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+ Le néerlandais (Nederlands, prononciation /ˈneː.dəɾ.ˌlɑnts/) est la troisième langue germanique, après l'anglais et le haut allemand, avec ses 25 millions de locuteurs maternels. Elle est langue officielle aux Pays-Bas et dans ses territoires d'outre mer, en Belgique (les états fédérés de la Flandre et de Bruxelles-Capitale) et au Suriname. Elle est enfin langue régionale en France. Confinée, après une importante extension médiévale, dans l'actuel Westhoek français, elle a toutefois pratiquement disparu de la Flandre française au cours du XXe siècle Aujourd'hui, seuls quelques dizaines de milliers de locuteurs, âgés de plus de 60 ans, la pratiquent encore quotidiennement. Le néerlandais fait partie des dialectes franciques, soit les dialectes parlés par les francs. Plus précisément, il s'agit des parlers des francs saliens, par opposition aux francs ripuaires, qui, vers 440, se sont installés aux Pays-Bas méridionaux (ou la Belgica Inferior en gallo-romain). Le vieux néerlandais (500-1150) est issu du francique occidental. Il se distingue essentiellement du vieux haut allemand, issu du moyen et haut francique, par l'absence de la seconde mutation consonantique et l'abandon du système casuel. Ces caractéristiques morphologiques, syntaxiques et lexicales offrent certaines similitudes avec les autres dialectes germaniques occidentaux, tel que les dialectes anglo-frisons (anglais, frison) et saxons (le bas-allemand en Allemagne septentrionale et son pendant bas-saxon dans le nord-ouest des Pays-Bas).[2],[3].
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+ Historiquement parlé aux Pays-Bas et en Flandre belge et française, le néerlandais s'est également répandu dans d'autres régions du monde. Au total, plus de 32 millions de personnes le parlent, en comptant les locuteurs de l'afrikaans, langue procédant du fonds néerlandais méridional du XVIIe siècle ayant, du fait des conditions d'isolement et des influences locales (bantoues, malaises…), subi ses propres évolutions (dialectales, orthographiques et grammaticales) ; cette langue demeure fortement usitée en Afrique du Sud, où elle est langue officielle, ainsi qu'en Namibie, où elle est langue reconnue.[4]
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+ Le néerlandais est la langue officielle du royaume des Pays-Bas[5] et du Suriname[6],[7]. C'est aussi la principale langue officielle de la Belgique (60 %) à côté du français (38 %) et de l'allemand (2 %)[8]. La langue est également co-officielle à Aruba[9], Curaçao[10] et Saint-Martin[11], trois pays constitutifs du royaume des Pays-bas.
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+ C'est une des vingt-quatre langues officielles de l'Union européenne ainsi qu'une des langues officielles de plusieurs organisations internationales : le Benelux[12], la Communauté caribéenne, l'Union des nations sud-américaines ou l'Union de la langue néerlandaise.
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+ Enfin, en Afrique, l'afrikaans, langue dérivée du néerlandais, est langue officielle en Afrique du Sud et langue reconnue en Namibie. Plus de 7 millions de personnes parlent l'afrikaans comme langue maternelle. En Indonésie, autrefois colonie des Pays-Bas, un groupe limité de personnes le parlent comme langue maternelle (environ 10 000), ou principale (30 000), mais la langue n'a pas de statut officiel, et est largement en retrait face à l'anglais (surtout dans les zones touristiques).
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+ Depuis 1980, un organisme officiel, l'Union de la langue néerlandaise, assure l'intégrité et la promotion de la langue néerlandaise. Il publie régulièrement une Woordenlijst Nederlandse taal, c'est-à-dire une liste officielle des mots du néerlandais, qu'on appelle familièrement le « Petit livre vert » (het groene boekje), à cause de la couleur verte de sa couverture. Le Suriname est depuis 2005 également membre de cet organisme initialement cogéré uniquement par les institutions néerlandaises et flamandes. Il en est résulté l'entrée de nombreux mots surinamais dans le livret vert. La dernière version du livre vert a été publiée le 15 octobre 2005 et a donné lieu à beaucoup de commentaires, notamment sur des incohérences entre l'écriture de différents mots du même style (par exemple cao-overleg contre VUT-premie, incohérence majuscules/minuscules, ou 24-jarige contre 24 uursservice, incohérence tiret/sans tiret). C'est pour cette raison que le site web onzetaal.nl (en français, « notrelangue »)[13] a publié le 16 août 2006 une version alternative de ce livret : le « livret blanc » (Het Witte Boekje[14]).
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+ Le néerlandais contemporain trouve sa source dans les dialectes bas-franciques occidentaux parlés dans le sud des Pays-Bas, la Flandre belge, la Flandre française, l'Artois et le Hainaut. Elle est issue du vieux bas-francique, la langue des Francs saliens, fondateurs de la dynastie des Mérovingiens.
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+ L'inscription runique de Bergakker, découverte dans la Betuwe et attribuée aux Francs saliens entre 425 et 450, est le plus ancien fragment du vieux francique parvenu jusqu'à nous, cette langue se révèle très proche du vieux néerlandais du Moyen Âge, cette inscription peut donc être considérée comme la plus ancienne en néerlandais[15].
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21
+ Très tôt déjà, le bas-francique s'est démarqué du moyen et du haut francique, et donc de ce qu'on appelle aujourd'hui l'allemand, par la mutation consonantique haut-allemande. Elle a eu lieu à partir du IVe siècle jusqu'au VIIIe siècle.
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23
+ À l'époque des Anciens Pays-Bas et auparavant les diverses principautés étaient morcelées (Flandre, Brabant, etc.) mais elles furent réunies dans l'État bourguignon. Tout comme en Allemagne, il y avait plusieurs dialectes par régions. Par la suite les Pays-Bas du Nord (République des Provinces-Unies à l'époque) se sont unifiés en prenant leur indépendance, ce qui n'empêcha pas le maintien de plusieurs dialectes, mais fixa très rapidement les bases de la prononciation et, plus tard, de l'écriture de la langue normalisée.
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25
+ Toutefois la langue était presque complètement fixée dès le XIVe siècle environ, et les textes de cette époque sont, pour les Néerlandais d'aujourd'hui, parfaitement compréhensibles, malgré quelques tournures de phrases archaïques et une orthographe souvent très différente. Les dernières mutations de la langue remontent au XIXe siècle. Aujourd'hui, les principales modifications sont des ajouts de mots d'origine anglaise au vocabulaire.
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27
+ Il n'y eut que très peu d'influence espagnole sur le néerlandais au temps de la domination de l'Espagne.
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29
+ Les documents archivés de l'époque comme ceux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, permettent aux historiens de remonter à une écriture plus ancienne de certains mots actuels et de mieux comprendre leur évolution linguistique.
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+ Deux réformes de l'orthographe eurent lieu au XXe siècle, une, fondamentale, en 1946 et l'autre, moins importante, en 1995.
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33
+ Aujourd'hui, les principales modifications sont des ajouts de mots d'origine anglaise au vocabulaire, comme dans le domaine informatique. Il y a cependant depuis longtemps une forte composante française dans le vocabulaire, particulièrement dans le néerlandais (flamand) de Belgique. Cela amène de nombreux cas de synonymie, un mot d'origine française à côté d'un mot d'origine germanique : creëren à côté de scheppen (« créer »).
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35
+ Sur le plan pratique, de nombreuses variantes locales subsistent, tant aux Pays-Bas qu'en Flandre. Elles affectent la tournure, le vocabulaire et la prononciation. L'ensemble forme un continuum sans transition précise, le Rhin dessinant cependant une nuance plus marquée.
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37
+ Il y a, en revanche, des différences de vocabulaire entre les parlers flamands et le néerlandais. À côté du néerlandais standard normé (AN), les dialectes se sont maintenus davantage en Belgique flamande et sont très différenciés. Il n'y a pas une prononciation belge unique non plus mais bien de nombreuses variantes dans lesquelles on peut distinguer des points communs mais aussi des variations considérables. C'est ainsi qu'à l'ouïe, un locuteur du Limbourg belge et un autre de Flandre-Occidentale peuvent sembler parler deux langues différentes. On arrive assez facilement à distinguer les Flamands et les Néerlandais selon leur prononciation – cela vaut aussi chez les anglophones pour les Australiens et les Britanniques ou chez les francophones pour les Canadiens et les Français.
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39
+ On distingue six zones linguistiques sur le territoire néerlandais et belge. Les frontières belgo-néerlandaise et belgo-française ne matérialisent aucune transition sur le plan linguistique (ce qui suit utilise une numérotation en rapport avec la carte des six zones linguistiques).
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+ I. Groupe bas-francique occidental
42
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43
+ II. Groupe bas-francique oriental b
44
+
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+ III. Groupe bas-saxon c
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+ a : Ce sous-groupe comprend des dialectes considérés comme néerlandais, mais ont un substrat frison occidental récent très important.
48
+ b : Groupe dialectal transitionnel (bas-francique néerlandais teinté de moyen francique), le limbourgeois se voit, en sa façade est-méridionale, bordé par des parlers transfrontaliers franciques ripuaires dont les lexique et morphologie moyens franciques sont, à son tour, mêlés d'influences allemandes[16].
49
+ c : Tous ces dialectes ne représentent que la limite occidentale d'une vaste étendue de deux sous-groupes du bas-allemand dont le bas saxon de Frise orientale et l'ouest-phalien, qui occupe tout le nord de l'Allemagne.
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51
+ L'afrikaans, parlé en Afrique du Sud et en Namibie, est une langue dérivée du néerlandais, qui conserve de nombreux archaïsmes datant des XVIe et XVIIe siècles.
52
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53
+ L'afrikaans ayant été formé par des colons venant du sud des Pays-Bas, il existe donc des liens évidents, mais l'afrikaans, en plus de conserver certains archaïsmes, a sensiblement simplifié la grammaire. D'autres langues dérivées du néerlandais: le skepi et le berbice (Gyana), le petjo et le javindo (Indonésie), le negerhollands (Iles Vierges), le ceylon dutch (Sri Lanka), le formosa dutch (Taïwan), le mohawk dutch, negro dutch et low dutch (USA).
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55
+ Le néerlandais utilise l'alphabet latin, complété de quelques diacritiques. Le tréma est utilisé pour séparer des voyelles consécutives et éviter leur prononciation comme diphtongues. L'une des règles d'orthographe les plus importantes est la règle du dt.
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+
57
+ L'accent aigu (plus rarement grave) est utilisé pour signaler la présence de l'accent tonique sur un mot qui ne le porte habituellement pas.
58
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59
+ L'ensemble ij est parfois considéré comme une seule lettre. Autrefois, dans certaines régions, il était écrit au moyen d'un y avec ou sans tréma (Ÿ/ÿ). En majuscule (premier mot d'une phrase, nom propre, adjectif dérivé d'un nom propre) les deux lettres s'écrivent en principe en capitales: het IJsselmeer, de Hollandse en de Gelderse IJssel (l'Yssel hollandais et l'Yssel de Gueldre), IJsland (l'Islande), de IJszee (l'Océan glacial: arctique ou antarctique), ijs (de la glace), een ijsberg (un iceberg), mais au début d'une phrase: IJs et IJsbergen (des icebergs), etc.
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61
+ La grammaire du néerlandais rappelle par bien des traits celle de l'allemand. Elle s'en distingue néanmoins par la quasi-disparition des cas et la faible distinction que l'on fait aujourd'hui entre les genres masculin et féminin (encore plus faible au nord du Rhin qu'au sud).
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63
+ La langue française a emprunté certains mots au néerlandais, en particulier dans le domaine de la navigation. À titre d'exemple, voici une liste non exhaustive de mots français provenant du néerlandais, moderne ou médiéval :
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+ Mais aussi : bélître, bitter, blague, blaser, bouquin, brader, brique, briquet, buse, cabillaud, cancrelat, étriquer, hère, tricot, varlope, etc.
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67
+ Le français de Belgique comporte encore plus d'emprunts qualifiés de « belgicismes » tels que kot « chambre d'étudiant, bicoque » ou drève, de dreef « allée bordée d'arbres ».
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69
+ Il existe au moins quatre racines pour dire néerlandais dans les langues européennes et d'Asie mineure. En français, on peut très bien dire « néerlandais », ou bien « hollandais » (selon la métonymie qui tend à confondre, dans le langage courant, la Hollande avec les Pays-Bas dans leur ensemble, ce qui est linguistiquement erroné hollandais désignant un groupe de dialectes) mais également parfois « flamand », (notamment en Belgique même si cet usage pour désigner la langue entière et pas seulement ensemble dialecte est, comme pour hollandais, d'un point de vue linguistique erroné), les racines « nederland » et « holland » sont ainsi les deux racines principales dans les langues européennes, à l'exception de l'anglais. En effet, « Dutch » en anglais vient de la racine germanique « diot » (d'où l'ancienne appellation du néerlandais « diets », mais aussi, désignant cette fois l'allemand : all. « deutsch » le français « teuton » et l'italien « tedesco »).
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+ Nederland :
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+ Holland :
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+ Langue + Holland :
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+ Diot :
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+ Langue + Diot :
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+ Flamand
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+ Plusieurs racines :
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+ Le Certificaat Nederlands als Vreemde Taal (CNaVT), « Certificat de néerlandais langue étrangère », est le diplôme de langue officiel et international du néerlandais pour les locuteurs non natifs. Il est basé sur le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR).
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+ « 2. The official languages are Dutch and English. »
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+ Le néerlandais (Nederlands, prononciation /ˈneː.dəɾ.ˌlɑnts/) est la troisième langue germanique, après l'anglais et le haut allemand, avec ses 25 millions de locuteurs maternels. Elle est langue officielle aux Pays-Bas et dans ses territoires d'outre mer, en Belgique (les états fédérés de la Flandre et de Bruxelles-Capitale) et au Suriname. Elle est enfin langue régionale en France. Confinée, après une importante extension médiévale, dans l'actuel Westhoek français, elle a toutefois pratiquement disparu de la Flandre française au cours du XXe siècle Aujourd'hui, seuls quelques dizaines de milliers de locuteurs, âgés de plus de 60 ans, la pratiquent encore quotidiennement. Le néerlandais fait partie des dialectes franciques, soit les dialectes parlés par les francs. Plus précisément, il s'agit des parlers des francs saliens, par opposition aux francs ripuaires, qui, vers 440, se sont installés aux Pays-Bas méridionaux (ou la Belgica Inferior en gallo-romain). Le vieux néerlandais (500-1150) est issu du francique occidental. Il se distingue essentiellement du vieux haut allemand, issu du moyen et haut francique, par l'absence de la seconde mutation consonantique et l'abandon du système casuel. Ces caractéristiques morphologiques, syntaxiques et lexicales offrent certaines similitudes avec les autres dialectes germaniques occidentaux, tel que les dialectes anglo-frisons (anglais, frison) et saxons (le bas-allemand en Allemagne septentrionale et son pendant bas-saxon dans le nord-ouest des Pays-Bas).[2],[3].
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+ Historiquement parlé aux Pays-Bas et en Flandre belge et française, le néerlandais s'est également répandu dans d'autres régions du monde. Au total, plus de 32 millions de personnes le parlent, en comptant les locuteurs de l'afrikaans, langue procédant du fonds néerlandais méridional du XVIIe siècle ayant, du fait des conditions d'isolement et des influences locales (bantoues, malaises…), subi ses propres évolutions (dialectales, orthographiques et grammaticales) ; cette langue demeure fortement usitée en Afrique du Sud, où elle est langue officielle, ainsi qu'en Namibie, où elle est langue reconnue.[4]
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+ Le néerlandais est la langue officielle du royaume des Pays-Bas[5] et du Suriname[6],[7]. C'est aussi la principale langue officielle de la Belgique (60 %) à côté du français (38 %) et de l'allemand (2 %)[8]. La langue est également co-officielle à Aruba[9], Curaçao[10] et Saint-Martin[11], trois pays constitutifs du royaume des Pays-bas.
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+ C'est une des vingt-quatre langues officielles de l'Union européenne ainsi qu'une des langues officielles de plusieurs organisations internationales : le Benelux[12], la Communauté caribéenne, l'Union des nations sud-américaines ou l'Union de la langue néerlandaise.
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+ Enfin, en Afrique, l'afrikaans, langue dérivée du néerlandais, est langue officielle en Afrique du Sud et langue reconnue en Namibie. Plus de 7 millions de personnes parlent l'afrikaans comme langue maternelle. En Indonésie, autrefois colonie des Pays-Bas, un groupe limité de personnes le parlent comme langue maternelle (environ 10 000), ou principale (30 000), mais la langue n'a pas de statut officiel, et est largement en retrait face à l'anglais (surtout dans les zones touristiques).
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+ Depuis 1980, un organisme officiel, l'Union de la langue néerlandaise, assure l'intégrité et la promotion de la langue néerlandaise. Il publie régulièrement une Woordenlijst Nederlandse taal, c'est-à-dire une liste officielle des mots du néerlandais, qu'on appelle familièrement le « Petit livre vert » (het groene boekje), à cause de la couleur verte de sa couverture. Le Suriname est depuis 2005 également membre de cet organisme initialement cogéré uniquement par les institutions néerlandaises et flamandes. Il en est résulté l'entrée de nombreux mots surinamais dans le livret vert. La dernière version du livre vert a été publiée le 15 octobre 2005 et a donné lieu à beaucoup de commentaires, notamment sur des incohérences entre l'écriture de différents mots du même style (par exemple cao-overleg contre VUT-premie, incohérence majuscules/minuscules, ou 24-jarige contre 24 uursservice, incohérence tiret/sans tiret). C'est pour cette raison que le site web onzetaal.nl (en français, « notrelangue »)[13] a publié le 16 août 2006 une version alternative de ce livret : le « livret blanc » (Het Witte Boekje[14]).
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+ Le néerlandais contemporain trouve sa source dans les dialectes bas-franciques occidentaux parlés dans le sud des Pays-Bas, la Flandre belge, la Flandre française, l'Artois et le Hainaut. Elle est issue du vieux bas-francique, la langue des Francs saliens, fondateurs de la dynastie des Mérovingiens.
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+ L'inscription runique de Bergakker, découverte dans la Betuwe et attribuée aux Francs saliens entre 425 et 450, est le plus ancien fragment du vieux francique parvenu jusqu'à nous, cette langue se révèle très proche du vieux néerlandais du Moyen Âge, cette inscription peut donc être considérée comme la plus ancienne en néerlandais[15].
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+ Très tôt déjà, le bas-francique s'est démarqué du moyen et du haut francique, et donc de ce qu'on appelle aujourd'hui l'allemand, par la mutation consonantique haut-allemande. Elle a eu lieu à partir du IVe siècle jusqu'au VIIIe siècle.
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+ À l'époque des Anciens Pays-Bas et auparavant les diverses principautés étaient morcelées (Flandre, Brabant, etc.) mais elles furent réunies dans l'État bourguignon. Tout comme en Allemagne, il y avait plusieurs dialectes par régions. Par la suite les Pays-Bas du Nord (République des Provinces-Unies à l'époque) se sont unifiés en prenant leur indépendance, ce qui n'empêcha pas le maintien de plusieurs dialectes, mais fixa très rapidement les bases de la prononciation et, plus tard, de l'écriture de la langue normalisée.
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+ Toutefois la langue était presque complètement fixée dès le XIVe siècle environ, et les textes de cette époque sont, pour les Néerlandais d'aujourd'hui, parfaitement compréhensibles, malgré quelques tournures de phrases archaïques et une orthographe souvent très différente. Les dernières mutations de la langue remontent au XIXe siècle. Aujourd'hui, les principales modifications sont des ajouts de mots d'origine anglaise au vocabulaire.
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+ Il n'y eut que très peu d'influence espagnole sur le néerlandais au temps de la domination de l'Espagne.
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+ Les documents archivés de l'époque comme ceux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, permettent aux historiens de remonter à une écriture plus ancienne de certains mots actuels et de mieux comprendre leur évolution linguistique.
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+ Deux réformes de l'orthographe eurent lieu au XXe siècle, une, fondamentale, en 1946 et l'autre, moins importante, en 1995.
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+ Aujourd'hui, les principales modifications sont des ajouts de mots d'origine anglaise au vocabulaire, comme dans le domaine informatique. Il y a cependant depuis longtemps une forte composante française dans le vocabulaire, particulièrement dans le néerlandais (flamand) de Belgique. Cela amène de nombreux cas de synonymie, un mot d'origine française à côté d'un mot d'origine germanique : creëren à côté de scheppen (« créer »).
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+ Sur le plan pratique, de nombreuses variantes locales subsistent, tant aux Pays-Bas qu'en Flandre. Elles affectent la tournure, le vocabulaire et la prononciation. L'ensemble forme un continuum sans transition précise, le Rhin dessinant cependant une nuance plus marquée.
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+ Il y a, en revanche, des différences de vocabulaire entre les parlers flamands et le néerlandais. À côté du néerlandais standard normé (AN), les dialectes se sont maintenus davantage en Belgique flamande et sont très différenciés. Il n'y a pas une prononciation belge unique non plus mais bien de nombreuses variantes dans lesquelles on peut distinguer des points communs mais aussi des variations considérables. C'est ainsi qu'à l'ouïe, un locuteur du Limbourg belge et un autre de Flandre-Occidentale peuvent sembler parler deux langues différentes. On arrive assez facilement à distinguer les Flamands et les Néerlandais selon leur prononciation – cela vaut aussi chez les anglophones pour les Australiens et les Britanniques ou chez les francophones pour les Canadiens et les Français.
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+ On distingue six zones linguistiques sur le territoire néerlandais et belge. Les frontières belgo-néerlandaise et belgo-française ne matérialisent aucune transition sur le plan linguistique (ce qui suit utilise une numérotation en rapport avec la carte des six zones linguistiques).
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+ I. Groupe bas-francique occidental
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+ III. Groupe bas-saxon c
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+ a : Ce sous-groupe comprend des dialectes considérés comme néerlandais, mais ont un substrat frison occidental récent très important.
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+ b : Groupe dialectal transitionnel (bas-francique néerlandais teinté de moyen francique), le limbourgeois se voit, en sa façade est-méridionale, bordé par des parlers transfrontaliers franciques ripuaires dont les lexique et morphologie moyens franciques sont, à son tour, mêlés d'influences allemandes[16].
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+ c : Tous ces dialectes ne représentent que la limite occidentale d'une vaste étendue de deux sous-groupes du bas-allemand dont le bas saxon de Frise orientale et l'ouest-phalien, qui occupe tout le nord de l'Allemagne.
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+ L'afrikaans, parlé en Afrique du Sud et en Namibie, est une langue dérivée du néerlandais, qui conserve de nombreux archaïsmes datant des XVIe et XVIIe siècles.
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+ L'afrikaans ayant été formé par des colons venant du sud des Pays-Bas, il existe donc des liens évidents, mais l'afrikaans, en plus de conserver certains archaïsmes, a sensiblement simplifié la grammaire. D'autres langues dérivées du néerlandais: le skepi et le berbice (Gyana), le petjo et le javindo (Indonésie), le negerhollands (Iles Vierges), le ceylon dutch (Sri Lanka), le formosa dutch (Taïwan), le mohawk dutch, negro dutch et low dutch (USA).
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+ Le néerlandais utilise l'alphabet latin, complété de quelques diacritiques. Le tréma est utilisé pour séparer des voyelles consécutives et éviter leur prononciation comme diphtongues. L'une des règles d'orthographe les plus importantes est la règle du dt.
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+ L'accent aigu (plus rarement grave) est utilisé pour signaler la présence de l'accent tonique sur un mot qui ne le porte habituellement pas.
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+ L'ensemble ij est parfois considéré comme une seule lettre. Autrefois, dans certaines régions, il était écrit au moyen d'un y avec ou sans tréma (Ÿ/ÿ). En majuscule (premier mot d'une phrase, nom propre, adjectif dérivé d'un nom propre) les deux lettres s'écrivent en principe en capitales: het IJsselmeer, de Hollandse en de Gelderse IJssel (l'Yssel hollandais et l'Yssel de Gueldre), IJsland (l'Islande), de IJszee (l'Océan glacial: arctique ou antarctique), ijs (de la glace), een ijsberg (un iceberg), mais au début d'une phrase: IJs et IJsbergen (des icebergs), etc.
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+ La grammaire du néerlandais rappelle par bien des traits celle de l'allemand. Elle s'en distingue néanmoins par la quasi-disparition des cas et la faible distinction que l'on fait aujourd'hui entre les genres masculin et féminin (encore plus faible au nord du Rhin qu'au sud).
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+ La langue française a emprunté certains mots au néerlandais, en particulier dans le domaine de la navigation. À titre d'exemple, voici une liste non exhaustive de mots français provenant du néerlandais, moderne ou médiéval :
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+ Mais aussi : bélître, bitter, blague, blaser, bouquin, brader, brique, briquet, buse, cabillaud, cancrelat, étriquer, hère, tricot, varlope, etc.
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+ Le français de Belgique comporte encore plus d'emprunts qualifiés de « belgicismes » tels que kot « chambre d'étudiant, bicoque » ou drève, de dreef « allée bordée d'arbres ».
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+ Il existe au moins quatre racines pour dire néerlandais dans les langues européennes et d'Asie mineure. En français, on peut très bien dire « néerlandais », ou bien « hollandais » (selon la métonymie qui tend à confondre, dans le langage courant, la Hollande avec les Pays-Bas dans leur ensemble, ce qui est linguistiquement erroné hollandais désignant un groupe de dialectes) mais également parfois « flamand », (notamment en Belgique même si cet usage pour désigner la langue entière et pas seulement ensemble dialecte est, comme pour hollandais, d'un point de vue linguistique erroné), les racines « nederland » et « holland » sont ainsi les deux racines principales dans les langues européennes, à l'exception de l'anglais. En effet, « Dutch » en anglais vient de la racine germanique « diot » (d'où l'ancienne appellation du néerlandais « diets », mais aussi, désignant cette fois l'allemand : all. « deutsch » le français « teuton » et l'italien « tedesco »).
70
+
71
+ Nederland :
72
+
73
+ Holland :
74
+
75
+ Langue + Holland :
76
+
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+ Diot :
78
+
79
+ Langue + Diot :
80
+
81
+ Flamand
82
+
83
+ Plusieurs racines :
84
+
85
+ Le Certificaat Nederlands als Vreemde Taal (CNaVT), « Certificat de néerlandais langue étrangère », est le diplôme de langue officiel et international du néerlandais pour les locuteurs non natifs. Il est basé sur le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR).
86
+
87
+ « 2. The official languages are Dutch and English. »
88
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+
2
+
3
+ équation[4] :
4
+
5
+
6
+
7
+ ρ
8
+ =
9
+ 7.3718
10
+
11
+ /
12
+
13
+
14
+ 0.3067
15
+
16
+ (
17
+ 1
18
+ +
19
+ (
20
+ 1
21
+
22
+ T
23
+
24
+ /
25
+
26
+ 44.4
27
+
28
+ )
29
+
30
+ 0.2786
31
+
32
+
33
+ )
34
+
35
+
36
+
37
+
38
+ {\displaystyle \rho =7.3718/0.3067^{(1+(1-T/44.4)^{0.2786})}}
39
+
40
+
41
+ Masse volumique du liquide en kmol·m-3 et température en kelvins, de 24,56 à 44,4 K.
42
+ Valeurs calculées :
43
+
44
+
45
+
46
+ équation[4] :
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+ P
52
+
53
+ v
54
+ s
55
+
56
+
57
+ =
58
+ e
59
+ x
60
+ p
61
+ (
62
+ 29.755
63
+ +
64
+
65
+
66
+
67
+
68
+ 271.06
69
+
70
+ T
71
+
72
+
73
+ +
74
+ (
75
+
76
+ 2.6081
77
+ )
78
+ ×
79
+ l
80
+ n
81
+ (
82
+ T
83
+ )
84
+ +
85
+ (
86
+ 5.2700
87
+ E
88
+
89
+ 4
90
+ )
91
+ ×
92
+
93
+ T
94
+
95
+ 2
96
+
97
+
98
+ )
99
+
100
+
101
+ {\displaystyle P_{vs}=exp(29.755+{\frac {-271.06}{T}}+(-2.6081)\times ln(T)+(5.2700E-4)\times T^{2})}
102
+
103
+
104
+ Pression en pascals et température en kelvins, de 24,56 à 44,4 K.
105
+ Valeurs calculées :
106
+
107
+ équation[4] :
108
+
109
+
110
+
111
+
112
+ C
113
+
114
+ P
115
+
116
+
117
+ =
118
+ (
119
+ 1.0341
120
+ E
121
+ 6
122
+ )
123
+ +
124
+ (
125
+
126
+ 138770
127
+ )
128
+ ×
129
+ T
130
+ +
131
+ (
132
+ 7154.0
133
+ )
134
+ ×
135
+
136
+ T
137
+
138
+ 2
139
+
140
+
141
+ +
142
+ (
143
+
144
+ 162.55
145
+ )
146
+ ×
147
+
148
+ T
149
+
150
+ 3
151
+
152
+
153
+ +
154
+ (
155
+ 1.3841
156
+ )
157
+ ×
158
+
159
+ T
160
+
161
+ 4
162
+
163
+
164
+
165
+
166
+ {\displaystyle C_{P}=(1.0341E6)+(-138770)\times T+(7154.0)\times T^{2}+(-162.55)\times T^{3}+(1.3841)\times T^{4}}
167
+
168
+
169
+ Capacité thermique du liquide en J·kmol-1·K-1 et température en kelvins, de 24,56 à 40 K.
170
+ Valeurs calculées :
171
+
172
+
173
+
174
+ Le néon est l'élément chimique de numéro atomique 10, de symbole Ne. Son nom est tiré du grec νέος (néos), « nouveau » en français.
175
+
176
+ Dans le tableau périodique des éléments, il se trouve dans le 8e groupe principal, ou le 18e groupe de l'UICPA, et appartient donc aux gaz nobles. Comme les autres gaz rares, c'est un gaz incolore, extrêmement inerte et monoatomique. Pour de nombreuses propriétés telles que le point de fusion et d'ébullition ou la masse volumique, il se situe entre l'hélium, plus léger, et l'argon, plus lourd.
177
+
178
+ Le néon est l'un des éléments les plus abondants de l'univers, mais il est relativement rare sur terre, car, comme l'hélium, une grande partie du gaz s'est échappée dans l'espace. On le trouve principalement dans l'atmosphère terrestre ; seules de petites quantités sont piégées dans les roches.
179
+
180
+ Comme le krypton et le xénon, le néon est découvert en 1898 par William Ramsay et Morris William Travers par distillation fractionnée de l'air liquide. Les applications les plus connues sont les tubes fluorescents ou les lampes néon, dans lesquels le néon est excité par des décharges électriques pour briller d'une couleur typiquement rouge-orange.
181
+
182
+ En 1894, John William Strutt Rayleigh et William Ramsay découvrent l'argon, le premier gaz noble. En 1895, Ramsay isole également de l'hélium, auparavant connu uniquement dans le spectre solaire, à partir de minerais d'uranium. D'après les lois du tableau périodique, il reconnaît alors qu'il doit y avoir un autre élément entre l'hélium et l'argon avec une masse atomique d'environ 20 u[8].
183
+
184
+ À partir de 1896, il commence donc à étudier divers minéraux et météorites ainsi que les gaz qu'ils émettent lorsqu'ils sont chauffés ou dissous. Cependant, Ramsay et son collègue Morris William Travers ne réussissent pas avoir de résultats concluants, et ne parviennent à trouver que de l'hélium et, plus rarement, de l'argon. Ils enquêtent alors sur les gaz chauds de Cauterets en France et d'Islande, sans résultat[8].
185
+
186
+ Enfin, ils commencent à examiner 15 litres d'argon brut isolé de l'air liquide et séparé par liquéfaction et distillation fractionnée. Le premier élément à être séparé et détecté par le spectre de la flamme est le krypton. Le 13 juin 1898, ils réussissent finalement à isoler un élément plus léger de la fraction à plus bas point d'ébullition de l'argon brut. Ramsay et Travers décident de nommer cet élément Néon, d'après le grec νέος (néos), en français « nouveau ». Peu de temps après, ils réussissent à extraire un autre élément, le xénon, grâce au même procédé[8].
187
+
188
+ La première application du gaz nouvellement découvert est la lampe néon développée en 1910 par le français Georges Claude : le néon rempli dans un tube de verre est excité par des tensions élevées et créer de la lumière[9].
189
+
190
+ Au total, 19 isotopes du néon sont connus, entre 15Ne et 34Ne. Parmi ceux-ci, seuls 20Ne, 21Ne et 22Ne sont stables et se trouvent également dans la nature. Le 20Ne est de loin le plus courant et représente 90,48 % des isotopes. 21Ne est le plus rare sur terre avec une part de 0,27 % et 22Ne se produit avec une fréquence de 9,25 % dans la distribution isotopique naturelle sur terre. Tous les autres isotopes ont une courte demi-vie de 3,38 minutes maximum pour 24Ne[10].
191
+
192
+ Dans les conditions normales de température et de pression, le néon est un gaz monoatomique, incolore et inodore. À pression normale, il se condense à 27 K (−246 °C) et se solidifie à 24,57 K (−248,59 °C) (à cette pression il est, de tous les éléments, celui dont la plage de température de l'état liquide est la plus petite). Comme les autres gaz nobles, à l'exception de l'hélium, le néon cristallise dans un système cristallin cubique avec un paramètre de maille a = 443 pm.
193
+
194
+ Avec une densit�� de 0,9 kg/m3 à 0 °C et 1 013 hPa, le néon est légèrement plus léger que l'air, donc il s'élève. Dans le diagramme de phase, le point triple est à 24,56 K et 43,37 kPa, le point critique est à 44,4 K, 265,4 kPa et une densité critique de 0,483 g/cm3[11].
195
+
196
+ Le néon est peu soluble dans l'eau ; un maximum de 10,5 ml de néon peut se dissoudre dans un litre d'eau à 20 °C[11].
197
+
198
+ Comme d'autres gaz nobles, le néon présente une raie spectrale caractéristique lors des décharges de gaz. Comme les raies dans le domaine spectral visible sont principalement dans la gamme rouge à jaune, le gaz apparaît dans une couleur rouge orangée lors d'une décharge.
199
+
200
+ En tant que gaz noble typique, le néon est extrêmement inerte ; comme pour l'hélium, aucun composé de l'élément n'est connu. Même les clathrates, où d'autres gaz nobles sont physiquement enfermés dans d'autres composés, sont inconnus. Selon les calculs théoriques, le néon est l'élément le moins réactif. Ainsi, l'enthalpie de dissociation calculée pour les composés de type NgBeO (Ng : gaz noble) est la plus faible pour le composé néon. Il s'est avéré que même l'analogue néon du seul composé connu de l'hélium HHeF, qui est stable selon les calculs, ne devrait pas être stable. Les explications possibles de ces résultats sont les distances fluor-hydrogène plus grandes et donc des forces d'attraction plus faibles dans l'ion HNe+ par rapport aux espèces d'hélium ou des interactions p-π répulsives dans les cations du néon[12].
201
+
202
+ Seuls quelques ions dans lesquels le néon est impliqué sont connus grâce à des études de spectrométrie de masse. Parmi ceux-ci, on trouve l'ion Ne+ et certains éléments-ions comme ArNe+, HeNe+ et HNe+[13].
203
+
204
+ La couleur orange rougeâtre que le néon émet dans les tubes néon est largement utilisée pour les signaux publicitaires. « Néon » est devenu le nom donné à ce type de lumière bien qu'en réalité de nombreux autres gaz soient utilisés. Il s'agit d'un abus de langage, en particulier pour l'éclairage domestique ; il s'agit en réalité de tubes fluorescents ou tubes luminescents (de leur nom officiel).
205
+
206
+ Autres utilisations :
207
+
208
+ Le néon liquéfié est utilisé commercialement comme réfrigérant cryogénique.
209
+
210
+ C'est par une généralisation abusive qu'on dénomme néons tous les tubes fluorescents et notamment ceux des enseignes lumineuses. Seul le rouge est en effet possible avec le néon et les autres couleurs sont, soit obtenues avec d'autres composés (hélium : jaune ; CO2 : blanc ; argon : violet ; argon/mercure : bleu), soit produites par un revêtement fluorescent excité par un rayonnement ultraviolet.
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+
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4
+
5
+ Aruba est une île néerlandaise de la mer des Caraïbes, située au large des côtes du Venezuela, faisant partie des Petites Antilles. L'île forme un État du royaume des Pays-Bas à part entière depuis qu'elle s'est séparée des Antilles néerlandaises en 1986. En 2010, Aruba comptait 115 120 habitants, dont 29 998 vivaient à Oranjestad, capitale de l'île.
6
+
7
+ L'île d'Aruba est située en mer des Caraïbes, au nord de l'État venezuelien de Falcón. Elle fait partie de l'archipel des Antilles. L'île se situe à 27 km au nord de la péninsule de Paraguaná, sur la côte septentrionale du Venezuela.
8
+
9
+ Aruba possède peu de végétation tropicale et des plages de sable blanc qui font sa renommée auprès des touristes. Comme la métropole, Aruba est un pays plat dont le point culminant est le mont Jamanota à 188 mètres.
10
+
11
+ L'île est orientée nord-ouest sud-est sur une distance de 30 km. La superficie d'Aruba est de 193 km2. Son littoral a une longueur de 69 km.
12
+
13
+ Les villes principales sont Oranjestad (capitale), Sint Nicolaas, Santa Cruz (en) et Noord.
14
+
15
+ Pont naturel à Aruba (écroulé en 2005).
16
+
17
+ Palm Beach, lieu touristique de l'île.
18
+
19
+ Aruba a un climat tropical chaud et très sec, voire semi-désertique mais cependant rafraîchi par des vents venant de l'océan Atlantique. Les températures sont quasi constantes, autour de 30 °C. Très sèche, elle ne comporte qu'une petite part de la flore tropicale que l'on retrouve ailleurs dans les Caraïbes.
20
+
21
+ L'île reçoit entre 300 et 400 mm d'eau par an, ce qui est très peu par rapport au reste des Antilles et la végétation n'y est pas très développée. On compte seulement 29 jours de pluie par an. En hiver, seulement à la mi-novembre, l'île est arrosée, avec neuf jours de pluie environ, alors qu'on ne compte aucun jours de pluie durant tout le printemps. La température moyenne est de 30 °C.
22
+
23
+ L'île d'Aruba est d'abord peuplée d'Amérindiens caiquetios (en), une tribu arawak venue de l'actuel Venezuela vers l'an 1000. En 1499, l'explorateur espagnol Alonso de Ojeda accoste sur l'île. Celle-ci devient un refuge de pirates et de boucaniers espagnols, puis un immense ranch où les Espagnols introduisent chevaux, moutons, chèvres, cochons. Contrairement à ce qui a pu se passer ailleurs, les Espagnols n’exterminent pas les Arawaks mais leur permettent d'élever du bétail. Encore aujourd'hui, beaucoup d'Arubais ont des ancêtres amérindiens. Aruba reste sous contrôle espagnol jusqu'en 1636, date à laquelle le royaume des Pays-Bas en fait une colonie.
24
+
25
+ Après la cession de l'île par les Espagnols, des Juifs marranes fuyant les persécutions dans leurs pays (Espagne et Portugal) viennent s'installer dans l'île. Aruba change à plusieurs reprises de statut : propriété de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, colonie rattachée à la Guyane hollandaise et même, à deux reprises, les Néerlandais doivent cohabiter avec les Britanniques (1799-1802 et 1805-1816) sans qu'il apparaisse clairement qui détenait le pouvoir effectif à Aruba. Le gouverneur néerlandais entre 1642 et 1646 s'appelait Pieter Stuyvesant : il deviendra ultérieurement le gouverneur de la province néerlandaise de Nouvelle-Néerlande jusqu'à son annexion par les Anglais en 1664 sous le nom de Province de New York.
26
+
27
+ Pendant les guerres napoléoniennes, l'Empire britannique a pris le contrôle de l'île, entre 1799 et 1802, et entre 1804 et 1816, avant de la rendre aux Hollandais.
28
+
29
+ Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas sont occupés par l'Allemagne nazie à partir du 10 mai 1940. Le lendemain, les Britanniques placent l'île sous leur protection avant de la laisser aux États-Unis du 16 janvier 1942 jusqu'à la libération des Pays-Bas en 1945.
30
+
31
+ Le 18 mars 1948, la Couronne néerlandaise accepte le principe de l'autodétermination pour Aruba. Les Antilles néerlandaises prennent leur autonomie le 29 décembre 1954 et Aruba fait partie de cet ensemble constitué des îles Sous-le-Vent (Aruba, Bonaire et Curaçao situées près de la côte du Venezuela) et des îles du Vent (Saint-Martin, Saba et Saint-Eustache situées à l'est de Porto Rico). Une constitution est établie en avril 1955. Désormais, le royaume des Pays-Bas est constitué de deux entités de droit égal que sont les Pays-Bas et les Antilles néerlandaises.
32
+
33
+ Pour commémorer l'accord de 1948, la date du 18 mars est choisie comme fête de l'île (on ne peut dire fête nationale, puisqu'il ne s'agit pas d'une nation). Depuis le 18 mars 1976, c'est le « jour du drapeau », date à laquelle sont adoptés en même temps le drapeau et l'hymne « Aruba Dushi Tera » (qui signifie « Aruba, terre précieuse »).
34
+
35
+ Lors d'un référendum organisé en 1977, la population vote largement pour l'indépendance de l'île. Des négociations commencent. Le 12 mars 1983, des représentants de la Couronne néerlandaise, de chacune des îles des Antilles néerlandaises et des Pays-Bas acceptent au traîté de La Haye (en) le principe de l'autonomie de l'île d'Aruba, autonomie vis-à-vis des Antilles néerlandaises et non du royaume. L'autonomie est effective le 1er janvier 1986. Le royaume est alors constitué de trois entités. L'accord de 1983 prévoyait l'indépendance dix ans plus tard, en 1996, mais le gouvernement arubais a préféré demander en 1994 la suspension de cette clause.
36
+
37
+ Le gouverneur représente le chef de l'État néerlandais à Aruba. Depuis le 1er janvier 2017, cette fonction est occupée par Alfonso Boekhoudt.
38
+
39
+ Le ministre-président est le chef du gouvernement d'Aruba. Depuis novembre 2017, cette fonction est occupée par Evelyn Wever-Croes (en), membre du Mouvement électoral du peuple.
40
+
41
+ Les États d'Aruba (Staten van Aruba) est le Parlement de l'île. Il comprend 21 députés élus pour quatre ans. Depuis les élections du 22 septembre 2017, l'AVP et le MEP détiennent chacun neuf sièges, POR 2 et le RED 1.
42
+
43
+ En 2006, la population d'Aruba est de 102 695 habitants. Elle est composée à 20,7 % de personnes de 0 à 14 ans, à 68,3 % de personnes de 15 à 64 ans et de 11 % de personnes de 65 ans ou plus. Sa densité est de 532 hab./km2. En 2003, l'espérance de vie des hommes est 75,48 ans et celle des femmes est 82,34 ans.
44
+
45
+ En 2003, le taux de croissance de la population est 0,55 %, son taux de natalité est de 12,64 ‰ en 2001, le taux de mortalité est de 6,21 ‰ la même année et le taux de mortalité infantile est 6,14 ‰ en 2003.
46
+
47
+ En 2010, 69,4 % de la population parle le papiamento, un créole à base lexicale portugaise, 13,7 % l'espagnol, 7,1 % l'anglais, 6,1 % le néerlandais 1,5 % une langue chinoise et 2,1 % une autre langue[1].
48
+
49
+ Selon le Pew Research Center, en 2010, 91,9 % des habitants d'Aruba sont chrétiens, principalement catholiques (82,8 %) et dans une bien moindre mesure protestants (7,3 %)[2].
50
+
51
+ Avant l'arrivée des Espagnols, Aruba cultivait essentiellement l'aloès mais on ne sait pas grand-chose de l'économie de cette époque.
52
+
53
+ En 1825, les Néerlandais découvrent de l'or. C'est le premier âge de prospérité de l'île avec l'ouverture de mines et l'afflux de chercheurs d'or.
54
+
55
+ En 1924, Aruba profite de sa position au sortir du golfe pétrolier du Venezuela et du lac Maracaibo pour ouvrir une raffinerie de pétrole, c'est le deuxième âge d'abondance pour Aruba. En 1985, la raffinerie Lago qui appartient à une filiale d'ExxonMobil ferme : le gouvernement perd 30 % de ses recettes et entre en récession l'année suivante. En 1990, la raffinerie est rénovée puis achetée et rouverte par un autre consortium pétrolier américain, El Paso, mais en 2003 ce dernier indique son intention de vendre la raffinerie qui transforme 170 000 par jour.
56
+
57
+ Troisième âge d'or : le tourisme. Avec son régime politique stable, son climat quasi idéal et ses plages, Aruba offre aux touristes américains, vénézuéliens et néerlandais une destination qui correspond à la demande d'une île « paradisiaque ». En 2001, le tourisme représente 35 % des emplois et 38 % du PIB de l'île.
58
+
59
+ Mais le gouvernement cherche d'autres ressources pour une île qui n'exporte que son pétrole raffiné. Il jette son dévolu sur les très rentables « services financiers off-shore » que l'on peut traduire en langage courant par paradis fiscal.
60
+
61
+ Beaucoup de voisins antillais d'Aruba (Grenade, les Îles Caïmans, Antigua-et-Barbuda, etc.) ont déjà trouvé leur compte dans cet exercice. Mais la métropole et l'Union européenne exigent une plus grande transparence sur les transactions bancaires (en particulier via le GAFI). À partir du 1er avril 2003, les voyageurs avec plus de 20 000 florins arubais (le taux du florin arubais est fixé par rapport au dollar américain à 1,79 florin par dollar) en espèces doivent déclarer cette somme aux douanes arubaises. Aruba possède sa propre banque centrale, ce qui lui offre une certaine latitude dans ses politiques économiques, mais a dû promettre à l'OCDE d'aligner son système bancaire d'ici 2006. Aruba essaie toujours de développer ce secteur, sachant que le domaine est immense et flou.
62
+
63
+ Après le 11 septembre 2001, la fréquentation des Américains chute et les finances du pays s'en ressentent. Le pays entre en récession, son PIB se contractant de 1,2 % en 2001 et de 3,8 % en 2002 alors que lors du boom du tourisme (au début des années 1990), la croissance annuelle était de l'ordre de 5 %.
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+
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+ Le budget de l'État doit faire face à un gros déficit et à une balance commerciale négative : d'un côté les touristes viennent moins, ce qui crée un manque à gagner important, de l'autre les Arubais ont, au cours de cette période de forte croissance (jusqu'en 2001), obtenu de fortes revalorisations salariales que les employeurs ne peuvent que difficilement assurer.
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+ Le chômage reste encore inexistant (0,6 %). Le FMI prévoit pour 2003 une reprise de l'économie arubaise et un taux de croissance de 4 %, mais toujours un problème de dette publique qui fin 2002 était estimée à 37 % du PIB.
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+ Aruba essaie de développer d'autres secteurs de service : relancer les raffineries, mais alors le tourisme risque de pâtir de la pollution de cette industrie. Une des perspectives mises en avant par le gouvernement sont les télécommunications et le développement de zones franches.
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+ Aruba a pour codes :
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+ Les stations radio-amateurs de l'île émettent avec un indicatif utilisant le préfixe P4.
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+ La neige (Écouter) est d'abord une forme de précipitations[1],[2] atmosphériques constituée de particules de glace ramifiées contenant de l'air qui sont la plupart du temps cristallisées[3],[4] et agglomérées en flocons[4], de structure et d'aspect très variables. Mais cette glace peut aussi être sous forme de grains : neige en grains et neige roulée. Lorsqu'il y a suffisamment de froid et d'humidité dans l'atmosphère, la neige se forme naturellement par condensation solide de la vapeur d'eau à saturation autour des noyaux de congélation. Selon sa structure et le vent, la neige tombe plus ou moins vite vers le sol. Sa formation dans l'atmosphère en réseau ramifié de particules solides distingue la neige d'autres précipitations relativement voisines comme la grêle ou le grésil.
2
+
3
+ La neige est aussi le dépôt des précipitations sur le sol ou sur un obstacle avant le sol (un toit, un arbre, ...) : c'est le manteau neigeux[5]. Elle est donc toujours constituée d'un mélange de glace et d'air[6],[7], avec parfois (si sa température est proche de 0 °C) de l'eau liquide. Le dépôt de ce matériau évolue, soit en mouvement (en poudrerie, transportée par le vent, ou en avalanche), soit sur place, naturellement (dans une plaque, un névé, une corniche, une congère) ou artificiellement (par damage ou trituration lors d'évacuations mécaniques (ex : chasse-neige, souffleuse à neige) ou manuelles (ex : pelle à neige, boule de neige), ou lors de préparations pour une piste de ski ou d'écrasements par circulation).
4
+
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+ La neige disparaît soit :
6
+
7
+ Les canons à neige produisent de la neige artificielle, en réalité de minuscules grains de glace proches de la neige fondue. Cette technique est utilisée sur les pistes de ski intérieures, mais aussi dans les stations de sports d'hiver pour améliorer et prolonger l'enneigement des pistes.
8
+
9
+ La nivologie est la science de la neige.
10
+
11
+ Le substantif féminin neige est le déverbal de neiger[8],[9],[10],[11],[12]. Il est attesté au XIVe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue (‹ naige ›) se trouve dans l'éloge funèbre écrite par Watriquet de Couvin pour la mort en 1329 de Gaucher de Châtillon, le jour de l'Ascension[8],[9],[13]. Sa graphie actuelle (pluriel ‹ neiges ›) est attestée en 1461 avec Le Testament de François Villon[9],[12].
12
+
13
+ La neige est un matériau composite naturel constitué d'un agrégat de particules d'eau sous forme solide (cristaux ou grains) et parfois partiellement liquide, et d'air. La neige est hétérogène, polyphasique, déformable, de couleur blanche, isolante thermiquement, thermo-sensible, glissante, éphémère. C'est un matériau en constante évolution[14].
14
+
15
+ La neige paraît blanche mais elle est en fait légèrement bleutée en raison de la réflexion diffuse. Les cristaux de neige sont en effet transparents mais la lumière est réfléchie de façon quasiment identique (le bleu étant légèrement moins absorbé) sur leurs interfaces, c'est-à-dire sur les joints de grain, dont l'orientation est distribuée aléatoirement. Cette nuance bleutée est particulièrement visible en présence de grandes épaisseurs de glace, par exemple sur les glaciers. Avec le temps, les cristaux de glace s'arrondissent et perdent leur pouvoir réfléchissant, si bien que la neige d'hiver réfléchit seulement 50 % de la lumière tandis que la neige de printemps a le teint plus mat que celle tombée quelques mois auparavant[15].
16
+
17
+ Le code METAR d'observation de la neige est SN[16].
18
+
19
+ Johannes Kepler fut l’un des premiers scientifiques à s’intéresser à la formation des flocons. Il rédige en 1611 un traité, L’Étrenne ou la neige sexangulaire. Vers 1930, le Japonais Ukichiro Nakaya forme ses propres flocons dans des conditions expérimentales, fixant la température et la saturation en eau. Il s’aperçoit alors que la forme des cristaux dépend de ces deux paramètres. En 1935, Tor Bergeron développe la théorie de croissance des flocons à partir de la cannibalisation des gouttes d’eau surfondues appelée l’effet Bergeron.
20
+
21
+ Dans un nuage très froid, la vapeur d’eau se condense directement en cristaux de glace sur des particules en suspension (poussières, fumée…). S'ils ne rencontrent que des couches d’air de température inférieure à 0 °C pendant leur chute, les cristaux s’agglutinent et se combinent pour former des flocons de plus en plus larges. L’assemblage de ces cristaux dépend essentiellement des températures. La seule caractéristique commune à tous les cristaux est leur structure hexagonale, qui correspond à une minimisation de l’énergie potentielle chimique du cristal.
22
+
23
+ La forme des cristaux de neige varie en fonction des conditions atmosphériques de l'air dans le nuage lors de leur formation d'abord avec la température, mais aussi avec le degré d’humidité[17] :
24
+
25
+ Lorsque la température est inférieure à −16 °C, les flocons de neige rétrécissent et ont la taille d'un grain de sable[réf. nécessaire].
26
+
27
+ La densité de la neige fraîchement tombée est très variable. Cette variation dépend du type de cristaux favorisés par la température dans la couche où la neige se forme, et du vent qui est un facteur limitatif à leur croissance. De plus, la température de l'atmosphère variant avec l'altitude, on a généralement une variété de types de flocons. Finalement, la friction près du sol par le déplacement dû au vent va briser certains cristaux et ainsi modifier le rapport entre la masse des flocons et l'air contenu dans la congère.
28
+
29
+ Les statistiques donnent une moyenne de 110 kg/m3, avec un écart type de 40 kg qui confirme le caractère dispersé de ce critère. Le rapport entre la hauteur d'eau dans un nivomètre provenant de la masse de neige et la hauteur mesurée au sol de cette neige est ainsi souvent donné comme 1 mm pour 1 cm (rapport 1⁄10). Cependant, des études canadiennes et américaines montrent que ce rapport varie entre 1⁄3 (température très élevée) et 1⁄30 (temps très froid)[19].
30
+
31
+ Des études récentes ont montré que certaines bactéries (dites glaçogènes) jouent un rôle important dans la formation des cristaux de glace ou de neige. Ces bactéries sont normalement épiphytes (pseudomonas sp. par exemple) mais peuvent parfois être pathogènes. Elles sont identifiées dans de nombreux échantillons de neige en France, en Amérique du Nord et en Antarctique[20].
32
+
33
+ Plaquette hexagonale.
34
+
35
+ Colonne
36
+
37
+ Cristal à six pointes longues
38
+
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+ Cristal hexagonal présentant des extensions dendritiques.
40
+
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+ Cristal hexagonal de neige avec de larges branches.
42
+
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+ Cristal hexagonal type P1 observé à la loupe binoculaire.
44
+
45
+ Empreinte de cristal de type P1b.
46
+
47
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
48
+
49
+ La formation et l'évolution des cristaux intègrent[21] :
50
+
51
+ La faiblesse des liens entre molécules d'eau rend ces cristaux très sensibles à toute modification de leur environnement. On peut considérer le cristal de neige comme instable et qu'il doit être en phase de cristallisation pour conserver sa forme, si bien que des recombinaisons se produisent dès que celle-ci s'interrompt. Cette vive sensibilité rend difficile l'observation microscopique des cristaux sans précautions particulières.
52
+
53
+ La neige commence en altitude dans un nuage où la température est sous le point de congélation (0 °C) autour d'un noyau glacigène. Les paramètres des mouvements d'air ascendants conditionnent particulièrement la durée de cristallisation et les possibilités de pénétration dans des couches différentes par leur hygrométrie, température, pression, ... À ce niveau, des cristaux peuvent fondre, se sublimer, se combiner, mais aussi se trouver recouverts d'eau en surfusion ; les cristaux se couvrent de nodules d'abord invisibles mais qui peuvent dans certains cas leur donner un aspect de « fleur de mimosa »[21].
54
+
55
+ Même si l'air n'est pas ascendant, la résistance qu'il oppose parfois demande l'agglomération de plusieurs cristaux avant que les précipitations ne se déclenchent.
56
+
57
+ La turbulence et l'hygrométrie vont en particulier régir la disparition (fonte ou sublimation) des cristaux et des flocons ou au contraire leur agglomération progressive. Des flocons partiellement liquéfiés peuvent également subir une cristallisation brutale à la rencontre d'une atmosphère plus froide ; si le phénomène est massif, on parle de grésil.
58
+
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+ La variation des paramètres météorologiques avec l'altitude se caractérise tout spécialement par la détermination de la fameuse limite pluie/neige.
60
+
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+ Sous les latitudes tempérées (sol « chaud »), le fort pouvoir isolant de la neige associé encore à l'albédo rend possible la création rapide d'un gradient thermique entre le sol chaud et isolé et la surface réfléchissante froide ; il peut atteindre 20 °C. Or on constate que les cristaux d'une couche de neige, dans un gradient de température, rentrent dans un processus de recristallisation se traduisant par un accroissement de la taille moyenne des cristaux. De ce point de vue, on considère qu'une épaisseur de quinze centimètres suffit à l'établissement d'un gradient.
62
+
63
+ Les conditions de cristallisations étant bien différentes de celles de la haute atmosphère, la cristallisation au sol produit des formes nouvelles mais moins élaborées.
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+
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+ Un jour de neige est une période de 24 heures représentant un jour climatologique et au cours duquel on observe une chute de neige. Le nombre de jours et la quantité de neige annuels font partie du type de climat.
66
+
67
+ L'accumulation de la neige au niveau du sol, par chutes de neige ou transportée par le vent, produit le manteau neigeux. Celui-ci est constitué de strates d'épaisseurs et de qualité de neige très variables, selon les conditions météorologiques de chaque hiver, selon l'altitude et l'exposition au soleil. Dans chaque strate les cristaux évoluent, se transforment plus ou moins rapidement : ce sont les métamorphoses de la neige.
68
+
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+ Le manteau neigeux se réduit et disparaît avec la fonte printanière.
70
+
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+ Une neige subite
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+
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+ Corniche de neige
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+
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+ Neige dans le Luberon (France).
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+
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+ Neige fraîche sur une branche mince Cracovie (Pologne).
78
+
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+ Montagne des Alpes enneigée.
80
+
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+ L'énergie solaire contribue au réchauffement des sols de manière inégale. Un facteur important est l'albédo qui mesure la part réfléchie du rayonnement. L'albédo moyen sur Terre est de 0,28. Comme la neige fraîche est d'un blanc particulièrement pur, elle fait grimper l'albédo à 0,85. Cela implique une réflexion importante des rayons lumineux du Soleil, donc un moindre apport d'énergie. La neige ancienne gardant un albédo de 0,60, on comprend que les sols enneigés tendent à rester froids en surface, donc à garder leur manteau.
82
+
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+ A contrario, les forêts de résineux profitent de leur albédo faible (0,12) et de la lumière réfléchie pour libérer leurs branches.
84
+
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+ La neige se transforme très lentement en eau liquide. L'eau de neige pénètre donc beaucoup mieux dans le sol et profite davantage aux nappes phréatiques que l'eau de pluie.
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+
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+ Ce bénéfice est parfois contrarié par un radoucissement rapide accompagné de pluies, situation qui conduit souvent à des inondations parfois catastrophiques.
88
+
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+ La neige est un excellent isolant thermique, car elle renferme une grande quantité d'air. Par sa présence, les écarts de température sont diminués et le sol gèle moins en profondeur. Souris et campagnols vivent dans l'espace subnival sombre et tranquille, se déplaçant sans cesse dans un réseau de tunnels et grignotant les tiges des plantes.
90
+
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+ De même, la végétation couverte de neige est protégée des fortes gelées. Certaines plantes d'altitude continuent leur activité pendant l'hiver. Galanthus nivalis (un perce-neige) est capable de traverser une certaine épaisseur de neige pour fleurir. Quand l'épaisseur est trop forte, l'allongement des tiges se fait à l'horizontale et dans tous les sens et c'est seulement quand ils sont libérés que les pédoncules se redressent.
92
+
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+ Les Inuits ont tiré profit de cette propriété pour leur maison de neige, l'igloo. De structure hémisphérique, l'habitation est construite en disposant des blocs de neige durcie. Le sommet est réservé à un bloc de glace translucide et le tout est consolidé avec de l'eau glacée. Même par -40 °C, la température intérieure au sol est de -5 °C. Toutefois, l'igloo n'est qu'un abri temporaire de chasse et non la maison réelle de l'Inuit.
94
+
95
+ Pareillement, la neige abrite de petits animaux comme les vers de neige. Ceux-ci profitent des réserves d'air pour creuser de petits tunnels souterrains et se mettre à l'abri du gel.
96
+
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+ Sur la Terre, des zones sont enneigées, recouvertes de neige, essentiellement en fonction de leur latitude, de leur altitude, de leur exposition au soleil, de la saison.
98
+
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+ Il neige relativement très peu dans les régions équatoriales et tropicales. On a coutume de considérer que les 35e parallèles délimitent cette région où seules les montagnes reçoivent de la neige. Le Cayambe, sommet équatorien de 5 790 m, est régulièrement enneigé bien qu'il soit exactement à la latitude 0.
100
+
101
+ Plus on se rapproche des pôles, plus la nivosité augmente en général mais elle diminue dans les régions polaires car l'humidité y devient trop faible, emprisonnée dans les glaces. Par ailleurs, les zones côtières sont relativement épargnées par la neige, car les températures y sont tempérées par celle de la mer, mais l'humidité contenue dans le flux marin peut être transportée sur le continent et y donner de fortes chutes. C'est donc dans les régions tempérées et montagneuses mais en flux de la mer qu'on relève des chutes record :
102
+
103
+ Quand la couverture neigeuse ne parvient pas à fondre totalement à la saison chaude, on parle classiquement de neiges éternelles ou plus exactement de neiges permanentes. Cette neige s'installe à des altitudes très variables en fonction de la situation géographique sur la Terre, de zéro à plus de 5 000 m, en fonction notamment de la latitude, de l'exposition au soleil du site et de l'accumulation hivernale de la neige. Cette situation existe sur la plupart des hauts sommets et près des pôles. Tassées et fondant partiellement, ces neiges se transforment en névés puis en glaciers. La glace continentale des pôles s'appelle inlandsis, les icebergs qui s'en détachent sont donc constitués d'eau douce, au contraire de la banquise qui se forme sur l'eau de mer. L'eau de mer se dessale en gelant (« expulsion » du sel vers les eaux plus profondes).
104
+
105
+ Le cas de la couverture de neige du Kilimandjaro, point culminant de l'Afrique, est souvent montré comme un révélateur du réchauffement de la planète[28]. Au cours du XXe siècle, elle a perdu 82 % de sa superficie[29]. Elle a perdu en moyenne 17 mètres d'épaisseur entre 1962 et 2000[30]. Elle est de plus en plus ténue et devrait disparaître totalement d'ici à 2020 selon les experts de la NASA[31] et le paléoclimatologue Lonnie Thompson, professeur à l'université de l'État de l'Ohio[32],[33],[34] ou d'ici 2040 selon une équipe scientifique autrichienne de l'université d'Innsbruck[35], voire 2050 pour la California Academy of Sciences.
106
+
107
+ L'arrivée de la neige est source d'excitation chez les plus jeunes, pour qui la construction de bonshommes de neige ou la bataille de boules de neige sont des activités ludiques immédiates.
108
+
109
+ La neige offre de larges domaines glissants. Elle permet ainsi de nombreux loisirs plus ou moins sportifs : ski (alpin, de fond, extrême), luge, snowboard, raquette à neige. Dans les stations, les pistes sont damées et des moyens de transport sont prévus pour amener les skieurs (remontées mécaniques : téléskis, télésièges, téléphériques). L'engouement pour ces loisirs a motivé l'invention du canon à neige pour allonger la période du ski.
110
+
111
+ Les propriétés de glisse sont aussi utilisées dans les régions arctiques pour le déplacement et le transport par traîneau ou motoneige.
112
+
113
+ Elle permet lors des fontes, de bien recharger les nappes phréatiques et de manière plus efficace que la pluie car cette dernière a souvent tendance à ruisseler ou à être absorbée par les plantes.
114
+
115
+ La neige perturbe la circulation des véhicules, surtout quand elle tombe dans des régions inhabituelles. En France, les routes sont classées en quatre niveaux de priorité, les routes de niveau 1 étant traitées 24 h sur 24 si nécessaire. Un traitement préventif est possible par épandage de saumure. Le traitement curatif est basé sur le raclage suivi d'un salage. La quantité de sel est limitée en raison de la pollution engendrée. Cette saumure a aussi tendance à favoriser la corrosion des véhicules. On utilise un chasse-neige pour déblayer les routes.
116
+
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+ En hiver, de nombreux cols sont fermés à la circulation de façon plus ou moins durable ou restreints aux véhicules équipés de chaînes à neige. Les cols les plus élevés ont une fermeture annuelle programmée.
118
+
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+ Dans certains lieux, chacun est requis de déblayer le trottoir devant son habitation, soit parce que les chutes de neige y sont peu fréquentes et qu'il y a donc un manque d'équipement de la ville, comme à Vancouver, soit pour responsabiliser les propriétaires voisins en cas de glissade et chute d'un piéton.
120
+
121
+ En cas de nivosité inhabituelle, le poids de la neige peut entraîner des surcharges de certaines constructions. Les câbles et pylônes électriques peuvent être endommagés par l'accumulation de neige collante, entraînant des coupures de courant. Dans ce cas le poids peut dépasser les 20 kg/m de conducteur électrique, alors que la masse habituelle oscille entre 100 g à 5 kg/m de conducteur électrique[36].
122
+
123
+ Au Québec et dans plusieurs régions du Canada, l'hiver 2007-2008 passera à l'histoire comme étant celui des records de neige. L'exemple le plus spectaculaire est celui de la ville de Québec qui aura reçu 558 cm de neige, alors que la quantité moyenne reçue durant un hiver est de 316 cm. Cependant, la ville de Sept-Îles, située plus au nord, a reçu un record de 762 cm durant l'hiver 1968-1969[37].
124
+
125
+ Chasse-neige dans la ville de Québec.
126
+
127
+ La neige abondante au Québec durant l'hiver 2007-2008 cause des problèmes de déneigement et crée des accumulations importantes devant les maisons.
128
+
129
+ Neige sur un parking illuminée par des lampes à vapeur de sodium, à Lysekil, en Suède.
130
+
131
+ La neige joue un rôle climatique important de par son albédo et sa place dans le cycle de l'eau. Quand la couche est épaisse et durable, elle limite les capacités d'alimentation d'un certain nombre d'espèces. De plus leurs traces visibles rendent leur chasse plus facile. En France en temps de neige la chasse du petit gibier sédentaire est en théorie interdite. En pratique, il est parfois difficile de différencier chez les oiseaux les petits migrateurs des sédentaires.
132
+
133
+ Une espèce d'éphémère émerge de l'eau en hiver, et peut être aperçue sur la neige. C'est peut-être une stratégie payante retenue par l'évolution et la sélection naturelle, permettant à l'insecte d'émerger puis pondre à un moment où ses prédateurs habituels (surtout des oiseaux et chauve-souris insectivores) sont absents ou endormis.
134
+
135
+ Le sel de déneigement a des impacts environnementaux encore mal cernés, mais a priori devenus non négligeables.
136
+
137
+ La neige noire est le noircissement des calottes glaciaires, couches neigeuses, glaciers, et banquise dû aux particules de suie. Les particules de suie sont émises par les combustions incomplètes de combustibles fossiles et de la biomasse[38].
138
+
139
+ En février 2019, la région du Kouzbass a été recouverte de neige noire. Les habitants des villes de Kisseliovsk, Leninsk-Kouznetski et Prokopievsk, dont l'espérance de vie est inférieure de 3 à 4 ans à celle de la moyenne nationale russe, accusent la poussière de charbon de ce phénomène[39],[40],[41].
140
+
141
+ En 2019, une étude des prélèvements réalisés dans le détroit de Fram au Groenland, dans les Alpes suisses et à Brême de 2015 à 2017 a mis en évidence la présence de microplastique dans les échantillons de neige/glace[42]. Les concentrations étaient significativement moindre dans l’Arctique mais quand même importantes. Il semble que ces particules furent transportées par voie aérienne par le vent et/ou les précipitations.
142
+
143
+ En Unicode, il existe plusieurs symboles relatifs à la neige dans la table « casseau »[43] :
144
+
145
+ « The greatest amount of snowfall for a calendar month occurred at Tamarack, California, in January, 1911–390 inches. »
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+ Neil Alden Armstrong, né le 5 août 1930 à Wapakoneta dans l'Ohio aux États-Unis et mort le 25 août 2012 à Cincinnati dans le même État, est un astronaute américain, pilote d'essai, aviateur de l'United States Navy et professeur. Il est le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune le 21 juillet 1969 UTC, durant la mission Apollo 11, prononçant alors une phrase restée célèbre : « That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind » (en français : « C'est un petit pas pour [un] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité »).
4
+
5
+ Armstrong obtient une licence en aéronautique à l'université Purdue. Ses études sont momentanément interrompues en 1950 par son service militaire dans la marine de guerre des États-Unis. Il y suit une formation de pilote d'avion à réaction. Basé sur le porte-avions USS Essex, il participe à la guerre de Corée et réalise 78 missions sur des chasseurs F9F Panther. Après avoir obtenu son diplôme, il intègre, en 1955, le National Advisory Committee for Aeronautics (NACA), organisme de recherche aéronautique ancêtre de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Devenu pilote d'essai, il effectue plus de 900 vols pour mettre au point des bombardiers et des chasseurs ; il pilote également les avions-fusées expérimentaux Bell X-1B, Bell X-5 et North American X-15. En 1962, il rentre dans le corps des astronautes de l'agence spatiale américaine, la NASA.
6
+
7
+ En 1966, Armstrong effectue son premier vol spatial à bord de Gemini 8 et réalise le premier amarrage de deux engins spatiaux. Il est sélectionné comme commandant d'Apollo 11, la première mission à se poser sur la Lune. Le 20 juillet 1969, il pilote le module lunaire Apollo qui alunit. Avec son copilote Buzz Aldrin, Armstrong réalise une sortie extravéhiculaire d'une durée de deux heures vingt qui constitue les premiers pas de l'homme sur un autre corps que la Terre. Immédiatement après sa mission, Armstrong quitte le corps des astronautes. Il occupe un temps un poste d'enseignant dans le domaine aérospatial et sert de porte-parole pour le compte de plusieurs sociétés américaines. Il est membre des commissions d'enquête formées après l'interruption de la mission Apollo 13 (1970) et l'accident de la navette spatiale Challenger (1986).
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+ Neil Alden Armstrong naît le 5 août 1930 à Wapakoneta dans l'Ohio dans une région rurale du Middle West[1],[2]. Il est le fils de Stephen Koenig Armstrong (né aux États-Unis en 1898 et mort en 1990) et Viola Louise Engel (née en Irlande en 1907 et morte en 1990)[3]. Sa famille a des origines écossaises par son père (clan Armstrong de Langholm dont il a emporté une pièce du tartan traditionnel lors de la mission Apollo 11[4]), irlandaise et allemande (grands-parents maternels issus de Ladbergen) par sa mère[5]. Son père est auditeur[6] pour l'État de l'Ohio et sa mère femme au foyer. La famille déménageant fréquemment pour suivre les différentes affectations de Stephen Armstrong dans la région. Au cours de ses quinze premières années, Neil va ainsi habiter dans vingt localités différentes. Armstrong est l'aîné d'une fratrie de trois qui comprend sa sœur June et son frère Dean. La famille déménage une dernière fois en 1944 à Wapakoneta où elle s'installe définitivement. Armstrong pratique le scoutisme : il entre chez les Boy Scouts of America où il parvient au rang le plus élevé d'Eagle Scout[Note 1]. À Wapakoneta, il étudie à la Blume High School.
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+ Dès son plus jeune âge, Neil s'intéresse à l'aviation. À 2 ans, son père l'emmène aux courses aériennes de Cleveland et à 6 ans, il fait son baptême de l'air dans un Ford Trimotor à Warren le 26 juillet 1936[7]. Il pratique le modélisme à partir de l'âge de 8 ans et réalise différents petits jobs pour se payer des cours de pilotage sur l'Aeronca 7 Champion à l'aéroport de Wapakoneta en 1945 : il obtient son brevet de pilote le jour de son seizième anniversaire, avant même son permis de conduire[8]. C'est également à cet âge qu'il fait ses premières observations astronomiques grâce au télescope de Jacob Zint, voisin astronome amateur[9]. En 1947, Armstrong commence à étudier l'aéronautique à l'université Purdue[Note 2],[10],[11]. Il est seulement la deuxième personne de sa famille qui entre à l'université. Il est accepté au Massachusetts Institute of Technology (MIT), mais le seul ingénieur qu'il connaisse et qui y ait étudié, le dissuade d'y aller, lui disant qu'il n'est pas nécessaire d'étudier à Cambridge (Massachusetts) pour recevoir une éducation de qualité[12]. Les revenus de la famille de Neil sont modestes et les frais de scolarité pour l'université sont financés par le plan Holloway, programme porté par James L. Holloway Jr. (en). Celui-ci prend en charge le règlement de six années d'études en échange d'un temps de service de trois ans dans la Marine de guerre américaine. À Purdue, il obtient des notes qui le placent onzième parmi ses 78 camarades de classe[13].
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+ Neil Armstrong est appelé pour effectuer son service militaire dans la marine le 26 janvier 1949[2]. Il suit une formation de pilote au Naval Air Station Pensacola durant dix-huit mois et obtient en août 1950 son diplôme de pilote d'avion à réaction embarqué sur porte-avions[14] alors qu'il a tout juste 20 ans. Il est alors affecté à la base de Naval Air Station North Island (son appellation actuelle) située à San Diego au sud de la Californie. Peu après, il est intégré dans l'escadrille 51 composée de chasseurs embarqués Grumman F9F-2B Panther. Il réalise son premier vol sur ce type d'appareil le 5 janvier 1951 et, six mois plus tard, réalise son premier appontage sur l'USS Essex. Cet événement lui permet d'être promu enseigne de vaisseau. Peu après, l’Essex, avec à son bord l'escadrille d'Armstrong, met le cap sur la Corée pour soutenir les forces de l'Organisation des Nations unies (ONU) engagées dans la guerre de Corée. Le squadron d'Armstrong a pour mission d'effectuer des attaques au sol[15].
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+ Armstrong réalise son premier vol au-dessus de la zone de conflit le 29 août 1951 : il escorte un avion de reconnaissance photo sur Sŏngjin (Kimch'aek). Cinq jours plus tard, son avion est abattu au cours d'une mission d'attaque au sol[Note 3]. Neil devait bombarder une zone de stockage de marchandises et un pont situés au sud du village de Majon-ni, à l'ouest de Wonsan. Durant son passage à basse altitude à une vitesse d'environ 560 km/h, son F9F Panther est touché par des projectiles de l'artillerie antiaérienne. Alors qu'il tente de reprendre le contrôle de son avion, il perd environ un mètre de l'extrémité de son aile droite cisaillée par un câble qui a été tendu à une hauteur d'environ 6 mètres au-dessus de la vallée[16]. Armstrong parvient néanmoins à ramener son avion en territoire « ami ». Il ne peut atterrir sans risque car il a perdu un de ses ailerons. Il choisit de s'éjecter au-dessus d'un plan d'eau situé près de Pohang et d'attendre ensuite les hélicoptères de secours. Poussé par le vent après s'être éjecté, il se pose sur la terre ferme et est recueilli par une jeep conduite par un de ses camarades de chambrée de l'école de pilotage. L'épave du F9F-2 no 125122 n'a pas été retrouvée[17].
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+ Au cours de la guerre de Corée, Armstrong réalise 78 missions et totalise 121 heures en vol, la plupart effectuées en janvier 1952. Il reçoit l'Air Medal pour ses 20 premières missions de combat, la Gold Star pour les 20 suivantes, et la Korean Service Medal, ainsi que l'Engagement Star[18]. Armstrong quitte la Marine le 23 août 1952[2] et est versé dans la réserve de la Marine de guerre américaine avec le grade de Lieutenant, Junior Grade (enseigne de vaisseau de première classe)[19].
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+ Armstrong retourne à l'université Purdue pour poursuivre ses études. Il effectue ses meilleurs semestres durant cette deuxième partie de sa scolarité et sa dernière moyenne est de 4,8 sur 6,0[20]. Il achève ses études en 1955 en obtenant une licence en sciences dans le domaine de l'aérospatiale[19].
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+ Après avoir obtenu son diplôme de Purdue, Armstrong décide de devenir pilote d'essai. Il postule auprès du NACA, organisme de recherche aéronautique ancêtre de la NASA, qui effectue à la fois des recherches théoriques et pratiques. Sa candidature est retenue et il y entre en mars 1955. Le NACA n'ayant pas besoin de pilotes au moment de son embauche, il travaille brièvement au Lewis Flight Propulsion Laboratory du Glenn Research Center à Cleveland, Ohio, avant d'intégrer le centre de recherche aéronautique du NACA sur la base d'Edwards, le site des essais en vol en juillet 1955[2].
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+ Pour sa première journée à la base d'Edwards, Armstrong pilote un avion suiveur. Il vole par la suite sur des bombardiers reconvertis et, au cours d'une de ces missions, connaît son premier incident en vol à Edwards. Le 22 mars 1956, Armstrong est pilote dans le siège droit d'un Boeing B-29 Superfortress qui doit larguer un avion-fusée Douglas Skyrocket D-558-2. Au poste qu'il occupe, Armstrong a la responsabilité de la libération de la charge utile (l'avion-fusée), tandis que le pilote de gauche, Stan Butchart, commande le vol du B-29 quadrimoteur. En montant à 30 000 pieds (9 km), le moteur numéro quatre commence à ralentir puis, au contraire, s'emballe. Le moteur ne peut être arrêté et il menace de se désintégrer. L'avion a besoin de maintenir une vitesse de 338 km/h pour pouvoir libérer la Skyrocket, et il ne peut atterrir avec l'engin non largué. Armstrong et Butchart font piquer leur avion, pour accélérer et pouvoir libérer la Skyrocket juste avant que le moteur ne se désintègre. Des morceaux de celui-ci endommagent deux autres moteurs. Butchart et Armstrong sont contraints d'arrêter le moteur numéro trois en raison des dommages, et le moteur numéro un en raison du couple créé (les deux moteurs qui fonctionnent se trouvent du même côté). Ils réalisent une lente descente en spirale de 9 000 m en utilisant uniquement le moteur numéro deux, et parviennent à se poser sans dommage[21].
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+ Armstrong réalise son premier vol dans un avion fusée, le 15 août 1957, avec le Bell X-1B, à une altitude de 18,3 km. Le train d'atterrissage se brise à l'atterrissage, ce qui était déjà arrivé sur une dizaine de vols précédents, en raison de la conception de l'avion[22]. Il effectue son premier vol sur le North American X-15 le 30 novembre 1960, monte à cette occasion à une altitude de 14,9 km et atteint une vitesse maximale de Mach 1,75 (1 810 km/h).
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+ En novembre 1960, Armstrong est choisi dans le cadre du projet Boeing X-20 Dyna-Soar, un corps portant militaire préfigurant la navette spatiale américaine et y participe jusqu'au bout, pendant près de 18 mois. Le 15 mars 1962, il est nommé un des six pilotes-ingénieurs, mais le projet est arrêté peu après[23].
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+ Armstrong a été impliqué dans plusieurs incidents qui ont marqué le folklore de la base d'Edwards ou qui furent cités par ses collègues. Le premier de ces incidents est un vol sur North American X-15, le 20 avril 1962, au cours duquel Armstrong devait tester un système de contrôle pouvant s'ajuster automatiquement. Il monte jusqu'à une altitude de 63 km mais, durant la descente, maintient le nez de son appareil trop longtemps levé, si bien que son appareil « rebondit » jusqu'à une altitude de 43 km. À cette altitude, l'atmosphère est si ténue que les surfaces aérodynamiques n'ont pas d'effet. Durant la phase de descente, l'avion-fusée se comporte comme un planeur car il ne dispose d'aucune propulsion. À la suite de cette mauvaise manœuvre, il passe au-dessus de sa piste d'atterrissage à Mach 3 (3 200 km/h) et à plus de 30,5 km d'altitude. Selon la légende, il parvient à faire virer son appareil alors qu'il est éloigné de 72 km de la base Edwards, au niveau du Rose Bowl Stadium. Il parvient à ramener son avion près de la zone d'atterrissage, mais arrive tout juste à atterrir en posant ses roues à l'extrémité de la piste. Ce fut le plus long vol de X-15 en durée et en éloignement depuis la piste[24].
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+ Un deuxième incident se produit au cours d'un vol qu'Armstrong réalise avec Chuck Yeager, quatre jours après son aventure avec le X-15. Les deux pilotes sont à bord d'un Lockheed T-33 Shooting Star et doivent tester si le Smith Ranch Dry Lake peut servir de piste d'atterrissage d'urgence pour le X-15. Dans son autobiographie, Yeager écrit qu'il savait et avait averti son coéquipier que le lac n'était pas utilisable pour les atterrissages, après les pluies qui venaient de se produire, mais qu'Armstrong avait insisté pour effectuer ce test. Alors que l'avion effectue un atterrissage de type « touch-and-go », les roues restent bloquées et ils ne parviennent pas à redécoller. Les deux hommes sont obligés d'attendre les secours. Armstrong raconte une version différente des événements : selon celle-ci, Yeager n'a jamais essayé de le prévenir et l'avion a effectué un premier atterrissage réussi sur le côté est de la zone. Yeager lui aurait alors demandé d'effectuer une deuxième tentative à une vitesse moins élevée. C'est au cours de ce deuxième essai que l'avion aurait été immobilisé, déclenchant, selon Armstrong, l'hilarité de Yeager[25].
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+ Beaucoup de pilotes d'essai à Edwards ont loué les talents d'ingénieur d'Armstrong. Milt Thompson a déclaré qu'il était « le plus technicien des premiers pilotes de X-15 » et Bruce Peterson a dit d'Armstrong qu'il avait « un esprit qui absorbait des choses comme une éponge ». Ceux qui venaient de l'Armée de l'air américaine avaient tendance à avoir une opinion différente, en particulier des pilotes comme Chuck Yeager et Pete Knight, qui n'avaient pas de diplôme d'ingénieur. Knight a dit que les pilotes-ingénieurs volaient d'une manière qui était « plus mécanique » et expliquait que c'était pour cette raison que certains pilotes-ingénieurs rencontraient des problèmes en vol : leurs compétences de pilote n'étaient pas innées[26].
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+ Le 21 mai 1962, Armstrong est impliqué dans « l'affaire Nellis ». Il est envoyé dans un Lockheed F-104 Starfighter pour inspecter le Delamar Dry Lake, là encore pour vérifier si celui-ci permet les atterrissages d'urgence. Il a mal évalué son altitude et ne s'est pas rendu compte que son train d'atterrissage n'était pas complètement déployé. En touchant le sol, le train d'atterrissage commence à se rétracter. Armstrong met plein gaz pour reprendre de l'altitude, mais la partie ventrale de l'avion et les portes du train d'atterrissage heurtent le sol ce qui déclenche une fuite de liquide hydraulique et endommage également la radio. Armstrong se dirige alors vers la Nellis Air Force Base et, en l'absence de communication radio, survole la tour de contrôle en « battant des ailes » pour signaler qu'il va effectuer une tentative d'atterrissage sans disposer de radio. La perte de fluide hydraulique entraîne la libération du crochet d'appontage (utilisé sur les porte-avions), et celui-ci se prend dans un câble qui entraîne une chaîne d'ancre. Il faut près de trente minutes pour dégager la piste et réparer le câble. Pendant ce temps, Armstrong téléphone à Edwards et demande que quelqu'un vienne le chercher. Milt Thompson est envoyé à bord d'un F-104B, le seul avion biplace disponible, mais que Thompson n'avait jamais piloté. Thompson parvient non sans difficultés à Nellis, mais l'avion effectue un atterrissage dur car il souffle, à ce moment-là, un vent de travers violent, et un des pneus du chasseur éclate. La piste est de nouveau fermée afin d'être dégagée. Bill Dana est envoyé à son tour à Nellis, cette fois-ci dans un Lockheed T-33 Shooting Star, mais il atterrit presque trop loin. Le commandement de la base de Nellis décide que le mieux est de trouver un véhicule terrestre pour rapatrier les trois pilotes, afin d'éviter un nouveau problème[27].
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+ Armstrong a effectué sept vols sur North American X-15, au cours desquels il a atteint une altitude de 63 km (207 500 pieds) et une vitesse de 6 615 km/h (Mach 5,74) à bord du X-15-1. Lorsqu'il abandonne sa fonction de pilote d'essais, il a réalisé plus de 2 450 heures de vol sur plus de 200 appareils différents (dont des avions à réaction, des hélicoptères et des planeurs).
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+ La vocation d'astronaute d'Armstrong ne résulte pas d'une décision instantanée. En mai 1958, il est sélectionné pour faire partie du programme Man In Space Soonest de l'Armée de l'air américaine. En mai 1960, il devient un des pilotes consultants pour le projet Dyna Soar et, en mars 1962, il est désigné comme un des six pilotes ingénieurs susceptibles de piloter l'avion dans l'espace si ce projet se concrétise. Au cours des mois qui suivent l'annonce du recrutement du Groupe d'astronautes 2 par la NASA, il est de plus en plus enthousiasmé par le programme Apollo et par la perspective de découvrir un nouvel environnement aéronautique. Mais la candidature d'Armstrong arrive environ une semaine après la date limite fixée au 1er juin 1962. Dick Day (en), avec qui Armstrong avait collaboré étroitement à la base d'Edwards et qui travaillait à ce moment-là au Manned Spacecraft Center, voyant l'arrivée tardive de son dossier, le glisse dans la pile des candidatures à étudier sans que personne ne le remarque[28]. Armstrong passe en juin à la Brooks City-Base (en), l'examen médical que la plupart des candidats décrivaient comme douloureux et parfois inutile[29].
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+ Le 13 septembre 1962, Deke Slayton appela Armstrong[2] et lui demanda s'il voulait faire partie du Groupe d'astronautes 2 baptisé par la presse américaine « The New Nine » (les neuf nouveaux). Armstrong accepta sans hésitation. Les résultats des sélections furent gardés secrets durant trois jours, mais les journaux avaient annoncé, depuis le milieu de l'été, qu'un des candidats retenus serait le « premier astronaute civil ». Armstrong est le premier astronaute américain qui ne soit pas militaire d'active au moment de sa sélection[30].
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+ Les astronautes de la mission Gemini 8 sont désignés le 20 septembre 1965 : Armstrong est le commandant et David Scott le pilote. Ce dernier est le premier membre du groupe d'astronautes 3 à recevoir une place dans l'équipage titulaire d'une mission spatiale. La mission est lancée le 16 mars 1966[2]. Celle-ci est la plus complexe réalisée jusque-là, avec un rendez-vous et un amarrage du vaisseau Gemini avec l'étage de fusée Agena et une activité extravéhiculaire (EVA) qui constitue la deuxième sortie américaine et la troisième en tout, réalisée par Scott. La mission doit durer 75 heures et le vaisseau doit effectuer 55 orbites. Après le lancement de l'étage-cible Agena à 15 h 00 UTC, la fusée Titan II GLV transportant Armstrong et Scott décolle à 16 h 41 UTC. Une fois en orbite, la poursuite de l'étage Agena par le vaisseau Gemini 8 s'engage.
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+ Le premier rendez-vous et l'amarrage entre les deux engins qui constitue une première sont réalisés avec succès[2], après 6 heures et trente minutes passées en orbite. Le contact du centre de contrôle avec l'équipage est intermittent car les stations terrestres ne permettent qu'une couverture partielle de l'orbite. Pendant une de ces périodes sans liaison radio avec le sol, l'engin spatial commence à tourner sur lui-même. Armstrong essaie de corriger, sans y parvenir, ce problème d'orientation avec les moteurs-fusées dédiés au contrôle d'attitude faisant partie de l'Orbital Attitude Maneuvering System (en) (OAMS). Comme suggéré auparavant par le centre de contrôle, les astronautes choisissent de désamarrer leur vaisseau de l'étage Agena mais ne constatent aucune amélioration : la vitesse de rotation s'est encore accrue atteignant un tour par seconde. L'équipage comprend alors que l'origine du problème provient du système de contrôle d'attitude du vaisseau Gemini. Armstrong décide de désactiver le système de contrôle d'attitude OAMS et d'initialiser les rétrofusées RCS. Les procédures imposaient qu'une fois le système RCS activé, l'engin devait entamer sa rentrée sur Terre dès que possible. Il a été démontré par la suite qu'une connexion électrique endommagée avait bloqué en position allumée un des moteurs-fusées utilisé pour le contrôle d'attitude.
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+ Quelques personnes, dont Walter Cunningham, ont déclaré publiquement par la suite que Scott et Armstrong n'avaient pas suivi les procédures en vigueur pour un tel incident et qu'Armstrong aurait pu sauver la mission s'il avait activé une seule des deux grappes de rétrofusées RCS (il y avait une deuxième grappe en cas de défaillance de la première). Ces critiques sont sans fondement car aucune procédure n'a été écrite pour une telle défaillance, et il est seulement possible d'activer les deux grappes de rétrofusées RCS simultanément et pas l'une ou l'autre. Gene Kranz a écrit : « l'équipage a réagi conformément à sa formation, et ils ont mal réagi parce que nous les avions mal formés ». Les planificateurs et les contrôleurs de la mission n'avaient pas réalisé que lorsque deux engins spatiaux sont amarrés ensemble, ils doivent être considérés comme un seul et même véhicule spatial[31].
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+ Armstrong fut déprimé et irrité que le vol ait été écourté : la plupart des objectifs de la mission n'avaient pas été remplis et Scott n'avait pu effectuer sa sortie extravéhiculaire. Armstrong ne fut pas mis au courant des critiques des autres astronautes, mais il réalisa après le vol que les moteurs de contrôle d'attitude du vaisseau Gemini auraient pu être désactivés lors de l'amarrage avec l'étage Agena, et que le système de contrôle d'attitude de l’Agena aurait peut-être pu suffire pour stabiliser l'ensemble.
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+ La dernière mission d'Armstrong lors du programme Gemini fut en tant que pilote-commandant de l'équipage de remplacement de Gemini 11, laquelle était prévue deux jours après l'atterrissage de Gemini 8. Ayant déjà reçu une formation pour les deux vols, Armstrong était très bien formé sur les systèmes et aurait été le mieux placé pour assister le pilote novice William Anders désigné avec lui. Mais l'équipage de remplacement ne fut pas mobilisé et c'est l'équipage titulaire formé par Pete Conrad et Dick Gordon qui fut lancé le 12 septembre 1966. Les deux hommes purent remplir tous les objectifs de la mission, tandis qu'Armstrong assura les fonctions de Capsule Communicator (en)(CAPCOM).
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+ Après le vol, le président américain Lyndon B. Johnson demanda à Armstrong et à sa femme de prendre part à une tournée de 24 jours en Amérique du Sud, destinée à promouvoir les relations avec les États-Unis. Les Armstrong étaient accompagnés de Dick Gordon, George Low, leurs épouses et d'autres fonctionnaires du gouvernement. Ils voyagèrent dans onze pays et quatorze grandes villes. Armstrong impressionna tous les participants en saluant les dignitaires dans leur propre langue. Au Brésil, il parla des exploits d'Alberto Santos-Dumont, qui est considéré dans ce pays comme le premier à avoir volé avec un aéronef « plus lourd que l’air » devançant les Américains Orville et Wilbur Wright.
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+ Lorsqu'éclate l'incendie d'Apollo 1 le 27 janvier 1967, qui est fatal aux astronautes Gus Grissom, Ed White et Roger Chaffee, Armstrong est en déplacement à Washington avec Gordon Cooper, Dick Gordon, Jim Lovell et Scott Carpenter pour la signature du traité de l'espace de l'Organisation des Nations unies. Armstrong et le groupe passent le reste de la nuit à boire et à spéculer sur l'origine de l'accident[32]. Le 5 avril 1967, le jour même où la mission d'enquête sur l'incendie d'Apollo 1 a publié son rapport, Armstrong et dix-sept autres astronautes sont conviés à une réunion avec Deke Slayton. Slayton leur annonce que « les gars qui vont participer à la première mission lunaire sont ceux de cette salle ». Selon Eugene Cernan, Armstrong ne se montre pas particulièrement surpris car ceux qui sont présents sont les vétérans du programme Gemini et donc les seules personnes susceptibles de participer aux missions lunaires. Slayton parle des missions prévues et nomme Armstrong comme membre de l'équipage réserve d'Apollo 9 qui, à ce stade, est planifié pour être une mission en orbite terrestre moyenne destinée à tester le fonctionnement conjoint du module lunaire Apollo et du module de commande et de service Apollo. À la suite de retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, Apollo 9 et Apollo 8 échangèrent leurs équipages. Sur la base du système de rotation des équipages, Armstrong doit commander la mission Apollo 11.
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+ Pour que les astronautes puissent acquérir de l'expérience en vol sur le module lunaire Apollo, deux atterrisseurs lunaires expérimentaux dits Lunar Landing Research Vehicles (LLRV) sont construits par Bell Aircraft Corporation[Note 4]. Par la suite, trois Lunar Landing Training Vehicles (LLTV) jouant le même rôle sont construits. Surnommés les « sommiers volants », ils simulent la gravité lunaire en utilisant un turboréacteur à double flux qui annule une partie du poids de l'engin. Le 6 mai 1968, à environ 30 m du sol, Armstrong a un problème technique sur l'engin. Il parvient à s'éjecter à temps mais frôla la mort en raison de la proximité du sol et du temps d'ouverture du parachute. Sa seule blessure est de s'être mordu la langue. Peu rancunier, Armstrong soulignera par la suite l'importance de l'expérience acquise avec ces vols simulés pour la réussite des atterrissages sur la Lune.
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+ Armstrong est désigné comme commandant de l'équipage de remplacement de la mission Apollo 8 mais c'est l'équipage titulaire qui effectue la mission. Le 23 décembre 1968, Slayton annonce à Armstrong qu'il a été choisi comme commandant d'Apollo 11, la première mission qui pourrait atterrir sur la Lune. Les deux autres membres de l'équipage sont Buzz Aldrin qui doit être pilote du module lunaire et Michael Collins, pilote du module de commande. Au cours d'un entretien, dont l'existence a seulement été dévoilée par la publication de la biographie d'Armstrong en 2005, Slayton propose à Armstrong, s'il le souhaite, de remplacer Aldrin par Jim Lovell. Après y avoir réfléchi une journée, Armstrong répondit à Slayton qu'il allait garder Aldrin, car il n'avait aucune difficulté à travailler avec lui et pensait que Lovell méritait d'avoir son propre commandement. En effet, le remplacement d'Aldrin par Lovell, poste pour poste, aurait officieusement classé Lovell en numéro trois sur l'équipage, chose qui ne pouvait pas se justifier selon Armstrong pour un vétéran comme Lovell qui avait déjà effectué trois vols dans l'espace.
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+ Aldrin pensait qu'il serait le premier à poser un pied sur la Lune, compte tenu de son expérience dans le programme Gemini, de la répartition des rôles des pilotes et du temps qu'il avait passé à se former. Toutefois, le choix du premier homme à marcher sur la Lune fut remis en question du fait de la prééminence naturelle du commandant et de l'agencement du module (l'écoutille s'ouvrait de l'intérieur vers la droite, ce qui facilitait la sortie pour Armstrong et la compliquait pour Aldrin). En mars 1969, une rencontre eut lieu entre Slayton, George Low, Bob Gilruth et Chris Kraft au cours de laquelle il fut décidé qu'Armstrong serait la première personne à marcher sur la Lune (également car ils souhaitait une personne dont l'ego n'était pas surdimensionné). Au cours d'une conférence de presse, qui eut lieu le 14 avril 1969, Slayton donna comme raison principale au choix d'Armstrong l'architecture intérieure du module lunaire (l'écoutille une fois ouverte constituait un obstacle difficilement franchissable pour Aldrin). Slayton ajouta : « Ensuite, d'un simple point de vue protocolaire, il me semble normal que le commandant soit le premier gars à sortir… J'ai changé cela dès que cette question a été mise à l'ordre du jour. Bob Gilruth a approuvé ma décision[33] ». Mais comme l'a révélé l'autobiographie de Kraft publiée en 2001, à l'époque où la décision avait été prise, les quatre hommes à l'origine de celle-ci n'étaient pas au courant du problème créé par l'architecture intérieure du module. Une autre hypothèse pourrait expliquer le choix d'Armstrong : celui-ci était civil (NASA) et non militaire (USAF) comme ses deux compagnons. Armstrong semblait effectivement un bon choix : Mister Cool comme le surnommaient ses collègues, était « réputé pour son humour décalé mais surtout son sang-froid, son calme [et] sa capacité à prendre la bonne décision[34] ». Enfin, le choix d'un civil plutôt qu'un militaire pourrait être un signe de paix de l'exécutif américain en pleine guerre froide et guerre du Viêt Nam[35].
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63
+ Le 16 juillet 1969 à 13 h 32 UTC, le lanceur Saturn V, pesant plus de 3 000 tonnes, décolle du complexe de lancement 39 de Cap Canaveral en emportant Neil Armstrong et ses coéquipiers à bord du vaisseau Apollo 11. Au début du décollage, le pouls d'Armstrong atteint un maximum de 109 battements par minute. Il trouve le premier étage de la fusée très bruyant, beaucoup plus que celui des fusées Titan II GLV utilisées pour Gemini 8. Par contre, le module de commande et de service Apollo lui semble particulièrement spacieux par rapport à la capsule Gemini. Certains spécialistes pensent que le volume habitable disponible est à l'origine du « mal de l'espace » qui a frappé les membres de l'équipage de la mission précédente, mais aucun des équipiers de l'équipage d'Apollo n'en souffre. Armstrong en est particulièrement heureux, car il était sujet, enfant, à la cinétose et pouvait avoir des nausées après de longues périodes de mouvements.
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65
+ Après un transit entre la Terre et la Lune d'une durée de quatre jours sans anomalie, Armstrong et Aldrin embarquent à bord du module lunaire Apollo, baptisé Eagle pour entamer leur descente vers le sol lunaire. L'objectif d'Apollo 11, mission pionnière, est de limiter les risques. Pour l'atterrissage, l'équipage a pour consigne de privilégier la sécurité par rapport à la précision[réf. nécessaire].
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67
+ L'ordinateur de bord gère le pilote automatique, assure la navigation et optimise la consommation de carburant (optimisation sans laquelle il serait difficile de se poser avec la faible quantité de carburant disponible). Sa puissance est équivalente à celle d'une calculatrice bas de gamme des années 2000[Note 5],[36].
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69
+ Durant la phase de descente, l'équipage est gêné par une alarme « 1202 » émise par l'ordinateur de bord, et qui en simulation était d'un type menant habituellement à l'annulation de la mission. Le jeune Steve Bales, l'un des programmeurs de l'ordinateur de bord, présent à Houston, détermine que l'alarme correspond à une saturation mémoire et peut être ignorée, et après 30 longues secondes Houston confirme que la mission peut se poursuivre. Une analyse plus approfondie révèlera que cette saturation provenait des signaux du radar de rendez-vous qui était inutile dans la phase de descente et aurait dû normalement être désactivé à ce stade de la mission. Or à la suite d'une erreur dans la préparation à Terre, la liste de contrôle que devaient suivre Armstrong et Aldrin ne mentionnait pas la nécessité d'effectuer cette désactivation (ultérieurement Steve Bales sera reçu à la Maison Blanche par le président Nixon et remercié d'avoir ainsi sauvé la mission[37]).
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+ Accaparé par ces alarmes, Armstrong laisse passer le moment où, selon la procédure, il aurait dû exécuter une dernière manœuvre de correction de la trajectoire. Le LEM dépasse de 7 km le site sélectionné pour l'atterrissage (« Site no 2 ») et s'approche d'une zone encombrée de rochers. Armstrong n'a pas le temps d'étudier la situation avec Houston et de reconfigurer l'ordinateur de bord. Il prend le contrôle manuel du module lunaire pour survoler à l'horizontale le terrain à la recherche d'un site adapté à l'atterrissage. À Houston on est inquiet de la durée anormalement longue de l'atterrissage, et l'abandon de la mission est de nouveau envisagé. Lorsque s'affiche le signal indiquant qu'il ne reste plus que 60 secondes de carburant, le LEM est désormais très proche du sol et soulève un nuage de poussière qui gêne la visibilité. Armstrong avait déjà posé le simulateur du LEM, le LLTV, avec moins de quinze secondes de carburant restant à plusieurs reprises et était par ailleurs convaincu que le module lunaire pouvait résister à une chute de 15 m en cas de besoin. À la recherche d'une zone non accidentée, Armstrong fait avancer le LEM en rasant le sol dans la direction de sa fenêtre afin d'avoir le nuage derrière lui et de garder de la visibilité, pendant qu'Aldrin indique l'altitude, la vitesse horizontale et les secondes de carburant restant.
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73
+ Le module lunaire Eagle se pose dans la mer de la Tranquillité le 20 juillet 1969 à 20:17:40 UTC (15 h 17 min 40 s CDST, heure de Houston)[38], avec 20 secondes restant[39] du propergol réservé à l'atterrissage, à 7 km du lieu prévu à l'origine[40].
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+
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+ Les premiers mots d'Armstrong destinés au contrôle de la mission sont : « Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a aluni… » Armstrong et Aldrin se félicitent d'une poignée de main et une tape dans le dos avant d'entamer la liste de contrôle destinée à vérifier que le module est prêt pour un décollage d'urgence si la situation le justifie[41]. À Houston, le capcom Charlie Duke s'exclame : « Reçu, Tranquillité. Nous comprenons que vous êtes au sol. Vous aviez un paquet de types en train de devenir bleus. On respire à nouveau, merci », trahissant la nervosité qui régnait au contrôle de mission[42].
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+ Le plan de vol établi par la NASA prévoyait une période de repos de l'équipage immédiatement après les vérifications qui suivaient l'atterrissage. Mais Armstrong demande que la sortie extravéhiculaire sur le sol lunaire se fasse plus tôt. Les deux astronautes doivent s'équiper et lorsque Armstrong et Aldrin sont prêts à sortir il s'est écoulé près de six heures depuis qu'Eagle s'est posé sur la Lune. La cabine est dépressurisée et l'écoutille est ouverte. Armstrong descend d'abord en utilisant l'échelle située sur le flanc du module. Arrivé au dernier échelon il déclare « Je vais descendre du LEM (module lunaire) maintenant ». Avant de se tourner et de poser son pied gauche sur la surface lunaire, le 21 juillet 1969 à 2 h 56 minutes UTC[43], il prononce la phrase restée célèbre qu'il avait préparée quelques heures auparavant : « That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind » ce qui peut se traduire par « C'est un petit pas[44] pour [un] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité ».
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+ Note sur la citation : le « a » dans « step for [a] man » est indiqué entre crochets car il n'a pas été prononcé (ou entendu) à l'époque, ce qui créait un pléonasme car man (l'homme) est synonyme de mankind (l'humanité). Néanmoins, si les médias français titraient à l'époque « Un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité », le sens des paroles d'Armstrong, mettant en parallèle son petit pas et le bond de géant pour l'humanité que représentait l'arrivée de l'espèce humaine sur la Lune, était implicitement parfaitement compris. Armstrong dit plus tard : « j'espère que l'Histoire me pardonnera d'avoir enlevé la syllabe et comprendra que ce ne fut pas volontaire. Même si la syllabe ne fut pas dite, elle aurait aussi bien pu l'être »[45]. Une analyse numérique de l'enregistrement audio, réalisée par l'informaticien australien Peter Shann Ford, révélerait la présence de la syllabe « a » manquante[46], qui aurait été inaudible en raison des limites technologies des communications de l'époque. Ford et James R. Hansen, biographe d'Armstrong, ont présenté ces résultats à Armstrong et aux représentants de la NASA[47] mais l'article de Ford a été publié sur son propre site Web et non dans une revue soumise à relecture par des pairs scientifiques. Des linguistes comme David Beaver et Mark Liberman considèrent avec scepticisme les affirmations de Ford. Quoi qu'il en soit, Armstrong a exprimé sa préférence pour que cette citation soit écrite avec le « a » entre parenthèses et la transcription de ses paroles sur le site de la NASA est conforme à ce souhait[48],[Note 6].
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+ Lorsque Armstrong fait son annonce, les échanges radio entre l'équipage et la mission au sol sont diffusés en direct par la Voix de l'Amérique, par la BBC ainsi que par de nombreuses autres radios dans le monde entier. On estime que près de 450 millions d'auditeurs sur une population mondiale estimée de 3,631 milliards de personnes suivent la sortie d'Armstrong[49] en direct, soit 13 % de la population mondiale.
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+ Vingt minutes après la sortie d'Armstrong, Aldrin pose à son tour le pied sur le sol lunaire. Les deux hommes dévoilent une plaque commémorant leur vol, fixée sur l'étage de descente qui doit rester sur le sol lunaire puis plantent le drapeau des États-Unis. Celui-ci possède une armature faite d'une tige métallique pour le maintenir horizontalement faute d'atmosphère et donc de vent. L'apparence ondulée, chiffonnée, identique sur toutes les photos, vient de la manière dont il avait été plié et emballé pendant le voyage[50]. Sur Terre, une discussion eut lieu sur la pertinence de planter un drapeau, mais ce point n'a pas préoccupé Armstrong qui pensait que tout le monde aurait fait de même. Slayton avait averti Armstrong qu'ils recevraient une communication spéciale, mais ne lui avait pas dit que ce serait le président Richard Nixon qui serait en contact avec eux, juste après la mise en place du drapeau.
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+ Il n'existe que cinq photos d'Armstrong sur la Lune : le déroulement des tâches était programmé à la minute et la majorité des photos devaient être réalisées par Armstrong à l'aide de l'unique appareil Hasselblad disponible. Après avoir aidé à mettre en place les expériences scientifiques du Apollo Lunar Surface Experiments Package, Armstrong effectue une brève excursion vers un cratère situé à 60 m à l'est du module lunaire et qui est East Crater. C'est la plus longue distance parcourue durant la mission. La dernière tâche d'Armstrong est de laisser un petit paquet d'objets en mémoire des défunts cosmonautes soviétiques Youri Gagarine et Vladimir Komarov, et des astronautes d'Apollo 1 « Gus » Grissom, « Ed » White et Roger Chaffee. Le temps consacré à la sortie de l'équipage d'Apollo 11 sur le sol lunaire a été limité à environ deux heures et trente minutes ; c'est la plus courte sortie des six missions Apollo. Les sorties des missions suivantes seront de plus en plus longues et, à titre d'exemple, l'équipage d'Apollo 17, la dernière mission lunaire, passera plus de 21 heures à explorer la surface lunaire.
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+ Les deux astronautes ont récolté 21,7 kg d'échantillons de sol lunaire et la sortie extravéhiculaire a duré 2 h 31 durant laquelle ils ont parcouru 250 mètres. Alors que Buzz Aldrin réintègre le module lunaire, il casse par inadvertance dans l'habitacle étroit l'interrupteur permettant de mettre à feu le moteur de l'étage de remontée du LEM. Comme il s'agit d'un bouton poussoir, Aldrin se sert de la pointe d'un stylo pour l'enclencher, et permettre aux deux astronautes de quitter la Lune. Le décollage depuis la Lune a lieu 124 h 22 après le début de la mission. Le drapeau américain, planté trop près du module lunaire, est couché par le souffle du décollage. Les astronautes sont restés 21 heures et 36 minutes sur la Lune. Le LEM effectue avec succès la manœuvre de rendez-vous en orbite lunaire avec le module de commande et de service Columbia resté en orbite lunaire avec Collins à son bord.
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+ Le module de service est largué 15 minutes avant d'entamer la rentrée atmosphérique. Le vaisseau pénètre dans l'atmosphère à environ 11 km/s et amerrit 15 minutes plus tard à 16 h 50 min 59 s TU dans l'océan Pacifique à 3 km du point visé : l'amerrissage a lieu à 2 660 km à l'est de l'atoll de Wake et à 380 km au sud de l'atoll Johnston. Le porte-avion USS Hornet chargé de récupérer l'équipage se trouve à 22 km du point d'amerrissage (13° 19′ N, 169° 09′ O). Il s'est écoulé 195 heures et 19 minutes depuis que le vaisseau a décollé.
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+ Les trois astronautes sont mis en quarantaine pendant 21 jours, une pratique qui perdura pendant les trois missions Apollo suivantes, avant que la Lune ne soit déclarée stérile et sans danger de contamination.
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+ Le 16 septembre une conférence de presse télévisée est organisée durant laquelle l'équipage décrit la mission puis répond aux question des journalistes[51].
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+ Du 29 septembre au 5 novembre les astronautes se rendent dans 23 pays à l'occasion d'une tournée mondiale[52].
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+ Armstrong participe à des spectacles de Bob Hope de l'United Service Organizations destinés à soutenir le moral des troupes américaines principalement au Viêt Nam[53].
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+ En mai 1970, Armstrong se rend en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) pour présenter un exposé lors de la 13e conférence annuelle du Comité international de la recherche spatiale. Arrivé à Leningrad (Saint-Pétersbourg) en provenance de Pologne, il se rend à Moscou où il rencontre le Premier ministre Alexis Kossyguine. Il est le premier Occidental à voir le supersonique Tupolev Tu-144 et à visiter le Centre d'entraînement des cosmonautes Youri-Gagarine. À la fin de la journée, il assiste surpris à la retransmission en différé du lancement du vaisseau Soyouz 9 dont il ignorait tout alors que l'équipage comprenait Andrian Nikolaïev, le mari de son hôtesse Valentina Terechkova[54].
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+ Armstrong est nommé Deputy Associate Administrator[2] pour l'aéronautique au Bureau de technologie et de recherche avancé (Office of Advanced Research and Technology), futur Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA). Il occupe ce poste pendant treize mois puis démissionne de la NASA en août 1971[2]. Il accepte un poste de professeur au département de génie aérospatial de l'université de Cincinnati.
104
+
105
+ Il a choisi Cincinnati plutôt que d'autres universités, y compris son alma mater Purdue, car dans cette université, le département de génie aérospatial a une taille modeste. Il espère que les membres de cette faculté ne seront pas dérangés par le fait qu'il occupe ce poste de professeur avec sa seule maîtrise de l'USC. Il avait commencé son mémoire lorsqu'il était à Edwards des années auparavant, et il en termine la rédaction après Apollo 11 en se basant sur divers aspects de la mission au lieu de présenter une thèse sur le vol hypersonique. Le titre de sa chaire à Cincinnati est professeur d'ingénierie aérospatiale. Après avoir enseigné pendant huit ans, il démissionne en 1979[2] en raison d'autres engagements, mais également à cause des changements intervenus dans la structure de l'université qui passe sous le contrôle de l'État[55].
106
+
107
+ L'université Purdue, quant à elle, resta un important vivier pour les futurs astronautes au point d'être surnommée le cradle of astronauts (« berceau des astronautes »)[56].
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+ Armstrong a participé à deux commissions d'enquêtes formées pour analyser les raisons d'accidents de vols spatiaux. La première en 1970, après Apollo 13. Pour Edgar Cortright, il a produit une chronologie détaillée du vol. Armstrong s'oppose aussi personnellement à la recommandation du rapport de revoir la conception des bonbonnes d'oxygène du module de service qui étaient l'origine de l'explosion[57]. En 1986, le président des États-Unis Ronald Reagan le nomme vice-président de la commission Rogers formée pour enquêter sur les causes de l'accident de la navette spatiale Challenger, le plus grave qu'ait connu la NASA jusque-là[2]. En tant que vice-président, Armstrong est chargé des aspects opérationnels de la Commission[58].
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+
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+ Après qu'Armstrong a pris sa retraite de la NASA en 1971, il refuse les offres d'entreprises qui lui proposent de devenir leur porte-parole. La première entreprise qui ait réussi à se mettre en contact avec lui est le constructeur automobile Chrysler. Il apparaît dans un spot publicitaire de cette dernière en 1979[59]. Ce qui avait décidé Armstrong était qu'elle avait un fort pôle d'ingénierie et qu'elle était en difficulté financière. Par la suite, il a travaillé comme porte-parole pour d'autres entreprises, telles la General Time Corporation et l'American Bankers Association (en). Il a agi comme porte-parole uniquement pour des entreprises américaines[60].
112
+
113
+ Par ailleurs, Armstrong a également siégé au conseil d'administration de plusieurs sociétés dont Marathon Oil, Learjet, Cincinnati Gas & Electric Company (en), Taft Broadcasting (en), United Airlines, Eaton Corporation, AIL Systems et Thiokol. Dans cette dernière, il a rejoint le conseil d'administration, après avoir siégé à la commission Rogers. Ladite commission a suivi l'accident de la navette spatiale Challenger et a déduit que l'accident était dû à un problème de joint torique fabriqué par Thiokol. Il a pris sa retraite comme président du conseil d'EDO Corporation (en) en 2002[61].
114
+
115
+ Neil rencontra sa future femme, Janet Elizabeth Shearon, née en 1934, à l'université Purdue. Selon Neil et Janet, il n'y eut pas de véritable séduction et aucun d'eux n'a pu se souvenir des circonstances exactes de leur engagement mutuel, sauf que cela s'est produit alors qu'Armstrong travaillait au Lewis Flight Propulsion Laboratory[réf. nécessaire].
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+
117
+ Ils se marièrent le 28 janvier 1956 à Wilmette dans l'Illinois. Quand il fut transféré sur la base Edwards, il s'installa dans les quartiers des célibataires, alors que Janet vivait à Westwood, un quartier de Los Angeles. Après un semestre, ils emménagèrent dans une maison dans la vallée d'Antelope. Janet ne termina pas ses études, ce qu'elle regretta plus tard[62]. Le couple eut trois enfants : Eric, né en 1957, Karen et Mark, nés le 13 avril 1959[63]. En juin 1961, des examens révélèrent que Karen avait une tumeur maligne au cerveau. Le traitement qu'elle dut subir ralentit sa croissance et sa santé se détériora à un point tel qu'elle ne pouvait plus ni marcher ni parler. Karen mourut d'une pneumonie liée à sa santé fragile le 28 janvier 1962. Janet et Neil Armstrong ont divorcé en 1994. Elle dira plus tard que « la Lune lui est montée à la tête »[64]. En 1994, il épousa en secondes noces Carol Held Knight[34], avec laquelle il vécut dans une ferme à Indian Hill, dans l'Ohio.
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+
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+ Armstrong a exprimé des sentiments religieux à mi-chemin entre christianisme et déisme. Dans les années 1950, il fréquentait une église méthodiste, mais il se qualifiait alors lui-même de « déiste ». Ses proches témoignent également de ce qu'il ne se considérait pas à proprement parler comme chrétien. Après son voyage sur la Lune, interrogé sur CBS, il infirme tout athéisme : « Je ne suis certainement pas un athée »[65].
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+ Plusieurs publications récentes affirment qu'à la suite de son retour sur Terre, Armstrong a annoncé qu'il n'avait pas l'intention de repartir dans l'espace[59],[66],[67], se disant obsédé par les traces de pas laissées dans la poussière lunaire[59]. Selon les termes d'une biographie autorisée, publiée en 2005 : « En tant qu'icône, après la mission Apollo 11 Armstrong savait qu'il ne retournerait jamais dans l'espace[68]. »
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+
123
+ Par ailleurs, Armstrong a déclaré au cours d'une interview donnée en décembre 1969, que retourner sur la Lune « serait un grand plaisir pour moi, j'aimerais vraiment retourner à la mer de la Tranquillité quelques jours, mais je ne sais pas ce qu'on nous prépare pour nos missions suivantes »[69]. En 1979, à la question de savoir s'il aurait aimé y retourner, il répond : « Ah oui, certainement ! J'ai laissé un certain nombre de choses là-haut et j'aimerais voir comment ça tourne. - Est-il probable qu'on vous réaffecte ? - J'imagine que oui.[70]. »
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+
125
+ Plus globalement, sur cette question d'un retour sur la Lune : indépendamment du fait que les astronautes n'étaient pas décisionnaires des affectations aux missions, les plannings visaient à former le plus grand nombre d'astronautes. Ainsi, aucun n'a jamais foulé plus d'une fois le sol lunaire.
126
+
127
+ En 1979, il se sectionna accidentellement l'annulaire de la main gauche alors qu'il travaillait dans sa ferme à Lebanon. Gardant son sang-froid, il mit la partie coupée de son doigt dans de la glace et partit à l'hôpital où un chirurgien a recousu son doigt[71].
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+
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+ En 1991, Armstrong fut victime d'une crise cardiaque.[réf. nécessaire]
130
+
131
+ L'usage de son nom, de la célèbre citation et de son image, lui a causé des problèmes au fil des ans[59]. En 1994, il poursuivit en justice Hallmark Cards après que l'entreprise eut utilisé son nom sans autorisation. La plainte fut réglée à l'amiable et Armstrong fit don de l'argent à l'université Purdue. L'affaire incita la NASA à être plus prudente sur l'utilisation des noms, photos et enregistrements des astronautes[réf. nécessaire].
132
+
133
+ Il resta à l'écart de la vie publique, refusant les interviews[34] mais sortant exceptionnellement de sa réserve, comme lors de l'abandon du programme Constellation par Barack Obama[72]. Il avait décidé de ne plus signer d'autographes, scandalisé par le trafic qu'ils suscitaient pour d'importantes sommes d'argent à la clé.
134
+
135
+ En mai 2005, Armstrong menaça d'une action en justice son coiffeur qui, après lui avoir coupé les cheveux, en vendit une partie à un collectionneur, sans son autorisation[59]. Le barbier devait soit rendre les cheveux, soit faire un don à un organisme de bienfaisance de son choix. Dans l'impossibilité de rendre les cheveux, le barbier décida de faire un don[73].
136
+
137
+ Le 7 août 2012, Neil Armstrong est opéré du cœur. Le 25 du même mois, à la suite de complications cardio-vasculaires dues à cette opération, il meurt à l'âge de 82 ans à Cincinnati, dans l'Ohio[74].
138
+
139
+ Il reçoit un hommage unanime de la classe politique aux États-Unis[75]. Le président Barack Obama déclare : « Neil figure parmi les plus grands héros américains — non seulement de son époque, mais de tous les temps[76] ».
140
+
141
+ Son ancien collègue de la mission Apollo, le pilote du module de commande Michael Collins, déclare à la NASA que Neil Armstrong lui « manquerait terriblement ». Buzz Aldrin, quant à lui, déclare qu'il est profondément attristé de la perte d'un si bon ami[77].
142
+
143
+ Ses obsèques, intimes, se déroulent le 31 août 2012 à Indian Hill (Ohio), dans la banlieue de Cincinnati. En cette occasion, tous les drapeaux américains sont mis en berne. Le 14 septembre, le lendemain d'une commémoration à la cathédrale nationale de Washington, ses cendres sont dispersées dans l'océan Atlantique lors d'une cérémonie à bord du USS Philippine Sea[78].
144
+
145
+ En juillet 2019, peu après le cinquantenaire des premiers pas sur la Lune, le New York Times révèle que la mort d'Armstrong a fait l'objet d'une poursuite pour faute professionnelle médicale contre l'hôpital où il est mort[79]. La famille obtient finalement une compensation de six millions de dollars en 2014, afin d'arrêter les poursuites[79].
146
+
147
+ Plusieurs sites et ouvrages ont été baptisés pour rendre hommage à Neil Armstrong. L'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère d'impact situé près de l’endroit où s’était posé Apollo 11[80], ainsi qu'à l'astéroïde no 6469. L'aéroport de sa ville natale de Wapakoneta porte son nom[72]. Un musée porte également son nom dans sa ville natale : le Neil Armstrong Air and Space Museum[81].
148
+
149
+ En 2014, le centre de recherche de la NASA sur la base d'Edwards, où Armstrong a été pilote d'essai entre 1955 et 1962, a été renommé en Neil A. Armstrong Flight Research Center[82].
150
+
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+ Neil Armstrong a, avec les deux autres membres de l'équipage d'Apollo 11, son étoile au Walk of Fame d'Hollywood, au coin d'Hollywood et de Vine.
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+ First man - Le premier homme sur la lune, la première biographie officielle consacrée à Armstrong a été publiée en 2005. Elle a été écrite à partir de 1999 par James R. Hansen, professeur à l'université d'Auburn. Armstrong avait auparavant refusé des demandes de Stephen Ambrose et James A. Michener mais fut enthousiasmé par la biographie From the Ground Up de Fred Weick que lui avait transmise Hansen comme exemple.
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+ Un film tiré de cette biographie sort en 2018, intitulé First Man : Le Premier Homme sur la Lune et réalisé par Damien Chazelle. Neil Armstrong est interprété par Ryan Gosling[83].
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+ Œuvres principales
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+ Nelle Harper Lee, dite Harper Lee, née le 28 avril 1926 à Monroeville dans l'Alabama et morte le 19 février 2016 dans la même ville[1], est une romancière américaine connue pour son roman Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird), prix Pulitzer en 1961. Vendu à quarante millions d'exemplaires, ce livre est un classique de la littérature américaine, étudié à ce titre dans de nombreuses écoles secondaires des États-Unis, et régulièrement cité en tête des classements des critiques et libraires.
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7
+ Elle reçoit en 2007 la médaille présidentielle de la Liberté du président George W. Bush pour sa contribution à la littérature[2],[3].
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9
+ Nelle Harper Lee naît le 28 avril 1926 à Monroeville, dans l'Alabama. Son père, Amasa Coleman Lee, est avocat et éditeur du Monroe Journal ; il présente de nombreuses ressemblances avec Atticus Finch, le père de la narratrice dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Enfant, Lee était une lectrice précoce. Elle était amie avec son voisin et camarade d'école Truman Capote.
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11
+ Après ses études à l'école secondaire de Monroeville, elle fait de 1945 à 1949 des études de droit à l'université d'Alabama, qu'elle décide d'arrêter pour aller vivre à New York avec l'intention de devenir écrivaine. Sans diplôme, elle part pour Oxford, puis revient s'installer à New York en 1950.
12
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13
+ Harper Lee travaille quelque temps à New York comme employée de bureau dans une compagnie aérienne où elle se charge des réservations. Mais bientôt elle décide de se lancer dans une carrière d'écrivain, avec le soutien moral et financier de ses amis. Truman Capote l'entraîne en 1959 dans l'écriture d'un roman sur un quadruple meurtre, qui va devenir De sang-froid (In Cold Blood). Elle l'accompagne à Holcomb (Kansas) pour l'aider dans ses recherches. Elle l'assiste pendant les entretiens, jouant notamment un rôle apaisant auprès de ceux qui étaient surpris de la personnalité excentrique de Capote. Elle est toujours là pour encourager l'écrivain lorsqu'il menace d'abandonner un projet aussi ample et épuisant. Capote la cite en la remerciant pour son « travail de secrétaire » et lui dédie le roman, ainsi qu'à son compagnon Jack Dunphy.
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+
15
+ En 1957, elle présente un premier manuscrit plus proche du recueil de nouvelles que du roman à son agent. Sur les conseils de ce dernier, elle développe, durant deux ans et demi, l'une de ces nouvelles pour en faire un roman intitulé To Kill a Mockingbird (traduction française sous le titre Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur), qui paraît en 1960 et reste longtemps son seul livre publié. Le succès est immédiat. Couronné du prix Pulitzer en 1961, To Kill a Mockingbird est vendu à cinq cent mille exemplaires la première année[4].
16
+ Plaidoyer pour la justice, le roman paraît à l'époque de la reconnaissance des droits civiques des Afro-Américains, et notamment de l'abolition de la discrimination de facto dans les établissements d'enseignement qui donne lieu à des manifestations conservatrices violentes.
17
+
18
+ Harper Lee ne publiera pas d'autre roman avant 2015. Quelques articles et essais paraissent sous sa signature, entre autres dans Vogue. Son très long silence de 55 années[5] et sa très grande discrétion depuis la parution de son premier et jusque-là unique livre ont alimenté les rumeurs, d'autant qu'elle a déclaré s'être mise à la rédaction d'un second roman, peu après Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur. Les bruits ont couru parmi ses admirateurs qu'elle aurait écrit plusieurs romans, sans en publier aucun, ou qu'elle aurait continué à publier sous un pseudonyme.
19
+
20
+ Finalement, la sortie d'un nouveau roman, qui a pour titre Go Set a Watchman, est annoncée en janvier 2015 pour l'été de la même année[6].
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22
+ Il s'agit d'un texte écrit dans les années 1950. Selon le site Livres Hebdo, le roman « reprend beaucoup des personnages déjà présents dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, mais vingt ans plus tard[7]. »
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+ Nelle Harper Lee, dite Harper Lee, née le 28 avril 1926 à Monroeville dans l'Alabama et morte le 19 février 2016 dans la même ville[1], est une romancière américaine connue pour son roman Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird), prix Pulitzer en 1961. Vendu à quarante millions d'exemplaires, ce livre est un classique de la littérature américaine, étudié à ce titre dans de nombreuses écoles secondaires des États-Unis, et régulièrement cité en tête des classements des critiques et libraires.
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+ Elle reçoit en 2007 la médaille présidentielle de la Liberté du président George W. Bush pour sa contribution à la littérature[2],[3].
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+ Nelle Harper Lee naît le 28 avril 1926 à Monroeville, dans l'Alabama. Son père, Amasa Coleman Lee, est avocat et éditeur du Monroe Journal ; il présente de nombreuses ressemblances avec Atticus Finch, le père de la narratrice dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Enfant, Lee était une lectrice précoce. Elle était amie avec son voisin et camarade d'école Truman Capote.
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+ Après ses études à l'école secondaire de Monroeville, elle fait de 1945 à 1949 des études de droit à l'université d'Alabama, qu'elle décide d'arrêter pour aller vivre à New York avec l'intention de devenir écrivaine. Sans diplôme, elle part pour Oxford, puis revient s'installer à New York en 1950.
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+ Harper Lee travaille quelque temps à New York comme employée de bureau dans une compagnie aérienne où elle se charge des réservations. Mais bientôt elle décide de se lancer dans une carrière d'écrivain, avec le soutien moral et financier de ses amis. Truman Capote l'entraîne en 1959 dans l'écriture d'un roman sur un quadruple meurtre, qui va devenir De sang-froid (In Cold Blood). Elle l'accompagne à Holcomb (Kansas) pour l'aider dans ses recherches. Elle l'assiste pendant les entretiens, jouant notamment un rôle apaisant auprès de ceux qui étaient surpris de la personnalité excentrique de Capote. Elle est toujours là pour encourager l'écrivain lorsqu'il menace d'abandonner un projet aussi ample et épuisant. Capote la cite en la remerciant pour son « travail de secrétaire » et lui dédie le roman, ainsi qu'à son compagnon Jack Dunphy.
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+ En 1957, elle présente un premier manuscrit plus proche du recueil de nouvelles que du roman à son agent. Sur les conseils de ce dernier, elle développe, durant deux ans et demi, l'une de ces nouvelles pour en faire un roman intitulé To Kill a Mockingbird (traduction française sous le titre Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur), qui paraît en 1960 et reste longtemps son seul livre publié. Le succès est immédiat. Couronné du prix Pulitzer en 1961, To Kill a Mockingbird est vendu à cinq cent mille exemplaires la première année[4].
16
+ Plaidoyer pour la justice, le roman paraît à l'époque de la reconnaissance des droits civiques des Afro-Américains, et notamment de l'abolition de la discrimination de facto dans les établissements d'enseignement qui donne lieu à des manifestations conservatrices violentes.
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+ Harper Lee ne publiera pas d'autre roman avant 2015. Quelques articles et essais paraissent sous sa signature, entre autres dans Vogue. Son très long silence de 55 années[5] et sa très grande discrétion depuis la parution de son premier et jusque-là unique livre ont alimenté les rumeurs, d'autant qu'elle a déclaré s'être mise à la rédaction d'un second roman, peu après Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur. Les bruits ont couru parmi ses admirateurs qu'elle aurait écrit plusieurs romans, sans en publier aucun, ou qu'elle aurait continué à publier sous un pseudonyme.
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+ Finalement, la sortie d'un nouveau roman, qui a pour titre Go Set a Watchman, est annoncée en janvier 2015 pour l'été de la même année[6].
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+ Il s'agit d'un texte écrit dans les années 1950. Selon le site Livres Hebdo, le roman « reprend beaucoup des personnages déjà présents dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, mais vingt ans plus tard[7]. »
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+ Elizabeth Jane Cochrane, dite Nellie Bly, née le 5 mai 1864 à Cochran's Mills dans le Comté d'Armstrong en Pennsylvanie et morte le 27 janvier 1922 à New York, est une journaliste américaine.
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+ Pionnière du reportage clandestin, une forme de journalisme d'investigation, elle a réalisé seule un tour du monde en 72 jours sur la fin de l’année 1889 et le début de 1890.
4
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+ Elizabeth Cochrane perd son père, juge, à l'âge de six ans. Il avait épousé sa mère Mary Jane en secondes noces[1]. Destinée à devenir demoiselle de compagnie ou gouvernante, elle se refuse à ce destin et commence à écrire des poèmes et des récits à seize ans. En 1880, elle part pour Pittsburgh chercher du travail.
6
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7
+ En réaction à une rubrique sexiste du journal Pittsburgh Dispatch (« Ce à quoi sont bonnes les jeunes filles »), elle écrit au rédacteur en chef George Madden une lettre fielleuse signée « L’orpheline solitaire ». Cette lettre, incisive et particulièrement bien tournée, incite Madden à lui offrir un poste au journal si elle lui offre un article qui lui plaît. Quelques jours plus tard, elle lui amène un article consacré à la famille, au divorce et aux enfants[2]. Elle est alors engagée et Madden lui donne son pseudonyme, Nellie Bly, d'après une chanson très connue de Stephen Foster, pour protéger sa famille des critiques.
8
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9
+ Le premier reportage confié à Nellie Bly, en 1880, concerne une fabrique de conserves. Elle raconte alors la vie des ouvrières et leurs conditions de travail très difficiles, dans le froid, la saleté et le danger. Ce premier reportage, accompagné de photographies, fait exploser les ventes du Pittsburgh Dispatch[3]. Elle a alors rapidement le libre choix de ses articles et se concentre essentiellement sur les conditions de vie du monde ouvrier.
10
+
11
+ Malheureusement, les industriels commencent à mettre sous pression le journal. Madden lui demande donc de ne plus s'occuper que des rubriques théâtrales et artistiques. Mais elle finit par le convaincre de revenir à son thème de prédilection, le monde ouvrier. Elle se fait alors embaucher dans une tréfilerie pour écrire un article « de l'intérieur ». Ce sera le premier reportage du genre, prémices du journalisme d'immersion et d'investigation. Le reportage fait sensation mais Nellie est forcée par les industriels à revenir aux rubriques théâtrales.
12
+
13
+ En 1886, elle part en voyage avec sa mère au Mexique et visite El Paso, Mexico, Guadalupe (en) et Veracruz fournissant au journal des articles sur les mœurs et coutumes, la vie culturelle et artistique, la politique du pays. Elle note aussi précisément que possible ses observations car elle découvre surtout que les Américains ont une image très faussée des Mexicains mais en plus de la vie quotidienne et de la culture, elle fait également une description assez drastique des mœurs publiques [4]. Elle se fait expulser du Mexique. Elle en tire son premier livre, Six months in Mexico (1888), dédié à Madden.
14
+
15
+ Elle quitte le Dispatch en 1887 et se rend à New York (mai 1887), où elle pose sa candidature au New York Tribune, au New York Times et surtout au journal à sensation, le New York World de Joseph Pulitzer, qui la recrute après qu'elle a semé le trouble dans les locaux[5]. Pulitzer lui promet alors un contrat si elle parvient à s'infiltrer dans un asile. Elle accepte. Sa première tâche consiste ainsi à écrire un article au sujet d'un asile de fous pour femmes, le Blackwells Island Hospital à Roosevelt Island. Elle se fait passer pour malade et s'invente des problèmes psychiatriques afin d'y être internée. Après une nuit d'entraînement, l’illusion est parfaite : tous les médecins la déclarent folle et se prononcent pour son internement. Elle reste dix jours dans l'hôpital. Le reportage fait la une de toute la presse et fait scandale en dévoilant les conditions épouvantables des patientes et les horreurs des méthodes utilisées (nourriture avariée, eau souillée, bâtiments infestés). Il amènera un changement radical des pratiques. Elle publie son aventure sous le pseudonyme de L. Munro : Ten Days in a Mad-House (1887). Ce mode de journalisme, le reportage clandestin, devient sa spécialité.
16
+
17
+ En 1887, John Cockerill, administrateur du New York World, lui demande d'écrire un article sur Edward Phelps. Elle se déguise et entre dans l'entourage du trafiquant. Phelps et plusieurs hommes politiques sont traduits en justice après le reportage, mais aucun ne sera condamné.
18
+
19
+ En 1889, elle publie un roman, The Mystery of Central Park.
20
+
21
+ En novembre 1889, Jules Chambers lui demande d'entreprendre un tour du monde sur les traces de Phileas Fogg, idée qu'elle avait émise à l'automne précédent[6].
22
+
23
+ Nellie Bly infiltrée dans une usine.
24
+
25
+ Nellie Bly en hôpital psychiatrique.
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+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
28
+
29
+ En 1888, il vient à l'idée de Nellie Bly de faire le tour du globe pour battre Phileas Fogg, le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Mais le financier du New York World, George W. Turner, refuse de la soutenir, estimant qu'une femme est incapable d'un tel périple. Ce n'est donc qu'un an plus tard qu'elle entame son voyage[7] de 40 070 kilomètres à Hoboken (New Jersey) le 14 novembre 1889, à 9 heures 40 pour le terminer le 25 janvier 1890. Ce voyage aura duré exactement 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes, le record de l'époque, battu quelques mois plus tard par l'excentrique George Francis Train.
30
+
31
+ Elle embarque ainsi à bord de l’Augusta Victoria de la Hamburg American Steamship Line, au port de Hoboken. Elle arrive à Southampton le 20 novembre où elle est accueillie par le correspondant du New York World, Tracey Graves. Elle apprend de lui qu'une rencontre organisée par Robert Sherard, journaliste du New York World à Paris, est prévue avec Jules Verne à Amiens. Elle arrive en gare d'Amiens le 22 novembre à 16 heures et est accueillie avec enthousiasme par le célèbre écrivain accompagné de sa femme Honorine et de Sherard comme interprète. Jules Verne la trouve jeune, jolie, mince comme une allumette et d'une physionomie enfantine[8]. Elle est reçue dans le bureau de Jules Verne et rejoint rapidement son train de retour. Elle atteint Calais de justesse et prend le train pour Brindisi.
32
+
33
+ Après Suez, elle traverse la mer Rouge et arrive à Colombo le 14 décembre. Le 18 décembre, elle est à Singapour où elle achète un petit singe. Les articles qu'elle envoie sur les lieux traversés obtiennent un succès prodigieux. Elle y étudie les mœurs et coutumes mais aussi l'extrême pauvreté rencontrée. Des paris, comme pour le voyage de Phileas Fogg, sont ouverts aux États-Unis.
34
+
35
+ À Hong Kong, Nellie Bly apprend qu'une autre journaliste, Elisabeth Bisland, a été envoyée par le Cosmopolitan Magazine pour la battre[9]. Le 3 janvier 1890, elle arrive à Yokohama où elle peut lire son interview avec Jules Verne, en japonais[10] et le 7 janvier embarque sur le rapide vapeur Oceanic de la White Star Line pour rejoindre San Francisco le 20 janvier.
36
+
37
+ Pulitzer affrète ensuite des trains spéciaux pour son retour à travers les États-Unis. Elle arrive en gare de Jersey City le 25 janvier 1890 à 15 heures 51 après un périple de 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes. Ses premiers mots sont : « Je suis contente d'être de retour à la maison » (I am glad to be home again)[11]. Le jour même, Jules Verne reçoit une dépêche pour l'informer de la réussite du voyage. Il répond dans l’Écho de la Somme[12] :
38
+
39
+ « 
40
+ Amiens, 25 janvier
41
+ Jamais douté du succès de Nellie Bly, son intrépidité le laissait prévoir.
42
+ Hourra ! Pour elle et pour le directeur du World !
43
+ Hourra ! Hourra !
44
+  »
45
+
46
+ — Jules Verne[13]
47
+
48
+ Nellie Bly raconte ce tour du monde dans le livre, devenu un classique de la littérature journalistique, Le Tour du monde en 72 jours[14].
49
+
50
+ Le 5 avril 1895, Nellie Bly épouse le millionnaire Robert Seaman, rencontré lors d'une réception à Chicago, et s'éloigne du journalisme. Après la mort de son mari en 1904, elle prend la direction de sa fabrique de bidons métalliques pour le lait. Elle finance le dépot de brevet du bidon métallique de 55 gallons utilisé pour transporter le pétrole, inventé par Henry Wehrhahn (Brevet U.S. 808327 et 808413)[15]. Elle est aussi l'inventrice d'autres objets fabriqués par l'entreprise: un pot de lait (brevet US697553[16]) et une poubelle empilable (brevet 703711[17]).
51
+
52
+ Rare femme américaine à la tête d'une industrie de cette taille, elle y instaure de nombreuses réformes (salaire journalier, investissement dans des centres de loisirs, des bibliothèques pour les ouvriers, etc.). Son ignorance des affaires et les malversations de son directeur d'usine provoquent sa banqueroute[18].
53
+
54
+ Poursuivie par les créanciers, elle retourne au Royaume-Uni et prend contact avec le New York Evening Journal pour devenir correspondante de guerre lors de la Première Guerre mondiale, articles qu'elle republie sous le nom de Nellie Bly qu'elle avait abandonné au moment de son mariage. Après la guerre, de retour à New York, elle reprend ses articles sur le monde ouvrier, sur l'enfance et œuvre pour le droit de vote des femmes.
55
+
56
+ À l'âge de 57 ans, elle meurt le 27 janvier 1922 d'une pneumonie au Saint Mark Hospital de New York. Elle est inhumée au cimetière de Woodlawn dans le Bronx. Le lendemain de sa mort paraît un article sur la meilleure journaliste d'Amérique[19].
57
+
58
+ Nelly Bly, chanson de Stephen Foster.
59
+
60
+ Six months in Mexico.
61
+
62
+ Photo publicitaire du New York World.
63
+
64
+ Nellie Bly vers 1922.
65
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+ Tombe de Nellie Bly au cimetière de Woodlawn (Bronx, New York).
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1
+
2
+
3
+ équation[4] :
4
+
5
+
6
+
7
+ ρ
8
+ =
9
+ 7.3718
10
+
11
+ /
12
+
13
+
14
+ 0.3067
15
+
16
+ (
17
+ 1
18
+ +
19
+ (
20
+ 1
21
+
22
+ T
23
+
24
+ /
25
+
26
+ 44.4
27
+
28
+ )
29
+
30
+ 0.2786
31
+
32
+
33
+ )
34
+
35
+
36
+
37
+
38
+ {\displaystyle \rho =7.3718/0.3067^{(1+(1-T/44.4)^{0.2786})}}
39
+
40
+
41
+ Masse volumique du liquide en kmol·m-3 et température en kelvins, de 24,56 à 44,4 K.
42
+ Valeurs calculées :
43
+
44
+
45
+
46
+ équation[4] :
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+ P
52
+
53
+ v
54
+ s
55
+
56
+
57
+ =
58
+ e
59
+ x
60
+ p
61
+ (
62
+ 29.755
63
+ +
64
+
65
+
66
+
67
+
68
+ 271.06
69
+
70
+ T
71
+
72
+
73
+ +
74
+ (
75
+
76
+ 2.6081
77
+ )
78
+ ×
79
+ l
80
+ n
81
+ (
82
+ T
83
+ )
84
+ +
85
+ (
86
+ 5.2700
87
+ E
88
+
89
+ 4
90
+ )
91
+ ×
92
+
93
+ T
94
+
95
+ 2
96
+
97
+
98
+ )
99
+
100
+
101
+ {\displaystyle P_{vs}=exp(29.755+{\frac {-271.06}{T}}+(-2.6081)\times ln(T)+(5.2700E-4)\times T^{2})}
102
+
103
+
104
+ Pression en pascals et température en kelvins, de 24,56 à 44,4 K.
105
+ Valeurs calculées :
106
+
107
+ équation[4] :
108
+
109
+
110
+
111
+
112
+ C
113
+
114
+ P
115
+
116
+
117
+ =
118
+ (
119
+ 1.0341
120
+ E
121
+ 6
122
+ )
123
+ +
124
+ (
125
+
126
+ 138770
127
+ )
128
+ ×
129
+ T
130
+ +
131
+ (
132
+ 7154.0
133
+ )
134
+ ×
135
+
136
+ T
137
+
138
+ 2
139
+
140
+
141
+ +
142
+ (
143
+
144
+ 162.55
145
+ )
146
+ ×
147
+
148
+ T
149
+
150
+ 3
151
+
152
+
153
+ +
154
+ (
155
+ 1.3841
156
+ )
157
+ ×
158
+
159
+ T
160
+
161
+ 4
162
+
163
+
164
+
165
+
166
+ {\displaystyle C_{P}=(1.0341E6)+(-138770)\times T+(7154.0)\times T^{2}+(-162.55)\times T^{3}+(1.3841)\times T^{4}}
167
+
168
+
169
+ Capacité thermique du liquide en J·kmol-1·K-1 et température en kelvins, de 24,56 à 40 K.
170
+ Valeurs calculées :
171
+
172
+
173
+
174
+ Le néon est l'élément chimique de numéro atomique 10, de symbole Ne. Son nom est tiré du grec νέος (néos), « nouveau » en français.
175
+
176
+ Dans le tableau périodique des éléments, il se trouve dans le 8e groupe principal, ou le 18e groupe de l'UICPA, et appartient donc aux gaz nobles. Comme les autres gaz rares, c'est un gaz incolore, extrêmement inerte et monoatomique. Pour de nombreuses propriétés telles que le point de fusion et d'ébullition ou la masse volumique, il se situe entre l'hélium, plus léger, et l'argon, plus lourd.
177
+
178
+ Le néon est l'un des éléments les plus abondants de l'univers, mais il est relativement rare sur terre, car, comme l'hélium, une grande partie du gaz s'est échappée dans l'espace. On le trouve principalement dans l'atmosphère terrestre ; seules de petites quantités sont piégées dans les roches.
179
+
180
+ Comme le krypton et le xénon, le néon est découvert en 1898 par William Ramsay et Morris William Travers par distillation fractionnée de l'air liquide. Les applications les plus connues sont les tubes fluorescents ou les lampes néon, dans lesquels le néon est excité par des décharges électriques pour briller d'une couleur typiquement rouge-orange.
181
+
182
+ En 1894, John William Strutt Rayleigh et William Ramsay découvrent l'argon, le premier gaz noble. En 1895, Ramsay isole également de l'hélium, auparavant connu uniquement dans le spectre solaire, à partir de minerais d'uranium. D'après les lois du tableau périodique, il reconnaît alors qu'il doit y avoir un autre élément entre l'hélium et l'argon avec une masse atomique d'environ 20 u[8].
183
+
184
+ À partir de 1896, il commence donc à étudier divers minéraux et météorites ainsi que les gaz qu'ils émettent lorsqu'ils sont chauffés ou dissous. Cependant, Ramsay et son collègue Morris William Travers ne réussissent pas avoir de résultats concluants, et ne parviennent à trouver que de l'hélium et, plus rarement, de l'argon. Ils enquêtent alors sur les gaz chauds de Cauterets en France et d'Islande, sans résultat[8].
185
+
186
+ Enfin, ils commencent à examiner 15 litres d'argon brut isolé de l'air liquide et séparé par liquéfaction et distillation fractionnée. Le premier élément à être séparé et détecté par le spectre de la flamme est le krypton. Le 13 juin 1898, ils réussissent finalement à isoler un élément plus léger de la fraction à plus bas point d'ébullition de l'argon brut. Ramsay et Travers décident de nommer cet élément Néon, d'après le grec νέος (néos), en français « nouveau ». Peu de temps après, ils réussissent à extraire un autre élément, le xénon, grâce au même procédé[8].
187
+
188
+ La première application du gaz nouvellement découvert est la lampe néon développée en 1910 par le français Georges Claude : le néon rempli dans un tube de verre est excité par des tensions élevées et créer de la lumière[9].
189
+
190
+ Au total, 19 isotopes du néon sont connus, entre 15Ne et 34Ne. Parmi ceux-ci, seuls 20Ne, 21Ne et 22Ne sont stables et se trouvent également dans la nature. Le 20Ne est de loin le plus courant et représente 90,48 % des isotopes. 21Ne est le plus rare sur terre avec une part de 0,27 % et 22Ne se produit avec une fréquence de 9,25 % dans la distribution isotopique naturelle sur terre. Tous les autres isotopes ont une courte demi-vie de 3,38 minutes maximum pour 24Ne[10].
191
+
192
+ Dans les conditions normales de température et de pression, le néon est un gaz monoatomique, incolore et inodore. À pression normale, il se condense à 27 K (−246 °C) et se solidifie à 24,57 K (−248,59 °C) (à cette pression il est, de tous les éléments, celui dont la plage de température de l'état liquide est la plus petite). Comme les autres gaz nobles, à l'exception de l'hélium, le néon cristallise dans un système cristallin cubique avec un paramètre de maille a = 443 pm.
193
+
194
+ Avec une densit�� de 0,9 kg/m3 à 0 °C et 1 013 hPa, le néon est légèrement plus léger que l'air, donc il s'élève. Dans le diagramme de phase, le point triple est à 24,56 K et 43,37 kPa, le point critique est à 44,4 K, 265,4 kPa et une densité critique de 0,483 g/cm3[11].
195
+
196
+ Le néon est peu soluble dans l'eau ; un maximum de 10,5 ml de néon peut se dissoudre dans un litre d'eau à 20 °C[11].
197
+
198
+ Comme d'autres gaz nobles, le néon présente une raie spectrale caractéristique lors des décharges de gaz. Comme les raies dans le domaine spectral visible sont principalement dans la gamme rouge à jaune, le gaz apparaît dans une couleur rouge orangée lors d'une décharge.
199
+
200
+ En tant que gaz noble typique, le néon est extrêmement inerte ; comme pour l'hélium, aucun composé de l'élément n'est connu. Même les clathrates, où d'autres gaz nobles sont physiquement enfermés dans d'autres composés, sont inconnus. Selon les calculs théoriques, le néon est l'élément le moins réactif. Ainsi, l'enthalpie de dissociation calculée pour les composés de type NgBeO (Ng : gaz noble) est la plus faible pour le composé néon. Il s'est avéré que même l'analogue néon du seul composé connu de l'hélium HHeF, qui est stable selon les calculs, ne devrait pas être stable. Les explications possibles de ces résultats sont les distances fluor-hydrogène plus grandes et donc des forces d'attraction plus faibles dans l'ion HNe+ par rapport aux espèces d'hélium ou des interactions p-π répulsives dans les cations du néon[12].
201
+
202
+ Seuls quelques ions dans lesquels le néon est impliqué sont connus grâce à des études de spectrométrie de masse. Parmi ceux-ci, on trouve l'ion Ne+ et certains éléments-ions comme ArNe+, HeNe+ et HNe+[13].
203
+
204
+ La couleur orange rougeâtre que le néon émet dans les tubes néon est largement utilisée pour les signaux publicitaires. « Néon » est devenu le nom donné à ce type de lumière bien qu'en réalité de nombreux autres gaz soient utilisés. Il s'agit d'un abus de langage, en particulier pour l'éclairage domestique ; il s'agit en réalité de tubes fluorescents ou tubes luminescents (de leur nom officiel).
205
+
206
+ Autres utilisations :
207
+
208
+ Le néon liquéfié est utilisé commercialement comme réfrigérant cryogénique.
209
+
210
+ C'est par une généralisation abusive qu'on dénomme néons tous les tubes fluorescents et notamment ceux des enseignes lumineuses. Seul le rouge est en effet possible avec le néon et les autres couleurs sont, soit obtenues avec d'autres composés (hélium : jaune ; CO2 : blanc ; argon : violet ; argon/mercure : bleu), soit produites par un revêtement fluorescent excité par un rayonnement ultraviolet.
211
+
212
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+ Nouvelle-Zélande
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+ (en) New Zealand
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+ (mi) Aotearoa
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+ 41° 17′ S, 174° 27′ E
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+ La Nouvelle-Zélande, en anglais New Zealand, en māori Aotearoa, est un pays d'Océanie, au sud-ouest de l'océan Pacifique, constitué de deux îles principales (l'île du Nord et l'île du Sud), et de nombreuses îles beaucoup plus petites (environ 600), notamment l'île Stewart/Rakiura et les îles Chatham. Située à environ 2 000 km de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande est très isolée géographiquement. Cet isolement a permis le développement d'une flore et d'une faune endémiques très riches et variées, allant des kauri géants aux insectes weta en passant par les kaponga et le kiwi, ces deux derniers étant des symboles du pays.
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+ Alors que le gentilé pour un citoyen de Nouvelle-Zélande est néo-zélandais (en anglais : New Zealander), le terme « kiwi » est couramment utilisé de façon informelle à la fois au niveau international et par la population locale en référence à leur oiseau endémique.
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+ L'histoire de ce pays est l'une des plus courtes du monde, car il s'agit d'un des derniers territoires découverts par l'Homme : en effet les Maori y sont arrivés entre 1050 et 1300[7], tandis que les Européens y débarquèrent en 1642. De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles-du-Sud, le territoire devient par la suite une colonie britannique à part entière le 6 février 1840 — jour de la fête nationale néo-zélandaise — avec la signature du traité de Waitangi. La Nouvelle-Zélande devient indépendante le 26 septembre 1907 en devenant un dominion, puis accède à la pleine souveraineté en 1947 avec la ratification du Statut de Westminster de 1931. Elle maintient de forts liens avec le Royaume-Uni, ainsi qu'avec l'Australie (pays anglo-saxon le plus proche et partageant une partie de son histoire).
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+ La Nouvelle-Zélande est depuis son indépendance une monarchie parlementaire, et est membre du Commonwealth. Le pouvoir politique est détenu par le Parlement démocratiquement élu. La langue nationale est l'anglais, mais la langue des signes et le māori ont également un statut officiel, bien que peu utilisées. La capitale est Wellington et la plus grande ville Auckland. La monnaie est le dollar néo-zélandais. La population, estimée à environ 4 millions d'habitants en 2013, est majoritairement d'origine européenne, tandis que les Māoris forment la minorité la plus nombreuse. Les Polynésiens non māoris et les Asiatiques, représentent également d'importantes minorités.
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+ À l'instar des politiques économiques qui ont eu lieu dans de nombreux pays anglo-saxons comme le Canada, l'Irlande ou l'Australie depuis les années 1980 (caractérisés par une politique favorable à la libéralisation de l'économie), la Nouvelle-Zélande connaît une période similaire à partir de 1984. Entre 2008 et 2011, alors que la conjoncture économique mondiale était mauvaise, la Nouvelle-Zélande a enregistré une progression record de son indice de développement humain, passant de la 21e à la 3e place du classement mondial, derrière la Norvège et l'Australie, faisant suite à une courte période de récession.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise et l'équipe nationale surnommée les All Blacks participe largement au rayonnement du pays sur la scène mondiale.
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+ Si la façon dont les Māoris désignaient la Nouvelle-Zélande avant l'arrivée des Européens est inconnue, on sait qu'ils appelaient l'île du Nord Te Ika-a-Māui (« le poisson de Māui »), et l'île du Sud Te Wai Pounamu (« eaux de jade ») ou Te Waka-a-Māui (« le waka de Māui »). Jusqu'au début du XXe siècle, l'île du Nord était également appelée Aotearoa, souvent traduite comme « pays du long nuage blanc ». En usage māori actuel, ce nom fait référence à tout le pays[8],[9].
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+ Le premier nom européen de la Nouvelle-Zélande fut Staten Landt (en néerlandais Le Pays des États, d'après les États généraux des Provinces-Unies, responsables pour l'administration des Pays de la Généralité dont dépendait le territoire), donné par l'explorateur néerlandais Abel Tasman, qui fut en 1642 le premier Européen à avoir vu ces îles. Tasman présuma que ces terres faisaient partie d'un continent austral découvert en 1615 au sud du continent sud-américain par Jacob Le Maire[10].
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+ Le nom de Nouvelle-Zélande (« nouvelle terre des mers ») trouve ses origines chez les cartographes néerlandais de l'époque, qui baptisèrent les îles Nova Zeelandia en honneur de la province néerlandaise de Zélande. L'origine du nom pour ces îles lointaines n'est pas vraiment connue, mais il apparaît pour la première fois en 1645 et peut avoir été le choix du cartographe Johannes Blaeu[11]. L'explorateur anglais James Cook anglicisera le nom en New Zealand[10], d'où vient la traduction française Nouvelle-Zélande.
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+ Le nom n'a aucun lien avec la région danoise de Seeland.
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+ La Nouvelle-Zélande est composée de deux îles principales, l'île du Nord et l'île du Sud, et de nombreuses autres plus petites, certaines d'entre elles étant même assez éloignées, près du centre de l'hémisphère maritime. La superficie totale est de 268 680 km2 en incluant les îles des Antipodes, les îles Auckland, les îles Bounty, les îles Campbell, les îles Chatham, les Tokelau et les îles Kermadec[12], soit un peu moins que l'Italie ou la Pologne, et un peu plus que le Royaume-Uni. Le pays s'étend sur plus de 1 600 km sur son axe nord-nord-est et possède 15 134 km de côte[12]. Parmi les autres îles habitées, les plus importantes sont l'île Stewart/Rakiura (au sud de l'île du Sud), l'île Waiheke (dans le golfe de Hauraki), l'île de la Grande Barrière (à l'est dudit golfe), les îles Chatham (à l'est de l'île du Sud) et les Tokelau (au Nord des Samoa).
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+ L'île du Sud (South Island) est la plus grande ; elle est partagée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud (Southern Alps), dont le point culminant est l' Aoraki/Mont Cook avec ses 3 724 mètres d'altitude. Ce mont mesurait 3 754 mètres, mais un glissement de terrain a notamment raboté son sommet d'au moins dix mètres le 14 décembre 1991[13]. De nouvelles mesures en janvier 2014 révèlent que son altitude est désormais de 3 724 m (12 218 pieds)[14]. L'île du Sud possède dix-huit sommets supérieurs à 3 000 mètres.
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+ L'île du Nord (North Island) est quelque peu montagneuse, mais marquée par le volcanisme et une activité géothermique. Son point culminant, le mont Ruapehu (2 797 m), est d'ailleurs un volcan en activité. Les paysages tourmentés et étranges de la Nouvelle-Zélande lui ont valu l'intérêt des studios de cinéma et de télévision ; son industrie du tourisme a vu un intérêt accru pour le pays après la sortie des films du Seigneur des anneaux, réalisés par Peter Jackson, lui-même néo-zélandais.
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+ La Nouvelle-Zélande possède d'énormes ressources marines : sa zone économique exclusive est la septième plus grande du monde et recouvre quatre millions de kilomètres carrés, soit plus de quinze fois la taille de sa superficie terrestre[15]. Le pays est parsemé de lacs, particulièrement l'île du Sud, avec notamment le lac Te Anau (344 km2), mais le plus grand est le lac Taupo, dans l'île du Nord, avec 616 km2. L'eau (y compris les rivières, fleuves, lacs et glaciers) recouvre 659 km2[12]. Parmi les cours d'eau les plus importants, on peut citer le Waikato, dans l'île du Nord, plus long fleuve du pays et dans l'île du Sud, le Clarence et le Waimakariri.
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+ La Nouvelle-Zélande est isolée géographiquement. Son plus proche voisin, l'Australie, est situé à 2 000 km au nord-ouest. Les autres terres les plus proches sont le continent Antarctique au sud, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et les Tonga au nord. Elle fait partie d'un continent appelé Zealandia, à 93 % submergé. Zealandia fait presque la moitié de la taille de l'Australie et est remarquablement longue et étroite. Il y a environ 25 millions d'années, un changement dans les mouvements des plaques tectoniques a commencé à étirer Zealandia avec force. Parmi les régions submergées de Zealandia, on trouve le plateau de Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk et le plateau de Chatham.
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+ La Nouvelle-Zélande fait partie de la Polynésie et constitue l'angle sud-ouest du « triangle polynésien ».
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+ La température moyenne quotidienne à Wellington — la capitale, au centre du pays — est de 5,9 °C en hiver et 20,2 °C en été[16]. Le climat de la Nouvelle-Zélande est globalement tempéré, océanique sur la majeure partie du pays ; les températures oscillent entre 0 °C et 31 °C[réf. nécessaire]. Les maxima et minima historiques sont 42,4 °C à Rangiora (Canterbury), et −21,6 °C à Ophir (Otago), respectivement[17]. Les conditions climatiques varient beaucoup selon les régions, de très humide dans la région de West Coast sur l'île du Sud à semi-aride dans le bassin de Mackenzie de l'intérieur du Canterbury et subtropical humide au Northland[18]. Des principales villes du pays, Christchurch est la plus aride, ne recevant que 640 mm de précipitations par an, tandis qu'Auckland, la plus humide, reçoit presque le double. Auckland, Wellington et Christchurch ont toutes une moyenne annuelle de 2 000 heures de soleil.
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+ Avant l’arrivée récente de l’homme (entre 1050 et 1300) et des animaux introduits par l’homme, la faune de l’archipel de la Nouvelle-Zélande ne comptait que deux espèces de mammifères non marins, des chauves-souris, et aucun mammifère prédateur.
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+ Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l’Aigle géant de Haast était le plus imposant. De par l’absence quasi totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux. L’Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de 60 à 100 kg, parfois même jusqu’à 200 kg.
48
+ En raison de son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques[19]. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles[20] et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques)[21].
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+ L'insularité a protégé cette faune et flore pendant des siècles jusqu'à l'arrivée des humains et des animaux qui voyageaient avec eux. Les Māoris ont apporté avec eux le chien polynésien (kuri) et la souris polynésienne (kiore). La seconde vague d'immigration mit fin à l'insularité de la Nouvelle-Zélande. La multiplication des échanges entre l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande a permis la propagation d'espèces nouvelles, dont certaines invasives. Aujourd'hui parmi les espèces introduites on trouve 33 mammifères, 33 oiseaux, 1 lézard, trois grenouilles, 20 poissons d'eau douce, environ 1 000 invertébrés et environ 6 000 plantes (dont 2 000 plantes fleurissant à l'état sauvage)[20].
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+ Pour enrayer la perte de biodiversité en Nouvelle-Zélande, le ministère de la Conservation protège environ 30 % du territoire[22]. Ce chiffre est considérable, mais il doit être relativisé et ce pour deux raisons : tout d'abord, la Nouvelle-Zélande est peu peuplée et, d'autre part, la plupart de ces territoires se situent au sud, de sorte que le DoC évite ainsi les conflits d'usage avec les utilisateurs du territoire. Ces mesures associées à des programmes de recherche très ambitieux commencent à porter leurs fruits.
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+
54
+ Avant l'arrivée des humains environ 80 % des terres étaient recouvertes de forêt. La déforestation a été importante au XIXe siècle. Les deux principaux types de forêt qu'on rencontre aujourd'hui sont celles peuplées majoritairement de podocarpes et/ou de kaoris géants, et dans les régions à climat plus frais par les Nothofagus, genre d'arbres proche des hêtres de l'hémisphère nord. Les autres types de végétation sont celles des plaines et des régions subalpines, ainsi que les arbustes entre les plaines et les forêts. Les fougères du pays sont également très connues (une espèce, Cyathea dealbata aussi connue sous le nom de fougère argentée en raison de sa coloration en sous face de la fronde, étant devenue symbole du pays ainsi que de son équipe nationale de rugby à XV) de même que les étonnantes mégaherbes des îles sub-antarctiques du pays.
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56
+ La conversion des terres en pâturage a entraîné une perte de 70 000 hectares de la végétation naturelle, détruisant une partie de la biodiversité[23].
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+ Les forêts furent autrefois habitées par diverses espèces de mégafaune, dont plusieurs oiseaux incapables de voler, comme le moa.
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+
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+ Aujourd'hui plusieurs autres oiseaux, dont le kiwi, le kakapo et le takahé, sont en danger d'extinction. Il y a d'autres oiseaux notables : l'aigle géant de Haast (éteint), le nestor superbe (kākā en māori), le kereru et le kéa. Les reptiles sont représentés par les scinques, les geckos et les tuataras. Il y a également quatre espèces de Leiopelma et une seule espèce d'araignée venimeuse, la katipo, rare et habitant les régions côtières ; il n'y a aucune espèce de serpent en Nouvelle-Zélande. À noter également la présence de sand flies (en), notamment sur les plages et près des points d'eau. Les piqûres de ces insectes ressemblent aux piqûres de moustiques.
61
+
62
+ Il y a beaucoup d'espèces endémiques d'insectes, dont une, le weta, peut devenir aussi grande qu'une souris et représente l'espèce d'insecte la plus lourde du monde. Quant aux 29 espèces de poisson, 90 % sont endémiques et sont pour la plupart petites et discrètes ; seulement trois font plus de deux kilogrammes : deux espèces d'anguille et le kokopu géant (une autre grande espèce, le grayling, s'est éteinte au début du XXe siècle)[24].
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+
64
+ On a longtemps pensé que, à part trois espèces de chauve-souris dont une est éteinte, il n'y avait jamais eu de mammifères terrestres dans le pays. Toutefois, en 2006, des scientifiques ont trouvé des os appartenant à un animal terrestre éteint depuis longtemps, de la taille d'une souris, dans la région d'Otago sur l'île du Sud[25].
65
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+ Un rapport gouvernemental paru en 2019 indique que près de 4 000 espèces de Nouvelle-Zélande sont menacées d'extinction. D'après l'association écologiste ''Forest and Bird'', ces résultats catastrophiques sont dus à « des décennies de procrastination et de déni »[23].
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+
68
+ La Nouvelle-Zélande produit du pétrole, du gaz naturel et du charbon ; elle importe du pétrole (85 % de sa consommation intérieure), exporte du charbon (43 % de sa production) et consomme la totalité de sa production de gaz naturel. Sa production d'électricité est tirée à 79,2 % des énergies renouvelables (hydraulique : 55,9 % ; géothermie : 16,7��% ; éolien : 5,1 %).
69
+
70
+ En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la Nouvelle-Zélande est un des 57 pays (sur 181) qui préserve ses ressources naturelles. La biocapacité par personne s'élève à environ 8,9 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 5,1 hag. Si le pays connait un très léger déficit agricole, les réserves de bois sont préservées et l'empreinte carbone est bien inférieure à la capacité forestière, d'où un bon bilan carbone[26].
71
+
72
+ En 2007, La Nouvelle-Zélande arrivait en 4e position des pays de l'OCDE pour ce qui est de l'intensité d'émissions de gaz à effet de serre de son économie et ces émissions continuaient d'augmenter[27].
73
+
74
+ En 2007, si la qualité de l'air restait bonne dans l'ensemble, elle s'était dégradée dans certaines agglomérations à cause principalement des émissions automobiles et industrielles[27].
75
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+ La Nouvelle-Zélande est l'un des territoires les plus tardivement peuplés : les premiers colons sont des Polynésiens de l'est (îles de la Société, îles Cook, les îles australes de Polynésie française[29]) qui arrivent probablement entre 1200 et 1300 apr. J.-C., naviguant dans des waka avec l'aide des systèmes météorologiques subtropicaux[30] ou des oiseaux migrateurs ou des baleines[31],[32] et établissent la culture indigène maori[33]. C'est vers la même époque que d'autres groupes de Polynésiens s'installent aux îles Kermadec et l'île Norfolk ; ce n'est que plusieurs siècles plus tard[30] qu'ils coloniseront les îles Chatham, y développant leur propre culture moriori[34],[35].
77
+
78
+ La date de l'arrivée des premiers Maoris varie selon les sources, mais la plupart s'accordent sur le siècle entre 1250 et 1350[36],[37]. L'historien néo-zélandais Michael King suggère le XIIIe siècle[38], tandis qu'un autre historien néo-zélandais, James Belich, suggère le milieu du XIe[39].
79
+
80
+ Ils arrivent au nord de l'île du Nord[31] et rencontrent des forêts tempérées et des espèces qu'ils n'avaient pas vues auparavant dans les îles à climat plus doux d'où ils étaient originaires (le moa, l'aigle géant de Haast, la weta...). Ils introduisent le chien et le rat polynésien (kiore), le taro, la variété de patate douce appelée kūmara, le mûrier à papier et l'épinard hawaïen[29].
81
+
82
+ Les iwi (tribus) se divisent en hapū (clans) qui peuvent se disputer ou se combattre, mais coopèrent en cas d'hostilité de la part d'un autre iwi à l'encontre du leur. Les hapū, comportant jusqu'à plusieurs centaines de personnes, sont eux-mêmes divisés en whānau (parentèle)[40], concept culturel aujourd'hui encore très respecté des Māoris et à la base de la structure de leur société[41]. Les iwi et hapū pouvaient se modifier sous l'effet des conflits (particulièrement sur les ressources exploitables), de l'élargissement ou diminution du nombre de membres, des fusions[42]… Leurs noms pouvaient venir d'un illustre ancêtre (femme ou homme), d'un évènement marquant dans leur histoire, voire du nom des chefs des groupes ayant décidé de resserrer leurs liens et de fusionner[43].
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+ Les premiers explorateurs européens qu'on sait avoir abordé la terre néo-zélandaise sont les néerlandais Abel Tasman, qui arrive de Batavia en 1642, son équipage (dont Franz Jacobszoon Visscher, pilote-major, et Isaac Gilsemans, qui réalise les premiers dessins de la Nouvelle-Zélande[44]), sur les navires Heemskerck et Zeehaen[45]. Plusieurs d'entre eux sont tués par des Māoris le 19 décembre de la même année, dans ce qui est aujourd'hui Golden Bay, que Tasman nomme Moordenaers Bay (« Baie des Assassins »)[45]. Quelques jours après leur mort, Tasman écrit dans son journal que c'étaient « de très belles terres »[46] ; ils auraient vu, entre autres régions, les Alpes du Sud[44]. Ils s'arrêtent à l'île d'Urville, où Tasman se doute de l'existence du détroit de Cook mais doit renoncer à explorer les environs en raison du mauvais temps[44].
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+ Aucun autre Européen ne visite la Nouvelle-Zélande jusqu'au voyage de 1768-1771 du capitaine James Cook à bord de l'Endeavour. Envoyé par le gouvernement britannique, il arrive en 1769 et cartographie presque toute la côte en prenant soin de décrire en détail les terres qu'il explore, que ce soit en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pour une éventuelle colonisation[47]. Ces cartes très détaillées sont longtemps utilisées par les explorateurs[48]. Joseph Banks l'accompagne et dessine la faune et flore du pays avec Daniel Solander, botaniste, et plusieurs autres dessinateurs ; il ne retourne pas en Nouvelle-Zélande, mais conserve un grand intérêt pour le pays jusqu'à sa mort en 1820[49].
87
+
88
+ James Cook y retourne à deux reprises, utilisant la Nouvelle-Zélande comme base pour ses explorations de la côte australienne, une fois compris que la Nouvelle-Zélande ne fait pas partie du continent Terra Australis Incognita[50]. Ayant l'esprit plus ouvert à propos des autochtones des pays qu'il visite que la plupart de ses concitoyens, essayant de communiquer avec eux, il les présente à ses supérieurs comme « les possesseurs naturels et légaux des terres qu'ils habitent »[51],[49].
89
+
90
+ Sur les traces de Cook, on trouve George Vancouver et William Broughton, qui partent ensemble à bord des navires Discovery et Chatham ; Vancouver découvre les Snares et Broughton les îles Chatham en novembre 1791. En février 1793, l'Italien Alessandro Malaspina, commandant d'une expédition espagnole de deux navires, explore un peu la région, mais dresse peu de cartes. 1820 voit l'arrivée de Fabian Gottlieb von Bellingshausen, commandant deux navires russes, Mirny et Vostok, qui s'arrête au Bassin de la Reine-Charlotte avant de continuer vers sa destination, l'Antarctique[48]. Les Français sont également présents dans la région, de Surville la même année que Cook (il rencontre beaucoup de difficultés et accidents et tue des Māori), Du Fresne (au début en bons termes avec les Māori, mais la fin de l'expédition se solde par un massacre d'Européens et de Māoris), D'Entrecasteaux, Duperrey et D'Urville[52].
91
+
92
+ Il est suivi par de nombreux navires de chasse à la baleine et au phoque ainsi que de divers marchands. Ils échangent des produits et des vivres européens, particulièrement des outils métalliques et des armes, contre du bois, des vivres, des artefacts et de l'eau des Māori ; parfois, les Européens échangent leurs produits contre des relations sexuelles[53]. Chez les Maori, l'agriculture et la guerre sont transformées par l'arrivée de la pomme de terre et du mousquet, les Guerres des mousquets qui en résultent cessent quand ces armes sont plus équitablement réparties parmi les Maori. Les missionnaires chrétiens arrivent en Nouvelle-Zélande au début du XIXe siècle, convertissant progressivement la population maorie, mal soutenue par sa foi face à l'invasion de la civilisation occidentale et les maladies européennes auxquelles son système immunitaire n'est pas préparé[54].
93
+
94
+ Les iwi deviennent peu à peu plus importantes que les hapu, car moins nombreuses et donc plus faciles à gérer pour les Européens, et partout en Nouvelle-Zélande les Māori se déplacent, certains pour profiter du commerce avec les Européens et d'autres pour les éviter[55].
95
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96
+ De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Se rendant compte du caractère désordonné de la colonisation européenne en Nouvelle-Zélande et de l'intérêt croissant de la France pour ce territoire, le gouvernement britannique envoie William Hobson proclamer la souveraineté britannique et négocier un traité avec les Māoris. Le Traité de Waitangi est signé dans la Baie des Îles le 6 février 1840[56]. Ce traité est écrit rapidement et dans la confusion ; on se dispute encore sur la traduction du document en māori. Le traité est vu comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande en tant que nation et comme la charte garantissant les droits des Māoris.
97
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98
+ En 1839, la population totale non-māorie était de 2 000 personnes ; en 1852, elle était de 28 000[57]. À partir de 1840, un nombre grandissant de colons européens émigrent en Nouvelle-Zélande, encouragés par les efforts de la Compagnie de Nouvelle-Zélande, qui fonde Wellington un peu avant la signature du Traité ; dans les deux années qui suivent sont fondées Wanganui, Nelson, et New Plymouth. Otago sera fondé en 1848 et Christchurch en 1850[56]. Dans les années 1850, la plus grande partie de l'intérieur de l'île du Nord était connue des Européens ; on attendra les années 1860 et l'arrivée des orpailleurs pour connaître la géographie de l'île du Sud[56]. Deux-tiers des immigrants viendront du sud de l'Angleterre ; peu de personnes d'autres nationalités y émigreront : 281 Allemands à Nelson en 1843-1844, 100 Français à Akaroa en 1840, des Écossais (particulièrement de Glasgow et Édimbourg) en Otago... Moins de 2 % viendront d'Irlande[58].
99
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100
+ Au début les Māoris se lancent avec enthousiasme dans le commerce avec ceux qu'ils appelaient Pakeha, et de nombreux iwi (tribus) deviennent riches. Mais les conflits se multiplient avec l'augmentation du nombre de colons, pour aboutir aux guerres maories des années 1860 et 1870, qui provoquent la perte de beaucoup de terres par les Māoris. Le détail et l'interprétation de la colonisation européenne et de l'acquisition des terres māories demeurent aujourd'hui controversés. Globalement, la population māorie passera de 80 000 à 42 000 personnes entre les années 1840 et 1891[55].
101
+
102
+ En 1854, le premier Parlement de Nouvelle-Zélande, établi par le Parlement du Royaume-Uni, à travers la New Zealand Constitution Act de 1852, conduit le pays vers une autonomie partielle, et vers la fin du siècle, elle sera entièrement autonome. Cette période verra une explosion démographique, puisqu'en 1870 la population pākehā atteindra 250 000 alors qu'en 1853 elle était de 30 000[59].
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104
+ En 1893, elle est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes après notamment une pétition signée par près d'un quart de la population féminine. La Nouvelle-Zélande devient un dominion indépendant en 1907 et le pays est entièrement souverain en 1947 lors de la ratification du Statut de Westminster de 1931 ; en pratique le Royaume-Uni avait cessé depuis longtemps de jouer un quelconque rôle dans la politique du pays. Plus la Nouvelle-Zélande devenait indépendante politiquement, plus elle le devenait aussi économiquement : dans les années 1890, la réfrigération dans le transport des produits commerciaux lui permet de baser toute son économie sur l'exportation de la viande et de produits laitiers vers le Royaume-Uni.
105
+
106
+ La Nouvelle-Zélande est un membre enthousiaste de l'Empire colonial britannique, envoyant des hommes lutter dans la Seconde guerre des Boers et la Première et Seconde Guerre mondiale ; elle le soutient également lors de la crise du canal de Suez. Le pays fait partie de l'économie mondiale et souffre comme les autres pendant la Grande Dépression des années 1930. Cette dépression mène à l'élection du premier gouvernement travailliste, qui établit un État-providence et une économie protectionniste.
107
+
108
+ La Nouvelle-Zélande entre dans une période de prospérité grandissante après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, certains problèmes sociaux se développent en même temps. Les Maoris commencent à migrer vers les villes et abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel : en 1936, 83 % habitaient en région rurale et 17 % en ville ; en 1986, les pourcentages étaient presque inversés avec 80 % des Maori en ville[55]. Le recensement de 2001 révèle que 20 % des Maori ne connaissent pas leur iwi d'origine, et beaucoup de ceux qui s'en souviennent ne connaissent pas leur hapu[55]. Privée d'attaches culturelles et familiales, isolée dans la pauvreté urbaine, la jeunesse maorie qui n'avait connu que la ville se rebella en créant et rejoignant des gangs[60], mais aussi des groupes culturels, de soutien et d'éducation sur la culture maorie pour accompagner tous ceux qui veulent se reconnecter avec leurs origines[61]. On construira des marae urbains ouverts à tous, Maori ou Pakeha[62].
109
+
110
+ Le mouvement de protestation maori se forme, critiquant l'eurocentrisme et cherchant une meilleure reconnaissance de la culture maorie et du traité de Waitangi, qu'ils considéraient trahi[61]. En 1975 est créé le Tribunal de Waitangi, qui enquête dès 1985 sur les violations du traité. Comme dans les autres pays développés, les mœurs et le comportement politique changent pendant les années 1970 ; le commerce avec le Royaume-Uni est fragilisé par son adhésion à la Communauté européenne. De grands changements économiques et sociaux ont lieu dans les années 1980 sous le quatrième gouvernement travailliste, particulièrement par la politique du ministre des finances, Roger Douglas. Entre 1984 et 1990, la Nouvelle-Zélande, qui avait l'économie « la plus réglementée et la plus planifiée » de l'OCDE, devient « l'une des économies les moins règlementées au monde » : c'est la période des Rogernomics[63].
111
+
112
+ Pendant les années 2000, l'économie de la Nouvelle-Zélande étant moins forte que celle de l'Australie et d'autres nations développées[64], on voit une fuite des cerveaux de jeunes Néo-Zélandais vers l'Australie en particulier (35 300 de septembre 2006 à septembre 2007[65]), mais aussi le Royaume-Uni et d'autres pays anglophones ; c'est également le cas des Maori[66]. Dans la même période, on a vu 13 579 Australiens migrer en Nouvelle-Zélande[65].
113
+ Ce phénomène est en passe de disparaître, la Nouvelle-Zélande jouissant depuis 2008 d'un taux de croissance supérieur à tous les autres pays anglo-saxons, dont les économies ont été plus durement touchées par la crise[réf. nécessaire].
114
+
115
+ Un séisme d'une magnitude de 7,0 touche Christchurch le 4 septembre 2010, faisant deux blessés graves et endommageant deux maisons sur trois[67]. Ce séisme fragilise certains bâtiments qui se sont finalement écroulés le 22 février 2011, lors d'un nouveau séisme de magnitude 6,3 survenu dans la même ville et qui a fait au moins 148 morts[68] et environ 200 disparus.
116
+
117
+ Le 26 mars 2016, plus de cinquante-six pour cent des électeurs néo-zélandais se sont opposés au changement du drapeau national de Nouvelle-Zélande
118
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+ Le 16 mars 2019, un terroriste australien écologiste d’extrême droite, Brenton Tarrant, attaque deux mosquées de la ville de Christchurch, tuant 50 personnes.
120
+
121
+ La Nouvelle-Zélande est une démocratie parlementaire indépendante et officiellement une monarchie constitutionnelle. La monarque du Royaume-Uni, actuellement Élisabeth II, est la cheffe d'État en tant que monarque de Nouvelle-Zélande. En son absence, elle est représentée par un gouverneur général, poste occupé actuellement par Patsy Reddy. La reine « règne mais ne gouverne pas »[69] ; elle n'a aucune influence politique, sa fonction étant surtout symbolique[70].
122
+
123
+ Il n'y a pas de constitution écrite ; le Constitution Act 1986 est le principal document formel qui traite de la structure constitutionnelle du pays ; le premier Constitution Act date de 1852[71]. Le gouverneur général a le pouvoir de nommer et de limoger le Premier ministre et de dissoudre le Parlement. Il est également à la tête du Conseil exécutif (en), un comité formel constitué de tous les ministres de la Couronne. Les membres du Conseil doivent être membres du Parlement, et la plus grande partie sont au cabinet. Le cabinet est l'organe exécutif le plus haut placé ; il est dirigé par le Premier ministre, qui est également le leader parlementaire du parti ou de la coalition au pouvoir.
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+
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+ Élisabeth II est reine de Nouvelle-Zélande.
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+ Patsy Reddy est la gouverneuse générale de Nouvelle-Zélande.
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+ Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande depuis 2017.
130
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+ La Première ministre est actuellement, depuis 2017, Jacinda Ardern, cheffe du Parti travailliste qui a remporté les élections législatives, mettant fin à neuf ans de domination du Parti national de John Key et Bill English. Le Parti travailliste gouverne en coalition avec Nouvelle-Zélande d'abord et le Parti vert[72].
132
+
133
+ Le Parlement de Nouvelle-Zélande n'a qu'une chambre, la Chambre des représentants, qui réunit normalement 120 députés[73]. L'ancienne chambre haute, le Conseil législatif, a été abolie en 1951. Les élections législatives se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 à la suite d'un référendum[73]. Les élections législatives de 2005 ont amené la création d'un siège supplémentaire (overhang) au Parlement, occupé par le Parti māori ; en effet, il a obtenu plus de sièges au scrutin par circonscription que son score au scrutin par liste lui en aurait donné (cf. le système de calcul en représentation proportionnelle mixte).
134
+
135
+ Le tribunal supérieur est la Cour suprême de Nouvelle-Zélande, depuis le Supreme Court Act 2003, qui a aboli la possibilité d'appel au comité judiciaire du Conseil privé de Londres[74]. La présidente de la Cour suprême est Dame Sian Elias. Le système judiciaire inclut également la Haute Cour et la Cour d'appel (en) ainsi que des cours inférieures.
136
+
137
+ Une des singularités du pays est que tous les postes de premier rang ont déjà été occupés par des femmes : les reines Victoria (1840-1901) puis Élisabeth II (depuis 1952) ; deux anciennes gouverneures générales, les Dames Catherine Tizard (1990-1996) et Silvia Cartwright (2001-2006) ; les Premiers ministres Jenny Shipley (1997-1999), Helen Clark (1999-2008) et Jacinda Ardern ; la présidente (speaker) de la Chambre des représentants Margaret Wilson (2005-2008) ; et la présidente (Chief Justice) de la Cour suprême, Dame Sian Elias (depuis 1999)[75]. La Nouvelle-Zélande est également le premier pays à avoir donné aux femmes le droit de vote, en 1893[73]. Au 30 novembre 2009, elle se positionne comme le 16e pays à la plus forte proportion de femmes parlementaires (41 députées sur 122 sièges à la Chambre des représentants, soit légèrement plus d'un tiers)[76].
138
+
139
+ Ce que l'on nomme le « Royaume de Nouvelle-Zélande » (Realm of New Zealand) inclut les îles Cook et Niue, autonomes, mais en association libre, Tokelau, et la dépendance de Ross (la revendication territoriale de la Nouvelle-Zélande en Antarctique).
140
+
141
+ Les premiers colons Européens divisèrent la Nouvelle-Zélande en provinces. Celles-ci furent abolies en 1876 pour que le gouvernement puisse être centralisé pour des raisons économiques. Ainsi, la Nouvelle-Zélande n'a pas de divisions administratives (provinces, États ou territoires), à part son administration territoriale. L'esprit des provinces persiste toutefois, avec une rivalité marquée lors des évènements sportifs et culturels. Depuis 1876 l'administration territoriale administre les régions de Nouvelle-Zélande. En 1989 le gouvernement a complètement réorganisé l'administration territoriale, implémentant la structure actuelle à deux niveaux de conseils régionaux et autorités territoriales. En 1991, le Resource Management Act 1991 remplace le Town and Country Planning Act comme législation principale pour l'administration territoriale[77].
142
+
143
+ Aujourd'hui la Nouvelle-Zélande a douze conseils régionaux pour l'administration de l'environnement et l'infrastructure et soixante-treize autorités territoriales qui s'occupent des routes, des eaux usées, de la construction et d'autres sujets locaux. Les autorités territoriales comprennent seize conseils communaux, cinquante-sept conseils de district et le conseil du comté des îles Chatham. Quatre des conseils territoriaux (une ville et trois districts) et le conseil du comté des îles Chatham font aussi office de conseils régionaux et sont donc appelés autorités unitaires (en). Les districts d'autorités unitaires ne sont pas des subdivisions des conseils de district régionaux, et certains sont répartis sur plusieurs conseils régionaux.
144
+
145
+ Les régions sont : Northland, Auckland, Waikato, Baie de l'Abondance, Gisborne[78], Hawke's Bay, Taranaki, Manawatu-Wanganui, Wellington, Tasman[78], Marlborough[78], Nelson[78], West Coast, Canterbury, Otago, Southland, et les îles Chatham[78].
146
+
147
+ Les îles Tokelau sont quant à elles dotées d'un statut spécial. L'archipel est donc qualifié de territoire.
148
+
149
+ En tant que nation importante du Pacifique sud, la Nouvelle-Zélande travaille souvent avec plusieurs autres nations insulaires du Pacifique et continue son association politique avec les îles Cook et Niue. La Nouvelle-Zélande possède également la base antarctique Scott dans la dépendance de Ross. D'autres pays utilisent Christchurch et son aéroport pour ravitailler et soutenir leurs bases antarctiques, lui valant le surnom de « porte de l'Antarctique » (Gateway to Antarctica).
150
+
151
+ La Nouvelle-Zélande applique une politique développée sur les sujets touchant à l'écologie, les droits de l'homme et le libre-échange, particulièrement en agriculture.
152
+ Elle est membre des organisations géopolitiques suivantes : l'APEC, le Sommet de l'Asie orientale, le Commonwealth, l'OCDE, et les Nations unies. Elle a signé de nombreux accords de libre-échange, dont le plus important est le Closer Economic Relations avec l'Australie.
153
+
154
+ Pendant son premier siècle d'existence, la Nouvelle-Zélande s'alignait sur le Royaume-Uni en politique étrangère. Elle déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 ; le Premier ministre de l'époque, Michael Savage, proclama : « Où elle va, on va ; où elle est, nous sommes[79]. » Toutefois, la guerre finie, l'influence des États-Unis s'accroît ; en même temps la Nouvelle-Zélande commence à ressentir plus clairement son identité nationale. Elle signe le traité de l'ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) en 1951 et envoie des troupes participer aux guerres de Corée et du Viêt Nam. Le Royaume-Uni se replie de plus en plus sur l'Europe à la suite de la crise du canal de Suez. La Nouvelle-Zélande se voit ainsi forcée de développer de nouveaux marchés après que le Royaume-Uni a rejoint la Communauté européenne en 1973[80].
155
+
156
+ La Nouvelle-Zélande est traditionnellement proche des positions de l'Australie, dont la politique étrangère prenait une tendance historique similaire. De nombreuses îles dans le Pacifique, dont les Samoa, ont à leur tour suivi la direction de la Nouvelle-Zélande. L'influence américaine sur la Nouvelle-Zélande diminue après l'échec de la guerre du Viêt Nam. Les relations avec la France se sont détériorées à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior et des essais nucléaires dans l'océan Pacifique.
157
+
158
+ Le traité ANZUS prévoyait une coopération militaire complète entre la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les États-Unis, mais ce n'est plus le cas. En février 1985, la Nouvelle-Zélande refusa de donner accès à ses ports aux navires nucléaires ou transportant des armes nucléaires. Le pays devient territoire dénucléarisé en juin 1987, le premier État développé à le faire[81],[82],[83]. En 1986, les États-Unis annoncent la suspension de ses obligations définies par le traité avec la Nouvelle-Zélande. Le New Zealand Nuclear Free Zone, Disarmament, and Arms Control Act 1987 interdit l'installation d'armes nucléaires sur le territoire ainsi que l'entrée dans les eaux territoriales néo-zélandaises de navires nucléaires ou portant des armes nucléaires. Cette législation reste une source de controverse et forme la base du refus constant de la suspension du traité demandée par les États-Unis.
159
+
160
+ En plus des nombreuses guerres entre les iwi (tribus), et entre les colons britanniques et les iwi, la Nouvelle-Zélande a participé à la Seconde guerre des Boers, les Première et Seconde Guerres mondiales, la guerre de Corée, l'insurrection communiste malaise (et a envoyé des troupes et des avions dans le conflit qui en découla avec l'Indonésie), la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre d'Afghanistan, et a envoyé une unité d'ingénieurs militaires améliorer l'infrastructure irakienne pendant une année lors de la guerre d'Irak.
161
+
162
+ La New Zealand Defence Force comprend trois branches : la New Zealand Army, la Royal New Zealand Navy, et la Royal New Zealand Air Force. Le pays considère que ses besoins en défense nationale doivent être modestes ; il a démantelé ses capacités de combat aérien en 2001. La Nouvelle-Zélande a envoyé des troupes dans plusieurs missions de maintien de la paix récentes, tant régionales qu'internationales : à Chypre, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, au Sinaï, en Angola, au Cambodge, à la frontière Iran-Irak, à l'île Bougainville, au Timor oriental, et aux îles Salomon[84].
163
+
164
+ Le 21 octobre 2016, la population est estimée à 4 725 487 habitants[3].
165
+
166
+ Lors du recensement de 2006, tenu le 7 mars, Statistics New Zealand a trouvé 4 186 900 personnes habitant la Nouvelle-Zélande, dont 2 049 500 hommes et 2 137 400 femmes[85]. En décembre 2007, la population du pays augmentait d'une personne toutes les 10 minutes et 23 secondes : une naissance toutes les 8 minutes et 49 secondes, un décès toutes les 19 minutes et 35 secondes, et un immigrant toutes les 29 minutes et 26 secondes[86].
167
+
168
+ Environ 78 % de la population dit s'être identifié avec des groupes ethniques européens ; ils sont collectivement appelés Pakeha. Le terme se réfère aux Néo-Zélandais d'origine européenne, quoique des Maori l'emploient à propos de tous les non-Maori.
169
+
170
+ La plupart des Néo-Zélandais d'origine européenne ont des ancêtres britanniques ou irlandais, mais il y a eu une immigration importante des Pays-Bas, de Dalmatie[87], de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi qu'une immigration européenne indirecte par l'Australie, l'Afrique du Sud, et l'Amérique du Nord. Selon les prévisions du recensement de 2001, en 2021 les enfants d'origine européenne compteront pour 63 % de la population mineure, comparé avec 74 % en 2001[88].
171
+
172
+ Les Maori forment l'ethnie non européenne la plus importante, soit 14,6 % de la population lors du recensement de 2006. Les personnes peuvent s'identifier avec plus d'un groupe ethnique sur les recensements nationaux ; 53 % des Maori s'identifièrent comme uniquement d'origine maori[89].
173
+
174
+ Les personnes revendiquant des origines asiatiques forment 9,2 % de la population en 2006, une augmentation considérable depuis 2001, où ils étaient 6,6 %[90]. En outre, 6,9 % de la population dit avoir des origines polynésiennes non-maori, mélanésiennes ou micronésiennes, une augmentation de 0,4 % depuis 2001[91].
175
+
176
+ Les politiques d'immigration de la Nouvelle-Zélande sont relativement souples et accueillantes ; le gouvernement s'est engagé à augmenter la population d'un pour cent par an. Vingt-trois pour cent de la population est née à l'étranger, soit 879 543 personnes lors du recensement de 2006[92]. En 2004-2005, le service d'immigration du pays comptait accueillir 45 000 personnes, soit 1,5 % de la population. En première place des régions dont sont originaires les immigrants on trouve, ex æquo, l'Irlande/le Royaume-Uni et l'Asie, tous les deux à 28,6 % des immigrants[92]. Des Asiatiques, les Chinois sont les plus nombreux[92].
177
+
178
+ Une observation souvent faite sur la nature démographique de Nouvelle-Zélande est que le nombre des Néo-Zélandais est surpassé par le nombre de moutons. Vrai depuis le début de la colonisation, le rapport entre la population ovine et humaine est néanmoins passé de 20 à 6 moutons par personne[93].
179
+
180
+ L’avortement demeure normalement illégal, bien qu'il soit possible d'obtenir le droit d'interrompre une grossesse si celle-ci menace la santé physique ou psychologique de la personne[94].
181
+
182
+ D'après le recensement de 2013[95], le christianisme est la religion la plus répandue en Nouvelle-Zélande (48,01 % de la population)[96]. Dans le même temps la déchristianisation augmente, 41,92 % des habitants se déclarant désormais sans religion[96].
183
+
184
+ Les principales subdivisions chrétiennes sont le catholicisme (12,61 %), l'anglicanisme (11,79 %), le presbytérianisme (8,47 %) et le méthodisme ; on trouve également des personnes se reconnaissant dans le pentecôtisme et le baptisme. Il existe aussi des mormons et le mouvement syncrétiste de lointaine inspiration chrétienne Ratana trouve des fidèles parmi les Maoris. Parmi les religions non-chrétiennes les plus répandues, on trouve l'hindouisme (2,11 %), le bouddhisme (1,50 %) et l'islam (1,18 %)[96] et en moindre proportion des personnes de religion juive.
185
+
186
+ La religion ne joue pas un rôle important dans la politique : les partis ouvertement chrétiens (dont le Parti de l'héritage chrétien de Nouvelle-Zélande et Destiny) sont peu populaires. Les opinions religieuses des dirigeants politiques, quoique généralement connues, sont considérées comme étant de nature privée et la franc-maçonnerie a une forte influence depuis la fin du XIXe siècle.
187
+
188
+ La première langue nationale du pays est l'anglais, suivi du langage māori en deuxième place et enfin, de la langue des signes.
189
+
190
+ Après la Seconde Guerre mondiale, les Māoris sont dissuadés de parler le maori, le reléguant au rang de langue communautaire parlée que dans quelques régions éloignées. Depuis les années 1970, il connait un processus de revitalisation[97], et est l'une des langues officielles du pays depuis 1987. En 2018, le maori était parlé par 3,7 % de la population[98].
191
+
192
+ Il existe aujourd'hui des écoles d'immersion linguistique maorie et deux chaînes de télévision qui diffusent principalement en maori. Dans de nombreux endroits, les noms maoris et anglais sont officiellement reconnus.
193
+
194
+ La Nouvelle-Zélande est un pays industrialisé avec un PIB de 185,8 milliards de dollars américains en 2013. Le niveau de vie est élevé, avec un PIB par personne de 41 555,75 dollars américains en 2013. Elle est principalement un pays d'exportation, en 2013 elle exporte pour 26 746 200 000 $ en produit agricole[99].
195
+
196
+ La Nouvelle-Zélande est le deuxième pays de l'OCDE où les inégalités de revenu ont le plus augmenté depuis la seconde moitié des années 1980[100].
197
+
198
+ Le secteur tertiaire est le secteur le plus important de l'économie néo-zélandaise (68,8 % du PIB), suivi du secteur secondaire (26,9 %) et du secteur primaire (4,3 %)[12].
199
+
200
+ La Nouvelle-Zélande est un pays très dépendant de son commerce extérieur, particulièrement dans le domaine de l'agriculture. Les exportations comptent pour environ 24 % de sa production[12], ce qui est relativement élevé (ce rapport est d'environ 50 % pour plusieurs petits pays européens)[101]. Ceci la rend sensible aux cours internationaux des produits et l'expose aux récessions économiques. Ses principales exportations concernent l'agriculture, l'horticulture, la pêche et l'industrie forestière, qui représentent à elles seules environ la moitié des exportations. Elle exporte principalement à l'Australie (20,5 %), aux États-Unis (13,1 %), au Japon (10,3 %), à la Chine (5,4 %), et au Royaume-Uni (4,9 %)[12].
201
+
202
+ Le tourisme joue un rôle important dans l'économie néo-zélandaise, soit 12,8 milliards de dollars au PIB du pays et presque 200 000 personnes à temps plein, soit 9,9 % de la population active du pays[102]. Le ministère du tourisme de la Nouvelle-Zélande prévoit une augmentation de 4 % du nombre de touristes dans les six années à venir[103][Quand ?].
203
+
204
+ Les 30 chambres de commerce de Nouvelle-Zélande, pour leur part, regroupent près de 22 000 membres actifs, au niveau local et international. Leur rôle est d'inspirer et d'influencer les entreprises et les conduire à la réussite. De plus, elles favorisent, soutiennent et encouragent une croissance économique durable et rentable. Enfin ces chambres sont divisées en 4 pôles : le nord, le centre, le canterbury et le sud[104][source insuffisante].
205
+
206
+ En 2006, le revenu médian des ménages néo-zélandais (corrigé en parité de pouvoir d'achat) était inférieur de 17 % à celui des ménages américains[105]. Depuis 2000, ce revenu a nettement augmenté, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ayant largement échappé à la récession économique du début des années 2000 qui a affecté la plupart des autres pays avancés. Cette croissance du revenu médian, couplée avec sa décroissance aux États-Unis, a entraîné un rétrécissement sensible de l'écart entre les deux pays.
207
+
208
+ Malgré un PIB par habitant moins élevé que dans d'autres pays développés, les Néo-Zélandais sont plus satisfaits de leur vie. La Nouvelle-Zélande a été classée 7e sur l'indice de développement humain de 2010[116] et 15e sur l'indice de qualité de vie 2005 du magazine The Economist[117]. Le pays a également été classé premier en satisfaction de vie et cinquième sur l'indice général de prospérité 2007 du Legatum Institute[118],[119]. Le sondage 2007 sur les meilleures villes du monde pour y vivre de Mercer classe Auckland, en 5e position et Wellington en 12e[120].
209
+
210
+ Les Néo-Zélandais ont historiquement profité d'un niveau de vie élevé basé sur les relations privilégiées avec le Royaume-Uni, et du marché commercial stable qui en découlait. L'économie néo-zélandaise était bâtie sur une gamme restreinte de produits primaires, dont la laine, la viande et les produits laitiers. La forte demande de ces produits permit de longues périodes de prospérité économique, notamment lors du boom de l'industrie lainière de 1951.
211
+
212
+ Toutefois, l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne en 1973 met un terme à ses relations économiques étroites. Pendant les années 1970, d'autres facteurs, dont les chocs pétroliers, réduisent la vitalité de l'économie néo-zélandaise, qui était parvenue à dépasser le niveau de vie de l'Australie et de l'Europe occidentale[121]. Ces évènements aboutissent à une longue et grave crise économique, plaçant le niveau de vie des Néo-Zélandais au-dessous de ceux de l'Australie et de l'Europe occidentale, si bien qu'en 1982, la Nouvelle-Zélande avait le PIB par personne le moins élevé de tous les pays développés sondés par la Banque mondiale[122].
213
+
214
+ Depuis 1984, plusieurs gouvernements ont opéré d'importantes réformes structurelles, transformant l'économie protectionniste et régulée en une économie libéralisée et adoptant le libre-échange. Ces changements sont connus sous le nom de Rogernomics et Ruthanasia d'après les ministres de l'économie de l'époque, Roger Douglas et Ruth Richardson. La récession induite par le krach d'octobre 1987 couplée au choc des réformes entraîne une hausse du chômage dans le pays, qui atteint 10 % de la population active au début des années 1990. Les réformes réalisées et un contexte économique régional très favorable permettent à l'économie de se remettre rapidement durant les années 1990, avec un taux de chômage qui devient le second plus faible des vingt-sept pays « riches » de l'OCDE (3,5 % en septembre 2007)[123],[124]. Cependant, le PIB par habitant recule de 10 % par rapport à la moyenne de l’OCDE dans les années 1990[125] et la pauvreté augmente[126].
215
+
216
+ Les objectifs du gouvernement actuel en matière d'économie sont de continuer à faire des accords de libre-échange et de créer une économie du savoir. En 2004, il ouvre des pourparlers pour une zone de libre-échange avec la Chine, devenant ainsi l'un des premiers pays à le faire. Les défis économiques actuels de la Nouvelle-Zélande sont un déficit de balance courante de 8,2 % du PIB[127], le lent développement des exportations non-alimentaires et la croissance lente de la productivité. La Nouvelle-Zélande a subi des « fuites des cerveaux » depuis les années 1970[128] où les jeunes diplômés partaient, souvent de manière définitive, travailler en Australie, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le « style de vie kiwi » et la famille ou whanau sont des facteurs qui incitent certains au retour, tandis que des considérations économiques, culturelles et de carrière personnelle en poussent d'autres à partir et ne pas revenir[129]. On constate également une augmentation de jeunes diplômés étrangers venant de pays en développement et qui s'installent de manière permanente en Nouvelle-Zélande[130].
217
+
218
+ La situation économique de la Nouvelle-Zélande devrait évoluer considérablement dans les années à venir à la suite du traité que son gouvernement a signé avec la Chine sur le libre-échange le 7 avril 2008.
219
+
220
+ Cet accord est le plus important du genre signé entre la Chine et un pays du monde occidental.
221
+
222
+ Le traité libéralise et facilite les échanges de biens et services, il va permettre d'améliorer l'environnement des entreprises et favoriser la coopération entre les deux pays dans un large éventail de secteurs économiques.
223
+
224
+ Il a soulevé nombre de polémiques, critiqué en particulier par le Parti vert d'Aotearoa Nouvelle-Zélande et le Parti māori[131],[132] sur le résultat attendu (essor de l'économie néo zélandaise permettant au pays d'acquérir une nouvelle indépendance face aux États-Unis ou à l'Australie).
225
+
226
+ Des dizaines de milliardaires et multimillionnaires américains se font construire des bunkers en Nouvelle-Zélande par crainte d'un phénomène apocalyptique ou d'une révolte sociale[133]
227
+
228
+ L'agriculture a été et reste l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande[134]. Dans l'année allant de juin 2006 à juin 2007, les produits laitiers comptaient pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars. La viande comptait 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %.
229
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+ Environ un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). La laine, autrefois l'exportation la plus importante dominant l'économie, est moins importante depuis les années 1960 et la baisse des prix ; aujourd'hui la moitié des exportations de viande, qui compte un dixième des exportations totales, sont de viande ovine. Les élevages de mouton sont principalement situés dans la région de Canterbury[134]. Le bétail est rarement logé à l'intérieur d'édifices, étant généralement laissé dans les pâturages, où on peut leur apporter du foin et d'autres denrées en complément, particulièrement en hiver. La période de croissance de l'herbe varie selon la saison, la région et le climat, mais est généralement de 8 à 12 mois. Le bétail est également maintenu dans des enclos, avec clôture électrique, autour de la ferme. La naissance des agneaux et des veaux est planifiée pour se produire au printemps, profitant de la repousse de l'herbe.
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+ Dans les années 1970, on essaya de diversifier l'agriculture, menant à l'établissement d'élevages de cerf, chèvre et porc ; dans les années 1990 l'élevage de chèvre et de porc décline ; le cerf est élevé surtout dans le Canterbury et le Southland. L'élevage de poule est important au niveau national. En 2000, il y eut 5 000 fermes d'apiculture produisant en tout 9 000 tonnes de miel[134].
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+ En ce qui concerne les plantes utiles, le blé et l'orge dominent le marché national ; ils sont cultivés surtout au Canterbury. Parmi les fruits les plus importants on trouve la pomme (particulièrement dans Hawke's Bay), le kiwi (Baie de l'Abondance), le raisin et les avocats (Bay of Plenty et Northland). La viticulture devient de plus en plus importante, les régions pionnières étant Marlborough, Hawke's Bay et Gisborne. En 2001 il existait 382 vignobles, dont les exportations atteignirent 200 millions de dollars[134].
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+ Une grande part de la culture contemporaine néo-zélandaise a des racines britanniques, mais cette culture « kiwi » a également vu des apports des cultures américaine, australienne et maori, avec d'autres cultures européennes et asiatiques et polynésiennes non-maori. De grandes fêtes sont tenues chaque année à Auckland et Wellington pour fêter Divali et le Nouvel An chinois, ainsi que le plus grand festival polynésien du monde, Pasifika Festival (en)[135]. Les liens culturels entre la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni et l'Irlande sont maintenus par une langue commune et une migration constante entre ces pays, particulièrement en ce qui concerne les étudiants néo-zélandais passant une année à l'étranger lors de leurs études universitaires. La musique et la cuisine de la Nouvelle-Zélande sont similaires à celles du Royaume-Uni et des États-Unis, quoiqu'avec des détails spécifiques du Pacifique. C'est également le cas en gastronomie, où le pays a toutefois plusieurs plats connus, dont la pavlova et le biscuit ANZAC, des desserts, et la soupe de kumara (une espèce de patate douce).
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+ La culture maori a considérablement changé depuis l'arrivée des Européens, en particulier depuis l'introduction du christianisme au début du XIXe siècle, qui changea profondément jusqu'à la vie de tous les jours. Toutefois, la perception que les Maori vivent aujourd'hui comme les Pakeha n'est que superficielle. La culture maori est en effet très différente, par exemple en ce qui concerne les marae et leur rôle dans la vie communale et familiale. Comme autrefois, on fait des karakia (prières) pour s'assurer du succès d'un projet, mais aujourd'hui ce sont généralement des prières chrétiennes. Les Maori considèrent encore leur allégeance aux groupes tribaux comme une part essentielle de leur identité ; c'est ainsi que les liens de parenté maori ressemblent à ceux des autres cultures polynésiennes.
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+ Les arts, chants et danses traditionnels redeviennent populaires à partir de la fin du XXe siècle, particulièrement le kapa haka (chant et danse), la gravure sur bois et le tissage. L'architecture maori connaît également une hausse de popularité. Les Maori maintiennent également leurs liens avec la Polynésie, comme en atteste la popularité grandissante de waka ama (courses de waka), aujourd'hui un sport international impliquant des équipes de tout le Pacifique.
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+ Le tatouage maori[136] (ta moko) a traversé les époques. Grâce à la beauté et à la symbolique de ses motifs, il s'est popularisé en dehors des frontières de la Nouvelle-Zélande. À l'origine, c'était le visage qui était au centre de l'art du tatouage maori, aujourd'hui, ces motifs spiralés sont systématiquement tatoués sur le corps.
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+ L'usage du reo māori, autrefois limité à des régions isolées dans l'après-guerre, voit une certaine renaissance, en partie grâce aux écoles d'immersion complète en langue maorie et la chaîne de télévision Māori Television.
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+ L'industrie cinématographique a débuté au cours des années 1920, mais ce n'est qu'à partir des années 1970 qu'apparaît un authentique cinéma néo-zélandais[137]. Des films tels que Sleeping Dogs et Goodbye Pork Pie connaissent un immense succès et lancèrent les carrières de Sam Neill, Geoff Murphy et Roger Donaldson. Au début des années 1990, plusieurs films néo-zélandais eurent une immense audience internationale et emportèrent plusieurs prix prestigieux : La Leçon de piano de Jane Campion (Oscar, Palme d'or), L'Âme des guerriers de Lee Tamahori, et Créatures célestes de Peter Jackson. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, celui-ci mettra en scène la trilogie du Seigneur des anneaux (Oscar du meilleur film et plusieurs autres) en Nouvelle-Zélande, son pays natal, utilisant des acteurs et une équipe presque entièrement néo-zélandaise. Les lieux du tournage sont aujourd'hui très fréquentés par les touristes. Beaucoup de productions non-néo-zélandaises ont également été filmées dans le pays, que ce soit pour Hollywood ou Bollywood.
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248
+ Les médias de Nouvelle-Zélande sont dominés par quelques entreprises, la plupart étrangères. Le Broadcasting Standards Authority et le New Zealand Press Council peuvent faire des enquêtes à la suite d'allégations de non-neutralité et d'inexactitude dans la presse et à la télévision. Ceci, combiné aux dures lois contre la diffamation, font que les médias néo-zélandaises sont plutôt modérés et impartiaux. La télévision néo-zélandaise est dominée par des émissions américaines, avec des émissions australiennes et néo-zélandaises.
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+ Parmi les symboles de la Nouvelle-Zélande (non officiels, puisque le gouvernement n'en a pas désigné), on trouve le koru (Cyathea dealbata, une fougère utilisée pour le logo des All Blacks), le kiwi, un arbre appelé « pōhutukawa rouge » (Metrosideros excelsa) et le « kōwhai jaune » (Sophora)[2].
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+ Tous les 6 février et ce depuis 1840, les Néo-zélandais célèbrent la nation[138],[139].
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+ Célébré le 25 décembre, Noël c'est comme ailleurs avec le père Noël, mais ce dernier est souvent représenté en tenue estivale. En Nouvelle-Zélande, Noël s'accompagne d'un repas constitué de dinde traditionnelle mais aussi de différentes viandes cuites au barbecue accompagnées de frites, salades et de patates douces. Le repas traditionnel est une cuisse de jambon. Enfin le dessert des fêtes est le pavlova[140],[141],[142].
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+ Le 1er juin, les Néo-Zélandais célèbrent l'anniversaire officiel de la reine même si cette date ne correspond pas à la date réelle de son anniversaire[143],[144].
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+ La Nouvelle-Zélande célèbre tous les 25 avril la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale[145].
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+ Le sport joue un rôle majeur dans la culture néo-zélandaise, particulièrement le rugby à XV. Parmi les autres sports très populaires, on trouve le cricket, le football, le rugby à XIII, le basket-ball, le netball et le boulingrin, ainsi que le golf, le tennis, le cyclisme, le hockey sur gazon, le ski, le snowboard, le softball et plusieurs sports nautiques, dont le surf, le nautisme, le kayak, le surf lifesaving et l'aviron[146],[147]. Elle est également reconnue pour son bon ratio médailles-population aux Jeux olympiques et du Commonwealth.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise[148],[147]. Survivance des luttes ancestrales des peuples des îles du Pacifique, des danses guerrières traditionnelles maoris, ou haka, sont exécutées avant chaque match.
263
+ L'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV, surnommée « All Blacks », a les meilleures statistiques de victoires des équipes nationales à travers le monde. Elle accueille en 1987 la première Coupe du monde de rugby à XV, qu'elle remporte, et la septième en 2011, qu'elle remporte aussi. L'équipe nationale de Nouvelle-Zélande réalise même le premier doublé en gagnant la Coupe du monde suivante, qui se déroule en Grande-Bretagne.
264
+
265
+ Le cricket est considéré comme le principal sport estival de la Nouvelle-Zélande[149] et l'équipe de Nouvelle-Zélande de cricket (surnommée les Black Caps), est dans les toutes meilleures équipes du monde dans les deux formes du jeu, test cricket et One-day International. Elle accueille, en association avec l'Australie, la Coupe du monde de cricket en 2015.
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+
267
+ La Nouvelle-Zélande est également l'une des nations les plus performantes dans le domaine de la voile, particulièrement dans les courses autour du monde et de longue distance. Emirates Team New Zealand a gagné la Coupe de l'America en 1995, 2000 et 2017[150].
268
+
269
+ Le netball est le principal sport féminin : l'équipe nationale, les Silver Ferns, a été plusieurs fois championne du monde. En équitation, on connaît surtout Mark Todd, dit le « Cavalier du Siècle ». Parmi les autres personnalités du sport néo-zélandais, on trouve Sir Richard Hadlee (cricket), Jonah Lomu (rugby à XV), Sir Peter Blake (nautisme), Michael Campbell (golf) et Valerie Adams (athlétisme).
270
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271
+ La Nouvelle-Zélande est considérée par certains comme une destination de sport extrême et tourisme d'aventure. Sa réputation en sport extrême vient de l'établissement de la première organisation de saut à l'élastique du monde, sur le pont de Kawarau près de Queenstown dans l'île du Sud en 1986. Le zorbing est un sport extrême originaire du pays.
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+ La Nouvelle-Zélande a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Australasie
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+ Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
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+ Mélanésie
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+ Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
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+ Micronésie
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+ Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
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+ Polynésie
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+ Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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+ Nouvelle-Zélande
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+
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+ (en) New Zealand
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+
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+ (mi) Aotearoa
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+
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+ 41° 17′ S, 174° 27′ E
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+
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+ modifier
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+ La Nouvelle-Zélande, en anglais New Zealand, en māori Aotearoa, est un pays d'Océanie, au sud-ouest de l'océan Pacifique, constitué de deux îles principales (l'île du Nord et l'île du Sud), et de nombreuses îles beaucoup plus petites (environ 600), notamment l'île Stewart/Rakiura et les îles Chatham. Située à environ 2 000 km de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande est très isolée géographiquement. Cet isolement a permis le développement d'une flore et d'une faune endémiques très riches et variées, allant des kauri géants aux insectes weta en passant par les kaponga et le kiwi, ces deux derniers étant des symboles du pays.
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+ Alors que le gentilé pour un citoyen de Nouvelle-Zélande est néo-zélandais (en anglais : New Zealander), le terme « kiwi » est couramment utilisé de façon informelle à la fois au niveau international et par la population locale en référence à leur oiseau endémique.
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+ L'histoire de ce pays est l'une des plus courtes du monde, car il s'agit d'un des derniers territoires découverts par l'Homme : en effet les Maori y sont arrivés entre 1050 et 1300[7], tandis que les Européens y débarquèrent en 1642. De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles-du-Sud, le territoire devient par la suite une colonie britannique à part entière le 6 février 1840 — jour de la fête nationale néo-zélandaise — avec la signature du traité de Waitangi. La Nouvelle-Zélande devient indépendante le 26 septembre 1907 en devenant un dominion, puis accède à la pleine souveraineté en 1947 avec la ratification du Statut de Westminster de 1931. Elle maintient de forts liens avec le Royaume-Uni, ainsi qu'avec l'Australie (pays anglo-saxon le plus proche et partageant une partie de son histoire).
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+ La Nouvelle-Zélande est depuis son indépendance une monarchie parlementaire, et est membre du Commonwealth. Le pouvoir politique est détenu par le Parlement démocratiquement élu. La langue nationale est l'anglais, mais la langue des signes et le māori ont également un statut officiel, bien que peu utilisées. La capitale est Wellington et la plus grande ville Auckland. La monnaie est le dollar néo-zélandais. La population, estimée à environ 4 millions d'habitants en 2013, est majoritairement d'origine européenne, tandis que les Māoris forment la minorité la plus nombreuse. Les Polynésiens non māoris et les Asiatiques, représentent également d'importantes minorités.
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+ À l'instar des politiques économiques qui ont eu lieu dans de nombreux pays anglo-saxons comme le Canada, l'Irlande ou l'Australie depuis les années 1980 (caractérisés par une politique favorable à la libéralisation de l'économie), la Nouvelle-Zélande connaît une période similaire à partir de 1984. Entre 2008 et 2011, alors que la conjoncture économique mondiale était mauvaise, la Nouvelle-Zélande a enregistré une progression record de son indice de développement humain, passant de la 21e à la 3e place du classement mondial, derrière la Norvège et l'Australie, faisant suite à une courte période de récession.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise et l'équipe nationale surnommée les All Blacks participe largement au rayonnement du pays sur la scène mondiale.
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+ Si la façon dont les Māoris désignaient la Nouvelle-Zélande avant l'arrivée des Européens est inconnue, on sait qu'ils appelaient l'île du Nord Te Ika-a-Māui (« le poisson de Māui »), et l'île du Sud Te Wai Pounamu (« eaux de jade ») ou Te Waka-a-Māui (« le waka de Māui »). Jusqu'au début du XXe siècle, l'île du Nord était également appelée Aotearoa, souvent traduite comme « pays du long nuage blanc ». En usage māori actuel, ce nom fait référence à tout le pays[8],[9].
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+ Le premier nom européen de la Nouvelle-Zélande fut Staten Landt (en néerlandais Le Pays des États, d'après les États généraux des Provinces-Unies, responsables pour l'administration des Pays de la Généralité dont dépendait le territoire), donné par l'explorateur néerlandais Abel Tasman, qui fut en 1642 le premier Européen à avoir vu ces îles. Tasman présuma que ces terres faisaient partie d'un continent austral découvert en 1615 au sud du continent sud-américain par Jacob Le Maire[10].
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+
27
+ Le nom de Nouvelle-Zélande (« nouvelle terre des mers ») trouve ses origines chez les cartographes néerlandais de l'époque, qui baptisèrent les îles Nova Zeelandia en honneur de la province néerlandaise de Zélande. L'origine du nom pour ces îles lointaines n'est pas vraiment connue, mais il apparaît pour la première fois en 1645 et peut avoir été le choix du cartographe Johannes Blaeu[11]. L'explorateur anglais James Cook anglicisera le nom en New Zealand[10], d'où vient la traduction française Nouvelle-Zélande.
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+ Le nom n'a aucun lien avec la région danoise de Seeland.
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+ La Nouvelle-Zélande est composée de deux îles principales, l'île du Nord et l'île du Sud, et de nombreuses autres plus petites, certaines d'entre elles étant même assez éloignées, près du centre de l'hémisphère maritime. La superficie totale est de 268 680 km2 en incluant les îles des Antipodes, les îles Auckland, les îles Bounty, les îles Campbell, les îles Chatham, les Tokelau et les îles Kermadec[12], soit un peu moins que l'Italie ou la Pologne, et un peu plus que le Royaume-Uni. Le pays s'étend sur plus de 1 600 km sur son axe nord-nord-est et possède 15 134 km de côte[12]. Parmi les autres îles habitées, les plus importantes sont l'île Stewart/Rakiura (au sud de l'île du Sud), l'île Waiheke (dans le golfe de Hauraki), l'île de la Grande Barrière (à l'est dudit golfe), les îles Chatham (à l'est de l'île du Sud) et les Tokelau (au Nord des Samoa).
32
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33
+ L'île du Sud (South Island) est la plus grande ; elle est partagée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud (Southern Alps), dont le point culminant est l' Aoraki/Mont Cook avec ses 3 724 mètres d'altitude. Ce mont mesurait 3 754 mètres, mais un glissement de terrain a notamment raboté son sommet d'au moins dix mètres le 14 décembre 1991[13]. De nouvelles mesures en janvier 2014 révèlent que son altitude est désormais de 3 724 m (12 218 pieds)[14]. L'île du Sud possède dix-huit sommets supérieurs à 3 000 mètres.
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+
35
+ L'île du Nord (North Island) est quelque peu montagneuse, mais marquée par le volcanisme et une activité géothermique. Son point culminant, le mont Ruapehu (2 797 m), est d'ailleurs un volcan en activité. Les paysages tourmentés et étranges de la Nouvelle-Zélande lui ont valu l'intérêt des studios de cinéma et de télévision ; son industrie du tourisme a vu un intérêt accru pour le pays après la sortie des films du Seigneur des anneaux, réalisés par Peter Jackson, lui-même néo-zélandais.
36
+
37
+ La Nouvelle-Zélande possède d'énormes ressources marines : sa zone économique exclusive est la septième plus grande du monde et recouvre quatre millions de kilomètres carrés, soit plus de quinze fois la taille de sa superficie terrestre[15]. Le pays est parsemé de lacs, particulièrement l'île du Sud, avec notamment le lac Te Anau (344 km2), mais le plus grand est le lac Taupo, dans l'île du Nord, avec 616 km2. L'eau (y compris les rivières, fleuves, lacs et glaciers) recouvre 659 km2[12]. Parmi les cours d'eau les plus importants, on peut citer le Waikato, dans l'île du Nord, plus long fleuve du pays et dans l'île du Sud, le Clarence et le Waimakariri.
38
+
39
+ La Nouvelle-Zélande est isolée géographiquement. Son plus proche voisin, l'Australie, est situé à 2 000 km au nord-ouest. Les autres terres les plus proches sont le continent Antarctique au sud, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et les Tonga au nord. Elle fait partie d'un continent appelé Zealandia, à 93 % submergé. Zealandia fait presque la moitié de la taille de l'Australie et est remarquablement longue et étroite. Il y a environ 25 millions d'années, un changement dans les mouvements des plaques tectoniques a commencé à étirer Zealandia avec force. Parmi les régions submergées de Zealandia, on trouve le plateau de Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk et le plateau de Chatham.
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+
41
+ La Nouvelle-Zélande fait partie de la Polynésie et constitue l'angle sud-ouest du « triangle polynésien ».
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43
+ La température moyenne quotidienne à Wellington — la capitale, au centre du pays — est de 5,9 °C en hiver et 20,2 °C en été[16]. Le climat de la Nouvelle-Zélande est globalement tempéré, océanique sur la majeure partie du pays ; les températures oscillent entre 0 °C et 31 °C[réf. nécessaire]. Les maxima et minima historiques sont 42,4 °C à Rangiora (Canterbury), et −21,6 °C à Ophir (Otago), respectivement[17]. Les conditions climatiques varient beaucoup selon les régions, de très humide dans la région de West Coast sur l'île du Sud à semi-aride dans le bassin de Mackenzie de l'intérieur du Canterbury et subtropical humide au Northland[18]. Des principales villes du pays, Christchurch est la plus aride, ne recevant que 640 mm de précipitations par an, tandis qu'Auckland, la plus humide, reçoit presque le double. Auckland, Wellington et Christchurch ont toutes une moyenne annuelle de 2 000 heures de soleil.
44
+
45
+ Avant l’arrivée récente de l’homme (entre 1050 et 1300) et des animaux introduits par l’homme, la faune de l’archipel de la Nouvelle-Zélande ne comptait que deux espèces de mammifères non marins, des chauves-souris, et aucun mammifère prédateur.
46
+
47
+ Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l’Aigle géant de Haast était le plus imposant. De par l’absence quasi totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux. L’Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de 60 à 100 kg, parfois même jusqu’à 200 kg.
48
+ En raison de son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques[19]. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles[20] et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques)[21].
49
+
50
+ L'insularité a protégé cette faune et flore pendant des siècles jusqu'à l'arrivée des humains et des animaux qui voyageaient avec eux. Les Māoris ont apporté avec eux le chien polynésien (kuri) et la souris polynésienne (kiore). La seconde vague d'immigration mit fin à l'insularité de la Nouvelle-Zélande. La multiplication des échanges entre l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande a permis la propagation d'espèces nouvelles, dont certaines invasives. Aujourd'hui parmi les espèces introduites on trouve 33 mammifères, 33 oiseaux, 1 lézard, trois grenouilles, 20 poissons d'eau douce, environ 1 000 invertébrés et environ 6 000 plantes (dont 2 000 plantes fleurissant à l'état sauvage)[20].
51
+
52
+ Pour enrayer la perte de biodiversité en Nouvelle-Zélande, le ministère de la Conservation protège environ 30 % du territoire[22]. Ce chiffre est considérable, mais il doit être relativisé et ce pour deux raisons : tout d'abord, la Nouvelle-Zélande est peu peuplée et, d'autre part, la plupart de ces territoires se situent au sud, de sorte que le DoC évite ainsi les conflits d'usage avec les utilisateurs du territoire. Ces mesures associées à des programmes de recherche très ambitieux commencent à porter leurs fruits.
53
+
54
+ Avant l'arrivée des humains environ 80 % des terres étaient recouvertes de forêt. La déforestation a été importante au XIXe siècle. Les deux principaux types de forêt qu'on rencontre aujourd'hui sont celles peuplées majoritairement de podocarpes et/ou de kaoris géants, et dans les régions à climat plus frais par les Nothofagus, genre d'arbres proche des hêtres de l'hémisphère nord. Les autres types de végétation sont celles des plaines et des régions subalpines, ainsi que les arbustes entre les plaines et les forêts. Les fougères du pays sont également très connues (une espèce, Cyathea dealbata aussi connue sous le nom de fougère argentée en raison de sa coloration en sous face de la fronde, étant devenue symbole du pays ainsi que de son équipe nationale de rugby à XV) de même que les étonnantes mégaherbes des îles sub-antarctiques du pays.
55
+
56
+ La conversion des terres en pâturage a entraîné une perte de 70 000 hectares de la végétation naturelle, détruisant une partie de la biodiversité[23].
57
+
58
+ Les forêts furent autrefois habitées par diverses espèces de mégafaune, dont plusieurs oiseaux incapables de voler, comme le moa.
59
+
60
+ Aujourd'hui plusieurs autres oiseaux, dont le kiwi, le kakapo et le takahé, sont en danger d'extinction. Il y a d'autres oiseaux notables : l'aigle géant de Haast (éteint), le nestor superbe (kākā en māori), le kereru et le kéa. Les reptiles sont représentés par les scinques, les geckos et les tuataras. Il y a également quatre espèces de Leiopelma et une seule espèce d'araignée venimeuse, la katipo, rare et habitant les régions côtières ; il n'y a aucune espèce de serpent en Nouvelle-Zélande. À noter également la présence de sand flies (en), notamment sur les plages et près des points d'eau. Les piqûres de ces insectes ressemblent aux piqûres de moustiques.
61
+
62
+ Il y a beaucoup d'espèces endémiques d'insectes, dont une, le weta, peut devenir aussi grande qu'une souris et représente l'espèce d'insecte la plus lourde du monde. Quant aux 29 espèces de poisson, 90 % sont endémiques et sont pour la plupart petites et discrètes ; seulement trois font plus de deux kilogrammes : deux espèces d'anguille et le kokopu géant (une autre grande espèce, le grayling, s'est éteinte au début du XXe siècle)[24].
63
+
64
+ On a longtemps pensé que, à part trois espèces de chauve-souris dont une est éteinte, il n'y avait jamais eu de mammifères terrestres dans le pays. Toutefois, en 2006, des scientifiques ont trouvé des os appartenant à un animal terrestre éteint depuis longtemps, de la taille d'une souris, dans la région d'Otago sur l'île du Sud[25].
65
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66
+ Un rapport gouvernemental paru en 2019 indique que près de 4 000 espèces de Nouvelle-Zélande sont menacées d'extinction. D'après l'association écologiste ''Forest and Bird'', ces résultats catastrophiques sont dus à « des décennies de procrastination et de déni »[23].
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68
+ La Nouvelle-Zélande produit du pétrole, du gaz naturel et du charbon ; elle importe du pétrole (85 % de sa consommation intérieure), exporte du charbon (43 % de sa production) et consomme la totalité de sa production de gaz naturel. Sa production d'électricité est tirée à 79,2 % des énergies renouvelables (hydraulique : 55,9 % ; géothermie : 16,7��% ; éolien : 5,1 %).
69
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70
+ En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la Nouvelle-Zélande est un des 57 pays (sur 181) qui préserve ses ressources naturelles. La biocapacité par personne s'élève à environ 8,9 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 5,1 hag. Si le pays connait un très léger déficit agricole, les réserves de bois sont préservées et l'empreinte carbone est bien inférieure à la capacité forestière, d'où un bon bilan carbone[26].
71
+
72
+ En 2007, La Nouvelle-Zélande arrivait en 4e position des pays de l'OCDE pour ce qui est de l'intensité d'émissions de gaz à effet de serre de son économie et ces émissions continuaient d'augmenter[27].
73
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74
+ En 2007, si la qualité de l'air restait bonne dans l'ensemble, elle s'était dégradée dans certaines agglomérations à cause principalement des émissions automobiles et industrielles[27].
75
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76
+ La Nouvelle-Zélande est l'un des territoires les plus tardivement peuplés : les premiers colons sont des Polynésiens de l'est (îles de la Société, îles Cook, les îles australes de Polynésie française[29]) qui arrivent probablement entre 1200 et 1300 apr. J.-C., naviguant dans des waka avec l'aide des systèmes météorologiques subtropicaux[30] ou des oiseaux migrateurs ou des baleines[31],[32] et établissent la culture indigène maori[33]. C'est vers la même époque que d'autres groupes de Polynésiens s'installent aux îles Kermadec et l'île Norfolk ; ce n'est que plusieurs siècles plus tard[30] qu'ils coloniseront les îles Chatham, y développant leur propre culture moriori[34],[35].
77
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78
+ La date de l'arrivée des premiers Maoris varie selon les sources, mais la plupart s'accordent sur le siècle entre 1250 et 1350[36],[37]. L'historien néo-zélandais Michael King suggère le XIIIe siècle[38], tandis qu'un autre historien néo-zélandais, James Belich, suggère le milieu du XIe[39].
79
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80
+ Ils arrivent au nord de l'île du Nord[31] et rencontrent des forêts tempérées et des espèces qu'ils n'avaient pas vues auparavant dans les îles à climat plus doux d'où ils étaient originaires (le moa, l'aigle géant de Haast, la weta...). Ils introduisent le chien et le rat polynésien (kiore), le taro, la variété de patate douce appelée kūmara, le mûrier à papier et l'épinard hawaïen[29].
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82
+ Les iwi (tribus) se divisent en hapū (clans) qui peuvent se disputer ou se combattre, mais coopèrent en cas d'hostilité de la part d'un autre iwi à l'encontre du leur. Les hapū, comportant jusqu'à plusieurs centaines de personnes, sont eux-mêmes divisés en whānau (parentèle)[40], concept culturel aujourd'hui encore très respecté des Māoris et à la base de la structure de leur société[41]. Les iwi et hapū pouvaient se modifier sous l'effet des conflits (particulièrement sur les ressources exploitables), de l'élargissement ou diminution du nombre de membres, des fusions[42]… Leurs noms pouvaient venir d'un illustre ancêtre (femme ou homme), d'un évènement marquant dans leur histoire, voire du nom des chefs des groupes ayant décidé de resserrer leurs liens et de fusionner[43].
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+ Les premiers explorateurs européens qu'on sait avoir abordé la terre néo-zélandaise sont les néerlandais Abel Tasman, qui arrive de Batavia en 1642, son équipage (dont Franz Jacobszoon Visscher, pilote-major, et Isaac Gilsemans, qui réalise les premiers dessins de la Nouvelle-Zélande[44]), sur les navires Heemskerck et Zeehaen[45]. Plusieurs d'entre eux sont tués par des Māoris le 19 décembre de la même année, dans ce qui est aujourd'hui Golden Bay, que Tasman nomme Moordenaers Bay (« Baie des Assassins »)[45]. Quelques jours après leur mort, Tasman écrit dans son journal que c'étaient « de très belles terres »[46] ; ils auraient vu, entre autres régions, les Alpes du Sud[44]. Ils s'arrêtent à l'île d'Urville, où Tasman se doute de l'existence du détroit de Cook mais doit renoncer à explorer les environs en raison du mauvais temps[44].
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+ Aucun autre Européen ne visite la Nouvelle-Zélande jusqu'au voyage de 1768-1771 du capitaine James Cook à bord de l'Endeavour. Envoyé par le gouvernement britannique, il arrive en 1769 et cartographie presque toute la côte en prenant soin de décrire en détail les terres qu'il explore, que ce soit en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pour une éventuelle colonisation[47]. Ces cartes très détaillées sont longtemps utilisées par les explorateurs[48]. Joseph Banks l'accompagne et dessine la faune et flore du pays avec Daniel Solander, botaniste, et plusieurs autres dessinateurs ; il ne retourne pas en Nouvelle-Zélande, mais conserve un grand intérêt pour le pays jusqu'à sa mort en 1820[49].
87
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+ James Cook y retourne à deux reprises, utilisant la Nouvelle-Zélande comme base pour ses explorations de la côte australienne, une fois compris que la Nouvelle-Zélande ne fait pas partie du continent Terra Australis Incognita[50]. Ayant l'esprit plus ouvert à propos des autochtones des pays qu'il visite que la plupart de ses concitoyens, essayant de communiquer avec eux, il les présente à ses supérieurs comme « les possesseurs naturels et légaux des terres qu'ils habitent »[51],[49].
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+ Sur les traces de Cook, on trouve George Vancouver et William Broughton, qui partent ensemble à bord des navires Discovery et Chatham ; Vancouver découvre les Snares et Broughton les îles Chatham en novembre 1791. En février 1793, l'Italien Alessandro Malaspina, commandant d'une expédition espagnole de deux navires, explore un peu la région, mais dresse peu de cartes. 1820 voit l'arrivée de Fabian Gottlieb von Bellingshausen, commandant deux navires russes, Mirny et Vostok, qui s'arrête au Bassin de la Reine-Charlotte avant de continuer vers sa destination, l'Antarctique[48]. Les Français sont également présents dans la région, de Surville la même année que Cook (il rencontre beaucoup de difficultés et accidents et tue des Māori), Du Fresne (au début en bons termes avec les Māori, mais la fin de l'expédition se solde par un massacre d'Européens et de Māoris), D'Entrecasteaux, Duperrey et D'Urville[52].
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+ Il est suivi par de nombreux navires de chasse à la baleine et au phoque ainsi que de divers marchands. Ils échangent des produits et des vivres européens, particulièrement des outils métalliques et des armes, contre du bois, des vivres, des artefacts et de l'eau des Māori ; parfois, les Européens échangent leurs produits contre des relations sexuelles[53]. Chez les Maori, l'agriculture et la guerre sont transformées par l'arrivée de la pomme de terre et du mousquet, les Guerres des mousquets qui en résultent cessent quand ces armes sont plus équitablement réparties parmi les Maori. Les missionnaires chrétiens arrivent en Nouvelle-Zélande au début du XIXe siècle, convertissant progressivement la population maorie, mal soutenue par sa foi face à l'invasion de la civilisation occidentale et les maladies européennes auxquelles son système immunitaire n'est pas préparé[54].
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+ Les iwi deviennent peu à peu plus importantes que les hapu, car moins nombreuses et donc plus faciles à gérer pour les Européens, et partout en Nouvelle-Zélande les Māori se déplacent, certains pour profiter du commerce avec les Européens et d'autres pour les éviter[55].
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+ De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Se rendant compte du caractère désordonné de la colonisation européenne en Nouvelle-Zélande et de l'intérêt croissant de la France pour ce territoire, le gouvernement britannique envoie William Hobson proclamer la souveraineté britannique et négocier un traité avec les Māoris. Le Traité de Waitangi est signé dans la Baie des Îles le 6 février 1840[56]. Ce traité est écrit rapidement et dans la confusion ; on se dispute encore sur la traduction du document en māori. Le traité est vu comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande en tant que nation et comme la charte garantissant les droits des Māoris.
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+ En 1839, la population totale non-māorie était de 2 000 personnes ; en 1852, elle était de 28 000[57]. À partir de 1840, un nombre grandissant de colons européens émigrent en Nouvelle-Zélande, encouragés par les efforts de la Compagnie de Nouvelle-Zélande, qui fonde Wellington un peu avant la signature du Traité ; dans les deux années qui suivent sont fondées Wanganui, Nelson, et New Plymouth. Otago sera fondé en 1848 et Christchurch en 1850[56]. Dans les années 1850, la plus grande partie de l'intérieur de l'île du Nord était connue des Européens ; on attendra les années 1860 et l'arrivée des orpailleurs pour connaître la géographie de l'île du Sud[56]. Deux-tiers des immigrants viendront du sud de l'Angleterre ; peu de personnes d'autres nationalités y émigreront : 281 Allemands à Nelson en 1843-1844, 100 Français à Akaroa en 1840, des Écossais (particulièrement de Glasgow et Édimbourg) en Otago... Moins de 2 % viendront d'Irlande[58].
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+ Au début les Māoris se lancent avec enthousiasme dans le commerce avec ceux qu'ils appelaient Pakeha, et de nombreux iwi (tribus) deviennent riches. Mais les conflits se multiplient avec l'augmentation du nombre de colons, pour aboutir aux guerres maories des années 1860 et 1870, qui provoquent la perte de beaucoup de terres par les Māoris. Le détail et l'interprétation de la colonisation européenne et de l'acquisition des terres māories demeurent aujourd'hui controversés. Globalement, la population māorie passera de 80 000 à 42 000 personnes entre les années 1840 et 1891[55].
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102
+ En 1854, le premier Parlement de Nouvelle-Zélande, établi par le Parlement du Royaume-Uni, à travers la New Zealand Constitution Act de 1852, conduit le pays vers une autonomie partielle, et vers la fin du siècle, elle sera entièrement autonome. Cette période verra une explosion démographique, puisqu'en 1870 la population pākehā atteindra 250 000 alors qu'en 1853 elle était de 30 000[59].
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104
+ En 1893, elle est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes après notamment une pétition signée par près d'un quart de la population féminine. La Nouvelle-Zélande devient un dominion indépendant en 1907 et le pays est entièrement souverain en 1947 lors de la ratification du Statut de Westminster de 1931 ; en pratique le Royaume-Uni avait cessé depuis longtemps de jouer un quelconque rôle dans la politique du pays. Plus la Nouvelle-Zélande devenait indépendante politiquement, plus elle le devenait aussi économiquement : dans les années 1890, la réfrigération dans le transport des produits commerciaux lui permet de baser toute son économie sur l'exportation de la viande et de produits laitiers vers le Royaume-Uni.
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+ La Nouvelle-Zélande est un membre enthousiaste de l'Empire colonial britannique, envoyant des hommes lutter dans la Seconde guerre des Boers et la Première et Seconde Guerre mondiale ; elle le soutient également lors de la crise du canal de Suez. Le pays fait partie de l'économie mondiale et souffre comme les autres pendant la Grande Dépression des années 1930. Cette dépression mène à l'élection du premier gouvernement travailliste, qui établit un État-providence et une économie protectionniste.
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+ La Nouvelle-Zélande entre dans une période de prospérité grandissante après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, certains problèmes sociaux se développent en même temps. Les Maoris commencent à migrer vers les villes et abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel : en 1936, 83 % habitaient en région rurale et 17 % en ville ; en 1986, les pourcentages étaient presque inversés avec 80 % des Maori en ville[55]. Le recensement de 2001 révèle que 20 % des Maori ne connaissent pas leur iwi d'origine, et beaucoup de ceux qui s'en souviennent ne connaissent pas leur hapu[55]. Privée d'attaches culturelles et familiales, isolée dans la pauvreté urbaine, la jeunesse maorie qui n'avait connu que la ville se rebella en créant et rejoignant des gangs[60], mais aussi des groupes culturels, de soutien et d'éducation sur la culture maorie pour accompagner tous ceux qui veulent se reconnecter avec leurs origines[61]. On construira des marae urbains ouverts à tous, Maori ou Pakeha[62].
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+ Le mouvement de protestation maori se forme, critiquant l'eurocentrisme et cherchant une meilleure reconnaissance de la culture maorie et du traité de Waitangi, qu'ils considéraient trahi[61]. En 1975 est créé le Tribunal de Waitangi, qui enquête dès 1985 sur les violations du traité. Comme dans les autres pays développés, les mœurs et le comportement politique changent pendant les années 1970 ; le commerce avec le Royaume-Uni est fragilisé par son adhésion à la Communauté européenne. De grands changements économiques et sociaux ont lieu dans les années 1980 sous le quatrième gouvernement travailliste, particulièrement par la politique du ministre des finances, Roger Douglas. Entre 1984 et 1990, la Nouvelle-Zélande, qui avait l'économie « la plus réglementée et la plus planifiée » de l'OCDE, devient « l'une des économies les moins règlementées au monde » : c'est la période des Rogernomics[63].
111
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112
+ Pendant les années 2000, l'économie de la Nouvelle-Zélande étant moins forte que celle de l'Australie et d'autres nations développées[64], on voit une fuite des cerveaux de jeunes Néo-Zélandais vers l'Australie en particulier (35 300 de septembre 2006 à septembre 2007[65]), mais aussi le Royaume-Uni et d'autres pays anglophones ; c'est également le cas des Maori[66]. Dans la même période, on a vu 13 579 Australiens migrer en Nouvelle-Zélande[65].
113
+ Ce phénomène est en passe de disparaître, la Nouvelle-Zélande jouissant depuis 2008 d'un taux de croissance supérieur à tous les autres pays anglo-saxons, dont les économies ont été plus durement touchées par la crise[réf. nécessaire].
114
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115
+ Un séisme d'une magnitude de 7,0 touche Christchurch le 4 septembre 2010, faisant deux blessés graves et endommageant deux maisons sur trois[67]. Ce séisme fragilise certains bâtiments qui se sont finalement écroulés le 22 février 2011, lors d'un nouveau séisme de magnitude 6,3 survenu dans la même ville et qui a fait au moins 148 morts[68] et environ 200 disparus.
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117
+ Le 26 mars 2016, plus de cinquante-six pour cent des électeurs néo-zélandais se sont opposés au changement du drapeau national de Nouvelle-Zélande
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+ Le 16 mars 2019, un terroriste australien écologiste d’extrême droite, Brenton Tarrant, attaque deux mosquées de la ville de Christchurch, tuant 50 personnes.
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121
+ La Nouvelle-Zélande est une démocratie parlementaire indépendante et officiellement une monarchie constitutionnelle. La monarque du Royaume-Uni, actuellement Élisabeth II, est la cheffe d'État en tant que monarque de Nouvelle-Zélande. En son absence, elle est représentée par un gouverneur général, poste occupé actuellement par Patsy Reddy. La reine « règne mais ne gouverne pas »[69] ; elle n'a aucune influence politique, sa fonction étant surtout symbolique[70].
122
+
123
+ Il n'y a pas de constitution écrite ; le Constitution Act 1986 est le principal document formel qui traite de la structure constitutionnelle du pays ; le premier Constitution Act date de 1852[71]. Le gouverneur général a le pouvoir de nommer et de limoger le Premier ministre et de dissoudre le Parlement. Il est également à la tête du Conseil exécutif (en), un comité formel constitué de tous les ministres de la Couronne. Les membres du Conseil doivent être membres du Parlement, et la plus grande partie sont au cabinet. Le cabinet est l'organe exécutif le plus haut placé ; il est dirigé par le Premier ministre, qui est également le leader parlementaire du parti ou de la coalition au pouvoir.
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125
+ Élisabeth II est reine de Nouvelle-Zélande.
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+ Patsy Reddy est la gouverneuse générale de Nouvelle-Zélande.
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+ Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande depuis 2017.
130
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131
+ La Première ministre est actuellement, depuis 2017, Jacinda Ardern, cheffe du Parti travailliste qui a remporté les élections législatives, mettant fin à neuf ans de domination du Parti national de John Key et Bill English. Le Parti travailliste gouverne en coalition avec Nouvelle-Zélande d'abord et le Parti vert[72].
132
+
133
+ Le Parlement de Nouvelle-Zélande n'a qu'une chambre, la Chambre des représentants, qui réunit normalement 120 députés[73]. L'ancienne chambre haute, le Conseil législatif, a été abolie en 1951. Les élections législatives se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 à la suite d'un référendum[73]. Les élections législatives de 2005 ont amené la création d'un siège supplémentaire (overhang) au Parlement, occupé par le Parti māori ; en effet, il a obtenu plus de sièges au scrutin par circonscription que son score au scrutin par liste lui en aurait donné (cf. le système de calcul en représentation proportionnelle mixte).
134
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135
+ Le tribunal supérieur est la Cour suprême de Nouvelle-Zélande, depuis le Supreme Court Act 2003, qui a aboli la possibilité d'appel au comité judiciaire du Conseil privé de Londres[74]. La présidente de la Cour suprême est Dame Sian Elias. Le système judiciaire inclut également la Haute Cour et la Cour d'appel (en) ainsi que des cours inférieures.
136
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137
+ Une des singularités du pays est que tous les postes de premier rang ont déjà été occupés par des femmes : les reines Victoria (1840-1901) puis Élisabeth II (depuis 1952) ; deux anciennes gouverneures générales, les Dames Catherine Tizard (1990-1996) et Silvia Cartwright (2001-2006) ; les Premiers ministres Jenny Shipley (1997-1999), Helen Clark (1999-2008) et Jacinda Ardern ; la présidente (speaker) de la Chambre des représentants Margaret Wilson (2005-2008) ; et la présidente (Chief Justice) de la Cour suprême, Dame Sian Elias (depuis 1999)[75]. La Nouvelle-Zélande est également le premier pays à avoir donné aux femmes le droit de vote, en 1893[73]. Au 30 novembre 2009, elle se positionne comme le 16e pays à la plus forte proportion de femmes parlementaires (41 députées sur 122 sièges à la Chambre des représentants, soit légèrement plus d'un tiers)[76].
138
+
139
+ Ce que l'on nomme le « Royaume de Nouvelle-Zélande » (Realm of New Zealand) inclut les îles Cook et Niue, autonomes, mais en association libre, Tokelau, et la dépendance de Ross (la revendication territoriale de la Nouvelle-Zélande en Antarctique).
140
+
141
+ Les premiers colons Européens divisèrent la Nouvelle-Zélande en provinces. Celles-ci furent abolies en 1876 pour que le gouvernement puisse être centralisé pour des raisons économiques. Ainsi, la Nouvelle-Zélande n'a pas de divisions administratives (provinces, États ou territoires), à part son administration territoriale. L'esprit des provinces persiste toutefois, avec une rivalité marquée lors des évènements sportifs et culturels. Depuis 1876 l'administration territoriale administre les régions de Nouvelle-Zélande. En 1989 le gouvernement a complètement réorganisé l'administration territoriale, implémentant la structure actuelle à deux niveaux de conseils régionaux et autorités territoriales. En 1991, le Resource Management Act 1991 remplace le Town and Country Planning Act comme législation principale pour l'administration territoriale[77].
142
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143
+ Aujourd'hui la Nouvelle-Zélande a douze conseils régionaux pour l'administration de l'environnement et l'infrastructure et soixante-treize autorités territoriales qui s'occupent des routes, des eaux usées, de la construction et d'autres sujets locaux. Les autorités territoriales comprennent seize conseils communaux, cinquante-sept conseils de district et le conseil du comté des îles Chatham. Quatre des conseils territoriaux (une ville et trois districts) et le conseil du comté des îles Chatham font aussi office de conseils régionaux et sont donc appelés autorités unitaires (en). Les districts d'autorités unitaires ne sont pas des subdivisions des conseils de district régionaux, et certains sont répartis sur plusieurs conseils régionaux.
144
+
145
+ Les régions sont : Northland, Auckland, Waikato, Baie de l'Abondance, Gisborne[78], Hawke's Bay, Taranaki, Manawatu-Wanganui, Wellington, Tasman[78], Marlborough[78], Nelson[78], West Coast, Canterbury, Otago, Southland, et les îles Chatham[78].
146
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147
+ Les îles Tokelau sont quant à elles dotées d'un statut spécial. L'archipel est donc qualifié de territoire.
148
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149
+ En tant que nation importante du Pacifique sud, la Nouvelle-Zélande travaille souvent avec plusieurs autres nations insulaires du Pacifique et continue son association politique avec les îles Cook et Niue. La Nouvelle-Zélande possède également la base antarctique Scott dans la dépendance de Ross. D'autres pays utilisent Christchurch et son aéroport pour ravitailler et soutenir leurs bases antarctiques, lui valant le surnom de « porte de l'Antarctique » (Gateway to Antarctica).
150
+
151
+ La Nouvelle-Zélande applique une politique développée sur les sujets touchant à l'écologie, les droits de l'homme et le libre-échange, particulièrement en agriculture.
152
+ Elle est membre des organisations géopolitiques suivantes : l'APEC, le Sommet de l'Asie orientale, le Commonwealth, l'OCDE, et les Nations unies. Elle a signé de nombreux accords de libre-échange, dont le plus important est le Closer Economic Relations avec l'Australie.
153
+
154
+ Pendant son premier siècle d'existence, la Nouvelle-Zélande s'alignait sur le Royaume-Uni en politique étrangère. Elle déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 ; le Premier ministre de l'époque, Michael Savage, proclama : « Où elle va, on va ; où elle est, nous sommes[79]. » Toutefois, la guerre finie, l'influence des États-Unis s'accroît ; en même temps la Nouvelle-Zélande commence à ressentir plus clairement son identité nationale. Elle signe le traité de l'ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) en 1951 et envoie des troupes participer aux guerres de Corée et du Viêt Nam. Le Royaume-Uni se replie de plus en plus sur l'Europe à la suite de la crise du canal de Suez. La Nouvelle-Zélande se voit ainsi forcée de développer de nouveaux marchés après que le Royaume-Uni a rejoint la Communauté européenne en 1973[80].
155
+
156
+ La Nouvelle-Zélande est traditionnellement proche des positions de l'Australie, dont la politique étrangère prenait une tendance historique similaire. De nombreuses îles dans le Pacifique, dont les Samoa, ont à leur tour suivi la direction de la Nouvelle-Zélande. L'influence américaine sur la Nouvelle-Zélande diminue après l'échec de la guerre du Viêt Nam. Les relations avec la France se sont détériorées à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior et des essais nucléaires dans l'océan Pacifique.
157
+
158
+ Le traité ANZUS prévoyait une coopération militaire complète entre la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les États-Unis, mais ce n'est plus le cas. En février 1985, la Nouvelle-Zélande refusa de donner accès à ses ports aux navires nucléaires ou transportant des armes nucléaires. Le pays devient territoire dénucléarisé en juin 1987, le premier État développé à le faire[81],[82],[83]. En 1986, les États-Unis annoncent la suspension de ses obligations définies par le traité avec la Nouvelle-Zélande. Le New Zealand Nuclear Free Zone, Disarmament, and Arms Control Act 1987 interdit l'installation d'armes nucléaires sur le territoire ainsi que l'entrée dans les eaux territoriales néo-zélandaises de navires nucléaires ou portant des armes nucléaires. Cette législation reste une source de controverse et forme la base du refus constant de la suspension du traité demandée par les États-Unis.
159
+
160
+ En plus des nombreuses guerres entre les iwi (tribus), et entre les colons britanniques et les iwi, la Nouvelle-Zélande a participé à la Seconde guerre des Boers, les Première et Seconde Guerres mondiales, la guerre de Corée, l'insurrection communiste malaise (et a envoyé des troupes et des avions dans le conflit qui en découla avec l'Indonésie), la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre d'Afghanistan, et a envoyé une unité d'ingénieurs militaires améliorer l'infrastructure irakienne pendant une année lors de la guerre d'Irak.
161
+
162
+ La New Zealand Defence Force comprend trois branches : la New Zealand Army, la Royal New Zealand Navy, et la Royal New Zealand Air Force. Le pays considère que ses besoins en défense nationale doivent être modestes ; il a démantelé ses capacités de combat aérien en 2001. La Nouvelle-Zélande a envoyé des troupes dans plusieurs missions de maintien de la paix récentes, tant régionales qu'internationales : à Chypre, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, au Sinaï, en Angola, au Cambodge, à la frontière Iran-Irak, à l'île Bougainville, au Timor oriental, et aux îles Salomon[84].
163
+
164
+ Le 21 octobre 2016, la population est estimée à 4 725 487 habitants[3].
165
+
166
+ Lors du recensement de 2006, tenu le 7 mars, Statistics New Zealand a trouvé 4 186 900 personnes habitant la Nouvelle-Zélande, dont 2 049 500 hommes et 2 137 400 femmes[85]. En décembre 2007, la population du pays augmentait d'une personne toutes les 10 minutes et 23 secondes : une naissance toutes les 8 minutes et 49 secondes, un décès toutes les 19 minutes et 35 secondes, et un immigrant toutes les 29 minutes et 26 secondes[86].
167
+
168
+ Environ 78 % de la population dit s'être identifié avec des groupes ethniques européens ; ils sont collectivement appelés Pakeha. Le terme se réfère aux Néo-Zélandais d'origine européenne, quoique des Maori l'emploient à propos de tous les non-Maori.
169
+
170
+ La plupart des Néo-Zélandais d'origine européenne ont des ancêtres britanniques ou irlandais, mais il y a eu une immigration importante des Pays-Bas, de Dalmatie[87], de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi qu'une immigration européenne indirecte par l'Australie, l'Afrique du Sud, et l'Amérique du Nord. Selon les prévisions du recensement de 2001, en 2021 les enfants d'origine européenne compteront pour 63 % de la population mineure, comparé avec 74 % en 2001[88].
171
+
172
+ Les Maori forment l'ethnie non européenne la plus importante, soit 14,6 % de la population lors du recensement de 2006. Les personnes peuvent s'identifier avec plus d'un groupe ethnique sur les recensements nationaux ; 53 % des Maori s'identifièrent comme uniquement d'origine maori[89].
173
+
174
+ Les personnes revendiquant des origines asiatiques forment 9,2 % de la population en 2006, une augmentation considérable depuis 2001, où ils étaient 6,6 %[90]. En outre, 6,9 % de la population dit avoir des origines polynésiennes non-maori, mélanésiennes ou micronésiennes, une augmentation de 0,4 % depuis 2001[91].
175
+
176
+ Les politiques d'immigration de la Nouvelle-Zélande sont relativement souples et accueillantes ; le gouvernement s'est engagé à augmenter la population d'un pour cent par an. Vingt-trois pour cent de la population est née à l'étranger, soit 879 543 personnes lors du recensement de 2006[92]. En 2004-2005, le service d'immigration du pays comptait accueillir 45 000 personnes, soit 1,5 % de la population. En première place des régions dont sont originaires les immigrants on trouve, ex æquo, l'Irlande/le Royaume-Uni et l'Asie, tous les deux à 28,6 % des immigrants[92]. Des Asiatiques, les Chinois sont les plus nombreux[92].
177
+
178
+ Une observation souvent faite sur la nature démographique de Nouvelle-Zélande est que le nombre des Néo-Zélandais est surpassé par le nombre de moutons. Vrai depuis le début de la colonisation, le rapport entre la population ovine et humaine est néanmoins passé de 20 à 6 moutons par personne[93].
179
+
180
+ L’avortement demeure normalement illégal, bien qu'il soit possible d'obtenir le droit d'interrompre une grossesse si celle-ci menace la santé physique ou psychologique de la personne[94].
181
+
182
+ D'après le recensement de 2013[95], le christianisme est la religion la plus répandue en Nouvelle-Zélande (48,01 % de la population)[96]. Dans le même temps la déchristianisation augmente, 41,92 % des habitants se déclarant désormais sans religion[96].
183
+
184
+ Les principales subdivisions chrétiennes sont le catholicisme (12,61 %), l'anglicanisme (11,79 %), le presbytérianisme (8,47 %) et le méthodisme ; on trouve également des personnes se reconnaissant dans le pentecôtisme et le baptisme. Il existe aussi des mormons et le mouvement syncrétiste de lointaine inspiration chrétienne Ratana trouve des fidèles parmi les Maoris. Parmi les religions non-chrétiennes les plus répandues, on trouve l'hindouisme (2,11 %), le bouddhisme (1,50 %) et l'islam (1,18 %)[96] et en moindre proportion des personnes de religion juive.
185
+
186
+ La religion ne joue pas un rôle important dans la politique : les partis ouvertement chrétiens (dont le Parti de l'héritage chrétien de Nouvelle-Zélande et Destiny) sont peu populaires. Les opinions religieuses des dirigeants politiques, quoique généralement connues, sont considérées comme étant de nature privée et la franc-maçonnerie a une forte influence depuis la fin du XIXe siècle.
187
+
188
+ La première langue nationale du pays est l'anglais, suivi du langage māori en deuxième place et enfin, de la langue des signes.
189
+
190
+ Après la Seconde Guerre mondiale, les Māoris sont dissuadés de parler le maori, le reléguant au rang de langue communautaire parlée que dans quelques régions éloignées. Depuis les années 1970, il connait un processus de revitalisation[97], et est l'une des langues officielles du pays depuis 1987. En 2018, le maori était parlé par 3,7 % de la population[98].
191
+
192
+ Il existe aujourd'hui des écoles d'immersion linguistique maorie et deux chaînes de télévision qui diffusent principalement en maori. Dans de nombreux endroits, les noms maoris et anglais sont officiellement reconnus.
193
+
194
+ La Nouvelle-Zélande est un pays industrialisé avec un PIB de 185,8 milliards de dollars américains en 2013. Le niveau de vie est élevé, avec un PIB par personne de 41 555,75 dollars américains en 2013. Elle est principalement un pays d'exportation, en 2013 elle exporte pour 26 746 200 000 $ en produit agricole[99].
195
+
196
+ La Nouvelle-Zélande est le deuxième pays de l'OCDE où les inégalités de revenu ont le plus augmenté depuis la seconde moitié des années 1980[100].
197
+
198
+ Le secteur tertiaire est le secteur le plus important de l'économie néo-zélandaise (68,8 % du PIB), suivi du secteur secondaire (26,9 %) et du secteur primaire (4,3 %)[12].
199
+
200
+ La Nouvelle-Zélande est un pays très dépendant de son commerce extérieur, particulièrement dans le domaine de l'agriculture. Les exportations comptent pour environ 24 % de sa production[12], ce qui est relativement élevé (ce rapport est d'environ 50 % pour plusieurs petits pays européens)[101]. Ceci la rend sensible aux cours internationaux des produits et l'expose aux récessions économiques. Ses principales exportations concernent l'agriculture, l'horticulture, la pêche et l'industrie forestière, qui représentent à elles seules environ la moitié des exportations. Elle exporte principalement à l'Australie (20,5 %), aux États-Unis (13,1 %), au Japon (10,3 %), à la Chine (5,4 %), et au Royaume-Uni (4,9 %)[12].
201
+
202
+ Le tourisme joue un rôle important dans l'économie néo-zélandaise, soit 12,8 milliards de dollars au PIB du pays et presque 200 000 personnes à temps plein, soit 9,9 % de la population active du pays[102]. Le ministère du tourisme de la Nouvelle-Zélande prévoit une augmentation de 4 % du nombre de touristes dans les six années à venir[103][Quand ?].
203
+
204
+ Les 30 chambres de commerce de Nouvelle-Zélande, pour leur part, regroupent près de 22 000 membres actifs, au niveau local et international. Leur rôle est d'inspirer et d'influencer les entreprises et les conduire à la réussite. De plus, elles favorisent, soutiennent et encouragent une croissance économique durable et rentable. Enfin ces chambres sont divisées en 4 pôles : le nord, le centre, le canterbury et le sud[104][source insuffisante].
205
+
206
+ En 2006, le revenu médian des ménages néo-zélandais (corrigé en parité de pouvoir d'achat) était inférieur de 17 % à celui des ménages américains[105]. Depuis 2000, ce revenu a nettement augmenté, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ayant largement échappé à la récession économique du début des années 2000 qui a affecté la plupart des autres pays avancés. Cette croissance du revenu médian, couplée avec sa décroissance aux États-Unis, a entraîné un rétrécissement sensible de l'écart entre les deux pays.
207
+
208
+ Malgré un PIB par habitant moins élevé que dans d'autres pays développés, les Néo-Zélandais sont plus satisfaits de leur vie. La Nouvelle-Zélande a été classée 7e sur l'indice de développement humain de 2010[116] et 15e sur l'indice de qualité de vie 2005 du magazine The Economist[117]. Le pays a également été classé premier en satisfaction de vie et cinquième sur l'indice général de prospérité 2007 du Legatum Institute[118],[119]. Le sondage 2007 sur les meilleures villes du monde pour y vivre de Mercer classe Auckland, en 5e position et Wellington en 12e[120].
209
+
210
+ Les Néo-Zélandais ont historiquement profité d'un niveau de vie élevé basé sur les relations privilégiées avec le Royaume-Uni, et du marché commercial stable qui en découlait. L'économie néo-zélandaise était bâtie sur une gamme restreinte de produits primaires, dont la laine, la viande et les produits laitiers. La forte demande de ces produits permit de longues périodes de prospérité économique, notamment lors du boom de l'industrie lainière de 1951.
211
+
212
+ Toutefois, l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne en 1973 met un terme à ses relations économiques étroites. Pendant les années 1970, d'autres facteurs, dont les chocs pétroliers, réduisent la vitalité de l'économie néo-zélandaise, qui était parvenue à dépasser le niveau de vie de l'Australie et de l'Europe occidentale[121]. Ces évènements aboutissent à une longue et grave crise économique, plaçant le niveau de vie des Néo-Zélandais au-dessous de ceux de l'Australie et de l'Europe occidentale, si bien qu'en 1982, la Nouvelle-Zélande avait le PIB par personne le moins élevé de tous les pays développés sondés par la Banque mondiale[122].
213
+
214
+ Depuis 1984, plusieurs gouvernements ont opéré d'importantes réformes structurelles, transformant l'économie protectionniste et régulée en une économie libéralisée et adoptant le libre-échange. Ces changements sont connus sous le nom de Rogernomics et Ruthanasia d'après les ministres de l'économie de l'époque, Roger Douglas et Ruth Richardson. La récession induite par le krach d'octobre 1987 couplée au choc des réformes entraîne une hausse du chômage dans le pays, qui atteint 10 % de la population active au début des années 1990. Les réformes réalisées et un contexte économique régional très favorable permettent à l'économie de se remettre rapidement durant les années 1990, avec un taux de chômage qui devient le second plus faible des vingt-sept pays « riches » de l'OCDE (3,5 % en septembre 2007)[123],[124]. Cependant, le PIB par habitant recule de 10 % par rapport à la moyenne de l’OCDE dans les années 1990[125] et la pauvreté augmente[126].
215
+
216
+ Les objectifs du gouvernement actuel en matière d'économie sont de continuer à faire des accords de libre-échange et de créer une économie du savoir. En 2004, il ouvre des pourparlers pour une zone de libre-échange avec la Chine, devenant ainsi l'un des premiers pays à le faire. Les défis économiques actuels de la Nouvelle-Zélande sont un déficit de balance courante de 8,2 % du PIB[127], le lent développement des exportations non-alimentaires et la croissance lente de la productivité. La Nouvelle-Zélande a subi des « fuites des cerveaux » depuis les années 1970[128] où les jeunes diplômés partaient, souvent de manière définitive, travailler en Australie, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le « style de vie kiwi » et la famille ou whanau sont des facteurs qui incitent certains au retour, tandis que des considérations économiques, culturelles et de carrière personnelle en poussent d'autres à partir et ne pas revenir[129]. On constate également une augmentation de jeunes diplômés étrangers venant de pays en développement et qui s'installent de manière permanente en Nouvelle-Zélande[130].
217
+
218
+ La situation économique de la Nouvelle-Zélande devrait évoluer considérablement dans les années à venir à la suite du traité que son gouvernement a signé avec la Chine sur le libre-échange le 7 avril 2008.
219
+
220
+ Cet accord est le plus important du genre signé entre la Chine et un pays du monde occidental.
221
+
222
+ Le traité libéralise et facilite les échanges de biens et services, il va permettre d'améliorer l'environnement des entreprises et favoriser la coopération entre les deux pays dans un large éventail de secteurs économiques.
223
+
224
+ Il a soulevé nombre de polémiques, critiqué en particulier par le Parti vert d'Aotearoa Nouvelle-Zélande et le Parti māori[131],[132] sur le résultat attendu (essor de l'économie néo zélandaise permettant au pays d'acquérir une nouvelle indépendance face aux États-Unis ou à l'Australie).
225
+
226
+ Des dizaines de milliardaires et multimillionnaires américains se font construire des bunkers en Nouvelle-Zélande par crainte d'un phénomène apocalyptique ou d'une révolte sociale[133]
227
+
228
+ L'agriculture a été et reste l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande[134]. Dans l'année allant de juin 2006 à juin 2007, les produits laitiers comptaient pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars. La viande comptait 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %.
229
+
230
+ Environ un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). La laine, autrefois l'exportation la plus importante dominant l'économie, est moins importante depuis les années 1960 et la baisse des prix ; aujourd'hui la moitié des exportations de viande, qui compte un dixième des exportations totales, sont de viande ovine. Les élevages de mouton sont principalement situés dans la région de Canterbury[134]. Le bétail est rarement logé à l'intérieur d'édifices, étant généralement laissé dans les pâturages, où on peut leur apporter du foin et d'autres denrées en complément, particulièrement en hiver. La période de croissance de l'herbe varie selon la saison, la région et le climat, mais est généralement de 8 à 12 mois. Le bétail est également maintenu dans des enclos, avec clôture électrique, autour de la ferme. La naissance des agneaux et des veaux est planifiée pour se produire au printemps, profitant de la repousse de l'herbe.
231
+
232
+ Dans les années 1970, on essaya de diversifier l'agriculture, menant à l'établissement d'élevages de cerf, chèvre et porc ; dans les années 1990 l'élevage de chèvre et de porc décline ; le cerf est élevé surtout dans le Canterbury et le Southland. L'élevage de poule est important au niveau national. En 2000, il y eut 5 000 fermes d'apiculture produisant en tout 9 000 tonnes de miel[134].
233
+
234
+ En ce qui concerne les plantes utiles, le blé et l'orge dominent le marché national ; ils sont cultivés surtout au Canterbury. Parmi les fruits les plus importants on trouve la pomme (particulièrement dans Hawke's Bay), le kiwi (Baie de l'Abondance), le raisin et les avocats (Bay of Plenty et Northland). La viticulture devient de plus en plus importante, les régions pionnières étant Marlborough, Hawke's Bay et Gisborne. En 2001 il existait 382 vignobles, dont les exportations atteignirent 200 millions de dollars[134].
235
+
236
+ Une grande part de la culture contemporaine néo-zélandaise a des racines britanniques, mais cette culture « kiwi » a également vu des apports des cultures américaine, australienne et maori, avec d'autres cultures européennes et asiatiques et polynésiennes non-maori. De grandes fêtes sont tenues chaque année à Auckland et Wellington pour fêter Divali et le Nouvel An chinois, ainsi que le plus grand festival polynésien du monde, Pasifika Festival (en)[135]. Les liens culturels entre la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni et l'Irlande sont maintenus par une langue commune et une migration constante entre ces pays, particulièrement en ce qui concerne les étudiants néo-zélandais passant une année à l'étranger lors de leurs études universitaires. La musique et la cuisine de la Nouvelle-Zélande sont similaires à celles du Royaume-Uni et des États-Unis, quoiqu'avec des détails spécifiques du Pacifique. C'est également le cas en gastronomie, où le pays a toutefois plusieurs plats connus, dont la pavlova et le biscuit ANZAC, des desserts, et la soupe de kumara (une espèce de patate douce).
237
+
238
+ La culture maori a considérablement changé depuis l'arrivée des Européens, en particulier depuis l'introduction du christianisme au début du XIXe siècle, qui changea profondément jusqu'à la vie de tous les jours. Toutefois, la perception que les Maori vivent aujourd'hui comme les Pakeha n'est que superficielle. La culture maori est en effet très différente, par exemple en ce qui concerne les marae et leur rôle dans la vie communale et familiale. Comme autrefois, on fait des karakia (prières) pour s'assurer du succès d'un projet, mais aujourd'hui ce sont généralement des prières chrétiennes. Les Maori considèrent encore leur allégeance aux groupes tribaux comme une part essentielle de leur identité ; c'est ainsi que les liens de parenté maori ressemblent à ceux des autres cultures polynésiennes.
239
+
240
+ Les arts, chants et danses traditionnels redeviennent populaires à partir de la fin du XXe siècle, particulièrement le kapa haka (chant et danse), la gravure sur bois et le tissage. L'architecture maori connaît également une hausse de popularité. Les Maori maintiennent également leurs liens avec la Polynésie, comme en atteste la popularité grandissante de waka ama (courses de waka), aujourd'hui un sport international impliquant des équipes de tout le Pacifique.
241
+
242
+ Le tatouage maori[136] (ta moko) a traversé les époques. Grâce à la beauté et à la symbolique de ses motifs, il s'est popularisé en dehors des frontières de la Nouvelle-Zélande. À l'origine, c'était le visage qui était au centre de l'art du tatouage maori, aujourd'hui, ces motifs spiralés sont systématiquement tatoués sur le corps.
243
+
244
+ L'usage du reo māori, autrefois limité à des régions isolées dans l'après-guerre, voit une certaine renaissance, en partie grâce aux écoles d'immersion complète en langue maorie et la chaîne de télévision Māori Television.
245
+
246
+ L'industrie cinématographique a débuté au cours des années 1920, mais ce n'est qu'à partir des années 1970 qu'apparaît un authentique cinéma néo-zélandais[137]. Des films tels que Sleeping Dogs et Goodbye Pork Pie connaissent un immense succès et lancèrent les carrières de Sam Neill, Geoff Murphy et Roger Donaldson. Au début des années 1990, plusieurs films néo-zélandais eurent une immense audience internationale et emportèrent plusieurs prix prestigieux : La Leçon de piano de Jane Campion (Oscar, Palme d'or), L'Âme des guerriers de Lee Tamahori, et Créatures célestes de Peter Jackson. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, celui-ci mettra en scène la trilogie du Seigneur des anneaux (Oscar du meilleur film et plusieurs autres) en Nouvelle-Zélande, son pays natal, utilisant des acteurs et une équipe presque entièrement néo-zélandaise. Les lieux du tournage sont aujourd'hui très fréquentés par les touristes. Beaucoup de productions non-néo-zélandaises ont également été filmées dans le pays, que ce soit pour Hollywood ou Bollywood.
247
+
248
+ Les médias de Nouvelle-Zélande sont dominés par quelques entreprises, la plupart étrangères. Le Broadcasting Standards Authority et le New Zealand Press Council peuvent faire des enquêtes à la suite d'allégations de non-neutralité et d'inexactitude dans la presse et à la télévision. Ceci, combiné aux dures lois contre la diffamation, font que les médias néo-zélandaises sont plutôt modérés et impartiaux. La télévision néo-zélandaise est dominée par des émissions américaines, avec des émissions australiennes et néo-zélandaises.
249
+
250
+ Parmi les symboles de la Nouvelle-Zélande (non officiels, puisque le gouvernement n'en a pas désigné), on trouve le koru (Cyathea dealbata, une fougère utilisée pour le logo des All Blacks), le kiwi, un arbre appelé « pōhutukawa rouge » (Metrosideros excelsa) et le « kōwhai jaune » (Sophora)[2].
251
+
252
+ Tous les 6 février et ce depuis 1840, les Néo-zélandais célèbrent la nation[138],[139].
253
+
254
+ Célébré le 25 décembre, Noël c'est comme ailleurs avec le père Noël, mais ce dernier est souvent représenté en tenue estivale. En Nouvelle-Zélande, Noël s'accompagne d'un repas constitué de dinde traditionnelle mais aussi de différentes viandes cuites au barbecue accompagnées de frites, salades et de patates douces. Le repas traditionnel est une cuisse de jambon. Enfin le dessert des fêtes est le pavlova[140],[141],[142].
255
+
256
+ Le 1er juin, les Néo-Zélandais célèbrent l'anniversaire officiel de la reine même si cette date ne correspond pas à la date réelle de son anniversaire[143],[144].
257
+
258
+ La Nouvelle-Zélande célèbre tous les 25 avril la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale[145].
259
+
260
+ Le sport joue un rôle majeur dans la culture néo-zélandaise, particulièrement le rugby à XV. Parmi les autres sports très populaires, on trouve le cricket, le football, le rugby à XIII, le basket-ball, le netball et le boulingrin, ainsi que le golf, le tennis, le cyclisme, le hockey sur gazon, le ski, le snowboard, le softball et plusieurs sports nautiques, dont le surf, le nautisme, le kayak, le surf lifesaving et l'aviron[146],[147]. Elle est également reconnue pour son bon ratio médailles-population aux Jeux olympiques et du Commonwealth.
261
+
262
+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise[148],[147]. Survivance des luttes ancestrales des peuples des îles du Pacifique, des danses guerrières traditionnelles maoris, ou haka, sont exécutées avant chaque match.
263
+ L'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV, surnommée « All Blacks », a les meilleures statistiques de victoires des équipes nationales à travers le monde. Elle accueille en 1987 la première Coupe du monde de rugby à XV, qu'elle remporte, et la septième en 2011, qu'elle remporte aussi. L'équipe nationale de Nouvelle-Zélande réalise même le premier doublé en gagnant la Coupe du monde suivante, qui se déroule en Grande-Bretagne.
264
+
265
+ Le cricket est considéré comme le principal sport estival de la Nouvelle-Zélande[149] et l'équipe de Nouvelle-Zélande de cricket (surnommée les Black Caps), est dans les toutes meilleures équipes du monde dans les deux formes du jeu, test cricket et One-day International. Elle accueille, en association avec l'Australie, la Coupe du monde de cricket en 2015.
266
+
267
+ La Nouvelle-Zélande est également l'une des nations les plus performantes dans le domaine de la voile, particulièrement dans les courses autour du monde et de longue distance. Emirates Team New Zealand a gagné la Coupe de l'America en 1995, 2000 et 2017[150].
268
+
269
+ Le netball est le principal sport féminin : l'équipe nationale, les Silver Ferns, a été plusieurs fois championne du monde. En équitation, on connaît surtout Mark Todd, dit le « Cavalier du Siècle ». Parmi les autres personnalités du sport néo-zélandais, on trouve Sir Richard Hadlee (cricket), Jonah Lomu (rugby à XV), Sir Peter Blake (nautisme), Michael Campbell (golf) et Valerie Adams (athlétisme).
270
+
271
+ La Nouvelle-Zélande est considérée par certains comme une destination de sport extrême et tourisme d'aventure. Sa réputation en sport extrême vient de l'établissement de la première organisation de saut à l'élastique du monde, sur le pont de Kawarau près de Queenstown dans l'île du Sud en 1986. Le zorbing est un sport extrême originaire du pays.
272
+
273
+ La Nouvelle-Zélande a pour codes :
274
+
275
+ Sur les autres projets Wikimedia :
276
+
277
+ Australasie
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279
+ Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
280
+
281
+ Mélanésie
282
+
283
+ Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
284
+
285
+ Micronésie
286
+
287
+ Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
288
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289
+ Polynésie
290
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+ Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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+ Le Moyen-Orient (en arabe الشرق الأوسط Al-Sharq Al-awsat, en persan خاور ميانه, en turc Orta Doğu ou Orta Şark, en kurde Rojhilata Navîn, en hébreu המזרח התיכון) est une expression d'origine occidentale qui désigne, pour les occidentaux, une région comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part et le Pakistan d'autre part. Le Moyen-Orient est l'Asie de l'Ouest et l'Égypte. Proche-Orient et Moyen-Orient ne désignent pas deux espaces géographiques clairement séparés, comme si, en allant vers l'est, on voyait se succéder le Proche-Orient et le Moyen-Orient avant d'atteindre l'Extrême-Orient. Ces termes désignent un même espace défini, au tournant des XIXe et XXe siècles, par le Foreign Office britannique comme le Middle East, et par le Quai d'Orsay français comme le Proche-Orient.
4
+
5
+ L'espace concerné comprend au moins le Croissant fertile (Jordanie, Irak, Israël, Palestine, Syrie, Turquie et Liban), la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et la vallée du Nil (Égypte). On y ajoute parfois la République islamique d'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan (héritage de la définition héritée de l'Empire britannique). Les États-Unis n'hésitent pas à y inclure les États du Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie, Mauritanie, Libye), comme le montre le projet de « Grand Moyen-Orient »[1].
6
+
7
+ Cet espace abrite plusieurs groupes culturels et ethniques, incluant la culture perse, turque, arabe, kurde et juive. Les trois principaux groupes linguistiques sont les langues iraniennes, les langues turques et les langues sémitiques (dont l'arabe, l'amharique et l'hébreu). La définition du Moyen-Orient, à la fois établie dans les livres de référence et communément utilisée, définit la région comme « les nations de l'Asie du Sud-Ouest, de l'Iran à l'Égypte ». En conséquence, l'Égypte, avec sa péninsule du Sinaï en Asie, est habituellement considérée comme faisant partie du Moyen-Orient.
8
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9
+ Cette expression a été employée pour la première fois par le théoricien militaire américain Alfred Mahan en 1902[Note 1].
10
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11
+ Le qualificatif de « Moyen » a entraîné certaines confusions au-delà du problème actuel de définition de l'espace situé entre le monde indien et l'Europe. Avant la Première Guerre mondiale, Near East (Proche-Orient) était utilisé en anglais pour parler des Balkans et de l'Empire ottoman, tandis que le terme Middle East (« Moyen-Orient ») faisait référence à l'Iran, l'Afghanistan, le Turkménistan et le Caucase. En revanche, Far East (traduit à peu près par « Extrême-Orient ») faisait référence aux pays de l'Asie de l'Est, à la Chine, au Japon, à la Corée, à Taïwan, etc.
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13
+ Avec la disparition de l'Empire ottoman en 1918 et l'irruption des États-Unis sur la scène européenne en 1917, le terme de Near East avait largement été écarté de l'usage courant (vu de Washington, Istanbul ou Beyrouth n'ont rien de « proche »), tandis que Middle East était appliqué aux nouveaux États du monde islamique. Cependant, l'usage de Near East était maintenu dans plusieurs disciplines universitaires, dont l'archéologie et l'histoire ancienne, là où il décrivait un espace identique à celui désigné par le terme Middle East ; auparavant, il n'était pas utilisé par ces disciplines. Ce terme est venu quand la France et le Royaume-Uni l'ont adopté lors de l'obtention du mandat de la Société des Nations d'administrer les terres allemandes et ottomanes après la Première Guerre mondiale.
14
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15
+ Les Français, en particulier les universitaires et certains journaux comme Le Monde, ont gardé l'habitude de distinguer un Proche-Orient méditerranéen et un Moyen-Orient général (à l'anglaise) ou plus restreint autour du golfe Persique.
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17
+ Par certains côtés, l'ambiguïté du terme « Moyen-Orient » est un avantage, puisqu'il peut être utilisé dans des cultures et des circonstances politiques différentes. Cette ambiguïté gêne certains géographes, qui, cependant, ont essayé de populariser « Asie du Sud-Ouest » comme alternative (Southwest Asia), bien que cela n'ait eu que peu de succès. D'autres ont fait leur apparition comme « Asie de l'Ouest » (West Asia), lequel est devenu le terme d'usage en Inde, à la fois par le gouvernement et les médias.
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+ Le « monde arabe » est utilisé dans certains contextes, mais exclut les populations telles que les Turcs, les Israéliens, les Iraniens et les Kurdes qui ne sont pas arabes.
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+ Le « Moyen-Orient – Afrique du Nord » (Middle East-North Africa [MENA]), qui est parfois utilisé comprend la zone allant du Maroc à l'Iran. Le terme similaire le plus répandu est le « Grand Moyen-Orient » (Greater Middle East). Il est parfois utilisé, bien qu'il soit si vague qu'il n'est pas toujours utile. Il correspond à une histoire commune des empires et des civilisations incluant la civilisation gréco-romaine méditerranéenne et les Perses aussi bien que la vaste civilisation arabe et les premières régions dans lesquelles les Turcs musulmans se sont installés. Cela peut comprendre l'Afrique du Nord et la Turquie jusqu'à l'Ouest du Pakistan et l'Est de l'Afghanistan.
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+ Le Moyen-Orient correspond à la zone géographique[2] comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée : le bassin Levantin, à l'ouest ; la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part, le Pakistan et l'Afghanistan d'autre part, à l'est ; les frontières de la Turquie et de l'Iran avec les pays du Caucase, ainsi que de la Turquie avec la Bulgarie et la Grèce au nord ; les frontières respectivement terrestres de l'Égypte et maritimes du Yémen et d'Oman au sud. Le Moyen-Orient s'étend donc à la fois en Asie, sur les plateaux iranien et anatolien et sur l'ensemble de la péninsule Arabique ; en Europe, avec la partie européenne de la Turquie : la Thrace orientale et en Afrique avec la partie africaine de l'Égypte.
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+ Cet espace de plus de 7 millions de km2 regroupe différentes civilisations qui se sont développées au cours des siècles ; parmi elles, les Arabes, Perses et Turcs et kurde forment les groupes ethniques les plus importants présents dans la région[3]. Ce critère ne permet cependant pas de tracer de délimitations puisque l'on retrouve ces civilisations bien au-delà des frontières des nations moyen-orientales : les Arabes sont également présents dans toute la partie nord de l'Afrique, les Perses, jusqu'au sous-continent indien et les Turcs, en Asie centrale.
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27
+ Le Moyen-Orient n'est pas non plus uni politiquement ou culturellement, les structures supra-étatiques, regroupés autour de centres d'intérêt divers (pétrole, commerce, religion, etc.) n'ont qu'une influence limitée et s'étendent souvent au-delà de la région[4].
28
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+ Selon les données éparses récoltées sur la base de divers recensements réalisés par les États de la région (sur plusieurs années), la croissance démographique est élevée : de près de 2 % par an en moyenne avec une fécondité moyenne de 3,4 enfants par femme pour une moyenne mondiale de 2,7 et une espérance de vie est de 69 ans[5]. La religion majoritaire est l'islam dans sa branche sunnite et des foyers importants du courant chiite sont présents notamment en Irak et en Iran. Dans une moindre mesure, on retrouve des chrétiens (principalement au Liban à près de 45 % et à Chypre), des juifs en Israël et d'autres religions : bahaïs, zoroastriens, protestants, etc.
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+ Les États du Moyen-Orient peuvent être répartis selon leur position géographique :
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+ Trois villes du Moyen-Orient regroupent plus de dix millions d'habitants; il s'agit d'Istanbul, du Caire, et de Téhéran[6].
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+ Trois autres villes ont recensé des populations entre quatre et sept millions d'habitants : Bagdad, Ankara et Alexandrie[6] et onze villes moins importantes comptent une population de plus d'un million d'habitants. La majorité de ces agglomérations enregistrent une croissance annuelle de leur population supérieure à 2 %.
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+
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+ Cliquez sur une image pour l'agrandir, ou survolez-la pour afficher sa légende.
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+ Quartier résidentiel d'Al-Khuwair à Mascate, la capitale d'Oman.
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+ Jérusalem, le Dôme du Rocher, l'Esplanade des mosquées, le Mur des Lamentations, le Saint-Sépulcre...
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+ Le Burj Al Arab et la Dubaï Marina aux ÉAU.
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+ Quartier de Levent, en plein développement dans la périphérie d'Istanbul.
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+ La marina d'Eilat, cité balnéaire dans le golfe d'Aqaba.
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+ Port de Limassol, dans la partie européenne de l'île de Chypre.
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+ L'université du Caire, située à Gizeh, face à la vieille ville.
52
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+ Dessin d'Ispahan, l'ancienne capitale des Séfévides.
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+ Vue de la baie de Doha au Qatar.
56
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+ Le terme de Moyen-Orient définit une aire culturelle, donc il ne délimite pas de frontières précises. Généralement, on inclut les civilisations arabe, turque, perse, kurde et des minorités régionales telles que les juifs ou les chypriotes.
58
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+ Les pays africains comme ceux du Maghreb — l'Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie — ou d'autres comme le Soudan, la Mauritanie et ceux de la Corne africaine — la Somalie, l'Éthiopie, l'Érythrée et Djibouti — sont liés au Moyen-Orient du fait de leurs fortes associations culturelles, historiques et commerciales avec cette région. Chypre, bien que géographiquement périphérique ou proche du Moyen-Orient, se considère elle-même comme faisant culturellement partie de l'Europe. L'Iran est la frontière est.
60
+
61
+ C'est le lieu de naissance et le centre spirituel des religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme, l'islam, la babisme et le bahaïsme. De nombreuses civilisations et nations (seldjoukides, arabes, ottomans…) ont vu le jour autour du Croissant fertile, qui constitue la première zone peuplée au Moyen-Orient et probablement la région originelle de l'agriculture de l'Eurafrasie[7].
62
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+ De très nombreuses cultures se sont croisées au fil des siècles ; indigènes, tels que les Perses ou les Arabes ; mais également étrangères, tels que les Grecs d'Alexandre de Macédoine, les croisés ou les colons européens à partir du XIXe siècle.
64
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+ Au début du XXe siècle, la découverte de quantités considérables de pétrole (plus de la moitié des réserves mondiales de pétrole se trouvent dans le sous-sol du Moyen-Orient) a placé le Moyen-Orient au cœur de la géopolitique mondiale du pétrole et permit le développement des Émirats pétroliers (Émirats arabes unis, Qatar…). Cet espace est aussi témoin de guerres d'ordre territorial (conflit israélo-arabe, guerre Iran-Irak) et de nombreuses tensions liées directement et indirectement à l'extraction du pétrole et des matières premières dans la région (guerre du Golfe).
66
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+ En novembre 1959, les troupes britanniques, françaises et israéliennes menèrent une guerre contre l'Egypte suite à la nationalisation du canal de Suez. Les États-Unis profitèrent des problèmes financiers du Royaume-Uni pour condamner l'opération et supplanter Londres comme puissance dominante au Moyen Orient, alors qu’une vague d'agitation antibritannique gagnait toute la région. Celle-ci aboutie en 1958 au renversement de la monarchie irakienne, soutenue par les Britanniques. Les États-Unis poursuivirent la politique britannique en s'appuyant sur des régimes alliés (Arabie saoudite, Turquie, Jordanie, Israël, etc. Ils fournirent à Israël plus d'aide qu'à aucun autre État au monde et favorisèrent des changements de régime dans certains pays, notamment en Iran lors de l'opération Ajax[8].
68
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+ Le Moyen-Orient demeure toujours un espace de tensions (parfois appelé « poudrière du Moyen-Orient »[9]) mais qui a vu se développer les relations entre ses nations constituantes au cours des 50 dernières années (OPAEP, Ligue arabe, Grande zone arabe de libre-échange , etc.).
70
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71
+ Si la production et l'exportation de pétrole constitue toujours largement, la première source de richesse du Moyen-Orient, elle ne doit pas occulter le fait que d'autres sources de richesses ont permis le développement de certains pays sans engendrer de dépendance vis-à-vis de l'or noir. Des pays comme Israël, le Liban ou Chypre ont ainsi appuyé leur développement sur d'autres activités telles que le commerce, l'agriculture, les matières premières. D'autre part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds privés et publics arabes dans la finance et l'économie internationale.
72
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73
+ Pour la majorité des pays de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l'étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. À titre d'exemple, 45 % des recettes publiques de l'Arabie saoudite, 55 % de son PIB et 90 % de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l'exploitation de ses gisements pétroliers.
74
+
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+ Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des efforts pour diversifier leur économie[10], Abu Dhabi Investment Authority est aujourd'hui le plus gros fonds souverain mondial ; il gère 875 milliards de dollars et est chargée d'investir les revenus pétroliers de l'émirat d'Abu Dhabi à travers le monde pour les faire fructifier.
76
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77
+ D'autres pays arabes ont également choisis de réinvestir leurs revenus pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « Palm Islands », le Burj Khalifa ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux visent à développer des activités non-dépendante du pétrole et à préparer les pays du golfe à l'après pétrole[11] ; les placements et les investissements réalisés représentent une rente et une occasion de développer les activités tertiaires au sein des pays développés et ouverts aux étrangers de la péninsule Arabique (Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar).
78
+
79
+ La Turquie, l'Égypte, Israël et Chypre bénéficient de facteurs favorables au développement du tourisme en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord, les sites touristiques, culturels et historiques, l'héliotropisme et les investissements réalisés pour développer les activités touristiques ont permis de rendre cette région parmi les plus attractive de la planète.
80
+
81
+ L'agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l'emploi de la population active de certains pays moyen-orientaux ; le Croissant fertile (Irak, Syrie, Liban), le Nil en Égypte, ou encore le développement des kibboutzim et moshavim en Israël ont permis d'assurer la sécurité alimentaire nécessaire au développement économique des pays méditerranéens ; avant de développer les activités de services[Note 2].
82
+
83
+ Les activités commerciales et financières ont également pris un essor important, grâce aux voies de navigations aisément contrôlables (mer de Marmara en Turquie et canal de Suez[Note 3] en Égypte) et à l'importance des activités d'import-export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d'Asie de l'Est, d'Asie du Sud-Est, d'Inde et du Moyen-Orient et à destination de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord.
84
+
85
+ Les inégalités de revenus sont très élevées au Moyen-Orient. En 2016, les 10 % les plus riches disposaient de 63 % des revenus nationaux[12].
86
+
87
+ La religion au Moyen-Orient est considérée comme très importante dans la majorité des civilisations qui peuplent cette région de l’Asie. Mais au-delà des trois grandes religions monothéistes et de leurs confessions respectives issues de la tradition abrahamique, de nombreuses autres religions se sont développées depuis l’Antiquité dont certaines sont encore pratiquées au XXIe siècle. Le Moyen-Orient constitue le berceau de religions pratiquées par plus de 3 milliards de personnes sur la planète, il est donc très important d'un point de vue historique et culturel et son rôle de carrefour des civilisations entre Asie, Afrique et Europe attire chaque année de nombreux fidèles en pèlerinage. Étroitement mêlée à la politique, la religion est aussi un des facteurs les plus structurants de la géopolitique du Moyen-Orient au XXIe siècle.
88
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89
+ Les cinq langues les plus parlées sont l'arabe, le persan, le turc, le kurde et l'hébreu[13]. L'arabe et l'hébreu représentent la famille des langues afro-asiatiques. Le persan et le kurde appartiennent à la famille des langues indo-européennes. Le Turc appartient à la famille des langues turques. Environ 20 langues minoritaires sont également parlées au Moyen-Orient.
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+ Environ 400 000 élèves étudient dans les établissements catholiques francophones au Moyen-Orient[14].
92
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+ Le Moyen-Orient est au carrefour de cultures parmi les plus anciennes et les plus développées au monde. Que ce soit la culture des populations arabes, turques, perses, kurdes, juives ou encore, celle du judaïsme, du christianisme et de l'islam, leur sécularité a conduit à leur formidable développement qui représente aujourd'hui un attrait pour les touristes du monde entier[15],[16]. De nombreux sites archéologiques, constructions, ou sites naturels sont ainsi classés au Patrimoine mondial moyen-oriental, répartis autour des nombreuses aires urbaines qui se sont progressivement développées.
94
+
95
+ Cliquez sur une image pour l'agrandir, ou survolez-la pour afficher sa légende.
96
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+ La Khazneh, cœur de la cité antique de Pétra en Jordanie.
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+ Les pyramides de Gizeh, à proximité de la mégalopole du Caire.
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+ La vallée de Göreme et ses cheminées de fée dans le parc national de Göreme en Cappadoce.
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+ Plafond de la tombe du poète Hafez en Iran ; représentatif de l'art persan.
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+ Monastère Saint-Antoine, copte orthodoxe en Égypte.
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+ Masjid al-Nabawi à Médine.
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+ La Kaaba à La Mecque.
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111
+ Le Krak des Chevaliers dans l'ouest de la Syrie.
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113
+ Oasis près de Jéricho dans le désert de Judée.
114
+
115
+ La mosquée d'Ortaköy et le pont des Martyrs du 15-Juillet sur le Bosphore.
116
+
117
+ Le Moyen-Orient occupe une situation stratégique entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Cette situation géographique suffit déjà pour qu'il soit au XXIe siècle un carrefour des échanges maritimes et aériens mondiaux. De plus, le Moyen-orient est depuis la deuxième moitié du XXe siècle devenu la région au monde la plus importante de production d'hydrocarbures. En troisième lieu, l'augmentation du prix des hydrocarbures a depuis 1973 généré des ressources financières considérables dans plusieurs États du Moyen-Orient dont l'emploi est devenu un levier économique majeur dans le monde[17]. Il résulte de ces différents facteurs que la géopolitique du Moyen-Orient occupe au XXIe siècle une place stratégique dans la géopolitique mondiale, avec pour conséquences une influence et une présence étrangères fortes, ainsi que la recherche à tout prix de la stabilité et de la sécurité. Ainsi cette région est un enjeu de la géopolitique des grandes puissances dans leur ensemble et plus particulièrement des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale et de la Chine depuis le début de ce siècle[18].
118
+
119
+ Le Moyen-Orient n'est pas dominé par une seule grande puissance régionale, ni même régi politiquement par un duopole. Quatre États ont des ambitions de domination régionale, deux sont arabes l'Arabie saoudite et l'Égypte, mais deux sont issus de l'empire perse, l'Iran, ou de l'empire ottoman, la Turquie. Un cinquième État, Israël, de par sa spécificité religieuse au milieu du monde musulman, de par ses alliances, sa puissance militaire et économique est aussi un acteur incontournable de la géopolitique régionale[19].
120
+
121
+ À entendre les attaques verbales entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les observateurs se demandent toujours si les deux grandes puissances du Moyen-Orient en arriveraient à se déclarer une guerre ouverte. Impossible reste la réponse la plus censée, considérant les enjeux politiques et économiques en place. Alors, dans une logique de guerre froide, Riyad et Téhéran évoquent leur droit à l’arme nucléaire[20].
122
+
123
+ Les initiatives de rapprochement de deux ou plusieurs États menées au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont échoué, à l'exception de la constitution des Émirats arabes unis qui regroupent depuis 1971 dans un État fédéral sept émirats parmi lesquels Abou Dabi et Dubaï[21]. En revanche, les organisations régionales dans les domaines politique, économique et militaire fondées durant le XXe siècle continuent d'être les cadres de coopération institutionnelle de référence dans la région. Elles sont cependant loin d'être des organisations régionales aussi structurées et influentes que le sont l'Union européenne et l'Alliance atlantique dans le monde occidental[22].
124
+
125
+ La Ligue arabe, officiellement la Ligue des États arabes (arabe : جامعة الدول العربية), est une organisation régionale à statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations unies. Elle fut fondée le 22 mars 1945 au Caire, par sept pays et compte aujourd'hui vingt-deux États membres. L'organisation de la Ligue arabe repose sur quatre organismes principaux : le sommet des chefs d'État, le Conseil des ministres, les comités permanents et le Secrétariat général dirigé par Nabil Al-Arabi depuis 2011[23]. De plus, divers organismes ont été créés en application de traités qui complètent le pacte de 1945 et plusieurs agences spécialisées travaillent en étroite collaboration avec elle.
126
+
127
+ Le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (arabe : مجلس التعاون لدول الخليج) ou Conseil de coopération du Golfe (CCG) (arabe : مجلس التعاون الخليجي) est une organisation régionale regroupant au départ six pétromonarchies arabes et musulmanes du golfe Persique : l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.
128
+
129
+ Dans le contexte des révolutions arabes du début 2011, les royaumes du Maroc et de Jordanie sont en cours d'adhésion[24],[25].
130
+
131
+ L'Organisation de la coopération islamique (arabe : منظمة التعاون الإسلامي, turc : İslam İşbirliği Teşkilatı) est une organisation intergouvernementale créée le 25 septembre 1969 sous le nom d'Organisation de la conférence islamique qui regroupe 57 États membres. Cette organisation dont le siège est situé à Djeddah, en Arabie saoudite, possède une délégation permanente aux Nations unies. L'Organisation de la coopération islamique, qui a changé de nom et d'emblème le 28 juin 2011, est la seule organisation au niveau supra-étatique et international qui soit à caractère religieux. Elle regroupe entre autres, la totalité des pays du Moyen-Orient (à l'exception d'Israël), ainsi que la majorité des États d'Afrique du Nord et d'Asie centrale.
132
+
133
+ Le Moyen-Orient est la région dont la part des dépenses militaires relative au PIB est la plus élevée au monde. Pour les États dont les statistiques sont disponibles, elle atteint 6,2 % du PIB en 2000, 4,3 % en 2010 et 4,7 % en 2017[26],[27],[28]. L'Arabie saoudite s'est situé au huitième ou neuvième rang dans le monde durant la première décennie du XXIe siècle. Puis elle a augmenté fortement ses dépenses de défense au point d'être entre 2013 et 2017 au troisième ou au quatrième rang, devant ou derrière la Russie selon les années[26].
134
+
135
+ La transparence dans le domaine de la dissuasion nucléaire reste l’exception, malgré les efforts d’États dotés pour publier des informations sur leurs arsenaux[29]. Par ailleurs, la prolifération se produit en majeure partie dans l’ombre. Ainsi, la réalité des armes nucléaires ne se laisse pas facilement appréhender. À cet égard, le Moyen-Orient se présente comme un cas d’étude intéressant avec un État reconnu comme possesseur, mais ne le confirmant pas officiellement (Israël), des programmes menés à la frontière entre usages civils et militaires (Irak, Iran, Libye, Syrie), des activités signalant que l’option du nucléaire militaire avait été au moins considérée (Égypte) et une base nucléaire participant au dispositif de dissuasion de l’OTAN (Turquie)[30].
136
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
138
+
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+ Asie centrale
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+
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
142
+
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+ Asie de l’Est
144
+
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
146
+
147
+ Asie de l'Ouest
148
+
149
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
150
+
151
+ Asie du Sud-Est
152
+
153
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
154
+
155
+ Asie du Sud
156
+
157
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
158
+
159
+ Asie du Nord
160
+
161
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/4090.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,140 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ République démocratique fédérale du Népal
4
+
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+ संघीय लोकतान्त्रिक गणतन्त्रात्मक नेपालSanghiya Loktantrik Ganatantratmak Nepāl
6
+
7
+ 27° 42′ N, 85° 19′ E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ Le Népal, en forme longue la république démocratique fédérale du Népal, en népalais Nepāl, नेपाल et Sanghiya Loktantrik Ganatantratmak Nepāl, संघीय लोकतान्त्रिक गणतन्त्रात्मक नेपाल, est un pays enclavé de l'Himalaya, bordé par la Chine (région autonome du Tibet) au nord-nord-est , par l'Inde au sud-sud-ouest, à l'ouest-nord-ouest et à l'est-sud-est[3].
12
+
13
+ Le Népal possède une très grande variété de paysages, s'étendant du tropical humide du Terraï, au sud, jusqu'aux plus hautes montagnes du monde, au nord. Le Népal possède huit montagnes parmi les dix plus hautes du monde, dont l'Everest (Sagarmatha en népalais) qui marque la frontière avec le Tibet.
14
+
15
+ Le Népal a été rendu célèbre pour les possibilités qu'il offre pour le tourisme, le trekking, l'alpinisme, le VTT, les safaris, le rafting et ses nombreux temples et lieux de cultes.
16
+
17
+ Katmandou est la capitale (politique et religieuse) du Népal, dont elle est également la plus grande ville. Les autres principales villes sont Pokhara, Biratnagar, Patan (Lalitpur), Bhaktapur, Birendranagar, Hetauda, Butwal, Bharatpur, Siddharthanagar (Bhairahawa), Birganj, Janakpur, Nepalganj, Dharan, Dhangadhi, et Bhimdatta (Mahendranagar).
18
+
19
+ La langue officielle est le népalais et la monnaie est la roupie népalaise.
20
+
21
+ Le pays est peuplé de plus de 60 ethnies et castes différentes. La caste des Chhetri (Kshatriya) constitue le groupe le plus représenté au Népal, regroupant 17 % de la population. La caste des Bahun (Brahmanes) constitue le second groupe avec 12 % de la population (recensement de 2011). Les Newars, considérés comme les premiers habitants de la vallée de Katmandou comptent pour 5 % de la population népalaise. Leur langue, le newari, est toujours parlée dans la vallée de Katmandou. Les autres principaux peuples du Népal sont les Tharus (7 %), les Sherpas, les Tamangs (6 %), les Gurungs, les Kirantis et les Magars (7 %).
22
+
23
+ Bien qu'il ne soit à l'origine que de 0,025 % des émissions de gaz à effet de serre, le Népal est l'un des pays les plus vulnérables et les plus affectés par le changement climatique. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers (le Népal a perdu le quart de ses glaciers entre 1997 et 2010) a entraîné la formation de lacs proglaciaires. Ces retenues d'eau représentent une menace potentiellement dévastatrice ; si les berges rompent, des dizaines de milliers de personnes pourraient être déplacées[4].
24
+
25
+ Entre 400 et 750 apr. J.-C., la capitale actuelle du Népal, Katmandou, était dirigée par la dynastie des Licchavi. Les vestiges archéologiques de cette période consistent principalement en des inscriptions sur pierre, datées de deux époques consécutives. La plus ancienne, l'époque Åšaka, date de 78 apr. J.-C., tandis que la seconde, Amshuvarmā, date de 576.
26
+
27
+ Bien que la plupart des inscriptions indiquent les dates et commissaires des constructions en pierre, certaines transmettent des édits royaux, des mantras religieux ou des notes historiques. C'est grâce à la corroboration entre les mythes locaux et ces découvertes archéologiques qu'un peuple antérieur aux Licchavi a été identifié, connu sous le nom de Kirata. Très peu d'informations sont disponibles à ce sujet.
28
+
29
+ La dynastie Malla règne sur la vallée de Katmandou, de 1201 à 1769.
30
+
31
+ Le Népal moderne est créé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle lorsque Prithivî Nârâyan Shâh, le chef de la petite principauté de Gorkha, unifie un certain nombre d'États indépendants des contreforts de l'Himalaya en 1768. Le pays est fréquemment appelé le royaume Gorkha (en). Après 1800, la dynastie Shah étant incapable de maintenir un contrôle du pays, celui-ci sombre dans une période d'agitation avant que la famille Rânâ accapare le poste de Premier ministre dans une autocratie fortement centralisée, reléguant le monarque à un rôle de représentation.
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+ Ce n'est qu'à partir des années 1950, que l'ancien roi Tribhuvan, de retour au pouvoir après un an d'exil en Inde, parvient à nommer un Premier ministre ne faisant pas partie de la famille Rânâ : un projet de constitution institue une forme représentative de gouvernement basée sur un modèle britannique, mais remplacé rapidement par un retour à une monarchie plus traditionnelle, dénommée le « panchayat ».
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+ A partir du 18 février 1990, le Mouvement pour la restauration de la démocratie — qui regroupe les partis politiques interdits au Népal depuis 1960, dont notamment le Parti communiste et le Parti du congrès — organise des grèves et des manifestations massives contre le régime. Ce mouvement donne lieu à des affrontements entre les forces de police et les manifestants. Le 6 avril, la police ouvre le feu sur un rassemblement de 200 000 personnes, tuant une cinquantaine d'entre elles. Le roi Birendra Ier, au pouvoir depuis 1972, se résout à démettre de ses fonctions son premier ministre, à dissoudre le gouvernement et à annoncer des réformes politiques. Les partis politiques sont autorisés et le système de monarchie absolue prend fin[5].
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+ En 1980, un référendum confirme le système du panchayat mais l'assortit de réformes démocratiques. En 1990, l'adoption de la démocratie parlementaire fait encore quelque peu progresser la démocratie, mais l’ampleur de la pauvreté et des inégalités dans les zones rurales va à partir de 1996 peu à peu développer une guérilla d'inspiration maoïste. Les affrontements, d'abord sporadiques, engendrent une guerre civile qui fera plus de 10 000 morts.
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+ Des portions importantes du Népal sont gagnées par la rébellion. Les maoïstes en chassent les représentants des partis proches du pouvoir, exproprient les « capitalistes » locaux et mettent en œuvre leurs propres projets de développement. Ils gèrent également leur propres prisons et tribunaux. Outre les mesures coercitives exercées, la guérilla renforce son implantation en raison d'une popularité rencontrée auprès d’importants secteurs de la société népalaise, en particulier les femmes, les intouchables et les minorités ethniques. Ainsi, les discriminations relatives aux castes sont supprimées, les femmes reçoivent des droits de succession égaux à ceux des hommes et les mariages forcés sont interdits. Par ailleurs, les maoïstes dispensent gratuitement des soins de santé et participent à des cours d'alphabétisation[6].
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+ C'est dans ce contexte qu'en 2001, le roi Birendra, la reine Aiswarya, le prince héritier Dipendra et les autres enfants du couple royal sont abattus au cours d'un dîner. Le prince Dipendra, sous l'effet d'alcool et de drogue, serait l'auteur des meurtres des membres de sa famille, ayant ensuite retourné l'arme contre lui. Gyanendra, le frère de Birendra, parent absent à ce dîner, devient ainsi roi. Mais la monarchie népalaise est fortement affaiblie, d'autant que Gyanendra, soupçonné d'être le vrai instigateur de ce massacre, suspend un an plus tard le Parlement, les Conseils locaux, et démet de ses fonctions le Premier ministre Sher Bahadur Deuba.
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+ En 2006, face à la pression de la rue et à l'avancée des maoïstes qui chassent les forces gouvernementales des régions rurales, le roi est conduit à restaurer l'assemblée dissoute quatre ans plus tôt et nomme Premier ministre Girija Prasad Koirala qui parvient à faire voter par le Parlement une proclamation privant le roi Gyanendra de l’essentiel de ses pouvoirs.
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+ Un accord de paix est alors établi entre le Gouvernement et le Parti communiste unifié du Népal (maoïste) et signé fin 2006. L'élection d'une assemblée constituante le 10 avril 2008 voit alors la victoire des maoïstes ; sa séance inaugurale le 28 mai suivant confirme l'abolition de la monarchie et son remplacement par une république démocratique fédérale. Le premier président de l'histoire du pays, Ram Baran Yadav est alors élu par la constituante au scrutin indirect le 19 juillet 2008 pour assurer la transition.
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+ Incapables de s'accorder sur une constitution, les partis finissent par constater l'échec de la première Constituante, et une seconde est à son tour élue en 2013. Les rapports de force y sont alors modifiés, avec l'arrivée en tête du Congrès népalais mais le blocage institutionnel persiste faute d'une majorité nette, d'intérêts électoraux divergents et de désaccord quant à la nature de l'état et des futures institutions. Secoués par l'importance de la crise humanitaire liée aux tremblement de terre de 2015, les membres de la seconde Constituante s'accordent finalement sur une nouvelle constitution qui est promulguée le 20 septembre 2015. Celle ci instaure un État démocratique républicain, fédéral, laïque, d'orientation socialiste et doté d'un régime parlementaire[7]. Dans la foulée, la Constituante élit le 28 octobre suivant un nouveau chef de l'État, la candidate du Parti communiste marxiste-léniniste unifié, Bidya Devi Bhandari, qui devient la première femme présidente de la République et se voit chargée d'assurer la transition jusqu'à la mise en place des institutions.
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+ Conformément à la constitution nouvellement en vigueur, les différents échelons administratifs ainsi qu'un Parlement bicaméral sont mis en place tout au long de l'année 2017 jusqu'au début de 2018. Des municipales ont lieu en plusieurs fois de mai à septembre 2017, puis des provinciales en deux temps les 26 novembre et 7 décembre 2017, le pays étant désormais composé de sept provinces, dont les noms et capitales sont alors encore à définir. Simultanément aux provinciales se tiennent les élections des 272 députés de la Chambre des représentants, chambre basse du parlement et organe central au sein du système parlementaire népalais. Formant une Coalition de gauche, le PCM-LU et le PCM remportent la majorité absolue avec respectivement 121 et 53 sièges. Leurs dirigeants s'accordent sur la formalisation de leur alliance via la fusion prochaine des deux partis en un seul Parti communiste.
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+
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+ Le 7 février, la chambre haute, dite Assemblée nationale, est élue au scrutin indirect par un collège d'élus municipaux et provinciaux. Le scrutin est également remporté par la coalition de gauche, qui transforme ainsi les victoires obtenues aux niveaux local et provincial l'année précédente.
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+ Khadga Prasad Sharma Oli (PCM-LU) devient Premier ministre le 15 février 2018[8]. Il fixe immédiatement au 5 mars la tenue de l'élection du nouveau président, et au 16 mars celle du vice-président, ces scrutins devant ainsi achever la décennie de transition post-révolutionnaire[9].
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+ Le drapeau népalais est le seul drapeau national qui ne soit pas rectangulaire ou carré. Il s'agissait à l'origine de deux pennons distincts, identiques aux bannières triangulaires que les chevaliers du Moyen Âge en Europe portaient au bout de leur lance. Le croissant de lune en berceau représente la pérennité de la famille royale et le soleil symbolise la famille Rânâ qui, depuis l'indépendance, pourvoit le pays de ses premiers ministres. Ce drapeau fut adopté en 1962.
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57
+ Après une histoire riche en rebondissements où les régions qui le constituent ont connu une diversité de régimes monarchiques absolus qui se sont successivement rassemblés ou séparés, le Royaume du Népal est devenu une monarchie constitutionnelle en 1990. L'instabilité politique, déjà latente, prit alors de l'ampleur à partir de 1996, où une insurrection menée par le Parti communiste unifié du Népal (maoïste), la « guerre populaire népalaise », apparut notamment dans les campagnes. Celle-ci luttait pour l'abolition de la monarchie et des structures féodales, afin d'établir une « république populaire ». L'arrivée sur le trône de Gyanendra, personnage déjà très impopulaire, a aggravé la situation lorsque celui-ci a cherché à exercer un pouvoir personnel en suspendant les libertés fondamentales et le parlement. En avril 2006, une grève générale en faveur de la démocratie a fini par faire céder le souverain. Le parlement fut alors rétabli dans ses droits le 24 avril et, durant le mois de mai suivant, retira au monarque la majorité de ses prérogatives. En 2007, un nouveau gouvernement de transition[Lequel ?] a été mis sur pied, composé de représentants des principaux partis politiques népalais dont cinq ministres appartenant à l’ex-guérilla maoïste. Le 28 décembre, le Parlement provisoire a approuvé, à 270 voix contre 3, une résolution prévoyant de faire du Népal « un État fédéral, démocratique et républicain »[10], après l'élection d'une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. L'assemblée a été élue le 10 avril 2008 et a vu la victoire relative des maoïstes qui ont remporté plus du tiers des 601 sièges. La séance inaugurale de cette assemblée durant laquelle la monarchie a été abolie et remplacée par une république a eu lieu le 28 mai 2008[11]. Le 21 juillet suivant, cette assemblée a élu Ram Baran Yadav, membre du Congrès népalais, à la présidence de la République[12]. Cependant, cette assemblée constituante s'est avérée incapable de s'entendre sur le texte d'une nouvelle constitution et s'est auto-dissoute le 27 mai 2012, ouvrant une crise politique résolue avec l'arrivée d'un Conseil Électoral Intérimaire[13][source insuffisante] en mars 2013 constitué d’anciens hauts fonctionnaires chargés d'organiser des élections générales. Celles-ci, en novembre 2013, ont vu la victoire des partis traditionnels comme le Congrès népalais et le Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié), au détriment des maoïstes.
58
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+ La Constitution est adoptée le 15 septembre 2015 avec une entrée en vigueur prévue le 20 septembre. Son adoption a lieu à la suite du tremblement de terre qui a affecté le pays, et qui provoque un sursaut d'union de la part des trois principaux partis, en réaction à l'inertie du gouvernement lors de la catastrophe. Elle se fait toutefois dans un fort climat de violence, avec des manifestations provoquant la mort de 30 militants, de dix policiers et de deux enfants. Certaines minorités telles que les Madhesis s'estiment lésées par le redécoupage des frontières intérieures, et la nouvelle Constitution est dénoncée par les féministes comme entrainant une régression du statut des femmes. Il est prévu que Sushil Koirala, le premier ministre en place, laisse sa place de façon intérimaire à K. P. Sharma Oli, le leader du Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié), qui formera un nouveau gouvernement en attendant l’organisation d’élections[14].
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+ Le 28 octobre 2015, Bidya Devi Bhandari a été élue présidente du pays[15]. Le 3 aout 2016, Pushpa Kamal Dahal redevient Premier ministre, quinze jours après la démission forcée de K. P. Sharma Oli[16]. Sher Bahadur Deuba lui succède le 7 juin 2017.
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+ Depuis la mise en place de la constitution népalaise de 2015 le Népal est un état fédéral constitué de sept provinces.
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+ Le Népal était subdivisé en cinq régions de développement (विकास क्षेत्र, vikās kṣetra), en 14 zones administratives (अञ्चल, añcal, transcrit par « anchal », au singulier et au pluriel) et en 75 districts (जिल्ला, jillā, transcrit par « jilla »).
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+ Le Mustang est un petit territoire situé dans le nord du Népal et fondé vers 1380. Cet ancien royaume, également appelé le « Royaume interdit », a pour capitale Lo Mantang. Isolé au sein de l'Himalaya jusqu'au début des années 1980, avec un régime de type féodal, il s'ouvre alors sur l'extérieur et notamment aux touristes en 1992.
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+ À la suite de la proclamation de la république au Népal en 2008, la royauté a été abolie au Mustang.
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+ Le Népal a approximativement la forme d’un trapèze. Petit pays de 800 km de longueur et environ 200 km de largeur, il couvre une surface de 147 181 km2. Il est enclavé entre l'Inde et la Chine avec lesquelles il partage 2 810 km de frontières terrestres.
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+ D’un point de vue physique, le Népal peut être divisé en trois zones (ceintures) grossièrement orientées est-ouest : la zone montagneuse, la zone des collines et la région du Terraï.
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+ Ces trois zones sont parcourues par les cours d’eau majeurs du pays. L'altitude varie de 60 mètres dans le Téraï à 8 848 mètres avec l'Everest. Cet énorme dénivelé entraîne une grande diversité de climats et de terrains :
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+ Seulement 20 % de la superficie totale du pays est cultivable et les besoins croissants de la population en bois de chauffage et en riz entraînent une déforestation importante.
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+ Le Népal est une région soumise à des séismes fréquents en raison de la subduction de la plaque indienne sous la plaque eurasiatique, à l'origine de l'élévation de l'orogène Himalaya.
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+ Le 25 avril 2015, un séisme de magnitude 7,8 a causé la mort de plus de 8 000 personnes et de plus de 16 000 blessés [17]. Le 12 mai 2015, un autre séisme, de magnitude 7,3 frappe le nord du Népal et se fait ressentir jusqu'à New Delhi, en Inde. Le 3 juin 2015, le gouvernement népalais publie un bilan de 8 702 morts et 22 493 blessés pour les deux séismes[18].
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+
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+ Pays fermé jusque dans les années 1950, le Népal est aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres au monde avec un revenu moyen par personne de 730 dollars par an[19]. Le pays dépend fortement des rémitances, comptant pour près de 30 % de son PIB. L'agriculture emploie 1/3 de la population active. Quant à l'industrie, elle se concentre autour de quelques secteurs, principalement le tabac, la tapisserie et le riz. Ses performances économiques sont handicapés par sa géographie. Ainsi, uniquement 20 % de la surface totale est cultivable. On y trouve une industrie en cours de mutation avec une proto-industrialisation forte. Le secteur des services est en croissance depuis 30 ans : en 1980 il représentait 26 % du PIB du Népal, aujourd'hui[Quand ?] il constitue plus de 42 % du PIB. Cette croissance est due au tourisme et au secteur informatique[20].
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+
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+ Toutefois, on peut souligner les remarquables efforts effectués par le Népal ces dernières années pour réduire le taux d'illettrisme (particulièrement chez les jeunes), la pauvreté et la mortalité infantile. Récemment, le Rwanda, le Bangladesh et le Népal ont fait des efforts remarquables pour diminuer leur taux de pauvreté. En sept ans, la population vivant sous le seuil de pauvreté a été divisée par deux passant de 53,51 % en 2003 à 24,8 % en 2010[21]. Ainsi, le taux de pauvreté se réduit de 4 % par an en moyenne. Si la tendance se confirme, le Népal devrait voir sa pauvreté extrême éradiquée dans les vingt prochaines années[22].
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+ L'Inde lève en 1990 le blocus qu'elle avait imposé au Népal un an auparavant, en représailles à l'achat d'armes chinoises par le gouvernement népalais. Il avait provoqué de graves dommages à l'économie du pays. Le gouvernement annonce en 1991 entreprendre la privatisation de la plupart des entreprises publiques du royaume[5].
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+ La population du Népal était estimée en 2016 à environ 29 millions d'habitants. La densité de population — rurale à 87 % — était d'environ 197 hab./km2, toutefois, la majorité des Népalais vivant dans le Teraï et la vallée de Katmandou, la densité de population est beaucoup plus importante dans ces zones.
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+ En 2016, l'espérance de vie était de 70,1 ans pour les hommes et de 71,3 ans pour les femmes, le taux de mortalité infantile s'élevait à 28,9 ‰ et le taux de natalité — 19,9 ‰ — demeurait élevé.
91
+
92
+ Selon l'Environnemental Performance Index de l'Université Yale, le Népal est considéré en 2014 comme le deuxième pays le plus pollué de la planète derrière le Bangladesh[23].
93
+
94
+ Lors du recensement réalisé en 2011[24], un peu plus de 11,8 millions d'habitants ont déclaré avoir le Nepali pour langue maternelle soit 44,64 % de la population. 33 % supplémentaires l'ont pour langue secondaire.
95
+
96
+ La deuxième langue maternelle du Népal est le Maithili parlé par près de 3,1 millions d'individus (11,67%). Ils sont regroupés, pour l'essentiel, dans les districts de Dhanusa, Mahottari, Saptari et Siraha où ils composent plus de 80% de la population. Ces districts sont situés au sud-est du Népal, dans la zone du Terraï.
97
+
98
+ Les 3ème et 4ème groupes linguistiques, de taille comparable (environ 6% de la population chacun) sont apparentés au Maithili : il s'agit du Bhojpuri majoritaire dans les districts de Bara et Parsa (Terraï central) et du Tharu, langue maternelle de 52% des habitants du district de Bardiya et de 41% de celui de Kailali.
99
+
100
+ Les langues Maithili, Bhojpuri et Tharu appartiennent au groupe Bihari des langues indo-aryennes.
101
+
102
+ Les langues qui occupent la 5ème et 6ème place s'agissant du nombre de locuteurs sont respectivement le Tamang (5,11% de la population) et le Newar (3,20%).
103
+
104
+ Ces deux langues appartiennent à la famille linguistique sino-tibétaine.
105
+
106
+ Le Tamang est majoritaire dans le seul district de Rasuwa situé au nord de la Katmandou, à la frontière avec le Tibet. Il est cependant la langue maternelle de plus d'un tiers de la population des districts de Kavrepalanchok, Makwanpur, Nuwakot et Sindhupalchok qui entourent la capitale.
107
+
108
+ Le Newar est quant à lui pratiqué par 17% des habitants de Katmandou. 70% de ses locuteurs habitent la capitale et ses districts limitrophes (Lalitpur ou Bhaktapur notamment).
109
+
110
+ Enfin, 5 autres langues comptent plus de 500 000 locuteurs chacune à savoir, par ordre d'importance, le Bajjika (793 000), le Magar (789 000), le Doteli (788 000), l'Ourdu (692 000) et l'Avadhi (502 000).
111
+
112
+ Le Népal est un pays multi-religieux à très forte majorité hindouiste avec 81,3 % de pratiquants. La seconde religion la plus exercée est le bouddhisme (9 %)[réf. nécessaire].Les Musulmans sont environ 5 %. Les chrétiens représentent 1 % de la population[25]. Certaines des dates des fêtes sont variables, en fonction du type de calendrier utilisé[réf. nécessaire].
113
+
114
+ La liste des jours fériés nationaux comprend 83 fêtes hindoues ; plus aucune fête chrétienne n'est fériée depuis que Noël a été retiré de cette liste en 2016 après y avoir été introduit 8 ans plus tôt[25].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/4091.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,315 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+
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+ 30 décembre 1922 – 25 décembre 1991(68 ans, 11 mois et 26 jours)
4
+
5
+ Entités précédentes :
6
+
7
+ Entités suivantes :
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L’Union des républiques socialistes soviétiques[1], par abréviation URSS[N 3] ou en abrégé Union soviétique (en russe : Союз Советских Социалистических Республик, СССР écouter ; transcription : Soïouz Sovietskikh Sotsialistitcheskikh Riespoublik, SSSR ; litt. « Union des républiques socialistes des conseils »), était un État fédéral transcontinental à régime communiste. Cette fédération a existé du 30 décembre 1922 jusqu'à sa dissolution le 26 décembre 1991. La fédération de Russie est l'état continuateur de l'Union soviétique.
12
+
13
+ Plus vaste État du monde, l'URSS occupait un sixième des terres émergées et s'étendait sur onze fuseaux horaires, de la mer Baltique et de la mer Noire à l'océan Pacifique, c'est-à-dire toute la partie nord-est de l'Eurasie. Elle reprenait à peu près le territoire de l'ancien Empire russe (à l'exception notable de la majeure partie de la Pologne et de la Finlande, indépendantes depuis la guerre civile russe de 1918 à 1921) et s'était augmentée des gains territoriaux de la période stalinienne en Europe orientale et en Asie de l'Est entre 1939 et 1945.
14
+
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+ Le territoire de l'URSS varia donc dans le temps, surtout avant et à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Le pays était composé, avant sa dissolution, de quinze républiques fédérées, ainsi que d'un certain nombre de républiques et régions autonomes.
16
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+ La formation de l'URSS fut l'une des conséquences de la révolution russe de 1917. Après la révolution de Février (1917), qui avait mis fin au règne de l'empereur Nicolas II, la révolution d'Octobre qui renversa la République russe le 7 novembre 1917 permit la prise du pouvoir par les bolcheviks[N 4], qui étaient fédéralistes. L'un des moteurs de la création de l'URSS fut la volonté de Lénine d'appliquer sa doctrine fédéraliste en transformant la Russie unitaire en une union de républiques formées selon le principe de la répartition ethnique et jouissant d'un certain degré d'autonomie culturelle locale. Sa conception s'opposait initialement à celle du nationalisme soviétique de Joseph Staline, qui voulait créer une seule République socialiste fédérative soviétique de Russie. Toutefois, Staline revint ultérieurement sur ses positions et, dans les années 1925 – 1939, procéda lui-même à la création de plusieurs républiques fédérées (dans le Caucase, en Carélie et en Asie centrale)[2].
18
+
19
+ L'organisation politique de l'URSS était définie par un parti unique, le Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) et tout particulièrement, par son bureau exécutif, le Politburo. Tout autre pouvoir (législatif, exécutif ou judiciaire), ainsi que la presse et la société civile dans son ensemble, étaient directement soumis aux oukases de l'appareil du PCUS.
20
+
21
+ L'Union soviétique se fragmenta dans le courant de l'année 1991 sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs, qui avaient été analysés dès 1970 par Andreï Amalrik[3] :
22
+
23
+ Pour enrayer ce processus, un programme de réformes fut engagé en mars 1985 par le secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique puis premier (et dernier) président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, sur le double thème de la perestroïka (« restructuration ») et de la glasnost (« transparence »), mais en fait, au lieu d'enrayer le délitement, ce programme eut l'effet d'un catalyseur pour toutes les forces centrifuges, car la majorité des citoyens, et même des dirigeants, ne croyait déjà plus en la capacité de régénération du régime[5].
24
+
25
+ L'URSS était parfois, dans le langage courant, désignée sous le nom de Russie ou de Russie soviétique. Cette appellation, impropre mais fréquente, l'assimilait à la République socialiste fédérative soviétique de Russie, qui était, de loin, la plus importante des républiques soviétiques, tant du point de vue de sa surface, de sa population, que de sa puissance politique et culturelle (le russe étant la langue de communication de toute l'Union), ainsi que la composante d'origine de la fédération sur le plan chronologique et de la diffusion de la population russe dans toute l'Union. L'ex-RSFS de Russie, devenue fédération de Russie le 26 décembre 1991, est l'état continuateur de l'URSS et a, à ce titre, notamment hérité de son siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies et de ses dettes (qu'elle a fini de payer en 2017)[6].
26
+
27
+ Le mot « soviet » est la transcription du mot russe совет, qui signifie « conseil », aussi bien au sens de l'avis donné à quelqu'un que d'une assemblée de personnes.
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29
+ Un certain nombre d'organisations dans l'histoire russe ont été dénommées « Conseil » (Совет), comme par exemple dans l'Empire russe le Conseil d'État, qui fonctionna de 1810 à 1917 et qui devint le Conseil des ministres après la révolte de 1905.
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+ Pendant l'Affaire géorgienne, Lénine a envisagé une expression du chauvinisme ethnique russe par Joseph Staline et ses partisans[pas clair], appelant ces États-nations à rejoindre la Russie en tant que parties semi-indépendantes d'une union plus grande, qu'il a d'abord nommée l’Union des Républiques soviétiques d'Europe et d'Asie (en russe : Союз Советских Республик Европы и Азии, Soïouz Sovietskikh Riespoublik Evropy i Azii). Staline a initialement résisté à la proposition, mais finalement l'a acceptée, bien que — avec l'accord de Lénine — il ait changé le nom de l'État nouvellement proposé en l’Union des républiques socialistes soviétiques, bien que toutes les républiques aient commencé comme « soviétique socialiste », avec l'ordre inversé, jusqu'en 1936. En outre, dans les langues nationales de plusieurs républiques, le mot signifiant « des conseils » (au sens « *de les conseils ») ne fut modifié que tardivement en une adaptation du « Soviet » russe - et jamais dans d'autres, par exemple l’Ukraine.[réf. nécessaire]
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+ Les noms de l'Union soviétique sont les suivants dans plusieurs langues de ses quinze républiques constitutives :
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+ Dans certains cas, en raison de la longueur de son nom, l'État est appelé « Union soviétique » ou « URSS », surtout lorsqu'il est utilisé dans les médias occidentaux. Il est également appelé de manière informelle « Russie » (et ses citoyens « Russes »), bien que ce soit techniquement incorrect puisque la Russie n'en était qu'une des républiques constitutives.
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+ Durant son existence, l'URSS était le pays le plus étendu du monde (22 402 200 km2). C'était également l'un des pays les plus variés, avec plus de cent « nationalités » (ethnies) recensées sur son territoire, une soixantaine de langues et cinq religions. La population totale était estimée à 288 millions en 1990 (dite peuple soviétique). Aujourd'hui la Russie — ayant succédé à l'URSS — demeure toujours le pays le plus étendu du monde et reste un pays très divers, administrant des centaines de minorités, y compris musulmanes telles que les Tatars, et bien d'autres ethnies non russes. Elle a conservé, à une seule exception près[N 5], les frontières de jure de la République socialiste fédérative soviétique de Russie telles qu'elles étaient en 1945. Toutefois, des territoires contrôlés de facto s'y sont ajoutés depuis 1991[N 6].
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+ Entre 1917 et 1940, plusieurs républiques soviétiques se sont constituées, certaines avant la fondation de jure de l'URSS, d'autre après sa fondation.
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+ Entre 1941 et 1954, le territoire de l'Union soviétique varie entre pertes, dues aux conquêtes allemandes, et gains.
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+ Entre 1954 et 1991, l'Union soviétique était composée de quinze républiques socialistes soviétiques (RSS) :
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+ Chaque république fédérée était, à son tour, divisée en régions (oblast), à l'exception des RSS de Lettonie, de Lituanie, d'Estonie, de Moldavie et d'Arménie qui avaient une structure unitaire. La RSFS de Russie disposait, en plus, de « pays » (kraï) qui étaient divisés en régions autonomes, ainsi que d'arrondissements autonomes faisant partie des oblasts et de kraïs. Certaines républiques fédérées (Russie, Géorgie, Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Tadjikistan) avaient aussi dans leur structure des républiques autonomes, à certains degrés d'auto-gouvernance.
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+ (Selon les chiffres officiels)[réf. souhaitée].
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+ Dès le XIXe siècle, la Russie tsariste connaît une agitation révolutionnaire qui s'aggrave après une révolution réprimée en 1905 et la défaite russe lors de la guerre russo-japonaise. Le mécontentement populaire culmine début 1917 à la suite des pénuries causées par la Première Guerre mondiale et aboutit à la chute du gouvernement impérial et à l'abdication de Nicolas II en mars 1917 lors de la révolution de Février.
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+ Le nouveau gouvernement de coalition démocrate prolonge l'engagement russe dans la guerre et peine à engager des réformes, entravé par des différends internes. Aussi à l'été 1917, un vaste soulèvement paysan spontané procède de lui-même au partage des terres, tandis que le gouvernement Kerenski perd ses appuis dans la population et la classe ouvrière, et que les forces de réaction, autour du général Kornilov, tentent vainement un coup d'État (« affaire Kornilov »). L'État perd progressivement son autorité sur le pays et l'armée se décompose.
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+ Le Parti bolchevique, parti révolutionnaire marxiste mené par Lénine, devient progressivement majoritaire dans les conseils politiques ouvriers et paysans dits « Soviets ». Le 25 octobre (selon l'ancien calendrier julien) ou le 7 novembre 1917, il renverse le gouvernement provisoire lors d'une révolution dite « révolution d'Octobre ». Le slogan de la révolution qui emporte l'adhésion des masses populaires est simple et percutant : « Usines aux ouvriers, terres aux paysans, paix aux peuples ! », ce qui signifie nationalisations et armistice.
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+ Ainsi, la jeune république bolchevique décide de se sortir de la Première Guerre mondiale en concluant une paix séparée avec l'Empire allemand. Un armistice signé en décembre 1917 aboutit au traité de Brest-Litovsk en mars 1918 qui consacre, en pratique, la défaite de la Russie qui cède au vainqueur la majeure partie de l'Ukraine, la Biélorussie, les pays baltes et la Pologne — la majorité des territoires cédés est en fait récupérée plus tard, après la défaite allemande de novembre 1918, sauf les pays baltes et la Pologne. La Russie y perd 3,6 % de son territoire et 26 % de sa population. Elle perd aussi 32 % de sa production agricole, 23 % de sa production industrielle et 75 % de ses réserves de charbon.
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+ Par ailleurs, la propriété privée industrielle est supprimée, les usines et les banques nationalisées. À la place, une propriété d'État est instaurée sur la quasi-totalité des moyens de production, sauf agricoles. Le marché libre disparaît et l'État acquiert le monopole du commerce intérieur et extérieur. Cette tendance au capitalisme d'État est néanmoins critiquée par des communistes comme Nikolaï Ossinski.
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+ Lénine annule également les engagements russes sur les emprunts obligataires qui — dans le but d’industrialiser le pays, développer les voies ferrées et financer la guerre — avaient été contractés par le gouvernement tsariste.
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+ La jeune RSFS de Russie créée par la Constitution de 1918 fonctionne selon un principe fédéral, dont le principe de gouvernance est le centralisme démocratique. Le pouvoir législatif est théoriquement exercé par le « congrès panrusse des Soviets », lequel mandate le « Comité exécutif central panrusse », tant en matière législative qu'exécutive. Il appartient ainsi au Comité exécutif de contrôler le « Conseil des commissaires du peuple », lequel, avec Lénine à sa tête, a la charge de gouverner la RSFS de Russie. Cette apparence de démocratie ne survit pas à une analyse plus poussée : noyauté et contrôlé totalement par les bolcheviks, le congrès des Soviets, son Comité exécutif et donc le Conseil des commissaires du peuple, sont aux mains de Lénine et de ses camarades, et en particulier du Politburo du PCUS.
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+ Ensuite, le pouvoir d'État devient bien plus strict en raison de la guerre civile, combinée à l'intervention ouverte des États occidentaux, qui fait rage jusqu'en 1921.
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+ Pour faire face aux problèmes posés par la guerre civile russe et l'offensive militaire de pays étrangers (Allemagne, Angleterre, France, Japon, États-Unis), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « communisme de guerre », dont les mesures essentielles sont :
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+ Les éléments fondateurs du régime, sous l'appellation de « dictature du prolétariat »[N 7], se mettent aussi en place à cette époque :
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+ Grâce au « communisme de guerre », Lénine et le Parti bolchevik parviennent à se maintenir au pouvoir. Ils sortent vainqueurs de la guerre civile, et le danger d'une restauration monarchique est écarté dès 1919-1920 à la suite de la défaite des « armées blanches ». Mais ils doivent ensuite faire face à l'armée anarchiste de Makhno (Makhnovchtchina) qui tient le Sud de l'Ukraine, et se confronter en 1921-1922 aux « armées vertes » créées par les paysans en révolte à la fois contre les Blancs et les bolcheviks.
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+ Le 18 mars 1921, l'Armée rouge réprime dans le sang la révolte de Kronstadt, dont les marins avaient exigé le retour au « pouvoir des soviets » et la fin du monopole bolchevique.
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+ Sur le plan territorial, la Russie bolchevique perd les pays baltes, la Finlande et la Pologne, devenus indépendants, et doit concéder un important recul de ses frontières après sa défaite dans la guerre russo-polonaise. Mais elle conserve l'Ukraine après des luttes confuses, et entre 1920 et 1922, elle envahit la Géorgie, l'Arménie et l'Asie centrale, réintégrées de force dans l'ancien Empire russe.
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+ La guerre civile, l'embargo total décrété par les puissances occidentales sur la Russie soviétique et la politique d’expropriation de biens des paysans afin de nourrir les soldats de l'Armée rouge conduisent à une grande famine provoquant la mort de millions de Russes, surtout le long de la Volga en 1922.
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+ L'Union des républiques socialistes soviétiques naquit le 30 décembre 1922, date de la signature du traité d'union (en) (à la suite d'une déclaration préalable) entre la RSFS de Russie, la RSFS de Transcaucasie, la RSS d'Ukraine et la RSS de Biélorussie. Ce traité est ratifié le 30 décembre 1922 par le premier congrès des Soviets d'URSS.
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+ Cette nouvelle entité n'est pas aussi grande que celle de la guerre froide, elle a ainsi perdu de nombreux territoires, tels que l'Ouest de l'Ukraine actuelle, les pays baltes ou bien la Carélie à la suite des guerres qui l'ont secouée. C'est néanmoins le plus grand état du monde et il devra attendre avant d'être reconnu internationalement.
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+ Une constitution fut rédigée en 1923 ; l'union regroupa plusieurs républiques fédérés dont les frontières furent constituées selon une répartition démographique correspondant à un peuple dans sa définition soviétique. L'URSS fut donc un État fédéral dans lequel chaque république fut égale en droits. Dans les faits, le PCUS (et au début le RSDRP) et la Tchéka surveillent étroitement ces républiques dont les premiers secrétaires du Parti furent désignés par Moscou.
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+ Le PCUS devint rapidement le seul parti du pays. Le pays fut théoriquement gouverné par des « Soviets » élus démocratiquement au niveau régional et local. Néanmoins, en pratique, chaque niveau de gouvernement était dirigé par la branche correspondante du Parti.
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+ Après la guerre civile (1921), le pays se trouve dans une situation humanitaire et économique désastreuse. La famine sévit (cinq millions de morts), notamment sur la Volga, et les paysans se soulèvent sporadiquement contre les réquisitions. Ce mécontentement prend une ampleur inquiétante en mars 1921 avec la révolte de Kronstadt, ville pionnière de la révolution, abritant l'amirauté et les forces navales de la mer Baltique défendant Saint-Pétersbourg. Conscient que la répression, aussi dure soit-elle, ne suffit pas à enrayer le mouvement, Lénine décida alors d'assouplir la politique du régime, et met en œuvre la « Nouvelle politique économique » (NEP), libéralisation économique donnant droit à une propriété privée limitée, notamment aux agriculteurs. Les réquisitions sont ainsi remplacées par un impôt en nature peu élevé.
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+ Pour expliquer le passage à la NEP, Lénine déclare que « nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques »[8], se référant au fait que la Russie était encore une société essentiellement agraire avec une base industrielle encore faible et ne correspondait donc pas aux critères permettant le socialisme tel que défini par Karl Marx. La NEP devait également rassurer les pays occidentaux capitalistes.
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+ La NEP atteint les résultats escomptés en permettant à l'économie de se relever des conséquences désastreuses de la guerre. La famine rampante disparaît virtuellement et la classe paysanne s'enrichit. Les paysans aisés sont appelés koulaks ; dans les agglomérations, les nepmen constituent une bourgeoisie riche.
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+ Bien que présentée comme une mesure provisoire, la NEP fut extrêmement critiquée par une frange importante du Parti bolchevique. De nombreux membres voyaient la NEP comme une trahison aux principes socialistes et voulaient un retour au plus vite à une économie intégralement planifiée. Il semble qu'à sa mort Lénine considérait que la NEP devrait être maintenue, tout du moins n'a-t-il jamais fixé, ni même évoqué, la date de son arrêt. Ainsi, à l'approche de sa succession, les oppositions au sein du Politburo se cristallisèrent autour de la NEP.
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+ Dès 1922, la santé de Lénine décline à la suite d'attaques cérébrales, conséquences d'un attentat dont il fut victime en 1918. La lutte pour sa succession aboutira à l'accession au pouvoir suprême de Joseph Staline, ayant appartenu au premier cercle d'adhérents au Parti (entrée en 1904), bien que Lénine ne l'appréciait plus beaucoup, déclarant même dans son testament (janvier 1923) qu'il fallait démettre de ses fonctions cet homme « trop brutal, et ce défaut, pleinement supportable dans les relations entre nous, communistes, devient intolérable dans la fonction de secrétaire général ».
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+ L'ascension de Staline débute avec sa nomination au poste-tremplin de secrétaire général du Parti le 3 avril 1922, fonction conciliatrice obtenue grâce à son effacement (peu de prises de position), ses relations de longue date, son dévouement, et sa loyauté à l'appareil du Parti. Face à lui, il rencontre rapidement l'opposition de Léon Trotski, fondateur de l'Armée rouge, ayant acquis dès 1902 l'estime de Lénine mais aussi adhérent tardif au Parti bolchevique (1917) ayant été proche des mencheviks. Alors que Trotski n'avait parfois pas hésité à s'opposer à Lénine sur certains points dans le cadre des congrès du parti, Staline se présente comme un loyal serviteur du grand révolutionnaire ne l'ayant jamais contredit.
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+ Pour évincer Trotski du gouvernement, Staline s'associe dès 1923, du vivant de Lénine, à Lev Kamenev, ayant lui aussi adhéré en 1905, et à Grigori Zinoviev, haut dirigeant du Komintern, ami intime de Lénine depuis 1905 convaincu d'être son légitime successeur et ayant lui aussi proposé un temps l'alliance avec les mencheviks.
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+ En 1926, deux ans après la mort de Lénine, Zinoviev et Kamenev décident de rompre avec Staline pour se rapprocher de Trotski avec lequel ils partagent une doctrine commune : exportation de la révolution d'essence mondiale et abandon de la NEP. Cette troïka des purs forme l'Opposition de gauche à Staline, qui réagit tactiquement en se rapprochant — sans conviction profonde — de l'opposition de droite favorable à la NEP et à une réalisation du socialisme d'abord sur le sol russe puis à l'extérieur (Nikolaï Boukharine, Alexeï Rykov et Mikhaïl Tomski).
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+ Il s'appuie sur cette aile droite pour exclure du Parti en 1927 ses trois grands opposants de l'aile gauche. Le 17 novembre 1928, une fois assuré que les partisans de l'Opposition de gauche ont été réduits au silence (par l'exclusion, la force, l'emprisonnement, l'exil), il se retourne contre Boukharine, Rykov, et Tomski qu'il exclut du Politburo et démet de leurs fonctions respectives de président du Komintern, chef du gouvernement, et dirigeant du Profintern.
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+ Staline, seul maître à bord, n'hésite pas dès lors à adopter la mesure-phare prônée par l'ancienne opposition de gauche devenue impuissante : l'abandon de la NEP. Cette réorientation s'accompagne d'une relégitimation de façade. Ainsi, en 1928, Kamenev est rétabli, il en va de même pour Zinoviev en 1929, mais Trotski, toujours populaire, est expulsé la même année. Kamenev et Zinoviev furent finalement jugés et exécutés le 5 août 1936, Boukharine et Rykov en mars 1938, et Trotski assassiné le 21 août 1940 dans son exil au Mexique.
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105
+ Après avoir réussi à éliminer politiquement, puis physiquement, toute opposition au sein du parti, Staline devint le dirigeant suprême de l'Union soviétique de 1927 à sa mort, en mars 1953. Du point de vue politique, ce fut une période de dictature totalitaire, bien que ce qualificatif de « totalitaire » eût pu être contesté, par exemple par l'historien Eric Hobsbawm dans son étude du « court vingtième siècle »[9].
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+ Il s'agissait de prévoir les activités économiques selon des plans quinquennaux et qui fixaient les objectifs obligatoires de production. Ces plans quinquennaux donnaient la priorité aux industries lourdes en laissant de côté les industries de consommation. En URSS, il y eut au total dix plans quinquennaux allant du Ier Plan (1928-1932) jusqu'au Xe Plan (1976-1980).
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+ Il s'agit d'un plan typique de l'Union soviétique mais certains plans ressemblent à celui-ci comme le Commissariat général du Plan (en France) ou même le « Grand Bond en avant » (mis en place par la République populaire de Chine).
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+ Staline ne forgea pas immédiatement sa doctrine au sujet de la NEP. Sans doute est-il exact de dire que ses changements d'opinion tenaient plus de la tactique politique que de la doctrine, ce qui lui permit de se débarrasser des uns et des autres. La « richesse » des nepmen et des koulaks l'amena à les considérer comme une nouvelle classe capitaliste rendue responsable de l'augmentation du chômage et de l'inflation.
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+ Staline finit par se forger une doctrine qui excluait l'économie de marché tout en se concentrant sur le développement économique et industriel du pays. Ce qui conduit à l'autarcie par rapport à l'économie capitaliste externe et au recours massif au travail extensif (stakhanovisme) et même gratuit (des prisonniers dans les camps correctionnels de travail) pour réaliser les investissements colossaux qui sont nécessaires (plans quinquennaux).
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+ En 1929, Staline décide de supprimer la propriété privée dans les campagnes : le bétail, les outils, les terres doivent être mis en commun. Les moyens de production agricoles sont regroupés dans les kolkhozes ou dans des sovkhozes.
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+ Cette collectivisation forcée provoque des résistances : plutôt que donner leurs troupeaux, les paysans les abattent pour les consommer immédiatement. Face à ces émeutes, Staline accorde à chaque kolkhozien un lopin de terre.
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+ Les koulaks doivent être éliminés en tant que classe. Entre 1929 et 1935, plus de deux millions de paysans sont déportés et plusieurs millions meurent de faim, surtout en Ukraine et dans le Sud de la Russie (voir : Holodomor). Leurs biens sont confisqués. Cette famine organisée, lors de laquelle non seulement les récoltes, mais tout produit alimentaire étaient volés aux paysans, est considéré par de nombreux pays dans le monde, dont le Canada, comme un génocide ou comme un ethnocide. Le système du passeport intérieur, destiné à contrôler les déplacements et qui n'était pas accordé aux paysans, a été mis en place en Ukraine avant 1929. Après 1935, le premier recensement en Ukraine a montré une baisse démographique si importante qu'aucun recensement n'a plus été mené pendant 30 ans.
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+ La Russie du début du XXe siècle était une puissance économique nouvelle et en essor, mais encore très rurale et agricole. Staline voulait développer l'industrie lourde et faire de l'URSS une puissance économique majeure : lire Histoire de l'URSS sous Staline#Planification et industrialisation.
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+ Les moyens utilisés sont ceux d'une économie planifiée et centralisée et d'une organisation politique totalitaire :
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+ Selon certaines estimations, 127 000 travailleurs payèrent de leur vie la mise en place du premier plan quinquennal (de 1928 à 1932). Par ailleurs, l'allocation prioritaire des ressources à l'industrie, les exportations forcées de céréales pour financer des importations de biens d'équipement, combinées à la diminution de la productivité agricole provoquèrent de nouvelles famines : la famine de 1931-1933 cause près de six millions de morts. Le plan quinquennal fut cependant bouclé officiellement en quatre ans. De 1928 à 1932, la production de charbon avait doublé, celle de l'acier avait triplé.
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+ En dix ans, l'URSS a accompli un bond remarquable du point de vue industrialisation au détriment de la production de biens de consommation et au prix d'une forte baisse du niveau de vie de la population. À la suite du second plan quinquennal, la production d'acier a grimpé à 18 millions de tonnes, celle de charbon à 128 millions de tonnes. Avant son interruption par la guerre, le troisième plan avait permis d'atteindre 18 millions de tonnes d'acier et 150 millions de tonnes de charbon. Les structures de production de masse étaient ainsi bel et bien établies, le complexe militaro-industriel allait être durement mis à l'épreuve par l'invasion allemande.
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+ La pire répression jamais connue par un pays en temps de paix, les « Grandes Purges » (appelées aussi la « Grande Terreur ») aboutissent entre 1936 et 1939 à l’exécution de 680 000 personnes et à la déportation de centaines de milliers d’autres. En août 1937, Staline autorise personnellement le recours à la torture dans les prisons, et ne l’interdit à nouveau que fin 1938.
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+ Le pays traverse donc une intense période de terreur, de délation et de suspicion généralisée, qui met bien des nerfs à rude épreuve (la pression subie en conduit plus d’un au suicide), et qui brise les solidarités amicales, familiales et professionnelles. Après le premier procès de Moscou en août 1936, c’est l’année 1937 qui marque le vrai lancement de la « Grande Terreur », dont elle deviendra synonyme.
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+ À court terme, Staline veut fournir à la population des boucs émissaires (souvent des communistes mêmes) aux difficultés du quotidien, en rejetant tout le mal sur une pléthore de « saboteurs ». Au-delà, il renforce son pouvoir absolu en liquidant la vieille garde bolchevique, qui sait son faible rôle dans la révolution, et en brisant les réseaux clientélistes et les fiefs personnels que se sont taillés les ministres, les membres du Politburo, ou bien, à tous les échelons, les responsables locaux du Parti et les directeurs du Goulag qui, de ce fait, se trouvent abondamment pourvus de main d'œuvre à bas coût. Quand le « clan des voleurs de poules » est épuisé on fixe des quotas que les autorités locales sont chargées de fournir aux camps de travail. Les cadres compétents et les techniciens, qui osent souvent contredire ses objectifs politiques irréalistes, sont aussi particulièrement visés[10]. Enfin, Staline entend éliminer radicalement tous les éléments socialement suspects, et tous les mécontents suscités par sa politique. Alors que les tensions diplomatiques s’accumulent en Europe depuis l’avènement d'Adolf Hitler, et que le déclenchement de la guerre d'Espagne en juillet 1936 fait craindre un conflit général, il s’agit d’éliminer tout ce qui pourrait constituer une « cinquième colonne de l’ennemi » en cas d'invasion[réf. nécessaire].
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+ Pour lancer et développer cette terreur de masse, Staline bénéficie du soutien indispensable de ses fidèles, mais aussi du zèle indéniable de nombreux responsables locaux, de bien des policiers et bureaucrates enthousiastes, ou de bien des simples citoyens délateurs.
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+ En 1939, à l’arrêt des « Grandes Purges », Staline a éliminé les dernières sphères d’autonomie dans le Parti et la société, conforté par les élections du 12 décembre 1937[11] et imposé définitivement son « culte » et son pouvoir absolu. Il a, ce faisant, désorganisé gravement le pays et décimé les cadres supérieurs de l'armée, alors même que la guerre approche.
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+ Staline mit en place un système totalitaire sur lequel il régnait en despote absolu et reposant sur deux piliers : la propagande, mettant en œuvre un véritable culte de la personnalité et la répression, s'appuyant notamment sur le NKVD, police politique toute puissante.
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+ Si les estimations des victimes entre 1921 et 1954 varient beaucoup, celui de 20 millions de morts a été avancé[12]. Parmi les personnes condamnées pour des crimes contre-révolutionnaires, 600 000 furent condamnés à mort, 2,4 millions emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail du Goulag, et 800 000 condamnés à l'expatriation. Le haut encadrement de l'Armée rouge ne fut pas plus épargné (« affaire Toukhatchevsky ») et subit une épuration qui devait affaiblir l'URSS au début de la Seconde Guerre mondiale.
142
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+ Tirant des accords de Munich la conclusion que les puissances de l’Ouest, France et Grande-Bretagne, veulent laisser à Hitler les mains libres à l’est, Staline conclut, le 23 août 1939, le Pacte germano-soviétique avec l’Allemagne nazie. Il s’agissait d’un « pacte de non-agression » qui contenait une annexe secrète attribuant l’Est de la Pologne, la Lettonie, l’Estonie, l'Est de la Roumanie et la Finlande à l’Union soviétique, tandis que l’Ouest de la Pologne et de la Roumanie ainsi que la Lituanie étaient attribués au Troisième Reich.
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+ La Wehrmacht envahit la Pologne le 1er septembre 1939 « évènement déclencheur de la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique le 17 ».
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147
+ L’Allemagne ayant rejeté les prétentions territoriales de l’URSS, celle-ci tente d’envahir la Finlande le 30 novembre : c’est le début de la guerre d’Hiver. La campagne fut difficile, mais par une paix signée à Moscou le 12 mars 1940, l’URSS obtenait l'annexion de la Carélie, lui permettant d’éloigner la frontière de Léningrad.
148
+
149
+ À la suite du déclenchement de la guerre, l’URSS avait été expulsée de la SDN le 14 décembre 1939. Un avenant au pacte cède alors également la Lituanie à l'URSS. Au printemps 1940, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l’Est de la Roumanie, qui n’ont pas de forces militaires ni d’unité civile pour résister à la pression de Staline, sont annexés par un jeu de manipulations politiques, et quatre nouvelles républiques soviétiques sont créées (celles d'Estonie, Lettonie, Lituanie et Moldavie) tandis que la Biélorussie et l’Ukraine sont agrandies vers l’Ouest des territoires pris à la Pologne.
150
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+ L'expression de « Grande Guerre patriotique » désigne la seconde partie de la Seconde Guerre mondiale en Europe, où l'URSS répond à l'attaque allemande du 22 juin 1941 (« opération Barbarossa »), tandis que les pays que l'URSS avait agressés (Finlande et Roumanie, jusque-là aidés par les Alliés) se retrouvent du côté de l'Axe. Par contre, elle ne désigne pas la guerre soviéto-japonaise déclarée le 8 août 1945 pour laquelle le traité de paix n'est toujours pas signé entre la Russie et le Japon, puisque le contentieux relatif aux îles Kouriles bloque la signature d'un tel accord.
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+ Le 22 juin 1941, l'Allemagne rompit le « pacte de non-agression » et attaqua l'Union soviétique, Staline ayant refusé de réagir aux mises en garde de ses agents et de Churchill qui était renseigné grâce au décryptage du code de la machine Enigma qui chiffrait les communications militaires allemandes[13].
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155
+ L'invasion nazie prit l'URSS dans un état de totale impréparation. D'abord débordée et surprise par le choc de l'attaque allemande du 22 juin 1941, l'Armée rouge perd hommes, matériels et laisse la Wehrmacht occuper d'immenses territoires en quelques mois (Pays baltes, Biélorussie, Ukraine). Pour beaucoup la guerre semble gagnée par l'Allemagne au début de l'automne 1941. Certains historiens estiment que les Grandes Purges des années 1936-1938, au cours desquelles 40 000 officiers auraient été emprisonnés ou liquidés, ne sont pas étrangères aux premières difficultés de l'Armée rouge. Les troupes du Reich atteignirent les environs de Moscou en décembre 1941, mais avaient atteint leur extension maximale, des troupes devant aller consolider le flanc sud de l'attaque.
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+ Pourtant plusieurs facteurs vont stopper net l'offensive allemande et permettre la première contre-offensive soviétique :
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+ En décembre 1941, les Allemands sont incapables de prendre Moscou et subissent une contre-offensive, Moscou est alors sauvée.
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+ Certains historiens estiment même que le vrai tournant de la guerre à l'est date de décembre 1941. Cependant, l'armée allemande reste relativement forte, l'Armée rouge n'a pas encore déployé toute sa puissance industrielle. L'enjeu pour Hitler va être alors de terminer au plus vite la guerre à l'est, avant que l'Armée rouge ne puisse définitivement inverser le rapport de force (et que la puissante Amérique, en guerre depuis le 7 décembre 1941, ne vienne en aide matériellement à l'URSS). C'est l'enjeu de la campagne de 1942 avec deux objectifs : conquérir le Caucase et rejoindre Rommel, à la tête de l'Afrika Korps, au Moyen-Orient ; repousser les Soviétiques au-delà de la Volga et prendre Moscou à revers. Les premiers mois de l'offensive semblent favorables au Führer. Pourtant, le plan aboutit à une situation stratégiquement mauvaise pour les Allemands : ils divisent leurs forces en deux groupes (un groupe pour le Caucase et un pour Stalingrad sur la Volga) et, de fait, créent deux groupes militaires incapables, à terme, de remporter leurs objectifs.
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+ Pendant que le groupe d'armées A s'enlise dans le Caucase, la VIe armée allemande est stoppée à Stalingrad où s'engage une terrible bataille de rues dans une ville en ruine. Les Allemands sont alors encerclés dans la ville par une contre-attaque soviétique fin 1942 qui balaie les troupes alpines italiennes, la quasi-totalité des troupes roumaines engagées et la moitié des troupes hongroises. Un long siège commence pour cette armée qui, coupée du reste de la Wehrmacht, s'effondre peu à peu affamée, frigorifiée, soumise à une pression de plus en plus forte des Soviétiques. Le 30 janvier 1943, le maréchal Paulus se rend, marquant le début d'une contre-offensive soviétique : l'Armée rouge remportait la victoire après avoir perdu un million d'hommes. L'URSS reprit ensuite progressivement l'initiative (à l'exception de la bataille de Koursk en juillet 1943), et commença à regagner du terrain.
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+ L'URSS supporta l'essentiel de l'effort de guerre sur le théâtre d'opérations européen contre les Allemands et leurs alliés roumains, italiens, finlandais, hongrois, croates, slovaques, français vichystes (LVF, division Charlemagne), espagnols (division Bleue), russes antistaliniens (division Vlassov, 1ère armée russe)... et ce, jusqu'à ce que les Alliés ouvrissent un second front en Europe (deux ans après la demande de Staline) avec le débarquement en Sicile en 1943.
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+ À la fin de la guerre, on estime qu'environ 20 millions et demi de Soviétiques y avaient perdu la vie, parmi lesquels 12 millions de civils, mais pas nécessairement au front : ce chiffre comprend les nombreux prisonniers de l'opération Barbarossa qui périrent soit dans les camps allemands de malnutrition et maladie, soit au camp du Goulag après leur délivrance (car la reddition étant interdite au soldat soviétique, ils étaient considérés comme coupables de haute trahison)[14]. S'ajoutent à cela des destructions matérielles importantes, ayant provoqué une diminution de 25 % du PIB.
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+ L'aide des Alliés par Mourmansk dans le cadre du prêt-bail et l'industrialisation à marche forcée contribua à la victoire finale de l'URSS sur le IIIe Reich. Quoique l'Union soviétique eût reçu des fournitures en armes et matériel des États-Unis[15] et de l'Empire britannique, sa production de matériel de guerre était plus importante que celle de l'Allemagne du fait de l'importante augmentation de la production industrielle entre les deux guerres. Durant l'invasion allemande, de nombreuses industries ont été transférées à l'est de l'Oural, ainsi que 10 millions de travailleurs civils. En plus de l'aide matérielle anglo-américaine, notons que des Français (escadrille Normandie-Niémen), Roumains (division Vladimlirescu ou « Horia-Cloșca-Crișan ») ainsi que des Polonais (armée LWP ou Ludowe Wojsko), entre autres, combattaient du côté soviétique.
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+ En avril 1945, l'Armée rouge pénètre dans Berlin ; le 30 avril, Hitler se suicide ; le 2 mai, le drapeau rouge flotte sur le Reichstag et la capitulation sans condition est signée le 8 mai 1945 (avec le décalage horaire, le jour de la victoire est célébré le 9 mai en URSS). Le 8 août 1945, conformément aux accords de Yalta, l'URSS déclare la guerre à l'empire du Japon et réalise l'invasion de la Mandchourie.
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+ Plusieurs millions d'Estoniens, Lettons, Lituaniens, Polonais, Roumains, Ukrainiens occidentaux, Géorgiens, Tchétchènes et autres minorités ethniques furent déportés dans les camps de Sibérie, ou dans des zones reculées pour limiter leurs contacts avec l'Ouest.
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+ Pendant et après la guerre, les négociations entre les Alliés aboutirent à la mise en place de deux zones d'influence, suivant les accords de Yalta et de Potsdam.
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+ L'Union soviétique mit en place des régimes dits de « démocraties populaires » dans les pays d'Europe centrale et orientale (y compris dans la partie de l'Allemagne sous son contrôle), dans lesquels elle implanta des gouvernements qui lui étaient dévoués. La ligne frontière séparant cet ensemble de pays de l'Europe occidentale alliés aux États-Unis, fut nommée « rideau de fer », qui constitue un des éléments à l'origine de la guerre froide.
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+ Depuis 1945 et quasiment jusqu'à sa dislocation, l'Union soviétique est opposée aux États-Unis dans la « guerre froide », chacun des protagonistes essayant d'augmenter sa sphère d'influence au détriment de l'autre, et souvent des pays concernés.
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+ L'URSS avait réuni, dans tout l'Est de l'Europe, un ensemble de pays satellites (République socialiste tchécoslovaque, République démocratique allemande, République populaire de Hongrie, République populaire de Pologne, République populaire de Roumanie, République populaire de Bulgarie, République populaire d'Albanie). Ces pays étaient regroupés au sein du pacte de Varsovie à partir de 1955. Les États-Unis avaient formé, avec l'Europe de l’Ouest et le Canada, l'OTAN en 1949.
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+ Dès 1943, Staline fonde l'Institut Kourtchatov de recherches nucléaires, suivi de la création entre 1945 et 1948 du complexe nucléaire Maïak, puis de la création en 1946 de l'Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. L'essor de l'industrie nucléaire soviétique permet ainsi à l'URSS de faire son premier essai nucléaire en 1949.
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+ Hors d'Europe, l'Union soviétique et les États-Unis s'opposaient, souvent par « mouvements de libération » interposés, dans diverses parties du monde, notamment en Amérique du Sud et en Afrique.
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+ Après la mort de Staline en mars 1953, Nikita Khrouchtchev devint premier secrétaire du Comité central du Parti tandis que Gueorgui Malenkov devient Premier ministre. Lavrenti Beria, le chef du NKVD, qui pouvait prétendre à la succession est arrêté en juin 1953 et exécuté peu de temps après, en décembre 1953. La nouvelle direction du pays déclara une amnistie pour certaines catégories de prisonniers et relâcha quelque peu le carcan qui enserrait les libertés publiques. Khrouchtchev consolida peu à peu son pouvoir personnel et pendant le 20e congrès du Parti communiste, il prononça, le 25 février 1956, un discours sur « le culte de la personnalité et ses conséquences » au cours duquel il dénonça le culte de la personnalité entretenu par Staline ainsi que la dictature qu'il avait fait subir à l'URSS et les crimes de cette période. L'impact de ce discours fut immense et détruisit la légitimité des staliniens qui lui étaient encore opposés. S'ensuivirent de nouvelles mesures de démocratisation de la vie publique, la libération de dissidents, et la mise en place d'une économie plus favorable aux biens de consommation par rapport aux plans quinquennaux précédents.
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+ La même année, les troupes soviétiques réprimèrent dans le sang la révolution hongroise : de 25 000 à 50 000 Hongrois et 7 000 soldats de l'Armée soviétique perdirent la vie, tandis que près de 250 000 Hongrois quittaient le pays. Cet événement fut, pour la part de l'opinion occidentale favorable à l'Union soviétique, un premier choc sérieux.
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+ Khrouchtchev dut encore se défendre en mai 1957 contre les menées de staliniens. Ainsi, la vieille garde stalinienne, constituée de Lazare Kaganovitch, Viatcheslav Molotov, Gueorgui Malenkov et Dmitri Chepilov, tente de démettre de ses fonctions Nikita Khrouchtchev. Avec l'aide du « héros de la Grande Guerre patriotique » et ministre de la défense Gueorgui Joukov, Khrouchtchev parvient à déjouer leur plan en les présentant comme un « groupe anti-parti ». Ils seront tous trois mis au ban de l'URSS, mais, signe des temps, ils ne seront pas éliminés à la suite de procès aux preuves fabriquées, comme il était de mise du temps de Staline. Khrouchtchev devint enfin Premier ministre le 27 mars 1958. Il s'agit là d'un grand tournant dans l'histoire de l'Union soviétique.
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+ La période de dix ans qui suivit confirma cette nouvelle tendance : le pouvoir politique avait pris le pas sur la coercition pure et simple, le parti reprenant le rôle premier par rapport à la police secrète et à l'armée. Au cours de cette période, également, l'URSS confirma sa place de super-puissance et défiait les États-Unis, souvent sur leur propre terrain. Cuba, pays soutenu par l'URSS, devint le centre de cette opposition lors de la « crise des missiles de Cuba » en octobre 1962.
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+ En 1957, les Soviétiques envoyèrent dans l'espace le premier satellite artificiel, Spoutnik et le premier être vivant en orbite terrestre , Laïka. En 1961, Youri Gagarine fut le premier homme dans l'espace, et en 1963, Valentina Terechkova la première femme. C'est également durant son mandat que, le 30 octobre 1961, explosa la plus puissante arme jamais développée par l'Homme, la tsar bomba. Sans doute partiellement à cause de l'affaire des missiles et d'une politique trop défavorable à la nomenklatura, Khrouchtchev fut déposé lors d'une réunion du Comité central du Parti le 13 octobre 1964.
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+ À la suite de la chute de Khrouchtchev en 1964, Léonid Brejnev devient premier secrétaire du Parti, Alexis Kossyguine Premier ministre et Anastase Mikoyan chef de l’État, rapidement remplacé par Nikolaï Podgorny (on parle alors de troïka pour désigner ces trois personnages détenteurs du pouvoir d'État ; mais Brejnev ne tardera pas à concentrer l'essentiel de la réalité du pouvoir pour lui-même).
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+ Sous Brejnev, le régime soviétique se durcit à nouveau. Le KGB (la police politique), dirigée par Iouri Andropov, retrouve une grande partie du pouvoir dont elle avait joui sous Staline. Cependant, Andropov n'imitera pas les excès répressifs de cette époque.
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+ Une des crises les plus graves de l'époque de Brejnev fut celle du Printemps de Prague en 1968, lorsque les tentatives de la Tchécoslovaquie de construire un « socialisme à visage humain » sont finalement réprimées par les forces du pacte de Varsovie, sans toutefois tomber dans les excès de la répression de la révolution hongroise. Au niveau économique, le niveau de vie de la population commença à descendre et le manque de productivité dans de nombreux secteurs dont l'agriculture se fit sentir. L'URSS dut entre autres, pour faire face à la faiblesse de la production d'aliments, acheter des millions de tonnes de céréales en Occident en général et aux États-Unis en particulier[16]. Sur le plan international, l'ère Brejnev fut marquée par un certain relâchement de la tension avec les États-Unis, avec notamment la signature de traités de limitation des armes nucléaires (accords sur la démilitarisation de l'espace en 1967, traités SALT I en 1972, SALT II en 1979) et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.
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+ En décembre 1979, Brejnev intervint en Afghanistan pour soutenir le régime communiste en place. Cet événement mit un coup de frein à la détente, provoquant un embargo par les États-Unis, la fourniture d’armements aux moudjahidines et le boycott des Jeux olympiques d'été de 1980 à Moscou. En mars 1982, Brejnev fit une crise cardiaque qui le diminua considérablement. À partir de ce moment, il ne remplit que partiellement ses fonctions jusqu'à sa mort en novembre de la même année. Deux chefs d'État en mauvaise santé se succédèrent entre novembre 1982 et mars 1985 : Iouri Andropov et Konstantin Tchernenko. Chacun continua d'appliquer la ligne politique de Brejnev, malgré de réels efforts d'Andropov pour combattre le népotisme que son prédécesseur avait organisé ou laissé s'organiser. Toutefois en politique extérieure, les deux successeurs de Brejnev marquèrent quelques points. Andropov mit en échec les États-Unis au Liban qui occupaient le pays du cèdre depuis septembre 1982. De ce fait une aide massive de l'URSS à la Syrie à partir de novembre 1982, entraîna la multiplication des attentats, contre les marines américains et obligea le président Reagan à faire retirer ses marines du Liban en février 1984. Puis sous Tchernenko, l'URSS rendit aux États-Unis la monnaie de leur pièce à leur offense sportive. Ce fut l'annonce en mai 1984 d'une non-participation soviétique aux Jeux olympiques de Los Angeles, faisant ainsi pendant au boycott des JO de Moscou par les États-Unis. À cette initiative soviétique s'ajoutèrent des « contre-jeux » à l'été 1984 dans une dizaine de capitales de pays socialistes qui s'associaient au boycott. Cependant ils subirent un échec retentissant avec l'installation des Pershing en Europe occidentale en novembre 1983 et durent faire face devant la communauté internationale deux mois plus tôt à l'annonce de la destruction par l'un de leurs chasseurs, d'un Boeing sud-coréen — comprenant 269 passagers et membres d'équipage — qui avait fait mystérieusement intrusion pendant plusieurs heures au-dessus de l'espace aérien de l'URSS. Après Iouri Andropov (novembre 1982-février 1984) et Konstantin Tchernenko (février 1984-mars 1985), Mikhaïl Gorbatchev, un jeune et énergique dirigeant de 54 ans, devint premier secrétaire du Parti.
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+ Constatant la déliquescence du pays et de son économie, Gorbatchev tenta tout d'abord de sortir son pays de l'impasse que devenait la guerre froide. En effet, Ronald Reagan avait lancé un réarmement massif des États-Unis en orientant sa recherche et ses investissements vers des types d'armement à très haute valeur technologique, entraînant ainsi l'URSS, sous peine d'obsolescence, dans une course rapide qu'elle ne pouvait que perdre vu son retard technologique et son économie en grave crise.
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+ Gorbatchev entama donc une série d'initiatives qui aboutirent à une détente certaine et à la signature d'accords de désarmement. Gorbatchev obtint le prix Nobel de la paix pour ces efforts en 1990. Cette politique aboutit à la chute du mur de Berlin en 1989.
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+ Se débarrasser de cette contrainte externe n'était cependant pas suffisant, et sans abandonner le dogme central du « socialisme », Gorbatchev lança la glasnost (« publicité des débats », politique d'informations libres) et la perestroïka (« restructuration », nouvelle politique économique et sociale), avec trois principaux objectifs :
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+ Alors que tous les prisonniers politiques détenus par le gouvernement sont libérés, la glasnost est également marquée par le retour de la liberté d’expression : on voit des humoristes caricaturer Gorbatchev. Il cherche par là une voie intermédiaire entre les « traditionalistes » attachés au régime (la nomenklatura) et les « réformistes », tels Boris Eltsine qui lui reprochent la lenteur des réformes. Pourtant il était trop tard, et Gorbatchev ne réussit pas à corriger les failles qui minaient l’État depuis des décennies. Les problèmes économiques furent mal résolus. La privatisation des grandes entreprises se fit au bénéfice des privilégiés de la nomenklatura et l’inflation se développa : la perestroïka fut un échec.
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+ Le 26 mars 1989, Gorbatchev créa une nouvelle assemblée législative : le congrès des députés du peuple dont les deux tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives révélèrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme.
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+ En juin 1990, Boris Eltsine, président du Soviet suprême de la RSFS de Russie, déclara la souveraineté de la Russie et démissionna du Parti. En août 1991, un putsch mené par des membres du gouvernement opposés aux réformes montra à quel point la position de Gorbatchev s'était fragilisée. Le complot échoua en partie grâce à l'intervention de Eltsine, qui confirma de ce fait sa position de chef de file des réformistes. La date du putsch ne fut pas choisie au hasard, car c'est le 20 août que Gorbatchev devait signer un traité instaurant une nouvelle Union, appelée Union des républiques souveraines soviétiques (puis Union des républiques souveraines), réduisant notamment le rôle du KGB et de l’État centralisé, qui avaient tout à y perdre, au profit des républiques[17].
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+ Au cours de l'automne 1991, tandis que les républiques constituantes de l'URSS proclamaient, l'une après l'autre, leur indépendance sans que Gorbatchev n'eût la possibilité de s'y opposer par la force, le gouvernement russe prit peu à peu l'ascendant, reprenant les fonctions auparavant assurées par l'Union. Ainsi, Gorbatchev tout en étant président de l'Union soviétique perdait rapidement prise. On disait à l'époque que l'Union soviétique se limitait aux murs du Kremlin.
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+ En novembre 1991, le président russe Eltsine publia un décret qui interdisait les activités du Parti communiste de l'Union soviétique sur le territoire de la fédération de Russie. Le 8 décembre 1991, lors des accords de Minsk, les chefs de la Russie, de l'Ukraine et de la Biélorussie publièrent une déclaration selon laquelle l'Union soviétique était dissoute et remplacée par la Communauté des États indépendants (CEI), une organisation sans entité juridique forte, qui ne fonctionna pas réellement, malgré un renouveau récent avec de nouvelles organisations partenaires telles que l'OTSC ou la Communauté économique eurasiatique (Eurasec).
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+ Gorbatchev était encore président, mais sans pays, son pouvoir ne signifiait plus rien. Le 25 décembre 1991, Gorbatchev remit sa démission en tant que président de l'Union soviétique. Le jour suivant, l'Union soviétique était officiellement dissoute. La fédération de Russie, elle-même constituée de républiques, allait désormais la remplacer, avec quatorze autres républiques indépendantes, mais d'une importance moindre. La Russie hérita du siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies dont jouissait l'URSS.
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+ Certaines anciennes républiques soviétiques, très affaiblis, avaient prévu de reformer une union. Sur l'initiative de l'Ukraine ou du Kazakhstan, des projets sont nés entre 1994 et 1995 pour recréer l'union[18]. En 1994, le président kazakh Nazarbayev propose la création d'une Union eurasiatique mais le projet reste au point mort[19] jusqu'au milieu des années 2010. L'Union économique eurasiatique voit finalement le jour le 1er janvier 2015[20].
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+ En 2018, 66 % des Russes se déclarent nostalgiques de l'Union soviétique[21].
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+ La Communauté des États indépendants (CEI), créée en décembre 1991, est une entité intergouvernementale composée de dix anciennes républiques soviétiques. Conformément à ses instruments constitutifs, les accords de Minsk et d'Alma-Ata, la CEI est dépourvue de personnalité juridique internationale. Pour cette raison, la communauté des anciennes républiques soviétiques n'est pas une organisation internationale. Ses membres sont les suivants : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l'Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan et le Turkménistan qui dispose du statut d'état associé. La Géorgie quitta la communauté à la suite des événements en Ossétie du Sud de 2008. L'Ukraine met fin à sa participation à la CEI en 2018.
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+ Au début des années 2000, les réformes de la CEI contribuent à créer l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et la Communauté économique eurasiatique (Eurasec).
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+ L'Union eurasiatique (ou Union eurasienne) est une organisation supranationale fondée sur le modèle de l'Union européenne et du traité de Maastricht de 1992. Elle est effective depuis le 1er janvier 2015. Englobant une union douanière et économique, elle intègre (en 2020) la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Arménie, le Kirghizistan et pourrait s'étendre au Tadjikistan. Proche du projet de l'Union des républiques souveraines imaginé par Gorbatchev en 1991, bon nombre d'observateurs, en particulier les États-Unis, mettent en garde la Russie face à une refondation de l'Union soviétique, sous une nouvelle forme[23].
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233
+ L'Union de la Russie et de la Biélorussie est une union politico-économique de type confédéral entre les deux pays slaves (Russie et Biélorussie). La Serbie, l'Abkhazie, et l'Ossétie du Sud y ont un rôle d'observateur. C'est une des unions post-soviétiques les plus avancées.
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235
+ Si la Fédération de Russie est le continuateur de l'Union soviétique et que l'indépendance des 14 autres anciennes républiques socialistes soviétiques a été reconnue internationalement, certains États issus de l'ancienne Union soviétique n'ont pas été reconnus par la communauté internationale (ou seulement partiellement). Il s'agit de : l'Abkhazie, la République populaire de Donetsk, le Haut-Karabagh, la République populaire de Lougansk, l'Ossétie du Sud-Alanie et la Transnistrie.
236
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237
+ L'URSS fut officiellement un État fédéral, basé sur le « centralisme démocratique » regroupant quinze républiques soviétiques. Le système politique, très hiérarchisé, reposait en droit sur le « Conseil des ministres » (Sovet ministrov), censé détenir le pouvoir exécutif, et le Parlement (« Soviet suprême », Verkhovny Sovet) censé détenir le pouvoir législatif.
238
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239
+ En pratique, la séparation des pouvoirs n'était pas respectée, car un seul parti politique fut autorisé, le Parti communiste de l'URSS (PCUS), dont le Politburo concentrait tous les pouvoirs et contrôlait l'État, tous les hauts fonctionnaires étant choisis parmi les « activistes » (« permanents ») supérieurs du Parti. L'organisation qui maintenait la cohésion du Parti et son pouvoir absolu sur la société soviétique était la police politique, successivement nommée Tchéka, Guépéou, NKVD et KGB : cette organisation fit la singularité du modèle soviétique, imité dans l'ensemble du pacte de Varsovie, en République populaire de Chine, au Viêt Nam et à Cuba. Le Parti était censé exercer la « dictature du prolétariat » telle que le « marxisme-léninisme » l'avait conçue. En principe, le Parti était ouvert à tout citoyen « qui n'exploite pas le travail des autres, accepte le programme et les règles du Parti, milite dans une organisation du Parti et soutient toutes ses décisions », cependant le processus d'adhésion au parti était long, accompagné de multiples enquêtes, et finalement élitiste, mais exclusivement sur des critères de soumission à la hiérarchie.
240
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+ Ainsi, dans les années 1980, 6 % des 265 millions d'habitants étaient membres du PCUS, ce qui était loin de conférer la représentativité du peuple tant affichée. Par contre, celui-ci compta quelque 200 000 fonctionnaires à plein temps, les apparatchiki, les « hommes de l'appareil ». Ce que Voslenski a désigné par le terme populaire soviétique de nomenklatura était composée de ces apparatchiki, des membres de la police politique, des hauts gradés de l'armée, des chefs du Parti et de leur parentèle, l'ensemble formant une nouvelle classe sociale que Jean-François Revel a qualifiée de « bourgeoisie rouge », mais que les trotskistes préfèrent appeler bureaucratie.
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+ La structure du Parti doublait la structure de l'État : si à chaque niveau il y avait des organes étatiques qui semblaient exercer le pouvoir, ces organes étaient contrôlés par le Parti, et donc par son responsable à chaque niveau, lequel prenait ses ordres de l'échelon supérieur, jusqu'à arriver au secrétaire général du Parti, poste rendu par Staline le plus important de toute l'Union soviétique.
244
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245
+ Au sommet de l'État se situaient donc le « Soviet suprême », avec son organe exécutif, le Præsidium, ainsi que la Cour suprême et le Procureur de l'Union soviétique. Ces trois magistratures étant en principe sous le contrôle des deux chambres législatives. Le Conseil des ministres supervise une quantité de commissions et de services, dont le nombre et les attributions changent à intervalles, mais qui sont des organes plus importants que les ministères des Républiques.
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+ Au sommet du Parti, le Secrétaire général, dont le titre est modeste mais le pouvoir beaucoup plus grand que celui du Président du Præsidium du Soviet suprême de l'Union soviétique dont le titre est purement honorifique, et plus grand que celui du Président du Conseil des ministres (Premier ministre) de l'URSS. Au-dessous de lui, par ordre d'autorité décroissante viennent le Politburo, le Secrétariat et le Comité central. Au-dessous encore le congrès du PCUS, puis les Comités centraux, les Secrétariats et les Conférences provinciales représentent l'échelon suivant. Un degré plus bas viennent les Comités, Secrétariats et Conférences de district. Enfin, constituant la base de la pyramide, les secrétariats, bureaux et cellules locales.
248
+
249
+ Le Parti déterminait la politique à suivre que l'État devait exécuter. La tâche des fonctionnaires du gouvernement consistait à mettre en application les décisions du Parti, c'est-à-dire du Politburo et du Comité central. Cette méthode avait un avantage : contrairement à ce qui se passa en Occident, ceux qui font la politique sont ainsi déchargés des besognes de routine. Staline a été le premier chef soviétique à cumuler les titres du Premier secrétaire du Parti et celui du président du Conseil des ministres de l'URSS. Khrouchtchev, qui lui a succédé a lui aussi cumulé les deux fonctions pendant une partie de son mandat de Secrétaire général. Quant à Brejnev, il fut en même temps Premier secrétaire (depuis 1966, secrétaire général) du Parti et président du « Soviet suprême » de l'URSS (de 1960 à 1964 et de 1977 à 1982). En 1990, Gorbatchev sera le premier et dernier dirigeant soviétique à prendre le poste de président de l'Union soviétique.
250
+
251
+ À la veille de la révolution russe, l'économie de l'Empire russe était « archaïque »[24]. La valeur de la production industrielle en 1913 représentait moins de la moitié de celle de la France, un sixième de celle de l'Allemagne, ou un quatorzième de celle des États-Unis[25]. Le rendement agricole était médiocre, la pénurie de transport paralysait toute tentative de modernisation économique[26]. Le PIB par habitant était inférieur à celui de la Hongrie ou de l'Espagne de l'époque, et environ un quart de celui des États-Unis[N 9]. Surtout, le pays était dominé par les capitaux étrangers qui possédaient un tiers des actions en Russie.
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253
+ Au XXe siècle, l'URSS devient une puissance économique majeure. De 1928 à 1991, le développement économique est guidé par une série de plans quinquennaux. L’URSS devient une des trois premières productrices d'un grand nombre de produits industriels, mais reste en retard dans l'industrie légère, les biens de consommation et l'agriculture.
254
+
255
+ Le transport en URSS, confronté au double défi de la distance et du climat extrême, est marqué par le choix de privilégier le transport collectif (chemin de fer (en), métro de Moscou, etc.) plutôt que la voiture particulière. Il comporte quelques points forts comme les avions-cargos Antonov.
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+
257
+ L'économie soviétique est gérée par le Gosplan (« Commission de Planification d'État »), la Gosbank (« Banque d'État ») et le Gossnab (« Commission d'État pour la fourniture en matériaux et équipements »), au moyen d'indicateurs comme le produit matériel net.
258
+
259
+ L'économie soviétique est basée sur la propriété d’État, mais il existe quelques autres formes juridiques de propriété dites « collectives » telles que le kolkhoze (« ferme collective ») et la coopérative.
260
+
261
+ L'entre-deux-guerres et l'après guerre sont des périodes de croissance économique importante que certains attribuent, pour une bonne part, au mariage de la planification et du travail forcé.
262
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263
+ Entre 1913 et 1989, le revenu par habitant est multiplié en Russie par 4,6, contre 3,3 en Grande-Bretagne, 3,8 aux États-Unis, 5,1 en France ou 5,4 en Allemagne[27].
264
+
265
+ Lorsque la croissance économique se ralentit vers les années 1960, cela est considéré comme un phénomène provisoire. Les responsables de la planification sont incapables de prévoir certains problèmes économiques, et le concept même d'économie planifiée semble difficile à mettre en œuvre dans le cadre d'une économie mondiale capitaliste et changeante, surtout que sur le plan interne, l'administration de la planification étant paralysée par la bureaucratie, et que la nomenklatura semble parfois être plus attachée à ses privilèges qu'au service de l’État[Selon qui ?].
266
+
267
+ De plus, la production militaire d'armement représente une part très importante de l'industrie, freinant la production de biens de consommation. Le maréchal Nikolaï Ogarkov publie, à partir de 1979, une série d'articles, dans la presse officielle, expliquant de façon alarmiste que les Américains avaient une et même deux générations d'avance en électronique et en informatique, et sans possibilité de les rattraper. Dans les années 1980, l'URSS commence pourtant à développer le secteur de la micro-informatique et des technologies (ordinateurs de la série DVK (ru) et Elektronika 60).
268
+
269
+ Le taux d’activité des femmes s’élève à 84 % en 1989, soit l’un des plus élevés au monde[28].
270
+
271
+ Le bilan économique en 1992 (un an après l'éclatement de l'URSS) fait état d'une inflation de 2520 % à la suite de la déréglementation de la plupart des prix alors fixés par l'administration[29]. D'après la Banque mondiale, les inégalités telles que mesurées par le coefficient de Gini double après l’éclatement de l'URSS : situé à 0,24 en 1988, il monte à 0,48 en 1993[28].
272
+
273
+ Il est capital de garder à l'esprit, toutefois, que les statistiques de l'époque soviétiques sont très peu fiables[30],[31].
274
+
275
+ Le gouvernement de l'URSS a entravé la formation d'une conscience écologique en interdisant les partis et les associations jusque dans les années 1980[32]. Dans les dernières années du régime stalinien, le nombre de réserves naturelles et parcs nationaux fut fortement réduit[33]. Le productivisme entraîna l'érosion et l'épuisement de nombreuses terres arables[33]. Le développement d'une industrie lourde et l'exploitation intensive et extensive des ressources naturelles ont laissé derrière eux une situation préoccupante, dont souffre encore l'actuelle Russie et les anciennes Républiques soviétiques : déforestation, régions affectées par des pluies acides, dégradation des sols, accumulation de déchets industriels, désertification, contamination radioactive (à la suite des essais nucléaires et de la catastrophe de Tchernobyl[34] survenue en 1986), pollution des lacs (le lac Baïkal a été notamment fragilisé par la construction des chemins de fer Magistrale Baïkal-Amour dans les années 1970-1980).
276
+
277
+ L'irrigation intensive (pour supporter l'agriculture intensive, notamment du coton) et la construction de barrages hydro-électriques est notamment responsable de l'assèchement de la mer d'Aral en Asie centrale soviétique.
278
+
279
+ La culture de l'Union soviétique, est passée, au cours des 69 années d'existence de l'Union soviétique, par plusieurs étapes. Des personnes de diverses nationalités en provenance des quinze républiques y ont contribué, bien que la majorité d'entre eux fussent des Russes. L'État soviétique a aidé les institutions culturelles, mais a effectué également une censure stricte.
280
+
281
+ Le bilan militaire était florissant :
282
+
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+ Le complexe militaro-industriel soviétique représentait entre 1985 et 1990 :
284
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+ L'industrie de défense proprement dite absorbait durant les années 1970/1980 20 % du revenu national, 8 % du PIB et 47 % des dépenses publiques pour les besoins de l'Armée soviétique.
286
+
287
+ La production d’armes soviétiques était la plus importante du monde. En 1981 : 2 500 chars, 3 500 canons, 1 700 avions de combat, 750 hélicoptères, 9 sous-marins, 475 missiles balistiques (IRBM, ICBM).
288
+
289
+ Après la chute de l'URSS en 1991, ce sont les Forces armées de la fédération de Russie qui héritèrent de la quasi-totalité de l'équipement militaire soviétique en particulier l'arsenal nucléaire et les différentes flottes.
290
+
291
+ La révolution de Février avait permis l'obtention de nouveaux droits par les femmes. Le 20 juillet 1917, le droit de vote des femmes était officiellement garanti[35].
292
+
293
+ Les bolcheviks maintiennent ensuite cette volonté d'égalité entre femmes et hommes, que l'on peut retrouver dans la Constitution de 1918 (puis, en théorie, celle de 1936 et celle de 1977 : « La femme et l'homme jouissent en U.R.S.S. de droits égaux. L'exercice de ces droits est garanti par l'octroi aux femmes de possibilités égales à celles des hommes d'accéder à l'instruction et à la formation professionnelle, de travailler, d'être rémunérées en conséquence… Il est garanti également par la création de conditions permettant aux femmes d'associer travail et maternité… » (art. 35 de la Constitution de 1977)[36]).
294
+
295
+ L'URSS se présentait donc initialement comme un État particulièrement en avance en matière d'égalité homme-femme, notamment grâce aux actions de la Commissaire du peuple Alexandra Kollontaï ou aux initiatives d'Inès Armand. Les femmes obtiennent en 1917 droit de vote et d'être élues, le droit au divorce par consentement mutuel, l'accès à l'éducation, un salaire égal à celui des hommes, des congés de maternité et l'égalité de reconnaissance entre enfants légitimes et naturels. Le droit à l'avortement est obtenu en 1920 – il est limité en 1936 par Staline, puis rétabli après la mort de ce dernier. Par ailleurs dans la vie professionnelle, très majoritairement actives les femmes bénéficiaient avec les hommes du principe à travail égal-salaire égal.
296
+
297
+ L'URSS, par sa grandeur et donc par la variété ses régions, était un État largement multi-ethnique. Le groupe ethnique (en russe : национальность, souvent traduit par nationalité) était indiqué sur certains documents, à certaines époques. Quinze grands groupes ethniques (dont le Russe) étaient représentés chacun par une république. Quatorze disposaient du droit à l'apprentissage d'une première langue locale mais devaient, comme seconde langue, apprendre le russe.
298
+
299
+ Groupes ethniques d'Union soviétique en 1941.
300
+
301
+ Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1926).
302
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+ Nombre et pourcentage des Ukrainiens dans la population des régions de la RSFSR (recensement de 1979).
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+
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+ La population soviétique a d'abord baissé aux débuts de son existence à la suite de la Première Guerre mondiale (front de l'Est), à la révolution russe et à la guerre civile russe qui a suivi, stagnant autour de 150 millions d'habitants.
306
+
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+ Les années 1930 furent également difficiles. Malgré les famines soviétiques de 1931-1933 ayant causé la mort de six millions de personnes, les Grandes Purges dirigées par Staline, ainsi que les victimes des goulags (chiffrées à 963 866 selon les archives soviétiques), la population était de plus de 194 millions à la veille de la Seconde Guerre mondiale (front de l'Est).
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+
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+ Lors de l'après-guerre, la population a connu une diminution importante de la mortalité, qui s'est toutefois interrompue dès les années 1970. Cette diminution a permis de rattraper rapidement les déficits de naissances à la suite de la guerre, faisant passer la population de 180 millions en 1950 à 215 millions en 1960 et à plus de 240 millions en 1970.
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+ Son augmentation continua, surtout dans les républiques musulmanes d'Asie centrale où le taux de natalité était plus élevé que dans la vieille Europe, pour atteindre, en 1989, 286 millions d'habitants. Vers la fin de la période, il existe en outre une différence notable entre une population russe et ukrainienne à croissance faible, et des peuples « allogènes » (principalement turcophones) à forte natalité.
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+ L’Union soviétique a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Neptune est initialement la francisation du latin Neptunus, nom du dieu romain des mers et du règne aquatique.
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+ De nombreux autres navires ont porté le nom de Neptune :
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+ Neptune est un nom de lieu notamment porté par :
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+ (*) date de publication des résultats entrepris par Le Verrier depuis 1844.
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+ Neptune est la huitième et dernière planète du Système solaire par distance croissante au Soleil[N 1].
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+ Neptune orbite autour du Soleil à une distance d'environ 30 UA, avec une excentricité orbitale moitié moindre que celle de la Terre, en bouclant une révolution complète en 164,79 ans. C'est la troisième planète du Système solaire par masse décroissante — elle est 17 fois plus massive que la Terre et 19 fois moins massive que Jupiter — et la quatrième par taille décroissante : Neptune est en effet à la fois un peu plus massive mais un peu plus petite qu'Uranus.
8
+
9
+ Neptune et Uranus, toutes les deux des géantes de glaces et plus précisément des planètes de type Neptune froid, ont une composition similaire, différente de celle des deux autres planètes géantes, Jupiter et Saturne, qui sont des géantes gazeuses de type Jupiter froid. Comme ces dernières, l'atmosphère de Neptune est principalement constituée d'hydrogène et d'hélium avec des traces d'hydrocarbures et peut-être d'azote, mais contiendrait davantage de « glaces » au sens physique, c'est-à-dire de composés volatils tels que l'eau, l'ammoniac et le méthane. Ce dernier est d'ailleurs partiellement responsable de la teinte bleue de l'atmosphère de Neptune, bien que l'origine de ce bleu très soutenu reste encore inexpliquée.
10
+
11
+ Neptune est le premier objet et la seule des huit planètes du système solaire à avoir été découverte par déduction grâce au calcul avant l'observation directe. L'astronome français Alexis Bouvard avait noté des perturbations inexpliquées sur l'orbite d'Uranus et conjecturé au début du XIXe siècle qu'une huitième planète, plus lointaine, pouvait en être la cause. Les astronomes britannique John Couch Adams en 1843 et français Urbain Le Verrier en 1846, calculèrent chacun de leur côté, et par des méthodes différentes, la position prévisible de cette hypothétique planète, qui fut observée le 23 septembre 1846 par l'astronome allemand Johann Gottfried Galle, à 1° de la position alors calculée par Le Verrier, et à 12° de celle calculée par Adams.
12
+
13
+ Le nom de cette huitième planète vient de Neptune, le dieu des océans dans la mythologie romaine. Son symbole astronomique est une version stylisée du trident du dieu Neptune, tandis que son symbole alternatif représente les initiales de Le Verrier.
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15
+ Neptune n'est pas visible à l'œil nu et, comme Uranus, elle n'a été découverte qu'après l'invention du télescope. Pourtant, cette découverte se démarque de celle des autres planètes : elle a été faite uniquement par le calcul à partir de la trajectoire et des caractéristiques d'Uranus. Le télescope ne sert par la suite qu'à la confirmation de la découverte.
16
+
17
+ Plusieurs astronomes ont manqué de faire la découverte par les moyens traditionnels (observation au télescope). Les dessins astronomiques de Galilée montrent qu'il a observé Neptune le 28 décembre 1612 alors qu'il regardait Jupiter. La planète est alors répertoriée comme une simple étoile de magnitude 8. Il la remarque de nouveau dans le ciel un mois plus tard, le 28 janvier 1613, et constate même qu'elle a bougé par rapport à une étoile voisine. Ce ne peut donc être une étoile, mais Galilée ne tire aucune conclusion et n'en reparle plus par la suite. Comme il pense alors n'observer qu'une étoile, il ne peut alors être crédité de sa découverte[1].
18
+
19
+ Neptune est également observée par Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732 – 1807) le 10 mai 1796 et par John Herschel, fils de William Herschel (qui a découvert Uranus), sans rien noter de particulier. La planète semblant échapper aux astronomes, la gloire de sa découverte revient à deux mathématiciens[2].
20
+
21
+ Déjà en 1788, la planète Uranus récemment découverte ne semblait pas se conformer au modèle d'orbite que les astronomes avaient prédit. Plus le temps passait et plus l'erreur entre la position annoncée de l'astre et celle relevée augmentait. Le mouvement d'Uranus pouvait être prédit pour des observations anciennes, ou récentes, mais pas pour les deux à la fois. Jean-Baptiste Delambre tente d'expliquer les anomalies en ajoutant l'influence gravitationnelle de Jupiter et Saturne dans ses calculs. Ses tables sont alors plus précises, mais ne permettent toujours pas de prévoir le mouvement de la planète sur un long terme. En 1821, l'astronome français Alexis Bouvard publie de nouvelles tables. Il utilise 17 observations étalées sur les 40 années écoulées depuis sa découverte pour tenter, en vain, d'expliquer l'orbite d'Uranus[3].
22
+
23
+ Lors d'une réunion de la British Association for the Advancement of Science, George Biddell Airy rapporta que les tables de Bouvard étaient erronées de plus d'une demi-minute d'arc. Cet écart inquiétant devait absolument être résolu. Deux hypothèses s'opposèrent, celle proposée par Bouvard lui-même de l'existence d'une autre planète encore inconnue, et qui pourrait affecter les mouvements d'Uranus, ou celle d'une remise en cause de la loi universelle de la gravitation, proposée par Airy. Selon Airy, la loi de gravitation perdrait de sa validité au fur et à mesure que l'on s'éloigne du Soleil. Cependant, dès 1838, la plupart des astronomes étaient d'accord sur l'existence d'une nouvelle planète trans-uranienne pour expliquer les perturbations du mouvement d'Uranus[4].
24
+
25
+ Étudiant à Cambridge, John Couch Adams tomba le 26 juin 1841 sur le rapport d'Airy concernant le problème de l'orbite d'Uranus et fut intéressé par la question. Ne pouvant se pencher sur le problème immédiatement, il le nota sur un bout de papier en guise de pense-bête afin de le reprendre une fois ses études finies. En 1843, Adams se mit au travail. Il s'appuya sur la loi de Titius-Bode pour obtenir une première approximation de la distance de cette nouvelle planète au Soleil. Dans la mesure où la plupart des planètes avaient une orbite faiblement excentrique, il supposa également que son orbite était circulaire, afin de simplifier les calculs. Il termina ses travaux deux ans plus tard en ayant déterminé la position de Neptune avec une erreur de moins de deux degrés. Il ne lui manquait plus qu'à les confirmer par observation. Se tournant vers James Challis, directeur de l'observatoire de Cambridge, celui-ci le renvoya à l'astronome royal Sir George Biddell Airy. Adams transmit ses résultats à Airy par courrier le 21 octobre 1845, et obtint une réponse le 5 du mois suivant. Airy émit des doutes sur les travaux de son jeune collègue. Découragé par le comportement d'Airy, Adams ne lui répondra qu'un an après[5].
26
+
27
+ Au même moment en France, François Arago, directeur de l'observatoire de Paris, encourage le mathématicien Urbain Le Verrier, spécialisé en mécanique céleste, à déterminer les caractéristiques de cette huitième planète dont l'influence gravitationnelle se faisait sentir sur la trajectoire d'Uranus. Le Verrier travaillait alors sur les comètes de courte période. Il commence ses travaux sur Uranus en 1845, ignorant totalement ceux d'Adams, et publie ses premiers résultats le 10 novembre 1845 dans Premier Mémoire sur la Théorie d'Uranus, puis dans Recherche sur les Mouvements d'Uranus le 1er juin 1846[6].
28
+
29
+ Airy, remarquant les travaux de l'astronome français, fait le parallèle avec ceux d'Adams et entre en contact avec Le Verrier. Celui-ci lui demande à son tour d'effectuer les recherches de la planète à l'aide des calculs qu'il vient de publier, mais Airy refuse. Finalement, sous la pression de George Peacock, Airy demande à Challis le 12 juillet 1846 d'entreprendre la recherche du nouvel astre au télescope. Adams, informé par le directeur de Cambridge, fournit de nouvelles coordonnées à Challis en précisant que l'objet serait de magnitude 9, mais Airy proposa à Challis d'observer une large portion du ciel et jusqu'à magnitude 11. Cette méthode demandait à Challis beaucoup plus de temps d'observation, d'autant plus qu'il ne disposait pas de cartes fiables de la zone à observer. Challis commença ses recherches le 1er août 1846[7].
30
+
31
+ Le Verrier communique ses résultats définitifs à l'Académie des sciences le 31 août 1846. Devant le peu d'enthousiasme des astronomes français, il décide de faire alors appel à une de ses connaissances : l'astronome prussien Johann Gottfried Galle de l'observatoire de Berlin. Galle reçoit la position de Neptune par courrier le 23 septembre 1846. Le soir même, il pointe son télescope de 23 cm vers l'endroit indiqué et passe au peigne fin toutes les étoiles de la région, pendant que son assistant Heinrich Louis d'Arrest vérifie si l'astre observé est répertorié sur les cartes stellaires récentes de Bremiker. Vers minuit, Galle trouve Neptune, à environ un degré de l'emplacement calculé[8]. Il attend quelques heures pour vérifier si l'astre a bien bougé, avant de confirmer qu'il s'agit bien de la planète recherchée[9].
32
+
33
+ Outre-Manche, la déception est grande. Challis apprend la découverte en lisant le Times. En revoyant ses notes, il découvre même qu'il a observé Neptune deux fois depuis le 1er août. Une vive polémique s'ensuit jusque dans la presse. Les Britanniques ressortent les papiers d'Adams, s'écriant que la découverte leur revient. De leur côté, les Français réfutent en rappelant que seule une publication officielle peut valider la découverte, et refusent de pied ferme que le nom d'Adams figure à côté de celui de Le Verrier dans les livres d'histoire. En juin 1847, Adams et Le Verrier se rencontrent pour la première fois à la British Association for the Advancement of Science, et entretinrent par la suite une relation amicale[10],[11].
34
+
35
+ Lors de nouveaux calculs sur les caractéristiques orbitales de Neptune, on s'aperçut que ceux de Le Verrier et Adams étaient faux, bien que tous deux aient annoncé la position de la planète non loin de sa position réelle. Le premier avait déterminé un rayon de 36,154 ua et une excentricité de 0,107 tandis que le second avait trouvé un rayon de 37,25 ua. Le rayon réel de l'orbite de Neptune est 30,1 ua et son excentricité inférieure à 0,009. Par ailleurs, des historiens ont trouvé des éléments qui tendent à montrer que les solutions d'Adams ne convergeaient pas mais variaient par plus de 35 degrés de longitude[12].
36
+
37
+ Peu de temps après sa découverte, Neptune fut appelée simplement « la planète extérieure à Uranus » ou comme « planète Le Verrier ». La première suggestion pour un nom vint de Galle, qui proposa le nom de Janus, du dieu romain des commencements et des fins, des choix et des portes. En Angleterre, Challis mettait en avant le nom d'Océan, un Titan, fils d'Ouranos (équivalent grec d'Uranus)[13].
38
+
39
+ Revendiquant le droit de nommer sa découverte, Le Verrier a rapidement proposé le nom Neptune pour cette nouvelle planète, tout en déclarant faussement que cela avait été officiellement approuvé par le Bureau des longitudes[14]. En octobre, il a cherché à nommer la planète Le Verrier, en son nom, ayant le soutien fidèle du directeur de l'observatoire, François Arago. Cette suggestion a rencontré une vive résistance hors de France[15].
40
+
41
+ Wilhelm Struve s'est prononcé en faveur du nom de Neptune, le 29 décembre 1846, à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg[16]. Peu de temps après, Neptune est devenu le nom internationalement accepté. Dans la mythologie romaine, Neptune était le dieu de la mer. La demande pour un nom mythologique semblait être en harmonie avec la nomenclature des autres planètes, qui toutes, à l'exception de la Terre, ont été nommées d'un nom de la mythologie grecque et romaine[17].
42
+
43
+ La plupart des langues d'aujourd'hui, même dans les pays qui n'ont pas de lien direct avec la culture gréco-romaine, utilisent une variante du nom « Neptune » pour la planète. En chinois, japonais et coréen, le nom de la planète a été traduit littéralement comme « étoile du roi de la mer » (海王星), puisque Neptune était le dieu de la mer. En grec moderne, cependant, la planète retient son ancien nom de Poséidon (Ποσειδώνας: Poseidonas), l'homologue grec de Neptune[18]. En hébreu, « רהב », Rahab, du nom d'un monstre marin biblique mentionné dans le livre des Psaumes, a été sélectionné lors d'un vote par l'Académie de la langue hébraïque en 2009 comme nom officiel pour la planète, alors même que le terme latin existant « נפטון », Neptun, est couramment utilisé[19],[20]. En maori, la planète s'appelle Tangaroa, d'après le nom du dieu maori de la mer[21]. En nahuatl, la planète s'appelle Tlāloccītlalli, d'après le nom du dieu de la pluie Tlāloc[21]. En gujarati, Varun est utilisé, en référence au dieu hindou de l’océan[21].
44
+
45
+ Neptune est la seule des huit planètes connues à avoir été découverte par le calcul mathématique plutôt que par l'observation empirique. Contrairement aux sept autres planètes, Neptune n'est jamais visible à l'œil nu : sa magnitude apparente de 8,0 en fait un astre environ quatre fois moins brillant que les plus pâles étoiles visibles à l'œil nu, dont la magnitude apparente ne dépasse pas 6,5. Elle n'apparaît comme un disque bleu-vert qu'à travers un télescope.
46
+
47
+ Durant le XIXe siècle et le début du XXe siècle, les astronomes pensaient que Neptune était, avec Uranus, une planète tellurique. En 1909, les scientifiques crurent avoir observé, dans le spectre de Neptune, la bande verte caractéristique d'une présence de la chlorophylle, et l’hypothèse de la vie végétale sur cette planète fut émise. On s’aperçut quelques années plus tard que cette bande provenait de l'emploi de plaques orthochromatiques et n'avait pas d'origine planétaire[22].
48
+
49
+ À la fin du XIXe siècle, il a été suggéré que les irrégularités observées dans le mouvement d'Uranus et de Neptune découlent de la présence d'une autre planète ultra-périphérique. Après des recherches approfondies, Pluton a été découverte le 18 février 1930 au point de coordonnées fournis par les calculs de William Henry Pickering et Percival Lowell pour la Planète X. Cependant, la nouvelle planète était trop lointaine pour générer les irrégularités observées dans le mouvement d'Uranus, tandis que celles observées sur Neptune découlaient d'une erreur dans l'estimation de la masse de la planète (qui a été identifiée avec la mission de Voyager 2) et qui était responsable, entre autres, des irrégularités[23]. La découverte de Pluton est donc plutôt fortuite. En raison de sa grande distance, la connaissance de Neptune était restée faible au moins jusqu'en 1949, quand Gerard Kuiper découvrit sa deuxième lune Néréide. Dans les années 1970 et 1980, on a accumulé des indices sur la présence probable d'anneaux ou au moins de fragments autour de Neptune. En 1981, Harold Reitsema a révélé son troisième satellite, Larissa[24].
50
+
51
+ Voyager 2 est la première sonde spatiale, et à ce jour la seule, à avoir survolé Neptune. La trajectoire à travers le système neptunien est mise au point une fois le survol d’Uranus et de ses lunes achevé. Comme il doit s’agir du dernier passage de Voyager 2 près d’une planète, il n’existe pas de contraintes sur la manière de sortir du système planétaire et plusieurs choix sont possibles : l’équipe sur Terre opte pour un passage à faible distance du pôle nord de Neptune ce qui permettra d’utiliser l’assistance gravitationnelle de la planète pour faire plonger la sonde sous l’écliptique pour un survol rapproché de Triton, la principale lune de Neptune. L’éloignement de Neptune diminue encore le débit théorique permis par la liaison radio. Aussi, plusieurs mesures sont prises dans les années qui précèdent le survol pour renforcer le réseau d’antennes à Terre, notamment l’accroissement de la taille des antennes de réception existantes, la mise en service d’une nouvelle antenne à Usuda au Japon et le recours au Very Large Array au Nouveau-Mexique[25].
52
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53
+ Les premières observations sont effectuées à partir de mars 1989, soit 90 jours avant le passage au plus près de Neptune et près de 3 ans après le survol d’Uranus. Elles permettent de découvrir les anneaux de Neptune, dont l’existence n’avait jusque-là jamais été prouvée : ils sont composés de particules très fines qui ne permettent pas leur observation depuis la Terre. Un champ magnétique nettement plus faible que celui d’Uranus est détecté et mesuré. Au cours de la traversée du système neptunien, 9 nouvelles lunes, de petite taille, sont découvertes (une dixième sera découverte plus tard sur des photos prises par la sonde). Compte tenu de l’éloignement de Voyager 2, il fut difficile d’envoyer à temps de nouvelles instructions pour l’observation de ces nouveaux corps célestes. Seule Protée (400 km de diamètre) fut découverte suffisamment tôt pour programmer des observations détaillées[25].
54
+
55
+ Le survol de Neptune a lieu le 25 août 1989 : Voyager 2 passe à 4 950 km (3000 milles) du pôle nord de la planète. L’atmosphère de Neptune est analysée. Malgré le peu d’énergie reçue du Soleil du fait de son éloignement (3 % de ce que reçoit Jupiter), une dynamique atmosphérique est observée avec des manifestations comme la « Grande Tache sombre » et des nuages. Des vents soufflant à 2 000 km/h sont mesurés. L’étude du champ magnétique permet de déterminer que la durée d’une rotation est de 16,11 heures[25].
56
+
57
+ Voyager 2 passe à 39 790 km de Triton et peut recueillir des données très précises sur cette lune. Ce passage auprès du satellite a été rendu possible par un survol à basse altitude du pôle Nord de Neptune. La communauté scientifique estimait à l’époque que le diamètre de Triton était compris entre 3 800 et 5 000 km ; la sonde permet de ramener ce chiffre à 2 760 km. Très peu de cratères sont observés, ce qui est expliqué par le volcanisme dont des manifestations sous forme de traces laissées par des geysers sont observées au pôle. Une atmosphère ténue (pression de 10 à 14 millibars soit 1/100 à 1/70 de celle de la Terre), résultant sans doute de cette activité, est détectée par Voyager 2. La température de la surface mesurée, 38 kelvins, est la plus froide jamais détectée sur un corps céleste du Système solaire[25].
58
+
59
+ Trois images furent prises, le 10 octobre, le 18 octobre et le 2 novembre 1994, lorsque Neptune était à 4,5 milliards de kilomètres de la Terre, par le télescope spatial Hubble. S'appuyant sur les découvertes initiales de Voyager, Hubble a révélé que Neptune a une atmosphère remarquablement dynamique, qui change en quelques jours. Durant cette prise, la grande tache sombre n'était plus visible, indiquant aux astronomes qu'elle avait pu être recouverte ou qu'elle avait disparu. La persistance des nuages l'accompagnant prouve que certaines taches anciennes peuvent subsister sous la forme de cyclones[26]. Toutefois, une tache presque identique est apparue dans l’hémisphère nord de Neptune. Cette nouvelle tache, appelée la Grande tache sombre du nord (NGDS), est restée visible pendant plusieurs années[27].
60
+
61
+ Halimède[28], Sao[28], Laomédie[28] et Néso[29] (S/2002 N 1 à 4) furent, comme leur désignation temporaire l'indique, découverts lors du même programme d'observation en 2002. Psamathée (S/2003 N 1), le dernier satellite découvert, le fut en 2003[30].
62
+
63
+ Avec une période orbitale de presque 165 ans, Neptune est revenue le 12 juillet 2011 au point où Galle l'avait observée[31].
64
+
65
+ Depuis sa découverte en 1846 jusqu'à la découverte de Pluton en 1930, Neptune était la planète la plus éloignée connue. Avec la découverte de Pluton, Neptune est devenu l'avant-dernière planète, sauf pour une période de 20 ans entre 1979 et 1999, lorsque l'orbite elliptique de Pluton était plus proche du Soleil que Neptune[32].
66
+
67
+ La découverte de la ceinture de Kuiper en 1992 a amené de nombreux astronomes à débattre de la question de Pluton. Il s'agissait de savoir si Pluton devait être considérée comme une planète à part entière, ou comme un objet, notable de la ceinture de Kuiper. En 2006, l'Union astronomique internationale a défini le mot « planète » pour la première fois. Le reclassement de Pluton comme « planète naine » a fait de Neptune encore une fois la dernière planète du Système solaire[33].
68
+
69
+ Avec une masse de 1,0243×1026 kg[34], Neptune est un corps intermédiaire entre la Terre et les géantes gazeuses comme Jupiter ou Saturne. Sa masse est 17 fois plus importante que celle de la Terre, mais elle correspond à un 19e de celle de Jupiter. Le rayon équatorial de la planète est de 24 764 km, environ quatre fois plus grand que celui de la Terre[35]. Neptune a la particularité d'être plus petite qu'Uranus (49 528 km pour Neptune, contre 51 118 km pour Uranus), mais elle est plus massive que cette dernière (Uranus possède une masse de 8,681×1025 kg)[36].
70
+
71
+ Neptune et Uranus sont souvent considérées comme une sous-classe de géantes, appelées « géantes de glaces », en raison de leur taille plus petite et de la plus forte concentration de substances volatiles par rapport à Jupiter et Saturne[37]. Dans la recherche de planètes extrasolaires, Neptune a été utilisée comme un terme de comparaison : les planètes découvertes avec une masse similaire ont en effet été qualifiées de Neptune chaud.
72
+
73
+ Neptune ressemble aussi à Uranus au niveau de sa magnétosphère, avec un champ magnétique fortement incliné par rapport à son axe de rotation à 47° et le décalage d'au moins 0,55 rayons, soit environ 13 500 km du centre physique de la planète. Avant l'arrivée de la sonde Voyager 2 à proximité de Neptune, il a été émis l'hypothèse que la magnétosphère inclinée d'Uranus était le résultat de sa rotation inclinée. En comparant les champs magnétiques des deux planètes, les scientifiques pensent maintenant que leur orientation extrême peut être caractéristique des flux venant de l'intérieur des planètes[38].
74
+
75
+ L'onde de choc de Neptune, où la magnétosphère commence à ralentir le vent solaire, se produit à une distance de 34,9 fois le rayon de la planète. La magnétopause, où la pression de la magnétosphère contrebalance le vent solaire, se trouve à une distance de 23-26,5 fois le rayon de Neptune. La queue de la magnétosphère s'étend à au moins 72 fois le rayon de Neptune, et très probablement beaucoup plus loin.
76
+
77
+ Comparant les données du champ magnétique avec celles d'Uranus, les scientifiques pensent que son inclinaison extrême est causée par les flux circulant dans les profondeurs de l'atmosphère et ne résulte pas de son décalage physique ou d'une inversion de polarité. Ce champ magnétique présente une période de rotation de 16 heures, proche de celle de l’atmosphère. Une ionosphère constituée de plusieurs couches a également été découverte entre 1 000 et 4 000 km au-dessus du niveau 1 bar[39].
78
+
79
+ Des aurores polaires ont été découvertes sur la planète[40].
80
+
81
+ La distance moyenne entre Neptune et le Soleil est de 4,50 milliards de kilomètres (environ 30,1 ua), et il effectue une orbite complète en moyenne tous les 164,79 ans, objet d'une variabilité de l'ordre de ± 0,1 ans.
82
+
83
+ L'orbite elliptique de Neptune est inclinée de 1,77° par rapport à la Terre. Du fait d'une excentricité de 0,011, la distance entre Neptune et le Soleil varie de 101 millions de kilomètres entre périhélie et aphélie. L'inclinaison axiale de Neptune est 28,32°, ce qui est relativement similaire à celle de la Terre (23°) ou celle de Mars (25°). En conséquence, cette planète subit les mêmes changements saisonniers. La longue période orbitale de Neptune signifie que les différentes saisons durent chacune quarante ans en années terrestres. Sa période de rotation sidérale (jour) est d'environ 16,11 heures[41].
84
+
85
+ Comme Neptune n'est pas un corps solide, son atmosphère subit une rotation différentielle. La large zone équatoriale tourne avec une période d'environ 18 heures, ce qui est plus lent que la rotation de 16,1 heures du champ magnétique de la planète. En revanche, l'inverse est vrai pour les régions polaires où la période de rotation est de 12 heures. Cette rotation différentielle est la plus marquée de toutes les planètes dans le Système solaire, et il en résulte un fort cisaillement du vent en latitude[42].
86
+
87
+ La composition interne de Neptune serait similaire à celle d'Uranus. Elle possède très probablement un noyau solide de silicates et de fer d'à peu près la masse de la Terre. Au-dessus de ce noyau, là encore à l'instar d'Uranus, Neptune présenterait une composition assez uniforme (glaces, hydrogène et hélium) et non pas une structure « en couches » comme Jupiter et Saturne[43].
88
+
89
+ Cependant, plusieurs modèles actuels de la structure d'Uranus et Neptune proposent l'existence de 3 couches : un cœur de type tellurique, une couche médiane allant de glacée à liquide et formée d'eau, de méthane et d'ammoniac, et une atmosphère d'hydrogène et d'hélium dans les proportions solaires.
90
+
91
+ La pression maximum de la couche médiane est estimée à 600 GPa (6 millions d'atmosphères) et sa température maximum à 7 000 K. En 1981 les études théoriques et les expériences réalisées par compression laser conduisent Marvin Ross, du laboratoire national de Lawrence Livermore, à proposer que cette couche soit totalement ionisée et que le méthane y soit pyrolysé en carbone sous forme de métal ou de diamant[44]. Le méthane se décompose en carbone et en hydrocarbures. La précipitation du carbone libère de la chaleur (énergie potentielle gravitationnelle convertie en chaleur) qui entraîne des courants de convection qui libèrent les hydrocarbures dans l'atmosphère. Ce modèle expliquerait la présence d'hydrocarbures divers dans l'atmosphère de cette planète. Sous l'action de la pression, le carbone adopte un état plus stable, le diamant solide qui flotte sur un océan de carbone métallique liquide[45]. En 2017 de nouvelles expériences simulant les conditions présumées régner 10 000 km sous la surface d'Uranus et de Neptune viennent conforter ce modèle en produisant des diamants de taille nanométrique. Ces conditions de hautes température et pression ne peuvent pas être maintenues plus d'une nanoseconde, mais dans l'atmosphère de Neptune ou d'Uranus les nanodiamants auraient le temps de croître pour donner des pluies (ou, plus exactement, des averses de neige ou de grêle) de diamants[46],[47].
92
+
93
+ L'atmosphère de Neptune, épaisse de plus de 8 000 km, est composée à haute altitude de 84 % d'hydrogène et de 12 % d'hélium[48] avec de l'ordre de 1,5 % de méthane CH4. Des traces d'ammoniac (NH3), d'éthane (C2H6) et d'acétylène (C2H2) ont également été détectées.
94
+
95
+ La couleur bleue de Neptune provient principalement du méthane qui absorbe la lumière dans les longueurs d'onde du rouge. Cependant, la couleur azur de l'atmosphère de Neptune ne peut être expliquée par le seul méthane — qui donnerait une couleur plus proche de l'aigue-marine d'Uranus — et d'autres espèces chimiques, pour l'heure non identifiées, sont certainement à l'origine de cette teinte particulière[49].
96
+
97
+ Cette atmosphère présente des formations météorologiques bien visibles, contrairement à celle, uniforme, d'Uranus, avec notamment une Grande tache sombre observée en été 1989 par Voyager 2 dont la nature semble similaire à celle de la Grande tache rouge de Jupiter — à la différence près que celle de Neptune a disparu depuis — et des vents dont la vitesse a été estimée à 2 100 km/h. La température mesurée dans les couches supérieures de l'atmosphère est de l'ordre de 55 K (−218 °C), moyenne la plus basse mesurée sur une planète du Système solaire, après Uranus[50].
98
+
99
+ Neptune, comme les autres géantes gazeuses, possède un système éolien composé par des vents rapides confinés dans des bandes parallèles à l'équateur et d'immenses orages et vortex. Les vents de Neptune sont les plus rapides du Système solaire et peuvent dépasser 580 m/s (environ 2 100 km/h)[51].
100
+
101
+ Lors du passage de Voyager 2 en 1989, la marque la plus distinctive de la planète était la « Grande tache sombre » (GTS), qui présentait à peu près la moitié de la taille de la « Grande tache rouge » de Jupiter. Les vents y soufflaient vers l'ouest à 300 m/s (1 080 km/h) ou encore, jusqu'à 2 500 km/h. Cette tache était un gigantesque ouragan sombre qui pouvait se déplacer à plus de 1 000 km/h[52].
102
+
103
+ La grande tache sombre génère de gros nuages blancs, juste en dessous de la tropopause[53] (limite supérieure de la troposphère et la limite inférieure de la stratosphère). Contrairement aux nuages de l'atmosphère terrestre, qui sont composés de cristaux de glace, ceux de Neptune sont constitués de cristaux de méthane. Et tandis que les cirrus de la Terre se forment et se dispersent ensuite en quelques heures, ceux de la GTS sont encore présents après 36 heures (soit deux rotations de la planète).
104
+ La GTS se forme dans la troposphère à basse altitude[54].
105
+
106
+ En novembre 1994, le télescope spatial Hubble a détecté qu’elle avait complètement disparu, indiquant aux astronomes qu'elle avait été recouverte ou qu'elle s'était dissipée. La persistance des nuages l'accompagnant prouve que certaines taches anciennes peuvent subsister sous la forme de cyclones. Les taches brunes peuvent se dissiper quand elles migrent trop près de l'équateur ou, éventuellement, par un phénomène inconnu[26]. Toutefois, une tache presque identique est apparue dans l’hémisphère nord de Neptune. Cette nouvelle tache, appelée la Grande tache sombre du Nord (NGDS), est restée visible pendant plusieurs années[27].
107
+
108
+ Une des différences entre Neptune et Uranus est l'activité météorologique. Quand la sonde Voyager 2 passa devant Uranus en 1986, la planète semblait calme. Au contraire, Neptune présentait des phénomènes météorologiques durant son survol en 1989.
109
+
110
+ Le temps sur Neptune est caractérisé par un système nuageux dynamique, avec des vents atteignant les 600 m/s[56], une vitesse proche de celle du son dans l'atmosphère de Neptune — soit presque deux fois la vitesse du son sur Terre. La vitesse des vents varie de 20 m/s lorsqu'ils vont vers l'est à 325 m/s lorsqu'ils vont vers l'ouest[57]. Au sommet des nuages, les vents vont de 400 m/s à l'équateur à 250 m/s aux pôles. La plupart des vents sur Neptune se déplacent dans la direction opposée au sens de rotation de la planète[58]. Le modèle général des vents a montré une rotation prograde à hautes latitudes contre une rotation rétrograde aux latitudes inférieures. La différence de la direction des vents ne semble pas être due à un processus de la basse atmosphère. À 70° S de latitude, un courant-jet possède une vitesse de 300 m/s.
111
+
112
+ L'abondance de méthane, d'éthane et d'acétylène à l'équateur de Neptune est 10 à 100 fois plus grande qu'aux pôles. Ceci met en évidence des vents ascendants à l'équateur et descendants aux pôles[59].
113
+
114
+ En 2007, il a été découvert que la haute troposphère du pôle sud de Neptune était environ 10 °C plus chaude que le reste de Neptune, où la température est en moyenne de −200 °C (70 K)[60]. La différence de chaleur est suffisante pour permettre au méthane d'exister sous la forme d'un gaz, alors que dans toute la région supérieure de l'atmosphère de Neptune il est gelé, qui du pôle sud s'échappe dans l'espace. Ce « point chaud » de Neptune est dû à son obliquité, qui a exposé le pôle sud au soleil pendant le dernier quart de l'année neptunienne, soit environ 40 années terrestres. Comme Neptune se déplace doucement de l'autre côté du soleil le pôle sud sera assombri et le pôle nord illuminé, entraînant le déplacement du phénomène observé au pôle sud vers le pôle nord[61].
115
+
116
+ À cause des changements saisonniers, les bandes nuageuses de l'hémisphère sud semblent avoir augmenté en taille et en albédo. Cette tendance a été remarquée dès 1980 et devrait durer jusqu'en 2020. La longue période orbitale de Neptune faisant qu'une saison dure 40 ans[62].
117
+
118
+ Neptune possède des anneaux planétaires peu visibles. Ceux-ci sont sombres et leur composition, ainsi que leur origine, sont inconnues.
119
+
120
+ Les anneaux de Neptune furent détectés sur Terre au Chili, en 1984 grâce à des observations conduites d'une part à l'ESO par Patrice Bouchet, Jean Manfroid, et Reinhold Haefner pour André Brahic, Bruno Sicardy, et Françoise Roques de l'Observatoire de Meudon, et d'autre part par William Hubbard à partir d'observations conduites par Faith Vilas à l'Observatoire inter-américain de Cerro Tololo (AURA, Inc.), lors d'occultations d'étoiles ; on pensait alors que ceux-ci n'étaient pas « complets » mais n'étaient que des « arcs » autour de la planète. Cinq ans plus tard, le passage de Voyager 2 a permis de clarifier les connaissances : les anneaux de Neptune sont bien « entiers », il en existe plusieurs et l'un d'entre eux, l'anneau Adams, possède quatre « arcs » (nommés Liberté, Égalité, Fraternité et Courage), qui sont en fait des parties plus brillantes que le reste de l'anneau. La stabilité de ces arcs est un mystère, mais on pense que la lune Galatée, située juste un peu plus près de Neptune, les confine[63].
121
+
122
+ Neptune possède cinq anneaux distincts nommés (par ordre croissant de distance par rapport à la planète) Galle, Le Verrier, Lassell, Arago et Adams. Trois d'entre eux sont étroits, avec des largeurs d'environ 100 km maximum ; Galle et Lassell, en revanche, sont très larges — entre 2 000 et 5 000 km. L'anneau Adams se compose de cinq arcs clairs, pris au sein d'un anneau continu plus faible. En suivant le sens antihoraire, les arcs sont nommés : Fraternité, Égalité (1 et 2), Liberté et Courage. Les trois premiers noms viennent de la devise française. Cette terminologie fut proposée par ceux qui en firent la découverte lors d'occultations stellaires en 1984 et 1985. Quatre petites lunes ont des orbites à l'intérieur du système d'anneaux : Naïade et Thalassa ont leurs orbites dans l'intervalle entre les anneaux de Galle et Le Verrier. Despina est juste à l'intérieur de l'anneau Le Verrier et Galatée est vers l'intérieur de l'anneau Adams[64].
123
+
124
+ Les anneaux de Neptune contiennent une grande quantité de poussières dont la taille est de l'ordre du micromètre : la fraction de poussière selon la tranche considérée varie de 20 % à 70 %. À cet égard, ils sont semblables aux anneaux de Jupiter, dont la part de poussière est de 50 % à 100 %, et sont très différents des anneaux de Saturne et Uranus, qui contiennent peu de poussière (moins de 0,1 %). Les particules dans les anneaux de Neptune sont faites d'un matériau sombre, probablement un mélange de glace et de composés organiques transformés par le rayonnement. Les anneaux sont généralement rougeâtres ; leur albédo géométrique (0,05) et leur albédo de Bond (0,01 à 0,02) sont semblables à ceux des particules des anneaux d'Uranus ainsi qu'à ceux des lunes intérieures de Neptune ; visuellement, ils sont fins (transparents), leur épaisseur optique ne dépasse pas 0,1. Considérés dans leur ensemble, les anneaux de Neptune ressemblent à ceux de Jupiter, les deux systèmes se composent d'annelets de poussières ténus et étroits, et de larges anneaux de poussières encore plus ténus.
125
+
126
+ Les anneaux de Neptune, comme ceux d'Uranus, sont considérés comme relativement jeunes ; leur âge est sans doute nettement inférieur à celui du Système solaire. D'autre part, comme pour Uranus, les anneaux de Neptune se sont probablement formés à la suite de la fragmentation d'anciennes lunes intérieures lors de collisions. Il résulte de ces collisions la formation de ceintures de petites lunes, qui sont autant de sources de poussière pour les anneaux. À cet égard, les anneaux de Neptune sont semblables aux bandes de poussières ténues que Voyager 2 put observer entre les anneaux principaux d'Uranus[66].
127
+
128
+ Neptune possède au moins 14 satellites naturels, dont le plus important est Triton, découvert par William Lassell 17 jours seulement après la découverte de Neptune, le 10 octobre 1846[67]. Le second à être découvert, Néréide, ne le fut qu'en 1949[68], soit plus d'un siècle après Triton.
129
+
130
+ Avant l'arrivée de la sonde Voyager 2 dans le système de la planète, seule Larissa fut découvert (en 1981), à la faveur d'une occultation d'étoile[69] ; cette (3e) lune ne put cependant être observée à nouveau avant le survol de Neptune par la sonde spatiale[70]. L'analyse des photographies transmises par Voyager 2 en 1989 permit de découvrir 5 nouveaux satellites : Naïade[71], Thalassa[71], Despina[70], Galatée[70] et Protée[72].
131
+
132
+ Découverts en 2002 par une équipe dirigée par Matthew Holman du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et JJ Kavelaars du Conseil national de recherches Canada, S/2002 N1, S/2002 N2 et S/2002 N3 portent le nombre de satellites connus de Neptune à 11. Leur découverte est un exploit du fait de la taille très petite des corps ainsi que leur distance de la Terre. En effet, ces corps ne font pas plus de 40 km de large et possèdent une magnitude de 25. Puis l'équipe de Matthew J. Holman découvrit S/2002 N4 qui est la lune la plus éloignée de sa planète de tout le Système solaire. En 2003, l'équipe de David C. Jewitt découvrit Psamathée (S/2003 N1) qui porte le nombre de satellites à treize. Les satellites découverts en 2002 et 2003 ont été baptisés le 3 février 2007 : Psamathée, Halimède, Sao, Laomédie et Néso[73]. Le 1er juillet 2013, un quatorzième satellite, nommé S/2004 N1 a été découvert par Mark Showalter, de l’institut SETI à Mountain View en Californie. Les scientifiques estiment qu’elle met 23 heures pour faire le tour de sa planète. Les astronomes l’ont repérée en suivant un point blanc qui apparaissait de façon régulière dans plus de 150 photos prises avec le télescope Hubble entre 2004 et 2009[74][source insuffisante].
133
+
134
+ Triton est le plus gros des quatorze satellites naturels de la planète Neptune, et le 8e par distance croissante à cette dernière. Il a un diamètre d'un peu plus de 2 700 km, ce qui en fait le 7e satellite naturel du Système solaire par taille décroissante — et un astre plus gros que Pluton. C'est le seul gros satellite connu du Système solaire orbitant dans le sens rétrograde, c'est-à-dire inverse au sens de rotation de sa planète ; tous les autres satellites dans ce cas sont de petits corps irréguliers de quelques centaines de kilomètres dans leur plus grande longueur. Cette caractéristique orbitale exclut que Triton ait pu se former initialement autour de Neptune, et sa composition similaire à celle de Pluton suggère qu'il s'agisse en réalité d'un objet issu de la ceinture de Kuiper capturé par Neptune[75]. Triton orbite autour de Neptune en 5 jours et 21 heures sur une trajectoire quasiment circulaire ayant un demi grand axe de 354 759 km[76], une inclinaison de 156,865° (-23,135°) sur le plan de Laplace[76] du système, et jusqu'à 129,6° (-50,4°) sur le plan orbital de sa planète[77]. Ceci lui confère des saisons très marquées tout au long de l'année neptunienne, longue de 164,79 années terrestres ; l'hémisphère sud a ainsi passé son solstice d'été en 2000[78].
135
+
136
+ Comme Jupiter et Mars, Neptune possède des astéroïdes troyens, partageant son orbite autour du Soleil.
137
+
138
+ Neuf ont été confirmés à ce jour[79] (avril 2014). 2001 QR322 fut observé pour la première fois en août 2001 par l'équipe de Marc William Buie sur le télescope Blanco de 4 m de l'Observatoire du Cerro Tololo. Sa position relative oscille autour du point L4 et le long de l'orbite neptunienne avec une période d'environ 10 000 ans. Son orbite est très stable, il se situe dans une région qui garantit qu'il co-orbitera encore avec Neptune pendant des milliards d'années[80]. 2005 TN53 est un troyen de Neptune découvert par Scott S. Sheppard et Chadwick Trujillo en 2005. Il a la même période orbitale que Neptune et orbite au point de Lagrange L4 de Neptune avec cependant, une inclinaison de 25 degrés. 2008 LC18 est le premier troyen découvert qui se situe au point L5 de Neptune.
139
+
140
+ Des études ont montré qu'il serait possible à un quasi-satellite théorique d'Uranus ou de Neptune de le rester pour la durée de vie du Système solaire moyennant certaines conditions d'excentricité et d'inclinaison[81]. De tels objets n'ont cependant pas encore été découverts.
141
+
142
+ Une étude publiée en août 2017 rapporte à la suite d'expérimentations en laboratoire qu'il est possible qu'il pleuve des diamants sur Neptune et Uranus[82].
143
+
144
+ Neptune n'est jamais visible à l'œil nu, ayant une luminosité entre les magnitudes +7,7 et +8,0[83], or il n'est pas possible d'observer à l'œil nu des objets astronomiques dont la magnitude apparente est supérieure à +6[84]. Elle a été éclipsée par les lunes galiléennes de Jupiter, la planète naine Cérès et les astéroïdes Vesta, Pallas, Iris, Junon et Hébé[85]. Un télescope ou des jumelles fortes permettent de voir Neptune comme un petit disque bleu, semblable en apparence à Uranus[86].
145
+
146
+ En raison de la grande distance entre Neptune et la Terre, variant de 4,31 à 4,69 milliards de kilomètres[34], le diamètre angulaire de la planète varie seulement de 2,2 à 2,4 secondes d’arc[87], la plus petite variation des planètes du Système solaire. Sa petite taille apparente fait qu'il est difficile de l'étudier visuellement. L'observation télescopique a été assez limitée jusqu'à l'avènement du télescope spatial Hubble et des grands télescopes basés au sol avec optique adaptative[88].
147
+
148
+ Le plus proche passage à proximité de la planète a été effectué par Voyager 2 le 25 août 1989. S'agissant de la dernière planète majeure que la sonde pouvait visiter, il a été décidé de planifier un survol rapproché de sa lune Triton, quelles qu'en soient les conséquences pour la trajectoire, comme il avait été fait pour la rencontre de Voyager 1 avec Saturne et Titan.
149
+
150
+ La sonde a vérifié l'existence d'un champ magnétique qui entoure la planète et a découvert que le champ était décalé du centre et incliné d'une manière similaire à celui d'Uranus. La question de la période de rotation de la planète a été réglée à l'aide des mesures des émissions radio. Voyager 2 a également montré que Neptune avait un climat étonnamment actif. Six nouvelles lunes ont été découvertes, et il a été démontré que la planète possédait plus d'un anneau[89].
151
+
152
+ En 2003, une proposition est faite à la « Vision Missions Studies » de la NASA pour mettre en œuvre un Orbiter avec des sondes sur Neptune semblable à celui de Cassini-Huygens pour Saturne. Le travail est effectué en collaboration avec le « Jet Propulsion Laboratory » et le « California Institute of Technology »[90].
153
+
154
+ La formation des géantes glacées, Neptune et Uranus, s'est avérée difficile à modéliser avec précision. Les modèles actuels suggèrent que la densité de matière dans les régions extérieures du Système solaire était trop faible pour permettre la formation de ces grands corps avec la méthode traditionnellement acceptée d'accrétion de base, et différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer leur création. La première est que les géantes de glace n'ont pas été créées par accrétion de base, mais des instabilités dans le disque protoplanétaire originaire ont fait sauter plus tard leurs atmosphères loin par la radiation d'une étoile massive proche de type OB[91].
155
+
156
+ Un autre concept est qu'elles se sont formées plus près du Soleil, où la densité de matière est plus élevée, et ont ensuite migré vers leurs orbites actuelles, après le retrait du disque protoplanétaire gazeux[92]. Cette hypothèse de la migration après la formation est actuellement favorisée, en raison de sa capacité à mieux expliquer l'occupation des populations de petits objets observés dans la région trans-neptunienne. Le courant le plus largement accepté des explications sur les détails de cette hypothèse est connu sous le nom modèle de Nice, qui explore l'effet d'une migration de Neptune et des autres planètes géantes sur la structure de la ceinture de Kuiper[93].
157
+
158
+ En astrologie, Neptune () est la planète associée au signe des Poissons[94].
159
+
160
+ L'élément chimique neptunium fut découvert par Edwin McMillan et Philip Abelson en 1940. La découverte a été faite au Berkeley Radiation Laboratory de l'université de Californie, à Berkeley, où l'équipe produisit l'isotope 239 du neptunium, d'une demi-vie de 2,4 jours, en bombardant de l'uranium 238 (faisant référence à Uranus) avec des neutrons. C'est l'étape intermédiaire menant à la production du plutonium 239 (faisant référence à Pluton)[95].
161
+
162
+ « Neptune, le mystique » est le 7e et dernier mouvement de l'œuvre pour grand orchestre Les Planètes, composée et écrite par Gustav Holst entre 1914 et 1916.
163
+
164
+ Après l'opération Uranus, l'opération Neptune est le nom de code donné au débarquement en Normandie des troupes alliées en juin 1944 lors de la Seconde Guerre mondiale. Il précède la bataille de Normandie.
165
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+ Jimi Hendrix a écrit et enregistré (pour la première fois en septembre 1969) "Valleys of Neptune", une chanson qui n'a été publiée (officiellement) qu'en mars 2010 sur l'album Valleys of Neptune.
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+ Le 7ème art et la télévision ont généré de nombreuses œuvres portant le nom de Neptune tant dans leurs titres que dans leurs sujets et leurs personnages.
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+ Une partie de l'intrigue du film Ad Astra de James Gray en 2019 se déroule en orbite de la planète Neptune.
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+ Néron (latin : Imperator Nero Claudius Caesar Augustus Germanicus), né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 68[1] à Rome. Il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne ; il régna de 54 à 68 (apr. J.-C.).
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+ Il succède le 13 octobre 54 à son grand-oncle et père adoptif Claude. En 66, il ajoute le titre Imperator à son nom. Il est dépossédé de son pouvoir en 68 et se suicide assisté de son scribe Épaphrodite.
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+ Bien que Sénèque ait été son précepteur, on se souvient de lui comme d'un despote cruel, notamment pour avoir assassiné sa mère Agrippine en 59, et pour ses persécutions des chrétiens[2]. Il est célèbre pour avoir bâti la Domus Aurea, après l'incendie de Rome de juillet 64, et pour être un prince poète, chanteur et musicien, un grand organisateur de célébrations sportives et artistiques (les Neronia)[3]. Il est aussi un homme d'une ambition démesurée, ayant lutté de toutes ses forces contre l'immense conjuration politique dressée contre lui[4]. Certains historiens débattent de la folie, réelle ou mise en scène, de Néron[5].
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+ Les sources primaires concernant Néron doivent être lues avec précaution. Sa vie a été rapportée par l'historiographe Suétone dans son œuvre De vita duodecim Caesarum libri (La Vie des douze Césars) et par Tacite dans les Annales, œuvres toutes deux écrites une quarantaine d'années après la mort de Néron. Le fait que ces deux auteurs appartiennent aux ordres supérieurs de la société romaine – Tacite avec le rang de sénateur et Suétone avec le titre de chevalier -- a conduit certains historiens à considérer leur description des événements du règne de Néron avec prudence, dans la mesure où l'on sait que Néron persécuta les sénateurs romains à partir des années 65-66 à la suite de la découverte de deux conspirations. Certains récits exaltés du règne de Néron pourraient être discutables. Cependant, par leurs fonctions, les deux auteurs avaient un accès privilégié aux archives impériales, Suétone notamment, né dans les années qui suivent la mort de Néron, qui a été archiviste d'Hadrien.
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+ Il faut aussi prendre en considération que les textes des historiens étaient retranscrits par des copistes. Avec l'avènement du christianisme dans l'Empire romain, qui devient religion d'État au IVe siècle, les copies sont surtout effectuées par des moines chrétiens. Avec les siècles, les ouvrages de Tacite et de Suétone ont pu subir des altérations. Par exemple, les historiens s'interrogent depuis longtemps sur le rôle des chrétiens, qui n'étaient peut-être même pas cités dans les textes originaux, et seraient apparus au IVe siècle, ajoutés par des copistes étroitement liés au pouvoir impérial. Par conséquent, le rôle des sénateurs et de la curie romaine aurait pu être minimisé, d'autant plus que nous ne possédons pas les manuscrits originaux de ces ouvrages, dont une grande partie des textes sont perdus.
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+ Né à Antium, Néron est le fils unique de Cnaeus Domitius Ahenobarbus et d'Agrippine la Jeune, sœur de Caligula. Son père adoptif est Claudius (ou Claude), qui fut le prédécesseur de Néron en tant qu’empereur .
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+ Lucius Domitius Ahenobarbus est né le 15 décembre 37. Rien ne le prédestinait alors à devenir maître de l'empire. Son oncle maternel Caligula venait de commencer à régner le 16 mars de cette année, à 24 ans. Ses prédécesseurs, Auguste et Tibère, avaient vécu respectivement jusqu'à 75 et 77 ans. Caligula est donc l'oncle de Néron, ce dernier n'aurait pu prétendre au trône que dans le cas où Caligula n'aurait pas eu d'héritier mâle. Néron porte le nom de ses ancêtres de la gens des Domitii. Les prénoms dans la gens Domitii étaient donnés, toujours les mêmes, par succession de trois en trois. On trouve ainsi trois Caius de suite, puis trois Lucius de suite, etc. Néron était donc un Lucius Domitius Ahenobarbus comme beaucoup de ses ancêtres avant lui. Agrippine, quatrième épouse de Claude, va réussir à évincer Britannicus de la succession directe et légitime au titre d'empereur. Son fils Néron (né de son précédent mariage avec Cnaeus Domitius Ahenobarbus, connu à Rome pour sa violence et ses actes de cruauté) sera adopté et reconnu par Claude comme son héritier et successeur. Ce tour de force réussi, il ne restait plus à Agrippine qu'à se « débarrasser » de Claude en le faisant assassiner.
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+ La relation particulièrement étroite de Caligula avec ses trois sœurs Julia Drusilla, Julia Livilla et Agrippine fit scandale au début de son règne. Toutes trois - représentées avec leur frère sur les pièces de monnaie de l'époque - semblent avoir obtenu sa faveur, et y ont sans doute gagné de l’influence. Les écrits de Flavius Josèphe, Suétone, Dion Cassius rapportent qu’elles avaient des relations incestueuses avec leur frère.
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+ Lucius devenait ainsi le fils d'une femme influente et célèbre. Mais elle pouvait perdre rapidement l’influence qu'elle avait sur son frère. Caligula n'avait toujours pas d’enfant. Ses parents mâles les plus proches étaient alors ses beaux-frères Marcus Aemilius Lepidus (le mari de Drusilla), Marcus Vinicius (le mari de Livilla) et Cnaeus Domitius Ahenobarbus (le mari d'Agrippine). Ils étaient les héritiers probables en cas de décès prématuré de Caligula. Pourtant, après le décès de sa femme, Lepidus semblait avoir perdu toute chance, mais pas toute ambition, de succéder à son beau-frère.
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+ En septembre 39, Caligula partit rejoindre ses légions en campagne contre les tribus germaniques. La campagne dut être repoussée à l'année suivante par crainte d'une conspiration contre l'empereur. Lepidus avait réussi à devenir l'amant d'Agrippine et de Livilla, recherchant leur aide pour gagner le trône. Il fut pour cela immédiatement exécuté. Caligula ordonna également l'exécution de Cnaeus Cornelius Lentulus Gaetulicus, le populaire légat de Germanie supérieure, et son remplacement par Servius Sulpicius Galba. Pourtant, on ne sait toujours pas s'il était lié à la conspiration de Lepidus. Agrippine et Livilla furent reléguées aux Îles Pontines. Lucius fut sans doute séparé de sa mère à cette époque.
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+ Le père de Lucius mourut d'hydropisie en 40. Lucius était maintenant orphelin et son destin devenait incertain sous le règne d'un Caligula de plus en plus fantasque. La chance lui sourit l'année suivante : le 24 janvier 41, Caligula, son épouse Cæsonia Milonia, et leur fille Julia Drusilla furent assassinés par une conspiration menée par Cassius Chaerea. L'oncle de Caligula, Claude, devint le quatrième empereur romain, grâce à l'aide de la garde prétorienne, et rappela Agrippine et Livilla d'exil.
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+ Agrippine se remaria rapidement au riche Gaius Sallustius Crispus Passienus. Son mari mourut entre 44 et 47, et Agrippine fut suspectée de l'avoir empoisonné pour hériter de son immense fortune. Lucius était le seul héritier de sa mère, devenue riche.
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+ Lucius, à dix ans, avait très peu de chances d'occuper le trône. Claude, âgé de 57 ans à cette époque, avait régné plus longtemps, et sans doute plus efficacement que son prédécesseur. Claude s'était déjà marié trois fois. Il avait épousé Plautia Urgulanilla et Aelia Paetina quand il était simple citoyen. Empereur, il s'était marié à Valeria Messalina. Le couple avait deux enfants, Britannicus (né en 41) et Octavie (née en 40). Messaline n'avait que 25 ans et pouvait lui donner d'autres héritiers.
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+ Pourtant, Messaline fut exécutée en 48, accusée de conspiration contre son époux. L'ambitieuse Agrippine projeta rapidement de remplacer sa tante par alliance. Le 1er janvier 49, elle devint la quatrième femme de Claude, Tiberius Claudius Nero Caesar Drusus. Le mariage dura cinq ans. La même année, Agrippine fait rompre les fiançailles d'Octavie et de Lucius Junius Silanus et la fait fiancer avec Néron.
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+ Début 50, le Sénat romain offrit à Agrippine le titre honorifique d'Augusta, que Livie (14-29) avait été la seule à porter avant elle. Le 25 février 50, Lucius fut officiellement adopté par Claude sous le nom de Nero Claudius Caesar Drusus. Néron était plus âgé que Britannicus, son frère adoptif, et cette adoption fit de lui l'héritier officiel du trône.
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+ Claude honora son fils adoptif de plusieurs manières. Néron fut émancipé en 51, à 14 ans. Il fut nommé proconsul, entra au Sénat, y fit son premier discours, apparut publiquement en compagnie de Claude, et fut représenté sur les pièces de monnaie. En 53, il épousa sa sœur adoptive, Octavie.
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+ Claude mourut empoisonné le 13 octobre 54 et Néron fut rapidement nommé empereur à sa place. Il n'avait alors que 17 ans. Les historiens s'accordent à considérer que Sénèque a joué le rôle de figure de proue au début de son règne. Les décisions importantes étaient probablement laissées entre les mains plus capables de sa mère Agrippine la Jeune (qui pourrait avoir empoisonné Claude), de son tuteur Sénèque, et du préfet du prétoire Sextus Afranius Burrus. Néron chercha dès le début de son règne à obtenir les faveurs de l'armée et de la plèbe par diverses primes[6].
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+ Les cinq premières années du règne de Néron furent connues comme des exemples de bonne administration, suscitant même l'émission d'une série de pièces de monnaie célébrant le quinquennium Neronis.
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+ Les affaires de l'empire étaient traitées avec efficacité, et le Sénat bénéficiait d'une période d'influence renouvelée dans les affaires de l'État. Les problèmes devaient pourtant bientôt surgir de la vie personnelle de Néron et de la rivalité croissante entre Agrippine et les deux conseillers. Tout le monde savait que Néron était déçu de son mariage et trompait Octavie. Il prit pour maîtresse Claudia Acte, une ancienne esclave, en 55. Agrippine tenta d'intervenir en faveur d'Octavie et exigea de son fils le renvoi d'Acte. Burrus et Sénèque, pour leur part, choisirent de soutenir leur protégé.
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+ N��ron résista à l'intervention de sa mère dans ses affaires personnelles. Le fils légitime de Claude, Britannicus, était âgé de treize ans, il était toujours légalement mineur et sous la responsabilité de Néron, mais il approchait de l'âge de la majorité et demeurait légalement aussi légitime que Néron pour succéder à Claude[7]. Il restait ainsi pour Néron une menace permanente. Mais le jeune homme mourut brutalement aux alentours du 12 février 55[8], peu avant ou après qu'il puisse prendre la toge virile[7]. Les sources antiques accusent Néron d'empoisonnement : Suétone, à l'instar de Tacite[9], accuse Néron d'avoir eu recours aux services de l'empoisonneuse Locuste[10]. Cependant, les symptômes tels qu'ils sont décrits[11] incitent une partie de la recherche contemporaine à pencher plutôt pour une crise d'épilepsie[7] ; cette maladie, dont il est attesté que le jeune homme souffrait, a pu provoquer une rupture d'anévrisme[12].
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+ Néron se révoltait de plus en plus contre l'emprise d'Agrippine et commençait à envisager le meurtre de sa propre mère. Il justifiait ses intentions en clamant qu'elle complotait contre lui. Le pouvoir d'Agrippine déclinait rapidement, tandis que Burrus et Sénèque devenaient les deux hommes les plus influents de Rome.
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+ Alors que ses conseillers s'occupaient des affaires de l'État, Néron s'entourait d'un cercle de favoris. Les historiens romains rapportent des nuits de débauche et de violence, alors que les affaires politiques étaient négligées. Marcus Salvius Otho était au nombre de ces nouveaux favoris. À tous points de vue, Othon était aussi débauché que Néron dont il devint aussi intime qu'un frère. Certaines sources[Lesquelles ?] considèrent même qu'ils ont été amants. Othon aurait présenté à Néron une femme qui aurait d'abord épousé le favori, puis l'empereur : Poppée (Poppaea Sabina), décrite comme une femme de grande beauté, pleine de charme et d'intelligence. On peut trouver dans de nombreuses sources[13] les rumeurs d'un triangle amoureux entre Néron, Othon, et Poppée.
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+ En 58, Poppée avait assuré sa position de favorite de Néron. L'année suivante (59) fut un tournant dans le règne de Néron. Néron et/ou Poppée auraient organisé le meurtre d'Agrippine. Sénèque eut beau tenter de convaincre le Sénat qu'elle mettait sur pied une conspiration contre son fils, la réputation de l'empereur fut irrémédiablement entachée par ce cas de matricide. Othon fut bientôt chassé de l'entourage impérial et envoyé en Lusitanie comme gouverneur.
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+ Le tournant suivant fut l'année 62, pour plusieurs raisons.
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+ La première fut un changement parmi ses conseillers. Burrus mourut et Sénèque demanda à Néron la permission de se retirer des affaires publiques. Leur remplaçant aux postes de préfet du prétoire et de conseiller fut Tigellin. Il avait été banni en 39 par Caligula, accusé d'adultère avec à la fois Agrippine et Livilla. Il avait été rappelé d'exil par Claude, puis avait réussi à devenir un proche de Néron (et peut-être son amant). Avec Poppée, il aurait eu une plus grande influence que Sénèque n'en eut jamais sur l'empereur. Une théorie suggère que Poppée tenta, pendant ces quatre ans (58-62), d'éloigner Néron de ses conseillers et de ses amis ; si cela est vrai, ce qui est arrivé à Burrus et Sénèque pourrait ne pas être le fruit du hasard. Le deuxième événement important de l'année fut le divorce de l'empereur. Néron, âgé alors de vingt-cinq ans, avait régné huit ans et n'avait pas encore d'héritier. Quand Poppée tomba enceinte, Néron décida d'épouser sa maîtresse, mais son mariage avec Octavie fut d'abord annulé. Il commença par l'accuser d'adultère. Mais il avait la réputation d'être infidèle, alors qu'Octavie était connue pour être un parangon de vertu. Il fallait des témoignages contre elle; toutefois, en torturant ses esclaves on ne parvint qu'à obtenir la célèbre déclaration de l'une d'elles, Pythias, selon laquelle la vulve d'Octavie était plus propre que la bouche de Tigellin. Néron obtint le divorce pour cause d'infertilité, ce qui lui permettait d'épouser Poppée et d'attendre qu'elle donne naissance à un héritier. Néron ordonna ensuite l'exécution d'Octavie. On lui ouvrit les veines le 9 juin 62. Sa mort provoqua des émeutes publiques à Rome.
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+ Un des effets rapides de la nomination de Tigellin fut la promulgation d'une série de lois contre les trahisons ; de nombreuses peines capitales furent exécutées.
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+ Au cours de cette année, Néron fit exécuter deux des membres restants de sa famille :
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+ Début 63, Poppée donna naissance à une fille : Claudia Augusta. Néron célébra l'événement, mais l'enfant mourut quatre mois plus tard. Néron n'avait toujours pas d'héritier.
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+ Le 18 juillet 64 éclata le grand incendie de Rome. Le feu se déclencha dans les boutiques des environs du Cirque Maxime. Néron, qui était alors en vacances dans sa ville natale, Antium, dut revenir en toute hâte. L'incendie fit rage durant six jours. Une rumeur circula, selon laquelle Néron aurait joué de la lyre et chanté au sommet du Quirinal pendant que la ville brûlait[14].
60
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+ Les mêmes récits décrivent un empereur ouvrant ses palais pour offrir un toit aux sans-abris et organisant des distributions de nourriture pour éviter la famine parmi les survivants. Mais Néron perdit toute chance de redorer sa réputation en rendant trop vite publics ses projets de reconstruction de Rome dans un style monumental.
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+ Cependant, l'opinion publique veut des coupables. Néron diligente une enquête chargée de trouver les incendiaires. On découvre qu’une certaine secte de juifs qu’on appelle "chrétiens" affirment que le feu est venu du ciel pour punir les crimes de Rome, et que cet incendie est l’œuvre de leur dieu; ils refusent donc d’aider à l’éteindre ! On en conclut – un peu vite – que ce sont eux qui l’on allumé. Sans preuves, Néron ordonne la mort des chrétiens. Mais le spectacle d'hommes, de femmes et d'enfants livrés aux lions dans l'arène ne repose sur aucun témoignage historique. Cette image est uniquement l'œuvre d'historiens chrétiens qui ont toujours exalté la mémoire des martyrs persécutés en raison de leur foi, alors que la motivation des empereurs romains était le plus souvent politique. Texte tiré du site : Homosexuels et bisexuels célèbres
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+ Tacite nous fait le récit de cet épisode[15] :
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+ « La prudence humaine avait ordonné tout ce qui dépend de ses conseils : on songea bientôt à fléchir les dieux, et l'on ouvrit les Livres Sibyllins. D'après ce qu'on y lut, des prières furent adressées à Vulcain, à Cérès et à Proserpine : des dames romaines implorèrent Junon, premièrement au Capitole, puis au bord de la mer la plus voisine, où l'on puisa de l'eau pour faire des aspersions sur les murs du temple et la statue de la déesse ; enfin les femmes présentement mariées célébrèrent des sellisternes et des veillées religieuses. Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se répandait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. »
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+ Aujourd'hui encore, on ignore la cause de cet incendie. Bien que les anciennes sources (et les lettrés) attribuent la responsabilité de l'incendie à Néron, les études récentes tendent à l'innocenter[16]. L'immense Domus aurea, qui couvrait une partie de Rome intra muros, fut bâtie par Néron à la suite de cette destruction.
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+ En 65, Néron fut impliqué dans un autre scandale, pris plus au sérieux par le peuple de cette époque qu'il ne le serait de nos jours : il était considéré comme dégradant pour un empereur romain d'apparaître comme un amuseur public, jouant la comédie, chantant et jouant de la lyre.
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+ Détesté par de nombreux citoyens, et ayant une liste d'ennemis politiques qui s'allongeait, Néron commençait à mesurer sa solitude quand, en 65, il découvre la conjuration de Pison (du nom de Gaius Calpurnius Piso, qui tenta de prendre sa place) et l'implication d'anciens amis comme Sénèque dans le complot. Les conspirateurs sont condamnés. Parmi eux, plusieurs anciens amis du pouvoir néronien. Ainsi Sénèque, Pétrone et Lucain durent se suicider. De plus, Néron ordonne que Cnaeus Domitius Corbulo, général populaire et valeureux, se suicide en raison de vagues soupçons de trahison. Cette décision pousse les commandeurs militaires, à Rome et dans les provinces, à envisager l'organisation d'une révolution.
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+ En 65, Poppée meurt alors qu'elle est enceinte, d'un coup de pied porté au ventre par Néron, si l'on en croit Tacite et Suétone, et ce malgré la passion qu'il semblait lui vouer. Néron tente d'abord de se remarier avec Claudia Antonia, fille de Claude et d'Aelia Paetina (sa demi-sœur par adoption). Comme celle-ci refuse, Néron la fait tuer sous prétexte qu'elle aurait fomenté un complot. Elle était sa dernière proche parente. Néron se tourna alors vers son ancienne maîtresse, Statilia Messalina, qu'il épouse en mai 66. Dès le mois de septembre, Néron quitte sa jeune épouse pour un voyage de plus d'un an en Grèce. Il y séjourne en 66, où il distrait ses hôtes par des spectacles artistiques (les écrits de Suétone[17] rapportent que l'Empereur empêchait quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclamait ses propres textes, et que certains spectateurs durent se faire passer pour morts pour s'échapper tant ils étaient las d'écouter et d'applaudir[18]), alors qu'à Rome, le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherche à obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs.
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+ De retour à Rome après sa tournée, Néron trouve une atmosphère glaciale; Vindex, gouverneur de la Gaule lyonnaise, se révolte. En réaction, Néron ordonne l'élimination de tout suspect. Galba, autrefois fidèle serviteur, gouverneur d'Hispanie (Espagne), est l'un de ces nobles dangereux. Il ordonne donc son exécution. Galba, qui n'a pas le choix, jure fidélité au Sénat et au Peuple de Rome en ne reconnaissant plus le pouvoir de Néron.
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+ Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta en Afrique, se révolte à son tour et cesse d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompt la garde impériale, qui se retourne contre Néron sur la promesse d'une récompense financière de Galba.
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+ Le Sénat démet Néron. Apprenant que les sénateurs vont lui imposer le supplice des parricides[19] (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux — coq, chien et serpent —, le supplicié est jeté dans le Tibre), il est contraint au suicide; abandonné de tous, il se réfugie dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. Selon Suétone, peu avant de mourir il répète : « Quel grand artiste périt avec moi ! » (Qualis artifex pereo)[20] et cite un vers de l'Iliade[21] (« Le galop des coursiers résonne à mes oreilles »), en entendant les cavaliers venus se saisir de lui, avant qu'il de se poignarder à la gorge le 9 juin 68, aidé de son secrétaire Épaphrodite. Églogue et Alexandrie, ses nourrices, ainsi qu’Akté[22], sa concubine, réunissent 200 000 sesterces pour réaliser son incinération et ensevelir ses cendres dans un mausolée sur le Pincio, qui se trouve aujourd'hui dans la Villa Borghèse[23].
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83
+ Avec sa mort, la dynastie julio-claudienne prend fin. Le Sénat vote sa damnatio memoriae, maudissant sa mémoire. Plusieurs guerres civiles s'ensuivent lors de l'année 69, année des quatre empereurs.
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85
+ À l'époque moderne, en Occident, Néron est pris par beaucoup comme le symbole de ce que la Rome antique enfanta de plus monstrueux. Ils s'appuient sur les textes de Suétone, fréquemment colporteur de ragots, et de Tacite, augmentés des attaques des auteurs chrétiens (Tertullien, repris par Eusèbe de Césarée et d'autres), et couronnés par des œuvres de fiction comme Quo vadis, les « monstruosités » montées en épingle étant, outre les assassinats familiaux, l'incendie de Rome et la persécution des chrétiens. Cependant, la culpabilité réelle de Néron dans le grand incendie de Rome est une accusation à laquelle certains historiens comme Guy Achard ou Claude Aziza[24] ne croient plus guère. De plus, aucune loi anti-chrétienne ne fut promulguée sous son règne de manière officielle : il y a bien eu persécution, mais uniquement localisée à Rome.
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+ À la décharge de Néron, on peut indiquer qu'il se trouvait à Antium lors de l'incendie de Rome en 64. En outre, les collections auxquelles il tenait ont brûlé[25]. La persécution des chrétiens a peut-être été par la suite un choix politique pour calmer la plèbe romaine qui avait besoin de coupables.
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89
+ Guy Achard porte un jugement plus mesuré sur Néron. Il constate que l'empire a été bien administré, que les campagnes militaires ont été victorieuses, que l'empereur a inauguré une sorte de théocratie ludique qui avait tout pour séduire une large partie du peuple. Claude Aziza montre comment la réforme monétaire revalorisant le denier a profité aux milieux d'affaires, et combien la politique étrangère a été favorable aux régions orientales de l'Empire (hellénisation de l'Empire, conclusion d'une paix avec les Parthes, ennemis héréditaires), Néron donnant en outre une impulsion importante aux évolutions artistiques dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs (voir la Domus aurea). Ainsi, sa grande popularité auprès du peuple de son temps prit, dès sa mort, la forme du mythe du « retour de Néron » : caché chez les Parthes, il était censé réapparaître à la tête d'une armée pour vaincre les conspirateurs et rentrer victorieux à Rome. Ce mythe fut stimulé par l'attente messianique juive et chrétienne de l'époque et par l'apparition de faux Néron[26].
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+ Liste des films de fiction où apparaît le personnage de l'empereur romain :
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+ Néron est le personnage principal de plusieurs opéras dont :
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+ Quand il se suicida en 68, sa titulature était :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Néron (latin : Imperator Nero Claudius Caesar Augustus Germanicus), né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 68[1] à Rome. Il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne ; il régna de 54 à 68 (apr. J.-C.).
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+ Il succède le 13 octobre 54 à son grand-oncle et père adoptif Claude. En 66, il ajoute le titre Imperator à son nom. Il est dépossédé de son pouvoir en 68 et se suicide assisté de son scribe Épaphrodite.
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+ Bien que Sénèque ait été son précepteur, on se souvient de lui comme d'un despote cruel, notamment pour avoir assassiné sa mère Agrippine en 59, et pour ses persécutions des chrétiens[2]. Il est célèbre pour avoir bâti la Domus Aurea, après l'incendie de Rome de juillet 64, et pour être un prince poète, chanteur et musicien, un grand organisateur de célébrations sportives et artistiques (les Neronia)[3]. Il est aussi un homme d'une ambition démesurée, ayant lutté de toutes ses forces contre l'immense conjuration politique dressée contre lui[4]. Certains historiens débattent de la folie, réelle ou mise en scène, de Néron[5].
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+ Les sources primaires concernant Néron doivent être lues avec précaution. Sa vie a été rapportée par l'historiographe Suétone dans son œuvre De vita duodecim Caesarum libri (La Vie des douze Césars) et par Tacite dans les Annales, œuvres toutes deux écrites une quarantaine d'années après la mort de Néron. Le fait que ces deux auteurs appartiennent aux ordres supérieurs de la société romaine – Tacite avec le rang de sénateur et Suétone avec le titre de chevalier -- a conduit certains historiens à considérer leur description des événements du règne de Néron avec prudence, dans la mesure où l'on sait que Néron persécuta les sénateurs romains à partir des années 65-66 à la suite de la découverte de deux conspirations. Certains récits exaltés du règne de Néron pourraient être discutables. Cependant, par leurs fonctions, les deux auteurs avaient un accès privilégié aux archives impériales, Suétone notamment, né dans les années qui suivent la mort de Néron, qui a été archiviste d'Hadrien.
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+ Il faut aussi prendre en considération que les textes des historiens étaient retranscrits par des copistes. Avec l'avènement du christianisme dans l'Empire romain, qui devient religion d'État au IVe siècle, les copies sont surtout effectuées par des moines chrétiens. Avec les siècles, les ouvrages de Tacite et de Suétone ont pu subir des altérations. Par exemple, les historiens s'interrogent depuis longtemps sur le rôle des chrétiens, qui n'étaient peut-être même pas cités dans les textes originaux, et seraient apparus au IVe siècle, ajoutés par des copistes étroitement liés au pouvoir impérial. Par conséquent, le rôle des sénateurs et de la curie romaine aurait pu être minimisé, d'autant plus que nous ne possédons pas les manuscrits originaux de ces ouvrages, dont une grande partie des textes sont perdus.
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+ Né à Antium, Néron est le fils unique de Cnaeus Domitius Ahenobarbus et d'Agrippine la Jeune, sœur de Caligula. Son père adoptif est Claudius (ou Claude), qui fut le prédécesseur de Néron en tant qu’empereur .
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+ Lucius Domitius Ahenobarbus est né le 15 décembre 37. Rien ne le prédestinait alors à devenir maître de l'empire. Son oncle maternel Caligula venait de commencer à régner le 16 mars de cette année, à 24 ans. Ses prédécesseurs, Auguste et Tibère, avaient vécu respectivement jusqu'à 75 et 77 ans. Caligula est donc l'oncle de Néron, ce dernier n'aurait pu prétendre au trône que dans le cas où Caligula n'aurait pas eu d'héritier mâle. Néron porte le nom de ses ancêtres de la gens des Domitii. Les prénoms dans la gens Domitii étaient donnés, toujours les mêmes, par succession de trois en trois. On trouve ainsi trois Caius de suite, puis trois Lucius de suite, etc. Néron était donc un Lucius Domitius Ahenobarbus comme beaucoup de ses ancêtres avant lui. Agrippine, quatrième épouse de Claude, va réussir à évincer Britannicus de la succession directe et légitime au titre d'empereur. Son fils Néron (né de son précédent mariage avec Cnaeus Domitius Ahenobarbus, connu à Rome pour sa violence et ses actes de cruauté) sera adopté et reconnu par Claude comme son héritier et successeur. Ce tour de force réussi, il ne restait plus à Agrippine qu'à se « débarrasser » de Claude en le faisant assassiner.
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+ La relation particulièrement étroite de Caligula avec ses trois sœurs Julia Drusilla, Julia Livilla et Agrippine fit scandale au début de son règne. Toutes trois - représentées avec leur frère sur les pièces de monnaie de l'époque - semblent avoir obtenu sa faveur, et y ont sans doute gagné de l’influence. Les écrits de Flavius Josèphe, Suétone, Dion Cassius rapportent qu’elles avaient des relations incestueuses avec leur frère.
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+ Lucius devenait ainsi le fils d'une femme influente et célèbre. Mais elle pouvait perdre rapidement l’influence qu'elle avait sur son frère. Caligula n'avait toujours pas d’enfant. Ses parents mâles les plus proches étaient alors ses beaux-frères Marcus Aemilius Lepidus (le mari de Drusilla), Marcus Vinicius (le mari de Livilla) et Cnaeus Domitius Ahenobarbus (le mari d'Agrippine). Ils étaient les héritiers probables en cas de décès prématuré de Caligula. Pourtant, après le décès de sa femme, Lepidus semblait avoir perdu toute chance, mais pas toute ambition, de succéder à son beau-frère.
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+ En septembre 39, Caligula partit rejoindre ses légions en campagne contre les tribus germaniques. La campagne dut être repoussée à l'année suivante par crainte d'une conspiration contre l'empereur. Lepidus avait réussi à devenir l'amant d'Agrippine et de Livilla, recherchant leur aide pour gagner le trône. Il fut pour cela immédiatement exécuté. Caligula ordonna également l'exécution de Cnaeus Cornelius Lentulus Gaetulicus, le populaire légat de Germanie supérieure, et son remplacement par Servius Sulpicius Galba. Pourtant, on ne sait toujours pas s'il était lié à la conspiration de Lepidus. Agrippine et Livilla furent reléguées aux Îles Pontines. Lucius fut sans doute séparé de sa mère à cette époque.
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+ Le père de Lucius mourut d'hydropisie en 40. Lucius était maintenant orphelin et son destin devenait incertain sous le règne d'un Caligula de plus en plus fantasque. La chance lui sourit l'année suivante : le 24 janvier 41, Caligula, son épouse Cæsonia Milonia, et leur fille Julia Drusilla furent assassinés par une conspiration menée par Cassius Chaerea. L'oncle de Caligula, Claude, devint le quatrième empereur romain, grâce à l'aide de la garde prétorienne, et rappela Agrippine et Livilla d'exil.
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+ Agrippine se remaria rapidement au riche Gaius Sallustius Crispus Passienus. Son mari mourut entre 44 et 47, et Agrippine fut suspectée de l'avoir empoisonné pour hériter de son immense fortune. Lucius était le seul héritier de sa mère, devenue riche.
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+ Lucius, à dix ans, avait très peu de chances d'occuper le trône. Claude, âgé de 57 ans à cette époque, avait régné plus longtemps, et sans doute plus efficacement que son prédécesseur. Claude s'était déjà marié trois fois. Il avait épousé Plautia Urgulanilla et Aelia Paetina quand il était simple citoyen. Empereur, il s'était marié à Valeria Messalina. Le couple avait deux enfants, Britannicus (né en 41) et Octavie (née en 40). Messaline n'avait que 25 ans et pouvait lui donner d'autres héritiers.
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+ Pourtant, Messaline fut exécutée en 48, accusée de conspiration contre son époux. L'ambitieuse Agrippine projeta rapidement de remplacer sa tante par alliance. Le 1er janvier 49, elle devint la quatrième femme de Claude, Tiberius Claudius Nero Caesar Drusus. Le mariage dura cinq ans. La même année, Agrippine fait rompre les fiançailles d'Octavie et de Lucius Junius Silanus et la fait fiancer avec Néron.
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+ Début 50, le Sénat romain offrit à Agrippine le titre honorifique d'Augusta, que Livie (14-29) avait été la seule à porter avant elle. Le 25 février 50, Lucius fut officiellement adopté par Claude sous le nom de Nero Claudius Caesar Drusus. Néron était plus âgé que Britannicus, son frère adoptif, et cette adoption fit de lui l'héritier officiel du trône.
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+ Claude honora son fils adoptif de plusieurs manières. Néron fut émancipé en 51, à 14 ans. Il fut nommé proconsul, entra au Sénat, y fit son premier discours, apparut publiquement en compagnie de Claude, et fut représenté sur les pièces de monnaie. En 53, il épousa sa sœur adoptive, Octavie.
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+ Claude mourut empoisonné le 13 octobre 54 et Néron fut rapidement nommé empereur à sa place. Il n'avait alors que 17 ans. Les historiens s'accordent à considérer que Sénèque a joué le rôle de figure de proue au début de son règne. Les décisions importantes étaient probablement laissées entre les mains plus capables de sa mère Agrippine la Jeune (qui pourrait avoir empoisonné Claude), de son tuteur Sénèque, et du préfet du prétoire Sextus Afranius Burrus. Néron chercha dès le début de son règne à obtenir les faveurs de l'armée et de la plèbe par diverses primes[6].
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+ Les cinq premières années du règne de Néron furent connues comme des exemples de bonne administration, suscitant même l'émission d'une série de pièces de monnaie célébrant le quinquennium Neronis.
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+ Les affaires de l'empire étaient traitées avec efficacité, et le Sénat bénéficiait d'une période d'influence renouvelée dans les affaires de l'État. Les problèmes devaient pourtant bientôt surgir de la vie personnelle de Néron et de la rivalité croissante entre Agrippine et les deux conseillers. Tout le monde savait que Néron était déçu de son mariage et trompait Octavie. Il prit pour maîtresse Claudia Acte, une ancienne esclave, en 55. Agrippine tenta d'intervenir en faveur d'Octavie et exigea de son fils le renvoi d'Acte. Burrus et Sénèque, pour leur part, choisirent de soutenir leur protégé.
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+
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+ N��ron résista à l'intervention de sa mère dans ses affaires personnelles. Le fils légitime de Claude, Britannicus, était âgé de treize ans, il était toujours légalement mineur et sous la responsabilité de Néron, mais il approchait de l'âge de la majorité et demeurait légalement aussi légitime que Néron pour succéder à Claude[7]. Il restait ainsi pour Néron une menace permanente. Mais le jeune homme mourut brutalement aux alentours du 12 février 55[8], peu avant ou après qu'il puisse prendre la toge virile[7]. Les sources antiques accusent Néron d'empoisonnement : Suétone, à l'instar de Tacite[9], accuse Néron d'avoir eu recours aux services de l'empoisonneuse Locuste[10]. Cependant, les symptômes tels qu'ils sont décrits[11] incitent une partie de la recherche contemporaine à pencher plutôt pour une crise d'épilepsie[7] ; cette maladie, dont il est attesté que le jeune homme souffrait, a pu provoquer une rupture d'anévrisme[12].
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+ Néron se révoltait de plus en plus contre l'emprise d'Agrippine et commençait à envisager le meurtre de sa propre mère. Il justifiait ses intentions en clamant qu'elle complotait contre lui. Le pouvoir d'Agrippine déclinait rapidement, tandis que Burrus et Sénèque devenaient les deux hommes les plus influents de Rome.
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+ Alors que ses conseillers s'occupaient des affaires de l'État, Néron s'entourait d'un cercle de favoris. Les historiens romains rapportent des nuits de débauche et de violence, alors que les affaires politiques étaient négligées. Marcus Salvius Otho était au nombre de ces nouveaux favoris. À tous points de vue, Othon était aussi débauché que Néron dont il devint aussi intime qu'un frère. Certaines sources[Lesquelles ?] considèrent même qu'ils ont été amants. Othon aurait présenté à Néron une femme qui aurait d'abord épousé le favori, puis l'empereur : Poppée (Poppaea Sabina), décrite comme une femme de grande beauté, pleine de charme et d'intelligence. On peut trouver dans de nombreuses sources[13] les rumeurs d'un triangle amoureux entre Néron, Othon, et Poppée.
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+ En 58, Poppée avait assuré sa position de favorite de Néron. L'année suivante (59) fut un tournant dans le règne de Néron. Néron et/ou Poppée auraient organisé le meurtre d'Agrippine. Sénèque eut beau tenter de convaincre le Sénat qu'elle mettait sur pied une conspiration contre son fils, la réputation de l'empereur fut irrémédiablement entachée par ce cas de matricide. Othon fut bientôt chassé de l'entourage impérial et envoyé en Lusitanie comme gouverneur.
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+ Le tournant suivant fut l'année 62, pour plusieurs raisons.
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+ La première fut un changement parmi ses conseillers. Burrus mourut et Sénèque demanda à Néron la permission de se retirer des affaires publiques. Leur remplaçant aux postes de préfet du prétoire et de conseiller fut Tigellin. Il avait été banni en 39 par Caligula, accusé d'adultère avec à la fois Agrippine et Livilla. Il avait été rappelé d'exil par Claude, puis avait réussi à devenir un proche de Néron (et peut-être son amant). Avec Poppée, il aurait eu une plus grande influence que Sénèque n'en eut jamais sur l'empereur. Une théorie suggère que Poppée tenta, pendant ces quatre ans (58-62), d'éloigner Néron de ses conseillers et de ses amis ; si cela est vrai, ce qui est arrivé à Burrus et Sénèque pourrait ne pas être le fruit du hasard. Le deuxième événement important de l'année fut le divorce de l'empereur. Néron, âgé alors de vingt-cinq ans, avait régné huit ans et n'avait pas encore d'héritier. Quand Poppée tomba enceinte, Néron décida d'épouser sa maîtresse, mais son mariage avec Octavie fut d'abord annulé. Il commença par l'accuser d'adultère. Mais il avait la réputation d'être infidèle, alors qu'Octavie était connue pour être un parangon de vertu. Il fallait des témoignages contre elle; toutefois, en torturant ses esclaves on ne parvint qu'à obtenir la célèbre déclaration de l'une d'elles, Pythias, selon laquelle la vulve d'Octavie était plus propre que la bouche de Tigellin. Néron obtint le divorce pour cause d'infertilité, ce qui lui permettait d'épouser Poppée et d'attendre qu'elle donne naissance à un héritier. Néron ordonna ensuite l'exécution d'Octavie. On lui ouvrit les veines le 9 juin 62. Sa mort provoqua des émeutes publiques à Rome.
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53
+ Un des effets rapides de la nomination de Tigellin fut la promulgation d'une série de lois contre les trahisons ; de nombreuses peines capitales furent exécutées.
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+ Au cours de cette année, Néron fit exécuter deux des membres restants de sa famille :
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+ Début 63, Poppée donna naissance à une fille : Claudia Augusta. Néron célébra l'événement, mais l'enfant mourut quatre mois plus tard. Néron n'avait toujours pas d'héritier.
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+ Le 18 juillet 64 éclata le grand incendie de Rome. Le feu se déclencha dans les boutiques des environs du Cirque Maxime. Néron, qui était alors en vacances dans sa ville natale, Antium, dut revenir en toute hâte. L'incendie fit rage durant six jours. Une rumeur circula, selon laquelle Néron aurait joué de la lyre et chanté au sommet du Quirinal pendant que la ville brûlait[14].
60
+
61
+ Les mêmes récits décrivent un empereur ouvrant ses palais pour offrir un toit aux sans-abris et organisant des distributions de nourriture pour éviter la famine parmi les survivants. Mais Néron perdit toute chance de redorer sa réputation en rendant trop vite publics ses projets de reconstruction de Rome dans un style monumental.
62
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63
+ Cependant, l'opinion publique veut des coupables. Néron diligente une enquête chargée de trouver les incendiaires. On découvre qu’une certaine secte de juifs qu’on appelle "chrétiens" affirment que le feu est venu du ciel pour punir les crimes de Rome, et que cet incendie est l’œuvre de leur dieu; ils refusent donc d’aider à l’éteindre ! On en conclut – un peu vite – que ce sont eux qui l’on allumé. Sans preuves, Néron ordonne la mort des chrétiens. Mais le spectacle d'hommes, de femmes et d'enfants livrés aux lions dans l'arène ne repose sur aucun témoignage historique. Cette image est uniquement l'œuvre d'historiens chrétiens qui ont toujours exalté la mémoire des martyrs persécutés en raison de leur foi, alors que la motivation des empereurs romains était le plus souvent politique. Texte tiré du site : Homosexuels et bisexuels célèbres
64
+
65
+ Tacite nous fait le récit de cet épisode[15] :
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67
+ « La prudence humaine avait ordonné tout ce qui dépend de ses conseils : on songea bientôt à fléchir les dieux, et l'on ouvrit les Livres Sibyllins. D'après ce qu'on y lut, des prières furent adressées à Vulcain, à Cérès et à Proserpine : des dames romaines implorèrent Junon, premièrement au Capitole, puis au bord de la mer la plus voisine, où l'on puisa de l'eau pour faire des aspersions sur les murs du temple et la statue de la déesse ; enfin les femmes présentement mariées célébrèrent des sellisternes et des veillées religieuses. Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se répandait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. »
68
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69
+ Aujourd'hui encore, on ignore la cause de cet incendie. Bien que les anciennes sources (et les lettrés) attribuent la responsabilité de l'incendie à Néron, les études récentes tendent à l'innocenter[16]. L'immense Domus aurea, qui couvrait une partie de Rome intra muros, fut bâtie par Néron à la suite de cette destruction.
70
+
71
+ En 65, Néron fut impliqué dans un autre scandale, pris plus au sérieux par le peuple de cette époque qu'il ne le serait de nos jours : il était considéré comme dégradant pour un empereur romain d'apparaître comme un amuseur public, jouant la comédie, chantant et jouant de la lyre.
72
+
73
+ Détesté par de nombreux citoyens, et ayant une liste d'ennemis politiques qui s'allongeait, Néron commençait à mesurer sa solitude quand, en 65, il découvre la conjuration de Pison (du nom de Gaius Calpurnius Piso, qui tenta de prendre sa place) et l'implication d'anciens amis comme Sénèque dans le complot. Les conspirateurs sont condamnés. Parmi eux, plusieurs anciens amis du pouvoir néronien. Ainsi Sénèque, Pétrone et Lucain durent se suicider. De plus, Néron ordonne que Cnaeus Domitius Corbulo, général populaire et valeureux, se suicide en raison de vagues soupçons de trahison. Cette décision pousse les commandeurs militaires, à Rome et dans les provinces, à envisager l'organisation d'une révolution.
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+
75
+ En 65, Poppée meurt alors qu'elle est enceinte, d'un coup de pied porté au ventre par Néron, si l'on en croit Tacite et Suétone, et ce malgré la passion qu'il semblait lui vouer. Néron tente d'abord de se remarier avec Claudia Antonia, fille de Claude et d'Aelia Paetina (sa demi-sœur par adoption). Comme celle-ci refuse, Néron la fait tuer sous prétexte qu'elle aurait fomenté un complot. Elle était sa dernière proche parente. Néron se tourna alors vers son ancienne maîtresse, Statilia Messalina, qu'il épouse en mai 66. Dès le mois de septembre, Néron quitte sa jeune épouse pour un voyage de plus d'un an en Grèce. Il y séjourne en 66, où il distrait ses hôtes par des spectacles artistiques (les écrits de Suétone[17] rapportent que l'Empereur empêchait quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclamait ses propres textes, et que certains spectateurs durent se faire passer pour morts pour s'échapper tant ils étaient las d'écouter et d'applaudir[18]), alors qu'à Rome, le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherche à obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs.
76
+
77
+ De retour à Rome après sa tournée, Néron trouve une atmosphère glaciale; Vindex, gouverneur de la Gaule lyonnaise, se révolte. En réaction, Néron ordonne l'élimination de tout suspect. Galba, autrefois fidèle serviteur, gouverneur d'Hispanie (Espagne), est l'un de ces nobles dangereux. Il ordonne donc son exécution. Galba, qui n'a pas le choix, jure fidélité au Sénat et au Peuple de Rome en ne reconnaissant plus le pouvoir de Néron.
78
+
79
+ Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta en Afrique, se révolte à son tour et cesse d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompt la garde impériale, qui se retourne contre Néron sur la promesse d'une récompense financière de Galba.
80
+
81
+ Le Sénat démet Néron. Apprenant que les sénateurs vont lui imposer le supplice des parricides[19] (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux — coq, chien et serpent —, le supplicié est jeté dans le Tibre), il est contraint au suicide; abandonné de tous, il se réfugie dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. Selon Suétone, peu avant de mourir il répète : « Quel grand artiste périt avec moi ! » (Qualis artifex pereo)[20] et cite un vers de l'Iliade[21] (« Le galop des coursiers résonne à mes oreilles »), en entendant les cavaliers venus se saisir de lui, avant qu'il de se poignarder à la gorge le 9 juin 68, aidé de son secrétaire Épaphrodite. Églogue et Alexandrie, ses nourrices, ainsi qu’Akté[22], sa concubine, réunissent 200 000 sesterces pour réaliser son incinération et ensevelir ses cendres dans un mausolée sur le Pincio, qui se trouve aujourd'hui dans la Villa Borghèse[23].
82
+
83
+ Avec sa mort, la dynastie julio-claudienne prend fin. Le Sénat vote sa damnatio memoriae, maudissant sa mémoire. Plusieurs guerres civiles s'ensuivent lors de l'année 69, année des quatre empereurs.
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+
85
+ À l'époque moderne, en Occident, Néron est pris par beaucoup comme le symbole de ce que la Rome antique enfanta de plus monstrueux. Ils s'appuient sur les textes de Suétone, fréquemment colporteur de ragots, et de Tacite, augmentés des attaques des auteurs chrétiens (Tertullien, repris par Eusèbe de Césarée et d'autres), et couronnés par des œuvres de fiction comme Quo vadis, les « monstruosités » montées en épingle étant, outre les assassinats familiaux, l'incendie de Rome et la persécution des chrétiens. Cependant, la culpabilité réelle de Néron dans le grand incendie de Rome est une accusation à laquelle certains historiens comme Guy Achard ou Claude Aziza[24] ne croient plus guère. De plus, aucune loi anti-chrétienne ne fut promulguée sous son règne de manière officielle : il y a bien eu persécution, mais uniquement localisée à Rome.
86
+
87
+ À la décharge de Néron, on peut indiquer qu'il se trouvait à Antium lors de l'incendie de Rome en 64. En outre, les collections auxquelles il tenait ont brûlé[25]. La persécution des chrétiens a peut-être été par la suite un choix politique pour calmer la plèbe romaine qui avait besoin de coupables.
88
+
89
+ Guy Achard porte un jugement plus mesuré sur Néron. Il constate que l'empire a été bien administré, que les campagnes militaires ont été victorieuses, que l'empereur a inauguré une sorte de théocratie ludique qui avait tout pour séduire une large partie du peuple. Claude Aziza montre comment la réforme monétaire revalorisant le denier a profité aux milieux d'affaires, et combien la politique étrangère a été favorable aux régions orientales de l'Empire (hellénisation de l'Empire, conclusion d'une paix avec les Parthes, ennemis héréditaires), Néron donnant en outre une impulsion importante aux évolutions artistiques dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs (voir la Domus aurea). Ainsi, sa grande popularité auprès du peuple de son temps prit, dès sa mort, la forme du mythe du « retour de Néron » : caché chez les Parthes, il était censé réapparaître à la tête d'une armée pour vaincre les conspirateurs et rentrer victorieux à Rome. Ce mythe fut stimulé par l'attente messianique juive et chrétienne de l'époque et par l'apparition de faux Néron[26].
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91
+ Liste des films de fiction où apparaît le personnage de l'empereur romain :
92
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93
+ Néron est le personnage principal de plusieurs opéras dont :
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+ Quand il se suicida en 68, sa titulature était :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Chiffres Nintendo de fin de commercialisation[2] :
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+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
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7
+ La Nintendo Entertainment System, par abréviation NES, également couramment appelée Nintendo en France[3],[4],[5], est une console de jeux vidéo de génération 8 bits fabriquée par l'entreprise japonaise Nintendo et distribuée à partir de 1985 (1987 en Europe). Son équivalent japonais est la Family Computer (ファミリーコンピュータ, Famirī Konpyūta?), ou Famicom (ファミコン, Famikon?), sortie quelques années avant, en 1983. En Corée du Sud, la NES porta le nom de Hyundai Comboy (컴보이) et en Inde, celui de Tata Famicom.
8
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9
+ La console connut un succès mondial, ce qui aida à redynamiser l'industrie du jeu vidéo après le krach du jeu vidéo de 1983, et ce qui fixa les normes pour les consoles suivantes, du game design aux procédures de gestion.
10
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11
+ Super Mario Bros. fut le jeu le plus vendu sur la console. Son succès fut tel que ce jeu justifiait bien souvent l'achat de la console à lui tout seul, devenant ainsi un killer game.
12
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13
+ La Nintendo Entertainment System est la 12e console de jeux vidéo la plus vendue de tous les temps avec 61,91 millions d'unités vendues.
14
+
15
+ L'histoire de la NES commence au Japon en 1981. Sa longévité est la plus importante de toutes les consoles (devant l'Atari 2600 et la PlayStation). Au total, 1 251 jeux ont été développés pour la console, tous continents confondus[6].
16
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17
+ Après avoir rencontré le succès avec une série de jeux d'arcade au début des années 1980, Nintendo planifia dès novembre 1981[7] la production d'une console de salon à cartouches interchangeables, un dispositif non inclus sur les Color TV Game. Par souci d'économie, la première Famicom était rouge car le plastique rouge était le moins cher de tous à l'époque[8]. Sa conception commence en 1981 sous le nom de code Young Computer (Ordinateur Jeune). À cette époque, le président Hiroshi Yamauchi déclare à ses employés qu'il voulait une console dont les performances seront telles que la concurrence ne pourrait ni la copier, ni l'égaler avant au moins trois ans[7]. De plus, elle devrait coûter moins de 10 000 ¥. Masayuki Uemura et son équipe conçoivent le système en faisant preuve d'ingéniosité et en économisant sur le moindre détail pour arriver aux exigences du président.
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+ Après deux ans de travail, elle sort au Japon le 15 juillet 1983 pour 14 800 ¥, accompagnée de trois portages de jeux d'arcade à succès de Nintendo : Donkey Kong, Donkey Kong Jr. et Popeye. La barre des 10 000 ¥ est dépassée, mais elle reste la machine la moins chère de l'époque, et en prime la plus puissante du marché. Les débuts de la Famicom (Family Computer) sont plutôt difficiles : pendant les premières semaines, beaucoup ont critiqué la console en la jugeant peu fiable, sujette à des anomalies de fonctionnement et à de gros ralentissements. Après le rappel du produit et sa réédition avec une nouvelle carte mère, la popularité de la Famicom grimpe. Contre toute attente, elle est vendue à 500 000 exemplaires en deux mois, devenant la console la mieux vendue au Japon vers la fin de l'année 1984[9]. Encouragé par ce succès, Nintendo tourne bientôt son attention vers le marché nord-américain. En parallèle, à la fin des années 1980, un foyer japonais sur trois est équipé de la Famicom[10], et Nintendo est l'entreprise japonaise la plus rentable, devant Toyota[11]. Nintendo vendait la Famicom à prix coûtant, ne jugeant pas nécessaire de gagner de l'argent dessus. Tous leurs bénéfices provenaient donc des jeux[12]. En 2010, la console compte 39 titres dépassant le million d'exemplaires vendus[6].
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+ Nintendo ne se sentant pas de taille pour concurrencer Atari, à une époque où Atari et jeu vidéo étaient pour ainsi dire synonymes, fait appel à eux pour la distribution de la console en Amérique, et commence les négociations, notamment pour la nommer « Nintendo Video Gaming System ».[réf. nécessaire] Atari refuse l'affaire[source insuffisante][13], ayant déjà engagé le développement de la future Atari 7800[14] qui succédera à l'Atari 2600.
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+ En 1983 survient le krach du jeu vidéo. Les consoles attirent alors beaucoup moins, le public se tournant vers les ordinateurs familiaux. Dans ce contexte morose, Nintendo pense alors ajouter à sa console un clavier, un enregistreur de cassettes, une manette de jeu sans fil, un joystick, ainsi qu'une cartouche spéciale BASIC. Le tout est rebaptisé « Nintendo Advanced Video System ». Bien qu'ayant été officiellement présentés au CES de 1984, ces ajouts seront abandonnés[15]. Finalement, Nintendo dévoila sa version américaine de la Famicom en juin 1985 au Summer Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas. Avec un aspect plus « tendance » et son nouveau nom, la Nintendo Entertainment System (NES) s'est avéré aussi populaire en Amérique que la Famicom au Japon. Au départ, seuls 50 000 exemplaires sont mis en vente, uniquement à New York, et se vendent rapidement. Devant le succès de ce test, la compagnie approvisionne de nouveaux stocks dans tout le pays. La NES joua un rôle majeur dans la redynamisation de l'industrie du jeu vidéo, affaiblie par le krach du jeu vidéo de 1983. Nintendo commence le 18 octobre 1985 à vendre en dehors des États-Unis, et en février de l'année suivante, c'est tout le nord de l'Amérique qui est approvisionné[16]. Nintendo sort simultanément dix-huit titres de lancement[17] : 10-Yard Fight, Baseball, Clu Clu Land, Donkey Kong Jr. Math, Duck Hunt, Excitebike, Golf, Gyromite, Hogan's Alley, Ice Climber, Kung Fu, Mach Rider, Pinball, Stack-Up, Super Mario Bros., Tennis, Wild Gunman, et Wrecking Crew[18].
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+ Pour le restant de la décennie, Nintendo devint le leader incontesté des marchés américains et japonais du jeu vidéo, et ses jeux établirent de nouveaux records de vente. Cependant, la console n'était pas encore implantée dans le reste du monde occidental. Ainsi, en Europe et en Australie, elle sortit dans deux régions séparées de vente, la « A » et la « B »[19]. La distribution dans la région « B », se composant de la majeure partie du continent européen, est le travail de différentes compagnies, Nintendo étant responsable de la plupart des sorties de cartouches. La console sort en 1986 pour la région « B ». Mattel se charge de la distribution pour la région « A », comprenant le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, à partir de 1987. À partir de 1990, une branche européenne de Nintendo assure la distribution dans l'ensemble de l'Europe[20]. Au même moment, Sega concurrence la console de Nintendo avec sa Master System également dans de nombreux pays du monde. Mais en dépit de cette dernière, la NES est devenue en 1990 la console la plus populaire de l'histoire du jeu vidéo[21], Nintendo estimant en avoir vendu 62 millions d'exemplaires, et 500 millions de jeux à travers le monde[22]. La NES n'est pas disponible en Union soviétique[23].
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+ La NES devait initialement être commercialisée en septembre 1987 en même temps que la Master System[24] mais la livraison par bateau venant du Japon prit du retard[25]. Elle ne sera ainsi commercialisée que vers la fin octobre 1987[1] et distribuée par ASD. La France reçoit du Japon 40 000 consoles pour son lancement[25], mais il ne s'en écoulera que 10 000 en cette fin d'année 1987[1]. La console sort en deux bundles : un avec Super Mario Bros. et un autre avec Gyromite et son Robot ainsi que Duck Hunt et son Zapper gris[25]. 27 jeux accompagnent le lancement[26] et un total d'une trentaine seront disponibles d'ici Noël 1987. Elle est vendue en France à 1 490 francs, ce qui est un peu plus cher que les 199,99 $ affichés aux États-Unis en 1985 (sachant que 1 $ est environ égal à 0,80 € en 1986, 199,99 $ font environ 160 €, soit 1 050 francs en 1987)[27]. La différence de prix entre la NES et la Famicom est due aux coûts d'exportation et aux différences matérielles des deux consoles.
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+ Le premier article de presse français pour la NES française se trouve dans le Science et Vie Micro de juillet-août 1987. La première publicité télévisée pour la NES en France date de décembre 1987. En janvier 1988, Bandaï reprend la distribution à ASD, qu'elle aurait dû avoir dès avril 1987[28]. ASD aura fait perdre un temps précieux à Nintendo pour implanter sa NES en France face à sa concurrente la Master System de Sega : lancement en octobre au lieu d'avril et faibles ventes (entre 10 000 et 40 000). Bandaï en profite pour lancer une dizaine de nouveaux jeux[29] et faire passer le prix du bundle avec Super Mario Bros. de 1190 FF à 990 FF[30]. En 1988, il ne se vendra que 33 000 consoles et 45 000 jeux[30]. La base installée de la NES est donc de 43 000 à la fin 1988. Le jeu le plus attendu de l'histoire de la NES en France sera, et de loin, d'après la hotline de Nintendo, Zelda II: The Adventure of Link, qui bénéficiera ainsi de la plus grosse campagne publicitaire pour un jeu NES en France, suivi par Super Mario Bros. 3 et TMNT[31]. Super Mario Bros. 3 sera l'un des plus gros succès de la NES en France[31].
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+ La base installée passe le million à la mi-1991[32] et atteint 1,8 million au 31 décembre 1993[32]. Le pic de ventes de la NES en France est atteint en 1991 avec 697 000 consoles vendues, les ventes de NES s'effondreront à la sortie de la Super Nintendo en avril 1992. Nintendo n'avait prévu de sortir sa 16-bits Super Nintendo en France qu'en septembre 1992 mais devant la pression de la concurrence, à savoir Sega et sa 16-bits MegaDrive sortie en septembre 1990, Nintendo la sort à la hâte en avril. La décision fut peut-être bonne pour la guerre des 16-bits mais on peut se demander si la NES n'a pas été tuée trop vite en France avec la sortie de sa remplaçante 16-bits, en 1991 les ventes de NES étaient au plus haut et ne montraient aucun signe de ralentissement. Au total il se vendra 6 millions de jeux sur la NES française[33], bundles inclus, ce qui ne fait que 3 jeux par console (à comparer aux 12 jeux par console au Japon et sans bundles).
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+ Durant le début des années 1990, les fabricants remplacent leurs consoles par des systèmes à 16 bits, technologiquement supérieurs, comme la MegaDrive de Sega (connue sous le nom de Sega Genesis en Amérique du Nord). La fin de la domination de la NES est due notamment à sa propre succession, la Super Nintendo Entertainment System (SNES). Nintendo continue de soutenir la NES pendant la première moitié de la décennie, hors Europe, sortant même une nouvelle version de la console en 1993, la Famicom AV (ou Family Computer AV) au Japon et la Nintendo Entertainment System Top Loader (ou NES 2) en Amérique, pour la rajeunir et corriger quelques erreurs de conception[14]. En 1995, en raison de ventes déclinantes et du manque de nouveaux jeux, Nintendo of America arrête officiellement la distribution de la console. Malgré cela, Nintendo of Japan continue de produire le nouveau modèle de la Famicom, jusqu'à ce que la compagnie arrête officiellement sa production en octobre 2003. Les développeurs ont donc cessé la réalisation de jeux pour la NES, mais un certain nombre de franchises et de séries de grandes qualités ont été adaptées sur de nouvelles consoles et restent populaires à ce jour. Super Mario Bros., The Legend of Zelda, et Metroid de Nintendo sont des franchises qui ont fait leurs débuts sur la NES, de même que Mega Man de Capcom, que la série des Castlevania de Konami, et celle des Dragon Quest de Enix et des Final Fantasy de Square Soft.
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+ Un marché de collectionneurs s'est développé dans les années suivant la « mort » officielle de la NES en occident, à partir de magasins spécialisés, de brocantes à domicile et de marchés aux puces, faisant redécouvrir la NES à de nombreux joueurs. Couplée à la croissance de l'émulation, la fin des années 2000 est presque un deuxième âge d'or pour cette console.
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+ Le 14 juillet 2016, Nintendo annonce la sortie de la Nintendo Classic Mini: Nintendo Entertainment System, une version modifiée de la console d'origine avec quelques différences notables : une taille réduite, une connexion HDMI, des connecteurs identiques à une wiimote, une version modifiée de la manette d'origine ne se différenciant de cette dernière que par la connectique.
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+ Trente jeux pré-installés accompagnent la console (Balloon Fight, Bubble Bobble, Castlevania, Castlevania II: Simon's Quest, Donkey Kong, Donkey Kong Jr., Double Dragon II: The Revenge, Dr Mario, Excitebike, Final Fantasy, Galaga, Ghosts'n Goblins, Gradius, Ice Climber, Kid Icarus, Kirby's Adventure, Mario Bros., Mega Man 2, Metroid, Ninja Gaiden, Pac-Man, Punch-Out!! Featuring Mr Dream, StarTropics, Super C, Super Mario Bros., Super Mario Bros. 2, Super Mario Bros. 3, Tecmo Bowl, The Legend of Zelda et Zelda II: The Adventure of Link).
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+ Aucun port cartouche n'est présent sur la console et il n'est pas possible d'ajouter de nouveaux jeux à la console. La console sort le 12 novembre 2016 en Europe au prix de 60 euros, tandis que les manettes supplémentaires sont proposées à 10 euros[34],[35]. Au Japon, Nintendo propose la Nintendo Classic Mini: Family Computer à partir du 10 novembre avec une liste de jeux légèrement différentes de la version NES Mini[36].
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+ Bien que n'étant pas une nouvelle console à proprement parler, la NES Mini s'est illustrée par d'excellents résultats de ventes, dépassant même ceux de la Wii U durant la même période. Selon NPD Group, la console se serait écoulée en novembre 2016 aux États-Unis à 196 000 unités[37].
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+ La plateforme technique n'ayant pas subi de changements, la puissance de la console est restée la même par rapport au modèle original, cependant et malgré tout, les composants utilisés à l'intérieur de la console sont totalement différents, d'abord parce que la taille relativement petite du nouveau modèle impose d'utiliser des composants et circuits moins grands qu'auparavant, mais aussi par souci d'âge, le modèle original étant sorti il y a plus de trente ans, il serait impossible de produire les mêmes composants électroniques de l'époque. Les manettes sont pratiquement les mêmes, mis à part une sensation en main légèrement améliorée, les contrôleurs gardant absolument le même design emblématique et n'ayant pas subi de miniaturisation quant à leur taille, contrairement à la console.
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+ Durant toute son existence, la NES est distribuée dans des paquetages promotionnels. La console reste la même, ainsi que son câble Péritel RVB, que son câble d'alimentation et que ses deux manettes, mais chaque paquetage est empaqueté avec des jeux et des accessoires différents.
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+ Pour sa sortie en Amérique du Nord, la NES est distribuée dans deux paquetages différents. Le premier, le Control Deck, est vendu à 199.99$ (157 €) et comprend le jeu Super Mario Bros.[38]. Le second paquetage, le Deluxe Set, est vendu à 249,99 $ (196 €) et est constitué d'un R.O.B., d'un NES Zapper et de deux jeux : Duck Hunt et Gyromite[39].
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+ Durant le reste de la durée de vie commerciale de la NES en Amérique du Nord, Nintendo a fréquemment ressorti la console dans de nouveaux paquetages promotionnels, pour profiter de nouveaux accessoires ou de jeux populaires. Ainsi le NES Action Set, un paquetage sorti en novembre 1988 à 199,99 $ (157 €), remplace les deux premiers paquetages. Il comprend le NES Zapper et une version multicartouche de Super Mario Bros. et Duck Hunt[38]. L'Action Set devint le plus vendu des paquetages promotionnels sortis par Nintendo. En décembre 1988, pour coïncider avec la sortie du Power Pad, Nintendo distribue le paquetage Power Set, comprenant l'Action Set, le Power Pad et l'ajout du jeu World Class Track Meet sur la multicartouche[40]. Le même mois sort également le paquetage NES Sports Set, incluant un NES Satellite, quatre manettes de jeu et une version multicartouche des jeux Super Spike V'Ball et Nintendo World Cup[41].
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+ Deux autres paquetages promotionnels contenant le modèle original de la NES furent commercialisés : le Challenge Set, qui inclut le titre Super Mario Bros. 3, et le Bundle Basic Set, incluant uniquement la console, ses câbles et les deux manettes[42]. D'autres paquetages promotionnels voient également le jour en Europe, reprenant le contenu du Basic Set, en y ajoutant un jeu, comme le paquetage Tortues Ninja qui contient le jeu Teenage Mutant Hero Turtles[43],[44].
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+ Enfin, avec la mise sur le marché de la NES 2, Nintendo produit un nouveau paquetage promotionnel appelé Control Deck, comprenant le nouveau modèle de la NES, deux manettes de jeu refaites et une version multicartouche des jeux Final Fantasy I et Final Fantasy II. Sorti en octobre 1993, ce dernier paquetage est vendu 49,99 $ (39 €) et reste en production jusqu'à la fin de la NES. Il s'en est vendu un million d'exemplaires[39],[14].
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+ La manette de jeu utilisée par la NES et la Famicom a l'apparence d'une brique, avec quatre boutons disposés simplement : deux boutons ronds appelés « B » et « A », un bouton « Start » et un bouton « Select ». Elle dispose également d'un D-pad, conçu par un employé de Nintendo, Gunpei Yokoi, pour leurs consoles Game and Watch, remplaçant les joysticks plus encombrants présents sur les manettes de l'époque. Il est également possible que la manette de la NES et de la Famicom ait été directement influencée par la manette de la console Vectrex sortie en 1982. Ces manettes se ressemblent fortement : un D-pad et un joystick analogique du côté gauche, et quatre boutons horizontalement disposés du côté droit. En raison de sa forme, la manette de jeu de la NES 2 était surnommée aux États-Unis « dogbone » (littéralement « os de chien »)[45].
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+ La Famicom utilise deux manettes de jeu, qui sont câblées au dos de la console. La seconde manette est privée des boutons « Start » et « Select », mais dispose d'un petit microphone. Relativement peu de jeux se sont servis de ce dispositif. Les premières unités produites de Famicom avaient des boutons « B » et « A » carrés et en caoutchouc. Ils ont été rapidement remplacés par des boutons circulaires en plastique solide, car les boutons carrés restaient coincés dans la coque de la manette une fois enfoncés. La NES utilise deux manettes de jeu branchables, à insérer dans des ports 7 broches (pins) sur le devant de la console. Les boutons « Start » et « Select » sont présents sur les deux manettes de la NES, et le microphone a été retiré. Le reste de la manette reste identique à celui de la Famicom.
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+ D'autres accessoires, faisant parfois office de gadgets, ont été conçus pour la console, utilisés dans des jeux leur étant spécifiques, comme le NES Zapper, le Power Pad, le R.O.B. ou le Power Glove. La Famicom dispose d'un port d'extension D-sub sur le devant de la console, auquel peuvent être raccordés de nombreux appareils auxiliaires. Sur la NES, ces accessoires sont généralement branchés sur l'un des deux ports à l'avant de la console, à la place d'une manette traditionnelle.
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+ Avec la sortie de la Famicom AV et de la NES 2, le manette principale a été relookée : il s'agit de la manette « Dogbone ». Bien que la disposition originale des boutons ait été maintenue, la manette dispose d'une meilleure ergonomie, proche de la manette de la Super Nintendo. Elle est compatible sur toutes les consoles NES du monde (exceptée la première Famicom). À noter que les manettes NES originales sont tout à fait compatibles avec la Famicom AV et la NES 2.
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+ Ces dernières années, la manette originale de la Famicom est devenue un des symboles de la console. Nintendo a d'ailleurs imité plusieurs fois l'aspect visuel de la manette sur de récents produits, comme pour la Game Boy Advance SP Famicom 20th Anniversary, en édition limitée.
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+ Afin de limiter artificiellement l'importation des jeux, Nintendo sépare le marché mondial en quatre parties : les régions « A » et « B » de l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie. De ce fait, presque toutes les cartouches de la NES possèdent un code, inscrit à l'avant de la coque. Ces codes sont du type « NES-xx-YYY ». Les « xx » constituent un identifiant (ID) unique pour chaque jeu. L'ID peut être constitué de deux lettres, ou d'une lettre et d'un chiffre (par exemple, « CV » pour Castlevania et « B2 » pour Bubble Bobble). Les « YYY » sont l'ID d'un pays ou d'une zone de distribution. Il est constitué uniquement de lettres (par exemple « USA », « EEC » ou « FRA »). En Europe notamment, de nombreux jeux sont sortis sous plusieurs versions dans un même pays, en conséquence de ce codage.
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+ Les cartouches japonaises sont de couleurs, de formes et de tailles différentes, et arborent souvent des dessins typés manga. Les emballages sont également de couleurs et de tailles différentes, contiennent une notice illustrée en couleur, et sont généralement remplis de cadeaux en tous genres, tels que des autocollants ou des cartes collector. Les emballages occidentaux ont quant à eux une apparence standardisée. Les cartouches sont grises (hormis certaines versions de The Legend of Zelda et Zelda II qui sont dorées) et de grand format. Les notices sont plus petites, en couleurs pour celles de Nintendo mais mal traduites et monochromes pour les jeux d'éditeurs tiers. Les boîtes au format A5 ne servent que d'emballage[46].
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+ Il existe également des cartouches pirates, qui sont principalement apparues sur le marché asiatique et qui contiennent en général un grand nombre de jeux, pouvant dépasser parfois les cent titres. Sur ces cartouches se trouvent des jeux licenciés piratés, des copies plus ou moins bonnes de jeux populaires, de nombreux jeux techniquement dépassés, beaucoup de jeux de cartes, de puzzles et autres, et parfois des jeux inconnus mais de très bon niveau. On trouve aussi sur le marché des cartouches de tests et autres prototypes, utilisés par les développeurs pendant leurs travaux. Elles sont signées à la main directement sur la coque. Ce genre de cartouches est très recherché par les collectionneurs.
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+ Les cartouches de la NES ont trois composants principaux : de la mémoire ROM qui contient le programme, une autre puce de ROM (ou de RAM) pour les graphismes, et une puce d'authentification nommée 10NES, qui permet de communiquer avec la console pour valider l'authenticité du jeu (afin que seules les cartouches fabriquées par Nintendo puissent fonctionner). Normalement, la mémoire ROM du programme est limitée à 32 ko, et la mémoire ROM (ou RAM) des graphismes à 8 ko. Mais en modifiant les composants électroniques à l'intérieur de la cartouche, il est possible pour les programmeurs de « personnaliser » les cartouches pour leur ajouter les possibilités qu'ils désirent.
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+ Au départ, des circuits intégrés logiques simples vont permettre aux programmeurs d'avoir plus de ROM en faisant du bankswitching, c'est-à-dire en jonglant entre plusieurs banques de mémoires en changeant les lignes du bus d'adresses de poids fort. Cependant Nintendo va vite se mettre à fabriquer ses propres circuits intégrés pour avoir accès à de meilleures fonctionnalités. Ces puces sont les MMC (on dit que MMC veut dire Multi Memory Controller, ou Memory Management Controller, mais ce ne sont là que des rumeurs) et il en existe plusieurs versions.
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+ Il y a également d'autres puces, fabriquées par d'autres programmeurs que Nintendo, notamment la série des VRC de Konami, le FME-7 de Sunsoft ou le N106 de Namco. Elles ne sont utilisées que dans les jeux Famicom japonais.
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+ Bien que la Famicom japonaise et la NES internationale aient inclus essentiellement le même matériel, il y avait des différences majeures entre les deux systèmes :
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+ Quand Nintendo a sorti la NES aux États-Unis, l'apparence de celle-ci était délibérément différente de celle des autres consoles de jeu. Nintendo a voulu distinguer son produit de ceux des concurrents, et éviter la réputation généralement pauvre que les consoles avaient acquise après le krach du jeu vidéo de 1983. Un des résultats de ce parti pris est le port cartouches horizontal à l'avant de la console, reposant sur un socket ZIF. Le connecteur ZIF fonctionne très bien quand les cartouches et lui-même sont propres, et que les broches du connecteur sont nouvelles. Malheureusement, le connecteur ZIF n'est pas véritablement zero insertion force (littéralement, force d'insertion nulle). Quand un joueur insère une cartouche dans la NES, la force appuyant la cartouche dans son port plie légèrement les broches de contact. L'insertion et le déplacement répétés des cartouches usent rapidement les broches, et le ZIF se montre en fait bien plus vulnérable à la saleté et la poussière qu'un connecteur standard industriel. Ces problèmes viennent du choix de Nintendo à propos des matériaux utilisés : le connecteur ZIF du port cartouche est fait d'un alliage bon marché qui est fortement sujet à la corrosion. De plus, des accessoires comme la cartouche de cheat (triche) Game Genie ont tendance à aggraver ce problème, en pliant volontairement les broches du port cartouches pendant une partie.
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+ Il se présentait également un problème avec la puce d'authentification 10NES : il concerne les clignotements répétés de la diode rouge, dont le rôle normal est d'indiquer si la console est éteinte ou allumée. La puce d'authentification exige une synchronisation précise afin de permettre au système de démarrer. L'encrassement, le vieillissement et les connecteurs pliés perturbent souvent la synchronisation, ce qui a pour effet de faire clignoter la diode et bloquer le démarrage du jeu. Les techniques des joueurs pour résoudre ce problème sont plutôt nombreuses, mais les trois plus connues sont de nettoyer les broches de la cartouche au moyen d'alcool pharmaceutique et de cotons tiges (marche aussi avec de l'eau), de souffler sur les connecteurs de la cartouche, et de frapper sur le côté de la console après insertion d'une cartouche. Cependant, l'utilisation fréquente de ces deux dernières techniques peut endommager les cartouches et la console. En effet, souffler dans la cartouche tendrait à augmenter le taux d'oxydation des broches et frapper la console est logiquement déconseillé. Une autre technique consiste à ouvrir la console afin de redresser les ports cartouches avec un tournevis plat. En 1989, Nintendo a sorti le NES Cleaning Kit pour aider les cartouches et les consoles des joueurs à rester propres.
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85
+ Quand est sortie la NES 2, dont le port cartouches est situé sur le dessus de la console, Nintendo a corrigé le problème du ZIF en le remplaçant par un connecteur standard, et a éliminé la puce 10NES. Les deux versions de la Famicom ont utilisé des connecteurs standard, de même que les consoles suivantes de Nintendo, la Super Nintendo et la Nintendo 64.
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+ Pour remédier à ces défauts de matériel, des « Nintendo Authorized Repair Centers » (Centres autorisés de réparation de Nintendo) sont apparus aux États-Unis. D'après Nintendo, un programme d'autorisation a été conçu pour s'assurer que les machines soient correctement réparées. Nintendo livrait les pièces de rechange nécessaires aux seuls magasins qui avaient souscrit à ce programme. Dans la pratique, le processus d'autorisation n'apportait rien, si ce n'est le privilège de payer des frais à Nintendo[réf. nécessaire].
88
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+ Le processeur 6502, qui est américain, était également utilisé par Apple pour ses Apple II.
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+ La différence entre les versions Famicom et NES se situe surtout au niveau de l'apparence et non pas au niveau de l'électronique interne, quasiment identique.
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+ À l'époque, le quasi-monopole de Nintendo sur le marché des consoles de salon avait une grosse influence sur l'industrie, dépassant même celle d'Atari à son apogée du début des années 1980. Plusieurs pratiques de gestion de Nintendo pendant cette période ont été fortement critiquées, et ont pu avoir joué un certain rôle dans sa croissance en part de marché tout au long des années 1990. À la différence d'Atari, qui n'est jamais allé activement au-devant des développeurs tiers, et jusqu'à essayer de forcer Activision à cesser la production de jeux sur Atari 2600, Nintendo avait anticipé et encouragé la participation des développeurs tiers sur sa console. Une participation qui devait cependant respecter les conditions de Nintendo. À cet effet, une puce d'authentification, le 10NES, se trouve dans chaque console et dans chaque cartouche officiellement licenciée. Si la puce de la console ne peut détecter celle à l'intérieur de la cartouche, le jeu ne se charge pas. Nintendo combina ceci avec une campagne marketing introduisant le Nintendo Seal of Quality. Ces publicités montraient un magicien en robe violette, qui expliquait aux consommateurs que le Nintendo Seal of Quality était l'unique assurance qu'un jeu était bon, et, implicitement, que tous les jeux sans ce sceau étaient mauvais. En réalité, ce symbole signifiait seulement que le développeur avait payé les frais de licence, et n'avait rien à voir avec la qualité du jeu.
93
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+ Cette démarche était intéressée, car les développeurs et éditeurs tiers étaient dès lors contraints de payer des frais de licence à Nintendo, de se soumettre à l'assurance qualité de Nintendo, d'acheter les kits de développement de Nintendo, et de passer par Nintendo pour la fabrication des cartouches et des emballages. Nintendo a testé et fabriqué tous les jeux avec ses propres installations (soit pour une partie des frais de licence, soit pour un coût additionnel), s'est réservé le droit de fixer les prix des jeux, a censuré le matériel qu'il considérait comme inacceptable, a décidé du nombre de cartouches de chaque jeu qu'il fabriquerait, et a placé des limites sur le nombre de titres qu'il permettrait à un éditeur tiers de produire sur une période donnée (cinq par an). Cette dernière restriction a mené plusieurs éditeurs à établir ou utiliser des filiales pour contourner la politique de Nintendo (comme la filiale Ultra de Konami ou la filiale LJN d'Acclaim Entertainment).
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96
+ Ces pratiques avaient pour dessein non seulement de garder les développeurs sous contrôle, mais également de manipuler le marché lui-même : en 1988, Nintendo a commencé à orchestrer des ruptures de stock intentionnelles de jeux afin d'augmenter la demande des consommateurs. Nintendo refusait de pourvoir pleinement aux besoins des détaillants, une politique que Peter Main, directeur de la communication chez Nintendo of America, appelait pudiquement « gestion des stocks ». Les détaillants, qui tiraient un grand pourcentage de leur bénéfice des ventes de hardware et de jeux Nintendo (comme Toys "R" Us qui avait publié que 17 % de ses ventes et dont 22 % de ses bénéfices venaient des marchandises de Nintendo), étaient relativement impuissants à mettre un terme à ces pratiques. En 1988, plus de 33 millions de cartouches de NES ont été vendues aux États-Unis, mais les évaluations suggèrent qu'avec la demande réelle, ces chiffres auraient pu monter vers les 45 millions. Puisque Nintendo contrôlait la production de toutes les cartouches, il pouvait imposer ses règles aux développeurs tiers. Ces contraintes rigoureuses sur la production ont pu affecter plusieurs petits développeurs, car même lorsque la demande pour leurs jeux était forte, Nintendo limitait la production et donc leurs bénéfices[50].
97
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98
+ Plusieurs compagnies ont commencé à produire des jeux non licenciés, refusant de payer les frais de licence, ou ayant été rejetés par Nintendo. La plupart de ces compagnies ont créé des circuits qui envoyaient une pointe de tension pour saturer la puce d'authentification de la NES. Atari a également créé une ligne de produits non licenciés pour la NES, en utilisant sa filiale Tengen, et a utilisé sa propre technique de contournement : la compagnie a obtenu une description de la puce d'authentification via le United States Patent and Trademark Office, en affirmant qu'elle en avait besoin pour se défendre contre des réclamations. Tengen a alors employé ces documents pour concevoir sa propre puce dénommée Rabbit, qui reproduisait la fonction du 10NES. Nintendo a entamé des poursuites contre Tengen, que la compagnie américaine perdit en raison de l'utilisation frauduleuse du brevet édité. Les réclamations sur le droit de la concurrence de Tengen contre Nintendo n'ont jamais abouti[51].
99
+
100
+ Quelques jeux non licenciés sortis en Europe et en Australie étaient sous forme de dongle qui se reliait à un jeu licencié, afin d'utiliser la puce d'authentification du jeu autorisé pour démarrer la console. Bien que le succès de Nintendo dans les poursuites de telles compagnies ait été variable (comme dans le cas de Galoob contre Nintendo of America, où le tribunal a donné raison à Galoob et à son Game Genie), la plupart des sociétés attaquées par Nintendo ont finalement été contraintes de se retirer des affaires ou d'interrompre leur production, en raison des amendes ou des frais de cour occasionnés par des procès prolongés. Le cas de Color Dreams, qui produisait des jeux vidéo chrétiens via leur filiale Wisdom Tree, est une exception notable. Nintendo ne les a jamais poursuivis, craignant une réaction hostile des joueurs.
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102
+ Les compagnies qui ont produit les jeux et/ou les accessoires non licenciés pour le marché occidental incluent : Active Enterprises, American Game Cartridges, American Video Entertainment, Bunch Games, Camerica, Codemasters, Color Dreams, Galoob, Home Entertainment Suppliers, Panesian, Tengen et Wisdom Tree. Après l'arrivée de la MegaDrive (Sega Genesis en Amérique du Nord), Nintendo a commencé à faire face à une vraie concurrence, et au début des années 1990 a été forcé de réévaluer sa politique envers les développeurs tiers, dont beaucoup commençaient déjà à produire pour d'autres systèmes. Quand la NES 2 est sortie, la puce d'authentification 10NES fut retirée de la console, marquant la fin de cette politique envers les développeurs tiers.
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+ Un marché de fausses NES a émergé pendant l'apogée de la console, en particulier là où Nintendo n'avait pas officiellement diffusé la console. Ces clones, ou Famiclones, furent vite appréciés, notamment la Dendy (Денди en russe), une reproduction fabriquée en Russie et dans d'autres nations de l'ancienne Union soviétique, où elle était la console la plus populaire de l'époque, appréciée autant que l'étaient la NES et la Famicom en Amérique et au Japon. Le marché des clones a persisté, et s'est même épanoui après l'arrêt de la production de la NES. Alors que celle-ci disparaissait des mémoires, de nombreux clones ont adopté l'apparence de consoles plus récentes. Des clones de la NES ont été vendus avec l'aspect visuel des MegaDrive, des Super Nintendo, et ressemblant même à des consoles plus récentes d'une quinzaine d'années, comme la GameCube, la PlayStation 2 et la Xbox. Certains de ces clones n'en sont pas restés aux fonctionnalités originales de la NES, comme la Pocket Fami, une console portable avec écran LCD couleurs, ou comme les clones utilisant de faux Famicom Keyboard pour devenir des sortes d'ordinateurs personnels.
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+ Comme pour les jeux et accessoires non licenciés, Nintendo n'hésitait pas à recourir à des actions en justice pour contrecarrer les fabricants et interdire la vente des contrefaçons. De plus, de nombreux fabricants incluaient directement des copies de jeux sous licence Nintendo dans leurs clones, ce qui est une infraction au droit de la propriété intellectuelle dans beaucoup de pays. Ainsi, en 2004, Nintendo of America a gagné un procès contre les fabricants du Power Player Super Joy III, un clone de la NES qui était vendu en Amérique du Nord, en Europe et en Australie. Bien que la plupart des copies de la NES n'aient pas été produites avec la licence de Nintendo, le Twin Famicom, conçu par Sharp Corporation, fut une des exceptions. Il était compatible avec les cartouches de la Famicom et les disquettes du Famicom Disk System, était disponible dans deux couleurs (rouge et noire) et ses manettes câblées étaient semblables à celles utilisées par la Famicom, seule la forme de la console étant différente.
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+ Nintendo distribua en France, à la disposition des revendeurs, des bornes d'arcade dénommées M82 Demo Unit, qui permettaient aux clients de tester gratuitement des jeux. Ces bornes, fabriquées par Bandaï, utilisent le même matériel et les mêmes cartouches que la NES, et sont également zonées. Elles disposent de cinq prises manettes et de douze ports cartouches, dans lesquels le revendeur place les jeux de son choix. Le client choisit un des jeux à l'aide d'un bouton, et une partie commence pour une durée limitée, déterminée par le revendeur (comme trois minutes, six minutes, etc.). Des bornes similaires existaient au Japon et en Amérique du Nord.
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110
+ Sorti sur les trois continents à partir de 1989, le PlayChoice-10 est une borne d'arcade peu commune, puisque le client paye une certaine somme d'argent en fonction du temps qu'il veut jouer. Basé sur l'architecture de la NES, il comporte dix ports cartouches, deux joysticks et deux écrans. L'écran du bas affiche le jeu, et celui du haut la liste des jeux, suivi des informations sur le jeu choisi, comme une liste des commandes ou la durée restante de la partie. Malgré l'énorme succès du Playchoice 10, Nintendo en arrêta la production en 1992.
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+
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+ Le VS. System, distribué uniquement au Japon, est une borne d'arcade qui se trouvait généralement dans les bars. Également conçue sur le modèle de la NES, il en existait deux versions : le classique Unisystem pour un seul joueur, et le Dualsystem pour deux joueurs via deux bornes interposées. À la différence du Playchoice, les parties n'étaient pas à durée limitée mais s'achevaient en fonction du « Game Over », comme sur les bornes d'arcade classiques. Cette machine est aujourd'hui très rare.
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+ Ces trois bornes d'arcade utilisaient souvent les mêmes jeux, c'est-à-dire trois ou quatre grands classiques comme les Super Mario Bros., des anciens succès d'arcade comme Donkey Kong ou Excitebike, et quelques nouveaux jeux.
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+ Internet est le réseau informatique mondial accessible au public. C'est un réseau de réseaux, à commutation de paquets, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes (il y en avait plus de 91 000 en 2019[1]). L'information est transmise via Internet grâce à un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le World Wide Web, la messagerie instantanée, le pair-à-pair, le streaming et la téléconférence. C'est l'apparition du Web qui a popularisé Internet dans les années 1990. Un nombre croissant d'objets sont connectés à Internet dans les années 2010, formant l'Internet des objets.
2
+
3
+ Un internaute est une personne qui utilise un accès à Internet. Cet accès peut être obtenu grâce à un fournisseur d'accès via divers moyens de communication électronique : soit filaire (réseau téléphonique commuté à bas débit, ADSL, fibre optique jusqu'au domicile), soit sans fil (WiMAX, par satellite, 3G+, 4G, ou 5G).
4
+
5
+ Le terme d'origine américaine « Internet » est dérivé du concept d'internetting (en français : « interconnecter des réseaux »), dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn[2], dans le cadre de la première International Conference on Computer Communications (ICCC) à Washington. Les origines exactes du terme restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom « Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANET et de plusieurs réseaux informatiques, devient officiel[3].
6
+
7
+ En anglais, le terme s'utilise avec un article défini et prend une majuscule : « the Internet ». Cet usage vient du fait qu'« Internet » est de loin le réseau le plus étendu, le plus grand « internet » du monde, et est donc désigné, en tant qu'objet unique, par un nom propre. En anglais, un internet (nom commun, sans « i » majuscule) est un terme utilisé pour désigner un réseau constitué de l'interconnexion de plusieurs réseaux informatiques au moyen de routeurs[4]. Pourtant, en 2016, l'agence Associated Press adopte la minuscule dans son Stylebook, qui fait office de « bible orthotypographique » de la presse anglo-saxonne[5].
8
+
9
+ En français, une controverse porte sur l'usage ou non d'une majuscule (« Internet » ou « internet ») et sur l'usage d'un article défini (« l'Internet » ou « Internet »)[6]. Dans l'usage courant, l'article est très peu employé.
10
+
11
+ La Commission générale de terminologie et de néologie indique qu'il faut utiliser le mot « internet » comme un nom commun, c'est-à-dire sans majuscule[7]. Dans son dictionnaire, l'Académie française donne un exemple utilisant la forme « l'internet »[8].
12
+
13
+ L'Office québécois de la langue française recommande d'utiliser une majuscule car le terme « est considéré comme un nom propre qui désigne une réalité unique »[9]. Pourtant, de nombreux correcteurs orthographiques intégrés aux logiciels francophones utilisent la majuscule (Microsoft Office, Firefox...).
14
+
15
+ Enfin, certains, comme Frédéric Martel, estiment qu'il faudrait aller plus loin et dire « les internets » (au pluriel et avec une minuscule) en raison du fait qu'Internet « est partout différent »[10].
16
+
17
+ Le débat se poursuit, en France comme dans d’autres pays.
18
+
19
+ En 1934, Paul Otlet décrit dans son Traité de documentation[11] une vision prémonitoire de l'avènement d'Internet.
20
+
21
+ En 1961, Leonard Kleinrock du MIT publia le premier texte théorique sur la commutation de paquets[12].
22
+
23
+ En juillet 1962, J.C.R. Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT) écrivit des mémos qui sont les plus anciens textes décrivant les interactions sociales possibles avec un réseau d'ordinateurs. Cela devait notamment faciliter les communications entre chercheurs de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).
24
+
25
+ En octobre 1962, Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la DARPA. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur du MIT Lawrence G. Roberts de l'intérêt des réseaux informatiques.
26
+
27
+ En 1964, Leonard Kleinrock publia le premier livre sur le sujet.
28
+
29
+ En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que le mode de communication par commutation de circuit du système téléphonique était inadapté. Le concept de communication par commutation de paquets de Kleinrock s'imposa.
30
+
31
+ En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la DARPA pour concevoir ARPANET. Il publia les plans en 1967. En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Baran.
32
+
33
+ Entre 1962 et 1965, le groupe de la RAND avait étudié la transmission par paquets pour l'armée américaine. Le but était de pouvoir maintenir les télécommunications en cas d'attaque (éventuellement nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non centralisé. Il s'agissait d'un développement indépendant de ARPANET : bien que probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n'a pourtant été conçu que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul Baran est resté purement théorique, et est rapidement tombé dans l'oubli. Mais le mythe de l'« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique » trouve là son origine.
34
+
35
+ Pendant ce temps, au British National Physical Laboratory, l'équipe de Donald Davies avait progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. Mais l'histoire d'internet n'a pas été écrite par les Européens : ARPANET sera désormais l'origine officielle d'internet[13].
36
+
37
+ En août 1968, la DARPA accepta de financer le développement du matériel de routage des paquets d'ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier travailla avec Bob Kahn sur l'architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.
38
+
39
+ Le 20 septembre 1969, BBN installa le premier équipement à l'UCLA où travaillait Kleinrock. Le second nœud du réseau fut installé au Stanford Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur un projet d'hypertexte. Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l'université de Santa Barbara et l'université d'Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.
40
+
41
+ Le Network Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à ARPANET. Ceci permit le développement d'applications par les utilisateurs du réseau. La perspective d'une informatique plus décentralisée commence à intéresser les constructeurs souhaitant rivaliser avec le géant IBM.
42
+
43
+ En 1972, Ray Tomlinson mit au point la première application importante : le courrier électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première démonstration à grande échelle d'ARPANET à l'International Computer Communication Conference (ICCC). C'était la première démonstration publique.
44
+
45
+ Le concept d'Internet est né d'ARPANET. L'idée était de permettre la connexion entre des réseaux divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting. Le protocole NCP d'ARPANET ne permettait pas d'adresser des hôtes hors d'ARPANET ni de corriger d'éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.
46
+
47
+ En parallèle, un projet inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le projet Cyclades. De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture: on commence à parler de Calcul distribué. Aux États-Unis, IBM et DEC créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la numérisation du réseau d'AT&T (Réseau téléphonique commuté)[14].
48
+
49
+ En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois appelé le père d'internet) de travailler avec lui, car Cerf connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant référence à TCP est écrit en 1973 par Cerf : A Partial Specification of an International Transmission Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c'est le RFC 675[15].
50
+
51
+ La version initiale de TCP ne permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais n'était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut donc séparé de IP, et UDP proposé pour les transmissions sans établissement d'un circuit.
52
+
53
+ À la fin des années 1980, la NSF (National Science Foundation) qui dépend de l'administration américaine, met en place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs peuvent se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvent aux États-Unis : ARPANET devient ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontre un franc succès et, après des mises à niveau importantes (matériels et lignes) à la fin des années 1980, il s'ouvre au trafic commercial au début des années 1990.
54
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55
+ Le début des années 1990 marque la naissance de l'aspect le plus connu d'Internet aujourd'hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant du texte, des liens, des images, adressables via une URL et accessibles via le protocole HTTP. Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau deviennent rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et Eric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.
56
+
57
+ En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC) voit le jour avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur web (browser), mêlant texte et image. Cette même année, la National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine. À la fin des années 1990, des sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, et AOL, deviennent célèbres grâce à un attrait pour les capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach[réf. nécessaire].
58
+
59
+ En septembre 2014, internet dépasse un milliard de sites en ligne[16], pour près de trois milliards d'internautes[17]. Le nombre de sites, d'internautes, de courriels envoyés, de recherches effectuées sur le moteur de recherche Google, est en augmentation permanente. L'influence environnementale est grandissante[18].
60
+
61
+ Les années 2010 voient le développement d'un internet quantique à l'état de prototype[19],[20]. Selon Michel de Pracontal, il permettrait de « créer un réseau planétaire d’ordinateurs surpuissants fonctionnant selon les principes de la théorie des quanta, et connectés par des lignes de télécommunication spéciales permettant de transporter à distance les états quantiques. Potentiellement, un tel système serait beaucoup plus rapide que l’Internet classique et mettrait à disposition des utilisateurs une puissance de calcul très supérieure. Il aurait aussi l’immense avantage de garantir le secret des communications avec un niveau de protection inégalable par les moyens actuels »[19]. Les États-Unis, l'Union européenne (UE) et la Chine cherchent à le développer[19]. La technologie intéresse tout particulièrement les organisations cherchant à optimiser la sécurité de leurs communications, telles que les banques et les armées[21].
62
+
63
+ Selon la définition du groupe de travail sur la gouvernance d'Internet, il faut entendre par « gouvernance de l’internet » l’élaboration et l’application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’usage de l’Internet.
64
+
65
+ Les registres de métadonnées sont importants dans l'établissement de règles d'accès aux ressources web qui utilisent les Uniform Resource Identifiers (qui peuvent être les URL qui s'affichent sur la barre de navigation de l'ordinateur personnel).
66
+
67
+ Un certain nombre d'organismes sont chargés de la gestion d'internet, avec des attributions spécifiques. Ils participent à l'élaboration des standards techniques, l'attribution des noms de domaines, des adresses IP, etc. :
68
+
69
+ Dans un but de maintenir ou d'élargir la neutralité des réseaux, mais aussi d'engager les diverses parties globales dans un dialogue sur le sujet de la gouvernance, les Nations unies ont convoqué :
70
+
71
+ La gestion des ressources numériques essentielles au fonctionnement d'internet est confiée à l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), celle-ci délègue l'assignation des blocs d'adresses IP et de numéros d'Autonomous System aux registres Internet régionaux.
72
+
73
+ Dans l'Union européenne :
74
+
75
+ Voir Utilisation de l'URI pour l'accès aux ressources informatiques dans l'Union européenne
76
+
77
+ La neutralité du Net ou la neutralité du réseau est un principe fondateur d'internet qui exclut toute discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise sur le réseau. Mais de récents développements technologiques tendent à mettre fin à cette neutralité.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ C'est aujourd'hui un grand enjeu technico-économique et socio-éthique. Conscient de cette situation, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, prend position le 1er juillet 2016, en adoptant la résolution (A/HRC/32/L.20)[22], non contraignante, visant à condamner les restrictions de l'accès à l'information sur Internet. Le Conseil des droits de l'homme condamne sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l'accès à l'information ou la diffusion d'informations en ligne, en violation du droit international des droits de l'homme, et invite tous les États à s'abstenir de telles pratiques et à les faire cesser[23],[24].
80
+
81
+ Sur le plan privé, l'association « accessnow.org » promeut et observe le libre accès à internet à travers le monde[25].
82
+
83
+ Internet trouve son fondement juridique dans l'existence d'un principe de libre-circulation de l'information qui remonte au XIXe siècle, lors de l'émergence du télégraphe. Depuis, ce principe a émergé graduellement de la rencontre progressive puis de la symbiose entre la libre-circulation internationale des services et la liberté d'expression[26].
84
+
85
+ Tout au long du XXe siècle, ce qui était à l'origine une problématique technique encadrée par l'Union internationale des télécommunications (UIT) a été progressivement captée, reprise et amplifiée par l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) puis l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre de la libéralisation internationale du commerce des services.
86
+
87
+ Cette problématique a alors été nommée progressivement « libre-circulation de l'information ». Mais cette origine technique et économique n'est pas son seul fondement. Elle se base également sur le principe international de liberté d'expression.
88
+
89
+ Aujourd'hui, que l'on observe la jurisprudence du Conseil constitutionnel français ou des Cours européennes, le principe de libre circulation de l'information est consacré dans sa triple dimension : technique (en tant que support indissociable d'Internet), économique (en tant que préalable nécessaire à la libre-circulation mondiale des services) et éthique (en tant qu'instrument venant compléter et élargir le traditionnel principe de liberté d'expression). Porter atteinte à ce principe revient dans le même temps (potentiellement) à porter atteinte à la liberté d'utiliser Internet, à la liberté d'expression et à la liberté de prestation de services.
90
+
91
+ Il n'existe pas de droit spécifique à Internet, mais plutôt une application du droit commun au réseau Internet, avec cependant l'apparition d'aménagements de certaines législations nationales afin de prendre en compte ces particularités (ex. en France : la Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004).
92
+
93
+ Selon Benjamin Bayart, militant en faveur de la neutralité du réseau, la décision du Conseil constitutionnel rendu le 10 juin 2009[a] confirme qu'« Internet est essentiel à l’exercice de la liberté d’expression »[27].
94
+
95
+ L'application du droit sur internet est rendue difficile pour deux raisons principales :
96
+
97
+ Internet est constitué de la multitude de réseaux répartis dans le monde entier et interconnectés. Chaque réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur d'accès à Internet, armée) et est associé à un identifiant unique appelé Autonomous System (AS) utilisé par le protocole de routage BGP. Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données, soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering) ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une autorité centrale.
98
+
99
+ Chaque réseau est connecté à un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full routing table)[28] de plus de 440 000 routes en 2013[29], et transmettent le trafic à un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur table de routage.
100
+
101
+ Des chercheurs israéliens de l'université Bar-Ilan ont déclaré, après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble des sites, qu'internet est un réseau méduse. Ils la définissent comme ayant un cœur dense connecté à une multitude d'autres sites, qui ne sont reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale. Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone[30].
102
+
103
+ En pratique, ces connexions sont réalisées par des infrastructures matérielles, et des protocoles informatiques.
104
+ Ces connexions permettent notamment de relier des connexions grand public à des Centre de traitement de données.
105
+
106
+ L'accès à internet est souvent vendu sous la forme d'offre commerciale de services, avec un abonnement fixe ou un paiement aux données consommées. Certaines organisations, notamment les universités européennes, disposent de leurs propres réseaux (ex. : Renater).
107
+
108
+ Pour accéder à internet il faut disposer d'un équipement IP ainsi que d'une connexion à un fournisseur d'accès. Pour cela, l'utilisateur emploie les matériel et logiciel suivants :
109
+
110
+ Des logiciels sont, eux, nécessaires pour exploiter Internet suivant les usages :
111
+
112
+ Les centres de traitement de données sont des lieux occupés par des serveurs.
113
+
114
+ Avant la bulle Internet, des millions de mètres carrés destinés à abriter de tels centres furent construits dans l'espoir de les voir occupés par des serveurs. Depuis, la concentration des centres s'est poursuivie, avec le développement de centres spécialisés pour lesquels les défis les plus importants sont la maîtrise de la climatisation et surtout de la consommation électrique. Ce mouvement a été intégré dans le green computing et vise à aboutir à des centres de traitement de données dits écologiques pour lesquels sont apparus des outils spécialisés[31].
115
+
116
+ Internet repose sur la transmission d'information d'un point à un autre. Cette transmission se fait généralement au moyen d'ondes électromagnétiques. Les différents points sont donc connectés soit physiquement, soit indirectement à travers d'autres points.
117
+
118
+ Ces ondes peuvent être transmises dans l'air (technologies sans fil), dans une fibre optique ou dans un câble métallique (technologies filaires). Lorsque l'information doit passer d'une voie vers une autre, elle est aiguillée au moyen de matériels dédiés (switch, routeurs).
119
+
120
+ Les protocoles logiciels utilisés sur internet sont les conventions structurant les échanges d'informations nécessaires au transfert des contenus applicatifs pour l'usager final. Ils permettent notamment d'identifier les interfaces (donc les machines), de s'assurer de la réception des données envoyées, et de l'interopérabilité.
121
+
122
+ Internet fonctionne suivant un modèle en couches, similaire au modèle OSI. Les éléments appartenant aux mêmes couches utilisent un protocole de communication pour s'échanger des informations.
123
+
124
+ Un protocole est un ensemble de règles qui définissent un langage afin de faire communiquer plusieurs ordinateurs. Ils sont définis par des normes ouvertes, les RFC (RFC 791[32], RFC 1000[33], RFC 1462[34] et RFC 1580[35]).
125
+
126
+ Chaque protocole a des fonctions propres et, ensemble, ils fournissent un éventail de moyens permettant de répondre à la multiplicité et à la diversité des besoins sur internet.
127
+
128
+ Les principaux sont les suivants, classés selon leur couche (IP, TCP et UDP) ; couches applicatives :
129
+
130
+ À la suite de l'épuisement des adresses IPv4, le protocole IPv6 a été développé. Celui-ci dispose d'un espace d'adressage considérable.
131
+
132
+ Indépendamment du transfert entre deux points, les routeurs doivent pouvoir s'échanger des informations de routage. Un IGP (Interior Gateway Protocol) et un EGP (Exterior gateway protocol) comme BGP (Border Gateway Protocol) satisfont ce besoin.
133
+
134
+ Comme produit essentiellement « dématérialisé », Internet peut paraître écologique, ou tout du moins avoir un impact limité sur l'environnement[36]. En accélérant les transferts d'informations et en facilitant les échanges de données, l'usage d'Internet a fréquemment été présenté comme vertueux de ce point de vue ; cet argument a par exemple été présenté lors de la mise en place de factures électroniques ou de la dématérialisation des marchés publics[réf. souhaitée].
135
+
136
+ Le fonctionnement du réseau implique pourtant de très fortes consommations énergétiques[37][réf. non conforme]. Outre le coût énergétique engendré par la construction de l'infrastructure (dit énergie grise), le coût de fonctionnement des centres de données peut être mis en évidence et traduit en équivalent CO2[Combien ?].
137
+
138
+ Internet aurait une empreinte carbone extrêmement importante ; plus de 200 milliards d'emails seraient envoyés chaque jour, sachant qu'un email d'une taille de 1 Mo représente un rejet de 16 grammes de CO2 dans l'atmosphère. Si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur d'électricité en 2018, après la Chine et les États-Unis[c],[36]. Selon plusieurs études, en 2018, Internet correspond à 6 à 10 % de la consommation mondiale d'électricité et pèserait près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales[36], soit plus que le transport aérien. Une heure d'échanges de courriels dans le monde correspond à 4 000 vols Paris-New York[réf. nécessaire]. La construction des centres de traitement de données des principaux acteurs d'Internet, Google, Apple et Facebook, dans l'État de Caroline du Nord aux États-Unis, est intimement liée au bas coût de l'énergie dans cet État[37]. Ce coût bas s'explique par le fonctionnement de centrales thermiques utilisant le charbon des Appalaches, dont l'exploitation à ciel ouvert détruit des montagnes entières[37].
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140
+ En 2008, le monde compte 1,574 milliard d'internautes[38].
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+ En juin 2012, 2,4 milliards d'internautes sont recensés[39].
143
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144
+ En janvier 2018, plus de la moitié de la population mondiale accède à Internet ; on compte 4,02 milliards d'internautes, soit un taux de pénétration de 53 %[40].
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148
+ Le développement du réseau internet entraîne un bouleversement sans précédent depuis l'apparition de l'imprimerie. Comme l'ont fait l'écriture, le charbon et les télécommunications lors de leur apparition, Internet augmente la capacité des hommes à travailler ensemble de façon plus efficace et plus étendue[42]. Ce n'est pas une simple révolution technologique, mais un remaniement complet de la manière dont l'humanité appréhende le monde qui l'entoure. « C'est pourquoi la virtualité d'Internet n'est pas celle que l'on croit. Elle ne s'oppose pas au réel, mais à l'actuel. Elle se trouve dans chacune de nos actions. Internet offre de nouvelles potentialités d'action et chacune des virtualités qui est ainsi actualisée, conjointement, change subrepticement le monde que nous vivons », affirme Boris Beaude[42]. Le philosophe Guillaume Cazeaux remarque, quant à lui, que la libération de la parole, permise par le Web 2.0, entraîne un effet inattendu : noyés dans la masse d’informations et de désinformations, les internautes développent des représentations du monde qui les divisent. Comme l’imprimerie avait ébranlé la foi et provoqué la Réforme protestante, en favorisant la diffusion du savoir, Internet génère aussi des « schismes » qui menacent l’unité de nos sociétés. « Les questionnements vertigineux qui se posaient à l’homme de la Renaissance, à Montaigne par exemple, redeviennent ainsi étonnamment les nôtres », estime le philosophe[43].
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+ La mise à disposition constante d'images et d'idées et leur transmission rapide ont des conséquences sur le développement psychologique, moral et social des personnes, la structure et le fonctionnement des sociétés, les échanges culturels, la perception des valeurs et les convictions religieuses. La planète est devenue un réseau mondial, bourdonnant de transmissions électroniques, une planète « en conversation ». Tout cela n'est pas sans poser des questions éthiques sur le développement de la personne humaine et la chance que peuvent avoir les personnes et les peuples de percevoir une transcendance[44]. Internet est un espace paradoxal : il se détache de la conception spatiale ou matérialiste de l'espace que l'histoire a mise en place. « Internet est un espace qui fait gagner de l'espace-temps. Il se révèle plus efficient que d'autres espaces dès lors que l'étendue est vaste, que le nombre de réalités considérées est important et que l'interaction n'exige pas de contact matériel », selon Boris Beaude[42].
151
+
152
+ Internet a bouleversé les rôles et les structures sociales jusqu'alors bien établis. Alors que le géant Google a transformé l'accès à l'information de différentes façons (accessibilité, rapidité et réseautage), les réseaux sociaux sont devenus les principaux moyens de médiation et de relation entre les individus, pour ne nommer que ceux-là[42]. Internet s'est donc immiscé dans l'ordre social pour le remanier. « La capacité d'Internet à créer du contact réticulaire en dépit de la distance territoriale offre aussi une opportunité considérable d'organisation, de production et de coordination »[42], souligne Boris Beaude.
153
+
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+ Autant Internet peut être une occasion d'enrichissement personnel et culturel, et contribuer à un développement humain authentique, autant il risque de constituer une menace pour le lien social, s'il en vient à dispenser les hommes de toute communication directe. Le sociologue Philippe Breton met en garde contre une conception de la « société mondiale de l'information », où les liens sociaux seraient fondés sur la séparation des corps et la collectivisation des consciences. Selon lui, cette vision du tout-internet découle de l'héritage de Teilhard de Chardin, du bouddhisme zen et des croyances New Age[45].
155
+
156
+ Internet a commencé à se développer dans le monde dans les années 1995-2000, au moment où la communauté des informaticiens se préparait au passage à l'an 2000 (noté Y2K dans le monde anglosaxon). Le consultant canadien Peter de Jaeger a largement contribué dans ces années à la mobilisation mondiale, grâce à son site internet year2000.com, qui était à l'époque le site le plus interconnecté au monde. À l'occasion du 10e anniversaire du passage à l'an 2000, Peter de Jaeger a reçu le Lifeboat Foundation’s 2009 Guardian Award. Eric Klien, président de la Lifeboat Foundation, a salué les efforts de Peter de Jaeger en ajoutant :
157
+
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+ Let us learn from the Y2K success by applying its worldwide mobilization method to future problems and not mislearn from it that all future problems will just solve themselves somehow so we can ignore them[46].
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+ « Tirons les leçons du succès du passage à l'an 2000 en appliquant sa méthode de mobilisation mondiale à des problèmes futurs, et sans en conclure que tous les problèmes futurs se résoudront d'eux-mêmes alors même qu'on les ignorerait. »
161
+
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+ Alors même que certains experts dénoncent de mauvaises hypothèses sur le rôle des techniques de l'information et de la communication par rapport aux problèmes d'environnement, les mêmes experts soulignent qu'internet peut jouer un rôle très important pour la mobilisation des citoyens sur les questions de responsabilité sociale et de développement durable. Internet est en effet un réseau de vigilance, alimentés par les associations, les ONG, et les gouvernements, accessible à tous les citoyens (au moins dans les pays les plus développés), et qui peuvent en outre servir de source d'information pour les médias. La convention d'Aarhus, signée en 1998 par trente-neuf États, porte sur l'accès à l'information et la participation du public au processus décisionnel. En France, elle a donné lieu au portail Toutsurlenvironnement.fr, qui publie de nombreuses informations environnementales. Le web de deuxième génération (web 2.0), fournit des plateformes d'échange entre utilisateurs grâce à des services collaboratifs tels que les wikis. L'encyclopédie Wikipédia en est d'ailleurs un excellent exemple[47].
163
+
164
+ Internet est souvent employé comme outil de mobilisation par les organisations non gouvernementales et altermondialistes, comme Attac[48]. Par ailleurs, des groupuscules politiques utilisent Internet comme un canal de sensibilisation et de propagande[réf. nécessaire].
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+ Un phénomène nouveau apparu dans les années 2000 est l'apparition des pétitions en ligne[réf. nécessaire].
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+ La tendance apparue depuis 2012 environ en France est à une articulation entre l'usage offensif d'Internet par le biais des réseaux sociaux et l'expression publique dans la rue. Elle introduit des combinaisons innovantes entre les manifestations de rue et les techniques de prise de parole (sites internet, blogs, web social) ou les terminaux mobiles (SMS, prise d'images et de vidéos)[49].
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+ Ces formes de mobilisations peuvent avoir un effet indésirable : le slacktivisme (dit « militantisme de canapé ») peut sembler suffisant à ses participants, par conséquent cela peut diminuer le nombre de ceux qui ensuite passent au militantisme[réf. nécessaire].
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+ La fracture numérique est la disparité d'accès aux technologies informatiques, mise en évidence par la disponibilité inégale du réseau Internet. Elle recouvre parfois le clivage entre « les info-émetteurs et les info-récepteurs »[50].
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+ Cette disparité est fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres, d'autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Elle existe également à l'intérieur des zones moyennement denses : ainsi en région parisienne, 25 % des lignes ne peuvent avoir un débit ADSL supérieur à 5 Mbit/s[Quand ?].
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+ « L'un des grands phénomènes sociaux actuels, que l'internet a généré, est en effet la création d'un gouffre, de plus en plus profond, entre deux types de populations : celles qui s'informent encore majoritairement sur les médias classiques, ou le web, mais dans son versant traditionnel (les grands sites d'information), et celles qui ont pris l'habitude de s'informer sur le web alternatif, et qui ont perdu presque toute confiance dans les médias dits "officiels". [...] La base contextuelle à partir de laquelle nous forgeons notre représentation du réel se scinde, selon que l'on s'informe via les médias traditionnels ou le web, mais aussi - plus encore - selon les nébuleuses que l'on fréquente sur la Toile. Des univers mentaux très différents se créent, qui séparent les hommes, autant que pouvaient l'être jadis les habitants de différentes régions du monde. »
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ 9 (neuf) est l'entier naturel qui suit 8 et qui précède 10. C'est le plus haut nombre à un chiffre dans le système décimal.
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+ Au départ, divers Indiens écrivaient 9 d'une manière qui ressemble beaucoup au point d'interrogation, mais sans le point de la base. Les Kshtrapa, Andhra et Gupta commencèrent à incurver la ligne verticale du bas pour en faire un caractère ressemblant à notre 3. Les Nagari continuèrent le trait inférieur pour faire un cercle entourant cette sorte de 3, de la même manière pour l'arobase (qui encercle un minuscule a). Au cours du temps, le cercle qui entoure devint plus grand et sa ligne continua en dessous du cercle, et la sorte de 3 devint plus petit. Puis, tout cela rendit la sorte de 3 aussi petit qu'un trait. Les Arabes connectèrent simplement ce trait au milieu de la ligne descendante, et tout ce que les Européens ajoutèrent furent des fioritures.
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13
+ La graphie « 9 » n'est pas la seule utilisée dans le monde ; un certain nombre d'alphabets — particulièrement ceux des langues du sous-continent indien et du sud-est asiatique — utilisent des graphies différentes.
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+ En chiffres romains, 9 s'écrit IX (soit une unité ôtée de la dizaine).
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+ Neuf est un nombre impair et un nombre composé, ses diviseurs stricts sont 1 et 3. C'est un carré parfait, le quatrième nombre puissant et un nombre cubique centré.
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+ 9 est le troisième nombre carré non brésilien.
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+ 9 est la somme des factorielles des trois premiers entiers non nuls (1! + 2! + 3! = 9).
22
+
23
+ 9 est la somme des trois premiers cubes parfaits (03 + 13 + 2 3 = 9).
24
+
25
+ En base 10, un nombre est divisible par neuf si et seulement si la somme de ses chiffres est divisible par 9. Ainsi, pour déterminer si un nombre est divisible par 9 on peut le remplacer par la somme de ses chiffres, et ainsi de suite jusqu'à obtenir un nombre d'un seul chiffre ; si ce chiffre est 9 ou 0, le nombre initial est divisible par 9. Le seul autre nombre avec cette propriété est 3. En base N, les diviseurs de N – 1 ont cette propriété. Une autre conséquence du fait que 9 = 10 – 1 fait que c'est aussi un nombre de Kaprekar. 9 est un nombre de Motzkin.
26
+
27
+ Six neuf consécutifs apparaissent dans les décimales de π de la place 762 à la place 767. Ceci est connu comme le point de Feynman.
28
+
29
+ Les puissances entières successives de 9 sont : 1, 9, 81, 729, 6 561, 59 049, etc.
30
+
31
+ En géométrie, un polygone à neuf côtés est appelé ennéagone (techniquement), ou nonagone (d'un usage commun).
32
+
33
+ En arithmétique, la preuve par neuf est une technique permettant de présumer l'exactitude d'un calcul mental ou effectué « à la main ».
34
+
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+ 9
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121
+ {\displaystyle {\begin{array}{lcr}9^{2}&=&81\\99^{2}&=&9801\\999^{2}&=&998001\\9999^{2}&=&99980001\\99999^{2}&=&9999800001\\\cdots \end{array}}}
122
+
123
+ On pourrait penser que le système d'écriture décimal est non ambigu (contrairement au système romain qui doit fixer des règles supplémentaires pour écrire IV au lieu de IIII par exemple), il n'en est rien : une suite infinie de 9 en décimales donne le nombre 1 = 0,99999….
124
+
125
+ Dans un grand nombre de langues du monde entier, 9 s'écrit sous la forme 5+4 ou 4+5. (système quinaire)
126
+
127
+ Exemple : en langue wolof (Sénégal), 9 se dit juroom neent (5+4).
128
+
129
+ En théorie de la musique, une neuvième est la neuvième note d'une gamme musicale ou l'intervalle entre la première note et la neuvième. Un accord de neuvième est un accord avec une neuvième, c’est-à-dire la neuvième note d'une gamme prise sur une double octave.
130
+
131
+ Le terme de nonette s'applique à un ensemble de neuf musiciens, mais aussi à une écriture musicale à neuf parties solistes, ainsi qu'à
132
+ une œuvre pour neuf musiciens.
133
+
134
+ Beethoven et Bruckner ont écrit neuf symphonies. Après la mort de Beethoven qui laissa sa dixième symphonie inachevée, les compositeurs devinrent superstitieux ; il se créa toute une légende autour d’une prétendue « malédiction de la neuvième symphonie » qui survécut jusqu’à la fin du XIXe siècle. Mahler essaya de « tricher avec la mort » en appelant sa neuvième symphonie « Das Lied von der Erde ». Après quoi, il composa une « neuvième symphonie » qui dans son esprit était en fait la dixième. Il mourut alors que sa dixième symphonie (la onzième dans son esprit) était encore inachevée. Peut-être Dvořák fut-il aussi superstitieux à propos du nombre neuf, parce qu'il n'écrivit plus de symphonies après sa Symphonie du Nouveau Monde, qui est de nos jours considérée comme sa neuvième, mais qui pour lui était la huitième car il considérait la partition de sa première symphonie (en do mineur) perdue pour toujours. Il vécut sept ans de plus. Au XXe siècle, une quantité de compositeurs, tels que Chostakovitch, composèrent une neuvième symphonie sans en souffrir de conséquences fâcheuses.
135
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136
+ Neuf est aussi le nombre de Valkyries dans La Walkyrie de Richard Wagner.
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+ En musique pop, la chanson Love Potion No. 9 fut écrite par Jerry Leiber et Mike Stoller (qui ont aussi écrit Riot in Cell Block Number 9 (en)), et devint un tube pour The Searchers en 1965.
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+ Les Beatles réalisèrent une chanson appelée Revolution 9 qui apparaît sur l'album blanc ; les paroles principales sont une voix qui répète « Number nine…number nine…number nine… ». John Lennon, le compositeur principal de « Revolution 9 », a aussi réalisé un solo titré « #9 Dream », amenant son biographe à la conclusion qu'il était obsédé par ce nombre.
141
+
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+ Parmi les groupes dont les noms comportent le nombre neuf, on peut noter Stroke 9, Nine Days et Nine Inch Nails, et dans le domaine du rap, Tech N9ne.
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1
+ Un neurone, ou une cellule nerveuse, est une cellule excitable constituant l'unité fonctionnelle de la base du système nerveux.
2
+
3
+ Les neurones assurent la transmission d'un signal bioélectrique appelé influx nerveux. Ils ont deux propriétés physiologiques : l'excitabilité, c'est-à-dire la capacité de répondre aux stimulations et de convertir celles-ci en impulsions nerveuses, et la conductivité, c'est-à-dire la capacité de transmettre les impulsions.
4
+
5
+ Le nombre total de neurones du cerveau humain est estimé entre 86[1] et 100 milliards (1011)[2],[3]. L'intestin en compte environ 500 millions[4], et le cœur environ 40 000.
6
+
7
+ Les neurones sont toutefois moins nombreux que les cellules gliales (il y a généralement 3 cellules gliales pour un neurone)[5]. Ces dernières sont le second composant du tissu nerveux assurant plusieurs fonctions dont le soutien et la nutrition des neurones.
8
+
9
+ Le neurone est composé d'un corps appelé péricaryon ou corps cellulaire ou encore soma, et de deux types de prolongements : l'axone, unique, qui conduit le potentiel d'action de manière centrifuge[citation nécessaire], et les dendrites, qui sont en moyenne 7 000 par neurone et qui conduisent les potentiels d'action de manière centripète[citation nécessaire]. La morphologie, la localisation et le nombre de ces prolongements, ainsi que la forme du soma, varient et contribuent à définir différentes familles morphologiques de neurones. Par exemple, il existe des neurones unipolaires ou multipolaires[citation nécessaire].
10
+
11
+ Le diamètre du corps des neurones varie selon leur type, de 5 à 120 μm. Il contient le noyau, bloqué en interphase et donc incapable de se diviser, et le cytoplasme. On trouve dans le cytoplasme le réticulum endoplasmique rugueux (formant les corps de Nissl des histologistes), les appareils de Golgi, des mitochondries et des neurofilaments qui se regroupent en faisceau pour former des neurofibrilles.
12
+
13
+ L'axone (ou fibre nerveuse) a un diamètre compris entre 1 et 15 μm, sa longueur varie d'un millimètre à plus d'un mètre. Le cône d'émergence, région extrêmement riche en microtubules, constitue l'origine de l'axone. Il est également appelé zone gâchette car il participe à la genèse du potentiel d'action. Il décrit un trajet plus ou moins long (quelquefois plusieurs mètres)[Quand ?] avant de se terminer en se ramifiant (c'est l'arborisation terminale). Chaque ramification se termine par un renflement, le bouton terminal ou bouton synaptique où s'accumulent des vésicules synaptiques contenant un neurotransmetteur. Cependant, s'observent aussi des « enfilades » de renflements synaptiques sur un même segment axonal constituant des synapses en passant. La membrane plasmique de l'axone, ou axolemme (en), borde l'axoplasme en continuité avec le cytoplasme du péricaryon. Il est constitué de neurofilaments et de microtubules qui sont parcourus par des vésicules (celles-ci sont produites par le réticulum endoplasmique rugueux et les appareils de Golgi). Certains axones sont recouverts d'une gaine de myéline, formée par des cellules gliales, les cellules de Schwann dans le système nerveux périphérique, et les oligodendrocytes dans le système nerveux central. On estime qu'environ un axone sur trois est recouvert de myéline. Le recouvrement des axones par la myéline est en fait discontinu, séparé par les nœuds de Ranvier, lesquels sont isolés par des astrocytes. Ce recouvrement permet une plus grande vitesse de passage de l'information nerveuse.
14
+
15
+ Les dendrites sont nombreuses, courtes et très ramifiées dès leur origine. Elles sont parfois recouvertes d'épines dendritiques (élément post-synaptique). Le dendrite conduit l'influx nerveux, induit à son extrémité, jusqu'au corps cellulaire : c'est un prolongement afférent. Des vésicules peuvent également y circuler le long des faisceaux de microtubules.
16
+
17
+ Les axones sont rassemblés en faisceaux, eux-mêmes reliés par du tissu conjonctif (endonèvre et périnèvre) formant les tractus et les nerfs.
18
+
19
+ L'ADN des neurones est, comme dans tout autre type cellulaire, susceptible de subir des modifications (délétions de chromosomes, duplications de séquences, événements de transposition, mutations ponctuelles...). Cependant, des expériences de séquençage de neurones au sein d'un même cerveau[6],[7] ont montré que les neurones étaient plus susceptibles à ces événements que les autres cellules d'un même organisme. Ce phénomène s'appelle le mosaïcisme du cerveau (Brain mosaicism)[8] et est observé chez différentes espèces.
20
+
21
+ Les mécanismes sous-jacents à ce plus grand mosaïcisme somatique des cellules du cerveau par rapport aux cellules d'autres organes sont encore peu connus, les conséquences de ce mosaïcisme comme l'éventuel effet physiologique qu'il pourrait avoir dans la plasticité neurale ou encore dans diverses pathologies font l'objet d'intenses études et financements[9].
22
+
23
+ Les neurones disposent d'ions, permettant aux neurones de varier leur potentiel, avoir des courants ioniques et aussi de créer des potentiels d'actions (ou influx nerveux, voir prochaine section).
24
+
25
+ Ces concentrations ne sont pas universelles car elles varient en fonction de l'espèce. Par exemple, un mammifère n'aura pas les mêmes concentrations ioniques qu'un calmar.
26
+
27
+ À chaque instant, nos neurones possèdent des potentiels de membrane qui existent grâce aux gradients électrochimiques exercés par les ions. L'exemple le plus commun en neurosciences est celui du potentiel de repos et du potentiel d'action. En effet, le potentiel de repos est dû à la perte continuelle d'ions potassiums (K+) de la face intracellulaire vers la face extracellulaire car certains canaux potassiques sont ouverts à ce potentiel (~ -60mv ou plus rarement ~ -90mv). De ce fait, le potentiel de la membrane (Vm) tend vers le potentiel d'équilibre des ions K+, qui est à peu près -90mV. Mais comme un tout petit peu de canaux sodiques (Na+) sont aussi ouverts (dit perméables) à ce potentiel, le potentiel de repos de la membrane se situe entre le potentiel d'équilibre des ions K+ (EK+) et celui de Na+ (ENa+). Celui-ci sera logiquement beaucoup plus proche de EK+ que de ENa+ car il y a bien plus de canaux potassiques ouverts que de canaux sodiques, donc au bout du compte le potentiel de repos sera très souvent aux alentours de -60mV. Pour le potentiel d'action, il est expliqué dans d'autres sections ci-dessous.
28
+
29
+ Remarque :
30
+
31
+ Dû au fait que les ions K+ sont en majorité en intracellulaire par rapport en extracellulaire (voir tableau ci-dessous), les canaux potassiques ouverts vont créer un efflux pour pouvoir atteindre le potentiel d'équilibre EK+ qui est de -90mV environ.
32
+
33
+ À l'inverse, les canaux sodiques vont créer un influx (l'inverse d'efflux) d'ions Na+ pour pouvoir là aussi atteindre le potentiel d'équilibre ENa+ (83 mV).
34
+
35
+ Informations : Ce tableau est directement repris du livre Neurosciences 5e édition aux éditions de boeck car il illustre de manière simple et les valeurs sont semblables à tout autre véritable tableau de ce genre. Cependant, les concentrations pour l'hydron proviennent de Biologie Cellulaire et moléculaire de Karp 4e édition.
36
+
37
+ Dans ce tableau, mM est ici une ancienne unité, signifiant miliMolaires (mol L−1 ou mol/L).
38
+
39
+ Remarque :
40
+
41
+ Les valeurs intracellulaires pour les ions sodium, 5–15 mM, dépendent du mammifère en question. Il en va même pour les ions chlorures, hydrons et calciums.
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+
43
+ L'influx nerveux est un message électrique, qui se transmet au sein d'un même neurone, du corps cellulaire vers le bouton terminal ou synaptique, en passant par l'axone.
44
+
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+ Au repos, il existe une différence de potentiel négative (de l'ordre de -60 mV à -90 mV, c'est le potentiel de repos) entre la face intracellulaire de la membrane du neurone et sa face extracellulaire. Cette différence de potentiel résulte d'une différence de concentration en ions entre l'intérieur et l'extérieur du neurone secondaire à une perméabilité sélective de la membrane plasmique et d'autre part à des courants ioniques actifs transmembranaires (par exemple, la pompe sodium-potassium ATP-asique). Il existe également des courants de fuite concernant les ions potassium vers le milieu extracellulaire[pas clair] par des canaux ioniques spécifiques transitoirement ouverts (à cause des fluctuations électrochimiques locales).
46
+
47
+ L'influx nerveux se caractérise par une modification instantanée et localisée de la perméabilité de la membrane du neurone : des ions sodium (Na+) pénètrent dans la cellule en passant à travers des canaux ioniques sélectivement perméables au sodium. Le potentiel de membrane prend alors une valeur positive (environ +35 mV) proche du potentiel électrochimique d'équilibre du sodium (ENA). Ce phénomène porte le nom de dépolarisation. Puis, très rapidement des ions potassium (K+) sortent de la cellule en passant à travers d'autres canaux ioniques, perméables au potassium. Le potentiel de membrane décroît pour aboutir à une valeur plus basse que la valeur du potentiel de repos : on parle de repolarisation puis d'hyperpolarisation. Puis il y a une phase de retour à la normale grâce à l'action d'une pompe ionique ATP-asique sodium-potassium dépendante. La variation locale, transitoire et stéréotypée du potentiel transmembranaire de l'axone comprenant la dépolarisation et la repolarisation, s'appelle le potentiel d'action. Il ne dure que quelques millisecondes. Le potentiel d'action, ou influx nerveux, se propage de proche en proche le long de l'axone du neurone, ou d'un nœud de Ranvier à l'autre (conduction saltatoire) .
48
+
49
+ Remarques :
50
+
51
+ Le relais qui assure la transmission de l'influx nerveux est la synapse. Il y en a de 1 à plus de 100 000 par neurone (moyenne 10 000).
52
+
53
+ Il existe deux sortes de synapses :
54
+
55
+ La synapse est constituée d'un élément présynaptique, d'une fente synaptique et d'un élément postsynaptique.
56
+
57
+ D'habitude, le lieu initial de la dépolarisation est la membrane postsynaptique. L'influx nerveux se propage ensuite le long de la membrane de la dendrite puis du péricaryon en s'atténuant peu à peu. Si au niveau du cône d'émergence, le potentiel est suffisant (loi du tout ou rien), des potentiels d'action sont engendrés qui se propageront le long de l'axone sans déperdition. En arrivant à la membrane du bouton terminal, ils déclencheront la libération des microvésicules contenant les neurotransmetteurs, qui diffuseront dans la fente synaptique avant d'être captés par les récepteurs de la membrane postsynaptique.
58
+
59
+ La propagation de l'influx nerveux est un phénomène qui consomme de l'énergie, en particulier pour activer les pompes qui rétablissent l'équilibre ionique, après la re-perméabilisation de la membrane aux ions (fermeture des canaux ioniques). Cette énergie est fournie par la dégradation de l'adénosine triphosphate (ATP) en adénosine-diphosphate (ADP). L'ATP sera ensuite régénéré par les mitochondries.
60
+
61
+ On peut classer topographiquement les différents types de synapses en fonction de la partie de la cellule qui sert d'origine et d'arrivée. On aura ainsi des synapses :
62
+
63
+ C'est durant les quatre premiers mois de la vie embryonnaire que l'augmentation la plus marquée du nombre de neurones est observable ; il se formerait environ 500 000 neurones par minute[10].
64
+
65
+ Durant la vie adulte les pertes neuronales spontanées ou causées par une dégénérescence pathologique (comme dans la maladie de Parkinson ou la maladie d'Alzheimer) ou encore par des traumatismes du système nerveux central sont définitives : le neurone est en effet une cellule non divisible, ce qui empêche le remplacement des neurones perdus. Mais des études tendent à montrer que certaines cellules souches équivalentes aux cellules gliales, peuvent générer de nouvelles cellules gliales et de nouveaux neurones, que ce soit des cellules souches d'un cerveau mature ou d'un cerveau en maturation[5] [voir page 7 et 8]. Néanmoins, le dogme de l'absence de neurogenèse après la naissance est réfuté depuis les années 1970[11]. De nouveaux neurones continuent à être produits tout au long de la vie adulte dans deux zones très restreintes du cerveau des mammifères, l'hippocampe et le bulbe olfactif. La neurogenèse a été contestée en 2018 par une étude américaine qui ne l'a pas retrouvée post mortem. Mais une seconde étude américaine est venue contester cette étude.
66
+
67
+ La neurolyse est la destruction d'une cellule nerveuse, notamment par apoptose ou par des leucocytes ou des cellules gliales qui l'ont envahie et l'ont phagocytée. Elle désigne également l'opération chirurgicale consistant à libérer un nerf lorsque celui-ci est comprimé par une adhérence pathologique.
68
+
69
+ Grâce au développement de la microscopie optique et à la coloration, Santiago Ramon y Cajal a été le premier à réaliser des descriptions histologiques détaillées du système nerveux[12]. Il décrit le système nerveux central comme composé de différents types de cellules disposant de prolongements dendritiques et axonaux[13]. Entre ces neurones, il identifie une discontinuité que Charles Scott Sherrington nommera « synapse » en 1897.
70
+
71
+ Le terme « neurone » est introduit dans le vocabulaire médical en 1881 par l'anatomiste allemand Heinrich Wilhelm Waldeyer.
72
+
73
+ De nouveaux types de neurones sont régulièrement découvert au sein des organismes de diverses espèces. Plus rarement on en découvre encore chez l'humain, avec par exemple en 2018 la description d'un nouveau type de cellule neuronale trouvé dans la couche externe du cortex, une zone du cerveau qui abrite de nombreux types de neurone capables d'inhiber l'activité d'autres neurones[14]. Il a été trouvé lors d'une étude cherchant à répertorier tous les types de cellules humaines cérébrales en combinant l'anatomie et la génétique. Baptisé « rosehip », cette cellule est plus petite et compacte que les autres neurones, organisée en faisceau dense et buissonnant autour d’un gros bouton central en forme de bulbe[15]. Selon l'étude parue dans Nature Neurosciences[14], ce type de neurone et son expression génétique semblent manquer chez la souris[15].
74
+
75
+ Des colorants ou marqueurs spécifiques sont utilisés depuis plus de 100 ans pour détecter les neurones et les colorer dans des préparations. Depuis peu, on peut même les observer en fluorescence sans les tuer. On peut aussi utiliser des anticorps dirigés contre les neurofilaments ou contre la protéine tau, qui ne sont retrouvés que dans les neurones.
76
+
77
+ En 2008, la transformation de cellules souches en neurones du cortex et leur greffe réussie dans le cerveau de souris (la majorité des nouveaux neurones s’étant connectés avec de nombreuses parties du cerveau des souris), effectuées à l’Université libre de Bruxelles, constitue une piste sérieuse pour la guérison de diverses maladies neurologiques et psychiatriques comme les épilepsies, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie d'Alzheimer ou la schizophrénie[16].
78
+
79
+ Un neurone formel est une représentation mathématique et informatique du neurone biologique. Il reproduit certaines caractéristiques biologiques, en particulier les dendrites, axone et synapses, au moyen de fonctions et de valeurs numériques. Les neurones formels sont regroupés en réseaux de neurones. Grâce à des algorithmes d'apprentissage automatique, on peut régler un réseau de neurones pour lui faire accomplir des tâches qui relèvent de l'intelligence artificielle.
80
+
81
+ Le cerveau des mammifères (dont l'humain) dispose de petits stocks de cellules souches qu'il mobilise pour former de nouveaux neurones en cas de besoin[17]. On trouve principalement ces cellules dans le gyrus denté et dans la zone sous-ventriculaire.
82
+
83
+ Claire Magnon et son équipe ont montré que des cancers comme le cancer de la prostate étaient capables de mobiliser ces cellules progénitrices de neurone à leur profit (en parvenant à leur faire traverser la barrière hémato-encéphalique). Une fois dans la tumeur, ces cellules deviennent des neurones matures, produisant de l'adrénaline, un neurotransmetteur qui contribue à la vascularisation et donc au développement de la tumeur[17],[18].
84
+
85
+ Pour plus de détails, voir l'article : Liste d'animaux par le nombre de neurones.
86
+
87
+ Les neurones sont présents chez tous les animaux à l'exception des éponges et des placozoaires. Il existe deux hypothèses majeures concernant leur apparition :
88
+
89
+ Chez les cnidaires et les cténaires, les neurones ne sont pas polarisés, le signal nerveux passe dans les deux sens. On ne parle donc pas de dendrites ou d'axones mais de neurites.
90
+
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+ Chez les bilatériens, il y a apparition d'une spécialisation des neurites en prolongement émetteur (axone) ou récepteur (dendrite).
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1
+ L'addition[1] est une opération élémentaire, permettant notamment de décrire la réunion de quantités ou l'adjonction de grandeurs extensives de même nature, comme les longueurs, les aires, ou les volumes. En particulier en physique, l'addition de deux grandeurs ne peut s'effectuer numériquement que si ces grandeurs sont exprimées avec la même unité de mesure. Le résultat d'une addition est appelé une somme, et les nombres que l'on additionne, les termes.
2
+
3
+ En mathématiques, l'addition est développée sur les ensembles de nombres usuels mais se définit aussi pour d'autres objets mathématiques comme les vecteurs et les fonctions.
4
+
5
+ Par analogie, on appelle addition la loi de composition interne des espaces vectoriels et de certains groupes abéliens. D'autres structures mathématiques sont également munies d'opérations binaires appelées additions, mais qui ne satisfont pas toujours les propriétés de l'addition usuelle.
6
+
7
+ L'addition se conçoit d'abord comme le dénombrement d'une réunion de collections d'objets, à trois conditions :
8
+
9
+ Le résultat de l'addition est la quantité totale d'objets, qui peut se dénombrer soit par un comptage, soit par un calcul mathématique sur les nombres décrivant les quantités de départ.
10
+
11
+ De même, pour que l'addition puisse décrire la réunion d'objets fractionnaires, comme des portions de cercle ou des figures géométriques tracées sur un quadrillage, il faut que tous les objets soient évalués à partir d'une sous-division commune, une brique élémentaire. Mathématiquement, cette condition s'interprète comme la recherche d'un dénominateur commun à plusieurs fractions.
12
+
13
+ Certaines grandeurs physiques, mais aussi géométriques ou économiques[4], peuvent également s'additionner par la réunion des objets sur lesquels elles sont mesurées. Mais ces grandeurs doivent alors être évaluées relativement à une unité de mesure commune.
14
+
15
+ L'addition peut mettre en jeu des nombres négatifs en apparaissant comme le bilan des variations ou des déplacements successifs le long d'un axe orienté. Chaque terme est alors muni d'un signe indiquant son sens : positif pour un gain, une augmentation ou un déplacement dans le sens de l'axe ; négatif pour une perte, une diminution ou un déplacement dans le sens contraire à celui de l'axe. Le résultat de l'opération est alors appelé une « somme algébrique ».
16
+
17
+ Les variations peuvent là encore concerner des quantités entières ou fractionnaires, ou n'importe quelle grandeur mesurée.
18
+
19
+ Par exemple, l'addition de
20
+
21
+
22
+
23
+
24
+ 5
25
+
26
+
27
+ {\displaystyle -5}
28
+
29
+ et
30
+
31
+
32
+
33
+ +
34
+ 2
35
+
36
+
37
+ {\displaystyle +2}
38
+
39
+ traduit une perte de cinq unités et le gain de deux unités. Le résultat de l'addition,
40
+
41
+
42
+
43
+
44
+ 3
45
+
46
+
47
+ {\displaystyle -3}
48
+
49
+ , correspond à la variation globale du nombre d'unités : trois unités ont été perdues.
50
+
51
+ Cette conception peut être étendue pour définir l'addition des vecteurs par juxtaposition de déplacements ou translations, en n'imposant plus qu'ils se fassent le long d'un même axe.
52
+
53
+ La formalisation mathématique des nombres entiers naturels privilégie cependant une définition ordinale de l'addition, par récurrence.
54
+ Ainsi, partant de la seule opération « ajouter un », l'addition des nombres 3 et 2 se conçoit sous la forme « 3 auquel on ajoute un par deux fois » (3+1+1).
55
+ Dans ce contexte, les propriétés de commutativité et d'associativité ne sont alors plus du tout évidentes et doivent être démontrées.
56
+
57
+ À partir de l'addition des entiers naturels, sont construites successivement les additions des entiers relatifs, des rationnels, des réels et des complexes. (Cet ordre ne reflète pas l'ordre chronologique selon lequel sont apparus ces ensembles de nombres.)
58
+
59
+ L'addition de deux termes
60
+
61
+
62
+
63
+ a
64
+
65
+
66
+ {\displaystyle a}
67
+
68
+ et
69
+
70
+
71
+
72
+ b
73
+
74
+
75
+ {\displaystyle b}
76
+
77
+ se note habituellement
78
+
79
+
80
+
81
+ a
82
+ +
83
+ b
84
+
85
+
86
+ {\displaystyle a+b}
87
+
88
+ et se lit « 
89
+
90
+
91
+
92
+ a
93
+
94
+
95
+ {\displaystyle a}
96
+
97
+ plus
98
+
99
+
100
+
101
+ b
102
+
103
+
104
+ {\displaystyle b}
105
+
106
+  », parfois « 
107
+
108
+
109
+
110
+ a
111
+
112
+
113
+ {\displaystyle a}
114
+
115
+ et
116
+
117
+
118
+
119
+ b
120
+
121
+
122
+ {\displaystyle b}
123
+
124
+  » ou « 
125
+
126
+
127
+
128
+ b
129
+
130
+
131
+ {\displaystyle b}
132
+
133
+ ajouté à
134
+
135
+
136
+
137
+ a
138
+
139
+
140
+ {\displaystyle a}
141
+
142
+  ». Le signe « + » remplace depuis la fin du XVe siècle le symbole p pour « plus ».
143
+
144
+ Cette notation infixe peut être remplacée dans certains contextes par une notation fonctionnelle
145
+
146
+
147
+
148
+ +
149
+ (
150
+ a
151
+ ,
152
+ b
153
+ )
154
+
155
+
156
+ {\displaystyle +(a,b)}
157
+
158
+ ou par une notation postfixée
159
+
160
+
161
+
162
+ (
163
+ a
164
+ )
165
+ (
166
+ b
167
+ )
168
+ +
169
+
170
+
171
+ {\displaystyle (a)(b)+}
172
+
173
+ . Dans la décomposition arborescente d'une expression algébrique, l'addition est représentée par un nœud trivalent avec deux entrées et une sortie.
174
+
175
+ Dans un système de notation additive tel que le système unaire ou la numération égyptienne, le signe « + » n'a pas besoin d'être indiqué puisque l'écriture des nombres consiste déjà à décomposer les nombres en une somme de valeurs numériques fixées.
176
+
177
+ Dans un système de notation positionnelle telle la notation moderne, l'addition de plusieurs nombres est parfois représentée par la superposition des écritures de nombres, tous les chiffres d'une même position étant alignés verticalement. Cette disposition facilite le calcul manuel de la somme de plusieurs nombres.
178
+
179
+ L'addition de nombres possède certaines propriétés valables dans tous les ensembles de nombres usuels :
180
+
181
+ a
182
+ +
183
+ b
184
+ =
185
+ b
186
+ +
187
+ a
188
+
189
+
190
+ {\displaystyle a+b=b+a}
191
+
192
+  ;
193
+
194
+ (
195
+ a
196
+ +
197
+ b
198
+ )
199
+ +
200
+ c
201
+ =
202
+ a
203
+ +
204
+ (
205
+ b
206
+ +
207
+ c
208
+ )
209
+
210
+
211
+ {\displaystyle (a+b)+c=a+(b+c)}
212
+
213
+ , d'où la notation sans parenthèses
214
+
215
+
216
+
217
+ a
218
+ +
219
+ b
220
+ +
221
+ c
222
+
223
+
224
+ {\displaystyle a+b+c}
225
+
226
+  ;
227
+
228
+ si
229
+
230
+
231
+
232
+ x
233
+ +
234
+ a
235
+ =
236
+ y
237
+ +
238
+ a
239
+
240
+
241
+ {\displaystyle x+a=y+a}
242
+
243
+ alors
244
+
245
+
246
+
247
+ x
248
+ =
249
+ y
250
+
251
+
252
+ {\displaystyle x=y}
253
+
254
+  ;
255
+
256
+ a
257
+ +
258
+ 0
259
+ =
260
+ a
261
+
262
+
263
+ {\displaystyle a+0=a}
264
+
265
+ .
266
+
267
+ Chaque nombre
268
+
269
+
270
+
271
+ x
272
+
273
+
274
+ {\displaystyle x}
275
+
276
+ possède un symétrique pour l'addition, appelé « opposé » et noté
277
+
278
+
279
+
280
+
281
+ x
282
+
283
+
284
+ {\displaystyle -x}
285
+
286
+ , c'est-à-dire tel que
287
+
288
+
289
+
290
+ x
291
+ +
292
+ (
293
+
294
+ x
295
+ )
296
+ =
297
+
298
+ x
299
+ +
300
+ x
301
+ =
302
+ 0
303
+
304
+
305
+ {\displaystyle x+(-x)=-x+x=0}
306
+
307
+ .
308
+ Les ensembles de nombres
309
+
310
+
311
+
312
+
313
+ Z
314
+
315
+
316
+
317
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
318
+
319
+ ,
320
+
321
+
322
+
323
+
324
+ D
325
+
326
+
327
+
328
+ {\displaystyle \mathbb {D} }
329
+
330
+ ,
331
+
332
+
333
+
334
+
335
+ Q
336
+
337
+
338
+
339
+ {\displaystyle \mathbb {Q} }
340
+
341
+ et
342
+
343
+
344
+
345
+
346
+ R
347
+
348
+
349
+
350
+ {\displaystyle \mathbb {R} }
351
+
352
+ possèdent tous les opposés de leurs nombres, mais l'ensemble
353
+
354
+
355
+
356
+
357
+ N
358
+
359
+
360
+
361
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
362
+
363
+ ne possède pas les opposés des nombres entiers strictement positifs.
364
+
365
+ L'addition avec un symétrique permet de définir la soustraction par
366
+
367
+
368
+
369
+ x
370
+
371
+ y
372
+ =
373
+ x
374
+ +
375
+ (
376
+
377
+ y
378
+ )
379
+
380
+
381
+ {\displaystyle x-y=x+(-y)}
382
+
383
+ .
384
+
385
+ L'évaluation du résultat d'une addition dépend du système de numération employé, c'est-à-dire de la manière de représenter les nombres.
386
+
387
+ Dans un système additif, il suffit de juxtaposer les écritures puis de simplifier l'expression en regroupant les symboles de même valeur pour en remplacer une partie par des symboles de valeur plus élevée lorsque c'est possible. De manière générale, les systèmes de numération non chiffrés ont pu développer une technique d'addition par la pratique de l'abaque.
388
+
389
+ Dans un système de numération positionnelle chiffrée, le calcul d'une somme d'entiers passe par l'utilisation d'une table d'addition. Celle-ci permet de trouver la somme des chiffres sur chaque position.
390
+
391
+ L'écriture du résultat se fait de la position la plus basse à la position la plus haute (de droite à gauche en notation moderne[5]). Pour chaque position, on inscrit le chiffre des unités de la somme des chiffres et on reporte une retenue sur la position suivante si cette somme est plus grande que la base. Chaque chiffre du résultat est ensuite incrémenté de l'éventuelle retenue.
392
+
393
+ Pour clarifier visuellement le procédé, on peut commencer par poser l'addition, c'est-à-dire, en notation moderne, écrire l'un en dessous de l'autre les nombres à additionner en alignant verticalement les positions correspondantes.
394
+
395
+ Cette méthode se généralise pour les nombres décimaux en alignant verticalement les virgules.
396
+
397
+ L'addition de fractions d'entiers passe par une mise au même dénominateur, puis une addition des numérateurs et enfin par une éventuelle simplification de la fraction obtenue.
398
+
399
+ Quant à l'addition des fractions égyptiennes de numérateur unitaire et de dénominateurs tous distincts, elle fait appel à un processus itératif de simplification des fractions apparaissant en double.
400
+
401
+ Les sommes d'entiers, de décimaux et de rationnels peuvent toujours se ramener à une forme où ne figure plus le signe « + ». En revanche, une somme de réels n'admet pas toujours une telle forme : on ne peut pas simplifier l'écriture de 1 + √2.
402
+
403
+ En choisissant un terme constant
404
+
405
+
406
+
407
+ r
408
+
409
+
410
+ {\displaystyle r}
411
+
412
+ , l'addition permet de définir une fonction
413
+
414
+
415
+
416
+ x
417
+
418
+ x
419
+ +
420
+ r
421
+
422
+
423
+ {\displaystyle x\to x+r}
424
+
425
+ que l'on peut itérer pour construire des suites arithmétiques de raison
426
+
427
+
428
+
429
+ r
430
+
431
+
432
+ {\displaystyle r}
433
+
434
+ . De telles suites
435
+
436
+
437
+
438
+ (
439
+
440
+ u
441
+
442
+ n
443
+
444
+
445
+ )
446
+
447
+
448
+ {\displaystyle (u_{n})}
449
+
450
+ vérifient pour tout entier positif
451
+
452
+
453
+
454
+ n
455
+
456
+
457
+ {\displaystyle n}
458
+
459
+ la relation
460
+
461
+
462
+
463
+
464
+ u
465
+
466
+ n
467
+ +
468
+ 1
469
+
470
+
471
+ =
472
+
473
+ u
474
+
475
+ n
476
+
477
+
478
+ +
479
+ r
480
+
481
+
482
+ {\displaystyle u_{n+1}=u_{n}+r}
483
+
484
+ . Elles s'écrivent alors sous la forme :
485
+
486
+
487
+
488
+
489
+ (
490
+
491
+ u
492
+
493
+ 0
494
+
495
+
496
+ ,
497
+
498
+ u
499
+
500
+ 0
501
+
502
+
503
+ +
504
+ r
505
+ ,
506
+
507
+ u
508
+
509
+ 0
510
+
511
+
512
+ +
513
+ r
514
+ +
515
+ r
516
+ ,
517
+
518
+ u
519
+
520
+ 0
521
+
522
+
523
+ +
524
+ r
525
+ +
526
+ r
527
+ +
528
+ r
529
+ ,
530
+
531
+ )
532
+
533
+
534
+ {\displaystyle (u_{0},u_{0}+r,u_{0}+r+r,u_{0}+r+r+r,\dots )}
535
+
536
+ .
537
+
538
+ Ces répétitions d'addition permettent de définir la multiplication par un nombre entier :
539
+
540
+
541
+
542
+ p
543
+ ×
544
+ r
545
+ =
546
+
547
+
548
+
549
+
550
+ r
551
+ +
552
+
553
+ +
554
+ r
555
+
556
+
557
+
558
+
559
+
560
+
561
+ p
562
+  
563
+
564
+
565
+ fois
566
+
567
+
568
+
569
+
570
+
571
+
572
+
573
+ {\displaystyle p\times r=\underbrace {r+\dots +r} _{\textstyle p\ {\mbox{fois}}}}
574
+
575
+ .
576
+
577
+ L'addition d'une suite finie de nombres définie par une formule générale (par exemple, l'addition des entiers impairs de 1 à 99) utilise des procédés spécifiques qui quittent le domaine opératoire de l'addition. L'étude des suites et séries associées fournit des méthodes plus efficaces pour le calcul de telles sommes.
578
+
579
+ L'addition donne aussi lieu à certains jeux. La mourre, par exemple, consiste à deviner la somme de deux petits nombres, que les deux adversaires donnent simultanément avec leurs doigts.
580
+
581
+ En poésie, elle est évoquée par la Page d'écriture de Jacques Prévert.
582
+
583
+ Les nombres intervenant dans une addition représentent parfois des grandeurs géométriques : longueur d'un segment, mesure d'un angle (orienté ou non), aire d'une surface carrée. Dans chacun de ces cas, le calcul de la somme peut être illustré par une construction géométrique à la règle et au compas. Il existe aussi dans chaque cas une construction de la soustraction qui permet à partir de la grandeur somme et d'une des grandeurs de départ de trouver l'autre grandeur de départ.
584
+
585
+ Pour représenter la somme des longueurs de deux segments, il suffit de prolonger à la règle l'une de ces deux segments au-delà de l'une de ses extrémités, puis de tracer un cercle centré en cette extrémité et ayant pour rayon l'autre longueur. L'intersection du cercle avec le prolongement définit la nouvelle extrémité de la longueur prolongée.
586
+
587
+ Ce principe est fondamental pour définir ce qu'est un nombre constructible.
588
+
589
+ Étant donnés deux secteurs angulaires tracés dans le plan, il est possible de construire un secteur angulaire dont la mesure de l'angle soit la somme des mesures des angles donnés. Il suffit pour cela de tracer d'abord un triangle isocèle dont le sommet principal et ses côtés adjacents constituent l'un des secteurs angulaires, puis de construire un triangle isométrique de sommet principal à la pointe de l'autre secteur angulaire avec un côté adjacent en commun et l'autre côté à l'extérieur du secteur angulaire. Les deux côtés extérieurs délimitent alors l'angle somme.
590
+
591
+ En cas d'addition d'angles avec des mesures importantes, l'angle somme peut avoir une mesure de plus de 360°.
592
+
593
+ Cette procédure, appliquée aux angles d'un triangle, permet de vérifier que la somme des mesures de ces angles vaut bien 180°.
594
+
595
+ L'addition d'angles orientés se fait de manière analogue à celle des angles géométriques, à la différence que le premier côté du deuxième angle doit être superposé au deuxième côté du premier angle.
596
+
597
+ La construction peut alors se décrire en termes de transformations du plan. Si le premier angle orienté est déterminé par un couple de vecteurs représentés à partir de la même origine
598
+
599
+
600
+
601
+ O
602
+
603
+
604
+ {\displaystyle O}
605
+
606
+ et d'extrémités respectives
607
+
608
+
609
+
610
+ A
611
+
612
+
613
+ {\displaystyle A}
614
+
615
+ et
616
+
617
+
618
+
619
+ B
620
+
621
+
622
+ {\displaystyle B}
623
+
624
+ , il suffit de construire l'image
625
+
626
+
627
+
628
+
629
+ B
630
+
631
+
632
+
633
+
634
+ {\displaystyle B'}
635
+
636
+ de
637
+
638
+
639
+
640
+ B
641
+
642
+
643
+ {\displaystyle B}
644
+
645
+ par la rotation de centre
646
+
647
+
648
+
649
+ O
650
+
651
+
652
+ {\displaystyle O}
653
+
654
+ et d'angle le second angle orienté. Les vecteurs de même origine
655
+
656
+
657
+
658
+ O
659
+
660
+
661
+ {\displaystyle O}
662
+
663
+ et d'extrémités
664
+
665
+
666
+
667
+ A
668
+
669
+
670
+ {\displaystyle A}
671
+
672
+ et
673
+
674
+
675
+
676
+
677
+ B
678
+
679
+
680
+
681
+
682
+ {\displaystyle B'}
683
+
684
+ définissent alors l'angle orienté somme.
685
+
686
+ En appliquant cette opération aux angles de vecteurs de la forme
687
+
688
+
689
+
690
+ (
691
+
692
+
693
+
694
+ ı
695
+
696
+
697
+
698
+
699
+ ;
700
+
701
+
702
+
703
+ O
704
+ M
705
+
706
+
707
+
708
+
709
+ )
710
+
711
+
712
+ {\displaystyle ({\vec {\imath }};{\overrightarrow {OM}})}
713
+
714
+ , où
715
+
716
+
717
+
718
+ M
719
+
720
+
721
+ {\displaystyle M}
722
+
723
+ est un point du cercle trigonométrique, l'addition angulaire définit une opération sur les points du cercle qui correspond à la multiplication des nombres complexes de module 1.
724
+
725
+ Étant donné deux carrés tracés dans le plan, il est possible de construire un carré dont l'aire est la somme des aires des carrés initiaux. En effet, si les deux carrés initiaux peuvent être tracés de façon à avoir un sommet en commun et deux côtés perpendiculaires, le triangle formé par ces deux côtés est alors un triangle rectangle. Le théorème de Pythagore permet alors de montrer que le carré formé sur le troisième côté du triangle a pour aire la somme des aires des carrés initiaux.
726
+
727
+ L'opération ainsi définie sur les longueurs des côtés des carrés est l'addition pythagoricienne qui s'exprime (sur les couples de réels positifs) par :
728
+
729
+ Ce problème de construction généralise celui de la duplication du carré, où les carrés initiaux ont la même dimension.
730
+
731
+ En théorie des catégories, les entiers naturels forment un squelette de la catégorie des ensembles finis et l’addition et la somme, parce que l’addition est équivalente à la réunion disjointe. Dit informellement, la somme de deux entiers est l’objet minimal qui peut contenir toutes les deux indépendamment. Dans divers domaines des mathématiques, cette somme est un concept important, par exemple la somme directe en algèbre linéaire.
732
+
733
+ D'autres structures mathématiques étendent certains ensembles de nombres et sont munis d'une opération binaire qui prolonge l'addition usuelle, mais qui ne possède pas toujours toutes ses propriétés.
734
+
735
+ Si les applications définies sur un ensemble donné commun et à valeur numérique peuvent s'additionner simplement composante par composante comme des vecteurs, il n'en est pas de même pour les fonctions qui ont un domaine de définition propre.
736
+
737
+ Étant donné deux fonctions
738
+
739
+
740
+
741
+ f
742
+
743
+
744
+ {\displaystyle f}
745
+
746
+ et
747
+
748
+
749
+
750
+ g
751
+
752
+
753
+ {\displaystyle g}
754
+
755
+ définies sur les domaines respectifs
756
+
757
+
758
+
759
+
760
+ D
761
+
762
+ f
763
+
764
+
765
+
766
+
767
+ {\displaystyle D_{f}}
768
+
769
+ et
770
+
771
+
772
+
773
+
774
+ D
775
+
776
+ g
777
+
778
+
779
+
780
+
781
+ {\displaystyle D_{g}}
782
+
783
+ (par exemple des intervalles réels), la fonction
784
+
785
+
786
+
787
+ f
788
+ +
789
+ g
790
+
791
+
792
+ {\displaystyle f+g}
793
+
794
+ a pour domaine l'intersection
795
+
796
+
797
+
798
+
799
+ D
800
+
801
+ f
802
+ +
803
+ g
804
+
805
+
806
+ =
807
+
808
+ D
809
+
810
+ f
811
+
812
+
813
+
814
+
815
+ D
816
+
817
+ g
818
+
819
+
820
+
821
+
822
+ {\displaystyle D_{f+g}=D_{f}\cap D_{g}}
823
+
824
+ et pour expression l'addition usuelle
825
+
826
+
827
+
828
+ (
829
+ f
830
+ +
831
+ g
832
+ )
833
+ (
834
+ x
835
+ )
836
+ =
837
+ f
838
+ (
839
+ x
840
+ )
841
+ +
842
+ g
843
+ (
844
+ x
845
+ )
846
+
847
+
848
+ {\displaystyle (f+g)(x)=f(x)+g(x)}
849
+
850
+ .
851
+
852
+ Cette addition est associative et commutative. Son neutre est la fonction définie partout et constamment nulle, mais l'addition d'une « fonction opposée » ne permet pas d'étendre le domaine de définition. Par exemple, la somme des fonctions
853
+
854
+
855
+
856
+ x
857
+
858
+
859
+
860
+ x
861
+
862
+
863
+
864
+
865
+ {\displaystyle x\mapsto {\sqrt {x}}}
866
+
867
+ et
868
+
869
+
870
+
871
+ x
872
+
873
+
874
+
875
+
876
+ x
877
+
878
+
879
+
880
+
881
+ {\displaystyle x\mapsto -{\sqrt {x}}}
882
+
883
+ est la fonction nulle définie seulement sur les réels positifs.
884
+
885
+ Dans certains contextes, comme dans l'addition des fonctions méromorphes, l'effacement des singularités permet cependant d'évacuer le problème du domaine de définition de la somme.
886
+
887
+ En probabilités élémentaires, étant données deux variables aléatoires indépendantes ne pouvant prendre qu'un nombre fini de valeurs, l'addition se calcule en construisant un tableau avec une ligne par valeur de la première variable et une colonne par valeur de la seconde variable.
888
+
889
+ Chaque case du tableau est remplie avec d'une part la somme des valeurs de la ligne et de la colonne correspondante, d'autre part le produit des probabilités correspondantes.
890
+ Ensuite, il suffit pour chaque valeur apparaissant dans le tableau de faire la somme des probabilités des cases qui la contiennent.
891
+
892
+ En probabilités continues, la densité de probabilité d'une somme de deux variables aléatoires indépendantes est donnée par le produit de convolution des densités de probabilités initiales.
893
+
894
+
895
+
896
+
897
+
898
+ f
899
+
900
+ X
901
+ +
902
+ Y
903
+
904
+
905
+ =
906
+
907
+ f
908
+
909
+ X
910
+
911
+
912
+
913
+
914
+ f
915
+
916
+ Y
917
+
918
+
919
+ :
920
+ x
921
+
922
+
923
+
924
+ f
925
+
926
+ X
927
+
928
+
929
+ (
930
+ t
931
+ )
932
+
933
+ f
934
+
935
+ Y
936
+
937
+
938
+ (
939
+ x
940
+
941
+ t
942
+ )
943
+
944
+ d
945
+
946
+ t
947
+
948
+
949
+ {\displaystyle f_{X+Y}=f_{X}*f_{Y}\colon x\mapsto \int f_{X}(t)f_{Y}(x-t)\mathrm {d} t}
950
+
951
+ .
952
+
953
+ Cette présentation s'étend aux variables aléatoires dont la fonction de densité est une distribution.
954
+
955
+ Cette opération est associative et commutative. Le neutre est la variable aléatoire toujours nulle, mais seuls les nombres, représentés par les variables aléatoires constantes admettent des opposés. Il n'existe pas d'opposé aux variables aléatoires non constantes : elles sont d'étendue strictement positive, or l'étendue d'une somme est la somme des étendues.
956
+
957
+ Les limites de suites ou de fonctions à valeur réelle peuvent être prises dans la droite continuée
958
+
959
+
960
+
961
+
962
+
963
+
964
+ R
965
+
966
+ ¯
967
+
968
+
969
+ =
970
+
971
+ R
972
+
973
+
974
+
975
+ {
976
+
977
+
978
+
979
+ ,
980
+ +
981
+
982
+
983
+ }
984
+
985
+
986
+
987
+ {\displaystyle {\overline {\mathbb {R} }}=\mathbb {R} \cup \left\{-\infty ,+\infty \right\}}
988
+
989
+ . L'addition des nombres peut alors s'étendre partiellement aux termes infinis. Pour tout
990
+
991
+
992
+
993
+ x
994
+
995
+
996
+ {\displaystyle x}
997
+
998
+ réel :
999
+
1000
+ Cette opération garde des propriétés de commutativité et d'associativité mais n'est pas définie pour les couples
1001
+
1002
+
1003
+
1004
+ (
1005
+
1006
+
1007
+ ;
1008
+ +
1009
+
1010
+ )
1011
+
1012
+
1013
+ {\displaystyle (-\infty ;+\infty )}
1014
+
1015
+ et
1016
+
1017
+
1018
+
1019
+ (
1020
+ +
1021
+
1022
+ ;
1023
+
1024
+
1025
+ )
1026
+
1027
+
1028
+ {\displaystyle (+\infty ;-\infty )}
1029
+
1030
+ .
1031
+
1032
+ Selon les cas, la somme de deux suites ou fonctions admettant des limites infinies opposées peut avoir une limite finie, infinie ou pas de limite du tout.
1033
+
1034
+ Cette extension de l'addition est utilisée notamment en théorie de la mesure pour satisfaire l'additivité de la mesure sur des espaces de mesure infinie.
1035
+
1036
+ La classe des ordinaux étend l'ensemble des entiers naturels par les nombres transfinis. L'addition s'étend ainsi en une opération sur les nombres ordinaux qui est associative mais non commutative. Par exemple, le premier ordinal infini, noté
1037
+
1038
+
1039
+
1040
+ ω
1041
+
1042
+
1043
+ {\displaystyle \omega }
1044
+
1045
+ , vérifie la relation
1046
+
1047
+
1048
+
1049
+ 1
1050
+ +
1051
+ ω
1052
+ =
1053
+ ω
1054
+
1055
+
1056
+ {\displaystyle 1+\omega =\omega }
1057
+
1058
+ mais
1059
+
1060
+
1061
+
1062
+ ω
1063
+ <
1064
+ ω
1065
+ +
1066
+ 1
1067
+
1068
+
1069
+ {\displaystyle \omega <\omega +1}
1070
+
1071
+ .
1072
+
1073
+ L'élément 0 reste neutre pour l'addition mais il n'y a pas d'ordinal négatif, bien que l'on puisse définir une différence entre deux ordinaux.
1074
+
1075
+ Cette opération s'étend aux ensembles ordonnés en général, l'addition de deux ensembles ordonnés
1076
+
1077
+
1078
+
1079
+ (
1080
+ E
1081
+ ,
1082
+
1083
+ )
1084
+
1085
+
1086
+ {\displaystyle (E,\leq )}
1087
+
1088
+ et
1089
+
1090
+
1091
+
1092
+ (
1093
+ F
1094
+ ,
1095
+
1096
+ )
1097
+
1098
+
1099
+ {\displaystyle (F,\leq )}
1100
+
1101
+ ayant pour résultat l'union disjointe
1102
+
1103
+
1104
+
1105
+ E
1106
+
1107
+ F
1108
+
1109
+
1110
+ {\displaystyle E\sqcup F}
1111
+
1112
+ dans lequel l'ordre des éléments est préservé à l'intérieur de chaque ensemble de départ et tous les éléments de
1113
+
1114
+
1115
+
1116
+ E
1117
+
1118
+
1119
+ {\displaystyle E}
1120
+
1121
+ sont inférieurs à tous les éléments de
1122
+
1123
+
1124
+
1125
+ F
1126
+
1127
+
1128
+ {\displaystyle F}
1129
+
1130
+ .
1131
+
1132
+ Un nombre surréel est une généralisation du concept de nombre sous la forme d'un couple d'ensembles s'écrivant
1133
+
1134
+
1135
+
1136
+ X
1137
+ =
1138
+
1139
+ {
1140
+
1141
+
1142
+ X
1143
+
1144
+ L
1145
+
1146
+
1147
+
1148
+ |
1149
+
1150
+
1151
+ X
1152
+
1153
+ R
1154
+
1155
+
1156
+
1157
+ }
1158
+
1159
+
1160
+
1161
+ {\displaystyle X=\left\{X_{L}|X_{R}\right\}}
1162
+
1163
+ , dans lequel chaque élément de l'ensemble de gauche est plus petit que tout élément de l'ensemble de droite.
1164
+
1165
+ L'addition se formule alors de manière récursive par
1166
+
1167
+ avec
1168
+
1169
+
1170
+
1171
+ A
1172
+ +
1173
+ Y
1174
+ =
1175
+
1176
+ {
1177
+
1178
+ a
1179
+ +
1180
+ Y
1181
+
1182
+ /
1183
+
1184
+ a
1185
+
1186
+ A
1187
+
1188
+ }
1189
+
1190
+
1191
+
1192
+ {\displaystyle A+Y=\left\{a+Y/a\in A\right\}}
1193
+
1194
+ et
1195
+
1196
+
1197
+
1198
+ X
1199
+ +
1200
+ B
1201
+ =
1202
+
1203
+ {
1204
+
1205
+ X
1206
+ +
1207
+ b
1208
+
1209
+ /
1210
+
1211
+ b
1212
+
1213
+ B
1214
+
1215
+ }
1216
+
1217
+
1218
+
1219
+ {\displaystyle X+B=\left\{X+b/b\in B\right\}}
1220
+
1221
+ .
1222
+
1223
+ Étant donnés quatre points
1224
+
1225
+
1226
+
1227
+ A
1228
+
1229
+
1230
+ {\displaystyle A}
1231
+
1232
+ ,
1233
+
1234
+
1235
+
1236
+ B
1237
+
1238
+
1239
+ {\displaystyle B}
1240
+
1241
+ ,
1242
+
1243
+
1244
+
1245
+ C
1246
+
1247
+
1248
+ {\displaystyle C}
1249
+
1250
+ ,
1251
+
1252
+
1253
+
1254
+ D
1255
+
1256
+
1257
+ {\displaystyle D}
1258
+
1259
+ d'un espace affine tel que le plan ou l'espace euclidien, l'addition des deux vecteurs
1260
+
1261
+
1262
+
1263
+
1264
+
1265
+
1266
+ A
1267
+ B
1268
+
1269
+
1270
+
1271
+
1272
+
1273
+
1274
+ {\displaystyle {\overrightarrow {AB}}}
1275
+
1276
+ et
1277
+
1278
+
1279
+
1280
+
1281
+
1282
+
1283
+ C
1284
+ D
1285
+
1286
+
1287
+
1288
+
1289
+
1290
+
1291
+ {\displaystyle {\overrightarrow {CD}}}
1292
+
1293
+ se construit en définissant un point
1294
+
1295
+
1296
+
1297
+ E
1298
+
1299
+
1300
+ {\displaystyle E}
1301
+
1302
+ tel que
1303
+
1304
+
1305
+
1306
+
1307
+
1308
+
1309
+ B
1310
+ E
1311
+
1312
+
1313
+
1314
+
1315
+ =
1316
+
1317
+
1318
+
1319
+ C
1320
+ D
1321
+
1322
+
1323
+
1324
+
1325
+
1326
+
1327
+ {\displaystyle {\overrightarrow {BE}}={\overrightarrow {CD}}}
1328
+
1329
+ (en traçant le parallélogramme
1330
+
1331
+
1332
+
1333
+ B
1334
+ C
1335
+ D
1336
+ E
1337
+
1338
+
1339
+ {\displaystyle BCDE}
1340
+
1341
+ ).
1342
+
1343
+ Le vecteur somme
1344
+
1345
+
1346
+
1347
+
1348
+
1349
+
1350
+ A
1351
+ B
1352
+
1353
+
1354
+
1355
+
1356
+ +
1357
+
1358
+
1359
+
1360
+ C
1361
+ D
1362
+
1363
+
1364
+
1365
+
1366
+
1367
+
1368
+ {\displaystyle {\overrightarrow {AB}}+{\overrightarrow {CD}}}
1369
+
1370
+ s'identifie alors au vecteur
1371
+
1372
+
1373
+
1374
+
1375
+
1376
+
1377
+ A
1378
+ E
1379
+
1380
+
1381
+
1382
+
1383
+
1384
+
1385
+ {\displaystyle {\overrightarrow {AE}}}
1386
+
1387
+ .
1388
+
1389
+ L'addition de vecteurs satisfait toutes les propriétés de l'addition numérique. Son neutre est le vecteur nul et l'opposé d'un vecteur est un vecteur de même direction et même norme mais de sens opposé.
1390
+
1391
+ Lorsque les vecteurs sont définis sur une même droite munie d'un repère, l'addition des vecteurs s'identifie à celle des mesures algébriques.
1392
+
1393
+ Les coordonnées des vecteurs dans un repère cartésien permettent de traduire l'addition vectorielle en une succession d'additions de nombres. En effet, si deux vecteurs du plan ont pour coordonnées respectives
1394
+
1395
+
1396
+
1397
+ (
1398
+ x
1399
+ ;
1400
+ y
1401
+ )
1402
+
1403
+
1404
+ {\displaystyle (x;y)}
1405
+
1406
+ et
1407
+
1408
+
1409
+
1410
+ (
1411
+
1412
+ x
1413
+
1414
+
1415
+ ;
1416
+
1417
+ y
1418
+
1419
+
1420
+ )
1421
+
1422
+
1423
+ {\displaystyle (x';y')}
1424
+
1425
+ , le vecteur somme aura pour coordonnées
1426
+
1427
+
1428
+
1429
+ (
1430
+ x
1431
+ +
1432
+
1433
+ x
1434
+
1435
+
1436
+ ;
1437
+ y
1438
+ +
1439
+
1440
+ y
1441
+
1442
+
1443
+ )
1444
+
1445
+
1446
+ {\displaystyle (x+x';y+y')}
1447
+
1448
+ .
1449
+
1450
+ Dans l'espace usuel, l'addition est représentée par l'opération sur les triplets de coordonnées
1451
+
1452
+
1453
+
1454
+
1455
+ (
1456
+ x
1457
+ ;
1458
+ y
1459
+ ;
1460
+ z
1461
+ )
1462
+ +
1463
+ (
1464
+
1465
+ x
1466
+
1467
+
1468
+ ;
1469
+
1470
+ y
1471
+
1472
+
1473
+ ;
1474
+
1475
+ z
1476
+
1477
+
1478
+ )
1479
+ =
1480
+ (
1481
+ x
1482
+ +
1483
+
1484
+ x
1485
+
1486
+
1487
+ ;
1488
+ y
1489
+ +
1490
+
1491
+ y
1492
+
1493
+
1494
+ ;
1495
+ z
1496
+ +
1497
+
1498
+ z
1499
+
1500
+
1501
+ )
1502
+
1503
+
1504
+ {\displaystyle (x;y;z)+(x';y';z')=(x+x';y+y';z+z')}
1505
+
1506
+ .
1507
+
1508
+ Le principe de l'addition terme à terme est repris pour d'autres structures mathématiques telles que l'ensemble des
1509
+
1510
+
1511
+
1512
+ n
1513
+
1514
+
1515
+ {\displaystyle n}
1516
+
1517
+ -uplets de nombres et les suites :
1518
+
1519
+
1520
+
1521
+ (
1522
+
1523
+ x
1524
+
1525
+ 1
1526
+
1527
+
1528
+ ,
1529
+
1530
+ x
1531
+
1532
+ 2
1533
+
1534
+
1535
+ ,
1536
+
1537
+ x
1538
+
1539
+ 3
1540
+
1541
+
1542
+ ,
1543
+
1544
+ )
1545
+ +
1546
+ (
1547
+
1548
+ y
1549
+
1550
+ 1
1551
+
1552
+
1553
+ ,
1554
+
1555
+ y
1556
+
1557
+ 2
1558
+
1559
+
1560
+ ,
1561
+
1562
+ y
1563
+
1564
+ 3
1565
+
1566
+
1567
+ ,
1568
+
1569
+ )
1570
+ =
1571
+ (
1572
+
1573
+ x
1574
+
1575
+ 1
1576
+
1577
+
1578
+ +
1579
+
1580
+ y
1581
+
1582
+ 1
1583
+
1584
+
1585
+ ,
1586
+
1587
+ x
1588
+
1589
+ 2
1590
+
1591
+
1592
+ +
1593
+
1594
+ y
1595
+
1596
+ 2
1597
+
1598
+
1599
+ ,
1600
+
1601
+ x
1602
+
1603
+ 3
1604
+
1605
+
1606
+ +
1607
+
1608
+ y
1609
+
1610
+ 3
1611
+
1612
+
1613
+ ,
1614
+
1615
+ )
1616
+
1617
+
1618
+ {\displaystyle (x_{1},x_{2},x_{3},\dots )+(y_{1},y_{2},y_{3},\dots )=(x_{1}+y_{1},x_{2}+y_{2},x_{3}+y_{3},\dots )}
1619
+
1620
+ .
1621
+
1622
+ Les matrices de même taille et les applications à valeur numérique s'additionnent également de cette manière.
1623
+
1624
+ Puisque la parité d'une somme ne dépend que de la parité des opérandes, il peut être défini une addition sur les parités.
1625
+
1626
+ Cette opération se généralise pour tout entier strictement positif
1627
+
1628
+
1629
+
1630
+ m
1631
+
1632
+
1633
+ {\displaystyle m}
1634
+
1635
+ en une addition modulo
1636
+
1637
+
1638
+
1639
+ m
1640
+
1641
+
1642
+ {\displaystyle m}
1643
+
1644
+ sur les chiffres de 0 à
1645
+
1646
+
1647
+
1648
+ m
1649
+
1650
+ 1
1651
+
1652
+
1653
+ {\displaystyle m-1}
1654
+
1655
+ , dans laquelle chaque nombre est remplacé par le reste de sa division euclidienne par
1656
+
1657
+
1658
+
1659
+ m
1660
+
1661
+
1662
+ {\displaystyle m}
1663
+
1664
+ . L'addition sur les parités est alors représentée par l'addition modulo 2, où les nombres pairs sont remplacés par 0 et les nombres impairs par 1.
1665
+
1666
+ L'addition booléenne est l'écriture du connecteur logique « OU » avec les chiffres 0 pour FAUX et 1 pour VRAI. Elle est donc donnée par la table d'addition suivante :
1667
+
1668
+ L'opération est associative et commutative, l'élément 0 est neutre mais l'élément 1 n'a pas d'opposé.
1669
+
1670
+ Sur certaines courbes, on peut définir une addition géométriquement. C'est possible en particulier sur des courbes cubiques, c'est-à-dire des courbes planes définies par une équation du 3e degré. Plus précisément, en appelant
1671
+
1672
+
1673
+
1674
+ x
1675
+
1676
+
1677
+ {\displaystyle x}
1678
+
1679
+ et
1680
+
1681
+
1682
+
1683
+ y
1684
+
1685
+
1686
+ {\displaystyle y}
1687
+
1688
+ les coordonnées dans le plan réel, les points de la courbe sont les points
1689
+
1690
+
1691
+
1692
+ P
1693
+
1694
+
1695
+ {\displaystyle P}
1696
+
1697
+ dont les coordonnées
1698
+
1699
+
1700
+
1701
+ x
1702
+ ,
1703
+ y
1704
+
1705
+
1706
+ {\displaystyle x,y}
1707
+
1708
+ vérifient une équation
1709
+
1710
+
1711
+
1712
+ F
1713
+ (
1714
+ x
1715
+ ,
1716
+ y
1717
+ )
1718
+ =
1719
+ 0
1720
+
1721
+
1722
+ {\displaystyle F(x,y)=0}
1723
+
1724
+ , pour un polynôme
1725
+
1726
+
1727
+
1728
+ F
1729
+
1730
+
1731
+ {\displaystyle F}
1732
+
1733
+ du troisième degré à coefficients réels donné. On suppose aussi que la courbe n'a pas de points singuliers, c'est-à-dire ici de points de rebroussement ou de points doubles ; la tangente est donc bien définie en chaque point. Pour uniformiser les constructions, on rajoute aussi un point à l'infini.
1734
+
1735
+ Soient maintenant deux points quelconques de la courbe,
1736
+
1737
+
1738
+
1739
+ P
1740
+
1741
+
1742
+ {\displaystyle P}
1743
+
1744
+ et
1745
+
1746
+
1747
+
1748
+ Q
1749
+
1750
+
1751
+ {\displaystyle Q}
1752
+
1753
+ . La droite qui les joint recoupe la courbe en un troisième point
1754
+
1755
+
1756
+
1757
+ R
1758
+
1759
+
1760
+ {\displaystyle R}
1761
+
1762
+ (si
1763
+
1764
+
1765
+
1766
+ P
1767
+ =
1768
+ Q
1769
+
1770
+
1771
+ {\displaystyle P=Q}
1772
+
1773
+ , on prend comme droite les joignant la tangente en
1774
+
1775
+
1776
+
1777
+ P
1778
+
1779
+
1780
+ {\displaystyle P}
1781
+
1782
+ ). Ce procédé définit bien une opération binaire sur la courbe. Elle n'a pas encore les propriétés attendues d'une addition : par exemple, il n'y a pas d'élément neutre. Pour y remédier, on fixe un point au choix sur la courbe, qu'on note
1783
+
1784
+
1785
+
1786
+
1787
+ P
1788
+
1789
+ 0
1790
+
1791
+
1792
+
1793
+
1794
+ {\displaystyle P_{0}}
1795
+
1796
+ , et l'on considère la droite passant par
1797
+
1798
+
1799
+
1800
+
1801
+ P
1802
+
1803
+ 0
1804
+
1805
+
1806
+
1807
+
1808
+ {\displaystyle P_{0}}
1809
+
1810
+ et
1811
+
1812
+
1813
+
1814
+ R
1815
+
1816
+
1817
+ {\displaystyle R}
1818
+
1819
+  : elle coupe encore la cubique en un troisième point. C'est ce point qu'on appelle « somme de
1820
+
1821
+
1822
+
1823
+ P
1824
+
1825
+
1826
+ {\displaystyle P}
1827
+
1828
+ et
1829
+
1830
+
1831
+
1832
+ Q
1833
+
1834
+
1835
+ {\displaystyle Q}
1836
+
1837
+  » (et que l'on note
1838
+
1839
+
1840
+
1841
+ P
1842
+ +
1843
+ Q
1844
+
1845
+
1846
+ {\displaystyle P+Q}
1847
+
1848
+ ).
1849
+
1850
+ Le point choisi
1851
+
1852
+
1853
+
1854
+
1855
+ P
1856
+
1857
+ 0
1858
+
1859
+
1860
+
1861
+
1862
+ {\displaystyle P_{0}}
1863
+
1864
+ est l'élément neutre (le « zéro ») pour cette opération.
1865
+ Quant à l'« opposé » d'un point
1866
+
1867
+
1868
+
1869
+ P
1870
+
1871
+
1872
+ {\displaystyle P}
1873
+
1874
+ , c'est le troisième point d'intersection avec la courbe de la droite passant par
1875
+
1876
+
1877
+
1878
+ P
1879
+
1880
+
1881
+ {\displaystyle P}
1882
+
1883
+ et
1884
+
1885
+
1886
+
1887
+
1888
+ P
1889
+
1890
+ 0
1891
+
1892
+
1893
+
1894
+
1895
+
1896
+ {\displaystyle P'_{0}}
1897
+
1898
+ , où
1899
+
1900
+
1901
+
1902
+
1903
+ P
1904
+
1905
+ 0
1906
+
1907
+
1908
+
1909
+
1910
+
1911
+ {\displaystyle P'_{0}}
1912
+
1913
+ est le troisième point d'intersection avec la courbe de la tangente à la courbe en
1914
+
1915
+
1916
+
1917
+
1918
+ P
1919
+
1920
+ 0
1921
+
1922
+
1923
+
1924
+
1925
+ {\displaystyle P_{0}}
1926
+
1927
+ .
1928
+
1929
+ Sur les autres projets Wikimedia :
1930
+
1931
+ Élémentaires
1932
+
1933
+
1934
+
1935
+ +
1936
+
1937
+
1938
+ {\displaystyle +}
1939
+
1940
+ Addition
1941
+
1942
+
1943
+
1944
+
1945
+
1946
+
1947
+ {\displaystyle -}
1948
+
1949
+ Soustraction
1950
+
1951
+
1952
+
1953
+ ×
1954
+
1955
+
1956
+ {\displaystyle \times }
1957
+
1958
+ Multiplication
1959
+
1960
+
1961
+
1962
+ ÷
1963
+
1964
+
1965
+ {\displaystyle \div }
1966
+
1967
+ Division
1968
+
1969
+
1970
+
1971
+
1972
+
1973
+
1974
+
1975
+ ^
1976
+
1977
+
1978
+
1979
+
1980
+
1981
+ {\displaystyle {\hat {}}}
1982
+
1983
+ Puissance
1984
+
1985
+ Arithmétiques
1986
+
1987
+
1988
+
1989
+
1990
+ d
1991
+ i
1992
+ v
1993
+
1994
+
1995
+
1996
+ {\displaystyle \mathrm {div} }
1997
+
1998
+ Quotient euclidien
1999
+
2000
+
2001
+
2002
+
2003
+ m
2004
+ o
2005
+ d
2006
+
2007
+
2008
+
2009
+ {\displaystyle \mathrm {mod} }
2010
+
2011
+ Reste euclidien
2012
+
2013
+
2014
+
2015
+
2016
+ p
2017
+ g
2018
+ c
2019
+ d
2020
+
2021
+
2022
+
2023
+ {\displaystyle \mathrm {pgcd} }
2024
+
2025
+ PGCD
2026
+
2027
+
2028
+
2029
+
2030
+ p
2031
+ p
2032
+ c
2033
+ m
2034
+
2035
+
2036
+
2037
+ {\displaystyle \mathrm {ppcm} }
2038
+
2039
+ PPCM
2040
+
2041
+ Combinatoires
2042
+
2043
+
2044
+
2045
+ (
2046
+ )
2047
+
2048
+
2049
+ {\displaystyle ()}
2050
+
2051
+ Coefficient binomial
2052
+
2053
+
2054
+
2055
+ A
2056
+
2057
+
2058
+ {\displaystyle A}
2059
+
2060
+ Arrangement
2061
+
2062
+ Ensembles de parties
2063
+
2064
+
2065
+
2066
+
2067
+
2068
+
2069
+ {\displaystyle \cup }
2070
+
2071
+ Union
2072
+
2073
+
2074
+
2075
+
2076
+
2077
+
2078
+ {\displaystyle \backslash }
2079
+
2080
+ Différence
2081
+
2082
+
2083
+
2084
+
2085
+
2086
+
2087
+ {\displaystyle \cap }
2088
+
2089
+ Intersection
2090
+
2091
+
2092
+
2093
+ Δ
2094
+
2095
+
2096
+ {\displaystyle \Delta }
2097
+
2098
+ Différence symétrique
2099
+
2100
+ Ordre total
2101
+
2102
+
2103
+
2104
+ min
2105
+
2106
+
2107
+ {\displaystyle \min }
2108
+
2109
+ Minimum
2110
+
2111
+
2112
+
2113
+ max
2114
+
2115
+
2116
+ {\displaystyle \max }
2117
+
2118
+ Maximum
2119
+
2120
+ Treillis
2121
+
2122
+
2123
+
2124
+
2125
+
2126
+
2127
+ {\displaystyle \wedge }
2128
+
2129
+ Borne inférieure
2130
+
2131
+
2132
+
2133
+
2134
+
2135
+
2136
+ {\displaystyle \vee }
2137
+
2138
+ Borne supérieure
2139
+
2140
+ Ensembles
2141
+
2142
+
2143
+
2144
+ ×
2145
+
2146
+
2147
+ {\displaystyle \times }
2148
+
2149
+ Produit cartésien
2150
+
2151
+
2152
+
2153
+
2154
+
2155
+
2156
+
2157
+ ˙
2158
+
2159
+
2160
+
2161
+
2162
+
2163
+ {\displaystyle {\dot {\cup }}}
2164
+
2165
+ Somme disjointe
2166
+
2167
+
2168
+
2169
+
2170
+
2171
+
2172
+
2173
+ ^
2174
+
2175
+
2176
+
2177
+
2178
+
2179
+ {\displaystyle {\hat {}}}
2180
+
2181
+ Puissance ensembliste
2182
+
2183
+ Groupes
2184
+
2185
+
2186
+
2187
+
2188
+
2189
+
2190
+ {\displaystyle \oplus }
2191
+
2192
+ Somme directe
2193
+
2194
+
2195
+
2196
+
2197
+
2198
+
2199
+ {\displaystyle \ast }
2200
+
2201
+ Produit libre
2202
+
2203
+
2204
+
2205
+
2206
+
2207
+
2208
+ {\displaystyle \wr }
2209
+
2210
+ Produit en couronne
2211
+
2212
+ Modules
2213
+
2214
+
2215
+
2216
+
2217
+
2218
+
2219
+ {\displaystyle \otimes }
2220
+
2221
+ Produit tensoriel
2222
+
2223
+
2224
+
2225
+
2226
+ H
2227
+ o
2228
+ m
2229
+
2230
+
2231
+
2232
+ {\displaystyle \mathrm {Hom} }
2233
+
2234
+ Homomorphisme
2235
+
2236
+
2237
+
2238
+
2239
+ T
2240
+ o
2241
+ r
2242
+
2243
+
2244
+
2245
+ {\displaystyle \mathrm {Tor} }
2246
+
2247
+ Torsion
2248
+
2249
+
2250
+
2251
+
2252
+ E
2253
+ x
2254
+ t
2255
+
2256
+
2257
+
2258
+ {\displaystyle \mathrm {Ext} }
2259
+
2260
+ Extension
2261
+
2262
+ Arbres
2263
+
2264
+
2265
+
2266
+
2267
+
2268
+
2269
+ {\displaystyle \vee }
2270
+
2271
+ Enracinement
2272
+
2273
+ Variétés connexes
2274
+
2275
+
2276
+
2277
+ #
2278
+
2279
+
2280
+ {\displaystyle \#}
2281
+
2282
+ Somme connexe
2283
+
2284
+ Espaces pointés
2285
+
2286
+
2287
+
2288
+
2289
+
2290
+
2291
+ {\displaystyle \vee }
2292
+
2293
+ Bouquet
2294
+
2295
+
2296
+
2297
+
2298
+
2299
+
2300
+ {\displaystyle \wedge }
2301
+
2302
+ Smash-produit
2303
+
2304
+
2305
+
2306
+
2307
+
2308
+
2309
+ {\displaystyle \ast }
2310
+
2311
+ Joint
2312
+
2313
+ Fonctionnelles
2314
+
2315
+
2316
+
2317
+
2318
+
2319
+
2320
+ {\displaystyle \circ }
2321
+
2322
+ Composition de fonctions
2323
+
2324
+
2325
+
2326
+
2327
+
2328
+
2329
+ {\displaystyle \ast }
2330
+
2331
+ Produit de convolution
2332
+
2333
+ Vectorielles
2334
+
2335
+
2336
+
2337
+
2338
+
2339
+
2340
+ {\displaystyle \cdot }
2341
+
2342
+ Produit scalaire
2343
+
2344
+
2345
+
2346
+
2347
+
2348
+
2349
+ {\displaystyle \wedge }
2350
+
2351
+ Produit vectoriel
2352
+
2353
+
2354
+
2355
+ ×
2356
+
2357
+
2358
+
2359
+ {\displaystyle \times \,}
2360
+
2361
+ Produit vectoriel généralisé
2362
+
2363
+ Algébriques
2364
+
2365
+
2366
+
2367
+ [
2368
+ ,
2369
+ ]
2370
+
2371
+
2372
+ {\displaystyle [,]}
2373
+
2374
+ Crochet de Lie
2375
+
2376
+
2377
+
2378
+ {
2379
+ ,
2380
+ }
2381
+
2382
+
2383
+ {\displaystyle \{,\}}
2384
+
2385
+ Crochet de Poisson
2386
+
2387
+
2388
+
2389
+
2390
+
2391
+
2392
+ {\displaystyle \wedge }
2393
+
2394
+ Produit extérieur
2395
+
2396
+ Homologiques
2397
+
2398
+
2399
+
2400
+
2401
+
2402
+
2403
+ {\displaystyle \smile }
2404
+
2405
+ Cup-produit
2406
+
2407
+
2408
+
2409
+
2410
+
2411
+
2412
+ {\displaystyle \cdot }
2413
+
2414
+ Produit d'intersection
2415
+
2416
+ Séquentielles
2417
+
2418
+
2419
+
2420
+ +
2421
+
2422
+
2423
+ {\displaystyle +}
2424
+
2425
+ Concaténation
fr/410.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,107 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ L'Asie est l'un des continents ou une partie des supercontinents Eurasie ou Afro-Eurasie de la Terre. Avec 43 810 582 km2 de terres et 4,3 milliards d'habitants[2], l'Asie est le plus grand continent (8,6 % de la surface totale terrestre ou 29,4 % des terres émergées) et le plus peuplé (environ 60 % de la population mondiale). L'Asie est davantage un concept culturel qu'une entité physique homogène.
4
+
5
+ Ce continent abrite le plus haut sommet du monde, l'Everest, qui culmine à 8 848 mètres, et la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, à Dubaï, d'une hauteur de 828 mètres, ainsi que la terre émergée la plus éloignée de tout océan, située à 2 648 km de la côte la plus proche, au nord-ouest de la Chine (46° 17′ N, 86° 40′ E).
6
+
7
+ La première mention connue du mot proviendrait d'une stèle assyrienne qui distingue les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê (« Europe ») et Asia (« Asie ») se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques[3]. À moins que le terme Ασία soit plus ancien et proviendrait lui-même de l'akkadien (w)aṣû(m)[réf. nécessaire] qui signifie « monter », « croître » en parlant du Soleil. Le terme pourrait également dériver d'Assuwa, un État confédéré situé dans l'Ouest de l'Anatolie et dont le nom proviendrait du hittite assu qui signifie « bon ».
8
+
9
+ Par la suite, les Ioniens auraient désigné asia comme étant la région basse et humide, située autour des vallées du Caystre, de l’Hermos et du Méandre. Leurs expansions géographiques auraient fini par qualifier ainsi toute l'Asie Mineure (Anatolie) ou, par opposition au monde grec ou égyptien, l'empire Perse. Même si l’adjectif asios apparaît une seule fois vers -800 chez Homère pour désigner la « plaine marécageuse de part et d’autre du Caystre »[4]. Dans l'Iliade, Homère parle aussi d’un Troyen, un certain Asios, fils d'Hyrtacus.
10
+
11
+ Vers -440, le Grec Hérodote découpe le monde en trois parties qu'il nomme en l'honneur de trois personnages de la mythologie grecque : l'Europe en l'honneur de l'Océanide Europe ou de la fille d'Agénor, Europe, la Libye en l'honneur de Libye et l'Asie (Ασία) en l'honneur de l'Océanide Asie, plus communément appelée Clymène.
12
+
13
+ L'Asie est le plus grand des sept continents ; il peut aussi être considéré comme un sous-continent de l'Eurasie. Sa superficie est de 43 810 582 km2. Il possède plusieurs records géographiques mondiaux : l'altitude maximale (Everest dans l'Himalaya avec 8 848 m), l'altitude minimale (mer Morte avec −417 m) et la terre émergée la plus éloignée de tout océan (située à 2 648 km de la côte la plus proche, coordonnées 46° 17′ N, 86° 40′ E), ainsi que le lac le plus profond (lac Baïkal), qui représente près de 20 % des réserves d'eau douce de la planète.
14
+
15
+ On distingue quatre grands domaines.
16
+
17
+ Il y fait toujours chaud. L’été, les moussons venues de l’océan Indien apportent des pluies abondantes qui causent de nombreuses inondations mais qui sont essentielles aux cultures. Le climat et le relief des plaines et des plateaux sont favorables à la culture du riz, une plante qui a besoin de chaleur et qui pousse dans l’eau. Presque tout l’espace en est cultivé.
18
+
19
+ Le climat est froid en raison de l'altitude ; comme cette région est à l’abri des vents marins, les précipitations sont rares. L’été, le sol est couvert par une maigre prairie naturelle.
20
+
21
+ Le climat est continental avec des hivers très rigoureux et devient polaire près de l’Arctique. Le centre de cette partie de l’Asie est occupé par une grande forêt, la taïga, qui laisse place près de l’océan Arctique à une végétation de mousses et d’arbustes, la toundra.
22
+
23
+ Cette région est marquée par l’aridité. Le milieu est désertique avec de vastes étendues de sable ou de pierres. Un climat tempéré méditerranéen occupe une étroite bordure à l’ouest du continent.
24
+
25
+ * Ce chiffre inclut la partie européenne de la Russie.
26
+
27
+ Beaucoup de géographes ne considèrent pas l'Asie comme un continent séparé de l'Europe, car il n'y a pas de séparation physique entre les deux[5].
28
+
29
+ L'Asie constitue l'est et le nord de l'Afro-Eurasie ou encore l'est de l'Eurasie. Elle est délimitée au nord par l'océan Arctique, à l'est par l'océan Pacifique, au sud par l'océan Indien, au sud-ouest par l'océan Indien (mer Rouge) et à l'ouest par l'océan Atlantique (mer Méditerranée et mer Noire), le Caucase, la mer Caspienne, le fleuve Oural et les monts Oural.
30
+
31
+ L'Asie est séparée du continent américain par le détroit de Béring, de l'Océanie par différents mers et détroits et de l'Afrique par l'isthme de Suez. En revanche, la séparation avec le continent européen est nettement plus arbitraire dans la mesure où l'Europe et l'Asie forment une seule masse continentale clairement continue.
32
+
33
+ Les critères qui définissent l'Europe comme un continent distinct de l'Asie pourraient s'appliquer à d'autres portions de l'Eurasie : Proche et Moyen-Orient, sous-continent Indien, Indochine, etc.
34
+
35
+ Au XVIIIe siècle, le tsar Pierre Ier désire faire de la Russie une puissance européenne. Son géographe Tatitchev propose alors en 1703 que les monts Oural, le fleuve Oural et le Caucase constituent la frontière entre Europe et Asie en lieu et place du Don qui incluait alors la Russie dans l'Asie.
36
+
37
+ Avec l'extension récente de l'Union européenne aux portes de l'Asie tant dans les Balkans qu'en Europe de l'Est se pose une nouvelle fois le problème du tracé exact de la limite entre Europe et Asie. Certains géographes[Qui ?], par commodité, voudraient repousser la limite au-delà du Caucase afin d'inclure notamment l'Arménie en Europe. D'autres, à l'inverse, voudraient voir cette frontière fixée à la dépression de Manytch située au nord du Caucase dans le but d'inclure les peuples turcs du Caucase dans l'Asie.
38
+
39
+ En 1831, l'explorateur et géographe Jules Dumont d'Urville découpe l'Océanie en quatre régions : la Polynésie, la Micronésie, la Mélanésie et l'Insulinde (alors appelée Malaisie). Cette dernière partie sera ensuite rattachée à l'Asie ce qui explique la frontière actuelle entre Asie et Océanie : l'ensemble des îles indonésiennes sont asiatiques à l'exception de la Nouvelle-Guinée et des îles toutes proches. Mais le caractère arbitraire de cette limite amène les géographes à repenser cette frontière. Certains pensent qu'il serait plus approprié d'utiliser la ligne Wallace, d'autres voudraient inclure entièrement l'Indonésie en Asie en excluant le Timor oriental.
40
+
41
+ La frontière entre l'Asie et l'Afrique est généralement fixée à l'isthme de Suez ce qui exclut le Sinaï de l'Afrique[6]. L'Égypte se retrouvant à cheval sur deux continents, certains géographes[Qui ?] proposent de déplacer la limite entre ces deux continents à la frontière israélo-égyptienne.
42
+
43
+ Par commodité, la frontière entre ces deux continents est fixée à la frontière russo-américaine, aux alentours du détroit de Béring. Les îles Komandorski sont donc asiatiques tandis que le reste des îles Aléoutiennes sont américaines.
44
+
45
+ Pendant six siècles, le développement du continent s'était construit autour de sa façade maritime. L'Union soviétique fermée, la Chine aussi, l'Inde repliée sur elle-même… l'essor de l'Asie s'était effectuée au travers de ses ports et de ses détroits, vers l'extérieur, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong, Singapour… La géographie économique et politique de l'Asie qui a émergé au XXe siècle est une géographie côtière. Le bras de fer militaire pour le contrôle de l'océan Indien est là pour en témoigner. Tout cela reste vrai, mais, en parallèle, une autre Asie émerge. Intérieure, continentale, terrestre. Des routes sont tracées, des voies ferrées posées, des pipelines et des villes forment peu à peu une infrastructure si importante que deux experts australiens, Anthony Bubalo et Malcolm Cook, y voient la naissance d'une nouvelle Asie, posée sur un axe est-ouest et qu'ils baptisent l'Asie « horizontale », en référence à l'Asie « verticale », construite le long des côtes. La liste des récents réseaux terrestres qu'ils dressent est impressionnante. Un oléoduc de 7 000 kilomètres entre Turkménistan et Chine. Un autre, en projet, entre l'Inde et l'Iran. Des milliers de kilomètres de tuyaux pour acheminer le pétrole russe vers la Chine. Des routes reliant la Birmanie à ce grand voisin. Des voies ferrées à grande vitesse vers le sud (Singapour) et vers l'ouest. Le rêve officiel chinois étant carrément de relier Shanghai à Londres en deux jours en 2025. Tout n'ira pas aussi vite que proclamé. Les Chinois ne pourront pas, conjoncture économique oblige, financer tous les travaux[7].
46
+
47
+ L'Asie connut la domination au cours des siècles de diverses puissances telles que :
48
+
49
+ Diverses puissances coloniales se sont partagé l'Asie : la France avec la domination du Cambodge, du Laos et du Viêt Nam puis de la Syrie et du Liban (après la chute de l'Empire ottoman), le Royaume-Uni avec la domination du sous-continent indien sauf l'Afghanistan, de la Palestine, de l'Irak, du Yémen, d'Oman (après la chute de l'Empire ottoman), ainsi que de l'Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka, la Birmanie (Myanmar) et de la Malaisie, les Pays-Bas avec l'Indonésie, les États-Unis avec la colonisation des Philippines, qui furent une colonie espagnole jusqu'en 1898, et l'administration du Japon, et le Portugal avec son Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves, dont l'Inde faisait partie.
50
+
51
+ Les colonies asiatiques ont été les premières à connaître l'indépendance grâce à des leaders tels que Jawaharlal Nehru et Mohandas Gandhi en Inde, Ho Chi Minh au Viêt Nam ou encore Sukarno et Hatta en Indonésie qui autoproclamèrent leurs pays respectifs indépendants en 1945, prenant les Empires coloniaux au dépourvu au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains comprenant la situation (et pour éviter d'éventuelles tensions comme les Pays-Bas avec l'Indonésie ou encore la France avec ses colonies indochinoises), ils décidèrent de donner l'indépendance aux Philippines en 1946, qui fut le premier pays officiellement indépendant d'Asie.
52
+
53
+ Le Royaume-Uni suivra en 1947 en déclarant l'indépendance du Pakistan et de l'Inde (bien que les comptoirs portugais et français ne doivent pas être pas indépendants avant les années 1950 et 1960). Il s'ensuivit des tensions ethno-religieuses entre les deux pays. Le Royaume-Uni rendit également Ceylan et la Birmanie (1948) puis la Malaisie (1957), Singapour (1965), le Brunei (1984) et enfin Hong Kong (1997). Les Pays-Bas abandonnèrent l'Indonésie en 1949 à la suite d'une guérilla condamnée par l'ONU et qui se prolongera en conflit ethnique post-colonial. Quant à la France et au Portugal, ce n'est que tardivement qu'elles laissèrent leurs colonies. Pour la France, après une guerre contre l'Indochine qui l'épuise, elle donne l'indépendance au Laos, au Cambodge et au Viêt Nam en 1954 (ce dernier se divise en deux parties, Viêt Nam du Sud et Viêt Nam du Nord, ce qui les plongent dans une guerre pour récupérer la Cochinchine). Le Portugal, quant à lui, rendra son dernier comptoir qu'est Macao en 1999.
54
+
55
+ L'Asie contemporaine a été marquée par la création d'un État sioniste, Israël, en 1948 et cela entraînera des conflits d'ordre ethnico-religieux à plusieurs reprises. Les « superpuissances », c'est-à-dire les États-Unis et l'URSS, tentent de rallier à eux le continent, ce qui entraîne des tensions notamment en Corée (de 1950 à 1953) ; dans les années 1950 des révolutions éclatent au Moyen-Orient, comme en Syrie et en Irak puis, dans les années 1960, en Asie du Sud-Est comme la guerre du Viêt Nam (1967 à 1973), au Cambodge et au Laos ; l'Afghanistan sera envahi par l'URSS en 1979. La Chine deviendra un pays communiste en 1949 et s'ensuit la révolution culturelle en 1966.
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+
57
+ L'Asie compte 4,3 milliards d'habitants en 2014, soit plus de la moitié de la population mondiale (environ 60 %)[8]. Environ deux milliards d'entre eux ont moins de vingt ans. La population est toutefois très inégalement répartie : aux déserts humains de l'ouest et du nord de l'Asie s'opposent les grands foyers de peuplement de l'Asie du Sud et de l'Est.
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+
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+ La population asiatique croît au même rythme que la population mondiale. Certains pays mènent des politiques pour limiter les naissances, comme la Chine avec sa politique du mariage tardif et de l'enfant unique (toutefois abandonnée en 2015), ou l'Inde avec le versement d'allocations valorisées aux familles les moins nombreuses[9].
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+ La fécondité varie selon les différentes régions d'Asie. Les pays d'Asie de l'Est ont un taux de fécondité très faible : 1,6 enfant par femme en Chine, 1,4 au Japon, 1,2 en Corée du Sud et 1,1 à Taïwan. En revanche, les pays d'Asie de l'Ouest, d'Asie centrale et d'Asie du Sud ont un taux de fécondité plus élevé : 5,3 enfants par femme en Afghanistan, 4,4 au Yémen, 3,6 au Pakistan ou encore 3,1 en Israël.
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+ Les langues les plus parlées en Asie sont le mandarin, avec environ 1 milliard de locuteurs et l'hindi[10].
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+ L'Asie compte plusieurs religions majeures et pour la plupart originaires d'Asie et dispersées sur tout le continent : animisme, bouddhisme, christianisme, confucianisme, hindouisme, sikhisme, jaïnisme, islam, judaïsme, shintoïsme, taoïsme, zoroastrisme, bahaïsme et le yézidisme.
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+ Le continent est très riche en ressources naturelles, telles que le pétrole, les forêts, les poissons, l'eau, le gaz naturel, le cuivre et l'argent.
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+ L'Asie est le deuxième continent le plus riche du monde par PIB nominal après l'Europe et le premier en PPA.
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+ Les plus grandes économies d'Asie sont la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud et l'Indonésie.
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+ L'Asie abrite également six des vingt plus grandes puissances économiques mondiales (huit si l'on compte la Russie et la Turquie) : la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Arabie saoudite.
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+ L'industrie en Asie a toujours été plus importante dans l'Est, le Sud, et le Sud-est de l'Asie, en particulier en Chine, à Taïwan, en Corée du Sud, au Japon, en Inde et à Singapour. Le Japon et la Corée du Sud continuent à dominer dans le domaine des firmes multinationales.
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+ L'Asie émergente attire de nombreuses délocalisations grâce à une main-d'œuvre bon marché et peu exigeante sur les conditions de travail, sur les heures et les salaires. Par exemple, il y a très peu de lois sociales en Chine.
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+ L'Asie a plusieurs grands centres financiers : Hong Kong, Singapour, Tokyo, Shanghai et Mumbai. Dubaï connaît une croissance rapide en tant que centre financier pour l'Asie occidentale. Le nombre d'emplois dans les centres d'appel et les Business Process Outsourcing (BPOs) est très important en Inde, au Pakistan et aux Philippines en raison de la disponibilité d'un vaste nombre de personnes hautement qualifiées, de travailleurs anglophones. L'utilisation accrue de l'externalisation a aidé l'ascension de l'Inde et de la République populaire de Chine en tant que centres financiers. Grâce à sa grande industrie extrêmement compétitive des technologies et de l'information, l'Inde est devenue une importante plaque tournante pour l'externalisation.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ Le Nevada /n̪e.va.d̪a/[2] (en anglais : /nəˈvædə/[3] ou /nəˈvɑdə/ ; en espagnol : /neˈβaða/[4]) est un État de l'Ouest des États-Unis, bordé à l'ouest et au sud-ouest par la Californie, au nord par l'Oregon et l'Idaho, et à l'est par l'Utah et au sud-est par l'Arizona.
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+ Le nom Nevada provient de la chaîne de montagnes Sierra Nevada (qui porte le même nom qu'une chaîne de montagnes en Espagne). « Nevada » est la forme féminine espagnole de « enneigée » ou « couverte de neige ».
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+ Les premiers habitants du Nevada sont les Amérindiens : dans les premiers temps, ils étaient nomades et chassaient les lièvres, les antilopes, les mouflons, les daims et les écureuils. Ils complétaient leur alimentation par les apports de la pêche. Ils cueillaient aussi les baies et ramassaient des racines. Puis ces peuples se sont sédentarisés et ont laissé de nombreux vestiges de leur culture et notamment des pétroglyphes (Red Rock Canyon, Vallée de Feu). Ils vivaient en adaptation avec les contraintes naturelles. Dans le Grand Bassin aride, les tribus pratiquaient la chasse et cultivaient des lopins irrigués. Elles tressaient l’armoise d’Amérique et utilisaient le saule du désert pour confectionner des nattes et des pagnes. Les Shoshones (au centre de l'État), les Païutes du nord (au nord-ouest) et du sud (sud-est) sont les tribus les plus célèbres. Les Washoes occupent une partie de l'ouest de l'État ainsi que la Californie.
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+ Le Nevada fut intégré à l'Empire espagnol dans la province de Haute-Californie
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+ En 1821, à la fin de la Guerre d'indépendance du Mexique elle est intégrée à cette nouvelle nation et prend le statut de territoire.
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+ À la fin de la Guerre américano-mexicaine en 1848, les États-Unis forcent la Cession mexicaine et passe alors ce territoire dans le Territoire de l'Utah, aux États-Unis.
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+ Le Congrès des États-Unis établit le Territoire de l'Utah le 14 août 1850 qui regroupait alors les États actuels de l'Utah, de l'Idaho et du Nevada. En 1859, la découverte des plus importants filons d'argent de l'histoire rend ce métal surabondant, lui faisant perdre sa valeur monétaire, mais provoque l'afflux d'aventuriers.
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+ En 1860, les Amérindiens Paiute, sous le commandement de Numaga, commencent à attaquer les campements blancs et les liaisons du Pony Express. L'intervention de l'armée écrase le mouvement de rébellion.
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19
+ Le 2 mars 1861, le Territoire du Nevada fut séparé de celui de l'Utah et prit donc son nom actuel, un raccourci de Sierra Nevada[5]. Le 31 octobre 1864, le Nevada devint le 36e État des États-Unis. Il absorba en 1866 le comté de Pah-Ute du territoire de l'Arizona, à l'ouest du fleuve Colorado. D'autres filons d'or et d'argent furent découverts au début du XXe siècle (Tonopah, Goldfield et Rhyolite). D'autres minerais firent également la richesse de la région tels que le cuivre, le molybdène et le lithium.
20
+
21
+ Avec l'épuisement de certains filons et la Grande Dépression des années 1930, l'industrie du jeu se développa à partir des années 1930. Fondée en 1905, Las Vegas devint rapidement la capitale du jeu.
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+
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+ D'une superficie de 286 353 km2, le Nevada est peuplé de 2 700 551 habitants (2010)[6].
24
+ Sa capitale est Carson City.
25
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26
+ L'État du Nevada se trouve à l'ouest des États-Unis dans la région naturelle du Grand Bassin et dans la région économique de la Sun Belt. Il s'agit d'un État enclavé à l'intérieur du continent et qui n'a pas un accès direct au littoral Pacifique. Il est bordé par cinq États : la Californie à l'ouest, l'Oregon et l'Idaho au nord, l'Utah à l'est et l'Arizona au sud. Ses limites représentent une longueur totale de 2 382 km[7] ; elles sont régulières car elles suivent les méridiens et les parallèles, sauf celle qui le sépare de l'Arizona et qui suit le cours du fleuve Colorado.
27
+ Le Nevada s'étend sur sept degrés de latitude (35/42°N) et six degrés de longitude (114/120°W). Il se situe à la même latitude que la Grèce. Sa forme évoque celle d'un trapèze dont la pointe correspond au sud. Avec une superficie totale de 286 351 km2, soit environ la moitié du territoire français métropolitain, le Nevada est le septième État le plus vaste des États-Unis. La plus grande distance nord-sud mesure environ 780 km, pour 515 km d'est en ouest[7].
28
+
29
+ Le Nevada se trouve à une altitude moyenne de 1 675 mètres. Le point culminant est le pic Boundary qui s'élève à 4 005 mètres au sud-ouest de l'État, près de la frontière avec la Californie. Les autres sommets sont le pic Wheeler (3 992 m), le mont Jefferson (3 642 m), le pic Charleston (3 633 m) et le pic North Schell (3 622 m). Par ailleurs, une cinquantaine de sommets dépassent les 2 750 mètres d'altitude[8]. Le point le plus bas se situe à 146 mètres d'altitude, au sud de l'État.
30
+
31
+ Le Nevada appartient au Grand Bassin qui s'étend à l'est de la Californie. Le relief est constitué d'une succession presque parallèle de chaînes de montagnes. La plupart mesure une centaine de kilomètres de long. Les plus étirées sont le chaînon Schell Creek (210 km), le chaînon Toiyabe (188 km) et la chaîne Ruby (165 km). Ces chaînes (ranges en anglais) encadrent des bassins d'orientation longitudinale comblés au Miocène par des alluvions. On trouve aussi des grabens et des horsts délimités par des failles normales typiques dans une zone de distension. Cette topographie est le résultat d'une tectogenèse intense qui crée des failles qui délimitent des grabens. Les vallées reçoivent les débris de l'érosion au pied des chaînes et de leur glacis.
32
+
33
+ À des altitudes dépassant parfois 3 600 mètres, les montagnes accueillent des forêts luxuriantes habitées par de nombreuses espèces endémiques. Le nord du Nevada s'étend dans le désert du Grand Bassin, où les températures sont chaudes en été et très basses en hiver. La région orientale de l'État est plus humide. La région de Las Vegas est située, quant à elle, dans le désert des Mojaves. Elle reçoit moins de précipitations en hiver mais subit la mousson arizonienne.
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+
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+ Voir aussi :
36
+
37
+ Yucca Mountain
38
+
39
+ Black Rock Desert
40
+
41
+ Mont Moriah (en)
42
+
43
+ Mont Wilson
44
+
45
+ Frenchman Mountain
46
+
47
+ Winnemucca Sand Dunes
48
+
49
+ Le climat du Nevada est marqué par la continentalité et l'altitude. La position d'abri à l'est de la Sierra Nevada explique en partie le caractère aride ou semi-aride de l'État (en général, moins de 300 mm annuels). Les masses d'air humides venant du Pacifique ont du mal à passer la barrière montagneuse. L'altitude est responsable du froid hivernal, mais aussi d'une augmentation des précipitations : par exemple, la ville d'Ely se trouve à la même latitude que Reno mais reçoit davantage de précipitations car elle se situe plus en hauteur (1 960 mètres contre 1 370 mètres au-dessus du niveau de la mer).
50
+
51
+ Les régions les plus arrosées (plus de 200 mm annuels) se trouvent dans la région du Lac Tahoe et au nord, particulièrement dans les chaînes de montagnes (chaîne Ruby par exemple). Le sud est beaucoup plus sec et plus chaud : Las Vegas reçoit chaque année 104 mm de précipitations et la température moyenne est de 19,5 °C (contre 9,5 °C à Winnemucca et 7,5 °C à Reno). L'hiver, la neige n'est pas rare sur les sommets dépassant les 2 000 mètres, dans tout l'État.
52
+
53
+ Le principal fleuve du Nevada est l'Humboldt (480 km) qui coule entièrement à l'intérieur de l'État, dans la partie nord. Il ne se jette dans aucune mer, comme de nombreuses rivières du Grand Bassin. Le Colorado coule au sud. Les autres cours d'eau sont des affluents plus ou moins importants, généralement alimentés par la fonte des neiges au sommet des montagnes au printemps. On peut ainsi distinguer trois bassins : à l'ouest, les rivières Truckee et Carson naissent dans la Sierra Nevada et sont liés à des lacs d'altitude ; au nord, la rivière Owyhee est un affluent de la rivière Snake qui parcourt le nord-ouest des États-Unis. Enfin, les rivières Virgin, White et Muddy se jettent dans le lac Mead et rejoignent le fleuve Colorado.
54
+
55
+ Les principaux lacs naturels se trouvent à l'ouest de l'État et sont des lacs d'altitude : le lac Tahoe est à cheval sur la Californie et le Nevada. Il mesure 502 km2 et se trouve à 1 867 mètres d'altitude[10]. Il s'agit du troisième lac le plus profond d'Amérique et le huitième du monde[11].Pyramid Lake (487 km2) est un lac endoréique alimenté par la rivière Truckee. Enfin, le lac Walker est un lac naturel de 272 km2. Au sud, le lac Mead est la principale étendue d'eau. Il s'agit d'un lac articifiel créé par le barrage Hoover sur le Colorado dans les années 1930. Il s'étend sur 180 km de long en amont de l'ouvrage, mesure 640 km2 et possède 885 km de rivages cumulés.
56
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57
+ La Sierra Nevada est une chaîne de montagnes relativement élevée (plusieurs sommets dépassent 4 000 mètres) ; il y a une prédominance du pin tordu et du pin de Jeffrey.
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+ Le nord du Nevada et ses chaînes sont en général couvertes de buissons et de graminées, sauf en altitude où l'on rencontre le pseudotsuga et le tremble. La région est trop aride pour pouvoir pratiquer l'agriculture, sauf dans quelques secteurs irrigués.
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+
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+ Le centre du Nevada est aride et la flore est adaptée à ces contraintes naturelles : halophytes, herbacées, armoise, arbrisseaux sont communs. Cependant, cette région du Nevada est moins aride que le sud.
62
+
63
+ Le désert des Mojaves s'étend au sud du Nevada : il s'agit d'un désert d'abri et d'altitude. Il est dans sa plus grande partie recouvert de plaines rocailleuses, parfois interrompues par des chaînes montagneuses. La région reçoit moins de 150 mm de précipitations par an mais se situe à des altitudes assez élevées, fréquemment comprises entre 1 000 m et 2 000 m.Le printemps est la période pendant laquelle s'épanouissent de nombreuses fleurs.
64
+
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+ Valley of Fire.
66
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67
+ Désert du Nevada.
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69
+ Chaîne Ruby.
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+ Yuccas à l'ouest de Las Vegas.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
74
+
75
+ Le principal problème du Nevada est l'aridité. Il se pose avec acuité dans les secteurs les plus peuplés, particulièrement dans l'agglomération de Las Vegas où la demande en eau est forte.
76
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77
+ Le barrage Hoover fut construit dans les années 1930 pour répondre aux besoins de la ville. Aménagé sur le fleuve Colorado, l'ouvrage créa une étendue d'eau artificielle, le lac Mead, qui s'étend sur environ 150 kilomètres. Alors que le réservoir du barrage Hoover ne suffit plus à l’alimentation en eau des États voisins, le fleuve Colorado est quasiment asséché en aval. La diminution de l’apport en eau douce dans le golfe de Californie provoque une élévation du taux de salinité néfaste à la vie marine. Dans le milieu aride du Nevada, d'autres cours d'eau se tarissent à cause de l'évaporation et des prélèvements humains pour les besoins de l'irrigation.
78
+
79
+ Les parcs et réserves naturelles furent créés pour le loisir des citadins et des touristes, mais aussi pour protéger la faune et la flore. Le parc national du Grand Bassin a été créé en 1986 et se trouve à l'est du Nevada. Il couvre 312 km2 au pied du pic Wheeler. Il existe par ailleurs de très nombreux parcs d'État.
80
+
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+ L'État du Nevada a pour objectif d'atteindre le seuil de 20 % de sa consommation en énergie renouvelable, d'ici à 2015, notamment grâce aux centrales solaires installées dans le désert[12]. Nevada Solar One, une installation de 64 MW située près de Boulder City dans le désert des Mojaves, est la troisième centrale solaire la plus importante du monde[13]. 14 unités produisent 1,27 mégawatt-heure par an d'électricité d'origine géothermique (2005) et cinq nouvelles usines sont en projet[14]. Cette énergie est utilisée dans l'industrie agro-alimentaire.
82
+
83
+ L'activité minière entraîne toutes sortes de pollution : le mercure perdu par l’orpaillage est de loin la première source.
84
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+ L'État du Nevada est divisé en 16 comtés et une ville indépendante[15].
86
+
87
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini trois aires métropolitaines et six aires micropolitaines dans l'État du Nevada[16].
88
+
89
+ En 2010, 98,8 % des Nevadains résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 90,1 % dans une aire métropolitaine et 8,7 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Las Vegas-Henderson-Paradise regroupait à elle seule 72,3 % de la population de l'État.
90
+
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini deux aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Nevada.
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+
93
+ (2 195 401)
94
+
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+ (2 273 195)
96
+
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+ (3,5 %)
98
+
99
+ En 2010, les aires métropolitaines combinées de Las Vegas-Henderson et Reno-Carson City-Fernley regroupaient respectivement 73,9 % et 21,5 % de la population de l'État.
100
+
101
+ L'État du Nevada compte 19 municipalités[17], dont 12 de plus de 5 000 habitants.
102
+
103
+ La municipalité de Las Vegas était la 30e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
104
+
105
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Nevada à 3 080 156 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 14,06 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 2 700 551 habitants[18]. Depuis 2010, l'État connaît la 11e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
106
+
107
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Nevada devrait atteindre une population de 3 355 468 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 24,1 % par rapport à 2010[19].
108
+
109
+ Avec 2 700 551 habitants en 2010, le Nevada était le 35e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,87 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud du comté de Nye[20].
110
+
111
+ Avec 9,50 hab./km2 en 2010, le Nevada était le 9e État le moins dense des États-Unis.
112
+
113
+ Le taux d'urbains était de 94,2 % et celui de ruraux de 5,8 %[21]. L'État comptait le 3e plus fort taux d'urbains du pays après la Californie (95,0 %) et le New Jersey (94,7 %).
114
+
115
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,3 ‰[22] (12,7 ‰ en 2012[23]) et le taux de mortalité à 7,3 ‰[24] (7,5 ‰ en 2012[25]). L'indice de fécondité était de 1,96 enfants par femme[22] (1,87 en 2012[23]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,6 ‰[24] (4,8 ‰ en 2012[25]). La population était composée de 24,62 % de personnes de moins de 18 ans, 9,21 % de personnes entre 18 et 24 ans, 28,52 % de personnes entre 25 et 44 ans, 25,63 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,01 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,3 ans[26].
116
+
117
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 89 584) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 48 515) avec un excédent des naissances (115 278) sur les décès (66 763), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 40 356) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 372) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 16 984)[27].
118
+
119
+ Selon des estimations de 2013, 79,4 % des Nevadains étaient nés dans un État fédéré, dont 25,7 % dans l'État du Nevada et 53,7 % dans un autre État (28,5 % dans l'Ouest, 10,6 % dans le Midwest, 7,4 % dans le Sud, 7,2 % dans le Nord-Est), 1,6 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 19,0 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (56,0 % en Amérique latine, 30,6 % en Asie, 8,0 % en Europe, 3,0 % en Afrique, 2,0 % en Amérique du Nord, 0,4 % en Océanie). Parmi ces derniers, 47,4 % étaient naturalisés américain et 52,6 % étaient étrangers[28],[29].
120
+
121
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 210 000 immigrés illégaux, soit 7,6 % de la population. Cela représentait la plus forte proportion du pays[30].
122
+
123
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 66,16 % —1 786 688 personnes— de Blancs, 8,10 % —218 626 personnes— de Noirs, 7,24 % —195 436 personnes— d'Asiatiques (3,64 % de Philippins, 1,07 % de Chinois, 0,51 % de Coréens), 4,67 % —126 075 personnes— de Métis, 1,19 % —32 062 personnes— d'Amérindiens, 0,62 % —16 871 personnes— d'Océaniens et 12,03 % —324 793 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
124
+
125
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (4,22 %), principalement blanche et autre (1,01 %), blanche et asiatique (1,01 %), blanche et noire (0,73 %) et blanche et amérindienne (0,53 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,45 %).
126
+
127
+ Les non-hispaniques représentaient 73,47 % (1 984 050 personnes) de la population avec 54,14 % (1 462 081 personnes) de Blancs, 7,70 % (208 058 personnes) de Noirs, 7,07 % (191 047 personnes) d'Asiatiques, 2,93 % (79 132 personnes) de Métis, 0,87 % (23 536 personnes) d'Amérindiens, 0,57 % (15 456 personnes) d'Océaniens et 0,18 % (4 740 personnes) de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 26,53 % (716 501 personnes) de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (20,03 %), du Salvador (1,11 %), de Cuba (0,79 %), de Porto Rico (0,77 %) et du Guatemala (0,50 %)[26].
128
+
129
+ En 2010, l'État du Nevada avait la 4e plus forte proportion d'Océaniens après Hawaï (9,96 %), l'Alaska (1,04 %) et l'Utah (0,89 %), la 5e plus forte proportion d'Hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %), le Texas (37,62 %), la Californie (37,62 %) et l'Arizona (29,65 %) et la 5e plus forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %), la Californie (13,05 %), le New Jersey (8,25 %) et l'État de New York (7,33 %). A contrario, l'État avait la 8e plus faible proportion de Blancs et la 5e plus faible proportion de Blancs non hispaniques après Hawaï (22,74 %), la Californie (40,15 %), le Nouveau-Mexique (40,49 %) et le Texas (45,33 %).
130
+
131
+ L'État comptait également le 6e plus grand nombre d'Océaniens des États-Unis.
132
+
133
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 72,5 %, dont 52,1 % de Blancs, 8,1 % de Noirs, 7,6 % d'Asiatiques et 3,1 % de Métis, et celle des Hispaniques à 27,5 %[33].
134
+
135
+ Le Nevada connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (43,7 ans[34]) que les autres populations (26,0 ans pour les Hispaniques, 32,6 ans pour les Noirs, 38,7 ans pour les Asiatiques[35]), d'une natalité plus faible (9,5 ‰ en 2010) que les autres populations (20,8 ‰ pour les Hispaniques, 13,5 ‰ pour les Noirs) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
136
+
137
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 37,8 % des enfants de moins de 5 ans (41,5 % pour les Hispaniques, 7,9 % pour les Noirs, 6,5 % pour les Métis et 4,8 % pour les Asiatiques) et 38,2 % des enfants de moins de 1 an (40,8 % pour les Hispaniques, 7,0 % pour les Métis, 7,7 % pour les Noirs et 4,6 % pour les Asiatiques)[36].
138
+
139
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 32,3 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[19].
140
+
141
+ En 2000, les Nevadains s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (14,3 %), allemande (14,1 %), irlandaise (11,0 %), anglaise (10,1 %), italienne (6,6 %), américaine (4,8 %) et française (3,2 %)[37].
142
+
143
+ L'État avait la 7e plus forte proportion de personnes d'origine arménienne, la 8e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise et la 9e plus forte proportion de personnes d'origine italienne.
144
+
145
+ L'État abrite la 17e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 76 300 Juifs en 2013 (3 380 en 1971), soit 2,8 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Las Vegas-Henderson-Paradise (72 300)[38]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de Clark (3,7 %).
146
+
147
+ L'État abrite également la 26e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 14 937 Arabes en 2013, soit 0,5 % de la population, principalement des Libanais (4 174) et des Égyptiens (3 127).
148
+
149
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez homogène, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (81,9 %) mais aussi d’Africains subsahariens (12,3 %), d’Hispaniques (3,8 %) et de Caribéens non hispaniques (2,0 %).
150
+
151
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 28 760, soit 1,0 % de la population, principalement des Éthiopiens (8 609).
152
+
153
+ Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à 4 752, soit 0,2 % de la population, principalement des Jamaïcains (2 089).
154
+
155
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (75,5 %), du Salvador (4,2 %) et de Cuba (3,0 %)[39]. Composée à 45,3 % de Blancs, 6,6 % de Métis, 1,5 % de Noirs, 1,2 % d'Amérindiens, 0,6 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 44,7 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 37,2 % des Métis, 26,6 % des Amérindiens, 18,2 % des Blancs, 8,4 % des Océaniens, 4,8 % des Noirs, 2,2 % des Asiatiques et 98,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[40].
156
+
157
+ L'État avait les 3e plus fortes proportions de personnes originaires de Cuba (0,79 %) et du Nicaragua (0,17 %), les 4e plus fortes proportions de personnes originaires du Salvador (1,11 %) et d'Espagne (0,41 %), les 5e plus fortes proportions de personnes originaires du Mexique (20,03 %) et d'Argentine (0,13 %), la 7e plus forte proportion de personnes originaires du Guatemala (0,50 %) et la 9e plus forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,17 %).
158
+
159
+ L'État comptait également le 8e plus grand nombre de personnes originaires de Cuba (21 459) et le 9e plus grand nombre de personnes originaires du Mexique (540 978).
160
+
161
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Philippins (50,3 %), Chinois (14,8 %), Coréens (7,1 %), Indiens (6,0 %), Japonais (5,6 %) et Viêts (5,1 %)[41].
162
+
163
+ L'État avait la plus forte proportion de Thaïs (0,20 %), la 2e plus forte proportion de Philippins (3,64 %), la 4e plus forte proportion de Japonais (0,40 %), la 8e plus forte proportion de Chinois (1,07 %) et la 10e plus forte proportion de Coréens (0,51 %).
164
+
165
+ L'État comptait également le 7e plus grand nombre de Philippins (98 351) et le 8e plus grand nombre de Thaïs (5 515).
166
+
167
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Païutes (12,6 %), Païutes-Shoshones (6,5 %), Navajos (5,7 %), Cherokees (5,2 %), Shoshones (4,1 %) et Amérindiens du Mexique (3,7 %)[42].
168
+
169
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Hawaïens (38,3 %), Chamorros (20,8 %), Samoans (19,0 %) et Tongiens (6,5 %).
170
+
171
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (90,3 %), principalement blanche et autre (21,7 %), blanche et asiatique (21,5 %), blanche et noire (15,6 %), blanche et amérindienne (11,3 %), asiatique et océanienne (3,9 %) et blanche et océanienne (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (9,7 %)[43].
172
+
173
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 33 % des habitants du Nevada se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 28 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 39 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[45].
174
+
175
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[46], les catholiques représentaient 32,3 % de la population en 2008, soit la 6e proportion la plus forte du pays.
176
+
177
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,9 % de Musulmans en 2000[47].
178
+
179
+ Le Nevada n'a pas de langue officielle.
180
+
181
+ Le gouvernement fédéral a défini vingt-huit réserves indiennes dans ou en partie dans l'État du Nevada.
182
+
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+ (1 309)
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+
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+ (1 215)
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+ (334)
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+ (313)
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+ (1 477)
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+ (143)
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+
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+ (24)
200
+
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+ (16)
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+
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+ (2 916)
204
+
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+ (69)
206
+
207
+ En 2010, 11 859 Nevadains résidaient dans une réserve indienne, soit 0,4 % de la population de l'État.
208
+
209
+ Le Nevada est un État politiquement modéré mais il existe un fort ressentiment politique entre le nord républicain et le sud démocrate du Nevada, plus particulièrement encore entre le comté de Washoe (incluant Reno) et celui de Clark (incluant une grande partie de Las Vegas). En fait, les élus des comtés du nord ont longtemps exercé un contrôle politique sur l'État en dépit de la forte croissance autant économique que démographique du comté de Clark.
210
+
211
+ Depuis 1912, et à l'exception des élections présidentielles de 1976 et 2016, les électeurs du Nevada ont systématiquement apporté majoritairement leurs suffrages (et leurs grands électeurs) au candidat vainqueur de l'élection présidentielle au plan national.
212
+
213
+ Lors de l'élection présidentielle de 2004, le président George W. Bush y a obtenu 50,47 % des suffrages contre 47,88 % au démocrate John Kerry. Barack Obama a remporté l'État en 2008 avec 55,15 % des voix.
214
+
215
+ À l'occasion de l'élection présidentielle de 2016, le Nevada est présenté comme un swing state[53], les républicains pouvant espérer faire basculer de nouveau l'État, en dépit de l'importance numérique des minorités ethniques acquises aux démocrates. Le discours économique de Donald Trump reçoit un important écho dans un État où les conséquences de la crise économique se font encore ressentir et où la proportion d'électeurs blancs non diplômés est supérieure à la moyenne[54]. Toutefois, la candidate démocrate Hillary Clinton finit par remporter l'État avec 48 % des voix.
216
+
217
+ Au niveau fédéral, les deux sénatrices de l'État sont les démocrates Jacky Rosen et Catherine Cortez Masto ayant succédé, en janvier 2017, à Harry Reid, ancien leader des démocrates au Sénat de 2005 à 2017. À la Chambre des représentants, le Nevada est représenté par trois démocrates (Kihuen, Rosen, Titus) et un républicain (Amodei).
218
+
219
+ Le gouverneur de l'État est le démocrate Steve Sisolak depuis 2019. Il est le 30e gouverneur du Nevada.
220
+
221
+ Après avoir perdu les deux chambres de la Législature du Nevada en 2014, le Parti démocrate reprend le Sénat (11 démocrates contre 10 républicains) et l'Assemblée (27 démocrates contre 15 républicains) lors des élections de 2016[55].
222
+
223
+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
224
+
225
+ Selon les données du Bureau d’analyses économiques du gouvernement américain, le PIB du Nevada s’élevait à 110 158 millions de dollars en 2005[56], soit 0,9 % du PIB américain. Il se classait alors 35e sur 50 États. La production par habitant s’établissait à 39 555 $, un chiffre supérieur à la moyenne nationale (36 842 $ / hab.)[57]. Le Nevada occupait la 11e place du pays pour le PIB/hab. en 2005. En 2004-2005, la croissance économique atteignait 7 %[58], la plus forte du pays. Ce dynamisme s’explique par la forte augmentation de la population qui stimule la consommation et le BTP. Le taux de chômage est proche de la moyenne nationale avec 4,6 % de demandeurs d'emploi en juin 2007[59]. Las Vegas est la capitale économique de l'État et représente 70 % des revenus[60].
226
+
227
+ Les mines du Nevada sont exploitées depuis le XIXe siècle. Ce secteur procure 10 561 emplois directs et 48 000 emplois indirects en 2005[14]. Avec 8,6 % de la production mondiale, le Nevada est le quatrième producteur d’or du monde[14] et les réserves sont encore considérables. Des 28 sites en activité en 2005, le principal est celui de Barrick’s Betze-Post Mine, dans le comté d’Eureka qui produit 43 tonnes en 2005[14]. La production d’or est en plein essor depuis les années 1980 et dépasse la production pendant la ruée vers l'or dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La production d’argent représente quant à elle 309 tonnes[14]. Ce métal a valu au Nevada le surnom de « Silver State », même s'il est aujourd'hui dépassé par l’Alaska. L’extraction des métaux précieux est coûteuse en raison des salaires élevés des mineurs et leur valeur dépend de la demande mondiale. La production de cuivre est encouragée par la hausse récente des cours : les géologues et les compagnies poursuivent leurs travaux de prospection à travers tout l'État.
228
+
229
+ Par ailleurs, le Nevada occupe le premier rang du pays pour la production de gypse, de barytine, de magnésite, de lithium et de diatomite[14]. Il produit aussi des matériaux de construction (graviers, sable, Chaux) dont la demande est stimulée par la croissance démographique. Le Chlorure de sodium est extrait à Fourmile Flat, dans le comté de Churchill), les gemmes (opale et turquoise), dans la Virgin Valley (comté de Humboldt). Le Nevada produit enfin du mercure et de la dolomite, mais très peu de pétrole et pas de charbon, pourtant nécessaires aux centrales thermiques.
230
+
231
+ La plus importante centrale solaire photovoltaïque du continent américain se trouve sur la base aérienne Nellis[61].
232
+
233
+ 92 % de la production électrique est le fait de centrales thermiques fonctionnant au charbon (48,5 %) et au gaz (43,5 %)[14]. Le reste de la production est assurée par l'hydroélectricité (4,3 %) et la géothermie (environ 3 %)[14].
234
+
235
+ Le Nevada n'est pas un grand État agricole : seulement 9 % de la superficie est utilisée pour l'agriculture ou l'élevage et ces activités ne dégagent que 490 millions de dollars de recettes (2005)[62].
236
+ L’élevage occupe 78,6 % des terres mises en valeur et fournit 43,7 % de la production agricole en valeur[62]. 56,9 % des terres arables sont irriguées[62]. Le fourrage, la luzerne, la pomme de terre, les oignons, les produits laitiers et la viande constituent les principales productions rurales du Nevada.
237
+
238
+ Malgré ses richesses minières, le Nevada n'est pas une région industrielle de premier plan aux États-Unis. Cela tient aux contraintes naturelles, aux faibles densités, à l'absence de débouché maritime direct ou de voies de navigation fluviale et, d'une manière générale, à un réseau de transport très lâche.
239
+ La proportion d'ouvriers travaillant dans l'industrie est beaucoup moins importante que la moyenne nationale (3,9 % contre 10,2 %)[59],[63].
240
+
241
+ L'économie du Nevada repose sur le secteur tertiaire, en effectifs, comme en valeur. En nombre d'emplois, les trois premiers secteurs de l'économie du Nevada sont les loisirs (26 %), le commerce et les transports (17,8 %) et les services financiers ou professionnels (12,4 %)[59].
242
+
243
+ Ce sont surtout le jeu et les spectacles qui font le dynamisme de l'État. Les casinos de Las Vegas, du lac Tahoe et de Reno attirent des visiteurs du monde entier. Le Nevada est l'État le plus libéral des États-Unis en matière de législation sur le jeu ; on y trouve des machines à sous partout (dans les supermarchés, les stations-services, etc.) et un habitant du Nevada dépense en moyenne 4 % de son revenu dans le jeu, soit neuf fois la moyenne nationale [64].
244
+
245
+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
246
+
247
+ Les principales équipes sportives jouent dans les grandes villes, à Las Vegas en premier lieu :
248
+
249
+ Les grandes manifestations sportives :
250
+
251
+ L'Interstate 15 passe à travers le sud de l'État, dans la région de Las Vegas. L'Interstate 80 traverse le nord du Nevada, elle rejoint l'Utah à l'est à la Californie à l'ouest en passant par Reno. L'État est aussi traversé par des autoroutes fédérales : US-6, US-50, US-93, US-95 et US-395, et opère 189 autres routes. Cependant, Reno, Carson et Las Vegas ne sont pas reliées par une Interstate ou une autoroute primaire.
252
+
253
+ Le Nevada fait partie des quelques états qui autorisent les véhicules articulés à rouler avec 3 remorques, appelés train routier (road train en Australie, toutefois la version américaine est plus courte).
254
+
255
+ L’aéroport international Mc Carran à Las Vegas est le plus fréquenté du Nevada. L’aéroport international Reno-Tahoe est l’autre aéroport majeur de l’État.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+
2
+
3
+ Le Nevada /n̪e.va.d̪a/[2] (en anglais : /nəˈvædə/[3] ou /nəˈvɑdə/ ; en espagnol : /neˈβaða/[4]) est un État de l'Ouest des États-Unis, bordé à l'ouest et au sud-ouest par la Californie, au nord par l'Oregon et l'Idaho, et à l'est par l'Utah et au sud-est par l'Arizona.
4
+
5
+ Le nom Nevada provient de la chaîne de montagnes Sierra Nevada (qui porte le même nom qu'une chaîne de montagnes en Espagne). « Nevada » est la forme féminine espagnole de « enneigée » ou « couverte de neige ».
6
+
7
+ Les premiers habitants du Nevada sont les Amérindiens : dans les premiers temps, ils étaient nomades et chassaient les lièvres, les antilopes, les mouflons, les daims et les écureuils. Ils complétaient leur alimentation par les apports de la pêche. Ils cueillaient aussi les baies et ramassaient des racines. Puis ces peuples se sont sédentarisés et ont laissé de nombreux vestiges de leur culture et notamment des pétroglyphes (Red Rock Canyon, Vallée de Feu). Ils vivaient en adaptation avec les contraintes naturelles. Dans le Grand Bassin aride, les tribus pratiquaient la chasse et cultivaient des lopins irrigués. Elles tressaient l’armoise d’Amérique et utilisaient le saule du désert pour confectionner des nattes et des pagnes. Les Shoshones (au centre de l'État), les Païutes du nord (au nord-ouest) et du sud (sud-est) sont les tribus les plus célèbres. Les Washoes occupent une partie de l'ouest de l'État ainsi que la Californie.
8
+
9
+ Le Nevada fut intégré à l'Empire espagnol dans la province de Haute-Californie
10
+
11
+ En 1821, à la fin de la Guerre d'indépendance du Mexique elle est intégrée à cette nouvelle nation et prend le statut de territoire.
12
+
13
+ À la fin de la Guerre américano-mexicaine en 1848, les États-Unis forcent la Cession mexicaine et passe alors ce territoire dans le Territoire de l'Utah, aux États-Unis.
14
+
15
+ Le Congrès des États-Unis établit le Territoire de l'Utah le 14 août 1850 qui regroupait alors les États actuels de l'Utah, de l'Idaho et du Nevada. En 1859, la découverte des plus importants filons d'argent de l'histoire rend ce métal surabondant, lui faisant perdre sa valeur monétaire, mais provoque l'afflux d'aventuriers.
16
+
17
+ En 1860, les Amérindiens Paiute, sous le commandement de Numaga, commencent à attaquer les campements blancs et les liaisons du Pony Express. L'intervention de l'armée écrase le mouvement de rébellion.
18
+
19
+ Le 2 mars 1861, le Territoire du Nevada fut séparé de celui de l'Utah et prit donc son nom actuel, un raccourci de Sierra Nevada[5]. Le 31 octobre 1864, le Nevada devint le 36e État des États-Unis. Il absorba en 1866 le comté de Pah-Ute du territoire de l'Arizona, à l'ouest du fleuve Colorado. D'autres filons d'or et d'argent furent découverts au début du XXe siècle (Tonopah, Goldfield et Rhyolite). D'autres minerais firent également la richesse de la région tels que le cuivre, le molybdène et le lithium.
20
+
21
+ Avec l'épuisement de certains filons et la Grande Dépression des années 1930, l'industrie du jeu se développa à partir des années 1930. Fondée en 1905, Las Vegas devint rapidement la capitale du jeu.
22
+
23
+ D'une superficie de 286 353 km2, le Nevada est peuplé de 2 700 551 habitants (2010)[6].
24
+ Sa capitale est Carson City.
25
+
26
+ L'État du Nevada se trouve à l'ouest des États-Unis dans la région naturelle du Grand Bassin et dans la région économique de la Sun Belt. Il s'agit d'un État enclavé à l'intérieur du continent et qui n'a pas un accès direct au littoral Pacifique. Il est bordé par cinq États : la Californie à l'ouest, l'Oregon et l'Idaho au nord, l'Utah à l'est et l'Arizona au sud. Ses limites représentent une longueur totale de 2 382 km[7] ; elles sont régulières car elles suivent les méridiens et les parallèles, sauf celle qui le sépare de l'Arizona et qui suit le cours du fleuve Colorado.
27
+ Le Nevada s'étend sur sept degrés de latitude (35/42°N) et six degrés de longitude (114/120°W). Il se situe à la même latitude que la Grèce. Sa forme évoque celle d'un trapèze dont la pointe correspond au sud. Avec une superficie totale de 286 351 km2, soit environ la moitié du territoire français métropolitain, le Nevada est le septième État le plus vaste des États-Unis. La plus grande distance nord-sud mesure environ 780 km, pour 515 km d'est en ouest[7].
28
+
29
+ Le Nevada se trouve à une altitude moyenne de 1 675 mètres. Le point culminant est le pic Boundary qui s'élève à 4 005 mètres au sud-ouest de l'État, près de la frontière avec la Californie. Les autres sommets sont le pic Wheeler (3 992 m), le mont Jefferson (3 642 m), le pic Charleston (3 633 m) et le pic North Schell (3 622 m). Par ailleurs, une cinquantaine de sommets dépassent les 2 750 mètres d'altitude[8]. Le point le plus bas se situe à 146 mètres d'altitude, au sud de l'État.
30
+
31
+ Le Nevada appartient au Grand Bassin qui s'étend à l'est de la Californie. Le relief est constitué d'une succession presque parallèle de chaînes de montagnes. La plupart mesure une centaine de kilomètres de long. Les plus étirées sont le chaînon Schell Creek (210 km), le chaînon Toiyabe (188 km) et la chaîne Ruby (165 km). Ces chaînes (ranges en anglais) encadrent des bassins d'orientation longitudinale comblés au Miocène par des alluvions. On trouve aussi des grabens et des horsts délimités par des failles normales typiques dans une zone de distension. Cette topographie est le résultat d'une tectogenèse intense qui crée des failles qui délimitent des grabens. Les vallées reçoivent les débris de l'érosion au pied des chaînes et de leur glacis.
32
+
33
+ À des altitudes dépassant parfois 3 600 mètres, les montagnes accueillent des forêts luxuriantes habitées par de nombreuses espèces endémiques. Le nord du Nevada s'étend dans le désert du Grand Bassin, où les températures sont chaudes en été et très basses en hiver. La région orientale de l'État est plus humide. La région de Las Vegas est située, quant à elle, dans le désert des Mojaves. Elle reçoit moins de précipitations en hiver mais subit la mousson arizonienne.
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+
35
+ Voir aussi :
36
+
37
+ Yucca Mountain
38
+
39
+ Black Rock Desert
40
+
41
+ Mont Moriah (en)
42
+
43
+ Mont Wilson
44
+
45
+ Frenchman Mountain
46
+
47
+ Winnemucca Sand Dunes
48
+
49
+ Le climat du Nevada est marqué par la continentalité et l'altitude. La position d'abri à l'est de la Sierra Nevada explique en partie le caractère aride ou semi-aride de l'État (en général, moins de 300 mm annuels). Les masses d'air humides venant du Pacifique ont du mal à passer la barrière montagneuse. L'altitude est responsable du froid hivernal, mais aussi d'une augmentation des précipitations : par exemple, la ville d'Ely se trouve à la même latitude que Reno mais reçoit davantage de précipitations car elle se situe plus en hauteur (1 960 mètres contre 1 370 mètres au-dessus du niveau de la mer).
50
+
51
+ Les régions les plus arrosées (plus de 200 mm annuels) se trouvent dans la région du Lac Tahoe et au nord, particulièrement dans les chaînes de montagnes (chaîne Ruby par exemple). Le sud est beaucoup plus sec et plus chaud : Las Vegas reçoit chaque année 104 mm de précipitations et la température moyenne est de 19,5 °C (contre 9,5 °C à Winnemucca et 7,5 °C à Reno). L'hiver, la neige n'est pas rare sur les sommets dépassant les 2 000 mètres, dans tout l'État.
52
+
53
+ Le principal fleuve du Nevada est l'Humboldt (480 km) qui coule entièrement à l'intérieur de l'État, dans la partie nord. Il ne se jette dans aucune mer, comme de nombreuses rivières du Grand Bassin. Le Colorado coule au sud. Les autres cours d'eau sont des affluents plus ou moins importants, généralement alimentés par la fonte des neiges au sommet des montagnes au printemps. On peut ainsi distinguer trois bassins : à l'ouest, les rivières Truckee et Carson naissent dans la Sierra Nevada et sont liés à des lacs d'altitude ; au nord, la rivière Owyhee est un affluent de la rivière Snake qui parcourt le nord-ouest des États-Unis. Enfin, les rivières Virgin, White et Muddy se jettent dans le lac Mead et rejoignent le fleuve Colorado.
54
+
55
+ Les principaux lacs naturels se trouvent à l'ouest de l'État et sont des lacs d'altitude : le lac Tahoe est à cheval sur la Californie et le Nevada. Il mesure 502 km2 et se trouve à 1 867 mètres d'altitude[10]. Il s'agit du troisième lac le plus profond d'Amérique et le huitième du monde[11].Pyramid Lake (487 km2) est un lac endoréique alimenté par la rivière Truckee. Enfin, le lac Walker est un lac naturel de 272 km2. Au sud, le lac Mead est la principale étendue d'eau. Il s'agit d'un lac articifiel créé par le barrage Hoover sur le Colorado dans les années 1930. Il s'étend sur 180 km de long en amont de l'ouvrage, mesure 640 km2 et possède 885 km de rivages cumulés.
56
+
57
+ La Sierra Nevada est une chaîne de montagnes relativement élevée (plusieurs sommets dépassent 4 000 mètres) ; il y a une prédominance du pin tordu et du pin de Jeffrey.
58
+
59
+ Le nord du Nevada et ses chaînes sont en général couvertes de buissons et de graminées, sauf en altitude où l'on rencontre le pseudotsuga et le tremble. La région est trop aride pour pouvoir pratiquer l'agriculture, sauf dans quelques secteurs irrigués.
60
+
61
+ Le centre du Nevada est aride et la flore est adaptée à ces contraintes naturelles : halophytes, herbacées, armoise, arbrisseaux sont communs. Cependant, cette région du Nevada est moins aride que le sud.
62
+
63
+ Le désert des Mojaves s'étend au sud du Nevada : il s'agit d'un désert d'abri et d'altitude. Il est dans sa plus grande partie recouvert de plaines rocailleuses, parfois interrompues par des chaînes montagneuses. La région reçoit moins de 150 mm de précipitations par an mais se situe à des altitudes assez élevées, fréquemment comprises entre 1 000 m et 2 000 m.Le printemps est la période pendant laquelle s'épanouissent de nombreuses fleurs.
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+
65
+ Valley of Fire.
66
+
67
+ Désert du Nevada.
68
+
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+ Chaîne Ruby.
70
+
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+ Yuccas à l'ouest de Las Vegas.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
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+ Le principal problème du Nevada est l'aridité. Il se pose avec acuité dans les secteurs les plus peuplés, particulièrement dans l'agglomération de Las Vegas où la demande en eau est forte.
76
+
77
+ Le barrage Hoover fut construit dans les années 1930 pour répondre aux besoins de la ville. Aménagé sur le fleuve Colorado, l'ouvrage créa une étendue d'eau artificielle, le lac Mead, qui s'étend sur environ 150 kilomètres. Alors que le réservoir du barrage Hoover ne suffit plus à l’alimentation en eau des États voisins, le fleuve Colorado est quasiment asséché en aval. La diminution de l’apport en eau douce dans le golfe de Californie provoque une élévation du taux de salinité néfaste à la vie marine. Dans le milieu aride du Nevada, d'autres cours d'eau se tarissent à cause de l'évaporation et des prélèvements humains pour les besoins de l'irrigation.
78
+
79
+ Les parcs et réserves naturelles furent créés pour le loisir des citadins et des touristes, mais aussi pour protéger la faune et la flore. Le parc national du Grand Bassin a été créé en 1986 et se trouve à l'est du Nevada. Il couvre 312 km2 au pied du pic Wheeler. Il existe par ailleurs de très nombreux parcs d'État.
80
+
81
+ L'État du Nevada a pour objectif d'atteindre le seuil de 20 % de sa consommation en énergie renouvelable, d'ici à 2015, notamment grâce aux centrales solaires installées dans le désert[12]. Nevada Solar One, une installation de 64 MW située près de Boulder City dans le désert des Mojaves, est la troisième centrale solaire la plus importante du monde[13]. 14 unités produisent 1,27 mégawatt-heure par an d'électricité d'origine géothermique (2005) et cinq nouvelles usines sont en projet[14]. Cette énergie est utilisée dans l'industrie agro-alimentaire.
82
+
83
+ L'activité minière entraîne toutes sortes de pollution : le mercure perdu par l’orpaillage est de loin la première source.
84
+
85
+ L'État du Nevada est divisé en 16 comtés et une ville indépendante[15].
86
+
87
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini trois aires métropolitaines et six aires micropolitaines dans l'État du Nevada[16].
88
+
89
+ En 2010, 98,8 % des Nevadains résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 90,1 % dans une aire métropolitaine et 8,7 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Las Vegas-Henderson-Paradise regroupait à elle seule 72,3 % de la population de l'État.
90
+
91
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini deux aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Nevada.
92
+
93
+ (2 195 401)
94
+
95
+ (2 273 195)
96
+
97
+ (3,5 %)
98
+
99
+ En 2010, les aires métropolitaines combinées de Las Vegas-Henderson et Reno-Carson City-Fernley regroupaient respectivement 73,9 % et 21,5 % de la population de l'État.
100
+
101
+ L'État du Nevada compte 19 municipalités[17], dont 12 de plus de 5 000 habitants.
102
+
103
+ La municipalité de Las Vegas était la 30e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
104
+
105
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Nevada à 3 080 156 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 14,06 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 2 700 551 habitants[18]. Depuis 2010, l'État connaît la 11e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
106
+
107
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Nevada devrait atteindre une population de 3 355 468 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 24,1 % par rapport à 2010[19].
108
+
109
+ Avec 2 700 551 habitants en 2010, le Nevada était le 35e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,87 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud du comté de Nye[20].
110
+
111
+ Avec 9,50 hab./km2 en 2010, le Nevada était le 9e État le moins dense des États-Unis.
112
+
113
+ Le taux d'urbains était de 94,2 % et celui de ruraux de 5,8 %[21]. L'État comptait le 3e plus fort taux d'urbains du pays après la Californie (95,0 %) et le New Jersey (94,7 %).
114
+
115
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,3 ‰[22] (12,7 ‰ en 2012[23]) et le taux de mortalité à 7,3 ‰[24] (7,5 ‰ en 2012[25]). L'indice de fécondité était de 1,96 enfants par femme[22] (1,87 en 2012[23]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,6 ‰[24] (4,8 ‰ en 2012[25]). La population était composée de 24,62 % de personnes de moins de 18 ans, 9,21 % de personnes entre 18 et 24 ans, 28,52 % de personnes entre 25 et 44 ans, 25,63 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,01 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,3 ans[26].
116
+
117
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 89 584) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 48 515) avec un excédent des naissances (115 278) sur les décès (66 763), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 40 356) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 372) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 16 984)[27].
118
+
119
+ Selon des estimations de 2013, 79,4 % des Nevadains étaient nés dans un État fédéré, dont 25,7 % dans l'État du Nevada et 53,7 % dans un autre État (28,5 % dans l'Ouest, 10,6 % dans le Midwest, 7,4 % dans le Sud, 7,2 % dans le Nord-Est), 1,6 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 19,0 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (56,0 % en Amérique latine, 30,6 % en Asie, 8,0 % en Europe, 3,0 % en Afrique, 2,0 % en Amérique du Nord, 0,4 % en Océanie). Parmi ces derniers, 47,4 % étaient naturalisés américain et 52,6 % étaient étrangers[28],[29].
120
+
121
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 210 000 immigrés illégaux, soit 7,6 % de la population. Cela représentait la plus forte proportion du pays[30].
122
+
123
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 66,16 % —1 786 688 personnes— de Blancs, 8,10 % —218 626 personnes— de Noirs, 7,24 % —195 436 personnes— d'Asiatiques (3,64 % de Philippins, 1,07 % de Chinois, 0,51 % de Coréens), 4,67 % —126 075 personnes— de Métis, 1,19 % —32 062 personnes— d'Amérindiens, 0,62 % —16 871 personnes— d'Océaniens et 12,03 % —324 793 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
124
+
125
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (4,22 %), principalement blanche et autre (1,01 %), blanche et asiatique (1,01 %), blanche et noire (0,73 %) et blanche et amérindienne (0,53 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,45 %).
126
+
127
+ Les non-hispaniques représentaient 73,47 % (1 984 050 personnes) de la population avec 54,14 % (1 462 081 personnes) de Blancs, 7,70 % (208 058 personnes) de Noirs, 7,07 % (191 047 personnes) d'Asiatiques, 2,93 % (79 132 personnes) de Métis, 0,87 % (23 536 personnes) d'Amérindiens, 0,57 % (15 456 personnes) d'Océaniens et 0,18 % (4 740 personnes) de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 26,53 % (716 501 personnes) de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (20,03 %), du Salvador (1,11 %), de Cuba (0,79 %), de Porto Rico (0,77 %) et du Guatemala (0,50 %)[26].
128
+
129
+ En 2010, l'État du Nevada avait la 4e plus forte proportion d'Océaniens après Hawaï (9,96 %), l'Alaska (1,04 %) et l'Utah (0,89 %), la 5e plus forte proportion d'Hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %), le Texas (37,62 %), la Californie (37,62 %) et l'Arizona (29,65 %) et la 5e plus forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %), la Californie (13,05 %), le New Jersey (8,25 %) et l'État de New York (7,33 %). A contrario, l'État avait la 8e plus faible proportion de Blancs et la 5e plus faible proportion de Blancs non hispaniques après Hawaï (22,74 %), la Californie (40,15 %), le Nouveau-Mexique (40,49 %) et le Texas (45,33 %).
130
+
131
+ L'État comptait également le 6e plus grand nombre d'Océaniens des États-Unis.
132
+
133
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 72,5 %, dont 52,1 % de Blancs, 8,1 % de Noirs, 7,6 % d'Asiatiques et 3,1 % de Métis, et celle des Hispaniques à 27,5 %[33].
134
+
135
+ Le Nevada connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (43,7 ans[34]) que les autres populations (26,0 ans pour les Hispaniques, 32,6 ans pour les Noirs, 38,7 ans pour les Asiatiques[35]), d'une natalité plus faible (9,5 ‰ en 2010) que les autres populations (20,8 ‰ pour les Hispaniques, 13,5 ‰ pour les Noirs) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
136
+
137
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 37,8 % des enfants de moins de 5 ans (41,5 % pour les Hispaniques, 7,9 % pour les Noirs, 6,5 % pour les Métis et 4,8 % pour les Asiatiques) et 38,2 % des enfants de moins de 1 an (40,8 % pour les Hispaniques, 7,0 % pour les Métis, 7,7 % pour les Noirs et 4,6 % pour les Asiatiques)[36].
138
+
139
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 32,3 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[19].
140
+
141
+ En 2000, les Nevadains s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (14,3 %), allemande (14,1 %), irlandaise (11,0 %), anglaise (10,1 %), italienne (6,6 %), américaine (4,8 %) et française (3,2 %)[37].
142
+
143
+ L'État avait la 7e plus forte proportion de personnes d'origine arménienne, la 8e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise et la 9e plus forte proportion de personnes d'origine italienne.
144
+
145
+ L'État abrite la 17e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 76 300 Juifs en 2013 (3 380 en 1971), soit 2,8 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Las Vegas-Henderson-Paradise (72 300)[38]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de Clark (3,7 %).
146
+
147
+ L'État abrite également la 26e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 14 937 Arabes en 2013, soit 0,5 % de la population, principalement des Libanais (4 174) et des Égyptiens (3 127).
148
+
149
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez homogène, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (81,9 %) mais aussi d’Africains subsahariens (12,3 %), d’Hispaniques (3,8 %) et de Caribéens non hispaniques (2,0 %).
150
+
151
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 28 760, soit 1,0 % de la population, principalement des Éthiopiens (8 609).
152
+
153
+ Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à 4 752, soit 0,2 % de la population, principalement des Jamaïcains (2 089).
154
+
155
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (75,5 %), du Salvador (4,2 %) et de Cuba (3,0 %)[39]. Composée à 45,3 % de Blancs, 6,6 % de Métis, 1,5 % de Noirs, 1,2 % d'Amérindiens, 0,6 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 44,7 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 37,2 % des Métis, 26,6 % des Amérindiens, 18,2 % des Blancs, 8,4 % des Océaniens, 4,8 % des Noirs, 2,2 % des Asiatiques et 98,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[40].
156
+
157
+ L'État avait les 3e plus fortes proportions de personnes originaires de Cuba (0,79 %) et du Nicaragua (0,17 %), les 4e plus fortes proportions de personnes originaires du Salvador (1,11 %) et d'Espagne (0,41 %), les 5e plus fortes proportions de personnes originaires du Mexique (20,03 %) et d'Argentine (0,13 %), la 7e plus forte proportion de personnes originaires du Guatemala (0,50 %) et la 9e plus forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,17 %).
158
+
159
+ L'État comptait également le 8e plus grand nombre de personnes originaires de Cuba (21 459) et le 9e plus grand nombre de personnes originaires du Mexique (540 978).
160
+
161
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Philippins (50,3 %), Chinois (14,8 %), Coréens (7,1 %), Indiens (6,0 %), Japonais (5,6 %) et Viêts (5,1 %)[41].
162
+
163
+ L'État avait la plus forte proportion de Thaïs (0,20 %), la 2e plus forte proportion de Philippins (3,64 %), la 4e plus forte proportion de Japonais (0,40 %), la 8e plus forte proportion de Chinois (1,07 %) et la 10e plus forte proportion de Coréens (0,51 %).
164
+
165
+ L'État comptait également le 7e plus grand nombre de Philippins (98 351) et le 8e plus grand nombre de Thaïs (5 515).
166
+
167
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Païutes (12,6 %), Païutes-Shoshones (6,5 %), Navajos (5,7 %), Cherokees (5,2 %), Shoshones (4,1 %) et Amérindiens du Mexique (3,7 %)[42].
168
+
169
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Hawaïens (38,3 %), Chamorros (20,8 %), Samoans (19,0 %) et Tongiens (6,5 %).
170
+
171
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (90,3 %), principalement blanche et autre (21,7 %), blanche et asiatique (21,5 %), blanche et noire (15,6 %), blanche et amérindienne (11,3 %), asiatique et océanienne (3,9 %) et blanche et océanienne (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (9,7 %)[43].
172
+
173
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 33 % des habitants du Nevada se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 28 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 39 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[45].
174
+
175
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[46], les catholiques représentaient 32,3 % de la population en 2008, soit la 6e proportion la plus forte du pays.
176
+
177
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,9 % de Musulmans en 2000[47].
178
+
179
+ Le Nevada n'a pas de langue officielle.
180
+
181
+ Le gouvernement fédéral a défini vingt-huit réserves indiennes dans ou en partie dans l'État du Nevada.
182
+
183
+ (1 309)
184
+
185
+ (1 215)
186
+
187
+ (334)
188
+
189
+ (313)
190
+
191
+ (1 477)
192
+
193
+ (608)
194
+
195
+ (143)
196
+
197
+ (118)
198
+
199
+ (24)
200
+
201
+ (16)
202
+
203
+ (2 916)
204
+
205
+ (69)
206
+
207
+ En 2010, 11 859 Nevadains résidaient dans une réserve indienne, soit 0,4 % de la population de l'État.
208
+
209
+ Le Nevada est un État politiquement modéré mais il existe un fort ressentiment politique entre le nord républicain et le sud démocrate du Nevada, plus particulièrement encore entre le comté de Washoe (incluant Reno) et celui de Clark (incluant une grande partie de Las Vegas). En fait, les élus des comtés du nord ont longtemps exercé un contrôle politique sur l'État en dépit de la forte croissance autant économique que démographique du comté de Clark.
210
+
211
+ Depuis 1912, et à l'exception des élections présidentielles de 1976 et 2016, les électeurs du Nevada ont systématiquement apporté majoritairement leurs suffrages (et leurs grands électeurs) au candidat vainqueur de l'élection présidentielle au plan national.
212
+
213
+ Lors de l'élection présidentielle de 2004, le président George W. Bush y a obtenu 50,47 % des suffrages contre 47,88 % au démocrate John Kerry. Barack Obama a remporté l'État en 2008 avec 55,15 % des voix.
214
+
215
+ À l'occasion de l'élection présidentielle de 2016, le Nevada est présenté comme un swing state[53], les républicains pouvant espérer faire basculer de nouveau l'État, en dépit de l'importance numérique des minorités ethniques acquises aux démocrates. Le discours économique de Donald Trump reçoit un important écho dans un État où les conséquences de la crise économique se font encore ressentir et où la proportion d'électeurs blancs non diplômés est supérieure à la moyenne[54]. Toutefois, la candidate démocrate Hillary Clinton finit par remporter l'État avec 48 % des voix.
216
+
217
+ Au niveau fédéral, les deux sénatrices de l'État sont les démocrates Jacky Rosen et Catherine Cortez Masto ayant succédé, en janvier 2017, à Harry Reid, ancien leader des démocrates au Sénat de 2005 à 2017. À la Chambre des représentants, le Nevada est représenté par trois démocrates (Kihuen, Rosen, Titus) et un républicain (Amodei).
218
+
219
+ Le gouverneur de l'État est le démocrate Steve Sisolak depuis 2019. Il est le 30e gouverneur du Nevada.
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+
221
+ Après avoir perdu les deux chambres de la Législature du Nevada en 2014, le Parti démocrate reprend le Sénat (11 démocrates contre 10 républicains) et l'Assemblée (27 démocrates contre 15 républicains) lors des élections de 2016[55].
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+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
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+ Selon les données du Bureau d’analyses économiques du gouvernement américain, le PIB du Nevada s’élevait à 110 158 millions de dollars en 2005[56], soit 0,9 % du PIB américain. Il se classait alors 35e sur 50 États. La production par habitant s’établissait à 39 555 $, un chiffre supérieur à la moyenne nationale (36 842 $ / hab.)[57]. Le Nevada occupait la 11e place du pays pour le PIB/hab. en 2005. En 2004-2005, la croissance économique atteignait 7 %[58], la plus forte du pays. Ce dynamisme s’explique par la forte augmentation de la population qui stimule la consommation et le BTP. Le taux de chômage est proche de la moyenne nationale avec 4,6 % de demandeurs d'emploi en juin 2007[59]. Las Vegas est la capitale économique de l'État et représente 70 % des revenus[60].
226
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227
+ Les mines du Nevada sont exploitées depuis le XIXe siècle. Ce secteur procure 10 561 emplois directs et 48 000 emplois indirects en 2005[14]. Avec 8,6 % de la production mondiale, le Nevada est le quatrième producteur d’or du monde[14] et les réserves sont encore considérables. Des 28 sites en activité en 2005, le principal est celui de Barrick’s Betze-Post Mine, dans le comté d’Eureka qui produit 43 tonnes en 2005[14]. La production d’or est en plein essor depuis les années 1980 et dépasse la production pendant la ruée vers l'or dans la deuxième moitié du XIXe siècle. La production d’argent représente quant à elle 309 tonnes[14]. Ce métal a valu au Nevada le surnom de « Silver State », même s'il est aujourd'hui dépassé par l’Alaska. L’extraction des métaux précieux est coûteuse en raison des salaires élevés des mineurs et leur valeur dépend de la demande mondiale. La production de cuivre est encouragée par la hausse récente des cours : les géologues et les compagnies poursuivent leurs travaux de prospection à travers tout l'État.
228
+
229
+ Par ailleurs, le Nevada occupe le premier rang du pays pour la production de gypse, de barytine, de magnésite, de lithium et de diatomite[14]. Il produit aussi des matériaux de construction (graviers, sable, Chaux) dont la demande est stimulée par la croissance démographique. Le Chlorure de sodium est extrait à Fourmile Flat, dans le comté de Churchill), les gemmes (opale et turquoise), dans la Virgin Valley (comté de Humboldt). Le Nevada produit enfin du mercure et de la dolomite, mais très peu de pétrole et pas de charbon, pourtant nécessaires aux centrales thermiques.
230
+
231
+ La plus importante centrale solaire photovoltaïque du continent américain se trouve sur la base aérienne Nellis[61].
232
+
233
+ 92 % de la production électrique est le fait de centrales thermiques fonctionnant au charbon (48,5 %) et au gaz (43,5 %)[14]. Le reste de la production est assurée par l'hydroélectricité (4,3 %) et la géothermie (environ 3 %)[14].
234
+
235
+ Le Nevada n'est pas un grand État agricole : seulement 9 % de la superficie est utilisée pour l'agriculture ou l'élevage et ces activités ne dégagent que 490 millions de dollars de recettes (2005)[62].
236
+ L’élevage occupe 78,6 % des terres mises en valeur et fournit 43,7 % de la production agricole en valeur[62]. 56,9 % des terres arables sont irriguées[62]. Le fourrage, la luzerne, la pomme de terre, les oignons, les produits laitiers et la viande constituent les principales productions rurales du Nevada.
237
+
238
+ Malgré ses richesses minières, le Nevada n'est pas une région industrielle de premier plan aux États-Unis. Cela tient aux contraintes naturelles, aux faibles densités, à l'absence de débouché maritime direct ou de voies de navigation fluviale et, d'une manière générale, à un réseau de transport très lâche.
239
+ La proportion d'ouvriers travaillant dans l'industrie est beaucoup moins importante que la moyenne nationale (3,9 % contre 10,2 %)[59],[63].
240
+
241
+ L'économie du Nevada repose sur le secteur tertiaire, en effectifs, comme en valeur. En nombre d'emplois, les trois premiers secteurs de l'économie du Nevada sont les loisirs (26 %), le commerce et les transports (17,8 %) et les services financiers ou professionnels (12,4 %)[59].
242
+
243
+ Ce sont surtout le jeu et les spectacles qui font le dynamisme de l'État. Les casinos de Las Vegas, du lac Tahoe et de Reno attirent des visiteurs du monde entier. Le Nevada est l'État le plus libéral des États-Unis en matière de législation sur le jeu ; on y trouve des machines à sous partout (dans les supermarchés, les stations-services, etc.) et un habitant du Nevada dépense en moyenne 4 % de son revenu dans le jeu, soit neuf fois la moyenne nationale [64].
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+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
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+ Les principales équipes sportives jouent dans les grandes villes, à Las Vegas en premier lieu :
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+ Les grandes manifestations sportives :
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+ L'Interstate 15 passe à travers le sud de l'État, dans la région de Las Vegas. L'Interstate 80 traverse le nord du Nevada, elle rejoint l'Utah à l'est à la Californie à l'ouest en passant par Reno. L'État est aussi traversé par des autoroutes fédérales : US-6, US-50, US-93, US-95 et US-395, et opère 189 autres routes. Cependant, Reno, Carson et Las Vegas ne sont pas reliées par une Interstate ou une autoroute primaire.
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+ Le Nevada fait partie des quelques états qui autorisent les véhicules articulés à rouler avec 3 remorques, appelés train routier (road train en Australie, toutefois la version américaine est plus courte).
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+ L’aéroport international Mc Carran à Las Vegas est le plus fréquenté du Nevada. L’aéroport international Reno-Tahoe est l’autre aéroport majeur de l’État.
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+ New Delhi Écouter (hindi : नई दिल्ली, (Naī Dillī)) est la capitale de l'Inde. Elle abrite les institutions politiques nationales du pays : le siège du gouvernement de l'Inde, le Parlement, la résidence du président, du vice-président, et la Cour suprême.
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+ New Delhi constitue une municipalité de près de 250 000 habitants au sein du territoire de Delhi, dont elle est également la capitale et qui compte en tout 16,3 millions d'habitants.
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+ New Delhi est une ville nouvelle créée au début du XXe siècle par la volonté des Britanniques de déplacer la capitale du Raj britannique, alors à Calcutta, vers une position plus centrale et symbolique. Sa construction a été annoncée le 22 mars 1911 par George V lors du durbar[1]. La ville est construite par les architectes Edwin Lutyens et Herbert Baker et inaugurée le 13 février 1931 par le vice-roi lord Irwin[2].
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+ Située dans le Nord de l'Inde, la capitale indienne se trouve à 238 km au nord-est de Jaipur, à 691 km au sud-est d'Islamabad, à 778 km au nord-est d'Ahmedabad, à 800 km à l'ouest de Kathmandou, à 1 151 km au nord-nord-est de Bombay, à 1 303 km à l'ouest-nord-ouest de Calcutta et à 6 588 km à l'est de Paris. New Delhi constitue une municipalité à l'intérieur du territoire de Delhi. Bien qu'édifiée à proximité de la Yamuna, un affluent du Gange, la municipalité de New Delhi ne borde pas directement cette rivière. La plaine alluviale formée par la Yamuna abrite un sol fertile mais inondable. La capitale indienne se trouve à une altitude moyenne de 216 mètres.
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+ Delhi a été la capitale de plusieurs empires indiens, notamment du sultanat de Delhi puis de l'Empire moghol (de 1649 à 1857). Au début des années 1900, la proposition est faite de transférer l'administration de l'Empire britannique des Indes de Calcutta, jugée trop excentrée, vers Delhi dont la position plus centrale rendrait l'administration de l'empire plus aisée[3].
12
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13
+ Le 12 décembre 1911, pendant le durbar à Delhi, George V annonce le transfert de la capitale de l'Empire[4],[5] et pose la première pierre de la résidence du vice-roi à Coronation Park[6],[7].
14
+
15
+ La nouvelle ville est conçue par les architectes britanniques Edwin Lutyens et Herbert Baker, comme un témoignage de la grandeur de l'Empire britannique[8],[9].
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17
+ Le Delhi Town Planning Commitee conçoit des plans pour la ville au nord et au sud de la vieille Delhi. L'axe central – aujourd'hui orienté est-ouest – devait à l'origine être un axe nord-sud, de la résidence du vice-roi à Paharganj[10]. Finalement, en raison des contraintes d'espace et de la présence d'un grand nombre de sites historiques au nord, le comité choisit de construire la ville au sud[11]. La colline Raisina est choisie comme lieu de la résidence du vice-roi (aujourd'hui, Rashtrapati Bhavan) car située à l'opposé de Purana Qila, le « vieux fort », site supposé d'Indraprastha, la capitale des Pandava. Rajpath, la « voie royale », est tracée à l'est de la résidence vers l'India Gate.
18
+
19
+ La construction ne débute réellement qu'après la Première Guerre mondiale. Une ligne de chemin de fer, l'Imperial Delhi Railway, est construite afin de transporter le matériel et les ouvriers pendant les vingt années du chantier, ainsi qu'une déviation pour la ligne Agra-Delhi, qui coupait alors le chantier au site prévu pour l'India Gate, et la gare de New Delhi, qui ouvre en 1926[12],[13].
20
+
21
+ Les bâtiments du Secrétariat, qui abritent les ministères et flanquent la résidence du vice-roi au nord et au sud de Rajpath, et l'hôtel du Parlement sont conçus par Herbert Baker. En même temps est construite Connaught Place, un quartier commercial conçu par Robert Tor Russell[14].
22
+
23
+ La nouvelle capitale est officiellement inaugurée le 13 février 1931 par le vice-roi lord Irwin. Entre 1912 et l'inauguration, l'administration impériale est abritée dans un secrétariat temporaire dans le nord de Delhi. Les fonctionnaires sont logés dans de nouveaux quartiers autour de Gole Market à partir des années 1920[15]. À partir des années 1940, de nouvelles résidences sont construites près des jardins Lodi[16].
24
+
25
+ Après l'Indépendance de l'Inde en 1947, New Delhi reçoit une autonomie limitée et est administrée par un commissaire en chef nommé par le gouvernement central. En 1956, elle est intégrée au nouveau territoire de Delhi et le commissaire en chef est remplacé par un lieutenant-gouverneur.
26
+
27
+ Dans les années 1950, le ministère central des Travaux publics développe une large zone au sud-est de la New Delhi de Lutyens pour créer l'enclave diplomatique de Chanakyapuri, où des terrains sont alloués aux ambassades, hautes commissions et résidences des ambassadeurs[17].
28
+
29
+ En décembre 2019, au moins 43 ouvriers meurent dans l'incendie d'une usine[18].
30
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31
+ Avec une surface de 42,7 km2, New Delhi forme une petite partie de l'aire métropolitaine de Delhi[19].
32
+
33
+ La majeure partie de New Delhi est une ville planifiée par l'architecte britannique Edwin Lutyens dans l'objectif d'en faire le centre administratif des Indes et un témoignage de la grandeur de l'Empire britannique.
34
+
35
+ Lutyens, aidé d'autres architectes, conçoit la ville autour de larges avenues construites pour accueillir les parades militaires[20]. La ville est structurée autour de deux axes : le Rajpath (« voie royale ») qui relie Rashtrapati Bhavan à l'India Gate, d'ouest en est ; le Janpath (« voie du peuple »), de Connaught Place au Rajpath, du nord au sud. Lutyens a d'abord souhaité une ville à l'image de New York, avec des rues à angles droits, mais le plan de la ville suit finalement un schéma en triangle, avec des ronds-points, des haies et des allées d’arbres afin de prendre en compte les vents de poussière de la région[20].
36
+
37
+ Au cœur de New Delhi se trouve Rashtrapati Bhavan, l'ancienne résidence des vice-rois, sur la colline Raisina. Les bâtiments du Secrétariat, qui abrite des ministères du gouvernement de l'Inde, flanquent Rashtrapati Bhavan au nord et au sud du Rajpath. Sansad Bhavan, le bâtiment circulaire du Parlement créé par Herbert Baker, est situé juste au nord-est de Rashtrapati Bhavan, sur Sansad Marg.
38
+
39
+ Au nord, Connaught Place est un large zone commerciale circulaire inspiré de Piccadilly Circus[20]. Douze routes partent de Connaught Place, dont le Janpath.
40
+
41
+ Comme le plan de la ville, l'architecture de New Delhi a été choisie pour symboliser la puissance britannique[21],[9],[22], ce qui a influencé la prise en compte et l'application des symbologies et influences des architectures indiennes[21],[23].
42
+
43
+ L'architecture de New Delhi est ainsi un mélange de styles britannique et indigène[23], comme l'illustrent l'utilisation de grès beige et rose pour les nombreux bâtiments officiels et la construction de jardins d’inspiration moghole[20]. Pour Jack Cardiff, la nouvelle ville se devait d'être « ni sarrasine, ni britannique mais résolument indienne, retenant les motifs de la vieille ville, mais les dignifiant d’une nouvelle austérité[20]. »
44
+
45
+ Outre les édifices datant de la construction de la ville par les Britanniques, New Delhi compte un riche patrimoine hérité des empires précédents. Le Qûtb Minâr, datant du XIIe siècle, est par exemple le plus haut minaret d'Inde et le troisième plus haut au monde ; il fait partie du complexe de la mosquée Quwwat-ul-Islam datant du sultanat de Delhi. Le mausolée de Humayun (XVIe siècle) abrite la tombe de l'empereur moghol Humayun. Enfin, Jantar Mantar est observatoire astronomique construit au XIIIe siècle par le maharaja de Jaipur Jai Singh II.
46
+
47
+ Outre ces monuments, New Delhi compte également des édifices construit plus récemment. C'est notamment le cas de musées comme le Musée national ou le musée national d'Art moderne, mais également d'édifices liés à l'histoire récente de l'Inde : Gandhi Smriti, où le Mahatma Gandhi passa les derniers 144 jours de sa vie et où il fut assassiné le 30 janvier 1948, ou Teen Murti Bhavan, ancienne résidence du premier Premier ministre de l'Inde Jawaharlal Nehru et aujourd'hui un musée consacré à l'histoire du mouvement pour l'indépendance
48
+
49
+ New Delhi abrite également le temple du Lotus, un des principaux temples de la religion bahá’íe.
50
+
51
+ New Delhi compte 248 998 habitants, mais fait partie intégrante du territoire de Delhi qui, avec 16,3 millions d'habitants, est la deuxième agglomération d'Inde après Mumbai.
52
+
53
+ Le hindi et le penjabi sont les deux principales langues parlées à New Delhi.
54
+
55
+ L'hindouisme est la religion de 83,8 % de la population de New Delhi. On compte également 6,3 % de musulmans, 5,4 % de sikhs, 1,1 % de jains et 0,9 % de chrétiens[24].
56
+
57
+ Le statut de capitale de la ville fait que les fêtes nationales (fête de la République, fête de l'Indépendance, Gandhi Jayanti) y sont particulièrement importantes. Le 15 août, fête de l'Indépendance, les habitants ont l'habitude de faire voler des cerfs-volants, considérés comme symbole de liberté[25]. Le 26 janvier, pour la fête de la République, une parade militaire a lieu sur le Rajpath[26],[27].
58
+
59
+ Chaque année ont lieu le festival de musique de Qutb[28], le festival international de la mangue ainsi que de nombreuses célébrations religieuses.
60
+
61
+ New Delhi constitue une des cinq municipalités du territoire de la Capitale nationale de Delhi, dont elle est le chef-lieu.
62
+
63
+ Elle est administrée par le Conseil municipal de New Delhi (New Delhi Municipal Council ou NDMC), qui comprend un président, trois membres désignés par l'Assemblée législative de Delhi, deux membres nommés par le ministre en chef de Delhi et cinq membres nommés par le gouvernement central indien.
64
+
65
+ Ville planifiée, New Delhi bénéficie de larges avenues pour son trafic routier, dont l'entretien est de la compétence du conseil municipal de New Delhi[29].
66
+
67
+ New Delhi est desservie par les transports en commun de Delhi : la Delhi Transport Corporation gère les bus de l'agglomération et la Delhi Metro Rail Corporation gère le métro de Delhi, ouvert en 2002 et dont quatre lignes desservent New Delhi.
68
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69
+ La gare de New Delhi est la principale gare de l'agglomération de Delhi ainsi que l'une des plus importantes d'Asie. Elle est desservie par les Indian Railways.
70
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+ L'aéroport international Indira-Gandhi est le premier aéroport indien aussi bien en nombre de voyageurs qu'en frêt, devant l'aéroport international Chhatrapati-Shivaji de Bombay.
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+ Dans la banlieue orientale de New Delhi, la décharge de Ghazipur, la montagne de déchets la plus élevée de l'Inde, s’élève à plus de 60 mètres et s'étend sur une superficie équivalente à 40 terrains de football, tout en avançant de 10 mètres par an. Environ 2 000 tonnes de poubelles y sont déchargées chaque jour. En 2018, de fortes précipitations ont causé l'effondrement d'une partie de la montagne, tuant deux personnes. Elle est également à l'origine de maladies et d'odeurs nauséabondes[30]. Les deux autres principales décharges de la ville sont Okhla et Narela-Bawana[31].
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+ Début novembre 2019, la concentration de particules fines PM2,5 atteint 810 microgrammes par mètre cube d'air, alors que l'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière. L'AFP rapporte que « nombre d'habitants se plaignaient de problèmes à la gorge et aux yeux. Beaucoup tentaient de se protéger avec des masques. » La ville connaît chaque année des épisodes très violents de pollution de l'air, dus à la circulation automobile, aux rejets industriels et aux fumées des brûlis agricoles dans les régions voisines[32]. La pollution de l'air à New Delhi retire en moyenne 10 ans d'espérance de vie par habitant[33].
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77
+ D'après la journaliste Sophie Landrin : « la pollution est un démultiplicateur d’inégalités sociales. Il suffit de se balader dans les rues pour visualiser les strates de la société. Les rickshaws, les vendeurs de rue, les ramasseurs d’ordures, les gardiens d’immeubles vivent en permanence en extérieur, sans aucune protection. Un masque de moyenne qualité coûte 300 roupies (3,80 euros), une fortune pour ceux qui vivent avec moins de 4 000 roupies (50 euros) par mois. Les riches Delhiites respirent le même air, mais habitent les quartiers verts de New Delhi, bordés de parcs, équipent leurs appartements de purificateurs et portent des masques. Ils évitent les exercices en extérieur et fréquentent les salles de sport, travaillent dans des bureaux où l’air est filtré, et s’échappent en week-end[34]. »
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+ Connaught Place, l'un des plus importants centres commerciaux et financiers d'Inde du Nord et d'Asie, est situé au nord de New Delhi. Le gouvernement a longtemps été le premier employeur à New Delhi, mais le secteur des services gagne en importance en raison de la présence d'une force de travail qualifiée et parlant anglais qui attire de nombreuses multinationales. Les secteurs les plus représentés sont les technologies de l'information, les télécommunications, l'hôtellerie, la banque, les médias et le tourisme.
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81
+ Le ville compte plus de 6,3 millions « migrants de l'intérieur », des travailleurs très pauvres issus des campagnes et venus en ville afin de trouver du travail. Ils effectuent généralement les taches d'entretien dans les parcs public, travaillent sur les chantiers de construction, où des femmes notamment, malgré leur allure chétive, portent sur la tête des kilos de gravats ou de matériaux. Beaucoup également deviennent vendeurs de rue, ramasseurs de poubelles, conducteurs de rickshaws à pédale, etc. D'après le journal Le Monde, « Ces migrants, qui travaillent pour quelques centaines de roupies par mois, s’entassent dans des bidonvilles miséreux. Les familles les plus infortunées se retrouvent à même le trottoir et envoient les enfants mendier auprès des automobilistes. Ils ne survivent que grâce aux repas fournis chaque jour par les associations caritatives, notamment devant les hôpitaux. Des colonnes de personnes faméliques se forment chaque jour le long de la route au moment de la distribution[35]. »
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+
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+ Rashtrapati Bhavan
84
+
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+ Sansad Bhavan
86
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+ La tombe d'Humâyûn
88
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89
+ La porte de l'Inde
90
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+ Colonne du martyre, lieu où a été assassiné le Mahatma Gandhi
92
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+ La gare de New Delhi en 1995
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+ Le Qûtb Minâr
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97
+ Le temple du Lotus
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99
+ Le temple de Laxminarayan
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+ La gurdwara Bangla Sahib
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+ La cathédrale catholique du Sacré-Cœur
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+ Le New Hampshire[a] (/n̪ju.ɑ̃p.ʃœʁ/, prononcé en anglais /nuˈhæmpʃɚ/[b] Écouter) est un État des États-Unis situé dans la région de la Nouvelle-Angleterre, au nord-est du pays. Il est bordé à l'ouest par le Vermont, au nord par le Québec, à l'est par le Maine et l'océan Atlantique et au sud par le Massachusetts. Le nom « New Hampshire » provient de celui du comté du Hampshire, dans le Sud de l'Angleterre. Parmi les États américains, le New Hampshire se classe 44e pour ce qui est de la superficie de terres, 46e pour la superficie totale et 42e pour la population. Le fleuve Connecticut sert de frontière entre le New Hampshire et le Vermont. En 2019, sa population s'élève à 1 359 711 habitants[2].
4
+
5
+ En janvier 1776, la province du New Hampshire devint la première colonie de l'Amérique du Nord britannique à former un gouvernement indépendant de l'autorité de la Grande-Bretagne, sans pour autant avoir déclaré son indépendance à ce moment-là. Six mois plus tard, le 4 juillet, elle devint une des Treize Colonies qui firent sécession ensemble. En juin 1788, il devint le neuvième État à ratifier la Constitution des États-Unis et permit ainsi au document de prendre effet. Le New Hampshire fut le premier État américain à avoir sa propre constitution. Il est connu pour avoir la première élection primaire dans l'élection présidentielle américaine. L'Iowa qui le précède dans le processus de sélection a lui des caucus.
6
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7
+ Concord est la capitale de l'État, tandis que Manchester est la plus grande ville. Il n'y a ni taxe sur la vente ni impôt sur le revenu au niveau de l'État ou au niveau municipal. Ses plaques d'immatriculation portent la devise « Live Free or Die » (« Vivre libre ou mourir », en français). Le surnom de l'État est « l'État du granite », qui fait référence à sa géologie, et il est parfois représenté sous les traits de « the Old Man of the Mountain » (« le Vieil homme de la Montagne »), un ancien détail topographique trouvé dans les montagnes Blanches qui ressemble à un visage en granite.
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9
+ Les attractions de loisir principales sont le ski, la motoneige et d'autres sports d'hiver, les randonnées et l'alpinisme, l'observation du feuillage automnal, les chalets près des lacs et au bord de la mer, les sports automobiles au New Hampshire Motor Speedway et la semaine motocycliste de Laconia en juin. Le sentier des Appalaches traverse l'État dans la forêt nationale de White Mountain.
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+
11
+ En 1623, deux groupes de colons anglais, envoyés par le capitaine John Mason, s'établissent dans l'actuel New Hampshire, sur l'estuaire de la Piscataqua. En 1638, John Wheelwright (en), exilé de Boston, fonde un village appelé Exeter. En 1639, les colons se dotent d'une charte (« Exeter Compact ») tout comme l'avaient fait avant eux les pères pèlerins de New Plymouth. Le New Hampshire reste sous l'influence de la colonie du Massachusetts avant de devenir une province royale en 1679-1698. En 1719, des colons d'origines écossaise et irlandaise débarquent dans la région. En 1741, le New Hampshire redevient indépendant, administré par le gouverneur Benning Wentworth.
12
+
13
+ Proche de la province canadienne du Québec, plus du quart de sa population a des racines canadiennes-françaises, le plus fort taux parmi les États américains.
14
+
15
+ D'une superficie de 24 033 km2, le New Hampshire est peuplé de 1 316 470 habitants (2010)[3]. Il partage une frontière avec trois États de la Nouvelle-Angleterre, dont il fait partie — le Maine, le Vermont et le Massachusetts; et au nord, la province canadienne du Québec. La plupart de la population vit dans la région sud de l'État, vers la frontière du Massachusetts.
16
+
17
+ Les régions les plus importantes du New Hampshire sont le Grand Bois du Nord, les montagnes Blanches, la région des lacs, dont le lac Winnipesaukee, la région de la côte, la vallée du fleuve Merrimack, la région Monadnock, et la région du Dartmouth-Lac Sunapee. Parmi les États côtiers, la longueur de la côte du New Hampshire, moins de 29 km, est la plus courte. Le Old Man of the Mountain, une formation rocheuse qui ressemblait au profil ridé et craquelé d'un vieil homme, se trouvait dans l'État jusqu'à ce qu'il tombe en mai 2003. Il reste le symbole de l'État du New Hampshire.
18
+
19
+ La capitale du New Hampshire est Concord. Néanmoins, les deux villes principales sont Manchester et Nashua.
20
+
21
+ L'abondance des coléoptère au New Hampshire aurait chuté de 83 % depuis la fin des années 1970[4].
22
+
23
+ C'est à partir de 1741 que la ville du Massachusetts appelée Rumford passe sous la juridiction de la Province du New Hampshire. Cette opération est contestée, et la ville n'est rétrocédée au New Hampshire qu'en 1765, sous le nom de Concord. En 1808 la législature du New Hampshire s’installe à Concord[5],[6],[7]. En 2010, Concord a une population de 42 695 habitants[8],[9].
24
+
25
+ L'État du New Hampshire est divisé en 10 comtés[10].
26
+
27
+ L'État du New Hampshire compte 234 municipalités, qui ont le statut de town (221) ou de city (13). Certaines portions du territoire ne sont pas recouvertes par des municipalités, on parle de grants (8), purchases (6), townships (6) ou locations (4)[11].
28
+
29
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État du New Hampshire à 1 359 711 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 3,28 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 1 316 470 habitants[12]. Depuis 2010, l'État connaît la 8e croissance démographique la moins soutenue des États-Unis.
30
+
31
+ Avec 1 316 470 habitants en 2010, le New Hampshire était le 42e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,43 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud du comté de Merrimack dans la ville de Pembroke[13].
32
+
33
+ Avec 56,77 hab./km2 en 2010, le New Hampshire était le 21e État le plus dense des États-Unis.
34
+
35
+ Le taux d'urbains était de 60,3 % et celui de ruraux de 39,7 %[14].
36
+
37
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 9,8 ‰[15] (9,4 ‰ en 2012[16]) et le taux de mortalité à 7,7 ‰[17] (8,1 ‰ en 2012[18]). L'indice de fécondité était de 1,67 enfants par femme[15] (1,61 en 2012[16]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,0 ‰[17] (4,2 ‰ en 2012[18]). La population était composée de 21,82 % de personnes de moins de 18 ans, 9,35 % de personnes entre 18 et 24 ans, 24,58 % de personnes entre 25 et 44 ans, 30,70 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,54 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 41,1 ans[19].
38
+
39
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 6 990) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 7 347) avec un excédent des naissances (41 529) sur les décès (34 182), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 135) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 5 631) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 5 766)[20].
40
+
41
+ Selon des estimations de 2013, 93,3 % des New-Hampshirois étaient nés dans un État fédéré, dont 42,2 % dans l'État du New Hampshire et 51,0 % dans un autre État (40,9 % dans le Nord-Est, 4,1 % dans le Sud, 3,3 % dans le Midwest, 2,8 % dans l'Ouest), 1,1 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 5,7 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (35,3 % en Asie, 25,6 % en Europe, 21,2 % en Amérique latine, 13,3 % en Amérique du Nord, 4,3 % en Afrique, 0,3 % en Océanie). Parmi ces derniers, 53,8 % étaient naturalisés américain et 46,2 % étaient étrangers[21],[22].
42
+
43
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 10 000 immigrés illégaux, soit 0,9 % de la population[23].
44
+
45
+ Selon le Congressional Quarterly Press, entre 2004 et 2008 le New Hampshire est l'État des États-Unis où la qualité de vie était la meilleure[24].
46
+
47
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 93,89 % de Blancs, 2,16 % d'Asiatiques (0,63 % d'Indiens, 0,48 % de Chinois), 1,62 % de Métis, 1,14 % de Noirs, 0,24 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 0,92 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
48
+
49
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,52 %), principalement blanche et amérindienne (0,46 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,10 %).
50
+
51
+ Les non-hispaniques représentaient 97,21 % de la population avec 92,30 % de Blancs, 1,03 % de Noirs, 2,15 % d'Asiatiques, 1,37 % de Métis, 0,20 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,14 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 2,79 % de la population, principalement des personnes originaires de Porto Rico (0,89 %) et du Mexique (0,59 %)[19].
52
+
53
+ En 2010, l'État du New Hampshire avait la 4e plus forte proportion de Blancs après le Vermont (95,29 %), le Maine (95,23 %) et la Virginie-Occidentale (93,90 %) ainsi que la 4e plus forte proportion de Blancs non hispaniques après le Maine (94,42 %), le Vermont (94,32 %) et la Virginie-Occidentale (93,16 %). A contrario, l'État avait la 5e plus faible proportion d'Amérindiens après la Virginie-Occidentale (0,20 %), la Pennsylvanie (0,21 %), l'Ohio (0,22 %) et le Kentucky (0,23 %), les 6e plus faibles proportions de Noirs et d'Océaniens ainsi que la 7e plus faible proportion d'Hispaniques des États-Unis.
54
+
55
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 96,8 %, dont 91,4 % de Blancs, 2,4 % d'Asiatiques, 1,7 % de Métis et 1,0 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 3,2 %[26].
56
+
57
+ En 2000, les New-Hampshirois s'identifiaient principalement comme étant d'origine irlandaise (19,4 %), anglaise (18,1 %), française (14,6 %), canadienne-française (10,3 %), allemande (8,6 %), italienne (8,6 %), américaine (6,0 %), écossaise (4,4 %) et polonaise (4,1 %)[27].
58
+
59
+ En 2000, l'État avait les plus fortes proportions de personnes d'origine française et canadienne-française, la 2e plus forte proportion de personnes d'origine irlandaise, la 4e plus forte proportion de personnes d'origine écossaise, les 5e plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise et portugaise ainsi que les 8e plus fortes proportions de personnes d'origine italienne et scot d'Ulster.
60
+
61
+ L'État abrite la 34e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 10 120 Juifs en 2013 (4 000 en 1971), soit 0,8 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Manchester-Nashua (5 100), Boston-Cambridge-Newton (2 700), Claremont-Lebanon (885) et Concord (835)[28].
62
+
63
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires de Porto Rico (32,0 %), du Mexique (21,3 %), de la République dominicaine (12,2 %), de la Colombie (5,2 %) et de Cuba (3,7 %)[29]. Composée à 57,2 % de Blancs, 9,1 % de Métis, 3,8 % de Noirs, 1,2 % d'Amérindiens, 0,5 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 28,0 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 15,7 % des Métis, 14,5 % des Amérindiens, 14,3 % des Océaniens, 9,4 % des Noirs, 1,7 % des Blancs, 0,6 % des Asiatiques et 85,1 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
64
+
65
+ L'État avait la 8e plus forte proportion de personnes originaires de la République dominicaine.
66
+
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+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (29,1 %), Chinois (22,4 %), Viêts (8,7 %), Philippins (7,7 %), Coréens (7,7 %) et Japonais (3,0 %)[30].
68
+
69
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,8 %), principalement blanche et amérindienne (28,5 %), blanche et noire (23,5 %), blanche et asiatique (23,1 %) et blanche et autre (10,5 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,2 %)[31].
70
+
71
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 20 % des habitants du New Hampshire se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 24 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 55 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[33].
72
+
73
+ Les descendants des Puritains (Congrégationnalistes, surtout membres de l'Église unie du Christ), qui ont fondé cet État de la Nouvelle-Angleterre au XVIIe siècle, sont aujourd'hui largement marginalisés face aux autres protestants et aux catholiques.
74
+
75
+ Le français est parlé particulièrement dans le Nord, près de la frontière québécoise. En 2015, dans le comté de Coös, 9,6 % de la population parle le français à la maison[36].
76
+
77
+ L'État est en partie intégré au BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
78
+
79
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini deux aires métropolitaines et cinq aires micropolitaines dans, ou en partie, dans l'État du New Hampshire[37].
80
+
81
+ (4 552 402)
82
+
83
+ (4 684 299)
84
+
85
+ (2,9 %)
86
+
87
+ (218 466)
88
+
89
+ (217 595)
90
+
91
+ (-0,4 %)
92
+
93
+ (39 361)
94
+
95
+ (38 208)
96
+
97
+ (-2,9 %)
98
+
99
+ En 2010, 96,4 % des New-Hampshirois résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 62,2 % dans une aire métropolitaine et 34,1 % dans une aire micropolitaine.
100
+
101
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini une aire métropolitaine combinée en partie dans l'État du New Hampshire.
102
+
103
+ (7 893 376)
104
+
105
+ (8 041 303)
106
+
107
+ (1,9 %)
108
+
109
+ Le New Hampshire compte deux parc nationaux[38] :
110
+
111
+ Le New Hampshire est de tradition républicaine et a la réputation d'être l'État le plus conservateur de la Nouvelle-Angleterre. Le New Hampshire est l'État qui a été sélectionné pour lancer le Free state project. C'est aussi un des deux États de la Nouvelle-Angleterre (avec le Connecticut) à autoriser la peine de mort dans sa législation, bien qu'elle n'y ait pas été appliquée depuis 1976 (voir section concernée peine de mort par État des États-Unis).
112
+
113
+ Les bastions démocrates du New Hampshire se trouvent dans la vallée du Connecticut, au sud-ouest de l'État, et sur la côte atlantique, au sud-est. Les électeurs républicains se concentrent entre ces deux régions, notamment dans les banlieues de Nashua et Manchester[39].
114
+
115
+ Pour les élections présidentielles, les électeurs du New Hampshire ont souvent voté pour les républicains. Entre 1860 et 1992, les républicains l'ont remporté à 27 reprises tandis que les démocrates ne l'ont remporté qu'à 6 reprises (2 fois avec Woodrow Wilson, 3 fois avec Franklin Delano Roosevelt et une fois avec Lyndon B. Johnson).
116
+
117
+ Cependant, depuis les élections présidentielles de 1992, remportées par le démocrate Bill Clinton, l'État est devenu nationalement un swing state. En 2000, ce fut le seul État de Nouvelle-Angleterre à soutenir la candidature du républicain George W. Bush (par six mille voix d'avance). En 2004, les électeurs de l'État lui préférèrent John Kerry par neuf mille voix d'avance. Le New Hampshire fut alors le seul État à basculer vers les démocrates. En 2008, les électeurs du New Hampshire ont également choisi le candidat démocrate Barack Obama contre John McCain. En 2016, les électeurs du New Hampshire, swing state, votent pour Hillary Clinton, après avoir voté Bernie Sanders aux primaires démocrates de la même année.
118
+
119
+ Après les élections de 2016, le New Hampshire est représenté par quatre femmes démocrates au Congrès, une première dans le pays. Les deux sièges de représentants sont détenus par Carol Shea-Porter — ayant battu le républicain sortant Frank Guinta dans le 1er district — et Ann McLane Kuster dans le 2e district. Au Sénat, l'État est représenté par Jeanne Shaheen et l'ancienne gouverneure Maggie Hassan, qui est élue de justesse face à la sénatrice sortante Kelly Ayotte[40].
120
+
121
+ Maggie Hassan, sénatrice fédérale depuis 2017.
122
+
123
+ Jeanne Shaheen, sénatrice fédérale depuis 2009.
124
+
125
+ Depuis le 5 janvier 2017, le gouverneur du New Hampshire est le républicain Chris Sununu. Il s'agit du premier gouverneur républicain de l'État depuis douze ans[41].
126
+
127
+ Les deux chambres de l'État sont traditionnellement majoritairement acquises aux républicains (à l'exception notable de la période 2007-2011). Depuis janvier 2011, les républicains y disposent de majorités inédites depuis 1984 qui leur permettent de pouvoir outrepasser le veto du gouverneur pour les propositions de lois. Ainsi, à l'Assemblée, les républicains y détiennent 298 sièges contre 102 aux démocrates. Au Sénat, sur 24 sièges, les républicains y disposent de 19 élus contre 5 démocrates[42].
128
+
129
+ Le tourisme est maintenant le deuxième secteur dans l'économie. De plus, on retrouve 38 chambres de commerce locales au New Hampshire[43].
130
+
131
+ On retrouve 27 universités au New Hampshire[44],[45],[46] :
132
+
133
+ Au New Hampshire un retrouve des fruits de mer et beaucoup de produits locaux. On retrouve aussi des pommes, des produits de l'érable et des produits laitiers[47]. Enfin on retrouve des plats typiques tels : du homard, le corn chowder, les maple bars et la maple syrup snow[48].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+
2
+
3
+ Le New Jersey /nju.d͡ʒœʁ.zɛ/ (prononcé en anglais : /nuˈd͡ʒɝzi/[2] Écouter ), litt. « Nouvelle-Jersey », est un État du Nord-Est des États-Unis, bordé à l'ouest par la Pennsylvanie et le Delaware, au nord par l'État de New York, et au sud-est par l'océan Atlantique. L'État du New Jersey comprend les banlieues ouest et sud de la ville de New York. Sa capitale est Trenton et sa ville la plus peuplée est Newark.
4
+
5
+ Avec une superficie de 22 608 km2 uniquement et une population de 8 791 894 habitants, il est l'un des plus petits États du pays mais aussi l'un des plus densément peuplés.
6
+
7
+ Le nom New Jersey provient de l'île anglo-normande de Jersey. Ce nom a été donné en l'honneur de George de Carteret, natif de Jersey, qui est l'un des deux hommes à qui ce territoire a été donné au XVIIe siècle. Les exonymes français de « Nouveau-Jersey » ou « Nouvelle-Jersey » sont utilisés par le passé[3]. Récemment et par métaplasme, le terme de « Nouveau-Jersey » se retrouve à nouveau usité.[réf. nécessaire]
8
+
9
+ Avant l'arrivée des premiers Européens dans les années 1630, le territoire du New Jersey était peuplé par les Amérindiens Lenapes ou Delawares. Les Néerlandais s'installèrent sur le site de l'actuelle Jersey City (sur la côte occidentale de l'Hudson, en face de l'extrémité de l'île de Manhattan). Ces établissements étaient partie intégrante de la colonie de la Nouvelle-Néerlande, qui incluait également La Nouvelle-Amsterdam, qui deviendra New York.
10
+
11
+ Puis la région fut contrôlée par les Britanniques à partir de 1664. Ils rencontrèrent peu de résistance, sans doute à cause de l'incapacité de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales à pourvoir aux défenses de la colonie. Le roi Charles II d'Angleterre donna une partie de la région à son frère (le futur Jacques II. Ce dernier distribua les terres situées entre les fleuves Hudson et Delaware à deux amis qui lui étaient restés fidèles pendant la guerre civile : Sir George de Carteret et lord John Berkeley de Stratton. Le 18 mars 1673, Berkeley vendit la moitié du New Jersey aux quakers qui en firent leur colonie. La province du New Jersey fut elle-même divisée en deux provinces : West Jersey (en) et East Jersey (en), entre 1674 et 1702.
12
+
13
+ Le New Jersey participa à la fin du XVIIIe siècle à la guerre d'indépendance. Il fut le lieu de passage des troupes à plusieurs reprises.
14
+
15
+ En décembre 1776, l'armée continentale dirigée par George Washington traversa la Delaware River et engagea la bataille de Trenton. Cet épisode fut immortalisé par le peintre Emanuel Leutze. Il figure même sur le revers des pièces de monnaie de l'État. Le 3 janvier 1777, la bataille de Princeton est une victoire américaine sur les troupes de Charles Cornwallis. La Bataille de Monmouth a eu lieu le 28 juin 1778 dans le comté de Monmouth, New Jersey, où elle se termine dans une impasse entre les Américains et les Britanniques. Pendant l'été 1783, le Congrès continental se réunit à l'université de Princeton qui devint ainsi la capitale du pays pendant quatre mois. C'est dans ce lieu que la nouvelle de la signature du traité de Paris, en 1783, arriva aux responsables politiques.
16
+
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+ Le 20 novembre 1789, le New Jersey fut le premier État à ratifier le Bill of Rights. Enfin, l'esclavage fut aboli le 15 février 1804.
18
+
19
+ D'une superficie de 20 168 km2, le New Jersey était peuplé de 8 414 350 habitants au recensement de 2000. Sa capitale est Trenton. L'État est situé au centre de la mégalopole américaine BosWash. Le New Jersey peut être divisé en trois régions géographiques. North Jersey est située en grande partie dans l'aire d'influence de New York, et certains habitants travaillent dans cette ville. La région de Central Jersey est surtout composée de banlieues. Le South Jersey se trouve dans la région de la vallée du Delaware, l'aire urbaine de Philadelphie. Les côtes de l'État sur l'océan Atlantique portent le nom de Jersey Shore.
20
+
21
+ Selon la classification de Köppen, le Sud, le Centre et le Nord-Est de l'État jouissent d'un climat subtropical humide tandis que le Nord-Ouest jouit d'un climat continental humide, avec des températures plus fraîches en raison de l'altitude.
22
+
23
+ L'amplitude annuelle des températures est importante. Le New Jersey a en effet un climat continental de façade orientale. Malgré la proximité de l'océan et sa latitude assez basse, les hivers y sont froids avec des minimales inférieures à 0 °C en cette saison.
24
+
25
+ La moyenne des précipitations annuelles est comprise entre 1 000 mm et 1 300 mm. Celles-ci sont réparties de manière assez uniforme sur l'ensemble de l'année. Il tombe en une année entre 40 et 80 cm de neige sur le New Jersey, voire 1 mètre sur le relief dans le nord-ouest.
26
+
27
+ En hiver et au début du printemps, le New Jersey est exposé à de violentes tempêtes dites tempêtes du Cap Hatteras car elles se forment ou s'intensifient au-dessus de ce cap avant de longer la côte Est des États-Unis en direction du Nord. Celles-ci sont capables d'engendrer des blizzards et des inondations. Des épisodes de sécheresse ou de pluie ininterrompue peuvent perdurer pendant plusieurs semaines. Par contre, les cyclones tropicaux sont rares. L'ouragan Floyd frappa les côtes du New Jersey en 1999 mais il avait déjà nettement perdu en intensité au moment où il aborda le littoral de l'État.
28
+
29
+
30
+
31
+ Le National Park Service gère 12 sites dans le New Jersey[5] :
32
+
33
+ L'État du New Jersey est divisé en 21 comtés.
34
+
35
+ L'État fait partie intégrante du BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
36
+
37
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini sept aires métropolitaines dans ou en partie dans l'État du New Jersey[6].
38
+
39
+ (19 567 410)
40
+
41
+ (19 949 502)
42
+
43
+ (2,0 %)
44
+
45
+ (5 965 343)
46
+
47
+ (6 034 678)
48
+
49
+ (1,2 %)
50
+
51
+ (821 173)
52
+
53
+ (827 048)
54
+
55
+ (0,7 %)
56
+
57
+ En 2010, tous les New-Jersiais résidaient dans une zone à caractère urbain.
58
+
59
+ L'aire métropolitaine de New York-Newark-Jersey City était l'aire métropolitaine la plus peuplée des États-Unis en 2013. En 2010, les aires métropolitaines de New York-Newark-Jersey City et Philadelphia-Camden-Wilmington regroupaient respectivement 73,6 % et 15,0 % de la population de l'État.
60
+
61
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini deux aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du New Jersey.
62
+
63
+ (23 076 664)
64
+
65
+ (23 484 225)
66
+
67
+ (1,8 %)
68
+
69
+ (7 067 807)
70
+
71
+ (7 146 706)
72
+
73
+ (1,1 %)
74
+
75
+ En 2013, l'aire métropolitaine combinée de New York-Newark était l'aire métropolitaine combinée la plus peuplée des États-Unis. En 2010, les aires métropolitaines combinées de New York-Newark et Philadelphia-Reading-Camden regroupaient respectivement 79,0 % et 21,0 % de la population de l'État.
76
+
77
+ L'État du New Jersey compte 566 municipalités[7], dont 36 de plus de 50 000 habitants.
78
+
79
+ Le New Jersey possède deux State Designated Tribal Statistical Areas (en français : « aires tribales statistiques désignées d'État ») pour deux tribus non reconnues par le gouvernement fédéral des États-Unis.
80
+
81
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du New Jersey à 8 882 190 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 1,03 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 8 791 894 habitants[9]. Depuis 2010, l'État connaît la 36e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
82
+
83
+ Avec 8 791 894 habitants en 2010, le New Jersey était le 11e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,85 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Middlesex dans la ville de New Brunswick[10].
84
+
85
+ Avec 461,55 hab./km2 en 2010, le New Jersey était l'État le plus dense des États-Unis.
86
+
87
+ Le taux d'urbains était de 94,7 % et celui de ruraux de 5,3 %[11]. L'État comptait le 2e plus fort taux d'urbains du pays après la Californie (95,0 %).
88
+
89
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,2 ‰[12] (11,8 ‰ en 2012[13]) et le taux de mortalité à 7,9 ‰[14] (8,0 ‰ en 2012[15]). L'indice de fécondité était de 1,90 enfants par femme[12] (1,85 en 2012[13]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,8 ‰[14] (4,4 ‰ en 2012[15]). La population était composée de 23,49 % de personnes de moins de 18 ans, 8,73 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,71 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,59 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,49 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 39 ans[16].
90
+
91
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 107 430) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 114 688) avec un excédent des naissances (343 341) sur les décès (228 653), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 2 776) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 145 374) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 148 150)[17].
92
+
93
+ Selon des estimations de 2013, 75,9 % des New-Jersiais étaient nés dans un État fédéré, dont 52,6 % dans l'État du New Jersey et 23,3 % dans un autre État (16,9 % dans le Nord-Est, 3,7 % dans le Sud, 1,6 % dans le Midwest, 1,1 % dans l'Ouest), 2,5 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 21,6 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (45,3 % en Amérique latine, 32,2 % en Asie, 16,3 % en Europe, 5,2 % en Afrique, 0,8 % en Amérique du Nord, 0,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 53,0 % étaient naturalisés américain et 47,0 % étaient étrangers[18],[19].
94
+
95
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 525 000 immigrés illégaux, soit 5,8 % de la population. Cela représentait la 4e proportion la plus importante du pays après le Nevada (7,6 %), la Californie (6,3 %) et le Texas (6,3 %)[20].
96
+
97
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,58 % de Blancs, 13,70 % de Noirs, 8,25 % d'Asiatiques (3,32 % d'Indiens, 1,53 % de Chinois, 1,26 % de Philippins, 1,07 % de Coréens), 2,73 % de Métis, 0,33 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 6,37 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
98
+
99
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,55 %), principalement blanche et autre (0,68 %), blanche et noire (0,56 %) et blanche et asiatique (0,46 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,19 %).
100
+
101
+ Les non-hispaniques représentaient 82,31 % de la population avec 59,31 % de Blancs, 12,80 % de Noirs, 8,19 % d'Asiatiques, 1,53 % de Métis, 0,14 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,31 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 17,69 % de la population, principalement des personnes originaires de Porto Rico (4,94 %), du Mexique (2,48 %), de la République dominicaine (2,25 %), de la Colombie (1,16 %), de l'Équateur (1,14 %), de Cuba (0,95 %), du Pérou (0,86 %), du Salvador (0,64 %) et du Guatemala (0,56 %)[16].
102
+
103
+ En 2010, l'État du New Jersey avait la 3e plus forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %) et la Californie (13,05 %) ainsi que la 8e plus forte proportion d'Hispaniques des États-Unis. A contrario, l'État avait la 10e plus faible proportion d'Océaniens des États-Unis.
104
+
105
+ L'État comptait également le 4e plus grand nombre d'Asiatiques (725 726) après la Californie (4 861 007), l'État de New York (1 420 244) et le Texas (964 596), le 7e plus grand nombre d'Hispaniques (1 555 144) et le 10e plus grand nombre de Blancs (6 029 248) des États-Unis.
106
+
107
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 81,1 %, dont 57,3 % de Blancs, 12,8 % de Noirs, 9,0 % d'Asiatiques et 1,5 % de Métis, et celle des Hispaniques à 18,9 %[22].
108
+
109
+ En 2000, les New-Jersiais s'identifiaient principalement comme étant d'origine italienne (17,9 %), irlandaise (15,9 %), allemande (12,6 %), polonaise (6,9 %), anglaise (6,2 %), portoricaine (4,4 %) et américaine (3,1 %)[23].
110
+
111
+ L'État avait la 3e plus forte proportion de personnes d'origine italienne, les 5e plus fortes proportions de personnes d'origine polonaise et arménienne (0,2 %), la 7e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise ainsi que la 8e plus forte proportion de personnes d'origine irlandaise.
112
+
113
+ L'État abrite la 4e communauté juive des États-Unis après l'État de New York, la Californie et la Floride. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 508 950 Juifs en 2013 (412 465 en 1971), soit 5,7 % de la population de l'État et 7,6 % de la population juive américaine. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de New York-Newark-Jersey City (431 000), Philadelphia-Camden-Wilmington (49 700), Atlantic City-Hammonton (11 700) et Trenton (9 000)[24]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés du Grand New York tels que les comtés de Ocean (10,7 %), Bergen (10,2 %), Monmouth (10,2 %), Middlesex (6,4 %), Essex (6,2 %), Morris (6,0 %), Somerset (5,9 %), Union (4,8 %), Passaic (4,0 %) et Sussex (2,9 %), dans les comtés de la vallée du Delaware tels que les comtés de Camden (6,2 %) et Burlington (2,9 %), dans le sud de l'État dans le comté d'Atlantic (4,3 %), ainsi que dans le centre de l'État dans le comté de Mercer (2,5 %).
114
+
115
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires de Porto Rico (27,9 %), du Mexique (14,0 %), de la République dominicaine (12,7 %), de la Colombie (6,5 %), de l'Équateur (6,5 %), de Cuba (5,4 %), du Pérou (4,9 %), du Salvador (3,6 %) et du Guatemala (3,1 %)[25]. Composée à 52,4 % de Blancs, 6,8 % de Métis, 5,1 % de Noirs, 1,1 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 34,2 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 57,9 % des Amérindiens, 43,9 % des Métis, 35,5 % des Océaniens, 13,5 % des Blancs, 6,6 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 95,1 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
116
+
117
+ L'État avait les plus fortes proportions de personnes originaires du Pérou (0,86 %) et du Costa Rica (0,23 %), les 2e plus fortes proportions de personnes originaires de la Colombie (1,16 %), de l'Équateur (1,14 %) et de Cuba (0,95 %), les 3e plus fortes proportions de personnes originaires de Porto Rico (4,94 %), de la République dominicaine (2,25 %), du Honduras (0,42 %) et d'Argentine (0,16 %), la 5e plus forte proportion de personnes originaires du Guatemala (0,56 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (0,64 %).
118
+
119
+ L'État comptait également les 2e plus grands nombres de personnes originaires de la République dominicaine (197 922) et de l'Équateur (100 480), les 3e plus grands nombres de personnes originaires de Porto Rico (434 092), de Cuba (83 362), de la Colombie (101 593), du Pérou (75 869) et du Costa Rica (19 933), le 4e plus grand nombre de personnes originaires d'Argentine (14 272), les 5e plus grands nombres de personnes originaires du Guatemala (48 869), du Honduras (36 556), du Nicaragua (8 222) et du Venezuela (6 950), le 6e plus grand nombre de personnes originaires du Salvador (56 532) ainsi que les 7e plus grands nombres de personnes originaires d'Espagne (21 791) et de la Bolivie (3 361).
120
+
121
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (40,3 %), Chinois (18,5 %), Philippins (15,2 %), Coréens (12,9 %) et Pakistanais (3,6 %)[26].
122
+
123
+ L'État avait la plus forte proportion d'Indiens (3,32 %), les 3e plus fortes proportions de Coréens (1,07 %) et de Pakistanais (0,30 %), la 5e plus forte proportion de Chinois (1,53 %), la 6e plus forte proportion de Philippins (1,26 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de Japonais (0,15 %).
124
+
125
+ L'État comptait également les 3e plus grands nombres d'Indiens (292 256) et de Coréens (93 679), les 4e plus grands nombres de Chinois (134 442) et de Philippins (110 650), les 5e plus grands nombres de Pakistanais (26 006) et de Bangladais (7 567) ainsi que le 8e plus grand nombre de Japonais (13 146).
126
+
127
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,1 %), principalement blanche et autre (25,0 %), blanche et noire (20,6 %), blanche et asiatique (16,9 %), noire et autre (6,6 %), blanche et amérindienne (6,2 %), asiatique et autre (5,2 %) et noire et amérindienne (3,9 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,9 %)[27].
128
+
129
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État avait la 2e plus forte proportion de Musulmans des États-Unis en 2000 (2,5 %) après l'État de New York (2,6 %)[29].
130
+
131
+ L'État abrite la plus forte concentration de musulmans (3 %) et d'hindous (3 %) des États-Unis[28].
132
+
133
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 35 % des habitants du New Jersey se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 32 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 33 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[30].
134
+
135
+ Le New Jersey est un État industriel de la côte est, ancien bastion républicain devenu démocrate dans les années 1980-90. Il est considéré comme l'un des États les plus progressistes des États-Unis.
136
+
137
+ Les bastions du Parti démocrate sont le comté de Mercer comprenant la capitale Trenton et Princeton, le comté urbain d'Essex et celui de Hudson comprenant les villes de Newark et Jersey City, le comté de Camden, les comtés urbains proches des villes de Philadelphie et de la ville de New York, les comtés de Union et Middlesex ainsi que la ville d'Atlantic City.
138
+
139
+ Les banlieues nord-ouest et sud-est de l'État comme Somerset ou Hunterdon sont par contre des bastions républicains ainsi que le long de l'océan Atlantique ou dans les comtés montagneux de Sussex, Morris et Warren.
140
+
141
+ La plupart des comtés du New Jersey sont cependant considérés comme également partagés entre démocrates et républicains si bien qu'ils peuvent pencher d'un côté comme de l'autre à chaque élection. C'est le cas du comté de Bergen, très républicain dans le nord rural et très démocrate dans la partie plus urbaine et plus dense du comté. Le comté de Passaic (plus proche des démocrates) et celui de Cape May (plus républicain) sont aussi des comtés politiquement partagés.
142
+
143
+ Politiquement, le New Jersey penche nettement vers le Parti démocrate comme la plupart des autres États du nord-est. Il était cependant autrefois un bastion républicain qui soutenait fortement ses candidats aux élections présidentielles très disputées de 1948, 1968 ou encore de 1976. Ce fut même un État pivot en 1960 et 1992.
144
+
145
+ À partir des années 1980, l'État commence à pencher vers les démocrates à mesure que le Parti républicain s'oriente plus à droite vers une politique plus axée vers les électeurs du sud et de l'ouest. Le dernier républicain à avoir emporté l'État est George H. W. Bush en 1988.
146
+
147
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, les sondages redonnent au New Jersey ce rôle d'État pivot car le président George W. Bush y est devenu populaire et semble pouvoir y créer la surprise. Mais au soir du 2 novembre 2004, le candidat démocrate John Kerry y obtient 52,92 % des suffrages contre 46,24 % au président George W. Bush, réélu au plan national. Il s'agit pourtant du meilleur score républicain depuis 1988.
148
+
149
+ La tendance est encore favorable aux démocrates en 2016, quand la démocrate Hillary Clinton obtient 55 % des voix face aux 41 % obtenus par le républicain Donald Trump[35].
150
+
151
+ Lors de la 115e législature du Congrès (2017-2019), le New Jersey est représenté à la Chambre des représentants par six républicains et six démocrates, ainsi que par Bob Menendez et Cory Booker, tous les deux démocrates, au Sénat[36].
152
+
153
+ Bob Menendez, sénateur depuis 2006.
154
+
155
+ Cory Booker, sénateur depuis 2013.
156
+
157
+ Le dernier sénateur républicain de l'État au Congrès des États-Unis est Clifford Case (en) élu en 1979 (nonobstant les huit mois du sénateur Nicholas Brady nommé par le gouverneur Thomas Kean en 1982 à la suite de la démission du sénateur titulaire Harrison Williams (en)).
158
+
159
+ Depuis janvier 2018, le gouverneur de l'État est le démocrate Phil Murphy.
160
+
161
+ La constitution actuelle du New Jersey date de 1947. Elle institue un congrès bicaméral comprenant un sénat de 40 membres et une assemblée de 80 membres. Lors de la session 2015-2017, la chambre des représentants est contrôlée par 52 démocrates (contre 28 républicains) et le sénat par 24 démocrates (contre 16 républicains).
162
+
163
+ Lors des élections de novembre 2017, les démocrates remportent le poste de gouverneur et étendent leur majorité au Sénat (25 démocrates contre 15 républicains) et à l'Assemblée générale (54 démocrates et 26 républicains)[37].
164
+
165
+ La constitution de 1947 acte de la séparation des pouvoirs au sein de l'État. Le gouvernement du New Jersey est divisé en trois branches : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire[38]:
166
+
167
+ Le gouverneur du New Jersey détient le pouvoir exécutif avec le lieutenant-gouverneur et les agences étatiques placées sous son autorité[38]. Actuellement le gouverneur est Phil Murphy[39].
168
+
169
+ La législature du New Jersey détient le pouvoir législatif. Elle siège dans le capitole du New Jersey qui est situé à Trenton. Parlement bicaméral, la législature est divisée entre l'Assemblée générale (composée de 80 membres) et le Sénat (formé de 40 membres)[38].
170
+
171
+ Le pouvoir judiciaire dans le New Jersey est appelé New Jersey Courts. Il est composé des tribunaux suivants[40] :
172
+
173
+ En octobre 2006, la Cour suprême du New Jersey donne six mois au législateur de l'État pour modifier la législation sur le mariage[41],[42] afin de reconnaître le droit des couples gays à bénéficier de tous les avantages offerts aux couples mariés hétérosexuels. La cour laisse alors la liberté au législateur de choisir entre le mariage homosexuel (comme le Massachusetts depuis 2004) et un nouveau système d'union civile (comme dans le Vermont et le Connecticut). En février 2007, les législateurs choisissent d'aligner le contrat d'union civile pour les personnes homosexuelles sur le mariage civil hétérosexuel sans pour autant utiliser le terme de mariage gay.
174
+
175
+ Le New Jersey n'a pas appliqué la peine de mort depuis 1963. Pourtant la peine de mort est rétablie en 1982 avant que les parlementaires de l'État ne votent un moratoire en 2006 puis son abolition en 2007.
176
+
177
+ L'agriculture du New Jersey est intensive et offre des productions périurbaines (airelles, cultures maraîchères, etc.). C'est le premier État américain pour la production de produits chimiques et pharmaceutiques[43]. Les autres activités industrielles sont le raffinage du pétrole et la métallurgie. Les industries de haute technologie reposent sur un réseau de PME liées aux universités (Princeton...). Le secteur tertiaire s'est développé grâce aux activités récréatives dans les stations balnéaires de la côte. Les casinos d'Atlantic City attirent la population de l'agglomération new-yorkaise toute proche.
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2
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3
+ Le New Jersey /nju.d͡ʒœʁ.zɛ/ (prononcé en anglais : /nuˈd͡ʒɝzi/[2] Écouter ), litt. « Nouvelle-Jersey », est un État du Nord-Est des États-Unis, bordé à l'ouest par la Pennsylvanie et le Delaware, au nord par l'État de New York, et au sud-est par l'océan Atlantique. L'État du New Jersey comprend les banlieues ouest et sud de la ville de New York. Sa capitale est Trenton et sa ville la plus peuplée est Newark.
4
+
5
+ Avec une superficie de 22 608 km2 uniquement et une population de 8 791 894 habitants, il est l'un des plus petits États du pays mais aussi l'un des plus densément peuplés.
6
+
7
+ Le nom New Jersey provient de l'île anglo-normande de Jersey. Ce nom a été donné en l'honneur de George de Carteret, natif de Jersey, qui est l'un des deux hommes à qui ce territoire a été donné au XVIIe siècle. Les exonymes français de « Nouveau-Jersey » ou « Nouvelle-Jersey » sont utilisés par le passé[3]. Récemment et par métaplasme, le terme de « Nouveau-Jersey » se retrouve à nouveau usité.[réf. nécessaire]
8
+
9
+ Avant l'arrivée des premiers Européens dans les années 1630, le territoire du New Jersey était peuplé par les Amérindiens Lenapes ou Delawares. Les Néerlandais s'installèrent sur le site de l'actuelle Jersey City (sur la côte occidentale de l'Hudson, en face de l'extrémité de l'île de Manhattan). Ces établissements étaient partie intégrante de la colonie de la Nouvelle-Néerlande, qui incluait également La Nouvelle-Amsterdam, qui deviendra New York.
10
+
11
+ Puis la région fut contrôlée par les Britanniques à partir de 1664. Ils rencontrèrent peu de résistance, sans doute à cause de l'incapacité de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales à pourvoir aux défenses de la colonie. Le roi Charles II d'Angleterre donna une partie de la région à son frère (le futur Jacques II. Ce dernier distribua les terres situées entre les fleuves Hudson et Delaware à deux amis qui lui étaient restés fidèles pendant la guerre civile : Sir George de Carteret et lord John Berkeley de Stratton. Le 18 mars 1673, Berkeley vendit la moitié du New Jersey aux quakers qui en firent leur colonie. La province du New Jersey fut elle-même divisée en deux provinces : West Jersey (en) et East Jersey (en), entre 1674 et 1702.
12
+
13
+ Le New Jersey participa à la fin du XVIIIe siècle à la guerre d'indépendance. Il fut le lieu de passage des troupes à plusieurs reprises.
14
+
15
+ En décembre 1776, l'armée continentale dirigée par George Washington traversa la Delaware River et engagea la bataille de Trenton. Cet épisode fut immortalisé par le peintre Emanuel Leutze. Il figure même sur le revers des pièces de monnaie de l'État. Le 3 janvier 1777, la bataille de Princeton est une victoire américaine sur les troupes de Charles Cornwallis. La Bataille de Monmouth a eu lieu le 28 juin 1778 dans le comté de Monmouth, New Jersey, où elle se termine dans une impasse entre les Américains et les Britanniques. Pendant l'été 1783, le Congrès continental se réunit à l'université de Princeton qui devint ainsi la capitale du pays pendant quatre mois. C'est dans ce lieu que la nouvelle de la signature du traité de Paris, en 1783, arriva aux responsables politiques.
16
+
17
+ Le 20 novembre 1789, le New Jersey fut le premier État à ratifier le Bill of Rights. Enfin, l'esclavage fut aboli le 15 février 1804.
18
+
19
+ D'une superficie de 20 168 km2, le New Jersey était peuplé de 8 414 350 habitants au recensement de 2000. Sa capitale est Trenton. L'État est situé au centre de la mégalopole américaine BosWash. Le New Jersey peut être divisé en trois régions géographiques. North Jersey est située en grande partie dans l'aire d'influence de New York, et certains habitants travaillent dans cette ville. La région de Central Jersey est surtout composée de banlieues. Le South Jersey se trouve dans la région de la vallée du Delaware, l'aire urbaine de Philadelphie. Les côtes de l'État sur l'océan Atlantique portent le nom de Jersey Shore.
20
+
21
+ Selon la classification de Köppen, le Sud, le Centre et le Nord-Est de l'État jouissent d'un climat subtropical humide tandis que le Nord-Ouest jouit d'un climat continental humide, avec des températures plus fraîches en raison de l'altitude.
22
+
23
+ L'amplitude annuelle des températures est importante. Le New Jersey a en effet un climat continental de façade orientale. Malgré la proximité de l'océan et sa latitude assez basse, les hivers y sont froids avec des minimales inférieures à 0 °C en cette saison.
24
+
25
+ La moyenne des précipitations annuelles est comprise entre 1 000 mm et 1 300 mm. Celles-ci sont réparties de manière assez uniforme sur l'ensemble de l'année. Il tombe en une année entre 40 et 80 cm de neige sur le New Jersey, voire 1 mètre sur le relief dans le nord-ouest.
26
+
27
+ En hiver et au début du printemps, le New Jersey est exposé à de violentes tempêtes dites tempêtes du Cap Hatteras car elles se forment ou s'intensifient au-dessus de ce cap avant de longer la côte Est des États-Unis en direction du Nord. Celles-ci sont capables d'engendrer des blizzards et des inondations. Des épisodes de sécheresse ou de pluie ininterrompue peuvent perdurer pendant plusieurs semaines. Par contre, les cyclones tropicaux sont rares. L'ouragan Floyd frappa les côtes du New Jersey en 1999 mais il avait déjà nettement perdu en intensité au moment où il aborda le littoral de l'État.
28
+
29
+
30
+
31
+ Le National Park Service gère 12 sites dans le New Jersey[5] :
32
+
33
+ L'État du New Jersey est divisé en 21 comtés.
34
+
35
+ L'État fait partie intégrante du BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
36
+
37
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini sept aires métropolitaines dans ou en partie dans l'État du New Jersey[6].
38
+
39
+ (19 567 410)
40
+
41
+ (19 949 502)
42
+
43
+ (2,0 %)
44
+
45
+ (5 965 343)
46
+
47
+ (6 034 678)
48
+
49
+ (1,2 %)
50
+
51
+ (821 173)
52
+
53
+ (827 048)
54
+
55
+ (0,7 %)
56
+
57
+ En 2010, tous les New-Jersiais résidaient dans une zone à caractère urbain.
58
+
59
+ L'aire métropolitaine de New York-Newark-Jersey City était l'aire métropolitaine la plus peuplée des États-Unis en 2013. En 2010, les aires métropolitaines de New York-Newark-Jersey City et Philadelphia-Camden-Wilmington regroupaient respectivement 73,6 % et 15,0 % de la population de l'État.
60
+
61
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini deux aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du New Jersey.
62
+
63
+ (23 076 664)
64
+
65
+ (23 484 225)
66
+
67
+ (1,8 %)
68
+
69
+ (7 067 807)
70
+
71
+ (7 146 706)
72
+
73
+ (1,1 %)
74
+
75
+ En 2013, l'aire métropolitaine combinée de New York-Newark était l'aire métropolitaine combinée la plus peuplée des États-Unis. En 2010, les aires métropolitaines combinées de New York-Newark et Philadelphia-Reading-Camden regroupaient respectivement 79,0 % et 21,0 % de la population de l'État.
76
+
77
+ L'État du New Jersey compte 566 municipalités[7], dont 36 de plus de 50 000 habitants.
78
+
79
+ Le New Jersey possède deux State Designated Tribal Statistical Areas (en français : « aires tribales statistiques désignées d'État ») pour deux tribus non reconnues par le gouvernement fédéral des États-Unis.
80
+
81
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du New Jersey à 8 882 190 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 1,03 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 8 791 894 habitants[9]. Depuis 2010, l'État connaît la 36e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
82
+
83
+ Avec 8 791 894 habitants en 2010, le New Jersey était le 11e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,85 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Middlesex dans la ville de New Brunswick[10].
84
+
85
+ Avec 461,55 hab./km2 en 2010, le New Jersey était l'État le plus dense des États-Unis.
86
+
87
+ Le taux d'urbains était de 94,7 % et celui de ruraux de 5,3 %[11]. L'État comptait le 2e plus fort taux d'urbains du pays après la Californie (95,0 %).
88
+
89
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,2 ‰[12] (11,8 ‰ en 2012[13]) et le taux de mortalité à 7,9 ‰[14] (8,0 ‰ en 2012[15]). L'indice de fécondité était de 1,90 enfants par femme[12] (1,85 en 2012[13]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,8 ‰[14] (4,4 ‰ en 2012[15]). La population était composée de 23,49 % de personnes de moins de 18 ans, 8,73 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,71 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,59 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,49 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 39 ans[16].
90
+
91
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 107 430) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 114 688) avec un excédent des naissances (343 341) sur les décès (228 653), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 2 776) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 145 374) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 148 150)[17].
92
+
93
+ Selon des estimations de 2013, 75,9 % des New-Jersiais étaient nés dans un État fédéré, dont 52,6 % dans l'État du New Jersey et 23,3 % dans un autre État (16,9 % dans le Nord-Est, 3,7 % dans le Sud, 1,6 % dans le Midwest, 1,1 % dans l'Ouest), 2,5 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 21,6 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (45,3 % en Amérique latine, 32,2 % en Asie, 16,3 % en Europe, 5,2 % en Afrique, 0,8 % en Amérique du Nord, 0,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 53,0 % étaient naturalisés américain et 47,0 % étaient étrangers[18],[19].
94
+
95
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 525 000 immigrés illégaux, soit 5,8 % de la population. Cela représentait la 4e proportion la plus importante du pays après le Nevada (7,6 %), la Californie (6,3 %) et le Texas (6,3 %)[20].
96
+
97
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,58 % de Blancs, 13,70 % de Noirs, 8,25 % d'Asiatiques (3,32 % d'Indiens, 1,53 % de Chinois, 1,26 % de Philippins, 1,07 % de Coréens), 2,73 % de Métis, 0,33 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 6,37 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
98
+
99
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,55 %), principalement blanche et autre (0,68 %), blanche et noire (0,56 %) et blanche et asiatique (0,46 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,19 %).
100
+
101
+ Les non-hispaniques représentaient 82,31 % de la population avec 59,31 % de Blancs, 12,80 % de Noirs, 8,19 % d'Asiatiques, 1,53 % de Métis, 0,14 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,31 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 17,69 % de la population, principalement des personnes originaires de Porto Rico (4,94 %), du Mexique (2,48 %), de la République dominicaine (2,25 %), de la Colombie (1,16 %), de l'Équateur (1,14 %), de Cuba (0,95 %), du Pérou (0,86 %), du Salvador (0,64 %) et du Guatemala (0,56 %)[16].
102
+
103
+ En 2010, l'État du New Jersey avait la 3e plus forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %) et la Californie (13,05 %) ainsi que la 8e plus forte proportion d'Hispaniques des États-Unis. A contrario, l'État avait la 10e plus faible proportion d'Océaniens des États-Unis.
104
+
105
+ L'État comptait également le 4e plus grand nombre d'Asiatiques (725 726) après la Californie (4 861 007), l'État de New York (1 420 244) et le Texas (964 596), le 7e plus grand nombre d'Hispaniques (1 555 144) et le 10e plus grand nombre de Blancs (6 029 248) des États-Unis.
106
+
107
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 81,1 %, dont 57,3 % de Blancs, 12,8 % de Noirs, 9,0 % d'Asiatiques et 1,5 % de Métis, et celle des Hispaniques à 18,9 %[22].
108
+
109
+ En 2000, les New-Jersiais s'identifiaient principalement comme étant d'origine italienne (17,9 %), irlandaise (15,9 %), allemande (12,6 %), polonaise (6,9 %), anglaise (6,2 %), portoricaine (4,4 %) et américaine (3,1 %)[23].
110
+
111
+ L'État avait la 3e plus forte proportion de personnes d'origine italienne, les 5e plus fortes proportions de personnes d'origine polonaise et arménienne (0,2 %), la 7e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise ainsi que la 8e plus forte proportion de personnes d'origine irlandaise.
112
+
113
+ L'État abrite la 4e communauté juive des États-Unis après l'État de New York, la Californie et la Floride. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 508 950 Juifs en 2013 (412 465 en 1971), soit 5,7 % de la population de l'État et 7,6 % de la population juive américaine. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de New York-Newark-Jersey City (431 000), Philadelphia-Camden-Wilmington (49 700), Atlantic City-Hammonton (11 700) et Trenton (9 000)[24]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés du Grand New York tels que les comtés de Ocean (10,7 %), Bergen (10,2 %), Monmouth (10,2 %), Middlesex (6,4 %), Essex (6,2 %), Morris (6,0 %), Somerset (5,9 %), Union (4,8 %), Passaic (4,0 %) et Sussex (2,9 %), dans les comtés de la vallée du Delaware tels que les comtés de Camden (6,2 %) et Burlington (2,9 %), dans le sud de l'État dans le comté d'Atlantic (4,3 %), ainsi que dans le centre de l'État dans le comté de Mercer (2,5 %).
114
+
115
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires de Porto Rico (27,9 %), du Mexique (14,0 %), de la République dominicaine (12,7 %), de la Colombie (6,5 %), de l'Équateur (6,5 %), de Cuba (5,4 %), du Pérou (4,9 %), du Salvador (3,6 %) et du Guatemala (3,1 %)[25]. Composée à 52,4 % de Blancs, 6,8 % de Métis, 5,1 % de Noirs, 1,1 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 34,2 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 57,9 % des Amérindiens, 43,9 % des Métis, 35,5 % des Océaniens, 13,5 % des Blancs, 6,6 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 95,1 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
116
+
117
+ L'État avait les plus fortes proportions de personnes originaires du Pérou (0,86 %) et du Costa Rica (0,23 %), les 2e plus fortes proportions de personnes originaires de la Colombie (1,16 %), de l'Équateur (1,14 %) et de Cuba (0,95 %), les 3e plus fortes proportions de personnes originaires de Porto Rico (4,94 %), de la République dominicaine (2,25 %), du Honduras (0,42 %) et d'Argentine (0,16 %), la 5e plus forte proportion de personnes originaires du Guatemala (0,56 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (0,64 %).
118
+
119
+ L'État comptait également les 2e plus grands nombres de personnes originaires de la République dominicaine (197 922) et de l'Équateur (100 480), les 3e plus grands nombres de personnes originaires de Porto Rico (434 092), de Cuba (83 362), de la Colombie (101 593), du Pérou (75 869) et du Costa Rica (19 933), le 4e plus grand nombre de personnes originaires d'Argentine (14 272), les 5e plus grands nombres de personnes originaires du Guatemala (48 869), du Honduras (36 556), du Nicaragua (8 222) et du Venezuela (6 950), le 6e plus grand nombre de personnes originaires du Salvador (56 532) ainsi que les 7e plus grands nombres de personnes originaires d'Espagne (21 791) et de la Bolivie (3 361).
120
+
121
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (40,3 %), Chinois (18,5 %), Philippins (15,2 %), Coréens (12,9 %) et Pakistanais (3,6 %)[26].
122
+
123
+ L'État avait la plus forte proportion d'Indiens (3,32 %), les 3e plus fortes proportions de Coréens (1,07 %) et de Pakistanais (0,30 %), la 5e plus forte proportion de Chinois (1,53 %), la 6e plus forte proportion de Philippins (1,26 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de Japonais (0,15 %).
124
+
125
+ L'État comptait également les 3e plus grands nombres d'Indiens (292 256) et de Coréens (93 679), les 4e plus grands nombres de Chinois (134 442) et de Philippins (110 650), les 5e plus grands nombres de Pakistanais (26 006) et de Bangladais (7 567) ainsi que le 8e plus grand nombre de Japonais (13 146).
126
+
127
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,1 %), principalement blanche et autre (25,0 %), blanche et noire (20,6 %), blanche et asiatique (16,9 %), noire et autre (6,6 %), blanche et amérindienne (6,2 %), asiatique et autre (5,2 %) et noire et amérindienne (3,9 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,9 %)[27].
128
+
129
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État avait la 2e plus forte proportion de Musulmans des États-Unis en 2000 (2,5 %) après l'État de New York (2,6 %)[29].
130
+
131
+ L'État abrite la plus forte concentration de musulmans (3 %) et d'hindous (3 %) des États-Unis[28].
132
+
133
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 35 % des habitants du New Jersey se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 32 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 33 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[30].
134
+
135
+ Le New Jersey est un État industriel de la côte est, ancien bastion républicain devenu démocrate dans les années 1980-90. Il est considéré comme l'un des États les plus progressistes des États-Unis.
136
+
137
+ Les bastions du Parti démocrate sont le comté de Mercer comprenant la capitale Trenton et Princeton, le comté urbain d'Essex et celui de Hudson comprenant les villes de Newark et Jersey City, le comté de Camden, les comtés urbains proches des villes de Philadelphie et de la ville de New York, les comtés de Union et Middlesex ainsi que la ville d'Atlantic City.
138
+
139
+ Les banlieues nord-ouest et sud-est de l'État comme Somerset ou Hunterdon sont par contre des bastions républicains ainsi que le long de l'océan Atlantique ou dans les comtés montagneux de Sussex, Morris et Warren.
140
+
141
+ La plupart des comtés du New Jersey sont cependant considérés comme également partagés entre démocrates et républicains si bien qu'ils peuvent pencher d'un côté comme de l'autre à chaque élection. C'est le cas du comté de Bergen, très républicain dans le nord rural et très démocrate dans la partie plus urbaine et plus dense du comté. Le comté de Passaic (plus proche des démocrates) et celui de Cape May (plus républicain) sont aussi des comtés politiquement partagés.
142
+
143
+ Politiquement, le New Jersey penche nettement vers le Parti démocrate comme la plupart des autres États du nord-est. Il était cependant autrefois un bastion républicain qui soutenait fortement ses candidats aux élections présidentielles très disputées de 1948, 1968 ou encore de 1976. Ce fut même un État pivot en 1960 et 1992.
144
+
145
+ À partir des années 1980, l'État commence à pencher vers les démocrates à mesure que le Parti républicain s'oriente plus à droite vers une politique plus axée vers les électeurs du sud et de l'ouest. Le dernier républicain à avoir emporté l'État est George H. W. Bush en 1988.
146
+
147
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, les sondages redonnent au New Jersey ce rôle d'État pivot car le président George W. Bush y est devenu populaire et semble pouvoir y créer la surprise. Mais au soir du 2 novembre 2004, le candidat démocrate John Kerry y obtient 52,92 % des suffrages contre 46,24 % au président George W. Bush, réélu au plan national. Il s'agit pourtant du meilleur score républicain depuis 1988.
148
+
149
+ La tendance est encore favorable aux démocrates en 2016, quand la démocrate Hillary Clinton obtient 55 % des voix face aux 41 % obtenus par le républicain Donald Trump[35].
150
+
151
+ Lors de la 115e législature du Congrès (2017-2019), le New Jersey est représenté à la Chambre des représentants par six républicains et six démocrates, ainsi que par Bob Menendez et Cory Booker, tous les deux démocrates, au Sénat[36].
152
+
153
+ Bob Menendez, sénateur depuis 2006.
154
+
155
+ Cory Booker, sénateur depuis 2013.
156
+
157
+ Le dernier sénateur républicain de l'État au Congrès des États-Unis est Clifford Case (en) élu en 1979 (nonobstant les huit mois du sénateur Nicholas Brady nommé par le gouverneur Thomas Kean en 1982 à la suite de la démission du sénateur titulaire Harrison Williams (en)).
158
+
159
+ Depuis janvier 2018, le gouverneur de l'État est le démocrate Phil Murphy.
160
+
161
+ La constitution actuelle du New Jersey date de 1947. Elle institue un congrès bicaméral comprenant un sénat de 40 membres et une assemblée de 80 membres. Lors de la session 2015-2017, la chambre des représentants est contrôlée par 52 démocrates (contre 28 républicains) et le sénat par 24 démocrates (contre 16 républicains).
162
+
163
+ Lors des élections de novembre 2017, les démocrates remportent le poste de gouverneur et étendent leur majorité au Sénat (25 démocrates contre 15 républicains) et à l'Assemblée générale (54 démocrates et 26 républicains)[37].
164
+
165
+ La constitution de 1947 acte de la séparation des pouvoirs au sein de l'État. Le gouvernement du New Jersey est divisé en trois branches : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire[38]:
166
+
167
+ Le gouverneur du New Jersey détient le pouvoir exécutif avec le lieutenant-gouverneur et les agences étatiques placées sous son autorité[38]. Actuellement le gouverneur est Phil Murphy[39].
168
+
169
+ La législature du New Jersey détient le pouvoir législatif. Elle siège dans le capitole du New Jersey qui est situé à Trenton. Parlement bicaméral, la législature est divisée entre l'Assemblée générale (composée de 80 membres) et le Sénat (formé de 40 membres)[38].
170
+
171
+ Le pouvoir judiciaire dans le New Jersey est appelé New Jersey Courts. Il est composé des tribunaux suivants[40] :
172
+
173
+ En octobre 2006, la Cour suprême du New Jersey donne six mois au législateur de l'État pour modifier la législation sur le mariage[41],[42] afin de reconnaître le droit des couples gays à bénéficier de tous les avantages offerts aux couples mariés hétérosexuels. La cour laisse alors la liberté au législateur de choisir entre le mariage homosexuel (comme le Massachusetts depuis 2004) et un nouveau système d'union civile (comme dans le Vermont et le Connecticut). En février 2007, les législateurs choisissent d'aligner le contrat d'union civile pour les personnes homosexuelles sur le mariage civil hétérosexuel sans pour autant utiliser le terme de mariage gay.
174
+
175
+ Le New Jersey n'a pas appliqué la peine de mort depuis 1963. Pourtant la peine de mort est rétablie en 1982 avant que les parlementaires de l'État ne votent un moratoire en 2006 puis son abolition en 2007.
176
+
177
+ L'agriculture du New Jersey est intensive et offre des productions périurbaines (airelles, cultures maraîchères, etc.). C'est le premier État américain pour la production de produits chimiques et pharmaceutiques[43]. Les autres activités industrielles sont le raffinage du pétrole et la métallurgie. Les industries de haute technologie reposent sur un réseau de PME liées aux universités (Princeton...). Le secteur tertiaire s'est développé grâce aux activités récréatives dans les stations balnéaires de la côte. Les casinos d'Atlantic City attirent la population de l'agglomération new-yorkaise toute proche.
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3
+ Le newton[1] (symbole : N) est l'unité de mesure de la force nommée ainsi en l'honneur d'Isaac Newton pour ses travaux en mécanique classique.
4
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5
+ Il équivaut à un kilogramme mètre par seconde carrée (1 kg m s−2).
6
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7
+ Un newton est la force capable de communiquer à une masse de 1 kilogramme une accélération de 1 m s−2. Il faut donc 1 newton pour augmenter la vitesse d'une masse de 1 kg de 1 m s−1 chaque seconde. Cette unité dérivée du Système international s'exprime en unités de base ainsi :
8
+
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10
+  
11
+ N
12
+ =
13
+ 1
14
+  
15
+
16
+
17
+
18
+ k
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+ g
20
+
21
+ m
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+
23
+
24
+ s
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+
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+
31
+
32
+
33
+
34
+
35
+ {\displaystyle {\rm {1~N=1~{\frac {kg\cdot m}{s^{2}}}}}}
36
+
37
+ Le Système international impose d'écrire le nom de l'unité (newton) en minuscule et le symbole (N) en majuscule[2].
38
+
39
+ L'usage du newton comme unité de force a été rendu obligatoire à partir de 1948, lors de la quatrième séance de la neuvième Conférence générale des poids et mesures[3]. La 9e CGPM établit d'autre part :
40
+
41
+ Le poids est une mesure de la force entre deux objets due à la gravité, le poids s'exprime en newtons.
42
+
43
+ Par abus de langage, le poids est pourtant souvent exprimé en kilogrammes (unité de masse). Sur Terre, une masse de 1 kg génère une force (poids) de 9,806 65 N (valeur qui varie légèrement en fonction de la pesanteur à l'endroit où l'on se trouve). La pesanteur « normale » (définie en 1901 lors de la 3e Conférence générale des poids et mesures) a été fixée à 9,806 65 m s−2[4].
44
+
45
+ Dans les unités de mesure anglo-saxonnes, la livre-force est utilisée.
46
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47
+ On utilise généralement un dynamomètre ou une jauge de déformation pour évaluer les forces.
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+ Le Moyen-Orient (en arabe الشرق الأوسط Al-Sharq Al-awsat, en persan خاور ميانه, en turc Orta Doğu ou Orta Şark, en kurde Rojhilata Navîn, en hébreu המזרח התיכון) est une expression d'origine occidentale qui désigne, pour les occidentaux, une région comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part et le Pakistan d'autre part. Le Moyen-Orient est l'Asie de l'Ouest et l'Égypte. Proche-Orient et Moyen-Orient ne désignent pas deux espaces géographiques clairement séparés, comme si, en allant vers l'est, on voyait se succéder le Proche-Orient et le Moyen-Orient avant d'atteindre l'Extrême-Orient. Ces termes désignent un même espace défini, au tournant des XIXe et XXe siècles, par le Foreign Office britannique comme le Middle East, et par le Quai d'Orsay français comme le Proche-Orient.
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+ L'espace concerné comprend au moins le Croissant fertile (Jordanie, Irak, Israël, Palestine, Syrie, Turquie et Liban), la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et la vallée du Nil (Égypte). On y ajoute parfois la République islamique d'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan (héritage de la définition héritée de l'Empire britannique). Les États-Unis n'hésitent pas à y inclure les États du Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie, Mauritanie, Libye), comme le montre le projet de « Grand Moyen-Orient »[1].
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+ Cet espace abrite plusieurs groupes culturels et ethniques, incluant la culture perse, turque, arabe, kurde et juive. Les trois principaux groupes linguistiques sont les langues iraniennes, les langues turques et les langues sémitiques (dont l'arabe, l'amharique et l'hébreu). La définition du Moyen-Orient, à la fois établie dans les livres de référence et communément utilisée, définit la région comme « les nations de l'Asie du Sud-Ouest, de l'Iran à l'Égypte ». En conséquence, l'Égypte, avec sa péninsule du Sinaï en Asie, est habituellement considérée comme faisant partie du Moyen-Orient.
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+ Cette expression a été employée pour la première fois par le théoricien militaire américain Alfred Mahan en 1902[Note 1].
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+ Le qualificatif de « Moyen » a entraîné certaines confusions au-delà du problème actuel de définition de l'espace situé entre le monde indien et l'Europe. Avant la Première Guerre mondiale, Near East (Proche-Orient) était utilisé en anglais pour parler des Balkans et de l'Empire ottoman, tandis que le terme Middle East (« Moyen-Orient ») faisait référence à l'Iran, l'Afghanistan, le Turkménistan et le Caucase. En revanche, Far East (traduit à peu près par « Extrême-Orient ») faisait référence aux pays de l'Asie de l'Est, à la Chine, au Japon, à la Corée, à Taïwan, etc.
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+ Avec la disparition de l'Empire ottoman en 1918 et l'irruption des États-Unis sur la scène européenne en 1917, le terme de Near East avait largement été écarté de l'usage courant (vu de Washington, Istanbul ou Beyrouth n'ont rien de « proche »), tandis que Middle East était appliqué aux nouveaux États du monde islamique. Cependant, l'usage de Near East était maintenu dans plusieurs disciplines universitaires, dont l'archéologie et l'histoire ancienne, là où il décrivait un espace identique à celui désigné par le terme Middle East ; auparavant, il n'était pas utilisé par ces disciplines. Ce terme est venu quand la France et le Royaume-Uni l'ont adopté lors de l'obtention du mandat de la Société des Nations d'administrer les terres allemandes et ottomanes après la Première Guerre mondiale.
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+ Les Français, en particulier les universitaires et certains journaux comme Le Monde, ont gardé l'habitude de distinguer un Proche-Orient méditerranéen et un Moyen-Orient général (à l'anglaise) ou plus restreint autour du golfe Persique.
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+ Par certains côtés, l'ambiguïté du terme « Moyen-Orient » est un avantage, puisqu'il peut être utilisé dans des cultures et des circonstances politiques différentes. Cette ambiguïté gêne certains géographes, qui, cependant, ont essayé de populariser « Asie du Sud-Ouest » comme alternative (Southwest Asia), bien que cela n'ait eu que peu de succès. D'autres ont fait leur apparition comme « Asie de l'Ouest » (West Asia), lequel est devenu le terme d'usage en Inde, à la fois par le gouvernement et les médias.
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+ Le « monde arabe » est utilisé dans certains contextes, mais exclut les populations telles que les Turcs, les Israéliens, les Iraniens et les Kurdes qui ne sont pas arabes.
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+ Le « Moyen-Orient – Afrique du Nord » (Middle East-North Africa [MENA]), qui est parfois utilisé comprend la zone allant du Maroc à l'Iran. Le terme similaire le plus répandu est le « Grand Moyen-Orient » (Greater Middle East). Il est parfois utilisé, bien qu'il soit si vague qu'il n'est pas toujours utile. Il correspond à une histoire commune des empires et des civilisations incluant la civilisation gréco-romaine méditerranéenne et les Perses aussi bien que la vaste civilisation arabe et les premières régions dans lesquelles les Turcs musulmans se sont installés. Cela peut comprendre l'Afrique du Nord et la Turquie jusqu'à l'Ouest du Pakistan et l'Est de l'Afghanistan.
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+ Le Moyen-Orient correspond à la zone géographique[2] comprise entre la rive orientale de la mer Méditerranée : le bassin Levantin, à l'ouest ; la ligne tracée par la frontière entre l'Iran d'une part, le Pakistan et l'Afghanistan d'autre part, à l'est ; les frontières de la Turquie et de l'Iran avec les pays du Caucase, ainsi que de la Turquie avec la Bulgarie et la Grèce au nord ; les frontières respectivement terrestres de l'Égypte et maritimes du Yémen et d'Oman au sud. Le Moyen-Orient s'étend donc à la fois en Asie, sur les plateaux iranien et anatolien et sur l'ensemble de la péninsule Arabique ; en Europe, avec la partie européenne de la Turquie : la Thrace orientale et en Afrique avec la partie africaine de l'Égypte.
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+ Cet espace de plus de 7 millions de km2 regroupe différentes civilisations qui se sont développées au cours des siècles ; parmi elles, les Arabes, Perses et Turcs et kurde forment les groupes ethniques les plus importants présents dans la région[3]. Ce critère ne permet cependant pas de tracer de délimitations puisque l'on retrouve ces civilisations bien au-delà des frontières des nations moyen-orientales : les Arabes sont également présents dans toute la partie nord de l'Afrique, les Perses, jusqu'au sous-continent indien et les Turcs, en Asie centrale.
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+ Le Moyen-Orient n'est pas non plus uni politiquement ou culturellement, les structures supra-étatiques, regroupés autour de centres d'intérêt divers (pétrole, commerce, religion, etc.) n'ont qu'une influence limitée et s'étendent souvent au-delà de la région[4].
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+ Selon les données éparses récoltées sur la base de divers recensements réalisés par les États de la région (sur plusieurs années), la croissance démographique est élevée : de près de 2 % par an en moyenne avec une fécondité moyenne de 3,4 enfants par femme pour une moyenne mondiale de 2,7 et une espérance de vie est de 69 ans[5]. La religion majoritaire est l'islam dans sa branche sunnite et des foyers importants du courant chiite sont présents notamment en Irak et en Iran. Dans une moindre mesure, on retrouve des chrétiens (principalement au Liban à près de 45 % et à Chypre), des juifs en Israël et d'autres religions : bahaïs, zoroastriens, protestants, etc.
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+ Les États du Moyen-Orient peuvent être répartis selon leur position géographique :
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+ Trois villes du Moyen-Orient regroupent plus de dix millions d'habitants; il s'agit d'Istanbul, du Caire, et de Téhéran[6].
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+ Trois autres villes ont recensé des populations entre quatre et sept millions d'habitants : Bagdad, Ankara et Alexandrie[6] et onze villes moins importantes comptent une population de plus d'un million d'habitants. La majorité de ces agglomérations enregistrent une croissance annuelle de leur population supérieure à 2 %.
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+ Cliquez sur une image pour l'agrandir, ou survolez-la pour afficher sa légende.
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+ Quartier résidentiel d'Al-Khuwair à Mascate, la capitale d'Oman.
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+ Jérusalem, le Dôme du Rocher, l'Esplanade des mosquées, le Mur des Lamentations, le Saint-Sépulcre...
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+ Le Burj Al Arab et la Dubaï Marina aux ÉAU.
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+
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+ Quartier de Levent, en plein développement dans la périphérie d'Istanbul.
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+ La marina d'Eilat, cité balnéaire dans le golfe d'Aqaba.
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+ Port de Limassol, dans la partie européenne de l'île de Chypre.
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+ L'université du Caire, située à Gizeh, face à la vieille ville.
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+ Dessin d'Ispahan, l'ancienne capitale des Séfévides.
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+ Vue de la baie de Doha au Qatar.
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+ Le terme de Moyen-Orient définit une aire culturelle, donc il ne délimite pas de frontières précises. Généralement, on inclut les civilisations arabe, turque, perse, kurde et des minorités régionales telles que les juifs ou les chypriotes.
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+ Les pays africains comme ceux du Maghreb — l'Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie — ou d'autres comme le Soudan, la Mauritanie et ceux de la Corne africaine — la Somalie, l'Éthiopie, l'Érythrée et Djibouti — sont liés au Moyen-Orient du fait de leurs fortes associations culturelles, historiques et commerciales avec cette région. Chypre, bien que géographiquement périphérique ou proche du Moyen-Orient, se considère elle-même comme faisant culturellement partie de l'Europe. L'Iran est la frontière est.
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+ C'est le lieu de naissance et le centre spirituel des religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme, l'islam, la babisme et le bahaïsme. De nombreuses civilisations et nations (seldjoukides, arabes, ottomans…) ont vu le jour autour du Croissant fertile, qui constitue la première zone peuplée au Moyen-Orient et probablement la région originelle de l'agriculture de l'Eurafrasie[7].
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+ De très nombreuses cultures se sont croisées au fil des siècles ; indigènes, tels que les Perses ou les Arabes ; mais également étrangères, tels que les Grecs d'Alexandre de Macédoine, les croisés ou les colons européens à partir du XIXe siècle.
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+ Au début du XXe siècle, la découverte de quantités considérables de pétrole (plus de la moitié des réserves mondiales de pétrole se trouvent dans le sous-sol du Moyen-Orient) a placé le Moyen-Orient au cœur de la géopolitique mondiale du pétrole et permit le développement des Émirats pétroliers (Émirats arabes unis, Qatar…). Cet espace est aussi témoin de guerres d'ordre territorial (conflit israélo-arabe, guerre Iran-Irak) et de nombreuses tensions liées directement et indirectement à l'extraction du pétrole et des matières premières dans la région (guerre du Golfe).
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+ En novembre 1959, les troupes britanniques, françaises et israéliennes menèrent une guerre contre l'Egypte suite à la nationalisation du canal de Suez. Les États-Unis profitèrent des problèmes financiers du Royaume-Uni pour condamner l'opération et supplanter Londres comme puissance dominante au Moyen Orient, alors qu’une vague d'agitation antibritannique gagnait toute la région. Celle-ci aboutie en 1958 au renversement de la monarchie irakienne, soutenue par les Britanniques. Les États-Unis poursuivirent la politique britannique en s'appuyant sur des régimes alliés (Arabie saoudite, Turquie, Jordanie, Israël, etc. Ils fournirent à Israël plus d'aide qu'à aucun autre État au monde et favorisèrent des changements de régime dans certains pays, notamment en Iran lors de l'opération Ajax[8].
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+ Le Moyen-Orient demeure toujours un espace de tensions (parfois appelé « poudrière du Moyen-Orient »[9]) mais qui a vu se développer les relations entre ses nations constituantes au cours des 50 dernières années (OPAEP, Ligue arabe, Grande zone arabe de libre-échange , etc.).
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+ Si la production et l'exportation de pétrole constitue toujours largement, la première source de richesse du Moyen-Orient, elle ne doit pas occulter le fait que d'autres sources de richesses ont permis le développement de certains pays sans engendrer de dépendance vis-à-vis de l'or noir. Des pays comme Israël, le Liban ou Chypre ont ainsi appuyé leur développement sur d'autres activités telles que le commerce, l'agriculture, les matières premières. D'autre part, phénomène plus récent, les pétrodollars sont réinvestis via des fonds privés et publics arabes dans la finance et l'économie internationale.
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+ Pour la majorité des pays de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, le pétrole, et plus largement les hydrocarbures, génèrent à la fois de la richesse, du travail, des investissements de l'étranger, une force géopolitique et un gage de puissance sur la scène internationale. À titre d'exemple, 45 % des recettes publiques de l'Arabie saoudite, 55 % de son PIB et 90 % de ses exportations sont directement ou indirectement liés à l'exploitation de ses gisements pétroliers.
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+ Ces dernières années, la plupart des pays de la région ont entrepris des efforts pour diversifier leur économie[10], Abu Dhabi Investment Authority est aujourd'hui le plus gros fonds souverain mondial ; il gère 875 milliards de dollars et est chargée d'investir les revenus pétroliers de l'émirat d'Abu Dhabi à travers le monde pour les faire fructifier.
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+ D'autres pays arabes ont également choisis de réinvestir leurs revenus pétroliers directement sur leur propre territoire, ainsi des projets architecturaux, parfois gigantesques, tels que les « Palm Islands », le Burj Khalifa ou la Dubaï Marina à Dubaï. Ces investissements nationaux et internationaux visent à développer des activités non-dépendante du pétrole et à préparer les pays du golfe à l'après pétrole[11] ; les placements et les investissements réalisés représentent une rente et une occasion de développer les activités tertiaires au sein des pays développés et ouverts aux étrangers de la péninsule Arabique (Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar).
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+ La Turquie, l'Égypte, Israël et Chypre bénéficient de facteurs favorables au développement du tourisme en provenance d'Europe et d'Amérique du Nord, les sites touristiques, culturels et historiques, l'héliotropisme et les investissements réalisés pour développer les activités touristiques ont permis de rendre cette région parmi les plus attractive de la planète.
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+ L'agriculture occupe toujours une place prépondérante dans l'emploi de la population active de certains pays moyen-orientaux ; le Croissant fertile (Irak, Syrie, Liban), le Nil en Égypte, ou encore le développement des kibboutzim et moshavim en Israël ont permis d'assurer la sécurité alimentaire nécessaire au développement économique des pays méditerranéens ; avant de développer les activités de services[Note 2].
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+ Les activités commerciales et financières ont également pris un essor important, grâce aux voies de navigations aisément contrôlables (mer de Marmara en Turquie et canal de Suez[Note 3] en Égypte) et à l'importance des activités d'import-export de marchandises, notamment de matières premières, de pièces détachées et de produits manufacturés, en provenance d'Asie de l'Est, d'Asie du Sud-Est, d'Inde et du Moyen-Orient et à destination de l'Union européenne et de l'Amérique du Nord.
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+ Les inégalités de revenus sont très élevées au Moyen-Orient. En 2016, les 10 % les plus riches disposaient de 63 % des revenus nationaux[12].
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+ La religion au Moyen-Orient est considérée comme très importante dans la majorité des civilisations qui peuplent cette région de l’Asie. Mais au-delà des trois grandes religions monothéistes et de leurs confessions respectives issues de la tradition abrahamique, de nombreuses autres religions se sont développées depuis l’Antiquité dont certaines sont encore pratiquées au XXIe siècle. Le Moyen-Orient constitue le berceau de religions pratiquées par plus de 3 milliards de personnes sur la planète, il est donc très important d'un point de vue historique et culturel et son rôle de carrefour des civilisations entre Asie, Afrique et Europe attire chaque année de nombreux fidèles en pèlerinage. Étroitement mêlée à la politique, la religion est aussi un des facteurs les plus structurants de la géopolitique du Moyen-Orient au XXIe siècle.
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+ Les cinq langues les plus parlées sont l'arabe, le persan, le turc, le kurde et l'hébreu[13]. L'arabe et l'hébreu représentent la famille des langues afro-asiatiques. Le persan et le kurde appartiennent à la famille des langues indo-européennes. Le Turc appartient à la famille des langues turques. Environ 20 langues minoritaires sont également parlées au Moyen-Orient.
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+ Environ 400 000 élèves étudient dans les établissements catholiques francophones au Moyen-Orient[14].
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+ Le Moyen-Orient est au carrefour de cultures parmi les plus anciennes et les plus développées au monde. Que ce soit la culture des populations arabes, turques, perses, kurdes, juives ou encore, celle du judaïsme, du christianisme et de l'islam, leur sécularité a conduit à leur formidable développement qui représente aujourd'hui un attrait pour les touristes du monde entier[15],[16]. De nombreux sites archéologiques, constructions, ou sites naturels sont ainsi classés au Patrimoine mondial moyen-oriental, répartis autour des nombreuses aires urbaines qui se sont progressivement développées.
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+ Cliquez sur une image pour l'agrandir, ou survolez-la pour afficher sa légende.
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+ La Khazneh, cœur de la cité antique de Pétra en Jordanie.
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+ Les pyramides de Gizeh, à proximité de la mégalopole du Caire.
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+ La vallée de Göreme et ses cheminées de fée dans le parc national de Göreme en Cappadoce.
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+ Plafond de la tombe du poète Hafez en Iran ; représentatif de l'art persan.
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+ Monastère Saint-Antoine, copte orthodoxe en Égypte.
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107
+ Masjid al-Nabawi à Médine.
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109
+ La Kaaba à La Mecque.
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+ Le Krak des Chevaliers dans l'ouest de la Syrie.
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113
+ Oasis près de Jéricho dans le désert de Judée.
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+ La mosquée d'Ortaköy et le pont des Martyrs du 15-Juillet sur le Bosphore.
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+ Le Moyen-Orient occupe une situation stratégique entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Cette situation géographique suffit déjà pour qu'il soit au XXIe siècle un carrefour des échanges maritimes et aériens mondiaux. De plus, le Moyen-orient est depuis la deuxième moitié du XXe siècle devenu la région au monde la plus importante de production d'hydrocarbures. En troisième lieu, l'augmentation du prix des hydrocarbures a depuis 1973 généré des ressources financières considérables dans plusieurs États du Moyen-Orient dont l'emploi est devenu un levier économique majeur dans le monde[17]. Il résulte de ces différents facteurs que la géopolitique du Moyen-Orient occupe au XXIe siècle une place stratégique dans la géopolitique mondiale, avec pour conséquences une influence et une présence étrangères fortes, ainsi que la recherche à tout prix de la stabilité et de la sécurité. Ainsi cette région est un enjeu de la géopolitique des grandes puissances dans leur ensemble et plus particulièrement des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale et de la Chine depuis le début de ce siècle[18].
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+ Le Moyen-Orient n'est pas dominé par une seule grande puissance régionale, ni même régi politiquement par un duopole. Quatre États ont des ambitions de domination régionale, deux sont arabes l'Arabie saoudite et l'Égypte, mais deux sont issus de l'empire perse, l'Iran, ou de l'empire ottoman, la Turquie. Un cinquième État, Israël, de par sa spécificité religieuse au milieu du monde musulman, de par ses alliances, sa puissance militaire et économique est aussi un acteur incontournable de la géopolitique régionale[19].
120
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121
+ À entendre les attaques verbales entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les observateurs se demandent toujours si les deux grandes puissances du Moyen-Orient en arriveraient à se déclarer une guerre ouverte. Impossible reste la réponse la plus censée, considérant les enjeux politiques et économiques en place. Alors, dans une logique de guerre froide, Riyad et Téhéran évoquent leur droit à l’arme nucléaire[20].
122
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123
+ Les initiatives de rapprochement de deux ou plusieurs États menées au cours de la seconde moitié du XXe siècle ont échoué, à l'exception de la constitution des Émirats arabes unis qui regroupent depuis 1971 dans un État fédéral sept émirats parmi lesquels Abou Dabi et Dubaï[21]. En revanche, les organisations régionales dans les domaines politique, économique et militaire fondées durant le XXe siècle continuent d'être les cadres de coopération institutionnelle de référence dans la région. Elles sont cependant loin d'être des organisations régionales aussi structurées et influentes que le sont l'Union européenne et l'Alliance atlantique dans le monde occidental[22].
124
+
125
+ La Ligue arabe, officiellement la Ligue des États arabes (arabe : جامعة الدول العربية), est une organisation régionale à statut d'observateur auprès de l'Organisation des Nations unies. Elle fut fondée le 22 mars 1945 au Caire, par sept pays et compte aujourd'hui vingt-deux États membres. L'organisation de la Ligue arabe repose sur quatre organismes principaux : le sommet des chefs d'État, le Conseil des ministres, les comités permanents et le Secrétariat général dirigé par Nabil Al-Arabi depuis 2011[23]. De plus, divers organismes ont été créés en application de traités qui complètent le pacte de 1945 et plusieurs agences spécialisées travaillent en étroite collaboration avec elle.
126
+
127
+ Le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (arabe : مجلس التعاون لدول الخليج) ou Conseil de coopération du Golfe (CCG) (arabe : مجلس التعاون الخليجي) est une organisation régionale regroupant au départ six pétromonarchies arabes et musulmanes du golfe Persique : l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar.
128
+
129
+ Dans le contexte des révolutions arabes du début 2011, les royaumes du Maroc et de Jordanie sont en cours d'adhésion[24],[25].
130
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131
+ L'Organisation de la coopération islamique (arabe : منظمة التعاون الإسلامي, turc : İslam İşbirliği Teşkilatı) est une organisation intergouvernementale créée le 25 septembre 1969 sous le nom d'Organisation de la conférence islamique qui regroupe 57 États membres. Cette organisation dont le siège est situé à Djeddah, en Arabie saoudite, possède une délégation permanente aux Nations unies. L'Organisation de la coopération islamique, qui a changé de nom et d'emblème le 28 juin 2011, est la seule organisation au niveau supra-étatique et international qui soit à caractère religieux. Elle regroupe entre autres, la totalité des pays du Moyen-Orient (à l'exception d'Israël), ainsi que la majorité des États d'Afrique du Nord et d'Asie centrale.
132
+
133
+ Le Moyen-Orient est la région dont la part des dépenses militaires relative au PIB est la plus élevée au monde. Pour les États dont les statistiques sont disponibles, elle atteint 6,2 % du PIB en 2000, 4,3 % en 2010 et 4,7 % en 2017[26],[27],[28]. L'Arabie saoudite s'est situé au huitième ou neuvième rang dans le monde durant la première décennie du XXIe siècle. Puis elle a augmenté fortement ses dépenses de défense au point d'être entre 2013 et 2017 au troisième ou au quatrième rang, devant ou derrière la Russie selon les années[26].
134
+
135
+ La transparence dans le domaine de la dissuasion nucléaire reste l’exception, malgré les efforts d’États dotés pour publier des informations sur leurs arsenaux[29]. Par ailleurs, la prolifération se produit en majeure partie dans l’ombre. Ainsi, la réalité des armes nucléaires ne se laisse pas facilement appréhender. À cet égard, le Moyen-Orient se présente comme un cas d’étude intéressant avec un État reconnu comme possesseur, mais ne le confirmant pas officiellement (Israël), des programmes menés à la frontière entre usages civils et militaires (Irak, Iran, Libye, Syrie), des activités signalant que l’option du nucléaire militaire avait été au moins considérée (Égypte) et une base nucléaire participant au dispositif de dissuasion de l’OTAN (Turquie)[30].
136
+
137
+ Sur les autres projets Wikimedia :
138
+
139
+ Asie centrale
140
+
141
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
142
+
143
+ Asie de l’Est
144
+
145
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
146
+
147
+ Asie de l'Ouest
148
+
149
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
150
+
151
+ Asie du Sud-Est
152
+
153
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
154
+
155
+ Asie du Sud
156
+
157
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
158
+
159
+ Asie du Nord
160
+
161
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ Nouvelle-Zélande
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+
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+ (en) New Zealand
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+
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+ (mi) Aotearoa
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+
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+ 41° 17′ S, 174° 27′ E
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+
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+ modifier
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+ La Nouvelle-Zélande, en anglais New Zealand, en māori Aotearoa, est un pays d'Océanie, au sud-ouest de l'océan Pacifique, constitué de deux îles principales (l'île du Nord et l'île du Sud), et de nombreuses îles beaucoup plus petites (environ 600), notamment l'île Stewart/Rakiura et les îles Chatham. Située à environ 2 000 km de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande est très isolée géographiquement. Cet isolement a permis le développement d'une flore et d'une faune endémiques très riches et variées, allant des kauri géants aux insectes weta en passant par les kaponga et le kiwi, ces deux derniers étant des symboles du pays.
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+
13
+ Alors que le gentilé pour un citoyen de Nouvelle-Zélande est néo-zélandais (en anglais : New Zealander), le terme « kiwi » est couramment utilisé de façon informelle à la fois au niveau international et par la population locale en référence à leur oiseau endémique.
14
+
15
+ L'histoire de ce pays est l'une des plus courtes du monde, car il s'agit d'un des derniers territoires découverts par l'Homme : en effet les Maori y sont arrivés entre 1050 et 1300[7], tandis que les Européens y débarquèrent en 1642. De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles-du-Sud, le territoire devient par la suite une colonie britannique à part entière le 6 février 1840 — jour de la fête nationale néo-zélandaise — avec la signature du traité de Waitangi. La Nouvelle-Zélande devient indépendante le 26 septembre 1907 en devenant un dominion, puis accède à la pleine souveraineté en 1947 avec la ratification du Statut de Westminster de 1931. Elle maintient de forts liens avec le Royaume-Uni, ainsi qu'avec l'Australie (pays anglo-saxon le plus proche et partageant une partie de son histoire).
16
+
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+ La Nouvelle-Zélande est depuis son indépendance une monarchie parlementaire, et est membre du Commonwealth. Le pouvoir politique est détenu par le Parlement démocratiquement élu. La langue nationale est l'anglais, mais la langue des signes et le māori ont également un statut officiel, bien que peu utilisées. La capitale est Wellington et la plus grande ville Auckland. La monnaie est le dollar néo-zélandais. La population, estimée à environ 4 millions d'habitants en 2013, est majoritairement d'origine européenne, tandis que les Māoris forment la minorité la plus nombreuse. Les Polynésiens non māoris et les Asiatiques, représentent également d'importantes minorités.
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+
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+ À l'instar des politiques économiques qui ont eu lieu dans de nombreux pays anglo-saxons comme le Canada, l'Irlande ou l'Australie depuis les années 1980 (caractérisés par une politique favorable à la libéralisation de l'économie), la Nouvelle-Zélande connaît une période similaire à partir de 1984. Entre 2008 et 2011, alors que la conjoncture économique mondiale était mauvaise, la Nouvelle-Zélande a enregistré une progression record de son indice de développement humain, passant de la 21e à la 3e place du classement mondial, derrière la Norvège et l'Australie, faisant suite à une courte période de récession.
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+
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise et l'équipe nationale surnommée les All Blacks participe largement au rayonnement du pays sur la scène mondiale.
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+ Si la façon dont les Māoris désignaient la Nouvelle-Zélande avant l'arrivée des Européens est inconnue, on sait qu'ils appelaient l'île du Nord Te Ika-a-Māui (« le poisson de Māui »), et l'île du Sud Te Wai Pounamu (« eaux de jade ») ou Te Waka-a-Māui (« le waka de Māui »). Jusqu'au début du XXe siècle, l'île du Nord était également appelée Aotearoa, souvent traduite comme « pays du long nuage blanc ». En usage māori actuel, ce nom fait référence à tout le pays[8],[9].
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+
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+ Le premier nom européen de la Nouvelle-Zélande fut Staten Landt (en néerlandais Le Pays des États, d'après les États généraux des Provinces-Unies, responsables pour l'administration des Pays de la Généralité dont dépendait le territoire), donné par l'explorateur néerlandais Abel Tasman, qui fut en 1642 le premier Européen à avoir vu ces îles. Tasman présuma que ces terres faisaient partie d'un continent austral découvert en 1615 au sud du continent sud-américain par Jacob Le Maire[10].
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+ Le nom de Nouvelle-Zélande (« nouvelle terre des mers ») trouve ses origines chez les cartographes néerlandais de l'époque, qui baptisèrent les îles Nova Zeelandia en honneur de la province néerlandaise de Zélande. L'origine du nom pour ces îles lointaines n'est pas vraiment connue, mais il apparaît pour la première fois en 1645 et peut avoir été le choix du cartographe Johannes Blaeu[11]. L'explorateur anglais James Cook anglicisera le nom en New Zealand[10], d'où vient la traduction française Nouvelle-Zélande.
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+
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+ Le nom n'a aucun lien avec la région danoise de Seeland.
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+ La Nouvelle-Zélande est composée de deux îles principales, l'île du Nord et l'île du Sud, et de nombreuses autres plus petites, certaines d'entre elles étant même assez éloignées, près du centre de l'hémisphère maritime. La superficie totale est de 268 680 km2 en incluant les îles des Antipodes, les îles Auckland, les îles Bounty, les îles Campbell, les îles Chatham, les Tokelau et les îles Kermadec[12], soit un peu moins que l'Italie ou la Pologne, et un peu plus que le Royaume-Uni. Le pays s'étend sur plus de 1 600 km sur son axe nord-nord-est et possède 15 134 km de côte[12]. Parmi les autres îles habitées, les plus importantes sont l'île Stewart/Rakiura (au sud de l'île du Sud), l'île Waiheke (dans le golfe de Hauraki), l'île de la Grande Barrière (à l'est dudit golfe), les îles Chatham (à l'est de l'île du Sud) et les Tokelau (au Nord des Samoa).
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+
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+ L'île du Sud (South Island) est la plus grande ; elle est partagée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud (Southern Alps), dont le point culminant est l' Aoraki/Mont Cook avec ses 3 724 mètres d'altitude. Ce mont mesurait 3 754 mètres, mais un glissement de terrain a notamment raboté son sommet d'au moins dix mètres le 14 décembre 1991[13]. De nouvelles mesures en janvier 2014 révèlent que son altitude est désormais de 3 724 m (12 218 pieds)[14]. L'île du Sud possède dix-huit sommets supérieurs à 3 000 mètres.
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+
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+ L'île du Nord (North Island) est quelque peu montagneuse, mais marquée par le volcanisme et une activité géothermique. Son point culminant, le mont Ruapehu (2 797 m), est d'ailleurs un volcan en activité. Les paysages tourmentés et étranges de la Nouvelle-Zélande lui ont valu l'intérêt des studios de cinéma et de télévision ; son industrie du tourisme a vu un intérêt accru pour le pays après la sortie des films du Seigneur des anneaux, réalisés par Peter Jackson, lui-même néo-zélandais.
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+ La Nouvelle-Zélande possède d'énormes ressources marines : sa zone économique exclusive est la septième plus grande du monde et recouvre quatre millions de kilomètres carrés, soit plus de quinze fois la taille de sa superficie terrestre[15]. Le pays est parsemé de lacs, particulièrement l'île du Sud, avec notamment le lac Te Anau (344 km2), mais le plus grand est le lac Taupo, dans l'île du Nord, avec 616 km2. L'eau (y compris les rivières, fleuves, lacs et glaciers) recouvre 659 km2[12]. Parmi les cours d'eau les plus importants, on peut citer le Waikato, dans l'île du Nord, plus long fleuve du pays et dans l'île du Sud, le Clarence et le Waimakariri.
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+
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+ La Nouvelle-Zélande est isolée géographiquement. Son plus proche voisin, l'Australie, est situé à 2 000 km au nord-ouest. Les autres terres les plus proches sont le continent Antarctique au sud, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et les Tonga au nord. Elle fait partie d'un continent appelé Zealandia, à 93 % submergé. Zealandia fait presque la moitié de la taille de l'Australie et est remarquablement longue et étroite. Il y a environ 25 millions d'années, un changement dans les mouvements des plaques tectoniques a commencé à étirer Zealandia avec force. Parmi les régions submergées de Zealandia, on trouve le plateau de Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk et le plateau de Chatham.
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+
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+ La Nouvelle-Zélande fait partie de la Polynésie et constitue l'angle sud-ouest du « triangle polynésien ».
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+ La température moyenne quotidienne à Wellington — la capitale, au centre du pays — est de 5,9 °C en hiver et 20,2 °C en été[16]. Le climat de la Nouvelle-Zélande est globalement tempéré, océanique sur la majeure partie du pays ; les températures oscillent entre 0 °C et 31 °C[réf. nécessaire]. Les maxima et minima historiques sont 42,4 °C à Rangiora (Canterbury), et −21,6 °C à Ophir (Otago), respectivement[17]. Les conditions climatiques varient beaucoup selon les régions, de très humide dans la région de West Coast sur l'île du Sud à semi-aride dans le bassin de Mackenzie de l'intérieur du Canterbury et subtropical humide au Northland[18]. Des principales villes du pays, Christchurch est la plus aride, ne recevant que 640 mm de précipitations par an, tandis qu'Auckland, la plus humide, reçoit presque le double. Auckland, Wellington et Christchurch ont toutes une moyenne annuelle de 2 000 heures de soleil.
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+
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+ Avant l’arrivée récente de l’homme (entre 1050 et 1300) et des animaux introduits par l’homme, la faune de l’archipel de la Nouvelle-Zélande ne comptait que deux espèces de mammifères non marins, des chauves-souris, et aucun mammifère prédateur.
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+ Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l’Aigle géant de Haast était le plus imposant. De par l’absence quasi totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux. L’Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de 60 à 100 kg, parfois même jusqu’à 200 kg.
48
+ En raison de son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques[19]. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles[20] et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques)[21].
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+ L'insularité a protégé cette faune et flore pendant des siècles jusqu'à l'arrivée des humains et des animaux qui voyageaient avec eux. Les Māoris ont apporté avec eux le chien polynésien (kuri) et la souris polynésienne (kiore). La seconde vague d'immigration mit fin à l'insularité de la Nouvelle-Zélande. La multiplication des échanges entre l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande a permis la propagation d'espèces nouvelles, dont certaines invasives. Aujourd'hui parmi les espèces introduites on trouve 33 mammifères, 33 oiseaux, 1 lézard, trois grenouilles, 20 poissons d'eau douce, environ 1 000 invertébrés et environ 6 000 plantes (dont 2 000 plantes fleurissant à l'état sauvage)[20].
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+
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+ Pour enrayer la perte de biodiversité en Nouvelle-Zélande, le ministère de la Conservation protège environ 30 % du territoire[22]. Ce chiffre est considérable, mais il doit être relativisé et ce pour deux raisons : tout d'abord, la Nouvelle-Zélande est peu peuplée et, d'autre part, la plupart de ces territoires se situent au sud, de sorte que le DoC évite ainsi les conflits d'usage avec les utilisateurs du territoire. Ces mesures associées à des programmes de recherche très ambitieux commencent à porter leurs fruits.
53
+
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+ Avant l'arrivée des humains environ 80 % des terres étaient recouvertes de forêt. La déforestation a été importante au XIXe siècle. Les deux principaux types de forêt qu'on rencontre aujourd'hui sont celles peuplées majoritairement de podocarpes et/ou de kaoris géants, et dans les régions à climat plus frais par les Nothofagus, genre d'arbres proche des hêtres de l'hémisphère nord. Les autres types de végétation sont celles des plaines et des régions subalpines, ainsi que les arbustes entre les plaines et les forêts. Les fougères du pays sont également très connues (une espèce, Cyathea dealbata aussi connue sous le nom de fougère argentée en raison de sa coloration en sous face de la fronde, étant devenue symbole du pays ainsi que de son équipe nationale de rugby à XV) de même que les étonnantes mégaherbes des îles sub-antarctiques du pays.
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+
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+ La conversion des terres en pâturage a entraîné une perte de 70 000 hectares de la végétation naturelle, détruisant une partie de la biodiversité[23].
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+
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+ Les forêts furent autrefois habitées par diverses espèces de mégafaune, dont plusieurs oiseaux incapables de voler, comme le moa.
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+ Aujourd'hui plusieurs autres oiseaux, dont le kiwi, le kakapo et le takahé, sont en danger d'extinction. Il y a d'autres oiseaux notables : l'aigle géant de Haast (éteint), le nestor superbe (kākā en māori), le kereru et le kéa. Les reptiles sont représentés par les scinques, les geckos et les tuataras. Il y a également quatre espèces de Leiopelma et une seule espèce d'araignée venimeuse, la katipo, rare et habitant les régions côtières ; il n'y a aucune espèce de serpent en Nouvelle-Zélande. À noter également la présence de sand flies (en), notamment sur les plages et près des points d'eau. Les piqûres de ces insectes ressemblent aux piqûres de moustiques.
61
+
62
+ Il y a beaucoup d'espèces endémiques d'insectes, dont une, le weta, peut devenir aussi grande qu'une souris et représente l'espèce d'insecte la plus lourde du monde. Quant aux 29 espèces de poisson, 90 % sont endémiques et sont pour la plupart petites et discrètes ; seulement trois font plus de deux kilogrammes : deux espèces d'anguille et le kokopu géant (une autre grande espèce, le grayling, s'est éteinte au début du XXe siècle)[24].
63
+
64
+ On a longtemps pensé que, à part trois espèces de chauve-souris dont une est éteinte, il n'y avait jamais eu de mammifères terrestres dans le pays. Toutefois, en 2006, des scientifiques ont trouvé des os appartenant à un animal terrestre éteint depuis longtemps, de la taille d'une souris, dans la région d'Otago sur l'île du Sud[25].
65
+
66
+ Un rapport gouvernemental paru en 2019 indique que près de 4 000 espèces de Nouvelle-Zélande sont menacées d'extinction. D'après l'association écologiste ''Forest and Bird'', ces résultats catastrophiques sont dus à « des décennies de procrastination et de déni »[23].
67
+
68
+ La Nouvelle-Zélande produit du pétrole, du gaz naturel et du charbon ; elle importe du pétrole (85 % de sa consommation intérieure), exporte du charbon (43 % de sa production) et consomme la totalité de sa production de gaz naturel. Sa production d'électricité est tirée à 79,2 % des énergies renouvelables (hydraulique : 55,9 % ; géothermie : 16,7��% ; éolien : 5,1 %).
69
+
70
+ En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la Nouvelle-Zélande est un des 57 pays (sur 181) qui préserve ses ressources naturelles. La biocapacité par personne s'élève à environ 8,9 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 5,1 hag. Si le pays connait un très léger déficit agricole, les réserves de bois sont préservées et l'empreinte carbone est bien inférieure à la capacité forestière, d'où un bon bilan carbone[26].
71
+
72
+ En 2007, La Nouvelle-Zélande arrivait en 4e position des pays de l'OCDE pour ce qui est de l'intensité d'émissions de gaz à effet de serre de son économie et ces émissions continuaient d'augmenter[27].
73
+
74
+ En 2007, si la qualité de l'air restait bonne dans l'ensemble, elle s'était dégradée dans certaines agglomérations à cause principalement des émissions automobiles et industrielles[27].
75
+
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+ La Nouvelle-Zélande est l'un des territoires les plus tardivement peuplés : les premiers colons sont des Polynésiens de l'est (îles de la Société, îles Cook, les îles australes de Polynésie française[29]) qui arrivent probablement entre 1200 et 1300 apr. J.-C., naviguant dans des waka avec l'aide des systèmes météorologiques subtropicaux[30] ou des oiseaux migrateurs ou des baleines[31],[32] et établissent la culture indigène maori[33]. C'est vers la même époque que d'autres groupes de Polynésiens s'installent aux îles Kermadec et l'île Norfolk ; ce n'est que plusieurs siècles plus tard[30] qu'ils coloniseront les îles Chatham, y développant leur propre culture moriori[34],[35].
77
+
78
+ La date de l'arrivée des premiers Maoris varie selon les sources, mais la plupart s'accordent sur le siècle entre 1250 et 1350[36],[37]. L'historien néo-zélandais Michael King suggère le XIIIe siècle[38], tandis qu'un autre historien néo-zélandais, James Belich, suggère le milieu du XIe[39].
79
+
80
+ Ils arrivent au nord de l'île du Nord[31] et rencontrent des forêts tempérées et des espèces qu'ils n'avaient pas vues auparavant dans les îles à climat plus doux d'où ils étaient originaires (le moa, l'aigle géant de Haast, la weta...). Ils introduisent le chien et le rat polynésien (kiore), le taro, la variété de patate douce appelée kūmara, le mûrier à papier et l'épinard hawaïen[29].
81
+
82
+ Les iwi (tribus) se divisent en hapū (clans) qui peuvent se disputer ou se combattre, mais coopèrent en cas d'hostilité de la part d'un autre iwi à l'encontre du leur. Les hapū, comportant jusqu'à plusieurs centaines de personnes, sont eux-mêmes divisés en whānau (parentèle)[40], concept culturel aujourd'hui encore très respecté des Māoris et à la base de la structure de leur société[41]. Les iwi et hapū pouvaient se modifier sous l'effet des conflits (particulièrement sur les ressources exploitables), de l'élargissement ou diminution du nombre de membres, des fusions[42]… Leurs noms pouvaient venir d'un illustre ancêtre (femme ou homme), d'un évènement marquant dans leur histoire, voire du nom des chefs des groupes ayant décidé de resserrer leurs liens et de fusionner[43].
83
+
84
+ Les premiers explorateurs européens qu'on sait avoir abordé la terre néo-zélandaise sont les néerlandais Abel Tasman, qui arrive de Batavia en 1642, son équipage (dont Franz Jacobszoon Visscher, pilote-major, et Isaac Gilsemans, qui réalise les premiers dessins de la Nouvelle-Zélande[44]), sur les navires Heemskerck et Zeehaen[45]. Plusieurs d'entre eux sont tués par des Māoris le 19 décembre de la même année, dans ce qui est aujourd'hui Golden Bay, que Tasman nomme Moordenaers Bay (« Baie des Assassins »)[45]. Quelques jours après leur mort, Tasman écrit dans son journal que c'étaient « de très belles terres »[46] ; ils auraient vu, entre autres régions, les Alpes du Sud[44]. Ils s'arrêtent à l'île d'Urville, où Tasman se doute de l'existence du détroit de Cook mais doit renoncer à explorer les environs en raison du mauvais temps[44].
85
+
86
+ Aucun autre Européen ne visite la Nouvelle-Zélande jusqu'au voyage de 1768-1771 du capitaine James Cook à bord de l'Endeavour. Envoyé par le gouvernement britannique, il arrive en 1769 et cartographie presque toute la côte en prenant soin de décrire en détail les terres qu'il explore, que ce soit en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pour une éventuelle colonisation[47]. Ces cartes très détaillées sont longtemps utilisées par les explorateurs[48]. Joseph Banks l'accompagne et dessine la faune et flore du pays avec Daniel Solander, botaniste, et plusieurs autres dessinateurs ; il ne retourne pas en Nouvelle-Zélande, mais conserve un grand intérêt pour le pays jusqu'à sa mort en 1820[49].
87
+
88
+ James Cook y retourne à deux reprises, utilisant la Nouvelle-Zélande comme base pour ses explorations de la côte australienne, une fois compris que la Nouvelle-Zélande ne fait pas partie du continent Terra Australis Incognita[50]. Ayant l'esprit plus ouvert à propos des autochtones des pays qu'il visite que la plupart de ses concitoyens, essayant de communiquer avec eux, il les présente à ses supérieurs comme « les possesseurs naturels et légaux des terres qu'ils habitent »[51],[49].
89
+
90
+ Sur les traces de Cook, on trouve George Vancouver et William Broughton, qui partent ensemble à bord des navires Discovery et Chatham ; Vancouver découvre les Snares et Broughton les îles Chatham en novembre 1791. En février 1793, l'Italien Alessandro Malaspina, commandant d'une expédition espagnole de deux navires, explore un peu la région, mais dresse peu de cartes. 1820 voit l'arrivée de Fabian Gottlieb von Bellingshausen, commandant deux navires russes, Mirny et Vostok, qui s'arrête au Bassin de la Reine-Charlotte avant de continuer vers sa destination, l'Antarctique[48]. Les Français sont également présents dans la région, de Surville la même année que Cook (il rencontre beaucoup de difficultés et accidents et tue des Māori), Du Fresne (au début en bons termes avec les Māori, mais la fin de l'expédition se solde par un massacre d'Européens et de Māoris), D'Entrecasteaux, Duperrey et D'Urville[52].
91
+
92
+ Il est suivi par de nombreux navires de chasse à la baleine et au phoque ainsi que de divers marchands. Ils échangent des produits et des vivres européens, particulièrement des outils métalliques et des armes, contre du bois, des vivres, des artefacts et de l'eau des Māori ; parfois, les Européens échangent leurs produits contre des relations sexuelles[53]. Chez les Maori, l'agriculture et la guerre sont transformées par l'arrivée de la pomme de terre et du mousquet, les Guerres des mousquets qui en résultent cessent quand ces armes sont plus équitablement réparties parmi les Maori. Les missionnaires chrétiens arrivent en Nouvelle-Zélande au début du XIXe siècle, convertissant progressivement la population maorie, mal soutenue par sa foi face à l'invasion de la civilisation occidentale et les maladies européennes auxquelles son système immunitaire n'est pas préparé[54].
93
+
94
+ Les iwi deviennent peu à peu plus importantes que les hapu, car moins nombreuses et donc plus faciles à gérer pour les Européens, et partout en Nouvelle-Zélande les Māori se déplacent, certains pour profiter du commerce avec les Européens et d'autres pour les éviter[55].
95
+
96
+ De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Se rendant compte du caractère désordonné de la colonisation européenne en Nouvelle-Zélande et de l'intérêt croissant de la France pour ce territoire, le gouvernement britannique envoie William Hobson proclamer la souveraineté britannique et négocier un traité avec les Māoris. Le Traité de Waitangi est signé dans la Baie des Îles le 6 février 1840[56]. Ce traité est écrit rapidement et dans la confusion ; on se dispute encore sur la traduction du document en māori. Le traité est vu comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande en tant que nation et comme la charte garantissant les droits des Māoris.
97
+
98
+ En 1839, la population totale non-māorie était de 2 000 personnes ; en 1852, elle était de 28 000[57]. À partir de 1840, un nombre grandissant de colons européens émigrent en Nouvelle-Zélande, encouragés par les efforts de la Compagnie de Nouvelle-Zélande, qui fonde Wellington un peu avant la signature du Traité ; dans les deux années qui suivent sont fondées Wanganui, Nelson, et New Plymouth. Otago sera fondé en 1848 et Christchurch en 1850[56]. Dans les années 1850, la plus grande partie de l'intérieur de l'île du Nord était connue des Européens ; on attendra les années 1860 et l'arrivée des orpailleurs pour connaître la géographie de l'île du Sud[56]. Deux-tiers des immigrants viendront du sud de l'Angleterre ; peu de personnes d'autres nationalités y émigreront : 281 Allemands à Nelson en 1843-1844, 100 Français à Akaroa en 1840, des Écossais (particulièrement de Glasgow et Édimbourg) en Otago... Moins de 2 % viendront d'Irlande[58].
99
+
100
+ Au début les Māoris se lancent avec enthousiasme dans le commerce avec ceux qu'ils appelaient Pakeha, et de nombreux iwi (tribus) deviennent riches. Mais les conflits se multiplient avec l'augmentation du nombre de colons, pour aboutir aux guerres maories des années 1860 et 1870, qui provoquent la perte de beaucoup de terres par les Māoris. Le détail et l'interprétation de la colonisation européenne et de l'acquisition des terres māories demeurent aujourd'hui controversés. Globalement, la population māorie passera de 80 000 à 42 000 personnes entre les années 1840 et 1891[55].
101
+
102
+ En 1854, le premier Parlement de Nouvelle-Zélande, établi par le Parlement du Royaume-Uni, à travers la New Zealand Constitution Act de 1852, conduit le pays vers une autonomie partielle, et vers la fin du siècle, elle sera entièrement autonome. Cette période verra une explosion démographique, puisqu'en 1870 la population pākehā atteindra 250 000 alors qu'en 1853 elle était de 30 000[59].
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104
+ En 1893, elle est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes après notamment une pétition signée par près d'un quart de la population féminine. La Nouvelle-Zélande devient un dominion indépendant en 1907 et le pays est entièrement souverain en 1947 lors de la ratification du Statut de Westminster de 1931 ; en pratique le Royaume-Uni avait cessé depuis longtemps de jouer un quelconque rôle dans la politique du pays. Plus la Nouvelle-Zélande devenait indépendante politiquement, plus elle le devenait aussi économiquement : dans les années 1890, la réfrigération dans le transport des produits commerciaux lui permet de baser toute son économie sur l'exportation de la viande et de produits laitiers vers le Royaume-Uni.
105
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106
+ La Nouvelle-Zélande est un membre enthousiaste de l'Empire colonial britannique, envoyant des hommes lutter dans la Seconde guerre des Boers et la Première et Seconde Guerre mondiale ; elle le soutient également lors de la crise du canal de Suez. Le pays fait partie de l'économie mondiale et souffre comme les autres pendant la Grande Dépression des années 1930. Cette dépression mène à l'élection du premier gouvernement travailliste, qui établit un État-providence et une économie protectionniste.
107
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108
+ La Nouvelle-Zélande entre dans une période de prospérité grandissante après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, certains problèmes sociaux se développent en même temps. Les Maoris commencent à migrer vers les villes et abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel : en 1936, 83 % habitaient en région rurale et 17 % en ville ; en 1986, les pourcentages étaient presque inversés avec 80 % des Maori en ville[55]. Le recensement de 2001 révèle que 20 % des Maori ne connaissent pas leur iwi d'origine, et beaucoup de ceux qui s'en souviennent ne connaissent pas leur hapu[55]. Privée d'attaches culturelles et familiales, isolée dans la pauvreté urbaine, la jeunesse maorie qui n'avait connu que la ville se rebella en créant et rejoignant des gangs[60], mais aussi des groupes culturels, de soutien et d'éducation sur la culture maorie pour accompagner tous ceux qui veulent se reconnecter avec leurs origines[61]. On construira des marae urbains ouverts à tous, Maori ou Pakeha[62].
109
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110
+ Le mouvement de protestation maori se forme, critiquant l'eurocentrisme et cherchant une meilleure reconnaissance de la culture maorie et du traité de Waitangi, qu'ils considéraient trahi[61]. En 1975 est créé le Tribunal de Waitangi, qui enquête dès 1985 sur les violations du traité. Comme dans les autres pays développés, les mœurs et le comportement politique changent pendant les années 1970 ; le commerce avec le Royaume-Uni est fragilisé par son adhésion à la Communauté européenne. De grands changements économiques et sociaux ont lieu dans les années 1980 sous le quatrième gouvernement travailliste, particulièrement par la politique du ministre des finances, Roger Douglas. Entre 1984 et 1990, la Nouvelle-Zélande, qui avait l'économie « la plus réglementée et la plus planifiée » de l'OCDE, devient « l'une des économies les moins règlementées au monde » : c'est la période des Rogernomics[63].
111
+
112
+ Pendant les années 2000, l'économie de la Nouvelle-Zélande étant moins forte que celle de l'Australie et d'autres nations développées[64], on voit une fuite des cerveaux de jeunes Néo-Zélandais vers l'Australie en particulier (35 300 de septembre 2006 à septembre 2007[65]), mais aussi le Royaume-Uni et d'autres pays anglophones ; c'est également le cas des Maori[66]. Dans la même période, on a vu 13 579 Australiens migrer en Nouvelle-Zélande[65].
113
+ Ce phénomène est en passe de disparaître, la Nouvelle-Zélande jouissant depuis 2008 d'un taux de croissance supérieur à tous les autres pays anglo-saxons, dont les économies ont été plus durement touchées par la crise[réf. nécessaire].
114
+
115
+ Un séisme d'une magnitude de 7,0 touche Christchurch le 4 septembre 2010, faisant deux blessés graves et endommageant deux maisons sur trois[67]. Ce séisme fragilise certains bâtiments qui se sont finalement écroulés le 22 février 2011, lors d'un nouveau séisme de magnitude 6,3 survenu dans la même ville et qui a fait au moins 148 morts[68] et environ 200 disparus.
116
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117
+ Le 26 mars 2016, plus de cinquante-six pour cent des électeurs néo-zélandais se sont opposés au changement du drapeau national de Nouvelle-Zélande
118
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+ Le 16 mars 2019, un terroriste australien écologiste d’extrême droite, Brenton Tarrant, attaque deux mosquées de la ville de Christchurch, tuant 50 personnes.
120
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121
+ La Nouvelle-Zélande est une démocratie parlementaire indépendante et officiellement une monarchie constitutionnelle. La monarque du Royaume-Uni, actuellement Élisabeth II, est la cheffe d'État en tant que monarque de Nouvelle-Zélande. En son absence, elle est représentée par un gouverneur général, poste occupé actuellement par Patsy Reddy. La reine « règne mais ne gouverne pas »[69] ; elle n'a aucune influence politique, sa fonction étant surtout symbolique[70].
122
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123
+ Il n'y a pas de constitution écrite ; le Constitution Act 1986 est le principal document formel qui traite de la structure constitutionnelle du pays ; le premier Constitution Act date de 1852[71]. Le gouverneur général a le pouvoir de nommer et de limoger le Premier ministre et de dissoudre le Parlement. Il est également à la tête du Conseil exécutif (en), un comité formel constitué de tous les ministres de la Couronne. Les membres du Conseil doivent être membres du Parlement, et la plus grande partie sont au cabinet. Le cabinet est l'organe exécutif le plus haut placé ; il est dirigé par le Premier ministre, qui est également le leader parlementaire du parti ou de la coalition au pouvoir.
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+ Élisabeth II est reine de Nouvelle-Zélande.
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+ Patsy Reddy est la gouverneuse générale de Nouvelle-Zélande.
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+ Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande depuis 2017.
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+ La Première ministre est actuellement, depuis 2017, Jacinda Ardern, cheffe du Parti travailliste qui a remporté les élections législatives, mettant fin à neuf ans de domination du Parti national de John Key et Bill English. Le Parti travailliste gouverne en coalition avec Nouvelle-Zélande d'abord et le Parti vert[72].
132
+
133
+ Le Parlement de Nouvelle-Zélande n'a qu'une chambre, la Chambre des représentants, qui réunit normalement 120 députés[73]. L'ancienne chambre haute, le Conseil législatif, a été abolie en 1951. Les élections législatives se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 à la suite d'un référendum[73]. Les élections législatives de 2005 ont amené la création d'un siège supplémentaire (overhang) au Parlement, occupé par le Parti māori ; en effet, il a obtenu plus de sièges au scrutin par circonscription que son score au scrutin par liste lui en aurait donné (cf. le système de calcul en représentation proportionnelle mixte).
134
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135
+ Le tribunal supérieur est la Cour suprême de Nouvelle-Zélande, depuis le Supreme Court Act 2003, qui a aboli la possibilité d'appel au comité judiciaire du Conseil privé de Londres[74]. La présidente de la Cour suprême est Dame Sian Elias. Le système judiciaire inclut également la Haute Cour et la Cour d'appel (en) ainsi que des cours inférieures.
136
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137
+ Une des singularités du pays est que tous les postes de premier rang ont déjà été occupés par des femmes : les reines Victoria (1840-1901) puis Élisabeth II (depuis 1952) ; deux anciennes gouverneures générales, les Dames Catherine Tizard (1990-1996) et Silvia Cartwright (2001-2006) ; les Premiers ministres Jenny Shipley (1997-1999), Helen Clark (1999-2008) et Jacinda Ardern ; la présidente (speaker) de la Chambre des représentants Margaret Wilson (2005-2008) ; et la présidente (Chief Justice) de la Cour suprême, Dame Sian Elias (depuis 1999)[75]. La Nouvelle-Zélande est également le premier pays à avoir donné aux femmes le droit de vote, en 1893[73]. Au 30 novembre 2009, elle se positionne comme le 16e pays à la plus forte proportion de femmes parlementaires (41 députées sur 122 sièges à la Chambre des représentants, soit légèrement plus d'un tiers)[76].
138
+
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+ Ce que l'on nomme le « Royaume de Nouvelle-Zélande » (Realm of New Zealand) inclut les îles Cook et Niue, autonomes, mais en association libre, Tokelau, et la dépendance de Ross (la revendication territoriale de la Nouvelle-Zélande en Antarctique).
140
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141
+ Les premiers colons Européens divisèrent la Nouvelle-Zélande en provinces. Celles-ci furent abolies en 1876 pour que le gouvernement puisse être centralisé pour des raisons économiques. Ainsi, la Nouvelle-Zélande n'a pas de divisions administratives (provinces, États ou territoires), à part son administration territoriale. L'esprit des provinces persiste toutefois, avec une rivalité marquée lors des évènements sportifs et culturels. Depuis 1876 l'administration territoriale administre les régions de Nouvelle-Zélande. En 1989 le gouvernement a complètement réorganisé l'administration territoriale, implémentant la structure actuelle à deux niveaux de conseils régionaux et autorités territoriales. En 1991, le Resource Management Act 1991 remplace le Town and Country Planning Act comme législation principale pour l'administration territoriale[77].
142
+
143
+ Aujourd'hui la Nouvelle-Zélande a douze conseils régionaux pour l'administration de l'environnement et l'infrastructure et soixante-treize autorités territoriales qui s'occupent des routes, des eaux usées, de la construction et d'autres sujets locaux. Les autorités territoriales comprennent seize conseils communaux, cinquante-sept conseils de district et le conseil du comté des îles Chatham. Quatre des conseils territoriaux (une ville et trois districts) et le conseil du comté des îles Chatham font aussi office de conseils régionaux et sont donc appelés autorités unitaires (en). Les districts d'autorités unitaires ne sont pas des subdivisions des conseils de district régionaux, et certains sont répartis sur plusieurs conseils régionaux.
144
+
145
+ Les régions sont : Northland, Auckland, Waikato, Baie de l'Abondance, Gisborne[78], Hawke's Bay, Taranaki, Manawatu-Wanganui, Wellington, Tasman[78], Marlborough[78], Nelson[78], West Coast, Canterbury, Otago, Southland, et les îles Chatham[78].
146
+
147
+ Les îles Tokelau sont quant à elles dotées d'un statut spécial. L'archipel est donc qualifié de territoire.
148
+
149
+ En tant que nation importante du Pacifique sud, la Nouvelle-Zélande travaille souvent avec plusieurs autres nations insulaires du Pacifique et continue son association politique avec les îles Cook et Niue. La Nouvelle-Zélande possède également la base antarctique Scott dans la dépendance de Ross. D'autres pays utilisent Christchurch et son aéroport pour ravitailler et soutenir leurs bases antarctiques, lui valant le surnom de « porte de l'Antarctique » (Gateway to Antarctica).
150
+
151
+ La Nouvelle-Zélande applique une politique développée sur les sujets touchant à l'écologie, les droits de l'homme et le libre-échange, particulièrement en agriculture.
152
+ Elle est membre des organisations géopolitiques suivantes : l'APEC, le Sommet de l'Asie orientale, le Commonwealth, l'OCDE, et les Nations unies. Elle a signé de nombreux accords de libre-échange, dont le plus important est le Closer Economic Relations avec l'Australie.
153
+
154
+ Pendant son premier siècle d'existence, la Nouvelle-Zélande s'alignait sur le Royaume-Uni en politique étrangère. Elle déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 ; le Premier ministre de l'époque, Michael Savage, proclama : « Où elle va, on va ; où elle est, nous sommes[79]. » Toutefois, la guerre finie, l'influence des États-Unis s'accroît ; en même temps la Nouvelle-Zélande commence à ressentir plus clairement son identité nationale. Elle signe le traité de l'ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) en 1951 et envoie des troupes participer aux guerres de Corée et du Viêt Nam. Le Royaume-Uni se replie de plus en plus sur l'Europe à la suite de la crise du canal de Suez. La Nouvelle-Zélande se voit ainsi forcée de développer de nouveaux marchés après que le Royaume-Uni a rejoint la Communauté européenne en 1973[80].
155
+
156
+ La Nouvelle-Zélande est traditionnellement proche des positions de l'Australie, dont la politique étrangère prenait une tendance historique similaire. De nombreuses îles dans le Pacifique, dont les Samoa, ont à leur tour suivi la direction de la Nouvelle-Zélande. L'influence américaine sur la Nouvelle-Zélande diminue après l'échec de la guerre du Viêt Nam. Les relations avec la France se sont détériorées à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior et des essais nucléaires dans l'océan Pacifique.
157
+
158
+ Le traité ANZUS prévoyait une coopération militaire complète entre la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les États-Unis, mais ce n'est plus le cas. En février 1985, la Nouvelle-Zélande refusa de donner accès à ses ports aux navires nucléaires ou transportant des armes nucléaires. Le pays devient territoire dénucléarisé en juin 1987, le premier État développé à le faire[81],[82],[83]. En 1986, les États-Unis annoncent la suspension de ses obligations définies par le traité avec la Nouvelle-Zélande. Le New Zealand Nuclear Free Zone, Disarmament, and Arms Control Act 1987 interdit l'installation d'armes nucléaires sur le territoire ainsi que l'entrée dans les eaux territoriales néo-zélandaises de navires nucléaires ou portant des armes nucléaires. Cette législation reste une source de controverse et forme la base du refus constant de la suspension du traité demandée par les États-Unis.
159
+
160
+ En plus des nombreuses guerres entre les iwi (tribus), et entre les colons britanniques et les iwi, la Nouvelle-Zélande a participé à la Seconde guerre des Boers, les Première et Seconde Guerres mondiales, la guerre de Corée, l'insurrection communiste malaise (et a envoyé des troupes et des avions dans le conflit qui en découla avec l'Indonésie), la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre d'Afghanistan, et a envoyé une unité d'ingénieurs militaires améliorer l'infrastructure irakienne pendant une année lors de la guerre d'Irak.
161
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162
+ La New Zealand Defence Force comprend trois branches : la New Zealand Army, la Royal New Zealand Navy, et la Royal New Zealand Air Force. Le pays considère que ses besoins en défense nationale doivent être modestes ; il a démantelé ses capacités de combat aérien en 2001. La Nouvelle-Zélande a envoyé des troupes dans plusieurs missions de maintien de la paix récentes, tant régionales qu'internationales : à Chypre, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, au Sinaï, en Angola, au Cambodge, à la frontière Iran-Irak, à l'île Bougainville, au Timor oriental, et aux îles Salomon[84].
163
+
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+ Le 21 octobre 2016, la population est estimée à 4 725 487 habitants[3].
165
+
166
+ Lors du recensement de 2006, tenu le 7 mars, Statistics New Zealand a trouvé 4 186 900 personnes habitant la Nouvelle-Zélande, dont 2 049 500 hommes et 2 137 400 femmes[85]. En décembre 2007, la population du pays augmentait d'une personne toutes les 10 minutes et 23 secondes : une naissance toutes les 8 minutes et 49 secondes, un décès toutes les 19 minutes et 35 secondes, et un immigrant toutes les 29 minutes et 26 secondes[86].
167
+
168
+ Environ 78 % de la population dit s'être identifié avec des groupes ethniques européens ; ils sont collectivement appelés Pakeha. Le terme se réfère aux Néo-Zélandais d'origine européenne, quoique des Maori l'emploient à propos de tous les non-Maori.
169
+
170
+ La plupart des Néo-Zélandais d'origine européenne ont des ancêtres britanniques ou irlandais, mais il y a eu une immigration importante des Pays-Bas, de Dalmatie[87], de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi qu'une immigration européenne indirecte par l'Australie, l'Afrique du Sud, et l'Amérique du Nord. Selon les prévisions du recensement de 2001, en 2021 les enfants d'origine européenne compteront pour 63 % de la population mineure, comparé avec 74 % en 2001[88].
171
+
172
+ Les Maori forment l'ethnie non européenne la plus importante, soit 14,6 % de la population lors du recensement de 2006. Les personnes peuvent s'identifier avec plus d'un groupe ethnique sur les recensements nationaux ; 53 % des Maori s'identifièrent comme uniquement d'origine maori[89].
173
+
174
+ Les personnes revendiquant des origines asiatiques forment 9,2 % de la population en 2006, une augmentation considérable depuis 2001, où ils étaient 6,6 %[90]. En outre, 6,9 % de la population dit avoir des origines polynésiennes non-maori, mélanésiennes ou micronésiennes, une augmentation de 0,4 % depuis 2001[91].
175
+
176
+ Les politiques d'immigration de la Nouvelle-Zélande sont relativement souples et accueillantes ; le gouvernement s'est engagé à augmenter la population d'un pour cent par an. Vingt-trois pour cent de la population est née à l'étranger, soit 879 543 personnes lors du recensement de 2006[92]. En 2004-2005, le service d'immigration du pays comptait accueillir 45 000 personnes, soit 1,5 % de la population. En première place des régions dont sont originaires les immigrants on trouve, ex æquo, l'Irlande/le Royaume-Uni et l'Asie, tous les deux à 28,6 % des immigrants[92]. Des Asiatiques, les Chinois sont les plus nombreux[92].
177
+
178
+ Une observation souvent faite sur la nature démographique de Nouvelle-Zélande est que le nombre des Néo-Zélandais est surpassé par le nombre de moutons. Vrai depuis le début de la colonisation, le rapport entre la population ovine et humaine est néanmoins passé de 20 à 6 moutons par personne[93].
179
+
180
+ L’avortement demeure normalement illégal, bien qu'il soit possible d'obtenir le droit d'interrompre une grossesse si celle-ci menace la santé physique ou psychologique de la personne[94].
181
+
182
+ D'après le recensement de 2013[95], le christianisme est la religion la plus répandue en Nouvelle-Zélande (48,01 % de la population)[96]. Dans le même temps la déchristianisation augmente, 41,92 % des habitants se déclarant désormais sans religion[96].
183
+
184
+ Les principales subdivisions chrétiennes sont le catholicisme (12,61 %), l'anglicanisme (11,79 %), le presbytérianisme (8,47 %) et le méthodisme ; on trouve également des personnes se reconnaissant dans le pentecôtisme et le baptisme. Il existe aussi des mormons et le mouvement syncrétiste de lointaine inspiration chrétienne Ratana trouve des fidèles parmi les Maoris. Parmi les religions non-chrétiennes les plus répandues, on trouve l'hindouisme (2,11 %), le bouddhisme (1,50 %) et l'islam (1,18 %)[96] et en moindre proportion des personnes de religion juive.
185
+
186
+ La religion ne joue pas un rôle important dans la politique : les partis ouvertement chrétiens (dont le Parti de l'héritage chrétien de Nouvelle-Zélande et Destiny) sont peu populaires. Les opinions religieuses des dirigeants politiques, quoique généralement connues, sont considérées comme étant de nature privée et la franc-maçonnerie a une forte influence depuis la fin du XIXe siècle.
187
+
188
+ La première langue nationale du pays est l'anglais, suivi du langage māori en deuxième place et enfin, de la langue des signes.
189
+
190
+ Après la Seconde Guerre mondiale, les Māoris sont dissuadés de parler le maori, le reléguant au rang de langue communautaire parlée que dans quelques régions éloignées. Depuis les années 1970, il connait un processus de revitalisation[97], et est l'une des langues officielles du pays depuis 1987. En 2018, le maori était parlé par 3,7 % de la population[98].
191
+
192
+ Il existe aujourd'hui des écoles d'immersion linguistique maorie et deux chaînes de télévision qui diffusent principalement en maori. Dans de nombreux endroits, les noms maoris et anglais sont officiellement reconnus.
193
+
194
+ La Nouvelle-Zélande est un pays industrialisé avec un PIB de 185,8 milliards de dollars américains en 2013. Le niveau de vie est élevé, avec un PIB par personne de 41 555,75 dollars américains en 2013. Elle est principalement un pays d'exportation, en 2013 elle exporte pour 26 746 200 000 $ en produit agricole[99].
195
+
196
+ La Nouvelle-Zélande est le deuxième pays de l'OCDE où les inégalités de revenu ont le plus augmenté depuis la seconde moitié des années 1980[100].
197
+
198
+ Le secteur tertiaire est le secteur le plus important de l'économie néo-zélandaise (68,8 % du PIB), suivi du secteur secondaire (26,9 %) et du secteur primaire (4,3 %)[12].
199
+
200
+ La Nouvelle-Zélande est un pays très dépendant de son commerce extérieur, particulièrement dans le domaine de l'agriculture. Les exportations comptent pour environ 24 % de sa production[12], ce qui est relativement élevé (ce rapport est d'environ 50 % pour plusieurs petits pays européens)[101]. Ceci la rend sensible aux cours internationaux des produits et l'expose aux récessions économiques. Ses principales exportations concernent l'agriculture, l'horticulture, la pêche et l'industrie forestière, qui représentent à elles seules environ la moitié des exportations. Elle exporte principalement à l'Australie (20,5 %), aux États-Unis (13,1 %), au Japon (10,3 %), à la Chine (5,4 %), et au Royaume-Uni (4,9 %)[12].
201
+
202
+ Le tourisme joue un rôle important dans l'économie néo-zélandaise, soit 12,8 milliards de dollars au PIB du pays et presque 200 000 personnes à temps plein, soit 9,9 % de la population active du pays[102]. Le ministère du tourisme de la Nouvelle-Zélande prévoit une augmentation de 4 % du nombre de touristes dans les six années à venir[103][Quand ?].
203
+
204
+ Les 30 chambres de commerce de Nouvelle-Zélande, pour leur part, regroupent près de 22 000 membres actifs, au niveau local et international. Leur rôle est d'inspirer et d'influencer les entreprises et les conduire à la réussite. De plus, elles favorisent, soutiennent et encouragent une croissance économique durable et rentable. Enfin ces chambres sont divisées en 4 pôles : le nord, le centre, le canterbury et le sud[104][source insuffisante].
205
+
206
+ En 2006, le revenu médian des ménages néo-zélandais (corrigé en parité de pouvoir d'achat) était inférieur de 17 % à celui des ménages américains[105]. Depuis 2000, ce revenu a nettement augmenté, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ayant largement échappé à la récession économique du début des années 2000 qui a affecté la plupart des autres pays avancés. Cette croissance du revenu médian, couplée avec sa décroissance aux États-Unis, a entraîné un rétrécissement sensible de l'écart entre les deux pays.
207
+
208
+ Malgré un PIB par habitant moins élevé que dans d'autres pays développés, les Néo-Zélandais sont plus satisfaits de leur vie. La Nouvelle-Zélande a été classée 7e sur l'indice de développement humain de 2010[116] et 15e sur l'indice de qualité de vie 2005 du magazine The Economist[117]. Le pays a également été classé premier en satisfaction de vie et cinquième sur l'indice général de prospérité 2007 du Legatum Institute[118],[119]. Le sondage 2007 sur les meilleures villes du monde pour y vivre de Mercer classe Auckland, en 5e position et Wellington en 12e[120].
209
+
210
+ Les Néo-Zélandais ont historiquement profité d'un niveau de vie élevé basé sur les relations privilégiées avec le Royaume-Uni, et du marché commercial stable qui en découlait. L'économie néo-zélandaise était bâtie sur une gamme restreinte de produits primaires, dont la laine, la viande et les produits laitiers. La forte demande de ces produits permit de longues périodes de prospérité économique, notamment lors du boom de l'industrie lainière de 1951.
211
+
212
+ Toutefois, l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne en 1973 met un terme à ses relations économiques étroites. Pendant les années 1970, d'autres facteurs, dont les chocs pétroliers, réduisent la vitalité de l'économie néo-zélandaise, qui était parvenue à dépasser le niveau de vie de l'Australie et de l'Europe occidentale[121]. Ces évènements aboutissent à une longue et grave crise économique, plaçant le niveau de vie des Néo-Zélandais au-dessous de ceux de l'Australie et de l'Europe occidentale, si bien qu'en 1982, la Nouvelle-Zélande avait le PIB par personne le moins élevé de tous les pays développés sondés par la Banque mondiale[122].
213
+
214
+ Depuis 1984, plusieurs gouvernements ont opéré d'importantes réformes structurelles, transformant l'économie protectionniste et régulée en une économie libéralisée et adoptant le libre-échange. Ces changements sont connus sous le nom de Rogernomics et Ruthanasia d'après les ministres de l'économie de l'époque, Roger Douglas et Ruth Richardson. La récession induite par le krach d'octobre 1987 couplée au choc des réformes entraîne une hausse du chômage dans le pays, qui atteint 10 % de la population active au début des années 1990. Les réformes réalisées et un contexte économique régional très favorable permettent à l'économie de se remettre rapidement durant les années 1990, avec un taux de chômage qui devient le second plus faible des vingt-sept pays « riches » de l'OCDE (3,5 % en septembre 2007)[123],[124]. Cependant, le PIB par habitant recule de 10 % par rapport à la moyenne de l’OCDE dans les années 1990[125] et la pauvreté augmente[126].
215
+
216
+ Les objectifs du gouvernement actuel en matière d'économie sont de continuer à faire des accords de libre-échange et de créer une économie du savoir. En 2004, il ouvre des pourparlers pour une zone de libre-échange avec la Chine, devenant ainsi l'un des premiers pays à le faire. Les défis économiques actuels de la Nouvelle-Zélande sont un déficit de balance courante de 8,2 % du PIB[127], le lent développement des exportations non-alimentaires et la croissance lente de la productivité. La Nouvelle-Zélande a subi des « fuites des cerveaux » depuis les années 1970[128] où les jeunes diplômés partaient, souvent de manière définitive, travailler en Australie, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le « style de vie kiwi » et la famille ou whanau sont des facteurs qui incitent certains au retour, tandis que des considérations économiques, culturelles et de carrière personnelle en poussent d'autres à partir et ne pas revenir[129]. On constate également une augmentation de jeunes diplômés étrangers venant de pays en développement et qui s'installent de manière permanente en Nouvelle-Zélande[130].
217
+
218
+ La situation économique de la Nouvelle-Zélande devrait évoluer considérablement dans les années à venir à la suite du traité que son gouvernement a signé avec la Chine sur le libre-échange le 7 avril 2008.
219
+
220
+ Cet accord est le plus important du genre signé entre la Chine et un pays du monde occidental.
221
+
222
+ Le traité libéralise et facilite les échanges de biens et services, il va permettre d'améliorer l'environnement des entreprises et favoriser la coopération entre les deux pays dans un large éventail de secteurs économiques.
223
+
224
+ Il a soulevé nombre de polémiques, critiqué en particulier par le Parti vert d'Aotearoa Nouvelle-Zélande et le Parti māori[131],[132] sur le résultat attendu (essor de l'économie néo zélandaise permettant au pays d'acquérir une nouvelle indépendance face aux États-Unis ou à l'Australie).
225
+
226
+ Des dizaines de milliardaires et multimillionnaires américains se font construire des bunkers en Nouvelle-Zélande par crainte d'un phénomène apocalyptique ou d'une révolte sociale[133]
227
+
228
+ L'agriculture a été et reste l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande[134]. Dans l'année allant de juin 2006 à juin 2007, les produits laitiers comptaient pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars. La viande comptait 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %.
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+ Environ un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). La laine, autrefois l'exportation la plus importante dominant l'économie, est moins importante depuis les années 1960 et la baisse des prix ; aujourd'hui la moitié des exportations de viande, qui compte un dixième des exportations totales, sont de viande ovine. Les élevages de mouton sont principalement situés dans la région de Canterbury[134]. Le bétail est rarement logé à l'intérieur d'édifices, étant généralement laissé dans les pâturages, où on peut leur apporter du foin et d'autres denrées en complément, particulièrement en hiver. La période de croissance de l'herbe varie selon la saison, la région et le climat, mais est généralement de 8 à 12 mois. Le bétail est également maintenu dans des enclos, avec clôture électrique, autour de la ferme. La naissance des agneaux et des veaux est planifiée pour se produire au printemps, profitant de la repousse de l'herbe.
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+ Dans les années 1970, on essaya de diversifier l'agriculture, menant à l'établissement d'élevages de cerf, chèvre et porc ; dans les années 1990 l'élevage de chèvre et de porc décline ; le cerf est élevé surtout dans le Canterbury et le Southland. L'élevage de poule est important au niveau national. En 2000, il y eut 5 000 fermes d'apiculture produisant en tout 9 000 tonnes de miel[134].
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+ En ce qui concerne les plantes utiles, le blé et l'orge dominent le marché national ; ils sont cultivés surtout au Canterbury. Parmi les fruits les plus importants on trouve la pomme (particulièrement dans Hawke's Bay), le kiwi (Baie de l'Abondance), le raisin et les avocats (Bay of Plenty et Northland). La viticulture devient de plus en plus importante, les régions pionnières étant Marlborough, Hawke's Bay et Gisborne. En 2001 il existait 382 vignobles, dont les exportations atteignirent 200 millions de dollars[134].
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+ Une grande part de la culture contemporaine néo-zélandaise a des racines britanniques, mais cette culture « kiwi » a également vu des apports des cultures américaine, australienne et maori, avec d'autres cultures européennes et asiatiques et polynésiennes non-maori. De grandes fêtes sont tenues chaque année à Auckland et Wellington pour fêter Divali et le Nouvel An chinois, ainsi que le plus grand festival polynésien du monde, Pasifika Festival (en)[135]. Les liens culturels entre la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni et l'Irlande sont maintenus par une langue commune et une migration constante entre ces pays, particulièrement en ce qui concerne les étudiants néo-zélandais passant une année à l'étranger lors de leurs études universitaires. La musique et la cuisine de la Nouvelle-Zélande sont similaires à celles du Royaume-Uni et des États-Unis, quoiqu'avec des détails spécifiques du Pacifique. C'est également le cas en gastronomie, où le pays a toutefois plusieurs plats connus, dont la pavlova et le biscuit ANZAC, des desserts, et la soupe de kumara (une espèce de patate douce).
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+ La culture maori a considérablement changé depuis l'arrivée des Européens, en particulier depuis l'introduction du christianisme au début du XIXe siècle, qui changea profondément jusqu'à la vie de tous les jours. Toutefois, la perception que les Maori vivent aujourd'hui comme les Pakeha n'est que superficielle. La culture maori est en effet très différente, par exemple en ce qui concerne les marae et leur rôle dans la vie communale et familiale. Comme autrefois, on fait des karakia (prières) pour s'assurer du succès d'un projet, mais aujourd'hui ce sont généralement des prières chrétiennes. Les Maori considèrent encore leur allégeance aux groupes tribaux comme une part essentielle de leur identité ; c'est ainsi que les liens de parenté maori ressemblent à ceux des autres cultures polynésiennes.
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+ Les arts, chants et danses traditionnels redeviennent populaires à partir de la fin du XXe siècle, particulièrement le kapa haka (chant et danse), la gravure sur bois et le tissage. L'architecture maori connaît également une hausse de popularité. Les Maori maintiennent également leurs liens avec la Polynésie, comme en atteste la popularité grandissante de waka ama (courses de waka), aujourd'hui un sport international impliquant des équipes de tout le Pacifique.
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+ Le tatouage maori[136] (ta moko) a traversé les époques. Grâce à la beauté et à la symbolique de ses motifs, il s'est popularisé en dehors des frontières de la Nouvelle-Zélande. À l'origine, c'était le visage qui était au centre de l'art du tatouage maori, aujourd'hui, ces motifs spiralés sont systématiquement tatoués sur le corps.
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+ L'usage du reo māori, autrefois limité à des régions isolées dans l'après-guerre, voit une certaine renaissance, en partie grâce aux écoles d'immersion complète en langue maorie et la chaîne de télévision Māori Television.
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+ L'industrie cinématographique a débuté au cours des années 1920, mais ce n'est qu'à partir des années 1970 qu'apparaît un authentique cinéma néo-zélandais[137]. Des films tels que Sleeping Dogs et Goodbye Pork Pie connaissent un immense succès et lancèrent les carrières de Sam Neill, Geoff Murphy et Roger Donaldson. Au début des années 1990, plusieurs films néo-zélandais eurent une immense audience internationale et emportèrent plusieurs prix prestigieux : La Leçon de piano de Jane Campion (Oscar, Palme d'or), L'Âme des guerriers de Lee Tamahori, et Créatures célestes de Peter Jackson. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, celui-ci mettra en scène la trilogie du Seigneur des anneaux (Oscar du meilleur film et plusieurs autres) en Nouvelle-Zélande, son pays natal, utilisant des acteurs et une équipe presque entièrement néo-zélandaise. Les lieux du tournage sont aujourd'hui très fréquentés par les touristes. Beaucoup de productions non-néo-zélandaises ont également été filmées dans le pays, que ce soit pour Hollywood ou Bollywood.
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+ Les médias de Nouvelle-Zélande sont dominés par quelques entreprises, la plupart étrangères. Le Broadcasting Standards Authority et le New Zealand Press Council peuvent faire des enquêtes à la suite d'allégations de non-neutralité et d'inexactitude dans la presse et à la télévision. Ceci, combiné aux dures lois contre la diffamation, font que les médias néo-zélandaises sont plutôt modérés et impartiaux. La télévision néo-zélandaise est dominée par des émissions américaines, avec des émissions australiennes et néo-zélandaises.
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+ Parmi les symboles de la Nouvelle-Zélande (non officiels, puisque le gouvernement n'en a pas désigné), on trouve le koru (Cyathea dealbata, une fougère utilisée pour le logo des All Blacks), le kiwi, un arbre appelé « pōhutukawa rouge » (Metrosideros excelsa) et le « kōwhai jaune » (Sophora)[2].
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+ Tous les 6 février et ce depuis 1840, les Néo-zélandais célèbrent la nation[138],[139].
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+ Célébré le 25 décembre, Noël c'est comme ailleurs avec le père Noël, mais ce dernier est souvent représenté en tenue estivale. En Nouvelle-Zélande, Noël s'accompagne d'un repas constitué de dinde traditionnelle mais aussi de différentes viandes cuites au barbecue accompagnées de frites, salades et de patates douces. Le repas traditionnel est une cuisse de jambon. Enfin le dessert des fêtes est le pavlova[140],[141],[142].
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+ Le 1er juin, les Néo-Zélandais célèbrent l'anniversaire officiel de la reine même si cette date ne correspond pas à la date réelle de son anniversaire[143],[144].
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+ La Nouvelle-Zélande célèbre tous les 25 avril la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale[145].
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+ Le sport joue un rôle majeur dans la culture néo-zélandaise, particulièrement le rugby à XV. Parmi les autres sports très populaires, on trouve le cricket, le football, le rugby à XIII, le basket-ball, le netball et le boulingrin, ainsi que le golf, le tennis, le cyclisme, le hockey sur gazon, le ski, le snowboard, le softball et plusieurs sports nautiques, dont le surf, le nautisme, le kayak, le surf lifesaving et l'aviron[146],[147]. Elle est également reconnue pour son bon ratio médailles-population aux Jeux olympiques et du Commonwealth.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise[148],[147]. Survivance des luttes ancestrales des peuples des îles du Pacifique, des danses guerrières traditionnelles maoris, ou haka, sont exécutées avant chaque match.
263
+ L'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV, surnommée « All Blacks », a les meilleures statistiques de victoires des équipes nationales à travers le monde. Elle accueille en 1987 la première Coupe du monde de rugby à XV, qu'elle remporte, et la septième en 2011, qu'elle remporte aussi. L'équipe nationale de Nouvelle-Zélande réalise même le premier doublé en gagnant la Coupe du monde suivante, qui se déroule en Grande-Bretagne.
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+ Le cricket est considéré comme le principal sport estival de la Nouvelle-Zélande[149] et l'équipe de Nouvelle-Zélande de cricket (surnommée les Black Caps), est dans les toutes meilleures équipes du monde dans les deux formes du jeu, test cricket et One-day International. Elle accueille, en association avec l'Australie, la Coupe du monde de cricket en 2015.
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+ La Nouvelle-Zélande est également l'une des nations les plus performantes dans le domaine de la voile, particulièrement dans les courses autour du monde et de longue distance. Emirates Team New Zealand a gagné la Coupe de l'America en 1995, 2000 et 2017[150].
268
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+ Le netball est le principal sport féminin : l'équipe nationale, les Silver Ferns, a été plusieurs fois championne du monde. En équitation, on connaît surtout Mark Todd, dit le « Cavalier du Siècle ». Parmi les autres personnalités du sport néo-zélandais, on trouve Sir Richard Hadlee (cricket), Jonah Lomu (rugby à XV), Sir Peter Blake (nautisme), Michael Campbell (golf) et Valerie Adams (athlétisme).
270
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+ La Nouvelle-Zélande est considérée par certains comme une destination de sport extrême et tourisme d'aventure. Sa réputation en sport extrême vient de l'établissement de la première organisation de saut à l'élastique du monde, sur le pont de Kawarau près de Queenstown dans l'île du Sud en 1986. Le zorbing est un sport extrême originaire du pays.
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+ La Nouvelle-Zélande a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Australasie
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+ Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
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+ Mélanésie
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+ Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
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+ Micronésie
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+ Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
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+ Polynésie
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+ Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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+ Neymar da Silva Santos Júnior
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+ Neymar da Silva Santos Júnior dit Neymar Jr., plus couramment appelé Neymar, né le 5 février 1992 à Mogi das Cruzes, est un footballeur international brésilien évoluant au poste d'attaquant au Paris Saint-Germain, et pour l'équipe nationale du Brésil, dont il est le capitaine depuis 2014.
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+ Il est considéré comme l'un des plus grands joueurs du football brésilien et mondial. Il est ainsi élu meilleur joueur sud-américain de l'année en 2011 et 2012. Neymar est classé dixième au classement du Ballon d'or 2011, treizième en 2012 puis cinquième en 2013 et en 2016. Il remporte par ailleurs le Bola de Ouro du meilleur joueur du championnat brésilien en 2011.
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+ Neymar rejoint le club de Santos en 2003. Il évolue dans les équipes de jeunes jusqu'en 2009, date à laquelle il rejoint l'équipe fanion. Avec ce club, Neymar remporte la Coupe du Brésil, deux championnats de l'État de São Paulo, la Recopa Sudamericana et la Copa Libertadores. Il rejoint en 2013 le FC Barcelone, en Espagne, avec lequel il remporte notamment le Championnat d'Espagne et la Ligue des champions en 2015. Fort d'une bonne année 2015 avec son club aussi bien collectivement qu'individuellement, Neymar figure dans la liste des trois finalistes du Ballon d'or 2015 aux côtés de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, et est donc le premier joueur brésilien à figurer dans cette liste depuis 2007 et son vainqueur Kaká. Il affirme donc les espoirs placés en lui et s'impose comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération.
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+ En 2011, à l'âge de 19 ans, Neymar remporte le championnat d'Amérique du Sud des moins de 20 ans avec la sélection brésilienne. L’année suivante, le Brésil remporte la médaille d'argent aux Jeux olympiques d'été de 2012 après avoir été jusqu'en finale face au Mexique. Neymar et sa sélection gagne ensuite la Coupe des confédérations 2013 en battant en finale l'Espagne, championne du monde en titre, sur le score de 3-0. Neymar est élu meilleur joueur du tournoi. Lors de la Coupe du monde 2014, après un excellent début de tournoi, il se blesse en quart de finale et voit ses coéquipiers subir un revers historique face à l'Allemagne en demi-finale.
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+ Il offre en 2016 son premier titre olympique à la sélection brésilienne aux Jeux olympiques de Rio en marquant sur coup-franc dans le temps règlementaire, puis en transformant le tir au but vainqueur, après prolongation (1-1), en finale face à l'Allemagne. Il signe également le but le plus rapide de l'histoire des Jeux olympiques, après 14 secondes en demi-finale contre le Honduras.
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+ Depuis 2017, il joue pour le Paris Saint-Germain, devenant le joueur le plus cher de l'histoire du football avec un transfert évalué à 222 M€, record auparavant détenu par Paul Pogba, transféré pour 105 M€ à Manchester United. Le 15 août 2017, il fait une apparition à Genève, en Suisse en tant que nouvel ambassadeur de Handicap International pour jongler au sommet de la Broken Chair située en face de l'Office des Nations unies.
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+ Neymar da Silva Santos Júnior naît le 5 février 1992 à Mogi das Cruzes, une ville du Brésil de l'État de São Paulo à environ 45 km de São Paulo. Il est le fils de Neymar Santos Sr. et de Nadine Santos (née da Silva). Il hérite à la naissance du prénom de son père, ancien footballeur qui deviendra son conseiller[4]. Neymar explique le rôle important que tient son père auprès de lui : « Mon père a été à mes côtés depuis que je suis tout petit. Il prend soin des choses, de mes finances et de ma famille ».
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+ En grandissant, Neymar joue à la fois au futsal et au football de rue, deux variantes du football traditionnel qui le passionnent[5].
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+ En 1995, Neymar déménage avec sa famille à São Vicente, où il commence à jouer pour Santista[6]. Ensuite, en 2003, ils déménagent à Santos, ville portuaire du Brésil, où Neymar rejoint le Santos FC[7].
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+ Avec le succès de sa jeune carrière et des revenus supplémentaires toujours plus importants, la famille de Neymar achète leur première propriété, une maison à côté de la Vila Belmiro où Santos évolue à domicile. De ce fait, leur qualité de vie familiale s’améliore progressivement, à l'âge de 15 ans, Neymar gagne 10 000 réaux brésiliens par mois et à 16 ans, cela atteint 25 000 par mois. Entretemps, en 2005, alors qu'il n'a que 13 ans, Neymar est sur le point de signer un contrat au Real Madrid, mais son père décide qu'il reste à Santos[8],[9].
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+ À 17 ans, il signe un contrat professionnel avec ce club et rejoint leur centre de formation dans la foulée, qui a, dans le passé, accueilli de nombreux internationaux brésiliens tels que Bruno Coutinho, Clodoaldo, Elano et Alex. De plus, à l'instar de Pepe, Pelé ou encore Robinho, Neymar commence sa carrière à Santos[10]. Pendant cette période, Neymar se lie d'amitié avec Ganso, qui est actuellement son coéquipier avec la sélection brésilienne.
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29
+ Le 7 mars 2009, Neymar fait ses débuts professionnels lors d'un match de Paulista A1 contre Oeste FC. Il entre sur le terrain à la cinquante-neuvième minute de jeu en remplaçant Mauricio Molina[11]. Une semaine plus tard, Neymar marque son premier but en compétition officielle lors de son troisième match contre Mogi Mirim[12]. Le mois d'après, plus précisément, le 11 avril, Neymar marque le but décisif contre Palmeiras en championnat lors de la demi-finale 2009[13].
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+ En finale, cependant, Santos subit une lourde défaite 4-2 face aux Corinthians[14]. Individuellement, Neymar inscrit 14 buts en 48 matchs pour sa première saison professionnelle.
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+ En octobre 2009, Neymar participe à la Coupe du monde des moins de 17 ans au Nigeria avec la sélection brésilienne. Il ouvre son compteur dès le premier match face au Japon (victoire du Brésil 3-2). Néanmoins les Auriverde sont éliminés dès le premier tour après seulement trois matchs.
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+ En 2010, Neymar continue son ascension et confirme ses bonnes performances entrevue l'année précédente. Ainsi, le 5 février 2010, il inscrit un but à l'occasion d'un match du Paulista A1 contre Santo André, but qui huit mois plus tard, est présélectionné par la FIFA pour le Prix Puskás 2010[15], deux jours après Santos joue le grand match contre São Paulo au stade d'Arena Barueri à l'occasion de la septième journée de la Paulista A1. Durant ce match, Neymar inscrit le premier but du match d'un penalty Paradinha, sous les yeux d'un Rogério Ceni désorienté[16],[17].
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+ Le 15 avril 2010, à l'occasion des huitièmes de finale de la Coupe du Brésil, Neymar réalise un quintuplé face au Guarani FC[18]. Il remporte ensuite la coupe, terminant meilleur buteur avec onze buts[19]. Trois jours plus tard, lors des demi-finales aller de la Paulista A1, Santos FC affronte de nouveau São Paulo au stade Urbano-Caldeira. Neymar inscrit un doublé, le second de nouveau sur un pénalty Paradinha[20],[21]. Un mois plus tard, la FIFA interdit cette manière de tirer un pénalty[22]. Les performances de Neymar pour Santos établissent des comparaisons avec d'autres Brésiliens, dont Robinho et la légende brésilienne Pelé[23].
38
+ Au terme de cette saison, son équipe remporte le championnat 2010[24]. Auteur de 14 buts en 19 matchs, il est élu meilleur joueur et meilleur attaquant de cet exercice[25].
39
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40
+ La même année, Santos rejette une offre de 12 millions de livres sterling de West Ham qui évolue alors en Premier League, et plus tard une autre offre d'un club anglais Chelsea Football Club[26],[27]. Santos refuse de vendre Neymar et lui-même déclare « je suis concentré uniquement sur Santos », son agent, Wagner Ribeiro, prononce dans le même temps un discours contradictoire sur sa carrière en déclarant « Il veut devenir le meilleur joueur du monde. Les chances de lui faire cela tout en jouant au Brésil sont nulles »[28],[27]. Neymar admet cependant un an plus tard, dans une interview avec le Daily Telegraph, qu'il était heureux de l'intérêt de Chelsea tout en précisant qu'à l'époque il avait pris la bonne décision de rester dans son pays natal[29]. Le 30 novembre 2010, Santos vend une part des frais de transfert à venir de 5 % à un groupe d'investissement, Terceira Estrela Investimentos[30]. L'année précédente, sa famille avait vendu 40 % des droits sportifs de Neymar au groupe Esporte DIS qui avait été un partenaire stratégique à long terme du club de football de Santos[31].
41
+ Lors du mercato estival de 2010, le club anglais de Chelsea souhaite régler la clause libératoire de Neymar et propose 30 millions d'euros pour le jeune joueur[32]. Les dirigeants, craignant de le voir partir, lui proposent un contrat très lucratif assorti d’une clause libératoire de 45 millions d'euros. Neymar accepte et prolonge jusqu’en décembre 2015[33]. Il déclare en parallèle, qu'il souhaite remporter la Copa Libertadores 2011[34]. Tandis que le 26 juillet 2010, Neymar endosse pour la première fois le maillot de la Seleção.
42
+ En effet, le nouveau sélectionneur Mano Menezes le convoque pour un match amical contre les États-Unis (2-0), le 10 août 2010. Pour sa première sélection, Il inscrit son premier but, de la tête, sur un centre d'André Santos[35].
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+ Par la suite, Neymar retrouve son club et le 15 septembre 2010, il est vexé de se voir interdire par son entraîneur de tirer un pénalty contre l'Atlético de Goianiense en championnat brésilien[36]. Neymar l'insulte à la suite de cette décision. Il joue alors les dix dernières minutes du match en se comportant de manière individualiste. Les deux hommes se brouillent et Neymar est exclu du groupe durant un match. Les dirigeants règlent le litige en licenciant l’entraîneur.
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+ Le 26 décembre 2010, Neymar est sélectionné par le quotidien uruguayen El País (Montevideo) qui désigne le meilleur joueur sud-américain, pour l'année 2010 à la suite de ses performances en club[37]. Il se classe troisième derrière Andrés D'Alessandro et Juan Sebastián Verón avec quarante-sept points[38].
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+ Le 27 mars 2011, le Brésil affronte, en match amical, l'Écosse. Neymar marque à cette occasion un doublé décisif qui permet au Brésil de l'emporter (2-0) à l'Emirates Stadium[39]. Mais durant la partie, il est victime de racisme de la part des supporters qui lui jettent une banane[40]. Quatre jours plus tard, la Fédération écossaise de football demande des excuses au Brésil[41].
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50
+ Le 7 avril 2011, Neymar reçoit un carton rouge pour avoir enfilé un masque à son effigie dans le match du deuxième tour de la Copa Libertadores contre le club chilien de Colo-Colo, après avoir marqué le troisième but de son équipe (victoire de Santos 3-0)[42].Le même mois, Neymar, est interrogé par Sky Sport 24. À cette occasion, il déclare qu'il ne pense qu'à la Copa América 2011 qui se déroulera en Argentine début juillet[43].
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+
52
+ Le 15 mai 2011, il inscrit le deuxième but lors de la finale du Paulista A1 contre le SC Corinthians[44] et offre à son club un deuxième titre consécutif dans cette compétition, il en est élu meilleur joueur et meilleur attaquant pour la deuxième fois de sa carrière[45].
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54
+ Le 26 mai 2011, lors du match aller de la demi-finale de la Copa Libertadores, où le Santos FC est opposé au club paraguayen Cerro Porteño, Neymar dribble un joueur sur le côté gauche et centre pour Edu Dracena qui marque le but de la victoire du Santos FC. Six jours plus tard, Neymar déclare qu'il veut emmener Santos FC en Coupe du monde des clubs. Lors de la demi-finale retour, il marque le troisième but du match depuis son côté préféré, le gauche, le match se termine sur un score nul (3-3). Le club brésilien se qualifie donc pour la finale face au club uruguayen du CA Peñarol après 8 ans d'absence[46].
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+ Les 4 et 8 juin 2011, il joue avec la Seleção deux matches préparatoires à la Copa América 2011 contre les Pays-Bas et la Roumanie au Brésil. Dans le deuxième match, Neymar s'illustre en offrant le seul but du match à Fred. À cette occasion, la légende vivante Ronaldo dispute le dernier match de sa carrière professionnelle, il a en effet été convoqué par la fédération brésilienne afin d'honorer l'ensemble de sa carrière. À l'issue de ce match, Mano Menezes annonce la liste des 22 joueurs convoqués pour disputer la Copa América en Argentine. Le 16 juin 2011, Neymar joue la finale aller de la Copa Libertadores contre le club uruguayen Peñarol au Centenario, les peixe obtiennent le point du match nul (0-0)[47] à l'extérieur.
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58
+ Le 22 juin 2011, le Santos FC remporte le match retour (2-1)[48],[49]. Neymar inscrit le premier but du match à la quarante-septième minute de jeu sur une frappe au-dessous de la main droite du gardien Sebastián Sosa. Il réalise son rêve en remportant la Copa Libertadores[50]. Il termine la compétition ainsi troisième meilleur buteur avec six buts[51].
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+ Après la victoire en Copa Libertadores, Pelé et Ronaldo conseillent au jeune prodige d'aller au Real Madrid[52],[53]. Neymar déclare ensuite qu'il aime autant l'un que l'autre les deux clubs phares espagnols que sont Barcelone et le Real Madrid[54]. Mais il déclare par la suite : « Je jouerai au Real Madrid »[55]. Toutefois, le 30 juin, le président de Santos affirme que le joueur restera au Brésil au moins jusqu'à 2012[56],[57], ce que confirme son agent Wagner Ribero (en)[58].
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+ Enfin, Neymar déclare officiellement qu'il reste au Santos FC jusqu’à la fin de son contrat avec le club dans une interview accordée à TV Globo[59], et qu'il veut affronter le FC Barcelone de Lionel Messi[60] en finale de la Coupe du monde des clubs 2011.
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+ Le 25 juin 2011, Neymar se rend au stage de l'équipe nationale pour préparer la Copa América, et déclare qu'il entretient de bons rapports avec son ami et coéquipier à Santos, Ganso[61],[62].
65
+
66
+ Lors du premier match des Auriverdes ratent leur entrée dans le tournoi en réalisant un match nul (0-0) face au Venezuela, Neymar est néanmoins désigné homme du match[63]. Lors du match suivant, la Seleção affronte le Paraguay et réalise de nouveau au match nul (2-2) grâce à des buts Jádson et Fred à la dernière minute, entré à la place de Neymar, sur des passes décisives de Ganso. L'équipe est incendiée par la presse brésilienne. Dans le dernier match de la phase de poule, le Brésil affronte l'Équateur dans un match décisif pour la qualification en phase finale. L'équipe se met au diapason et Neymar fait le spectacle en inscrivant un doublé (victoire du Brésil 4-2). Il marque un but à la quarante-neuvième, à la suite d'une passe en profondeur de Ganso, puis à la soixante-douzième minute de jeu du pied droit à la suite d'une passe de Maicon. L'un de ses tirs est également repoussé et permet à l'homme du match Alexandre Pato d'inscrire l'un de ses deux buts. Le Brésil se qualifie ainsi pour les quarts de finale de la Copa América et s'affrontera le Paraguay[64] pour la deuxième fois en moins d'une semaine. En quart de finale, le Brésil perd son match en séance de tirs au but après la fin du temps réglementaire et de la prolongation (0-0). Les joueurs brésiliens n'inscrivent pas le moindre penalty alors que l'adversaire en marque deux. Dans ce match, Neymar rate une occasion sauvée par un défenseur adverse. Il est remplacé à la quatre-vingtième minute par Fred. Le Brésil est éliminé[65], c'est la première fois qu'un champion en titre se fait éliminer dès les quarts de finale depuis 2001.
67
+
68
+ Au mercato estival 2011, il est convoité par le Real Madrid[66], le FC Barcelone[67] et Chelsea[66] une nouvelle fois[68], ces équipes déclarent vouloir payer sa clause libératoire afin de le recruter.
69
+
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+ Le 29 octobre 2011, lors du match opposant Santos à l'Atlético Paranaense, Neymar inscrit un quadruplé, le premier de sa carrière. Le match se termine par une victoire de Santos, (4-1). Le 9 novembre 2011, il prolonge son contrat jusqu'en 2014 et le club annonce qu'il ne partira qu'après la Coupe du monde 2014[69].
71
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+ À la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2011 le Santos bat Kashiwa Reysol (3-1) en demi-finale, ce qui permet à Neymar de voir se réaliser son rêve : affronter Lionel Messi en finale. Malgré un match où il se donne à fond, son équipe perd (0-4) face au FC Barcelone.
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+ Début 2011, Neymar est convoqué pour participer à la Copa Sudamericana des moins de 20 ans avec la sélection brésilienne. Il y réalise de bonnes performances avec le joueur du São Paulo FC Lucas. Ce duo permet au Brésil de remporter cette compétition pour la troisième fois consécutive et pour la onzième fois au total. Il est élu meilleur joueur et finit meilleur buteur du tournoi avec 9 buts[70].
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+ Le 5 février 2012, le jour de ses 20 ans, il marque son centième but en tant que joueur de football professionnel, contre Palmeiras.
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+
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+ Neymar totalise 20 buts en Championnat de São Paulo de football 2012 qu'il remporte avec son équipe et sera élu meilleur joueur et meilleur attaquant. Il sera aussi co-meilleur buteur de la Copa Libertadores avec 8 buts. Santos sera éliminé dans ce tournoi en demi-finale par le SC Corinthians.
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+ Le 25 août 2012, il est l'auteur d'un doublé dans la victoire 2-1 contre Palmeiras.
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+ Neymar sera aussi élu meilleur joueur de la Recopa Sudamericana 2012. Il a totalisé dans l'édition 2012 du Championnat du Brésil de football avec 14 buts. Neymar a terminé la saison 2012 en étant récompensé du Soulier d'or brésilien, du Prix du meilleur joueur d’Amérique du Sud et du Prix brésilien du plus beau but marqué en championnat.
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83
+ Lors de son 200e match avec Santos en octobre 2012 il réalise de bonnes performances: 2 buts et montre une importante maîtrise technique.
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+ Cependant, la suite de la saison devient peu à peu plus compliquée. Le Santos FC se fait devancer en championnat, les leaders restant : Fluminense, Atlético Mineiro, Grêmio ou encore São Paulo qui prennent la tête du Championnat du Brésil de football 2012 et du Championnat du Brésil de football 2013, relayant l'équipe de Neymar plus bas. Durant ces deux saisons le Santos FC, même s'il évolue dans le classement (passant de la 10e place en 2011, à la 8e place en 2012) peine à se sortir du milieu du classement. Parallèlement dans la même saison, le jeune joueur montre du mal à s'affirmer sous le maillot de la Seleção, l'Équipe du Brésil de football.
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+ Adulé alors à Santos, mais parfois discuté avec la Seleção, Neymar ne fait plus l'unanimité au Brésil en fin de saison, au point que nombre de gens qui militaient pour que le prodige brésilien reste au pays jusqu'à la Coupe du monde 2014 lui conseillent de partir en Europe le plus vite possible afin de progresser encore.
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+ Le 26 mai 2013, Neymar annonce sur son compte Twitter qu'il signera au FC Barcelone pour cinq saisons. Dans le même temps, le FC Barcelone annonce sur son site officiel avoir trouvé un accord pour le transfert du joueur[71], pour un montant de 57 millions d'euros et un salaire annuel net de 7 millions d'euros[72].
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+ En juin 2013, Neymar participe avec le Brésil à la Coupe des confédérations et fait taire ses détracteurs. Entre autres, le 22 juin 2013, il marque contre l'Italie son 14e but de la saison en sélection égalant ainsi le record détenu par Gerd Müller, Patrick Kluivert et Ronaldo[73]. Il remporte le tournoi avec sa sélection, en battant l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, sur un score de 3 à 0 au stade Maracanã. Neymar est désigné meilleur joueur du tournoi, devant l'Espagnol Andrés Iniesta ainsi que son coéquipier brésilien Paulinho. Il termine également troisième meilleur buteur de la compétition avec 4 buts, derrière Fred et Fernando Torres[74], dont un en finale. Neymar porte son total de buts avec le Brésil à 24 en seulement 39 matchs.
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+ Le lundi 3 juin 2013, Neymar est présenté au Camp Nou devant 50 000 spectateurs.
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+ De retour de sélection après avoir remporté la Coupe des confédérations 2013 avec le Brésil, Neymar débute la pré-saison en jouant son premier match amical face au Lechia Gdansk le 30 juillet (2-2), puis joue le 2 août face à son ancien club lors du Trophée Gamper[75] (victoire 8-0 du barça). À la suite d'une opération des amygdales Neymar souffre d'anémie (état de faiblesse général). Des vitamines ainsi qu'un régime adapté lui auraient ainsi été prescrits par les médecins du Barça[76]. Une semaine plus tard, le 7 août, il marque son premier but en Blaugrana sur une passe de Cesc Fàbregas, lors d'un match de préparation contre l'équipe de Thaïlande, ainsi qu'un autre quelques jours plus tard contre un combiné de Malaisie.
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+ Le 21 août 2013, Neymar inscrit son premier but officiel avec le FC Barcelone d'une tête sur un centre de son compatriote Dani Alves lors du match aller de la Supercoupe d'Espagne au Stade Vicente-Calderón face à l'Atlético de Madrid (1-1). Le 28 août 2013, il remporte la Supercoupe d'Espagne contre l'Atlético de Madrid au match retour (0-0).
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+ Pour sa première titularisation en Liga BBVA face à Valence, Neymar offre sa première passe décisive de la saison pour Lionel Messi qui réalise un triplé durant ce match (victoire 3-2 du Barça). Lors de la quatrième journée de championnat face au Séville FC, il régale le Camp Nou par sa très belle technique et délivre encore une passe décisive pour l'argentin Lionel Messi (victoire 3-2).
100
+ Lors de son premier match de ligue des champions face à l'Ajax Amsterdam, il réalise un bon match et délivre une passe décisive à Gerard Piqué (4-0). Il marque son premier but en Liga BBVA le 24 septembre 2013 face à la Real Sociedad, match durant lequel il délivre une passe décisive à Lionel Messi et réalise un très beau sombrero sur Antoine Griezmann (Victoire 4-1).
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+ Le 26 octobre 2013 lors de son premier Clásico face au Real Madrid, Neymar parvient à ouvrir le score et délivre une passe décisive pour Alexis Sánchez (victoire 2-1 du Barça). Il émule ainsi ses compatriotes Romário, Rivaldo et Ronaldinho qui avaient également marqué lors de leur premier Clásico face au Real Madrid[77],[78].
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+ À la suite de la blessure de l'Argentin Lionel Messi au début du mois de novembre, c'est Neymar qui est chargé de prendre les commandes du FC Barcelone. Le jeune brésilien assume très vite le rôle de remplaçant de l'Argentin au poste de "faux no 9" et marque ses premiers buts en Ligue des champions lors de son triplé face au Celtic Glasgow, son premier sous le maillot blaugrana (large victoire 6-1 du FC Barcelone). Le public du Camp Nou scande son nom durant tout le match et lui offre une ovation lors de sa sortie. Neymar s'adapte très bien à sa nouvelle position et le prouve lors de la 16e journée de Liga face au Villarreal CF, match durant lequel il inscrit un doublé (victoire 2-1 des Blaugranas). Il marque un but lors de son premier match de Coupe du roi face au Fútbol Club Cartagena (3-0).
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+ Son bilan à la mi-saison est très positif puisqu'il en est à onze buts et dix passes décisives toutes compétitions confondues dont six buts et huit passes décisives en championnat.
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+ Neymar se blesse à la cheville droite le 16 janvier 2014 en Coupe du Roi contre Getafe. Un mois plus tard, le 15 février 2014, face au Rayo Vallecano, il effectue son retour en entrant en jeu et marque un but dans les dernières minutes de la rencontre (victoire 6-0). Lors de la rencontre suivante face à Manchester City en huitième de finale aller de la Ligue des champions, il débute remplaçant puis entre en jeu et offre une passe décisive pour son compatriote brésilien Dani Alves (victoire 2-0).
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+ Le 5 mars 2014 face à L'Afrique du Sud, Neymar s'offre un triplé et inscrit ses 33e, 34e et 35e buts en sélection et dépasse de nombreux joueurs dont Ronaldinho (33) et Rivaldo (34).
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+ Lors du match retour, Neymar est cette fois titulaire sur le côté droit de l'attaque catalane, ce qui est inhabituel pour lui qui préfère le côté gauche, il sera le joueur catalan le moins en vue malgré quelques dribbles. Le Barça remporte le match retour 2-1 grâce à des buts de Lionel Messi et Dani Alves et élimine ainsi Manchester City (4-1 score cumulé).
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+ Moins performant depuis le début de l'année de 2014 avec le Barça, Neymar doit essuyer les nombreuses critiques de la part des médias. Le 26 mars 2014 face au Celta vigo (victoire 3-0), l'attaquant brésilien inscrit un doublé. Ses derniers buts de la saison en championnat.
115
+ Le 1er avril 2014 face à l'Atletico Madrid lors du quart de finale aller de la Ligues des Champions, Neymar marque le but de l'égalisation (match nul 1-1) mais ne peut empêcher l'élimination des siens lors du match retour (défaite 1-0) malgré un très bon match du Brésilien.
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+ Lors du classico 16 avril 2014 face au Real Madrid, en finale de la Coupe du Roi, Barcelone perd le match dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire à la suite d'un but de Gareth Bale (défaite 2-1). Neymar aurait pu égaliser dans les dernières secondes du match mais sa frappe trouve le poteau. Il se blesse ensuite à la cheville lors de ce même match et est indisponible pendant un mois.
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+ Il fait donc son retour lors du dernier match de championnat face à l'Atlético de Madrid, match capital pour les deux premiers de la Liga puisqu'il suffit d'un nul pour que l'Atlético soit champion tandis que le barça est obligé de s'imposer. Le match se termine par un match nul (1-1) et le barça termine donc second.
120
+ Il termine la saison avec 15 et 11 passes décisives toutes compétitions confondues pour sa première saison en Europe.
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122
+ Neymar s'envole avec sa sélection préparer la Coupe du monde qui se déroule au Brésil. Neymar et ses coéquipiers disputent un premier match de préparation face au Panama et s'imposent facilement (5-0) grâce à Neymar, buteur sur coup-franc et passeur. Les Brésiliens s'imposent plus difficilement (1-0) lors de leurs deuxième et dernier match de préparation face à la Serbie.
123
+ Le Brésil joue le match d'ouverture de la Coupe du monde face à la Croatie et est mené à la suite d'un but de Marcelo contre son camp. Neymar réussit à égaliser d'une frappe du pied gauche à ras de terre à la suite d'une passe d'Oscar, puis donne l'avantage aux Brésiliens sur un penalty polémique provoqué par Fred. C'est Oscar qui marque le dernier but du match (victoire 3-1). Le Brésil déçoit lors du match nul face au Mexique porté par leur gardien de but Guillermo Ochoa. Neymar est le seul Brésilien à la hauteur des attentes lors de ce match. Les Brésiliens portés de nouveau par Neymar se relancent face aux Camerounais de Samuel Eto'o. Neymar brille lors de ce match grâce à un doublé, ses 3e et 4e buts dans la compétition et offre la qualification à son équipe (victoire 4-1). C'est le Chili d'Alexis Sánchez, coéquipier de Neymar à Barcelone, qui s'oppose au Brésil lors des huitièmes de finale. Neymar est passeur décisif sur corner pour Thiago Silva, et le Brésil s'impose lors des tirs au but. Le Brésil affronte ensuite la Colombie de James Rodríguez, un des joueurs les plus en vue pendant le tournoi.
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+ La Seleção l'emporte 2-1 mais la victoire est ternie par la blessure de Neymar. Après un bon début de tournoi (4 buts et une passe décisive en cinq matchs)[79], il se fracture une vertèbre lombaire le prive de la fin de la compétition. En l'absence de Neymar et du capitaine Thiago Silva, la Seleção subit un revers historique face à l'Allemagne en demi-finale.
126
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+ Neymar dispute son premier match depuis sa blessure en Coupe du monde face au FC León lors du Trophée Joan Gamper. Neymar marque deux fois et participe donc à la victoire de son équipe (victoire 6-0). Il joue ses premières minutes officielles de la saison lors de la 2e journée de championnat face à Villareal où il rentre lors de la dernière demi-heure (victoire 1-0).
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+ À la suite de la fin de Coupe du monde désastreuse du Brésil et du limogeage de Luiz Felipe Scolari, Dunga est nommé à la tête de la Seleção et désigne Neymar comme nouveau capitaine de la sélection à la place de Thiago Silva. Neymar joue son premier match en tant que capitaine du Brésil face à la Colombie le 6 septembre 2014 et inscrit l'unique but du match sur coup-franc.
130
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131
+ Le 13 septembre 2014 face à l'Athletic Bilbao, Neymar entre en jeu à la place de Munir El Haddadi et inscrit les deux buts de la victoire en l'espace de cinq petites minutes sur des services de Lionel Messi. Il joue son premier match de l'exercice en Ligue des champions face à l'APOEL Nicosie (Victoire 1-0). Après son but face à Levante (Victoire 5-0) le 21 septembre, Neymar réalise son deuxième triplé sous les couleurs Blaugranas lors de la réception de Grenade le 27 septembre (victoire 6-0). Il marque son premier but de la saison en Ligue des champions face au Paris Saint-Germain le 30 septembre au Parc des Princes (défaite 3-2).
132
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133
+ Le 14 octobre face au Japon, il marque son premier quadruplé en sélection et le deuxième de sa carrière.
134
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135
+ De retour à Barcelone, l'attaquant brésilien dispute son cinquantième match avec le FC Barcelone face à Eibar et s'illustre par une belle reprise de volée qui termine au fond des filets. Le 21 octobre 2014, il marque face à l'Ajax Amsterdam sur une offrande de Lionel Messi. Le match suivant lors du Clásico face au Real Madrid, Neymar ouvre le score sur un très bon ballon de la recrue star Luis Suárez. Son deuxième but lors d'un clásico ne peut empêcher la défaite du Barça (3-1) face au rival madrilène.
136
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137
+ Après une très bonne Coupe du monde et une année réussie individuellement en club, Neymar se classe septième au FIFA Ballon d'or 2014.
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+ Lors du quart de finale retour de la Coupe du roi de son équipe face à l'Atletico Madrid, Neymar inscrit un doublé et permet au Barça de se qualifier pour une demi-finale (victoire 3-2).
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+ Après avoir éliminé Manchester City en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le Barça se frotte au Paris Saint-Germain et remporte le match aller 3-1 avec un but de Neymar puis s'impose 2-0 au retour grâce à un doublé du Brésilien encore buteur. Ce qui porte son total à cinq buts contre le PSG en quatre matches lors de la saison 2014/2015. Après avoir marqué lors de ses trois derniers match de Liga, Neymar se présente en forme face au Bayern Munich pour la demi-finale aller de cette Ligue des champions et se distingue par un but après un duel remporté face au géant Manuel Neuer (Victoire 3-0). Le 12 mai 2015 lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face au Bayern Munich, Neymar inscrit deux buts. Il s'agit de son septième match consécutif où il parvient à marquer, sa meilleure série depuis qu'il est au Barça[80].
142
+
143
+ Le 17 mai 2015, le FC Barcelone est officiellement champion d'Espagne après leur victoire face à Atlético de Madrid grâce à l'unique but de la rencontre marqué par Lionel Messi. Le 30 mai face à L'Atletic Bilbao, Neymar marque l'un des buts du barça qui remporte la Coupe d'Espagne (victoire 3-1). Le 6 juin 2015, lors de la finale de la Ligue des champions opposant son équipe à la Juventus, il inscrit le troisième but de son équipe, match qui se termine sur le score 3-1 et permet à son équipe de remporter la Ligue des champions pour la cinquième fois. Cette victoire permet au Fc Barcelone de réaliser le deuxième triplé de son histoire après celui de 2009.
144
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145
+ Avec Barcelone, il marque 39 buts au cours de la saison 2014-2015.
146
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147
+ Le 14 juin 2015 lors du premier match du Brésil dans cette Copa América, Neymar brille et offre la victoire aux siens grâce à un but de la tête et une magnifique passe décisive pour Douglas Costa (victoire 2-1). Le 19 juin 2015, lors d'un match de la Copa América 2015 face à la Colombie, Neymar, après voir été agacé par le marquage très rigoureux des défenseurs colombiens craque et obtient un carton rouge. À l’origine de l’altercation, sur la dernière action du match, Neymar tire en direction du but. Le ballon heurte le dos d’un défenseur adverse. Les Colombiens, excédés, lui reprochent d’avoir visé intentionnellement un de leurs coéquipiers. Il sera suspendu pour le reste de la compétition.
148
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149
+ De retour après une Copa América agitée, Neymar souffre des oreillons et manque donc les quatre premiers matchs officiels du Barça. Il fait son retour le 29 août 2015 face à Málaga CF lors de la victoire minime du Barça (1-0). Le 12 septembre 2015 face à l'Atlético de Madrid il marque son premier de la saison sur un très beau coup-franc (victoire 2 à 1). Il marque ensuite lors de la quatrième journée de Liga face à Levante (victoire 4 à 1) et enchaîne ensuite lors de la défaite surprise du Barça sur le terrain du Celta Vigo (1-4).
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+
151
+ À la suite de la blessure de Lionel Messi le 26 septembre face à Las Palmas, Neymar devient la référence offensive de l'équipe catalane et enchaîne les grosses performances avec 10 buts dont un quadruplé face au Rayo Vallecano. Il délivre en plus 7 passes décisives en l'absence de l'Argentin. Neymar semble prendre une autre dimension lors de ce début de saison 2015-2016 à tel point qu'il est désormais considéré par de nombreux spécialistes comme le successeur du duo Lionel Messi-Cristiano Ronaldo qui se partage le Ballon d'or depuis 2008. Lors du Clásico face au Real Madrid le 21 novembre 2015, il inscrit un but lors de la belle démonstration du Barça sur le terrain de l'éternel rival (victoire 4 à 0).
152
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153
+ Après 13 journées de championnat, il occupe la première place au classement des buteurs avec 14 buts. Le 30 novembre 2015, Neymar figure pour la première fois parmi les trois finalistes du Ballon d'or en compagnie de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Le même jour, il reçoir le Prix LFP de meilleur joueur américain du championnat d'Espagne.
154
+ Le 20 décembre 2015, Neymar remporte la Coupe du Monde Des Clubs pour la première fois et se montre décisif en offrant deux assists lors de la finale (Victoire 3-0).
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156
+ Lors des huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, Neymar offre une passe décisive à Lionel Messi qui permet au barça de prendre l'avantage face à Arsenal FC à l'Emirates Stadium. Les catalans se qualifieront grâce à un doublé de l'Argentin (Victoire 2-0). Lors du match retour au Camp Nou face aux Gunners, Neymar ouvre le score lors de la victoire 3-1 du Barça. Le 13 avril 2016 lors des quarts de finale de la Ligue des champions, les catalans sont éliminés de la compétition par une très bonne équipe d'Atlético de Madrid bien en place malgré la victoire 2-1 à l'aller (victoire 2-1 à l'aller, défaite 2-0 au retour).
157
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158
+ Le Barça remporte le championnat lors de la dernière journée face à Grenade grâce à un triplé de l'Uruguayen Suarez qui termine meilleur buteur de l'exercice (Victoire 3-0), puis remporte la Coupe du Roi face au Séville FC (2-0). Le FC Barcelone réalise une bonne saison 2015-2016 malgré l'échec sur la scène européenne. Neymar lui termine la saison avec 31 buts et 20 passes décisives.
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160
+ Le 2 juillet 2016, il prolonge avec le Barça jusqu'en juin 2021[81].
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162
+ À l'instar de ses coéquipiers, Neymar réalise une saison moyenne tant sur le plan statistique que sur les performances individuelles[82]. Toutefois, il se démarque durant la saison en étant l'acteur principal de La Remontada infligée au Paris Saint-Germain lors du huitième de finale retour de Ligue des champions. Le club barcelonais l'emporte 6-1 grâce à un doublé et une passe décisive du Brésilien alors que les Parisiens avaient gagné 4-0 au match aller. Il marque par ailleurs son 100e but but avec les Blaugranas lors de son 177e match contre Grenade (4-1)[83]. Il remporte à la fin de la saison la coupe d'Espagne en inscrivant un but lors de la finale contre le Deportivo Alavés[84].
163
+
164
+ Concernant ses performances en sélection nationale, il mène la sélection à la première place du championnat qualificatif pour la Coupe du monde 2018 permettant à la Seleçao d'être la première nation qualifiée[85]. Il est notamment l'un des acteurs principaux de la victoire 3-0 face à l'Argentine, le rival historique[86],[87]. De plus, en début de saison, il permet à la sélection olympique de remporter ses premiers Jeux olympiques de son histoire à Rio de Janeiro en marquant et en inscrivant le tir au but victorieux en finale contre l'Allemagne[88].
165
+
166
+ Le 2 août 2017, le FC Barcelone annonce dans un communiqué la volonté de Neymar de quitter le club[89]. Le lendemain, il n'est officiellement plus sous contrat avec le club après que sa clause libératoire d'un montant de 222 millions d'euros a été acquittée[90]. Il rejoint alors le Paris Saint-Germain où il s'engage pour cinq ans[91]. Il y prend le numéro 10, que lui a cédé Javier Pastore[92]. Il est présenté au Parc des Princes le 5 août 2017[93], mais ne prend pas part à la rencontre contre Amiens, alors que son certificat international de transfert n'a pas été transmis à la LFP[94].
167
+
168
+ Le 13 août, Neymar fait ses débuts sous sa nouvelle tunique lors d'un déplacement au stade de Roudourou face à Guingamp, retransmis en mondovision[95]. Pour son premier match, il offre une passe décisive à Cavani, avant que celui-ci ne lui rende la pareille et qu'il marque à son tour[96]. Lors du dernier jour du mercato, le PSG fait venir en prêt le jeune prodige français Kylian Mbappé pour former un trio d'attaque redoutable, surnommé par les médias la « MCN » ou encore la « NCM ».
169
+
170
+ Lors du premier grand rendez-vous en Ligue des champions face au Bayern Munich, la performance de Neymar est très attendue. Dès le début du match, il répond présent en délivrant une passe décisive pour son coéquipier et ami Dani Alves, avant de marquer un but plus tard dans le match après un slalom de Kylian Mbappé[97]. Le match est remporté largement 3-0, mais Neymar n'est pas nommé homme du match, au contraire de Kylian Mbappé, joueur avec qui il forme le trio offensif de la MCN[98].
171
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172
+ Le 17 janvier 2018, Neymar marque un quadruplé face à Dijon, et, par la même occasion, offre la plus large victoire de l'histoire du PSG à domicile en Ligue 1 (8-0). Durant ce match, il délivre également deux passes décisives et obtient la note de 10 dans le journal L'Équipe[99].
173
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174
+ Dimanche 25 février, Neymar se blesse le cinquième métatarsien lors d'un match opposant le Paris Saint Germain à l'Olympique de Marseille. Opéré avec succès au Brésil le 3 mars, il devrait rester éloigné des terrains entre deux mois et demi et trois mois[100]. C'est depuis le Brésil, qu'il est officiellement sacré champion de France[101].
175
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176
+ Après cette longue blessure, Neymar retourne sur les terrains le 3 juin 2018 face à l'équipe de Croatie avec la sélection nationale. Il inscrit un but à cette occasion.
177
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178
+ Lors du huitième de finale de la Coupe du monde face au Mexique, il marque un but et offre une passe décisive à Roberto Firmino pour la victoire des siens (2-0). En quarts de finale son équipe est éliminée par la Belgique (1-2). À son retour au Brésil, il déclare que c'est « le moment le plus triste de sa carrière »[102].
179
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180
+ Le 4 août 2018 Neymar remporte le trophée des champions lors d'une victoire 4-0 contre l'AS Monaco, après être entré en jeu à la place de Marco Verratti. Avec sept buts marqués en autant de match au début de la saison, l'attaquant réalise une excellente entrée en matière. Il explique alors que l'arrivée du nouvel entraîneur Thomas Tuchel lui a fait du bien, et qu'il s'épanouit dans le système mis en place par le technicien, où il est repositionné en no 10[103].
181
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182
+ En septembre 2018, le sélectionneur Tite nomme Neymar capitaine de la seleção alors que le joueur ne souhaitait plus porter ce brassard précédemment[104].
183
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184
+ Le 3 octobre 2018, pour le retour de la Ligue des champions au Parc des Princes, Neymar inscrit un triplé contre l'Étoile rouge de Belgrade, dont deux buts sur coups francs directs (victoire 6-1)[105].
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+
186
+ Hélas, le Brésilien se blesse fin janvier 2019 lors d'un match de coupe de France contre Strasbourg (victoire parisienne 2-0) et manque notamment le huitième de finale de Ligue des champions face à Manchester United[106] qui voit le club de la capitale échouer pour la troisième saison consécutive à ce stade de la compétition (victoire 2-0 à l'aller à l'extérieur, défaite 1-3 à domicile lors du match retour). À cette occasion, Neymar est suspendu pour trois matchs par l'UEFA pour avoir critiqué avec véhémence l'arbitrage du match retour perdu par le PSG[107].
187
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+ Sur la scène nationale, lors de la finale de coupe de France perdue par le PSG aux tirs au but face à Rennes (2-2, 5 t.a.b. à 6), il gifle un supporter rennais[108]. Pour ce geste, il écope de trois matchs de suspension fermes[109] et, à la suite de la plainte du spectateur pour « violences volontaires », d'un rappel à la loi[110]. Comme l'année précédente, Neymar est donc absent du terrain pour le match qui officialise le titre de champion de France[111].
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+ Le joueur connaît également un mois de juin compliqué sur et en dehors des terrains, puisqu'il est visé par une plainte pour viol[112],[113] tandis qu'une blessure contractée en match amical contre le Qatar le 5 juin 2019 le contraint à déclarer forfait pour la Copa América 2019 disputée à domicile[114].
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192
+ La saison 2019-2020 de Neymar ne démarre pas sous les meilleurs auspices, partagé par des envies de retour à Barcelone[115] et un recadrage de son compatriote Leonardo, revenu à la direction sportive du club[116]. Pris en grippe par les supporters[117], le Brésilien commence alors une reconquête sur[118] et en dehors du terrain[119].
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+ Alors que ses coéquipiers entament une nouvelle campagne de Ligue des champions, Neymar voit sa suspension réduite de trois à deux matchs à la suite de ses propos insultants de la saison précédente[120]. Avec l'arrivée de Mauro Icardi, l'attaque parisienne réalise des débuts tonitruants auxquels il prend largement part avec Kylian Mbappé et Ángel Di María. La presse n'hésite pas à les surnommer les « quatre fantastiques »[121].
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+ Le 11 décembre 2019, deux ans après l'affaire d'un penalty disputé avec Edinson Cavani[122], Neymar tente aussi de se rattraper auprès de l'Uruguayen, désormais en difficultés, en lui offrant de tirer un penalty contre Galatasaray[123]. À cette même période, et pour la première fois depuis neuf ans, le Brésilien ne figure pas parmi les 30 nommés pour le Ballon d'or[124]. Pour autant, le joueur se dit « Pleinement heureux à Paris »[125].
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+ Blessé aux côtes le 1er février 2020 et critiqué pour l'organisation de son anniversaire quelques jours plus tard[126], Neymar est préservé jusqu'au déplacement à Dortmund le 19 février 2020. Buteur au Signal Iduna Park mais défait (2-1), le Brésilien reprochera à son club de ne pas l'avoir fait jouer durant les jours précédents[127].
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+ Le 11 mars 2020, dans un Parc des Princes à huis-clos pour cause de coronavirus[128], Neymar est décisif lors du huitième de finale retour de Ligue des champions contre Dortmund, en ouvrant le score et contribuant à une victoire 2-0 qui permet aux Parisiens de se qualifier[129].
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+ Le 5 mai 2011, Neymar confirme être le père de l'enfant d'une mineure âgée à l'époque de 17 ans nommée Carolina Dantas, lors d'une conférence de presse après la victoire de Santos FC en quarts de finale de la Copa Libertadores face au club colombien d'Once Caldas[130]. L'enfant est né le 24 août 2011 à l'hôpital de Sao Paulo et se prénomme David Lucca. Peu de temps après la naissance de l'enfant, les deux parents se séparent. Neymar entretiendra alors une liaison avec l'actrice et top modèle Bruna Marquezine[131]. Mais en février 2014, et après des mois de rumeurs, l'actrice officialise leur rupture dans le journal brésilien O Globo avouant ainsi que leur couple n'avait pas supporté la distance. Le 14 février 2014, jour de la Saint-Valentin, Neymar confirme l'information en commentant une photo postée sur son compte Instagram. Mais à l'été, lors de la coupe du monde 2014 au Brésil, Bruna Marquezine et Neymar s'affichent de nouveau ensemble.
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204
+ Neymar a un frère nommé Jo Amancio[132] et une sœur nommée Rafaella[133].
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+ Neymar est un chrétien affirmé et, comme une bonne partie de ses collègues de la Seleçao, chrétien évangélique[134],[135]. Neymar parle de sa foi en disant : « La vie n'a de sens que lorsque notre idéal le plus élevé est de servir le Christ ! »[136]. Il poste aussi avant chaque match une photo sur son compte Instagram en la commentant d'un : « Que Dieu nous bénisse et nous protège ».
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+ Le 14 mars 2018, l'attaquant brésilien est critiqué sur les réseaux sociaux après la publication d'un tweet rendant hommage à Stephen Hawking accompagné d'une photo où il est assis en fauteuil roulant, ses fans jugeant de mauvais goût la comparaison entre le handicap neuromoteur du scientifique décédé et la blessure à la cheville du joueur du PSG[137],[138].
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210
+ Chaque année, le joueur a pour habitude de fêter en grandes pompes son anniversaire. Lors de ses années parisiennes entrecoupées par des blessures importantes, celles-ci ont souvent fait polémique, allant jusqu'à provoquer le courroux de ses dirigeants sportifs[139] (la première année, Nasser al-Khelaïfi, Unai Emery et Antero Henrique répondaient pourtant présents à l'invitation[140]).
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212
+ Début 2012, le magazine France Football classe Neymar au septième rang dans la liste des footballeurs les mieux payés au monde, avec des revenus d'environ 13,8 millions d'euros, comprenant son salaire, ses primes et ses droits à l'image. Fin 2013, Neymar grimpe à la 5e place de ce classement avec des revenus d’environ 22 millions d'euros[141]. Depuis 2017, le PSG verse au joueur un salaire net annuel compris entre 30 et 35 millions d'euros[142].
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214
+ Il reçoit une prime mensuelle de 375 000 euros au PSG pour aller saluer ses supporters à la fin de chaque rencontre du club[143].
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+ Le 2 novembre 2018, il est cité dans l'enquête Football Leaks 2 sur le contournement des règles du fair-play financier[144].
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218
+ Le 17 août 2010, il apparaît dans une publicité pour Gillette aux côtés de ses compatriotes Cafu et Ganso. En novembre de la même année, il apparaît dans une pub où on le voit jongler avec ses coéquipiers au Santos FC, Ganso et Robinho en faveur de Nike, sponsor officiel des Coupes du monde 2010 et 2014[145].
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220
+ Neymar voit sa réputation grandir rapidement à partir de ses 17 ans. De ce fait, il signe de nombreux parrainages dont un contrat de 11 ans avec la société américaine de sport Nike en mars 2011. Dans le même mois, la société Panasonic engage pas moins de 2,4 millions de dollars pour s'assurer les services du Brésilien pendant deux ans. Il a également signé des contrats d'images avec d'autres sociétés reconnues telles que la firme automobile allemande Volkswagen, Red Bull, Santander, Lupo et bien d'autres. Des estimations rapportent que tous ces sponsors lui rapportent autour de 20 millions d'euros par an[réf. nécessaire]. Le 17 mai 2012, un magazine local l'annonce comme étant l'athlète le plus commercialisé dans le monde, devant Lionel Messi (3e) et Cristiano Ronaldo (5e)[146].
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222
+ Neymar apparaît, aux côtés de Cristiano Ronaldo, sur la couverture du jeu vidéo PES 2012 de la société Konami. Il apparaît également dans la version 2013 américaine de ce même jeu toujours aux côtés du joueur portugais[147].
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224
+ Le 27 novembre 2012, Neymar crée la marque NJR, initiales de son prénom complet, voit le jour grâce à l'aide de l'agence brésilienne Loducca[148].
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226
+ Début 2013, soit quatre ans après la création de son compte Facebook, il atteint les 8 millions de fans sur ce réseau social et les 6 millions sur Twitter.
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+ En mai 2015, il devient l'un des sportifs ambassadeurs de la salle de poker en ligne PokerStars[149].
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230
+ En 2015, Neymar devient ambassadeur du jeu PES 2016 et est donc présent sur les jaquettes du jeu.
231
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232
+ En juin 2017, quelques semaines avant son transfert au PSG, sa valeur de transfert est estimée à 210 millions d'euros par le Centre international d’économie du sport, soit la plus forte valeur dans le monde[150]. L'impact de son transfert au PSG est tel que d'après le collectif Paris United, le président Nasser al-Khelaïfi mène des négociations avec Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics. De son côté, Nicolas Sarkozy aurait sollicité ses contacts au ministère des Sports pour que l’État facilite le montage financier[151].
233
+
234
+ Attaquant, buteur, passeur, dribbleur, technicien hors norme, Neymar est appelé le nouveau Pelé. Son jeu est équivalent à celui de son compatriote Ronaldinho, connu pour ses gestes techniques, sa qualité de dribble, sa rapidité et son efficacité dans n'importe quelle situation devant le but.
235
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236
+ Il est capable d'éliminer ses adversaires grâce à une bonne maîtrise technique, avec entre autres, de rapides passements de jambes.
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+ Son pied fort est le droit mais il est tout aussi à l'aise avec son pied gauche et est capable de frapper ou d'enrouler le ballon avec efficacité ce qui lui permet de marquer de nombreux coup de pieds arrêtés.
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+ Neymar a été régulièrement brocardé par les médias et les réseaux sociaux pour sa tendance affirmée à la simulation, en particulier lorsqu'il est dans la surface de réparation. Cette technique, si elle s'avère incontestablement efficace (puisque la défense adverse rechigne à intervenir sur lui et qu'il parvient parfois à obtenir un penalty) a également valu au joueur d'être moqué jusque dans une publicité[152],[153],[154],[155],[156],[157],[158].
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+ Les médias établissent souvent des comparaisons entre Neymar et Pelé, car ce dernier possède un profil similaire à lui et tous les deux ont été formés à Santos. Neymar dit que Pelé est son « modèle », mais il affirme également qu'il « n'aime pas faire de comparaison avec Pelé »[159].
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+ Avec la Seleção, Neymar remporte la Coupe des confédérations en 2013. Il est aussi avec le Brésil olympique, médaillé d'argent lors des Jeux olympiques de 2012 avant de glaner la médaille d'or lors de l'olympiade suivante disputée à domicile. Plus jeune, il remporte également le Championnat sud-américain des moins de 20 ans en 2011 avec l'équipe du Brésil de cette même catégorie d'âge.
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+ Neymar a évolué dans 3 clubs professionnels au cours de sa carrière et y a gagné de nombreux trophées.
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+ Neymar da Silva Santos Júnior
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+ Neymar da Silva Santos Júnior dit Neymar Jr., plus couramment appelé Neymar, né le 5 février 1992 à Mogi das Cruzes, est un footballeur international brésilien évoluant au poste d'attaquant au Paris Saint-Germain, et pour l'équipe nationale du Brésil, dont il est le capitaine depuis 2014.
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+ Il est considéré comme l'un des plus grands joueurs du football brésilien et mondial. Il est ainsi élu meilleur joueur sud-américain de l'année en 2011 et 2012. Neymar est classé dixième au classement du Ballon d'or 2011, treizième en 2012 puis cinquième en 2013 et en 2016. Il remporte par ailleurs le Bola de Ouro du meilleur joueur du championnat brésilien en 2011.
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+ Neymar rejoint le club de Santos en 2003. Il évolue dans les équipes de jeunes jusqu'en 2009, date à laquelle il rejoint l'équipe fanion. Avec ce club, Neymar remporte la Coupe du Brésil, deux championnats de l'État de São Paulo, la Recopa Sudamericana et la Copa Libertadores. Il rejoint en 2013 le FC Barcelone, en Espagne, avec lequel il remporte notamment le Championnat d'Espagne et la Ligue des champions en 2015. Fort d'une bonne année 2015 avec son club aussi bien collectivement qu'individuellement, Neymar figure dans la liste des trois finalistes du Ballon d'or 2015 aux côtés de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, et est donc le premier joueur brésilien à figurer dans cette liste depuis 2007 et son vainqueur Kaká. Il affirme donc les espoirs placés en lui et s'impose comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération.
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+ En 2011, à l'âge de 19 ans, Neymar remporte le championnat d'Amérique du Sud des moins de 20 ans avec la sélection brésilienne. L’année suivante, le Brésil remporte la médaille d'argent aux Jeux olympiques d'été de 2012 après avoir été jusqu'en finale face au Mexique. Neymar et sa sélection gagne ensuite la Coupe des confédérations 2013 en battant en finale l'Espagne, championne du monde en titre, sur le score de 3-0. Neymar est élu meilleur joueur du tournoi. Lors de la Coupe du monde 2014, après un excellent début de tournoi, il se blesse en quart de finale et voit ses coéquipiers subir un revers historique face à l'Allemagne en demi-finale.
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+ Il offre en 2016 son premier titre olympique à la sélection brésilienne aux Jeux olympiques de Rio en marquant sur coup-franc dans le temps règlementaire, puis en transformant le tir au but vainqueur, après prolongation (1-1), en finale face à l'Allemagne. Il signe également le but le plus rapide de l'histoire des Jeux olympiques, après 14 secondes en demi-finale contre le Honduras.
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+ Depuis 2017, il joue pour le Paris Saint-Germain, devenant le joueur le plus cher de l'histoire du football avec un transfert évalué à 222 M€, record auparavant détenu par Paul Pogba, transféré pour 105 M€ à Manchester United. Le 15 août 2017, il fait une apparition à Genève, en Suisse en tant que nouvel ambassadeur de Handicap International pour jongler au sommet de la Broken Chair située en face de l'Office des Nations unies.
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+ Neymar da Silva Santos Júnior naît le 5 février 1992 à Mogi das Cruzes, une ville du Brésil de l'État de São Paulo à environ 45 km de São Paulo. Il est le fils de Neymar Santos Sr. et de Nadine Santos (née da Silva). Il hérite à la naissance du prénom de son père, ancien footballeur qui deviendra son conseiller[4]. Neymar explique le rôle important que tient son père auprès de lui : « Mon père a été à mes côtés depuis que je suis tout petit. Il prend soin des choses, de mes finances et de ma famille ».
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+ En grandissant, Neymar joue à la fois au futsal et au football de rue, deux variantes du football traditionnel qui le passionnent[5].
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+ En 1995, Neymar déménage avec sa famille à São Vicente, où il commence à jouer pour Santista[6]. Ensuite, en 2003, ils déménagent à Santos, ville portuaire du Brésil, où Neymar rejoint le Santos FC[7].
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+ Avec le succès de sa jeune carrière et des revenus supplémentaires toujours plus importants, la famille de Neymar achète leur première propriété, une maison à côté de la Vila Belmiro où Santos évolue à domicile. De ce fait, leur qualité de vie familiale s’améliore progressivement, à l'âge de 15 ans, Neymar gagne 10 000 réaux brésiliens par mois et à 16 ans, cela atteint 25 000 par mois. Entretemps, en 2005, alors qu'il n'a que 13 ans, Neymar est sur le point de signer un contrat au Real Madrid, mais son père décide qu'il reste à Santos[8],[9].
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27
+ À 17 ans, il signe un contrat professionnel avec ce club et rejoint leur centre de formation dans la foulée, qui a, dans le passé, accueilli de nombreux internationaux brésiliens tels que Bruno Coutinho, Clodoaldo, Elano et Alex. De plus, à l'instar de Pepe, Pelé ou encore Robinho, Neymar commence sa carrière à Santos[10]. Pendant cette période, Neymar se lie d'amitié avec Ganso, qui est actuellement son coéquipier avec la sélection brésilienne.
28
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29
+ Le 7 mars 2009, Neymar fait ses débuts professionnels lors d'un match de Paulista A1 contre Oeste FC. Il entre sur le terrain à la cinquante-neuvième minute de jeu en remplaçant Mauricio Molina[11]. Une semaine plus tard, Neymar marque son premier but en compétition officielle lors de son troisième match contre Mogi Mirim[12]. Le mois d'après, plus précisément, le 11 avril, Neymar marque le but décisif contre Palmeiras en championnat lors de la demi-finale 2009[13].
30
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31
+ En finale, cependant, Santos subit une lourde défaite 4-2 face aux Corinthians[14]. Individuellement, Neymar inscrit 14 buts en 48 matchs pour sa première saison professionnelle.
32
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33
+ En octobre 2009, Neymar participe à la Coupe du monde des moins de 17 ans au Nigeria avec la sélection brésilienne. Il ouvre son compteur dès le premier match face au Japon (victoire du Brésil 3-2). Néanmoins les Auriverde sont éliminés dès le premier tour après seulement trois matchs.
34
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35
+ En 2010, Neymar continue son ascension et confirme ses bonnes performances entrevue l'année précédente. Ainsi, le 5 février 2010, il inscrit un but à l'occasion d'un match du Paulista A1 contre Santo André, but qui huit mois plus tard, est présélectionné par la FIFA pour le Prix Puskás 2010[15], deux jours après Santos joue le grand match contre São Paulo au stade d'Arena Barueri à l'occasion de la septième journée de la Paulista A1. Durant ce match, Neymar inscrit le premier but du match d'un penalty Paradinha, sous les yeux d'un Rogério Ceni désorienté[16],[17].
36
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37
+ Le 15 avril 2010, à l'occasion des huitièmes de finale de la Coupe du Brésil, Neymar réalise un quintuplé face au Guarani FC[18]. Il remporte ensuite la coupe, terminant meilleur buteur avec onze buts[19]. Trois jours plus tard, lors des demi-finales aller de la Paulista A1, Santos FC affronte de nouveau São Paulo au stade Urbano-Caldeira. Neymar inscrit un doublé, le second de nouveau sur un pénalty Paradinha[20],[21]. Un mois plus tard, la FIFA interdit cette manière de tirer un pénalty[22]. Les performances de Neymar pour Santos établissent des comparaisons avec d'autres Brésiliens, dont Robinho et la légende brésilienne Pelé[23].
38
+ Au terme de cette saison, son équipe remporte le championnat 2010[24]. Auteur de 14 buts en 19 matchs, il est élu meilleur joueur et meilleur attaquant de cet exercice[25].
39
+
40
+ La même année, Santos rejette une offre de 12 millions de livres sterling de West Ham qui évolue alors en Premier League, et plus tard une autre offre d'un club anglais Chelsea Football Club[26],[27]. Santos refuse de vendre Neymar et lui-même déclare « je suis concentré uniquement sur Santos », son agent, Wagner Ribeiro, prononce dans le même temps un discours contradictoire sur sa carrière en déclarant « Il veut devenir le meilleur joueur du monde. Les chances de lui faire cela tout en jouant au Brésil sont nulles »[28],[27]. Neymar admet cependant un an plus tard, dans une interview avec le Daily Telegraph, qu'il était heureux de l'intérêt de Chelsea tout en précisant qu'à l'époque il avait pris la bonne décision de rester dans son pays natal[29]. Le 30 novembre 2010, Santos vend une part des frais de transfert à venir de 5 % à un groupe d'investissement, Terceira Estrela Investimentos[30]. L'année précédente, sa famille avait vendu 40 % des droits sportifs de Neymar au groupe Esporte DIS qui avait été un partenaire stratégique à long terme du club de football de Santos[31].
41
+ Lors du mercato estival de 2010, le club anglais de Chelsea souhaite régler la clause libératoire de Neymar et propose 30 millions d'euros pour le jeune joueur[32]. Les dirigeants, craignant de le voir partir, lui proposent un contrat très lucratif assorti d’une clause libératoire de 45 millions d'euros. Neymar accepte et prolonge jusqu’en décembre 2015[33]. Il déclare en parallèle, qu'il souhaite remporter la Copa Libertadores 2011[34]. Tandis que le 26 juillet 2010, Neymar endosse pour la première fois le maillot de la Seleção.
42
+ En effet, le nouveau sélectionneur Mano Menezes le convoque pour un match amical contre les États-Unis (2-0), le 10 août 2010. Pour sa première sélection, Il inscrit son premier but, de la tête, sur un centre d'André Santos[35].
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+ Par la suite, Neymar retrouve son club et le 15 septembre 2010, il est vexé de se voir interdire par son entraîneur de tirer un pénalty contre l'Atlético de Goianiense en championnat brésilien[36]. Neymar l'insulte à la suite de cette décision. Il joue alors les dix dernières minutes du match en se comportant de manière individualiste. Les deux hommes se brouillent et Neymar est exclu du groupe durant un match. Les dirigeants règlent le litige en licenciant l’entraîneur.
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46
+ Le 26 décembre 2010, Neymar est sélectionné par le quotidien uruguayen El País (Montevideo) qui désigne le meilleur joueur sud-américain, pour l'année 2010 à la suite de ses performances en club[37]. Il se classe troisième derrière Andrés D'Alessandro et Juan Sebastián Verón avec quarante-sept points[38].
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48
+ Le 27 mars 2011, le Brésil affronte, en match amical, l'Écosse. Neymar marque à cette occasion un doublé décisif qui permet au Brésil de l'emporter (2-0) à l'Emirates Stadium[39]. Mais durant la partie, il est victime de racisme de la part des supporters qui lui jettent une banane[40]. Quatre jours plus tard, la Fédération écossaise de football demande des excuses au Brésil[41].
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50
+ Le 7 avril 2011, Neymar reçoit un carton rouge pour avoir enfilé un masque à son effigie dans le match du deuxième tour de la Copa Libertadores contre le club chilien de Colo-Colo, après avoir marqué le troisième but de son équipe (victoire de Santos 3-0)[42].Le même mois, Neymar, est interrogé par Sky Sport 24. À cette occasion, il déclare qu'il ne pense qu'à la Copa América 2011 qui se déroulera en Argentine début juillet[43].
51
+
52
+ Le 15 mai 2011, il inscrit le deuxième but lors de la finale du Paulista A1 contre le SC Corinthians[44] et offre à son club un deuxième titre consécutif dans cette compétition, il en est élu meilleur joueur et meilleur attaquant pour la deuxième fois de sa carrière[45].
53
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54
+ Le 26 mai 2011, lors du match aller de la demi-finale de la Copa Libertadores, où le Santos FC est opposé au club paraguayen Cerro Porteño, Neymar dribble un joueur sur le côté gauche et centre pour Edu Dracena qui marque le but de la victoire du Santos FC. Six jours plus tard, Neymar déclare qu'il veut emmener Santos FC en Coupe du monde des clubs. Lors de la demi-finale retour, il marque le troisième but du match depuis son côté préféré, le gauche, le match se termine sur un score nul (3-3). Le club brésilien se qualifie donc pour la finale face au club uruguayen du CA Peñarol après 8 ans d'absence[46].
55
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56
+ Les 4 et 8 juin 2011, il joue avec la Seleção deux matches préparatoires à la Copa América 2011 contre les Pays-Bas et la Roumanie au Brésil. Dans le deuxième match, Neymar s'illustre en offrant le seul but du match à Fred. À cette occasion, la légende vivante Ronaldo dispute le dernier match de sa carrière professionnelle, il a en effet été convoqué par la fédération brésilienne afin d'honorer l'ensemble de sa carrière. À l'issue de ce match, Mano Menezes annonce la liste des 22 joueurs convoqués pour disputer la Copa América en Argentine. Le 16 juin 2011, Neymar joue la finale aller de la Copa Libertadores contre le club uruguayen Peñarol au Centenario, les peixe obtiennent le point du match nul (0-0)[47] à l'extérieur.
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58
+ Le 22 juin 2011, le Santos FC remporte le match retour (2-1)[48],[49]. Neymar inscrit le premier but du match à la quarante-septième minute de jeu sur une frappe au-dessous de la main droite du gardien Sebastián Sosa. Il réalise son rêve en remportant la Copa Libertadores[50]. Il termine la compétition ainsi troisième meilleur buteur avec six buts[51].
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+ Après la victoire en Copa Libertadores, Pelé et Ronaldo conseillent au jeune prodige d'aller au Real Madrid[52],[53]. Neymar déclare ensuite qu'il aime autant l'un que l'autre les deux clubs phares espagnols que sont Barcelone et le Real Madrid[54]. Mais il déclare par la suite : « Je jouerai au Real Madrid »[55]. Toutefois, le 30 juin, le président de Santos affirme que le joueur restera au Brésil au moins jusqu'à 2012[56],[57], ce que confirme son agent Wagner Ribero (en)[58].
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+ Enfin, Neymar déclare officiellement qu'il reste au Santos FC jusqu’à la fin de son contrat avec le club dans une interview accordée à TV Globo[59], et qu'il veut affronter le FC Barcelone de Lionel Messi[60] en finale de la Coupe du monde des clubs 2011.
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+ Le 25 juin 2011, Neymar se rend au stage de l'équipe nationale pour préparer la Copa América, et déclare qu'il entretient de bons rapports avec son ami et coéquipier à Santos, Ganso[61],[62].
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+ Lors du premier match des Auriverdes ratent leur entrée dans le tournoi en réalisant un match nul (0-0) face au Venezuela, Neymar est néanmoins désigné homme du match[63]. Lors du match suivant, la Seleção affronte le Paraguay et réalise de nouveau au match nul (2-2) grâce à des buts Jádson et Fred à la dernière minute, entré à la place de Neymar, sur des passes décisives de Ganso. L'équipe est incendiée par la presse brésilienne. Dans le dernier match de la phase de poule, le Brésil affronte l'Équateur dans un match décisif pour la qualification en phase finale. L'équipe se met au diapason et Neymar fait le spectacle en inscrivant un doublé (victoire du Brésil 4-2). Il marque un but à la quarante-neuvième, à la suite d'une passe en profondeur de Ganso, puis à la soixante-douzième minute de jeu du pied droit à la suite d'une passe de Maicon. L'un de ses tirs est également repoussé et permet à l'homme du match Alexandre Pato d'inscrire l'un de ses deux buts. Le Brésil se qualifie ainsi pour les quarts de finale de la Copa América et s'affrontera le Paraguay[64] pour la deuxième fois en moins d'une semaine. En quart de finale, le Brésil perd son match en séance de tirs au but après la fin du temps réglementaire et de la prolongation (0-0). Les joueurs brésiliens n'inscrivent pas le moindre penalty alors que l'adversaire en marque deux. Dans ce match, Neymar rate une occasion sauvée par un défenseur adverse. Il est remplacé à la quatre-vingtième minute par Fred. Le Brésil est éliminé[65], c'est la première fois qu'un champion en titre se fait éliminer dès les quarts de finale depuis 2001.
67
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68
+ Au mercato estival 2011, il est convoité par le Real Madrid[66], le FC Barcelone[67] et Chelsea[66] une nouvelle fois[68], ces équipes déclarent vouloir payer sa clause libératoire afin de le recruter.
69
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+ Le 29 octobre 2011, lors du match opposant Santos à l'Atlético Paranaense, Neymar inscrit un quadruplé, le premier de sa carrière. Le match se termine par une victoire de Santos, (4-1). Le 9 novembre 2011, il prolonge son contrat jusqu'en 2014 et le club annonce qu'il ne partira qu'après la Coupe du monde 2014[69].
71
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+ À la Coupe du monde des clubs de la FIFA 2011 le Santos bat Kashiwa Reysol (3-1) en demi-finale, ce qui permet à Neymar de voir se réaliser son rêve : affronter Lionel Messi en finale. Malgré un match où il se donne à fond, son équipe perd (0-4) face au FC Barcelone.
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+ Début 2011, Neymar est convoqué pour participer à la Copa Sudamericana des moins de 20 ans avec la sélection brésilienne. Il y réalise de bonnes performances avec le joueur du São Paulo FC Lucas. Ce duo permet au Brésil de remporter cette compétition pour la troisième fois consécutive et pour la onzième fois au total. Il est élu meilleur joueur et finit meilleur buteur du tournoi avec 9 buts[70].
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+ Le 5 février 2012, le jour de ses 20 ans, il marque son centième but en tant que joueur de football professionnel, contre Palmeiras.
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+ Neymar totalise 20 buts en Championnat de São Paulo de football 2012 qu'il remporte avec son équipe et sera élu meilleur joueur et meilleur attaquant. Il sera aussi co-meilleur buteur de la Copa Libertadores avec 8 buts. Santos sera éliminé dans ce tournoi en demi-finale par le SC Corinthians.
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+ Le 25 août 2012, il est l'auteur d'un doublé dans la victoire 2-1 contre Palmeiras.
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+ Neymar sera aussi élu meilleur joueur de la Recopa Sudamericana 2012. Il a totalisé dans l'édition 2012 du Championnat du Brésil de football avec 14 buts. Neymar a terminé la saison 2012 en étant récompensé du Soulier d'or brésilien, du Prix du meilleur joueur d’Amérique du Sud et du Prix brésilien du plus beau but marqué en championnat.
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+ Lors de son 200e match avec Santos en octobre 2012 il réalise de bonnes performances: 2 buts et montre une importante maîtrise technique.
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+ Cependant, la suite de la saison devient peu à peu plus compliquée. Le Santos FC se fait devancer en championnat, les leaders restant : Fluminense, Atlético Mineiro, Grêmio ou encore São Paulo qui prennent la tête du Championnat du Brésil de football 2012 et du Championnat du Brésil de football 2013, relayant l'équipe de Neymar plus bas. Durant ces deux saisons le Santos FC, même s'il évolue dans le classement (passant de la 10e place en 2011, à la 8e place en 2012) peine à se sortir du milieu du classement. Parallèlement dans la même saison, le jeune joueur montre du mal à s'affirmer sous le maillot de la Seleção, l'Équipe du Brésil de football.
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+ Adulé alors à Santos, mais parfois discuté avec la Seleção, Neymar ne fait plus l'unanimité au Brésil en fin de saison, au point que nombre de gens qui militaient pour que le prodige brésilien reste au pays jusqu'à la Coupe du monde 2014 lui conseillent de partir en Europe le plus vite possible afin de progresser encore.
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+ Le 26 mai 2013, Neymar annonce sur son compte Twitter qu'il signera au FC Barcelone pour cinq saisons. Dans le même temps, le FC Barcelone annonce sur son site officiel avoir trouvé un accord pour le transfert du joueur[71], pour un montant de 57 millions d'euros et un salaire annuel net de 7 millions d'euros[72].
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+ En juin 2013, Neymar participe avec le Brésil à la Coupe des confédérations et fait taire ses détracteurs. Entre autres, le 22 juin 2013, il marque contre l'Italie son 14e but de la saison en sélection égalant ainsi le record détenu par Gerd Müller, Patrick Kluivert et Ronaldo[73]. Il remporte le tournoi avec sa sélection, en battant l'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, sur un score de 3 à 0 au stade Maracanã. Neymar est désigné meilleur joueur du tournoi, devant l'Espagnol Andrés Iniesta ainsi que son coéquipier brésilien Paulinho. Il termine également troisième meilleur buteur de la compétition avec 4 buts, derrière Fred et Fernando Torres[74], dont un en finale. Neymar porte son total de buts avec le Brésil à 24 en seulement 39 matchs.
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+ Le lundi 3 juin 2013, Neymar est présenté au Camp Nou devant 50 000 spectateurs.
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+ De retour de sélection après avoir remporté la Coupe des confédérations 2013 avec le Brésil, Neymar débute la pré-saison en jouant son premier match amical face au Lechia Gdansk le 30 juillet (2-2), puis joue le 2 août face à son ancien club lors du Trophée Gamper[75] (victoire 8-0 du barça). À la suite d'une opération des amygdales Neymar souffre d'anémie (état de faiblesse général). Des vitamines ainsi qu'un régime adapté lui auraient ainsi été prescrits par les médecins du Barça[76]. Une semaine plus tard, le 7 août, il marque son premier but en Blaugrana sur une passe de Cesc Fàbregas, lors d'un match de préparation contre l'équipe de Thaïlande, ainsi qu'un autre quelques jours plus tard contre un combiné de Malaisie.
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+ Le 21 août 2013, Neymar inscrit son premier but officiel avec le FC Barcelone d'une tête sur un centre de son compatriote Dani Alves lors du match aller de la Supercoupe d'Espagne au Stade Vicente-Calderón face à l'Atlético de Madrid (1-1). Le 28 août 2013, il remporte la Supercoupe d'Espagne contre l'Atlético de Madrid au match retour (0-0).
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+ Pour sa première titularisation en Liga BBVA face à Valence, Neymar offre sa première passe décisive de la saison pour Lionel Messi qui réalise un triplé durant ce match (victoire 3-2 du Barça). Lors de la quatrième journée de championnat face au Séville FC, il régale le Camp Nou par sa très belle technique et délivre encore une passe décisive pour l'argentin Lionel Messi (victoire 3-2).
100
+ Lors de son premier match de ligue des champions face à l'Ajax Amsterdam, il réalise un bon match et délivre une passe décisive à Gerard Piqué (4-0). Il marque son premier but en Liga BBVA le 24 septembre 2013 face à la Real Sociedad, match durant lequel il délivre une passe décisive à Lionel Messi et réalise un très beau sombrero sur Antoine Griezmann (Victoire 4-1).
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+ Le 26 octobre 2013 lors de son premier Clásico face au Real Madrid, Neymar parvient à ouvrir le score et délivre une passe décisive pour Alexis Sánchez (victoire 2-1 du Barça). Il émule ainsi ses compatriotes Romário, Rivaldo et Ronaldinho qui avaient également marqué lors de leur premier Clásico face au Real Madrid[77],[78].
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+ À la suite de la blessure de l'Argentin Lionel Messi au début du mois de novembre, c'est Neymar qui est chargé de prendre les commandes du FC Barcelone. Le jeune brésilien assume très vite le rôle de remplaçant de l'Argentin au poste de "faux no 9" et marque ses premiers buts en Ligue des champions lors de son triplé face au Celtic Glasgow, son premier sous le maillot blaugrana (large victoire 6-1 du FC Barcelone). Le public du Camp Nou scande son nom durant tout le match et lui offre une ovation lors de sa sortie. Neymar s'adapte très bien à sa nouvelle position et le prouve lors de la 16e journée de Liga face au Villarreal CF, match durant lequel il inscrit un doublé (victoire 2-1 des Blaugranas). Il marque un but lors de son premier match de Coupe du roi face au Fútbol Club Cartagena (3-0).
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+ Son bilan à la mi-saison est très positif puisqu'il en est à onze buts et dix passes décisives toutes compétitions confondues dont six buts et huit passes décisives en championnat.
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+ Neymar se blesse à la cheville droite le 16 janvier 2014 en Coupe du Roi contre Getafe. Un mois plus tard, le 15 février 2014, face au Rayo Vallecano, il effectue son retour en entrant en jeu et marque un but dans les dernières minutes de la rencontre (victoire 6-0). Lors de la rencontre suivante face à Manchester City en huitième de finale aller de la Ligue des champions, il débute remplaçant puis entre en jeu et offre une passe décisive pour son compatriote brésilien Dani Alves (victoire 2-0).
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+ Le 5 mars 2014 face à L'Afrique du Sud, Neymar s'offre un triplé et inscrit ses 33e, 34e et 35e buts en sélection et dépasse de nombreux joueurs dont Ronaldinho (33) et Rivaldo (34).
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+ Lors du match retour, Neymar est cette fois titulaire sur le côté droit de l'attaque catalane, ce qui est inhabituel pour lui qui préfère le côté gauche, il sera le joueur catalan le moins en vue malgré quelques dribbles. Le Barça remporte le match retour 2-1 grâce à des buts de Lionel Messi et Dani Alves et élimine ainsi Manchester City (4-1 score cumulé).
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+ Moins performant depuis le début de l'année de 2014 avec le Barça, Neymar doit essuyer les nombreuses critiques de la part des médias. Le 26 mars 2014 face au Celta vigo (victoire 3-0), l'attaquant brésilien inscrit un doublé. Ses derniers buts de la saison en championnat.
115
+ Le 1er avril 2014 face à l'Atletico Madrid lors du quart de finale aller de la Ligues des Champions, Neymar marque le but de l'égalisation (match nul 1-1) mais ne peut empêcher l'élimination des siens lors du match retour (défaite 1-0) malgré un très bon match du Brésilien.
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+ Lors du classico 16 avril 2014 face au Real Madrid, en finale de la Coupe du Roi, Barcelone perd le match dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire à la suite d'un but de Gareth Bale (défaite 2-1). Neymar aurait pu égaliser dans les dernières secondes du match mais sa frappe trouve le poteau. Il se blesse ensuite à la cheville lors de ce même match et est indisponible pendant un mois.
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+ Il fait donc son retour lors du dernier match de championnat face à l'Atlético de Madrid, match capital pour les deux premiers de la Liga puisqu'il suffit d'un nul pour que l'Atlético soit champion tandis que le barça est obligé de s'imposer. Le match se termine par un match nul (1-1) et le barça termine donc second.
120
+ Il termine la saison avec 15 et 11 passes décisives toutes compétitions confondues pour sa première saison en Europe.
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+ Neymar s'envole avec sa sélection préparer la Coupe du monde qui se déroule au Brésil. Neymar et ses coéquipiers disputent un premier match de préparation face au Panama et s'imposent facilement (5-0) grâce à Neymar, buteur sur coup-franc et passeur. Les Brésiliens s'imposent plus difficilement (1-0) lors de leurs deuxième et dernier match de préparation face à la Serbie.
123
+ Le Brésil joue le match d'ouverture de la Coupe du monde face à la Croatie et est mené à la suite d'un but de Marcelo contre son camp. Neymar réussit à égaliser d'une frappe du pied gauche à ras de terre à la suite d'une passe d'Oscar, puis donne l'avantage aux Brésiliens sur un penalty polémique provoqué par Fred. C'est Oscar qui marque le dernier but du match (victoire 3-1). Le Brésil déçoit lors du match nul face au Mexique porté par leur gardien de but Guillermo Ochoa. Neymar est le seul Brésilien à la hauteur des attentes lors de ce match. Les Brésiliens portés de nouveau par Neymar se relancent face aux Camerounais de Samuel Eto'o. Neymar brille lors de ce match grâce à un doublé, ses 3e et 4e buts dans la compétition et offre la qualification à son équipe (victoire 4-1). C'est le Chili d'Alexis Sánchez, coéquipier de Neymar à Barcelone, qui s'oppose au Brésil lors des huitièmes de finale. Neymar est passeur décisif sur corner pour Thiago Silva, et le Brésil s'impose lors des tirs au but. Le Brésil affronte ensuite la Colombie de James Rodríguez, un des joueurs les plus en vue pendant le tournoi.
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+ La Seleção l'emporte 2-1 mais la victoire est ternie par la blessure de Neymar. Après un bon début de tournoi (4 buts et une passe décisive en cinq matchs)[79], il se fracture une vertèbre lombaire le prive de la fin de la compétition. En l'absence de Neymar et du capitaine Thiago Silva, la Seleção subit un revers historique face à l'Allemagne en demi-finale.
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+ Neymar dispute son premier match depuis sa blessure en Coupe du monde face au FC León lors du Trophée Joan Gamper. Neymar marque deux fois et participe donc à la victoire de son équipe (victoire 6-0). Il joue ses premières minutes officielles de la saison lors de la 2e journée de championnat face à Villareal où il rentre lors de la dernière demi-heure (victoire 1-0).
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+ À la suite de la fin de Coupe du monde désastreuse du Brésil et du limogeage de Luiz Felipe Scolari, Dunga est nommé à la tête de la Seleção et désigne Neymar comme nouveau capitaine de la sélection à la place de Thiago Silva. Neymar joue son premier match en tant que capitaine du Brésil face à la Colombie le 6 septembre 2014 et inscrit l'unique but du match sur coup-franc.
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+ Le 13 septembre 2014 face à l'Athletic Bilbao, Neymar entre en jeu à la place de Munir El Haddadi et inscrit les deux buts de la victoire en l'espace de cinq petites minutes sur des services de Lionel Messi. Il joue son premier match de l'exercice en Ligue des champions face à l'APOEL Nicosie (Victoire 1-0). Après son but face à Levante (Victoire 5-0) le 21 septembre, Neymar réalise son deuxième triplé sous les couleurs Blaugranas lors de la réception de Grenade le 27 septembre (victoire 6-0). Il marque son premier but de la saison en Ligue des champions face au Paris Saint-Germain le 30 septembre au Parc des Princes (défaite 3-2).
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133
+ Le 14 octobre face au Japon, il marque son premier quadruplé en sélection et le deuxième de sa carrière.
134
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135
+ De retour à Barcelone, l'attaquant brésilien dispute son cinquantième match avec le FC Barcelone face à Eibar et s'illustre par une belle reprise de volée qui termine au fond des filets. Le 21 octobre 2014, il marque face à l'Ajax Amsterdam sur une offrande de Lionel Messi. Le match suivant lors du Clásico face au Real Madrid, Neymar ouvre le score sur un très bon ballon de la recrue star Luis Suárez. Son deuxième but lors d'un clásico ne peut empêcher la défaite du Barça (3-1) face au rival madrilène.
136
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137
+ Après une très bonne Coupe du monde et une année réussie individuellement en club, Neymar se classe septième au FIFA Ballon d'or 2014.
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+ Lors du quart de finale retour de la Coupe du roi de son équipe face à l'Atletico Madrid, Neymar inscrit un doublé et permet au Barça de se qualifier pour une demi-finale (victoire 3-2).
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+ Après avoir éliminé Manchester City en huitièmes de finale de la Ligue des champions, le Barça se frotte au Paris Saint-Germain et remporte le match aller 3-1 avec un but de Neymar puis s'impose 2-0 au retour grâce à un doublé du Brésilien encore buteur. Ce qui porte son total à cinq buts contre le PSG en quatre matches lors de la saison 2014/2015. Après avoir marqué lors de ses trois derniers match de Liga, Neymar se présente en forme face au Bayern Munich pour la demi-finale aller de cette Ligue des champions et se distingue par un but après un duel remporté face au géant Manuel Neuer (Victoire 3-0). Le 12 mai 2015 lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face au Bayern Munich, Neymar inscrit deux buts. Il s'agit de son septième match consécutif où il parvient à marquer, sa meilleure série depuis qu'il est au Barça[80].
142
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143
+ Le 17 mai 2015, le FC Barcelone est officiellement champion d'Espagne après leur victoire face à Atlético de Madrid grâce à l'unique but de la rencontre marqué par Lionel Messi. Le 30 mai face à L'Atletic Bilbao, Neymar marque l'un des buts du barça qui remporte la Coupe d'Espagne (victoire 3-1). Le 6 juin 2015, lors de la finale de la Ligue des champions opposant son équipe à la Juventus, il inscrit le troisième but de son équipe, match qui se termine sur le score 3-1 et permet à son équipe de remporter la Ligue des champions pour la cinquième fois. Cette victoire permet au Fc Barcelone de réaliser le deuxième triplé de son histoire après celui de 2009.
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145
+ Avec Barcelone, il marque 39 buts au cours de la saison 2014-2015.
146
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147
+ Le 14 juin 2015 lors du premier match du Brésil dans cette Copa América, Neymar brille et offre la victoire aux siens grâce à un but de la tête et une magnifique passe décisive pour Douglas Costa (victoire 2-1). Le 19 juin 2015, lors d'un match de la Copa América 2015 face à la Colombie, Neymar, après voir été agacé par le marquage très rigoureux des défenseurs colombiens craque et obtient un carton rouge. À l’origine de l’altercation, sur la dernière action du match, Neymar tire en direction du but. Le ballon heurte le dos d’un défenseur adverse. Les Colombiens, excédés, lui reprochent d’avoir visé intentionnellement un de leurs coéquipiers. Il sera suspendu pour le reste de la compétition.
148
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149
+ De retour après une Copa América agitée, Neymar souffre des oreillons et manque donc les quatre premiers matchs officiels du Barça. Il fait son retour le 29 août 2015 face à Málaga CF lors de la victoire minime du Barça (1-0). Le 12 septembre 2015 face à l'Atlético de Madrid il marque son premier de la saison sur un très beau coup-franc (victoire 2 à 1). Il marque ensuite lors de la quatrième journée de Liga face à Levante (victoire 4 à 1) et enchaîne ensuite lors de la défaite surprise du Barça sur le terrain du Celta Vigo (1-4).
150
+
151
+ À la suite de la blessure de Lionel Messi le 26 septembre face à Las Palmas, Neymar devient la référence offensive de l'équipe catalane et enchaîne les grosses performances avec 10 buts dont un quadruplé face au Rayo Vallecano. Il délivre en plus 7 passes décisives en l'absence de l'Argentin. Neymar semble prendre une autre dimension lors de ce début de saison 2015-2016 à tel point qu'il est désormais considéré par de nombreux spécialistes comme le successeur du duo Lionel Messi-Cristiano Ronaldo qui se partage le Ballon d'or depuis 2008. Lors du Clásico face au Real Madrid le 21 novembre 2015, il inscrit un but lors de la belle démonstration du Barça sur le terrain de l'éternel rival (victoire 4 à 0).
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153
+ Après 13 journées de championnat, il occupe la première place au classement des buteurs avec 14 buts. Le 30 novembre 2015, Neymar figure pour la première fois parmi les trois finalistes du Ballon d'or en compagnie de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Le même jour, il reçoir le Prix LFP de meilleur joueur américain du championnat d'Espagne.
154
+ Le 20 décembre 2015, Neymar remporte la Coupe du Monde Des Clubs pour la première fois et se montre décisif en offrant deux assists lors de la finale (Victoire 3-0).
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156
+ Lors des huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, Neymar offre une passe décisive à Lionel Messi qui permet au barça de prendre l'avantage face à Arsenal FC à l'Emirates Stadium. Les catalans se qualifieront grâce à un doublé de l'Argentin (Victoire 2-0). Lors du match retour au Camp Nou face aux Gunners, Neymar ouvre le score lors de la victoire 3-1 du Barça. Le 13 avril 2016 lors des quarts de finale de la Ligue des champions, les catalans sont éliminés de la compétition par une très bonne équipe d'Atlético de Madrid bien en place malgré la victoire 2-1 à l'aller (victoire 2-1 à l'aller, défaite 2-0 au retour).
157
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158
+ Le Barça remporte le championnat lors de la dernière journée face à Grenade grâce à un triplé de l'Uruguayen Suarez qui termine meilleur buteur de l'exercice (Victoire 3-0), puis remporte la Coupe du Roi face au Séville FC (2-0). Le FC Barcelone réalise une bonne saison 2015-2016 malgré l'échec sur la scène européenne. Neymar lui termine la saison avec 31 buts et 20 passes décisives.
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160
+ Le 2 juillet 2016, il prolonge avec le Barça jusqu'en juin 2021[81].
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162
+ À l'instar de ses coéquipiers, Neymar réalise une saison moyenne tant sur le plan statistique que sur les performances individuelles[82]. Toutefois, il se démarque durant la saison en étant l'acteur principal de La Remontada infligée au Paris Saint-Germain lors du huitième de finale retour de Ligue des champions. Le club barcelonais l'emporte 6-1 grâce à un doublé et une passe décisive du Brésilien alors que les Parisiens avaient gagné 4-0 au match aller. Il marque par ailleurs son 100e but but avec les Blaugranas lors de son 177e match contre Grenade (4-1)[83]. Il remporte à la fin de la saison la coupe d'Espagne en inscrivant un but lors de la finale contre le Deportivo Alavés[84].
163
+
164
+ Concernant ses performances en sélection nationale, il mène la sélection à la première place du championnat qualificatif pour la Coupe du monde 2018 permettant à la Seleçao d'être la première nation qualifiée[85]. Il est notamment l'un des acteurs principaux de la victoire 3-0 face à l'Argentine, le rival historique[86],[87]. De plus, en début de saison, il permet à la sélection olympique de remporter ses premiers Jeux olympiques de son histoire à Rio de Janeiro en marquant et en inscrivant le tir au but victorieux en finale contre l'Allemagne[88].
165
+
166
+ Le 2 août 2017, le FC Barcelone annonce dans un communiqué la volonté de Neymar de quitter le club[89]. Le lendemain, il n'est officiellement plus sous contrat avec le club après que sa clause libératoire d'un montant de 222 millions d'euros a été acquittée[90]. Il rejoint alors le Paris Saint-Germain où il s'engage pour cinq ans[91]. Il y prend le numéro 10, que lui a cédé Javier Pastore[92]. Il est présenté au Parc des Princes le 5 août 2017[93], mais ne prend pas part à la rencontre contre Amiens, alors que son certificat international de transfert n'a pas été transmis à la LFP[94].
167
+
168
+ Le 13 août, Neymar fait ses débuts sous sa nouvelle tunique lors d'un déplacement au stade de Roudourou face à Guingamp, retransmis en mondovision[95]. Pour son premier match, il offre une passe décisive à Cavani, avant que celui-ci ne lui rende la pareille et qu'il marque à son tour[96]. Lors du dernier jour du mercato, le PSG fait venir en prêt le jeune prodige français Kylian Mbappé pour former un trio d'attaque redoutable, surnommé par les médias la « MCN » ou encore la « NCM ».
169
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170
+ Lors du premier grand rendez-vous en Ligue des champions face au Bayern Munich, la performance de Neymar est très attendue. Dès le début du match, il répond présent en délivrant une passe décisive pour son coéquipier et ami Dani Alves, avant de marquer un but plus tard dans le match après un slalom de Kylian Mbappé[97]. Le match est remporté largement 3-0, mais Neymar n'est pas nommé homme du match, au contraire de Kylian Mbappé, joueur avec qui il forme le trio offensif de la MCN[98].
171
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172
+ Le 17 janvier 2018, Neymar marque un quadruplé face à Dijon, et, par la même occasion, offre la plus large victoire de l'histoire du PSG à domicile en Ligue 1 (8-0). Durant ce match, il délivre également deux passes décisives et obtient la note de 10 dans le journal L'Équipe[99].
173
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174
+ Dimanche 25 février, Neymar se blesse le cinquième métatarsien lors d'un match opposant le Paris Saint Germain à l'Olympique de Marseille. Opéré avec succès au Brésil le 3 mars, il devrait rester éloigné des terrains entre deux mois et demi et trois mois[100]. C'est depuis le Brésil, qu'il est officiellement sacré champion de France[101].
175
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176
+ Après cette longue blessure, Neymar retourne sur les terrains le 3 juin 2018 face à l'équipe de Croatie avec la sélection nationale. Il inscrit un but à cette occasion.
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178
+ Lors du huitième de finale de la Coupe du monde face au Mexique, il marque un but et offre une passe décisive à Roberto Firmino pour la victoire des siens (2-0). En quarts de finale son équipe est éliminée par la Belgique (1-2). À son retour au Brésil, il déclare que c'est « le moment le plus triste de sa carrière »[102].
179
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180
+ Le 4 août 2018 Neymar remporte le trophée des champions lors d'une victoire 4-0 contre l'AS Monaco, après être entré en jeu à la place de Marco Verratti. Avec sept buts marqués en autant de match au début de la saison, l'attaquant réalise une excellente entrée en matière. Il explique alors que l'arrivée du nouvel entraîneur Thomas Tuchel lui a fait du bien, et qu'il s'épanouit dans le système mis en place par le technicien, où il est repositionné en no 10[103].
181
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182
+ En septembre 2018, le sélectionneur Tite nomme Neymar capitaine de la seleção alors que le joueur ne souhaitait plus porter ce brassard précédemment[104].
183
+
184
+ Le 3 octobre 2018, pour le retour de la Ligue des champions au Parc des Princes, Neymar inscrit un triplé contre l'Étoile rouge de Belgrade, dont deux buts sur coups francs directs (victoire 6-1)[105].
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+
186
+ Hélas, le Brésilien se blesse fin janvier 2019 lors d'un match de coupe de France contre Strasbourg (victoire parisienne 2-0) et manque notamment le huitième de finale de Ligue des champions face à Manchester United[106] qui voit le club de la capitale échouer pour la troisième saison consécutive à ce stade de la compétition (victoire 2-0 à l'aller à l'extérieur, défaite 1-3 à domicile lors du match retour). À cette occasion, Neymar est suspendu pour trois matchs par l'UEFA pour avoir critiqué avec véhémence l'arbitrage du match retour perdu par le PSG[107].
187
+
188
+ Sur la scène nationale, lors de la finale de coupe de France perdue par le PSG aux tirs au but face à Rennes (2-2, 5 t.a.b. à 6), il gifle un supporter rennais[108]. Pour ce geste, il écope de trois matchs de suspension fermes[109] et, à la suite de la plainte du spectateur pour « violences volontaires », d'un rappel à la loi[110]. Comme l'année précédente, Neymar est donc absent du terrain pour le match qui officialise le titre de champion de France[111].
189
+
190
+ Le joueur connaît également un mois de juin compliqué sur et en dehors des terrains, puisqu'il est visé par une plainte pour viol[112],[113] tandis qu'une blessure contractée en match amical contre le Qatar le 5 juin 2019 le contraint à déclarer forfait pour la Copa América 2019 disputée à domicile[114].
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192
+ La saison 2019-2020 de Neymar ne démarre pas sous les meilleurs auspices, partagé par des envies de retour à Barcelone[115] et un recadrage de son compatriote Leonardo, revenu à la direction sportive du club[116]. Pris en grippe par les supporters[117], le Brésilien commence alors une reconquête sur[118] et en dehors du terrain[119].
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194
+ Alors que ses coéquipiers entament une nouvelle campagne de Ligue des champions, Neymar voit sa suspension réduite de trois à deux matchs à la suite de ses propos insultants de la saison précédente[120]. Avec l'arrivée de Mauro Icardi, l'attaque parisienne réalise des débuts tonitruants auxquels il prend largement part avec Kylian Mbappé et Ángel Di María. La presse n'hésite pas à les surnommer les « quatre fantastiques »[121].
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+ Le 11 décembre 2019, deux ans après l'affaire d'un penalty disputé avec Edinson Cavani[122], Neymar tente aussi de se rattraper auprès de l'Uruguayen, désormais en difficultés, en lui offrant de tirer un penalty contre Galatasaray[123]. À cette même période, et pour la première fois depuis neuf ans, le Brésilien ne figure pas parmi les 30 nommés pour le Ballon d'or[124]. Pour autant, le joueur se dit « Pleinement heureux à Paris »[125].
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198
+ Blessé aux côtes le 1er février 2020 et critiqué pour l'organisation de son anniversaire quelques jours plus tard[126], Neymar est préservé jusqu'au déplacement à Dortmund le 19 février 2020. Buteur au Signal Iduna Park mais défait (2-1), le Brésilien reprochera à son club de ne pas l'avoir fait jouer durant les jours précédents[127].
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+ Le 11 mars 2020, dans un Parc des Princes à huis-clos pour cause de coronavirus[128], Neymar est décisif lors du huitième de finale retour de Ligue des champions contre Dortmund, en ouvrant le score et contribuant à une victoire 2-0 qui permet aux Parisiens de se qualifier[129].
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+
202
+ Le 5 mai 2011, Neymar confirme être le père de l'enfant d'une mineure âgée à l'époque de 17 ans nommée Carolina Dantas, lors d'une conférence de presse après la victoire de Santos FC en quarts de finale de la Copa Libertadores face au club colombien d'Once Caldas[130]. L'enfant est né le 24 août 2011 à l'hôpital de Sao Paulo et se prénomme David Lucca. Peu de temps après la naissance de l'enfant, les deux parents se séparent. Neymar entretiendra alors une liaison avec l'actrice et top modèle Bruna Marquezine[131]. Mais en février 2014, et après des mois de rumeurs, l'actrice officialise leur rupture dans le journal brésilien O Globo avouant ainsi que leur couple n'avait pas supporté la distance. Le 14 février 2014, jour de la Saint-Valentin, Neymar confirme l'information en commentant une photo postée sur son compte Instagram. Mais à l'été, lors de la coupe du monde 2014 au Brésil, Bruna Marquezine et Neymar s'affichent de nouveau ensemble.
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204
+ Neymar a un frère nommé Jo Amancio[132] et une sœur nommée Rafaella[133].
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+ Neymar est un chrétien affirmé et, comme une bonne partie de ses collègues de la Seleçao, chrétien évangélique[134],[135]. Neymar parle de sa foi en disant : « La vie n'a de sens que lorsque notre idéal le plus élevé est de servir le Christ ! »[136]. Il poste aussi avant chaque match une photo sur son compte Instagram en la commentant d'un : « Que Dieu nous bénisse et nous protège ».
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+ Le 14 mars 2018, l'attaquant brésilien est critiqué sur les réseaux sociaux après la publication d'un tweet rendant hommage à Stephen Hawking accompagné d'une photo où il est assis en fauteuil roulant, ses fans jugeant de mauvais goût la comparaison entre le handicap neuromoteur du scientifique décédé et la blessure à la cheville du joueur du PSG[137],[138].
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210
+ Chaque année, le joueur a pour habitude de fêter en grandes pompes son anniversaire. Lors de ses années parisiennes entrecoupées par des blessures importantes, celles-ci ont souvent fait polémique, allant jusqu'à provoquer le courroux de ses dirigeants sportifs[139] (la première année, Nasser al-Khelaïfi, Unai Emery et Antero Henrique répondaient pourtant présents à l'invitation[140]).
211
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212
+ Début 2012, le magazine France Football classe Neymar au septième rang dans la liste des footballeurs les mieux payés au monde, avec des revenus d'environ 13,8 millions d'euros, comprenant son salaire, ses primes et ses droits à l'image. Fin 2013, Neymar grimpe à la 5e place de ce classement avec des revenus d’environ 22 millions d'euros[141]. Depuis 2017, le PSG verse au joueur un salaire net annuel compris entre 30 et 35 millions d'euros[142].
213
+
214
+ Il reçoit une prime mensuelle de 375 000 euros au PSG pour aller saluer ses supporters à la fin de chaque rencontre du club[143].
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+ Le 2 novembre 2018, il est cité dans l'enquête Football Leaks 2 sur le contournement des règles du fair-play financier[144].
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+ Le 17 août 2010, il apparaît dans une publicité pour Gillette aux côtés de ses compatriotes Cafu et Ganso. En novembre de la même année, il apparaît dans une pub où on le voit jongler avec ses coéquipiers au Santos FC, Ganso et Robinho en faveur de Nike, sponsor officiel des Coupes du monde 2010 et 2014[145].
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220
+ Neymar voit sa réputation grandir rapidement à partir de ses 17 ans. De ce fait, il signe de nombreux parrainages dont un contrat de 11 ans avec la société américaine de sport Nike en mars 2011. Dans le même mois, la société Panasonic engage pas moins de 2,4 millions de dollars pour s'assurer les services du Brésilien pendant deux ans. Il a également signé des contrats d'images avec d'autres sociétés reconnues telles que la firme automobile allemande Volkswagen, Red Bull, Santander, Lupo et bien d'autres. Des estimations rapportent que tous ces sponsors lui rapportent autour de 20 millions d'euros par an[réf. nécessaire]. Le 17 mai 2012, un magazine local l'annonce comme étant l'athlète le plus commercialisé dans le monde, devant Lionel Messi (3e) et Cristiano Ronaldo (5e)[146].
221
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222
+ Neymar apparaît, aux côtés de Cristiano Ronaldo, sur la couverture du jeu vidéo PES 2012 de la société Konami. Il apparaît également dans la version 2013 américaine de ce même jeu toujours aux côtés du joueur portugais[147].
223
+
224
+ Le 27 novembre 2012, Neymar crée la marque NJR, initiales de son prénom complet, voit le jour grâce à l'aide de l'agence brésilienne Loducca[148].
225
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226
+ Début 2013, soit quatre ans après la création de son compte Facebook, il atteint les 8 millions de fans sur ce réseau social et les 6 millions sur Twitter.
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+ En mai 2015, il devient l'un des sportifs ambassadeurs de la salle de poker en ligne PokerStars[149].
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+
230
+ En 2015, Neymar devient ambassadeur du jeu PES 2016 et est donc présent sur les jaquettes du jeu.
231
+
232
+ En juin 2017, quelques semaines avant son transfert au PSG, sa valeur de transfert est estimée à 210 millions d'euros par le Centre international d’économie du sport, soit la plus forte valeur dans le monde[150]. L'impact de son transfert au PSG est tel que d'après le collectif Paris United, le président Nasser al-Khelaïfi mène des négociations avec Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics. De son côté, Nicolas Sarkozy aurait sollicité ses contacts au ministère des Sports pour que l’État facilite le montage financier[151].
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+
234
+ Attaquant, buteur, passeur, dribbleur, technicien hors norme, Neymar est appelé le nouveau Pelé. Son jeu est équivalent à celui de son compatriote Ronaldinho, connu pour ses gestes techniques, sa qualité de dribble, sa rapidité et son efficacité dans n'importe quelle situation devant le but.
235
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236
+ Il est capable d'éliminer ses adversaires grâce à une bonne maîtrise technique, avec entre autres, de rapides passements de jambes.
237
+
238
+ Son pied fort est le droit mais il est tout aussi à l'aise avec son pied gauche et est capable de frapper ou d'enrouler le ballon avec efficacité ce qui lui permet de marquer de nombreux coup de pieds arrêtés.
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+ Neymar a été régulièrement brocardé par les médias et les réseaux sociaux pour sa tendance affirmée à la simulation, en particulier lorsqu'il est dans la surface de réparation. Cette technique, si elle s'avère incontestablement efficace (puisque la défense adverse rechigne à intervenir sur lui et qu'il parvient parfois à obtenir un penalty) a également valu au joueur d'être moqué jusque dans une publicité[152],[153],[154],[155],[156],[157],[158].
241
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242
+ Les médias établissent souvent des comparaisons entre Neymar et Pelé, car ce dernier possède un profil similaire à lui et tous les deux ont été formés à Santos. Neymar dit que Pelé est son « modèle », mais il affirme également qu'il « n'aime pas faire de comparaison avec Pelé »[159].
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+ Avec la Seleção, Neymar remporte la Coupe des confédérations en 2013. Il est aussi avec le Brésil olympique, médaillé d'argent lors des Jeux olympiques de 2012 avant de glaner la médaille d'or lors de l'olympiade suivante disputée à domicile. Plus jeune, il remporte également le Championnat sud-américain des moins de 20 ans en 2011 avec l'équipe du Brésil de cette même catégorie d'âge.
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+ Neymar a évolué dans 3 clubs professionnels au cours de sa carrière et y a gagné de nombreux trophées.
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+ Le nez est chez l'être humain la saillie médiane du visage située au-dessus de la lèvre supérieure et qui, en le surplombant, recouvre l'orifice des fosses nasales, qui constituent le segment supérieur des voies respiratoires et renferment l'organe de l'olfaction.
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+ Ce terme est également utilisé pour les animaux ne possédant pas une truffe à l'extrémité du museau. Il concourt, en livrant passage à l'air, à l'accomplissement de la respiration et de la phonation.
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+ La graphie nez est attestée en 1314 dans les écrits de chirurgie de Henri de Mondeville. Le mot ancien français nes, et l'adjectif ou substantif nasel, cités dans la Chanson de Roland, proviennent du mot latin de genre masculin latin : nāsus, nasi, signifiant le nez de l'homme[a]. Le nez est associé dans le monde gréco-romain au sens de l'odorat, il est aussi le siège de la colère. L'allongement du nez, ne serait-ce d'un pied, dans les vieux contes romans ou germaniques, n'est souvent pas bon signe pour le protagoniste, à moins de ne susciter que l'hilarité des témoins.
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+ Le monde savant a gardé la racine du mot grec ancien rhis, rhinos, de même sens[b]. La racine marque la médecine actuelle, avec la rhinologie (étude scientifique du nez), l'oto-rhino-laryngologie, la rhinoscopie, la rhinite, la rhinoplastie, le drainage rhinopharyngé... ainsi que les sciences naturelles descriptive, le rhinocéros... La plupart des langues européennes présentent souvent une même racine évidente : naso en italien, nos en russe, ou l'anglais nose, l'allemand die Nase de genre féminin. En français, les mots de la famille se ressemblent à l'exception de nez : l'adjectif nasal ou le substantif nasal (partie de casque protégeant le nez), naseau, nasalisation, nasalité (caractère nasal d'un phonème, par exemple voyelle nasale), nasiller (parler du nez), nasillard, nasillement, nasard (jeu de mutation flûté à l'orgue), nasarde (coup ou chiquenaude sur le nez), nasarder, nasique...
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+
9
+ Chez l'être humain, le nez est constitué d'un squelette fait de cartilages accolés au squelette osseux de la face. Ces cartilages sont recouverts de peau sur leurs faces externe et interne. Ils délimitent deux orifices, les narines, qui font communiquer les cavités nasales avec l'extérieur.
10
+
11
+ Le squelette comprend cinq cartilages principaux. L'espace entre ces cartilages est comblé par des petits cartilages accessoires et du tissu fibreux. Les cartilages principaux sont :
12
+
13
+ Il existe huit types de nez[1] :
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+
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+ On trouve, toutefois, d'autres appellations, plus imagées les unes que les autres, et qui, ne trouvant que l'usage comme source, ne sauraient être décrites avec exactitude :
16
+
17
+ Ces appellations sont familières.
18
+
19
+ Cette liste ne saurait jamais être exhaustive.
20
+
21
+ Le microbiote nasal de l'homme est principalement constitué de bactéries. Plus de 900 espèces colonisent la muqueuse du nez[2]. Ce microbiote a un rôle important dans la colonisation par staphylocoque doré résistant à la méticilline[3].
22
+
23
+ Le nez est un caractère qui a évolué à partir d'un caractère ancestral : la truffe ou rhinarium. La plupart des mammifères[4] (jusqu'aux primates Strepsirrhiniens) ont en effet une truffe humide alors que les primates haplorrhiniens (comprenant entre autres, les singes, gorilles et l'être humain) ont perdu ce rhinarium au profit du nez. Cet appendice nasal apparu il y a environ 55 Ma, est une synapomorphie qui se traduit par la migration de la muqueuse externe du rhinarium vers l'intérieur des narines du nez[5].
24
+
25
+ Une hypothèse est que le nez de l'homme a évolué dans le contexte de la réduction du massif facial qui tend à se disposer sous la loge cérébrale et de la verticalisation du front du fait de l’expansion crânienne et de la réduction du prognathisme facial. La bipédie et l'expansion cérébrale conduisent donc à une réorganisation complète de l'architecture crânienne, si bien que l'appendice nasal serait une adaptation squelettique à la bipédie humaine (en)[6]. Une autre hypothèse, qui peut être complémentaire, est que le développement du nez dans la lignée d'hominidés du genre Homo aurait répondu à la nécessité de conserver une humidification importante de l'air inspiré pour empêcher les poumons de se dessécher dans des environnements de contrées sèches et semi-arides (savanes arborées, forêts plus arides). Inversement, la turbulence aide le nez à récupérer cette humidité lors de l'expiration, ce qui suggère une sélection pour parcourir de longues distances à pied dans la chaleur (notamment lors de la chasse à l'épuisement) sans se déshydrater[7].
26
+
27
+ Du point de vue évolutif un nez est caractérisé par :
28
+
29
+ La morphologie nasale chez l'homme actuel est une adaptation climatique : les cavités nasales sont étroites dans les climats froids (grande turbulence de l'air froid dans la cavité pour réchauffer cet air au contact des muqueuses), larges dans les climats chauds[8].
30
+
31
+ Une épistaxis est un saignement par le nez. Une rhinorrhée est un écoulement par le nez.
32
+
33
+ Cette partie du corps, parce qu’elle est très exposée au soleil, est souvent touchée par le carcinome épidermoïde, l’une des formes les plus fréquentes de cancer de la peau chez les personnes à peau blanche[9].
34
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35
+ Elle est également touchée par des fractures ou par un hématome du septum nasal.
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+ Niamey est la capitale du Niger, située sur le fleuve Niger dans l'extrême ouest du pays. Elle comptait 1 302 910 habitants en 2011, soit la ville la plus peuplée du Niger. La ville compte cinq communes et est constituée en une communauté urbaine dénommée Communauté urbaine de Niamey (CUN) qui est incrustée dans la région de Tillabéri.
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5
+ La ville de Niamey s'est développée autour de l'an 1900 à un endroit où existaient les villages de Foulani Koira, Gaweye, Kalley, Maourey, Zongo, Gamkalé, et Saga. L'ethnie majoritaire dans la région était alors les Sonrhaïs qui se sont mélangés au XVIIIe siècle avec les Kalle, un sous-groupe des Zarmas. Les explorateurs européens sont venus relativement tard dans cette région qui était à l'écart de toute route commerciale importante. Ainsi les explorateurs Heinrich Barth et Charles Monteil, qui ont voyagé dans d'autres parties du Niger, ne sont pas venus dans cette région. Ce n'est qu'en 1898 que le nom de Niamey apparaît dans les rapports de la mission Hourst, du nom de l'officier français Émile Auguste Léon Hourst qui dirigeait une expédition hydrographique.
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7
+ Le quartier Maouray-Kwaratagui est le centre historique de la ville de Niamey. La région de Niamey est habitée depuis très longtemps par des populations onvoltaïques comme les Gourmantchés. Cependant les fondateurs du village de Niamey seraient des Maouri, venus de Matankari vers la fin du XIXe siècle. Ils se seraient installés sur une île appelée Neni Goungou face au Niamey actuel, avant de venir s'implanter sur la rive gauche du Niger, dit-on à côté d'un arbre ce qui donnera plus tard le nom au village : Niame pour Nia, le nom de l'arbre et me en djerma qui signifie rivage où l'on puise de l'eau. Le village de Niamey est habité par environ 600 personnes en 1901 quand la mission Lenfant arrive. Avec l'arrivée et la domination française la ville se met à prospérer. Niamey est alors le chef-lieu du cercle de Djerma qui comprendra les régions comprises entre le fleuve et le Dallol Bosso. Niamey devient la capitale du Niger le 28 décembre 1926, remplaçant Zinder[2].
8
+
9
+ C'est à Niamey que s'est tenue la deuxième conférence intergouvernementale des États francophones, qui a abouti, le 20 mars 1970, à la création de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), devenue Organisation internationale de la francophonie[3].
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+
11
+ La ville de Niamey est située entre 13°28 et 13°35 de latitude nord et 2°03 et 2°10 de longitude est, à 415 km à l'est-nord-est de Ouagadougou et à 782 km au nord de Porto Novo. D’une superficie de 240 km2, elle est construite sur un plateau surplombant la rive gauche du fleuve Niger et sur une plaine alluviale de sa rive droite, entre 180 et 240 m d’altitude[4].
12
+
13
+ Ce fleuve constitue la principale source d'eau potable de la ville bien que sa dégradation constante, provoquée par la désertification et la pollution de ses rives, pose de nombreux problèmes d'assainissement[5]. Ainsi, en 2010, le président de la Fédération des coopératives maraîchères au Niger Idrissa Bagnou déplorait l’ensablement des rives et la contamination des sols, tandis que le président de Association de défense des droits des consommateurs déclarait que l'analyse de l'eau montrait la présence de salmonelles et de staphylocoques[6].
14
+
15
+ Le climat est de type sahélien (semi-aride[7]) avec une pluviométrie variant de 500 à 750 mm par an. Pour combattre les fréquentes tempêtes de sable apportées par l'harmattan — un vent venant du nord — et la désertification qui s'ensuit, la municipalité a créé dans les années 1960 une ceinture d'arbres composée de margousiers de 250 ha (25 km de long, sur une bande de 1 km de large). Cependant, avec l'exode rural causant une urbanisation croissante et l'établissement de nouveaux bidonvilles, cette barrière ne cesse de se réduire[8].
16
+
17
+ La saison des pluies, qui s'étend de la fin mai à la fin septembre, est marquée par un flux de sud-ouest : la mousson. Il apporte au début de la saison des pluies des tempêtes de sables, dans lesquelles de nombreuses averses et des orages très violents se développent, avec un pic en août. Cette période correspond au passage du Front intertropical (FIT) au-dessus des pays sahéliens et subsahéliens. Malgré les températures beaucoup plus modérées (minimums à 21 °C, sous les pluies principalement, maximums à 32 à 34 °C), le ressenti est toujours lourd, en raison de la forte humidité ambiante.
18
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20
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21
+ Sur l'origine et la signification du nom de Niamey, courent diverses légendes dont celle d'un chef de clan Kalle qui aurait dit à ses esclaves : Wa niammané (« prenez ce pays[9] »).
22
+
23
+ Niamey abrite le Musée national Boubou-Hama, créé le 18 décembre 1959. Celui-ci abrite quantité de collections liées à la culture du pays et reconstitue l'habitat de nombreuses ethnies locales : djerma, peul, touareg et haoussa[10]. On y trouve aussi des collections archéologiques, ethnographiques, paléontologiques ou minéralographiques. L'établissement est doté depuis 1990 du statut d'établissement public administratif[11].
24
+
25
+ On note aussi l’existence d'un village artisanal dans le quartier Wadata où bon nombre de produits culturels sont fabriqués par des artisans .
26
+
27
+ La ville a accueilli en décembre 2005 les cinquièmes Jeux de la Francophonie[12]. De plus, sous la présidence de Mouammar Kadhafi, le Niger accueille en 2009 les premiers jeux de la CEN-SAD, regroupant de nombreux pays sahélo-sahariens autour de compétitions sportives[13].
28
+
29
+ Le Festival international de la mode africaine, qui a lieu tous les deux ans, se tient régulièrement à Niamey. Il a pour but de faire se rencontrer les cinq continents en terre africaine et de favoriser la construction de passerelles pour permettre l'expression des talents. Sa dernière édition a eu lieu à Niamey en 2013[14].
30
+
31
+ Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Niamey (Église catholique), Assemblées de Dieu [15].
32
+
33
+ Niamey abrite de nombreux établissements d'enseignement supérieur, dont : l'université Abdou-Moumouni, l'École des mines, de l'industrie et de la géologie (EMIG), l'École africaine de la météorologie et de l'aviation civile (EAMAC), l’École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), le centre régional agro-hydrométrique (AGRHYMET), l'African Center of Meteorological Application for Development (ACMAD) et l'International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics (ICRISAT).
34
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35
+ La ville compte certains bâtiment d'intérêt architectural, comme le Palais des Congrès de Niamey et l'Ancien palais présidentiel.
36
+
37
+ Niamey abrite la plupart des industries du pays. C’est également, avec Maradi, le principal pôle commercial du Niger.
38
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39
+ Située à l’extrémité sud-ouest du pays, la ville est au centre d'une intense activité agricole incluant la culture du mil. Mais la production locale a été sévèrement touchée par l'épisode de famine de 2005, provoquée par la sècheresse et une invasion de criquets pèlerins[16].
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41
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42
+
43
+ En 2011, la population est estimée à 1 302 910 habitants[17]. Ces dernières années le taux d'accroissement annuel est de l'ordre de 4,8 %. Une partie de l'apport en population est constitué de classes défavorisées de la société dont la venue dans la ville de Niamey est motivée par des raisons économiques et politiques. Particulièrement en 2012, un afflux de mendiants (appelés talibés) a été constaté dans la ville[18].
44
+
45
+ Certains quartiers de la ville[Lesquels ?], connus pour leur forte criminalité, sont l'objet de vagues d'arrestations opérées par les forces de polices nigériennes. Ainsi, en 2010, plus de 600 personnes sont arrêtées en une seule journée dans le cadre de ces opérations[19]. Plusieurs personnes affirment toutefois que, sous prétexte de lutte contre la délinquance, ce genre d'intervention a pour but de museler des opposants politiques[20]. La criminalité n'est pas récente à Niamey et on peut la faire remonter aux années 1950 avec l'arrivée de bandes de jeunes délinquants en provenance des campagnes[21].
46
+
47
+ Aujourd'hui, de nouvelles formes de criminalité se déploient à Niamey et dans sa région. Le 7 janvier 2011, deux jeunes Français sont enlevés dans la ville par l'organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), provoquant une situation qui oblige les forces de sécurité nigériennes à accroître leur lutte contre le terrorisme[22]. Cette version officielle de l'enlèvement a été mise en question depuis. Une autre - et plus probable - version dit que les deux Français ont été enlevés pour des raisons purement personnelles: une question de mariage contesté par un prétendant supplémentaire. En tout cas la voiture avec les personnes kidnappées a été poursuivie par des militaires français en hélicoptère et les deux jeunes hommes ont finalement trouvé la mort.
48
+
49
+ En novembre 2013, Assane Seydou, du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA Lumana), est élu président du Conseil de la ville de Niamey en remplacement de Oumarou Dogari[23].
50
+
51
+ La ville de Niamey est divisée en deux par le fleuve Niger. La partie la plus importante de la ville se trouve sur la rive gauche, avec les quartiers Anikwara, Balafon, Banifandou I et II, Bassora, Banizoumbou, Boukoki I, II, III et IV, Cité-Caisse, Cité-Faysal, Dangawo, Daressalam, Deuxième-Arrondissement, Gamkale, Kalley-Est, Kalley-Sud, Kwarakano, Kwaratagui Foulan Koira, Gandatche, Kombo, Banizoumbou II, Lakouroussou, Lazaré, Liberté, Lossagoungou, Madina, Niamey-2000, Plateau I et II, Quartier Aéroport, Quartier Sonni, Quartier Zabarkane, Saga, Sixième, Talladje, Terminus, Tourakou, Wadata, Yantala-Haut, Yantala-Bas, Bobiel, Riyad, Recasement, Issa Beri, le village de Gourou-Beri – rattaché au quartier Maourey –, Dan Zama Koira, Zongo, Goudel et Koubia. Sur la rive droite, aussi appelée Harobanda se trouvent les quartiers de Gawèye, Gnalga Lamordé, Pont Kennedy, Kirkissoye, Karadjé et Banga Bana.
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+ La ville de Niamey est subdivisée en cinq communes : les communes I, II, III, et IV se trouvent toutes sur la rive gauche du fleuve tandis que la commune V se trouve sur la rive droite.
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+ Transport du bois dans la brousse de Niamey.
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+ Marchand ambulant et sa charrette.
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+ Échangeur niamey 1.
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+ Aéroport international Diori Hamani.
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+ La ville est reliée par le transport aérien avec l'aéroport international Diori Hamani. Il est situé à 12 km au sud-est de la ville[24] et a été baptisé du nom du premier président de la République du Niger, Hamani Diori. Cet aéroport est actuellement en cours de rénovation. Cependant la ville manque d'infrastructures pour permettre le développement de réseaux de transports efficace et moderne. Il y'a actuellement aucun métro et train traversant la ville. Une gare avais étais construite par la France pendant l'époque coloniale. Une fois l'indépendance acquise le projet fut abandonné. A ce jour la gare est devenu un restaurant français: Le Terminus.
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+ La construction de la gare de Niamey a débuté en 2014. Niamey est relié à Dosso[25].
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+ Plusieurs personnalités nigériennes ont vu le jour à Niamey. Il s'agit de personnalités politiques, comme Amadou Cissé, né en 1948, ancien Premier ministre du Niger, Ibrahim Hassane Mayaki, né en 1951, également ancien Premier ministre, ou Hadiza Moussa Gros présidente de la Haute Cour de Justice. Plusieurs personnes issues de divers milieux culturels sont aussi originaires de cette ville : l'écrivain Alfred Dogbé (de) (1962–2012), l'acteur et réalisateur Oumarou Ganda (1935–1981), le linguiste et anthropologue Salamatou Sow (née en 1963) ou encore la journaliste et romancière Hélène Kaziendé (née en 1967). Les deux sœurs jumelles Hassana Alidou et Ousseina Alidou sont des linguistes, également diplomate pour la première et sociologue pour la seconde. En sport, les footballeurs Ismaël Alassane, né en 1984, et Ouwo Moussa Maazou, né en 1988, en sont également natifs. L'homme politique et ambassadeur Elhadji Abdou-Saleye y est décédé en 2006.
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+ République du Nicaragua
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+ (es) República de Nicaragua
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+ 12° 09′ N, 86° 16′ O
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+ Le Nicaragua, en forme longue la république du Nicaragua, en espagnol República de Nicaragua, est un pays d'Amérique centrale. Il est limitrophe du Costa Rica au sud et du Honduras au nord. Il est aussi entouré par l'océan Pacifique et la mer des Caraïbes. Sa capitale et la plus grande ville est Managua.
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+ La population multiethnique de six millions d'habitants comprend des personnes d'ascendance autochtone, européenne et africaine. La langue principale est l'espagnol, mais certains autochtones parlent miskito, rama, sumo, ainsi que le créole limonese (un créole à base lexicale anglaise).
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+ Colonisé par l'Espagne en 1524, le Nicaragua est devenu un État indépendant le 15 septembre 1821 et a adhéré aux Provinces unies d'Amérique centrale. Il s'est séparé de la fédération en 1838, devenant une république complètement souveraine en 1854. En 1855, une armée privée et financée par un groupe de firmes de Boston (dont la future United Fruit) s'empare du pays. William Walker se proclame président, instaure l'esclavage et reçoit le soutien du président Franklin Pierce (qui envisage d'incorporer le Nicaragua aux États-Unis). Les troupes de William Walker sont finalement vaincues à la bataille de Santa Rosa et contraintes de quitter le pays[4].
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+
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+ Au cours de l'administration de José Santos Zelaya, le pays connaît un grand développement. Il modernise l'État, introduit l'habeas corpus, et une nouvelle Constitution. Il affronte l’Église qui constituait alors un État dans l’État : l’évêque de León est expulsé, la laïcité est adoptée dans les écoles et l’Église officiellement séparée de l’État. Le Nicaragua devient le pays le plus riche et le plus prospère en Amérique centrale. En octobre 1909, les États-Unis provoquent la chute du président Zalaya en finançant une révolte des conservateurs contre lui et par l'envoi d'une flotte de guerre dans les eaux nicaraguayennes. Adolfo Díaz, le nouveau président, est considéré comme l’homme de confiance des hommes d'affaires américains.
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+
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+ La « diplomatie du dollar » pratiquée par les États-Unis à l'égard du Nicaragua aboutit en juin 1911 au traité Knox-Castillo par lequel les banques nord-américaines prennent en charge les finances du pays en obtenant le contrôle de la Banque nationale et des douanes. Les compagnies à capitaux nord-américains sont en outre très influentes dans le pays : mines, chemins de fer, transports et communications, travaux publics, électricité, etc.[5]
18
+
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+ L'impopularité du président Diaz conduit à une guerre civile à partir de juillet 1912. Des troupes sont envoyées par les États-Unis pour conforter son régime et les dernières positions insurgées sont liquidées avant la fin de l'année. En janvier 1913, des élections supervisées par les États-Unis mais boycottées par les libéraux octroient à Diaz un nouveau mandat de quatre ans. En retour, son gouvernement signe le traité Bryan-Chamorro qui régularise la présence de troupes étrangères dans le pays, cède aux États-Unis des portions de territoire et des bases navales pour 99 ans contre trois millions de dollars pour amortir les dettes du Nicaragua vis-à-vis de créanciers nord-américains. Le maintien d'une force militaire nord-américaine constitue une dissuasion contre toute tentative de révolution de la part des libéraux. Ainsi, les conservateurs, bien que minoritaires dans le pays, gardent le pouvoir[5].
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+
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+ L’armée américaine se retire en 1925, ce qui fragilise considérablement le pouvoir des conservateurs. Un coup d’État d'Emiliano Chamorro Vargas permet à Adolfo Díaz de retrouver le pouvoir pour combattre un soulèvement des libéraux dirigé par Juan Bautista Sacasa, ce qui conduit dès 1926 l’armée américaine à se réengager aux côtés des conservateurs. Après la défaite des forces libérales, Augusto Sandino, qui avait combattu parmi celles-ci, décide de continuer la lutte. Il décrit sa lutte comme anti-impérialiste et appelle les Latino-Américains à combattre avec les Nicaraguayens : « Est-ce que les gouvernements latino-américains croient que les Yankees se contenteront de la conquête du Nicaragua ? [...] C'est aujourd’hui aux peuples de l’Amérique latine que je parle ; nous sommes 90 millions de Latino-Américains et nous ne devons penser qu'à notre unification et comprendre que l’impérialisme yankee est l’ennemi le plus brutal qui nous menace et le seul qui soit décidé à supprimer au moyen de la conquête notre honneur et la liberté de notre pays »[5].
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+ La troupe de guérilleros forte d'un millier de combattants contrôle presque entièrement la province de Nuevo Segovia, dans le nord du pays. Progressivement, elle s'enhardit et est en mesure de porter ses attaques dans des villes comme Estelí et Jinotega. Bientôt, l’armée populaire de guérilla contrôle quatre départements et sa zone de combat s'étend sur 32 000 kilomètres carrés. Elle comprend alors 3 000 combattants réguliers auxquels s'ajoutent des enrôlés temporaires et une cavalerie de 800 hommes. Son « service d'intelligence » met en œuvre un système de communications indigènes que les soldats américains ne peuvent décoder (cris d'oiseau, tas de pierres, signes sur les arbres, branchages sur les pistes, etc). La guérilla reçoit l'appui de volontaires étrangers, dont Gustavo Machado, le futur fondateur du Parti communiste vénézuélien, et Agustín Farabundo Martí[5].
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25
+ La guérilla, renommée Armée de Défense de la Souveraineté nationale du Nicaragua, est combattue par l'United States Marine Corps (USMC), qui s'octroie un avantage important par l'appui de l'aviation (30 à 70 avions) et de l'artillerie, mais dont les multiples exactions contre la population renforcent la popularité de l'armée rebelle de Sandino. Incapables d'en finir avec la guérilla et frappées par des revers militaires, les troupes américaines évacuent le Nicaragua en 1933 après avoir pris soin de créer la Garde nationale pour défendre le régime, et qui devait remplacer l'armée et la police supprimées par les Américains. L'armée rebelle de Sandino, dont la motivation fondamentale résidait dans le désir d'expulser les troupes américaines, accepte alors de négocier et signe un accord de paix en février 1934[6].
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+ Anastasio Somoza García devient le premier dirigeant de la Garde nationale. Avec le soutien des États-Unis, Somoza fait assassiner son principal opposant politique, Sandino, en février 1934 et prend le pouvoir en 1936. Il ordonne également le massacre des anciens guérilleros de Sandino et de leurs familles. Il instaure alors une dictature personnelle de 1936 à son assassinat en 1956. Ses fils, Luis et Anastasio, lui succèdent et le pays reste assujetti à la dictature. Les Somoza se posent comme anti-communistes et bénéficient de l'appui des États-Unis tout au long de la guerre froide.
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+ L'opposition au régime est représentée principalement par le Front sandiniste de libération nationale, guérilla fondée en 1961, et qui se scindera en trois fractions[7] :
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+ L'opposition civile et urbaine s'articulait autour des partis communiste et socialiste, et des syndicats ouvriers, réprimés par le régime, mais également autour du journal conservateur La Prensa de Pedro Joaquín Chamorro Cardenal. Les prises de position de ce dernier lui vaudront d’être arrêté, emprisonné et torturé, puis placé en résidence surveillée.
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+
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+ En 1972, Anastasio Somoza, qui avait succédé à son frère décédé d'une crise cardiaque, ne peut plus se représenter, une loi interdisant deux mandats consécutifs, et cède sa place à un triumvirat de trois proches collaborateurs. Mais, resté chef de la Garde nationale, il profite de la situation catastrophique créée par un tremblement de terre en décembre 1972 pour promulguer la loi martiale et prendre ainsi le contrôle du pays. Chargé d'acheminer l'aide internationale reçue après le tremblement de terre, il s'en approprie la majorité.
34
+
35
+ Somoza redevient président lors des élections de 1974, mais maintient un pouvoir répressif et perd progressivement l'appui d'anciens soutiens : l'oligarchie, les États-Unis et l'Église catholique. Affaibli, le gouvernement accentue sa politique de répression avec pour seul résultat la montée de l'opposition.
36
+
37
+ Le 10 janvier 1978, Chamorro est assassiné. Ses funérailles font se déplacer des foules énormes — 30 000 personnes à Managua — et des émeutes éclatent dans le pays.
38
+
39
+ En février 1978, une partie du patronat se joint à l'opposition, qui organise une grève générale, demande la démission de Somoza et la formation d'un gouvernement de transition.
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+ Malgré la répression, les contestataires forment en juillet 1978 un front national, auquel se joint la veuve de Pedro Chamorro, Violeta Barrios de Chamorro, devenue directrice de La Prensa. Le 5 juillet 1978, la bourgeoisie antisomoziste fonde le Front élargi d’opposition (FAO) et propose l’installation d’un gouvernement provisoire et la tenue d’élections.
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+ En septembre 1978, une grande partie de la population se soulève à l'appel du Front sandiniste dans les départements de León, Matagalpa, Chinandega, Estelí, Jinotega, Masaya et Managua, mais la supériorité logistique de la garde nationale de Somoza oblige les troupes à se replier dans les campagnes et les montagnes. L'insurrection est cependant sans cesse nourrie de nouveaux effectifs issus de la population. Peu à peu, les trois tendances du FSLN se rapprochent. La réunification du FSLN est signée en 1979, et celui-ci prend le contrôle de la majorité des campagnes.
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+ La population entame une grève générale qui paralyse le régime. Les villes s'insurgent une seconde fois. Somoza répond par des bombardements massifs. Un journaliste de la chaîne américaine ABC, Bill Stewart, est assassiné par la Garde nationale devant les caméras de télévision, ce qui heurte l'opinion publique des États-Unis. Le gouvernement Carter interrompt le soutien à Somoza.
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+ Un mois plus tard, en juillet 1979, le dictateur Anastasio Somoza Debayle, dernier de la dynastie des Somoza, démissionne et quitte le pays avec sa fortune pour le Paraguay. Il y est tué le 17 septembre 1980 par un tir de lance-roquettes de révolutionnaires argentins[8].
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+ Une coalition regroupant les cinq principaux courants anti-somozistes prend les commandes du gouvernement : le sandiniste Daniel Ortega, l'écrivain Sergio Ramírez, ancien opposant aux Somoza et membre fondateur du groupe d'artistes et d'intellectuels nicaraguayens Les Douze, l'homme d'affaires Alfonso Robelo (en), Violeta Barrios de Chamorro, directrice de La Prensa, et Moisses Hassan, dirigeant d'une formation politique de gauche proche des sandinistes. La disparité de cette coalition entraîne des conflits continuels et en avril 1980, par protestation, Violeta Barrios de Chamorro démissionne du gouvernement. Son journal, La Prensa, dénonce l’influence des sandinistes et le modèle économique progressivement mis en œuvre.
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+ Les conflits incessants ont provoqué un état de grave détresse économique et humanitaire (dizaines de milliers de morts, centaines de milliers de déplacés et destruction de nombre d'infrastructures économiques et sociales). La Junte révolutionnaire multiplie alors les initiatives : la peine de mort est abolie, l'accès aux soins est déclaré gratuit et des hôpitaux sont construits, des campagnes de vaccination et d'alphabétisation sont lancées, notamment avec l'aide de la Centrale sanitaire suisse et d'autres ONG internationales. Une partie de l'industrie est nationalisée et une réforme agraire prend forme.
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+ La « Croisade nationale d'alphabétisation » rassemble des milliers de patrouilles d'alphabétisation, envoyées partout dans le pays. Alors que le pays est plongé dans la guerre civile, le budget consacré à l'éducation est plus que doublé, et le taux d'analphabétisme tombe d'approximativement 50 % à 13 % au cours des années 1980. L'UNESCO remet au Nicaragua le prix Nadezhda K. Krupskaya en reconnaissance de ces efforts[9].
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55
+ Le FSLN porte également son attention sur l’amélioration du système de santé nicaraguayen, notamment à travers des campagnes de vaccination et par la construction d’hôpitaux publics, ce qui permet principalement de réduire de moitié la mortalité infantile en la ramenant à 40 pour 1 000[10]. Dans le domaine de la réforme agraire, les propriétés de la famille Somoza et de certains cadres du régime déchu sont redistribuées aux paysans ou converties en fermes d’État. L'envergure de la réforme reste toutefois limitée puisqu'elle ne concernait que les propriétaires les plus notoirement somozistes et non pas l’ensemble de la structure agraire[11].
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+ En 1984, des élections sont organisées et aboutissent à la victoire de Daniel Ortega et du FSLN avec près de 67 % des votes, dans un contexte de participation électorale de plus de 75 %. Les observateurs internationaux présents sur place attestent de la régularité du scrutin mais une partie de l'opposition, qui considérait ne pas avoir eu suffisamment de temps pour organiser efficacement une campagne, appelle au boycott et les États-Unis dénoncent les élections. Les États-Unis, alors dirigés par le président Ronald Reagan, manifestent une hostilité virulente à la révolution sandiniste et arment les Contras, des groupes rebelles anti-sandinistes. Ils décident également d'isoler le Nicaragua en imposant un embargo et en minant les ports. Les affrontements généreront près de 30 000 morts et épuiseront l'économie.
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+ Les élections de 1990 voient la victoire de Violeta Chamorro (54,2 % des voix) sur Daniel Ortega, qui, prenant acte de sa défaite, déclare qu'il continuerait à « gouverner d'en bas ». Succédant à l'embargo américain, une politique économique libérale d'ajustements structurels est mise en œuvre, supervisée par le FMI et la Banque mondiale. Le Nicaragua s'ouvre à l'économie libérale et connaît en même temps une régression sociale importante qui culmine avec l'apparition de famines à la fin de la décennie. Soixantième sur l'échelle du développement humain des Nations unies en 1990, le Nicaragua descend au 116e rang en une décennie[12]. Le taux de chômage atteint 60 % en 1993. Le service militaire obligatoire fut supprimé, les militaires furent réduits de 25 % et des milliers d'armes furent détruites. Elle libéralisa aussi l'économie et réforma les institutions politiques. Ses opposants de gauche lui reprochèrent les licenciement massifs d’employés du secteur public, la réduction des moyens alloués à l'éducation, la suppression de la gratuité de l'accès aux soins et son absence de réaction face à la corruption. En 1992, elle ratifie un projet de loi réintroduisant la pénalisation de l’homosexualité. En 1994, les derniers contras signent un accord avec le gouvernement qui prévoit leur désarmement et l'intégration de la plupart d'entre eux dans la police nationale[13].
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+ La coalition qui soutenait Violeta Chamorro se rompit rapidement après les élections ; les anti-sandinistes les plus radicaux, emmenés par Arnoldo Alemán, reprochaient à la nouvelle présidente de ne pas poursuivre suffisamment loin les purges contre les membres du Front sandiniste (dont deux des fils de Violeta Chamorro étaient eux-mêmes proches) dans l'administration. Elle enclenche néanmoins de nouvelles purges sur injonction des États-Unis, qui menaçaient de bloquer l'aide économique.
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63
+ Arnoldo Alemán (conservateur, ancien somoziste) remporte l’élection présidentielle de 1996 contre Daniel Ortega. Alemán poursuit une politique néolibérale. En 1998, l'ouragan Mitch provoque d'importants dégâts dans le pays. En fin de mandat, de forts soupçons de corruption pèsent sur Arnoldo Alemán. Il sera condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds en 2003. Enrique Bolaños Geyer, ancien vice-président d'Arnoldo Alemán, accède à la présidence en 2002 grâce à une campagne « anti-corruption », malgré l'aggravation de la crise économique. La droite libérale se scinde en 2004 entre les partisans d'Arnoldo Alemán et ceux d'Enrique Bolaños, lui-même accusé de détournement de fonds[13]. En 2005, l'augmentation du cout de la vie entraine des manifestations qui dégénèrent violemment[14].
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+ En novembre 2006, Daniel Ortega est élu président. Il prend ses fonctions le 10 janvier 2007 et choisit comme vice-président un ancien Contras. Il est réélu le 6 novembre 2011. Sa politique vise à entretenir des relations non conflictuelles avec le patronat.tout en favorisant certaines avancées sociales. Les résultats sont jugés relativement bons en matière de réduction de la pauvreté et de développement économique, permettant une avancée significative dans les campagnes de l’eau et de l’électricité ; l’octroi de plus de 138 000 titres de propriété en faveur des classes populaires ; la réduction de la mortalité infantile (de 90 à 50 pour 100 000) ; la construction de dix-huit nouveaux hôpitaux ; la gratuité de l’éducation et de la santé ; une administration plus efficace ; une nouvelle loi fiscale introduisant le concept de « progressivité » ; la construction ou l‘amélioration de 900 kilomètres de route ; une série de programmes sociaux – « Tous avec toi », « Les rues pour le peuple », « Usure zéro » (prêt solidaire à des femmes pour la création de petites entreprises), l’alimentation pour les enfants des écoles, les « paquets scolaires » (cahiers, crayons, règles, etc.)[7] »
66
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+ Très loin de la situation de certains des pays de la région comme le Honduras, le Salvador et le Guatemala, gangrenés par des gangs meurtriers, le Nicaragua est aujourd'hui l'un des pays les moins violents du continent (taux d'homicides de 8 pour 100 000 habitants en 2015, le plus faible d'Amérique centrale et l'un des plus faibles d'Amérique latine après le Chili, la Bolivie et Cuba). Les autorités privilégient la prévention et les forces de police entretiennent un contact social avec la population, en organisant différentes activités et en accompagnant la réinsertion des personnes anciennement liées à la criminalité[15]. Le pays est par ailleurs félicité par la FAO en 2015 pour la réduction significative de la sous-nutrition en l'espace de quelques années[16].
68
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+ En 2018, à la suite d'une réforme de la sécurité sociale, des manifestations quotidiennes sont réprimées. Des barricades sont organisées et les affrontements avec la police font en quelques mois entre 200 et 300 morts[7]. En novembre 2018, Donald Trump signe un « ordre exécutif » déclarant le gouvernement du Nicaragua « menace pour la sécurité nationale » des États-Unis. En décembre, il approuve le « Nicaraguan Investment Conditionality Act », qui autorise des sanctions contre le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et permet de restreindre l’accès du Nicaragua aux prêts internationaux[17].
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+ Le Nicaragua est entouré par la mer des Caraïbes à l'est, l'océan Pacifique à l'ouest-sud-ouest, le Costa Rica au sud, et le Honduras au nord.
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+ Il occupe une superficie de 129 494 km2 dont 120 254 km2 de terre. Le pays compte environ 5,8 millions d'habitants.
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+ Le Nicaragua est un pays relativement montagneux. Les plaines côtières (Caraïbe et Pacifique) s'élèvent progressivement vers la chaîne centrale (sédimentaire), où culmine le Mogoton (2 438 m). Les plus hauts sommets se situent au nord, près de la frontière du Honduras. Le Sud du pays, à la frontière du Costa Rica, est marécageux.
76
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77
+ Les plaines qui longent le Pacifique sont ponctuées de nombreux volcans, notamment ceux de la cordillère des Maribios, et accueillent les deux grands lacs du pays, le lac Nicaragua (ou Cocibolba) et le lac de Managua. Le lac Nicaragua compte plusieurs îles, dont l'île volcanique d'Ometepe et l'archipel des îles Solentiname. Les lacs représentent environ 7 % de la superficie du pays.
78
+
79
+ Autour de ces lacs, des rivières qui les alimentent et des fleuves qui les traversent et le long de la côte Pacifique vit la majorité de la population, dans des vallées humides, sur les flancs de montagnes et sur les plaines sèches de brousse. La partie est du pays, exposée aux fortes précipitations, ouragans et cyclones qui traversent régulièrement la mer des Caraïbes, est très peu peuplée, sauf sur quelques ports de la côte atlantique et sur les îles de la mer des Caraïbes.
80
+
81
+ Le pays est situé sur une zone tectonique active, et est souvent secoué par des tremblements de terre et des éruptions de ses nombreux volcans, dont 40 qui sont présentement en activités[18].
82
+
83
+ Le climat est tropical dans les basses terres, plus frais sur les plateaux. La côte caraïbe reçoit beaucoup plus de précipitations que la côte pacifique. La température globale du Nicaragua varie entre 28 et 33 degrés Celsius[19].
84
+
85
+ Le pays est divisé en 15 départements et 2 régions autonomes, qui sont à leur tour subdivisés en 152 municipalités.
86
+
87
+ Le Nicaragua compte plus de 1 400 espèces animales répertoriées (coyote, cerf, tatou, fourmilier, pécari, alligator, tortues, serpents, lézards, iguanes, etc.), et plus de 250 000 espèces d'insectes. Il compte également environ 17 000 espèces de végétaux (bégonia, orchidées — dont la fameuse sobralia —, etc.), dont 5 000 espèces non encore répertoriées. Le lac Nicaragua (ou Cocibolca) abritait un requin d'eau douce. Il reçoit également la visite du requin-bouledogue, qui partage son temps entre la mer des Caraïbes et le lac, passant de l'une à l'autre grâce à la rivière San Juan.
88
+
89
+ Bien qu'il ne soit à l'origine que de 0,03 % des émissions de gaz à effet de serre, le Nicaragua serait le quatrième pays au monde le plus menacé par le changement climatique. Dans ces conditions, il compte parmi les trois pays (avec les États-Unis et la Syrie mais pour des raisons différentes) à ne pas signer l'accord de Paris sur le climat en 2016, estimant celui-ci trop complaisant avec les principaux pollueurs[20]. En 10 ans (2007-2017), le gouvernement sandiniste indique que la proportion d’énergie renouvelable est passée de 25 % à 52 %[21].
90
+
91
+ Le Nicaragua serait le seul pays au monde où une brigade militaire est entièrement dédiée à la protection de l’environnement.
92
+
93
+ On dénombre au Nicaragua 699 espèces d'oiseaux[22], dont une endémique, deux introduites par l'Homme, et 14 rarement présentes. 8 espèces sont menacées.
94
+
95
+ Le Nicaragua abrite la deuxième plus grande population de grands aras verts (ara de Buffon) après celle de l'Équateur. On retrouve ces oiseaux dans les nombreux parcs nationaux comme la réserve Bosawas.
96
+
97
+ Le Nicaragua compte une multitude d'espèces aquatiques et regroupe plusieurs familles dont les cichlidae comme notamment :
98
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99
+ Le pays compte environ 5,675 millions d'habitants (janvier 2007), qui se répartissent comme suit :
100
+
101
+ La capitale nicaraguayenne est Managua (plus de 1,5 million d'habitants). Les autres grandes villes sont Granada, León, San Juan del Sur, Ocotal, Masaya, Estelí, Puerto Cabezas…
102
+
103
+ Selon le recensement national de 2017, les principales dénominations chrétiennes sont le catholicisme (50 %), le protestantisme (33,2 %), d'autres religions (2,9 %), alors que 13,2 % de la poulation est sans religion[1].
104
+
105
+ Le Nicaragua est une république présidentielle. Elle est conformée par quatre organes institutionnels :
106
+
107
+ Quatre-vingt-douze députés siègent à l'Assemblée nationale. Quatre-vingt-dix sont élus au scrutin proportionnel (les partis obtiennent une quantité de sièges à l'assemblée équivalente au pourcentage que le candidat présidentiel a obtenu aux présidentielles), 1 siège revient à l'ancien président, 1 siège pour le candidat présidentiel qui obtint la deuxième place à l'élection. Le président est élu pour un mandat de cinq ans dès novembre 1994 (avant l'amendement de novembre 1994, la Constitution de 1987 accordait un mandat de six ans au président).
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+
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+ Son président est l'ancien révolutionnaire sandiniste, Daniel Ortega, élu au 1er tour de l'élection en novembre 2006 contre Eduardo Montealegre (candidat de l'Alliance libérale). Les États-Unis d'Amérique, qui manifestaient une préférence pour son adversaire, ont réagi prudemment à la victoire de l'ancien marxiste. « Les États-Unis (…) travailleront avec leurs dirigeants sur la base de leurs engagements et de leurs agissements en faveur de l'avenir démocratique du Nicaragua », a déclaré le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, Gordon Johndroe. Les dirigeants vénézuélien Hugo Chávez et cubain Fidel Castro, se sont, quant à eux, félicités de cette « victoire grandiose ».
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+
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+ Le gouvernement nicaraguayen a la particularité (qu'il partage avec le Venezuela et Nauru) de reconnaître diplomatiquement des républiques autoproclamées sécessionnistes de l'ancienne URSS, séparées des États dont elles font partie de jure et soutenues par la Russie de facto, comme l'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud-Alanie.
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+ Parmi les ressources naturelles du pays, on trouve l'or, l'argent, le cuivre, le tungstène, le plomb, le zinc. L'agriculture (principalement celle du maïs, du sorgho et du haricot[18]) ainsi que la pêche représentent aussi d'importantes activités. Environ 32 % de la production nationale est exportée vers les États-Unis et 14 % au Salvador (2007). Au cours des six premières années de la décennie des années 2010, le Nicaragua a confirmé sa place parmi les quinze plus grands producteurs mondiaux de café, grâce à une récolte caféicole en hausse d'environ 10 %, ce qui en fait le deuxième cultivateur d'Amérique centrale derrière le Honduras.
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+ L'embargo imposé par les États-Unis est levé en 1990, suite à la chute du gouvernement sandiniste. Un accord de libre-échange avec les États-Unis est adopté en 2005[13].
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+ Le Nicaragua est un des trois pays américains à avoir bénéficié de l'« initiative pays pauvres très endettés » mise sur pied en 1996 par le Fonds monétaire international. Ainsi, l'Union européenne, la Banque mondiale, le Canada et le Danemark ont donné près de 2,36 millions d'euros sur deux ans (2005-2006) afin d'aider le programme d'éducation du ministère de l'Éducation. L'endettement du Nicaragua trouve pour cause la guerre civile des années 1980, où les États-Unis avaient imposé un embargo qui empêchait les produits de sortir et de rentrer au pays, mais aussi L'ouragan Mitch en 1998 et la sécheresse de 2001. Le Nicaragua a le plus faible PIB en Amérique centrale ($ 1904 en 2014)[24]. En dépit des indicateurs économiques qui ont augmenté depuis 2010, encore instable.
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+ Certains analystes considèrent que la situation économique du Nicaragua s'est fortement améliorée depuis l'élection de Daniel Ortega à la présidence, en 2006. Le pays a affiché ces dernières années un taux de croissance du PIB de plus de 5 % en moyenne, et la dette externe est passée de 66 % du PIB en 2006 à 40 % en 2015. Les nombreux programmes sociaux développés (« plan Techo », « Hambre Cero », « Usura Cero », etc.) ont permis de réduire le taux de pauvreté de 42,5 % en 2009 à 30 % en 2014[25].
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+ En approuvant le 14 juin 2013 la proposition chinoise de construction d'un canal visant à relier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique, émise par le consortium chinois HKDN Nicaragua Canal Development, l'Assemblée nationale du Nicaragua donne le coup d'envoi du projet de canal du Nicaragua. Projet qui semble être compromis, puisque stoppé en 2018 pour manque de fiabilité du projet et par le manque de financement de la part de la Chine qui souhaiterait investir dans d'autres pays d'Amérique latine[26].
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+ En 2002, des travailleurs du secteur informel créent l’Association des travailleurs des feux de circulation. Vendeurs ambulants, cireurs de chaussures, ramasseurs d’ordures, ferrailleurs et chiffonniers, travailleurs à domicile et autres « indépendants » sont alors exposés à la répression policière, ne bénéficient d'aucune protection sociale et vivent généralement dans une grande pauvreté. Leur militantisme semble obtenir des résultats puisqu'en 2009, un décret présidentiel interdit l’expulsion des travailleurs indépendants des espaces publics. S’y ajoute une stratégie ayant trait à la protection sociale (accès gratuit aux services de soins), à l’éducation (programmes d’alphabétisation), à la formation professionnelle (diplômes de gestion d’entreprises) et à l’accès au financement (micro-crédits productifs sans intérêts). Les membres dU syndicat seraient désormais, en 2019, 85 000[7].
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+ Le Nicaragua est en 2016 le pays le plus égalitaire d'Amérique latine, selon le Forum économique mondial, dans la répartition des revenus entre hommes et femmes (devant la Bolivie et Cuba)[27].
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+ Le Nicaragua s'est particulièrement distingué au début des années 1980 en lançant une campagne d'alphabétisation massive. Le taux d'analphabétisme a ainsi chuté de 53 % à 13 % selon l'UNESCO[28].
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+ La musique du Nicaragua est un mélange de l’influence indigène et européenne, particulièrement espagnole. Parmi les instruments musicaux on retrouve le marimba ainsi que d’autres instruments communs en Amérique centrale, cependant, le marimba du Nicaragua se distingue par la manière d’en jouer. Il est habituellement accompagné par le violon, la guitare et la guitarrilla (une petite guitare ressemblant à la mandoline). Jouée lors d'évènements sociaux, elle est utilisée comme musique de fond. La côte caribéenne du Nicaragua est réputée pour sa danse animée et sensuelle nommée Palo de Mayo, populaire à travers le pays. Elle est particulièrement sonore et célébrée durant le festival de Palo de Mayo en mai. Un autre type de musique populaire appelée Punta provient de la communauté des Garifunas.
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+ L'origine de la littérature nicaraguayenne peut être attribuée à l'époque précolombienne. Les mythes et la littérature orale formaient la vision cosmog��nique du monde des peuples autochtones. Certaines de ces histoires sont encore connues au Nicaragua. Comme beaucoup de pays d'Amérique latine, les conquérants espagnols ont eu le plus d'effet sur la culture et la littérature. la littérature du Nicaragua a toujours été une source importante de la poésie dans le monde hispanophone, avec des collaborateurs de renommée internationale tels que Rubén Darío qui est considéré comme la figure littéraire le plus important au Nicaragua. Il est appelé le "père du modernisme" pour avoir dirigé le mouvement littéraire modernismo à la fin du XIXe siècle. D'autres figures littéraires comprennent Carlos Martinez Rivas, Pablo Antonio Cuadra, Alberto Cuadra Mejia, Manolo Cuadra, Pablo Alberto Cuadra Arguello, Orlando Cuadra Downing, Alfredo Alegría Rosales, Sergio Ramirez Mercado, Ernesto Cardenal, Gioconda Belli, Claribel Alegría et José Coronel Urtecho, entre autres. Le drame satirique El Güegüense était la première œuvre littéraire du Nicaragua post-colombien. Écrit dans les deux aztèque, nahuatl et en espagnol, il est considéré comme l'une des expressions de l'époque coloniale les plus distinctifs de l'Amérique latine et comme le chef-d'œuvre de folclórico signature du Nicaragua, un travail de résistance au colonialisme espagnol qui combine la musique, la danse et le théâtre. La pièce de théâtre a été écrit par un auteur anonyme au XVIe siècle, ce qui en fait une des plus anciennes œuvres de théâtre / danse indigènes de l'hémisphère occidental. En 2005, il a été reconnu par l'UNESCO comme "un patrimoine de l'humanité". Après des siècles de performances populaires, la pièce a été publiée pour la première fois dans un livre en 1942.
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+ La langue espagnole est parlée dans l'ensemble du pays, mais l'anglais est utilisé sur la côte caribéenne et sur les îles des Corn islands.
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+ Le Nicaragua a pour codes :
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+ Nicki Minaj (prononcé en anglais : [nɪkɪ mɪ'nɑːdʒ]), de son vrai nom Onika Tanya Maraj-Petty, née le 8 décembre 1982 à Port-d'Espagne (Trinité-et-Tobago), est une rappeuse, chanteuse, parolière, compositrice, mannequin, animatrice radio et actrice américaine. À l'âge de cinq ans, elle emménage dans l'arrondissement du Queens, à New York, aux États-Unis. Minaj étudie pour devenir actrice à LaGuardia High School (The Fame School) à Manhattan et en sort diplômée avec honneurs. De 2007 à 2009 elle sort 3 mixtapes ; Playtime Is Over, Sucka Free, et Beam Me Up Scotty qui s'est écoulée à 1 million d’exemplaires, une prouesse pour une artiste indépendante. Elle signe avec le label discographique Young Money en 2009.
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+ En novembre 2010, Nicki Minaj dévoile son premier album intitulé Pink Friday le même jour que l'album My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West. L'album est un véritable succès, il s’écoule à 375 000 exemplaires lors de sa première semaine d'exploitation aux États-Unis, il atteint la première place du classement américain Billboard 200, et est certifié disque de platine par la Recording Industry Association of America (RIAA) un mois après sa sortie. Elle devient aussi la première artiste féminine à placer sept singles en même temps dans le classement américain Billboard Hot 100. Son deuxième album, Pink Friday: Roman Reloaded, sorti en 2012, atteint également la première place du classements et son single, Starships, atteint la cinquième place du Billboard Hot 100. Le troisième album de Minaj, The Pinkprint (2014), est précédé par la sortie de son second single, Anaconda, qui atteint la deuxième place du Hot 100, et devient son single le mieux classé en date aux États-Unis. Le quatrième album de la rappeuse intitulé Queen sort en 2018, et le single principal Chun-Li atteint la 10e devient son 16e top 10 aux États-Unis. Minaj fait également ses débuts d'actrice dans L'Âge de glace 4 en 2012, et physiquement dans le film Triple Alliance en 2014 puis dans Barbershop: The Next Cut en 2016. En 2013, elle est l'une des juges durant la douzième saison d'American Idol.
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+ En 2013, Nicki Minaj, Beyoncé et Michelle Obama sont reconnues comme les femmes noires les plus influentes par le New York Times[2]. En 2016, Time la désigne comme l'une des 100 personnes les plus influentes au monde[3]. En avril 2017, Minaj devient l'artiste féminine la plus classée dans l'histoire du Billboard Hot 100 surpassant le record précédent d'Aretha Franklin (73). À ce jour, elle détient 109 titres classés dans le Hot 100, ce qui fait d'elle la quatrième artiste possédant le plus d'entrées dans le classement. Elle comptabilise également quatre American Music Awards, huit BET Awards, deux MTV Music Awards, deux MTV Europe Music Awards, cinq Billboard Music Awards, plusieurs ASCAP et BMI Awards, prix récompensant les talents d’écriture, elle obtient d'ailleurs le prix de « Songwriter of the year » en 2013 et le prix de « star montante » décerné par le magazine Billboard en 2011. En 2020, la fortune de Nicki Minaj s'élève à 100 millions de dollars[4].
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+ Minaj s'est hissée au rang de "Queen of rap" en moins de huit années de carrière active. À ce jour, elle est la rappeuse la plus vendue du monde avec plus de 100 millions de ventes (singles et albums) aux États-Unis.
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+ Onika Tanya Maraj, plus connue sous le nom de Nicki Minaj, est née le 8 décembre 1982 dans le quartier Saint James de Port-d'Espagne, la capitale de Trinité-et-Tobago[5],[6]. À cette période, ses parents, Carol et Robert Maraj, travaillent respectivement[7] dans la comptabilité et chez American Express. Sa mère est d'ascendance afro-trinidadienne et son père est d'origine indienne[8],[9]. Minaj est la cadette d'une famille de trois enfants[10] dont deux garçons : Micaiah Maraj, Jelani Maraj. La chanteuse les mentionne souvent dans ses chansons, comme dans I'm the Best issue de son premier album en studio Pink Friday (2010)[11]. À Saint James, Minaj vit avec sa grand-mère[12]. Sa mère lui rend visite occasionnellement[12]. Un jour, à l'âge de cinq ans, sa mère la récupère, et Minaj emménage dans l'arrondissement du Queens, à New York, aux États-Unis[12]. Selon Nicki Minaj, son père buvait beaucoup, prenait de la drogue et a une fois essayé de tuer sa mère en mettant le feu à la maison[13]. Minaj s'inscrit à la Elizabeth Blackwell Middle School 210 où elle apprend à jouer de la clarinette[12]. Elle est par la suite diplômée avec honneur de LaGuardia High School[14],[15]. Minaj perd sa voix quelques jours avant l'audition d'entrée du programme de chant, elle passe alors une audition pour entrer au sein du programme d'art dramatique, grâce à laquelle elle est sélectionnée[14]. Minaj souhaite devenir actrice mais, face au manque de propositions, elle abandonne cette voie. En 2001, elle est présente dans la pièce In Case You Forget, un Off-Broadway[16].
14
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+ Minaj travaille comme serveuse au Red Lobster, une chaîne de restaurant américaine, dans le Bronx. À l'âge de 19 ans[17], Minaj est licenciée du restaurant à cause de son impolitesse envers la clientèle[18]. Elle avoue dans une interview avoir été licenciée plusieurs fois pour ce même motif[18]. Minaj a également travaillé comme assistante administrative, dans un service client ou comme office manager à Wall Street[19],[20]. Elle décide soudainement de se consacrer au rap et arrête de travailler. Nicki Minaj est découverte sur Myspace en 2002 par Fendi, avec lequel elle signe pour son label Dirty Money. Après avoir collaboré avec la fédération américaine de catch World Wrestling Entertainment en interprétant Lady to Mess With pour la fédération (qui deviendra le thème d'entrée de la lutteuse Victoria jusqu'à son départ de la compagnie), et après être apparue sur les séries de DVD The Carter Edition of Young Money The Come Up, Nicki Minaj est contactée par Lil Wayne. Les deux artistes collaborent ensuite sur de nombreux titres de mixtapes[21].
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17
+ Nicki commence sa carrière dans Hot 97 avec DJ Kay Slay puis signe avec Dirty Money Records. En avril 2007, elle sort sa première mixtape, Playtime Is Over, où elle pose comme une poupée Barbie sur la pochette. Lil Wayne apparaît sur le titre Can't Stop, Won't Stop. En 2008, Nicki Minaj sort sa mixtape, Sucka Free. Elle apparaît sur le numéro de juillet du XXL magazine, donnant une vue d'ensemble de sa vie jusqu'alors méconnue. Plus tard dans l'année, Nicki Minaj gagne le prix de l'artiste féminine de l'année aux Underground Music Awards[22]. Elle sort ensuite une nouvelle mixtape, intitulée Beam Me Up Scotty, en 2009. S'ensuit l'opération Boycott Nicki Minaj qui se termine fin 2009[23],[24].
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+
19
+ Beam me up Scotty est la mixtape la plus connue à ce jour de Nicki Minaj, elle s'est écoulée à plus d'1 million d’exemplaires aux États-Unis. En 2009 elle réalisa aussi le clip vidéo de Itty Bitty Piggy avec HoodAffairs. Dans l'interview du « The Come Up DVD » elle explique qu'elle ne s'attendait pas à avoir autant de succès et que ça ne faisait que de commencer… Ainsi Nicki Minaj commence à utiliser son alter ego « Harajuka Barbie ». En janvier 2010, elle collabore au titre Up Out My Face de Mariah Carey[25].
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21
+ En août 2009, elle signe avec le label Young Money Entertainment, distribué par Universal Motown. Elle sort le single Massive Attack en collaboration avec Sean Garrett[26]. Elle a également collaboré sur l'album 2009 de Jeffree Star, Beauty Killer sur le titre Lollipop Luxury. En 2010, elle est présente sur le deuxième single My Chick Bad de l'album Battle of the Sexes de Ludacris sorti la même année. Elle participe également à la chanson Woohoo issue de l'album Bionic de Christina Aguilera. Elle remporte trois trophées lors des BET Awards en octobre 2010 dans les catégories « Rookie of the Year », « People’s Champ » et « the Made You Look award » pour son style fashion[27]. Elle se rend également aux MTV Video Music Awards 2010, durant lesquels elle ouvre la cérémonie en y interprétant Your Love et Check it Out, avec Will.I.Am[28]. Nicki Minaj était proposée dans la catégorie « Révélation de l'Année », mais c'est Justin Bieber qui a remporté le trophée.
22
+
23
+ Son premier album Pink Friday est commercialisé le 22 novembre 2010. Les singles incluent Your Love, Check It Out, Right Thru Me, Moment 4 Life, Fly et Super Bass (VMA du meilleur clip hip-hop[29]). Il se vend, lors de sa première semaine de sortie, à plus de 375 000 exemplaires aux États-Unis[30]. Cet album contient 13 chansons dont des collaborations avec Kanye West, Rihanna, Eminem, Drake et Natasha Bedingfield. La semaine de sa sortie, l'album Pink Friday atteint la deuxième place des ventes (Billboard 200) aux États-Unis. L'album est sacré disque d'or aux États-Unis seulement trois semaines après sa sortie et après un mois, plus de 650 000 exemplaires de l'album étaient déjà écoulés[31]. Six semaines après sa sortie, avec plus d'un million de disques vendus[32], Pink Friday est sacré disque de platine[30]. Plusieurs semaines après sa sortie, cet album se classe no 1 des ventes aux États-Unis[réf. nécessaire]. En 2013, l'album Pink Friday recense 3 800 000 exemplaires vendus. Elle obtient une proposition pour les Grammy Awards 2011. Elle devient la première chanteuse de hip-hop[réf. nécessaire] à être classée dans le Hot 100 Billboard avec sept chansons. Fin 2010, le magazine Rolling Stone lui attribue le titre de « nouvelle reine du hip-hop »[33] à la suite du succès de son premier album. En janvier 2011, elle prend part à une chanson du groupe The Lonely Island, intitulée Do the creep. De juin à août 2011, Nicki Minaj effectue la première partie de la tournée américaine et canadienne de la chanteuse Britney Spears. Une semaine après la sortie de sa collaboration avec David Guetta et Flo Rida sur le morceau Where Them Girls At, la chanson atteint la première place des ventes sur iTunes en France, Allemagne, Australie, Canada, Italie, Luxembourg et en Suisse[réf. nécessaire].
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+ Le 26 juin 2011, lors de la cérémonie des BET Awards 2011 à Los Angeles, Nicki Minaj est sacrée meilleure artiste féminine hip-hop. Le 28 août, Nicki Minaj se rend à la cérémonie des MTV Video Music Awards 2011, durant lesquels elle remporte le prix du « Meilleur clip vidéo hip-hop ». Nicki Minaj enregistre une nouvelle collaboration Fireball avec Willow Smith, et est également présente sur le second album Take Care, de Drake. Début novembre 2011, Give Me All Your Luvin' qui doit être le premier single du nouvel album de Madonna est diffusé sur le Net. Elle est présente sur la version commercialisée pour la sortie officielle de l'album en janvier 2012[34]. Le 20 novembre 2011, lors de la cérémonie des American Music Awards, elle ouvre la cérémonie avec David Guetta pour interpréter son featuring Turn Me On avec le disc-jockey français. Elle chantera également Super Bass. Au cours de la soirée, elle remporte deux prix : ceux de « Meilleure artiste rap/hip-hop », et « Meilleur album rap/hip-hop ».
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+ Nicki Minaj est nommée « Star montante » de l'année 2011 par Billboard[réf. nécessaire]. Elle est honorée, le 2 décembre 2011, au Billboard Women in Music Event 2011, à New York. Elle fait paraître Pink Friday, auquel la rappeuse Lil Kim répond avec Black Friday. Le 22 novembre 2011, Nicki Minaj et la chanteuse Pop Katy Perry sont les premières annoncées comme étant les présentatrices du concert spécial organisé pour annoncer la liste des sélectionnés à la cérémonie des Grammy Awards 2012, qui s'est déroulé au Nokia Theatre de Los Angeles, le 30 novembre 2011. La cérémonie des Grammy Awards 2012 a eu lieu quant à elle le 12 février 2012[35]. Nicki Minaj obtient trois propositions pour la 54e cérémonie des Grammy Awards, dans les catégories « Révélation de l'année », « Album rap de l'année », « Meilleure performance rap » (pour Moment 4 Life en collaboration avec Drake). Le 31 janvier 2012, le clip Turn Me On qu'elle a enregistré avec David Guetta est dévoilé afin de promouvoir le single qui était classé 4e du classement Billboard Hot 100[réf. nécessaire]. Trois jours plus tard, le clip Give Me All Your Luvin' de Madonna fait son apparition. Pendant la mi-temps de la finale du Super Bowl, le 5 février 2012 à Indianapolis, elle participe à la prestation de Madonna sur le titre Give Me All Your Luvin' au Lucas Oil Stadium.
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+ Lors de la cérémonie des Grammy Awards 2012, Nicki Minaj s'est produite sur scène en interprétant Roman Holiday, un des nouveaux titres qui figure sur son nouvel album Pink Friday: Roman Reloaded. Le 14 février 2012, pendant l'émission de Ryan Seacrest, le premier single officiel de son nouvel album est diffusé. Le 23 février 2012, le nouveau single Starships produit par RedOne est diffusé en radio et entre en neuvième position pour sa première semaine puis grimpe à la sixième place du Billboard Hot 100[réf. nécessaire]. Au lendemain, elle se produit sur scène à l'occasion du NBA All-Star Game 2012 où elle interprète Moment 4 Life, Turn Me On, Super Bass, Starships. Le deuxième album studio de Nicki Minaj, intitulé Pink Friday: Roman Reloaded, se concentre sur le retour de Roman Zolanski, qui a d'abord été présenté sur l'album précédent Pink Friday, toujours sous le label Young Money-Cash Money Records, et produit avec RedOne, Dr Luke, Chris Brown, Lil' Wayne, Drake et Kane Beatz qui fut le producteur de Super Bass.
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+ Officiellement dans les bacs les 2 et 3 avril 2012 en France et aux États-Unis, l'album propose 19 à 22 titres selon les éditions. Dans Pink Friday: Roman Realoaded, le titre Stupid Hoe est inclus. Cet album propose des titres aux sonorités pop, comme Starships, qui parvient à se classer à la deuxième place de l’Official U.K. Singles Chart[36], à la première place de l’Official U.K. Singles R&B Chart[37], puis à la première place des ventes aux États-Unis, Canada et Royaume-Uni[38],[39]. D'après le Billboard 200, ses ventes sont estimées à 253 000 exemplaires vendus aux États-Unis en l'espace d'une semaine[réf. nécessaire]. L'album se classe également no 1 des ventes dans les catégories « meilleur album de R&B/hip-hop », « meilleur album de rap », et « meilleur album numérique » aux États-Unis[réf. nécessaire]. Le 9 avril 2012, Nicki Minaj est choisie par Nokia afin de promouvoir le lancement du Nokia Lumia 900[40]. Cet évènement a eu lieu à Times Square où elle s'est produite sur scène en interprétant Starships, Right by My Side et Super Bass. Aux Billboard Music Awards 2012, elle remporte le prix de la meilleure vidéo pour Super Bass.
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+ De mai à août 2012, elle effectue une tournée internationale Pink Friday Tour avec un total de 41 dates (19 en Amérique du Nord, 3 en Océanie, 4 en Asie, et 15 en Europe). Le 12 juillet 2012, en pleine tournée internationale, son titre Starships, s'étant écoulé à plus de 3,2 millions d'exemplaires en téléchargement en ligne, reste 21 semaines consécutives dans le Top 10 du Hot 100 Billboard, détrônant ainsi I Gotta Feeling des Black Eyed Peas[41]. Le 6 septembre 2012, elle se rend à la cérémonie des MTV Video Music Awards 2012 à Los Angeles, où elle remporte le prix de « meilleure vidéo féminine » pour son clip Starships. Pendant la cérémonie, elle s'est également produite avec Alicia Keys sur la scène du Staples Center où elles ont interprété Girl On Fire. En pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle américaine de 2012, elle décide de s'engager et d'apporter tout son soutien au président sortant Barack Obama en critiquant ouvertement son adversaire Mitt Romney et tous les électeurs républicains[42]. Fin septembre 2012, Nicki Minaj intègre le jury de la douzième saison d’American Idol composé également de Keith Urban, Mariah Carey et Randy Jackson[43]. D'après plusieurs informations[44],[45],[46], des altercations se seraient produites entre elle et Mariah Carey pendant les auditions de l'émission. L'émission fut diffusée début 2013. En septembre 2012, Nicki Minaj lance son premier parfum appelé Pink Friday, à New York.
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35
+ Le 21 octobre 2012, Nicki Minaj lance sa tournée internationale, le Pink Friday: Reloaded Tour, à Nottingham au Royaume-Uni, qui prendra fin le 8 décembre 2012, à Perth en Australie, pour un total de 21 dates (15 en Europe, 6 en Océanie). Le 9 novembre 2012, Nicki Minaj sort une nouvelle version de l'album qui est appelée Pink Friday: Roman Reloaded : The Re-Up, contenant huit nouveaux titres. Le 9 novembre 2012, en plein enregistrement de son quatrième album annoncé pour fin 2013, Nicki Minaj ne se rend pas à Francfort, en Allemagne, pour la cérémonie des MTV Europe Music Awards 2012 où elle remporte son premier MTV Europe music award dans la catégorie « meilleure artiste hip-hop »[47]. Le 18 novembre à Los Angeles, Nicki Minaj se rend à la cérémonie des American Music Awards 2012 où elle détenait le plus de propositions avec Rihanna pour cette édition. Au cours de la cérémonie, elle a interprété son nouveau single Freedom et remporte deux prix dans les catégories « Artiste rap/hip-hop » et « Album rap/hip-hop ».
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37
+ Le 12 avril 2013, elle devient la rappeuse la plus chartée dans l'histoire du Billboard Hot 100, avec quarante-quatre apparitions[48].
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+ Fin 2013, on[Qui ?] annonce que Nicki Minaj travaille sur un album studio à venir : The Pinkprint, dont la sortie est prévue en 2014. Elle décrit cet album comme étant une suite de Pink Friday: Roman Reloaded: The Re-Up[49]. Lors d'une interview avec MTV, elle déclare qu'il s'agira d'un album totalement hip-hop, contrairement à son précédent album Pink Friday: Roman Reloaded. Nicki Minaj affirme également que l'œuvre de son troisième album sera « d'un niveau supérieur » : « Je suis vraiment excitée, et les personnes avec qui je travaille maintenant sont des personnes avec qui je n'ai jamais travaillé auparavant, donc c'est comme s'ils apportaient un nouveau son à l'album, que je n'ai jamais expérimenté[50]. » Le 30 décembre 2013, Nicki Minaj réalise un remix de la chanson Boss Ass Bitch de PTAF (Pretty Taking All Fades) sur SoundCloud[51].
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+ Le 12 février 2014, Nicki Minaj réalise une vidéo pour la chanson Lookin Ass de l'album Young Money: Rise of an Empire, de Young Money. Le 13 avril suivant, elle sort une nouvelle chanson Chi-Raq avec Lil Herb le rappeur de Chicago, par le biais de SoundCloud. Le 25 avril, son premier film dans un rôle important sort au cinéma. The Other Woman (Triple Alliance en France) est un véritable succès aux États-Unis où il se classe 1er au box-office avec 24 700 000 $ récoltés en seulement trois jours, détrônant ainsi Captain America : Le Soldat de l'hiver[52]. Le 3 mai 2014, elle sort la chanson Yasss Bish! avec le rappeur Soulja Boy (ce dernier a également produit la chanson) toujours sur SoundCloud[53]. Ces dernières musiques sorties sont seulement des chansons freestyle qui ne figureront pas sur son prochain album The Pinkprint. Le 21 mai 2014, la chanteuse révèle la chanson Pills N Potions, premier single officiel de son nouvel album The Pinkprint[54]. Le single s'est écoulé à plus de 525 000 exemplaires aux États-Unis. Le 29 juin 2014, Minaj remporte le prix de la « meilleure artiste féminine de hip-hop » aux BET Awards 2014 pour la cinquième année consécutive[55], faisant d'elle la seule artiste homme ou femme à remporter la récompense du « meilleur artiste hip-hop », battant ainsi son propre record. Le 4 août, Nicki Minaj dévoile son deuxième single Anaconda qui atteint la 24e place sur l'iTunes Store français en moins d'une journée. Sur l’iTunes Store américain, la chanson prend un très bon démarrage pour atteindre la première place le 5 août. Elle annonce également le 4 août en faisant la promotion de son single Anaconda que sa tournée débutera début 2015 pour l'Europe pour finir l'été par les États-Unis. De plus, son album The Pinkprint sortira entre octobre et décembre 2014. 15 jours après la promotion de son single, Nicki Minaj sort enfin le vidéoclip d’Anaconda. Le 21 août, il est déjà vu près de 20 millions de fois en moins de 24 heures[56]. Le 10 août, Nicki annonce via Twitter que son nouvel album The Pinkprint sortira le 24 novembre.
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+ Le 12 septembre 2014, Nicki se lance dans Paris et joue le soir et le lendemain aux côtés de Beyoncé Flawless, au On The Run Tour au Stade de France, faisant d'elle la première rappeuse à avoir joué à cet endroit, l'un des plus grands stades d'Europe (le plus grand stade d'Europe étant le Camp Nou). Le jour suivant, Nicki annonce sur Instagram sa présentation aux MTV EMA[57]. Le 24 octobre le site internet des MTV EMA dévoile une nouvelle publicité[58], qui met en scène Nicki Minaj devenue la reine du monde après sa performance aux MTV EMA. Le 27 octobre, Nicki Minaj annonce via un communiqué de presse repousser la sortie de son album au 15 décembre à la suite de problèmes imprévus au Young Money[59]. Cependant, le 28 octobre, elle dévoile le troisième single de son troisième album Only en featuring avec Drake, Lil Wayne et Chris Brown[60] qui sera accompagné d'un clip le 12 décembre 2014 sur la chaine YouTube de Nicki Minaj. Le 9 novembre 2014, lors des MTV Europe Music Awards, elle dévoile une partie du quatrième single de son album Bed of Lies en duo avec Skylar Grey. Le single est dévoilé dans son intégralité le 16 novembre, Nicki affirme également être accompagné d'un clip. Le 15 décembre 2014 sort finalement The Pinkprint très bien accueilli dans le milieu commercial et de la part des critiques avec 244 000 exemplaires écoulés en une semaine[61] et la critique qui est unanime pour dire qu'il s'agit du meilleur album de Nicki Minaj depuis le début de sa carrière.
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+ Le 8 décembre 2014, Nicki Minaj annonce les dates de sa tournée européenne The Pinkprint Tour dont son passage à Paris au Zénith de Paris le 25 et 26 mars 2015. Le 16 mars 2015, Nicki Minaj annonce les dates de sa tournée aux États-Unis et au Canada[62]. Le 21 décembre 2014, il est confirmé que le duo de Nicki et Beyonce Feeling Myself sera le prochain single de l'album[63]. Le 25 décembre 2014, le magazine Complex publie un article dans lequel il nomme Nicki Minaj « meilleure rappeuse de l'année 2014 »[64].
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+ En mars 2015, Minaj devient la première artiste féminine à placer quatre chansons simultanément dans le top 10 des chartes du Billboard's Mainstream R&B/Hip-Hop[65]. Lors des BET Awards de 2015, Minaj reçoit son 6e prix consécutif pour la Meilleure artiste Hip-Hop féminine, et devient depuis la rappeuse féminine la plus titrée dans cette catégorie[66]. En mai 2015, Minaj annonce qu'elle jouera dans la 3e partie du film Barbershop, aux côtés de Ice Cube, Cedric the entertainer, Eve et d'autres. Titré Barbershop: The Next Cut, le film sort le 15 avril 2016 et reçoit un accueil positif, gagnant un score moyen de 93 % chez Rotten Tomatoes. Minaj a joué le rôle de Draya, une coiffeuse provocatrice[67].
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+ Début 2016, Minaj est annoncée comme productrice exécutive et apparaîtra dans une série de comédie basée sur sa vie à Queens, New York. La série, qui a pour titre Nicki, est programmée pour une diffusion en 2016 sur Freeform (ex. ABC Family). Le pilote est filmé dans sa ville natale en janvier 2016, et la production se poursuit depuis. Ariana Neal jouera le rôle de la jeune Nicki, aux côtés de Selita Ebanks (sa mère), Wesly Jonathan (son père) et McCarrie McCausland (son grand frère)[68].
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+ Durant l'année 2016, Nicki Minaj travaille sur son quatrième album qui doit paraître en 2018. Pour faire patienter sa fanbase, elle sort de nombreux remix, duos et freestyle. Elle apparaît sur le remix de Down in the DM de Yo Gotti et fait de ce titre un hit qui se place à la 13e place du Billboard Hot 100[69]. Sa liste de collaborations continue à s'étendre : elle pose sur Do You Mind de DJ Khaled avec Chris Brown, August Alsina, Jeremih, Future et Rick Ross puis sur Side to Side d'Ariana Grande qui devient l'un des plus grands hits de 2016, se classant à la 4e place du Billboard Hot 100. Le clip de cette chanson obtient plus d'un milliard de vues sur YouTube (en 2017) ; c'est le deuxième single de Minaj à atteindre ce nombre après Hey Mama. Il est nommé meilleur clip vidéo aux IHeartRadio Music Awards. Nicki se produit avec Ariana Grande aux MTV Video Music Awards 2016 et aux American Music Awards 2016, et les deux artistes inaugurent ensemble la T-Mobile Arena de Las Vegas le 7 avril[70],[71]. Alors que personne ne s'y attendait, elle sort, le 4 septembre 2016 sur SoundCloud, le titre The Pinkprint Freestyle. Elle réitère le 15 novembre de la même année en sortant, toujours sur SoundCloud, un remix de Black Beatles de Rae Sremmurd nommé Black Barbies. Le titre se place à la 20e place des Billboard Hot Rap Songs après être paru sur l'iTunes Store ainsi que sur les plateformes de streaming comme Tidal, Spotify ou Apple Music[72].
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+ En 2017, elle apparaît sur Swalla de Jason Derulo, Run Up de Major Lazer et PartyNextDoor, Bom Bidi Bom de Nick Jonas (ce titre fait partie de la bande originale de Cinquante nuances plus sombres), Make Love de Gucci Mane, Light My Body Up de David Guetta, « Realize » de 2 Chainz, « Plain Jane Remix » de Asap Ferg et Kissing Strangers de DNCE. Sur les titres Make Love et Swalla, elle attaque la rappeuse Remy Ma qui riposte en sortant le diss-track Shether, le 25 février, moins de 24 heures après la sortie des titres de Nicki Minaj. Pendant ce temps, Nicki termine l'enregistrement de son album à Paris lors de la Fashion Week avant de sortir le 9 mars les singles Changed It en collaboration avec son mentor Lil Wayne, Regret in Your Tears qui parle de la rupture de Nicki et de Meek Mill en 2016 et No Frauds avec Drake et Lil Wayne qui est une réponse à Remy Ma. Le clip de ce dernier est sorti le 19 avril[73]. La 3e chanson promotionnelle issue de l'album de Katy Perry Whiteness est Swish Swish, avec la participation de Nicki Minaj. Ce titre sort le 19 mai[74]. Le 1er juin 2017, le rappeur américain Yo Gotti sort le single Rake It Up en compagnie de Nicki Minaj. La collaboration de ces deux rappeurs atteint la 8e place du Billboard Hot 100, le plus gros succès de Yo Gotti à ce jour[75]. Le titre devient un succès estival ; les rappeurs sont invités à l'interpréter en direct à la télévision américaine sur le plateau du Jimmy Fallon Show le 14 septembre.
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+ Après que les médias lui ont prêté une rivalité avec la rappeuse Cardi B, Nicki fait taire les rumeurs en apparaissant avec celle-ci sur le titre Motor Sport de Migos, sorti le 27 octobre 2017. Le 3 novembre 2017, Lil Uzi Vert publie le remix de son titre The Way Life Goes en featuring avec Nicki Minaj[76].
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+ Après une pause de quatre mois sur les réseaux sociaux[77], Nicki Minaj fait son grand retour le 12 avril 2018 avec la sortie de deux titres : Chun-Li, premier single officiel extrait de son album Queen, et le single promotionnel Barbie Tingz[78]. Chun-Li est acclamé par la critique et atteint une semaine plus tard la 10e position au classement américain Hot 100[79].
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+ Le 7 mai 2018,Nicki Minaj annonce sur le tapis rouge du Met Gala que son 4e album studio s'intitule Queen et sortira le 15 juin[80]. Cependant la rappeuse annonce le 24 mai que n'étant pas totalement prête et satisfaite de son travail, la sortie de Queen est repoussée au 10 août 2018[81]. Le 19 mai, Minaj est l'invitée musicale vedette de l'épisode final de la 43e saison de l'émission Saturday Night Live, présentée par l'humoriste Tina Fey[82]. Elle y interprète Chun-Li et Poke It Out, un titre en collaboration avec le rappeur Playboi Carti sorti le 11 mai[83].
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+ Le 7 juin, Minaj dévoile la couverture de l'album sur Twitter[84]. Photographiée par le célèbre duo Mert and Marcus, Minaj y pose dénudée sur une branche d'arbre, portant seulement des bijoux et une coiffe inspirée par Cléopâtre. Quatre jours plus tard, soit le 11 juin, Minaj sort un second single promotionnel intitulé Rich Sex, en featuring avec son ami proche et collaborateur de longue date Lil Wayne. Elle annonce également la tournée mondiale NickiHndrxx durant laquelle elle partagera l'affiche avec le rappeur américain Future[85].
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+ Le 22 juillet 2018, le rappeur 6ix9ine sort la chanson Fefe en featuring avec Nicki Minaj[86]. Le titre atteint rapidement la 3e place au Hot 100, tandis que le clip est visionné plus de 12 millions de fois le jour de sa sortie. Après que sa sortie soit repoussé une seconde fois, l'album Queen sort finalement le 10 août 2018 comme précédemment annoncé[87]. Minaj dévoile la vidéo pour le titre d'ouverture de l'album Ganja Burn le 13 août[88]. Le 14 août, le titre Barbie Dreams est officiellement annoncé comme troisième single officiel.
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+ Queen débute en 2e position au classement musical Billboard 200, avec 185 000 exemplaires vendus (78 000 en ventes physiques)[89]. L'album est plus tard certifié platine aux États-Unis par la RIAA, écoulé à plus d'un million d'exemplaires[90]. Le 20 août 2018, Minaj reçoit le prix de la Meilleure vidéo hip-hop lors de la 35e cérémonie des MTV Video Music Awards pour le clip de Chun-Li[91].
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+ Le 12 octobre 2018,Nicki Minaj apparaît sur la chanson Woman Like Me du girl group britannique Little Mix. Elle interprète plus tard le titre en direct sur la scène des MTV Europe Music Awards le 4 novembre. Minaj apparaît également sur le remix du titre Dip du rappeur Tyga le 29 octobre. Le 5 novembre 2018, Dip débute à la 83e place du Hot 100 américain, et Minaj devient officiellement la première artiste féminine à cumuler 100 titres placés dans le classement[92]. Elle est également la quatrième artiste, derrière ses compagnons de label Drake et Lil Wayne, ainsi qu'Elvis Presley.
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+ Début 2019, Nicki Minaj devient la seule rappeuse de l'histoire à cumuler 100 millions de certifications RIAA[93]. Elle est la quatrième artiste de rap à achever cet exploit, après Eminem et ses collègues de chez Young Money, Drake (rappeur) et Lil Wayne, ainsi que la quatrième artiste féminine tous genres confondus derrière Rihanna, Taylor Swift et Katy Perry.
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+ Le 14 avril 2019, Minaj est invitée à se produire sur scène en compagnie d'Ariana Grande lors de sa performance au festival Coachella. Elles interprètent notamment leurs titres en collaboration Bang Bang et Side to Side. Malgré des difficultés techniques, la performance de Minaj est saluée par la critique[94]. Plus tard dans le mois, un article de presse confirme qu'après quelques mois difficiles, la rappeuse se sépare de son équipe de management de longue date. Cette séparation se fait d'un commun accord[95].
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+ Le 18 avril 2019, Minaj apparaît en featuring sur le nouveau titre de Chris Brown intitulé Wobble Up, en compagnie du rappeur G-Eazy[96]. Des rumeurs circulent sur une tournée américaine où Brown et Nicki Minaj partageraient la tête d'affiche, mais quelque temps plus tard Brown publie l'annonce officielle de sa tournée, où le nom de Minaj ne figure pas[97]. Le 6 juin, TMZ confirme que Minaj n'a jamais consenti à cette tournée, préférant se concentrer sur la production de musique et se remettant de sa tournée européenne[98].
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+ Absente presque totalement durant plusieurs mois des réseaux sociaux, ainsi qu'en public, Nicki Minaj brise le silence le 12 juin avec un tweet mystérieux. Elle publie ensuite plusieurs photos sur Instagram, annonçant la sortie d'un nouveau single le 21 juin intitulé Megatron[99]. Le 19 juin, Minaj apparaît dans la chanson de la rappeuse américaine Trina intitulé BAPS[100]. Megatron, un single qui ne fera pas partie de son cinquième album, sort deux jours plus tard[101].
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+ Le jeudi 5 septembre 2019, elle annonce son retrait de la vie musicale et publique pour se consacrer à sa famille[102],[103]. Après une vive réaction de la part de ses fans, elle clarifie ses propos en expliquant que ses propos étaient brusques et qu'elle s'était un peu trop avancée : bien qu'elle prenne une pause dans l'enregistrement de son cinquième album, des collaborations enregistrées auparavant continueraient à sortir[104]. En effet, la collaboration reggaeton Tusa sort avec l'artiste colombienne Karol G le 7 novembre. Le morceau atteint le sommet du classement Hot Latin Songs aux États-Unis, et Minaj devient alors la première artiste à détenir un n°1 dans tous les classements Hip-Hop/ R&B, Pop, Dance/Electric, Reggae, Gospel et Latin de Billboard[105].
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+ En novembre 2019, elle participe à la bande originale du film Charlie's Angels, troisième film de la franchise du même nom. Intitulée Bad To You, elle interprète la chanson avec les artistes américaine Ariana Grande, qui produit également l'album, et Normani[106].
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+ Le 12 décembre 2019, Minaj est nommée la « game changer » de la décennie par Billboard pour son exploit en tant que première artiste féminine à cumuler plus de 100 entrées au Billboard Hot 100 et première rappeuse à vendre plus de 100 millions de disques. Dans son discours d'acceptation, elle dédie cette récompense au rappeur Juice Wrld qui avait réalisé la première partie de sa tournée européenne The Nicki Wrld Tour, décédé quatre jours plus tôt[107].
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83
+ Après un nouveau hiatus de trois mois, Minaj brise le silence et fait son retour sur les réseaux sociaux le 30 janvier pour annoncer qu'elle sera la juge à l'honneur dans le premier épisode de la saison 12 de RuPaul's Drag Race, diffusé le 28 février 2020[108]. Le lendemain, la collaboration Nice To Meet Ya avec Meghan Trainor sort accompagnée d'un clip vidéo inspiré par le film Working Girl[109].
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+ Le 7 février, Minaj publie son premier single promotionnel en solo de 2020 intitulé Yikes qui reçoit un accueil positif[110]. Le 28 février, le premier épisode de la Saison 12 de RuPaul's Drag Race est diffusé sur VH1, durant lequel Minaj interprète un freestyle. Les critiques la nomment plus tard l'une des meilleures juges invitées de la série[111].
86
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87
+ Quand j'ai commencé à rapper, les gens essayaient de me classer comme étant la rappeuse typiquement new-yorkaise, mais je ne le suis pas. Je ne veux pas que les gens reconnaissent exactement d'où je viens quand ils m'écoutent.
88
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+ La tessiture vocale de Nicki Minaj est un soprano du type soubrette qui couvre 2 octaves et 4 notes (D3-Bb5)[réf. nécessaire]. Bien que classée en tant que rappeuse, elle a démontré sa capacité de mener une mélodie avec justesse. Sa voix est pleine de caractère et d'énergie : elle est capable de basculer entre un timbre épais et grave et un autre léger, produisant rapidement un contraste brillante. Son médium est solide et sa voix de poitrine est capable d'atteindre la 5e octave. Toutefois, cette dernière est mince et devient de plus en plus faible en s'élevant. Super Bass et Fly en sont de bons exemples[113].
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+ Hormis sa voix, Minaj est aussi connue pour son style de rap animé, en particulier son flow. Elle combine souvent des métaphores, des punchlines et des jeux de mots ; son travail est comparé à celui de son mentor Lil Wayne. Le New York Times qualifie Minaj de « rappeuse pétillante avec des accents comiques et des tournures inattendues, une exagération marchante, un son, une personnalité et un regard hors du commun, une évolution rapide, rejetant les vieux modes aussi facilement que d'en adopter de nouveaux.» Bien que de nombreux critiques décrivent sa technique comme du bubblegum rap, Minaj a déclaré que « Ce que les gens ne savent pas, c'est qu'avant de faire cette folie, je faisais juste du rap avec lequel tout le monde pouvait entendre et s'identifier. J'ai commencé à faire toute cette merde bizarre - je ne suis pas fâché parce que ça a attiré l'attention de tout le monde.»[réf. nécessaire]
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+ Remarquée en tant qu'artiste de rap, elle se prête aux genres musicaux électroniques (en particulier l'électropop). Pink Friday a marqué son exploration des styles musicaux, créant des chansons électro, y compris le "Super Bass". Le deuxième album de Minaj combine le rap avec la musique de synthétiseur, pour présenter des chansons électro-hop et electropop : "HOV Lane", "Whip It", "Automatic", "Come on a Cone", "Fire Burns" ", " Roman Holiday " et" Beez in the Trap " ; tandis que la chanson "Starships" se rattache à l'eurodance. Elle a collaboré avec d'autres artistes, produisant d'autres chansons électroniques: "The Boys" avec la chanteuse Cassie et "Beauty and a Beat" avec Justin Bieber. Ses alter ego sont incorporés dans les paroles de chansons, avec des accents britanniques (Roman Zolanski) ou dans la soft-spokerture (Harajuku Barbie). Ice-T a dit à propos du style de Minaj : "[Minaj] fait ce qu'elle veut, elle a sa propre façon de faire, elle a un mal à faire, elle me fait penser à une femme Busta Rhymes, comme elle jette sa voix dans des directions différentes." Son vers dans "Monster" de Kanye West a été acclamé par la critique et a grandement contribué à sa popularité ; nombre de critiques ont dit qu'elle tenait le meilleur couplet de la chanson, relevé par Complex comme le meilleur vers rap de l'année 2010. West a indiqué qu'il envisageait de le supprimer de la piste, craignant qu'il n'éclipse son propre travail.
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95
+ Minaj est la meilleure amie du rappeur Drake depuis qu'ils se sont rencontrés au sein du label YMCMB. Cependant, la brouille qui oppose Drake au compagnon de Nicki Minaj, Meek Mill, les éloigne[114].
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+ Minaj est la seule rappeuse féminine à être représentée dans la liste des Hip Hop Cash Kings de Forbes, elle était classée no 15 en ayant gagné 6,5 millions de dollars en 2011[115], no 9 avec 15,5 millions de dollars en 2012[116], no 5 avec 29 millions de dollars en 2013[117], no 12 avec 14 millions de dollars en 2014[118],no 10 avec 21 millions de dollars en 2015, no 6 en 2016 avec 20,5 millions de dollars et no 15 en 2017 avec 16 millions de dollars. Ce qui fait un total de 122,5 millions de dollars en 7 ans.
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98
+ En juillet 2011, son cousin Nicholas Telemaque est assassiné près de son domicile de Brooklyn, à New York[119]. Minaj lui rend hommage à plusieurs reprises, notamment dans ses chansons Champion et All Things Go[120].
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100
+ À la suite de l'ouragan Sandy, Minaj fait don de 15 000 $ à la Banque alimentaire pour New York[121].
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102
+ Nicki Minaj est chrétienne[122],[123]. Elle a déclaré qu’après que son père soit allé en cure de désintoxication, elle a commencé à aller à l'église : « Il s'est sauvé et a commencé à changer sa vie[124],[125],[126]. »
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104
+ Les critiques notent l'utilisation de diverses identités sexuelles dans sa musique, certains laissant sous-entendre qu'elle soit lesbienne[127]. Cependant, elle déclare qu'elle n'a jamais eu et ne désire pas avoir de relations sexuelles avec des femmes[14].
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106
+ En 2014, Nicki Minaj se sépare du producteur de musique, Safaree Samuels, son compagnon depuis plus de douze ans, qu'elle présentait comme « son meilleur ami »[128],[129],[130],[131]. Elle s'inspire d'ailleurs de leur séparation pour écrire la plupart des chansons de l'album, The Pinkprint[132]. Elle révèle dans le documentaire de MTV My Time Again qu'il l'avait demandé en mariage. Elle lui a cependant répondu qu'elle voulait prendre du recul[133]. Après leur séparation, ce dernier l'a poursuivie en justice pour avoir été « abusé émotionnellement et physiquement »[134].
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108
+ Après plusieurs mois de rumeurs, dans sa chanson Autobiography (qui figure sur la mixtape Sucka Free, 2008), Nicki Minaj révèle s'être fait avorter lorsqu'elle était adolescente[135]. N'étant alors pas sous le feu des projecteurs, elle a écrit cette chanson pensant que personne ne l'entendrait. Maintenant que des millions de fans ont écouté ses confessions, elle n'hésite pas à en reparler dans All Things Go (tiré de l'album The Pinkprint), une nouvelle chanson autobiographique. Elle y révèle le prénom du père ainsi que l'âge qu'aurait eu son enfant. Elle raconte dans une interview pour le magazine Rolling Stone en janvier 2015, que cette décision va hanter toute sa vie : « J’ai cru que j’allais mourir. J’étais une adolescente. C’était la chose la plus dure que j’ai jamais faite. » Dans le documentaire MTV My Time Again, elle dit avoir toujours pensé que son destin était d'abord de réussir sa carrière, puis d'avoir des enfants.
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110
+ Le rappeur Meek Mill confirme, le 12 avril 2015, être en couple avec Nicki Minaj[136]. Le couple sort un titre en duo le 26 juin 2015, All Eyes On You, dont le clip montre les deux vivant leur histoire d'amour[137]. Elle confirme leur séparation un an après, le 5 janvier 2017[138],[139]. À la suite de sa rupture avec Meek, Nicki fréquente le rappeur Nas, dont elle était proche depuis plusieurs années. Ils se séparent en janvier 2018[140].
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112
+ En décembre 2018, Minaj officialise sa relation avec Kenneth Petty, un criminel new-yorkais avec lequel elle a grandi dans le Queens[141]. Le 21 juin 2019, elle annonce lors d'un épisode de sa webradio Queen Radio sur Apple Music que Petty et elle ont obtenu une autorisation de mariage[142]. En octobre 2019, leur mariage est officiellement annoncé. Le 20 juillet 2020, l'artiste annonce sur les réseaux sociaux être enceinte de quelques mois[143],[144].
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114
+ L'enfance de Nicki est chahutée par les disputes constantes de ses parents[145]. Comme moyen d'évasion, elle se crée des personnages, des alter egos et vit sa vie à travers eux. « Pour échapper à leurs disputes, je devais m'imaginer devenir une nouvelle personne. Cookie est ma première identité qui est restée avec moi pendant un certain temps. Après il y a eu Harajuku Barbie, puis Nicki Minaj. L'imaginaire est ma réalité[145]. » Minaj présente également Point Dexter lors d'un sketch dans l'émission américaine Saturday Night Live comme un alter ego, elle mentionne que Point Dexter est un alter ego parmi d'autres. En décembre 2008, Minaj révèle l'alter ego Nicki Lewinsky, Nicki Lewinsky serait la « méchante » Nicki Minaj, elle se sert de cet alter ego quand elle est énervée. Nicki Lewinsky apparaît dans Dang A Lang de Trina et dans Y.U. MAD de Birdman.
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+ En novembre 2010, Minaj assume l'alter ego Nicki Teresa[146]. Teresa porte un foulard coloré sur ses cheveux, sa première apparition est lors d'une visite au Garden of Dreams Foundation aux studios Fuse à New York[146]. Minaj fait une apparition dans l'émission Lopez Tonight le 6 décembre 2010 et présente son alter ego d'inspiration hispanique Rosa[147]. Pour son album Pink Friday, Minaj utilise un autre alter ego Roman Zolanski, dont elle explique qu'il s'agit d'un « frère jumeau » et qu'il est né en elle de rage, et qu'elle se transforme en lui lorsqu'elle est en colère. Elle explique qu'il est « un démon en-elle »[148]. Facilement comparable à l'alter ego d'Eminem, Slim Shady, les deux personnages se rencontrent justement lors de la collaboration des deux artistes dans Roman's Revenge sur l'album Pink Friday. Minaj explique qu'il y a « beaucoup de Roman » dans cet album et que « si l'on n'est pas familiarisé avec lui, après on le serait »[149]. Elle explique que Roman est homosexuel et lunatique[149]. Il aurait également une mère à l'accent britannique appelée Martha Zolanski qui est présente dans la chanson Roman's Revenge ou dans Roman Holiday[150],[151]. Martha apparaît aussi dans le clip de la chanson Moment 4 Life (2010) où elle représente la fée marraine de Minaj. Il a aussi une petite sœur nommée Loriee Zolanski qui apparaît dans Stupid Hoe de Nicki Minaj. Sur son premier album, Nicki explique que l'auditeur peut rencontrer Nicki Minaj, Roman Zolanski et Onika Tanya Maraj[148].
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118
+ Durant toute sa carrière, Nicki Minaj a été nommée plus de 208 fois et a remporté plus de 93 prix. En juin 2017, elle devient la rappeuse ayant reçu le plus de prix devant Missy Elliott.
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120
+ En janvier 2019, elle est célébrée au Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine, comme pionnière du hip-hop[158].
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+ Astérix, anciennement Astérix le Gaulois, est une série de bande dessinée française créée le 29 octobre 1959 par le scénariste français René Goscinny et le dessinateur français Albert Uderzo dans le no 1 du journal français Pilote. Après la mort de René Goscinny en 1977, Albert Uderzo poursuit seul la série, puis passe la main en 2013 à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.
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+ La série met en scène en 50 av. J.-C. (peu après la conquête romaine) un petit village gaulois d'Armorique qui poursuit seul la lutte contre l'envahisseur grâce à une potion magique préparée par le druide, cette boisson donnant une force surhumaine à quiconque en boit. Les personnages principaux sont le guerrier Astérix et le livreur de menhirs Obélix, chargés par le village de déjouer les plans des Romains ou d'aller soutenir quiconque sollicite de l'aide contre la République romaine.
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+ Publiée dans Pilote de 1959 à 1973, la série est éditée parallèlement en album cartonné, pour les vingt-quatre premiers albums, d'abord aux éditions Dargaud, puis à partir de 1998 aux éditions Hachette, et enfin aux éditions Albert René pour les dix albums suivants. Les ventes cumulées des albums, traduits dans cent onze langues, représentent 380 millions d'exemplaires, ce qui en fait la bande dessinée la plus vendue dans le monde après le manga One piece[1],[2].
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9
+ La série est avant tout humoristique et parodie principalement la société française contemporaine à travers ses stéréotypes et ses régionalismes, ainsi que des traditions et coutumes emblématiques de pays étrangers. Le comique de répétition est très présent avec notamment le naufrage des pirates. Le dessin est lui semi-réaliste, fortement inspiré de l'école de Marcinelle.
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+ « Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains... Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum... »
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+ — Légende de la carte de la Gaule ouvrant les albums d'Astérix[3]
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+ La légende ainsi que la carte de la Gaule mentionnées ci-dessus ont été supprimées de l'album Astérix et la Transitalique paru en 2017 sans que l'éditeur, Hachette, ne donne d'explication.
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+ Ce village gaulois d'Armorique résiste à l'envahisseur grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix, qui procure momentanément une force surhumaine à qui en boit.
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+ La bande dessinée se focalise principalement sur l'un des habitants de ce village, Astérix, courageux guerrier, qui se sert non seulement de la potion magique mais aussi de son intelligence pour déjouer les plans de Jules César et défendre son village de l'envahisseur.
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+ Le premier album mis à part, Astérix est accompagné dans toutes ses aventures par son ami Obélix, le seul Gaulois pour qui les effets de la potion magique sont permanents depuis qu’il est tombé dans une marmite de potion lorsqu'il était enfant. À partir du cinquième album (Le Tour de Gaule d'Astérix), les deux héros sont accompagnés par Idéfix, un petit chien qu'adopte ensuite Obélix. La série a pour tradition d'alterner les aventures en Gaule et à l'étranger[4],[5].
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+ « Le personnage a été inventé en deux heures par Uderzo et moi, dans un éclat de rire ! »
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+ — René Goscinny[6]
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+ Le duo René Goscinny-Albert Uderzo se forme dès le début des années 1950 et mène rapidement de nombreux projets en commun au sein de l'agence World Press, fondée par Georges Troisfontaines. Leur première collaboration aboutit à la création d'une série humoristique, Oumpah-Pah le Peau-Rouge, qu'ils ne parviennent pas à faire publier. Georges Troisfontaines leur commande alors une rubrique sur la manière de bien se tenir dans le monde, initulée Qui a raison ?, qu'il place dans l'hebdomadaire féminin Les Bonnes Soirées édité par Dupuis. Uderzo l'illustre de 1951 à 1953 mais Goscinny, lassé du sujet, cesse de fournir des textes en 1952. Le duo crée également les séries Jehan Pistolet, publiée dans le supplément jeunesse de La Libre Belgique à partir de 1952, puis Luc Junior, publiée dans le même journal à partir de 1954[c 1].
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+ En 1956, Goscinny et Uderzo, accompagnés du scénariste Jean-Michel Charlier et de Jean Hébrard, quittent World Press pour fonder leurs propres agences de presse et de publicité, Édifrance et Édipresse[c 2]. En 1959, le publicitaire François Clauteaux lance Pilote, un journal pour les enfants financé par Radio Luxembourg[b 1], et charge les quatre associés d'assurer la partie bande dessinée du nouveau périodique. Uderzo et Goscinny se proposent d'abord d'adapter le Roman de Renart et quelques planches sont réalisées pour la maquette du journal. Mais le dessinateur Raymond Poïvet leur apprend que le dessinateur Jean Trubert a déjà réalisé une bande dessinée sur le même thème pour le journal Vaillant. Déçu, le duo cherche une nouvelle idée[b 2].
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+ À deux mois de la sortie du journal, ils sont réunis dans l'appartement d'Uderzo à Bobigny, en face du cimetière de Pantin[7],[d 1]. Goscinny songe à une bande relevant du « folklore français » et demande à Uderzo de lui énumérer les grandes périodes de l'histoire de France. Ce dernier commence par le paléolithique puis enchaîne sur les Gaulois, une période qui s'impose comme une évidence car inédite en bande dessinée[d 2]. En quelques heures, les deux compères créent le village gaulois et ses habitants. Goscinny imagine un personnage malin, au petit gabarit, prenant le contre-pied des héros habituels des bandes dessinées de l'époque[c 2]. Pour satisfaire ses préférences de dessinateur, Uderzo lui adjoint un second rôle au gabarit imposant qui devient, d'un commun accord entre les auteurs, livreur de menhirs. Astérix et Obélix sont nés[d 3],[c 2].
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+ La série intègre à temps le journal Pilote pour son lancement le 29 octobre 1959. Le premier numéro s'écoule à 300 000 exemplaires[c 3] et l'histoire intitulée Astérix le Gaulois fait de la série l'une des plus plébiscitées par les lecteurs[b 3]. Malgré ce succès, le journal manque rapidement d'argent[d 4] et, pour survivre, il est racheté pour un franc symbolique par Georges Dargaud, ainsi que les séries qui le composent[d 5].
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+ Forts du succès d'Astérix le Gaulois, les auteurs enchaînent avec une deuxième histoire intitulée La Serpe d'or, publiée à partir du 11 août 1960 dans Pilote[j 1]. C'est la première fois que les deux héros s'éloignent des environs du village, pour se rendre à Lutèce afin d'y acheter une nouvelle serpe pour le druide Panoramix. C'est également dans cet épisode que le barde est mis à l'écart pour le banquet final, bâillonné et attaché à un arbre par ses compères qui ne supportent pas son chant, une scène qui deviendra récurrente dans les différents albums d'Astérix[e 1]. En 1961, un premier album de la série est édité par Hachette dans la « Collection Pilote », reprenant l'intégralité de l'histoire Astérix le Gaulois[j 2]. Le livre se vend alors à 6 000 exemplaires[e 2]. La même année, la parution de la troisième histoire, Astérix et les Goths, démarre dans Pilote[j 3]. C'est la première fois qu'Astérix et Obélix s'aventurent hors de la Gaule[e 3].
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+ Devenues la série phare du journal, les aventures des Gaulois occupent presque en continu la place privilégiée de la dernière page pendant quatre années, de 1961 à 1965[c 4]. Astérix gladiateur, quatrième volet de la série, paraît à partir de mars 1962 et marque l'apparition d'un nouveau gag récurrent. Uderzo et Goscinny y font un clin d’œil à Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier et leur série Barbe-Rouge, publiée elle aussi dans Pilote, en faisant croiser la route d'Astérix et Obélix à un équipage de pirates, dont le bateau fait naufrage[j 4]. Les ventes d'albums explosent : ce quatrième opus atteint la première année 150 000 exemplaires vendus, tandis que les premiers retirages font s'accroître le nombre d'albums mis sur le marché. Le succès d'Astérix dépasse largement le cadre de la bande dessinée : plusieurs journaux réputés sérieux commencent à s'intéresser à la série pendant l'été 1965, tandis que la même année, le premier satellite français lancé dans l'espace est officieusement baptisé Astérix par ses concepteurs[c 5].
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+ L'histoire suivante, intitulée Le Tour de Gaule d'Astérix, dont la parution a débuté février 1963, est une caricature des régionalismes français[j 5]. C'est aussi l'entrée d'un personnage important de la série, le chien Idéfix, qui suit Astérix et Obélix durant toute l'aventure sans que ceux-ci ne le remarquent avant la dernière planche[a 1]. Un concours est lancé dans les pages de Pilote pour le baptiser[e 4].
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+ La sortie du film Cléopâtre, en 1963, l'une des réalisations les plus chères de l'histoire du cinéma, avec la présence d'Elizabeth Taylor dans le rôle-titre, inspire aux deux auteurs le thème de la sixième aventure de la série, Astérix et Cléopâtre, dans laquelle les deux héros se rendent en Égypte en compagnie du druide Panoramix[c 6]. L'annonce dans Pilote de la parution de cette nouvelle aventure, de même que la couverture originale de l'album, parodient l'affiche du film de Mankiewicz[e 5].
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+ L'année suivante, Le Combat des chefs est selon Le Figaro une raillerie de la campagne de l'élection présidentielle en cours, mais évoque aussi, toujours selon le journal, un sujet plus grave : la collaboration pendant la seconde guerre mondiale, en assimilant les Gallo-Romains aux Français qui pactisaient avec l'occupant allemand[e 6].
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+ L'histoire Astérix chez les Bretons, parue dans Pilote à partir de septembre 1965[j 6], confirme le succès grandissant de la série : le tirage initial de l'album s'élève à 400 000 exemplaires, soit le double de l'album précédent. Parallèlement, la direction de Pilote adopte le sous-titre « le journal d'Astérix et d'Obélix » pour son hebdomadaire, signalant ainsi la place prééminente de la série auprès des lecteurs[c 5]. L'année suivante, dans la neuvième aventure, Astérix et les Normands, ces derniers débarquent en Gaule avec neuf siècles d'avance sur la réalité historique. Les ventes d'album décollent littéralement et 1,2 million d'exemplaires sont vendus en deux jours[e 7].
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+ Le premier personnage féminin d'importance majeure, Falbala, fait son apparition la même année alors que commence la parution de la dixième aventure, Astérix légionnaire[e 8]. L'histoire suivante, Le Bouclier arverne, publiée dès le mois de juin 1967[j 7], aborde une nouvelle fois le thème de la collaboration sous l'occupation[h 1].
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+ À la fin de l'année 1967, la première adaptation des aventures d'Astérix en dessin animé sort sur les écrans. Astérix le Gaulois, produit par les studios Belvision à l'insu des deux auteurs de la série et avec la complicité de Georges Dargaud, réunit 2 415 920 spectateurs, contribuant ainsi à faire connaître les aventures du Gaulois à un public encore plus élargi[c 7],[8]. Alors qu'une deuxième adaptation est en cours de production chez Belvision, à partir de l'album La Serpe d'or, Uderzo et Goscinny opposent cette fois-ci leur veto et parviennent à convaincre Dargaud de financer un projet plus ambitieux, l'adaptation d'Astérix et Cléopâtre, un long métrage dont ils superviseront l'intégralité de la direction artistique[c 7]. À sa sortie en 1968, le film est un nouveau succès, avec près de deux millions d'entrées en salle[8].
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+ Parallèlement, le duo Goscinny-Uderzo poursuit l'écriture de nouvelles aventures : les auteurs s'inspirent de l'actualité pour rédiger le scénario de Astérix aux Jeux olympiques, en l'occurrence les Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico. Cette histoire permet à Albert Uderzo de démontrer ses talents de dessinateur réaliste à travers la représentation des villes d'Athènes et d'Olympie[c 8]. L'album aborde également un sujet qui fait polémique à l'époque de la création de la série, la question du dopage, soulevée par l'utilisation de la potion magique[e 9]. Le montant élevé de leurs impôts, dû au succès de la série, leur aurait inspiré le scénario d'Astérix et le Chaudron, treizième épisode d'Astérix[e 10].
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+ Suit Astérix en Hispanie, une parodie de l'Espagne des années 1960, envahie par les touristes en été[e 11], puis La Zizanie, qui s'inspire des événements survenus au sein de la rédaction de Pilote en mai 1968. Violemment contesté, René Goscinny, alors rédacteur en chef du journal, est victime d'une fronde de jeunes auteurs, menée par Jean Giraud, pour prendre le pouvoir au sein de la rédaction[e 12]. C'est également dans cet épisode qu'il est donné pour la première fois une réelle importance aux personnages féminins, dont la femme du chef, Bonemine. Toutes s'apparentent à des mégères avides de ragots, au physique peu flatteur, à l'exception de la jeune et coquette compagne du doyen du village, Agecanonix, ce qui vaut aux auteurs un certain nombre d'accusations de misogynie[e 13]. L'histoire suivante, Astérix chez les Helvètes leur est directement suggérée par Georges Pompidou, alors premier ministre[c 9]. Albert Uderzo précise : « Nous n’avons pas réalisé cet album tout de suite, pour ne pas lui faire croire que c’était son idée qui avait fait du chemin. On a sa dignité, dans la BD[j 8] ! » Dans cette aventure, les Gaulois font cause commune avec les Romains[Note 1] : sur fond de corruption, ils viennent en aide à un questeur romain contre un gouverneur qui détourne les impôts à son profit[e 14].
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+ Les deux auteurs poursuivent la critique de la société française au fil des aventures. En 1971, c'est à partir de la polémique qui s'ouvre avec le bétonnage des bords de plage français que naît l'histoire Le Domaine des dieux, dans laquelle César a l'idée de faire disparaître la forêt autour du village en construisant un complexe immobilier, afin d'isoler les Gaulois[e 15]. Dans Les Lauriers de César, ce sont les nouveaux riches qui sont brocardés, en la personne d'Homéopatix, le beau-frère du chef Abraracourcix[e 16]. Le Devin, dix-neuvième volet des aventures d'Astérix, pointe la crédulité de la plupart des habitants du village, victime d'un charlatan ayant fait alliance avec les Romains, le devin Prolix[j 9].
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+ Le 31 mai 1973 commence la parution d'une nouvelle histoire, Astérix en Corse, qui est d'ailleurs la dernière aventure d'Astérix à paraître dans les colonnes de l'hebdomadaire Pilote. En 14 ans, 880 pages du journal auront été consacrées à la série[j 10]. Pour l'occasion, les auteurs effectuent leur premier voyage d'étude sur place. L'album offre un concentré de stéréotypes nourris sur les Corses, de la pratique de l'omertà à la prétendue paresse des insulaires en passant par leur susceptibilité[e 17].
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+ L'année 1974 marque la fondation des Studios Idéfix, qui aboutissent à la sortie du troisième dessin animé de la série, Les Douze Travaux d'Astérix, deux années plus tard. Contrairement aux deux précédents films, celui-ci n'est pas issu de l'adaptation d'un album mais de l'écriture d'un scénario original par René Goscinny, épaulé par Pierre Tchernia[c 10]. En 1974 sort également le vingt-et-unième album d'Astérix, intitulé Le Cadeau de César, dont le quotidien Le Monde fait son feuilleton d'été[9],[e 18] Cet épisode raconte les rivalités qui peuvent apparaître au cours d'une élection locale. Le duel politique qui oppose le chef Abraracourcix à un nouveau venu dans le village, nommé Orthopédix, est un clin d’œil à la campagne électorale qui oppose Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1974[j 11]. Astérix et Obélix partent ensuite à la découverte de l'Amérique, dans La Grande Traversée, parue en 1975[e 19]. La vingt-troisième aventure d'Astérix, dont la prépublication est assurée par Le Nouvel Observateur[c 5], tourne en dérision l'économie libérale. Dans cet épisode, intitulé Obélix et Compagnie, un jeune technocrate romain tente d'introduire la loi de l'offre et de la demande dans le village gaulois, ce qui crée une rivalité entre les habitants, chacun voulant devenir le plus riche et le plus puissant du village[e 20].
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+ En 1977, un contentieux oppose René Goscinny à son ami et éditeur Georges Dargaud, concernant notamment la gestion des droits étrangers d'Astérix, dans laquelle l'auteur s'estime lésé. Goscinny envisage alors la création d'une maison d'autoédition et demande à Albert Uderzo de suspendre la réalisation des planches de l'épisode suivant de la série, Astérix chez les Belges[10]. Le 5 novembre 1977, René Goscinny meurt brutalement d'une crise cardiaque alors qu'il effectue un test d'effort dans une clinique[11],[c 11]. Albert Uderzo mène seul le projet de Goscinny : en 1979, il achève l'album Astérix chez les Belges[e 21], puis il crée les Éditions Albert René, financées à hauteur de 20 % par Gilberte Goscinny, la veuve du défunt[c 12].
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+ Contre Georges Dargaud qui considère après la tragique disparition de Goscinny qu'Astérix est mort avec son auteur, Albert Uderzo s'efforce de poursuivre le travail accompli depuis la fin des années 1950 et assure lui-même l'écriture du scénario des albums suivants. Sa première histoire est Le Grand Fossé, qui parait en 1980 et qui est une référence indirecte au Mur de Berlin qui sépare alors la ville en deux, à l'image du village gaulois traversé par un fossé dans l'album en question[j 12]. L'année suivante, L'Odyssée d'Astérix est l'occasion pour l'auteur de dénoncer les marées noires qui font l'actualité avec le naufrage du Tanio qui souille les plages de l'Île de Batz[e 22]. Suivent Le Fils d'Astérix en 1983[j 13], puis Astérix chez Rahàzade en 1987, une histoire inspirée des Mille et Une Nuits et qui se déroule pour une grande partie en Inde[e 23]. Avec La Rose et le Glaive qui sort en 1991, Albert Uderzo répond une nouvelle fois aux accusations de misogynie envers la série[c 13] : une barde remplace Assurancetourix et entraîne une révolution féministe au sein du village[e 24]. C'est également la première fois que le tirage initial de l'album atteint deux millions d'exemplaires[c 14].
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+ Alors que la série, véritable succès éditorial, ne cesse de battre des records de vente, Albert Uderzo s'attire peu à peu les critiques de la presse quant aux scénarios de ses aventures, jugés peu aboutis[12]. En 1996, dans La Galère d'Obélix, un album qui mène les héros jusqu'à l'Atlantide, Obélix boit une pleine marmite de potion magique, ce qui le transforme en statue de pierre avant de physiquement redevenir un enfant[e 25]. Dans Astérix et Latraviata, paru en 2001, ce sont les parents des deux héros qui apparaissent[e 26] et dans Le ciel lui tombe sur la tête, Uderzo introduit une dose de science-fiction dans l'histoire avec la venue d'extra-terrestres au village[e 27]. Ce dernier album sort en 2005, mais entretemps parait Astérix et la Rentrée gauloise, un album regroupant quatorze histoires courtes parues à diverses époques dont une inédite[e 26].
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+ Parallèlement, Astérix devient un héros de cinéma : le film Astérix et Obélix contre César réalisé par Claude Zidi sort en salle en 1999. Avec un budget annoncé à 275 millions de francs, il devient à l'époque la plus grosse production de langue française de tous les temps[13]. Porté par des comédiens renommés comme Christian Clavier dans le rôle d'Astérix, Gérard Depardieu dans le rôle d'Obélix ou encore Roberto Benigni, le film réalise 9 millions d'entrées en France et 24 millions dans le monde entier[14], mais l'accueil de la presse est plus mitigé[15],[c 6].
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+ En 2008, alors qu'il a hissé sa maison d'édition au 63e rang des éditeurs français, Albert Uderzo cède 60 % des parts de sa société au groupe Hachette, qui récupère ainsi les droits sur l'intégralité de la série. Uderzo retourne à sa table de dessin pour signer un nouvel album, L'Anniversaire d'Astérix et Obélix - Le Livre d'or, qui parait en 2009 pour célébrer le cinquantenaire de la série[16]. Dans cet album d'histoires courtes, le lecteur découvre Astérix et ses amis villageois vieillis de 50 ans, ainsi que de nombreuses parodies et détournements d’œuvres d'art[j 14].
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+ Alors que sa main ne lui permet plus de dessiner, Albert Uderzo envisage un temps que la série s'éteigne avec lui[17], mais il se ravise finalement : en septembre 2011, alors que les éditions Hachette célèbrent les 350 millions d'exemplaires d'Astérix vendus dans le monde, le groupe annonce que l'auteur Jean-Yves Ferri a été choisi par Uderzo pour écrire le scénario du prochain album[18]. Cependant, Uderzo déclare en 2018 qu'il supervise fortement le travail de Ferri et Conrad mais souhaite que la série s'arrête à sa mort[19].
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+ Astérix chez les Pictes, 35e épisode de la série, est publié le 24 octobre 2013[20]. Le scénario, écrit en six mois par Jean-Yves Ferri[21], envoie Astérix et Obélix en Écosse, alors appelée Calédonie, pour y démêler une affaire de trahison entre deux clans. Le dessin réalisé par Didier Conrad, alors que Frédéric Mébarki, auteur de tous les visuels sur les produits dérivés d'Astérix, était initialement pressenti[22], suit fidèlement le style d'Albert Uderzo[20]. Accueilli plutôt favorablement par la critique[23], ce nouvel album est un succès éditorial : alors que 5 millions d'exemplaires sont imprimés pour le premier tirage, dont 2 millions dédiés à la France, de nouvelles impressions sont commandées en urgence pour répondre à la demande[24]. Quelques semaines plus tard, Albert Uderzo confie dans un entretien accordé à M le magazine du Monde qu'il songe à écrire le scénario d'une nouvelle histoire d'Astérix, sans pour autant en réaliser les dessins[25].
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+ En 2014, une première adaptation animée en 3D des aventures d'Astérix est réalisée par Alexandre Astier et Louis Clichy. Astérix : Le Domaine des dieux sort en salle le 26 novembre 2014[26]. Le succès est immédiat, tandis que les critiques soulignent la qualité de la réalisation[27], et qu'Uderzo déclare qu'il s'agit du « meilleur film d'Astérix qui soit sorti[26]. »
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+ Le 31 mars 2015, le scénariste Jean-Yves Ferri dévoile le nom du prochain album d'Astérix : Le Papyrus de César, qui sort le 22 octobre de la même année[28] et est tiré à 4,5 millions d'exemplaires, pour la France.
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+ Le 18 octobre 2017, un nouvel album, intitulé Astérix et la Transitalique sort dans les librairies françaises et est tiré à environ 5 millions d'exemplaires dont 2 millions pour le marché français. C'est donc le troisième album réalisé par le duo Jean-Yves Ferri-Didier Conrad[29].
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+ Le 38e album, réalisé par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, sort le 24 octobre 2019. Intitulé La Fille de Vercingétorix, il est tiré à 5 millions d'exemplaires et traduit en vingt langues[30],[31],[32].
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+ Le Menhir d'Or sortira le 21 octobre 2020[33].
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+ Outre des personnages historiques comme Jules César ou Cléopâtre, de nombreux personnages existants ou ayant existé sont apparus au fil des albums successifs, sous forme de clins d’œil humoristiques. Par exemple, La Zizanie met en scène un centurion romain qui a les traits de l'acteur Lino Ventura, très populaire à l'époque où l'album a été publié. Cette pratique contribue à donner différents niveaux de lecture à l'œuvre (les enfants, et même les adultes, ne vont pas nécessairement reconnaître toutes les personnalités caricaturées) et empêche de la réduire au rang de « bande dessinée pour enfants ». Dans Le Papyrus de César, Bonus Promoplus, conseiller de Jules César, est une caricature de Jacques Séguéla.
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+ Les jeux de mots sont très nombreux, Goscinny en a disséminé pour différents âges. Notamment, les noms de la plupart des personnages apparaissant dans les quelque trente albums d'Astérix le Gaulois sont basés sur des jeux de mots, à commencer par le nom d'Astérix, qui évoque le signe typographique appelé « astérisque », et le nom d'Obélix , qui évoque le signe typographique appelé « obélisque » qui peut servir comme appel de note en complément de l’astérisque. On peut également citer le personnage d'Idéfix, dont le nom fait penser à l'expression « idée fixe », mais aussi la Gauloise Iélosubmarine, dont le nom rappelle la chanson des Beatles Yellow Submarine, ou encore le doyen du village, qui s'appelle logiquement Agecanonix (nom évoquant l'expression « âge canonique »), et bien d'autres. Par ailleurs, tous les noms des Gaulois se terminent en -ix, ce qui est en fait une interprétation personnelle des auteurs à partir des noms de chefs gaulois en -rix (roi), par exemple Vercingétorix, alors qu'en réalité les noms masculins se terminaient le plus souvent en -os, ce qui correspond au nominatif masculin singulier latin -us, ceux des Gauloises se terminent généralement en -ine (Bonemine, Iélosubmarine, etc., Falbala faisant partie des exceptions), ce qui par contre correspond à une certaine réalité, tous ceux des Normands en -af (Grossebaf, Autograf, Batdaf…), sur le modèle du saint roi Olaf II de Norvège, tous ceux des Ibères en -on (Soupalognon y Crouton…), des Bretons en -ax (Jolitorax, Antrax…) ou en -os (Zebigbos), des Goths en -ic (Téléféric, Périféric…), conformément aux noms german-iques en -ric, des Romains en -us (Garovirus, Roméomontaigus, Infarctus…), des Grecs en -os ou -as (Plexigas, Invinoveritas…), des Égyptiens en -is (Numérobis, Tournevis, Amonbofis…), des Indiens en -ah ou -ane (Kiçah, Seurhane) et ceux des pictes et des calédoniens commencent par mac- (Mac Oloch, Mac Abbeh...). Dans Astérix et la Transitalique, de nouveaux peuples font leur apparition tels que les Koushites en -afer (Toutunafer et Niphéniafer), les Sarmates en -ov (Ogouguimov, Olyunidislov), les lusitaniens en -ès (Solilès, Pataquès), les Cimbres comme leurs compatriotes Vikings en -en (Neuillisursen, Betåkårøten...).
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89
+ D'autres jeux de mots sont plus contextuels. Les exemples sont nombreux. Parlant d'Astérix et Obélix se trouvant aux thermes, dans une piscine remplie (par opposition aux autres piscines de l'endroit, précédemment vidées par Obélix), le chef Abraracourcix indique au patron des lieux « Mes gaulois sont dans la pleine » (allusions aux « Gaulois sont dans la plaine »)[34]. Un Gallo-romains (le chef de tribu Aplusbégalix), affiche chez lui un panneau « Rome Sweet Rome »[35], ou Astérix, s'adressant à un couple de romains dont la femme se montre généreuse, au contraire de son époux, lui lance « Allez, Romain, sois bon comme la Romaine » [36].
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+ Le comique de répétition est très présent tout au long de la série. Il se présente sous forme de malentendus entre les personnages ou des problèmes de langages. Certaines scènes reviennent fréquemment, comme la scène de naufrage des pirates qui débute toujours par un cri de peur du personnage Baba la vigie : « Les Gau… les GauGau… » et qui se finit par une citation en latin de Triple-patte, le vieux pirate estropié. Les chants du barde sont aussi très réguliers, et provoquent toujours la fuite des auditeurs ou la neutralisation du barde par les coups[37]. Obélix ponctue ses constats par un « ils sont fous ces… ». Les bagarres dues aux poissons pas frais d'Ordralfabétix et les chutes à répétition du chef du haut de son pavois, qui commencent à partir du quatorzième album Astérix en Hispanie, sont aussi très fréquents dans la série[38].
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+ Par ailleurs, en plus d'être ainsi inter-albums (des gags se répétant d'un album à l'autre), le comique de répétition est également très présent à l'intérieur même des albums, avec des gags s'y répétant régulièrement. L'album L'Odyssée d'Astérix en est un bon exemple : dans le navire phénicien, Astérix et Obélix affrontent trois fois d'affilée des navires, avec une même mise en scène (« À chaque fois que je revois cette scène, j'y découvre quelque chose de nouveau ! » commente un membre de l'équipage)[39] ; leur navire reçoit ensuite un « même accueil » (flèches enflammées et boulets) à quatre ports de suite[40] ; et dans le désert, les Gaulois sont attaqués à de multiples reprises par des guerriers de diverses tribus qui les confondent toujours avec leurs ennemis qui arrivent après, nommant leurs ennemis etc., le tout accompagné de répliques répétitives et de tout un ensemble construisant un comique de répétition riche[41].
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+ L'image que la bande dessinée donne de la vie quotidienne en Gaule ne doit pas être prise au pied de la lettre :
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+ Chaque album place l'histoire comme se déroulant en -50, mais il est évident que les années se succèdent. On peut retracer approximativement la ligne chronologique comme suit :
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+ Cependant, les auteurs prennent beaucoup de liberté par rapport à la réalité historique. Leurs héros participent par exemple à des événements antérieurs à -50, telle que l'invasion partielle de la Bretagne insulaire (-55) et de la Belgique, qui faisaient partie intégrante de la campagne de la guerre des Gaules, dans les années -50. À l'inverse, les références aux pillages vikings dans Astérix et les Normands, et à l'expédition vers le Vinland dans La grande traversée, correspondent à des faits se déroulant bien plus tard, entre le VIIIe siècle et le XIe siècle ; ces anachronismes sont toutefois justifiés, le premier de façon comique par le chef des vikings d'Astérix et les Normands qui précise, page 31, « [qu'ils] ne [sont] pas venus faire la guerre. Pour ça, [leurs] descendants s'en chargeront dans quelques siècles. », et le second par le fait que l'explorateur viking de La grande traversée se perçoit comme un visionnaire, et qu'il n'est pas pris au sérieux par sa tribu ;
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+ En règle générale, il convient de rappeler qu'en dépit des efforts de documentation, l'univers d'Astérix est très loin de la réalité historique puisque souvent, il consiste à appliquer «��l'esprit » moderne plus ou moins caricatural d'un pays, à sa forme antique. Il ne s'agit pas alors d'approximation involontaire mais bien d'un esprit de décalage explicite. Par exemple, dans la Lutèce astérixienne (qui tient pour cette Gaule fictive le rôle d'avant-garde de l'art, de la fête et de la mode que tiendra ensuite le Paris contemporain pour la « province », ce qui en soi, est déjà éloigné de la réalité historique de la position de Lutèce en Gaule romaine), un pigeonnier géant singe trait pour trait la Tour Eiffel, tandis que la ville accueille une délégation du comité olympique grec, afin qu'il lui permette d'accueillir l'organisation des jeux. Assimiler le fonctionnement des Jeux modernes, se passant dans des lieux à chaque fois différents, à celui des Jeux antiques originaux est bien entendu absurde sur le plan historique, mais l'esprit d'Astérix n'est justement pas dans la retranscription fidèle de l'Histoire. Autre exemple : dans la bande dessinée, la Germanie contemporaine de Jules César (assimilée dans l'album aux seuls Goths, Wisigoths, Ostrogoths) est en partie un amalgame de références au militarisme prussien, au Reich hitlérien, et au célèbre morcellement politique interne du Saint-Empire romain germanique. Dans les îles Britanniques, les Bretons jouent au rugby dans des stades, on y croise des roulottes à deux étages rappelant les célèbres bus à impériale londoniens, on montre 4 bardes célèbres qui sont les caricatures des Beatles, etc. La plupart des albums se focalisant sur un peuple en particulier (Gaulois inclus) ont recours à ce schéma de mélange du passé, du présent et des clichés. Un dernier exemple plus fantaisiste encore pourrait être celui des « montagnes slaves » installées à l'occasion du Combat des chefs, grands manèges mécaniques présentant une version « barbare » transparente des montagnes russes.
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+ Cependant, de nombreux éléments historiques véridiques sont habilement intégrés aux aventures d'Astérix : conquête de la Bretagne (même si elle ne fut pas le fait de Jules César, qui ne fit que des incursions), révoltes ibériques, combats de César en Afrique contre les anciens partisans de Pompée, liaison avec Cléopâtre, les questeurs, les vingt ans de service dans l'armée, la formation militaire dite en « tortue », etc.
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+ Le dessin d'Albert Uderzo et de la série est proche de l'école de Marcinelle du journal Spirou, où les dessins sont réalisés de manière semi-réaliste. C'est-à-dire que les personnages sont en partie caricaturés au niveau des expressions et possèdent tous des gros nez[f 1].
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+ Les expressions sont caricaturées à l’extrême afin de faire rire immédiatement le lecteur. Les nez des personnages sont énormes, chaque détail physique et caractériel est exagéré. Un personnage ivre a le nez rouge, un gros mangeur a le ventre énorme ou encore un maître autoritaire a un cou démesuré[f 1]. La couleur du visage fait aussi partie de la caricature avec un visage rouge pour la colère et vert pour la peur. Dans l'histoire La Grande Traversée, une planche sans parole est consacrée à détailler l'expression des caractères gaulois par Astérix et Obélix, avec la gourmandise représentée par des mains se frottant le ventre et une langue salivante, la mauvaise humeur par des sourcils froncés, des mains dans les poches et des épaules remontées ou encore la bagarre représentée par une posture de boxeur[f 2].
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+ Les décors que dessine Albert Uderzo naissent la plupart du temps de son imagination et il ne s'aide jamais de photographie ou de documentation. Seule exception pour l'histoire Astérix en Corse où il est allé lui-même en Corse pour se documenter et prendre des photographies de la faune et la flore. Les paysages d'Albert Uderzo sont toujours très détaillés et bien réalisés[f 3].
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+ Pour dessiner les architectures représentées dans la série, Albert Uderzo n'utilise pas toujours des documents. Ainsi dans l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix, il dessine le port de Gesocribate de l'époque selon son imagination. Par la suite il reçoit un courrier d'un agrégé d'histoire pour le féliciter du tracé du port fidèle à la représentation antique[f 3]. La ville de Lutèce est, elle, représentée selon le tracé de l'actuelle Île de la Cité, avec un temple romain à la place de l'Église Notre-Dame de Paris et l'axe de la rue Saint-Jacques[f 4]. Pour la ville de Rome présente dans l'histoire Les Lauriers de César, il s'inspire de la grande maquette de l'architecte Italo Gismondi qui représente Rome sous l'Empereur Constantin Ier[f 5]. Pour l'histoire L'Odyssée d'Astérix, Albert Uderzo fait son second voyage d'étude sur place, après la Corse, pour dessiner un décor. En l’occurrence il part à Jérusalem, il s'inspire notamment de la maquette présente au musée d’Israël pour dessiner le Second Temple de Jérusalem[f 6].
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+ Voir la page : Village d'Astérix et Obélix
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+ Le Sénat romain représenté dans la série est entièrement contrôlé par Jules César, qui a acheté la soumission des sénateurs qui y siègent ou réduit leur influence. Il semble avoir perdu son rôle de chef de l'État romain au bénéfice de César et ne contrôle même plus la politique extérieure de la République. Quand le Sénat est représenté c'est pour le montrer comme une assemblée endormie composée d'anciens militaires ou d'anciens partisans de Pompée, rendus mous par le luxe et les fortunes acquises, qui créent des commissions et des sous-commissions pour enterrer chaque dossier ou se donner l'occasion de l'examiner lors d'un prochain déjeuner. Ils cherchent avant tout à maintenir leurs intérêts en conservant le pouvoir en place, permettant à César de régner seul sur la République romaine face à ce pouvoir totalement affaibli[h 2].
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+ Comme dans la réalité historique, l'armée romaine est loyale envers Jules César, et non plus envers le Sénat romain. Elle est composée en majorité d'engagés volontaires qui recherchent la gloire et la fortune (ils regrettent très vite leur choix), mais aussi de troufions envoyés principalement en Corse. Si les légionnaires sont fidèles à César, beaucoup de ses gradés, principalement des centurions, rêvent de le renverser et le remplacer. C'est le cas notamment dans l'histoire Le Devin où Caius Faipalgugus, le centurion du camp de Petibonum est contrarié dans ses plans par son optione qui reste jusqu'au bout fidèle à la légalité du pouvoir en place. Malgré quelques trahisons, César tient son armée d'une main de maître et n'hésite pas à la commander lui-même comme dans Astérix chez les Belges. De plus, il punit lui-même les gradés qui lui désobéissent, comme dans la première aventure de la série, où il envoie un centurion en Mongolie inférieure[h 3].
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+ Les jeux du cirque sont représentés dans la série comme un instrument pour abrutir le peuple et l'éloigner de la politique. Pendant les jeux, César suit les avis du public car il sait que plus le peuple est content, plus son pouvoir est renforcé. Par exemple dans l'histoire Astérix gladiateur, il accorde sa grâce à Assurancetourix, très applaudi par le public avec Astérix et Obélix[h 4].
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+ Les barbares et les brigands : le lecteur les voit entre autres dans La serpe d'or et Le tour de Gaule d'Astérix où ils essaient de détrousser les deux héros mais se retrouvent punis à coups de poing.
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+ Paris est dans la série représentée par Lutèce. Blottie dans l'Île de la Cité, Lutèce est alors présentée comme le Paris contemporain, ville lumière, des arts, de l'amour, de la mode et réputée pour sa vie nocturne. Les touristes viennent en masse des autres pays antiques pour y voir un moulin rouge qui propose la visite de la ville pour trois sesterces. C'est la capitale de la mode : dans La Rose et le Glaive, les villageoises sont curieuses de savoir ce qui est à la mode dans la ville (d'où la réponse de Maestria : « Oh vous savez, Lutèce n'est qu'un pari sur l'avenir. »). C'est la ville où il faut monter pour connaître une carrière artistique ou faire fortune : dans Astérix et les Normands, Assurancetourix espère bien pouvoir chanter à « l'Olympix ». Les Arvernes y ouvrent des établissements qui vendent du vin et du charbon et les Méridionaux des auberges comme dans l'album La Serpe d'or où un personnage ressemblant au César de Marcel Pagnol tient un établissement nommé Au soleil de Massilia. Les Gaulois sont attachés à leur capitale (dans la réalité Lutèce n'a pas ce statut) et n'hésitent pas à le faire savoir en chanson : ainsi, prisonnier des Goths, le druide Panoramix chante « Revoir Lutèce » et Assurancetourix, dans les prisons de Rome, chante « Menhir montant » parodie de Revoir Paris et Ménilmontant de Charles Trenet (composé pendant l'occupation allemande) ; Maestria, dans La Rose et le Glaive, chante « Lutèce est une blonde », parodie de Ça, c'est Paris de Mistinguett ; pour fêter l'arrivée au Pirée dans Astérix aux Jeux Olympiques le village chante « À Lutèce on l'aime bien Nini peau d'sanglier ! » parodie de Nini peau d'chien d'Aristide Bruant[i 1].
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+ Dans la série, l'Auvergne et ses habitants sont représentés par les Arvernes. On vient principalement y faire des cures thermales, dans les villes d'Aquae calidae (Vichy) ou Borvo (La Bourboule). Les voyageurs, comme Astérix et Obélix, n'hésitent pas à grimper le Puy de Dôme, où l'air est délicieux. La capitale Nemessos (Clermont-Ferrand) possède une grosse entreprise de fabrication de roues évoquant l'entreprise Michelin. C'est aussi une région avec une forte diversité de spécialités culinaires comme le « bleu d'Arverne », la potée au chou ou encore la saucisse sèche, et à la fin du repas on danse la bourrée. Les habitants ont un accent qui chuinte bien que les nouvelles générations le perdent selon les vieux Arvernes[i 2]. Les Arvernes n'hésitent pas à quitter leur région pour faire fortune dans la capitale en ouvrant des boutiques de vin et de charbon[i 1].
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+ La Provence représentée dans la série est principalement celle de Marcel Pagnol. Dans l'album Le Tour de Gaule d'Astérix, les deux irréductibles Gaulois vont à Massilia (Marseille) et entrent dans un établissement nommé « Taverne des Nautes » où se joue une partie de cartes avec quatre caricatures tirées du film Marius, adapté de Pagnol. Le tenancier, César Labeldecadix, est la caricature de Raimu jouant le personnage de César. Il râle contre « l'estranger » de Lugdunum qui refuse de boire le « pastix ». À côté se trouve une poissonnerie où la marchande ressemble à Honorine Cabanis, autre personnage de Pagnol. Massilia est la ville de l'exagération, de la bouillabaisse et de la pétanque. L'accent marseillais est caricaturé et les auteurs déforment les sons et le parler provençal[i 3].
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+ La Corse et ses habitants sont représentés principalement dans l'histoire Astérix en Corse, qui voit Astérix et Obélix voyager sur l'île de beauté. Graphiquement, la Corse dessinée par Uderzo est stéréotypée : l'île est montagneuse, couverte de bois de chênes, châtaigniers et de maquis. Les villages sont faits de maisons en pierres sèches, des vieillards passent leur temps assis sur des bancs, les femmes portent le mezzaro et des cochons sauvages vivent en liberté devant les habitations. Les références à la culture corse sont grandes, notamment au chanteur Tino Rossi : le nom d'Ocatarinetabellatchitchix, le Corse principal de l'histoire, est en référence au refrain de la chanson Tchi tchi et le mot de passe qu'utilisent les pirates et les gaulois est une référence à une autre chanson Vieni vieni. Les références à Napoléon Ier sont aussi très nombreuses : Ocatarinetabellatchitchix est montré à plusieurs reprises dans la stature de Napoléon la main dans le pli de sa pelisse[i 4], il annonce notamment après la victoire face aux légionnaires romains que pour que les Corses acceptent un empereur, il faudra qu'il soit Corse lui-même[i 5].
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+ Les stéréotypes corses sont grossis avec second degré. Les querelles ancestrales et la vendetta sont caricaturées par l'opposition entre le clan Ocatarinetabellatchitchix et Figatellix, dont les origines sont si anciennes qu'on n'en connaît plus la raison exacte, les motifs donnés étant dérisoires et ne concernant même pas un des membres directs du clan[i 6]. La fierté des Corses est caricaturée par des personnages raides et stoïques, jamais souriants et montrant rarement leurs émotions[i 7]. Les femmes corses sont représentées comme parfaitement soumises aux hommes du clan : elles restent cloîtrées à la maison, ne pouvant parler en la présence d'homme n'appartenant pas au clan[i 8]. Dernier stéréotype parodié, la paresse des Corses : Ocatarinetabellatchitchix, relâché par les Romains avant l'attaque des irréductibles Gaulois, refuse d'interrompre sa sieste pour sortir de la cellule ; les druides corses ne cueillent pas le gui dans les arbres mais attendent qu'il tombe, et le chantier de la voie romaine avance au ralenti (ouvert trois ans auparavant, il ne compte que quelques dalles)[i 9]. En réalité, si les noms des Corses se terminent en -ix et si la Corse a des Druides, c'est pour montrer de manière moderne son appartenance à la Gaule, donc à la France, alors qu'en réalité, les Corses ne descendent pas des Gaulois (qui n'ont jamais colonisé l'île), et n'ont par conséquent pas de druides, au sens celtique du terme.
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+ Dans la préface de l'album, les auteurs prennent, avec un second degré assumé, le soin de vanter les mérites de la Corse et de certains de ses grands hommes, en rappelant avec humour que les Corses sont plus encore que des gens emplis de qualités : ils sont susceptibles.
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+ Les albums de la série mettent en scène un grand nombre d'habitants des différentes régions de France et leurs différences. Ainsi l'Armorique, où se situe le village des irréductibles, est une représentation de la Bretagne moderne. Dans l'histoire Le Fils d'Astérix un des habitants du village plante des menhirs dans un champ, allusion aux menhirs de Carnac ; la région possède déjà un fort patrimoine de chansons et de danses ( « Ils ont des casques ailés, vive les Celtes » chante Assurancetourix parodie de la chanson Ils ont des chapeaux ronds)[i 10]. La Normandie est parodiée par deux représentations, celle des Normands dans l'album Astérix et les Normands et par les habitants de Rotomagus (Rouen) dans l'album Le Tour de Gaule d'Astérix. Le débarquement des Normands sur les plages gauloises est une double allusion aux invasions viking du Moyen Âge, qui fondent la province en 911, et au débarquement allié sur les plages normandes, lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils creusent « de beaux trous normands », référence au fait de boire un verre d'alcool entre deux plats d'un repas. Ils accompagnent tous leurs plats de crème et leur spécialité culinaire est la « crème à la crème »[Cit. 1]. En arrivant en Gaule, ils chantent qu'ils veulent revoir leur Normandie, référence à l'hymne normand Ma Normandie écrit par Frédéric Bérat. Quant aux habitants de Rotomagus, ils fournissent des réponses de Normand aux légionnaires qui poursuivent Astérix et Obélix à base de « P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ». La ville de Suindinum (Le Mans) est connue pour sa célèbre course de char à bœufs de vingt-quatre heures[i 11].
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+ À Nicae (Nice) se trouve « la promenade des Bretons », bordée de palmiers, et les plages de la ville sont remplies de touristes. La spécialité culinaire est la « salade nicaesoise »[i 12]. Burdigala (Bordeaux) a pour spécialité le vin et les huitres et la célèbre Place des Quinconces est nommée ainsi à la suite des ordres du centurion romain qui exige que ses légionnaires se mettent en quinconce, lors de la bataille contre les habitants de la ville qui protègent la fuite d'Astérix et Obélix[i 11]. Le Pays basque est représenté par le peuple des Vaccéens, excellents montagnards et guides, qui aident à passer en Hispanie. Leur spécialité culinaire est le « poulet vasconne », parodie du poulet basquaise[i 13]. Lugdunum est un important foyer de résistance à l'occupation romaine, en référence au Lyon moderne, ville de résistance et surtout de Jean Moulin. Les légionnaires romains se perdent dans les ruelles de la ville qui rappellent les traboules[i 14]. Sans oublier les villes surtout représentées par leurs spécialités culinaires dans Le Tour de Gaule d'Astérix : Tolosa (Toulouse) pour la saucisse, Aginnum (Agen) pour ses pruneaux, Camaracum (Cambrai) pour ses bêtises et Durocortorum (Reims) pour son vin pétillant en amphore, dont les bouchons sautent facilement[i 13].
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+ Les classes sociales supérieures, ou aisées, sont représentées principalement à travers le personnage du beau-frère de Bonnemine, Homéopatix, qui apparaît entre autres dans Les Lauriers de César. Celui-ci représente le grand bourgeois parisien - lutécien dans la Bande dessinée - qui jette sur le reste de la Gaule un regard condescendant assimilé à celui des Parisiens sur la Province. Les signes extérieurs de sa fortune se voient à sa maison, copiée sur un modèle romain, ses habits (fourrures et bijoux) et les mets qu'il sert à Abraracourcix, Bonnemine, Astérix et Obélix dans Les Lauriers de César (sabots de boeufs en gelée, par exemple). Ces mets brillent par leur prix, mis en avant par le personnage. De ce point de vue, d'ailleurs, il pourrait être une caricature de nouveau riche (à la Bouvard et Pécuchet).
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+ La fièvre de dépenses et de distinction sociale qui saisit les Gaulois dans Obélix et Compagnie peut également être une critique des parvenus ainsi que des mécanismes de distinction sociale des classes sociales les plus riches.
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+ La classe moyenne est la représentation sociale la plus présente dans la série. Elle est composée d'artisans, de commerçants, d'employés, d'agriculteurs et de fonctionnaires[i 15]. Les fonctionnaires romains sont représentés à plusieurs reprises dans la série, et parodient l'administration française, comme dans l'histoire Astérix et le Chaudron qui met en scène un collecteur d'impôts dont les phylactères parodient les formulaires administratifs ; les douaniers sont parodiés par des légionnaires romains gardant les frontières et accusant Astérix et Obélix d'importations frauduleuses. Des entreprises nationales comme La Poste ou la banque du Crédit lyonnais (parodié en Crédit Latin) sont aussi mises en scène[i 16].
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+ Les classes populaires apparaissent rarement dans la série. La classe ouvrière est toutefois représentée dans l'histoire Le Domaine des dieux, par l'intermédiaire des esclaves de toutes nationalités qui coupent les arbres dans la forêt, parodiant le travail de force à la chaine. Le chef des esclaves, Duplicatha, représente le travailleur immigré et le meneur syndical qui négocie les conditions de travail avec le patronat. Évocation aussi à travers le phénicien Epidemaïs, qui à plusieurs reprises au cours de la série trouve des moyens pour exploiter des travailleurs : ainsi dans l'histoire Astérix gladiateur, ses rameurs sont des employés qui n'ont pas bien lu le contrat qu'ils ont signé. De même, dans l'histoire L'Odyssée d'Astérix, il est devenu organisateur de croisière, et ses rameurs des clients partant en croisière. Dernière référence dans l'histoire Le Bouclier arverne, avec l'entreprise de roues présente dans la ville de Nemessos, où des femmes travaillent à graver des catalogues de vente, en parodiant la division et la spécialisation des tâches, avec un rythme éprouvant de travail[i 17].
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+ Dans la série, l'histoire est renversée par les auteurs dès la carte de la Gaule, présente dans chaque ouverture d'album. Tout est fait pour que le lecteur pense à la France moderne, bien que les frontières ne soient pas représentées. Ainsi, la carte centrée sur la France évacue hors cadre la partie allemande et suisse de la Gaule, la Belgique mentionnée au Nord fait une confusion volontaire avec l'État moderne de Belgique. Lut��ce est mentionnée sur la carte, représentée comme l'égal de Paris et capitale de la Gaule. Le texte introductif, présent sur la carte, accompagne le lecteur dans le sens de l'identification. Le texte commence par « Nous » pour faire participer le lecteur, puis l'utilisation du présent de l'indicatif sert à casser la distance historique. Ensuite, il prend l'Histoire à contrepied, en renversant les forces et les Romains ont désormais la vie dure. De plus, les Gaulois sont qualifiés d'« irréductibles », donc un gage pour le lecteur qu'ils ne seront jamais vaincus[pas clair].
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+ Dès la première planche de la série, dans Astérix le Gaulois, l'histoire est parodiée avec la capitulation de Vercingétorix, qui jette ses armes non pas aux pieds de César, mais sur les pieds de César, ce qui le fait bondir de son siège. Le chef gaulois, avec sa forte musculature, domine la scène par rapport au chétif chef romain au crâne dégarni et lançant un fort cri de douleur en recevant les armes sur ses pieds. La scène historique est renversée au profit des Gaulois dont l'honneur sort vainqueur de cette scène. C'est aussi une parodie poussée à l'extrême des livres d'Histoire de la Troisième République, qui glorifiaient Vercingétorix par rapport à Jules César. Dans Le Bouclier arverne, l'histoire est de nouveau renversée avec un nouveau Gergovie pour les Romains : Abraracourcix triomphe dans la ville sur le bouclier de Vercingétorix, devant un César qui ne peut que constater son échec. La revanche gauloise est totale et renverse l'histoire en annulant symboliquement Alésia.
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+ Autre symbole de l'Histoire renversée, la paix romaine. Commencée selon les auteurs de la Troisième République après la défaite gauloise d'Alésia, pour pacifier les territoires conquis qui étaient en lutte perpétuelle entre clans, elle apparait dans la série comme de la simple propagande. Au lieu de pacifier, le Jules César de la série ne pense qu'à faire la guerre au minuscule village des irréductibles, qui pourtant ne le menacent pas dans sa puissance. Dans le récit Le Combat des chefs, c'est même le contraire de la paix romaine puisqu'au lieu de pacifier les tribus, il n'hésite pas à les monter les unes contre les autres en poussant le chef Aplusbégalix à se battre contre Abraracourcix pour s'emparer du village des irréductibles. Poussée plus loin dans la parodie, la paix romaine devient la paix gauloise, le mode de vie simple du village à base de rigolade, de loisir et de bonne humeur contamine les camps retranchés aux alentours, qui préfèrent vivre une existence simple enfermée dans leur camp plutôt que de prendre des baffes en exerçant leur mission de soldats censés diffuser la culture romaine. L'exemple le plus probant se trouve dans l'histoire Obélix et Compagnie, qui montre les camps romains totalement dominés par la culture du petit village, où les légionnaires s'occupent des taches ménagères, du jardinage ou les loisirs plutôt que de faire leur devoir de soldat. De plus, la discipline romaine censée être diffusée par la pax romana est tournée en ridicule par les déroutes que subissent continuellement les légions de Rome face aux Gaulois, qui se lancent dans la bagarre dans un désordre général. Les camps romains ou « Camp de César », illustrés par de nombreux lieux-dits, sont pris au pied de la lettre par la série, alors qu'il ne s'agit pour l'archéologie moderne que de traces d'établissements de l'âge de fer (donc gaulois), voire de la période médiévale, dans la majorité des cas. En outre, sur les vestiges des quelques camps romains du Haut Empire, jamais trouvé en France, aucun n'a été mis au jour au nord ouest de la Gaule, où est censée se dérouler l'action[45].
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+ Depuis le début des années 1960 et le succès de la série, ses deux auteurs ont toujours refusé toute récupération politique de droite comme de Gauche. Ainsi par exemple, Uderzo s'opposa à une affiche du RPR en 1998 ; « Astérix ne doit pas être mêlé à ça » déclara-t-il et finalement l'affiche sera modifiée[46],[47]. L'unique entrave à cette règle de ne pas s'occuper de politique fut pour confirmer la neutralité du « petit Gaulois » dans le premier album de l'ère Uderzo, Le Grand Fossé, qui caricature les affrontements partisans en montrant un village gaulois coupé en deux avec deux chefs, élus, l'un, par la partie droite, et l'autre, par la partie gauche, qui revendiquent chacun la pleine gouvernance du village. La droite et la gauche du village étant traitées sur un pied d'égalité, cet album ne permet pas d'attribuer un bord politique à la série, puisque finalement, c'est Comix, le fils d'un des deux chefs, qui prend la tête du village réuni en se mariant avec Fanzine la fille de l'autre chef[e 28].
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+ Malgré cela, certains médias et auteurs tentent d'analyser la série sous un angle politique, voire de définir son orientation. Ainsi, pour Le Figaro, le druide Panoramix serait de droite car s'occupant, selon ce journal, de fonctions qui sont généralement des priorités d'homme de droite, comme la défense et la santé. Toujours selon ce journal, le barde Assurancetourix, homme de culture et enseignant à ses heures, serait lui de gauche[e 29]. A contrario, pour Libération, Astérix et les habitants du village gaulois seraient de gauche, en tant qu'« opprimés » luttant contre des « envahisseurs », à quelques nuances près, comme le chauvinisme[48], qui fait dire à l'un deux : « Moi, les étrangers ne me dérangent pas tant qu'ils restent chez eux », (Agecanonix dans Le Cadeau de César).
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+ Selon Nicolas Rouvière — auteur de Astérix ou la parodie des identités et Astérix ou les lumières de la civilisation — les auteurs ont toujours pris soin de ne pas faire de satire partisane, et de brouiller les pistes sur la portée politique de la série, même si, selon lui, elle reste porteuse de certaines valeurs politiques (idéal universaliste par exemple), par le biais de la satire sociétale qu'elle propose[49]. Alors que les auteurs du livre Tintin est-il de gauche ? Astérix est-il de droite ?, concluent à l'instar d'Alain Duhamel — auteur de l'ouvrage Le complexe d'Astérix — que le « petit Gaulois » et ses copains sont inclassables[50].
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+ Les historiens sont partagés, surtout pendant la Troisième République, sur l'interprétation à donner de la défaite gauloise face aux légions romaines. Certains comme Camille Jullian pensent qu'elle a détruit une civilisation gauloise viable alors que d'autres comme Ernest Lavisse pensent que la défaite était inéluctable pour faire entrer la Gaule dans la modernité en créant une civilisation gallo-romaine[51]. Les auteurs de la série semblent être de l'avis de ces derniers en faisant jouer à Astérix et au village des irréductibles le rôle de résistant pour l'honneur et non de libérateur de la Gaule. Le but des irréductibles Gaulois est de faire enrager César en l'empêchant d'être maître de l'intégralité du territoire de la Gaule, ainsi que de l'empêcher de s'approprier les symboles de l'indépendance et de la résistance gauloise. Les irréductibles Gaulois savent qu'ils vont être balayés par l'Histoire en même temps que la culture gauloise par rapport à la modernité que représente la République romaine, et ils ne cherchent jamais à empêcher ce processus[52]. Le druide Panoramix en est le premier conscient et dans l'histoire Le Domaine des dieux il dit à Astérix qu'ils n'arriveront jamais à empêcher le cours des choses, mais qu'ils ont encore le temps[53].
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+ Entre le village des irréductibles Gaulois et la République romaine, les relations sont parfois ambiguës. S'ils n'hésitent pas à flanquer une bonne rouste aux légionnaires romains et empêcher toute annexion de leur village, ils font échouer à plusieurs reprises des complots de centurions romains pour renverser Jules César, comme dans les albums Astérix le Gaulois ou Le Devin. Ils luttent en plus contre les fonctionnaires corrompus ou mafieux de la République : ainsi dans l'histoire La Serpe d'or, ils font tomber le préfet romain de Lutèce, chef d'un réseau de trafiquants de serpes d'or. Dans l'album Astérix chez les Helvètes, ils combattent l'administration corrompue de Genava et Condate et sauvent même le questeur romain, empoisonné par un gouverneur de Condate alors qu'il essayait de récolter les impôts de la province détournés par ce même gouverneur. Dans l'album Astérix aux Jeux olympiques, il offre même sa palme olympique à un athlète romain, ce qui sauve l'honneur de la République aux yeux de Jules César.[Contradiction][54]. Lui-même et Obélix se sont d'ailleurs inscrits aux Jeux. Or, seuls les Grecs et les Romains peuvent y participer, aussi (au début de l'aventure), Astérix déclare que lui-même et les habitants de son village sont des Romains « depuis la conquête de la Gaule par Jules ». En fait, pour les irréductibles Gaulois, la véritable menace sont les barbares représentés par les Goths et les Normands. Ils combattent toute intrusion en Gaule et par conséquent dans la République romaine, là où les légionnaires romains se trouvent complètement incompétents. Par là même ils renforcent le pouvoir romain[52].
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+ En dehors d'Astérix et Obélix, le tandem sur qui repose l'ensemble de la série, sont qualifiés de personnages principaux ceux jouant un rôle majeur dans au moins une aventure (le chef Abraracourcix dans Le Bouclier arverne et Astérix chez les Belges, le barde Assurancetourix dans Astérix gladiateur), mais aussi ceux apparaissant régulièrement en bonne place dans les albums, à l'image du druide Panoramix, du chien Idéfix ou de Jules César. Le poissonnier du village, Ordalfabétix, le forgeron, Cétautomatix, ou encore l'ancien du village, Agecanonix, ont également leur part de célébrité. Du côté des femmes, on notera Iélosubmarine, femme du poissonnier, Bonemine, la femme du chef Abraracourcix, la belle Falbala, qui rendra fou d'amour le naîf Obélix, ou encore l'épouse d'Agecanonix, très belle femme et récurrente présence dans les albums, mais dont on ne connait pourtant pas le patronyme. D'autres personnages secondaires ont cependant marqué les mémoires, tel Jolitorax (Astérix chez les Bretons) ou Ocatarinetabellatchitchix (Astérix en Corse). Dans l'album Le Cadeau de César, la jeune Coriza, dite Zaza, prend les traits d'Isabelle Uderzo, fille du dessinateur de la série.
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+ Astérix est un guerrier gaulois et le héros de la série. Lors de ses diverses aventures, Astérix est pratiquement toujours accompagné de son meilleur ami Obélix et de son chien Idéfix. Il apparaît dès la première planche de la première histoire[a 2], où il porte déjà son habit caractéristique composé d'un haut noir, d'un pantalon rouge, d'une épée portée sur le côté et d'un casque agrémenté de deux plumes qui selon leurs orientations révèlent son humeur[g 1]. Petit et mince, chétif, Astérix est physiquement loin des stéréotypes des héros de bande dessinée de l'époque[c 15]. Au début, Albert Uderzo voulait le dessiner grand et fort, mais le scénariste René Goscinny souhaitait absolument un anti-héros qui ait « un physique marrant[a 3] ». Les auteurs souhaitaient qu'il soit teigneux[c 15], malin plutôt qu'intelligent et débrouillard afin de coller à la caricature du Français moyen[a 1]. Son nom commence par la lettre « A » afin, selon les auteurs, d'être référencé au début des futures encyclopédies de bande dessinée. Il vient d'un signe typographique, l'astérisque. Un pseudo-suffixe -ix est ajouté en référence au chef gaulois Vercingétorix[a 2].
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+ Astérix est né en 85 av. J.-C., le même jour que son meilleur ami Obélix. Cette révélation est tardive et contradictoire. C'est en effet en 2001 avec l'album Astérix et Latraviata qu'est célébré l'anniversaire commun des deux amis ; alors que précédemment dans l'album Obélix et compagnie, en 1976, l'anniversaire du seul Obélix est fêté. Le père d'Astérix s'appelle Astronomix et sa mère Praline. Tous deux tiennent une boutique de souvenirs à Condate avec les parents d'Obélix, (eux aussi apparaissent tardivement, dans l'album Astérix et Latraviata). Astérix a un cousin germain breton, Jolitorax[a 3] et il est généralement admis qu'il est célibataire et sans enfant. Cependant, dans l'album 34 L'anniversaire, la quatrième case (planche 3A) de la page 7 le montre saluant son fils et sa belle-fille. Il est vrai que cette courte histoire est présentée comme une vision d'Uderzo (planche 4A, page 8), finalement ramenée à un rêve (planche 4B, page 8).
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+ Obélix, le livreur de menhirs, est le meilleur ami d'Astérix dont il l'accompagne toujours dans ses aventures. Il a un chien nommé Idéfix. Contrairement à Astérix, qui doit boire de la potion magique, Obélix est lui tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit, ses effets sont donc permanents chez lui[a 4]. Son nom vient, comme celui d'Astérix, d'un signe typographique, l'obèle[a 4].
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+ La présence d'Obélix dans la série est un vœu d'Albert Uderzo : alors que René Goscinny souhaite que le personnage principal, Astérix, ait un petit gabarit, Uderzo insiste pour lui adjoindre un partenaire au physique hors normes, qui correspond plus à ses préférences en matière de dessin[c 16]. Il apparaît pour la première fois dès la première planche de la première histoire[a 5], dans laquelle il porte une hache à la ceinture, un instrument qui disparaît dès la planche suivante. En revanche, sa tenue demeure la même tout au long de la série : des braies à raies verticales blanches et bleues et le torse nu[g 2]. Dans cette première histoire, sa présence n'est qu'anecdotique, mais il prend de l'importance dès le deuxième album, La Serpe d'or, au point d'être considéré comme le co-héros de la série.
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+ Doté d'un appétit jamais satisfait, Obélix apprécie la chasse aux sangliers et les festins copieux et interminables. « Cauchemar des Romains[55] », il est aussi susceptible et sa colère fuse lorsqu'on le traite de « gros ». Il voue un amour déçu et secret à la belle gauloise Falbala[a 6].
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+ Obélix est né en 85 av. J.-C., le même jour que son meilleur ami Astérix. Son père s'appelle Obélodalix et sa mère Gélatine. Tous deux tiennent une boutique de souvenirs à Condate avec les parents d'Astérix. Il a un cousin germain à Lutèce, Amérix, qui fabrique des serpes d'or. Il n'a apparemment pas d'enfant mais Goscinny et Uderzo lui ont tout de même imaginé un descendant, nommé Obélisc'h, qui vit au XXe siècle[a 7].
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+ Idéfix est le chien d'Obélix. Il fait sa première apparition dans la neuvième planche de l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix, dans laquelle il suit Astérix et Obélix tout au long de leur périple à travers la Gaule, sans que ceux-ci y prêtent attention, jusqu'à la dernière planche où Obélix le remarque et lui donne un os[a 1]. Un concours est lancé dans le journal Pilote pour lui trouver un nom : Idéfix est choisi par les lecteurs, préféré à Patracourcix, Trépetix et Paindépix[c 17].
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+ Idéfix est un petit chien blanc dont la race est indéterminée. Court sur pattes dans ses premières apparitions, il prend de la hauteur et s'affine au fil des albums. Il accompagne les deux héros de la série dans toutes leurs aventures, à l'exception de quatre albums, Astérix chez les Bretons, Astérix légionnaire, Astérix chez les Helvètes et Les Lauriers de César, dans lesquels il reste au village[c 18].
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+ Idéfix ne parle pas : il s'exprime par des aboiements et ses pensées sont presque exclusivement imagées[a 1]. Il est en revanche doué de sentiments, ne supportant pas que l'on fasse du mal aux arbres. Il noue une relation privilégiée avec Obélix, qui le prend souvent au creux de sa main[c 18]. En 1974, il devient l'emblème des studios d'animations qui portent son nom. Les auteurs pastichent alors le logo de la Metro-Goldwyn-Mayer, en mettant Idéfix à la place du lion, surmontant la devise « Delirant isti Romani[c 18] ! »
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+ Panoramix est le druide du village. Figure de vieux sage, c'est de lui dont dépend la survie du village car il est le seul à posséder le secret de la potion magique, qui ne se transmet que « de bouche de druide à oreille de druide »[c 19]. Il apparaît dès le premier album, Astérix le Gaulois, dans la troisième planche. Comme tous les habitants du village, Panoramix a sa propre tenue, composée d'un habit blanc et d'une cape rouge. Facilement reconnaissable à sa longue barbe blanche, il porte toujours une serpe en or qui lui permet de cueillir le gui, ingrédient essentiel de la potion magique. Son nom vient de « Panoramique », un vaste paysage[a 8].
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+ Il est le chef du « village des fous » et se déplace presque exclusivement sur un bouclier porté par deux guerriers[c 20]. Il apparaît pour la première fois dès la sixième planche de la première histoire de la série. Son nom provient de l'expression « tomber sur quelqu'un à bras raccourcis » qui signifie attaquer violemment en pliant ses bras. Bien qu'il soit le chef et un ancien guerrier qui a notamment participé à la bataille d'Alésia, il ne semble toutefois pas à la hauteur de son rôle et la plupart des décisions importantes sont prises par Astérix ou Panoramix[a 9]. Néanmoins, il possède certaines compétences de chef, se tenant parfaitement au courant de la situation politique extérieure : il connaît les derniers événements du conflit qui oppose, dans l'album Astérix légionnaire, César aux partisans de Pompée en Afrique[i 18].
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+ Ventripotent, amateur de bonne chère[c 20], une santé solide si ce n'est une grosse crise de foie. Il est marié avec Bonemine. Cette dernière prend l'ascendant sur lui régulièrement en particulier dans la hutte. Abraracourcix est le fils de l'ancien chef du village, ce qui laisserait supposer que la transmission du titre de chef se fait héréditairement, mais le fait qu'il n'ait pas d'enfant ne semble pas poser de problème de succession aux habitants du village[56]. Il a aussi un frère, Océanix, et un neveu, Goudurix, qui vivent à Lutèce, tout comme son beau-frère Homéopatix, qu'il déteste pour son côté nouveau riche de Lutèce. La femme de ce dernier se nomme Galantine[a 10].
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+ Assurancetourix est le barde du village. Sa voix insupportable lui vaut d'être régulièrement assommé, notamment par Cétautomatix, le forgeron du village. Ce dernier l'empêche également de chanter des chants d'encouragement lors des départs d'Astérix et Obélix en aventure. Capable par son chant de faire fuir les animaux de la forêt, les normands ou les lions du cirque, voire de déclencher des pluies torrentielles ou de faire tourner le lait, il est mis à l'écart, ligoté et bâillonné lors des banquets qui clôturent chacune des aventures. Il se considère toutefois comme un génie artistique incompris, mais il n'est pas pour autant rejeté par les autres habitants du village, qui savent lui reconnaître certaines qualités : « il chante aussi mal qu'il est bon camarade » dit de lui le chef Abraracourcix dans l'album Astérix gladiateur, à quoi le druide Panoramix ajoute « c'est un Excellent camarade[c 21] ! » Les habitants du village vont même l'utiliser pour faire fuir les normands dans Astérix et les Normands et les locataires romains dans Le Domaine des Dieux.
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+ Vivant en haut d'un arbre, il joue aussi le rôle de guetteur, avertissant régulièrement le village en cas d'attaque des romains. Dans Le Papyrus de César, il possède un instrument permettant, via une réaction en chaîne, d'avertir Astérix, Obélix et Panoramix lorsque le village est en danger.
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+ Présenté dans l'album Astérix gladiateur comme un dictateur[Note 2], le personnage de Jules César dans la bande dessinée est une représentation du personnage historique éponyme, ancien consul romain, conquérant de la Gaule[c 22]. Il apparaît dès la première planche de la première histoire[a 11]. Toutefois, et contrairement à ce que prétend la série (et la croyance populaire) César n'eut jamais le titre d'empereur.
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+ La présence du village de fous, « qui résiste encore et toujours à l'envahisseur », l'irrite au plus haut point. Malmené par ces derniers, la figure du personnage historique est néanmoins respectée puisqu'il n'est jamais atteint physiquement par les coups, ni menacé dans sa fonction par les irréductibles Gaulois[i 19]. Le personnage de Jules César est souvent moqué par les auteurs : sa façon de parler de lui-même à la troisième personne et ses célèbres citations latines sont fréquemment détournées et parodiées[a 12]. Son évolution dans la série montre sa préoccupation à vouloir tenir une grande place dans l'Histoire en étant jugé comme un homme digne, alors qu'il perd souvent son sang froid dans les situations où il n'arrive pas à se faire craindre et respecter[i 20]. Sa stature de personnage historique est néanmoins toujours rétablie en mettant en avant sa clémence[i 21].
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+ La série Astérix met en scène un personnage qui règne en maître absolu sur une république décadente : ses conseillers, corrompus, ne pensent qu'à boire et à manger, ce qui leur vaut d'être représentés sous les traits de personnages lourds et somnolents. César est également malmené par Cléopâtre, la « reine des reines », avec qui il a un fils nommé Césarion. Il possède également un fils adoptif, Brutus[a 12]. Celui-ci apparait, le plus souvent brièvement, dans quatre des albums de la série.
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+ La représentation physique du personnage est fidèle aux effigies antiques et aux gravures sur les monnaies. De même, le dessinateur se conforme à la description qu'en a fait l'écrivain latin Suétone : la poitrine large, la taille élancée, les yeux vifs, César porte sur sa tête la couronne de laurier de l'Imperator[c 22]. Son physique évolue cependant considérablement au sein même de l'album Astérix le Gaulois, entre sa première apparition à la planche 1 et son retour à la fin de l'histoire : le nez long et droit pointant au milieu d'un visage rond laisse la place à un nez toujours long mais cassé[g 3], dans un visage taillé à la serpe[c 22].
200
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201
+ Les membres importants du village sont représentés par un corps de métier. Cétautomatix est le forgeron, il apparaît pour la première fois dans la planche onze de la première histoire, mais il a alors un physique totalement différent. Sa forme graphique définitive apparaît dans l'histoire Astérix et les Normands[a 13] après moult transformation physique (il apparaît avec un physique différent dans chaque album)[g 4]. Il a la particularité d'être un critique musical et culinaire brutal qui tape à chaque fois sur Assurancetourix pour l'empêcher de chanter ou sur Ordralfabétix quand il juge à l'odeur les poissons pas assez frais[a 13]. Ce dernier est le poissonnier du village, il apparaît pour la première fois dans la première planche de l'histoire Astérix en Hispanie[a 14]. Il est créé par les auteurs afin de donner une bonne raison aux gaulois de se bagarrer, les poissons semblant être la meilleure solution. De ce fait la qualité de ses poissons, qu'il importe de Lutèce (alors que le village est au bord de la mer), est source de beaucoup de conflit dans le village. Son nom vient de « ordre alphabétique »[a 15].
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+ Le village comporte aussi des femmes, à commencer par Bonemine, la femme du chef qui apparaît pour la première fois dans l'histoire Le Bouclier arverne. Elle se considère comme « la première dame du village » et elle n'hésite pas à en abuser auprès des autres dames du village, elle est aussi très dirigiste auprès de son mari, Abraracourcix[a 16]. Agecanonix, le doyen du village, est marié à une belle et élancée jeune femme que l'on connaît sous le nom de madame Agecanonix. Enfin, Iélosubmarine est poissonnière et l'épouse d'Ordralfabétix. Son nom fait référence à la chanson des Beatles Yellow Submarine.
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+ Falbala est une Gauloise qui étudie à Condate et la fille de Plantaquatix, un villageois[a 17]. Elle apparaît pour la première fois dans la première planche de l'histoire Astérix légionnaire[a 18]. Très belle, elle fait tomber sous son charme Obélix qui devient amoureux fou. Plus tard c'est Astérix qui succombera à un baiser. Elle est fiancée à Tragicomix[a 17], un jeune homme qui apparaît lui aussi pour la première fois dans l'histoire Astérix légionnaire. Il tient un commerce de location de chars et de chevaux à Condate, mais est aussi enrôlé de force dans les légions romaines[a 19]. Le cousin d'Obélix, apparaît dans l'histoire La Serpe d'or et se nomme Amérix. Il fabrique des serpes à Lutèce, mais il est enlevé par Avoranfix. Ce dernier dirige un réseau de trafic de serpes qu'il vend à prix d'or[a 20] avec son homme de main, Lentix[a 21]. Dans l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix, plusieurs gaulois apparaissent pour aider Astérix et Obélix, Beaufix de Lugdunum, Changéledix capitaine de navire à Burdigala[a 22], Labeldecadix surnommé « César » tenancier à Massilia[a 23]. Goudurix est le neveu d'Abraracourcix qui apparaît notamment dans l'histoire Astérix et les Normands, très peureux, il est enlevé par les normands pour le faire voler en le lançant du haut d'une falaise, comme, parait-il, « la peur donne des ailes », et qu'ils ignorent la peur, ces derniers veulent en percer le secret. Il est une caricature des jeunes yéyés à la mode dans les années 1960[a 24]. Pneumatix est le livreur de courrier du village. Il apparaît occasionnellement, la plupart du temps au début de l'histoire, où les nouvelles qu'il apporte sont le point des départs des aventures.
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+ Quelques rares Gaulois assument également les rôles d'antagonistes. La plupart du temps, ils ne sont pas foncièrement mauvais, mais sont appâtés par la richesse ou la gloire, ce qui les conduit à s'allier avec les Romains. Mais ils finissent bien souvent par le regretter. Dans le Le Tour de Gaule d'Astérix, Quatrédeusix de Divodurum[a 25] et Odalix d'Aginum vont tenter de trahir leurs compatriotes en tentant de vendre Astérix et Obélix aux Romains[a 26]. Dans La Serpe d'Or, Avoranfix et Lentix font du trafic de serpes pour le compte du gouverneur romain. Des brigands croisent également la route d'Astérix et Obélix (dans les premières aventures principalement). Dans Le Combat des chefs, Aplusbégalix, chef du village de Serum, tente de devenir gallo-romain. C'est en revanche la cupidité du chef Moralélastix dans Astérix et le Chaudron qui le pousse à traiter avec les Romains. Le faux devin Prolix tente de s'enrichir sur le dos des habitants du village naïfs. Seul Acidenitrix dans Le Grand Fossé semble déroger à cette règle.
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+ Les Gaulois apparaissant au fil des albums possèdent la caractéristique d'être blonds ou roux, sauf pour les plus anciens (ex : Agecanonix, Panoramix) qui ont les cheveux blancs. En revanche les personnages du sud-est de la Gaule (de Massilia, Corses ou Arvernes) sont quasiment tous bruns. Les Gaulois se reconnaissent aussi par la terminaison de leur nom en -ix pour les hommes. Ils (les Celtes en général avec les Belges, les Bretons ou les Helvètes) possèdent également une moustache ou une barbe. Les Corses possèdent en revanche essentiellement le visage glabre, à l'instar des Romains, qui suggère qu'ils ont ainsi une particularité propre (historiquement et ethniquement les Corses ne sont pas Celtes mais s'approchent des peuples Italiques).
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+ Le premier Romain à avoir un rôle important dans les aventures d'Astérix est Caius Bonus, dans la première histoire de la série. Il est le centurion du camp de Petibonum. Il rêve de prendre la place de César ; pour réaliser son ambition il fait enlever Panoramix pour s'emparer de la potion magique. Accompagné de son aide de camp, Marcus Sacapus[a 27], il envoie le légionnaire Caligula Minus espionner dans le village d'Astérix déguisé en Gaulois[a 28]. Gracchus Pleindastus est le préfet de Lutèce dans l'histoire La Serpe d'or, mais aussi le chef du trafic de serpe qui sévit dans la ville[a 29]. Caligula Alavacomgetepus est le préfet des Gaules dans Astérix gladiateur. Il a pour idée de rapporter un irréductible Gaulois comme cadeau à Jules César[a 30]. Il confie cette mission à Gracchus Nenjetépus, alors centurion de Petibonum. D'abord perplexe, celui-ci décide de s'acquitter de sa tâche en faisant capturer le barde Assurancetourix. Ce personnage est également présent dans l'album Le Tour de Gaule d'Astérix[a 31]. Caius Obtus est un organisateur des jeux du cirque, peu apprécié par Jules César[a 32]. Son second, Briseradius, est un dresseur de gladiateurs. Chargé de former Astérix et Obélix, il démissionne rapidement[a 33]. Parmi les personnages de l'épisode Le Tour de Gaule d'Astérix apparaissent plusieurs Romains chargés d'arrêter Astérix et Obélix à la suite du pari conclu avec Lucius Fleurdelotus, l'envoyé spécial de Jules César[a 23] : Encorutilfaluquejelesus le préfet de Lugdunum[a 34], Quintilius légionnaire romain de Camarucum, Plexus et Radius, deux brigands qui détroussent Astérix et Obélix et qui se font capturer par erreur par une patrouille romaine[a 26], Yenapus préfet de Tolosa[a 35]. Dans l'album Astérix et Cléopâtre, Jules César confie la mission de détruire le palais d'Alexandrie au général Chorus[a 36].
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+
213
+ Marcus Junius Brutus est un personnage historique souvent représenté dans la série. Dans les premières histoires, il est représenté comme un peu bête, effacé par Jules César. Il sert alors aux auteurs pour faire des clins d'œil à la grande histoire. Dans la suite, le personnage évolue. Ainsi, dans Le Fils d'Astérix, il devient un « dévoyé sans scrupules »[a 37].
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215
+ Dans bon nombre d'albums de la série, les haut gradés romains sont corrompus et cherchent à renverser César.
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217
+ Les pirates sont une bande de flibustiers, qui parcourt les mers pour dévaliser des navires. Elle est composée du chef Barbe Rouge[a 38], de la vigie noire Baba, qui ne prononce pas les « r »[a 30], et de Triple-Patte dont le rôle est de prononcer des citations latines avant et après le naufrage ; il possède aussi une jambe de bois[a 39]. D'autres membres d'équipage dont les noms sont inconnus apparaissent ; le fils de Barbe-rouge nommé Erix fait une incursion dans l'histoire Le Tour de Gaule d'Astérix avant de disparaître complètement, laissé comme caution par son père pour acheter un nouveau bateau[a 40]. Il s'agit d'une parodie de la série Barbe-Rouge de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon qui parait en même temps dans Pilote. Il s'agit d'un comique de répétition dans la série, puisque dans pratiquement chaque grande histoire le bateau est coulé par les Gaulois. Ils apparaissent pour la première fois dans la planche onze de l'histoire Astérix gladiateur[a 38].
218
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219
+ Les Goths apparaissent dans l'histoire Astérix et les Goths. Le chef des Wisigoths, Téléféric, souhaite s'emparer de la potion magique pour conquérir les territoires des Ostrogoths, puis la Gaule et République romaine. Sa seconde préoccupation est d'offrir des divertissements à son peuple[a 41]. Il communique avec les Gaulois par l'intermédiaire du traducteur Cloridric, un homme lâche et fourbe qui lui ment en lui faisant croire que Panoramix va lui livrer très bientôt le secret de la potion magique. Il va ensuite devenir le chef suprême des Goths lors des « guerres astérixiennes »[a 42], qui est une stratégie d'Astérix de donner de la potion magique aux Goths afin qu'ils se battent entre eux et oublient leur plan d'envahir la Gaule. Elle va mettre en scène notamment, Casseurdebric[a 43], Electric[a 44], Liric[a 45], Passmoilcric[a 46] ou encore Satiric[a 47]. Coudetric est le chef Goths qui capture Panoramix lors du concours annuel des druides[a 48].
220
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221
+ Les Goths apparaissent également dans Astérix légionnaire en la personne de deux candidats à l'engagement dans la légion romaine à Condate, Chimeric et Figuralegoric. Mais ce dernier, trop maigre, est refusé et seul l'autre participe au reste de l'aventure.
222
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223
+ Le phénicien le plus emblématique de la série est le marchand Épidemaïs. Il apparaît pour la première fois dans l'histoire Astérix Gladiateur où il embarque Astérix et Obélix sur son bateau pour Rome. Il a une étrange conception de l'entreprise puisqu'il exploite ses associés, qui sont chargés de ramer, car ils ont mal lu le contrat d'association avant de le signer. Il apparaît aussi dans l'album L'Odyssée d'Astérix où il conduit les héros vers la Mésopotamie ; cette fois, les rameurs sont les participants d'un club de vacances-croisière, dont on se doute qu'ils ont été également dupés[57],[a 37].
224
+
225
+ Les Égyptiens apparaissent essentiellement dans l'histoire Astérix et Cléopâtre, la reine Cléopâtre VII est un personnage historique, les auteurs vont caricaturer son caractère, ainsi elle est fortement colérique, moqueuse, excentrique, mais aussi juste et reconnaissante, son nez est source de gag et de bons mots inspirés par la phrase de Blaise Pascal. Elle réapparaît dans l'histoire Le Fils d'Astérix[a 49]. À la suite d'un pari avec César elle confie la construction d'un palais à l'architecte Numérobis qui va faire appel à son ami Panoramix pour réussir dans les temps. Son scribe s'appelle Misenplis[a 50]. Son rival Amonbofis va tout faire pour l'en empêcher avec son complice Tournevis[a 51]. César possède un espion égyptien nommé Ginfis qui va lui faire des rapports réguliers[a 52].
226
+
227
+ Les Bretons apparaissent dans l'histoire Astérix chez les Bretons. Le personnage principal est Jolitorax, cousin germain d'Astérix venu en Gaule pour demander l'aide des irréductibles gaulois[a 53]. Les autres personnages de son village sont le Calédonien Mac Anotérapix, l'Hibernian O'Torinolaringologix[a 54] et le chef Zebigbos[a 55].
228
+ Cassivellaunos est un personnage historique, chef breton lors de l'invasion par Rome[a 56]. Ipipourax est un joueur de rugby de Camulodunum soigné avec de la potion magique au cours du match[a 56]. Relax est un aubergiste qui cache le trio recherché par les Romains[a 57], son cousin est Surtax[a 55].
229
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230
+ Les Normands sont présents dans l'histoire Astérix et les Normands ils sont les ancêtres imagés des vikings. Le chef est Olaf Grossebaf, il souhaite envahir la Gaule pour connaître la peur qui d'après lui donne des ailes[a 58]. Mataf est la vigie du drakkar normand[a 59]. Dactilograf et Sténograf sont chargés de lancer Goudurix du haut de la falaise pour le faire voler[a 24].
231
+
232
+ La série naît en même temps que le journal Pilote puisqu'elle fait sa première apparition dans le premier numéro du journal du 29 octobre 1959 avec l'histoire Astérix le Gaulois. La série paraît dans le journal au rythme d'une à deux pages par semaine jusqu'au no 38 du 14 juillet 1960[58]. L'année suivante cette histoire est publiée en album, le premier de la série[59]. La série fait rapidement son retour dans l'hebdomadaire avec la publication de la seconde histoire La Serpe d'or à partir du no 42 du 11 août 1960 jusqu'au no 74 du 23 mars 1961[58] (en album en 1962[59]). Au rythme d'une histoire par an, Astérix et les Goths commence sa publication dans le no 82 jusqu'au no 122[58].
233
+
234
+ Aux éditions Hachette
235
+
236
+ Aux éditions Albert René
237
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238
+ Sur les 370 millions d'albums vendus[1], on estime à 130 millions ceux vendus dans les pays francophones, à 120 millions en Allemagne, 23 millions au Royaume-Uni ainsi qu'aux Pays-Bas, à 24 millions en Espagne et les autres pays hispanophones, à 5 millions en Suède, à 5,5 millions en Italie et au Portugal, à 4 millions pour la Finlande, la Norvège et le Danemark, à 7 millions en Grèce, à 3 millions au Brésil et à 1,5 million en Pologne. On remarque l'absence des États-Unis où le héros n'a jamais percé malgré une tentative de traduction. Le succès de ces albums en Italie est remarquable, bien que les romains y soient généralement tournés en dérision et y reçoivent la plupart des dérouillées infligées par les « irréductibles ». Peut-être à cause de leur persévérance envers et contre tout.
239
+
240
+ Astérix a ainsi été traduit en 111 langues selon les éditions Albert-René. Les albums sont d'abord traduits par une personne vers la langue de destination, puis retraduits par une autre en français et relus par Albert Uderzo et René Goscinny pour s'assurer du bon niveau de la traduction[réf. nécessaire].
241
+
242
+ Plusieurs albums ont été traduits dans des langues régionales ou minoritaires. En France, l'album « La rentrée gauloise » a été traduit dans 6 langues régionales, mais c'est en Allemagne qu'on trouve le plus grand nombre de traductions dans des parlers régionaux (65 albums et 29 dialectes)[68].
243
+
244
+ Astérix a également été traduit en latin avec l'album Le ciel lui tombe sur la tête (Caelum in caput ejus cadit)[69] et en espéranto[réf. nécessaire] à partir de 1979.
245
+
246
+ De nombreux dessinateurs, auteurs, stylistes ont rendu hommage à Astérix. Il y a, parmi tant d'autres :
247
+
248
+ La série a également reçu des hommages provenant de la communauté scientifique. Ainsi, un insecte hémiptère fossile, découvert en 2011 dans l'ambre de l'Oise et daté de l'Éocène inférieur (-55 millions d'années environ), a été baptisé Ordralfabetix sirophatanis en hommage à un personnage d'Astérix, Ordralfabétix, le poissonier du village[70].
249
+
250
+ Astérix a fait l'objet d'une exposition à Bruxelles en 2005, intitulée « Le monde-miroir d’Astérix »[71],[72].
251
+
252
+ Du 16 octobre 2013 au 19 janvier 2014 se tient à la Bibliothèque nationale de France une exposition[73], qui fait notamment suite au don de planches originales de trois albums d'Astérix, donation qu'a faite Albert Uderzo à la BNF[74]. Cette rétrospective coordonnée par Carine Picaud, conservatrice à la réserve des livres rares, est accompagnée d'un ouvrage coédité par la BNF et Hazan : Astérix de A à Z[75] paru depuis. Le bruit court que la BNF pourrait recevoir un don de toutes les planches toujours en possession d'Albert Uderzo (il y en aurait environ 1200)[76].
253
+
254
+ En parallèle, une autre exposition, intitulée Astérix s'affiche à Bercy Village !, se tient à Bercy Village du 4 octobre 2013 à mi-janvier 2014[77].
255
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256
+ Le collectionneur Marc Jallon, expert en arts[78] et grand amateur de bande dessinée et d'Astérix[79], a rassemblé environ 11 000 références[80] (produits, objets, gadgets, liés à l’œuvre d'Albert Uderzo[81]). Cette collection est désormais propriété de la fille d'Albert Uderzo : Sylvie.
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+ La Monnaie de Paris a frappé en octobre 2013 trois pièces « Astérix »[82] :
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+ En 2015 la Monnaie de Paris a frappé vingt-sept pièces, pour la collection « Valeurs de la République »[83]:
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+ « Les planches originales de la bande dessinée Astérix sont très rares sur le marché et sont saluées par des enchères de très haut niveau », explique Kapandji Morhange aux Echos. Quelques exemples[84],[85] :
263
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264
+ Le téléfilm Deux Romains en Gaule, librement inspiré de l'univers d'Astérix et réalisé par Pierre Tchernia, est diffusé le 25 février 1967[92]. Astérix et Obélix y apparaissent brièvement en tant que personnages animés.
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+ « J'étais parti aux États-Unis pour travailler avec Walt Disney, mais Walt Disney n'en savait rien. »
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+ — René Goscinny[c 7]
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+ « Je me voyais en toute simplicité devenir un jour le Walt Disney français. »
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+ — Albert Uderzo[93]
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+ Au cours des années 1960, Jean Dejoux un chercheur à la RTF, met au point le procédé de l'animographe et le présente aux deux auteurs, Goscinny et Uderzo. Séduit par le procédé, Georges Dargaud, le directeur du journal Pilote, entreprend en 1967 l'adaptation de l'album Astérix le Gaulois, produit par les studios Belvision, sans en informer les deux auteurs de la série. Ces derniers ne découvrent le film que lors d'une projection privée, mais ne s'opposent pas à sa sortie en salle[c 7].
275
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+ Le succès est au rendez-vous avec 2 415 920 entrées[8], mais Goscinny et Uderzo ne sont pas convaincus par la qualité artistique du film. Ils apprennent alors qu'un second film est en cours de production chez Belvision, adapté du deuxième album de la série, La Serpe d'or. Ils s'opposent à la réalisation de ce projet et proposent à Georges Dargaud d'investir dans un long métrage dont ils superviseraient eux-mêmes la direction artistique. C'est ainsi que naît Astérix et Cléopâtre, tiré du sixième album des aventures d'Astérix. Albert Uderzo dessine le storyboard tandis que René Goscinny est épaulé par Pierre Tchernia dans l'adaptation du scénario. Ce dernier écrit pour le film trois chansons sur une musique composée par Gérard Calvi[c 7]. Ce deuxième dessin animé atteint 1 953 308 spectateurs[8].
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+ En 1974, Dargaud, Goscinny et Uderzo fondent les Studios Idéfix pour réaliser un troisième dessin animé, Les Douze Travaux d'Astérix. Contrairement aux deux précédents films, celui-ci n'est pas le fruit de l'adaptation d'un album mais de l'écriture d'un scénario original par René Goscinny, avec la collaboration de Pierre Tchernia. Uderzo réalise de nombreuses planches de modèles des nouveaux personnages et la direction de l'animation est confiée à Pierre Watrin et Henri Gruel. La production débute à l'automne 1974 et le film sort en salle le 20 octobre 1976[c 10]. Plus de deux millions d'entrées sont enregistrées[8].
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+ La mort de René Goscinny en 1977 entraîne la fermeture des Studios Idéfix, mais l'aventure cinématographique d'Astérix ne s'arrête pas pour autant. Les frères Gaëtan et Paul Brizzi réalisent Astérix et la Surprise de César, une adaptation libre des albums Astérix gladiateur et Astérix légionnaire, produite par la société Gaumont. Le scénario de ce quatrième dessin animé, sorti en salle en décembre 1985, est écrit par Pierre Tchernia, alors qu'Uderzo supervise le graphisme des personnages. Pino Van Lamsweerde prend la suite des frères Brizzi pour la réalisation d'Astérix chez les Bretons, sorti en 1986 et directement inspiré par l'album du même nom. Un troisième et dernier film produit par la Gaumont, Astérix et le Coup du menhir, est réalisé en 1989 par Philippe Grimond, à partir des albums Le Combat des chefs et Le Devin[c 10]. Ces trois films réalisent de bonnes entrées mais n'atteignent pas les scores des précédents au box-office[8].
281
+
282
+ Au début des années 1990, le producteur et réalisateur allemand Gerhard Hahn entreprend à Berlin l'adaptation de La Grande Traversée sous le titre Astérix et les Indiens, mais s'écarte très largement du scénario de l'album original. Le film est un échec public relatif avec à peine plus d'un million de spectateurs en France[c 10],[8].
283
+
284
+ En 2006 sort Astérix et les Vikings, réalisé par les danois Stefan Fjeldmark et Jesper Møller et produit par les studios M6 Films à partir de l'album Astérix et les Normands. Le graphisme est résolument moderne et le film atteint le chiffre de 1 374 870 entrées[c 10],[8].
285
+
286
+ Un neuvième film d'animation voit le jour en 2014 : Alexandre Astier et Louis Clichy signent une adaptation en 3D de l'album Le Domaine des dieux[94], produite en partie en Belgique[95]. Avec des graphismes entièrement réalisés en modélisation 3D, et un casting vocal de qualité, ce film a enregistré un record historique pour un dessin animé d'Astérix, puisque celui-ci a dépassé les 2,5 millions d'entrée au box-office Français ainsi que tous les autres dessins animés.
287
+
288
+ Adapter Astérix en long métrage est une idée de longue date. Les premiers projets, avortés, imaginaient Louis de Funès dans le rôle du petit Gaulois. Finalement, il a fallu attendre les années 1990 et l'impulsion du producteur Claude Berri, poussé par son fils (Thomas Langmann) et par Sylvie Uderzo (alors Directrice générale aux Éditions Albert René)[98], pour que le projet soit réellement lancé. Quatre films sont sortis à ce jour.
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+ Certains personnages changent d'interprètes à chaque film :
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+ Les aventures d'Astérix ont inspiré de nombreux jeux de société de plusieurs sortes (parcours, quiz…). Le premier en date, Astérix et la potion magique, de type jeu de hasard raisonné, a été édité par la société Noël en 1967.
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+ La bande dessinée a inspiré deux parcs de loisirs. Le premier, créé en 1967, a vu le jour près de Nice, mais celui-ci a rapidement fermé ses portes, le succès n'ayant pas été au rendez-vous[99]. C'est en 1989 que le Parc Astérix actuel a ouvert dans l'Oise.
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+ Nicolas Copernic (polonais : Mikołaj Kopernik /miˈkɔwaj kɔˈpɜrnik/, allemand : Nikolaus Kopernikus, latin : Nicolaus Copernicus Torinensis/Thorunensis/Torunensis) est un astronome polonais, également chanoine, médecin et mathématicien, né le 19 février 1473 à Thorn (Toruń), Prusse royale (royaume de Pologne) et mort le 24 mai 1543 à Frauenburg (également en Prusse royale, royaume de Pologne, aujourd'hui Frombork).
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+ Il est célèbre pour avoir développé et défendu la théorie de l'héliocentrisme selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, supposé au centre de l'Univers, contre l'opinion alors admise, que la Terre était centrale et immobile. Les conséquences de cette théorie dans le changement profond des points de vue scientifique, philosophique et religieux qu'elle impose sont baptisées révolution copernicienne.
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+ Nicolas Copernic naît le 19 février 1473 dans une famille riche de la ville hanséatique de Toruń (Thorn), en Poméranie. Son père, prénommé également Nicolas, riche négociant en cuivre[1], est un bourgeois de Cracovie venu s'établir à Toruń peu avant l'annexion de la région par le royaume de Pologne, et suffisamment intégré pour y devenir échevin[2]. Il est investi dans les affaires politiques et, avec d'autres bourgeois de Toruń, finance Casimir IV dans sa guerre contre l'Ordre Teutonique qui se termine par la victoire du roi de Pologne en 1466[3]. Sa mère, Barbara Watzelrode (ou Watzenrode) est d'une ancienne famille de Toruń, probablement originaire de Silésie[2].
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+
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+ Le jeune Nicolas passe son enfance à Toruń d'abord au 17 de la rue Sainte Anne (aujourd'hui renommée rue Copernic). La famille déménage ensuite au 36 de la place du marché de la même ville alors qu'il est âgé de sept ans. Très tôt, le jeune Copernic est initié à l'art, à la musique et aux belles-lettres. Il fréquente l'école paroissiale de l'église Saint-Jean[4]. Il avait trois frères et sœurs plus âgés : Andrzej (né vers 1465) est devenu chanoine augustinien à Frombork (Frauenburg), Barbara (née vers 1469), du nom de sa mère, est devenue religieuse bénédictine et, dans ses dernières années, prieure d'un couvent à Chełmno (Kulm) ; elle est morte après 1517 et Katarzyna (née vers 1471) a épousé l'homme d'affaires et conseiller municipal de Toruń Barthel Gertner et a laissé cinq enfants, dont Copernic a pris soin jusqu'à la fin de sa vie.
12
+
13
+ Il est pris en charge par son oncle maternel, futur évêque de Varmie[5], Lukas Watzelrode (ou Lucas Watzenrode) à la suite du décès de son père (vers 1483)[2]. Celui-ci veille sur son neveu et s'assure qu'il fréquente les meilleures écoles et universités ; en 1491, il devient étudiant à l'Université de Cracovie (actuellement l'université jagellonne de Cracovie) où il étudie les mathématiques et l'astronomie (quadrivium), mais aussi la médecine et le droit[6], tout en suivant probablement le trivium, cours habituel de la Faculté des arts (centré sur la dialectique et la philosophie[7]). Il quitte cette université après trois ou quatre ans, trop tôt pour obtenir un diplôme[8].
14
+
15
+ Il retourne alors chez son oncle, qui tente de le faire élire chanoine au chapitre de la cathédrale de Frauenburg. Sans attendre la confirmation de son élection (en 1497[9]), il se rend en 1496 en Italie où il étudie à l'université de Bologne le droit canonique puis le droit civil[10], mais aussi la médecine et la philosophie. Il y apprend le grec, qui lui servira grandement pour étudier les sources de la science antique[11],[12]. À Bologne, il loge chez l'astronome Domenico Maria Novara, qui est l'un des premiers à remettre en cause l'autorité de Ptolémée.
16
+
17
+ Selon Rheticus, « il fut moins le disciple que l'assistant et le témoin des observations du très savant Dominicus Maria »[13]. C'est ainsi que Copernic fit la première observation dont nous ayons connaissance de l'occultation de l'étoile Aldébaran par la Lune, le 9 mars 1497[14].
18
+
19
+ En 1500, il donne, d'après Rheticus[15], une conférence sur l'astronomie à Rome, et y observe une éclipse partielle de lune. Le chanoine Copernic se rend l'année suivante au chapitre de la cathédrale de Frauenburg, où on lui accorde une absence supplémentaire de deux ans pour étudier la médecine. Il poursuit donc ses études en médecine et droit à l'université de Padoue, réputée pour son enseignement de médecine. Mais c'est à Ferrare, le 31 mai 1503, qu'il obtient le titre de docteur en droit canon (le doctorat de médecine aurait nécessité trois années d'études)[16].
20
+
21
+ À la fin de ses études, en 1503, il quitte définitivement l'Italie et réintègre son diocèse.
22
+
23
+ À son retour en Pologne, Copernic se loge auprès de son oncle dans le palais épiscopal de Heilsberg (Lidzbark Warmiński). Il assiste l'évêque dans l'administration du diocèse (qui disposait d'une autonomie politique vis-à-vis du roi de Pologne), et devient également son médecin personnel. La réputation du médecin Copernic semble avoir été grande, puisqu'après la mort de Lukas Watzelrode, il soigne deux de ses successeurs (les évêques Maurice Ferber et Johannes Dantiscus), mais aussi d'autres personnalités et des gens du peuple[17].
24
+
25
+ En bon humaniste, Copernic s'essaye aussi à la traduction du grec : son premier livre, imprimé en 1509, est une traduction latine de lettres grecques dont l'auteur est un Byzantin du VIIe siècle, Théophylacte Simocatta[Note 1]. Copernic devient ainsi le premier Polonais à publier en Pologne une traduction d'un auteur grec[18].
26
+
27
+ Copernic ne succédera pas à son oncle, ainsi que celui-ci l'aurait souhaité, mais il ne délaisse pas pour autant ses tâches de chanoine de l'évêché de Warmie (institution politique tout autant que religieuse). Ainsi, il occupe à plusieurs reprises le poste important d'administrateur des biens du chapitre à Olsztyn (Allenstein). L'invasion de la Warmie par les chevaliers teutoniques en 1520 l'amène même à devenir commandant militaire d'Olsztyn jusqu'à la fin des hostilités[19]. C'est encore à Olsztyn qu'il compose un Essai sur la frappe de la monnaie, à l'occasion de la crise monétaire qui touche son pays[Note 2], l'économie étant l'activité qui l'intéressait le plus en dehors de l'astronomie[20].
28
+
29
+ Tout au long de ces années, et probablement dès son retour d'Italie, Copernic continue ses recherches en astronomie, et réalise quelques observations des astres[Note 3] depuis la tour de la cathédrale de Frauenburg, qu'il a fait aménager pour cela et où il vécut la plus grande partie de sa vie. Il se convainc rapidement de la nécessité d'abandonner le modèle d'Univers de Ptolémée au profit d'un système héliocentrique. C'est ainsi qu'il écrit, dès les années 1511-1513, De Hypothesibus Motuum Coelestium a se Contitutis Commentariolus (connu sous le titre de Commentariolus[Note 4]), un court traité qui expose le système héliocentrique[21] et qu'il fait secrètement circuler, sous forme manuscrite, auprès de ses amis.
30
+
31
+ C'est à la même période que Copernic, dont les compétences astronomiques sont visiblement reconnues, est sollicité dans le cadre du Ve concile du Latran sur la réforme du calendrier.
32
+
33
+ Pendant 36 ans, de son propre aveu, Copernic garde sa pensée sans la divulguer. C'est probablement bien plus par rigueur scientifique que par conscience des dangers d'une telle publication. Car Copernic, en se livrant aux observations et aux calculs qui doivent confirmer son Système, rencontre des difficultés insurmontables. Comme tous ses prédécesseurs il a une faiblesse initiale à l'égard du mouvement circulaire et uniforme, or les mouvements planétaires sont en réalité légèrement elliptiques. C'est Kepler qui fera cette découverte près d'un siècle plus tard (1609), grâce au Système de Copernic. En attendant, ce dernier ne parvint jamais à concilier parfaitement la réalité avec l'idée fausse du mouvement circulaire. Autre difficulté rencontrée, le ciel brumeux de la Vistule empêche souvent l'astronome de mener ses observations et il se trouve ainsi dans la nécessité d'exploiter les matériaux douteux accumulés depuis Ptolémée en leur accordant une confiance absolue. Copernic passe alors de longues années à gâter la simplicité de son Système en l'emplissant d'épicycles et d'excentriques, et ce jusqu'au découragement[22].
34
+
35
+ Les disciples de Copernic, dont Rheticus, sont moins soucieux des précisions de détail et restent éblouis par les nobles lignes du Système de Copernic. L'enthousiasme des savants ne permet plus à la réalité de se perdre.
36
+
37
+ Le manuscrit du De Revolutionibus Orbium Coelestium (Des révolutions des sphères célestes) est achevé vers 1530. En 1533, l'hypothèse héliocentrique de Copernic s'est déjà répandue jusqu'au Pape Clément VII, et plusieurs prélats pressent Copernic de la publier. Vers 1540 circulent peut-être déjà des copies ; du moins Georg Joachim Rheticus en publie à cette date à Dantzig une analyse qui connaît un grand succès[22].
38
+
39
+ Mais ce n'est qu'en 1543 que l'ouvrage immortel parait enfin chez un imprimeur luthérien de Nuremberg, au moment même de la mort de son auteur. On rapporte que Copernic eut l'occasion d'en manier un exemplaire dans les heures de son agonie[22].
40
+
41
+ Bien que chanoine, de son vivant Copernic ne fut jamais inquiété pour ses théories par les autorités ecclésiastiques, et il dédia son livre au Pape Paul III. Mais en 1616, avec la censure de la thèse de Galilée, le De Revolutionibus Orbium Coelestium est finalement mis à l'index des livres interdits par l'Église Catholique (il le sera jusqu'en 1835), jusqu'à correction. Ces corrections, au nombre de dix sont annoncées en 1620. Elles concernent les passages qui affirment la réalité du modèle héliocentrique[23]. Chaque possesseur de l'ouvrage devait effacer les passages interdits ou les réécrire suivant des instructions précises. De fait ces corrections furent réalisées en Italie (à peu près deux tiers des exemplaires qui nous sont parvenus), mais pas dans le reste de l'Europe[23].
42
+
43
+ Copernic propose une rupture radicale dans l'organisation du cosmos jusque-là établie : les systèmes du monde admis à son époque avaient un point commun, leur géocentrisme : la Terre était immobile au centre de l'univers, tous les astres tournant autour. Au contraire, Copernic place le Soleil au centre de l'univers, la Terre devenant une planète tournant autour de ce point fixe ; c'est l'héliocentrisme.
44
+
45
+ Pour justifier cette remise en cause totale, Copernic met en exergue les défaillances des systèmes astronomiques existants[24] : tout d'abord, leur multiplicité, d'Eudoxe à Ptolémée en passant par les nombreux aménagements opérés aux théories de ce dernier par les astronomes qui lui ont succédé. Ensuite, leur incapacité à décrire avec précision les phénomènes observés[Note 5]. Le manque d'ordre et d'harmonie dans ces systèmes extrêmement complexes[Note 6]. Concernant la théorie de Ptolémée, il ajoute une sévère critique de l'astucieuse invention de ce dernier, l'équant[Note 7], qui viole le principe de l'uniformité des mouvements circulaires par rapport à leur centre, ce qui la rend irréaliste aux yeux de Copernic.
46
+
47
+ Il propose en réponse à ces insuffisances un système reposant sur quelques axiomes révolutionnaires (présentés dès le Commentariolus)[25], et étayé par une démonstration mathématique minutieuse (exposée dans le De Revolutionibus).
48
+
49
+ Ayant disposé le Soleil au centre de l'Univers, il dote donc la Terre de deux mouvements principaux : sa rotation (la Terre tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée) explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour, la sphère des étoiles demeurant immobile ; sa révolution annuelle autour du Soleil fait de la Terre une planète, toutes les planètes tournant autour du Soleil. La Terre n'est plus que le centre des mouvements de la Lune.
50
+
51
+ Pour Copernic, « le mouvement de la terre seule suffit donc à expliquer un nombre considérable d'irrégularités apparentes dans le ciel »[26], notamment le mouvement rétrograde des planètes, phénomène qui n'était expliqué qu'à grand-peine par les systèmes géocentriques. Pour justifier que l'on ne perçoive pas les effets de la révolution annuelle de la Terre par un effet de parallaxe sur les étoiles, Copernic postule enfin que la sphère des étoiles se situe à une distance considérable, bien plus importante que ce que l'on imaginait jusqu'alors[Note 8].
52
+
53
+ Pour son auteur, la grande force de ce système héliocentrique est qu'il introduit ordre et harmonie dans le cosmos[Note 9]. Il y a en particulier une corrélation logique entre les distances des planètes au centre du système et leur période de révolution. En effet, plus l'orbite d'une planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une révolution complète autour du Soleil (ce qui n'était pas le cas pour Mercure et Vénus dans le système de Ptolémée, ces deux planètes ayant la même période de révolution que le Soleil). Copernic n'a plus besoin des monstrueux épicycles[27] des planètes que Ptolémée avait introduits pour expliquer leurs rétrogradations. Il élimine également l'incroyable coïncidence qui donnait par exemple à Mars, Jupiter et Saturne la même période d'un an sur ces épicycles (de tailles pourtant inégales). Sa théorie explique en outre pourquoi les planètes internes, Vénus et Mercure, ne s'écartent jamais beaucoup du Soleil et ne se retrouvent jamais en opposition par rapport à lui.
54
+
55
+ Le système de Copernic permet même de mesurer les distances de chaque planète au Soleil, ce qui était impossible dans un système géocentrique[28]. C'est ce qui permettra plus tard à Johannes Kepler de calculer les trajectoires de ces astres, et d'établir les lois du mouvement dans le Système solaire, lois sur lesquelles Isaac Newton s'appuiera pour élaborer sa théorie de la gravité.
56
+
57
+ Malgré la modernité révolutionnaire de son système, Copernic conserve certains éléments archaïques des anciens systèmes du monde : ainsi l'idée aristotélicienne (pourtant abandonnée par Ptolémée et même probablement déjà par Hipparque) des sphères solides[Note 10], ou encore la sphère des fixes, contenant les étoiles et marquant la limite d'un univers fini[29].
58
+
59
+ On oppose souvent la complexité du système de Ptolémée et de leurs dérivés à la simplicité du système de Copernic. En effet, le premier comporte une multitude de cercles (excentriques et épicycles)[Note 11], tandis que la représentation classique du second ne montre que les six cercles des planètes et celui de la Lune (voir l'illustration)[Note 12]. Et il est vrai, comme Copernic nous le dit, que son modèle a permis de supprimer les énormes cercles disgracieux (épicycles ou excentriques) destinés à justifier les inégalités des mouvements des astres (rétrogradations). Cependant, ce schéma du système héliocentrique est trompeur, car extrêmement simplifié. En effet, Copernic considère que le mouvement circulaire uniforme est un principe fondamental de l'astronomie[30]. Or, les observations contredisent l'uniformité des mouvements célestes. Pour concilier ce principe avec la réalité, Copernic, qui a rejeté l'équant de Ptolémée, est obligé d'ajouter à son système une multitude de petits épicycles et d'excentriques dont l'effet est de moduler la vitesse de chaque planète sur son parcours[Note 13].
60
+
61
+ Au nom du principe antique de l'uniformité des mouvements circulaires, Copernic a donc rendu son système tout aussi complexe que celui de Ptolémée[Note 14]. Cependant, de nombreux commentateurs de l’œuvre du chanoine-astronome maintiennent que celui-ci a introduit une simplification[Note 15], car les épicycles de Copernic, beaucoup plus petits que les cercles déférents, ne sont là que pour corriger les petites variations de vitesse et de position des planètes (qui se déplacent en réalité à vitesse variable sur des orbites elliptiques) par rapport à une trajectoire circulaire uniforme, et ne sont pas nécessaires, en première approche, pour décrire les irrégularités apparentes les plus importantes de leurs trajectoires (rétrogradations). Au contraire, les épicycles de Ptolémée, de tailles beaucoup plus importantes (et comparables à celles des déférents), sont indispensables pour expliquer ces irrégularités et ne peuvent donc être omis, même en première approximation[Note 16].
62
+
63
+ Copernic n'est pas l'inventeur de la théorie héliocentrique. Selon Archimède[31] et Plutarque[32], l'astronome grec Aristarque de Samos était partisan de l'héliocentrisme, dès le IIIe siècle avant notre ère. Copernic d'ailleurs mentionne son prédécesseur, ainsi que les sources antiques qui lui ont inspiré l'hypothèse du mouvement de la Terre. Car, selon son propre témoignage, il a commencé sa recherche, en bon humaniste, par la lecture des textes des Anciens :
64
+
65
+ « C'est pourquoi je pris la peine de lire les livres de tous les philosophes que je pus obtenir, pour rechercher si quelqu'un d'eux n'avait jamais pensé que les mouvements des sphères du monde soient autres que ne l'admettent ceux qui enseignèrent les mathématiques dans les écoles. Et je trouvai d'abord chez Cicéron que Nicétus[Note 17] pensait que la Terre se mouvait. Plus tard je retrouvai aussi chez Plutarque que quelques autres ont également eu cette opinion. »
66
+
67
+ — Nicolas Copernic, De Revolutionibus orbium coelestium
68
+
69
+ Il nomme alors, dans une citation de [pseudo] Plutarque[33], Philolaus le pythagoricien (pour qui la Terre tournait, comme le Soleil et tous les astres, autour d'un feu central), Héraclide du Pont et Ecphantus le pythagoricien (qui admettaient la rotation de la Terre sur son axe). Et il poursuit : « Partant de là, j'ai commencé, moi aussi, à penser à la mobilité de la Terre »[34].
70
+
71
+ Il est à noter que, s'il reconnaît que ces astronomes antiques ont eu l'idée du mouvement de la Terre, il ne signale pas qu'Héraclide avait imaginé, en plus de la rotation de la Terre sur elle-même, que Mercure et Vénus tournaient autour du Soleil, ni qu'Aristarque était à l'origine d'un système héliocentrique[Note 18] : il se contente d'écrire que, selon certains, Aristarque, comme Philolaus, avait admis la mobilité de la Terre. Cette unique mention d'Aristarque, d'ailleurs, sera rayée dans le manuscrit[Note 19] et n'apparaîtra pas dans la version imprimée du De Revolutionibus[Note 20].
72
+
73
+ Enfin, il fait référence à Martianus Capella, ainsi qu'à « quelques autres Latins », qui « estimèrent, en effet, que Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, qui est au centre, et pour cette raison-là ne peuvent s'éloigner de lui plus loin que ne le permettent les convexités de leurs orbes »[35]. Le système de Capella (que celui-ci appelle « système égyptien », et qui est aussi celui d'Héraclide), dans lequel seules Vénus et Mercure tournent autour du Soleil, ce dernier et les autres planètes tournant autour de la Terre, pourrait avoir amené Copernic sur la voie de l'héliocentrisme.
74
+
75
+ En plus des influences grecques qu'il revendique, Copernic a peut-être été influencé par des astronomes arabes et perses du Moyen Âge. Il n'en fait pas mention dans son œuvre[Note 21], mais certains modèles mathématiques utilisés pour décrire le mouvement des astres sont identiques à ceux établis par les astronomes de l’école de Maragha aux XIIIe et XIVe siècles. Ainsi, il utilise pour décomposer un mouvement linéaire en mouvements circulaires la même méthode que l'astronome perse Nasir al-Din al-Tusi[Note 22].
76
+
77
+ De même, son modèle du mouvement de la Lune est pratiquement identique à celui d’Ibn al-Shâtir[36], qui a en outre développé au XIVe siècle des théories planétaires proches de celles décrites par Copernic[Note 23]. Copernic a-t-il eu connaissance des textes de l'école de Maragha ? Nous l'ignorons[Note 24], mais nous ne pouvons qu'être frappés par ces similitudes[Note 25].
78
+
79
+ Ce qui est intéressant, c'est que certains astronomes du monde musulman ont évoqué contre Ptolémée la possibilité d'un mouvement de la Terre, suivant en cela les Grecs et Latins que nous avons cités. Ainsi, la rotation de la Terre sur elle-même a été discutée dès le Xe siècle, en particulier par al-Biruni[37] (qui l'a finalement rejetée pour les mêmes raisons qu'Aristote et Ptolémée). Plus tard, des astronomes de Maragha, parmi lesquels Ibn al-Shatir, ont poursuivi et approfondi cette réflexion[Note 26].
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+ En Europe également, le système de Ptolémée et la physique d'Aristote ont été contestés par des philosophes et des astronomes connus de Copernic, et qui ont pu l'amener sur la voie de l'héliocentrisme. Ainsi, les philosophes Nicolas de Cues (XVe siècle), qui dans la Docte ignorance chasse la Terre du centre du monde et la rend mobile[38], ou Jean Scot Érigène (IXe siècle), qui, allant plus loin qu'Héraclide et Martianus Capella, fait tourner autour du Soleil non seulement Mercure et Vénus, mais aussi Mars et Jupiter[Note 27]. Au XIVe siècle, des débats ont eu lieu à l'université de Paris sur l'hypothèse du mouvement de rotation de la Terre, comme le rapporte Pierre Duhem, qui cite à ce propos Nicole Oresme, dont il fait un « précurseur de Copernic »[39]. L'astronome du XVe siècle Peurbach et son élève Regiomontanus, étudiés par Copernic, pourraient avoir eu, selon Ernst Zinner[40], une influence sur la conversion de Copernic à l'héliocentrisme. Le premier avait débattu du mouvement de la Terre, et noté la corrélation entre les mouvements des planètes et ceux du Soleil ; le second aurait écrit à la fin de sa vie : « Il faut modifier un peu le mouvement des étoiles à cause du mouvement de la Terre ».
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+ Nous voyons donc que les réflexions sur le mouvement de la Terre et la place du Soleil n'étaient pas neuves au temps de Copernic, et que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elles avaient largement eu cours au Moyen Âge, tant dans l'Europe chrétienne que dans le monde musulman. Thomas Samuel Kuhn écrit à ce propos[41] :
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+ « Du fait que Copernic commença là où Ptolémée s'était arrêté, beaucoup de gens conclurent que la science fut inexistante au cours des siècles qui séparent la vie de ces deux hommes. En fait, l'activité scientifique, bien qu'intermittente, fut très intense et joua un rôle essentiel dans la préparation du terrain qui permit à la révolution copernicienne de commencer et de s'imposer. »
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+ Toutefois, il ne faudrait pas pour autant, ainsi que le fait Arthur Koestler, minimiser l'apport personnel de Copernic dans la révolution héliocentrique. L'opinion du célèbre auteur des Somnambules a d'ailleurs été reprise depuis, l'étude récente des précurseurs arabo-perses de l'astronome polonais tendant à la renforcer. Mais Koestler reconnaît lui-même[42] que Copernic a eu l'immense mérite de développer l'idée de l'héliocentrisme, envisagée par d'autres avant lui, pour en faire un système complet, à l'instar de celui de Ptolémée. Personne avant lui n'avait construit un tel système, dans toute sa complexité, ni défendu l'héliocentrisme avec autant d'application et de conviction[43]. Et nul ne conteste que c'est le De Revolutionibus, conçu comme un nouvel Almageste, qui marque, par son importance historique considérable, l'origine de ce qu'il est convenu d'appeler, à juste titre, la révolution copernicienne.
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+ Avant Copernic, la façon de voir le cosmos reposait sur la thèse aristotélicienne que la Terre est au centre de l'univers et que tout tourne autour d'elle : « l'univers géocentrique ». La description des mouvements des astres reposait sur le système dit « de Ptolémée » et la théorie des épicycles[Note 28]. Cette vision de l'univers (le géocentrisme) demeura la doctrine établie jusqu’à la fin de la Renaissance et ne fut totalement abandonnée par les savants et par l'Église que vers 1750[Note 29].
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+ Au XVIe siècle, on croit fermement que la Terre est immobile et que la théorie du géocentrisme est la règle universelle. On accepte mal que la Terre soit mobile. Les chercheurs et scientifiques du XVIe siècle acceptent certains éléments de la théorie, en revanche la base de l'héliocentrisme est rejetée.
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+ L'acceptation de la nouvelle théorie va devenir l'enjeu d'une lutte d'influence aux confins de l'Université, de la politique et de la religion. Dès 1533, le pape Clément VII avait connaissance des travaux de Copernic sans les critiquer[44] et, en 1536, le cardinal-archevêque de Capoue Nikolaus von Schönberg l'encourage à communiquer ses recherches[44]. Fort de cet accueil, Copernic fait parvenir au pape Paul III un exemplaire dédicacé de la première version de son livre De revolutionibus coelestium[45],[44]. De son vivant, à aucun moment, Copernic ne fut inquiété par l'Église.
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+ Cependant, seuls une dizaine de clercs de son époque lui accordent un appui. Mais ces chercheurs travaillent souvent à l'extérieur des universités (subventionnées), dans des cours royales ou impériales, ou encore même tout près de l'Église. Les plus célèbres sont Giordano Bruno et l'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630). En 1582, lors de la grande réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII les travaux de Copernic sur l'héliocentrisme furent utilisés. Ce n'est qu'après, qu'une féroce bataille d'universitaires va déclencher la polémique qui aboutira à la condamnation des travaux de Copernic, malgré des efforts pour tenter de trouver un compromis.
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+ Près de cent ans après la parution du livre Des révolutions des sphères célestes, réticences et hésitations existent toujours. Si certains philosophes jésuites sont profondément convaincus, certains sont même disciples de Copernic, d'autres acceptent plutôt le système de Tycho Brahe. L'astronome danois Tycho Brahe soutient une théorie qui garde la Terre immobile mais qui prévoit que toutes les autres planètes tournent autour du Soleil pendant que celui-ci tourne autour de la Terre, ce qui, sur le strict plan mathématique, est équivalent au système de Copernic[46].
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+ Galilée défend les travaux de Copernic et mène une féroce guerre d'influence contre ses collègues universitaires italiens qui montent contre lui les dominicains. Galilée est l'ami du pape et ne peut être directement attaqué. Ses adversaires vont donc s'attacher à mettre à l'Index les travaux de Copernic qui est sa référence. Le pape refuse de déclarer Copernic hérétique mais ne peut empêcher de faire condamner ce qui pourrait déborder sur la théologie. Le système de Copernic sera finalement condamné en 1616[47]. Galilée reste un fervent défenseur de la théorie copernicienne et son attitude aboutit au fameux procès de 1633 où il est condamné par un tribunal ecclésiastique.
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+ Dès 1664, les auteurs coperniciens sont retirés de l'Index, mais il faut attendre la fin du XVIIe siècle pour voir se réconcilier la plupart des savants de l'Europe, grâce à la mise en place de la mécanique céleste d'Isaac Newton. Mis à part l'Angleterre, la France, les Pays-Bas et le Danemark, le reste de l'Europe garde sa position anti-copernicienne pendant encore un siècle. La première preuve scientifique de la rotation de la Terre autour du Soleil fut produite, en 1728, par James Bradley, par l'explication qu'il donna à « l'aberration de la lumière »[Note 30].
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+ À partir de 1741 et sous l'influence de Roger Boscovich le pape Benoît XIV abandonne progressivement le système géocentrique. En 1757, le jésuite obtient que les livres de Copernic et Galilée soient retirés de l'Index[47]. Galilée est réhabilité en 1784, mais ce n'est que dans les années 1820-1830 que l'Église accepte définitivement et complètement l'idée que la Terre tourne autour du Soleil[réf. nécessaire].
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+ Copernic a retardé de plusieurs années la parution de l'œuvre de sa vie. Ses croyances et la peur de la réaction de l'Église et de Wittenberg en sont les principales raisons. Ce texte ne sera publié que le jour de sa mort.
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+ Il n'oublia pas une dédicace au pape Paul III dans son œuvre rédigée en latin où il revendiqua le droit à la liberté d'expression.
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+ Copernic sut libérer les scientifiques et chercheurs de leurs préjugés (le système cosmologique d'Aristote et de Ptolémée était longtemps resté la référence). Il amena aussi par la suite les théologiens à s'interroger sur l'interprétation des textes sacrés. Il fallut attendre le XIXe siècle pour que les théologiens prennent une certaine distance vis-à-vis de l'interprétation trop littérale des textes sacrés, ce qui nécessita tout de même un renouvellement des études bibliques (exégèse et herméneutique).
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+ L'influence de Copernic se fit sentir jusque dans le domaine philosophique : Descartes, qui avait rédigé un Traité du monde et de la lumière, fut étonné de la décision de l'Inquisition lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée (procopernicien) en 1633. C'est la raison pour laquelle Descartes s'orienta vers la philosophie et rédigea le fameux Discours de la méthode et quelques autres ouvrages philosophiques qui constituaient un projet de recherche d'une science universelle.
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+ Ce n'est pas sans raison que l'on parle de révolution copernicienne, car l'influence du système de Copernic se fit sentir profondément dans tous les domaines de la connaissance humaine.
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+ Selon Konrad Rudnicki, la nationalité de Copernic a été objet de controverses à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, lors de la montée des nationalismes, car son père était polonais et sa mère allemande, qu'il est né en territoire polonais mais dans une ville hanséatique à population majoritairement allemande. Pourtant Luther disait qu'en son temps il était considéré comme polonais, au moins par les Allemands[48].
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+ Il est aujourd'hui universellement reconnu comme polonais[49].
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+ Le lieu exact de l'inhumation de Copernic est longtemps demeuré inconnu, mais en 2005 des ossements sont retrouvés dans la cathédrale de Frombork (Pologne), près de l'autel dont il avait la charge.
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+ Le 20 novembre 2008, des chercheurs de l'Institut médico-légal de Cracovie et de l'université d'Uppsala confirment que le crâne et le fémur retrouvés sont ceux de Copernic, grâce à deux cheveux trouvés dans un exemplaire du Calendarium Romanum Magnum de Johannes Stœffler dont Copernic s'est servi toute sa vie[50],[51].
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+ Le 22 mai 2010, lendemain du 467e anniversaire de sa mort, Copernic, dont les restes sont identifiés, est enterré à nouveau dans la cathédrale de Frombork, au nord de la Pologne. Lors de la cérémonie religieuse, le cercueil de Copernic est à nouveau enfoui sous le sol de la cathédrale construite au XIVe siècle, au pied d'une tombe neuve en granit noir frappée d'une représentation d'un modèle du Système solaire. Dans son discours, l'archevêque Jozef Zycinski déplore les « excès de zèle des défenseurs autoproclamés de l'Église ». Il rappelle la condamnation en 1616 par le pape Paul V de l'œuvre de l'astronome, considérée à l'époque contraire aux Écritures[52].
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+ L'article Copernicus recense les articles de Wikipédia dont la dénomination est liée à Nicolas Copernic.
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+ République fédérale d'Allemagne, pièce d'argent de 5 marks émise en 1973 à l'occasion du 500e anniversaire de la naissance de Nicolas Copernic.
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+ Statue de Copernic, à proximité du Stade olympique de Montréal.
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+ Œuvres complètes, en cours d'édition à Berlin depuis 1974 : Nicolaus Copernicus-Gesamtausgabe :
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+ Traductions françaises :
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+ « La nature aime la simplicité, elle aime l'unité. En elle, il n'y a jamais rien d'inutile ou de superflu ; au contraire, souvent elle destine une chose unique à produire plusieurs effets. Or, dans les hypothèses usuelles [celles de Ptolémée], il n'y a aucune limite à l'invention d'orbes nouveaux : au contraire, chez Copernic, un grand nombre de mouvements découlent d'un tout petit nombre d'orbes. [...] Et donc cet homme a [...] libéré la nature du fardeau pesant et inutile de tant d'orbes immenses. »
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+ « Or si nous reconnaissons que les mouvements du soleil et de la lune peuvent être déduits dans [l'hypothèse de] l'immobilité de la Terre, celle-ci ne s'accorde que très peu avec [ceux] des autres planètes. On peut donc croire que c'est pour de telles causes ou pour des causes semblables que Philolaus avait admis la mobilité de la Terre — opinion qui, selon certains, était aussi celle d'Aristarque de Samos — et non pour les raisons alléguées et combattues par Aristote. »
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141
+ « Les modèles auxquels parvient Copernic sont en tous points semblables à ceux d'al-Shatir, sauf pour les valeurs de quelques paramètres, légèrement modifiés par rapport à ceux du Damascène. Il n'y a véritablement que dans sa dernière étape, amener le Soleil au centre du système, que le Polonais s'écarte des travaux musulmans. »
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+ « Déjà au Xe siècle, al-Biruni avait adopté [au sujet de l'hypothèse ptoléméenne de l'immobilité de la Terre au centre de l'Univers] une attitude critique assez nette. Mais c'est au XIIIe siècle que ce principe fondamental fut discuté de la façon la plus ouverte par deux savants persans : Umar al-Katibi et Qutb al-din al-Shirazi [astronomes de Maragha], et par le Judéo-Syrien Bar Hebraeus (Abu-l-Faraj). Mais ces auteurs rejetèrent finalement l'hypothèse de la rotation de la Terre, en se basant en particulier sur l'affirmation que les mouvements sublunaires ne pouvaient pas être circulaires. Au XIVe siècle, Ibn al-Shatir de Damas semble avoir pris une position plus audacieuse ; ainsi son effort se situe-t-il dans la lignée de ceux qui préparent la réforme copernicienne (cf. E.S. Kenedy et V. Roberts, in Isis, vol. 48, 1957 et vol. 50, 1959). »
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+ « Quant aux planètes qui tournent autour du soleil, elles prennent des couleurs différentes selon la qualité des régions qu'elles traversent ; je veux parler de Jupiter, de Mars, de Vénus et de Mercure qui, sans cesse, circulent autour du Soleil, comme l'enseigne Platon dans le Timée. »
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+ « D'après ce qui est dit par Aristarque de Samos, le monde serait beaucoup plus grand que nous venons de le dire ; car il suppose que les étoiles et le soleil sont immobiles ; que la terre tourne autour du soleil comme centre ; et que la grandeur de la sphère des étoiles fixes dont le centre est celui du soleil, est telle que la circonférence du cercle qu'il suppose décrite par la terre est à la distance des étoiles fixes comme le centre de la sphère est à la surface. »
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+ « Je le veux bien, lui dit Lucius en souriant, à condition seulement que vous n'intenterez pas contre nous une action d'impiété, comme Cléanthe le Samien voulait que les Grecs en accusassent Aristarque, pour avoir, disait-il, troublé le repos de Vesta et des dieux lares, protecteurs de l'univers, lorsqu'en raisonnant d'après les apparences, il supposait que le ciel était immobile, que la terre faisait une révolution oblique le long du zodiaque, et qu'outre cela elle tournait sur son axe. »
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+ « CHAPITRE XIII. Du mouvement de la Terre. Tous les autres philosophes croient la Terre immobile : mais le pythagoricien Philolaüs dit qu'elle se meut autour de la région du feu, en décrivant un cercle oblique, comme le soleil et la lune. Héraclides de Pont et le pythagoricien Ecphantus font mouvoir la Terre, non qu'elle passe d'un lieu à un autre, mais elle est comme une roue fixe qui tourne sur son centre, et ce mouvement se fait d'occident en orient. »
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153
+ « Ce modèle du mouvement de la lune utilisé par Copernic est identique à celui utilisé par Ibn ash-Shatir, excepté pour les paramètres. Pour la théorie d'Ibn ash-Shatir, voir Roberts, « The solar and lunar theory of Ibn ash-Shatir : A pre-copernician model », Isis, 48, p. 428-432. »
154
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155
+ « Parmi les savants qui se sont intéressés à cette question ou qui l'ont évoquée dans leurs écrits, on peut citer les philosophes Ibn Sina et Fakhr ad-Din ar-Razi (m. 1210), les astronomes as-Sijzi, al-Biruni et al-Hasan al-Murrakushi, sans parler de ceux qui ont participé au débat mais dont les noms ne nous sont pas parvenus. »
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+ « Donc la Terre, qui ne peut pas être le centre, ne peut pas être privée absolument de mouvement ; il est même nécessaire qu'elle ait un mouvement [...] Donc considère, en pénétrant plus avant encore, qu'à la manière des étoiles qui se meuvent autour de pôles conjecturaux sur la huitième sphère, la Terre, la lune et les planètes sont comme des étoiles qui se meuvent, à une certaine distance et de façons différentes, autour d'un pôle ; ce pôle étant, par supposition, à la place où, croit-on, se trouve le centre [...] Donc, la Terre est une étoile noble. »
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+ Nicolas de Cues ajoute un argument repris par Copernic pour justifier que l'on ne sente pas le mouvement de la Terre : « Il nous est déjà manifeste que cette Terre se meut en vérité, bien qu'elle ne le paraisse pas, car nous ne saisissons le mouvement que grâce à une comparaison avec un point fixe. »
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+ « L'idée du mouvement de la Terre et la conception du Soleil comme maître véritable du système planétaire appartenaient l'une et l'autre à la tradition antique de la Cosmologie, et [...] l'on en parlait beaucoup au temps de Copernic. Et, cependant, le chanoine Koppernigk fut sans aucun doute le premier à développer ces idées pour en faire un système complet. C'est là son immortel mérite, en dépit des incohérences et des insuffisances du système. Il ne fut pas un penseur original, mais un cristalliseur de la pensée ; et les cristalliseurs ont souvent plus de renommée, et plus d'influence sur l'Histoire, que les inventeurs d'idées neuves. »
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