta par la mer, construction de réservoirs (bei-tang) pour irriguer les terres durant la saison sèches, constructions de canaux destinés selon le cas à drainer ou à irriguer, multiplication des polders (weitian), gagnés sur les hauts fonds lacustres et les terres marécageuses. Le delta du Yangzi et sa périphérie deviennentt une région agricole exportatrice.
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+ Le Yangzi devient l'artère principale du système de voies fluviales de la Chine de l'intérieur et le restera jusqu'à la construction du réseau de chemins de fer au XXe siècle. Le Grand Canal qui relie le Yangzi au fleuve Jaune (1 776 km) est achevé sous la dynastie Sui (581–618 ap. JC) et sera en partie refondu et complété entre 1271 et 1633 pour lui permettre de desservir Pékin. Dans sa partie sud il traverse le delta du Yangzi. Il est utilisé principalement pour transporter en Chine du nord, les excédents agricoles produits dans cette région. Au plus fort de son utilisation il est sillonné par 8 000 jonques et sampans[27] qui transportent chaque année environ 300 000 tonnes.
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+ La mise en valeur agricole du cours moyen du Yangzi est beaucoup plus tardive. Elle se fait principalement au XIIe siècle sous la dynastie des Song du sud et est parachevée sous les dynasties Ming et Qing qui en font à son tour une région agricole clé de l'empire chinois. Deux régions agricoles importantes sont ainsi créées. Le bassin du Nanyang au nord du Hubei où domminent les digues (di) et enceintes (yan). Les principaux ouvrages sont les systèmes d’irrigation de Liumenyan et Hongquebei et la canalisation de la rivière Bai (affluent du Han) qui permet de créer une liaison fluviale entre Pékin et le moyen Yangzi. La deuxième région est la plaine des deux lacs (Dongting et Poyang) une zone dépressionnaire qui était jusqu'à cette époque un immense marécage sillonné par de multiples cours d'eau. Les aménagements effectués se traduisent par la création d'un ensemble de lacs et la création de polders protégés par des digues circulaires (weiyuan)[28].
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+ Sur le plan politique, le Yangzi, trop large pour être franchi par un pont devient une frontière naturelle qui sépare la Chine du nord et la Chine du sud. Le fleuve joue ce rôle de frontière en particulier durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589) et à l'époque des Song du sud (1127-1279). De nombreuses batailles ont lieu le long du fleuve, la plus connue étant la bataille de la Falaise rouge (208) à l'époque des Trois Royaumes. Durant les guerres entre les dynasties Jin et Song, plusieurs batailles navales ont lieu sur le fleuve. Les plus connues sont la bataille de Caishi (1161) qui permet aux Song de repousser l'invasion des Jin et la bataille de Tangdao qui a lieu la même année.
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+ Sous la dynastie Song ((960-1279) le bassin versant du Yangzi inférieur (le Jiangnan) devient la région la plus prospère du territoire chinois et fournit entre un tiers et la moitié des revenus du pays. La région du cours moyen autour de Wuhan, le Janghan, deviendra à son tour un important grenier à céréales à compter de la dynastie de Ming(1368-1644)([29].
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+ La révolte des Taiping, un grand soulèvement populaire, balaye entre 1851 et 1864 le bassin versant des cours inférieur et moyen du Yangzi. Son origine est multifactorielle : forte croissance démographique, série de catastrophes naturelles (crues des principaux fleuves), pression fiscale et incompétence des gouvernants. Les insurgés occupent Nankin en 1853 dont ils font leur capitale et prennent rapidement le contrôle de l'ensemble du bassin versant du fleuve jusqu'à Wuhan mais ils échouent dans leurs tentatives de conquérir Shanghai, Pékin et le cours supérieur du Yangzi. C'est seulement en 1864 que les Qin parviennent à reprendre Nankin et à vaincre les principales armées de la rébellion. Le bilan de la révolte sur le plan humain est terrible : 10 à 30 millions de morts et 30 millions de fugitifs[30]. Les villes et les régions de l'intérieur sont désertées au profit des villes côtières comme Shanghaï dont la population connait une croissance exponentielle.
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+ Les premiers bateaux à vapeur à circuler sur le Yangzi, sont des navires anglais armés qui viennent appuyer les troupes anglaises au cours de la première guerre de l'opium qui oppose le Royaume Uni à la Chine. Le traité de Tien-Tsin (1858) impose à la Chine notamment la libre circulation de bateaux de commerce et militaires européens sur le Yangzi et l'ouverture au commerce international de plusieurs ports situés sur ce fleuve : Hankou et Nankin dans un premier temps puis Wuhan et Jiujiang une fois que les Qing ont reconquis les territoires occupés par la révolte des Taiping[31]. Un premier armateur britannique, la China Navigation Company, est créée en 1876 pour transporter marchandises et passagers le long du cours du fleuve. Des armateurs chinois créent leurs propres flottes de navires à vapeur qui remontent le fleuve jusqu'à Yichang à 1 600 kilomètres de l'embouchure. Les navires océaniques parviennent à remonter jusqu'à Hankow à 1 000 kilomètres de l'embouchure tandis que les 300 premiers kilomètres du fleuve sont accessibles par n'importe quel navire de haute mer de l'époque.
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+ Avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1979, les dirigeants chinois adoptent une politique d’ouverture (kaifang) qui est d'abord testée dans le sud de la Chine (Zone économique spéciale de Shenzhen). Elle est ensuite progessivement étendue au bassin du Yangzi à compter de 1990 d'abord dans le delta (Nouvelle Zone de Pudong à Shanghai) puis à l'intérieur des terres[28]
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+ Le Yangzi est un fleuve typique des régions soumises au régime de la mousson avec des précipitations concentrées durant l'été et un minimum durant l'hiver. 70% du bassin fluvial du Yangzi étant situé dans des régions de hautes montagnes ou de collines, les phénomènes d'érosion et de ravinement généré par les crues éclairs sont omniprésents. En conséquence le fleuve transporte une proportion importante de sédiments[32].
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+ La majorité du bassin versant du fleuve est situé dans les régions tempérées ou sous l'influence de la mousson. La hauteur des précipitations reflète cette situation avec une moyenne annuelle de 1 087 mm. Mais la distribution spatiale de ces précipitations est hétérogène. Elles sont les plus faibles au niveau des sources sur le haut plateau tibétain : inférieures à 50 mm au tout début du cours, elles restent inférieures à 200 mm sur les 1 200 premiers kilomètres jusqu'à Yushu. Malgré le climat glacé de ce plateau et des zones montagneuses environnantes, qui sont favorables aux chutes de neige et permettent la présence de nombreux glaciers[note 3], l'essentiel de l'apport en eau se fait sous forme de pluie : la fonte des glaces ne représente que 7,7 % du volume à Yushu. En aval de cette ville, la hauteur des précipitations augmente rapidement et est compris entre 600 et 1 200 mm sur tout le cours moyen et inférieur du fleuve. Les précipitations sont supérieures à 1 200 mm dans la partie occidentale du Sichuan, la partie occidentale des monts Daba et sur le bassin fluvial des fleuves se jetant dans les lacs Dongting et Poyang[33].
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+ Les précipitations sont réparties de manière inégale au cours de l'année[34] :
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+ Précipitations annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Températures annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Le débit total du fleuve a été observé pendant 64 ans (1923–1986) à Datong, ville située à quelque 511 kilomètres de son embouchure dans la mer de Chine orientale. Datong est la dernière station de mesure sur le fleuve qui échappe à l'influence de la marée[35]. Au niveau de cette station, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 28 811 m3/s pour un bassin versant de 1 712 673 km2. Cette surface représente plus de 95 % du bassin versant total de 1 800 000 km2 du fleuve, et ne diffère que de peu avec le débit final à son embouchure. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve atteint donc le chiffre de 531 millimètres par an.
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+ Le débit moyen évolue de la manière suivante de l'amont vers l'aval :
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+ Le bassin versant du Yangzi est situé dans la région des moussons d'été. Les crues du Yangzi constituent un phénomène récurrent qui découle de la concentration des précipitations sur la période estivale (70 à 80% des précipitations annuelles) et du volume des précipitations important sur une grande partie du bassin versant et particulièrement élevé dans sa partie sud-est. Lorsque le courant El Niño est actif, les anticyclones positionnés sur le nord-ouest de l'Océan Pacifique se renforcent et la mousson d'été génère des précipitations plus importantes. Les crues ont lieu principalement en juin et juillet. Elles sont souvent dévastatrices et ont contribué à freiner le développement de cette région en particulier le long des cours moyen et inférieur (de Yichang à l'estuaire). Depuis plus de mille ans les hommes tentent de lutter contre les crues sur cette partie du cours du fleuve en construisant des digues (2 000 km le long du Yangzi). Leur sommet domine désormais de 10 à 15 mètres la plaine environnante et le lit du fleuve a été surélevé par le dépôt de sédiments (on parle de fleuve suspendu). De nombreux lacs, en particulier le lac Dongting et le lac Poyang jouent un rôle central dans la gestion des crues en recueillant une grande partie des eaux excédentaires. Mais ces étendues d'eau ainsi que les zones marécageuses ont été en grande partie transformées en polders, un phénomène ancien mais qui s'est accéléré récemment. Au cours au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les hommes ont largement modifié les conditions d'écoulement du Yangzi et de ses affluents. Ils ont défriché une grande partie des forêts étaient prépondérantes sur le cours supérieur du fleuve et de ses affluents, accentuant les phénomènes d'érosion et donc de comblement des lacs par les sédiments et réduisant la capacité d'absorption des pluies par les sols désormais dénudés[36].
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+ Les crues sur le Yangzi constitue un phénomène récurrent. Au cours des 1000 dernières années la fréquence des crues s'est accrue passant de 5 ans en moyenne durant la dynastie Song-Yuan (960-1367) à 3 ans dans la deuxième moitié du XXe siècle et elle s'est encore accélérée au cours de la première décennie du XXe siècle. Le débit sur le bassin versant est compris entre 20 000 m3/s et 90 000 m3/s. Sur la période 1865-1895 il y a eu 11 crues avec un débit supérieur à 45 000 m3/s sur le cours supérieur, 17 crues avec un débit supérieur à 50 000 m3/s sur le cours moyen et 6 crues avec un débit supérieur à 60 000 m3/s sur le cours inférieur. Alors que le débit moyen du fleuve tend à diminuer au cours des cinquante années analysées, le débit durant les crues durant les crues tend à augmenter. La dernière crue majeure du fleuve au 21e siècle a eu lieu en 1998. Elle a duré deux mois et demi avec un débit atteignant 45 000 à 50 000 m3/s sur le cours supérieur, 60 000 à 70 000 m3/s sur le cours moyen et 75000 à 80 000 m3/s sur le cours inférieur. Cet épisode a mis en évidence que les ouvrages mis en place pour réduire les inondations, la réduction de la taille des lacs et l'érosion affectant un tiers de la superficie du bassin fluvial ont contribué à accroitre le niveau des eaux durant la crue[36].
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+ En juin 2020, la crue à atteint un record datant de 1940. Au 24 juin, les eaux sont montées 5 mètres au-dessus du niveau habituel dans le Xian de Qijiang de la municipalité de Chongqing. Selon la Direction nationale des situations d’urgence, plus de 11 millions de personnes dans 24 provinces du sud de la Chine ont été affectées par ces inondations dues à de fortes pluies, 500 000 ont été évacuées, 9 300 bâtiments ont été détruits, le tout causant une perte économique de 24 milliards de yuans (3 milliards d’euros). Au moins 39 personnes sont mortes ou portées disparues[37].
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+ Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole[38].
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+ Le bassin versant du Yangzi avec son système de lacs forme un ensemble d’habitats aquatiques très variés qui a permis à de nombreux types d'espèces d'y vivre. On trouve 370 espèces de poissons ce qui place le fleuve au premier rang parmi les fleuves asiatiques. Sur ces 370 espèces, 294 sont des poissons d'eau douce, 22 vivent dans des eaux saumatres, 9 sont des espèces circulant entre la mer et le fleuve et 45 sont des espèces marines. 142 de ces espèces sont endémiques (vivent uniquement dans le bassin fluvial du Yangzi) dont 112 vivent sur le cours supérieur du fleuve, 21 sur le cours moyen et inférieur et 9 sur l'ensemble du bassin versant. 188 espèces vivent uniquement dans la Réserve naturelle des espèces de poisson endémiques du cours supérieur du Yangzi. Neuf d'entre elles figurent sur la liste des espèces à protéger dont trois au niveau maximal (niveau I) : l'esturgeon chinois, l'esturgeon du Yang Tsé et l'espadon de Chine. Six espèces bénéficient d'une protection de niveau inférieur (niveau II) : le taimin du Sichuan (de la famille du saumon), la loche de Chine, sinocyclocheilus grahami, le Dali schizothoracin, la grande anguille marbrée et le trachidermus fasciatus[39].
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+ Les caractéristiques de certaines des espèces spécifiques au bassin versant du Yangzi sont détaillées ci-dessous :
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+ Le bassin fluvial du Yangzi abrite également 145 espèces d'amphibiens dont 49 ne vivent que dans cette région. La plupart de ces dernières se trouvent sur le cours supérieur du fleuve ainsi que ses affluents. Cinq de ces espèces sont inscrites sur une liste dont la conservation est suivie par l'état chinois : la salamandre géante de Chine, le triton bosselé de Guizhou, le triton bosselé noir et le crapaud buffle asiatique. 62 espèces d'amphibiens sont considérées comme menacées. Le cours moyen et inférieur du Yangzi offrent des environnements particulièrement favorables aux amphibiens, mais le milieu naturel y a eté en grande partie détruit ou fragmenté entrainant le déclin des espèces qui y vivaient[40].
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+ L'équipement de la Chine en barrages hydroélectriques débute en 1912. Jusqu'en 1949, la guerre civile ainsi que le conflit avec le Japon freinent la réalisation de ces ouvrages et les seuls barrages d'une taille significative sont construits par l'occupant japonais dans le nord de la Chine. Après la victoire du parti communiste chinois en 1949, la priorité est donnée à l'irrigation par rapport à la production d'électricité pour faire face à la forte croissance de la population qui atteint 583 millions d'habitants en 1953. Dans un contexte politique très agité (notamment Révolution culturelle), plusieurs grands barrages sont construits entre 1960 et 1979 sur les affluents du Yangzi : barrage de Zhexi sur le fleuve Zi en 1962 (947 MW), barrage de Danjiangkou sur le fleuve Han en 1973 (900 MW) et barrage de Wujiangdu sur le fleuve Wu en 1979. À compter des années 1980 les dirigeants chinois optent pour une politique d'ouverture et de privatisation partielle. La Banque mondiale et la banque pour le développement en Asie ainsi que des gouvernements étrangers consentent des prêts qui permettent de lancer des projets de centrales hydroélectriques ambitieux[41].
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+ La barrage de Gezhouba construit sur le cours moyen du Yangzi en 1988 est le premier ouvrage de grande taille (2 715 mégawatts) réalisé sur le fleuve. La construction du barrage des Trois-Gorges, situé en aval de Gezhouba à la limite de la région montagneuse du cours supérieur du Yangzi et de la plaine du moyen Yangzi, doit établir un nouveau record mondial en matière de puissance installée (22 500 MW). Sa construction est lancée en 1993 malgré une opposition domestique et internationale qui souligne les répercussions du projet : le déplacement de 1,3 million de personnes, la disparition de terres agricoles fertiles, l'engloutissement de nombreux sites historiques et l'impact écologique. Les partisans mettent en avant la prévention des crues, l'amélioration de la navigabilité, la production de l'électricité et le rôle symbolique d'un projet qui démontre les nouvelles capacités de la Chine. L'opposition intérieure qui ne dépasse pas le cercle des hydrologues en Chine, est muselée. Toutefois à la fin des années 1990, plusieurs événements et catastrophes mettant en évidence les atteintes écologiques produites par une croissance débridée (crue de 1998 du Yangzi, tempêtes de sable à Pékin...) entrainent une certaine sensibilisation de la société civile[41].
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+ La décentralisation de l'État, les réformes économiques (ouverture aux investissements étrangers, économie de marché) entrainent une croissance annuelle de plus de 10 % sur la période 1990-2004. Pour faire face à la croissance de la consommation et décarboniser sa production d'énergie, les dirigeants chinois lancent un plan ambitieux de construction de centrales hydroélectriques qui prévoit de disposer d'une capacité de 270 GW en 2015 et de 330 GW en 2020. Les ingénieurs maitrisent désormais la technologie et il n'est plus nécessaire d'importer les équipements qui sont produits localement. De plus la Chine peut autofinancer ses projets. La construction des barrages est alors réalisée à un rythme étonnamment rapide. Celle-ci est confiée à cinq sociétés contrôlées par l'État chinois[41]. Au cours des décennies 2000 et 2010 le Yangzi et ses affluents sont équipés d'un très grand nombre de barrages qui contribuent à faire de la Chine à compter de 2010 le plus grand producteur mondial d'énergie hydroélectrique. La puissance totale installée sur le bassin versant du Yangzi dépasse fin 2019 les 111 000 MW et ceux-ci produisent annuellement plus de 500 TWh/a. Plusieurs grands barrages ajoutant une capacité de 30 000 MW doivent être inaugurés en 2020/2021.
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+ Les principaux barrages hormis ceux des Trois-Gorges de Gezhouba et le Goupitan (construit sur l'affluent Wu) sont installés sur le cours supérieur du fleuve Yangzi (Jinsha) et sur ses premiers grands affluents qui descendent comme lui du plateau tibétain : le Yalong et le Dadu affluent du Min. Les plus importants sont :
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+ Durant plusieurs millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle aucun pont ne franchissait le Yangzi entre Yibin et l'embouchure du fleuve à Shanghai, soit sur près de 3 000 kilomètres. Le fleuve, du fait de sa largeur, constituait une barrière physique séparant la Chine du nord de la Chine du sud. Pour traverser les voyageurs et les marchandises devaient emprunter des ferrys. Ainsi les passagers des deux artères ferroviaires principales du pays reliant Pékin à Canton d'une part et Péking à Shanghaï d'autre part devaient quitter leur train respectivement à Wuhan et Nankin pour franchir le fleuve à bord de ferrys avant de poursuivre leur trajet ferroviaire jusqu'à leur destination. À la suite de la prise de pouvoir des communistes en 1949, les dirigeants chinois font appel aux ingénieurs soviétiques pour concevoir et construire le pont de Wuhan à usage mixte ferroviaire/routier. La construction débute en 1955. Celui-ci devient le premier pont à franchir le Yangzi en 1957 supprimant la rupture de charge sur la ligne de chemin de fer Pékin-Canton. Il est suivi par un pont ferroviaire à voie unique construit à Chongqing (1959) puis par le pont de Nankin à usage mixte qui permet à parti de 1968 d'établir la continuité de la ligne ferroviaire Pékin-Shanghaï et qui est marqué au cours de sa construction par la rupture des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite les ingénieurs chinois devront se passer de l'assistance des soviétiques. Durant la décennie 1980 le rythme de construction des ouvrages de franchissement du Yangzi se ralentit mais il reprend vigoureusement dans les années 1990 et se poursuit depuis. Désormais le fleuve est franchi par des dizaines d'ouvrage dont certains établissent des records comme le pont suspendu de Jiangyin (portée 1 385 mètres) inauguré en 1999, le pont suspendu de Runyang (portée 1 490 mètres) achevé en 2005 et le pont à haubans de Sutong (portée 1 088 mètres) inauguré en 2008.
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+ Le pont de Jiujiang est un pont à trois arcs achevé en 1992.
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+ Le pont de Yichang est un pont suspendu construit en 1996.
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+ Le pont de Sutong qui relie Nantong à Suzhou était un des plus longs ponts à haubans lorsqu'il a été achevé en 2008.
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+ Les grandes concentrations humaines de la Chine du nord, en particulier les agglomérations de Pékin et Tianjin, ne disposent pas de ressources en eau suffisantes. En 2012 pour la ville de Pékin les ressources combinées des rivières proches étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. Pour remédier à cette situation, la ville de Pékin tente de réduire les quantités d'eau consommées et puise dans les ressources de la province de Hebei et dans les nappes phréatiques dont le niveau baisse de 2 à 3 mètres par an. Alors que la Chine du nord relativement aride connait une pénurie chronique, la Chine du sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose au contraire de ressources en eaux excédentaires[104].
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+
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+ Le projet de transfert d'eaux sud-nord (en chinois 南水北调工程; en pinyin : Nánshuǐ Běidiào Gōngchéng) est évoqué dans les années 1960 par Mao : son objectif est de détourner une partie des eaux du Yangzi et de ses affluents pour fournir de l'eau au nord de la Chine. Il ne prend corps qu'au début des années 2000 . Ce gigantesque projet comprend la construction de trois ensembles de canalisations pour amener l'eau vers le nord :
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+
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+ Le projet, qui devrait être achevé dans son ensemble en 2050, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau à l'horizon 2050 par an soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure)[105]. En 2014 sa mise en œuvre avait déjà couté 79 milliards d'US$[106].
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+ Le projet a un impact humain et écologique. Pour surélever le barrage du barrage du Danjiangkou il a fallu déplacer 345 000 personnes qui occupaient des terrains désormais sous les eaux. Les prélèvements sur le Han pourraient menacer les ressources en eau de la région traversée par ce fleuve et il est question de prélever une fraction des eaux du barrage des trois gorges pour le transférer dans le barrage du Danjiangkou[104].
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+ En mai 2006, des experts chinois ont publié des rapports alarmants sur l'état de la pollution du fleuve. L'approvisionnement en eau potable de l'agglomération de Shanghai pourrait devenir problématique si aucune solution n'est trouvée. L'autre problème concerne le nombre d'espèces animales peuplant les rives du fleuve : leur nombre est passé de 126 au milieu des années 1980 à 52 en 2002.
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+
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+ Le tiers de la pollution proviendrait des engrais chimiques, des pesticides et des rejets agricoles, le reste venant des villes, du secteur industriel et des bateaux. D'ailleurs ces eaux sont considérées comme les plus turbides de la planète, avec un transport de sédiments qui est estimé à 680 millions de tonnes par an[107].
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+
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+ Bien qu'il alimente 40 % du territoire chinois et fournisse l'eau nécessaire à 70 % de la production rizicole, 25 milliards de tonnes d'eaux souillées urbaines et industrielles y sont déversés chaque année[38].
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+ L'érosion des sols touche 622 200 km2 soit 34,6% de la surface du bassin versant du Yangzi. Le fleuve et ses affluents emportent 2,4 milliards de tonnes de sédiments par an. L'érosion touche plus particulièrement le cours inférieur du fleuve Jinsha (Yangzi, le bassin versant de la Hialing, de la Tuo, le cours moyen de la Min, les cours supérieurs de la Wu et de la Chishui, la région des Trois-Gorges et le cours supérieur de la Han. Cette érosion est principalement liée à la conversion des régions vallonnées couvertes de forêts et des prairies en terres cultivées mais également à l'exploitation de carrières, la construction de routes, l'exploitation des mines et différents projets de construction. La superficie touchée s'accroit de 1 000 km2 par an ce qui accroit la masse des sédiments emportés de 150 millions de tonnes[108].
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+ Les barrages et retenues d'eau perturbent l'écoulement du fleuve et son écosystème[109].
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+ Les sédiments transportés par le fleuve jouent un rôle central dans le maintien du lit du fleuve, la relation du fleuve avec ses lacs et la formation de son estuaire. Les barrages et les réservoirs modifient le processus de transport des sédiments ce qui affecte directement le cours du Yangzi l'habitat des organismes aquatiques[110].
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+ Le Yangzi Jiang (en français fleuve Bleu, Yang-Tsé-Kiang ou simplement Yang-Tsé, en chinois Chang Jiang c'est-à-dire long fleuve) est le plus important des fleuves chinois avec un débit moyen de 30 000 m3/s et une longueur de 6 300 km. Il prend sa source dans l'ouest du pays sur le plateau tibétain, dans une région aride et dépourvue d'habitants à plus de 5 300 mètres d'altitude. Son cours prend d'abord une orientation sud-ouest et il descend du plateau de manière torrentielle en circulant dans des gorges profondes creusées dans les monts Hengduan. À près de 2 000 kilomètres de sa source le Yangzi arrive aux abords du plateau Yunnan-Guizhou et prend une direction générale d'ouest en est qu'il va conserver jusqu'à son débouché dans la Mer de Chine orientale. Il traverse successivement le riche bassin agricole du Sichuan et sa capitale économique Chongqing, les défilés des trois Gorges avant de pénétrer dans une vaste plaine caractérisée par de nombreux lacs et de grandes concentrations humaines dont la ville de Wuhan. En quittant cette plaine il passe par un dernier étranglement avant de former un delta de près de 200 kilomètres de long sur lequel se trouve une dizaine de villes millionnaires dont les mégapoles de Nankin et Shanghai.
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+ Le fleuve et ses affluents drainent un bassin hydrographique de 1,8 million de kilomètres carrés peuplé par plus de 430 millions d'habitants. Le fleuve traverse les provinces du Qinghai, du Yunnan, du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi, de l'Anhui et du Jiangsu et ses affluents irriguent également le Tibet, le Shaanxi, le Henan, le Guizhou, le Guanxi, le Guandong, le Fujian et le Zhejiang. Depuis plusieurs milliers d'années ses ressources en eau jouent un rôle central dans l'économie agricole de la Chine (en particulier la culture du riz et les pêcheries) et la survie de sa population. Les hommes ont tenté depuis plus de 4 000 ans de maitriser ses crues violentes en construisant des réseaux de digues. L'essor fulgurant qu'a connu l'économie chinoise depuis les années 1990 a entrainé la construction d'aménagements gigantesques sur son cours (barrages, canaux d'irrigation, lacs de retenue) tel que le barrage des Trois-Gorges. Mais l'industrialisation croissante du bassin versant, l'artificialisation du fleuve et de ses affluents ainsi que la croissance démographique ont entrainé des désastres écologiques en décimant les espèces endémiques. Les responsables chinois tentent désormais de concilier les besoins économiques et la préservation des écosystèmes.
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+ Le Yangzi est le troisième fleuve du monde par sa longueur après l'Amazone et le Nil et par son débit après l'Amazone et le Congo. Ce n'est que le 10e fleuve pour la superficie de son bassin versant mais celui-ci est le plus peuplé.
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+ Le Yangzi Jiang (chinois simplifié : 扬子江 ; chinois traditionnel : 揚子江 ; pinyin : Yángzǐ Jiāng ; Wade : Yang²-tzu³ Chiang¹ ; EFEO : Yang-tseu Kiang ; cantonais Jyutping : Joeng⁴-zi² Gong¹ ; litt. « fleuve Yangzi »écouter) ou Chang Jiang (长江 / 長江, Chángjiāng, « long fleuve » écouter) ne désigne en chinois que la partie aval du fleuve entre Nankin et l'embouchure[1]. Ce nom vient du petit bourg de Yangzi près de Yangzhou. Traditionnellement Yangzi Jiang (chinois : 揚子江) désigne la partie située en aval de Yangzhou[2] ou plus largement entre Nankin et l'embouchure. Les Européens ont retenu ce nom et l'ont appliqué à tout le fleuve. Le fleuve s'appelait autrefois Jiang Shui ou simplement Jiang. Le mot Shui en chinois classique désignant les fleuves ou rivières en général, et Jiang était le nom propre du Yangzi Jiang. Le sens du mot Jiang s'est élargi depuis, il signifie maintenant « fleuve » en général[note 1]. De nos jours pour leschinois, c'est le Chang Jiang, littéralement le « long fleuve » ou également Wanli Changjiang, le «Fleuve des mille li». Il est appelé en tibétain Dri chu (འབྲི་ཆུ་, Wylie bri chu, lit. « fleuve de la femelle du yack »).
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+ Traditionnellement, chaque partie du fleuve porte un nom propre (en particulier dans la littérature). Ces différentes appellations sont déclinées dans le tableau ci-dessous[2] :
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+ Le Yangzi est situé en Chine centrale et du sud qu'il traverse d'ouest en est. Il est long de 6 300 km et son bassin versant a une superficie de 1,8 millions de km2. Son bassin versant est compris entre les latitudes nord 35°54' et 24°17' et les longitudes est 112°25' et 90°33'. Avec ses affluents il irrigue plus de 95% des provinces du Sichuan, du Hubei, du Hunan, du Jiangxi et des municipalités de Chongqing et de Shanghai, 50 à 75% du Guizhou, 25 à 50% du Shaanxi, de l'Anhui, du Jiangsu et du Yunnan, 10 à 25% des provinces du Qinghai, du Zhejiang, du Henan, du Gansu, du Guangxi, du Guangdong, du Fujian et de la région autonome du Tibet. Son cours est tradictionnellement divisé de la manière suivante[3]. Le cours du Yangzi est habituellement divisé en trois sous-ensembles[4] :
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+ La localisation précise de la source du Yangzi est longtemps restée inconnue, initialement à cause de l'absence d'outils de mesure précis, puis du fait de la situation reculée de la région des sources et enfin à cause de la complexité du réseau hydrographique sur le plateau tibétain. Il y a 3 000 à 4 000 ans le Yangzi, au débouché des Trois Gorges, pénétrait dans une région occupée par un grand nombre de lacs et de marécages qui ont été asséchés par la suite. La population était clairsemée et les habitants n'étaient pas capables de déterminer si le Yangzi était l'affluent du Han ou l'inverse bien que le débit moyen du Yangzi est 10 fois supérieur à celui de son affluent. En effet le cours du Han est à certains endroits très large (1 000 à 2 000 mètres) tandis que le lit du Yangzi Jiang peut s'étrangler à 200 mètres au niveau des Trois Gorges notamment à leur débouché avant Yijiang (passe de Nanjin). Un chapitre consacré au Grand Yu figurant dans le plus ancien des écrits chinois, le Classique des documents rédigé sans doute vers 500 avant J.C., corrige cette erreur mais indique que la source du Yangzi se situerait dans les monts Min et que la rivière Tuotuo (la véritable source) serait un affluent situé plus à l'est. Le fleuve Min va longtemps être considéré comme la source du Yangzi pour plusieurs raisons : à son confluent à Yibin le Yangzi/Jinsha a un débit moyen supérieur de seulement un tiers à celui de le Min, sa largeur est généralement inférieure car le fleuve circule la plupart du temps dans une vallée encaissée (150 à 200 m contre 400 à 1 000 mètres) et son cours n'est pas navigable contrairement à celui du fleuve Min. C'est le voyageur/géographe Xu Xiake (1587-1641) qui établit le premier que le Yangzi/Jinsha constitue le fleuve principal. Une expédition, organisée sous l'empereur Kangxi effectue une première reconnaissance de la région des sources sur le plateau tibétain sans toutefois parvenir à identifier précisément l'origine du Yangzi. Un atlas géographique publié en 1718 consigne ces découvertes. En 1761 Chi Zhaonan décrit de manière détaillée les différents cours d'eau situés dans la région des sources du Yangzi[5].
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+ La recherche de la véritable source du Yangzi Jiang est relancée à partir des années 1970 lorsque plusieurs expéditions scientifiques chinoises sont organisées. Les trois principaux cours d'eau contribuant à la formation du Yangzi Jiang dans cette partie du plateau tibétain sont le Chumar, le Tuotuo et le Dangqu. La rivière Chumar est rapidement exclue en tant que source car son débit est le plus faible et elle s'assèche souvent en hiver. Le Dangqu a un débit cinq à six fois plus important que le Tuotuo et son bassin versant a une superficie plus importante. Mais la commission officielle chinoise retient le Tuotuo comme la source officielle du Yangzi Jiang pour plusieurs raisons : son origine est mieux établie, la distance à vol d'oiseau de l'estuaire est nettement plus importante et sa longueur est plus importante d'une vingtaine de kilomètres (des mesures effectuées par la suite prouveront que le Dangqu est en fait plus long de 12 km)[6]. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi.
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+ Le Yangzi prend sa source sur le plateau tibétain dans la province chinoise du Qinghai au pied du mont Geladaindong qui culmine à 6 621 mètres et constitue le plus haut sommet des monts Tanggula. La source elle-même est située à une altitude de 5 395 mètres au pied du glacier sud qui descend de cette montagne. Après avoir émergé d'un canyon étroit la rivière circule sur un terrain relativement plat sillonné de petits cours d'eau et entouré de sommets arrondis. Le sol, couvert de neige en hiver, se transforme en prairie à la belle saison. La présence d'une épaisse couche de pergélisol (la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C) ne lui a pas permis de creuser un lit et la rivière, peu profonde, s'étale largement dans un paysage désolé et inhabité, balayé par des vents violents et dépourvu de toute végétation arbustive. La première section du fleuve, longue de 346 kilomètres, est baptisée Tuotuo. Sur cette partie de son cours d'eau la rivière descend d'une altitude de 5 400 à 4 470 mètres (pente de 2,69 ‰). Le bassin versant associé a une superficie de 17 600 km2[7].
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+ Toute cette partie du plateau tibétain faiblement arrosé (moins de 250 mm de précipitations annuelles) est occupée par une steppe pratiquement déserte. La région des sources fait partie de la division administrative de niveau bourg de Tanggulashan (Préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi) qui occupe une superficie de 47 540 km2 mais compte seulement 1 300 habitants (densité : 0,03 habitants/km2). Ceux-ci sont concentrés dans une dizaine de hameaux situés le long des deux axes de transport qui relient Golmud à Lhassa et qui ont été construits côte à côte : la Route nationale 109 et la ligne ferroviaire Qing-Zang. Les habitants vivent de l'élevage de troupeaux de moutons. Une grande partie de la région des sources fait partie de la réserve naturelle des Sources des trois rivières (Sanjiangyuan) qui protège notamment les abords du mont Geladaindong et une grande partie du cours du Dangqu[8] .
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+ La confluence avec le premier affluent d'importance - le Dangqu venu du sud - marque la fin de cette section et le cours d'eau prend alors le nom de Tongtian. Le Dangqu est long de 352 km et son bassin versant a une superficie de 30 786 km2. D'un point de vue hydrologique son cours, plus long que celui du Tuotuo, en fait la véritable source du Yangzi, mais officiellement et pour des raisons historiques (la source du Dangqu n'a été découverte qu'à la fin du XXe siècle) le gouvernement chinois a maintenu que le Tuotuo constituait la première section du Yangzi. Le Dangqu prend sa source à une altitude moins élevée que le Tuotuo et son cours, beaucoup moins pentu, divague au milieu de marécages. Après ce confluent le Tongtian continue de progresser sur le plateau glacé sur une longueur de 278 km (pente de 0,9 ‰) avant de recevoir son deuxième affluent d'importance venu du nord : la rivière Chumar longue de 515 km est alimentée par la fonte des neiges en provenance des monts Kunlun. Son bassin versant d'une superficie de 20 800 km2, caractérisé par la rareté de la végétation, est couverte de dunes de sable. Le long de cours d'eau l'érosion intense donne une couleur rouge aux eaux. Après ce confluent, le Tongtian parcourt 550 km dans un paysage montagneux. Le cours d'eau, dont la largeur se resserre entre 50 et 200 m, circule dans un canyon. Il dessert une première ville d'importance, Yushu, avant de recevoir un affluent de la rive droite : la rivière Batang. Il a alors parcouru 828 km depuis son confluent avec le Danqqu[7].
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+ Cultures en terrasses au débouché des gorges du Saut du tigre (Yunnan).
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+ Le premier coude du Jinsha (cours supérieur du Yangzi) à Shigu dans la province du Yunnan.
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+ À partir de son confluent avec la rivière Batang le fleuve prend le nom de Jinsha (« sables dorés ») (autrefois Shengshui ou Lishui) qui lui a été donné à cause de la couleur jaune/dorée du sable de la rivière. Cette partie du fleuve est longue de 2 290 km. Le fleuve, qui perd 3 300 mètres d'altitude (pente de 1,45 ‰) entre ses deux extrémités, dispose d'un gros potentiel hydroélectrique. Jusqu'à la ville de Shigu le fleuve se dirige vers le sud-sud-est dans une vallée rectiligne qui est parallèle à celle de ses principaux affluents situés à l'est et des fleuves Mékong et Salouen à l'ouest. Il forme une frontière naturelle entre la région autonome du Tibet et la province du Sichuan. La Jinsha circule à travers des canyons profonds (jusqu'à 2 000 mètres) creusés dans les monts Hengduan où le cours d'eau semé de rapides se resserre jusqu'à 80 mètres de largeur. Dans des passages plus larges le fleuve, dont le lit atteint 200 mètres de large, est encombré de bancs de sable et d'ilots et est encadré par des terrasses sédimentaires. À Shigu le fleuve effectue un coude à 180 degrés et repart vers le nord. Il traverse les gorges du Saut du tigre, un canyon spectaculaire de plus de 2 000 m de profondeur devenu un lieu d'excursion touristique prisé[9].
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+ Au niveau de la ville de Dongchuan, il part brusquement vers le nord et serpente dans les monts Hengduanshan au Yunnan, puis commence une inflexion vers l'est où il est rejoint par d'importants affluents (Yalong, Min et Jialing) qui le transforment en un gigantesque cours d'eau boueux, tourbillonnant et chargé des déchets et rejets des 120 millions d'habitants et cultivateurs du bassin du Sichuan.
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+ La dernière section du cours supérieur, entre Yibin et Yichang, est longue de 1 040 kilomètres. La pente moyenne est de 2 ‰ et le bassin versant associé a une superficie de 530 000 km2. La largeur du lit du fleuve est comprise généralement entre 200 et 300 mètres dans les sections les plus étroites et 600 à 800 mètres dans les zones de plaines. Il y a de nombreux de sable et parfois le fleuve se divise en plusieurs chenaux. Le fleuve devient navigable. Cette section du fleuve est baptisé Chuan par les Chinois. La caractéristique la plus marquante de cette section du fleuve est que les principaux affluents du fleuve et peut être certains affluents secondaires, en particulier ceux de la rive droite, ont été capturés par le Chuan. Avant qu'il ne parvienne à rejoindre la mer de Chine orientale en perçant ce qui est aujourd'hui le défilé des trois gorges, le Chuan coulait dans le sens opposé vers le sud-ouest ce que montre bien l'orientation des affluents principaux au niveau de leur confluent[9].
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+ Au niveau de son confluent avec le fleuve Jialing, un de ses principaux affluents, le Yangzi traverse l'agglomération de Chongqing, une des grandes villes de l'intérieur de la Chine avec ses 8 millions d'habitants. Cette ville détient également le record des pluies acides pour toute l'Asie orientale, des nuages sulfureux surplombant en permanence les vallées abritées de ce grand centre industriel.
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+ À partir de la ville de Baidi, le fleuve Yangzi doit se frayer un chemin entre les monts Daba et les monts Wuling. Sur une longueur de 310 kilomètres il se faufile à trois reprises dans des gorges étroites et profondes taillées dans des roches dures. Entre ces Trois Gorges le cours du fleuve, qui peut creuser son lit dans des roches plus tendres, s'élargit. Le premier de ces défilés, le plus impressionnant, est la gorge de Qutang, longue de 8 kilomètres. La largeur du fleuve se rétrécit à 100 mètres et il est dominé par des montagnes qui le surplombent de 1 200 mètres. Les gorges de Wu sont une succession de gorges qui s'échelonnent sur 45 kilomètres entre Wushan et Guandukou (Badong). Enfin la gorge de Xiling, longue de 66 kilomètres, est comprise entre Zigui et le défilé de Nanjin, immédiatement en amont de la ville Yichang qui marque la limite inférieure du cours supérieur et l'arrivée dans un paysage de plaines. Xiling est formé d'une série de sept gorges. Cet ensemble de défilés, à cause de ses rapides, limitait fortement la navigabilité du fleuve avant la construction du barrage des Trois-Gorges édifié à une vingtaine de kilomètres en amont du défilé de Nanjin. Ce barrage gigantesque, inauguré en 2003, le plus grand des barrages jamais construit, retient à pleine capacité un plan d'eau situé 110 mètres plus haut que le fleuve en aval. Le lac de barrage créé ainsi s'étend sur une longueur de 660 km jusqu'à la ville de Chongqing et a permis de supprimer les obstacles à la navigation. Une série d'écluses permet à des navires de 10 000 tonnes de franchir le barrage. Les Trois-Gorges sont également un site de navigation touristique très fréquenté.
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+ Après les Trois Gorges, le fleuve continue sa course vers la côte, mais en s'élargissant et en s'apaisant car son altitude n'est plus que de 10 mètres et il se trouve encore à 1 600 kilomètres de son embouchure. Il pénètre dans une région de plaines et sa pente devient très faible : 34 mm/km jusqu'à Wuhan et 14 mm/kilomètre par la suite. Selon la classification officielle le cours moyen du Yangzi débute immédiatement au sortir des gorges en amont de Yichang. Le fleuve traverse d'abord la province de Hubei baptisée la province des mille lacs car elle est parsemée de lacs et de méandres abandonnés. De nombreux affluents convergent dans cette plaine. Ce sont d'abord sur sa rive droite le Yuan et le Xiang, affluents de la rive droite qui se déversent par l'intermédiaire du lac Dongting, puis le Han, son affluent le plus long, qu'il reçoit sur sa rive gauche au niveau de la mégalopole de Wuhan. Entre Zhucheng (à une soixantaine de kilomètres en aval de Yichang) et le canal de communication avec le lac Dongting, le cours du fleuve divague fortement. Sur sa rive gauche la plaine Jianghan, une région de production agricole intensive, est sillonnée de milliers de canaux de drainage et les terres sont protégées par un immense réseau de digues. Sur la rive droite des déversoirs permettent en temps de crue de dériver les eaux excédentaires vers le lac Dongting. Toutefois celui-ci a vu sa superficie divisée par quatre au cours du siècle passé : les habitants ont progressivement colonisé ses rives en créant des polders tandis que les dépôts de sédiments arrachés par le fleuve à son cours moyen, ont fortement diminué sa capacité d'absorption des crues. Avant l'aménagement du barrage des trois gorges, le fleuve devenait navigable à partir de Yichang jusqu'à l'estuaire, créant une voie de communication parfaite pour écouler vers l'extérieur les productions locales. Aussi la densité des villes à vocation essentiellement commerciales s'accroit sur le cours du fleuve lui-même (Jinzhou, Shashi, Yueyang et Jiujiang) et celui de ses affluents navigables (Changsha et Nanchang)[10]. Le fleuve atteint à la hauteur de la mégalopole de Wuhan une largeur de deux kilomètres. En aval de Wuhan le Yangzi reçoit sur sa rive droite les eaux du Gan par l'intermédiaire du lac Poyang. La convergence de tous ces affluents depuis Yichang (Yuan , Xiang, Han et Gan) est à l'origine de crues violentes malgré le rôle amortisseur joué par les deux lacs en particulier le lac Dongting dont la superficie peut passer de 6 000 à 20 000 km2, ce qui permet de détourner une partie des eaux excédentaires. Mais malgré la profondeur et la largeur du lit du fleuve, celui-ci ne permet d'écouler qu'environ 46 000 m3/s. Lorsque le débit du fleuve dépasse 75 000 m3/s, comme en 1931, des inondations catastrophiques ont lieu.
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+ Immédiatement après le déversoir du lac Poyang, en aval de Hukou, commence le cours inférieur d'une longueur de 938 km. Le fleuve est encombré de bancs de sable et se subdivise parfois en plusieurs bras. Le fleuve devient plus large à partir d'Anqing et la vitesse de ses eaux diminue. Une grande partie des alluvions transportées jusque là se déposent dans le lit du fleuve. À partir de Tongling les effondrements des berges sont fréquents. Arrivé à Jiangyin la largeur du fleuve passe de 1,4 à 5,7 kilomètres. C'est dans cette partie du fleuve que l'on peut commencer à trouver des esturgeons, des spatules et des alligators de Chine.
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+ L'estuaire du Yangzi, qui officiellement débute à Xuluijing et s'étire jusqu'à la bouée 50 au débouché du fleuve dans la mer de Chine orientale, est long de 182 kilomètres et forme un large delta. Le cours du fleuve se subdivise une première fois en chenal nord et sud à la hauteur de l'île de Chongming. Celle-ci, longue de 32 kilomètres et large de 6,5 kilomètres a été formée par les dépôts alluvionnaires du Yangzi. La branche sud se subdivise à son tour au niveau des îles de Changxing et de Hengsha en chenal nord et sud. À la hauteur de ces iles sur la rive sud, se trouve Shanghai, la plus peuplée des villes chinoises et le moteur de son économie. Le fleuve reçoit la rivière Huangpu qui traverse cette mégapole. Enfin le banc de sable de Jiuduansha entraine la partition du chenal sud en passage nord et passage sud. Le fleuve se jette dans la mer par quatre chenaux : la branche nord, le chenal nord, le passage nord et le passage sud. Le passage nord constitue la principale voie d'eau pour la navigation au niveau du port de Shanghaï. Ces différents chenaux s'étalent sur 90 kilomètres du nord au sud[11].
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+ La partie du delta formé par le fleuve qui n'a pas été occupée par les constructions, rassemble des terres agricoles, des lacs, des étangs, d'innombrables îlots et des milliers d'hectares de roselières.
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+ Le Yangzi a plus de 7 000 affluents. Huit d'entre eux ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 80 000 km2 : quatre sont situés sur le cours supérieur (Yalong, Min, Jialing, et Wu) et quatre se jettent dans le cours moyen du Yangzi : Yuan, Xiang via le lac Dongting, Gan via le lac Poyang et Han. 49 affluents ont un bassin versant d'une superficie supérieure à 10 000 m2 et le bassin versant de 437 affluents dépassent les 1 000 km2[12].
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+ Les principaux affluents du Yangzi sont d'amont en aval [12] :
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+ Il existe un très grand nombre de lacs sur le bassin du Yangzi Jiang. Leur superficie totale est d'environ 20 000 km2 soit 4% de celle du bassin versant. Ils sont principalement concentrés sur les cours moyen et inférieur du fleuve (92% de la superficie totale) notamment avec quatre des cinq plus grands lacs de Chine : le lac Dongting, le lac Poyang, le lac Tai et le lac Chao. Leur superficie a régressé de plus de 30% depuis 1949 du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs : la construction d'ouvrages de contrôle des crues, un meilleur drainage des terrains, la lutte contre les parasites vivant dans les eaux stagnantes, l'envasement et la progression des terres cultivées par asséchement des rives. La circulation des eaux des principaux lacs, qui étaient autrefois directement connectés au fleuve Yangzi, est désormais bloquée (sauf dans le cas de Dongting et Poyang) par des écluses mises en place à la fin des années 1980. En conséquence les lacs ne peuvent plus jouer avec autant d'efficacité leur rôle d'amortisseur de crues[13]. Il y avait en 2009 46 000 réservoirs construits sur l'ensemble du bassin versant du Yangzi représentant une capacité de stockage de 250 milliards de m3. 166 de ces réservoirs ont à eux seuls une capacité de 191 milliards de m3.
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+ La civilisation chinoise se développe initialement à partir du cours moyen du fleuve Jaune et s'étend à la Chine du nord. Mais très rapidement le fleuve Yangzi va jouer un rôle central dans l'histoire de la Chine.
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+ Les premières traces d'activité humaines le long du fleuve remontent à 27 000 ans et ont été découvertes dans la région des Trois Gorges[14]. La culture de Hemudu et celle de Majiabang, qui sont les premières à cultiver le riz, occupent les terres autour du Yangzi inférieur à compter du 5e millénaire avant J.C.[15]. La culture de Liangzhu qui les remplace à compter du 3e millénaire avant J.C. est manifestement influencée par celle de Longshan qui occupe le cours moyen du Fleuve Jaune et crée les premiers éléments de la civilisation chinoise. On sait que les habitants du bassin versant du Yangzi, les Yue, avaient des coutumes très différentes de leurs voisins du nord, se noircissant les dents, tatouant leurs corps et vivant dans des petits villages entourés de roseaux[16] et étaient considérés comme des barbares par leurs voisins du nord. La vallée du Yangzi moyen est occupée à l'époque par des cultures néolithiques beaucoup plus sophistiquées[17],[18]. Par la suite ce seront les premières à passer sous l'influence culturelle de la Chine du nord. La plaine Jianghan, que traverse le cours moyen du Yangzi et subit les crues périodiques du fleuve qui reçoit plusieurs de ses grands affluents est à l'époque occupée par des marécages. Les premiers occupants commencent néanmoins à coloniser cette région dès le néolithique[19],[20].
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+ Sur le cours inférieur du Yangzi deux tribus de Yue, les Gouwu et les Yuyue, entrent dans la sphère d'influence culturelle des Zhou (Chinois du nord) à compter du IXe siècle av. J.-C. et forment les royaumes de Wu et de Yue. Leurs habitants sont réputés pour leurs épées, leurs navires et comme pêcheurs. Ils adoptent les institutions politiques, l'écriture en caractères chinois et les technologies militaires de leurs puissants voisins du nord. L'état de Jing implanté initialement au nord de la Chine étend son emprise cours moyen du Yangzi en progressant le long du fleuve Han, affluent du Yangzi. Au cours de cette expansion il prend le nom d'état de Chu[21],[22]. Ayant établi sa capitale au milieu du cours moyen du Han, les dirigeants de l'état de Chu (500 ans avant J.-C.) contribuent à accélérer la colonisation du cours moyen du Yangzi.
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+ Les États du bassin du Yangzi jouent un rôle politique croissant dans l'histoire de la Chine durant la Période des Printemps et Automnes (771-481) et celle des Royaumes combattants (481-221 av J.C.). Les conflits, qui embrasent la Chine du Nord, s'étendent au bassin du Yangzi lorsque l'État de Wu pour contrer la puissance croissante de son voisin, l'État de Chu, s'allie à l'État de Jin. Wu parvient en 506 av. J.-C. à saccager Ying, la capitale de son adversaire. Mais Chu s'allie à l'État de Yue et en 473 av. J.-C., Goujian, le roi de cet État, vainc et annexe l'État de Wu. Il déplace sa capitale dans la ville de Wu dans ce qui est aujourd'hui la ville de Suzhou. En 333 av J.-C., Chu prend le dessus sur son rival et annexe l'État de Yue.
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+ En Chine du Nord, l'État de Qin fondé sur le bassin du Wei, affluent du Fleuve Jaune, monte rapidement en puissance en mettant en place une organisation étatique qui s'appuie sur une énorme armée financée par les excédents agricoles. L'état de Qin commence à étendre son territoire au bassin versant du Yangzi en annexant les États de Ba et de Su en 316 av JC. Tous deux sont situés dans le Sichuan sur la cours supérieur du Yangzi. En 278 av JC, Quin, qui achevé la conquête de la Chine du Nord, attaque l'état de Chu qui domine le cours inférieur du Yangzi et constitue son dernier grand rival. Après sa victoire Qin Shi Huang fonde le premier empire chinois[13]. C'est l'état de Qin qui réalise les premiers travaux d'irrigation d'envergure dans le bassin du Yangzi : le système d'irrigation de Dujiangyan créé en 256 avant J.C. près de Chengdu (Sichuan) dérive les eaux de la Min, un affluent du Yangzi. Il permet d'accroitre fortement la production agricole de la plaine environnante. Les ressources excédentaires produites permettent à l'état de Qin de réaliser la campagne d'unification de la Chine. Cet ouvrage toujours opérationnel 2 260 ans après leur réalisation est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en tant que plus ancien ouvrage hydraulique du monde[23]. Après sa victoire l'empereur Qin Shi Huang étend son territoire vers le sud en annexant grande partie de la région de Guangzhou, du Guangxi et sans doute aussi du Fujian en effectuant une poussée jusqu'à Hanoï. Pour permettre cette conquête en facilitant le ravitaillement des armées, il fait construire le canal Lingqu qui met en communication la rivière Xiang, affluent du fleuve Yangzi Jiang avec la rivière Li qui fait partie du bassin versant de la rivière des Perles et irrigue les territoires ennemis. Ce canal long de 32 kilomètres, qui épouse les courbes de niveau du relief, est le premier ouvrage de ce type construit par l'homme[24].
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+ Le territoire de l'empire a été divisé en 36 commanderies[13]. La chute de la dynastie Qin intervient très rapidement (206 av J.C.) et l'empire éclate alors en plusieurs états. Les commanderies du sud forment le royaume de Nanyue dont le territoire comprend le Guandong, le Guangxi et Yunnan tandis que le reste de l'empire se retrouve divisé en 18 royaumes. Très vite, deux puissances en émergent ː le royaume du Chu occidental, dirigé par Xiang Yu et le royaume de Han dirigé par Liu Bang. La guerre Chu-Han (206-202 av JC) les opposent et s'achève par la victoire du Han. Lui Bang se proclame empereur et fonde la dynastie Han. Sous le règne de ces empereurs (206 av J.C. - 220 après J.C.), la région du Yangzi joue un rôle croissant. Les systèmes d'irrigation, qui avaient commencé à être mis en place sous les Qin sont étendus. Certaines zones inondables sont transformées en terres agricoles et des digues sont construites le long du fleuve, en particulier sur le cours moyen[25], ainsi que le long de ses affluents pour les protéger des crues saisonnières.
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+ À la chute de la dynastie Han débute la période des trois royaumes (220-280 ap JC) La Chine éclate en trois états : le royaume de Wei qui domine le bassin du fleuve Jaune au nord, celui de Wu qui s'étend au cours moyen et inférieur du Yangzi et le royaume de Shu centré sur le bassin du Sichuan. Les Wu généralisent la pratique du tuntian qui permet de mobiliser de vastes ressources humaines, notamment les réfugiés chassés par les conflits en cours et les soldats désœuvrés, pour tranformer des terrains en friche en terres agricoles. Ce système permet de créer les premiers polders dans les zones inondables du cours inférieur et moyen du Yangzi. Cette organisation sera reprise de manière systématique par les successeurs des Wu. Le royaume initie la mise en valeur du delta du Yangzi, une région de marais jusque là impropre à une exploitation agricole, avec les premiers travaux hydrauliques autour du lac Tai. Ce début de mise en valeur est également lié à l'implantation de la capitale à Nankin et à l'afflux de réfugiés fuyant les combats dans le nord de la Chine[26].
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+ Sous les dynasties Sui (581–618) et Tang (618–907) les ouvrages hydrauliques se multiplient dans la région du lac Tai et à sa périphérie au sud : construction de digues pour protéger des crues du fleuve mais également de l'envahissement des terres du delta par la mer, construction de réservoirs (bei-tang) pour irriguer les terres durant la saison sèches, constructions de canaux destinés selon le cas à drainer ou à irriguer, multiplication des polders (weitian), gagnés sur les hauts fonds lacustres et les terres marécageuses. Le delta du Yangzi et sa périphérie deviennentt une région agricole exportatrice.
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+ Le Yangzi devient l'artère principale du système de voies fluviales de la Chine de l'intérieur et le restera jusqu'à la construction du réseau de chemins de fer au XXe siècle. Le Grand Canal qui relie le Yangzi au fleuve Jaune (1 776 km) est achevé sous la dynastie Sui (581–618 ap. JC) et sera en partie refondu et complété entre 1271 et 1633 pour lui permettre de desservir Pékin. Dans sa partie sud il traverse le delta du Yangzi. Il est utilisé principalement pour transporter en Chine du nord, les excédents agricoles produits dans cette région. Au plus fort de son utilisation il est sillonné par 8 000 jonques et sampans[27] qui transportent chaque année environ 300 000 tonnes.
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+ La mise en valeur agricole du cours moyen du Yangzi est beaucoup plus tardive. Elle se fait principalement au XIIe siècle sous la dynastie des Song du sud et est parachevée sous les dynasties Ming et Qing qui en font à son tour une région agricole clé de l'empire chinois. Deux régions agricoles importantes sont ainsi créées. Le bassin du Nanyang au nord du Hubei où domminent les digues (di) et enceintes (yan). Les principaux ouvrages sont les systèmes d’irrigation de Liumenyan et Hongquebei et la canalisation de la rivière Bai (affluent du Han) qui permet de créer une liaison fluviale entre Pékin et le moyen Yangzi. La deuxième région est la plaine des deux lacs (Dongting et Poyang) une zone dépressionnaire qui était jusqu'à cette époque un immense marécage sillonné par de multiples cours d'eau. Les aménagements effectués se traduisent par la création d'un ensemble de lacs et la création de polders protégés par des digues circulaires (weiyuan)[28].
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+ Sur le plan politique, le Yangzi, trop large pour être franchi par un pont devient une frontière naturelle qui sépare la Chine du nord et la Chine du sud. Le fleuve joue ce rôle de frontière en particulier durant les dynasties du Nord et du Sud (420-589) et à l'époque des Song du sud (1127-1279). De nombreuses batailles ont lieu le long du fleuve, la plus connue étant la bataille de la Falaise rouge (208) à l'époque des Trois Royaumes. Durant les guerres entre les dynasties Jin et Song, plusieurs batailles navales ont lieu sur le fleuve. Les plus connues sont la bataille de Caishi (1161) qui permet aux Song de repousser l'invasion des Jin et la bataille de Tangdao qui a lieu la même année.
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+ Sous la dynastie Song ((960-1279) le bassin versant du Yangzi inférieur (le Jiangnan) devient la région la plus prospère du territoire chinois et fournit entre un tiers et la moitié des revenus du pays. La région du cours moyen autour de Wuhan, le Janghan, deviendra à son tour un important grenier à céréales à compter de la dynastie de Ming(1368-1644)([29].
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+ La révolte des Taiping, un grand soulèvement populaire, balaye entre 1851 et 1864 le bassin versant des cours inférieur et moyen du Yangzi. Son origine est multifactorielle : forte croissance démographique, série de catastrophes naturelles (crues des principaux fleuves), pression fiscale et incompétence des gouvernants. Les insurgés occupent Nankin en 1853 dont ils font leur capitale et prennent rapidement le contrôle de l'ensemble du bassin versant du fleuve jusqu'à Wuhan mais ils échouent dans leurs tentatives de conquérir Shanghai, Pékin et le cours supérieur du Yangzi. C'est seulement en 1864 que les Qin parviennent à reprendre Nankin et à vaincre les principales armées de la rébellion. Le bilan de la révolte sur le plan humain est terrible : 10 à 30 millions de morts et 30 millions de fugitifs[30]. Les villes et les régions de l'intérieur sont désertées au profit des villes côtières comme Shanghaï dont la population connait une croissance exponentielle.
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+ Les premiers bateaux à vapeur à circuler sur le Yangzi, sont des navires anglais armés qui viennent appuyer les troupes anglaises au cours de la première guerre de l'opium qui oppose le Royaume Uni à la Chine. Le traité de Tien-Tsin (1858) impose à la Chine notamment la libre circulation de bateaux de commerce et militaires européens sur le Yangzi et l'ouverture au commerce international de plusieurs ports situés sur ce fleuve : Hankou et Nankin dans un premier temps puis Wuhan et Jiujiang une fois que les Qing ont reconquis les territoires occupés par la révolte des Taiping[31]. Un premier armateur britannique, la China Navigation Company, est créée en 1876 pour transporter marchandises et passagers le long du cours du fleuve. Des armateurs chinois créent leurs propres flottes de navires à vapeur qui remontent le fleuve jusqu'à Yichang à 1 600 kilomètres de l'embouchure. Les navires océaniques parviennent à remonter jusqu'à Hankow à 1 000 kilomètres de l'embouchure tandis que les 300 premiers kilomètres du fleuve sont accessibles par n'importe quel navire de haute mer de l'époque.
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+ Avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1979, les dirigeants chinois adoptent une politique d’ouverture (kaifang) qui est d'abord testée dans le sud de la Chine (Zone économique spéciale de Shenzhen). Elle est ensuite progessivement étendue au bassin du Yangzi à compter de 1990 d'abord dans le delta (Nouvelle Zone de Pudong à Shanghai) puis à l'intérieur des terres[28]
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+ Le Yangzi est un fleuve typique des régions soumises au régime de la mousson avec des précipitations concentrées durant l'été et un minimum durant l'hiver. 70% du bassin fluvial du Yangzi étant situé dans des régions de hautes montagnes ou de collines, les phénomènes d'érosion et de ravinement généré par les crues éclairs sont omniprésents. En conséquence le fleuve transporte une proportion importante de sédiments[32].
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+ La majorité du bassin versant du fleuve est situé dans les régions tempérées ou sous l'influence de la mousson. La hauteur des précipitations reflète cette situation avec une moyenne annuelle de 1 087 mm. Mais la distribution spatiale de ces précipitations est hétérogène. Elles sont les plus faibles au niveau des sources sur le haut plateau tibétain : inférieures à 50 mm au tout début du cours, elles restent inférieures à 200 mm sur les 1 200 premiers kilomètres jusqu'à Yushu. Malgré le climat glacé de ce plateau et des zones montagneuses environnantes, qui sont favorables aux chutes de neige et permettent la présence de nombreux glaciers[note 3], l'essentiel de l'apport en eau se fait sous forme de pluie : la fonte des glaces ne représente que 7,7 % du volume à Yushu. En aval de cette ville, la hauteur des précipitations augmente rapidement et est compris entre 600 et 1 200 mm sur tout le cours moyen et inférieur du fleuve. Les précipitations sont supérieures à 1 200 mm dans la partie occidentale du Sichuan, la partie occidentale des monts Daba et sur le bassin fluvial des fleuves se jetant dans les lacs Dongting et Poyang[33].
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+ Les précipitations sont réparties de manière inégale au cours de l'année[34] :
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+ Précipitations annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Températures annuelles moyennes sur le bassin versant du Yangzi Jiang.
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+ Le débit total du fleuve a été observé pendant 64 ans (1923–1986) à Datong, ville située à quelque 511 kilomètres de son embouchure dans la mer de Chine orientale. Datong est la dernière station de mesure sur le fleuve qui échappe à l'influence de la marée[35]. Au niveau de cette station, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 28 811 m3/s pour un bassin versant de 1 712 673 km2. Cette surface représente plus de 95 % du bassin versant total de 1 800 000 km2 du fleuve, et ne diffère que de peu avec le débit final à son embouchure. La lame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve atteint donc le chiffre de 531 millimètres par an.
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+ Le débit moyen évolue de la manière suivante de l'amont vers l'aval :
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+ Le bassin versant du Yangzi est situé dans la région des moussons d'été. Les crues du Yangzi constituent un phénomène récurrent qui découle de la concentration des précipitations sur la période estivale (70 à 80% des précipitations annuelles) et du volume des précipitations important sur une grande partie du bassin versant et particulièrement élevé dans sa partie sud-est. Lorsque le courant El Niño est actif, les anticyclones positionnés sur le nord-ouest de l'Océan Pacifique se renforcent et la mousson d'été génère des précipitations plus importantes. Les crues ont lieu principalement en juin et juillet. Elles sont souvent dévastatrices et ont contribué à freiner le développement de cette région en particulier le long des cours moyen et inférieur (de Yichang à l'estuaire). Depuis plus de mille ans les hommes tentent de lutter contre les crues sur cette partie du cours du fleuve en construisant des digues (2 000 km le long du Yangzi). Leur sommet domine désormais de 10 à 15 mètres la plaine environnante et le lit du fleuve a été surélevé par le dépôt de sédiments (on parle de fleuve suspendu). De nombreux lacs, en particulier le lac Dongting et le lac Poyang jouent un rôle central dans la gestion des crues en recueillant une grande partie des eaux excédentaires. Mais ces étendues d'eau ainsi que les zones marécageuses ont été en grande partie transformées en polders, un phénomène ancien mais qui s'est accéléré récemment. Au cours au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les hommes ont largement modifié les conditions d'écoulement du Yangzi et de ses affluents. Ils ont défriché une grande partie des forêts étaient prépondérantes sur le cours supérieur du fleuve et de ses affluents, accentuant les phénomènes d'érosion et donc de comblement des lacs par les sédiments et réduisant la capacité d'absorption des pluies par les sols désormais dénudés[36].
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+ Les crues sur le Yangzi constitue un phénomène récurrent. Au cours des 1000 dernières années la fréquence des crues s'est accrue passant de 5 ans en moyenne durant la dynastie Song-Yuan (960-1367) à 3 ans dans la deuxième moitié du XXe siècle et elle s'est encore accélérée au cours de la première décennie du XXe siècle. Le débit sur le bassin versant est compris entre 20 000 m3/s et 90 000 m3/s. Sur la période 1865-1895 il y a eu 11 crues avec un débit supérieur à 45 000 m3/s sur le cours supérieur, 17 crues avec un débit supérieur à 50 000 m3/s sur le cours moyen et 6 crues avec un débit supérieur à 60 000 m3/s sur le cours inférieur. Alors que le débit moyen du fleuve tend à diminuer au cours des cinquante années analysées, le débit durant les crues durant les crues tend à augmenter. La dernière crue majeure du fleuve au 21e siècle a eu lieu en 1998. Elle a duré deux mois et demi avec un débit atteignant 45 000 à 50 000 m3/s sur le cours supérieur, 60 000 à 70 000 m3/s sur le cours moyen et 75000 à 80 000 m3/s sur le cours inférieur. Cet épisode a mis en évidence que les ouvrages mis en place pour réduire les inondations, la réduction de la taille des lacs et l'érosion affectant un tiers de la superficie du bassin fluvial ont contribué à accroitre le niveau des eaux durant la crue[36].
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+ En juin 2020, la crue à atteint un record datant de 1940. Au 24 juin, les eaux sont montées 5 mètres au-dessus du niveau habituel dans le Xian de Qijiang de la municipalité de Chongqing. Selon la Direction nationale des situations d’urgence, plus de 11 millions de personnes dans 24 provinces du sud de la Chine ont été affectées par ces inondations dues à de fortes pluies, 500 000 ont été évacuées, 9 300 bâtiments ont été détruits, le tout causant une perte économique de 24 milliards de yuans (3 milliards d’euros). Au moins 39 personnes sont mortes ou portées disparues[37].
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+ Le Yangzi Jiang alimente en eau 40 % du territoire chinois et 70 % de la production rizicole[38].
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+ Le bassin versant du Yangzi avec son système de lacs forme un ensemble d’habitats aquatiques très variés qui a permis à de nombreux types d'espèces d'y vivre. On trouve 370 espèces de poissons ce qui place le fleuve au premier rang parmi les fleuves asiatiques. Sur ces 370 espèces, 294 sont des poissons d'eau douce, 22 vivent dans des eaux saumatres, 9 sont des espèces circulant entre la mer et le fleuve et 45 sont des espèces marines. 142 de ces espèces sont endémiques (vivent uniquement dans le bassin fluvial du Yangzi) dont 112 vivent sur le cours supérieur du fleuve, 21 sur le cours moyen et inférieur et 9 sur l'ensemble du bassin versant. 188 espèces vivent uniquement dans la Réserve naturelle des espèces de poisson endémiques du cours supérieur du Yangzi. Neuf d'entre elles figurent sur la liste des espèces à protéger dont trois au niveau maximal (niveau I) : l'esturgeon chinois, l'esturgeon du Yang Tsé et l'espadon de Chine. Six espèces bénéficient d'une protection de niveau inférieur (niveau II) : le taimin du Sichuan (de la famille du saumon), la loche de Chine, sinocyclocheilus grahami, le Dali schizothoracin, la grande anguille marbrée et le trachidermus fasciatus[39].
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+ Les caractéristiques de certaines des espèces spécifiques au bassin versant du Yangzi sont détaillées ci-dessous :
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+ Le bassin fluvial du Yangzi abrite également 145 espèces d'amphibiens dont 49 ne vivent que dans cette région. La plupart de ces dernières se trouvent sur le cours supérieur du fleuve ainsi que ses affluents. Cinq de ces espèces sont inscrites sur une liste dont la conservation est suivie par l'état chinois : la salamandre géante de Chine, le triton bosselé de Guizhou, le triton bosselé noir et le crapaud buffle asiatique. 62 espèces d'amphibiens sont considérées comme menacées. Le cours moyen et inférieur du Yangzi offrent des environnements particulièrement favorables aux amphibiens, mais le milieu naturel y a eté en grande partie détruit ou fragmenté entrainant le déclin des espèces qui y vivaient[40].
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+ L'équipement de la Chine en barrages hydroélectriques débute en 1912. Jusqu'en 1949, la guerre civile ainsi que le conflit avec le Japon freinent la réalisation de ces ouvrages et les seuls barrages d'une taille significative sont construits par l'occupant japonais dans le nord de la Chine. Après la victoire du parti communiste chinois en 1949, la priorité est donnée à l'irrigation par rapport à la production d'électricité pour faire face à la forte croissance de la population qui atteint 583 millions d'habitants en 1953. Dans un contexte politique très agité (notamment Révolution culturelle), plusieurs grands barrages sont construits entre 1960 et 1979 sur les affluents du Yangzi : barrage de Zhexi sur le fleuve Zi en 1962 (947 MW), barrage de Danjiangkou sur le fleuve Han en 1973 (900 MW) et barrage de Wujiangdu sur le fleuve Wu en 1979. À compter des années 1980 les dirigeants chinois optent pour une politique d'ouverture et de privatisation partielle. La Banque mondiale et la banque pour le développement en Asie ainsi que des gouvernements étrangers consentent des prêts qui permettent de lancer des projets de centrales hydroélectriques ambitieux[41].
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+
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+ La barrage de Gezhouba construit sur le cours moyen du Yangzi en 1988 est le premier ouvrage de grande taille (2 715 mégawatts) réalisé sur le fleuve. La construction du barrage des Trois-Gorges, situé en aval de Gezhouba à la limite de la région montagneuse du cours supérieur du Yangzi et de la plaine du moyen Yangzi, doit établir un nouveau record mondial en matière de puissance installée (22 500 MW). Sa construction est lancée en 1993 malgré une opposition domestique et internationale qui souligne les répercussions du projet : le déplacement de 1,3 million de personnes, la disparition de terres agricoles fertiles, l'engloutissement de nombreux sites historiques et l'impact écologique. Les partisans mettent en avant la prévention des crues, l'amélioration de la navigabilité, la production de l'électricité et le rôle symbolique d'un projet qui démontre les nouvelles capacités de la Chine. L'opposition intérieure qui ne dépasse pas le cercle des hydrologues en Chine, est muselée. Toutefois à la fin des années 1990, plusieurs événements et catastrophes mettant en évidence les atteintes écologiques produites par une croissance débridée (crue de 1998 du Yangzi, tempêtes de sable à Pékin...) entrainent une certaine sensibilisation de la société civile[41].
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+ La décentralisation de l'État, les réformes économiques (ouverture aux investissements étrangers, économie de marché) entrainent une croissance annuelle de plus de 10 % sur la période 1990-2004. Pour faire face à la croissance de la consommation et décarboniser sa production d'énergie, les dirigeants chinois lancent un plan ambitieux de construction de centrales hydroélectriques qui prévoit de disposer d'une capacité de 270 GW en 2015 et de 330 GW en 2020. Les ingénieurs maitrisent désormais la technologie et il n'est plus nécessaire d'importer les équipements qui sont produits localement. De plus la Chine peut autofinancer ses projets. La construction des barrages est alors réalisée à un rythme étonnamment rapide. Celle-ci est confiée à cinq sociétés contrôlées par l'État chinois[41]. Au cours des décennies 2000 et 2010 le Yangzi et ses affluents sont équipés d'un très grand nombre de barrages qui contribuent à faire de la Chine à compter de 2010 le plus grand producteur mondial d'énergie hydroélectrique. La puissance totale installée sur le bassin versant du Yangzi dépasse fin 2019 les 111 000 MW et ceux-ci produisent annuellement plus de 500 TWh/a. Plusieurs grands barrages ajoutant une capacité de 30 000 MW doivent être inaugurés en 2020/2021.
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+ Les principaux barrages hormis ceux des Trois-Gorges de Gezhouba et le Goupitan (construit sur l'affluent Wu) sont installés sur le cours supérieur du fleuve Yangzi (Jinsha) et sur ses premiers grands affluents qui descendent comme lui du plateau tibétain : le Yalong et le Dadu affluent du Min. Les plus importants sont :
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+ Durant plusieurs millénaires et jusqu'au milieu du XXe siècle aucun pont ne franchissait le Yangzi entre Yibin et l'embouchure du fleuve à Shanghai, soit sur près de 3 000 kilomètres. Le fleuve, du fait de sa largeur, constituait une barrière physique séparant la Chine du nord de la Chine du sud. Pour traverser les voyageurs et les marchandises devaient emprunter des ferrys. Ainsi les passagers des deux artères ferroviaires principales du pays reliant Pékin à Canton d'une part et Péking à Shanghaï d'autre part devaient quitter leur train respectivement à Wuhan et Nankin pour franchir le fleuve à bord de ferrys avant de poursuivre leur trajet ferroviaire jusqu'à leur destination. À la suite de la prise de pouvoir des communistes en 1949, les dirigeants chinois font appel aux ingénieurs soviétiques pour concevoir et construire le pont de Wuhan à usage mixte ferroviaire/routier. La construction débute en 1955. Celui-ci devient le premier pont à franchir le Yangzi en 1957 supprimant la rupture de charge sur la ligne de chemin de fer Pékin-Canton. Il est suivi par un pont ferroviaire à voie unique construit à Chongqing (1959) puis par le pont de Nankin à usage mixte qui permet à parti de 1968 d'établir la continuité de la ligne ferroviaire Pékin-Shanghaï et qui est marqué au cours de sa construction par la rupture des relations entre la Chine et l'Union soviétique. Par la suite les ingénieurs chinois devront se passer de l'assistance des soviétiques. Durant la décennie 1980 le rythme de construction des ouvrages de franchissement du Yangzi se ralentit mais il reprend vigoureusement dans les années 1990 et se poursuit depuis. Désormais le fleuve est franchi par des dizaines d'ouvrage dont certains établissent des records comme le pont suspendu de Jiangyin (portée 1 385 mètres) inauguré en 1999, le pont suspendu de Runyang (portée 1 490 mètres) achevé en 2005 et le pont à haubans de Sutong (portée 1 088 mètres) inauguré en 2008.
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+ Le pont de Jiujiang est un pont à trois arcs achevé en 1992.
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+ Le pont de Yichang est un pont suspendu construit en 1996.
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+ Le pont de Sutong qui relie Nantong à Suzhou était un des plus longs ponts à haubans lorsqu'il a été achevé en 2008.
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+ Les grandes concentrations humaines de la Chine du nord, en particulier les agglomérations de Pékin et Tianjin, ne disposent pas de ressources en eau suffisantes. En 2012 pour la ville de Pékin les ressources combinées des rivières proches étaient en mesure de fournir environ 120 m3 d'eau à chaque habitant alors que selon la norme établie par les Nations Unies, le seuil de détresse hydrique est fixé à 500 m3 par habitant. Pour remédier à cette situation, la ville de Pékin tente de réduire les quantités d'eau consommées et puise dans les ressources de la province de Hebei et dans les nappes phréatiques dont le niveau baisse de 2 à 3 mètres par an. Alors que la Chine du nord relativement aride connait une pénurie chronique, la Chine du sud bénéficie de précipitations abondantes et dispose au contraire de ressources en eaux excédentaires[104].
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+
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+ Le projet de transfert d'eaux sud-nord (en chinois 南水北调工程; en pinyin : Nánshuǐ Běidiào Gōngchéng) est évoqué dans les années 1960 par Mao : son objectif est de détourner une partie des eaux du Yangzi et de ses affluents pour fournir de l'eau au nord de la Chine. Il ne prend corps qu'au début des années 2000 . Ce gigantesque projet comprend la construction de trois ensembles de canalisations pour amener l'eau vers le nord :
130
+
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+ Le projet, qui devrait être achevé dans son ensemble en 2050, devrait détourner 45 milliards de mètres cubes d’eau à l'horizon 2050 par an soit environ 1 400 m3/s (pratiquement l'équivalent du débit du Rhône à son embouchure)[105]. En 2014 sa mise en œuvre avait déjà couté 79 milliards d'US$[106].
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+ Le projet a un impact humain et écologique. Pour surélever le barrage du barrage du Danjiangkou il a fallu déplacer 345 000 personnes qui occupaient des terrains désormais sous les eaux. Les prélèvements sur le Han pourraient menacer les ressources en eau de la région traversée par ce fleuve et il est question de prélever une fraction des eaux du barrage des trois gorges pour le transférer dans le barrage du Danjiangkou[104].
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+
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+ En mai 2006, des experts chinois ont publié des rapports alarmants sur l'état de la pollution du fleuve. L'approvisionnement en eau potable de l'agglomération de Shanghai pourrait devenir problématique si aucune solution n'est trouvée. L'autre problème concerne le nombre d'espèces animales peuplant les rives du fleuve : leur nombre est passé de 126 au milieu des années 1980 à 52 en 2002.
136
+
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+ Le tiers de la pollution proviendrait des engrais chimiques, des pesticides et des rejets agricoles, le reste venant des villes, du secteur industriel et des bateaux. D'ailleurs ces eaux sont considérées comme les plus turbides de la planète, avec un transport de sédiments qui est estimé à 680 millions de tonnes par an[107].
138
+
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+ Bien qu'il alimente 40 % du territoire chinois et fournisse l'eau nécessaire à 70 % de la production rizicole, 25 milliards de tonnes d'eaux souillées urbaines et industrielles y sont déversés chaque année[38].
140
+
141
+ L'érosion des sols touche 622 200 km2 soit 34,6% de la surface du bassin versant du Yangzi. Le fleuve et ses affluents emportent 2,4 milliards de tonnes de sédiments par an. L'érosion touche plus particulièrement le cours inférieur du fleuve Jinsha (Yangzi, le bassin versant de la Hialing, de la Tuo, le cours moyen de la Min, les cours supérieurs de la Wu et de la Chishui, la région des Trois-Gorges et le cours supérieur de la Han. Cette érosion est principalement liée à la conversion des régions vallonnées couvertes de forêts et des prairies en terres cultivées mais également à l'exploitation de carrières, la construction de routes, l'exploitation des mines et différents projets de construction. La superficie touchée s'accroit de 1 000 km2 par an ce qui accroit la masse des sédiments emportés de 150 millions de tonnes[108].
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+ Les barrages et retenues d'eau perturbent l'écoulement du fleuve et son écosystème[109].
144
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+ Les sédiments transportés par le fleuve jouent un rôle central dans le maintien du lit du fleuve, la relation du fleuve avec ses lacs et la formation de son estuaire. Les barrages et les réservoirs modifient le processus de transport des sédiments ce qui affecte directement le cours du Yangzi l'habitat des organismes aquatiques[110].
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+ Le yaourt, yahourt, yogourt ou yoghourt[N 1], est un lait fermenté par le développement des seules bactéries lactiques thermophiles Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus qui doivent être ensemencées simultanément et se trouver vivantes dans le produit fini. C'est la définition officielle française depuis 1963 précisée par le décret de 1988[N 2]. D'un pays à l'autre, les législations peuvent cependant différer.
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+ Il fait partie des nombreux types de laits fermentés, et sont introduits par les Turcs Seldjoukides dès le début du XIe siècle au Moyen-Orient, puis dans les Balkans par les Ottomans dès le XIVe siècle. Très populaire encore aujourd'hui, il est fait maison par de nombreuses familles dans les pays turcophones (Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan...), dans les Balkans (Bulgarie, Roumanie, Grèce...) mais aussi au Proche-Orient (Syrie, Irak, Liban...). Sa standardisation et sa production industrielle dans la seconde moitié du XXe siècle, en ont fait un produit de grande consommation dans de nombreux pays du monde.
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+ Dans les pays développés et en développement, ce mets naturellement acide est souvent additionné de sucre et de fruits pour être consommé en dessert ou au petit-déjeuner.
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+ En France, le terme « lait fermenté » est réservé à un produit à base de lait qui a subi une fermentation lactique aboutissant à la formation d'un gel[1]. Il doit être distingué du « fromage frais à fermentation lactique » par le fait qu'il n'y a pas de fragmentation du gel suivie d'un égouttage, afin d'éliminer en partie la phase aqueuse.
10
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+ Les premières productions de lait fermenté ont été faites à partir de fermentations spontanées dues au développement de la microflore naturellement présente dans le lait frais, les outres en peau de chèvre et l'environnement[2],[3]. Les agents de la fermentation sont principalement des bactéries lactiques qui transforment les sucres du lait en acide lactique. L'acidification du milieu déstabilise les agrégats de protéines en suspension aqueuse et entraîne la formation d'un gel (le caillé). Mais la fermentation peut être aussi affectée par les micrococcus, les corynéformes, les levures et les moisissures[4]. D'une région à l'autre, la très grande diversité des souches fermentaires et des techniques de fabrication artisanale conduit à des produits de goût, de couleur et de texture très différents. Les bactéries lactiques de nombreux genres ont été identifiées dans les laits fermentés traditionnels (Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Pediococcus, Streptococcus, et Bifidobacterium) mais aussi des bactéries pathogènes comme Escherichia coli, Staphylococcus aureus ou Listeria monocytogenes[5].
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+ Dans la seconde moitié du XXe siècle, lorsque les yaourts sont devenus des produits de grande consommation vendu sur un marché de plus en plus large, le besoin s'est fait sentir de savoir à quoi référait de manière précise et constante l'étiquette « yaourt ».
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+ Si en France, pour avoir droit à l'appellation de yaourt, le produit doit être ensemencé avec les bactéries lactiques, Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui doivent se retrouver vivantes dans le produit consommé, la réglementation prévoit toutefois que le yaourt peut aussi contenir des morceaux de fruits, du sucre, du miel, des arômes... à raison de moins de 30 % du produit final[6].
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+ Les produits laitiers contenant des additifs (colorants), des agents de texture (émulsifiants, stabilisants, épaississants ou gélifiants (amidon, pectine, gélatine)), ou ayant subi un traitement thermique après la fermentation, tuant les bactéries lactiques, n'ont plus droit à l'appellation « yaourt ». Ce sont les « laits fermentés aromatisés », « boissons à base de lait fermenté », et « laits fermentés ayant subi un traitement thermique après fermentation » et « boissons à base de lait fermenté ayant subi un traitement après fermentation »[7].
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+ Le yaourt est un produit vivant très différent des produits traités thermiquement (étuvés ou pasteurisés) dont on allonge la durée de conservation en inactivant leur flore bactérienne. L'intérêt d'avoir un produit vivant tient au fait que les cultures vivantes améliorent la digestion du lactose chez les individus ayant des difficultés à les digérer[8].
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+ Plusieurs laits fermentés traditionnels sont appelés yaourt, bien que les bactéries lactiques entrant dans leur fabrication ne soient pas les mêmes que celles du yaourt (Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus).
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+ On dénombre environ quatre cents dénominations différentes des laits fermentés[9],[N 3] dans le monde : yoghourt (yoğurt) en Turquie, yaourti (γιαούρτι) en Grèce, kisselo mlyako (Кисело мляко) en Bulgarie, kisselo mleko (Кисело млеко, qui signifie lait acide) en Serbie et Macédoine, viili en Finlande, zabade en Égypte, rayeb (رَ��يب) au Maghreb et Proche-Orient, matsoni en Géorgie, madzoun en Arménie, mast (ماست) en Iran, dahi (दही) en Inde, katyk (et l’airag fait avec le lait de jument) en Mongolie... Hormis la plupart des langues européennes qui ont emprunté leur vocable au turc yoğurt, les autres langues utilisent des termes sans parenté indiquant probablement des créations locales indépendantes d'autres variétés de lait fermenté.
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25
+ Le terme yogourt est un emprunt au turc yoğurt[10], mot qui lui-même dérive du verbe obsolète turc yoğmak signifiant[11] « cailler, coaguler », yogourt signifie donc « caillé ». La lettre ğ était traditionnellement rendue par gh dans les translittérations latines d'avant 1928, époque où l'alphabet arabe fut abandonné pour l'alphabet latin-turc[12]. En turc moderne, cette lettre est élidée devant une voyelle arrière, donnant ainsi la prononciation /joˈuɾt/, ce qui adapté au français a donné yaourt.
26
+
27
+ La première mention en turc médiéval du terme yoğurt date de l'année 1070, époque où le terme apparaît dans deux ouvrages qui décrivent l'usage du yaourt par des populations turques nomades[3].
28
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29
+ En français, le terme de yogourt apparaît sous la plume de Bertrandon de la Broquière, un voyageur intrépide qui dans les années 1432-1433, après avoir visité Jérusalem, entreprend de faire le chemin de retour par voie de terre, déguisé en Turc. Dans son ouvrage "Le voyage d'outremer", il écrit : « Les Turquemans nous baillerent une grande telle de lait quaillié qu'ils appellent yogourt »[13],[14].
30
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31
+ Le terme de yaourt est plus récent et est arrivé au 18e siècle venant également du turc mais en passant par l'anglais qui originellement avait adopté ce terme là avant d'adopter yogurt[14].
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33
+ En France, yaourt est le terme d'usage courant[14],[15] alors qu'en Belgique[14], au Québec[15], au Nouveau-Brunswick et en Suisse[14], yoghourt et yogourt sont plus usuels.
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35
+ En Belgique, l'usage de yoghourt peut s'expliquer notamment par la présence du néerlandais yoghurt dans les publicités bilingues[14]. Au Québec la prononciation de yogourt omet le t final[14].
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+ L'appareil servant à fabriquer le yaourt/yogourt est une yogourtière en Suisse et au Québec, et une yaourtière en France[14]. En Belgique, les deux sont utilisés[14].
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39
+ L'histoire du yaourt remonte à celle des laits fermentés, obtenus par la fermentation spontanée des micro-organismes naturellement présents dans le lait, les outres ou l'environnement.
40
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41
+ Depuis le Néolithique et le début de l'élevage, soit vers 8500 ans avant notre ère, les éleveurs se sont aperçus que le lait caillait spontanément sous l'influence de ses propres bactéries ou sous celle d'enzymes lorsqu'il était conservé dans des outres fabriquées avec des estomacs de bovins (par l'action de la présure). La maîtrise de la fermentation lactique permettait de conserver les laitages sans altération et d'offrir des boissons rafraîchissantes ou des aliments faciles à transporter comme le fromage (après égouttage du caillé).
42
+
43
+ Ces laits fermentés, qui existent depuis des millénaires, étaient alors confectionnés à partir de lait de jument, d'ânesse ou de chamelle[16].
44
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45
+ Même si l'origine exacte des laits fermentés est difficile à établir, les données archéologiques et historiques de l'Antiquité incitent à penser qu'elle se situe dans la zone allant du Moyen-Orient aux Balkans (Tamine et Robinson[17], 1999, chap.5, p. 306).
46
+
47
+ Les premiers témoignages archéologiques[18] des techniques de fermentation lactique sont des poteries à trous avec des traces de lait caillé datant de 7000 avant notre ère (av. n.e.), des bas-reliefs sumériens (de 3000 av. n.e.) et des tombes égyptiennes (datées de 2350-2200 av. n.e.). Un bas-relief du sarcophage de la reine Kaouit (XIe dynastie égyptienne) représente un petit personnage en train de traire une vache, avec un petit veau attaché à sa patte avant, pour le tenir à l'écart de la mamelle[19].
48
+
49
+ Ainsi, il existe des preuves de l’existence de produits laitiers fermentés dans un but alimentaire depuis au moins le IIIe millénaire avant JC.
50
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51
+ Dès le VIIIe siècle avant notre ère, en Grèce, Homère rapporte dans l'Odyssée que le cyclope, après avoir trait avec soin les brebis et les chèvres bêlantes[20] « fit cailler la moitié du lait, éclatant de blancheur, le recueillit et le déposa dans des corbeilles de jonc ; puis, il versa l'autre moitié dans des vases, pour la boire ensuite et en faire son repas du soir », évoquant ainsi le caillé (résultant probablement d'une fermentation spontanée) et le petit-lait.
52
+
53
+ Au Ve siècle avant notre ère, Hérodote décrit une technique des Scythes, consistant à « remuer et agiter » le lait dans des vases de bois, pour séparer le beurre du babeurre.
54
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55
+ Les premiers témoignages évoquant les yaourts tels qu'on les connaît remontent au Ier siècle avec les descriptions de Pline[21].
56
+ Dans ses écrits encyclopédiques, Pline l'Ancien avait remarqué que certaines tribus savaient[N 4]« faire prendre le lait pour en former une liqueur d'une acidité agréable ». Il la décrit comme une « essence divine » servant de remède à de nombreux maux[16].
57
+
58
+ Les premiers laits fermentés résultent probablement d’une fermentation spontanée, comme la fabrication traditionnelle du rayeb au Proche-Orient peut nous le laisser penser : le lait fraîchement trait est laissé dans un vase en terre à l'air libre jusqu'à ce qu'il caille (tourne) spontanément (en 24 à 72 heures selon la température du local). Il est ensuite conservé dans une outre en peau de chèvre et additionné de sel marin. Un morceau de ce vieux « caillé spontané » peut servir ensuite à ensemencer du lait tiédi. Par ré-ensemencements successifs, les souches les plus aptes à supporter la compétition d'autres micro-organismes et capables de donner les meilleurs produits dans une région donnée ont été sélectionnées[2].
59
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60
+ « Aujourd'hui, plusieurs pays prétendent être les inventeurs du yaourt, mais aucune donnée claire ne permet de le savoir et il est possible qu'il ait été découvert indépendamment plusieurs fois » (Yildiz[3], 2010).
61
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62
+ Si la première évocation des yaourts remonte à Pline l'Ancien, en France, il faut attendre le XVIe siècle pour qu'ils fassent leur apparition[22]. C'est François Ier qui va, malgré lui, introduire pour la première fois ce produit dans ce pays.
63
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64
+ Le roi, souffrant de problèmes digestifs, aurait été guéri en 1542, grâce à un « yaourt » à base de lait de brebis préparé par un médecin turc, envoyé par Soliman le Magnifique, son allié diplomatique[23]. Le roi fut guéri mais le médecin refusa de livrer son secret de préparation et son usage fut sans lendemain[24].
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+ Il faut encore attendre plus de 400 ans et la découverte des micro-organismes à l'origine des fermentations par Pasteur, pour que le yaourt fasse son retour en France.
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+ En Europe, il semble qu'avant le XXe siècle, seules les populations des Balkans et des pays Scandinaves (depuis l'époque des Vikings[25]) consommaient régulièrement du yaourt.
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+ Stamen Grigorov, un jeune chercheur bulgare, découvre en 1905 à Genève, dans des échantillons de yaourts provenant de son pays, la bactérie qui donne l'acidité au yaourt[26],[27] (par transformation du sucre du lait, le lactose, en acide lactique). Invité à l'Institut Pasteur à Paris, Stamen Grigorov présente ses travaux qui reçoivent un accueil favorable. Elie Metchnikoff se charge de vérifier la découverte et de la présenter à la communauté scientifique, ce qu'il fait trois ans plus tard devant l'Académie des sciences[28]. Le micro-organisme est appelé Bacillus bulgaricus Grigorov, puis renommé Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus, nom toujours utilisé aujourd'hui.
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+ Parallèlement, Élie Metchnikoff (1845-1916), prix Nobel de physiologie ou médecine en 1908 et vice-directeur de l'Institut Pasteur, s'intéresse à la population des Balkans consommatrice de yaourt. Le scientifique s’interroge alors sur le lien entre consommation de yaourt et longévité des montagnards en Bulgarie. Selon lui, les effets pathogènes de certaines bactéries s'annulent en absorbant des bactéries lactiques provenant de lait aigri, de yahourth des Balkans, de prostokwacha russe, etc[29] (selon ses propres termes). Il découvre les effets bénéfiques du yaourt sur les désordres intestinaux des nourrissons[30],[21]. Dès lors, il introduit dans son alimentation quotidienne du lait caillé[16].
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+ Ses hypothèses éveillent un intérêt nouveau pour les effets bénéfiques sur la santé, des micro-organismes vivants apportés par l'alimentation[25], intérêt qui ne s'est toujours pas démenti puisque le nombre d'études sur les probiotiques ne cesse d'augmenter depuis deux décennies.
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+ Si Élie Metchnikoff contribue à faire reconnaître la valeur nutritive du yaourt, ce sont deux industriels, Deukmedjian Aram et Isaac Carasso, qui vont en faire un produit de grande consommation, fabriqué non plus à la maison mais en usine.
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+ Après avoir suivi ses études à la Sorbonne à Paris, Deukmedjian Aram, un Arménien d'Istanbul, ouvre en 1912 un restaurant Au rendez-vous des étudiants associé à une boutique "Cure de yogourt", au 8 rue de la Sorbonne[31]. Pour sa spécialité de yogourt Aram, il obtient le label de l'Institut Pasteur "Seul fournisseur du Pr Metchnikoff". Le yaourt est vendu avec une notice stipulant : « J'ai mangé et analysé le yaourt Aram. Il n'est pas nuisible pour la santé. Au contraire, il contient des ferments lactiques qui sont utiles pour notre corps[16] »
79
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+ Dans les années 1920, les yaourts, considérés comme des préparations à visée thérapeutique, sont alors exclusivement vendus en pharmacies[18] et prescrits pour guérir les désordres intestinaux des enfants[32].
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+ En 1921, Deukmedjian Aram décide de passer au stade supérieur et investit dans une usine de fabrication de yaourts à Montrouge. Plusieurs fois médaillé, il contribue à faire connaître les bienfaits de ce produit.
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+ Comme Aram, Carosso est lui aussi un sujet de l'Empire ottoman. Venu s'installer à Barcelone, Isaac Carasso ouvre dès 1919, en Espagne, un atelier de fabrication en utilisant des ferments issus de l'Institut Pasteur. Les yaourts ainsi produits sont vendus dans les pharmacies comme préparations médicinales. Ils portent le nom de « Danone », inspiré de Danon, diminutif affectueux donné par Isaac Carasso à son fils Daniel. Après des études en France, ce dernier fonde en 1929 la Société du yoghourt Danone. Sur un petit terrain acquis à Levallois, il construit une usine et « comme en Espagne, la vente des yaourts Danone se fit, avec des arguments commerciaux de santé, [et] une bonne petite place dans les pharmacies de la région parisienne ».
85
+
86
+ Les premiers récipients sont en porcelaine, la partie intérieure est colorée en marron, le reste en blanc crème[33]. Puis, il installe une première boutique de vente et lance le premier yaourt aux fruits en 1937. Dans les années cinquante, les yaourts parfumés sont vendus dans des pots en carton. En 1963, c'est au tour du yaourt brassé auquel seront ajoutés des fruits l'année suivante.
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+ La marque Danone fait également une percée aux États-Unis sous le nom de Dannon. La fabrication du yaourt y est également reprise par la compagnie General Mills.
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+ À partir des années 1950, la consommation de yaourt se démocratise. Le produit n'est plus vendu dans les pharmacies mais dans les crèmeries et les grandes surfaces.
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+
92
+ Sa consommation ne va cesser de croître en Europe, en Amérique et en Asie orientale, pourtant réputée lactophobe. Jusqu'à la fin du XXe siècle, les produits laitiers ne faisaient pas partie du régime alimentaire des Chinois, composé de riz et de blé, accompagnés de légumes et de viande[34].
93
+
94
+ Toutefois, la consommation de produits laitiers en Chine n'était pas absente du régime alimentaire de la population. Elle était réduite au cercle familial en raison de la non-industrialisation.
95
+
96
+ Depuis la fin des années 1990, la consommation de produits laitiers a bondi dans les grandes villes chinoises du pays.
97
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98
+ En mars 2015, l'Autorité de la concurrence française impose une amende de 192 millions d'euros au cartel du yaourt.
99
+
100
+ Le Codex Alimentarus (Codex Stan 243-2003) définit le lait fermenté comme « un produit laitier obtenu par la fermentation du lait par l'action de micro-organismes. Ces levains doivent être viables, actifs et abondants dans le produit à la date de durabilité minimale. Si le produit subit un traitement thermique après la fermentation, l'exigence portant sur la viabilité des micro-organismes lui fait perdre sa dénomination. (...) Certains laits fermentés sont caractérisés par un/des levains spécifiques utilisés pour la fermentation[35]. »
101
+
102
+ Selon la norme, ne peuvent porter la dénomination "yaourt" que les laits fermentés présentant des « cultures symbiotiques de Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus[36]. »
103
+
104
+ En France, la dénomination du mot yaourt est soumise à une réglementation stricte[37], régie par l'arrêté du 30 décembre 1988[32].
105
+
106
+ Pour obtenir l'appellation yaourt, le produit doit être fermenté par deux souches de bactéries lactiques : Lactobacillus bulgaricus (ou plus précisément Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus) et Streptococcus thermophilus[32],[37].
107
+
108
+ D'après la réglementation, le yaourt peut aussi contenir des morceaux de fruits, du sucre, du miel, des arômes, à raison de moins de 30 % du produit final[6].
109
+
110
+ Les laits fermentés à l'aide d'autres bactéries comme les bifidus ne peuvent s'appeler yaourts[38]. Les bifidobactéries colonisent l'intestin quelques heures, alors que les Lactobacillus bulgaricus et les Streptococcus thermophilus agissent sur la durée[39].
111
+
112
+ Par ailleurs, le produit fini doit contenir au moins 10 millions de bactéries par gramme[32], ce qui représente environ un milliard par pot[39],[38]. Ces ferments doivent rester vivants dans le produit fini[38], ainsi que pendant sa consommation[32]. Une fois le yaourt ingéré, ces bactéries se logent dans l'intestin, où elles poursuivent leur travail de fermentation et aident à la digestion[38]. Ce sont précisément ces ferments qui jouent un rôle bénéfique sur la santé[32].
113
+
114
+ De nombreux pays n'ont pas adopté cette réglementation restrictive et autorisent l'ajout d'additifs et d'autres micro-organismes ou des traitements thermiques postfermentations. Toutefois, la tendance ces dernières années est de considérer que la dénomination de « yaourt » ne peut s'appliquer qu'à un produit fini contenant des ferments actifs, comme on l'a vu d'une part au niveau des échanges mondiaux (Codex Alimentarius[N 5], 2002) et d'autre part au niveau des pays de l'Union Européenne[40],[18] (résolution adoptée en 2009)
115
+
116
+ À l'heure actuelle, en Occident, la fabrication du yaourt s'effectue artisanalement, à la maison ou industriellement[41].
117
+
118
+ Le yaourt est fabriqué à partir de lait (entier, demi-écrémé ou écrémé), généralement de vache mais aussi d'autres mammifères : brebis, chèvre, etc. Ce lait est pasteurisé, et souvent enrichi avec du lait en poudre. Le yaourt aura ainsi une teneur en protéines et en calcium plus importante que du lait normal.
119
+
120
+ Les protéines du lait jouent un rôle essentiel dans la coagulation à la base de la formation du yaourt et des fromages. Il faut distinguer deux grandes catégories :
121
+
122
+ En production industrielle, le processus de fabrication est divisé en quatre grandes phases. Selon le type de yaourt désiré, yaourt ferme ou brassé, l'étape de la fermentation se situe différemment par rapport à celle du conditionnement[1],[42].
123
+
124
+ Pendant la phase de commercialisation, les yaourts doivent être maintenus dans la chaîne du froid entre 4 et 8 °C. Durant cette période, les bactéries lactiques ne se multiplient pas mais continuent toutefois à produire de l'acide lactique et donc à augmenter la saveur acide du yaourt.
125
+
126
+ Le lait de soja ne contenant pas de lactose pour nourrir des bactéries, ne peut devenir un yaourt au sens strict du terme. Cependant, il fermente et on obtient, dans une yaourtière, un résultat proche de celui du yaourt ordinaire.
127
+
128
+ Rappelons que les préparations laitières réalisées selon le même principe mais sans Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus ou Streptococcus thermophilus, mais avec d'autres bactéries (bifidus...) ne peuvent porter l'appellation yaourt en France et en Union européenne[N 2].
129
+
130
+ Le yaourt peut être brassé, aromatisé, sucré, mélangé à différents fruits…
131
+
132
+ La plupart des yaourts sont de couleur blanche à l’exception de celui confectionné à partir de lait de bufflonne qui présente une coloration naturellement rosée.[réf. souhaitée]
133
+
134
+ La fermentation lactique est l'étape décisive assurant la transformation du lait liquide en un gel. Les deux bactéries lactiques employées : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus (abr. Lb. bulgaricus) (initialement retenues pour des raisons historiques parce que fréquemment trouvées dans les laits fermentés traditionnels du Moyen-Orient) interagissent en synergie[25],[45].
135
+
136
+ En début de fermentation, les S. thermophilus se développent rapidement. Ils absorbent le lactose et le transforment en L(+) acide lactique, ce qui provoque une baisse du pH (acidification). Ils amorcent aussi le développement de la population de Lb. bulgaricus en produisant des composants capables de stimuler leur croissance, comme l'acide formique et le gaz carbonique.
137
+
138
+ En retour, Lb. bulgaricus hydrolyse la caséine grâce à une protéinase fixée sur ses parois, qui après d'autres réactions enzymatiques donnent des acides aminés (en particulier la valine). Ces composés indispensables à la croissance des bactéries ne sont pas en quantités suffisantes dans le lait en début de fermentation. Les S. thermophilus qui ont une activité protéinase plus faible, bénéficient donc de la présence du lactobacille.
139
+
140
+ Grâce à cette action conjointe, les deux espèces croissent rapidement et métabolisent suffisamment de lactose en acide lactique pour que la fermentation soit terminée en 3 à 4 heures, là où chacune aurait passé 12 à 16 heures pour obtenir la même acidité.
141
+
142
+ Ces deux espèces bactériennes synthétisent aussi des polysaccharides qu'elles excrètent à l'extérieur de la cellule (nommés exopolysaccharides). Ce sont des polymères de galactose, glucose et rhamnose, produits en quantité variable suivant les souches. La présence de ces composés est très recherchée, car ils augmentent la viscosité du yaourt et donnent une sensation d'onctuosité au produit, appréciée des consommateurs[46].
143
+
144
+ Les souches bactériennes produisant le plus d'exopolysaccharides ont été sélectionnées afin de se dispenser d'ajouter des épaississants et gélifiants au produit.
145
+
146
+ Le lait est une émulsion formée par un mélange aqueux de lactosérum, dans lequel sont dispersés des micelles de caséines et des globules gras.
147
+ La micelle de caséine est un agrégat sphérique (de 120 nm en moyenne) qui est constitué de 10 à 100 sous-micelles reliées entre elles par des ponts phospho-calciques[48],[47]. Elle est très hydratée. L'eau est fixée au chevelu micellaire sous la forme d'une couche d'hydratation en surface.
148
+
149
+ Les micelles de caséines portent initialement une charge négative nette (quand le lait est encore au pH 6,7).
150
+
151
+ La précipitation de la caséine résulte de l'abaissement du pH lié à la formation d'acide lactique par les bactéries lactiques. L'acide lactique porte des charges positives qui neutralisent les charges négatives des colloïdes. À pH 4,6 les charges positives et négatives s'équilibrent[25]. C'est ce qu'on appelle le point isoélectrique de la caséine. La neutralisation des charges de surface permet aux micelles de se rapprocher (pour un pH de 5,8 - 5,5) puis de s'agréger par des liaisons électrostatiques et hydrophobes (dès un pH de 5,2). La solubilisation du calcium est totale à un pH de 5,0 suivie par une gélification totale à un pH de 4,9.
152
+
153
+ Pour le lait ayant subi un traitement thermique à 90 °C, la coagulation du lait se fait cependant à un pH voisin de 5,3. Cette élévation du pH se comprend par le fait que les protéines du lactosérum (des β-lactoglobulines), dénaturées par le traitement thermique, ont un point isoélectrique de 5,3 et qu'elles vont s'associer aux caséines kappa des micelles. De cette association, il résulte une augmentation de la valeur du pH où se fait l'agrégation.
154
+
155
+ Avec plus de 21 kilos de yaourt par personne en 2005, les Français, qui ont augmenté de 20 % en dix ans leur consommation, sont les deuxièmes plus gros consommateurs en Europe, derrière les Allemands. Le Programme national nutrition santé lancé en 2001 par le gouvernement français recommande la consommation de trois produits laitiers par jour.
156
+
157
+ En Occident, le yaourt est généralement consommé sucré, au petit-déjeuner ou en dessert. Il ne doit pas être confondu avec la smantana, une crème épaisse utilisée en Grèce et en Europe de l'Est, ni avec le dough (دوغ) persan ou son équivalent turc, l'ayran, ou le lassi indien (लस्सी), qui sont des boissons préparées à partir de yaourt et d'eau, généralement agrémentées de sel, d'épices et de feuilles de menthe séchées.
158
+
159
+ Le yaourt est également utilisé dans tous les pays du golfe Persique ainsi qu'en Turquie, en Grèce et en Arménie, en sauce, coupé avec de l’eau, du sel et des épices, consommée en cours de repas ou comme composante des plats. La forme la plus connue est la sauce tzatzíki (τζατζίκι) grecque, le plat en sauce persan qui mêle yaourts et concombres, le mast-o-khiar iranien, ou le raïta indien.
160
+
161
+ Le yaourt (dahi) est très utilisé dans la cuisine du sous-continent indien, à la fois pour la préparation de chutneys, de sauces ou de marinades, par exemple pour le dahi baingan (aubergines au yaourt).
162
+
163
+ En plus d’être apprécié pour son goût et sa texture, le yaourt a une valeur nutritionnelle remarquable : un apport énergétique relativement faible (en moyenne 90 kcal pour un pot de 125 g de yaourt nature classique). Pauvre en sel et en matières grasses[49], il est riche en protéines et en potassium. Le yaourt contient également l'ensemble des vitamines B, de la vitamine A, D et K.
164
+
165
+ Un pot de yaourt fournit 140 à 180 mg de calcium, soit 18 % de l'apport quotidien conseillé pour un adulte, et 23 % pour un enfant. Le calcium des produits laitiers serait mieux assimilé par l'organisme que celui d'origine végétale[50], en raison de sa teneur en protéines et en phosphore qui participent à une meilleure assimilation[51].
166
+
167
+ La composition d'un yaourt nature non sucré est proche de celle du lait de vache. L'apport en calcium, phosphore, riboflavine (vitamine B2) et en vitamine B12 représente un certain intérêt nutritionnel.
168
+
169
+ Teneur en nutriments du yaourt nature (valeurs pour 100 g de yaourt et pour un yaourt de 125 g[52]) :
170
+
171
+ Beaucoup de yaourts sont vendus accompagnés de fruits, aromatisés et/ou sucrés. Il est alors courant que la teneur en glucides (saccharose essentiellement) atteigne 15 g pour 100 grammes de produit[54]. D'autres spécialités (la plupart des brassés et des veloutés par exemple) contiennent plus de lipides parce qu'on a ajouté de la crème au lait avant fermentation. Certains sont gélifiés, contenant de l'amidon qui a été ajouté dans ce but. D'autres encore comme le yaourt à la grecque contiennent plus de protéines (c'est un yaourt égoutté), et éventuellement plus de crème également, selon la recette exacte du fabricant. Il convient de vérifier le tableau d'information nutritionnelle.
172
+
173
+ La présence de 100 à 1 050 millions de bactéries vivantes par millilitre de yaourt aurait un impact positif sur la santé de l'humain. Les nombreuses recherches menées, pour certaines par les producteurs de yaourt, pour d'autres par des agences de santé, apportent à ce sujet des résultats contradictoires[55]. Le yaourt reste, avec la levure de bière, un produit couramment recommandé par les médecins et les pharmaciens lors d'un traitement antibiotique afin de reconstituer la flore intestinale et éviter les diarrhées médicamenteuses.
174
+
175
+ Une demande déposée par Danone auprès de l'EFSA pour citer les « bienfaits pour la santé » de ses produits Activia et Actimel, a finalement été retirée en avril 2010 par cette firme, le niveau de preuve de ces affirmations étant jugé non satisfaisant par l'Agence européenne de sécurité alimentaire[56],[57]. Parallèlement, Danone a été condamné en 2009 pour publicité abusive pour les mêmes produits aux États-Unis, et n'utilise plus certaines allégations[58].
176
+
177
+ D'autre part, la teneur en calcium dans l'organisme qui est souvent mise en avant comme un facteur positif n'a pas de valeur protectrice prouvée scientifiquement contre l'ostéoporose, il n'existe aucune corrélation entre les deux[59]. La consommation élevée de produits laitiers pourrait même favoriser l'ostéoporose, c'est un sujet controversé. Il faut savoir que l'essentiel de l'humanité se satisfait de 350 mg de calcium par jour, et que la teneur en calcium du lait maternel est beaucoup plus faible que celle du lait de vache[60].
178
+
179
+ Le yaourt à base de lait de chèvre ou de brebis est un élément du régime crétois, censément très bénéfique pour la santé[61].
180
+
181
+ Environ 65 % des adultes dans le monde digèrent mal le lactose[62], contenu en grandes quantités dans le lait.
182
+
183
+ Pour digérer le lactose, le corps sollicite une enzyme : la lactase[63] Or, l'activité de cette enzyme bêta-Galactosidase diminue avec l'âge ou lorsque la personne cesse de boire du lait en quantité importante[63]. La lactase, nécessaire pour digérer le lactose, devient alors isofonctionnelle.
184
+
185
+ Une activité faible ou insuffisante de cette enzyme engendre une intolérance[63], qui se caractérise par des douleurs abdominales, ballonnements, colopathies, diarrhées, nausées, mais aussi des réactions cutanées (irritations, rougeurs, eczéma...), des allergies, ou des troubles du sommeil[21]
186
+
187
+ Contrairement aux autres produits laitiers, le yaourt peut être consommé en cas d'intolérance au lactose[64],[32]. Le sucre présent dans le yaourt est plus facilement assimilé par l'organisme[65]. L'Autorité européenne de sécurité des aliments explique dans un avis du 19 octobre 2010 que les "ferments vivants du yaourt améliorent la digestion du lactose"[66],[67].
188
+
189
+ Des chercheurs ont réussi à démontrer que l’ingestion de yaourt, plutôt que du lait, diminuait la production d’hydrogène et atténuait les symptômes[réf. nécessaire]. Cet effet est associé aux bactéries vivantes qui, lors de la fermentation du yaourt, consomment une grande partie du lactose présent dans le lait pour le transformer en glucose et en galactose et produire de l’acide lactique ou L-lactate qui n'entraîne pas de symptômes.
190
+ La teneur en enzyme aide également à la digestion du lactose dans les intestins. Enfin, la texture du yaourt et sa viscosité permettent un transit plus lent, laissant plus de temps aux enzymes pour la digestion.
191
+
192
+ Dans la médecine persane, cet effet du yaourt est connu depuis longtemps. L'association yaourt-riz bouilli " katé-mâst " pour le traitement des diarrhées aiguës est utilisé de manière ancestrale.
193
+
194
+ Dans les cas d’allergie aux protéines du lait, quelques articles font état d’une induction de la tolérance grâce à l’introduction de doses croissantes de protéines de lait dans l’alimentation[68]. La quantité de lait consommée est au départ infime, et augmente petit à petit. Cette « guérison » n’est possible que chez des enfants tolérant la dose minimale du départ, et n’est pas automatique. En outre, les personnes allergiques aux protéines de lait ayant acquis une tolérance doivent continuer à consommer des produits laitiers, sinon la tolérance disparaît.
195
+
196
+ Le yaourt est un probiotique car il diminue la durée de certains types de diarrhées, en particulier chez l’enfant. L’Organisation mondiale de la santé recommande de remplacer le lait par le yaourt, dans la mesure du possible, au cours du traitement de la diarrhée car il est mieux toléré que le lait et peut contribuer à la prévention de la malnutrition ou à rétablir une nutrition suffisante.
197
+
198
+ Une étude épidémiologique récente conduite en France a montré que les personnes consommant du yaourt présentent un risque plus faible de développer des adénomes colorectaux importants [réf. nécessaire], mais une autre, montre une augmentation des cancers de la prostate[55].
199
+
200
+ Des études ont montré que la consommation régulière de yaourt n’augmente pas la concentration plasmatique en cholestérol. [réf. nécessaire] Plusieurs recherches à grande échelle menées sur différents continents, montrent les effets positifs du yaourt sur l'hypertension et les maladies cardiovasculaires.
201
+
202
+ La cohorte MONA LISA-NUT (Monitoring national du risque artériel) a accompagné 3078 hommes et femmes[69]. L'étude a révélé que plus la consommation de produits laitiers peu gras était élevée (lait, yaourt, fromage blanc), plus le taux de LDL était bas[69]. Ces résultats correspondent à une baisse du risque de mortalité cardiovasculaire de 30 % à 10 ans[69].
203
+
204
+ Ces résultats mettent en avant le rôle bénéfique des bifidobactéries[70], et du calcium qui fait baisser la tension artérielle et le risque de diabète[69].
205
+
206
+ Grâce à sa composition riche en nutriments (phosphore, calcium, protéines, potassium...) et en vitamines, le yaourt contribue à la minéralisation des os et à la croissance[51]. Il favorise le développement de la masse osseuse pendant l’enfance et l’adolescence. Il apporte 23 % des apports journaliers recommandés en calcium chez l'enfant et 18 % chez l'adulte[50].
207
+
208
+ La présence de protéines et de phosphore facilitent l'assimilation du calcium dans l'organisme[51] Le calcium et les protéines favorisent l'acquisition d'un pic optimal de masse osseuse jusqu'à l'��ge adulte[71]. Ceux-ci permettent ensuite de limiter la perte osseuse liée au vieillissement[71].
209
+
210
+ Selon plusieurs études, le yaourt préviendrait le risque de fracture de la hanche[49] et lutterait contre l'ostéoporose[51],[72],[70].
211
+
212
+ Les produits laitiers renforceraient également les défenses naturelles contre la plaque dentaire, de l'émail et lutteraient contre les caries[73],[51]. Des chercheurs indiens ont suivi 68 étudiants[73]. Certains devaient consommer du fromage, d'autres du yaourt ou encore du lait[73]. Seuls le fromage et le yaourt augmentent le niveau de calcium et de phosphore de la plaque dentaire et diminuent le pH, protégeant ainsi les dents des caries[73]. Le lait ayant eu des résultats moins probants[73].
213
+
214
+ D'après les chercheurs, le yaourt contiendrait aussi des ferments qui réduiraient le développement de microorganismes tels que les Streptococcus mutans, responsables des caries[73]. Par ailleurs, sa consommation pourrait réduire l'apparition de gingivite[74]. Selon eux, les produits laitiers devraient être proposés aux enfants en fin de repas dans les cantines afin de réduire l'apparition de caries[73].
215
+
216
+ Une forte consommation de yaourt réduirait le risque de développer un diabète de type 2[75]. C'est ce que révèlent deux études, britannique et américaine, menées auprès de 204 000 personnes[76],[77].
217
+
218
+ Dans l'enquête britannique réalisée auprès de 4 000 personnes, publiée en janvier 2014 dans la revue Diabetologia, des scientifiques ont découvert qu'une consommation de 4 à 5 yaourts par semaine diminue le risque de 28 %[78],[79],[80]. Selon eux, ces résultats s'expliquent par la composition du yaourt. Les bactéries, la fermentation, la faible teneur en matières grasses ainsi que le faible indice glycémique sont soulignés[80]. Les résultats mettent également en avant la présence de vitamine K et de probiotiques, qui ont un effet protecteur contre le diabète. Les scientifiques précisent toutefois que les consommateurs de yaourts mangent moins de desserts sucrés et de produits gras, ce qui explique aussi ces bons résultats[81],[78].
219
+
220
+ L'étude de l'université Harvard portait sur la méta-analyse de 200 000 personnes suivies pendant 30 ans[80],[82], réparties en 3 cohortes[77]. Les scientifiques ont constaté qu'une augmentation de la consommation entraîne une diminution du risque de développer le diabète de type 2. Ils soulignent la présence bénéfique de magnésium, calcium, acides gras et bactéries[76].
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+
222
+ Dans le milieu musical, on qualifie de « yaourt » le fait de chanter en imitant le phrasé anglophone : les sonorités y sont reconnaissables même si le sens général des phrases reste flou ou méconnaissable. Le but de ce procédé étant de chanter librement sans réfléchir à des mots ou à des idées qui pourraient ralentir l'expression immédiate du chanteur. Par la suite, le parolier/chanteur pourra calquer son texte (anglais) sur son yaourt afin d'accoucher d'une chanson qui lui semblera fluide et naturelle à chanter. En littérature, on pourrait comparer ce concept à une écriture automatique qui serait par la suite révisée afin de donner un sens logique au texte.
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+ À propos d'un apéritif, on peut qualifier de « yaourt » une dose de pastis très peu diluée dans l'eau.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République du Yémen
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+ (ar) الجمهورية اليمنية / al-jumhūriyya al-yamaniyya
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+ Abdrabbo Mansour Hadi (gouvernement reconnu par l'Organisation des Nations unies)
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+ Maïn Abdelmalek Saïd (gouvernement reconnu par l'Organisation des Nations unies)
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+ De jure : SanaaDe facto :
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+ 15°21'18"N 44°12'25.2"E
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+ Le Yémen (en arabe : اليَمَن / al-yaman), en forme longue la république du Yémen (en arabe : ﺍﻟﺠﻤﻬﻮﺭﯾّﺔ اليمنية / al-jumhūriyya al-yamaniyya), est un pays arabe situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d'Arabie. Il possède une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite au nord et avec Oman au nord-est, et une frontière maritime avec Djibouti et l'Érythrée à l'Ouest et la Somalie au Sud. Il présente une importante façade maritime sur le golfe d'Aden, une moindre sur la mer Rouge, et contrôle avec Djibouti le détroit de Bab-el-Mandeb qui mène vers le canal de Suez. Sa capitale, Sanaa, se situe dans l'ouest du pays, et son principal port est Aden.
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19
+ Le Yémen est l'un des plus anciens centres de civilisation du Moyen-Orient, dans l'antiquité le pays était un territoire du Royaume de Saba. Il est aussi l'une des premières nations à adopter l'Islam et important centre de la théologie Chaféite. L’actuelle nation yéménite est née en 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (Yémen du Sud) et de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord). L'histoire du pays est marquée par une forte instabilité politique, qui continue de nos jours.
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+ L'Arabie saoudite, depuis 2015, a lancé un blocus qui empêche l'importation de produits alimentaires, déclenchant la plus grande crise humanitaire du moment[3]. Le Yémen se classe 178e sur 189 pays à l'indice de développement humain de l'ONU en 2017.
22
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23
+ Yemen signifie en arabe « la droite ». En effet, les anciens sémites avaient pris l'habitude de s'orienter en regardant le soleil levant, c'est-à-dire vers l'est. Le sud était alors situé à leur droite, tandis que le nord était désigné sous le terme de ash-shamal, qui dérive du mot al-ashmal signifiant « la gauche ».Le terme arabe « al-yiumna » qui signifie « prospérité », expliquerait aussi l'interprétation selon laquelle le sud en général et le Yémen en particulier seraient associés à la richesse, d'où le surnom d'« Arabie Heureuse » qui lui a été attribué jadis. Il se trouve, en effet, que le Yémen est l'une des zones les plus irriguées de la péninsule arabique[4].
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25
+ Dans l'Antiquité, le Yémen est l'un des plus grands centres de civilisation moyen-orientale allant de l'Arabie pétrée nabatéenne jusqu'à l'île de Socotra, il est connu des Grecs, des Romains et des Égyptiens pour son commerce dans l'océan Indien, pour sa production d'encens et pour son innovation dans les techniques d'irrigation[5]. Pendant cette période, le Yémen est successivement divisé en de multiples états, et unifié notamment par le royaume de Saba et l'Empire himyarite. Les multiples ruptures du quasi-millénaire barrage de Mareb, mettent fin à l'agriculture irriguée à grande échelle. Le pays subit de plein fouet en quelques années la désertification longtemps interrompue par l'ingénieux réseau de canaux qui le rendait verdoyant.
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27
+ La région subit un brève période de domination des Perses Sassanides, puis après son islamisation le pays est successivement contrôlé par les Rachidoun, les Omeyyades, les Abbassides, les Ayyyoubides, les Rassoulides et les Tahirides, les Ottomans et les Zayidis. Entre 1902 et 1904, une frontière qui sépare le Nord ottoman et le Sud britannique est tracée et perdura jusqu'à l'unification en 1990.
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+ La partie nord du Yémen fut soumise à l'Empire ottoman jusqu'en 1918.
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+ La monarchie (imamat), qui portait le nom de Royaume mutawakkilite du Yémen, est abolie en 1962 et la partie nord du pays prend le nom de République arabe du Yémen (Yémen du Nord), où une guerre civile dure jusqu'en 1970.
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+ La partie sud du Yémen correspond à l'ancienne colonie britannique, formée progressivement à partir de 1839 autour du port d'Aden. Après le départ des troupes britanniques, la Fédération d'Arabie du Sud et le Protectorat d'Arabie du Sud se regroupent en 1967 pour former un nouvel État indépendant, la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud), d'orientation pro-soviétique.
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+ Les positions révolutionnaires du gouvernement du Yémen du Sud provoquent son isolement au sein de la péninsule arabique. Les monarchies absolues de la région se considèrent menacées, voyant le Yémen du Sud comme l’avant-garde de mouvements révolutionnaires potentiels dans leurs propres États. Ceux-ci, en particulier l’Arabie saoudite, favorisent l'isolement économique du pays et soutiennent les incursions armées de groupe d'opposition, forçant le régime à privilégier les dépenses militaires et la défense au détriment du développement. Le Yémen du Sud est la cible de plusieurs interventions militaires : de l’Arabie Saoudite en octobre 1968, décembre 1969 et novembre 1970 ; de la part du Yémen du Nord en septembre et octobre 1972 ; et l’aviation britannique bombarda et rasa en mai 1972 la ville de Hauf[6].
36
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37
+ Les difficultés économiques sont par ailleurs accentuées par la fermeture du canal de Suez à partir de juin 1967 (sur lequel reposait une grande partie des activités du port d’Aden) et par la fuite de l’élite économique du secteur privé, emportant avec elle ses actifs financiers. L’arrière-pays, essentiellement désertique, ne présente qu'un potentiel limité[7].
38
+
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+ Malgré cet environnement hostile, le régime du Yémen du Sud adopte des réformes politiques, sociales et économiques significatives : éducation universelle, service de santé gratuit, égalité formelle pour les femmes. Le gouvernement tente également de lutter contre le tribalisme. L’écart entre les conditions de vie rurales et urbaines est considérablement réduit ; le régime, dont une partie des dirigeants était d’origine rurale, veillait à ce que les campagnes ne soient pas négligées malgré leur faible densité de population et l'étendue géographique du pays. Pour autant, les conflits récurrents entre factions à l'intérieur du pouvoir finiront par saper sa crédibilité[7].
40
+
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+ Le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud se réunissent pour former la République du Yémen actuelle.
42
+
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+ La même année, le Yémen soutient l'Irak durant la première guerre du Golfe (sans pour autant valider son annexion du Koweït) ce qui lui vaut des représailles de la part des États-Unis : la monnaie est attaquée et fortement dévaluée, l'Arabie saoudite suit l'allié américain et expulse de son territoire le million de travailleurs yéménites privant des millions de familles de ressources.
44
+
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+ En 1994, le sud du Yémen tente en vain de faire de nouveau sécession. Le conflit fait 7 000 à 10 000 morts.
46
+
47
+ Au début des années 2000, le gouvernement doit faire face à des mouvements rebelles islamistes, en particulier l'insurrection des Houthis. En 2004, les affrontements près de la frontière avec l'Arabie saoudite ont fait environ 400 morts. Depuis 2004, le Yémen est aussi confronté à une rébellion armée de la minorité chiite zaïdite dans le gouvernorat de Sa'dah (nord-ouest), qui ne reconnait pas le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1990. Au début du mois d'avril 2005, les forces du gouvernement ont attaqué la position des rebelles dans les montagnes du nord-ouest du pays ; trois semaines de combats dans la province de Sa'dah ont provoqué la mort d'environ 200 personnes. En 2009, la guerre civile continue toujours et l'ONU compte 150 000 déplacés[8]. Depuis le 4 novembre 2009, l'Arabie saoudite intervient militairement contre la rébellion[9]. Malgré un ancrage officiel dans le camp occidental et une coopération pour le contrôle de ses côtes, le pays reste un foyer d'instabilité.
48
+
49
+ Début 2011 survient la « révolte yéménite de 2011 » désignant un mouvement de contestation de grande ampleur se déroulant au début de l'année 2011 à Sana'a et dans plusieurs autres villes du Yémen[10]. S'inspirant des précédents tunisien et égyptien, les manifestants réclament la démocratie, la fin de la corruption et de la mainmise du congrès général du peuple (CGP, au pouvoir), de meilleures conditions de vie et le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 22 ans. Les protestations ont par la suite dégénéré en révolte à la suite de l'insurrection de combattants tribaux.
50
+
51
+ Le nouveau président élu en 2012, Abdrabbo Mansour Hadi, ne parvient pas à mettre en place les recommandations du dialogue national établi après la révolution populaire de 2011 et la chute d'Ali Abdallah Saleh. Débordé en septembre 2014 par le mouvement chiite houthiste, venu de l'extrême nord du pays, et par certains éléments de l'armée, il est contraint à la démission en janvier 2015, lorsque les houthistes s'emparent du palais présidentiel. Il se réfugie en février à Aden, port stratégique du sud du pays, qui plonge dans les violences inter-confessionnelles et les attaques terroristes[11]. Fin mars, alors que les rebelles houthis s'emparent peu à peu d'Aden, le président Hadi fuit le pays et se réfugie en Arabie saoudite[12].
52
+
53
+ À partir de mars 2015, une coalition de plusieurs pays arabes sunnites dirigée par l'Arabie saoudite lance de nombreuses frappes aériennes contre les positions rebelles houthis[13].
54
+
55
+ L’ancien président Ali Abdallah Saleh est tué le 4 décembre 2017 lors de la bataille de Sanaa contre les Houthis[14].
56
+
57
+ En décembre 2017, l'ONU indique que plus de huit millions de personnes sont « à deux doigts de la famine » en raison du blocus des ports[15]. Plus d'un million de personnes sont par ailleurs atteintes du choléra d'après le Comité international de la Croix-Rouge[16].
58
+
59
+ Un communiqué de la Ligue des droits de l'homme (France), en date du 14 mai 2019, relaie dix-sept ONG qui dénoncent des menaces de poursuites judiciaires pesant sur les journalistes français Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, du média d’investigation Disclose, et Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France, qui ont enquêté sur la présence d’armes françaises dans le conflit au Yémen et qui sont entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « compromission du secret de la défense nationale » ouverte par le parquet de Paris après le dépôt d’une plainte par le ministère des Armées[17]. En septembre 2019, la presse relaie une information de Disclose et de ses partenaires du projet French Arms, selon laquelle des vidéos prouvent que des navires vendus par la France participent au blocus du Yémen organisé par l'Arabie saoudite[18],[19].
60
+
61
+ Le Yémen est une république. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans. La Constitution, du 16 mai 1991, a été amendée le 29 septembre 1994.
62
+
63
+ Le président est élu pour un mandat de sept ans. Le vice-président et le Premier ministre sont nommés par le président.[réf. nécessaire]
64
+
65
+ Le président est le chef de l'État, tandis que le Premier ministre est le chef du gouvernement.
66
+
67
+ Le pouvoir législatif est exercé par une seule chambre de 301 sièges, renouvelée tous les quatre ans.
68
+
69
+ Le droit du Yémen est basé sur le droit islamique, le droit britannique et les coutumes locales.[réf. nécessaire]
70
+
71
+ La Cour suprême est la plus haute instance du pouvoir judiciaire, mais en pratique, en dehors des grandes villes, la stricte application de la charia est en place. L'apostasie de l'islam est interdite et passible de la peine de mort[20].
72
+
73
+ En 1997, Oras Sultan Naji et Oulouf Bakhoubaïra sont les deux premières femmes élues comme députées au Yémen[21]. Naji est réélue en 2003[22]. En 2010, celle-ci est la seule femme à siéger à la chambre basse[23].
74
+
75
+ Pays du Proche-Orient, au sud de l'Arabie saoudite et entouré par le golfe d'Aden, la mer Rouge, Oman, le Yémen couvre une surface de 527 970 km2.
76
+
77
+ Plusieurs îles font partie du territoire yéménite : l'île de Kamaran en mer Rouge, l'îlot de Périm qui commande l'accès à la mer Rouge par le détroit de Bab-el-Mandeb, et l'île de Socotra (la plus grande des îles) dans l'océan Indien.
78
+
79
+ Le Yémen possède 1 906 km de côtes. Le relief est caractérisé à l'ouest par de hautes montagnes. Celles-ci sont constituées par la partie méridionale des monts Sarawat, dont le Jabal an Nabi Shu'ayb, haut de 3 666 m est le point culminant. Il est aussi la plus haute montagne de la péninsule arabique. Six autres sommets dépassent les 3 000 m, parmi lesquels le Jabal al Qullah, deuxième cime du pays.
80
+
81
+ Le climat est presque partout désertique. Très chaud et humide le long de la côte ouest, tempéré dans les montagnes occidentales aussi affectées par les moussons. Le désert situé dans l'est du pays, l'Hadramaout, est très chaud et sec.
82
+
83
+ Le pays souffre de désertification et de manque d'eau. Le Yémen est souvent touché par les tempêtes de sable.
84
+
85
+ Depuis février 2004, le Yémen est divisé en 21 gouvernorats (dits muhafazat en arabe, pluriel de muhafazah au singulier), auxquels s'ajoute une municipalité nommée « Amanat Al-Asemah » qui contient la ville capitale : Sanaa[24].
86
+
87
+ Les gouvernorats se subdivisent en 333 districts (en) (muderiah), représentant 2 210 sous-districts, et 38 284 municipalités ou villages (en 2001).
88
+
89
+ Le Yémen figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Lourdement endetté et sous-développé, son économie dépend fortement de l'aide internationale et d'activités traditionnelles couplées à une faible industrie pétrolière. Le pays fait partie de l'Organisation mondiale du commerce depuis le 26 juin 2014, mais souffre de problèmes structurels persistants.
90
+
91
+ Le Yémen se classe 154e sur 187 à l'indice de développement humain de l'ONU en 2014. Les dépenses de l'État pour l'éducation s'élèvent à 5,2 % du PIB en 2008[1]. L'éducation des garçons dure plus longtemps que celle des filles et l'analphabétisme des femmes est très élevé.
92
+
93
+ En 2019, deux millions d'enfants ne sont pas scolarisés, notamment à cause de la guerre. En outre, les salaires des enseignants ne sont plus versés depuis plus de deux ans, et 20 % des écoles ne peuvent plus être utilisées[29].
94
+
95
+ Des écarts importants existent entre les obligations auxquelles le Yémen a souscrit en tant que membre des
96
+ Nations unies, et l'application de la charia et de lois tribales.
97
+
98
+ La situation des droits de l'homme au Yémen a été examinée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour la première fois entre mai et septembre 2009 lors de l'examen périodique universel (EPU). Le Yémen a accepté d'appliquer plus de cent recommandations des membres du Conseil. Tout en promettant de réaliser des progrès en mettant sur pied une commission nationale des droits de l'homme et en légiférant sur l'âge minimum du mariage, il a fermement rejeté l'abolition de la peine de mort. En 2009, des condamnations à des peines de flagellation ont été appliquées.
99
+
100
+ Le gouvernement et les forces de l'ordre, en proie à la corruption, ont été responsables de cas de torture, d'exécutions sans procès et de traitements inhumains. Des arrestations arbitraires ont eu lieu, particulièrement au sud du pays, ainsi que des fouilles abusives de maisons. La détention préventive prolongée représente un sérieux problème, et le processus judiciaire est miné par la corruption, l'ingérence du pouvoir exécutif et l'inefficacité. La liberté de la presse et de religion et la libre expression sont restreintes.
101
+
102
+ Human Rights Watch a rapporté de la discrimination et de la violence envers les femmes et a dénoncé l'abolition de l'âge minimum du mariage pour les femmes, fixé à 15 ans. L'arrivée de la puberté est souvent établie comme le moment du mariage. La médiatisation du cas de Nojoud Ali, fillette de dix ans divorcée, a introduit la question du mariage des enfants non seulement au Yémen, mais à travers le monde[30]. Des formes de préjugés hostiles envers les personnes handicapées et les minorités religieuses ont également été signalées.
103
+
104
+ La censure est activement pratiquée. En 2005, une loi obligeait les journalistes à révéler leurs sources dans certaines circonstances. Le gouvernement a aussi augmenté significativement les frais de création d'un journal et d'un site Internet. Violant la constitution, les forces de l'ordre interceptent régulièrement les communications téléphoniques et Internet. Les journalistes critiques du gouvernement sont souvent harcelés et menacés par la police[31]. Le pays compte plusieurs prisonniers d'opinion, selon Amnesty International[32].
105
+ Le 6 août 2015, la Française Isabelle Prime, enlevée à Sanaa le 24 février 2015 est libérée après 6 mois de captivité[33].
106
+
107
+ La population du Yémen est de 27 584 213 habitants en 2015[34]. Le taux de fécondité est de 4,16 enfants par femme en 2014. L'espérance de vie à la naissance est de 65,87 ans pour les femmes, et de 61,7 ans pour les hommes[1]. L'incidence du VIH est faible, et la mortalité infantile est de 33,8 pour 1 000 naissances.
108
+
109
+ Les Yéménites de souche sont majoritairement musulmans : ils se répartissent entre 60 % et 75 % de sunnites de rite chaféite et 25 % à 40 % de chiites zaïdites. Globalement, les musulmans yéménites sont donc sunnites à 55 % et chiites à 45 %. Les chiites sont principalement zaydites et peu ismaélites[35].
110
+
111
+ Il existe toutefois une minorité juive (environ une cinquantaine d'individus) alors que longtemps a existé une forte communauté juive au Yémen, mais elle a émigré en masse peu après la création d'Israël et les émeutes dont elle était victime, en 1948, durant l'opération Tapis volant. En 2015, il restait moins de 100 Juifs au Yémen (entre 50 et 84 individus), et qui vivent tous à Sanaa : ils se considèrent comme Yéménites, fiers de leur histoire, et refusent de s'installer en Israël, où toutefois ils ont des liens avec des Juifs Yéménites expatriés entre 1947 et 1988 .
112
+
113
+ Les hindous et les chrétiens vivent surtout aux alentours d'Aden, au sud du Yémen, avec des effectifs en forte diminution depuis 1994.
114
+
115
+ Le Yémen a pour codes :
116
+
117
+ Sur les autres projets Wikimedia :
118
+
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+ Asie centrale
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+
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+
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+ Asie de l’Est
124
+
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
126
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+ Asie de l'Ouest
128
+
129
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
130
+
131
+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+
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+ Asie du Sud
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+
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ République du Yémen
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+ (ar) الجمهورية اليمنية / al-jumhūriyya al-yamaniyya
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+
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+ Abdrabbo Mansour Hadi (gouvernement reconnu par l'Organisation des Nations unies)
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+ Maïn Abdelmalek Saïd (gouvernement reconnu par l'Organisation des Nations unies)
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+
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+ De jure : SanaaDe facto :
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+
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+ 15°21'18"N 44°12'25.2"E
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+ Le Yémen (en arabe : اليَمَن / al-yaman), en forme longue la république du Yémen (en arabe : ﺍﻟﺠﻤﻬﻮﺭﯾّﺔ اليمنية / al-jumhūriyya al-yamaniyya), est un pays arabe situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d'Arabie. Il possède une frontière terrestre avec l’Arabie saoudite au nord et avec Oman au nord-est, et une frontière maritime avec Djibouti et l'Érythrée à l'Ouest et la Somalie au Sud. Il présente une importante façade maritime sur le golfe d'Aden, une moindre sur la mer Rouge, et contrôle avec Djibouti le détroit de Bab-el-Mandeb qui mène vers le canal de Suez. Sa capitale, Sanaa, se situe dans l'ouest du pays, et son principal port est Aden.
18
+
19
+ Le Yémen est l'un des plus anciens centres de civilisation du Moyen-Orient, dans l'antiquité le pays était un territoire du Royaume de Saba. Il est aussi l'une des premières nations à adopter l'Islam et important centre de la théologie Chaféite. L’actuelle nation yéménite est née en 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (Yémen du Sud) et de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord). L'histoire du pays est marquée par une forte instabilité politique, qui continue de nos jours.
20
+
21
+ L'Arabie saoudite, depuis 2015, a lancé un blocus qui empêche l'importation de produits alimentaires, déclenchant la plus grande crise humanitaire du moment[3]. Le Yémen se classe 178e sur 189 pays à l'indice de développement humain de l'ONU en 2017.
22
+
23
+ Yemen signifie en arabe « la droite ». En effet, les anciens sémites avaient pris l'habitude de s'orienter en regardant le soleil levant, c'est-à-dire vers l'est. Le sud était alors situé à leur droite, tandis que le nord était désigné sous le terme de ash-shamal, qui dérive du mot al-ashmal signifiant « la gauche ».Le terme arabe « al-yiumna » qui signifie « prospérité », expliquerait aussi l'interprétation selon laquelle le sud en général et le Yémen en particulier seraient associés à la richesse, d'où le surnom d'« Arabie Heureuse » qui lui a été attribué jadis. Il se trouve, en effet, que le Yémen est l'une des zones les plus irriguées de la péninsule arabique[4].
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+
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+ Dans l'Antiquité, le Yémen est l'un des plus grands centres de civilisation moyen-orientale allant de l'Arabie pétrée nabatéenne jusqu'à l'île de Socotra, il est connu des Grecs, des Romains et des Égyptiens pour son commerce dans l'océan Indien, pour sa production d'encens et pour son innovation dans les techniques d'irrigation[5]. Pendant cette période, le Yémen est successivement divisé en de multiples états, et unifié notamment par le royaume de Saba et l'Empire himyarite. Les multiples ruptures du quasi-millénaire barrage de Mareb, mettent fin à l'agriculture irriguée à grande échelle. Le pays subit de plein fouet en quelques années la désertification longtemps interrompue par l'ingénieux réseau de canaux qui le rendait verdoyant.
26
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27
+ La région subit un brève période de domination des Perses Sassanides, puis après son islamisation le pays est successivement contrôlé par les Rachidoun, les Omeyyades, les Abbassides, les Ayyyoubides, les Rassoulides et les Tahirides, les Ottomans et les Zayidis. Entre 1902 et 1904, une frontière qui sépare le Nord ottoman et le Sud britannique est tracée et perdura jusqu'à l'unification en 1990.
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+ La partie nord du Yémen fut soumise à l'Empire ottoman jusqu'en 1918.
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+ La monarchie (imamat), qui portait le nom de Royaume mutawakkilite du Yémen, est abolie en 1962 et la partie nord du pays prend le nom de République arabe du Yémen (Yémen du Nord), où une guerre civile dure jusqu'en 1970.
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+ La partie sud du Yémen correspond à l'ancienne colonie britannique, formée progressivement à partir de 1839 autour du port d'Aden. Après le départ des troupes britanniques, la Fédération d'Arabie du Sud et le Protectorat d'Arabie du Sud se regroupent en 1967 pour former un nouvel État indépendant, la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud), d'orientation pro-soviétique.
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+
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+ Les positions révolutionnaires du gouvernement du Yémen du Sud provoquent son isolement au sein de la péninsule arabique. Les monarchies absolues de la région se considèrent menacées, voyant le Yémen du Sud comme l’avant-garde de mouvements révolutionnaires potentiels dans leurs propres États. Ceux-ci, en particulier l’Arabie saoudite, favorisent l'isolement économique du pays et soutiennent les incursions armées de groupe d'opposition, forçant le régime à privilégier les dépenses militaires et la défense au détriment du développement. Le Yémen du Sud est la cible de plusieurs interventions militaires : de l’Arabie Saoudite en octobre 1968, décembre 1969 et novembre 1970 ; de la part du Yémen du Nord en septembre et octobre 1972 ; et l’aviation britannique bombarda et rasa en mai 1972 la ville de Hauf[6].
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+
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+ Les difficultés économiques sont par ailleurs accentuées par la fermeture du canal de Suez à partir de juin 1967 (sur lequel reposait une grande partie des activités du port d’Aden) et par la fuite de l’élite économique du secteur privé, emportant avec elle ses actifs financiers. L’arrière-pays, essentiellement désertique, ne présente qu'un potentiel limité[7].
38
+
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+ Malgré cet environnement hostile, le régime du Yémen du Sud adopte des réformes politiques, sociales et économiques significatives : éducation universelle, service de santé gratuit, égalité formelle pour les femmes. Le gouvernement tente également de lutter contre le tribalisme. L’écart entre les conditions de vie rurales et urbaines est considérablement réduit ; le régime, dont une partie des dirigeants était d’origine rurale, veillait à ce que les campagnes ne soient pas négligées malgré leur faible densité de population et l'étendue géographique du pays. Pour autant, les conflits récurrents entre factions à l'intérieur du pouvoir finiront par saper sa crédibilité[7].
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+
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+ Le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud se réunissent pour former la République du Yémen actuelle.
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+ La même année, le Yémen soutient l'Irak durant la première guerre du Golfe (sans pour autant valider son annexion du Koweït) ce qui lui vaut des représailles de la part des États-Unis : la monnaie est attaquée et fortement dévaluée, l'Arabie saoudite suit l'allié américain et expulse de son territoire le million de travailleurs yéménites privant des millions de familles de ressources.
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+
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+ En 1994, le sud du Yémen tente en vain de faire de nouveau sécession. Le conflit fait 7 000 à 10 000 morts.
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+ Au début des années 2000, le gouvernement doit faire face à des mouvements rebelles islamistes, en particulier l'insurrection des Houthis. En 2004, les affrontements près de la frontière avec l'Arabie saoudite ont fait environ 400 morts. Depuis 2004, le Yémen est aussi confronté à une rébellion armée de la minorité chiite zaïdite dans le gouvernorat de Sa'dah (nord-ouest), qui ne reconnait pas le régime du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1990. Au début du mois d'avril 2005, les forces du gouvernement ont attaqué la position des rebelles dans les montagnes du nord-ouest du pays ; trois semaines de combats dans la province de Sa'dah ont provoqué la mort d'environ 200 personnes. En 2009, la guerre civile continue toujours et l'ONU compte 150 000 déplacés[8]. Depuis le 4 novembre 2009, l'Arabie saoudite intervient militairement contre la rébellion[9]. Malgré un ancrage officiel dans le camp occidental et une coopération pour le contrôle de ses côtes, le pays reste un foyer d'instabilité.
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+
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+ Début 2011 survient la « révolte yéménite de 2011 » désignant un mouvement de contestation de grande ampleur se déroulant au début de l'année 2011 à Sana'a et dans plusieurs autres villes du Yémen[10]. S'inspirant des précédents tunisien et égyptien, les manifestants réclament la démocratie, la fin de la corruption et de la mainmise du congrès général du peuple (CGP, au pouvoir), de meilleures conditions de vie et le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 22 ans. Les protestations ont par la suite dégénéré en révolte à la suite de l'insurrection de combattants tribaux.
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+
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+ Le nouveau président élu en 2012, Abdrabbo Mansour Hadi, ne parvient pas à mettre en place les recommandations du dialogue national établi après la révolution populaire de 2011 et la chute d'Ali Abdallah Saleh. Débordé en septembre 2014 par le mouvement chiite houthiste, venu de l'extrême nord du pays, et par certains éléments de l'armée, il est contraint à la démission en janvier 2015, lorsque les houthistes s'emparent du palais présidentiel. Il se réfugie en février à Aden, port stratégique du sud du pays, qui plonge dans les violences inter-confessionnelles et les attaques terroristes[11]. Fin mars, alors que les rebelles houthis s'emparent peu à peu d'Aden, le président Hadi fuit le pays et se réfugie en Arabie saoudite[12].
52
+
53
+ À partir de mars 2015, une coalition de plusieurs pays arabes sunnites dirigée par l'Arabie saoudite lance de nombreuses frappes aériennes contre les positions rebelles houthis[13].
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+
55
+ L’ancien président Ali Abdallah Saleh est tué le 4 décembre 2017 lors de la bataille de Sanaa contre les Houthis[14].
56
+
57
+ En décembre 2017, l'ONU indique que plus de huit millions de personnes sont « à deux doigts de la famine » en raison du blocus des ports[15]. Plus d'un million de personnes sont par ailleurs atteintes du choléra d'après le Comité international de la Croix-Rouge[16].
58
+
59
+ Un communiqué de la Ligue des droits de l'homme (France), en date du 14 mai 2019, relaie dix-sept ONG qui dénoncent des menaces de poursuites judiciaires pesant sur les journalistes français Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, du média d’investigation Disclose, et Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France, qui ont enquêté sur la présence d’armes françaises dans le conflit au Yémen et qui sont entendus par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « compromission du secret de la défense nationale » ouverte par le parquet de Paris après le dépôt d’une plainte par le ministère des Armées[17]. En septembre 2019, la presse relaie une information de Disclose et de ses partenaires du projet French Arms, selon laquelle des vidéos prouvent que des navires vendus par la France participent au blocus du Yémen organisé par l'Arabie saoudite[18],[19].
60
+
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+ Le Yémen est une république. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans. La Constitution, du 16 mai 1991, a été amendée le 29 septembre 1994.
62
+
63
+ Le président est élu pour un mandat de sept ans. Le vice-président et le Premier ministre sont nommés par le président.[réf. nécessaire]
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+
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+ Le président est le chef de l'État, tandis que le Premier ministre est le chef du gouvernement.
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+
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+ Le pouvoir législatif est exercé par une seule chambre de 301 sièges, renouvelée tous les quatre ans.
68
+
69
+ Le droit du Yémen est basé sur le droit islamique, le droit britannique et les coutumes locales.[réf. nécessaire]
70
+
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+ La Cour suprême est la plus haute instance du pouvoir judiciaire, mais en pratique, en dehors des grandes villes, la stricte application de la charia est en place. L'apostasie de l'islam est interdite et passible de la peine de mort[20].
72
+
73
+ En 1997, Oras Sultan Naji et Oulouf Bakhoubaïra sont les deux premières femmes élues comme députées au Yémen[21]. Naji est réélue en 2003[22]. En 2010, celle-ci est la seule femme à siéger à la chambre basse[23].
74
+
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+ Pays du Proche-Orient, au sud de l'Arabie saoudite et entouré par le golfe d'Aden, la mer Rouge, Oman, le Yémen couvre une surface de 527 970 km2.
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+
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+ Plusieurs îles font partie du territoire yéménite : l'île de Kamaran en mer Rouge, l'îlot de Périm qui commande l'accès à la mer Rouge par le détroit de Bab-el-Mandeb, et l'île de Socotra (la plus grande des îles) dans l'océan Indien.
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+
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+ Le Yémen possède 1 906 km de côtes. Le relief est caractérisé à l'ouest par de hautes montagnes. Celles-ci sont constituées par la partie méridionale des monts Sarawat, dont le Jabal an Nabi Shu'ayb, haut de 3 666 m est le point culminant. Il est aussi la plus haute montagne de la péninsule arabique. Six autres sommets dépassent les 3 000 m, parmi lesquels le Jabal al Qullah, deuxième cime du pays.
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+
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+ Le climat est presque partout désertique. Très chaud et humide le long de la côte ouest, tempéré dans les montagnes occidentales aussi affectées par les moussons. Le désert situé dans l'est du pays, l'Hadramaout, est très chaud et sec.
82
+
83
+ Le pays souffre de désertification et de manque d'eau. Le Yémen est souvent touché par les tempêtes de sable.
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+
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+ Depuis février 2004, le Yémen est divisé en 21 gouvernorats (dits muhafazat en arabe, pluriel de muhafazah au singulier), auxquels s'ajoute une municipalité nommée « Amanat Al-Asemah » qui contient la ville capitale : Sanaa[24].
86
+
87
+ Les gouvernorats se subdivisent en 333 districts (en) (muderiah), représentant 2 210 sous-districts, et 38 284 municipalités ou villages (en 2001).
88
+
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+ Le Yémen figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Lourdement endetté et sous-développé, son économie dépend fortement de l'aide internationale et d'activités traditionnelles couplées à une faible industrie pétrolière. Le pays fait partie de l'Organisation mondiale du commerce depuis le 26 juin 2014, mais souffre de problèmes structurels persistants.
90
+
91
+ Le Yémen se classe 154e sur 187 à l'indice de développement humain de l'ONU en 2014. Les dépenses de l'État pour l'éducation s'élèvent à 5,2 % du PIB en 2008[1]. L'éducation des garçons dure plus longtemps que celle des filles et l'analphabétisme des femmes est très élevé.
92
+
93
+ En 2019, deux millions d'enfants ne sont pas scolarisés, notamment à cause de la guerre. En outre, les salaires des enseignants ne sont plus versés depuis plus de deux ans, et 20 % des écoles ne peuvent plus être utilisées[29].
94
+
95
+ Des écarts importants existent entre les obligations auxquelles le Yémen a souscrit en tant que membre des
96
+ Nations unies, et l'application de la charia et de lois tribales.
97
+
98
+ La situation des droits de l'homme au Yémen a été examinée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour la première fois entre mai et septembre 2009 lors de l'examen périodique universel (EPU). Le Yémen a accepté d'appliquer plus de cent recommandations des membres du Conseil. Tout en promettant de réaliser des progrès en mettant sur pied une commission nationale des droits de l'homme et en légiférant sur l'âge minimum du mariage, il a fermement rejeté l'abolition de la peine de mort. En 2009, des condamnations à des peines de flagellation ont été appliquées.
99
+
100
+ Le gouvernement et les forces de l'ordre, en proie à la corruption, ont été responsables de cas de torture, d'exécutions sans procès et de traitements inhumains. Des arrestations arbitraires ont eu lieu, particulièrement au sud du pays, ainsi que des fouilles abusives de maisons. La détention préventive prolongée représente un sérieux problème, et le processus judiciaire est miné par la corruption, l'ingérence du pouvoir exécutif et l'inefficacité. La liberté de la presse et de religion et la libre expression sont restreintes.
101
+
102
+ Human Rights Watch a rapporté de la discrimination et de la violence envers les femmes et a dénoncé l'abolition de l'âge minimum du mariage pour les femmes, fixé à 15 ans. L'arrivée de la puberté est souvent établie comme le moment du mariage. La médiatisation du cas de Nojoud Ali, fillette de dix ans divorcée, a introduit la question du mariage des enfants non seulement au Yémen, mais à travers le monde[30]. Des formes de préjugés hostiles envers les personnes handicapées et les minorités religieuses ont également été signalées.
103
+
104
+ La censure est activement pratiquée. En 2005, une loi obligeait les journalistes à révéler leurs sources dans certaines circonstances. Le gouvernement a aussi augmenté significativement les frais de création d'un journal et d'un site Internet. Violant la constitution, les forces de l'ordre interceptent régulièrement les communications téléphoniques et Internet. Les journalistes critiques du gouvernement sont souvent harcelés et menacés par la police[31]. Le pays compte plusieurs prisonniers d'opinion, selon Amnesty International[32].
105
+ Le 6 août 2015, la Française Isabelle Prime, enlevée à Sanaa le 24 février 2015 est libérée après 6 mois de captivité[33].
106
+
107
+ La population du Yémen est de 27 584 213 habitants en 2015[34]. Le taux de fécondité est de 4,16 enfants par femme en 2014. L'espérance de vie à la naissance est de 65,87 ans pour les femmes, et de 61,7 ans pour les hommes[1]. L'incidence du VIH est faible, et la mortalité infantile est de 33,8 pour 1 000 naissances.
108
+
109
+ Les Yéménites de souche sont majoritairement musulmans : ils se répartissent entre 60 % et 75 % de sunnites de rite chaféite et 25 % à 40 % de chiites zaïdites. Globalement, les musulmans yéménites sont donc sunnites à 55 % et chiites à 45 %. Les chiites sont principalement zaydites et peu ismaélites[35].
110
+
111
+ Il existe toutefois une minorité juive (environ une cinquantaine d'individus) alors que longtemps a existé une forte communauté juive au Yémen, mais elle a émigré en masse peu après la création d'Israël et les émeutes dont elle était victime, en 1948, durant l'opération Tapis volant. En 2015, il restait moins de 100 Juifs au Yémen (entre 50 et 84 individus), et qui vivent tous à Sanaa : ils se considèrent comme Yéménites, fiers de leur histoire, et refusent de s'installer en Israël, où toutefois ils ont des liens avec des Juifs Yéménites expatriés entre 1947 et 1988 .
112
+
113
+ Les hindous et les chrétiens vivent surtout aux alentours d'Aden, au sud du Yémen, avec des effectifs en forte diminution depuis 1994.
114
+
115
+ Le Yémen a pour codes :
116
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
118
+
119
+ Asie centrale
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+
121
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+
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+ Asie de l’Est
124
+
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
126
+
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+ Asie de l'Ouest
128
+
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+
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+ Asie du Sud-Est
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+
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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1
+ L'œil (pl. yeux) est l'organe de la vision, sens qui permet à un être vivant de capter la lumière pour ensuite l'analyser et interagir avec son environnement.
2
+
3
+ Chez les animaux, il existe au moins quarante types d'organes visuels[réf. nécessaire] que l'on appelle « yeux ». Cette diversité pose la question de l'origine de la perception visuelle. Les yeux les plus simples sont tout juste capables de déceler la différence entre lumière et obscurité tandis que les yeux les plus complexes, comme l'œil humain, permettent de distinguer les formes et les couleurs.
4
+
5
+ Tout mécanisme formant une image doit être capable de percevoir les différences d'intensité entre les différentes directions d'incidence de la lumière. L'œil doit donc être capable de détecter la lumière, détecter sa direction, et établir une relation hiérarchique entre les signaux provenant des différentes directions.
6
+
7
+ La perception de la lumière dans l'œil se fait grâce à des pigments, composés de deux parties liées covalemment : une partie protéique, l'opsine et une partie lipidique dérivée de la vitamine A (11-cis rétinal), le chromophore. Le pigment est disposé dans la membrane des cellules photoréceptrices, et est constituée de sept hélices transmembranaires disposées en cercle dans la membrane autour du chromophore. C'est l'absorption d'un photon par le chromophore, permettant le passage de la configuration 11-cis du chromophore à une configuration all-trans, qui permet la sensibilité à la lumière. Une fois le pigment excité, l'opsine permet l'activation d'une protéine G via une de ses boucles cytoplasmiques, ce qui déclenche ensuite la réponse cellulaire.
8
+
9
+ La perception de la direction nécessite de concentrer les rayons lumineux provenant d'une même direction de l'espace sur un faible nombre de photorécepteurs de la rétine, lesquels doivent être regroupés spatialement. Il existe de nombreuses manières de regrouper les rayons lumineux d'une même direction dans le monde animal, apparues indépendamment au cours de l'évolution. On peut cependant diviser les différentes méthodes en trois grandes stratégies: les rayons lumineux ne provenant pas de la bonne direction sont éliminés par ombrage d'une autre structure de l'œil sur la rétine, les rayons d'une même direction sont incurvés et orientés vers un même point de la rétine par réfraction, ou les rayons sont dirigés sur les photorécepteurs par réflexion sur un miroir concave disposé derrière la rétine. Ainsi, chaque photorécepteur ou groupe de photorécepteurs détecte la lumière provenant d'une seule direction.
10
+
11
+ Enfin, la comparaison des intensités lumineuses issues d'une même direction de l'espace nécessite une intégration des signaux électriques fournis par les neurones photorécepteurs. Cette intégration se fait en aval de la rétine. Le signal perçu par le cerveau n'est jamais absolu, et seule la différence d'intensité perçue entre les photorécepteurs est retenue, et non pas le niveau total d'intensité. Ceci permet à l'œil de s'adapter à la luminosité ambiante. En effet, en condition de forte luminosité, une même différence d'intensité entre deux récepteurs paraîtra plus faible, ce qui diminue la qualité de l'image.
12
+
13
+ Les yeux peuvent être plus ou moins performants et ont tous des caractéristiques propres. Les différents yeux du monde animal ont des caractéristiques optiques très différentes, souvent liées au mode de vie de l'animal. L'œil humain peut différencier près de huit millions de nuances dans les couleurs.
14
+
15
+ La sensibilité de l'œil est la quantité minimale de lumière qu'il est capable de percevoir. La sensibilité dépend essentiellement de la taille de l'œil, mais aussi de sa géométrie et notamment de la présence d'autres structures ombrageantes diminuant la quantité de lumière incidente. De plus, la sensibilité de l'œil est souvent modulable par l'animal, par exemple par la présence d'un diaphragme chez les mammifères modifiant la quantité de lumière admise.
16
+
17
+ La résolution est la plus petite différence d'angle perceptible entre deux rayons incidents. Elle correspond donc à la précision de l'image que l'œil est capable de former, et à la quantité de détail que l'œil sera capable de percevoir. Elle dépend du type de système optique permettant de former l'image et de sa performance. Elle est notamment limitée par le phénomène de diffraction de la lumière dans le cas des images formées par réfraction. Elle dépend aussi du nombre de photorécepteurs : la résolution est égale à l'angle qui sépare le centre de deux récepteurs adjacents. Cependant, on observe que c'est rarement la densité de photorécepteurs qui est limitante, mais plus souvent le système optique utilisé. Ceci montre une adaptation très fine du nombre de photorécepteurs au système optique, permettant de limiter au maximum la perte de résolution. Enfin, la résolution n'est souvent pas la même sur l'ensemble de la rétine, et les parties périphériques bénéficient souvent d'une résolution plus faible que le centre de la rétine.
18
+
19
+ L’œil est une des parties du corps les plus sensibles. Il est impossible chez l'homme de faire entrer en contact la pupille et un objet ou une particule externe, sous peine de fortes irritations (poussière, objet solide, liquide nocif...). Malgré le fait qu'il soit très sensible et que cela reste un organe externe, il est difficile de percer l'œil car les multiples membranes derrière la pupille protègent le cristallin, qui est lui, beaucoup plus sensible à tout contact étranger[réf. souhaitée].
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+ Les yeux composés d'une mouche
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+ Les yeux d'une araignée du genre Cheiracanthium
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+ Œil d'escargot (Helix pomatia)
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+ Œil de calmar
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+ Œil d'un requin (Hexanchus nakamurai)
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+ Œil d'une vipère (Vipera berus)
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+ Yeux indépendants d'un caméléon (Furcifer pardalis)
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+ Œil de crocodile
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+
37
+ Yeux d'un oiseau (Bubo bubo)
38
+
39
+ Yeux d'un Tarsier des Philippines (Carlito syrichta)
40
+
41
+ Yeux de chat
42
+
43
+ Œil d'une chèvre (Capra aegagrus)
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+
45
+ Œil d'une éléphant (Elephas Maximus)
46
+
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+ La crevette-mante est réputée pour avoir l'œil le plus complexe du règne animal[1]. Le calmar colossal possède les plus grands yeux au monde avec 27 centimètres de diamètre[2].
48
+
49
+ Chez tous les animaux, les yeux détectent la lumière grâce aux opsines. Cependant, les cellules nerveuses spécialisées dans la sensibilité à la lumière, les cellules photoréceptrices, sont très diverses. On distingue deux grandes catégories de photorécepteurs: les récepteurs rhabdomériques et les récepteurs ciliés.
50
+
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+ Les récepteurs rhabdomériques, ou rhabdomes, sont des cellules photoréceptrices caractérisées par la présence de microvillosités sur la membrane réceptrice porteuse de molécules d'opsines, permettant l'augmentation de la surface de perception de la lumière. Ces récepteurs sont présents dans l'ensemble du vivant, mais sont trouvés préférentiellement chez les protostomes. Certains de ces récepteurs ont changé de fonction au cours de l'évolution, et ne participent plus au fonctionnement de l'œil, mais peuvent jouer un rôle dans la synchronisation des rythmes circadiens, par exemple.
52
+
53
+ Lors de l'excitation de l'opsine dans les récepteurs rhabdomériques, la protéine G activée déclenche à son tour l'activation du phosphatidylinositol membranaire, et libère un second messager, l'inositol trisphosphate. L'activation de ce second messager a pour conséquence l'ouverture des canaux sodiques et donc la dépolarisation de la membrane plasmique.
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+
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+ Il existe deux grandes catégories d'yeux dans le monde animal, apparues chacune de nombreuses fois indépendamment au cours de l'évolution. Dans ces deux types, l'image peut être formée soit par ombrage, soit par réfraction, soit par réflexion.
56
+
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+ Les yeux simples ne possèdent qu'une chambre de photorécepteurs souvent remplie d'un liquide (adaptation à l'indice de réfraction du milieu extérieur), et s'opposent en cela aux yeux composés. L'image peut se former par ombrage comme chez le nautile, par réfraction comme chez les vertébrés ou par réflexion comme chez la coquille Saint-Jacques[3].
58
+
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+ Le nautile est le seul exemple d'animal possédant un œil simple fonctionnant par ombrage. Cet œil, fonctionnant alors comme un sténopé, est alors qualifié d'œil en trou d'épingle (pinhole eye en anglais). Il est constitué d'une rétine concave de cellules photoréceptrices entourée par une couche de cellules pigmentées empêchant l'entrée de la lumière sauf au niveau d'un trou de faible diamètre (trou d'épingle) faisant face à la rétine. Ainsi, les rayons provenant d'une même direction n'excitent qu'un faible nombre de photorécepteurs, lesquels sont regroupés sur la rétine. Ce système permet donc d'identifier la direction des rayons lumineux et donc de former une image. Cependant, la seule manière d'augmenter la résolution de l'image dans ce système est de diminuer la taille du trou d'épingle permettant l'entrée de la lumière, et donc de diminuer la quantité de lumière admise, c'est-à-dire la sensibilité de l'œil. La taille de l'ouverture peut varier de 0,4 à 2,8 mm[4], ce qui permet au nautile de privilégier la sensibilité ou la résolution en fonction des conditions environnementales.
60
+
61
+ Chez les vertébrés et certains mollusques, l'image est formée par réfraction grâce à la disposition de matériau transparent à indice de réfraction élevé devant la rétine. Cette structure permet de dévier les rayons lumineux et de concentrer tous les rayons provenant d'une même direction sur une zone limitée de la rétine et donc de former une image.
62
+ C'est la lentille qui joue le rôle de structure réfractrice chez les poissons et les mollusques. La lentille est généralement sphérique en milieu aquatique. Les lentilles des poissons et des céphalopodes sont caractérisées par un gradient croissant d'indice de réfraction de l'extérieur vers l'intérieur (lentille Mathésienne), ce qui permet une focalisation correcte des rayons lumineux. Cependant, certains gastéropodes et annélides possèdent des lentilles homogènes, et leur vision reste relativement floue. La lentille Mathésienne est apparue indépendamment chez les Vertébrés et les Céphalopodes. Chez les vertébrés terrestres, la lentille a perdu une partie de son pouvoir de réfraction, et la cornée est responsable des 2/3 de la réfraction de la lumière. Certaines larves d'insectes possèdent aussi des yeux simples à réfraction cornéale, comme la larve du coléoptère cicindela.
63
+
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+ Les yeux de la coquille Saint-Jacques forment une image par réflexion. Une couche réflectrice concave est placée derrière la rétine et joue le rôle de miroir. Les rayons provenant d'une même direction sont ainsi réfléchis différemment selon leur incidence par rapport au miroir et sont concentrés sur un faible nombre de photorécepteurs, permettant la formation d'une image. On trouve aussi des structures photosensibles contenant un miroir chez certains rotifères, plathelminthes et copépodes, mais la taille de ces structures n'est pas suffisante pour permettre la formation d'une image.
65
+
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+ Les yeux composés des arthropodes (notamment chez les insectes et les crustacés) sont constitués d'un ensemble de récepteurs (jusqu'à 30 000 chez certains coléoptères) sensibles à la lumière qui sont appelés des ommatidies. On appelle plus vulgairement l'œil composé : œil à facettes. Pour les copépodes il y a, dans la plupart des cas, un œil impair, médian, qui correspond à l'œil de la larve Nauplius. Il est alors couramment appelé œil nauplien.
67
+
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+ Certains mammifères comme le chat ou certains rapaces nocturnes sont nyctalopes.
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+ Voir sous l'eau est rendu plus difficile. La vision y est confrontée à une moindre luminosité (accrue en profondeur). La turbidité y est fréquente. Dans les turbulences de surface les bulles d'air mouvantes cachent une partie de l'environnement. Enfin les rayons lumineux qui produisent des images sur la rétine sont plus difficiles à concentrer quand la densité de l'eau est presque identique à celle des fluides interne de l’œil. Certains organismes ont une vue rudimentaire (ex : escargots marins), compensée par d'autres sens. D'autres ont des yeux assez rudimentaires mais très orientables et sensibles à la polarisation de la lumière. Quelques groupes d'animaux marins, grâce à diverses adaptation voient parfaitement sous l'eau (poulpes et calmars par exemple). Ils distinguent de faibles luminosités, la polarisation de la lumière et/ou distinguent des couleurs et des longueurs d'onde invisibles pour l'homme (ultraviolets, vision affinée de la gamme des bleus...). L'œil des animaux effectuant des migrations verticales dans la colonne d'eau doit en outre constamment s'adapter à la pression (qui augmente très vite avec la profondeur). La vitesse (plus de 100 km/h de pointe chez les marlins) est aussi source de pression et de déformation sur la cornée. Certaines espèces semblent pouvoir distinguer une faible bioluminescence qui révèle pour elles la présence de proies, de prédateurs ou de partenaires sexuels.
71
+ Bien qu'étant des animaux à sang froid, certains poissons (Marlin, Espadon) ont un organe qui réchauffe leur œil de plusieurs degrés (ainsi que la partie de leur cerveau qui reçoit le nerf optique).
72
+
73
+ Sauf le Nautile (Céphalopode archaïque ayant conservé une coquille) les céphalopodes disposent d'un gros œil et d'un cristallin très efficaces. En outre leur pupille permet une bonne adaptation aux variations d'intensité lumineuse.
74
+
75
+ La bande spectrale visible varie selon les espèces. Ainsi certains mammifères (rats), oiseaux (oiseaux-mouches, hirondelles, pigeons...), arthropodes (langoustes, abeilles...), reptiles (gecko, tortue...) et poissons (truite...) semblent voir les rayons ultraviolets.
76
+
77
+ Certains serpents « voient » dans l'infrarouge mais grâce à leurs fossettes sensorielles.
78
+
79
+ Quelques espèces de mammifères sont capables de différencier les rayonnements lumineux par classes de longueur d'onde. Dans ce cas, deux types de photorécepteurs sont présents dans la rétine de l'œil. Les bâtonnets sont responsables de la vision périphérique et de la vision nocturne ; les cônes sont responsables de la vision des couleurs et de la vision diurne. Ils sont de deux à quatre types, selon les espèces, réagissant chacun davantage à une bande spectrale.
80
+
81
+ Les humains ont normalement trois types de cônes, permettant la vision en couleurs. Les problèmes de vision des couleurs, ou dyschromatopsies, sont souvent regroupés sous le terme de daltonisme. L'absence totale de vision des couleurs est appelée achromatopsie.
82
+
83
+ L'homme est sensible à la polarisation de la lumière surtout dans les bleus, mais bien moins que le poulpe ou l'abeille [7].
84
+
85
+ Chez les prédateurs comme les chats ou les rapaces, les yeux sont placés l'un à côté de l'autre ce qui permet, en vision binoculaire, de mieux percevoir les distances des proies situées en face d'eux.
86
+ Inversement chez les proies comme les lapins ou les souris, les yeux sont généralement placés de part et d'autre de la tête ce qui permet de couvrir un plus grand champ visuel et de mieux détecter la présence d'un danger dans l'environnement. Certaines espèces comme la Bécasse des bois ont une vision à 360 ° (au détriment de la vision binoculaire).
87
+
88
+ Chez certaines espèces l'œil est fixe, mais au cours de l'évolution sont apparus des yeux plus ou moins mobiles, éventuellement indépendamment l'un de l'autre comme chez le caméléon et divers poissons, et parfois au bout d'un pédoncule rigide chez certains crustacés ou souple (chez certains mollusques).
89
+
90
+ Des dispositifs robotiques cherchent à adapter aux caméras des capacités de mobilités tels qu'on en trouve dans le système oculaire de certains animaux, avec 3 degrés de mobilité[8]
91
+
92
+ Les ocelles sont des yeux simples présents chez certaines espèces.
93
+
94
+ La diversité des organismes et des types de vision est, comme le soulignait déjà Charles Darwin dans L'Origine des espèces, un défi intellectuel pour les partisans de l'évolution. Pour cette raison, l'évolution de l'œil a longtemps été un sujet de controverse entre les partisans de l'évolution et les créationnistes, ces derniers considérant l'œil comme trop parfait pour avoir évolué selon les mécanismes proposés par la théorie de l'évolution[réf. nécessaire].
95
+
96
+ Il existe de nombreux points communs dans le fonctionnement des yeux des diverses espèces, par exemple dans la manière dont les stimuli visuels sont transmis des récepteurs au système nerveux central. Ces similitudes sont très nombreuses chez les amniotes.
97
+
98
+ Longtemps il a été considéré que les différentes formes d'yeux s'étaient développées d'une façon indépendante à partir d'espèces d'origines diverses (on parle de développement paraphylétique). Cependant la découverte de l'existence du gène Pax6, conservé dans tout le règne animal et contrôlant le développement des yeux, a récemment remis en cause cette idée, suggérant une monophylie de l'œil. On considère aujourd'hui qu'un œil primitif composé de quelques cellules s'est développé de manière unique dans le règne animal, et se serait ensuite diversifié au cours du Cambrien pour former au moins 40 fois indépendamment des structures capables de former des images[9].
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+ Le yaourt, yahourt, yogourt ou yoghourt[N 1], est un lait fermenté par le développement des seules bactéries lactiques thermophiles Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus qui doivent être ensemencées simultanément et se trouver vivantes dans le produit fini. C'est la définition officielle française depuis 1963 précisée par le décret de 1988[N 2]. D'un pays à l'autre, les législations peuvent cependant différer.
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5
+ Il fait partie des nombreux types de laits fermentés, et sont introduits par les Turcs Seldjoukides dès le début du XIe siècle au Moyen-Orient, puis dans les Balkans par les Ottomans dès le XIVe siècle. Très populaire encore aujourd'hui, il est fait maison par de nombreuses familles dans les pays turcophones (Turquie, Azerbaïdjan, Kazakhstan...), dans les Balkans (Bulgarie, Roumanie, Grèce...) mais aussi au Proche-Orient (Syrie, Irak, Liban...). Sa standardisation et sa production industrielle dans la seconde moitié du XXe siècle, en ont fait un produit de grande consommation dans de nombreux pays du monde.
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+ Dans les pays développés et en développement, ce mets naturellement acide est souvent additionné de sucre et de fruits pour être consommé en dessert ou au petit-déjeuner.
8
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9
+ En France, le terme « lait fermenté » est réservé à un produit à base de lait qui a subi une fermentation lactique aboutissant à la formation d'un gel[1]. Il doit être distingué du « fromage frais à fermentation lactique » par le fait qu'il n'y a pas de fragmentation du gel suivie d'un égouttage, afin d'éliminer en partie la phase aqueuse.
10
+
11
+ Les premières productions de lait fermenté ont été faites à partir de fermentations spontanées dues au développement de la microflore naturellement présente dans le lait frais, les outres en peau de chèvre et l'environnement[2],[3]. Les agents de la fermentation sont principalement des bactéries lactiques qui transforment les sucres du lait en acide lactique. L'acidification du milieu déstabilise les agrégats de protéines en suspension aqueuse et entraîne la formation d'un gel (le caillé). Mais la fermentation peut être aussi affectée par les micrococcus, les corynéformes, les levures et les moisissures[4]. D'une région à l'autre, la très grande diversité des souches fermentaires et des techniques de fabrication artisanale conduit à des produits de goût, de couleur et de texture très différents. Les bactéries lactiques de nombreux genres ont été identifiées dans les laits fermentés traditionnels (Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc, Pediococcus, Streptococcus, et Bifidobacterium) mais aussi des bactéries pathogènes comme Escherichia coli, Staphylococcus aureus ou Listeria monocytogenes[5].
12
+
13
+ Dans la seconde moitié du XXe siècle, lorsque les yaourts sont devenus des produits de grande consommation vendu sur un marché de plus en plus large, le besoin s'est fait sentir de savoir à quoi référait de manière précise et constante l'étiquette « yaourt ».
14
+
15
+ Si en France, pour avoir droit à l'appellation de yaourt, le produit doit être ensemencé avec les bactéries lactiques, Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus, qui doivent se retrouver vivantes dans le produit consommé, la réglementation prévoit toutefois que le yaourt peut aussi contenir des morceaux de fruits, du sucre, du miel, des arômes... à raison de moins de 30 % du produit final[6].
16
+
17
+ Les produits laitiers contenant des additifs (colorants), des agents de texture (émulsifiants, stabilisants, épaississants ou gélifiants (amidon, pectine, gélatine)), ou ayant subi un traitement thermique après la fermentation, tuant les bactéries lactiques, n'ont plus droit à l'appellation « yaourt ». Ce sont les « laits fermentés aromatisés », « boissons à base de lait fermenté », et « laits fermentés ayant subi un traitement thermique après fermentation » et « boissons à base de lait fermenté ayant subi un traitement après fermentation »[7].
18
+
19
+ Le yaourt est un produit vivant très différent des produits traités thermiquement (étuvés ou pasteurisés) dont on allonge la durée de conservation en inactivant leur flore bactérienne. L'intérêt d'avoir un produit vivant tient au fait que les cultures vivantes améliorent la digestion du lactose chez les individus ayant des difficultés à les digérer[8].
20
+
21
+ Plusieurs laits fermentés traditionnels sont appelés yaourt, bien que les bactéries lactiques entrant dans leur fabrication ne soient pas les mêmes que celles du yaourt (Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus).
22
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23
+ On dénombre environ quatre cents dénominations différentes des laits fermentés[9],[N 3] dans le monde : yoghourt (yoğurt) en Turquie, yaourti (γιαούρτι) en Grèce, kisselo mlyako (Кисело мляко) en Bulgarie, kisselo mleko (Кисело млеко, qui signifie lait acide) en Serbie et Macédoine, viili en Finlande, zabade en Égypte, rayeb (رَ��يب) au Maghreb et Proche-Orient, matsoni en Géorgie, madzoun en Arménie, mast (ماست) en Iran, dahi (दही) en Inde, katyk (et l’airag fait avec le lait de jument) en Mongolie... Hormis la plupart des langues européennes qui ont emprunté leur vocable au turc yoğurt, les autres langues utilisent des termes sans parenté indiquant probablement des créations locales indépendantes d'autres variétés de lait fermenté.
24
+
25
+ Le terme yogourt est un emprunt au turc yoğurt[10], mot qui lui-même dérive du verbe obsolète turc yoğmak signifiant[11] « cailler, coaguler », yogourt signifie donc « caillé ». La lettre ğ était traditionnellement rendue par gh dans les translittérations latines d'avant 1928, époque où l'alphabet arabe fut abandonné pour l'alphabet latin-turc[12]. En turc moderne, cette lettre est élidée devant une voyelle arrière, donnant ainsi la prononciation /joˈuɾt/, ce qui adapté au français a donné yaourt.
26
+
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+ La première mention en turc médiéval du terme yoğurt date de l'année 1070, époque où le terme apparaît dans deux ouvrages qui décrivent l'usage du yaourt par des populations turques nomades[3].
28
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29
+ En français, le terme de yogourt apparaît sous la plume de Bertrandon de la Broquière, un voyageur intrépide qui dans les années 1432-1433, après avoir visité Jérusalem, entreprend de faire le chemin de retour par voie de terre, déguisé en Turc. Dans son ouvrage "Le voyage d'outremer", il écrit : « Les Turquemans nous baillerent une grande telle de lait quaillié qu'ils appellent yogourt »[13],[14].
30
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31
+ Le terme de yaourt est plus récent et est arrivé au 18e siècle venant également du turc mais en passant par l'anglais qui originellement avait adopté ce terme là avant d'adopter yogurt[14].
32
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33
+ En France, yaourt est le terme d'usage courant[14],[15] alors qu'en Belgique[14], au Québec[15], au Nouveau-Brunswick et en Suisse[14], yoghourt et yogourt sont plus usuels.
34
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35
+ En Belgique, l'usage de yoghourt peut s'expliquer notamment par la présence du néerlandais yoghurt dans les publicités bilingues[14]. Au Québec la prononciation de yogourt omet le t final[14].
36
+
37
+ L'appareil servant à fabriquer le yaourt/yogourt est une yogourtière en Suisse et au Québec, et une yaourtière en France[14]. En Belgique, les deux sont utilisés[14].
38
+
39
+ L'histoire du yaourt remonte à celle des laits fermentés, obtenus par la fermentation spontanée des micro-organismes naturellement présents dans le lait, les outres ou l'environnement.
40
+
41
+ Depuis le Néolithique et le début de l'élevage, soit vers 8500 ans avant notre ère, les éleveurs se sont aperçus que le lait caillait spontanément sous l'influence de ses propres bactéries ou sous celle d'enzymes lorsqu'il était conservé dans des outres fabriquées avec des estomacs de bovins (par l'action de la présure). La maîtrise de la fermentation lactique permettait de conserver les laitages sans altération et d'offrir des boissons rafraîchissantes ou des aliments faciles à transporter comme le fromage (après égouttage du caillé).
42
+
43
+ Ces laits fermentés, qui existent depuis des millénaires, étaient alors confectionnés à partir de lait de jument, d'ânesse ou de chamelle[16].
44
+
45
+ Même si l'origine exacte des laits fermentés est difficile à établir, les données archéologiques et historiques de l'Antiquité incitent à penser qu'elle se situe dans la zone allant du Moyen-Orient aux Balkans (Tamine et Robinson[17], 1999, chap.5, p. 306).
46
+
47
+ Les premiers témoignages archéologiques[18] des techniques de fermentation lactique sont des poteries à trous avec des traces de lait caillé datant de 7000 avant notre ère (av. n.e.), des bas-reliefs sumériens (de 3000 av. n.e.) et des tombes égyptiennes (datées de 2350-2200 av. n.e.). Un bas-relief du sarcophage de la reine Kaouit (XIe dynastie égyptienne) représente un petit personnage en train de traire une vache, avec un petit veau attaché à sa patte avant, pour le tenir à l'écart de la mamelle[19].
48
+
49
+ Ainsi, il existe des preuves de l’existence de produits laitiers fermentés dans un but alimentaire depuis au moins le IIIe millénaire avant JC.
50
+
51
+ Dès le VIIIe siècle avant notre ère, en Grèce, Homère rapporte dans l'Odyssée que le cyclope, après avoir trait avec soin les brebis et les chèvres bêlantes[20] « fit cailler la moitié du lait, éclatant de blancheur, le recueillit et le déposa dans des corbeilles de jonc ; puis, il versa l'autre moitié dans des vases, pour la boire ensuite et en faire son repas du soir », évoquant ainsi le caillé (résultant probablement d'une fermentation spontanée) et le petit-lait.
52
+
53
+ Au Ve siècle avant notre ère, Hérodote décrit une technique des Scythes, consistant à « remuer et agiter » le lait dans des vases de bois, pour séparer le beurre du babeurre.
54
+
55
+ Les premiers témoignages évoquant les yaourts tels qu'on les connaît remontent au Ier siècle avec les descriptions de Pline[21].
56
+ Dans ses écrits encyclopédiques, Pline l'Ancien avait remarqué que certaines tribus savaient[N 4]« faire prendre le lait pour en former une liqueur d'une acidité agréable ». Il la décrit comme une « essence divine » servant de remède à de nombreux maux[16].
57
+
58
+ Les premiers laits fermentés résultent probablement d’une fermentation spontanée, comme la fabrication traditionnelle du rayeb au Proche-Orient peut nous le laisser penser : le lait fraîchement trait est laissé dans un vase en terre à l'air libre jusqu'à ce qu'il caille (tourne) spontanément (en 24 à 72 heures selon la température du local). Il est ensuite conservé dans une outre en peau de chèvre et additionné de sel marin. Un morceau de ce vieux « caillé spontané » peut servir ensuite à ensemencer du lait tiédi. Par ré-ensemencements successifs, les souches les plus aptes à supporter la compétition d'autres micro-organismes et capables de donner les meilleurs produits dans une région donnée ont été sélectionnées[2].
59
+
60
+ « Aujourd'hui, plusieurs pays prétendent être les inventeurs du yaourt, mais aucune donnée claire ne permet de le savoir et il est possible qu'il ait été découvert indépendamment plusieurs fois » (Yildiz[3], 2010).
61
+
62
+ Si la première évocation des yaourts remonte à Pline l'Ancien, en France, il faut attendre le XVIe siècle pour qu'ils fassent leur apparition[22]. C'est François Ier qui va, malgré lui, introduire pour la première fois ce produit dans ce pays.
63
+
64
+ Le roi, souffrant de problèmes digestifs, aurait été guéri en 1542, grâce à un « yaourt » à base de lait de brebis préparé par un médecin turc, envoyé par Soliman le Magnifique, son allié diplomatique[23]. Le roi fut guéri mais le médecin refusa de livrer son secret de préparation et son usage fut sans lendemain[24].
65
+
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+ Il faut encore attendre plus de 400 ans et la découverte des micro-organismes à l'origine des fermentations par Pasteur, pour que le yaourt fasse son retour en France.
67
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+ En Europe, il semble qu'avant le XXe siècle, seules les populations des Balkans et des pays Scandinaves (depuis l'époque des Vikings[25]) consommaient régulièrement du yaourt.
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+ Stamen Grigorov, un jeune chercheur bulgare, découvre en 1905 à Genève, dans des échantillons de yaourts provenant de son pays, la bactérie qui donne l'acidité au yaourt[26],[27] (par transformation du sucre du lait, le lactose, en acide lactique). Invité à l'Institut Pasteur à Paris, Stamen Grigorov présente ses travaux qui reçoivent un accueil favorable. Elie Metchnikoff se charge de vérifier la découverte et de la présenter à la communauté scientifique, ce qu'il fait trois ans plus tard devant l'Académie des sciences[28]. Le micro-organisme est appelé Bacillus bulgaricus Grigorov, puis renommé Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus, nom toujours utilisé aujourd'hui.
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+ Parallèlement, Élie Metchnikoff (1845-1916), prix Nobel de physiologie ou médecine en 1908 et vice-directeur de l'Institut Pasteur, s'intéresse à la population des Balkans consommatrice de yaourt. Le scientifique s’interroge alors sur le lien entre consommation de yaourt et longévité des montagnards en Bulgarie. Selon lui, les effets pathogènes de certaines bactéries s'annulent en absorbant des bactéries lactiques provenant de lait aigri, de yahourth des Balkans, de prostokwacha russe, etc[29] (selon ses propres termes). Il découvre les effets bénéfiques du yaourt sur les désordres intestinaux des nourrissons[30],[21]. Dès lors, il introduit dans son alimentation quotidienne du lait caillé[16].
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+
74
+ Ses hypothèses éveillent un intérêt nouveau pour les effets bénéfiques sur la santé, des micro-organismes vivants apportés par l'alimentation[25], intérêt qui ne s'est toujours pas démenti puisque le nombre d'études sur les probiotiques ne cesse d'augmenter depuis deux décennies.
75
+
76
+ Si Élie Metchnikoff contribue à faire reconnaître la valeur nutritive du yaourt, ce sont deux industriels, Deukmedjian Aram et Isaac Carasso, qui vont en faire un produit de grande consommation, fabriqué non plus à la maison mais en usine.
77
+
78
+ Après avoir suivi ses études à la Sorbonne à Paris, Deukmedjian Aram, un Arménien d'Istanbul, ouvre en 1912 un restaurant Au rendez-vous des étudiants associé à une boutique "Cure de yogourt", au 8 rue de la Sorbonne[31]. Pour sa spécialité de yogourt Aram, il obtient le label de l'Institut Pasteur "Seul fournisseur du Pr Metchnikoff". Le yaourt est vendu avec une notice stipulant : « J'ai mangé et analysé le yaourt Aram. Il n'est pas nuisible pour la santé. Au contraire, il contient des ferments lactiques qui sont utiles pour notre corps[16] »
79
+
80
+ Dans les années 1920, les yaourts, considérés comme des préparations à visée thérapeutique, sont alors exclusivement vendus en pharmacies[18] et prescrits pour guérir les désordres intestinaux des enfants[32].
81
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82
+ En 1921, Deukmedjian Aram décide de passer au stade supérieur et investit dans une usine de fabrication de yaourts à Montrouge. Plusieurs fois médaillé, il contribue à faire connaître les bienfaits de ce produit.
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+ Comme Aram, Carosso est lui aussi un sujet de l'Empire ottoman. Venu s'installer à Barcelone, Isaac Carasso ouvre dès 1919, en Espagne, un atelier de fabrication en utilisant des ferments issus de l'Institut Pasteur. Les yaourts ainsi produits sont vendus dans les pharmacies comme préparations médicinales. Ils portent le nom de « Danone », inspiré de Danon, diminutif affectueux donné par Isaac Carasso à son fils Daniel. Après des études en France, ce dernier fonde en 1929 la Société du yoghourt Danone. Sur un petit terrain acquis à Levallois, il construit une usine et « comme en Espagne, la vente des yaourts Danone se fit, avec des arguments commerciaux de santé, [et] une bonne petite place dans les pharmacies de la région parisienne ».
85
+
86
+ Les premiers récipients sont en porcelaine, la partie intérieure est colorée en marron, le reste en blanc crème[33]. Puis, il installe une première boutique de vente et lance le premier yaourt aux fruits en 1937. Dans les années cinquante, les yaourts parfumés sont vendus dans des pots en carton. En 1963, c'est au tour du yaourt brassé auquel seront ajoutés des fruits l'année suivante.
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+
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+ La marque Danone fait également une percée aux États-Unis sous le nom de Dannon. La fabrication du yaourt y est également reprise par la compagnie General Mills.
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+ À partir des années 1950, la consommation de yaourt se démocratise. Le produit n'est plus vendu dans les pharmacies mais dans les crèmeries et les grandes surfaces.
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+
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+ Sa consommation ne va cesser de croître en Europe, en Amérique et en Asie orientale, pourtant réputée lactophobe. Jusqu'à la fin du XXe siècle, les produits laitiers ne faisaient pas partie du régime alimentaire des Chinois, composé de riz et de blé, accompagnés de légumes et de viande[34].
93
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94
+ Toutefois, la consommation de produits laitiers en Chine n'était pas absente du régime alimentaire de la population. Elle était réduite au cercle familial en raison de la non-industrialisation.
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96
+ Depuis la fin des années 1990, la consommation de produits laitiers a bondi dans les grandes villes chinoises du pays.
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98
+ En mars 2015, l'Autorité de la concurrence française impose une amende de 192 millions d'euros au cartel du yaourt.
99
+
100
+ Le Codex Alimentarus (Codex Stan 243-2003) définit le lait fermenté comme « un produit laitier obtenu par la fermentation du lait par l'action de micro-organismes. Ces levains doivent être viables, actifs et abondants dans le produit à la date de durabilité minimale. Si le produit subit un traitement thermique après la fermentation, l'exigence portant sur la viabilité des micro-organismes lui fait perdre sa dénomination. (...) Certains laits fermentés sont caractérisés par un/des levains spécifiques utilisés pour la fermentation[35]. »
101
+
102
+ Selon la norme, ne peuvent porter la dénomination "yaourt" que les laits fermentés présentant des « cultures symbiotiques de Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus[36]. »
103
+
104
+ En France, la dénomination du mot yaourt est soumise à une réglementation stricte[37], régie par l'arrêté du 30 décembre 1988[32].
105
+
106
+ Pour obtenir l'appellation yaourt, le produit doit être fermenté par deux souches de bactéries lactiques : Lactobacillus bulgaricus (ou plus précisément Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus) et Streptococcus thermophilus[32],[37].
107
+
108
+ D'après la réglementation, le yaourt peut aussi contenir des morceaux de fruits, du sucre, du miel, des arômes, à raison de moins de 30 % du produit final[6].
109
+
110
+ Les laits fermentés à l'aide d'autres bactéries comme les bifidus ne peuvent s'appeler yaourts[38]. Les bifidobactéries colonisent l'intestin quelques heures, alors que les Lactobacillus bulgaricus et les Streptococcus thermophilus agissent sur la durée[39].
111
+
112
+ Par ailleurs, le produit fini doit contenir au moins 10 millions de bactéries par gramme[32], ce qui représente environ un milliard par pot[39],[38]. Ces ferments doivent rester vivants dans le produit fini[38], ainsi que pendant sa consommation[32]. Une fois le yaourt ingéré, ces bactéries se logent dans l'intestin, où elles poursuivent leur travail de fermentation et aident à la digestion[38]. Ce sont précisément ces ferments qui jouent un rôle bénéfique sur la santé[32].
113
+
114
+ De nombreux pays n'ont pas adopté cette réglementation restrictive et autorisent l'ajout d'additifs et d'autres micro-organismes ou des traitements thermiques postfermentations. Toutefois, la tendance ces dernières années est de considérer que la dénomination de « yaourt » ne peut s'appliquer qu'à un produit fini contenant des ferments actifs, comme on l'a vu d'une part au niveau des échanges mondiaux (Codex Alimentarius[N 5], 2002) et d'autre part au niveau des pays de l'Union Européenne[40],[18] (résolution adoptée en 2009)
115
+
116
+ À l'heure actuelle, en Occident, la fabrication du yaourt s'effectue artisanalement, à la maison ou industriellement[41].
117
+
118
+ Le yaourt est fabriqué à partir de lait (entier, demi-écrémé ou écrémé), généralement de vache mais aussi d'autres mammifères : brebis, chèvre, etc. Ce lait est pasteurisé, et souvent enrichi avec du lait en poudre. Le yaourt aura ainsi une teneur en protéines et en calcium plus importante que du lait normal.
119
+
120
+ Les protéines du lait jouent un rôle essentiel dans la coagulation à la base de la formation du yaourt et des fromages. Il faut distinguer deux grandes catégories :
121
+
122
+ En production industrielle, le processus de fabrication est divisé en quatre grandes phases. Selon le type de yaourt désiré, yaourt ferme ou brassé, l'étape de la fermentation se situe différemment par rapport à celle du conditionnement[1],[42].
123
+
124
+ Pendant la phase de commercialisation, les yaourts doivent être maintenus dans la chaîne du froid entre 4 et 8 °C. Durant cette période, les bactéries lactiques ne se multiplient pas mais continuent toutefois à produire de l'acide lactique et donc à augmenter la saveur acide du yaourt.
125
+
126
+ Le lait de soja ne contenant pas de lactose pour nourrir des bactéries, ne peut devenir un yaourt au sens strict du terme. Cependant, il fermente et on obtient, dans une yaourtière, un résultat proche de celui du yaourt ordinaire.
127
+
128
+ Rappelons que les préparations laitières réalisées selon le même principe mais sans Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus ou Streptococcus thermophilus, mais avec d'autres bactéries (bifidus...) ne peuvent porter l'appellation yaourt en France et en Union européenne[N 2].
129
+
130
+ Le yaourt peut être brassé, aromatisé, sucré, mélangé à différents fruits…
131
+
132
+ La plupart des yaourts sont de couleur blanche à l’exception de celui confectionné à partir de lait de bufflonne qui présente une coloration naturellement rosée.[réf. souhaitée]
133
+
134
+ La fermentation lactique est l'étape décisive assurant la transformation du lait liquide en un gel. Les deux bactéries lactiques employées : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus (abr. Lb. bulgaricus) (initialement retenues pour des raisons historiques parce que fréquemment trouvées dans les laits fermentés traditionnels du Moyen-Orient) interagissent en synergie[25],[45].
135
+
136
+ En début de fermentation, les S. thermophilus se développent rapidement. Ils absorbent le lactose et le transforment en L(+) acide lactique, ce qui provoque une baisse du pH (acidification). Ils amorcent aussi le développement de la population de Lb. bulgaricus en produisant des composants capables de stimuler leur croissance, comme l'acide formique et le gaz carbonique.
137
+
138
+ En retour, Lb. bulgaricus hydrolyse la caséine grâce à une protéinase fixée sur ses parois, qui après d'autres réactions enzymatiques donnent des acides aminés (en particulier la valine). Ces composés indispensables à la croissance des bactéries ne sont pas en quantités suffisantes dans le lait en début de fermentation. Les S. thermophilus qui ont une activité protéinase plus faible, bénéficient donc de la présence du lactobacille.
139
+
140
+ Grâce à cette action conjointe, les deux espèces croissent rapidement et métabolisent suffisamment de lactose en acide lactique pour que la fermentation soit terminée en 3 à 4 heures, là où chacune aurait passé 12 à 16 heures pour obtenir la même acidité.
141
+
142
+ Ces deux espèces bactériennes synthétisent aussi des polysaccharides qu'elles excrètent à l'extérieur de la cellule (nommés exopolysaccharides). Ce sont des polymères de galactose, glucose et rhamnose, produits en quantité variable suivant les souches. La présence de ces composés est très recherchée, car ils augmentent la viscosité du yaourt et donnent une sensation d'onctuosité au produit, appréciée des consommateurs[46].
143
+
144
+ Les souches bactériennes produisant le plus d'exopolysaccharides ont été sélectionnées afin de se dispenser d'ajouter des épaississants et gélifiants au produit.
145
+
146
+ Le lait est une émulsion formée par un mélange aqueux de lactosérum, dans lequel sont dispersés des micelles de caséines et des globules gras.
147
+ La micelle de caséine est un agrégat sphérique (de 120 nm en moyenne) qui est constitué de 10 à 100 sous-micelles reliées entre elles par des ponts phospho-calciques[48],[47]. Elle est très hydratée. L'eau est fixée au chevelu micellaire sous la forme d'une couche d'hydratation en surface.
148
+
149
+ Les micelles de caséines portent initialement une charge négative nette (quand le lait est encore au pH 6,7).
150
+
151
+ La précipitation de la caséine résulte de l'abaissement du pH lié à la formation d'acide lactique par les bactéries lactiques. L'acide lactique porte des charges positives qui neutralisent les charges négatives des colloïdes. À pH 4,6 les charges positives et négatives s'équilibrent[25]. C'est ce qu'on appelle le point isoélectrique de la caséine. La neutralisation des charges de surface permet aux micelles de se rapprocher (pour un pH de 5,8 - 5,5) puis de s'agréger par des liaisons électrostatiques et hydrophobes (dès un pH de 5,2). La solubilisation du calcium est totale à un pH de 5,0 suivie par une gélification totale à un pH de 4,9.
152
+
153
+ Pour le lait ayant subi un traitement thermique à 90 °C, la coagulation du lait se fait cependant à un pH voisin de 5,3. Cette élévation du pH se comprend par le fait que les protéines du lactosérum (des β-lactoglobulines), dénaturées par le traitement thermique, ont un point isoélectrique de 5,3 et qu'elles vont s'associer aux caséines kappa des micelles. De cette association, il résulte une augmentation de la valeur du pH où se fait l'agrégation.
154
+
155
+ Avec plus de 21 kilos de yaourt par personne en 2005, les Français, qui ont augmenté de 20 % en dix ans leur consommation, sont les deuxièmes plus gros consommateurs en Europe, derrière les Allemands. Le Programme national nutrition santé lancé en 2001 par le gouvernement français recommande la consommation de trois produits laitiers par jour.
156
+
157
+ En Occident, le yaourt est généralement consommé sucré, au petit-déjeuner ou en dessert. Il ne doit pas être confondu avec la smantana, une crème épaisse utilisée en Grèce et en Europe de l'Est, ni avec le dough (دوغ) persan ou son équivalent turc, l'ayran, ou le lassi indien (लस्सी), qui sont des boissons préparées à partir de yaourt et d'eau, généralement agrémentées de sel, d'épices et de feuilles de menthe séchées.
158
+
159
+ Le yaourt est également utilisé dans tous les pays du golfe Persique ainsi qu'en Turquie, en Grèce et en Arménie, en sauce, coupé avec de l’eau, du sel et des épices, consommée en cours de repas ou comme composante des plats. La forme la plus connue est la sauce tzatzíki (τζατζίκι) grecque, le plat en sauce persan qui mêle yaourts et concombres, le mast-o-khiar iranien, ou le raïta indien.
160
+
161
+ Le yaourt (dahi) est très utilisé dans la cuisine du sous-continent indien, à la fois pour la préparation de chutneys, de sauces ou de marinades, par exemple pour le dahi baingan (aubergines au yaourt).
162
+
163
+ En plus d’être apprécié pour son goût et sa texture, le yaourt a une valeur nutritionnelle remarquable : un apport énergétique relativement faible (en moyenne 90 kcal pour un pot de 125 g de yaourt nature classique). Pauvre en sel et en matières grasses[49], il est riche en protéines et en potassium. Le yaourt contient également l'ensemble des vitamines B, de la vitamine A, D et K.
164
+
165
+ Un pot de yaourt fournit 140 à 180 mg de calcium, soit 18 % de l'apport quotidien conseillé pour un adulte, et 23 % pour un enfant. Le calcium des produits laitiers serait mieux assimilé par l'organisme que celui d'origine végétale[50], en raison de sa teneur en protéines et en phosphore qui participent à une meilleure assimilation[51].
166
+
167
+ La composition d'un yaourt nature non sucré est proche de celle du lait de vache. L'apport en calcium, phosphore, riboflavine (vitamine B2) et en vitamine B12 représente un certain intérêt nutritionnel.
168
+
169
+ Teneur en nutriments du yaourt nature (valeurs pour 100 g de yaourt et pour un yaourt de 125 g[52]) :
170
+
171
+ Beaucoup de yaourts sont vendus accompagnés de fruits, aromatisés et/ou sucrés. Il est alors courant que la teneur en glucides (saccharose essentiellement) atteigne 15 g pour 100 grammes de produit[54]. D'autres spécialités (la plupart des brassés et des veloutés par exemple) contiennent plus de lipides parce qu'on a ajouté de la crème au lait avant fermentation. Certains sont gélifiés, contenant de l'amidon qui a été ajouté dans ce but. D'autres encore comme le yaourt à la grecque contiennent plus de protéines (c'est un yaourt égoutté), et éventuellement plus de crème également, selon la recette exacte du fabricant. Il convient de vérifier le tableau d'information nutritionnelle.
172
+
173
+ La présence de 100 à 1 050 millions de bactéries vivantes par millilitre de yaourt aurait un impact positif sur la santé de l'humain. Les nombreuses recherches menées, pour certaines par les producteurs de yaourt, pour d'autres par des agences de santé, apportent à ce sujet des résultats contradictoires[55]. Le yaourt reste, avec la levure de bière, un produit couramment recommandé par les médecins et les pharmaciens lors d'un traitement antibiotique afin de reconstituer la flore intestinale et éviter les diarrhées médicamenteuses.
174
+
175
+ Une demande déposée par Danone auprès de l'EFSA pour citer les « bienfaits pour la santé » de ses produits Activia et Actimel, a finalement été retirée en avril 2010 par cette firme, le niveau de preuve de ces affirmations étant jugé non satisfaisant par l'Agence européenne de sécurité alimentaire[56],[57]. Parallèlement, Danone a été condamné en 2009 pour publicité abusive pour les mêmes produits aux États-Unis, et n'utilise plus certaines allégations[58].
176
+
177
+ D'autre part, la teneur en calcium dans l'organisme qui est souvent mise en avant comme un facteur positif n'a pas de valeur protectrice prouvée scientifiquement contre l'ostéoporose, il n'existe aucune corrélation entre les deux[59]. La consommation élevée de produits laitiers pourrait même favoriser l'ostéoporose, c'est un sujet controversé. Il faut savoir que l'essentiel de l'humanité se satisfait de 350 mg de calcium par jour, et que la teneur en calcium du lait maternel est beaucoup plus faible que celle du lait de vache[60].
178
+
179
+ Le yaourt à base de lait de chèvre ou de brebis est un élément du régime crétois, censément très bénéfique pour la santé[61].
180
+
181
+ Environ 65 % des adultes dans le monde digèrent mal le lactose[62], contenu en grandes quantités dans le lait.
182
+
183
+ Pour digérer le lactose, le corps sollicite une enzyme : la lactase[63] Or, l'activité de cette enzyme bêta-Galactosidase diminue avec l'âge ou lorsque la personne cesse de boire du lait en quantité importante[63]. La lactase, nécessaire pour digérer le lactose, devient alors isofonctionnelle.
184
+
185
+ Une activité faible ou insuffisante de cette enzyme engendre une intolérance[63], qui se caractérise par des douleurs abdominales, ballonnements, colopathies, diarrhées, nausées, mais aussi des réactions cutanées (irritations, rougeurs, eczéma...), des allergies, ou des troubles du sommeil[21]
186
+
187
+ Contrairement aux autres produits laitiers, le yaourt peut être consommé en cas d'intolérance au lactose[64],[32]. Le sucre présent dans le yaourt est plus facilement assimilé par l'organisme[65]. L'Autorité européenne de sécurité des aliments explique dans un avis du 19 octobre 2010 que les "ferments vivants du yaourt améliorent la digestion du lactose"[66],[67].
188
+
189
+ Des chercheurs ont réussi à démontrer que l’ingestion de yaourt, plutôt que du lait, diminuait la production d’hydrogène et atténuait les symptômes[réf. nécessaire]. Cet effet est associé aux bactéries vivantes qui, lors de la fermentation du yaourt, consomment une grande partie du lactose présent dans le lait pour le transformer en glucose et en galactose et produire de l’acide lactique ou L-lactate qui n'entraîne pas de symptômes.
190
+ La teneur en enzyme aide également à la digestion du lactose dans les intestins. Enfin, la texture du yaourt et sa viscosité permettent un transit plus lent, laissant plus de temps aux enzymes pour la digestion.
191
+
192
+ Dans la médecine persane, cet effet du yaourt est connu depuis longtemps. L'association yaourt-riz bouilli " katé-mâst " pour le traitement des diarrhées aiguës est utilisé de manière ancestrale.
193
+
194
+ Dans les cas d’allergie aux protéines du lait, quelques articles font état d’une induction de la tolérance grâce à l’introduction de doses croissantes de protéines de lait dans l’alimentation[68]. La quantité de lait consommée est au départ infime, et augmente petit à petit. Cette « guérison » n’est possible que chez des enfants tolérant la dose minimale du départ, et n’est pas automatique. En outre, les personnes allergiques aux protéines de lait ayant acquis une tolérance doivent continuer à consommer des produits laitiers, sinon la tolérance disparaît.
195
+
196
+ Le yaourt est un probiotique car il diminue la durée de certains types de diarrhées, en particulier chez l’enfant. L’Organisation mondiale de la santé recommande de remplacer le lait par le yaourt, dans la mesure du possible, au cours du traitement de la diarrhée car il est mieux toléré que le lait et peut contribuer à la prévention de la malnutrition ou à rétablir une nutrition suffisante.
197
+
198
+ Une étude épidémiologique récente conduite en France a montré que les personnes consommant du yaourt présentent un risque plus faible de développer des adénomes colorectaux importants [réf. nécessaire], mais une autre, montre une augmentation des cancers de la prostate[55].
199
+
200
+ Des études ont montré que la consommation régulière de yaourt n’augmente pas la concentration plasmatique en cholestérol. [réf. nécessaire] Plusieurs recherches à grande échelle menées sur différents continents, montrent les effets positifs du yaourt sur l'hypertension et les maladies cardiovasculaires.
201
+
202
+ La cohorte MONA LISA-NUT (Monitoring national du risque artériel) a accompagné 3078 hommes et femmes[69]. L'étude a révélé que plus la consommation de produits laitiers peu gras était élevée (lait, yaourt, fromage blanc), plus le taux de LDL était bas[69]. Ces résultats correspondent à une baisse du risque de mortalité cardiovasculaire de 30 % à 10 ans[69].
203
+
204
+ Ces résultats mettent en avant le rôle bénéfique des bifidobactéries[70], et du calcium qui fait baisser la tension artérielle et le risque de diabète[69].
205
+
206
+ Grâce à sa composition riche en nutriments (phosphore, calcium, protéines, potassium...) et en vitamines, le yaourt contribue à la minéralisation des os et à la croissance[51]. Il favorise le développement de la masse osseuse pendant l’enfance et l’adolescence. Il apporte 23 % des apports journaliers recommandés en calcium chez l'enfant et 18 % chez l'adulte[50].
207
+
208
+ La présence de protéines et de phosphore facilitent l'assimilation du calcium dans l'organisme[51] Le calcium et les protéines favorisent l'acquisition d'un pic optimal de masse osseuse jusqu'à l'��ge adulte[71]. Ceux-ci permettent ensuite de limiter la perte osseuse liée au vieillissement[71].
209
+
210
+ Selon plusieurs études, le yaourt préviendrait le risque de fracture de la hanche[49] et lutterait contre l'ostéoporose[51],[72],[70].
211
+
212
+ Les produits laitiers renforceraient également les défenses naturelles contre la plaque dentaire, de l'émail et lutteraient contre les caries[73],[51]. Des chercheurs indiens ont suivi 68 étudiants[73]. Certains devaient consommer du fromage, d'autres du yaourt ou encore du lait[73]. Seuls le fromage et le yaourt augmentent le niveau de calcium et de phosphore de la plaque dentaire et diminuent le pH, protégeant ainsi les dents des caries[73]. Le lait ayant eu des résultats moins probants[73].
213
+
214
+ D'après les chercheurs, le yaourt contiendrait aussi des ferments qui réduiraient le développement de microorganismes tels que les Streptococcus mutans, responsables des caries[73]. Par ailleurs, sa consommation pourrait réduire l'apparition de gingivite[74]. Selon eux, les produits laitiers devraient être proposés aux enfants en fin de repas dans les cantines afin de réduire l'apparition de caries[73].
215
+
216
+ Une forte consommation de yaourt réduirait le risque de développer un diabète de type 2[75]. C'est ce que révèlent deux études, britannique et américaine, menées auprès de 204 000 personnes[76],[77].
217
+
218
+ Dans l'enquête britannique réalisée auprès de 4 000 personnes, publiée en janvier 2014 dans la revue Diabetologia, des scientifiques ont découvert qu'une consommation de 4 à 5 yaourts par semaine diminue le risque de 28 %[78],[79],[80]. Selon eux, ces résultats s'expliquent par la composition du yaourt. Les bactéries, la fermentation, la faible teneur en matières grasses ainsi que le faible indice glycémique sont soulignés[80]. Les résultats mettent également en avant la présence de vitamine K et de probiotiques, qui ont un effet protecteur contre le diabète. Les scientifiques précisent toutefois que les consommateurs de yaourts mangent moins de desserts sucrés et de produits gras, ce qui explique aussi ces bons résultats[81],[78].
219
+
220
+ L'étude de l'université Harvard portait sur la méta-analyse de 200 000 personnes suivies pendant 30 ans[80],[82], réparties en 3 cohortes[77]. Les scientifiques ont constaté qu'une augmentation de la consommation entraîne une diminution du risque de développer le diabète de type 2. Ils soulignent la présence bénéfique de magnésium, calcium, acides gras et bactéries[76].
221
+
222
+ Dans le milieu musical, on qualifie de « yaourt » le fait de chanter en imitant le phrasé anglophone : les sonorités y sont reconnaissables même si le sens général des phrases reste flou ou méconnaissable. Le but de ce procédé étant de chanter librement sans réfléchir à des mots ou à des idées qui pourraient ralentir l'expression immédiate du chanteur. Par la suite, le parolier/chanteur pourra calquer son texte (anglais) sur son yaourt afin d'accoucher d'une chanson qui lui semblera fluide et naturelle à chanter. En littérature, on pourrait comparer ce concept à une écriture automatique qui serait par la suite révisée afin de donner un sens logique au texte.
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224
+ À propos d'un apéritif, on peut qualifier de « yaourt » une dose de pastis très peu diluée dans l'eau.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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3
+ La Yougoslavie (prononcé : /ju.gɔ.sla.vi/ ; Jugoslavija en serbo-croate et en slovène, Југославија en cyrillique, signifiant « pays des Slaves du Sud ») est un État d'Europe du Sud-Est qui existe sous différents noms et formes entre 1918 et 2006. Jusqu'en 1992, il regroupe les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine du Nord, ainsi que le Kosovo, une république dont l'indépendance obtenue le 17 février 2008 n'est pas reconnue unanimement par la communauté internationale.
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+ La Yougoslavie correspond à trois réalités politiques différentes au cours du XXe siècle.
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+ Le panslavisme a servi de base idéologique à la formation de la Yougoslavie[1].
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+ En 1806, les armées napoléoniennes conquièrent la partie nord de la Dalmatie ainsi que l’Istrie, alors sous la domination de la république de Venise. Puis, en 1809, elles conquièrent le sud de la Dalmatie jusqu'à Dubrovnik, la côte monténégrine, la Croatie militaire et la Croatie civile, ainsi qu’une grande partie de la Slovénie. En 1810, le maréchal Auguste de Marmont crée les provinces illyriennes, y impose le Code Napoléon et conduit des travaux de construction de route et de déforestation. Le régime français impose aussi l’enseignement d’un même dialecte, le Chtokavien (štokavski) dans les écoles et encourage son utilisation par les journaux[Lampe 1]. En 1812, Šime Starčević publie une grammaire illyrienne à Trieste.
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+ Les défaites de l’armée napoléonienne en Russie en 1812 puis celle de la bataille de Waterloo mettent fin à la courte domination française. À la suite de la Révolution française de 1789 et aux guerres napoléoniennes, de nouvelles idées politiques et une notion nouvelle de nationalisme et de démocratie libérale se répandent en Europe[Hupchick 1]. Après 1814 et le Congrès de Vienne, la diffusion de ces idées est combattue en France, en Russie, en Prusse et dans l’Empire des Habsbourg mais, malgré la politique répressive des monarchies, les idées se répandent, et en réaction naît le mouvement des Romantiques et le nationalisme romantique[Hupchick 2].
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+ Depuis 1739 et le retour du contrôle ottoman sur la région de Belgrade, les autorités ottomanes et le sultan Selim III encouragent l'autonomie locale des Serbes et financent des milices afin d'assurer un certain ordre. Cependant, à la suite de l'alliance des Serbes avec les Habsbourg pendant la guerre de 1788-1791 (ou guerre de Koča), et face à la crainte du Sultan d'une alliance chrétienne menée par la France de Napoléon contre l'Empire ottoman[Hupchick 3], Selim confisque les armes des milices serbes et les janissaires reprennent le contrôle des provinces serbes en 1801. En 1802, le premier soulèvement serbe commence par une révolte locale contre les janissaires menée par Đorđe Petrović dit Karađorđe, Đorđe le noir, mais en 1804, alors que Selim fait assassiner un grand nombre de dirigeants locaux[Lampe 2], la répression ottomane transforme ce qui n'était qu'une révolte locale en un mouvement national populaire[Hupchick 4] ayant pour but de se séparer de la domination de l'empire. En 1806 les troupes de Karađorđe, soutenues matériellement par la Russie du tsar Alexandre, prennent Belgrade. L'attaque de la Russie et de l'Angleterre contre l'Empire ottoman allié de Napoléon pousse Selim à proposer l'autonomie aux Serbes. Toutefois Karađorđe refuse et signe une alliance avec la Russie en 1807. Cependant en 1807, avec le traité de Tilsit, puis, en 1812 avec le traité de Bucarest, la Russie cesse ses attaques contre l'Empire ottoman laissant celui-ci libre de mater la rébellion serbe. En 1813, Karađorđe fuit en Autriche et les Ottomans reprennent le contrôle des territoires serbes.
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+ Le second soulèvement serbe débute en 1815 et est mené par Miloš Obrenović, qui a obtenu des Ottomans le titre de knez, ou prince, alors que Karađorđe était toujours en exil. Obrenović négocie et obtient du sultan Mahmoud II une certaine autonomie pour les provinces serbes dès 1816. Les Serbes sont autorisés à conserver leurs milices et à se réunir en assemblées de notables (Skupština) pour des gouvernements locaux mais les garnisons ottomanes restent présentes et une partie des taxes est toujours payée à l'empire[Hupchick 5]. Lorsqu'une nouvelle guerre éclate entre la Russie et l'Empire ottoman en 1828 Miloš Obrenović est bien placé pour négocier une plus large autonomie pour la Serbie face à la crainte de l'Empire ottoman d'une nouvelle alliance serbo-russe et, en 1829, le traité d'Edirne (ou traité d'Andrinople) donne à la région de Belgrade le titre de principauté autonome au sein de l'Empire ottoman gouvernée par Obrenović en tant que prince héréditaire. En 1842 Obrenović est contraint d'abdiquer face à la montée en puissance de ses opposants religieux, marchands et diplomates qui placent l'héritier de Karađorđe, Alexandre Karađorđević sur le trône. L'influence d'Alexandre est limitée face à un de ses ministres, Ilija Garašanin surnommé à l'époque par la presse européenne le « Bismarck serbe ». Il est favorable à l'établissement d'un état sud-slave (Yougoslavie) rassemblant la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine, le Kosovo et le nord de l'Albanie et centré sur Belgrade comme décrit dans le Načertanije rédigé en 1844[Lampe 3]. Aleksandar Karađorđević règne jusqu'en 1858 lorsque Miloš Obrenović, de retour d'exil, reprend le pouvoir. Obrenović déclare en 1860 la préséance de la souveraineté Serbe sur l'Empire ottoman mais meurt l'année suivante donnant le trône à son fils Mihajlo Obrenović. Mihajlo Obrenović modernise l'armée, obtient en 1867 le retrait de toutes les garnisons ottomanes de Serbie et s'allie avec la Roumanie, en 1865 et 1868, avec le Monténégro en 1866, avec la Grèce en 1867 et avec les révolutionnaires bulgares en 1866 pour chasser les Ottomans des Balkans mais il est assassiné en juin 1868 ; son neveu Milan Obrenović lui succède. À la suite de la Guerre russo-turque de 1877-1878, la Serbie obtient son indépendance en 1878 et Milan Obrenović devient Milan Ier de Serbie.
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+ La principauté du Monténégro au XIXe siècle, dominée par l'Empire ottoman, est sous-développée et isolée en comparaison des autres territoires de la future Yougoslavie. Ses 60 000 habitants sont principalement répartis dans des villages de montagne[Lampe 4]. Depuis le XVIe siècle, plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe montenegrine, désignés par le patriarche, règnaient sous le titre de princes-évêques. Basés à Cetinje et soutenus par les Russes, ils avaient tenté de mettre en place un certain centralisme. Installé en 1851, Danilo, renonce à la prêtrise et devient un prince séculier. Il promulgue un code législatif, unifie l'armée et agrandit la principauté mais c'est son successeur le prince Nikola qui double la taille des territoires sous son contrôle et gagne un accès à l'Adriatique. Grâce à l'appui de la Russie, et à la suite de la Guerre russo-turque de 1877-1878, le Monténégro obtient son indépendance au traité de Berlin. L'État investit fortement dans l'éducation et envoie des étudiants à Moscou mais aussi à Zagreb (Agram) et bien sûr à Belgrade, établissant ainsi des connexions intellectuelles avec les autres États slaves.
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+ Dans les années 1830, un groupe d'aristocrates et d'intellectuels croates, basé à Zagreb et à Karlovac, se rassemble autour de Ljudevit Gaj dans l’idée d’unir les sous-groupes sud slaves des Slovènes aux Bulgares. Ljudevit Gaj, influencé par le philosophe allemand Johann Gottfried Herder, considère que la langue est le principal élément fédérateur d’une nation devant les précédents historiques [Lampe 5]. Gaj consolide les différents dialectes de Croatie en se basant sur le Chtokavien (štokavski) et le mouvement publie en 1835 un dictionnaire qui est une première définition de la langue croato-serbe. À la même époque en Serbie, Vuk Stefanović Karadžić simplifie l’orthographe de la langue serbe et publie un dictionnaire et une grammaire serbes également basés sur le dialecte chtokavien (štokavski). En Slovénie c’est Jernej Kopitar qui codifie à la même époque le slovène.
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+ Le mouvement des Illyriens (Ilirski Pokret) gagne en influence face à la menace de l’Empire hongrois qui se manifeste en 1827 par la volonté d’imposer la langue hongroise à la place du latin au parlement ainsi qu’en 1832 à 1836 par une loi d’inspiration libérale réduisant les droits de la noblesse sur les paysans[2]. Le mouvement obtient ainsi en 1840, la permission royale de faire de l’illyrien la langue d’instruction dans les écoles élémentaires des territoires de Dalmatie, Slavonie et dans la Croatie civile. En 1850, à l'initiative du Slovène Franc Miklošič, l'accord de Vienne est signé entre deux écrivains serbes, Vuk Karadžić et Đuro Daničić, cinq hommes de lettres croates, Ivan Mažuranić, Dimitrija Demeter, Stjepan Pejaković, Ivan Kukuljević et Vinko Pacel et le Slovène Miklošič concernant l'unification de la langue « croate ou serbe » ou serbo-croate dans le but de faciliter les interactions avec la bureaucratie autrichienne.
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+ Dans les années 1840, le mouvement des Illyriens se transforme en mouvement politique sous le nom de Parti national ou parti du peuple (Narodna Stranka), rassemblant des Serbes urbains et des Croates. Le parti gagne des sièges aux élections locales de 1841-1842 notamment à Zagreb. Gaj, qui n'était pas noble est contraint de céder la direction du parti à la noblesse croate et particulièrement au comte Janko Drašković qui se concentre sur l'objectif d'un Royaume triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie aux dépens d'une alliance avec la Serbie. L'appui des troupes du nouveau Ban de Croatie-Slavonie désigné par Vienne, Josip Jelačić, aux Habsbourgs et aux Serbes de Voïvodine contre les Hongrois lors de la révolution hongroise de 1848 n'empêche pas les Autrichiens d'interdire le Sabor de 1849 à 1860 et de contrôler maintenant directement la Dalmatie et la Voïvodine.
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+ Dans les années 1860, l'évêque croate Josip Juraj Strossmayer utilise pour la première fois le terme « yougoslave ». Lorsque le Sabor est de nouveau autorisé en 1861, Strossmayer prend la direction du Parti national bien que celui-ci se divise en 1863. Il cofonde, avec Franjo Rački en 1866, l'Académie yougoslave des arts et des sciences de Zagreb. Strossmayer cherche l'union des Serbes et des Croates sur le plan linguistique, selon les idées de Gaj, mais aussi sur le plan religieux en s'opposant par exemple à la déclaration d'infaillibilité pontificale en 1870 et en suggérant aux Serbes de reconnaître loyauté à l'Église catholique romaine. Toujours en 1866, il entre en contact avec le ministre serbe des affaires étrangères Ilija Garašanin pour former un système d'alliance. Strossmayer et Garašanin s'accordent sur un objectif de confédération sud-slave bi-polarisée sur Zagreb et Belgrade ; cédant la domination de la Bosnie-Herzégovine à la Serbie en échange de l'union de la frontière militaire, de la Slavonie et de la Voïvodine avec la Croatie civile[Lampe 6]. Strossmayer quitte la politique en 1868 à la suite de l'accord hungaro-croate, Nagodba, limitant l'autonomie de la Croatie civile.
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+ Dans les années 1860, une autre courant politique est incarné en Croatie par Ante Starčević et Eugen Kvaternik qui fondent, en 1861, le Parti du Droit pour combattre le centralisme du régime autrichien mais le parti n'a que peu d'influence face au Parti national réunifié en 1873. Starčević, né d'un père croate et d'une mère serbe, considère les Serbes de Bosnie et des confins militaires comme des Croates orthodoxes, les Bosniaques comme des Croates musulmans et les Slovènes comme des « Croates des montagnes »[Lampe 7], est opposé à une union avec la Serbie à laquelle il préfère la création d'une Grande Croatie par l'union de la Croatie civile avec la Dalmatie, l'Istrie, la Slavonie et la Bosnie-Herzégovine[Lampe 8].
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+ Lors des élections en Dalmatie à partir de 1861, le Parti national utilise le terme « yougoslave » et évite de mentionner l'ethnonyme « Croate » afin de ménager à la fois les Italiens et les Serbes[Lampe 9]. Aussi, en 1870 à l'initiative des Slovènes, courtisés par Strossmayer, se réunit à Ljubljana une centaine de Croates, Serbes et Slovènes afin de décider d'une politique commune. Les Slovènes poussent le Parti national croate à inclure un nombre significatif de Serbes.
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+ Les réformes militaires entreprises par l'Empire ottoman en Bosnie-Herzégovine menaçaient directement la puissance de l'élite bosniaque. Les forces bosniaques organisent entre 1815 et 1833 des expéditions contre les forces militaires ottomanes et résistent après 1839 à de nouvelles réformes visant à réduire leur pouvoir local[Lampe 10]. De 1848 à 1862 de nouvelles réformes fiscales provoquent plusieurs soulèvements locaux des Serbes de Bosnie contre l'imposition des propriétaires terriens. En 1875, Croates et Serbes de Bosnie, soutenus par le Monténégro et par la Serbie, se soulèvent contre les Ottomans et les Bosniaques, poussant l'Autriche-Hongrie à inclure l'annexion de la Bosnie-Herzégovine dans le Traité de Berlin de 1878. Il fallut 3 mois de combats aux forces austro-hongroises composées de Croates et de Serbes de la frontière militaire pour soumettre les unités paramilitaires bosniaques à l'autorité austro-hongroise. En 1882, le hongrois Béni Kállay est nommé administrateur de Bosnie-Herzégovine. Il modernise les infrastructures urbaines, les transports et crée plusieurs entreprises publiques[Lampe 11]. Sa volonté de créer une identité Bosniaque n'obtient que peu de soutien[3] et les Serbes principalement se sentent lésés par rapport aux Bosniaques mais surtout par rapport aux Croates.
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+ Après le traité de Berlin de 1878 les contentieux dans les Balkans se sont portés principalement sur la Macédoine, région contrôlée par l'Empire ottoman et peuplée de communautés d'Albanais, de Bulgares, de Grecs, de Serbes et de Turcs. La Macédoine était revendiquée par la Bulgarie en tant que territoire de l'État médiéval de Bulgarie, terre de naissance du Patriarcat d'Ohrid et du cyrillique bulgare. Les Serbes revendiquaient la Macédoine comme terre appartenant à l'Empire de Stefan Dušan et conquise par les Ottomans. Les Grecs, quant à eux, revendiquaient la Macédoine, selon la Grande Idée (en grec moderne : Μεγάλη Ιδέα (Megáli Idéa)) en tant que terre historique grecque d'Alexandre le Grand[Hupchick 6] et terre d'habitat de nombreux Grecs.
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+ En 1893, un groupe de Slaves macédoniens crée, à Resen, l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (Vnatrešna Makedonska Revolucionerna Organizacija, VMRO) ayant pour but la création d'un État macédonien indépendant de la Bulgarie, de la Grèce et de la Serbie et revendiquant une identité macédonienne. L'organisation révolutionnaire est unifié par Goce Delčev en 1894 et gagne en influence créant une administration, des forces de police, des tribunaux, des journaux et un service de poste[Hupchick 7]. En 1895, la VMRO se divise en deux factions poursuivant des buts différents : l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, conservant le but originel d'une Macédoine indépendante, et l'Organisation révolutionnaire extérieure macédonienne, soutenue par la Bulgarie et partisan de l'unification de la Macédoine avec la Bulgarie. En Serbie, la Société de Saint-Sava est créée en 1866 avec pour objectif de développer le nationalisme serbe, notamment en Macédoine[Hupchick 8],[4]. En Grèce, L'Ethniki Etairia, (Société nationale) fondé en 1894 aide et finance les « Makedonomakhoi » qui prennent les armes pour réclamer le rattachement de la Macédoine au royaume grec. Le 2 août 1903, jour de la Saint-Élie (Ilinden), l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne déclenche le soulèvement d'Ilinden, parvient a gagner le contrôle de la région de Bitola et déclare une république autour de la ville de Kruševo. Les Ottomans mirent trois mois à reprendre le contrôle, réprimant sévèrement la rébellion.
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+ La ligue balkanique se forme en 1912 entre la Bulgarie, la Grèce, la Serbie et le Monténégro avec pour but d'affronter l'Empire ottoman. Le Monténégro déclare la guerre aux Ottomans le 7 octobre 1912 suivi par les autres membres de l'alliance. 350 000 hommes sont mobilisés, l'Empire ottoman est vaincu et le Traité de Londres est signé le 30 mai 1913. Il établit la naissance de l'Albanie et un partage des territoires de Macédoine. La Bulgarie, qui conteste ce partage, s'oppose à une coalition entre la Serbie, la Grèce, le Monténégro, la Roumanie et la Turquie. Le traité de Bucarest est signé le 10 août 1913 finalisant le partage des territoires.
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+ Un groupe d'intellectuels réunis autour d'Aurel Popovic proposa en 1906 la création des États-Unis de Grande Autriche ; passé inaperçu à l'époque, ce projet inspira finalement les négociations de paix et le démantèlement de l'Autriche-Hongrie en 1918. En 1908 la Bosnie-Herzégovine est annexée par l'Empire austro-hongrois, déclenchant la crise bosniaque. L'annexion est condamnée par la Serbie et les Serbes de Bosnie, mais satisfait les nationalistes croates partisans de l'unification de la Bosnie-Herzégovine avec le Royaume de Croatie-Slavonie, auxquels s'ajouterait le Royaume de Dalmatie. En 1908 la société de défense nationale (en serbe, Narodna Odbrana) est créée en Serbie afin de promouvoir la révolte anti-Habsbourg. Les victoires de la Serbie lors des guerres balkaniques ainsi que la déception des Serbes lors des réformes agraires de 1910 intensifient les tensions et les prétentions territoriales de la Serbie sur la Bosnie. La Main noire créée en 1911 prend contact en 1912 avec le groupe Jeune Bosnie, duquel est issu Gavrilo Princip qui assassine l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche le 28 juin 1914 à Sarajevo (voir attentat de Sarajevo), déclenchant par le jeu des alliances la Première Guerre mondiale.
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+ Au début de la Première Guerre mondiale, Nikola Pašić envoie des représentants pour rencontrer Frano Supilo et Ante Trumbić, des politiciens croates de Dalmatie exilés en Italie et favorables à la création d'un État des Slaves du sud. À Florence, le 22 novembre, Frano Supilo accepte le financement serbe pour la création d'un « Comité yougoslave » (Jugoslavenski odbor). Le 26 avril 1915, les Alliés signent avec l’Italie le Pacte de Londres, qui, en échange de l’entrée en guerre de l’Italie, lui promet une grande part de la Dalmatie et de l’Istrie. En réaction[Lampe 12], le Comité yougoslave est officiellement formé le 30 avril 1915 à Londres » avec pour mission de représenter les Slaves du sud de l’Empire des Habsbourg et produit en mai un mémorandum revendiquant les territoires d'Istrie ainsi que la Slovénie, ceci malgré la faible représentation des Slovènes dans le comité.
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+ Entre juin et juillet 1917, le comité yougoslave rencontre le gouvernement serbe à Corfou et le 20 juillet, une déclaration qui établit la fondation d’un État est signée. Le préambule déclare que les Serbes, Croates et Slovènes sont identiques par le sang et la langue. Le nouvel État sera nommé Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et sera une monarchie constitutionnelle sous la dynastie des Karađorđević. Le traité s'accorde aussi pour que les unités des Slaves du sud déserteurs de l'armée austro-hongroise, prisonniers en Russie et mobilisés pour combattre avec les Alliés combattraient sous le commandement de la Serbie et non au nom de la Yougoslavie.
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+ Quand l’Empire des Habsbourg s'effondre, un Conseil national des Slovènes, Croates et Serbes a lieu à Zagreb le 6 octobre 1918. Le 29 octobre le Sabor croate déclare son indépendance et la création de l’État des Slovènes, Croates et Serbes. Le Comité yougoslave reçoit pour tâche de représenter le nouvel État à l’étranger.
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+ Immédiatement, des désaccords se manifestent à propos des termes de l’union proposée avec la Serbie. Au projet fédéraliste d'inspiration germanique, défendu surtout par les Slovènes et les Croates, s'oppose le projet jacobin et centralisateur d'inspiration française, défendu surtout par les Serbes. Svetozar Pribićević, un Serbe de Croatie, président de la coalition croato-serbe et vice-président de l’État, souhaite une union immédiate et sans condition. D’autres, en faveur d’une fédération yougoslave, étaient plus hésitants, craignant que la Serbie n'annexe simplement les territoires sud-slaves de l’ex-Autriche-Hongrie.
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+ L’autorité du Conseil national était limitée et les Italiens avançaient pour annexer davantage de territoires que ceux qui leur avaient été concédés par l'accord avec le Comité yougoslave. Les opinions politiques étaient divisées et les ministres serbes avaient dit que si les Croates insistaient sur leur propre république ou une sorte d’indépendance, alors la Serbie ne prendrait que les territoires habités par des Serbes et déjà occupés par l’armée serbe, laissant la Croatie se débrouiller seule face aux Italiens. Après de longs débats, le Conseil national accepte l’union avec la Serbie, sous réserve que l’organisation finale de l’État soit décidée par la future assemblée constituante (déclaration finale).
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+ Le plus farouche opposant à cette décision était le croate Stjepan Radić, président du Parti paysan croate (HSS).
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+ Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes est déclaré le 1er décembre 1918 à Belgrade, au balcon du Palais Royal temporaire par le régent Aleksandar (futur roi Alexandre Ier de Yougoslavie) - le roi Pierre Ier est toujours vivant - selon une déclaration rédigée par son conseiller spécial, Miodrag Lazarević.
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+ La première Yougoslavie est créée le 1er décembre 1918 sous le nom de Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Le pays est constitué par le regroupement de plusieurs territoires :
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+ Avec toute cette diversité, le pays connaît pourtant un régime de monarchie constitutionnelle, même si des tensions subsistent. En 1921, juste après la mort du roi Pierre Ier, le roi Alexandre Ier juge utile de dissoudre le Parti communiste. Mais les tensions s'exacerbent (non sans influences extérieures parfois) et en 1928, le chef du Parti paysan croate, Stjepan Radić, est assassiné en plein Parlement par un collègue monténégrin acquis au nationalisme grand-serbe. Le roi décide alors en 1929 de suspendre la constitution et de rebaptiser le pays « Royaume de Yougoslavie ». Il gouverne alors en monarque absolu.
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+ Alexandre Ier s'inspire clairement du jacobinisme français. Il cherche à apaiser les tensions nationalistes et à décourager les tendances séparatistes. Cherchant à créer une nouvelle Yougoslavie unitaire, il abolit les régions historiques et redessine les frontières intérieures en banovinas nommées d’après les rivières. De nombreux politiciens sont emprisonnés ou assignés à résidence sous surveillance policière, notamment les communistes et autonomistes croates et bulgares de Macédoine[5]. La dictature ne fait qu’amplifier les tensions nationalistes.
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+ Malgré le soutien français, la politique d’Alexandre Ier souffre bientôt de l’opposition des autres puissances européennes alors que le nazisme et le fascisme prennent le pouvoir en Allemagne et en Italie, et que Staline devient le dirigeant de l’URSS. Aucun de ces trois régimes n'est favorable à la politique d’Alexandre Ier. L’Italie et l’Allemagne souhaitent revoir les traités signés à la fin de la Première Guerre mondiale et l’Union soviétique est déterminée à retrouver sa puissance sur le plan international.
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+ Le roi Alexandre Ier est assassiné à Marseille en 1934, par Vlado Černozemski (né Veličko Dimitrov Kerin) membre de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. Son fils de 11 ans, Pierre II lui succède sous la régence du Prince Paul.
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+ La scène politique internationale à la fin des années 1930 est marquée par l’attitude agressive des régimes totalitaires et la certitude que l’ordre mis en place à la fin de la Première Guerre mondiale perdait de sa stabilité et de sa force. Sous la pression et avec le soutien de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, le Croate Vladko Maček et son parti obtiennent la création de la Banovina de Croatie en 1939. L’accord spécifiait que la Croatie, désormais autonome, resterait fédérée à la Yougoslavie, mais aurait une identité politique indépendante dans les relations internationales.
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+ Le Prince Paul cède à la pression des puissances fascistes et signe avec elles, le 25 mars 1941 à Vienne (Autriche), le pacte tripartite, espérant ainsi garder la Yougoslavie en dehors de la guerre. Mais cette décision affaiblit la popularité du régent dans une opinion publique serbe largement pro-alliée, la population croate étant plus proche des nazis et des fascistes en raison de leur aide dans la création de la Banovina de Croatie. Des officiers serbes de l’armée, opposés à ce traité, lancent un coup d’État au retour du prince, le 27 mars. Le général Dušan Simović prend le pouvoir, arrête la délégation de Vienne, exile le prince Paul et met fin à la régence, donnant le pouvoir absolu au roi pro-allié Pierre II.
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+ Hitler attaque donc la Yougoslavie le 6 avril 1941, et enchaîne par l’invasion de la Grèce, qui tenait les Italiens en échec depuis 6 mois en Albanie.
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+ La Yougoslavie, pays de la Petite Entente, membre du cordon sanitaire a été soumise aux pressions franco-anglaises de l’apaisement avec le Reich. Ses dirigeants d'avant-guerre sont favorables à l'axe Rome-Berlin.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie, reste neutre jusqu'en 1941. Cette année-là, désirant venir en aide à l'armée italienne fasciste en difficulté en Grèce résistante, l'Allemagne demande un droit de passage pour ses troupes. Après que le régent Paul a signé une alliance avec l'Allemagne et l'Italie fascistes, le roi, sous l'influence de l'état-major de l'armée, pro-Alliés comme l'opinion publique, met fin à la régence. À cette date l'URSS est encore liée au pacte de non-agression germano-soviétique, la France est défaite, seul le Royaume-Uni continue à combattre le Reich d'Hitler. Cette décision entraîne l'invasion du pays par les armées du Reich.
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+ Le roi s'exile, l'armée capitule et le pays est aussitôt démantelé. Au nord, la Slovénie est partagée entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. Ante Pavelić crée l'État indépendant de Croatie (NDH, qui inclut la Bosnie-Herzégovine), un État Oustachi, bien vu de certains catholiques et allié à l'Allemagne nazie, tandis que la Serbie est occupée et placée sous administration militaire allemande avec à la tête d'un État croupion avec gouvernement fantoche, le Gouvernement de Salut National du général Milan Nedić. Mais c'est une Serbie diminuée de la Voïvodine (partagée entre la Hongrie et l'Allemagne), de la Macédoine, partagée entre la Bulgarie et l'Albanie italienne. Le Kosovo aussi est annexé à l'Albanie italienne, tandis que l'Italie annexe une grande partie de la côte croate, et qu'un État "indépendant" sous occupation italienne est créé au Monténégro.
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+ La résistance légitimiste des Tchétniks (envers les Oustachis d'abord, puis contre l'occupation allemande) s'organise autour des Partisans communistes — en grande majorité des Serbes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine qui fuient devant les massacres des Oustachis, mais aussi des Croates et des Musulmans — sous la direction du Croate Josip Broz dit Tito. Autre résistant Draža Mihailović, un royaliste serbe, surnommé le "général des Balkans". Après la Pologne et l'URSS, la Yougoslavie perdra le plus grand pourcentage de sa population dans le second conflit mondial.
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+ Au début de la guerre, les Alliés misent sur Mihailovic, fidèle au gouvernement exilé à Londres, mais après Téhéran, c'est Tito qui bénéficie de la plupart des parachutages. En 1944, l'intervention de l'Armée rouge permet aux Partisans de prendre Belgrade : Tito remporte ensuite la victoire dans le reste du pays.
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+ Le 29 novembre 1943 à Jajce, alors que le pays est toujours occupé, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (AVNOJ), organe de direction des Partisans, se proclame gouvernement de la Fédération démocratique de Yougoslavie, avec Tito à sa tête. Les Alliés continuent entretemps de reconnaître le gouvernement royal et le roi Pierre II. En février 1945, au moment de la libération du pays, Tito accepte sur l'insistance des Alliés de reconnaître l'existence d'un conseil de régence, mais sans autoriser le retour du roi. En novembre 1945, les communistes organisent un plébiscite qui décide de l'abolition de la monarchie et de la proclamation de la République.
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+ Pendant la période entre 1945 et 1950, la fédération devenue la République fédérative populaire de Yougoslavie, se caractérise par la mise en place d'un État communiste et le développement de la répression contre les non-communistes (Églises, mouvements nationalistes tant croates que serbes).
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+ Après une brève période d'alignement sur le modèle communiste soviétique, la Yougoslavie, à la différence des autres pays communistes d'Europe centrale et orientale, choisit une voie indépendante de l'URSS appelée Titisme. Cela fut possible parce que Tito s'est libéré seul de l'occupation nazie, sans l'aide directe de l'Armée rouge, et parce qu'à Téhéran et Yalta, les parts d'influence occidentale et soviétique avaient été fixées à égalité (contre 90 % d'influence soviétique dans les autres pays de l'est européen, et 90 % d'influence occidentale en Grèce).
88
+
89
+ Fort de cet équilibre géopolitique, Tito rompt définitivement avec Staline en 1948, et ne fait pas adhérer la Yougoslavie au pacte de Varsovie créé en 1955. Sur le plan économique, il met progressivement en place un système socio-économique, l'autogestion, où les entreprises sont gérées par ceux qui y travaillent, et non de manière centralisée par l'État, comme dans le communisme orthodoxe. Le Titisme séduit alors des jeunes des pays occidentaux, qui participent bénévolement l'été aux brigades de travail en Yougoslavie mais se heurte à une violente dénonciation des partis communistes dans ces pays.
90
+
91
+ La République fédérative socialiste de Yougoslavie (qui fut proclamée en 1963) était un État fédéral composé de six républiques :
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93
+ La république de Serbie comprenait en outre deux régions autonomes (Kosovo et Voïvodine), depuis la réforme constitutionnelle de 1974.
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95
+ Tito disait que « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. »
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97
+ Initialement il y avait en effet dans ces six républiques, cinq nationalités reconnues (Narodi) : les Slovènes de langue slovène et de religion catholique, les Croates de langue serbo-croate et de religion catholique, les Serbes et les Monténégrins de langue serbo-croate et de religion orthodoxe ou musulmane, et les Macédoniens de langue macédonienne et de religion orthodoxe. À ces Narodi s'ajoutaient les minorités reconnues (narodnosti) comme les Albanais du Kosovo ou de Macédoine, les Hongrois, les Bulgares ou les Slovaques de Voïvodine, etc. (puisque les germanophones avaient été expulsés ou avaient fui).
98
+ En 1971 la langue des Macédoniens est définie comme "macédonienne" et une nouvelle nationalité est officiellement reconnue en Bosnie-Herzégovine, distincte des Serbes et aussi des "musulmans" en général (fidèles de l'islam) : c'est le Narodi « Musulmans » (avec M majuscule), qui dès lors bénéficie en Bosnie d'une représentation particulière, grâce à un système de quotas.
99
+
100
+ Après la mort de Tito en 1980, les tensions se font jour, avec la montée du nationalisme dans les différentes républiques fédérées, longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central.
101
+
102
+ Après l'arrivée au pouvoir, dans la République de Serbie, de Slobodan Milošević, la menace se fait plus précise. En avril 1987, alors numéro deux du régime yougoslave, il est envoyé en mission au Kosovo, pour calmer les nationalistes serbes qui considèrent être victimes de discriminations et de violences de la part de la majorité albanaise. Lors de sa visite, les policiers locaux, albanais, répriment une foule de nationalistes serbes qui leur ont lancé des pierres. Milošević, considérant probablement que la foule était innocente, sera filmé en train de déclarer aux Serbes : « On ne vous frappera plus jamais ! » Il devint alors un héros des nationalistes serbes. En mai 1989, il est élu président de la Serbie.
103
+
104
+ En juin 1989, pour le 600e anniversaire de la bataille de Kosovo Polje (marquant la défaite du royaume de Serbie contre l'Empire ottoman), Slobodan Milošević prononce un discours perçu comme nationaliste et belliqueux par la majorité albanaise du Kosovo, car annonçant notamment un programme de reconquête du Kosovo et faisant fortement allusion à l'idée nationaliste de grande Serbie.
105
+ Il est alors largement soutenu par la minorité serbe du Kosovo.
106
+ Ses détracteurs y voient l'arrêt de mort de la Yougoslavie à terme mais ses défenseurs estiment que le discours montre plus de tempérance et son souhait de continuer l'héritage titiste de cohabitation des peuples balkaniques en Serbie et en Yougoslavie : « Des rapports d'égalité et de concorde entre les peuples yougoslaves représentent une condition indispensable pour la survie de la Yougoslavie, pour une issue victorieuse à la crise et surtout pour la prospérité économique et sociale du pays. ».
107
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108
+ L'économie yougoslave est mal en point depuis le début des années 1980, une situation accentuée par la sortie du modèle communiste. D'une part, le FMI prescrit des réformes draconiennes et d'autre part, les républiques aisées du nord (Croatie et Slovénie) se sentent dépossédées de leurs richesses, partagées avec les régions pauvres du sud de la Yougoslavie.
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+
110
+ Malgré les quelques succès économiques du premier ministre Ante Marković permettant à la Yougoslavie de se rapprocher de l'économie de marché, le pouvoir central est préoccupé par cette crise et la remise en cause de l'unité du pays. Une des solutions envisagées par le gouvernement de Slobodan Milošević est la concentration des pouvoirs en Serbie, en supprimant l'autonomie des provinces comme la Voïvodine et le Kosovo. Le Kosovo est peuplé à 90 % d'Albanais qui souhaitaient le statut de république et non plus de province pour leur région. L'autonomie implique notamment un droit de veto, ce qui, pour le pouvoir à Belgrade, nuirait à l'imposition de réformes économiques.
111
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112
+ Ce refus de créer une république au Kosovo fait aussi écho à une peur des Serbes de voir les Albanais du Kosovo se débarrasser des Serbes du Kosovo, de plus en plus minoritaires. C'est ce qu'a voulu montrer le « Memorandum de l'académie des sciences de Belgrade » en 1985 (destiné à faire le point sur la situation de la république) en dénonçant un risque de « purification ethnique » de la part des Albanais. Cette crainte a été interprétée comme l'idéologie nationaliste de Slobodan Milošević. En effet, ce dernier développe l'idée qu'il faut protéger les Serbes, dans une Yougoslavie et une Serbie de plus en plus rongées par le nationalisme. La Ligue des communistes de Yougoslavie, ancien parti unique de Serbie et de Yougoslavie, considérait comme tabou le nationalisme et en réprimait toute forme, jusqu'à l'apparition de troubles au Kosovo et l'augmentation progressive des revendications des nationalistes albanais et serbes.
113
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114
+ Milošević est considéré par beaucoup, dans son parti, comme un nationaliste. Cette étiquette a été notamment propagée par Dragiša Pavlović, membre influent de son parti et adversaire de Slobodan Milošević dans la conquête du pouvoir pour la présidence en 1987. Cependant, cette expression prend un sens particulier au sein de la Ligue des communistes serbes. Elle désigne ceux, comme Milošević, qui ont mis à l'ordre du jour la question serbe en Serbie, face aux revendications des autres nationalités, même s'il a pu s'agir de réussir une cohabitation (voir le discours de Kosovo Polje).
115
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116
+ En 1990, les premières élections libres et pluralistes se déroulent en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine, en Serbie, en Slovénie et en Croatie (voir Élection parlementaire croate de 1990 pour la Croatie) suivant en cela le mouvement de démocratisation engagé en Europe de l’Est un an auparavant. Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Slovénie et Croatie élisent des présidents favorables au pluralisme et indépendantistes. En Serbie, où le Parti radical serbe de Vojislav Šešelj est minoritaire et au Monténégro, le parti communiste conserve le pouvoir.
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+ En Bosnie-Herzégovine, ce sont des partis nationalistes des trois communautés (croate, bosniaque-musulmane et serbe) qui remportent les élections.
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+ En Slovénie, Milan Kučan sort vainqueur. Il est favorable à l'indépendance de la Slovénie.
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+ Le nouveau président de la Croatie, Franjo Tuđman, est également pour une dissociation de la Yougoslavie. Il cherche un financement auprès des Croates expatriés, plus extrémistes que les Croates de Croatie. Cette influence se retrouve au HDZ, qui appelle à l'établissement de la Croatie dans ses frontières naturelles et historiques. Cela étendrait la Croatie jusqu'à la rivière Drina et inclurait une partie de la Bosnie-Herzégovine peuplée majoritairement de Croates, ainsi qu'une partie de la Serbie d'aujourd'hui. Beaucoup de ses décisions politiques sont vues par les Serbes comme une réhabilitation implicite de l'idéologie des Oustachis, notamment le choix du drapeau à damier rouge et blanc, symbole croate datant du roi Tomislav, mais qui fut aussi utilisé par les Oustachis (en réponse à ces accusations, l'ordre du damier est inversé). Le parti de Tudjman, le HDZ, purge la république de Croatie d'un grand nombre de fonctionnaires pro-communistes, un grand nombre de ces fonctionnaires étant serbes, cette mesure aussi est prise comme une attaque envers les Serbes de Croatie.
123
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+ La Slovénie de Milan Kučan et la Croatie de Franjo Tuđman cherchent à obtenir leur indépendance. Aussi tentent-ils de créer, de manière clandestine, une armée financée, en grande partie, par l'Allemagne. Ils tentent de faire passer la Yougoslavie pour une création artificielle et la Serbie comme le dernier bastion du communisme en Europe[réf. nécessaire]. Bien que les Slovènes aient souvent accusé le Kosovo de dilapider leur richesse en aides au développement, des milliers d'entre eux se mobilisent et apportent leur soutien aux mineurs grévistes kosovars.
125
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126
+ Les Serbes de quelques municipalités de Croatie se sentent lésés et persécutés. Contrairement aux Serbes de Zagreb, qui demandent des négociations et un compromis, les Serbes de la Krajina préfèrent une voie violente, en s'en prenant aux Croates. La République serbe de Krajina, dont la capitale est Knin, est unilatéralement proclamée le 28 février 1991 par le nationaliste serbe Milan Babić, et finit par s'étendre sur près d'un quart du territoire croate. Les premiers coups de feu sont tirés au printemps 1991. Les autorités serbes de Belgrade apportent un soutien aux combattants nationalistes, allant jusqu'à dissuader une intervention des forces croates, par l'emploi des forces aériennes fédérales.
127
+
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+ En décembre 1990, les populations slovènes et croates se prononcent par référendum en faveur de l'indépendance.
129
+ En janvier 1991, les deux républiques lancent un ultimatum aux autorités yougoslaves, demandant à mettre la question de l'indépendance à l'ordre du jour, faute de quoi elles déclareront leur indépendance unilatéralement avant le 1er juillet 1991. La question est ouvertement ignorée par Belgrade, ainsi d'ailleurs que par les chancelleries occidentales.
130
+
131
+ À la suite de ce référendum, boycotté par la plupart des Serbes de Croatie, et comme le permet leur constitution, le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance.
132
+
133
+ L'Allemagne, l'Autriche et le Vatican apportent leur soutien diplomatique et financier[citation nécessaire]. L'Allemagne est le premier pays européen, après le Vatican, à reconnaître la Croatie et la Slovénie le 23 décembre, suivie par les autres pays européens le 15 janvier 1992. L'Allemagne, récemment réunifiée, fait ainsi son retour sur la scène politique internationale et surtout européenne, cherchant à établir une sphère d'influence, dont la formation serait facilitée par la désintégration yougoslave, permettant d'y intégrer la Slovénie et la Croatie, jugées assimilables à l'Europe occidentale. L'éclatement de la Yougoslavie apparaîtrait, suivant ce schéma, comme une conséquence de l'impossibilité de cohabitation de deux zones culturelles, héritées au nord de l'Empire austro-hongrois, et au sud de l'Empire ottoman, disloqués lors des guerres des Balkans et de la Première Guerre mondiale.
134
+
135
+ Le soutien du Vatican peut se comprendre aussi par le fait que l'Église cherche à rétablir l'importance du christianisme dans les Balkans, en régression depuis la disparition en 1918 de l'Empire austro-hongrois.
136
+
137
+ L'Armée fédérale (JNA), majoritairement composée de Serbes et Monténégrins et dirigée par le Slovène Konrad Klosek, chargée de garantir l'unité yougoslave, intervient contre les deux Républiques sécessionnistes. De violents affrontements s'ensuivent, contre les milices de la Croatie et de la Slovénie. Éparpillée le long de la frontière, des unités de la JNA sont prises au piège par des forces slovènes dix fois plus nombreuses[réf. nécessaire], et se rendent rapidement. La Slovénie, par cette courte guerre (27 juin - 6 juillet) d'une dizaine de jours, se présente à la communauté internationale comme une nation agressée.
138
+
139
+ La Communauté européenne, qui ne s'est pas encore prononcée sur la reconnaissance de ces deux Républiques, met en place, le 27 août 1991, la Commission Badinter, chargée de réfléchir sur la question. Les décisions finales ont un caractère de jurisprudence. La Commission reconnaît l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, en vertu du droit uti possidetis, appliqué pour la décolonisation, qui reconnaît l'indépendance à l'intérieur des frontières administratives, délimitées par la Yougoslavie pour des besoins de décentralisation. La commission Badinter déclare la Yougoslavie « en dissolution », « en désintégration », ou encore « en démembrement », ce qui rend caduque la constitution yougoslave du point de vue de la Communauté européenne, et encourage les sécessions.
140
+
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+ Les États-Unis d'Amérique et le FMI reconnaissent aussi les deux Républiques.
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+ En 1991, les complicités entre les Serbes de Serbie, Serbes de la République serbe de Krajina et Serbes de Bosnie-Herzégovine sont renforcées. Ces Serbes sont représentés par des partis nationalistes et conservateurs, notamment le Parti démocratique serbe de Radovan Karadžić. Cette situation de repli du pouvoir serbe en Serbie pour rassembler « tous les Serbes en un État », marque un tournant, puisqu'il s'allie avec le nationalisme violent et radical.
144
+
145
+ La Slovénie est entrée dans l'Union européenne en 2004 et la Croatie en 2013.
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+ En Bosnie-Herzégovine, comme en Croatie et Slovénie, se déroule le même processus d’indépendance. À la suite d'un référendum boycotté par la plupart des Serbes de Bosnie et comme le permet sa constitution, le 29 février 1992, la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance.
148
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+ La reconnaissance de la république indépendante de Bosnie-Herzégovine par la Communauté économique européenne, s’est faite dans les mêmes conditions que la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, en date du 6 avril 1992. Cette reconnaissance a été suivie par celle des États-Unis et par son admission au Fonds monétaire international. À la suite de quoi, le 22 mai 1992, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Slovénie sont admises au sein de l’Organisation des Nations unies.
150
+
151
+ Cependant, comme pour la Croatie et la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine est attaquée par l'armée yougoslave sous commandement serbe, appuyée par les milices serbes et les Serbes de Bosnie.
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+ L'un des conflits principaux de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine est le siège de Sarajevo.
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+ En 1999, la milice kosovar de l'UÇK, luttant pour l'indépendance de la province, et l'armée serbe s'affrontent. L'OTAN intervient pour bombarder les positions serbes et aider l'UÇK au terme d'une guerre de 2 mois et demi contre la République fédérale de Yougoslavie. Des centaines de milliers d'Albanais fuyant les combats rentrent au Kosovo[réf. nécessaire]. Le Kosovo est placé sous l'administration de l'organisation des Nations unies.
156
+
157
+ L'ONU, ainsi que de nombreux pays individuellement, refusèrent dans un premier temps de reconnaître la fédération de la Serbie et du Monténégro comme le successeur de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, bien qu'ils la reconnussent en tant qu'État indépendant. La situation a été résolue avec l'admission de la République fédérale de Yougoslavie aux Nations unies en 2000. Dans son dernier État, la Yougoslavie ne comprenait plus que les seules républiques de Serbie et du Monténégro, le statut du Kosovo demeurant incertain. Le 17 février 2008, le premier ministre du Kosovo déclare devant le parlement de la province la naissance du « Kosovo, libre et démocratique ».[réf. nécessaire] La communauté internationale est partagée entre partisans de la reconnaissance de ce nouvel État (États-Unis, France…) et opposants (Russie, Serbie...)
158
+
159
+ En 2002, la Serbie et le Monténégro parviennent à un nouvel accord portant sur leur coopération future, comportant, entre autres changements, la fin de la Yougoslavie. Le 4 février 2003, le parlement fédéral de Yougoslavie dissout le pays et accepte la création d'une fédération limitée des deux États restants. La nouvelle union des deux États est appelée Serbie-et-Monténégro. Le 3 juin 2006, ce nouveau pays éclate, le Monténégro ayant déclaré son indépendance à la suite d'un référendum en faveur de la séparation de la Serbie, faisant de facto de la Serbie l’héritière juridique de l'État des Slaves du sud.
160
+
161
+ L'autogestion était surtout symbolique ou marginale, puisque l'économie était principalement organisée et planifiée par l’État, dont l'orientation est donnée par le Parti Communiste, comme cela se fait dans les pays socialistes. La différence majeure avec la majorité des pays du bloc soviétique est que toutes les entreprises n'appartiennent pas à l'état, mais qu'un grand nombre forment une structure complexe, connue sous le nom de "propriété sociale"
162
+
163
+ Les assemblées d'ouvriers y étaient l'organe décisionnaire ultime pour les questions internes mais se devaient d'appliquer les directives du Parti pour tout le reste, notamment la planification économique et les quotas de production[6].
164
+
165
+ En 1985-1986, Petr Aven économiste russe et Iegor Gaïdar ont reçu pour mission de préparer le programme des réformes économiques. Ils décident de se fonder sur un modèle économique existant et qui a fait ses preuves. Gaïdar a proposé la Hongrie ou la Yougoslavie[7]. Petr Aven a proposé la Suède. Et Gaïdar a répondu :
166
+
167
+ « Nous ne pouvons pas transformer l'URSS en Suède... »
168
+
169
+ voir aussi Karstologie
170
+
171
+ Le karst est un phénomène géologique spécifique qui provoque un mode de vie original. L'espace yougoslave a une zone de karst très étendue, avec tous les stades d'évolution. C'est le pays « classique » du Karst pour les géologues.
172
+
173
+ Les territoires karstiques représentent 30 % de l'espace yougoslave. C'est un phénomène lié à la roche calcaire : 1 000 m de sédiments quasi purs. Le calcaire dinarique se poursuit jusqu'en dessous du niveau de la mer. Cette roche dure et perméable est parcourue de fissures microscopiques, les diaclases, dans lesquelles l'eau s'infiltre. La roche l'absorbe, il y a peu de ruissellement dans les zones de karst. Cependant, des rivières la traversent, comme la Neretva, la Krka. Ces rivières ne collectent pas d'eau dans le Karst. Elles en perdent une partie et ont tendance à creuser des canyons dans le calcaire, ce qui crée des parois abruptes.
174
+
175
+ De forme irrégulière, elle peut faire des kilomètres de large et est liée à la coalescence de plusieurs collines. Parfois, l'argile est balayée par le vent, il se crée alors une doline secondaire au fond de l'uvala. Le sol argileux est fertile, certaines uvalas sont habitées. Il existe un problème d'eau.
176
+
177
+ Il peut être le résultat de la jonction de plusieurs uvalas, mais en général il est d'origine tectonique. Tous les polje de karst dinarique sont dans la même direction (plissement du relief). Tous les polje ne sont pas karstiques.
178
+
179
+ L'uvala est sèche, alors que le polje est traversé par un cours d'eau. En général, leur période d'inondation varie entre quelques jours et quelques mois.
180
+
181
+ Des travaux d'aménagement ont été effectués pour agrandir le Ponor. Son inondation bloque l'agriculture. La phase de Blato (gadoue) qui suit l'inondation peut durer plusieurs semaines. Certains polje sont bien agencés et n'ont pas d'inondation comme le polje de Cetinje.
182
+
183
+ La « yougo-nostalgie » s'exprime à travers des parcs à thème, des cafés emplis de portraits de Tito, ou encore des projets comme le train bleu[8].
184
+
185
+ Réintroduite par les yougo-nostalgiques, la cérémonie de la stafeta, à savoir la "cérémonie du flambeau" a eu lieu le 25 mai 2011. Le flambeau, passant de main en main, est partie de Umag, en Istrie, dans l’ouest de la Croatie, pour arriver à Belgrade[9]. Cet événement, populaire dans la Yougoslavie de Tito, avait eu lieu, pour la dernière fois, en 1987[10].
186
+
187
+ En 2011, la Slovénie adopte une pièce de 2 euros à l’effigie d'un célèbre partisan yougoslave, Franc Rozman dit « Stane », mort en 1944 à Lokve en Slovénie[9].
188
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Yougoslavie (1929 - 1941 ; 1945 - 2003)
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+ Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Voïvodine faisaient partie de l'Autriche-Hongrie(jusqu'en octobre 1918)
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+ État des Slovènes, Croates et Serbes(Octobre 1918—décembre 1918)
200
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+ Royaume des Serbes, Croates et Slovènes(1918-1929)
202
+
203
+ Royaume de Yougoslavie(1929-1941)
204
+
205
+ République fédérative populaire de Yougoslavie, puis République fédérative socialiste de Yougoslavie(1945-1992)
206
+
207
+ Slovénie divisée entre le Troisième Reich, le royaume d'Italie et la Hongrie(1941-1945)
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209
+ Slovénie(depuis 1991)
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+ État indépendant de Croatie(1941-1945)
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213
+ Croatie(depuis 1991)Ainsi que la République serbe de Krajina jamais reconnue (1991-1995)
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215
+ Bosnie-Herzégovine(depuis 1992)Composée de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et de la République serbe de Bosnie depuis 1995
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+ Bačka en Hongrie(1941-1945)
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+
219
+ République fédérale de Yougoslavie(1992-2003)
220
+
221
+ Serbie-et-Monténégro(2003-2006)
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+
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+ Serbie(depuis 2006)
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+
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+ Banat autonome sous administration militaire de l'Allemagne nazie(1941-1945)
226
+
227
+ Royaume de Serbie(jusqu'en 1918)
228
+
229
+ Gouvernement de salut national(1941-1945)
230
+
231
+ Kosovo en Albanie(1941-1945)
232
+
233
+ Le Kosovo, depuis février 2008, dont l'indépendance n'est pas unanimement reconnue
234
+
235
+ Royaume du Monténégro(jusqu'en 1918)
236
+
237
+ Monténégro (occupé par la République sociale italienne)(1941-1945)
238
+
239
+ Monténégro(depuis 2006)
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241
+ l'actuelle République de Macédoine faisait partie du Royaume de Serbie(jusqu'en 1918)
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243
+ La plupart de l'actuelle République de Macédoine à la Bulgarie(1941-1945)
244
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+ République de Macédoine(depuis 1991)
fr/6139.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,87 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Iouri ou Youri[N 1] Alexeïevitch Gagarine (en russe : Ю́рий Алексе́евич Гага́рин, prononcé [ˈjʉrʲɪj ɐlʲɪˈksʲejɪvʲɪt͡ɕ ɡɐˈɡarʲɪn]), né le 9 mars 1934 et mort le 27 mars 1968, est le premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace au cours de la mission Vostok 1 le 12 avril 1961, dans le cadre du programme spatial soviétique.
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+ Youri Gagarine acquiert une notoriété internationale. Il est décoré de nombreuses distinctions dont celle de Héros de l'Union soviétique et de la médaille de l'ordre de Lénine, les plus hautes distinctions soviétiques. La mission Vostok 1 est son seul voyage spatial, mais il fut aussi doublure de secours de Vladimir Komarov pour la mission Soyouz 1. Il meurt à 34 ans lors de l'écrasement de son Mig 15. Son nom a été donné à un cratère lunaire et à un astéroïde.
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+ Youri Gagarine naît en 1934 à Klouchino près de Gjatsk (renommée Gagarine en son honneur en 1968) dans l'oblast de Smolensk, dans l'ouest de la Russie. Ses parents travaillent dans la ferme collective d'un kolkhoze[1]. Son père, Alexeï Ivanovitch Gagarine (1902-1973), est charpentier ; sa mère, Anna Timofeïevna Matveïeva (1903-1984), qui est issue d'une famille d'ingénieurs de Saint-Pétersbourg, capitale culturelle du pays, occupe l'emploi de laitière. Elle essaie de communiquer son goût de la lecture à ses quatre enfants[2]. La vie est rude dans ce village dépourvu d'électricité et d'eau courante.
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+ En 1941, la guerre avec l'Allemagne nazie éclate. Youri, qui est le troisième des enfants Gagarine, a alors sept ans. Le village est bombardé, ses ressources épuisées par les réfugiés qui affluent à la suite de la première bataille de Smolensk puis, fin 1942, est occupé par les troupes allemandes avant que la famille n'ait eu le temps de s'enfuir. La brutalité des occupants nazis ne connaît pas de bornes. Le cadet de Youri, Boris, subit un début de pendaison avant d'être relâché à moitié mort à cause des supplications de sa mère[N 2]. La sœur de Youri est blessée par un Allemand avec une faux et son père est si gravement battu après avoir tenté de saboter un moulin qu'il reste définitivement invalide. La famille est expulsée de son isba par les soldats allemands et doit creuser un abri primitif dans lequel elle est obligée de vivre. En 1943, Valentin et Zoya, ses frère et sœur aînés, sont déportés dans un camp de travail forcé en Pologne par les SS ; là-bas, ils parviennent à survivre, puis à s'échapper avant de rejoindre les troupes soviétiques. Les parents n'apprendront qu'ils sont toujours en vie qu'à la fin de la guerre. La famille de Youri survit sous les bombardements et la famine. Malgré les risques, Youri se livre comme les autres enfants du village à de petits sabotages de la machine de guerre allemande. Youri est témoin d'un évènement qui le marque et va jouer un rôle important dans son destin : un chasseur soviétique endommagé se pose près du village et un avion de secours vient récupérer le pilote peu après. Les enfants du village attirés par le spectacle se pressent sur les lieux. Youri est fasciné par l'avion et les pilotes, dont l'un prend le temps de lui montrer comment fonctionnent les commandes dans le cockpit[3].
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+ Au printemps 1944, les troupes soviétiques avancent après l'offensive du Dniepr et le village est libéré de l'occupant. Mais les habitations sont détruites, le bétail exterminé ou emporté. La famille Gagarine décide de s'installer à Gjatsk, bien que cette ville soit dans le même état de destruction que Klouchino, et s'y construit une habitation. Youri, qui n'a plus fréquenté l'école depuis le début de la guerre, reprend les cours. C'est alors un enfant turbulent, qui entre de plus en plus fréquemment en conflit avec son père. Celui-ci ne supporte pas la contradiction et veut que ses enfants apprennent son métier. De son côté, Youri veut échapper à la vie pesante du village et annonce en 1949 à ses parents qu'il ne souhaite pas devenir charpentier et qu'il les quitte pour suivre des études dans un autre domaine. Son père tente de le faire revenir sur sa décision puis le laisse partir en lui demandant de ne pas ternir le nom des Gagarine. Youri va à Moscou, où vit un oncle susceptible de l'aider à trouver une place dans un collège. Il veut devenir gymnaste, mais il ne trouve pas de place et entre finalement dans une école d'apprentissage d'une fonderie à Lioubertsy, dans la banlieue de Moscou. Malgré le handicap de sa petite taille, il se distingue et est sélectionné pour entrer à l'Institut technico-industriel de Saratov dans le Sud-Est de la Russie. Cette école forme des techniciens dans le domaine du machinisme agricole et il en suit les cours durant quatre années. Il a l'occasion à l'époque de suivre une formation de gymnaste mais, réaliste, préfère opter pour une formation lui garantissant une carrière[4].
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+ À Saratov, il adhère dès qu'il le peut au club de pilotage amateur de la ville, car il n'a pas oublié sa fascination d'enfance. Dès son premier vol à bord d'un Yak-18, il décide qu'il sera aviateur. Par la suite, il mène de front ses études à l'institut de Saratov et une formation pratique et théorique de pilote. En octobre 1955, il décide de franchir le pas : il abandonne ses études à l'Institut, contre l'avis de son père qui lui reproche de gaspiller l'argent de l'État, et rentre comme cadet dans une école de pilotage militaire. Son instructeur est impressionné par ses capacités et le recommande pour l'école militaire de pilotage K. E. Vorochilov d'Orenbourg. Dans cette ville, au cours d'un bal d'étudiants, il rencontre une infirmière, Valentina Goriatcheva. Il l'épouse un an plus tard, le 27 octobre 1957, avant d'obtenir son diplôme de pilote de chasse sur MiG-15[5]. Il est alors affecté dans une escadrille de chasseurs-intercepteurs à la base aérienne de Luostari située dans la région de Petchenga dans l'oblast de Mourmansk près de la frontière norvégienne au nord du cercle Arctique. Les conditions de vie sont dures pour le jeune couple mais leur première fille, Lena, naît en avril 1959[6]. Leur deuxième fille, Galina, naît en mars 1961, 36 jours avant le vol de son père[7],[8].
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+ Le 22 juin 1959, le processus de sélection des premiers cosmonautes du programme spatial soviétique est lancé. Les responsables ont décidé de rechercher leurs candidats parmi les pilotes de l'armée de l'air car ils sont déjà, par leur métier, accoutumés à subir des accélérations importantes, sauter en parachute, etc. Contrairement aux Américains, qui ont sélectionné des pilotes seniors, les responsables soviétiques ont décidé de choisir des pilotes relativement novices, ayant entre 25 et 30 ans, en grande partie parce que les vaisseaux spatiaux doivent être entièrement automatisés et que les cosmonautes doivent essentiellement avoir un rôle d'observateur. Compte tenu de l'espace restreint disponible dans la future capsule spatiale les recrues ne doivent pas mesurer plus de 1,70 à 1,75 mètre et peser plus de 70 kg ; Gagarine, qui mesure 1,58 mètre satisfait ce critère. Après une première sélection sur dossier portant sur des critères physiques et une série d'entretiens visant à cerner leur personnalité, 200 pilotes parmi les 3 000 candidats sont sélectionnés, parmi lesquels Youri Gagarine[9]. Celui-ci franchit également la deuxième étape de la sélection qui réduit en février 1960 le nombre d'élus à vingt. Il y a cinq dérogations à la règle de l'âge parmi les vingt sélectionnés, dont Vladimir Komarov. À l'époque de sa sélection Gagarine est un pilote junior avec 250 heures de vol sur MiG-15[10]. Gagarine ne doit dire à personne, y compris sa femme, la nature du programme pour lequel il a été sélectionné[11].
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+ Un médecin de l'armée de l'air ayant participé à sa sélection évalue sa personnalité : « Modeste ; embarrassé lorsque son humour lui fait tenir des propos un peu trop osés ; haut degré de développement intellectuel évident ; mémoire fantastique ; se distingue de ses collègues par sa perception aiguë de l'environnement y compris à longue distance ; dispose d'une imagination très développée ; réactions rapides ; persévérant ; se prépare de manière assidue à ses activités et exercices d'entraînement, parvient à maîtriser avec facilité la mécanique céleste et les formules mathématiques et excelle dans les mathématiques supérieures ; n'hésite pas à défendre son opinion s'il pense avoir raison ; comprend mieux la vie que beaucoup de ses amis[12]. » Gagarine est également le candidat favori de ses pairs. Quand on demande aux vingt candidats de voter anonymement pour celui qu'ils aimeraient voir voler le premier, tous sauf trois votent pour Gagarine[12]. Un de ses pairs, le futur cosmonaute Ievgueni Khrounov, se rappellera par la suite que Gagarine avait une extraordinaire capacité de concentration et pouvait, si nécessaire, être très exigeant vis-à-vis de lui-même et des autres. Il s'agissait là d'une caractéristique de sa personnalité beaucoup plus importante que celle révélée par son fameux sourire[13].
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+ Comme les installations pour l'entraînement des pilotes ont à cette époque une capacité limitée, il est décidé le 30 mai de préparer en priorité un groupe de six pilotes (TsPK-1). Ceux-ci sont choisis, entre autres, sur des critères physiques, les plus grands étant écartés. Gagarine suit comme les autres apprentis cosmonautes un entraînement physique, effectue des sauts en parachute, s'entraîne sur un simulateur de la capsule Vostok, passe en centrifugeuse et reçoit une formation de base sur le fonctionnement des fusées et des vaisseaux spatiaux. En janvier 1961, le groupe passe devant une commission présidée par le général Nikolaï Kamanine. Celui-ci occupera au cours de la décennie suivante le poste de commandant du corps des cosmonautes. À l'issue des examens trois pilotes sont sélectionnés : Gagarine, Guerman Titov et Grigori Nelioubov. À ce stade, Gagarine est déjà donné favori par tous ceux qui le côtoient et il est remarqué par Sergueï Korolev, le responsable du programme spatial habité soviétique. Titov est plus cultivé et beaucoup plus expansif que Gagarine, mais a un caractère rebelle. Le troisième sélectionné, Grigori Nelioubov, est sans doute le plus doué sur le plan technique, mais il est considéré comme trop rebelle par les sélectionneurs les plus conservateurs. Il ne volera jamais et, après avoir été licencié à la suite d'un problème d'alcool, il se suicidera en 1966[14].
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+ Le choix final se fait entre Gagarine et Titov. Le responsable de l'Union soviétique Nikita Khrouchtchev, à qui on demande sa préférence, les met sur un pied d'égalité et c'est finalement la commission de Kamanine qui tranche en faveur de Gagarine[15]. La meilleure résistance physique de Titov, qui en fait un candidat idéal pour le deuxième vol programmé qui est beaucoup plus long, ainsi que ses origines sociales, peuvent également avoir joué contre lui : il est issu des classes moyennes alors que Gagarine a des origines beaucoup plus humbles et incarne à ce titre « l'idéal de l'égalité soviétique ». La deuxième fille de Gagarine, Galya, naît en mars 1961, un mois avant le vol. L'entraînement est alors si intense qu'il a peu de temps à consacrer à sa fille et à sa famille. Sa femme, qui est supposée ne pas encore connaître l'objectif de son entraînement, a deviné ce qui se prépare, ce qui accentue la pression sur le couple[16]. La mort accidentelle du cosmonaute Valentin Bondarenko lors d'un entraînement fin mars ne ralentit pas les préparatifs. Titov et Gagarine ne sont informés qu'une semaine avant le lancement de la décision de la commission. Déçu, Titov ne manifeste pas de signe de mécontentement, mais il ne félicite pas pour autant Gagarine[17].
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+ Le vol de Gagarine est précédé de plusieurs vols sans équipage destinés à mettre au point le vaisseau Vostok qui doit l'emporter dans l'espace. Les caractéristiques de la version Vostok 1K, destinée uniquement aux vols d'essai, sont figées en avril 1960. Cinq vols de Vostok 1K emportant des chiens s'échelonnent entre mai et décembre 1960. Un seul de ces vols est un succès complet, deux sont des échecs partiels, et les deux autres vols des échecs complets. Le vol de Korabl-Sputnik 2, connu aussi à l'ouest sous le nom de Spoutnik 5, qui décolle le 19 août est un succès, mais les réactions physiologiques des chiens à l'apesanteur conduisent les scientifiques à recommander à la commission d'État que le vol du futur cosmonaute ne dépasse pas plus d'une orbite, même si une fois ramené au sol l'état de santé des chiens est bon. Les chiens Belka et Strelka qui ont accompli 18 orbites soit un jour et deux heures dans l'espace sont les premiers êtres vivants récupérés après une mise en orbite et le vaisseau lui-même seulement le deuxième à être récupéré, suivant de peu un satellite du programme américain Corona[18].
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+ À la suite de ces résultats peu encourageants, deux vols doivent valider la version Vostok 3KA qui doit être utilisée par Gagarine. Le premier vol, Korabl-Spoutnik 4, qui a lieu le 19 mars, transporte notamment un chien, des souris, des cobayes et des reptiles ainsi qu'un mannequin occupant la place du pilote. À l'image de la future mission, le vaisseau boucle une orbite unique puis effectue une rentrée atmosphérique et éjecte le mannequin muni de son parachute avant l'atterrissage. L'ensemble du vol se déroule de manière normale contrairement aux vols effectués auparavant. Le 25 mars un deuxième vol similaire, Korabl-Spoutnik 5, est effectué avec le même succès. Pour fixer la date du premier vol habité, les responsables du programme spatial russe prennent en compte l'avancement du programme concurrent américain. Le premier vol suborbital habité du programme Mercury ayant été positionné début mai, Korolev décide après en avoir discuté avec le dirigeant de l'Union soviétique Nikita Khrouchtchev de planifier le vol de Gagarine mi-avril[19]. Le gouvernement soviétique hésitait encore en 1959 à accorder la priorité à une mission spatiale habitée sur le développement du programme des missiles stratégiques. Mais, fin 1960, les progrès du programme américain Mercury contraignent les dirigeants soviétiques à donner leur accord : l'Union soviétique n'a pas le choix, si elle veut conserver sa suprématie dans la course à l'espace, prolonger l'euphorie qui a suivi les succès des missions Spoutnik et du programme Luna et conserver l'image d'une URSS en avance sur le plan technique[20].
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+ Deux jours avant de décoller, Gagarine écrit une lettre à sa femme en évoquant un échec possible de son vol car on estime à l'époque ses chances de réussite à 50 %[21]. Le vol Vostok 1, qui doit emporter le premier homme dans l'espace, est lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, utilisé depuis les débuts de l'ère spatiale soviétique. Ce site, aujourd'hui situé au Kazakhstan, fait à l'époque partie du territoire de l'Union soviétique. Tout a été préparé en cas d'imprévu : une orbite qui permet un aérofreinage au bout de deux à sept jours en cas de panne du système d'atterrissage, un protocole pour le cosmonaute en cas d'atterrissage dans un pays étranger, des provisions pour treize jours et une balise pour repérer le site d'atterrissage. À la différence des précédentes missions, il n'y a pas de système d'autodestruction pour empêcher une puissance rivale de s'emparer de la technologie embarquée, tous les membres de la commission d'État s'y étant opposés, à l'exception du représentant du KGB. En cas d'échec, et malgré la nature secrète du programme spatial soviétique, la primauté a été donnée à la sécurité du cosmonaute sur les considérations politiques, en annonçant via les médias son atterrissage dans un pays étranger ou en mer afin de faciliter l'organisation des secours[22].
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+ Sergueï Korolev n'a pas fermé l'œil durant la nuit qui précède le lancement du 12 avril 1961 : il redoute une panne du troisième étage de la fusée, précipitant le vaisseau dans les eaux glacées au sud du cap Horn. Youri Gagarine de son côté[23], est réveillé à 5 h 30 du matin après une nuit de sommeil parfaite. Après un déjeuner léger à base d'aliments en tube, des techniciens l'aident à enfiler sa combinaison spatiale SK-1 orange. Suivant une superstition commune chez les pilotes soviétiques, Gagarine ne s'est pas rasé[24]. Korolev vient embrasser Gagarine qui plaisante avec lui avant son décollage et tente de rassurer son responsable très inquiet. Korolev lui dit qu'il espère le voir un jour marcher sur la Lune[25]. Le vol doit être entièrement automatique et les commandes de vol sont bloquées. En cas d'urgence, Gagarine doit ouvrir une enveloppe qui contient un code qu'il tapera pour libérer les commandes[N 3]. Cette procédure est violée par Korolev lui-même qui souffle le code dans le creux de l'oreille de Gagarine mais il a été précédé par plusieurs techniciens qui ont fait de même, n'hésitant pas, ainsi, à risquer leur emploi[25]. Korolev, qui s'est installé dans le bunker de commandement et est en liaison avec le cosmonaute, n'est pas rassuré car le taux de succès du lanceur est de 50 % sur seize lancements : il prend des tranquillisants quelques minutes avant le tir[26]. Gagarine déclarera plus tard : « Bien sûr que j'étais nerveux — seul un robot n'aurait pas été nerveux à un tel moment et dans une telle situation »[25].
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+ Il n'y a pas de compte à rebours comme pour les vols américains, le vol est lancé à l'heure prévue[25]. À l'instant du départ, le pouls de Gagarine passe brutalement de 64 à 157 battements par minute mais il s'exclame joyeusement « Et c’est parti ! (Поехали! [Païekhali!]) »[26]. Il est 9 h 7 (heure de Moscou, 6 h 7 GMT). Alors que la fusée s'élève, Gagarine signale qu'il ressent l'accélération croissante mais affirme ne pas en souffrir. À Korolev qui lui demande comment il va, il répond avec légèreté : « Bien, et vous ? ». Il ressent des difficultés à parler lorsque l'accélération atteint 5 g. Le système télémétrique qui affiche la progression du vaisseau donne quelques frayeurs au responsable du programme en indiquant par moments une trajectoire alarmante après la mise à feu du troisième étage. Environ deux minutes après le décollage, la coiffe aérodynamique qui recouvre le vaisseau est larguée comme prévu et le hublot situé à hauteur des pieds de Gagarine est démasqué. Celui-ci s'exclame : « Je vois les nuages. Le site d'atterrissage… C’est magnifique ! Quelle beauté »[27].
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+ Onze minutes après le lancement, le vaisseau est inséré en orbite et entame une révolution autour de la Terre qui va durer 1 heure et 48 minutes, à une altitude moyenne de 250 kilomètres (327 km et périgée : 180 km). L'orbite est beaucoup plus haute que prévu, avec un apogée supérieur de 70 km, ce qui fait craindre au centre de contrôle une mission plus longue si les rétrofusées ne fonctionnent pas[N 4],[27]. Gagarine devient le premier homme à voyager dans l'espace et le premier homme à effectuer une orbite autour de la Terre, accomplissant la prédiction de Constantin Tsiolkovski, père de l'astronautique moderne, qui avait annoncé en 1935 que le premier homme dans l'espace serait russe : « Je n'ai aucune difficulté à imaginer le premier homme vainquant la gravité terrestre et fonçant dans l'espace. Il est russe et citoyen de l'Union soviétique ; son métier le plus probable est pilote; il est courageux mais dénué de témérité. Je vois son franc visage russe »[28]. Gagarine est ému par la beauté de la Terre, bleue, ronde et à l'atmosphère si ténue[29]. Il expérimente l'impesanteur et constate qu'il peut manger, boire et travailler normalement même s'il doit arrêter la rédaction de son journal de bord ayant perdu son crayon qui s'est envolé dans un coin de la cabine, la vis qui devait le retenir par un fil s'étant desserrée. Il arrive à la conclusion que l'apesanteur ne gêne pas le travail humain dans l'espace[30]. Il passe son temps en orbite à observer la Terre et contrôler ses instruments. Aucune expérience n'est prévue. Comme les spécialistes avaient des doutes sur les capacités d'un homme soumis à l'apesanteur, l'ensemble des opérations est déclenché depuis le sol. Le vol se déroulant normalement, Gagarine n'a pas l'occasion de prendre le contrôle manuel. Pour les échanges radio avec le sol, Gagarine répond sous le code de « Kedr » (Кедр), désignant le cèdre, tandis que le sol répond à l'appellation Aube-1 (Zaria-I ; Заря-I). L'agence TASS officialise, 55 minutes après le lancement, la mise en orbite de Gagarine, qui à cette occasion est promu major (il était premier-lieutenant). Les services de renseignement américains savent un peu avant l'annonce qu'un vol habité a lieu grâce à une de leurs stations d'écoute située en Alaska[31]. Lorsque sa mère entend la nouvelle à la radio à Gjatsk, elle se met à pleurer, répétant sans cesse « Qu'est ce qu'il a fait et où est-il allé ? »[32]. Alors qu'il arrive au-dessus de l'océan Pacifique, Gagarine passe dans l'ombre de la Terre pour sa première et seule « nuit » en orbite et est émerveillé par la beauté de l'espace étoilé[30].
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+ Après une orbite complète, les rétrofusées du vaisseau sont mises à feu pour le freiner et déclencher la rentrée atmosphérique et le retour sur Terre ; mais cette manœuvre ne se passe pas comme prévu : le vaisseau subit une secousse brutale puis commence à tourner sur son axe à la vitesse de 30 degrés par seconde. Gagarine rapporte « Tout tournait. Je voyais d'abord l'Afrique[N 5], puis l'horizon, puis le ciel. J'avais à peine le temps de protéger mes yeux des rayons du soleil. J'ai mis mes jambes de manière à couvrir le hublot sans avoir à fermer les stores. » Les charges pyrotechniques censées séparer complètement le module de descente dans lequel se trouvait Gagarine du module de service contenant les appareillages devenus inutiles n'avaient pas complètement rempli leur office : le module de service, plus dense, tombait en premier tout en restant attaché à la cabine de Gagarine par quelques câbles[33]. Le vaisseau était conçu pour présenter son bouclier thermique tourné vers l'avant, là où le freinage aérodynamique porte la coque à des températures extrêmes. Mais dans cette configuration anormale, Vostok 1 exposait à la chaleur les parties de la coque moins bien protégées. Gagarine décrit ainsi cette phase de sa descente vers la Terre : « le vaisseau spatial était entouré de flammes, […] j'étais un nuage de feu qui fonçait vers la Terre »[34]. La situation est critique mais Gagarine qui en a conscience reste d'un calme olympien, calculant qu'il atterrirait en URSS et transmet par radio à la Terre que tout va bien. Finalement, 10 minutes après le déclenchement de la rentrée atmosphérique, l'augmentation de la pression aérodynamique parvient à rompre les derniers câbles qui maintiennent les deux modules solidaires. Rétrospectivement, des experts occidentaux ont estimé que l'incident n'aurait pas mis la mission en péril[33]. Gagarine est secoué dans tous les sens pendant la descente alors qu'il décrit une capsule entourée d'une lumière violette, les craquements et la chaleur. Quand la décélération atteint son pic à 10 g, la vue de Gagarine se brouille quelques secondes mais la capsule ralentit sa rotation[35]. À quelques kilomètres du sol, en application d'une procédure commune à tous les vaisseaux Vostok, Gagarine s'éjecte de la capsule : il effectue le reste de sa descente en parachute car, pour des raisons de poids, on n'a pas pu installer sur le vaisseau Vostok des rétrofusées permettant de réduire suffisamment la vitesse résiduelle à l'atterrissage[36],[N 6]. Alors qu'il largue le siège avec lequel il a été éjecté et ouvre son parachute, Gagarine reconnaît immédiatement le paysage qui défile sous ses pieds : c'est une région près de la Volga où il a effectué son entraînement de parachutiste[37]. Son parachute de secours s'ouvre de manière dangereuse[N 7] en plus du parachute principal, mais reste heureusement sous lui sans s'emmêler avec ce dernier. Descendant enfin en sécurité, Gagarine se met à chanter pour lui-même[36]. Il se pose vers 10 h 55 (heure de Moscou, 7 h 55 GMT) dans un champ près d'un ravin non loin dans la région de la ville de Saratov[N 8] : le premier vol habité a duré 108 minutes[38] dont 89 en orbite terrestre[37].
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+ Juste après son atterrissage, il met six minutes avant de pouvoir ouvrir la valve d'air de son scaphandre qui lui permet de respirer à nouveau l'air de la Terre. Sa préoccupation principale est ensuite de pouvoir signaler qu'il est sain et sauf car aucun officiel n'est là pour l'accueillir, les scientifiques de Vostok ayant calculé un atterrissage près de 400 kilomètres plus au sud[39]. Pendant ce temps, c'est un Khrouchtchev enthousiaste qui demande par téléphone plusieurs fois à Korolev si Gagarine est vivant. Deux écolières ont assisté à l'atterrissage de Vostok et ont décrit la scène : « C'était une grande boule d'environ deux-trois mètres. Elle est tombée, puis elle a rebondi et est encore retombée. Il y avait un trou énorme là où elle a rebondi la première fois. » Un fermier et sa fille ont observé ce personnage vêtu d'une combinaison orange brillant avec un grand casque blanc atterrissant en parachute près du vaisseau. Gagarine voit une vieille paysanne et sa petite fille travailler dans un potager, s'avance vers elles mais elles commencent à fuir. On rapporte que Gagarine aurait réussi à les rassurer en criant : « N'ayez pas peur, je suis un Soviétique comme vous, qui revient de l'espace et qui doit trouver un téléphone pour appeler Moscou ! ». La babouchka (qui sera utilisée par la propagande soviétique pour faire croire que l'atterrissage a été, comme le vol, parfait [39]) l'emmène au kolkhoze voisin où il utilise le téléphone pour avertir les secours[40]. Son vaisseau a atterri à trois kilomètres de là et des enfants des villages environnants sont déjà entrés à l'intérieur, finissant les restes de nourriture en tube qui s'y trouvaient[36].
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+ Le 14 avril, Youri Gagarine est reçu triomphalement à Moscou, sur la place Rouge, par Krouchtchev, Léonid Brejnev et la plupart des responsables soviétiques. Le vol spatial de Gagarine a un retentissement énorme en URSS et dans le monde entier. L'Union soviétique avait généralement pour les puissances occidentales une image de pays arriéré : celle-ci est complètement effacée par la réussite du programme spatial soviétique qui est à son pinacle et par l'événement qu'est dans l'histoire de l'humanité l'envoi du premier Homme dans l'espace. Pour Asif A. Siddiqi, historien spécialiste du programme spatial soviétique, la réussite est d'autant plus impressionnante qu'elle intervient seize ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a laissé une URSS exsangue et ravagée, avec une industrie en ruine et 25 millions de morts, donc très désavantagée vis-à-vis des États-Unis, qui n'avaient pas eu à subir la guerre sur leur territoire[40].
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+ La réaction américaine est courtoise et le vice-président Lyndon Johnson présente ses félicitations annonçant que « le vol courageux et pionnier de Youri Gagarine dans l'espace a ouvert de nouveaux horizons et créé un brillant exemple pour les cosmonautes des deux pays »[41], mais le président John Fitzgerald Kennedy annonce dans une conférence de presse que les États-Unis n'essayeraient pas de rattraper l'URSS dans la course à l'espace mais les battraient dans des domaines d'activité plus profitables à long terme à l'humanité. Le Washington Post demande quant à lui une mobilisation générale pour battre l'URSS[42]. Werner von Braun, directeur de la NASA et un des pères de l’astronautique américaine, déclare que « pour rester au niveau, les États-Unis devront courir comme un diable »[43]. Kennedy revient cependant vite sur sa décision et le vol de Gagarine relance la course à l'espace. Le 25 mai, il annonce dans un discours historique que les États-Unis enverront un Homme sur la Lune avant la fin de la décennie[44].
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+ Avant que Gagarine n'entame à la suite de son vol une tournée mondiale utilisée à des fins de propagande politique, les dirigeants soviétiques lui imposent de révéler le moins de détails possible sur le programme spatial, jusqu'à éluder sa taille pour ne pas dévoiler les caractéristiques de la capsule. Pour que le vol orbital soit homologué, les autorités soviétiques annoncent que Gagarine est revenu au sol à bord de la capsule et masquent le fait qu'il s'est parachuté. Le déroulement réel sera connu à la fin des années 1990 avec la libéralisation du régime russe. Lorsqu'il est interrogé par les journalistes étrangers, ses réponses sont souvent évasives et il est obligé de mentir[N 9] : on ne sait rien à l'époque de l'emplacement exact de sa base de lancement qui est toutefois connu par les services secrets américains grâce à leur station radar en Turquie. Les Soviétiques indiquent un lieu près de la ville de Baïkonour, qui est en fait à 360 km de la base de lancement[N 10]. Le nom du responsable du programme spatial soviétique, Sergueï Korolev, reste également secret. Celui-ci n'apparaît pas dans les commémorations ; on laisse croire qu'un vénérable membre de l'Académie des sciences dont les liens avec le programme spatial sont très ténus est le père de l'astronautique soviétique. Pour récompenser ceux qui ont participé à cet exploit, près de sept mille personnes reçoivent divers médailles et titres et un certain nombre le titre de Héros de l'Union soviétique, mais seuls ceux qui font partie des instances dirigeantes, dont le premier secrétaire Khrouchtchev, sont officiellement nommés. Les cinq véritables responsables du programme sont récompensés mais restent dans l'ombre[45].
44
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45
+ Peu après son vol, Gagarine est nommé responsable de l'entraînement des cosmonautes[46] qui a lieu à la cité des étoiles dans la banlieue de Moscou. Dans ce rôle, il est associé à l'élaboration du programme des missions et à la sélection des cosmonautes. Au cours des vols suivants, Gagarine participe aux prises de décisions critiques concernant le déroulement des missions et assure en partie la liaison radio avec le cosmonaute en vol. Il s'oppose même à Korolev qui souhaite un vol d'une journée pour la deuxième mission, appuyant les médecins des cosmonautes qui favorisent un vol de trois orbites soit cinq heures. Korolev aura néanmoins gain de cause[46]. Gagarine participe également à la sélection de la première femme cosmonaute sur le vol Vostok 6 et s'oppose même à la candidature de l'une d'entre elles parce qu'elle est déjà mère, la société russe stigmatisant les mères de famille entreprenant des activités dangereuses. Il est cependant contredit par le président de l'académie des sciences qui conserve la candidate[47].
46
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47
+ Parallèlement, Gagarine entame une tournée autour de la planète: accompagné par Titov, qui a renouvelé l'exploit de Gagarine le 6 août 1961 (Vostok 2), et Kamanine, responsable du corps des astronautes, il visite en 1961 l'Afghanistan, le Brésil, le Canada, Ceylan, Cuba, la Tchécoslovaquie, l'Inde, la Finlande, la Hongrie, l'Islande et le Royaume-Uni. L'année suivante, il séjourne dans de nombreux autres pays. Cette gloire brutale monte à la tête de Gagarine comme de Titov. Tous les deux sont semoncés par le Parti pour leurs abus répétés de boissons et leur comportement avec la gent féminine. Durant une de ses frasques, Gagarine se blesse sérieusement à la tête en se jetant du premier étage d'un immeuble pour échapper à sa femme sur le point de le surprendre en galante compagnie[48].
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+ Gagarine est accaparé par sa tâche non officielle d'ambassadeur de l'Union soviétique qui ne lui laisse plus suffisamment de temps pour son entraînement de cosmonaute. Les dirigeants soviétiques souhaiteraient qu'il renonce à voler : Kaminine lui propose de prendre la direction du Centre d'entraînement des cosmonautes. Gagarine ne veut pas de ce travail de bureau. Il refuse à plusieurs reprises cette proposition avant d'accepter, sous la pression, le poste de directeur adjoint le 21 décembre 1963 avec le grade de colonel dans l'Armée de l'air soviétique[49].
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+ Le vendredi 25 juin 1965 il vient en personne depuis Paris (où il était l'invité du salon du Bourget) en Caravelle (pilotée par Léopold Galy) avec une délégation soviétique pour visiter durant près de trois heures les usines blagnacaises de Sud-Aviation où se concrétise alors le projet Concorde (les Russes venant tout juste de démarrer celui de leur propre supersonique, le Tupolev 144). Le même jour, la délégation se restaure à Saint-Martin-du-Touch, une commune à l'époque limitrophe ensuite rattachée à Toulouse[50].
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53
+ À compter de 1962, le projet du nouveau vaisseau spatial Soyouz est développé par les équipes de Korolev. Soyouz est beaucoup plus vaste que la capsule Voskhod et il doit permettre d'emporter un équipage de trois personnes. Il dispose d'un système de rendez-vous automatique qui permet l'amarrage de deux vaisseaux. À partir de 1964, Soyouz devient une pièce maîtresse du programme lunaire habité soviétique que les dirigeants de Moscou se sont enfin décidés à lancer en constatant les progrès du programme Apollo. La première mission prévue comporte le lancement de deux vaisseaux Soyouz dotés d'équipage qui doivent effectuer un rendez-vous dans l'espace. À compter de septembre 1965, quatre cosmonautes commencent l'entraînement pour le poste de commandant. Pour la première fois depuis quatre ans, Gagarine fait partie des présélectionnés mais le favori est Vladimir Komarov : celui-ci est considéré comme le plus compétent et le plus brillant des quatre hommes. Gagarine, accaparé par ses tâches bureaucratiques, a grossi et a perdu une partie de ses compétences de cosmonaute. Mais il s'entraîne dur et repasse favori devant Komarov jusqu'à ce que les officiels, à l'issue d'une réunion au centre d'entraînement des cosmonautes, imposent en avril 1966 Komarov et assignent à Gagarine le rôle de doublure[51]. Gagarine veut tellement réaliser un autre vol spatial qu'il est suggéré comme doublure pour un vol du programme lunaire habité soviétique[42].
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+ La mise au point du vaisseau Soyouz se passe mal. Tous les vols d'essais sans équipage sont entachés de problèmes et la date du premier vol est régulièrement repoussée. Sans attendre de nouveaux tests et contre l'avis de certains cosmonautes et ingénieurs, une double mission est planifiée sous la pression des politiques qui veulent faire un coup d'éclat pour contrer la domination américaine qui se profile : dans le cadre de la mission Soyouz 1, un premier vaisseau Soyouz doit être lancé avec à son bord Komarov, puis un deuxième Soyouz le rejoint en orbite avec trois cosmonautes pour un rendez-vous orbital. Le 23 avril 1967, Komarov est accompagné par Gagarine jusqu'à l'écoutille de son vaisseau qui décolle et place en orbite le vaisseau sans encombre[52]. Le vaisseau de Komarov connaît de nombreux problèmes auxquels celui-ci tente en vain de faire face avec l'aide des équipes au sol, dont Gagarine. Mais la situation impose l'interruption de la mission et l'annulation du lancement du second vaisseau. Au cours de la descente vers le sol, le parachute du vaisseau se met en torche et le vaisseau s'écrase en tuant Komarov. Une commission d'enquête est créée et Gagarine fait partie des personnes chargées de déterminer l'origine de la défaillance à l'atterrissage[53]. Quelques jours après l'accident, Kamanine informe Gagarine que celui-ci n'a pratiquement aucune chance de participer à une future mission spatiale et qu'il va proposer son interdiction de vol[54].
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+ En 1966, Gagarine, comme la majorité des autres cosmonautes de sa promotion, entame un cycle d'étude à l'Institut d'aéronautique Joukovski de Moscou. À titre de travaux pratiques, les cosmonautes travaillent sur les caractéristiques d'un avion spatial inspiré du projet Dyna-Soar américain abandonné quelques années auparavant. Gagarine est notamment chargé de l'aérodynamique et du système d'atterrissage[55]. En novembre 1967, toujours dans l'objectif de protéger la vie d'un personnage qui symbolise le triomphe de l'astronautique soviétique, Gagarine n'est plus autorisé à effectuer des vols sur avion de chasse en solo. Ainsi, il vole moins de dix heures chaque année jusqu'à sa mort. Gagarine est accaparé par sa participation à plusieurs commissions d'État et par son rôle d'ambassadeur de l'astronautique soviétique. Il aime rouler vite et il échappe miraculeusement à de graves accidents (plus de vingt accidents de voiture en moins de sept ans)[2]. Selon Kamanine, son mode de vie de coureur de jupons, les réunions interminables et les beuveries fréquentes transforment progressivement l'image publique de Gagarine et effacent le sourire qui faisait son charme[56].
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+ Début 1968, Gagarine est de nouveau autorisé à piloter un avion de chasse à condition d'être accompagné d'un instructeur. Il enchaîne les vols d'entraînement, à un rythme que Kamanine juge trop élevé, car Gagarine veut de nouveau voler en solo. C'est ainsi que le 27 mars 1968, il décolle peu après 10 heures du matin à bord d'un MiG-15 UTI depuis l'aéroport militaire Chkalovsky près de Moscou. Il est accompagné d'un instructeur, le colonel Vladimir Serioguine, pilote de 45 ans aux références impeccables, qui depuis 1963 est affecté à l'entraînement des cosmonautes. Quelques minutes après le décollage, Gagarine demande aux contrôleurs la permission de modifier son plan de vol et de rentrer à la base, ce sera sa dernière communication. En l'absence de nouvelles, l'alerte est rapidement déclenchée. Quelques heures après ce dernier contact, des hélicoptères décollent pour se mettre à la recherche de l'avion qui est repéré à environ 64 km de la base aérienne dans une zone densément boisée et recouverte d'un mètre de neige. L'avion a creusé un cratère de 6 à 7 mètres en s'écrasant, ce qui laisse supposer qu'il a heurté le sol à une vitesse comprise entre 700 et 800 km/h. L'équipe de recherche découvre rapidement une mâchoire qui est identifiée comme étant celle de Serioguine. Les recherches sont interrompues par la nuit. Lorsqu'elles reprennent le lendemain, l'équipe de sauvetage découvre d'abord la combinaison de vol de Gagarine accrochée dans un arbre à une dizaine de mètres de hauteur puis, peu après, les corps des deux pilotes. Une commission a été mise en place dès la veille au soir pour découvrir ce qui s'est passé[57].
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+ La thèse officielle est que Gagarine, victime d'une défaillance de son avion, ne s'est pas éjecté pour éviter que son MiG-15 s'écrase sur une école[58], cette information se révéla rapidement entièrement fausse. L'enquête officielle de l'époque, dont les conclusions ne sont pas rendues publiques, impute l'accident à une manœuvre brusque soit pour éviter un ballon-sonde soit pour ne pas pénétrer dans la zone de turbulence située au sommet d'une couche nuageuse. Ces conclusions, qui mettent en cause le pilote, soulèvent des protestations de Kamanine et des cosmonautes seniors[59]. En l'absence d'informations officielles sur les circonstances de l'accident, de nombreuses hypothèses sont énoncées par des experts occidentaux[60]. Le rapport de l'époque est déclassifié en avril 2011, sa conclusion est que la cause la plus probable de l'accident aurait été une manœuvre brusque destinée à éviter un ballon-sonde[61],[62],[63],[64].
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+ D'après Asif Azam Siddiqi, historien américain de la conquête spatiale qui reprend les conclusions d'un article de Sergueï Belotserkovski et Alexeï Leonov paru dans la Pravda en 1998, le dossier aurait été rouvert 20 ans après les faits en Union soviétique et une étude minutieuse aurait mis en évidence plusieurs facteurs contribuant à apporter un nouvel éclairage sur l'accident. Deux MiG-21 et un MiG-15 auraient été autorisés à voler dans la même zone au même moment et le cosmonaute aurait décollé sans information sur le plafond de la couverture nuageuse. Alors que Gagarine entamait un virage et sa descente à une altitude de 700-1 200 mètres pour rentrer au terrain, le deuxième MiG-15 serait passé, sans s'en rendre compte, à 500 mètres de l'avion de Gagarine, coupant sa trajectoire. Celui-ci, pris dans les turbulences créées par le sillage de l'avion, aurait entamé une vrille que le pilote serait parvenu à redresser après avoir effectué cinq tours. Mais au sortir de la vrille, Gagarine et son coéquipier, qui se trouvaient dans une couche nuageuse épaisse, n'auraient eu qu'une idée imprécise de leur altitude, en fait entre 400-600 mètres, avec un angle à piquer de 70 degrés. Il ne serait alors resté que cinq secondes avant que l'avion ne s'écrase au sol, ne laissant aucune chance aux deux pilotes pour s'éjecter[57].
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+ Dans un entretien en juin 2013 avec la télévision russe RT, Alexeï Leonov a déclaré qu'un rapport déclassé [65]sur l'incident avait révélé la présence d'un second avion « non autorisé », un Su-15 dans la zone. Leonov avance que cet avion était descendu à 450 mètres (1 480 pieds) et que, pendant qu'il allumait sa postcombustion, « l'avion avait réduit son éloignement à 10-15 mètres dans les nuages, en passant près de Gagarine, le prenant dans ses turbulences de sillage et l'envoyant en vrille — une vrille installée, pour être précis — à une vitesse de 750 km/h »[66],[67],[68].
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+ Gagarine et Serioguine sont tous deux inhumés dans le mur du Kremlin. La perte en deux ans de deux cosmonautes (Vladimir Komarov en 1967, et Gagarine en 1968) entraîne un changement important dans les procédures de sécurité appliquées pour la mise au point des lanceurs et des vaisseaux habités. Alors que, jusque-là, les autorités soviétiques avaient parfois fait prendre des risques importants aux cosmonautes pour battre les Américains dans la course à l'espace, comme ce fut le cas en particulier pour le vol de Komarov, par la suite les vols des vaisseaux sans pilote, permettant de qualifier les engins avec un degré raisonnable de certitude, deviennent la règle.
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+ Youri Gagarine était très apprécié par Korolev pour son calme, son optimisme et son sens de l'observation : « Pendant les journées de préparation pour le lancement […] lui seul semblait rester calme. Plus que cela : il était plein de bon esprit et rayonnait comme le Soleil »[69]. Pour la BBC, « sa personnalité aimable et modeste a charmé le monde »[42].
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+ Après le vol, certaines sources ont déclaré que Gagarine pendant son vol spatial a fait le commentaire : « Je ne vois aucun Dieu là-haut ». Cependant aucune parole semblable n'apparaît dans les enregistrements des conversations de Gagarine avec les stations terrestres pendant le vol[70]. Un ami proche de Gagarine, le colonel Valentin Petrov, révélera en 2006 qu'il n'avait jamais dit ces mots et que la phrase provenait d'un discours de Nikita Khrouchtchev au comité central du Parti communiste de l'Union soviétique où la propagande anti-religieuse était discutée[71],[72]. Dans un certain contexte, Khrouchtchev dit « Gagarine a été dans l'espace mais il n'y a vu aucun dieu »[71]. Le colonel Petrov ajoute que Gagarine a été baptisé par l'église orthodoxe lorsqu'il était enfant. En 2011, le recteur de l'église orthodoxe de la cité des étoiles raconte que « Gagarine avait baptisé sa fille aînée Yelena peu avant son vol spatial ; sa famille fêtait Noël et Pâques et gardait des icônes dans la maison »[73].
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+ En Russie le 12 avril est un jour férié. Baptisé « journée des cosmonautes »[74],[75], il est aussi important que le 9 mai, date de la victoire de l'Union soviétique sur l'Allemagne nazie. Le 25 mars 2011, l’Assemblée générale des Nations unies déclare le 12 avril « Journée internationale du vol spatial habité »[76].
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+ Selon un sondage réalisé en 2010 par l'institut VTsIOM, Youri Gagarine est « la personnalité du XXe siècle la plus attrayante » pour 35 % la population russe, devant le poète Vladimir Vyssotski (31 %) et le maréchal Joukov (20 %)[77]. Pour le président Dmitri Medvedev, lors de l’anniversaire des cinquante ans du lancement, « Le vol de Gagarine a été un événement absolument révolutionnaire, hautement symbolique. Cela a été un immense succès du secteur spatial soviétique. Il a marqué un avant et un après ». Pour Vladimir Poutine, alors Premier ministre, « Gagarine est un homme qui a changé le monde »[75]. L'expression « C’est parti ! » (« Поехали! » [Poïekhali!]), qu'il a prononcée alors que sa fusée a décollé, est devenue une expression courante en Russie[78].
76
+
77
+ Après que leur pays a gagné la course à la Lune, le vol de Gagarine n'est plus considéré par les historiens américains comme une avancée majeure de l'histoire de l'humanité mais juste une étape qui a permis de décider les États-Unis à envoyer des hommes sur la Lune[79]. Le premier vol de la navette spatiale américaine a lieu le jour du vingtième anniversaire du vol historique de Gagarine[80].
78
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+ En 2012, les fusées Soyouz qui approvisionnent et relèvent les équipages de la Station spatiale internationale sont toujours comme la fusée Vostok de Gagarine un dérivé de la fusée R-7 Semiorka, famille de fusées qui a emporté tous les vols habités russes.
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+ En France, de nombreuses rues, écoles, lycées, gymnases ou squares sont nommés Youri Gagarine, généralement dans des municipalités communistes[81]. En 2015, neuf établissements scolaires portaient son nom, fait rarissime pour une personnalité étrangère[82].
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+ À la suite de son vol spatial, le lieutenant Gagarine est directement promu au grade de major. Il reçut le titre de Héros de l'Union soviétique et la médaille de l'ordre de Lénine, qui constituent les plus hautes distinctions de l'Union soviétique. Il est nommé membre d'honneur de l'Académie internationale d'astronautique (1966).
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+ Dans son pays, son nom a été donné en hommage à de nombreux lieux, institutions ou récompenses dont, entre autres, la ville Gjatsk rebaptisée Gagarine en 1968, une place de Moscou où se trouvent le monument à sa mémoire et le plus grand musée de l'aéronautique et de l'espace de Russie situé à Monino. Le cratère Gagarine est un des plus grands cratères lunaires (265 km de diamètre), situé sur la face cachée, et l'astéroïde no 1772 porte son nom. Objet d'une propagande intense, il reçoit de nombreux honneurs et son nom est utilisé pour baptiser rues et monuments dans les pays du tiers monde, dans les pays « frères » de l'Europe de l'Est, et en Europe occidentale dans les municipalités tenues par le parti communiste local.
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+ Bélarus
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+ République de Biélorussie ou république du Bélarus
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+ (be) Рэспубліка Беларусь
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+ (ru) Республика Беларусь
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+ 53°55′N 27°33′E
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+
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+ modifier
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+ La Biélorussie ou Bélarus, en forme longue la république de Biélorussie ou la république du Bélarus, est un pays d'Europe orientale sans accès à la mer, bordée par la Lettonie au nord, par la Russie au nord-est et à l'est, par l'Ukraine au sud, par la Pologne à l'ouest et par la Lituanie au nord-ouest. « Biélorussie » est le terme par la Commission d'enrichissement de la langue française[2]. « Bélarus » est la francisation du nom du pays en biélorusse : Беларусь (Biélarous'), en russe : Белоруссия (Béloroussia) ou Беларусь (Bélarous'), adopté par les Nations unies.
14
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+ Le pays, vaste plaine au climat continental, est couvert à 40 % de forêts[3], dont une forêt primaire abritant des espèces animales disparues dans le reste de l'Europe. Les principales ressources du pays, au sous-sol pauvre, sont l'agriculture et l'industrie. Le Sud du pays, difficile d'accès, surtout pour les étrangers occidentaux, reste contaminé par les radiations de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, comme c'est le cas dans le Nord de l'Ukraine.
16
+
17
+ La Biélorussie, peuplée de 9 477 918 habitants[1], connaît une des densités de population les plus faibles du continent : 46 hab./km2. Les Biélorusses vivent majoritairement en milieu urbain ; les plus grandes villes du pays sont Minsk (la capitale), Homiel, Hrodna, Mahiliow, Brest, Vitebsk et Babrouïsk.
18
+
19
+ Le pays fait partie du foyer d'origine des langues slaves, l'ancienne Polésie est une région historique, qui fut autrefois incluse dans de grandes puissances : le Grand-duché de Lituanie, l'Empire russe, mais la Biélorussie est aujourd'hui un État jeune : les Biélorusses ne prirent réellement conscience de leur spécificité qu'au XIXe siècle, et ne furent connus par le reste du monde que lorsque leur pays devint une république de l'URSS.
20
+
21
+ La Biélorussie est indépendante depuis la dislocation de l'URSS, en 1991. Les relations avec la Russie sont encore très étroites, les pays partageant une langue commune, le russe (le biélorusse n'est surtout utilisé qu'à l'écrit ou dans les musées, pour la signalisation routière, et dans le langage courant en milieu rural).
22
+
23
+ La Biélorussie n'a pas connu de réforme économique d'inspiration libérale comme son voisin russe dans les années 1990 : son industrie et son agriculture, à l'époque plutôt développées comparativement au reste de l'URSS, sont restés relativement stables (notamment la fabrication de tracteurs, de réfrigérateurs et l'élevage bovin), et les inégalités sont moins fortes qu'en Russie. Depuis juillet 2010, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan ont formé une union douanière, supprimant notamment les contrôles à leurs frontières communes.
24
+
25
+ En 2018, la Biélorussie est classée 53e sur 189 pays selon l’indice de développement humain de l’ONU, et se trouve dans le groupe des États avec un « très haut développement ». Disposant d'un système de santé performant, elle présente un taux de mortalité infantile très bas de 2,9 (contre 6,6 en Russie ou 3,7 au Royaume-Uni). Le taux de médecins par habitants s’élève à 40,7 pour 10,000 habitants (le chiffre est de 26,7 en Roumanie, 32 en Finlande, 41,9 en Suède) et le taux d'alphabétisation est estimé à 99 %. Selon le Programme des Nations unies pour le développement, le coefficient de Gini (indicateur d'inégalités) est l’un des plus bas d'Europe[4].
26
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27
+ Le pays est considéré par certains gouvernements et médias occidentaux comme l'un des derniers régimes autoritaires d'Europe, la vague de démocratisation des pays de l'Europe centrale et orientale consécutive à la chute des régimes communistes en Europe ayant été rapidement réprimée dès 1992, sous la présidence de Stanislaw Chouchkievitch. L'actuel président biélorusse Alexandre Loukachenko, ainsi que la majorité de ses proches collaborateurs, furent interdits de visa au sein de l'UE et aux États-Unis en février 2011, en raison de pratiques politiques qualifiées de dictatoriales et répressives[5]. L'UE abandonna ces sanctions en 2016[6] à la faveur de la crise ukrainienne et du rôle pacificateur qu'y joue ce pays depuis.
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29
+ En français, le nom du pays a connu plusieurs variantes : appelé Russie blanche ou Ruthénie blanche dans les atlas du début du XXe siècle, puis Biélorussie (francisation du russe Белоруссия (Belorussiya)) pendant toute la période soviétique, le pays, indépendant depuis 1991, est souvent nommé Bélarus dans les documents officiels. La dénomination officielle de l'ONU en français est République de Bélarus (proposée par le gouvernement biélorusse lui-même), adaptation française de la transcription approximative de Беларусь (Belarus’). En revanche, la Commission nationale de toponymie (française), les ministères français des Affaires étrangères et de l'Éducation nationale, l'Académie française, l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et la Commission de toponymie du Québec recommandent l'usage du terme Biélorussie[7]. L'ambassadeur de Biélorussie en France a néanmoins redemandé à la Commission de toponymie de revoir sa position (séance du 11 décembre 2007), mais un revirement semble peu probable.
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31
+ La forme Bélarus est cependant exigée dans tous les textes officiels par les autorités biélorusses elles-mêmes depuis le 19 septembre 1991[8], quelle que soit la langue, sans tenir compte des particularités grammaticales et orthographiques de chacune d'entre elles, et des autorités compétentes pour la normalisation de chaque langue. Le russe étant une des langues officielles de la Biélorussie, on y trouve le terme Беларусь (Belarus’) dans les documents imprimés en russe en Biélorussie. Le terme Белоруссия (Belorussiya) est en revanche utilisé dans la plupart des documents en russe imprimés en Russie et ailleurs. Cependant, l'usage populaire en Russie est de désigner oralement la Biélorussie à l'aide du vocable biélorusse traditionnel (Беларусь), le vocable russe (Белоруссия, créé à l'époque soviétique[réf. nécessaire]) étant souvent jugé artificiel et administratif.
32
+
33
+ L'ajout de бела- (bela-) à la Русь (Rus’) (Ruthénie) vient, selon certaines sources[9], de ce qu'il s'agissait de désigner par un nom approprié la partie de la Ruthénie insubordonnée aux Tatars. Il faut donc bien comprendre l'adjectif белая (belaya) comme « franche » et non en tant que « blanche », traduction littérale mais donc inexacte. D'autres auteurs ont proposé d'autres étymologies.
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35
+ Le Sud de la Biélorussie est pendant l'Antiquité le berceau des Protoslaves. D'après les fouilles archéologiques, ceux-ci se concentraient entre la Vistule et le haut-Dniepr. Les peuples slaves se dispersent lors des Invasions barbares, et s'installent dans toute la moitié orientale de l'Europe, où ils constituent ensuite une multitude d'États, qui seront plus tard évangélisés.
36
+
37
+ L'ancêtre de la Biélorussie, la principauté de Polotsk, est mentionnée pour la première fois au Xe siècle. C'est alors un État peuplé par des Slaves de l'Est. En 1067, Minsk apparaît dans les chroniques. La principauté est incluse en 1129 dans la Rus' de Kiev. Lors de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, leurs souverains et populations choisissent l'obédience orthodoxe. Les invasions des Mongols et de la Horde d'or au XIIIe siècle provoquent la chute de la Rus' de Kiev et sa dislocation en une multitude de petits fiefs. La principauté de Polotsk, sur le déclin, intègre le Grand-duché de Lituanie, capable de la protéger d'autres invasions. Le Grand-Duché est majoritairement constitué des territoires actuel de la Lituanie et la Biélorussie ; ses autres territoires sont le Nord de l'Ukraine, et la région de Smolensk.
38
+
39
+ En 1386, le Grand-duché de Lituanie s'unit au Royaume de Pologne et, les deux États forment en 1569 la République des Deux Nations. Minsk, Brest, Polotsk, Vitebsk, Navahroudak et Mstsislaw sont chefs-lieux de voïévodies. Le découpage administratif de l'époque préfigure celui des voblasts de la Biélorussie d'aujourd'hui.
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+ En 1517, l'humaniste Francysk Skaryna publie la première bible en biélorusse[10] ; c'est le premier témoignage imprimé de la langue.
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+ Au début du XVIIIe siècle, lors de la grande guerre du Nord, la Biélorussie actuelle est traversée par les armées belligérantes : suédoise, puis russe. Le pays décline. La Russie, la Prusse et l'Autriche profitent de la fragilité politique qui paralyse la République des Deux Nations pour procéder à son partage, en 1772, 1793, puis 1795.
44
+
45
+ La Biélorussie est alors progressivement annexée par l'Empire russe. Vitebsk, Polotsk et Gomel sont rattachées en 1772, Minsk en 1793 et Brest en 1795. Le dernier territoire, Grodno, fut incorporé en 1808.
46
+
47
+ Le pays est envahi par les troupes de Napoléon Ier en 1812. Quelques mois plus tard, les Français doivent retraverser la Biélorussie et connaissent là un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina[11]. Une mission française a conduit sur ce site une première campagne de fouilles en 2012, au moment du bicentenaire. La recherche de vestiges des ponts et des fosses communes des soldats de la Grande Armée a fourni de nombreuses informations, permettant une seconde campagne en 2013[12].
48
+
49
+ Tout au long du XIXe siècle, la Biélorussie subit fortement l'influence de la culture russe. L'importance de Minsk devient incontestable, et la ville est le foyer de la résistance culturelle biélorusse. Comme les autres régions industrielles de l'Empire, Minsk connaît les premiers mouvements ouvriers, et accueille en 1898 le premier congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie.
50
+
51
+ Pendant la Première Guerre mondiale, la Biélorussie est le théâtre de combats entre les Allemands et les Russes, et le front se stabilise sur une ligne allant de Pinsk à Braslaw.
52
+
53
+ Après le traité de Brest-Litovsk entre l'Empire allemand et le gouvernement de Lénine, la Biélorussie se proclame indépendante le 25 mars 1918, et devient la République populaire biélorusse : Minsk est choisie comme capitale. Mais la Russie soviétique n'accepte pas cette indépendance, et envahit le pays. Depuis 1919, la Rada de la République démocratique biélorusse est en exil. En 2017, il s'agit du plus ancien gouvernement en exil.
54
+
55
+ Le traité de Riga, signé le 18 mars 1921 après la guerre soviéto-polonaise, partage le territoire de la Biélorussie en deux : la partie occidentale est attribuée à la Deuxième République de Pologne, la partie orientale devient la République socialiste soviétique de Biélorussie en 1922, lors de la création de l'Union des républiques socialistes soviétiques.
56
+
57
+ En septembre 1939, la Biélorussie polonaise sera le point de rencontre des forces allemandes, qui prennent Brest, et des Soviétiques, qui envahissent le pays par l'est. Les nazis remettent la ville et la forteresse aux Soviétiques. La Biélorussie ex-polonaise intègre alors la Biélorussie soviétique.
58
+
59
+ Le 22 juin 1941, la Biélorussie est envahie par l'Allemagne nazie : Brest est une nouvelle fois l'enjeu de durs combats. La Seconde Guerre mondiale est pour le pays un désastre. La forte minorité juive est alors anéantie : près de 800 000 juifs disparaissent dans les ghettos organisés par les forces d'occupation allemandes ou sont assassinés par les Einsatzgruppen, ce qui représente 90 % de la population juive du pays[13]. Les villages chrétiens seront des centaines à être entièrement incendiés, pour un soldat allemand tué par les partisans, dix otages civils étaient pendus ou fusillés, femmes et enfants inclus. Aucun des belligérants ne respecte les conventions de Genève. Les grandes villes sont presque entièrement détruites, et au total la population est décimée à hauteur de 25 %. Minsk est reprise le 3 juillet 1944 par les troupes soviétiques, dans le cadre de l'opération Bagration, et l'Ouest de la Biélorussie peu de temps après. Environ 98 % du patrimoine et des monuments historiques du pays sont détruits.
60
+
61
+ Le 24 octobre 1945, la Biélorussie devient membre de l’Organisation des Nations unies, tout comme l'Ukraine. L'Union soviétique dispose ainsi de trois voix à l'Assemblée générale des Nations unies. C'est aussi une récompense concédée par les Alliés pour l'effort de guerre exceptionnel du pays [réf. souhaitée]. À la proposition de Joseph Staline de doter chaque république socialiste soviétique d'un siège à l'ONU, Franklin D. Roosevelt proposa d'en faire autant pour chacun des quarante-huit États des États-Unis. On en resta finalement à ce compromis pour les seules Biélorussie et Ukraine.
62
+
63
+ Le pays, meurtri par la guerre, se relève peu à peu ; l'industrialisation massive orchestrée par le régime stalinien, permettra la reconstruction des villes avant le début des années 1960.
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+ Le 26 avril 1986, la Biélorussie est touchée par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le pays (qui ne possède aucune centrale nucléaire) reçoit environ 70 % des retombées radioactives de l'explosion de la centrale ukrainienne voisine, qui entraîne une contamination « en taches de léopard ». Deux millions de Biélorusses, dont 500 000 enfants, vivent dans les zones contaminées. Les populations ne sont pas évacuées, et elles sont généralement très peu informées[réf. souhaitée].
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+ La Biélorussie n'a jamais été un foyer de contestation au pouvoir central de Moscou[14]. Signe du changement, le pape Jean-Paul II nomme en 1989 le premier évêque catholique biélorusse depuis la guerre. Peu de temps après, le 27 juillet 1990, la Biélorussie proclame sa « souveraineté ». Le 25 août 1991 c'est alors l'indépendance qui est déclarée[15], alors que Stanislaw Chouchkievitch est élu chef de l’État en septembre.
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+ Le 8 décembre 1991 sont signés les accords de Minsk, qui créent la Communauté des États indépendants, regroupant la Russie et l'Ukraine, puis douze des autres anciennes républiques soviétiques. Minsk est choisie pour accueillir le siège de l'organisation et la Biélorussie rejoint la CEI le 21 décembre.
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+ Après un bref intermède démocratique en 1991-1992, la Biélorussie présente le 12 mars 1993 sa candidature au Conseil de l'Europe[16]. Aujourd'hui, la Biélorussie n'en est toujours pas membre, et elle est le seul État européen à ne pas en faire partie. Le pays n'est pas accepté en raison de sa non abolition de la peine de mort[17] et de son gouvernement peu démocratique. Après cet épisode, Alexandre Loukachenko produit un rapport qui mène à la destitution du président Stanislaw Chouchkievitch, pour corruption.
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+ Loukachenko est élu le 10 juillet 1994 président de la République, avec 80 % des voix[18]; il dote la Biélorussie d'une nouvelle constitution à sa convenance. Il appuie sa politique sur la nostalgie du communisme, sous un gouvernement autoritaire. En 1995 et à la suite du référendum organisé par Alexandre Loukachenko le drapeau de la Biélorussie reprend les couleurs de celui de la République socialiste soviétique de Biélorussie. La Biélorussie est également, avec la Transnistrie, l'une des rares anciennes républiques issues de l'ancienne Union soviétique, à maintenir le nom de KGB pour sa police politique. En 1996, Loukachenko signe un accord de partenariat avec la Russie, et visite la France pour la première fois. Il fait amender la constitution après un référendum, renforçant le pouvoir présidentiel et allongeant la durée de son mandat de deux ans.
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+ En 1997, le traité d’union russo-biélorusse est signé à Moscou. Ce traité permet à Alexandre Loukachenko et Boris Eltsine d'envisager une union politique et monétaire entre la Russie et la Biélorussie. Le traité instaure également des tarifs préférentiels pour le commerce entre les deux pays, ce qui évite une pénurie à la Biélorussie.
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+ En 1998, la « crise des résidences » secoue les relations diplomatiques entre les pays occidentaux et la Biélorussie : les ambassadeurs occidentaux sont rappelés à la suite de pressions subies en vue de les expulser de la zone résidentielle de Drozdy, jouxtant la résidence du président. Il faut attendre 1999 pour qu'un compromis soit trouvé, et que les ambassadeurs européens et des États-Unis retournent à Minsk.
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+ Le 16 mai 1999, l’opposition organise une élection présidentielle non officielle à la date correspondant à la fin du mandat du président Alexandre Loukachenko, selon les termes précédant la modification de la constitution. Entre 1999 et 2000, quatre personnalités d'opposition ont disparu : Ioury Zakharanka, Viktar Hantchar, Anatol Krassowski (be) et Dmitri Zawadski[19]. En outre, en mars 1999, le politicien d'opposition Henadz Karpenka est mort dans des circonstances mystérieuses[20].
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+ L'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 freine le processus de rapprochement entre la Russie et la Biélorussie, à cause de ses mauvaises relations avec Loukachenko, notamment sur la question des prix du gaz russe. La Biélorussie continue néanmoins d'être un très proche allié de la Russie, particulièrement au moment de l'arrivée au pouvoir en Russie de Dmitri Medvedev.
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+ Alexandre Loukachenko est réélu haut la main en 2001, en 2006 (alors que le KGB biélorusse, en dehors de tout contrôle judiciaire, menace de peine de mort les « terroristes » qui oseraient manifester contre les résultats du scrutin[21]), et encore en 2010, malgré un mouvement d'opposition s'inspirant de la révolution orange ukrainienne, mais qui reste beaucoup plus faible numériquement, puis une fois de plus en 2015.
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+ La constitution de 1994 fait de la Biélorussie un État laïque. Les religions principales sont le christianisme orthodoxe et le catholicisme (notamment chez la minorité polonaise).
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+ La Biélorussie est considérée comme étant modérément religieuse selon la Swiss Meta Data Base of Religious Affiliation in Europe (SMRE, Université de Lucerne). C’est un pays multiconfessionnel, avec une administration publique faible dans la sphère religieuse[22].
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+ Le président Alexandre Loukachenko a été élu en 1994 et réélu en 2001, 2006, 2010 et 2015. Il conduit une politique dirigiste sur le plan économique, et nationaliste dans ses relations extérieures. La majorité présidentielle le soutenant est formée notamment par :
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+ Le 19 mars 2006 Loukachenko est réélu président de la République. Le déroulement de ces élections est contesté par le Conseil de l'Europe[24] et par l'OSCE[25], alors que toute la Communauté des États indépendants qualifie le scrutin de transparent et ouvert[26]. La « République de Bélarus » est parfois désignée comme la « dernière dictature d'Europe »[27],[28],[29]. Le pays est classé dans les régimes autoritaires à partir de l'indice de démocratie qui le place au 125e rang mondial[30]. Le 30 mars 2006, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord décide de réévaluer son partenariat avec le Bélarus[31]. Le 16 mai de la même année, les États-Unis interdisent à Loukachenko et à un certain nombre d'officiels biélorusses de se rendre sur le territoire américain[32].
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+ En 2012, l'association Reporters sans frontières, qui dresse une carte mondiale de la cybercensure, place la Biélorussie parmi les ennemis d'Internet[33]. Dans le classement de la liberté de la presse 2015 de Reporters sans frontières, la Biélorussie est classée 157e sur 180 pays[34].
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+ La Biélorussie est le dernier pays européen à pratiquer la peine de mort. Ainsi, Dmitri Konovalov et Vladislav Kovalev, âgés tous deux de 25 ans, sont condamnés à la peine de mort par la Cour suprême de Biélorussie, ces derniers ayant été jugés coupables de l'attentat du métro de Minsk le 11 avril 2011, qui avait ayant fait quatorze morts et 204 blessés. Ils ont été exécutés le 18 mars 2012. Le président Loukachenko a déclaré qu'elle sera abolie quand les États-Unis l'aboliront sur tout leur territoire.
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+ Le but des opposants biélorusses est de faire barrage au gouvernement d'Alexandre Loukachenko, qu'ils qualifient d'autoritaire, et d'établir une démocratie dans le pays. Au nom de la démocratie ou de la transition démocratique, à Vilnius en Lituanie, des camps de formation informatique ont été fondés pour les opposants à ces gouvernements qui « ne sont pas appréciés des USA »[réf. nécessaire]. Ces TechCamps[35] forment à l'organisation de l'action politique via internet et les réseaux sociaux[36].
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+ Des nationalistes conservateurs du Front populaire biélorusse au Parti des communistes de Biélorussie, une coalition s'est mise en place, associée à des ONG opposées au gouvernement de Loukachenko.
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+ En octobre 2005, le Congrès des forces démocratiques de Biélorussie a désigné Alexandre Milinkevitch comme candidat à l'élection présidentielle. Le Congrès de forces démocratiques de Biélorussie représente la très grande majorité des partis d'opposition. Les principaux partis qui le composent sont :
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+ Bien que leurs liens soient assez évidents avec les partis d'opposition, les associations n'inscrivent pas leur action dans un cadre purement politique.
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+ Reprenant le nom de l'animal emblématique de Biélorussie, Zubr est une organisation de jeunesse. Elle revendique environ 2 000 membres. Le but de cette organisation est l'établissement de la démocratie en Biélorussie, l'intégration à l'Union européenne et à l'OTAN. Créée en 2001, cette organisation revendique une certaine filiation avec les Serbes de Otpor (étudiants serbes très actifs dans la lutte contre le gouvernement de Slobodan Milošević) et des Ukrainiens de Pora! (actifs dans la révolution orange). Au départ, cette association était surtout estudiantine, beaucoup de ses membres ont par ailleurs été chassés de l'université; elle s'est depuis élargie à l'ensemble de la jeunesse.
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+ Mouvement depuis auto-dissous pour se fondre au sein du mouvement d'opposition unitaire.
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+ Cela n'est pas à proprement parler une association. À l'initiative d'Iryna Krassouskaïa, veuve d'Anatol Krassouski, un homme d'affaires proche de l'opposition disparu en 1999, très probablement assassiné, d'Iryna Khalip, journaliste très connue pour son combat contre le gouvernement, et de Mikita Sassim, activiste de Zubr.
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+ Depuis octobre 2005, tous les seize du mois, les Journées de la solidarité appellent à des manifestations silencieuses aux chandelles pour commémorer l'enlèvement de Viktar Hantchar et d'Anatol Krassouski. Plus largement, cette action a comme but d'appeler à la solidarité envers tous ceux qui luttent pour la démocratie en Biélorussie.
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+ Depuis 2006, les Jeunes Européens fédéralistes (JEF-Europe), appellent à la mobilisation contre la « dictature de Loukachenko », mobilisation suivie dans plus de 120 villes à travers le monde, chaque année le 18 mars[37].
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+ Avec la Russie, la Biélorussie s'est engagée en avril 1997, dans un processus d'union de type confédéral qui dépasserait les objectifs d'une simple union douanière et monétaire. La dépendance de Minsk en énergie et en termes de débouchés permet à Moscou de préserver son influence dans cette république slave. Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à cette date 47 $ pour 1 000 m3 (contre plus de 250 $ alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix qu'elle demandait, la Russie a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 $ pour 1 000 m3. Elle a de plus obtenu une compensation, sous la forme de 50 % de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant affiché de 5 milliards de dollars était estimé surévalué par les experts russes). En réaction, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du pétrole russe vers les pays situés plus à l'Ouest (45 $/tonne), qu'elle a dû abandonner quelques jours après sous la pression de la Russie. Cette confrontation entre les deux alliés traditionnels s'est déroulée malgré le soutien que la Russie apporte traditionnellement au président Loukachenko, toujours au pouvoir à la suite de l'élection présidentielle controversée du 19 mars 2006, qui lui a valu les critiques des pays européens.
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+ Le projet d'union politique et monétaire entre la Russie avec la Biélorussie n'a cependant pas beaucoup avancé. Cela pourrait être lié aux conflits récurrents sur la question gazière entre la Russie et la Biélorussie, mais aussi sur le nom du futur dirigeant de l'Union[38]. À ces problèmes d'organisation interne s'ajoutent également les problèmes géopolitiques aux frontières ouest et sud-ouest de la Russie, liées aux relations conflictuelles avec les anciens pays membres du pacte de Varsovie devenus membres de l'Union européenne, mais aussi avec les guerres du Caucase[39].
117
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+ En 2007 est lancé le projet de centrale nucléaire d'Astraviets, à la suite du conflit d'énergie entre la Russie et la Biélorussie.
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+ En 2015, la Biélorussie rejoint l'Organisation de Coopération de Shangaï, en qualité d'observateur.
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+ À la suite de l'arrivée au pouvoir d'Alexandre Loukachenko en 1994, les relations bilatérales se sont détériorées et distancées. Bien qu'elles se soient améliorées depuis 2008[40],[41], les résultats de l'élection présidentielle biélorusse de 2010, qui ont été contestés par l'opposition, et ont vu réélire Loukachenko, ont été source de nouvelles tensions.
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+ Après seize années à la tête de la République, Alexandre Loukachenko briguait sans surprise un quatrième mandat consécutif. Le scrutin de décembre 2010 le crédite de 79,67 % des voix. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) évoque un dépouillement « imparfait », et une élection « loin des principes démocratiques »[42],[43],[44], [45], [46]
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+ Le dimanche 19 décembre 2010, jour de la proclamation des résultats du scrutin, de nombreuses manifestations protestant contre la falsification des résultats sont émaillées de violences policières[47]. Des portes et fenêtres du siège gouvernemental sont cassées[48], des centaines de manifestants d'opposition arrêtés[49]. Sept des neuf candidats de l'opposition sont arrêtés le même jour. L'Union européenne et les États-Unis condamnent la vague de répression[50].
127
+
128
+ Le 22 décembre, alors que la Russie entend « ne pas commenter cette élection, qui est un évènement interne à la Biélorussie et externe à la Fédération russe », le président de la République ukrainienne, Viktor Ianoukovytch reconnaît la victoire de Loukachenko et « félicite le vainqueur, M. Loukachenko, pour sa victoire dans cette élection », tandis que le président de la république du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, « salue la victoire de Loukachenko, et le reconnaît vainqueur de l'élection présidentielle ».
129
+
130
+ En signe de protestation contre les arrestations d'opposants au gouvernement, et après plusieurs années d'ouverture diplomatique, l'Union européenne et les États-Unis décident début 2011 une série de sanctions, faisant suite à celles initiées en 2006 (puis levées en 2008 après des concessions biélorusses).
131
+
132
+ Fin janvier, les sanctions européennes prévoient le gel d'importants avoirs financiers et économiques, ainsi que l'interdiction de visa européen pour 158 personnes dont le président Alexandre Loukachenko, deux de ses fils, le ministre de la défense Iouri Jadobine et le chef du KGB de la Biélorussie, Vadim Zaïtsev[5].
133
+
134
+ De leur côté, les États-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions contre la Biélorussie, dont la révocation d'une licence permettant les relations d'affaires entre des citoyens américains et deux filiales de Belneftekhim, la compagnie nationale biélorusse d'hydrocarbures[5].
135
+
136
+ Par ailleurs, l'Union européenne a interrompu son dialogue avec la Biélorussie, et l'OSCE a quitté le pays le 31 mars 2011[51], en signe de protestation et sanction.
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+
138
+ Le 15 février 2016, les ministres des affaires étrangères des États membres de l’Union européenne ont décidé, à l'unanimité de lever la quasi totalité des sanctions européennes frappant la Biélorussie.
139
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140
+ Trois entreprises et 170 personnalités biélorusses interdites de visas, et dont les avoirs étaient gelés dans l’UE, sont concernées, en tête desquelles le président Alexandre Loukachenko.
141
+
142
+ Toutefois, l’embargo sur les armes reste en vigueur, pour une période de douze mois, de même que les mesures restrictives à l'encontre de quatre personnes liées aux disparitions non résolues de deux figures de l’opposition[52].
143
+
144
+ Les principales divisions administratives biélorusses sont les voblasts (Вобласць en biélorusse). Ces voblasts, au nombre de six, sont nommés d'après leur chef-lieu. Minsk, en tant que capitale et plus grande ville du pays, possède un statut particulier, qui fait d'elle un chef-lieu de voblast et une municipalité autonome de ce voblast.
145
+
146
+ Les voblasts sont eux-mêmes divisés en d'autres unités, qui varient selon l'environnement. Les principales unités sont les raions et les villes.
147
+
148
+ La Biélorussie est située sur la bordure orientale de l'Europe, sans accès à la mer. Plus à l'est, c'est la Russie, avec laquelle elle partage 959 km de frontières. Au sud on rencontre l'Ukraine avec 891 km de frontières, à l'ouest la Pologne (605 km de frontières), au nord-ouest la Lituanie (502 km), au nord la Lettonie
149
+ (102 km). Soit 3 098 km de frontières terrestres au total.
150
+
151
+ La Biélorussie a une superficie de 207 600 km2.
152
+
153
+ Le territoire biélorusse est un territoire ouvert (sans limites naturelles précises) et dépourvu d'accès à la mer. Il s'agit d'une grande plaine de faible altitude (159 mètres d'altitude en moyenne), dont le point culminant est le mont chauve, appelé par les Soviétiques mont Dzerjinski (345 mètres).
154
+
155
+ Ce pays plat possède une des plus vastes régions marécageuses d'Europe (le marais du Pripiat), et est couvert de vastes forêts. Il est aussi sillonné par de grands fleuves (la Dvina et le Niémen, qui drainent les cours d'eau du nord et de l'ouest du pays vers la mer Baltique, et le Dniepr, qui draine ceux de l'est et du sud vers la mer Noire), et aussi par de nombreuses rivières, le territoire étant ponctué de plus de dix mille lacs (le plus grand, le lac Naratch, a une superficie de 79,6 km2) qui lui valent le surnom de « pays aux yeux bleus ». Les terres marécageuses ou humides occupent ainsi presque un tiers du territoire, et les forêts un autre tiers.
156
+
157
+ La Biélorussie connaît un climat continental et humide. La moyenne annuelle des précipitations varie entre 550 et 700 mm. Les températures maximales d'ouest en est varient de −4 °C à −8 °C en janvier, et de 17 °C à 19 °C en juillet.
158
+
159
+ Trois grandes régions naturelles sont généralement distinguées :
160
+
161
+ Outre la capitale Minsk (1 950 000 hab.), les principales villes sont Homiel (520 000 hab.), Mahiliow (378 000 hab.), Vitebsk (370 000 hab.), Hrodna (365 000 hab.), Brest (340 000 hab.) et Bobrouïsk (217 000 hab.). Quinze villes comptent plus de cent mille habitants.
162
+
163
+ Selon un rapport de 2004 de la Banque mondiale, la Biélorussie « a rapidement retrouvé une croissance de son PIB après le choc économique initial résultant de son indépendance, a réduit les niveaux de pauvreté de façon significative, a maintenu une ample couverture de services de santé et d’éducation et a accompli cela sans un accroissement des inégalités. Les mesures politiques mises en place ont réussi à maintenir le niveau de vie et à réduire la pauvreté mieux que dans plusieurs économies en transition »[4].
164
+
165
+ Après leurs études, les étudiants doivent travailler deux ans à un poste généralement assigné par leur centre universitaire n'importe où en Biélorussie. Toutes les professions sont concernées par le dispositif. Les étudiants diplômés ont également la possibilité de présenter un emploi qu'ils ont eux-mêmes trouvé, mais doivent obtenir l'autorisation de leur université avant de l'exercer. Créé à l’époque communiste et en partie maintenu après l’indépendance de la Biélorussie, ce dispositif est censé répondre à l’« exigence de protection sociale des jeunes diplômés et à la satisfaction des besoins en spécialistes, ouvriers et employés des branches de l’économie et de la sphère sociale ». D'après les autorités, ce système a obtenu de bons résultats en matière de lutte contre la désertification des régions rurales et des petites villes[14].
166
+
167
+ Les entreprises publiques rassemblent 50 % des salariés et sont à l'origine de 60 % de la production nationale. L'économie biélorusse a connu au milieu des années 2010 des taux de croissance proches des 10 %. Les inégalités sont assez faibles au regard des autres pays européens et si 6 % de la population du pays vivent sous le seuil de pauvreté, ce taux reste inférieur à celui de la Pologne voisine (14,8 %)[14].
168
+
169
+ L'ouest de la Biélorussie est devenu plus attractif depuis quelques années pour les Baltes de Lituanie et de Lettonie et les Polonais, du fait de leur proximité géographique, de leur connaissance fréquente de la langue russe ou biélorusse et d'un niveau de vie financièrement plus élevé, depuis l'entrée de leurs pays dans l'Union européenne. Le transit frontalier est favorisé par l'utilisation d'autocars affretés auprès d'agences de voyages européennes occidentales ou biélorusses pour organiser du tourisme de groupe.[réf. souhaitée] (Voir, par exemple, le site touristique officiel en polonais dans les liens extérieurs cités en dessous de cet article). La ville de Hrodna exerce une attraction importante du fait de son patrimoine religieux restauré qui appartient au catholicisme, à l'orthodoxie et au judaïsme.
170
+
171
+ Les voyages en Biélorussie de touristes européens individuels sont plus difficiles qu'à l'intérieur de l'Union européenne : l'obtention d'un visa est obligatoire[56] (le séjour doit être authentifié hôtel par hôtel s'il n'est pas organisé chez l'habitant), obligation d'une inscription dans des offices de l'immigration pour des voyages de plus de 15 jours. Inversement, les voyages des Biélorusses en Europe dans l'espace Schengen leur occasionnent des difficultés similaires.
172
+
173
+ Dans le sud du pays, certaines zones militaires sont interdites aux touristes européens, et aux citoyens biélorusses eux-mêmes. Mais surtout, dans le sud du pays, ce sont les zones contaminées par l'accident nucléaire de la centrale de Tchernobyl, en avril 1986, qui sont interdites aux touristes européens et étrangers. Toutefois, il est possible d'aller en certains lieux, en obtenant des « laisser-passer » ou dérogations de l'administration militaire biélorusse, le plus souvent délivrés à des citoyens biélorusses ou russes. Il faut justifier le sens de sa présence en ces lieux, dire si l'on connait quelqu'un, etc. Obtenir une autorisation est très long, avec un minimum d'attente de au moins une semaine, qui décourage souvent les visiteurs demandeurs. Globalement, la législation est plus favorables aux citoyens de Biélorussie, et aux visiteurs russes, et de la CEI. Les visiteurs étrangers qui contournent les ordres pour aller vers les zones interdites sont généralement expulsés de Biélorussie, avec signalement au tampon rouge sur les passeports et signalements à l'ambassade à l'étranger, qui refusera toute nouvelle demande de visa[réf. nécessaire].
174
+
175
+ Le canal d'Augustów, qui relie la ville d'Augustów en Pologne à Hrodna en Biélorussie, depuis qu'il a été restauré en 2005, est un exemple des contacts qui se renouent entre les deux pays. La demande d'inscription (2004) dans le Patrimoine mondial UNESCO, faite conjointement par la Pologne et de la Biélorussie pour ce canal est un exemple du travail en commun des deux pays voisins en matière touristique. Mais depuis cette période il n'y a pas eu d'évolutions.
176
+
177
+ L'architecture des villes a souffert des ravages de la Seconde Guerre mondiale. La restauration après la guerre a été marquée par le sceau de l'architecture stalinienne. Le patrimoine ancien qui avait été détruit est maintenant restauré à l'identique. Le patrimoine nouveau tente d'échapper à la morosité des barres et des tours servant à l'habitation. La ville de Minsk, en est l'exemple le plus important, du fait de sa taille et de son statut de capitale.
178
+
179
+ Les sites UNESCO du château de Mir et du château de Niasvij, la ville de Homiel, la ville de Hrodna avec ses églises bernardines et jésuites, ainsi que sa synagogue, sont des sites d’intérêt touristique. La ville de Brest (anciennement Brest-Litovsk), à la frontière avec la Pologne, a une histoire et un patrimoine intéressants du fait de sa position géographique au carrefour du monde slave oriental et occidental. La ville de Vitebsk attire aussi les amateurs de Marc Chagall, peintre natif de cette ville, et un musée lui est consacré. Au nord-est, la ville de Mahiliow est un lieu historique pour la période de la Seconde Guerre mondiale, mais on trouve encore dans les villages des environs de la ville des rares traces du passage des troupes napoléoniennes, sous forme des tombes de soldats de l'armée française restées après l'épopée.
180
+
181
+ Le baroque biélorusse est un style architecturale qui est représenté par de multiples édifices religieux, appartenant à plusieurs religions (orthodoxe, catholique, gréco-catholique). L'Église du Corpus Christi (Niasvij) est le premier édifice baroque construit en Europe orientale suivant le modèle de l'église de l'Église du Gesù de Rome, du XVIe siècle.
182
+
183
+ La forêt de Białowieża (Belovej), partagée avec la Pologne, est une forêt primaire d'Europe qui est restée à l'écart de la plupart des influences humaines. Les marais du Prypiat, ou marais du Pripiat, au sud du pays, présentent une diversité biologique remarquable, et des paysages typiques des zones de marais. Pour les Biélorusses, le lac Naratch, au nord-ouest du pays, est une destination touristique privilégiée, du fait de l’absence d'accès à la mer dans ce pays.
184
+
185
+ On constate que la population du pays augmente entre 1960 et 1993, diminue entre 1993 et 2012, puis stagne depuis 2012.
186
+
187
+ En 2005, la Biélorussie comptait 10 350 194 habitants dont 78 % de Biélorusses, 13 % de Russes, 5 % de Polonais et 2,3 % d'Ukrainiens. Les 0–14 ans représentent 16 % de la population, les 15–64 ans 68 %, les plus de 65 ans 14,6 %. L'espérance de vie est de 63 ans pour les hommes, et 75 ans pour les femmes. Le taux de croissance de la population est de 0,4 % par an. La natalité est de 10,83 ‰, pour 1,4 enfant par femme, la mortalité de 14,15 ‰. La mortalité infantile est de 13,37 ‰. Le taux de migration est de 2,42 %. La population est majoritairement bilingue, et parle russe, ou possède des notions de cette langue, à plus de 85 %.
188
+
189
+ Le pays a connu cinq crises démographiques majeures au cours de son histoire :
190
+
191
+ Le taux de fécondité est estimé à 1,71 enfant par femme en 2015.
192
+
193
+ Les langues officielles de la Biélorussie sont le biélorusse, qui est la langue nationale du pays et la langue maternelle de 53 % des Biélorusses, et, depuis 1995, le russe, qui est la langue maternelle de 42 % de la population du pays.
194
+
195
+ La population est majoritairement bilingue, et parle ainsi également le russe, ou possède des notions de cette langue, à 84 % (soit 7 978 400 Biélorusses en 2009)[57]. La langue biélorusse n'est parlée couramment que par une minorité de la population dans les campagnes (12 % des Biélorusses), la langue du quotidien dans les villes importantes étant le russe (72 %), les 16 % restants utilisent un mélange des deux langues.
196
+
197
+ 29 % des Biélorusses savent parler, lire et écrire le biélorusse, 52 % savent uniquement le parler et le lire sans savoir l'écrire, tandis que 10 % ne comprennent pas du tout le biélorusse[58].
198
+
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+ Les actes officiels sont rédigés en russe, ceux qui le sont en biélorusse étant pratiquement inexistants.
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+
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+ Sont également parlés, de façon minoritaire, le polonais, l'ukrainien et le yiddish [59]
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203
+ La Biélorussie possède le nombre de lits d'hôpitaux pour 1 000 personnes le plus élevé au monde. Il s’élève en 2013, selon la Banque mondiale, à 11 pour 1 000 personnes, contre 6,5 en France et 2,9 aux États-Unis[60]
204
+
205
+ Le hockey sur glace est le sport national en Biélorussie. La Biélorussie est 10e au classement IIHF et a comme meilleur résultat une 4e place aux Jeux olympiques de 2002. Ses meilleurs joueurs sont Ouladzimir Dzianissaw, Mikhail Hrabowski, Andreï Kastsitsyne et Sergei Kostitsyn. Le 78e Championnat du monde de hockey sur glace s'est disputé en Biélorussie du 9 mai au 25 mai 2014 dans la ville de Minsk.
206
+
207
+ En football, l'équipe nationale biélorusse ne s'est jamais qualifiée pour la phase finale d'une grande compétition internationale (Coupe du Monde, Euro) depuis son indépendance en 1990. Néanmoins, la Biélorussie compte quelques bons joueurs tels que Vitali Kutuzov (notamment passé dans de grands clubs italiens comme le Milan AC, l'UC Sampdoria ou Parme AC) mais surtout, avec Aliaksandr Hleb, un joueur de classe mondiale, qui a réalisé de grandes performances dans tous les clubs où il est passé (VfB Stuttgart, Arsenal FC, FC Barcelone...) et qui joue désormais au FK Isloch Minsk Raion. Hleb avait été transféré d'Arsenal à Barcelone en 2008 pour 15 millions d'euros. Le football biélorusse a fait parler de lui en 2008 avec la qualification du club phare biélorusse, le FK BATE Borisov pour les phases de poules de la Ligue des champions, ce qui constitue un exploit historique pour la Biélorussie. Lors des tours préliminaires, le FK BATE Borisov avait éliminé les Belges du RSC Anderlecht puis les Bulgares du Levski Sofia qui étaient des adversaires supérieurs sur le papier. Le BATE Borisov a de nouveau participé aux phases de poules de la Ligue des champions en 2012 et en 2014.
208
+
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+ L'équipe nationale masculine de handball s'est déjà qualifiée neuf fois pour la phase finale d'une grande compétition internationale (8e à l'Euro 1994, 9e au Mondial de 1995, 15e à l'Euro 2008, 15e au Mondial de 2013, 12e à l'Euro 2014, 18e au Mondial de 2015, 10e à l'Euro de 2016, 11e au Mondial de 2017, 10e à l'Euro de 2018) depuis son indépendance en 1990, tandis que leurs homologues féminines se sont quant à elles qualifiées six fois pour une phase finale (16e au Mondial de 1997, 14e au Mondial de 1999, 11e à l'Euro 2000, 16e à l'Euro 2002, 16e à l'Euro 2004, 12e à l'Euro 2008). La Biélorussie compte et a compté quelques joueurs de talents tels que Mikhaïl Iakimovitch, vainqueur de cinq Ligues des champions, de quatre Coupes des coupes, d'une Coupe EHF ainsi que de deux Supercoupes d'Europe, ou Aleksandr Toutchkine, vainqueur de cinq Ligues des champions, d'une Coupe des coupes et d'une Coupe des Villes. On peut également citer des joueurs tels que Andrej Klimovets, Dimitri Nikulenkau ou encore Siarhei Rutenka, vainqueur de six Ligues des champions et de deux Supercoupes d'Europe, alors que chez les femmes on peut citer Elena Abramovich ou encore Anastasia Lobach. Au niveau des clubs, le SKA Minsk a dominé le handball biélorusse des années 1990 aux années 2000 : meilleur club soviétique des années 1980 avec six championnats et trois Coupes d'URSS remportés ainsi que, au niveau international, trois Coupe des clubs champions et deux Coupes des coupes, la formation remporta onze fois le championnat biélorusse, sept fois la Coupe de Biélorussie, six championnats d'URSS ainsi qu'une Coupe Challenge (C4) en 2013. Cependant la suprématie du SKA Minsk est stoppée par le HC Meshkov Brest qui est donc le deuxième club de Biélorussie en matière de titre : il a remporté neuf fois le championnat biélorusse et dix fois la Coupe de Biélorussie. Vers le début des années 2010, un autre club de la capitale réussit à freiner Brest : le HC Dinamo Minsk qui a remporté cinq fois le championnat biélorusse et une fois la Coupe de Biélorussie avant de disparaître à cause de problèmes financiers. Depuis lors, le leadership est assuré par le HC Meshkov Brest qui représente la Biélorussie en Ligue SEHA et en Ligue des champions. Chez les dames, le BNTU Minsk (anciennement Politechnik Minsk), avec quasiment tous les titres remportés depuis la création du championnat, domine la compétition. Un seul autre club a remporté le championnat, le HC Gorodnichanka en 2008 avant que le HC Homiel ne remporte la compétition en 2016 et 2017.
210
+
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+ En athlétisme, la Biélorussie est omniprésente dans les épreuves de lancer, en particulier, le lancer du marteau et du poids. Cependant, les lanceurs biélorusses sont souvent soupçonnés dans des affaires de dopages comme Ivan Tsikhan et Vadzim Dzeviatouski qui furent respectivement médaille d'argent et de bronze du lancer du marteau lors des Jeux olympiques d'ét�� de 2008 et qui quelques jours après la fin des JO furent contrôlés positifs. Aksana Miankova, chez les femmes, fut championne olympique du lancer de marteau lors des JO de Pékin.
212
+ Alexander Medved, Catherine Karsten-Khodotovic
213
+ Julia Nesterenko - "White lightning"
214
+
215
+ En cyclisme, la Biélorussie compte quelques bons coureurs comme Vasil Kiryienka (3 étapes du Giro, une de la Vuelta, champion du monde du contre-la-montre 2015) et Kanstantstin Siutsiou (une étape du Giro). Mais ces deux coureurs sont vieux, et personne ne semble pour le moment en mesure de les remplacer.
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+
217
+ En tennis, la Biélorussie avait deux bons joueurs au début des années 2000 avec Max Mirnyi (ex no 18 mondial et surtout excellent joueur de double) et Vladimir Voltchkov (ex no 25 mondial et qui est connu pour avoir atteint les demi-finales de Wimbledon en 2000 alors qu'il n'était que 237e mondial). Depuis qu'ils ont mis fin à leur carrière en simple, la relève pourrait venir de Uladzimir Ignatik, qui fait partie des meilleurs jeunes joueurs de la génération née en 1990. La joueuse Victoria Azarenka représente également un grand espoir pour le tennis du pays. Déjà titrée à plusieurs reprises, elle compte un sacre à Miami remporté face à Serena Williams 6/3 6/1 le 4 avril 2009. Elle fait son entrée dans le top 10 mondial le 6 avril 2009 et connaît la consécration en remportant son premier titre majeur en janvier 2012 à Melbourne, accédant ainsi à la première place mondiale.
218
+ En tennis de table Vladimir Samsonov est un joueur de tout premier plan, vice champion du monde en 1997, plusieurs fois champion d'Europe et vainqueur de la Coupe du monde de tennis de table à trois reprises.
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+ En volley-ball, le joueur puis entraineur Vladimir Alekno est aussi mondialement connu.
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+ En biathlon, la Biélorussie est représentée par Darya Domracheva, médaillée de bronze du 15 km des JO de Vancouver en 2010 et triple championne olympique des JO de Sotchi en 2014.
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+ En championnat de combat libre UFC, Andrei Arlovski plusieurs fois champion du monde "Heavyweight".
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+ En ski acrobatique, Alexei Grishin et Dmitri Dashchinsky ont remporté plusieurs titres olympiques et mondiaux.
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+ Zachary Efron, dit Zac Efron, est un acteur et producteur de cinéma américain, né le 18 octobre 1987 à San Luis Obispo (Californie). Il dirige le studio de production Ninjas Runnin Wild Productions[1].
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+ Il devient célèbre à 18 ans grâce au rôle de Troy Bolton dans la trilogie de Disney Channel, High School Musical (2006-2008). Il confirme avec des productions à destination d'un public adolescent et surtout féminin : Hairspray (2007), 17 ans encore (2009), Le Secret de Charlie (2010), Happy New Year (2011), The Lucky One (2012) et Célibataires... ou presque (2014).
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+ Après quelques essais dans un registre plus adulte (Orson Welles et Moi (2009), Paperboy (2012) ou encore Parkland (2013), il connait un nouveau succès avec la comédie potache Nos pires voisins (2014). Il enchaîne alors les films du même genre : Dirty Papy, Hors contrôle et Nos pires voisins 2 (2016), Baywatch : Alerte à Malibu (2017), The Greatest Showman (2018) et, dans un registre plus noir, The Beach Bum (2019).
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+ En 2019 il change de registre en incarnant le tueur en série Ted Bundy dans le film indépendant Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile.
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+ Né à San Luis Obispo en Californie, Zac Efron a grandi à Arroyo Grande en Californie. Son père David Efron est ingénieur électricien dans une centrale nucléaire et sa mère Starla Baskett, une ancienne secrétaire qui travaillait dans cette même centrale électrique. Il a un frère cadet Dylan de son vrai nom Nicholas Dylan Efron (né le 6 février 1992) et il décrit son enfance comme étant « normale » dans une famille de classe moyenne[2]. Il est agnostique et ne s'est jamais intéressé à la religion[3]. Son nom de famille « Efron » signifie « alouette » en hébreu (son grand-père paternel était juif)[4],[5].
12
+
13
+ Il déclare qu'il aurait « pété les plombs » s'il obtenait un B au lieu d'un A à l'école et se décrit comme étant le clown de la classe[6]. Son père lui a donné sa permission pour lancer sa carrière d'acteur à l'âge de onze ans. Au lycée, il jouait fréquemment dans les pièces de théâtre et il travaillait également aux théâtres The Great American Melodrama et Vaudeville[2] puis il a commencé à prendre des cours de chant. Il a joué dans de nombreuses comédies musicales : Gypsy, Peter Pan, The Boy Who Wouldn't Grow Up, Little Shop of Horrors et The Music Man. Il a été recommandé à un agent de Los Angeles par sa professeur d'art dramatique, Robyn Metchik (la mère des acteurs Aaron Michael Metchik et Asher Metchik)[7]. Plus tard, Zac signe un contrat avec l'agence Creative Artists Agency[8].
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15
+ En 2006, il sort diplômé du lycée Arroyo Grande High School[9] puis est accepté à l'université de Californie du Sud, mais il décline l'opportunité pour se consacrer à sa carrière d'acteur.
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17
+ En 2002, Zac Efron lance sa carrière d'acteur à l'âge de quinze ans, en apparaissant dans des séries télévisées telles que Firefly, Urgences et Le Protecteur. En 2004, il obtient le rôle de Cameron Bale dans la série dramatique Summerland. Dans la première saison de la série, son personnage était un personnage récurrent mais il devient régulier à partir de la seconde saison. Grâce à son rôle dans Summerland, il apparait dans plusieurs séries connues comme Les Experts : Miami, La Vie de palace de Zack et Cody et The Replacements.
18
+
19
+ En 2003, il joue dans le téléfilm L'Amour d'une mère (Miracle Run), diffusé sur la chaîne américaine Lifetime. Grâce à son rôle, il a été nominé pour un Young Artist Awards dans la catégorie « Meilleure performance dans un téléfilm »[10]. En 2005, il joue dans le clip de Hope Partlow, Sick Inside. Cette même année, il tient le rôle de Patrick McCardle dans le film Un cœur gagnant.
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+
21
+ En 2006, Zac Efron joue le personnage principal dans le Disney Channel Original Movie, High School Musical. Il incarne Troy Bolton, le capitaine de l'équipe de basket-ball du lycée East High et également le plus populaire du lycée. Le film, qu'il a fait avec de « faibles attentes »[2], l'a fait connaître du grand public autant en tant qu'acteur que chanteur, même si sa voix, lorsqu'il chante dans le film, a été doublé par Drew Seeley. Il a été placé quatrième au classement du Internet Movie Database[Lequel ?] pendant une semaine dès le 29 janvier 2006[11]. En août 2006, il remporte deux Teen Choice Awards dans les catégories « Révélation de l'année » et « Meilleure alchimie » (partagé avec sa partenaire Vanessa Hudgens). Afin de promouvoir le film, le casting s'est rendu à Sydney, Londres et d'autres pays.
22
+
23
+ Peu après la sortie du film, deux chansons chantées par cet acteur dans le film ont été simultanément placés en tête du Billboard Hot 100 : Get'Cha Head in the Game et Breaking Free (en duo avec Vanessa Hudgens). La semaine suivante, cinq chansons chantées par Zac ont également été simultanément placés en tête du Billboard Hot 100 : Start of Something New, What I've Been Looking For, Get'Cha Head in the Game, Breaking Free et We're All in This Together. Breaking Free a été le single qui a le plus grimpé dans le Billboard Hot 100, passant de la 86e place à la 4e en deux semaines ; ce record a été battu par Shakira et Beyoncé Knowles avec leur duo Beautiful Liar[12]. En 2006, Zac participe au Disney's Friends for Change Games.
24
+
25
+ Ses talents de chanteur ont été disputés lorsqu'il a été révélé que l'acteur et chanteur canadien Drew Seeley est celui qui doublait la voix de Zac lorsqu'il chantait dans High School Musical[13]. Le 23 août 2007, lors d'une interview avec le magazine Rolling Stone, Zac révèle qu'il a obtenu son rôle dans HSM une fois que les chansons ont été écrites, et les chansons, qui ont été écrites pour un ténor, n'étaient pas dans ses cordes.
26
+
27
+ Le 7 avril 2007, il joue dans un épisode de Punk'd : Stars piégées. Il joue ensuite dans le clip de Vanessa Hudgens, Say Ok, sorti le 16 mars 2007 sur Disney Channel. Cette même année, il a été élu l'un des « 100 plus beaux hommes » par le magazine People. La même année, il révèle qu'au lycée on se moquait souvent de lui à cause de sa taille (ne mesurant que 1 m 73)[14] ou à cause du « grand écart » entre ses dents.
28
+
29
+ En 2006, il obtient le rôle de Link Larkin dans la comédie musicale Hairspray, sorti le 20 juillet 2007. Dans ce film, il n'a été doublé par personne lorsqu'il chante[15]. Pour ce rôle, il a dû se teindre les cheveux en noir et prendre quinze kilos[16]. Le film a reçu des critiques positives. À cause du tournage de Hairspray, le jeune acteur n'a en revanche pas pu faire partie de la tournée pour « High School Musical : Le Concert ». Drew Seeley l'a donc remplacé[17].
30
+
31
+ En août 2007, Zac reprend son rôle pour High School Musical 2. Le film a eu un véritable succès et devient le téléfilm le plus vu de toute l'histoire avec 17 200 000 téléspectateurs[18]. Ce même mois, il fait la couverture du magazine Rolling Stone[3]. Le 10 octobre 2007, il coprésente les Kids' Choice Awards avec The Veronicas à Sydney[19].
32
+
33
+ En début d'année 2008, le jeune acteur parvient à s'extirper du genre musical et de productions adolescentes en décrochant le rôle principal dans le film Orson Welles et Moi. Le film a été tourné à Londres, New York et Île de Man de février à avril 2008 et il a été introduit lors du festival international du film de Toronto le 5, 6 et 11 septembre 2008[20] puis il est sorti en salles en 2009. Il a été choisi pour tenir le rôle principal dans le remake de Footloose[21], mais en mars 2009, il laisse tomber le projet[22].
34
+
35
+ Le 24 octobre 2008, le troisième et dernier film de la saga HSM, High School Musical 3 : Nos années lycée sort au cinéma. En 2009, il tient le rôle principal de la comédie fantastique pour adolescents 17 ans encore. Le 8 avril 2009, il participe à la web série de vidéos comiques Funny or Die[23]. Le 11 avril 2009, il présente un épisode de l'émission de télé Saturday Night Live[24].
36
+
37
+ En juin 2009, il a été confirmé que Zac apparaitrait dans un épisode de la sixième saison de la série Entourage[25]. Cette même année, il signe pour jouer le personnage principal dans le film dramatique indépendant Le Secret de Charlie[25] qui est sorti le 30 juillet 2010 au cinéma.
38
+
39
+ En 2011, il a été placé en seconde place dans le classement des « Plus magnifiques personnes » par le magazine People[26]. Toujours en 2011, il a joué dans la comédie romantique chorale Happy New Year de Garry Marshall qui a fait bonne impression dans le box-office en dépit des critiques négatives[27].
40
+
41
+ L'année 2012 est très riche : tout d'abord, il prête sa voix au personnage de Teg Wiggins dans le film animé Le Lorax aux côtés de Taylor Swift, puis partage l'affiche du mélodrame romantique The Lucky One avec Taylor Schilling. Parallèlement, il s'aventure dans un cinéma plus ambitieux : il partage l'affiche du thriller Paperboy avec Nicole Kidman et Matthew McConaughey, et ce sous la direction de Lee Daniels. Puis il tient un second rôle dans le film indépendant Liberal Arts, première réalisation de l'acteur Josh Radnor. Enfin, il évolue aux côtés de Dennis Quaid dans le thriller At Any Price[28],[29].
42
+
43
+ En 2013, il interprète le docteur Jim Carrico dans le drame politico-historique choral Parkland. Suite aux échecs de ces différents projets, il va se concentrer sur un cinéma plus léger, et miser sur la comédie.
44
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45
+ En 2014, il produit et joue dans la comédie-romantique Célibataires... ou presque, aux côtés de deux autres valeurs montantes du cinéma hollywoodien, Miles Teller et Michael B. Jordan. Mais la même année, c'est loin de cette image lisse et idéalisée qu'il convainc : dans la comédie potache Nos pires voisins, il incarne le membre d'une fraternité étudiante refusant de passer à l'âge adulte. Il donne la réplique à Seth Rogen, Rose Byrne et Dave Franco. Le film est un succès commercial, et installe Efron dans un nouveau registre.
46
+
47
+ En 2015, il mène le film indépendant romancé We Are Your Friends, écrit et réalisé par Max Joseph. Il a pour partenaire le sex-symbol Emily Ratajkowski. Mais en 2016, non seulement il revient dans Nos pires voisins 2 (dont le casting a été complété par Selena Gomez et Chloë Grace Moretz), mais il partage aussi l'affiche de la comédie trash Dirty Papy avec Robert De Niro. Enfin, il joue dans la comédie populaire Hors contrôle, avec Adam DeVine, Anna Kendrick et Aubrey Plaza.
48
+
49
+ En 2017, il passe à une grosse production : Baywatch : Alerte à Malibu. Il y évolue aux côtés de Dwayne Johnson, Alexandra Daddario, Kelly Rohrbach et Priyanka Chopra, ce film est adapté de la série du même nom à succès. Il reprend le rôle tenu par David Charvet dans la fiction à succès des années 1990.
50
+ Il conclut l'année en revenant à son registre de prédilection, la comédie musicale : il donne la réplique à Hugh Jackman, tête d'affiche du biopic The Greatest Showman avec Michelle Williams et Zendaya.
51
+
52
+ L'année 2018 lui permet de passer à un humour potache plus noir avec The Beach Bum, nouvelle réalisation de Harmony Korine. Il y retrouve Matthew McConaughey, tête d'affiche du long-métrage.
53
+
54
+ En 2019, il est à l'affiche du film Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, réalisé par Joe Berlinger, il retrace une partie de la vie de Ted Bundy, un tueur en série américain (Zac Efron), et plus particulièrement sa relation avec sa petite-amie Elizabeth Kloepfer (Lily Collins)[30],[31].
55
+
56
+ La même année, il intègre le casting du film animé sur Scooby-Doo intitulé Scoob, produit par Warner Bros., dans le rôle de Fred Jones. Il sera aux côtés d'Amanda Seyfried, Will Forte, Gina Rodriguez et Tracy Morgan[32]. Le film est prévu pour le 15 mai 2020[33].
57
+
58
+ En 2005, il entame une relation avec sa partenaire dans High School Musical, Vanessa Hudgens. À la suite de la très grande notoriété des deux jeunes acteurs en raison de l'immense succès international rencontré par le téléfilm, le « super-couple » devient alors une cible pour les médias qui très rapidement les surnommeront « Zanessa »[34],[35]. En décembre 2010, il a été annoncé que le couple se sépare après cinq ans de relation[36].
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60
+ D'octobre 2013 à janvier 2014, Zac Efron a brièvement fréquenté l'actrice Lily Collins[37].
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62
+ De juin 2014 à août 2014, il a brièvement fréquenté l'actrice Michelle Rodriguez[38].
63
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+ En septembre 2014 il commence à fréquenter la mannequin Sami Miro, en juin 2016 il est annoncé qu'ils se sont séparés au bout d'un an et demi de relation.
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+ En 2019, il aurait fréquenté la nageuse olympique danoise Sarah Bro.
67
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+ En septembre 2013, la presse annonce que l'acteur a dû effectuer deux cures de désintoxication en mars et avril de la même année, pour soigner son addiction à la cocaïne et à la MDMA[39],[40],[41],[42]. Il a alors rejoint les Alcooliques anonymes et a suivi une thérapie : « J'ai commencé à y aller. Et je pense que ça a changé ma vie. Je suis beaucoup mieux dans ma peau. Les choses sont beaucoup plus faciles maintenant », déclare-t-il lors d'une interview. Cependant il ajoute à propos de son addiction : « c'est une lutte sans fin ».
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70
+ En 2010, il a créé sa propre société de production sous Warner Bros., Ninjas Runnin Wild[43]. La société a joué un rôle dans la production de films Dirty Papy, Célibataires... ou presque et Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile[44]. En 2019, son frère Dylan, qui joue également un rôle dans la société, a déclaré que Ninjas Runnin 'Wild avait commencé à produire davantage de contenu numérique en plus de leurs films traditionnels[45].
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72
+ Il a annoncé la création de sa chaîne YouTube en mars 2019[46]. La plateforme de partage de vidéos hébergera deux séries hebdomadaires[47]. "Off the Grid" suivra Zac et son frère Dylan Efron qui participent à des activités et à des sorties en plein air sans dispositif électronique, à l'exception d'une caméra vidéo afin de documenter leurs expériences et "Gym Time" qui mettra l'accent sur le fitness et la nutrition, avec des célébrités et des athlètes, comme l'actrice Nina Dobrev[48].
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74
+ Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
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+ Autres récompenses
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+ Autres nominations
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+ En France, Yoann Sover est la voix française régulière de Zac Efron[49].
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82
+ Au Québec, Nicolas Charbonneaux-Collombet est la voix française régulière de l'acteur[50].
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+ Zachary Taylor, né le 24 novembre 1784 à Barboursville (Virginie) et mort le 9 juillet 1850 à Washington D.C., est un militaire et homme d'État américain qui fut le 12e président des États-Unis.
4
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5
+ Sa carrière de 40 ans dans l'armée s'acheva par la victoire écrasante des États-Unis lors de la guerre américano-mexicaine et son statut de héros national lui permit de remporter l'élection présidentielle de 1848 malgré son vague programme politique. Son principal objectif en tant que président fut de maintenir l'intégrité de l'Union mais il mourut seize mois après le début de son mandat sans être parvenu à régler la question de l'esclavage qui exacerbait les tensions au Congrès fédéral.
6
+
7
+ Taylor était né dans une influente famille de planteurs qui quitta la Virginie pour le Kentucky dans son enfance. Il rejoignit l'armée de terre en 1808 et s'illustra durant la guerre anglo-américaine de 1812. Il gravit les échelons en fondant des forts le long du Mississippi et participa à la guerre de Black Hawk en 1832. Ses victoires pendant la Seconde guerre séminole le firent connaître au niveau national et lui valurent le surnom de Old Rough and Ready (« Vieux Rustique et Prêt »).
8
+
9
+ En 1845, alors que l'annexion du Texas était en cours, le président James K. Polk envoya Taylor dans la région du Río Grande en prévision d'une possible confrontation avec le Mexique. La guerre éclata en mai 1846 et Taylor mena les troupes américaines à la victoire dans une série d'affrontements qui culmina avec les batailles de Palo Alto et de Monterrey. Il devint un héros national et ses partisans le pressèrent de se présenter à l'élection présidentielle de 1848.
10
+
11
+ Le parti whig parvint à le convaincre de mener son ticket malgré son programme imprécis et son manque d'intérêt pour la politique. Il remporta l'élection face au candidat démocrate Lewis Cass. En tant que président, Taylor se maintint à l'écart du Congrès et de son cabinet même si les tensions menaçaient de diviser le pays. Les débats sur le statut esclavagiste ou non des vastes territoires cédés par le Mexique poussèrent les sudistes à menacer de faire sécession. Même s'il était lui-même sudiste et propriétaire d'esclaves, Taylor ne chercha pas à étendre l'esclavage. Pour éviter la question, il pressa les colons du Nouveau-Mexique et de Californie de contourner le statut de territoire et de rédiger des Constitutions pour obtenir le statut d'État ; cette politique entraîna la signature du compromis de 1850 peu après son décès. Atteint d'une santé fragile tout au long de sa vie, Taylor mourut soudainement d'une maladie de l'estomac en juillet 1850. Il eut donc peu d'impact sur la crise profonde qui mena à la guerre de Sécession une décennie plus tard.
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+ Taylor est né le 24 novembre 1784 dans une plantation du comté d'Orange en Virginie dans une famille de planteurs d'ascendance anglaise. Il était le troisième enfant d'une fratrie de cinq garçons et trois filles. Sa mère était Sarah Dabney (Strother) Taylor et son père, Richard Taylor, participa à la guerre d'indépendance des États-Unis avec le grade de lieutenant-colonel[1],[2]. Taylor était un descendant de William Brewster (en), un des passagers du Mayflower, signataire du Mayflower Compact et meneur de la colonie de Plymouth ; un autre de ses ancêtres était Isaac Allerton Jr., un marchand et un militaire qui était le fils de Isaac Allerton et de Fear Brewster, deux passagers du Mayflower. Un de ses cousins issus de germain par cette lignée était James Madison, le quatrième président des États-Unis[3].
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+ Abandonnant des terres épuisées, la famille de Taylor émigra vers l'Ouest et s'installa près de ce qui devint Louisville dans le Kentucky non loin du fleuve Ohio. Taylor grandit dans une petite cabane en rondins avant que sa famille ne s'installe dans une maison en briques, symbole de prospérité. La croissance rapide de Louisville fut une aubaine pour le père de Taylor qui finit par posséder environ 40 km2 au début du XIXe siècle ; il possédait 26 esclaves pour cultiver la portion la plus développée de ses propriétés. Il n'y avait aucune école officielle sur la « Frontière » du Kentucky et Taylor ne reçut qu'une éducation intermittente. Un enseignant se rappela que Taylor comprenait vite mais ses premières lettres montrent qu'il avait des difficultés en grammaire et son écriture fut par la suite décrite comme « celle d'un quasi-illettré[4],[5] ».
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+ En juin 1810, Taylor épousa Margaret Mackall Smith qu'il avait rencontrée l'automne précédent à Louisville. « Peggy » Smith était issue d'une influente famille de planteurs du Maryland et était la fille du major Walter Smith qui avait participé à la guerre d'indépendance[6],[7]. Zachary et Peggy eurent six enfants :
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+ Le 3 mai 1808, Taylor entra dans l'armée avec le grade de premier-lieutenant au sein du 7e régiment d'infanterie. Il faisait partie des nouveaux officiers nommés par le Congrès en réponse à l'affaire Chesapeake-Leopard au cours de laquelle une frégate américaine avait été arraisonnée par un navire de guerre britannique et l'incident faillit déclencher une guerre[14],[15]. Taylor passa la plus grande partie de l'année 1809 dans les camps délabrés de la Nouvelle-Orléans et de Terre aux Bœufs en Louisiane. Il fut promu capitaine en novembre 1810. Ses devoirs militaires étaient alors limités et il se concentra sur ses affaires personnelles. Durant les années qui suivirent, il acheta plusieurs esclaves et de nombreuses actions bancaires à Louisville[16],[17]. En juillet 1811, il fut envoyé dans le territoire de l'Indiana où il reçut le commandement du Fort Knox après la fuite de son prédécesseur. Au bout de quelques semaines, il parvint à remettre de l'ordre dans la garnison et il fut pour cela félicité par le gouverneur William Henry Harrison[18],[19].
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+ Durant la guerre anglo-américaine de 1812 qui opposa l'Empire britannique et ses alliés amérindiens aux États-Unis, Taylor repoussa une attaque du Fort Harrison dans le territoire de l'Indiana menée par le chef shawnee Tecumseh. En récompense de ce succès, Taylor fut breveté major et il devint l'aide de camp du général Samuel Hopkins durant deux expéditions : la première dans le territoire de l'Illinois et la seconde lors de la bataille de Tippecanoe qui s'acheva par la retraite indienne à Wild Cat Creek[20],[21]. Taylor installa alors sa famille à Fort Knox pour la protéger des combats. Au printemps 1814, il fut placé sous le commandement du brigadier-général Benjamin Howard et il supervisa la construction du Fort Johnson près de l'actuelle ville de Warsaw dans l'Illinois. À la mort de Howard quelques semaines plus tard, Taylor reçut l'ordre d'abandonner le fort et de se replier à Saint-Louis dans le Missouri. Ramené à son grade de capitaine à la fin de la guerre en 1814, il démissionna de l'armée avant d'y revenir un an plus tard après sa nomination en tant que major[22],[23].
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+ Durant deux ans, Taylor commanda Fort Howard près de l'implantation de Green Bay dans le Wisconsin. Il retourna ensuite à Louisville où se trouvait sa famille. En avril 1819, il fut promu lieutenant-colonel et dîna avec le président James Monroe[24],[25]. À la fin de l'année 1821, Taylor emmena le 7e régiment d'infanterie à Natchitoches en Louisiane sur la Rivière Rouge. Sur les ordres du général Edmund Pendleton Gaines, l'unité chercha un nouvel emplacement plus adapté sur le fleuve Sabine. En mars 1822, Taylor établit Fort Jesup au sud-ouest de Natchitoches et en novembre, il fut transféré au Fort Robertson de Baton Rouge où il resta jusqu'en février 1824[26],[27]. Il passa ensuite deux ans à effectuer des missions de recrutement avant d'être appelé à Washington DC pour participer à un comité de modernisation militaire. À la même période, il acheta une plantation en Louisiane et installa sa famille à Bâton-Rouge[26].
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+ En mai 1828, Taylor fut rappelé en service actif et il commanda Fort Snelling dans le Minnesota pendant un an puis le camp voisin de Fort Crawford pendant également une année. Après une période de permission durant laquelle il agrandit ses propriétés, Taylor fut promu colonel du 1er régiment d'infanterie en avril 1832[28],[29]. Durant la guerre de Black Hawk, Taylor combattit sous le commandement du général Henry Atkinson contre les forces amérindiennes du chef sauk et fox Black Hawk dans le territoire du Michigan. La fin du conflit en août 1832 marqua la fin de la résistance amérindienne à l'expansion américaine dans la région et les années suivantes furent relativement calmes. Durant cette période, Taylor s'opposa à la relation entre sa fille Sarah Knox âgée de 17 ans et le lieutenant Jefferson Davis ; il respectait Davis mais ne voulait pas que sa fille devienne une femme de militaire car il savait que cela était une vie difficile pour les familles. Davis et Sarah Knox se marièrent en juin 1835 mais elle succomba à une crise de paludisme trois mois plus tard alors qu'elle rendait visite à la sœur de Davis à Saint Francisville en Louisiane
26
+ [30],[31].
27
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28
+ En 1837, Taylor fut déployé en Floride dans le cadre de la Seconde guerre séminole et il battit les forces séminoles le jour de Noël au cours de la bataille du Lac Okeechobee (en) ; pour cette victoire, il fut promu brigadier-général. En mai 1838, le brigadier-général Thomas Jesup quitta son poste et plaça Taylor à la tête de toutes les forces américaines en Floride, une fonction qu'il occupa pendant deux ans. Sa réputation de commandant efficace s'affirma et il reçut le surnom de Old Rough and Ready (« Vieux Rustique[32],[33]»). Après avoir obtenu une permission de longue durée, Taylor passa une année à faire le tour du pays avec sa famille et il rencontra de nombreux officiers. Durant cette période, il commença à s'intéresser à la politique et il correspondit avec le président William Henry Harrison. Il fut nommé commandant du second département de la division occidentale de l'armée en mai 1841 qui correspondait à un large territoire à l'ouest du Mississippi et au sud du 37e parallèle nord. Stationné dans l'Arkansas, Taylor profita de plusieurs années paisibles et consacra autant de temps aux questions militaires qu'à ses affaires privées[34],[35].
29
+
30
+ En 1836, la république du Texas fit sécession du Mexique et proclama son indépendance. En prévision de l'annexion du Texas par les États-Unis, Taylor fut envoyé en avril 1844 à Fort Jesup en Louisiane pour s'opposer à de possibles tentatives mexicaines pour reprendre le contrôle du territoire[36],[37]. Il y resta jusqu'en juillet 1845 et lorsque l'annexion devint imminente, le président James K. Polk lui ordonna de se déployer dans le territoire disputé « à proximité du Río Grande ». Taylor choisit de s'installer à Corpus Christi pour passer l'hiver[38],[39].
31
+
32
+ Les troupes de Taylor se rapprochèrent du Río Grande en mars 1846 car les négociations avec le Mexique avaient échoué et la guerre semblait imminente. Les combats commencèrent le 25 avril lorsqu'une patrouille américaine fut attaquée par une importante force mexicaine[40],[41]. Ayant appris l'incident, Polk déclara au Congrès que la guerre entre les États-Unis et le Mexique avait commencé[42],[43]. En mai, Taylor commanda les troupes américaines durant les batailles de Palo Alto et de Resaca de la Palma au cours desquelles il repoussa des forces mexicaines supérieures en nombre[44],[45]. Ces victoires en firent un héros national et quelques semaines plus tard, il fut breveté major général et reçut les félicitations officielles du Congrès. La presse le compara à George Washington et Andrew Jackson, deux généraux qui avaient accédé à la présidence ; Taylor indiqua cependant qu'il n'avait aucune intention de briguer cette fonction : « Une telle idée n'a jamais traversé mon esprit et il est probable qu'elle ne traverse pas l'esprit de toute personne sensée[46] ».
33
+
34
+ En septembre, Taylor infligea de lourdes pertes aux défenseurs mexicains durant la bataille de Monterrey. La ville de Monterrey était considérée comme « imprenable » mais elle tomba en seulement trois jours et les forces mexicaines se replièrent. Il fut néanmoins critiqué pour avoir signé une trêve plutôt que d'avoir exigé une reddition totale[47],[48]. Par la suite, la moitié de l'armée de Taylor rejoignit les troupes du général Winfield Scott qui assiégeaient Veracruz. Le général mexicain Antonio López de Santa Anna apprit, grâce à l'interception d'une lettre de Scott, que Taylor ne disposait plus que de 6 000 hommes dont une grande partie de volontaires. Santa Anna profita de l'occasion et attaqua avec ses 20 000 hommes. Lors de cette bataille de Buena Vista en février 1847, les pertes s'élevèrent à 700 du côté américain et 1 500 du côté mexicain[n 2]. Les forces mexicaines préférèrent se replier et les Américains remportèrent l'une de leurs plus importantes victoires de la guerre[52],[53]. Taylor resta à Monterrey jusqu'à la fin du mois de novembre 1847 avant de rentrer chez lui. Même s'il passa l'année suivante à la tête de l'ensemble de la division occidentale, sa carrière d'active était terminée. En décembre, il fut accueilli en héros à la Nouvelle-Orléans et Bâton-Rouge et sa popularité en faisait un possible candidat pour l'élection présidentielle de 1848[54].
35
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36
+ Du fait de son statut de militaire de carrière, Taylor ne s'était jamais prononcé sur des questions politiques et n'avait jamais voté avant 1848[55]. Il se considérait comme un indépendant, croyait que le pays avait besoin d'un système bancaire solide et stable et jugeait que le président Andrew Jackson n'aurait pas dû être autorisé à laisser la Second Bank of the United States s'effondrer en 1836[55]. Pour lui les discussions sur l'expansion de l'esclavage vers l'Ouest des États-Unis n'avaient pas de sens car ni le coton, ni le sucre produits en grandes quantités grâce à l'esclavage ne pouvaient y pousser facilement via une économie de plantation[55]. Il était également un nationaliste convaincu et du fait de son expérience de la guerre, considérait que la sécession n'était pas une bonne façon de résoudre les problèmes du pays[55]. Taylor, même s'il n'adhérait pas à leur position sur les droits de douane protectionnistes, se rapprochait des idées des whigs sur l'organisation politique. Comme eux il pensait que le président ne devait pas avoir de droit de veto sur des lois à moins qu'elles ne contreviennent à la Constitution, qu'il ne devait pas interférer avec le Congrès et que le Cabinet devait disposer d'un pouvoir fort[55].
37
+
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+ Bien avant sa victoire à Buena Vista, des groupes politiques s'étaient formés pour soutenir une candidature présidentielle de Taylor. Ses soutiens formaient un rassemblement disparate de whigs, de démocrates, de nordistes, de sudistes et d'alliés et d'opposants de dirigeants nationaux tels qu'Henry Clay et James K. Polk. À la fin de l'année 1846, l'opposition de Taylor à une campagne présidentielle avait commencé à s'affaiblir et il devenait clair que ses idées se rapprochaient de plus en plus de celles des whigs. Il maintenait pourtant qu'il n'accepterait de se présenter que comme un indépendant et non comme le membre d'un parti[56]. Alors que la convention whig approchait, Taylor déclara qu'il avait toujours été proche des idées whigs mais qu'il se considérait comme un républicain-démocrate[55]. De nombreux sudistes pensaient que Taylor soutenait l'esclavage et son adoption dans les nouveaux territoires pris au Mexique et certains furent ulcérés quand il suggéra que s'il devenait président, il ne s'opposerait pas au Wilmot Proviso qui interdisait une telle expansion[55]. Cette position ne lui apporta cependant pas le soutien des activistes anti-esclavage au nord qui voulaient que Taylor se prononce fermement en faveur du texte et non qu'il promette de ne pas y apposer son veto[55]. La plupart des abolitionnistes lui étaient également opposés car il possédait des esclaves[55]. La plupart des sudistes savaient aussi que Taylor défendait les droits des États et était opposé aux droits de douane protectionnistes et aux dépenses fédérales pour financer des infrastructures[55].
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+ La convention whig choisit Taylor comme candidat à la présidence et nomma Millard Fillmore, un avocat de l'État de New York et le président de l'United States House Committee on Ways and Means (« Comité sur les objectifs et les moyens ») pour briguer la vice-présidence ; il avait d'ailleurs été pressenti pour briguer cette fonction en 1844. Le choix de Fillmore était en grande partie une tentative pour apaiser les whigs nordistes furieux du choix d'un sudiste propriétaire d'esclaves mais aucune des composantes du parti n'était satisfaite du ticket final[57],[58]. Taylor continua de minimiser son rôle dans la campagne et préféra ne pas rencontrer directement les électeurs ou expliciter ses opinions politiques. Sa campagne fut dirigée avec talent par le sénateur John J. Crittenden du Kentucky, un ami et l'un de ses premiers soutiens politiques, et elle reçut un soutien de poids en la personne du sénateur Daniel Webster du Massachusetts[59]. Taylor remporta l'élection face au candidat démocrate Lewis Cass et au candidat du sol libre Martin Van Buren.
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+ Comme l'écrivit l'historien Michael F. Holt, Taylor ignora le programme whig :
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+ « Taylor était indifférent aux idées que les whigs jugeaient depuis longtemps vitales. En public, il était habilement ambigu, refusait de répondre aux questions sur le système bancaire, les droits de douane et la construction d'infrastructures. En privé, il était plus direct. L'idée d'une banque nationale « est morte et ne reviendra pas de mon vivant ». Dans le futur, les droits de douane « ne seront augmentés que pour les mouvements financiers » ; en d'autres termes, les espoirs whigs de restaurer les droits de douanes protectionnistes de 1842 étaient vains. Il n'y aurait plus jamais de surplus fédéraux venant des ventes de terrains à distribuer aux États et les infrastructures « se feront malgré les vetos présidentiels ». En quelques mots, Taylor fit l'épitaphe de l'ensemble du programme économique whig[60]. »
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+ Devenu président-élu, Taylor resta à l'écart de Washington et ne démissionna de son commandement de la division occidentale qu'en janvier 1849. Il passa les mois qui suivirent son élection à former son cabinet. Il prit tout son temps pour faire ses choix à la grande frustration de ses collègues whigs. Malgré son mépris du clientélisme et des tactiques politiciennes, il reçut de nombreuses demandes pour des nominations à des postes dans son administration[61].
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+ Même s'il n'allait pas nommer de démocrates, Taylor voulait que son cabinet reflètât les diverses tendances de la nation et il répartit les postes de manière géographique. Il voyait Crittenden comme le pivot de son administration et lui offrit la fonction de secrétaire d'État, mais celui-ci préféra rester gouverneur du Kentucky, fonction à laquelle il venait d'être élu. Taylor se reporta alors sur John M. Clayton, un proche de Crittenden[61].
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+ Taylor commença son voyage vers Washington à la fin du mois de janvier et le trajet fut affecté par le mauvais temps, les retards, les accidents et les maladies. Il arriva finalement dans la capitale le 24 février et rencontra le président sortant Polk[62]. Ce dernier tenait Taylor en faible estime et le jugeait en privé « parfaitement non qualifié pour la fonction » de président[63]. Taylor passa la semaine suivante avec les élites politiques dont certaines furent peu impressionnés par son apparence et son comportement. Moins de deux semaines avant son investiture, il rencontra Clayton et finalisa hâtivement la composition de son cabinet[64].
51
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52
+ Le mandat de Taylor commençait le dimanche 4 mars mais il refusa de prêter serment le jour du Seigneur[n 3]. Dans son discours d'investiture, Taylor évoqua les nombreux problèmes de la nation mais revendiqua un style de gouvernement basé sur le compromis et le respect du Congrès plutôt que sur la prééminence du pouvoir exécutif[66]. Durant l'été 1849, il visita le Nord-Est des États-Unis pour se familiariser avec cette région qu'il connaissait mal. Il souffrit de maux d'estomac durant tout le voyage et rentra à Washington en septembre[67].
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54
+ Quand Taylor prit ses fonctions, le Congrès faisait face à de nombreuses questions concernant la cession mexicaine qui regroupait trois importants territoires acquis par les États-Unis après la guerre contre le Mexique : la Californie, le Nouveau-Mexique et l'Utah. Il fallait ainsi déterminer laquelle de ces acquisitions obtiendrait le statut d'État et laquelle resterait un territoire tandis que la question du statut de l'esclavage divisait âprement le Congrès. En effet, le compromis du Missouri de 1820 avait établi que les futurs États créés à l'ouest du Mississippi seraient respectivement esclavagistes ou abolitionnistes selon qu'ils se trouveraient au sud ou au nord du 36° 30' parallèle. La question était de savoir s'il fallait imposer l'esclavage à la Californie, se trouvant au sud de cette limite, alors qu'elle y était opposée. Même s'il était lui-même un propriétaire d'esclaves sudiste, Taylor n'était pas particulièrement favorable à la faction voulant maintenir l'esclavage. Son principal objectif était de maintenir l'unité du pays grâce à des compromis législatifs[68]. Alors que la menace d'une sécession du Sud grandissait, il se rapprocha de plus en plus des abolitionnistes nordistes tels que le sénateur William Henry Seward de New York et suggéra même qu'il approuverait le Wilmot Proviso interdisant l'esclavage dans les territoires soustraits au Mexique si une telle loi arrivait sur son bureau[69].
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56
+ Pour Taylor, la meilleure solution était d'admettre la Californie comme un État plutôt que comme un territoire car la question de l'esclavage serait entre les mains des hommes politiques locaux et non entre celles du Congrès. Le calendrier pour l'obtention du statut d'État était favorable à Taylor car une ruée vers l'or était en cours et la population californienne explosait[70]. L'administration détacha le représentant Thomas Butler King en Californie pour évaluer la situation et défendre l'idée d'un État car il savait qu'une constitution abolitionniste serait adoptée. King rapporta qu'une convention constitutionnelle était déjà en cours et en octobre 1849, elle accepta à l'unanimité de rejoindre l'Union et d'interdire l'esclavage[71].
57
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58
+ La frontière entre le Nouveau-Mexique et le Texas n'était pas encore établie au moment de l'investiture de Taylor. Le territoire nouvellement pris au Mexique était sous contrôle fédéral mais les Texans revendiquaient tous les territoires à l'est du Río Grande et étaient déterminés à les conserver même s'ils ne disposaient pas d'une présence importante sur place. Taylor se rangea du côté des Néo-Mexicains en défendant initialement le maintien du statut de territoire puis en soutenant le statut d'État pour apaiser un peu plus le débat sur l'esclavage au Congrès. Le gouvernement texan, sous l'impulsion de son gouverneur Peter Hansborough Bell (en), tenta de mener une action militaire contre le gouvernement fédéral mais elle échoua[72].
59
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60
+ Les pionniers mormons qui s'étaient installés dans l'actuel Utah avait établi l'État provisoire du Deseret, un immense territoire non reconnu par le Congrès. L'administration Taylor envisageait de combiner les territoires de Californie et de l'Utah mais préféra créer le territoire de l'Utah. Pour apaiser les craintes mormones concernant la liberté de religion, Taylor promit qu'ils disposeraient d'une relative indépendance vis-à-vis du Congrès même s'il s'agissait d'un territoire fédéral[73].
61
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62
+ Taylor réalisa son premier et unique discours sur l'état de l'Union en décembre 1849. Il récapitula les événements internationaux et suggéra plusieurs ajustements des droits de douanes mais ces questions étaient éclipsées par la crise sécessionniste qui frappait le Congrès. Il rapporta les demandes de la Californie et du Nouveau-Mexique et recommanda que le Congrès approuve leurs constitutions telles quelles en évitant les débats clivants[74]. Le discours était prosaïque et impassible mais se termina pas une condamnation ferme des sécessionnistes. Il n'eut aucun effet sur les législateurs sudistes qui voyaient l'admission de ces deux États abolitionnistes comme une menace existentielle et le Congrès resta dans l'impasse[75].
63
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64
+ Taylor et son secrétaire d'État, John M. Clayton, manquaient tous deux d'expérience diplomatique et prirent leurs fonctions à une époque relativement paisible dans les relations internationales américaines. Leur nationalisme commun permit à Taylor de se décharger des affaires étrangères en les confiant à Clayton mais aucune décision importante ne fut prise sous son administration[76]. En tant qu'opposants à l'ordre aristocratique européen, ils se prononcèrent en faveur des libéraux allemands et hongrois durant les révolutions de 1848 même s'ils ne leur apportèrent qu'un soutien limité[77]. Une insulte perçue de la part du ministre français Guillaume Tell Poussin faillit provoquer une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays et un conflit sur des réparations avec le Portugal entraîna une virulente réaction de l'administration Taylor. D'un point de vue plus positif, l'administration détacha deux navires pour soutenir les recherches britanniques pour retrouver une expédition menée par John Franklin qui avait disparu dans l'Arctique[78]. Alors que les précédentes administrations whigs avaient mis l'accent sur le commerce dans le Pacifique, Taylor ne prit aucune initiative majeure en Extrême-Orient[79].
65
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66
+ En 1849, Les deux hommes s'opposèrent à Narciso López, un Vénézuélien radical exilé aux États-Unis qui réalisa plusieurs expéditions pour libérer Cuba de la domination espagnole. Alors que López fit des offres généreuses aux chefs militaires américains pour qu'ils le soutiennent, Taylor et Clayton considéraient ces attaques comme illégales. Ils mirent en place un blocus et autorisèrent l'arrestation de López et de ses partisans même si le groupe fut finalement acquitté[80]. Ils s'opposèrent également à l'Espagne qui avait arrêté plusieurs Américains pour piraterie mais les Espagnols les libérèrent pour maintenir de bonnes relations avec les États-Unis[81].
67
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68
+ La seule véritable réussite diplomatique de l'administration Taylor fut le Traité Clayton–Bulwer concernant la construction d'un canal reliant le Pacifique à l'Atlantique à travers l'Amérique centrale. Même si les relations entre les États-Unis et le Royaume-Uni étaient amicales et tel un canal encore très loin de la réalité, la simple possibilité de sa construction inquiétait les deux nations[82]. Depuis plusieurs années, le Royaume-Uni s'était emparé de points stratégiques tels que la côte des Mosquitos sur la cote orientale de l'actuel Nicaragua. Les négociations débouchèrent sur le traité Clayton-Bulwer par lequel les deux nations acceptaient la neutralité d'un canal construit dans l'isthme de Tehuantepec. L'accord aida au développement de l'alliance anglo-américaine et sa signature fut la dernière action présidentielle de Taylor[83].
69
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70
+ Le chef de la majorité whig au Sénat, Henry Clay, joua un rôle central dans les débats sur l'intégration des nouveaux territoires dans l'Union. Même si ses positions étaient proches de celles de Clay, Taylor resta toujours à l'écart de ce dernier ; les historiens sont en désaccord sur les raisons de cet évitement[84]. Avec l'aide du sénateur Daniel Webster du Massachusetts, Clay développa le compromis de 1850. La proposition autorisait la Californie à entrer dans l'Union en tant qu'État abolitionniste tandis que le Texas abandonnait ses revendications sur l'est du Nouveau-Mexique. L'esclavage était maintenu dans le district de Columbia mais le commerce des esclaves y était interdit. À l'inverse, les sudistes obtenaient l'abandon du Wilmot Proviso et les territoires de l'Utah et du Nouveau-Mexique, qui restaient sous contrôle fédéral, pourraient en principe décider de devenir des États esclavagistes. Une stricte loi sur les esclaves fugitifs fut également adoptée pour contourner les législations nordistes qui empêchaient les sudistes de récupérer leurs esclaves en fuite au Nord[85]. Les négociations sur le texte furent houleuses et les tensions culminèrent quand Taylor menaça de déployer des troupes fédérales au Nouveau-Mexique pour protéger sa frontière avec le Texas. Malgré sa popularité et son importance, le compromis fut rejeté à plusieurs reprises en raison des extrémistes des deux bords[86].
71
+
72
+ Aucune grande réforme n'arriva donc sur le bureau de Taylor durant sa présidence et ses derniers jours furent assombris par l'affaire Galphin. Avant de rejoindre l'administration Taylor, le secrétaire à la Guerre George W. Crawford (en) était avocat et avait défendu le cas de George Galphin, un marchand et un diplomate colonial que la Couronne britannique avait récompensé pour ses négociations avec les Amérindiens. Du fait du déclenchement de la Révolution américaine, Galphin n'avait pas été payé pour ses services mais la dette britannique fut transférée au gouvernement américain. Après des années de combats judiciaires, ses héritiers furent finalement remboursés de la somme initiale mais l'administration Polk ne leur accorda pas le paiement des intérêts qui représentaient presque quatre fois la somme de départ.
73
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74
+ Après sa nomination au sein du Cabinet, Crawford profita de ses relations avec le secrétaire au Trésor William M. Meredith et le procureur général Reverdy Johnson pour obtenir le paiement des intérêts. Cela fut fait en avril 1850 mais l'accord prévoyait que Crawford touche près de 100 000 $ (2 900 000 $ de 2011[87]) soit la moitié de ce que touchèrent les héritiers de Galphin. De fait, deux membres du Cabinet avaient attribué une somme énorme d'argent public à un troisième. Une commission d'enquête de la Chambre des représentants jugea que Crawford n'avait commis aucun délit mais elle désapprouva qu'il ait accepté l'argent. Taylor, qui réfléchissait à une réorganisation de son Cabinet, devait maintenant affronter un scandale politique[88].
75
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76
+ Le 4 juillet 1850, Taylor but beaucoup de lait froid et d'eau glacée après avoir assisté à un événement caritatif au Washington Monument en cours de construction à l'occasion du jour de l'Indépendance[89]. Durant les jours qui suivirent, sa santé se détériora fortement du fait d'une maladie digestive inconnue. Ses médecins « diagnostiquèrent un choléra-morbus, un terme du XIXe siècle désignant des troubles digestifs allant de la diarrhée à la dysenterie mais sans rapports avec le choléra[90] ». La cause précise de la maladie de Taylor a fait l'objet de nombreuses spéculations et plusieurs membres de son Cabinet présentèrent les mêmes symptômes[91]. Malgré les soins, le président mourut le 9 juillet 1850[92].
77
+
78
+ Taylor fut inhumé dans un caveau public du cimetière congressionnel de Washington et y resta du 13 juillet au 25 octobre 1850 ; ce cimetière avait été construit en 1835 pour abriter les dépouilles des représentants de la nation le temps que leur tombe soit préparée. Son corps fut finalement enterré dans le carré familial de l'ancienne plantation Taylor à Louisville dans le Kentucky. En 1883, le gouvernement du Kentucky construisit une colonne de 18 m près de sa tombe surmontée d'une statue grandeur nature de l'ancien président. Dans les années 1920, la famille Taylor entreprit de transformer le lieu en un cimetière national. L'État du Kentucky céda deux terrains pour le projet et la superficie du cimetière passa de 2 000 à 65 000 m2. Le 6 mai 1926, les dépouilles de Taylor et de son épouse décédée en 1852 furent déménagées dans un mausolée construit à proximité et le cimetière est devenu le cimetière national Zachary Taylor[93].
79
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80
+ Pendant plusieurs décennies, des rumeurs ont avancé que Taylor avait été empoisonné. En 1978, le médecin Hamilton Smith basa sa théorie de l'assassinat sur, entre autres, la durée d'action des traitements et l'absence d'épidémie de choléra[94]. À la fin des années 1980, Clara Rising, un ancien professeur de l'université de Floride persuada l'un des descendants de Taylor, également médecin légiste du comté de Jefferson, d'ordonner une exhumation du corps de son aïeul[95]. La dépouille fut exhumée le 17 juin 1991 et des échantillons de cheveux, d'ongles et d'autres tissus furent prélevés. Des tests radiologiques furent réalisés et les restes furent replacés dans le mausolée avec tous les honneurs. Une analyse par activation neutronique réalisée au laboratoire national d'Oak Ridge ne révéla aucune preuve d'empoisonnement car les niveaux d'arsenic étaient trop bas[96],[97]. L'analyse conclut qu'il avait contracté une gastro-entérite aiguë liée à une contamination de sa nourriture ou de ses boissons probablement liée au mauvais état des égouts de Washington. Toute convalescence fut cependant empêchée par ses médecins qui le traitèrent avec « de l'ipéca, du calomel, de l'opium et de la quinine en plus des saignées[98] ».
81
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82
+ Du fait de son court mandat, Taylor a peu influé sur la présidence ou les États-Unis[99]. Certains historiens considèrent que Taylor était trop novice en politique à une époque où les dirigeants avaient besoin de liens proches avec les responsables politiques[99]. Malgré ses limitations, le traité Clayton-Bulwer affectant les relations avec le Royaume-Uni en l'Amérique centrale est « reconnu comme un pas important dans l'affaiblissement de la politique nationale de Destinée manifeste[99] ». Le compromis de 1850, initié sous sa présidence, fut signé par le président Fillmore en septembre 1850.
83
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84
+ Taylor fut le dernier président à posséder des esclaves durant sa présidence. Il fut le troisième des quatre présidents whigs[n 4] dont le dernier fut Fillmore. Il fut le second président à mourir en fonction après William Henry Harrison neuf ans plus tôt. Taylor fut également le seul président avec Harrison, Johnson et Carter à ne pas nommer de juges à la Cour suprême et le seul venant de Louisiane.
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86
+ L'United States Postal Service publia le premier timbre honorant Zachary Taylor le 21 juin 1875 et il figura à nouveau sur la série présidentielle de 1938. Il fut représenté pour la dernière fois sur la série présidentielle de 1986. Après Washington, Jefferson, Jackson et Lincoln, Taylor fut le cinquième président à apparaître sur des timbres américains[100]. Taylor a donné son nom à plusieurs lieux dont le camp Taylor dans le Kentucky, le Fort Zachary Taylor en Floride, les comtés de Taylor en Géorgie et dans l'Iowa et la ville de Rough and Ready en Californie. Le liberty ship SS Zachary Taylor et le Zachary Taylor Hall de université du sud-est de la Louisiane (en)[101] furent également nommés en son honneur.
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+ (kg) Repubilika ya Kôngo ya Dimokalasi
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+ (sw) Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo
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+ (ln) Republíki ya Kongó Demokratíki
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+ (lua) Ditunga dia Kongu wa Mungalaata
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+ 4° 24′ S, 15° 24′ E
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+ La République démocratique du Congo[a] Écouter (en kikongo Repubilika ya Kongo Demokratiki, en swahili Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo, en lingala Republíki ya Kongó Demokratíki, en tshiluba Ditunga dia Kongu wa Mungalaata) est un pays d'Afrique centrale. C'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Éthiopie et l'Égypte) ainsi que le pays francophone le plus peuplé[4].
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+ Le pays est aussi appelé plus simplement Congo, ou plus souvent RDC, Congo-Kinshasa ou RD Congo pour le différencier de la république du Congo voisine, elle-même appelée « Congo-Brazzaville » pour la même raison. De 1908 à 1960, cette ancienne colonie était appelée Congo belge mais aussi « Congo-Léopoldville » jusqu'en 1966, date du changement de nom de la capitale en Kinshasa. Avec la zaïrianisation, le pays s'est appelé Zaïre de 1971 à 1997.
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+ La RDC est le deuxième plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie. Il s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Le Nord du pays est un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde, l’Est du pays borde le grand rift est-africain, domaine des montagnes, des collines, des Grands Lacs mais aussi des volcans. Le Sud et le centre, domaine des savanes arborées, forment un haut plateau riche en minerais. À l’extrême ouest, une quarantaine de kilomètres au nord de l'embouchure du fleuve Congo s’étale une côte sur l’océan Atlantique. Le pays partage ses frontières avec l’enclave de Cabinda (Angola) à l'ouest-sud-ouest, la république du Congo à l’ouest, la République centrafricaine au nord, le Soudan du Sud au nord-est, l’Ouganda à l'est-nord-est, le Rwanda et le Burundi à l'est, la Tanzanie à l’est-sud-est, la Zambie au sud-sud-est et l’Angola au sud-ouest[5]. La RDC est membre de l’Organisation internationale de la francophonie depuis 1977.
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+ Plusieurs centaines d’ethnies forment la population du pays ; le français est la langue officielle et quatre langues bantoues (le lingala, le kikongo, le swahili et le tshiluba) ont le statut de langue nationale. L'économie repose principalement sur le secteur primaire (agriculture et exploitation minière).
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+ Le pays est instable et, après deux guerres civiles, il voit depuis 2016 resurgir plusieurs milices.
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+ La république démocratique du Congo s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo, véritable colonne vertébrale du pays. Grand comme quatre fois la France, quatre-vingt fois la Belgique, une fois et demie plus grand que le Québec (Canada)[5], ou encore grand comme la partie des États-Unis située à l'est du Mississippi, c'est le 11e État du monde par sa taille avec ses 2 345 409 km2.
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+ Le fleuve Congo donne au pays son seul accès à l'océan Atlantique dans la ville portuaire de Banana (dans un étroit corridor sur la rive droite du fleuve traversant le territoire de l'Angola, qui dispose de la rive gauche, et dont il crée une petite exclave sur la côte atlantique entre le nord du fleuve et la frontière de l'enclave angolaise du Cabinda).
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+ En raison de sa grande superficie, de sa localisation au centre de l'Afrique, de ses énormes richesses naturelles et de son importante population, la république démocratique du Congo est l'un des « géants » de l'Afrique[5]. Elle est traversée par l'équateur et comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.
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+ Par sa longueur de 4 700 km, son débit de 7 500 à 21 000 m3 par seconde, et l'étendue de son bassin de 3 700 000 km2 , le Congo est le deuxième fleuve du monde après l'Amazone. Il prend sa source à Lwalaba, sur le haut plateau du Katanga, et se jette dans l'océan Atlantique. Il reçoit ses deux principaux affluents, l'Oubangui, réunion de l'Uele et du Mbomou, et le Kasaï, grossi par le Kwango, avant d'atteindre le Malebo Pool sur les rives duquel Kinshasa et Brazzaville se font face.
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+ De nombreux autres cours d'eau irriguent l'intégralité du territoire : la Lubundi, la Lufira, la Lomam, la Mongala, la Lulonga, l'Ikelemba, ainsi que le Sankuru, la Lukénié, le Kwango, la Maï-Ndombe, la N'djili, etc.[6].
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+ Les principaux lacs de la république démocratique du Congo sont généralement répartis en trois groupes :
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+ Le centre de la république démocratique du Congo est constitué d'une vaste cuvette alluviale couvrant environ un tiers du territoire et dont l'altitude s'étage entre 300 et 500 mètres. Sa végétation se compose de forêts équatoriales et de marais. Le bassin du fleuve Congo comporte un réseau hydrographique dense et de larges plaines inondables. Une pente régulière mène, au nord et à l'est, aux plateaux parsemés des vallées profondes de l'Oubangui, de l'Uele, de la Lukénié et du Lasaï (1 000 m) et à l'ouest, aux plateaux Batéké et de Lunda (1 200 m). À la frontière orientale, les grands rifts occupés par les lacs Tanganyika, Kivu, Édouard et Albert sont dominés par des môles granitiques (Rwenzori, 5 109 mètres) et des formations volcaniques (chaine des Virunga) parmi lesquelles le volcan actif Nyiragongo (3 470 mètres). Au sud-est s'étendent de hauts plateaux parsemés d'inselbergs (plateau du Katanga), des massifs aux sommets aplanis (monts Mitumba) et des fossés d'effondrement (lac Upemba). À l'ouest, une étroite bande sablonneuse et parfois marécageuse offre un accès à l'Atlantique[6].
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+ La deuxième guerre du Congo a fait des combats et des expulsions, qui ont eu des conséquences sur la nature. Une grande partie du pays est constituée de forêt tropicale. Des zones de conservation comprennent 11 % de l'aire du pays (2014)[7]. Cependant, l'extraction de cuivre, de cobalt et de diamants menace la forêt. La forêt humide est menacée par des projets d'hydroélectricité.
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+ La RD du Congo possède une importante diversité floristique et faunique. On y trouve de nombreuses espèces de mammifères dont des espèces au territoire restreint telles que le gorille des montagnes, le gorille de plaine, le bonobo ou chimpanzé nain, l'okapi, le rhinocéros blanc du Nord, le paon du Congo[7].
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+ Le pays compte également de nombreuses espèces d'oiseaux, de batraciens et de reptiles. La faune ichtyologique est représentée par une quarantaine de familles de poissons regroupant environ 1 000 espèces, dont environ 80 % vivent dans le système fluvial et le reste dans les lacs de l'Est[7].
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+ La république démocratique du Congo souffre fortement de la déforestation. Selon des projections de Greenpeace (2017), le pays pourrait perdre 40 % de ses forêts d’ici à 2050[8].
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+ Les plus anciennes traces de peuplement au Congo sont associées à un préacheuléen, découvert sur les sites archéologiques de la Mulundwa au Katanga, de Katanda 2 et de Sanga 5 au Kivu. Les galets taillés ou choppers ont un âge estimé à plus de 200 000 ans , sans qu'il soit possible d'être plus précis aujourd'hui.
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+ Le territoire de la république démocratique du Congo était anciennement peuplé uniquement par des chasseurs-collecteurs, peut-être en partie ancêtres des peuples pygmées actuels. Entre les traces d'un préacheuléen et l'arrivée des premiers villageois, le Congo sera toujours occupé par des groupes nomades, chasseurs-collecteurs, tailleurs de pierre, de cultures différentes.
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+ L'Acheuléen est attesté par de nombreuses découvertes isolées de bifaces et de hachereaux ainsi que par le site de La Kamoa au Katanga.
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+ Durant le IIe millénaire av. J.-C., le nord de l'Afrique équatoriale vit une vague de migrations de populations productrices de nourriture, néolithiques, parlant pour certaines des langues bantoues. Entre –3500 et –2000, une première occupation villageoise dont l'épicentre se trouvait au sud-Cameroun, aboutit à l'installation d'un mode de production néolithique dans le nord et l'ouest de l'Afrique centrale. Au Congo, les premières traces de ces populations se matérialisent vers –2600 par la dite « tradition Imbonga » près de Mbandaka et du lac Tumba, et par la « tradition Ngovo » au bas-Congo à partir de –2300. De l'autre côté du pays, au Kivu, on voit apparaître des villages de la « tradition Urewe ». Ces villages ne sont que l'extension occidentale de communautés productrices de nourriture, métallurgistes, installées surtout en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, dans l'ouest du Kenya et de la Tanzanie ; les plus anciennes traces y sont datées de –2600.
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+ La métallurgie du fer se développe de manière indépendante à ces installations, les plus anciennes traces se découvrent en Afrique centrale au nord-ouest (sud-Cameroun et zone de Bouar en Centrafrique), et au nord-est (région interlacustre). Au Congo-Kinshasa, le fer n'est pas connu dans la région occupée par la tradition Imbonga ; ce n'est que plus tard, entre les viie et ve siècle av. J.-C. que l'on travaillera ce métal (sites de Pikunda et de Munda)[9]. Vers la même époque, le bas-Congo connaît ses premières activités de production du fer dans le cadre de la tradition Kay Ladio qui suit dans le temps la tradition Ngovo. Au Kivu, dès l'installation des premières communautés villageoises, il est probable que le fer est présent, comme l'attestent les nombreux fours de réduction du fer bien connus au Rwanda et au Burundi.
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+ Plus tard, comme l'indiquent des recherches allemandes sur les affluents du fleuve Congo, ces premières populations vont lentement coloniser le cœur de la forêt équatoriale en suivant les axes des cours d'eau de l'aval vers l'amont ; des travaux espagnols dans l'Ituri suggèrent qu'il faut attendre –800 pour rencontrer les premiers villages dans certains secteurs de la forêt.
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+ Vers la fin du Moyen Âge, différentes populations, alors organisées en chefferie, s'édifient en royaumes (luba, kuba, lunda, kongo, etc.) qui, pour certains, voient leurs apogées correspondre aux premiers contacts avec les Européens du XVe siècle. Cette période est marquée par différents royaumes marchands, commerçant avec les esclavagistes sur la côte et entre eux à l’intérieur du continent.[réf. souhaitée] Certains royaumes s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres et possèdent des réseaux commerciaux par delà leurs frontières. Le commerce se fait par portage ou voie fluviale.
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+ Ces populations ne connaissaient pas la propriété privée, la terre cultivée en groupe ne se vend pas, les différents royaumes n’ont pas de frontières exactes (le territoire d'une petite ethnie comprend à peu près 5 000 km2).Les membres d'une même chefferie s'entraident gratuitement. La science non écrite se transmet d'une génération à l'autre, les enfants devant assumer le même métier que leurs parents. Les rois ou empereurs n’ont pas de véritable pouvoir. Ce sont plutôt les chefs de villages qui ont de l’autorité. Les royaumes sont plutôt le résultat d’unions temporaires de différents regroupements de villages de même langue pour se défendre contre une ethnie voisine.
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+ La traite des noirs sur la côte occidentale, du XVe au XIXe siècle, s’étend jusqu’à l’intérieur du continent et correspond, avec le commerce de l’ivoire, à l’essor économique ou au déclin des différents royaumes. Sur la côte occidentale, elle prend fin au milieu du XIXe siècle. Par contre, à cette époque, à l’est du pays, aujourd’hui Ituri et Kivu, les Arabo-Swahili, venus de Zanzibar, ne se contentent pas d'acheter les esclaves aux indigènes, ils fondent des sultanats. À partir de 1870 ces sultans étendent leur emprise jusqu'au bassin du Congo, et y fondent des villes telles Nyangwe ou Kasongo. En 1890, la zone sous influence arabe couvrait plus d'un tiers du territoire du Congo[10].
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+ Les Européens se limitèrent aux régions côtières du pays jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
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+ Les frontières de l'actuelle république démocratique du Congo ont été reconnues à l'issue de la conférence de Berlin qui s'est tenue de novembre 1884 à février 1885. Le 1er août 1885, Léopold II de Belgique accepta la souveraineté sur l'État indépendant du Congo. Le terme « indépendant » signifie que toutes les puissances coloniales reçoivent la garantie de pouvoir y accéder librement. La spécificité de ce régime colonial résida dans le fait que dans un premier temps le Congo fut considéré comme une possession personnelle et privée du roi. Géré sous une forme commerciale, le Congo est divisé en deux parties : l'une constituant le domaine de la couronne et l'autre attribuée à des entreprises privées sous forme de concessions[11].
70
+
71
+ Les richesses abondantes (caoutchouc, ivoire, mines, etc.) du Congo incitent la couronne et les compagnies concessionnaires à entreprendre l'exploitation brutale de sa population. Celle-ci diminue de moitié entre 1880 et 1926, au point que certains historiens désignent cette période comme un « holocauste oublié »[12].
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+
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+ En 1894 prend fin la campagne menée par les Belges contre les Sultans arabes trafiquants d'esclaves.
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+ En 1904, un rapport du consul britannique à Boma dénonce les corvées excessives imposées aux indigènes pour la production du caoutchouc.
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+ En 1908, le parlement belge, qui avait soutenu par des crédits et par l'envoi de troupes l'entreprise de colonisation du roi des Belges, accepte le transfert du Congo à la Belgique à la suite notamment de certaines critiques de la presse anglo-saxonne concernant la gestion des représentants du roi au Congo. Léopold II, roi des Belges, cède l’EIC à la Belgique, qui administre la colonie sous le nom de Congo belge jusqu'à son indépendance. Une charte coloniale est publiée pour la gestion du Congo mais des scandales ne tardent pas à éclater dans la presse belge.
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+
79
+ Le travail forcé a été utilisé[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27].
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+
81
+ Durant la Première Guerre mondiale, la force publique contribue victorieusement à la guerre au Cameroun et dans l'Est africain allemand par la victoire de Tabora.
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+ En 1928, l'épiscopat proteste contre les abus dans le recrutement de la main-d’œuvre autochtone.
84
+
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+ En 1940, le Congo entre en guerre du côté des Alliés. La force publique remporte les victoires de Saïo et d'Asosa contre les forces italiennes d'Abyssinie. Certains de ses éléments s'en iront combattre en Égypte et Palestine.
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+
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+ En 1948 est créée l'Université Lovanium.
88
+
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+ Dès les années 1940, dans ce qui était alors le Congo belge, deux tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale Léopoldville : celle des « gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) parlant le kikongo et celle des « gens d'en haut » parlant le lingala, venant de l'Équateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays.
90
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91
+ En 1957 se tiennent les premières élections communales dans trois villes du Congo.
92
+
93
+ La Belgique, qui croyait à la progressivité de la transition vers l'indépendance organisa les premières élections à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en 1957. L'ABAKO triompha inévitablement à Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel Patrice Lumumba, un Tetela du Kasaï, intelligent et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre « mouvement national congolais » MNC-Lumumba, plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji, Albert Kalonji étant aussi un Kasaïen unitariste.
94
+
95
+ Ces jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales compliquées du Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait au bout de cinq années la première démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes saillants :
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+
97
+ La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de manœuvres de ces partis dont se dégagent trois pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC-Kalonji, le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moïse Tshombé, conscient de la force économique de sa région et de l'intérêt de s'entendre avec l'Union minière du Haut Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d'Antoine Gizenga), le PNP (Parti national du peuple conduit par Albert Delvaux et Laurent Mbariko) Le LUKA (L'Union kwangolaise) par André Petipeti Tamata et Pierre Masikita.
98
+
99
+ Du 20 janvier au 20 février 1960, ce fut la Table Ronde de Bruxelles qui fixe au 30 juin suivant l'indépendance du Congo, et où représentants congolais et belges fixèrent les étapes suivantes :
100
+
101
+ Au moment de l'indépendance du pays, le roi des Belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue officielle) d'Afrique.
102
+
103
+ Le 30 juin 1960 l'indépendance du Congo belge est proclamée en tant que « république du Congo »[29],[30], Joseph Kasa-Vubu, Président; Lumumba Premier ministre.
104
+
105
+ En même temps, l'ancienne colonie française voisine du Moyen-Congo adoptait également le titre de « république du Congo »[31] à son indépendance, le 15 août 1960. Les deux pays se différenciaient en accolant le nom de leur capitale au nom du pays (Congo-Léopoldville, Congo-Brazzaville)[32].
106
+
107
+ Dans l'armée du nouvel État indépendant, les blancs gardent le pouvoir. La radio accuse alors les anciens colons de complot contre le nouvel État, ce qui provoque la colère des soldats bangalas et balubas qui se mettent à persécuter la communauté blanche. La Belgique menace alors d'intervenir militairement.
108
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+ Le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la direction de Kapenda Tshombé Moïse et à l'instigation de quelques colons belges, proclament l'indépendance de l'État du Katanga, en état de sécession depuis juin. Les autorités du Katanga créent alors leur propre monnaie et leur propre police. L'ONU propose sa médiation et Lumumba sollicite la venue des casques bleus.
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+ Le 20 aout 1960, fait sécession le Sud-Kasaï, qui avait également proclamé son indépendance avant l'indépendance du reste du Congo, le 14 juin 1960. Ainsi, le gouvernement central perd ses deux provinces minières. L'ONU ordonne à la Belgique de retirer ses troupes, mais, après plusieurs résolutions contradictoires, rejette l'option militaire et qualifie le conflit au Katanga de « conflit intérieur ». Le 12 aout, la Belgique signe un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l'indépendance du Katanga. Alors que Lumumba décide de réagir en envoyant des troupes reprendre la région, l'ONU revient sur sa position initiale et impose militairement un cessez-le-feu, empêchant l'entrée des troupes congolaises. Dans un télégramme en date du 26 aout, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba : « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite grande priorité dans notre action secrète »[33].
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+ Le 2 septembre 1960, le Premier ministre Lumumba appelle alors l'Union soviétique à l'aide. Les 5-14 septembre, lutte entre Joseph Kasa-Vubu et Lumumba. Les soldats balubas et bangalas n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils commettent alors un coup d'État, et renversent le Premier ministre.
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+ Au sein de l'armée, devenue complètement africaine, le général Mobutu Sese Seko prend les rênes et installe un gouvernement de commissaires. Mobutu est bientôt soutenu par les États-Unis, qui voient d'un mauvais œil le socialisme de Lumumba. Les médias occidentaux montrent en effet Lumumba du doigt et saluent la sécession katangaise comme seul rempart de la liberté individuelle contre l'étatisme.
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+ Le 17 janvier 1961, Lumumba est assassiné, il avait été déporté au Katanga par Mobutu. En 1962, le gouvernement central s'attèle à reconquérir les provinces sécessionnistes. Une fois Lumumba éliminé, la reprise du Katanga (renommé en 1971 Province du Shaba) et du Sud-Kasaï marqueront le début de l'ascension du général Mobutu Sese Seko. Les troupes de l'ONU, au départ immobiles, passeront soudainement à l'offensive avec les troupes de Mobutu pour reconquérir les deux provinces rebelles. En janvier 1963 prend fin la sécession katangaise.
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119
+ Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le général Mobutu Sese Seko, ce dernier entame à partir de 1972 une campagne d’« authenticité » afin de maintenir sa popularité. Le pays est renommé république du Zaïre le 27 octobre 1971 d’après un mot local pour rivière, et portera ce nom jusqu’en 1997. Dès lors il n’y aura plus de confusion avec la « République congolaise » voisine dont le nom va aussi être modifié en « république du Congo », mais les deux républiques du Congo étaient généralement distinguées par leur capitale : on parlait de Congo-Léopoldville et de Congo-Brazzaville. De même, le fleuve Congo est rebaptisé Zaïre et une nouvelle monnaie, le zaïre, divisé en 100 makuta (singulier likuta), remplace le franc.
120
+
121
+ Les noms des personnes sont africanisés. Le général Mobutu prend le nom de Mobutu Sese Seko et oblige tous ses concitoyens à supprimer les prénoms à connotation occidentale et à rajouter un « postnom ». L’abacost est promulgué, interdisant le port de costumes occidentaux, et de nombreuses villes sont rebaptisées.
122
+
123
+ À partir de 1974, de nombreux biens des étrangers sont confisqués (zaïrianisation), nombre d’étrangers commencent à quitter le pays. Le 25 janvier 1978, au moins 500 personnes au moins sont exécutées par le régime près de la ville d'Idiofa, à la suite de la rébellion d'un mouvement religieux. Les supposés chefs de ce mouvement sont pendus en public. En 1979, des centaines de chercheurs de diamants qui avaient organisé un trafic sont massacrés par les troupes d'élite à Mbujimayi[35].
124
+
125
+ L’économie se met à péricliter avec la hausse du prix du pétrole (double choc pétrolier) et la baisse de celui du cuivre. La corruption et la mauvaise gestion entrainent une inflation vertigineuse. La banque centrale de Kinshasa faisant l’objet de ponctions des dirigeants, le FMI impose en 1978 Erwin Blumenthal à la tête de la banque centrale pour endiguer les détournements d’argent mais celui-ci ne peut se maintenir longtemps. Les hauts fonctionnaires zaïrois investissent l’argent détourné sous forme d’avoirs dans des pays occidentaux. Le FMI accorde en 1981 au Zaïre un crédit de 1,2 milliard de dollars pour faciliter la phase de « relance » de l'économie. Le gouvernement licencie alors 35 000 fonctionnaires. Plus d'une trentaine d'entreprises publiques sont privatisées. En septembre 1983, la monnaie est dévaluée de 99,5 %[35].
126
+
127
+ Au début des années 1980, un enfant sur deux meurt avant l'âge de cinq ans. Le salaire moyen mensuel d'un ouvrier représente un peu plus de 10 dollars, alors qu'un sac de manioc de 45 kg coûte 52 dollars. L'agriculture d'auto-subsistance s'est de ce fait largement développée pour représenter 20 % du PIB en 1979, contre 12 % en 1976[35].
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+ En juillet 1983, Mobutu envoie au Tchad une force de 2 700 soldats pour soutenir le régime d'Hissène Habré menacé par des rebelles, qui sont de leur coté soutenus par la Libye. Ayant ainsi donné des gages d'« anti-kadhafisme », Mobutu se rend à Washington, où il obtint la prise en charge des frais de l'expédition zaïroise par le budget américain, mais aussi un rééchelonnement de la dette du Zaïre à l'égard des États-Unis et la garantie de nouveaux investissements américains dans le pays. Les tensions sont fortes avec la Ligue arabe du fait de ses bonnes relations avec Israël (qui prend notamment en main l'encadrement de sa garde personnelle, dont il doutait de la loyauté). Les tensions montent également avec l'Angola, où il soutient les rebelles de l'UNITA contre le régime procommuniste[35].
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+
131
+ En 1996, les tensions provenant de la guerre civile et du génocide des Tutsi au Rwanda se propagent au Zaïre. La milice Hutu rwandaise Interahamwe, ayant fui le Rwanda à la suite de l'installation d'un gouvernement Tutsi, s'est mise à utiliser les camps de réfugiés Hutus dans l'Est du Zaïre comme bases pour des raids contre le Rwanda.
132
+
133
+ Une manifestation anti-Banyamulenge (Tutsis congolais du Sud-Kivu).marque le début de la rébellion contre Mobutu, avec l'appui des pays voisins.
134
+
135
+ Le Rwanda disperse par la force les camps des réfugiés Hutus à la frontière et appelle à rentrer au pays. La majorité s'exécute, mais une partie, surtout les hommes en armes prennent la direction de l'ouest et la plupart d'entre eux disparaîtront dans la forêt, et une partie, tuée par l'armée rwandaise qui la poursuivait. Mobutu Sese Seko se fait soigner en Suisse, pendant que l'armée zaïroise brille par son absence dans la guerre contre la coalition anti-Mobutu pour la conquête du Zaïre.
136
+
137
+ Ces milices Hutu se sont vite associées avec les forces armées du Zaïre (FAZ) pour lancer une campagne contre les Tutsis congolais vivant dans l'Est du Zaïre[36].
138
+
139
+ Par la suite, une coalition des armées rwandaise et ougandaise, sous le couvert d'une petite milice Tutsi, a envahi le Zaïre afin de combattre la milice Hutu, de renverser le gouvernement de Mobutu et finalement, de prendre le contrôle des ressources minières du Zaïre.
140
+ Ils ont été très vite rejoints par différents hommes politiques du Zaïre, qui s'étaient opposés pendant nombre d'années sans succès à la dictature de Mobutu et qui voyaient une opportunité pour eux dans l'invasion de leur pays par deux des plus fortes armées de la région.
141
+
142
+ Cette coalition de quatre rébellions agrandie de deux armées étrangères et des figures d'opposition de longue date, menée par Laurent-Désiré Kabila, prend le 25 octobre le nom d'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Leur objectif, de manière plus large, était de chasser Mobutu et de prendre le contrôle des richesses du pays.
143
+
144
+ À la fin des années 1990, les « juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'État de projet[37] multiplient les contrats signés dans les zones de conflit de la république démocratique du Congo[38], même s'il reste compliqué d'extraire les métaux, cuivre et cobalt en raison des conflits.
145
+
146
+ Le 2 janvier 1997, Kinshasa annonce une réplique « foudroyante » contre les rebelles. Chute de Kisangani, troisième ville du pays le 15 mars. Le lendemain, Bruxelles estime que « l'époque Mobutu est révolue. »
147
+
148
+ Le 4 avril, chute de Mbujimayi, capitale du diamant, et dans les jours qui suivent, chutes de Kananga, Kolwezi, Kikwit, Lisala.
149
+
150
+ Le 4 mai 1997 se tient un face-à-face entre Mobutu Sese Seko et Laurent-Désiré Kabila sur un bateau sud-africain, l'Outeniqa, au large de Pointe-Noire en république du Congo.
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+
152
+ Le 17 mai 1997, les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent dans Kinshasa sans rencontrer de résistance. Kabila, depuis Lubumbashi, se déclare président du pays, qu'il rebaptise république démocratique du Congo. Mobutu, malade, trouve refuge à Gbadolite pour s'exiler ensuite au Maroc, où il décède en septembre à Rabat.
153
+
154
+ Quelques mois plus tard, le président Laurent-Désiré Kabila remercie toutes les forces armées étrangères qui l'ont aidé à renverser Mobutu, et leur demande de retourner dans leurs pays. Il avait peur que les officiers militaires rwandais qui commandaient son armée ne complotent un coup d'État contre lui dans le but de placer au pouvoir un Tutsi qui répondrait directement au président du Rwanda, Paul Kagame. Cette annonce n'a pas été bien accueillie par les gouvernements rwandais et ougandais, qui comptaient prendre le contrôle de leur grand voisin.[réf. nécessaire]
155
+
156
+ En février 1998, Tshisekedi est relégué au Kassaï, il sera liberé en juillet. Kabila nomme un chef d'état-major katangais à la place du Rwandais qui occupait ce poste, avant de remercier les soldats étrangers (juillet). Kinshasa rompt avec ses alliés rwandais et ougandais, et commence une rébellion contre Kabila, soutenue par Kigali, Kampala et Bujumbura. Le Zimbabwe, l'Angola, le Tchad et la Namibie interviennent militairement aux côtés de Kinshasa.
157
+
158
+ Deux mouvements rebelles apparaissent :
159
+
160
+ Ces deux mouvements, soutenus par les troupes rwandaises et ougandaises, déclenchent la deuxième guerre du Congo en attaquant, le 2 août 1998, l'armée encore fragile de la RDC. Le conflit durera jusqu'en 2002.
161
+
162
+ Le 10 août 1998, le président Laurent-Désiré Kabila et quasiment l'ensemble de son gouvernement se retirent à Lubumbashi, où s'organise la résistance militaire. Resté à Kinshasa en ministre de la guerre, Didier Mumengi, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, lance le mot d'ordre de résistance populaire. Il invente le slogan « la Paix se gagne » et organise des Forces d'auto-défense populaire (FAP). Les mouvements rebelles et leurs alliés rwandais et ougandais échouent à Kinshasa. L'Angola, le Zimbabwe et la Namibie s'impliquent militairement du côté du gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, pour défendre l'intégrité territoriale de la RDC, pays membre comme eux du SADC (Communauté de développement d’Afrique australe). La guerre s'enlise à l'Est du pays.
163
+
164
+ Pour tenter de rétablir la paix et l'intégrité du pays, l'ONU décide en 1999 l'envoi d'une mission internationale intérimaire de surveillance et de maintien de la paix, la MONUC, en attendant la présence d'appuis militaires de différents pays.
165
+
166
+ En mai 1999 intervient la première scission de la rébellion, qui sera suivi de plusieurs autres. En juillet-août, un accord de paix est signé à Lusaka, qui prévoit un Dialogue intercongolais pour jeter les bases d'un nouveau départ. Un premier combat rwando-ougandais a lieu sur le territoire congolais, à Kisangani. Kabila crée en novembre des unités d'auto-défense. En mai-juin 2000 de nouveaux combats rwando-ougandais ont lieu à Kisangani.
167
+
168
+ Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila est assassiné par un de ses gardes du corps. Son fils Joseph Kabila est désigné par le gouvernement pour assurer l'intérim (en attendant 'le rétablissement du blessé', que tous savent pourtant déjà décédé). Kinshasa reconnaît enfin le décès de Laurent-Désiré Kabila le 18 janvier.
169
+
170
+ Joseph Kabila, proclamé chef de l'État, prête serment le 26 janvier et appelle à des négociations pour la paix. À Gaborone, s'ouvre une réunion préparatoire au Dialogue intercongolais : celui-ci ne s'ouvrira officiellement à Addis-Abeba que le 15 octobre, et les négociations continuent sans mettre réellement fin au désordre.
171
+
172
+ En février 2001, un accord de paix est signé entre Kabila, le Rwanda et l'Ouganda, suivi de l'apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la paix de l'ONU, la MONUC, arrivent en avril, afin de soutenir les difficiles efforts de paix ou au moins soutenir le cessez-le-feu, protéger les populations et les organisations humanitaires prêtant assistance aux nombreux réfugiés et déplacés.
173
+
174
+ Cependant le conflit éclate à nouveau en janvier 2002 à la suite d'affrontements entre des groupes ethniques dans le Nord-est ; l'Ouganda et le Rwanda mettent alors fin au retrait de leurs troupes et en envoient de nouvelles. Des négociations entre Kabila et les chefs rebelles aboutissent à la signature d'un accord de paix par lequel Kabila devra désormais partager le pouvoir avec les anciens rebelles.
175
+
176
+ Le 15 février 2002 s'ouvre réellement en Afrique du Sud le Dialogue intercongolais : l'accord de paix est signé à Prétoria en décembre; le Dialogue sera clôturé en avril 2003.
177
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178
+ Le 4 avril 2003, la Cour d'ordre militaire (COM), condamne, sans convaincre, 30 personnes à mort pour l'assassinat de Laurent Kabila.
179
+
180
+ La même année se met en place le gouvernement de transition « 4+1 » (4 vice-présidents et un président) : Abdoulaye Yerodia Ndombasi (PPRD), Jean-Pierre Bemba (MLC), Azarias Ruberwa (RCD), Arthur Z'ahidi Ngoma (société civile), ainsi que Joseph Kabila (PPRD).
181
+
182
+ En juin 2003, l'armée rwandaise est la seule de toutes les armées étrangères à ne pas s'être retirée du Congo. L'essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le coltan[39].
183
+
184
+ En mars 2004 échoue une tentative de coup d'état attribuée à d'anciens mobutistes.
185
+
186
+ En mai 2004, des militaires banyamulenge déclenchent une mutinerie à Bukavu, sous les ordres du général tutsi congolais Laurent Nkunda, et prennent Bukavu le 2 juin. Ces mutins abandonnent la ville le 9 juin sous la pression internationale. Les 3 et 4 juin, dans les grandes villes congolaises, sont organisées des manifestations anti-rwandaises par des étudiants, qui tournent à l'émeute anti-Onu au Kivu. Le 11 juin, des membres de la garde présidentielle tentent un coup d'état. Le RCD-Goma suspend sa participation au gouvernement; il réviendra sur sa décision le 1er septembre.
187
+
188
+ En janvier 2005 des émeutes se déclenchent à Kinshasa lorsque la Commission électorale envisage publiquement un report de la date des élections, comme le lui permettent les textes. La MONUC déclenche une offensive militaire, médiatique et diplomatique contre les milices lendues et hemas, après la mort de neuf casques bleus banglashis, tués en Ituri par ces dernières. La Cour pénale internationale annonce ses premiers mandats d'arrêts pour 2005 dont un accusé en Ituri.
189
+
190
+ En mai, l'avant-projet de constitution est approuvé par le parlement. Fin juin, celui-ci décide de prolonger la transition de 6 mois. Un gouvernement de transition est établi jusqu'aux résultats de l'élection.
191
+
192
+ Une constitution est approuvée par les électeurs, et le 30 juillet 2006, les premières élections multipartites du Congo depuis son indépendance (en 1960) se tiennent :
193
+
194
+ Les résultats de l'élection sont contestés et cela se transforme en une lutte frontale, entre les partisans des deux partis, dans les rues de la capitale, Kinshasa, du 20 au 22 août 2006. Seize personnes sont tuées avant que la police et les troupes MONUC de l'ONU ne reprennent le contrôle de la ville.
195
+
196
+ Une nouvelle élection a lieu le 29 octobre 2006, et Kabila remporte 58 % des voix. Bien que tous les observateurs neutres se félicitent de ces élections, Bemba fait plusieurs déclarations publiques dénonçant des irrégularités dans les élections.
197
+
198
+ Le 6 décembre 2006, Joseph Kabila prête serment comme président de la République et le gouvernement de transition prend fin. La fragilité du nouveau gouvernement a permis l'installation d'affrontements répétés et de violations des droits de l'homme.
199
+
200
+ Dans l'affrontement se déroulant dans la région du Kivu, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) continuent de menacer la frontière rwandaise et le Banyarwandas ; le Rwanda soutient les rebelles du RCD-Goma (Rassemblement congolais pour la démocratie) contre Kinshasa; et une offensive rebelle ayant eu lieu fin octobre 2008 a causé une crise de réfugiés à Ituri, où les forces de MONUC se sont révélées incapables de maîtriser les nombreuses milices et groupes à l'origine du conflit d'Ituri.
201
+
202
+ Dans le Nord-Est, la LRA de Joseph Kony (LRA pour Lord's Resistance Army, l'Armée de résistance du Seigneur), s'est déplacée depuis sa base originelle en Ouganda (où elle a mené une rébellion pendant vingt ans) ou au Sud-Soudan, jusqu'en république démocratique du Congo, en 2005, et a établi des campements dans le parc national de Garamba[40].
203
+
204
+ Dans le Nord du Katanga, les Maï-Maï (anciennes milices créées par Laurent-Désiré Kabila pour lutter contre les milices rwandaises et ougandaises dans le Kivu, mais oubliées dans l'accord de Lusaka en 1999) ont échappé au contrôle de Kinshasa.
205
+
206
+ Depuis novembre 2010, l'ancienne mission de maintien de la paix de l'ONU, la MONUC qui n'était pas parvenue à désarmer les milices rwandaises, est renforcée militairement pour intervenir dans l'est du pays et devient la MONUSCO, mais plusieurs dissidences et révoltes persistent et de nombreuses violences continuent.
207
+
208
+ Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l'armée congolaise appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU chasse les rebelles du M23 des dernières positions qu'ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda, les rebelles déposent les armes et dissolvent leur mouvement en décembre 2013 dans un traité de paix signé à Nairobi.
209
+
210
+ En 2015, des tensions apparaissent dans la perspective de l'élection présidentielle de 2016 et d'un éventuel prolongement de mandat de Joseph Kabila[41]. L'article 70 de la Constitution du pays, datée de 2006, dispose que le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois[42]. Prétextant un délai supplémentaire de seize mois et un jour pour finaliser l’enregistrement des 30 millions d’électeurs, la commission électorale a annoncé le 20 août 2016, que l'élection présidentielle ne pouvait pas se dérouler avant juillet 2017[43]. Le 19 septembre 2016, lors d’un rassemblement à Kinshasa contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, au moins dix-sept personnes sont mortes (3 policiers et 14 civils) durant la manifestation[44]. Après la crise de confiance dans les institutions résultant de cette décision, des mouvements insurrectionnels sont signalés dans différentes provinces : milice Kamwina Napsu dans le Kasaï central, Bundu dia Kongo dans le Kongo central, Pygmées contre Bantous dans le Tanganyika, réactivation du M23. L'économie pâtit de la situation, et le phénomène des enfants-soldats est en recrudescence[45].
211
+
212
+ Le 11 octobre 2017, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, annonce que le scrutin pour remplacer Joseph Kabila ne pourra pas avoir lieu avant 504 jours, en raison du recensement encore en cours dans les régions du Kasaï, jusqu'en décembre 2017, puis de l’audit du fichier électoral par les experts, de l’élaboration de la loi portant répartition des sièges au parlement et de plusieurs autres opérations techniques et logistiques nécessaires avant la tenue des élections, prévue au premier semestre 2019. Ce nouveau report des élections suscite l'indignation de l'opposition, ainsi que nombre d'ONG[46].
213
+
214
+ Le 30 décembre 2018, les élections ont lieu et le 10 janvier 2019, le président de la CENI, Corneille Nangaa nomme Félix Tshisekedi comme président de la république démocratique du Congo.Le président Tshisekedi prête serment le 24 janvier 2019 au Palais de la Nation, résidence officielle des présidents congolais.
215
+
216
+ Félix Tshisekedi a noué une alliance de circonstance pendant la campagne électorale avec le parti de Joseph Kabila, devenu sénateur à vie et qui conserve ainsi une influence sur le pouvoir. Leur principal opposant, Martin Fayulu, donné un moment vainqueur de l'élection présidentielle, sur la base d'une fuite de données de la CENI et par la mission d’observation de l’Église catholique congolaise, est contraint de s'incliner devant le résultat annoncé, probablement truqué. La Cour constitutionnelle a rejeté son recours. Par cette alliance, Félix Tshisekedi joue aussi la stabilité et prépare la suite de son mandat en composant avec l'assemblée législative où le parti de Kabila possède 337 sièges sur 500[47],[48].
217
+
218
+ Le Congo est divisé en vingt-six provinces. Auparavant on en comptait onze (voir la carte ci-contre). Ces nouvelles subdivisions ont notamment pour objectif d'éloigner les risques de sécession de certaines grandes régions congolaises, comme le Katanga.
219
+
220
+ Les différents niveaux de subdivision sont les suivants[49] :
221
+
222
+ Note: Bandundu est la seule ville qui n'est pas restée chef-lieu de province après le redécoupage effectif.
223
+
224
+ En dehors des 26 chefs-lieux des provinces, la république démocratique du Congo a 9 villes socio-économiques[réf. nécessaire] :
225
+
226
+ Baraka, Bandundu, Beni, Boma, Butembo, Likasi, Mwene-Ditu, Uvira et Zongo.
227
+
228
+ L'actuel gouvernement est celui mené par le premier ministre Sylvestre Ilunga investi le 6 septembre 2019[53], en remplacement de celui de Bruno Tshibala[54].
229
+ Il compte 76,9% de personnalités n’ayant jamais pris part à un gouvernement. Au total, ce nouveau gouvernement comprend 66 membres : 42 sont issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme pro-kabila et 23 du Cap pour le changement (Cach), du président Félix Tshisekedi.
230
+
231
+ L'économie est essentiellement agricole (70 % des actifs) ou tournée vers l'exportation. Les minerais sont de grandes ressources. L'économie a été gravement frappée par la corruption et la mauvaise gestion depuis 1977. Ce qui explique le fort taux de contrebande, d'exportation illicite et d'activité minière clandestine. Les recettes gouvernementales et les exportations ont fortement diminué depuis 40 ans. L'économie a été ravagée par la guerre (1997-2005 : 5 millions de morts). Le plus gros partenaire commercial est depuis 2010 la Chine (importation, exportation, crédit).
232
+
233
+ Depuis la colonisation belge, l’économie est fortement tournée vers l’exportation, notamment grâce aux produits miniers. Aucune industrie de pointe n’a été développée par les colonisateurs ni par les gouvernements du Congo indépendant. Par exemple, le cuivre est extrait en grandes quantités, mais il doit être exporté pour être traité, avant de revenir importé sous des formes finies (câbles, fils électriques…).
234
+
235
+ La majeure partie de la population reste alors active dans l’agriculture bien que les terres cultivées ne représentent que 3 % du territoire. L'élite politique de Mobutu Sese Seko a détourné énormément d’argent des caisses de l'État. En effet, tous les hauts fonctionnaires mobutistes possédaient des avoirs dans presque tous les pays industrialisés et ont fait du Congo/Zaïre un des pays les plus endettés d’Afrique.
236
+
237
+ Dans le détail, la république démocratique du Congo possède un important potentiel de ressources naturelles et minérales[55]. Son économie s’est cependant drastiquement ralentie depuis le milieu des années 1980 à cause de détournements de fonds.
238
+
239
+ L’agriculture reste le principal secteur de l’économie. Les principales ressources agricoles sont le café, le bois (afromosia, ébène, wengé, iroko, sapelli, sipro, tiama, tola, kambala, lifaki…) et le caoutchouc.
240
+
241
+ La RDC se lance dans la mise en place de zones économiques spéciales pour encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises prévoient déjà d'en ouvrir une autre consacrée aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo)[56].
242
+
243
+ Les principales exploitations de cuivre et de cobalt sont dominées par la Gécamines et ses partenaires. Le diamant industriel est extrait par la MIBA. Mais dans un pays ravagé par la guerre civile, une grande partie de l'exploitation et l'exportation de produits miniers se fait clandestinement.
244
+
245
+ La république démocratique du Congo détiendrait 10 % des réserves mondiales connues d'or. Exploité dans des mines à ciel ouvert comme près de Mongbwalu, le minerai est l'objet de tous les trafics. Randgold Resources, une société sud-africaine, vient de lancer la construction d'une des plus grandes mines d'or d'Afrique dans la même région[57].
246
+
247
+ Voici une liste des ressources minières par province :
248
+
249
+ Le pays ne compte pas seulement une industrie minière, les grandes villes comptent aussi des industries alimentaire, textile, chimique, de montage (chanimetal) et des chantiers navals. Mais elle ne compte aucune industries de pointe[59].
250
+ L’industrie des télécommunications sans fil était d’abord sous le monopole de la compagnie Télécel. Depuis la libéralisation, elle se partage entre des sociétés comme Starcel Congo, Vodacom, Bharti Airtel, Orange, Sogetel, Supercell. Standard Telecom, Africell, etc.
251
+
252
+ Le tourisme a été ruiné par les guerres civiles[59].
253
+
254
+ La république démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde, une grande partie de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté et fait face à des inégalités très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Cette situation s'explique surtout par les différents conflits aux effets dévastateurs qu'a connus le pays, qui reste dépendant de l'aide internationale. L'indice de développement humain de la république démocratique du Congo est extrêmement bas, et il a été classé au dernier rang, 186e, comme le Niger en 2013, par le Programme des Nations unies pour le développement[60].
255
+
256
+ Les violations des droits de l'homme, – résultat des conflits armés – en particulier des enfants et des femmes, ont eu des répercussions très profondes au sein des populations. Ainsi, en 2002, 80 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 $ par jour et, en 2013, c'est 87,7 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1,25 $ par jour[60]. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n’ont aucun revenu. Les disparités régionales sont très fortes : les populations de l’Est du pays vivaient en moyenne avec 32 dollars par an et par habitant alors que celles du Sud disposaient de 138 dollars et celles de la province de Kinshasa de 323 dollars - dix fois plus qu’à l’est. La pauvreté se manifeste aussi par la malnutrition qui touche entre 30 et 50 % des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Cette situation a engendré la formation de nombreux groupes vulnérables (réfugiés, orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquent de soins et de nourriture[61].
257
+
258
+ En 2018, à la fin du dernier mandat du président Joseph Kabila, le Congo est classé 176e pays sur 200 sur l'indice de développement humain. La misère y est très grande, alors que les riches matières premières (cobalt, diamants, or) sont accaparées par des personnalités corrompues et des entreprises étrangères[62].
259
+
260
+ La RDC compte parmi les pays africains les plus confrontés au problème d'accaparement des terres[63].
261
+ Selon GRAIN, l'African Agriculture Fund (AAF), basé à Maurice - une filiale de l'agro-géant Feronia - a accaparé des terres en RDC[64].
262
+ De même pour l'eau, ressource particulièrement visée par cette problématique[65].
263
+
264
+ Du fait de la carence de l’État, le système éducatif au Congo est essentiellement financé par les parents[réf. nécessaire]. Les instituteurs perçoivent un salaire de moins de 100 $ par mois[réf. nécessaire].
265
+
266
+ Le taux de scolarisation a fortement progressé depuis la fin de la guerre civile en 2002. Le nombre d'enfants inscrits dans les écoles primaires est passé de 5,5 millions en 2002 à 13,8 millions en 2015, et celui des enfants et adolescents inscrits dans les écoles secondaires est passé de 2,8 millions en 2007 à 4,6 millions en 2015 d'après l'UNESCO[66]. En 2014, d'après une enquête EDS menée sur tout le territoire national, 82,4 % des enfants âgés de 6 à 11 ans fréquentaient effectivement l'école (83,4 % pour les garçons, 80,6 % pour les filles)[67]. Le programme national prévoyait l’école universelle à l’horizon 2015[61].
267
+
268
+ D'après la même enquête EDS de 2014, le taux d’analphabétisme de la population âgée de 15 à 49 ans était de 24,1 % (11,9 % pour les hommes ; 36,2 % pour les femmes), en forte chute ces dernières années : si le taux d'analphabétisme des 25−49 ans est de 28,5 %, il tombe à 17,6 % pour les 15−24 ans[68].
269
+
270
+ La recherche scientifique et technologique est menée tantôt sous la direction du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et tantôt sous la direction du ministère de la Recherche scientifique et technologique.
271
+
272
+ Relativement à sa taille, la république démocratique du Congo est peu peuplée ; la densité de population est comparable à la moyenne africaine. La population se concentre sur les plateaux, dans la savane près des fleuves et des lacs ; le nord et le centre du pays, domaine de la jungle, sont quasiment vides. L'exode rural a gonflé les villes. Les plus grandes agglomérations sont Kinshasa, Lubumbashi, Mbujimayi, Kananga, Kisangani, Bukavu.
273
+
274
+ La traite esclavagiste des Portugais à l’ouest et celle des Arabo-Swahilis à l'est a considérablement vidé le territoire. Le régime de Léopold II a conduit à des massacres de grande ampleur et a encore plus diminué la population. Ce n'est qu'avec la crise de 1929 et la fin de la Seconde Guerre mondiale que la population commence à augmenter rapidement.
275
+ La population est caractérisée par sa grande jeunesse, en 20xx?, 60 % des habitants ont moins de 20 ans. Durant la guerre interafricaine (1997-2005), 3,9 millions de Congolais sont décédés, majoritairement de maladies infectieuses dues à la malnutrition et à l'exode. C'est le conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale[69].
276
+
277
+ Environ 40 000 enfants travaillent sans protection et dans des conditions extrêmes de pénibilité dans le secteur informel des mines de cuivre et cobalt qui s'est chaotiquement développé depuis les années 1990, au profit de revendeurs et de compagnies privées (ex. : Chemaf, Somika, Rubamin, Volcano et notamment le Groupe Bazano via un comptoir appartenant à un Libanais pour faire traiter ses produits dans les usines Bazano de Likasi), sans respect du code minier ou du droit international du travail[70].
278
+
279
+ Après les nombreuses guerres en son sein et chez ses voisins, la république démocratique du Congo abritait environ 177 500 réfugiés et demandeurs d'asile à la fin de 2007. Ceux-ci provenaient de l'Angola, du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda et du Soudan[71].
280
+
281
+ De manière générale, les indicateurs sociaux ont des niveaux préoccupants : le taux de mortalité infantile est passé de 12,4 % en 1990 à 11,2 % en 2011, le taux de mortalité maternelle de 800 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 2 000 décès pour 100 000 naissances actuellement, l’espérance de vie est passée de 45,7 ans en 2000 à 48,7 ans 2013 contre une moyenne africaine de 55 ans, l’accès aux services de santé de base est inférieur à 26 pour cent, près des 3/4 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté multidimensionnel[60]. Le paludisme fait des ravages en RDC.
282
+
283
+ De plus, des maladies autrefois éradiquées comme la trypanosomiase, la lèpre et la peste ont resurgi, et la pandémie du VIH/sida touche 3 % de la population entre 15 et 49 ans. Le chiffre pourrait s’élever à 20-22 pour cent dans les provinces orientales où il y a encore quelques troubles. Selon les dernières estimations, environ 750 000 enfants ont perdu au moins un de leurs parents en raison de la maladie[61].
284
+
285
+ Cette situation perdure depuis déjà des décennies.
286
+
287
+ Les guerres répétitives et incessantes, usant du viol comme arme de découragement des camps adverses, ont causé d'énormes dégâts sur la population civile. Pratiqué par tous les groupes armés, hutus, maï-maïs, congolais et M23, depuis des dizaines d'années et sur toutes les tranches d'âge (des bébés de 18 mois ont été décomptés parmi les victimes), ce phénomène cause d'importants problèmes sanitaires, et a touché au moins 500 000 victimes depuis 1996[72]. Ces chiffres sont toutefois difficiles à vérifier et le nombre pourrait être bien supérieur.[réf. nécessaire]
288
+
289
+ En avril 2010, Margot Wallström, l'envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits, qualifie le pays de « capitale mondiale du viol »[73].
290
+ En 2011, selon une étude réalisée par trois chercheurs, quatre femmes seraient violées toutes les cinq minutes, soit presque une femme par minute[74].
291
+
292
+ Le peuple congolais est composé de plusieurs centaines d'ethnies — certains donnent le nombre de 200[4], 250[5],[75], plus de 365[76],[77], 400[78] ou 450[79],[80] — formant différents groupes. Néanmoins, de nombreuses langues et cultures de petites ethnies ont tendance à disparaître au profit de celles des grosses ethnies.
293
+
294
+ Groupe bantou (80 % de la population) :
295
+
296
+ Groupe soudanique central et ancienne population de Nubie :
297
+
298
+ Groupe nilotique :
299
+
300
+ Groupe pygmée :
301
+
302
+ En raison de l'absence de recensement en RDC depuis 1970[81], il est impossible de se baser sur des pourcentages fiables concernant la répartition des religions dans le pays. Néanmoins, la population congolaise est majoritairement chrétienne, départagée entre catholiques et protestants. L'islam est la deuxième religion en termes de nombre de fidèles. Cependant, il est également difficile d'évaluer le nombre exact de musulmans en RDC, étant donné la divergence des sources[82]. Il existe également encore des animistes, de l'ordre de 1 %.
303
+
304
+ La RDC est un des pays les plus dangereux pour la femme[83]. Ce pays a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1986[84]. Cependant, la tradition privilégie encore la place de l'homme[85]. Les femmes ont moins de droits que les hommes[86] et la femme reste soumise à l'autorité de son mari[85]. Les allocations familiales sont reversées directement à l'époux[85]. En général, c'est l'homme qui contrôle l’argent de la famille[86]. Traditionnellement, les femmes congolaises n'ont pas le droit d'hériter de terres[87]. Souvent, les femmes ne sont même pas autorisées à enregistrer des terres à leur nom[87]. Le mari a le droit de gérer la propriété de son épouse[88].
305
+
306
+ Le taux de scolarisation est en hausse, pourtant beaucoup de filles ne sont encore pas inscrites à l'école[85]. Parmi celles qui sont scolarisées, nombreuses sont celles qui interrompent leur formation [89]. Même si la situation s'améliore, les femmes occupent rarement des postes de décision.
307
+
308
+ Cependant, les femmes occupent une place croissante dans la politique en république démocratique du Congo. Le gouvernement qui siège depuis septembre 2019 comporte neuf femmes, soit 17% des postes[90]. Marie Tumba Nzeza est ministre des affaires étrangères. Néné Nkulu Ilunga est ministre de l’Emploi et du Travail. Béatrice Lomeya Atilite est nommée ministre d’État chargée du genre, famille et enfant.
309
+
310
+ La législation qui protège les femmes est peu appliquée[91]. Selon le Code de la Famille, les femmes mariées doivent avoir l'autorisation de leur mari pour lancer une action en justice[92]. Les mutilations génitales féminines sont interdites[93]. Les femmes sont surreprésentées dans les zones de conflit[94]. La prostitution reste courante[85]. L'accès à l'eau potable ou à l'électricité est un problème qui touche la vie quotidienne des femmes [85]. 75 % des personnes déplacées sont féminines[85].
311
+
312
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313
+
314
+ La culture congolaise est très diverse car le Congo-Kinshasa est composé d'une centaine de groupes ethniques, en majorité bantous, et s'étend de l'embouchure du fleuve Congo, puis dans la forêt du bassin du Congo jusqu’à la région des Grands Lacs et la savane.
315
+
316
+ Depuis la fin du XIXe siècle, les modes de vie traditionnels de la région ont changé à cause du colonialisme, la lutte pour l'indépendance, le long règne de Mobutu, et récemment, les première et seconde guerres du Congo. Malgré cela, les traditions et la culture congolaises ont su garder leurs particularités.
317
+
318
+ La Bibliothèque rétrospective de la Rd-Congo : 1960-2004, éditée par les Presses de la Médiathèque francophone de la Funa, recense plus de 9 000 notices bibliographiques, plaçant la république démocratique du Congo parmi les premiers pays d’Afrique francophone dans la publication d'œuvres.
319
+
320
+ Le français évolue constamment partout au Congo ; la capitale du Congo, Kinshasa, avait en 2008 87 % de francophones, ce nombre est passé à 92 % en 2010[95]. Le pays fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie, ainsi que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
321
+
322
+ La population du Congo parle entre 200 et plus de 400 langues selon le classement[5]. Sur le plan linguistique, il est l'un des pays les plus multilingues de toute l'Afrique. En effet, l'Atlas linguistique du Congo Kinshasa dénombre 221 langues pour une population totale (estimée en 1996) à 42,2 millions d'habitants, c'est-à-dire une langue par tranche de 190 000 locuteurs. Cependant, 186 langues appartiennent à la seule famille bantoue et elles sont parlées par plus de 80 % de la population congolaise. Les autres langues sont représentées par la famille nilo-saharienne. Tous les Congolais parlent l'une des quelque 200 langues « ethniques »[5], voire plus de 400 dialectes. En plus du français, langue officielle, la loi reconnaît quatre langues nationales : lingala, swahili, kikongo et tshiluba. La plupart des Congolais parlent plusieurs langues. Le français, le lingala (à l'ouest) et le swahili (à l'est) servent de langues véhiculaires.
323
+
324
+ La république démocratique du Congo est le deuxième pays francophone du monde, derrière la France. Une minorité grandissante parle couramment le français (33 millions de Congolais savent le lire et l'écrire, selon une estimation de l'OIF en 2014, soit 47 % de la population du pays[96]). En effet, langue officielle, le français est la langue principale de l'éducation, et la langue de l'administration, des médias et des affaires. Le français de la république démocratique du Congo, ancienne colonie belge, a beaucoup emprunté au français de Belgique et au wallon. Il a également développé des caractères propres et de nombreux néologismes[97].
325
+
326
+ 36 millions de Congolais utilisent le lingala comme première ou seconde langue, il est également parlé au Congo-Brazzaville, en Centrafrique et en Angola, ce qui peut faciliter les communications vers ces pays. Le lingala est ainsi une des grandes langues africaines, bien qu'il soit largement méconnu en dehors du continent. Le lingala, parlé initialement par les Ngala, s'est répandu car il était la langue la plus parlée par les militaires et les missionnaires pendant la colonisation belge. Il a connu son apogée sous Mobutu, car il était la langue du pouvoir et de la très populaire musique de Kinshasa[97].
327
+
328
+ Le swahili, qui compte 10 millions de locuteurs au Congo mais qui est aussi parlé dans de nombreux pays d'Afrique de l'Est, a été introduit au Congo avant la colonisation par le biais du commerce, en particulier celui des marchands d'esclaves. Les Kabila ont favorisé cette langue parlée dans leur région d'origine et elle est la seule avec le français à figurer sur les billets de banque[97].
329
+
330
+ Le kikongo (2 millions de locuteurs) est la langue des Bakongo des deux Congo, en Angola et Gabon. C'est la première langue d'Afrique centrale à avoir disposé d'une grammaire écrite lorsque le royaume du Kongo est entré en contact avec les Portugais en 1645[97].
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+ Vers les zones frontalières du Cabinda et de l'Angola, le pays compte quelques milliers de lusophones, mais leur nombre exact est inconnu.
333
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+ Vestige de la colonisation belge, le néerlandais qui fut la deuxième langue administrative du Congo belge de 1908 à 1960 n'est plus parlé que par quelque 100 000 à 250 000 personnes (plus de 200 000 en 1980) le plus souvent âgées de plus de 60−65 ans, mais aussi par des plus jeunes, éparpillées sur tout le territoire, qui sont le plus souvent des métis, ou retraités de l'ex-administration coloniale, souvent métis. Le néerlandais, dont les statistiques sont difficiles à établir, devient différent du néerlandais parlé en Belgique, ou aux Pays-Bas, car il n'est pas enseigné dans le pays. Isolé du néerlandais parlé en Belgique, ou aux Pays-Bas, le néerlandais parlé en RDC du Congo a tendance à avoir de nouveaux mots lingala, français, ou anglais, dans son vocabulaire, et surtout depuis 1980. Le Néerlandais en RDC, au vu de son isolement, d'une région à une autre, avec des groupes isolés de locuteurs, évolue avec les langues africaines. Le néerlandais reste cependant une langue de culture en RDC. Les archives, entre 1908 et 1960, sont bilingues français-néerlandais avec d'importantes variantes, avec même certains documents uniques en néerlandais. Les 15 plus grandes bibliothèques du pays ont un fonds de milliers de livres en néerlandais dont certains rares ou uniques. Les locuteurs du néerlandais sont le plus souvent bilingues néerlandais-français ou même néerlandais-anglais. Le néerlandais n'est plus une langue universitaire depuis 1971, et il a cessé d'être une langue administrative en 1961, quand fut choisie la langue française comme seule langue officielle par l'État congolais devenu indépendant. Cependant, en février 2014, l'ambassade des Pays-Bas à Kinshasa indiquait que le néerlandais était resté une langue bien vivante en RDC, et qu'après des recherches et statistiques, entre 410 000 et 500 000 personnes de tous âges parlaient Néerlandais en RDC, dispersés dans tout le pays. Cependant, l'avenir du néerlandais dans le pays reste incertain : il n'a plus aucun rôle officiel, et n'est pas enseigné. De plus, il n'offre aucune perspective, car l'anglais est parlé dans de nombreux pays voisins, et semble plus courant de nos jours.
335
+
336
+ L'anglais est très présent depuis l'arrivée de rebelles venus d'Ouganda, de Tanzanie, et du Rwanda pendant le conflit congolais. Le président Joseph Kabila a passé son enfance en Tanzanie, et parle plus couramment l'anglais que le français. Vu le chaos post-conflit, le recensement des anglophones n'était pas une priorité, et il ne l'est pas encore de nos jours. Le nombre de locuteurs devrait cependant s'élever à plusieurs milliers de locuteurs. Il est au moins plus parlé que le portugais. L'anglais est une langue commerciale, enseignée dans les universités du pays, et devient de plus en plus important, car il est la langue souvent utilisée par les soldats de l'ONU et par les réfugiés (et maintenant certains jeunes) de retour au pays qui étaient partis dans les pays anglophones voisins depuis les années 1960 (il y a plus de 300 000 jeunes citoyens de la république démocratique du Congo qui vivent dans les pays anglophones voisins des grands lacs et qui souhaitent rentrer, ou qui sont revenus en RDC).
337
+
338
+ Le Congo a une culture musicale très riche, sa musique connue sous le nom de rumba ou encore ndombolo fait danser toute l'Afrique. La musique congolaise a du succès par delà les frontières depuis les années 1960 aux côtés de la musique de la Côte d'Ivoire, de Guinée ou du Nigeria[réf. nécessaire]. Actuellement appelée soukous, elle a donné naissance à d'autres styles de musique comme le quassa-quassa et d'autres.
339
+
340
+ On situe cette génération entre les années 1930 et 1950, où la fusion de la musique tradition de la région de Léopoldville avec d'autres styles de musique, notamment afro-cubaine et haïtienne, mais aussi d'autres sont venus de l'Amérique latine, ce qui a donné naissance à des styles très variés. Mais le style cubain surpasse tout autre style et la musique congolaise obtient son premier nom : la rumba congolaise, et le chanteur le plus connu de cette époque est Wendo Kolosoy.
341
+
342
+ L'année 1953 marque le début de cette génération ; c'est celle qui a donné naissance à la musique congolaise moderne. Les artistes les plus connus sont les pionniers de la musique moderne : Grand Kallé avec son African Jazz, Luambo Makiadi Franco avec son « OK Jazz » devenus « TP OK Jazz », Tabu Ley Rochereau qui a formé « African fiesta » avec Nico KAsanda. Avec l'« African fiesta », Jeanot Bombenga et le Vox Africa, Conga de Jhonny Bokelo, Co - Bantous de Champro King, la musique du Congo est connue sous le nom de soukous qui prend ses racines dans la rumba des années 1950, et dont le nom est une déformation du mot « secousse ».
343
+
344
+ Elle est marquée par la naissance de groupe Zaïko Langa Langa qui produit des musiciens dont Papa Wemba qui à son tour a créé Viva La Musica, Koffi Olomidé, King Kester Emeneya issu de Viva La Musica, Pepe Kalle avec L'Empire Bakuba, Kanda Bongo Man, Tshala Muana avec le Mutuashi, Defao, Big star, Ntesa Nzitani Dalienst, Sam Mangwana, Mayaula Mayoni, Négro Succès, Thu Zahina, Géo Malebo, Bella Bella, Festivals des Maquisards, Les Grands Maquisards, Kintueni National, Zembe Zembe, Tabou National, Afrizam, Makinaloka, Kossa Kossa, Isifi Lokole, Yoka Lokole, etc.
345
+
346
+ Marqué par l'ascension du groupe musical Wenge Musica, c'est l'époque de la gloire de la musique congolaise. La musique du Congo prend le nom de « ndombolo ». les figures marquantes de cette époque sont les chanteurs Werrason, JB Mpiana, Koffi Olomidé, et leur groupe Wenge Musica Maison Mère et Quartier Latin International qui feront découvrir les deux stars congolaises Ferré Gola et Fally Ipupa.
347
+
348
+ La cinquième génération marque la naissance des deux plus grandes figures actuelles de cette génération s'agissant de Fally Ipupa (ex-musicien du groupe Quartier Latin de Koffi Olomidé durant 7 ans, de 1999 à 2006, en étant aussi à partir de 2002 jusqu'à son départ, chef d'orchestre) et de Ferré Gola (ex-musicien du groupe Wenge Musica de 1995 à 1997, puis co-fondateur du groupe Wenge Musica Maison Mère avec Werrason, Didier Masela et Adolphe Dominguez, de 1997 à 2004. De mai 2005 au mois de juin 2006, il se retrouvera aux côtés de son rival actuel, Fally, en intégrant le groupe Quartier Latin de Koffi Olomidé)
349
+
350
+ La cinquième génération débute en réalité en 2006 avec la sortie des premiers albums solos de Fally Ipupa et Ferré Gola étant respectivement Droit Chemin et Sens Interdit.
351
+
352
+ Les ingrédients principaux de la cuisine congolaise sont : poisson, viande, patate douce, haricot, tomate, riz, fufu, maïs, sorgho, bananes plantain et manioc presque toujours accompagnés de sauces typiques de chaque région. À part les fruits épluchés, on ne mange pas cru, le climat étant propice aux parasites. Les feuilles de manioc (pondu) sont consommées seules, en accompagnement ou servent pour la cuisson.
353
+
354
+ Le plat le plus courant est la muambe, poulet aux feuilles de manioc pilées (parfois à l'arachide), et à l'huile de palme, accompagné de riz ou de bananes plantains (makemba).
355
+
356
+ Le football est très populaire en république démocratique du Congo. L'équipe nationale de football a remporté deux fois la Coupe d'Afrique des nations (1968 et 1974). Elle a remporté deux fois le Championnat d'Afrique des nations (2009 et 2016). Elle a terminé à la troisième place de la Coupe d'Afrique des nations 1998 et de la Coupe d'Afrique des nations 2015. Deux clubs congolais ont gagné la Ligue des champions africaine : le TP Mazembe en 1967, 1968, 2009, 2010 et 2015 et l'AS Vita Club en 1973. Deux clubs ont gagné la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe : le TP Mazembe en 1980 et le DC Motema Pembe de Kinshasa en 1994. En 2010, le TP Mazembe est devenu le premier club non européen ou sud-américain a atteindre la finale de la Coupe du monde des clubs.
357
+
358
+ Le très célèbre combat de boxe du 30 octobre 1974 opposant Mohamed Ali à George Foreman, comptant pour le titre de champion du monde poids lourds de boxe anglaise s'est déroulé dans la ville de Kinshasa au stade Tata Raphaël.
359
+
360
+ Le rugby à XV est introduit par les Européens dans les années 1950, principalement au Sud-Est du pays par les mineurs, et à Kinshasa par les militaires français[99].
361
+
362
+ Le rugby à XIII se développe également dans la République : il y est introduit à partir des années 2010, la plupart des équipes étant principalement situées dans le province du Sud-Kivu[100],[101].
363
+
364
+ Plusieurs de ces jours fériés ont remplacé des jours fériés des régimes précédents[105].
365
+
366
+ La république démocratique du Congo a pour codes :
367
+
368
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/6143.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,368 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+
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+
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+
4
+
5
+ (kg) Repubilika ya Kôngo ya Dimokalasi
6
+
7
+ (sw) Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo
8
+
9
+ (ln) Republíki ya Kongó Demokratíki
10
+
11
+ (lua) Ditunga dia Kongu wa Mungalaata
12
+
13
+ 4° 24′ S, 15° 24′ E
14
+
15
+ modifier
16
+
17
+ La République démocratique du Congo[a] Écouter (en kikongo Repubilika ya Kongo Demokratiki, en swahili Jamhuri ya Kidemokrasia ya Kongo, en lingala Republíki ya Kongó Demokratíki, en tshiluba Ditunga dia Kongu wa Mungalaata) est un pays d'Afrique centrale. C'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Éthiopie et l'Égypte) ainsi que le pays francophone le plus peuplé[4].
18
+
19
+ Le pays est aussi appelé plus simplement Congo, ou plus souvent RDC, Congo-Kinshasa ou RD Congo pour le différencier de la république du Congo voisine, elle-même appelée « Congo-Brazzaville » pour la même raison. De 1908 à 1960, cette ancienne colonie était appelée Congo belge mais aussi « Congo-Léopoldville » jusqu'en 1966, date du changement de nom de la capitale en Kinshasa. Avec la zaïrianisation, le pays s'est appelé Zaïre de 1971 à 1997.
20
+
21
+ La RDC est le deuxième plus vaste pays d'Afrique après l'Algérie. Il s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Le Nord du pays est un des plus grands domaines de forêt équatoriale au monde, l’Est du pays borde le grand rift est-africain, domaine des montagnes, des collines, des Grands Lacs mais aussi des volcans. Le Sud et le centre, domaine des savanes arborées, forment un haut plateau riche en minerais. À l’extrême ouest, une quarantaine de kilomètres au nord de l'embouchure du fleuve Congo s’étale une côte sur l’océan Atlantique. Le pays partage ses frontières avec l’enclave de Cabinda (Angola) à l'ouest-sud-ouest, la république du Congo à l’ouest, la République centrafricaine au nord, le Soudan du Sud au nord-est, l’Ouganda à l'est-nord-est, le Rwanda et le Burundi à l'est, la Tanzanie à l’est-sud-est, la Zambie au sud-sud-est et l’Angola au sud-ouest[5]. La RDC est membre de l’Organisation internationale de la francophonie depuis 1977.
22
+
23
+ Plusieurs centaines d’ethnies forment la population du pays ; le français est la langue officielle et quatre langues bantoues (le lingala, le kikongo, le swahili et le tshiluba) ont le statut de langue nationale. L'économie repose principalement sur le secteur primaire (agriculture et exploitation minière).
24
+
25
+ Le pays est instable et, après deux guerres civiles, il voit depuis 2016 resurgir plusieurs milices.
26
+
27
+ La république démocratique du Congo s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo, véritable colonne vertébrale du pays. Grand comme quatre fois la France, quatre-vingt fois la Belgique, une fois et demie plus grand que le Québec (Canada)[5], ou encore grand comme la partie des États-Unis située à l'est du Mississippi, c'est le 11e État du monde par sa taille avec ses 2 345 409 km2.
28
+
29
+ Le fleuve Congo donne au pays son seul accès à l'océan Atlantique dans la ville portuaire de Banana (dans un étroit corridor sur la rive droite du fleuve traversant le territoire de l'Angola, qui dispose de la rive gauche, et dont il crée une petite exclave sur la côte atlantique entre le nord du fleuve et la frontière de l'enclave angolaise du Cabinda).
30
+
31
+ En raison de sa grande superficie, de sa localisation au centre de l'Afrique, de ses énormes richesses naturelles et de son importante population, la république démocratique du Congo est l'un des « géants » de l'Afrique[5]. Elle est traversée par l'équateur et comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.
32
+
33
+ Par sa longueur de 4 700 km, son débit de 7 500 à 21 000 m3 par seconde, et l'étendue de son bassin de 3 700 000 km2 , le Congo est le deuxième fleuve du monde après l'Amazone. Il prend sa source à Lwalaba, sur le haut plateau du Katanga, et se jette dans l'océan Atlantique. Il reçoit ses deux principaux affluents, l'Oubangui, réunion de l'Uele et du Mbomou, et le Kasaï, grossi par le Kwango, avant d'atteindre le Malebo Pool sur les rives duquel Kinshasa et Brazzaville se font face.
34
+
35
+ De nombreux autres cours d'eau irriguent l'intégralité du territoire : la Lubundi, la Lufira, la Lomam, la Mongala, la Lulonga, l'Ikelemba, ainsi que le Sankuru, la Lukénié, le Kwango, la Maï-Ndombe, la N'djili, etc.[6].
36
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37
+ Les principaux lacs de la république démocratique du Congo sont généralement répartis en trois groupes :
38
+
39
+ Le centre de la république démocratique du Congo est constitué d'une vaste cuvette alluviale couvrant environ un tiers du territoire et dont l'altitude s'étage entre 300 et 500 mètres. Sa végétation se compose de forêts équatoriales et de marais. Le bassin du fleuve Congo comporte un réseau hydrographique dense et de larges plaines inondables. Une pente régulière mène, au nord et à l'est, aux plateaux parsemés des vallées profondes de l'Oubangui, de l'Uele, de la Lukénié et du Lasaï (1 000 m) et à l'ouest, aux plateaux Batéké et de Lunda (1 200 m). À la frontière orientale, les grands rifts occupés par les lacs Tanganyika, Kivu, Édouard et Albert sont dominés par des môles granitiques (Rwenzori, 5 109 mètres) et des formations volcaniques (chaine des Virunga) parmi lesquelles le volcan actif Nyiragongo (3 470 mètres). Au sud-est s'étendent de hauts plateaux parsemés d'inselbergs (plateau du Katanga), des massifs aux sommets aplanis (monts Mitumba) et des fossés d'effondrement (lac Upemba). À l'ouest, une étroite bande sablonneuse et parfois marécageuse offre un accès à l'Atlantique[6].
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41
+ La deuxième guerre du Congo a fait des combats et des expulsions, qui ont eu des conséquences sur la nature. Une grande partie du pays est constituée de forêt tropicale. Des zones de conservation comprennent 11 % de l'aire du pays (2014)[7]. Cependant, l'extraction de cuivre, de cobalt et de diamants menace la forêt. La forêt humide est menacée par des projets d'hydroélectricité.
42
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43
+ La RD du Congo possède une importante diversité floristique et faunique. On y trouve de nombreuses espèces de mammifères dont des espèces au territoire restreint telles que le gorille des montagnes, le gorille de plaine, le bonobo ou chimpanzé nain, l'okapi, le rhinocéros blanc du Nord, le paon du Congo[7].
44
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45
+ Le pays compte également de nombreuses espèces d'oiseaux, de batraciens et de reptiles. La faune ichtyologique est représentée par une quarantaine de familles de poissons regroupant environ 1 000 espèces, dont environ 80 % vivent dans le système fluvial et le reste dans les lacs de l'Est[7].
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+ La république démocratique du Congo souffre fortement de la déforestation. Selon des projections de Greenpeace (2017), le pays pourrait perdre 40 % de ses forêts d’ici à 2050[8].
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+ Les plus anciennes traces de peuplement au Congo sont associées à un préacheuléen, découvert sur les sites archéologiques de la Mulundwa au Katanga, de Katanda 2 et de Sanga 5 au Kivu. Les galets taillés ou choppers ont un âge estimé à plus de 200 000 ans , sans qu'il soit possible d'être plus précis aujourd'hui.
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+ Le territoire de la république démocratique du Congo était anciennement peuplé uniquement par des chasseurs-collecteurs, peut-être en partie ancêtres des peuples pygmées actuels. Entre les traces d'un préacheuléen et l'arrivée des premiers villageois, le Congo sera toujours occupé par des groupes nomades, chasseurs-collecteurs, tailleurs de pierre, de cultures différentes.
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+ L'Acheuléen est attesté par de nombreuses découvertes isolées de bifaces et de hachereaux ainsi que par le site de La Kamoa au Katanga.
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+ Durant le IIe millénaire av. J.-C., le nord de l'Afrique équatoriale vit une vague de migrations de populations productrices de nourriture, néolithiques, parlant pour certaines des langues bantoues. Entre –3500 et –2000, une première occupation villageoise dont l'épicentre se trouvait au sud-Cameroun, aboutit à l'installation d'un mode de production néolithique dans le nord et l'ouest de l'Afrique centrale. Au Congo, les premières traces de ces populations se matérialisent vers –2600 par la dite « tradition Imbonga » près de Mbandaka et du lac Tumba, et par la « tradition Ngovo » au bas-Congo à partir de –2300. De l'autre côté du pays, au Kivu, on voit apparaître des villages de la « tradition Urewe ». Ces villages ne sont que l'extension occidentale de communautés productrices de nourriture, métallurgistes, installées surtout en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, dans l'ouest du Kenya et de la Tanzanie ; les plus anciennes traces y sont datées de –2600.
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+ La métallurgie du fer se développe de manière indépendante à ces installations, les plus anciennes traces se découvrent en Afrique centrale au nord-ouest (sud-Cameroun et zone de Bouar en Centrafrique), et au nord-est (région interlacustre). Au Congo-Kinshasa, le fer n'est pas connu dans la région occupée par la tradition Imbonga ; ce n'est que plus tard, entre les viie et ve siècle av. J.-C. que l'on travaillera ce métal (sites de Pikunda et de Munda)[9]. Vers la même époque, le bas-Congo connaît ses premières activités de production du fer dans le cadre de la tradition Kay Ladio qui suit dans le temps la tradition Ngovo. Au Kivu, dès l'installation des premières communautés villageoises, il est probable que le fer est présent, comme l'attestent les nombreux fours de réduction du fer bien connus au Rwanda et au Burundi.
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+ Plus tard, comme l'indiquent des recherches allemandes sur les affluents du fleuve Congo, ces premières populations vont lentement coloniser le cœur de la forêt équatoriale en suivant les axes des cours d'eau de l'aval vers l'amont ; des travaux espagnols dans l'Ituri suggèrent qu'il faut attendre –800 pour rencontrer les premiers villages dans certains secteurs de la forêt.
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+ Vers la fin du Moyen Âge, différentes populations, alors organisées en chefferie, s'édifient en royaumes (luba, kuba, lunda, kongo, etc.) qui, pour certains, voient leurs apogées correspondre aux premiers contacts avec les Européens du XVe siècle. Cette période est marquée par différents royaumes marchands, commerçant avec les esclavagistes sur la côte et entre eux à l’intérieur du continent.[réf. souhaitée] Certains royaumes s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres et possèdent des réseaux commerciaux par delà leurs frontières. Le commerce se fait par portage ou voie fluviale.
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+ Ces populations ne connaissaient pas la propriété privée, la terre cultivée en groupe ne se vend pas, les différents royaumes n’ont pas de frontières exactes (le territoire d'une petite ethnie comprend à peu près 5 000 km2).Les membres d'une même chefferie s'entraident gratuitement. La science non écrite se transmet d'une génération à l'autre, les enfants devant assumer le même métier que leurs parents. Les rois ou empereurs n’ont pas de véritable pouvoir. Ce sont plutôt les chefs de villages qui ont de l’autorité. Les royaumes sont plutôt le résultat d’unions temporaires de différents regroupements de villages de même langue pour se défendre contre une ethnie voisine.
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+ La traite des noirs sur la côte occidentale, du XVe au XIXe siècle, s’étend jusqu’à l’intérieur du continent et correspond, avec le commerce de l’ivoire, à l’essor économique ou au déclin des différents royaumes. Sur la côte occidentale, elle prend fin au milieu du XIXe siècle. Par contre, à cette époque, à l’est du pays, aujourd’hui Ituri et Kivu, les Arabo-Swahili, venus de Zanzibar, ne se contentent pas d'acheter les esclaves aux indigènes, ils fondent des sultanats. À partir de 1870 ces sultans étendent leur emprise jusqu'au bassin du Congo, et y fondent des villes telles Nyangwe ou Kasongo. En 1890, la zone sous influence arabe couvrait plus d'un tiers du territoire du Congo[10].
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+ Les Européens se limitèrent aux régions côtières du pays jusqu’à la moitié du XIXe siècle.
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+ Les frontières de l'actuelle république démocratique du Congo ont été reconnues à l'issue de la conférence de Berlin qui s'est tenue de novembre 1884 à février 1885. Le 1er août 1885, Léopold II de Belgique accepta la souveraineté sur l'État indépendant du Congo. Le terme « indépendant » signifie que toutes les puissances coloniales reçoivent la garantie de pouvoir y accéder librement. La spécificité de ce régime colonial résida dans le fait que dans un premier temps le Congo fut considéré comme une possession personnelle et privée du roi. Géré sous une forme commerciale, le Congo est divisé en deux parties : l'une constituant le domaine de la couronne et l'autre attribuée à des entreprises privées sous forme de concessions[11].
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+ Les richesses abondantes (caoutchouc, ivoire, mines, etc.) du Congo incitent la couronne et les compagnies concessionnaires à entreprendre l'exploitation brutale de sa population. Celle-ci diminue de moitié entre 1880 et 1926, au point que certains historiens désignent cette période comme un « holocauste oublié »[12].
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+ En 1894 prend fin la campagne menée par les Belges contre les Sultans arabes trafiquants d'esclaves.
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+ En 1904, un rapport du consul britannique à Boma dénonce les corvées excessives imposées aux indigènes pour la production du caoutchouc.
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+ En 1908, le parlement belge, qui avait soutenu par des crédits et par l'envoi de troupes l'entreprise de colonisation du roi des Belges, accepte le transfert du Congo à la Belgique à la suite notamment de certaines critiques de la presse anglo-saxonne concernant la gestion des représentants du roi au Congo. Léopold II, roi des Belges, cède l’EIC à la Belgique, qui administre la colonie sous le nom de Congo belge jusqu'à son indépendance. Une charte coloniale est publiée pour la gestion du Congo mais des scandales ne tardent pas à éclater dans la presse belge.
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+ Le travail forcé a été utilisé[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27].
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+ Durant la Première Guerre mondiale, la force publique contribue victorieusement à la guerre au Cameroun et dans l'Est africain allemand par la victoire de Tabora.
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+ En 1928, l'épiscopat proteste contre les abus dans le recrutement de la main-d’œuvre autochtone.
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+ En 1940, le Congo entre en guerre du côté des Alliés. La force publique remporte les victoires de Saïo et d'Asosa contre les forces italiennes d'Abyssinie. Certains de ses éléments s'en iront combattre en Égypte et Palestine.
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+ En 1948 est créée l'Université Lovanium.
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+ Dès les années 1940, dans ce qui était alors le Congo belge, deux tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale Léopoldville : celle des « gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) parlant le kikongo et celle des « gens d'en haut » parlant le lingala, venant de l'Équateur d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays.
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+ En 1957 se tiennent les premières élections communales dans trois villes du Congo.
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+
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+ La Belgique, qui croyait à la progressivité de la transition vers l'indépendance organisa les premières élections à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en 1957. L'ABAKO triompha inévitablement à Léopoldville et cela impressionna certains unitaristes, tel Patrice Lumumba, un Tetela du Kasaï, intelligent et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre « mouvement national congolais » MNC-Lumumba, plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji, Albert Kalonji étant aussi un Kasaïen unitariste.
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+ Ces jeunes rivalités politiques confrontées aux structures tribales compliquées du Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait au bout de cinq années la première démocratie parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes saillants :
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+ La suite de l'année 1959 voit d'abord l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées par toutes sortes de manœuvres de ces partis dont se dégagent trois pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et le MNC-Kalonji, le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga, Moïse Tshombé, conscient de la force économique de sa région et de l'intérêt de s'entendre avec l'Union minière du Haut Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d'Antoine Gizenga), le PNP (Parti national du peuple conduit par Albert Delvaux et Laurent Mbariko) Le LUKA (L'Union kwangolaise) par André Petipeti Tamata et Pierre Masikita.
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+ Du 20 janvier au 20 février 1960, ce fut la Table Ronde de Bruxelles qui fixe au 30 juin suivant l'indépendance du Congo, et où représentants congolais et belges fixèrent les étapes suivantes :
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101
+ Au moment de l'indépendance du pays, le roi des Belges se rendit en personne à Léopoldville (future Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue officielle) d'Afrique.
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+ Le 30 juin 1960 l'indépendance du Congo belge est proclamée en tant que « république du Congo »[29],[30], Joseph Kasa-Vubu, Président; Lumumba Premier ministre.
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105
+ En même temps, l'ancienne colonie française voisine du Moyen-Congo adoptait également le titre de « république du Congo »[31] à son indépendance, le 15 août 1960. Les deux pays se différenciaient en accolant le nom de leur capitale au nom du pays (Congo-Léopoldville, Congo-Brazzaville)[32].
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+ Dans l'armée du nouvel État indépendant, les blancs gardent le pouvoir. La radio accuse alors les anciens colons de complot contre le nouvel État, ce qui provoque la colère des soldats bangalas et balubas qui se mettent à persécuter la communauté blanche. La Belgique menace alors d'intervenir militairement.
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+ Le 11 juillet 1960, les dignitaires du Katanga, sous la direction de Kapenda Tshombé Moïse et à l'instigation de quelques colons belges, proclament l'indépendance de l'État du Katanga, en état de sécession depuis juin. Les autorités du Katanga créent alors leur propre monnaie et leur propre police. L'ONU propose sa médiation et Lumumba sollicite la venue des casques bleus.
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+ Le 20 aout 1960, fait sécession le Sud-Kasaï, qui avait également proclamé son indépendance avant l'indépendance du reste du Congo, le 14 juin 1960. Ainsi, le gouvernement central perd ses deux provinces minières. L'ONU ordonne à la Belgique de retirer ses troupes, mais, après plusieurs résolutions contradictoires, rejette l'option militaire et qualifie le conflit au Katanga de « conflit intérieur ». Le 12 aout, la Belgique signe un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l'indépendance du Katanga. Alors que Lumumba décide de réagir en envoyant des troupes reprendre la région, l'ONU revient sur sa position initiale et impose militairement un cessez-le-feu, empêchant l'entrée des troupes congolaises. Dans un télégramme en date du 26 aout, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba : « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite grande priorité dans notre action secrète »[33].
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+ Le 2 septembre 1960, le Premier ministre Lumumba appelle alors l'Union soviétique à l'aide. Les 5-14 septembre, lutte entre Joseph Kasa-Vubu et Lumumba. Les soldats balubas et bangalas n'étant pas représentés dans le gouvernement, ils commettent alors un coup d'État, et renversent le Premier ministre.
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+ Au sein de l'armée, devenue complètement africaine, le général Mobutu Sese Seko prend les rênes et installe un gouvernement de commissaires. Mobutu est bientôt soutenu par les États-Unis, qui voient d'un mauvais œil le socialisme de Lumumba. Les médias occidentaux montrent en effet Lumumba du doigt et saluent la sécession katangaise comme seul rempart de la liberté individuelle contre l'étatisme.
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+ Le 17 janvier 1961, Lumumba est assassiné, il avait été déporté au Katanga par Mobutu. En 1962, le gouvernement central s'attèle à reconquérir les provinces sécessionnistes. Une fois Lumumba éliminé, la reprise du Katanga (renommé en 1971 Province du Shaba) et du Sud-Kasaï marqueront le début de l'ascension du général Mobutu Sese Seko. Les troupes de l'ONU, au départ immobiles, passeront soudainement à l'offensive avec les troupes de Mobutu pour reconquérir les deux provinces rebelles. En janvier 1963 prend fin la sécession katangaise.
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+ Dans les années qui suivent la prise du pouvoir par le général Mobutu Sese Seko, ce dernier entame à partir de 1972 une campagne d’« authenticité » afin de maintenir sa popularité. Le pays est renommé république du Zaïre le 27 octobre 1971 d’après un mot local pour rivière, et portera ce nom jusqu’en 1997. Dès lors il n’y aura plus de confusion avec la « République congolaise » voisine dont le nom va aussi être modifié en « république du Congo », mais les deux républiques du Congo étaient généralement distinguées par leur capitale : on parlait de Congo-Léopoldville et de Congo-Brazzaville. De même, le fleuve Congo est rebaptisé Zaïre et une nouvelle monnaie, le zaïre, divisé en 100 makuta (singulier likuta), remplace le franc.
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+ Les noms des personnes sont africanisés. Le général Mobutu prend le nom de Mobutu Sese Seko et oblige tous ses concitoyens à supprimer les prénoms à connotation occidentale et à rajouter un « postnom ». L’abacost est promulgué, interdisant le port de costumes occidentaux, et de nombreuses villes sont rebaptisées.
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123
+ À partir de 1974, de nombreux biens des étrangers sont confisqués (zaïrianisation), nombre d’étrangers commencent à quitter le pays. Le 25 janvier 1978, au moins 500 personnes au moins sont exécutées par le régime près de la ville d'Idiofa, à la suite de la rébellion d'un mouvement religieux. Les supposés chefs de ce mouvement sont pendus en public. En 1979, des centaines de chercheurs de diamants qui avaient organisé un trafic sont massacrés par les troupes d'élite à Mbujimayi[35].
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+ L’économie se met à péricliter avec la hausse du prix du pétrole (double choc pétrolier) et la baisse de celui du cuivre. La corruption et la mauvaise gestion entrainent une inflation vertigineuse. La banque centrale de Kinshasa faisant l’objet de ponctions des dirigeants, le FMI impose en 1978 Erwin Blumenthal à la tête de la banque centrale pour endiguer les détournements d’argent mais celui-ci ne peut se maintenir longtemps. Les hauts fonctionnaires zaïrois investissent l’argent détourné sous forme d’avoirs dans des pays occidentaux. Le FMI accorde en 1981 au Zaïre un crédit de 1,2 milliard de dollars pour faciliter la phase de « relance » de l'économie. Le gouvernement licencie alors 35 000 fonctionnaires. Plus d'une trentaine d'entreprises publiques sont privatisées. En septembre 1983, la monnaie est dévaluée de 99,5 %[35].
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127
+ Au début des années 1980, un enfant sur deux meurt avant l'âge de cinq ans. Le salaire moyen mensuel d'un ouvrier représente un peu plus de 10 dollars, alors qu'un sac de manioc de 45 kg coûte 52 dollars. L'agriculture d'auto-subsistance s'est de ce fait largement développée pour représenter 20 % du PIB en 1979, contre 12 % en 1976[35].
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+ En juillet 1983, Mobutu envoie au Tchad une force de 2 700 soldats pour soutenir le régime d'Hissène Habré menacé par des rebelles, qui sont de leur coté soutenus par la Libye. Ayant ainsi donné des gages d'« anti-kadhafisme », Mobutu se rend à Washington, où il obtint la prise en charge des frais de l'expédition zaïroise par le budget américain, mais aussi un rééchelonnement de la dette du Zaïre à l'égard des États-Unis et la garantie de nouveaux investissements américains dans le pays. Les tensions sont fortes avec la Ligue arabe du fait de ses bonnes relations avec Israël (qui prend notamment en main l'encadrement de sa garde personnelle, dont il doutait de la loyauté). Les tensions montent également avec l'Angola, où il soutient les rebelles de l'UNITA contre le régime procommuniste[35].
130
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131
+ En 1996, les tensions provenant de la guerre civile et du génocide des Tutsi au Rwanda se propagent au Zaïre. La milice Hutu rwandaise Interahamwe, ayant fui le Rwanda à la suite de l'installation d'un gouvernement Tutsi, s'est mise à utiliser les camps de réfugiés Hutus dans l'Est du Zaïre comme bases pour des raids contre le Rwanda.
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+ Une manifestation anti-Banyamulenge (Tutsis congolais du Sud-Kivu).marque le début de la rébellion contre Mobutu, avec l'appui des pays voisins.
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+ Le Rwanda disperse par la force les camps des réfugiés Hutus à la frontière et appelle à rentrer au pays. La majorité s'exécute, mais une partie, surtout les hommes en armes prennent la direction de l'ouest et la plupart d'entre eux disparaîtront dans la forêt, et une partie, tuée par l'armée rwandaise qui la poursuivait. Mobutu Sese Seko se fait soigner en Suisse, pendant que l'armée zaïroise brille par son absence dans la guerre contre la coalition anti-Mobutu pour la conquête du Zaïre.
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+ Ces milices Hutu se sont vite associées avec les forces armées du Zaïre (FAZ) pour lancer une campagne contre les Tutsis congolais vivant dans l'Est du Zaïre[36].
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+ Par la suite, une coalition des armées rwandaise et ougandaise, sous le couvert d'une petite milice Tutsi, a envahi le Zaïre afin de combattre la milice Hutu, de renverser le gouvernement de Mobutu et finalement, de prendre le contrôle des ressources minières du Zaïre.
140
+ Ils ont été très vite rejoints par différents hommes politiques du Zaïre, qui s'étaient opposés pendant nombre d'années sans succès à la dictature de Mobutu et qui voyaient une opportunité pour eux dans l'invasion de leur pays par deux des plus fortes armées de la région.
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+ Cette coalition de quatre rébellions agrandie de deux armées étrangères et des figures d'opposition de longue date, menée par Laurent-Désiré Kabila, prend le 25 octobre le nom d'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Leur objectif, de manière plus large, était de chasser Mobutu et de prendre le contrôle des richesses du pays.
143
+
144
+ À la fin des années 1990, les « juniors » canadiennes, investies dans plus de 8 000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'État de projet[37] multiplient les contrats signés dans les zones de conflit de la république démocratique du Congo[38], même s'il reste compliqué d'extraire les métaux, cuivre et cobalt en raison des conflits.
145
+
146
+ Le 2 janvier 1997, Kinshasa annonce une réplique « foudroyante » contre les rebelles. Chute de Kisangani, troisième ville du pays le 15 mars. Le lendemain, Bruxelles estime que « l'époque Mobutu est révolue. »
147
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+ Le 4 avril, chute de Mbujimayi, capitale du diamant, et dans les jours qui suivent, chutes de Kananga, Kolwezi, Kikwit, Lisala.
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+ Le 4 mai 1997 se tient un face-à-face entre Mobutu Sese Seko et Laurent-Désiré Kabila sur un bateau sud-africain, l'Outeniqa, au large de Pointe-Noire en république du Congo.
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+ Le 17 mai 1997, les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent dans Kinshasa sans rencontrer de résistance. Kabila, depuis Lubumbashi, se déclare président du pays, qu'il rebaptise république démocratique du Congo. Mobutu, malade, trouve refuge à Gbadolite pour s'exiler ensuite au Maroc, où il décède en septembre à Rabat.
153
+
154
+ Quelques mois plus tard, le président Laurent-Désiré Kabila remercie toutes les forces armées étrangères qui l'ont aidé à renverser Mobutu, et leur demande de retourner dans leurs pays. Il avait peur que les officiers militaires rwandais qui commandaient son armée ne complotent un coup d'État contre lui dans le but de placer au pouvoir un Tutsi qui répondrait directement au président du Rwanda, Paul Kagame. Cette annonce n'a pas été bien accueillie par les gouvernements rwandais et ougandais, qui comptaient prendre le contrôle de leur grand voisin.[réf. nécessaire]
155
+
156
+ En février 1998, Tshisekedi est relégué au Kassaï, il sera liberé en juillet. Kabila nomme un chef d'état-major katangais à la place du Rwandais qui occupait ce poste, avant de remercier les soldats étrangers (juillet). Kinshasa rompt avec ses alliés rwandais et ougandais, et commence une rébellion contre Kabila, soutenue par Kigali, Kampala et Bujumbura. Le Zimbabwe, l'Angola, le Tchad et la Namibie interviennent militairement aux côtés de Kinshasa.
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+ Deux mouvements rebelles apparaissent :
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+ Ces deux mouvements, soutenus par les troupes rwandaises et ougandaises, déclenchent la deuxième guerre du Congo en attaquant, le 2 août 1998, l'armée encore fragile de la RDC. Le conflit durera jusqu'en 2002.
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+ Le 10 août 1998, le président Laurent-Désiré Kabila et quasiment l'ensemble de son gouvernement se retirent à Lubumbashi, où s'organise la résistance militaire. Resté à Kinshasa en ministre de la guerre, Didier Mumengi, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, lance le mot d'ordre de résistance populaire. Il invente le slogan « la Paix se gagne » et organise des Forces d'auto-défense populaire (FAP). Les mouvements rebelles et leurs alliés rwandais et ougandais échouent à Kinshasa. L'Angola, le Zimbabwe et la Namibie s'impliquent militairement du côté du gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, pour défendre l'intégrité territoriale de la RDC, pays membre comme eux du SADC (Communauté de développement d’Afrique australe). La guerre s'enlise à l'Est du pays.
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+ Pour tenter de rétablir la paix et l'intégrité du pays, l'ONU décide en 1999 l'envoi d'une mission internationale intérimaire de surveillance et de maintien de la paix, la MONUC, en attendant la présence d'appuis militaires de différents pays.
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+ En mai 1999 intervient la première scission de la rébellion, qui sera suivi de plusieurs autres. En juillet-août, un accord de paix est signé à Lusaka, qui prévoit un Dialogue intercongolais pour jeter les bases d'un nouveau départ. Un premier combat rwando-ougandais a lieu sur le territoire congolais, à Kisangani. Kabila crée en novembre des unités d'auto-défense. En mai-juin 2000 de nouveaux combats rwando-ougandais ont lieu à Kisangani.
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168
+ Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila est assassiné par un de ses gardes du corps. Son fils Joseph Kabila est désigné par le gouvernement pour assurer l'intérim (en attendant 'le rétablissement du blessé', que tous savent pourtant déjà décédé). Kinshasa reconnaît enfin le décès de Laurent-Désiré Kabila le 18 janvier.
169
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170
+ Joseph Kabila, proclamé chef de l'État, prête serment le 26 janvier et appelle à des négociations pour la paix. À Gaborone, s'ouvre une réunion préparatoire au Dialogue intercongolais : celui-ci ne s'ouvrira officiellement à Addis-Abeba que le 15 octobre, et les négociations continuent sans mettre réellement fin au désordre.
171
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172
+ En février 2001, un accord de paix est signé entre Kabila, le Rwanda et l'Ouganda, suivi de l'apparent retrait des troupes étrangères. Les troupes de maintien de la paix de l'ONU, la MONUC, arrivent en avril, afin de soutenir les difficiles efforts de paix ou au moins soutenir le cessez-le-feu, protéger les populations et les organisations humanitaires prêtant assistance aux nombreux réfugiés et déplacés.
173
+
174
+ Cependant le conflit éclate à nouveau en janvier 2002 à la suite d'affrontements entre des groupes ethniques dans le Nord-est ; l'Ouganda et le Rwanda mettent alors fin au retrait de leurs troupes et en envoient de nouvelles. Des négociations entre Kabila et les chefs rebelles aboutissent à la signature d'un accord de paix par lequel Kabila devra désormais partager le pouvoir avec les anciens rebelles.
175
+
176
+ Le 15 février 2002 s'ouvre réellement en Afrique du Sud le Dialogue intercongolais : l'accord de paix est signé à Prétoria en décembre; le Dialogue sera clôturé en avril 2003.
177
+
178
+ Le 4 avril 2003, la Cour d'ordre militaire (COM), condamne, sans convaincre, 30 personnes à mort pour l'assassinat de Laurent Kabila.
179
+
180
+ La même année se met en place le gouvernement de transition « 4+1 » (4 vice-présidents et un président) : Abdoulaye Yerodia Ndombasi (PPRD), Jean-Pierre Bemba (MLC), Azarias Ruberwa (RCD), Arthur Z'ahidi Ngoma (société civile), ainsi que Joseph Kabila (PPRD).
181
+
182
+ En juin 2003, l'armée rwandaise est la seule de toutes les armées étrangères à ne pas s'être retirée du Congo. L'essentiel du conflit était centré sur la prise de contrôle des importantes ressources naturelles du pays, qui incluent les diamants, le cuivre, le zinc, et le coltan[39].
183
+
184
+ En mars 2004 échoue une tentative de coup d'état attribuée à d'anciens mobutistes.
185
+
186
+ En mai 2004, des militaires banyamulenge déclenchent une mutinerie à Bukavu, sous les ordres du général tutsi congolais Laurent Nkunda, et prennent Bukavu le 2 juin. Ces mutins abandonnent la ville le 9 juin sous la pression internationale. Les 3 et 4 juin, dans les grandes villes congolaises, sont organisées des manifestations anti-rwandaises par des étudiants, qui tournent à l'émeute anti-Onu au Kivu. Le 11 juin, des membres de la garde présidentielle tentent un coup d'état. Le RCD-Goma suspend sa participation au gouvernement; il réviendra sur sa décision le 1er septembre.
187
+
188
+ En janvier 2005 des émeutes se déclenchent à Kinshasa lorsque la Commission électorale envisage publiquement un report de la date des élections, comme le lui permettent les textes. La MONUC déclenche une offensive militaire, médiatique et diplomatique contre les milices lendues et hemas, après la mort de neuf casques bleus banglashis, tués en Ituri par ces dernières. La Cour pénale internationale annonce ses premiers mandats d'arrêts pour 2005 dont un accusé en Ituri.
189
+
190
+ En mai, l'avant-projet de constitution est approuvé par le parlement. Fin juin, celui-ci décide de prolonger la transition de 6 mois. Un gouvernement de transition est établi jusqu'aux résultats de l'élection.
191
+
192
+ Une constitution est approuvée par les électeurs, et le 30 juillet 2006, les premières élections multipartites du Congo depuis son indépendance (en 1960) se tiennent :
193
+
194
+ Les résultats de l'élection sont contestés et cela se transforme en une lutte frontale, entre les partisans des deux partis, dans les rues de la capitale, Kinshasa, du 20 au 22 août 2006. Seize personnes sont tuées avant que la police et les troupes MONUC de l'ONU ne reprennent le contrôle de la ville.
195
+
196
+ Une nouvelle élection a lieu le 29 octobre 2006, et Kabila remporte 58 % des voix. Bien que tous les observateurs neutres se félicitent de ces élections, Bemba fait plusieurs déclarations publiques dénonçant des irrégularités dans les élections.
197
+
198
+ Le 6 décembre 2006, Joseph Kabila prête serment comme président de la République et le gouvernement de transition prend fin. La fragilité du nouveau gouvernement a permis l'installation d'affrontements répétés et de violations des droits de l'homme.
199
+
200
+ Dans l'affrontement se déroulant dans la région du Kivu, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) continuent de menacer la frontière rwandaise et le Banyarwandas ; le Rwanda soutient les rebelles du RCD-Goma (Rassemblement congolais pour la démocratie) contre Kinshasa; et une offensive rebelle ayant eu lieu fin octobre 2008 a causé une crise de réfugiés à Ituri, où les forces de MONUC se sont révélées incapables de maîtriser les nombreuses milices et groupes à l'origine du conflit d'Ituri.
201
+
202
+ Dans le Nord-Est, la LRA de Joseph Kony (LRA pour Lord's Resistance Army, l'Armée de résistance du Seigneur), s'est déplacée depuis sa base originelle en Ouganda (où elle a mené une rébellion pendant vingt ans) ou au Sud-Soudan, jusqu'en république démocratique du Congo, en 2005, et a établi des campements dans le parc national de Garamba[40].
203
+
204
+ Dans le Nord du Katanga, les Maï-Maï (anciennes milices créées par Laurent-Désiré Kabila pour lutter contre les milices rwandaises et ougandaises dans le Kivu, mais oubliées dans l'accord de Lusaka en 1999) ont échappé au contrôle de Kinshasa.
205
+
206
+ Depuis novembre 2010, l'ancienne mission de maintien de la paix de l'ONU, la MONUC qui n'était pas parvenue à désarmer les milices rwandaises, est renforcée militairement pour intervenir dans l'est du pays et devient la MONUSCO, mais plusieurs dissidences et révoltes persistent et de nombreuses violences continuent.
207
+
208
+ Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l'armée congolaise appuyée par une brigade d'intervention de l'ONU chasse les rebelles du M23 des dernières positions qu'ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda, les rebelles déposent les armes et dissolvent leur mouvement en décembre 2013 dans un traité de paix signé à Nairobi.
209
+
210
+ En 2015, des tensions apparaissent dans la perspective de l'élection présidentielle de 2016 et d'un éventuel prolongement de mandat de Joseph Kabila[41]. L'article 70 de la Constitution du pays, datée de 2006, dispose que le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois[42]. Prétextant un délai supplémentaire de seize mois et un jour pour finaliser l’enregistrement des 30 millions d’électeurs, la commission électorale a annoncé le 20 août 2016, que l'élection présidentielle ne pouvait pas se dérouler avant juillet 2017[43]. Le 19 septembre 2016, lors d’un rassemblement à Kinshasa contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, au moins dix-sept personnes sont mortes (3 policiers et 14 civils) durant la manifestation[44]. Après la crise de confiance dans les institutions résultant de cette décision, des mouvements insurrectionnels sont signalés dans différentes provinces : milice Kamwina Napsu dans le Kasaï central, Bundu dia Kongo dans le Kongo central, Pygmées contre Bantous dans le Tanganyika, réactivation du M23. L'économie pâtit de la situation, et le phénomène des enfants-soldats est en recrudescence[45].
211
+
212
+ Le 11 octobre 2017, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, annonce que le scrutin pour remplacer Joseph Kabila ne pourra pas avoir lieu avant 504 jours, en raison du recensement encore en cours dans les régions du Kasaï, jusqu'en décembre 2017, puis de l’audit du fichier électoral par les experts, de l’élaboration de la loi portant répartition des sièges au parlement et de plusieurs autres opérations techniques et logistiques nécessaires avant la tenue des élections, prévue au premier semestre 2019. Ce nouveau report des élections suscite l'indignation de l'opposition, ainsi que nombre d'ONG[46].
213
+
214
+ Le 30 décembre 2018, les élections ont lieu et le 10 janvier 2019, le président de la CENI, Corneille Nangaa nomme Félix Tshisekedi comme président de la république démocratique du Congo.Le président Tshisekedi prête serment le 24 janvier 2019 au Palais de la Nation, résidence officielle des présidents congolais.
215
+
216
+ Félix Tshisekedi a noué une alliance de circonstance pendant la campagne électorale avec le parti de Joseph Kabila, devenu sénateur à vie et qui conserve ainsi une influence sur le pouvoir. Leur principal opposant, Martin Fayulu, donné un moment vainqueur de l'élection présidentielle, sur la base d'une fuite de données de la CENI et par la mission d’observation de l’Église catholique congolaise, est contraint de s'incliner devant le résultat annoncé, probablement truqué. La Cour constitutionnelle a rejeté son recours. Par cette alliance, Félix Tshisekedi joue aussi la stabilité et prépare la suite de son mandat en composant avec l'assemblée législative où le parti de Kabila possède 337 sièges sur 500[47],[48].
217
+
218
+ Le Congo est divisé en vingt-six provinces. Auparavant on en comptait onze (voir la carte ci-contre). Ces nouvelles subdivisions ont notamment pour objectif d'éloigner les risques de sécession de certaines grandes régions congolaises, comme le Katanga.
219
+
220
+ Les différents niveaux de subdivision sont les suivants[49] :
221
+
222
+ Note: Bandundu est la seule ville qui n'est pas restée chef-lieu de province après le redécoupage effectif.
223
+
224
+ En dehors des 26 chefs-lieux des provinces, la république démocratique du Congo a 9 villes socio-économiques[réf. nécessaire] :
225
+
226
+ Baraka, Bandundu, Beni, Boma, Butembo, Likasi, Mwene-Ditu, Uvira et Zongo.
227
+
228
+ L'actuel gouvernement est celui mené par le premier ministre Sylvestre Ilunga investi le 6 septembre 2019[53], en remplacement de celui de Bruno Tshibala[54].
229
+ Il compte 76,9% de personnalités n’ayant jamais pris part à un gouvernement. Au total, ce nouveau gouvernement comprend 66 membres : 42 sont issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme pro-kabila et 23 du Cap pour le changement (Cach), du président Félix Tshisekedi.
230
+
231
+ L'économie est essentiellement agricole (70 % des actifs) ou tournée vers l'exportation. Les minerais sont de grandes ressources. L'économie a été gravement frappée par la corruption et la mauvaise gestion depuis 1977. Ce qui explique le fort taux de contrebande, d'exportation illicite et d'activité minière clandestine. Les recettes gouvernementales et les exportations ont fortement diminué depuis 40 ans. L'économie a été ravagée par la guerre (1997-2005 : 5 millions de morts). Le plus gros partenaire commercial est depuis 2010 la Chine (importation, exportation, crédit).
232
+
233
+ Depuis la colonisation belge, l’économie est fortement tournée vers l’exportation, notamment grâce aux produits miniers. Aucune industrie de pointe n’a été développée par les colonisateurs ni par les gouvernements du Congo indépendant. Par exemple, le cuivre est extrait en grandes quantités, mais il doit être exporté pour être traité, avant de revenir importé sous des formes finies (câbles, fils électriques…).
234
+
235
+ La majeure partie de la population reste alors active dans l’agriculture bien que les terres cultivées ne représentent que 3 % du territoire. L'élite politique de Mobutu Sese Seko a détourné énormément d’argent des caisses de l'État. En effet, tous les hauts fonctionnaires mobutistes possédaient des avoirs dans presque tous les pays industrialisés et ont fait du Congo/Zaïre un des pays les plus endettés d’Afrique.
236
+
237
+ Dans le détail, la république démocratique du Congo possède un important potentiel de ressources naturelles et minérales[55]. Son économie s’est cependant drastiquement ralentie depuis le milieu des années 1980 à cause de détournements de fonds.
238
+
239
+ L’agriculture reste le principal secteur de l’économie. Les principales ressources agricoles sont le café, le bois (afromosia, ébène, wengé, iroko, sapelli, sipro, tiama, tola, kambala, lifaki…) et le caoutchouc.
240
+
241
+ La RDC se lance dans la mise en place de zones économiques spéciales pour encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises prévoient déjà d'en ouvrir une autre consacrée aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo)[56].
242
+
243
+ Les principales exploitations de cuivre et de cobalt sont dominées par la Gécamines et ses partenaires. Le diamant industriel est extrait par la MIBA. Mais dans un pays ravagé par la guerre civile, une grande partie de l'exploitation et l'exportation de produits miniers se fait clandestinement.
244
+
245
+ La république démocratique du Congo détiendrait 10 % des réserves mondiales connues d'or. Exploité dans des mines à ciel ouvert comme près de Mongbwalu, le minerai est l'objet de tous les trafics. Randgold Resources, une société sud-africaine, vient de lancer la construction d'une des plus grandes mines d'or d'Afrique dans la même région[57].
246
+
247
+ Voici une liste des ressources minières par province :
248
+
249
+ Le pays ne compte pas seulement une industrie minière, les grandes villes comptent aussi des industries alimentaire, textile, chimique, de montage (chanimetal) et des chantiers navals. Mais elle ne compte aucune industries de pointe[59].
250
+ L’industrie des télécommunications sans fil était d’abord sous le monopole de la compagnie Télécel. Depuis la libéralisation, elle se partage entre des sociétés comme Starcel Congo, Vodacom, Bharti Airtel, Orange, Sogetel, Supercell. Standard Telecom, Africell, etc.
251
+
252
+ Le tourisme a été ruiné par les guerres civiles[59].
253
+
254
+ La république démocratique du Congo est l’un des pays les plus pauvres du monde, une grande partie de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté et fait face à des inégalités très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Cette situation s'explique surtout par les différents conflits aux effets dévastateurs qu'a connus le pays, qui reste dépendant de l'aide internationale. L'indice de développement humain de la république démocratique du Congo est extrêmement bas, et il a été classé au dernier rang, 186e, comme le Niger en 2013, par le Programme des Nations unies pour le développement[60].
255
+
256
+ Les violations des droits de l'homme, – résultat des conflits armés – en particulier des enfants et des femmes, ont eu des répercussions très profondes au sein des populations. Ainsi, en 2002, 80 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 $ par jour et, en 2013, c'est 87,7 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté fixé à 1,25 $ par jour[60]. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n’ont aucun revenu. Les disparités régionales sont très fortes : les populations de l’Est du pays vivaient en moyenne avec 32 dollars par an et par habitant alors que celles du Sud disposaient de 138 dollars et celles de la province de Kinshasa de 323 dollars - dix fois plus qu’à l’est. La pauvreté se manifeste aussi par la malnutrition qui touche entre 30 et 50 % des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Cette situation a engendré la formation de nombreux groupes vulnérables (réfugiés, orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquent de soins et de nourriture[61].
257
+
258
+ En 2018, à la fin du dernier mandat du président Joseph Kabila, le Congo est classé 176e pays sur 200 sur l'indice de développement humain. La misère y est très grande, alors que les riches matières premières (cobalt, diamants, or) sont accaparées par des personnalités corrompues et des entreprises étrangères[62].
259
+
260
+ La RDC compte parmi les pays africains les plus confrontés au problème d'accaparement des terres[63].
261
+ Selon GRAIN, l'African Agriculture Fund (AAF), basé à Maurice - une filiale de l'agro-géant Feronia - a accaparé des terres en RDC[64].
262
+ De même pour l'eau, ressource particulièrement visée par cette problématique[65].
263
+
264
+ Du fait de la carence de l’État, le système éducatif au Congo est essentiellement financé par les parents[réf. nécessaire]. Les instituteurs perçoivent un salaire de moins de 100 $ par mois[réf. nécessaire].
265
+
266
+ Le taux de scolarisation a fortement progressé depuis la fin de la guerre civile en 2002. Le nombre d'enfants inscrits dans les écoles primaires est passé de 5,5 millions en 2002 à 13,8 millions en 2015, et celui des enfants et adolescents inscrits dans les écoles secondaires est passé de 2,8 millions en 2007 à 4,6 millions en 2015 d'après l'UNESCO[66]. En 2014, d'après une enquête EDS menée sur tout le territoire national, 82,4 % des enfants âgés de 6 à 11 ans fréquentaient effectivement l'école (83,4 % pour les garçons, 80,6 % pour les filles)[67]. Le programme national prévoyait l’école universelle à l’horizon 2015[61].
267
+
268
+ D'après la même enquête EDS de 2014, le taux d’analphabétisme de la population âgée de 15 à 49 ans était de 24,1 % (11,9 % pour les hommes ; 36,2 % pour les femmes), en forte chute ces dernières années : si le taux d'analphabétisme des 25−49 ans est de 28,5 %, il tombe à 17,6 % pour les 15−24 ans[68].
269
+
270
+ La recherche scientifique et technologique est menée tantôt sous la direction du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et tantôt sous la direction du ministère de la Recherche scientifique et technologique.
271
+
272
+ Relativement à sa taille, la république démocratique du Congo est peu peuplée ; la densité de population est comparable à la moyenne africaine. La population se concentre sur les plateaux, dans la savane près des fleuves et des lacs ; le nord et le centre du pays, domaine de la jungle, sont quasiment vides. L'exode rural a gonflé les villes. Les plus grandes agglomérations sont Kinshasa, Lubumbashi, Mbujimayi, Kananga, Kisangani, Bukavu.
273
+
274
+ La traite esclavagiste des Portugais à l’ouest et celle des Arabo-Swahilis à l'est a considérablement vidé le territoire. Le régime de Léopold II a conduit à des massacres de grande ampleur et a encore plus diminué la population. Ce n'est qu'avec la crise de 1929 et la fin de la Seconde Guerre mondiale que la population commence à augmenter rapidement.
275
+ La population est caractérisée par sa grande jeunesse, en 20xx?, 60 % des habitants ont moins de 20 ans. Durant la guerre interafricaine (1997-2005), 3,9 millions de Congolais sont décédés, majoritairement de maladies infectieuses dues à la malnutrition et à l'exode. C'est le conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale[69].
276
+
277
+ Environ 40 000 enfants travaillent sans protection et dans des conditions extrêmes de pénibilité dans le secteur informel des mines de cuivre et cobalt qui s'est chaotiquement développé depuis les années 1990, au profit de revendeurs et de compagnies privées (ex. : Chemaf, Somika, Rubamin, Volcano et notamment le Groupe Bazano via un comptoir appartenant à un Libanais pour faire traiter ses produits dans les usines Bazano de Likasi), sans respect du code minier ou du droit international du travail[70].
278
+
279
+ Après les nombreuses guerres en son sein et chez ses voisins, la république démocratique du Congo abritait environ 177 500 réfugiés et demandeurs d'asile à la fin de 2007. Ceux-ci provenaient de l'Angola, du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda et du Soudan[71].
280
+
281
+ De manière générale, les indicateurs sociaux ont des niveaux préoccupants : le taux de mortalité infantile est passé de 12,4 % en 1990 à 11,2 % en 2011, le taux de mortalité maternelle de 800 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 2 000 décès pour 100 000 naissances actuellement, l’espérance de vie est passée de 45,7 ans en 2000 à 48,7 ans 2013 contre une moyenne africaine de 55 ans, l’accès aux services de santé de base est inférieur à 26 pour cent, près des 3/4 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté multidimensionnel[60]. Le paludisme fait des ravages en RDC.
282
+
283
+ De plus, des maladies autrefois éradiquées comme la trypanosomiase, la lèpre et la peste ont resurgi, et la pandémie du VIH/sida touche 3 % de la population entre 15 et 49 ans. Le chiffre pourrait s’élever à 20-22 pour cent dans les provinces orientales où il y a encore quelques troubles. Selon les dernières estimations, environ 750 000 enfants ont perdu au moins un de leurs parents en raison de la maladie[61].
284
+
285
+ Cette situation perdure depuis déjà des décennies.
286
+
287
+ Les guerres répétitives et incessantes, usant du viol comme arme de découragement des camps adverses, ont causé d'énormes dégâts sur la population civile. Pratiqué par tous les groupes armés, hutus, maï-maïs, congolais et M23, depuis des dizaines d'années et sur toutes les tranches d'âge (des bébés de 18 mois ont été décomptés parmi les victimes), ce phénomène cause d'importants problèmes sanitaires, et a touché au moins 500 000 victimes depuis 1996[72]. Ces chiffres sont toutefois difficiles à vérifier et le nombre pourrait être bien supérieur.[réf. nécessaire]
288
+
289
+ En avril 2010, Margot Wallström, l'envoyée spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits, qualifie le pays de « capitale mondiale du viol »[73].
290
+ En 2011, selon une étude réalisée par trois chercheurs, quatre femmes seraient violées toutes les cinq minutes, soit presque une femme par minute[74].
291
+
292
+ Le peuple congolais est composé de plusieurs centaines d'ethnies — certains donnent le nombre de 200[4], 250[5],[75], plus de 365[76],[77], 400[78] ou 450[79],[80] — formant différents groupes. Néanmoins, de nombreuses langues et cultures de petites ethnies ont tendance à disparaître au profit de celles des grosses ethnies.
293
+
294
+ Groupe bantou (80 % de la population) :
295
+
296
+ Groupe soudanique central et ancienne population de Nubie :
297
+
298
+ Groupe nilotique :
299
+
300
+ Groupe pygmée :
301
+
302
+ En raison de l'absence de recensement en RDC depuis 1970[81], il est impossible de se baser sur des pourcentages fiables concernant la répartition des religions dans le pays. Néanmoins, la population congolaise est majoritairement chrétienne, départagée entre catholiques et protestants. L'islam est la deuxième religion en termes de nombre de fidèles. Cependant, il est également difficile d'évaluer le nombre exact de musulmans en RDC, étant donné la divergence des sources[82]. Il existe également encore des animistes, de l'ordre de 1 %.
303
+
304
+ La RDC est un des pays les plus dangereux pour la femme[83]. Ce pays a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1986[84]. Cependant, la tradition privilégie encore la place de l'homme[85]. Les femmes ont moins de droits que les hommes[86] et la femme reste soumise à l'autorité de son mari[85]. Les allocations familiales sont reversées directement à l'époux[85]. En général, c'est l'homme qui contrôle l’argent de la famille[86]. Traditionnellement, les femmes congolaises n'ont pas le droit d'hériter de terres[87]. Souvent, les femmes ne sont même pas autorisées à enregistrer des terres à leur nom[87]. Le mari a le droit de gérer la propriété de son épouse[88].
305
+
306
+ Le taux de scolarisation est en hausse, pourtant beaucoup de filles ne sont encore pas inscrites à l'école[85]. Parmi celles qui sont scolarisées, nombreuses sont celles qui interrompent leur formation [89]. Même si la situation s'améliore, les femmes occupent rarement des postes de décision.
307
+
308
+ Cependant, les femmes occupent une place croissante dans la politique en république démocratique du Congo. Le gouvernement qui siège depuis septembre 2019 comporte neuf femmes, soit 17% des postes[90]. Marie Tumba Nzeza est ministre des affaires étrangères. Néné Nkulu Ilunga est ministre de l’Emploi et du Travail. Béatrice Lomeya Atilite est nommée ministre d’État chargée du genre, famille et enfant.
309
+
310
+ La législation qui protège les femmes est peu appliquée[91]. Selon le Code de la Famille, les femmes mariées doivent avoir l'autorisation de leur mari pour lancer une action en justice[92]. Les mutilations génitales féminines sont interdites[93]. Les femmes sont surreprésentées dans les zones de conflit[94]. La prostitution reste courante[85]. L'accès à l'eau potable ou à l'électricité est un problème qui touche la vie quotidienne des femmes [85]. 75 % des personnes déplacées sont féminines[85].
311
+
312
+
313
+
314
+ La culture congolaise est très diverse car le Congo-Kinshasa est composé d'une centaine de groupes ethniques, en majorité bantous, et s'étend de l'embouchure du fleuve Congo, puis dans la forêt du bassin du Congo jusqu’à la région des Grands Lacs et la savane.
315
+
316
+ Depuis la fin du XIXe siècle, les modes de vie traditionnels de la région ont changé à cause du colonialisme, la lutte pour l'indépendance, le long règne de Mobutu, et récemment, les première et seconde guerres du Congo. Malgré cela, les traditions et la culture congolaises ont su garder leurs particularités.
317
+
318
+ La Bibliothèque rétrospective de la Rd-Congo : 1960-2004, éditée par les Presses de la Médiathèque francophone de la Funa, recense plus de 9 000 notices bibliographiques, plaçant la république démocratique du Congo parmi les premiers pays d’Afrique francophone dans la publication d'œuvres.
319
+
320
+ Le français évolue constamment partout au Congo ; la capitale du Congo, Kinshasa, avait en 2008 87 % de francophones, ce nombre est passé à 92 % en 2010[95]. Le pays fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie, ainsi que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
321
+
322
+ La population du Congo parle entre 200 et plus de 400 langues selon le classement[5]. Sur le plan linguistique, il est l'un des pays les plus multilingues de toute l'Afrique. En effet, l'Atlas linguistique du Congo Kinshasa dénombre 221 langues pour une population totale (estimée en 1996) à 42,2 millions d'habitants, c'est-à-dire une langue par tranche de 190 000 locuteurs. Cependant, 186 langues appartiennent à la seule famille bantoue et elles sont parlées par plus de 80 % de la population congolaise. Les autres langues sont représentées par la famille nilo-saharienne. Tous les Congolais parlent l'une des quelque 200 langues « ethniques »[5], voire plus de 400 dialectes. En plus du français, langue officielle, la loi reconnaît quatre langues nationales : lingala, swahili, kikongo et tshiluba. La plupart des Congolais parlent plusieurs langues. Le français, le lingala (à l'ouest) et le swahili (à l'est) servent de langues véhiculaires.
323
+
324
+ La république démocratique du Congo est le deuxième pays francophone du monde, derrière la France. Une minorité grandissante parle couramment le français (33 millions de Congolais savent le lire et l'écrire, selon une estimation de l'OIF en 2014, soit 47 % de la population du pays[96]). En effet, langue officielle, le français est la langue principale de l'éducation, et la langue de l'administration, des médias et des affaires. Le français de la république démocratique du Congo, ancienne colonie belge, a beaucoup emprunté au français de Belgique et au wallon. Il a également développé des caractères propres et de nombreux néologismes[97].
325
+
326
+ 36 millions de Congolais utilisent le lingala comme première ou seconde langue, il est également parlé au Congo-Brazzaville, en Centrafrique et en Angola, ce qui peut faciliter les communications vers ces pays. Le lingala est ainsi une des grandes langues africaines, bien qu'il soit largement méconnu en dehors du continent. Le lingala, parlé initialement par les Ngala, s'est répandu car il était la langue la plus parlée par les militaires et les missionnaires pendant la colonisation belge. Il a connu son apogée sous Mobutu, car il était la langue du pouvoir et de la très populaire musique de Kinshasa[97].
327
+
328
+ Le swahili, qui compte 10 millions de locuteurs au Congo mais qui est aussi parlé dans de nombreux pays d'Afrique de l'Est, a été introduit au Congo avant la colonisation par le biais du commerce, en particulier celui des marchands d'esclaves. Les Kabila ont favorisé cette langue parlée dans leur région d'origine et elle est la seule avec le français à figurer sur les billets de banque[97].
329
+
330
+ Le kikongo (2 millions de locuteurs) est la langue des Bakongo des deux Congo, en Angola et Gabon. C'est la première langue d'Afrique centrale à avoir disposé d'une grammaire écrite lorsque le royaume du Kongo est entré en contact avec les Portugais en 1645[97].
331
+
332
+ Vers les zones frontalières du Cabinda et de l'Angola, le pays compte quelques milliers de lusophones, mais leur nombre exact est inconnu.
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+ Vestige de la colonisation belge, le néerlandais qui fut la deuxième langue administrative du Congo belge de 1908 à 1960 n'est plus parlé que par quelque 100 000 à 250 000 personnes (plus de 200 000 en 1980) le plus souvent âgées de plus de 60−65 ans, mais aussi par des plus jeunes, éparpillées sur tout le territoire, qui sont le plus souvent des métis, ou retraités de l'ex-administration coloniale, souvent métis. Le néerlandais, dont les statistiques sont difficiles à établir, devient différent du néerlandais parlé en Belgique, ou aux Pays-Bas, car il n'est pas enseigné dans le pays. Isolé du néerlandais parlé en Belgique, ou aux Pays-Bas, le néerlandais parlé en RDC du Congo a tendance à avoir de nouveaux mots lingala, français, ou anglais, dans son vocabulaire, et surtout depuis 1980. Le Néerlandais en RDC, au vu de son isolement, d'une région à une autre, avec des groupes isolés de locuteurs, évolue avec les langues africaines. Le néerlandais reste cependant une langue de culture en RDC. Les archives, entre 1908 et 1960, sont bilingues français-néerlandais avec d'importantes variantes, avec même certains documents uniques en néerlandais. Les 15 plus grandes bibliothèques du pays ont un fonds de milliers de livres en néerlandais dont certains rares ou uniques. Les locuteurs du néerlandais sont le plus souvent bilingues néerlandais-français ou même néerlandais-anglais. Le néerlandais n'est plus une langue universitaire depuis 1971, et il a cessé d'être une langue administrative en 1961, quand fut choisie la langue française comme seule langue officielle par l'État congolais devenu indépendant. Cependant, en février 2014, l'ambassade des Pays-Bas à Kinshasa indiquait que le néerlandais était resté une langue bien vivante en RDC, et qu'après des recherches et statistiques, entre 410 000 et 500 000 personnes de tous âges parlaient Néerlandais en RDC, dispersés dans tout le pays. Cependant, l'avenir du néerlandais dans le pays reste incertain : il n'a plus aucun rôle officiel, et n'est pas enseigné. De plus, il n'offre aucune perspective, car l'anglais est parlé dans de nombreux pays voisins, et semble plus courant de nos jours.
335
+
336
+ L'anglais est très présent depuis l'arrivée de rebelles venus d'Ouganda, de Tanzanie, et du Rwanda pendant le conflit congolais. Le président Joseph Kabila a passé son enfance en Tanzanie, et parle plus couramment l'anglais que le français. Vu le chaos post-conflit, le recensement des anglophones n'était pas une priorité, et il ne l'est pas encore de nos jours. Le nombre de locuteurs devrait cependant s'élever à plusieurs milliers de locuteurs. Il est au moins plus parlé que le portugais. L'anglais est une langue commerciale, enseignée dans les universités du pays, et devient de plus en plus important, car il est la langue souvent utilisée par les soldats de l'ONU et par les réfugiés (et maintenant certains jeunes) de retour au pays qui étaient partis dans les pays anglophones voisins depuis les années 1960 (il y a plus de 300 000 jeunes citoyens de la république démocratique du Congo qui vivent dans les pays anglophones voisins des grands lacs et qui souhaitent rentrer, ou qui sont revenus en RDC).
337
+
338
+ Le Congo a une culture musicale très riche, sa musique connue sous le nom de rumba ou encore ndombolo fait danser toute l'Afrique. La musique congolaise a du succès par delà les frontières depuis les années 1960 aux côtés de la musique de la Côte d'Ivoire, de Guinée ou du Nigeria[réf. nécessaire]. Actuellement appelée soukous, elle a donné naissance à d'autres styles de musique comme le quassa-quassa et d'autres.
339
+
340
+ On situe cette génération entre les années 1930 et 1950, où la fusion de la musique tradition de la région de Léopoldville avec d'autres styles de musique, notamment afro-cubaine et haïtienne, mais aussi d'autres sont venus de l'Amérique latine, ce qui a donné naissance à des styles très variés. Mais le style cubain surpasse tout autre style et la musique congolaise obtient son premier nom : la rumba congolaise, et le chanteur le plus connu de cette époque est Wendo Kolosoy.
341
+
342
+ L'année 1953 marque le début de cette génération ; c'est celle qui a donné naissance à la musique congolaise moderne. Les artistes les plus connus sont les pionniers de la musique moderne : Grand Kallé avec son African Jazz, Luambo Makiadi Franco avec son « OK Jazz » devenus « TP OK Jazz », Tabu Ley Rochereau qui a formé « African fiesta » avec Nico KAsanda. Avec l'« African fiesta », Jeanot Bombenga et le Vox Africa, Conga de Jhonny Bokelo, Co - Bantous de Champro King, la musique du Congo est connue sous le nom de soukous qui prend ses racines dans la rumba des années 1950, et dont le nom est une déformation du mot « secousse ».
343
+
344
+ Elle est marquée par la naissance de groupe Zaïko Langa Langa qui produit des musiciens dont Papa Wemba qui à son tour a créé Viva La Musica, Koffi Olomidé, King Kester Emeneya issu de Viva La Musica, Pepe Kalle avec L'Empire Bakuba, Kanda Bongo Man, Tshala Muana avec le Mutuashi, Defao, Big star, Ntesa Nzitani Dalienst, Sam Mangwana, Mayaula Mayoni, Négro Succès, Thu Zahina, Géo Malebo, Bella Bella, Festivals des Maquisards, Les Grands Maquisards, Kintueni National, Zembe Zembe, Tabou National, Afrizam, Makinaloka, Kossa Kossa, Isifi Lokole, Yoka Lokole, etc.
345
+
346
+ Marqué par l'ascension du groupe musical Wenge Musica, c'est l'époque de la gloire de la musique congolaise. La musique du Congo prend le nom de « ndombolo ». les figures marquantes de cette époque sont les chanteurs Werrason, JB Mpiana, Koffi Olomidé, et leur groupe Wenge Musica Maison Mère et Quartier Latin International qui feront découvrir les deux stars congolaises Ferré Gola et Fally Ipupa.
347
+
348
+ La cinquième génération marque la naissance des deux plus grandes figures actuelles de cette génération s'agissant de Fally Ipupa (ex-musicien du groupe Quartier Latin de Koffi Olomidé durant 7 ans, de 1999 à 2006, en étant aussi à partir de 2002 jusqu'à son départ, chef d'orchestre) et de Ferré Gola (ex-musicien du groupe Wenge Musica de 1995 à 1997, puis co-fondateur du groupe Wenge Musica Maison Mère avec Werrason, Didier Masela et Adolphe Dominguez, de 1997 à 2004. De mai 2005 au mois de juin 2006, il se retrouvera aux côtés de son rival actuel, Fally, en intégrant le groupe Quartier Latin de Koffi Olomidé)
349
+
350
+ La cinquième génération débute en réalité en 2006 avec la sortie des premiers albums solos de Fally Ipupa et Ferré Gola étant respectivement Droit Chemin et Sens Interdit.
351
+
352
+ Les ingrédients principaux de la cuisine congolaise sont : poisson, viande, patate douce, haricot, tomate, riz, fufu, maïs, sorgho, bananes plantain et manioc presque toujours accompagnés de sauces typiques de chaque région. À part les fruits épluchés, on ne mange pas cru, le climat étant propice aux parasites. Les feuilles de manioc (pondu) sont consommées seules, en accompagnement ou servent pour la cuisson.
353
+
354
+ Le plat le plus courant est la muambe, poulet aux feuilles de manioc pilées (parfois à l'arachide), et à l'huile de palme, accompagné de riz ou de bananes plantains (makemba).
355
+
356
+ Le football est très populaire en république démocratique du Congo. L'équipe nationale de football a remporté deux fois la Coupe d'Afrique des nations (1968 et 1974). Elle a remporté deux fois le Championnat d'Afrique des nations (2009 et 2016). Elle a terminé à la troisième place de la Coupe d'Afrique des nations 1998 et de la Coupe d'Afrique des nations 2015. Deux clubs congolais ont gagné la Ligue des champions africaine : le TP Mazembe en 1967, 1968, 2009, 2010 et 2015 et l'AS Vita Club en 1973. Deux clubs ont gagné la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe : le TP Mazembe en 1980 et le DC Motema Pembe de Kinshasa en 1994. En 2010, le TP Mazembe est devenu le premier club non européen ou sud-américain a atteindre la finale de la Coupe du monde des clubs.
357
+
358
+ Le très célèbre combat de boxe du 30 octobre 1974 opposant Mohamed Ali à George Foreman, comptant pour le titre de champion du monde poids lourds de boxe anglaise s'est déroulé dans la ville de Kinshasa au stade Tata Raphaël.
359
+
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+ Le rugby à XV est introduit par les Européens dans les années 1950, principalement au Sud-Est du pays par les mineurs, et à Kinshasa par les militaires français[99].
361
+
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+ Le rugby à XIII se développe également dans la République : il y est introduit à partir des années 2010, la plupart des équipes étant principalement situées dans le province du Sud-Kivu[100],[101].
363
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+ Plusieurs de ces jours fériés ont remplacé des jours fériés des régimes précédents[105].
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+ La république démocratique du Congo a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République de Zambie
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+ (en) Republic of Zambia
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+
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+ 15° 24′ 52″ S, 28° 16′ 51″ E
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+
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+ modifier
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+
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+ La Zambie, en forme longue la république de Zambie, en anglais Zambia et Republic of Zambia, est un pays d'Afrique australe, sans accès à la mer. Anciennement Rhodésie du Nord, elle fait partie du Commonwealth depuis son indépendance[3]. Sa population est estimée à seize millions d'habitants en 2017[4]. République démocratique, sa capitale est Lusaka. Son nom provient du fleuve Zambèze.
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+
11
+ Initialement peuplé par les Bochimans, peuple de chasseurs-cueilleurs, le territoire zambien est investi par les Bantous au IVe siècle de notre ère.
12
+
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+ Majoritairement recouvert par la savane, le pays abrite encore une riche biodiversité, avec une faune et une flore typiques de paysages et milieux variés, tout en étant le théâtre d'une urbanisation et périurbanisation croissante, ainsi que d'une augmentation des surfaces cultivées.
14
+
15
+ Les frontières coloniales ont pour résultat une grande diversité de groupes culturels, qui sont partiellement reconnus par l'État par le biais de l'officialisation de rois et de chefs locaux. Héritage colonial, l'anglais est la langue officielle et doit aussi favoriser l'unité de la nation.
16
+
17
+ Entourée par l'Angola à l'ouest, la République démocratique du Congo et la Tanzanie au nord, le Malawi et le Mozambique à l'est, et le Zimbabwe, le Botswana et la Namibie au sud, la Zambie occupe une superficie de 752 614 km2. Le pays, en forme de croissant, est une sorte de frontière entre l’Afrique centrale, australe et l’Afrique de l'Est.
18
+
19
+ Les paysages naturels sont constitués de collines, de hauts-plateaux et de brousse. Des cours d’eau comme le Zambèze ou la Kafue ont tracé des vallées dans les paysages. Le pays compte également de nombreux lacs : (Bangwelu, Moero, Tanganyika, Kariba).
20
+
21
+ Le climat de la Zambie est tropical, quoique plus tempéré en altitude. Il y a deux saisons principales, la saison des pluies qui commence en novembre et se termine en avril, correspondant à l'été, et la saison sèche de mai à octobre correspondant à l'hiver[5]. Le fleuve principal est le Zambèze, dont le barrage de Kariba fournit le pays en hydroélectricité.
22
+
23
+ Parmi les ressources naturelles se trouvent le cuivre, le cobalt, le zinc, le plomb, le charbon, les émeraudes, l'or, l'argent et l'uranium. L'économie du pays reste néanmoins essentiellement agricole.
24
+
25
+ La Zambie est riche en vestiges préhistoriques, tel le crâne de l'homo rhodesiensis, qui aurait entre 100 000 et 300 000 ans, découvert en 1921 à Broken Hill, dans une mine de zinc dans la ville de Kabwe, par le Suisse Tom Zwiglaar.
26
+
27
+ Les premiers habitants de la Zambie étaient des Bochimans vivant de chasse et de cueillette.
28
+ À partir du IVe siècle de nombreux peuples de langue bantoue s’installent et forment des chefferies, sortes de principautés autonomes ; ils se distinguent des premiers habitants par leur maîtrise de l'agriculture, ils possèdent aussi l'art de la confection de poteries et d'armes. La propriété privée n’est pas connue et la terre est toujours cultivée en collectivité.
29
+
30
+ Une activité métallugirque de transformation du minerai de cuivre commence dès le Ve siècle, au nord de l'actuel territoire de la Zambie[6].
31
+
32
+ Les populations pratiquent le troc jusqu'au ixe siècle, moment où certaines ethnies adoptent des croisettes de cuivre de différents poids comme monnaie.
33
+
34
+ Durant plusieurs siècles le pays voit le développement d'autres activités, culture du coton et extraction de cuivre notamment.
35
+
36
+ À partir du XVIe siècle, le pays se scinde en de multiples royaumes sous l'influence des Bembas et des Lozis. Liés aux esclavagistes arabes, les Bembas fondent un empire sur une zone allant du Congo actuel au lac Tanganyika. Ils participent à la traite des Noirs, principalement au profit des sultans de Zanzibar.
37
+
38
+ Entre 1838 et 1864, un protectorat temporaire des Kololo est instauré sur les Lozi (apparentés aux Sothos).
39
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40
+ Les premiers non-Africains à entrer dans le pays sont les Portugais au XVIIIe siècle, suivis des commerçants arabes. En 1798, l’explorateur portugais Francisco José de Lacerda e Almeida dirige la première expédition scientifique menée par des Européens en Afrique. Le but de l'expédition de Lacerda e Almeida est de relier les deux territoires portugais de la région, le Mozambique à l'est, et l'Angola à l'ouest. Parcourant plus de 1 300 kilomètres depuis Tete, il atteint Kazembe, alors partie du royaume Lunda, où il succombe à des fièvres en octobre 1798. L'expédition, désormais sous le commandement du père Francisco João Pinto, retourne à Tete sans essayer de poursuivre jusqu'en Angola. Le journal d'expédition de l'explorateur est sauvé et rapporté à Tete. Il est traduit en anglais par Richard Francis Burton et publié dans un ouvrage intitulé The Lands of Cazembe: Lacerda´s journey to Cazembe in 1798[7]. Pendant un demi-siècle, ce document constitue l'unique témoignage européen concernant cette région, jusqu'aux voyages de l'explorateur écossais David Livingstone à partir de 1851.
41
+
42
+ La tutelle britannique est imposée au Barotseland, d'abord par l'intermédiaire de la British South Africa Company (BASC) (dans le cadre de l'Administration de la Rhodésie par la British South Africa Company) puis en 1924 par le système du protectorat. Elle s'étend à l'ensemble du territoire actuel de la Zambie, dont elle fixe les frontières actuelles, sous le nom de Zambézie du Nord puis Rhodésie du Nord.
43
+
44
+ En 1890, Lewanika, le roi des Lozis, place le haut-Zambèze sous la protection de la BSAC de Cecil Rhodes. En 1891, le territoire, brièvement appelé Zambézie du Nord, est administré par la BSAC, qui élimine la traite des esclaves. Les Bembas s'opposent brièvement à la BSAC. Durant ces deux années, ce territoire devient un enjeu géopolitique entre l'Empire colonial portugais, qui le revendique dans le cadre de l'« affaire de la Carte rose », et l'Empire colonial britannique.
45
+
46
+ Entre 1898 et 1899, les administrations de la Rhodésie du nord-est (qui deviendra le Malawi) et de la Rhodésie du nord-ouest sont mises en place.
47
+
48
+ En 1911, une constitution est définie et les frontières de la Rhodésie du Nord, sous administration de la BSAC, sont fixées.
49
+
50
+ Dans les années 1920 et 1930, des Américains découvrent d'importants gisements miniers. L'activité minière favorise le développement de la région et l'immigration.
51
+
52
+ En 1923, la Rhodésie du Nord devient un protectorat britannique sous le contrôle du Colonial office britannique alors que la Rhodésie du Sud devient une colonie autonome.
53
+
54
+ En 1948, le premier parti politique africain de Rhodésie du Nord, alors un état ségrégationniste, est créé. En 1951, le « Congrès national africain » (ANC) de Rhodésie du Nord, dirigé par Harry Nkumbula, est créé.
55
+
56
+ En 1953, les deux Rhodésies et le Nyassaland sont incorporés dans la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, dans le but de développer la région et de limiter les visées indépendantistes noires. Les colons et les compagnies minières soutiennent ce regroupement afin de préparer une indépendance sous domination « blanche », sur le modèle sud-africain[8].
57
+
58
+ En 1955, Roy Welensky, un député blanc de Rhodésie du Nord, devient premier ministre de la fédération. En 1958, le Parti national uni pour l'indépendance » (UNIP), est fondé à partir d'une dissidence de l'ANC, hostile à la fédération. En 1962, l'ANC de Nkumbula remporte les élections en Rhodésie du Nord et s'allie à l'UNIP de Kenneth Kaunda. En 1963, la fédération est dissoute, ne pouvant surmonter l'antagonisme racial et nationaliste entre blancs et noirs. Le pays devient indépendant le 24 octobre 1964.
59
+
60
+ Les premières élections portent Kenneth Kaunda et son parti l'UNIP au pouvoir[9], qu'il va garder jusqu'en 1991 de manière autoritaire.
61
+
62
+ En janvier 1964, les élections générales sont largement remportées par l'UNIP (50 députés) reléguant les 10 élus de Nkumbula dans l'opposition avec les 10 députés blancs. Kenneth Kaunda devient Premier ministre à la tête d'un gouvernement autonome[9].
63
+
64
+ Le 24 octobre 1964, l'indépendance de la Rhodésie du Nord est proclamée et devient la Zambie[10]. Le pouvoir est exercé par l'United National Independence Party ou UNIP (Parti National Uni pour l'Indépendance) de Kenneth Kaunda qui devient le premier président de la République.
65
+
66
+ En 1971, la constitution est amendée avec l'adoption du principe d'une démocratie participative à parti unique.
67
+
68
+ Dans les années 1970, la Zambie est une base arrière des mouvements de libération et de guérilla de Rhodésie du Sud, de Namibie et d'Afrique du Sud. Dans les années 1980, l'économie du pays vacille[11],[12] et les années 1990 sont marquées par la chute des prix du cuivre et par les sécheresses.
69
+
70
+ En 1991 a lieu la première alternance politique : l'UNIP de Kenneth Kaunda est battu par le Movement for Multiparty Democracy (MMD) (en français : Mouvement pour la démocratie multipartite) de Frederick Chiluba[13].
71
+
72
+ En mars 1993, le gouvernement se déclare menacé par un « complot » et instaure l'état d'urgence. Plusieurs figures de l'opposition, incarnée par l'UNIP, sont arrêtées. Les relations diplomatiques sont rompues avec l'Iran et l'Irak, que le gouvernement zambien accuse de procurer une aide à l'UNIP. En janvier 1994, les affaires de corruption et de trafic de drogue impliquant le gouvernement conduisent le président Chiluba à limoger plusieurs de ses ministres[14]. En 1996, le MMD au pouvoir remporte les élections boycottées par l'opposition dans un contexte de faible participation[15].
73
+
74
+ Le gouvernement suit les recommandations du FMI et privatise de nombreuses entreprises, dont celles du cuivre, principale ressource du pays, et les compagnies aériennes. Au début des années 2000, la poursuite du programme de privatisation provoque des licenciements massifs et une hausse de la pauvreté. En 2002, en raison de la sécheresse, la famine menace trois millions de personnes[14].
75
+
76
+ Après avoir tenté de faire amender la Constitution qu'il a lui-même promulguée afin de briguer un troisième mandat, Chiluba, face aux protestations populaires, doit céder la place en janvier 2002 à son vice-président et successeur désigné, Levy Mwanawasa, qui est élu président, au cours d’un scrutin contesté[16]. Le Parlement vote à l'unanimité la levée de l'immunité de l'ancien président Chiluba qui est mis en examen au titre d'une soixantaine d'inculpation concernant principalement des détournements de fonds. Les charges seront levées en 2009.
77
+
78
+ À la suite de la dégradation de l'état de santé de Mwanawasa, le vice-président Rupiah Banda assure l'intérim. Après la mort du président en août 2008, Banda est élu quatrième président du pays[17] et le reste jusqu'en septembre 2011. Le chef de l'opposition Michael Sata lui succède[18], et devient le cinquième président de la Zambie. Il décède à son tour, à la suite d'une maladie à Londres le 28 octobre 2014[18]. Edgar Lungu est élu en 2015 pour le remplacer et terminer son mandat présidentiel. Edgar Lungu est à la tête du Front patriotique (PF) qu'il a créé en 2001 après avoir quitté le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD). Il est vainqueur du scrutin présidentiel, d'une courte tête[19]. Il est réélu en 2016, dans un scrutin là encore serré, contre Hakainde Hichilema[20].
79
+
80
+ La Zambie est une république parlementaire dont le droit est fondé sur le système britannique. Tous les citoyens de plus de 18 ans peuvent voter et le scrutin présidentiel (tous les 5 ans) est uninominal à un tour. Le pouvoir législatif est exercé par une seule Chambre composée de 150 sièges renouvelés tous les 5 ans.
81
+
82
+ Le pays est divisé en 9 provinces (les capitales de provinces sont notées entre parenthèses) :
83
+
84
+ La Zambie dispose d'une force de défense constituée de 15 100 personnels actifs et disposant d'un budget de 42,6 millions de dollars, soit 0,9 % du PNB en 2003. Elle est divisée en 3 brigades, 1 régiment blindé, 9 bataillons d'infanterie, 1 régiment d'artillerie et 1 régiment du génie.
85
+
86
+ L'économie de la Zambie repose sur l'agriculture, l'exploitation des mines de cuivre (le pays est le premier producteur de cuivre d'Afrique) et de cobalt, et sur le tourisme.
87
+
88
+ Grâce aux mines géantes de la frontière avec la RDC, qui couvrent très largement ses besoins nationaux en cuivre, le pays est, derrière le Chili, le troisième exportateur mondial de cuivre au milieu des années 2010.
89
+
90
+ La Zambie produit du maïs[21]. Le gouvernement essaie de développer l’agriculture d’exportation avec les cacahuètes et le tabac. Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010.
91
+
92
+ La Zambie est encore un grand exportateur de cuivre et de cobalt, mais les gisements sont de plus en plus inaccessibles et moins riches.
93
+
94
+ 60,5 % de la population vit sous le seuil de pauvreté[22] (estimation 2010). La dette extérieure du pays est de 6,5 milliards de dollars[23].
95
+
96
+ Le 1er janvier 2007, le président zambien Levy Mwanawasa a rejeté des directives du Fonds monétaire international (FMI) visant à instaurer de nouvelles taxes en 2007 dans son pays, l'un des plus pauvres de l'Afrique australe et l'un des 25 pays les plus pauvres de la planète.
97
+
98
+ La population de la Zambie est estimée à 16,6 millions d'habitants[24], et comptait 13 millions d'habitants en 2010 (recensement de 2010)[25]. La densité de population est faible : environ 17 habitants/km2.
99
+
100
+ La présence d'une importante communauté chinoise (près de 100 000 personnes) et son implication croissante dans les secteurs-clés de l'économie (mines, textiles, agriculture, etc.) est devenue un enjeu politique.
101
+
102
+ Le taux d'urbanisation s'élève à 43 % de la population totale. Les principales villes sont, d'après le recensement de 2010 :
103
+
104
+ La langue officielle de la Zambie est l’anglais. Plus de 70 langues bantoues sont parlées dans le pays parmi lesquelles les plus importantes sont : le bemba, le kaonde, le lozi, le lunda, le luvale, le nsenga, le nyanja, le tonga.
105
+
106
+ Plus de 97 % de la population est chrétienne, 67 % de protestants et 21 % de catholiques[26].
107
+
108
+ La Zambie est un pays sans scolarité obligatoire[27].
109
+ Une importante minorité de la population est analphabète[28].
110
+
111
+ Le taux d'alphabétisation atteint 75 % (en 2005), la majorité des analphabètes est féminine[28] par manque d'accès de l'école aux filles et jeunes femmes.
112
+
113
+ La scolarisation a considérablement progressé depuis l'indépendance. En 1997, 82 % des enfants de 6 à 12 ans étaient scolarisés, mais ce pourcentage tombe à 28 % pour la tranche de 12 à 18 ans et le pourcentage d'étudiants est encore plus bas. La société zambienne réussit à donner une éducation de base à la masse, mais ne parvient pas encore à former une élite.
114
+
115
+ L'espérance de vie était de 61,3 ans en 2015[29]. Le taux de prévalence du SIDA est ��levé, avec un taux estimé à près de 12,4 % des adultes entre 15 et 49 ans en 2016[30].
116
+
117
+ Le taux de mortalité infantile est de 64 morts pour 1 000 naissances en 2015[31] ; 12 % de la population utilisent des eaux de surface[31], qui ne sont pas considérées comme de l'eau potable.
118
+
119
+ Le patrimoine naturel est une ressource touristique importante ; la Zambie compte les plus grands parcs nationaux d’Afrique (réserve de la Kafue) aux mains de propriétaires privés et les plus imposantes chutes d’eau d’Afrique, les chutes Victoria.
120
+
121
+ Le pays s'est ouvert au tourisme dans les années 1990. Il est considéré comme « la Mecque » du safari pédestre. Le territoire compte de nombreux parcs nationaux comme ceux de la Luangwa-Sud, de la plaine de la Liuva, de la Kafue ou d'Isangavo. Les touristes viennent aussi pour admirer les chutes d'eau (Kasanga Falls, chutes Cahvuma, Ngambwe Rapids, Wonder Gorge, chutes Victoria). Le Livingstone Memorial est un des rares monuments historiques du pays.
122
+
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+ Le sport national de la Zambie est le football, comme dans la quasi totalité des pays africains. L'équipe de Zambie de football est 78e d'après le classement FIFA en novembre 2017[32]. Le 27 avril 1993, une grande partie de l'équipe de football (18 joueurs) périt dans un tragique accident d'avion à Libreville, au Gabon.
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+ La Zambie a remporté la Coupe d'Afrique des nations de football en 2012, après deux échecs en finale, en battant la Côte d'Ivoire 8-7 en penalty, à Libreville, à seulement quelques kilomètres du l'endroit où avait eu lieu l'accident d'avion 19 ans plus tôt[33]. La Zambie était le pays organisateur de la Coupe d'Afrique des nations de moins de 20 ans en 2017, un tournoi de football, et a remporté la finale contre le Sénégal.
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+ Le rugby à XV, la boxe et le cricket sont également populaires. L'équipe de rugby masculine de Zambie est actuellement classée 80e par la IRB[34].
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+ L'un des plats typiques des Zambiens est le nshima, un plat à base de farine de maïs qui se présente sous la forme de purée blanche, proche de la polenta.
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+ La Zambie a pour codes :
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+ Autres articles sur les zèbres
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+ Zèbre est un nom vernaculaire, ambigu en français, pouvant désigner plusieurs espèces différentes d'herbivores de la famille des équidés, et du genre Equus, vivant en Afrique.
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+ Ils se trouvent principalement en Afrique centrale et australe. Ces animaux se caractérisent par des bandes de rayures, généralement verticales, noires et blanches. Bien que la phylogénie des équidés soit peu connue, ce groupe est manifestement paraphylétique, c'est-à-dire que si tous ces animaux descendent bien d'une espèce commune, toutes les espèces descendantes de celle-ci ne sont pas que des zèbres. Il y a aussi des chevaux et des ânes qui sont plus ou moins proches de chacune de ces espèces.
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+ Il existe trois espèces de zèbres : le zèbre des plaines, le zèbre des montagnes et le zèbre de Grévy. Le zèbre des plaines et le zèbre des montagnes appartiennent au sous-genre Hippotigris, mais le zèbre de Grévy est la seule espèce du sous-genre Dolichohippus. Ce dernier ressemble à un âne, auquel les zèbres sont étroitement liés, tandis que les deux premiers ressemblent davantage à un cheval. Tous les trois appartiennent au genre Equus, avec d'autres équidés vivants.
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+ Les rayures uniques des zèbres en font l'un des animaux les plus familiers de l'homme. On les trouve dans une variété d'habitats, comme les prairies, les savanes, les forêts, les garrigues épineuses, les montagnes et les collines côtières. Cependant, divers facteurs ont eu de graves répercussions sur les populations de zèbres, en particulier la chasse à la peau et la destruction des habitats. Le zèbre de Grévy et le zèbre des montagnes sont en danger d'extinction. Bien que les zèbres des plaines soient beaucoup plus abondants, une sous-espèce, le quagga, a disparu à la fin du xixe siècle.
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+ Mammifères terrestres herbivores, les caractéristiques générales des zèbres sont celles des équidés du genre Equus, avec des nuances comportementales et physiologiques pour chaque espèce.
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+ Les zèbres communs mesurent de 1,10 mètre à 1,40 mètre (1,25 mètre en moyenne) au garrot contre 1,30 mètre à 1,60 mètre (1,45 mètre en moyenne) au garrot pour les zèbres de Grévy, et vivent en moyenne 25 à 30 ans dans la nature[réf. nécessaire] et jusqu'à 40 ans dans un zoo[réf. nécessaire]. La longueur du corps va de 2,20 mètres à 2,70 mètres pour les zèbres communs et de 2,50 mètres à 3,00 mètres pour les zèbres de Grévy et la longueur de la queue de 40 à 75 cm. La masse varie de 175 à 300 kg pour les zèbres communs contre 300 à 400 kg pour les zèbres de Grévy. Chez les zèbres, les étalons sont généralement plus grands et plus lourds que les femelles.
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+ On compte en 2016 moins de 800 000 zèbres au total[1].
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+ Les zèbres sont avant tout reconnaissables aux bandes noires et blanches de leur pelage.
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23
+ Grâce à des méthodes de reconnaissance de formes, les scientifiques peuvent désormais lire les rayures caractéristiques des zèbres comme des codes-barres pour recenser une population à partir de photographies. Après avoir pris la photo d'un individu, les chercheurs la transfèrent sur un ordinateur équipé de logiciels dédiés comme StripeSpotter, un logiciel mis au point par l'université de l'Illinois à Chicago et l'université de Princeton. Ils zooment ensuite sur le flanc de l'animal, où chaque rayure est décomposée en lignes verticales de pixels. Leurs combinaisons sont aussi uniques que les empreintes digitales humaines. Reste à faire une recherche sur la base de données pour voir si le zèbre est un nouveau venu. StripeSpotter a été utilisé sur des zèbres de Grévy et des zèbres des plaines[2],[3]. D'autres travaux étendent la reconnaissance à d'autres animaux comme les léopards, les girafes et les Pterois[4].
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+ Une légende africaine demande si le zèbre est blanc à rayures noires ou noir à rayures blanches. Cette question a généré de nombreuses légendes ou réponses fantaisistes, mais des explications plus scientifiques existent.
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+ Les premières populations de zèbres étaient de couleur gris-ardoise[5]. Les spécialistes pensent généralement, en observant les rayures partielles du Quagga et en tenant compte de la pigmentation nécessaire aux animaux pour survivre sous le soleil d'Afrique, que les zèbres étaient originellement des animaux pigmentés de noir et que les raies se forment par inhibition de la production de mélanine[6].
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+ Les raies noires et blanches du zèbre sont absentes au stade fœtal initial, ils sont entièrement noirs[7]. Les rayures finissent par apparaître par bandes d'environ quatre cents micromètres (vingt fois une cellule). Les rayures sont alors d'autant plus nombreuses que l'animal est gros. Elles grandissent ensuite avec lui. Selon J.B.L. Bard, les espèces de zèbres différeraient selon le stade embryonnaire auquel apparaissent les raies[6].
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+ En 1952, Alan Turing a démontré que « même si la concentration initiale en morphogène est uniforme, la combinaison de réactions chimiques et de diffusion des substances à travers les tissus peut faire apparaître un motif » et aussi que « ce motif dépend du type de réactions impliquées, de la forme de la région et des concentrations initiales ». Ainsi l'évolution vers des rayures au lieu de taches n'est pas difficile et dépendra de la taille et du temps de gestation de l'espèce[8].
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+ Ceci conforte la théorie du Dr Debra Kay Bennett selon laquelle les espèces de zèbres sont, chacune, plus proche d'une espèce de cheval que de ses consœurs[9] car « il suffit d’une petite modification des relations temporelles des processus qui sous-tendent la formation du motif » pour faire apparaître des rayures au lieu de taches. Ce qui a donc pu se produire indépendamment au cours de l'évolution des différentes espèces devenues des zèbres[8].
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+ On ignore encore exactement quelle pourrait être l'utilité des rayures : de nombreuses théories sont proposées mais aucune n'est validée[5]. Les principales hypothèses sur la fonction des zébrures concerneraient le camouflage, l'évasion face aux prédateurs, la thermorégulation et les interactions sociales ; toutefois, selon une étude multifactorielle publiée en 2013, rien ne vient étayer de manière convaincante l'une ou l'autre de ces hypothèses[10].
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37
+ Au XIXe siècle, l'écrivain Rudyard Kipling et le naturaliste Alfred Russel Wallace ont contribué à diffuser l'hypothèse selon laquelle les rayures du zèbre lui permettaient de mieux se fondre dans la savane. Cette hypothèse longtemps considérée comme crédible dans la communauté scientifique a toutefois été démentie au début du XXIe siècle. L'hypothèse est formellement démentie en 2016[11]. En fait, dans la savane, le zèbre est très visible, et il tendrait donc à se dresser comme une exception à la règle du camouflage.
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39
+ Les rayures auraient aussi un effet stroboscopique sur les prédateurs[12]. Lorsque tout un troupeau s'enfuit, les raies des divers individus se mélangent, rendant flou le contour d'un animal aux yeux d'un lion, par exemple[13]. Un phénomène comparable serait à l'origine du camouflage Dazzle[14].
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+ Dans les années 1970, des recherches ont pointé le fait que la mouche tsé-tsé, responsable de la maladie du sommeil à laquelle les zèbres sont plus sensibles que d'autres animaux sauvages, est attirée par la vue de larges zones monochromes : les rayures permettraient ainsi de se protéger du parasite. Il est à ce sujet significatif de constater que les zones de répartition des zèbres et de ces glossines coïncident exactement et que les rayures s'estompent chez les populations moins exposées au parasitisme par les trypanosomes[15],[13].
42
+ Des travaux publiés en 2012 viennent corroborer cette hypothèse, en démontrant que les taons sont plus attirés par les monochromes, et que l'effet « répulsif » des rayures est plus prononcé pour des rayures semblables à celles des zèbres[16]. En s'inspirant de ce résultat, des chercheurs japonais ont publié en 2019 des résultats prometteurs sur du bétail : des vaches ont été peintes avec un motif inspiré de celui des zèbres, ce qui a permis de réduire de moitié l'incidence des morsures de taons[17].
43
+
44
+ Une autre hypothèse veut que les rayures contribueraient à la thermorégulation, permettant aux zèbres qui broutent pendant des heures de mieux supporter les fortes chaleurs de la savane africaine. Les bandes noires et blanches, par absorption et réflexion différentielle des rayons solaires, chauffent différemment, ce qui provoquerait entre elles un flux d'air différentiel à l'origine de tourbillons engendrant un effet de refroidissement. Ce dispositif leur permet d'avoir une température corporelle inférieure à celle d'herbivores de taille similaire paissant dans les mêmes conditions (29,2 °C contre 32,5 °C)[18].
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46
+ Les rayures favoriseraient la cohésion sociale en facilitant la reconnaissance et l’identification de chaque individu d'un groupe grâce au dessin de rayures unique[19]. Ainsi le zèbre de Burchell possède de vingt-cinq à trente raies sur chacun de ses flancs, le zèbre des montagnes quarante-trois et le zèbre de Grévy en compte environ quatre-vingt[20].
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+
48
+ Les lions et les hyènes peuvent s'attaquer aux adultes ; les jeunes poulains et les jeunes pré-adultes peuvent être la proie des lycaons, guépards, léopards. Les prédateurs sont opportunistes et s'attaquent aux animaux vulnérables et donc peu rapides ; les individus malades, âgés, blessés, isolés, jeunes ou les femelles en gestation, sont les proies idéales.
49
+
50
+ Un zèbre en bonne condition physique a plusieurs moyens de défense contre ses prédateurs, il possède une très bonne vue diurne, une ouïe excellente, un bon odorat et court très vite. Les zèbres peuvent ainsi tenir une vitesse de 30 à 40 km/h sur une très longue distance ou, en cas de danger, galoper à 60 km/h en moyenne et même faire des pointes à 80 km/h[21] pour semer par exemple une lionne qui court presque aussi vite, mais ne tiendra pas la distance. Pour se défendre, ils peuvent aussi mordre et d'un coup de sabot, briser la mâchoire d'une lionne. Leurs ruades peuvent être mortelles, celles-ci sont encore plus puissantes que celles d'un cheval. Leurs rayures provoquent aussi une sorte d'« effet stroboscopique », et rendent les individus difficiles à repérer lorsqu'ils courent en groupe.
51
+
52
+ Les populations de zèbres varient beaucoup, et les liens entre les espèces ne sont pas encore très bien compris. La taxinomie des zèbres est encore discutée et instable.
53
+
54
+ Espèces habituellement citées dans les classifications classiques[22] :
55
+
56
+ Les espèces sont notamment caractérisées par un nombre différent de paires de chromosomes : 46 pour Equus grevyi, 44 pour Equus quagga et Equus burchellii, et 32 pour Equus zebra[23].
57
+
58
+ Une nouvelle classification a été proposée en 2004 par les Anglais C.P. Groves et H.B. Bell, d'après l'observation traditionnelle du pelage et des crânes de ces animaux[24] :
59
+
60
+ Equus grevyi (zèbre de Grévy).
61
+
62
+ Equus quagga quagga (zèbre Quagga).
63
+
64
+ Equus quagga burchellii (zèbre de Burchell).
65
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66
+ Equus quagga boehmi (zèbre de Grant).
67
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68
+ Equus quagga chapmani (zèbre de Chapman).
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70
+ Equus zebra hartmannae (zèbre de Montagne).
71
+
72
+ Il y a environ 54 millions d'années, un petit mammifère, de la taille d'un renard sans sabot, baptisé Hyracotherium par les paléontologues, vivait sur le continent américain.
73
+ Il serait à l'origine de tous les équidés (cheval, poney, âne, zèbre). Les zèbres sont, probablement, les plus anciens représentants du genre Equus. Auparavant, ils ont dû vivre en Amérique. Le zèbre faisait également partie de la famille des périssodactyles, tels que les rhinocéros ou les tapirs. Cette famille regroupe tous les animaux comportant un nombre impair de doigts.
74
+ Au Miocène, les graminées étant plus riches et plus abondantes, les équidés primitifs en profitèrent pour se multiplier et se développer : leurs jambes s'allongèrent pour mieux échapper aux prédateurs, et leurs pieds ne comptèrent, désormais, plus qu'un seul doigt, recouvert d'un ongle, le sabot.
75
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76
+ À ce moment-là, on pense qu'ils ressemblaient beaucoup au zèbre de Grévy d'aujourd'hui. Grâce à leur développement, ils gagnèrent en vitesse, se déplacèrent davantage à la recherche de nourriture et entreprirent de plus longues migrations. C'est à ce moment-là qu'ils se répandirent en Asie, en Afrique et en Europe, passant par le détroit de Béring, alors recouvert de glace épaisse.
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+
78
+ De nos jours, il est presque impossible de distinguer le crâne d'un zèbre de celui d'un cheval, mais nous pouvons penser que les équidés qui colonisèrent les savanes tropicales devinrent des zèbres, laissant les déserts arides aux ânes sauvages et les zones tempérées de l'hémisphère Nord aux chevaux sauvages.
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80
+ Des fossiles datant du Pléistocène démontrent la grande répartition de ces équidés. Au Pléistocène, Equus sivalenis (Chine) et Equus sellardsi (Amérique du Nord) ressemblaient au quagga, ce zèbre d'Afrique qui s'est éteint au XIXe siècle. À la même époque, celui qui occupait le Sud de l'Afrique est Equus pilicatus, ancêtre direct du zèbre de Grévy. L'évolution de nombreuses espèces d'équidés est mal connue, mais on sait qu'il existait encore des ânes sauvages et des zèbres en Europe à la fin de la dernière période glaciaire de l’ère quaternaire.
81
+
82
+ Aujourd'hui, les équidés sauvages sont devenus rares. Il existe sept principales espèces équines, dont la plupart sont très proches de l'extinction : les trois zèbres d'Afrique et leurs cousins, l'âne sauvage ; le cheval sauvage de Mongolie ; les deux ânes sauvages d'Asie, le kiang et l'hémione.
83
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84
+ Le substantif masculin[28],[29],[30] « zèbre » (prononcé : [zε:bʀ][28]) est un emprunt[28] au portugais zebra[28],[30], substantif féminin lui-même probablement issu — comme l'espagnol cebra — d'un latin vulgaire *eciferus, variation vernaculaire du latin equiferus (« cheval sauvage »), composé de equus (« cheval ») et de ferrus (« sauvage »)[28].
85
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86
+ En français, « zèbre » est attesté au début du XVIIe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé[28], sa première occurrence (graphie : ‹ zebre ›) se trouve dans l’Histoire des choses plus mémorables advenues tant ez Indes orientales, que autres païs de la descouverte des Portugais de Pierre du Jarric, parue à Bordeaux en 1610[31].
87
+
88
+ Le portugais zebra servait initialement à désigner un équidé sauvage, le zevro ou zebro, particulièrement abondant dans la péninsule Ibérique jusqu'au XVIe siècle. En juin 2015, la nature biologique précise de l'animal reste incertaine[32]. Quatre hypothèses ont été avancées selon lesquelles le zebro ibérique serait : soit l'hydrontin (Equus hydruntinus), un onagre éteint ; soit l'ancêtre du Sorraia, une race chevaline portugaise ; soit un onagre moderne, introduit dans la péninsule Ib��rique par les musulmans ; soit un équidé domestique errant, âne ou cheval[32],[33].
89
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90
+ Le petit du zèbre s'appelle le zébreau et la femelle du zèbre s'appelle la zébrelle. On rencontre aussi le terme zébresse ou zebrette.
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92
+ On dit que le zèbre hennit[34] comme le cheval mais le zèbre de Grévy brait, comme l'âne, on dit aussi qu'il jappe.
93
+
94
+ Liste alphabétique de noms vernaculaires ou des noms vulgaires attestés[35] en français.
95
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
96
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97
+ S'il est possible de domestiquer un zèbre pris isolément, l'espèce s'y prête peu[42],[1]. Vivant dans un milieu comprenant de grands prédateurs tels que le lion, le guépard et la hyène, le zèbre a développé de puissantes techniques de défense[1]. D'après l'universitaire Carol Hall, « le fait qu’il soit un « aliment pour lion » l’a peut-être rendu moins attrayant aux yeux des premiers humains »[1]. Les tentatives de domestication s'expliquent par sa résistance au climat chaud, aux maladies africaines et de sa rapidité supérieure à celle du cheval rustique[réf. nécessaire]. En Afrique du Sud, les Boers ont essayé plusieurs fois de harnacher des zèbres mais ont vu la plupart de leurs tentatives déjouées par la nature sauvage et têtue de l’animal[1].
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+ Le zèbre est un symbole de courage car il entreprend de grandes migrations annuelles pour chercher des pâturages, malgré les lions et les hyènes ou encore les crocodiles qui les menacent[45].
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+ Le zèbre est aussi un symbole du métissage[46] et de l'harmonie entre les races. Ainsi, le zèbre est le symbole animal du Botswana : ses rayures noires et blanches ornent le drapeau depuis 1996 et deux zèbres affrontés encadrent les armoiries du pays[47],[48].
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+ Le Zèbre de Grévy est aussi le symbole de l'Afrique et de la faune africaine.
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+ En Angola, des crinières de zèbres sont portées lors de danses rituelles ayant lieu pour les cérémonies d'initiation des jeunes lors des rites de « transformation »[49].
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+ Le terme « zèbre » a été utilisé pour la première fois par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, une des spécialistes de la douance en France, dans son livre L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à réussir[50] en janvier 2012. Elle l'a utilisé à l'origine pour éviter d'utiliser le mot encombrant de « surdoué » et toutes les images et connotations qu'il véhicule. De ce fait, le zèbre a servi de base pour le nom de sites internet traitant du sujet des surdoués.
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+ Zèbre est un nom vernaculaire, ambigu en français, pouvant désigner plusieurs espèces différentes d'herbivores de la famille des équidés, et du genre Equus, vivant en Afrique.
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+ Ils se trouvent principalement en Afrique centrale et australe. Ces animaux se caractérisent par des bandes de rayures, généralement verticales, noires et blanches. Bien que la phylogénie des équidés soit peu connue, ce groupe est manifestement paraphylétique, c'est-à-dire que si tous ces animaux descendent bien d'une espèce commune, toutes les espèces descendantes de celle-ci ne sont pas que des zèbres. Il y a aussi des chevaux et des ânes qui sont plus ou moins proches de chacune de ces espèces.
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+ Il existe trois espèces de zèbres : le zèbre des plaines, le zèbre des montagnes et le zèbre de Grévy. Le zèbre des plaines et le zèbre des montagnes appartiennent au sous-genre Hippotigris, mais le zèbre de Grévy est la seule espèce du sous-genre Dolichohippus. Ce dernier ressemble à un âne, auquel les zèbres sont étroitement liés, tandis que les deux premiers ressemblent davantage à un cheval. Tous les trois appartiennent au genre Equus, avec d'autres équidés vivants.
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+ Les rayures uniques des zèbres en font l'un des animaux les plus familiers de l'homme. On les trouve dans une variété d'habitats, comme les prairies, les savanes, les forêts, les garrigues épineuses, les montagnes et les collines côtières. Cependant, divers facteurs ont eu de graves répercussions sur les populations de zèbres, en particulier la chasse à la peau et la destruction des habitats. Le zèbre de Grévy et le zèbre des montagnes sont en danger d'extinction. Bien que les zèbres des plaines soient beaucoup plus abondants, une sous-espèce, le quagga, a disparu à la fin du xixe siècle.
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+ Mammifères terrestres herbivores, les caractéristiques générales des zèbres sont celles des équidés du genre Equus, avec des nuances comportementales et physiologiques pour chaque espèce.
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+ Les zèbres communs mesurent de 1,10 mètre à 1,40 mètre (1,25 mètre en moyenne) au garrot contre 1,30 mètre à 1,60 mètre (1,45 mètre en moyenne) au garrot pour les zèbres de Grévy, et vivent en moyenne 25 à 30 ans dans la nature[réf. nécessaire] et jusqu'à 40 ans dans un zoo[réf. nécessaire]. La longueur du corps va de 2,20 mètres à 2,70 mètres pour les zèbres communs et de 2,50 mètres à 3,00 mètres pour les zèbres de Grévy et la longueur de la queue de 40 à 75 cm. La masse varie de 175 à 300 kg pour les zèbres communs contre 300 à 400 kg pour les zèbres de Grévy. Chez les zèbres, les étalons sont généralement plus grands et plus lourds que les femelles.
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+ On compte en 2016 moins de 800 000 zèbres au total[1].
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+ Les zèbres sont avant tout reconnaissables aux bandes noires et blanches de leur pelage.
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+ Grâce à des méthodes de reconnaissance de formes, les scientifiques peuvent désormais lire les rayures caractéristiques des zèbres comme des codes-barres pour recenser une population à partir de photographies. Après avoir pris la photo d'un individu, les chercheurs la transfèrent sur un ordinateur équipé de logiciels dédiés comme StripeSpotter, un logiciel mis au point par l'université de l'Illinois à Chicago et l'université de Princeton. Ils zooment ensuite sur le flanc de l'animal, où chaque rayure est décomposée en lignes verticales de pixels. Leurs combinaisons sont aussi uniques que les empreintes digitales humaines. Reste à faire une recherche sur la base de données pour voir si le zèbre est un nouveau venu. StripeSpotter a été utilisé sur des zèbres de Grévy et des zèbres des plaines[2],[3]. D'autres travaux étendent la reconnaissance à d'autres animaux comme les léopards, les girafes et les Pterois[4].
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+ Une légende africaine demande si le zèbre est blanc à rayures noires ou noir à rayures blanches. Cette question a généré de nombreuses légendes ou réponses fantaisistes, mais des explications plus scientifiques existent.
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+ Les premières populations de zèbres étaient de couleur gris-ardoise[5]. Les spécialistes pensent généralement, en observant les rayures partielles du Quagga et en tenant compte de la pigmentation nécessaire aux animaux pour survivre sous le soleil d'Afrique, que les zèbres étaient originellement des animaux pigmentés de noir et que les raies se forment par inhibition de la production de mélanine[6].
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+ Les raies noires et blanches du zèbre sont absentes au stade fœtal initial, ils sont entièrement noirs[7]. Les rayures finissent par apparaître par bandes d'environ quatre cents micromètres (vingt fois une cellule). Les rayures sont alors d'autant plus nombreuses que l'animal est gros. Elles grandissent ensuite avec lui. Selon J.B.L. Bard, les espèces de zèbres différeraient selon le stade embryonnaire auquel apparaissent les raies[6].
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+ En 1952, Alan Turing a démontré que « même si la concentration initiale en morphogène est uniforme, la combinaison de réactions chimiques et de diffusion des substances à travers les tissus peut faire apparaître un motif » et aussi que « ce motif dépend du type de réactions impliquées, de la forme de la région et des concentrations initiales ». Ainsi l'évolution vers des rayures au lieu de taches n'est pas difficile et dépendra de la taille et du temps de gestation de l'espèce[8].
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+ Ceci conforte la théorie du Dr Debra Kay Bennett selon laquelle les espèces de zèbres sont, chacune, plus proche d'une espèce de cheval que de ses consœurs[9] car « il suffit d’une petite modification des relations temporelles des processus qui sous-tendent la formation du motif » pour faire apparaître des rayures au lieu de taches. Ce qui a donc pu se produire indépendamment au cours de l'évolution des différentes espèces devenues des zèbres[8].
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+ On ignore encore exactement quelle pourrait être l'utilité des rayures : de nombreuses théories sont proposées mais aucune n'est validée[5]. Les principales hypothèses sur la fonction des zébrures concerneraient le camouflage, l'évasion face aux prédateurs, la thermorégulation et les interactions sociales ; toutefois, selon une étude multifactorielle publiée en 2013, rien ne vient étayer de manière convaincante l'une ou l'autre de ces hypothèses[10].
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+ Au XIXe siècle, l'écrivain Rudyard Kipling et le naturaliste Alfred Russel Wallace ont contribué à diffuser l'hypothèse selon laquelle les rayures du zèbre lui permettaient de mieux se fondre dans la savane. Cette hypothèse longtemps considérée comme crédible dans la communauté scientifique a toutefois été démentie au début du XXIe siècle. L'hypothèse est formellement démentie en 2016[11]. En fait, dans la savane, le zèbre est très visible, et il tendrait donc à se dresser comme une exception à la règle du camouflage.
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+ Les rayures auraient aussi un effet stroboscopique sur les prédateurs[12]. Lorsque tout un troupeau s'enfuit, les raies des divers individus se mélangent, rendant flou le contour d'un animal aux yeux d'un lion, par exemple[13]. Un phénomène comparable serait à l'origine du camouflage Dazzle[14].
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+ Dans les années 1970, des recherches ont pointé le fait que la mouche tsé-tsé, responsable de la maladie du sommeil à laquelle les zèbres sont plus sensibles que d'autres animaux sauvages, est attirée par la vue de larges zones monochromes : les rayures permettraient ainsi de se protéger du parasite. Il est à ce sujet significatif de constater que les zones de répartition des zèbres et de ces glossines coïncident exactement et que les rayures s'estompent chez les populations moins exposées au parasitisme par les trypanosomes[15],[13].
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+ Des travaux publiés en 2012 viennent corroborer cette hypothèse, en démontrant que les taons sont plus attirés par les monochromes, et que l'effet « répulsif » des rayures est plus prononcé pour des rayures semblables à celles des zèbres[16]. En s'inspirant de ce résultat, des chercheurs japonais ont publié en 2019 des résultats prometteurs sur du bétail : des vaches ont été peintes avec un motif inspiré de celui des zèbres, ce qui a permis de réduire de moitié l'incidence des morsures de taons[17].
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+ Une autre hypothèse veut que les rayures contribueraient à la thermorégulation, permettant aux zèbres qui broutent pendant des heures de mieux supporter les fortes chaleurs de la savane africaine. Les bandes noires et blanches, par absorption et réflexion différentielle des rayons solaires, chauffent différemment, ce qui provoquerait entre elles un flux d'air différentiel à l'origine de tourbillons engendrant un effet de refroidissement. Ce dispositif leur permet d'avoir une température corporelle inférieure à celle d'herbivores de taille similaire paissant dans les mêmes conditions (29,2 °C contre 32,5 °C)[18].
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+ Les rayures favoriseraient la cohésion sociale en facilitant la reconnaissance et l’identification de chaque individu d'un groupe grâce au dessin de rayures unique[19]. Ainsi le zèbre de Burchell possède de vingt-cinq à trente raies sur chacun de ses flancs, le zèbre des montagnes quarante-trois et le zèbre de Grévy en compte environ quatre-vingt[20].
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+ Les lions et les hyènes peuvent s'attaquer aux adultes ; les jeunes poulains et les jeunes pré-adultes peuvent être la proie des lycaons, guépards, léopards. Les prédateurs sont opportunistes et s'attaquent aux animaux vulnérables et donc peu rapides ; les individus malades, âgés, blessés, isolés, jeunes ou les femelles en gestation, sont les proies idéales.
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+ Un zèbre en bonne condition physique a plusieurs moyens de défense contre ses prédateurs, il possède une très bonne vue diurne, une ouïe excellente, un bon odorat et court très vite. Les zèbres peuvent ainsi tenir une vitesse de 30 à 40 km/h sur une très longue distance ou, en cas de danger, galoper à 60 km/h en moyenne et même faire des pointes à 80 km/h[21] pour semer par exemple une lionne qui court presque aussi vite, mais ne tiendra pas la distance. Pour se défendre, ils peuvent aussi mordre et d'un coup de sabot, briser la mâchoire d'une lionne. Leurs ruades peuvent être mortelles, celles-ci sont encore plus puissantes que celles d'un cheval. Leurs rayures provoquent aussi une sorte d'« effet stroboscopique », et rendent les individus difficiles à repérer lorsqu'ils courent en groupe.
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+ Les populations de zèbres varient beaucoup, et les liens entre les espèces ne sont pas encore très bien compris. La taxinomie des zèbres est encore discutée et instable.
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+ Espèces habituellement citées dans les classifications classiques[22] :
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+ Les espèces sont notamment caractérisées par un nombre différent de paires de chromosomes : 46 pour Equus grevyi, 44 pour Equus quagga et Equus burchellii, et 32 pour Equus zebra[23].
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+ Une nouvelle classification a été proposée en 2004 par les Anglais C.P. Groves et H.B. Bell, d'après l'observation traditionnelle du pelage et des crânes de ces animaux[24] :
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+ Equus grevyi (zèbre de Grévy).
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+ Equus quagga quagga (zèbre Quagga).
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+ Equus quagga burchellii (zèbre de Burchell).
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+ Equus quagga boehmi (zèbre de Grant).
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+ Equus quagga chapmani (zèbre de Chapman).
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+ Equus zebra hartmannae (zèbre de Montagne).
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+ Il y a environ 54 millions d'années, un petit mammifère, de la taille d'un renard sans sabot, baptisé Hyracotherium par les paléontologues, vivait sur le continent américain.
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+ Il serait à l'origine de tous les équidés (cheval, poney, âne, zèbre). Les zèbres sont, probablement, les plus anciens représentants du genre Equus. Auparavant, ils ont dû vivre en Amérique. Le zèbre faisait également partie de la famille des périssodactyles, tels que les rhinocéros ou les tapirs. Cette famille regroupe tous les animaux comportant un nombre impair de doigts.
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+ Au Miocène, les graminées étant plus riches et plus abondantes, les équidés primitifs en profitèrent pour se multiplier et se développer : leurs jambes s'allongèrent pour mieux échapper aux prédateurs, et leurs pieds ne comptèrent, désormais, plus qu'un seul doigt, recouvert d'un ongle, le sabot.
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+ À ce moment-là, on pense qu'ils ressemblaient beaucoup au zèbre de Grévy d'aujourd'hui. Grâce à leur développement, ils gagnèrent en vitesse, se déplacèrent davantage à la recherche de nourriture et entreprirent de plus longues migrations. C'est à ce moment-là qu'ils se répandirent en Asie, en Afrique et en Europe, passant par le détroit de Béring, alors recouvert de glace épaisse.
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+ De nos jours, il est presque impossible de distinguer le crâne d'un zèbre de celui d'un cheval, mais nous pouvons penser que les équidés qui colonisèrent les savanes tropicales devinrent des zèbres, laissant les déserts arides aux ânes sauvages et les zones tempérées de l'hémisphère Nord aux chevaux sauvages.
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+ Des fossiles datant du Pléistocène démontrent la grande répartition de ces équidés. Au Pléistocène, Equus sivalenis (Chine) et Equus sellardsi (Amérique du Nord) ressemblaient au quagga, ce zèbre d'Afrique qui s'est éteint au XIXe siècle. À la même époque, celui qui occupait le Sud de l'Afrique est Equus pilicatus, ancêtre direct du zèbre de Grévy. L'évolution de nombreuses espèces d'équidés est mal connue, mais on sait qu'il existait encore des ânes sauvages et des zèbres en Europe à la fin de la dernière période glaciaire de l’ère quaternaire.
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+ Aujourd'hui, les équidés sauvages sont devenus rares. Il existe sept principales espèces équines, dont la plupart sont très proches de l'extinction : les trois zèbres d'Afrique et leurs cousins, l'âne sauvage ; le cheval sauvage de Mongolie ; les deux ânes sauvages d'Asie, le kiang et l'hémione.
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+ Le substantif masculin[28],[29],[30] « zèbre » (prononcé : [zε:bʀ][28]) est un emprunt[28] au portugais zebra[28],[30], substantif féminin lui-même probablement issu — comme l'espagnol cebra — d'un latin vulgaire *eciferus, variation vernaculaire du latin equiferus (« cheval sauvage »), composé de equus (« cheval ») et de ferrus (« sauvage »)[28].
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+ En français, « zèbre » est attesté au début du XVIIe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé[28], sa première occurrence (graphie : ‹ zebre ›) se trouve dans l’Histoire des choses plus mémorables advenues tant ez Indes orientales, que autres païs de la descouverte des Portugais de Pierre du Jarric, parue à Bordeaux en 1610[31].
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+ Le portugais zebra servait initialement à désigner un équidé sauvage, le zevro ou zebro, particulièrement abondant dans la péninsule Ibérique jusqu'au XVIe siècle. En juin 2015, la nature biologique précise de l'animal reste incertaine[32]. Quatre hypothèses ont été avancées selon lesquelles le zebro ibérique serait : soit l'hydrontin (Equus hydruntinus), un onagre éteint ; soit l'ancêtre du Sorraia, une race chevaline portugaise ; soit un onagre moderne, introduit dans la péninsule Ib��rique par les musulmans ; soit un équidé domestique errant, âne ou cheval[32],[33].
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+ Le petit du zèbre s'appelle le zébreau et la femelle du zèbre s'appelle la zébrelle. On rencontre aussi le terme zébresse ou zebrette.
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+ On dit que le zèbre hennit[34] comme le cheval mais le zèbre de Grévy brait, comme l'âne, on dit aussi qu'il jappe.
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+ Liste alphabétique de noms vernaculaires ou des noms vulgaires attestés[35] en français.
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+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
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+ S'il est possible de domestiquer un zèbre pris isolément, l'espèce s'y prête peu[42],[1]. Vivant dans un milieu comprenant de grands prédateurs tels que le lion, le guépard et la hyène, le zèbre a développé de puissantes techniques de défense[1]. D'après l'universitaire Carol Hall, « le fait qu’il soit un « aliment pour lion » l’a peut-être rendu moins attrayant aux yeux des premiers humains »[1]. Les tentatives de domestication s'expliquent par sa résistance au climat chaud, aux maladies africaines et de sa rapidité supérieure à celle du cheval rustique[réf. nécessaire]. En Afrique du Sud, les Boers ont essayé plusieurs fois de harnacher des zèbres mais ont vu la plupart de leurs tentatives déjouées par la nature sauvage et têtue de l’animal[1].
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+ Le zèbre est un symbole de courage car il entreprend de grandes migrations annuelles pour chercher des pâturages, malgré les lions et les hyènes ou encore les crocodiles qui les menacent[45].
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+ Le zèbre est aussi un symbole du métissage[46] et de l'harmonie entre les races. Ainsi, le zèbre est le symbole animal du Botswana : ses rayures noires et blanches ornent le drapeau depuis 1996 et deux zèbres affrontés encadrent les armoiries du pays[47],[48].
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+ Le Zèbre de Grévy est aussi le symbole de l'Afrique et de la faune africaine.
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+ En Angola, des crinières de zèbres sont portées lors de danses rituelles ayant lieu pour les cérémonies d'initiation des jeunes lors des rites de « transformation »[49].
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+ Le terme « zèbre » a été utilisé pour la première fois par la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, une des spécialistes de la douance en France, dans son livre L'enfant surdoué : L'aider à grandir, l'aider à réussir[50] en janvier 2012. Elle l'a utilisé à l'origine pour éviter d'utiliser le mot encombrant de « surdoué » et toutes les images et connotations qu'il véhicule. De ce fait, le zèbre a servi de base pour le nom de sites internet traitant du sujet des surdoués.
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