Unnamed: 0
int64 0
263k
| Journal
stringclasses 3
values | Author
stringlengths 9
368
| Year
stringclasses 67
values | Title
stringlengths 3
204
| section_rank
int64 0
59
| par_rank
int64 0
1.37k
| sent_rank
int64 0
1.06k
| text
stringlengths 1
4.97k
|
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
400 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 6 | 4 | Cependant, le fait que le Li est le principe de la production des choses
matérielles conduit Leibniz à une conclusion diamétralement opposée, car, selon lui,
« cela prouve plutôt que le Li n’est point la matière première »[56]. |
401 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 6 | 5 | Ce qu’il est important de noter, c’est que, par opposition à la conception
de Longobardo, chez Leibniz, le Li est compris non pas comme la « matière première », mais
plutôt comme un principe immatériel qui opère
dans la matière. |
402 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 8 | 0 | Cet aspect de la compréhension leibnizienne du Li, selon nous, a une importance particulière, parce que, compris de cette manière, ce concept permet de séparer la philosophie chinoise de celle de Descartes. |
403 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 8 | 1 | Car le lien inséparable entre le Li, principe immatériel selon Leibniz, et l’air primogène distingue nettement cette théorie « chinoise » de la théorie cartésienne de la substance corporelle, selon laquelle celle-ci n’est qu’étendue. |
404 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 8 | 2 | Ce trait de la conception de la substance matérielle des « Chinois » la rend donc immanquablement anticartésienne et pro-leibnizienne. |
405 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 0 |
C’est ce que A. Ribas a aussi remarqué en comparant le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la correspondance Leibniz-Clarke. |
406 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 1 | Pour lui, l’inséparabilité entre le Li et son corrélat, que cela s’appelle « air primogène » ou « matière prochaine »[57], constitue une des « corrélations doctrinales » entre ce texte sur la philosophie chinoise et le Leibniz de la correspondance avec Clarke, représentant de la philosophie newtonienne. |
407 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 2 | Ribas écrit :
What has to be emphasised is Leibniz’ attachment to
the schema of the interweaving between matter and its active principle, that is, his
attachment to his dynamicist model. |
408 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 3 | This model is formulated with different terminology
depending on the context : in the controversy with Clarke he inclines toward a
discussion on the vis viva ; in the
Discours the argument takes place in terms of
Li and Qi. |
409 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 4 | But the intention is the same : to rebut the traditional concept of matter as
something inert and Cartesian dualism, both present in the Newtonian
conception[58]. |
410 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 10 | 5 | Un des apports essentiels de sa lecture sur la philosophie chinoise, ou plus
précisément la philosophie néo-confucéenne, est donc pour Leibniz la découverte d’une
théorie extra-européenne du dynamisme de la
substance corporelle similaire à la sienne, ce qui lui sert d’argument à la fois contre
les newtoniens et contre Descartes. |
411 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 12 | 0 | Dans la seule perspective de l’harmonie interne au sein d’une même école de pensée, que Leibniz évoque dans le Discours, il serait difficile de trouver une différence fondamentale entre le système cartésien et celui de la philosophie chinoise : les deux ont leur propre cohérence interne. |
412 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 12 | 1 | Mais, d’après ce que nous avons vu, il y a un facteur qui distingue radicalement Descartes et la philosophie chinoise. |
413 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 12 | 2 | Car ce avec quoi la conception chinoise du Li et du qi s’accorde, c’est le concept de la substance de Leibniz lui-même, alors que celle de Descartes le contredit. |
414 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 12 | 3 | C’est donc la concordance avec sa propre conception de la substance qui commande, chez Leibniz, l’usage du principe d’harmonie interne sur le système chinois et non pas sur celui de Descartes. |
415 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 3 | 12 | 4 | Autrement dit, il y a une « harmonie externe », celle avec la conception dynamique (une forme/force réside dans la substance corporelle) de la substance, qui est condition de l’usage de l’harmonie interne comme principe d’interprétation. |
416 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 0 | 0 | La substance et la théologie |
417 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 2 | 0 | En suivant notre raisonnement, il serait peut-être tentant de conclure que, si le critère fondamental pour l’application du principe herméneutique de Leibniz, c’est la conformité avec sa propre conception de la substance, le vrai sujet du Discours serait dans ce cas la philosophie de la substance et non la « théologie naturelle », comme l’indique le titre du texte. |
418 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 0 |
Cependant, si l’on pense cela, ce serait oublier le contexte dans lequel le Discours est écrit, à savoir la Querelle des rites chinois, dont l’enjeu est l’évangélisation effective de la Chine. |
419 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 1 | Nous rappelons que le but de Leibniz, en écrivant ce texte, est de soutenir l’approche jésuite par une « accommodation » du christianisme à la culture chinoise, contrairement aux missionnaires d’autres ordres religieux qui prônaient une imposition de la vision catholique « par le haut », sans tenir compte de la particularité de la culture locale. |
420 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 2 | Et ce serait aussi ignorer les passages du Discours où la teneur proprement religieuse est indéniable, par exemple :
Ce que nous appelons dans l’homme lumière de la raison, eux, ils l’appellent
commandement et loi du Ciel. |
421 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 3 | Ce que nous appelons satisfaction naturelle d’obéir à la
justice, et crainte d’agir contre elle, tout cela chez eux (et j’ajouterai encore chez
nous) s’appelle inspirations envoyées par le Xangti, c’est-à-dire par le vrai Dieu. |
422 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 4 | Offenser le Ciel, c’est agir contre la raison ; demander pardon au Ciel, c’est se
corriger, et faire un retour sincère de paroles et d’oeuvres, à la soumission qu’on doit
à cette même loi de la raison. |
423 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 5 | Pour moi, je trouve tout cela excellent, et tout à fait
conforme à la théologie naturelle, bien loin d’y entendre malice : et je crois que ce
n’est que par des interprétations forcées, et par des interpolations, qu’on peut trouver
à redire. |
424 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 6 | C’est le christianisme tout pur, en tant qu’il renouvelle la loi naturelle
gravée dans nos coeurs, sauf tout ce que la révélation et la grâce y ajoutent, pour
mieux redresser la nature[59]. |
425 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 7 | Aux yeux de Leibniz, la philosophie du Li des Chinois n’est donc pas simplement une
théorie de la substance qui est en accord avec la sienne. |
426 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 8 | Ce n’est pas une doctrine
« toute humaine », comme le dirait Descartes. |
427 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 9 | Mais, pour Leibniz, elle est « conforme » à
la « théologie naturelle », et celle-ci s’entend chez lui comme ce qui « renouvelle la loi
naturelle gravée dans nos coeurs », c’est-à-dire dans les coeurs de tous les hommes,
quelle que soit leur culture. |
428 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 4 | 10 | Notons qu’il parle ici de la « loi naturelle », une croyance
qui apparaît déjà dans le christianisme primitif[60] et est
véhiculée par la scolastique[61]. |
429 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 6 | 0 | Dans le Discours, la « métaphysique » de la substance et la pensée théologico-religieuse co-existent. |
430 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 6 | 1 | Loin de s’exclure l’une l’autre, elles sont profondément solidaires dans la pensée de Leibniz, et, comme nous allons le montrer, l’accord que le philosophe allemand cherche à établir entre son propre système et celui des Chinois repose précisément, en dernière analyse, sur la solidarité ou la continuité, qu’il conçoit entre le domaine de la pensée rationnelle, notamment la physique, et la théologie. |
431 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 0 | D’abord, que signifie la « théologie naturelle » pour Leibniz ? |
432 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 1 | Quel est son contenu ? |
433 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 2 | Et qu’est-ce qui distingue le vrai d’avec le faux en matière de théologie naturelle ? |
434 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 3 | On connaît déjà le jugement de Leibniz sur Descartes : le Dieu de Descartes n’est pas un Dieu comme on le souhaite, ou autrement dit, ce n’est pas une conception conforme à la véritable théologie naturelle, selon ses critères. |
435 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 4 | En revanche, les Chinois, eux, ont une vraie théologie naturelle, et Leibniz va jusqu’à dire que c’est « le christianisme tout pur ». |
436 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 8 | 5 | Alors, qu’est-ce qui aurait fait de la philosophie des Chinois une véritable théologie naturelle, et non pas celle de Descartes ? |
437 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 10 | 0 | Si ce qui aurait distingué la philosophie des Chinois de celle de Descartes est, comme nous l’avons montré, la thèse selon laquelle le Li ne subsiste pas tout seul sans l’air primogène, c’est-à-dire que la matière et son principe formel sont inséparables l’un de l’autre, nous allons maintenant voir que cette thèse ne peut pas se concevoir isolément, mais qu’elle est reliée à un autre élément central dans le système leibnizien. |
438 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 10 | 1 | Pour comprendre le fond de l’affirmation théologique de Leibniz sur la philosophie chinoise, il faut maintenant mettre en lumière la dépendance mutuelle entre la théorie dynamique de la substance et la théologie naturelle, d’une manière qui est caractéristique de la philosophie leibnizienne. |
439 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 12 | 0 | Dans son texte de 1702 déjà cité, Leibniz dit que « puisque les cartésiens ne reconnaissaient aucun principe actif, substantiel et modifiable dans le corps, ils étaient obligés d’en exclure toute activité (actio) et de la transférer à Dieu seul, sommé ex machina »[62]. |
440 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 12 | 1 | Une comparaison entre les lois de la physique de Descartes et celles de Leibniz mérite d’être faite, mais il nous suffit de souligner ici que, pour Leibniz, ce qui est concomitant de l’erreur des cartésiens, c’est précisément l’évacuation d’un principe « actif, substantiel et modifiable » du corps, ce qui fait qu’en voulant éliminer la forme substantielle aristotélico-scolastique, les cartésiens ont exclu toute activité, et par conséquent toute véritable substantialité du corps, car pour Leibniz, l’une implique nécessairement l’autre. |
441 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 12 | 2 | Et cela a pour résultat de se mettre dans l’obligation d’introduire un Dieu « ex machina », c’est-à-dire un Dieu ad hoc, artificiellement conçu pour garantir la cohérence du système mécanique. |
442 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 12 | 3 | Nous voyons donc que la question de la substance, pour Leibniz, mène directement à celle de la conception de Dieu. |
443 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 0 |
Le Dieu de Descartes est solidaire avec sa physique, comme chez Leibniz ; mais pour celui-ci, il ne l’est pas dans le bon sens, car c’est un Dieu inventé a posteriori, alors que, selon lui-même, c’est plutôt la conception de Dieu, c’est-à-dire la théologie, qui devrait constituer le fondement de la physique :
Bien que nous disions que toute chose dans la nature est à expliquer de manière
mécanique, il nous faut excepter l’explication des lois du mouvement elles-mêmes, ou les
principes du mécanisme, qui ne devraient pas être déduits de choses simplement
mathématiques et sujettes à l’imagination, mais d’une source métaphysique, c’est-à-dire
de l’égalité entre cause et effet et d’autres lois de ce genre qui sont essentielles à
l’égard des entéléchies. |
444 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 1 | En effet, comme je l’ai déjà dit, la physique est subordonnée à
l’arithmétique par la géométrie, et à la métaphysique par la dynamique[63]. |
445 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 2 | Pour Leibniz, les lois du mouvement, c’est-à-dire les principes de la physique
mécanique, ont une autre source que les propriétés géométriques du corps, à savoir ce
qu’il appelle proprement la « métaphysique », et seules les lois déduites de la
métaphysique sont, selon lui, bien fondées. |
446 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 3 | Or que signifie la « métaphysique » pour
Leibniz ? |
447 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 4 | Selon Takuya Hayashi, à partir de la fin des années 1670, une nouvelle
conception de la « théologie naturelle » émerge qui « s’approprie le nom de
métaphysique », et « cette métaphysique que l’on pourrait appeler métaphysique de la
sagesse divine, liée à la réhabilitation des formes substantielles, constituera désormais
ce que Leibniz désigne en premier sens par le terme de métaphysique, même si les
dispositifs conceptuels évolueront ultérieurement »[64]. |
448 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 5 | C’est ce que Leibniz confirme dans une lettre de 1678, où il dit que « la métaphysique est
la théologie naturelle, et le même Dieu qui est la source de tous les biens est aussi le
principe de toutes les connaissances »[65]. |
449 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 6 | Chez Leibniz
(après la fin des années 1670), la théologie naturelle joue donc le rôle du fondement de
la physique. |
450 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 7 | Et ce rapport du fondement au fondé tient précisément à la décision
leibnizienne d’assigner une « entéléchie », c’est-à-dire un principe formel et immatériel,
à la substance corporelle. |
451 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 8 | Car l’entéléchie, c’est l’assise des principes physiques qui
sont dérivés de la « fin » ultime, c’est-à-dire
de Dieu, et par conséquent, elle représente la « trace » que Dieu imprime en celles-ci en
les créant :
Si, en effet, la loi établie par Dieu a laissé quelque trace d’elle-même imprimée
dans les choses, si par son commandement les choses ont été formées d’une telle manière
qu’elles soient rendues appropriées pour accomplir la volonté de ce commandement, il
faut déjà admettre qu’une certaine efficacité a été mise dans les choses, une forme ou
une force, quelque chose comme ce que nous appelons ordinairement par le nom de
« nature », quelque chose dont dérivent les séries de phénomènes conformément au
précepte du premier commandement[66]. |
452 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 14 | 9 | La « métaphysique » ou la « théologie naturelle » de Leibniz ne peuvent donc pas se
penser sans sa théorie de la substance, car c’est précisément dans le principe formel de
la substance — l’« entéléchie » ou la « force » (vis) — que résident les lois imprimées par Dieu dès sa création de la
substance, et que c’est de ces lois « métaphysiques » que sont déduites les lois du
mouvement. |
453 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 16 | 0 | Ainsi, de la reconnaissance du fait que, dans la philosophie chinoise, le principe formel de l’être, le Li, et le principe matériel, le qi, sont indissociables, au jugement de l’identité entre le Li et « notre Dieu », il n’y a pas un saut. |
454 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 16 | 1 | Au contraire, pour Leibniz, une véritable théologie naturelle ne peut pas se passer d’une conception « dynamique » de la substance, de même que celle-ci est un signe de perspicacité en matière de théologie naturelle. |
455 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 18 | 0 | Notons enfin que ces deux côtés du Discours, la théorie de la substance et la pensée théologico-religieuse, qui y sont toutes les deux présentes, comme nous l’avons montré, n’ont aucune rupture entre elles. |
456 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 4 | 18 | 1 | Bien au contraire, chez Leibniz, la connaissance rationnelle et la pensée théologique qui, comme nous l’avons vu, ne sont pas toujours strictement rationnelles, mais impliquent parfois des éléments de la croyance, ces deux niveaux de la pensée sont non seulement inséparables, mais c’est précisément la continuité entre eux qui joue un rôle axiomatique dans la pensée leibnizienne. |
457 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 0 | 0 | Conclusion |
458 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 2 | 0 | Ce que nous avons trouvé en comparant le Discours sur la théologie naturelle des Chinois de Leibniz avec sa critique de la philosophie cartésienne fait écho aux résultats de l’article de Ribas à plus d’une reprise. |
459 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 2 | 1 | Nous avons rencontré plusieurs des thèmes qui surgissent dans la correspondance Leibniz-Clarke, par exemple le dynamisme et le rapport entre Dieu et le monde physique. |
460 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 2 | 2 | Or, selon nous, dans ce texte, il y a quelque chose à comprendre au-delà des coïncidences doctrinales, à savoir le prisme herméneutique de Leibniz. |
461 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 4 | 0 | Contrairement à la conclusion de David Mungello, pour qui la démarche interprétative de Leibniz consiste essentiellement à « projeter » sa propre pensée dans sa lecture de la philosophie chinoise, et que, ce que Leibniz cherche chez les Chinois, c’est après tout la « confirmation » de ses propres théories philosophiques[67], nous avons vu que le Discours possède un principe herméneutique original, à savoir la présupposition et l’exigence d’une harmonie interne au système philosophique chinois. |
462 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 4 | 1 | Autrement dit, le Discours témoigne d’un effort de véritable interprétation de la philosophie chinoise et ne sert pas seulement de miroir à la philosophie leibnizienne. |
463 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 6 | 0 | Or, comme nous l’avons montré, ce principe n’est pas suffisant comme conducteur du travail d’interprétation, mais il est conditionné par une donnée essentielle de la pensée leibnizienne, à savoir sa conception dynamique de la substance, c’est-à-dire la position dans le corps d’un principe formel — qu’il s’appelle « force », « entéléchie » ou autrement. |
464 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 6 | 1 | Cette théorie se révèle, comme le montrent notre propre travail et celui de Ribas, un des points centraux de la controverse de Leibniz avec les newtoniens, comme avec les cartésiens. |
465 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 6 | 2 | Nous pensons que ce serait réducteur de considérer son apparition dans le Discours comme la simple « projection » d’un aspect de la pensée leibnizienne, car cela empêcherait d’apprécier sa double valeur théorique et historique. |
466 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 8 | 0 | D’un point de vue théorique, nous voyons que la conception leibnizienne de la substance n’est pas simplement « projetée » sur la philosophie chinoise, mais elle remplit une fonction plus complexe dans l’économie du texte. |
467 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 8 | 1 | Car, d’un côté, elle est un facteur déterminant de l’application sur un système philosophique du principe herméneutique qu’est l’harmonie interne. |
468 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 8 | 2 | En tant que telle, elle est un « archi-principe » herméneutique. |
469 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 8 | 3 | De l’autre côté, dans la mesure où cette théorie de la substance assure la continuité entre la physique et la théologie, c’est sur sa base que Leibniz a pu passer d’une appréciation de la « philosophie chinoise » à une affirmation théologique, à savoir que le Li, c’est Dieu. |
470 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 8 | 4 | La théorie de la substance joue donc un double rôle : elle est à la fois un principe herméneutique sous-jacent et le moyen terme qui rend possible le passage entre le niveau philosophique et le niveau théologique de la pensée. |
471 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 0 | Ces faits théoriques sont aussi d’un intérêt historique. |
472 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 1 | D’une part, à travers le Discours, le sujet de la philosophie chinoise intervient dans un des débats philosophiques les plus virulents de l’âge classique, à savoir la conception de la substance. |
473 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 2 | La pertinence philosophique de la pensée chinoise et plus particulièrement néo-confucéenne n’était donc perçue par Leibniz qu’à travers le trou béant qui existait entre les différentes théories de la substance. |
474 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 3 | Le rôle que joue la conception leibnizienne de la substance dans le Discours, tel que nous l’avons montré, met donc en exergue non seulement sa centralité, mais encore les modalités de son usage au sein du système leibnizien. |
475 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 4 | D’autre part, l’objectif de ce texte, qui est de défendre une approche d’évangélisation, nous révèle la très grande porosité et le manque absolu de séparation entre la philosophie, la religion et la politique chez Leibniz, ce qui ne peut se concevoir que difficilement dans le cadre de la pensée, de nos jours. |
476 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 5 | Ce texte montre avec évidence que non seulement on peut dériver des vérités philosophiques (par exemple les lois du mouvement) de la théologie, mais encore, on peut passer de la philosophie (interprétation de la théorie du Li des Chinois) à la théologie (l’identification de la Divinité), sans transgresser les limites de chacune de ces disciplines. |
477 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 6 | Enfin, la portée religieuse du Discours doit sans doute se mettre sous l’horizon du grand projet de Leibniz qu’est la construction d’une civilisation universelle chrétienne. |
478 | Philosophiques | Jin
Qian | 2023 | Le Discours sur la théologie naturelle des Chinois et la controverse Leibniz/Descartes sur la substance | 5 | 10 | 7 | L’établissement d’un lien avec la culture chinoise représente un des points extrêmes de ce projet, et le Discours nous montre une des manières dont, chez Leibniz, la philosophie oeuvre dans la direction de cette finalité pratique. |
479 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 0 | Cet article interroge la présence, dans la Critique de la raison pure,
d’une « clause anthropologique » redoublant le procès de la raison. |
480 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 1 | À partir de la critique
formulée par Husserl, selon laquelle Kant se montrerait coupable, en dépit de ses percées
transcendantales, d’une forme de relativisme anthropologique, il s’agit plus précisément de
clarifier la fonction limitative de l’incise « pour nous hommes » qui ponctue le texte de la
première Critique. |
481 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 2 | En dépit des apparences qui ont pu mener Husserl à soutenir que
Kant cherche à expliquer par cette clause la validité universelle des jugements
synthétiques a priori, mais se trouve par le fait même à limiter cette validité, il
est possible de soutenir que l’humanité de notre pouvoir de connaître n’est jamais
présupposée par Kant et constitue en réalité une découverte de la raison à son propre
sujet. |
482 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 0 | Que la Critique de la raison pure renouvelle et complexifie en même temps la question de la signification anthropologique de la philosophie, c’est ce que suggère déjà tout un pan de sa réception. |
483 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 1 | Les esquisses en vue d’une anthropologisation de la critique[1] au xixe siècle, ou les désignations de Kant comme annonciateur d’une nouvelle anthropologie philosophique au xxe siècle[2], tablent en effet sur une même évidence, qu’elles développent chacune à leur manière. |
484 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 2 | Comme l’indique la lettre du texte kantien, c’est bien la raison de l’être humain qui continue de se trouver au centre de la critique de la raison pure et qui fournit donc sa matière à la nouvelle philosophie transcendantale. |
485 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 3 | La raison pure est aussi « notre raison pure », c’est-à-dire une « raison humaine universelle[3] ». |
486 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 4 | Les rappels du cadre anthropologique à l’intérieur duquel se déploie la révolution kantienne se caractérisent pourtant, en dépit de l’intérêt célèbre que vouait le professeur de Königsberg à la discipline anthropologique, par une forme de laconisme qui transforme rapidement l’évidence en problème. |
487 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 5 | Philosophie transcendantale et anthropologie se voient rapprochées à l’extrême, mais sans que ne soient fournies d’explications quant à la signification précise de ce second terme dans un contexte qui ne peut la laisser inchangée. |
488 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 0 | 6 | Avant même de rencontrer la question épineuse du lieu qu’il convient d’accorder à la science de l’humain au sein du système[4], le lecteur de Kant se voit, autrement dit, confronté au problème que pose la présence récurrente, mais rarement thématisée, d’une « clause anthropologique » qui redouble la philosophie critique et qui semble, par là, brouiller son cadre. |
489 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 2 | 0 | Sur le plan de la seule forme, cette clause engendre un problème interprétatif du fait de sa
prégnance dans les pages de la Critique, tout se
passant comme si l’auteur avait délibérément tenu à ce que la dimension anthropologique de
son entreprise ne soit jamais perdue de vue. |
490 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 2 | 1 | Ce que l’introduction du texte explique en
peu de mots, soit que l’ouvrage prend pour objet la « connaissance humaine a priori[5] », ne constitue
donc pas un hapax en regard des nombreuses autres précisions fournies par Kant au sujet
des paramètres de son travail. |
491 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 2 | 2 | La Logique
répétera d’ailleurs ce redoublement caractéristique du rationnel et de
l’anthropologique : « la méthode critique de philosopher » y est présentée comme celle
« qui consiste à enquêter sur le procédé de la raison elle-même, à analyser l’ensemble de
la faculté humaine de connaissance et à examiner jusqu’où peuvent bien s’étendre ses
limites[6] ». |
492 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 2 | 3 | On peut donc dire que, de l’avis de Kant
lui-même, un rapport de quasi-synonymie paraît unir la raison jugée par la philosophie
critique et la raison de l’être humain. |
493 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 0 | Sur le fond, pourtant, la présence de l’être humain au centre de l’entreprise kantienne ne va pas de soi. |
494 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 1 | Elle ne saurait par exemple être lue comme la réitération d’un topos philosophique, que l’on pourrait être tenté de faire remonter à Platon (comme le fait d’ailleurs Kant lui-même[7]). |
495 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 2 | La raison en est que la philosophie transcendantale kantienne, dans son effort pour préserver du scepticisme la validité universelle de la connaissance synthétique a priori, paraît en son esprit même faire pièce à tout rétrécissement spécifique du champ des vérités philosophiques. |
496 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 3 | C’est sans doute à Husserl, pour des raisons qui tiennent cette fois à la genèse particulière de la phénoménologie, que l’on doit d’avoir débusqué avec le plus de netteté ce caractère de fausse évidence qui recouvre l’équation kantienne. |
497 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 4 | Si la lecture husserlienne de la Critique de la raison pure n’est pas celle d’un commentateur ayant des visées principalement exégétiques, les questions quelque peu abruptes qu’elle soulève lui confèrent pourtant une valeur particulière. |
498 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 5 | Plutôt que de constituer un truisme, l’amalgame de la raison pure et de la raison humaine ne représente-t-il pas, au fond, un oxymore insoutenable ? |
499 | Philosophiques | Jean-Christophe
Anderson | 2023 | Kant, Husserl et la question de l’humanité de la connaissance | 0 | 4 | 6 | N’est-ce pas de deux choses l’une : ou bien une philosophie transcendantale qui se meut dans un espace de pensée véritablement universel, ou bien une philosophie anthropologique qui, au nom d’une concrétude cher payée, restreint l’extension de ses propositions et ouvre la porte aux formes les plus délétères du scepticisme ? |