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Le cycle de l'eau (ou cycle hydrologique) est un phénomène naturel qui représente le parcours entre les grands réservoirs d'eau liquide, solide ou de vapeur d'eau sur Terre : les océans, l'atmosphère, les lacs, les cours d'eau, les nappes d'eaux souterraines et les glaciers. Le « moteur » de ce cycle est l'énergie solaire qui, en favorisant l'évaporation de l'eau, entraîne tous les autres échanges.
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La science qui étudie le cycle de l’eau est l’hydrologie. Elle peut se décomposer en hydrogéologie, hydrologie de surface, hydraulique urbaine, etc.
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Par ordre d'importance décroissante :
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Les enveloppes terrestres contiennent de l’eau, en quantités variables : beaucoup au sein de l’hydrosphère, moins dans la lithosphère et en faible quantité dans l’atmosphère.
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L’eau de l’hydrosphère, chauffée par le rayonnement solaire, s’évapore. Cette eau rejoint alors l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Cette évaporation dépend du vent, de l'ensoleillement, de la température… Lorsque l'atmosphère n'est pas saturée en eau (d'avril à octobre), une partie de la lame d'eau qui tombe est immédiatement évaporée (et cette évaporation peut également continuer après l'épisode pluvieux, si l'atmosphère n'est toujours pas saturée). Cette évaporation est d'autant plus efficace qu'on est proche de la surface du sol. Puis s'il subsiste dans l'atmosphère une zone non saturée, apparaît alors la reprise évaporatoire. Celle-ci est favorisée par la remontée capillaire.
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Ensuite, la transpiration des végétaux intervient, on parle d'évapotranspiration. Le cycle décrit ci-dessus est essentiellement géochimique. En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les végétaux ont une influence sur le cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol, et en relâchent une partie dans l’atmosphère. De même, une partie de l’eau est retenue dans les plantes. Lors de déforestation, le cycle de l’eau est fortement modifié localement et il peut en résulter des inondations.
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Les nuages sont formés de minuscules gouttes d’eau. Lors des pluies, la totalité de la lame d'eau tombe sur les océans (pour 7/9) et les continents (pour 2/9)
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Le ruissellement désigne en hydrologie le phénomène d'écoulement des eaux à la surface des sols.
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Plus le processus est lent, plus les eaux ont le temps d’interagir chimiquement avec le milieu qu'elles traversent . Au contraire, plus le processus est rapide, plus les phénomènes d’érosion seront marqués. Cela est fonction aussi de la qualité du support rocheux et des interaction souterraines (hydrogéologie).
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À travers l’infiltration et la percolation dans le sol, l’eau alimente les nappes phréatiques (souterraines), captives ou libres.
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On parle de zone vadose pour les eaux issues du cycle décrit ci-dessus.
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Les débits des eaux peuvent s’exprimer en m³/s pour les fleuves, en m³/h pour les cours d'eau plus modestes. La vitesse d’écoulement des nappes phréatiques est en revanche de quelques dizaines de mètres cubes par an.
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La déforestation, les pratiques agricoles dominantes, l'urbanisation ont pour effet d'augmenter le ruissellement car non seulement les racines ne retiennent plus les sols, qui n'absorbent donc pas les précipitations, mais les sols eux-mêmes sont déstructurés (humus), qui eux aussi absorbent les eaux de pluies.
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Cela peut avoir pour conséquence de rendre les inondations plus fréquentes.
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La déforestation a pour effet de diminuer l'évapotranspiration, comme l'urbanisation et toutes formes d'imperméabilisation des sols
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Le prélèvement de l'eau dans les nappes peut ne pas avoir de conséquence s'il respecte le quota d'eau apportée par les pluies qui atteindra la nappe. Il est à noter que les nappes profondes sont rechargées par la météo de plusieurs décennies voire de plusieurs siècles et que les nappes superficielles se rechargent généralement très rapidement en quelques jours, en quelques mois ou en quelques années.
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L'irrigation par des canaux ou par recouvrement est une méthode qui utilise le détournement l'eau et l'apport d'eau en grande quantité sur une durée très courte. Cette méthode est extrêmement consommatrice d'eau, contrairement à des systèmes d'aspersion (pivots, enrouleurs, quadrillage…) ou de goutte à goutte, qui apportent l'eau en plus faible quantité. Un exemple fort d'irrigation par canaux est celui qui a eu pour conséquence la baisse du débit des fleuves, et l'assèchement de la mer d'Aral. Toutefois, cette méthode d'irrigation a prouvé qu'elle peut apporter de l'eau dans des milieux en déficit naturel, voire de réalimenter grandement des nappes phréatiques[3] comme en Provence ou ce système ancestral réalimente en permanence les masses d'eau souterraines
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Bien évidemment lorsqu'on détourne l'eau d'une mer intérieure par des canaux qui utilisent plus d'eau que celle de la croissance végétale, on fait baisser le niveau de la mer intérieure. Cet exemple ne doit pas servir d'argument pour pomper les nappes phréatiques en se justifiant par la réduction du gaspillage grâce à la technique du goutte à goutte. L'eau des cours d'eau est le surplus, non absorbé par le sol et la végétation, des eaux d'un bassin versant dont le débit varie tout au long de l'année. Détourner l'eau des cours d'eau qui se jettent dans les grands océans est différent et n'est pas aussi grave que la même action sur ceux qui se jettent dans une mer intérieure.
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Le cycle de l'eau n'est pas seulement dû au soleil comme décrit sur cette page, mais l'eau qui s'infiltre dans l'écorce terrestre ne peut pas descendre plus bas que là où le magma le lui permet. Autrement dit l'eau souterraine n'est pas seulement arrêtée par une surface imperméable, mais par des contre pressions d'une activité d'un cycle de l'eau « magmatique ». Ce cycle de l'eau magmatique fait tourner l'eau dans l'écorce terrestre par des fentes et espaces souterrains en transportant chaleur et matière dissoute. En fait, on peut dire que le cycle de l'eau est composé de deux cycles de l'eau, l'un sur l'autre, c'est-à-dire avec une frontière (débit échangé : zéro). Ces deux cycles de l'eau solaire et magmatique, ou atmosphérique et souterrain profond, échangent des volumes d'eau par les geysers, les sources d'eau chaude et minérales qui sont des remontées « directes » du cycle profond dans le cycle atmosphérique. Réciproquement le cycle de l'eau atmosphérique redonne ces volumes par infiltration de l'eau le long des cours d'eau. L'eau des précipitations n'est pas répartie uniformément dans le temps et dans l'espace. De plus, la nature des sols ne permet pas de recharger les nappes sur toute la surface du territoire. Une grande partie du territoire garde les pluies en surface pour être repris par la croissance végétale ou ruisseler directement vers les cours d'eau. Le rechargement des nappes se fait donc rarement lors de pluies significatives et sur les zones inondables et donc temporaires et partielles. Par contre, les rivières ont un rôle de rechargement permanent de l'eau souterraine sur la surface de leurs lits mineurs.
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L'eau restée stockée dans des réservoirs naturels est caractérisée par des temps moyens de résidence de durées variables : il est estimé en moyenne à « 9,5 jours dans l'atmosphère, 17 jours dans les rivières et 1,8 an dans les sols, 30 ans dans les lacs d'eau douce, 3000 ans dans l'océan, et de près de 10 000 ans dans certains glaciers[4] »
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Le cycle de l'eau aux échelles géologiques est plus complexe que le modèle ci-dessus. Au cours de sa longue existence, 4 milliards d'années, la Terre a perdu un quart de son eau[5]. Si les molécules d'eau, H2O, sont trop lourdes pour s'échapper directement dans l'espace (voir échappement atmosphérique), elles peuvent se décomposer sous diverses actions chimiques et bio-chimiques en molécules d'oxygène et d'hydrogène (voir Méthanogenèse, photosynthèse). L'hydrogène, beaucoup plus léger, s'échappe facilement dans l'espace. La composition chimique de l'atmosphère joue donc un rôle important dans l'histoire de l'eau terrestre.
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La science qui étudie le cycle de l’eau est l’hydrologie. Elle peut se décomposer en hydrogéologie, hydrologie de surface, hydraulique urbaine, etc.
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L’eau de l’hydrosphère, chauffée par le rayonnement solaire, s’évapore. Cette eau rejoint alors l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. Cette évaporation dépend du vent, de l'ensoleillement, de la température… Lorsque l'atmosphère n'est pas saturée en eau (d'avril à octobre), une partie de la lame d'eau qui tombe est immédiatement évaporée (et cette évaporation peut également continuer après l'épisode pluvieux, si l'atmosphère n'est toujours pas saturée). Cette évaporation est d'autant plus efficace qu'on est proche de la surface du sol. Puis s'il subsiste dans l'atmosphère une zone non saturée, apparaît alors la reprise évaporatoire. Celle-ci est favorisée par la remontée capillaire.
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Ensuite, la transpiration des végétaux intervient, on parle d'évapotranspiration. Le cycle décrit ci-dessus est essentiellement géochimique. En réalité, les êtres vivants, et plus particulièrement les végétaux ont une influence sur le cycle. Les racines des végétaux pompent l’eau du sol, et en relâchent une partie dans l’atmosphère. De même, une partie de l’eau est retenue dans les plantes. Lors de déforestation, le cycle de l’eau est fortement modifié localement et il peut en résulter des inondations.
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La déforestation, les pratiques agricoles dominantes, l'urbanisation ont pour effet d'augmenter le ruissellement car non seulement les racines ne retiennent plus les sols, qui n'absorbent donc pas les précipitations, mais les sols eux-mêmes sont déstructurés (humus), qui eux aussi absorbent les eaux de pluies.
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Le prélèvement de l'eau dans les nappes peut ne pas avoir de conséquence s'il respecte le quota d'eau apportée par les pluies qui atteindra la nappe. Il est à noter que les nappes profondes sont rechargées par la météo de plusieurs décennies voire de plusieurs siècles et que les nappes superficielles se rechargent généralement très rapidement en quelques jours, en quelques mois ou en quelques années.
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L'irrigation par des canaux ou par recouvrement est une méthode qui utilise le détournement l'eau et l'apport d'eau en grande quantité sur une durée très courte. Cette méthode est extrêmement consommatrice d'eau, contrairement à des systèmes d'aspersion (pivots, enrouleurs, quadrillage…) ou de goutte à goutte, qui apportent l'eau en plus faible quantité. Un exemple fort d'irrigation par canaux est celui qui a eu pour conséquence la baisse du débit des fleuves, et l'assèchement de la mer d'Aral. Toutefois, cette méthode d'irrigation a prouvé qu'elle peut apporter de l'eau dans des milieux en déficit naturel, voire de réalimenter grandement des nappes phréatiques[3] comme en Provence ou ce système ancestral réalimente en permanence les masses d'eau souterraines
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L'eau restée stockée dans des réservoirs naturels est caractérisée par des temps moyens de résidence de durées variables : il est estimé en moyenne à « 9,5 jours dans l'atmosphère, 17 jours dans les rivières et 1,8 an dans les sols, 30 ans dans les lacs d'eau douce, 3000 ans dans l'océan, et de près de 10 000 ans dans certains glaciers[4] »
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La menstruation, ou règles, désigne l'écoulement périodique d'un fluide biologique complexe composé de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales de la paroi utérine, évacué par le vagin. Ce fluide d'apparence sanguine est une manifestation visible du cycle menstruel des femmes et des femelles en âge de procréer de certaines espèces de mammifères. Parmi ces espèces se trouvent majoritairement des primates : tous les Catarhiniens ou presque (singes de l'Ancien monde, dont fait partie l'espèce humaine), ainsi que certains Platyrhiniens (singes du Nouveau monde)[1]. Des chauves-souris et une espèce de musaraigne, le macroscélide de Peters présentent aussi cette caractéristique physiologique[2].
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Les menstrues correspondent à l'évacuation de la couche superficielle de la muqueuse de l'utérus, l'endomètre, qui s'était constitué plus tôt durant le cycle menstruel pour accueillir un éventuel œuf fécondé. En l'absence de fécondation, la surface de l'endomètre, richement vascularisé, est alors évacuée par le vagin sous forme d'un saignement plus ou moins abondant, sur une période pouvant durer de trois à dix jours, et pouvant s'accompagner de douleurs.
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Dans l'espèce humaine, la première menstruation ou « ménarche » apparaît entre la préadolescence et l'adolescence, et ce phénomène s’arrête définitivement lors de la ménopause. Les menstruations sont généralement interrompues durant la grossesse. Les saignements sont communément absorbés par des protections hygiéniques. Chez la femme, le volume des pertes menstruelles est compris entre 50 et 60 millilitres de sang, mais varie entre les individus et selon les cycles[3].
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Le terme menstruation vient du mot latin mensis « mois » (proche du grec mene, la lune) qui évoque une parenté avec les cycles lunaires mensuels.
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Les menstruations sont l'écoulement d'un fluide biologique complexe composé de sang, de sécrétions vaginales, et de cellules endométriales de la paroi utérine[4]. Elles surviennent après un cycle menstruel durant lequel l'ovule n'a pas été fécondé.
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Tous les saignements qui peuvent apparaître durant le cycle menstruel ne sont pas des règles[5].
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Les premières règles ou ménarches apparaissent à une âge variable selon les individus, estimé entre 12 et 13 ans. Elles peuvent toutefois survenir beaucoup plus tôt ou beaucoup plus tard, sans que cela ne soit révélateur d'une affection. Les règles peuvent mettre plusieurs cycles à devenir régulières[6].
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L'hypothétique effet McClintock indiquerait que lorsque plusieurs femmes vivent ensemble, il y a synchronisation des règles. Cependant, cet effet est largement controversé et les preuves scientifiques actuelles tendent à indiquer l'absence de phénomène de synchronisation, la synchronisation constatée serait due au hasard. Ce phénomène a été observé chez d'autres animaux comme la souris sous la forme d'une synchronisation des œstrus au sein d'un même groupe, phénomène appelé effet Whitten[7].
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Le nombre de menstruations au cours de la vie varie. Le fait que les femmes aient des menstrues tous les mois est relativement récent puisque leurs ancêtres alternaient fréquemment grossesse et allaitement, ce qui empêchait l'apparition des règles (aménorrhée de lactation)[8],[9].
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Ce nombre de menstrues dépend aussi fortement de l'environnement sociétal. Il est estimé qu'une femme américaine a environ 450 menstruations durant sa vie, alors qu'une femme aborigène d'Australie en a environ 180, en raison du nombre plus élevé d'enfants conçus et de l'allaitement consécutif à la grossesse. Il est également estimé que les femmes du Paléolithique étaient peu réglées, en raison de leur courte espérance de vie, du nombre de grossesse vécues et de l'allaitement consécutif, mais aussi en raison de leur activité physique ou de leur mauvais état de santé, périodes pouvant provoquer une absence de règles[10].
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Ces différences de comportement (grossesses plus espacées, périodes d'allaitement absentes ou raccourcies) ainsi qu'une puberté plus précoce impliquent pour la femme occidentale actuelle un risque plus élevé de carence en fer[9].
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Les spermatozoïdes peuvent survivre dans le corps de la femme pendant une période de 2 à 5 jours et l'ovule environ 24 heures. La période de fécondation commence donc cinq jours avant l'ovulation et se termine une journée après celle-ci.
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La période de menstruation, lorsque les cycles sont régulièrement établis, est donc peu fertile mais le reste néanmoins[11].
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La fonction de reproduction, c'est-à-dire la production des gamètes et des hormones gonadiques, est contrôlée par l'axe hypothalamo-hypophysaire. L'hypothalamus synthétise et libère de manière pulsative une hormone peptidique (GnRH = hormone gonadolibérine) qui stimule la libération par l'hypophyse antérieure de deux hormones FSH et LH. Les hormones principales ovariennes impliquées dans le contrôle du cycle menstruel sont les œstrogènes, la progestérone et l'inhibine. Au début du cycle, l'hypophyse antérieure (glande pituitaire) libère la FSH (hormone stimulant la folliculogenèse) signalant au follicule immature de grandir dans les ovaires. Le follicule est un sac contenant l'ovocyte. Normalement, un seul ovule est produit par cycle. Il n'y a pas de coordination gauche/droite. Le même ovaire peut donc théoriquement émettre un ovule plusieurs mois de suite. En fait, la présence d'un corps jaune dans un ovaire perturbe fortement la sélection du follicule dominant, de telle sorte que chez 88 % des femmes, l'ovulation se produit alternativement dans un ovaire, puis dans l'autre. Le premier follicule à se développer sécrète de l'inhibine. Les niveaux d'œstrogènes montent quand l'hormone est sécrétée par le follicule qui se développe. Ce taux d'œstrogènes est à son maximum juste avant l'arrivée de l'ovulation. L'ovulation a lieu le 14e jour du cycle, environ 36 h après le pic de LH (hormone lutéotrophe) libérée par l'hypophyse antérieure.
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Ce pic de L.H est provoqué par l'importante quantité d'œstrogènes qui étaient présents juste avant l'ovulation[12].
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Après l'ovulation, œstrogènes et progestérone sont chacun sécrétés par le corpus luteum (ou corps jaune) qui se développe à partir du follicule rompu et reste dans l'ovaire. Le rôle de la progestérone est de préparer le corps pour une éventuelle grossesse. En particulier, la progestérone provoque une augmentation de la température basale d'environ 0,3 °C. Cette augmentation de la température peut être utilisée pour détecter l'ovulation.
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Si aucune grossesse n'intervient le corpus luteum dégénère et le niveau des hormones chute brutalement, ce qui provoque l'élimination de l'endomètre lors de la menstruation.
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S'il y a une grossesse, le placenta produit les hormones pour interrompre le cycle menstruel :
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L'absence de règles est désignée sous le terme d'« aménorrhée ». Elle peut être primaire ou secondaire.
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Une fois les premières menstruations apparues et régulièrement établies, l'absence de règles, ou aménorrhée secondaire, traduit généralement une grossesse et peut se prolonger pendant l'allaitement (aménorrhée de lactation). À partir de l'âge de 40 à 50 ans, il peut s'agir de l'apparition de la ménopause. D'autres facteurs très fréquents peuvent causer une disparition des règles : maladies graves, prises de certains médicaments, anorexie, pratique sportive intensive, origines psychogènes (stress métabolique ou psychique accrus, troubles alimentaires, conditions chroniques)[13], troubles d'origines utérine ou ovarienne[14].
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L'allaitement consécutif à une grossesse aboutit à une anovulation ainsi qu'à la suspension des règles, dues à l'action sur l'axe hypothalamo-hypophysaire des stimulations mamelonnaires liés à la succion et aux stimuli neurosensoriels[15].
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Il est possible de choisir d'avoir des règles ou non par l'utilisation d'un moyen de contraception hormonal comme une pilule combinée prise sans interruption, une pilule progestative prise en continu, un DIU hormonal, un implant progestatif, un anneau contraceptif ou encore un patch pris sans interruption[16].
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Chez certaines femmes, une douleur pelvienne (au niveau du bassin) ou des crampes de l'utérus, appelées dysménorrhées peuvent précéder et accompagner la période des règles. Elle peut s'associer dans le cadre du syndrome prémenstruel (ou SPM) à des douleurs, des malaises, de la fatigue, dans certains cas à une anémie. Ces douleurs peuvent perturber la vie quotidienne ou le sommeil et entraîner une irritabilité. Certaines femmes peuvent également ressentir des maux de tête, une douleur dans le bas du dos ou une tension des seins (qui peuvent augmenter de volume en fin de cycle), et rendre nécessaire le changement de taille de soutien-gorge.
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Une étude indique une correlation entre la présence d'anémie et les troubles menstruels notamment la dysménorrhée, le syndrome prémenstruel, et les cycles irréguliers ou d'une longueur anormale[17].
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On distingue généralement les dysménorrhées primaires, liées à l'effet des prostaglandines, qui affectent en priorité les adolescentes lors des premières années de leurs règles, et qui sont le plus souvent sans gravité, bien que pouvant être invalidantes, et les dysménorrhées secondaires, liées à de nombreuses pathologies possibles, dont l'endométriose. Dans le premier cas, les pharmaciens peuvent délivrer des traitements de type anti-inflammatoire non stéroïdien, en l'absence de contre-indications. Dans le second cas, ou lorsque les traitements sont inefficaces, il est nécessaire de consulter un médecin[18].
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Ces douleurs poussent certains pays à instituer un « congé menstruel » pour les femmes concernées :
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En Italie, un projet de loi autorisant les femmes à prendre trois jours de congés payés par mois en cas de règles douloureuses, a été présenté en mars 2017[19].
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Selon la gynécologue Brigitte Letombe, opposée à la mise en place de ce congé : « Les femmes ne doivent pas rester chez elles en cas de règles insupportables à chaque cycle. » et doivent consulter « Contrairement à une croyance populaire, il n’est pas normal d’avoir mal pendant cette période. Cela peut cacher une pathologie plus grave, comme l’endométriose. Selon l’Inserm, 40 % des femmes qui souffrent de douleurs chroniques pelviennes intenses, notamment au moment des règles, en sont atteintes »[21].
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Chez la femme, le volume des pertes menstruelles est compris entre 50 et 60 mL de sang, mais varie entre les individus et selon les cycles[3]. Un millillitre de sang contenant 0,5 mg de fer[22].
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Il y a un risque de carence martiale, déficit en fer avec anémie (anémie ferriprive) ou sans anémie (carence en fer sans anémie), chez la femme moderne[9].
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Chez la femme en âge de procréer, les principales causes d'anémie ferriprive sont la menstruation et la perte de fer associée à la grossesse[23].
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Dans le monde, 30 % des femmes agées entre 15 et 49 ans sont anémiques[24].
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Les femmes qui ont des menstruations ont des besoins en fer (18 mg par jour) deux fois supérieurs aux hommes (8 mg par jour) et aux femmes allaitantes(9 mg par jour)[25].
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Sachant que concernant le fer les apports nutritionnels conseillés, hors carence en fer, pour les femmes adultes (hors grossesse et allaitement) sont de 18 mg par jour, soit l'équivalent de 750 g de steak par jour (2,4 mg de fer dans 100 g de steak). Selon une étude, les femmes adultes avec des menstruations devraient avoir 18,9 mg ; les femmes adolescentes avec menstruation devraient avoir 21,4 mg de fer par jour[26].
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Une étude indique qu'obtenir 18 mg de fer par jour peut rarement être atteint avec les aliments ordinaires disponibles[27]. Sachant que sur les 18 mg que contiennent la nourriture, seuls 10 % seront absorbés[27]. Il a été établit que 1,8 mg de fer doit être assimilé pour satisfaire les besoins de 80 à 90 % des femmes[27].
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En 1994, l'alimentation de 92 % des femmes anglaises entre 16 et 50 ans n'atteignait pas 14,8 mg de fer[28].
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La menstruation est un phénomène physiologique « spectaculaire », à l'origine de nombreux croyances et tabous culturels souvent liés à l'idée d'impureté.
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Dans l'Europe pré-chrétienne les règles sont partie prenante d'une ritualisation du passage des saisons, qui concernent aussi bien la terre, les plantes que la reproduction humaine. L'ethnologue Sylvie Muller explique ainsi la place des règles dans le calendrier de l'ancienne Irlande paysanne :
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« Au printemps, les fleurs signalent la disponibilité d’un potentiel fécond, exploité en Irlande par les mariages de février ; en été, se déroule la gestation des fruits ; en automne ont lieu la récolte et l’accouchement ; enfin, l’hiver correspond à la saison de la mort, de la menstruation et des sacrifices sanglants, pendant laquelle se constitue le terreau, lequel est composé des vies mortes qui nourriront le prochain cycle saisonnier[29]. »
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Chez les Oglalas, un rite de passage nommé Išnati Awicalowanpi isolait les jeunes filles en ménarche. On leur attribuait temporairement un tipi à l'extérieur du village. Une femme d'expérience, choisie par la famille, avait comme rôle de voir à ses besoins et de lui enseigner ses futures tâches d'épouse et de mère. Une dizaine de jours après l'apparition des premières menstruations, une cérémonie était menée par un chaman. L'invocation de l'esprit du bison avait pour but d'assurer la fécondité de la jeune fille et de marquer son passage du monde des enfants à celui des adultes.[30]
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Les religions sémitiques (notamment juives et musulmanes) associent différentes croyances et interdits aux règles. Les femmes sont considérées en état d'impureté rituelle lorsqu'elles ont leurs règles. En Islam, pendant son cycle menstruel[31], la femme musulmane n'a pas le droit de faire sa prière ni son jeûne ni d'avoir un rapport sexuel (avec pénétration) avec son mari. Par ailleurs, pendant le pèlerinage de la Mecque, la circumambulation lui est interdite.
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Le Lévitique — un livre de l' Ancien Testament, et de la Torah — décrit l'impureté des objets qui touchent les règles de la femme :
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« La femme qui aura un écoulement de sang restera 7 jours dans la souillure de ses règles. Si quelqu'un la touche, il sera impur jusqu'au soir.
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Tout lit sur lequel elle couchera pendant ses règles sera impur et tout objet sur lequel elle s'assiéra sera impur.
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Si quelqu'un touche son lit, il lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir.
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Si quelqu'un touche un objet sur lequel elle s'est assise, il lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau et sera impur jusqu'au soir.
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S'il y a quelque chose sur le lit ou l'objet sur lequel elle s'est assise, celui qui y touchera sera impur jusqu'au soir.
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Si un homme couche avec elle, si la souillure des règles de cette femme vient sur lui, il sera impur pendant 7 jours et tout lit sur lequel il couchera sera impur.
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La femme qui aura un écoulement de sang pendant plusieurs jours en dehors de ses règles, ou dont les règles dureront plus que d'habitude, sera impure pendant toute la période de son écoulement, comme pendant ses règles[32]. »
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Les prescriptions dans le judaïsme sont très détaillées. La Niddah, qui interdit les relations sexuelles avec la femme pendant ses règles car elle est alors considérée comme « impure », prévoit un ensemble de vérifications (bedika) visant à éliminer toute trace d'une goutte de sang qui pourrait souiller l'époux, et sept jours plus tard, le bain rituel, le mikvé. La crainte du sang menstruel se retrouve comme une constante dans de nombreuses cultures, pour des raisons religieuses. Dans l'analyse psychanalytique, la mise en place de périodes d'interdit dans le judaïsme est aussi considéré comme propre à alimenter le désir sexuel, en retardant le moment du plaisir[33].
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Dans les sociétés traditionnelles, il existe également des croyances très diverses liées aux menstruations. La question de la contamination est par exemple présente chez les Marquisiens :
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« Les menstruations étaient entourées de plusieurs restrictions, et étaient la principale raison pour laquelle les femmes étaient regardées comme impures et impies. Les femmes ayant leurs règles devaient être évitées sous peine de contracter la lèpre, par contamination par contact avec elles, ou avec le fluide menstruel ou avec leurs vêtements. Les restrictions liées aux menstruations ont ensuite été étendues à toutes les femmes pubères à toutes les occasions. Il était interdit aux femmes de passer au-dessus de tout objet ou structure, ou de passer au-dessus de la tête d'une personne. Ainsi, une femme ne pouvait pas s'asseoir sur la selle d'un homme, aller en canoë, ou s'asseoir sur une chaise ou sous le porche d'une maison si un enfant était également en dessous. Car autrement elle contaminait l'objet ou la personne. Et la contamination ne pouvait être enlevée qu'en tuant la femme, ou en détruisant l'objet, ou en pratiquant le rituel ha'a tahe tahe[34]. »
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Le supposé pouvoir contaminant des règles reçoit à l'époque moderne diverses justifications. Au XIXe siècle, le criminologue italien Cesare Lombroso, dans le cadre d'une théorie sexiste et naturalisante de la criminalité, liait ainsi les menstruations à la criminalité féminine[35]. Les sexologues Masters et Johnson font état, concernant la même époque, d'une tentative de justification médicale, en Angleterre, de la croyance en un pouvoir corrupteur des règles sur la nourriture :
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« En 1878, le prestigieux British Medical Journal édita une série de lettres de médecins qui donnaient des « preuves » que le contact d’une femme qui avait ses règles pouvait abîmer le jambon qu’elle avait touché[36]. »
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En 1846, Victor Hugo cite l’exemple des catacombes de Paris, vouées en partie à la culture des champignons, et interdites aux femmes, dont les menstrues pouvaient « faire tourner et pourrir » les plantations. Lui-même affirme que l’indisposition périodique des actrices « fait tomber le blanc et le rouge » dont elles se maquillent[37].
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En 2017, un groupe multinational vendant des protections périodiques, Essity, lance dans de nombreux pays une campagne publicitaire montrant un liquide rouge simulant le sang menstruel, au lieu du liquide bleu habituellement utilisé pour le représenter, avec le slogan Le sang c'est normal, le montrer devrait l'être aussi. Cette campagne déclenche en Australie les foudres de 600 téléspectateurs, qui se plaignent auprès de l'autorité de contrôle du caractère « désagréable », « inutile », « choquant et inapproprié », « dérangeant », « dégradant pour les femmes » de la campagne et du fait qu’elle « ne convient pas aux enfants », sans toujours réaliser que le sang affiché lors de scènes de violence ne les fait pas réagir comme l'analyse une chargée de cours en études de genre. D'autres s'inquiètent que le spot publicitaire, passé à une heure de grande écoute, ne les expose à des questions de la part de leurs enfants sur ce que sont les règles. L'organisme de contrôle de la déontologie publicitaire, Ad Standards, rejette les plaintes et donne raison au fabricant, notant que « la publicité faisait partie d’une campagne conçue, au contraire, pour normaliser les règles et éliminer toute stigmatisation de honte ou de gêne envers les femmes ». Une étude parue après cet incident montre que pour 3 Australiennes sur 4 avoir ses règles est une honte, et 70 % d'entre elles préfèreraient rater un examen plutôt que leurs camarades apprennent qu'elles sont en période de menstruations[38].
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Dans la majorité des pays où le groupe a décliné sa campagne, celle-ci n'a été relayée que sur Internet, les autorités locales l'ayant jugé « inappropriée », dont la France pour la marque Nana qui a jugé que « le sang sur une serviette est susceptible d’offenser le public[38].»
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En France aussi à l'époque contemporaine les premières règles sont généralement mal vécues par les jeunes filles. Les règles en effet sont largement associées à un sentiment de honte et de dégoût. Elles sont identifiées à une saleté à cacher, en particulier des hommes. Cela participe à faire considérer la condition féminine comme une contrainte[39].
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En 2018, selon l'UNESCO dans certains pays, les 2/3 des jeunes filles ignorent encore ce qui leur arrive quand leurs règles apparaissent[40].
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L'ONU a mis à jour début 2018 ses principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle en plaidant pour une éducation sexuelle "complète et de qualité" promouvant la santé et le bien-être, le respect des droits de l'homme et l'égalité des sexes, pour un passage plus facile et sûr de l'enfance à la vie adulte[40]. La connaissance du phénomène de menstruation est l'un des nombreux sujets que l'éducation sexuelle aborde (dans la famille et/ou à l'école).
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Plusieurs expressions désignent les menstrues d'une femme.
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Certaines font référence à la guerre : « les Anglais ont débarqué » remonte aux guerres napoléoniennes par référence aux armées britanniques qui ont débarqué en France suite à la bataille de Waterloo en 1815 et l'ont occupée jusqu'en 1818. Ces armées étaient en effet vêtues d'uniformes rouges et le lien avec le flux menstruel désagréable apparaît en 1820 dans le parler populaire parisien, en mauvais souvenir de l'occupant[41]. La métaphore de la couleur rouge est aussi utilisée en Belgique ou en Grèce avec l'expression « les Russes sont arrivés » (référence à l'Armée rouge), tandis qu'aux Pays-Bas on « hisse le drapeau rouge », voire le « drapeau japonais »[41].
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« Avoir ses ragnagnas » utilise le mot ragnagna qui semble dériver du gascon « arrouganh » signifiant le désir ou l'envie[42].
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« Avoir ses ourses » (ou « avoir ses ours ») est peut-être un glissement linguistique pour « avoir ses jours » (expression désuète) ou une référence à la déesse lunaire Artémis dont le nom signifie « ourse puissante »[43].
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« menstrual blood is a complex biological fluid composed of blood, vaginal secretions, and the endometrial cells of the uterine wall as they exist immediately prior to menses. »
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« This divergence between genders is aggravated by the lifestyle of modern women who have a very different reproductive history from their forebears. They reach sexual maturity at an earlier age, have fewer pregnancies and breastfeed for shorter periods of time; as a result they menstruate more frequently and therefore become more iron deficient. With the exception of a few countries, women of fertile years around the world have a negative iron balance. »
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« approximately 29 % of non-pregnant females aged 15–49 are anemic »
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fr/1424.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,59 @@
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Un cyclone (du grec kyklos, cercle) est un terme météorologique qui désigne une grande zone où l'air atmosphérique est en rotation autour d'un centre de basse pression local, donnant le plus souvent des nuages et des précipitations. Il s'agit également de « dépression » et de « système cyclonique ». Par extension, la circulation cyclonique est la direction que prendra le flux d'air autour d'une dépression ou d'un creux barométrique, soit anti-horaire dans l'hémisphère nord et horaire dans celui du sud[1],[2]. Même si toute dépression peut être appelée un cyclone, ce terme est le plus souvent réservé à certains types particuliers de systèmes qui se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales, les cyclones tropicaux. On applique également le suffixe cyclone à certains phénomènes de très petites échelles où une rotation se produit.
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Le substantif masculin[3],[4],[5] « cyclone » est un emprunt[3] à l'anglais cyclone[3],[5], substantif[6] formé sur le grec κυκλῶν / kuklôn[3], participe présent de kukloun (« rassembler en tournant »)[3]. Le terme, appliqué aux cyclones tropicaux, a été forgé par le capitaine de marine anglais Henry Piddington (1797–1858) à la suite de ses études sur la terrible tempête tropicale de 1789 qui avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa. En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas. Les marins du monde reconnurent la grande qualité de ses travaux et le nommèrent président de la Marine Court of Inquiry of Calcutta. En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complétée de son livre The Sailor's Horn-book for the Law of Storms, ce pionnier de la météorologie compara le phénomène météorologique à un serpent s'enroulant en cercle, « kyklos » en grec, d'où cyclone[7].
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Le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre le système et les zones de plus haute pression environnantes, engendre un déplacement d'air vers le centre. Plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts. Sous l'effet de la force de Coriolis, ces vents sont déviés vers la droite dans l'hémisphère nord (gauche dans celle du sud) ce qui donne une rotation de l'air autour du centre de basse pression. Ainsi les cyclones auront des sens de rotation différents selon l'hémisphère : dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et dans le sens horaire dans l'hémisphère sud[8]. Comme la force de Coriolis est nulle à l'équateur et augmente en se dirigeant vers les pôles, la rotation ne peut être induite en général qu'à des latitudes de plus de 5 à 10 degrés. On ne retrouve donc pas de cyclones près de l'équateur.
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Finalement, la trajectoire qu'empruntent les cyclones au cours de leur vie dépend de l'endroit où ils se trouvent. Les cyclones tropicaux vont suivre leur source d'énergie, les eaux chaudes, et le cisaillement des vents que leur imposent les systèmes météorologiques environnants. Les dépressions des latitudes moyennes et supérieures vont elles suivre en général le flux des vents d'altitudes, en particulier le courant-jet.
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Il existe plusieurs types de cyclones suivant le lieu où ils se forment, leur source d'énergie et leur structure interne.
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Les cyclones tropicaux, aussi nommés « ouragans » dans l'Atlantique nord, le golfe du Mexique et l'est du Pacifique nord ou « typhons » dans l'ouest du Pacifique nord et la Mer de Chine méridionale, se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales et puisent leur énergie dans la chaleur latente de condensation de l'eau[9].
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Plusieurs conditions sont nécessaires à la formation d'un tel cyclone[10],[11] :
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Le dégagement de chaleur latente dans les niveaux supérieurs de la tempête élève la température à l'intérieur du cyclone de 15 à 20 °C au-dessus de la température ambiante dans la troposphère à l'extérieur du cyclone. Pour cette raison, on dit des cyclones tropicaux qu'ils sont des tempêtes à « noyau chaud »[10],[11]. Notons toutefois que ce noyau chaud n'est présent qu'en altitude - la zone touchée par le cyclone à la surface est habituellement plus froide de quelques degrés par rapport à la normale, en raison des nuages et des précipitations. L'intensité du cyclone est déterminée par la force du vent maximum qu'il engendre, car c'est le paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions potentielles. Dans l'Atlantique Nord, on utilise comme critère le vent moyen sur une minute. Si le vent est inférieur à 34 nœuds (63 km/h), c'est une dépression tropicale. Si le vent est compris entre 34 et 63 nœuds (117 km/h), c'est une tempête tropicale, et le cyclone reçoit alors un nom. Si le vent soutenu dépasse 64 nœuds (118 km/h), c'est un ouragan[12]. Des variations de cette classification sont utilisées dans le Pacifique et l'Océan Indien. L'échelle utilisée pour les cyclones tropicaux, incluant les ouragans, est l'échelle de Saffir-Simpson. Elle reprend la force des vents là où l'échelle de Beaufort s'arrête, soit Ouragan qui est Force 12 sur 12 dans l'échelle de Beaufort est égal à la Catégorie 1 de 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson.
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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a homologué début 2010 le record du vent le plus violent jamais observé scientifiquement, mais non relié aux tornades, de 408 km/h le 10 avril 1996 à l'Île de Barrow (Australie-Occidentale) lors du passage du cyclone Olivia[13]. Le précédent record de 372 km/h observé scientifiquement datait d'avril 1934 au sommet du Mont Washington (New Hampshire) aux États-Unis[13].
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Un cyclone extratropical, parfois nommé cyclone des latitudes moyennes, est un système météorologique de basse pression, d'échelle synoptique, qui se forme entre la ligne des tropiques et le cercle polaire. Il est associé à des fronts, soit des zones de gradients horizontaux de la température et du point de rosée, que l'on nomme aussi « zones baroclines »[14]. Pour cette raison, ils sont dits à « noyau froid » car le centre du système se situe du côté froid des fronts et la tropopause plus basse (froide) que les régions à l'extérieur du système.
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Les cyclones extratropicaux ont donc des caractéristiques différentes des cyclones tropicaux, et des cyclones polaires plus au nord, qui sont alimentés par la convection atmosphérique. Ils sont en fait les dépressions météorologiques qui passent quotidiennement sur la majorité du globe. Avec les anticyclones, ils régissent le temps sur la Terre, produisant nuages, pluie, vents et orages.
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Les cyclones subtropicaux sont des cyclones extratropicaux qui présentent certaines des caractéristiques des cyclones tropicaux, comme un cœur devenant chaud. Ils se forment généralement au-delà des tropiques, jusqu'à une latitude de 50° (nord et sud). En effet, on y retrouve une activité orageuse autour de son centre qui tend à lui former un cœur chaud mais on le retrouve dans une zone frontale faible. Avec le temps, la tempête subtropicale peut devenir tropicale[15].
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Un cyclone polaire est un système dépressionnaire de large envergure passant dans les régions arctiques et antarctiques. Ce sont des systèmes de 1 000 à 2 000 km qui prennent naissance dans les hautes latitudes, zones où les contrastes thermiques sont importants le long du front arctique.
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Un phénomène analogue aux cyclones tropicaux existe sur l'océan Arctique, qu'on appelle dépression polaire. Il s'agit d'une petite dépression qui se forme principalement en hiver dans une masse d'air polaire ou arctique située sur certaines mers des hautes latitudes dans les zones où la glace ne recouvre pas totalement la mer[16].
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Ces dépressions peuvent être plus violentes que les cyclones tropicaux mais de taille plus réduites. Elles ont de 100 à 400 km de diamètre avec des vents de forces d'ouragans, se développant comme des bombes et durant une paire de jours seulement. Ces systèmes dépressionnaires prennent naissance dans les zones de contrastes thermiques importants comme à la bordure de la zone des glaces avec la mer ouverte alors que de l'air très froid passe en altitude. Elles peuvent donner des conditions de poudrerie et de blizzard très localisées.
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Par contre, elles ont beaucoup moins d'impact puisque dans les régions polaires, la densité de population humaine et animale est très faible. Sur les images satellites, les nuages s'enroulent autour du centre comme pour un ouragan ou un typhon. Des sondes lâchées par des avions de recherche montrent un cœur chaud comme dans ces derniers.
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Les dépressions de méso-échelle gamma et beta, de 20 à 200 km de diamètre, sont des centres de basse pression relative qui se forment devant et à l'arrière d'un système convectif de méso-échelle[17]. Ces dépressions, de type mésovortex, sont si intimement associées avec les orages qu'elles évoluent en réaction au stade de développement des nuages convectifs et disparaissent quand ces derniers se dissipent.
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L'extrémité nord d'une ligne de grain est communément appelée extrémité cyclonique et la partie sud tourne anticycloniquement comme sur l'image de gauche. En effet, le courant-jet de bas niveau est rabattu vers le sol à l'arrière de ces systèmes et en raison de la force de Coriolis, la circulation atmosphérique de l'extrémité nord peut évoluer en centre dépressionnaire « en forme de virgule », appelé dépression de méso-échelle, lorsqu'elle rencontre la circulation de surface à l'avant du système.
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Une dépression dans le sillage est un autre type de zone dépressionnaire de méso-échelle à l'arrière d'une ligne de grain près du bord arrière de la zone de pluie stratiforme[18]. En raison de l'air chaud subsidant associé avec leur formation, l'air s'y assèche et le ciel se dégage. Des vents violents peuvent être notés à cause de la différence pression entre la dépression et l'anticyclone de méso-échelle qui existe sous le courant descendant de l'orage[19]. Lorsque la ligne de grains est en affaissement, un coup de chaleur peut être généré près de la dépression dans le sillage.
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Les mésocyclones ne sont pas des systèmes dépressionnaires mais plutôt une rotation imbriquée dans un orage (cumulonimbus). En effet, le changement des vents entre la surface et le sommet de la couche limite de friction de l'atmosphère (moins de 2 km d'épaisseur) donne une rotation horizontale des vents. Pensons à une gigantesque éolienne qui subirait plus de vents d'ouest à son sommet qu'à sa base, ses pales se mettent donc à tourner car celles du haut subissent une plus grande force que celles du bas. Le courant ascendant sous un orage va changer l'axe de cette rotation pour le rendre vertical. Lorsque cela se produit, on peut observer visuellement, ou sur les données Doppler d'un radar météorologique, que certaines parties du nuage sont en rotation.
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Un mésocyclone n'est pas une tornade. Le resserrement de sa rotation, par des conditions particulières de circulation des vents autour de l'orage, peut cependant mener à la formation d'une tornade sous l'orage. Cela est identique à l'accélération de la rotation d'un patineur lorsqu'il ramène ses bras vers son corps.
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Une tornade n'est pas un cyclone car elle n'est pas un système dépressionnaire. Elle est en fait un tourbillon de vents extrêmement violents, prenant habituellement naissance à la base des cumulonimbus, les nuages orageux, mais occasionnellement sous des nuages convectifs plus mineurs. Trois éléments sont nécessaires à la formation d'une tornade : un cisaillement des vents dans les premiers kilomètres de l'atmosphère, un courant ascendant important dû à la poussée d'Archimède dans une masse d'air instable et une configuration des vents de surface qui puisse servir à concentrer la rotation verticale. Un quatrième élément est utile mais pas toujours présent : un courant descendant dans les précipitations. Le cisaillement de bas niveau crée une rotation dans l'axe horizontal. Quand cette rotation entre en interaction avec un fort courant ascendant, l'axe horizontal peut basculer et devenir une rotation autour d'un axe vertical (image à gauche). La rotation sera concentrée ensuite par la circulation de surface, comme une patineuse en rotation qui ramène ses bras vers son corps. Les conditions qui ont mené à la formation d'une tornade sont en équilibre instable. Le courant ascendant, le cisaillement des vents et la friction varient grandement d'un endroit à l'autre à micro-échelle. L'orage lui-même modifie ces conditions par les mouvements verticaux de l'air qu'il engendre. Lorsque l'équilibre est rompu, la tornade faiblit et se dissipe.
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Phénomène météorologique au pouvoir destructeur supérieur à celui d'un cyclone tropical, mais heureusement limité dans le temps et dans l'espace, les tornades génèrent les vents les plus forts qui existent à la surface du globe, éclatant sporadiquement et avec fureur, tuant chaque année plus de personnes que tout autre phénomène du genre. Les tornades sont classées selon les dégâts qu'elles provoquent et les vents qu'elles génèrent. L'échelle pour les classer était l'échelle de Fujita. Dernièrement l'échelle a été remodelée et s'appelle l'échelle de Fujita améliorée. Leurs diamètres peuvent varier de 20 m à plus de 2 km et laissent pour certains de très grandes traces visibles depuis l'espace.
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Comme les différents types de cyclones mentionnés antérieurement sont associés avec une masse nuageuse qui peut contenir des orages, des tornades peuvent donc y être imbriquées. On les retrouve le plus souvent dans les cyclones extratropicaux mais les cyclones tropicaux produisent également des tornades, en particulier à leur bordure externe après avoir touché terre car la friction y crée le cisaillement nécessaire[20],[21],[22],[23].
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On ne peut totalement se protéger des effets des cyclones violents, en particulier de ceux des cyclones tropicaux. Cependant, en zone à risque, un aménagement adapté et prudent du territoire peut permettre de limiter les dégâts humains et matériels dus aux vents, aux précipitations et aux inondations. Une architecture offrant moins de prise au vent, l'absence de construction en zones humides, des réseaux électriques enterrés et isolés de l'eau, le maintien ou la restauration de zones humides tampon, et de mangroves et forêts littorales, la préparation des populations, des antennes et éoliennes qu'on peut « coucher » le temps de la tempête, etc. peuvent y contribuer.
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En 2008, la FAO a par exemple estimé que si la mangrove du delta d’Ayeyarwady (Birmanie), existante avant 1975 (plus de 100 000 hectares), avait été conservée, les conséquences du cyclone Nargis auraient été au moins deux fois moindres[24]. On peut également comparer les faibles dégâts engendrés en général par des tempêtes de neige ou des ouragans le long de la côte est des États-Unis avec ceux énormes des systèmes équivalents en Asie, pour pointer la différence notable de préparation et d'équipements entre les deux régions.
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Les cyclopes forment une espèce de créatures fantastiques dans la mythologie grecque.
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Ce sont des monstres géants n'ayant qu'un œil au milieu du front. Les premiers cyclopes sont ceux de la Théogonie d'Hésiode.
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« Cyclope » est un emprunt au latin Cyclops[1],[2],[3], transcription[3] du grec κύκλωψ / kýklôps[1],[2], qui, au singulier, désigne Polyphème et, au pluriel, les géants n'ayant qu'un œil rond au milieu du front[3]. Formé de κύκλος / kýklos (« roue », « cercle ») et de ὤψ / ốps (« œil »), que l'on pourrait traduire par « œil rond ». Cet œil rond figure le soleil « œil du ciel ». Le cyclope est un dieu du ciel dont l'arme est la foudre[4]...
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Les légendes qui les concernent sont contradictoires : il ne faut pas les confondre avec les Géants, nés du sang de Tartare et tués lors de la gigantomachie ; il faut aussi veiller à distinguer plusieurs races successives : ouraniens, forgerons, bâtisseurs et pasteurs (seuls les cyclopes ouraniens et pasteurs sont mentionnés par Homère).
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Ces cyclopes sont les enfants d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Leur nom devient synonyme de force et de pouvoir et désigne des armes exceptionnellement bien travaillées.
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Ils sont trois : Brontès (Βρόντης / Bróntês, « Tonnerre »), Stéropès (Στερόπης / Sterópês, « Éclair ») et Argès (Ἄργης / Árgês, « Foudre »)[5]. Ouranos, terrifié par leur force, les enferme dans le Tartare. Plus tard, leur frère Cronos les libère, ainsi que les Hécatonchires et les Géants. Ils l'aident à renverser et à émasculer Ouranos, mais Cronos, redoutant à son tour d'être vaincu par eux, les renvoie dans le Tartare où ils restent jusqu'à leur libération par Zeus.
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Reconnaissants envers Zeus, les cyclopes fabriquent le foudre pour lui. Argès ajoute la lueur, Brontès l'orage et Stéropès les éclairs. Ces armes forment le foudre de Zeus, grâce auquel il peut vaincre Cronos et les Titans, et devenir le maître de l'Univers. Ils créent aussi le trident de Poséidon, l'arc et les flèches d'Artémis et la kunée d'Hadès (casque qui rend son porteur invisible et que l'on retrouve dans plusieurs légendes).
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Dans une version du mythe, les cyclopes sont tués par Apollon après que Zeus a tué son fils, Asclépios, avec l'arme forgée par les cyclopes, alors que ce dernier avait ramené à la vie plusieurs morts. Selon Phérécyde de Syros[6], ce ne sont pas les cyclopes mais leurs fils qu'Apollon anéantit pour se venger de la mort d'Asclépios.
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Le cyclope Argès serait l'époux de Phrygie et le père de trois enfants dont les noms sont : Atreneste, Atron et Deusus.
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Chez un commentateur de l’Iliade, Zeus avale Métis alors qu'elle est enceinte d'Athéna par le cyclope Brontès[7].
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Les cyclopes servent d'assistants à Héphaïstos. On connaît les noms de trois d'entre eux : Acamas, Pyracmon et Adnanos.
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Un groupe de cyclopes au service du roi Proétos construit les murs de la cité de Tirynthe[réf. nécessaire], la ville natale d'Héraclès. Ces murailles sont qualifiées de cyclopéennes. Ils construisent aussi les murs de Mycènes et la porte des Lionnes[8]. Ils ont un sanctuaire dans l'isthme de Corinthe. Ces cyclopes sont appelés encheirogastères, (ἐγχειρογάστορες), « qui vivent du travail de leurs mains », car ils travaillent pour gagner leur vie. Les premières tours furent bâties par les cyclopes d'après Aristote.
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Les cyclopes pasteurs incarnent une génération tardive, loin d'être aussi brillante que les précédentes. Ils se contentent de vivre de l'élevage en Sicile. Le terme « cyclope » se réfère alors habituellement à l'un des représentants de cette génération, dont le mieux mis en valeur par Homère est le fils de Poséidon et de Thoosa : Polyphème, dont le nom signifie : « abondant en paroles ». Il existe aussi Télémos.
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Chez Homère et Virgile, les cyclopes, fils de Poséidon, sont des géants sauvages et anthropophages, ne craignant ni les dieux ni les hommes, sans foi ni lois. Ils vivent en élevant des moutons, notamment dans l'île sicilienne de Trinacrie. Ces cyclopes de l´Odyssée rustres asociaux et impies n'ont à première vue, en dehors de leur œil unique, rien de commun avec les trois alliés de Zeus ou les compagnons d'Héphaïstos. Ils sont la contrepartie sauvage des feux divins. L'un d'eux est directement lié à la production du feu par frottement. Selon Arthur Cook, c'est la signification de l'épisode de l'Odyssée où Ulysse crève l'œil de Polyphème[9],[10].
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Euripide a également mis en scène Polyphème dans son drame satyrique intitulé Le Cyclope en réunissant deux épisodes mythologiques distincts. En effet, Ulysse aborde bien sur l'île comme dans le chant IX de l’Odyssée, mais au lieu de rencontrer Polyphème, il tombe nez à nez avec les Satyres et le vieux Silène, qui après avoir échoué sur le rivage, se sont retrouvés esclaves de Polyphème et obligés de faire paître ses troupeaux. Polyphème, quant à lui, apparaît également dans le mythe d'Acis et Galatée.
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Cette catégorie de cyclopes ne se limite pas à la mythologie grecque, puisque l'on en retrouve des exemples dans les Pyrénées, avec le Tartaro, les Bécuts, et les Ulhart (Pyrénées et Alpes) dont l'essentiel des récits correspond d'assez près aux démêlés de Polyphème avec Ulysse.
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Pausanias mentionne un autel des cyclopes à Corinthe sans fournir d'autres précisions[10].
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L'explication la plus courante donnée par les linguistes et les comparatistes aux cyclopes est que ceux-ci sont « des démons du feu, qui peuvent tantôt se rendre utiles aux hommes, tantôt leur nuire »[12]. Cette explication correspond également à l'étymologie de leur nom[10]. D'autres explications ont été avancées.
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L'holoproencéphalie est une malformation congénitale du cerveau et de la face. Elle existe à des degrés divers et résulte en une séparation incomplète entre les deux hémisphères du cerveau et parfois entre les deux yeux. On parle alors de cyclopie ou cyclocéphalie. Il est aisé d'imaginer que la naissance d'un bébé présentant de telles malformations ait pu être la source de légendes terrifiantes. L'otocéphalie, elle, est une pathologie congénitale rare mais témoignant de l'existence de la cyclopie dans certains cas chez l'être humain.
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Une autre source possible des légendes sur les cyclopes pourrait être la présence de crânes préhistoriques d'éléphants nains trouvés par les Grecs en Sicile et en Crète. La large cavité nasale (pour la trompe) au centre du crâne aurait été prise pour une orbite oculaire de grande taille[13].
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Les Grecs antiques connaissant très mal l'apparence des éléphants vivants et n'ayant probablement jamais vu de crâne de ces animaux, ils avaient peu de chance de reconnaître l'origine exacte de ces crânes, ayant plus du triple de la taille d'un crâne humain.
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Durant la guerre de Troie apparaissent des forgerons qui portaient, pour éviter d'être aveuglés en cas de projection d'étincelles ou de scories, une protection sur un œil, risquant seulement l'autre œil et travaillant donc « en cyclope » ; ils portaient des tatouages en l'honneur du soleil. Cela constitue deux liens avec le mythe des Cyclopes, connus pour leur penchant pour la métallurgie. La génération des cyclopes pasteurs est clairement différenciée de la précédente : ils sont probablement des additions tardives au Panthéon et n'ont pas ou peu de relations avec les forgerons.
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L'inclusion par Homère de Polyphème dans l’Odyssée en tant que cyclope pourrait également être le « détournement » d'un démon sicilien. Les « triophtalmes » des légendes crétoises pourraient en être la véritable origine : ces ogres se nourrissant de chair humaine portent un troisième œil à l'arrière de la tête. En dehors de la position de cet œil, ils ressemblent beaucoup aux cyclopes d'Homère.
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Enfin on trouve des similitudes entre le mythe des Cyclopes, les créatures appelées les Fomoires des croyances irlandaises, qui n'avaient qu'un œil, qu'un bras et qu'une jambe (leur roi était Balor) ou encore les croyances des Ossètes, peuple de langue iranienne, concernant des ogres n'ayant, eux aussi, qu'un œil. Ces ressemblances peuvent provenir d'un mythe commun à ces peuples dans l'hypothèse de la civilisation indo-européenne.
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Selon Héraclide du Pont, le cyclope représente « la fureur sauvage, propre à chaque homme »[14]. Aux dires de Porphyre, elle est engendrée dans l'homme par « le démon de son horoscope natal »[15].
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Le cyclope naît, précise Eustathe, dans une caverne par laquelle « le poète entend la cavité du cœur ; car c’est là que naît la fureur, celle-ci étant le bouillonnement du sang dans la région du cœur »[16].
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Pour le philosophe d'Hooghvorst, le cyclope représente « le sens vulgaire de l'homme » qui en « suce les os et la moelle avec fureur » [17].
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Victor Bérard y voit une forme d’anthropomorphisme des volcans : « Le Cyclope est une montagne qui hurle, engouffre, vomit et lance des rochers, un volcan à l’œil rond »[18].
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Paysage avec Polyphème par Nicolas Poussin (1649).
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Polyphème, sculpture en terre cuite patinée façon bronze de Corneille Van Clève (1680), musée du Louvre
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Le Cyclope, tableau d'Odilon Redon (entre 1898 et 1900 ou 1914).
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Le mur cyclopéen ou appareil cyclopéen est un mode de construction primitif, constitué de grosses pierres équarries ou non, agencées ou simplement entassées de manière à former un mur défensif ou une jetée, un barrage, un pont, une route.
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Les cyclopes forment une espèce de créatures fantastiques dans la mythologie grecque.
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Ce sont des monstres géants n'ayant qu'un œil au milieu du front. Les premiers cyclopes sont ceux de la Théogonie d'Hésiode.
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« Cyclope » est un emprunt au latin Cyclops[1],[2],[3], transcription[3] du grec κύκλωψ / kýklôps[1],[2], qui, au singulier, désigne Polyphème et, au pluriel, les géants n'ayant qu'un œil rond au milieu du front[3]. Formé de κύκλος / kýklos (« roue », « cercle ») et de ὤψ / ốps (« œil »), que l'on pourrait traduire par « œil rond ». Cet œil rond figure le soleil « œil du ciel ». Le cyclope est un dieu du ciel dont l'arme est la foudre[4]...
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Les légendes qui les concernent sont contradictoires : il ne faut pas les confondre avec les Géants, nés du sang de Tartare et tués lors de la gigantomachie ; il faut aussi veiller à distinguer plusieurs races successives : ouraniens, forgerons, bâtisseurs et pasteurs (seuls les cyclopes ouraniens et pasteurs sont mentionnés par Homère).
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Ces cyclopes sont les enfants d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Leur nom devient synonyme de force et de pouvoir et désigne des armes exceptionnellement bien travaillées.
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Ils sont trois : Brontès (Βρόντης / Bróntês, « Tonnerre »), Stéropès (Στερόπης / Sterópês, « Éclair ») et Argès (Ἄργης / Árgês, « Foudre »)[5]. Ouranos, terrifié par leur force, les enferme dans le Tartare. Plus tard, leur frère Cronos les libère, ainsi que les Hécatonchires et les Géants. Ils l'aident à renverser et à émasculer Ouranos, mais Cronos, redoutant à son tour d'être vaincu par eux, les renvoie dans le Tartare où ils restent jusqu'à leur libération par Zeus.
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Reconnaissants envers Zeus, les cyclopes fabriquent le foudre pour lui. Argès ajoute la lueur, Brontès l'orage et Stéropès les éclairs. Ces armes forment le foudre de Zeus, grâce auquel il peut vaincre Cronos et les Titans, et devenir le maître de l'Univers. Ils créent aussi le trident de Poséidon, l'arc et les flèches d'Artémis et la kunée d'Hadès (casque qui rend son porteur invisible et que l'on retrouve dans plusieurs légendes).
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Dans une version du mythe, les cyclopes sont tués par Apollon après que Zeus a tué son fils, Asclépios, avec l'arme forgée par les cyclopes, alors que ce dernier avait ramené à la vie plusieurs morts. Selon Phérécyde de Syros[6], ce ne sont pas les cyclopes mais leurs fils qu'Apollon anéantit pour se venger de la mort d'Asclépios.
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Le cyclope Argès serait l'époux de Phrygie et le père de trois enfants dont les noms sont : Atreneste, Atron et Deusus.
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Chez un commentateur de l’Iliade, Zeus avale Métis alors qu'elle est enceinte d'Athéna par le cyclope Brontès[7].
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Les cyclopes servent d'assistants à Héphaïstos. On connaît les noms de trois d'entre eux : Acamas, Pyracmon et Adnanos.
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Un groupe de cyclopes au service du roi Proétos construit les murs de la cité de Tirynthe[réf. nécessaire], la ville natale d'Héraclès. Ces murailles sont qualifiées de cyclopéennes. Ils construisent aussi les murs de Mycènes et la porte des Lionnes[8]. Ils ont un sanctuaire dans l'isthme de Corinthe. Ces cyclopes sont appelés encheirogastères, (ἐγχειρογάστορες), « qui vivent du travail de leurs mains », car ils travaillent pour gagner leur vie. Les premières tours furent bâties par les cyclopes d'après Aristote.
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Les cyclopes pasteurs incarnent une génération tardive, loin d'être aussi brillante que les précédentes. Ils se contentent de vivre de l'élevage en Sicile. Le terme « cyclope » se réfère alors habituellement à l'un des représentants de cette génération, dont le mieux mis en valeur par Homère est le fils de Poséidon et de Thoosa : Polyphème, dont le nom signifie : « abondant en paroles ». Il existe aussi Télémos.
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Chez Homère et Virgile, les cyclopes, fils de Poséidon, sont des géants sauvages et anthropophages, ne craignant ni les dieux ni les hommes, sans foi ni lois. Ils vivent en élevant des moutons, notamment dans l'île sicilienne de Trinacrie. Ces cyclopes de l´Odyssée rustres asociaux et impies n'ont à première vue, en dehors de leur œil unique, rien de commun avec les trois alliés de Zeus ou les compagnons d'Héphaïstos. Ils sont la contrepartie sauvage des feux divins. L'un d'eux est directement lié à la production du feu par frottement. Selon Arthur Cook, c'est la signification de l'épisode de l'Odyssée où Ulysse crève l'œil de Polyphème[9],[10].
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Euripide a également mis en scène Polyphème dans son drame satyrique intitulé Le Cyclope en réunissant deux épisodes mythologiques distincts. En effet, Ulysse aborde bien sur l'île comme dans le chant IX de l’Odyssée, mais au lieu de rencontrer Polyphème, il tombe nez à nez avec les Satyres et le vieux Silène, qui après avoir échoué sur le rivage, se sont retrouvés esclaves de Polyphème et obligés de faire paître ses troupeaux. Polyphème, quant à lui, apparaît également dans le mythe d'Acis et Galatée.
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Cette catégorie de cyclopes ne se limite pas à la mythologie grecque, puisque l'on en retrouve des exemples dans les Pyrénées, avec le Tartaro, les Bécuts, et les Ulhart (Pyrénées et Alpes) dont l'essentiel des récits correspond d'assez près aux démêlés de Polyphème avec Ulysse.
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Pausanias mentionne un autel des cyclopes à Corinthe sans fournir d'autres précisions[10].
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L'explication la plus courante donnée par les linguistes et les comparatistes aux cyclopes est que ceux-ci sont « des démons du feu, qui peuvent tantôt se rendre utiles aux hommes, tantôt leur nuire »[12]. Cette explication correspond également à l'étymologie de leur nom[10]. D'autres explications ont été avancées.
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L'holoproencéphalie est une malformation congénitale du cerveau et de la face. Elle existe à des degrés divers et résulte en une séparation incomplète entre les deux hémisphères du cerveau et parfois entre les deux yeux. On parle alors de cyclopie ou cyclocéphalie. Il est aisé d'imaginer que la naissance d'un bébé présentant de telles malformations ait pu être la source de légendes terrifiantes. L'otocéphalie, elle, est une pathologie congénitale rare mais témoignant de l'existence de la cyclopie dans certains cas chez l'être humain.
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Une autre source possible des légendes sur les cyclopes pourrait être la présence de crânes préhistoriques d'éléphants nains trouvés par les Grecs en Sicile et en Crète. La large cavité nasale (pour la trompe) au centre du crâne aurait été prise pour une orbite oculaire de grande taille[13].
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Les Grecs antiques connaissant très mal l'apparence des éléphants vivants et n'ayant probablement jamais vu de crâne de ces animaux, ils avaient peu de chance de reconnaître l'origine exacte de ces crânes, ayant plus du triple de la taille d'un crâne humain.
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Durant la guerre de Troie apparaissent des forgerons qui portaient, pour éviter d'être aveuglés en cas de projection d'étincelles ou de scories, une protection sur un œil, risquant seulement l'autre œil et travaillant donc « en cyclope » ; ils portaient des tatouages en l'honneur du soleil. Cela constitue deux liens avec le mythe des Cyclopes, connus pour leur penchant pour la métallurgie. La génération des cyclopes pasteurs est clairement différenciée de la précédente : ils sont probablement des additions tardives au Panthéon et n'ont pas ou peu de relations avec les forgerons.
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L'inclusion par Homère de Polyphème dans l’Odyssée en tant que cyclope pourrait également être le « détournement » d'un démon sicilien. Les « triophtalmes » des légendes crétoises pourraient en être la véritable origine : ces ogres se nourrissant de chair humaine portent un troisième œil à l'arrière de la tête. En dehors de la position de cet œil, ils ressemblent beaucoup aux cyclopes d'Homère.
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Enfin on trouve des similitudes entre le mythe des Cyclopes, les créatures appelées les Fomoires des croyances irlandaises, qui n'avaient qu'un œil, qu'un bras et qu'une jambe (leur roi était Balor) ou encore les croyances des Ossètes, peuple de langue iranienne, concernant des ogres n'ayant, eux aussi, qu'un œil. Ces ressemblances peuvent provenir d'un mythe commun à ces peuples dans l'hypothèse de la civilisation indo-européenne.
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Selon Héraclide du Pont, le cyclope représente « la fureur sauvage, propre à chaque homme »[14]. Aux dires de Porphyre, elle est engendrée dans l'homme par « le démon de son horoscope natal »[15].
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Le cyclope naît, précise Eustathe, dans une caverne par laquelle « le poète entend la cavité du cœur ; car c’est là que naît la fureur, celle-ci étant le bouillonnement du sang dans la région du cœur »[16].
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Pour le philosophe d'Hooghvorst, le cyclope représente « le sens vulgaire de l'homme » qui en « suce les os et la moelle avec fureur » [17].
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Victor Bérard y voit une forme d’anthropomorphisme des volcans : « Le Cyclope est une montagne qui hurle, engouffre, vomit et lance des rochers, un volcan à l’œil rond »[18].
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Paysage avec Polyphème par Nicolas Poussin (1649).
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Polyphème, sculpture en terre cuite patinée façon bronze de Corneille Van Clève (1680), musée du Louvre
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Le Cyclope, tableau d'Odilon Redon (entre 1898 et 1900 ou 1914).
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Le mur cyclopéen ou appareil cyclopéen est un mode de construction primitif, constitué de grosses pierres équarries ou non, agencées ou simplement entassées de manière à former un mur défensif ou une jetée, un barrage, un pont, une route.
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Cygnus est un genre d'oiseaux de la famille des Anatidae. C'est le genre des cygnes.
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Ces oiseaux sont connus pour leur cou courbé (ils possèdent 24 vertèbres cervicales, le plus grand nombre de tous les vertébrés[réf. nécessaire]) et pour leurs belles plumes blanches, au nombre de 25 000 chez le cygne adulte[1]. Cependant, quelques espèces ont un plumage partiellement noir (Cygne noir et Cygne à cou noir). Leurs pieds sont palmés. Les petits du cygne appartiennent à la catégorie des poussins. Les cygnes sont les plus grands membres de la famille des Anatidae, et sont parmi les plus gros oiseaux volants, pesant jusqu'à 15 kg et mesurant 1,50 m environ. Par rapport aux oies, ils sont à la fois plus grands en taille et ont des pieds et un cou proportionnellement plus grands[2]. Ils ont aussi une pièce de peau déplumée entre les yeux et sur le bec chez les adultes. Les plumages de chaque sexe sont similaires, mais les mâles sont généralement plus grands et plus lourds que les femelles.
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Juste avant de mourir, le cygne chanterait davantage et avec plus de force. Cette caractéristique a donné l'expression « chant du cygne » qui remonte à l’Antiquité grecque (en référence au dernier discours de Socrate condamné à mort pour impiété)[3].
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D'après la classification de référence (version 2.2, 2009) du Congrès ornithologique international (ordre phylogénique), 6 espèces sont répertoriées, le Cygne de Bewick est considéré comme une sous-espèce du Cygne siffleur Cygnus columbianus.
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(selon IUCN : 100 000 à 1 000 000[4])
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(Selon IUCN : Cygnus columbianus comprend environ 300 000 individus[7])
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(Selon IUCN : Cygnus columbianus comprend environ 300 000 individus[7])
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Les cygnes vivent généralement dans des milieux tempérés, rarement sous les tropiques. Quatre à cinq espèces se trouvent dans l'hémisphère nord, une espèce se trouve en Australie et en Nouvelle-Zélande et une dernière espèce se trouve dans le sud de l'Amérique du Sud. Les cygnes sont absents d'Asie tropicale, d'Amérique centrale, du nord de l'Amérique du Sud et de l'ensemble de l'Afrique. Une espèce, le cygne tuberculé, a été introduite en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande[2].
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Plusieurs espèces ont un comportement migratoire, en partie ou en totalité. Le Cygne tuberculé est une espèce migratrice partielle, résidant dans des régions de l'Europe occidentale, mais migrant en Europe de l'Est et en Asie. Le Cygne chanteur et le Cygne siffleur sont en totalité migrateurs, et les cygnes trompettes sont presque entièrement migrateurs[2]. Il existe des preuves qu'une partie des cygnes à cou noir sont migrateurs, mais aucune étude détaillée n'a établi si ces mouvements sont à longue ou à courte distance[10].
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Les cygnes se nourrissent dans l'eau et sur terre. Ils sont presque exclusivement herbivores, même si un petit nombre d'animaux aquatiques peut être mangé. Leur régime alimentaire est composé de racines, de tubercules, de tiges et de feuilles de plantes aquatiques submergées[2].
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Les cygnes s'accouplent par paires monogames et vivent ensemble plusieurs années. Dans de nombreux cas, les couples peuvent durer à vie, mais le divorce entre des couples peut arriver[11]. Ces couples se maintiennent même dans les espèces migratrices et grégaires comme les cygnes siffleurs, qui se rassemblent en grands troupeaux dans des aires d'hivernage[12]. Le nid se trouve sur la terre, près de l'eau et mesure environ un mètre de diamètre. Contrairement à beaucoup d'autres canards et aux oies, le mâle contribue à la construction du nid. La taille moyenne des œufs (pour le cygne tuberculé) est de 113 × 74 mm, avec un poids de 340 g, une moyenne de couvée de 4 à 7 œufs et une période d'incubation de 34 - 45 jours[13]. Avec les dendrocygninés, les cygnes sont les seuls anatidés où les mâles aident l'incubation des œufs.
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Femelle en train de couver
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Oeufs de cygne non éclos
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Famille de cygnes sur un étang
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Les espèces de cygnes de l'hémisphère nord ont le plumage d'un blanc pur, mais ceux de l'hémisphère sud mélangent noir et blanc. L'espèce australienne du cygne noir (Cygnus atratus) est totalement noire, excepté le blanc de ses plumes en vol. Les bébés de cygnes noirs sont de couleur gris clair. Les cygnes à cou noir, vivant en Amérique du Sud, sont blancs mais ont un cou noir.
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Les membres inférieurs des cygnes sont de couleur gris noirâtre, sauf pour les deux espèces d'Amérique du Sud, qui ont des membres inférieurs roses. La couleur du bec varie : les quatre espèces subarctiques ont des becs noirs avec des teintes de jaune, alors que toutes les autres espèces ont des becs à motifs rouge et noir.
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Les poussins des cygnes tuberculés gardent une robe grise (le bec également) de leur naissance jusqu'à l'été suivant, à la période à laquelle ils quittent enfin leurs parents.
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Les cygnes peuvent être victimes des grandes maladies communes à tous les oiseaux (grippe aviaire en particulier), mais d'autres causes de mortalité existent :
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La fourrure de cygne (peau et son duvet) ou le duvet de cygne, sont utilisés dans la composition ou comme garniture de vêtement, mais aussi dans la fabrication de menus objets (houppette à poudre[18], calorimètre[19]…).
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Le duvet « de cygne » était souvent remplacé par du duvet d'oie blanche[20].
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Plusieurs espèces de cygne, en particulier le cygne tuberculé et le cygne noir (originaire d'Australie), sont utilisés depuis des siècles comme oiseaux d'ornement des plans d'eau. Ils ont ainsi été introduits et acclimatés dans de nombreux pays.
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L’usage du cygne comme oiseau d’ornement est attesté dès l’Antiquité. Selon Diodore de Sicile, la cité d’Agrigente s’était ainsi dotée au Ve siècle av. J.-C. d’un grand bassin artificiel dans lequel étaient entretenus des cygnes et d’autres oiseaux pour le plus « grand plaisir des spectateurs »[21],[22].
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Le cygne tuberculé, apprécié pour sa grâce et sa beauté, a été introduit sur tous les continents afin d'orner les plans d'eau des parcs, jardins et domaines. Alors que son aire initiale de reproduction s'étendait depuis l'est de la Chine jusqu'au centre et au nord de l'Europe, il a été introduit comme oiseau d'agrément dès l'époque médiévale, notamment en Autriche, en Suisse, et en Allemagne, ce qui lui a permis de constituer des populations marronnes dans l'ouest et le sud de l'Europe[23].
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En Angleterre et au Pays de Galles (mais pas en Écosse ou en Irlande), la possession de cygnes tuberculés (en anglais, mute swans) était réglementée par une loi, l'Act of Swans, adoptée par le Parlement anglais en 1482. Cet acte n'autorisait que les propriétaires terriens détenant en pleine propriété des terres pour une valeur d'au moins cinq marcs de marquer les cygnes sur leurs terres, et réservait les cygnes non marqués de la sorte au monarque. Au XVe siècle, le monarque accorda par ailleurs à la Compagnie des Marchands de Vin et à la Compagnie des Teinturiers de Londres un privilège selon lequel ces deux compagnies partageaient avec lui la possession des cygnes sur la portion de la Tamise et ses affluents compris entre Windsor et Abingdon[24].
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L'aspect culturel du cygne est très riche en Europe. Peut-être l'histoire d'un cygne la plus connue est-elle celle de la fable du Vilain Petit Canard. L'histoire est centrée sur un vilain canard qui est maltraité jusqu'à ce qu'il rencontre des cygnes. Ceux-ci l'accueillent et le canard se transforme en un magnifique cygne blanc.
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Les cygnes sont souvent un symbole de l'amour ou de la fidélité car ils entretiennent des relations monogames de longue durée. De nombreuses œuvres mettent en scène des cygnes, comme Lohengrin ou Parsifal. Le Lac des cygnes est un ballet aux nombreuses interprétations. Les Six Cygnes est le conte 49 des Frères Grimm. Les sept cygnes est le conte 87 du Livre des contes (1857) de Ludwig Bechstein, adapté d'un récit du Roman des sept sages ou Li romans de Dolopathos (1190, Dolopathos (en)), aussi nommé Elioxe et Beatris.
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Le cygne est également le symbole du club de football gallois de Swansea City évoluant dans le championnat anglais et du club de football australien des Sydney Swans. Swans (« cygnes » en anglais) est le nom d'un groupe de rock alternatif américain mené par le guitariste et chanteur Michael Gira.
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Les cygnes sont très présents dans la mythologie. Dans la mythologie grecque, le cygne est l'oiseau dédié à Apollon. L'histoire de Léda et le cygne raconte également que Hélène de Troie a été conçue par une union de Zeus déguisé en cygne et de Léda, reine de Sparte. Certains personnages mythologiques se nomment cygne, comme Cycnos fils de Poséidon.
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La transformation de Cygnus, roi de Ligurie, témoin de la mort de Phaéton, donnera naissance au cygne. Cette métamorphose est longuement décrite dans le livre II 367-380 des Métamorphoses (Ovide).
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En mythologie celtique, voir Oidheadh Chloinne Lir.
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En mythologie hindoue, le cygne est le véhicule vahana du dieu Brahma, et le titre de Paramahamsa, cygne suprême, est attribué à certains maîtres spirituels.
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Dans le domaine de l'héraldique, le cygne est l'une des figures animales les plus anciennement présentes sur le blason. Il figure parmi la vingtaine d'espèces repérées par l'historien Michel Pastoureau qui ornent les écus avant 1200[25]. Sa fréquence sur l'écu augmente considérablement à partir du xviie siècle, au moment où le répertoire des meubles et figures héraldiques s'accroît et se diversifie.
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Léda et le cygne Paul Véronèse, 1585
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Cygne attaqué par un chien Jean-Baptiste Oudry, 1745
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Le char en forme de cygne de Marie Schœnacker Reine des Reines de Paris à la Mi-Carême 1897[26]
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Un cylindre est une surface réglée dont les génératrices sont parallèles, c'est-à-dire une surface dans l'espace constituée de droites parallèles. On parle aussi de surface cylindrique. C'est un exemple de surface développable.
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On peut considérer un cylindre comme un cône dont le sommet est « rejeté à l'infini ».
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Par extension, on appelle encore cylindre le solide délimité par une surface cylindrique et par deux plans strictement parallèles. Si ces plans sont perpendiculaires aux génératrices, on dit que le cylindre est droit. La distance séparant les deux plans parallèles s'appelle la hauteur du cylindre et les deux surfaces planes bordant le cylindre s'appellent ses bases. Les prismes (dont les parallélépipèdes) sont des cas particuliers de cylindres. Mais (sauf mention spéciale) on réserve généralement l'appellation de cylindre aux cylindres circulaires droits.
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Soient D une droite et C une courbe, sécantes en un point O.
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Le cylindre S de génératrice D et de courbe directrice C est la réunion des translatées de D le long de C ou, ce qui revient au même, des translatées de C le long de D :
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10 |
+
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11 |
+
S
|
12 |
+
=
|
13 |
+
|
14 |
+
⋃
|
15 |
+
|
16 |
+
M
|
17 |
+
∈
|
18 |
+
C
|
19 |
+
|
20 |
+
|
21 |
+
|
22 |
+
T
|
23 |
+
|
24 |
+
|
25 |
+
|
26 |
+
O
|
27 |
+
M
|
28 |
+
|
29 |
+
→
|
30 |
+
|
31 |
+
|
32 |
+
|
33 |
+
(
|
34 |
+
D
|
35 |
+
)
|
36 |
+
=
|
37 |
+
|
38 |
+
⋃
|
39 |
+
|
40 |
+
N
|
41 |
+
∈
|
42 |
+
D
|
43 |
+
|
44 |
+
|
45 |
+
|
46 |
+
T
|
47 |
+
|
48 |
+
|
49 |
+
|
50 |
+
O
|
51 |
+
N
|
52 |
+
|
53 |
+
→
|
54 |
+
|
55 |
+
|
56 |
+
|
57 |
+
(
|
58 |
+
C
|
59 |
+
)
|
60 |
+
=
|
61 |
+
{
|
62 |
+
P
|
63 |
+
∣
|
64 |
+
∃
|
65 |
+
M
|
66 |
+
∈
|
67 |
+
C
|
68 |
+
,
|
69 |
+
∃
|
70 |
+
N
|
71 |
+
∈
|
72 |
+
D
|
73 |
+
|
74 |
+
|
75 |
+
|
76 |
+
|
77 |
+
O
|
78 |
+
P
|
79 |
+
|
80 |
+
→
|
81 |
+
|
82 |
+
|
83 |
+
=
|
84 |
+
|
85 |
+
|
86 |
+
|
87 |
+
O
|
88 |
+
M
|
89 |
+
|
90 |
+
→
|
91 |
+
|
92 |
+
|
93 |
+
+
|
94 |
+
|
95 |
+
|
96 |
+
|
97 |
+
O
|
98 |
+
N
|
99 |
+
|
100 |
+
→
|
101 |
+
|
102 |
+
|
103 |
+
}
|
104 |
+
.
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105 |
+
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106 |
+
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+
{\displaystyle S=\bigcup _{M\in C}T_{\overrightarrow {OM}}(D)=\bigcup _{N\in D}T_{\overrightarrow {ON}}(C)=\{P\mid \exists M\in C,\exists N\in D\quad {\overrightarrow {OP}}={\overrightarrow {OM}}+{\overrightarrow {ON}}\}.}
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108 |
+
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109 |
+
Si C est une droite alors S est un plan, mais on exclut généralement ce cas, en supposant même que la courbe C et la droite D ne sont pas coplanaires. Moyennant quoi, toute droite de S peut être utilisée comme génératrice, et toute courbe tracée sur S et rencontrant toutes les droites de S peut être utilisée comme courbe directrice. On choisit en général — pour que la directrice soit une courbe plane — une section de S par un plan (non parallèle aux génératrices), voire une « section droite » : par un plan perpendiculaire aux génératrices.
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+
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+
L'aire latérale d'un cylindre droit est le produit de sa hauteur par le périmètre de sa base.
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+
L'aire totale est la somme de cette aire latérale et du double de l'aire de la base.
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+
Un cylindre circulaire droit est un cylindre droit obtenu en tronquant un cylindre de révolution par deux plans perpendiculaires à son axe.
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Un cylindre circulaire droit de hauteur h et de rayon r a pour aire latérale 2πrh et pour aire totale 2πrh + 2πr2 = 2πr(h + r).
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Adrien Javary, Traité de géométrie descriptive, 1881 : Cônes et cylindres, sphère et surfaces du second degré (sur Gallica)
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fr/1429.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,137 @@
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Carassius auratus, Carassius auratus auratus • Carassin doré
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Espèce
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+
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5 |
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Synonymes
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Statut de conservation UICN
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LC : Préoccupation mineure
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+
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Le carassin doré (Carassius auratus), dont la forme ornementale est familièrement appelée poisson rouge, est une espèce de poissons d'eau douce appartenant à la famille des cyprinidés. Sélectionné dans les élevages, on retrouve ce poisson d'eau froide dans les bassins du monde entier mais également dans les aquariums. Il est considéré de nos jours comme un animal domestique. Les formes ornementales telles que nous les connaissons au XXIe siècle sont issues de la forme sauvage de l'espèce, un carassin de couleur gris doré, proche du carassin commun, vivant dans les eaux douces, calmes et tempérées d'Europe et de Chine. L'élevage sélectif pratiqué depuis les premières dynasties chinoises a permis d'obtenir des variétés dont la morphologie n'a plus beaucoup de points communs avec le carassin doré sauvage, variétés qui font l'objet de concours.
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12 |
+
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+
C'est un poisson résistant, dont l'espérance de vie est de trente ans. Il peut parfaitement être maintenu en captivité à condition de vivre au sein d'un groupe minimal de deux individus dans un bassin ou dans un très grand aquarium d'eau froide. Le traditionnel bocal contenant un animal solitaire est de plus en plus dénoncé, voire interdit dans certains pays[1] car il ne permet pas d'assurer le bien-être de ces poissons grégaires et peuvent atteindre une taille de plus de 45 cm à l'âge adulte. En aquarium, un important volume de nage est à prévoir, soit 100 litres par individu juvénile. Un bac avec des plantes aquatiques et une grosse filtration sont de mise afin de garder des individus en bonne santé. Le bassin reste le meilleur habitat, et les aquariums de type boule sont déconseillés.
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14 |
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+
Le carassin doré sauvage est un poisson de couleur gris doré de forme simple, mais l'espèce a considérablement évolué au cours des siècles dans les élevages. Le corps est allongé, la queue et les nageoires petites par rapport au corps. En bocal, il mesure de 4 à 7 cm, 12 à 16 cm en aquarium et 25 à 40 cm dans une pièce d'eau (bassin). Le record attesté de taille d'un individu est de 47,4 cm, aux Pays-Bas[réf. souhaitée], mais il peut atteindre une taille de 60 cm[2].
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+
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+
Le dimorphisme sexuel, c'est-à-dire la différence entre le mâle et la femelle, n'est généralement pas apparent. Il faut attendre la période de reproduction (le frai) pour que l'aspect plus arrondi du corps des femelles et de discrètes modifications au niveau de l'anus de celles-ci, quand elles s'apprêtent à pondre, permettent de les distinguer des mâles qui développent de leur côté des sortes de nodules (les boutons de noce) sur les ouïes et les nageoires postérieurs (nageoires pelviennes)[3].
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18 |
+
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Spécimen sauvage, en Chine
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Poisson-rouge, planche de 1902
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Squelette de Carassius auratus conservé au MNHN à Paris
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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26 |
+
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27 |
+
Le poisson rouge ordinaire de bassin diffère peu de la forme sauvage, si ce n'est par ses couleurs plus vives. Chaque variété de poissons rouges sélectionnée par la suite a développé ses propres caractéristiques : le télescope, d'origine japonaise, a les yeux proéminents, ceux de la lorgnette de ciel sont retournés vers le haut, etc.
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28 |
+
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29 |
+
Toutes sortes de variétés colorées sont apparues, de même que des mutations plus importantes au niveau de la forme du corps, très recherchées chez ces poissons ornementaux.
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30 |
+
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31 |
+
Après plusieurs croisements et sélections, de nouvelles variétés ont été créées, comme l'oranda, le comète, le télescope, la tête de lion, l'uranoscope… Dans ces cas, les couleurs mais aussi la morphologie des poissons ont été considérablement modifiées par mutations progressives. Les poissons peuvent avoir un corps plus rond, une queue double voire triple, des excroissances sur la tête, une nageoire dorsale plus haute, voire absente…
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32 |
+
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+
Il existe de nombreuses variétés dites de « poissons rouges »[4],, en voici quelques-unes :
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34 |
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+
Ce poisson d'eau douce est une espèce sociable qui vit en bancs. Il est omnivore à forte tendance insectivore et détritivore. Dans une grande pièce d'eau il trouve en principe de la nourriture vivante et végétale en quantité suffisante et se reproduit librement.
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36 |
+
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+
C'est une espèce très résistante, qui s'adapte facilement aux conditions environnementales. L'espérance de vie d'un poisson rouge est de trente ans, du moins tant qu'il est maintenu dans de bonnes conditions[5]. Des records de longévité de près de 50 ans ont même été enregistrés[6].
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38 |
+
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39 |
+
Toutefois, les poissons rouges ont des prédateurs naturels comme les oiseaux pêcheurs (corvidés, hérons...), les serpents aquatiques (couleuvres) ou les gros batraciens, et jusque dans les aquariums où les chats domestiques plongent volontiers la patte.
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+
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41 |
+
Héron cendré
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+
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Couleuvre à collier
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Grosse grenouille (Ouaouaron ?)
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Chat
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Au printemps, quand l’eau atteint 14 à 16 °C, les poissons rouges s’apprêtent à se reproduire.
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+
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+
Le mâle atteint sa maturité sexuelle à deux ans et la femelle à trois ans. Les femelles sont plus rondes et plus pleines que les mâles quand arrive la période de fécondation. On reconnaît qu’elles sont prêtes à pondre car le ventre devient mou et l'orifice génital paraît proéminent. À cette période les mâles libèrent facilement de la laitance lorsqu'ils sont manipulés. Ils portent des « boutons de noce » blancs et rugueux sur les opercules ainsi que sur le premier rayon des nageoires pectorales qui sont souvent plus développées que chez les femelles.
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52 |
+
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53 |
+
La reproduction est appelée « le frai ». La femelle accompagnée de plusieurs mâles prend appui sur les supports (frayères) disponibles pour pondre. Les ovules et la laitance sont libérés en pleine eau et c'est à ce moment que doit avoir lieu la fécondation. Au contact de l'eau, les protéines qui couvrent l'œuf commencent à devenir adhésives, l'œuf s'hydrate et se gonfle, et le micropyle se referme. Les ovules qui n'ont pas été fécondés à ce stade sont perdus. Les œufs adhèrent alors aux végétaux et aux surfaces environnantes. L'incubation peut commencer. Les œufs qui sont trop agglomérés les uns aux autres, tombés au sol ou dans un réduit mal oxygéné risquent fort d'être perdus par manque d'oxygène ou contact pathogène.
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54 |
+
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55 |
+
L'éclosion des œufs restant a lieu après moins d'une semaine. La durée de l'embryogénèse est proportionnelle à la température et peut demander de six à trois jours dans une eau respectivement de 16 à 24 °C. À l'éclosion, les extrémités de l'appareil digestif (bouche et anus) de la larve ne sont pas encore ouverts, mais celle-ci dispose d'une réserve vitelline qui lui apporte l'énergie et les nutriments nécessaires pour achever sa formation.
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56 |
+
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+
Cependant, n'ayant pas encore de vessie natatoire, la larve coule et ne peut tenir en eau sans fournir un effort considérable. Elle cherche donc à s'accrocher aux supports qu'elle trouve. Cette période dite de résorption de la vésicule peut demander deux à quatre jours (toujours selon la température).
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58 |
+
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+
Dès qu'elle en est capable, la larve vient à la surface capter une bulle d'air qui vient gonfler sa vessie natatoire et lui permet ainsi de nager normalement. À partir de ce moment, elle doit commencer à se nourrir (infusoires, rotifères, débris végétaux...).
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60 |
+
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61 |
+
D'abord bruns, les alevins acquièrent leur coloration définitive durant les trois ou quatre premiers mois de leur vie[7], en fonction de la température de l'eau.
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62 |
+
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+
Adultes en cours de frai
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+
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Alevins, juste après l'éclosion et dans l'œuf
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Alevins de poissons rouges
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Jeune poisson rouge
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Le poisson rouge aurait la mémoire de la douleur pendant au moins 24 h et peut être entraîné à garder la mémoire d'un événement jusqu'à trois mois, d'après une étude réalisée par l'Université de Plymouth. Une étude réalisée ultérieurement à l'Université Queen's de Belfast a confirmé qu'il ressent la douleur et peut apprendre à l'éviter dans un aquarium où il reçoit des décharges électriques dans certains secteurs. Ils mémorisent également l'heure de distribution de la nourriture [8],[9] et les soi-disant 9 secondes seulement d'attention du poisson rouge ne sont pas plus prouvées[10].
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72 |
+
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73 |
+
Des recherches sont en cours afin de déterminer si Carassius auratus a évolué pour donner des sous-espèces, et combien[11]. De plus, relâchés dans la nature, les poissons rouges s'hybrident facilement avec d'autres Cyprinidés.
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74 |
+
Ainsi il n'est pas certain que le poisson rouge d'élevage se distingue suffisamment de l'espèce souche pour justifier le statut de sous-espèce[11].
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75 |
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L'existence de sous-espèces fait débat.
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Selon World Register of Marine Species (6 avr. 2011)[12] :
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Les poissons rouges sont originaires des rivières, lacs et étangs de Chine où leur domestication est déjà mentionnée en 970 av. J.-C[réf. souhaitée]. Avant le XVIe siècle, seuls les nobles les élevaient. Les poissons rouges étaient particulièrement vénérés sous la dynastie Song (960-1279). Ils ont tout d'abord été conservés dans de riches bocaux de porcelaine puis dans des sphères de cristal[13].
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Gros carassin doré sauvage pêché en Chine
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Gravure de Cyprinus auratius (un synonyme) en 1782
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Vasque japonaise, vers la fin du XVIIIe siècle.
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88 |
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Vase à pied européen en verre, fin du XVIIIe siècle.
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Carassins dorés dessinés en 1879
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Bac d'aquarium anglais du XIXe siècle
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+
Par la suite, les éleveurs sont parvenus à présenter des variétés de poissons rouges toujours plus étonnantes, à la faveur des croisements et mutations génétiques. Des associations répertorient plus d'une vingtaine de variétés[14] et des concours sont organisés pour présenter les plus beaux spécimens, notamment dans la ville chinoise de Fuzhou, capitale asiatique du marché du poisson rouge[15].
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95 |
+
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96 |
+
Du fait de leur taille adulte, au moins 15 cm de longueur pour les variétés sélectionnées, et jusqu'à 30 cm pour le poisson rouge classique, ces animaux ont énormément besoin d'espace de nage. Les poissons rouges classiques sont adaptés aux grandes pièces d'eau mais, avec des soins et un équipement appropriés, ils peuvent vivre en petit bassin, en viviers ou dans de grands aquariums.
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97 |
+
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98 |
+
Les poissons rouges vivent dans l'eau froide, entre des températures de 1 °C à 28 °C (22 °C pour la reproduction). Pour les variétés dérivées, comme les queue-de-voile, les télescopes, les oranda, les tête-de-lion, les bubble-eyes... qui sont plus délicates, la température doit être comprise entre 22 °C et 28 °C l'idéal étant 26 °C[16].
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99 |
+
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+
L'eau doit avoir un pH plutôt neutre à alcalin (basique) compris entre 7,0 à 8,0, et une dureté de 5 °d GH à 15 °d GH[16].
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101 |
+
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102 |
+
En aquariophilie, les bacs de gros volume sont recommandés, avec un minimum de 50 L par poisson rouge et 100 L par poisson rouge commun. Comme ce sont des animaux grégaires, qui vivent en banc, ils doivent être maintenus au minimum par deux ou trois de la même variété. Il faut donc prévoir au moins 75 L au minimum pour des variétés sélectionnées (hormis les variétés comète et classique, pour laquelle la vie en aquarium est inadaptée (sauf en aquarium de 700 L minimum)[17], ce qui s’avérera minuscule quand les poissons seront adultes. L'aquarium doit aussi être équipé d'une filtration puissante (environ 10 à 15 fois le volume total par heure).
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103 |
+
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104 |
+
Lors d'un nettoyage complet (remplacement de la totalité de l'eau) la faune bactérienne participant à la dénitrification du milieu est entièrement détruite. Or, celle-ci est essentielle pour maintenir certaines matières nocives à un niveau non préjudiciable à la santé des poissons[18]. Cette population bactérienne se reconstitue, selon le contexte, en 3 à 6 semaines. C'est pour cela que l'on conseille plutôt de faire des changements d'eau fréquents (tous les 15 jours voire plus si nécessaire) mais ne dépassant pas 1/5 du volume total de l'aquarium[19].
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105 |
+
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106 |
+
La vie en bocal, boule ou petit bac, est donc incongrue. L'espérance de vie normale d'un poisson rouge est d'une trentaine d'années, et il grandit considérablement. Ceux conservés dans de petits volumes sont atteints de nanisme, de difformités et, très souvent, meurent prématurément[20].
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107 |
+
De plus, pour ce poisson grégaire, une vie solitaire dans un bocal ne peut être qu'une survie difficile à supporter[21].
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108 |
+
Certaines autorités considèrent maintenant le maintien de poissons rouges dans des bocaux ronds comme de la « maltraitance ». La ville de Rome a même interdit leur utilisation[22].
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109 |
+
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110 |
+
Dans les étangs, les mares et les bassins mixtes (eau et plantes) pas trop peuplés, il trouve en principe de la nourriture vivante et végétale en quantité suffisante. En bassin surpeuplé, en vivier et en aquarium, on lui donnera, en complément ou en menu principal, de la nourriture du commerce adaptée.
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111 |
+
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112 |
+
Le poisson rouge est dit « glouton » puisqu'il peut, lorsqu'il est nourri par l'homme, manger bien plus qu'il ne lui est nécessaire, au risque d'être malade. Pour savoir quelle quantité leur donner, il faut respecter la règle « ne donner que ce qui peut être mangé en 3 minutes ». On conseille généralement[23] de ne nourrir les poissons rouges que deux fois par jour maximum. On peut adapter ainsi la ration en fonction des poissons, de leur taille, leur nombre, leur appétit, la température, etc[réf. nécessaire].
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113 |
+
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114 |
+
Choisir de préférence les granulés car ils ne coulent pas et ne polluent pas l'eau. Éviter les daphnies séchées, elles n'ont aucun intérêt nutritif, et le pain, qui gonfle dans leur intestin et peut leur provoquer de graves problèmes de digestion[23].
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115 |
+
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116 |
+
Si leur espace n'est pas suffisamment planté, il est conseillé[23] de compléter le menu par de la verdure (salade pochée, épinard, courgette...) et, s'il n'est pas situé à l'extérieur, par de la nourriture vivante et/ou congelée (artémies, vers de vase rouges, larves de moustiques...).
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117 |
+
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118 |
+
En bassin, les poissons rouges s'apprêtent à se reproduire au printemps, quand l’eau atteint 14 à 16 °C. En aquarium il est nécessaire de baisser la température durant l’hiver si on souhaite tenter une reproduction car le cycle de maturation doit passer par une phase de dormance.
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119 |
+
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120 |
+
Poisson sociable qui vit en banc, mais peut manger ses petits.
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121 |
+
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122 |
+
Le poisson rouge est un animal domestique très apprécié pour sa facilité d'adaptation à l'environnement et son élevage aisé.
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123 |
+
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124 |
+
C'est un animal volontiers glouton en captivité, dont il faut surveiller l'alimentation. Les maladies et décès surviennent le plus souvent à cause d'un mauvais entretien (aquarium trop petit, mauvaise filtration, alimentation inadéquate, surpeuplement...).
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125 |
+
Dans des bocaux ou des aquariums d'un trop faible volume les poissons rouges développent une forme de nanisme qui entraîne des malformations des organes, et leur durée de vie est considérablement raccourcie[5].
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126 |
+
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127 |
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En France, depuis l’arrêté du 11 août 2006[24], fixant la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques, il est établi que le poisson rouge est considéré comme une espèce domestique, comme 4 autres poissons, ce qui le protège (théoriquement...) de la maltraitance tel que l'élevage dans des aquariums trop petits (< 100 litres) ou le maintien en solitaire.
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Le marronnage est fréquent. Les poissons rouges relâchés dans la nature se croisent facilement avec d'autres Cyprinidés.
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Une étude génétique a montré qu'en Angleterre la plupart des carassins communs (Carassius carassius) capturés s'étaient en fait hybridés avec le poisson rouge (Carassius carassius × Carassius auratus) ce qui pourrait poser des problèmes à long terme pour la survie de l'espèce. En Australie, ce poisson est considéré comme « l'une des pires espèces aquatiques invasives » et un programme destiné à arrêter leur prolifération a été mis en place[25].
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Le poisson rouge peut donc être considéré comme une espèce invasive lorsqu'il est relâché dans la nature[26].
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L’alimentation désigne, par définition, l'action de s'alimenter. Elle relève donc de la nourriture et par conséquent des aliments qui permettent à un organisme de fonctionner, de survivre. Chez l'Homme, elle caractérise aussi la manière de récolter, stocker et préparer les aliments, de le cuisiner et de s'alimenter, qui s'intéresse davantage au domaine culturel, social et éthique voire du religieux (tabous alimentaires, carême, rituels de préparation, etc.).
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Les réactions chimiques exothermiques nécessaires à la vie sont dépendantes d'apports en nutriments. Chez les organismes supérieurs ceux-ci sont soit synthétisés par photosynthèse (végétaux), soit puisés dans des composés organiques (animaux et champignons). Il existe d'autres sources énergétiques pour les micro-organismes : par exemple, certaines archées puisent leur énergie en produisant du méthane ou en oxydant des composés sulfurés.
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Les végétaux sont des organismes autotrophes. Ils sont capables de synthétiser les composants organiques à partir d'eau, de composés azotés et de sels minéraux trouvés dans le sol, du CO2 atmosphérique et d'énergie solaire grâce à la fonction chlorophyllienne.
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Les animaux sont des organismes hétérotrophes. Ils sont dépendants d'une ou plusieurs autres espèces pour leur nourriture. Les aliments sont transformés en nutriments par la digestion. Le régime alimentaire, qu'il soit zoophage ou herbivore, a une influence prépondérante sur le comportement des animaux. Il détermine notamment leur statut de prédateur ou de proie dans le réseau trophique. Ils peuvent avoir une pratique alimentaire omnivore ou plus spécifique insectivore, piscivore, charognard, détritivore, herbivore…
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Comme les autres animaux, l'homme est dépendant de son environnement pour assurer ses besoins primaires en nourriture. L'étude des besoins humains en nourriture, que ce soit en quantité (obésité ou sous-alimentation) ou en qualité (malnutrition) est la nutrition.
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Les nutriments sont des molécules produites lors de la digestion des aliments consommés[1],[2]. Les protéines, les lipides et les glucides sont les trois grands groupes de nutriments qui permettent à l’organisme de se construire, de se renouveler, et d'apporter l'énergie nécessaire au métabolisme. Néanmoins, on peut les scinder en deux groupes : les nutriments essentiels et ceux qui ne le sont pas. En effet, les protéines et les lipides sont dits essentiels car notre corps est incapable de les fabriquer et il faut donc les acheminer par l'alimentation, contrairement aux glucides qui peuvent être synthétisés à partir d'autres nutriments.
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Les protéines sont composées d'acides aminés qui, une fois libérés pendant la digestion, vont être utilisés par l'organisme pour produire ses propres protéines. Ces dernières entrent dans la composition du corps humain, notamment les muscles, les os, la peau, les cheveux ou encore les ongles.
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De plus, elles sont indispensables à certains processus physiologiques comme la réponse immunitaire (les anticorps) ou encore la production d'hormones. Elles sont aussi l’unique source d'azote de l'organisme.
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Les lipides sont les nutriments les plus énergétiques. Ils sont les constituants de la membrane de nos cellules (bicouche de phospholipides)[3] et assurent donc leur bon fonctionnement, et celui des organes. On peut ajouter à cela que les lipides ont un rôle essentiel dans le transport de certaines protéines et hormones dans le sang, ainsi que d'un bon nombre de vitamines. Pour les hormones, ils ne font pas que les transporter, mais ils participent aussi à l'élaboration de certaines d'entre elles[4].
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Les glucides, contrairement aux protéines et aux lipides, ne sont pas essentiels, et peuvent être produits à partir d'autres nutriments. Les glucides sont utilisés sous la forme de glucose. Ce glucose va être utilisé par toutes les cellules, qu'elles soient musculaires ou nerveuses, notamment les cellules du cerveau. Il peut aussi être dans une moindre mesure, transformé en glycogène pour servir de réserve d’énergie instantané pour les muscles par exemple[5].
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L'eau est un solvant polaire de référence qui dissout de nombreux composés comme le sel et le sucre[6]. La plupart des aliments contiennent de l'eau de manière naturelle[7]. C'est un nutriment essentiel qui permet à de nombreuses réactions d'avoir lieu, de sorte qu'il est indispensable au fonctionnement des organismes vivants. Il permet également le transport des nutriments et l'hydratation des tissus de l'organisme[7]. L'organisme humain contient en moyenne 60 % d'eau[8]. Les humains sont capables de vivre sans manger pendant plusieurs semaines mais ne peuvent vivre sans apport d'eau pendant plus que quelques jours[9].
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Les apports nutritionnels conseillés sont les quantités que l'on doit ingérer en une journée. Ils diffèrent selon l'âge, le sexe et le mode de vie.
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Les troubles du comportement ou des conduites alimentaires (TCA) se définissent par une relation « anormale » à l'alimentation. Ces troubles sont variés et peuvent altérer plus ou moins fortement la santé physique et mentale d'un individu touché. Ils touchent en moyenne plus de femmes que d'hommes à travers le monde et apparaissent souvent à l'adolescence. Les exemples les plus courants de TCA sont la boulimie, l'anorexie, ou encore l'hyperphagie. D'autres troubles comme l'orthorexie sont encore peu connus à l'heure actuelle.[réf. souhaitée]
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Le rapport à l'alimentation comprend une part de plaisir (gourmandise...) et une part d'inquiétude ou de précaution (crainte de manquer de nourriture, peur de l'intoxication ou d'un goût déplaisant)[10],[11] qui combinées sont à l'origine de nombreuses formes de répertoires du mangeable/non mangeable, de recettes de cuisines, de principes diététiques[12].
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République du Bénin
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6° 29′ N, 2° 36′ E
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Le Bénin (prononcé en français : /benɛ̃/[4]), en forme longue la république du Bénin (en yoruba : Orílɛ̀-èdè Olómìnira ilɛ̀ Benin et en gungbe : Beninto), est un pays d'Afrique de l'Ouest, qui couvre une superficie de 114 764 km2 et s'étend sur 700 km[5], du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait 10 741 458 habitants en 2016[6]. Le pays fait partie de la CEDEAO et a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est, le Niger au nord-nord-est et le Burkina Faso au nord-nord-ouest.
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Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le 1er août 1960, sous la dénomination de République du Dahomey. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. En 1972, l'officier Mathieu Kérékou prend le pouvoir : il adopte en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie officielle du gouvernement et, en 1975, rebaptise le pays République populaire du Bénin. À la fin des années 1980, de graves difficultés économiques conduisent à la fin du régime : le Bénin entame un processus de transition démocratique et, en 1990, adopte une nouvelle constitution. La transition démocratique est assurée par Nicéphore Dieudonné Soglo, ancien Directeur Afrique de la Banque Mondiale. Le nom de Bénin est conservé, le pays devenant simplement la République du Bénin. Mathieu Kérékou, battu aux élections par Nicéphore D. Soglo, abandonne le pouvoir. Il y revient démocratiquement par les urnes en 1996 et ne rétablit pas la dictature ; il gouverne le pays jusqu'en 2006.
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La capitale officielle est Porto-Novo (nommée Xogbonou par les Goun et Adjatchè par les Yorubas), Cotonou étant la capitale économique.
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Le Bénin a comme langue officielle le français et comme monnaie le franc CFA. Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et le président de la République entrant est Patrice Talon, qui a succédé à Boni Yayi lors des élections du 20 mars 2016. La passation de pouvoir entre le président sortant Boni Yayi et son successeur, l'homme d'affaires Patrice Talon s'est tenue le 6 avril 2016 au palais de la Marina à Cotonou. Le Bénin fait partie de plusieurs organisations internationales, dont l'Organisation internationale de la francophonie et l'Organisation de la coopération islamique.
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Depuis la fin de la République populaire du Bénin, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne. Et selon les experts internationaux cette nation d'Afrique peut être considérée comme la plus stable de par ses institutions constitutionnelle et politique.
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Le Bénin partage 2 123 km de frontières terrestres avec quatre pays : le Burkina Faso (386 km), le Niger (277 km), le Nigeria (809 km) et le Togo (651 km)[2]. La Cour internationale de justice des Nations unies a défini le 12 juillet 2005 la frontière actuelle entre le Bénin et le Niger, après un différend au sujet des îles dans le lit des fleuves Niger et Mékrou : neuf îles ont été attribuées au Bénin et seize, dont celle de Lété, au Niger[7].
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La ligne côtière, sur le golfe (ou baie) du Bénin — dans le grand golfe de Guinée — s'étend sur 121 km[2].
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Le territoire, formé d'une étroite bande de terre orientée perpendiculairement à la côte, s'étend du nord au sud sur une longueur d'environ 672 km. Il atteint une largeur de 324 km en son point le plus large[8].
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De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté[9].
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Le nord du pays est principalement constitué de savanes et de montagnes semi-arides, telles que la chaîne de l'Atacora, qui se prolonge au Togo et au Ghana d'une part et au Niger d'autre part[8]. Le point culminant du pays est le mont Sokbaro (ou Sagbarao) (800 mètres).
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Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes, notamment la basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de 91 600 ha reconnue d'importance internationale par la convention de Ramsar[10].
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La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, dont l'altitude ne dépasse nulle part 10 m[8]. C'est là que les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto-Novo, la capitale officielle, et Cotonou, la capitale économique et politique.
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Le climat du pays, situé dans une zone intertropicale, est globalement chaud et humide, avec des nuances saisonnières et géographiques liées à la latitude, au relief et à l'alternance des saisons[11]. Il oppose deux zones séparées par le 10e parallèle : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec[12].
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Il tombe entre 900 et 1 300 millimètres d'eau par an, les régions les plus arrosées sont situées au sud-est, de Cotonou à Porto-Novo, l'Atacora entre Natitingou et Djougou, les régions de Dassa-Zoumè et de N'Dali au nord de Parakou. Les maximums des précipitations sont au sud (climat équatorial), de la mi-mars à la mi-juillet, et plus faiblement en novembre et décembre.
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La mousson, océanique et chargée d'humidité, souffle d'avril à novembre, du sud-ouest. L'harmattan continental et sec, souffle dans le sens inverse de la mousson (il vient du nord, du Sahel), de novembre à mai, apportant une poussière ocre orange.
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Le taux d'humidité, toujours important, se situe entre 65 et 95 %. La moyenne des températures est comprise entre 22 et 34 °C, avril et mai étant les mois les plus chauds, juste après que l'harmattan a soufflé durant six mois, avant que la mousson n'apporte ses pluies.
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Au Bénin, l'environnement est un droit constitutionnel selon l'article 27 de la constitution du 11 décembre 1990 :
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« Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'État veille à la protection de l'environnement[14]. »
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La loi-cadre du 12 février 1999 issue de cette constitution en précise les règles et objectifs du gouvernement[15].
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Mais depuis quelques années, le Bénin fait face à des défis environnementaux. Le nord du pays avec ses paysages de savane est touché par la désertification et le sud, par la déforestation. En 2014, 44 % de la population vivait dans les villes, alors que l’environnement urbain est vulnérable, pollué et dégradé. La politique du pays semble néanmoins se soucier de plus en plus des problèmes environnementaux. Sur le site du gouvernement, la rubrique consacrée à l'environnement est régulièrement mise à jour[16]. En 2015, le président Thomas Boni Yayi s'était beaucoup investi dans la préparation de la Cop21. En vue des préparatifs, l'ambassade de France au Bénin avait réuni les membres du gouvernement béninois et de la communauté scientifique pour une exposition sur le thème « Océan et climat »[17]. En dépit des attentats du 13 novembre, le président se positionnait en faveur du maintien de la conférence. La délégation béninoise y comptait plus d'une centaine de personnes.
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Le pays est constitué de deux aires géographiques :
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On retrouve cette différence dans les qualifications d'« Afrique des greniers » et d'« Afrique des paniers ». La première fait référence aux greniers de maïs ou de mil que l'on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l'équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l'agriculture, rien ne sert d'entreposer, il suffit juste de « porter ».
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Jusqu'au XVe siècle, de nombreux peuples de la savane s'installent au nord :
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Alors que des populations littorales s'installent au sud et au centre :
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Les communautés anciennes se structurent sur la base de lignages. Vivant sur des territoires restreints, ces populations n'ont pas besoin d'organisation politique. Leur organisation sociale se base sur le respect des coutumes et des ancêtres morts. L'autorité s'y exerce oralement par le partage de ces traditions. On trouve toujours de telles populations dans le nord-ouest du pays : Berbas, Kabyés ou Tanéka.
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Lorsque plusieurs lignées se regroupent, elles se structurent en chefferies. Le chef peut être un représentant d'une famille ancienne ou un prêtre. Il s'entoure de dignitaires, chargés chacun d'une activité collective et formant un conseil.
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À partir du XVe siècle, la structure sociale se complexifie et des royaumes apparaissent. Il s'en est dégagé trois grandes aires culturelles : Bariba au nord, Yoruba et Aja-Ewé au sud.
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Le nord du pays a connu plusieurs royaumes bariba (ou baatombu) et notamment le royaume de Nikki. C'est à partir de ce village du nord-est qu'une dynastie, créée au XVIe siècle par Sunon Séro, étendit sa domination sur la région. Son empereur, Séro Kpéra, meurt en 1831 en combattant aux côtés des Yorubas d'Oyo (Nigeria) les attaques des Peuls. Le royaume est désorganisé quand les armées coloniales l'envahissent à la fin du XIXe siècle. D'autres royaumes bariba comme celle de Bouê (Gamia), Kika, Kouandé avec les Bagana, Kandi avec les Saka, et Parakou avec les Kobourou, ont été aussi assez célèbres.
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Leurs sociétés sont structurées en classes sociales strictes : nobles guerriers, griots, agriculteurs roturiers, artisans et esclaves. Les Bariba se retrouvent autour de la fête de la Gaani. C'est une fête culturelle et identitaire célébrée chaque année dans tout le royaume bariba autour du Sina Boko de Nikki.
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L'aire d'influence des Yoruba couvre l'est du pays et se distingue en deux royaumes : le royaume de Shabê-Okpa et le royaume de Kétou. Ces deux royaumes furent créés par deux frères descendants du roi de Ife Okandi (en même temps que les royaumes d'Owu, Popo, Benin, Ila Orangun et Oyo). À côté de ces deux royaumes, on retrouve une population yoruba d'émigration plus ancienne : les Idaatsha et les Ifè et les Isha. On doit ajouter à ce groupe ancien les Manigri et les Mokolé plus au Nord dans la commune de Kandi.
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Selon d'anciennes traditions orales et écrites, les Aja-Ewé émigrent à partir du XIVe siècle de la ville de Tado, située sur les rives du fleuve Mono au Togo. Ils établissent dans le sud deux royaumes : à Sahè ou Savi, et à Davié correspondant à l'actuelle ville d'Allada.
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Vers 1620, les héritiers du royaume d'Allada se disputent le trône. De leur scission découle la formation de deux royaumes supplémentaires. Au sud-est, Zozérigbé crée le royaume d'Hoogbonu dans la localité d'Ajashe, future Porto-Novo. Et au nord, Hwegbaja (1645-1689) institue le royaume de Dahomey, à partir de sa capitale Abomey.
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Au XVIIIe siècle, une série de conquêtes se fait sous l'autorité de douze rois traditionnels, à commencer par Gangnihessou. En 1724, Agadja (1708-1732), roi du Danhomey, s'empare du royaume d'Allada. Puis, en 1727, il soumet celui de Savi. En 1741, c'est au tour de Ouidah de tomber sous le joug de son successeur Tegbessou.
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Le pays dispose désormais d'une large fenêtre sur la mer. Le royaume a pris l'habitude d'échanger, commercialement et politiquement, avec les Portugais et les Néerlandais, arrivés à la fin du XVe siècle. Le Dahomey devient une entité politique organisée, très originale dans la région. Le royaume en est une puissance dominante. Le roi Hwegbaja a même à sa disposition un contingent de femmes amazones, anciennes chasseresses d'éléphants. C'est une société complexe, raffinée, efficace mais aussi violente et sanglante, notamment lors des funérailles royales qui s'accompagnaient de sacrifices humains.
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Dès le XVIIe siècle, ces royaumes, qui se structurent autour des villes d'Allada, Hoogbonu et Abomey, prospèrent avec le développement du commerce local. Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais et Français installent le long de la « côte des Esclaves » des comptoirs commerciaux.
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Dans la première moitié du XIXe siècle, le roi Ghézo du Dahomey développe la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). Des villages réguliers et propres, et des cultures bien ordonnées couvrent le pays.
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Dès 1851, la France signe un traité commercial et d'amitié avec le roi de Xogbonou (Porto-Novo) le roi Toffa Ier, vassal du roi Glélé du Dahomey, qui régna de 1858 à 1889.
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Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France.
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En 1883, le roi de Xogbonou (Porto-Novo), souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France.
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L'un des rois les plus mythiques du royaume du Dahomey, le très noble roi Béhanzin (ayant pour emblème le requin) attaque en 1890 les Français à Cotonou, garde pendant 73 jours des otages français, puis assiège d'autres villages porto-noviens protégés des Français. Il déclare même aux Français de le laisser tranquille, défiant fièrement : « Si vous voulez la guerre, je suis prêt. »
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Béhanzin se rend de son propre chef pour arrêter le massacre de son peuple[18]. Il est captif en janvier 1894, puis déporté en Martinique. Les établissements français sont alors regroupés au sein de la colonie du Dahomey. Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au XVIIIe siècle avant de se heurter à l'expansionnisme du royaume nigérian d'Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française.
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En 1899, la colonie du Dahomey intégra l'Afrique-Occidentale française (AOF) au sein de l'Empire colonial français. Les frontières furent établies d'un commun accord avec le Royaume-Uni (fixé alors au Nigeria) et avec l'Allemagne (présente alors au Togo).
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Après la Première Guerre mondiale, la scolarisation prend beaucoup d'importance, notamment grâce aux missions religieuses, et se développe surtout dans le sud, qui devient un des principaux foyers politiques et intellectuels de l'AOF.
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Sont fondés à cette époque de nombreux partis politiques, en même temps que se développe une presse d'opposition au système colonial. Rallié à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, le Dahomey devient en 1958 un État autonome au sein de la Communauté française. Le pays accède à l'indépendance le 1er août 1960 et entre, le mois suivant, aux Nations unies, sous le nom de République du Dahomey.
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Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir.
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En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la République du Dahomey indépendant, à démissionner.
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En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Émile Derlin Zinsou au pouvoir.
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En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la constitution.
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La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen. Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68.
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En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de République populaire du Bénin.
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Le régime de la République populaire du Benin connut des transformations importantes au cours de son existence : une brève période nationaliste (1972-1974) ; une phase socialiste (1974-1982) ; et une phase comportant une ouverture vers les pays occidentaux et le libéralisme économique (1982-1990)[20].
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De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. En 1974, sous l'influence de jeunes révolutionnaires – les « Ligueurs » – le gouvernement engagea un programme de nature socialiste : nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, réforme du système éducatif, mise en place de coopératives agricoles et de nouvelles structures d'administration locale, lancement d'une campagne d'éradication des « forces féodales » dont notamment le tribalisme. Le régime interdit les activités de l'opposition[20]. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988.
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Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. Le pays connait des taux de croissance économique élevés (15,6 % en 1982, 4,6 % en 1983 et 8,2 % en 1984) mais la fermeture par le Nigeria de sa frontière de sa frontière avec le Bénin entraine une chute brutale des revenus douaniers et fiscaux. L'État n'est plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires[21]. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin, avec l'appui décisif de la France à laquelle le président Kérékou a décidé de faire confiance, entame une transition démocratique parfaitement réussie conjointement avec le processus de réformes économiques.
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Après la conférence des forces vives de la nation dirigée par le Prélat catholique Isidore De Souza, un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle du 24 mars 1991.
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Nicéphore Soglo, le premier président élu de l'ère du renouveau démocratique, devrait remettre le pays sur les pistes de l'économie de marché en créant les conditions favorables à la croissance économique. À la faveur du renouveau du système de gouvernement, le président Soglo redorera le blason des religions endogènes en se conciliant les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou.
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Cependant, le poids des contraintes sociales à la croissance économique ainsi que les ajustements structurels qui visaient, entre autres, la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI viennent raviver le mécontentement général de la population. De plus, les trafics traditionnels s'épanouissent au grand jour (whisky, essence, ciment, voitures, etc.).
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Après avoir perdu sa majorité au sein de l'Assemblée législative, le président Nicéphore Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du 17 mars 1996. C'est un choc pour Nicéphore Soglo qui, après avoir crié au complot, envoie ses félicitations à Mathieu Kérékou et s'en va méditer plus de quatre mois, hors d'Afrique, les raisons de ses erreurs fatales.
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Démocratiquement, Mathieu Kérékou est de retour sur la scène politique béninoise, après avoir dirigé le pays pendant dix-sept années (de 1972 à 1990) dans le fiasco politique et économique de la désormais ancienne République populaire du Bénin.
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Les élections législatives de mars 1999 donnent de justesse la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l'opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l'ancien président Nicéphore Soglo. Ces élections marquent l'échec du Mouvement Africain pour la Démocratie Et le Progrès (MADEP), le parti d'un des proches du président Kérékou, l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun.
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Cependant, en mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84.06 % des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Ces deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de « mascarade ».
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Terni par des soupçons de fraudes électorales et âgé de soixante-sept ans, Mathieu Kérékou entame donc un second mandat consécutif dans des conditions économiques fragiles.
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Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, relativement diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins.
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C'est ainsi que lors des élections de mars 2006, les Béninois ont décidé d'exprimer leur « ras-le bol » et que le novice en politique, l'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le docteur Boni Yayi succède à la surprise générale à Mathieu Kérékou avec 75 % des suffrages (notons un taux de participation fort de 76 %).
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Mathieu Kérékou qui avait refusé de changer la constitution n'a pas pu se représenter. Il n'en était pas moins opposé à Boni Yayi, trop novice à son goût.
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En effet, à quelques jours des résultats l'ancien président, surnommé « le caméléon », a plongé le pays dans le doute, en affirmant publiquement que lors du déroulement de l'élection il y avait eu des dysfonctionnements dans l'organisation, avec des problèmes de listes électorales et de cartes d'électeur.
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Malgré cela, la coordination des observateurs internationaux indépendants s'est félicitée au cours d'une conférence de presse à Cotonou, du déroulement du second tour de l'élection présidentielle au Bénin, jugeant qu'il avait été de « très bonne tenue ».
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Patrice Talon remporte l’élection du 20 mars 2016 avec 65,39 % des voix face à Lionel Zinsou (34,61 %) des suffrages[22].
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En avril 2017 et en juillet 2018, le parlement béninois rejette une réforme constitutionnelle. Le gouvernement annonce dans la foulée la tenue d’un référendum sur cette réforme avant de se rétracter en août de la même année[23]. Le ministre de la Défense, Candide Azannai, a présenté sa démission dès le mois de mars 2017 pour marquer son opposition à ce projet de réforme[24]. Présenté par la presse comme l’un de ses plus proches soutien politique, c’est un coup dur pour Patrice Talon.
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En 2018, une nouvelle cour de justice est créée[25]. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) apparaît pour l’opposition politique au président Talon comme une institution inféodée au pouvoir de ce dernier[26]. Selon le journaliste Ariel Gbaguidi, la CRIET est « érigée comme une justice superpuissante prête à neutraliser toute voix opposée à celle du chef de l'État et à empêcher toute compétition politique »[27]. Depuis la création de la CRIET, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix (WANEP-Bénin) affirme qu’il existe des « risques de vassalisation du pouvoir judiciaire »[28].
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En février 2018, dans la perspective des élections législatives d’avril 2019, des formations politiques soutenant l’action de Patrice Talon se rassemblent au sein de l’Union progressiste[29].
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En mars 2019, la Commission électorale nationale autonome ne valide que deux listes sur 7 présentées[30], toutes deux favorables au président Patrice Talon, pour les élections du 28 avril 2019. L’opposition se retrouve exclue de facto des élections.
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Le 29 mars la Cour africaine des droits de l’homme réunie à Arusha dénonce des dérives éloignant le pays de l’État de droit[31]. Jean-Baptiste Elias, dirigeant du Front des Organisations Nationales contre la corruption, affirme en avril 2019 que «la démocratie risque de tourner en dictature» au Bénin[32]. Dans le contexte d’élections législatives controversées et sans opposition, l’ONG Social Watch Bénin décide de ne pas participer au processus contrairement à la séquence électorale de 2015[33].
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Quelques mois après les élections, en mai 2019, une intrusion djihadiste est constatée avec l'enlèvement de deux Français dans le parc national de la Pendjari. Cet événement, même si les otages sont libérés par une intervention de forces françaises, confirme la possibilité de voir les groupes djihadistes descendre vers le golfe de Guinée au fur et à mesure de la déstabilisation du Burkina Faso, et du centre du Mali. Cela contrarie également un des objectifs économiques du président béninois, Patrice Talon, de développer le tourisme dans son pays[34].
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Le 6 avril 2006, le nouveau président de la République du Bénin, 54 ans, est officiellement installé dans ses villas à Cotonou.
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Le nouveau président qui prône une « République coopérative et solidaire », a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures.
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L'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le 5 mars 2006, rassemblant 74.51 % des suffrages, contre 25.49 % pour Me Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu.
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Candidat indépendant, Boni Yayi a su rallier les ténors de la politique béninoise que sont Albert Tévoédjrè, Émile Derlin Zinsou et une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, avant de bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du premier tour, à l'issue duquel il totalisait un peu plus de 35 %, contre 24 % pour son poursuivant Me Adrien Houngbédji.
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Apparemment, les consignes de vote ont été suivies. Toutefois, certains observateurs estiment qu'avec ou sans consignes, le « candidat du changement » serait passé.
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Aux yeux des électeurs et plus particulièrement des jeunes et des milieux d'affaires, Boni Yayi (économiste) incarne l'espoir d'une reprise économique, l'amoindrissement du chômage, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance.
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Le successeur de Mathieu Kérékou a promis un taux de croissance à deux chiffres (environ 5 % actuellement) et le positionnement du Bénin en tête des producteurs du coton ouest-africains à partir de la campagne agricole 2006-2007.
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Quoique entouré de toute la classe politique, Boni Yayi se refuse à faire de la politique politicienne. « Nous sommes venus pour produire de la richesse », dit-il, refusant de constituer un « gouvernement de remerciement ». Cependant, des sources bien informées indiquent qu'il a demandé aux partis politiques de lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement.
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Les élections législatives du 31 mars 2007 donnent la majorité à la Force Cauris pour un Bénin émergent (FCBE).
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Le président Boni Yayi a été réélu pour un second mandat lors des élections présidentielles de mars 2011. Obtenant plus de 55 % des voix, contre 35 % pour son principal concurrent Adrien Houngbédji, Boni Yayi a été élu dès le premier tour. Il s'est engagé, dès sa prise de fonction, à ne pas modifier la constitution dans le but de briguer un troisième mandat et quitte donc ses fonctions en mars 2016, à l'issue des prochaines élections présidentielles. Lui succède Patrice Talon, candidat indépendant et ancien homme d'affaires.
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Le Bénin est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Sa monnaie est le franc CFA.
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Il appartient au groupe des pays les moins avancés. En termes d’indice de développement humain (IDH), il se classe au 163e rang sur 189 du rapport PNUD 2017[38], reculant de deux places par rapport à 2016[38]. Pour 2020, il se situe au 149e rang sur 190 du rapport Doing business, qui calcule l'indice de la facilité de faire des affaires, contre 153e l'année précédente[39].
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Pourtant le taux de croissance, tombé à 2.5 % en 2010 (le plus bas de l’Afrique de l’Ouest), est depuis 2011 légèrement supérieur à 5 %[40]. Mais la croissance, la baisse de l'inflation et le développement des infrastructures[41] ne suffisent pas pour réduire la pauvreté globale, du fait de l'absence de redistribution, de la pression démographique et de la présence d’un secteur informel très important, en forte progression depuis les années 1980[42].
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Le port autonome de Cotonou (PAC)[43] constitue l'un des pivots de l'économie béninoise[44]. Cependant, 80 % des marchandises importées sont réexportées vers le Nigeria, ce qui rend le pays très dépendant de son puissant voisin.
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L'autre source de richesses est le coton[44], culture qui a réussi d'excellentes récoltes[45], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des 2 dollars la livre qu’il avait atteint en 2011[45]. Le Bénin était à la quatrième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010.
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Les principales cultures sont surtout vivrières : igname, manioc, maïs, sorgho, riz paddy, fruits et légumes[9].
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L'élevage concerne principalement le cheptel bovin qui comptait 2 111 000 têtes[46], des ovins (842 000), des caprins (1 674 000), des porcins (398 000) et des volailles (17 683 000) selon les données de la Direction de l’Elevage (2012)[47].
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Le cheptel national des porcs est constamment sous la menace de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit sous une forme enzootique.
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L’élevage non conventionnel prend de l’ampleur avec un nombre de plus en plus important d’éleveurs de poules pondeuses, de lapins, d’escargots, de poulets chair et d’abeilles. L’agribusiness se développe avec un engouement des jeunes agripreneurs qui développent plusieurs initiatives en se basant sur les technologies de l’information et de la communication. Des sites internet (le blog de Louis Agbokou par exemple), des plateformes de ventes en ligne de produits agricoles (la plateforme BenAgri par exemple), des magazines spécialisés (La Voix Rurale par exemple), des groupes WhatsApp et Facebook sont créés entre acteurs du secteur agricole. Ces types d’acteurs principalement les jeunes discutent entre eux des préoccupations afférentes à leurs activités et contribuent au développement du secteur agricole.
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La pêche reste souvent artisanale, elle est concurrencée par les bateaux étrangers[9]. On note également le développement de la pisciculture avec pour espèces élevées le Clarias et le Tilapia.
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Le tourisme représente 2.5 % du PIB du pays, qui occupe la cinquième place des destinations en Afrique de l'Ouest. En 2013 il a accueilli 230 946 visiteurs étrangers contre 219 949 en 2012. Ses principaux atouts sont les plages et les cités lacustres du sud (Ganvié), les parcs animaliers au nord (Pendjari et W), Abomey et ses palais royaux, Ouidah, lieu de mémoire de l'esclavage et berceau du culte vaudou[48].
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Le pays est encore très en retard au niveau de l'aménagement du territoire. Il manque notamment d'une véritable infrastructure de transport, ce qui empêche ou ralentit grandement le développement du pays.
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La politique d'urbanisme est elle aussi balbutiante. À Cotonou et dans les autres grandes villes, les services de voirie n'ont permis de bitumer qu'une petite partie des rues mais la majorité des voies de circulation reste faite de terre souvent bosselée et se remplissant d'eau à la moindre pluie.
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L’électrification encore insuffisante dans le pays met un frein au développement économique et connait des interruptions régulières quand elle est présente. Environ 70 % de la population béninoise a accès à de l’eau potable salubre, et 46 % seulement à des services d’assainissement.
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Pour aider à son développement, le Bénin bénéficie depuis 2010 d'une subvention importante mise à la disposition du Bénin par le peuple des États-Unis à travers le Millennium Challenge Account dans le cadre d’un accord de don signé entre les deux pays[49].
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Le deuxième accord de don, d’un montant de 411 millions de dollars, a été signé en juillet 2015 pour la mise en œuvre de son prochain programme (2016-2021) axé essentiellement sur la reconstruction du sous-secteur de l’énergie électrique. Ce programme couvre quatre domaines : la production, la distribution, les réformes institutionnelles et l’énergie décentralisée.
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Le premier accord (2006-2011), d’un montant de 300 millions de dollars avait porté sur quatre projets : le foncier, la justice, les services financiers et le port de Cotonou[50].
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D'autres pays ont aussi des programmes d'aide au développement du Bénin comme la France au travers de l'agence française de développement[51].
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Succédant au Recensement général de la population et de l'habitat de 2002 (RGPH3), un quatrième recensement (RGPH4) s'est déroulé en 2013. Ses résultats définitifs ont été publiés en juin 2015[52], mais des estimations sont calculées plus fréquemment.
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L'effectif de la population a évolué à un rythme soutenu[53]. Le pays comptait 878 000 habitants en 1910 et 1 528 000 en 1950. Après l'indépendance, on en compte 2 106 000 en 1961, puis 3 331 210 en 1979 et 4 915 555 en 1992. Le recensement de 2002 dénombre 6 769 914 personnes[53]. Selon une estimation de juillet 2020, le Bénin compte à cette date 12 864 634 habitants et se classe au 74e rang mondial[2].
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La population béninoise est jeune et à dominance féminine, majoritairement rurale[53], mais les citadins représentent 49 % en 2020 et le taux annuel d'urbanisation était de 3,89 % entre 2015 et 2020[2].
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Le Bénin est constitué d'un grand nombre d'ethnies, d'importance numérique variable et de répartition géographique inégale[54]. Selon le recensement de 2002 (qui inclut les populations apparentées), les Fon sont les plus nombreux (39,2 %), fortement localisés dans les départements du sud. Les Adja (15,2 %) sont concentrés dans le Mono et le Couffo. Les Yoruba (12,3 %) sont très présents dans les départements des Collines et du Plateau. Les Bariba (9,2 %), les Batammariba (6,1 %), les Yoms (5,5 %) et les Peulhs (4 %) vivent plutôt dans le nord[54].
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Le Bénin abritait plusieurs milliers de réfugiés, notamment en provenance du Togo, mais ce nombre a considérablement diminué depuis la mise en œuvre, avec l'appui du HCR, d'une nouvelle stratégie d'intégration en 2013[55].
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La langue officielle du Bénin est le français[56]. Le prestige de cette langue, comme langue des médias, de l'administration et des communications interethniques, pousse à son apprentissage, notamment en milieu urbain[57]. Une variété de français dénommée « français d'Afrique » s'est développée dans les rues et marchés de Cotonou. Il s'agit d'un parler presque argotique[58]. Selon le rapport 2014 de l’OLF, le Bénin compte 35 % de francophones dans sa population[59].
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Le Bénin est membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).
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Une cinquantaine de langues africaines sont parlées sur le territoire béninois. Parmi elles, une vingtaine seulement dépassent un cercle restreint. La plus répandue est le fon, suivi par le yoruba, le goun, le mina, l’adja et le bariba[57].
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L’anglais est utilisé dans le monde des affaires, notamment pour les échanges avec le Nigeria voisin[57].
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La Constitution de 1990 proclame la laïcité de l'État et la liberté de pensée, d'expression et de pratiques religieuses[62]. Le Bénin est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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D'après le recensement de 2013 (RGPH4), 27,7 % des habitants sont musulmans, 25,5 % catholiques, 11,6 % sont praticiens du vaudou, 6,7 % appartiennent à l’Église du christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les baptistes, les pentecôtistes, les membres de l’Église de l'Unification (Moon) et les eckankars. 5,8 % de la population se déclare sans affiliation religieuse[63].
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Les statistiques ne reflètent pas la place réelle du vaudou au Bénin, son berceau historique au XVIIe siècle[64]. En effet de nombreux Béninois associent sa pratique à celles d'autres religions. D'abord diabolisé par les voyageurs, combattu par les missionnaires, interdit dans les années 1970 sous le régime marxiste de Kérékou, le culte du vaudou est l’objet, depuis 1993, d’une fête nationale, célébrée le 10 janvier et de plus en plus populaire[65].
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Basilique de Ouidah.
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Mosquée de Parakou.
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Rite vaudou à Ouidah.
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Cérémonie de baptême à Cotonou(Église du christianisme céleste).
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Au Bénin, le système éducatif doit faire face à une pression démographique soutenue, avec une augmentation probable de 25 % de la population scolarisable entre 2010 et 2020, donc des dépenses en éducation[66]. Malgré un environnement macroéconomique peu favorable au cours des dernières années, le secteur de l'éducation conserve une priorité budgétaire plus forte que dans les autres pays d’Afrique subsaharienne. Les secteurs public et privé se sont développés conjointement, la couverture scolaire s'est accrue à tous les niveaux d'enseignement, mais, en ce qui concerne l'enseignement primaire, il reste à en améliorer l'accès et à réduire les abandons en cours de cycle[66]. En effet, le travail des enfants reste un problème au Bénin car le pays se trouve être celui ayant le plus d’enfants de 7 à 14 ans qui travaillent, parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles (2008). Le pourcentage est de 76 % pour les filles et de 72.8 % pour les garçons[67].
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Le pays dispose de deux universités publiques, l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) et l'Université de Parakou (UP), créées en septembre 2001[68] en remplacement de l'université du Dahomey, fondée en 1970[69] et devenue l'université nationale du Bénin en 1975. Il existe d'autres établissements publics, tels que l'École du Patrimoine Africain (EPA), l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), l'Institut national de la Jeunesse, de l'Éducation physique et sportive (INJEPS) ou le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (CBRST) et de nombreux établissements privés, tels que l'Université des sciences et technologies du Bénin (USTB).
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La constitution du Bénin, adoptée en 1990, garantit et protège la liberté d'expression, y compris la liberté de la presse, dans ses articles 23 et 24. L'article 23 affirme que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements ». L’article 24 dispose que « la liberté de la presse est reconnue et garantie par l’État. Elle est protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les conditions fixées par une loi organique »[70].
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Le Bénin a longtemps été considéré comme l'un des exemples de démocratie moderne en l’Afrique de l’Ouest, bénéficiant d'une liberté de la presse satisfaisante, malgré la pauvreté[71]. Cependant la situation se dégrade peu à peu, particulièrement après l'élection présidentielle de 2006 : difficultés d’accès aux sources d'information, conditions de vie et de travail difficiles des journalistes, financements occultes, manque de professionnalisme. En 2013, le Bénin se situe au 79e rang du classement mondial de la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières[72]. En 2015, il est rétrogradé à la 84e place, sur 180 pays[73].
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L'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) est la société nationale de radio-télévision publique du Bénin.
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Le football est le sport le plus populaire au Bénin. Créée en 1962, la Fédération béninoise de football est membre de la FIFA et de la CAF. L'équipe du Bénin de football est surnommée « les Écureuils ». De nombreux joueurs béninois sont recrutés à l'échelon international[74].
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Le handball et l'athlétisme sont également très appréciés, des filles comme des garçons[74].
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La pétanque et le roller sport sont deux disciplines sportives qui enregistrent la régulière participation du Bénin aux compétitions internationales.
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Outre ces sports importés à l'origine par la colonisation, des activités plus traditionnelles sont également pratiquées, telles que la lutte ou le sharro, une sorte d'affrontement viril à l'aide de longs bâtons, auquel se livrent les jeunes nomades peuls[74].
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Les Palais royaux d'Abomey sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985[75]. D'autres sites culturels figurent sur la liste indicative : l'habitat vernaculaire du nord Bénin[76], les quartiers anciens et le palais royal de Porto-Novo[77], les quartiers anciens et la Route de l'Esclave d'Ouidah[78], le site lacustre de Ganvié[79], le village souterrain d'Agongointo-Zoungoudo[80].
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Tata somba du nord
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Palais royal d'Abomey
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Maison ancienne de Ouidah
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Site lacustre de Ganvié
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Village souterrain d'Agongointo
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Abomey, l'ancienne capitale du royaume précolonial du Danhomè, a produit un art de cour florissant, dont témoignent les bas-reliefs, portes, sièges, trônes et poteaux sculptés, les statues en bois ou en métal, les récades ciselées, les tentures à motifs appliqués[81].
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L'homme-requin
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Récade du roi Glélé.
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Tablier d'amazone brodé de cauris
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Autel portatif asen
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Motif zoomorphe sur un autel vaudou d'Abomey.
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Au Sud d'Abomey-Calavi, le Petit Musée de la Récade, situé au Centre, présente une collection de 41 récades traditionnelles[82].
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Fondée à Cotonou en 2005, la Fondation Zinsou est la première structure béninoise consacrée à l'art contemporain[83]. En 2013, elle ouvre un musée à Ouidah, qui présente une partie de sa collection[84].
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Les plasticiens Cyprien Tokoudagba, Romuald Hazoumè, Emo de Medeiros, Charly d'Almeida , Dominique Zinkpè, Ishola Akpo, Remi Samuz ou Cyr-Raoul X , sont quelques-uns des grands noms de l'art contemporains[85].
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Inauguré le 6 février 2015, Le Centre est un espace artistique pluridisciplinaire installé dans le quartier de Lobozounkpa, à Abomey-Calavi, à quelques kilomètres de Cotonou. Dévolu à la création artistique contemporaine, il est placé sous la direction de l'artiste plasticien Dominique Zinkpè. Doté d'un Petit Musée de la Récade, de salles d'exposition, d'un Jardin à Sculptures, de résidences, d'ateliers de créations, d'un espace scénique et d'un café, ce lieu est un espace de création et d'échanges dont l'objectif est de contribuer au rayonnement de la scène artistique contemporaine béninoise[86].
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L'un des pionniers de la photographie au Bénin, est Joseph Moïse Agbojelou (1912-2000), président de l'Association des photographes professionnels du Dahomey, qui ne comptait qu'une dizaine de membres en 1950[87].
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Mayeul Akpovi filme d'abord les grandes villes françaises avant de revenir à Cotonou où il prend quelque 20 000 photos pour créer une vidéo, Cotonou in Motion[88].
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Plusieurs cinéastes béninois vivent en France de longue date, comme Sylvestre Amoussou ou Jean Odoutan, fondateur du Festival international du film de Ouidah (Quintessence) en 2003 et de l'Institut cinématographique de Ouidah (ICO) en 2006[89].
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L'acteur Djimon Hounsou tente aussi sa chance en France, mais fait carrière aux États-Unis, à travers des films d'action tels que Gladiator, Blood Diamond, Amistad, Never Back Down, Forces spéciales et Les Gardiens de la Galaxie[90].
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Le cinéma numérique ambulant est présent au Bénin. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs. De nouvelles unités de projection sont en cours de création.
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Depuis 1991, le Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB) réunit pendant une semaine une centaine de troupes dans les grandes villes du pays : Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey et Parakou[91].
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C'est une littérature essentiellement de langue française[92], née dans l'entre-deux-guerres, dans l'ancienne colonie du Dahomey. Les différents genres littéraires apparaissent dans l'ordre suivant : le roman, avec L'Esclave (1929) de Félix Couchoro, le théâtre (1933-1937), le conte et la légende (1941-1946) et enfin la poésie (1954)[93].
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Paul Hazoumé est l'auteur du premier roman historique africain (Doguicimi, 1938), mais, comme Couchoro, il ne dénonce pas l'emprise coloniale. Les premiers regards critiques sur la société apparaissent dans les années 1960, avec Olympe Bhêly-Quenum ou Jean Pliya au théâtre[94].
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Les années 1980 voient le développement de la bande dessinée béninoise[95].La littérature féminine émerge. La parution en 2018, sous la direction de Gisèle Ayaba Totin, de Dix femmes écrivaines du Bénin[96] l'atteste. Sophie Adonon , Harmonie Byll Catarya, Eliane Chegnimonhan, Lhys Degla , Adélaïde Fassinou, Myrtille Akofa Haho , Elena Miro K, Carmen Fifame Toudonou, Sœur Henriette Goussikindey, Anaïs Aho, participent à ce recueil.
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La musique béninoise est moins connue à l'étranger que d'autres musiques africaines, cependant quelques-uns de ses artistes sont de grandes stars internationales comme Angélique Kidjo, ou encore le feu Gnonnas Pedro.
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Certains artistes béninois sont aussi très reconnus à l'étranger comme Sagbohan Danialou, Stan Tohon, l'Orchestre Poly-Rythmo ou Ricos Campos, pour la nouvelle génération on peut citer Trio Teriba ou Dibi Dobo…
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Même s'il y a des rythmes et des courants musicaux propres au pays (Tchinck, Soyoyo, Zekede, Noudjiou…), il est vrai qu'à l'international ils ne sont pas très repris.
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N'oublions cependant pas que de grands courants musicaux comme différents types de salsa par exemple prennent leurs racines dans les rythmes animistes et de cérémonies Vodoun et Orishas du Bénin. Ces rythmes sont donc encore très présents aux Antilles (Cuba, Haïti, Porto Rico, Jamaïque) et en Amérique du Sud.
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Il faut également noter que le mouvement hip-hop est assez présent au Bénin depuis quelques années auprès de la jeunesse : le mélange francophone, anglophone et traditionnel donne d'ailleurs des styles assez remarquables.
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Les habitudes alimentaires des Béninois varient selon la zone géographique, le climat, la végétation et le sol[97]. La cuisine est riche et mélange volontiers les traditions ancestrales locales, celles du Brésil, des pays arabes, d'autres pays africains et d'Europe.
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Les produits de base sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, le gari (ou farine de manioc) et l'igname. La majorité des préparations emploient du piment, du sel, de l'oignon, de la tomate, du gombo, de l'huile de palme ou d'arachide[97].
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De nombreux plats du terroir sont vendus dans la rue, par des marchandes ambulantes, dans des maquis, ou sur les marchés[97].
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La boisson traditionnelle béninoise est le sodabi, une liqueur obtenue après distillation du vin de palme.
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(*) Date variable estimée : les célébrations islamiques sont déterminées en fonction de l'état de la lune et fixées peu avant.
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Au Bénin, selon une estimation de 2020, le taux de natalité est de 42,1 ‰ et le taux de mortalité de 8,4 ‰[2]. La mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile restent élevées[98]. Le niveau de l’espérance de vie à la naissance est faible, mais il a progressé pour atteindre 61,4 ans en 2020[2]. Le taux de fécondité demeure important, avec 5,53 naissances vivantes par femme[2]. On compte 397 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes[2].
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Les maladies transmissibles constituent encore les principales causes de morbidité et de mortalité[98]. Le paludisme et les infections respiratoires aiguës sont les deux premières causes de consultation soit respectivement 39.6 % et 14.9 % des cas en 2008. Viennent ensuite les autres affections gastro-intestinales (6.8 %), les traumatismes (5.8 %) et les maladies diarrhéiques (3.5 %). L’incidence des trois maladies prioritaires que sont le paludisme, les IST/VIH/sida et la tuberculose demeure inquiétante[98]. Pour les touristes, une vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire[99].
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On observe également l'émergence de maladies non transmissibles (MNT), telles que l'hypertension artérielle, le diabète ou l’obésité. Ces pathologies sont liées principalement à une alimentation déséquilibrée, à l’inactivité physique, au tabagisme et à la consommation nocive d’alcool[98].
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Selon l'UNICEF, « le Bénin fait partie des pays les moins avancés dans la réalisation de progrès en matière de nutrition. La malnutrition, encore présente notamment dans le nord du pays, entretient le cycle de la pauvreté, maintient des pans entiers de la population dans une situation de vulnérabilité et menace la prospérité[100] ». Au niveau national, c'est un enfant béninois sur trois qui souffre encore de malnutrition[101]. En 2015, quatre agences du système des Nations unies, à savoir l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont accordé au Bénin un appui financier de plus de 2,5 millions de dollars US, sur une période de trois ans, en vue de lutter contre la malnutrition chronique dans les communes rurales de Malanville et Karimama, au nord du pays, les plus affectées et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel au Bénin avec un taux de malnutrition deux fois supérieur à la moyenne nationale[102].
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Le Bénin a pour codes :
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Le Dakota du Nord /da.kɔ.ta dy nɔʁ/[2] Écouter (en anglais : North Dakota /ˌnɔɹθ dəˈkoʊtə/[3] Écouter) est un État du Midwest des États-Unis, bordé à l'ouest par le Montana, au nord par les provinces canadiennes de Saskatchewan et du Manitoba, à l'est par le Minnesota et au sud par le Dakota du Sud.
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Le nom de l'État vient des tribus Sioux Dakotas.
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Avant les premiers contacts avec des Européens, la région était habitée par les Amérindiens depuis plusieurs milliers d'années. Le premier Européen à atteindre l'actuel Dakota du Nord était le troqueur canadien français Pierre Gaultier de La Vérendrye, qui mena une exploration aux villages mandans en 1738[4]. Les accords commerciaux entre les tribus indiennes étaient tels que peu de tribus du Dakota du Nord étaient en contact direct avec les Européens. Cependant, les tribus locales l'étaient suffisamment à l'époque pour que, lorsque Lewis et Clark entrèrent dans la région en 1804, ils soient au courant des revendications française et espagnole sur ces territoires[5].
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La plupart des territoires de l'actuel Dakota du Nord étaient inclus dans l'achat de la Louisiane de 1803. La plupart des terres acquises furent organisées entre le Territoire du Minnesota et celui du Nebraska. Le Territoire du Dakota, comprenant les actuels Dakota du Nord et du Sud, avec des parties des actuels Wyoming et Montana, fut organisé le 2 mars 1861[6]. Le Territoire Dakota fut colonisé de manière éparse à la fin du XIXe siècle, jusqu'à l'arrivée du chemin de fer et une commercialisation agressive des terres. Une proposition de loi pour la création de plusieurs États[7] dont ceux du Dakota du Nord et du Dakota du Sud nommée l’Enabling Act of 1889 fut votée le 22 février 1889 sous la présidence de Grover Cleveland. Après le départ de ce dernier, il revint à son successeur, Benjamin Harrison, de signer la proclamation officielle admettant les Dakota du Nord et du Sud dans l'Union le 2 novembre 1889[8]. Il est très difficile de savoir lequel du Dakota du Nord ou du Dakota du Sud a été intégré en premier puisque la signature a eu lieu le même jour[9]. Le président Benjamin Harrison a toujours refusé d'indiquer l'ordre dans lequel il a signé les décrets. Cependant, la proclamation a été réalisée en premier pour le Dakota du Nord (en tant que premier par ordre alphabétique). Aussi est-il indiqué avant le Dakota du Sud par la plupart des sources. Le Dakota du Nord est le 39e État depuis le 2 novembre 1889.
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La corruption régnant dans les gouvernements du territoire puis du jeune État conduisit à une vague de populisme menée par la Ligue non partisane (Non Partisan League) et amenèrent des réformes sociales au début du XXe siècle[10]. Le capitole du Dakota du Nord fut détruit par un incendie le 28 décembre 1930 et fut remplacé par un gratte-ciel de style Art déco qui existe toujours aujourd'hui[11].
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Une série de projets de constructions fédérales débutèrent dans les années 1950, dont le barrage Garrison et les bases aériennes de Minot et de Grand Forks[12]. L'exploration pétrolière dans l'ouest du Dakota du Nord connut un boom dans les années 1980 avec l'augmentation du prix du pétrole[13].
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Le Dakota du Nord est considéré comme faisant partie de la région de l'Upper Midwest et des Grandes Plaines. L'État présente une forme rectangulaire quasi parfaite à l'exception de son bord oriental où la Rivière Rouge, qui coule sur un axe nord-sud, marque la frontière avec le Minnesota. Son relief est relativement plat. Avec une superficie de 183 273 km2, c'est le 19e plus grand État du pays.
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La moitié occidentale du pays est constituée des Grandes Plaines et de la partie nord des Badlands, dans le coin sud-ouest de l'État. Les Badlands occupent une bande de terre de 10 à 32 km de large sur 300 km environ de long. Ce massif abrite le point culminant de l'État White Butte avec 1 069 m et le Parc national Theodore Roosevelt. C'est une région riche en énergie fossile, pétrole et lignite. Le Missouri entre dans l'État par la frontière ouest, forme un coude et en ressort au milieu de la frontière sud. Sur le Missouri se trouve le lac Sakakawea, troisième plus grand lac artificiel des États-Unis, créé par le barrage Garrison.
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La région centrale de l'État est divisée en la Drift Prairie (en) et le plateau du Missouri. C'est une région couverte de lacs, de bourbiers et de petites collines. Les Turtles Montains sont situées le long de la frontière avec la province canadienne du Manitoba. Le centre géographique de l'Amérique du Nord est situé près de la ville de Rugby.
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La partie orientale de l'État consiste en la très plane vallée de la Red River. C'est un sol fertile drainé par la Red River qui s'écoule vers le nord dans le lac Winnipeg. C'est une vaste région agricole. Le Devil's Lake, le plus grand lac naturel de l'État, se trouve dans cette partie est de l'État.
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Le Dakota du Nord est peuplé de 760 077 habitants (2018). Sa capitale est Bismarck et sa plus grande ville Fargo.
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Le Dakota du Nord est un excellent exemple de climat de type continental. Les étés sont chauds et humides. Les orages sont fréquents durant la période estivale, pouvant conduire à des tornades, surtout dans le quart sud-est de l'État qui marque le début de la Tornado Alley.
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À l'inverse, les hivers sont très froids et secs, parfois venteux. Des températures de - 20 °C sont fréquentes. De sévères chutes de neige (blizzard) font leur apparition durant le printemps ou l'automne.
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Les inondations de printemps sont relativement fréquentes dans la vallée de la Red River, cette rivière coulant vers le Nord canadien, la fonte des neiges commence plus tôt au sud de la vallée qu'au nord. L'inondation la plus destructrice est intervenue en 1997, causant d'importants dégâts à Fargo et Grand Forks.
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Le Dakota du Nord est l'un des États les moins peuplés du pays. Seuls l’Alaska, le Vermont et le Wyoming sont moins peuplés.
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C'est aussi un État où la densité de population est très faible. Les rares centres urbains sont disséminés le long des rivières parcourant la région.
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Aux alentours de 3 000 personnes en 1870, la population de l'État grossit à près de 680 000 en 1930. La croissance ensuite se ralentit et la population fluctua alors le reste du XXe siècle, atteignant un minimum de 619 636 habitants au recensement de 1950 et un total de 672 591 au recensement de 2010. L'âge moyen est approximativement le même que la moyenne nationale.
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Dans les années 1990, le Dakota du Nord connaît un déclin de population, particulièrement parmi les jeunes diplômés du supérieur qui ne trouvent pas de postes qualifiés dans l'État. Ce problème se rencontrant dans plusieurs États des grandes plaines, des hommes politiques fédéraux ont proposé le New Homestead Act of 2007 pour encourager la population à rester ou à s'installer dans les régions connaissant une chute démographique, par des baisses de taxes.
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Depuis la découverte de schistes bitumineux en 2006, l'État connaît la plus forte croissance démographique des États-Unis après l'Utah et devrait garder sa 2e place derrière ce dernier d'ici à 2060 selon les estimations (+80,6 % entre 2010 et 2060 contre 96,5 % pour l'Utah)[14][source insuffisante].
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La plupart des Nord Dakotans sont d'ascendance nord-européenne. Ainsi les principales origines ethniques de la population actuelle sont allemande (41,4 %), norvégienne (26,1 %), irlandaise (7,7 %), anglaise (4,3 %), suédoise (4,2 %), française (4,2 %)[16].
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Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 44 % des habitants du Dakota du Nord se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 32 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 24 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[17].
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Pour la liste complète des villes du Dakota du Nord voir : Liste des villes du Dakota du Nord.
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Pour la liste des aires métropolitaines du Dakota du Nord voir : Liste des aires métropolitaines du Dakota du Nord.
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La liste suivante montre les 10 principales villes de l'État du Dakota du Nord aux États-Unis. Toutes les municipalités du Dakota du Nord sont considérées comme des villes indépendamment de la taille de leur population : il n'y a ni bourgs, ni villages et ni hameaux dans l'État.
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Note : Williston est la ville de plus de 10 000 habitants ayant la plus forte croissance démographique aux États-Unis[25].
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Le Dakota du Nord est un État conservateur, plutôt de tendance républicaine.
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L'importance des agriculteurs a permis la création de la Ligue non partisane en 1915, un parti remettant en cause le bipartisme entre le Parti républicain et Parti démocrate. Ce parti populiste fusionne en 1956 avec le Parti démocrate local, créant le North Dakota Democratic-Nonpartisan League Party (en)[26].
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Cette sensibilité agricole et populiste a longtemps permis au Parti démocrate d'être compétitif. Ainsi, entre 1987 et 2010, le Dakota du Nord n'élit que des démocrates au Congrès des États-Unis. Cependant, depuis le début des années 2000, le Parti républicain a réalisé d'importants gains dans l'État[26].
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Géographiquement, l'ouest du Dakota du Nord — plus rural — est la partie la plus conservatrice de l'État. Les démocrates réalisent leurs meilleurs scores dans les réserves indiennes et les villes de l'est (Fargo et Grand Forks)[26].
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Au niveau national, les deux sénateurs de l'État au Congrès des États-Unis sont les républicains Kevin Cramer et John Hoeven (ancien gouverneur de l'État). L'unique élu de l'État à la Chambre des représentants est la républicaine Kelly Armstrong.
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Pendant 18 ans, de 1993 à 2011, le Dakota du Nord a envoyé les trois mêmes démocrates au Congrès : les sénateurs Kent Conrad et Byron Dorgan ainsi que le représentant Earl Pomeroy. Très proches, les trois élus sont surnommés Team North Dakota[27].
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L'État n'a pas accordé ses suffrages à un candidat démocrate aux élections présidentielles depuis Lyndon B. Johnson en 1964. Globalement, depuis les premières élections à avoir lieu dans l'État en 1892, les électeurs n'ont voté que pour quatre candidats démocrates à l'élection présidentielle : Grover Cleveland (en 1892), Woodrow Wilson (34,14 % en 1912 et 47,84 % en 1916), Franklin Delano Roosevelt (69,59 % en 1932 et 59,60 % en 1936) et Lyndon B. Johnson (57,97 % en 1964).
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Lors des élections présidentielles de 2000 et 2004, les habitants du Dakota du Nord ont plébiscité le candidat républicain George W. Bush d'abord avec 60,6 % des voix, contre 33 % à Al Gore puis avec 62,8 % des voix contre 35,5 % à John Kerry. En 2008, le républicain John McCain y a obtenu 53,15 % des voix, contre 44,50 % au démocrate Barack Obama, élu au plan national. En 2016, Donald Trump remporte 63 % des voix, contre 27,2 % à la démocrate Hillary Clinton[28].
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Le gouverneur et le lieutenant-gouverneur sont élus pour des mandats de quatre ans renouvelables. Depuis le 15 décembre 2016, le gouverneur est le républicain Doug Burgum. Le lieutenant-gouverneur de l'État est aussi le président du Sénat. Le poste est actuellement détenu par le républicain Brent Sanford (en).
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Les principaux autres postes élus de l'exécutif comme ceux de procureur général et de secrétaire d’État sont détenus également par des républicains.
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Durant la législature 2015-2017, les deux chambres de l'Assemblée législative du Dakota du Nord sont largement dominées par les républicains avec 71 républicains contre 23 démocrates à la Chambre des représentants (en) et 33 sénateurs républicains contre 14 sénateurs démocrates au Sénat.
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L'économie de l'État dépend essentiellement de l'agriculture. Plusieurs types de cultures sont pratiquées, comme le blé (surtout du blé dur pour la confection des pâtes), l'orge, le colza, le soja ou le lin. Le long de la Rivière Rouge du Nord, l'agriculture est plus orientée sur la betterave sucrière, le maïs et le soja. Il y a aussi une petite production de miel, d'amélanchier et de raisin. En ce qui concerne le bétail, les ranchs producteurs de viande sont plus communs dans le sud-ouest de l'État, et les exploitations laitières sont généralement regroupées dans l'est.
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L'industrie est faiblement développée. On peut tout de même citer la production d'énergie hydroélectrique, la transformation des produits alimentaires et l'exploitation des mines de lignite.
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Depuis 2007, le Dakota du Nord connait un fort développement de l'exploitation des gaz de schiste. Classé seulement 39e État (sur 51) le plus riche en revenu par habitant en 2000, il passe en vingtième position en 2008, stagne en 20e position en 2009 avec la crise, puis passe en onzième position en 2010, en dixième en 2011 et enfin en cinquième position en 2012. Avec sa très forte croissance actuelle (16,2 % en 2012) il devrait être passé en seconde position en 2013 (chiffres non encore publiés). Grand Forks est également la troisième aire métropolitaine aux États-Unis ayant vu son revenu le plus progresser en 2012 avec +10,5 %, suivi, en quatrième position, de Bismarck avec +10,1 % et de Fargo, en sixième position, avec +8,3 %. Parmi les aires non-métropolitaines du Dakota du Nord, là où est située l'industrie minière en plein boom (Williston, etc.), la région a cru de 26,3 %[réf. nécessaire].
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L'exploitation du gaz de schiste dans le Dakota du Nord est en forte progression depuis 2007, ce qui entraîne de graves problèmes environnementaux[29].
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Plusieurs centaines de bisons prospèrent de nos jours dans les 385 km2 du parc national Theodore Roosevelt. En revanche, les élans, les ours noirs, les grizzlis et les loups gris ont aujourd'hui disparu.
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La première ligne de chemin de fer, la Northern Pacific Railway, est ouverte dans cet État en 1872. Elle est remplacée aujourd'hui par la Burlington Northern Railroad.
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La culture du Dakota est marquée par l'origine de sa population. On retrouve ainsi une cuisine fortement inspirée de la cuisine scandinave. La minorité amérindienne est également active avec un grand nombre de pow-wows organisés à travers l'État.
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Le Dakota du Nord est l'État des États-Unis qui compte, par habitant, le plus grand nombre d'églises et la plus forte pratique.
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Le film Fargo de Joel et Ethan Coen (1996) a été tourné en partie dans le Dakota du Nord.
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Dans le jeu vidéo Grand Theft Auto V, l'État apparaît sous le nom de North Yankton.
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Le goulash est très populaire dans le Dakota du Nord.
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On trouve typiquement du lin dans le Dakota du Nord.
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Certains plats sont typiques du Dakota du Nord. Ainsi on retrouve dans le Dakota du Nord des plats tels : le knoephla, le doré (poisson), le fleischkuekle , le hotdish, le lefse, le sandwich au bœuf chaud, le goulash, la choucroute, le kase knephla et le kuchen. De plus on y retrouve des aliments comme : des fruits et légumes de saison, des cerises de terre, du bison, les produits des fermiers locaux, des chokecherries et du lin. Enfin des producteurs de vins et un festival alimentaire complètent ce tableau de la gastronomie dans le Dakota du Nord[30],[31],[32].
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Dakota Fanning [dəˈkəʊtə ˈfænɪŋ][1] est une actrice américaine, née le 23 février 1994 à Conyers (Géorgie, États-Unis d'Amérique). Elle est la sœur de l'actrice Elle Fanning.
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Elle est révélée en 2002 à l'âge de 8 ans dans le film Sam, je suis Sam avec Sean Penn. Puis par le blockbuster de science-fiction La Guerre des mondes, de Steven Spielberg.
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Par la suite, elle apparait dans des films beaucoup moins exposés médiatiquement. Seule exception, son rôle de Jane Volturi dans la populaire saga fantastique pour adolescents Twilight, entre 2009 et 2012.
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Hannah Dakota Fanning est la fille de Joy (née Arrington), joueuse de tennis professionnelle, et de Steve Fanning, ancien joueur de baseball pour l'équipe les Cardinals de Saint-Louis et actuel vendeur en matériel électronique à Los Angeles. Son grand-père maternel est le joueur de football Rick Arrington, et sa tante la reporter Jill Arrington pour ESPN, chaîne de télévision dédiée au sport. Elle a une sœur également actrice, Elle Fanning.
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Son prénom, Dakota, signifie « ami » dans la langue lakota (tribu amérindienne nord-américaine).
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Sa famille est membre de la Convention baptiste du Sud[réf. nécessaire].
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Dakota a étudié au lycée "Campbell Hall School" dans le North Hollywood, elle a obtenu son diplôme en 2011. Elle étudie actuellement à l'Université de New York.
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Dakota souffre d'hyperactivité et prend des médicaments depuis l'âge de 5 ans pour cela[2].
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De mai 2013 à octobre 2016, Dakota est en couple avec le mannequin anglais Jamie Strachan, de 13 ans son aîné[3]. Elle est aujourd'hui en couple avec Henry Frye.
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Dakota commence sa carrière d'actrice à l'âge de six ans à travers des petits rôles dans une flopée de séries télévisées à succès diffusées entre 2000 et 2001. Cette dernière année, elle apparaît pour la première fois sur grand écran dans le mélodrame Sam, je suis Sam, porté par le tandem Sean Penn / Michelle Pfeiffer.
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Entre 2001 et 2002, elle tient des petits rôles dans le thriller Mauvais piège, avec Charlize Theron, ainsi que la comédie Fashion Victime, où elle incarne la version enfant de l'héroïne incarnée par Reese Witherspoon. Elle est aussi au casting d'une production pour enfants, l'adaptation Hansel and Gretel.
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Mais c'est le réalisateur et producteur Steven Spielberg qui la découvre et la lance véritablement en lui confiant le rôle de sa mini-série de science-fiction Disparition. Âgée de 8 ans, elle est la narratrice des dix épisodes et apparait lors des quatre derniers.
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Au cinéma, la jeune fille est propulsée en 2003 tête d'affiche : d'abord aux côtés de Brittany Murphy pour la comédie Filles de bonne famille, puis pour le film pour enfants Le Chat chapeauté, avec Mike Myers dans le rôle-titre.
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Mais c'est l'année 2004 qui instaure son statut de jeune star : elle est la petite fille que Denzel Washington doit protéger dans le thriller d'action Man on Fire, de Tony Scott, et apparait dans un épisode de la dernière saison de la sitcom à succès Friends.
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En 2005, elle enchaîne quatre gros projets : tout d'abord, elle incarne la fille du protagoniste du thriller Trouble Jeu, interprété par Robert De Niro, puis fait partie de la large distribution réunie par Rodrigo Garcia pour son drame Nine Lives ; puis elle joue dans le mélodrame Dreamer, avec Kurt Russell en tête d'affiche ; enfin, et surtout, Spielberg la dirige dans le blockbuster de science-fiction La Guerre des mondes. Cette fois, c'est la méga-star Tom Cruise qui joue son père.
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En 2006, elle est l'héroïne du film pour enfants Le Petit Monde de Charlotte, l'adaptation d'un livre pour enfant. Il s'agit de son dernier rôle de petite fille. Ses projets suivants la projettent vers des partitions de pré-adolescente.
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En 2007, elle s'éloigne des grosses productions pour tenir le premier rôle du drame indépendant Hounddog, où elle incarne une jeune américaine se reconstruisant à travers sa passion pour Elvis Presley. L'année suivante, elle fait partie de deux distributions chorales : d'abord celle du drame Fragments, aux côtés de Guy Pearce et Kate Beckinsale, puis celui du mélodrame historique Le Secret de Lily Owens. Pour cette adaptation du livre éponyme de Sue-Monk Kidd, elle donne la réplique à des actrices afro-américaines : Alicia Keys, Jennifer Hudson et Queen Latifah.
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En 2009, âgée de 15 ans, elle revient à des productions commerciales : dans le film d'action Push, porté par Chris Evans, puis intègre la distribution d'une franchise à succès : elle prête ses traits à Jane Volturi dans la saga fantastique pour adolescent(e)s Twilight, et ce jusqu'en 2012.
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Parallèlement, elle tente de s'aventurer dans des univers plus adultes : d'abord aux côtés de Kristen Stewart dans le biopic indépendant The Runaways (2010), puis en portant le mélodrame Now is Good (2012) avec Jeremy Irvine. Elle y joue une adolescente atteinte de leucémie. La même année, elle donne la réplique à Emile Hirsch pour les besoins du thriller The Motel Life.
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L'année 2013 la voit partager l'affiche du drame indépendant Very Good Girls avec la valeur montante Elizabeth Olsen. Elle évolue aussi aux côtés de Jesse Eisenberg pour le thriller Night Moves, de Kelly Reichardt. Enfin, elle seconde Kevin Klein et Susan Sarandon pour le biopic consacré à Errol Flynn, The Last of Robin Hood.
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Elle reste dans le cinéma indépendant en 2014 en étant la tête d'affiche du thriller Every Secret Thing, où elle a pour partenaires Claire Danes et Elizabeth Banks. Elle partage également l'affiche du drame historique en costumes Effie avec Emma Thompson. Elle tient le rôle-titre, celui d'Effie Gray.
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En 2015, elle seconde Richard Gere pour le drame Franny, écrit et réalisé par Andrew Renzi. L'année suivante, elle est la tête d'affiche du western Brimstone, de Martin Koolhoven. Elle évolue également aux côtés de Jennifer Connelly et Ewan McGregor dans le drame American Pastoral, réalisé par ce dernier. Enfin, en 2017, elle est la tête d'affiche de Please Stand By, où elle joue une jeune autiste.
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C'est en 2019 qu'elle opère un retour au premier plan en intégrant le casting de l'attendu neuvième long-métrage de Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood. Elle y prête ses traits à Lynette Fromme.
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En 2020, elle sera à l'affiche du second long-métrage en anglais de Mélanie Laurent intitulé The Nightingale, un film historique dans lequel elle jouera pour la première fois aux côtés de sa soeur Elle Fanning.
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Kelly Marot est la comédienne doublant le plus régulièrement Dakota Fanning. Néanmoins, Luthèce Ragueneau a été la première comédienne à doubler régulièrement l'actrice. D'autres comédiennes comme Camille Donda l'ont également doublées à certaines occasions.
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Au Québec, la voix québécoise régulière de Dakota Fanning est Viviane Pacal.
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Dallas /ˈdæl.əs/[2] est une ville de l'État du Texas, aux États-Unis. Elle couvre une surface de 997 km2 et comptait 1 241 162 habitants en 2012 (9e ville des États-Unis). Avec la ville voisine de Fort Worth, Dallas fait partie d'une vaste aire urbaine de 6 371 773 habitants, le Dallas/Fort Worth Metroplex, ou simplement « the Metroplex », la quatrième aire urbaine du pays. Dallas est classée comme ville mondiale beta+ par l'université de Loughborough de Londres. La ville de Dallas est le siège du comté de Dallas.
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Dallas a été fondée en 1841 et incorporée comme ville le 2 février 1856. Troisième ville du Texas après Houston et San Antonio, dont elle est concurrente, « Big D » est un grand centre industriel spécialisé dans le domaine des technologies de l'industrie pétrolière, des télécommunications, de l'information, des banques et des transports. C'est le noyau de la plus grande zone métropolitaine intérieure aux États-Unis car elle ne dispose d'aucun lien navigable avec la mer, toutefois son importance historique, en tant que centre des industries pétrolières et d'exploitation du coton, vient de sa position le long des lignes de chemin de fer.
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Dallas est le siège du comté de Dallas. Des portions de la ville s'étendent sur les comtés voisins de Collin, Denton, Kaufman et Rockwall.
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Selon le Bureau du recensement des États-Unis, la ville a une surface totale de 997,2 km2, dont 887,2 km2 de terre et 110 km2 d'eau (11,03 % d'eau). Dallas est la ville principale de l'aire urbaine de Dallas-Fort Worth Metroplex (DFW) qui regroupe 1/4 de la population du Texas.
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Dallas reçoit approximativement 955 mm de pluie par an, abondamment au printemps.
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D'après la classification de Köppen : la température du mois le plus froid est comprise entre 0 °C et 18 °C (janvier avec 8,3 °C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (août avec 30,3 °C) c'est ainsi un climat tempéré. Les précipitations sont stables, il n'y a pas de saison sèche. C'est un climat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est chaud car la température moyenne du mois le plus chaud est supérieure à 22 °C (août avec 30,3 °C).
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Le climat de Dallas est classé comme Cfa[3],[4] dans la classification de Köppen, soit un climat subtropical humide.
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Pourtant cette partie du Texas tend également à recevoir les vents chauds et secs du nord et de l'ouest en été, la chaleur est suffocante en été et le thermomètre peut dépasser le seuil des 40 °C pendant plusieurs jours. En hiver, les fronts froids venant du nord passent par Dallas, parfois les températures de nuit descendent entre −12 et −7 °C. Les chutes de neige sont rares et se produisent environ trois jours dans l'année. De temps en temps, l'air chaud et humide venant du sud-est est soulevé par l'air froid et sec difficile à déloger de la surface, menant des épisodes de pluie verglaçante et la formation de verglas.
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Le printemps et l'automne apportent un climat très plaisant dans la région et sont habituellement les meilleures saisons pour visiter la ville. Au printemps, les résidents et les touristes apprécient la beauté des fleurs sauvages tels que le bluebonnet, castilleja et autre flore, qui fleurissent au printemps et sont plantés au bord des routes dans l'ensemble du Texas. Pendant cette saison, le temps peut changer nettement en quelques minutes et virer à l'orage. Le printemps est très doux et agréable dans la ville. Le climat à Dallas est également très bon entre fin septembre et début novembre et, à la différence du printemps, les orages sont rares.
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Les tornades sont peut-être la plus grande menace pour la ville de Dallas. Le plus récemment, la ville a été frappée par une tornade le 2 avril 1957. La tornade serait probablement enregistrée comme F3 sur l'échelle de Fujita. La tornade mineure la plus récente avec des dommages notables s'est produite en 1984 où une formation minuscule a atterri près de Lovers Lane et Greenville Avenue. Au printemps, les fronts de froid se déplaçant du Canada se heurtent à l'air chaud et humide dans la région du golfe du Mexique. Quand ces fronts se rencontrent au-dessus du Texas, de sévères orages sont produits avec des éclairs spectaculaires, parfois des torrents de pluie, de la grêle, et des tornades. Dallas se trouve à l'extrémité méridionale de la Tornado Alley. En mai 2000, la Fort Worth Tornado a frappé le centre de la ville voisine de Fort Worth, endommageant considérablement plusieurs des gratte-ciel avec des plus petits bâtiments sur la périphérie du centre des affaires.
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Le département de l'Agriculture des États-Unis place la ville de Dallas dans la zone de rusticité de niveau 8. Dallas a le douzième plus mauvais air dans le pays selon la American Lung Association. Une grande partie de la pollution atmosphérique à Dallas et du DFW Metroplex vient généralement d'une usine d'incinération de matériaux située dans la banlieue de Midlothian, et des usines du comté voisin d'Ellis.
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La plus haute température fut de 45,0 °C le 26 et le 27 juin 1980 et la plus basse température fut de −19,4 °C le 18 janvier 1930, observée à l’aéroport international de Dallas-Fort Worth.
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Dallas bénéficie d'un ensoleillement de 2 848,8 heures en moyenne par an.
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Selon la ville de Dallas, l'origine du nom Dallas est un mystère, en dépit des réclamations à l'effet contraire.
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Le fondateur de la ville, John Neely Bryan, a énoncé[Quand ?] seulement qu'elle a été baptisée du « nom de mon ami Dallas », le mystère résidant essentiellement dans l'identité de cet ami.
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On a souvent dit que le comté et la ville avaient été baptisés du nom de George Mifflin Dallas, le 11e vice-président des États-Unis, mandat durant lequel la République du Texas devint le 28e État de l'Union en 1845. Cependant, il n'y a aucune preuve que Bryan ait rencontré celui-ci, et le secteur s'est appelé Dallas plusieurs années avant que ce dernier fût élu[réf. nécessaire].
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Les autres principaux candidats pour l'éponymie de Dallas sont :
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Comme toute ville américaine, Dallas possède son propre drapeau et ses armoiries.
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Avant que le Texas eût été réclamé comme partie de la Nouvelle-Espagne par l'Empire espagnol dans les années 1500, la région de Dallas était habitée par les indiens Caddo. Un Européen qui a probablement visité la région de Dallas était Athanase de Mézières en 1778. De Mézières, un Français au service du roi d'Espagne, a probablement traversé le fleuve Trinity près du Fort Worth actuel, ayant suivi le Cross Timbers à travers le village de Tawakoni sur le fleuve Brazos près de Waco. Plus tard, la France a également réclamé le secteur, mais en 1819 le Traité d'Adams-Onís a fait de la Rivière Rouge du Sud la frontière septentrionale de la Nouvelle-Espagne, plaçant officiellement Dallas dans le territoire espagnol. La zone est demeurée sous le régime espagnol jusqu'en 1821, quand le Mexique a déclaré son indépendance et que le territoire est devenu une partie de l'état mexicain de Coahuila y Tejas. En 1836, la République du Texas s'est séparée du Mexique pour devenir une nation indépendante.
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John Neely Bryan, recherchant un bon comptoir commercial pour servir les Amérindiens et les colons, a examiné pour la première fois la région de Dallas en 1839. Bryan, qui a partagé la perspicacité de Samuel Houston dans la sagesse des coutumes amérindiennes, s'est rendu compte que les Indiens Caddo, qu'il a trouvés par hasard, traversaient le seul passage naturel à des centaines de kilomètres sur le fleuve Trinity. À ce qui est devenu le Bryan's Bluff, le fleuve était une barrière infranchissable de boue et d'eau. L'itinéraire au nord-sud et le Bryan's Bluff sont devenus plus importants quand les États-Unis ont annexé le Texas en 1845.
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Après que Bryan eut examiné le secteur, il est revenu dans l'Arkansas. Tandis que là, un traité était signé pour supprimer tous les Indiens du nord du Texas. Quand il est revenu en novembre 1841, la moitié de ses clients, les Indiens, étaient partis. Il a décidé qu'au lieu de créer un comptoir commercial il créerait une ville, qu'il a fondée le même mois. À environ 35 km au nord-ouest de son territoire se trouvait une communauté appelée Bird's Foot[réf. nécessaire], Bryan a invité les colons de cette communauté à habiter à Dallas. John Beeman est arrivé en avril 1842 et il a planté le premier maïs. D'autres familles ont suivi le mouvement, y compris des membres de la colonie voisine de Peter.
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John Neely Bryan était à l'origine de presque tout à Dallas : il était postier, propriétaire d'un magasin, opérateur du ferry (il a actionné un ferry où Commerce Street traverse le fleuve Trinity aujourd'hui) et sa maison a servi de tribunal. En 1843, le premier docteur est arrivé à Dallas ; en 1845, le premier avocat s'établit. En 1845, le premier vote a été tenu à Dallas à propos de l'annexion du Texas par les États-Unis. Sur 32 citoyens en droit de voter, 29 ont voté pour l'annexion et 3 ont voté contre. En 1846, la République du Texas est annexée par les États-Unis et le comté de Dallas est établi puis baptisé du nom de George Mifflin Dallas, qui était le 11e vice-président des États-Unis. L'origine du nom de la ville est discutable car John Neely Bryan a seulement déclaré qu'elle avait été baptisée du « nom de son ami Dallas ». En 1855, un groupe de musiciens et d'artistes européens fonde une communauté fouriériste appelée La Réunion. En 1860, le village de Dallas en pleine expansion incorpora La Réunion dans son propre territoire et les derniers colons se fondirent dans la population générale à laquelle ils apportèrent leurs compétences. Actuellement la tour de Reunion Tower, l’une des principales constructions de Dallas, doit son nom à la colonie bien qu’elle se situe à quelque distance de l’endroit où existait jadis la Réunion.
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Dallas a été incorporé légalement comme town le 2 f��vrier 1856. Le Dr Samuel Pryor a été élu le premier maire avec un policier, un trésorier, un juge et six conseillers municipaux. En 1859, Dallas a eu son premier coiffeur et un photographe. En 1860, la population a atteint 678 habitants, y compris les 97 Afro-Américains, les Belges, Français, Allemands, et Suisses. La ville a eu quelques esclaves afro-américains, la plupart du temps apportés par des colons d'Alabama et de Géorgie. Cette année-là, le chemin de fer s'approchait par le sud, et plusieurs diligences traversaient déjà la région. En juillet 1860, un incendie a éclaté dans le square, détruisant la plupart des bâtiments dans la zone d'affaires de Dallas. Beaucoup de résidents ont supposé que les esclaves étaient derrière ce coup et deux abolitionnistes étaient chassés hors de la ville. Trois esclaves afro-américains ont été pendus, et tous les autres esclaves de Dallas ont été fouettés. En décembre de cette année, la majeure partie de la ville avait été reconstruite. La population se développait tellement rapidement que les logements étaient difficiles à obtenir.
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En 1861, le comté de Dallas a voté 741-237 en faveur de la sécession. Le 8 juin de cette même année, l'état de guerre a été déclaré. La ville a été décorée et des défilés ont été tenus, il n'y avait aucun manque de volontaires pour la guerre. Comme Dallas était loin des combats, les citoyens ont donné de l'argent, de la farine, et d'autres approvisionnements à la cause confédérée. Une usine de munitions a été également construite dans la ville.
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Dallas était juste un petit village pointillant la frontière du Texas jusqu'après la Guerre de Sécession, dans laquelle elle faisait partie des États confédérés d'Amérique, est légalement devenu une ville en 1871. L’arrivée de plusieurs lignes de chemins de fer vers 1870 donna un coup de fouet à l’activité économique, Dallas est devenu un centre d'échange agricole. La ville a payé Houston and Central Texas Railroad 5 000 $ USD pour décaler son itinéraire de 32 kilomètres à l'ouest et construire ses voies sur un axe nord-sud en passant par Dallas, plutôt que par Corsicana comme prévu. Un an après, les dirigeants de Dallas ne pouvaient pas payer Texas and Pacific Railway, ainsi ils ont trouvé un moyen de duper le chemin de fer. En 1873, les itinéraires nord-sud et est-ouest principaux de chemin de fer du Texas ont intersecté à Dallas, de ce fait assurant son futur comme centre commercial.
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À l'origine une petite communauté établie autour de l'agriculture, la convergence de plusieurs lignes de chemins de fer a fait de la ville un endroit stratégique pour plusieurs industries. Pendant ce temps, Dallas a prospéré et est devenue la ville la plus peuplée du Texas.
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La transition vers la fabrication et l'industrie lourde a créé des problèmes pénalisants pour les fermiers de la région de Dallas. Ils ont dû aux négociants la majorité de leur récolte à cause des coûts élevés d'expédition vers la côte et du prix en baisse du coton. Un groupe connu sous le nom de Farmers' Alliance, créé en 1877, a espéré casser ce cycle de la pauvreté en installant un entrepôt à Dallas pour embarquer le coton à Saint-Louis parce que le coût d'expédition au Missouri était sensiblement inférieur à celui vers la côte. Cependant, les banquiers refusaient de financer l'entrepôt, et l'entreprise à coulé dans les vingt mois qui suivirent.
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Se développant avec la richesse de son économie prospère, la ville a commencé à éclairer ses rues avec des lampes à gaz (apparues en 1874) et à paver les ruelles. En 1880, la première ligne téléphonique est arrivée à Dallas, avec la compagnie des eaux et la caserne. En 1888, le zoo de Dallas est inauguré comme premier jardin zoologique dans l'État. En 1890, Dallas a annexé la ville d'East Dallas, devenant la plus grande ville du Texas avec environ 40 000 habitants.
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En 1893, après la panique financière nationale, de nombreuses industries et cinq banques de Dallas ont fermé. Les prix du coton ont plongé en dessous de cinq cents par livre. En 1898 cependant, la ville a commencé à récupérer et à se développer encore. La panique économique a également affecté le travail syndiqué, qui avait juste commencé à s'organiser : la American Federation of Labor a accordé une charte à l'Assemblée du commerce de Dallas en 1899. En 1894, Parkland Memorial Hospital s'est ouvert juste à l'ouest de Oak Lawn. En 1903, Oak Cliff, une ville au bord de le fleuve Trinity, a été annexée. La même année, Wilson Building, modelé d'après le l'opéra de Paris, s'est ouvert sur Main Street dans le centre-ville.
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Au tournant du XXe siècle, Dallas était une plate-forme commerciale importante dans le sud-ouest des États-Unis. La ville est rapidement devenue le centre d'échanges du coton, des céréales et du bison. Le commerce agricole, dominé par le coton, fit sa prospérité. Plus tard dans le siècle, Dallas s'est transformé d'un centre agricole à un centre d'opérations bancaires, d'assurance, et d'autres entreprises. La finance et les assurances jouèrent également un rôle prépondérant.
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Lors de l'inondation de 1908, le fleuve Trinity a atteint une hauteur de 16,03 m et une largeur de 2,4 kilomètres. Cinq personnes sont mortes, 4 000 ont été sans-abri, et des dégâts matériels ont été estimés à 2,5 millions USD. Après l'inondation, la ville a voulu trouver une manière de contrôler le Trinity insouciante et de construire un pont reliant Oak Cliff et Dallas. En 1911, George Kessler (en), un urbaniste, a créé un projet pour la rivière et la ville. Ses plans ont été au début ignorés mais finalement mis à jour dans les années 1920 et 1930. En 1915, l'université méthodiste du Sud est ouverte et elle est encore opérationnelle aujourd'hui. L'aviation est devenue une chose importante dans la ville lors de la Première Guerre mondiale. L'aéroport de Dallas Love Field a été établi comme terrain de formation pour l'aviation militaire. La ville a acheté le Love Field en 1927 pour l'employer comme aéroport municipal. En août 1922, le Magnolia Building (maintenant Magnolia Hotel) est inauguré. Il devient le plus haut bâtiment du Texas avec ses 29 étages, et le restera pendant plusieurs années.
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En dépit du début de la Grande Dépression, les affaires dans la construction étaient florissantes en 1930. Cette année, Columbus Marion Dad Joiner a découvert un immense gisement de pétrole à 160 kilomètres à l'est de Dallas à Kilgore, engendrant le boom pétrolier dans l'est du Texas. Dallas devient un grand centre de l’industrie pétrolière au Texas et dans l'Oklahoma. Dans les premiers mois de 1931, 28 entreprises se déplacent ou se forment à Dallas pour le pétrole. Les banques font des prêts pour développer les gisements de pétrole. Ceci a reporté la plupart des pensées de dépression jusqu'au milieu de 1931, quand les prix en baisse et la surproduction ont affecté l'économie de ville négativement. D'ici là, plus de 18 000 personnes dans la ville étaient sans emploi. Avant que la politique du New Deal ait commencé, la ville a eu un programme work-for-food (travailler-pour-nourriture) qui a aidé beaucoup. En 1931, la ville avait accompli la construction basée sur les plans de George Kessler.
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Après une longue campagne de plusieurs années, l'État du Texas a choisi Dallas comme emplacement de la Texas Centennial Exposition (en) de 1936. Plus de cinquante bâtiments ont été construits pour l'exposition dans le Fair Park, et 10 millions de visiteurs sont venus pour voir le spectacle.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, Dallas a servi de centre de fabrication à l'effort de guerre. En 1940, la population de la ville avait atteint 294 734 personnes. En 1942, l'usine de Ford Motor a été convertie, produisant seulement des jeeps et des camions militaires. En 1943, l'École médicale du Sud-Ouest de l'université du Texas a été également fondée.
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C'est en 1957 que deux créateurs, Trammell Crow (en) et John M. Stemmons (en), ouvrent le Home Furnishing Mart (marché de l'ameublement) qui grandit dans le Dallas Market Center (en) et qui est le plus grand complexe de commerce de gros dans le monde. La même année, le Dallas Memorial Auditorium (maintenant Dallas Convention Center) est inauguré près de Canton et Akard Street. Un an plus tard en 1958, le circuit intégré a été inventé à Dallas par Jack Kilby, employé à Texas Instruments, ce qui a ponctué le développement de la région de Dallas comme centre de haute-technologie. Pendant les années 1950 et 1960, Dallas est devenu le troisième plus grand centre technologique du pays, avec la croissance de grandes compagnies telles que Ling-Tempco-Vought (LTV Corporation) et Texas Instruments.
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Le 22 novembre 1963, le président John Fitzgerald Kennedy a été assassiné sur Elm Street tandis que son cortège de voitures traversait la Dealey Plaza dans le centre de Dallas[6].
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Dans les années 1970 et 1980, Dallas a connu un boom immobilier qui a produit un nouveau centre-ville avec de nombreux gratte-ciels dans Downtown Dallas, influencée par des architectes d'importance nationale. En raison de l'immense succès mondial de la série télévisée Dallas, la ville est devenue l'une des plus célèbres des États-Unis pendant les années 1980. Pendant ces années, la ville a également vu beaucoup de ses compagnies pétrolières partir à Houston afin d'être plus près de la côte et du port de Houston. Cependant, Dallas commençait à tirer bénéfice de l'essor des technologies en même temps, conduit par l'ordinateur, la puce, et les industries croissantes de télécommunications. Dallas est aussi resté un centre bancaire, d'assurances, et des affaires. En 1983, les électeurs de Dallas et du secteur ont approuvé la création du Dallas Area Rapid Transit pour remplacer le Dallas Transit System. En 1984, le musée d'Art de Dallas s'est déplacé du Fair Park au quartier des arts de Dallas (Arts District). La même année, la Republican National Convention a été tenue dans la Reunion Arena. En 1985, à la pointe du boom immobilier, la Bank of America Plaza, plus haute tour de la ville avec une hauteur de 281 mètres et 72 étages est inaugurée.
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Le milieu des années 1980 était aussi tumultueux pour la ville quand beaucoup de banques se sont effondrées à cause de la crise des caisses d'épargne. La crise a mis l'économie de la ville à genoux et des plans de développement pour plusieurs centaines de millions de dollars ont été annulés.
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Du milieu des années 1980 à 2005, aucune structure élevée n'a été construite dans le centre ville. Ceci à cause de la crise de l'épargne qui a pratiquement détruit la ville sur le plan économique. En 1987, Annette Strauss est la première femme à devenir maire de Dallas. En 1989, le Morton H. Meyerson Symphony Center est construit.
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La ville est restée dans la récession pendant les années 1990 mais la croissance explosive des entreprises de haute-technologie, particulièrement dans les secteurs comme Las Colinas et le Telecom Corridor, a gardé l'économie assez stable, Dallas est devenue la Silicon Valley du Texas, surnommée la « Silicon Prairie ». Comme beaucoup de grandes villes américaines, Dallas a connu un renouvellement urbain depuis 2000.
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En 2004, les signes d'une rotation économique ont commencé à apparaître. En 2005, trois tours étaient en construction parmi des dizaines de reconversions résidentielles et de plus petits projets. Le Downtown comptait environ 1 600 résidents en 2000, pour l'année 2010 le North Central Texas Council of Governments s'attend à ce que 10 000 résidents vivent dans ce quartier. Juste au nord, Uptown Dallas est l'un des marchés immobiliers les plus actifs du pays. Au début de 2006, neuf bâtiments résidentiels ou hôtels élevés étaient en construction dans cette zone. Un projet de plus de 3 milliards $ USD est en chantier pour revigorer la ville, le Victory Park. Il devrait contenir plus de 4 000 résidences et 370 000 m2 de bureau et d'espace commercial. Le point de départ du projet était l'ouverture d'une nouvelle salle de sport ultra-moderne de 420 millions $ en 2001, le American Airlines Center.
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Le Dallas Center for the Performing Arts Foundation met en application la construction de plusieurs nouveaux projets dans le quartier de Arts District qui est en pleine expansion. Quand le nouveau Winspear Opera House (architecte : Foster and Partners) et le Wyly Theatre (Office for Metropolitan Architecture - Rem Koolhaas) joignent le Nasher Sculpture Center (Renzo Piano) et le Meyerson Symphony Center (Ieoh Ming Pei and Partners), Dallas sera la seule ville dans le monde qui a quatre bâtiments dans un secteur qui sont tous conçus par des gagnants du prix Pritzker.
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L'aire métropolitaine de Dallas-Fort Worth fait partie des agglomérations de la Sun Belt qui attirent de nouveaux habitants : elle a accueilli 162 000 nouveaux résidents entre juillet 2006 et juillet 2007, ce qui représente la plus forte augmentation de la population aux États-Unis[7].
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En 2010, 36,4 % de la population de Dallas est d'origine mexicaine[10].
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 56,99 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 38,02 % déclare parler l'espagnol, 0,55 % une langue chinoise, 0,51 % le vietnamien et 3,92 % une autre langue[11].
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Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 24,0 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (15,5 % au niveau national)[12]. Ce taux masque des inégalités importantes, puisqu'il est de 31,3 % pour les Afro-Américains, de 29,7 % pour les Hispaniques et Latinos et de 10,1 % pour les Blancs non hispaniques[12]. De plus 37,2 % des personnes de moins de 18 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que 20 % des 18−64 ans et 15 % des plus de 65 ans vivent en dessous de ce taux[12].
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Depuis 2011, le maire de Dallas est le démocrate Mike Rawlings, ancien CEO de Pizza Hut.
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Dallas abrite une cinquantaine de gratte-ciel dont le plus ancien, le Magnolia Hotel remonte à 1923.
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Les secteurs principaux dans la ville sont :
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La ville est entourée par des dizaines de banlieues et enferme des enclaves telles que Cockrell Hill, Highland Park et University Park.
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Dallas est le centre de distribution et d’expédition du pétrole, du gaz naturel, des minerais et des produits agricoles de la région environnante (coton, céréales, bétail et fruits). Spécialisée dans les industries légères et de précision (accessoires automobiles, matériel électronique et électrique, missiles), Dallas occupe le troisième rang pour la confection textile. Premier centre bancaire du sud-ouest, elle abrite les sièges sociaux de nombreuses compagnies d’assurances ou pétrolières.
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La région de Dallas est parfois appelée la Silicon Prairie (Silicon Valley texane). Le Telecom Corridor au nord de la ville est le centre de grandes entreprises telles que Southwestern Bell, AT&T, Alcatel, Ericsson, Fujitsu, Nortel, Sprint et MCI.
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Parmi les entreprises ayant leur siège à Dallas, on trouve Blockbuster Video, CompUSA, Greyhound Lines, Kimberly-Clark, Kinko's, Mary Kay Cosmetics, Neiman Marcus, Pizza Hut, Southwest Airlines, Texas Instruments et Energy Future Holdings.
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La périphérie compte aussi un grand nombre d'entreprises telles que RadioShack, Pier 1 Import, Esso (ExxonMobil aux États-Unis), Dr Pepper, Frito-Lay et J. C. Penney.
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Troisième rang pour les sièges sociaux
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Nombreux centres commerciaux : The Galleria (patinoire, 200 boutiques)
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Comme de nombreuses autres villes des États-Unis, Dallas est confrontée à la faillite de son système de retraites. Les retraites de ses ex-fonctionnaires ne sont désormais pas toujours payées[13].
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La ville de Dallas comprend plusieurs universités ainsi que de nombreux community colleges.
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Dallas compte de nombreux musées :
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Dallas possède un grand nombre de parcs, d’espaces verts, de musées, un orchestre symphonique et un opéra. Le centre des arts de la scène de Dallas (Dallas Theater Center) est l’œuvre de l’architecte Frank Lloyd Wright (1959) et le centre symphonique Morton H. Meyerson (1989) fut conçu par l’architecte Ieoh Ming Pei. Le Nasher Sculpture Center fut conçu par l'architecte italien Renzo Piano (2003).
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Les gratte-ciels les plus élevés sont les suivants :
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Dallas est le domicile des Mavericks de Dallas (National Basketball Association) et Stars de Dallas (Ligue nationale de hockey). Chacune de ces équipes joue au American Airlines Center. Une équipe de la Major League Soccer, FC Dallas, autrefois Dallas Burn, jouait auparavant dans le Cotton Bowl mais elle a déménagé dans le Pizza Hut Park à Frisco depuis l'ouverture du stade en 2005. Cependant, le match de football américain universitaire Cotton Bowl est encore joué au stade. Les Dallas Sidekicks, une ancienne équipe de la Major Indoor Soccer League, jouait dans la Reunion Arena. Le Tornado du Texas, trois fois champion de la North American Hockey League, joue dans la Dr Pepper Arena de Frisco.
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Dans la banlieue, à Irving, est situé le domicile des Cowboys de Dallas de la National Football League tandis qu'Arlington est le fief des Rangers du Texas de la Ligue majeure de baseball. Depuis 2009, les Dallas Cowboys sont également situés à Arlington dans le AT&T Stadium.
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D'autres équipes dans la région de Dallas incluent les Dallas Harlequins de la Rugby Super League, et les Frisco RoughRiders de la Minor League Baseball.
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La ville de Dallas possède deux aéroports commerciaux soit l'aéroport international de Dallas-Fort Worth et Dallas Love Field. L'aéroport international Dallas-Forth Worth est situé entre Dallas et Fort Worth. Dallas possède un autre aéroport situé à Addison (Addison Airport). Aux États-Unis, du point de vue de la taille, DFW est le deuxième aéroport alors qu'en termes de trafic, c'est le quatrième. En 2005, DFW a eu un trafic de 59 176 265 passagers. Il est par ailleurs la principale plate-forme de correspondance du transporteur aérien American Airlines, qui a son siège dans l'agglomération, à Fort Worth.
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Les transports en commun sont gérés par la DART, Dallas Area Rapid Transit. À ce jour, Dallas possède un réseau de métro léger composé de trois lignes, ainsi qu'un réseau de bus très important. Une ligne de métro léger est en construction.
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La ville est traversée par plusieurs autoroutes majeures : les autoroutes inter-États 20, 30, 35E et 45. Plusieurs routes importantes entourent aussi la ville et son aire urbaine.
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Dallas a également des liens très rapprochés avec la ville de Sendai (Japon).
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Damas (en arabe : دمشق / dimašq) est une ville et la capitale de la Syrie. Elle a plusieurs noms en arabe : le Cham (en arabe : الشام, aš-šām?), la ville du Jasmin (en arabe : مدينة الياسمين, madīnat al-yāsmīn?).
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La ville même compte plus de 1 700 000 habitants pour une agglomération qui dépasse les 2 600 000 habitants, c'est l'une des villes les plus anciennes continuellement habitées au monde.
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De 661 à 750, Damas fut la capitale des Omeyyades.
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En arabe, la cité s'appelle دمشق الشام (Dimachq al-Chām), bien que ceci soit souvent abrégé en Dimachq ou al-Chām par les habitants de Damas, de Syrie et des pays arabes voisins.
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L'étymologie du mot ancien « Damascus » est incertaine, mais elle est souvent considérée comme étant présémitique. On retrouve les termes Dimašqa en akkadien, T-ms-ḳou en égyptien ancien, Dammaśq en araméen et Dammeśeq (דמשק) en hébreu biblique.
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Al-Cham (en arabe : al-šʾām, الشاَّم « la gauche ; le nord ; la Syrie ; Damas ») désigne le côté gauche lorsqu'on se tourne vers l'orient (lorsqu'on s’oriente), c'est-à-dire le nord, par opposition au sud ou Yémen. Cf. Maghreb et Machrek.
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Damas se trouve à environ 80 km de la mer Méditerranée, à l'abri de l'Anti-Liban. Elle se situe sur un plateau à 680 mètres au-dessus du niveau de la mer.
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La vieille ville se trouve sur la rive sud de la rivière Barada, qui est presque à sec. À l'intérieur des remparts se trouvent plusieurs monuments comme la mosquée des Omeyyades, le palais Azem ou encore le caravansérail Khan Assad Pacha. Rues ou ruelles couvertes et bordées de boutiques, les souks (souk Al-Hamidié, souk Medhatt Bacha, souk Bzourié) pénètrent la vieille cité, principalement à l'ouest de la mosquée des Omeyyades. Par le tracé de l'ancienne Via Recta on gagne la partie Est où se situent les quartiers chrétiens, en particulier le quartier de Bab Touma. Ces derniers abritent de nombreuses églises, basiliques et cathédrales de tous les rites présents en Syrie : grec-orthodoxe, grec-catholique (melkite), maronite, syriaque, arménien, chaldéen qui montrent toute la richesse liturgique orientale. À Bab Charki, la chapelle Saint-Paul commémore la fuite de saint Paul caché dans un panier, à ce niveau du mur d'enceinte.
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Pour le sud-est, nord et nord-est, elle est entourée de banlieues dont l'histoire remonte au Moyen Âge : Midane, dans le sud-ouest, Sarouja et Imara dans le nord et le nord-ouest. Ces districts se construisent d'abord sur les routes de la ville, près des tombes de personnalités religieuses. Au XIXe siècle, les villages se développent sur les pentes du Jabal Qassioun, surplombant la ville. C'est à cette époque qu'apparaît le site du quartier d'As Salihié autour de l'important sanctuaire de Mohiaddine Ibn Arabî. Ces nouveaux quartiers ont été d'abord colonisés par des soldats kurdes et des réfugiés musulmans des régions européennes de l'Empire ottoman, qui avaient été reconquises par les chrétiens. Aussi prirent-ils les noms d'al-Akrad (les Kurdes) et d'al-Mouhajerine (les migrants). Ces quartiers se situent à environ deux ou trois kilomètres au nord-ouest de la vieille ville.
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À la fin du XIXe siècle, un centre administratif et commercial moderne a commencé à voir le jour à l'ouest de la vieille ville, autour du Barada, centré sur la zone connue sous le nom de al-Marjah ou la Prairie. Al-Marjah est rapidement devenu le nom de ce qui était initialement la place centrale du Damas moderne, autrement connue sous le nom de place des Martyrs, où a d'ailleurs été édifié l'hôtel de ville. Le palais de justice, le bureau principal de la poste et la gare se trouvaient sur un terrain légèrement plus élevé et plus au sud qui correspond à l'actuelle avenue An-Nasr. Bientôt européanisé, ce quartier s'est étendu sur la route entre Al-Marjah et As-Salihié. Le centre commercial et administratif de la nouvelle ville s'est progressivement déplacé légèrement vers le nord-ouest en direction de ce domaine. Par la suite, vers le nord, d'autres quartiers se sont développés autour de l'actuelle place Sabeâ-Bahrat' sur laquelle a été édifiée la Banque centrale de Syrie. À proximité se trouve le ministère de l'Économie.
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Au XXe siècle, de nouvelles banlieues se sont développées au nord du Barada, et dans une certaine mesure, au sud, envahissant l'oasis de la Ghouta (de l'arabe الغوطة al-Ghouta qui signifie oasis). Depuis 1955, le nouveau quartier de Yarmouk est devenu une deuxième patrie pour des milliers de réfugiés palestiniens. Les urbanistes ont préféré préserver la Ghouta autant que possible, et à la fin du XXe siècle, quelques-uns des principaux axes de développement ont été percés au nord, dans l'ouest du district de Mezzé et, plus récemment, le long de la vallée du Barada, à Doumar dans le nord-ouest ainsi que sur les pentes de la montagne à Berzé dans le nord-est. Les zones les plus pauvres, souvent construites sans autorisation officielle, se sont surtout développées au sud de la ville principale.
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Damas est entourée, dans sa partie orientale, d'une oasis, la Ghouta, arrosée par le Barada. La petite ville d'Aïn-el-Fijeh avec ses abondantes cascades, située à l'ouest de la vallée du Barada, alimente la capitale en eau potable. La Ghouta de Damas a diminué en taille avec l'expansion rapide de l'habitat et de l'industrie dans la ville et elle est presque à sec. Elle est aussi devenue polluée en raison de la circulation, de l'industrie et des eaux usées.
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Le climat est semi-aride, la présence voisine de l'Anti-Liban conditionnant les pluies en hiver. Les étés sont chauds avec moins d'humidité. Les hivers sont frais et pluvieux ou même enneigés. En janvier les températures maximales et minimales sont de 11 °C et 0 °C ; la plus basse jamais enregistrée ayant été de −13,5 °C, L'été et surtout en août les températures maximales et minimales approchent les 35 °C et 17 °C, la plus élevée jamais enregistrée ayant été de 45,5 °C. Les précipitations annuelles sont d'environ 20 cm, de novembre à mars[1].
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Le principal aéroport est l'Aéroport international de Damas, situé à environ 20 km de distance du centre de la ville, en relation avec de nombreux pays d'Asie, d'Europe, d'Afrique et, plus récemment, les villes d'Amérique du Sud.
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Le transport public à Damas dépend largement des minicars. Il existe environ une centaine de lignes qui opèrent à l'intérieur de la ville et certaines d'entre elles s'étendent du centre-ville à proximité des banlieues. Il n'y a pas d'horaire pour les lignes, et en raison du nombre limité d'arrêts d’autobus officiels, ceux-ci s'arrêtent généralement là où un passager a besoin de monter ou de descendre. Le nombre de minicars desservant la même ligne est relativement élevé, ce qui minimise les temps d'attente. Cependant le réseau s'est récemment modernisé et de nouveaux autobus en livrée verte sont apparus. Ils tendent actuellement à remplacer les minicars. Les lignes sont à présent numérotées et la destination de la ligne apparaît sur un écran lumineux. La gare ferroviaire d'Al-Hedjaz, fermée, se trouve dans le centre-ville à l'extrémité ouest de l'avenue An-Nasr.
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En 2008, le gouvernement a annoncé un plan pour construire un tram à Damas et l'ouverture de la ligne verte est prévue pour 2016[2]. La ligne verte traversera la ville d'Ouest en Est, de Moadamiéh (route de Qouneytra) à la gare routière de Qaboun, via le centre ville et la gare Al-Hedjaz. À terme, un réseau de quatre lignes de métro devrait être mis en service.
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Les rues de Damas sont souvent étroites, surtout dans les parties les plus anciennes de la ville, et des ralentisseurs sont largement utilisés pour limiter la vitesse.
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La ville de Damas est l'une des plus anciennes villes continuellement habitées[3]. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au IVe millénaire av. J.-C.). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse[4], et plusieurs fois dans les Livres des Rois[5] et des Prophètes[6]. Selon Ibn Battouta :
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« La ville de Damas surpasse toutes les autres en beauté et en perfection ; et toute description, si longue qu’elle soit, est toujours trop courte pour ses belles qualités[7]. »
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Damas connut l'influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du XIIe siècle av. J.-C. à 734 av. J.-C., elle est la capitale du royaume d'Aram-Damas. L'archéologie montre une occupation continue de la région depuis le VIIIe millénaire av. J.-C. Damas apparait dans les textes égyptiens et akkadiens au milieu du IIe millénaire : son royaume, vassal de l'Égypte, est situé à la frontière de la zone d'influence hittite. Au début du Ier millénaire, la ville est la capitale d'un des royaumes araméens. Jusqu'à sa disparition le royaume de Damas est un des principaux rivaux de celui d'Israël, avec qui il s'allie parfois contre la menace assyrienne. Après 840, sous Hazaël et son successeur, il atteint son apogée et son influence s'étend d'Israël et de la Transjordanie au nord de la Syrie. Toutefois, sa puissance décline et Damas est conquise par le roi d'Assyrie en 732. Damas disparait des sources antiques pour plusieurs siècles ; elle est capitale de la Transeuphratène dans l'Empire perse achéménide, elle abrite le trésor de Darius III et le personnel de sa suite lors de la bataille d'Issos[8].
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Plus tard, la ville souffre des conflits entre Diadoques notamment entre Lagides et Séleucides puis est intégrée au royaume de ces derniers : elle devient colonie vers 90 av. J.-C., se dote des éléments caractéristiques de l'urbanisme hellénistique, avant de passer sous le contrôle des Nabatéens puis d'être rattachée à l'Empire romain, sous lequel elle prospère.
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Elle fut par ailleurs l'un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d'Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l'année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd'hui dans le quartier chrétien de Bab Touma).
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En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l'adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l'empire musulman durant près d'un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l'Afrique, l'Anatolie, la mer Méditerranée et l'Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l'Inde).
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Les Croisés l'assiégèrent en 1148.
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La ville fut saccagée par les Mongols de Tamerlan en 1401[9]. Ibn Khaldoun conduit une délégation de citoyens de Damas auprès de Tamerlan pour éviter la destruction de la ville.
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Elle fut intégrée à l'Empire ottoman de 1516 à 1918.
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À la suite du traité de Versailles (1919) et après la Bataille de Khan Mayssaloun qui permit l'entrée des troupes du général Mariano Goybet dans la ville Sainte, celle-ci fut placée, avec la Syrie, sous mandat français en 1920, jusqu'à son indépendance en 1946.
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Depuis les années 1970, l'exode rural et l’urbanisation intense ont profondément transformé le paysage de la ville qui était autrefois une oasis avec des marécages, de nombreux vergers et de nombreux espaces verts.
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En 2012, commencèrent des combats dans Damas et dans sa province, au cours d'une guerre d'invasion par des djihadistes[réf. nécessaire] qui a éclaté le 15 mars 2011. De nombreux Syriens y sont tués ou blessés et une partie du patrimoine de la capitale détruit, dont celui classé [Quoi ?] par l'UNESCO.
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La grande mosquée, communément appelée Grande mosquée des Omeyyades, a été construite vers 705, sans doute sur les fondements d'une basilique chrétienne. C'est la plus ancienne mosquée, avec le Dôme du Rocher de Jérusalem, à être pratiquement dans son état initial.
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Fait exceptionnel, la salle de prière abrite un tombeau : celui de Jean-Baptiste (Sidi Yahia pour les musulmans), cousin de Jésus. Cette présence d'un tombeau dans la salle de prière d'une mosquée est un cas pratiquement unique dans l'architecture musulmane. Les chrétiens du quartier Est de la vieille ville de Damas viennent s'y recueillir. On voit donc dans cette salle à la fois les prosternations des musulmans, et les signes de croix et les génuflexions des chrétiens.
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La présence de ce tombeau s'explique historiquement. Lorsque les Arabes conquirent la ville en 635, ils y trouvèrent en plein centre la grande basilique Saint-Jean Baptiste, fierté des chrétiens, qui abritait le tombeau du Précurseur. Un dignitaire chrétien de la ville qui devait à ses origines arabes de s'exprimer en arabe, Sarjoun (Serge), père de saint Jean Damascène, vint demander au calife qu'il épargne ce sanctuaire chrétien. Ce qui fut fait. Ensuite, par respect pour Sarjoun, les califes successifs préservèrent durant soixante-dix ans le grand sanctuaire chrétien. Et lorsque Al-Oualid Ier décida de transformer l'église en mosquée, en 705, il épargna le tombeau du Baptiste, faisant construire la mosquée autour de lui.
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La mosquée est très fréquentée durant toute la journée. On y entre pour prier, pour admirer, et on y vient aussi tout simplement pour faire la sieste, allongé sur le tapis ou adossé à une colonne, car c'est un endroit frais et calme dans le centre de la ville. Véritable lieu de vie, on y voit même des enfants jouer, parfois avec des trottinettes.
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Le plus haut minaret de cette mosquée est le minaret de Jésus : c'est là que selon la tradition locale, Jésus, le Messie, reviendra sur terre au moment du jugement dernier.
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Au XIVe siècle, le grand voyageur arabe Ibn Battouta la décrit ainsi :
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« C'est la plus sublime mosquée du monde par sa pompe, la plus artistement construite, la plus admirable par sa beauté, sa grâce et sa perfection. On n'en connaît pas une semblable, et l'on n'en trouve pas une seconde qui puisse soutenir la comparaison avec elle. Celui qui a présidé à sa construction et à son arrangement fut le commandeur des croyants, [...]
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Il fit partir une ambassade vers l'empereur des Grecs, à Constantinople, pour intimer à ce prince l'ordre de lui envoyer des artisans, et ce dernier lui en expédia douze mille. Le lieu où se trouve la mosquée était d'abord une église. [...]
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Au milieu de la mosquée est le tombeau de Zacharie, au-dessus duquel se voit un cercueil placé obliquement entre deux colonnes, et recouvert d'une étoffe de soie noire et brodée. On y voit écrit, en lettres de couleur blanche, ce qui suit: « Ô Zacharie! nous t'annonçons la naissance d'un garçon, dont le nom sera Yahia. »
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La renommée de cette mosquée et de ses mérites est très répandue; On lit à ce sujet, dans l'ouvrage qui a pour titre Les Qualités excellentes de Damas, l'assertion suivante: « La prière dans la mosquée de Damas équivaut à trente mille prières ». Et dans les traditions du prophète on trouve ces paroles de Mahomet : « On adorera Dieu, dans la mosquée de Damas, durant quarante années après la destruction du monde[10]. » »
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Curieusement Ibn Battouta voit le tombeau de Zacharie, père de Jean-Baptiste, là où la tradition actuelle situe le tombeau du second.
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Dans une annexe, hors de l'enceinte de la salle de prière se trouve un petit mausolée consacré à Hossayn, un personnage majeur du chiisme; l'édifice est supposé avoir contenu (ou contenir ?) le crâne du troisième Imam des chiites, décapité à la bataille de Kerbala (Achoura : 10 de moharram 61H; 10 octobre 680). Le corps de Hossayn se trouve, lui, à Nadjaf (au sud de l'Irak) et la tête tranchée a été enterrée au Caire.
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« Lorsque Khaoualî, portant la tête de Hossayn, arriva auprès d'Obaïdallah, fils de Ziad, il lui dit: Tu dois me combler de cadeaux, car je t'apporte la tête du meilleur de tous les hommes ! [...]
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Puis il (Obaïdallah) toucha avec une baguette la bouche de Hossayn, en récitant ce vers: « Nous tranchons les têtes des hommes qui nous sont chers, mais qui sont devenus rebelles et insolents[11]. » »
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Damas compte aussi des monuments de la période ottomane, le Palais Azem, de nombreux caravansérails dont le Khan Assad Pacha du XVIIIe siècle, et le Musée national, consacré à l'archéologie et à l'histoire de la Syrie. Une des pièces majeures de ce musée est la reconstitution de la salle de prières de la synagogue de Doura-Europos, qui comprend des fresques figuratives remarquables.
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La ville de Damas comptait 1 711 000 habitants en 2009, et 2 600 000 habitants dans l'agglomération en 2004[12].
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Malgré les recommandations de l'UNESCO, Centre du Patrimoine Mondial :
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Ancienne ville de Damas (1979, en péril) · Ancienne ville de Bosra (1980, en péril) · Site de Palmyre (1980, en péril) · Ancienne ville d'Alep (1986, en péril) · Crac des Chevaliers et Qal'at Salah El-Din (2006, en péril) · Villages antiques du Nord de la Syrie (2011, en péril)
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Une personnalité politique est une personne impliquée dans la vie politique. Plusieurs synonymes sont également employés, tels que femme politique, homme politique ou, familièrement, politique. Les mots politicien et politicienne sont également couramment utilisés, en particulier au Canada et en Suisse, mais peuvent présenter une connotation péjorative dans d'autres pays de la francophonie[1]. En effet, il s'emploie parfois pour parler de quelqu'un qui ne vit que de ses fonctions politiques et fait preuve d'une grande habileté dans les intrigues de la vie politique.
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L'expression « femme politique » est plus récente, car la majeure partie des fonctions politiques ont longtemps été exercées par des hommes, de façon exclusive ou non[citation nécessaire]. Des mesures telles que la parité ont pour objectif de faire évoluer cet état de fait. Lorsqu'une personnalité politique exerce les plus hautes fonctions exécutives, elle est connue en tant qu'homme ou femme d'État.
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En démocratie, les personnalités politiques sont généralement élues au suffrage universel[citation nécessaire], direct ou indirect, et occupent des postes comme :
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En Belgique :
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Les dames ou le jeu de dames est un jeu de société combinatoire abstrait pour deux joueurs. Le terme désigne en fait plusieurs jeux comme le jeu de dames international ou bien le jeu de dames anglaises.
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Le jeu de dames actuel est issu du transfert du jeu de la marelle de douze (ou alquerque qui est un jeu inventé en Égypte antique vers -1500 av. J.-C.) sur un échiquier de 64 cases au XIVe siècle en Europe.
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Capturer ou immobiliser les pièces de son adversaire.
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Certaines variantes de ce jeu utilisent des damiers de 64 cases (8 sur 8) et 144 cases (12 sur 12).
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Le damier est disposé de sorte que la case en bas à gauche soit de la couleur foncée.
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Chaque joueur place ses pions sur les cases de couleur foncée. Avant le début d'une partie, il y a donc deux lignes au milieu du damier qui sont vides et séparent les deux camps.
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Ce sont les blancs qui commencent, comme aux échecs, et contrairement à Othello, ou au jeu de go.
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Afin de représenter les coups joués, et ainsi de noter une partie, les cases utilisées du damier sont numérotées de 1 à 50. En partant du côté des noirs, on numérote de gauche à droite, et de haut en bas.
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Un tiret « - » représente un déplacement simple et une croix « x » ou « × » représente une prise. Les mouvements des noirs sont indiqués entre parenthèses. Exemple : si les blancs jouent 36-31, les Noirs peuvent pionner par (17-22). Dans le cas d'une prise multiple, on indique chaque case d'arrêt. Comme aux échecs, on peut annoter un bon coup d'un point d'exclamation et un mauvais d'un point d'interrogation[1].
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Il est à noter que la règle « souffler n'est pas jouer », qui laissait la possibilité aux joueurs de ne pas prendre en contrepartie du sacrifice éventuel de la pièce prenante, a été supprimée après des décennies de lutte entre les deux fédérations françaises de jeu de dames, l'une reconnaissant cette règle, l'autre pas. Finalement la fusion s'opéra en 1923 au profit de l'abandon définitif de ce principe[3].
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La promotion a lieu lorsqu’un pion atteint la dernière rangée : celui-ci devient alors automatiquement une dame. Il est d’usage de superposer deux pions pour représenter une dame.
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Toutefois, si un pion vient à passer au-dessus de la dernière rangée au cours d'une prise multiple, il ne devient une dame que s'il finit la rafle sur une case de promotion.
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Le joueur a perdu la partie lorsqu'il ne lui reste plus aucune pièce en jeu, ou bien, si c'est à lui de jouer, lorsque toutes ses pièces sont bloquées, c'est-à-dire dans l'impossibilité de prendre ou de se déplacer.
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Un joueur peut aussi abandonner la partie s'il estime n'avoir aucune chance de gagner, ni même d'égaliser.
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Il y a partie nulle, ou remise, c'est-à-dire égalité entre les joueurs, lorsqu'un des joueurs la propose à son adversaire et que celui-ci l'accepte.
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Dans les parties officielles, l'arbitre fait aussi appliquer les règles suivantes :
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Il y a égalité :
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Le jeu de dames dit français, anciennement dit à la polonaise, est aujourd'hui davantage appelé jeu de dames international.
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(Dames double faces)
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(Dames au centre)
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ainsi que 5x5;7x7;9x9;13x13;17x17;etc.
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(sur imprimé de type croisé)
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(Les pions ont deux faces différentes : une face pour les cases claires et une face pour les cases foncées)
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D'autres variantes, comme les dames tchèques, ont encore des caractéristiques voisines de celles présentées dans ce tableau. Certaines diffèrent en revanche notablement, comme les dames turques qui ont pour principale particularité que les pions se déplacent selon les lignes et les colonnes et non selon les diagonales, et les dames frisonnes qui autorisent les pions à prendre orthogonalement.
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Des confrontations entre logiciels de jeu de dames permettent de connaître quels sont les programmes les plus forts. Par ailleurs, deux matchs officiels humain-machine ont été organisés entre le grand-maître international sénégalais N'Diaga Samb, onzième (puis huitième) joueur mondial, et le logiciel Buggy, développé par le champion de France 1999, Nicolas Guibert[4]. Le premier affrontement, en août 2001, a vu une courte victoire de l'homme sur la machine, mais en mars 2003, Buggy remporte le match revanche avec trois victoires et trois parties nulles.
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Parallèlement à l’amélioration des logiciels de jeu de dames, des travaux visent à déterminer l'issue, gagnante, nulle ou perdante, des positions possibles des pièces sur le damier. À ce jour, toutes les positions à sept pièces et moins, propres aux fins de partie, ont été résolues. La résolution complète du jeu de dames international (le jeu à 100 cases), c'est-à-dire le fait de connaître l’issue de toutes les positions possibles n’est, comme aux échecs, pas encore à portée de la technologie.
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Cette version, jouée sur 64 cases et aux règles plus simples que le jeu dit « international », a fait l'objet des plus grandes avancées. « Chinook », programme de l'université d'Alberta, perdit en 1992 contre le champion du monde en titre Marion Tinsley. Une nouvelle confrontation était prévue en 1994 mais n'a pu être achevée pour des raisons de santé du joueur humain. Depuis, aucun autre humain n'a pu battre le logiciel[5]. En 2007, l'amélioration du programme permet de prouver qu'un jeu « parfait » des deux côtés conduit obligatoirement à une partie nulle[6]. C'est d'ailleurs le jeu le plus complexe à avoir été résolu jusqu'à présent.
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Edgar Allan Poe les fait décrire par Auguste Dupin comme le roi des jeux dans la nouvelle Double Assassinat dans la rue Morgue, ou le jeu de dames est comparé et valorisé par rapport au jeu d'échecs.
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Louis-Léopold Boilly a peint vers 1824 L'intérieur d'un café, dit aussi La partie de dames au café Lamblin au Palais-Royal[7].
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En Unicode, les symboles sont :
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fr/1439.html.txt
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@@ -0,0 +1,384 @@
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Royaume de Danemark
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(da) Kongeriget Danmark
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55° 43′ N, 12° 34′ E
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modifier
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Le Danemark, en forme longue le royaume de Danemark ou le royaume du Danemark (en danois : Danmark /ˈdanmɑɡ/[9] Écouter et Kongeriget Danmark), est un pays d’Europe du Nord et de Scandinavie[10], dont le territoire métropolitain est situé au sud de la Norvège, de laquelle il est séparé par le Skagerrak ; au sud-sud-ouest de la Suède, le Kattégat faisant office de frontière naturelle avec cette dernière ; et au nord de l'Allemagne, seul pays avec lequel il partage une frontière terrestre. Sa capitale est Copenhague.
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Le royaume de Danemark est aussi composé de trois pays constitutifs : d'une part, le Danemark propre lui-même constitué de la péninsule continentale du Jutland ainsi que 443 autres îles, les plus grandes étant Seeland sur laquelle est située Copenhague, Vendsyssel-Thy et la Fionie ; et d'autre part, les Îles Féroé et le Groenland, respectivement dans l'océan Atlantique nord et l'océan Arctique. Le Danemark couvre une superficie de 42 924 km2, ce qui en fait le plus petit État de Scandinavie, mais une superficie totale de 2 210 579 km2 en incluant les îles Féroé et le Groenland. II était peuplé, en 2020, de 5,8 millions d'habitants. Pays essentiellement plat, son territoire est composé de surfaces agricoles et de côtes sablonneuses.
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Monarchie constitutionnelle depuis 1849, le Danemark est une démocratie parlementaire et le monarque, actuellement la reine Margrethe II, n'exerce qu'un rôle symbolique dans le fonctionnement de ses institutions.
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Le Danemark existe en tant que tel depuis le Xe siècle, lorsque Harald, premier roi du Danemark, a réalisé l'unité de la région. Son Histoire est intrinsèquement liée à celle du reste du continent européen. Participant des invasions vikings jusqu'au XIe siècle, le Danemark a connu des luttes d'influence incessantes et de contrôle des territoires avoisinants, en premier lieu avec la Suède et la Norvège, avec qui il a formé une union personnelle, le royaume de Danemark-Norvège jusqu'en 1814. Cette même union lui a permis d'acquérir les îles Féroé, le Groenland et un temps l'Islande. Des mouvements nationalistes à partir du XIXe siècle agitent le pouvoir absolu de la monarchie, instaurant une Constitution en 1849, parallèlement à un « âge d'or » des arts, des sciences et une industrialisation poussée.
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Le pays s'oppose durant deux guerres à la Confédération germanique et est défait à l'issue de la seconde guerre du Schleswig de 1864, au terme duquel il est contraint de céder son territoire méridional, le duché du Schleswig, qu'il ne recouvrera qu'en partie après la Première guerre mondiale bien que le pays y soit demeuré neutre. Envahi par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale, le Danemark a connu un développement au cours du XXe siècle de son État-providence basé sur un haut système de protection sociale, aujourd'hui l'un des plus avantageux au monde. Son économie est de nos jours l'une des plus développées au monde, le PIB nominal par habitant en 2013 étant au sixième rang. Avec son haut niveau de vie, le Danemark est régulièrement dans le peloton de tête des classements des indicateurs de performance sociale (ex : IDH)[11], et la population danoise est souvent citée comme la plus heureuse du monde[12].
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Membre fondateur de l'OTAN, du Conseil nordique, et des Nations Unies, le Danemark est membre de l'Union européenne depuis 1973 et de l'espace Schengen, mais il n'est néanmoins pas membre de la zone euro et continue d'utiliser sa propre monnaie, la couronne danoise.
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Danmark signifierait littéralement « le champ des Danes », soit une région peuplée par les Danes, un peuple scandinave installé sur l'actuelle péninsule du Jutland. Ce champ correspondrait à sa position entre la Germanie et les pays nordiques[13]. Cette étymologie est encore sujette à débats par les linguistes. Il est devenu Danemark en français.
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Le Danemark a toujours tenu un rôle majeur en Europe du Nord. Son histoire est intrinsèquement liée à celle-ci, aux termes de luttes d'influence et de contrôle de territoires sur toute la région de la Scandinavie.
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Les premières traces humaines au Danemark remontent à l'Âge de pierre. Le Jutland et les îles danoises sont peuplés depuis plusieurs milliers d’années, la Culture de Bromme, des tribus utilisant des outils en pierre, à la fin du Paléolithique supérieur (à partir de 11300 av. J.-C.) ayant été découverte à l'ouest du Seeland. L'âge du bronze danois se situe entre - 1400 et - 450. Les spécialistes pensent que les chars solaires illustrent un important fondement mythologique de l'âge du bronze. C'est à cette période que se forment des communautés rurales notoires. Pendant l'âge du fer (500 av. J.-C. - 1 av. J.-C.), le climat du Danemark et de la Scandinavie méridionale devient plus frais et plus humide, limitant l'agriculture et forçant les groupes indig��nes à émigrer vers le sud, en Germanie. La culture nordique subit fortement l'influence de la civilisation romaine, notamment apportée par les provinces romaines de Germanie, proches du Danemark avec lesquelles il entretient des relations commerciales. C'est à la même époque qu'émerge le monde germanique, caractérisé notamment des langues communes.
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La région connait une grande période de migration à partir du Ve siècle à la suite de la chute de l'Empire romain et la montée en puissance des « royaumes barbares ». Une tribu, appelée Daner, vraisemblablement originaire de la Scanie, s'installe au Jutland et dans les îles alentour, ainsi que d'autres tribus germaniques. Leur instabilité chronique et leurs divisions incessantes au cours du VIe siècle et des suivants s'expliquent par les luttes d'influence entre les peuples de la Baltique.
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La population danoise se sédentarise tôt en comparaison des autres populations d'Europe du Nord, à partir du VIIIe siècle et apparaissent les premières villes.
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Plusieurs tentatives d'union du Danemark ont été réalisées avec plus ou moins de succès. La première en 705, avec une succession de rois danois plus ou moins légendaires, comme Harald Hildetand.
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Jusqu’au XIe siècle, les Danois participèrent aux expéditions vikings, colonisant, commerçant et pillant partout en Europe : Grande-Bretagne, empire carolingien, mais aussi Espagne. Cette activité essentiellement privée, qui n'est pas uniquement destructrice, opère une colonisation et une installation au long des rivages de l'Atlantique.
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La christianisation du Danemark se recoupe en partie avec l'époque Viking. En 725, l'archevêque d'Utrecht se rend au Danemark, tentant en vain de convertir le roi. Les évangélisations sont interrompues sous Charlemagne qui interdit que les missionnaires se rendent dans des territoires non soumis à son autorité. Sous le règne de Louis le Pieux elles reprennent à partir de 823, notamment sous l'impulsion de l'archevêché de Hambourg. L'archevêque Anschaire de Brême reçoit en 847 l'autorisation d'ériger une église au Schleswig. Le roi Harald Ier fonde, dès son entrée au pouvoir avec son père Gorm l'Ancien aux environs de 940, trois évêchés au Danemark : Schleswig, Ribe et Aarhus.
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L’unité du Danemark fut réalisée par Harald « à la dent bleue » (Harald Blåtand) vers 980 qui règne sur un territoire s'étendant du Jutland à la Scanie. Il se fait baptiser en 962 ; cette nouvelle religion, qui permet au pouvoir royal de recevoir un certain soutien de la part du Saint-Empire, lui permet aussi d'asseoir son pouvoir en organisant la purge d'opposants adorant les divinités païennes. Peu à peu, la religion chrétienne, d'abord le fait de missionnaires venus du reste de l'Europe, s'implante localement et l'Église danoise commence elle-même à se livrer à l'action missionnaire.
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L'Église ne cesse d'étendre son influence séculaire. La société agricole de 700 000 personnes est à la fin du XIe siècle une société aux normes apparemment féodales : un clergé puissant, une noblesse séculière de grands propriétaires terriens qui constitue le noyau de la défense du royaume, une bourgeoisie qui grandit en même temps que les villes et une paysannerie très nombreuse. Sous le règne de Knut IV le Saint (1080-1086), la monarchie s'enrichit considérablement et contribue au rayonnement du Royaume, mais son pouvoir est contesté par son frère, Oluf Ier de Danemark, qui appuie des révoltes paysannes voyant d'un mauvais œil cet essor. Knut IV est assassiné en 1086.
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Un moment fief du Saint-Empire entre 1153 et 1162, le royaume du Danemark redevient indépendant sous Valdemar le Grand, qui déplace la capitale de Roskilde à Copenhague, ville portuaire et marchande et qui impose une monarchie héréditaire. Sous son égide, le royaume entreprend au début du XIIIe siècle des conquêtes militaires vers la Baltique, comme l'Estonie, et l'Allemagne du Nord, devenant une puissance incontournable. À un moment ou à un autre, le royaume contrôla l’Angleterre, la Suède, la Norvège, la mer Baltique et des territoires en Allemagne.
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La peste noire décime une grande partie de la population danoise à partir de 1350, entraînant par là-même une crise économique et des bouleversements sociaux : la dynastie régnante, les Esthrithides, éteinte, entame une lutte de succession résolue sous l'impulsion de Marguerite Ire de Danemark, qui, à partir de 1387, devient Reine du Danemark, de Norvège et de Suède avant de céder sa place à son petit-neveu, Éric de Poméranie, couronné le 17 juin 1397. Naît alors l'Union de Kalmar, où les trois royaumes qui conservent leur autonomie juridique et leur administration, s'accordent pour avoir le même roi et posséder des organes administratifs communs. Cette union, interrompue plusieurs fois, marquera un rapprochement culturel indéniable entre ces trois pays de la Scandinavie. Le Danemark prend la tête économique et politique de cet ensemble, qui profite pour asseoir sa domination économique, malgré la prépondérance économique de la Hanse.
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La Suède cherche à recouvrer son indépendance grâce à Gustave Vasa en 1523, notamment en mettant à profit le conflit entre la noblesse danoise et le roi Christian II et force les Danois à quitter le territoire suédois, mettant définitivement fin à l'Union. La couronne de Norvège, en revanche, demeure unie à celle du Danemark pour former le Royaume de Danemark-Norvège.
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La Réforme luthérienne, imposée aux Danois en 1530, bute sur des résistances débouchant sur une guerre civile terminée en 1536 : un conseil de régence composé d'évêques catholiques prend le contrôle du pays et refuse de reconnaître l'élection de Christian III, converti au luthéranisme.
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Le Danemark s'enrichit durant le XVIe siècle, en grande partie grâce à l'accroissement du trafic maritime dans l'Øresund. Le pays contrôlant les deux côtes du détroit du Sund, il profite de la manne que représentait la taxation des commerçants empruntant ce détroit. Sous les règnes de Frédéric II et de Christian IV, le pouvoir royal s'attèle à la modernisation de l'économie du pays, notamment de l'agriculture, de la flotte marchande et du commerce maritime (la marine de guerre, pour sa part, connaît elle aussi une modernisation). Les nouvelles conditions favorisent l'apparition d'une noblesse aisée qui réduit les paysans au servage. Mais ce développement, encore accéléré par l'immigration massive de réfugiés hollandais après la guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas, se fait parallèlement à une rivalité persistante avec la Suède contre laquelle le Danemark entre en guerre à six reprises entre 1563 et 1720 : la partie sud de la Suède moderne, appelée Scanie (Skåne), sera cédée par le Danemark à la suite du traité de Roskilde en 1658.
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Mais ces guerres incessantes causent des dommages et des destructions que critiquent la bourgeoisie et la noblesse danoises à partir de 1660, provoquant une insurrection populaire contre les nobles lors de la révolution de 1665, ce qui permet à Frédéric III d'instaurer une monarchie absolue, inspirée du modèle français que les dirigeants danois francophiles admirent.
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Le Danemark entame un nouveau mouvement d'expansion à partir du XVIIe siècle : il commerce avec le reste de l'Europe grâce à sa flotte marchande qui échange toutes sortes de produits avec des contrées de plus en plus lointaines : Chine, comptoirs aux Indes, Antilles. Le Royaume conserve le Groenland et l'Islande (dans l'Atlantique nord), colonies dont la couronne avait hérité des Norvégiens, mais il s'engage aussi dans la course aux terres à coloniser dans le reste du monde : il s'établit notamment à Tranquebar, sur la côte sud de l'Inde, en 1620, ou à Saint-Thomas dans les actuelles Îles Vierges américaines en 1671. Les compagnies coloniales danoises prospèrent particulièrement aux Indes et dans l'Afrique de l'Ouest notamment grâce aux comptoirs établis le long des côtes africaines pour le commerce des esclaves.
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Le XIXe siècle voit un déclin relatif de la puissance danoise. Allié forcé de Napoléon Ier pendant les guerres napoléoniennes, le Danemark est bombardé par l'Angleterre en 1807 et encerclé par un blocus portuaire par la flotte britannique ; l'économie danoise en souffre énormément, jusqu'à ce que l'État danois entre en faillite en 1814. La Suède de Charles-Jean en profite pour attaquer le Danemark, forçant Frédéric VI à signer le traité de Kiel le 14 janvier 1814 transférant le royaume de Norvège à la Suède, à l'exception du Groenland, de l'Islande et des îles Féroé, qui sont laissées au Danemark.
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Exsangue de ces revers militaires et économiques, en 1831, le pays dirigé par Frédéric VI instaure des assemblées d'État provinciaux. Mais le mouvement nationaliste au Danemark devient de plus en plus puissant tout au long du XIXe siècle. Dans le sillage des révolutions européennes de 1848, le Danemark devient une monarchie constitutionnelle avec la signature d'une première Constitution parlementaire le 5 juin 1849 : la diète se compose de deux assemblées, le Folketing (Chambre du peuple) et le Landsting (Chambre des grands propriétaires).
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Le règlement de la future succession au trône donne lieu en 1848 à des troubles entre nationalistes danois et activistes allemands, le Schleswig, le Holstein et le Lauenbourg ayant tenté à cette occasion de se séparer du Danemark, avec l'appui de la Prusse. À la mort de Frédéric VII de Danemark (1863), l'Allemagne réunie à Francfort réclame l'indépendance du Holstein et du Schleswig, ce qui donne lieu à deux guerres des Duchés dont la seconde en 1864 est désastreuse pour le Danemark : il est contraint de céder ces trois duchés.
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De 1815 à 1914, plus de trois cent mille Danois émigrent définitivement, la plupart vers les États-Unis. En 1901, le régime parlementaire est instauré de facto. Durant les premières décennies du XXe siècle, le nouveau Parti radical et le plus ancien Parti libéral se partagent le pouvoir. Les femmes obtiennent le droit de vote en 1915 et quelques-unes des colonies danoises sont vendues aux États-Unis. Durant cette période, le Danemark inaugure d'importantes réformes sociales et du marché du travail, jetant les bases de l'état-providence actuel.
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Resté neutre pendant la Première Guerre mondiale, le pays est néanmoins considérablement affecté par le conflit mondial : le commerce a été largement interrompu, suivi par l'instabilité financière en Europe. Néanmoins, le Danemark a repris en 1920 une partie du Schleswig-Holstein, le Nord-Schleswig à l'issue de deux plébiscites organisés par le Traité de Versailles.
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Bien que le Danemark se soit déclaré neutre au début de la Seconde Guerre mondiale, le 9 avril 1940, la Wehrmacht envahit son territoire, sans rencontrer de résistance, le roi Christian X étant conscient de la supériorité militaire du Troisième Reich. Le roi propose en vain à Adolf Hitler le régime du protectorat. Le pays fut occupé pendant toute la Seconde Guerre mondiale, dans des conditions toutefois beaucoup moins drastiques que dans les autres pays d'Europe : le Parlement put initialement maintenir ses sessions et la police resta sous contrôle danois. Malgré cela la population devint de plus en plus hostile aux Allemands ; les actes violents de résistance et l'organisation du sauvetage des Juifs, qui permit de faire évacuer et de protéger quelque 99 % de la population juive, conduisirent l'Allemagne nazie à considérer le Danemark comme territoire ennemi dès 1942 et à dissoudre le gouvernement danois en 1943. Le pays fut libéré en mai 1945.
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En 1944, l'Islande rompt l'union personnelle avec le Danemark, qui reconnait la séparation à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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En 1948, les Îles Féroé obtiennent un statut autonome. En 1953, d'autres réformes politiques sont effectuées avec l'adoption d'une nouvelle constitution : le Landsting, la chambre haute du parlement, est supprimé, le statut de colonie du Groenland est aboli et les femmes obtiennent le droit de monter sur le trône.
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Après la guerre, le Danemark renonce à sa neutralité sous la menace grandissante de l'URSS. Il s'installe résolument dans le bloc de l'Ouest : il devient membre fondateur de l'Organisation des Nations Unies et de l'OTAN, même s'il a tout d'abord essayé de former une union de défense scandinave avec la Norvège et la Suède.
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Le 5 juin 1953, une nouvelle constitution, à régime unicaméral, à possibilité de succession féminine au trône, à régime parlementaire de jure, est signée par le roi Frédéric IX.
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Le pays participe activement à la construction de l'Europe politique et économique. En 1960, le Danemark devient membre de l'Association européenne de libre-échange (AELE). En 1972, les Danois acceptent par référendum de rejoindre la Communauté européenne et le Danemark en devient membre le 1er janvier 1973. Depuis lors, le Danemark est un membre hésitant de l'Europe, rejetant de nombreuses propositions et refusant notamment par référendum le traité de Maastricht le 2 juin 1992 (50,7 % de votes négatifs) et l'euro le 28 septembre 2000 (53,2 % de votes négatifs). Le Danemark refuse aussi de participer à la Politique de sécurité et de défense commune mais demeure membre de l'espace Schengen. Le pont de l'Øresund, pont ferroviaire et routier à la fois, relie depuis 2000, Copenhague à la ville de Malmö en Suède, symbole de cet ancrage du pays au sein de l'Europe.
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En 2011, le Danemark élit sa première femme Premier ministre, Helle-Thorning Schmidt. Le pays n'est pas épargné par la menace terroriste présente en Europe occidentale depuis la décennie 2010 : les 14 et 15 février 2015, deux fusillades éclatent, la première lors d'une conférence nommée « Art, blasphème et liberté d'expression » (danois : Kunst, blasfemi og ytringsfrihed), la seconde le lendemain devant la Grande Synagogue de Copenhague, faisant au total 2 morts plus l'assaillant et 5 blessés.
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Bordé par la mer Baltique, le Kattegat, le Skagerrak et la mer du Nord, le Danemark est situé au nord de l’Allemagne, au sud de la Norvège et au sud-sud-ouest de la Suède. Le Danemark est constitué d’une péninsule, le Jutland (Jylland) et de 443 îles, dont 72 sont habitées, formant un ensemble appelé l'archipel danois. Les plus importantes sont l’île de Fionie (Fyn) et le Seeland (Sjælland). L’île de Bornholm est située à l’est-sud-est du reste du pays dans la mer Baltique. L'ensemble des côtes danoises représentent 8 750 km de littoral. Le point le plus éloigné du littoral dans le pays est situé à 52 km de la côte. Les îles principales sont reliées par des ponts et le pont de l'Øresund relie le Seeland avec la région de Scanie en Suède.
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Si le Danemark est peu doté en ressources naturelles, il dispose néanmoins, en plus de sa position stratégique de carrefour maritime, de pétrole, de gaz naturel et de ressources halieutiques.
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Le Danemark est l'un des pays les plus plats du monde. L'altitude moyenne ne dépasse pas les 30 mètres au dessus de la mer.
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Les cours d'eau (fleuves) les plus longs sont :
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Le Danemark dispose d'un climat tempéré compte tenu de sa situation méridionale comparé au reste de la Scandinavie. Les hivers sont généralement humides, venteux, mais doux et les étés, assez frais[14], peuvent connaître des passages pluvieux fréquents. Selon la classification de Köppen, son territoire est partagé entre :
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Il tombe environ 1 340 mm de précipitations sur toute l'année de manière assez stable sur l'année. Les mois les plus pluvieux sont entre les mois de novembre (121 mm) et de mai (134 mm)[15].
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La variation moyenne de température sur l'année enregistrée est de 15,9 °C. Le mois de juillet est le plus chaud de l'année avec une température moyenne de 17,4 °C et janvier le plus froid avec 1,5 °C[15]. La température moyenne annuelle, elle, est fixée à 8,8 °C.
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Le Danemark étant un État unitaire, les collectivités territoriales ne sont pas souveraines et ne disposent pas d'autonomie législative. Elles disposent en revanche d'un principe de libre administration garanti par l'article 82 de la Constitution dans sa version de 1953. Depuis le 1er janvier 2007, et à la suite d'une décision gouvernementale de juillet 2004, les 13 amter ont été remplacés par 5 régions, principalement compétente en matière de sécurité sociale, de culture et d'éducation :
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Le territoire est ensuite subdivisé entre 270 communes regroupées en 98 structures de 20 000 habitants avec des responsabilités proches de celles des anciens amter.
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L'archipel Ertholmene, 39 hectares (0,39 km2), et peuplé de 90 habitants (2014), situé au nord-est de l'île de Bornholm, ne fait partie d'aucune région. Le Groenland et les îles Féroé sont deux régions autonomes rattachées au Danemark. Le Royaume de Danemark, qui inclut ces deux territoires insulaires, couvre 2 220 093 km2[16].
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Le Groenland, Grønland en danois (« terre verte »), Kalaallit Nunaat en groenlandais est une île située dans l’océan Atlantique. Bien que faisant géographiquement partie de l’Amérique du Nord, le territoire est juridiquement rattaché à l’Europe en tant que territoire autonome du Danemark. Le Groenland bénéficie d’une autonomie politique depuis 1994, fortement étendue à la suite du vote du 25 novembre 2008. Ses 56 500 habitants ont choisi, au cours d’un référendum en 1982 (entré en vigueur le 1er février 1985), de ne plus faire partie de la Communauté européenne et de la CECA auxquelles leur territoire appartenait depuis le 1er janvier 1973. À la suite du référendum du 25 novembre 2008, le Groenland a accédé le 21 juin 2009 à une autonomie renforcée. Le Danemark lui cède 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. Le groenlandais en est la langue officielle.
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La capitale du Groenland est Nuuk (ou Godthåb en danois). La ville compte 17 000 habitants et sa population est essentiellement composée de Groenlandais (80 %) et de Danois (14,5 %).
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Les plus grandes villes sont Copenhague (sur l’île de Seeland), Aarhus (dans le Jutland) et Odense sur l’île de Fionie.
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Le pays est plat. Il est surtout composé de côtes sablonneuses et de terres agricoles. Il ne comporte que très peu de reliefs, les points les plus élevés sont Himmelbjerget, Møllehøj, Yding Skovhøj et Ejer Bavnehøj, qui sont à 170,86 ; 170,77 ; et 170,35 mètres d’altitude. Le territoire est composé à 55,99 % de terres arables, pourcentage le plus élevé du monde.[18] Les terres irriguées représentent au total 4 354 km2.
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Falaises sur la Mer du Nord, près de Vendsyssel-Thy.
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Ny Carlsberg Glyptotek, à Copenhague.
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Paysage rural près de Fjerritslev (en), dans le Jutland.
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Fjord de Veststadil, dans le Jutland.
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Le fjord Kejser Franz Josef au Groenland.
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Quartier de Nyhavn, à Copenhague.
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Paysage près de Femo.
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Château de Frederiksborg, à Hillerød.
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Strøget, rue piétonne marchande d'Aarhus.
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Église de Vagur, dans les îles Féroé.
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Forêt de Gribskov, dans le nord de Seeland.
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Fjord de Norsminde dans le sud-ouest.
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Rues d'Odense.
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Littoral sur la Mer Baltique à Skagen.
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Nouveau pont du Petit Belt.
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Vue de Kolding depuis le Lac Slotsø.
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Le pays est devenu l’un des leaders mondiaux en matière d’énergie éolienne et a développé de nombreuses expériences d’écologie urbaine (écoquartiers, architecture de haute qualité environnementale) dans le domaine du développement durable. Malgré ces efforts, les émissions de CO2 par habitant au Danemark restent élevées (plus de 7,2 tonnes de CO2 par habitant en 2010[19]). Ce mauvais résultat s'explique par un usage massif des énergies fossiles (70% du mix énergétique total[20]). L’agriculture biologique s’est fortement développée et une taxe significative sur les pesticides a considérablement réduit l’usage de ces produits par les agriculteurs conventionnels.
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Le pays est cependant encore grevé par une relative artificialisation du territoire et par la forte dégradation écologique de la mer Baltique (métaux lourds, radioactivité, surpêche, eutrophisation et « zones mortes » dans le Skagerrak). Cette mer abrite aussi plusieurs décharges de dizaines de milliers de tonnes de munitions immergées (issues de guerre) dont un grand nombre de munitions chimiques qui ont récemment commencé à se corroder et à libérer leur contenu toxique dans l’environnement. Le Danemark est membre de la commission Helcom qui se penche au chevet de la Baltique avec les autres pays Baltes et le soutien de l’Union européenne.
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Depuis la ratification d'une première Constitution du 5 juin 1849, le Danemark est une monarchie constitutionnelle doté d'une système parlementaire de gouvernance de type monocaméral. C'est une démocratie parlementaire stable.
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Le monarque est formellement le chef d’État et le détenteur de jure du pouvoir exécutif[21]. Dans les faits, il s'astreint à une position essentiellement symbolique limitée à la représentation officielle, notamment à l'étranger et au pouvoir de nomination, en premier lieu celui du Premier ministre et des ministres du cabinet gouvernemental. Le monarque n'est pas politiquement responsable de ses actes. Depuis le 14 janvier 1972, la reine de Danemark est Margrethe II de Danemark.
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Le pouvoir exécutif est dévolu par le monarque au Cabinet, qui exerce le réel pouvoir exécutif, composé de ministres. Il est dirigé par un Premier ministre, nommé par le souverain, qui doit avoir le soutien d'une majorité au Folketing, et qui est le « premier d’entre ses pairs » (primus inter pares).
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Le pouvoir législatif est exercé par le parlement, le Folketing, qui comprend 179 membres membres, dont 175 représentent le Danemark métropolitain, deux le Groenland et deux les îles Féroé. Les parlementaires sont élus au suffrage universel direct par scrutin majoritaire avec une importance dose de proportionnelle[22]. Il est renouvelé intégralement tous les quatre ans. La majorité électorale est fixée à 18 ans et les Danoises disposent du droit de vote depuis 1915[23]. Le Premier ministre est habilité par la Constitution à convoquer des élections parlementaires anticipés lorsqu'il le juge politiquement profitable. Il a l'obligation de l'organiser si le Folketing a voté une motion de censure. Dans les faits, aucun parti n'a jamais eu la majorité des voix depuis 1909, les gouvernements successifs depuis ayant toujours été minoritaires[23]. De fait, à chaque élection, négociations et alliances se font et défont entre les différents partis politiques selon un système pluripartite.
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Un parti politique est représenté au Folketing dès lors qu'il a obtenu 2 % des suffrages exprimés du scrutin. Il existe une multitude de partis minoritaires non représentés au Folketing (dont les Démocrates du centre, Minoritetspartiet). Le mouvement populaire contre l'Union européenne et le Mouvement de juin (une scission du précédent) sont représentés au Parlement européen et ne se présentent que lors des élections européennes. Des partis locaux du Groenland et des îles Féroé sont représentés au Folketing.
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Un tiers des membres du Folketing peut demander la soumission à un référendum populaire d'une loi ordinaire qu'il a adoptée. Un seul référendum a été organisé selon ce principe, en 1963, au sujet d'une réforme des lois agraires[23]. Les révisions constitutionnelles ainsi que les modifications de la majorité électorale font obligatoirement l'objet d'un référendum, de même que les transferts de souveraineté nationale.
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Entre 2001 et 2009, le pays a été gouverné par Anders Fogh Rasmussen du parti Venstre (libéral) en coalition avec le parti conservateur et avec l’appui du parti populaire danois. Sa politique étrangère reposait sur une position atlantiste, l’arrêt de la hausse des impôts, une réduction de l’immigration et le maintien des acquis sociaux de l’État-providence. Il avait été reconduit en 2005 malgré une légère diminution du nombre de voix en sa faveur.
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Le gouvernement actuel, dirigé par Mette Frederiksen, est uniquement composé de membres du parti social-démocrate. Formé à la suite des élections de 2019, c'est un gouvernement minoritaire qui dépend du soutien du Parti populaire socialiste, de la Liste de l’unité et du Parti social-libéral danois. Il a succédé le 27 juin 2019 à un autre gouvernement minoritaire, celui de Lars Løkke Rasmussen, composé de 2015 à 2019 de membres du parti libéral Venstre, de l'Alliance libérale et du Parti populaire conservateur.
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Autrefois synonyme de puissance majeure en Europe du Nord, la politique extérieure du Danemark a, depuis la fin du XIXe siècle, essentiellement consisté en l’affirmation de sa neutralité politique. Ceci a permis aux Danois d’échapper à la Première Guerre mondiale. Mais l’invasion du pays par l’Allemagne nazie en 1940 a montré les limites de cette neutralité et le pays a, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, adopté pour sa politique extérieure une orientation très atlantiste. Le Danemark a notamment soutenu l'intervention américaine en Irak de 2003, en déployant 530 soldats danois sur le sol irakien. Le pays est membre de l'OTAN depuis 1949 et cette appartenance à l'alliance atlantique continue de jouir d'un fort soutien populaire[24]. Le gouvernement et le Parlement sont, en parallèle, en dialogue permanent avec les autres pays scandinaves dans le cadre du Conseil nordique, forum de coopération économique et politique. Le Royaume participe également au Conseil de l'arctique en tant que pays riverain du cercle polaire via le Groenland.
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Le Danemark est reconnu comme un acteur diplomatique majeur sur la scène européenne et internationale avec la stature d'une moyenne puissance[25]. Il participe régulièrement aux dialogues diplomatiques internationaux, le plus récemment à travers l'organisation de la Conférence de Copenhague de 2009 pour une action mondiale sur le climat. Cette conférence fut cependant considérée par certains comme un échec[26].
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Le Danemark est membre de l'Union européenne depuis le 1er janvier 1973, date à laquelle il avait adhéré à l'ex-Communauté économique européenne à la faveur de son premier élargissement, au même moment que l'Irlande et le Royaume-Uni. Il avait très tôt demandé à adhérer, dès le 10 décembre 1961, mais le processus d'adhésion avait été bloqué par la France eurosceptique de Charles de Gaulle qui refusait dans le même temps l'adhésion britannique, le Danemark ayant décidé d'y joindre la sienne[27]. Fondamentalement ancré dans les échanges commerciaux au sein de l'Europe, les Danois se sont progressivement ralliés aux développements successifs de l'Union, ayant notamment largement soutenu l'Acte unique européen de 1986 qui a approfondi les libertés de circulation économique au sein du marché commun[28]. Les échanges commerciaux au sein de l'Union représentent 62 % du commerce extérieur du Danemark et comptent pour 71 % de ses importations[29].
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Le pays est membre de l'Espace Schengen depuis 2001, puisqu'il n'a signé les accords qu'en 1996, soit onze ans après la création de l'espace de libre circulation des personnes. Membre depuis l'origine du système monétaire européen, il n'est cependant pas membre de la zone euro et continue d'utiliser sa propre monnaie, la couronne danoise, grâce à une option de retrait ; les accords d’Édimbourg de 1992 lui permettant d'être exempt de l'obligation d'adopter la monnaie unique. Il est cependant membre du MCE II qui arrime sa monnaie nationale à l'euro. Il bénéficie par ailleurs d'autres options de retrait l'exemptant notamment de la participation à la PESC, en matière de justice et affaires intérieures, y compris d'Europol, et jusqu'au Traité d'Amsterdam de la citoyenneté européenne, bien que ces options de retrait fassent l'objet de débats politiques en faveur de leur abandon[30],[31], un référendum pour plus d'intégration judiciaire et politique ayant été rejeté en 2015[32]. Le pays est cependant vu comme traditionnellement eurosceptique[33].
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Le Danemark a présidé sept fois l'Union, la dernière fois entre janvier et juin 2012. Il est représenté par 13 députés au Parlement européen.
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Membre actif de l'OTAN depuis sa création en 1945, le pays a, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, abandonné sa politique de neutralité et d'isolationnisme qui n'avait pas évité au pays l’invasion allemande du 9 avril 1940. Prenant conscience de sa place de petit État au sein du continent européen, le Danemark a donc privilégié une politique d'influence[34], au nom de la sécurité et le bien-être sur le plan international, basés sur les règles et les actions des organisations internationales, rejetant l'unilatéralisme autoritaire[35]. Par exemple, le pays fut le deuxième pays à reconnaître l'indépendance des pays baltes après l'Islande et joua un rôle important dans l'édification de leur défense. L'ouverture et la coopération militaire avec les pays riverains de la Mer Baltique anciennement membres du bloc soviétique, constitue pour le pays une sphère d'influence nécessaire ainsi qu'un moyen de légitimer la présence de l'OTAN dans la région et de maintenir les intérêts américains dans la région[36]. Cette approche a été réitérée en resserrant les liens avec la Pologne dès 1993 aux côtés de l'Allemagne, avec notamment la création d'une coopération militaire trilatérale appelé Corps multinational du Nord-Est.
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Le Danemark privilégiant une politique étrangère atlantiste, est volontairement resté à la marge de la construction européenne d'une politique commune de sécurité et de défense sous l'égide de l'Union européenne[35], dont il dispose d'une exclusion dérogatoire, choix eurosceptique régulièrement critiqué compte tenu de son analogie en matière d'orientation de défense commune et d'activisme international[35],[36]. Il suit néanmoins la doctrine de la défense totale, c'est-à-dire en assurant le maximum d'autonomie en ce qui concerne la mobilisation de moyens humains et matériels nécessaires à sa propre sécurité.
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Le pays jouant par ailleurs un rôle actif dans la diplomatie et les opérations de maintien de la paix dirigées par l'ONU, l'OTAN ou la Coalition militaire en Irak, moyen pour lui de promouvoir ses valeurs libérales démocratiques[35]. Au 10 mars 2016, l'armée danoise déploie au total 473 personnels militaires dans les pays suivants :
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En 2017, le Danemark consacrait 25,165 milliards de couronnes danoises (DKK) - près de 3 milliards de dollars américains (USD) - à son budget militaire, soit environ 1,17 % de son PNB[38]. La défense est assurée par les Forces armées danoises (Forsvaret) composée de 15 034 personnes (militaires professionnels) ainsi que 4 877 civils, 12 000 réservistes et 51 000 volontaires au sein de la Garde nationale[39]. Elle dispose à ce jour d'un équipement et de matériel militaire contemporain de pointe, des chars de combat aux aéronefs avec notamment 30 Lockheed F-16 Fighting Falcon, huit Eurocopter AS550 Fennec ou encore quatre frégates et trois corvettes au sein de sa Marine royale.
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Le système juridique danois est de tradition civiliste de type scandinave. Développé au Moyen Âge sur la base de coutumes régionales, il a pour source principale la jurisprudence et les édits royaux, c'est-à-dire les lois votées par le Parlement et contresignées par le monarque, en particulier le Code danois (Danske Lov) de 1683 qui a compilé le droit positif applicable.
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Le système juridictionnel est organisé en deux niveaux d'instance : une voie de premier ressort (dont les Tribunaux de district (fogedret) et des cours spécialisées) et une voie d'appel, entendue par trois hautes-cours (Landsret), et un niveau de juridiction suprême représenté par la Cour suprême (Højesteret). Les tribunaux du Danemark sont indépendants des pouvoirs législatif et exécutif (séparation des pouvoirs suivant les principes de Montesquieu). Ils sont compétents pour connaître des litiges selon leur nature pénale ou civile[40]. Le système juridictionnel actuel est issu d'une dernière réforme importante du 1er janvier 2007 qui a considérablement réorganisé l'organisation des tribunaux ainsi que les recours aux jurys.
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Le Danemark est une économie mixte classée comme un pays développé à hauts revenus participant activement dans la mondialisation. Il était classé au 18e rang mondial pour ce qui est du PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat et au 6e rang mondial pour le PIB nominal par habitant en 2015[41]. Le pays se classe comme huitième économie européenne la plus compétitive selon le Forum économique mondial dans son Rapport sur la compétitivité globale de 2014-2015[42]. Plusieurs entreprises danoises sont connues mondialement, telles que Carlsberg, Maersk, Danfoss, Vestas, The Lego Group, Velux, Stimorol, Bang & Olufsen. Malgré son faible poids démographique, le pays a une économie solide[43], jouissant de faibles taux d'intérêt et d'un faible taux d'inflation. Tout comme le reste de la zone euro, le sien s'élevait à 1,4 % en 2017 après être resté sous la barre des 1 % d'augmentation annuelle entre 2013 et 2016[44].
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Cette économie a, comme le reste de l'Union européenne, largement souffert de la crise économico-financière de 2008, connaissant une longue période de récession et de repli de la consommation intérieure considérée comme le pire ralentissement depuis quarante ans[45], bien qu'en des proportions légèrement moindres. Une situation financière saine a permis aux pouvoirs publics de prendre des mesures de stimulation budgétaire vigoureuses pour pallier des difficultés comme la hausse du chômage et la flambée des prix du logement entamée au début de la décennie 2010. Les mesures furent entre autres la flexibilisation du marché du travail ainsi que la hausse des investissements publics[45]. Les prévisions de croissance de son produit intérieur brut (PIB) pour 2016 sont de 1,7 % pour 2018 et de 1,9 % pour 2019, plus faible que pour l'ensemble de la zone euro à laquelle elle n'appartient pas, évaluée à 2,2 % en 2018 par la Commission européenne. Croissance timide mais consolidée[46] par la bonne forme du marché du travail, elle est poussée surtout par la consommation intérieure, l'investissement des entreprises et les exportations demeurant à la traîne. Plus généralement, la croissance danoise a nettement diminué depuis le début des années 2000 par rapport aux décennies précédentes[47]. En 2018, le PIB par habitant n'avait toujours pas retrouvé son niveau d'avant-crise.
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Les inégalités de revenus, relativement faibles par rapport aux autres pays de l’OCDE, se sont accrues de 9 % entre 1987 et 2012. Le Danemark est aussi confronté au phénomène récent des travailleurs pauvres[47].
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Le Danemark présente l'un des taux d'emploi dans les administrations publiques (nombre de fonctionnaires par habitants) les plus élevés des pays de l'OCDE, celui-ci s’élevant en 2018 à 143,5 ‰ (88,5 ‰ en France)[48]
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Si les secteurs d'activités sont des plus diversifiés, le Danemark est l'une des économies les plus tertiarisées du monde. L'agriculture ne compte que pour 2 % du PIB en 2006[49], bien que plus de 60 % de sa surface au sol soit arable et utilisée pour l'agriculture, faisant du pays l'un des plus agricoles au monde[50]. Elle participe indirectement à 10 % des emplois. Elle est basée principalement sur un modèle de hauts-rendements, fortement spécialisé et industrialisé, avec par exemple un rendement de 6 222 kg de céréales par hectare en 2016, la moyenne mondiale étant de 3 966 kg par hectare[51]. Fortement équipé en hautes technologies, ce secteur se voit doté par les pouvoirs publics d'un pôle d'innovation agricole en 2014 pour regrouper les PME de recherche et développement en solutions informatiques spécialisées pour les produits agricoles[52], de sorte qu'il soit capable de nourrir 17 millions de personnes chaque année soit presque trois fois la population nationale. Il perd sa tradition d'agriculture familiale, la tendance actuelle étant une réduction du nombre de producteurs et de fermes et à l'augmentation de la taille des exploitations, à la suite d'un taux d'endettement élevé dans le secteur agricole depuis la crise[53].
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Le Danemark produit une grande variété de produits agricoles : des volailles, de la viande bovine et porcine, du poisson, tout comme des céréales comme le blé, de l'herbe pour l'alimentation des animaux ou encore des graines horticoles. En revanche, la forêt ne représentant que 4 % de la surface du pays, dont 70 % composée de surfaces forestières privées, la production de bois danoise ne couvre que 25 % des besoins nationaux, le reste étant couvert par l'importation depuis les pays voisins[50]. Ses principales exportations sont les produits agroalimentaires, 16,1 milliards d'euros en 2011[54], puis la pêche et la viande porcine[50], le Danemark étant d'ailleurs le quatrième producteur européen de porc, derrière la France, pour 1,9 million de tec par an. Ces exportations comptaient en 2011 pour 20 % du total des exportations[54], le gouvernement cherchant à développer encore le secteur devant l'explosion de la demande mondiale. Ses principaux clients sont le reste de l'Union européenne, en premier lieu l'Allemagne[50].
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Le Danemark fait partie des pionniers en matière d'agriculture biologique comptant pour 6 à 7 % du nombre total d'exploitations agricoles certifiées[50]. Son agriculture a d'ailleurs largement baissé sa consommation traditionnellement forte en insecticides et en pesticides, leur taxation étant bien plus élevée que dans le reste de l'Union[55].
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L'agriculture peut compter en outre sur un secteur agroalimentaire solide et puissant avec plusieurs entreprises multinationales comme Danish Crown, spécialisé dans la production et la transformation de viandes ou Arla Foods, spécialisé dans les produits laitiers, qui figurent parmi les plus grandes sociétés alimentaires d'Europe. Le secteur est structuré en coopératives où sont intégrées à la fois la production primaire et l'industrie agroalimentaire propre.
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Comme le reste de l'Europe, le Danemark est une économie post-industrielle, le secteur industriel ne participe directement plus qu'à 19,43 % du total des emplois en 2016 contre 34,24 % en 1972[56].
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Du fait de la taille réduite de son marché intérieur, l’économie danoise dépend fortement du commerce extérieur. Sa production est axée sur l'écotechnologie (éolienne, panneaux photovoltaïques), le design (architecture, mobilier, matériaux), l'industrie électronique (son, image, matériel médical), l'exploitation des ressources naturelles (pétrole et gaz), la production de nourriture et de boissons (poissons, porcs, bière), la production de machineries industrielles, les équipements militaires, ainsi que les soins de santé et la production pharmaceutique[57][source insuffisante]. Les médicaments sont le premier poste des exportations totales du pays pour 12 %, soit 12 milliards d'euros en 2015[58].
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Le Danemark exporte abondamment ses produits grâce à une industrie spécialisée dynamique et à ses transports maritimes et fluviaux qui sont parmi les plus importants du monde. Plusieurs entreprises danoises ont ainsi acquis une notoriété mondiale sur des niches spécialisées en forte croissance.
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Selon le rapport 2014 de l'Union internationale des télécommunications, le Danemark était le pays le plus connecté du monde en 2014[59]. Ce classement réalisé sur la base d'un « indice de développement » des technologies de l'information et de la communication (TIC) s'appuie le niveau d'accès aux TIC, l'utilisation qui en est faite et les compétences développées dans ce domaine.
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Le secteur de l'énergie repose à la fois sur des ressources naturelles fossiles importantes mais finies, représentant 75 % de ses ressources totale d'énergie en 2014, et de ressources renouvelables, la biomasse mais surtout l'éolien, représentant ensemble 25 % des ressources.
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Membre de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le Danemark dispose de ressources importantes de pétrole et de gaz naturel grâce à sa ZEE dans le Mer du Nord, le pays étant classé comme le 41e exportateur de pétrole brut en 2016 avec une production de 142 000 tonnes de barils par jour[60]. La production est néanmoins vouée à décliner dans les années à venir compte tenu de l'épuisement des ressources, le pétrole qui continuait à fournir 46,3 % de la production d'énergie primaire en 2016, était tombé de 523 pétajoules en 2005 à 293 en 2016, et le gaz naturel 26,3 %[61].
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La production d'électricité reposait en 2015 pour 32 % sur des centrales thermiques à combustibles fossiles (surtout charbon : 24,5 % et gaz naturel : 6,3 %), et pour 65,5 % sur les énergies renouvelables, en particulier les éoliennes (48,8 %) et la biomasse (14,5 %) ; la part du solaire augmentant rapidement : 2,1 %.
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En revanche, le Danemark apparaît comme l'un des États les plus avancés en matière d'énergie renouvelable, 29,4 % de sa production primaire et 57,4 % de sa production nette d'électricité étant issue de ressources renouvelables en 2014[62], cette part ayant doublé en dix ans. Signataire du Protocole de Kyoto, les pouvoirs publics considèrent la transition énergétique vers les énergies renouvelables comme une priorité, ainsi qu'en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre[62], l'objectif fixé étant que 50 % du total de la production primaire d'énergie soit couverte par les énergies renouvelables. L'AIE a d'ailleurs qualifié le pays de « leader mondial de la décarbonisation »[63].
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La production éolienne est de loin la première source d'énergie renouvelable du pays, dont la production a plus que doublé pour passer de 6,1 TWh en 2006 à 12,8 TWh en 2016, pour assurer en 2017 43,7 % du total des besoins en électricité du pays, situant le pays à la première place mondiale de très loin pour cette proportion[63], ayant profité d'une politique de subvention généreuse. L'intermittence de la production est couverte par les capacités de régulation apportées par les barrages hydroélectriques de la Norvège et de la Suède, et aux nombreux câbles sous-marins d'interconnexion qui relient le Danemark à ces deux pays. Le fort potentiel éolien du pays est dû à son front littoral balayé par les vents maritimes, notamment de la Mer du Nord. Les Danois ont d'ailleurs été pionniers dans le développement de fermes éoliennes offshores[64], et ont établi un record de production de 9 MW d'énergie par éolienne seule[65]. Une telle spécialisation fait émerger des géants nationaux de l'éolien, tels que l'entreprise Vestas, leader mondial jusqu'en 2011.
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Le pays ne produit pas d'énergie nucléaire.
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La consommation danoise d'énergie primaire par habitant était en 2015 de 2,83 tep, nettement inférieure à celles de la France : 3,71 tep et de l'Allemagne : 3,77 tep. La part des énergies renouvelables dans cette consommation atteignait 29 % en 2016 contre 37 % de pétrole, 17 % de gaz naturel et 15 % de charbon. La consommation finale d'énergie du Danemark se caractérise avant tout par sa stabilité exceptionnelle ; en fait, elle avait légèrement augmenté jusqu'en 2007 (+4 %), puis est retombée de 7 % sous l'effet de la crise.
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Le pétrole reste prédominant, mais décline progressivement en faveur du gaz, des énergies renouvelables thermiques (bois, biogaz, etc.) et du chauffage urbain ; l'électricité a progressé de 115,5 % entre 1972 et 2006, puis a régressé de 7,8 % en 6 ans ; le gaz naturel est monté en flèche de ses débuts en 1982 jusqu'à son apogée en 1996 (à 11,4 %) puis s'est stabilisé autour de 11 %.
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La couronne danoise (krone) est relativement stable. Elle fait partie du Mécanisme de taux de change européen dit MCE II car liée à l’euro. 1 € vaut 7,42 DKK avec une marge de fluctuation de 2,25 %.
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Le Danemark ne participe pas à l’euro car les Danois ont rejeté cette proposition par un référendum en septembre 2000. Il est l'une des Etats de l’Union européenne à avoir signé avec les autres États membres une clause dite d'opting out négociée dans l’accord d’Édimbourg en 1992, qui lui permet de rester hors de la zone euro.
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Un nouveau référendum sur l’adhésion du Danemark à la zone euro aurait pu se tenir au deuxième semestre 2008, mais l’idée a été repoussée depuis la crise des dettes souveraines en Europe à partir des années 2010. Majoritairement favorable à l'introduction de l'euro jusqu'en mai 2010, une grande majorité (65 %) de la population danoise s'y est ensuite opposée, un dernier sondage en ce sens date de décembre 2016[66].
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Le modèle social danois est régulièrement vanté comme l'un des meilleurs �� travers le monde, y compris en France[67],[68]. Il est caractérisé par une politique volontariste en matière d'assistance sociale faisant du pays un modèle d'État-providence, les pouvoirs publics consacrant 54,5 % du PIB en 2015 pour les dépenses des administrations publiques, soit le troisième pays de l'OCDE en pourcentage du PIB, juste derrière la Finlande et la France[69]. La population bénéficie de hauts niveaux de prestations sociales ; la protection sociale danoise couvre les salariés contre un très grand nombre de risques (maladie, maternité, accidents du travail et maladies professionnelles, invalidité, vieillesse, survivants et chômage)[70].
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En 2014, il était estimé que seule 6 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté ajusté des taxes et impositions, soit le second plus faible taux de pauvreté de l'OCDE dont la moyenne était fixée à 11,3 % la même année[71].
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Le fonctionnement du marché du travail se caractérise par un système de flexisécurité qui conjugue la facilité de licenciement avec d’importantes indemnités de chômage. La Banque mondiale a ainsi classé le Danemark comme ayant le marché du travail le plus libéral d'Europe. L'emploi temporaire n'y est pas synonyme de précarité. Selon Carole Tuchszirer, économiste au Cairn, ce système repose à la fois sur un marché du travail fluide et peu réglementé, un régime d'assurance-chômage qui joue pleinement son rôle de revenu de remplacement, et un ensemble de droits et obligations imposés aux chômeurs[72], pourtant de plus en plus décrié, les chômeurs devant envoyer deux lettres de candidature par semaine, être toujours disponibles pour l'agence pour l'emploi, toute absence temporaire y compris pour vacances étant soumise à autorisation préalable[73]. De plus, le faible taux de chômage, en dessous du niveau structurel, établi à 4,2 % au mois de décembre 2017, masque une pénurie récurrente de main-d'œuvre[45], expliquant au moins en partie le recours à l'immigration pour pallier ce manque.
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Si le pays était globalement présenté comme hospitalier et doux à vivre[74], à la suite de la crise migratoire à partir de 2015, le royaume n'a accordé aux migrants que des droits d'asile temporaires, n'a pas facilité pas les regroupements familiaux, autorisés au bout de trois ans et a réduit de 10 % les allocations aux nouveaux arrivants, allant jusqu'à réserver la possibilité pour la police de confisquer les biens des demandeurs d’asile pour financer leurs aides, proposition vivement critiquée par les ONG et organismes de défense des droits de l'homme[75].
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De par sa situation de passage terrestre obligé entre la péninsule scandinave et l'Europe continentale depuis l'inauguration du pont de l'Øresund, mais aussi par le détroit éponyme point de passage maritime pour entrer dans la mer Baltique et les ports russes, le Danemark a toujours historiquement représenté un carrefour pour les échanges commerciaux et les cultures. Des investissements significatifs ont néanmoins été nécessaires depuis une vingtaine d'années afin de resserrer le maillage des réseaux de transports danois.
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Le réseau routier, bien développé et entretenu, représente un total de 73 197 km dont 1 111 km d'autoroutes. Plusieurs ponts monumentaux permettent de relier par voie routière les différentes îles danoises, notamment la liaison du Grand Belt reliant les deux plus grands îles, Seeland où se trouve Copenhague à la Fionie. Depuis le 2 juillet 2000, le pont de l'Øresund, à deux niveaux, autoroutier et ferroviaire, relie le Danemark et Malmö sur la rive suédoise voisine, ce qui permet de relier le reste de la Scandinavie à l'Allemagne sans ferry.
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Un nouveau projet de tunnel sous-marin de 18 km, le Lien fixe du Fehmarn Belt, traversant le détroit du même nom, est actuellement en construction. Il reliera l'île allemande de Fehmarn à l'île danoise de Lolland, permettant aux véhicules et les trains reliant la Suède et la Norvège d'éviter un détour par la péninsule du Jutland. Il pourrait ainsi réduire le temps de trajet ferroviaire entre Hambourg et Copenhague de cinq à deux heures[76]. Il est prévu entre 2024 et 2029.
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Le réseau ferré du Danemark comprend 2 667 km de lignes dont 640 électrifiées, à écartement normal, et dessert la plupart des plus grandes villes du pays. Il est exploité commercialement par l'opérateur national DSB pour le trafic passagers et DB Cargo pour le trafic fret. Le trafic passagers comprend des lignes Intercity, le réseau régional de Copenhague appelé S-Tog, ainsi que le trafic international desservant des villes étrangères comme Hambourg, Berlin, Malmö ou Helsingborg. Le Danemark ne dispose pas à ce jour de ligne à grande vitesse.
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La capitale, Copenhague, dispose d'un système de métro léger automatique à courant continu fourni par troisième rail composé de deux lignes, dont l'une dessert l'aéroport de la ville. Il était emprunté par 63,5 millions de passagers en 2017[77]. Deux lignes nouvelles sont en construction, dont une circulaire programmée pour juillet 2019. La ville d'Aarhus, elle, dispose de son propre système de métro léger depuis fin 2017, composé de deux lignes. Odense construit actuellement son réseau de tramway moderne après avoir démantelé l'ancien en 1952, attendu pour 2020.
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Le principal aéroport du pays est l'aéroport de Copenhague appelé aussi Kastrup du nom de la municipalité qu'il occupe, qui occupe le sud-est de l'île d'Amager à 8 km du centre-ville et à 24 km de Malmö (code AITA : CPH). Il est desservi par les trains Intercity vers la Suède ainsi que par le métro. Kastrup est le hub principal de la compagnie Scandinavian Airlines (SAS), ainsi que de la Cimber Air. Il était emprunté par environ 29 millions de passagers en 2017, faisant de lui le troisième aéroport le plus fréquenté d'Europe du Nord[78]. 83,5 % du trafic passager transitant par l'aéroport se fait depuis et vers le reste de l'Europe[79].
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Le Danemark dispose aussi de trois autres aéroports :
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Pays en grande partie insulaire, le Danemark a toujours été un pays maritime, déjà à l'époque Viking. La compagnie nationale Maersk est ainsi l'un des plus grands armateurs mondiaux, et la plus grande entreprise du pays. Plusieurs ports de passagers permettent de desservir le pays ainsi que les pays voisins comme la Norvège de lignes de ferry régulières, dont certaines sont électrifiées. Le port d'Elseneur, le plus fréquenté, était emprunté par 10,9 millions de passagers en 2007.
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Les ports danois étaient empruntés au total par 40 millions de passagers et voyaient passer 109 millions de tonnes de fret par an en 2009[80].
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Le vélo représente à la fois une activité de loisirs et un moyen de transport majeur. Un réseau national de pistes cyclables de plus de 12 000 km (en 2012) couvre l'ensemble du pays, y compris onze classées routes nationales cyclistes[81]. Le vélo représente 19 % du total des déplacements, jusqu'à 31 % à Copenhague[82] et 4,5 millions de vélos sont comptabilisés pour 5,6 millions d'habitants, faisant du pays un modèle pour les cyclistes à l'instar des Pays-Bas.
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Les transports en commun danois (métro, trams et autobus) sont conçus pour pouvoir transporter en même temps les vélos des passagers qui les utilisent.
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De nos jours, le mode de vie danois empreint de modération et de respect mutuel est particulièrement apprécié pour la ponctualité, la modestie mais surtout sa constante recherche de l'égalité[83]. Les Danois sont particulièrement connus pour être flegmatiques et tolérants. Son économie forte et moderne, l'efficacité de son système judiciaire vis-à-vis de la protection des droits fondamentaux inspire le respect du reste du monde[83].
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La population danoise était estimée par Danmarks Statistik, organisation gouvernementale, à 5 822 763 habitants au 1er avril 2020[84]. L'âge médian se situe à 41,4 ans et le ratio hommes/femmes à 97 hommes pour 100 femmes.
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Le taux de fécondité est resté stable depuis le début des années 2000 pour afficher un taux de 1,85 en 2006, soit légèrement en dessous du seuil naturel de renouvellement des générations fixé à 2,05. Le taux de natalité est régulièrement en baisse, tombé de 13,3 ‰ en 1995 à 10,2 en 2015[85], poussant d'ailleurs le gouvernement danois, inquiet, à lancer une campagne de publicité sur le ton humoristique encourant les couples à partir en vacances romantiques à l'étranger pour augmenter la natalité du pays[86].
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Le taux d'accroissement naturel est de 0,22 % en 2012 selon la CIA[87].
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Le Danemark est historiquement une nation homogène. La majorité de la population est d’origine scandinave, avec des individus d'origine inuite et féroénne issus des territoires autonomes du Groenland et des îles Féroé.
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Près de la frontière allemande, dans l’ancien amt du Jutland-du-Sud — un des anciens départements danois, correspondant pour les Allemands au Schleswig Septentrional et aujourd’hui intégré dans la région du Danemark du Sud (Syddanmark) — se trouve la seule minorité officielle du Danemark : la minorité allemande, dénommée Groupe ethnique allemand, qui comprend 25 000 personnes environ, soit près de 10 % de la population de l’ancien amt.
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Les immigrés (1ère et 2e générations confondues) sont 807 169[88] au 1er avril 2020, ce qui représente environ 13,9% de la population[89]. La communauté la plus importante est formée par les Turcs[90].
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En 2002, le gouvernement conservateur, nationaliste, imposait la règle dite des 24 ans : les Danois ne sont autorisés à se marier avec des étrangers que si les deux fiancés ont plus de 24 ans et remplissent un ensemble de conditions drastiques. En 2015, le pays adoptait une controversée loi de confiscation, qui permet de saisir aux migrants leur argent liquide et leurs objets valant plus de 1 340 euros. En 2018, le Parlement autorisait la transformation de la petite île de Lindholm en un centre de rétention à ciel ouvert pour les étrangers condamnés à une peine de prison, mais que les conventions internationales empêchent de renvoyer dans leur pays d’origine. En 2019, les demandes d’asile sont à leur plus bas niveau depuis 2008[91].
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La langue officielle du Danemark est le danois. Il est la langue maternelle de 92 % de la population. Il comprend plusieurs variétés régionales.
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L'allemand est lui aussi très présent en seconde langue et est maîtrisé par environ 47 % de la population en 2012 toujours selon Eurostat. Il bénéficie par ailleurs du statut de langue régionale dans le Nord-Schleswig.
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La grand majorité de la population, soit 86 % parle ou comprend l'anglais selon Eurostat. L'anglais est souvent utilisé dans l'administration par une grande partie des 8,9 % d'immigrants étrangers (Nigérians, Pakistanais, Indiens, Ghanéens, Somaliens). Il est étudié par la totalité des élèves dans l'enseignement secondaire inférieur[92][source insuffisante]. Le Danemark figure régulièrement à la tête des classements des pays du monde maîtrisant le mieux l'anglais[93]. Il est ainsi souvent cité parmi les trois pays européens présentant les meilleurs indices de compétence en anglais[94], juste derrière les Pays-Bas et la Suède.
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Le suédois, qui est issu de la même racine linguistique que le danois et est compréhensible pour un locuteur danois natif, n'est annoncé comme "courant" que par 13 % de la population.
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Le Danemark investit énormément dans le système éducatif, consacrant jusqu'à 15,4 % de son PIB pour l'éducation en 2012. Son système éducatif privilégie autant l'égalité des chances en matière d'acquisition des compétences académiques[95] s'adaptant au cas par cas en fonction des avancées des élèves, que la transmission de valeurs comme la capacité à vivre en collectivité, le dialogue ou la générosité[96]. L'éducation est une compétence des collectivités territoriales, le conseil municipal décidant en matière de recrutement des personnels, de budget et de mise en œuvre des programmes dans l'enseignement primaire.
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Le système éducatif danois est obligatoire à partir de 6 ans. Il est gratuit, non-laïque, les familles pouvant choisir de suivre des enseignements religieux ou non, et les élèves reçoivent une aide financière mensuelle s’élevant à 5 486 couronnes (DKK) par mois, soit 738 euros (EUR). Les écoles de petite enfance (børnehave) accueillent les jeunes enfants de 3 à 5 ans.
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L'éducation de base obligatoire relève de la compétence des communes et est assurée par l'école primaire (folkeskole) pendant 9 ans, de 6 à 16 ans, où les enfants gardent quasiment le même groupe-classe et le même enseignant chargé à la fois de créer un esprit de groupe et de maintenir des relations proches avec les familles[95]. Les élèvs suivent des cours classiques, ainsi que (depuis les années 1990) des cours obligatoires spécifiques où les élèves sont invités à partager leurs émotions, notamment à travers la couture, le théâtre la musique ou le sport. Les enfants ne sont pas notés jusqu'à l'âge de 13 ans. À l'issue de ces neuf années, les élèves peuvent choisir de poursuivre une dixième année de remise à niveau, ce que font 50 % des élèves[95], ou de passer directement l'examen de fin d’études primaires (afgangeksamen).
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Le passage dans l'enseignement secondaire (ungdomsuddannelser) se fait de manière concertée avec les parents, les élèves et les enseignants, qui décident ensemble le choix d'une orientation professionnelle ou la poursuite d'études au lycée (gymnasium)[97], durant 3 ans jusqu'à l'âge de 19 ans. Ce cursus préparé alors à l'équivalent du baccalauréat (studentereksamen) qui donne accès à l'enseignement supérieur. L'usage d'Internet est autorisé pendant les épreuves du baccalauréat.
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Membre de l'Espace européen de l'enseignement supérieur, l'enseignement supérieur danois suit l'organisation européenne issue du système LMD : les jeunes diplômés peuvent choisir de suivre une licence de trois ans à l'université publique (bachelor), et peuvent poursuivre ensuite en master puis en doctorat. Ils peuvent aussi choisir une licence professionnelle (professionsbachelor), tandis que les élèves de l'orientation professionnelle peuvent suivre la même licence professionnelle ou un diplôme supérieur professionnel (erhversakademigrad, ou AK)[97]. Le pays participe activement aux échanges Erasmus au sein de l'Union européenne, son confort de vie, la qualité de ses enseignements universitaires attirant beaucoup d'étudiants étrangers, les étudiants danois bénéficiant de plusieurs aides y compris financières[98]. De nombreux enseignements au sein des douze universités danoises, et treize institutions spécialisées de niveau universitaire[99], voire des programmes entiers, sont dispensés en anglais. Les universités offrent un large éventail de programmes d'enseignement, des arts à la chimie en passant par la littérature, souvent reconnus de haut niveau[100]. L'enseignement universitaire de qualité faisait qu'en 2012, 34,2 % de la population danoise était diplômée du supérieur, contre 25,9 % pour la moyenne de l'Union européenne[101].
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La formation professionnelle des adultes (grunduddannelse for voksne, ou GVU) permet à 32,8 % des 25–64 ans de suivre une formation tout au long de leur vie[101]. S'adressant aux plus de 25 ans, environ 3 000 programmes sont destinés à approfondir des connaissances dans un domaine spécifique ou à élargir son savoir. Ce dispositif généralisé de formation continue poursuit un objectif de flexibilité et d'adaptation du marché du travail, tant en ce qui concerne les changements technologiques que les besoins en main-d'œuvre. Ces formations sont dispensées en cours du soir ou à temps partiel. Trois niveaux existent dans la formation pour les adultes :
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4,3 millions[103] de Danois (au premier trimestre 2020), soit 74% de la population, appartenait à l’Église populaire danoise, de confession luthérienne, à laquelle appartient le monarque. Le reste de la population appartient en majorité aux autres Églises chrétiennes ou à la religion musulmane. L’Église catholique romaine, dont le culte n'a été légalement reconnu qu'en 1849, regroupe 0,7 % environ des Danois, soit environ 35 000 personnes.
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Le christianisme a été introduit au Danemark il y a plus de 1 000 ans. Avant l’an 1536, l’Église danoise était catholique et romaine. Au début du XVIe siècle, des protestations (notamment celles de Luther) s’élevèrent contre les pratiques catholiques. En 1536, l’Église protestante fut introduite au Danemark et le luthéranisme est maintenant la religion dominante au Danemark.
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L'Église du Danemark est divisée en 11 diocèses (Copenhague, Elseneur, Roskilde, Lolland-Falster, Fionie, Aalborg, Viborg, Aarhus, Ribe, Haderslev et celui du Groenland), dotés d'une cathédrale et d'un évêque. Ces évêchés sont divisés en 2 300 paroisses dirigées par des pasteurs. Dans la Constitution, il est écrit que « l’Église évangélique luthérienne est l’Église du peuple danois » et qu’elle est soutenue par l’État.
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Avec le baptême, on devient automatiquement membre de l’Église danoise. Chacun est libre de s’en retirer par la suite mais 90 % des Danois baptisés en restent membres. L'enfant baptisé reçoit un certificat de naissance et de baptême où sont inscrits ses lieu et sa date de naissance, un numéro personnel national ainsi que l’identité de ses parents. L’Église danoise joue le rôle d'état civil puisque, dans le cas où les parents ne souhaitent pas baptiser leur enfant dans cette Église, il est cependant obligatoire de s'adresser à elle pour obtenir l’attestation de naissance et d’identité. Cette attestation, similaire à celle des enfants baptisés dans l'Église danoise, comprend éventuellement la mention du baptême dans une autre Église. Dans le sud du Jutland, les règles sont différentes. On doit s’adresser au « registre du peuple » (folkregistret).
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Les adolescents danois, à l'âge de 14–15 ans ont la possibilité de confirmer leur foi en Dieu. Cette confirmation a lieu après un an d'étude religieuse durant laquelle ils doivent se rendre huit fois à l'église. Cette cérémonie est un temps fort à travers le pays et a lieu chaque année au printemps. À cette occasion, les villes revêtent les couleurs du drapeau danois. Le lundi suivant la confirmation, les confirmants bénéficient d'un jour chômé le « Lundi bleu ».
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Le ministre de l’Église est responsable des églises et des pasteurs. Mais chaque église dispose d’une gestion autonome. Tous les quatre ans, les membres de l’Église choisissent un « conseil de congrégation » (menighedsråd) pour leurs églises locales. Ces conseils désignent les pasteurs, mais ces derniers reçoivent leur salaire de l’État.
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Les membres de l’Église danoise acquittent l’impôt de l’Église qui couvre une partie des dépenses de l'institution. Cet impôt est levé en même temps que l’impôt d’État. Les Danois qui ne sont pas membres de cette Église doivent payer l'équivalent de cet impôt à l'État. Depuis 1947, les Danoises peuvent accéder au pastorat. La plus haute dignité dans la hiérarchie de l’Église est l’épiscopat ; plusieurs femmes y ont accédé ces dernières années.
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La mission des pasteurs est avant tout d'organiser l'office, les sacrements et autres rituels comme le baptême, la confirmation, le mariage, l’enterrement. L'office se tient tous les dimanches matin. On y chante des psaumes et écoute le prêche du pasteur concernant le texte de la Bible choisi. Il y a aussi des messes particulières à Noël, à Pâques ou à la Pentecôte. Les pasteurs ont en outre souvent un rôle social. Ils parlent avec les gens qui ont des problèmes, rendent visite aux personnes âgées ou malades de leur paroisse.
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Régulièrement cité comme l'un des pays les plus sûrs du monde[105], le pays connaît un très faible taux de criminalité, affichant un faible taux d'homicide de 0,8 pour 100 000 personnes en 2012[106] et de 64,2 vols pour 1 000 habitants[107], ce chiffre étant néanmoins en baisse de 10,5 % entre 2008 et 2013. 17 % des jeunes déclaraient ayant déjà pratiqué le vol à l'étalage en 2016 contre 46 % des jeunes en 1989. Les forces de police ont pour priorité la lutte contre les cambriolages et la criminalité organisée, et la lutte contre l'insécurité demeure un objectif permanent des pouvoirs publics, qui pénalisent la mendicité depuis une loi votée par le Parlement en juin 2017[108].
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Le Danemark a définitivement aboli la peine de mort en 1978, après ne plus l'avoir appliquée dès 1950 et l'avoir abolie pour les crimes de droit commun dès 1933[109]. Son régime pénitentiaire repose sur un principe de normalisation du condamné, c'est-à-dire rapprocher au maximum les conditions carcérales des détenues à celles de l'extérieur[110]. Ainsi, 60 % des prisons sont « ouvertes », sans murs ni miradors. Les détenus préparent eux-mêmes leurs repas, travaillent, étudient ou suivent un programme de prise en charge et perçoivent à ce titre un salaire et une allocation hebdomadaire, certains établissements proposant des appartements où les familles des détenus et les détenus peuvent passer jusqu'à 48 heures ensemble[110],[111].
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Progressiste, le Danemark apparaît souvent comme un modèle de progrès social, ayant octroyé le droit de vote aux femmes dès 1915. Les femmes sont 35,4 % à avoir un niveau d'études équivalent à l'enseignement supérieur, contre 27,4 % des hommes, selon Eurostat en 2014, chiffre supérieur à la moyenne de l'Union Européenne fixée respectivement à 29,1 % et 25,4 %[112]. Les femmes danoises sont parmi les moins pauvres de l'Union européenne, avec un taux de pauvreté féminin de 6,5 % contre 10,8 % dans l'ensemble de l'Union[112]. La société danoise favorise l'activité professionnelle des femmes, car les soins de maternité sont gratuits, les droits à congés de maternité sont fixés à un total de 52 semaines que les deux parents peuvent se partager. Les allocations familiales étaient fixées ainsi à 484 euros par trimestre, par enfant de 0 à 3 ans[113]. Dès le plus jeune âge, les Danois peuvent suivre des cours de bricolage, couture, cuisine, musique, ou sport, qui ne sont pas considérés comme des tâches attribués à un sexe ou un autre ; toutes les compétences et tous les talents sont valorisés[114].
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Pays dit « gay-friendly »[115], et tout particulièrement sa capitale Copenhague, le Danemark a dépénalisé l'homosexualité dès 1933. Il est le premier pays du monde à avoir accordé un partenariat enregistré aux couples de même sexe, le 1er octobre 1989[116]. Le mariage homosexuel y est légal depuis le 15 juin 2012. Cette loi s’appliquait seulement sur le territoire métropolitain du Danemark et, dans un premier temps, ni au Groenland, jusqu'en 2017[117] ni dans les îles Féroé. Elle permet également le mariage homosexuel religieux à l’Église luthérienne d’État, permettant aux couples de même sexe de bénéficier d'une véritable cérémonie religieuse[115]. Le changement de sexe peut être demandé à l'état-civil à toute personne majeure capable sans procédure judiciaire ou médicale requise. La PMA est ouverte aux couples mariés de femmes depuis 2014[réf. souhaitée].
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Le Danemark est connu comme une des terres d'origine des Vikings. Petit pays peuplé de 5,3 millions d'habitants en 2006, sa culture repose néanmoins sur un héritage historique multi-millénaire issu de sa position de carrefour géographique et ses rêves d'impérialisme passé, et façonné par ses grands monarques tout au long de son histoire. La culture danoise est une des expressions de la culture scandinave. Elle a apporté un riche héritage intellectuel et artistique, des découvertes astronomiques de Tycho Brahé (1546–1601) à la physique atomique avec Niels Bohr (1885–1962), en passant par des cinéastes comme Carl Theodor Dreyer, Lars Von Trier, Thomas Vinterberg et des designers légendaires comme Arne Jacobsen, Poul Henningsen, Nanna Ditzel, Verner Panton.
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Les paysages, sa population accueillante ainsi que sa riche histoire font du Danemark une destination prisée du tourisme, avec 30,8 millions de nuitées enregistrées en 2015[118]. Le pays est visité tout autant par les Danois eux-mêmes que par les touristes étrangers, accueillant 8,9 millions de touristes internationaux en 2014, ce qui fait de ce pays la 29e destination touristique mondiale et la première de Scandinavie, les Allemands étant le premier groupe de touristes étrangers. Le tourisme participe pour 91,9 milliards de couronnes danoises (DKK) de revenus par an en 2015, soit 12,3 milliards d'euros[119]. Il participe directement à la création de 111 460 emplois et contribue à 3,7 % de PIB pour les exportations de l'économie[119].
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Le pays est particulièrement attractif et apprécié pour ses plages et son littoral, les activités urbaines et sa population jugée accueillante et amicale[119]. C'est Copenhague, la capitale, qui est la ville la plus visitée du pays, avec 11 millions de nuitées enregistrées en 2014, dont 6,8 millions pour les étrangers.
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La cuisine danoise, issue des produits locaux de la population paysanne, a été enrichie par les techniques de cuisson mises au point à la fin du XIXe siècle et par la plus grande disponibilité des produits après la révolution industrielle. Les sandwiches ouverts, connus sous le nom de smørrebrød, qui, dans leur forme de base, sont le repas habituel pour le déjeuner, sont une spécialité nationale. Ils sont préparés et décorés avec une variété d'ingrédients fins. Les plats chauds consommés pour le repas du soir sont traditionnellement préparés à partir de viande hachée, comme les frikadeller (boulettes de viande) et le medisterpølse (épaisse saucisse épicée), ou à partir de plats de viande et de poisson plus substantiels comme le flæskesteg (rôti de porc avec des craquelins) ou le kogt torsk (morue).
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Le Danemark est connu pour ses bières Carlsberg et Tuborg et pour ses akvavit (eau de vie de pomme de terre) et bitters (liqueur danoise). Cependant, le vin importé a gagné en popularité auprès des Danois depuis les années 1960. La cuisine au Danemark a toujours été inspirée par les pratiques étrangères et continentales et l'utilisation d'épices tropicales importées comme la cannelle, la cardamome, la muscade et le poivre noir étaient déjà utilisées dans la cuisine danoise du Moyen-Âge et même à l'époque des Vikings.
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Au cours des dernières années, certains chefs danois ont développé la nouvelle cuisine danoise, une façon innovante de cuisiner à base de produits locaux de haute qualité. Cette nouvelle philosophie a été célébrée par la communauté gastronomique internationale et a contribué au nombre considérable de restaurants très réputés à Copenhague, certains d'entre eux ayant reçu des étoiles au guide Michelin.
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Hans Christian Andersen (1805–1875) est un écrivain célèbre pour ses contes comme La Petite Sirène, La Reine des Neiges et Le Vilain Petit Canard. D’autres Danois très célèbres sont le philosophe existentialiste Søren Kierkegaard ou les écrivains Karen Blixen et Hans Scherfig.
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Dans le domaine des Beaux-arts, le Danemark occupe une place prépondérante en Scandinavie, grâce, à la richesse de certains de ses musées (musées d’art moderne Louisiana près de Copenhague, et d’Aalborg) et à plusieurs écoles qui permirent à la peinture danoise de rayonner à l’étranger (école de Skagen, mouvement CoBrA).
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La peinture danoise a souvent suivi les courants européens tout au long de son histoire et reste peu connue. Ce sont d'abord les églises qui ont été les plus représentées compte tenu de la tradition chrétienne du pays. Puis les paysages ont fait l'objet de l'intérêt des peintres à partir du XIXe siècle, avec l'âge d'or danois, mouvement artistique sous l'influence de Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853), qui a eu notamment comme disciples célèbres Constantin Hansen (1804–1880) ou Christen Købke (1810–1848), ainsi que Vilhelm Hammershøi (1864–1916). Émerge alors l'École de Copenhague au sein de l'Académie des beaux-arts de Copenhague, où foisonne une diversité de courants et de productions artistiques : dont les œuvres d'Eckersberg qualifiées ainsi : « les portraits cristallins de la bourgeoisie danoise, ses études de nus novatrices par leur caractère réaliste, ses paysages peints à partir d’études en plein air, ou encore ses marines dont la perspective témoigne d’une grande rigueur »[120].
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Les destructions puis la perte du Schleswig à la suite de la Guerre des Duchés perdue contre la Prusse en 1864 entament cet âge d'or danois, la peinture danoise délaissant alors les exemples étrangers pour se focaliser sur un art national et sur son propre paysage. C'est une lumière particulière, une apparente simplicité dans les portraits et un goût du paysage porté à son comble reflétant le climat et le relief désormais tourné vers le besoin de décrire ce paysage danois, qui acquiert son autonomie[121]. Les peintres danois sont plusieurs à se retirer dans le petit village de pêcheurs de Skagen, où ils recherchent une style plus personnel et national, assimilant notamment l’impressionnisme dans le respect des traditions scandinaves[122].
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Le XXe siècle, qui rouvre progressivement le pays aux influences artistiques européennes comme l'impressionnisme avec Paul Gustav Fischer (1860–1934) puis le symbolisme avec Jens Ferdinand Willumsen (1863–1958), elle se tourne plus vers les natures mortes ainsi que les portraits. La peinture danoise s'exprime aussi dans le surréalisme avec Richard Mortensen (1903–1998), s'inspirant notamment de Vassily Kandinsky : développant un style abstrait, il fonde ainsi l'école de la Linien (en français : ligne) école de peintres abstraits, se qualifiant elle-même d'association de l’abstraction et du surréalisme. Ses œuvres reflètent surtout la violence qu'a connue l'Europe pendant la Seconde guerre mondiale et le vide qui en a suivi. Ses œuvres expressionnistes ultérieures présentent de grandes surfaces aux couleurs vives. C'est dans ce contexte artistique qu'émerge à son tour Richard Winther (1926–2007), considéré comme l'un des plus grands peintres danois du XXe siècle : inspiré de l'école de la Linien et de l'art abstrait, il s'inscrit plus tard dans l'art concret[122].
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Riche d'une Histoire millénaire, le pays regorge de maisons uniques, trace des différentes époques et cultures qui ont traversé le Danemark, des maisons longues des Vikings aux moulins. L'architecture danoise, éminemment européenne dans son influence, a d'abord suivi le courant néoclassique dans les années 1770 qui a supplanté le style rococo. La monarchie danoise a favorisé l'émergence et le développement de l'architecture dès le XVIIIe siècle par une politique de mécénat et une politique de grands commandes publiques : Gustav Friedrich Hetsch (1788–1864) ou encore Jørgen Hansen Koch (1787–1860) en sont les représentants les plus éminents. Elle crée ainsi l'Académie des Beaux-Arts de Copenhague. Le musée Thorvaldsen à Copenhague, construit entre 1838 et 1848, aujourd'hui[Quand ?] consacré au sculpteur Bertel Thorvaldsen (1770–1844), s'inspire largement de l'architecture antique, expression du néoclassicisme en vogue dans l'Europe du XIXe siècle[123]. Le pays semble s'être cependant restée plus longtemps imprégnée de classicisme dans son architecture comme son design par le classicisme que ses pays voisins comme la Suède[123]. Plus tard, les architectes modernes du XXe siècle comme Jørn Utzon (1918–2008) et Arne Jacobsen (1902–1971), qui ont notamment construit l'Opéra de Sydney, affirmaient une architecture danoise moderne portée sur la rationalité et le fonctionnalisme, à l'instar du Corbusier en France ou de Walter Gropius en Allemagne : l'architecture organique à la scandinave, selon Jacobsen, doit retravailler la relation d'harmonie entre l'être humain et le monde naturel, matérialisée par le bâtiment et le mobilier érigés en composition unifiée et intriquée avec leur environnement[124].
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Elle s'est par la suite affirmée de nos jours par une préoccupation plus grande vis-à-vis du respect de l’environnement, soutenue par les subventions gouvernementales volontaristes pour trouver les solutions écologiques et réaliser la transition énergétique[125]. La construction de maisons écologiques dans le pays et exportées à l'étranger se caractérisent notamment par un standard de faible empreinte écologique, avec des matériaux naturels tels que le bois, mais aussi l'herbe, la paille, ou les algues marines et le développement de procédés économisant l'énergie comme les puits de lumière naturelle et la qualité de l'air intérieur[126]. Le Danemark se situe à la pointe du développement des écoquartiers.
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Le design danois est intiment lié à l'architecture avec laquelle il s'est construit réciproquement. S'il est aujourd'hui réputé pour ses lignes épurées et son élégance, mais aussi pour son côté fonctionnel et jouit d'une forte renommée à l'échelle mondiale[127] a d'abord émegé dans cette inspiration néoclassique : Nicolai Abildgaard dessine des chaises, la plus connue étant la chaise Klismos conçue en 1790. Il a subi l'influence du Bauhaus, mais s'en est écarté pour obtenir une identité propre, en se basant à la fois sur un artisanat de haute qualité et une industrie performante[128][source insuffisante]. Le design danois se manifeste d'abord des objets quotidiens comme le mobilier ou les objets ménagers tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, poussé par l'essor économique et l'émergence de la société de consommation post-Seconde Guerre mondiale : chaises, bouteilles isothermes, ustensiles de cuisine, vases, bijoux ou encore luminaires suivent des lignes épurées et courbes. C'est le designer Kaare Klint, considéré comme le père du design danois moderne, qui amorce dans les années 1950 une véritable transition des arts décoratifs vers le design moderne[129] : il a jeté les principes du design à la danoise, recentrant l'Homme dans la conception des objets du quotidien et une optimisation de l'espace de rangement par ces derniers. Selon lui, la tradition danoise correspond à un mélange de classicisme, de romantisme national et surtout à une tradition d’ébénisterie de grande qualité[129].
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Le design continue de rayonner à travers le monde, n'ayant pas omis de suivre la révolution numérique et le design des appareils électroniques comme ou encore plus récemment les casques électroniques ou les écouteurs. La maison Bang & Olufsen, aujourd'hui célèbre pour son matériel high-tech de manière sonorisation, a été fondée en 1925 à Quistruip dans le Jutland central.
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Le Danemark possède une longue tradition de séries télévisées. Dès 1978, les Danois se sont passionnés pour une série érigée en chronique sociale de 24 feuilletons seulement, Matador[130]. Moyen culturel d'exporter et de dépeindre la société danoise et sa manière de vivre, c'est surtout l'impulsion dans les années 2000 de la chaîne de télévision publique DR, qui fait émerger des séries à succès exportées internationalement comme les séries policières The Killing (en danois : Forbrydelsen) puis la série dano-suédoise The Bridge (en danois : Broen) qui marquent véritablement l'esprit danois et plus généralement scandinave de conter une série. Elle se caractérisent généralement par une atmosphère noire et brute à la fois, évoluant dans un environnement urbain tendu et froid à la fois. La série Borgen, une femme au pouvoir, série télévisée diffusée en 2010 en trois saisons, connaît un grand succès international, diffusée en France sur Arte début 2012. Elle raconte l'accession au pouvoir d'une femme partagée entre sa vie familiale et les intrigues politiques, mais aussi compris comme un hommage à la démocratie des mots de son créateur, Adam Price[131]. Un rythme trépidant, une sobriété des décors et une limpidité de la forme, sont notés par une critique internationale très positive[132]. Le succès indéniable de ces séries a pu conduire à des réadaptations souvent américaines. En 2018, enfin, la plateforme de vidéo à la demande Netflix, souhaitant produire une série s'inscrivant dans cette spécificité de noir nordique, produit la série The Rain, suivant la quête et la survie d'un groupe de jeunes survivants dans une Scandinavie post-apocalyptique après qu'une pluie infectée et meurtrière a décimé quasiment toute la population[133].
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Les acteurs Sidse Babett Knudsen, Nikolaj Coster-Waldau, Lars Mikkelsen et Mads Mikkelsen ainsi que les cinéastes Carl Dreyer, Nicolas Winding Refn et Lars von Trier sont danois.
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L'actrice Sidse Babett Knudsen.
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Le réalisateur Lars von Trier.
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L'acteur Mads Mikkelsen.
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L'acteur Lars Mikkelsen, frère aîné du premier.
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L'acteur Nikolaj Coster-Waldau.
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L'actrice Sofie Gråbøl.
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La réalisatrice Susanne Bier.
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Le sport est populaire au Danemark. Ses habitants participent et pratiquent une grande variété de sports qui leur est offerte grâce à une politique volontariste du gouvernement et les écoles incitant les enfants à en pratiquer en plus.
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Le football, sport le plus pratiqué avec 313 000 joueurs inscrits dans 1 600 clubs, ainsi que le handball sont considérés comme les deux sports nationaux[134]. Ce dernier est d'ailleurs considéré comme un sport d'origine danoise. L'équipe olympique nationale de handball féminin est la première et la seule équipe à avoir remporté les Jeux olympiques trois fois d'affilée en 1996, 2000 et 2004. L'équitation ainsi que la chasse, respectivement septième et neuvième sports les plus pratiqués en 2013 tiennent une place prépondérante de la culture danoise[135]. Ses nombreuses côtes littorales, ses plages ont permis le développement d'activités nautiques et aquatiques, où la pêche comme le canoë-kayak sont notamment populaires.
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Grâce à son réseau de pistes cyclables et sa population utilisant le vélo pour 36 % de leurs déplacements[136], le cyclisme tient naturellement une place prépondérante au sein des sports populaires au Danemark. Thorvald Ellegaard a ainsi gagné six titres mondiaux professionnels de cyclisme, trois européens et vingt-quatre nationaux, Bjarne Riis a gagné le Tour de France de 1996.
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La joueuse de tennis danoise Caroline Wozniacki est souvent citée comme la meilleure du pays. Elle a terminé les saisons 2010 et 2011 de la WTA à la première place mondiale.
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Le Danemark fait partie des 32 pays à avoir été sélectionné pour la coupe du monde de football de 2018.
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Le Danemark a pour codes :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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De manière générale, la nourriture désigne les aliments d'origine animale, végétale, fongique (parfois bactérienne ou minérale) ou chimique, consommés par des êtres vivants à des fins d'alimentation ou de récréation.
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Les aliments liquides sont appelés « boissons ».
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Dans toute l'Union européenne[1], la notion d'aliment désigne toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l’eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l’eau au point de conformité défini à l’article 6 de la directive 98/83/CE[2].
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Le terme « denrée alimentaire » n'inclut pas en Europe :
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En Europe toujours, les « denrées alimentaires génétiquement modifiées » sont « les denrées alimentaires contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produites à partir d'OGM »[3] et « on entend par «aliments pour animaux génétiquement modifiés», les aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d'OGM, pour animaux ». Elles sont soumises à une traçabilité et un étiquetage spécifique[4].
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Une partie importante des denrées alimentaires est dégradée avant d'être consommée. Beaucoup d'aliments sont gaspillées. La FAO estime que nourrir toute la planète ne sera pas possible sans réduction du gaspillage et des déchets alimentaires[5].
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Alimentaire ou spirituelle, la nourriture désigne ce qui entretient la vie d'un organisme en lui procurant des substances à assimiler.
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Elle assure la subsistance de l'homme.
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Les divers panthéons ont inclus une déesse de la nourriture : ainsi Zywienia, épouse de Radegast, dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la mythologie slave.
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Du fait de l'emploi courant dans la société du mot « nourriture », celui-ci s'est vu remplacé par de nombreuses autres dénominations, tantôt techniques, tantôt familières, tantôt argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle, etc.
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En Union européenne, dans le domaine administratif de l'IAA (Industrie agroalimentaire) et de son activité de transformation d'aliments préparés, un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration[6] avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des POADAC (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et POVDAC (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).
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On distingue plusieurs grandes familles d'aliments :
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Tous ces aliments sont classées en 4 grandes catégories par la classification NOVA.
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Les aliments sont composés de plusieurs types d'ingrédients, qu'on peut classer selon leur origine :
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Dans cette famille, on trouve tous les minéraux fréquemment utilisés dans les processus de fabrication. Le plus fréquent est le Chlorure de Sodium (le sel). Cette catégorie est répartie en sels minéraux (calcium, sodium, potassium) et en oligo-éléments (fer, magnésium selon les cas, cuivre, cobalt, etc.).
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Il est important de distinguer le potentiel hydrogène (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques[réf. nécessaire] (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant).
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La nourriture provient de l'agriculture (élevages et cultures), de la cueillette, de la pêche et de la chasse.
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La qualité des denrées varie selon l'environnement, les modes de productions agricoles mis en œuvre, de la fraîcheur du produit, d'éventuelles contaminations (métaux lourds, pesticides, biocides, bactéries spécifiques, radionucléides, etc.) ou ruptures de la chaine du froid. Dans la plupart des pays, des systèmes plus ou moins poussés de contrôle et surveillance existent, y compris pour les contaminations radioactives[7].
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Pour mettre en surbrillance les différentes natures des aliments dévolus au commerce, il existe quantité de labels sur lesquels le consommateur peut s'appuyer avec plus ou moins de certitude pour avoir une indication sur leurs vertus organoleptiques, sociales, environnementales ou/et sanitaires.
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Des désignations (AOP), des identifications (IGP, STG, LR) et des marques collectives de certification officielles (AB) décernés par des organismes d'état permettent aux consommateurs de faire leur choix en fonction de critères objectifs et répondant à un cahier des charges précis.
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En parallèle, des organisations privées ont créé des marques ou des signes distinctifs (Max Havelaar, Produit de l'année, etc.).
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Dans la plupart des pays existe une législation alimentaire spécifique. C'est un corpus qui inclut des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant les denrées alimentaires en général et leur sécurité en particulier, au niveau communautaire en Europe ou national. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et également des aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires
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Dans l'Union européenne, un aliment ou denrée alimentaire est « toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE » ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
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C'est l'ensemble des cinq règlements communautaires fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales[réf. nécessaire].
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Il impose notamment un système de « traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux, à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution »[9], y compris, dans une certaine mesure pour l'alimentation animale[10]. Pour l'alimentation humaine, la traçabilité doit être assurée de la fourche à la fourchette, via :
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En 2002, un règlement a rappelé[11] que la législation alimentaire inclut aussi des exigences relatives aux aliments pour animaux, notamment à leur production et à leur utilisation, lorsque ces aliments sont destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires et ce, « sans préjudice des exigences similaires qui ont été appliquées à ce jour et seront appliquées en matière de législation alimentaire applicable à l'ensemble des animaux, y compris aux animaux de compagnie »[11].
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Un règlement européen (CE 178/2002[11]) vise à renforcer et entretenir le « niveau de protection de la vie et de la santé humaines » dans l'exécution des politiques communautaires, tout en permettant une « libre circulation des denrées » dans la Communauté européenne. Il inclut :
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fr/1440.html.txt
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@@ -0,0 +1,125 @@
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Daniel Radcliffe /ˈdænjəl rædklɪf/[1], né le 23 juillet 1989 dans le quartier londonien de Fulham, est un acteur et producteur britannique.
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Il devient mondialement célèbre en jouant le rôle de Harry Potter dans la série de films du même nom, entre 2001 et 2011. Daniel Radcliffe est alors l'un des acteurs les mieux payés au monde, acquérant une grande popularité et un succès critique. Il est nommé pour de nombreuses récompenses et en remporte plusieurs pour ce rôle.
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Ce n'est qu'après avoir tourné tous les opus de Harry Potter que l'acteur s'oriente ensuite vers des rôles très différents. En 2012, il participe au film d'horreur La Dame en noir et incarne l'année suivante le poète Allen Ginsberg dans Kill Your Darlings, ainsi que Wallace dans Et (beaucoup) plus si affinités. Il obtient également un rôle majeur dans les films fantastiques Horns et Docteur Frankenstein, puis dans le thriller Imperium. En 2016, il interprète Manny dans le film dramatique Swiss Army Man, et remporte le Catalogne du « Meilleur acteur » pour ce rôle. En novembre 2017, il interprète Yossi Ghinsberg (en) dans le film d'aventure Jungle, réalisé par Greg McLean.
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Acteur engagé, Daniel Radcliffe œuvre notamment dans des associations qui luttent contre le suicide des jeunes homosexuels.
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Daniel Jacob Radcliffe naît à la Queen Charlotte's and Chelsea Hospital (en), dans le quartier londonien de Fulham, le 23 juillet 1989[2]. Il est fils unique d'Alan George Radcliffe, un agent littéraire et de Marcia Jeannine Gresham (née Marcia Gresham Jacobson), une agent de casting. Son père est protestant avec des racines irlandaises et sa mère est juive. Elle est née en Afrique du Sud et a des origines polonaises et russes. Daniel Radcliffe affirme être « très fier d'être juif »[3].
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Il a fait ses études dans des écoles indépendantes pour garçons[4], dont la Sussex House School (en) (aujourd'hui Cadogan Square) ou la Redcliffe School (en) dans le quartier de Chelsea[5]. La fréquentation de l'école étant devenue difficile pour lui après la sortie du premier film de Harry Potter. Certains de ses camarades sont devenus hostiles, bien qu'il a avoué qu'ils essayaient juste « d'avoir un coup de foudre de la part du gamin qui joue Harry Potter » que d'agir par jalousie[6].
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Tandis que sa carrière d'acteur commençait à avoir une grande place dans son emploi du temps, Daniel Radcliffe a poursuivi ses études par le biais de tuteurs sur le plateau des films Harry Potter. Il a admis qu'il n'était pas un très bon élève, considérant l'école inutile et trouvant le travail « vraiment difficile »[4].
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Il a obtenu une note de A à ses examens A-level qu'il a passés en 2006, mais a par la suite décidé de faire une pause dans ses études et de ne pas aller au lycée ou à l'université, se considérant comme mauvais élève et afin de pouvoir poursuivre sa carrière d'acteur plus facilement[7]. Il explique par la même occasion qu'il serait difficile d'avoir une expérience universitaire normale : « Les paparazzis, ils adoreraient. S'il y avait des fêtes, ils seraient tout de suite informés de l'endroit. », il déclare au magazine Details en 2007[6].
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Avant d'interpréter le sorcier le plus connu du monde de la littérature jeunesse, il fait ses débuts en 1999 dans David Copperfield, un téléfilm de la BBC, en interprétant le rôle de David enfant. Sur le tournage, il fait la connaissance de Maggie Smith et de Imelda Staunton qui incarneront respectivement plus tard Minerva McGonagall et Dolores Ombrage dans la série Harry Potter.
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En 2001, il apparaît dans Le Tailleur de Panama du réalisateur anglais John Boorman aux côtés de Geoffrey Rush, Jamie Lee Curtis et Pierce Brosnan.
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En 1999, démarre le casting pour le film Harry Potter à l'école des sorciers. David Heyman, le producteur des films, est le premier à rencontrer Daniel Radcliffe par hasard alors que celui-ci se rend à une même pièce de théâtre, accompagné de son père[a 1]. Heyman précisera plus tard qu'il ne s'est pas du tout intéressé à la pièce, observant régulièrement le garçon assis derrière lui ː « J'étais captivé par ce qu'il dégageait à son âge »[a 1]. David Heyman parvient alors à convaincre le père de Daniel Radcliffe de faire participer celui-ci aux auditions en cours, en présence de Chris Columbus. Le réalisateur, qui avait déjà remarqué le garçon suite à son rôle dans David Copperfield[a 2], le retiendra notamment pour l'« intelligence » et la « sagesse » qu'il dégage pour son âge[a 3]. Daniel est choisi pour jouer Harry Potter, à l'âge de onze ans, dans le film Harry Potter à l'école des sorciers.
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« Harry est vraiment un personnage romanesque. Il est très replié sur lui-même. Il est le regard du lecteur sur le monde. […] Ce n'est pas facile à faire passer pour n'importe quel acteur, encore moins pour un enfant de 11 ans, mais Daniel [Radcliffe] a cette capacité à écouter et à bien réagir à l'écran[8]. »
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— J. K. Rowling.
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Un an plus tard, Daniel Radcliffe joue une nouvelle fois le rôle de Harry dans Harry Potter et la Chambre des secrets (2002), le deuxième opus de la série. Les critiques saluent une nouvelle fois les interprétations des acteurs principaux.
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En 2004, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, le troisième volet de la série Harry Potter sort. Ce film est celui qui rencontre le moins de succès de toute la série Harry Potter mais Daniel est tout de même nominé deux fois dans la catégorie « Meilleur acteur » au Critics Choice Awards et Saturn Awards.
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En 2005, Harry Potter et la Coupe de feu, quatrième volet de la série de films Harry Potter bat tous les records précédents, notamment celui au box-office, pour son week-end d'ouverture. Ce record est battu à la fois aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que par rapport aux épisodes précédents de la série.
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En 2006, il joue également Harry Potter dans The Queen's Handbag (Le sac à main de la Reine), un mini-épisode spécial de Harry Potter pour le 80e anniversaire de la Reine Élisabeth II[9].
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Le cinquième film de la franchise : Harry Potter et l'Ordre du Phénix, sort en 2007. C'est un énorme succès commercial. Le film établit un record avec une somme, au niveau mondial, de 33 270 000 $ de recette pour son week-end d'ouverture. Daniel Radcliffe remporte le National Movie Awards dans la catégorie « Meilleur acteur »[10]. Comme la renommée de l'acteur et de la série continuent, le 9 juillet 2007, il laisse ses empreintes de mains et de pieds devant le théâtre chinois de Grauman, qui se trouve dans la capitale du cinéma, Hollywood, avec les deux autres jeunes acteurs de la saga, Emma Watson et Rupert Grint[11].
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Malgré le succès de l'Ordre du Phénix, l'avenir de la franchise Harry Potter n'est pas assuré : les trois acteurs principaux sont réticents à signer un nouveau contrat pour poursuivre leurs rôles respectifs. Daniel Radcliffe signe finalement pour les prochains épisodes.
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Le sixième film de la série, Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, initialement prévu pour novembre 2008, sort en retard, le 25 juillet 2009. Les principaux acteurs désormais en fin d'adolescence, les critiques sont alors plus disposés à les examiner au même niveau que le reste du casting du film. Le Los Angeles Time les cite en « guide pour les acteurs britanniques »[12]. Le Telegraph estime pour sa part que les trois acteurs principaux ont joué « libérés [donnant] une nouvelle énergie au film »[13].
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Le tournage pour la dernière tranche de la série Harry Potter, Harry Potter et les Reliques de la Mort, va du 18 février 2009 au 12 juin 2010. Pour des raisons aussi bien financières que liées au respect de l'œuvre, le livre original a été divisé en deux films, tournés l'un après l'autre. En effet, le réalisateur aurait été contraint de couper de nombreuses scènes pour tenir tout le roman dans un seul film[14].
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Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 sort le 24 novembre 2010. Washington Post salue et constate « Qui aurait pu prédire que Radcliffe, Grint et Watson se révéleraient de bons acteurs[15] ? ». Le journaliste Rex Reed déclare : « Franchement, je suis désolé de voir [Radcliffe] partir[16] ».
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Le dernier opus, Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 sort en juillet 2011. C'est le premier et le seul film de la série diffusé en 3D. C'est aussi le seul film de la série Harry Potter à passer la barre symbolique du milliard de dollars de recettes dans le monde[17]. Dans ce dernier volet, Daniel, alors âgé de vingt-et-un ans, incarne pour la dernière fois un Harry Potter de dix-sept ans. Il aurait gagné 64 millions de dollars sur la période 2009-2010[18].
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En 2007, il est à l'affiche de Mon fils Jack, téléfilm de Brian Kirk, dans lequel il tient le rôle du fils de Rudyard Kipling, John (diminutif Jack), qui après avoir été réformé à trois reprises pour myopie, réussit néanmoins grâce aux connaissances de son père à entrer dans l'armée à l'âge de dix-huit ans ; il disparaît au cours de la bataille de Loos. Le téléfilm a été diffusé le 11 novembre 2007, jour de commémoration de l'Armistice, sur la BBC One. Ce téléfilm a réçu de nombreuses critiques positives et notamment sur la performance de Daniel[19]. Il incarne la même année, le rôle de Maps dans le film December Boys réalisé par Rod Hardy[20].
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À 17 ans, dans le but de montrer aux gens qu'il était prêt à jouer un rôle adulte, il se produit sur scène dans la pièce de Peter Shaffer, Equus[21], dans laquelle il retrouve Richard Griffiths (l'interprété de Vernon Dursley). Il joue le rôle principal, celui de Alan Strang, un garçon d'écurie obsédé par les chevaux. Les ventes anticipées ont atteint 1,7 million de livres sterling et ce rôle a suscité un intérêt médiatique important dans la préouverture, puisque Radcliffe est apparu dans une scène de nu[22]. La performance de Radcliffe a reçu des critiques positives[23]. Le Daily Telegraph a écrit : « il [Daniel] affiche une puissance dramatique et une présence électrisante sur la scène qui marque un formidable bond en avant[24] ». La production a ensuite été transférée à Broadway en septembre 2008, avec Radcliffe toujours dans le rôle principal[25]. Celui-ci a déclaré qu'il était nerveux à l'idée de répéter le rôle à Broadway parce qu'il considérait le public américain plus perspicace que celui de Londres[26]. La performance de Radcliffe a été nominée pour un Drama Desk Awards[27].
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En 2011, il refait ses débuts à Broadway en tant que J Pierrepont Finch, dans la comédie musicale tirée du film How to Succeed in Business Without Really Trying[28]. L'acteur et la production ont tous deux reçu des critiques favorables. USA Today déclare : « Radcliffe réussit finalement non pas à éclipser les autres membres de la distribution, mais à travailler consciencieusement en harmonie avec eux[29] ». Daniel a reçu de nombreuses nominations et la production remporte neuf nominations au Tony Award[30].
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Son premier gros projet après la saga Harry Potter, est le film d'horreur La Dame en noir. Le film reçoit en majorité des critiques positives. L'agrégateur Rotten Tomatoes rapporte que 65 % des 164 critiques ont donné un avis positif sur le film, avec une moyenne passable de 6/10[31].
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En 2013, il interprète le rôle du poète Allen Ginsberg, dans le film Kill Your Darlings au côté de Dane DeHaan. La même année, il joue dans la comédie romantique Et (beaucoup) plus si affinités de Michael Dowse au côté de Zoe Kazan[32].
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En 2014, il tient le rôle de Ignatius « Ig » Perrish, un homme accusé du viol et du meurtre de sa petite amie, qui utilise des capacités paranormales nouvellement découvertes, dans sa quête pour trouver le véritable meurtrier, dans le film fantastique américano-canadien produit et réalisé par Alexandre Aja, Horns[33],[34].
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En 2015, Radcliffe a joué le rôle d'Igor dans un film d'horreur de science-fiction Docteur Frankenstein, basé sur les adaptations contemporaines du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, publié en 1818[35]. Il apparaît également dans un rôle camée, dans la comédie Crazy Amy[36]. Mais encore dans le téléfilms The gamechangers où il apparaît parmi les acteurs principaux.
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Daniel joue en 2016, dans trois films différents. En juin et août, il tourne dans les thrillers Insaisissables 2, où il interprète pour la première fois le rôle de l’antagoniste[37] et dans Imperium, dans lequel il joue le rôle de Un agent du FBI, Nate Foster infiltre un groupe terroriste néo-nazi américain[38]. En juillet 2016, il interprète le rôle de Many dans la comédie dramatique Swiss Army Man[39]. Le film a reçu des critiques généralement positives[40].
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En 2017, il a joué Yossi Ghinsberg, basé sur la biographie de l'auteur du même nom, dans le thriller Jungle[41]. L'année suivante, il interprète Sean Haggerty dans le film Beast of Burden (en)[42].
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En 2018, Daniel Racliffle retourne à Broadway dans la pièce de théâtre humoristique The Lifespan of a Fact, aux côtés de Bobby Cannavale et Cherry Jones[43]. La pièce tourne autour d’un jeune vérificateur déterminé qui se heurte à son éditeur exigeant et à un auteur peu orthodoxe. Pour ce rôle, il va remporter une récompense au Broadway.com Audience Awards (en) dans la catégorie « meilleur acteur dans une pièce »[44].
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Il interpréte le rôle de Craig dans la série créée par Lorne Michaels, Miracle Workers[45]. La série est diffusée sur Warner TV en France et TBS aux États-Unis depuis le février 2019[46]. En août 2019, Daniel Radcliffe prête sa voix dans le film d'animation Playmobil: The Movie[47].
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La même année, l'acteur va tenir le rôle titre dans le film d'action-comédie Guns Akimbo réalisé par Jason Lei Howden et aux côtés de Samara Weaving et Ned Dennehy[48]. Il joue le rôle du geek Miles Lee Harris qui se retrouvera dan une émission clandestine hyper-violente, Skizm, qui cartonne sur le dark web et qui montre en live un jeu mortel.
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Début 2020, il retourne à Londres, dans la célèbre pièce de théâtre Endgame, au côté de Alan Cumming[49]. Il tient ensuite la tête d'affiche du thriller Escape from Pretoria, dans le rôle principal de Tim Jenkin[50]. En mai, il tient le rôle du fiancé de Kimmy Schmidt (interprétée par Ellie Kemper), dans un épisode spécial nommé Kimmy contre le révérend, de la série à succès Unbreakable Kimmy Schmidt[51].
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Daniel Radcliffe soutient plusieurs œuvres caritatives[52], dont le soutien du Demelza House Children's Hospice. Cet hôpital se situe à Sittingbourne dans le Kent et traite les enfants en phase terminale de maladies. Cet hôpital a pour but de donner « de la vie aux journées, quand les journées ne peuvent ajouter de la vie ».
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Il a également fait une donation qualifiée d'« importante » au Trevor Project (en), une organisation américaine qui œuvre contre le suicide chez les jeunes LGBTQ aux États-Unis, en fournissant notamment une assistance téléphonique 24 heures sur 24. « C'est très triste de savoir qu'en 2009 le suicide est une des trois causes principales de décès chez les jeunes, et c'est dramatique d'apprendre que les jeunes homosexuels sont jusqu'à quatre fois plus susceptibles de tenter de se suicider que les jeunes hétérosexuels[53] », a-t-il dit. « J'ai grandi autour d'homosexuels toute ma vie, au fond, ça explique peut-être pourquoi je suis de parti pris et que certaines personnes pensent que je suis homosexuel lorsque je les rencontre... ce que je trouve génial ». En 2020, il s'est exprimé à la suite des propos considérés transphobes de J. K. Rowling, en répondant que selon lui, « les femmes transgenres sont des femmes » et que tout propos affirmant le contraire « efface l’identité et la dignité des personnes transgenres »[54],[55].
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Il a aussi offert une mèche de ses cheveux et un autographe pour le British Charity, ce qui a permis de récolter 750 livres (soit environ 960 euros) en 2003.
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De plus, depuis le 24 janvier 2015, l'acteur est devenu l'ambassadeur d'Amnesty International dans le but de sensibiliser les Britanniques au cas de la Syrie[56], où les Droits de l'Homme seraient, selon l'organisation, complètement bafoués.
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Daniel Radcliffe fait publier quatre textes dans le magazine Rubbish en 2007, sous le nom de plume Jacob Gershon (combinaison de son second prénom et de la version yiddish du nom de jeune fille de sa mère, Gresham[57]). Il explique être parfois irrité par la poésie contemporaine : « Parfois, le vers libre m’apparaît être pour les gens incapables de structurer leurs textes. Et, quand je n'écris pas en formes fixes et en mètres, je deviens insupportablement auto-indulgent. C'est ce que Robert Frost a dit : “le vers libre, c'est comme jouer au tennis sans filet”[58]. » Le critique Lloyd Evans, du Daily Mail, a qualifié ses œuvres en ces termes : « Il s'agit d'un examen noir et perspicace de l'auto-indulgence et l'hypocrisie. Radcliffe a clairement compris les pressions psychologiques de la célébrité précoce. Ce qui est remarquable, c'est qu'il a exprimé ces pressions avec autant de maturité[57]. »
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Daniel Radcliffe souffrirait d'une légère dyspraxie, qui est une particularité du cerveau empêchant la bonne coordination des gestes. Cependant, comme il l'a lui-même déclaré, cela ne l'empêche pas d'exercer son travail d'acteur et de comédien car sa dyspraxie est d'un degré assez faible[59]. Il est aussi atteint d'une maladie rare : l'algie vasculaire de la face[60], ne touchant que 0,2 % de la population[61].
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Durant la promotion du dernier volet de Harry Potter, Daniel Radcliffe a avoué à la radio BBC Radio 1[62] avoir eu des problèmes d'alcoolisme durant le tournage du Prince de sang-mêlé. En 2013, il annonce ne pas avoir consommé d'alcool depuis plus de deux ans ; il se dit aujourd'hui guéri [63]. En mars 2020, dans une interview donnée à l'émission Desert Island Discs de BBC Radio 4, Daniel reparle de ses problèmes d'alcool lors de son adolescence et de sa décision de devenir « sobre », et comment le soutien de ses parents et le fait de rester au Royaume-Uni l'a aidé à faire face à la célébrité[64].
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Dans une interview de 2012, Daniel Radcliffe a déclaré : « Il n'y a jamais eu de foi [religieuse] au sein de ma maison pendant mon enfance. Je me considère tout de même d'après mes origines comme juif et irlandais, malgré le fait que je sois anglais. »[65]. Il a ensuite continué : « Nous étions des juifs de l'arbre de Noël. » et qu'il se déclare « très fier d'être juif »[3].
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La même année, Daniel annonce : « Je suis un athée. Un athée militant lorsque la religion commence à avoir un impact sur la législation. »[66] bien que dans une interview de 2009, il ait déclaré : « Je suis très à l'aise à propos [d'être athée]. Je ne prêche pas mon athéisme, mais j'ai beaucoup de respect pour des gens comme Richard Dawkins. Tout ce qu'il fera à la télévision, je le regarderai. »[67].
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En 2019, lors d'une interview, il se décrit finalement comme : « un agnostique penchant vers l'athéisme. »[68].
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Daniel Radcliffe aurait rapporté un million de livres sterling pour le premier film de Harry Potter et environ 15 millions de livres sterling pour le sixième[5]. Daniel Radcliffe apparaît sur la liste des plus riches de 2006 du Sunday Times, qui estimait sa fortune personnelle à 14 millions de livres sterling, faisant de lui l'un des jeunes les plus riches du Royaume-Uni[69]. En mars 2009, il était classé numéro un sur la liste Forbes « Most Valuable Young Stars »[70], et en avril, le Daily Telegraph mesurait sa valeur nette à 30 millions de livres sterling, faisant de lui le 12e plus riche jeune du Royaume-Uni[71]. En février 2010, il a été classé sixième star masculine hollywoodienne la mieux payée[72]. En décembre 2010, il est placé cinquième sur la liste de Forbes des acteurs les plus rentables d'Hollywood[73] avec un chiffre d'affaires de 780 millions de dollars, principalement en raison de la sortie de Harry Potter et des Reliques de la Mort cette année-là.
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Fin 2016, sa fortune était estimée à plus de 96,5 millions de dollars[74].
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Depuis 2013, il est en couple avec l'actrice américaine Erin Darke, rencontrée sur le tournage de Kill Your Darlings en octobre 2012[75],[76].
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En 2011, Daniel Racliffe s'installe dans le quartier de Manhattan[77]. Il vit aujourd'hui avec sa compagne à New York et dans le West Village[78] et partage sa vie entre New York et Fulham à Londres[79].
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En France, Kelyan Blanc est la voix française régulière de Daniel Radcliffe[80] depuis la saga Harry Potter, Hugo Brunswick l'a également doublé à quatre reprises.
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Au Québec, Émile Mailhiot est la voix française régulière de l'acteur.
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Bob McCabe, Harry Potter, Des romans à l'écran, Toute l'histoire de la saga au cinéma, Huginn & Muninn, 2013, 534 p. (ISBN 978-2-36480-067-0 et 2-36480-067-6)
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L'école des sorciers (2001)
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La Chambre des secrets (2002)
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Le Prisonnier d'Azkaban (2004)
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La Coupe de feu (2005)
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L'Ordre du Phénix (2007)
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Le Prince de sang-mêlé (2009)
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Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1 (2010)
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Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2 (2011)
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La danse est l'art de mouvoir le corps humain constitué d'une suite de mouvements ordonnés, souvent rythmés par de la musique.
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Une danse est soit un ensemble défini de mouvements dénués de signification propre, comme souvent dans le ballet ou les danses traditionnelles européennes, soit une gestuelle inspirée par une symbolique laïque ou religieuse, tendant parfois vers une sorte de mime ou de pantomime, comme dans de nombreuses danses asiatiques. Parfois elle peut même viser à entraîner la transe. Il existe différents types de danse (hip-hop, contemporain, jazz, moderne, classique, danses de salon, rock, salsa...).
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La danse peut être un art, un rite ou encore un divertissement. Elle exprime des idées et des émotions ou raconte une histoire. La danse a en général un rapport direct dans l'histoire avec les autres arts (musique, peinture, sculpture, etc.).
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Le corps peut réaliser toutes sortes d'actions comme tourner, se courber, s'étirer, ou sauter. En les combinant selon des dynamiques variées, on peut inventer une infinité de mouvements différents. Le corps passe à l'état d'objet, il sert à exprimer les émotions du danseur à travers ses mouvements, l'art devient le maître du corps.
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« La danse est le premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps. »
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— Curt Sachs, introduction à l’Histoire de la danse, Gallimard, 1938, p. 7.
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Les premières indications sur l'exécution de danses datent de la Préhistoire, au paléolithique, où des peintures rupestres attestent de l'existence de danses primitives.
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Il s'agit avant tout d'un acte cérémoniel et rituel, adressé à une entité supérieure afin de :
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La danse primitive, couplée aux chants et à la musique, avait aussi probablement la capacité de faire entrer les participants dans un état de transe.
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Le Centre Pompidou propose en 2012 une exposition consacrée à la danse, retraçant l'historique de cet art sur plus d'un siècle, de 1900 à nos jours[1].
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L'acte rituel devient distraction : l'esthétisme et la communion deviennent prépondérants lors des spectacles et des rassemblements. La danse devient donc un art dont les codes évolueront avec les sociétés qui la pratiquent.
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C'est le siècle du ballet de cour par excellence, puis de l'opéra-ballet et de la comédie-ballet initiés par Lully et Molière.
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C'est le siècle de la danse baroque, appelée à l'époque la « Belle danse ». Le premier théoricien de la danse, Jean-Georges Noverre, préconise une danse exprimant les sentiments de l'âme, dépouillée de tout artifice, et reforme le ballet en édictant les règles du ballet d'action.
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Depuis 1982, le 29 avril est la journée internationale de la danse, en hommage à l'anniversaire de naissance de Jean-Georges Noverre (1727-1810), considéré comme le créateur du ballet moderne[2].
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De l'Allemande au Zouk, la liste non exhaustive des danses du monde.
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Même si toutes les danses peuvent être données en spectacle, on peut caractériser les danses par leur nature première : spectacle, compétition, société.
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La danse classique est une danse créée à la cour de Louis XIV, (autrement appelé le Roi Soleil) et dont les premiers pas ont été imaginés par Louis XIV lui-même. La danse classique va ensuite évoluer au cours des siècles et grâce à certains danseurs, notamment Marie Taglioni qui, en 1832, confectionna l'ancêtre des actuelles pointes pour donner une impression de légèreté et un déplacement aérien dans le ballet qu'elle interprétait : « La Sylphide ».
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D'autres personnages importants de l'histoire de la danse classique sont Anna Pavlova, devenue célèbre pour son interprétation de La mort du cygne, ainsi que Vaslvav Nijinski, jeune danseur exceptionnel qui sombra dans la folie à l'âge de 26 ans.
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Une école de danse classique à retenir est l'Opéra de Paris ou encore le Bolchoï de Moscou, deux écoles de danse réputées pour leur formation sévère, mais par laquelle presque tous les danseurs connus sont passés, ainsi que par leur gratuité. En effet, le Bolchoï et l'École de danse de l'Opéra de Paris sont les deux seules écoles de danse au monde qui sont rémunérées par l'État et dispensent donc des cours gratuits.
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Enfin, la danse classique est une danse très ancienne qui sert de base à beaucoup d'autre danses comme le jazz, le contemporain ou quelquefois la danse de caractère et son vocabulaire est toujours prononcé en français dans tous les pays où elle est enseignée. Par exemple, « saut de chat » se dit autant en France qu'en Australie, seul l'accent change.
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Voir aussi Adage, Justaucorps, Pointes, Demi-pointes, Tutu.
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(Voir catégorie « ballet »)
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La technique de la danse repose classiquement sur l'articulation entre le mouvement et la musique.
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On distingue classiquement entre le travail d'exécution de la danse (le danseur), le travail d'interprétation (danseur interprète) et le travail de création de l'œuvre (le chorégraphe).
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Types de danse et émotions :
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La technique du danseur repose sur la combinaison de quatre éléments : l'occupation de l'espace, le rythme, le temps, et le mouvement du corps. Le mouvement du corps comporte notamment les éléments d'énergie, d'équilibre afin de parvenir à donner une forme au corps.
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Dans beaucoup de traditions (y compris la danse classique occidentale), la technique de la danse consiste dans l'apprentissage et la répétition de mouvements répertoriés afin d'en acquérir maîtrise et perfection.
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La danse contemporaine a introduit la notion d'improvisation, qui fait cependant elle-même appel à des techniques d’improvisation.
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La création (mise en place) d'un spectacle dansé dans son ensemble est la chorégraphie qui fait appel à des techniques de mise en scène et de composition.
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La danse est l'art de mouvoir le corps humain constitué d'une suite de mouvements ordonnés, souvent rythmés par de la musique.
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Une danse est soit un ensemble défini de mouvements dénués de signification propre, comme souvent dans le ballet ou les danses traditionnelles européennes, soit une gestuelle inspirée par une symbolique laïque ou religieuse, tendant parfois vers une sorte de mime ou de pantomime, comme dans de nombreuses danses asiatiques. Parfois elle peut même viser à entraîner la transe. Il existe différents types de danse (hip-hop, contemporain, jazz, moderne, classique, danses de salon, rock, salsa...).
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La danse peut être un art, un rite ou encore un divertissement. Elle exprime des idées et des émotions ou raconte une histoire. La danse a en général un rapport direct dans l'histoire avec les autres arts (musique, peinture, sculpture, etc.).
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Le corps peut réaliser toutes sortes d'actions comme tourner, se courber, s'étirer, ou sauter. En les combinant selon des dynamiques variées, on peut inventer une infinité de mouvements différents. Le corps passe à l'état d'objet, il sert à exprimer les émotions du danseur à travers ses mouvements, l'art devient le maître du corps.
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« La danse est le premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps. »
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— Curt Sachs, introduction à l’Histoire de la danse, Gallimard, 1938, p. 7.
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Les premières indications sur l'exécution de danses datent de la Préhistoire, au paléolithique, où des peintures rupestres attestent de l'existence de danses primitives.
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Il s'agit avant tout d'un acte cérémoniel et rituel, adressé à une entité supérieure afin de :
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La danse primitive, couplée aux chants et à la musique, avait aussi probablement la capacité de faire entrer les participants dans un état de transe.
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Le Centre Pompidou propose en 2012 une exposition consacrée à la danse, retraçant l'historique de cet art sur plus d'un siècle, de 1900 à nos jours[1].
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L'acte rituel devient distraction : l'esthétisme et la communion deviennent prépondérants lors des spectacles et des rassemblements. La danse devient donc un art dont les codes évolueront avec les sociétés qui la pratiquent.
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C'est le siècle du ballet de cour par excellence, puis de l'opéra-ballet et de la comédie-ballet initiés par Lully et Molière.
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C'est le siècle de la danse baroque, appelée à l'époque la « Belle danse ». Le premier théoricien de la danse, Jean-Georges Noverre, préconise une danse exprimant les sentiments de l'âme, dépouillée de tout artifice, et reforme le ballet en édictant les règles du ballet d'action.
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Depuis 1982, le 29 avril est la journée internationale de la danse, en hommage à l'anniversaire de naissance de Jean-Georges Noverre (1727-1810), considéré comme le créateur du ballet moderne[2].
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De l'Allemande au Zouk, la liste non exhaustive des danses du monde.
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Même si toutes les danses peuvent être données en spectacle, on peut caractériser les danses par leur nature première : spectacle, compétition, société.
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La danse classique est une danse créée à la cour de Louis XIV, (autrement appelé le Roi Soleil) et dont les premiers pas ont été imaginés par Louis XIV lui-même. La danse classique va ensuite évoluer au cours des siècles et grâce à certains danseurs, notamment Marie Taglioni qui, en 1832, confectionna l'ancêtre des actuelles pointes pour donner une impression de légèreté et un déplacement aérien dans le ballet qu'elle interprétait : « La Sylphide ».
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D'autres personnages importants de l'histoire de la danse classique sont Anna Pavlova, devenue célèbre pour son interprétation de La mort du cygne, ainsi que Vaslvav Nijinski, jeune danseur exceptionnel qui sombra dans la folie à l'âge de 26 ans.
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Une école de danse classique à retenir est l'Opéra de Paris ou encore le Bolchoï de Moscou, deux écoles de danse réputées pour leur formation sévère, mais par laquelle presque tous les danseurs connus sont passés, ainsi que par leur gratuité. En effet, le Bolchoï et l'École de danse de l'Opéra de Paris sont les deux seules écoles de danse au monde qui sont rémunérées par l'État et dispensent donc des cours gratuits.
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Enfin, la danse classique est une danse très ancienne qui sert de base à beaucoup d'autre danses comme le jazz, le contemporain ou quelquefois la danse de caractère et son vocabulaire est toujours prononcé en français dans tous les pays où elle est enseignée. Par exemple, « saut de chat » se dit autant en France qu'en Australie, seul l'accent change.
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Voir aussi Adage, Justaucorps, Pointes, Demi-pointes, Tutu.
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La technique de la danse repose classiquement sur l'articulation entre le mouvement et la musique.
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On distingue classiquement entre le travail d'exécution de la danse (le danseur), le travail d'interprétation (danseur interprète) et le travail de création de l'œuvre (le chorégraphe).
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La technique du danseur repose sur la combinaison de quatre éléments : l'occupation de l'espace, le rythme, le temps, et le mouvement du corps. Le mouvement du corps comporte notamment les éléments d'énergie, d'équilibre afin de parvenir à donner une forme au corps.
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Dans beaucoup de traditions (y compris la danse classique occidentale), la technique de la danse consiste dans l'apprentissage et la répétition de mouvements répertoriés afin d'en acquérir maîtrise et perfection.
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La danse contemporaine a introduit la notion d'improvisation, qui fait cependant elle-même appel à des techniques d’improvisation.
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La création (mise en place) d'un spectacle dansé dans son ensemble est la chorégraphie qui fait appel à des techniques de mise en scène et de composition.
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Une danse est soit un ensemble défini de mouvements dénués de signification propre, comme souvent dans le ballet ou les danses traditionnelles européennes, soit une gestuelle inspirée par une symbolique laïque ou religieuse, tendant parfois vers une sorte de mime ou de pantomime, comme dans de nombreuses danses asiatiques. Parfois elle peut même viser à entraîner la transe. Il existe différents types de danse (hip-hop, contemporain, jazz, moderne, classique, danses de salon, rock, salsa...).
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La danse peut être un art, un rite ou encore un divertissement. Elle exprime des idées et des émotions ou raconte une histoire. La danse a en général un rapport direct dans l'histoire avec les autres arts (musique, peinture, sculpture, etc.).
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Le corps peut réaliser toutes sortes d'actions comme tourner, se courber, s'étirer, ou sauter. En les combinant selon des dynamiques variées, on peut inventer une infinité de mouvements différents. Le corps passe à l'état d'objet, il sert à exprimer les émotions du danseur à travers ses mouvements, l'art devient le maître du corps.
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« La danse est le premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps. »
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— Curt Sachs, introduction à l’Histoire de la danse, Gallimard, 1938, p. 7.
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Le Centre Pompidou propose en 2012 une exposition consacrée à la danse, retraçant l'historique de cet art sur plus d'un siècle, de 1900 à nos jours[1].
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C'est le siècle de la danse baroque, appelée à l'époque la « Belle danse ». Le premier théoricien de la danse, Jean-Georges Noverre, préconise une danse exprimant les sentiments de l'âme, dépouillée de tout artifice, et reforme le ballet en édictant les règles du ballet d'action.
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La danse classique est une danse créée à la cour de Louis XIV, (autrement appelé le Roi Soleil) et dont les premiers pas ont été imaginés par Louis XIV lui-même. La danse classique va ensuite évoluer au cours des siècles et grâce à certains danseurs, notamment Marie Taglioni qui, en 1832, confectionna l'ancêtre des actuelles pointes pour donner une impression de légèreté et un déplacement aérien dans le ballet qu'elle interprétait : « La Sylphide ».
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Une école de danse classique à retenir est l'Opéra de Paris ou encore le Bolchoï de Moscou, deux écoles de danse réputées pour leur formation sévère, mais par laquelle presque tous les danseurs connus sont passés, ainsi que par leur gratuité. En effet, le Bolchoï et l'École de danse de l'Opéra de Paris sont les deux seules écoles de danse au monde qui sont rémunérées par l'État et dispensent donc des cours gratuits.
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Voir aussi Adage, Justaucorps, Pointes, Demi-pointes, Tutu.
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La technique du danseur repose sur la combinaison de quatre éléments : l'occupation de l'espace, le rythme, le temps, et le mouvement du corps. Le mouvement du corps comporte notamment les éléments d'énergie, d'équilibre afin de parvenir à donner une forme au corps.
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Dans beaucoup de traditions (y compris la danse classique occidentale), la technique de la danse consiste dans l'apprentissage et la répétition de mouvements répertoriés afin d'en acquérir maîtrise et perfection.
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La danse contemporaine a introduit la notion d'improvisation, qui fait cependant elle-même appel à des techniques d’improvisation.
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La création (mise en place) d'un spectacle dansé dans son ensemble est la chorégraphie qui fait appel à des techniques de mise en scène et de composition.
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Dante Alighieri (Durante degli Alighieri dit « Dante ») est un poète, écrivain, penseur et homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 septembre 1321 à Ravenne.
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« Père de la langue italienne »[1],[2], il est, avec Pétrarque et Boccace, l'une des « trois couronnes » qui imposèrent le toscan comme langue littéraire.
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Poète majeur (« Il sommo poeta » ou simplement « Il poeta ») du Moyen Âge, il est l'auteur de la Divine Comédie, souvent considérée comme la plus grande œuvre écrite dans cet idiome et l'un des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale.
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À l'origine, « Alighieri » s'écrivait « Allighieri », avec deux « L ». Le second « L » a été omis sans doute par aisance typographique. L'ancienne orthographe est cependant utilisée sur le piédestal de la statue du portique du piazzale des Offices, à Florence. De même, la Divina Commedia d'Ugo Foscolo, éditée par la Torino Tipografia Economisa en 1852, est attribuée à « Dante Allighieri ».
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Durante (syncopé en « Dante ») degli Alighieri naît entre la mi-mai et la mi-juin 1265[3],[4] dans la famille florentine des Alighieri (dont le nom, dans sa forme originale, est Alaghieri), favorable à la faction des guelfes (favorables au pape) et qui aurait joué un rôle important dans la vie de la cité. Son père, Alighiero di Bellincione, était un guelfe blanc, mais il ne souffrit pas de la vengeance des gibelins, favorables à l'empereur, après leur victoire à la bataille de Montaperti, et ce salut donna un certain prestige à la famille.
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La mère de Dante, Bella degli Abati, (Bella est un diminutif de Gabriella, mais signifie aussi « belle physiquement »), mourut en 1278, alors que Dante avait treize ans (le père mourut quatre ans plus tard, en 1282). Alighiero emménagea peu de temps après avec une nouvelle compagne, Lapa di Chiarissimo Cialuffi, et eut avec elle deux enfants, le demi-frère de Dante, Francesco, et sa demi-sœur, Tana (Gaetana).
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Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage fut négocié avec Gemma, fille de Messer Manetto Donati, qu'il épousa ensuite[5].
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L'éducation de Dante est peu connue ; on présume qu'il étudie à domicile. Il séjourne sans doute quelque temps à Bologne et reçoit à Florence les enseignements des écoles franciscaines de Santa Croce et de Rémi de Florence et des écoles dominicaines de Santa Maria Novella et de Brunetto Latini. Il rencontre des poètes et noue une solide amitié avec Guido Cavalcanti. Il est quasi certain qu'il étudie la poésie toscane, au moment où l'école poétique sicilienne, un groupe culturel originaire de Sicile, a commencé à être connue en Toscane. Ses centres d'intérêt le portent à découvrir les ménestrels, les poètes provençaux et la culture latine. Évidente est sa dévotion pour Virgile « Tu se' lo mio maestro e 'l mio autore; tu se' solo colui da cu' io tolsi lo bello stilo che m'ha fatto onore. », écrit-il dans la Divine Comédie[6].
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Au cours du Moyen Âge les régions d'Italie unifiées sous l'Empire romain se séparent progressivement, laissant une douzaine de petits États, de sorte que la Sicile est aussi éloignée (culturellement et politiquement) de la Toscane que celle-ci l'est de la Provence : les régions ne partagent ni la même langue, ni la même culture et les communications sont difficiles.
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Dante a de nombreux enfants avec Gemma, il est probable que seuls Jacopo, Pietro et Antonia aient été ses enfants légitimes. Antonia entre dans les ordres sous le nom de sœur Béatrice. Un autre homme, Giovanni, se réclame de sa filiation et l'accompagne lors de son exil, mais aucune preuve n'existe que ses prétentions soient justifiées.
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C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nom Beatrice (dite « Bice ») di Folco Portinari, elle épouse un certain Simon de Bardi et meurt en 1290. On sait peu de chose d'un amour dont l'histoire est sublimée dans Vita nuova, (composé entre 1292 et 1294) dans laquelle il décrit sa première rencontre avec Béatrice, âgée seulement de neuf ans, puis la deuxième, advenue neuf années plus tard (il expliquera plus tard le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice)[7]. Dans la Vita Nuova, Dante décrit sa passion et son désespoir à la mort de Béatrice. Il raconte la crise profonde qui s'ensuit, son errance et son aventure avec une « noble dame » (sans doute une allégorie pour désigner la philosophie), et enfin son repentir. Bien que Vita Nuova soit probablement inspirée par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l'existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figure allégorique (certains considèrent encore aujourd'hui que dans la Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie).
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Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle. Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans la Vita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la tradition mystique (la nuée de feu par exemple) croise la tradition courtoise (l'histoire du cœur mangé), les appels aux « Fidèles d'Amour » et les rassemblements de dames invitent à des lectures ésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la fois eschatologique (la mort de Béatrice comme horizon) et mystérieuse. En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte (par référence à l'hagiographie franciscaine notamment)[8], et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait véritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de la gentilissima (la très noble, la très courtoise), Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun (« Florence a perdu sa Béatrice », écrit le poète).
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La Vita Nuova, qui se distingue déjà du courant stilnoviste, se compose d'une trentaine de poèmes, des sonnets pour la plupart, qui brûlent d'une ardeur amoureuse et mystique à la fois[8]. Quarante-deux chapitres en prose commentent les vers au fur et à mesure. Dante achève son œuvre par une annonce introduite après le dernier sonnet comme une vision paradisiaque. Il écrira quelque chose que jamais personne n'a écrit pour chanter la gloire de l'être-aimé. Peut-être pensait-il déjà à la Divine Comédie.
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Dante joue un rôle très actif dans la vie politique de Florence. Dans les troubles qui agitent alors la péninsule italienne, Dante est un guelfe ardent : il se signale dans plusieurs expéditions contre les gibelins d'Arezzo, de Bologne et de Pise, et contribue beaucoup par sa valeur à la victoire de Campaldino (1289), remportée sur ceux d'Arezzo, ainsi qu'à la prise du château de Caprona, enlevé aux Pisans (1290).
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Il remplit avec succès un grand nombre de missions politiques et est nommé prieur de Florence au titre du bimestre courant du 15 juin au 14 août 1300, c'est-à-dire qu'il devient un des magistrats suprêmes de l'exécutif. Mais les guelfes, qui dominent à Florence, se sont divisés en deux factions : les Noirs, favorables à la politique papale de Boniface VIII, et les Blancs, partisans d'une plus grande autonomie de la ville. En 1300, le pape Boniface VIII revendique le vicariat impérial sur les communes toscanes. À partir de ce moment-là, Dante s'engage de plus en plus fermement du côté des guelfes blancs, c'est-à-dire contre la politique d'ingérence du pape. En octobre 1301, membre du Conseil des cents, il se rend à Rome pour tenter une ultime démarche de conciliation. Pendant ce temps, Charles de Valois, représentant du pape, se rend à Florence et s'empare de la ville avec l'aide des guelfes noirs triomphants. Les procès commencent. Dante apprend sur le chemin du retour qu'il est condamné pour concussion, gains illicites et insoumission au pape et à Charles de Valois. Il refuse de se présenter en accusé[9].
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Un deuxième procès, instruit le 10 mars 1302 par le podestat Cante de' Gabrielli da Gubbio, le condamne au bûcher. Tous ses biens sont confisqués, il est exilé avec d'autres guelfes blancs et ne reviendra jamais à Florence. Le décret de bannissement de Dante de la ville de Florence ne sera d’ailleurs révoqué qu’en 2008[10].
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Dans les premiers temps de l'exil, Dante songe à assiéger la ville, aux côtés d'autres exilés guelfes blancs ou gibelins. Mais il y renonce bientôt et se met à errer de ville en ville, luttant contre la misère, cherchant protection auprès des cours de l'Italie du nord : Forlì, Vérone, Sienne, Mulazzo ou encore Arezzo. En juillet 1306, il se trouve à Padoue et en octobre de la même année à Sarzana pour la signature du traité de Paix de Castelnuovo (it). Il vient passer quelque temps à Paris, où il fréquente l'université[réf. nécessaire] et s'arrête finalement à Ravenne chez le podestat Guido Novello da Polenta. Il y meurt de la malaria dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321, après avoir fait de vains efforts pour rentrer dans sa patrie.
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Son tombeau, qui date de 1780, commandé par le cardinal légat Luigi Valenti Gonzaga, se trouve à Ravenne, via Dante Alighieri en bordure du couvent franciscain, au centre historique de la ville. Encore aujourd'hui, les Florentins voudraient bien récupérer son corps pour le placer dans un sarcophage prévu dans son cénotaphe qu'on peut voir, élevé par Luigi de Cambray Digny avec les statues de Stefano Ricci, dans la nef de la basilique Santa Croce de Florence, mais Ravenne refuse toujours de restituer à cette ville les restes d'un personnage qu'elle a banni.
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Les années de l'exil sont pour Dante une période d'intense activité intellectuelle. En 1303, il se penche sur la question de la langue vulgaire et il en fait l'objet d'un traité en latin : De vulgari eloquentia. Le thème central de l'œuvre est l'éloquence de la langue vulgaire[11] : il tente de trouver un vulgaire illustre, digne d'assumer les caractères de langue littéraire. Ce traité assume une grande importance comme traité de stylistique et de métrique. Selon le projet originel, ce traité aurait dû être divisé en 4 livres, mais le travail de Dante s'achève au chapitre XIV du livre II. Le premier livre est consacré à l'origine des langues, puis à l'analyse des différents dialectes italiens. Dante arrive à la conclusion qu'aucune langue vulgaire n'est supérieure à une autre et donc susceptible de s'imposer. Il met donc son espoir dans la constitution d'une langue vulgaire unitaire qui pourrait être répandue dans toute la péninsule italienne. Dans le deuxième livre, Dante montre qu'une langue vulgaire mais soignée peut être utilisée pour les plus nobles sujets, et peut même s'appliquer au style tragique. Dante définit comme vulgaire la langue que l'enfant apprend de sa nourrice, pendant que la grammaire (c'est-à-dire le latin) est une langue immuable et artificielle. Pour cela, la langue vulgaire doit être considérée comme la plus noble.
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Il apparaît qu'en 1305 Dante cesse la rédaction du De vulgari eloquentia sans l'avoir achevé, puisqu'il n'a écrit que deux livres sur les quatre initialement prévus. Il semble qu'il mette alors en pratique ses idées puisqu'il se lance dans la rédaction d'une œuvre monumentale en toscan : le Convivio. Il y aborde les sujets habituellement traités en latin tels que : les hiérarchies angéliques, l'éloge de la philosophie et de la science comme voie de l'épanouissement de l'homme, l'exaltation de la noblesse comme valeur intellectuelle et morale conquise par l'individu. Il semble que Dante se donne pour mission d'ouvrir les portes de la culture et de la science antique et contemporaine au plus grand nombre. Cela dit, certains passages du Convivio visent à défendre l'auteur des accusations portées contre lui. Il dit son amertume d'avoir été rejeté par Florence, sa ville natale qui l'a élevé en son sein. Le Convivio devait initialement comporter quinze traités, mais seuls les quatre premiers seront achevés[12].
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Dante revient au latin pour exprimer ses opinions politiques dans son traité De Monarchia[13], rédigé entre 1313 et 1318. C'est peut-être le décès d'Henri VII en 1313 qui lui donnera l'idée de ce nouveau traité. En effet, avec la mort du monarque disparaissent tous les espoirs de Dante de voir un jour l'autorité impériale restaurée sur la péninsule, au détriment de celle du pape. Dans le premier livre du traité, Dante fait l'éloge de la monarchie universelle comme système politique idéal pour garantir la justice et la paix et, par conséquent, le bonheur des hommes. Le deuxième livre vise à montrer que c'est le peuple romain qui doit posséder l'autorité suprême, car il est héritier de l'Empire romain selon le droit, c'est-à-dire selon la volonté de Dieu, et non seulement selon la force. Enfin le troisième et dernier livre traite des rapports entre l'empereur et le pape, tous les deux tirent leur autorité de Dieu, mais chacun doit l'exercer dans son propre champ de souveraineté : le domaine spirituel pour le pape et le domaine temporel pour l'empereur. Le traité est jugé dangereux pour la lecture des fidèles, à cause de ses adeptes. Il n'est pas jugé hérétique et sortira de l'Index en 1881. Il y a été mis en 1559.
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Dante est également l'auteur probable de Quaestio de aqua et terra, un court traité portant sur les positions respectives des sphères de l'eau et de la terre, qui vise à prouver que l'eau n'est nulle part plus haute que les terres émergées.
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En dehors des traités, il nous est parvenu de lui deux églogues en latin construites à la manière de Virgile, dont il est, depuis sa jeunesse, un fervent admirateur. Ces textes sont des réponses adressées à Giovanni del Virgilio, qui enseigne alors la rhétorique à l'université de Bologne et qui reproche à Dante d'avoir écrit la Divine Comédie en toscan plutôt qu'en latin.
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Le recueil des Rimes qui réunit 54 pièces est un véritable lieu d'expérimentation poétique. Bien que le rassemblement et l'organisation de ces textes soit postérieur à Dante, il est probable qu'il soit l'auteur de la majeure partie des poésies. Parmi ces expérimentations, on peut retenir rime petrose qui regroupe deux chansons qui font le portrait d'une femme au cœur de pierre et qui ne sont pas sans rappeler la poésie des troubadours provençaux.
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Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuit vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre initiale porte simplement le nom de « Comedia », mais par la suite les principaux commentateurs (en particulier Boccace) et les éditions modernes du texte lui ont adjoint le qualificatif de « divina ». L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple, suit le purgatoire et enfin le paradis[14]. Il faut à Dante toute la semaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neuf cercles de l'enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neuf sphères concentriques du paradis. Virgile lui sert de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n'a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C'est donc Beatrice Portinari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée. Elle lui ouvre la porte du salut, puis saint Bernard conduit le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême.
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Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique[15]. Au cours de son périple, Dante va rencontrer une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l'Antiquité comme les philosophes, jusqu'aux personnalités locales contemporaines de Dante. Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes ; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l'au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d'expériences concrètes. Bien que l'action se situe dans un univers « métaphysique », Dante décrit les lieux avec réalisme et force détails en les peuplant de nombreuses figures célèbres ou anonymes.
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Le premier auteur français à mentionner Dante est Philippe de Mézières, dans son œuvre allégorique le Songe du vieil pèlerin, rédigée en 1389. Voir dans le livre I, au chapitre 39[16].
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L'étude des écrits de Dante se nomme la Dantologie.
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Dante a inspiré de nombreux écrivains, notamment Honoré de Balzac, qui lui rend hommage et qui cite son œuvre dans La Comédie humaine dont le titre est une référence à la Divine Comédie. Il le cite aussi dans de nombreux romans : « Cette Béatrix déjà devenue dans sa pensée ce qu'était Béatrix pour Dante, une éternelle statue de marbre aux mains de laquelle il suspendrait ses fleurs et ses couronnes[17] » ou encore : « Le visage glacé de madame d'Aiglemont était une de ces poésies terribles, une de ces faces répandues par milliers dans la Divine Comédie de Dante Alighieri[18]. »
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En 2010, Marc-Édouard Nabe publie son roman L'Homme qui arrêta d'écrire, transposition intégrale et particulièrement fidèle de la Divine Comédie dans le Paris des années 2000[19]. Le roman arrive en finale pour le prix Renaudot [20].
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Le pape Benoît XV lui consacre sa onzième encyclique, In Praeclara Summorum, publiée le 30 avril 1921 à l'occasion du sixième centenaire de sa mort.
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Dans Chants d'utopie, premier cycle de Brice Bonfanti, le chant V du livre 1 prend pour figure Dante Alighieri sous le titre : Mon enfant à nous tous[21]. L'enfant en question semble bien être la Divina Commedia elle-même. La figure de Dante reparaît dans les Chants XXII et XXIII des Chants d'utopie, deuxième cycle[22].
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Outre le tombeau qui contient ses ossements à Ravenne, plusieurs monuments lui rendent hommage dans le monde :
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Tombeau de Dante, Ravenne.
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Statue de Dante (1865), Enrico Pazzi, Piazza Santa Croce, Florence.
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Cénotaphe, basilique Santa Croce de Florence.
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Statue de Dante, Jean-Paul Aubé, square Michel-Foucault, Paris.
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Monument à Dante, Montréal.
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Copie du buste de Dante, Québec.
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Monument à Dante, New York.
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Le plus ancien portrait de Dante (c. 1366), attribué à Jacopo di Cione, palais de l'Art des Juges et Notaires, Florence.
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Portrait de Dante (1450), Andrea del Castagno, galerie des Offices, Florence.
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Portrait de Dante (1465), Domenico di Michelino, cathédrale Santa Maria del Fiore, Florence.
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Portrait de Dante (1495), Sandro Botticelli.
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La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux enfers (1822), Eugène Delacroix, Musée du Louvre, Paris.
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Gouache de Gustave Doré (1861) "l'enfer de Dante/la divine comédie"
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Outre les adaptations au cinéma de son œuvre littéraire (notamment la Divine Comédie), l'écrivain est représenté dans différents films :
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Par ailleurs son livre a inspiré de nombreux films :
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C'est le portrait de Dante par Raphaël qui a été retenu (après un vote populaire) pour figurer sur la face nationale italienne de la pièce de deux euros.
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Dante Alighieri (Durante degli Alighieri dit « Dante ») est un poète, écrivain, penseur et homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 septembre 1321 à Ravenne.
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« Père de la langue italienne »[1],[2], il est, avec Pétrarque et Boccace, l'une des « trois couronnes » qui imposèrent le toscan comme langue littéraire.
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Poète majeur (« Il sommo poeta » ou simplement « Il poeta ») du Moyen Âge, il est l'auteur de la Divine Comédie, souvent considérée comme la plus grande œuvre écrite dans cet idiome et l'un des chefs-d'œuvre de la littérature mondiale.
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À l'origine, « Alighieri » s'écrivait « Allighieri », avec deux « L ». Le second « L » a été omis sans doute par aisance typographique. L'ancienne orthographe est cependant utilisée sur le piédestal de la statue du portique du piazzale des Offices, à Florence. De même, la Divina Commedia d'Ugo Foscolo, éditée par la Torino Tipografia Economisa en 1852, est attribuée à « Dante Allighieri ».
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Durante (syncopé en « Dante ») degli Alighieri naît entre la mi-mai et la mi-juin 1265[3],[4] dans la famille florentine des Alighieri (dont le nom, dans sa forme originale, est Alaghieri), favorable à la faction des guelfes (favorables au pape) et qui aurait joué un rôle important dans la vie de la cité. Son père, Alighiero di Bellincione, était un guelfe blanc, mais il ne souffrit pas de la vengeance des gibelins, favorables à l'empereur, après leur victoire à la bataille de Montaperti, et ce salut donna un certain prestige à la famille.
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La mère de Dante, Bella degli Abati, (Bella est un diminutif de Gabriella, mais signifie aussi « belle physiquement »), mourut en 1278, alors que Dante avait treize ans (le père mourut quatre ans plus tard, en 1282). Alighiero emménagea peu de temps après avec une nouvelle compagne, Lapa di Chiarissimo Cialuffi, et eut avec elle deux enfants, le demi-frère de Dante, Francesco, et sa demi-sœur, Tana (Gaetana).
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Quand Dante eut 12 ans, en 1277, son mariage fut négocié avec Gemma, fille de Messer Manetto Donati, qu'il épousa ensuite[5].
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L'éducation de Dante est peu connue ; on présume qu'il étudie à domicile. Il séjourne sans doute quelque temps à Bologne et reçoit à Florence les enseignements des écoles franciscaines de Santa Croce et de Rémi de Florence et des écoles dominicaines de Santa Maria Novella et de Brunetto Latini. Il rencontre des poètes et noue une solide amitié avec Guido Cavalcanti. Il est quasi certain qu'il étudie la poésie toscane, au moment où l'école poétique sicilienne, un groupe culturel originaire de Sicile, a commencé à être connue en Toscane. Ses centres d'intérêt le portent à découvrir les ménestrels, les poètes provençaux et la culture latine. Évidente est sa dévotion pour Virgile « Tu se' lo mio maestro e 'l mio autore; tu se' solo colui da cu' io tolsi lo bello stilo che m'ha fatto onore. », écrit-il dans la Divine Comédie[6].
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Au cours du Moyen Âge les régions d'Italie unifiées sous l'Empire romain se séparent progressivement, laissant une douzaine de petits États, de sorte que la Sicile est aussi éloignée (culturellement et politiquement) de la Toscane que celle-ci l'est de la Provence : les régions ne partagent ni la même langue, ni la même culture et les communications sont difficiles.
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Dante a de nombreux enfants avec Gemma, il est probable que seuls Jacopo, Pietro et Antonia aient été ses enfants légitimes. Antonia entre dans les ordres sous le nom de sœur Béatrice. Un autre homme, Giovanni, se réclame de sa filiation et l'accompagne lors de son exil, mais aucune preuve n'existe que ses prétentions soient justifiées.
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C'est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nom Beatrice (dite « Bice ») di Folco Portinari, elle épouse un certain Simon de Bardi et meurt en 1290. On sait peu de chose d'un amour dont l'histoire est sublimée dans Vita nuova, (composé entre 1292 et 1294) dans laquelle il décrit sa première rencontre avec Béatrice, âgée seulement de neuf ans, puis la deuxième, advenue neuf années plus tard (il expliquera plus tard le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice)[7]. Dans la Vita Nuova, Dante décrit sa passion et son désespoir à la mort de Béatrice. Il raconte la crise profonde qui s'ensuit, son errance et son aventure avec une « noble dame » (sans doute une allégorie pour désigner la philosophie), et enfin son repentir. Bien que Vita Nuova soit probablement inspirée par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l'existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figure allégorique (certains considèrent encore aujourd'hui que dans la Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie).
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Un rêve fait par Dante, et qui accompagne le premier poème inséré dans le livre, nous éclaire : Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s'élève vers le ciel avec elle. Ce rêve montre la richesse et la puissance évocatrice du poète dans la Vita Nuova, œuvre difficile à interpréter : la tradition mystique (la nuée de feu par exemple) croise la tradition courtoise (l'histoire du cœur mangé), les appels aux « Fidèles d'Amour » et les rassemblements de dames invitent à des lectures ésotériques, tandis que les visions et les rêves énigmatiques placent l'œuvre dans une dimension à la fois eschatologique (la mort de Béatrice comme horizon) et mystérieuse. En effet, si Béatrice a été souvent comparée à une sainte (par référence à l'hagiographie franciscaine notamment)[8], et si une des meilleures façons de s'approcher de cette figure de femme souveraine est d'étudier les analogies marquées avec le Christ, la Vita Nuova, bien au-delà de la simple description des vertus ou la narration des miracles qui ponctuent la vie des saintes, semble envelopper les mystères de Béatrice. La dimension rituelle présente surtout dans la première partie du livre prend ici certainement tout son sens. Il est difficile de savoir si Dante envisageait véritablement un culte de Béatrice qui orienterait ainsi toute son œuvre, mais il est certain que sa conception de la cité est tributaire de la vie et de la mort de Béatrice : en effet, après la mort de la gentilissima (la très noble, la très courtoise), Florence est veuve et Béatrice devient un nom commun (« Florence a perdu sa Béatrice », écrit le poète).
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La Vita Nuova, qui se distingue déjà du courant stilnoviste, se compose d'une trentaine de poèmes, des sonnets pour la plupart, qui brûlent d'une ardeur amoureuse et mystique à la fois[8]. Quarante-deux chapitres en prose commentent les vers au fur et à mesure. Dante achève son œuvre par une annonce introduite après le dernier sonnet comme une vision paradisiaque. Il écrira quelque chose que jamais personne n'a écrit pour chanter la gloire de l'être-aimé. Peut-être pensait-il déjà à la Divine Comédie.
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Dante joue un rôle très actif dans la vie politique de Florence. Dans les troubles qui agitent alors la péninsule italienne, Dante est un guelfe ardent : il se signale dans plusieurs expéditions contre les gibelins d'Arezzo, de Bologne et de Pise, et contribue beaucoup par sa valeur à la victoire de Campaldino (1289), remportée sur ceux d'Arezzo, ainsi qu'à la prise du château de Caprona, enlevé aux Pisans (1290).
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Il remplit avec succès un grand nombre de missions politiques et est nommé prieur de Florence au titre du bimestre courant du 15 juin au 14 août 1300, c'est-à-dire qu'il devient un des magistrats suprêmes de l'exécutif. Mais les guelfes, qui dominent à Florence, se sont divisés en deux factions : les Noirs, favorables à la politique papale de Boniface VIII, et les Blancs, partisans d'une plus grande autonomie de la ville. En 1300, le pape Boniface VIII revendique le vicariat impérial sur les communes toscanes. À partir de ce moment-là, Dante s'engage de plus en plus fermement du côté des guelfes blancs, c'est-à-dire contre la politique d'ingérence du pape. En octobre 1301, membre du Conseil des cents, il se rend à Rome pour tenter une ultime démarche de conciliation. Pendant ce temps, Charles de Valois, représentant du pape, se rend à Florence et s'empare de la ville avec l'aide des guelfes noirs triomphants. Les procès commencent. Dante apprend sur le chemin du retour qu'il est condamné pour concussion, gains illicites et insoumission au pape et à Charles de Valois. Il refuse de se présenter en accusé[9].
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Un deuxième procès, instruit le 10 mars 1302 par le podestat Cante de' Gabrielli da Gubbio, le condamne au bûcher. Tous ses biens sont confisqués, il est exilé avec d'autres guelfes blancs et ne reviendra jamais à Florence. Le décret de bannissement de Dante de la ville de Florence ne sera d’ailleurs révoqué qu’en 2008[10].
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Dans les premiers temps de l'exil, Dante songe à assiéger la ville, aux côtés d'autres exilés guelfes blancs ou gibelins. Mais il y renonce bientôt et se met à errer de ville en ville, luttant contre la misère, cherchant protection auprès des cours de l'Italie du nord : Forlì, Vérone, Sienne, Mulazzo ou encore Arezzo. En juillet 1306, il se trouve à Padoue et en octobre de la même année à Sarzana pour la signature du traité de Paix de Castelnuovo (it). Il vient passer quelque temps à Paris, où il fréquente l'université[réf. nécessaire] et s'arrête finalement à Ravenne chez le podestat Guido Novello da Polenta. Il y meurt de la malaria dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321, après avoir fait de vains efforts pour rentrer dans sa patrie.
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Son tombeau, qui date de 1780, commandé par le cardinal légat Luigi Valenti Gonzaga, se trouve à Ravenne, via Dante Alighieri en bordure du couvent franciscain, au centre historique de la ville. Encore aujourd'hui, les Florentins voudraient bien récupérer son corps pour le placer dans un sarcophage prévu dans son cénotaphe qu'on peut voir, élevé par Luigi de Cambray Digny avec les statues de Stefano Ricci, dans la nef de la basilique Santa Croce de Florence, mais Ravenne refuse toujours de restituer à cette ville les restes d'un personnage qu'elle a banni.
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Les années de l'exil sont pour Dante une période d'intense activité intellectuelle. En 1303, il se penche sur la question de la langue vulgaire et il en fait l'objet d'un traité en latin : De vulgari eloquentia. Le thème central de l'œuvre est l'éloquence de la langue vulgaire[11] : il tente de trouver un vulgaire illustre, digne d'assumer les caractères de langue littéraire. Ce traité assume une grande importance comme traité de stylistique et de métrique. Selon le projet originel, ce traité aurait dû être divisé en 4 livres, mais le travail de Dante s'achève au chapitre XIV du livre II. Le premier livre est consacré à l'origine des langues, puis à l'analyse des différents dialectes italiens. Dante arrive à la conclusion qu'aucune langue vulgaire n'est supérieure à une autre et donc susceptible de s'imposer. Il met donc son espoir dans la constitution d'une langue vulgaire unitaire qui pourrait être répandue dans toute la péninsule italienne. Dans le deuxième livre, Dante montre qu'une langue vulgaire mais soignée peut être utilisée pour les plus nobles sujets, et peut même s'appliquer au style tragique. Dante définit comme vulgaire la langue que l'enfant apprend de sa nourrice, pendant que la grammaire (c'est-à-dire le latin) est une langue immuable et artificielle. Pour cela, la langue vulgaire doit être considérée comme la plus noble.
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Il apparaît qu'en 1305 Dante cesse la rédaction du De vulgari eloquentia sans l'avoir achevé, puisqu'il n'a écrit que deux livres sur les quatre initialement prévus. Il semble qu'il mette alors en pratique ses idées puisqu'il se lance dans la rédaction d'une œuvre monumentale en toscan : le Convivio. Il y aborde les sujets habituellement traités en latin tels que : les hiérarchies angéliques, l'éloge de la philosophie et de la science comme voie de l'épanouissement de l'homme, l'exaltation de la noblesse comme valeur intellectuelle et morale conquise par l'individu. Il semble que Dante se donne pour mission d'ouvrir les portes de la culture et de la science antique et contemporaine au plus grand nombre. Cela dit, certains passages du Convivio visent à défendre l'auteur des accusations portées contre lui. Il dit son amertume d'avoir été rejeté par Florence, sa ville natale qui l'a élevé en son sein. Le Convivio devait initialement comporter quinze traités, mais seuls les quatre premiers seront achevés[12].
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Dante revient au latin pour exprimer ses opinions politiques dans son traité De Monarchia[13], rédigé entre 1313 et 1318. C'est peut-être le décès d'Henri VII en 1313 qui lui donnera l'idée de ce nouveau traité. En effet, avec la mort du monarque disparaissent tous les espoirs de Dante de voir un jour l'autorité impériale restaurée sur la péninsule, au détriment de celle du pape. Dans le premier livre du traité, Dante fait l'éloge de la monarchie universelle comme système politique idéal pour garantir la justice et la paix et, par conséquent, le bonheur des hommes. Le deuxième livre vise à montrer que c'est le peuple romain qui doit posséder l'autorité suprême, car il est héritier de l'Empire romain selon le droit, c'est-à-dire selon la volonté de Dieu, et non seulement selon la force. Enfin le troisième et dernier livre traite des rapports entre l'empereur et le pape, tous les deux tirent leur autorité de Dieu, mais chacun doit l'exercer dans son propre champ de souveraineté : le domaine spirituel pour le pape et le domaine temporel pour l'empereur. Le traité est jugé dangereux pour la lecture des fidèles, à cause de ses adeptes. Il n'est pas jugé hérétique et sortira de l'Index en 1881. Il y a été mis en 1559.
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Dante est également l'auteur probable de Quaestio de aqua et terra, un court traité portant sur les positions respectives des sphères de l'eau et de la terre, qui vise à prouver que l'eau n'est nulle part plus haute que les terres émergées.
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En dehors des traités, il nous est parvenu de lui deux églogues en latin construites à la manière de Virgile, dont il est, depuis sa jeunesse, un fervent admirateur. Ces textes sont des réponses adressées à Giovanni del Virgilio, qui enseigne alors la rhétorique à l'université de Bologne et qui reproche à Dante d'avoir écrit la Divine Comédie en toscan plutôt qu'en latin.
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Le recueil des Rimes qui réunit 54 pièces est un véritable lieu d'expérimentation poétique. Bien que le rassemblement et l'organisation de ces textes soit postérieur à Dante, il est probable qu'il soit l'auteur de la majeure partie des poésies. Parmi ces expérimentations, on peut retenir rime petrose qui regroupe deux chansons qui font le portrait d'une femme au cœur de pierre et qui ne sont pas sans rappeler la poésie des troubadours provençaux.
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Dante commence la rédaction de la Divine Comédie dès 1306 et la poursuit vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'œuvre initiale porte simplement le nom de « Comedia », mais par la suite les principaux commentateurs (en particulier Boccace) et les éditions modernes du texte lui ont adjoint le qualificatif de « divina ». L'œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l'invite à pénétrer dans le monde de l'au-delà. Dante le suit et c'est par la visite de l'enfer que commence son périple, suit le purgatoire et enfin le paradis[14]. Il faut à Dante toute la semaine sainte de l'année 1300 pour effectuer la totalité de ce voyage. Guidé par Virgile, il descend d'abord à travers les neuf cercles de l'enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu'au paradis terrestre et enfin s'élève dans les neuf sphères concentriques du paradis. Virgile lui sert de guide jusqu'à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin car étant né avant la venue du Christ, il n'a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C'est donc Beatrice Portinari, sa muse, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l'Empyrée. Elle lui ouvre la porte du salut, puis saint Bernard conduit le narrateur dans la Rose céleste jusqu'à la vision suprême.
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Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique[15]. Au cours de son périple, Dante va rencontrer une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l'Antiquité comme les philosophes, jusqu'aux personnalités locales contemporaines de Dante. Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes ; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l'au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d'expériences concrètes. Bien que l'action se situe dans un univers « métaphysique », Dante décrit les lieux avec réalisme et force détails en les peuplant de nombreuses figures célèbres ou anonymes.
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Le premier auteur français à mentionner Dante est Philippe de Mézières, dans son œuvre allégorique le Songe du vieil pèlerin, rédigée en 1389. Voir dans le livre I, au chapitre 39[16].
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L'étude des écrits de Dante se nomme la Dantologie.
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Dante a inspiré de nombreux écrivains, notamment Honoré de Balzac, qui lui rend hommage et qui cite son œuvre dans La Comédie humaine dont le titre est une référence à la Divine Comédie. Il le cite aussi dans de nombreux romans : « Cette Béatrix déjà devenue dans sa pensée ce qu'était Béatrix pour Dante, une éternelle statue de marbre aux mains de laquelle il suspendrait ses fleurs et ses couronnes[17] » ou encore : « Le visage glacé de madame d'Aiglemont était une de ces poésies terribles, une de ces faces répandues par milliers dans la Divine Comédie de Dante Alighieri[18]. »
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En 2010, Marc-Édouard Nabe publie son roman L'Homme qui arrêta d'écrire, transposition intégrale et particulièrement fidèle de la Divine Comédie dans le Paris des années 2000[19]. Le roman arrive en finale pour le prix Renaudot [20].
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Le pape Benoît XV lui consacre sa onzième encyclique, In Praeclara Summorum, publiée le 30 avril 1921 à l'occasion du sixième centenaire de sa mort.
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Dans Chants d'utopie, premier cycle de Brice Bonfanti, le chant V du livre 1 prend pour figure Dante Alighieri sous le titre : Mon enfant à nous tous[21]. L'enfant en question semble bien être la Divina Commedia elle-même. La figure de Dante reparaît dans les Chants XXII et XXIII des Chants d'utopie, deuxième cycle[22].
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Outre le tombeau qui contient ses ossements à Ravenne, plusieurs monuments lui rendent hommage dans le monde :
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Tombeau de Dante, Ravenne.
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Statue de Dante (1865), Enrico Pazzi, Piazza Santa Croce, Florence.
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Cénotaphe, basilique Santa Croce de Florence.
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Statue de Dante, Jean-Paul Aubé, square Michel-Foucault, Paris.
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Monument à Dante, Montréal.
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Copie du buste de Dante, Québec.
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Monument à Dante, New York.
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Le plus ancien portrait de Dante (c. 1366), attribué à Jacopo di Cione, palais de l'Art des Juges et Notaires, Florence.
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Portrait de Dante (1450), Andrea del Castagno, galerie des Offices, Florence.
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Portrait de Dante (1465), Domenico di Michelino, cathédrale Santa Maria del Fiore, Florence.
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Portrait de Dante (1495), Sandro Botticelli.
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La Barque de Dante ou Dante et Virgile aux enfers (1822), Eugène Delacroix, Musée du Louvre, Paris.
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Gouache de Gustave Doré (1861) "l'enfer de Dante/la divine comédie"
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Outre les adaptations au cinéma de son œuvre littéraire (notamment la Divine Comédie), l'écrivain est représenté dans différents films :
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Par ailleurs son livre a inspiré de nombreux films :
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C'est le portrait de Dante par Raphaël qui a été retenu (après un vote populaire) pour figurer sur la face nationale italienne de la pièce de deux euros.
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Le Danube (prononcé [da.nyb]) est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube.
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La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg[1]. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale : Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade. Le delta du Danube s'ouvre sur la mer Noire : partagé entre la Roumanie et l'Ukraine, il est protégé par une réserve de biosphère et est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
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Le Danube est depuis des siècles une importante voie fluviale. Connu dans l’Antiquité comme frontière septentrionale de l’Empire romain, le fleuve traverse ou longe dix pays : l’Allemagne (7,5 %), l’Autriche (10,3 %), la Slovaquie (5,8 %), la Hongrie (11,7 %), la Croatie (4,5 %), la Serbie (9,4 %), la Bulgarie (5,2 %), la Roumanie (28,9 %), la Moldavie (1,7 %) et l’Ukraine (3,8 %).
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Son bassin versant s'étend sur neuf autres pays : l’Italie (0,15 %), la Pologne (0,09 %), la Suisse (0,32 %), la Tchéquie (2,6 %), la Slovénie (2,2 %), la Bosnie-Herzégovine (4,8 %), le Monténégro, la Macédoine du Nord et l’Albanie (0,03 %).
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Le nom allemand du Danube est Donau Écouter, en slovaque il s'appelle Dunaj, en hongrois Duna, en croate Dunav, en serbe et bulgare il s’appelle Дунав, en roumain Dunărea, en russe et ukrainien Дунай, en anglais (comme en français) Danube et en turc Tuna. Tous ces noms proviennent du latin Danubius qui serait le nom d’une divinité des fleuves[2]. Cet étymon indo-européen se retrouve dans le sanscrit dānu qui signifie « rivière » ou « courant ». D’autres noms de cours d’eau européens reprennent peut-être cette même racine indo-européenne : le Donets, le Dniepr, le Dniestr, le Don en Russie, le Don au Royaume-Uni et Dão au Portugal.
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En allemand, la terminaison au vient de l'hydronyme germanique * awa et le terme « Donau » est utilisé depuis 1763. Dans des documents allemands plus anciens, on retrouve aussi les terminologies « Tonach » et plus tard « Donaw ».
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Les autres appellations sont en latin Danubius ou Danuvius[3] et en grec ancien Ἴστρος (Istros)[4].
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Sous le nom d'Istros (en grec ancien : Ἴστρος / Ístros), le Danube est l'un des 25 fils de Téthys et d'Océan, cités par Hésiode dans sa Théogonie, où il relate la création du monde :
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« Téthys à Océan enfanta les fleuves tourbillonnants: Nil, Alphée, Éridan aux tourbillons profonds, Strymon, Méandre, Istros aux belles eaux courantes, Phase, Rhésos, Achéloos aux tourbillons d'argent, Nessos, Rhodios, Halliacmon, Heptaporos, Granicos, Aisepos, le divin Simoïs, Pénée, Hermos, et Caïque au beau cours, le grand Sangarios, Ladon, Parthénios, Événos, Ardescos et le divin Scamandre. »
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— Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne].
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Le mythe des Argonautes rapporte que, pour rentrer à Argos, ils ont remonté l'Istros (Ister) à partir du Pont Euxin (mer Noire) jusqu'à sa source et qu'ils sont ensuite revenus en mer Adriatique par une autre branche du fleuve[5]. Diodore de Sicile (Ier siècle av. J.-C.) remarque l'impossibilité de la chose et attribue cette légende à l'homonymie entre l'Istros (Danube) et la région appelée l'Istrie au nord de la mer Adriatique[6]. C'est le Danube qui se jette dans l'Inn à Passau (Allemagne) ; les anciens auraient remonté non le Danube mais l'Inn (au débit supérieur) jusqu'à sa source (près de St-Moritz), où se situe une importante ligne de partage des eaux (vers le Rhin et la mer du Nord, vers le Danube et la mer Noire, et vers le Pô et la mer Adriatique).
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L'embouchure méridionale du Danube était occupée par la cité grecque milésienne d'Istros ou Histria fondée vers le VIIe siècle av. J.-C. Le fleuve marquait la frontière entre le monde grec et le monde scythe.
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Le Danube est un des seuls grands fleuves européens (avec le Pô) à s’écouler d’ouest en est. Il atteint, après un parcours de 2 852 kilomètres[7] (longueur abrégée), la mer Noire dans la région du delta du Danube (4 300 km2), en Roumanie et en Ukraine. Contrairement aux autres fleuves, les kilomètres du Danube sont comptabilisés depuis l’embouchure jusqu’à la source, le point « zéro » officiel étant matérialisé par le phare de Sulina en bordure de la mer Noire. Ne sont donc pas pris en compte le parcours de la Breg, le cours initial du Danube, et le parcours principal dans son delta. Le bassin versant du Danube a une superficie de 802 266 km2[7].
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Issus principalement des Alpes, les affluents les plus importants du Danube affluent rive droite. Une étymologie commune a donné le même nom à deux d'entre eux : le Morava. De la source à l’embouchure, les affluents majeurs sont :
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Le débit du Danube, 6 500 m3/s mesurés à la défluence des trois bras du delta, pour un débit spécifique ou Qsp de 8,1 l s−1 km−2[8], est la résultante de l’écoulement des précipitations sur l’ensemble de son bassin versant variant de 2 000 mm à 3 000 mm dans la partie alpine à 600 mm en Moravie pour une moyenne de 800 mm environ. Les divers affluents du Danube présentent une grande hétérogénéité dans leur régime : régime pluvial océanique en Bavière occidentale, nivo-pluvial de montagne en Autriche, pluvio-nival de plaine en Hongrie, nival de plaine en Valachie-Moldavie[9].
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Le régime pluvio-nival complexe du Danube rend compte de ces diverses influences. Jusqu’à Ulm, il subit l’influence océanique avec un maximum d’abondance hivernale. Puis, ses affluents alpins — le Lech, l’Isar, l’Inn, l’Enns, l’Ybbs — rendent le Danube alpestre à 80 %[9]. Le fleuve est alors sensible à la rétention hivernale et la fusion nivale lui donne à Linz un débit minimum en décembre et un maximum en mai ou juin (pour une moyenne de 1 710 m3/s)[8]. L’influence nivale reste sensible jusqu’à Vienne (débit moyen de 2 237 m3/s), le maximum de juin étant encore grossi par les averses estivales propres à l’Europe centrale[8]. Ces précipitations sont responsables d’inondations catastrophiques, le Danube roulant jusqu’à 5 fois son débit habituel : 8 000 m3/s en juin 1965 et 1970, 9 000 m3/s en juillet 1899. À Budapest et à Bratislava, la fonte hivernale de la plaine maintient le maximum d’abondance en mai-juin. L’apport des eaux de la Tisza et de la Save rendent les hautes eaux plus précoces, désormais au printemps (avril-mai), et creusent les basses eaux de juin à septembre (c’est le cas à Giurgiu où le débit atteint 5 900 m3/s)[8]. À partir des Portes de Fer, le Danube devient sensible au régime climatique annonçant celui de la steppe russe et donnant des débits estivaux très bas[9].
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Les hivers rudes liés au climat continental font que le Danube charrie des glaces presque tous les ans et se trouve pris à un quelconque point du cours (les défilés, surtout) un an sur deux ou trois. Il peut s’ensuivre, lors du dégel, des inondations en amont du barrage de glace (celles de mars 1956 ont été les plus importantes). Les principaux dégâts sont enregistrés en Hongrie dont la plaine est régulièrement envahie par les eaux, ce qui a nécessité une politique d’aménagement avec construction de digues et rectification du cours.
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Le Danube semble fin 2011 connaître une situation exceptionnellement basse (de l'Allemagne au Bas-Danube, en passant par l'Autriche et la Hongrie) à cause d'un manque d'eau. Les barges ne peuvent être chargées à pleine capacité, le chenal s'est réduit au point que là où 6 barges passaient en largeur, seule une peut circuler (début décembre 2011), ce qui aussi réduit l'activité des ports[10].
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D’un point de vue géologique, le Danube est beaucoup plus ancien que le Rhin dont le bassin versant en Allemagne du sud est en concurrence avec celui du Danube. Ceci entraîne quelques particularités.
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Le Rhin est le seul fleuve alpin qui s’écoule vers le nord en direction de la mer du Nord. Ce faisant, il récupère les eaux européennes qui s’écoulent vers le nord et sépare certaines parties de l’Allemagne du Sud en deux.
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Jusqu’à la dernière période glaciaire, le Rhin ne commençait qu’à l’extrémité sud-ouest de la Forêt-Noire. L’eau des Alpes, qui de nos jours s’écoule dans le Rhin, était transportée à cette époque et ce jusqu’à la période de la glaciation de Riss vers l’est par le Danube originel. Le cours de celui-ci passait plus loin au nord le long d’une ligne Wellheim – Dollnstein – Eichstätt – Beilngries – Riedenburg.
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Les gorges de l’actuel Jura souabe, aujourd’hui dénuées de cours d’eau, sont des restes du lit de cet ancien fleuve qui était nettement plus important que le Danube que nous connaissons. Après qu’une partie de la plaine du Rhin supérieur a été formée par l’érosion, la plus grande partie des eaux descendant des Alpes a changé de direction pour rejoindre le Rhin[8].
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Jusqu’à la période actuelle, une partie des eaux du Danube se perd dans la roche calcaire poreuse du Jura souabe et rejoint le Rhin situé plus bas. Comme ces grandes quantités d’eau érodent de plus en plus cette roche calcaire, on suppose que le Danube supérieur disparaîtra un jour complètement au profit du Rhin.
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Près d’Immendingen, le Danube s’assèche presque complètement car ses eaux s’infiltrent dans le sol et, en passant par des rivières et des grottes souterraines, rejoignent l’Aachtopf distant de quatorze kilomètres qui alimente le lac de Constance et donc indirectement le Rhin. On appelle ce phénomène les pertes du Danube. Il s'agit là d'un phénomène de capture. Lorsque les eaux sont très basses, les eaux du Danube s’infiltrent en totalité dans le sol et il est alors seulement alimenté par les ruisseaux Krähenbach et Elta. Comme ces périodes de sécheresse ont fortement augmenté ces dernières années, une partie de l’eau du Danube a été dérivée de cette zone à travers une galerie souterraine. La galerie, ainsi que la chute d’eau artificielle qui fait partie de l’ouvrage, se trouvent après la sortie du village d’Immendingen et débouche à Möhringen an der Donau.
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Jusqu’à la région située en aval de Vienne, le régime du Danube l’apparente plutôt à un fleuve de montagne et ce n’est qu’ensuite qu’il présente les caractéristiques d’un grand fleuve de plaine. Des facteurs comme la fonte rapide des neiges ainsi que les fortes précipitations du milieu alpin favorisent un gonflement brutal du fleuve et le déclenchement d’inondations. En régularisant le cours d’eau et en supprimant une partie des zones inondables, l’homme a amplifié ce phénomène : l’étendue des inondations a augmenté au cours du XXe siècle. Les inondations les plus fortes au cours du dernier siècle ont eu lieu en 1954, 1988, 2002 et 2013[9].
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Pays riverains du Danube et kilométrage de frontière depuis la source (haut) jusqu'à l'embouchure (bas).
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Le Danube est formé de deux ruisseaux descendant de la Forêt-Noire, la Breg et la Brigach. La Breg prend sa source près de Furtwangen im Schwarzwald, à 1 078 mètres d’altitude. Ayant un parcours plus long, sa source, qui ne se situe qu’à cent mètres de la ligne de partage des eaux du bassin du Rhin, est considérée comme la source géographique du Danube[11]. Les deux ruisseaux se réunissent à Donaueschingen où, dans le parc du château, se trouve la fontaine monumentale du XIXe siècle, dite « Donauquelle », symbolisant la source officielle[12]. Le Danube traverse ensuite le Bade-Wurtemberg et la Bavière, arrosant les villes de Sigmaringen, d’Ulm, de Ratisbonne et de Passau, puis le nord de l’Autriche (en passant par Linz et Vienne), longe le Sud de la Slovaquie en passant par Bratislava, traverse la Hongrie du Nord au Sud en passant par Budapest, longe la Croatie à l’Est, traverse le Nord de la Serbie en passant par Belgrade, marque la frontière entre la Serbie et la Roumanie puis entre la Roumanie et la Bulgarie avant de se jeter dans la mer Noire en Roumanie, en formant un large delta qui borde la frontière avec l’Ukraine. La République de Moldavie a un accès de quelque 300 mètres à la rive gauche du fleuve à Giurgiuleşti (entre Galați et Reni), qu'elle cherche à élargir. Entre la Moldavie et la Roumanie d'un côté, et l'Ukraine de l'autre quelques petits litiges subsistent.
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Le Delta du Danube comporte plusieurs bras dont les trois principaux sont accessibles aux bâtiments maritimes de gros tonnage : Chilia, Sulina et St-Georges. C'est une région naturelle protégée en Roumanie, notamment pour la forêt Letea d’aspect tropical. Il est classé au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1991. La Roumanie, qui a inauguré en 1984 le canal Danube-Mer Noire reliant Cernavodă à la mer Noire en 64 km comme raccourci de 400 km[13], s’inquiète des répercussions sur l’environnement de l’aménagement du canal de Bystroe par l’Ukraine.
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La contribution des différents pays riverains au débit du Danube est la suivante[14] : Autriche (22,1 %), Roumanie (17,6 %), Allemagne (14,5 %), Serbie (11,3 %), Bosnie (8,8 %), Croatie (6,4 %), Hongrie (4,3 %), Ukraine (4,3 %), Bulgarie (3,7 %), Slovénie (3,1 %), Slovaquie (1,9 %), Tchéquie (1,2 %), Moldavie (0,7 %).
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La population située sur le bassin hydrographique danubien s'élevait à 81 millions en 2005.
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Dix pays se trouvent en bordure du Danube. Le fleuve sert de frontière sur une longueur de 1 070,9 kilomètres soit 37 % de sa longueur totale. Quatre pays ne se situent que sur un seul rivage (la Croatie, la Bulgarie, la Moldavie et l’Ukraine).
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Le Danube se forme vraiment à 1,4 kilomètre à l’est de Donaueschingen, en Allemagne, au confluent des deux ruisseaux la Brigach et la Breg, ce que rappelle la rengaine scolaire « Brigach und Breg bringen die Donau zu Weg » (« Le Brigach et la Breg mettent le Danube en route »), ce qui équivaut au proverbe français « les petits ruisseaux font les grandes rivières ».
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Le Danube parcourt plus de 687 kilomètres en Allemagne[17], depuis sa source jusqu’à la frontière germano-autrichienne, et est de ce fait le troisième plus long fleuve du pays. Les plus grandes villes situées en bordure du fleuve sont Tuttlingen, Sigmaringen, Ulm, Neu-Ulm, Ingolstadt, Ratisbonne (Regensburg), Straubing et Passau.
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Ses affluents droits sont l’Iller à Neu-Ulm, le Lech près de Marxheim (à l’est de Donauworth) et l’Isar près de Deggendorf ainsi que l’Inn à Passau ; ses affluents gauches sont la Wörnitz à Donauworth, l’Altmühl après Kelheim, la Naab et le Regen près de Ratisbonne. Beaucoup de rivières plus petites sont également des affluents du Danube comme la Riß, la Rot, la Große Lauter, la Blau, la Günz, la Brenz, la Mindel, la Zusam, la Schmutter, la Paar, l’Abens, la Große Laber, la Vils ainsi que l’Ilz, l’Erlau et la Ranna.
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À Passau, c’est d’abord l’Ilz qui s’écoule par la gauche dans le Danube et juste après c’est l’Inn par la droite[11]. L’eau de l’Inn qui provient des Alpes est verte, l’eau du Danube est bleue et l’eau de l’Ilz, qui provient d’une région marécageuse, est noire[18]. La prédominance de l’eau verte de l’Inn une fois les trois cours d’eau réunis est due d’une part à la grande quantité d’eau charriée par l’Inn lors de la fonte des neiges ainsi qu’à la grande différence de profondeur de l’Inn et du Danube (1,90 mètre pour le premier contre 6,80 mètres pour le second). En fait l’eau de l’Inn « surnage » au-dessus du Danube.
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Les édifices remarquables situés le long du Danube allemand sont en particulier l’abbaye de Beuron, le château princier à Hohenzollern-Sigmaringen, la cathédrale gothique d'Ulm avec la plus grande flèche au monde (161,6 mètres), l’abbaye de Weltenbourg et la « Befreiungshalle », toutes deux situées près de Kelheim, le pont de pierre (1135) et la cathédrale Saint-Pierre à Ratisbonne ainsi que le « Walhalla » à dix kilomètres à l’est de Donaustauf. Entre l’abbaye de Weltenbourg et Kelheim se situe l’intéressante vallée, du point de vue paysager et géologique, du « Donaudurchbruch ».
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Aucun pays n’est associé de manière aussi étroite au Danube que l’Autriche, aussi bien par la valse du Beau Danube bleu que par son sobriquet populaire de « Monarchie du Danube » qui fut donné à l’Empire austro-hongrois du fait qu’il s’étendait sur environ 1 300 kilomètres le long du fleuve.
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L’Autriche n’a aujourd’hui plus que 350 kilomètres du fleuve sur son territoire[19], ce qui place ce pays à la sixième place des pays riverains. Par contre les cours d’eau de presque tout le pays alimentent le Danube et donc la Mer Noire. Seul le Land du Vorarlberg fait partie du bassin versant du Rhin (mer du Nord) ainsi qu’une toute petite partie du Nord-Ouest du Land de Basse-Autriche qui alimente la Lainsitz (Vltava (Moldau)> Elbe> Mer du Nord). Quelques kilomètres à peine après la ville allemande de Passau se trouve la frontière de l’Allemagne avec l’Autriche, suivie par la « boucle de Schlögen » où le Danube effectue un virage de 180°. Un peu plus de 70 kilomètres après la frontière, le Danube traverse Linz, la troisième plus grande ville d’Autriche. Le fleuve passe alors Mauthausen, Enns (situé au confluent des rivières Enns et Grein), où se trouve l’endroit le plus profond du Danube en Autriche, puis atteint après 90 kilomètres Melk et son imposante abbaye.
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Ensuite, le fleuve passe sur près de 36 kilomètres au milieu d’un des paysages les plus pittoresques de la vallée du Danube, la Wachau (classée au patrimoine mondial par l’UNESCO), qui s’étend de Dürnstein jusqu’à Krems[20]. Déjà proche de la frontière slovaque, le Danube traverse encore la capitale autrichienne, Vienne. La ville fut durant des siècles la ville danubienne la plus grande et la plus importante mais de nos jours elle doit partager ce statut avec Belgrade et Budapest. Le fleuve a permis à la ville de devenir une importante place économique et encore aujourd’hui le Danube est un axe commercial important entre l’Est et l’Ouest. Afin de réduire les effets néfastes des inondations, le fleuve y a été régulé artificiellement[20]. La ville tient son nom d’un affluent, la Vienne (Wienfluss), qui rejoint le Danube à cet endroit.
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Les affluents autrichiens importants sont l’Inn (rive droite ; à la frontière allemande), l’Aist (rive gauche), la Traun (rive droite), la Enns (rive droite), l’Ybbs (rive droite), la Traisen (rive droite), la Kamp (rive gauche), la Vienne (rive droite), la Schwechat (rive droite) et la Leitha (rive droite) qui fut historiquement importante car elle servait de frontière avec la Hongrie jusqu’en 1921.
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Sur le territoire autrichien, le cours du Danube est ponctué de onze barrages hydroélectriques.
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Vienne est également le siège de la Commission Internationale pour la Protection du Danube (Internationale Kommission zum Schutz der Donau, IKSD), fondée en 1998[21].
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Lors de son entrée en Slovaquie, le Danube marque d’abord la frontière avec l’Autriche puis à 45 kilomètres seulement de Vienne, il traverse Bratislava, la capitale slovaque, où il est rejoint par la rivière Morava. Finalement, il matérialise encore la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie[22].
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Les villes situées le long du fleuve en Slovaquie sont, en dehors de Bratislava déjà citée, essentiellement Komárno, un centre peuplé par la minorité hongroise en Slovaquie, où le Váh, la plus grande rivière slovaque, conflue avec le Danube. Le Danube ne rencontre alors plus que le Hron à Štúrovo et une rivière nommée Ipeľ en slovaque ou Ipoly en hongrois dans le village de Chľaba avant d’atteindre la frontière hongroise[22].
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En suivant le Danube qui forme alors la frontière entre la Hongrie et la Slovaquie, la première ville importante rencontrée est Győr, au confluent du Danube et de la Raab. Près du confluent avec l’Ipeľ, près de Szob, le Danube passe entièrement la frontière et est désormais hongrois sur ses deux rives. Un peu plus loin, le fleuve rencontre la chaîne de montagnes de Börzsöny et se retrouve enserré par les montagnes de Gerecse et Pilis au sud[22]. Vient ensuite la « boucle du Danube », près de Visegrád, où le fleuve pivote de 90° vers le sud. Il s’écoule ensuite dans cette direction sur près de 500 kilomètres, au lieu d’ouest en est comme ce fut le cas jusqu’à cet endroit.
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Après avoir parcouru environ 40 kilomètres, le Danube traverse la plus grande ville de son périple, Budapest (1,8 million d’habitants), la capitale de la Hongrie. Le Danube quitte à cet endroit la moyenne montagne et pénètre dans la grande plaine hongroise dont le fleuve marque la limite ouest. Après avoir traversé plusieurs villes plus petites comme Dunaújváros, Baja, Paks et Kalocsa, le Danube quitte le territoire hongrois juste après Mohács.
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Avec seulement 137 kilomètres, la Croatie a, après la Moldavie, la plus petite part du Danube sur son territoire. Le fleuve arrive en Croatie à Batina, un port danubien situé au point de rencontre de la Croatie, de la Hongrie et de la Serbie. La ville croate la plus importante située au bord du Danube est Vukovar, qui a subi des dégâts importants lors de la guerre de Croatie. Une autre grande ville croate, Osijek, se situe également à proximité du fleuve, à environ vingt kilomètres du confluent du Danube et de la Drave, son second plus long affluent.
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Sur une longueur de 217 km, la frontière entre la Croatie et la Serbie est grossièrement orientée du nord au sud. En partant du nord, elle démarre au tripoint entre les deux pays et la Hongrie et s'infléchit vers l'est, jusqu'à la ville serbe de Bačka Palanka. Elle bifurque alors vers le sud, puis l'ouest, et de nouveau le sud, jusqu'à rejoindre le tripoint avec la Bosnie-Herzégovine.
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Mais les deux pays s'opposent au sujet du tracé de leur frontière naturelle de 137 km le long du Danube dont seuls 40 km, délimités par le talweg du Danube, sont reconnus par les deux États. Sur 97 km, la Croatie revendique d'anciennes limites entre les comitats hongrois de Baranya et de Bács-Bodrog du temps de l'Autriche-Hongrie, remontant à une époque où le cours du fleuve était différent du talweg actuel. Ce différend engendre plusieurs revendications croates du côté serbe du fleuve, ainsi qu'une terra nullius du côté croate qui n'est revendiquée par aucun des deux pays (mais qui l'est par trois micronations : le paradis fiscal du « Liberland »[23], la principauté écologique danubienne d'Ongal[24] et le royaume d'Enclava[25]).
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Au début, la Croatie (rive droite) se partage le Danube avec la Serbie (rive gauche). Près de Bačka Palanka, le Danube forme une boucle et traverse alors la Serbie vers le sud-est en s’éloignant de la frontière croate et se rapprochant de la frontière roumaine.
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À seulement 25 kilomètres de la frontière hongroise, se situe la première ville importante de Serbie, la ville portuaire d’Apatin, qui fut jadis peuplée quasi exclusivement par des descendants d’émigrés allemands du XVIIIe siècle et ce jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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En aval de cette ville, le fleuve passe Novi Sad dont les ponts ont été gravement endommagés en 1999 lors de la guerre du Kosovo[26]. Pendant plus de six ans, la circulation entre les deux parties de la ville s’est effectuée à l’aide d’un pont flottant de fortune. Ceci perturba la navigation sur le Danube car le pont ne fut ouvert que trois fois par semaine[26]. Depuis la mise en service du « Pont de la Liberté » le 11 octobre 2005, la navigation sur le fleuve peut à nouveau se faire sans embûches.
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Après avoir parcouru 70 kilomètres supplémentaires, le Danube atteint Belgrade, la troisième plus grande ville riveraine du fleuve avec 1,6 million d’habitants. Le site est habité depuis 7 000 ans, ce qui en fait une des plus vieilles cités habitées en permanence sur les berges du Danube. Elle est construite autour du confluent avec la Save et son centre est dominé par l’imposante forteresse Kalemegdan[26].
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En continuant son parcours à travers la Serbie, le Danube passe par les villes industrielles de Pančevo, où le Danube conflue avec le Tamiš, et Smederevo, où la Morava se jette dans le Danube. Il passe ensuite devant l’imposant fort de Golubac et entre dans la gorge des « Portes de Fer ». Le Danube sert ensuite de frontière entre la Serbie et la Roumanie jusqu’aux barrages de Djerdap I et II. Sur la rive serbe se trouve le parc national de Djredap contenant la Table de Trajan.
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Au niveau de la Bulgarie, le Danube marque la frontière entre le nord de ce pays et la Roumanie : c’est la rive droite qui est bulgare sur 470 kilomètres. Pour la Bulgarie, c’est la seule voie navigable du pays, qui le relie à l'Europe centrale et à l'Allemagne. Des douze ports danubiens bulgares, les plus importants sont Vidin, Lom, Oryahovo, Nikopol, Svichtov, Ruse, Tutrakan et Silistra.
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Il n’existe qu’un seul pont qui relie depuis 1954 la plus grande ville danubienne bulgare, Ruse, et la ville roumaine de Giurgiu, mais des bacs relient Vidin à Calafat, Nikopol à Turnu Măgurele ainsi que Svichtov à Zimnicea. Dans le port de Svichtov, le Danube atteint son point le plus méridional : en aval de là, il remonte vers le nord en territoire roumain, et quitte le territoire bulgare juste après Silistra.
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Sur 1 075 kilomètres soit environ un tiers de sa longueur totale[27], le Danube longe ou traverse la Roumanie, qui possède donc la plus longue part du fleuve. Au début celui-ci forme la frontière avec la Serbie et la Bulgarie puis, dans la région située entre le Bărăgan et la Dobrogée, il contourne le plateau dobrogéen par le nord avant de se jeter dans la Mer Noire après avoir marqué la frontière avec l’Ukraine.
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Le fleuve longe au sud-ouest les montagnes du Banat, traverse les spectaculaires « Portes de Fer », séparant les Carpates occidentales roumaines des Balkans et dangereuses par leurs tourbillons avant les travaux des années 1970, puis passe à Orșova et à Drobeta-Turnu Severin. Là, le fleuve tourne vers le sud et passe devant Gruia, Pristol, Cetatea, Calafat, puis vers l’est jusqu’à Islaz où la rivière Olt se jette dans le Danube. Il forme sur 400 kilomètres la frontière avec la Bulgarie. Ce faisant il passe par les villes de Dăbuleni, Corabia, Turnu Măgurele, Zimnicea, Giurgiu (située juste en face de la ville bulgare de Ruse), Oltenița, où la rivière Argeş rejoint le Danube, et Călărași. Puis il forme la limite ouest du relief de Dobrogée et passe à Cernavodă, Topalu, Hârșova, Giurgeni et Gropeni avant d’atteindre les villes plus grandes de Brăila et Galați. Quarante-sept kilomètres après avoir passé cette dernière ville, le Danube se divise en trois bras par deux diffluences formant un delta où se trouvent les ports de Tulcea et Sulina, et qui aboutit à la Mer Noire[28]. Sur une centaine de kilomètres après Galați, le cours du Danube sert de frontière entre la Roumanie au sud, et au nord la Moldavie (sur 340 mètres) et l’Ukraine (le reste, la frontière suivant le bras le plus septentrional du Delta, celui de Chilia, dont le delta secondaire est ukrainien).
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C’est la Moldavie qui a le plus petit tronçon de rivage danubien : 340 mètres. À la confluence de la rivière Prut en aval de Galați, la rive gauche du Danube devient moldave et le fleuve marque la frontière entre la Roumanie et la Moldavie. Là, les autorités moldaves ont construit un port au sud-est de la petite ville de Giurgiulești, mais ce port est handicapé par l’échec de l’échange territorial avec l’Ukraine qui n’a pas eu lieu en raison du litige sur le territoire à échanger (le hameau de Mîndreşti à l’est du port, entre la frontière de facto à 340 mètres en aval du Prut et celle de jure plus à l’est, à 1 577 m en aval du Prut), de sorte que la Moldavie n’a pu recouvrir/acquérir les 1 237 mètres de rivage danubien nécessaires à l’extension de ce port pour accueillir des navires de fort tonnage.
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Après la frontière moldave, la rive gauche du Danube devient ukrainienne et le fleuve marque la frontière entre la Roumanie et l’Ukraine sur 47 kilomètres, desservant les ports de Reni en Ukraine et d'Isaccea en Roumanie[29]. Le Danube se divise ensuite en trois bras: deux d’entre eux, Sulina et Saint Georges, coulent en Roumanie, desservant les ports de Tulcea et Sulina ; le troisième, le plus septentrional, celui de Chilia, continue à servir de frontière sur encore 56 kilomètres et dessert les ports ukrainiens d’Izmaïl, Kilia et Vylkove (Vylkove) où commence le Canal de Bystroe. Après Vylkove, le bras de Chilia passe entièrement en Ukraine et se déverse quelques kilomètres plus loin dans la Mer Noire. Ici aussi, deux différends territoriaux subsistent entre l’Ukraine et la Roumanie, concernant l’îlot Maican sur la rive droite (roumaine) du bras de Chilia, mais ukrainien, et le golfe de Musura à l’embouchure de ce même bras en mer Noire.
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Les bouches du Danube en mer Noire forment un milieu géomorphologiquement en évolution rapide, notamment au niveau du delta secondaire du bras de Chilia que l’alluvionnement ne cesse d’agrandir. Le débit d’eau douce abaisse la salinité de la mer à moins de 10 grammes de sel par litre (contre 35 en moyenne mondiale). Tant du côté roumain qu’ukrainien, une « réserve naturelle de la biosphère » protège ce milieu dans le cadre du programme MAB (« Man and Biosphere ») des Nations unies, mais la situation géopolitique aux frontières est de l’Union européenne empêche les deux directeurs MM. Băboianu (roumain) et Voloshkevitch (ukrainien) de collaborer autant qu’ils le souhaitent, car le point de passage frontalier autorisé le plus proche est à Galați, 250 km vers l’ouest et en amont du delta du Danube.
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Quelques-unes des plus anciennes civilisations européennes se sont implantées dans le bassin du Danube. Parmi les civilisations du Néolithique danubien, on trouve notamment les civilisations rubanées du milieu du bassin du Danube. Au Chalcolithique, la culture de Vučedol, (du nom du site de Vučedol près de Vukovar en Croatie), remarquable pour ses céramiques est établie autour du fleuve[30]. De nombreux sites de la culture de Vinča, datant du VIe millénaire av. J.-C. au IIIe millénaire av. J.-C., sont situés le long du Danube[31].
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Au VIIe siècle av. J.-C., les Grecs remontaient le fleuve en venant de la mer Noire en passant par la ville de Tomis, l’actuelle Constanța. Leur voyage de découverte vers l'amont prit fin près de Drobeta, point à partir duquel les tourbillons des « Portes de Fer », étroit et encaissé défilé, rendaient impossible aux navires de l'époque la progression vers les Carpates du Sud et les monts Métallifères serbes.
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Pour les Romains, à partir de 37, le Danube forme la frontière entre leur Imperium et le Barbaricum du Nord, entre le monde policé et urbanisé régi par la loi, et un monde plus libre régi par la coutume. Pratiquement de sa source à son embouchure[32], une flotte permanente, la classis, y était entretenue. Tant que le fleuve ne gelait pas, cette flotte suffisait à empêcher les Germains, les Daces et les Scythes de traverser, car ils n’avaient pas de technologie pour la contrer. Lorsque le fleuve gelait, les légions stationnées sur la rive droite du fleuve, prenaient le relais. Marc Aurèle remporte plusieurs victoires sur les Marcomans grâce à la classis. Les Romains dominent le fleuve jusqu'à Valentinien Ier (364-375) exception faite de quelques années très froides (256 à 259, lorsque les bases et de nombreux bateaux sont pris par surprise).
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L’Empire romain ne franchit le Danube vers la Dacie qu’après avoir construit le pont d'Apollodore en 101 à hauteur de la ville de garnison de Drobeta située près des « Portes de Fer » et après avoir livré deux batailles en 102 et en 106[33]. Cette victoire de l’empereur Trajan sur les Daces sous les ordres de Décébale a permis la création de la province de Dacie qui fut abandonnée en 271. Ces deux batailles constituent la frise de la colonne Trajane, au centre de son forum, à Rome. Sur les deux rives du bas-Danube la romanisation des Thraces aboutit aux Thraco-Romains, locuteurs des langues romanes orientales, et appelés plus tard "Valaques" par les vagues d’envahisseurs venus de l’Est (Huns, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, Gépides, Lombards, Avars et Slaves), qui, du IIIe siècle au Ve siècle, passent par le bassin du Danube d’est en ouest et du nord au sud.
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Au cours de ces grandes invasions, sur l’ancienne frontière romaine, au milieu de ces nouvelles populations, de petites communautés romanes : les Walcheren, Welschenlants, Walchengaue ou Valachies (que les historiens nomment Romanies populaires), se maintiennent dans les massifs forestiers (Ardennes, Vosges : les Wallons et les Welsches) ou montagneux (Alpes : Romanches, Ladins ; Carpates et Balkans : Valaques). L’Empire romain laisse la place à des royaumes germaniques dans sa partie occidentale en 476 : sa partie orientale se maintient jusqu'en 1453, mais « décroche » du Danube en 679 lors de l’arrivée des Bulgares, pour n’y revenir que durant deux siècles, de 971 à 1180[34].
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Au IXe siècle, le bassin du moyen-Danube est l’aire d’installation des tribus magyares venues de l'Oural, qui peuplent l’actuelle Hongrie pour y fonder, avec les populations germaniques, slaves et valaques qui y transhumaient déjà, la nation hongroise sous le roi Étienne Ier de Hongrie.
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La Route Charlemagne, qui fut utilisée entre 1096 et 1099 par l’armée de Godefroy de Bouillon lors de la première croisade, longea également le Danube de Ratisbonne jusqu’à Belgrade. Environ 340 ans plus tard, l’armée ottomane prit la même route dans le sens inverse. Le Danube fut pour elle l’artère principale pour le transport de troupes et de ravitaillement durant sa campagne à travers l’Europe du Sud-Est. Le fleuve permettait aux Ottomans d’avancer rapidement et dès 1440 ils livraient les premières batailles pour Belgrade située à 2 000 kilomètres de l’embouchure du fleuve. La conquête de la ville ne réussit toutefois qu’en 1521 et quelques années plus tard à peine, en 1526, l’armée ottomane a vaincu le royaume de Hongrie lors de la première bataille de Mohács. Comme le roi Louis II de Hongrie fut tué pendant la bataille, la Hongrie fut intégrée à l’Autriche des Habsbourg[35]. Cet évènement marque la naissance de la « monarchie danubienne ».
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En 1529, les Turcs atteignent Vienne, le cœur de l’Europe centrale, mais y sont battus. Ainsi fut stoppée l’expansion des Ottomans le long du Danube et à partir de la bataille de Mohács de 1687, ils perdent peu à peu du terrain et de la puissance. Le refoulement progressif des Turcs reposait essentiellement sur l’initiative de l’Autriche puis de l’Autriche-Hongrie qui y gagnait en puissance alors qu’en parallèle, elle était rejetée du Saint-Empire romain germanique puis de la zone germanique[36]. À côté de l’Autriche, l’Empire ottoman restait tout de même l’un des facteurs politiques les plus importants de l’Europe du Sud-Est jusqu’à la perte définitive de ses territoires des Balkans lors des guerres russo-turques (1768–1774)[37] et des guerres balkaniques en 1912-1913. Le Danube joua alors non seulement le rôle d’artère militaire et commerciale mais également de lien politique, culturel et religieux entre l’Orient et l’Occident.
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Il faut aussi souligner le rôle du fleuve lors de la guerre de la cinquième coalition en 1809, qui ont vu s'opposer l'Autriche et l'Empereur Napoléon Ier. Après ses défaites du mois d'avril, l'armée autrichienne se replie derrière le Danube et force Napoléon à la rejoindre de l'autre côté, s'il veut obtenir la paix avec l'Autriche[38], ce qui aboutira aux batailles d'Essling et de Wagram[39].
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Durant la Seconde Guerre mondiale, le Danube est un des principaux axes de transport du pétrole roumain, alors la principale source d'approvisionnement allemand, vers les usines du Reich[40]. Durant l'été 1944, la Royal Air Force y larguera plus de 1 500 mines, entre Giurgiu et Bratislava[40] En quelques mois, ces mines couleront plus de 250 navires dont 29 tankers et en endommageront plus de 200 autres[40] soit un ratio exceptionnel d'un navire touché pour 3 ou 4 mines lancées. Ce minage interrompra presque entièrement le trafic sur le fleuve[40].
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Après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle réglementation du trafic fluvial qui devait remplacer les accords de Paris de 1921 fut élaborée en 1946. Tous les pays limitrophes du fleuve ont participé à la conférence de Belgrade de 1948 sauf les pays vaincus, l’Allemagne et l’Autriche. Lors de la signature du traité, il fut également signé un avenant qui accepta l’Autriche au sein de la commission du Danube. La République fédérale d'Allemagne n’a pu intégrer la commission qu’en 1998, presque cinquante ans après la conférence de Belgrade, à cause de rejets de la part des Soviétiques. Actuellement, seuls les pays danubiens bénéficient de la liberté de commerce et de navigation sur le fleuve.
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Sur les centaines de kilomètres de son parcours, le Danube traverse des zones climatiques et de paysages variés qui expliquent la variété de la faune et la flore en bordure du fleuve. Ceci fait aussi du Danube un corridor biologique majeur du réseau écologique paneuropéen, en particulier pour ses aspects Trame bleue et pour la connectivité écologique entre Mer Noire et Europe centrale. Malgré des interventions humaines nombreuses et importantes le long de son cours, de nombreuses sections du Danube présentent toujours une forte naturalité et jouent un rôle de réservoir de biodiversité, en partie grâce à la mise en place d'aires protégées dans les zones les plus sensibles ou vulnérables.
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Malgré des efforts en matière de lutte contre la pollution de l'eau, le Danube reçoit encore une pollution chronique (agricole, industrielle et urbaine) provenant de plusieurs grandes régions agricoles et industrielles, et des retombées atmosphériques.
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Il fait parfois l'objet de pollutions aiguës, à la suite d'accidents industriels (retombées de Tchernobyl, Accident de l'usine d'aluminium d'Ajka).
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Au total, ce sont plus de 300 espèces d’oiseaux qui vivent en bordure du Danube. Ce fleuve figure parmi les routes de migration d’oiseaux européennes les plus importantes et les zones encore vierges situées sur ses rivages sont autant d’aires d’hivernage, de repos et de nidification, parfois pour des espèces rares comme le hibou grand-duc, le martin pêcheur, le pygargue à queue blanche, la cigogne noire, le milan noir et la crécerelle aux yeux blancs. Les parcs naturels des Donauauen (plaines alluviales), de « Kopački rit » et en particulier du delta du Danube sont des zones protégées exceptionnelles[50].
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Ainsi les Donauauen sont le point de rencontre de la région du lac de Neusiedl, du bassin du Danube et de la rivière Morava. Ce milieu naturel héberge, en particulier en hiver, de grandes quantités d’animaux comme l’oie cendrée, les sterninis, le harle bièvre, le garrot à œil d'or, les charadriiformes, le canard colvert mais également beaucoup d’espèces rares comme l’aigle criard, le balbuzard pêcheur ou le cygne chanteur.
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Un autre lieu d’hivernage et de repos important est le parc naturel de Kopački rit, une région marécageuse encore vierge situé dans le Nord-Ouest de la Croatie où nidifient plus de 260 espèces d’oiseaux parmi lesquelles des espèces aussi rares que le pygargue à queue blanche[51].
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Pour le monde ornithologique, la région la plus importante est le delta du Danube, un carrefour central des routes migratoires en Europe et en même temps un point de rencontre entre la faune européenne et la faune asiatique, protégé par une réserve de biosphère inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici vivent plus de 300 espèces d’oiseaux, entre autres le pélican frisé et le pélican blanc, des grues, des spatules, des rapaces et les rares bernaches à cou roux[52].
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L’ichtyofaune du Danube est la plus riche de tous les bassins fluviaux d'Europe, car, en plus de sa grande dimension, ce bassin a été un refuge glaciaire pour de nombreuses espèces de poissons européens durant le Pléistocène. La plupart des poissons d'eau douce communs en Europe sont présents dans le Danube, auxquelles s'ajoute des espèces qu'on ne trouve pas en Europe de l'Ouest ainsi que des espèces endémiques du bassin du Danube. On y retrouve la carpe, la tanche, les carassins, les barbeaux, la brème commune, la brème bordelière, la brème du Danube, la brème bleue, la vimbe, la vandoise, l’aspe, l'ide, le gardon commun, le gardon du Danube, le rotengle, le chevaine, le spirlin, le blageon, le vairon, l'able de Heckel, le hotu, le pélèque, la bouvière, le grand brochet, la perche commune, l’anguille d'Europe, la lotte, l'ombre commun le silure glane, mais aussi 3 espèces de sandres, le huchon (ou saumon du Danube), près de 6 espèces d'esturgeons, le bélouga et plusieurs aloses. On y trouve aussi de nombreux gobies, 3 espèces de gremilles, 2 espèces d'aprons, au moins 4 espèces d'ablettes (dont l'ablette commune), divers goujons (dans les genres Gobio et Romanogobio), des loches (dans les genres Sabanejewia et Cobitis ainsi que la loche d'étang et la loche franche) et des chabots. La totalité des poissons ci-avant sont présents de manière indigène dans le bassin du Danube, contrairement aux fleuves d'Europe de l'Ouest où plusieurs de ces espèces ont été introduites, souvent en provenance du Danube. S'y ajoute des espèces non autochtones comme le poisson chat, la perche soleil, l'achigan à grande bouche, le pseudorasbora, les différentes « carpes asiatiques » ou encore Perccottus glenii. Dans le genre Salmo (truites et saumons d'Europe), l'espèce autochtone est surtout Salmo labrax (truite ou saumon de la mer Noire), mais Salmo trutta est aussi très présente, en grande partie introduite, et les deux espèces s'hybrident.
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Chez les agnathes on trouve Eudontomyzon danfordi et Eudontomyzon vladykovi , le premièr étant quasi-endémique et le second endémique du bassin du Danube.
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Les esturgeons n’arrivent plus jusqu’à Vienne à la suite de la construction du barrage de la « Porte de Fer » mais, favorisées par une protection renforcée de l’environnement et par la renaturalisation des rives, des espèces rares de poissons ont à nouveau pu être acclimatés, en particulier en Allemagne et en Autriche. Ainsi, le poisson-chien (Umbra krameri), un minuscule parent du brochet supposé disparu depuis 1975, a été redécouvert en 1992. On rencontre plus de 150 espèces de poissons dans le delta du Danube, qui est le royaume des esturgeons et du béluga européen[53],[54].
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Le long du fleuve, on rencontre également beaucoup de mammifères comme la fouine, la martre, la belette, le blaireau ou même le chat sauvage, le castor et la loutre. Dans le delta, on rencontre également le vison, le furet et le spermophile, de la famille des écureuils. Le Danube est également un lieu de vie pour de nombreux amphibiens et reptiles comme la couleuvre d'Esculape, le lézard vert oriental, le lézard des murailles, la couleuvre tesselée, la couleuvre de la Caspienne, le lézard des souches, la tortue grecque et la cistude ainsi que des espèces endémiques comme le triton du Danube[52]. Pour toutes ces espèces, c’est également le delta qui recèle la plus grande diversité[52].
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Des espèces d’arbres que l’on rencontre souvent dans les prairies alluviales à bois tendre sont le peuplier blanc (Populus alba), l’aulne blanc (Alnus incana) ainsi que le saule blanc (Salix alba). Dans les prairies alluviales à bois durs, on peut noter la présence du frêne à feuilles étroites (Fraxinus angustifolia) que l’on rencontre en aval de Vienne ainsi que l’orme et le chêne pédonculé. Dans le Danube même, on trouve des plantes aquatiques rares comme le piège à loup (Aldrovanda vesiculosa) et l’utriculaire[55].
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Comme beaucoup d’autres fleuves, le Danube a subi de nombreuses atteintes importantes à son milieu naturel depuis le début de l’ère industrielle. Seuls 20 % des zones inondables qui subsistaient encore au XIXe siècle existent toujours et seule la moitié du cours du fleuve peut encore être considéré comme « naturelle ».
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À côté de la progression de la pollution liée à l’industrie, à l’agriculture, au tourisme et aux eaux usées[56] ainsi qu’à la régularisation par des digues, des barrages, des écluses et des canaux, ce sont surtout les grands projets qui perturbent fortement l’écosystème du Danube. Une protection internationale efficace de celui-ci s’avère difficile car ce ne sont pas moins de dix pays, dont certains des plus pauvres d’Europe, qui veulent profiter économiquement de leur situation au bord du fleuve[57].
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Dans les accords du 16 septembre 1977 conclus entre la Tchécoslovaquie et la Hongrie, la construction (entre Gabčíkovo, près de Bratislava, et Nagymaros en Hongrie) d’un énorme ensemble de barrages et d’écluses destinés à la production d’énergie a été décidée[58]. Les premières études pour le projet avaient vu le jour dès 1956[58].
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Des craintes furent émises par des experts hongrois et autrichiens quant à la destruction des prairies alluviales autrichiennes, des paysages le long de la frontière slovaco-hongroise et de la mise en péril de la distribution d’eau potable à Budapest que le chantier entraînerait[59]. Après que les travaux liés au projet furent déjà ralentis en 1983, le mouvement écologiste Duna Kör fut créé en 1984 à Budapest.Ce mouvement, souvent considéré comme l’embryon de la « révolution de velours » en Hongrie [réf. souhaitée] , a obtenu un large soutien de la part de la population. 140 000 personnes ont signé la pétition contre le barrage et une manifestation forte de 40 000 personnes eu lieu en 1988 devant le parlement hongrois. Dans le cadre de l’effondrement politique des pays de l’Est en 1989, la Hongrie s’est retirée du projet sous la pression de la population[58].
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La Tchécoslovaquie puis, après la division du pays en 1993, la Slovaquie continua la construction de la centrale à un autre endroit et déposa plainte contre la Hongrie la même année puis encore en 1997 devant la cour internationale de justice pour le respect de l’accord de Budapest de 1977[59].
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La Hongrie accusa alors la Slovaquie de dériver de l’eau du Danube dans le nouveau canal artificiel de Gabčíkovo-Kanal. La cour internationale de justice a rendu le verdict que les accords de 1977 sont toujours valables et que les deux pays devraient trouver un terrain d’entente pour mener le projet à terme. Aucun compromis n’a encore été trouvé et cette situation envenime les relations entre la Hongrie et la Slovaquie jusqu’à aujourd’hui.
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C’est en 1964 que la Yougoslavie et la Roumanie commencèrent à construire ensemble une centrale hydraulique, achevée en 1972 et située entre les Carpates du Sud et les monts Métallifères serbes, en aval des « Portes de Fer ». Le barrage a créé un lac artificiel de 150 kilomètres de long, le niveau de l’eau montant de 35 mètres[60]. Pour ménager une voie navigable permettant le passage des bateaux, deux écluses ont été construites et les rochers flanquant les rapides ont été dynamités[61].
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Le lac du barrage a englouti la ville d’Orșova, cinq villages et l’île de Ada Kaleh, habitée depuis 1669 par des Turcs (qui ont quitté la Roumanie et sont retournés en Turquie). En tout, ce sont 17 000 personnes qui ont dû être déplacées et de nombreux lieux culturels ont été perdus[62]. Pour l’environnement également, la construction du barrage n’est pas restée sans suite : ainsi les esturgeons ne peuvent plus remonter le Danube pour frayer[63].
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Afin de limiter les dégâts culturels et écologiques, certains éléments de la flore et de la faune ainsi que des biens archéologiques, culturels et historiques ont été déplacés et conservés dans deux parcs nationaux et dans des musées. Les parcs nationaux créés à cet effet sont celui de Đerdap en Serbie créé en 1974[64] et celui des « Portes de Fer » en Roumanie, créé en 2001.
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En 1995, le gouvernement moldave a créé la société Terminal S.A., une coentreprise à participation grecque pour l’aménagement d’un port et d’une raffinerie de pétrole à l’est de Giurgiulești. Ce port a été vivement contesté pour quatre raisons :
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Le gouvernement moldave n’en eut cure et en 1996, la BERD lui a octroyé un crédit de plus de 19 millions de dollars et détient de ce fait 20 % de la société. 41 % sont détenus par la société moldave Tirex-Petrol et 39 % par la société grecque Technovax[65]. Les travaux ont débuté en novembre 1997[66] mais les contestations se sont avérées réalistes et depuis 2001 le gouvernement moldave a dû annoncer vouloir vendre sa part. Des intéressés russes et azerbaïdjanais se sont fait connaître en 2003[67], permettant l’achèvement des travaux commencés et l’inauguration, le 13 avril 2007[68], d’une gare fluviale. Le trafic n’en reste pas moins épisodique.
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Le 27 août 2004, le chantier du canal de Bystroe fut ouvert en Ukraine[69]. Reliant Vylkove sur le bras de Chilia au liman de Sasyk (Conduc), ce canal permet aux péniches fluviales d’éviter le passage par l’embouchure maritime, à une vingtaine de kilomètres plus à l’est. Éléments discordants : aucun port ne borde ce liman peu profond, le passage en mer vers Odessa reste incontournable, et ce canal entraîne d’une part la nécessité de draguer le liman (dont les boues anoxiques à H2S04 tueront la biodiversité) et draine la zone humide de Drakulija-Zhebrijany-Primorske (Drăculia-Jibrieni-Gălileşti), accélérant le débit et augmentant l’érosion des berges. Des organisations de défense des milieux, le gouvernement roumain et le commissaire de l’environnement de l’Union Européenne ont donc, vainement, protesté contre ce canal[70]. Bien que l’Ukraine possède les deux rives de l’embouchure du bras de Chilia ainsi que les deux rives du principal chenal navigable au niveau de l’archipel de Kyslica (Chisliţa), le gouvernement ukrainien a accusé ces protestations de « dissimiler les intérêts hégémoniques de la Roumanie qui voudrait monopoliser du trafic fluvial », a poursuivi les travaux et inauguré l’ouvrage le 14 mai 2007[71]. Le trafic, là encore, reste très modeste.
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Le Danube est une importante source d’eau potable pour dix millions de personnes qui vivent le long du cours d’eau. Dans le Land du Bade-Wurtemberg, la société qui fournit l’eau potable à la région située entre Stuttgart, Bad Mergentheim, Aalen et l’arrondissement d'Alb-Danube utilise de l’eau traitée du Danube à hauteur de 30 % sur les trente millions de mètres cubes distribués en 2004. D’autres villes comme Ulm ou Passau utilisent également encore pour une grande part de l’eau du Danube comme eau potable.
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En Autriche en revanche, 99 % de l’eau potable est puisée dans les nappes phréatiques et des sources et seulement très rarement, par exemple pendant des périodes de canicule, dans l’eau du Danube. La même chose vaut pour la Hongrie qui utilise de l’eau des nappes phréatiques à 91 %. Les autres États situés le long du Danube central s’abstiennent de puiser l’eau potable dans le Danube à cause de la forte pollution de celui-ci. Seules des communes situées sur son rivage en Roumanie, où le fleuve est à nouveau plus propre, utilisent à nouveau de l’eau du Danube (Drobeta-Turnu Severin, delta du Danube).
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Cinq États riverains utilisent le Danube comme source d’énergie significative ; il s’agit de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Slovaquie, de la Serbie et de la Roumanie. Pour les autres États, soit il manque le contrôle territorial partiel du Danube pour une construction autonome (la Croatie, la Bulgarie et la Moldavie ne disposent que d’une seule rive du fleuve), soit il n’y a pas la possibilité politique comme en Hongrie où l’opinion publique y est défavorable, soit le cours du Danube ne le permet pas comme en Ukraine.
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En Allemagne, les premières centrales hydrauliques furent construites dès la fin du XIXe siècle, en particulier dans la région du Danube supérieur mais également près d’Ulm. Néanmoins, le Danube n’atteignit jamais l’importance qu’il occupe plus en aval en Allemagne car le débit du fleuve est encore faible et donc pauvre en énergie.
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En Autriche, la situation est complètement différente même si la construction de la première centrale hydroélectrique ne remonte qu’à 1953. Aujourd’hui, l’Autriche est le pays en Europe, juste après l’Islande et la Norvège, dans lequel l’énergie hydraulique représente la plus grande part de la production énergétique et 20 % de la production totale d’énergie est assurée par les centrales du Danube. Mais cette évolution n’a pas que des côtés positifs : la monoculture de l’énergie hydraulique, qui en Autriche est essentiellement concentrée le long du Danube et ce de la frontière allemande jusqu’à Vienne (à l’exclusion de la Wachau), modifie le tracé et la vitesse du débit du cours d’eau et empêche l’inondation périodique des forêts alluviales écologiquement de grande importance. De plus, les écluses forment des barrières artificielles pour les poissons et d’autres organismes vivants qui ne peuvent plus se déplacer librement dans le fleuve.
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En Slovaquie, l’énergie hydraulique est, avec 16 % de la production totale, la deuxième source énergie la plus importante après le charbon. Et la plus grande partie de cette énergie est produite par la centrale de Gabčíkovo-Nagymaros, initialement prévue pour être exploité en coopération avec la Hongrie qui s’est finalement désistée (voir ci-dessus).
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Aujourd’hui la plus grande centrale hydroélectrique en Europe est la centrale de la « Porte de Fer » qui, après un chantier de huit ans, est exploitée depuis 1972 par la Serbie et la Roumanie. L’énergie hydraulique est une source d’énergie importante pour ces deux pays avec respectivement 37,1 % et 27,6 % de la production totale.
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L’eau du Danube est aussi utilisée pour le refroidissement de deux centrales nucléaires :
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Le Danube n’est navigable qu’à partir de Kelheim, à presque 500 kilomètres de sa source, sur une distance totale de 2 415 km jusqu’à l’embouchure[72]. Le canal du Main au Danube, qui conflue avec celui-ci près de Kelheim, permet d’effectuer la liaison fluviale entre la mer du Nord et la mer Noire en passant par le Rhin et le Main[72].
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En ce qui concerne la navigation danubienne, le fleuve est divisé en trois tronçons :
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Le Danube figure parmi les plus anciennes et les plus importantes routes commerciales européennes. Dès la Préhistoire, le fleuve servait de moyen de transport, par exemple pour les fourrures qui étaient transportées le long du fleuve sur des radeaux. L’époque romaine vit la naissance de la navigation avec des bateaux qui furent souvent, après avoir effectué un long et périlleux voyage, démontés et vendus comme bois de construction une fois leur port d’arrivée atteint car si on ne pouvait pas gagner suffisamment lors du voyage retour à contre-courant, plus fastidieux et plus lent, on préférait l’éviter. De ce fait, les bateaux destinés à la navigation sur le Danube étaient de construction plus simple et moins nécessiteuse en bois que les radeaux. Des embarcations plus grandes, avec des longueurs de trente mètres et deux tonnes de charge utile, nommées bateaux ordinaires de Kelheim ou d’Ulm, étaient néanmoins parfois chargées de marchandises plus onéreuses, comme le vin ou le sel alimentaire, et tirées à contre-courant. Durant des siècles, les bateaux, souvent regroupés en convois, ne pouvaient être tirés à contre-courant que le long des chemins de halage, d’abord par des hommes puis, à partir du XVe siècle, par des animaux de trait[73].
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Ces convois de bateaux étaient organisés de manière stricte et regroupaient jusqu’à soixante chevaux et autant d’équipages. À côté des bateaux qui transportaient la marchandise, d’autres bateaux qui transportaient des cordages, des vivres et des chevaux de rechange faisaient aussi partie du voyage. À cause des nombreuses ramifications du fleuve et de ses nombreux bas-fonds, un tel convoi ne se déplaçait que très lentement. Souvent on ne franchissait que quelques kilomètres par jour. Régulièrement, on devait changer de rivage avec les chevaux, la météo et le niveau des eaux du fleuve ralentissaient aussi la progression[73].
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Des monoxyles datant de la Préhistoire ont été trouvés par George Vâlsan et Vasile Pârvan dès le début du XXe siècle, et Hérodote les mentionne aussi, mais ce sont les grecs, les perses, les macédoniens et les romains qui ont fait de la navigation sur le Danube une industrie et un art militaire, comme on peut le voir, par exemple, sur la Colonne Trajane. Le relais fut ensuite pris, à partir du IVe siècle, par l'Empire romain d'Orient, que nous appelons byzantin, avec ses dromons, ses ouzies, ses libournes et des ophidies[74], mais aussi par les bateaux effilés les peuples du nord : Slaves et Varègues, dont l'architecture se perpétue dans les « lotcas » des Lipovènes actuels.
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Plus tard, au Moyen Âge, outre les péniches tirées par des chevaux dans les passages difficiles (essentiellement aux Portes de Fer où le courant est vif), le Danube fut parcouru par des « bolozanes », navires de charge à rames et voiles, et par toutes sortes de nefs et de mahonnes bulgares, serbes, hongroises, valaques, génoises, turques, moldaves et, plus tard, russes, dont les équipages étaient recrutés parmi les peuples riverains. Gênes eut au XIVe siècle un véritable empire commercial sur le bas-Danube, alors son grenier à blé : San Giorgio, Barilla, Caladda, Licovrissi, Licostomo étaient des escales reliées à ses comptoirs de la Mer Noire tels Constanța, Montecastro et Policromia[75].
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À l'époque moderne, le bas-Danube devint un enjeu stratégique dans les guerres russo-turques qui se succédèrent de 1568 à 1878, mais surtout aux XVIIIe et XIXe siècles, et le fleuve fut le théâtre de multiples batailles navales. À la fin de la guerre de Crimée, une première tentative de neutralisation du fleuve fut concrétisée par la mise en place de la première Commission du Danube, sont le siège fut fixé à Galați, en Moldavie par le Traité de Paris du 30 mars 1856.
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Mais tout fut remis en question par la Guerre russo-turque de 1877-1878, et de nouvelles et sanglantes batailles navales eurent lieu durant les Guerres balkaniques et la Première Guerre mondiale, entre navires de guerre (à vapeur et cuirassés, cette fois) russes, roumains et serbes d'un côté, bulgares, austro-hongrois, allemands et turcs de l'autre. Il faut attendre 1921 pour que la Commission du Danube soit à nouveau activée... jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale.
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Durant celle-ci, il n'y eut pas d'hostilités sur le fleuve entre les états riverains, situés dans les mêmes alliances entre les mêmes dates (après avoir été des satellites de l'Axe, Roumanie et Bulgarie basculèrent toutes deux du côté allié fin août-début septembre 1944), mais il y en eut avec la Wehrmacht et la Kriegsmarine en retraite : des ports comme Giurgiu, Roussé, Severin, Vidin ou Zimnicea subirent de gros dégâts. Par ailleurs les bateaux à vapeur et à aubes du fleuve furent nombreux à servir aux transferts forcés de populations. Ainsi, les flottes hongroise et roumaine convoyèrent, affrétées par le Reich nazi conformément au pacte Hitler-Staline, des centaines de milliers de personnes appartenant aux minorités allemandes vers l'amont (Vienne, pour y être emmenées par train vers le Wartheland) et, affrétées par l'organisation sioniste Aliyah, basée à Bucarest et dirigée par Eugen Meissner et Samuel Leibovici, autant de Juifs fuyant la Shoah vers l'aval (Sulina, pour y embarquer sur les navires maritimes du SMR à destination d'Haïfa ou Istanbul). Beaucoup de ces bateaux, qui ont tourné jusque dans les années 1960, rouillent à présent dans les ports riverains.
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La Commission actuelle du Danube est la troisième : elle a été créée par la Convention de Belgrade du 18 août 1948 relative au régime de la navigation sur le Danube. Actuellement, à part les navires de la police fluviale, des garde-frontières et des douanes, il n'y a pas de flottes militaires sur le Danube, à l'exception de la section ukrainienne.
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Avec l’apparition des bateaux à vapeur et plus tard des locomotives, la navigation historique sur le Danube entama son déclin et c’est vers 1900 que les derniers convois furent tirés à contre-courant le long du fleuve. En 1812, le premier bateau à vapeur entra en service à Vienne. Quelques années plus tard à peine, en 1829, la première compagnie de navigation à vapeur du Danube, la Donaudampfschiffahrtsgesellschaft, vit le jour. De ce fait, les bateaux devenaient de plus en plus rapides et on peut citer en exemple le premier bateau à vapeur Franz I descendait le fleuve de Vienne à Budapest en 14 heures et 15 minutes en 1830[76]. Pour le retour à contre-courant, il nécessita 48 heures et 20 minutes. En septembre 1837, le premier bateau, la Maria Anna, reliait Vienne à Linz. On peut visiter l’un des derniers exemplaires de ce type de bateau à Ratisbonne[76]. La deuxième moitié du XIXe siècle était aussi l'âge d’or des bateaux à chaîne qui se hissaient à contre-courant le long d’une chaîne amarrée dans le lit du fleuve avec la force d’une machine à vapeur. De telles chaînes ont d’abord été posées sur la ligne Vienne-Bratislava mais aussi près de Ybbs et Ratisbonne.
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Tous les pays héritiers de l'Autriche-Hongrie ont eu une flotte de navires à vapeur et à aubes après 1918, pour la plupart de construction allemande et autrichienne, quelques-uns de construction tchécoslovaque ou roumaine.
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À l’origine, le Danube était un fleuve marchand ouvert, utilisable par tout le monde. Mais chaque pays riverain prélevait quand même des taxes douanières. Dans le traité de Paris de 1856, le droit au libre échange sur le Danube fut réglementé pour la première fois et une commission européenne du Danube fut créée, s’appuyant sur le texte des accords du congrès de Vienne de 1815 sur la navigation libre. 120 ans plus tard, le 18 août 1948, ce droit fut à nouveau entériné lors de la conférence de Belgrade. La navigation sur le Danube est permise aux bateaux de toutes les nationalités à l’exclusion des navires de guerre étrangers. Le respect de ces règles et la conservation de la navigabilité sont surveillés par la commission internationale du Danube.
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En plus d’une centaine de bateaux-hôtels qui circulent principalement entre Passau, Budapest et la mer Noire, il existe de nombreux bateaux qui font des excursions journalières, en particulier en Allemagne dans la région de Passau et en Autriche dans la région de la Wachau, ainsi que d’innombrables petites embarcations de plaisance.
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Le Danube constitue aujourd’hui un des deux grands ensembles européens du transport de marchandises par voie fluviale, le premier étant constitué par le Rhin dont le trafic se montait en 2000 à 300 millions de tonnes.
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Contrastant avec le dynamisme du Rhin, le trafic marchandises sur le Danube a fortement chuté entre 1980 et 2002 passant de 90 à 39 millions de tonnes. Cette évolution s’explique par la conjonction de plusieurs phénomènes[77] :
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A contrario, l’ouverture du canal Main-Danube en 1992 a entraîné une croissance du trafic sur le Haut Danube.
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Aux XVIIIe et XIXe siècles, le Danube servait de voie de transport pour le bois de la forêt de Bohême. Les grumes étaient amenées par flottage dans la rivière Große Mühl par le canal de Schwarzenberg, transvasées dans des bateaux puis acheminées jusqu’à Vienne où elles étaient vendues comme bois de chauffage[78]. De semblables radeaux de grumes descendaient, des Carpates, par les affluents Olt ou Siret, jusqu'aux bouches du fleuve (Tulcea ou Sulina) d'où elles allaient vers Istanbul pour y être converties en charpentes, meubles ou navires.
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L’importance de la pêche, de laquelle vivait toute la population durant le Moyen Âge à certains endroits, a régressé fortement au cours des XIXe et XXe siècles. En Allemagne par exemple, il ne subsiste plus qu’un seul pêcheur du Danube entre Straubing et Vilshofen an der Donau. En Autriche, la pêche est encore un peu pratiquée autour des villes de Linz et Vienne mais dans le delta du Danube, elle est encore pratiquée de manière plus intensive.
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Dans le bassin du bas-Danube, l’un des étudiants d’Ernst Haeckel (l'inventeur de l'écologie), le naturaliste et géographe Grigore Antipa mit en place à partir de 1898, avec l'appui du roi Carol Ier, un système de gestion rationnelle des ressources naturelles des zones humides ayant pour but de faciliter la navigation, d'augmenter la production de poisson et de cannes, et de diminuer la biomasse des moustiques, sans contrarier les équilibres écologiques ni le rôle de filtre et d'éponge à crues que jouent les zones humides[79].
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Après la Seconde Guerre mondiale la pensée duale développée au XXe siècle, pensée qui oppose l'homme à la nature et l'économie à l'écologie, mit fin aux expériences fructueuses d'Antipa, et le régime Ceaușescu détruisit ses aménagements, endigua les bras d'eau, et assécha d'immenses surfaces entre Silistra et Galați, ainsi que dans le Delta, faisant disparaître les frayères naturelles, bloquant les chemins de migration et chuter la production de poisson (sans parler de la sursalure des sols et du risque d'inondation dû à la disparition des zones-tampon). Les politiques actuelles tentent de réparer ces dégâts, notamment dans la réserve de biosphère du delta du Danube.
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Le Danube est également une région viticole, dans deux pays essentiellement. La région qui produit les vins de meilleure qualité est la Wachau, en Autriche, où sont cultivés principalement les cépages grüner Veltliner, riesling et chardonnay[80].
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En Hongrie, la vigne est cultivée sur presque tout le long du Danube entre Visegrád et la frontière sud du pays. La capitale du vin hongrois est Vác. Durant l’ère socialiste, les vins hongrois, autrefois réputés, perdirent beaucoup en qualité mais depuis les années 1990 le vignoble hongrois connaît une renaissance.
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Un troisième pays, l’Allemagne, produit également un peu de vin près de Bach an der Donau, entre Ratisbonne et Straubing. Il s’agit là d’une curiosité économiquement insignifiante mais qui reste la dernière relique culturelle, jadis bien vivante, du vin bavarois importé par les romains.
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À côté des nombreux centres d’intérêts célèbres situés le long du Danube, de nombreux paysages et parc nationaux (déjà décrits ci-dessus) sont également importants pour le tourisme. Il existe aussi de nombreux endroits, en particulier sur le Danube supérieur non navigable, où l’on peut pratiquer le canoë, la barque et le pédalo. Le fleuve est par ailleurs bordé de belles pistes cyclables, en Allemagne et en Autriche surtout (Eurovéloroute 6[81]).
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La navigation de croisière fluviale est aussi très active sur le Danube où, en dehors du tronçon très fréquenté de Vienne à Budapest, certains bateaux naviguent également de Passau jusqu’au delta. Dans la haute saison ce sont plus de 70 bateaux de croisière qui sillonnent le fleuve.
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Les rives du Danube sont utilisées comme espace pour la présentation de sculptures.
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Dany Boon (/da.ni bun/[1]), nom de scène, né[2] Daniel Faid Hamidou[3], est un acteur, humoriste, réalisateur, scénariste et producteur français né le 26 juin 1966 à Armentières (Nord).
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Révélé sur scène en tant qu'humoriste durant les années 1990, il connaît en 2008 un immense succès commercial en tant qu'acteur et réalisateur avec la comédie populaire Bienvenue chez les Ch'tis. Depuis, il enchaîne les films populaires en tant que scénariste et réalisateur : Rien à déclarer (2011), Supercondriaque (2014), Raid dingue (2017) et La Ch'tite Famille (2018).
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Il se fait également diriger dans des projets plus ambitieux par des cinéastes français reconnus tels que Jean-Pierre Jeunet, Danièle Thompson, Pascal Chaumeil, Julie Delpy ou encore Yvan Attal.
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Daniel Faid Hamidou est issu d’une famille modeste du Nord. Son père, Ahmed Hamidou né en 1930 dans la commune d'Issers[4] en Algérie et décédé à Lille en 1992, algérien kabyle[5], musulman [6], est un ex-boxeur et chauffeur routier, et sa mère Danièle Ducatel, catholique originaire du nord de la France[7], est femme au foyer. Il a deux frères, Alexis et Philippe.
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Il étudie les arts graphiques à l'École Supérieure des arts Saint-Luc de Tournai, en Belgique.
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Il arrive à Paris en 1989, où il fait le mime dans la rue pour gagner sa vie tout en se produisant sur de nombreuses scènes ouvertes comme celle du théâtre Trévise[8]. Il emprunte son nom de scène à un héros d'une série télévisée, Daniel Boone, un trappeur américain. Cette série passait à la télévision le mercredi après-midi au milieu des années 1970.
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Son style préféré est le one-man-show, qui lui permet de camper des personnages divers qui s’adressent au public pour raconter leurs mésaventures.
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En 1993, Patrick Sébastien devient son producteur. Ses sketches s’inspirent de situations quotidiennes, qui interpellent le vécu des spectateurs, telles que l’attente interminable dans un bureau de poste, ou les multiples incidents liés à la conduite automobile. L’un de ses premiers grands succès est une série de sketches présentant un dépressif qui essaie de vaincre ses angoisses par la méthode Coué, en répétant sans relâche : « Je vais bien, tout va bien, je suis gai, tout me plaît, je ne vois pas pourquoi, pourquoi ça n’irait pas ». Un autre de ses sketchs culte est Le wayka (nom de la marque K-way en verlan), où il narre les difficultés liées à l’enfilage puis au port de ce vêtement de pluie. Dans ce sketch, le ressort comique est basé sur la répétition d'un prrfrtpffrrt, une onomatopée déclenchant immédiatement le rire des foules. On peut également citer les mésaventures de Jean-Pierre, obsédé par le culturisme à tel point qu’il reste un jour coincé dans la salle de sport, ou d’un simplet voulant communiquer son goût de la lecture au public, en lui faisant partager un passage d’un roman des éditions Harlequin.
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Dany est également musicien. On connaît sa version de Piensa en mí[9] (interprété par Luz Casal dans le film Talons aiguilles de Pedro Almodóvar) mais aussi ses propres chansons comme Le Blues du 'tiot poulet[10].
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Le Nord-Pas-de-Calais est l’un de ses thèmes favoris. Il a d’ailleurs joué en 2003 l’un de ses spectacles en ch’ti, Dany Boon à s’baraque et en ch’ti, sorti par la suite en DVD (spectacle enregistré les 9 et 10 juin 2003 au théâtre du Nouveau-Siècle à Lille).
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En 2003 toujours, il met en scène une pièce de théâtre, La Vie de chantier (sortie ensuite en DVD). Cette pièce narre les déboires d’un jeune propriétaire (interprété par Dany Boon) d’un hôtel particulier, dont la livraison est retardée à cause de l’incompétence et de la malveillance des employés de l’entreprise chargée du chantier.
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Après quelques petits rôles au cinéma durant les années 1990, il décroche en 1998, celui, plus développé dans la satire Bimboland, d'Ariel Zeitoun en 1998. Et en 2004, il fait partie de la distribution principale de la comédie populaire Pédale dure, de Gabriel Aghion, un flop critique et commercial qui est actuellement deuxième sur la liste des films les plus mal notés par les membres d'Allociné, avec 0,9/5 de moyenne[11].
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Mais l'année 2005 le place parmi les acteurs à suivre : il est d'abord à l'affiche du drame historique Joyeux Noël, de Christian Carion. Sa performance dans ce registre dramatique lui vaut une nomination aux Césars dans la catégorie "meilleur acteur dans un second rôle". Puis il est dirigé par Francis Veber dans sa comédie La Doublure. Boon y incarne Richard, le meilleur ami de François Pignon, joué par un autre humoriste populaire, Gad Elmaleh. Enfin, il révèle son premier film en tant que réalisateur et acteur principal, La Maison du bonheur, une adaptation de sa pièce La Vie de Chantier. Le film, dans lequel joue notamment Michèle Laroque, attire 1,1 million de spectateurs en France[12]. Ce succès le lance.
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En 2006, il partage l'affiche de la comédie dramatique Mon meilleur ami avec Daniel Auteuil, sous la direction de Patrice Leconte. Parallèlement, il prépare son deuxième film en tant que scénariste/réalisateur et acteur principal.
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En février 2008 sort son deuxième film Bienvenue chez les Ch'tis qu’il a réalisé, coécrit et où il tient l’un des deux premiers rôles. Le film est d’abord projeté dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme (départements où est parlé le ch’ti) (« Sortie Ch'ti mi »), une semaine avant la sortie nationale (Sortie Nachionale). Line Renaud, chanteuse et actrice, originaire de la région d'Armentières comme lui, tient le rôle de sa mère.
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Il bat le record d’entrées au cinéma pour un film en France pour une première semaine avec 4 458 837 spectateurs[13] et totalise 5 014 229 spectateurs si l’on rajoute les trois départements français où le film a été diffusé une semaine plus tôt. Le film connaît aussi un grand succès en Belgique, dans la région frontalière qui a une forte proximité culturelle avec le Nord de la France mais également dans le reste de la Belgique francophone[14]. En tout, le film totalise plus de 20 millions de spectateurs en douze semaines[15]. Le 6 avril 2008, le film dépasse La Grande Vadrouille comme plus grand succès pour un film français au classement national. Le film a totalisé 20 489 303 d'entrées en France[15] et a connu un grand succès dans plusieurs pays étrangers : l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, l'Espagne, l'Italie, le Québec. Il a réalisé le plus gros démarrage de tous les temps pour un DVD avec une vente record de 650 000 exemplaires, le 29 octobre 2008, jour de sa sortie[16] et ensuite plus de 2 millions d'exemplaires en une semaine[16].
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Dany Boon a été désigné personnalité de l’année 2008, par un sondage qui a été réalisé par les internautes de RTL et du quotidien Le Parisien[17] et figure en deuxième position dans la liste des personnalités préférées des Français pour l'année 2008, selon le classement réalisé deux fois par an par l'Ifop pour Le Journal du dimanche[18].
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Dès 2009, il remonte sur scène pour un one-man-show, Trop stylé, qu'il joue à l'Olympia et en tournée jusqu'à 2012.
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Suite au succès des Chtis, il s'impose comme un acteur convoité : dans De l'autre côté du lit, de Pascale Pouzadoux, il forme un couple au bord de la crise avec l'icône Sophie Marceau. Puis en 2009, il fait partie de la distribution chorale de la nouvelle comédie de Danièle Thompson, Le code a changé, et tient le premier rôle d'un projet d'envergure, Micmacs à tire-larigot, le sixième long-métrage de Jean-Pierre Jeunet.
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En 2011, il dévoile son troisième film en tant que scénariste-réalisateur, la comédie Rien à déclarer. Il en partage l'affiche avec l'acclamé comédien belge Benoît Poelvoorde. En tant qu'acteur, il enchaîne avec deux grosses productions : en 2012, sortent Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté de Laurent Tirard, où il prête ses traits à Tetedepiaf, et la comédie romantique Un plan parfait, de Pascal Chaumeil, dont il partage l'affiche avec l'actrice allemande Diane Kruger.
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Il continue en 2013 dans le registre romantique vachard avec la comédie Eyjafjallajökull, d'Alexandre Coffre, avec cette fois l'acclamée comédienne Valérie Bonneton. Il prépare dans la foulée son quatrième film en tant que scénariste-réalisateur, Supercondriaque, dont l'argument est en grande partie autobiographique. Le film est un gros succès de l'année 2014.
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Il tente ensuite de s'éloigner de ce registre potache en collaborant avec des acteurs-réalisateurs appréciés de la critique - mais à la fin de l'année 2015, Lolo, de et avec Julie Delpy, ne rencontre pas le public, et en juin 2016, la comédie à sketches Ils sont partout d'Yvan Attal, est un flop. Dès la rentrée, l'acteur revient cependant avec un projet proche de ses succès passés : Radin !, de Fred Cavayé, où il interprète un homme qui a beaucoup à perdre s'il continue à entretenir son avarice engendre dès son premier jour 136 272 entrées sur le territoire français[19]. Dany Boon et Laurence Arné ont dû apprendre le violon et le violoncelle pendant trois mois pour se rapprocher au plus près de leurs rôles[20].
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Il enchaîne avec son cinquième film en tant que scénariste-réalisateur, Raid dingue, dont il partage l'affiche avec la jeune Alice Pol, qu'il avait déjà dirigée dans Supercondriaque. Un nouveau succès commercial, à défaut de convaincre la critique. Pour ce film, le réalisateur reçoit d'ailleurs le premier César du public de l'histoire du cinéma français qui récompense le film français ayant fait le plus d’entrées en salle durant 2017 et le début de l'année 2018[21]. Il enchaîne directement avec son sixième film, La Ch'tite Famille, annoncée pour 2018, année des 10 ans de Bienvenue chez les Ch'tis. Ce retour aux sources permettra à l'acteur de revenir aux Hauts-de-France[22], et de retrouver de nombreux comédiens récurrents de ses projets.
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Entre 2016 et 2017, il joue sur scène un spectacle également en forme d'anniversaire, Dany de Boon des Hauts-De-France.
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Depuis 2008, Dany Boon est le producteur et metteur en scène de Jérôme Commandeur, et notamment pour sa première réalisation (Ma famille t'adore déjà !, 2016) où il est co-producteur.
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En juin 2012, il s'associe à Laurent Storch qui entre dans le capital de ses différentes sociétés de productions, Productions du Chicon, HBB26 et Productions du Ch'timi[23]. De cette association naît le programme court Y'a pas d'âge de et avec Jérôme Commandeur sur France 2 dont Dany Boon est crédité producteur[24]. Ces sociétés productions côtoient deux autres sociétés de production établies aux États-Unis (Los Angeles), également créées par Dany Boon. 26 DB Productions situé à Beverly Hills produit des films et distribue des DVD, tandis que 26 DB Productions LLC (situé à Pacific Palisades) produit des films et des contenus télévisuels[25],[26].
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Dany Boon siège également au conseil de direction de Pathé[27],[28], qui produit et/ou coproduit bon nombre des films dans lesquels il peut avoir une ou plusieurs fonctions (acteur, co-producteur, scénariste, réalisateur...).
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Il prête sa voix à Olaf, le bonhomme-de-neige dans le nouveau film Disney La Reine des neiges[29].
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En février 2015, il est le président de la 40e cérémonie des César[30].
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Marié et divorcé une première fois, il se remarie avec l’actrice Judith Godrèche rencontrée en 1998 et en divorce en 2002[31].
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Il se remarie le 26 décembre 2003 avec la mannequin et scénariste suisse[32],[33] Yaël Harris (née en 1980)[32] rencontrée en décembre 2002[34]. Elle tient un petit rôle dans le film Bienvenue chez les Ch'tis et a collaboré à la réalisation artistique du film[34]. Il divorce en novembre 2018, après 15 ans de mariage[35].
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Il affirme s'être converti au judaïsme par conviction personnelle et non du fait de son mariage avec Yaël Harris[36].
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Il est le père de cinq enfants :
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Au début du film Micmacs à tire-larigot (2009), Noé joue le rôle de Bazil enfant, qui est ensuite, à l'âge adulte, joué par Dany Boon[41].
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Après avoir vécu cinq ans à Los Angeles en Californie, pour suivre la nouvelle version de Bienvenue chez les Ch'tis en tant que conseiller artistique, Dany Boon s'installe avec Yaël et leurs enfants à Londres en 2014[42].
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Divorcé, il est en couple avec la comédienne Laurence Arné depuis 2018[43].
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Dany Boon est devenu en 2008, l'acteur le mieux payé de l'histoire du cinéma européen grâce au succès de Bienvenue chez les Ch'tis, avec un revenu pour l'année d'environ 26 millions d'euros[44].
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L'acteur est souvent critiqué sur ses revenus, comme en décembre 2012, où le producteur Vincent Maraval le met en première ligne lors d'une attaque sur le mode de rémunération des acteurs français[45]. Dany Boon s'est défendu début 2013 par ces citations « Parler du salaire des acteurs est tout à fait nouveau. Louis de Funès vivait dans un château et on ne lui posait jamais ces questions, Fernand Raynaud roulait en Rolls Royce. Si j'arrive au studio comme ce matin en Rolls, le lendemain, je fais la Une de tous les magazines »[46], « À aucun moment on n'évoque que j'aide des associations avec mon argent, on n'écrit jamais qu'après Bienvenue chez les Ch'tis, j'ai donné 20% en plus de salaire à toute l'équipe. Que j'ai réuni avec Jérôme Seydoux 2,5 millions d'euros pour le Ch'tifonds. Que je m'investis dans Children Action, une association basée à Genève »[46].
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L’acteur a en même temps tenu à préciser qu’il n'y a pas un centime d'argent public dans son salaire, l'une des attaques de la critique de Maraval[46], et qu'il paye ses impôts dans son pays natal et aux États-Unis, où il réside en partie et où il a créé une société de production[47].
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Le 23 janvier 2019, dans le documentaire La Comédie fiscale de Dany Boon, le journal en ligne Mediapart révèle que le comédien a investi entre 2014 et 2016 des millions de dollars dans onze hedge funds (des fonds spéculatifs) pour certains domiciliés dans des paradis fiscaux tels que les îles Caïmans et Bahamas ; l'un des fonds spéculatifs est le fonds Paulson[48]. Mediapart, qui indique également que Dany Boon a été résident fiscal américain puis, à compter de 2014, britannique, questionne le patriotisme fiscal revendiqué par l'acteur ; les journalistes révèlent également qu'il a interrogé son avocat londonien en 2016 sur la possibilité que la loi fiscale française ne s'applique pas à son héritage[48]. Boon, qui refuse de répondre aux questions de Mediapart, affirme le lendemain de la publication de l'enquête : « Toutes mes économies placées le sont légalement et déclarées dans le strict respect du droit et du devoir fiscal »[49].
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Le 19 avril 2019, Mediapart révèle que Dany Boon a porté plainte contre X dans le cadre des informations divulguées au sujet de son manque de patriotisme fiscal[50]. Mediapart fait l'objet d'une plainte pour vol, atteinte au secret des correspondances, violation du secret professionnel et recel[51],[52].
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Depuis 1996, Dany Boon est membre actif de la fondation Children Action au profit des enfants en difficulté. Il a déjà participé à six soirées spectacles sur les neuf organisées depuis 1996, dont les bénéfices vont à l'association Suisse romande[58].
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Depuis 2002, l'acteur a soutenu un projet de maison-relais à Dunkerque pour SDF dont il est le parrain. Un spectacle non rémunéré de l'humoriste a eu lieu au Kursaal[59]. Il a invité une vingtaine de SDF à voir une de ses prestations à l'Olympia. Ils ont été reçus dans sa loge et conviés au buffet suivant la représentation. L'acteur a donné 250 000 euros depuis le début de cette implication[60] et gagné avec Anne Marivin 72 000 euros à l'émission Qui veut gagner des millions pour cette association, le 2 juin 2008[61]. La maison-relais appelé le Gréement a ouvert en mai 2011[62].
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Dany Boon est parrain de l'association française Solidarité Avesnois qui a pour objectif d'apporter du soutien aux sinistrés de la tornade qui a frappé le Nord de la France en août 2008[63].
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Les droits sur la vente des produits dérivés liés au succès du film Bienvenue chez les Ch'tis ont été versés aux associations à vocation sociale : Les Vélos du cœur à Phalempin, La Ferme du Major à Raismes et le Secours populaire[59].
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Ancien de l'Institut Saint-Luc de Tournai en Belgique, il est également parrain de cœur de l'association Action Sénégal en faveur des enfants esclaves, des écoles et des dispensaires du Sahel[64].
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L'acteur entre dans la troupe des Enfoirés pour l'association Les Restos du cœur en janvier 2014[65].
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L'acteur et réalisateur a écrit son désarroi sur sa page Facebook, le 7 décembre 2015, au lendemain du premier tour des élections régionales, alors que la présidente et candidate du Front national, Marine Le Pen, est arrivée largement en tête dans les Hauts-de-France avec plus de 40 % des voix. L'humoriste s'adresse aussi aux électeurs de sa région, qu'il appelle affectueusement ses « biloutes » en patois ch'ti et à qui il dit son amour, et les invite à ne pas voter pour le Front national au second tour, le 13 décembre. Le comédien dit comprendre les motivations du vote FN : « le ras-le-bol, la peur, l'incertitude de l'avenir », mais il « assure […] que voter pour l'extrême droite ne résoudra aucun des problèmes actuels, au contraire ».
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Dans l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il appelle à voter pour le candidat d’En marche[66].
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Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
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Sont listés ici les films dont Dany Boon assure la voix dans la version originale.
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Le 28 novembre 2010, Bienvenue chez les Ch'tis réunissait en 1re diffusion 14 400 000 téléspectateurs français, la plus grosse performance pour un film depuis 1992[85]. Derrière cet exploit imposant, les diffusions de films réalisés par Dany Boon ont été nombreuses à dépasser les 5 millions de téléspectateurs depuis 2009, ce qui n'est plus aussi courant pour les films avec l'envolée des chaines de la TNT depuis la fin des années 2000[86]. Toutes ces performances ont eu lieu sur la plus ancienne chaîne de télévision généraliste française, TF1.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (en allemand : Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, désigné sous le sigle NSDAP)[4], souvent dénommé simplement « parti nazi » ou « parti national-socialiste » était un parti politique allemand d'extrême droite nationaliste et rattaché à la famille politique du fascisme[5]. Son nom est également traduit par Parti national-socialiste ouvrier allemand[6] ou Parti ouvrier allemand national-socialiste[7],[8].
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Fondé en 1920, il est arrivé au pouvoir le 30 janvier 1933 avec la nomination de son chef, Adolf Hitler, au poste de chancelier du Reich par le maréchal Hindenburg, président du Reich. Le terme « nazi » (abréviation de l'allemand nationalsozialistisch, soit « national-socialiste ») est utilisé en référence aux membres de ce parti ou aux adhérents de l'idéologie politique du national-socialisme, couramment désignée par l'abréviation « nazisme ».
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Apparu au début de la république de Weimar, le NSDAP fut la seule force politique autorisée dans le Reich entre juillet 1933 et la fin de la Seconde Guerre mondiale en mai 1945. Le parti fut alors déclaré illégal et ses représentants arrêtés et jugés au procès de Nuremberg. Le NSDAP y fut condamné en tant que personne morale et reconnu comme organisation criminelle. Les vainqueurs procédèrent ensuite à une dénazification de la société allemande.
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Le NSDAP, à l'époque un « groupuscule extrémiste de droite »[9], est apparu en 1920 à Munich. Il est le successeur de l'éphémère DAP (Parti ouvrier allemand) fondé en 1919, très probablement à l'instigation[10] d'une société occulte munichoise, la société Thulé, dont le but est de protéger le « sang aryen » des Juifs et des francs-maçons. Celle-ci inspire l'usage de symboles comme les runes et la croix gammée et attire des hommes comme Alfred Rosenberg, Hans Frank, Dietrich Eckart et même le moine défroqué Bernhard Stempfle[11]. Thulé compte une centaine de membres, pour la plupart issus de la bonne société munichoise[12]. La société financera modestement[13] le jeune Parti ouvrier allemand.
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Le 5 janvier 1919, Anton Drexler, serrurier dans un atelier de réparation des Chemins de fer bavarois[14],[15], ainsi que le journaliste sportif Karl Harrer du München-Augsburger Abendzeitung[16],[17], fondent le Parti ouvrier allemand (DAP Deutsche Arbeiter Partei) au sein du Cercle politique ouvrier (Politischer Arbeiterzirkel) qu'ils avaient eux-mêmes fondé quelques mois auparavant. Dirigé par Harrer, le parti compte à sa création une bonne vingtaine de membres[18]. D'orientation pangermaniste, il se réclame d'un « socialisme germanique » mal défini mais conçu d'emblée comme opposé au marxisme[19]. Parmi les autres membres ayant participé à la création du DAP, on trouve aussi Dietrich Eckart et Gottfried Feder, membres ou associés de la société Thulé[20],[21]. Le DAP est l'un des nombreux mouvements völkisch[12] à la fois nationalistes, antisémites, anticommunistes et anticapitalistes qui émergent en Allemagne après la défaite du pays à la fin de la Première Guerre mondiale et cherchent à se rallier la classe ouvrière[19]. Il recrute parmi les couches moyennes inférieures. On y prêche la lutte contre la finance internationale et « l'esclavage de l'intérêt ».
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En septembre 1919, la Bavière sort à peine d'une période révolutionnaire mouvementée, qui fut marquée par l'éphémère existence d'une république des conseils et par l'impitoyable répression qui suivit sa chute. Le chef de la propagande du service d'information de la Reichswehr, le capitaine Karl Mayr charge le caporal Hitler et l'adjudant Alois Grillmeier d'une mission de propagande[22] au sein du DAP. Le 12 septembre 1919, Hitler se rend à une réunion du parti en compagnie de l'adjudant Alois Grillmeier ainsi que six autres anciens agents de propagande[23][24] placés sous le ordre de Karl Mayer. Ce dernier était également attendu à cette réunion, comme l'atteste une note sur la liste de présence[23]. À la fin de cette réunion, Hitler prend la parole à l'improviste pour fustiger la proposition d'un intervenant, favorable à une sécession de la Bavière[25]. Remarqué par Drexler, il adhère au DAP (Deutsche Arbeiterpartei : le Parti ouvrier allemand), probablement aussi sur ordre de ses supérieurs. Notons qu'une demande d'adhésion de Hitler au Parti socialiste-allemand (Deutschsozialistische Partei), un autre parti d'extrême droite, avait été rejetée cette même année[26]. Contrairement à ce qu'il prétendra par la suite, Adolf Hitler n'est pas le 7e membre du parti. La carte de membre de Hitler portait le numéro 555[27] et les premiers numéros ne furent pas attribués dans l'ordre d'arrivée des membres mais, aux alentours de fin 1919 début 1920, en suivant l'ordre alphabétique des membres du moment. Ce n'est qu'à partir de la carte de membre 714 (25 janvier 1920) que les numéros suivirent l'ordre chronologique[28]. La seule chose dont nous soyons certain c'est que Hitler faisait partie des quelque deux cent premiers membres qui rejoignirent le parti avant la fin de l'année 1919[29].
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Hitler devient vite l'orateur principal du groupuscule. Il a lu la Psychologie des foules de Gustave Le Bon. Il en tire la conclusion que pour s'adresser aux masses, il ne faut pas argumenter mais séduire et frapper les esprits. Il se distingue par ses discours passionnés, par son refus des discussions et sa répétition des mêmes thèmes[30].
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La structure et les thèmes de ses discours ne variaient quasiment jamais[31] : il commençait le plus souvent par comparer la situation de l'Allemagne avant la guerre et sa situation présente, moins réjouissante et dépeinte aussi théâtralement que possible. Il s'attardait ensuite longuement sur les causes de la guerre (dont il attribuait l'origine aux Alliés), la défaite et la révolution, sur l'injustice du traité de Versailles et l'impuissance du gouvernement face aux vexations des vainqueurs de la guerre. Selon Hitler, les « responsables » de tout cela étaient avant tout les Juifs. Inspiré par Feder et sa critique du « capital financier », Hitler s'enflammait alors contre le « grand capital juif international », qui dirigeait la politique de guerre des Alliés, ainsi que contre les « trafiquants » et les « usuriers » juifs qui étaient largement responsables de la misère économique, divisaient la patrie et la faisaient tomber de plus en plus bas. Hitler distinguait ensuite systématiquement les différences insurmontables entre l'Allemagne et les puissances occidentales dominées par « les Juifs ». Si la France était « l'ennemi historique », à cette époque, la Grande-Bretagne représentait à ses yeux « l'adversaire absolu ». D'où l'idée de chercher à coopérer avec la Russie, mais il fallait que ce soit une Russie libérée du « bolchévisme juif » : « notre salut ne vient jamais de l'Ouest. Nous devons chercher à nous rapprocher de la Russie nationale, antisémite. Pas du soviétisme. » Ce motif est présent dans ses discours jusqu’au printemps 1922, probablement sous l'influence du cercle d’immigrants allemands originaires des pays baltes réuni autour d'Alfred Rosenberg et de Max Erwin von Scheubner-Richter, fortement représenté à Munich[32].
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Jusqu'en automne 1919, le parti végète et l'auditoire de ses conférences est clairsemé ; les talents oratoires de Hitler attirent l'intérêt d'un public d'une tout autre ampleur. Ainsi, lors de la proclamation du Programme en 25 points du 24 février 1920, l'assemblée réunit près de 2 000 personnes.[réf. nécessaire]
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En 1920, Adolf Hitler, chef de propagande du NSDAP, dessine le drapeau du parti (fond rouge, cercle blanc, svastika noir). Dans Mein Kampf, il détaille cet épisode, et notamment son choix du rouge et du noir, couleurs de l'Empire allemand, mais aussi pour ne pas laisser le monopole du rouge au communisme. Il compose aussi les premières affiches du parti[33].
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Le 24 février 1920, Hitler fait approuver le programme du parti par l'assistance. Le Programme en 25 points, qu'il a rédigé avec Drexler, entend modifier les bases économiques, politiques et sociales de l'Allemagne. Proche du programme du Deutschsozialistische Partei (DSP) publié en 1919, il reprend les idées Völkisch de l'époque en proposant de « réunir tous les Allemands » dans une « Grande Allemagne », d'abroger le traité de Versailles et de Saint-Germain et d'obtenir des colonies. Le programme prône l'interdiction de la nationalité allemande aux Juifs car ils n'étaient pas de « sang allemand » et n'étaient ainsi pas des Volksgenosse (« concitoyens »). À la lecture du programme, il apparaît que toute une série de points sont incontestablement antisémites, même s'ils visent expressément les « non-Allemands »[34] : ce sont des « hôtes » selon la législation sur les étrangers et ils ne doivent pas avoir le droit d'occuper une fonction publique ou d'occuper le poste de journaliste. En cas de pénurie alimentaire, ils doivent être expulsés et tous les non-Allemands qui ont immigré depuis le début de la guerre doivent être forcés à quitter le Reich. En chassant les juifs, en démantelant les grands magasins au profit des petits commerçants, en supprimant « l'esclavage des intérêts », en demandant la « suppression du revenu du non travail et de la paresse » et la « confiscation de tous les butins de guerre », en germanisant le droit public, les nazis désignent ainsi des « ennemis » responsables de tous les maux dont souffre le pays. Le programme prévoit aussi de contrôler l'enseignement, lutter contre l'esprit critique et instaurer un pouvoir central fort. Ce programme vise les couches populaires, mais en fait Hitler ne s'intéresse qu'à la partie nationaliste et antisémite[35]. D'un point de vue économique, le programme exige la participation au profit des grandes entreprises, la « municipalisation des grands entrepôts » et leur location à de petits artisans et commerçants, l'arrêt de la « spéculation sur les terres », la peine de mort pour « les auteurs de crimes contre le peuple, les usuriers, les trafiquants, etc. » mais aussi, par exemple, la hausse des pensions pour les personnes âgées. Ceci dit, l'économie n'était, semble-t-il, à cette époque, qu'« une chose d'importance secondaire » pour Hitler[36].
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Le 24 février 1920 restera de fait dans les annales du parti comme le jour où le NSDAP fut fondé. Il se proclame « socialiste » mais est violemment anti-marxiste et anti-communiste[37]. Hitler quitte l'armée en mars 1920. La première section locale non munichoise fut fondée en avril 1920 à Rosenheim, suivie par d'autres à Stuttgart, Dortmund, Starnberg, Tegernsee, Landsberg et Landshut la même année[38]. Entre le mois de janvier et la fin de l'année 1920, le nombre d'adhésions au parti passa de 200 à plus de 2100[39].
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En 1921, une épreuve de force s'engage entre le comité du parti, qui veut fusionner avec d'autres partis d'extrême droite, et Hitler, qui ne veut pas d'une fusion sur des bases programmatiques. Hitler sort vainqueur de la confrontation et obtient le pouvoir de nommer seul un comité d'action de trois personnes pour épurer le parti. Il en profite pour évincer Anton Drexler et prend la tête du mouvement. Il s'entoure de quelques fidèles comme Ernst Röhm, Dietrich Eckart, Alfred Rosenberg. Il le réorganise totalement pour en faire un parti de masse, recrutant des cadres, rachetant un journal, le Völkischer Beobachter (grâce à des fonds de l’armée fournis par l'officier Franz von Epp[40]), créant des groupes en dehors de Munich, formant une véritable milice chargée d'assurer l'ordre dans les rassemblements politiques et dans la rue, les Sturmabteilungen (« sections d'assaut ») ou SA, dirigées par Ernst Röhm. En 1922, le vocable Führer (« guide ») devient la règle pour dénommer Hitler[41]. À cette époque déjà, les manifestations du NSDAP se distinguent par leur violence. Le parti se dote de ses grands symboles : le drapeau rouge déployé lors des défilés, la croix gammée, symbole du renouveau aryen combinée aux couleurs de l'Allemagne impériale : noir, blanc, rouge. En application de leur idéologie officielle, les SA brutalisent leurs adversaires politiques dans la rue[42]. Les 14 et 15 octobre 1922, 400 SA dirigés par Hitler lui-même parviennent à faire reculer une manifestation du SPD[43]. Cet épisode confère une aura de supériorité au NSDAP.
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Les membres du parti sont plutôt jeunes (32 ans en moyenne), ont tous un passé dans les organisations Völkisch[44]. D'un point de vue sociologique, le parti est composé d'un tiers d'artisans et d'ouvriers qualifiés, de 14,5 % de fonctionnaires et d'employés, de la même proportion de membres des professions libérales, de 13 % de soldats ou d'anciens soldats, de 7 % d'étudiants, de 4 % de boutiquiers et de 2,5 % d'ouvriers non qualifiés[45]. Mais c'est surtout une alliance entre les activistes de la SA et de la bourgeoisie moyenne qui fournit au parti naissant, et à Hitler, leurs premières troupes, malgré les nombreuses divergences qui existent entre ces deux groupes, les premiers souhaitant tout détruire sur leur passage, les seconds aspirant à une réintégration au sein de la société bourgeoise[46]. Cette alliance n'est possible qu'en raison d'une haine commune à l'égard des Juifs et des Prussiens et de la présence de Hitler qui est proche des deux groupes à la fois : il appartient au premier par son passé dans l'armée et les positions développées avant 1923, tout en étant en mesure de se rapprocher du second, surtout à partir de l'échec du putsch de 1923[46].
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En 1923, un an après l'assassinat de l'ancien ministre Walter Rathenau assassiné par un extrémiste antisémite membre d'un groupe clandestin, le NSDAP compte 55 000 membres et les SA 30 000 hommes[47]. La violence politique est dès le départ une marque de fabrique du parti. Les militants du NSDAP n'hésitant pas à « faire le coup de poing » et à commettre des meurtres (le journaliste Hugo Bettauer, comme tant d'autres, est assassiné en 1925, à Vienne, par un membre du NSDAP).
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En novembre 1923, à la suite de l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises et belges et de l'effondrement du mark, Adolf Hitler profite de l'émoi des Allemands et tente de renverser le gouvernement de Bavière le 8 novembre. Les militants du NSDAP font irruption dans une grande brasserie où 3 000 bourgeois sont réunis pour écouter les trois principaux dirigeants du Land. Hitler, revolver au poing, entraîne les dirigeants bavarois dans une arrière-salle et leur intime l'ordre de lui céder le pouvoir[48]. Après la fuite des hommes politiques, la police met fin au putsch de la Brasserie dans le sang. Dès le lendemain le NSDAP est interdit. Hitler est condamné à cinq ans de prison et incarcéré durant 13 mois. La propagande du Troisième Reich fera plus tard de ce jour un événement historique. Le 9 novembre deviendra le jour anniversaire du parti.
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Alors qu'il est emprisonné, Hitler tire la conclusion que c'est par le jeu politique qu'il parviendra à prendre le pouvoir[49]. Il profite de son emprisonnement pour rédiger la première partie de Mein Kampf, à la fois autobiographie et ouvrage de théorie politique. Il bénéficie d'une libération anticipée le 20 décembre 1924.
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Le 18 juillet 1925, paraît le premier volume de Mein Kampf (« Mon combat »). Le second sort le 11 décembre 1926. À sa parution, le livre ne connaît qu'un succès modeste : jusqu'en 1929, seuls 23 000 exemplaires du premier volume et 13 000 du second sont vendus. Après 1930, le tirage augmente fortement : jusqu'en 1935, il s'en vend 1,5 million exemplaires. À partir de 1936, il devient le cadeau de mariage de l'État aux couples allemands. On estime son tirage à près de 10 millions d'exemplaires jusqu'en 1945, auxquels s'ajoutent les traductions, autorisées ou non, en seize langues étrangères. Cependant Mein Kampf reste peu lu par les Allemands[50]. Hitler y expose d'une façon très crue et très directe une conception du monde fondée sur la lutte des races, sa vision du monde, Weltanschauung, fondée sur la conquête du Lebensraum (l'« espace vital ») de la nation allemande aux dépens des Slaves, l'idéal pangermaniste, l'antisémitisme et l'antichristianisme[51]. Il annonce aux Allemands « une paix garantie par l'épée victorieuse d'un peuple de maîtres qui mettra le monde entier au service d'une civilisation supérieure ». Mais Hitler sait laisser de côté ses idées les plus violentes pour se consacrer à son premier objectif, la conquête du pouvoir par les voies légales. De ce fait, ses propos, lors des réunions publiques, ressemblent à ce que pense l'Allemand moyen, la passion et la conviction en plus[52].
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Dans le même temps, le programme de 1920, déclaré inviolable, est progressivement mis de côté, à la fois par Hitler qui ne souhaite pas se lier les mains par un programme trop précis[53] et par le parti, lorsque des propositions de lois sont votées dans les parlements, le Reichstag ou les chambres des États fédérés[54]. De plus, l'organisation de groupes d'adhérents par professions ou catégories sociales contribue à brouiller le message politique du parti, à masquer l'absence de programme politique précis pour le Reich dans son ensemble derrière la formule de défense du Reich, un certain nombre de distinctions symboliques entre les militants et l'usage de formules destinées à renforcer le sentiment de camaraderie au sein de la communauté du parti[55].
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Alors que Hitler est emprisonné, le parti éclate en deux tendances, la NS-Freiheitsbewegung dans le Nord de l'Allemagne dirigé par Gregor Strasser et Erich Ludendorff, la Grossdeutsche Volksgemeinschaft au sud, dirigée par Hermann Esser et Streicher. Chacune de ces tendances renvoie en réalité à un recrutement spécifique dans le Reich : la tendance regroupée autour de Strasser, Goebbels et Muchow (en), est urbaine, socialisante, révolutionnaire, tentée par une alliance avec le KPD, alors que la tendance regroupée autour d’Esser et Streicher est populiste, raciste, rurale et opposée aux évolutions de la société industrielle[44]. En 1925, le débat sur l'expropriation des familles princières menace de faire éclater le parti : en effet, malgré la présence de Feder, les dirigeants du nord du Reich, Strasser, Goebbels, Kaufmann, Hildebrandt, Koch, Kerrl et Rust sont favorables à l'expropriation[56].
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Le 27 janvier 1925, Hitler refonde le NSDAP, mais il doit lutter contre l'aile gauche des frères Strasser qui se sont efforcés de noyauter les SA dirigés par Röhm.
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Pour se protéger, il s'entoure d'une garde rapprochée de fidèles, les SS (Schutzstaffel, les « brigades de protection »). Ceux-ci sont à cette époque soumis aux SA dont ils forment l'élite.
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L'élection présidentielle de 1925, pour la première fois au suffrage universel direct, ne permet pas à Adolf Hitler encore sous interdit judiciaire et n'ayant pas la nationalité allemande, de se présenter. Le NSDAP propose la candidature d'Erich Ludendorff, qui échoue au premier tour avec un résultat de 1,1 % et se discrédite complètement.
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Hitler s'efforce de réorganiser le NSDAP de manière à contrôler tout ce qui se passe dans le parti. Cette réorganisation se manifeste de plusieurs manières : refonte des circonscriptions du parti, reprise en main de l'appareil, grande souplesse de l'appareil et création de structures pour chaque électorat potentiel et mise en place d'un cérémonial axé sur le culte au Führer.
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Il installe des gauleiter dans chaque division administrative du parti, le Gau lui-même divisé en districts, les Kreise. Cette organisation est basée sur les circonscriptions électorales du Reich. Au sommet, il existe deux organismes : les PO I (organisation politique no 1) et le PO II (organisation politique no 2). Elles ont comme mission de séparer le pouvoir en place et de former un « gouvernement fantôme » avec des sections correspondant aux différents ministères[57]. Le parti comporte alors 27 000 membres divisés en 607 groupements locaux dont la moitié en Bavière.
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La reprise en main de l'appareil du parti se fait selon deux axes : l'élimination des concurrents potentiels et la création d'un entourage personnellement lié au Führer et exerçant les responsabilités au sein du parti. Les deux concurrents les plus importants du groupe de Munich, qui entoure Hitler, sont Gregor et Otto Strasser. Organisateurs, ils font progresser les effectifs dans les régions industrielles du Nord-Ouest, défendant l'idée que le nazisme constitue la voie allemande du socialisme[58]. Ils professent un nationalisme anticapitaliste que partage aussi Joseph Goebbels qui les soutient à l'époque. Mais, en février 1926, lors de la tentative de réconciliation sous les auspices de Streicher, dans son fief de Bamberg, les nazis du Nord du Reich, emmenés par Strasser, font leur soumission[59].
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En mai 1926, sorti victorieux des luttes internes, Hitler obtient le pouvoir de désigner seul les membres dirigeants du parti. Il parvient à s'attacher Goebbels qu'il envoie à Berlin avec la mission de discipliner les SA. Le congrès de Weimar de juillet 1926, prévu par les statuts, fournit l'occasion de l'affirmation du lien entre les membres du parti et le Führer et de l'évocation du souvenir sanglant du putsch de la Brasserie[60]. On y inaugure le serment de fidélité par le toucher du drapeau du 9 novembre 1923, qui « bénit » les drapeaux, et le salut fasciste. Lors du congrès de Nuremberg de 1927, le décorum du NSDAP se met en place. Hitler, en chemise brune, occupe une position centrale. Le parti militarisé défile au milieu d'un déploiement de drapeaux donnant une impression de force.
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Si le parti donne une impression de force, c'est aussi en raison de la lutte extrême que les instances centrales laissent se développer en son sein. En effet, pour Hitler, un chef, à quelque échelon que ce soit, a conquis sa place et doit être en mesure de la défendre contre les prétentions d'autres membres du mouvement ; selon cette logique inspirée du darwinisme social, seuls les plus féroces et les plus efficaces parviennent à se maintenir longtemps à leur poste dans cette lutte constante[61]. L'absence de programme précis est cachée par le mythe du Führer. Celui-ci exalte surtout la communauté du peuple uni, Volksgemeinschaft, sous la direction du chef. Il cherche avant tout à provoquer une communion avec son auditoire[62]. Les thèmes antisémites et anti-internationalistes sont toujours très présents. Au sein du parti, Gregor Strasser développe les associations socio-professionnelles : étudiants, médecins, instituteurs, femmes… En 1929, il existe une structure d'accueil pour chaque catégorie de citoyens. Cela permet au NSDAP de conquérir une partie du monde paysan et un grand nombre d'étudiants issus de la classe moyenne très antisémite[63]. Cette conquête de pans de plus en plus importants de la population est masquée par l'absence de succès électoraux : le parti compte en 1928 178 000 adhérents (il en comptait 25 000 en 1925), répartis dans l'ensemble de la société, fournissant les cadres pour l'expansion future[64].
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Dans le même temps, l'aile nordiste du parti, défaite en 1925-1926, obtient qu'une réflexion soit organisée autour de l'opportunité de l'organisation de syndicats nazis : en 1928, Adolf Wagner est nommé référent pour les problèmes syndicaux[65], et Goebbels reconnaît l'existence de syndicats nationaux-socialistes au congrès de Berlin au mois de juillet[66]. Au congrès de Nuremberg en 1929, les cellules d'entreprises sont fédérées dans une organisation spécifique, mais leur propagande est limitée en raison de l'absence de fonds envoyés depuis Munich[66].
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Aux élections générales de 1928, le NSDAP obtient seulement 800 000 voix représentant 2,6 % du corps électoral, ce qui lui vaut douze sièges au Reichstag. Cela ne représente que huit fois le nombre d'adhérents[67]. Bien que recrutant dans toutes les couches, le parti attire surtout les classes moyennes indépendantes et les petits-bourgeois[67].
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La montée du nazisme est due à la conjonction des deux crises, l'une politique et l'autre économique. En mai 1928, la gauche a fortement progressé en Allemagne, entraînant l'accession au pouvoir du socialiste Hermann Müller. Sa présence est insupportable aux ultra-conservateurs comme le président Hindenburg qui va soutenir la campagne des nationalistes et des nationaux-socialistes contre le plan Young, pourtant un beau succès diplomatique. En novembre-décembre 1929, Hindenburg va même jusqu'à financer des rassemblements politiques de Hitler contre le plan qui prévoit le rééchelonnement du paiement des réparations[68]. L'activisme du parti national-socialiste attire une importante clientèle électorale. À elle seule, la campagne contre le plan Young apporte 20 000 nouveaux adhérents au NSDAP. Un des slogans du NSDAP est à ce moment : « Du travail et du pain »[69]. Les nationaux-socialistes obtiennent quelques succès aux élections régionales de 1929[70]. Au printemps 1930, le parti compte 200 000 membres.
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Au même moment, la crise économique de 1929 prive l'Allemagne et l'Autriche des capitaux américains investis après-guerre. Ceci provoque la faillite du système bancaire allemand et la chute de la production industrielle. En décembre 1931, il y a six millions de chômeurs à 100 % et 8 millions de chômeurs partiels. La politique menée par Brüning, baisse de l'allocation chômage et des allocations sociales, entraîne une sévère déflation qui favorise la radicalisation politique[71]. En 1931 l'économie allemande chute de 7,7 %, en 1932 de 7,5 %[72]. Des historiens et économistes (Maury Klein (en), Daniel Cohen, Joseph Stiglitz, entre autres) expliquent que le krach boursier de Wall Street en 1929 eut un impact majeur sur la jeune démocratie allemande : le retrait des capitaux américains d’Allemagne, qui soutenaient alors une économie allemande balbutiante, a déclenché une crise économique terrible, poussant la classe moyenne dans la misère et laissant un espace politique libre pour le parti nazi[73].
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Les premiers succès du parti sont locaux et localisés dans les régions rurales et arriérées du Reich, la Thuringe, pays marqué par le travail à domicile et le chômage : Wilhelm Frick est élu au parlement, exerce des responsabilités et se place dans son action en réaction à la modernisation des années 1920, dont Weimar avait été l'un des centres, politiques et artistiques[74].
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Josef Goebbels et Walter Darré sont chargés de la propagande aux élections de 1930. Darré, chargé du milieu rural, fait campagne sur les thèmes de la défense et de la propriété agricole, de l'aide de l'État à la production et au soutien des prix[42]. Aux élections générales de septembre 1930, le NSDAP obtient 6,4 millions de voix, grâce à une poussée dans le monde paysan, représentant 18,3 % du corps électoral et remporte 107 sièges au Reichstag. Il recueille son meilleur score dans les campagnes protestantes en Prusse, Schleswig-Holstein, dans les villages protestants de Franconie et de Bade[75]. Hitler affirme en septembre 1930 qu'il compte arriver au pouvoir par le suffrage universel, et il ajoute : « Alors nous construirons l'État tel que nous le souhaitons[76]. » Mais les SA réclament de l'action. Sous l'impulsion de leur chef Stennes, les SA de Berlin se révoltent contre l'abandon du volet social du NSDAP. Les SS, dirigés par Heinrich Himmler, circonscrivent la rébellion et commencent à assurer la police interne. Ils répriment une autre révolte de SA au nord du pays. Cela permet à Hitler de se donner une image de chef modéré, soucieux de contenir ses troupes. Contre la politique d'austérité de Brüning, les nationalistes (des associations d'anciens combattants, des agrariens, quelques hommes d'affaires, etc.) et les nationaux-socialistes se rassemblent en octobre 1931 dans le Front de Harzburg, faisant de Hitler un personnage de premier plan[68]. Hitler, soucieux de respectabilité, a depuis 1926 désavoué la partie « anticapitaliste » des 25 points du programme de 1920. Mais il n'obtient que peu de succès auprès des grands capitalistes. Les quelques ralliements d'industriels sont toujours individuels avant 1933. C'est le cas de Fritz Thyssen, d'Emil Kirdorf (en) et de Friedrich Flick[77]. Du côté des banquiers, il faut noter le ralliement d'Emil Georg von Stauss (en) et de Kurt von Schroeder qui prend en main le programme économique du parti[78]. Le ralliement de Hjalmar Schacht, qui avait jugulé l'hyperinflation en 1924, vers 1930, est certainement le plus prestigieux[79]. Ces ralliements entraînent une refonte des orientations du parti, et donc un risque de perte de contrôle du parti par Hitler et par le groupe de Munich[55] : pour éviter cet écueil, généré par la contradiction entre les aspirations de la base du parti, et les souhaits de ses bailleurs de fonds, Hitler s'appuie sur la SA, radicalise son discours, exploite politiquement la composition du cabinet Papen, le cabinet des Barons et lance le parti dans un rapprochement avec les communistes lors la grève des transports berlinois de 1932[55].
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Au fil des mois de l'année 1930 et de l'année 1931, marqués par la montée du chômage, la paupérisation de pans de plus en plus importants de la population, le parti connaît des succès électoraux de plus en plus nombreux, liés en partie à l'élargissement de la base du parti, qui ne s'opère pas partout sur les mêmes bases ; ainsi dans les régions proches de la frontière polonaise, marquées par un fort nationalisme, son essor se fait aux dépens des conservateurs[74], dans les régions centrales du Reich, ce sont les petits propriétaires qui passent du vote conservateur ou libéral au vote nazi[74].
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Début 1932, le parti compte 1,5 million d'adhérents, dont 350 000 SA et SS qui multiplient les exactions et les démonstrations de force. Les batailles de rue contre les communistes se multiplient. En 1931, elles font 300 morts pour la seule Prusse. Les Jeunesses hitlériennes de leur côté enrôlent plus de 107 956 jeunes[réf. nécessaire]. En 1931, le Zentrum, le parti catholique, pense pouvoir amadouer les nationaux-socialistes en associant Hitler au pouvoir. Le président Hindenburg reçoit même celui-ci le 10 octobre 1931 pour lui proposer un poste[80]. En vain. Le Führer refuse les seconds rôles. Le succès du parti entraîne une lente mutation sociale de ses adhérents. La proportion d'ouvriers augmente par la suite de la création du syndicat Betriebszellen-Organisation (NSBO) qui compte 100 000 membres en 1932[76]. Ceux-ci restent cependant sous-représentés par rapport à la petite bourgeoisie. Les jeunes, surtout ceux issus des classes moyennes qui n'ont jamais intégré le monde du travail, affluent vers le NSDAP, mais le parti se définit surtout comme un parti de trentenaires[81]. Quant à l'électorat, il est beaucoup plus important dans les régions protestantes du Nord et de l'Est que dans l'Ouest et le Sud catholiques, dans les campagnes et les petites villes, les banlieues petit-bourgeoises que dans les centres urbains et les banlieues ouvrières[82]. En 1933, un protestant sur deux vote national-socialiste, un catholique sur trois[83] ; toutes choses égales par ailleurs, les protestants sont au moins deux fois et demi plus enclins à voter pour les nazis que les catholiques, ce qui s'explique notamment par l’attitude offensive à l'égard des nazis de la hiérarchie catholique, très liée au Zentrum[84]. La répartition par âge et par catégorie socio-professionnelle varie d'une région à l'autre voire d'une ville à l'autre et dépend des particularismes locaux[85]. En réalité, ces succès doivent beaucoup au fait que le NSDAP promet tout à tout le monde, donc rien à personne, tout en renvoyant à plus tard, c'est-à-dire après la prise du pouvoir, les mesures concrètes à mettre en œuvre une fois cet objectif atteint[86].
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Le 25 février 1932 Hitler obtient la nationalité allemande, et à l’élection présidentielle de mars-avril, il obtient 13 418 517 voix au second tour, représentant 36,7 % du corps électoral, mais il est battu par le maréchal Hindenburg. Aussitôt après les élections, un décret-loi du chancelier Heinrich Brüning interdit les SA et les SS. Mais Brüning qui dirige le gouvernement depuis octobre 1930 s'est fait beaucoup d'ennemis à droite, car il s'appuie sur le SPD pour gouverner. Schleicher rencontre Hitler et conclut un accord avec lui. Le NSDAP ne s'oppose pas à un cabinet sans Brüning. En échange, le Reichstag est dissous et les SS et SA sont de nouveau autorisés[87]. La campagne électorale qui s'ensuit est extrêmement violente. Entre le 14 juin et le 20 juillet, les combats de rue font 99 morts rien qu'en Prusse. Le 17 juillet à Altona (Hambourg), a lieu un affrontement dont le bilan est terrible : 17 morts et 100 blessés à cause des violences nationales-socialistes[88]. Les élections du 31 juillet 1932 donnent au NSDAP 37,3 % des voix. Papen et Schleicher proposent aux nationaux-socialistes deux ministères, mais Hitler réclame la chancellerie. De ce fait, les SA multiplient leurs violences[89]. Un décret-loi instaure alors la peine de mort pour les auteurs de violences de rue mortelles. Lorsqu'un mineur communiste est piétiné à mort par neuf SA, ils sont condamnés à mort. Hitler réclame leur libération. Finalement graciés, ils ne feront que quelques mois de prison[90]. Hitler dicte désormais sa loi au pouvoir légitime.
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Dès sa réunion, le Reichstag s'en prend au nouveau chancelier von Papen et l'oblige à dissoudre de nouveau l'assemblée et à procéder à de nouvelles élections. À ce moment-là, le parti national-socialiste est traversé par des courants contradictoires. Hitler, soutenu par Goebbels, réclame le pouvoir pour le seul NSDAP. Gregor Strasser milite pour une participation à un gouvernement selon les conditions d'Hindenburg et von Papen[90]. Il cherche aussi à établir sur le parti une structure hiérarchique pour contrôler les gauleiter. Mais cette démarche va à l'encontre des intérêts de Hitler qui, grâce à son charisme, contrôle personnellement les responsables régionaux. Pendant la campagne électorale, a lieu un événement improbable. Les communistes et les nationaux-socialistes s'unissent pour faire grève dans les tramways berlinois, s'opposant ainsi aux syndicats et au SPD qui appellent au travail. Cette alliance incroyable montre que l'union des partis de gauche est impossible en Allemagne même pour contrer la menace d'extrême-droite. À l'automne 1932, les nationaux-socialistes mènent une campagne très violente avec, entre autres, des thèmes anticapitalistes, populistes et proagrairiens. Les grands patrons inquiets proposent une union de toutes les forces nationalistes sauf les nationaux-socialistes[79].
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Les élections générales de novembre marquent un recul du NSDAP avec ses 11,74 millions de voix, soit 33,1 % du corps électoral. Les nationaux-socialistes perdent deux millions de voix[91]. Les partis communiste et socialiste dépassent le NSDAP de plus de 1,5 million de voix, mais ils sont divisés. Les caisses du parti national-socialiste sont vides. Le recul aux élections de novembre le laisse dans un certain désarroi. Le nouveau chancelier Schleicher tente de faire éclater le parti en proposant à Gregor Strasser le poste de vice-chancelier[92]. Mais soumis à la pression de Goebbels, Strasser quitte le parti national-socialiste en dénonçant la politique de Hitler.
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Après les élections de novembre, Hitler sait que pour arriver au pouvoir, il doit pactiser avec les milieux d'affaires, très insatisfaits des politiques menées par les chanceliers successifs. Au cours de l'année 1932, il a acquis une certaine respectabilité auprès des grands patrons qu'il a rencontrés à Düsseldorf le 27 janvier 1932 grâce à Schroeder. Il bénéficie aussi des intrigues de von Papen, mécontent d'avoir été écarté du pouvoir par Schleicher, et qui espère revenir aux affaires dans le sillage de Hitler. Les deux hommes se rencontrent à deux reprises les 4 et 18 janvier 1933. Hindenburg est hostile à la nomination de Hitler comme chancelier, mais une coterie fait pression sur le président pour qu'il remplace Schleicher par le chef des nationaux-socialistes. Hindenburg finit par demander à von Papen de clarifier la situation politique. Celui-ci propose un gouvernement avec Hitler comme chancelier. Il assure le vieux président que Hitler sera neutralisé par les ministres conservateurs. Le 30 janvier 1933, après une dernière intrigue de von Papen, Hitler devient chancelier[93]. L'importance de l'hypothèse d'un soutien des milieux financiers et patronaux à Hitler est discutée pour ce qui concerne la période avant 1933[94] ; elle est avérée par la suite[95].
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Pour les militants du NSDAP, Hitler est le rédempteur de l'Allemagne. Ils s'efforcent dans leurs actions d'en convaincre les électeurs. Les défilés dans les rues, les rassemblements politiques sont de plus en plus ritualisés.
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Joseph Goebbels, responsable de la propagande nazie, est l'un des maîtres d'œuvre des succès électoraux. Il parvient à mythifier le militant nazi en le transformant en héros prêt à donner sa vie pour la cause. Pour exemple, le cas du SA Horst Wessel : au cours d'une rixe pour une prostituée, ce dernier est tué par un communiste et Goebbels en fait un martyr du national-socialisme. Alors que le SA se débat encore entre la vie et la mort dans un hôpital de Berlin, Goebbels fait publier de ses nouvelles deux fois par semaine dans l'organe de presse local du NSDAP. Il organise même le 7 février 1930, un rassemblement de plus de 10 000 personnes. À la fin de la réunion, la foule entonne un chant écrit par le SA blessé, le Horst-Wessel-Lied qui deviendra l'hymne du parti et le deuxième hymne national allemand. Lors de l'enterrement de Wessel, des milliers de sympathisants font le salut hitlérien au passage du cercueil. Goebbels fait ainsi de Wessel un preux chevalier des temps modernes[96].
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Lors de l'élection de 1930, les nationaux-socialistes n'ont pas encore accès à la radio et la presse nationale. Goebbels compense ce handicap en inondant le pays de tracts, d'affiches, de journaux distribués par les SA. En 1932, pour la campagne présidentielle, les nationaux-socialistes collent près d'un million d'affiches à travers toute l'Allemagne. Huit millions de tracts et douze millions de journaux sont distribués[97]. Dans les régions isolées, des voitures tapissées d'affiches du NSDAP sillonnent les routes tandis que des haut-parleurs scandent les slogans nationaux-socialistes. Les réunions électorales sont aussi un moyen très efficace de propager les thèmes nationaux-socialistes. En 1932, il s'en tient 300 par jour pendant la campagne. La mise en scène soignée : multiplications des drapeaux rouge et blanc avec des croix gammées, chants, uniformes, parades de SA, fanfares, lumières des torches, donnent à la foule un sentiment d'unité et de force qui emporte l'adhésion[97]. Pour donner à Hitler une image moderne, Goebbels affrète un avion qui transporte Hitler, candidat à la présidentielle, de rassemblements en rassemblements avec comme slogan : « Le Führer au-dessus de l'Allemagne »[98].
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À partir de 1929, le NSDAP sous l'inspiration de Goebbels s'en prend aux intellectuels et aux artistes jugés « néfastes » pour l'Allemagne. Les étudiants nationaux-socialistes, pourtant minoritaires dans les universités, dressent des listes d'enseignants juifs, comme les étudiants nazis de Göttingen[81], entretiennent une agitation constante et peu réprimée. Ils empêchent les professeurs juifs ou libéraux de faire cours. Les présidents d'université en viennent à en renvoyer certains dans l'espoir que les agitateurs nationaux-socialistes laissent enfin l'université en paix. Les spectacles, théâtres, cinémas ou cabarets jugés contraires à « l'honneur allemand » sont régulièrement perturbés par les SA. Ils finissent par être retirés de l'affiche par les directeurs de salle[99]. Les journaux du NSDAP publient des listes noires d'artistes ou d'écrivains en leur promettant un châtiment exemplaire le jour où Hitler arrivera au pouvoir (parmi les plus menacés : Kurt Tucholsky, Erich Kästner, Bertolt Brecht, Erwin Piscator, Vassily Kandinsky, Ossietsky…). En 1929, Wilhelm Frick devient ministre de l'Instruction publique du Land de Thuringe dans un gouvernement de coalition de droite mené par Erwin Baum (de). Il fait interdire les œuvres des artistes honnis par le national-socialisme. Mais son action suscite une telle réprobation qu'il est obligé de démissionner au bout de quelques semaines. En fait, entre 1929 et 1933, les campagnes d'intimidation sont bien plus efficaces qu'une censure directe[100].
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En France, en janvier 1932, le député Paul Faure intervint vivement à la Chambre des députés en accusant le groupe Creusot-Schneider d’aider au réarmement allemand, via ses implantations en Tchécoslovaquie et en Hongrie, tandis qu’un de ses associés aux Pays-Bas drainait des fonds pour le NSDAP[101]. Fritz Thyssen verse un million de marks au parti en 1931, mais parce qu'il finance tous les partis sans distinction. En 1932, sur les plusieurs millions qu'il verse aux différents partis, le NSDAP en reçoit 3 % contre 8 % aux partis de droite, 6 % à ceux de gauche et 83 % aux partis du centre[102]. Plusieurs auteurs ont évoqué la parution aux Pays-Bas d’un opuscule sous le pseudonyme de Sydney Warburg, De Geldbronnen van het nationaal-sozialism: drie gesprenken met Hitler (les ressources du national-socialisme, trois conversations avec Hitler) et traitant des ressources financières du nazisme en 1929, 1931 et 1933, apparemment rédigé par un infiltré et désignant des bailleurs de fonds liés à la haute-finance américaine[101]. Le NSDAP bénéficie aussi de l'appui financier de l'industriel Emil Kirdorf et de l'ancien président de la Reichsbank Hjalmar Schacht[103].
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Le but du NSDAP est la prise du pouvoir afin d’instaurer une dictature autour d’Adolf Hitler. Selon le Führer, ce régime est seul capable de lancer un vaste programme d’économie de guerre, avec pour objectif le réarmement massif du pays, afin de lui permettre de se lancer dans une série de conquêtes militaires et d’élargir ce qu’il appelle son « espace vital ». L’idéologie du parti nazi était nationaliste, raciste et antisémite. Une fois le pouvoir obtenu, le parti se trouve confronté à ses contradictions de la période précédente, balloté entre un programme flou, axé autour de la « création d'une autorité centrale forte » et des aspirations divergentes au sein du parti : certains, la majorité, veulent refonder le Reich sur les bases de celui de 1871, d'autres veulent la remise en place de l'État allemand, sous leur contrôle, d'autres encore, autour de Röhm, souhaitent l'initialisation d'un processus révolutionnaire[104].
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À l'annonce de la nomination de Hitler comme chancelier, des milliers de SA défilent sous les fenêtres de leur chef et devant la porte de Brandebourg dans une longue retraite aux flambeaux qui dure 5 heures[105]. Goebbels note dans son journal « C'est comme dans un rêve »[106]. Le 30 janvier, il n'y a, en plus de Hitler, que deux autres nationaux-socialistes dans le nouveau gouvernement : Frick à l'Intérieur et Hermann Göring au ministère de l'Aviation, qu'il cumule avec celui de l'Intérieur de Prusse, le principal État fédéré du Reich. Les autres ministres sont à peu près ceux du gouvernement précédent. Dès le 1er février 1933, le nouveau chancelier Hitler obtient du président Hindenburg la dissolution du Parlement. Grâce à l'argent fourni par les industriels (3 millions de marks), le NSDAP multiplie la propagande. Goebbels s'assure le contrôle de la radio d'État et multiplie les rassemblements grandioses. Le 5 février, il organise des funérailles nationales pour deux militants tués durant le défilé aux flambeaux du 30 janvier au soir. Tous les moyens sont bons pour glorifier les deux héros : présence des plus hauts dirigeants nationaux-socialistes dont Hitler accompagnés des fils de l'empereur Guillaume II, survol du cortège funèbre par deux avions parés de croix gammées, cérémonie dans la cathédrale et enfin, hommage funèbre prononcé par Goebbels en personne[107]. Tout en tenant un discours rassurant, le parti s'emploie à prendre le contrôle de toutes les institutions du pays, à partir du ministère du Reich à l'Intérieur, détenu par Frick[108]. Ainsi Göring signe un décret, le 22 février 1933, en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse, qui fait des SA et des SS du Land des auxiliaires de police. 40 000 nazis peuvent ainsi se livrer en toute impunité à la violence en pleine campagne électorale.
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Le 27 février, le palais du Reichstag est totalement détruit par un incendie criminel. L'incendiaire étant un jeune Hollandais d'extrême-gauche, les nationaux-socialistes en profitent pour développer la thèse de la préparation d'un soulèvement communiste. Dès le lendemain, une réunion ministérielle décide d'adopter le décret « pour la protection du peuple et de l'État » qui supprime la quasi-totalité des droits fondamentaux. Plus de 4 000 militants du Parti communiste d'Allemagne (KPD) sont arrêtés ainsi que bon nombre de dirigeants de la gauche : ils sont assassinés ou seront envoyés vers les premiers camps de concentration nazis[109]. Les journaux sont suspendus et les rassemblements interdits. Les SA multiplient les brutalités. Ils ouvrent même des « centres privés de détention » où ils torturent en toute impunité leurs prisonniers personnels[110]. Environ 50 000 personnes sont internés dans ces camps improvisés[111]. Goebbels multiplie la propagande à la radio.
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Aux élections fédérales de mars 1933, le NSDAP obtient 17,28 millions de voix représentant 43,9 % du corps électoral. Il n'a donc pas la majorité absolue, ce qui constitue un demi-échec, vu les conditions du scrutin. Dès le lendemain des élections, les SA s'attaquent aux gouvernements locaux qui ne sont pas aux ordres du NSDAP. Ils envahissent les gouvernements locaux, les directions de la police régionale où ils hissent le drapeau national-socialiste. Aussitôt, Frick considère que le gouvernement local n'est plus en mesure de maintenir l'ordre dans le Land et nomme à sa place un commissaire du Reich nazi[112]. Les partisans de Hitler déstabilisent ainsi le pouvoir légal pour pouvoir le remplacer. Le stratagème est utilisé à Hambourg le 5 mars, à Brême, Lübeck le 6, en Hesse le 7, en Saxe, Wurtemberg et Bade le 8. Seule la Bavière tente de résister mais se soumet le 16 mars au pouvoir national-socialiste. Au sein des Länder sont nommés des Reichsstatthalter, dépendant directement du pouvoir central, le plus souvent recrutés parmi les gauleiter des régions concernés[108], disposant des pleins pouvoirs, dont ceux de nommer et de dissoudre les gouvernements des États fédérés, leurs assemblées, de nommer et de révoquer les fonctionnaires, de pourchasser ou d'amnistier des citoyens du Reich ou encore de promulguer des lois[113].
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Certains conservateurs finissent par protester contre les violences de SA. Mais Hitler prend ouvertement leur défense et menace à mots couverts les protestataires.
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Goebbels, désormais ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande, met au point les derniers stratagèmes pour désarmer toute opposition. Lors d'une cérémonie à la mise en scène soignée, Hitler rend hommage devant toutes les forces sociales et religieuses, sauf les partis de gauche, aux « martyrs » du parti national-socialiste. Il s'agenouille ensuite devant le président Hindenburg, symbole de l'Allemagne éternelle[114]. Cette mise en scène, filmée et radiodiffusée dans toute l'Allemagne donne aux Allemands un sentiment d'unité. Le 20 mars, les nationaux-socialistes obtiennent le soutien du Zentrum. Le 23 mars, le Reichstag, réuni à l'opéra Kroll, est entouré par les SA et les SS qui exigent le vote des pleins pouvoirs pour leur chef. Il lui faut réunir les deux tiers des suffrages des députés. Hitler lui-même apparaît en tenue de SA. Seuls les 94 députés du parti social-démocrate (SPD) osent s'opposer (les députés communistes étant emprisonnés). 444 députés votent l'« acte d'habilitation ». La Gleichschaltung (« mise au pas » du pays) est en marche. Le même jour est ouvert à Dachau, en Bavière, le premier camp de concentration. Il reçoit les opposants politiques[115].
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Le 29 mars, les libertés fondamentales sont abolies. Peu à peu, tous les partis et syndicats, autres que ceux d'inspiration nazie, sont dissous. Le NSDAP met la main sur la presse communiste et socialiste. Le 14 juillet, il est proclamé parti unique par la loi contre la formation de nouveaux partis[116]. La loi du 1er décembre 1933 sur « l'unité du parti et de l'État » dicte : « Le NSDAP est étroitement lié à l'État ». Il devient donc une institution de l'État. Il existe désormais un chevauchement de compétences entre l'État et le parti national-socialiste. Les gauleiter peuvent ainsi s'adresser directement au Führer pour les affaires politiques. Tout tourne désormais autour de Hitler.
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La classe ouvrière est contrôlée grâce à la création du Front du travail, Deutsche Arbeitsfront ou DAF dont le chef est le docteur Robert Ley, et auquel tous les ouvriers ont l'obligation d'adhérer. Le DAF ne peut s'occuper que de l'amélioration du cadre de travail, sans pouvoir faire de revendications salariales[117]. Les nationaux-socialistes prennent aussi le contrôle des organisations des petites entreprises par l'intermédiaire du N-S Kampfbund für den Gewerblichen Mittelstand. Les organisations agricoles étant déjà infiltrées en 1933, il est très facile pour les nationaux-socialistes de les contrôler totalement. Walter Darré devient à la fois, le responsable du NSDAP pour les affaires agricoles, le chef des organisations agricoles et le ministre de l'Agriculture du Reich. Le patronat est lui aussi en grande partie nazifié. L'industriel Gustav Krupp, président du Reichsverband der Deutschen Industrie ou RDI, le syndicat de la grande industrie allemande, écrit en février 1933 à Hitler : « L'évolution politique coïncide avec les vœux que moi-même et le bureau avons formés depuis longtemps »[118]. Le 1er avril 1933, les SA occupent le siège du RDI et en font chasser les membres juifs. Le RDI est dissous le 22 mai et devient la corporation de l'industrie allemande. Elle conserve une certaine autonomie, car Hitler a besoin de la grande industrie pour mener sa politique de réarmement.
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Le nazisme exerce une fascination sur certains intellectuels qui, par carriérisme (comme le chef d'orchestre Herbert von Karajan) ou par conviction, adhèrent au NSDAP. C'est le cas du philosophe Martin Heidegger, qui adhère au NSDAP le 1er mai 1933 et en restera membre jusqu’en 1945, payant régulièrement ses cotisations[119]. D'autres artistes et intellectuels sont victimes d'une épuration qui commence dès le 1er février 1933. Ils sont arrêtés ou préfèrent fuir à l'étranger. Les SA et les étudiants, souvent encouragés par certains de leurs enseignants, brûlent dans des autodafés les ouvrages interdits : le 10 mai 1933, Goebbels assiste à celui de Berlin où, à la tombée de la nuit, dans une atmosphère hystérique, plus de 20 000 livres sont brûlés[120].
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Au sein du NSDAP, il existe encore une opposition à Hitler. Elle est menée par Ernst Röhm, le chef des SA qui veut faire de ses troupes une milice populaire à la base d'une nouvelle armée. La majorité des SA ambitionnent une promotion sociale. Ils souhaitent une « seconde révolution » que redoute le Führer. À partir du printemps 1934, les SA deviennent incontrôlables. La Reichswehr qui s'est très rapidement « nazifiée » parvient à éviter l’incorporation des SA dans ses rangs. En même temps, se noue une alliance entre Reichswehr et SS.
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Les Allemands connaissent des difficultés d'approvisionnement. Ils tournent alors leur mécontentement contre le parti unique, le NSDAP. La droite traditionnelle relève la tête et ses responsables, à l'instar de von Papen, critiquent ouvertement le pouvoir[121]. Hitler choisit alors de s'allier à l'armée pour consolider son pouvoir et lâche les SA.
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Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Werner von Blomberg, alors ministre de la Reichswehr, s'efforcent de persuader Hitler que Röhm met en place un complot contre lui. Malgré l'absence de preuves, le Führer se décide à agir fin juin 1934. Il demande une réunion des chefs SA à Bad Wiessee en Bavière. Dans la nuit du vendredi 29 juin 1934 au samedi 30 juin 1934, il lance les SS de Himmler, avec le soutien de l'armée, dans une opération d'envergure qui ne s'interrompt que le lundi 2 juillet 1934 suivant : de Berlin à Munich, plusieurs centaines de SA et d'opposants sont arrêtés ou assassinés, Ernst Röhm est exécuté dans sa prison après avoir refusé le suicide, en même temps que de vieux adversaires de Hitler, tels Gregor Strasser, l'ancien chancelier Kurt von Schleicher, Gustav von Kahr, responsable de l'échec du putsch de la Brasserie, et des collaborateurs de Franz von Papen. Au total, sur ces trois nuits et trois jours de purge, on compte 89 victimes[122]. De nombreux généraux de la Reichswehr se sont montrés complices actifs de cette opération et deviennent dès lors liés à Hitler par un « pacte du sang ». Les SA continuent d'exister, mais ont ensuite un rôle mineur dans la structure du parti : Hitler a désormais tout le pouvoir à la fois sur le parti et sur l'Allemagne.
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De janvier à mai 1933, le nombre d'adhérents au NSDAP triple. Il atteint 2,5 millions de membres en 1935. Du coup, le parti freine le recrutement le réservant dans un premier temps aux jeunes issus des jeunesses hitlériennes. En 1939, le parti compte 5 339 567 adhérents[123],[124]. Durant la guerre, le nombre d'adhérents ne cesse de croître : entre 1939 et 1941, ce sont 1,8 millions d'Allemands qui rejoignent ses rangs, auxquels s'ajoutent 200 000 nouveaux membres entre 1941 et 1943 ; en 1945, 8 millions d'Allemands sont membres du NSDAP[123]. La composition du parti se rapproche de plus en plus de la composition sociale de la population allemande. On peut considérer comme nationaux-socialistes « authentiques » ceux qui ont adhéré aux organisations politiques et sociales les plus typiquement nationales-socialistes : Frauenschaft, SA, SS, Gestapo et SD[125] ; ceux qui ont donné leur adhésion très tôt soit avant, soit peu après la « prise du pouvoir » (30 janvier 1933) ; et enfin ceux qui ont occupé des postes importants. Ils sont pénétrés de l'idéologie nationale-socialiste dont ils acceptent sans réserve principes et méthodes[126]. Les motivations des nouveaux adhérents sont, elles, surtout professionnelles et liées à un désir de promotion sociale. Ceci provoque l'amertume et la désaffection des anciens membres du parti[127]. La hiérarchie des cadres reflète celle de la société traditionnelle. Parmi les responsables nationaux, on ne trouve plus aucun ouvrier. Une des fonctions du parti est de faire la liaison entre le peuple et le Führer[127].
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Avec la loi du 1er décembre 1933, se termine le processus qui transforme la gestion du parti en affaire d'État[113]. En effet, d'un côté, le parti est en surimposition par rapport aux administrations publiques, d'autre, il en est totalement exclu. Une fois la fonction publique épurée de ses membres juifs et opposants au nazisme, de nombreux conflits éclatent entre responsables de la hiérarchie de l'État et responsables de la hiérarchie du parti : ainsi, alors que deux chancelleries, celle du Reich et celle du parti, subsistent, la chancellerie du Reich prend rapidement le pas sur la seconde[108]. De même, l'État doit accueillir en son sein des cohortes de vieux militants du parti, souvent méprisés ; dans le cas du ministère des Affaires étrangères, c'est essentiellement par le biais d'agences partisanes que le NSDAP prend pied dans ce domaine réservé des conservateurs[108].
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Mais les ministres nationaux-socialistes se mettent vite à défendre leur bureaucratie contre le parti, d'où de nombreux conflits. Lors du congrès de Nuremberg de 1935, Hitler précise sa pensée sur le partage du pouvoir entre l'État et le parti : « Ce que l'État ne peut réaliser, sera fait par le parti »[128]. Cette phrase obscure ne permet pas de trancher le problème. D'ailleurs aux plus hautes fonctions de l'État, le cumul avec une fonction dans le parti est la règle. Du fait de l'imprécision de la hiérarchie et des compétences de chacun, les dignitaires se font concurrence pour légiférer. Ceci n'empêche pas le régime d'être autoritaire. Les nouveaux fonctionnaires sont presque tous liés au parti. En effet, les examens, les promotions dépendent de plus en plus de l'appartenance au parti. L'exclusion du NSDAP entraîne souvent la perte de l'emploi. Le 26 janvier 1937, une loi permet au Führer de licencier tout fonctionnaire dont la fidélité est mise en doute par le parti. De plus les fonctionnaires sont obligés de signaler au NSDAP tout fait risquant de nuire au parti même s'ils en ont eu connaissance en dehors de leur travail. Ils deviennent donc des puissants instruments de délation. Ils ont aussi interdiction d'acheter dans les magasins juifs. En 1937, 63 % des fonctionnaires allemands sont membres du NSDAP alors qu'ils n'étaient que 6,7 % en 1933[129].
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Après son accession au pouvoir, Hitler choisit Rudolf Hess comme suppléant à la tête du NSDAP. Il est aussi ministre sans portefeuille avec le droit de contrôler la nomination des hauts fonctionnaires[130]. En 1935, il se trouve à la tête de 25 000 employés dont 1 600 pour le seul siège de Munich. Mais Hess doit compter avec l'ambition des autres dirigeants nationaux socialistes. Il a beaucoup à faire avec Robert Ley, le responsable du Front du travail, qui étend son autorité sur 23 millions de travailleurs et 40 000 fonctionnaires[131] et à qui il demande notamment d'organiser les Ordenburgen. Le parti encadre étroitement la population.
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Le Blockleiter chapeaute les habitants de l'immeuble, le Zellenleiter ceux du quartier. L'Ortsgruppenleiter surveille les habitants et les administratifs de la commune. Le Kreisleiter a un rôle d'animateur politique, d'organisateur de fêtes et de quêtes diverses dans une circonscription plus vaste, l'arrondissement (Kreisleitung). Enfin le gauleiter est nommé parmi les fidèles de Hitler. Bien payé, il contrôle l'administration régionale. D'ailleurs, le plus souvent, les gouverneurs, les Statthalter, sont souvent issus de leur rang. Ils disposent d'une vingtaine de services spécialisés et s'attachent une cohorte de fidèles[132]. En 1935, le Reich compte 33 gauleiter, 827 Kreisleiter, 21 000 Ortsgruppenleiter, 250 000 Zellenleiter et Blockleiter[133]. En 1943, ce sont 43 Gaue, 869 Kreise, 26 103 Ortsgruppen, 106 118 Zellen et 559 029 Blockgruppen que compte le parti, l'expansion géographique du Reich se reflétant dans les structures du parti[123].
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En ajoutant les maires et les conseillers municipaux, tous membres du parti nazi, le total des responsables politiques du NSDAP atteint les 700 000 en 1935. Cette même année, le parti emploie 25 000 permanents dont 1 600 uniquement pour le siège à Munich. L'État n'a aucun contrôle sur les finances du parti. Le parti exerce essentiellement une activité de contrôle et de propagande auprès de la population. Les Politische Leiter ont par exemple pour fonction de délivrer de certificats de fiabilité politique pour ceux qui postulent une fonction. Ils en profitent souvent pour s'enrichir aux dépens de la population. La corruption est un fléau récurrent. En 1935, le trésorier du NSDAP dénonce 2 350 cas, tous réglés par des tribunaux internes.
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Le Führerprinzip s'étend à tous les échelons. Chaque domaine de compétence est centré sur une personne dévouée personnellement à Hitler[134]. Lui seul peut garantir la bonne marche du système. En 1937, il rappelle aux membres du parti que les qualités d'un chef politique sont l'obéissance aveugle, le courage physique et l'autorité. Elles doivent être valorisées par rapport aux compétences administratives[135].
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Au sein du parti, Heinrich Himmler, assisté de Reinhard Heydrich devenu chef de la sécurité, Sicherheitsdienst-SD, est à la tête d'un véritable État dans l'État. En 1937, les polices politiques de toute l'Allemagne passent sous le commandement d'Himmler. Pour Heydrich, l'État SS garantit « la prise en main totale et permanente de tous les habitants du Reich ». Ce désir de contrôle totalitaire de la population fait partie des objectifs du NSDAP et non seulement des SS. Un manuel de formation des militants de 1936 précise qu'un des devoirs de la police est de contrôler « l'ensemble des devoirs d'un individu à l'égard de la communauté populaire »[136]. Les SS sont indépendants de l'appareil d'État et dépendent directement de Hitler. Ils sont 238 000 en 1938. Après la disparition des SA, ce sont eux qui s'occupent des camps de concentration ouverts dès 1933. En 1938, il y a quatre camps, dont Dachau et Sachsenhausen. Le travail forcé y est instauré.
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Le ministère de la Propagande, dirigé par Joseph Goebbels, utilise les moyens de communication les plus modernes, comme la radio ou le cinéma pour diffuser l'idéologie nationale-socialiste. Des rassemblements spectaculaires et impressionnants de militants sont organisés à la gloire du national-socialisme. En effet, les grandes cérémonies sont un élément essentiel de l'esprit communautaire voulu par Hitler. Elles sont mises en scène par l'architecte Albert Speer. Il construit des stades gigantesques. Il utilise des projecteurs pour créer des faisceaux lumineux de 1 000 mètres[137]. Les fêtes sont toujours mises en scène soigneusement et se déroulent le plus souvent la nuit, ce qui permet de mettre en valeur les symboles et les chefs par les jeux de lumière. Le calendrier tourne donc autour de fêtes célébrant le national-socialisme. L'objectif de l'aile radicale du NSDAP est de remplacer les fêtes chrétiennes par les fêtes nationales-socialistes. Le 30 janvier, est célébrée la prise de pouvoir de Hitler et le 24 février, la fondation du parti. Le putsch de Munich est commémoré le 9 novembre[138]. La seule fête chrétienne préservée dans le calendrier officiel est Noël.
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En septembre, huit jours sont consacrés au congrès du parti à Nuremberg. Hitler est au centre des cérémonies. Il s'adresse à une foule ordonnée en colonnes impeccables. Ceci donne l'image d'un dictateur absolu maître d'une organisation dévouée et disciplinée[139]. C'est à l'occasion du congrès de 1934 que Leni Riefenstahl réalise Le Triomphe de la volonté. Ce film poursuit les mêmes objectifs que les cérémonies qui y sont filmées, absorber l'individu dans la masse, lui faire perdre tout recul, pour qu'il souhaite consacrer sa vie au triomphe du national-socialisme. Les nazis ont compris que les rites et l'émotion poussent les hommes à l'action collective[140].
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Les SS, troupes d'élites du NSDAP, sont dotées par Himmler d'un cérémonial initiatique dont le but est d'augmenter la cohésion et le fanatisme du groupe. On peut citer la cérémonie du Blutfahne. Elle tire son origine de la mort du SA Andreas Bauriedl (chapelier de son état) lors du putsch de la Brasserie de 1923. Lorsqu'il est abattu par la police, son sang se répand sur un drapeau national-socialiste, qui devient une relique sacrée servant à « baptiser » les fanions des nouvelles unités SS[141].
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À côté de ces grands-messes, d'autres réunions rythment la vie politique au sein du NSDAP : une fois par an, se tient le congrès des gauleiter, celui de 1944, par exemple, est largement marqué par l'attentat du 20 juillet[142].
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L'un des objectifs de Hitler est la création d'un espace vital d'où les Juifs seraient absents. La politique de persécution menée dans les années trente vise à leur faire quitter l'Allemagne.
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À partir de la prise du pouvoir en janvier 1933, le NSDAP est avant tout utilisé pour populariser les thèmes développés dans la propagande[143]. Dès mars 1933, la propagande est confiée au ministre Joseph Goebbels, qui signe de nombreux écrits antisémites[144] : éditorialiste régulier du Völkischer Beobachter, il rédige à partir de 1940 les éditoriaux hebdomadaires de l'autre journal du parti, Das Reich[145]. De plus, l'interpénétration entre le parti et l'État durant le Troisième Reich[144] se manifeste aussi dans les multiples campagnes de propagande orchestrées par le bureau de presse du Reich, confié à Otto Dietrich, vétéran du parti dont le pouvoir dépend avant tout des liens qu'il a su tisser avec Adolf Hitler[146] ; ses consignes énoncées lors de conférences de presse quotidiennes[147] étaient relayées à tous les échelons du parti[147].
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Dès l'arrivée au pouvoir de Hitler, des agressions contre les Juifs sont orchestrées par les nazis, principalement les SA. Dès le 10 février, Göring dans un discours laisse entendre une relative impunité à ceux qui s'en prendraient aux Juifs. Dès lors, le SA commence à molester certains Juifs et à confisquer leurs biens. Le 1er mars à Mannheim, les SA font fermer les magasins juifs[148]. Le gauleiter Julius Streicher organise une vaste campagne antisémite sous le prétexte de défense contre les « violences juives ». Le 1er avril 1933, les SA se postent devant les magasins juifs. Ils dressent des pancartes incitant à ne pas acheter chez les Juifs. Les médecins et les avocats juifs subissent les mêmes intimidations. Le soir même, des nationaux-socialistes défilent pour protester contre les « agissements des Juifs ». Comme la population se montre peu réceptive au boycott antijuif, l'opération est vite arrêtée[149]. En 1935, sous l'impulsion de Goebbels et de Julius Streicher, des « manifestations spontanées » sont organisées contre les Juifs. Elles aboutissent à la publication des lois de Nuremberg qui privent les Juifs de leurs droits civiques. Le harcèlement est atténué au moment des Jeux olympiques de Berlin en 1936 mais reprend de plus belle à partir de 1938 : pillages, arrestations de « Juifs délinquants » se multiplient pendant l'été 1938[150].
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Le 7 novembre 1938, Ernst vom Rath, conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris est assassiné par un jeune Juif polonais qui voulait protester contre le sort fait aux Juifs allemands. Le soir du 9 novembre, Goebbels jette les militants hitlériens dans les rues pour venger la mort de vom Rath. Les SA, les SS et les Jeunesses hitlériennes pillent les synagogues et les locaux des organisations juives allemandes, les magasins et les biens des Juifs. Près d'une centaine de personnes sont tuées pendant la nuit de Cristal. Une centaine de synagogues sont brûlées et 7 500 magasins sont pillés. Trente-cinq mille Juifs sont aussi arrêtés, déportés dans des camps de concentration, Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen, et pour la plupart libérés après versement d'une rançon[151]. À cette époque, l'objectif est l'émigration totale des Juifs d'Allemagne[152]. Entre 1933 et 1939, environ la moitié des 500 000 Juifs d'Allemagne quittent le Reich.
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Dans les campagnes, les mesures antisémites vexatoires sont le plus souvent le fait des maires avec l'appui des militants locaux du NSDAP : pancartes insultantes, interdiction de la commune aux Juifs de passage… En ville, les violences sont le fait des SA et des membres du parti régulièrement excités et manipulés par leur encadrement[153].
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Un NSDAP autrichien est créé dès 1926. Devenu chancelier d'Autriche le 20 mai 1932, le dictateur Engelbert Dollfuss lutte contre les nationaux-socialistes autrichiens qui réclament l'Anschluss, n'hésitant pas à les arrêter. Le 25 juillet 1934, 154 SS autrichiens, peut-être commandités par Hitler[154] font irruption dans la Chancellerie, revêtus d'uniformes militaires autrichiens et tirent sur Dollfuss, le blessant mortellement. Mais les forces gouvernementales arrêtent les assassins. Treize d'entre eux seront condamnés à mort et exécutés[155]. Les arrestations et les interdictions de Kurt von Schuschnigg, le successeur de Dollfuss, n'empêchent les nationaux-socialistes autrichiens de continuer les campagnes annexionnistes. Après le rapprochement entre Benito Mussolini et Hitler, le gouvernement autrichien est obligé de tolérer les agissements du NSDAP pourtant interdit. Le 11 mars 1938, sous la pression allemande, Schuschnigg cède la place au national-socialiste Arthur Seyss-Inquart. Celui-ci ouvre le lendemain, les frontières aux troupes allemandes[156]. L’Anschluss s'accompagne de la venue de 25 000 militants nationaux-socialistes qui exproprient les Juifs, en profitant souvent pour s'enrichir.
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Deux semaines après son entrée dans Vienne, Hitler demande à Konrad Henlein, le chef du NSDAP des Sudètes, de déstabiliser la Tchécoslovaquie. Hitler menace ensuite d'intervenir pour défendre les intérêts de la minorité allemande de Tchécoslovaquie. C'est à l'occasion de la crise des Sudètes que les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938. Les Sudètes sont annexées à l'Allemagne.
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Au Royaume-Uni, Oswald Mosley est le chef de la British Union of Fascists qui ne compte en 1934 qu'une vingtaine de milliers de membres. Aux Pays-Bas, Anton Mussert dirige le mouvement national-socialiste qui a 40 000 membres et obtient 8 % des voix en 1935. Pendant la crise économique, des organisations nationales-socialistes connaissent un certain succès en Suisse, au Danemark, en Norvège, en Irlande. Mais leurs popularité reflue avec la reprise économique et la résistance des partis démocrates[157].
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans une partie des pays occupés, les Allemands s'appuient sur les partis s'inspirant du NSDAP. En Norvège, occupée depuis avril 1940, Vidkun Quisling, chef du Nasjonal Samling, mouvement d'extrême-droite norvégien et sympathisant du national-socialisme allemand, se proclame chef du « gouvernement national » en 1942. Il tente de convertir l'Église luthérienne, les écoles et les jeunes au national-socialisme, mais se heurte à l'opposition farouche de la grande majorité des Norvégiens. Son parti, proclamé parti unique et qui n'avait obtenu aucun résultat électoral probant avant la guerre, ne parvient cependant pas à devenir un mouvement de masse en Norvège.
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Aux Pays-Bas occupés, Seyss-Inquart devient Reichskommissar. Il accorde un large soutien au Mouvement national-socialiste aux Pays-Bas (NSB), qui collabore activement avec l'occupant. En France, le Parti populaire français, d'inspiration fasciste, prône la collaboration active avec l'Allemagne après la défaite française de 1940. Le Rassemblement national populaire de Marcel Déat voit dans l'Allemagne nationale-socialiste un modèle à suivre, de même que le petit Parti franciste. Ils incitent les Français à s'engager dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme puis directement dans la Waffen-SS dans la division Charlemagne. Ces partis sont cependant, jusqu'aux derniers mois de l'occupation, tenus à l'écart du gouvernement de Vichy et Marcel Déat ne devient ministre qu'en 1944. Un parti national-socialiste français, dirigé par Christian Message, existe durant les premiers mois de l'occupation, mais ne constitue qu'un groupuscule sans aucune importance[158]. Au sud-est de l'Europe, l'Allemagne nationale-socialiste s'appuie sur les oustachis croates, parti unique de l'État indépendant de Croatie. En 1944, le Parti des Croix fléchées est mis au pouvoir en Hongrie par les Allemands après le renversement du régent Horthy.
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À la faveur de la guerre, le parti ouvre de nouveau les inscriptions. Celles-ci se multiplient pour atteindre 8 millions en 1944. Le parti devient plus populaire et plus ouvrier, même si le pourcentage d'adhérents ouvriers est inférieur à la place qu'ils occupent dans la société[159]. De plus, la proportion de femmes augmente sans arrêt et contribue au rajeunissement de l'âge moyen des membres du NSDAP.
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Dès le début du conflit, le parti participe à la propagande de guerre et sert de caisse de résonance à la propagande antisémite du IIIe Reich : selon le ministère de l'Éducation du peuple et de la Propagande du Reich, durant les treize premiers mois du conflit, entre le 1er septembre 1939 et le 1er octobre 1940, le parti aurait organisé environ 200 000 rassemblements politiques dans tout le Reich, et 30 000 projections cinématographiques réunissant près de 4 millions et demi de spectateurs ; de plus, durant cette période, neuf séries de diapositives et plus de trente millions de la citation hebdomadaire du parti sont produites et diffusées dans la population[160].
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En 1943, le parti, non content d'avoir rempli la salle du Sportpalast de nazis fanatiques, diffuse largement dans la population le texte du discours : en novembre, quatorze millions d'exemplaires sont distribués à travers le Reich[161]. Mais l'action de propagande du parti ne s'arrête pas : le ministère de la Propagande adresse à l'ensemble des responsables du partis, orateurs, Ortgruppenleiter, Kreisleiter et gauleiter, des directives de propagande. Ainsi, le 5 mai 1943, l'ensemble de ces cadres reçoivent une directive intitulée La question juive en tant qu'arme de politique intérieure et étrangère, qui insiste sur la nécessité de maintenir l'attention de la population sur les Juifs, par l'organisation de réunions publiques sur la question de la responsabilité des Juifs dans le déclenchement du conflit, et par la popularisation au sein du parti de l'essai de Goebbels intitulé : « La Guerre et les Juifs »[162].
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Confronté à une baisse de moral au sein de la population à la fin de l'hiver 1944-1945, le NSDAP tente de relever l'esprit combattif de la Wehrmacht et de la population civile : ainsi, au mois de mars 1945, est mise en place l'action orateurs. Des orateurs du parti sont dépêchés auprès des unités combattantes et développent auprès des troupes un argumentaire mis au point par Goebbels, destiné à apporter des réponses aux questions soulevée par les soldats du front : les réserves du Reich en armes et en vivres doivent permettre au Reich de tenir, l'efficacité des armes miracles et l'immense superficie nécessaire au déploiement des armées alliées, censée les affaiblir[163]. Ces orateurs ont aussi pour tâche de détourner les critiques vers les Alliés et se voient fournir des argumentaires pour répondre aux objections des soldats ; toutes les réponses contournent les réalités du rapport de force du printemps 1945 pour marteler la certitude de la victoire du Reich, sans rencontrer aucun succès devant les civils (à quelques exceptions près) et les soldats du front[164]. Prenant conscience de l'inutilité de ces actions, Goebbels souhaite à partir du 11 mars 1945 que des mesures brutales soient adoptées contre le défaitisme ambiant qui règne dans le Reich[165].
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Sous l'impulsion de Goebbels et de Rosenberg, le parti accentue son inflexion anti-chrétienne. Les sections locales développent le dimanche matin, au moment du culte chrétien, des cérémonies en l'honneur des héros morts à la guerre ou dans le combat politique. Les nationaux-socialistes convaincus, seuls participants à ces cérémonies, écoutent de la musique, de la poésie, des commentaires des citations de Hitler et chantent les hymnes du parti[166]. Ces réunions semblent avoir connu un certain succès. Ce n'est pas le cas des fêtes néo-païennes devant remplacer les fêtes chrétiennes comme Pâques, les mariages ou les baptêmes. La réticence de la population vis-à-vis de la « nouvelle foi » n'empêche pas le parti d'intensifier sa politique de déchristianisation. Le gauleiter de Bavière supprime les prières et les crucifix des écoles publiques ; en réponse, les mères de familles menacent de boycotter les magasins tenus par des membres du parti et d'informer leurs maris au front, ce qui oblige le gauleiter à revenir sur ces décisions. Début 1941, 123 couvents sont fermés. Ce n'est que lorsque Hitler comprend que la guerre va durer, après l'invasion de l'URSS, qu'il renonce à sa politique anticatholique[167] : dans un contexte de guerre totale, le besoin d'unité du peuple se fait plus important.
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Cadre traditionnel par excellence, l'armée suscite dès 1933 de fortes réserves de la part du parti. Après l'échec des projets militaires de Röhm, l'armée constitue un soutien solide du régime et du parti. Les succès diplomatiques et militaires des années 1935-1941 renforcent cette alliance, non exempte d'arrière-pensées de part et d'autre. Cependant, à partir de la bataille de Stalingrad, la censure allemande contrôle les lettres de soldats envoyées depuis la ville assiégée à leurs familles restées en Allemagne ; les lettres des officiers en poste dans Stalingrad montrent de la part de ces derniers un fort ressentiment contre le NSDAP, son idéologie et son chef[168] ; la lecture de ces lettres renforce les préventions des dirigeants nazis, essentiellement Goebbels et Hitler, à l'encontre des officiers de carrière[169]. L'attentat raté contre Hitler du 20 juillet 1944 donne l’occasion de mener une violente campagne contre les militaires et les nobles de haut rang. De plus, des rassemblements de soutien au régime sont organisés avec des succès mitigés[170]. Pour renforcer le contrôle du parti sur les militaires, deux directions sont explorées : le contrôle par le parti de la Volkssturm, et la création, effective après bien des tergiversations, des officiers d'action psychologique ou NSFO chargés de diffuser auprès des soldats, sur le front ou en garnison, la propagande national-socialiste[169].
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À La faveur des annexions entre 1938 et 1943, le NSDAP étend son réseau de militants dans les régions annexées. Ainsi, en 1938, l'Autriche, puis les Sudètes connaissent une division en Gaue ; en 1939, l'annexion de larges portions de la Pologne entraîne l'agrandissement du Gau de Prusse-Orientale vers le sud ; le Gau de Silésie se voit agrandi vers l'est, tandis que deux Gaue sont créés, celui de Posnanie et celui de Prusse-Occidentale[171]. Recrutés parmi les vétérans du parti, les gauleiter des Gaue nouvellement constitués cumulent leurs fonctions au sein du parti avec les fonctions de gouverneur, comme l'ensemble de leurs subordonnés[171].
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Hitler confie à ses proches, membres du parti avant 1925 pour la plupart, créés Reichsleiter ou Gauleiter, l'administration des régions conquises destinées à être intégrées au Reich. Il leur donne des pouvoirs étendus. Dans l'Est de l'Europe, des militants du parti viennent encadrer les minorités allemandes qui y vivaient avant la guerre. Ainsi, dans le gouvernement général de Pologne, 15 000 nationaux-socialistes venus d'Allemagne occupent des postes dans l'administration. Mais en général, le parti envoie les plus médiocres de ses militants pour se débarrasser d'eux. Incapables de gérer le gouvernement général, ils finissent par céder le pouvoir aux SS[172]. Eupen, Malmedy, le grand-duché de Luxembourg, l'Alsace, la Moselle sont annexés de fait et dépendent de gauleiter du Reich. Ceux-ci y introduisent dès 1941 les organisations nationales-socialistes et cherchent à germaniser les populations[173].
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Les pouvoirs de ces chefs territoriaux sont renforcés encore au mois de juillet 1944., puis après le 20 juillet 1944. En effet, dans la semaine précédant l'attentat, un décret de Hitler intronise ces derniers commissaires à la défense du Reich, ce qui leur confère une autorité sur les militaires en cas d'invasion d'une partie du territoire du Reich[174]. L'attentat renforce encore leur pouvoir, car ils reçoivent par délégation une partie des nouveaux pouvoirs de Goebbels, créé plénipotentiaire pour la guerre totale[175]. Ainsi, ils exercent un contrôle de plus en plus fort sur la vie politique et administrative du Reich, matérialisée par leur congrès tenu le 3 aout 1944, au château de Poznań[176].
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De plus, en octobre 1944, sur proposition de Heinz Guderian, Hitler avalise la création du Volkssturm dont la commandement est confiée aux gauleiter. Face à l'avancée des troupes alliées, ces derniers ordonnent une défense acharnée des villes, parfois contre l'avis des militaires et de l'administration civile. Celui de Brême, par exemple, oblige la population à résister jusqu'au bout. Mais, dans d'autres régions du Reich, à l'Est notamment, complètement discrédités[177], ils ne sont capables d'organiser ni une véritable défense, à quelques exceptions près, comme Karl Hanke à Breslau, par exemple, ni une évacuation dans des conditions correctes des populations civiles[178] qui prennent la fuite dans des conditions effroyables[179].
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Dans les dernières semaines du conflit, en raison des fréquents changements d'adresse des administrations de l'État[180], Les gauleiter prennent en charge l'administration du Reich et proposent des solutions pour tenter de retourner le cours des évènements : certains proposent la mise en place de commandos suicide, d'autres des organisations de partisans, tous cependant incarnent la volonté de résister jusqu'au bout[181].
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Dans le même temps, le décret du 15 février 1945, promulgué par Thierack, à la demande de Hitler, les Gauleiter se voient confier la responsabilité de la mise en œuvre des cours martiales d’exception, composées d'un responsable du NSDAP (ou d'une organisation satellite) et d'un officier[182].
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Substitut de l'administration depuis le milieu des années 1930, le parti nazi occupe de plus en plus des périmètres dévolus à l'administration de l'État. À tous les échelons, du chef de bloc, installé dans son immeuble, au gauleiter, dans son Gau, les membres du parti tentent de maintenir la mobilisation de la population : les responsables nazis organisent ainsi à la fois le déblaiement des décombres dans les villes bombardées, les services de la population dans les batteries antiaériennes, ou encore la répartition de l'aide sociale du parti (différente de celle organisée par l'État)[183]. Ces multiples domaines d'intervention du parti contribuent, avec la terreur qui se déchaîne dans le Reich, à maintenir dans la population un sentiment de docilité envers le régime, lors que celui-ci apparaît davantage chaque jour des quatre premiers mois de l'année 1945, en état de dislocation avancée[184].
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Dans les premières semaines de l'année 1945, dans le contexte de l'écroulement du front de l'Est et d'échec définitif de l'offensive des Ardennes à l'ouest, les gauleiter se retrouvent chargés de passer leur Gau au peigne fin pour débusquer les soldats débandés et les renvoyer sur le front[185].
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Parallèlement à ce travail d'appui aux civils et aux militaires, le parti tente de définir, jusqu'aux derniers jours du conflit, les modalités du travail politique, comme le rappelle le Kreisleiter de Freiberg, dans ses instructions du 28 avril 1945, ou encore Goebbels dans Berlin lorsque, début avril 1945, il organise des réunions politiques pour diminuer l'impact des pillages dans la capitale du Reich[186].
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Malgré ces actions, les permanents du parti ont cependant très mauvaise réputation. L'opinion publique les considère comme des planqués. En 1942, sur 85 000 chefs politiques à plein temps, seuls 15 000 sont mobilisables[187]. En 1943, les Allemands sont indignés d'apprendre qu'ils échappent aussi à la réquisition pour le travail à l'usine. Des rumeurs courent, en Bavière, sur le train de vie princier des dignitaires du parti. Certains militants de ce Land vont jusqu'à ne plus porter l'insigne du parti pour éviter les moqueries de la population et renâclent même devant la formation idéologique[188]. En Bavière, Paul Giesler doit rappeler non seulement aux membres, mais aussi aux permanents du partis, qu'ils doivent porter en permanence leur insigne pour les uns, leur uniforme de service pour les autres[189].
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Les permanents du parti ont une mission de propagande et présentent la guerre de façon optimiste. Ils font un portrait dévalorisant ou terrifiant des ennemis du Reich. Anglais et Américains sont présentés comme les instruments de la finance juive, l'URSS comme le pays dans lequel la figure du judéo-bolchevique règne en maître et soumet les civils à un régime de terreur. En ce qui concerne l'URSS, Goebbels accrédite l'idée de la bienveillance des peuples conquis. Quand l'armée allemande commence à reculer, la propagande se lance dans des appels à la guerre totale pour la survie du pays. Puis, pour soutenir le moral de la population, elle développe le thème des armes miracles qui renverseront la situation. Cependant pour la population, les héros ne sont pas les membres du NSDAP, mais les militaires. Les soldats eux-mêmes semblent haïr les représentants du parti : à Himmler qui propose de mettre en place des commissaires politiques au sein des unités du front de l'Est, les officiers répondent que ces derniers seraient très probablement assassinés par les hommes dont ils auraient la charge[189].
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Dans les derniers mois du conflit, les dirigeants et les membres du parti sont les cibles de la colère de la population allemande : tout d'abord en raison de l'acharnement à vouloir continuer inutilement un conflit qui est perçu, même par de nombreux Allemands, comme perdu[190], ensuite en raison de l'incapacité à organiser correctement la Volkssturm, puis en raison de l'inaction dans les évacuations des civils devant les avances alliées et enfin à cause de la propension des membres éminents du parti à fuir vers l'ouest.
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La fuite vers l'ouest, abondamment rapportée par les populations en fuite vers l'ouest joue un grand rôle dans le discrédit du parti. Ainsi, Arthur Greiser, Gauleiter du Wartheland, le premier Gauleiter à fuir devant l'avance alliée, se replie, après l'accord de Bormann, le 20 janvier 1945, avec son administration, à Francfort-sur-l'Oder : il abandonne ainsi une population civile à elle-même, dans un contexte de débâcle militaire et de fuite éperdue de la population civile vers l'ouest, fuite qu'il a interdite jusqu'au 17 janvier, tout en ne donnant pas de publicité à cette décision[191]. De même, Hans Frank, le prédateur et corrompu gouverneur général de Pologne, se réfugie-t-il à SeichauSichów, en Silésie ; après avoir festoyé dans le château, au grand scandale de la population de la ville, il reprend la route de l'ouest, avec le fruit de ses rapines en Pologne, jusqu'en Bavière[192].
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Alors que les cadres fuient vers l'ouest et que les coups de boutoir soviétiques se font de plus en plus pressants, les Gauleiter des régions directement menacés, responsables en dernier ressort des décisions d'évacuation des populations civiles, refusent à donner des ordres d'évacuation générale de la population civile, comme Koch, Gauleiter de Prusse-Orientale, à Memel[193], ce qui accentue le discrédit des Gauleiter et, plus généralement du parti, incapable aux yeux des réfugiés (et de proche en proche de l'ensemble de la population du Reich, de mener à bien l'évacuation de la population des Gaue menacés par l'Armée rouge[194]. Refusant de prendre ces mesures, montrant leur incapacité lorsqu'il a fallu encadrer les réfugiés, les cadres du parti sont largement tenus responsables de la confusion régnant dans les provinces orientales à partir de l'automne 1944[195]. Sur le front, la suggestion de Himmler de faire servir les cadres du parti comme officier de la propagande est simplement écartée par les commandants responsables de ce front, qui mettent en avant le risque pour ces cadres de se faire tuer par les soldats de la Wehrmacht[189].
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Les populations des Gaue occidentaux connaissent eux aussi le même sort : en dépit de proclamations à la guerre à outrance, les responsables territoriaux du parti sont parmi les premiers à fuir à partir du mois de mars.
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À Vienne, les rapports envoyés à Bormann mentionnent une atmosphère de quasi rébellion et d'insécurité de plus en plus grande pour les militants du NSDAP, qui n'osent plus sortir de chez eux désarmés ; les insultes, les menaces et les crachats semblent devenus leur lot quotidien[196].
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Pour faire face à ce discrédit, issu du comportement de certains membres du NSDAP, Bormann édicte au cours du mois de février 1945 de nombreuses directives détaillant les sanctions encourues par les responsables ayant abandonné leur poste : ainsi, le 24 février, Bormann rappelle dans une circulaire interne que les défaillants doivent être considérés comme des traîtres[197].
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Pour tenter de pallier la diffusion de ce discrédit qui pèse sur les responsables, Bormann édicte un certain nombre de circulaires insistant sur l'exemplarité dont doivent faire preuve les cadres et militants du NSDAP[198], notamment celle du 24 février 1945, rendant les fonctionnaires et militants responsables de traîtrise en cas d'abandon de poste[197].
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Ni le discrédit qui frappe les membres du parti, ni la répression qui s'abat sur ceux qui souhaitent la fin des combats ne masque le processus de désintégration que connaît le parti durant les dernières semaines du conflit[186]. Le contrôle de la chancellerie du parti vole en éclats avec la désorganisation des communications qui sévit dans ce qui reste du Reich à partir du mois de mars 1945 : ainsi, les consignes du pouvoir central à destination des Gauleiter du sud du Reich, relatives à l'accueil et à l'approvisionnement des populations du sud du Reich en fuite devant l'avance de l'Armée rouge, restent-elles lettre morte, malgré les courriers insistantes de Bormann aux Gauleiter du Sud du Reich[199].
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Cette désintégration est aussi le fait des Gauleiter eux-mêmes, par la politique qu'il mènent : certains abandonnent tout simplement leur circonscription, comme Albert Hoffmann (en), Gauleiter de Westphalie du Sud, ou Erich Koch[200], d'autres se battent jusqu'au bout, comme Karl Hanke à Breslau (avant de prendre la fuite, quelques heures avant la reddition de la ville le 5 mai 1945[201]), Karl Holz en Franconie, mort dans les ruines du siège de police de Nuremberg[202], d'autres, enfin, se rapprochent de Walther Model, comme Josef Grohé, Gauleiter de Cologne-Aix-la-Chapelle, ou Albert Hoffmann[200]. Ce dernier prononce même, de son propre chef, la dissolution du NSDAP dans son Gau le 13 avril, à l'issue d'une réunion avec les Kreisleiter de son district, avant de fuir vers le centre du Reich[200].
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La fin du conflit exacerbe également certaines rancœurs entre responsables territoriaux : ainsi, à Bayreuth, Fritz Wächtler, est-il exécuté sur ordre de son adjoint et rival Ludwig Ruckdeschel, pour abandon de poste, alors qu'il avait déménagé ses services près de la frontière tchèque[203].
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Des suicides en masse touchent, entre autres, des cadres du parti devant la débâcle.
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Ce n'est que le 20 septembre 1945, plusieurs mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, que le NSDAP, qui a déjà disparu dans les faits, est officiellement interdit, dans le cadre d'un accord entre les gouvernements alliés responsables de l'occupation de l'Allemagne[204]. Le procès de Nuremberg (20 novembre 1945-10 octobre 1946) déclare criminelles quatre organisations nazies : le NSDAP, la SS, le SD et la Gestapo. Cela implique que le simple fait d'en avoir fait partie est un crime[205]. En ce qui concerne le NSDAP, seul le corps de chefs du parti est déclaré criminel à savoir, le Führer, la Reichsleitung, les gauleiter et leurs principaux collaborateurs, les Kreitsleiter et leurs collaborateurs, les Ortsgruppenleiter, les Zellenleiter et les Blockleiter. Les simples membres ne sont pas inquiétés s'ils se sont bornés à avoir une carte du NSDAP[206].
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Dans l'immédiat après-guerre, beaucoup de nationaux-socialistes, et en particulier de SS, furent ainsi détenus dans des camps de prisonniers ou exécutés, soit par la Résistance, soit après procès. Une partie, cependant, échappa à toute condamnation. Si dès 1943, les Alliés avaient mis en place la Commission des crimes de guerre des Nations unies (UNWCS) chargée de dresser une liste des criminels de guerre nazis, celle-ci, ainsi que d'autres organismes nationaux, durent faire face à d'importants problèmes pratiques d'organisation, en particulier après 1947 et le déclenchement officiel de la guerre froide. L'échec du CROWCASS (Registre central des criminels de guerre et des suspects pour la sécurité), créé en mars 1945, est symptomatique de ce changement de priorité politique. De leur côté, certains d'entre eux s'organisaient, par exemple dans l'association d'entre-aide des ex-membres de la Waffen-SS, la Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS créée en 1951 et dissoute en 1992.
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Les nazis qui échappèrent à la justice dans l'immédiat après-guerre peuvent ainsi être classés en plusieurs catégories :
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Parmi ces fugitifs, on peut citer, parmi les plus connus, Josef Mengele (mort en 1979), Barbie (qui travailla pour la dictature bolivienne avant d'être rattrapé par la justice française), Eichmann (jugé à Jérusalem), Alois Brunner, Aribert Heim (toujours recherché mais peut-être mort), le commandant de Treblinka Franz Stangl, l'aviateur letton Herberts Cukurs (assassiné par le Mossad), etc. Une partie des fugitifs a été rattrapée par la justice.
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Enfin, une partie, certes marginale, des anciens cadres nationaux-socialistes réussirent à dissimuler leur passé et à obtenir des postes politiques plus ou moins importants après la guerre. Ces faits ont souvent suscité le scandale et la démission des personnalités concernées quand furent révélées les fonctions qu'ils avaient exercées pendant le national-socialisme. On peut ainsi citer :
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Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies de 1972 à 1981 et président de l'Autriche de 1986 à 1992, est sans doute l'ex-nazi ayant eu les fonctions les plus importantes après-guerre. Waldheim, qui avait été inscrit comme suspect sur la liste de l'UNWCS[207], était membre de la SA et fut Oberleutnant de la Wehrmacht sur le front de l'Est, et on s'intéressa beaucoup à son rôle lors de la bataille de Kozara (Bosnie), dans la 714e division d'infanterie dirigée par le général Friedrich Stahl (it). Bien que l'unité militaire de laquelle il fit partie se fût rendue coupable d'exactions nombreuses, aucune preuve ne l'impliquant directement dans des crimes de guerre n'a pu cependant être fournie[207]. Le département de la Justice des États-Unis refusa toutefois en 1987 de le laisser entrer sur le territoire national, en affirmant qu'il avait pris part à la déportation, au mauvais traitement et à l'exécution de civils et de soldats alliés durant la guerre[207].
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En 1953, le Sozialistische Reichspartei, qui se présente comme successeur du NSDAP, est interdit. En 1964, le NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) est créé. Malgré des propos racistes et d'extrême-droite, le parti n'est toujours pas interdit, même si cette question occupe régulièrement la classe politique allemande.
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Aux États-Unis, en 1979, suite à de nombreux dysfonctionnements dans la recherche d'anciens criminels nazis parmi les immigrés, la représentante Elizabeth Holtzman a fait voter une loi instituant le Bureau d'enquêtes spéciales (en) (en anglais : Office of Special Investigations), optimisant les procédures d'investigation et renforçant les pouvoirs de sanction du département de la Justice.
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Le Royaume-Uni, également, vota, après un long débat, le War Crimes Act 1991 (en), qui accordait à ses tribunaux une compétence juridictionnelle sur les personnes soupçonnées de crimes de guerre commis lors de la guerre et ayant par la suite acquis la citoyenneté britannique. La seule personne jugée - et condamnée - en vertu de cette loi fut l'ex-SS Anthony Sawoniuk (en) (Polonais ou Biélorusse).
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Actuellement, les Européens ne parviennent pas à s'entendre sur une loi commune à propos du nazisme. En janvier 2007, le projet d’interdiction des symboles nazis par tous les pays membres de l'Union européenne a été rejeté. En effet, pour la communauté hindoue britannique, le svastika est avant tout un symbole de paix, et ceci depuis 5 000 ans.
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L’incitation à la haine raciale et à la xénophobie sont passibles des délits punis de la même manière dans les 27 États membres, par des peines de 1 à 3 ans de prison. Mais le négationnisme n’est délictueux qu’en France, en Allemagne et en Autriche[208].
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Charles Darwin [tʃɑːlz ˈdɑːwɪn][1], né le 12 février 1809 à Shrewsbury dans le Shropshire et mort le 19 avril 1882 à Downe dans le Kent, est un naturaliste et paléontologue anglais dont les travaux sur l'évolution des espèces vivantes ont révolutionné la biologie avec son ouvrage L'Origine des espèces paru en 1859. Célèbre au sein de la communauté scientifique de son époque pour son travail sur le terrain et ses recherches en géologie, il a adopté l'hypothèse émise 50 ans auparavant par le Français Jean-Baptiste de Lamarck selon laquelle toutes les espèces vivantes ont évolué au cours du temps à partir d'un seul ou quelques ancêtres communs et il a soutenu avec Alfred Wallace que cette évolution était due au processus dit de la « sélection naturelle ».
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Darwin a vu de son vivant la théorie de l'évolution acceptée par la communauté scientifique et le grand public, alors que sa théorie sur la sélection naturelle a dû attendre les années 1930 pour être généralement considérée comme l'explication essentielle du processus d'évolution. Au XXIe siècle, elle constitue en effet la base de la théorie moderne de l'évolution. Sous une forme modifiée, la découverte scientifique de Darwin reste le fondement de la biologie, car elle explique de façon logique et unifiée la diversité de la vie[2].
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L'intérêt de Darwin pour l'histoire naturelle lui vint alors qu'il avait commencé à étudier la médecine à l'université d'Édimbourg, puis la théologie à Cambridge[3]. Son voyage de cinq ans à bord du Beagle l'établit dans un premier temps comme un géologue dont les observations et les théories soutenaient les théories actualistes de Charles Lyell. La publication de son journal de voyage le rendit célèbre. Intrigué par la distribution géographique de la faune sauvage et des fossiles dont il avait recueilli des spécimens au cours de son voyage, il étudia la transformation des espèces et en conçut sa théorie sur la sélection naturelle en 1838. Il fut fortement influencé par les théories de Georges-Louis Leclerc de Buffon.
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Ayant constaté que d'autres avaient été qualifiés d'hérétiques pour avoir avancé des idées analogues, il ne se confia qu'à ses amis les plus intimes et continua à développer ses recherches pour prévenir les objections qui immanquablement lui seraient faites[A 1]. En 1858, Alfred Russel Wallace lui fit parvenir un essai qui décrivait une théorie semblable, ce qui les amena à faire connaître leurs théories dans une présentation commune[4]. Son livre de 1859, L'Origine des espèces, fit de l'évolution à partir d'une ascendance commune l'explication scientifique dominante de la diversification des espèces naturelles. Il examina l'évolution humaine et la sélection sexuelle dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, suivi par L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux. Ses recherches sur les plantes furent publiées dans une série de livres et, dans son dernier ouvrage[5], il étudiait les lombrics et leur action sur le sol[6].
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Charles Darwin est né dans la maison familiale, dite « maison Mount »[7]. Il est le cinquième d’une fratrie de six enfants d’un médecin et financier prospère, Robert Darwin (1766-1848), et de Susannah Darwin (née Wedgwood) (1765-1817). Il est le petit-fils du célèbre naturaliste et poète Erasmus Darwin (1731-1802)[B 1] du côté paternel et de Josiah Wedgwood (1730-1795), du côté de sa mère. Chacune des deux familles est de confession unitarienne, bien que les Wedgwood aient adopté l’anglicanisme. Robert Darwin, plutôt libre-penseur, accepte que son fils Charles soit baptisé à l’église anglicane. Néanmoins, les enfants Darwin fréquentent avec leur mère la chapelle unitarienne. Le prêcheur de celle-ci devient le maître d’école de Charles en 1817. En juillet de la même année, Susannah Darwin décède alors que Charles n'a que huit ans. En septembre 1818, il entre au pensionnat de l’école anglicane voisine, l'école de Shrewsbury[A 2]. Aimant peu les matières théoriques scolaires, il préfère galoper à cheval dans la campagne avec son chien, chasser, herboriser, collecter des animaux et des pierres[8].
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Darwin passe l’été de 1825 comme apprenti médecin auprès de son père qui soigne les pauvres du Shropshire. À l’automne de la même année, il part en Écosse, à l’université d'Édimbourg pour y étudier la médecine, mais il est révolté par la brutalité de la chirurgie et néglige ses études médicales. Il apprend la taxidermie auprès de John Edmonstone, un esclave noir libéré, qui lui raconte des histoires fascinantes sur les forêts tropicales humides d’Amérique du Sud. Plus tard, dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, il se sert de cette expérience pour souligner que, malgré de superficielles différences d’apparence, « les Nègres et les Européens » sont très proches[K 1].
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Durant sa seconde année, Charles Darwin rejoint la Société plinienne (ainsi nommée en hommage à Pline l'Ancien considéré comme le premier naturaliste), un groupe d’étudiants spécialement intéressés par l’histoire naturelle[C 1] et au sein de laquelle il fait quelques allocutions[9]. Il devient un élève de Robert Edmond Grant, partisan de la théorie de l’évolution du naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck, tout comme son grand-père Erasmus Darwin l'avait été. Sur les rivages du Firth of Forth, Charles participe aux recherches de Grant sur les cycles vitaux des animaux marins. Ces recherches portent sur l’homologie, théorie selon laquelle tous les animaux ont des organes similaires ne différant que par leur complexité, ce qui indique leur ascendance commune[A 3]. En mars 1827, Darwin fait un exposé devant ses camarades pliniens sur sa propre découverte : les spores noires souvent trouvées dans des coquilles d’huîtres sont selon lui les œufs d’une sangsue[C 2]. Il suit également les cours de Robert Jameson, s’initie à la stratigraphie géologique, à la classification des plantes et utilise les riches collections du muséum de l'université, l’un des plus riches d’Europe de son temps[A 4].
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En 1827, son père, insatisfait par l’absence de progrès de son jeune fils, l’inscrit pour obtenir un Bachelor of Arts au Christ's College de Cambridge. Il s’agit de lui donner un diplôme de théologie, dans l'espoir que Charles devienne pasteur anglican[A 5]. Néanmoins, Darwin aime mieux monter à cheval et chasser que se consacrer à ses études[L 1]. Avec son cousin William Darwin Fox, il commence à se passionner pour la collection des coléoptères[L 2]. Fox lui fait rencontrer le révérend John Stevens Henslow, professeur de botanique et grand connaisseur de ces insectes. Darwin rejoint alors les cours d’histoire naturelle d’Henslow et devient son élève préféré. Il est alors connu des autres professeurs comme « l’homme qui marche avec Henslow »[A 6],[L 3]. Quand les examens se rapprochent, Darwin se concentre sur ses études et reçoit des cours privés d’Henslow. Le jeune homme est particulièrement enthousiaste au sujet des écrits de William Paley, dont la Théologie naturelle (1802) et la conception divine de la nature le fascinent[L 4].
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« Pour passer l’examen de bachelier, il était également nécessaire de posséder les Évidences du christianisme de Paley et sa Philosophie morale. J’y mis un grand soin, et je suis convaincu que j’aurais pu transcrire la totalité des Évidences avec une correction parfaite, mais non, bien sûr dans la langue de Paley. La logique de ce livre, et je puis ajouter, de sa Théologie naturelle, me procura autant de plaisir qu’Euclide. L’étude attentive de ces ouvrages, sans rien essayer d’apprendre par cœur, fut la seule partie du cursus académique qui, comme je le sentais alors et comme je la crois encore, se révéla de quelque utilité pour l’éducation de mon esprit. Je ne me préoccupais pas à cette époque des prémisses de Paley ; m’y fiant d’emblée, j’étais charmé et convaincu par la longue chaîne de son argumentation. »
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— Autobiographie, p. 16
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Von Sydow a avancé l'idée que l’enthousiasme de Darwin pour l’« adaptationisme » religieux de Paley a paradoxalement joué un rôle, plus tard, lors de la formulation de sa théorie de la sélection naturelle[10]. Il passe ses examens en janvier 1831 et, s’il réussit bien en théologie, il remporte de justesse les épreuves de littérature classique, de mathématiques et de physique, arrivant dixième sur une liste de 178 élèves reçus[C 3].
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Les obligations universitaires obligent Darwin à rester à Cambridge jusqu’en juin. Suivant les conseils d’Henslow, il ne hâte pas son entrée dans les Ordres. Inspiré par le journal de voyage du naturaliste allemand Alexander von Humboldt, il organise un voyage dans l’île de Tenerife avec quelques camarades d’études eux-mêmes fraîchement diplômés, afin d’étudier l’histoire naturelle des tropiques. Pour mieux se préparer, Darwin rejoint les cours de géologie du révérend Adam Sedgwick et, durant l’été, l’assiste à la réalisation d'une carte géologique dans le pays de Galles[C 4]. Après avoir passé une quinzaine de jours avec des amis étudiants à Barmouth, Darwin retourne chez lui et découvre une lettre d’Henslow qui le recommande comme naturaliste approprié (même si sa formation n’est pas complète) pour un poste non payé auprès de Robert FitzRoy, capitaine de l’HMS Beagle, lequel part quatre semaines plus tard pour faire la cartographie de la côte de l’Amérique du Sud. Son père s’oppose d’abord à ce voyage de deux ans qu’il considère comme une perte de temps, mais il est finalement convaincu par son beau-frère, Josiah Wedgwood II, et finit par donner son accord à la participation de son fils[A 7].
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Sur les cinq années de l'expédition du Beagle (1831-1836), Darwin passe les deux tiers du temps à terre. Il fait un grand nombre d'observations géologiques, récolte des organismes vivants ou fossiles, et conserve avec méthode une riche collection de spécimens, bon nombre d'entre eux étant nouveaux pour la science[11]. À plusieurs reprises durant le voyage, il envoie des spécimens à Cambridge, accompagnés de lettres sur ses découvertes. Cela va contribuer à établir sa réputation de naturaliste. Ses longues notes détaillées montrent sa capacité à théoriser et forment la base de ses travaux ultérieurs. Le journal qu’il tient alors, à l’origine destiné à sa famille, est publié sous le titre The Voyage of the Beagle (Le Voyage du Beagle). Il y récapitule ses observations, et fournit des informations sociales, politiques et anthropologiques sur un grand nombre de personnes qu’il rencontre, coloniaux comme indigènes[A 8].
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Avant le départ, Robert FitzRoy[12],[C 5] avait donné à Darwin le premier volume des Principles of Geology de Sir Charles Lyell qui explique les reliefs terrestres par l’accumulation de processus graduels sur de très longues périodes de temps. À leur première escale à l’île de Santiago au Cap-Vert, Darwin observe une bande blanche en altitude dans des falaises volcaniques, bande composée de fragments de coraux et de coquillages cuits. Cette observation, conforme au principe de Lyell sur la lente montée ou descente des reliefs, ouvre à Darwin une nouvelle perspective sur l'histoire géologique de l'île, et lui donne l'idée d'écrire un livre sur la géologie[C 6]. Cette découverte sera suivie par d’autres encore plus décisives[11]. Il observe que les plaines de Patagonie sont constituées de galets et de coquillages, comme des plages surélevées ; par ailleurs, après un tremblement de terre au Chili, il remarque des bancs de moules au-dessus du niveau des pleines mers, ce qui indique que le niveau de la terre a été récemment surélevé. En altitude, dans les Andes, il observe que des arbres fossiles se sont développés sur une plage de sable, à proximité de coquillages marins. Enfin, il émet la théorie selon laquelle les atolls coralliens se forment sur des cônes volcaniques en cours de submersion, ce qu'il confirme après que le Beagle est passé dans les îles Cocos[A 9],[L 5],[O 1].
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En Amérique du Sud, Darwin découvre des fossiles de mammifères géants éteints inclus dans des couches de coquillages marins récents, ce qui indique une extinction récente sans pour autant révéler de traces de catastrophe ou de changement climatique. Bien qu’il identifie correctement l’un de ces fossiles à un Megatherium et qu’il reconnaisse des fragments de carapace de tatou local, il estime que ces restes sont reliés à des espèces africaines ou européennes ; c’est seulement après son retour que Sir Richard Owen démontre que ces restes sont en réalité proches de créatures ne vivant qu'en Amérique[C 7],[13],[A 10].
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Le deuxième volume de l’ouvrage de Charles Lyell argumente contre le transformisme de Lamarck et explique la distribution des espèces par des « centres de création » (la création divine ne se serait pas déroulée en une fois, mais en plusieurs fois, après des catastrophes ayant fait disparaître les espèces précédentes)[A 11]. Darwin le reçoit et le lit avec attention, il en déduit des idées qui dépassent ce qu'avait imaginé Lyell[A 12]. En Argentine, il observe que les deux types de nandous occupent des territoires séparés mais se chevauchant en partie. Sur les îles Galápagos, il collecte des miminis et note qu’ils diffèrent en fonction de l’île de provenance. Il avait également entendu dire que les Espagnols vivant dans ces régions sont capables de dire d’où viennent les tortues à leur simple aspect, mais les Espagnols ont conclu qu’ils les ont eux-mêmes introduites[A 13]. En Australie, l’ornithorynque et le rat-kangourou lui semblent si étranges qu’ils semblent avoir été l’œuvre de deux créateurs différents[M 1].
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Au Cap, Darwin et FitzRoy rencontrent Sir John Herschel, qui avait depuis peu écrit à Lyell au sujet du « mystère des mystères », l’origine des espèces. Lorsqu’il organise ses notes pendant son voyage de retour, Darwin écrit que si ses soupçons au sujet des miminis et des tortues sont justes, « de tels faits sapent la stabilité des espèces », puis, il ajoute prudemment le conditionnel « pourraient »[14],[15]. Il écrit plus tard que « de tels faits m’ont semblé jeter un peu de lumière sur l’origine des espèces »[N 1].
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Trois indigènes de la Terre de Feu qui avaient été accueillis par le Beagle lors de son précédent voyage sont à bord : ils y reviennent comme missionnaires. Durant leur séjour de deux ans en Angleterre, ils sont devenus des « civilisés », aussi leurs proches apparaissent-ils à Darwin comme des « sauvages malheureux et avilis »[16]. Un an plus tard[17], les missionnaires qui ont été laissés sur place ont abandonné leur mission et seul Jemmy Button vient à leur rencontre ; il est en effet retourné à la vie sauvage et il leur annonce qu'il n'a « aucun désir de retourner en Angleterre » et qu'il est « content et comblé » de son sort[M 2]. À cause de cette expérience, Darwin vient à penser que l'homme n'est pas tant éloigné des animaux, et que la différence est surtout due à des différences d'avancées culturelles entre civilisations plutôt qu'à des différences raciales. Il déteste l’esclavage qu’il a vu ailleurs en Amérique du Sud, et est désolé des effets du peuplement européen sur les aborigènes d'Australie comme sur les Māori de Nouvelle-Zélande[C 8]. FitzRoy est chargé d’écrire le récit officiel du voyage du Beagle ; peu avant la fin du périple, il lit le journal de Darwin et lui demande de le retravailler afin d'en faire le troisième volume, celui consacré à l’histoire naturelle[C 9].
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Alors que Darwin est toujours en voyage, Henslow travaille à faire connaître son ancien élève en communiquant à des naturalistes éminents des exemplaires de fossiles et une brochure de Darwin contenant ses lettres sur la géologie[18]. Au retour du Beagle, le 2 octobre 1836, Charles Darwin est devenu une célébrité dans les cercles scientifiques. Après être passé à sa maison de Shrewsbury et avoir revu sa famille, il retourne au plus vite à Cambridge pour voir Henslow, qui lui conseille de trouver des naturalistes capables de décrire les collections et d'en établir le catalogue, et qui accepte lui-même de s'occuper des spécimens de botanique. Le père de Darwin rassemble alors des fonds qui permettent à son fils de devenir un homme de science financièrement indépendant. C'est donc un Darwin enthousiaste qui fait le tour des institutions de Londres dans lesquelles il est partout honoré. Il cherche alors des experts pour décrire les collections, mais les zoologistes ont un énorme retard dans leur travail et certains spécimens courent le risque d'être tout simplement oubliés dans les réserves[A 14].
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C'est avec une grande curiosité que Charles Lyell rencontre Darwin pour la première fois, le 29 octobre, et il se hâte de le présenter à Sir Richard Owen, un anatomiste promis à un bel avenir, qui a à sa disposition les équipements du Collège royal de chirurgie pour étudier les ossements fossiles que Darwin a recueillis. Parmi les résultats surprenants d'Owen figurent des paresseux géants, un crâne semblable à celui d'un hippopotame appartenant au Toxodon, un rongeur éteint, ainsi que des fragments de carapace d'un énorme tatou disparu (le glyptodon), et que Darwin a dès le départ conjecturé[19],[15]. Ces créatures fossiles n'ont en effet aucun rapport avec les animaux africains, mais sont étroitement liées aux espèces vivant en Amérique du Sud[A 15],[C 10].
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À la mi-décembre, Darwin se rend à Cambridge pour organiser le travail sur ses collections et réécrire son journal[C 11]. Il rédige son premier article où il montre que la masse continentale sud-américaine connaît une lente surrection et, chaudement appuyé par Lyell, le lit à la Société géologique de Londres le 4 janvier 1837. Le même jour, il offre à la Société zoologique ses exemplaires de mammifères et d'oiseaux. L'ornithologue John Gould ne tarde pas à faire savoir que les oiseaux des Galápagos que Darwin croit être un mélange de merles, de « gros-becs » et de fringillidés, constituent, en fait, treize espèces distinctes de fringillidés. Le 17 février 1837, Darwin est élu au Conseil de la Société géographique et, dans son adresse présidentielle, Lyell présente les conclusions d'Owen sur les fossiles de Darwin, en insistant sur le fait que la continuité géographique des espèces confirme ses idées actualistes[A 16],[20].
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Le 6 mars 1837, Darwin s'installe à Londres pour se rapprocher de sa nouvelle charge à la société de géographie. Il se joint au cercle formé autour de scientifiques et de savants comme Charles Babbage notamment, qui croit que Dieu a d'avance ordonné la vie selon des lois naturelles sans procéder à des créations miraculeuses ad hoc. Darwin vit près de son frère Erasmus, un libre-penseur, qui fait partie du cercle Whig et dont l'amie intime, l'auteur Harriet Martineau, promeut les idées de Thomas Malthus qu'on trouve à la base des réformes de la Poor Law prônées par les Whigs. La question de Sir John Herschel sur l'origine des espèces est alors abondamment discutée. Des personnalités du milieu médical, y compris le Dr James Manby Gully vont même jusqu'à rejoindre Grant dans ses idées de transformation des espèces, mais aux yeux des scientifiques amis de Darwin une hérésie aussi radicale met en péril la base divine de l'ordre social déjà menacé par la récession et les émeutes[A 17].
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Consécutivement John Gould fait savoir que les moqueurs polyglottes des Galápagos originaires des différentes îles sont des espèces distinctes et pas seulement des variétés, tandis que les « troglodytes » constituent encore une autre espèce de fringillidés. Darwin n'a pas noté précisément de quelles îles proviennent les exemplaires de fringillidés, mais il trouve ces renseignements dans les notes d'autres membres de l'expédition sur le Beagle, y compris celles de FitzRoy, qui a enregistré plus soigneusement ce qu'ils ont eux-mêmes collecté. Le zoologiste Thomas Bell montre que les tortues des Galápagos sont indigènes dans l'archipel. Avant la mi-mars, Darwin est convaincu que les animaux, une fois arrivés dans les îles, se sont en quelque sorte modifiés pour former sur les différentes îles des espèces nouvelles ; il réfléchit à cette transformation en notant le résultat de ses pensées sur le « carnet rouge » qu'il a commencé sur le Beagle. À la mi-juillet, il commence son carnet secret, le « carnet B », sur cette transformation et, à la page 36, il écrit « je pense » au-dessus de sa première esquisse d'un arbre montrant l'évolution[A 18],[15].
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Alors qu'il est absorbé dans l'étude du transformisme, Darwin est pris par des travaux supplémentaires. Tandis qu'il en est encore à réécrire son Journal, il entreprend de réviser et de publier les rapports d'experts sur ses collections et, avec l'aide de Henslow, obtient une subvention de 1 000 livres sterling pour financer l'écriture de Zoologie du Voyage du H.M.S. Beagle, éditée en plusieurs volumes. Il accepte des délais impossibles à tenir pour cette tâche ainsi que pour un livre sur la Géologie de l'Amérique du Sud qui soutient les idées de Lyell. Darwin finit de rédiger son Journal le 20 juin 1837, juste au moment où la reine Victoria monte sur le trône, mais il lui reste encore à corriger les épreuves[C 12].
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La santé de Darwin souffre d'une réelle surcharge de travail. Le 20 septembre 1837, il ressent des « palpitations du cœur ». Son médecin lui ayant prescrit un mois de repos, il se rend alors à Shrewsbury chez des parents du côté maternel à Maer Hall mais il les trouve trop curieux de ses histoires de voyages pour lui laisser quelque repos. Sa cousine Emma Wedgwood, charmante, intelligente et cultivée, et de neuf mois plus âgée que Darwin, soigne la tante de celui-ci, laquelle est invalide. Son oncle Jos lui fait voir un endroit où des cendres ont disparu sous la glaise et suggère qu'il peut s'agir du travail des lombrics. C'est ainsi l'origine d'une conférence que Darwin fait à la Société géologique le 1er novembre, dans laquelle il démontre pour la première fois le rôle des lombrics dans la formation des sols[A 19],[21].
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William Whewell incite Darwin à accepter la charge de secrétaire de la Société géologique. Après avoir d'abord refusé cette tâche supplémentaire, il accepte le poste en mars 1838[A 20]. En dépit de la besogne apportée par les travaux d'écriture et d'édition, il réalise des progrès remarquables sur le transformisme. Tout en gardant secrètes ses idées sur l'évolution, il ne manque aucune occasion d'interroger les naturalistes expérimentés et, de façon informelle, les gens qui possèdent une expérience pratique comme les fermiers et les colombophiles[11],[A 21]. Avec le temps sa recherche s'élargit : il se renseigne auprès de sa famille, enfants compris, du majordome de la famille, de voisins, de colons et d'anciens compagnons de bord[C 13]. Il englobe le genre humain dans ses spéculations initiales et, le 28 mars 1838, ayant observé un singe au zoo, il note la ressemblance entre son comportement et celui d'un enfant[A 22].
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Tous ces efforts finissent par se faire sentir et, dès juin, il est forcé de s'aliter quelques jours sans interruption en raison de problèmes d'estomac, de migraines et de symptômes cardiaques[A 23]. Tout le reste de sa vie, il devra plusieurs fois s'arrêter de travailler avec des épisodes de douleurs à l'estomac, de vomissements, de furoncles sévères, de palpitations, de tremblements et d'autres malaises, surtout dans les moments de tension, comme lorsqu'il doit assister à des réunions ou répondre à des controverses sur sa théorie. La cause de cette maladie reste inconnue de son vivant, et les traitements n'ont que peu de succès. Des essais récents de diagnostic suggèrent la maladie de Chagas, que lui ont peut-être communiquée des piqûres d'insectes en Amérique du Sud, la maladie de Menière, la maladie de Lyme[22] ou encore différents troubles psychologiques, comme le trouble panique[23]. Les spécialistes restent encore dans l'incertitude à ce sujet[24].
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Le 23 juin 1838, il fait une pause dans son travail en allant faire un peu de géologie en Écosse. Il visite Glen Roy par un temps radieux pour voir les « terrasses » parallèles, ces replats taillés à flanc de coteau. Il y voit des plages surélevées, et en effet les géologues ont démontré plus tard qu'il s'agit des berges d'un lac glaciaire[A 24],[C 14],[L 6].
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Complètement rétabli, il revient à Shrewsbury en juillet. Habitué à prendre continuellement des notes sur la reproduction animale, il griffonne des pensées décousues concernant sa carrière et ses projets sur deux petits morceaux de papier : l'un comporte deux colonnes intitulées « Mariage » et « Pas de mariage ». Les avantages comprennent entre autres : « une compagne fidèle et une amie dans la vieillesse… mieux qu'un chien en tout cas » ; et à l'opposé des points comme « moins d'argent pour les livres » et « terrible perte de temps »[O 2]. S'étant décidé pour le mariage, il en discute avec son père, et rend ensuite visite à Emma le 29 juillet 1838. Il n'a pas le temps de faire sa demande en mariage mais, contre les conseils de son père, parle de ses idées sur le transformisme[A 25].
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Pendant qu'il continue ses recherches à Londres, l'éventail de lectures très large de Darwin comprend alors, « pour se distraire » selon ses termes, la 6e édition de l’Essai sur le Principe de Population de Thomas Malthus ; celui-ci a calculé qu'en raison du taux de natalité, la population humaine peut doubler tous les 25 ans mais que, dans la pratique, cette croissance est freinée par la mort, la maladie, les guerres et la famine[11],[25],[A 26],[26]. Darwin est bien préparé pour saisir de suite que cela s'applique aussi au « conflit entre les espèces », remarqué pour les plantes par Augustin Pyrame de Candolle, et à la lutte pour la vie parmi les animaux sauvages, et que c'est là la raison pour laquelle les effectifs d'une espèce demeurent relativement stables. Comme les espèces se reproduisent toujours plus qu'il n'y a de ressources disponibles, les variations favorables rendent les organismes qui en sont porteurs plus aptes à survivre et à transmettre ces variations à leur progéniture, tandis que les variations défavorables finissent par disparaître. S'ensuit la formation de nouvelles espèces[A 27],[C 15],[27],[L 7]. Le 28 septembre 1838[11], il note ce nouvel éclairage de la question, le décrivant comme une sorte de moyen épistémologique pour introduire des structures plus adaptées dans les espaces de l'économie naturelle tandis que les structures plus faibles sont éjectées. Il dispose maintenant d'une hypothèse de travail. Au cours des mois suivants, il compare les fermiers qui sélectionnent les meilleurs sujets pour l'élevage à une Nature malthusienne faisant son choix parmi les variantes créées par le « hasard », « de telle sorte que chaque élément [de chaque] structure nouvellement acquise fût complètement mis en œuvre et perfectionné ». Il voit dans cette analogie « la plus belle partie de [sa] théorie »[A 28].
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Le 11 novembre, il revient à Maer et fait sa demande à Emma, en lui exposant encore une fois ses idées. Elle accepte puis, dans les lettres qu'ils échangent, elle montre à quel point elle apprécie sa franchise mais, du fait de son éducation anglicane très pieuse, elle laisse voir sa crainte que de telles hérésies par rapport à la foi puissent mettre en danger ses espoirs de le retrouver dans la vie éternelle. Pendant qu'il est en quête d'un logement à Londres, les épisodes de maladie continuent et Emma lui écrit pour le presser de prendre un peu de repos, remarquant de façon presque prophétique : « Ne retombez donc plus malade, mon cher Charlie, avant que je puisse être auprès de vous pour prendre soin de vous ». Il trouve dans la Gower Street ce que le jeune couple appelle le « Cottage de l'Ara » (à cause de son intérieur criard), puis Darwin y déménage son « musée » à Noël. Le mariage est prévu pour le 24 janvier 1839, mais les Wedgwood retardent cette date. Le 24, Darwin a l'honneur d'être élu membre de la Royal Society[A 29]. Le 29 janvier 1839, Darwin et Emma Wedgwood se marient à Maer, au cours d'une cérémonie anglicane aménagée pour convenir aux Unitariens. Ils prennent alors immédiatement le train pour Londres et gagnent leur nouveau foyer[A 30].
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Darwin a trouvé la base de sa théorie de la sélection naturelle, mais il est cependant bien conscient de tout le travail qu'il reste à faire pour la rendre crédible aux yeux de ses collègues scientifiques, qui le critiquent farouchement. Le 19 décembre 1838, à la réunion de la Société géologique dont il est secrétaire, il voit Owen et Buckland ne rien cacher de leur haine contre l'évolution en attaquant la réputation de son vieux maître Grant, disciple de Lamarck[A 31]. Le travail continue sur les conclusions auxquelles il est arrivé à bord du Beagle et, en même temps qu'il consulte des éleveurs, il multiplie les expériences sur les plantes, essayant de trouver des preuves qui répondent à toutes les objections auxquelles il s'attend à partir du moment où sa théorie est communiquée[N 2]. Quand la Narration[28] de FitzRoy est publiée, en mai 1839, le Journal et Remarques de Darwin (plus connu sous le titre Le Voyage du Beagle) qui en constitue le troisième volume rencontre un tel succès que l'on en fait une réédition séparée la même année[L 8].
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Au début de 1842, Darwin envoie à Lyell une lettre pour lui exposer ses idées ; ce dernier est consterné de voir que celui qui a été son allié refuse maintenant « de voir un commencement à chaque groupe d'espèces ». En mai, le livre de Darwin sur les récifs coralliens est publié après plus de trois années de travail[29]. En juin il écrit alors une « esquisse sommaire » de sa théorie tenant en 35 pages[A 32],[L 9]. Pour échapper aux pressions de Londres, la famille s'installe en novembre à la campagne, dans le domaine de Down House. Le 11 janvier 1844, Darwin écrit à son ami, le botaniste Sir Joseph Dalton Hooker, pour lui exposer sa théorie, en disant que c'est presque avouer « un meurtre », mais, à son grand soulagement, Hooker croit qu'« une modification graduelle des espèces pouvait bien avoir eu lieu » et il exprime son intérêt pour l'explication de Darwin. Vers le mois de juillet, Darwin développe une esquisse de ses vues dans un « essai » de 230 pages[A 33],[L 10]. Ses craintes de voir ses idées écartées comme une sorte de radicalisme lamarckien sont réveillées une nouvelle fois par la controverse que suscite en octobre une publication anonyme (l'auteur se révélera être Robert Chambers) intitulée Vestiges de l'Histoire naturelle de la Création[30]. Ce livre qui est un best-seller accroît l'intérêt de la classe moyenne pour le transformisme, et ouvre ainsi la voie à Darwin. Cet ouvrage est néanmoins sévèrement attaqué par les scientifiques reconnus, ce qui lui rappelle la nécessité de répondre à toutes les difficultés avant de rendre publique sa théorie[B 2]. Darwin termine son troisième livre de géologie, Geological Observations on South America[31] en 1846 et entreprend à partir d'octobre une vaste étude sur les cirripèdes avec l'aide de Hooker. En janvier 1847, Hooker lit l'« essai » de Darwin et lui renvoie ses observations ; c'est la critique sereine dont Darwin a besoin, même si Hooker remet en question son rejet de l'idée d'une création continue[A 34],[32],[N 3].
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Pour essayer de traiter son état maladif chronique, Darwin se rend à Malvern, une ville thermale, en 1848. La cure de quelques mois lui fait un grand bien et il peut reprendre son travail à son retour. À la mort de son père le 13 novembre, il est néanmoins tellement affaibli qu'il ne peut assister aux funérailles[L 11]. En 1849, sa fille, Annie, tombe malade, ce qui réveille sa peur que la maladie puisse être héréditaire. Après une longue série de crises elle meurt en avril 1851, et Darwin perd alors toute foi en un Dieu bienveillant[A 35]. En 1851, Marcel de Serres publie Du perfectionnement graduel des êtres organisés, qui illustre l'émergence de théories évolutionnistes dans les milieux scientifiques européens.
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Les huit années que Darwin passe à travailler sur les cirripèdes lui permettent de trouver des « homologies » qui confortent sa théorie en montrant que de légers changements morphologiques peuvent permettre à différentes fonctions d'affronter des conditions nouvelles[L 12]. En 1853, il obtient la médaille royale de la Royal Society, ce qui établit sa réputation comme biologiste[A 36]. En 1854, il reprend le travail sur sa théorie des espèces et, en novembre, se rend compte que la divergence dans le caractère de descendants peut s'expliquer par le fait qu'ils se sont adaptés « à des situations différentes dans l'économie de la nature »[L 13].
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Au début de 1855, Darwin cherche à savoir si les œufs et les graines sont capables de survivre à un voyage dans l'eau salée et d'élargir ainsi la distribution de leurs espèces à travers les océans[33],[34],[35]. Joseph Dalton Hooker est de plus en plus sceptique quant à la conception traditionnelle selon laquelle les espèces sont immuables, mais son jeune ami Thomas Henry Huxley est fermement opposé à l'évolution. Lyell est lui intrigué par les spéculations de Darwin sans se rendre vraiment compte de leur portée. Après avoir lu un article d'Alfred Russel Wallace sur l’Introduction des espèces, il trouve des ressemblances avec les idées de Darwin et lui conseille de les publier pour établir son antériorité. Bien que Darwin ne voie là aucune menace, il commence néanmoins à rédiger un article court. Trouver des réponses aux questions difficiles l'arrête plusieurs fois, et il élargit alors son projet à un « grand livre sur les espèces » intitulé « La Sélection naturelle ». Il continue aussi ses recherches, obtenant des renseignements et des exemplaires auprès de naturalistes du monde entier, y compris Wallace qui travaille à Bornéo. En décembre 1857, Darwin reçoit de Wallace une lettre lui demandant si son livre examine les origines humaines. Il répond qu'il veut éviter un tel sujet, « si encombré de préjugés », tandis qu'il encourage l'essai de théorisation de Wallace, ajoutant : « Je vais beaucoup plus loin que vous »[A 37].
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Darwin en est à mi-chemin de son livre quand, le 18 juin 1858, il reçoit une lettre de Wallace qui décrit la sélection naturelle. Bien qu'ennuyé d'avoir été « devancé », il la transmet à Lyell comme convenu et, bien que Wallace n'ait pas demandé qu'elle soit publi��e, il propose de l'envoyer à n'importe quel journal choisi par Wallace. La famille de Darwin est alors plongée dans l'angoisse car dans le village des enfants meurent de la scarlatine, aussi remet-il l'affaire entre les mains de Lyell et de Hooker. Ils conviennent de présenter ensemble à la Linnean Society, le 1er juillet le discours intitulé Sur la Tendance des espèces à former des variétés ; et sur la Perpétuation des variétés et des espèces par les moyens naturels de la sélection[4]. Néanmoins, comme Charles, le dernier enfant des Darwin, alors encore au berceau, vient de mourir de la scarlatine, son père est trop bouleversé pour être présent[A 38].
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Sur le moment on prête peu d'attention à l'annonce de cette théorie ; le président de la Linnean remarque en mai 1859 que l'année précédente n'a été marquée par aucune découverte révolutionnaire[C 16]. Par la suite, Darwin ne peut se souvenir que d'une seule recension, celle du professeur Haughton, de Dublin, qui proclame que « tout ce qu'il y avait là de nouveau était inexact, et tout ce qui était exact n'était pas nouveau »[O 3]. Darwin s'acharne pendant treize mois pour écrire un résumé de son « grand livre », souffrant de problèmes de santé, mais encouragé constamment par ses amis scientifiques, et Lyell s'arrange pour le faire publier par Sir John Murray[A 39].
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L'ouvrage Sur l'Origine des Espèces au moyen de la Sélection Naturelle, ou la Préservation des Races les meilleures dans la Lutte pour la Vie, titre d'habitude raccourci sous la forme L'Origine des espèces, a auprès du public un succès inattendu. Le tirage entier de 1 250 exemplaires est déjà réservé quand il est mis en vente chez les libraires le 22 novembre 1859[A 40]. Darwin y développe « une longue argumentation » fondée sur des observations détaillées, y expose des inférences et la prise en compte des objections attendues[N 4]. Cependant, sa seule allusion à l'évolution chez l'homme est l'affirmation, discrète, que « des lumières seront jetées sur l'origine de l'homme et son histoire ». Il évite ainsi le mot « évolution », controversé à l'époque, mais à la fin du livre il conclut que « des formes sans cesse plus belles et plus admirables ont été élaborées et continuent à l'être »[N 5]. Sa théorie est exposée de façon simple dans l'introduction :
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« Comme il naît beaucoup plus d'individus de chaque espèce qu'il n'en peut survivre, et que, par conséquent, il se produit souvent une lutte pour la vie, il s'ensuit que tout être, s'il varie, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans les conditions complexes et quelquefois variables de la vie, aura une meilleure chance pour survivre et ainsi se retrouvera choisi d'une façon naturelle. En raison du principe dominant de l'hérédité, toute variété ainsi choisie aura tendance à se multiplier sous sa forme nouvelle et modifiée[N 6]. »
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Malgré sa publication dans la précipitation — un de ses confrères, Alfred Russel Wallace, s'apprête en effet à publier une théorie similaire —, l'ouvrage de Charles Darwin suscite un vif intérêt, pour l'époque, le stock de 1 250 exemplaires prévus étant épuisé le jour de sa présentation aux librairies, le 22 novembre 1859. Cette première édition épuisée, une seconde de 3 000 exemplaires est publiée en janvier de l'année suivante. Son livre provoque une controverse que Darwin suit de près, conservant les coupures de presse avec les recensions, les articles, les railleries, les parodies et les caricatures[C 17]. L'évolution par la sélection naturelle fut largement discutée, voire dénigrée, particulièrement dans les communautés religieuse et scientifique. Bien que Darwin soit soutenu par certains scientifiques (par exemple, Thomas Henry Huxley[B 3], Ernest Renan ou encore Ernst Haeckel qui le popularise très tôt en Allemagne), d'autres hésitent à accepter sa théorie à cause de la capacité inexpliquée des individus à transmettre leurs capacités à leurs descendants. En effet, Darwin reprend l'idée, très populaire à l'époque, de la transmission des caractères acquis ; il en propose même une théorie dans son ouvrage de 1868. Ce dernier point est pourtant étudié au même moment par Gregor Mendel, mais il ne semble pas que les deux hommes aient communiqué à ce propos[36],[37]. Même avec les lois de Mendel, le mécanisme sous-jacent reste un mystère jusqu'à ce que l'on découvre l'existence des gènes.
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Les critiques hostiles ont très tôt fait de tirer les conséquences qui ne sont pas exprimées, comme le fait que « les hommes descendent des singes ». Pourtant, dans L'Origine des espèces, Darwin ne parle pas des origines de l'homme. Le public confond les idées exprimées dans le livre de Darwin avec celles de Lamarck, qui cinquante ans auparavant a avancé cette idée, sans alors faire scandale. Parmi les réponses favorables, les recensions de Huxley adressent des critiques à Richard Owen, chef de l'establishment scientifique qu'il voulait ébranler. Le verdict d'Owen reste inconnu jusqu'à ce que son compte-rendu d'avril condamne finalement le livre[A 41]. L'establishment scientifique de l'Église d'Angleterre, qui comprend les anciens maîtres de Darwin à Cambridge, Adam Sedgwick et John Stevens Henslow, réagit de façon hostile, malgré un accueil favorable dans la génération plus jeune des naturalistes professionnels. En 1860 cependant, la publication de Essays and Reviews par sept théologiens anglicans libéraux détourne de Darwin l'attention des hommes d'Église. Ces derniers condamnent comme hérétique une telle manifestation de la critique libérale car on y trouve entre autres cet argument que, par les miracles, Dieu enfreint ses propres lois[A 42].
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Le débat public le plus fameux a lieu à Oxford lors d'une réunion de l'Association britannique pour l'Avancement des Sciences. Le professeur John William Draper prononce un long plaidoyer en faveur de Darwin et du progrès social ; c'est alors que l'évêque d'Oxford, Samuel Wilberforce, s'en prend à Darwin. Dans la discussion qui s'ensuit, Joseph Dalton Hooker prend énergiquement parti pour Darwin tandis que Thomas Huxley se constitue comme le « bouledogue de Darwin ». Il fut en effet le défenseur le plus farouche de la théorie de l'Évolution à l'époque victorienne. Les deux partis se séparent en criant victoire chacun, mais Huxley reste célèbre par sa réponse. Comme Wilberforce lui avait demandé s'il descend du singe par son grand-père ou par sa grand-mère, Huxley rétorque : « c'est Dieu lui-même qui vient de le livrer entre mes mains » et il réplique qu'il « préférerait descendre d'un singe plutôt que d'un homme instruit qui utilisait sa culture et son éloquence au service du préjugé et du mensonge »[38],[A 43].
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Le débat déborde le cadre de la science, de l'Église anglicane et du protestantisme. Les autorités de l'Église catholique entrent dans la polémique. Dès 1860, en effet, une réunion d'évêques qui se tient à Cologne[39] précise la position catholique. Sans condamner Darwin, ni le principe de l'évolution des espèces animales, les évêques affirment qu'une intervention divine est nécessaire au moins à l'origine de l'univers (pour lui donner son existence et ses lois) ainsi que lors de l'apparition de l'homme. Ce sera désormais la position constante des autorités catholiques (moins hostiles à l'évolution que les courants protestants dits « créationnistes »).
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Tenu éloigné des discussions publiques par sa maladie, Darwin n'en lit pas moins avec passion ce qu'on rapporte et reçoit des soutiens par courrier. Asa Gray convainc un éditeur aux États-Unis de payer des droits d'auteur, et Darwin fait venir et distribue la brochure de Gray qui montre que la sélection naturelle n'est nullement incompatible avec la théologie naturelle[A 44],[40]. En Grande-Bretagne, ses amis, y compris Hooker[41] et Lyell[42], prennent part aux discussions scientifiques qu'Huxley mène avec rage pour briser la domination de l'Église, incarnée par Owen, en faveur d'une nouvelle génération de professionnels de la science. Owen commet en effet l'erreur d'invoquer certaines différences anatomiques entre le cerveau du singe et le cerveau humain, et accuse Huxley de soutenir que « l'homme descend du singe ». Huxley est heureux de soutenir cette opinion et sa campagne, qui dure plus de deux ans, est une vraie catastrophe pour Owen et la « vieille garde »[A 45], qui se trouvent ainsi éliminés des débats. Les amis de Darwin forment alors le « Club X ». Ils l'aident à lui valoir l'honneur de la médaille Copley que lui décerne la Royal Society en 1864[42].
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Si l'ouvrage Vestiges a déjà suscité dans le public le plus vaste intérêt, L'Origine des espèces est traduit dans un grand nombre de langues et connaît de nombreuses réimpressions, devenant un texte scientifique de base accessible aussi bien à une classe moyenne curieuse de cette nouveauté qu'aux simples travailleurs qui se pressent aux conférences d'Huxley. La théorie de Darwin[43] correspond d'ailleurs aux différents mouvements sociaux de l'époque[44] et elle devient un des fondements clés de la culture populaire (par exemple, la chanson A lady fair of lineage high de William S. Gilbert et Arthur Sullivan interprétée par Princess Ida, qui décrit l'ascendance simiesque de l'homme, mais pas des femmes).
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Malgré des rechutes continuelles pendant les vingt-deux dernières années de sa vie, Darwin continue son travail. Il publie un résumé de sa théorie mais les aspects les plus controversés de son « grand livre » restent incomplets, y compris la preuve explicite du fait que l'humanité descend d'animaux antérieurs à elle, et la recherche de causes possibles qui sont à la base du développement de la société et des capacités mentales de l'homme. Il doit encore expliquer des caractéristiques sans utilité évidente si ce n'est dans un but esthétique. Darwin continue par conséquent à faire des expériences, à chercher et à écrire.
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Quand la fille de Darwin tombe malade, il suspend ses expériences sur les semences et les animaux domestiques pour l'accompagner au bord de la mer ; là il s'intéresse aux orchidées[45],[46] et il en résulte une étude révolutionnaire sur la façon dont la beauté des fleurs sert à assurer la pollinisation par les insectes et à garantir une fertilisation avec croisement. Comme avec les balanes, les parties homologues remplissent des fonctions différentes chez les diverses espèces. De retour chez lui, il retrouve son lit de malade dans une pièce que remplissent ses expériences sur les plantes grimpantes. Il reçoit la visite d'Ernst Haeckel, un de ses admirateurs et qui a propagé sa théorie en Allemagne[47]. Wallace continue aussi à le soutenir, bien qu'il verse de plus en plus dans le spiritisme[48].
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De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication (1868)[49] constitue la première partie du « grand livre » que Darwin projette d'écrire. Il travaille alors au développement du « résumé » qu'il a publié sous le titre L'Origine des espèces. Cette première partie s'agrandit jusqu'à devenir deux gros volumes, le forçant à laisser de côté l'évolution humaine et la sélection sexuelle. Elle se vend bien malgré sa taille[A 46].
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Dans ce livre, Darwin continue à soutenir qu'une des causes de l'évolution est l'effet de l'usage et du non-usage, théorie déjà exposée par Lamarck[50] qu'on appela plus tard transmission ou hérédité des caractères acquis[51]. Il s'efforce maintenant de donner une explication théorique de l'hérédité des caractères acquis à l'aide de l'hypothèse de la pangenèse[52],[53]. Un livre supplémentaire de démonstrations, qui traite dans le même style de la sélection naturelle, est écrit en grande partie, mais reste inédit jusqu'à ce qu'il soit transcrit en 1975[54].
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La question de l'évolution humaine a été soulevée par ses partisans (et ses détracteurs) peu de temps après la publication de L'Origine des espèces[55], mais la contribution propre de Darwin sur ce sujet apparaît plus de dix ans plus tard avec l'ouvrage en deux volumes La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, publié en 1871. Dans le deuxième volume, Darwin délivre en toutes lettres sa conception de la sélection sexuelle pour expliquer l'évolution de la culture humaine, les différences entre les sexes chez l'homme et la différenciation des races humaines, aussi bien que les sons et la musique ou encore la beauté du plumage chez les oiseaux, lequel ne semble pas, selon lui, le résultat d'une adaptation[56]. L'année suivante Darwin publie son dernier travail important, L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux, consacré à l'évolution de la psychologie humaine et sa proximité avec le comportement des animaux. Il développe ses idées selon lesquelles chez l'homme l'esprit et les cultures sont élaborés par la sélection naturelle et sexuelle[57], conception qui a connu une nouvelle jeunesse à la fin du XXe siècle avec l'émergence de la psychologie évolutionniste[58]. Comme il conclut dans La Filiation de l'Homme, Darwin estime qu'en dépit de toutes les « qualités nobles » de l'humanité, et des « pouvoirs qu'elle avait développés », « L'homme porte toujours dans sa constitution physique le sceau ineffaçable de son humble origine »[K 2]. Ses expériences et ses recherches concernant l'évolution trouvent leur conclusion dans des ouvrages sur le mouvement des plantes grimpantes, les plantes insectivores, les effets des croisements des plantes et leur auto-fertilisation, les différentes formes de fleurs sur des plantes de la même espèce, toutes recherches publiées dans La Capacité des plantes à se mouvoir. Dans ce dernier livre, il revient également à l'influence des lombrics sur la formation des sols[5].
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Charles Darwin meurt à Downe, dans le Kent, le 19 avril 1882. Il a demandé à être enterré au cimetière St. Mary à Downe[59], mais sur les instances des collègues de Darwin, et notamment William Spottiswoode, président de la Société royale qui intervient pour qu'il reçoive des funérailles officielles, il est enterré dans l'abbaye de Westminster, près de l'astronome John Herschel et du physicien Isaac Newton[C 18].
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Les Darwin eurent dix enfants : deux moururent en bas âge, et la disparition d'Annie, alors qu'elle n'avait que dix ans, affecta profondément ses parents. Charles était un père dévoué et très attentif envers ses enfants. Chaque fois qu'ils tombaient malades, il craignait que ce soit dû à la consanguinité, puisqu'il avait épousé sa cousine, Emma Wedgwood. Il se pencha sur cette question dans ses écrits, mettant en opposition les avantages des croisements chez beaucoup d'organismes[A 47]. Malgré ses craintes, la plupart des enfants qui survécurent firent des carrières remarquables, se distinguant même à l'intérieur de la famille Darwin-Wedgwood, déjà composée d'esprits fort brillants[60].
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Parmi eux, George, Francis et Horace devinrent membres de la Royal Society, se signalant respectivement comme astronome[61], botaniste et ingénieur civil[62]. Son fils Leonard fut militaire, politicien, économiste. Partisan de l'eugénisme, il eut comme disciple Sir Ronald Aylmer Fisher (1890-1962)[63], statisticien et biologiste de l'évolution.
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Bien que sa famille fût en majorité non-conformiste et que son père, son grand-père et son frère fussent libres-penseurs[A 48], au début, Darwin ne doutait pas de la vérité littérale de la Bible[L 14]. En ce sens, « l'œuvre de Darwin et sa postérité s'inscrivent plus précisément encore dans le cadre de l'époque victorienne »[B 4]. Il avait fréquenté une école de l'Église d'Angleterre, puis étudié la théologie anglicane à Cambridge pour embrasser une carrière ecclésiastique[A 49]. Il avait été convaincu par l'argument téléologique de William Paley qui voyait dans la nature un dessein prouvant l'existence de Dieu[L 15] ; cependant, au cours du voyage du Beagle Darwin se demanda, par exemple, pourquoi de superbes créatures avaient été faites au fond des océans là où personne ne pourrait les voir, ou comment il était possible de concilier la conception de Paley d'un dessein bienveillant avec la guêpe ichneumon qui paralyse des chenilles pour les donner à ses œufs comme des aliments vivants[64],[65],[L 16]. Il restait tout à fait orthodoxe et citait volontiers la Bible comme une autorité dans le domaine de la morale, mais ne croyait plus à l'historicité de l'Ancien Testament[O 4].
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Alors qu'il menait ses recherches sur la transformation des espèces Darwin savait que ses amis naturalistes y voyaient une hérésie abominable qui mettait en péril les justifications miraculeuses sur lesquelles était fondé l'ordre social ; sa théorie ressemblait alors aux arguments radicaux qu'utilisaient les dissidents et les athées pour attaquer la position privilégiée de l'Église d'Angleterre en tant qu'Église établie[A 50]. Bien que Darwin eût écrit que la religion était une stratégie tribale de survivance, il croyait cependant toujours que Dieu était le législateur suprême[66],[67]. Cette conviction fut peu à peu ébranlée et, avec la mort de sa fille Annie en 1851, il finit par perdre toute foi dans le christianisme[A 51]. Il continua à aider son église locale pour le travail paroissial, mais le dimanche il allait se promener pendant que sa famille se rendait à l'église. Désormais, il jugeait préférable de regarder la douleur et les souffrances comme le résultat de lois générales plutôt que d'une intervention directe de Dieu[L 17]. Interrogé sur ses conceptions religieuses, il écrivit qu'il n'avait jamais été un athée dans le sens où il aurait nié l'existence de Dieu mais que, de façon générale, « c'est l'agnosticisme qui décrirait de la façon la plus exacte [son] état d'esprit »[L 18].
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Le Récit de Lady Hope, publié en 1915, soutenait que Darwin était revenu au christianisme au cours de sa dernière maladie. Une telle affirmation a été démentie par ses enfants et les historiens l'ont également écartée. Sa fille, Henrietta, qui était à son lit de mort, a en effet dit que son père n'était pas retourné au christianisme[68]. Ses derniers mots ont été en réalité adressés à Emma : « Rappelez-vous la bonne épouse que vous avez été »[C 19].
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Si la théorie du transformisme de Lamarck a ouvert la voie, la révolution évolutionniste est arrivée avec Charles Darwin et son ouvrage De l'origine des espèces (1859) dans lequel deux grandes idées, appuyées par des faits, émergent : l'unité et la diversité du vivant s'expliquent par l'évolution, et le moteur de l'évolution adaptative est la sélection naturelle. Un manuscrit inachevé de 1856-1858 permet d'attirer l'attention sur le fait que la théorie de la sélection naturelle telle qu'exposée dans De l'Origine des Espèces n'était pour Darwin qu'un résumé provisoire de ses vues. Darwin avait en effet projeté d'écrire trois volumes (l'un sur les variations des espèces domestiques, un second sur celles à l'état de nature et un dernier consacré à la sélection naturelle générale). La crainte de perdre la paternité de sa découverte au profit de Alfred Wallace poussa Darwin à ne publier que ses écrits provisoires et partiels. En effet, seul le premier parut, en 1868, dans De l'Origine des Espèces, accompagné de réponses à d'éventuelles critiques sur divers sujets[B 5].
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Dans la 1re édition, Darwin n'utilise pas le mot évolution mais le mot « variation » ou « variability », pour signifier des petites variations successives à chaque descendance (ex. : « on the principle of successive slight variations »[69], ou le titre du chapitre 2 : « variation under nature ») ou bien le mot « modification » : « the theory of descent with modification through natural selection »[70]. Il a fallu attendre la 6ème et dernière édition de l'ouvrage, dix ans après, pour que l'auteur utilise à plusieurs reprises le mot « Evolution » : « The fact would be fatal to the theory of evolution through natural selection »[71], ou « Now, things are wholly changed, and almost every naturalist admits the great principle of evolution »[72]. Selon Étienne Gilson, c'est parce que le mot signifiait au XVIIe siècle une évolution vers quelques chose de défini à l'avance, et qu'à l'époque de Darwin le mot était déjà utilisé par Spencer pour une doctrine philosophique sur l'évolution psychologique, sociale et biologique du vivant. Cependant, comme dans l'esprit du public ce mot était attaché à sa propre doctrine, il vint à l'utiliser lui-même. Cela ne change rien toutefois à la doctrine elle-même[73].
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De fait, à la fin du XIXe siècle, le mot « évolution » a acquis le sens actuel d'évolution des espèces au sens darwinien, et Spencer se plaint amèrement de l'amalgame fait par le public et les scientifiques entre le concept général d'évolution dont il est l'auteur et le sens particulier d'évolution biologique popularisé par les idées de Darwin. Il publie en décembre 1895 un article en anglais, allemand et français pour faire valoir son antériorité, Le principe de l’évolution, réponse à Lord Salisbury, mais en vain.
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L'évolution et ses mécanismes sont encore largement étudiés aujourd'hui ; en effet, de nombreux points, déjà soulevés par Charles Darwin, sur les mécanismes de l'évolution ne sont pas encore éclaircis. Par ailleurs le darwinisme a dès ses débuts souffert d'un amalgame avec l'évolutionnisme : « Du vivant même de Darwin, vingt ans après la parution de De l'Origine des Espèces, le terme darwinisme était pratiquement devenu synonyme d'évolutionnisme »[B 6], renvoyant à un évolutionnisme finalisé et universalisant, dilué dans la notion de progrès linéaire et de plus en plus fondé sur la notion d'hérédité des caractères acquis. Cette divergence tient des apports de Weismann et de Wallace, puis de la redécouverte des lois de Mendel en 1900[B 7]. Enfin, « De nos jours encore, l'usage des termes demeure ambigu. Pour les biologistes contemporains, le « darwinisme » désigne essentiellement — mais pas toujours — la théorie de la sélection naturelle, et dès la fin du XIXe siècle s'esquissent des théories de l'évolution regroupées sous le terme — d'abord péjoratif — de « néo-darwinisme »[B 8].
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Dans son livre De l'origine des espèces, Darwin expose une théorie selon laquelle, étant donné que tous les individus d'une espèce diffèrent légèrement entre eux et d'une génération à l'autre, et que seule une partie de ces individus réussit à se reproduire, seuls les descendants des individus les mieux adaptés à leur environnement survivront et se reproduiront en transmettant les variations utiles à leur survie[B 9]. Ainsi, comme les individus sélectionnés transmettent leurs caractères à leur descendance, les espèces évoluent et s'adaptent en permanence à leur environnement. Il baptise du nom de « sélection naturelle » cette sélection des individus les mieux adaptés. Ainsi, de façon sommaire, la sélection naturelle désigne le fait que les traits qui favorisent la survie et la reproduction voient leur fréquence s'accroître d'une génération à l'autre ; elle repose sur trois principes[74] : le principe de variation, qui explique que les individus diffèrent les uns des autres, ainsi que d'une génération à l'autre, le principe d'adaptation (les individus les plus adaptés au milieu survivent et se reproduisent davantage) et le principe d'hérédité, enfin, qui pose que les caractéristiques d'une espèce sont héréditaires. Darwin met en avant la notion de lutte pour l'existence ou de lutte pour la vie (struggle for life, struggle for existence), principe qui est au cœur de la sélection naturelle. La lutte pour l'existence, qui a lieu parce que les ressources sont limitées, peut avoir lieu de diverses manières : soit par la compétition, soit par la solidarité et la coopération. Celle-ci peut se faire à l'intérieur d'une espèce comme c'est le cas généralement chez les animaux sociaux, ou bien elle peut avoir lieu entre plusieurs espèces différentes, comme dans le cas des symbioses[B 10]. On trouve également chez Darwin la notion de « sélection sexuelle », qui peut prendre différentes formes également : par exemple une lutte entre mâles pour la possession des femelles (certains primates, les cervidés), la préférence des femelles pour certaines caractéristiques chez les mâles (cas de la roue du paon, préférence des oiseaux femelles pour les mâles colorés) ou des mâles pour certaines caractéristiques chez les femelles. Il conçoit également un « principe de divergence » qui explique notamment l'extinction des espèces[B 11].
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La théorie de l'évolution des espèces au moyen de la sélection naturelle a comme conséquence une rupture complète avec la notion de finalisme[75]. Par là on entend l'idée que l'évolution de la nature poursuivrait une intention : soit une intention immanente à la nature, comme on peut le voir par exemple chez Aristote, soit une intention qui émane de Dieu. Darwin se comporte ici de bout en bout comme un scientifique exclusif qui considère la nature comme une mécanique obéissant uniquement aux lois naturelles : « I mean by Nature, only the aggregate action and product of many natural laws »[76]. Par ailleurs il réfute au chapitre IV de l'édition de 1872 l'interprétation selon laquelle la sélection naturelle serait une sorte d'intention consciente des animaux, de la nature ou de Dieu : « Others have objected that the term selection implies conscious choice in the animals which become modified […] It has been said that I speak of natural selection as an active power of Deity ». Il confesse que l'expression est peut-être mal choisie, mais que c'est un raccourci utile, une métaphore : « In the literal sense of the word, no doubt, natural selection is a false term »[76]. Mais il objecte que la plupart des termes scientifiques sont également des métaphores : « Everyone knows what is meant and is implied by such metaphorical expressions ; and they are almost necessary for brevity »[76] .
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Même les caractères acquis par l'usage fréquent d'un organe dont parle Darwin, qui n'avait pas connaissance des travaux de Mendel, et qui sont transmissibles par hérédité, ne peuvent pas être considérés comme une intention de la part de l'animal. Comme par exemple la girafe qui allonge son cou dans le transformisme de Lamarck, dans le but de l'allonger, et qui est parfois considéré comme une sorte de finalisme. Ce sont les seules nécessités de la vie qui font qu'un être vivant utilise ou non telle ou telle capacité, qui de ce fait se développe ou s'atrophie tel un muscle. Il s'agit donc d'une action involontaire et inconsciente. C'est ce qui fait dire à un commentateur : « ce processus de sélection est un pur mécanisme, ce qui signifie que ne s'y repèrent aucune finalité, aucune intention, aucune planification, mais bien plutôt la contingence et le hasard »[77].
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Ce développement, pour rendre compte de la biologie et de la diversité des espèces, d'une théorie scientifique non finaliste et mécaniste pouvant se passer de Dieu et reposant sur les seules lois de la nature, aura des conséquences humaines, épistémologiques et métaphysiques considérables.
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On pourrait résumer ces conséquences par un propos de Victor Hugo : « Et quand un grave Anglais, correct, bien mis, beau linge, Me dit : — Dieu t'a fait homme et moi je te fais singe ; Rends-toi digne à présent d'une telle faveur ! — Cette promotion me laisse un peu rêveur[78]. » Pour Freud, ce sera l'objet d'une blessure narcissique aussi importante que la découverte de la rotation de la Terre autour du soleil[79] : l'homme n'est pas au centre de l'univers et n'a pas de place privilégiée dans l'ordre de la création, puisque la nature n'a pas été créée à son intention, et lui-même n'a pas été créé de manière intentionnelle. La théorie de l'évolution de Darwin nous donne un argument pour dire que l'homme, comme tout ce qui est, n'est que le fruit du hasard (ou de la contingence) et de la nécessité, selon l'expression de Théodore Monod : « L'ancienne alliance est rompue ; l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part »[80].
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Les critiques à l'encontre de Darwin et de sa théorie sont de trois ordres : les critiques politiques, sociales et philosophiques ; les critiques scientifiques avec Rémy Chauvin, Pierre-Paul Grassé ou Étienne Rabaud ; et les critiques religieuses, avec le créationnisme et l'Église catholique romaine.
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En 1910, le sociologue Jacques Novicow publie La critique du darwinisme social, qui contient une critique du darwinisme sur le plan biologique et une critique de l'usage qui est fait du darwinisme dans la sociologie. Une critique d'ordre politique provient de Karl Marx et de Friedrich Engels qui dans leur correspondance notent l'analogie entre le principe de la sélection naturelle et le fonctionnement du marché capitaliste. Mais ils ne développeront pas plus avant cette critique[81], aujourd'hui reprise et étoffée par l'historien des sciences André Pichot dans son ouvrage publié en 2008. Karl Marx cite l'Origine des Espèces dans le Capital et y note l'analogie et la distinction entre « l'histoire de la technologie naturelle » et « l'histoire de la formation des organes productifs de l'homme social ».
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La critique scientifique prend diverses formes.
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Le néo-lamarckien Étienne Rabaud critique de manière assez radicale la notion d'adaptation, en montrant que la sélection naturelle ne retient pas le plus apte, mais élimine seulement les organismes dont l'équilibre des échanges est déficitaire. Pour Rémy Chauvin dans Le Darwinisme ou la fin d’un mythe. L’esprit et la matière le darwinisme s'apparente à une secte prônant un athéisme obtus, aux postulats scientifiques contestables[82].
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Mais c'est surtout le problème du chaînon manquant de la lignée humaine (un être qui serait intermédiaire entre le singe et l'homme) qui a longtemps été employé contre la théorie de l'évolution.
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La découverte des lois de Mendel et de la génétique au début du XXe siècle bouleverse la compréhension des mécanismes de l'évolution et donne naissance à la théorie synthétique de l'évolution ou evolutionary synthesis, fondée par Ernst Mayr. Cette théorie est une combinaison de la théorie de la sélection naturelle proposée par Darwin et de la génétique mendélienne. Elle est à l'origine de nouvelles méthodes dans l'étude de l'évolution, comme la génétique des populations permise par Sewall Wright puis par Theodosius Dobzhansky (Genetics and the Origin of Species, 1937) par exemple. La Sélection n'est dès lors plus seulement un processus d'élimination ni même un mécanisme de changement mais elle peut aussi maintenir la stabilité des populations par des « procès d'équilibration »[B 12]. Les découvertes les plus récentes confortent ainsi l'idée de l'existence d'une très grande fréquence des variations, même si, remarque Daniel Becquemont, cette théorie synthétique pose autant de problèmes que la théorie de Darwin en son temps.
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Plusieurs courants se rattachant au darwinisme apparurent dans le sillage des découvertes de Darwin. D'un côté la pensée de Darwin fut définitivement rejetée, de l'autre elle a été approfondie mais aussi transformée, note Daniel Becquemont[B 13]. Si l'on excepte les interprétations politiques comme celles de Francis Galton ou de Weldon, trois disciples de Darwin développèrent sa théorie dans des sens différents en fonction des nouveaux apports de la science biologique ; tous trois peuvent se réclamer légitimement de l'héritage darwinien.
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Avec le biologiste allemand August Weismann (1834-1914) tout d'abord le darwinisme se « rénove », au travers de sa théorie de la sélection germinale et qui soutient qu'il se produit une sorte de sélection au niveau des éléments constituants du plasma germinatif, qui entrent alors en concurrence. Weisman permit « une distinction fondamentale entre les variations non transmissibles du phénotype et la variation génotypique, seules sources de l'évolution »[B 14]. Alfred Russel Wallace (1823-1913) publie en 1895 un traité complet consacré au darwinisme dont l'essentiel de la démonstration très proche de celle de Darwin, est consacrée à l'illustration de la validité de la théorie de la sélection naturelle, concernant la couleur et les caractères sexuels secondaires[B 15]. Sur ce point, selon Daniel Becquemont, Wallace se montre plus darwinien que Darwin, puisque ce dernier n'a jamais voulu reconnaître que ces caractères obéissent également à la loi de la sélection naturelle. Néanmoins il s'en écarte par son soutien à l'idée que la notion d'utilité régit la sélection naturelle[B 16]. Wallace vécut dans l'ombre de Darwin, même s'il fut le codécouvreur de la théorie de la sélection naturelle. Pourtant il en développa la portée et les contours, si bien que de nombreuses critiques, dont celle d'un partisan de l'orthodoxie darwinienne comme George John Romanes (1848-1894), lui attachent le surnom de « père du néo-darwinisme »[B 17]. Ce dernier réfute la notion d'utilité en biologie, expliquant que la sélection naturelle n'est jamais parfaite mais procède d'adaptations temporaires. Il défend ainsi principalement la notion d'hérédité des caractères acquis.
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C'est avec la redécouverte des travaux de Gregor Mendel en 1900 par plusieurs naturalistes que se prolonge l'apport de Darwin, notamment dans son rapprochement de la génétique[B 18]. Les premières théories mutationnistes apparaissent alors, avec Hugo de Vries et Wilhelm Johannsen, puis avec Thomas Hunt Morgan, Fritz Müller et Alfred Sturtevant. Le darwinisme se scinda dès lors en deux courants, l'un lié à la génétique et un autre plus traditionnel et naturaliste. Le premier voyait l'évolution en termes de pression de mutation alors que le second raisonnait par spéciation et adaptation[B 19].
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Stephen Jay Gould est un paléontologue américain qui a beaucoup œuvré à la vulgarisation de la théorie de l'évolution en biologie et à l'histoire des sciences depuis Darwin. Il a formulé la théorie des équilibres ponctués, selon laquelle les transitions évolutives entre les espèces au cours de l'évolution se font brutalement et non graduellement. Par la suite, il en viendra à insister sur le rôle du hasard dans l'évolution (la « contingence »), contre la vision adaptationniste naïve qu'il critique[B 20]. Il a aussi mené la campagne contre les créationnistes, avec le procès visant à démontrer que la « science » de ces derniers, principalement représentée par le dessein intelligent (en anglais intelligent design), ne répondait pas aux critères fondamentaux de la méthode scientifique, et n'était qu'un moyen détourné de contourner la loi afin d'imposer l'enseignement du créationnisme à l'école en lui donnant un visage pseudo-scientifique. Gould a travaillé avec un autre défenseur et continuateur de Darwin, Niles Eldredge, auteur de Darwin : Discovering the Tree of Life.
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Richard Dawkins, éthologiste britannique et vulgarisateur et théoricien de l'évolution, est enfin le principal défenseur de l'héritage darwinien au XXe siècle, et en particulier face à la théorie du dessein intelligent. Il prolonge le darwinisme dans le champ de la génétique avec son concept de « gène égoïste » en soutenant que mettre au centre de l'évolution le gène est une meilleure description de la sélection naturelle et que la sélection au niveau des organismes et des populations ne l'emporte jamais sur la sélection par les gènes. Par ailleurs sa mémétique développe l'idée que les gènes ont un équivalent culturel, les mèmes. Sa théorie est toutefois très réductionniste, comparée à celle de Darwin, au sens où le véritable sujet de l'histoire, ce sont les gènes, les organismes n'étant que des supports de transition. Chez Darwin la conception de la nature est beaucoup plus riche, l'évolution n'en est que l'un des aspects, l'extrême diversité des relations entre organismes en est un autre, et les individus vivent leur histoire en tant que tels.
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Les écrits et les théories de Darwin, combinés avec les découvertes génétiques de Gregor Mendel (1822-1884) (la théorie synthétique de l'évolution), sont considérés comme formant la base de toute la biologie moderne[83],[2]. Cependant, la renommée et la popularité de Darwin ont conduit à associer son nom à des idées et des mouvements qui n'entretiennent qu’une relation indirecte à son œuvre, voire sont à l’opposé de ses convictions.
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Il faut dire qu'il est arrivé au moins une fois à Darwin d'exprimer des idées racistes et de les mettre en relation avec sa théorie. Ainsi, dans le passage suivant, il considère le Noir et l'aborigène australien comme plus proches du gorille que le Caucasien : « Dans un avenir pas très lointain si on compte par siècles, les races humaines civilisées vont certainement exterminer les races sauvages et prendre leur place à travers le monde. En même temps, comme l'a remarqué le Professeur Schaaffhausen, les singes anthropomorphes seront sans aucun doute exterminés. Le fossé entre l'homme et ses plus proches alliés sera alors plus large, car il séparera d'une part l'homme arrivé à un état plus civilisé, pouvons-nous espérer, que le Caucasien lui-même, et d'autre part quelque singe aussi inférieur que le babouin, au lieu de passer comme aujourd'hui entre le nègre ou l'aborigène australien d'une part et le gorille d'autre part »[84].
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À la suite de la publication par Darwin de son ouvrage principal, De l'Origine des Espèces, son cousin Francis Galton appliqua ses conceptions à la société humaine, commençant en 1865 à promouvoir l'idée de « l'amélioration héréditaire », d'abord dans l'essai Hereditary talent and character de 1865[85], puis dans Hereditary genius: an inquiry into its laws and consequences, dans lequel il élabore sa théorie de façon détaillée en 1869[86], vision biométrique du darwinisme[B 21]. Dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, Darwin convient que Galton ait démontré qu'il était probable que le « talent » et le « génie » chez l'homme fussent héréditaires, mais il juge trop utopiques les changements sociaux que proposait Galton[K 3]. Ni Galton ni Darwin ne soutenaient cependant une intervention gouvernementale, et ils pensaient que, tout au plus, l'hérédité devrait être prise en considération par les individus dans la recherche de partenaires[K 4]. En 1883, après la mort de Darwin, Galton commença à appeler « eugénisme » sa philosophie sociale[87]. Au XXe siècle, les mouvements eugénistes négatifs devinrent populaires dans un certain nombre de pays protestants, et participèrent aux programmes destinés à bloquer la reproduction tels que ceux de stérilisation contrainte aux États-Unis[88]. Leur usage par l'Allemagne nazie dans ses objectifs de « pureté raciale »[89] fit tomber ces méthodes en disgrâce.
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On retient généralement que Herbert Spencer a appliqué les thèses évolutionnistes et la notion de « survie du plus apte » à la société humaine. Friedrich Hayek a contesté le sens dans lequel les idées évolutionnistes se sont diffusées. Selon lui, c'est de la sociologie et de l'économie que vient l'évolutionnisme, et non de la biologie[90]. C'est d'ailleurs ce que Darwin lui-même écrit dans le chapitre 3 de l'origine des espèces[91] :
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« J'ai donné à ce principe, en vertu duquel une variation si insignifiante qu’elle soit se conserve et se perpétue, si elle est utile, le nom de sélection naturelle, pour indiquer les rapports de cette sélection avec celle que l’homme peut accomplir. Mais l’expression qu’emploie souvent M. Herbert Spencer : �� la persistance du plus apte », est plus exacte et quelquefois tout aussi commode. »
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« Aussi, comme il naît plus d’individus qu’il n’en peut vivre, il doit y avoir, dans chaque cas, lutte pour l’existence, soit avec un autre individu de la même espèce, soit avec des individus d’espèces différentes, soit avec les conditions physiques de la vie. C’est la doctrine de Malthus appliquée avec une intensité beaucoup plus considérable à tout le règne animal et à tout le règne végétal, car il n’y a là ni production artificielle d’alimentation, ni restriction apportée au mariage par la prudence. »
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Il est donc établi que Darwin a été influencé par l'économiste Thomas Malthus et qu'il a emprunté à Spencer l'idée de survie des plus aptes.
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Les idées qu'on désigne aujourd'hui sous le nom de « darwinisme social » sont devenues populaires à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, au point d'être utilisées pour défendre différentes perspectives idéologiques, parfois contradictoires, y compris l'économie du « laissez-faire »[92], le colonialisme, le racisme ou encore l'impérialisme. Le terme de « darwinisme social » date des années 1890, mais il est devenu courant en tant que terme polémique au cours des années 1940, quand Richard Hofstadter a critiqué le conservatisme du laissez-faire[93]. Suivant les auteurs, le darwinisme social est alors le principe qui motive l'application de politiques conservatrices ou bien le dessein que prêtent les opposants des conservateurs à ceux-ci pour les discréditer. Il est finalement appliqué à des progressistes qui intègrent la volonté humaine comme facteur de l'évolution[92]. Ces concepts préexistaient à la publication par Darwin de L'Origine en 1859[A 52],[94], puisque Malthus était mort en 1834 et que Spencer avait publié en 1851 ses livres sur l'économie et en 1855[95] ses livres sur l'évolution. Darwin lui-même insistait pour que la politique sociale n'obéît pas simplement aux concepts de lutte et de sélection dans la nature[96], et pensait que la sympathie devait s'étendre à toutes les races et toutes les nations[C 20],[L 19]. Héritière du darwinisme social, la sociobiologie est une approche née aux États-Unis à partir de 1975 sous l'impulsion d'Edward O. Wilson[97], professeur de zoologie à Harvard. Dans Sociobiology, the new synthesis, Wilson explique que les êtres vivants sont en perpétuelle compétition pour essayer d'améliorer leur situation, et qu'ainsi l'éthologie animale est conditionnée par la sélection naturelle. Selon le chercheur Patrick Tort, ces théories pseudo-scientifiques utilisent à leurs propres fins les postulats darwiniens, les détournant ainsi de leur cadre épistémologique[98].
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Durant la vie de Darwin, de nombreuses espèces ainsi que des toponymes lui ont été dédiés. Ainsi, le prolongement occidental du canal Beagle qui relie ce dernier à l’océan Pacifique, le canal de Darwin, porte son nom. C’est le capitaine FitzRoy qui le lui a dédié après une action de Darwin : parti avec deux ou trois marins, il a le réflexe de les conduire sur le rivage lorsqu’il voit un pan d’un glacier s’effondrer dans la mer et provoquer une forte vague, celle-ci aurait probablement balayé leur embarcation[M 3]. Le mont Darwin lui a été dédié lors de son 25e anniversaire[99]. Lorsque le Beagle était en Australie en 1839, John Lort Stokes, ami de Darwin, a découvert un port naturel que le capitaine de vaisseau John Clements Wickham a baptisé du nom de Port Darwin[100],[101]. La colonie de Palmerston, fondée en 1869, fut rebaptisée Darwin en 1911. Elle est devenue la capitale du Territoire du Nord de l’Australie. Cette ville s’enorgueillit de posséder une université Charles-Darwin[102] et un parc national Charles Darwin[103]. Enfin, le Darwin College de l’université de Cambridge, fondé en 1964, a été baptisé ainsi en l’honneur de la famille Darwin, en partie parce qu’elle possédait une partie des terrains sur lesquels il était bâti[104].
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Les 14 espèces de pinsons qu’il avait découvertes dans les îles Galápagos ont été surnommées les « pinsons de Darwin »[105],[106] et certains taxons commémorent également le nom du scientifique, comme Wallacea darwini, décrite par G. F. Hill en 1919 et faisant également référence à Alfred Wallace[107] ou Hamitermes darwini décrite par le même auteur en 1922. En 2000, une image de Darwin a été utilisée par la banque d'Angleterre pour le billet de dix livres sterling en remplacement de l’image de Charles Dickens[108]. L'année 2009 est une année particulière pour honorer la mémoire de la naissance de Charles Darwin il y a 200 ans, et la publication de L'Origine des espèces il y a 150 ans, en 1859. Plusieurs activités à travers le monde sont prévues[109]. Une pièce de deux livres commémorant la naissance de Darwin et l'ouvrage De l'Origine des espèces a été frappée en 2009. Enfin la médaille Darwin est attribuée par la Royal Society un an sur deux à un biologiste ou à un couple de biologistes. Cette récompense vise à distinguer des recherches dans un domaine de la biologie sur lequel Charles Darwin a travaillé.
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En 1935, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Darwin à un cratère lunaire. Il existe également un cratère sur la planète Mars qui porte le nom de Darwin.
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Le film Le Cauchemar de Darwin (2004) est un documentaire sur la disparition de la biodiversité dans le lac Victoria, objet de polémique. Après Darwin et la révolution scientifique qui en a suivi, l'évolution s'est propagée dans la culture populaire. Précurseur de la science-fiction moderne, l'écrivain H. G. Wells a été très marqué par les travaux de Darwin dont il s'est inspiré pour écrire son œuvre et notamment La Machine à explorer le temps et La Guerre des mondes[110]. Dans la culture populaire, l'histoire du comic X-Men est basée sur l'évolution de l'homme qui octroie des super-pouvoirs à une part croissante de l'humanité. L'un des mutants de ce comic est d'ailleurs surnommé Darwin en raison de sa capacité à s'adapter à son environnement. Les jeux vidéo SimLife et Spore sont des simulateurs de vie fondés sur les lois du darwinisme. Le pastafarisme (ou Flying Spaghetti Monsterism) parodie la création de l'homme par les pâtes célestes alors que les Darwin Awards est le prix humoristique destiné à ceux qui, victimes d'accidents mortels dus à leur inconséquence, retirent ainsi aimablement leurs gènes de la circulation.
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Dans le roman humoristique pour la jeunesse Les Pirates ! Une aventure avec les savants (Pirates! In an adventure with scientists) publié par l'écrivain britannique Gideon Defoe (en) en 2004, Charles Darwin est représenté comme un jeune homme timide et maladroit à qui son aventure va inspirer la future expédition du Beagle.
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Charles Darwin est l'un des personnages principaux du roman L'Arche de Darwin (Galapagos Regained) de James Morrow, paru en 2015, qui obtient le Grand Prix de l'Imaginaire en 2018.
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Charles Darwin est le héros du film biographique Creation, de Jon Amiel (2009), qui évoque le conflit entre ses recherches scientifiques et les positions religieuses de sa femme.
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Il apparaît dans l'adaptation au cinéma du roman pour la jeunesse Les Pirates ! Une aventure avec les savants de Gideon Defoe sous la forme d'une coproduction du studio britannique Aardman Animations et du studio américain Sony Pictures Animation sortie en 2012 : Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, un film d'animation en pâte à modeler. Dans la version originale anglaise, il est doublé par l'acteur britannique David Tennant.
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Charles Darwin apparaît également dans le jeu vidéo Assassin's Creed Syndicate, où il croise à plusieurs reprises la route des protagonistes Jacob et Evie Frye. Il est également au cœur du scénario d'une extension téléchargeable (DLC) intitulée La conspiration de Darwin et Dickens ainsi que dans le jeu Curious Expedition, où il est un personnage jouable.
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Œuvres publiées sous la direction de Patrick Tort de l'Institut Charles Darwin International.
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Darwin est l’abréviation botanique standard de Charles Darwin.
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Consulter la liste des abréviations d'auteur ou la liste des plantes assignées à cet auteur par l'IPNI
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Darwin est l’abréviation habituelle de Charles Darwin en zoologie.Consulter la liste des abréviations d'auteur en zoologie
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
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De manière générale, la nourriture désigne les aliments d'origine animale, végétale, fongique (parfois bactérienne ou minérale) ou chimique, consommés par des êtres vivants à des fins d'alimentation ou de récréation.
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Les aliments liquides sont appelés « boissons ».
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Dans toute l'Union européenne[1], la notion d'aliment désigne toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l’eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l’eau au point de conformité défini à l’article 6 de la directive 98/83/CE[2].
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Le terme « denrée alimentaire » n'inclut pas en Europe :
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En Europe toujours, les « denrées alimentaires génétiquement modifiées » sont « les denrées alimentaires contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produites à partir d'OGM »[3] et « on entend par «aliments pour animaux génétiquement modifiés», les aliments contenant des OGM, consistant en de tels organismes ou produits à partir d'OGM, pour animaux ». Elles sont soumises à une traçabilité et un étiquetage spécifique[4].
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Une partie importante des denrées alimentaires est dégradée avant d'être consommée. Beaucoup d'aliments sont gaspillées. La FAO estime que nourrir toute la planète ne sera pas possible sans réduction du gaspillage et des déchets alimentaires[5].
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Alimentaire ou spirituelle, la nourriture désigne ce qui entretient la vie d'un organisme en lui procurant des substances à assimiler.
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Elle assure la subsistance de l'homme.
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Les divers panthéons ont inclus une déesse de la nourriture : ainsi Zywienia, épouse de Radegast, dieu de l'hospitalité, est-elle la déesse de la nourriture dans la mythologie slave.
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Du fait de l'emploi courant dans la société du mot « nourriture », celui-ci s'est vu remplacé par de nombreuses autres dénominations, tantôt techniques, tantôt familières, tantôt argotiques : produit alimentaire, bouffe, rata, casse-dalle, etc.
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En Union européenne, dans le domaine administratif de l'IAA (Industrie agroalimentaire) et de son activité de transformation d'aliments préparés, un Plan de Maîtrise Sanitaire, un agrément sanitaire ou une déclaration[6] avant l'ouverture peuvent être nécessaire pour les établissements produisant ou utilisant des POADAC (produits d'origine animale et denrées alimentaires en contenant) et POVDAC (produits d'origine végétale et denrées alimentaires en contenant).
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On distingue plusieurs grandes familles d'aliments :
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Tous ces aliments sont classées en 4 grandes catégories par la classification NOVA.
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Les aliments sont composés de plusieurs types d'ingrédients, qu'on peut classer selon leur origine :
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Dans cette famille, on trouve tous les minéraux fréquemment utilisés dans les processus de fabrication. Le plus fréquent est le Chlorure de Sodium (le sel). Cette catégorie est répartie en sels minéraux (calcium, sodium, potassium) et en oligo-éléments (fer, magnésium selon les cas, cuivre, cobalt, etc.).
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Il est important de distinguer le potentiel hydrogène (pH) des aliments de leur effet sur le corps humain une fois digérés. Par exemple, certains aliments basiques[réf. nécessaire] (pH élevé) auront pour effet de diminuer l'acidité (augmentation du pH, potentiel alcalinisant), alors que certains aliments acides (pH faible) auront pour effet d'augmenter l'acidité (diminution du pH, potentiel acidifiant).
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La nourriture provient de l'agriculture (élevages et cultures), de la cueillette, de la pêche et de la chasse.
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La qualité des denrées varie selon l'environnement, les modes de productions agricoles mis en œuvre, de la fraîcheur du produit, d'éventuelles contaminations (métaux lourds, pesticides, biocides, bactéries spécifiques, radionucléides, etc.) ou ruptures de la chaine du froid. Dans la plupart des pays, des systèmes plus ou moins poussés de contrôle et surveillance existent, y compris pour les contaminations radioactives[7].
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Pour mettre en surbrillance les différentes natures des aliments dévolus au commerce, il existe quantité de labels sur lesquels le consommateur peut s'appuyer avec plus ou moins de certitude pour avoir une indication sur leurs vertus organoleptiques, sociales, environnementales ou/et sanitaires.
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Des désignations (AOP), des identifications (IGP, STG, LR) et des marques collectives de certification officielles (AB) décernés par des organismes d'état permettent aux consommateurs de faire leur choix en fonction de critères objectifs et répondant à un cahier des charges précis.
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En parallèle, des organisations privées ont créé des marques ou des signes distinctifs (Max Havelaar, Produit de l'année, etc.).
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Dans la plupart des pays existe une législation alimentaire spécifique. C'est un corpus qui inclut des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant les denrées alimentaires en général et leur sécurité en particulier, au niveau communautaire en Europe ou national. Elle concerne toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des denrées alimentaires et également des aliments destinés ou donnés à des animaux producteurs de denrées alimentaires
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Dans l'Union européenne, un aliment ou denrée alimentaire est « toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d'être ingéré par l'être humain. Ce terme recouvre les boissons, les gommes à mâcher et toute substance, y compris l'eau, intégrée intentionnellement dans les denrées alimentaires au cours de leur fabrication, de leur préparation ou de leur traitement. Il inclut l'eau au point de conformité défini à l'article 6 de la directive 98/83/CE, sans préjudice des exigences des directives 80/778/CEE et 98/83/CE » ; le terme « denrée alimentaire » ne couvre pas :
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C'est l'ensemble des cinq règlements communautaires fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales[réf. nécessaire].
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Il impose notamment un système de « traçabilité des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des animaux producteurs de denrées alimentaires et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans des denrées alimentaires ou des aliments pour animaux, à toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution »[9], y compris, dans une certaine mesure pour l'alimentation animale[10]. Pour l'alimentation humaine, la traçabilité doit être assurée de la fourche à la fourchette, via :
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En 2002, un règlement a rappelé[11] que la législation alimentaire inclut aussi des exigences relatives aux aliments pour animaux, notamment à leur production et à leur utilisation, lorsque ces aliments sont destinés à des animaux producteurs de denrées alimentaires et ce, « sans préjudice des exigences similaires qui ont été appliquées à ce jour et seront appliquées en matière de législation alimentaire applicable à l'ensemble des animaux, y compris aux animaux de compagnie »[11].
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Un règlement européen (CE 178/2002[11]) vise à renforcer et entretenir le « niveau de protection de la vie et de la santé humaines » dans l'exécution des politiques communautaires, tout en permettant une « libre circulation des denrées » dans la Communauté européenne. Il inclut :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/1450.html.txt
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@@ -0,0 +1,139 @@
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Dauphin est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains mammifères marins et fluviaux appartenant à l'ordre des Cétacés.
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Le substantif masculin « dauphin » (/do.ˈfɛ̃/) est issu, par l'intermédiaire d'un latin vulgaire *dalphinus, du latin classique delphinus, lui-même issu du grec δελφίς / delphís[1],[2],[3], peut-être lui-même issu de δελφὐς / delphús, « utérus[4] » ou apparenté à delphax, le porc, qui partage une couche de graisse analogue[4],[N 1].
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L'ancien français daufin est attesté au milieu[2] du XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans un manuscrit du Roman d'Alexandre[2].
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« Dauphin » désigne en français de nombreux cétacés à dents (odontocètes) de moins de cinq mètres généralement dotés d'un rostre long même si l'espèce la plus familière de dauphins, celle que l'on trouve en majorité dans les delphinariums, est le grand dauphin, dont le nom signifie en latin « à nez tronqué ». Les espèces concernées sont :
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Sous le terme dauphin, on regroupe beaucoup d'espèces très différentes. Aussi bien au niveau comportemental qu'au niveau physique aussi les généralités propres à tous les dauphins sont communes à tous les odontocètes, appelés « dauphins » ou non.
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Certains cétacés sont parfois appelés incorrectement « dauphins » par exemple ceux avec un rostre court ou à peine existant tels que le narval et le béluga, deux animaux plus grands que les dauphins classiques, mais surtout les marsouins qui sont, eux, beaucoup plus petits.
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Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[5] de cétacés appelés « dauphin ».
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
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Les caractéristiques générales des dauphins sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique et leur mode de vie respectifs.
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Comme les autres cétacés, leur front bombé contient le « melon », une cavité remplie de diverticules du système respiratoire qui communiquent entre eux par des valves. C'est en envoyant de l'air d'un diverticule à l'autre qu'ils émettent des sons. Pour repérer leurs proies, les dauphins utilisent leur sonar. Ils dirigent les sons qu'ils émettent dans la direction de leurs futures victimes, le son ricoche et revient avec un son modifié jusqu'à l'oreille du dauphin.
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Le dauphin se propulse hors de l'eau grâce à sa nageoire caudale.
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Comme les baleines et les autres cétacés, les ancêtres des dauphins ont perdu leurs pattes arrières, il y a environ 35 millions d'années. Au début de la gestation, l'embryon dauphin a quatre pattes qui se développent puis les pattes arrières se rétractent et disparaissent[9].
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Généralement, les dauphins chassent en groupes serrés. On parle de coopération. Ils peuvent vivre en moyenne une quarantaine d'années. Lorsqu'un dauphin marin repère un banc de poissons, il avertit le reste du groupe qui se rapproche alors jusqu'à encercler les proies tout en les contraignant à se rassembler vers la surface. Une fois les poissons pris au piège et affolés, les dauphins n'ont plus qu'à traverser le banc l'un après l'autre en ouvrant une large gueule. On sait aussi que certains dauphins poursuivent les bancs de sardines jusqu'à les faire échouer sur le sable pour les attraper ensuite en s'échouant eux-mêmes à demi. Dans quelques cas, les dauphins peuvent s'associer aux thons et même aux requins pour des séances de chasse commune. Le dauphin a une excellente vision et possède également un sonar.
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Chez les dauphins, la gestation dure 12 mois. Pour mettre bas, la femelle effectue des flexions de sa nageoire caudale puis s'étire au maximum. Le petit dauphin sort la nageoire caudale en premier. Un dauphin est sexuellement mature entre 5 et 7 ans pour les femelles et vers 10–12 ans pour les mâles. La sexualité de certaines espèces de dauphins est, comme pour d'autres espèces évoluées tels les bonobos, en relation avec leurs interactions sociales ; ils peuvent en particulier manifester des comportements bisexuels[10],[11].
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Les dauphins présentent un caractère social, mais les individus de certaines espèces sont solitaires, hormis au moment de la reproduction et durant la période d'élevage des petits[12]. Au sein des grands dauphins (Tursiops truncatus), espèce sociale[13], les individus ont des personnalités marquées, certains étant plus grégaires, d'autres solitaires, ou recherchant parfois le contact avec les humains[14],[15].
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Une femelle peut confier son petit aux autres femelles quand elle part chasser. Il semble que quand une femelle de grand dauphin veut appeler ses petits ou attirer leur attention, elle ne les appelle pas par l'équivalent d'un prénom individuel, mais par une vocalise qui la désigne elle-même[16].
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Ces animaux sont populaires car certaines de ces espèces se laissent approcher par les humains et se montrent affectueuses. Certains dauphins sont connus pour avoir sauvé des humains[17], le mythe d'Arion de Méthymne conte une aventure de ce type. En 2013, au large de Kona, à Hawaï, un dauphin demande l'aide d'un plongeur pour libérer sa nageoire pectorale gauche coincée dans une ligne de pêche[18]. L'espèce est pour cette raison parfois utilisée pour des thérapies[19] et ces comportements ont probablement contribué au développement d'une véritable industrie des delphinariums et d'un tourisme de l'observation des mammifères marins sauvages[20].
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Dans la nature, les dauphins peuvent vivre jusqu'à 50–60 ans pour les mâles (en moyenne 31 ans s'ils ont dépassé la petite enfance), et 70–80 ans (en moyenne 46 ans) pour les femelles. En captivité ils ne vivent généralement qu'une vingtaine d'années (quelques orques dépassent 30 ans, et l'on en connaît deux qui ont la quarantaine).[réf. nécessaire]
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En septembre 2017, des chercheurs de l’université d’Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d’enchevêtrements de protéines, habituellement considérés comme les signes révélateurs de la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts[21]. C'est la première fois que la maladie est observée chez un animal sauvage[22].
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Les dauphins sont présents dans l'iconographie de la Grèce antique. Une des plus anciennes fresques grecques connues, datée du XVe siècle av. J.-C., se trouve dans la salle de bain de la reine à Knossos. L'Odyssée fait également référence aux dauphins et les représente joviaux et bouffons. Les Grecs semblent beaucoup s'être intéressés à ces animaux : les dauphins sont représentés également sur des mosaïques, des pièces de monnaie, des bijoux, des vases et sous forme de statues. Souvent, les dauphins sont représentés en bande.
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Les dauphins apparaissent fréquemment dans la mythologie grecque et sont réputés être l'animal favori de Poséidon et incarnation du dieu solaire Apollon qui, paré d'une vertu pacifique et joviale, est alors un guide pour un autre monde. D'après Hérodote, Poséidon convainc Amphitrite de l’épouser en lui envoyant un dauphin. Lorsque Minos met au défi Thésée de prouver qu’il est bien le fils de Poséidon, il est escorté jusqu’au palais des Néréides par des dauphins. Arion de Méthymne est un autre fils de Poséidon. Apollon aurait pris la forme de cet animal pour sauver les marins crétois dirigés par Icarios[Lequel ?] et chargés d'instaurer son culte sur les pentes du mont Parnasse, à l'oracle de Delphes. Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques[23] évoque l'attachement d'un dauphin pour un enfant : « Les dauphins sont voluptueux et enclins à l'amour, ainsi que l'attestent des exemples anciens et même récents. En effet, sous les premiers Césars, dans la mer de Pouzzoles, selon le récit d'Apion, et plusieurs siècles auparavant, près de Naupacte, comme le rapporte Théophraste, on a vu, de manière à n'en pouvoir douter, plusieurs de ces animaux donnant des marques évidentes de l'amour le plus passionné. »
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Le même Aulu-Gelle rapporte l'anecdote suivante à propos d'Arion de Méthymne[24] :
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« Ce musicien fameux, qui vivait dans les premiers âges du monde, naquit à Méthymne, et passa les premières années de sa vie, dans l'île de Lesbos. Périandre, roi de Corinthe, plein d'admiration pour son talent, lui témoigna de la bienveillance et même de l'affection. Toutefois le célèbre artiste s'éloigna de sa personne, dans le dessein de visiter la Sicile et l'Italie, pays de tous temps renommés. Dans ces contrées, il enchanta tous les habitants des villes qu'il parcourut, par la beauté de ses vers et la douceur de ses accords. Après être devenu les délices et l'amour de ces charmants pays, et y avoir amassé d'immenses richesses, Arion forma le dessein de retourner à Corinthe. Il choisit donc un vaisseau dont les matelots étaient de cette ville, croyant pouvoir leur confier avec plus de sûreté sa fortune. Mais les Corinthiens, après l'avoir pris à bord, et avoir gagné la pleine mer, forment le dessein de se défaire de lui, pour s'emparer de ses trésors. Arion s'étant aperçu du danger qui le menaçait, offre aux matelots de leur distribuer tout ce qu'il possède, et les prie de lui laisser seulement la vie. Tout l'effet que ses supplications et de ses larmes produisirent sur le cœur de ces barbares, fut d’obtenir qu'ils ne tremperaient pas leurs mains dans son sang, à condition que, sur l'heure, il se précipiterait lui-même dans les flots. Consterné de ce qu'il entend, et perdant toute espérance de sauver ses jours, Arion sollicita une dernière grâce : qu'on lui permette de se revêtir de ses habits les plus précieux, de prendre sa lyre, et de mourir en chantant son malheur. Ces marins féroces et insensibles eurent cependant la curiosité de l'entendre, et lui accordèrent sa demande. Aussitôt, s'étant paré, comme il avait coutume de le faire dans des jours bien différents de celui-ci, de ce qu'il avait de plus élégant et de plus brillant dans ses habillements, il se place au haut de la poupe, entonne une chanson d'un son de voix éclatant et militaire ; et en finissant, se précipite dans la mer avec ses ornements et sa lyre. Les matelots, bien persuadés qu'il a péri, poursuivent tranquillement leur route. Mais un incident, non moins singulier que digne d'admiration, sauva Arion d'une manière vraiment surprenante. Pendant qu'il luttait contre les vagues, un dauphin vient, le reçoit sur son dos, le tient élevé au-dessus des eaux, et le porte en nageant jusqu'au promontoire de Ténare, dans la Laconie, où il le dépose sain et sauf avec tous ses ornements. Arion se rendit de là droit à Corinthe, et alla aussitôt se présenter au roi Périandre, tel qu'il avait été laissé sur le rivage par le dauphin. Il raconta au prince son aventure ; mais celui-ci, la regardant comme une fable, le fit mettre en prison. Cependant, ayant soin de tenir l'arrivée d'Arion secrète, il fait venir les matelots aussitôt après leur débarquement, et leur demande ce qu'on disait de lui dans le pays qu'ils venaient de quitter ? Ils répondent qu'ils l'ont laissé en Italie, jouissant d'une bonne santé, admiré et chéri de toutes les villes, comblé d'honneur et nageant dans l'opulence. À peine ont-ils achevé ces mots, qu'on voit paraître Arion jouant sa lyre et revêtu des mêmes habits avec lesquels il s'était précipité dans la mer. Alors les matelots, interdits et convaincus, sont obligés d'avouer leur crime. Cette histoire se répandit dans Corinthe, dans toute l'île de Lesbos ; elle fournit le sujet d'un groupe d'airain qu'on voyait au promontoire de Ténare et qui représentait un dauphin nageant et portant un homme sur son dos. »
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Comme beaucoup d'autres figures de la mythologie grecque, le Dauphin est une constellation du ciel nocturne, située près du Triangle d'été.
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Les Romains utilisent souvent une figure plus stylistique pour représenter les dauphins, souvent plus proches d'une représentation de poisson.
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Dans la mythologie hindoue, les dauphins d'eau douce sont des avatars de Gangâ, le dieu du Gange. Les dauphins roses de l'Amazone, une autre espèce de dauphin d'eau douce, sont, dans les mythologies locales, capables de se transformer en hommes, de séduire les jeunes femmes, voire les enlever.
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Dans l'Antiquité, les peuples marins leur prêtaient de multiples exploits comme de guider les bateaux égarés dans la tempête ou de sauver les naufragés… Ils sont d'ailleurs très souvent cités dans la littérature grecque et étaient l'emblème de la ville de Corinthe (Grèce).
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Comme l'ensemble du règne animal, les enlumineurs du Moyen Âge ont représenté le dauphin comme un monstre marin. Il est alors utilisé dans certaines armoiries, notamment celle des Dauphins de France et des Dauphins de Viennois, et représenté comme un poisson, le dauphin, tout comme la baleine, étant héraldiquement un poisson.
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Le Dauphin est un symbole mythique de l'élément « eau ». Il est associé aux dieux antiques autour de la Méditerranée, on le trouve sur des représentations picturales et des sculptures plus des objets tels que des agrafes et broches. Il figure ainsi aussi bien dans l'art classique que dans l'art visuel contemporain. Il fait partie des éléments d'architecture recensés[25] (comme le triton la naïade ou la sirène). Il fait partie des éléments d'exportation de culture sur tous les continents par les biais des circuits commerciaux dans l'Histoire avant le XXe siècle, autant que par le tourisme exotique nouveau…
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Civilisation mycénienne restes de mosaïque murale d'origine, figure reconstituée
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Akrotiri (Santorin) pot XVIe siècle av. J.-C.
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Akrotiri (Santorin) table d'offrandes XVIIe siècle av. J.-C.
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Rhodes sculpture gréco-romaine
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Les restes de broches romaines
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Neptune avec son trident sur un dauphin, monnaie du Ier siècle av. J.-C.
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Pompéi Dragon des mers suivi d'un dauphin Ier siècle
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Caldarium en Catalogne Espagne, détail de mosaïque
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Sousse tunisie, Cupidon chevauche un dauphin IIIe siècle
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Bague du XIIe siècle (Guigues VIII du Dauphiné, nom de province venant du titre du fils du Roi de France)
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Héraldique, blason avant Renaissance
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Palais des Doges Venise XIVe siècle, joueur de vielle chevauchant un dauphin (...monstre?)
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Arion le poëte chevauche un dauphin, Dürer vers 1514
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Château de Nagoya (Aichi) 1518 Japon, le faîte qui doit se prolonger vers le ciel est terminé par deux Dauphins (restauration 2009)
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Fontaine des Quatre Dauphins, Aix-en-Provence, 1667
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Dauphin[25] de rejet des eaux pluviales, fonte, après XVIIIe siècle
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Beaulieu sur mer, élément d'architecture intérieure d'une reconstitution par l'« esprit » de l'Antiquité: Palais de Théodore Reinach; c'est un mouvement présent dans tout l'occident.
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Illustration de 1900
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Knossos, mural reconstitué actuellement
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sculpture de parc actuelle
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Le dauphin est l'emblème de la province du Dauphiné (d'or sur fond d'azur), en France. Le gouvernement de cette province ayant été confié au XIVe siècle au fils ainé du roi de France, celui-ci a pris le titre de dauphin. Il est aussi porté sur le blason du Forez et par élargissement sur les armes des Comtes de Forez (d'or sur fond de gueules).
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Le dauphin (ainsi que les autres cétacés) est héraldiquement considéré comme un poisson.
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Les Japonais consomment du dauphin. Le documentaire The Cove, la baie de la honte, récompensé par un Oscar en 2010, dénonce la chasse annuelle aux dauphins dans la baie de Taiji pour la consommation humaine[26].
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Certains dauphins peuvent tenter d'avoir des relations sexuelles avec des humains, et devenir alors extrêmement dangereux pour eux, car ils sont capables de les entraîner à de grandes profondeurs. Le dauphin est un animal très fort, qui peut se montrer agressif[27].
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Examinant des dauphins dans l'objectif de concevoir des missiles plus efficaces, l'armée américaine s'aperçoit que ces animaux peuvent être apprivoisés à des fins militaires et lance en 1960 le Programme de mammifères marins de l’U.S. Navy (U.S. Navy Marine Mammal Program, NMMP), basé à San Diego[28]. Ce programme concerne également l'emploi de l’otarie de Californie[réf. nécessaire]. L'armée américaine a déployé ses dauphins lors d'un combat de la guerre du Vietnam, pendant la guerre Iran-Irak et à l'occasion de la Convention nationale républicaine de 1996 à San Diego[28]. Le programme compte, en 2016, 85 grands dauphins, contre plus de 150 dauphins et bélugas entraînés et près de 50 lions de mer en 1995[28]. Elle se sert des dauphins pour trouver des mines sous-marines et repérer la présence de plongeurs ennemis, la qualité de leur sonar dépassant amplement celle des sonars fabriqués par l'Homme[28]. Si les États-Unis ont toujours démenti entraîner des dauphins à tuer, certains anciens dresseurs de la Marine ont affirmé le contraire[28]. Avant d'apprivoiser le dauphin, l'armée américaine avait utilisé des orques, des baleines blanches et des bélugas, qui s'avèrent moins précis[28]. Des activistes des droits des animaux ont intenté un procès en 1989 à la Marine pour avoir fait travailler des dauphins, habitués aux courants chauds, dans une eau quasi gelée à Puget Sound, causant ainsi la mort d’un des cétacés. La Marine a réglé le litige à l’amiable en s’engageant à suspendre le projet et à ne plus capturer de dauphins sauvages[28]. Le programme de mammifères marins de l’U.S. Navy a été supprimé en 2017[29].
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Après avoir espionné l'armée américaine, l'Union Soviétique a lancé en 1965 un programme de formation de mammifères aquatiques, dont des dauphins pour des missions de combat à partir de 1973[28],[30][réf. non conforme]. D'après un colonel retraité de l'armée soviétique, celle-ci utilisait des dauphins pour accomplir des missions telles que détecter des sous-marins, repérer des mines ou encore protéger des bateaux et des ports[28]. La marine soviétique avait 70 grands dauphins. Le centre d'entraînement basé en Crimée a par la suite été géré par la marine ukrainienne, lequel disposait d'environ 25 dauphins en 2000[31], puis a été récupéré par la Russie lors de l'annexion de la Crimée en mars 2014[32]. En mars 2016, le gouvernement russe a annoncé qu’il cherchait à acquérir cinq dauphins de combat[28].
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Aristote leur a consacré plusieurs pages dans Histoire des animaux et a également consigné ses méthodes d'observation, ce qui marque la naissance de la cétologie. Il a observé notamment le dauphin commun et le grand dauphin, mais aussi les grands cachalots. De nos jours plusieurs études sont réalisées sur les dauphins en liberté ou en captivité[33],[34].
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Les delphinariums sont des aquariums artificiels présentant notamment des dauphins. Le plus souvent, les spécimens vivent dans un ensemble de bassins permettant leur élevage, leur dressage, leur entraînement, des performances publiques et, parfois, des activités de recherche. Le plus souvent, ils prennent place à l'intérieur de parcs zoologiques ou de parcs d'attraction.
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L’élevage des dauphins au sein de delphinariums a plusieurs finalités : les faire découvrir au public, générer des revenus et, dans une moindre mesure, favoriser la recherche scientifique.
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Le samedi 30 août 2014, les membres de l’association Réseau-Cétacé se sont mobilisés à la journée mondiale pour la protection des dauphins. Cette organisation défend les mammifères marins qui souffrent d'atrocité par les chasseurs. Cette journée s'est passée à Paris et à Nice, où ils menaient des actions publiques. Ils dénoncent le port de Taiji (Japon) et les îles Féroé (Danemark), où les dauphins sont harponnés en masse[35].
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Le but principal et très lucratif de cette chasse de Taiji est de capturer des nourrissons pour les dresser et les vendre à des delphinariums, le prix d'un dauphin entrainé peut se négocier en centaines de milliers de dollars. Pour pouvoir capturer quelques nourrissons, un groupe entier de plusieurs dizaines de dauphins est attiré au fond d'une baie et massacré au harpon. Les cétacés adultes et ceux qui sont trop vieux pour être dressés sont tués pour vendre leur chair, malgré des concentrations très dangereuses de mercure[36].
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L'association Réseau-Cétacé proposait à Paris, des stands, des boutiques, projection du documentaire The Cove dans le but d'informer et sensibiliser le public[37].
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Par analogie, quelques poissons sont aussi qualifiés de dauphins :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/1451.html.txt
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@@ -0,0 +1,139 @@
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Dauphin est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains mammifères marins et fluviaux appartenant à l'ordre des Cétacés.
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Le substantif masculin « dauphin » (/do.ˈfɛ̃/) est issu, par l'intermédiaire d'un latin vulgaire *dalphinus, du latin classique delphinus, lui-même issu du grec δελφίς / delphís[1],[2],[3], peut-être lui-même issu de δελφὐς / delphús, « utérus[4] » ou apparenté à delphax, le porc, qui partage une couche de graisse analogue[4],[N 1].
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L'ancien français daufin est attesté au milieu[2] du XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans un manuscrit du Roman d'Alexandre[2].
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« Dauphin » désigne en français de nombreux cétacés à dents (odontocètes) de moins de cinq mètres généralement dotés d'un rostre long même si l'espèce la plus familière de dauphins, celle que l'on trouve en majorité dans les delphinariums, est le grand dauphin, dont le nom signifie en latin « à nez tronqué ». Les espèces concernées sont :
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Sous le terme dauphin, on regroupe beaucoup d'espèces très différentes. Aussi bien au niveau comportemental qu'au niveau physique aussi les généralités propres à tous les dauphins sont communes à tous les odontocètes, appelés « dauphins » ou non.
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Certains cétacés sont parfois appelés incorrectement « dauphins » par exemple ceux avec un rostre court ou à peine existant tels que le narval et le béluga, deux animaux plus grands que les dauphins classiques, mais surtout les marsouins qui sont, eux, beaucoup plus petits.
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Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[5] de cétacés appelés « dauphin ».
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
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Les caractéristiques générales des dauphins sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique et leur mode de vie respectifs.
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Comme les autres cétacés, leur front bombé contient le « melon », une cavité remplie de diverticules du système respiratoire qui communiquent entre eux par des valves. C'est en envoyant de l'air d'un diverticule à l'autre qu'ils émettent des sons. Pour repérer leurs proies, les dauphins utilisent leur sonar. Ils dirigent les sons qu'ils émettent dans la direction de leurs futures victimes, le son ricoche et revient avec un son modifié jusqu'à l'oreille du dauphin.
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Le dauphin se propulse hors de l'eau grâce à sa nageoire caudale.
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Comme les baleines et les autres cétacés, les ancêtres des dauphins ont perdu leurs pattes arrières, il y a environ 35 millions d'années. Au début de la gestation, l'embryon dauphin a quatre pattes qui se développent puis les pattes arrières se rétractent et disparaissent[9].
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Généralement, les dauphins chassent en groupes serrés. On parle de coopération. Ils peuvent vivre en moyenne une quarantaine d'années. Lorsqu'un dauphin marin repère un banc de poissons, il avertit le reste du groupe qui se rapproche alors jusqu'à encercler les proies tout en les contraignant à se rassembler vers la surface. Une fois les poissons pris au piège et affolés, les dauphins n'ont plus qu'à traverser le banc l'un après l'autre en ouvrant une large gueule. On sait aussi que certains dauphins poursuivent les bancs de sardines jusqu'à les faire échouer sur le sable pour les attraper ensuite en s'échouant eux-mêmes à demi. Dans quelques cas, les dauphins peuvent s'associer aux thons et même aux requins pour des séances de chasse commune. Le dauphin a une excellente vision et possède également un sonar.
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Chez les dauphins, la gestation dure 12 mois. Pour mettre bas, la femelle effectue des flexions de sa nageoire caudale puis s'étire au maximum. Le petit dauphin sort la nageoire caudale en premier. Un dauphin est sexuellement mature entre 5 et 7 ans pour les femelles et vers 10–12 ans pour les mâles. La sexualité de certaines espèces de dauphins est, comme pour d'autres espèces évoluées tels les bonobos, en relation avec leurs interactions sociales ; ils peuvent en particulier manifester des comportements bisexuels[10],[11].
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Les dauphins présentent un caractère social, mais les individus de certaines espèces sont solitaires, hormis au moment de la reproduction et durant la période d'élevage des petits[12]. Au sein des grands dauphins (Tursiops truncatus), espèce sociale[13], les individus ont des personnalités marquées, certains étant plus grégaires, d'autres solitaires, ou recherchant parfois le contact avec les humains[14],[15].
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Une femelle peut confier son petit aux autres femelles quand elle part chasser. Il semble que quand une femelle de grand dauphin veut appeler ses petits ou attirer leur attention, elle ne les appelle pas par l'équivalent d'un prénom individuel, mais par une vocalise qui la désigne elle-même[16].
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Ces animaux sont populaires car certaines de ces espèces se laissent approcher par les humains et se montrent affectueuses. Certains dauphins sont connus pour avoir sauvé des humains[17], le mythe d'Arion de Méthymne conte une aventure de ce type. En 2013, au large de Kona, à Hawaï, un dauphin demande l'aide d'un plongeur pour libérer sa nageoire pectorale gauche coincée dans une ligne de pêche[18]. L'espèce est pour cette raison parfois utilisée pour des thérapies[19] et ces comportements ont probablement contribué au développement d'une véritable industrie des delphinariums et d'un tourisme de l'observation des mammifères marins sauvages[20].
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Dans la nature, les dauphins peuvent vivre jusqu'à 50–60 ans pour les mâles (en moyenne 31 ans s'ils ont dépassé la petite enfance), et 70–80 ans (en moyenne 46 ans) pour les femelles. En captivité ils ne vivent généralement qu'une vingtaine d'années (quelques orques dépassent 30 ans, et l'on en connaît deux qui ont la quarantaine).[réf. nécessaire]
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En septembre 2017, des chercheurs de l’université d’Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d’enchevêtrements de protéines, habituellement considérés comme les signes révélateurs de la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts[21]. C'est la première fois que la maladie est observée chez un animal sauvage[22].
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Les dauphins sont présents dans l'iconographie de la Grèce antique. Une des plus anciennes fresques grecques connues, datée du XVe siècle av. J.-C., se trouve dans la salle de bain de la reine à Knossos. L'Odyssée fait également référence aux dauphins et les représente joviaux et bouffons. Les Grecs semblent beaucoup s'être intéressés à ces animaux : les dauphins sont représentés également sur des mosaïques, des pièces de monnaie, des bijoux, des vases et sous forme de statues. Souvent, les dauphins sont représentés en bande.
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Les dauphins apparaissent fréquemment dans la mythologie grecque et sont réputés être l'animal favori de Poséidon et incarnation du dieu solaire Apollon qui, paré d'une vertu pacifique et joviale, est alors un guide pour un autre monde. D'après Hérodote, Poséidon convainc Amphitrite de l’épouser en lui envoyant un dauphin. Lorsque Minos met au défi Thésée de prouver qu’il est bien le fils de Poséidon, il est escorté jusqu’au palais des Néréides par des dauphins. Arion de Méthymne est un autre fils de Poséidon. Apollon aurait pris la forme de cet animal pour sauver les marins crétois dirigés par Icarios[Lequel ?] et chargés d'instaurer son culte sur les pentes du mont Parnasse, à l'oracle de Delphes. Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques[23] évoque l'attachement d'un dauphin pour un enfant : « Les dauphins sont voluptueux et enclins à l'amour, ainsi que l'attestent des exemples anciens et même récents. En effet, sous les premiers Césars, dans la mer de Pouzzoles, selon le récit d'Apion, et plusieurs siècles auparavant, près de Naupacte, comme le rapporte Théophraste, on a vu, de manière à n'en pouvoir douter, plusieurs de ces animaux donnant des marques évidentes de l'amour le plus passionné. »
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Le même Aulu-Gelle rapporte l'anecdote suivante à propos d'Arion de Méthymne[24] :
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« Ce musicien fameux, qui vivait dans les premiers âges du monde, naquit à Méthymne, et passa les premières années de sa vie, dans l'île de Lesbos. Périandre, roi de Corinthe, plein d'admiration pour son talent, lui témoigna de la bienveillance et même de l'affection. Toutefois le célèbre artiste s'éloigna de sa personne, dans le dessein de visiter la Sicile et l'Italie, pays de tous temps renommés. Dans ces contrées, il enchanta tous les habitants des villes qu'il parcourut, par la beauté de ses vers et la douceur de ses accords. Après être devenu les délices et l'amour de ces charmants pays, et y avoir amassé d'immenses richesses, Arion forma le dessein de retourner à Corinthe. Il choisit donc un vaisseau dont les matelots étaient de cette ville, croyant pouvoir leur confier avec plus de sûreté sa fortune. Mais les Corinthiens, après l'avoir pris à bord, et avoir gagné la pleine mer, forment le dessein de se défaire de lui, pour s'emparer de ses trésors. Arion s'étant aperçu du danger qui le menaçait, offre aux matelots de leur distribuer tout ce qu'il possède, et les prie de lui laisser seulement la vie. Tout l'effet que ses supplications et de ses larmes produisirent sur le cœur de ces barbares, fut d’obtenir qu'ils ne tremperaient pas leurs mains dans son sang, à condition que, sur l'heure, il se précipiterait lui-même dans les flots. Consterné de ce qu'il entend, et perdant toute espérance de sauver ses jours, Arion sollicita une dernière grâce : qu'on lui permette de se revêtir de ses habits les plus précieux, de prendre sa lyre, et de mourir en chantant son malheur. Ces marins féroces et insensibles eurent cependant la curiosité de l'entendre, et lui accordèrent sa demande. Aussitôt, s'étant paré, comme il avait coutume de le faire dans des jours bien différents de celui-ci, de ce qu'il avait de plus élégant et de plus brillant dans ses habillements, il se place au haut de la poupe, entonne une chanson d'un son de voix éclatant et militaire ; et en finissant, se précipite dans la mer avec ses ornements et sa lyre. Les matelots, bien persuadés qu'il a péri, poursuivent tranquillement leur route. Mais un incident, non moins singulier que digne d'admiration, sauva Arion d'une manière vraiment surprenante. Pendant qu'il luttait contre les vagues, un dauphin vient, le reçoit sur son dos, le tient élevé au-dessus des eaux, et le porte en nageant jusqu'au promontoire de Ténare, dans la Laconie, où il le dépose sain et sauf avec tous ses ornements. Arion se rendit de là droit à Corinthe, et alla aussitôt se présenter au roi Périandre, tel qu'il avait été laissé sur le rivage par le dauphin. Il raconta au prince son aventure ; mais celui-ci, la regardant comme une fable, le fit mettre en prison. Cependant, ayant soin de tenir l'arrivée d'Arion secrète, il fait venir les matelots aussitôt après leur débarquement, et leur demande ce qu'on disait de lui dans le pays qu'ils venaient de quitter ? Ils répondent qu'ils l'ont laissé en Italie, jouissant d'une bonne santé, admiré et chéri de toutes les villes, comblé d'honneur et nageant dans l'opulence. À peine ont-ils achevé ces mots, qu'on voit paraître Arion jouant sa lyre et revêtu des mêmes habits avec lesquels il s'était précipité dans la mer. Alors les matelots, interdits et convaincus, sont obligés d'avouer leur crime. Cette histoire se répandit dans Corinthe, dans toute l'île de Lesbos ; elle fournit le sujet d'un groupe d'airain qu'on voyait au promontoire de Ténare et qui représentait un dauphin nageant et portant un homme sur son dos. »
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Comme beaucoup d'autres figures de la mythologie grecque, le Dauphin est une constellation du ciel nocturne, située près du Triangle d'été.
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Les Romains utilisent souvent une figure plus stylistique pour représenter les dauphins, souvent plus proches d'une représentation de poisson.
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Dans la mythologie hindoue, les dauphins d'eau douce sont des avatars de Gangâ, le dieu du Gange. Les dauphins roses de l'Amazone, une autre espèce de dauphin d'eau douce, sont, dans les mythologies locales, capables de se transformer en hommes, de séduire les jeunes femmes, voire les enlever.
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Dans l'Antiquité, les peuples marins leur prêtaient de multiples exploits comme de guider les bateaux égarés dans la tempête ou de sauver les naufragés… Ils sont d'ailleurs très souvent cités dans la littérature grecque et étaient l'emblème de la ville de Corinthe (Grèce).
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Comme l'ensemble du règne animal, les enlumineurs du Moyen Âge ont représenté le dauphin comme un monstre marin. Il est alors utilisé dans certaines armoiries, notamment celle des Dauphins de France et des Dauphins de Viennois, et représenté comme un poisson, le dauphin, tout comme la baleine, étant héraldiquement un poisson.
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Le Dauphin est un symbole mythique de l'élément « eau ». Il est associé aux dieux antiques autour de la Méditerranée, on le trouve sur des représentations picturales et des sculptures plus des objets tels que des agrafes et broches. Il figure ainsi aussi bien dans l'art classique que dans l'art visuel contemporain. Il fait partie des éléments d'architecture recensés[25] (comme le triton la naïade ou la sirène). Il fait partie des éléments d'exportation de culture sur tous les continents par les biais des circuits commerciaux dans l'Histoire avant le XXe siècle, autant que par le tourisme exotique nouveau…
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Civilisation mycénienne restes de mosaïque murale d'origine, figure reconstituée
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Akrotiri (Santorin) pot XVIe siècle av. J.-C.
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Akrotiri (Santorin) table d'offrandes XVIIe siècle av. J.-C.
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Rhodes sculpture gréco-romaine
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Les restes de broches romaines
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Neptune avec son trident sur un dauphin, monnaie du Ier siècle av. J.-C.
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Pompéi Dragon des mers suivi d'un dauphin Ier siècle
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Caldarium en Catalogne Espagne, détail de mosaïque
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Sousse tunisie, Cupidon chevauche un dauphin IIIe siècle
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Bague du XIIe siècle (Guigues VIII du Dauphiné, nom de province venant du titre du fils du Roi de France)
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Héraldique, blason avant Renaissance
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Palais des Doges Venise XIVe siècle, joueur de vielle chevauchant un dauphin (...monstre?)
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Arion le poëte chevauche un dauphin, Dürer vers 1514
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Château de Nagoya (Aichi) 1518 Japon, le faîte qui doit se prolonger vers le ciel est terminé par deux Dauphins (restauration 2009)
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Fontaine des Quatre Dauphins, Aix-en-Provence, 1667
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Dauphin[25] de rejet des eaux pluviales, fonte, après XVIIIe siècle
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Beaulieu sur mer, élément d'architecture intérieure d'une reconstitution par l'« esprit » de l'Antiquité: Palais de Théodore Reinach; c'est un mouvement présent dans tout l'occident.
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Illustration de 1900
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Italie, billet 1965
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Le dauphin est l'emblème de la province du Dauphiné (d'or sur fond d'azur), en France. Le gouvernement de cette province ayant été confié au XIVe siècle au fils ainé du roi de France, celui-ci a pris le titre de dauphin. Il est aussi porté sur le blason du Forez et par élargissement sur les armes des Comtes de Forez (d'or sur fond de gueules).
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Le dauphin (ainsi que les autres cétacés) est héraldiquement considéré comme un poisson.
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Les Japonais consomment du dauphin. Le documentaire The Cove, la baie de la honte, récompensé par un Oscar en 2010, dénonce la chasse annuelle aux dauphins dans la baie de Taiji pour la consommation humaine[26].
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Certains dauphins peuvent tenter d'avoir des relations sexuelles avec des humains, et devenir alors extrêmement dangereux pour eux, car ils sont capables de les entraîner à de grandes profondeurs. Le dauphin est un animal très fort, qui peut se montrer agressif[27].
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Examinant des dauphins dans l'objectif de concevoir des missiles plus efficaces, l'armée américaine s'aperçoit que ces animaux peuvent être apprivoisés à des fins militaires et lance en 1960 le Programme de mammifères marins de l’U.S. Navy (U.S. Navy Marine Mammal Program, NMMP), basé à San Diego[28]. Ce programme concerne également l'emploi de l’otarie de Californie[réf. nécessaire]. L'armée américaine a déployé ses dauphins lors d'un combat de la guerre du Vietnam, pendant la guerre Iran-Irak et à l'occasion de la Convention nationale républicaine de 1996 à San Diego[28]. Le programme compte, en 2016, 85 grands dauphins, contre plus de 150 dauphins et bélugas entraînés et près de 50 lions de mer en 1995[28]. Elle se sert des dauphins pour trouver des mines sous-marines et repérer la présence de plongeurs ennemis, la qualité de leur sonar dépassant amplement celle des sonars fabriqués par l'Homme[28]. Si les États-Unis ont toujours démenti entraîner des dauphins à tuer, certains anciens dresseurs de la Marine ont affirmé le contraire[28]. Avant d'apprivoiser le dauphin, l'armée américaine avait utilisé des orques, des baleines blanches et des bélugas, qui s'avèrent moins précis[28]. Des activistes des droits des animaux ont intenté un procès en 1989 à la Marine pour avoir fait travailler des dauphins, habitués aux courants chauds, dans une eau quasi gelée à Puget Sound, causant ainsi la mort d’un des cétacés. La Marine a réglé le litige à l’amiable en s’engageant à suspendre le projet et à ne plus capturer de dauphins sauvages[28]. Le programme de mammifères marins de l’U.S. Navy a été supprimé en 2017[29].
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Après avoir espionné l'armée américaine, l'Union Soviétique a lancé en 1965 un programme de formation de mammifères aquatiques, dont des dauphins pour des missions de combat à partir de 1973[28],[30][réf. non conforme]. D'après un colonel retraité de l'armée soviétique, celle-ci utilisait des dauphins pour accomplir des missions telles que détecter des sous-marins, repérer des mines ou encore protéger des bateaux et des ports[28]. La marine soviétique avait 70 grands dauphins. Le centre d'entraînement basé en Crimée a par la suite été géré par la marine ukrainienne, lequel disposait d'environ 25 dauphins en 2000[31], puis a été récupéré par la Russie lors de l'annexion de la Crimée en mars 2014[32]. En mars 2016, le gouvernement russe a annoncé qu’il cherchait à acquérir cinq dauphins de combat[28].
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Aristote leur a consacré plusieurs pages dans Histoire des animaux et a également consigné ses méthodes d'observation, ce qui marque la naissance de la cétologie. Il a observé notamment le dauphin commun et le grand dauphin, mais aussi les grands cachalots. De nos jours plusieurs études sont réalisées sur les dauphins en liberté ou en captivité[33],[34].
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Les delphinariums sont des aquariums artificiels présentant notamment des dauphins. Le plus souvent, les spécimens vivent dans un ensemble de bassins permettant leur élevage, leur dressage, leur entraînement, des performances publiques et, parfois, des activités de recherche. Le plus souvent, ils prennent place à l'intérieur de parcs zoologiques ou de parcs d'attraction.
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L’élevage des dauphins au sein de delphinariums a plusieurs finalités : les faire découvrir au public, générer des revenus et, dans une moindre mesure, favoriser la recherche scientifique.
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Le samedi 30 août 2014, les membres de l’association Réseau-Cétacé se sont mobilisés à la journée mondiale pour la protection des dauphins. Cette organisation défend les mammifères marins qui souffrent d'atrocité par les chasseurs. Cette journée s'est passée à Paris et à Nice, où ils menaient des actions publiques. Ils dénoncent le port de Taiji (Japon) et les îles Féroé (Danemark), où les dauphins sont harponnés en masse[35].
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Le but principal et très lucratif de cette chasse de Taiji est de capturer des nourrissons pour les dresser et les vendre à des delphinariums, le prix d'un dauphin entrainé peut se négocier en centaines de milliers de dollars. Pour pouvoir capturer quelques nourrissons, un groupe entier de plusieurs dizaines de dauphins est attiré au fond d'une baie et massacré au harpon. Les cétacés adultes et ceux qui sont trop vieux pour être dressés sont tués pour vendre leur chair, malgré des concentrations très dangereuses de mercure[36].
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L'association Réseau-Cétacé proposait à Paris, des stands, des boutiques, projection du documentaire The Cove dans le but d'informer et sensibiliser le public[37].
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Par analogie, quelques poissons sont aussi qualifiés de dauphins :
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Dauphin est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains mammifères marins et fluviaux appartenant à l'ordre des Cétacés.
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Le substantif masculin « dauphin » (/do.ˈfɛ̃/) est issu, par l'intermédiaire d'un latin vulgaire *dalphinus, du latin classique delphinus, lui-même issu du grec δελφίς / delphís[1],[2],[3], peut-être lui-même issu de δελφὐς / delphús, « utérus[4] » ou apparenté à delphax, le porc, qui partage une couche de graisse analogue[4],[N 1].
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L'ancien français daufin est attesté au milieu[2] du XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans un manuscrit du Roman d'Alexandre[2].
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« Dauphin » désigne en français de nombreux cétacés à dents (odontocètes) de moins de cinq mètres généralement dotés d'un rostre long même si l'espèce la plus familière de dauphins, celle que l'on trouve en majorité dans les delphinariums, est le grand dauphin, dont le nom signifie en latin « à nez tronqué ». Les espèces concernées sont :
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Sous le terme dauphin, on regroupe beaucoup d'espèces très différentes. Aussi bien au niveau comportemental qu'au niveau physique aussi les généralités propres à tous les dauphins sont communes à tous les odontocètes, appelés « dauphins » ou non.
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Certains cétacés sont parfois appelés incorrectement « dauphins » par exemple ceux avec un rostre court ou à peine existant tels que le narval et le béluga, deux animaux plus grands que les dauphins classiques, mais surtout les marsouins qui sont, eux, beaucoup plus petits.
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Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[5] de cétacés appelés « dauphin ».
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
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Les caractéristiques générales des dauphins sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique et leur mode de vie respectifs.
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Comme les autres cétacés, leur front bombé contient le « melon », une cavité remplie de diverticules du système respiratoire qui communiquent entre eux par des valves. C'est en envoyant de l'air d'un diverticule à l'autre qu'ils émettent des sons. Pour repérer leurs proies, les dauphins utilisent leur sonar. Ils dirigent les sons qu'ils émettent dans la direction de leurs futures victimes, le son ricoche et revient avec un son modifié jusqu'à l'oreille du dauphin.
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Le dauphin se propulse hors de l'eau grâce à sa nageoire caudale.
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Comme les baleines et les autres cétacés, les ancêtres des dauphins ont perdu leurs pattes arrières, il y a environ 35 millions d'années. Au début de la gestation, l'embryon dauphin a quatre pattes qui se développent puis les pattes arrières se rétractent et disparaissent[9].
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Généralement, les dauphins chassent en groupes serrés. On parle de coopération. Ils peuvent vivre en moyenne une quarantaine d'années. Lorsqu'un dauphin marin repère un banc de poissons, il avertit le reste du groupe qui se rapproche alors jusqu'à encercler les proies tout en les contraignant à se rassembler vers la surface. Une fois les poissons pris au piège et affolés, les dauphins n'ont plus qu'à traverser le banc l'un après l'autre en ouvrant une large gueule. On sait aussi que certains dauphins poursuivent les bancs de sardines jusqu'à les faire échouer sur le sable pour les attraper ensuite en s'échouant eux-mêmes à demi. Dans quelques cas, les dauphins peuvent s'associer aux thons et même aux requins pour des séances de chasse commune. Le dauphin a une excellente vision et possède également un sonar.
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Chez les dauphins, la gestation dure 12 mois. Pour mettre bas, la femelle effectue des flexions de sa nageoire caudale puis s'étire au maximum. Le petit dauphin sort la nageoire caudale en premier. Un dauphin est sexuellement mature entre 5 et 7 ans pour les femelles et vers 10–12 ans pour les mâles. La sexualité de certaines espèces de dauphins est, comme pour d'autres espèces évoluées tels les bonobos, en relation avec leurs interactions sociales ; ils peuvent en particulier manifester des comportements bisexuels[10],[11].
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Les dauphins présentent un caractère social, mais les individus de certaines espèces sont solitaires, hormis au moment de la reproduction et durant la période d'élevage des petits[12]. Au sein des grands dauphins (Tursiops truncatus), espèce sociale[13], les individus ont des personnalités marquées, certains étant plus grégaires, d'autres solitaires, ou recherchant parfois le contact avec les humains[14],[15].
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Une femelle peut confier son petit aux autres femelles quand elle part chasser. Il semble que quand une femelle de grand dauphin veut appeler ses petits ou attirer leur attention, elle ne les appelle pas par l'équivalent d'un prénom individuel, mais par une vocalise qui la désigne elle-même[16].
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Ces animaux sont populaires car certaines de ces espèces se laissent approcher par les humains et se montrent affectueuses. Certains dauphins sont connus pour avoir sauvé des humains[17], le mythe d'Arion de Méthymne conte une aventure de ce type. En 2013, au large de Kona, à Hawaï, un dauphin demande l'aide d'un plongeur pour libérer sa nageoire pectorale gauche coincée dans une ligne de pêche[18]. L'espèce est pour cette raison parfois utilisée pour des thérapies[19] et ces comportements ont probablement contribué au développement d'une véritable industrie des delphinariums et d'un tourisme de l'observation des mammifères marins sauvages[20].
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Dans la nature, les dauphins peuvent vivre jusqu'à 50–60 ans pour les mâles (en moyenne 31 ans s'ils ont dépassé la petite enfance), et 70–80 ans (en moyenne 46 ans) pour les femelles. En captivité ils ne vivent généralement qu'une vingtaine d'années (quelques orques dépassent 30 ans, et l'on en connaît deux qui ont la quarantaine).[réf. nécessaire]
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En septembre 2017, des chercheurs de l’université d’Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d’enchevêtrements de protéines, habituellement considérés comme les signes révélateurs de la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts[21]. C'est la première fois que la maladie est observée chez un animal sauvage[22].
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Les dauphins sont présents dans l'iconographie de la Grèce antique. Une des plus anciennes fresques grecques connues, datée du XVe siècle av. J.-C., se trouve dans la salle de bain de la reine à Knossos. L'Odyssée fait également référence aux dauphins et les représente joviaux et bouffons. Les Grecs semblent beaucoup s'être intéressés à ces animaux : les dauphins sont représentés également sur des mosaïques, des pièces de monnaie, des bijoux, des vases et sous forme de statues. Souvent, les dauphins sont représentés en bande.
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Les dauphins apparaissent fréquemment dans la mythologie grecque et sont réputés être l'animal favori de Poséidon et incarnation du dieu solaire Apollon qui, paré d'une vertu pacifique et joviale, est alors un guide pour un autre monde. D'après Hérodote, Poséidon convainc Amphitrite de l’épouser en lui envoyant un dauphin. Lorsque Minos met au défi Thésée de prouver qu’il est bien le fils de Poséidon, il est escorté jusqu’au palais des Néréides par des dauphins. Arion de Méthymne est un autre fils de Poséidon. Apollon aurait pris la forme de cet animal pour sauver les marins crétois dirigés par Icarios[Lequel ?] et chargés d'instaurer son culte sur les pentes du mont Parnasse, à l'oracle de Delphes. Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques[23] évoque l'attachement d'un dauphin pour un enfant : « Les dauphins sont voluptueux et enclins à l'amour, ainsi que l'attestent des exemples anciens et même récents. En effet, sous les premiers Césars, dans la mer de Pouzzoles, selon le récit d'Apion, et plusieurs siècles auparavant, près de Naupacte, comme le rapporte Théophraste, on a vu, de manière à n'en pouvoir douter, plusieurs de ces animaux donnant des marques évidentes de l'amour le plus passionné. »
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Le même Aulu-Gelle rapporte l'anecdote suivante à propos d'Arion de Méthymne[24] :
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« Ce musicien fameux, qui vivait dans les premiers âges du monde, naquit à Méthymne, et passa les premières années de sa vie, dans l'île de Lesbos. Périandre, roi de Corinthe, plein d'admiration pour son talent, lui témoigna de la bienveillance et même de l'affection. Toutefois le célèbre artiste s'éloigna de sa personne, dans le dessein de visiter la Sicile et l'Italie, pays de tous temps renommés. Dans ces contrées, il enchanta tous les habitants des villes qu'il parcourut, par la beauté de ses vers et la douceur de ses accords. Après être devenu les délices et l'amour de ces charmants pays, et y avoir amassé d'immenses richesses, Arion forma le dessein de retourner à Corinthe. Il choisit donc un vaisseau dont les matelots étaient de cette ville, croyant pouvoir leur confier avec plus de sûreté sa fortune. Mais les Corinthiens, après l'avoir pris à bord, et avoir gagné la pleine mer, forment le dessein de se défaire de lui, pour s'emparer de ses trésors. Arion s'étant aperçu du danger qui le menaçait, offre aux matelots de leur distribuer tout ce qu'il possède, et les prie de lui laisser seulement la vie. Tout l'effet que ses supplications et de ses larmes produisirent sur le cœur de ces barbares, fut d’obtenir qu'ils ne tremperaient pas leurs mains dans son sang, à condition que, sur l'heure, il se précipiterait lui-même dans les flots. Consterné de ce qu'il entend, et perdant toute espérance de sauver ses jours, Arion sollicita une dernière grâce : qu'on lui permette de se revêtir de ses habits les plus précieux, de prendre sa lyre, et de mourir en chantant son malheur. Ces marins féroces et insensibles eurent cependant la curiosité de l'entendre, et lui accordèrent sa demande. Aussitôt, s'étant paré, comme il avait coutume de le faire dans des jours bien différents de celui-ci, de ce qu'il avait de plus élégant et de plus brillant dans ses habillements, il se place au haut de la poupe, entonne une chanson d'un son de voix éclatant et militaire ; et en finissant, se précipite dans la mer avec ses ornements et sa lyre. Les matelots, bien persuadés qu'il a péri, poursuivent tranquillement leur route. Mais un incident, non moins singulier que digne d'admiration, sauva Arion d'une manière vraiment surprenante. Pendant qu'il luttait contre les vagues, un dauphin vient, le reçoit sur son dos, le tient élevé au-dessus des eaux, et le porte en nageant jusqu'au promontoire de Ténare, dans la Laconie, où il le dépose sain et sauf avec tous ses ornements. Arion se rendit de là droit à Corinthe, et alla aussitôt se présenter au roi Périandre, tel qu'il avait été laissé sur le rivage par le dauphin. Il raconta au prince son aventure ; mais celui-ci, la regardant comme une fable, le fit mettre en prison. Cependant, ayant soin de tenir l'arrivée d'Arion secrète, il fait venir les matelots aussitôt après leur débarquement, et leur demande ce qu'on disait de lui dans le pays qu'ils venaient de quitter ? Ils répondent qu'ils l'ont laissé en Italie, jouissant d'une bonne santé, admiré et chéri de toutes les villes, comblé d'honneur et nageant dans l'opulence. À peine ont-ils achevé ces mots, qu'on voit paraître Arion jouant sa lyre et revêtu des mêmes habits avec lesquels il s'était précipité dans la mer. Alors les matelots, interdits et convaincus, sont obligés d'avouer leur crime. Cette histoire se répandit dans Corinthe, dans toute l'île de Lesbos ; elle fournit le sujet d'un groupe d'airain qu'on voyait au promontoire de Ténare et qui représentait un dauphin nageant et portant un homme sur son dos. »
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Comme beaucoup d'autres figures de la mythologie grecque, le Dauphin est une constellation du ciel nocturne, située près du Triangle d'été.
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Les Romains utilisent souvent une figure plus stylistique pour représenter les dauphins, souvent plus proches d'une représentation de poisson.
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Dans la mythologie hindoue, les dauphins d'eau douce sont des avatars de Gangâ, le dieu du Gange. Les dauphins roses de l'Amazone, une autre espèce de dauphin d'eau douce, sont, dans les mythologies locales, capables de se transformer en hommes, de séduire les jeunes femmes, voire les enlever.
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Dans l'Antiquité, les peuples marins leur prêtaient de multiples exploits comme de guider les bateaux égarés dans la tempête ou de sauver les naufragés… Ils sont d'ailleurs très souvent cités dans la littérature grecque et étaient l'emblème de la ville de Corinthe (Grèce).
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Comme l'ensemble du règne animal, les enlumineurs du Moyen Âge ont représenté le dauphin comme un monstre marin. Il est alors utilisé dans certaines armoiries, notamment celle des Dauphins de France et des Dauphins de Viennois, et représenté comme un poisson, le dauphin, tout comme la baleine, étant héraldiquement un poisson.
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Le Dauphin est un symbole mythique de l'élément « eau ». Il est associé aux dieux antiques autour de la Méditerranée, on le trouve sur des représentations picturales et des sculptures plus des objets tels que des agrafes et broches. Il figure ainsi aussi bien dans l'art classique que dans l'art visuel contemporain. Il fait partie des éléments d'architecture recensés[25] (comme le triton la naïade ou la sirène). Il fait partie des éléments d'exportation de culture sur tous les continents par les biais des circuits commerciaux dans l'Histoire avant le XXe siècle, autant que par le tourisme exotique nouveau…
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Civilisation mycénienne restes de mosaïque murale d'origine, figure reconstituée
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Akrotiri (Santorin) pot XVIe siècle av. J.-C.
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Akrotiri (Santorin) table d'offrandes XVIIe siècle av. J.-C.
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Rhodes sculpture gréco-romaine
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Les restes de broches romaines
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Neptune avec son trident sur un dauphin, monnaie du Ier siècle av. J.-C.
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Pompéi Dragon des mers suivi d'un dauphin Ier siècle
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Caldarium en Catalogne Espagne, détail de mosaïque
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Sousse tunisie, Cupidon chevauche un dauphin IIIe siècle
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Bague du XIIe siècle (Guigues VIII du Dauphiné, nom de province venant du titre du fils du Roi de France)
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Héraldique, blason avant Renaissance
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Palais des Doges Venise XIVe siècle, joueur de vielle chevauchant un dauphin (...monstre?)
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Arion le poëte chevauche un dauphin, Dürer vers 1514
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Château de Nagoya (Aichi) 1518 Japon, le faîte qui doit se prolonger vers le ciel est terminé par deux Dauphins (restauration 2009)
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Fontaine des Quatre Dauphins, Aix-en-Provence, 1667
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Dauphin[25] de rejet des eaux pluviales, fonte, après XVIIIe siècle
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Beaulieu sur mer, élément d'architecture intérieure d'une reconstitution par l'« esprit » de l'Antiquité: Palais de Théodore Reinach; c'est un mouvement présent dans tout l'occident.
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Illustration de 1900
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Italie, billet 1965
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Union Soviétique, timbre 1971
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Knossos, mural reconstitué actuellement
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sculpture de parc actuelle
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Street art actuel
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Le dauphin est l'emblème de la province du Dauphiné (d'or sur fond d'azur), en France. Le gouvernement de cette province ayant été confié au XIVe siècle au fils ainé du roi de France, celui-ci a pris le titre de dauphin. Il est aussi porté sur le blason du Forez et par élargissement sur les armes des Comtes de Forez (d'or sur fond de gueules).
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Le dauphin (ainsi que les autres cétacés) est héraldiquement considéré comme un poisson.
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Les Japonais consomment du dauphin. Le documentaire The Cove, la baie de la honte, récompensé par un Oscar en 2010, dénonce la chasse annuelle aux dauphins dans la baie de Taiji pour la consommation humaine[26].
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Certains dauphins peuvent tenter d'avoir des relations sexuelles avec des humains, et devenir alors extrêmement dangereux pour eux, car ils sont capables de les entraîner à de grandes profondeurs. Le dauphin est un animal très fort, qui peut se montrer agressif[27].
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Examinant des dauphins dans l'objectif de concevoir des missiles plus efficaces, l'armée américaine s'aperçoit que ces animaux peuvent être apprivoisés à des fins militaires et lance en 1960 le Programme de mammifères marins de l’U.S. Navy (U.S. Navy Marine Mammal Program, NMMP), basé à San Diego[28]. Ce programme concerne également l'emploi de l’otarie de Californie[réf. nécessaire]. L'armée américaine a déployé ses dauphins lors d'un combat de la guerre du Vietnam, pendant la guerre Iran-Irak et à l'occasion de la Convention nationale républicaine de 1996 à San Diego[28]. Le programme compte, en 2016, 85 grands dauphins, contre plus de 150 dauphins et bélugas entraînés et près de 50 lions de mer en 1995[28]. Elle se sert des dauphins pour trouver des mines sous-marines et repérer la présence de plongeurs ennemis, la qualité de leur sonar dépassant amplement celle des sonars fabriqués par l'Homme[28]. Si les États-Unis ont toujours démenti entraîner des dauphins à tuer, certains anciens dresseurs de la Marine ont affirmé le contraire[28]. Avant d'apprivoiser le dauphin, l'armée américaine avait utilisé des orques, des baleines blanches et des bélugas, qui s'avèrent moins précis[28]. Des activistes des droits des animaux ont intenté un procès en 1989 à la Marine pour avoir fait travailler des dauphins, habitués aux courants chauds, dans une eau quasi gelée à Puget Sound, causant ainsi la mort d’un des cétacés. La Marine a réglé le litige à l’amiable en s’engageant à suspendre le projet et à ne plus capturer de dauphins sauvages[28]. Le programme de mammifères marins de l’U.S. Navy a été supprimé en 2017[29].
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Après avoir espionné l'armée américaine, l'Union Soviétique a lancé en 1965 un programme de formation de mammifères aquatiques, dont des dauphins pour des missions de combat à partir de 1973[28],[30][réf. non conforme]. D'après un colonel retraité de l'armée soviétique, celle-ci utilisait des dauphins pour accomplir des missions telles que détecter des sous-marins, repérer des mines ou encore protéger des bateaux et des ports[28]. La marine soviétique avait 70 grands dauphins. Le centre d'entraînement basé en Crimée a par la suite été géré par la marine ukrainienne, lequel disposait d'environ 25 dauphins en 2000[31], puis a été récupéré par la Russie lors de l'annexion de la Crimée en mars 2014[32]. En mars 2016, le gouvernement russe a annoncé qu’il cherchait à acquérir cinq dauphins de combat[28].
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Aristote leur a consacré plusieurs pages dans Histoire des animaux et a également consigné ses méthodes d'observation, ce qui marque la naissance de la cétologie. Il a observé notamment le dauphin commun et le grand dauphin, mais aussi les grands cachalots. De nos jours plusieurs études sont réalisées sur les dauphins en liberté ou en captivité[33],[34].
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Les delphinariums sont des aquariums artificiels présentant notamment des dauphins. Le plus souvent, les spécimens vivent dans un ensemble de bassins permettant leur élevage, leur dressage, leur entraînement, des performances publiques et, parfois, des activités de recherche. Le plus souvent, ils prennent place à l'intérieur de parcs zoologiques ou de parcs d'attraction.
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L’élevage des dauphins au sein de delphinariums a plusieurs finalités : les faire découvrir au public, générer des revenus et, dans une moindre mesure, favoriser la recherche scientifique.
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Le samedi 30 août 2014, les membres de l’association Réseau-Cétacé se sont mobilisés à la journée mondiale pour la protection des dauphins. Cette organisation défend les mammifères marins qui souffrent d'atrocité par les chasseurs. Cette journée s'est passée à Paris et à Nice, où ils menaient des actions publiques. Ils dénoncent le port de Taiji (Japon) et les îles Féroé (Danemark), où les dauphins sont harponnés en masse[35].
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Le but principal et très lucratif de cette chasse de Taiji est de capturer des nourrissons pour les dresser et les vendre à des delphinariums, le prix d'un dauphin entrainé peut se négocier en centaines de milliers de dollars. Pour pouvoir capturer quelques nourrissons, un groupe entier de plusieurs dizaines de dauphins est attiré au fond d'une baie et massacré au harpon. Les cétacés adultes et ceux qui sont trop vieux pour être dressés sont tués pour vendre leur chair, malgré des concentrations très dangereuses de mercure[36].
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L'association Réseau-Cétacé proposait à Paris, des stands, des boutiques, projection du documentaire The Cove dans le but d'informer et sensibiliser le public[37].
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Par analogie, quelques poissons sont aussi qualifiés de dauphins :
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David Robert Jones dit David Bowie [ˈdeɪvɪd ˈbəʊi][a] est un auteur-compositeur-interprète et acteur anglais né le 8 janvier 1947 à Londres et mort le 10 janvier 2016 à New York.
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Après des débuts entre folk et variété dans la seconde moitié des années 1960 et un détour par le mime, Bowie se fait connaître du public avec la chanson Space Oddity (1969). Il accède à la notoriété en incarnant le personnage flamboyant de Ziggy Stardust, qui devient l'une des figures de proue du courant glam rock avec l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972) sur lequel il est épaulé par le guitariste Mick Ronson. Bowie s'intéresse ensuite aux musiques noires (R'n'B, soul et funk), décrochant son premier no 1 aux États-Unis avec la chanson Fame (1975). Il s'expatrie ensuite à Berlin-Ouest pour se tourner aux côtés de Brian Eno vers la musique électronique. Il produit entre 1977 et 1979 sa « trilogie berlinoise » (Low, "Heroes" et Lodger), considérée comme un de ses sommets artistiques.
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Dans les années 1980, Bowie devient une icône pop mondiale avec Let's Dance, chanson et album éponyme de dance-rock coproduits par Nile Rodgers (1983). Il atteint le sommet des hit-parades et remplit des stades dans le monde entier. À la fin de la décennie, éreinté par la critique, il forme le groupe de hard rock Tin Machine qui publie deux albums. Tout au long des années 1990, il continue à s'essayer à de nouveaux genres, de la house de Black Tie White Noise (1993) à la techno de Earthling (1997) en passant par la musique industrielle de 1. Outside (1995). Son activité musicale publique se raréfie après 2004 ; il se produit sur scène pour la dernière fois en 2006. Après une décennie de silence, il sort en 2013 l'album The Next Day. Son dernier album studio, le jazzy Blackstar, paraît le 8 janvier 2016, deux jours avant sa mort d'un cancer du foie.
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Durant plus de cinq décennies d'une carrière marquée par des changements fréquents de style, une réinvention permanente de son personnage et de ses approches musicales, il s'est imposé comme un des artistes musicaux les plus originaux, les plus importants et novateurs de la musique pop et rock. Il a vendu plus de 140 millions d'albums dans le monde[2] et de très nombreux artistes se réclament de son influence. Il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 1996[3]. En 2004, le journal Rolling Stone le place en 39e place de son Top 100 des « Meilleurs artistes de tous les temps », et 23e de sa liste des « Meilleurs Chanteurs de tous les temps ».
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En parallèle de son activité musicale, Bowie mène également une carrière d'acteur. Son premier grand rôle est celui de l'extraterrestre Thomas Jerome Newton dans L'Homme qui venait d'ailleurs (1976). Il interprète par la suite des rôles aussi divers que Jareth, le roi des gobelins (Labyrinthe), le major Jack Celliers (Furyo), le vampire John Blaylock (Les Prédateurs), Andy Warhol (Basquiat), Ponce Pilate (La Dernière Tentation du Christ) ou Nikola Tesla (Le Prestige).
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David Robert Jones est né le 8 janvier 1947 à Brixton, un quartier du sud de Londres. Sa mère, Margaret Mary Burns (1913-2001), est la fille d'un couple irlandais ayant émigré à Manchester ; elle travaille comme ouvreuse dans un cinéma de Royal Tunbridge Wells[4]. Son père, Haywood Stenton Jones (1912-1969), est originaire de Doncaster et s'occupe des relations publiques de l'association caritative Barnardo's[5]. Ils habitent au 40 Stansfield Road, à la frontière des quartiers de Brixton et Stockwell. Le jeune David Jones est scolarisé à l'école primaire de Stockwell jusqu'à l'âge de six ans. C'est un élève doué et déterminé, mais aussi bagarreur[6].
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En 1953, les Jones déménagent à Bromley, banlieue londonienne plus affluente, et David entre à la Burnt Ash Junior School deux ans plus tard. Sa voix est jugée passable par la chorale de l'école, et il joue mieux de la flûte à bec que la moyenne. Il se distingue à l'âge de neuf ans lors des cours de danse, où il fait preuve d'une grande imagination[7]. La collection de 45 tours américains ramenés à la maison par son père la même année stimule son intérêt pour la musique : il découvre les Teenagers, les Platters, Fats Domino, Elvis Presley et Little Richard[8],[9]. Il se met au ukulélé et à la contrebassine pour jouer du skiffle avec ses amis et commence à apprendre le piano[9].
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Après avoir passé son eleven-plus, David Jones entre au lycée technique de Bromley où il étudie l'art, la musique et le design[10]. Son demi-frère aîné Terry Burns, né d'un précédent mariage de sa mère, lui fait découvrir le jazz moderne et il s'enthousiasme pour Charles Mingus et John Coltrane, ce qui incite sa mère à lui offrir un saxophone Grafton en 1961. Le saxophoniste Ronnie Ross lui apprend à jouer de cet instrument[11]. En 1962, il est gravement blessé après s'être battu à l'école avec son ami George Underwood, qui lui donne un coup de poing dans l'œil gauche. Malgré plusieurs opérations et quatre mois d'hospitalisation, les médecins ne parviennent pas à guérir complètement le jeune garçon, qui en conserve une pupille perpétuellement dilatée (anisocorie en mydriase) et une mauvaise perception de la profondeur. Cette différence entre ses deux yeux, souvent décrite à tort comme une hétérochromie, reste l'un de ses traits les plus distinctifs[12]. Malgré cet incident, Bowie reste en bons termes avec Underwood, qui conçoit les pochettes de plusieurs de ses albums par la suite.
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David Jones fonde son premier groupe en 1962. Les Konrads, groupe de rock 'n' roll à guitare, se produisent à des mariages et autres fêtes de jeunes[13]. En quittant le lycée technique, l'année suivante, Jones annonce à ses parents son intention de devenir une vedette pop, mais sa mère lui trouve un travail d'apprenti électricien. Frustré par le manque d'ambition des Konrads, il rejoint un autre groupe, les King Bees. Il écrit à l'homme d'affaires John Bloom (en), qui a fait fortune dans les machines à laver, pour l'inviter à devenir leur Brian Epstein. Bien qu'il ne réponde pas à cette offre, Bloom la fait suivre à Leslie Conn, le partenaire de Dick James (en), qui fait signer à Jones son premier contrat de management[14].
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Le 5 juin 1964 paraît Liza Jane, le premier 45 tours de « Davie Jones with the King Bees ». C'est un échec commercial. Jones quitte les King Bees
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moins d'un mois plus tard, se sentant limité par leur répertoire constitué de reprises de Howlin' Wolf et Willie Dixon. Il rejoint un autre groupe, les Mannish Boys, qui ne jouent pas seulement du blues, mais aussi du folk et de la soul. Par la suite, il déclare avoir rêvé de « devenir leur Mick Jagger[14] ». Leur reprise de I Pity the Fool, publiée en single en mars 1965, est un autre échec, et Jones change à nouveau de groupe pour rejoindre The Lower Third, un trio fortement influencé par les Who. Le single You've Got a Habit of Leaving, une composition de Jones inspirée par la musique mod, sort au mois d'août, mais il ne rencontre pas davantage le succès que les deux précédents et marque la fin de son contrat avec Leslie Conn[15].
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Avec son nouveau manager Ralph Horton, Jones obtient un contrat avec Pye Records, pour qui il enregistre trois singles au cours de l'année 1966 : Can't Help Thinking About Me, Do Anything You Say et I Dig Everything. Le premier est crédité à « David Bowie with The Lower Third ». C'est la première apparition du pseudonyme définitif de David Jones, dont le vrai nom ressemble trop à celui du Monkee Davy Jones. « Bowie » fait référence au pionnier américain James Bowie et au couteau Bowie auquel il a donné son nom[16]. Bowie est accompagné par son nouveau groupe, The Buzz, sur Do Anything You Say, et par des musiciens de studio sur I Dig Everything. Ces trois singles sont à nouveau des échecs commerciaux et à la fin de l'année, Bowie se retrouve avec un nouveau manager, Kenneth Pitt, et une nouvelle maison de disques, Deram Records, qui publie son premier album, David Bowie, en juin 1967. C'est un mélange de pop baroque et de music-hall qui échoue à rencontrer un public, d'autant que les efforts de Deram pour le promouvoir sont limités[17].
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Bowie rencontre le danseur Lindsay Kemp en 1967 et s'inscrit à ses cours au London Dance Centre. Sous son égide, il découvre le théâtre d'avant-garde, le mime et la commedia dell'arte et développe un intérêt pour son image et l'idée de personnages à présenter au public. En janvier 1968, il fait la connaissance de la danseuse Hermione Farthingale, qui devient sa petite amie. Ils forment un trio acoustique avec le guitariste John Hutchinson qui donne quelques concerts entre la fin 1968 et le début 1969 où se mêlent musique folk, Merseybeat, poésie et mime[18]. Bowie et Farthingale se séparent au début de l'année 1969. Ils apparaissent ensemble pour la dernière fois dans Love You till Tuesday, un film promotionnel de 30 minutes conçu par Ken Pitt pour faire découvrir les chansons de Bowie à un plus grand public. Ce film, qui inclut notamment une première version de Space Oddity, reste inédit jusqu'en 1984.
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Après sa rupture avec Farthingale et la fin de son contrat avec Deram, Bowie se retrouve dans une situation difficile. Il joue dans une publicité pour les glaces Lyons Maid (en), mais Kit Kat rejette sa candidature pour un autre spot publicitaire. En février-mars 1969, il participe en tant que mime à une tournée de Tyrannosaurus Rex, le duo de Marc Bolan. Il rencontre enfin le succès avec la parution du single Space Oddity chez Philips Records le 11 juillet 1969, quelques jours avant le lancement de la mission Apollo 11, qui lui permet d'atteindre la 5e place du hit-parade britannique. Bowie continue cependant à s'éloigner du blues et du rock de ses débuts en participant à la création d'un club de folk dans le quartier de Beckenham, qui donne naissance au Beckenham Arts Lab, un centre culturel alternatif qui connaît un certain succès[19]. La chanson Memory of a Free Festival rend hommage à un festival organisé par le centre culturel en août 1969.
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Le deuxième album de Bowie est publié au mois de novembre par Philips. Il est simplement intitulé David Bowie. Pour éviter toute confusion avec son premier album, il paraît sous le nom Man of Words / Man of Music aux États-Unis sur le label Mercury, la branche américaine de Philips. Pour sa réédition en 1972, RCA choisit de le rebaptiser Space Oddity, chanson qui ouvre l'album. Produit par Tony Visconti, l'album propose des chansons d'inspiration folk et psychédélique, avec des paroles reprenant le point de vue hippie sur la vie et l'amour. Le succès commercial n'est pas au rendez-vous[20],[21].
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Bowie se marie en mars 1970 avec Angela Barnett, une actrice américaine dont il a fait la connaissance l'année précédente. Elle joue très vite un rôle important dans sa carrière, au détriment de Ken Pitt[22]. Ce dernier est renvoyé peu après et remplacé par Tony Defries (en)[23]. Installé à Haddon Hall, une maison de Beckenham, Bowie s'entoure de nouveaux musiciens pour former le groupe Hype : Mick Ronson à la guitare, Tony Visconti à la basse et John Cambridge à la batterie, ce dernier rapidement remplacé par Mick Woodmansey[24],[25]. L'idée d'un groupe est rapidement abandonnée, mais ce sont ces musiciens qui enregistrent le troisième album de Bowie, The Man Who Sold the World, qui présente un son plus électrique et lourd que Space Oddity. Exploitant l'image androgyne du chanteur, la pochette de l'édition britannique le présente alangui sur un sofa, habillé d'une robe. C'est dans ce costume qu'il se fait interviewer par la presse durant la campagne de promotion de l'album[26],[27]. Cette campagne le conduit aux États-Unis de janvier à février 1971, où il peut observer directement des musiciens comme Iggy Pop et Lou Reed, deux inspirations du personnage de Ziggy Stardust[26].
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Hunky Dory, quatrième album de Bowie et son premier pour RCA Records, est enregistré durant l'été 1971 et publié en décembre. Tony Visconti y est remplacé comme bassiste par Trevor Bolder et comme producteur par Ken Scott. Certaines chansons voient Bowie reprendre le ton léger et acoustique de Space Oddity, notamment Kooks, dédiée à son fils Duncan Zowie Jones, né le 30 mai[28]. Le chanteur aborde également des sujets plus sombres et rend directement hommage à ses influences avec les chansons Song for Bob Dylan, Andy Warhol et Queen Bitch (un pastiche du Velvet Underground)[29]. Les ventes restent médiocres[30].
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Le 10 février 1972, David Bowie donne un concert au Toby Jug de Tolworth (en), dans le sud-ouest de Londres, qui marque le début de la tournée Ziggy Stardust[31]. Aux côtés de Mick Ronson, Trevor Bolder et Woody Woodmansey, devenus les « Spiders from Mars », le chanteur apparaît sur scène dans un costume extravagant, les cheveux teints en rouge foncé. Il incarne le personnage de Ziggy Stardust, un extraterrestre descendu sur Terre pour devenir une icône du rock. Son image s'inspire de Vince Taylor, un rockeur britannique du début des années 1960, et du modéliste japonais Kansai Yamamoto, tandis que son nom est en partie repris au Legendary Stardust Cowboy, pionnier américain du psychobilly. Durant les six mois qui suivent, Bowie se produit dans tout le Royaume-Uni devant un public toujours plus nombreux et enthousiaste. En combinant le hard rock de The Man Who Sold the World et la pop plus légère de Hunky Dory, l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars participe à la création du courant glam rock avec T. Rex, le groupe de Marc Bolan. Il sort au mois de juin, deux mois après le single Starman. Les deux grimpent rapidement les échelons du hit-parade britannique après l'apparition remarquée de Bowie dans l'émission télévisée Top of the Pops au mois de juillet (no 5 pour l'album, no 10 pour le single). Bowie reste présent dans les charts tout au long de l'été avec les singles John, I'm Only Dancing (no 12) et All the Young Dudes (no 3), une composition de Bowie interprétée par le groupe Mott the Hoople[32]. Ses anciens albums, ignorés au moment de leur sortie, sont réédités pour faire face à la demande du public.
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La tournée Ziggy Stardust se poursuit aux États-Unis en septembre-octobre 1972, avec l'arrivée du pianiste Mike Garson comme cinquième membre du groupe. Durant son séjour outre-Atlantique, Bowie compose une série de chansons qui forment la majeure partie de son album suivant, Aladdin Sane, qu'il décrit comme « Ziggy en Amérique ». L'album sort en avril 1973 et se classe en tête des ventes au Royaume-Uni alors que Bowie donne ses premiers concerts au Japon. Les singles The Jean Genie et Drive-In Saturday apparaissent également dans le Top 5 britannique[33],[34]. Durant cette période, Bowie collabore avec Lou Reed et Iggy Pop pour enregistrer et produire leurs albums Transformer (1972) et Raw Power (1973)[35].
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Au fil de la tournée, Bowie éprouve de plus en plus de difficultés à faire la part des choses entre sa propre identité et son personnage de Ziggy Stardust, dans lequel il se projette totalement[36]. Les concerts sont également de plus en plus théâtraux, avec des moments susceptibles de choquer le public : le chanteur se déshabille jusqu'à n'être plus vêtu que d'un pagne de sumo et simule une fellation sur la guitare de Mick Ronson[37]. Le 3 juillet 1973, il fait une annonce spectaculaire à la fin de son concert au Hammersmith Odeon de Londres : « c'est non seulement le dernier concert de la tournée, mais c'est aussi le tout dernier que nous ferons » (« not only is it the last show of the tour, but it's the last show that we'll ever do »). Cette formulation ambigüe est interprétée par une partie du public comme l'annonce de la retraite de Bowie, mais en réalité, seul le personnage de Ziggy Stardust disparaît.
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À la fin de l'année, Bowie publie Pin Ups, un album de reprises de chansons des années 1960. Les Spiders from Mars n'existent alors plus, Woodmansey ayant été remplacé par Aynsley Dunbar. Pin Ups est également le dernier album que Bowie enregistre avec Ronson et Bolder. Comme Aladdin Sane, il se classe en tête des ventes au Royaume-Uni. À ce moment-là, tous les albums de Bowie figurent dans le hit-parade britannique, à l'exception de celui de 1967[38].
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Bowie s'installe aux États-Unis en 1974, d'abord à New York, puis à Los Angeles[39]. En mai sort son huitième album, Diamond Dogs, le fruit de deux projets distincts : un album-concept racontant les aventures d'un nouveau personnage, « Halloween Jack », dans une ville post-apocalyptique, et une adaptation en comédie musicale du roman 1984 de George Orwell dont la veuve Sonia refuse de lui céder les droits. Musicalement, il témoigne d'une évolution vers la soul et le funk[40]. S'étant séparé de Mick Ronson, jusque-là son principal collaborateur, Bowie assure lui-même les parties de guitare. Le résultat est « un son abrasif, rauque, à moitié amateur[41] ». Le succès est encore au rendez-vous : l'album est no 1 des ventes au Royaume-Uni, no 5 aux États-Unis, et les singles Rebel Rebel et Diamond Dogs réalisent également de belles performances.
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La tournée Diamond Dogs Tour se déroule aux États-Unis et au Canada à partir de juin 1974. Il s'agit d'une entreprise à gros budget, avec des effets spéciaux élaborés et une choréographie conçue par Toni Basil. Le documentaire Cracked Actor, filmé durant cette tournée, présente un Bowie pâle et émacié, signe que sa consommation de cocaïne est en train de devenir une véritable addiction[42]. Le chanteur, affaibli, sombre peu à peu dans la paranoïa et les délires mystiques sans que sa popularité n'en pâtisse, comme en témoigne le succès de l'album David Live, capté pendant la tournée Diamond Dogs. Après une pause à Philadelphie durant laquelle Bowie enregistre de nouvelles chansons avec l'aide de musiciens américains soul comme Luther Vandross ou Andy Newmark (batteur de Sly and the Family Stone), la tournée se poursuit jusqu'en décembre, sur un ton résolument soul[43].
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Les chansons de Philadelphie, auxquelles s'ajoutent des titres supplémentaires enregistrés à New York entre décembre 1974 et janvier 1975 avec la participation de John Lennon, paraissent sur l'album Young Americans en mars 1975. Ce disque purement soul (Bowie parle de « plastic soul » pour le décrire) surprend ses fans britanniques, dont beaucoup rejettent ce nouveau Bowie. Aux États-Unis, en revanche, la chanson Fame, coécrite avec Lennon et le guitariste Carlos Alomar, devient son premier single no 1. Le succès de cette reconversion est palpable lorsqu'il devient l'un des tout premiers musiciens blancs invités à participer à l'émission de télévision Soul Train. Quelques mois plus tard, la réédition du single Space Oddity offre à Bowie son premier no 1 dans son pays natal. Malgré son statut de vedette internationale, il est dans une situation financière critique : le renvoi de son manager Tony Defries donne lieu à une longue querelle judiciaire au terme de laquelle le chanteur se voit contraint de garantir à Defries un part substantielle de ses bénéfices pour les sept années à venir.
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Après avoir interprété un extraterrestre dans le film de Nicolas Roeg L'Homme qui venait d'ailleurs (son premier grand rôle au cinéma), Bowie publie son dixième album studio, Station to Station, en janvier 1976. Il marque l'apparition de son dernier personnage, le Thin White Duke (« maigre duc blanc »), en partie inspiré de son rôle dans L'Homme qui venait d'ailleurs. Musicalement, certaines chansons se situent dans la continuité de la soul de Young Americans, comme Golden Years, que Bowie avait offerte à Elvis Presley, ou les funky TVC15 et Stay, alors que d'autres sont dominées par les synthétiseurs et annoncent les expérimentations de la période berlinoise, à commencer par la chanson-titre, longue de plus de dix minutes. Aux côtés de Carlos Alomar, le bassiste George Murray et le batteur Dennis Davis participent à l'enregistrement de Station to Station. Ces trois musiciens continuent à accompagner Bowie jusqu'à la fin de la décennie, à commencer par la tournée Isolar, qui parcourt l'Europe et l'Amérique du Nord de février à mai 1976 avec une esthétique froide et dépouillée empruntée à l'expressionnisme allemand et à Bertolt Brecht.
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Cette période est marquée par une série de controverses. De passage à Stockholm en avril, Bowie déclare à la presse qu'un leader fasciste ferait du bien à la Grande-Bretagne, et il est arrêté par les douanes à la frontière entre la Pologne et la Russie en possession de souvenirs nazis. Le 2 mai, en arrivant à la gare de Londres-Victoria dans une Mercedes décapotable, Bowie semble adresser un salut nazi à la foule venue l'accueillir et les photos parues dans l'hebdomadaire New Musical Express font scandale. Par la suite, Bowie met son comportement erratique durant cette période sur le compte du personnage du Thin White Duke et de son addiction à la cocaïne, renforcée par l'aliénation liée à son séjour à Los Angeles. Il réitère à plusieurs reprises dans les années 1980 et 1990 son opposition au fascisme et au racisme, mais ses propos de 1976 sont, avec ceux tenus par Eric Clapton sous l'influence de l'alcool la même année, à l'origine de la campagne Rock Against Racism.
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Fuyant l'atmosphère viciée de Los Angeles, Bowie émigre en Suisse en 1976, s'installant dans un chalet à Blonay[44],au nord du lac Léman. Dans ce nouvel environnement, sa consommation de cocaïne diminue et il se consacre à d'autres domaines artistiques, notamment la peinture et la photographie. Son intérêt pour la scène musicale allemande et son désir de se libérer de la drogue l'incitent à déménager à nouveau pour Berlin-Ouest avant la fin de l'année. Partageant un appartement à Schöneberg avec Iggy Pop, il commence à travailler avec Brian Eno et Tony Visconti sur le premier album de sa « trilogie berlinoise ». Il contribue également de manière significative aux deux premiers albums d'Iggy Pop en solo, The Idiot et Lust for Life, tous deux sortis en 1977, et participe à la tournée de Pop en Europe et aux États-Unis entre mars et avril.
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Publié en janvier 1977, Low voit Bowie s'éloigner de son mode de composition habituel, basé sur la narration, au profit d'une écriture plus abstraite, dans laquelle les paroles jouent un rôle moindre. La musique est très influencée par le courant krautrock, représenté par des groupes comme Kraftwerk ou Neu! Bien que l'album ait été achevé dès novembre 1976, RCA hésite pendant plusieurs mois avant de mettre sur le marché un produit aussi peu vendeur. C'est pourtant un succès commercial au Royaume-Uni (no 2 des ventes, mieux que Station to Station), tout comme le premier single qui en est tiré, Sound and Vision.
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Le deuxième album de la trilogie, "Heroes", poursuit dans la veine minimaliste et instrumentale de Low tout en intégrant davantage d'éléments pop et rock, à l'image de la guitare de Robert Fripp. La palette sonore est toujours aussi diversifiée, des synthétiseurs au koto, un instrument japonais traditionnel. Bien qu'elle ne soit pas un succès immédiat au Royaume-Uni, la chanson-titre devient l'une des plus populaires de Bowie en Europe continentale. Des versions chantées en allemand et en français suivent rapidement. Bowie l'interprète à la télévision dans l'émission de Marc Bolan en septembre, puis dans la dernière émission de Noël présentée par Bing Crosby sur CBS. À cette occasion, il chante également avec Crosby une chanson de Noël, Peace on Earth/Little Drummer Boy, qui devient un succès lorsqu'elle est éditée en single lors de la période des fêtes en 1982.
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Bowie consacre la majeure partie de l'année 1978 à la tournée mondiale Isolar II (70 concerts dans 12 pays). C'est la première fois depuis cinq ans qu'il se produit sur scène libéré de l'influence de la drogue. Outre le trio Alomar-Murray-Davis, il est accompagné du guitariste Adrian Belew, des claviéristes Roger Powell et Sean Mayes et du violoniste Simon House. Cette tournée est illustrée par l'album live Stage, publié au mois de septembre.
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La trilogie berlinoise se conclut avec Lodger (1979), qui est enregistré en Suisse, au Mountain Studion à Montreux[44], contrairement à Low et "Heroes". Il s'éloigne du minimalisme de ses prédécesseurs en renouant en partie avec le rock à guitare et batterie. Le désir d'expérimenter reste néanmoins présent, avec des influences new wave et musiques du monde. Les stratégies obliques de Brian Eno et Peter Schmidt sont également utilisées pour apporter un élément de hasard aux séances d'enregistrements : ainsi, les musiciens échangent leurs instruments pour créer Boys Keep Swinging, tandis que Move On est conçue en passant à l'envers la bande instrumentale de All the Young Dudes.
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Sorti en 1980, Scary Monsters (and Super Creeps) inclut le single à succès Ashes to Ashes, qui se présente comme une suite de Space Oddity. La chanson et son clip, l'un des plus coûteux de tous les temps, contribuent à populariser le mouvement des Nouveaux Romantiques, dont plusieurs représentants (dont Steve Strange) accompagnent le chanteur dans le clip. L'album Scary Monsters suit les principes établis par la trilogie berlinoise, mais la musique et les paroles sont beaucoup plus accessibles et directs, avec des contributions de Robert Fripp, Chuck Hammer et Pete Townshend à la guitare. Il s'agit de la dernière participation du trio Alomar-Murray-Davis à un album de Bowie (seul le premier rejoue avec lui par la suite), et du dernier album de Bowie produit par Tony Visconti jusqu'en 2002.
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Scary Monsters marque la fin du contrat de Bowie avec RCA et le début de près de trois ans sans nouvel album. Durant cette période, il interprète John Merrick dans la pièce The Elephant Man fin 1980 ; il enregistre en 1981 un duo avec Queen, Under Pressure ; il interprète le rôle-titre dans l'adaptation de la pièce de Bertolt Brecht Baal produite par la BBC en 1982 ; il collabore la même année avec Giorgio Moroder pour la chanson Cat People (Putting Out Fire), générique du film La Féline.
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En 1982, Bowie fait l'acquisition du château du Signal, à Sauvabelin. Il réside à Lausanne entre 1982 et 1997, appréciant le calme de la ville[45].
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La popularité de Bowie est à son apogée avec Let's Dance, son premier album chez EMI, sorti en 1983. Coproduit par Nile Rodgers de Chic, c'est un disque dance-rock conçu pour plaire au plus grand nombre, sur lequel Bowie ne joue pour la première fois d'aucun instrument et se contente de chanter. C'est un succès commercial planétaire : Let's Dance est certifié disque de platine au Royaume-Uni et aux États-Unis et les trois singles qui en sont tirés se classent dans le top 20 des ventes dans les deux pays. La chanson-titre atteint le sommet des hit-parades britannique et américain. Les clips de Let's Dance et China Girl, réalisés par David Mallet, rencontrent également un grand succès sur MTV. Bowie passe la majeure partie de l'année sur la route : la tournée Serious Moonlight dure de mai à décembre, avec près de 100 concerts à guichets fermés dans 15 pays.
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Tonight (1984) se place dans la continuité de Let's Dance, mais l'implication de Bowie est moindre, comme en témoigne le grand nombre de reprises, dont la chanson-titre, une reprise d'Iggy Pop qu'il interprète en duo avec Tina Turner. Le succès commercial est encore au rendez-vous, mais la critique pointe du doigt la stagnation créative de Bowie. La promotion de l'album passe par un court-métrage réalisé par Julien Temple, Jazzin' for Blue Jean, qui sert de clip à la chanson Blue Jean et remporte un Grammy Award en 1985.
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Dans les années qui suivent, Bowie se consacre principalement au cinéma. En 1986, il joue dans Absolute Beginners de Julien Temple et Labyrinthe de Jim Henson où il interprète Jareth, le roi des gobelins. Il contribue quelques chansons aux bandes originales de ces deux films, ainsi qu'à celles du Jeu du faucon et du film d'animation Quand souffle le vent.
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Bowie publie son troisième et dernier album des années 1980, Never Let Me Down, en 1987. Il se veut un retour au rock, avec davantage de guitare (Peter Frampton participe à l'enregistrement), mais il ne remporte pas le succès critique et commercial escompté ; Bowie le décrit par la suite comme son « nadir ».
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La tournée mondiale Glass Spider, bien que très ambitieuse (décor avec araignée géante animée, troupe de danseurs), ne fait pas l'unanimité auprès des critiques et rencontre de nombreux problèmes techniques, même si le public est là. Après 86 concerts et six mois sur les routes, un Bowie épuisé en fait brûler le décor dans un champ de Nouvelle-Zélande.
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Bowie fait la connaissance du guitariste Reeves Gabrels durant la tournée Glass Spider et commence à travailler avec lui sur de nouveaux morceaux. Avec les frères Tony (basse) et Hunt Sales (batterie), qui ont accompagné Iggy Pop sur les albums produits par Bowie en 1977, ils forment un groupe de hard rock baptisé Tin Machine. Le groupe est défini d'emblée comme une démocratie, bien que Bowie reste l'auteur de la majorité des chansons. Tin Machine publie deux albums studio : Tin Machine (1989) et Tin Machine II (1991), ainsi qu'un live, Tin Machine Live: Oy Vey, Baby (1992). Si le premier, entièrement enregistré dans des conditions live, connaît des ventes honorables, le public n'est pas entièrement séduit par ce changement brutal de direction, tout comme la maison de disques EMI, qui accepte de laisser partir Bowie. Le deuxième Tin Machine et le live, publiés par London Records, échouent à convaincre, ce qui contribue à la séparation du groupe courant 1992.
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Entre-temps, Bowie retourne à sa carrière solo pour la tournée Sound + Vision Tour. Conçue pour accompagner la sortie du coffret rétrospectif Sound + Vision, elle se déroule de mars à septembre 1990, avec plus de 100 concerts dans le monde entier durant lesquels le chanteur interprète ses chansons les plus connues, prétendument pour la dernière fois. Le dispositif scénique est beaucoup moins élaboré que celui de la tournée Glass Spider. La critique et le public sont au rendez-vous. Le 20 avril 1992, il participe au Freddie Mercury Tribute. Il interprète aux côtés des membres survivants de Queen Under Pressure avec Annie Lennox, All the Young Dudes avec Mick Ronson Ian Hunter, Joe Elliott et Phil Collen, puis "Heroes" avec Mick Ronson. Il étonne le public en récitant le Notre Père à genoux.
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Bowie publie son premier album solo depuis la fin de Tin Machine en avril 1993. Coproduit avec Nile Rodgers, Black Tie White Noise est conçu à dessein pour ne pas être un Let's Dance II. D'inspiration jazz, soul et hip-hop, il présente un son très électronique. À sa sortie, il est salué par la critique comme l'album du renouveau, et les ventes sont très bonnes, en particulier au Royaume-Uni où le single Jump They Say se classe dans le Top 10. En revanche, la faillite du distributeur américain Savage Records nuit à ses performances commerciales outre-Atlantique.
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Également sorti en 1993, The Buddha of Suburbia, enregistré avec le multi-instrumentiste Erdal Kızılçay (en), prolonge les expériences électroniques entamées sur Black Tie White Noise tout en se rapprochant du rock alternatif. Cet album est conçu comme la bande originale d'une adaptation télévisée du roman de Hanif Kureishi Le Bouddha de banlieue, mais à l'exception de la chanson-titre, les chansons de Bowie n'apparaissent pas dans la minisérie de la BBC. À sa sortie, The Buddha of Suburbia passe quasiment inaperçu, n'étant pas promu comme un album de Bowie, mais comme une simple bande originale. Il est également éclipsé par la compilation The Singles Collection publiée par EMI au même moment.
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Bowie retrouve Brian Eno pour 1. Outside (1995), un disque issu d'improvisations en studio conçu comme le premier volume d'un opéra-rock en cinq albums. L'histoire, racontée de manière non-linéaire, suit un détective dans un futur proche, chargé d'enquêter sur un meurtre dans le monde de l'art. La critique et le public sont déroutés par ce concept complexe, ainsi que par la musique, qui s'inscrit cette fois dans le courant du rock industriel. Durant les concerts américains de la tournée Outside, Bowie choisit d'être accompagné par le groupe Nine Inch Nails.
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Après avoir fêté son cinquantième anniversaire par un grand concert au Madison Square Garden de New York avec de nombreux invités (Frank Black, Foo Fighters, Robert Smith, Sonic Youth, Lou Reed, Billy Corgan), Bowie publie son vingtième album studio, Earthling, en février 1997. Son influence principale est la culture jungle et drum and bass de la fin des années 1990. Le single I'm Afraid of Americans, remixé par Trent Reznor, figure pendant quatre mois dans le Billboard Hot 100, notamment grâce à son clip. La tournée Earthling prend place de juin à novembre 1997 en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
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En 1999, Bowie travaille avec Reeves Gabrels sur la bande originale du jeu vidéo The Nomad Soul. Sa nouvelle épouse Iman et lui apparaissent en tant que personnages dans le jeu[46]. Plusieurs chansons de The Nomad Soul sont reprises dans 'hours...', l'album que Bowie sort la même année, qui présente un son plus calme et moins électronique que Earthling ou 1. Outside. Il marque la fin de la collaboration entre Bowie et Gabrels : ce dernier joue pour la dernière fois avec Bowie dans l'émission VH1 Storytellers, le 23 août 1999. hours... ne fait pas l'objet d'une tournée de promotion à grande échelle, mais le chanteur participe à plusieurs concerts significatifs dans les années qui suivent : il est tête d'affiche du festival de Glastonbury en 2000 et ouvre le Concert for New York City fin 2001.
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En 2000, Bowie se lance dans un projet consistant à enregistrer de nouvelles versions de chansons qu'il a écrites dans les années 1960. L'album Toy n'est jamais publié (il fuite sur Internet en 2011), la maison de disques Virgin favorisant la publication de chansons inédites. En fin de compte, Bowie travaille avec son producteur historique Tony Visconti à un nouvel album, qui sort en 2002 sous le titre Heathen. C'est la première parution du label indépendant créé par Bowie, ISO, distribué par Columbia Records. La tournée de promotion se déroule de juin à octobre et débute au Meltdown Festival dont Bowie est le curateur cette année-là.
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Un an à peine après Heathen sort Reality, qui donne lieu à une tournée mondiale d'une longueur inégalée depuis la tournée Outside. A Reality Tour s'achève prématurément au Hurricane Festival de Scheeßel, dans le Nord de l'Allemagne, le 25 juin 2004 : souffrant de douleurs à la poitrine, Bowie doit subir en urgence une angioplastie pour déboucher une artère coronaire. Les 14 derniers concerts de la tournée sont annulés. Un double album tiré de la tournée, A Reality Tour, est publié en 2010.
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Durant les dix années qui suivent son attaque, Bowie fait preuve d'une grande discrétion et ne publie aucun nouvel album. Il se contente d'apparaître en invité auprès d'autres artistes, sur disque (No Balance Palace (en) de Kashmir, Anywhere I Lay My Head de Scarlett Johansson, Return to Cookie Mountain de TV on the Radio) ou sur scène. Il chante ainsi avec Arcade Fire à la soirée Fashion Rocks (en) en septembre 2005 (Live EP (Live at Fashion Rocks)) et apparaît aux côtés de David Gilmour lors de son concert au Royal Albert Hall en mai 2006 (Remember That Night). Le 9 novembre 2006, il se produit avec Alicia Keys sur la scène du Hammerstein Ballroom lors d'un concert de charité au profit de l'association Keep a Child Alive (en). C'est la dernière fois qu'il interprète une de ses chansons sur scène.
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Le 8 janvier 2013, à la surprise générale, le site officiel de David Bowie annonce la publication d'un nouvel album du chanteur, The Next Day, enregistré en secret à New York au cours des deux années précédentes et coproduit avec Tony Visconti. L'accueil réservé à l'album à sa sortie est triomphal, aussi bien de la part des critiques que du public : no 1 des ventes au Royaume-Uni (pour la première fois depuis Black Tie White Noise), no 2 aux États-Unis (un record). La même année débute l'exposition David Bowie Is (en) au Victoria and Albert Museum de Londres, qui rencontre également un grand succès et se déplace entre plusieurs villes du monde au cours des cinq années qui suivent. En dépit de ce retour en fanfare, le chanteur reste très discret : il n'accorde pas d'entretiens à la presse et annonce clairement son intention de ne pas donner de tournée de promotion.
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Courant 2014, Bowie apprend qu'il est atteint d'un cancer du foie. D'après Tony Visconti, c'est consciemment qu'il enregistre son vingt-sixième album, Blackstar, comme son chant du cygne. Il s'éloigne du rock classique auquel The Next Day pouvait encore être rattaché et s'entoure de musiciens de jazz menés par le saxophoniste Donny McCaslin pour réaliser un album très expérimental. Il est publié le 8 janvier 2016, jour du 69e anniversaire du chanteur, dont la critique salue le désir continu d'explorer de nouveaux genres.
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Fin 2015, Bowie se sait condamné : le cancer s'est propagé dans son organisme. Il continue à garder le secret sur sa maladie. Sa dernière apparition publique a lieu le 7 décembre, lors de la première de la comédie musicale Lazarus, une suite au film L'Homme qui venait d'ailleurs construite autour de son répertoire. Il meurt dans son appartement new-yorkais le 10 janvier, deux jours après la sortie de Blackstar[47]. En accord avec ses dernières volontés, il est incinéré et ses cendres sont dispersées suivant le rite bouddhiste sur l'île de Bali[48].
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Les premières compositions de Bowie sont inspirées des pionniers du rock 'n' roll, comme Little Richard et Elvis Presley. Sur son premier album, il s'inspire beaucoup vocalement d'Anthony Newley, un chanteur de music-hall britannique[17],[49]. Sa fascination pour le music-hall est une constante de sa carrière, même s'il s'illustre par la suite dans de nombreux autres genres, du folk psychédélique au hard rock en passant par la soul ou la dance pop[50].
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Bowie joue de nombreux instruments, parmi lesquels la guitare (acoustique, électrique et à douze cordes), le piano et autres claviers (Mellotron, Chamberlin, synthétiseurs), l'harmonica, le saxophone alto et baryton et le stylophone, ainsi que plus occasionnellement le koto (Moss Garden sur "Heroes"), le marimba et la batterie (Cactus sur Heathen)[51],[52],[53].
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Ayant étudié le théâtre d'avant-garde et l'art du mime avec Lindsay Kemp, il commença sa carrière de comédien en tant que Cloud dans la production théâtrale de Kemp, Pierrot in Turquoise en 1967 (laquelle donna en 1970 le téléfilm The Looking Glass Murders). Dans le court-métrage en noir et blanc The Image de Michael Armstrong (1967), il campe le rôle d'un jeune fantôme sorti de la toile d'un peintre pour le hanter[54]. La même année, il fait une apparition dans l'adaptation du roman de Leslie Thomas, The Virgin Soldiers.
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Son premier rôle important est celui de Thomas Jerome Newton dans L'Homme qui venait d'ailleurs réalisé par Nicolas Roeg en 1976, un extra-terrestre venu sur terre pour trouver des ressources afin de sauver sa planète mourante[55]. David Hemmings lui donne le rôle d'un officier prussien dans l'anglo-allemand C'est mon gigolo en 1979 (aux côtés de Marlene Dietrich). David Bowie monte sur les planches de Broadway pour le rôle principal de The Elephant Man, pièce qui révéla son jeu d'acteur et son talent d'expression. Il y eut 157 représentations entre 1980 et 1981. Il apparaît alors dans son propre rôle lors d'un concert à Berlin dans Moi, Christiane F., pour lequel des morceaux de la trilogie berlinoise sont utilisés. L'artiste joue ensuite aux côtés de Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans Les Prédateurs en 1983. Son rôle le plus notoire sera sans doute celui du major Jack Celliers, dans Furyo de Nagisa Ōshima. Il partagera ici l'affiche avec Ryūichi Sakamoto, également compositeur de la célèbre bande-son du film.
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Il fait une apparition dans Barbe d'or et les Pirates en 1983 créé par les Monty Python, ainsi qu'un rôle mineur dans Into the night en 1985. On lui proposa la même année le rôle de Max Zorin dans le James Bond Dangereusement vôtre, rôle qu'il déclina (il fut ensuite donné à Christopher Walken). Il compose avec la chanteuse Sade la musique de la comédie musicale rock Absolute Beginners (1986), dans laquelle il tient également un rôle de second plan. La même année, Jim Henson lui demande d'incarner Jareth, maléfique roi des gobelins dans son film fantastique pour enfants Labyrinthe. Il en écrit ainsi la musique (dont le single Magic Dance).
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Deux ans plus tard, il est dirigé par Martin Scorsese dans le film La Dernière Tentation du Christ, pour son rôle de Ponce Pilate et dont la musique a été écrite et jouée par Peter Gabriel. Les rôles qu'a pu tenir David Bowie sont donc autant divers que variés, de l'employé de restaurant dans The Linguini Incident (1991) à l'agent du FBI du Twin Peaks: Fire Walk with Me (1991) de David Lynch.
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Rôle mineur mais décisif pour la carrière du chanteur à l'écran, celui de l'artiste Andy Warhol (auquel il avait déjà dédié une chanson homonyme dans son album Hunky Dory) dans le film biographique sur l'avant-gardiste Jean-Michel Basquiat, Basquiat en 1996. Harvey Keitel et lui s'opposent dans le western italien Gunfighters Revenge en 1998 (à l'origine Il Mio West). Il y démontre une fois de plus la diversité de son jeu. Andrew Goth le fait jouer Bernie, un gangster vieillissant, dans Everybody Loves Sunshine en 1999. Il joue un des rôles principaux dans le rôle-titre de Mr. Rice's Secret, voisin philanthrope d'un jeune garçon en phase terminale à qui il lègue un antidote à la mort. Il fait également une intervention dans le Zoolander de Ben Stiller l'année suivante. Bowie tient en 2006 le rôle secondaire mais central du physicien Nikola Tesla dans Le Prestige de Christopher Nolan, opposant Christian Bale et Hugh Jackman. Il prête également sa voix à quelques personnages de films d'animation tels que Malthazard dans Arthur et les Minimoys, ou encore Lord Royal Highness dans Bob l'éponge.
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Il est apparu au grand écran en 2008 avec August (en), film de Austin Chick (en) avec Josh Hartnett, pour lequel il retrouve Rip Torn avec qui il avait travaillé dans The Man Who Fell To Earth, trente ans plus tôt. Il est également un personnage énormément cité (mais que l'on voit seulement deux fois) dans le film College Rock Stars de Todd Graff.
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En 2016, il était préssenti pour jouer aux côtés de Harrison Ford et Ryan Gosling dans le rôle de Niander Wallace dans le film Blade Runner 2049 à la place de Jared Leto, mais sa mort prématurée l'a empêché d'interpréter ce rôle[56].
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Bowie s'adonne également à la peinture. La pochette de l'album 1. Outside (1995) est un autoportrait à l'acrylique. Sa première exposition, intitulée « New Afro/Pagan and Work: 1975–1995 », prend place la même année à The Gallery, une salle londonienne située sur Cork Street. Il rejoint le comité de rédaction du magazine Modern Painters en 1998 et contribue au canular de William Boyd sur le prétendu artiste Nat Tate la même année.
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Sa collection d'art, qui comprend des œuvres de Damien Hirst, Frank Auerbach, Henry Moore et Jean-Michel Basquiat, est estimée à plus de 10 millions de livres sterling en 2016. Après sa mort, la majeure partie de cette collection est vendue par sa famille lors d'une vente aux enchères les 10 et 11 novembre à Sotheby's.
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En 1997, avec l'aide du banquier d'affaires new-yorkais David Pullman[57], David Bowie devient le premier artiste[2] à titriser ses propres droits d'auteur, en l'occurrence sur ses albums antérieurs à 1990 ; ces titres sont baptisés Bowie Bonds[58]. Ceux-ci proposent un taux d'intérêt de 7,9 % sur 10 ans et lui permettent de gagner instantanément 55 millions de dollars, au lieu d'encaisser ses droits d'auteur au fur et à mesure[58]. Ils sont alors crédités de la note AAA par l'agence Moody's[57]. Selon David Pullman, David Bowie cherche par ce moyen à lever de l'argent pour ses héritiers, n'ayant lui-même pas besoin de ces fonds[57]. Cependant, il explique également que David Bowie a utilisé une partie de l'argent levé pour racheter les droits de certaines chansons détenues par un ancien manager[57]. D'autres artistes comme James Brown, Rod Stewart ou Iron Maiden recourent par la suite à ce procédé[58]. David Bowie conclut également en 1997 un accord avec la maison de disques britannique EMI prévoyant le versement d'une avance de 30 millions de dollars sur ses futures redevances en échange de l'exclusivité des droits de distribution à travers le monde de son catalogue couvrant son œuvre entre 1969 et 1990[58]. En 2004, l'agence de notation Moody's abaisse la note des Bowie Bonds à BBB+, un cran au-dessus de la catégorie spéculative[58]. Elle justifie cette dégradation par le fait que le secteur musical voit ses revenus se contracter nettement avec l'arrivée du piratage et du téléchargement illégal[57].
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En 1998, David Bowie cofonde un fournisseur d'accès à Internet (FAI), BowieNet, qui propose un ensemble de services : accès au Web, adresse de courrier électronique en @davidbowie.com, mais aussi des informations (y compris sportives et financières), et des produits en exclusivité (photos, musique, etc.) sur lui-même. Avec l'établissement financier USABancshares.com, il lance sa propre banque en ligne en 1999, accessible via le site Bowiebanc.com. Les clients bénéficient d'une carte bancaire et d'un chéquier à son effigie. À partir de 2002, David Bowie publie ses albums sous son propre label, ISO records, la distribution restant confiée à Columbia, une filiale de Sony Music[2].
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David Bowie a été marié deux fois. Le 20 mars 1970, il épouse l'actrice américaine Angela Barnett à Bromley. Ils ont un fils, le réalisateur Duncan Jones, né le 30 mai 1971[59]. Leur divorce est prononcé en Suisse le 8 février 1980.
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Bowie se remarie en 1992 avec la mannequin américaine d'origine somalienne Iman. Une cérémonie privée, le 24 avril 1992 à Lausanne, est suivie d'une cérémonie publique le 6 juin de la même année à l'Église épiscopalienne américaine de Saint James à Florence. Ils ont une fille, Alexandria (« Lexi ») Zahra Jones, née le 15 août 2000[60].
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Bowie brise un tabou en janvier 1972 en annonçant sa bisexualité dans une interview avec Melody Maker, à l'époque où il se réinvente en glam-rocker et lance le personnage de Ziggy Stardust. Interviewé par Playboy en septembre 1976 il dit :
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Bowie s'en distanciera lors d'une interview en 1983 avec le magazine Rolling Stone, disant que cette déclaration était « sa plus grosse erreur » (« the biggest mistake I ever made »). En 1993, il déclare être « un hétérosexuel dans le placard » (« closet heterosexual »), que son intérêt pour la culture homosexuelle et bisexuelle était plus un produit du temps et de la situation que de ses propres sentiments. « Ce n'était pas quelque chose avec laquelle je me sentais à l'aise » (« It wasn't something I was comfortable with at all »).
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Bowie exprime un avis différent dans l'interview de 2002 avec Blender, en réponse à la question : « Vous avez une fois dit que dire que vous étiez bisexuel était la plus grosse erreur que vous ayez jamais faite. Le croyez-vous toujours ? » :
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La journaliste Wendy Leigh publie en 2014 une biographie retraçant certains éléments de sa vie personnelle, notamment sa bisexualité ; estimant que David Bowie n'est pas seulement une icône musicale mais également une « icône sexuelle d'avant-garde[62]. »
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David (en hébreu biblique : דָּוִיד) est un personnage de la Bible, patriarche et deuxième roi d'Israël et Juda qui est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite.
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Le personnage biblique de David est également présent dans le Coran. Il y figure sous le nom de Daoud, le prophète-roi.
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Son histoire est racontée dans le premier livre de Samuel et sa vie en tant que roi dans le deuxième livre de Samuel et au début du Premier livre des Rois. La tradition fait remonter son règne au Xe siècle av. J.-C.[2], ce que des découvertes archéologiques du début des années 1990 tendent à corroborer[3] même si le portrait qui en est brossé dans les Écritures et les épisodes qu'elles rapportent semblent largement légendaires[4].
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Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres[5].
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À la mort de Saül, David est intronisé roi de Juda puis roi d'Israël avant d'être proclamé messie (« oint »). À la tête du royaume et de son armée, il vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem – où il transfère l'Arche d'alliance – et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, ouvrant ainsi une ère de prospérité et de paix pour Israël[6]. Dieu promet alors à David que son trône sera affermi à jamais, mais c'est à un vieillard faible et indécis que succède Salomon, le fils adultérin qu'il a eu avec Bethsabée[7].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David », faisant évoluer le mythe biblique à en devenir le prétexte à la fabrication de nombre de royaumes[9].
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Guerrier, musicien et poète, l'écriture de nombreux psaumes compilés dans le Livre des Psaumes lui est traditionnellement attribuée. La geste davidienne est le prétexte à une multitude de représentations et évocations artistiques de toutes natures à travers les siècles, dont les célèbres sculptures Renaissance de Donatello, Verrocchio et Michel-Ange qui ont contribué à universaliser son image[9].
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Le nom « David », orthographié en hébreu דוד, DWD, et דָּוִיד, DWYD, en hébreu tardif[10], veut dire « bien-aimé » et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques[11].
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Ainsi que le rappelle André Chouraqui, les livres de la Bible ne sont pas composés pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique, mais généralement dans une intention prophétisante[12].
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Les principaux textes qui traitent de David sont les suivants :
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Au temps du roi Saül, Jessé, un Ephratéen très âgé de Bethléem (pays de Juda) est père de huit fils dont les trois aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, sont des compagnons d'armes du roi. David est le plus jeune. Il a l'habitude d'aller servir Saül quelque temps, puis de revenir garder les moutons de son père, à Bethléem. Dieu envoie Samuel lui donner l'onction royale malgré son jeune âge, à la suite d'une ultime désobéissance de Saül.
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Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah[13]. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikhal. Sa renommée de héros va grandissant au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikhal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père. À l'issue d'une bataille[14], Jonathan, fils du roi Saül, devient ami avec David[15]. C'est Jonathan qui l'aide à s'enfuir définitivement. Les deux hommes semblent entretenir dès cette rencontre une relation forte et dans un engagement réciproque qui se poursuit leur vie durant. Tous les deux sont mariés et considèrent l'union de leur amitié comme plus grande que celle du mariage[16].
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David prend le maquis et devient chef de bande. Il rassemble autour de lui tous les mécontents, dont Abiathar, fils d'Abimélek, prêtre de Nob, descendant d'Elie de Silo. Il erre quelque temps dans le désert de Maôn et dans la région d'Ein Gedi pour éviter les poursuites de Saül, puis loue les services de sa troupe au roi philistin de Gath, Akish. Celui-ci établit David à Siceleg, au sud de son territoire, pour contenir les Judéens et les Amalécites. David profite de sa position pour délivrer les Judéens de la pression amalécite. Après la mort de Saül et de trois de ses fils (dont Jonathan) dans la défaite de Guilboa, David se fait reconnaître roi à Hébron par les chefs des clans Judéens[17].
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David, élu roi des Judéens, affermit sa position. Il arrête une armée israélite près de Gabaon. Il fait une politique matrimoniale, entretient des relations diplomatiques et tente de rallier Abner. L'aboutissement de ces démarches, suspendues un temps par le meurtre d'Abner, sera le ralliement des Anciens d'Israël à la mort d'Ishbaal.
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À la mort d'Ishboshet, fils de Saül, les Anciens d'Israël choisissent David pour lui succéder sur le trône d'Israël. Les maisons de Juda et d'Israël sont réunies.
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Les Philistins, inquiets de la puissance de David, leur ancien vassal, l'attaquent dans la vallée de Rephaïm, près de Jérusalem, à la jonction de Juda et d'Israël. David les repousse à deux reprises et conquiert aux Jébuséens la ville de Jébus, l'actuelle Jérusalem[18], dont il fait sa capitale[19]. Il fortifie la ville et en fait un site religieux en y transférant l'Arche d'alliance.
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David, confiant la tête de son armée à son neveu Joab, soumet ensuite Moab au tribut.
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À l'occasion de l'avènement de Hanoun, roi d'Ammon, prétextant un affront diplomatique, il engage une guerre sans merci et prend la capitale, Rabbath-Ammon. Il s'empare d'un énorme butin et ceint la couronne des Ammonites.
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Les Ammonites avaient fait appel à une coalition de royaumes araméens voisins (Zoba, Beth-Rehov, Beth-Maakah et Tôb), que Joab avait dû repousser. Victorieux de Hadadézer, roi de Zoba à Hélam, David établit un préfet à Damas et soumet au tribut les vassaux araméens de Hadadézer. Le roi de Hamat, Toï, ancien ennemi de Hadadézer se reconnaît allié de David.
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David conquiert aussi le royaume édomite qu'il dévaste. Il le rattache à son royaume en y établissant des préfets, tandis qu'un prince royal réussissait à se réfugier en Égypte.
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Ces conquêtes sont favorisées par la faiblesse momentanée de l'Égypte et de l'Assyrie. Elles consacrent la suprématie du peuple d'Israël sur l'ensemble de la Terre d'Israël. David ne cherche cependant pas à conquérir la Philistie. Il entretient d'excellentes relations avec Hiram de Tyr, en vue de bénéficier de la technologie et du commerce phénicien.
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À l'occasion d'une calamité publique, David livre sept descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement. Il reprend Mikhal, que Saül avait remariée, puis s'en sépare sans avoir eu d'enfants. Il accueille à la cour le dernier descendant de Saül, Méribaal[20] (Méphiboshet), un estropié, pour honorer une promesse faite à son ami Jonathan.
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Le deuxième livre de Samuel (3, 2-5) énumère six fils de David, de six femmes différentes : « Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d’Achinoam de Jezraël; le second, Kileab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur ; le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Schephathia, fils d’Abithal ; et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. » Mais son successeur sera Salomon, fils de Bethsabée.
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Selon les livres de Samuel, David eut six fils nés à Hébron de femmes différentes, neuf fils nés à Jérusalem de femmes non nommées et quatre fils de Bethsabée : Amnon (hébreu, אַמְנוֹן), premier-né, d'Ahinoam, la Jezreélite, Kilab (כִלְאָב) d'Abigaïl veuve de Nabal le carmélite, Absalon (אַבְשָׁלוֹם) de Maacah fille de Talmaï roi de Geshur, Adoniya (אֲדֹנִיָּה) de Hagguit, Chefatia (שְׁפַטְיָה) d'Abital, Yitream (יִתְרְעָם) d'Egla[21], Shammua (שַׁמּוּעַ), Shobab (שׁוֹבָב), Nathan et Salomon (שְׁלֹמֹה) tous quatre fils de Bethsabée, Jibhar (יִבְחָר), Élischua (אֱלִישׁוּעַ), Népheg (נֶפֶג), Japhia (יָפִיעַ), Élischama (אֱלִישָׁמָע), Éliada (אֶלְיָדָע), Éliphéleth (אֱלִיפָלֶט)[22]. L'historien perse Ibn Jarīr Tabari parle dans sa chronique[23] d'un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s'asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable[24] ? » L'orientaliste allemand Gustave Weil rapporte dans ses légendes musulmanes[25] que Salomon naquit avec la sagesse et une grande connaissance.
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David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : « mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure »[27].
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Dans le Livre de Samuel (II Samuel, XII, 1-10), le roi d'Israël, David, vint ensuite à écouter l'histoire du prophète Nathan, où un pauvre homme avait adopté une jeune brebis : « il nourrissait sa brebis (« Rachel ») et elle grandissait avec lui ainsi qu'avec ses fils, elle mangeait de son morceau de pain, elle buvait de sa coupe, elle couchait sur son sein, elle était pour lui comme une fille » : mais un homme riche en bétail vint à passer par là, qui prit sans permission, pour la manger, l'unique brebis du pauvre homme : à cette histoire, David entre dans une grande colère contre ce riche qui mérite selon lui d'être tué à son tour ; mais Nathan lui précise alors que lui-même s'est comporté comme l'infâme, en envoyant Urie à la mort, mis en première ligne d'une bataille, pour prendre sa femme.
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Le prophète Nathan fit des reproches à David pour son péché et dit : « Pourquoi as-tu méprisé YHWH (Yahvé), et fait ce qui lui déplaît ? Tu as frappé par l'épée Urie le Hittite, sa femme, tu l'as prise pour ta femme, lui tu l'as fait périr par l'épée des Ammonites. Maintenant l'épée ne se détournera plus jamais de ta maison, parce que tu M'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour qu'elle devienne ta femme ».
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David reconnut son péché et dit à Nathan : « j'ai péché contre YHWH ! » Alors Nathan dit à David : « De son côté, YHWH pardonne ta faute, tu ne mourras pas ».
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Cependant, Dieu tua le fils en punition : « Seulement, parce que tu as outragé YHWH en cette affaire, l'enfant qui t'est né mourra »[28].
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Tamar, fille de David, violée par son demi-frère Amnon, est vengée par son frère Absalom qui fait tuer Amnon. Absalom se réfugie près de son grand-père maternel le roi de Géshour. Il se révolte contre son père David, se fait proclamer roi à Hébron par les tribus, mais sera vaincu et tué par le général Joab[29]. En Israël, profitant du départ de David de Jérusalem, un Benjaminite, Shèba, fils de Bikri, proclame l'indépendance d'Israël par rapport à David. Joab élimine son rival Amasa, qui venait d'être placé à la tête de l'armée et se lance à la poursuite de Shèba qui est exécuté après avoir été livré par les habitants d'Abel Beth-Maakah où il s'était réfugié.
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À la mort d'Amnon et d'Absalom, le quatrième fils de David, Adonias, appuyé par Joab et le prêtre Abyatar, se considère comme l'héritier de David. Mais le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et le chef de la garde de David Benayahu, tenus à l'écart, soutiennent le plus jeune fils, Salomon, fils de Bethsabée. Salomon est couronné du vivant de son père qui meurt quelque temps après.
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Les enfants de David, sauf Yerimoth, sont cités dans le Deuxième Livre de Samuel[30],[31] et dans le Premier Livre des Chroniques[32],[33].
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David organise l'administration sur le modèle des monarchies existantes en adoptant leur idéologie. Il ordonne un recensement en vue de l'établissement des impôts. Il amasse un maximum de trésors pour que son fils Salomon réalise l'une de ses ambitions : construire un temple majestueux à Dieu à Jérusalem. L'administration de Juda et d'Israël reste proche de celle pratiquée sous Saül. Les finances royales sont alimentées par les butins pris à l'ennemi et par les produits des biens de la couronne qui semblent importants et bien gérés.
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À sa mort, David est à la tête d'un vaste royaume en pleine expansion économique. Selon la Bible[39], il est enterré « avec ses ancêtres » dans la Cité de David.
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David maintient le culte de YHWH comme unique religion nationale du royaume d'Israël. Il est secondé dans ce sens par le prêtre Abiathar, descendant d'Eli et par les prophètes Gad et Nathan. Le transfert de l'Arche à Jérusalem attire les foules en pèlerinage.
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Lieu saint chrétien pendant le Moyen Âge (dans le Cénacle de Jérusalem, quartier général des Franciscains où la tradition fixe le lieu de la sépulture depuis le XIIe siècle), sa tombe devient un lieu de pèlerinage musulman en 1552 puis juif après la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En janvier 2013, elle a été vandalisée par un juif ultra orthodoxe qui a détruit les mosaïques musulmanes qui tapissaient le mur séparant la chambre du cénotaphe[40].
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Cependant, le Tombeau de David, sur le mont Sion est une structure médiévale et a donc tout d'une tradition folklorique sans fondement historique[26].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les prêtres mais aussi dans une mesure moindre aux rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David »[9], et même à tous les fidèles qui sont prêtres, prophètes et rois[41].
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La tradition islamique a fait de « Daoud » (ou « Dâwûd ») un grand prophète-roi[42] et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah[9]. Comme pour d'autres récits, le Coran ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs, comme le combat contre Goliath, dans une optique de prédication[42]. Les commentateurs musulmans, comme Tabari, ont, en revanche, utilisé les récits bibliques qu'ils connaissaient pour compléter le récit coranique[42].
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Le récit de la faute de David est un des épisodes ainsi évoqués de manière allusive dans la sourate 38. Les commentateurs, à propos de ce passage, évoquent la passion de David pour Bethsabée, la femme d'Urie[42]. Pour Dye, ce texte trouve un parallèle dans 2 Sam 12 :1-6 mais l’auteur repère des différences. Plusieurs autres rapprochements avec des écrits bibliques (ps 148 ;9-10 pour les versets 18-19) ou à d’autres personnages peuvent être faits[43]. Pour Gobillot, le récit coranique montre une connaissance de la Torah et des évangiles par le rédacteur de ce passage qui combine deux récits[43]. Néanmoins, les récits des commentateurs font de la tentation de David une épreuve voulue par Dieu, réécriture permettant de préserver le dogme de l'impeccabilité des prophètes[42].
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Le récit coranique est, pour employer la terminologie musulmane, un « dhikr » ou « rappel » des éléments déjà contenus dans les divers écrits religieux. Pour le Coran, de la même manière que Moïse avait reçu la Torah et que Jésus recevra l’Injil, David reçoit la révélation d'un texte sacré, le Zabur, identifié au livre des Psaumes. Néanmoins, pour le commentateurs, il s'agit davantage d'un livre d'édification qu'une nouvelle Loi[42]. Le Coran souligne son don pour le chant et la musique, lui conférant une fonction de l'orchestration d'une liturgie cosmique : il explique que Dieu lui a asservi les oiseaux et les montagnes afin qu'ils puissent proclamer ses louanges à Dieu[44]. Des commentateurs expliquent que la beauté de sa voix, quand il chantait les psaumes, faisait s'arrêter les oiseaux en vol pour lui répondre ou encore que les animaux étaient tellement pris par le chant du roi qu'ils pouvaient mourir de faim ou de soif[42].
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Selon le Coran, Dieu lui a accordé « la royauté et la sagesse »[45], une « science »[46] et la « parole décisive »[47], lui conférant une double grandeur, royale et prophétique. David, resté célèbre pour son sens de la justice, figure ainsi dans la lignée des prophètes de l'islam qui prêchent le monothéisme depuis les origines jusqu'au dernier d'entre eux, Mahomet[42]. En outre, le Coran rapporte que Dieu enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les hommes se protègent de leur violence[48]. Plusieurs hadiths font de David un homme de courage en temps de guerre (citons par exemple son combat contre Goliath) et une référence concernant sa façon de prier, durant un tiers de la nuit, et de jeûner, un jour sur deux. La tradition musulmane le fait mourir en position de prosternation[42].
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Le roi David a été pris comme modèle de la monarchie française[49], comme idéal de justice, comme figure de pureté et de désintéressement (avec le lys)[50], dans le rituel du sacre, avec l'onction[51].
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Il est aussi, à partir du début du XIIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, une figure héroïque que l'on retrouve dans les Neuf Preux[52], d'où il passera sous Charles VIII dans les figures du jeu de cartes.
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Statue de David par Nicolas Cordier, Rome
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Statue de David par Donatello, Florence
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Statue de David par Michel-Ange, Florence
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Statue du Roi David par Achiam, musée de Shuni (Israël)
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David, une cithare à la main[53]
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Statue de David sur le mont Sion à Jérusalem
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David (en hébreu biblique : דָּוִיד) est un personnage de la Bible, patriarche et deuxième roi d'Israël et Juda qui est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite.
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Le personnage biblique de David est également présent dans le Coran. Il y figure sous le nom de Daoud, le prophète-roi.
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Son histoire est racontée dans le premier livre de Samuel et sa vie en tant que roi dans le deuxième livre de Samuel et au début du Premier livre des Rois. La tradition fait remonter son règne au Xe siècle av. J.-C.[2], ce que des découvertes archéologiques du début des années 1990 tendent à corroborer[3] même si le portrait qui en est brossé dans les Écritures et les épisodes qu'elles rapportent semblent largement légendaires[4].
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Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres[5].
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À la mort de Saül, David est intronisé roi de Juda puis roi d'Israël avant d'être proclamé messie (« oint »). À la tête du royaume et de son armée, il vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem – où il transfère l'Arche d'alliance – et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, ouvrant ainsi une ère de prospérité et de paix pour Israël[6]. Dieu promet alors à David que son trône sera affermi à jamais, mais c'est à un vieillard faible et indécis que succède Salomon, le fils adultérin qu'il a eu avec Bethsabée[7].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David », faisant évoluer le mythe biblique à en devenir le prétexte à la fabrication de nombre de royaumes[9].
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Guerrier, musicien et poète, l'écriture de nombreux psaumes compilés dans le Livre des Psaumes lui est traditionnellement attribuée. La geste davidienne est le prétexte à une multitude de représentations et évocations artistiques de toutes natures à travers les siècles, dont les célèbres sculptures Renaissance de Donatello, Verrocchio et Michel-Ange qui ont contribué à universaliser son image[9].
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Le nom « David », orthographié en hébreu דוד, DWD, et דָּוִיד, DWYD, en hébreu tardif[10], veut dire « bien-aimé » et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques[11].
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Ainsi que le rappelle André Chouraqui, les livres de la Bible ne sont pas composés pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique, mais généralement dans une intention prophétisante[12].
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Les principaux textes qui traitent de David sont les suivants :
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Au temps du roi Saül, Jessé, un Ephratéen très âgé de Bethléem (pays de Juda) est père de huit fils dont les trois aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, sont des compagnons d'armes du roi. David est le plus jeune. Il a l'habitude d'aller servir Saül quelque temps, puis de revenir garder les moutons de son père, à Bethléem. Dieu envoie Samuel lui donner l'onction royale malgré son jeune âge, à la suite d'une ultime désobéissance de Saül.
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Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah[13]. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikhal. Sa renommée de héros va grandissant au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikhal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père. À l'issue d'une bataille[14], Jonathan, fils du roi Saül, devient ami avec David[15]. C'est Jonathan qui l'aide à s'enfuir définitivement. Les deux hommes semblent entretenir dès cette rencontre une relation forte et dans un engagement réciproque qui se poursuit leur vie durant. Tous les deux sont mariés et considèrent l'union de leur amitié comme plus grande que celle du mariage[16].
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David prend le maquis et devient chef de bande. Il rassemble autour de lui tous les mécontents, dont Abiathar, fils d'Abimélek, prêtre de Nob, descendant d'Elie de Silo. Il erre quelque temps dans le désert de Maôn et dans la région d'Ein Gedi pour éviter les poursuites de Saül, puis loue les services de sa troupe au roi philistin de Gath, Akish. Celui-ci établit David à Siceleg, au sud de son territoire, pour contenir les Judéens et les Amalécites. David profite de sa position pour délivrer les Judéens de la pression amalécite. Après la mort de Saül et de trois de ses fils (dont Jonathan) dans la défaite de Guilboa, David se fait reconnaître roi à Hébron par les chefs des clans Judéens[17].
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David, élu roi des Judéens, affermit sa position. Il arrête une armée israélite près de Gabaon. Il fait une politique matrimoniale, entretient des relations diplomatiques et tente de rallier Abner. L'aboutissement de ces démarches, suspendues un temps par le meurtre d'Abner, sera le ralliement des Anciens d'Israël à la mort d'Ishbaal.
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À la mort d'Ishboshet, fils de Saül, les Anciens d'Israël choisissent David pour lui succéder sur le trône d'Israël. Les maisons de Juda et d'Israël sont réunies.
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Les Philistins, inquiets de la puissance de David, leur ancien vassal, l'attaquent dans la vallée de Rephaïm, près de Jérusalem, à la jonction de Juda et d'Israël. David les repousse à deux reprises et conquiert aux Jébuséens la ville de Jébus, l'actuelle Jérusalem[18], dont il fait sa capitale[19]. Il fortifie la ville et en fait un site religieux en y transférant l'Arche d'alliance.
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David, confiant la tête de son armée à son neveu Joab, soumet ensuite Moab au tribut.
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À l'occasion de l'avènement de Hanoun, roi d'Ammon, prétextant un affront diplomatique, il engage une guerre sans merci et prend la capitale, Rabbath-Ammon. Il s'empare d'un énorme butin et ceint la couronne des Ammonites.
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Les Ammonites avaient fait appel à une coalition de royaumes araméens voisins (Zoba, Beth-Rehov, Beth-Maakah et Tôb), que Joab avait dû repousser. Victorieux de Hadadézer, roi de Zoba à Hélam, David établit un préfet à Damas et soumet au tribut les vassaux araméens de Hadadézer. Le roi de Hamat, Toï, ancien ennemi de Hadadézer se reconnaît allié de David.
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David conquiert aussi le royaume édomite qu'il dévaste. Il le rattache à son royaume en y établissant des préfets, tandis qu'un prince royal réussissait à se réfugier en Égypte.
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Ces conquêtes sont favorisées par la faiblesse momentanée de l'Égypte et de l'Assyrie. Elles consacrent la suprématie du peuple d'Israël sur l'ensemble de la Terre d'Israël. David ne cherche cependant pas à conquérir la Philistie. Il entretient d'excellentes relations avec Hiram de Tyr, en vue de bénéficier de la technologie et du commerce phénicien.
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À l'occasion d'une calamité publique, David livre sept descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement. Il reprend Mikhal, que Saül avait remariée, puis s'en sépare sans avoir eu d'enfants. Il accueille à la cour le dernier descendant de Saül, Méribaal[20] (Méphiboshet), un estropié, pour honorer une promesse faite à son ami Jonathan.
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Le deuxième livre de Samuel (3, 2-5) énumère six fils de David, de six femmes différentes : « Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d’Achinoam de Jezraël; le second, Kileab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur ; le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Schephathia, fils d’Abithal ; et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. » Mais son successeur sera Salomon, fils de Bethsabée.
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Selon les livres de Samuel, David eut six fils nés à Hébron de femmes différentes, neuf fils nés à Jérusalem de femmes non nommées et quatre fils de Bethsabée : Amnon (hébreu, אַמְנוֹן), premier-né, d'Ahinoam, la Jezreélite, Kilab (כִלְאָב) d'Abigaïl veuve de Nabal le carmélite, Absalon (אַבְשָׁלוֹם) de Maacah fille de Talmaï roi de Geshur, Adoniya (אֲדֹנִיָּה) de Hagguit, Chefatia (שְׁפַטְיָה) d'Abital, Yitream (יִתְרְעָם) d'Egla[21], Shammua (שַׁמּוּעַ), Shobab (שׁוֹבָב), Nathan et Salomon (שְׁלֹמֹה) tous quatre fils de Bethsabée, Jibhar (יִבְחָר), Élischua (אֱלִישׁוּעַ), Népheg (נֶפֶג), Japhia (יָפִיעַ), Élischama (אֱלִישָׁמָע), Éliada (אֶלְיָדָע), Éliphéleth (אֱלִיפָלֶט)[22]. L'historien perse Ibn Jarīr Tabari parle dans sa chronique[23] d'un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s'asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable[24] ? » L'orientaliste allemand Gustave Weil rapporte dans ses légendes musulmanes[25] que Salomon naquit avec la sagesse et une grande connaissance.
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David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : « mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure »[27].
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Dans le Livre de Samuel (II Samuel, XII, 1-10), le roi d'Israël, David, vint ensuite à écouter l'histoire du prophète Nathan, où un pauvre homme avait adopté une jeune brebis : « il nourrissait sa brebis (« Rachel ») et elle grandissait avec lui ainsi qu'avec ses fils, elle mangeait de son morceau de pain, elle buvait de sa coupe, elle couchait sur son sein, elle était pour lui comme une fille » : mais un homme riche en bétail vint à passer par là, qui prit sans permission, pour la manger, l'unique brebis du pauvre homme : à cette histoire, David entre dans une grande colère contre ce riche qui mérite selon lui d'être tué à son tour ; mais Nathan lui précise alors que lui-même s'est comporté comme l'infâme, en envoyant Urie à la mort, mis en première ligne d'une bataille, pour prendre sa femme.
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Le prophète Nathan fit des reproches à David pour son péché et dit : « Pourquoi as-tu méprisé YHWH (Yahvé), et fait ce qui lui déplaît ? Tu as frappé par l'épée Urie le Hittite, sa femme, tu l'as prise pour ta femme, lui tu l'as fait périr par l'épée des Ammonites. Maintenant l'épée ne se détournera plus jamais de ta maison, parce que tu M'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour qu'elle devienne ta femme ».
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David reconnut son péché et dit à Nathan : « j'ai péché contre YHWH ! » Alors Nathan dit à David : « De son côté, YHWH pardonne ta faute, tu ne mourras pas ».
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Cependant, Dieu tua le fils en punition : « Seulement, parce que tu as outragé YHWH en cette affaire, l'enfant qui t'est né mourra »[28].
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Tamar, fille de David, violée par son demi-frère Amnon, est vengée par son frère Absalom qui fait tuer Amnon. Absalom se réfugie près de son grand-père maternel le roi de Géshour. Il se révolte contre son père David, se fait proclamer roi à Hébron par les tribus, mais sera vaincu et tué par le général Joab[29]. En Israël, profitant du départ de David de Jérusalem, un Benjaminite, Shèba, fils de Bikri, proclame l'indépendance d'Israël par rapport à David. Joab élimine son rival Amasa, qui venait d'être placé à la tête de l'armée et se lance à la poursuite de Shèba qui est exécuté après avoir été livré par les habitants d'Abel Beth-Maakah où il s'était réfugié.
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À la mort d'Amnon et d'Absalom, le quatrième fils de David, Adonias, appuyé par Joab et le prêtre Abyatar, se considère comme l'héritier de David. Mais le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et le chef de la garde de David Benayahu, tenus à l'écart, soutiennent le plus jeune fils, Salomon, fils de Bethsabée. Salomon est couronné du vivant de son père qui meurt quelque temps après.
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Les enfants de David, sauf Yerimoth, sont cités dans le Deuxième Livre de Samuel[30],[31] et dans le Premier Livre des Chroniques[32],[33].
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David organise l'administration sur le modèle des monarchies existantes en adoptant leur idéologie. Il ordonne un recensement en vue de l'établissement des impôts. Il amasse un maximum de trésors pour que son fils Salomon réalise l'une de ses ambitions : construire un temple majestueux à Dieu à Jérusalem. L'administration de Juda et d'Israël reste proche de celle pratiquée sous Saül. Les finances royales sont alimentées par les butins pris à l'ennemi et par les produits des biens de la couronne qui semblent importants et bien gérés.
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À sa mort, David est à la tête d'un vaste royaume en pleine expansion économique. Selon la Bible[39], il est enterré « avec ses ancêtres » dans la Cité de David.
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David maintient le culte de YHWH comme unique religion nationale du royaume d'Israël. Il est secondé dans ce sens par le prêtre Abiathar, descendant d'Eli et par les prophètes Gad et Nathan. Le transfert de l'Arche à Jérusalem attire les foules en pèlerinage.
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Lieu saint chrétien pendant le Moyen Âge (dans le Cénacle de Jérusalem, quartier général des Franciscains où la tradition fixe le lieu de la sépulture depuis le XIIe siècle), sa tombe devient un lieu de pèlerinage musulman en 1552 puis juif après la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En janvier 2013, elle a été vandalisée par un juif ultra orthodoxe qui a détruit les mosaïques musulmanes qui tapissaient le mur séparant la chambre du cénotaphe[40].
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Cependant, le Tombeau de David, sur le mont Sion est une structure médiévale et a donc tout d'une tradition folklorique sans fondement historique[26].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les prêtres mais aussi dans une mesure moindre aux rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David »[9], et même à tous les fidèles qui sont prêtres, prophètes et rois[41].
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La tradition islamique a fait de « Daoud » (ou « Dâwûd ») un grand prophète-roi[42] et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah[9]. Comme pour d'autres récits, le Coran ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs, comme le combat contre Goliath, dans une optique de prédication[42]. Les commentateurs musulmans, comme Tabari, ont, en revanche, utilisé les récits bibliques qu'ils connaissaient pour compléter le récit coranique[42].
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Le récit de la faute de David est un des épisodes ainsi évoqués de manière allusive dans la sourate 38. Les commentateurs, à propos de ce passage, évoquent la passion de David pour Bethsabée, la femme d'Urie[42]. Pour Dye, ce texte trouve un parallèle dans 2 Sam 12 :1-6 mais l’auteur repère des différences. Plusieurs autres rapprochements avec des écrits bibliques (ps 148 ;9-10 pour les versets 18-19) ou à d’autres personnages peuvent être faits[43]. Pour Gobillot, le récit coranique montre une connaissance de la Torah et des évangiles par le rédacteur de ce passage qui combine deux récits[43]. Néanmoins, les récits des commentateurs font de la tentation de David une épreuve voulue par Dieu, réécriture permettant de préserver le dogme de l'impeccabilité des prophètes[42].
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Le récit coranique est, pour employer la terminologie musulmane, un « dhikr » ou « rappel » des éléments déjà contenus dans les divers écrits religieux. Pour le Coran, de la même manière que Moïse avait reçu la Torah et que Jésus recevra l’Injil, David reçoit la révélation d'un texte sacré, le Zabur, identifié au livre des Psaumes. Néanmoins, pour le commentateurs, il s'agit davantage d'un livre d'édification qu'une nouvelle Loi[42]. Le Coran souligne son don pour le chant et la musique, lui conférant une fonction de l'orchestration d'une liturgie cosmique : il explique que Dieu lui a asservi les oiseaux et les montagnes afin qu'ils puissent proclamer ses louanges à Dieu[44]. Des commentateurs expliquent que la beauté de sa voix, quand il chantait les psaumes, faisait s'arrêter les oiseaux en vol pour lui répondre ou encore que les animaux étaient tellement pris par le chant du roi qu'ils pouvaient mourir de faim ou de soif[42].
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Selon le Coran, Dieu lui a accordé « la royauté et la sagesse »[45], une « science »[46] et la « parole décisive »[47], lui conférant une double grandeur, royale et prophétique. David, resté célèbre pour son sens de la justice, figure ainsi dans la lignée des prophètes de l'islam qui prêchent le monothéisme depuis les origines jusqu'au dernier d'entre eux, Mahomet[42]. En outre, le Coran rapporte que Dieu enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les hommes se protègent de leur violence[48]. Plusieurs hadiths font de David un homme de courage en temps de guerre (citons par exemple son combat contre Goliath) et une référence concernant sa façon de prier, durant un tiers de la nuit, et de jeûner, un jour sur deux. La tradition musulmane le fait mourir en position de prosternation[42].
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Le roi David a été pris comme modèle de la monarchie française[49], comme idéal de justice, comme figure de pureté et de désintéressement (avec le lys)[50], dans le rituel du sacre, avec l'onction[51].
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Il est aussi, à partir du début du XIIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, une figure héroïque que l'on retrouve dans les Neuf Preux[52], d'où il passera sous Charles VIII dans les figures du jeu de cartes.
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Statue de David par Nicolas Cordier, Rome
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Statue de David par Donatello, Florence
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Statue de David par Michel-Ange, Florence
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Statue du Roi David par Achiam, musée de Shuni (Israël)
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David, une cithare à la main[53]
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Statue de David sur le mont Sion à Jérusalem
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AdamآدمAdam
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JacobيعقوبYaʿqūb
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JobأيوبAyyūb
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DavidداودDāwūd
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JonasيونسYūnus
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David (en hébreu biblique : דָּוִיד) est un personnage de la Bible, patriarche et deuxième roi d'Israël et Juda qui est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite.
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Le personnage biblique de David est également présent dans le Coran. Il y figure sous le nom de Daoud, le prophète-roi.
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Son histoire est racontée dans le premier livre de Samuel et sa vie en tant que roi dans le deuxième livre de Samuel et au début du Premier livre des Rois. La tradition fait remonter son règne au Xe siècle av. J.-C.[2], ce que des découvertes archéologiques du début des années 1990 tendent à corroborer[3] même si le portrait qui en est brossé dans les Écritures et les épisodes qu'elles rapportent semblent largement légendaires[4].
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Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres[5].
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À la mort de Saül, David est intronisé roi de Juda puis roi d'Israël avant d'être proclamé messie (« oint »). À la tête du royaume et de son armée, il vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem – où il transfère l'Arche d'alliance – et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, ouvrant ainsi une ère de prospérité et de paix pour Israël[6]. Dieu promet alors à David que son trône sera affermi à jamais, mais c'est à un vieillard faible et indécis que succède Salomon, le fils adultérin qu'il a eu avec Bethsabée[7].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David », faisant évoluer le mythe biblique à en devenir le prétexte à la fabrication de nombre de royaumes[9].
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Guerrier, musicien et poète, l'écriture de nombreux psaumes compilés dans le Livre des Psaumes lui est traditionnellement attribuée. La geste davidienne est le prétexte à une multitude de représentations et évocations artistiques de toutes natures à travers les siècles, dont les célèbres sculptures Renaissance de Donatello, Verrocchio et Michel-Ange qui ont contribué à universaliser son image[9].
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Le nom « David », orthographié en hébreu דוד, DWD, et דָּוִיד, DWYD, en hébreu tardif[10], veut dire « bien-aimé » et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques[11].
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Ainsi que le rappelle André Chouraqui, les livres de la Bible ne sont pas composés pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique, mais généralement dans une intention prophétisante[12].
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Les principaux textes qui traitent de David sont les suivants :
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Au temps du roi Saül, Jessé, un Ephratéen très âgé de Bethléem (pays de Juda) est père de huit fils dont les trois aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, sont des compagnons d'armes du roi. David est le plus jeune. Il a l'habitude d'aller servir Saül quelque temps, puis de revenir garder les moutons de son père, à Bethléem. Dieu envoie Samuel lui donner l'onction royale malgré son jeune âge, à la suite d'une ultime désobéissance de Saül.
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Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah[13]. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikhal. Sa renommée de héros va grandissant au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikhal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père. À l'issue d'une bataille[14], Jonathan, fils du roi Saül, devient ami avec David[15]. C'est Jonathan qui l'aide à s'enfuir définitivement. Les deux hommes semblent entretenir dès cette rencontre une relation forte et dans un engagement réciproque qui se poursuit leur vie durant. Tous les deux sont mariés et considèrent l'union de leur amitié comme plus grande que celle du mariage[16].
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David prend le maquis et devient chef de bande. Il rassemble autour de lui tous les mécontents, dont Abiathar, fils d'Abimélek, prêtre de Nob, descendant d'Elie de Silo. Il erre quelque temps dans le désert de Maôn et dans la région d'Ein Gedi pour éviter les poursuites de Saül, puis loue les services de sa troupe au roi philistin de Gath, Akish. Celui-ci établit David à Siceleg, au sud de son territoire, pour contenir les Judéens et les Amalécites. David profite de sa position pour délivrer les Judéens de la pression amalécite. Après la mort de Saül et de trois de ses fils (dont Jonathan) dans la défaite de Guilboa, David se fait reconnaître roi à Hébron par les chefs des clans Judéens[17].
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David, élu roi des Judéens, affermit sa position. Il arrête une armée israélite près de Gabaon. Il fait une politique matrimoniale, entretient des relations diplomatiques et tente de rallier Abner. L'aboutissement de ces démarches, suspendues un temps par le meurtre d'Abner, sera le ralliement des Anciens d'Israël à la mort d'Ishbaal.
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À la mort d'Ishboshet, fils de Saül, les Anciens d'Israël choisissent David pour lui succéder sur le trône d'Israël. Les maisons de Juda et d'Israël sont réunies.
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Les Philistins, inquiets de la puissance de David, leur ancien vassal, l'attaquent dans la vallée de Rephaïm, près de Jérusalem, à la jonction de Juda et d'Israël. David les repousse à deux reprises et conquiert aux Jébuséens la ville de Jébus, l'actuelle Jérusalem[18], dont il fait sa capitale[19]. Il fortifie la ville et en fait un site religieux en y transférant l'Arche d'alliance.
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David, confiant la tête de son armée à son neveu Joab, soumet ensuite Moab au tribut.
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À l'occasion de l'avènement de Hanoun, roi d'Ammon, prétextant un affront diplomatique, il engage une guerre sans merci et prend la capitale, Rabbath-Ammon. Il s'empare d'un énorme butin et ceint la couronne des Ammonites.
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Les Ammonites avaient fait appel à une coalition de royaumes araméens voisins (Zoba, Beth-Rehov, Beth-Maakah et Tôb), que Joab avait dû repousser. Victorieux de Hadadézer, roi de Zoba à Hélam, David établit un préfet à Damas et soumet au tribut les vassaux araméens de Hadadézer. Le roi de Hamat, Toï, ancien ennemi de Hadadézer se reconnaît allié de David.
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David conquiert aussi le royaume édomite qu'il dévaste. Il le rattache à son royaume en y établissant des préfets, tandis qu'un prince royal réussissait à se réfugier en Égypte.
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Ces conquêtes sont favorisées par la faiblesse momentanée de l'Égypte et de l'Assyrie. Elles consacrent la suprématie du peuple d'Israël sur l'ensemble de la Terre d'Israël. David ne cherche cependant pas à conquérir la Philistie. Il entretient d'excellentes relations avec Hiram de Tyr, en vue de bénéficier de la technologie et du commerce phénicien.
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À l'occasion d'une calamité publique, David livre sept descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement. Il reprend Mikhal, que Saül avait remariée, puis s'en sépare sans avoir eu d'enfants. Il accueille à la cour le dernier descendant de Saül, Méribaal[20] (Méphiboshet), un estropié, pour honorer une promesse faite à son ami Jonathan.
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Le deuxième livre de Samuel (3, 2-5) énumère six fils de David, de six femmes différentes : « Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d’Achinoam de Jezraël; le second, Kileab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur ; le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Schephathia, fils d’Abithal ; et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. » Mais son successeur sera Salomon, fils de Bethsabée.
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Selon les livres de Samuel, David eut six fils nés à Hébron de femmes différentes, neuf fils nés à Jérusalem de femmes non nommées et quatre fils de Bethsabée : Amnon (hébreu, אַמְנוֹן), premier-né, d'Ahinoam, la Jezreélite, Kilab (כִלְאָב) d'Abigaïl veuve de Nabal le carmélite, Absalon (אַבְשָׁלוֹם) de Maacah fille de Talmaï roi de Geshur, Adoniya (אֲדֹנִיָּה) de Hagguit, Chefatia (שְׁפַטְיָה) d'Abital, Yitream (יִתְרְעָם) d'Egla[21], Shammua (שַׁמּוּעַ), Shobab (שׁוֹבָב), Nathan et Salomon (שְׁלֹמֹה) tous quatre fils de Bethsabée, Jibhar (יִבְחָר), Élischua (אֱלִישׁוּעַ), Népheg (נֶפֶג), Japhia (יָפִיעַ), Élischama (אֱלִישָׁמָע), Éliada (אֶלְיָדָע), Éliphéleth (אֱלִיפָלֶט)[22]. L'historien perse Ibn Jarīr Tabari parle dans sa chronique[23] d'un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s'asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable[24] ? » L'orientaliste allemand Gustave Weil rapporte dans ses légendes musulmanes[25] que Salomon naquit avec la sagesse et une grande connaissance.
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David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : « mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure »[27].
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Dans le Livre de Samuel (II Samuel, XII, 1-10), le roi d'Israël, David, vint ensuite à écouter l'histoire du prophète Nathan, où un pauvre homme avait adopté une jeune brebis : « il nourrissait sa brebis (« Rachel ») et elle grandissait avec lui ainsi qu'avec ses fils, elle mangeait de son morceau de pain, elle buvait de sa coupe, elle couchait sur son sein, elle était pour lui comme une fille » : mais un homme riche en bétail vint à passer par là, qui prit sans permission, pour la manger, l'unique brebis du pauvre homme : à cette histoire, David entre dans une grande colère contre ce riche qui mérite selon lui d'être tué à son tour ; mais Nathan lui précise alors que lui-même s'est comporté comme l'infâme, en envoyant Urie à la mort, mis en première ligne d'une bataille, pour prendre sa femme.
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Le prophète Nathan fit des reproches à David pour son péché et dit : « Pourquoi as-tu méprisé YHWH (Yahvé), et fait ce qui lui déplaît ? Tu as frappé par l'épée Urie le Hittite, sa femme, tu l'as prise pour ta femme, lui tu l'as fait périr par l'épée des Ammonites. Maintenant l'épée ne se détournera plus jamais de ta maison, parce que tu M'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour qu'elle devienne ta femme ».
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David reconnut son péché et dit à Nathan : « j'ai péché contre YHWH ! » Alors Nathan dit à David : « De son côté, YHWH pardonne ta faute, tu ne mourras pas ».
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Cependant, Dieu tua le fils en punition : « Seulement, parce que tu as outragé YHWH en cette affaire, l'enfant qui t'est né mourra »[28].
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Tamar, fille de David, violée par son demi-frère Amnon, est vengée par son frère Absalom qui fait tuer Amnon. Absalom se réfugie près de son grand-père maternel le roi de Géshour. Il se révolte contre son père David, se fait proclamer roi à Hébron par les tribus, mais sera vaincu et tué par le général Joab[29]. En Israël, profitant du départ de David de Jérusalem, un Benjaminite, Shèba, fils de Bikri, proclame l'indépendance d'Israël par rapport à David. Joab élimine son rival Amasa, qui venait d'être placé à la tête de l'armée et se lance à la poursuite de Shèba qui est exécuté après avoir été livré par les habitants d'Abel Beth-Maakah où il s'était réfugié.
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À la mort d'Amnon et d'Absalom, le quatrième fils de David, Adonias, appuyé par Joab et le prêtre Abyatar, se considère comme l'héritier de David. Mais le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et le chef de la garde de David Benayahu, tenus à l'écart, soutiennent le plus jeune fils, Salomon, fils de Bethsabée. Salomon est couronné du vivant de son père qui meurt quelque temps après.
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Les enfants de David, sauf Yerimoth, sont cités dans le Deuxième Livre de Samuel[30],[31] et dans le Premier Livre des Chroniques[32],[33].
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David organise l'administration sur le modèle des monarchies existantes en adoptant leur idéologie. Il ordonne un recensement en vue de l'établissement des impôts. Il amasse un maximum de trésors pour que son fils Salomon réalise l'une de ses ambitions : construire un temple majestueux à Dieu à Jérusalem. L'administration de Juda et d'Israël reste proche de celle pratiquée sous Saül. Les finances royales sont alimentées par les butins pris à l'ennemi et par les produits des biens de la couronne qui semblent importants et bien gérés.
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À sa mort, David est à la tête d'un vaste royaume en pleine expansion économique. Selon la Bible[39], il est enterré « avec ses ancêtres » dans la Cité de David.
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David maintient le culte de YHWH comme unique religion nationale du royaume d'Israël. Il est secondé dans ce sens par le prêtre Abiathar, descendant d'Eli et par les prophètes Gad et Nathan. Le transfert de l'Arche à Jérusalem attire les foules en pèlerinage.
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Lieu saint chrétien pendant le Moyen Âge (dans le Cénacle de Jérusalem, quartier général des Franciscains où la tradition fixe le lieu de la sépulture depuis le XIIe siècle), sa tombe devient un lieu de pèlerinage musulman en 1552 puis juif après la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En janvier 2013, elle a été vandalisée par un juif ultra orthodoxe qui a détruit les mosaïques musulmanes qui tapissaient le mur séparant la chambre du cénotaphe[40].
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Cependant, le Tombeau de David, sur le mont Sion est une structure médiévale et a donc tout d'une tradition folklorique sans fondement historique[26].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les prêtres mais aussi dans une mesure moindre aux rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David »[9], et même à tous les fidèles qui sont prêtres, prophètes et rois[41].
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La tradition islamique a fait de « Daoud » (ou « Dâwûd ») un grand prophète-roi[42] et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah[9]. Comme pour d'autres récits, le Coran ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs, comme le combat contre Goliath, dans une optique de prédication[42]. Les commentateurs musulmans, comme Tabari, ont, en revanche, utilisé les récits bibliques qu'ils connaissaient pour compléter le récit coranique[42].
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Le récit de la faute de David est un des épisodes ainsi évoqués de manière allusive dans la sourate 38. Les commentateurs, à propos de ce passage, évoquent la passion de David pour Bethsabée, la femme d'Urie[42]. Pour Dye, ce texte trouve un parallèle dans 2 Sam 12 :1-6 mais l’auteur repère des différences. Plusieurs autres rapprochements avec des écrits bibliques (ps 148 ;9-10 pour les versets 18-19) ou à d’autres personnages peuvent être faits[43]. Pour Gobillot, le récit coranique montre une connaissance de la Torah et des évangiles par le rédacteur de ce passage qui combine deux récits[43]. Néanmoins, les récits des commentateurs font de la tentation de David une épreuve voulue par Dieu, réécriture permettant de préserver le dogme de l'impeccabilité des prophètes[42].
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Le récit coranique est, pour employer la terminologie musulmane, un « dhikr » ou « rappel » des éléments déjà contenus dans les divers écrits religieux. Pour le Coran, de la même manière que Moïse avait reçu la Torah et que Jésus recevra l’Injil, David reçoit la révélation d'un texte sacré, le Zabur, identifié au livre des Psaumes. Néanmoins, pour le commentateurs, il s'agit davantage d'un livre d'édification qu'une nouvelle Loi[42]. Le Coran souligne son don pour le chant et la musique, lui conférant une fonction de l'orchestration d'une liturgie cosmique : il explique que Dieu lui a asservi les oiseaux et les montagnes afin qu'ils puissent proclamer ses louanges à Dieu[44]. Des commentateurs expliquent que la beauté de sa voix, quand il chantait les psaumes, faisait s'arrêter les oiseaux en vol pour lui répondre ou encore que les animaux étaient tellement pris par le chant du roi qu'ils pouvaient mourir de faim ou de soif[42].
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Selon le Coran, Dieu lui a accordé « la royauté et la sagesse »[45], une « science »[46] et la « parole décisive »[47], lui conférant une double grandeur, royale et prophétique. David, resté célèbre pour son sens de la justice, figure ainsi dans la lignée des prophètes de l'islam qui prêchent le monothéisme depuis les origines jusqu'au dernier d'entre eux, Mahomet[42]. En outre, le Coran rapporte que Dieu enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les hommes se protègent de leur violence[48]. Plusieurs hadiths font de David un homme de courage en temps de guerre (citons par exemple son combat contre Goliath) et une référence concernant sa façon de prier, durant un tiers de la nuit, et de jeûner, un jour sur deux. La tradition musulmane le fait mourir en position de prosternation[42].
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Le roi David a été pris comme modèle de la monarchie française[49], comme idéal de justice, comme figure de pureté et de désintéressement (avec le lys)[50], dans le rituel du sacre, avec l'onction[51].
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Il est aussi, à partir du début du XIIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, une figure héroïque que l'on retrouve dans les Neuf Preux[52], d'où il passera sous Charles VIII dans les figures du jeu de cartes.
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Statue de David par Nicolas Cordier, Rome
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Statue de David par Donatello, Florence
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Statue de David par Michel-Ange, Florence
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Statue du Roi David par Achiam, musée de Shuni (Israël)
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David, une cithare à la main[53]
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Statue de David sur le mont Sion à Jérusalem
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AdamآدمAdam
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JobأيوبAyyūb
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DavidداودDāwūd
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JésusعيسىʿĪsā
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David (en hébreu biblique : דָּוִיד) est un personnage de la Bible, patriarche et deuxième roi d'Israël et Juda qui est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite.
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Le personnage biblique de David est également présent dans le Coran. Il y figure sous le nom de Daoud, le prophète-roi.
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Son histoire est racontée dans le premier livre de Samuel et sa vie en tant que roi dans le deuxième livre de Samuel et au début du Premier livre des Rois. La tradition fait remonter son règne au Xe siècle av. J.-C.[2], ce que des découvertes archéologiques du début des années 1990 tendent à corroborer[3] même si le portrait qui en est brossé dans les Écritures et les épisodes qu'elles rapportent semblent largement légendaires[4].
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Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, le plus jeune des fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, Saül lui donne Mikhal, une de ses filles, en mariage tandis que Jonathan, le fils aîné du roi, et David se lient d'une profonde affection réciproque. Peu à peu les succès de David provoquent la jalousie puis la vindicte de Saül qui tente à plusieurs reprises de le mettre à mort. Fort du soutien de sa femme et de Jonathan, David doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres[5].
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À la mort de Saül, David est intronisé roi de Juda puis roi d'Israël avant d'être proclamé messie (« oint »). À la tête du royaume et de son armée, il vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem – où il transfère l'Arche d'alliance – et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, ouvrant ainsi une ère de prospérité et de paix pour Israël[6]. Dieu promet alors à David que son trône sera affermi à jamais, mais c'est à un vieillard faible et indécis que succède Salomon, le fils adultérin qu'il a eu avec Bethsabée[7].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David », faisant évoluer le mythe biblique à en devenir le prétexte à la fabrication de nombre de royaumes[9].
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Guerrier, musicien et poète, l'écriture de nombreux psaumes compilés dans le Livre des Psaumes lui est traditionnellement attribuée. La geste davidienne est le prétexte à une multitude de représentations et évocations artistiques de toutes natures à travers les siècles, dont les célèbres sculptures Renaissance de Donatello, Verrocchio et Michel-Ange qui ont contribué à universaliser son image[9].
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Le nom « David », orthographié en hébreu דוד, DWD, et דָּוִיד, DWYD, en hébreu tardif[10], veut dire « bien-aimé » et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques[11].
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Ainsi que le rappelle André Chouraqui, les livres de la Bible ne sont pas composés pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique, mais généralement dans une intention prophétisante[12].
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Les principaux textes qui traitent de David sont les suivants :
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Au temps du roi Saül, Jessé, un Ephratéen très âgé de Bethléem (pays de Juda) est père de huit fils dont les trois aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, sont des compagnons d'armes du roi. David est le plus jeune. Il a l'habitude d'aller servir Saül quelque temps, puis de revenir garder les moutons de son père, à Bethléem. Dieu envoie Samuel lui donner l'onction royale malgré son jeune âge, à la suite d'une ultime désobéissance de Saül.
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Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah[13]. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikhal. Sa renommée de héros va grandissant au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikhal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père. À l'issue d'une bataille[14], Jonathan, fils du roi Saül, devient ami avec David[15]. C'est Jonathan qui l'aide à s'enfuir définitivement. Les deux hommes semblent entretenir dès cette rencontre une relation forte et dans un engagement réciproque qui se poursuit leur vie durant. Tous les deux sont mariés et considèrent l'union de leur amitié comme plus grande que celle du mariage[16].
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David prend le maquis et devient chef de bande. Il rassemble autour de lui tous les mécontents, dont Abiathar, fils d'Abimélek, prêtre de Nob, descendant d'Elie de Silo. Il erre quelque temps dans le désert de Maôn et dans la région d'Ein Gedi pour éviter les poursuites de Saül, puis loue les services de sa troupe au roi philistin de Gath, Akish. Celui-ci établit David à Siceleg, au sud de son territoire, pour contenir les Judéens et les Amalécites. David profite de sa position pour délivrer les Judéens de la pression amalécite. Après la mort de Saül et de trois de ses fils (dont Jonathan) dans la défaite de Guilboa, David se fait reconnaître roi à Hébron par les chefs des clans Judéens[17].
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David, élu roi des Judéens, affermit sa position. Il arrête une armée israélite près de Gabaon. Il fait une politique matrimoniale, entretient des relations diplomatiques et tente de rallier Abner. L'aboutissement de ces démarches, suspendues un temps par le meurtre d'Abner, sera le ralliement des Anciens d'Israël à la mort d'Ishbaal.
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À la mort d'Ishboshet, fils de Saül, les Anciens d'Israël choisissent David pour lui succéder sur le trône d'Israël. Les maisons de Juda et d'Israël sont réunies.
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Les Philistins, inquiets de la puissance de David, leur ancien vassal, l'attaquent dans la vallée de Rephaïm, près de Jérusalem, à la jonction de Juda et d'Israël. David les repousse à deux reprises et conquiert aux Jébuséens la ville de Jébus, l'actuelle Jérusalem[18], dont il fait sa capitale[19]. Il fortifie la ville et en fait un site religieux en y transférant l'Arche d'alliance.
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David, confiant la tête de son armée à son neveu Joab, soumet ensuite Moab au tribut.
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À l'occasion de l'avènement de Hanoun, roi d'Ammon, prétextant un affront diplomatique, il engage une guerre sans merci et prend la capitale, Rabbath-Ammon. Il s'empare d'un énorme butin et ceint la couronne des Ammonites.
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Les Ammonites avaient fait appel à une coalition de royaumes araméens voisins (Zoba, Beth-Rehov, Beth-Maakah et Tôb), que Joab avait dû repousser. Victorieux de Hadadézer, roi de Zoba à Hélam, David établit un préfet à Damas et soumet au tribut les vassaux araméens de Hadadézer. Le roi de Hamat, Toï, ancien ennemi de Hadadézer se reconnaît allié de David.
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David conquiert aussi le royaume édomite qu'il dévaste. Il le rattache à son royaume en y établissant des préfets, tandis qu'un prince royal réussissait à se réfugier en Égypte.
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Ces conquêtes sont favorisées par la faiblesse momentanée de l'Égypte et de l'Assyrie. Elles consacrent la suprématie du peuple d'Israël sur l'ensemble de la Terre d'Israël. David ne cherche cependant pas à conquérir la Philistie. Il entretient d'excellentes relations avec Hiram de Tyr, en vue de bénéficier de la technologie et du commerce phénicien.
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À l'occasion d'une calamité publique, David livre sept descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement. Il reprend Mikhal, que Saül avait remariée, puis s'en sépare sans avoir eu d'enfants. Il accueille à la cour le dernier descendant de Saül, Méribaal[20] (Méphiboshet), un estropié, pour honorer une promesse faite à son ami Jonathan.
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Le deuxième livre de Samuel (3, 2-5) énumère six fils de David, de six femmes différentes : « Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d’Achinoam de Jezraël; le second, Kileab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur ; le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Schephathia, fils d’Abithal ; et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. » Mais son successeur sera Salomon, fils de Bethsabée.
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Selon les livres de Samuel, David eut six fils nés à Hébron de femmes différentes, neuf fils nés à Jérusalem de femmes non nommées et quatre fils de Bethsabée : Amnon (hébreu, אַמְנוֹן), premier-né, d'Ahinoam, la Jezreélite, Kilab (כִלְאָב) d'Abigaïl veuve de Nabal le carmélite, Absalon (אַבְשָׁלוֹם) de Maacah fille de Talmaï roi de Geshur, Adoniya (אֲדֹנִיָּה) de Hagguit, Chefatia (שְׁפַטְיָה) d'Abital, Yitream (יִתְרְעָם) d'Egla[21], Shammua (שַׁמּוּעַ), Shobab (שׁוֹבָב), Nathan et Salomon (שְׁלֹמֹה) tous quatre fils de Bethsabée, Jibhar (יִבְחָר), Élischua (אֱלִישׁוּעַ), Népheg (נֶפֶג), Japhia (יָפִיעַ), Élischama (אֱלִישָׁמָע), Éliada (אֶלְיָדָע), Éliphéleth (אֱלִיפָלֶט)[22]. L'historien perse Ibn Jarīr Tabari parle dans sa chronique[23] d'un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s'asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable[24] ? » L'orientaliste allemand Gustave Weil rapporte dans ses légendes musulmanes[25] que Salomon naquit avec la sagesse et une grande connaissance.
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David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : « mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure »[27].
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Dans le Livre de Samuel (II Samuel, XII, 1-10), le roi d'Israël, David, vint ensuite à écouter l'histoire du prophète Nathan, où un pauvre homme avait adopté une jeune brebis : « il nourrissait sa brebis (« Rachel ») et elle grandissait avec lui ainsi qu'avec ses fils, elle mangeait de son morceau de pain, elle buvait de sa coupe, elle couchait sur son sein, elle était pour lui comme une fille » : mais un homme riche en bétail vint à passer par là, qui prit sans permission, pour la manger, l'unique brebis du pauvre homme : à cette histoire, David entre dans une grande colère contre ce riche qui mérite selon lui d'être tué à son tour ; mais Nathan lui précise alors que lui-même s'est comporté comme l'infâme, en envoyant Urie à la mort, mis en première ligne d'une bataille, pour prendre sa femme.
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Le prophète Nathan fit des reproches à David pour son péché et dit : « Pourquoi as-tu méprisé YHWH (Yahvé), et fait ce qui lui déplaît ? Tu as frappé par l'épée Urie le Hittite, sa femme, tu l'as prise pour ta femme, lui tu l'as fait périr par l'épée des Ammonites. Maintenant l'épée ne se détournera plus jamais de ta maison, parce que tu M'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour qu'elle devienne ta femme ».
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David reconnut son péché et dit à Nathan : « j'ai péché contre YHWH ! » Alors Nathan dit à David : « De son côté, YHWH pardonne ta faute, tu ne mourras pas ».
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Cependant, Dieu tua le fils en punition : « Seulement, parce que tu as outragé YHWH en cette affaire, l'enfant qui t'est né mourra »[28].
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Tamar, fille de David, violée par son demi-frère Amnon, est vengée par son frère Absalom qui fait tuer Amnon. Absalom se réfugie près de son grand-père maternel le roi de Géshour. Il se révolte contre son père David, se fait proclamer roi à Hébron par les tribus, mais sera vaincu et tué par le général Joab[29]. En Israël, profitant du départ de David de Jérusalem, un Benjaminite, Shèba, fils de Bikri, proclame l'indépendance d'Israël par rapport à David. Joab élimine son rival Amasa, qui venait d'être placé à la tête de l'armée et se lance à la poursuite de Shèba qui est exécuté après avoir été livré par les habitants d'Abel Beth-Maakah où il s'était réfugié.
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À la mort d'Amnon et d'Absalom, le quatrième fils de David, Adonias, appuyé par Joab et le prêtre Abyatar, se considère comme l'héritier de David. Mais le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et le chef de la garde de David Benayahu, tenus à l'écart, soutiennent le plus jeune fils, Salomon, fils de Bethsabée. Salomon est couronné du vivant de son père qui meurt quelque temps après.
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Les enfants de David, sauf Yerimoth, sont cités dans le Deuxième Livre de Samuel[30],[31] et dans le Premier Livre des Chroniques[32],[33].
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David organise l'administration sur le modèle des monarchies existantes en adoptant leur idéologie. Il ordonne un recensement en vue de l'établissement des impôts. Il amasse un maximum de trésors pour que son fils Salomon réalise l'une de ses ambitions : construire un temple majestueux à Dieu à Jérusalem. L'administration de Juda et d'Israël reste proche de celle pratiquée sous Saül. Les finances royales sont alimentées par les butins pris à l'ennemi et par les produits des biens de la couronne qui semblent importants et bien gérés.
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À sa mort, David est à la tête d'un vaste royaume en pleine expansion économique. Selon la Bible[39], il est enterré « avec ses ancêtres » dans la Cité de David.
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David maintient le culte de YHWH comme unique religion nationale du royaume d'Israël. Il est secondé dans ce sens par le prêtre Abiathar, descendant d'Eli et par les prophètes Gad et Nathan. Le transfert de l'Arche à Jérusalem attire les foules en pèlerinage.
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Lieu saint chrétien pendant le Moyen Âge (dans le Cénacle de Jérusalem, quartier général des Franciscains où la tradition fixe le lieu de la sépulture depuis le XIIe siècle), sa tombe devient un lieu de pèlerinage musulman en 1552 puis juif après la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En janvier 2013, elle a été vandalisée par un juif ultra orthodoxe qui a détruit les mosaïques musulmanes qui tapissaient le mur séparant la chambre du cénotaphe[40].
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Cependant, le Tombeau de David, sur le mont Sion est une structure médiévale et a donc tout d'une tradition folklorique sans fondement historique[26].
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Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les prêtres mais aussi dans une mesure moindre aux rois de la chrétienté[8], à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David »[9], et même à tous les fidèles qui sont prêtres, prophètes et rois[41].
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La tradition islamique a fait de « Daoud » (ou « Dâwûd ») un grand prophète-roi[42] et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah[9]. Comme pour d'autres récits, le Coran ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs, comme le combat contre Goliath, dans une optique de prédication[42]. Les commentateurs musulmans, comme Tabari, ont, en revanche, utilisé les récits bibliques qu'ils connaissaient pour compléter le récit coranique[42].
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Le récit de la faute de David est un des épisodes ainsi évoqués de manière allusive dans la sourate 38. Les commentateurs, à propos de ce passage, évoquent la passion de David pour Bethsabée, la femme d'Urie[42]. Pour Dye, ce texte trouve un parallèle dans 2 Sam 12 :1-6 mais l’auteur repère des différences. Plusieurs autres rapprochements avec des écrits bibliques (ps 148 ;9-10 pour les versets 18-19) ou à d’autres personnages peuvent être faits[43]. Pour Gobillot, le récit coranique montre une connaissance de la Torah et des évangiles par le rédacteur de ce passage qui combine deux récits[43]. Néanmoins, les récits des commentateurs font de la tentation de David une épreuve voulue par Dieu, réécriture permettant de préserver le dogme de l'impeccabilité des prophètes[42].
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Le récit coranique est, pour employer la terminologie musulmane, un « dhikr » ou « rappel » des éléments déjà contenus dans les divers écrits religieux. Pour le Coran, de la même manière que Moïse avait reçu la Torah et que Jésus recevra l’Injil, David reçoit la révélation d'un texte sacré, le Zabur, identifié au livre des Psaumes. Néanmoins, pour le commentateurs, il s'agit davantage d'un livre d'édification qu'une nouvelle Loi[42]. Le Coran souligne son don pour le chant et la musique, lui conférant une fonction de l'orchestration d'une liturgie cosmique : il explique que Dieu lui a asservi les oiseaux et les montagnes afin qu'ils puissent proclamer ses louanges à Dieu[44]. Des commentateurs expliquent que la beauté de sa voix, quand il chantait les psaumes, faisait s'arrêter les oiseaux en vol pour lui répondre ou encore que les animaux étaient tellement pris par le chant du roi qu'ils pouvaient mourir de faim ou de soif[42].
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Selon le Coran, Dieu lui a accordé « la royauté et la sagesse »[45], une « science »[46] et la « parole décisive »[47], lui conférant une double grandeur, royale et prophétique. David, resté célèbre pour son sens de la justice, figure ainsi dans la lignée des prophètes de l'islam qui prêchent le monothéisme depuis les origines jusqu'au dernier d'entre eux, Mahomet[42]. En outre, le Coran rapporte que Dieu enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les hommes se protègent de leur violence[48]. Plusieurs hadiths font de David un homme de courage en temps de guerre (citons par exemple son combat contre Goliath) et une référence concernant sa façon de prier, durant un tiers de la nuit, et de jeûner, un jour sur deux. La tradition musulmane le fait mourir en position de prosternation[42].
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Le roi David a été pris comme modèle de la monarchie française[49], comme idéal de justice, comme figure de pureté et de désintéressement (avec le lys)[50], dans le rituel du sacre, avec l'onction[51].
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Il est aussi, à partir du début du XIIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, une figure héroïque que l'on retrouve dans les Neuf Preux[52], d'où il passera sous Charles VIII dans les figures du jeu de cartes.
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Statue de David par Nicolas Cordier, Rome
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Statue de David par Donatello, Florence
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Statue de David par Michel-Ange, Florence
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Statue du Roi David par Achiam, musée de Shuni (Israël)
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David, une cithare à la main[53]
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Statue de David sur le mont Sion à Jérusalem
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HénochادريسIdrīs
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EberهودHūd
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ShélahصالحSāliḥ
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AbrahamابراهيمIbrāhīm
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LothلوطLūṭ
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JésusعيسىʿĪsā
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DC Comics est l'une des principales maisons d’édition américaines de comics. DC Comics fait partie du conglomérat WarnerMedia. Les initiales « DC » sont une abréviation de « Detective Comics », mais ont aussi été « détournées » de leur sens originel par Marvel Comics pour désigner DC comme la « Distinguée concurrence »[réf. nécessaire]. DC comporte plusieurs filiales, notamment Vertigo, plutôt dédiée au fantastique, et Wildstorm, plutôt dédiée à la science-fiction et aux aventures de super-héros plus modernes.
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L'origine de DC Comics remonte à l'année 1934 lorsque Malcolm Wheeler-Nicholson, un ancien major de l'armée américaine devenu auteur pour des pulps, fonde la société National Allied Publications. En février 1935 est publié le premier numéro de New Fun Comics qui propose des comics inédits, ce qui alors le démarque des autres comic books dans lesquels on ne trouve que des rééditions de comic strips. New Fun Comics ne connaît pas le succès mais un deuxième comics, New Comics, est tout de même créé. En octobre 1936 dans le sixième numéro de New Fun Comics apparaît le Dr. Occult créé par Jerry Siegel et Joe Shuster. Les aventures de ce personnage se poursuivent dans More Fun Comics qui est la suite de New Fun Comics[K 1]. Une autre série proposée est Slam Bradley aussi de Siegel et Shuster. National Allied Publications vivote mais est endetté. Cela oblige Malcolm Wheeler-Nicholson à s'associer avec Harry Donenfeld et Jack Liebowitz qui gèrent l'entreprise distribuant les comics de National Allied Publications. En 1937, National Allied Publications est renommé en Detective Comics, Inc. et un troisième comics, Detective Comics, est publié. En 1938, le major pour éponger ses dettes vend ses dernières parts à Donenfeld[P 1].
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1938 est une année importante pour DC pour une autre raison. C'est en effet cette année que paraît le premier numéro d'Action Comics en avril 1938[n 1],[1],[K 2]. Ce comics va révolutionner le monde la bande-dessinée américaine car Superman, le premier super-héros, y fait son apparition. L'éditeur ne s'attend pas à ce que ce personnage rencontre le succès et si Superman est sur la couverture du no 1, il est par la suite remplacé par d'autres personnages. Cependant, il s'avère rapidement que Action Comics voit ses ventes augmenter et que cela est dû à la présence de Superman. DC devient alors l'éditeur le plus important[P 2]. Un comic strip consacré à Superman est distribué à partir de janvier 1939 et un second comic book, intitulé Superman débute la même année[K 3]. En 1939 encore, dans le 27e numéro de Detective Comics apparaît Batman créé par Bob Kane et Bill Finger[n 2].
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L'année 1939 est aussi marquée par la fondation d'une nouvelle maison d'édition, la All-American Publications dirigée par Max Gaines, l'inventeur du comic book[K 4]. DC et All-American Publications sont deux entreprises distinctes mais le logo DC apparaît sur tous les comics et ceux-ci apparaissent comme faisant partie d'une seule collection. All American publications publie alors les aventures de Green Lantern, Flash et Wonder Woman[K 5]. DC apparaît comme la maison d'édition la plus importante, et cela surtout grâce à Superman qui procure des revenus importants. Donenfeld et Liebowitz, attentifs à ne pas perdre cette manne, vont poursuivre en justice les super-héros qui ressemblent un peu trop à Superman. Ils gagnent un premier procès contre Victor Fox, propriétaire de Fox Comics qui proposent les aventures de Wonder man puis déposent, en 1941, une plainte contre la société Fawcett Comics qui publie les aventures de Captain Marvel de C. C. Beck[B 1]. En 1941, DC parvient à s'attacher Jack Kirby et Joe Simon, deux jeunes artistes qui viennent de créer, pour Timely, Captain America[T 1]. DC possède donc des séries très rentables et travaille avec des auteurs talentueux, ce qui assure sa première place parmi les éditeurs de comics. Le développement de la firme se poursuit lorsqu'en 1944, Max Gaines vend sa société à DC Comics pour fonder une nouvelle maison d'édition Educational Comics, plus connue comme EC Comics[2].
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Dans l'immédiate après-guerre, le monde des comics va connaître deux crises simultanées. Tout d'abord, une crise de surproduction entraîne la faillite de nombreux éditeurs et l'arrêt de nombreux comics qui ne trouvent pas de place sur les rayons des marchands de journaux[C 1]. Ceux-ci, inondés de nouveaux titres, préfèrent garder les séries les plus populaires. Par ailleurs, si les comics de super-héros restent les plus populaires, les lecteurs s'intéressent à des genres différents, parfois plus adultes. Ainsi, les comic books racontant des histoires criminelles, sur le modèle de Crime does not pay, édité par Lev Gleason Publications, sont les premiers à offrir une alternative pour des lecteurs plus âgés. Viennent ensuite les romance comics, dont le genre est créé par Simon et Kirby pour l'éditeur Prize en 1947 avec le titre Young Romance, et les comics d'horreur portés par EC Comics sous la direction de Bill Gaines, fils de Max Gaines, et édités par Al Feldstein[C 2],[P 3]. DC est relativement épargné par ces deux crises : ces comics sont là depuis assez longtemps pour être proposés par les vendeurs de journaux ; Superman, Batman et Wonder Woman ont un lectorat fidèle et qui se renouvelle (les autres héros disparaissent les uns après les autres mais ces trois-là sont les seuls à être distribués en continu durant les années 1950) ; la production est assez diversifiée pour atteindre les différentes attentes des lecteurs ; les dessinateurs maison sont parmi les meilleurs (Carmine Infantino, Joe Kubert, Gil Kane, etc.)[P 4]. DC continue donc à se développer et en 1953, elle rachète l'éditeur Quality Comics, ce qui permet de devenir propriétaire de personnages tels qu'Uncle Sam ou Blackhawk[B 2].
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En 1956, DC, sous l'impulsion du rédacteur en chef Julius Schwartz, tente de relancer le genre des super-héros. Ainsi, dans le quatrième numéro du comic book Showcase, daté de septembre 1956, apparaît un nouveau Flash, scénarisé par Robert Kanigher, dessiné par Carmine Infantino et encré par Joe Kubert[3]. Si le nom et les pouvoirs du personnage sont semblables à ceux du héros dont les aventures paraissaient dans les années 1930 et 1940, rien d'autre n'est commun : ni l'identité secrète, ni l'origine, ni l'environnement. Cet essai est un succès et bientôt Flash a droit à son comic book. Green Lantern, dans le no 22 de ce même comic book, publié à l'été 1959, a droit au même traitement pour un aussi bon résultat. L'étape suivante est la création d'une équipe comprenant les nouveaux venus et les trois anciens, Superman, Batman et Wonder Woman. La Ligue de justice d'Amérique apparaît pour la première fois dans le comic book The Brave and The Bold no 28 paru en 1960. L'année d'après le premier numéro de The Justice League of America paraît et devient le comics le plus vendu[P 5]. Les super-héros vont donc revenir à la mode mais c'est une autre maison d'édition Marvel Comics qui va le plus en profiter car sous l'égide de Stan Lee et avec des artistes tels que Jack Kirby ou Steve Ditko des nouveaux personnages (Les Quatre Fantastiques, Spider-man, Hulk, etc.) apparaissent et attirent les lecteurs. Le succès des comics publiés par Marvel permet à celle-ci de devenir la plus importante maison d'édition et DC est relégué au second plan[C 3]. Cela n'empêchera pas DC de connaître de très grands succès dont celui de Mad. En effet, en 1964 DC rachète la maison d'édition EC Comics propriété de William Gaines[4]. EC produit alors uniquement le magazine humoristique Mad dont les ventes dépassent 1 400 000 d'exemplaires. Sous la direction d'Al Feldstein elles atteindront le chiffre de 2 100 000 d'exemplaires dans les années 1970[5].
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À cette époque, les couvertures ont rarement un lien avec l'histoire publiée dans le comics qu'elles ornent. En effet, elles sont souvent préparées avant même que le scénario soit écrit[6]
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En 1967, Kinney National Company achète National Periodical Publications[7] puis en 1969 Warner Bros.-Seven Arts avant de se renommer Warner Communications en 1971[8].
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En 1968, Carmine Infantino devient directeur de la publication. Sa politique éditoriale est alors de donner plus de liberté aux artistes et grâce à cela DC retrouve l'éclat qu'elle avait perdu, même si Marvel continue à dominer le marché. DC va alors se trouver un dessinateur vedette, comme Jack Kirby l'est pour Marvel, en la personne de Neal Adams. Celui-ci crée Deadman en collaboration avec Infantino au scénario, puis il reprend le personnage de Batman en en faisant un personnage plus sombre, plus proche du Batman des origines. Cet aspect de Batman sera maintenu par Dick Giordano qui succède à Adams. Par la suite Neal Adams collabore avec le scénariste Dennis O'Neil sur la série Green Lantern. Le récit ne se concentre plus sur la lutte entre le bien et le mal mais développe des considérations politiques et sociales (place des Noirs, relation entre les sexes, drogue, etc.). Par ailleurs, Infantino parvient à attirer chez DC deux créateurs dont les noms étaient liés à Marvel : Steve Ditko et Jack Kirby. Steve Ditko crée en 1968 Le Creeper et Hawk and Dove, Jack Kirby, quant à lui, développe un nouvel univers, celui du Quatrième Monde, avec trois nouvelles séries (The New Gods, The Forever People, Mister Miracle) et la reprise de Superman's Pal Jimmy Olsen[C 4]. Enfin à côté de ces auteurs reconnus, Infantino donne leur chance à de nouveaux venus, tels que Len Wein, Marv Wolfman, Gary Friedrich pour apporter du sang neuf[P 6].
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Après l'âge d'or et le renouveau de l'âge d'argent, l'âge de bronze, celui des années 1970, est lié à une crise du lectorat[P 7]. Les super-héros attirent moins et ne parviennent pas à se renouveler. Toujours sous la houlette d'Infantino, DC propose des nouvelles séries pour attirer ceux qui délaissent les aventures super-héroïques. Ainsi paraissent les aventures du cowboy Bat Lash ou les récits fantastiques de The house of Secrets (où apparaît pour la première le personnage de Swamp Thing créé par Len Wein et Bernie Wrightson[C 5]). Cet essai de diversification va culminer à la fin des années 1970 avec la « DC Explosion » qui est la promesse d'une augmentation du nombre de séries publiées avec un nombre de pages plus élevé pour chaque comics. Cette tentative se solde par un échec et fin 1978, la production est divisée par deux. Entretemps, DC va innover en travaillant avec son concurrent, Marvel Comics, pour éditer, en 1975, le premier crossover de l'histoire des comics : l'adaptation du film Le Magicien d'Oz[B 3]. Ce projet sera suivi dès l'année suivante d'un crossover mettant en scène la rencontre entre Superman et Spider-Man écrit par Gerry Conway et dessiné par Ross Andru et Dick Giordano[9]. En 1979, DC, à peine remis de l'échec de la « DC Explosion » crée un nouveau format de diffusion de comics : la mini-série. La première du genre est The World of Krypton écrit par Alan Kupperberg et dessiné par Howard Chaykin et Murphy Anderson[P 8] qui est publiée ainsi parce que l'histoire était déjà écrite et dessinée mais que le comics Showcase qui devait l'accueillir avait été supprimé.
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En 1984, DC confie à Alan Moore le scénario de Swamp Thing ; le dessin est assuré par Stephen Bissette et John Totleben. Alan Moore reprend la série à partir du numéro 20 et dès l'épisode suivant il recrée entièrement le personnage. Rapidement, il fait évoluer la série vers l'horreur et écrit des histoires de moins en moins acceptables par le comics code si bien que le numéro 28 ne porte plus le sceau du comics code et que cela sera habituel à partir du numéro 30. Swamp Thing annonce déjà le nouvel âge des comics mais ce sont trois mini-séries éditées par DC qui marquent la fin de l'âge de bronze des comics et l'avènement de l'âge moderne. En 1985, pour régler les problèmes liés à la coexistence de version modernes et anciennes de ses personnages ainsi que ceux rachetés à d'autres maisons d’éditions, DC Comics publie à l'occasion des cinquante ans de la société le « crossover » Crisis on infinite earths. Il s'agit d'une série en douze parties scénarisée par Marv Wolfman et dessinée par George Perez. Cette série réinvente complètement l'univers DC en se débarrassant du concept de Terres multiples tel qu'il était utilisé depuis des années, considéré comme confus. Au cours de cette saga, on assiste à la disparition de nombreux personnages et à la mise en place des bases servant à un redémarrage total de la chronologie de l'univers DC.
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L'année suivante DC publie The Dark Knight Returns écrit et dessiné par Frank Miller et encré par Klaus Janson et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons, deux mini-séries qui vont donner le ton de la nouvelle ère qui commence après l'âge de bronze des comics et nommé âge moderne. Ces séries par leur contenu s'adresse à un public adulte et pour cette raison ni l'un ni l'autre ne portent le sceau du comics code. Ils connaissent, malgré cela, un grand succès public et critique[P 9]. DC, tout en continuant à publier des séries tout-public, décide alors de publier plusieurs comics au contenu plus adulte sous la responsabilité éditoriale de Karen Berger. Ces comics sont Hellblazer, Shade, the Changing Man, Animal Man ou encore Sandman de Neil Gaiman. Ils seront ensuite formellement intégrés dans une collection nommée Vertigo et porteront sur la couverture l'avertissement For Mature Readers[n 3],[B 4].
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Par ailleurs, après avoir longtemps eu son siège au 666 de la Cinquième avenue à New York, DC Comics déménage dans les années 1990 au 1700 de Broadway.
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En 1996 commence une collaboration entre Jeph Loeb (scénariste de cinéma) et Tim Sale (au dessin) qui revisitent Batman: The Long Halloween et Dark Victory, qui sont aujourd'hui classées parmi les plus importantes publications sur le chevalier noir avec celles de Miller. Leur fructueuse entente artistique se poursuit avec un spin-off sur Catwoman. Dans les années 2000 Loeb devient un auteur majeur de l'éditeur au travers de crossovers Superman/Batman et collabore avec Jim Lee.
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En 1998, DC Comics rachète Wildstorm, un des studios composant Image Comics, à Jim Lee qui en conserve la direction.
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En 2005, en réplique à la collection Ultimate de Marvel, DC Comics lance la collection All-Star qui présente des aventures des héros de DC Comics les plus populaires réalisées par des auteurs célèbres. L'idée est de présenter des aventures hors de toute continuité, accessibles à tous, et basées sur les éléments des personnages que tout le monde connaît. Les deux premières séries lancées sont: All Star Batman and Robin, The Boy Wonder par Frank Miller et Jim Lee et Superman par Grant Morrison et Frank Quitely.
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Les années 2000 sont marquées par le développement de crossovers qui apportent des changements importants dans l'univers DC. Ainsi, depuis 2004, des histoires racontant une « crise » ont été publiées chaque année : Identity Crisis (2004) se développe en Countdown to Infinite Crisis (2005), Infinite Crisis (2005-2006), 52 (2006-2007), Countdown to Finale Crisis (2007), Final Crisis 2008[B 5]. En 2009 le crossover met en avant Green Lantern, s'intitule Blackest Night[10] et donne naissance à celui de 2010 Brightest Day[11]. Enfin, en 2011, Flash est à l'honneur avec le crossover Flashpoint[12] qui est suivi en 2011-2012 de la recréation complète de l'univers DC. Toutes les séries recommencent alors avec un nouveau numéro 1[13]. À cette occasion DC Comics change de logo comme elle l'avait déjà fait en 2005.
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Logo de la société, de 2005 à 2012.
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Logo de la société, de 2012 à 2016.
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Logo de la société à partir de 2016.
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Voir aussi la catégorie Personnage de comics DC et ses sous-catégories.
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Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner
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Note: DC Universe est la plateforme streaming de Warner Bros.
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source utilisée pour la rédaction de cet article
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DC Comics est l'une des principales maisons d’édition américaines de comics. DC Comics fait partie du conglomérat WarnerMedia. Les initiales « DC » sont une abréviation de « Detective Comics », mais ont aussi été « détournées » de leur sens originel par Marvel Comics pour désigner DC comme la « Distinguée concurrence »[réf. nécessaire]. DC comporte plusieurs filiales, notamment Vertigo, plutôt dédiée au fantastique, et Wildstorm, plutôt dédiée à la science-fiction et aux aventures de super-héros plus modernes.
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L'origine de DC Comics remonte à l'année 1934 lorsque Malcolm Wheeler-Nicholson, un ancien major de l'armée américaine devenu auteur pour des pulps, fonde la société National Allied Publications. En février 1935 est publié le premier numéro de New Fun Comics qui propose des comics inédits, ce qui alors le démarque des autres comic books dans lesquels on ne trouve que des rééditions de comic strips. New Fun Comics ne connaît pas le succès mais un deuxième comics, New Comics, est tout de même créé. En octobre 1936 dans le sixième numéro de New Fun Comics apparaît le Dr. Occult créé par Jerry Siegel et Joe Shuster. Les aventures de ce personnage se poursuivent dans More Fun Comics qui est la suite de New Fun Comics[K 1]. Une autre série proposée est Slam Bradley aussi de Siegel et Shuster. National Allied Publications vivote mais est endetté. Cela oblige Malcolm Wheeler-Nicholson à s'associer avec Harry Donenfeld et Jack Liebowitz qui gèrent l'entreprise distribuant les comics de National Allied Publications. En 1937, National Allied Publications est renommé en Detective Comics, Inc. et un troisième comics, Detective Comics, est publié. En 1938, le major pour éponger ses dettes vend ses dernières parts à Donenfeld[P 1].
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1938 est une année importante pour DC pour une autre raison. C'est en effet cette année que paraît le premier numéro d'Action Comics en avril 1938[n 1],[1],[K 2]. Ce comics va révolutionner le monde la bande-dessinée américaine car Superman, le premier super-héros, y fait son apparition. L'éditeur ne s'attend pas à ce que ce personnage rencontre le succès et si Superman est sur la couverture du no 1, il est par la suite remplacé par d'autres personnages. Cependant, il s'avère rapidement que Action Comics voit ses ventes augmenter et que cela est dû à la présence de Superman. DC devient alors l'éditeur le plus important[P 2]. Un comic strip consacré à Superman est distribué à partir de janvier 1939 et un second comic book, intitulé Superman débute la même année[K 3]. En 1939 encore, dans le 27e numéro de Detective Comics apparaît Batman créé par Bob Kane et Bill Finger[n 2].
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L'année 1939 est aussi marquée par la fondation d'une nouvelle maison d'édition, la All-American Publications dirigée par Max Gaines, l'inventeur du comic book[K 4]. DC et All-American Publications sont deux entreprises distinctes mais le logo DC apparaît sur tous les comics et ceux-ci apparaissent comme faisant partie d'une seule collection. All American publications publie alors les aventures de Green Lantern, Flash et Wonder Woman[K 5]. DC apparaît comme la maison d'édition la plus importante, et cela surtout grâce à Superman qui procure des revenus importants. Donenfeld et Liebowitz, attentifs à ne pas perdre cette manne, vont poursuivre en justice les super-héros qui ressemblent un peu trop à Superman. Ils gagnent un premier procès contre Victor Fox, propriétaire de Fox Comics qui proposent les aventures de Wonder man puis déposent, en 1941, une plainte contre la société Fawcett Comics qui publie les aventures de Captain Marvel de C. C. Beck[B 1]. En 1941, DC parvient à s'attacher Jack Kirby et Joe Simon, deux jeunes artistes qui viennent de créer, pour Timely, Captain America[T 1]. DC possède donc des séries très rentables et travaille avec des auteurs talentueux, ce qui assure sa première place parmi les éditeurs de comics. Le développement de la firme se poursuit lorsqu'en 1944, Max Gaines vend sa société à DC Comics pour fonder une nouvelle maison d'édition Educational Comics, plus connue comme EC Comics[2].
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Dans l'immédiate après-guerre, le monde des comics va connaître deux crises simultanées. Tout d'abord, une crise de surproduction entraîne la faillite de nombreux éditeurs et l'arrêt de nombreux comics qui ne trouvent pas de place sur les rayons des marchands de journaux[C 1]. Ceux-ci, inondés de nouveaux titres, préfèrent garder les séries les plus populaires. Par ailleurs, si les comics de super-héros restent les plus populaires, les lecteurs s'intéressent à des genres différents, parfois plus adultes. Ainsi, les comic books racontant des histoires criminelles, sur le modèle de Crime does not pay, édité par Lev Gleason Publications, sont les premiers à offrir une alternative pour des lecteurs plus âgés. Viennent ensuite les romance comics, dont le genre est créé par Simon et Kirby pour l'éditeur Prize en 1947 avec le titre Young Romance, et les comics d'horreur portés par EC Comics sous la direction de Bill Gaines, fils de Max Gaines, et édités par Al Feldstein[C 2],[P 3]. DC est relativement épargné par ces deux crises : ces comics sont là depuis assez longtemps pour être proposés par les vendeurs de journaux ; Superman, Batman et Wonder Woman ont un lectorat fidèle et qui se renouvelle (les autres héros disparaissent les uns après les autres mais ces trois-là sont les seuls à être distribués en continu durant les années 1950) ; la production est assez diversifiée pour atteindre les différentes attentes des lecteurs ; les dessinateurs maison sont parmi les meilleurs (Carmine Infantino, Joe Kubert, Gil Kane, etc.)[P 4]. DC continue donc à se développer et en 1953, elle rachète l'éditeur Quality Comics, ce qui permet de devenir propriétaire de personnages tels qu'Uncle Sam ou Blackhawk[B 2].
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En 1956, DC, sous l'impulsion du rédacteur en chef Julius Schwartz, tente de relancer le genre des super-héros. Ainsi, dans le quatrième numéro du comic book Showcase, daté de septembre 1956, apparaît un nouveau Flash, scénarisé par Robert Kanigher, dessiné par Carmine Infantino et encré par Joe Kubert[3]. Si le nom et les pouvoirs du personnage sont semblables à ceux du héros dont les aventures paraissaient dans les années 1930 et 1940, rien d'autre n'est commun : ni l'identité secrète, ni l'origine, ni l'environnement. Cet essai est un succès et bientôt Flash a droit à son comic book. Green Lantern, dans le no 22 de ce même comic book, publié à l'été 1959, a droit au même traitement pour un aussi bon résultat. L'étape suivante est la création d'une équipe comprenant les nouveaux venus et les trois anciens, Superman, Batman et Wonder Woman. La Ligue de justice d'Amérique apparaît pour la première fois dans le comic book The Brave and The Bold no 28 paru en 1960. L'année d'après le premier numéro de The Justice League of America paraît et devient le comics le plus vendu[P 5]. Les super-héros vont donc revenir à la mode mais c'est une autre maison d'édition Marvel Comics qui va le plus en profiter car sous l'égide de Stan Lee et avec des artistes tels que Jack Kirby ou Steve Ditko des nouveaux personnages (Les Quatre Fantastiques, Spider-man, Hulk, etc.) apparaissent et attirent les lecteurs. Le succès des comics publiés par Marvel permet à celle-ci de devenir la plus importante maison d'édition et DC est relégué au second plan[C 3]. Cela n'empêchera pas DC de connaître de très grands succès dont celui de Mad. En effet, en 1964 DC rachète la maison d'édition EC Comics propriété de William Gaines[4]. EC produit alors uniquement le magazine humoristique Mad dont les ventes dépassent 1 400 000 d'exemplaires. Sous la direction d'Al Feldstein elles atteindront le chiffre de 2 100 000 d'exemplaires dans les années 1970[5].
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À cette époque, les couvertures ont rarement un lien avec l'histoire publiée dans le comics qu'elles ornent. En effet, elles sont souvent préparées avant même que le scénario soit écrit[6]
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En 1967, Kinney National Company achète National Periodical Publications[7] puis en 1969 Warner Bros.-Seven Arts avant de se renommer Warner Communications en 1971[8].
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En 1968, Carmine Infantino devient directeur de la publication. Sa politique éditoriale est alors de donner plus de liberté aux artistes et grâce à cela DC retrouve l'éclat qu'elle avait perdu, même si Marvel continue à dominer le marché. DC va alors se trouver un dessinateur vedette, comme Jack Kirby l'est pour Marvel, en la personne de Neal Adams. Celui-ci crée Deadman en collaboration avec Infantino au scénario, puis il reprend le personnage de Batman en en faisant un personnage plus sombre, plus proche du Batman des origines. Cet aspect de Batman sera maintenu par Dick Giordano qui succède à Adams. Par la suite Neal Adams collabore avec le scénariste Dennis O'Neil sur la série Green Lantern. Le récit ne se concentre plus sur la lutte entre le bien et le mal mais développe des considérations politiques et sociales (place des Noirs, relation entre les sexes, drogue, etc.). Par ailleurs, Infantino parvient à attirer chez DC deux créateurs dont les noms étaient liés à Marvel : Steve Ditko et Jack Kirby. Steve Ditko crée en 1968 Le Creeper et Hawk and Dove, Jack Kirby, quant à lui, développe un nouvel univers, celui du Quatrième Monde, avec trois nouvelles séries (The New Gods, The Forever People, Mister Miracle) et la reprise de Superman's Pal Jimmy Olsen[C 4]. Enfin à côté de ces auteurs reconnus, Infantino donne leur chance à de nouveaux venus, tels que Len Wein, Marv Wolfman, Gary Friedrich pour apporter du sang neuf[P 6].
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En 1984, DC confie à Alan Moore le scénario de Swamp Thing ; le dessin est assuré par Stephen Bissette et John Totleben. Alan Moore reprend la série à partir du numéro 20 et dès l'épisode suivant il recrée entièrement le personnage. Rapidement, il fait évoluer la série vers l'horreur et écrit des histoires de moins en moins acceptables par le comics code si bien que le numéro 28 ne porte plus le sceau du comics code et que cela sera habituel à partir du numéro 30. Swamp Thing annonce déjà le nouvel âge des comics mais ce sont trois mini-séries éditées par DC qui marquent la fin de l'âge de bronze des comics et l'avènement de l'âge moderne. En 1985, pour régler les problèmes liés à la coexistence de version modernes et anciennes de ses personnages ainsi que ceux rachetés à d'autres maisons d’éditions, DC Comics publie à l'occasion des cinquante ans de la société le « crossover » Crisis on infinite earths. Il s'agit d'une série en douze parties scénarisée par Marv Wolfman et dessinée par George Perez. Cette série réinvente complètement l'univers DC en se débarrassant du concept de Terres multiples tel qu'il était utilisé depuis des années, considéré comme confus. Au cours de cette saga, on assiste à la disparition de nombreux personnages et à la mise en place des bases servant à un redémarrage total de la chronologie de l'univers DC.
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L'année suivante DC publie The Dark Knight Returns écrit et dessiné par Frank Miller et encré par Klaus Janson et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons, deux mini-séries qui vont donner le ton de la nouvelle ère qui commence après l'âge de bronze des comics et nommé âge moderne. Ces séries par leur contenu s'adresse à un public adulte et pour cette raison ni l'un ni l'autre ne portent le sceau du comics code. Ils connaissent, malgré cela, un grand succès public et critique[P 9]. DC, tout en continuant à publier des séries tout-public, décide alors de publier plusieurs comics au contenu plus adulte sous la responsabilité éditoriale de Karen Berger. Ces comics sont Hellblazer, Shade, the Changing Man, Animal Man ou encore Sandman de Neil Gaiman. Ils seront ensuite formellement intégrés dans une collection nommée Vertigo et porteront sur la couverture l'avertissement For Mature Readers[n 3],[B 4].
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Par ailleurs, après avoir longtemps eu son siège au 666 de la Cinquième avenue à New York, DC Comics déménage dans les années 1990 au 1700 de Broadway.
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En 1996 commence une collaboration entre Jeph Loeb (scénariste de cinéma) et Tim Sale (au dessin) qui revisitent Batman: The Long Halloween et Dark Victory, qui sont aujourd'hui classées parmi les plus importantes publications sur le chevalier noir avec celles de Miller. Leur fructueuse entente artistique se poursuit avec un spin-off sur Catwoman. Dans les années 2000 Loeb devient un auteur majeur de l'éditeur au travers de crossovers Superman/Batman et collabore avec Jim Lee.
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En 1998, DC Comics rachète Wildstorm, un des studios composant Image Comics, à Jim Lee qui en conserve la direction.
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En 2005, en réplique à la collection Ultimate de Marvel, DC Comics lance la collection All-Star qui présente des aventures des héros de DC Comics les plus populaires réalisées par des auteurs célèbres. L'idée est de présenter des aventures hors de toute continuité, accessibles à tous, et basées sur les éléments des personnages que tout le monde connaît. Les deux premières séries lancées sont: All Star Batman and Robin, The Boy Wonder par Frank Miller et Jim Lee et Superman par Grant Morrison et Frank Quitely.
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Les années 2000 sont marquées par le développement de crossovers qui apportent des changements importants dans l'univers DC. Ainsi, depuis 2004, des histoires racontant une « crise » ont été publiées chaque année : Identity Crisis (2004) se développe en Countdown to Infinite Crisis (2005), Infinite Crisis (2005-2006), 52 (2006-2007), Countdown to Finale Crisis (2007), Final Crisis 2008[B 5]. En 2009 le crossover met en avant Green Lantern, s'intitule Blackest Night[10] et donne naissance à celui de 2010 Brightest Day[11]. Enfin, en 2011, Flash est à l'honneur avec le crossover Flashpoint[12] qui est suivi en 2011-2012 de la recréation complète de l'univers DC. Toutes les séries recommencent alors avec un nouveau numéro 1[13]. À cette occasion DC Comics change de logo comme elle l'avait déjà fait en 2005.
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Logo de la société, de 2005 à 2012.
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Logo de la société, de 2012 à 2016.
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Logo de la société à partir de 2016.
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Voir aussi la catégorie Personnage de comics DC et ses sous-catégories.
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Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner
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Note: DC Universe est la plateforme streaming de Warner Bros.
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Allemagne de l'Est
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7 octobre 1949 – 3 octobre 1990(40 ans, 11 mois et 26 jours)
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La République démocratique allemande (RDA) ; en allemand : Deutsche Demokratische Republik ou DDR, parfois traduit par République démocratique d'Allemagne), également appelée Allemagne de l'Est, est un ancien État communiste européen qui a existé durant la seconde moitié du XXe siècle. Le projet de république démocratique allemande est développé dans un texte, le Friedensmanifest, publié en décembre 1942[2].
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La RDA a été créée le 7 octobre 1949 par le Parti socialiste unifié d'Allemagne allié de l’URSS à partir de la zone occupée par l'Armée rouge. Cet événement intervient après la fondation de la République fédérale d’Allemagne précédée par la trizone des puissances occupantes occidentales. Berlin-Est, le secteur soviétique de la ville, était la capitale de la RDA.
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La RDA faisait partie des régimes autoritaires qui se revendiquaient comme des « démocraties populaires », politiquement affiliés à l'URSS au sein du bloc de l'Est. À compter du 13 août 1961, pour arrêter la fuite vers l'ouest des citoyens est-allemands tentant d'échapper à la dictature, l'enclave occidentale de Berlin-Ouest est séparée de Berlin-Est et du reste de la RDA, par le mur de Berlin, qui devient l'un des plus célèbres symboles du « rideau de fer ». L'effondrement du bloc communiste en Europe de l'Est entraîne la disparition de la République démocratique allemande, qui est absorbée par la République fédérale le 3 octobre 1990, soit presque 41 ans jour pour jour après sa fondation, aboutissement du processus de réunification formant ainsi une Allemagne unifiée.
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Issue de la zone d'occupation dévolue aux troupes soviétiques lors du partage territorial effectué au terme de la Seconde Guerre mondiale, cette zone correspondait à l'Allemagne centrale par rapport à ses frontières de 1937, mais orientale une fois le pays amputé des territoires situés à l'est de la ligne Oder-Neisse, qui furent rattachés à la Pologne et à l'URSS.
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Le territoire de la RDA était donc bordé par la Pologne à l’est, la Tchécoslovaquie au sud, la République fédérale d'Allemagne à l'ouest et les côtes de la mer Baltique au nord. En son centre se trouvait l’enclave ouest-allemande de Berlin-Ouest, cernée à partir de 1961 par les 155 km du mur de Berlin, dont 43,1 km de parcours intra-berlinois, la séparant de Berlin-Est, la capitale de la RDA.
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La plus grande partie du territoire de la RDA était constitué par une plaine formée de dépôts glaciaires coupé de collines basses et arrondies, et tributaire du bassin de l'Elbe comprenant notamment des affluents comme la Havel (dont la Spree est elle-même un affluent), la Saale et la Mulde.
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Le point culminant de la RDA se trouvait alors dans les monts Métallifères, à la frontière tchécoslovaque, au Fichtelberg (1 214 mètres d'altitude).
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Les 1 393 km de frontière avec l’Allemagne de l’Ouest constituaient une des parties les plus surveillées du « Rideau de fer », suivant aujourd’hui l’exacte limite administrative séparant les Länder de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de Saxe-Anhalt, de Thuringe et de Saxe, de ceux de Schleswig-Holstein, de Basse-Saxe, de Hesse et de Bavière.
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Ses installations de sécurité, qui n'occupaient pas moins de 344 km2 en territoire est-allemand, étaient équipées de 80 500 km de barbelés et 2 230 000 mines. Les 14 000 soldats qui étaient affectés en permanence à la surveillance de la frontière pouvaient tirer sans sommation contre toute personne qui tentait de franchir cette frontière. Ces militaires étaient secondés par 600 chiens.
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Les 155 km du mur de Berlin (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise) qui entourait Berlin-ouest, venait compléter l'ensemble du dispositif.
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De 1949 à 1952, le territoire était divisé en cinq Länder : Brandebourg, Mecklembourg, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe. La réforme territoriale de 1952 met un terme à la forme fédérale de l’État et ces Länder sont supprimés. Le territoire est-allemand est alors divisé en 15 Bezirke (districts) :
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Lors de la réunification allemande (Wiedervereinigung), le 3 octobre 1990, les cinq anciens Länder sont reconstitués, avec toutefois quelques modifications de frontières et des changements de dénomination (ainsi le « Mecklembourg » devient « Mecklembourg-Poméranie occidentale »). Ces Länder furent désignés sous le terme de « nouveaux États fédéraux » (Neue Bundesländer). La ville de Berlin fut également réunifiée et forme aujourd’hui un Land à part entière.
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En 1950, la RDA compte 18 388 000 habitants (Berlin-Est compris). La population a par la suite décru : 17 079 000 en 1961, 16 740 000 en 1980, 16 028 000 en 1990, année de la réunification[3].
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Rapidement après le début de l’occupation de l’Allemagne par les Alliés en vertu de la conférence de Potsdam (selon les engagements, l’occupation est temporaire, et précède le rétablissement de la souveraineté de l’Allemagne), la situation se dégrade entre les trois puissances occidentales (États-Unis, Royaume-Uni et France) et l’URSS.
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Afin de mettre en œuvre leur politique, les Soviétiques n'hésitèrent pas à s'appuyer notamment sur le Nationalkomitee Freies Deutschland (« Comité national pour une Allemagne libre » ou NKFD), organisation de résistance anti-nazi fondée à Moscou en 1943 par les membres du comité central du Parti communiste d'Allemagne (KPD) exilé en URSS. Son président, le poète Erich Weinert, était entouré de membres influents du parti, tels Wilhelm Pieck et Walter Ulbricht, qui deviendront par la suite dirigeants de la RDA. En septembre 1945, la réforme agraire exproprie les grands propriétaires terriens. Des mesures d’épuration de la population sont mises en place[4]. En avril 1946, les antennes locales du Parti communiste d'Allemagne (KPD) et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) fusionnent pour donner le Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – SED).
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La dégradation des relations entre les quatre puissances occupantes de l’Allemagne, qui occupent également chacune un des quatre secteurs de Berlin, et l’opposition sur le statut de Berlin-Ouest conduisent au blocus de Berlin entre juin 1948 et mai 1949 : blocus des voies d’accès terrestres à Berlin-Ouest à partir de l’Allemagne de l’Ouest à travers la zone soviétique. Les Occidentaux mettent alors en place un pont aérien massif jusqu'à la levée du blocus en mai 1949. La République fédérale d'Allemagne est fondée le 23 mai 1949 dans la Trizone occidentale ; en réponse, les Soviétiques instituent la République démocratique allemande le 7 octobre 1949. Le premier président de la RDA est Wilhelm Pieck (1876–1960), le Premier ministre-président Otto Grotewohl (1894–1964), mais l’homme fort de la RDA est Walter Ulbricht (1893–1973), secrétaire général du comité central du SED.
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Le contrôle du régime sur la population est exercé à partir de 1950 par la Stasi, qui surveille la vie des habitants (7 millions de personnes fichées) et élimine les contestataires repérés par son réseau d’informateurs et d’agents (175 000 à 194 000 collaborateurs non officiels)[5],[6].
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Le secteur industriel, qui emploie 40 % de la population active en 1950, est soumis à la nouvelle politique de nationalisation qui aboutit à la formation d’« entreprises populaires » (« Volkseigener Betrieb » (VEB)) qui représenteront 75 % du secteur industriel. Le premier plan quinquennal (1951-55) présenté par l'État prévoit de hauts quotas de production pour l'industrie lourde et l'augmentation de la productivité du travail ; les pressions du plan renforcent l’exode de citoyens est-allemands. Le 16 juin 1953, à la suite d’une augmentation de 10 % des quotas de production des travailleurs construisant le boulevard Staline[7], les émeutes de juin 1953 éclatent à Berlin-Est, et 60 000 manifestants s'en prennent aux symboles du pouvoir[8]. Dès le lendemain, l'agitation gagne le reste du pays. Walter Ulbricht fait appel aux troupes soviétiques qui rétablissent l’ordre en provoquant la mort de 55 personnes et une vague d’arrestations et de condamnations à la prison de plus de 10 000 personnes[9]. Les désordres s’arrêtent à partir du 23 juin. Une fois l’alerte passée, les autorités renforcent la répression : 1 500 condamnations, 600 000 membres exclus du SED.
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En 1955, le pacte de Varsovie est créé et la Nationale Volksarmee intègre ce dispositif militaire.
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Entre 1949 et 1961, la situation économique, sociale et politique en RDA a poussé plus de trois millions de personnes, en particulier les travailleurs qualifiés (fuite des cerveaux) à émigrer en Allemagne de l'Ouest en raison de son respect des libertés individuelles, de sa prospérité et de ses salaires élevés[10]. En effet, la RFA était alors en pleine expansion économique[11]. La population était estimée en 1960 à 16 203 600 habitants en Allemagne de l'Est, pour 53 372 600 pour celle de l’Ouest. Cet exode fera dire à Willy Brandt, alors maire de Berlin-ouest, qu'en fuyant, les Allemands vivant à l’Est « votaient avec leurs pieds »[12]. L'ambassadeur d'URSS en RDA Mikhail Pervukhin (en), affirma lui-même que les Soviétiques étaient conscients que l’existence d’une frontière quasiment ouverte entre les mondes socialiste et capitaliste amènerait la population à comparer le niveau de vie dans les deux parties de la ville, et que cette comparaison « ne tournait pas à l’avantage du Berlin démocratique » (c'est-à-dire Berlin-Est)[13],[14].
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Le régime hésita quant aux moyens à mettre en œuvre pour faire face à ce phénomène. La pérennité de la RDA n'allant alors pas de soi, Staline propose en 1952, dans une note, la réunification allemande et la neutralité du futur pays[15]. Cette démarche est refusée par l’Ouest qui la juge peu sincère, estimant que c’est un moyen pour l’URSS de prendre à terme le contrôle du futur ensemble qui sera trop faible pour se défendre. Finalement, la fermeture des frontières (mise en place d’un « rideau de fer ») fut décidée et le mur de Berlin construit à partir du 13 août 1961 pour « protéger le socialisme[16] ».
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La construction du mur de Berlin (ainsi que le renforcement des contrôles sur le rideau de fer dans sa section inter-allemande) commence dans la nuit du 12 au 13 août 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest, dispositif progressivement remplacé par un mur de briques, puis de béton[17].
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L'objectif de ce dispositif est d'empêcher l'émigration est-allemande par le secteur occidental de la ville. Les soldats est-allemands reçoivent l'ordre d'ouvrir le feu sur toute personne qui tenterait de franchir cette frontière[18] quasi inviolable qui divisera l'Allemagne pendant presque trente ans. Paradoxalement, la fermeture de la frontière fait entrer la RDA dans une période de desserrement idéologique, correspondant à la fin de la période Khrouchtchev en URSS. Dans la première moitié des années 1960, les artistes est-allemands adoptent progressivement une liberté de ton, qui est finalement sanctionnée lors du XIe plénum du SED en 1966.
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Au début des années 1960, le fonctionnement de l'agriculture est modifié avec la collectivisation des terres et du bétail. Les paysans sont d’abord très réticents, mais commencent assez rapidement à s'identifier au mouvement : ceux qui auparavant ne pouvaient jamais partir en vacances, en raison notamment de l'obligation de rester pour traire les vaches, ont découvert les horaires de travail fixes, les congés payés, l’accès à la culture et une plus grande solidarité dans les villages. D'autre part, les agriculteurs ont réparti entre eux les gains, mais également les risques[19].
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En 1971, Erich Honecker remplace Walter Ulbricht, en partie sur la pression de l’URSS. L'arrivée du nouveau président du Conseil d'État, considéré comme un modéré, marque une certaine ouverture sur le plan culturel (tolérance vestimentaire et vis-à-vis du rock, fin du brouillage des télévisions ouest-allemandes) et un nouvel essor économique. Un programme de logements neufs est également lancé. Toutefois, cette période d'ouverture voit ses limites dans l'affaire Wolf Biermann en 1976.
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Le 21 décembre 1972 est signé à Berlin-Est le Traité fondamental (Grundlagenvertrag), qui régularise les relations entre les deux États allemands qui reconnaissent ainsi leur existence mutuelle. Cet accord est le résultat d'une initiative qui s'inscrit dans l’Ostpolitik du chancelier ouest-allemand Willy Brandt. Malgré ce rapprochement, la RDA restera le plus fidèle allié de l'Union soviétique jusqu'au début des années 1980. Calquant sa politique extérieure sur celle du « grand frère » soviétique, le régime est-allemand apportera son soutien technique, logistique et financier aux divers mouvements, régimes, guérillas (Angola et Mozambique, par exemple[20]) et organisations « terroristes » (généralement d'obédience marxiste comme la Fraction armée rouge[21]) qui agissent alors à travers le monde (voir article sur la Stasi).
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Le pays connaît de graves difficultés économiques, illustrées par la « crise du café » entre 1976 et 1978.
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La situation de crise perdure jusqu'à mettre en péril l'existence même de la RDA à la fin des années 1980. À partir de 1985, Mikhaïl Gorbatchev met en place en URSS une politique de glasnost (transparence) et de perestroïka (reconstruction) destinée à résoudre les graves problèmes socio-économiques connus depuis plusieurs années. Cet assouplissement idéologique ne tardera pas à franchir les frontières de l'Empire soviétique pour atteindre les unes après les autres les « républiques sœurs », elles aussi en pleine déliquescence.
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En raison de la crise politique et économique, l’émigration devient très importante en 1989 ; les émigrants passent à l'Ouest par l'intermédiaire de pays « frères » moins regardant en matière d'émigration : la Tchécoslovaquie et surtout la Hongrie (à la suite de l'ouverture de la frontière avec l'Autriche). Les départs de l’élite intellectuelle de la RDA (scientifiques, techniciens, ingénieurs, médecins, cadres, ouvriers spécialisés, etc.) renforcent la crise[22],[23], ce qui accroît le mécontentement populaire. Mikhaïl Gorbatchev indique le 6 juillet que l'Union soviétique n'interviendra pas pour réprimer les mouvements qui agitent la RDA. Entre septembre 1989 et mars 1990 ont lieu les « manifestations du lundi » (Montagsdemonstrationen), particulièrement à Leipzig, au cours desquelles les Allemands de l'Est réclament des réformes et notamment la liberté de circulation vers l'Ouest ; ces manifestations gagnent progressivement en ampleur. Le conseil des ministres de la RDA démissionne le 8 novembre 1989, suivi par le Politbüro le 9 novembre. Dans la soirée du 9 novembre 1989, Günter Schabowski, membre du comité central du SED, annonce la levée de toutes les restrictions de voyage et l'ouverture des frontières, provoquant un afflux de personnes aux postes de passage le long du mur de Berlin, puis l’ouverture du mur. Le 18 novembre, le cabinet Modrow est constitué.
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Continuellement en crise économique, et plus encore à partir des années 1970, le pays connaît des tensions internes majeures qui culminent lors de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. À partir de cette date qui marque une véritable rupture, le pays se démocratise et des élections libres tenues le 18 mars 1990 conduisent à ce que le Parti socialiste unifié d'Allemagne perde le contrôle majoritaire de la Chambre du peuple (le Parlement est-allemand). Le 23 août, la nouvelle assemblée vote l’extension de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne aux territoires de la RDA à effet du 3 octobre 1990 et par conséquent la disparition de la République démocratique allemande à cette date.
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Plutôt que de faire voter une nouvelle Constitution, comme le prévoyait la Loi fondamentale de la RFA, le gouvernement, choisit d'étendre la Loi fondamentale ouest-allemande à l'ex-RDA[24]. Des élections libres qui se tiennent le 18 mars 1990, consacrent la victoire de la coalition conservatrice (cabinet de Maizière) de l'« Alliance pour l'Allemagne » (Allianz für Deutschland), menée par la CDU est-allemande, l'Union sociale allemande (DSU) et le Demokratischer Aufbruch (DA). La nouvelle Volkskammer élue opte pour une réunification rapide en utilisant l'article 23 de la loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne qui permettait une adhésion unilatérale d’un Land à la RFA. Pour cela, les cinq Länder supprimés en 1952 sont reconstitués. Les modalités de la réunification furent fixées par le traité d'unification (Einigungsvertrag) signé à Berlin le 31 août 1990 et ratifié le 20 septembre par la Chambre du peuple avec 299 voix contre 80. Lors de la réunification le 3 octobre 1990 à minuit, l’Allemagne réunifiée recouvre sa pleine souveraineté, en vertu du traité de Moscou. À cette date, les principales structures institutionnelles de la RDA cessent de fonctionner en tant que telles et sont soit dissoutes soit intégrées aux structures de la RFA.
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Pour certains observateurs et pour une partie des Est-allemands, il ne s'agit pas à proprement parler d'une réunification mais plutôt d'une annexion. Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur de la RFA chargé des négociations du traité d'unification, affirme devant les membres de la délégation est-allemande : « Il s'agit d'une entrée de la RDA dans la République fédérale, et pas du contraire. (...) Ce qui se déroule ici n'est pas l'unification de deux États égaux[24]. »
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La Treuhand, organisme chargé de la privatisation du « patrimoine du peuple » (nom donné aux entreprises publiques en RDA), se trouve à la tête de 8 000 combinats et sociétés et de leurs 32 000 établissements et d'un empire immobilier. En quelques années, quelque 13 000 entreprises sont vendues, pour la très grande majorité à des investisseurs et entreprises ouest-allemandes. En juillet 1991, la production industrielle chute de 43,7 % par rapport à l'année précédente, de 51,9 % en aout et de près de 70 % à la fin de l'année. Le nombre officiel de chômeurs grimpe d’à peine 7 500 en janvier 1990 à 1,4 million en janvier 1992, et plus du double en comptant les travailleurs au chômage technique, en reconversion ou en préretraite. Dans les cinq ans qui suivent la chute du mur de Berlin, le chômage aurait touché 80 % des actifs[24].
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Les femmes ont été confrontées à des difficultés supplémentaires. « Pour augmenter leurs chances de retrouver un travail, elles furent nombreuses à se faire stériliser. Alors que le centre hospitalier de Magdebourg avait pratiqué 8 stérilisations en 1989, celles-ci passèrent à 1 200 en 1991 », relèvent les sociologues Fritz Vilmar et Gislaine Guittard[25].
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De 1989 à 1992, le nombre de salariés de la recherche, de l'enseignement supérieur, y compris industriel, chute de plus de 140 000 à moins de 38 000. Nombre de centres de recherches et d'académies des sciences sont fermés. Quelque 72 % des scientifiques de l'ex-RDA sont démis de leurs fonctions en trois ans. Le personnel résiduel fut soumis à des tests évaluant ses convictions politiques. Cette élimination de la plupart des scientifiques se trouve justifiée par des impératifs idéologiques : « Il faut éradiquer l'idéologie marxiste en procédant à des changements de structures et de personnels ». indique un document de l'Académie des sciences en juillet 1990[25].
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La nostalgie éprouvée par une partie des est-allemands pour la RDA est appelée l’« Ostalgie » (mot-valise constitué de Ost (Est) et de Nostalgie). L’ex-Allemagne de l’Est connaît après la réunification un chômage important (19,4 % en Saxe, par exemple). De nombreux logements sont vétustes (comme les grandes barres d'immeubles) et un exode des populations vers les Länder de l'Ouest a lieu (la population est tombée à 13,8 millions d'habitants en 2002). Le rattrapage des conditions économiques, sociales et culturelles entre les deux anciens États est progressif, mais n’est pas encore achevé à ce jour.
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Le Parti socialiste unifié (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, SED) gouverna la RDA de sa création en 1949 à sa dissolution en 1990.
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À l’occasion des élections, les partis forment une liste unique, sous l'égide de la coalition du « Front national ». Les citoyens votent pour des députés qui ont été préalablement choisis par les instances politiques afin d’assurer une représentation proportionnelle des différents partis. De fait, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands (SED)) a la primauté. En 1949, la RDA se dote d’une constitution.
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Le Palais de la République (« Palast der Republik ») héberge la Chambre du peuple (« Volkskammer »), le parlement de la RDA, composé de 500 députés élus pour quatre ans, qui assure officiellement le pouvoir législatif.
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Le pouvoir exécutif est tenu par le Conseil des ministres, élu pour quatre ans par la Chambre du peuple et dirigé par un præsidium. Il siège au sein du gouvernement de la RDA. La Constitution prévoit une présidence de la République. En 1960, la fonction sera remplacée par un organe de type collégial, le Conseil d'État de la RDA.
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Bien qu'étant officiellement construite en opposition au « monde fasciste » en Allemagne de l'Ouest, 32,2 % des employés des administrations publiques étaient d'anciens membres du Parti nazi en 1954. Cet État n'a jamais fait de travail sur son passé nazi avant sa disparition comme à l'Ouest[26].
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La fonction de « président de RDA » (Präsident der DDR) est supprimée à la mort de Wilhelm Pieck, et remplacée par une présidence collégiale du Conseil d'État de la RDA (Staatsrats der DDR).
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L’Armée nationale populaire (Nationale Volksarmee - NVA) créée en 1956 après la Bundeswehr ouest-allemande, avait en 1983 un effectif total de 170 000 hommes (toutes armes confondues). Elle était intégrée au dispositif militaire du pacte de Varsovie dont elle constituait l'un des éléments majeurs.
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Le service de police politique est le ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit), surnommé la Stasi, instituée en 1950. Elle est calquée sur le NKVD soviétique, mais est de plus réorganisée par certains anciens membres de la Gestapo [réf. nécessaire]: traque des opinions non-conformes, contrôle systématique des moyens de communication, espionnage des suspects jour et nuit, etc.
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Ses méthodes évoluèrent au fil des années, passant de la terreur ouverte à des techniques plus larvées comme la décomposition.
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Lorsque la Stasi connaissait l’opinion de quelqu’un, elle préférait utiliser des pressions discrètes en forçant un homme à démissionner, un étudiant à arrêter ses études ou à « conserver ses fonctions sociales » en le forçant à devenir informateur à son tour : IM (Inoffizieller Mitarbeiter).
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Si en Allemagne de l'Ouest, un travail de mémoire sur les résurgences du nazisme a été réalisé, cela n'a pas été le cas à l'Est. En effet, note Axel Dossmann, professeur d'histoire à l'université d'Iéna : « ce phénomène était totalement occulté. Pour l'État-SED [le parti communiste est-allemand], il était impossible d'admettre l'existence de néonazis, puisque le fondement de la RDA était d'être un État antifasciste. La Stasi les surveillait, mais elle les considérait comme des marginaux ou des brutes épaisses. Ces jeunes ont grandi en entendant un double discours. À l'école, il était interdit de parler du IIIe Reich et, chez eux, leurs grands-parents racontaient comment, grâce à Hitler, on avait eu les premières autoroutes ». Le 17 octobre 1987, une trentaine de skinheads se jettent violemment dans une foule de 2 000 personnes lors d'un concert de rock à la Zionskirche sans que la police n'intervienne[27]. En 1990, l'écrivaine Freya Klier (de) est menacée de mort pour avoir rédigé un essai sur l'antisémitisme et la xénophobie au temps de la RDA. Le vice-président du SPDA Wolfgang Thierse s'est pour sa part insurgé dans Die Welt, de la montée de l'extrême droite dans le quotidien des habitants de l'ex-RDA, notamment du groupe terroriste NSU, la journaliste spécialisée de l'Allemagne Odile Benyahia-Kouider expliquant que « ce n'est pourtant pas un hasard si le NPD, parti néonazi, a connu une renaissance via l'Est »[28].
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En 1945, les Soviétiques exproprient dans leur zone d'occupation les grands propriétaires terriens (les Junkers) possédant plus de 100 ha, les nazis et les criminels de guerre, afin de redistribuer la terre aux paysans. Ceux-ci garderont leurs titres de propriété obtenus à la suite de cette réforme agraire, et entre 1952 et 1960, ils se regrouperont en coopératives (Landwirtschaftliche Produktionsgenossenschaft, LPG) comptant parfois plusieurs milliers d'hectares.
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À l'issue du conflit mondial, il y avait sur le territoire de la future République démocratique allemande 30 % de l'industrie allemande (détruite à 45 %). Les moyens de production sont socialisés.
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Le 30 juin 1946, au référendum dans le Land de Saxe où étaient concentrés les deux cinquièmes de la production industrielle de la zone d’occupation soviétique, 77,62 % des électeurs se sont prononcés pour l’expropriation sans indemnisation des meneurs nazis et des criminels de guerre. Dans l’ensemble de l’Allemagne, jusqu’au début de 1948, 9 281 entreprises industrielles et commerciales de meneurs nazis et de criminels de guerre, dont 3 843 entreprises industrielles, ont été nationalisées sans indemnisation. Elles réalisaient alors environ 40 % de la production industrielle. Parmi les grandes entreprises nationalisées se trouvaient les trusts électriques AEG et Siemens, le trust Flick, IG Farben et d’autres monopoles. Les entreprises nationalisées devenaient propriété des Länder.
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En février 1945, Staline, Roosevelt et Churchill se réunissent à Yalta, ils s’entendent pour estimer le montant des réparations à 20 milliards de dollars, dont plus de la moitié au profit de l’URSS. L’Allemagne ne peut payer cette somme. C’est pourquoi les Soviétiques, en application des accords de Potsdam (17 juillet-2 août 1945), qui les ont autorisés à prélever jusqu'à 40 % de l’équipement industriel de leur zone, se payent sur le terrain : des voies ferrées sont arrachées, les machines-outils mises en pièces détachées, des usines sont démontées ; le tout est expédié en URSS. Le président des États-Unis, Harry Truman, se faisant le porte-parole des vainqueurs, a déclaré : « Le premier objet des réparations est d’enlever à l’Allemagne tout ce qui peut lui permettre de préparer une nouvelle guerre ». Cette volonté, formalisée dans les accords de Potsdam, permet aux Soviétiques de transférer 600 usines d’armement sur leur territoire. Deux cents autres restèrent en Allemagne où elles devinrent des sociétés anonymes soviétiques qui participèrent à la reconstruction de la RDA. Les Soviétiques et les nouveaux dirigeants de ce qui allait devenir la RDA veillent à l’application des dispositions prévues à Yalta et à Potsdam.
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Le pays met en place la planification et le contrôle du commerce ; la priorité est accordée aux industries lourdes.
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Après la guerre, les conditions de vie de la population sont très mauvaises ; l’économie a subi une ponction énorme, les habitants voient arriver trois millions d’expulsés. Les paysans qui ont bénéficié de la réforme agraire sont encore mal équipés. En dépit de ces handicaps, la RDA lance un défi : la production industrielle doit doubler en cinq ans, la production agricole augmenter de plus de 50 % par an. Pour aider les agriculteurs, un système d’entraide est créé, chargé de leur trouver des moyens financiers et techniques.
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Les usines deviennent des « entreprises possédées par le peuple » (Volkseigener Betrieb, VEB), les commerces s’appellent « coopératives de production de commerce », etc. La production agricole repose sur des coopératives agricoles. De 240 en 1952, leur nombre passe à 4 000 l’année suivante. Pour arriver à ce résultat, il a fallu procéder à une véritable liquidation de la classe des paysans riches : 40 000 d’entre eux quittent la RDA au printemps 1953. Ce départ provoque une crise importante, à laquelle s’ajoute une lutte idéologique au sein de la SED entre les partisans et les adversaires de la « ligne dure ».
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Le gouvernement impose une augmentation de 10 % des normes de travail en 1953. À la suite des multiples émeutes de 1953 qui suivent cette mesure, et en parallèle à la répression, le bureau politique annonce un assouplissement, sans renoncer à sa réforme pour apaiser la population : amélioration des biens de consommation, augmentation des assurances sociales, accélération de la construction de logements. Les normes de travail sont ramenées au niveau de 1953.
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Malgré le pillage économique de l’après-guerre, la RDA devient la deuxième puissance économique du bloc de l'Est, après l’URSS. En effet, l’Allemagne avait en 1939, tout comme la Bohême en Tchécoslovaquie, une forte avance économique sur les autres pays de l'Est comme la Roumanie ou la Pologne, encore agraires. La RDA compte de très bons ingénieurs, de très bons chimistes, d'excellents ouvriers mécaniciens et un tissu industriel assez complet.
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L’URSS imposant une répartition des spécialités entre pays, la RDA se spécialise dans l'extraction du lignite, l’optique (appareils photos en particulier, dont notamment les établissements Carl Zeiss situés à Iéna), la chimie (Bitterfeld). Elle devient le 3e producteur mondial d'uranium avec la société Wismut bien que la production soit officiellement resté secrète jusqu'à la disparition de la RDA.
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Elle aurait atteint selon les sources officielles le 8e rang mondial en termes de PIB dans les années 1970 ; ce chiffre est toutefois remis en question.
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Dans les années 1980, la RDA compte environ 5 millions d’hectares de terres agricoles regroupés en 4 000 coopératives et 460 fermes d’État[19].
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Le niveau de vie des Allemands de l'Est était l’un des plus élevés du bloc soviétique, juste derrière la Hongrie réformiste de Janos Kadar. Les HLM sont bien chauffés, et la pénurie, limitée, est supportable. Le centre de Berlin-Est, sans avoir la richesse de l'Ouest, ne donne pas l'impression de misère que l'on peut voir, par exemple, à Bucarest : la circulation est relativement dense, les magasins, contrairement à ce que l'on voit en Pologne, ne sont pas totalement vides. Mais si, après une période de croissance incontestable, la RDA fait illusion à l'aune du COMECON, l'échec de la planification socialiste amorce la crise qui aboutira à la chute du système. L'appareil productif vieillissant, la bureaucratie, le gaspillage, le retard technologique croissant sur l'Ouest se traduira par les mêmes problèmes que dans les autres pays de l’Est : pénurie chronique de biens de consommation, files d'attente devant les magasins, tickets de rationnement, infrastructures vétustes, monnaie au taux de change artificiel, etc. Malgré la modicité des loyers, la gratuité des soins de santé, des congés de maternité et des bourses d'étude, la vie quotidienne en RDA était source de frustrations. Bien que soutenue à bout de bras par des prêts massifs de la RFA, la RDA, comme le reste du bloc socialiste, est, à la fin des années 1980, en faillite.
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La célèbre voiture Trabant (surnommée par dérision Rennpappe, c'est-à-dire « carton de course »), illustre ce sous-développement : conçue comme étant la Coccinelle est-allemande, dans un pays qui avant 1939 fabriquait de très belles voitures, ce véhicule équipé d'un moteur deux temps n'a connu en quarante ans que des changements mineurs et est resté aux côtés de la Wartburg le seul modèle de voiture en RDA. De plus la production était insuffisante et les commandes soumises à des délais de dix à vingt ans, parfois attribuées « au mérite ».
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Lors de la réunification, alors que les Ossis se jettent littéralement sur les supermarchés de l'Ouest, le monde découvre l'envers du décor affiché par la RDA pendant quarante ans : un pays pollué, des habitations et infrastructures à reconstruire entièrement, une industrie obsolète, en retard de plusieurs décennies sur celle de l'Ouest. Aujourd'hui, la réhabilitation de l'ex-RDA est encore loin d'être terminée.
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En 2018, 199 millions d'euros issus de détournements et montages financiers réalisés par le parti unique, le SED (ce qui en faisait l'un des partis les plus riches d'Europe), sont récupérés par l'Allemagne réunifiée en Suisse, qui le distribue ensuite aux Länders[29].
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Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France mirent en place la réforme monétaire du 20 juin 1948 en zone occidentale, en lançant le Deutsche Mark pour remplacer le Reichsmark. Les autorités soviétiques réagirent en créant le Mark est-allemand dans leur zone d'occupation. De 1949 à 1990, la monnaie porte les noms successifs de « Deutsche Mark » de 1949 à 1964 (différent du Deutsche Mark de l’Allemagne de l'Ouest, qui circule pourtant clandestinement en RDA), de « Mark der Deutschen Notenbank » de 1964 à 1967, et de « Mark der DDR » (« Ostmark ») de 1967 à 1990.
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Le 1er juillet 1990, l’union monétaire est réalisée avec le Deutsche Mark de la RFA à parité de un pour un et le mark est-allemand est abandonné. Cette décision a impliqué une très nette surévaluation du mark est-allemand.
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En quelques années, quelque 13.000 entreprises sont vendues et des millions de salariés perdent leur emploi. Deux ans après la réunification allemande, la production industrielle dans l'ex-RDA a chuté de 73 % par rapport à 1989[30].
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L’homosexualité est dépénalisée en 1957, puis totalement légalisée en 1967[31]. La RFA dépénalise à son tour l’homosexualité en 1969[32]. En 1972, l’accès à la contraception et à l’avortement devient libre et est pris en charge par le système de santé publique, malgré la campagne d’opposition menée par l’Église catholique[31].
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Après une forte chute de la natalité dans les années 1970, la RDA prend des mesures natalistes, notamment à destination des femmes isolées et divorcées[33]. En RDA, les mères, contrairement à celles de la RFA, conciliaient sans difficultés vie familiale et vie professionnelle. En particulier, elles ne connaissaient pas la peur de perdre leur logement ou de ne pas obtenir de place en crèche, car elles pouvaient s’appuyer sur une protection sociale solide et fiable[33].
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Le taux d’activité féminin est en 1990 le plus élevé au monde (91 %, contre 60 % en RFA). Cette situation s'expliquait notamment par la quasi-gratuité des crèches et leur nombre, permettant aux femmes de conjuguer vie professionnelle et vie familiale[34]. Si elles acquièrent une indépendance économique, les Est-Allemandes, occupant souvent des emplois moins qualifiés, sont cependant payées en moyenne 30 % de moins que les hommes[33]. Après la réunification, l'essentiel des structures sociales destinées à accueillir les enfants et les adolescents (crèches, jardins d’enfants, études dirigées, clubs de jeunes, colonies de vacances, etc) est progressivement démantelé[34], subissant un alignement sur la politique de la RFA[33].
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Le système social spécifique à la maternité (crèches, congés, etc) et la législation relative au travail féminin sont plus développés en Allemagne de l'Est qu'à l'ouest. Le journal El País note en 1990 : « […] De nombreuses femmes éprouvent des craintes à l’égard des lois de la RFA ainsi que face au chômage et au démantèlement des services sociaux dont les mères ont jusqu’à présent bénéficié. En RDA, les mères au travail jouissent d’une garantie de places dans une crèche, de salaire et de préservation de leur emploi »[31].
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Les femmes sont réunies dans une organisation de masse, la Ligue démocratique des femmes d'Allemagne.
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Si la RDA rase le château de Berlin pour le remplacer par le bâtiment moderne du Parlement, elle renoue au fur et à mesure avec le passé allemand, en faisant réinstaller la statue du roi Frédéric II sur l'avenue Unter den Linden, créant des musées d'histoire nationale et honorant la figure de Martin Luther[35],[36].
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Plus que d'autres États, la RDA recourt au sport pour affirmer son existence sur la scène internationale et renforcer le sentiment national. Les tableaux de médailles obtenues par ses athlètes lors des Jeux olympiques et autres compétitions internationales sont utilisés par les responsables de l'État. Héritière des traditions sportives allemandes, y compris le sport scolaire, la RDA, comme son homologue la RFA, pointe dans le haut des classements mondiaux à partir des années 1970. Comme la plupart de ses homologues du bloc de l'Est, le régime est-allemand utilise le sport comme moyen de propagande pour affirmer la liaison entre son régime social et la réussite sportive.
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L’État développe des structures méthodiques de détection et formation des jeunes talents dans toutes les disciplines. Dans plusieurs sports olympiques (athlétisme, natation), la « préparation scientifique » des sportifs, dérive dans le dopage pour décrocher médailles et titres. L’image des nageuses est-allemandes aux épaules d'haltérophiles et à la voix grave (« Elles sont ici pour nager, pas pour chanter ! » répondait leur entraîneur[réf. nécessaire] à une remarque d'un journaliste occidental), personnifiée par Kornelia Ender aux Jeux olympiques de 1976, est encore dans toutes les mémoires. Le sport est-allemand a ainsi enregistré plusieurs exploits douteux. Pour autant nombreux sont le résultat d'une préparation physique et mentale de champions de grande classe. En athlétisme, par exemple, le record du monde du 400 m dames (47,60 secondes) établi par Marita Koch en 1985 tient encore à ce jour. Pour les jeunes de la RDA, comme ailleurs, le sport qu'il pratiquait dès l'école, était source d'identification. Combien de jeunes cyclistes rêvèrent d'imiter les exploits de Gustav-Adolf Schur, champion et député, puis d'Olaf Ludwig, de jeunes patineuses songeaient aux figures de Katarina Witt, d'autres de Roland Matthes, de Wolfgang Nordwig et d'autres. De plus la réussite sportive leur permettait une certaine promotion sociale, bénéfice de certains avantages et reconnaissance personnelle. Mais là encore, la plupart des nations admettent que la réussite sportive ait un impact positif pour le champion.
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Ainsi, une génération entière d’Allemands d'un certain âge garde le souvenir de l'historique victoire de la RDA sur la RFA (1-0, but de Jürgen Sparwasser) au premier tour de la Coupe du monde de football de 1974, le 22 juin de cette année-là à Hambourg, lors de la seule rencontre qui ait jamais eu lieu entre les deux équipes nationales allemandes.
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À l'instar des autres pays du bloc de l'Est, la RDA rejoint toutefois tardivement le mouvement paralympique, participant une seule fois aux Jeux paralympiques, en 1984 à New York[37].
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En RDA, la culture et l'éducation étaient très encouragées au sens de la doctrine de l'État et étaient également fortement réglementées. La constitution de 1968 a propagé une culture socialiste, la vie culturelle des travailleurs et un lien étroit entre les travailleurs culturels et la vie du peuple. «La culture du corps, le sport et le tourisme en tant qu'éléments de la culture socialiste servent au développement physique et intellectuel complet des citoyens.»
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Rien qu'en 1957, il y avait 86 théâtres, 40 orchestres symphoniques, 11.092 bibliothèques, 284 musées locaux, d'art et d'histoire naturelle, 803 centres culturels, 451 clubs, 6 compagnies nationales artistiques populaires et 3078 cinémas. Ainsi, en 1988, on comptait 18.505 bibliothèques d'État, de corporation et scientifiques, 1.838 centres culturels et clubs, 962 clubs de jeunes, 111 écoles de musique, 213 théâtres, 88 orchestres, 808 cinémas, 10 cabarets, 741 musées et 117 jardins zoologiques et zoos locaux.
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Le théâtre et le cabaret étaient très prisés des habitants de la RDA et il existait une scène très active et dynamique, notamment à Berlin. Le célèbre Semperoper de Dresde, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale a pu rouvrir ses portes en 1985. Le Friedrichstadt-Palast à Berlin est le dernier grand bâtiment de prestige qui a été construit en RDA.
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La grande quantité de groupes de rock allemand est une particularité de la culture de la RDA. Ils allaient des « rockers d'État » déclarés comme les Puhdys aux groupes critiques comme Silly et Renft. Certaines formations comme Karat ou City ont également connu des succès internationaux.
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L’éducation était une des priorités du gouvernement communiste. L'État avait le monopole de l'éducation, par l'intermédiaire du ministère de l'Éducation. En dehors du système scolaire traditionnel, l'organisation Jeunesse libre allemande (Freie deutsche Jugend, en abrégé FDJ) avait pour mission de diffuser le marxisme-léninisme dans la jeunesse et de promouvoir une « éducation socialiste ».
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Comme dans la plupart des pays communistes, les médias étaient placés sous la tutelle de l'État et soumis au contrôle de la section « agitation et propagande » (abteilung agitation) du Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) jusqu'en 1989, puis du « Secrétariat du Comité central chargé de l'information et de la politique des médias » du SED de 1989 à 1990[38].
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Le Allgemeiner Deutscher Nachrichtendienst (Service général allemand d'information) était l'agence de presse officielle de la RDA, et bénéficiait d'un monopole d'État[39].
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La télévision d'État, Deutscher Fernsehfunk (rebaptisée Fernsehen der DDR de 1972 à 1990 avant de reprendre brièvement son nom d'origine peu avant la réunification) opérait deux chaînes (DFF-1 et DFF-2) au contenu généraliste, mêlant informations (Aktuelle Kamera, journal télévisé diffusé quotidiennement à 19h30 sur la première chaîne et rediffusé à 22h00 sur la deuxième chaîne), culture, émissions pour la jeunesse et propagande (Der schwarze Kanal) afin de critiquer la société occidentale et notamment ouest-allemande, dont les chaînes de télévision ARD et ZDF (publiques) mais aussi Sat 1 (privée) étaient très regardées en RDA, en dépit de l'interdiction de principe qui en était faite.
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La radiodiffusion d'État, Rundfunk der DDR, était constituée dans les années 1980 de quatre stations nationales (DDR-1, DDR-2, Berliner Rundfunk et DT64, à destination de la jeunesse, créée pour faire concurrence à la populaire radio ouest-allemande Sender Freies Berlin et plus encore, à la Rundfunk im amerikanischen Sektor); d'une station destinée à toute l'Allemagne (Deutschlandsender) et de trois stations internationales (Radio Berlin International, Berliner Welle et Stimme der DDR, c'est-à-dire « La voix de la RDA »).
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La presse était représentée par plusieurs titres, dont le Neues Deutschland, organe officiel du SED (tiré à 1 million d'exemplaires en 1989[40]) ou le Junge Welt, organe officiel de la Jeunesse libre allemande, le mouvement de jeunesse du parti. Près de quatorze journaux régionaux (Bezirkszeitungen), tous sous le contrôle du parti, étaient diffusés dans le pays, ainsi que le quotidien de Berlin-Est Berliner Zeitung et le journal populaire BZ am Abend. Parmi les magazines populaires en RDA figuraient le Wochenpost, le Eulenspiegel (satirique) ou Für Dich (magazine féminin), tous soumis au contrôle gouvernemental[41].
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Le drapeau de la République démocratique allemande était formé de trois bandes horizontales représentant les couleurs allemandes démocratiques traditionnelles (noir, rouge, or) avec les armoiries de la RDA en son milieu rajoutées dès 1959, contenant le marteau et un compas, entourés d'une couronne d'épi de blé, symbole de l'union des ouvriers, des agriculteurs et des intellectuels. Les premiers projets d'armoiries contenaient seulement le marteau et la couronne d'épi, expression de l'« État des ouvriers et des paysans » (Arbeiter-und-Bauern-Staat). La version définitive était fondée principalement sur le travail de Heinz Behling (de).
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La fête nationale, le « jour de la République » (Tag der Republik) était le 7 octobre ; l’hymne national était Auferstanden aus Ruinen.
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DC Comics est l'une des principales maisons d’édition américaines de comics. DC Comics fait partie du conglomérat WarnerMedia. Les initiales « DC » sont une abréviation de « Detective Comics », mais ont aussi été « détournées » de leur sens originel par Marvel Comics pour désigner DC comme la « Distinguée concurrence »[réf. nécessaire]. DC comporte plusieurs filiales, notamment Vertigo, plutôt dédiée au fantastique, et Wildstorm, plutôt dédiée à la science-fiction et aux aventures de super-héros plus modernes.
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L'origine de DC Comics remonte à l'année 1934 lorsque Malcolm Wheeler-Nicholson, un ancien major de l'armée américaine devenu auteur pour des pulps, fonde la société National Allied Publications. En février 1935 est publié le premier numéro de New Fun Comics qui propose des comics inédits, ce qui alors le démarque des autres comic books dans lesquels on ne trouve que des rééditions de comic strips. New Fun Comics ne connaît pas le succès mais un deuxième comics, New Comics, est tout de même créé. En octobre 1936 dans le sixième numéro de New Fun Comics apparaît le Dr. Occult créé par Jerry Siegel et Joe Shuster. Les aventures de ce personnage se poursuivent dans More Fun Comics qui est la suite de New Fun Comics[K 1]. Une autre série proposée est Slam Bradley aussi de Siegel et Shuster. National Allied Publications vivote mais est endetté. Cela oblige Malcolm Wheeler-Nicholson à s'associer avec Harry Donenfeld et Jack Liebowitz qui gèrent l'entreprise distribuant les comics de National Allied Publications. En 1937, National Allied Publications est renommé en Detective Comics, Inc. et un troisième comics, Detective Comics, est publié. En 1938, le major pour éponger ses dettes vend ses dernières parts à Donenfeld[P 1].
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1938 est une année importante pour DC pour une autre raison. C'est en effet cette année que paraît le premier numéro d'Action Comics en avril 1938[n 1],[1],[K 2]. Ce comics va révolutionner le monde la bande-dessinée américaine car Superman, le premier super-héros, y fait son apparition. L'éditeur ne s'attend pas à ce que ce personnage rencontre le succès et si Superman est sur la couverture du no 1, il est par la suite remplacé par d'autres personnages. Cependant, il s'avère rapidement que Action Comics voit ses ventes augmenter et que cela est dû à la présence de Superman. DC devient alors l'éditeur le plus important[P 2]. Un comic strip consacré à Superman est distribué à partir de janvier 1939 et un second comic book, intitulé Superman débute la même année[K 3]. En 1939 encore, dans le 27e numéro de Detective Comics apparaît Batman créé par Bob Kane et Bill Finger[n 2].
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L'année 1939 est aussi marquée par la fondation d'une nouvelle maison d'édition, la All-American Publications dirigée par Max Gaines, l'inventeur du comic book[K 4]. DC et All-American Publications sont deux entreprises distinctes mais le logo DC apparaît sur tous les comics et ceux-ci apparaissent comme faisant partie d'une seule collection. All American publications publie alors les aventures de Green Lantern, Flash et Wonder Woman[K 5]. DC apparaît comme la maison d'édition la plus importante, et cela surtout grâce à Superman qui procure des revenus importants. Donenfeld et Liebowitz, attentifs à ne pas perdre cette manne, vont poursuivre en justice les super-héros qui ressemblent un peu trop à Superman. Ils gagnent un premier procès contre Victor Fox, propriétaire de Fox Comics qui proposent les aventures de Wonder man puis déposent, en 1941, une plainte contre la société Fawcett Comics qui publie les aventures de Captain Marvel de C. C. Beck[B 1]. En 1941, DC parvient à s'attacher Jack Kirby et Joe Simon, deux jeunes artistes qui viennent de créer, pour Timely, Captain America[T 1]. DC possède donc des séries très rentables et travaille avec des auteurs talentueux, ce qui assure sa première place parmi les éditeurs de comics. Le développement de la firme se poursuit lorsqu'en 1944, Max Gaines vend sa société à DC Comics pour fonder une nouvelle maison d'édition Educational Comics, plus connue comme EC Comics[2].
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Dans l'immédiate après-guerre, le monde des comics va connaître deux crises simultanées. Tout d'abord, une crise de surproduction entraîne la faillite de nombreux éditeurs et l'arrêt de nombreux comics qui ne trouvent pas de place sur les rayons des marchands de journaux[C 1]. Ceux-ci, inondés de nouveaux titres, préfèrent garder les séries les plus populaires. Par ailleurs, si les comics de super-héros restent les plus populaires, les lecteurs s'intéressent à des genres différents, parfois plus adultes. Ainsi, les comic books racontant des histoires criminelles, sur le modèle de Crime does not pay, édité par Lev Gleason Publications, sont les premiers à offrir une alternative pour des lecteurs plus âgés. Viennent ensuite les romance comics, dont le genre est créé par Simon et Kirby pour l'éditeur Prize en 1947 avec le titre Young Romance, et les comics d'horreur portés par EC Comics sous la direction de Bill Gaines, fils de Max Gaines, et édités par Al Feldstein[C 2],[P 3]. DC est relativement épargné par ces deux crises : ces comics sont là depuis assez longtemps pour être proposés par les vendeurs de journaux ; Superman, Batman et Wonder Woman ont un lectorat fidèle et qui se renouvelle (les autres héros disparaissent les uns après les autres mais ces trois-là sont les seuls à être distribués en continu durant les années 1950) ; la production est assez diversifiée pour atteindre les différentes attentes des lecteurs ; les dessinateurs maison sont parmi les meilleurs (Carmine Infantino, Joe Kubert, Gil Kane, etc.)[P 4]. DC continue donc à se développer et en 1953, elle rachète l'éditeur Quality Comics, ce qui permet de devenir propriétaire de personnages tels qu'Uncle Sam ou Blackhawk[B 2].
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En 1956, DC, sous l'impulsion du rédacteur en chef Julius Schwartz, tente de relancer le genre des super-héros. Ainsi, dans le quatrième numéro du comic book Showcase, daté de septembre 1956, apparaît un nouveau Flash, scénarisé par Robert Kanigher, dessiné par Carmine Infantino et encré par Joe Kubert[3]. Si le nom et les pouvoirs du personnage sont semblables à ceux du héros dont les aventures paraissaient dans les années 1930 et 1940, rien d'autre n'est commun : ni l'identité secrète, ni l'origine, ni l'environnement. Cet essai est un succès et bientôt Flash a droit à son comic book. Green Lantern, dans le no 22 de ce même comic book, publié à l'été 1959, a droit au même traitement pour un aussi bon résultat. L'étape suivante est la création d'une équipe comprenant les nouveaux venus et les trois anciens, Superman, Batman et Wonder Woman. La Ligue de justice d'Amérique apparaît pour la première fois dans le comic book The Brave and The Bold no 28 paru en 1960. L'année d'après le premier numéro de The Justice League of America paraît et devient le comics le plus vendu[P 5]. Les super-héros vont donc revenir à la mode mais c'est une autre maison d'édition Marvel Comics qui va le plus en profiter car sous l'égide de Stan Lee et avec des artistes tels que Jack Kirby ou Steve Ditko des nouveaux personnages (Les Quatre Fantastiques, Spider-man, Hulk, etc.) apparaissent et attirent les lecteurs. Le succès des comics publiés par Marvel permet à celle-ci de devenir la plus importante maison d'édition et DC est relégué au second plan[C 3]. Cela n'empêchera pas DC de connaître de très grands succès dont celui de Mad. En effet, en 1964 DC rachète la maison d'édition EC Comics propriété de William Gaines[4]. EC produit alors uniquement le magazine humoristique Mad dont les ventes dépassent 1 400 000 d'exemplaires. Sous la direction d'Al Feldstein elles atteindront le chiffre de 2 100 000 d'exemplaires dans les années 1970[5].
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À cette époque, les couvertures ont rarement un lien avec l'histoire publiée dans le comics qu'elles ornent. En effet, elles sont souvent préparées avant même que le scénario soit écrit[6]
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En 1967, Kinney National Company achète National Periodical Publications[7] puis en 1969 Warner Bros.-Seven Arts avant de se renommer Warner Communications en 1971[8].
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En 1968, Carmine Infantino devient directeur de la publication. Sa politique éditoriale est alors de donner plus de liberté aux artistes et grâce à cela DC retrouve l'éclat qu'elle avait perdu, même si Marvel continue à dominer le marché. DC va alors se trouver un dessinateur vedette, comme Jack Kirby l'est pour Marvel, en la personne de Neal Adams. Celui-ci crée Deadman en collaboration avec Infantino au scénario, puis il reprend le personnage de Batman en en faisant un personnage plus sombre, plus proche du Batman des origines. Cet aspect de Batman sera maintenu par Dick Giordano qui succède à Adams. Par la suite Neal Adams collabore avec le scénariste Dennis O'Neil sur la série Green Lantern. Le récit ne se concentre plus sur la lutte entre le bien et le mal mais développe des considérations politiques et sociales (place des Noirs, relation entre les sexes, drogue, etc.). Par ailleurs, Infantino parvient à attirer chez DC deux créateurs dont les noms étaient liés à Marvel : Steve Ditko et Jack Kirby. Steve Ditko crée en 1968 Le Creeper et Hawk and Dove, Jack Kirby, quant à lui, développe un nouvel univers, celui du Quatrième Monde, avec trois nouvelles séries (The New Gods, The Forever People, Mister Miracle) et la reprise de Superman's Pal Jimmy Olsen[C 4]. Enfin à côté de ces auteurs reconnus, Infantino donne leur chance à de nouveaux venus, tels que Len Wein, Marv Wolfman, Gary Friedrich pour apporter du sang neuf[P 6].
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Après l'âge d'or et le renouveau de l'âge d'argent, l'âge de bronze, celui des années 1970, est lié à une crise du lectorat[P 7]. Les super-héros attirent moins et ne parviennent pas à se renouveler. Toujours sous la houlette d'Infantino, DC propose des nouvelles séries pour attirer ceux qui délaissent les aventures super-héroïques. Ainsi paraissent les aventures du cowboy Bat Lash ou les récits fantastiques de The house of Secrets (où apparaît pour la première le personnage de Swamp Thing créé par Len Wein et Bernie Wrightson[C 5]). Cet essai de diversification va culminer à la fin des années 1970 avec la « DC Explosion » qui est la promesse d'une augmentation du nombre de séries publiées avec un nombre de pages plus élevé pour chaque comics. Cette tentative se solde par un échec et fin 1978, la production est divisée par deux. Entretemps, DC va innover en travaillant avec son concurrent, Marvel Comics, pour éditer, en 1975, le premier crossover de l'histoire des comics : l'adaptation du film Le Magicien d'Oz[B 3]. Ce projet sera suivi dès l'année suivante d'un crossover mettant en scène la rencontre entre Superman et Spider-Man écrit par Gerry Conway et dessiné par Ross Andru et Dick Giordano[9]. En 1979, DC, à peine remis de l'échec de la « DC Explosion » crée un nouveau format de diffusion de comics : la mini-série. La première du genre est The World of Krypton écrit par Alan Kupperberg et dessiné par Howard Chaykin et Murphy Anderson[P 8] qui est publiée ainsi parce que l'histoire était déjà écrite et dessinée mais que le comics Showcase qui devait l'accueillir avait été supprimé.
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En 1984, DC confie à Alan Moore le scénario de Swamp Thing ; le dessin est assuré par Stephen Bissette et John Totleben. Alan Moore reprend la série à partir du numéro 20 et dès l'épisode suivant il recrée entièrement le personnage. Rapidement, il fait évoluer la série vers l'horreur et écrit des histoires de moins en moins acceptables par le comics code si bien que le numéro 28 ne porte plus le sceau du comics code et que cela sera habituel à partir du numéro 30. Swamp Thing annonce déjà le nouvel âge des comics mais ce sont trois mini-séries éditées par DC qui marquent la fin de l'âge de bronze des comics et l'avènement de l'âge moderne. En 1985, pour régler les problèmes liés à la coexistence de version modernes et anciennes de ses personnages ainsi que ceux rachetés à d'autres maisons d’éditions, DC Comics publie à l'occasion des cinquante ans de la société le « crossover » Crisis on infinite earths. Il s'agit d'une série en douze parties scénarisée par Marv Wolfman et dessinée par George Perez. Cette série réinvente complètement l'univers DC en se débarrassant du concept de Terres multiples tel qu'il était utilisé depuis des années, considéré comme confus. Au cours de cette saga, on assiste à la disparition de nombreux personnages et à la mise en place des bases servant à un redémarrage total de la chronologie de l'univers DC.
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L'année suivante DC publie The Dark Knight Returns écrit et dessiné par Frank Miller et encré par Klaus Janson et Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons, deux mini-séries qui vont donner le ton de la nouvelle ère qui commence après l'âge de bronze des comics et nommé âge moderne. Ces séries par leur contenu s'adresse à un public adulte et pour cette raison ni l'un ni l'autre ne portent le sceau du comics code. Ils connaissent, malgré cela, un grand succès public et critique[P 9]. DC, tout en continuant à publier des séries tout-public, décide alors de publier plusieurs comics au contenu plus adulte sous la responsabilité éditoriale de Karen Berger. Ces comics sont Hellblazer, Shade, the Changing Man, Animal Man ou encore Sandman de Neil Gaiman. Ils seront ensuite formellement intégrés dans une collection nommée Vertigo et porteront sur la couverture l'avertissement For Mature Readers[n 3],[B 4].
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Par ailleurs, après avoir longtemps eu son siège au 666 de la Cinquième avenue à New York, DC Comics déménage dans les années 1990 au 1700 de Broadway.
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En 1996 commence une collaboration entre Jeph Loeb (scénariste de cinéma) et Tim Sale (au dessin) qui revisitent Batman: The Long Halloween et Dark Victory, qui sont aujourd'hui classées parmi les plus importantes publications sur le chevalier noir avec celles de Miller. Leur fructueuse entente artistique se poursuit avec un spin-off sur Catwoman. Dans les années 2000 Loeb devient un auteur majeur de l'éditeur au travers de crossovers Superman/Batman et collabore avec Jim Lee.
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En 1998, DC Comics rachète Wildstorm, un des studios composant Image Comics, à Jim Lee qui en conserve la direction.
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En 2005, en réplique à la collection Ultimate de Marvel, DC Comics lance la collection All-Star qui présente des aventures des héros de DC Comics les plus populaires réalisées par des auteurs célèbres. L'idée est de présenter des aventures hors de toute continuité, accessibles à tous, et basées sur les éléments des personnages que tout le monde connaît. Les deux premières séries lancées sont: All Star Batman and Robin, The Boy Wonder par Frank Miller et Jim Lee et Superman par Grant Morrison et Frank Quitely.
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Les années 2000 sont marquées par le développement de crossovers qui apportent des changements importants dans l'univers DC. Ainsi, depuis 2004, des histoires racontant une « crise » ont été publiées chaque année : Identity Crisis (2004) se développe en Countdown to Infinite Crisis (2005), Infinite Crisis (2005-2006), 52 (2006-2007), Countdown to Finale Crisis (2007), Final Crisis 2008[B 5]. En 2009 le crossover met en avant Green Lantern, s'intitule Blackest Night[10] et donne naissance à celui de 2010 Brightest Day[11]. Enfin, en 2011, Flash est à l'honneur avec le crossover Flashpoint[12] qui est suivi en 2011-2012 de la recréation complète de l'univers DC. Toutes les séries recommencent alors avec un nouveau numéro 1[13]. À cette occasion DC Comics change de logo comme elle l'avait déjà fait en 2005.
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Logo de la société, de 2005 à 2012.
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Logo de la société, de 2012 à 2016.
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Logo de la société à partir de 2016.
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Voir aussi la catégorie Personnage de comics DC et ses sous-catégories.
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Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner
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Note: DC Universe est la plateforme streaming de Warner Bros.
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Le Décalogue (en hébreu עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת : Assereth ha-Dibberoth) — les Dix Paroles pour le judaïsme, traduit par les Dix Commandements pour le christianisme — est un court ensemble écrit d'instructions morales et religieuses reçues, selon les traditions bibliques, de Dieu par Moïse au mont Sinaï.
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Dans la Torah, il est écrit que la transmission de ces instructions morales sous la forme de tables gravées provient « du doigt de Dieu ». La Bible parle de « dix paroles » (Ex 34:28 ; Dt 4:13), ce que la version des Septante rend par le mot δεκάλογος / dekálogos, d'où le terme français de « Décalogue ».
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Ces instructions sont données deux fois dans le Pentateuque (la Torah) : dans le Livre de l'Exode (Ex 20,2-17), et dans le Deutéronome (Dt 5,6-21). Des différences mineures existent entre ces deux textes.
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Le texte de l'Exode est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Ex 20,2-17) :
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Le second énoncé, en Dt 5:6–21, est presque identique. Une différence bien connue concerne le commandement sur le Chabbat. Dans l'Exode, il est écrit « souviens-toi (zakhor) du jour du Chabbat » et dans le Deutéronome « observe », ou « garde » (chamor) le jour du chabbat ». La tradition, rappelée à chaque entrée de chabbat[N 1], à l'office du vendredi soir, dans le Lekha Dodi, veut que les deux mots aient été prononcés en même temps.
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Sept commandements sur dix commencent par la négation « lo », ne pas. Seuls les premier (Je suis l'Éternel), quatrième (Souviens-toi du sabbat) et cinquième (Honore ton père et ta mère) sont positifs.
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Le texte du Deutéronome est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Dt 5,6-21) :
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Les dix commandements de la Torah samaritaine intègrent en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte[1].
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Les deux versions des dix commandements existant dans le Tanakh hébraïque (celle du Livre de l'Exode et celle du Deutéronome) ont été uniformisées[1].
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Afin de conserver le nombre des commandements (dix), le 1er commandement juif (« Je suis l'Éternel (Ado-nāï), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain étant donc le second commandement juif : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face ». Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34.28), après qu'ils ont corrigé leur version en en retirant le dixième »[2] relatif au mont Garizim.
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À la fin du Ier siècle, dans les Antiquités judaïques, Flavius Josèphe résume ainsi les Dix Paroles[3] :
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Tous entendent une voix venue d'en haut, elle leur parvient à tous, de manière qu'ils ne perdent aucune de ces dix paroles que Moïse a laissées écrites sur les deux tables. Ces paroles, il ne nous est plus permis de les dire explicitement, en toutes lettres, mais nous en indiquerons le sens.
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La première parole nous enseigne que Dieu est Un, qu'il ne faut vénérer que lui seul. La deuxième nous commande de ne faire aucune image d'animal pour l'adorer, la troisième de ne pas invoquer Dieu en vain, la quatrième d'observer chaque septième jour en nous abstenant de tout travail, la cinquième d'honorer nos parents, la sixième de nous garder du meurtre, la septième de ne point commettre d'adultère, la huitième de ne point voler, la neuvième de ne pas rendre de faux témoignages, la dixième de ne rien convoiter qui appartienne à autrui.
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Dans la représentation habituelle des Tables de la Loi des synagogues, les cinq premiers commandements sont en général présentés de haut en bas sur la table de droite, les commandements 6 à 10 sur celle de gauche. On les symbolise souvent par leurs deux premiers mots hébreux, en observant que les commandements 6, 7 et 8 n'ont que deux mots.
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Les Dix Paroles étant deux fois écrites dans la Torah, elles appartiennent à deux sections hebdomadaires (parachioth) distinctes, Yitro et Va'et'hanan, et sont donc lues à l'office synagogal lorsque viennent les semaines de lecture de ces deux parachioth[4]. Elles sont aussi énoncées lors de l'office de Chavouoth[4], fête qui célèbre depuis les temps rabbiniques le don de la Torah sur le mont Sinaï. Une controverse a parfois été soulevée quant à savoir si les fidèles doivent se lever ou non durant la lecture des Dix Paroles[4] Cela pourrait signifier que les fidèles accordent une plus grande importance à ces Dix Paroles qu'au reste de la Torah. Aussi, souvent est-ce le rabbin et non le hazan ni un fidèle qui lit les Dix Paroles. Ainsi, l'assemblée se lève en signe de respect pour le rabbin et non pour montrer la supériorité des Dix Paroles sur le reste de la Torah[5].
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De même, il est attesté que dans les temps pré-talmudiques, l'usage était d'énoncer quotidiennement les Dix Paroles dans la prière quotidienne. Toutefois, cet usage a été interdit de peur que des hérétiques disent que seules ces Dix Paroles (et non la Torah tout entière) ont été données à Moïse[6].
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Même s'il reste des incertitudes sur le rôle que les Dix Commandements ont joué dans le christianisme primitif, il semble qu'ils étaient récités au cours de certains offices et utilisés dans l'instruction religieuse car ils étaient considérés comme un résumé de la Loi de Dieu[7].
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Article détaillé : Doctrine catholique sur le Décalogue
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Le Catéchisme de l'Église catholique[8] reprend la tradition de l’Ancien Testament en enseignant tout aussi bien la version de l'Exode, 20, 2–17 que celle issue du Deutéronome, 5, 6–21. Seuls les troisième, quatrième et dixième commandements diffèrent légèrement sur la forme mais impliquent exactement la même chose.
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Les Dix Commandements font partie des règles qui n'ont pas changé avec l'avènement de la Nouvelle Alliance apportée par le Christ. Le troisième commandement fait l'objet de précisions car mal mis en pratique (Matthieu 12:8, Colossiens 2:16, Marc 2:27 et 28).
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L'Église catholique souligne que le Décalogue « se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’Ancienne Alliance[9] ». Ces « dix paroles » permettent aux hommes de construire une vie libérée de l'esclavage, selon le précepte fondamental de l'amour de Dieu et du prochain[9]. Le Décalogue (la Loi) définit une éthique parallèle aux Béatitudes du Sermon sur la montagne (la promesse), ces deux enseignements étant complémentaires l'un de l'autre, et non pas opposés[9].
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Le théologien et exégète Paul Beauchamp note que le Décalogue accorde une grande importance aux commandements négatifs, puis ajoute : « Mais tout change si l'on comprend que dire ce qu'il faut faire emprisonne plus que dire ce qu'il ne faut pas faire. En lisant le Décalogue, on entend ce que Dieu interdit. Mais l'autre face, corrélative de la première, c'est le fait que Dieu n'oblige pas. Que ne pas faire ? Ces violences qui s'appellent meurtre, adultère, vol, faux témoignage. Par elles, tu prives autrui et te prives toi-même de liberté [...]. Les interdits du Décalogue font le vide devant un espace où Dieu ne demande rien. Il ne demande même pas d'être adoré. Et pourtant, l'espace qui s'ouvre ainsi est un espace d'adoration, un appel silencieux vers le don de soi à Dieu[10]. »
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Les protestants accordent une grande importance aux dix commandements, considérant d'une part qu'ils occupent une place centrale dans l'Ancien Testament et d'autre part que Jésus s'est abondamment appuyé sur eux, les commentant et les actualisant, notamment dans son sermon sur la montagne (évangile selon saint Matthieu, chapitre 5, évangile selon saint Marc, chapitre 10). Les protestants regroupent en deux sous-ensembles les dix commandements, les quatre premiers étant relatifs à notre relation à Dieu, et les six suivants s'intéressant à notre relation au prochain[11].
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Logiquement, les catéchismes protestants inspirés par la Réforme protestante commentent et expliquent les dix commandements, qu'ils considèrent comme des éléments fondamentaux de la foi chrétienne ; c’est le cas des catéchismes rédigés par Luther (notamment le Petit Catéchisme, 1529) ou Calvin (« le catéchisme de Genève »[12], 1541), ou par d’autres comme le Catéchisme de Heidelberg (1563)[13].
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Les protestants s'appuient exclusivement sur les traductions des textes de l'Exode et du Deutéronome exactement comme les catholiques.
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fr/1463.html.txt
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Le mètre, de symbole m, est l'unité de longueur du Système international (SI). C'est l'une de ses sept unités de base, à partir desquelles sont construites les unités dérivées (les unités SI de toutes les autres grandeurs physiques).
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Première unité de mesure du système métrique initial, le mètre (du grec μέτρον / métron, « mesure »[1]) a d'abord été défini comme la 10 000 000e partie d'une moitié de méridien terrestre[a], puis comme la longueur d'un mètre étalon international, puis comme un multiple d'une certaine longueur d'onde et enfin, depuis 1983, comme « la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant une durée d'un 299 792 458e de seconde »[2].
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« Nous fixons l'unité de mesure à la dix-millionième partie du quart du méridien et nous la nommons mètre ».
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Le 11 juillet 1792, dans leur rapport à l'Académie des Sciences sur la nomenclature des mesures linéaires et superficielles[3], Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace, définissent pour la première fois ce qui deviendra près d'un siècle plus tard l'unité de mesure internationale de référence des longueurs.
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Le mot « mètre » était déjà utilisé dans la langue française depuis plus d'un siècle dans des mots composés comme thermomètre (1624, Leurechon[4]) ou baromètre (1666)[5].
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Le 26 mars 1791, l'Assemblée Nationale, sur la demande de Talleyrand et au vu du rapport de l'Académie des sciences[6], avait voté l'exécution de la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone pour donner une base objective à la nouvelle unité de mesure.
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Les opérations de mesure du méridien entamées en 1792 par Delambre et Méchain n'étant pas encore achevées, en 1793, un premier mètre provisoire doit être adopté. Fondé sur les calculs du méridien par Nicolas-Louis de Lacaille en 1758 et d'une longueur de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes, soit 443,44 lignes de la Toise de Paris[7], ce mètre provisoire est proposé en janvier 1793 par Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace[8] et adopté par décret le 1er août 1793 par la Convention[9].
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Avec le décret du 18 Germinal an III (7 avril 1795)[10], la Convention institue le système métrique décimal et poursuit les mesures du méridien terrestre qui avaient été interrompues fin 1793 par le Comité de Salut public.
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Le 4 messidor an 7 (22 juin 1799), un mètre-étalon en platine[11] conforme aux nouveaux calculs du méridien est déposé aux Archives de l'Empire et un autre à l'Observatoire Impérial.
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La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799)[12] édictée au début du Consulat, institue le mètre définitif.
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Le mètre provisoire fixé dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III est révoqué. Il est remplacé par le mètre définitif, dont la longueur fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain est de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes[13].
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La République helvétique adopte le système métrique en 1803, peu avant son effondrement. Le 2 avril 1807, Ferdinand Rudolph Hassler soumet sa candidature à la réalisation du relevé côtier des États-Unis, où il avait amené une copie du mètre des Archives en 1805[14],[15],[16],[17].
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Les Pays-Bas adoptent le mètre à partir de 1816, premier pays à établir durablement le système métrique, suivi par la Grèce en 1836[14].
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En 1832, Carl Friedrich Gauss qui effectue des travaux sur le champ magnétique terrestre propose d'ajouter la seconde aux unités fondamentales que sont le mètre et le kilogramme sous la forme du système CGS (centimètre, gramme, seconde)[18],[19].
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La loi du 4 juillet 1837[20] interdit en France à partir de 1840 tous poids et mesures autres que ceux établis par les lois du 18 germinal an III (7 avril 1795) et du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) constitutives du système métrique décimal.
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30 |
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Le 28 juillet 1866, le Congrès des États-Unis autorise l'utilisation du système métrique sur tout le territoire des États-Unis[21],[22].
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33 |
+
En 1889, la première Conférence générale des poids et mesures (CGPM) redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de 90% de platine et 10% d'iridium. Le mètre étalon est une barre en "X" de 20 x 20 mm de côté et 102 cm de long. Les graduations donnent la longueur du mètre avec une précision de 10 puissance -7, soit un degré de précision trois fois plus grand que celui du mètre des archives de 1799[23].
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34 |
+
Cette barre étalon est conservée au BIPM à Saint-Cloud en France. Trente copies numérotées sont fabriquées et envoyées aux différents pays membres. Cela implique la mise au point d'un appareillage spécial permettant la comparaison des nouveaux étalons entre eux et avec le Mètre des Archives et la définition d'une échelle de température reproductible. Ces travaux donneront lieu à l'invention de l'invar qui vaudra à Charles-Édouard Guillaume, directeur du Bureau international des poids et mesures le prix Nobel de physique en 1920[24].
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35 |
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En 1960, la 11e Conférence générale des poids et mesures (CGPM)[25] abroge la définition du mètre en vigueur depuis 1889, fondée sur le prototype international en platine iridié. Elle définit le mètre, unité de longueur du Système international (SI), comme égal à 1 650 763,73 longueurs d'onde dans le vide de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux 2p10 et 5d5 de l'atome de krypton 86.
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+
En 1983, la définition du mètre fondée sur l'atome de krypton 86 en vigueur depuis 1960 est abrogée. Le mètre, unité de longueur du SI, est défini par la 17e CGPM[26] comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde.
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39 |
+
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A compter du 20 mai 2019, la définition du mètre adoptée à la 26e réunion de la CGPM[27] de novembre 2018 est :
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41 |
+
« Le mètre, symbole m, est l'unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à 299 792 458 lorsqu'elle est exprimée en m s–1, la seconde étant définie en fonction de ΔνCs ».
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42 |
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Dans cette définition, ΔνCs est la fréquence de la transition hyperfine de l’état fondamental de l’atome de césium 133 non perturbé égale à 9 192 631 770 Hz .
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43 |
+
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Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale constituante se prononce pour la création d'un système de mesure stable, uniforme et simple. Le 19 mai 1790, Condorcet met sur pied une commission, comprenant, outre lui-même, Jean-Charles de Borda, Coulomb, Joseph Louis de Lagrange, Laplace, Lavoisier et Tillet. La commission étudie trois possibilités de mesure :
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45 |
+
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46 |
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Elle rend son rapport en octobre 1790. La mesure au pendule est abandonnée d'une part à cause des variations de la gravitation terrestre, d'autre part à cause de l'interférence du facteur temps dans la détermination de l’unité de longueur avec le pendule.
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Le 16 février 1791, sur la proposition de Borda - l'inventeur du pendule et du « cercle répétiteur » qui portent son nom - une commission chargée de fixer la base de l'unité des mesures est constituée. La commission est composée de Borda, Condorcet, Laplace, Lagrange et Monge. Des appareils de mesure géodésique précis et fiables sont nécessaires comme la règle pour les longueurs et le cercle répétiteur pour les angles, avec une précision d'une seconde d'arc, dont Borda est l'inventeur avec Etienne Lenoir.
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La mesure du cercle équatorial n'est pas retenue. C'est la grandeur du quart du méridien terrestre qui servira de base au nouveau système de mesure. Le rapport final sur le choix d’une unité de mesure présenté le 19 mars 1791 par Condorcet à l’Académie propose que l’unité de longueur, baptisée « mètre », soit égale à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Il propose que l’on ne mesure pas le quart de méridien tout entier, mais seulement, sur le 45° parallèle et au niveau de la mer, l'arc de neuf degrés et demi qui sépare Dunkerque de Barcelone.
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Alors que Galilée affirmait l'isochronisme des pendules, Huygens[28] trouve que la période du pendule dépend de l’amplitude de son mouvement pour les grandes oscillations. S'inspirant des recherches de Christopher Wren sur le cycloïde, il munit ses pendules d'arc cycloïdaux qui garantissent l'isochronisme des vibrations en rendant la période indépendante de l’amplitude[29]. Huygens détermine la longueur du pendule qui bat la seconde à 3 pieds, 3 pouces et 3/10 d’un pouce d’Angleterre.
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53 |
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En 1659, Huygens introduit un paramètre supplémentaire dans le calcul de la période d'un pendule, la pesanteur, dont le pendule devient aussi un instrument de mesure[30].
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En 1668, le philosophe anglais John Wilkins propose une mesure universelle à unités décimales fondée sur une corrélation entre la longitude et une mesure du temps d'une seconde au pendule. Sa longueur fondamentale était de 38 pouces de Prusse soit de 993,7 mm (1 pouce de Prusse étant égal à 26,15 mm)[31].
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En 1670 Gabriel Mouton propose un système de mesure décimal utilisant comme unité de mesure une fraction de la circonférence terrestre plutôt que la longueur d'un pendule ou les mesures du corps humain. Sa « virgula geometrica » avait comme longueur la six-cent-millième partie d'un degré d'un arc de méridien (environ 0,18m). Son multiple, la « virga » avait environ la taille de la toise (1,80m)[32].
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En 1670, Jean Picard fait des mesures identiques de 440 lignes 1/2 d'un pendule battant la seconde à l’île de Heune, Lyon, Bayonne et Sète. En 1671, dans son livre Mesure de la terre, il propose d'abandonner les étalons de mesure matériels comme la toise pour se référer à un original invariable et universel issu de la nature et prouvé par calcul. Il préconise une unité de longueur universelle, le « Rayon astronomique », à savoir la longueur d'un pendule à secondes[33].
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Mais en 1672, Jean Richer observe à Cayenne, soit à 4 à 5 degrés de l'équateur, qu'un pendule qui bat les secondes y est plus court qu'à Paris d'une ligne et un quart. L'observation est reprise pas Huygens pour qui, si la pesanteur varie en fonction de la latitude, l'étalon de longueur défini par Picard ne peut pas être universel.
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En 1675, le savant italien Tito Livio Burattini publie Misura Universale, ouvrage dans lequel il renomme la mesure universelle de Wilkins en mètre universel « metro cattolico » et la redéfinit comme étant la longueur d'un pendule qui oscille avec une demi-période d'une seconde, soit environ 993,9 mm actuels.
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En 1735 M. de Mairan trouve à 1/90 près, la même mesure que Picard, soit 440 lignes 17/30[34].
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En 1747, La Condamine présente à l'Académie des Sciences un Nouveau projet d'une mesure invariable propre à servir de mesure commune à toutes les nations. Constatant que la longueur de la demi-toise est presque la même, à sept lignes près, que celle du pendule qui bat la seconde à l'équateur, il propose d'adopter la longueur du pendule comme demi-toise, le changement étant à peine sensible dans l'usage ordinaire selon lui [35].
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En 1780, le mathématicien Alexis-Jean-Pierre Paucton publie une Métrologie ou Traité des mesures, poids et monnaies. Au sein d'un système décimal, il détermine une unité de mesure comme 400 000 ème partie d'un degré de méridien et la baptise « métrétes linéaire » en adaptant à la mesure des longueurs le nom d'une unité de mesure grecque et romaine des volumes de liquides[36].
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L'étude de la Terre précède la physique et contribuera à l'élaboration de ses méthodes. Celle-ci n'est alors qu'une philosophie naturelle dont l'objet est l'observation de phénomènes comme le champ magnétique terrestre, la foudre et la pesanteur[37]. De plus, la détermination de la figure de la Terre constitue à son origine un problème de la plus haute importance en astronomie, dans la mesure où le diamètre de la Terre est l'unité à laquelle toutes les distances célestes doivent être référées[38].
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En 1667 sous Louis XIV, l’Académie des Sciences conçoit l’idée d’un méridien de départ des longitudes qui passerait au centre des bâtiments du futur observatoire. L'Observatoire royal est situé en dehors de Paris pour faciliter les observations astronomiques. Les académiciens fixent son orientation nord–sud et établissent son axe de symétrie par observation du passage du Soleil pour devenir le méridien de référence pour la France.
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73 |
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Pour mesurer une partie du méridien, la méthode utilisée depuis la Renaissance, est celle de la triangulation. Au lieu de mesurer des milliers de kilomètres, on mesure les angles d’une suite de triangles adjacents. La longueur d’un seul côté d’un seul triangle, que les arpenteurs appellent "base", permet de connaître toutes les longueurs de tous les triangles. Des opérations géométriques permettent ensuite de déterminer la longueur du méridien[39].
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74 |
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75 |
+
En 1669, Jean Picard mesure le premier le rayon terrestre par triangulation. L’arc de méridien de 1°, 11’ et 57”, choisi entre Sourdon et Malvoisine, mesure 68,430 toises de Paris soit 135Km. Rapportée à un degré, cette mesure permet d’établir la longueur d’un méridien par l’abbé Picard pour qui «cette mesure, prise 360 fois donnerait la circonférence entière d’un méridien terrestre».
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76 |
+
Dans son mémoire du 8 février 1681 à Colbert sur la cartographie de la France, Picard propose une mesure sur toute la France de la méridienne de l'Observatoire. Cette mesure devait servir à la fois à mesurer plus exactement la circonférence de la terre qu'à établir une plus juste de la France[40]. Au lieu de cartographier les provinces et assembler ensuite les différentes cartes, Picard propose un châssis général de triangulation de la France qu'on remplirait ensuite avec des cartes plus détaillées. Pour construire ce châssis, Picard propose de reprendre la voie du méridien qu'il avait commencé à mesurer et de mesurer l'axe Dunkerque-Perpignan passant par Paris.
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77 |
+
Picard meurt l'année suivante, fin 1682.
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+
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+
Jean-Dominique Cassini reprend le projet en 1683 et se lance dans les mesures de la méridienne entre Dunkerque et Collioure. Mais Colbert meurt en septembre 1683 et Louvois, qui lui succède, arrête les travaux de mesure de Cassini. Il meurt à son tour en 1691. Cassini reprend ses travaux en 1700-1701 sans pouvoir les achever.
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80 |
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Son fils Jacques Cassini (Cassini II), effectuera cette mesure entre 1713 et 1718. La mesure de l'arc porte sur une distance cinq fois plus longue que celle effectuée par l’abbé Picard, elle est plus précise et sera provisoirement retenue en 1795 par la Convention pour la définition du mètre, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
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Dans ses Principia de 1687, Newton affirme que la Terre est aplatie aux pôles de 1/230. En 1690, à cause de sa conception différente de la gravité, Huygens trouve un aplatissement de 1/578 seulement, plus faible que celui de Newton[41].
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83 |
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Pour vérifier ces théories, l'Académie des Sciences de Paris envoie, sur ordre du roi, deux expéditions géodésiques, l'une au Pérou en 1735-1744 avec La Condamine, Bouguer, Godin et Jussieu[42], et l'autre en Laponie en 1736-1737 avec Maupertuis, Celsius, et Clairaut. La mesure de longueurs d'arcs de méridien à des latitudes différentes doit permettre de déterminer la forme de la Terre. Les mesures de Maupertuis donnent un aplatissement de 1/178, proche de la valeur donnée par Newton et validant, un demi-siècle après la loi de la gravitation, le système newtonien de l'attraction universelle[43].
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En 1739, César-François Cassini de Thury (Cassini III) effectue une nouvelle mesure du méridien de Paris[44] permettant la mise à jour des cartes de France et d'Europe. En 1784, il établit par triangulation, une carte précise de la France[45].
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Dans son célèbre ouvrage Théorie de la Figure de la Terre, Tirée des Principes de l'Hydrostatique publié en 1743, Alexis Claude Clairaut (1713–1765) fait une synthèse des rapports existant entre la pesanteur et la forme de la Terre. Clairaut y expose son théorème qui établit une relation entre la pesanteur mesurée à différentes latitudes et l'aplatissement de la Terre considérée comme un sphéroïde composé de couches concentriques de densités variables[46],[47]. Vers la fin du XVIIIe siècle, les géodésiens cherchent à concilier les valeurs de l'aplatissement tirées des mesures d'arcs méridiens avec celui que donne le sphéroïde de Clairaut tiré de la mesure de la pesanteur[48]. En 1789, Pierre-Simon de Laplace obtient par un calcul prenant en compte les mesures d'arcs méridiens connues à l'époque un aplatissement de 1/279. La gravimétrie lui donne un aplatissement de 1/359. Adrien-Marie Legendre quant à lui trouve à la même époque un aplatissement de 1/305. La Commission des Poids et Mesures adoptera en 1799 un aplatissement de 1/334 en combinant l'arc du Pérou et les données de la méridienne de Delambre et Méchain[48].
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Le 26 mars 1791, un projet de décret inspiré par Lagrange, Borda, Laplace, Monge et Gondorcet est proposé par Talleyrand. Celui-ci prévoit la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone. Six commissaires doivent être nommés à l'Académie des Science pour mener à bien le projet. L'Assemblée adopte ce principe de la grandeur du quart du méridien terrestre comme base du nouveau système de mesures qui sera décimal. Elle mandate la mesure d'un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone.
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En mai 1792 commence la fabrication des cercles répétiteurs de Borda et Lenoir. À la fin du mois de juin 1792, les deux commissaires Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain et leurs opérateurs commencent la mesure du méridien. Elle est divisée en deux zones avec une jonction à Rodez : la partie Nord, de Dunkerque à Rodez était mesurée par Delambre et la partie sud, en remontant de Barcelone à Rodez, par Méchain. Pour les mesures de longueurs des bases des triangles, Delambre et Méchain utilisent les règles de Borda mises au point par Etienne Lenoir. En laiton et en platine, elles sont ajustées sur une toise et mesurent 12 pieds (environ 4m). Pour mesurer les angles, c'est le cercle répétiteur mis au point par Borda et Étienne Lenoir en 1784 qui est utilisé. On mesure la longueur d’un côté du triangle reposant sur un terrain plat, puis on établit par visées les mesures des angles du triangle pour obtenir par des calculs trigonométriques la longueur de tous les côtés du triangle et par projection la distance réelle. La détermination des positions (longitude et latitude) des extrémités du segment de méridien est faite par une mesure astronomique[49].
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92 |
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Le 25 novembre 1792, un rapport de l'Académie des sciences à la Convention Nationale donne l'état des travaux en cours[50].
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93 |
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94 |
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À cause des conditions politiques, le travail de mesure du méridien sera retardé et exécuté en deux temps de 1792 à 1793 et de 1795 à 1798. En août 1793, le Comité de Salut Public souhaitant en effet « donner le plus tôt possible l'usage des nouvelles mesures à tous les citoyens en profitant de l'impulsion révolutionnaire », la Convention nationale avait émis un décret instaurant un mètre fondé sur les anciens résultats des mesures de La Condamine en 1735 au Pérou, Maupertuis en 1736 en Laponie et Cassini en 1740 de Dunkerque à Perpignan.
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95 |
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96 |
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Les opérations de mesure du méridien de Delambre et Méchain sont suspendues fin 1793 par le Comité de Salut public. Celui-ci ne voulant donner de fonctions qu'à des hommes « dignes de confiance par leurs vertus républicaines et leur haine du roi », le 23 décembre 1793 (3 nivose an 2), Borda, Lavoisier, Laplace et Delambre sont exclus de la Commission des poids et mesures[51].
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97 |
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Condorcet, secrétaire de l'Académie Royale des sciences et instigateur du nouveau système de mesure, est arrêté et meurt en prison le 29 mars 1794. Lavoisier est guillotiné le 8 mai 1794.
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98 |
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Mais, à la faveur de la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) portée par Prieur de la Côte d'Or, Delambre et Méchain seront à nouveau nommés commissaires chargés des mesures de la méridienne et les travaux pourront reprendre et s'achèveront en 1798[52].
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99 |
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100 |
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Le résultat des mesures de Delambre et Méchain est précis : 551 584,7 toises, avec une erreur remarquable de seulement 8 millionièmes. La longueur du quart de méridien calculée est alors égal à 5 130 740 toises et le mètre égal à 443,295936 lignes.
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101 |
+
La commission spéciale pour le quart du méridien et la longueur du mètre rédige son rapport le 6 floréal an 7 (25 avril 1799)[53].
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102 |
+
Le 4 messidor, l'Institut présente au corps législatif les étalons du mètre et du kilogramme en platine qui sont déposés aux Archives en exécution de l'article II de la loi du 18 germinal an 3 (7 avril 1795).
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103 |
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104 |
+
Avec la loi du 19 frimaire an 8 (10 décembre 1799) édictée sous le Consulat, la longueur du mètre provisoire ordonnée dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III (3 pieds 11 lignes 44 centièmes) est remplacée par la longueur définitive fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain. Elle est désormais de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes.
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105 |
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Le mètre en platine déposé le 4 Messidor précédent au Corps législatif par l’Institut national des Sciences et des Arts est confirmé et devient l'étalon de mesure définitif des mesures de longueur dans toute la République.
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106 |
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107 |
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Le début du XIXe siècle est marqué par l'internationalisation de la géodésie[48]. L'unité de longueur dans laquelle sont mesurées toutes les distances du relevé côtier des États-Unis est le mètre français, dont une copie authentique est conservée dans les archives du Coast Survey Office. Il est la propriété de la Société philosophique américaine, à qui il a été offert par Ferdinand Rudolph Hassler, qui l'avait reçu de Johann Georg Tralles, délégué de la République helvétique au comité international chargé d'établir l'étalon du mètre par comparaison avec la toise, l'unité de longueur utilisée pour la mesure des arcs méridiens en France et au Pérou. Il possède toute l'authenticité de tout mètre d'origine existant, portant non seulement le cachet du Comité mais aussi la marque originale par laquelle il se démarquait des autres étalons lors de l'opération de normalisation. Il est désigné comme le Mètre des Archives[54],[55],[15].
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Entre 1853 et 1855, le Gouvernement espagnol fait réaliser à Paris par Jean Brunner, un fabricant d'instruments de précision d'origine suisse, une règle géodésique calibrée sur le mètre pour la carte d'Espagne. La traçabilité métrologique entre la toise et le mètre est assurée par la comparaison de la règle géodésique espagnole avec la règle numéro 1 de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques (voir plus haut la section : les mesures de Delambre et Méchain)[56],[57],[58],[18]. Des copies de la règle espagnole sont effectuées pour la France et l'Allemagne. Ces étalons géodésiques seront employés pour les opérations les plus importantes de la géodésie européenne[59]. En effet, Louis Puissant avait déclaré le 2 mai 1836 devant l'Académie des sciences que Delambre et Méchain avaient commis une erreur dans la mesure de la méridienne de France[60]. C'est pourquoi de 1861 à 1866, Antoine Yvon Villarceau vérifie les opérations géodésiques en huit points de la méridienne. Quelques-unes des erreurs dont étaient entachées les opérations de Delambre et Méchain sont alors corrigées. Entre 1870 et 1894, François Perrier, puis Jean-Antonin-Léon Bassot procèdent à la mesure de la nouvelle méridienne de France[61].
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Friedrich Wilhelm Bessel est à l'origine des investigations effectuées au XIXe siècle sur la figure de la Terre au moyen de la détermination de l'intensité de la pesanteur par le pendule et de l'utilisation du théorème de Clairaut. Les études qu'il conduit de 1825 à 1828 et sa détermination de la longueur du pendule simple battant la seconde à Berlin sept ans plus tard marquent le début d'une nouvelle ère de la géodésie[62]. En effet, le pendule réversible tel qu'il est utilisé par les géodésiens à la fin du XIXe siècle est en grande partie dû aux travaux de Bessel, car ni Johann Gottlieb Friedrich von Bohnenberger, son inventeur, ni Kater qui l'utilise dès 1818 ne lui apportent les perfectionnements qui résulteront des précieuses indications de Bessel, et qui le convertiront en l'un des plus admirables instruments qu'il sera donné aux scientifiques du XIXe siècle d'employer[62]. De plus, la coordination de l'observation des phénomènes géophysiques dans différents points du globe revêt une importance primordiale et est à l'origine de la création des premières associations scientifiques internationales. Carl Friedrich Gauss, Alexander von Humbolt et Wilhelm Eduard Weber créent le Magnetischer Verein en 1836. La création de cette association est suivie par la fondation de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe centrale en 1863 à l'initiative du général Johann Jacob Baeyer[37]. Le pendule réversible construit par les frères Repsold est utilisé en Suisse dès 1865 par Émile Plantamour pour la mesure de la pesanteur dans six stations du réseau géodésique helvétique. Suivant l'exemple donné par ce pays et sous le patronage de l'Association géodésique internationale, l'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Russie et la Saxe entreprennent des déterminations de la pesanteur sur leurs territoires respectifs[62].
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Le Prototype international du mètre constituera la base du nouveau système international d'unités, mais il n'aura plus aucune relation avec les dimensions de la Terre que les géodésiens s'efforcent de déterminer au XIXe siècle. Il ne sera plus que la représentation matérielle de l'unité du système. Si la métrologie de précision a profité des progrès de la géodésie, celle-ci ne peut continuer à prospérer sans le concours de la métrologie. En effet, toutes les mesures d'arcs terrestres et toutes les déterminations de la pesanteur par le pendule doivent impérativement être exprimées dans une unité commune. La métrologie se doit donc de créer une unité adoptée et respectée par toutes les nations de façon à pouvoir comparer avec la plus grande précision toutes les règles ainsi que tous les battants des pendules employés par les géodésiens. Ceci de manière à pouvoir combiner les travaux effectués dans les différentes nations afin de mesurer la Terre[62].
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Au XIXe siècle, les unités de longueurs sont définies par des étalons métalliques. En conséquence la question de l'expansion du volume d'un corps sous l'effet de son réchauffement est fondamentale. En effet, les erreurs de température sont proportionnelles à la dilatation thermique de l'étalon. Ainsi, les efforts constamment renouvelés des métrologues pour protéger leurs instruments de mesure contre l'influence perturbatrice de la température révèlent clairement l'importance qu'ils attachent aux erreurs induites par les changements de température. Ce problème a constamment dominé toutes les idées concernant la mesure des bases géodésiques. Les géodésiens sont occupés par la préoccupation constante de déterminer avec précision la température des étalons de longueur utilisés sur le terrain. La détermination de cette variable, dont dépend la longueur des instruments de mesure, a de tout temps été considérée comme si complexe et si importante qu'on pourrait presque dire que l'histoire des étalons géodésiques correspond à celle des précautions prises pour éviter les erreurs de température[63],[59].
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En 1866, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero offre à la Commission permanente de l'Association géodésique réunie à Neuchâtel deux de ses ouvrages traduits en français par Aimé Laussedat. Il s'agit des rapports des comparaisons de deux règles géodésiques construites pour l'Espagne et l'Egypte, calibrées sur le mètre, entre elles et avec la règle N° 1 de la double-toise de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques et est alors la référence pour la mesure de toutes les bases géodésiques en France. À la suite de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, l'Association géodésique deviendra l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe. Le général Johann Jacob Baeyer, Adolphe Hirsch et Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero étant tombés d'accord, ils décident, pour rendre comparables toutes les unités, de proposer à l'Association de choisir le mètre pour unité géodésique, de créer un Mètre prototype international différant aussi peu que possible du Mètre des Archives, de doter tous les pays d'étalons identiques et de déterminer de la manière la plus exacte les équations de tous les étalons employés en géodésie, par rapport à ce prototype ; enfin, pour réaliser ces résolutions de principe, de prier les gouvernements de réunir à Paris une Commission internationale du Mètre[64],[58],[65],[18],[66],[67],[68],[69].
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L'année suivante la seconde Conférence générale de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe réunie à Berlin recommande de construire un nouveau mètre prototype européen et de créer une commission internationale. Napoléon III crée par décret en 1869 une Commission internationale du mètre qui deviendra la Conférence générale des poids et mesure (CGPM) et lance des invitations aux pays étrangers. Vingt-six pays répondent favorablement. Cette Commission sera en effet convoquée en 1870 ; mais, forcée par la guerre franco-allemande de suspendre ses séances, elle ne pourra les reprendre utilement qu'en 1872[70],[71],[18],[69].
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Lors de la séance du 12 octobre 1872, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero est élu président du Comité permanent de la Commission internationale du mètre qui deviendra le Comité international des poids et mesures (CIPM)[72],[18]. La présidence du géodésien espagnol sera confirmée lors de la première séance du Comité international des poids et mesures, le 19 avril 1875[73]. Trois autres membres du Comité, Wilhelm Foerster, Heinrich von Wild et Adolphe Hirsch comptent également au nombre des principaux architectes de la Convention du Mètre[18],[69],[74],[75],[76],[77].
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Le 20 mai 1875, dix-sept états signent à Paris la Convention du Mètre[78] dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie.
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Dans ce but, trois structures sont créées. La Convention délègue ainsi à la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), au Comité international des poids et mesures (CIPM) et au Bureau international des poids et mesures (BIPM) l'autorité pour agir dans le domaine de la métrologie, en assurant une harmonisation des définitions des différentes unités des grandeurs physiques. Ces travaux mènent à la création en 1960 du Système international d’unités (SI)[19].
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La Convention est modifiée en 1921. En 2016, elle regroupait 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.
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Le Comité international des poids et mesures (CIPM) est composé de dix-huit personnes, chacune issue d'un État membre différent de la Convention. Sa fonction est de promouvoir l'usage d'unités de mesures uniformes et de soumettre des projets de résolution allant en ce sens à la CGPM. Pour ce faire, elle s'appuie sur les travaux de comités consultatifs.
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La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) est formée de délégués des États membres de la convention et se réunit tous les quatre ans en moyenne pour réviser les définitions des unités de base du Système international d’unités (SI) dont le mètre[79].
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Le Bureau international des poids et mesures (BIPM), basé à Sèvres non loin de Paris, a pour charge, sous la surveillance du CIPM, la conservation des prototypes internationaux des étalons de mesure, ainsi que la comparaison et l'étalonnage de ceux-ci avec les prototypes nationaux. En effet, lors de la création du BIPM, la comparaison des étalons de platine iridié entre eux et avec le Mètre des Archives implique le développement d'instruments de mesure spéciaux et la définition d'une échelle de température reproductible. Confronté aux conflits provoqués par les difficultés liées à la fabrication des étalons, le président du CIPM, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero intervient auprès de l'Académie des sciences pour éviter qu'elles n'empêchent la création en France d'un organisme international doté des moyens scientifiques nécessaires pour redéfinir les unités du système métrique en fonction du progrès des sciences[80],[81].
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Il existe une relation entre l'unité de mesure (mètre), l'unité de masse (kilogramme), les unités de surface (mètre carré) et les unités de volume (mètre cube et litre, souvent utilisés pour désigner des volumes ou des quantités de liquides) :
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Dans certains métiers (archives, terrassement, de construction, etc.), on parle de « mètre linéaire (noté : « ml »). Il s'agit d'un pléonasme, puisque le mètre désigne précisément une longueur de ligne et que la norme NF X 02-003[82] précise qu'on ne doit pas affecter les noms d'unités de qualificatifs qui devraient se rapporter à la grandeur correspondante. Par ailleurs, le symbole mℓ ou mL correspond dans le SI à millilitre, ce qui n'a rien à voir avec une longueur et est une source de confusion. Toutefois, dans ces métiers, l'adjectif « linéaire » est ajouté pour signifier « en ligne droite » ou « horizontalement ».
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On emploie usuellement pour les gaz le normo mètre cube, anciennement noté « mètre cube normal », qui correspond au volume mesuré en mètres cubes dans des conditions normales de température et de pression. Cette unité n'est pas reconnue par le BIPM. Sa définition varie selon les pays et selon les professions qui l'utilisent.
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En fait, et de façon générale, « le symbole de l’unité ne doit pas être utilisé pour fournir des informations spécifiques sur la grandeur en question et il ne doit jamais être la seule source d’information sur la grandeur. Les unités ne doivent jamais servir à fournir des informations complémentaires sur la nature de la grandeur ; ce type d’information doit être attaché au symbole de la grandeur et non à celui de l’unité[83]. » (ici le volume). On doit donc dire « volume mesuré en mètres cubes dans les conditions normales de température et de pression », abrégé en « volume normal en mètres cubes ». Tout comme : Ueff = 500 V et non U = 500 Veff (« tension efficace exprimée en volts » et non « volts efficaces »).
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Le mètre correspond à :
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De fait, au-delà du milliard de kilomètres on utilise rarement l'unité standard : on lui préfère l'unité astronomique (ua), d'où est déduite l'unité dérivée, le parsec : ceci était nécessaire pour ne pas dénaturer les mesures précises de distance de parallaxe par une réévaluation de l'ua, liée à la valeur de la constante gravitationnelle (G). Cette situation peu œcuménique a été levée par les mesures directes par écho radar sur les planètes.
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Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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γ
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→
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{\displaystyle {\overrightarrow {\gamma }}}
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∂
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{\displaystyle {\partial \over \partial t}}
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v
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{\displaystyle {\vec {v}}}
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modifier
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+
L'accélération est une grandeur physique vectorielle, appelée de façon plus précise « vecteur accélération », utilisée en cinématique pour représenter la modification affectant la vitesse d'un mouvement en fonction du temps. La norme (l'intensité) de ce vecteur est appelée simplement « accélération » sans autre qualificatif.
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47 |
+
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48 |
+
Dans le langage courant, l'accélération s'oppose à la décélération et indique l'augmentation de la vitesse ou de la fréquence d'évolution d'un processus quelconque, par exemple l'accélération de la fréquence cardiaque ou celle d'une suite de situations.
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49 |
+
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+
De même que la vitesse décrit la modification de la position d'un objet au cours du temps, l'accélération décrit la « modification de la vitesse au cours du temps » (ce que les mathématiques formalisent par la notion de dérivée). Dans la vie courante, on distingue trois cas que le physicien regroupe sous le seul concept d'accélération :
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51 |
+
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+
Lorsque l'on est soi-même soumis à une accélération, on ressent un effort : effort qui nous plaque contre le siège lorsque la voiture accélère (va plus vite), effort qui nous tire vers le pare-brise lorsque la voiture freine, effort qui nous tire sur le côté lorsque la voiture tourne (force centrifuge). Nous ressentons cet effort de manière similaire au poids. Le rapport entre l'accélération et l'effort est le domaine de la dynamique ; mais l'accélération est une notion de cinématique, c'est-à-dire qu'elle se définit uniquement à partir du mouvement, sans faire intervenir les efforts.
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+
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+
Dans les unités internationales, la vitesse s'exprime en mètres par seconde (m/s). L'accélération est donc la « variation, par seconde, des mètres par seconde », soit des « (mètres par seconde) par seconde », (m/s)/s ; que l'on appelle « mètres par seconde au carré » (m/s2). On exprime ainsi souvent cette grandeur en « nombre de g », par analogie avec la pesanteur. Par rapport à l'unité internationale d'accélération, le « mètre par seconde au carré » (m/s2), on a 1 g = 9,806 65 m/s2.
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55 |
+
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+
Pour se faire une idée de l'accélération linéique, il peut être utile de penser en termes de « + x km/h par seconde », sachant que, par rapport aux unités internationales,
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+
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Par exemple, si une voiture passe de 0 à 100 km/h en 5 s, elle a une accélération de (100 km/h)/(5 s) = 20 (km/h)/s ≈ 5,6 m/s2 ≈ 0,57 g.
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+
À l'inverse, lors d'un choc frontal, une voiture roulant à 30 km/h s'arrête en environ 0,1 s, ce qui représente une variation de vitesse de (−30 km/h)/(0,1 s) = −300 (km/h)/s ≈ −83 m/s2 ≈ −8,5 g.
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61 |
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+
On parle souvent de l'accélération due à un changement de direction dans le cas des manèges à sensation, comme les montagnes russes. C'est ainsi que l'on peut lire que dans certains manèges, on subit une accélération allant jusqu'à 6,5 g[1].
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63 |
+
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+
La notion d'accélération est formalisée par Pierre Varignon le 20 janvier 1700, comme un écart infiniment petit de vitesse dv pendant un temps infiniment petit dt mis pour modifier cette vitesse. Réitérant l'approche qu'il avait utilisée deux ans plus tôt pour définir la notion de vitesse, il utilise le formalisme du calcul différentiel mis au point quelques années plus tôt par Gottfried Wilhelm Leibniz (Isaac Newton ayant développé le formalisme du calcul des fluxions).
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+
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+
On se place dans un référentiel (R) donné. Considérons un point matériel M de vecteur position
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r
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→
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{\displaystyle {\vec {r}}}
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et de vecteur vitesse
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v
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→
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+
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M
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+
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99 |
+
/
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100 |
+
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+
(
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102 |
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R
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103 |
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)
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+
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106 |
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107 |
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(
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t
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+
)
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+
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{\displaystyle {\vec {v}}_{\mathrm {M/(R)} }(t)}
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. L'accélération moyenne entre les instants t1 et t2 est le vecteur défini par :
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La norme de l'accélération s'exprime en mètre par seconde au carré (m s−2, m/s2).
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Si le référentiel et le point matériel sont définis sans ambiguïté, on allège couramment la notation
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Avec les mêmes notations, on définit l'accélération instantanée comme étant la dérivée du vecteur vitesse[2] :
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+
Comme le vecteur vitesse est lui-même la dérivée du vecteur position
|
123 |
+
|
124 |
+
|
125 |
+
|
126 |
+
|
127 |
+
|
128 |
+
|
129 |
+
r
|
130 |
+
→
|
131 |
+
|
132 |
+
|
133 |
+
|
134 |
+
|
135 |
+
|
136 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}}
|
137 |
+
|
138 |
+
du point matériel M, il en résulte que
|
139 |
+
|
140 |
+
|
141 |
+
|
142 |
+
|
143 |
+
|
144 |
+
|
145 |
+
a
|
146 |
+
→
|
147 |
+
|
148 |
+
|
149 |
+
|
150 |
+
|
151 |
+
|
152 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
153 |
+
|
154 |
+
est la dérivée seconde de
|
155 |
+
|
156 |
+
|
157 |
+
|
158 |
+
|
159 |
+
|
160 |
+
|
161 |
+
r
|
162 |
+
→
|
163 |
+
|
164 |
+
|
165 |
+
|
166 |
+
|
167 |
+
|
168 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}}
|
169 |
+
|
170 |
+
:
|
171 |
+
|
172 |
+
Physiquement, le vecteur accélération décrit la variation du vecteur vitesse. Ce dernier pouvant à la fois varier en valeur et en direction, la notion physique d'accélération est plus large que celle employé dans le langage courant, où celle-ci désigne uniquement une variation de la valeur de la vitesse. Du point de vue cinématique, un véhicule effectuant un virage à vitesse constante (en valeur) possède bien une accélération. Il est possible de montrer que celle-ci est normale au vecteur vitesse et dirigée vers le centre de courbure du virage (cf. expression intrinsèque de
|
173 |
+
|
174 |
+
|
175 |
+
|
176 |
+
|
177 |
+
|
178 |
+
|
179 |
+
a
|
180 |
+
→
|
181 |
+
|
182 |
+
|
183 |
+
|
184 |
+
|
185 |
+
|
186 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
187 |
+
|
188 |
+
).
|
189 |
+
|
190 |
+
Tout comme le vecteur position et le vecteur vitesse, le vecteur accélération par rapport à un référentiel donné peut s'exprimer dans les différents systèmes de coordonnées : cartésiennes, cylindro-polaires, et sphériques. Il est important de souligner que le choix du système de coordonnées est indépendant de celui du référentiel : le même vecteur accélération pourra donc s'exprimer différemment selon le système de coordonnées choisi.
|
191 |
+
|
192 |
+
Dans un repère de Frenet il est possible de décomposer l'accélération en deux composantes :
|
193 |
+
|
194 |
+
Il est possible de démontrer l'expression suivante :
|
195 |
+
|
196 |
+
où s(t) est l'abscisse curviligne du point matériel et R est le rayon de courbure de la trajectoire au point considéré : c'est le rayon du cercle dit osculateur en ce point. Ce cercle osculateur est le cercle tangent à la trajectoire en ce point qui se rapproche le plus de cette trajectoire autour de ce point.
|
197 |
+
|
198 |
+
Dans le cas du mouvement rectiligne, le rayon de courbure R tend vers l'infini, et donc l'accélération normale est évidemment nulle.
|
199 |
+
|
200 |
+
Dans le cas d'un mouvement circulaire le rayon de courbure R est constant et correspond au rayon de la trajectoire. Si le mouvement est en plus uniforme, la composante tangentielle est nulle, et l'accélération est purement normale[a].
|
201 |
+
|
202 |
+
Un solide, indéformable ou déformable, peut être décrit comme un ensemble de points ; on note Σ le domaine spatial (volume) occupé par le solide, et
|
203 |
+
|
204 |
+
|
205 |
+
|
206 |
+
ρ
|
207 |
+
(
|
208 |
+
M
|
209 |
+
)
|
210 |
+
|
211 |
+
|
212 |
+
{\displaystyle \rho (M)}
|
213 |
+
|
214 |
+
la fonction de masse volumique en un point M. On peut définir un vecteur accélération en chaque point, et ainsi un champ de vecteurs accélération
|
215 |
+
|
216 |
+
|
217 |
+
|
218 |
+
|
219 |
+
|
220 |
+
|
221 |
+
a
|
222 |
+
→
|
223 |
+
|
224 |
+
|
225 |
+
|
226 |
+
(
|
227 |
+
|
228 |
+
M
|
229 |
+
|
230 |
+
)
|
231 |
+
|
232 |
+
|
233 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}(\mathrm {M} )}
|
234 |
+
|
235 |
+
.
|
236 |
+
|
237 |
+
Dans le cas d'un solide indéformable, si l'on connaît l'accélération en un point A et le vecteur vitesse angulaire
|
238 |
+
|
239 |
+
|
240 |
+
|
241 |
+
|
242 |
+
|
243 |
+
|
244 |
+
Ω
|
245 |
+
→
|
246 |
+
|
247 |
+
|
248 |
+
|
249 |
+
|
250 |
+
|
251 |
+
{\displaystyle {\vec {\Omega }}}
|
252 |
+
|
253 |
+
du solide, on peut déterminer l'accélération en tout point B par la « loi de distribution des accélérations dans un solide indéformable », ou formule de Rivals[3] :
|
254 |
+
|
255 |
+
Ceci montre que le champ des accélérations n'est pas un torseur.
|
256 |
+
|
257 |
+
Toutefois, à partir de ce champ, on peut définir le moment dynamique par rapport à un point A du solide
|
258 |
+
|
259 |
+
Ce moment dynamique est un champ équiprojectif (dans tous les cas, même si le solide est déformable), c'est donc un torseur, appelé « torseur dynamique ». Sa résultante est la quantité d'accélération :
|
260 |
+
|
261 |
+
Les lois de mouvement d'un corps sont la détermination de la position en fonction du temps
|
262 |
+
|
263 |
+
|
264 |
+
|
265 |
+
x
|
266 |
+
(
|
267 |
+
t
|
268 |
+
)
|
269 |
+
|
270 |
+
|
271 |
+
{\displaystyle x(t)}
|
272 |
+
|
273 |
+
, de la vitesse instantanée en fonction du temps
|
274 |
+
|
275 |
+
|
276 |
+
|
277 |
+
v
|
278 |
+
(
|
279 |
+
t
|
280 |
+
)
|
281 |
+
|
282 |
+
|
283 |
+
{\displaystyle v(t)}
|
284 |
+
|
285 |
+
et de l'accélération instantanée en fonction du temps
|
286 |
+
|
287 |
+
|
288 |
+
|
289 |
+
a
|
290 |
+
(
|
291 |
+
t
|
292 |
+
)
|
293 |
+
|
294 |
+
|
295 |
+
{\displaystyle a(t)}
|
296 |
+
|
297 |
+
, les trois grandeurs étant des grandeurs vectorielles. Comme nous l'avons vu précédemment, le passage d'une grandeur à l'autre se fait par dérivation ou bien résolution d'une équation différentielle (ou, dans les cas simples, intégration). Ceci est le domaine de la cinématique.
|
298 |
+
|
299 |
+
Si
|
300 |
+
|
301 |
+
|
302 |
+
|
303 |
+
|
304 |
+
|
305 |
+
|
306 |
+
a
|
307 |
+
→
|
308 |
+
|
309 |
+
|
310 |
+
|
311 |
+
=
|
312 |
+
|
313 |
+
|
314 |
+
|
315 |
+
0
|
316 |
+
→
|
317 |
+
|
318 |
+
|
319 |
+
|
320 |
+
|
321 |
+
|
322 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}={\vec {0}}}
|
323 |
+
|
324 |
+
alors
|
325 |
+
|
326 |
+
|
327 |
+
|
328 |
+
|
329 |
+
|
330 |
+
|
331 |
+
v
|
332 |
+
→
|
333 |
+
|
334 |
+
|
335 |
+
|
336 |
+
=
|
337 |
+
|
338 |
+
|
339 |
+
|
340 |
+
c
|
341 |
+
t
|
342 |
+
e
|
343 |
+
|
344 |
+
→
|
345 |
+
|
346 |
+
|
347 |
+
|
348 |
+
|
349 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}={\overrightarrow {\mathrm {cte} }}}
|
350 |
+
|
351 |
+
et le mouvement du point matériel est rectiligne et uniforme dans (R).
|
352 |
+
|
353 |
+
On peut simplifier l'étude en posant l'axe x comme étant l'axe du vecteur vitesse, si celui-ci est non nul.
|
354 |
+
|
355 |
+
Le mouvement du point matériel est alors complètement décrit par la seule donnée de x(t), et l'on a les équations de mouvement :
|
356 |
+
|
357 |
+
où x0 est l'abscisse initiale : x0=x(t=0). Notons que si
|
358 |
+
|
359 |
+
|
360 |
+
|
361 |
+
|
362 |
+
|
363 |
+
|
364 |
+
v
|
365 |
+
→
|
366 |
+
|
367 |
+
|
368 |
+
|
369 |
+
=
|
370 |
+
|
371 |
+
|
372 |
+
|
373 |
+
0
|
374 |
+
→
|
375 |
+
|
376 |
+
|
377 |
+
|
378 |
+
|
379 |
+
|
380 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}={\vec {0}}}
|
381 |
+
|
382 |
+
, alors le point est immobile dans le référentiel.
|
383 |
+
|
384 |
+
Si la direction et la valeur de
|
385 |
+
|
386 |
+
|
387 |
+
|
388 |
+
|
389 |
+
|
390 |
+
|
391 |
+
a
|
392 |
+
→
|
393 |
+
|
394 |
+
|
395 |
+
|
396 |
+
|
397 |
+
|
398 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
399 |
+
|
400 |
+
sont constantes, le mouvement est dit uniformément accéléré. On note
|
401 |
+
|
402 |
+
Si
|
403 |
+
|
404 |
+
|
405 |
+
|
406 |
+
|
407 |
+
|
408 |
+
|
409 |
+
v
|
410 |
+
→
|
411 |
+
|
412 |
+
|
413 |
+
|
414 |
+
|
415 |
+
|
416 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}}
|
417 |
+
|
418 |
+
et
|
419 |
+
|
420 |
+
|
421 |
+
|
422 |
+
|
423 |
+
|
424 |
+
|
425 |
+
a
|
426 |
+
→
|
427 |
+
|
428 |
+
|
429 |
+
|
430 |
+
|
431 |
+
|
432 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
433 |
+
|
434 |
+
sont colinéaires, alors le mouvement est rectiligne (MRUA : mouvement rectiligne uniformément accéléré). On peut simplifier l'étude en posant l'axe x comme étant l'axe commun de l'accélération et du vecteur vitesse. Le mouvement du point matériel est alors complètement décrit par la seule donnée de x(t), et l'on peut exprimer l'accélération comme étant un scalaire :
|
435 |
+
|
436 |
+
On établit facilement que[4]
|
437 |
+
|
438 |
+
où
|
439 |
+
|
440 |
+
On a :
|
441 |
+
|
442 |
+
De ceci, on peut également déduire la formule suivante :
|
443 |
+
|
444 |
+
On extrait t en fonction de v
|
445 |
+
|
446 |
+
et on le substitue dans l'expression de x :
|
447 |
+
|
448 |
+
Ce qui nous donne la formule.
|
449 |
+
|
450 |
+
Par exemple, afin de déterminer la hauteur d'un pont, on lâche une pierre depuis le haut du pont. Si celle-ci met
|
451 |
+
|
452 |
+
|
453 |
+
|
454 |
+
Δ
|
455 |
+
t
|
456 |
+
=
|
457 |
+
2
|
458 |
+
|
459 |
+
,
|
460 |
+
|
461 |
+
5
|
462 |
+
s
|
463 |
+
|
464 |
+
|
465 |
+
{\displaystyle \Delta t=2{,}5s}
|
466 |
+
|
467 |
+
secondes pour atteindre le sol, quelle est la hauteur du pont ?
|
468 |
+
|
469 |
+
Sachant que l'accélération vaut
|
470 |
+
|
471 |
+
|
472 |
+
|
473 |
+
|
474 |
+
a
|
475 |
+
|
476 |
+
0
|
477 |
+
|
478 |
+
|
479 |
+
=
|
480 |
+
g
|
481 |
+
=
|
482 |
+
9
|
483 |
+
|
484 |
+
,
|
485 |
+
|
486 |
+
81
|
487 |
+
m
|
488 |
+
.
|
489 |
+
|
490 |
+
s
|
491 |
+
|
492 |
+
−
|
493 |
+
2
|
494 |
+
|
495 |
+
|
496 |
+
|
497 |
+
|
498 |
+
{\displaystyle a_{0}=g=9{,}81m.s^{-2}}
|
499 |
+
|
500 |
+
et
|
501 |
+
|
502 |
+
|
503 |
+
|
504 |
+
|
505 |
+
v
|
506 |
+
|
507 |
+
0
|
508 |
+
|
509 |
+
|
510 |
+
=
|
511 |
+
0
|
512 |
+
|
513 |
+
|
514 |
+
{\displaystyle v_{0}=0}
|
515 |
+
|
516 |
+
(lâcher sans vitesse initiale), la réponse est :
|
517 |
+
|
518 |
+
On a choisi arbitrairement
|
519 |
+
|
520 |
+
|
521 |
+
|
522 |
+
|
523 |
+
x
|
524 |
+
|
525 |
+
0
|
526 |
+
|
527 |
+
|
528 |
+
=
|
529 |
+
0
|
530 |
+
|
531 |
+
|
532 |
+
{\displaystyle x_{0}=0}
|
533 |
+
|
534 |
+
.
|
535 |
+
|
536 |
+
Autre exemple : une voiture a un mouvement rectiligne uniformément accéléré, l'accélération valant 5,6 m/s2. Quelle distance a-t-elle parcouru lorsqu'elle atteint la vitesse de 100 km/h, départ arrêté ?
|
537 |
+
|
538 |
+
On a :
|
539 |
+
|
540 |
+
donc, la distance
|
541 |
+
|
542 |
+
|
543 |
+
|
544 |
+
d
|
545 |
+
|
546 |
+
|
547 |
+
{\displaystyle d}
|
548 |
+
|
549 |
+
parcourue vaut :
|
550 |
+
|
551 |
+
Dans le cas le plus général, la trajectoire d'un point matériel en mouvement uniformément accéléré est plane et correspond à un arc de parabole.
|
552 |
+
|
553 |
+
Le cas typique est celui de la chute libre d'un corps dans le champ de pesanteur, lorsque l'on néglige le frottement de l'air. Il est important de souligner que la constance de
|
554 |
+
|
555 |
+
|
556 |
+
|
557 |
+
|
558 |
+
|
559 |
+
|
560 |
+
a
|
561 |
+
→
|
562 |
+
|
563 |
+
|
564 |
+
|
565 |
+
|
566 |
+
|
567 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
568 |
+
|
569 |
+
ne préjuge en rien de la forme de la trajectoire, qui dépend en fait des conditions initiales.
|
570 |
+
|
571 |
+
Si nous considérons que :
|
572 |
+
|
573 |
+
alors les lois de mouvement sont (voir la démonstration sur l'article Trajectoire parabolique) :
|
574 |
+
|
575 |
+
Pour une vitesse initiale
|
576 |
+
|
577 |
+
|
578 |
+
|
579 |
+
|
580 |
+
v
|
581 |
+
|
582 |
+
0
|
583 |
+
|
584 |
+
|
585 |
+
|
586 |
+
|
587 |
+
{\displaystyle v_{0}}
|
588 |
+
|
589 |
+
non nulle, un angle α ≠ π/2 + kπ et des coordonnées initiales à l'origine (x0 = y0 = z0 = 0), on en déduit que :
|
590 |
+
|
591 |
+
qui est l'équation d'une parabole. Si
|
592 |
+
|
593 |
+
|
594 |
+
|
595 |
+
|
596 |
+
v
|
597 |
+
|
598 |
+
0
|
599 |
+
|
600 |
+
|
601 |
+
=
|
602 |
+
0
|
603 |
+
|
604 |
+
|
605 |
+
{\displaystyle v_{0}=0}
|
606 |
+
|
607 |
+
ou si α = π/2 + kπ, on se retrouve dans le cas précédent du MRUA d'axe z.
|
608 |
+
|
609 |
+
Lorsque la droite portant le vecteur accélération passe toujours par un même point, on parle de mouvement à accélération centrale. Un cas particulier important de ce type de mouvement, où la force causant l'accélération est de type newtonien, est donné par le mouvement képlérien, qui décrit le mouvement des planètes autour du Soleil[b].
|
610 |
+
|
611 |
+
Un cas particulier simple est celui du mouvement circulaire uniforme : le point matériel est soumis à une accélération centripète valant (voir la section Expression dans un repère de Frenet ci-dessus) :
|
612 |
+
|
613 |
+
où R est le rayon de la trajectoire et ω est la vitesse angulaire.
|
614 |
+
|
615 |
+
Par exemple, une voiture roulant à une vitesse uniforme de 30 km/h (8,33 m/s) sur un rond-point de diamètre de 30 m (R = 15 m) subit une accélération valant
|
616 |
+
|
617 |
+
Le vecteur accélération dépend du référentiel choisi pour l'étude du mouvement. Le mouvement par rapport à un référentiel donné (R), il est possible de déterminer sa nature par rapport à un autre référentiel (R'), en mouvement par rapport à (R), et donc la relation entre le vecteur accélération d'un point matériel M par rapport à (R), noté
|
618 |
+
|
619 |
+
|
620 |
+
|
621 |
+
|
622 |
+
|
623 |
+
|
624 |
+
|
625 |
+
a
|
626 |
+
→
|
627 |
+
|
628 |
+
|
629 |
+
|
630 |
+
|
631 |
+
M
|
632 |
+
|
633 |
+
/
|
634 |
+
|
635 |
+
(
|
636 |
+
R
|
637 |
+
)
|
638 |
+
|
639 |
+
|
640 |
+
|
641 |
+
|
642 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}_{M/(R)}}
|
643 |
+
|
644 |
+
, et celui du même point par rapport à (R'), noté
|
645 |
+
|
646 |
+
|
647 |
+
|
648 |
+
|
649 |
+
|
650 |
+
|
651 |
+
|
652 |
+
a
|
653 |
+
→
|
654 |
+
|
655 |
+
|
656 |
+
|
657 |
+
|
658 |
+
M
|
659 |
+
|
660 |
+
/
|
661 |
+
|
662 |
+
(
|
663 |
+
R
|
664 |
+
)
|
665 |
+
|
666 |
+
|
667 |
+
|
668 |
+
|
669 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}_{M/(R)}}
|
670 |
+
|
671 |
+
.
|
672 |
+
|
673 |
+
Cette relation est parfois nommée la loi de composition des accélérations, et il est possible de montrer qu'elle se met sous la forme suivante:
|
674 |
+
|
675 |
+
avec:
|
676 |
+
|
677 |
+
ω
|
678 |
+
→
|
679 |
+
|
680 |
+
|
681 |
+
|
682 |
+
|
683 |
+
|
684 |
+
R
|
685 |
+
′
|
686 |
+
|
687 |
+
|
688 |
+
/
|
689 |
+
|
690 |
+
R
|
691 |
+
|
692 |
+
|
693 |
+
|
694 |
+
|
695 |
+
{\displaystyle {\vec {\omega }}_{R'/R}}
|
696 |
+
|
697 |
+
étant le vecteur rotation instantané du référentiel (R') par rapport au référentiel (R), et
|
698 |
+
|
699 |
+
|
700 |
+
|
701 |
+
|
702 |
+
|
703 |
+
|
704 |
+
|
705 |
+
r
|
706 |
+
→
|
707 |
+
|
708 |
+
|
709 |
+
|
710 |
+
′
|
711 |
+
|
712 |
+
|
713 |
+
|
714 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}'}
|
715 |
+
|
716 |
+
le vecteur position du point M dans le repère d'origine O' associé au référentiel (R').
|
717 |
+
|
718 |
+
Le repère d'espace associé au référentiel (R) est noté Oxyz, celui associé au référentiel (R'), en mouvement par rapport à (R), est noté O'x'y'z'. Si M est la position du point matériel,
|
719 |
+
|
720 |
+
|
721 |
+
|
722 |
+
|
723 |
+
|
724 |
+
|
725 |
+
r
|
726 |
+
→
|
727 |
+
|
728 |
+
|
729 |
+
|
730 |
+
=
|
731 |
+
|
732 |
+
|
733 |
+
|
734 |
+
O
|
735 |
+
M
|
736 |
+
|
737 |
+
→
|
738 |
+
|
739 |
+
|
740 |
+
|
741 |
+
|
742 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}={\overrightarrow {OM}}}
|
743 |
+
|
744 |
+
et
|
745 |
+
|
746 |
+
|
747 |
+
|
748 |
+
|
749 |
+
|
750 |
+
|
751 |
+
|
752 |
+
r
|
753 |
+
→
|
754 |
+
|
755 |
+
|
756 |
+
|
757 |
+
′
|
758 |
+
|
759 |
+
=
|
760 |
+
|
761 |
+
|
762 |
+
|
763 |
+
|
764 |
+
O
|
765 |
+
′
|
766 |
+
|
767 |
+
M
|
768 |
+
|
769 |
+
→
|
770 |
+
|
771 |
+
|
772 |
+
|
773 |
+
|
774 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}'={\overrightarrow {O'M}}}
|
775 |
+
|
776 |
+
correspondent aux vecteurs position de M par rapport à (R) et (R'), respectivement. En mécanique classique, le temps présente un caractère absolu, c'est-à-dire que les horloges associées à chacun des deux référentiels, pour lequel une origine des dates communes est choisie, indique la même date dans (R) et (R'), quels que soient leurs mouvements relatifs, par suite
|
777 |
+
|
778 |
+
|
779 |
+
|
780 |
+
t
|
781 |
+
=
|
782 |
+
|
783 |
+
t
|
784 |
+
′
|
785 |
+
|
786 |
+
|
787 |
+
|
788 |
+
{\displaystyle t=t'}
|
789 |
+
|
790 |
+
.
|
791 |
+
|
792 |
+
Le mouvement le plus général du référentiel (R') par rapport au référentiel (R) est la combinaison:
|
793 |
+
|
794 |
+
Le vecteur position de M dans (R) est donné par
|
795 |
+
|
796 |
+
|
797 |
+
|
798 |
+
|
799 |
+
|
800 |
+
|
801 |
+
r
|
802 |
+
→
|
803 |
+
|
804 |
+
|
805 |
+
|
806 |
+
=
|
807 |
+
|
808 |
+
|
809 |
+
|
810 |
+
O
|
811 |
+
M
|
812 |
+
|
813 |
+
→
|
814 |
+
|
815 |
+
|
816 |
+
=
|
817 |
+
|
818 |
+
|
819 |
+
|
820 |
+
O
|
821 |
+
|
822 |
+
O
|
823 |
+
′
|
824 |
+
|
825 |
+
|
826 |
+
→
|
827 |
+
|
828 |
+
|
829 |
+
+
|
830 |
+
|
831 |
+
|
832 |
+
|
833 |
+
|
834 |
+
O
|
835 |
+
′
|
836 |
+
|
837 |
+
M
|
838 |
+
|
839 |
+
→
|
840 |
+
|
841 |
+
|
842 |
+
|
843 |
+
|
844 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}={\overrightarrow {OM}}={\overrightarrow {OO'}}+{\overrightarrow {O'M}}}
|
845 |
+
|
846 |
+
, par suite il vient pour le vecteur vitesse du point matériel dans (R):
|
847 |
+
|
848 |
+
Par ailleurs
|
849 |
+
|
850 |
+
|
851 |
+
|
852 |
+
|
853 |
+
|
854 |
+
|
855 |
+
|
856 |
+
O
|
857 |
+
′
|
858 |
+
|
859 |
+
M
|
860 |
+
|
861 |
+
→
|
862 |
+
|
863 |
+
|
864 |
+
|
865 |
+
|
866 |
+
{\displaystyle {\overrightarrow {O'M}}}
|
867 |
+
|
868 |
+
est le vecteur position de M dans (R') qui s'écrit dans la base du repère d'espace associé à ce référentiel:
|
869 |
+
|
870 |
+
|
871 |
+
|
872 |
+
|
873 |
+
|
874 |
+
|
875 |
+
|
876 |
+
O
|
877 |
+
′
|
878 |
+
|
879 |
+
M
|
880 |
+
|
881 |
+
→
|
882 |
+
|
883 |
+
|
884 |
+
=
|
885 |
+
|
886 |
+
x
|
887 |
+
′
|
888 |
+
|
889 |
+
|
890 |
+
|
891 |
+
|
892 |
+
|
893 |
+
e
|
894 |
+
→
|
895 |
+
|
896 |
+
|
897 |
+
|
898 |
+
|
899 |
+
|
900 |
+
x
|
901 |
+
′
|
902 |
+
|
903 |
+
|
904 |
+
|
905 |
+
+
|
906 |
+
|
907 |
+
y
|
908 |
+
′
|
909 |
+
|
910 |
+
|
911 |
+
|
912 |
+
|
913 |
+
|
914 |
+
e
|
915 |
+
→
|
916 |
+
|
917 |
+
|
918 |
+
|
919 |
+
|
920 |
+
|
921 |
+
y
|
922 |
+
′
|
923 |
+
|
924 |
+
|
925 |
+
|
926 |
+
+
|
927 |
+
|
928 |
+
z
|
929 |
+
′
|
930 |
+
|
931 |
+
|
932 |
+
|
933 |
+
|
934 |
+
|
935 |
+
e
|
936 |
+
→
|
937 |
+
|
938 |
+
|
939 |
+
|
940 |
+
|
941 |
+
|
942 |
+
z
|
943 |
+
′
|
944 |
+
|
945 |
+
|
946 |
+
|
947 |
+
|
948 |
+
|
949 |
+
{\displaystyle {\overrightarrow {O'M}}=x'{\vec {e}}_{x'}+y'{\vec {e}}_{y'}+z'{\vec {e}}_{z'}}
|
950 |
+
|
951 |
+
, par suite:
|
952 |
+
|
953 |
+
|
954 |
+
|
955 |
+
|
956 |
+
|
957 |
+
(
|
958 |
+
|
959 |
+
|
960 |
+
|
961 |
+
d
|
962 |
+
|
963 |
+
|
964 |
+
|
965 |
+
|
966 |
+
O
|
967 |
+
′
|
968 |
+
|
969 |
+
M
|
970 |
+
|
971 |
+
→
|
972 |
+
|
973 |
+
|
974 |
+
|
975 |
+
|
976 |
+
d
|
977 |
+
t
|
978 |
+
|
979 |
+
|
980 |
+
|
981 |
+
)
|
982 |
+
|
983 |
+
|
984 |
+
(
|
985 |
+
R
|
986 |
+
)
|
987 |
+
|
988 |
+
|
989 |
+
=
|
990 |
+
|
991 |
+
|
992 |
+
|
993 |
+
|
994 |
+
x
|
995 |
+
′
|
996 |
+
|
997 |
+
˙
|
998 |
+
|
999 |
+
|
1000 |
+
|
1001 |
+
|
1002 |
+
|
1003 |
+
|
1004 |
+
|
1005 |
+
e
|
1006 |
+
→
|
1007 |
+
|
1008 |
+
|
1009 |
+
|
1010 |
+
|
1011 |
+
|
1012 |
+
x
|
1013 |
+
′
|
1014 |
+
|
1015 |
+
|
1016 |
+
|
1017 |
+
+
|
1018 |
+
|
1019 |
+
|
1020 |
+
|
1021 |
+
|
1022 |
+
y
|
1023 |
+
′
|
1024 |
+
|
1025 |
+
˙
|
1026 |
+
|
1027 |
+
|
1028 |
+
|
1029 |
+
|
1030 |
+
|
1031 |
+
|
1032 |
+
|
1033 |
+
e
|
1034 |
+
→
|
1035 |
+
|
1036 |
+
|
1037 |
+
|
1038 |
+
|
1039 |
+
|
1040 |
+
y
|
1041 |
+
′
|
1042 |
+
|
1043 |
+
|
1044 |
+
|
1045 |
+
+
|
1046 |
+
|
1047 |
+
|
1048 |
+
|
1049 |
+
|
1050 |
+
z
|
1051 |
+
′
|
1052 |
+
|
1053 |
+
˙
|
1054 |
+
|
1055 |
+
|
1056 |
+
|
1057 |
+
|
1058 |
+
|
1059 |
+
|
1060 |
+
|
1061 |
+
e
|
1062 |
+
→
|
1063 |
+
|
1064 |
+
|
1065 |
+
|
1066 |
+
|
1067 |
+
|
1068 |
+
z
|
1069 |
+
′
|
1070 |
+
|
1071 |
+
|
1072 |
+
|
1073 |
+
+
|
1074 |
+
|
1075 |
+
x
|
1076 |
+
′
|
1077 |
+
|
1078 |
+
|
1079 |
+
|
1080 |
+
|
1081 |
+
|
1082 |
+
ω
|
1083 |
+
→
|
1084 |
+
|
1085 |
+
|
1086 |
+
|
1087 |
+
|
1088 |
+
|
1089 |
+
R
|
1090 |
+
′
|
1091 |
+
|
1092 |
+
|
1093 |
+
/
|
1094 |
+
|
1095 |
+
R
|
1096 |
+
|
1097 |
+
|
1098 |
+
∧
|
1099 |
+
|
1100 |
+
|
1101 |
+
|
1102 |
+
|
1103 |
+
e
|
1104 |
+
→
|
1105 |
+
|
1106 |
+
|
1107 |
+
|
1108 |
+
|
1109 |
+
|
1110 |
+
x
|
1111 |
+
′
|
1112 |
+
|
1113 |
+
|
1114 |
+
|
1115 |
+
+
|
1116 |
+
|
1117 |
+
y
|
1118 |
+
′
|
1119 |
+
|
1120 |
+
|
1121 |
+
|
1122 |
+
|
1123 |
+
|
1124 |
+
ω
|
1125 |
+
→
|
1126 |
+
|
1127 |
+
|
1128 |
+
|
1129 |
+
|
1130 |
+
|
1131 |
+
R
|
1132 |
+
′
|
1133 |
+
|
1134 |
+
|
1135 |
+
/
|
1136 |
+
|
1137 |
+
R
|
1138 |
+
|
1139 |
+
|
1140 |
+
∧
|
1141 |
+
|
1142 |
+
|
1143 |
+
|
1144 |
+
|
1145 |
+
e
|
1146 |
+
→
|
1147 |
+
|
1148 |
+
|
1149 |
+
|
1150 |
+
|
1151 |
+
|
1152 |
+
y
|
1153 |
+
′
|
1154 |
+
|
1155 |
+
|
1156 |
+
|
1157 |
+
+
|
1158 |
+
|
1159 |
+
z
|
1160 |
+
′
|
1161 |
+
|
1162 |
+
|
1163 |
+
|
1164 |
+
|
1165 |
+
|
1166 |
+
ω
|
1167 |
+
→
|
1168 |
+
|
1169 |
+
|
1170 |
+
|
1171 |
+
|
1172 |
+
|
1173 |
+
R
|
1174 |
+
′
|
1175 |
+
|
1176 |
+
|
1177 |
+
/
|
1178 |
+
|
1179 |
+
R
|
1180 |
+
|
1181 |
+
|
1182 |
+
∧
|
1183 |
+
|
1184 |
+
|
1185 |
+
|
1186 |
+
|
1187 |
+
e
|
1188 |
+
→
|
1189 |
+
|
1190 |
+
|
1191 |
+
|
1192 |
+
|
1193 |
+
|
1194 |
+
z
|
1195 |
+
′
|
1196 |
+
|
1197 |
+
|
1198 |
+
|
1199 |
+
=
|
1200 |
+
|
1201 |
+
|
1202 |
+
|
1203 |
+
|
1204 |
+
v
|
1205 |
+
→
|
1206 |
+
|
1207 |
+
|
1208 |
+
|
1209 |
+
|
1210 |
+
M
|
1211 |
+
|
1212 |
+
/
|
1213 |
+
|
1214 |
+
|
1215 |
+
R
|
1216 |
+
′
|
1217 |
+
|
1218 |
+
|
1219 |
+
|
1220 |
+
+
|
1221 |
+
|
1222 |
+
|
1223 |
+
|
1224 |
+
|
1225 |
+
ω
|
1226 |
+
→
|
1227 |
+
|
1228 |
+
|
1229 |
+
|
1230 |
+
|
1231 |
+
|
1232 |
+
R
|
1233 |
+
′
|
1234 |
+
|
1235 |
+
|
1236 |
+
/
|
1237 |
+
|
1238 |
+
R
|
1239 |
+
|
1240 |
+
|
1241 |
+
∧
|
1242 |
+
|
1243 |
+
|
1244 |
+
|
1245 |
+
|
1246 |
+
r
|
1247 |
+
′
|
1248 |
+
|
1249 |
+
→
|
1250 |
+
|
1251 |
+
|
1252 |
+
|
1253 |
+
|
1254 |
+
|
1255 |
+
{\displaystyle \left({\frac {d{\overrightarrow {O'M}}}{dt}}\right)_{(R)}={\dot {x'}}{\vec {e}}_{x'}+{\dot {y'}}{\vec {e}}_{y'}+{\dot {z'}}{\vec {e}}_{z'}+x'{\vec {\omega }}_{R'/R}\wedge {\vec {e}}_{x'}+y'{\vec {\omega }}_{R'/R}\wedge {\vec {e}}_{y'}+z'{\vec {\omega }}_{R'/R}\wedge {\vec {e}}_{z'}={\vec {v}}_{M/R'}+{\vec {\omega }}_{R'/R}\wedge {\vec {r'}}}
|
1256 |
+
|
1257 |
+
.
|
1258 |
+
|
1259 |
+
Le vecteur accélération de M dans (R) s'obtient en dérivant le vecteur vitesse
|
1260 |
+
|
1261 |
+
|
1262 |
+
|
1263 |
+
|
1264 |
+
|
1265 |
+
|
1266 |
+
|
1267 |
+
v
|
1268 |
+
→
|
1269 |
+
|
1270 |
+
|
1271 |
+
|
1272 |
+
|
1273 |
+
M
|
1274 |
+
|
1275 |
+
/
|
1276 |
+
|
1277 |
+
R
|
1278 |
+
|
1279 |
+
|
1280 |
+
|
1281 |
+
|
1282 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}_{M/R}}
|
1283 |
+
|
1284 |
+
par rapport au temps, dans ce référentiel:
|
1285 |
+
|
1286 |
+
or il vient aussitôt:
|
1287 |
+
|
1288 |
+
et
|
1289 |
+
|
1290 |
+
Finalement, on obtient la formule précédente.
|
1291 |
+
|
1292 |
+
Le référentiel terrestre étant non galiléen, l'accélération de Coriolis joue un rôle important dans l'interprétation de beaucoup de phénomènes à la surface de la Terre[c]. Par exemple le mouvement des masses d'air et des cyclones, la déviation de la trajectoire des projectiles à grande portée, le changement du plan de mouvement d'un pendule tel que montré par Foucault dans son expérience de 1851 au Panthéon de Paris, ainsi que la légère déviation vers l'est lors de la chute libre.
|
1293 |
+
|
1294 |
+
L'étude des causes de l'accélération s'appelle la dynamique.
|
1295 |
+
|
1296 |
+
L'accélération étant une variation du vecteur vitesse par rapport à un référentiel (R) au cours du temps, les causes de l'accélération sont les phénomènes faisant varier le vecteur vitesse. Ces phénomènes sont appelés des forces, et sont définies, en mécanique newtonienne, par le principe fondamental de la dynamique (2e loi de Newton) :
|
1297 |
+
|
1298 |
+
où m est la masse du corps.
|
1299 |
+
|
1300 |
+
Il faut distinguer deux types de forces :
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1301 |
+
|
1302 |
+
Les forces d'inertie sont simplement un artefact de calcul provenant des lois de composition des mouvements.
|
1303 |
+
|
1304 |
+
L'accélération, en tant que vecteur, n'est qu'un descriptif du mouvement. L'accélération, en tant que phénomène, est simplement un état dynamique (état dans lequel le vecteur vitesse varie). D'un point de vue causal, on ne peut donc pas à proprement parler de conséquences de l'accélération, mais plutôt de conséquences des interactions provoquant cet état accéléré.
|
1305 |
+
|
1306 |
+
Considérons le cas d'un solide suivant un mouvement de translation linéique uniformément accélérée, sous l'effet d'une action de contact ou sous l'effet d'une action volumique, à l'équilibre (l'accélération est la même pour toutes les parties). Prenons un modèle simple de solide déformable : il est composé de deux solides indéformables de masse respective m1 et m2, reliées par un ressort de masse négligeable.
|
1307 |
+
|
1308 |
+
Dans le cas d'une action de contact, le solide est poussé par une force
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1309 |
+
|
1310 |
+
|
1311 |
+
|
1312 |
+
|
1313 |
+
|
1314 |
+
|
1315 |
+
|
1316 |
+
F
|
1317 |
+
|
1318 |
+
→
|
1319 |
+
|
1320 |
+
|
1321 |
+
|
1322 |
+
|
1323 |
+
|
1324 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}}
|
1325 |
+
|
1326 |
+
, ce qui crée une accélération
|
1327 |
+
|
1328 |
+
|
1329 |
+
|
1330 |
+
|
1331 |
+
|
1332 |
+
|
1333 |
+
a
|
1334 |
+
→
|
1335 |
+
|
1336 |
+
|
1337 |
+
|
1338 |
+
|
1339 |
+
|
1340 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
1341 |
+
|
1342 |
+
d'intensité F/(m1 + m2) (figure du haut). Si l'on isole le solide 2 (figure du milieu), il a également une accélération d'intensité a ; cela signifie qu'il subit de la part du ressort une force d'intensité F2 = m2a, soit
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1343 |
+
|
1344 |
+
Isolons le ressort (figure du bas) ; il subit une force
|
1345 |
+
|
1346 |
+
|
1347 |
+
|
1348 |
+
−
|
1349 |
+
|
1350 |
+
|
1351 |
+
|
1352 |
+
|
1353 |
+
|
1354 |
+
F
|
1355 |
+
|
1356 |
+
→
|
1357 |
+
|
1358 |
+
|
1359 |
+
|
1360 |
+
|
1361 |
+
2
|
1362 |
+
|
1363 |
+
|
1364 |
+
|
1365 |
+
|
1366 |
+
{\displaystyle -{\vec {\mathrm {F} }}_{2}}
|
1367 |
+
|
1368 |
+
de la part du solide 2 (principe des actions réciproques). Sa masse étant négligeable, la résultante des forces qui s'exercent sur lui est nulle, il est donc en compression sous l'effet d'un couple de forces
|
1369 |
+
|
1370 |
+
|
1371 |
+
|
1372 |
+
(
|
1373 |
+
|
1374 |
+
|
1375 |
+
|
1376 |
+
|
1377 |
+
|
1378 |
+
F
|
1379 |
+
|
1380 |
+
→
|
1381 |
+
|
1382 |
+
|
1383 |
+
|
1384 |
+
|
1385 |
+
2
|
1386 |
+
|
1387 |
+
|
1388 |
+
,
|
1389 |
+
−
|
1390 |
+
|
1391 |
+
|
1392 |
+
|
1393 |
+
|
1394 |
+
|
1395 |
+
F
|
1396 |
+
|
1397 |
+
→
|
1398 |
+
|
1399 |
+
|
1400 |
+
|
1401 |
+
|
1402 |
+
2
|
1403 |
+
|
1404 |
+
|
1405 |
+
)
|
1406 |
+
|
1407 |
+
|
1408 |
+
{\displaystyle ({\vec {\mathrm {F} }}_{2},-{\vec {\mathrm {F} }}_{2})}
|
1409 |
+
|
1410 |
+
.
|
1411 |
+
|
1412 |
+
Cette accélération produit donc, par effet d'inertie, une déformation du solide, ici une compression. Si à l'inverse
|
1413 |
+
|
1414 |
+
|
1415 |
+
|
1416 |
+
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1417 |
+
|
1418 |
+
|
1419 |
+
|
1420 |
+
F
|
1421 |
+
|
1422 |
+
→
|
1423 |
+
|
1424 |
+
|
1425 |
+
|
1426 |
+
|
1427 |
+
|
1428 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}}
|
1429 |
+
|
1430 |
+
était une force de traction s'exerçant sur le solide 2, le ressort serait en traction.
|
1431 |
+
|
1432 |
+
Si l'on se place dans un modèle de solide continu, défini par une fonction de masse volumique ρ(M) sur un domaine spatial Σ. L'accélération au point M vaut
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1433 |
+
|
1434 |
+
|
1435 |
+
|
1436 |
+
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1437 |
+
|
1438 |
+
|
1439 |
+
a
|
1440 |
+
→
|
1441 |
+
|
1442 |
+
|
1443 |
+
|
1444 |
+
(
|
1445 |
+
|
1446 |
+
M
|
1447 |
+
|
1448 |
+
)
|
1449 |
+
|
1450 |
+
|
1451 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}(\mathrm {M} )}
|
1452 |
+
|
1453 |
+
; soit un petit volume dV autour de M, ce volume est donc soumis à des forces dont la résultante vaut
|
1454 |
+
|
1455 |
+
Si le champ d'accélération est uniforme, on retrouve une forme similaire à l'action du poids. Cela explique qu'une accélération est ressentie de la même manière que la gravité.
|
1456 |
+
|
1457 |
+
L'étude de cette déformation et de ses conséquences est similaire à la statique.
|
1458 |
+
|
1459 |
+
Considérons maintenant que ce solide est accéléré par une action volumique. L'ensemble est soumis à une force globale
|
1460 |
+
|
1461 |
+
|
1462 |
+
|
1463 |
+
|
1464 |
+
|
1465 |
+
|
1466 |
+
|
1467 |
+
F
|
1468 |
+
|
1469 |
+
→
|
1470 |
+
|
1471 |
+
|
1472 |
+
|
1473 |
+
|
1474 |
+
|
1475 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}}
|
1476 |
+
|
1477 |
+
, et chaque partie est soumise à une force volumique propre
|
1478 |
+
|
1479 |
+
|
1480 |
+
|
1481 |
+
|
1482 |
+
|
1483 |
+
|
1484 |
+
|
1485 |
+
|
1486 |
+
F
|
1487 |
+
|
1488 |
+
→
|
1489 |
+
|
1490 |
+
|
1491 |
+
|
1492 |
+
|
1493 |
+
1
|
1494 |
+
|
1495 |
+
|
1496 |
+
|
1497 |
+
|
1498 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}_{1}}
|
1499 |
+
|
1500 |
+
et
|
1501 |
+
|
1502 |
+
|
1503 |
+
|
1504 |
+
|
1505 |
+
|
1506 |
+
|
1507 |
+
|
1508 |
+
|
1509 |
+
F
|
1510 |
+
|
1511 |
+
→
|
1512 |
+
|
1513 |
+
|
1514 |
+
|
1515 |
+
|
1516 |
+
2
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1517 |
+
|
1518 |
+
|
1519 |
+
|
1520 |
+
|
1521 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}_{2}}
|
1522 |
+
|
1523 |
+
. Supposons que la force soit proportionnelle à la masse, ce qui est par exemple le cas du poids. Si l'on isole l'ensemble {solide 1, ressort, solide 2}, il est soumis à la seule force volumique :
|
1524 |
+
|
1525 |
+
(résultat classique de la chute libre sans résistance de l'air). Si maintenant on isole le solide 2 seul, il est soumis à l'action de sa force volumique propre,
|
1526 |
+
|
1527 |
+
|
1528 |
+
|
1529 |
+
|
1530 |
+
|
1531 |
+
|
1532 |
+
|
1533 |
+
|
1534 |
+
F
|
1535 |
+
|
1536 |
+
→
|
1537 |
+
|
1538 |
+
|
1539 |
+
|
1540 |
+
|
1541 |
+
2
|
1542 |
+
|
1543 |
+
|
1544 |
+
|
1545 |
+
|
1546 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}_{2}}
|
1547 |
+
|
1548 |
+
, et à l'action du ressort,
|
1549 |
+
|
1550 |
+
|
1551 |
+
|
1552 |
+
|
1553 |
+
|
1554 |
+
|
1555 |
+
|
1556 |
+
|
1557 |
+
F
|
1558 |
+
|
1559 |
+
→
|
1560 |
+
|
1561 |
+
|
1562 |
+
|
1563 |
+
|
1564 |
+
|
1565 |
+
r
|
1566 |
+
|
1567 |
+
|
1568 |
+
|
1569 |
+
|
1570 |
+
|
1571 |
+
{\displaystyle {\vec {\mathrm {F} }}_{\mathrm {r} }}
|
1572 |
+
|
1573 |
+
, on a :
|
1574 |
+
|
1575 |
+
Donc, le ressort n'est pas comprimé ni étiré, le solide n'est pas déformé.
|
1576 |
+
|
1577 |
+
Si la force volumique n'est pas proportionnelle à la masse (cas d'une force électromagnétique par exemple), il va y avoir une déformation.
|
1578 |
+
|
1579 |
+
Comme énoncé plus haut, l'accélération est une grandeur cinématique, c'est-à-dire qu'elle décrit le mouvement. On a deux situations :
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L'accélération peut enfin être mesurée par des accéléromètres.
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Au voisinage de la Terre, tout corps doté d'une masse subit dans le référentiel terrestre[d] une force appelée poids. Pour l'essentiel, celle-ci correspond à la force de gravitation exercée par la Terre sur le corps, ce qui fait que le poids et la force de gravitation sont souvent confondus. À ceci s'ajoutent deux effets, celui de la rotation de la Terre sur elle-même, dépendant donc de la latitude du lieu, et dans une bien moindre mesure celui de l'influence des forces de gravitation exercées par les autres astres (termes de marée)[e]. Cette notion se généralise sans difficulté à un astre quelconque, au voisinage de celui-ci et dans un référentiel qui lui est lié.
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Le poids s'exprime sous la forme du produit de la masse[f] du corps par une accélération
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dépend du lieu considéré : la pesanteur constitue donc un champ d'accélération, qui peut être considéré comme uniforme au voisinage d'un lieu donné, pour de faibles variations d'altitude[h].
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en un lieu donné de la surface de la Terre correspond par définition à la verticale de ce lieu. Cette propriété est utilisée par le fil à plomb. Le sens de
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est par définition, le bas. À la surface de la Terre la valeur de moyenne de g est :
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Dans le cas d'une masse qui n'est soumise qu'à cette seule force, lors du mouvement qui par définition est appelé la chute libre[i], et du fait de l'identité de la masse grave et de la masse inerte, tous les corps en chute libre, quelles que soient leurs masses, subissent (en un lieu donné) la même accélération. Par suite, si deux corps de masses différentes, par exemple une plume et une masselotte de plomb, sont lâchés au même moment de la même hauteur, ils arriveront à terre au même moment, à condition de s'abstraire de la résistance de l'air. En pratique cette expérience devra être faite dans un tube où le vide a été fait, ou sur un astre pratiquement dépourvu d'atmosphère comme la Lune.
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Par suite, et bien qu'en toute rigueur la pesanteur en tant que champ d'accélération corresponde à une notion cinématique, elle possède un lien direct avec la notion dynamique de poids, et tout se passe « comme si » un corps laissé « libre » dans ce champ de pesanteur « acquiert » l'accélération
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À partir du constat que masse grave et masse inerte ne peuvent être distinguées fonctionnellement, la relativité générale postule, sous le nom de principe d'équivalence, que la force de gravitation ne se distingue pas localement (c'est-à-dire si l'on considère uniquement un point) d'une accélération. Il est important sur le plan conceptuel de connaître cette équivalence, beaucoup de physiciens utilisant pour cette raison, en abrégé, le terme accélération pour désigner indifféremment une modification de vitesse ou la présence dans un champ de gravité, même en l'absence apparente (dans l'espace 3D) de mouvement.
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Tout comme le vecteur accélération est la dérivée du vecteur vitesse par rapport au temps, on peut définir la dérivée de l'accélération par rapport au temps. Il s'agit du vecteur d'à-coup, parfois désigné sous le terme anglais de jerk, qui permet ainsi de quantifier les variations d'accélération et qui est utilisé dans un certain nombre de domaines.
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L'à-coup en jerks est donc la dérivée seconde de la vitesse et dérivée troisième de la distance parcourue.
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Ceux-ci sont décrits notamment sur l'article décrivant l'accélération de la pesanteur terrestre, de 9,81 m/s2, utilisée aussi en tant qu'unité de mesure d'accélération :
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Le génie mécanique consiste à concevoir et fabriquer des machines, c'est-à-dire des systèmes effectuant des mouvements. Une partie importante est le dimensionnement, c'est-à-dire le choix des actionneurs (vérins, moteurs) et des pièces supportant les efforts. Si les masses mises en mouvement et/ou les accélérations sont importantes, les effets dynamiques — les efforts nécessaires pour créer les accélérations, ou bien les efforts résultant des accélérations — ne sont pas négligeables. La détermination de l'accélération instantanée au cours d'un mouvement est donc capitale pour que les pièces résistent, et pour déterminer la consommation d'énergie du système.
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« Le ballet des robots autour d'une caisse automobile en cours d'assemblage, c'est impressionnant. Une usine d'automobiles consomme autant qu'une ville moyenne, et les robots y contribuent largement. C'est pourquoi Siemens et Volkswagen se sont attelés au problème, en visant les causes de surconsommation : les nombreuses accélérations et décélérations des bras robots, à chaque changement de direction. Les partenaires ont donc développé un logiciel de simulation qui crée des trajectoires moins abruptes pour la même tâche à réaliser. Et montré en laboratoire que l'on pouvait gagner jusqu'à 50 % d'énergie[5] ! »
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Dans de nombreux cas, le cahier de charges se résume à « amener un objet d'un point A à un point B en une durée t », la durée t étant parfois exprimée comme une cadence (effectuer le mouvement n fois par heure). La conception consiste à :
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L'accélération joue donc un rôle capital :
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Le terme est aussi utilisé en mathématiques, par exemple l'accélération de la convergence d'une suite (par des procédés comme le Delta-2 d'Aitken) signifie que l'écart entre la valeur des éléments de la suite et sa limite est plus petit que pour la suite initiale à un rang n donné.
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Décembre est le douzième et dernier mois des calendriers grégorien et julien. Ce mois dure 31 jours. Il est le premier mois de l’hiver dans l’hémisphère nord et le premier mois de l’été dans l’hémisphère sud (le solstice a lieu le 20, le 21, le 22 ou le 23 décembre).
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Son nom est issu du latin "decem", qui signifie dix car il était le dixième mois de l’ancien calendrier romain.
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À l’origine dans le calendrier romain dit romuléen qui comprend dix mois[1], décembre (en latin December, de decem, dix et du suffixe bris provenant peut-être du latin ber « porter », ou de l'expression ab imbre, « après les neiges[2] ») est le dixième mois de l'année. Les Romains ayant pris l'habitude de personnifier et de déifier tous les faits qu'ils ont du mal à expliquer (tel le cycle annuel), ils rangent d'un côté les « bons » dieux, et de l'autre les « mauvais » dieux, et prennent soin de se mettre sous la protection des premiers, pour se préserver des seconds[3]. Ainsi dans ce calendrier romain, seuls les quatre premiers mois de l'année portent (ou se rapportent) à des dieux protecteurs, dont trois sont en réalité des déesses : Martius (mois de mars) consacré au dieu romain Mars, Aprilis (mois d'avril) consacré à Aphrodite, Maius (mois de mai) en l'honneur de Maia, Iunius (mois de juin) en l'honneur de Junon. Les autres mois avaient-ils moins de valeur que les précédents aux yeux des Romains ou, comme le pense Thomas George Tucker (en), l'importance était-elle accordée uniquement aux quatre premiers mois[4] qui commandent la planification des travaux agricoles[5] ? Toujours est-il que les six derniers mois ne sont à cette époque désignés que par le chiffre qui les place et qui permet de les distinguer dans le cours de l'année : Quintilis pour le cinquième mois, Sextilis pour le sixième, September pour septième, October pour le huitième, November pour le neuvième, December pour le dixième. Dans ce contexte, mars est le premier mois de l’année romaine pour honorer le fondateur de Rome Romulus dont le père était le dieu Mars[6] mais également pour honorer le dieu agricole et guerrier[7] : cette divinité romaine préside au printemps, au retour des beaux jours favorables à l'agriculture[8], et inaugure dans le calendrier la nouvelle année qui met un terme à la trêve militaire traditionnelle ouverte d'octobre[9] à la fin février[10]. Selon les traditions relatées par les auteurs latins (Ovide, Varron), le calendrier passe à 12 mois, soit sous Numa Pompilius, soit sous les decemviri vers 450 av. J.-C. et janvier devient le premier mois de ce calendrier dit pompilien afin de rapprocher le début d'année du solstice d'hiver qui met fin à la saison morte et amorce le renouveau solaire. Cependant, les années romaines sont identifiées par la date d'élection des deux consuls, qui prennent leurs fonction le 1er mai et le 15 mars avant 153 av. J.-C.[11]. Le début de l'année consulaire est fixé au 1er janvier lors de la mise en place du calendrier julien en 45 av. J.-C., Jules César le faisant commencer non précisément au solstice d'hiver mais seulement au jour de la nouvelle lune qui suivait directement celui-ci, afin de s'accommoder de la mentalité des Romains, accoutumés à l'année lunaire[12].
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Au Moyen Âge, les pays de la chrétienté utilisent le calendrier julien et commencent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, le 25 décembre (style de la Nativité de Jésus), le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation), voire à Pâques (style de Pâques) comme dans certaines régions françaises[13]. Cependant, les calendriers médiévaux continuent à afficher les années selon la coutume romaine, en douze colonnes allant de janvier à décembre. Dès le haut Moyen Âge, les autorités religieuses prévoient les temps liturgiques où il est interdit de célébrer le mariage[14] : cela va, selon les régions, depuis l'Avent jusqu'à l'octave de l'Épiphanie du Seigneur, de la Septuagésime à l'octave de Pâques, du dimanche avant les Rogations au septième jour après la Pentecôte, si bien que le mois de décembre, marqué par l'Avent, est une période moins propice pour les mariages[15]. En France, décembre s'impose comme le 12e mois lorsque le roi Charles IX décide, par l’édit de Roussillon en 1564, que l’année débuterait désormais le 1er janvier[16]. Le pape Grégoire XIII étend cette mesure à l'ensemble de la chrétienté avec l'adoption en 1582 du calendrier grégorien qui se met en place progressivement dans les États catholiques, lentement dans le reste du monde (la Turquie n'adopte cette réforme qu'en 1926)[17]. Mais même dans les pays chrétiens, l'application de cette réforme reste très inégale. Ainsi pendant plusieurs siècles, il n'est pas rare que deux villages voisins puissent fêter Noël à des semaines d'intervalle, ou que des paysans se révoltent contre les jours (de fête, de travail) qu'on leur avait « volés » en ajustant le calendrier[18]. En France, l'ordre des quatre derniers mois de l'année du calendrier est en partie conservé dans l’écriture courante des actes jusqu'à la Révolution et même au cours du XIXe siècle : VIIbre, 7bre ou 7bre (septembre) ; VIIIbre, 8bre ou 8bre (octobre) ; IXbre, 9bre, 9bre ou 9bre (novembre) ; Xbre, 10bre ou 10bre (décembre)[19]. Ainsi, l'étymologie latine du mois de décembre rappelle encore aujourd'hui l'ordre que ce mois tenait dans l'année du calendrier dit pompilien : désormais en douzième position, il était « le dixième » de l'année[20].
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Dans l'hémisphère nord, ce mois est marqué par le cycle de l'Avent et le développement des symptômes de la dépression saisonnière hivernale chez les sujets prédisposés[21]. Les hebdomadaires d'information voient leurs ventes décliner, les audiences de la télévision fléchissent nettement à la fin du mois[22]. Les fêtes de Noël assurent aux commerçants leur meilleur chiffre d'affaires, tout comme celui des pickpockets[23].
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En France, dans le calendrier républicain, décembre était à cheval sur les mois de Frimaire et de Nivôse. Ce mois est marqué dans la vie politique par la trêve des confiseurs. Toujours dans ce pays, il se distingue par une poussée homicide qui l'amène presque au niveau de juillet pour les meurtres tandis que les suicides se font les plus rares. Il se caractérise également par la multiplication des cambriolages des résidences secondaires[22].
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Les célébrations à date fixe sont recensées dans la section célébrations des éphémérides de décembre ci-dessus.
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Ce mois est notamment marqué par la Saint Nicolas le 6, le réveillon de Noël le 24, Noël le 25, le réveillon de la Saint Sylvestre le 31.
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Le 2e dimanche a lieu la journée internationale des enfants en faveur de la radio et de la télévision (UNICEF. Le 3e vendredi est célébré la journée mondiale du pull de Noël.
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Ce mois est marqué par plusieurs pluies de météores. Parmi cette liste d'essaims météoritiques : les Andromedides (en) (du 25 septembre au 6 décembre, avec un pic vers le 9 novembre), Canis minorides (en) (du 4 décembre au 15 décembre, avec un pic vers le 10 décembre), Coma Berenicides (en) (du 12 décembre au 23 décembre, avec un pic vers le 16 décembre), Géminides (mi-décembre, avec un pic entre le 12 et le 14), Monocerotides (en) (du 7 décembre au 20 décembre, avec un pic vers le 9 décembre), Phoenicides (en) (du 28 novembre au 9 décembre, avec un pic vers le 6 décembre), Quadrantides (généralement en janvier mais peuvent débuter en décembre), Sigma hydrides (en) (du 3 au 15 décembre, avec un pic vers le 12 décembre) et les Ursides (du 17 au 26 décembre, avec un pic vers le 22 décembre).
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La couleur associée au mois de décembre est le bleu, donc la turquoise, le lapis-lazuli, le zircon bleu et la tanzanite sont les pierres de naissance (en) pour les personnes qui sont nées en décembre[24]. La fleur de naissance est le narcisse paperwhite (en) et le houx[25].
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Novembre, en astrologie, commence dans le tropique astrologique ouest avec le soleil dans le signe du Sagittaire et finit sur le signe Capricorne.
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Les cultures populaires se sont inventés des dictons météorologiques pour conjurer l'incertitude. Dans ces dictons qui ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l'hémisphère nord, on distingue deux groupes : les prévisions à court terme élaborées généralement à partir d'un savoir empirique (marins, agriculteurs, forestiers) et qui ont une certaine fiabilité ; les prévisions à long terme qui s'appuient sur le calendrier et n'ont aucune fiabilité[26].
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Voici une liste de quelques dictons se rapportant à ce mois et leurs interprétations[27] :
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Un mois de décembre froid et neigeux permet la vernalisation favorable aux récoltes, un mois trop froid « grille » les plantations
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Un mois de décembre non humide annonce de bonnes récoltes
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Les noms de plusieurs places, voies, sites ou édifices, de pays ou régions francophones, contiennent le nom de ce mois avec ou sans quantième, sous diverses graphies.
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Une décennie est une période de dix années. Dix décennies successives forment un siècle.
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Le terme dérive des mots latins de decem « dix » et annus « année ». Pour les expressions comme « les années vingt » (c'est-à-dire de 1920 à 1929 pour le XXe siècle), il est conseillé d'écrire en toutes lettres la décennie[1]. L'adjectif correspondant est décennal, qui dure dix ans : « engagement décennal », ou qui revient tous les dix ans : « exposition décennale ».
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Le terme décennie peut être utilisé indifféremment pour :
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Une période chronologique d'une décennie s'étend d'une année en « un » pour finir sur une année en « zéro ». Par exemple la 3e décennie du XXe siècle s'étend du début d'année 1921 à la fin de 1930[2].
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L'emploi du terme décade comme synonyme de décennie est déconseillé par l'Académie française[3] ainsi que certains grammairiens (Jean-Paul Colin, Paul Dupré), alors que d'autres (Maurice Grevisse) le considèrent comme correct[4].
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L'an 0 n'ayant pas existé, une décennie, pour les années avant Jésus-Christ, se termine au 31 décembre des années dont l'unité est le chiffre « 1 » (le 31 décembre de l'an -971 par exemple) et a donc débuté le 1er janvier de l'année précédente dont l'unité est le chiffre « 0 » (le 1er janvier -980 pour cet exemple).
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L'an 0 n'ayant pas existé, une décennie, pour les années après Jésus-Christ, commence au 1er janvier des années dont l'unité est le chiffre « 1 » (le 1er janvier de l'an 2011 par exemple) et se termine le 31 décembre de l'année suivante dont l'unité est le chiffre « 0 » (le 31 décembre 2020 pour cet exemple).
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L'ONU consacre certaines décennies à un thème. Ainsi la décennie des années 2001 à 2010 a été déclarée « Décennie internationale pour la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde ».
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