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+ Victoria[n 1] (née Alexandrina Victoria le 24 mai 1819 au palais de Kensington, à Londres et morte le 22 janvier 1901 à Osborne House sur l'île de Wight) fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du 20 juin 1837 jusqu'à sa mort. À partir du 1er juillet 1867, elle fut également reine du Canada, ainsi qu'impératrice des Indes à compter du 1er mai 1876, puis enfin reine d'Australie le 1er janvier 1901.
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+ Victoria était la fille du prince Édouard-Auguste, duc de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Le duc et le roi moururent en 1820 et Victoria fut élevée par sa mère d'origine allemande, la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Elle monta sur le trône à l'âge de 18 ans après la mort sans héritiers légitimes des trois frères aînés de son père. Le Royaume-Uni était déjà une monarchie constitutionnelle dans laquelle le souverain avait relativement peu de pouvoir politique. En privé, Victoria essaya d'influencer les politiques gouvernementales et les nominations ministérielles. En public, elle devint une icône nationale et fut assimilée aux normes strictes de la morale de l'époque.
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+ Victoria épousa son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en 1840. Leurs neuf enfants épousèrent des membres de familles royales et nobles européennes diverses, ce qui valut à Victoria le surnom de « grand-mère de l'Europe ». Après la mort d'Albert en 1861, Victoria sombra dans une profonde dépression et se retira de la vie publique. En conséquence de ce retrait, le républicanisme gagna temporairement en influence mais sa popularité remonta dans les dernières années de son règne grâce à ses jubilés d'or et de diamant qui donnèrent lieu à de grandes célébrations publiques.
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+ Son règne de 63 ans et sept mois est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni après celui d'Élisabeth II. Connu sous le nom d'époque victorienne (bien que cette époque eût commencé en 1832), il marque une période de profonds changements sociaux, économiques et technologiques au Royaume-Uni et une rapide expansion de l'Empire britannique. Elle fut le dernier monarque britannique de la maison de Hanovre qui régna sur les îles britanniques depuis 1714, car son fils et héritier, Édouard VII, appartenait à la lignée de son père, la maison de Saxe-Cobourg et Gotha.
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+ Le père de Victoria était le prince Édouard-Auguste de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Jusqu'en 1817, la nièce d'Édouard, la princesse Charlotte Augusta de Galles, était la seule petite-fille légitime de George III. Sa mort en 1817 entraîna une crise de succession au Royaume-Uni et le duc de Kent et ses frères célibataires furent invités à se marier et à avoir des enfants. En 1818, le duc épousa la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, une princesse allemande dont le frère Léopold était le veuf de la princesse Charlotte Augusta. La princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld — dorénavant connue sous le titre de duchesse de Kent — avait déjà deux enfants issus de son premier mariage avec Émile-Charles de Linange (1763-1814) : Charles de Leiningen (1804 – 1856) et Théodora de Leiningen (1807 – 1872). Plus tard dans sa vie, Victoria maintint des contacts étroits avec sa demi-sœur. Le duc et la duchesse eurent un seul enfant, Victoria, née à 4 h 15 le 24 mai 1819 au palais de Kensington à Londres[1].
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+ La princesse Alexandrina Victoria est baptisée en privé par l'archevêque de Cantorbéry, Charles Manners-Sutton, le 24 juin 1819 dans la Cupola Room du palais de Kensington[n 2]. Elle est baptisée Alexandrina d'après l'un de ses parrains, l'empereur Alexandre Ier et Victoria d'après sa mère. D'autres noms proposés par ses parents, Georgina (ou Georgiana), Charlotte et Augusta, furent abandonnés sur les instructions du frère aîné du duc, le prince-régent (futur George IV[2]).
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+ À sa naissance, Victoria est en cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique derrière son père et les trois frères aînés de ce dernier : le prince-régent, le duc d'York et le duc de Clarence (futur Guillaume IV[3]). Le prince régent et le duc d'York sont séparés de leurs épouses et sont d'un âge avancé ; il est donc improbable qu'ils aient d'autres enfants. Les ducs de Kent et de Clarence se marient le même jour un an avant la naissance de Victoria, mais les deux filles du duc de Clarence (nées respectivement en 1819 et 1820) meurent en bas-âge. Le grand-père et le père de Victoria décèdent en 1820 à moins d'une semaine d'écart et le duc d'York meurt en 1827. À la mort de son oncle George IV en 1830, Victoria devient l'héritière présomptive de son dernier oncle encore en vie, Guillaume IV. Le Regency Act (en) de 1830 charge la duchesse de Kent d'assurer la régence dans l'éventualité où Guillaume IV mourrait avant que Victoria n'ait 18 ans[4]. Le roi n'avait pas confiance en la capacité de la duchesse à jouer le rôle de régente et en 1836, il déclare en sa présence qu'il veut vivre jusqu'au 18e anniversaire de Victoria pour éviter une régence[5].
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+ Victoria décrit plus tard son enfance comme « plutôt triste[6] ». Sa mère était extrêmement protectrice et Victoria fut en grande partie élevée à l'écart des autres enfants sous le dit « système de Kensington (en) », une série de règles et de protocoles stricts rédigée par la duchesse et son ambitieux et dominateur contrôleur de gestion, John Conroy, dont la rumeur courait qu'il était son amant[7]. Ce système empêchait la princesse de rencontrer des personnes que sa mère et Conroy jugeaient indésirables (dont la plus grande partie de la famille de son père) et était conçu pour la rendre faible et dépendante[8]. La duchesse évitait la cour car elle était scandalisée par la présence des enfants illégitimes du roi[9] et est peut-être à l'origine de la morale victorienne en insistant pour que sa fille ne fût pas exposée à l'inconvenance sexuelle[10]. Victoria partageait sa chambre avec sa mère chaque nuit, étudiait avec des tuteurs privés selon un emploi du temps précis et passait ses heures de jeu avec ses poupées et son King Charles Spaniel, Dash[11]. Elle apprit le français, l'allemand, l'italien et le latin[12] mais elle parlait uniquement anglais à la maison[13].
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+ En 1830, la duchesse de Kent et Conroy emmènent Victoria dans le centre de l'Angleterre pour visiter les collines de Malvern. Ils s'arrètent dans de nombreuses résidences aristocratiques sur le trajet[14]. D'autres voyages similaires furent organisés en Angleterre et au pays de Galles en 1832, 1833, 1834 et 1835. Au grand agacement du roi Guillaume IV, Victoria est accueillie avec enthousiasme à chacune de ses étapes[15]. Guillaume IV compare les voyages à des Joyeuses Entrées et s'inquiète de voir Victoria présentée comme une rivale plutôt que comme son héritière présomptive[16]. Victoria appréciait peu ces déplacements ; les constantes apparitions publiques la fatiguaient et elle avait trop peu de temps pour se reposer[17]. Malgré ses plaintes, appuyées par la désapprobation du roi, sa mère refuse d'interrompre ces déplacements[18]. À Ramsgate en octobre 1835, Victoria développe une forte fièvre, ce que Conroy ignore d'abord en considérant qu'il ne s'agissait que d'un caprice enfantin[19]. Pendant la maladie de Victoria, Conroy et la duchesse tentent sans succès de la convaincre de prendre Conroy comme secrétaire particulier[20]. À l'adolescence, Victoria résiste encore aux tentatives répétées de sa mère et de Conroy pour que ce dernier soit officiellement nommé dans son entourage[21]. Devenue reine, elle le bannit de la cour, mais il demeura dans la résidence de sa mère[22].
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+ En 1836, le frère de la duchesse, Léopold, devenu roi des Belges en 1831, espère marier sa nièce avec son neveu, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha[23]. Comme Léopold, la mère de Victoria et le père d'Albert (Ernest Ier de Saxe-Cobourg et Gotha) sont frères et sœur ; Victoria et Albert sont cousins germains. En mai 1836, Léopold organise une réunion de ses proches appartenant à la famille Saxe-Cobourg et Gotha avec la mère de Victoria dans l'objectif de présenter Albert[24]à Victoria. Guillaume IV est cependant peu favorable à une union avec les Saxe-Cobourg et Gotha et préférait le parti d'Alexandre des Pays-Bas, le second fils du prince d'Orange[25]. Victoria était consciente des nombreux projets matrimoniaux la concernant, et elle évaluait de manière critique les différents candidats[26]. Selon son journal, elle apprécia la compagnie d'Albert dès leur première rencontre. Après sa visite, elle écrivit « [Albert] est extrêmement beau ; ses cheveux sont de même couleur que les miens ; ses yeux sont grands et bleus et il a un beau nez et une bouche très douce avec de belles dents ; mais le charme de sa contenance est son atout le plus délicieux[27] ». À l'inverse, Alexandre était jugé « très quelconque[28] ».
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+ Victoria écrivit à son oncle Léopold, qu'elle considérait comme son « meilleur et plus gentil conseiller[29] », pour le remercier « de la perspective de l'immense bonheur que vous avez contribué à me donner en la personne de ce cher Albert… Il possède toutes les qualités qui pourraient être désirées pour me rendre parfaitement heureuse. Il est si raisonnable, si gentil et si bon et si aimable aussi. Il a en plus l'apparence et l'extérieur les plus plaisants et les plus délicieux qu'il vous est possible de voir[30] ». À 17 ans, Victoria, bien qu'intéressée par Albert, n'est cependant pas prête à se marier. Les deux parties ne s'accordent pas sur un engagement formel mais supposent que l'union se ferait en temps et en heure[31].
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+ Victoria fête ses 18 ans le 24 mai 1837, âge qui lui permet de régner seule. L'épouvantail d'une régence — politiquement toujours instable — se dissippe.
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+ Le roi Guillaume IV meurt un mois plus tard le 20 juin 1837, à l'âge de 71 ans, et Victoria devient reine du Royaume-Uni.
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+ Dans son journal, la jeune souveraine écrivit : « J'ai été réveillée à 6 h pile par Mamma qui me dit que l'archevêque de Canterbury et Lord Conyngham étaient là et qu'ils voulaient me voir. Je suis sortie du lit et me suis rendue dans mon salon (en ne portant que ma robe de chambre) et « seule », je les ai vus. Lord Conyngham m'informa alors que mon pauvre oncle, le roi, n'était plus et avait expiré à 2 h 12 ce matin et que par conséquent « Je » suis « Reine »[32] ». Les documents officiels préparés le premier jour de son règne la nommaient Alexandrina Victoria, mais le premier prénom est retiré à sa demande et n'est plus utilisé[33].
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+ Depuis 1714, le Royaume-Uni était en union personnelle avec le royaume de Hanovre en Allemagne, mais, d'après la loi salique, les femmes étaient exclues de la succession au trône hanovrien. Victoria hérite donc des territoires et de toutes les colonies britanniques, et le trône de Hanovre passe au plus jeune frère de son père, l'impopulaire duc de Cumberland et Teviotdale qui devient roi sous le nom d'Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Il était l'héritier présomptif de Victoria jusqu'à ce qu'elle ait un enfant[34].
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+ Au moment de son accession au trône, le gouvernement est mené par le Premier ministre whig Lord Melbourne et ce dernier exerça une influence importante sur la reine politiquement inexpérimentée[35]. L'écrivain Charles Greville (en) suggère que Lord Melbourne, veuf et sans enfants, « était aussi attaché à elle que si elle avait été sa fille » et Victoria le considérait probablement comme une figure paternelle[36]. Son couronnement fut organisé le 28 juin 1838 et elle devint le premier souverain à résider au palais de Buckingham[37]. Elle hérita des revenus des duchés de Lancastre et de Cornouailles et reçut une liste civile annuelle de 385 000 £ (28,5 millions de livres de 2011[38]). Financièrement prudente, elle remboursa les dettes de son père[39].
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+ Victoria était populaire au début de son règne[40], mais sa réputation fut ternie par une intrigue de cour en 1839 lorsque l'une des dames d'honneur, Flora Hastings, développa une rondeur abdominale dont la rumeur disait qu'il s'agissait d'une grossesse hors mariage liée à une relation avec John Conroy[41] ; Victoria considérait que les rumeurs étaient véridiques[42]. Elle détestait Conroy et méprisait « cette odieuse Lady Flora[43] » car elle avait participé avec Conroy et la duchesse de Kent au « système de Kensington[44] ». Lady Hastings refusa initialement de se faire examiner avant d'accepter au milieu du mois de février et il se révéla qu'elle était vierge[45]. Conroy, la famille de Hastings et les tories appartenant à l'opposition organisèrent une conférence de presse accusant la reine de propager de fausses rumeurs au sujet de Flora Hastings[46]. Lorsqu'elle mourut en juillet, l'autopsie révéla une importante tumeur hépatique qui avait distendu son abdomen[47]. Lors des apparitions publiques, Victoria fut sifflée et conspuée comme étant « Mme Melbourne[48] ».
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+ En 1839, Lord Melbourne démissionna après que les radicaux et les tories (que Victoria détestait) eurent voté contre une loi suspendant la constitution en Jamaïque. La législation supprimait les pouvoirs politiques des planteurs qui s'opposaient aux mesures associées à l'abolition de l'esclavage[49]. La reine chargea un tory, Robert Peel, de former un nouveau gouvernement. À l'époque, il était de coutume pour le Premier ministre de nommer les « dames de la chambre à coucher » qui servaient de domestiques dans les résidences royales et étaient généralement des épouses de membres du parti au pouvoir. De nombreuses dames étaient des épouses de whigs et Peel souhaitait les remplacer par des épouses de tories. Dans ce qui fut appelé la « crise de la chambre à coucher », Victoria, conseillée par Lord Melbourne, s'opposa à leur renvoi. Peel refusa de gouverner selon les conditions imposées par la reine et offrit sa démission, ce qui permit à Lord Melbourne de revenir au pouvoir[50].
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+ Même si elle est devenue reine, Victoria reste une jeune femme célibataire et les conventions sociales de l'époque lui imposent de vivre avec sa mère malgré leurs différends sur son éducation et la confiance que la duchesse de Kent continuait d'accorder à Conroy[51].
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+ La duchesse de Kent était consignée dans un appartement isolé du palais de Buckingham et Victoria refusait souvent de la rencontrer[52]. Lorsque Victoria se plaignit à Lord Melbourne que la proximité de sa mère promettait des « souffrances pendant de nombreuses années », ce dernier compatit mais répondit que cela ne pouvait être évité que par un mariage, ce que Victoria qualifia « d'alternative choquante[53] ». Elle montra de l'intérêt pour l'éducation d'Albert en vue de son futur rôle d'époux mais elle résista aux pressions qui la poussaient à se marier[54].
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+ Victoria continua de faire l'éloge d'Albert après sa seconde visite en octobre 1839. Albert et Victoria ressentaient de l'attrait l'un pour l'autre et la reine le demanda en mariage le 15 octobre 1839, juste cinq jours après qu'il fut arrivé à Windsor[55]. Ils se marièrent le 10 février 1840 dans la Chapel Royal du palais Saint James à Londres. Victoria était follement éprise d'Albert et elle passa la nuit après son mariage alitée avec une migraine, mais qu'elle décrivit avec extase dans son journal :
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+ « JAMAIS, JAMAIS, je n'oublierai une telle soirée !!! MON TRÈS TRÈS CHER Albert… sa passion et son affection excessives m'ont offert des sensations d'amour et de bonheur divins que je n'aurais jamais espéré ressentir auparavant ! Il m'a serrée dans ses bras et nous nous sommes embrassés encore et encore ! Sa beauté, sa douceur et sa gentillesse ; vraiment comment pourrais-je jamais être reconnaissante d'avoir un tel mari ! […] d'être appelée par des noms de tendresse que je n'avais encore jamais entendus auparavant ; le bonheur était incroyable ! Oh ! Ce fut le plus beau jour de ma vie[56]! »
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+ Si le prince était le meilleur des maris, il devint également un influent conseiller politique de la reine et succéda à Lord Melbourne comme figure dominante de la première moitié de sa vie[57]. La mère de Victoria est expulsée du palais vers Ingestre House à Belgrave Square. Après la mort de la princesse Augusta-Sophie en 1840, la mère de Victoria reçut les résidences de Clarence et de Frogmore[58]. Grâce à la médiation d'Albert, les relations entre mère et fille s'améliorèrent progressivement[59].
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+ Durant la première grossesse de Victoria en 1840, Edward Oxford, âgé de 18 ans, tente d'assassiner la reine alors qu'elle se trouvait dans une calèche avec le prince Albert lors d'un déplacement pour rendre visite à sa mère. Oxford tire deux fois mais les deux balles manquèrent leur cible ou, comme il l'avança par la suite, les pistolets ne fonctionnent pas[60]. Il est jugé pour haute trahison et reconnu coupable mais est acquitté pour raisons mentales ; il est cependant interné pendant une trentaine d'années[61]. La popularité de Victoria augmenta fortement après l'agression et cela apaise le mécontentement résiduel au sujet de l'affaire Hastings et de la crise de la chambre à coucher[62]. Sa fille, également appelée Victoria, naît le 21 novembre 1840. La reine détestait être enceinte[63], considérait l'allaitement avec dégoût[64] et pensait que les nouveau-nés étaient laids[65]. Albert et elle eurent néanmoins huit autres enfants.
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+ Le foyer de Victoria était largement géré par son ancienne gouvernante, la baronne Louise Lehzen, originaire du Hanovre. Lehzen avait eu une profonde influence sur Victoria[66] et l'avait défendue contre le « système de Kensington[67] ». Albert considérait cependant que Lehzen était incompétente et que sa mauvaise gestion menaçait la santé de sa fille. Après une violente dispute entre Victoria et Albert à ce sujet, Lehzen fut limogée, ce qui mit un terme à sa relation étroite avec Victoria[68].
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+ Le 28 mai 1842, Victoria descend The Mall dans une calèche quand John Francis tente de lui tirer dessus, mais le pistolet ne fonctionne pas ; il parvient à s'échapper. Le lendemain, Victoria emprunte le même trajet plus rapidement et avec une plus grande escorte avec l'objectif délibéré de pousser Francis à attaquer à nouveau afin de le capturer. Comme prévu, Francis tire sur la calèche mais il est arrêté par des policiers en civil et est condamné pour haute trahison. Le 3 juillet, deux jours après que la condamnation à mort de Francis a été commuée en déportation à vie, John William Bean tente également de tirer sur la reine mais son pistolet n'avait pas la puissance espérée[69]. Edward Oxford considère que ces tentatives étaient encouragées par son acquittement en 1840. Bean est condamné à 18 mois de prison[70]. À nouveau en 1849, un chômeur irlandais, William Hamilton, tire sur la calèche de la reine alors qu'elle passe dans Constitution Hill[71]. En 1850, la reine est blessée par un ancien policier peut-être dément, Robert Pate. Alors que Victoria se trouve dans une calèche, Pate la frappe avec une canne, écrase son chapeau et la blesse au front. Hamilton et Pate sont tous deux condamnés à sept ans de déportation[72].
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+ Le soutien à Lord Melbourne au sein de la Chambre des communes s'affaiblit dans les premières années du règne de Victoria et les whigs furent battus lors des élections générales de 1841. Peel devint Premier ministre et les dames de la chambre à coucher les plus associées avec les whigs furent remplacées[73].
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+ En 1845, l'agriculture irlandaise est touchée par le mildiou de la pomme de terre[74]. Dans les quatre années qui suivent, un million d'Irlandais meurent de faim et un million d'autres émigrèrent dans ce qui est appelé la Grande famine[75]. En Irlande, Victoria est surnommée The Famine Queen (« la reine famine »[76],[77]). Elle donne personnellement 2 000 £ (162 000 £ de 2011[38]) pour lutter contre la famine, plus que tout autre donneur individuel[78] et soutient également une aide à un séminaire catholique en Irlande malgré l'opposition des protestants[79]. L'histoire selon laquelle elle n'aurait donné que 5 £ d'aide aux Irlandais et qu'elle aurait donné le même jour une somme similaire à l'organisation de protection des animaux, Battersea Dogs Home, est un mythe créé vers la fin du XIXe siècle[80].
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59
+ En 1846, le gouvernement de Peel affronta une crise liée à l'abolition des Corn Laws. De nombreux tories, alors appelés conservateurs, étaient opposés au rejet mais Peel, certains tories (les « Peelites »), la plupart des whigs et Victoria y étaient favorables. Peel démissionna en 1846 après que l'abolition eut été votée de justesse et il fut remplacé par Lord Russell[81].
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+ Au niveau international, Victoria s'intéresse particulièrement à l'amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la France[83]. Elle réalise et accueille plusieurs rencontres entre la famille royale britannique et la maison d'Orléans qui étaient liées par mariage via les Cobourg. En 1843 et 1845, Albert et elle rejoignent le roi Louis-Philippe Ier au château d'Eu en Normandie ; elle est ainsi le premier souverain britannique ou anglais à rencontrer son homologue français depuis Henri VIII et François Ier au camp du Drap d'Or en 1520[84]. Lorsque Louis-Philippe Ier réalise le voyage inverse en 1844, il devient le premier roi français à se rendre en Grande-Bretagne[85]. Louis-Philippe Ier fut déposé lors de la révolution française de 1848 et partit en exil en Angleterre[86]. Alors que les soulèvements se propageaient à toute l'Europe, Victoria et sa famille quittèrent Londres en avril 1848 pour la plus grande sécurité d'Osborne House[87], une résidence privée sur l'île de Wight qu'elle a achetée en 1845[88]. Les manifestations des chartistes et des nationalistes irlandais ne se transforment pas en soulèvements et la crainte d'une révolution s'éloigne[89]. La visite de Victoria en Irlande en 1849 est un succès en termes de relations publiques mais elle n'eut pas d'impact sur la croissance du nationalisme irlandais[90].
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+ Le gouvernement de Lord Russell, bien que dominé par les whigs, n'est pas apprécié par la reine[91]. Elle déteste particulièrement le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Lord Palmerston, qui agissait souvent sans consulter le Cabinet, le Premier ministre ou la reine[92]. Victoria se plaint à Russell que Palmerston ait envoyé des dépêches officielles à des chefs d'États étrangers sans l'informer mais Palmerston reste en poste et continue d'agir de sa propre initiative malgré les remontrances répétées. Ce n'est qu'en 1851 que Palmerston est limogé après avoir annoncé que le gouvernement britannique approuvait le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en France sans avoir consulté le Premier ministre[93]. L'année suivante, le président Bonaparte devient l'empereur Napoléon III, et le gouvernement de Russell est remplacé par un gouvernement minoritaire mené par Lord Derby.
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+ En 1853, Victoria donne naissance à son huitième enfant, Léopold, avec l'aide d'un nouvel anesthésiant, le chloroforme. Victoria est tellement impressionnée par son efficacité qu'elle l'utilise à nouveau en 1857 pour la naissance de son neuvième et dernier enfant, Béatrice, malgré l'opposition du clergé qui considérait que cela s'opposait aux commandements bibliques (Genèse 3,16) et des médecins qui le considéraient comme dangereux[94]. Victoria a peut-être été victime de dépression post-partum après ses nombreuses grossesses[95]. Dans ses lettres à Albert, Victoria se plaint parfois de sa perte de sang-froid. Un mois après la naissance de Léopold, Albert écrit une lettre à Victoria pour se plaindre de son « hystérie continue » au sujet de « misérables broutilles[96] ».
66
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67
+ Au début de l'année 1855, le gouvernement de Lord Aberdeen, qui a remplacé Derby en décembre 1852, démissionne du fait des critiques concernant la mauvaise gestion de la guerre de Crimée. Victoria approche Derby et Russell pour qu'ils forment un gouvernement mais aucun n'a suffisamment de soutiens et elle est obligée de nommer Palmerston au poste de Premier ministre[97].
68
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69
+ Napoléon III, l'allié le plus proche du Royaume-Uni depuis la guerre de Crimée[95], se rend à Londres en avril 1855 et Victoria et Albert font le trajet inverse du 17 au 28 août de la même année[98]. L'empereur français accueille le couple à Dunkerque et les accompagne à Paris où ils visitèrent l'exposition universelle, une réponse à l'exposition londonienne de 1851 imaginée par Albert, et la tombe de Napoléon Ier aux Invalides, dont les cendres avaient été rapatriées en 1840. Ils sont également les invités d'honneur à un bal de 1 200 invités au château de Versailles[99].
70
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71
+ Le 14 janvier 1858, un Italien réfugié en Grande-Bretagne appelé Felice Orsini tente d'assassiner Napoléon III avec une bombe fabriquée au Royaume-Uni[100]. La crise diplomatique qui suivit déstabilisa le gouvernement : Palmerston démissionna et Derby redevint Premier ministre[101]. Victoria et Albert assistent à l'inauguration d'une nouvelle cale sèche dans le port militaire français de Cherbourg le 5 août 1858. À son retour, Victoria réprimande Derby pour le mauvais état de la Royal Navy par rapport à la marine française[102]. Le gouvernement de Derby ne survit pas longtemps et Victoria rappelle Palmerston en juin 1859[103].
72
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73
+ Le 25 janvier 1858, la fille aînée de Victoria épouse le prince Frédéric-Guillaume de Prusse à Londres. Ils étaient fiancés depuis septembre 1855 alors que la princesse Victoria n'avait que 14 ans et le mariage est repoussé par la reine et le prince Albert jusqu'à ce que la mariée eût 17 ans[104]. Victoria et Albert espéraient que leur fille et leur gendre auraient une influence libérale sur la Prusse en pleine ascension[105]. Victoria voit partir sa fille pour l'Allemagne « la mort dans l'âme » ; elle lui écrit dans l'une de ses nombreuses lettres, « cela me fait vraiment frissonner quand je regarde vos sœurs douces, joyeuses et inconscientes et que je pense que je devrais les abandonner également, une par une[106] ». Presque un an plus tard, la princesse Victoria donne naissance au premier petit-enfant de la reine, Guillaume.
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+ En mars 1861, la mère de Victoria meurt avec sa fille à ses côtés. En lisant les documents de sa mère, Victoria découvre que sa mère l'aimait profondément[107] ; elle a le cœur brisé et blâme Conroy et Lehzen pour l'avoir « diaboliquement » éloignée de sa mère[108]. Pour soulager son épouse pendant cette période de deuil[109], Albert assume une grande partie de ses fonctions bien qu'il souffre de problèmes digestifs chroniques[110]. En août, Victoria et Albert rendent visite à leur fils, le prince de Galles, qui assiste à des manœuvres militaires près de Dublin et passent quelques jours à Killarney. En novembre, Albert apprend les rumeurs selon lesquelles son fils avait couché avec une actrice en Irlande[111]. Choqué, Albert se rend à Cambridge où Edward étudiait pour le réprimander[112]. Au début du mois de décembre, Albert tombe gravement malade[113]. William Jenner diagnostique une fièvre typhoïde et il meurt le 14 décembre 1861 ; Victoria est anéantie[114]. Elle attribue la responsabilité de sa mort à la frivolité du prince de Galles, affirmant qu'Albert avait été « tué par cette affreuse affaire[115] ». Elle reste en deuil et porte des vêtements noirs jusqu'à la fin de sa vie. Elle évite les apparitions publiques et se rend peu souvent à Londres dans les années qui suivent[116]. Son retrait dans le château de Windsor lui valut le surnom de « veuve de Windsor[117] ».
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+ Cet isolement volontaire diminua la popularité de la monarchie et encouragea le mouvement républicain[118]. Elle continua d'assumer ses fonctions gouvernementales mais choisit de rester confinée dans ses résidences royales de Windsor, de Balmoral et d'Osborne. En mars 1864, un manifestant placarda une affiche sur les grilles du palais de Buckingham annonçant que « ces imposants bâtiments étaient à vendre en raison du déclin des affaires de l'ancien propriétaire[119] ». Son oncle Léopold lui écrivit pour lui conseiller d'apparaître en public. Elle accepta de visiter les jardins de la Royal Horticultural Society à Kensington et de traverser Londres dans une calèche ouverte[120].
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+ Durant les années 1860, Victoria se repose de plus en plus sur un domestique écossais, John Brown[121]. Des rumeurs calomnieuses d'une relation romantique et même d'un mariage secret commencent à être imprimées dans la presse et la reine est même affublée du sobriquet de « Mme Brown[122] ». Une peinture d'Edwin Landseer représentant la reine avec Brown est exposée à la Royal Academy et Victoria elle-même publie avec grand succès un livre, Leaves from the Journal of Our Life in the Highlands, où elle fait un vibrant éloge de son homme de confiance[123]. L'histoire de leur relation fait l'objet du film La Dame de Windsor de 1997.
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+ Lord Palmerston meurt en 1865 et après un bref gouvernement mené par Russell, Derby revient au pouvoir. En 1866, Victoria assiste à la cérémonie d'ouverture du Parlement pour la première fois depuis la mort d'Albert[124]. L'année suivante, elle soutient le passage du Reform Act de 1867 qui double le nombre d'hommes ayant accès au suffrage[125] même si elle n'était pas favorable au droit de vote des femmes[126]. Derby démissionne en 1868 et est remplacé par Benjamin Disraeli qui charme Victoria. Il déclare « tout le monde aime la flatterie et, quand il s'agit de princes, il faut l'étendre avec une truelle[127] ». Le gouvernement de Disraeli ne dure que quelques mois et à la fin de l'année, son rival libéral William Ewart Gladstone est nommé Premier ministre. Victoria considérait que la personnalité de Gladstone était bien moins attrayante ; elle aurait ainsi dit qu'il lui parlait comme si « elle ��tait une réunion publique plutôt qu'une femme[128] ».
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+ En 1870, les idées républicaines au Royaume-Uni, alimentées par le retrait de la reine, sont renforcées par l'établissement de la Troisième République en France[129]. Un rassemblement républicain à Trafalgar Square demande l'abdication de Victoria et les députés radicaux font des discours lui étant hostiles[130]. En août et septembre 1871, elle tombe gravement malade et développe un abcès au bras ; Joseph Lister l'incise avec succès et désinfecta la plaie avec une pulvérisation de phénol[131]. À la fin du mois de novembre 1871, au maximum du mouvement républicain, le prince de Galles contracte la fièvre typhoïde, la maladie qui aurait tué son père, et Victoria craint que son fils ne meure aussi[132]. Alors que le dixième anniversaire de la mort d'Albert approche, la santé de son fils ne s'améliore pas et l'angoisse de Victoria augmente[133]. Au grand soulagement du peuple, Edward se remet de la maladie[134]. La mère et le fils assistent à une célébration publique à Londres et à une grand-messe d'action de grâces à la cathédrale Saint-Paul le 27 février 1872 ; le mouvement républicain est affaibli et la popularité de la monarchie remonte[135].
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+ Le 28 février 1872, Arthur O'Connor, âgé de 17 ans (petit-neveu du député irlandais Feargus O'Connor), agite un pistolet non-chargé devant le cortège de Victoria à sa sortie du palais de Buckingham. Brown, qui accompagne la reine, neutralise O'Connor qui est par la suite condamné à 1 an de prison[136]. La popularité de Victoria est encore renforcée par l'incident[137].
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+ Après la révolte des cipayes de 1857 en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, qui gouvernait une grande partie de l'Inde, est dissoute et les possessions et les protectorats britanniques du sous-continent indien sont formellement incorporés dans l'Empire britannique. La reine avait une opinion assez partagée sur le soulèvement et elle condamna les atrocités perpétrées par les deux camps[138]. Elle écrit « ses sentiments d'horreur et de regret à la suite de cette sanglante guerre civile[139] » et elle insiste, pressée par Albert, pour qu'une proclamation officielle annonçant le transfert de pouvoir de la compagnie vers l'État « portât des sentiments de générosité, de bienveillance et de tolérance religieuse[140] ». À sa demande, un passage menaçant de « saper les coutumes et les religions locales » est remplacé par un paragraphe garantissant la liberté religieuse[140].
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+ Après l'élection générale de 1874, Disraeli redevient Premier ministre. Il présente le Public Worship Regulation Act (en) de 1874 qui supprimait les rituels catholiques de la liturgie anglicane et que Victoria soutenait fermement[141]. Elle préférait les services religieux simples et courts et se considérait personnellement plus proche de l'Église d'Écosse presbytérienne plutôt que de l'Église d'Angleterre épiscopalienne[142]. Disraeli pousse également le Royal Titles Act de 1876 devant le Parlement pour que Victoria prenne le titre d'« impératrice des Indes » à partir du 1er mai 1876[143]. Ce nouveau titre fut proclamé par le darbâr de Delhi le 1er janvier 1877[144].
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+ Le 14 décembre 1878, l'anniversaire de la mort d'Albert, la seconde fille de Victoria, Alice, qui avait épousé le grand-duc de Hesse Louis IV, meurt de la diphtérie à Darmstadt. Victoria nota que la coïncidence des dates était « presque incroyable et des plus mystérieuses[145] ». En mai 1879, elle devient arrière-grand-mère à l'occasion de la naissance de la princesse Théodora de Saxe-Meiningen et fête son « pauvre et triste 60e anniversaire ». Elle se sentit « vieillie » par la « perte de [son] enfant chéri[146] ».
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+ Entre avril 1877 et février 1878, Victoria menace à cinq reprises d'abdiquer pour faire pression sur Disraeli afin qu'il agisse contre la Russie lors de la guerre russo-turque, mais ses menaces n'ont pas d'effets sur les événements ou sur leur conclusion avec le traité de Berlin[147]. La politique étrangère expansionniste de Disraeli, soutenue par Victoria, entraîne des conflits comme la guerre anglo-zouloue et la Seconde guerre anglo-afghane. Elle écrit « si nous voulons maintenir notre position de puissance de premier rang, nous devons… être préparés à des attaques et des guerres, quelque part ou ailleurs, CONTINUELLEMENT[148] ». Victoria voyait l'expansion de l'Empire britannique comme une manière civilisatrice et bénigne de protéger les peuples indigènes contre des puissances plus agressives, ou des dirigeants cruels : « il n'est pas dans nos habitudes d'annexer des pays à moins que nous n'y soyons obligés et forcés[149] ». Au désarroi de Victoria, Disraeli perd les élections générales de 1880 et Gladstone redevient Premier ministre[150]. Lorsque Disreali meurt l'année suivante, elle était aveuglée par « les larmes coulant rapidement[151] ».
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+ Le 2 mars 1882, Roderick McLean, un poète apparemment offensé par le refus de Victoria d'accepter l'un de ses poèmes[152], tire sur la calèche de la reine alors qu'elle quitte la gare de Windsor. Deux élèves de l'Eton College le frappent avec leurs parapluies jusqu'à ce qu'il soit neutralisé par un policier[153]. Victoria est outrée lorsqu'il échappe à la condamnation pour raisons mentales[154] ; elle est cependant ravie par les nombreuses expressions de loyauté qu'elle reçoit après l'agression et déclare que « cela valait la peine de se faire tirer dessus pour voir à quel point l'on est aimée[155] ».
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+ Le 17 mars 1883 elle tombe dans les escaliers à Windsor et elle boite jusqu'au mois de juillet ; elle ne récupère jamais complètement et commence à souffrir de rhumatismes[156]. John Brown meurt 10 jours après l'accident et à la consternation de son secrétaire privé, Henry Ponsonby, Victoria commence à rédiger une biographie eulogique de son ancien domestique[157]. Ponsonby et Randall Davidson, le doyen de Windsor, qui ont lu les brouillons, conseillent à Victoria de ne pas les publier car cela alimenterait les rumeurs d'une relation amoureuse[158] ; le manuscrit est détruit[159]. Au début de l'année 1884, Victoria publie More Leaves from a Journal of a Life in the Highlands, une suite de son précédent livre dédiée à son « assistant personnel dévoué et ami fidèle John Brown[160] ». Un an exactement après la mort de Brown, Victoria est informée par télégramme que son plus jeune fils, Léopold, est mort à Cannes. Elle se lamente sur la perte du « plus cher de mes chers fils[161] ». Le mois suivant, son plus jeune enfant, Beatrice, rencontre le prince Henri de Battenberg dont elle tombe amoureuse lors du mariage de la petite-fille de Victoria, la princesse Victoria de Hesse-Darmstadt, avec le frère d'Henri, le prince Louis Alexandre de Battenberg. Béatrice et Henri planifient un mariage mais Victoria commence par s'opposer à l'union car elle souhaite que sa fille reste avec elle en tant que suivante. Elle est finalement convaincue par la promesse du futur couple de rester avec elle[162].
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+ Victoria est ravie quand Gladstone démissionne en 1885 après le rejet de son budget[163]. Elle considère que son gouvernement était le « pire que j'aie jamais eu » et lui fait porter la responsabilité de la mort du général Gordon à Khartoum[164]. Gladstone est remplacé par Lord Salisbury. Son gouvernement ne se maintient cependant que pendant quelques mois et Victoria est obligée de rappeler Gladstone qu'elle qualifiait « d'à moitié fou et un vieil homme en de nombreux points ridicule[165] ». Gladstone tente de faire voter une loi garantissant une plus grande autonomie à l'Irlande mais à la jubilation de Victoria, elle est rejetée[166]. Après l'élection générale de 1886, les libéraux de Gladstone sont battus par les conservateurs de Salisbury qui forment à nouveau un gouvernement.
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+ En 1887, l'Empire britannique célèbre le jubilé d'or de Victoria. La reine fête le cinquantième anniversaire de son accession au trône le 20 juin avec un banquet auquel participent 50 nobles européens. Le lendemain, elle participe à une procession et à un service religieux à l'abbaye de Westminster[167]. Victoria est alors redevenue extrêmement populaire[168]. Deux jours plus tard, le 23 juin[169], elle recrute deux Indiens musulmans comme domestiques. L'un d'eux, Mohammed Abdul Karim, devint Munshi (« secrétaire ») et enseigne l'hindoustani à la reine[170]. Sa famille et les autres domestiques sont choqués et accusent Abdul Karim d'espionner pour la Muslim Patriotic League et de monter la reine contre les hindous[171]. L'écuyer Frederick Ponsonby (le fils d'Henry) découvrit qu'Abdul Karim avait menti au sujet de ses origines et rapporta au vice-roi des Indes, Lord Elgin, que « le Munshi occupe exactement la même position que celle qu'avait John Brown[172] ». Victoria ignore ces plaintes qu'elle qualifie de racistes[173]. Abdul Karim reste à son service jusqu'à la mort de la souveraine en 1901 et il rentre alors en Inde avec une pension[174].
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+ La fille aînée de Victoria devient impératrice allemande en 1888, mais elle devient veuve avant la fin de l'année et le petit-fils de Victoria monte sur le trône sous le nom de Guillaume II. Sous son règne, les espoirs de libéralisation de l'Allemagne ne sont pas comblés et Guillaume II met en place un régime autocratique[175].
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+ Gladstone redevient Premier ministre à l'âge de 82 ans après l'élection générale de 1892. Victoria s'oppose à la nomination du député radical Henry Labouchère au Cabinet et Gladstone accepte[176]. En 1894, le Premier ministre prend sa retraite et, sans le consulter, Victoria nomme Lord Rosebery[177]. Son gouvernement est faible et il est remplacé l'année suivante par Lord Salisbury, qui reste Premier ministre jusqu'à la fin du règne de Victoria[178].
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+ Le 23 septembre 1896, Victoria devient la monarque de l'histoire anglaise, écossaise, ou britannique ayant régné le plus longtemps, dépassant le record détenu jusqu'alors par son grand-père, George III. Conformément à la demande de la reine, toutes les célébrations publiques spéciales de l'événement sont retardées jusqu'en 1897 pour coïncider avec son jubilé de diamant marquant ses 60 années de règne[179]. Le secrétaire d'État aux Colonies, Joseph Chamberlain, propose que le jubilé devienne un festival de l'Empire britannique[180].
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+ Les Premiers ministres de tous les dominions autonomes sont invités et des troupes de tout l'Empire britannique participent à la procession du jubilé dans Londres. Les célébrations du soixantième anniversaire sont marquées par de grands débordements d'affection envers la reine bientôt octogénaire[181].
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+ Victoria se rend régulièrement en Europe continentale pendant ses vacances. Sa ville de prédilection est Nice. Elle affectionne particulièrement la douceur des hivers sur la Côte d’Azur, où elle loue régulièrement pendant deux mois des appartements dans le grand Hôtel Régina de Nice, dans le quartier résidentiel de Cimiez, assistant même, le 21 mars 1895, à une bataille de fleurs sur la promenade des Anglais[182]. Un monument est érigé à sa mémoire en 1910, devant l'hôtel Régina[183]. Lorsqu'elle est en France, sa protection est assurée par le commissaire Xavier Paoli, un policier à maintien de diplomate qui sera son invité personnel lors du jubilé.
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+ En 1889, durant un séjour à Biarritz, elle devient le premier monarque britannique à poser le pied en Espagne lorsqu'elle traverse la frontière pour une courte visite[184]. En avril 1900, la guerre des Boers était devenue tellement impopulaire en Europe que son voyage annuel en France est jugé inopportun. Elle se rendit donc en Irlande pour la première fois depuis 1861, en partie pour reconnaître la contribution des régiments irlandais dans le conflit en Afrique du Sud[185]. En juillet, son second fils, Alfred (« Affie ») meurt et elle écrit dans son journal « Oh, Dieu ! Mon pauvre chéri Affie est parti aussi. C'est une année horrible, rien d'autre que la tristesse et l'horreur sous une forme ou une autre[186] »
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+ Suivant une coutume qu'elle maintient tout au long de son veuvage, Victoria passe le réveillon de Noël 1900 à Osborne House sur l'île de Wight. Elle boite du fait de ses rhumatismes et sa vision était obscurcie par la cataracte[187]. Durant le mois de janvier, elle se sent « faible et souffrante[188] » et au milieu du mois, elle était « somnolente… hébétée et perdue[189] ». Après un long règne de plus de 63 ans, elle meurt le 22 janvier 1901 vers 18 h 30, à l'âge de 81 ans, dans sa résidence d'Osborne[190]. Son fils et successeur, Édouard VII, et son petit-fils le plus âgé, Guillaume II, se trouvaient à son chevet[191]. Sa dernière volonté fut que son Poméranien préféré, Turri, soit posé sur son lit de mort[192].
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+ En 1897, Victoria a demandé que ses funérailles soient militaires du fait de son statut de chef de l'armée et de fille de soldat[95] et que le blanc domine par rapport au noir[193]. Le 25 janvier, Édouard VII, le roi du Royaume-Uni et le prince Arthur de Connaught aident à la porter dans son cercueil[194]. Elle est habillée d'une robe blanche et d'un voile de mariée[195]. Des souvenirs rappelant sa famille élargie, ses amis et ses domestiques sont placés dans le cercueil à sa demande. Un des peignoirs d'Albert est placé à son côté avec un moulage en plâtre de sa main tandis qu'une mèche de cheveux de John Brown et une photographie de lui sont placées dans sa main gauche et dissimulées à la famille par un bouquet de fleurs bien positionné[95],[196]. Ses funérailles sont organisées le samedi 2 février dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor et après deux jours d'exposition publique, elle est inhumée aux côtés d'Albert dans le mausolée royal de Frogmore dans le Grand Parc de Windsor[197].
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+ Le règne de Victoria, qui dura 63 ans, sept mois et deux jours, est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni et le second plus long pour une reine au niveau mondial après celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II. Elle fut la dernière souveraine britannique de la maison de Hanovre car son fils et héritier Édouard VII appartenait à la maison de Saxe-Cobourg-Gotha de son mari le prince Albert.
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+ Selon l'un de ses biographes, Giles St Aubyn, Victoria écrivait chaque jour une moyenne de 2 500 mots[198]. De juillet 1832 jusqu'à sa mort, elle rédigea un journal détaillé qui finit par représenter 122 volumes[199]. Après la mort de Victoria, sa plus jeune fille, Béatrice du Royaume-Uni, devint son exécutrice littéraire ; elle retranscrivit et édita les journaux de Victoria et détruisit les originaux[200]. Malgré leur destruction, la plupart des journaux ont été préservés. En plus des copies éditées de Béatrice, Lord Esher retranscrivit les journaux écrits entre 1832 et 1861 avant leur destruction par Béatrice[201]. Une partie de l'importante correspondance de Victoria a été publiée en volumes par Arthur Christopher Benson, Hector Bolitho, George Earle Buckle, Lord Esher, Roger Fulford et Richard Hough entre autres[202].
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+ Victoria était physiquement peu attrayante ; elle était corpulente, inélégante et ne mesurait qu'un mètre cinquante mais elle parvint à projeter une image impressionnante[203]. Elle rencontra l'impopularité dans les premières années de son veuvage mais elle devint très appréciée dans les années 1880 et 1890 lorsqu'elle incarna l'Empire sous la forme d'une figure matriarcale bienveillante[204]. Ce ne fut qu'après la publication de ses journaux et de ses lettres que l'étendue de son influence politique fut révélée au grand public[95],[205]. Les biographies rédigées avant que la plus grande partie des sources primaires ne fût devenue disponible, comme celle de Lytton Strachey, Queen Victoria de 1921, sont aujourd'hui considérées comme dépassées[206]. Celles d'Elizabeth Longford et de Cecil Woodham-Smith en 1964 et 1972 restent encore largement admirées[207]. Celles-ci et d'autres concluent que Victoria avait une personnalité émotive, obstinée, honnête et franche[208].
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+ Durant le règne de Victoria, l'établissement progressif d'une monarchie constitutionnelle en Grande-Bretagne continua. Les réformes du système électoral accrurent le pouvoir de la Chambre des communes aux dépens de la Chambre des lords et du souverain[209]. En 1867, le journaliste Walter Bagehot écrivit que le monarque ne conservait que « le droit d'être consulté, le droit de conseiller et le droit de mettre en garde[210] ». Alors que la monarchie britannique devenait plus symbolique que politique, elle mit un fort accent sur la morale et les valeurs familiales en opposition aux scandales sexuels et financiers qui avaient été associés aux précédents membres de la maison de Hanovre et avaient discrédité la monarchie. Son règne vit la création du concept de « monarchie familiale », à laquelle pouvaient s'identifier les classes moyennes naissantes[211].
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+ Les liens de Victoria avec les familles royales d'Europe lui valurent le surnom de « grand-mère de l'Europe[212] ». Victoria et Albert eurent 42 petits-enfants et 34 arrivèrent à l'âge adulte. Parmi ses descendants figurent Élisabeth II (reine du Royaume-Uni), son époux Philip Mountbatten, Harald V (roi de Norvège), Charles XVI Gustave (roi de Suède), Margrethe II (reine de Danemark), Juan Carlos Ier (roi d'Espagne) et son épouse Sofía de Grèce.
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+ Le plus jeune fils de Victoria, Léopold, était atteint d'hémophilie B ainsi que deux de ses cinq filles, Alice et Béatrice du Royaume-Uni. Cette maladie fut ainsi transmise aux descendants de Victoria dont ses arrière-petits-fils, Alexis Nikolaïevitch de Russie, Alphonse et Gonzalve de Bourbon[213]. La présence de cette maladie chez les descendants de Victoria mais pas chez ses ancêtres ont poussé certains à avancer que son véritable père n'était pas le duc de Kent mais un hémophile[214]. Rien n'indique qu'un hémophile ait été en relation avec la mère de Victoria et comme les porteurs masculins souffrent toujours de la maladie, si ce dernier existait il aurait été gravement malade[215]. Il est plus probable que la mutation se soit produite spontanément chez le père de Victoria qui avait plus de 50 ans au moment de sa conception, et l'hémophilie se développe plus souvent chez les enfants de pères âgés[216]. Des mutations spontanées sont la cause de 30 % des cas[217].
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+ Du fait de sa longévité et du développement de l'Empire britannique, un très grand nombre de lieux et de bâtiments ont été nommés en l'honneur de la reine Victoria, essentiellement dans le Commonwealth of Nations. On peut par exemple citer la capitale des Seychelles, le plus grand lac d'Afrique, les chutes Victoria, les capitales de la Colombie-Britannique (Victoria) et de la Saskatchewan (Regina) et les États australiens du Victoria et du Queensland.
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133
+ La croix de Victoria (Victoria Cross) fut créée en 1856 pour récompenser les actes de bravoure pendant la guerre de Crimée et elle reste la plus haute distinction militaire britannique, canadienne, australienne et néo-zélandaise. La Fête de la Reine (Victoria Day) est un jour férié au Canada et dans certaines parties de l'Écosse et elle est célébrée le lundi précédant le 25 mai pour commémorer la naissance de la reine Victoria.
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+ Victoria a été jouée à l'écran par :
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+ Victoria a été jouée sur le petit écran par :
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+ À la fin de son règne, son titre complet était « Sa Majesté Victoria, par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Impératrice des Indes, Défenseur de la Foi[218] ».
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141
+ Il ne fut pas concédé d'armoiries à Victoria avant son accession au trône. Comme elle ne pouvait pas monter sur le trône de Hanovre, ses armoiries de monarque ne portaient pas les symboles hanovriens arborés par celles de ses prédécesseurs. Ses armoiries ont été portées par tous ses successeurs britanniques y compris la reine actuelle, Élisabeth II.
142
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143
+ En dehors de l'Écosse, l'écu des armoiries royales de Victoria, également utilisé sur les armes royales, était : écartelé : au 1 et 4, de gueules, à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur l'un sur l'autre (qui est Angleterre), au 2, d'or, au lion de gueules armé et lampassé d'azur, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande). En Écosse, les premier et quatrième quarts sont occupés par le lion écossais et le second par les lions anglais. Les supports diffèrent également entre l'Écosse et le reste du Royaume-Uni[219].
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+ Armoiries royales.
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+ Armoiries royales en Écosse.
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+ La Bavière (en allemand : Bayern), officiellement appelée État libre de Bavière (Freistaat Bayern)[Note 1], est située dans le Sud-Est de l'Allemagne et est un des seize Länder allemands. Sa capitale est Munich. Elle est nommée Boiaria, Bajuvaria ou simplement Bavaria en latin, Bayern en allemand. Ces noms viennent du peuple des Bavarii ou Baiuvarii (nom transcrit aussi en « Bayouvares ») qui l’ont occupée. La population se compose de 12,6 millions d’habitants, soit 16 % de la population fédérale allemande (2e sur 16), dont 1,2 million d’étrangers, soit 10 % de la population du Land[2].
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5
+ La Bavière est limitrophe de l'Autriche et de la Suisse au sud, de la Tchéquie à l'est, de l'État libre de Saxe, au nord-est, de l'État libre de Thuringe, au nord, du Land de Hesse, au nord-ouest et du land de Bade-Wurtemberg, à l'ouest.
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+ C'est le plus grand Land d'Allemagne pour ce qui est de la superficie et le deuxième en termes de population (après la Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
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+ Ses principales villes sont Munich (München), Nuremberg (Nürnberg), Augsbourg (Augsburg), Ratisbonne (Regensburg), Wurtzbourg (Würzburg), Ingolstadt, Fürth, Erlangen et Landshut.
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11
+ Le bassin du Danube est le plus vaste d'Europe et s'ouvre sur son côté oriental. Il a probablement constitué un important refuge pour la diversité génétique et de nombreuses espèces de la flore, la faune et la fonge[3] préhistorique lors des dernières glaciations.
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13
+ Il a conservé une petite population de castors qui, à la suite de diverses réintroductions, est en train de recoloniser le milieu après avoir failli disparaître au XIXe siècle[4].
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+ Un objectif de bon état écologique doit y être recherché par chaque pays européen dans le cadre de la directive cadre sur l'eau (DCE) pour 2015.
16
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17
+ Situé au nord du Danube, entre Passau et Ratisbonne, le massif bavarois offre un paysage de moyenne montagne (entre 1 000 et 1 450 mètres d'altitude), aux éperons rocheux sauvages, où les gorges profondément échancrées alternent avec de doux vallons. Il est couvert par le plus grand massif forestier d'Europe centrale. Il s'agit de l'une des montagnes les plus anciennes du monde. Les Préalpes bavaroises, dont les débris arrachés et broyés par les dernières glaciations quaternaires, ont formé le plateau bavarois qui s'étend jusqu'au Danube.
18
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19
+ Du lac de Constance aux abords de Bregenz suivant la limite sud du pays, cette route touristique parcourt des paysages toujours changeants, découvrant ici un lac de montagne, là des sommets escarpés. Elle traverse les contreforts des Alpes d'Allgäu et des Alpes bavaroises couverts de pâturages, mais garde en vue les massifs élevés comme la Zugspitze et le Watzmann. Son parcours est ponctué de petits villages, de stations de sports d'hiver et de célèbres monuments, au premier rang desquels les châteaux de Louis II de Bavière et l'église de Wies.
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21
+ Les effets du réchauffement climatique sont également évidents en Bavière. Juin 2019 est le mois de juin le plus chaud en Bavière depuis le début des records météorologiques[5]. Les mois d'hiver ont tendance à être plus pluvieux[5]. Les précipitations tombent de plus en plus sous forme de pluie au lieu de neige. Les conditions météorologiques extrêmes, telles que les inondations en Europe centrale de 2013, sont en augmentation[5]. L'une des conséquences du réchauffement climatique est la fonte progressive de presque tous les glaciers alpins de Bavière[5]. Sur les cinq glaciers bavarois, un seul existera à moyen terme: le Höllentalferner[5]. Par exemple, depuis les années 1980, le sud du Schneeferner, à l'exception des vestiges, a déjà complètement disparu[5].
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+ Au temps de l'Empire romain, cette contrée mi-celtique, mi-germanique fait partie, au Sud du Danube, des provinces de Rhétie (à l'Ouest) et de Norique (à l'Est) ; sous Auguste, la Vindélicie remplace la Rhétie. Au Nord du Danube, elle touchait par la vallée du Main (Haute-Franconie) au limes de Germanie (cf. le camp romain d'Obernburg).
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+ Lors de la détérioration climatique du Ve siècle[6],[7],[8], les Boïens étendent leurs possessions dans la Norique occidentale en profitant du départ, vers le Sud de l'Europe, de tribus germaniques telles que les Marcomans, les Thuringes, les Gépides et les Ruges ; des clans de ceux-ci restent cependant sur place et fusionnent avec les Boïens pour former le peuple des Bavarii, qui seront par la suite soumis par Dagobert Ier roi des Francs austrasiens (630-660). À cette époque, le duché de Bavière est aux mains de la dynastie des agilofides, dont le fondateur Agilulf régna vers 530. Les ducs agilofides continuent à régir la Bavière au nom des rois francs jusqu'à Odilon de Bavière qui en 743 prend le titre de roi.
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+ Dès 739, Boniface fixe les diocèses de Ratisbonne, Freising, Passau et Salzbourg. Odilon essaye mais en vain de se soustraire à la suzeraineté de Charles Martel. Après la mort d'Odilon, en 748, Hiltrude, sœur de Pépin le Bref, exerce la régence pour son fils Tassilon.
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+ En 757, Tassilon prête serment de fidélité à Pépin le Bref, au plaid de Compiègne. Mais il mène ensuite une politique d'autonomie risquée vis-à-vis du roi des Francs, violant son serment de fidélité à Pépin. Il se ligue d'abord avec Didier de Lombardie, roi des Lombards, et avec le duc d'Aquitaine. Il conclut notamment une alliance matrimoniale avec la lombarde Liutberge, fille de Didier. Il réunit des conciles et le pape Hadrien baptise son fils en 772. C'est pourquoi Charlemagne exige un renouvellement de son serment en 787 : Tassilon s'y prête et reçoit en échange l'investiture solennelle de son duché de Bavière. Toutefois, suite à son rapprochement avec ses voisins orientaux, les Avars, Tassilon est enfermé par le Carolingien dans un monastère en 788.
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+ Charlemagne confie le gouvernement du duché à son beau-frère Gérold, comte de Souabe. En 794, la Bavière entre dans le patrimoine direct des Carolingiens. En 798, Arn de Salzbourg devient le premier archevêque de Bavière. Louis le Débonnaire l'érige en royaume franc (814), et le donne à son fils aîné, Lothaire, qui en 817 le cède à Louis le Germanique. En 912, la lignée des Carolingiens s'étant éteinte en la personne de Louis l'Enfant, les Bavarois choisissent pour chef le margrave Arnulf Ier le Mauvais, fils de Luitpold de Bavière, qui prend le titre de duc. Après sa mort le 14 juillet 937, le duché de Bavière passera successivement au mains de diverses dynasties : il est possédé par des ducs de la maison de Saxe (947-1004), de la maison de Franconie (1004-1070), par les Welfs de la maison d'Este (1070-1139), puis, par des ducs autrichiens.
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+ À sa plus grande extension, le royaume médiéval de Bavière comprend, outre la Bavière propre, la Carinthie, la Carniole, l'Istrie, le Frioul, l'ancienne Pannonie et le Sud de la Moravie et de la Bohême. Mais les Magyars, cavaliers finno-ougriens installés depuis 895 à la place des Avars dans le bassin du moyen-Danube, envahissent et dévastent le pays, annexant les territoires à l'Est de la Wachau et au sud de la Drave. Les armées germaniques commandées par le futur empereur Otton le Grand affrontent et battent les Magyars à la bataille du Lechfeld qui eut lieu le 10 août 955 en Souabe : cela met fin aux pillages et fixe, pour plus de mille ans, la frontière entre l'Empire germanique et la Hongrie.
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+ En 1180, l'Empereur Frédéric Ier Barberousse donne la Bavière à Othon de Wittelsbach, comte palatin de Bavière — descendant d'Arnoul de Carinthie, fils de Luipold —, faisant partie de la famille de Wittelsbach, maison qui régnera jusqu'au XXe siècle. Sous les successeurs de ce prince, le duché de Bavière, qui avait été considérablement réduit, accroît à nouveau sa superficie. Après la mort d'Othon II de Bavière (1253), ses deux fils Louis II et Henri XIII se partagent ses États : Louis règne sur la Haute-Bavière, Henri sur la Basse-Bavière. Louis IV, dit le Bavarois, fils de Louis II, réunit en 1312 la Haute et la Basse-Bavière et est couronné empereur en 1314. Louis IV agrandit considérablement ses domaines ; lorsqu'il meurt (1347) il possède, outre la Bavière, le Brandebourg, la Hollande, la Zélande, le Tyrol, etc. Les fils de Louis se partagent ces diverses provinces, et forment un grand nombre de branches qui s'éteignent rapidement, de sorte qu'en 1504, lors de la guerre de Succession de Landshut, Albert IV de la branche de Munich, réunit de nouveau toute la Bavière.
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+ Les successeurs d'Albert s'opposent de toutes leurs forces à la Réforme et prennent parti pour l'Empereur dans la guerre de Trente Ans. En récompense, l'empereur Ferdinand II confie au duc Maximilien la dignité d'électeur (1623) qu'il avait confisqué au comte Frédéric V du Palatinat, également membre de la maison de Wittelsbach, converti au protestantisme et qui avait été élu roi de Bohême par les Tchèques révoltés. L'empereur rend cette dignité héréditaire dans la branche catholique de la maison de Bavière. Cette dignité lui est confirmée en 1648 par le traité de Westphalie tandis qu'une dignité électorale supplémentaire est créée pour le comte palatin à qui est rendu ses terres. Cependant celui-ci passe du premier au dernier rang. Le premier rang revient à l'électeur de Bavière.
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+ Au cours du siècle, les électeurs de Bavière sont alliés de la France contre l'Autriche et en 1681, la duchesse Marie-Anne de Bavière (1660-1690) épouse le dauphin, fils aîné de Louis XIV de France. Cependant, elle ne sera jamais reine de France : elle meurt prématurément à l'âge de 29 ans après avoir donné trois fils à la couronne de France dont le futur Philippe V d'Espagne.
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+ L'Électeur Maximilien II Emmanuel (1679-1726), petit-fils de l'Électeur Maximilien Ier et frère de la Dauphine Marie-Anne-Victoire, s'étant déclaré pour la France dans la guerre de Succession d'Espagne, est mis au ban de l'Empire après la bataille d'Höchstädt (1704) et il ne rentre dans ses droits qu'après la paix de Bade (1714).
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+ Charles-Albert, qui lui succède, prétend à la succession de l'Empereur Charles VI, conquiert la Bohême et l'Autriche, et se fait même couronner à Francfort en 1742 sous le nom de Charles VII, mais vaincu par François de Lorraine, gendre du défunt Charles VI (époux de sa fille aînée Marie-Thérèse d'Autriche) à la tête des troupes autrichiennes, il se voit forcé non seulement de renoncer à l'Empire, mais d'abandonner la Bavière elle-même à François de Lorraine ; il meurt avant la fin de la guerre. François de Lorraine est élu empereur.
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+ Maximilien III Joseph, son fils, fait la paix avec François et recouvre ses États par la paix de Füssen (1745). La Bavière jouit d'un peu de repos lorsque la mort de Maximilien Joseph, dernier rejeton des Wittelsbach de Bavière, soulève de nouvelles discordes (guerre de Succession de Bavière 1778-1779).
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+ Charles Théodore, électeur palatin, son lointain cousin et successeur, répugnant à quitter ses États s'entend avec l'Empereur Joseph II pour échanger la Bavière qui passerait à l'Autriche contre les Pays-Bas autrichiens. La démarche échoue à cause de la Prusse qui s'instaure avec grandiloquence défenseur des libertés des princes de l'Empire contre le despotisme impérial. Charles-Théodore parvient cependant à régner en Bavière, et après sa mort (1799), son neveu Maximilien Joseph de Deux-Ponts lui succède.
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+ Au cours des guerres de la Révolution, la Bavière doit céder ses possessions sur la rive gauche du Rhin, par la paix de Lunéville, mais elle reçoit d'amples compensations. Elle signe l'acte de la Confédération du Rhin, et sous la protection de Napoléon Ier, qui avait considérablement agrandi son territoire, elle est érigée en royaume de Bavière en 1805 et demeure sous le gouvernement des Wittelsbach, avec lesquels son histoire se confondra tout au long du XIXe siècle et jusqu'en 1918. Alliée de la France, elle donne des épouses à Eugène de Beauharnais, fils adoptif de Napoléon et au maréchal Berthier et doit fournir de nombreux contingents à l'armée impériale. En 1809, Napoléon bat les Autrichiens à Abensberg. Après les désastres de 1813, Maximilien retourne ses armes contre la France. Pour prix de cette conduite, il reçoit au congrès de Vienne la confirmation de sa royauté et de ses possessions, à l'exception du Tyrol et du Vorarlberg qu'il doit rendre à l'Autriche. Il donne en 1818 à ses États une charte constitutionnelle. Son fils Louis Ier se signale pendant son règne par son goût pour les Beaux-Arts. Pressé par la population choquée par sa liaison avec Lola Montès, il abdique en 1848 en faveur de son fils Maximilien II. Celui-ci, pour maintenir l'importance de la Bavière, s'est constamment opposé à toute tentative de centralisation de l'Allemagne.
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+ Son successeur Louis II subit la suprématie de la Prusse après la guerre contre la France (1870-1871). Le royaume de Bavière est alors intégré au Reich bismarckien tout en se voyant garantir une plus grande autonomie interne que les États fédérés du Nord de l'Allemagne. Cette autonomie concerne l'armée bavaroise, dont le commandant en chef demeure le roi en temps de paix, et la compagnie ferroviaire de l'État bavarois, non intégrée dans l'administration ferroviaire prussienne, comme le veut le traité du Zollverein. D'un point de vue politique, le royaume dispose d'une représentation diplomatique propre. Cette relative autonomie est à replacer dans la politique étrangère de Bismarck, avec un royaume de Bavière vu depuis Berlin comme un « piège à catholiques autrichiens ».[réf. nécessaire]
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+ Louis II est certainement le monarque le plus connu, notamment grâce à la construction de châteaux extravagants (comme Neuschwanstein) et par son décès mystérieux. En 1885, il est d'ailleurs écarté au profit d'un conseil de régence, dirigé par son oncle Luitpold de Wittelsbach, puis par son cousin Louis, le futur Louis III. Entre 1886 et 1913, la Bavière est un royaume gouverné par une régence, car Otto, le frère et successeur de Louis II, est fou et demeure interné durant quarante ans au château de Fürstenried. À la mort de son père, Louis lui succède comme régent de son cousin, avant de le faire déposer et de lui succéder comme roi sous le nom de Louis III.
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+ Quant à sa célèbre cousine la future impératrice Élisabeth de Bavière, dite Sissi, elle habite avec sa mère, sœur du roi Louis Ier, son père Maximilien en Bavière et ses frères et sœurs — notamment Marie-Sophie, future reine des Deux-Siciles et Sophie-Charlotte, future duchesse d'Alençon — au château de Possenhofen, sur les bords du lac de Starnberg.
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+ La monarchie est abolie en 1918, quand le roi Louis III est poussé à abdiquer. La république est proclamée à Munich par Kurt Eisner le 10 novembre 1918. Rapidement, les oppositions entre sociaux-démocrates, conseillistes et communistes rendent celle-ci difficile à gouverner. L'année 1919 voit la proclamation d'une république des conseils de Bavière. Basé à Munich, le gouvernement communiste est rapidement réprimé par Hoffmann (de), président du conseil, replié à Bamberg, appuyé sur les corps francs.
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59
+ À partir de la reconquête de Munich, la Bavière est gérée par un commissaire du Reich, pratiquement dictateur pour les affaires intérieures, et sert de refuge à un certain nombre d'organisations d'extrême-droite revanchardes.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, la quasi-totalité du territoire de l'État libre de Bavière fait partie de la zone d'occupation américaine. Le gouverneur militaire, Lucius D. Clay, préside à la création du land de Bavière et nomme Fritz Schäffer puis le social-démocrate Wilhelm Hoegner ministres-présidents. La Christlich-Soziale Union in Bayern (CSU) est formée durant l'année 1946 et remporte aussitôt les premières élections au parlement régional. Bien que le parti ait obtenu la majorité absolue, Hans Ehard forme tout d'abord un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates, qui avaient également participé à la préparation de la constitution du Land.
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+ La politique bavaroise est fortement marquée par des tendances autonomistes ou décentralisatrices qu'Ehard représente durant la préparation de la constitution de la République fédérale d'Allemagne. Même si le texte adopté reflète largement ces vues, la Bavière est le seul Land de l'Ouest à voter contre la loi fondamentale en 1949 mais accepte d'entrer dans le nouvel État si le reste des länder valide cette constitution.
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+ En 1980, lors de l'Oktoberfest eut lieu un attentat à la bombe qui fit 13 morts à Munich.
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+ La CSU a par ailleurs été le seul parti chrétien-démocrate à refuser la fusion au sein d'un parti uni sous la houlette de Konrad Adenauer, et elle reste jusqu'à aujourd'hui indépendante de la CDU avec laquelle elle collabore au niveau fédéral. Elle domine largement la politique régionale et a été le parti réunissant le plus grand nombre de voix à chaque élection depuis 1946. À partir des années 1960, la CSU obtient même la majorité absolue au parlement régional et gouverne seule, sans coalition, jusqu'en 2008. Cette année-là, elle fait face à un important recul électoral (43 % des voix contre 61 % en 2003, et jamais moins de 53 % depuis 1970) et est contrainte à une coalition avec le FDP. En 2013 la CSU regagnait la majorité absolue.
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+ Aujourd'hui, la Bavière est l'un des Länder les plus riches de l'Allemagne réunifiée (avec l'un des taux de chômage les plus bas).
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+ L'État libre de Bavière, selon l'usage de la plupart des républiques d'Europe, s'est approprié les grandes armes du royaume de Bavière.
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+ L'écu est écartelé au 1er de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules (Palatinat), au 2e d'argent au chef de gueules prolongé de quatre pointes en pal (Franconie), au 3e d'argent à la panthère d'azur armée et lampassée de gueules (Haute et Basse-Bavière), au 4e d'or aux trois léopards de sable armés et lampassés de gueules (Souabe). À l'écu losangé d'azur et d'argent brochant sur le tout en cœur (famille de Wittelsbach).
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+ On retrouve les couleurs de la Bavière sur le logo du constructeur automobile BMW dont l'acronyme signifie Bayerische Motoren Werke que l'on peut traduire par « Manufacture bavaroise de moteurs ». Mais les couleurs que l'on voit sur le logo de BMW sont inversées, le bleu étant avant le blanc (contrairement à ce qui est souvent avancé, ce logo n'a pas été créé à l'origine pour représenter des pales d'une hélice sur un fond de ciel bleu même si BMW fabriquait au départ des moteurs d'avions).
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+ L'hymne de la Bavière est le Bayernhymne.
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+ L'allemand est la langue officielle de la Bavière, mais un groupe des dialectes régionaux, le bavarois (moyen-bavarois et bavarois du Nord) y est répandu dans la partie sud du Land : on estime à environ 16 % de la population le nombre de locuteurs l'utilisant chaque jour, et ce chiffre s'élève encore lorsque l'on compte tous ceux capables de le parler. Le bavarois est aussi parlé en Autriche : la moitié de ses locuteurs s'y trouve d'ailleurs.
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+ Les autres dialectes parlés en Bavière sont le francique oriental et le souabe. L'État libre a donc la particularité d'abriter les trois familles dialectales de l'allemand supérieur.
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+ Il existe de facto une différence entre la Bavière culturelle qui concerne la partie sud du Land (dominée par Munich) et la Franconie (partie nord, autour de Nüremberg), territoire culturellement différent mais incorporé administrativement à la Bavière depuis 1815.
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85
+ La cuisine bavaroise est une gastronomie du terroir tirant ses origines de la cuisine paysanne. Elle se caractérise par son abondance. La viande épicée, souvent rôtie, les knödels et les pâtisseries y occupent une place importante ainsi que la saucisse blanche. La bière a elle aussi un rôle important dans la gastronomie bavaroise, à la fois comme ingrédient dans de nombreux plats et comme accompagnement des repas.
86
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87
+ Contrairement à l'Allemagne du Nord, la Bavière est majoritairement catholique (50,5 % de la population[9], seule la Sarre a un pourcentage plus élevé de catholiques parmi les États allemands) et politiquement plus conservatrice, comme l'indique sa politique en matière d'avortement ou la présence de crucifix sur les murs des classes d'écoles.
88
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89
+ Mais l'Église évangélique luthérienne a une forte présence dans de grandes parties de Franconie (18,8 %[9]).
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91
+ La religion demeure importante pour les habitants, comme en témoigne, par exemple, l'expression, pour saluer, « Grüss Gott » (« Dieu vous bénisse »). On trouve en Bavière de nombreuses églises dédiées à saint Denis et les personnages de saint Michel et de la Vierge Marie sont également très importants. L'archange saint Michel représente pour les Bavarois la victoire de la foi catholique sur le protestantisme, celle du bien sur le mal (à travers l'image de l'ange victorieux de Satan).
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+ D'une manière générale en Bavière, le culte est bien suivi et les traditions sont très marquées. À Munich, on compte une centaine d'églises dont l'écrasante majorité est catholique. Les plus connues d'entre elles (la cathédrale, Saint-Pierre ou l'église des Théatins) proposent des offices dominicaux tout au long de la journée. Et tous, jeunes et moins jeunes, viennent traditionnellement assister à la messe avant le rituel du déjeuner familial. Le denier du culte est obligatoire et automatiquement prélevé sur le salaire, à moins de se déclarer officiellement sans appartenance religieuse. Les fêtes du calendrier sont très suivies : toute la période de l'Avent présente son lot de décorations et de crèches autour des marchés de l'enfant-Jésus (Christ-Kindelmarkt). La fête de Noël s'étend sur une semaine durant laquelle la vie s'arrête complètement. Et chacun vit, reclus chez soi, en famille. En Bavière, le carême est véritablement un temps de pénitence, ce qui explique la liesse manifestée au cours de la semaine de carnavals qui précède. En effet, beaucoup de villes allemandes ont leur défilé de masques multicolores et de costumes bariolés. À Munich, le Fasching, même s'il n'a pas l'importance des festivités rhénanes, est une période d'euphorie, où chacun se libère avant les austères restrictions. Et de nouveau le temps pascal marque une pause de quelques jours dans la vie des Bavarois.
94
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95
+ Toutes les grandes fêtes religieuses rythment le cours de l'année. D'autres saints du calendrier offrent leurs manifestations particulières : ainsi à la Saint-Martin (le 11 novembre), les enfants se promènent dans la rue avec de petites lanternes. À la Saint-Nicolas (le 6 décembre), leurs bottes sont remplies de confiseries et bimbeloteries de Noël, tandis qu'à la Fête-Dieu (début juin), la foule s'aligne en une longue procession pour jeter des fleurs.
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+ En Bavière, les lieux publics tels que hôpitaux, jardins d'enfants ou cantines, ne servent que du poisson le vendredi. Dans les campagnes, la dimension religieuse est encore plus significative : de nombreux villages possèdent leurs ateliers où sont fabriqués des objets d'art religieux. Des statuettes ainsi que les fameux personnages de crèche se dénichent à tous les coins de rue ! Dans les champs en pleine nature, des vierges ou des crucifix isolés rappellent qu'ici la religion ne s'oublie pas. L'incroyable densité d'abbayes, couvents et lieux de pèlerinage où les fidèles se rassemblent lors des chemins de croix et autres processions (la fameuse représentation de la Passion du Christ à Oberammergau) font de la Haute-Bavière un véritable noyau de la spiritualité catholique.
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+ L'ancien pape Benoît XVI est né à Marktl am Inn en Haute-Bavière et fut archevêque de Munich et Freising.
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+ Fait unique dans l'histoire politique des Länder depuis la fondation de la RFA, la CSU (Union chrétienne-sociale, conservatrice) a dirigé seule la Bavière à partir de 1962, disposant de la majorité absolue pendant dix législatures consécutives[10]. Elle fut le fief de deux figures de la vie politique allemande : l'ancien ministre fédéral Franz Josef Strauß, entre 1978 et 1988, et Edmund Stoiber, candidat à la chancellerie fédérale lors des législatives de 2002, pressenti pour devenir ministre fédéral de l'Économie du cabinet Merkel et qui dirigea le Land de 1994 à 2007.
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+ Coup de théâtre lors des élections du 28 septembre 2008[11] : la CSU, malgré ses 43 % de suffrages, ne dispose plus de la majorité absolue. Son président, Erwin Huber, puis le ministre-président du Land, Gunther Beckstein, démissionnent dans la foulée. Il faut attendre le 25 octobre pour qu'une coalition majoritaire, réunissant les conservateurs et le parti libéral (FDP), soit formée. Deux jours plus tard, le ministre fédéral de l'Agriculture et nouveau président de la CSU, Horst Seehofer, est élu ministre-président de la Bavière.
104
+
105
+ Les élections législatives régionales de 2013 permettent à la CSU de regagner la majorité absolue au Landtag avec près de 48 % des voix. Elle perd cette majorité lors des élections d'octobre 2018 en ne recueillant que 35,5 % des suffrages face à une progression des votes en faveur d'Alliance 90 / Les Verts (19 %) et à un résultat de 11 % pour l'AfD[12].
106
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107
+ La Bavière était entre 1946 et 1999 le seul Land allemand à disposer d'un parlement bicaméral, puisqu'elle possédait aussi un Sénat, preuve de sa singularité. Ce Sénat a été supprimé par une révision constitutionnelle en 1998 entrée en vigueur au 1er janvier 2000.
108
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109
+ La Bavière est divisée en sept districts (Regierungsbezirke) appelés également circonscriptions ou régions administratives, eux-mêmes subdivisés en soixante-et-onze arrondissements (Landkreise) et vingt-cinq municipalités non intégrées à un arrondissement, constituant donc un arrondissement à elles-seules, appelées villes-arrondissements (kreisfreie Städte).
110
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+ Les 71 arrondissements (Landkreise) de Bavière :
112
+
113
+ Les 25 villes-arrondissements (kreisfreie Städte) de Bavière :
114
+
115
+ Le centre économique de la Bavière est Munich, ville du siège social des principales sociétés de la Bavière. Beaucoup de firmes multinationales allemandes sont originaires de la Bavière, comme BMW, MAN, Adidas, Puma, Quelle et Allianz.
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117
+ Afin de promouvoir l'attractivité de la Bavière en tant que site d'affaires, le Ministère bavarois de l'Économie, des Infrastructures, des Transports et de la Technologie créait en 1998 l'agence pour les investissements Invest in Bavaria qui se trouve au cœur de Munich[13].
118
+
119
+ Le taux de chômage s'élève en septembre 2013 à 3,6 % contre 6,9 % pour l'ensemble de l'Allemagne. C'est le Land allemand le moins touché, juste devant le Bade-Wurtemberg.
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+
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+ La Bavière compte environ 12,9 millions d'habitants (2016). 8 des 80 plus grandes villes d'Allemagne sont situées en Bavière, Munich étant la plus grande (1 450 381 habitants), suivie de Nuremberg (509 975 habitants) et d'Augsbourg (286 374 habitants). Toutes les autres villes de Bavière comptaient chacune moins de 150 000 habitants en 2015. La densité de population en Bavière était de 182 habitants par kilomètre carré, en dessous de la moyenne nationale de 227 habitants par kilomètre carré. Les ressortissants étrangers résidant en Bavière provenaient principalement d'autres pays de l'UE et de la Turquie.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Bavière » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (lire sur Wikisource).
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+ Victoria[n 1] (née Alexandrina Victoria le 24 mai 1819 au palais de Kensington, à Londres et morte le 22 janvier 1901 à Osborne House sur l'île de Wight) fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du 20 juin 1837 jusqu'à sa mort. À partir du 1er juillet 1867, elle fut également reine du Canada, ainsi qu'impératrice des Indes à compter du 1er mai 1876, puis enfin reine d'Australie le 1er janvier 1901.
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+ Victoria était la fille du prince Édouard-Auguste, duc de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Le duc et le roi moururent en 1820 et Victoria fut élevée par sa mère d'origine allemande, la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Elle monta sur le trône à l'âge de 18 ans après la mort sans héritiers légitimes des trois frères aînés de son père. Le Royaume-Uni était déjà une monarchie constitutionnelle dans laquelle le souverain avait relativement peu de pouvoir politique. En privé, Victoria essaya d'influencer les politiques gouvernementales et les nominations ministérielles. En public, elle devint une icône nationale et fut assimilée aux normes strictes de la morale de l'époque.
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+ Victoria épousa son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en 1840. Leurs neuf enfants épousèrent des membres de familles royales et nobles européennes diverses, ce qui valut à Victoria le surnom de « grand-mère de l'Europe ». Après la mort d'Albert en 1861, Victoria sombra dans une profonde dépression et se retira de la vie publique. En conséquence de ce retrait, le républicanisme gagna temporairement en influence mais sa popularité remonta dans les dernières années de son règne grâce à ses jubilés d'or et de diamant qui donnèrent lieu à de grandes célébrations publiques.
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+ Son règne de 63 ans et sept mois est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni après celui d'Élisabeth II. Connu sous le nom d'époque victorienne (bien que cette époque eût commencé en 1832), il marque une période de profonds changements sociaux, économiques et technologiques au Royaume-Uni et une rapide expansion de l'Empire britannique. Elle fut le dernier monarque britannique de la maison de Hanovre qui régna sur les îles britanniques depuis 1714, car son fils et héritier, Édouard VII, appartenait à la lignée de son père, la maison de Saxe-Cobourg et Gotha.
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+ Le père de Victoria était le prince Édouard-Auguste de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Jusqu'en 1817, la nièce d'Édouard, la princesse Charlotte Augusta de Galles, était la seule petite-fille légitime de George III. Sa mort en 1817 entraîna une crise de succession au Royaume-Uni et le duc de Kent et ses frères célibataires furent invités à se marier et à avoir des enfants. En 1818, le duc épousa la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, une princesse allemande dont le frère Léopold était le veuf de la princesse Charlotte Augusta. La princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld — dorénavant connue sous le titre de duchesse de Kent — avait déjà deux enfants issus de son premier mariage avec Émile-Charles de Linange (1763-1814) : Charles de Leiningen (1804 – 1856) et Théodora de Leiningen (1807 – 1872). Plus tard dans sa vie, Victoria maintint des contacts étroits avec sa demi-sœur. Le duc et la duchesse eurent un seul enfant, Victoria, née à 4 h 15 le 24 mai 1819 au palais de Kensington à Londres[1].
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+ La princesse Alexandrina Victoria est baptisée en privé par l'archevêque de Cantorbéry, Charles Manners-Sutton, le 24 juin 1819 dans la Cupola Room du palais de Kensington[n 2]. Elle est baptisée Alexandrina d'après l'un de ses parrains, l'empereur Alexandre Ier et Victoria d'après sa mère. D'autres noms proposés par ses parents, Georgina (ou Georgiana), Charlotte et Augusta, furent abandonnés sur les instructions du frère aîné du duc, le prince-régent (futur George IV[2]).
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+ À sa naissance, Victoria est en cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique derrière son père et les trois frères aînés de ce dernier : le prince-régent, le duc d'York et le duc de Clarence (futur Guillaume IV[3]). Le prince régent et le duc d'York sont séparés de leurs épouses et sont d'un âge avancé ; il est donc improbable qu'ils aient d'autres enfants. Les ducs de Kent et de Clarence se marient le même jour un an avant la naissance de Victoria, mais les deux filles du duc de Clarence (nées respectivement en 1819 et 1820) meurent en bas-âge. Le grand-père et le père de Victoria décèdent en 1820 à moins d'une semaine d'écart et le duc d'York meurt en 1827. À la mort de son oncle George IV en 1830, Victoria devient l'héritière présomptive de son dernier oncle encore en vie, Guillaume IV. Le Regency Act (en) de 1830 charge la duchesse de Kent d'assurer la régence dans l'éventualité où Guillaume IV mourrait avant que Victoria n'ait 18 ans[4]. Le roi n'avait pas confiance en la capacité de la duchesse à jouer le rôle de régente et en 1836, il déclare en sa présence qu'il veut vivre jusqu'au 18e anniversaire de Victoria pour éviter une régence[5].
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+ Victoria décrit plus tard son enfance comme « plutôt triste[6] ». Sa mère était extrêmement protectrice et Victoria fut en grande partie élevée à l'écart des autres enfants sous le dit « système de Kensington (en) », une série de règles et de protocoles stricts rédigée par la duchesse et son ambitieux et dominateur contrôleur de gestion, John Conroy, dont la rumeur courait qu'il était son amant[7]. Ce système empêchait la princesse de rencontrer des personnes que sa mère et Conroy jugeaient indésirables (dont la plus grande partie de la famille de son père) et était conçu pour la rendre faible et dépendante[8]. La duchesse évitait la cour car elle était scandalisée par la présence des enfants illégitimes du roi[9] et est peut-être à l'origine de la morale victorienne en insistant pour que sa fille ne fût pas exposée à l'inconvenance sexuelle[10]. Victoria partageait sa chambre avec sa mère chaque nuit, étudiait avec des tuteurs privés selon un emploi du temps précis et passait ses heures de jeu avec ses poupées et son King Charles Spaniel, Dash[11]. Elle apprit le français, l'allemand, l'italien et le latin[12] mais elle parlait uniquement anglais à la maison[13].
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+ En 1830, la duchesse de Kent et Conroy emmènent Victoria dans le centre de l'Angleterre pour visiter les collines de Malvern. Ils s'arrètent dans de nombreuses résidences aristocratiques sur le trajet[14]. D'autres voyages similaires furent organisés en Angleterre et au pays de Galles en 1832, 1833, 1834 et 1835. Au grand agacement du roi Guillaume IV, Victoria est accueillie avec enthousiasme à chacune de ses étapes[15]. Guillaume IV compare les voyages à des Joyeuses Entrées et s'inquiète de voir Victoria présentée comme une rivale plutôt que comme son héritière présomptive[16]. Victoria appréciait peu ces déplacements ; les constantes apparitions publiques la fatiguaient et elle avait trop peu de temps pour se reposer[17]. Malgré ses plaintes, appuyées par la désapprobation du roi, sa mère refuse d'interrompre ces déplacements[18]. À Ramsgate en octobre 1835, Victoria développe une forte fièvre, ce que Conroy ignore d'abord en considérant qu'il ne s'agissait que d'un caprice enfantin[19]. Pendant la maladie de Victoria, Conroy et la duchesse tentent sans succès de la convaincre de prendre Conroy comme secrétaire particulier[20]. À l'adolescence, Victoria résiste encore aux tentatives répétées de sa mère et de Conroy pour que ce dernier soit officiellement nommé dans son entourage[21]. Devenue reine, elle le bannit de la cour, mais il demeura dans la résidence de sa mère[22].
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+ En 1836, le frère de la duchesse, Léopold, devenu roi des Belges en 1831, espère marier sa nièce avec son neveu, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha[23]. Comme Léopold, la mère de Victoria et le père d'Albert (Ernest Ier de Saxe-Cobourg et Gotha) sont frères et sœur ; Victoria et Albert sont cousins germains. En mai 1836, Léopold organise une réunion de ses proches appartenant à la famille Saxe-Cobourg et Gotha avec la mère de Victoria dans l'objectif de présenter Albert[24]à Victoria. Guillaume IV est cependant peu favorable à une union avec les Saxe-Cobourg et Gotha et préférait le parti d'Alexandre des Pays-Bas, le second fils du prince d'Orange[25]. Victoria était consciente des nombreux projets matrimoniaux la concernant, et elle évaluait de manière critique les différents candidats[26]. Selon son journal, elle apprécia la compagnie d'Albert dès leur première rencontre. Après sa visite, elle écrivit « [Albert] est extrêmement beau ; ses cheveux sont de même couleur que les miens ; ses yeux sont grands et bleus et il a un beau nez et une bouche très douce avec de belles dents ; mais le charme de sa contenance est son atout le plus délicieux[27] ». À l'inverse, Alexandre était jugé « très quelconque[28] ».
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+ Victoria écrivit à son oncle Léopold, qu'elle considérait comme son « meilleur et plus gentil conseiller[29] », pour le remercier « de la perspective de l'immense bonheur que vous avez contribué à me donner en la personne de ce cher Albert… Il possède toutes les qualités qui pourraient être désirées pour me rendre parfaitement heureuse. Il est si raisonnable, si gentil et si bon et si aimable aussi. Il a en plus l'apparence et l'extérieur les plus plaisants et les plus délicieux qu'il vous est possible de voir[30] ». À 17 ans, Victoria, bien qu'intéressée par Albert, n'est cependant pas prête à se marier. Les deux parties ne s'accordent pas sur un engagement formel mais supposent que l'union se ferait en temps et en heure[31].
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+ Victoria fête ses 18 ans le 24 mai 1837, âge qui lui permet de régner seule. L'épouvantail d'une régence — politiquement toujours instable — se dissippe.
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+ Le roi Guillaume IV meurt un mois plus tard le 20 juin 1837, à l'âge de 71 ans, et Victoria devient reine du Royaume-Uni.
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+ Dans son journal, la jeune souveraine écrivit : « J'ai été réveillée à 6 h pile par Mamma qui me dit que l'archevêque de Canterbury et Lord Conyngham étaient là et qu'ils voulaient me voir. Je suis sortie du lit et me suis rendue dans mon salon (en ne portant que ma robe de chambre) et « seule », je les ai vus. Lord Conyngham m'informa alors que mon pauvre oncle, le roi, n'était plus et avait expiré à 2 h 12 ce matin et que par conséquent « Je » suis « Reine »[32] ». Les documents officiels préparés le premier jour de son règne la nommaient Alexandrina Victoria, mais le premier prénom est retiré à sa demande et n'est plus utilisé[33].
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+ Depuis 1714, le Royaume-Uni était en union personnelle avec le royaume de Hanovre en Allemagne, mais, d'après la loi salique, les femmes étaient exclues de la succession au trône hanovrien. Victoria hérite donc des territoires et de toutes les colonies britanniques, et le trône de Hanovre passe au plus jeune frère de son père, l'impopulaire duc de Cumberland et Teviotdale qui devient roi sous le nom d'Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Il était l'héritier présomptif de Victoria jusqu'à ce qu'elle ait un enfant[34].
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+ Au moment de son accession au trône, le gouvernement est mené par le Premier ministre whig Lord Melbourne et ce dernier exerça une influence importante sur la reine politiquement inexpérimentée[35]. L'écrivain Charles Greville (en) suggère que Lord Melbourne, veuf et sans enfants, « était aussi attaché à elle que si elle avait été sa fille » et Victoria le considérait probablement comme une figure paternelle[36]. Son couronnement fut organisé le 28 juin 1838 et elle devint le premier souverain à résider au palais de Buckingham[37]. Elle hérita des revenus des duchés de Lancastre et de Cornouailles et reçut une liste civile annuelle de 385 000 £ (28,5 millions de livres de 2011[38]). Financièrement prudente, elle remboursa les dettes de son père[39].
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+ Victoria était populaire au début de son règne[40], mais sa réputation fut ternie par une intrigue de cour en 1839 lorsque l'une des dames d'honneur, Flora Hastings, développa une rondeur abdominale dont la rumeur disait qu'il s'agissait d'une grossesse hors mariage liée à une relation avec John Conroy[41] ; Victoria considérait que les rumeurs étaient véridiques[42]. Elle détestait Conroy et méprisait « cette odieuse Lady Flora[43] » car elle avait participé avec Conroy et la duchesse de Kent au « système de Kensington[44] ». Lady Hastings refusa initialement de se faire examiner avant d'accepter au milieu du mois de février et il se révéla qu'elle était vierge[45]. Conroy, la famille de Hastings et les tories appartenant à l'opposition organisèrent une conférence de presse accusant la reine de propager de fausses rumeurs au sujet de Flora Hastings[46]. Lorsqu'elle mourut en juillet, l'autopsie révéla une importante tumeur hépatique qui avait distendu son abdomen[47]. Lors des apparitions publiques, Victoria fut sifflée et conspuée comme étant « Mme Melbourne[48] ».
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+ En 1839, Lord Melbourne démissionna après que les radicaux et les tories (que Victoria détestait) eurent voté contre une loi suspendant la constitution en Jamaïque. La législation supprimait les pouvoirs politiques des planteurs qui s'opposaient aux mesures associées à l'abolition de l'esclavage[49]. La reine chargea un tory, Robert Peel, de former un nouveau gouvernement. À l'époque, il était de coutume pour le Premier ministre de nommer les « dames de la chambre à coucher » qui servaient de domestiques dans les résidences royales et étaient généralement des épouses de membres du parti au pouvoir. De nombreuses dames étaient des épouses de whigs et Peel souhaitait les remplacer par des épouses de tories. Dans ce qui fut appelé la « crise de la chambre à coucher », Victoria, conseillée par Lord Melbourne, s'opposa à leur renvoi. Peel refusa de gouverner selon les conditions imposées par la reine et offrit sa démission, ce qui permit à Lord Melbourne de revenir au pouvoir[50].
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+ Même si elle est devenue reine, Victoria reste une jeune femme célibataire et les conventions sociales de l'époque lui imposent de vivre avec sa mère malgré leurs différends sur son éducation et la confiance que la duchesse de Kent continuait d'accorder à Conroy[51].
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+ La duchesse de Kent était consignée dans un appartement isolé du palais de Buckingham et Victoria refusait souvent de la rencontrer[52]. Lorsque Victoria se plaignit à Lord Melbourne que la proximité de sa mère promettait des « souffrances pendant de nombreuses années », ce dernier compatit mais répondit que cela ne pouvait être évité que par un mariage, ce que Victoria qualifia « d'alternative choquante[53] ». Elle montra de l'intérêt pour l'éducation d'Albert en vue de son futur rôle d'époux mais elle résista aux pressions qui la poussaient à se marier[54].
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+ Victoria continua de faire l'éloge d'Albert après sa seconde visite en octobre 1839. Albert et Victoria ressentaient de l'attrait l'un pour l'autre et la reine le demanda en mariage le 15 octobre 1839, juste cinq jours après qu'il fut arrivé à Windsor[55]. Ils se marièrent le 10 février 1840 dans la Chapel Royal du palais Saint James à Londres. Victoria était follement éprise d'Albert et elle passa la nuit après son mariage alitée avec une migraine, mais qu'elle décrivit avec extase dans son journal :
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+ « JAMAIS, JAMAIS, je n'oublierai une telle soirée !!! MON TRÈS TRÈS CHER Albert… sa passion et son affection excessives m'ont offert des sensations d'amour et de bonheur divins que je n'aurais jamais espéré ressentir auparavant ! Il m'a serrée dans ses bras et nous nous sommes embrassés encore et encore ! Sa beauté, sa douceur et sa gentillesse ; vraiment comment pourrais-je jamais être reconnaissante d'avoir un tel mari ! […] d'être appelée par des noms de tendresse que je n'avais encore jamais entendus auparavant ; le bonheur était incroyable ! Oh ! Ce fut le plus beau jour de ma vie[56]! »
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+ Si le prince était le meilleur des maris, il devint également un influent conseiller politique de la reine et succéda à Lord Melbourne comme figure dominante de la première moitié de sa vie[57]. La mère de Victoria est expulsée du palais vers Ingestre House à Belgrave Square. Après la mort de la princesse Augusta-Sophie en 1840, la mère de Victoria reçut les résidences de Clarence et de Frogmore[58]. Grâce à la médiation d'Albert, les relations entre mère et fille s'améliorèrent progressivement[59].
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+ Durant la première grossesse de Victoria en 1840, Edward Oxford, âgé de 18 ans, tente d'assassiner la reine alors qu'elle se trouvait dans une calèche avec le prince Albert lors d'un déplacement pour rendre visite à sa mère. Oxford tire deux fois mais les deux balles manquèrent leur cible ou, comme il l'avança par la suite, les pistolets ne fonctionnent pas[60]. Il est jugé pour haute trahison et reconnu coupable mais est acquitté pour raisons mentales ; il est cependant interné pendant une trentaine d'années[61]. La popularité de Victoria augmenta fortement après l'agression et cela apaise le mécontentement résiduel au sujet de l'affaire Hastings et de la crise de la chambre à coucher[62]. Sa fille, également appelée Victoria, naît le 21 novembre 1840. La reine détestait être enceinte[63], considérait l'allaitement avec dégoût[64] et pensait que les nouveau-nés étaient laids[65]. Albert et elle eurent néanmoins huit autres enfants.
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+ Le foyer de Victoria était largement géré par son ancienne gouvernante, la baronne Louise Lehzen, originaire du Hanovre. Lehzen avait eu une profonde influence sur Victoria[66] et l'avait défendue contre le « système de Kensington[67] ». Albert considérait cependant que Lehzen était incompétente et que sa mauvaise gestion menaçait la santé de sa fille. Après une violente dispute entre Victoria et Albert à ce sujet, Lehzen fut limogée, ce qui mit un terme à sa relation étroite avec Victoria[68].
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+ Le 28 mai 1842, Victoria descend The Mall dans une calèche quand John Francis tente de lui tirer dessus, mais le pistolet ne fonctionne pas ; il parvient à s'échapper. Le lendemain, Victoria emprunte le même trajet plus rapidement et avec une plus grande escorte avec l'objectif délibéré de pousser Francis à attaquer à nouveau afin de le capturer. Comme prévu, Francis tire sur la calèche mais il est arrêté par des policiers en civil et est condamné pour haute trahison. Le 3 juillet, deux jours après que la condamnation à mort de Francis a été commuée en déportation à vie, John William Bean tente également de tirer sur la reine mais son pistolet n'avait pas la puissance espérée[69]. Edward Oxford considère que ces tentatives étaient encouragées par son acquittement en 1840. Bean est condamné à 18 mois de prison[70]. À nouveau en 1849, un chômeur irlandais, William Hamilton, tire sur la calèche de la reine alors qu'elle passe dans Constitution Hill[71]. En 1850, la reine est blessée par un ancien policier peut-être dément, Robert Pate. Alors que Victoria se trouve dans une calèche, Pate la frappe avec une canne, écrase son chapeau et la blesse au front. Hamilton et Pate sont tous deux condamnés à sept ans de déportation[72].
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+ Le soutien à Lord Melbourne au sein de la Chambre des communes s'affaiblit dans les premières années du règne de Victoria et les whigs furent battus lors des élections générales de 1841. Peel devint Premier ministre et les dames de la chambre à coucher les plus associées avec les whigs furent remplacées[73].
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+ En 1845, l'agriculture irlandaise est touchée par le mildiou de la pomme de terre[74]. Dans les quatre années qui suivent, un million d'Irlandais meurent de faim et un million d'autres émigrèrent dans ce qui est appelé la Grande famine[75]. En Irlande, Victoria est surnommée The Famine Queen (« la reine famine »[76],[77]). Elle donne personnellement 2 000 £ (162 000 £ de 2011[38]) pour lutter contre la famine, plus que tout autre donneur individuel[78] et soutient également une aide à un séminaire catholique en Irlande malgré l'opposition des protestants[79]. L'histoire selon laquelle elle n'aurait donné que 5 £ d'aide aux Irlandais et qu'elle aurait donné le même jour une somme similaire à l'organisation de protection des animaux, Battersea Dogs Home, est un mythe créé vers la fin du XIXe siècle[80].
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+ En 1846, le gouvernement de Peel affronta une crise liée à l'abolition des Corn Laws. De nombreux tories, alors appelés conservateurs, étaient opposés au rejet mais Peel, certains tories (les « Peelites »), la plupart des whigs et Victoria y étaient favorables. Peel démissionna en 1846 après que l'abolition eut été votée de justesse et il fut remplacé par Lord Russell[81].
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+ Au niveau international, Victoria s'intéresse particulièrement à l'amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la France[83]. Elle réalise et accueille plusieurs rencontres entre la famille royale britannique et la maison d'Orléans qui étaient liées par mariage via les Cobourg. En 1843 et 1845, Albert et elle rejoignent le roi Louis-Philippe Ier au château d'Eu en Normandie ; elle est ainsi le premier souverain britannique ou anglais à rencontrer son homologue français depuis Henri VIII et François Ier au camp du Drap d'Or en 1520[84]. Lorsque Louis-Philippe Ier réalise le voyage inverse en 1844, il devient le premier roi français à se rendre en Grande-Bretagne[85]. Louis-Philippe Ier fut déposé lors de la révolution française de 1848 et partit en exil en Angleterre[86]. Alors que les soulèvements se propageaient à toute l'Europe, Victoria et sa famille quittèrent Londres en avril 1848 pour la plus grande sécurité d'Osborne House[87], une résidence privée sur l'île de Wight qu'elle a achetée en 1845[88]. Les manifestations des chartistes et des nationalistes irlandais ne se transforment pas en soulèvements et la crainte d'une révolution s'éloigne[89]. La visite de Victoria en Irlande en 1849 est un succès en termes de relations publiques mais elle n'eut pas d'impact sur la croissance du nationalisme irlandais[90].
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+ Le gouvernement de Lord Russell, bien que dominé par les whigs, n'est pas apprécié par la reine[91]. Elle déteste particulièrement le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Lord Palmerston, qui agissait souvent sans consulter le Cabinet, le Premier ministre ou la reine[92]. Victoria se plaint à Russell que Palmerston ait envoyé des dépêches officielles à des chefs d'États étrangers sans l'informer mais Palmerston reste en poste et continue d'agir de sa propre initiative malgré les remontrances répétées. Ce n'est qu'en 1851 que Palmerston est limogé après avoir annoncé que le gouvernement britannique approuvait le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en France sans avoir consulté le Premier ministre[93]. L'année suivante, le président Bonaparte devient l'empereur Napoléon III, et le gouvernement de Russell est remplacé par un gouvernement minoritaire mené par Lord Derby.
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+ En 1853, Victoria donne naissance à son huitième enfant, Léopold, avec l'aide d'un nouvel anesthésiant, le chloroforme. Victoria est tellement impressionnée par son efficacité qu'elle l'utilise à nouveau en 1857 pour la naissance de son neuvième et dernier enfant, Béatrice, malgré l'opposition du clergé qui considérait que cela s'opposait aux commandements bibliques (Genèse 3,16) et des médecins qui le considéraient comme dangereux[94]. Victoria a peut-être été victime de dépression post-partum après ses nombreuses grossesses[95]. Dans ses lettres à Albert, Victoria se plaint parfois de sa perte de sang-froid. Un mois après la naissance de Léopold, Albert écrit une lettre à Victoria pour se plaindre de son « hystérie continue » au sujet de « misérables broutilles[96] ».
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+ Au début de l'année 1855, le gouvernement de Lord Aberdeen, qui a remplacé Derby en décembre 1852, démissionne du fait des critiques concernant la mauvaise gestion de la guerre de Crimée. Victoria approche Derby et Russell pour qu'ils forment un gouvernement mais aucun n'a suffisamment de soutiens et elle est obligée de nommer Palmerston au poste de Premier ministre[97].
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+ Napoléon III, l'allié le plus proche du Royaume-Uni depuis la guerre de Crimée[95], se rend à Londres en avril 1855 et Victoria et Albert font le trajet inverse du 17 au 28 août de la même année[98]. L'empereur français accueille le couple à Dunkerque et les accompagne à Paris où ils visitèrent l'exposition universelle, une réponse à l'exposition londonienne de 1851 imaginée par Albert, et la tombe de Napoléon Ier aux Invalides, dont les cendres avaient été rapatriées en 1840. Ils sont également les invités d'honneur à un bal de 1 200 invités au château de Versailles[99].
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+ Le 14 janvier 1858, un Italien réfugié en Grande-Bretagne appelé Felice Orsini tente d'assassiner Napoléon III avec une bombe fabriquée au Royaume-Uni[100]. La crise diplomatique qui suivit déstabilisa le gouvernement : Palmerston démissionna et Derby redevint Premier ministre[101]. Victoria et Albert assistent à l'inauguration d'une nouvelle cale sèche dans le port militaire français de Cherbourg le 5 août 1858. À son retour, Victoria réprimande Derby pour le mauvais état de la Royal Navy par rapport à la marine française[102]. Le gouvernement de Derby ne survit pas longtemps et Victoria rappelle Palmerston en juin 1859[103].
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+ Le 25 janvier 1858, la fille aînée de Victoria épouse le prince Frédéric-Guillaume de Prusse à Londres. Ils étaient fiancés depuis septembre 1855 alors que la princesse Victoria n'avait que 14 ans et le mariage est repoussé par la reine et le prince Albert jusqu'à ce que la mariée eût 17 ans[104]. Victoria et Albert espéraient que leur fille et leur gendre auraient une influence libérale sur la Prusse en pleine ascension[105]. Victoria voit partir sa fille pour l'Allemagne « la mort dans l'âme » ; elle lui écrit dans l'une de ses nombreuses lettres, « cela me fait vraiment frissonner quand je regarde vos sœurs douces, joyeuses et inconscientes et que je pense que je devrais les abandonner également, une par une[106] ». Presque un an plus tard, la princesse Victoria donne naissance au premier petit-enfant de la reine, Guillaume.
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+ En mars 1861, la mère de Victoria meurt avec sa fille à ses côtés. En lisant les documents de sa mère, Victoria découvre que sa mère l'aimait profondément[107] ; elle a le cœur brisé et blâme Conroy et Lehzen pour l'avoir « diaboliquement » éloignée de sa mère[108]. Pour soulager son épouse pendant cette période de deuil[109], Albert assume une grande partie de ses fonctions bien qu'il souffre de problèmes digestifs chroniques[110]. En août, Victoria et Albert rendent visite à leur fils, le prince de Galles, qui assiste à des manœuvres militaires près de Dublin et passent quelques jours à Killarney. En novembre, Albert apprend les rumeurs selon lesquelles son fils avait couché avec une actrice en Irlande[111]. Choqué, Albert se rend à Cambridge où Edward étudiait pour le réprimander[112]. Au début du mois de décembre, Albert tombe gravement malade[113]. William Jenner diagnostique une fièvre typhoïde et il meurt le 14 décembre 1861 ; Victoria est anéantie[114]. Elle attribue la responsabilité de sa mort à la frivolité du prince de Galles, affirmant qu'Albert avait été « tué par cette affreuse affaire[115] ». Elle reste en deuil et porte des vêtements noirs jusqu'à la fin de sa vie. Elle évite les apparitions publiques et se rend peu souvent à Londres dans les années qui suivent[116]. Son retrait dans le château de Windsor lui valut le surnom de « veuve de Windsor[117] ».
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+ Cet isolement volontaire diminua la popularité de la monarchie et encouragea le mouvement républicain[118]. Elle continua d'assumer ses fonctions gouvernementales mais choisit de rester confinée dans ses résidences royales de Windsor, de Balmoral et d'Osborne. En mars 1864, un manifestant placarda une affiche sur les grilles du palais de Buckingham annonçant que « ces imposants bâtiments étaient à vendre en raison du déclin des affaires de l'ancien propriétaire[119] ». Son oncle Léopold lui écrivit pour lui conseiller d'apparaître en public. Elle accepta de visiter les jardins de la Royal Horticultural Society à Kensington et de traverser Londres dans une calèche ouverte[120].
78
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79
+ Durant les années 1860, Victoria se repose de plus en plus sur un domestique écossais, John Brown[121]. Des rumeurs calomnieuses d'une relation romantique et même d'un mariage secret commencent à être imprimées dans la presse et la reine est même affublée du sobriquet de « Mme Brown[122] ». Une peinture d'Edwin Landseer représentant la reine avec Brown est exposée à la Royal Academy et Victoria elle-même publie avec grand succès un livre, Leaves from the Journal of Our Life in the Highlands, où elle fait un vibrant éloge de son homme de confiance[123]. L'histoire de leur relation fait l'objet du film La Dame de Windsor de 1997.
80
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81
+ Lord Palmerston meurt en 1865 et après un bref gouvernement mené par Russell, Derby revient au pouvoir. En 1866, Victoria assiste à la cérémonie d'ouverture du Parlement pour la première fois depuis la mort d'Albert[124]. L'année suivante, elle soutient le passage du Reform Act de 1867 qui double le nombre d'hommes ayant accès au suffrage[125] même si elle n'était pas favorable au droit de vote des femmes[126]. Derby démissionne en 1868 et est remplacé par Benjamin Disraeli qui charme Victoria. Il déclare « tout le monde aime la flatterie et, quand il s'agit de princes, il faut l'étendre avec une truelle[127] ». Le gouvernement de Disraeli ne dure que quelques mois et à la fin de l'année, son rival libéral William Ewart Gladstone est nommé Premier ministre. Victoria considérait que la personnalité de Gladstone était bien moins attrayante ; elle aurait ainsi dit qu'il lui parlait comme si « elle ��tait une réunion publique plutôt qu'une femme[128] ».
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+ En 1870, les idées républicaines au Royaume-Uni, alimentées par le retrait de la reine, sont renforcées par l'établissement de la Troisième République en France[129]. Un rassemblement républicain à Trafalgar Square demande l'abdication de Victoria et les députés radicaux font des discours lui étant hostiles[130]. En août et septembre 1871, elle tombe gravement malade et développe un abcès au bras ; Joseph Lister l'incise avec succès et désinfecta la plaie avec une pulvérisation de phénol[131]. À la fin du mois de novembre 1871, au maximum du mouvement républicain, le prince de Galles contracte la fièvre typhoïde, la maladie qui aurait tué son père, et Victoria craint que son fils ne meure aussi[132]. Alors que le dixième anniversaire de la mort d'Albert approche, la santé de son fils ne s'améliore pas et l'angoisse de Victoria augmente[133]. Au grand soulagement du peuple, Edward se remet de la maladie[134]. La mère et le fils assistent à une célébration publique à Londres et à une grand-messe d'action de grâces à la cathédrale Saint-Paul le 27 février 1872 ; le mouvement républicain est affaibli et la popularité de la monarchie remonte[135].
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+ Le 28 février 1872, Arthur O'Connor, âgé de 17 ans (petit-neveu du député irlandais Feargus O'Connor), agite un pistolet non-chargé devant le cortège de Victoria à sa sortie du palais de Buckingham. Brown, qui accompagne la reine, neutralise O'Connor qui est par la suite condamné à 1 an de prison[136]. La popularité de Victoria est encore renforcée par l'incident[137].
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+ Après la révolte des cipayes de 1857 en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, qui gouvernait une grande partie de l'Inde, est dissoute et les possessions et les protectorats britanniques du sous-continent indien sont formellement incorporés dans l'Empire britannique. La reine avait une opinion assez partagée sur le soulèvement et elle condamna les atrocités perpétrées par les deux camps[138]. Elle écrit « ses sentiments d'horreur et de regret à la suite de cette sanglante guerre civile[139] » et elle insiste, pressée par Albert, pour qu'une proclamation officielle annonçant le transfert de pouvoir de la compagnie vers l'État « portât des sentiments de générosité, de bienveillance et de tolérance religieuse[140] ». À sa demande, un passage menaçant de « saper les coutumes et les religions locales » est remplacé par un paragraphe garantissant la liberté religieuse[140].
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+ Après l'élection générale de 1874, Disraeli redevient Premier ministre. Il présente le Public Worship Regulation Act (en) de 1874 qui supprimait les rituels catholiques de la liturgie anglicane et que Victoria soutenait fermement[141]. Elle préférait les services religieux simples et courts et se considérait personnellement plus proche de l'Église d'Écosse presbytérienne plutôt que de l'Église d'Angleterre épiscopalienne[142]. Disraeli pousse également le Royal Titles Act de 1876 devant le Parlement pour que Victoria prenne le titre d'« impératrice des Indes » à partir du 1er mai 1876[143]. Ce nouveau titre fut proclamé par le darbâr de Delhi le 1er janvier 1877[144].
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+ Le 14 décembre 1878, l'anniversaire de la mort d'Albert, la seconde fille de Victoria, Alice, qui avait épousé le grand-duc de Hesse Louis IV, meurt de la diphtérie à Darmstadt. Victoria nota que la coïncidence des dates était « presque incroyable et des plus mystérieuses[145] ». En mai 1879, elle devient arrière-grand-mère à l'occasion de la naissance de la princesse Théodora de Saxe-Meiningen et fête son « pauvre et triste 60e anniversaire ». Elle se sentit « vieillie » par la « perte de [son] enfant chéri[146] ».
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+ Entre avril 1877 et février 1878, Victoria menace à cinq reprises d'abdiquer pour faire pression sur Disraeli afin qu'il agisse contre la Russie lors de la guerre russo-turque, mais ses menaces n'ont pas d'effets sur les événements ou sur leur conclusion avec le traité de Berlin[147]. La politique étrangère expansionniste de Disraeli, soutenue par Victoria, entraîne des conflits comme la guerre anglo-zouloue et la Seconde guerre anglo-afghane. Elle écrit « si nous voulons maintenir notre position de puissance de premier rang, nous devons… être préparés à des attaques et des guerres, quelque part ou ailleurs, CONTINUELLEMENT[148] ». Victoria voyait l'expansion de l'Empire britannique comme une manière civilisatrice et bénigne de protéger les peuples indigènes contre des puissances plus agressives, ou des dirigeants cruels : « il n'est pas dans nos habitudes d'annexer des pays à moins que nous n'y soyons obligés et forcés[149] ». Au désarroi de Victoria, Disraeli perd les élections générales de 1880 et Gladstone redevient Premier ministre[150]. Lorsque Disreali meurt l'année suivante, elle était aveuglée par « les larmes coulant rapidement[151] ».
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+ Le 2 mars 1882, Roderick McLean, un poète apparemment offensé par le refus de Victoria d'accepter l'un de ses poèmes[152], tire sur la calèche de la reine alors qu'elle quitte la gare de Windsor. Deux élèves de l'Eton College le frappent avec leurs parapluies jusqu'à ce qu'il soit neutralisé par un policier[153]. Victoria est outrée lorsqu'il échappe à la condamnation pour raisons mentales[154] ; elle est cependant ravie par les nombreuses expressions de loyauté qu'elle reçoit après l'agression et déclare que « cela valait la peine de se faire tirer dessus pour voir à quel point l'on est aimée[155] ».
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+ Le 17 mars 1883 elle tombe dans les escaliers à Windsor et elle boite jusqu'au mois de juillet ; elle ne récupère jamais complètement et commence à souffrir de rhumatismes[156]. John Brown meurt 10 jours après l'accident et à la consternation de son secrétaire privé, Henry Ponsonby, Victoria commence à rédiger une biographie eulogique de son ancien domestique[157]. Ponsonby et Randall Davidson, le doyen de Windsor, qui ont lu les brouillons, conseillent à Victoria de ne pas les publier car cela alimenterait les rumeurs d'une relation amoureuse[158] ; le manuscrit est détruit[159]. Au début de l'année 1884, Victoria publie More Leaves from a Journal of a Life in the Highlands, une suite de son précédent livre dédiée à son « assistant personnel dévoué et ami fidèle John Brown[160] ». Un an exactement après la mort de Brown, Victoria est informée par télégramme que son plus jeune fils, Léopold, est mort à Cannes. Elle se lamente sur la perte du « plus cher de mes chers fils[161] ». Le mois suivant, son plus jeune enfant, Beatrice, rencontre le prince Henri de Battenberg dont elle tombe amoureuse lors du mariage de la petite-fille de Victoria, la princesse Victoria de Hesse-Darmstadt, avec le frère d'Henri, le prince Louis Alexandre de Battenberg. Béatrice et Henri planifient un mariage mais Victoria commence par s'opposer à l'union car elle souhaite que sa fille reste avec elle en tant que suivante. Elle est finalement convaincue par la promesse du futur couple de rester avec elle[162].
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+ Victoria est ravie quand Gladstone démissionne en 1885 après le rejet de son budget[163]. Elle considère que son gouvernement était le « pire que j'aie jamais eu » et lui fait porter la responsabilité de la mort du général Gordon à Khartoum[164]. Gladstone est remplacé par Lord Salisbury. Son gouvernement ne se maintient cependant que pendant quelques mois et Victoria est obligée de rappeler Gladstone qu'elle qualifiait « d'à moitié fou et un vieil homme en de nombreux points ridicule[165] ». Gladstone tente de faire voter une loi garantissant une plus grande autonomie à l'Irlande mais à la jubilation de Victoria, elle est rejetée[166]. Après l'élection générale de 1886, les libéraux de Gladstone sont battus par les conservateurs de Salisbury qui forment à nouveau un gouvernement.
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+ En 1887, l'Empire britannique célèbre le jubilé d'or de Victoria. La reine fête le cinquantième anniversaire de son accession au trône le 20 juin avec un banquet auquel participent 50 nobles européens. Le lendemain, elle participe à une procession et à un service religieux à l'abbaye de Westminster[167]. Victoria est alors redevenue extrêmement populaire[168]. Deux jours plus tard, le 23 juin[169], elle recrute deux Indiens musulmans comme domestiques. L'un d'eux, Mohammed Abdul Karim, devint Munshi (« secrétaire ») et enseigne l'hindoustani à la reine[170]. Sa famille et les autres domestiques sont choqués et accusent Abdul Karim d'espionner pour la Muslim Patriotic League et de monter la reine contre les hindous[171]. L'écuyer Frederick Ponsonby (le fils d'Henry) découvrit qu'Abdul Karim avait menti au sujet de ses origines et rapporta au vice-roi des Indes, Lord Elgin, que « le Munshi occupe exactement la même position que celle qu'avait John Brown[172] ». Victoria ignore ces plaintes qu'elle qualifie de racistes[173]. Abdul Karim reste à son service jusqu'à la mort de la souveraine en 1901 et il rentre alors en Inde avec une pension[174].
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+ La fille aînée de Victoria devient impératrice allemande en 1888, mais elle devient veuve avant la fin de l'année et le petit-fils de Victoria monte sur le trône sous le nom de Guillaume II. Sous son règne, les espoirs de libéralisation de l'Allemagne ne sont pas comblés et Guillaume II met en place un régime autocratique[175].
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+ Gladstone redevient Premier ministre à l'âge de 82 ans après l'élection générale de 1892. Victoria s'oppose à la nomination du député radical Henry Labouchère au Cabinet et Gladstone accepte[176]. En 1894, le Premier ministre prend sa retraite et, sans le consulter, Victoria nomme Lord Rosebery[177]. Son gouvernement est faible et il est remplacé l'année suivante par Lord Salisbury, qui reste Premier ministre jusqu'à la fin du règne de Victoria[178].
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+ Le 23 septembre 1896, Victoria devient la monarque de l'histoire anglaise, écossaise, ou britannique ayant régné le plus longtemps, dépassant le record détenu jusqu'alors par son grand-père, George III. Conformément à la demande de la reine, toutes les célébrations publiques spéciales de l'événement sont retardées jusqu'en 1897 pour coïncider avec son jubilé de diamant marquant ses 60 années de règne[179]. Le secrétaire d'État aux Colonies, Joseph Chamberlain, propose que le jubilé devienne un festival de l'Empire britannique[180].
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+ Les Premiers ministres de tous les dominions autonomes sont invités et des troupes de tout l'Empire britannique participent à la procession du jubilé dans Londres. Les célébrations du soixantième anniversaire sont marquées par de grands débordements d'affection envers la reine bientôt octogénaire[181].
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+ Victoria se rend régulièrement en Europe continentale pendant ses vacances. Sa ville de prédilection est Nice. Elle affectionne particulièrement la douceur des hivers sur la Côte d’Azur, où elle loue régulièrement pendant deux mois des appartements dans le grand Hôtel Régina de Nice, dans le quartier résidentiel de Cimiez, assistant même, le 21 mars 1895, à une bataille de fleurs sur la promenade des Anglais[182]. Un monument est érigé à sa mémoire en 1910, devant l'hôtel Régina[183]. Lorsqu'elle est en France, sa protection est assurée par le commissaire Xavier Paoli, un policier à maintien de diplomate qui sera son invité personnel lors du jubilé.
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+ En 1889, durant un séjour à Biarritz, elle devient le premier monarque britannique à poser le pied en Espagne lorsqu'elle traverse la frontière pour une courte visite[184]. En avril 1900, la guerre des Boers était devenue tellement impopulaire en Europe que son voyage annuel en France est jugé inopportun. Elle se rendit donc en Irlande pour la première fois depuis 1861, en partie pour reconnaître la contribution des régiments irlandais dans le conflit en Afrique du Sud[185]. En juillet, son second fils, Alfred (« Affie ») meurt et elle écrit dans son journal « Oh, Dieu ! Mon pauvre chéri Affie est parti aussi. C'est une année horrible, rien d'autre que la tristesse et l'horreur sous une forme ou une autre[186] »
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+ Suivant une coutume qu'elle maintient tout au long de son veuvage, Victoria passe le réveillon de Noël 1900 à Osborne House sur l'île de Wight. Elle boite du fait de ses rhumatismes et sa vision était obscurcie par la cataracte[187]. Durant le mois de janvier, elle se sent « faible et souffrante[188] » et au milieu du mois, elle était « somnolente… hébétée et perdue[189] ». Après un long règne de plus de 63 ans, elle meurt le 22 janvier 1901 vers 18 h 30, à l'âge de 81 ans, dans sa résidence d'Osborne[190]. Son fils et successeur, Édouard VII, et son petit-fils le plus âgé, Guillaume II, se trouvaient à son chevet[191]. Sa dernière volonté fut que son Poméranien préféré, Turri, soit posé sur son lit de mort[192].
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+ En 1897, Victoria a demandé que ses funérailles soient militaires du fait de son statut de chef de l'armée et de fille de soldat[95] et que le blanc domine par rapport au noir[193]. Le 25 janvier, Édouard VII, le roi du Royaume-Uni et le prince Arthur de Connaught aident à la porter dans son cercueil[194]. Elle est habillée d'une robe blanche et d'un voile de mariée[195]. Des souvenirs rappelant sa famille élargie, ses amis et ses domestiques sont placés dans le cercueil à sa demande. Un des peignoirs d'Albert est placé à son côté avec un moulage en plâtre de sa main tandis qu'une mèche de cheveux de John Brown et une photographie de lui sont placées dans sa main gauche et dissimulées à la famille par un bouquet de fleurs bien positionné[95],[196]. Ses funérailles sont organisées le samedi 2 février dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor et après deux jours d'exposition publique, elle est inhumée aux côtés d'Albert dans le mausolée royal de Frogmore dans le Grand Parc de Windsor[197].
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+ Le règne de Victoria, qui dura 63 ans, sept mois et deux jours, est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni et le second plus long pour une reine au niveau mondial après celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II. Elle fut la dernière souveraine britannique de la maison de Hanovre car son fils et héritier Édouard VII appartenait à la maison de Saxe-Cobourg-Gotha de son mari le prince Albert.
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+ Selon l'un de ses biographes, Giles St Aubyn, Victoria écrivait chaque jour une moyenne de 2 500 mots[198]. De juillet 1832 jusqu'à sa mort, elle rédigea un journal détaillé qui finit par représenter 122 volumes[199]. Après la mort de Victoria, sa plus jeune fille, Béatrice du Royaume-Uni, devint son exécutrice littéraire ; elle retranscrivit et édita les journaux de Victoria et détruisit les originaux[200]. Malgré leur destruction, la plupart des journaux ont été préservés. En plus des copies éditées de Béatrice, Lord Esher retranscrivit les journaux écrits entre 1832 et 1861 avant leur destruction par Béatrice[201]. Une partie de l'importante correspondance de Victoria a été publiée en volumes par Arthur Christopher Benson, Hector Bolitho, George Earle Buckle, Lord Esher, Roger Fulford et Richard Hough entre autres[202].
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+ Victoria était physiquement peu attrayante ; elle était corpulente, inélégante et ne mesurait qu'un mètre cinquante mais elle parvint à projeter une image impressionnante[203]. Elle rencontra l'impopularité dans les premières années de son veuvage mais elle devint très appréciée dans les années 1880 et 1890 lorsqu'elle incarna l'Empire sous la forme d'une figure matriarcale bienveillante[204]. Ce ne fut qu'après la publication de ses journaux et de ses lettres que l'étendue de son influence politique fut révélée au grand public[95],[205]. Les biographies rédigées avant que la plus grande partie des sources primaires ne fût devenue disponible, comme celle de Lytton Strachey, Queen Victoria de 1921, sont aujourd'hui considérées comme dépassées[206]. Celles d'Elizabeth Longford et de Cecil Woodham-Smith en 1964 et 1972 restent encore largement admirées[207]. Celles-ci et d'autres concluent que Victoria avait une personnalité émotive, obstinée, honnête et franche[208].
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+ Durant le règne de Victoria, l'établissement progressif d'une monarchie constitutionnelle en Grande-Bretagne continua. Les réformes du système électoral accrurent le pouvoir de la Chambre des communes aux dépens de la Chambre des lords et du souverain[209]. En 1867, le journaliste Walter Bagehot écrivit que le monarque ne conservait que « le droit d'être consulté, le droit de conseiller et le droit de mettre en garde[210] ». Alors que la monarchie britannique devenait plus symbolique que politique, elle mit un fort accent sur la morale et les valeurs familiales en opposition aux scandales sexuels et financiers qui avaient été associés aux précédents membres de la maison de Hanovre et avaient discrédité la monarchie. Son règne vit la création du concept de « monarchie familiale », à laquelle pouvaient s'identifier les classes moyennes naissantes[211].
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+ Les liens de Victoria avec les familles royales d'Europe lui valurent le surnom de « grand-mère de l'Europe[212] ». Victoria et Albert eurent 42 petits-enfants et 34 arrivèrent à l'âge adulte. Parmi ses descendants figurent Élisabeth II (reine du Royaume-Uni), son époux Philip Mountbatten, Harald V (roi de Norvège), Charles XVI Gustave (roi de Suède), Margrethe II (reine de Danemark), Juan Carlos Ier (roi d'Espagne) et son épouse Sofía de Grèce.
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+ Le plus jeune fils de Victoria, Léopold, était atteint d'hémophilie B ainsi que deux de ses cinq filles, Alice et Béatrice du Royaume-Uni. Cette maladie fut ainsi transmise aux descendants de Victoria dont ses arrière-petits-fils, Alexis Nikolaïevitch de Russie, Alphonse et Gonzalve de Bourbon[213]. La présence de cette maladie chez les descendants de Victoria mais pas chez ses ancêtres ont poussé certains à avancer que son véritable père n'était pas le duc de Kent mais un hémophile[214]. Rien n'indique qu'un hémophile ait été en relation avec la mère de Victoria et comme les porteurs masculins souffrent toujours de la maladie, si ce dernier existait il aurait été gravement malade[215]. Il est plus probable que la mutation se soit produite spontanément chez le père de Victoria qui avait plus de 50 ans au moment de sa conception, et l'hémophilie se développe plus souvent chez les enfants de pères âgés[216]. Des mutations spontanées sont la cause de 30 % des cas[217].
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+ Du fait de sa longévité et du développement de l'Empire britannique, un très grand nombre de lieux et de bâtiments ont été nommés en l'honneur de la reine Victoria, essentiellement dans le Commonwealth of Nations. On peut par exemple citer la capitale des Seychelles, le plus grand lac d'Afrique, les chutes Victoria, les capitales de la Colombie-Britannique (Victoria) et de la Saskatchewan (Regina) et les États australiens du Victoria et du Queensland.
132
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133
+ La croix de Victoria (Victoria Cross) fut créée en 1856 pour récompenser les actes de bravoure pendant la guerre de Crimée et elle reste la plus haute distinction militaire britannique, canadienne, australienne et néo-zélandaise. La Fête de la Reine (Victoria Day) est un jour férié au Canada et dans certaines parties de l'Écosse et elle est célébrée le lundi précédant le 25 mai pour commémorer la naissance de la reine Victoria.
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+ Victoria a été jouée à l'écran par :
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+ Victoria a été jouée sur le petit écran par :
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+ À la fin de son règne, son titre complet était « Sa Majesté Victoria, par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Impératrice des Indes, Défenseur de la Foi[218] ».
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141
+ Il ne fut pas concédé d'armoiries à Victoria avant son accession au trône. Comme elle ne pouvait pas monter sur le trône de Hanovre, ses armoiries de monarque ne portaient pas les symboles hanovriens arborés par celles de ses prédécesseurs. Ses armoiries ont été portées par tous ses successeurs britanniques y compris la reine actuelle, Élisabeth II.
142
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143
+ En dehors de l'Écosse, l'écu des armoiries royales de Victoria, également utilisé sur les armes royales, était : écartelé : au 1 et 4, de gueules, à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur l'un sur l'autre (qui est Angleterre), au 2, d'or, au lion de gueules armé et lampassé d'azur, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande). En Écosse, les premier et quatrième quarts sont occupés par le lion écossais et le second par les lions anglais. Les supports diffèrent également entre l'Écosse et le reste du Royaume-Uni[219].
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+ Armoiries royales.
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+ Armoiries royales en Écosse.
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+ Victoria[n 1] (née Alexandrina Victoria le 24 mai 1819 au palais de Kensington, à Londres et morte le 22 janvier 1901 à Osborne House sur l'île de Wight) fut reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du 20 juin 1837 jusqu'à sa mort. À partir du 1er juillet 1867, elle fut également reine du Canada, ainsi qu'impératrice des Indes à compter du 1er mai 1876, puis enfin reine d'Australie le 1er janvier 1901.
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+ Victoria était la fille du prince Édouard-Auguste, duc de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Le duc et le roi moururent en 1820 et Victoria fut élevée par sa mère d'origine allemande, la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Elle monta sur le trône à l'âge de 18 ans après la mort sans héritiers légitimes des trois frères aînés de son père. Le Royaume-Uni était déjà une monarchie constitutionnelle dans laquelle le souverain avait relativement peu de pouvoir politique. En privé, Victoria essaya d'influencer les politiques gouvernementales et les nominations ministérielles. En public, elle devint une icône nationale et fut assimilée aux normes strictes de la morale de l'époque.
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+ Victoria épousa son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en 1840. Leurs neuf enfants épousèrent des membres de familles royales et nobles européennes diverses, ce qui valut à Victoria le surnom de « grand-mère de l'Europe ». Après la mort d'Albert en 1861, Victoria sombra dans une profonde dépression et se retira de la vie publique. En conséquence de ce retrait, le républicanisme gagna temporairement en influence mais sa popularité remonta dans les dernières années de son règne grâce à ses jubilés d'or et de diamant qui donnèrent lieu à de grandes célébrations publiques.
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+ Son règne de 63 ans et sept mois est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni après celui d'Élisabeth II. Connu sous le nom d'époque victorienne (bien que cette époque eût commencé en 1832), il marque une période de profonds changements sociaux, économiques et technologiques au Royaume-Uni et une rapide expansion de l'Empire britannique. Elle fut le dernier monarque britannique de la maison de Hanovre qui régna sur les îles britanniques depuis 1714, car son fils et héritier, Édouard VII, appartenait à la lignée de son père, la maison de Saxe-Cobourg et Gotha.
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+ Le père de Victoria était le prince Édouard-Auguste de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III. Jusqu'en 1817, la nièce d'Édouard, la princesse Charlotte Augusta de Galles, était la seule petite-fille légitime de George III. Sa mort en 1817 entraîna une crise de succession au Royaume-Uni et le duc de Kent et ses frères célibataires furent invités à se marier et à avoir des enfants. En 1818, le duc épousa la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, une princesse allemande dont le frère Léopold était le veuf de la princesse Charlotte Augusta. La princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld — dorénavant connue sous le titre de duchesse de Kent — avait déjà deux enfants issus de son premier mariage avec Émile-Charles de Linange (1763-1814) : Charles de Leiningen (1804 – 1856) et Théodora de Leiningen (1807 – 1872). Plus tard dans sa vie, Victoria maintint des contacts étroits avec sa demi-sœur. Le duc et la duchesse eurent un seul enfant, Victoria, née à 4 h 15 le 24 mai 1819 au palais de Kensington à Londres[1].
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+ La princesse Alexandrina Victoria est baptisée en privé par l'archevêque de Cantorbéry, Charles Manners-Sutton, le 24 juin 1819 dans la Cupola Room du palais de Kensington[n 2]. Elle est baptisée Alexandrina d'après l'un de ses parrains, l'empereur Alexandre Ier et Victoria d'après sa mère. D'autres noms proposés par ses parents, Georgina (ou Georgiana), Charlotte et Augusta, furent abandonnés sur les instructions du frère aîné du duc, le prince-régent (futur George IV[2]).
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+ À sa naissance, Victoria est en cinquième place dans l'ordre de succession au trône britannique derrière son père et les trois frères aînés de ce dernier : le prince-régent, le duc d'York et le duc de Clarence (futur Guillaume IV[3]). Le prince régent et le duc d'York sont séparés de leurs épouses et sont d'un âge avancé ; il est donc improbable qu'ils aient d'autres enfants. Les ducs de Kent et de Clarence se marient le même jour un an avant la naissance de Victoria, mais les deux filles du duc de Clarence (nées respectivement en 1819 et 1820) meurent en bas-âge. Le grand-père et le père de Victoria décèdent en 1820 à moins d'une semaine d'écart et le duc d'York meurt en 1827. À la mort de son oncle George IV en 1830, Victoria devient l'héritière présomptive de son dernier oncle encore en vie, Guillaume IV. Le Regency Act (en) de 1830 charge la duchesse de Kent d'assurer la régence dans l'éventualité où Guillaume IV mourrait avant que Victoria n'ait 18 ans[4]. Le roi n'avait pas confiance en la capacité de la duchesse à jouer le rôle de régente et en 1836, il déclare en sa présence qu'il veut vivre jusqu'au 18e anniversaire de Victoria pour éviter une régence[5].
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+ Victoria décrit plus tard son enfance comme « plutôt triste[6] ». Sa mère était extrêmement protectrice et Victoria fut en grande partie élevée à l'écart des autres enfants sous le dit « système de Kensington (en) », une série de règles et de protocoles stricts rédigée par la duchesse et son ambitieux et dominateur contrôleur de gestion, John Conroy, dont la rumeur courait qu'il était son amant[7]. Ce système empêchait la princesse de rencontrer des personnes que sa mère et Conroy jugeaient indésirables (dont la plus grande partie de la famille de son père) et était conçu pour la rendre faible et dépendante[8]. La duchesse évitait la cour car elle était scandalisée par la présence des enfants illégitimes du roi[9] et est peut-être à l'origine de la morale victorienne en insistant pour que sa fille ne fût pas exposée à l'inconvenance sexuelle[10]. Victoria partageait sa chambre avec sa mère chaque nuit, étudiait avec des tuteurs privés selon un emploi du temps précis et passait ses heures de jeu avec ses poupées et son King Charles Spaniel, Dash[11]. Elle apprit le français, l'allemand, l'italien et le latin[12] mais elle parlait uniquement anglais à la maison[13].
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+ En 1830, la duchesse de Kent et Conroy emmènent Victoria dans le centre de l'Angleterre pour visiter les collines de Malvern. Ils s'arrètent dans de nombreuses résidences aristocratiques sur le trajet[14]. D'autres voyages similaires furent organisés en Angleterre et au pays de Galles en 1832, 1833, 1834 et 1835. Au grand agacement du roi Guillaume IV, Victoria est accueillie avec enthousiasme à chacune de ses étapes[15]. Guillaume IV compare les voyages à des Joyeuses Entrées et s'inquiète de voir Victoria présentée comme une rivale plutôt que comme son héritière présomptive[16]. Victoria appréciait peu ces déplacements ; les constantes apparitions publiques la fatiguaient et elle avait trop peu de temps pour se reposer[17]. Malgré ses plaintes, appuyées par la désapprobation du roi, sa mère refuse d'interrompre ces déplacements[18]. À Ramsgate en octobre 1835, Victoria développe une forte fièvre, ce que Conroy ignore d'abord en considérant qu'il ne s'agissait que d'un caprice enfantin[19]. Pendant la maladie de Victoria, Conroy et la duchesse tentent sans succès de la convaincre de prendre Conroy comme secrétaire particulier[20]. À l'adolescence, Victoria résiste encore aux tentatives répétées de sa mère et de Conroy pour que ce dernier soit officiellement nommé dans son entourage[21]. Devenue reine, elle le bannit de la cour, mais il demeura dans la résidence de sa mère[22].
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+ En 1836, le frère de la duchesse, Léopold, devenu roi des Belges en 1831, espère marier sa nièce avec son neveu, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha[23]. Comme Léopold, la mère de Victoria et le père d'Albert (Ernest Ier de Saxe-Cobourg et Gotha) sont frères et sœur ; Victoria et Albert sont cousins germains. En mai 1836, Léopold organise une réunion de ses proches appartenant à la famille Saxe-Cobourg et Gotha avec la mère de Victoria dans l'objectif de présenter Albert[24]à Victoria. Guillaume IV est cependant peu favorable à une union avec les Saxe-Cobourg et Gotha et préférait le parti d'Alexandre des Pays-Bas, le second fils du prince d'Orange[25]. Victoria était consciente des nombreux projets matrimoniaux la concernant, et elle évaluait de manière critique les différents candidats[26]. Selon son journal, elle apprécia la compagnie d'Albert dès leur première rencontre. Après sa visite, elle écrivit « [Albert] est extrêmement beau ; ses cheveux sont de même couleur que les miens ; ses yeux sont grands et bleus et il a un beau nez et une bouche très douce avec de belles dents ; mais le charme de sa contenance est son atout le plus délicieux[27] ». À l'inverse, Alexandre était jugé « très quelconque[28] ».
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+ Victoria écrivit à son oncle Léopold, qu'elle considérait comme son « meilleur et plus gentil conseiller[29] », pour le remercier « de la perspective de l'immense bonheur que vous avez contribué à me donner en la personne de ce cher Albert… Il possède toutes les qualités qui pourraient être désirées pour me rendre parfaitement heureuse. Il est si raisonnable, si gentil et si bon et si aimable aussi. Il a en plus l'apparence et l'extérieur les plus plaisants et les plus délicieux qu'il vous est possible de voir[30] ». À 17 ans, Victoria, bien qu'intéressée par Albert, n'est cependant pas prête à se marier. Les deux parties ne s'accordent pas sur un engagement formel mais supposent que l'union se ferait en temps et en heure[31].
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+ Victoria fête ses 18 ans le 24 mai 1837, âge qui lui permet de régner seule. L'épouvantail d'une régence — politiquement toujours instable — se dissippe.
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+ Le roi Guillaume IV meurt un mois plus tard le 20 juin 1837, à l'âge de 71 ans, et Victoria devient reine du Royaume-Uni.
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+ Dans son journal, la jeune souveraine écrivit : « J'ai été réveillée à 6 h pile par Mamma qui me dit que l'archevêque de Canterbury et Lord Conyngham étaient là et qu'ils voulaient me voir. Je suis sortie du lit et me suis rendue dans mon salon (en ne portant que ma robe de chambre) et « seule », je les ai vus. Lord Conyngham m'informa alors que mon pauvre oncle, le roi, n'était plus et avait expiré à 2 h 12 ce matin et que par conséquent « Je » suis « Reine »[32] ». Les documents officiels préparés le premier jour de son règne la nommaient Alexandrina Victoria, mais le premier prénom est retiré à sa demande et n'est plus utilisé[33].
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+ Depuis 1714, le Royaume-Uni était en union personnelle avec le royaume de Hanovre en Allemagne, mais, d'après la loi salique, les femmes étaient exclues de la succession au trône hanovrien. Victoria hérite donc des territoires et de toutes les colonies britanniques, et le trône de Hanovre passe au plus jeune frère de son père, l'impopulaire duc de Cumberland et Teviotdale qui devient roi sous le nom d'Ernest-Auguste Ier de Hanovre. Il était l'héritier présomptif de Victoria jusqu'à ce qu'elle ait un enfant[34].
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+ Au moment de son accession au trône, le gouvernement est mené par le Premier ministre whig Lord Melbourne et ce dernier exerça une influence importante sur la reine politiquement inexpérimentée[35]. L'écrivain Charles Greville (en) suggère que Lord Melbourne, veuf et sans enfants, « était aussi attaché à elle que si elle avait été sa fille » et Victoria le considérait probablement comme une figure paternelle[36]. Son couronnement fut organisé le 28 juin 1838 et elle devint le premier souverain à résider au palais de Buckingham[37]. Elle hérita des revenus des duchés de Lancastre et de Cornouailles et reçut une liste civile annuelle de 385 000 £ (28,5 millions de livres de 2011[38]). Financièrement prudente, elle remboursa les dettes de son père[39].
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+ Victoria était populaire au début de son règne[40], mais sa réputation fut ternie par une intrigue de cour en 1839 lorsque l'une des dames d'honneur, Flora Hastings, développa une rondeur abdominale dont la rumeur disait qu'il s'agissait d'une grossesse hors mariage liée à une relation avec John Conroy[41] ; Victoria considérait que les rumeurs étaient véridiques[42]. Elle détestait Conroy et méprisait « cette odieuse Lady Flora[43] » car elle avait participé avec Conroy et la duchesse de Kent au « système de Kensington[44] ». Lady Hastings refusa initialement de se faire examiner avant d'accepter au milieu du mois de février et il se révéla qu'elle était vierge[45]. Conroy, la famille de Hastings et les tories appartenant à l'opposition organisèrent une conférence de presse accusant la reine de propager de fausses rumeurs au sujet de Flora Hastings[46]. Lorsqu'elle mourut en juillet, l'autopsie révéla une importante tumeur hépatique qui avait distendu son abdomen[47]. Lors des apparitions publiques, Victoria fut sifflée et conspuée comme étant « Mme Melbourne[48] ».
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+ En 1839, Lord Melbourne démissionna après que les radicaux et les tories (que Victoria détestait) eurent voté contre une loi suspendant la constitution en Jamaïque. La législation supprimait les pouvoirs politiques des planteurs qui s'opposaient aux mesures associées à l'abolition de l'esclavage[49]. La reine chargea un tory, Robert Peel, de former un nouveau gouvernement. À l'époque, il était de coutume pour le Premier ministre de nommer les « dames de la chambre à coucher » qui servaient de domestiques dans les résidences royales et étaient généralement des épouses de membres du parti au pouvoir. De nombreuses dames étaient des épouses de whigs et Peel souhaitait les remplacer par des épouses de tories. Dans ce qui fut appelé la « crise de la chambre à coucher », Victoria, conseillée par Lord Melbourne, s'opposa à leur renvoi. Peel refusa de gouverner selon les conditions imposées par la reine et offrit sa démission, ce qui permit à Lord Melbourne de revenir au pouvoir[50].
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+ Même si elle est devenue reine, Victoria reste une jeune femme célibataire et les conventions sociales de l'époque lui imposent de vivre avec sa mère malgré leurs différends sur son éducation et la confiance que la duchesse de Kent continuait d'accorder à Conroy[51].
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+ La duchesse de Kent était consignée dans un appartement isolé du palais de Buckingham et Victoria refusait souvent de la rencontrer[52]. Lorsque Victoria se plaignit à Lord Melbourne que la proximité de sa mère promettait des « souffrances pendant de nombreuses années », ce dernier compatit mais répondit que cela ne pouvait être évité que par un mariage, ce que Victoria qualifia « d'alternative choquante[53] ». Elle montra de l'intérêt pour l'éducation d'Albert en vue de son futur rôle d'époux mais elle résista aux pressions qui la poussaient à se marier[54].
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+ Victoria continua de faire l'éloge d'Albert après sa seconde visite en octobre 1839. Albert et Victoria ressentaient de l'attrait l'un pour l'autre et la reine le demanda en mariage le 15 octobre 1839, juste cinq jours après qu'il fut arrivé à Windsor[55]. Ils se marièrent le 10 février 1840 dans la Chapel Royal du palais Saint James à Londres. Victoria était follement éprise d'Albert et elle passa la nuit après son mariage alitée avec une migraine, mais qu'elle décrivit avec extase dans son journal :
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+ « JAMAIS, JAMAIS, je n'oublierai une telle soirée !!! MON TRÈS TRÈS CHER Albert… sa passion et son affection excessives m'ont offert des sensations d'amour et de bonheur divins que je n'aurais jamais espéré ressentir auparavant ! Il m'a serrée dans ses bras et nous nous sommes embrassés encore et encore ! Sa beauté, sa douceur et sa gentillesse ; vraiment comment pourrais-je jamais être reconnaissante d'avoir un tel mari ! […] d'être appelée par des noms de tendresse que je n'avais encore jamais entendus auparavant ; le bonheur était incroyable ! Oh ! Ce fut le plus beau jour de ma vie[56]! »
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+ Si le prince était le meilleur des maris, il devint également un influent conseiller politique de la reine et succéda à Lord Melbourne comme figure dominante de la première moitié de sa vie[57]. La mère de Victoria est expulsée du palais vers Ingestre House à Belgrave Square. Après la mort de la princesse Augusta-Sophie en 1840, la mère de Victoria reçut les résidences de Clarence et de Frogmore[58]. Grâce à la médiation d'Albert, les relations entre mère et fille s'améliorèrent progressivement[59].
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+ Durant la première grossesse de Victoria en 1840, Edward Oxford, âgé de 18 ans, tente d'assassiner la reine alors qu'elle se trouvait dans une calèche avec le prince Albert lors d'un déplacement pour rendre visite à sa mère. Oxford tire deux fois mais les deux balles manquèrent leur cible ou, comme il l'avança par la suite, les pistolets ne fonctionnent pas[60]. Il est jugé pour haute trahison et reconnu coupable mais est acquitté pour raisons mentales ; il est cependant interné pendant une trentaine d'années[61]. La popularité de Victoria augmenta fortement après l'agression et cela apaise le mécontentement résiduel au sujet de l'affaire Hastings et de la crise de la chambre à coucher[62]. Sa fille, également appelée Victoria, naît le 21 novembre 1840. La reine détestait être enceinte[63], considérait l'allaitement avec dégoût[64] et pensait que les nouveau-nés étaient laids[65]. Albert et elle eurent néanmoins huit autres enfants.
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+ Le foyer de Victoria était largement géré par son ancienne gouvernante, la baronne Louise Lehzen, originaire du Hanovre. Lehzen avait eu une profonde influence sur Victoria[66] et l'avait défendue contre le « système de Kensington[67] ». Albert considérait cependant que Lehzen était incompétente et que sa mauvaise gestion menaçait la santé de sa fille. Après une violente dispute entre Victoria et Albert à ce sujet, Lehzen fut limogée, ce qui mit un terme à sa relation étroite avec Victoria[68].
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+ Le 28 mai 1842, Victoria descend The Mall dans une calèche quand John Francis tente de lui tirer dessus, mais le pistolet ne fonctionne pas ; il parvient à s'échapper. Le lendemain, Victoria emprunte le même trajet plus rapidement et avec une plus grande escorte avec l'objectif délibéré de pousser Francis à attaquer à nouveau afin de le capturer. Comme prévu, Francis tire sur la calèche mais il est arrêté par des policiers en civil et est condamné pour haute trahison. Le 3 juillet, deux jours après que la condamnation à mort de Francis a été commuée en déportation à vie, John William Bean tente également de tirer sur la reine mais son pistolet n'avait pas la puissance espérée[69]. Edward Oxford considère que ces tentatives étaient encouragées par son acquittement en 1840. Bean est condamné à 18 mois de prison[70]. À nouveau en 1849, un chômeur irlandais, William Hamilton, tire sur la calèche de la reine alors qu'elle passe dans Constitution Hill[71]. En 1850, la reine est blessée par un ancien policier peut-être dément, Robert Pate. Alors que Victoria se trouve dans une calèche, Pate la frappe avec une canne, écrase son chapeau et la blesse au front. Hamilton et Pate sont tous deux condamnés à sept ans de déportation[72].
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+ Le soutien à Lord Melbourne au sein de la Chambre des communes s'affaiblit dans les premières années du règne de Victoria et les whigs furent battus lors des élections générales de 1841. Peel devint Premier ministre et les dames de la chambre à coucher les plus associées avec les whigs furent remplacées[73].
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+ En 1845, l'agriculture irlandaise est touchée par le mildiou de la pomme de terre[74]. Dans les quatre années qui suivent, un million d'Irlandais meurent de faim et un million d'autres émigrèrent dans ce qui est appelé la Grande famine[75]. En Irlande, Victoria est surnommée The Famine Queen (« la reine famine »[76],[77]). Elle donne personnellement 2 000 £ (162 000 £ de 2011[38]) pour lutter contre la famine, plus que tout autre donneur individuel[78] et soutient également une aide à un séminaire catholique en Irlande malgré l'opposition des protestants[79]. L'histoire selon laquelle elle n'aurait donné que 5 £ d'aide aux Irlandais et qu'elle aurait donné le même jour une somme similaire à l'organisation de protection des animaux, Battersea Dogs Home, est un mythe créé vers la fin du XIXe siècle[80].
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+ En 1846, le gouvernement de Peel affronta une crise liée à l'abolition des Corn Laws. De nombreux tories, alors appelés conservateurs, étaient opposés au rejet mais Peel, certains tories (les « Peelites »), la plupart des whigs et Victoria y étaient favorables. Peel démissionna en 1846 après que l'abolition eut été votée de justesse et il fut remplacé par Lord Russell[81].
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+ Au niveau international, Victoria s'intéresse particulièrement à l'amélioration des relations entre la Grande-Bretagne et la France[83]. Elle réalise et accueille plusieurs rencontres entre la famille royale britannique et la maison d'Orléans qui étaient liées par mariage via les Cobourg. En 1843 et 1845, Albert et elle rejoignent le roi Louis-Philippe Ier au château d'Eu en Normandie ; elle est ainsi le premier souverain britannique ou anglais à rencontrer son homologue français depuis Henri VIII et François Ier au camp du Drap d'Or en 1520[84]. Lorsque Louis-Philippe Ier réalise le voyage inverse en 1844, il devient le premier roi français à se rendre en Grande-Bretagne[85]. Louis-Philippe Ier fut déposé lors de la révolution française de 1848 et partit en exil en Angleterre[86]. Alors que les soulèvements se propageaient à toute l'Europe, Victoria et sa famille quittèrent Londres en avril 1848 pour la plus grande sécurité d'Osborne House[87], une résidence privée sur l'île de Wight qu'elle a achetée en 1845[88]. Les manifestations des chartistes et des nationalistes irlandais ne se transforment pas en soulèvements et la crainte d'une révolution s'éloigne[89]. La visite de Victoria en Irlande en 1849 est un succès en termes de relations publiques mais elle n'eut pas d'impact sur la croissance du nationalisme irlandais[90].
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+ Le gouvernement de Lord Russell, bien que dominé par les whigs, n'est pas apprécié par la reine[91]. Elle déteste particulièrement le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Lord Palmerston, qui agissait souvent sans consulter le Cabinet, le Premier ministre ou la reine[92]. Victoria se plaint à Russell que Palmerston ait envoyé des dépêches officielles à des chefs d'États étrangers sans l'informer mais Palmerston reste en poste et continue d'agir de sa propre initiative malgré les remontrances répétées. Ce n'est qu'en 1851 que Palmerston est limogé après avoir annoncé que le gouvernement britannique approuvait le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en France sans avoir consulté le Premier ministre[93]. L'année suivante, le président Bonaparte devient l'empereur Napoléon III, et le gouvernement de Russell est remplacé par un gouvernement minoritaire mené par Lord Derby.
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+ En 1853, Victoria donne naissance à son huitième enfant, Léopold, avec l'aide d'un nouvel anesthésiant, le chloroforme. Victoria est tellement impressionnée par son efficacité qu'elle l'utilise à nouveau en 1857 pour la naissance de son neuvième et dernier enfant, Béatrice, malgré l'opposition du clergé qui considérait que cela s'opposait aux commandements bibliques (Genèse 3,16) et des médecins qui le considéraient comme dangereux[94]. Victoria a peut-être été victime de dépression post-partum après ses nombreuses grossesses[95]. Dans ses lettres à Albert, Victoria se plaint parfois de sa perte de sang-froid. Un mois après la naissance de Léopold, Albert écrit une lettre à Victoria pour se plaindre de son « hystérie continue » au sujet de « misérables broutilles[96] ».
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+ Au début de l'année 1855, le gouvernement de Lord Aberdeen, qui a remplacé Derby en décembre 1852, démissionne du fait des critiques concernant la mauvaise gestion de la guerre de Crimée. Victoria approche Derby et Russell pour qu'ils forment un gouvernement mais aucun n'a suffisamment de soutiens et elle est obligée de nommer Palmerston au poste de Premier ministre[97].
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+ Napoléon III, l'allié le plus proche du Royaume-Uni depuis la guerre de Crimée[95], se rend à Londres en avril 1855 et Victoria et Albert font le trajet inverse du 17 au 28 août de la même année[98]. L'empereur français accueille le couple à Dunkerque et les accompagne à Paris où ils visitèrent l'exposition universelle, une réponse à l'exposition londonienne de 1851 imaginée par Albert, et la tombe de Napoléon Ier aux Invalides, dont les cendres avaient été rapatriées en 1840. Ils sont également les invités d'honneur à un bal de 1 200 invités au château de Versailles[99].
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+ Le 14 janvier 1858, un Italien réfugié en Grande-Bretagne appelé Felice Orsini tente d'assassiner Napoléon III avec une bombe fabriquée au Royaume-Uni[100]. La crise diplomatique qui suivit déstabilisa le gouvernement : Palmerston démissionna et Derby redevint Premier ministre[101]. Victoria et Albert assistent à l'inauguration d'une nouvelle cale sèche dans le port militaire français de Cherbourg le 5 août 1858. À son retour, Victoria réprimande Derby pour le mauvais état de la Royal Navy par rapport à la marine française[102]. Le gouvernement de Derby ne survit pas longtemps et Victoria rappelle Palmerston en juin 1859[103].
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+ Le 25 janvier 1858, la fille aînée de Victoria épouse le prince Frédéric-Guillaume de Prusse à Londres. Ils étaient fiancés depuis septembre 1855 alors que la princesse Victoria n'avait que 14 ans et le mariage est repoussé par la reine et le prince Albert jusqu'à ce que la mariée eût 17 ans[104]. Victoria et Albert espéraient que leur fille et leur gendre auraient une influence libérale sur la Prusse en pleine ascension[105]. Victoria voit partir sa fille pour l'Allemagne « la mort dans l'âme » ; elle lui écrit dans l'une de ses nombreuses lettres, « cela me fait vraiment frissonner quand je regarde vos sœurs douces, joyeuses et inconscientes et que je pense que je devrais les abandonner également, une par une[106] ». Presque un an plus tard, la princesse Victoria donne naissance au premier petit-enfant de la reine, Guillaume.
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+ En mars 1861, la mère de Victoria meurt avec sa fille à ses côtés. En lisant les documents de sa mère, Victoria découvre que sa mère l'aimait profondément[107] ; elle a le cœur brisé et blâme Conroy et Lehzen pour l'avoir « diaboliquement » éloignée de sa mère[108]. Pour soulager son épouse pendant cette période de deuil[109], Albert assume une grande partie de ses fonctions bien qu'il souffre de problèmes digestifs chroniques[110]. En août, Victoria et Albert rendent visite à leur fils, le prince de Galles, qui assiste à des manœuvres militaires près de Dublin et passent quelques jours à Killarney. En novembre, Albert apprend les rumeurs selon lesquelles son fils avait couché avec une actrice en Irlande[111]. Choqué, Albert se rend à Cambridge où Edward étudiait pour le réprimander[112]. Au début du mois de décembre, Albert tombe gravement malade[113]. William Jenner diagnostique une fièvre typhoïde et il meurt le 14 décembre 1861 ; Victoria est anéantie[114]. Elle attribue la responsabilité de sa mort à la frivolité du prince de Galles, affirmant qu'Albert avait été « tué par cette affreuse affaire[115] ». Elle reste en deuil et porte des vêtements noirs jusqu'à la fin de sa vie. Elle évite les apparitions publiques et se rend peu souvent à Londres dans les années qui suivent[116]. Son retrait dans le château de Windsor lui valut le surnom de « veuve de Windsor[117] ».
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+ Cet isolement volontaire diminua la popularité de la monarchie et encouragea le mouvement républicain[118]. Elle continua d'assumer ses fonctions gouvernementales mais choisit de rester confinée dans ses résidences royales de Windsor, de Balmoral et d'Osborne. En mars 1864, un manifestant placarda une affiche sur les grilles du palais de Buckingham annonçant que « ces imposants bâtiments étaient à vendre en raison du déclin des affaires de l'ancien propriétaire[119] ». Son oncle Léopold lui écrivit pour lui conseiller d'apparaître en public. Elle accepta de visiter les jardins de la Royal Horticultural Society à Kensington et de traverser Londres dans une calèche ouverte[120].
78
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79
+ Durant les années 1860, Victoria se repose de plus en plus sur un domestique écossais, John Brown[121]. Des rumeurs calomnieuses d'une relation romantique et même d'un mariage secret commencent à être imprimées dans la presse et la reine est même affublée du sobriquet de « Mme Brown[122] ». Une peinture d'Edwin Landseer représentant la reine avec Brown est exposée à la Royal Academy et Victoria elle-même publie avec grand succès un livre, Leaves from the Journal of Our Life in the Highlands, où elle fait un vibrant éloge de son homme de confiance[123]. L'histoire de leur relation fait l'objet du film La Dame de Windsor de 1997.
80
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81
+ Lord Palmerston meurt en 1865 et après un bref gouvernement mené par Russell, Derby revient au pouvoir. En 1866, Victoria assiste à la cérémonie d'ouverture du Parlement pour la première fois depuis la mort d'Albert[124]. L'année suivante, elle soutient le passage du Reform Act de 1867 qui double le nombre d'hommes ayant accès au suffrage[125] même si elle n'était pas favorable au droit de vote des femmes[126]. Derby démissionne en 1868 et est remplacé par Benjamin Disraeli qui charme Victoria. Il déclare « tout le monde aime la flatterie et, quand il s'agit de princes, il faut l'étendre avec une truelle[127] ». Le gouvernement de Disraeli ne dure que quelques mois et à la fin de l'année, son rival libéral William Ewart Gladstone est nommé Premier ministre. Victoria considérait que la personnalité de Gladstone était bien moins attrayante ; elle aurait ainsi dit qu'il lui parlait comme si « elle ��tait une réunion publique plutôt qu'une femme[128] ».
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83
+ En 1870, les idées républicaines au Royaume-Uni, alimentées par le retrait de la reine, sont renforcées par l'établissement de la Troisième République en France[129]. Un rassemblement républicain à Trafalgar Square demande l'abdication de Victoria et les députés radicaux font des discours lui étant hostiles[130]. En août et septembre 1871, elle tombe gravement malade et développe un abcès au bras ; Joseph Lister l'incise avec succès et désinfecta la plaie avec une pulvérisation de phénol[131]. À la fin du mois de novembre 1871, au maximum du mouvement républicain, le prince de Galles contracte la fièvre typhoïde, la maladie qui aurait tué son père, et Victoria craint que son fils ne meure aussi[132]. Alors que le dixième anniversaire de la mort d'Albert approche, la santé de son fils ne s'améliore pas et l'angoisse de Victoria augmente[133]. Au grand soulagement du peuple, Edward se remet de la maladie[134]. La mère et le fils assistent à une célébration publique à Londres et à une grand-messe d'action de grâces à la cathédrale Saint-Paul le 27 février 1872 ; le mouvement républicain est affaibli et la popularité de la monarchie remonte[135].
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85
+ Le 28 février 1872, Arthur O'Connor, âgé de 17 ans (petit-neveu du député irlandais Feargus O'Connor), agite un pistolet non-chargé devant le cortège de Victoria à sa sortie du palais de Buckingham. Brown, qui accompagne la reine, neutralise O'Connor qui est par la suite condamné à 1 an de prison[136]. La popularité de Victoria est encore renforcée par l'incident[137].
86
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87
+ Après la révolte des cipayes de 1857 en Inde, la Compagnie anglaise des Indes orientales, qui gouvernait une grande partie de l'Inde, est dissoute et les possessions et les protectorats britanniques du sous-continent indien sont formellement incorporés dans l'Empire britannique. La reine avait une opinion assez partagée sur le soulèvement et elle condamna les atrocités perpétrées par les deux camps[138]. Elle écrit « ses sentiments d'horreur et de regret à la suite de cette sanglante guerre civile[139] » et elle insiste, pressée par Albert, pour qu'une proclamation officielle annonçant le transfert de pouvoir de la compagnie vers l'État « portât des sentiments de générosité, de bienveillance et de tolérance religieuse[140] ». À sa demande, un passage menaçant de « saper les coutumes et les religions locales » est remplacé par un paragraphe garantissant la liberté religieuse[140].
88
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89
+ Après l'élection générale de 1874, Disraeli redevient Premier ministre. Il présente le Public Worship Regulation Act (en) de 1874 qui supprimait les rituels catholiques de la liturgie anglicane et que Victoria soutenait fermement[141]. Elle préférait les services religieux simples et courts et se considérait personnellement plus proche de l'Église d'Écosse presbytérienne plutôt que de l'Église d'Angleterre épiscopalienne[142]. Disraeli pousse également le Royal Titles Act de 1876 devant le Parlement pour que Victoria prenne le titre d'« impératrice des Indes » à partir du 1er mai 1876[143]. Ce nouveau titre fut proclamé par le darbâr de Delhi le 1er janvier 1877[144].
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+ Le 14 décembre 1878, l'anniversaire de la mort d'Albert, la seconde fille de Victoria, Alice, qui avait épousé le grand-duc de Hesse Louis IV, meurt de la diphtérie à Darmstadt. Victoria nota que la coïncidence des dates était « presque incroyable et des plus mystérieuses[145] ». En mai 1879, elle devient arrière-grand-mère à l'occasion de la naissance de la princesse Théodora de Saxe-Meiningen et fête son « pauvre et triste 60e anniversaire ». Elle se sentit « vieillie » par la « perte de [son] enfant chéri[146] ».
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+ Entre avril 1877 et février 1878, Victoria menace à cinq reprises d'abdiquer pour faire pression sur Disraeli afin qu'il agisse contre la Russie lors de la guerre russo-turque, mais ses menaces n'ont pas d'effets sur les événements ou sur leur conclusion avec le traité de Berlin[147]. La politique étrangère expansionniste de Disraeli, soutenue par Victoria, entraîne des conflits comme la guerre anglo-zouloue et la Seconde guerre anglo-afghane. Elle écrit « si nous voulons maintenir notre position de puissance de premier rang, nous devons… être préparés à des attaques et des guerres, quelque part ou ailleurs, CONTINUELLEMENT[148] ». Victoria voyait l'expansion de l'Empire britannique comme une manière civilisatrice et bénigne de protéger les peuples indigènes contre des puissances plus agressives, ou des dirigeants cruels : « il n'est pas dans nos habitudes d'annexer des pays à moins que nous n'y soyons obligés et forcés[149] ». Au désarroi de Victoria, Disraeli perd les élections générales de 1880 et Gladstone redevient Premier ministre[150]. Lorsque Disreali meurt l'année suivante, elle était aveuglée par « les larmes coulant rapidement[151] ».
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+ Le 2 mars 1882, Roderick McLean, un poète apparemment offensé par le refus de Victoria d'accepter l'un de ses poèmes[152], tire sur la calèche de la reine alors qu'elle quitte la gare de Windsor. Deux élèves de l'Eton College le frappent avec leurs parapluies jusqu'à ce qu'il soit neutralisé par un policier[153]. Victoria est outrée lorsqu'il échappe à la condamnation pour raisons mentales[154] ; elle est cependant ravie par les nombreuses expressions de loyauté qu'elle reçoit après l'agression et déclare que « cela valait la peine de se faire tirer dessus pour voir à quel point l'on est aimée[155] ».
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+ Le 17 mars 1883 elle tombe dans les escaliers à Windsor et elle boite jusqu'au mois de juillet ; elle ne récupère jamais complètement et commence à souffrir de rhumatismes[156]. John Brown meurt 10 jours après l'accident et à la consternation de son secrétaire privé, Henry Ponsonby, Victoria commence à rédiger une biographie eulogique de son ancien domestique[157]. Ponsonby et Randall Davidson, le doyen de Windsor, qui ont lu les brouillons, conseillent à Victoria de ne pas les publier car cela alimenterait les rumeurs d'une relation amoureuse[158] ; le manuscrit est détruit[159]. Au début de l'année 1884, Victoria publie More Leaves from a Journal of a Life in the Highlands, une suite de son précédent livre dédiée à son « assistant personnel dévoué et ami fidèle John Brown[160] ». Un an exactement après la mort de Brown, Victoria est informée par télégramme que son plus jeune fils, Léopold, est mort à Cannes. Elle se lamente sur la perte du « plus cher de mes chers fils[161] ». Le mois suivant, son plus jeune enfant, Beatrice, rencontre le prince Henri de Battenberg dont elle tombe amoureuse lors du mariage de la petite-fille de Victoria, la princesse Victoria de Hesse-Darmstadt, avec le frère d'Henri, le prince Louis Alexandre de Battenberg. Béatrice et Henri planifient un mariage mais Victoria commence par s'opposer à l'union car elle souhaite que sa fille reste avec elle en tant que suivante. Elle est finalement convaincue par la promesse du futur couple de rester avec elle[162].
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+ Victoria est ravie quand Gladstone démissionne en 1885 après le rejet de son budget[163]. Elle considère que son gouvernement était le « pire que j'aie jamais eu » et lui fait porter la responsabilité de la mort du général Gordon à Khartoum[164]. Gladstone est remplacé par Lord Salisbury. Son gouvernement ne se maintient cependant que pendant quelques mois et Victoria est obligée de rappeler Gladstone qu'elle qualifiait « d'à moitié fou et un vieil homme en de nombreux points ridicule[165] ». Gladstone tente de faire voter une loi garantissant une plus grande autonomie à l'Irlande mais à la jubilation de Victoria, elle est rejetée[166]. Après l'élection générale de 1886, les libéraux de Gladstone sont battus par les conservateurs de Salisbury qui forment à nouveau un gouvernement.
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+ En 1887, l'Empire britannique célèbre le jubilé d'or de Victoria. La reine fête le cinquantième anniversaire de son accession au trône le 20 juin avec un banquet auquel participent 50 nobles européens. Le lendemain, elle participe à une procession et à un service religieux à l'abbaye de Westminster[167]. Victoria est alors redevenue extrêmement populaire[168]. Deux jours plus tard, le 23 juin[169], elle recrute deux Indiens musulmans comme domestiques. L'un d'eux, Mohammed Abdul Karim, devint Munshi (« secrétaire ») et enseigne l'hindoustani à la reine[170]. Sa famille et les autres domestiques sont choqués et accusent Abdul Karim d'espionner pour la Muslim Patriotic League et de monter la reine contre les hindous[171]. L'écuyer Frederick Ponsonby (le fils d'Henry) découvrit qu'Abdul Karim avait menti au sujet de ses origines et rapporta au vice-roi des Indes, Lord Elgin, que « le Munshi occupe exactement la même position que celle qu'avait John Brown[172] ». Victoria ignore ces plaintes qu'elle qualifie de racistes[173]. Abdul Karim reste à son service jusqu'à la mort de la souveraine en 1901 et il rentre alors en Inde avec une pension[174].
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+ La fille aînée de Victoria devient impératrice allemande en 1888, mais elle devient veuve avant la fin de l'année et le petit-fils de Victoria monte sur le trône sous le nom de Guillaume II. Sous son règne, les espoirs de libéralisation de l'Allemagne ne sont pas comblés et Guillaume II met en place un régime autocratique[175].
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+ Gladstone redevient Premier ministre à l'âge de 82 ans après l'élection générale de 1892. Victoria s'oppose à la nomination du député radical Henry Labouchère au Cabinet et Gladstone accepte[176]. En 1894, le Premier ministre prend sa retraite et, sans le consulter, Victoria nomme Lord Rosebery[177]. Son gouvernement est faible et il est remplacé l'année suivante par Lord Salisbury, qui reste Premier ministre jusqu'à la fin du règne de Victoria[178].
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+ Le 23 septembre 1896, Victoria devient la monarque de l'histoire anglaise, écossaise, ou britannique ayant régné le plus longtemps, dépassant le record détenu jusqu'alors par son grand-père, George III. Conformément à la demande de la reine, toutes les célébrations publiques spéciales de l'événement sont retardées jusqu'en 1897 pour coïncider avec son jubilé de diamant marquant ses 60 années de règne[179]. Le secrétaire d'État aux Colonies, Joseph Chamberlain, propose que le jubilé devienne un festival de l'Empire britannique[180].
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+ Les Premiers ministres de tous les dominions autonomes sont invités et des troupes de tout l'Empire britannique participent à la procession du jubilé dans Londres. Les célébrations du soixantième anniversaire sont marquées par de grands débordements d'affection envers la reine bientôt octogénaire[181].
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+ Victoria se rend régulièrement en Europe continentale pendant ses vacances. Sa ville de prédilection est Nice. Elle affectionne particulièrement la douceur des hivers sur la Côte d’Azur, où elle loue régulièrement pendant deux mois des appartements dans le grand Hôtel Régina de Nice, dans le quartier résidentiel de Cimiez, assistant même, le 21 mars 1895, à une bataille de fleurs sur la promenade des Anglais[182]. Un monument est érigé à sa mémoire en 1910, devant l'hôtel Régina[183]. Lorsqu'elle est en France, sa protection est assurée par le commissaire Xavier Paoli, un policier à maintien de diplomate qui sera son invité personnel lors du jubilé.
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+ En 1889, durant un séjour à Biarritz, elle devient le premier monarque britannique à poser le pied en Espagne lorsqu'elle traverse la frontière pour une courte visite[184]. En avril 1900, la guerre des Boers était devenue tellement impopulaire en Europe que son voyage annuel en France est jugé inopportun. Elle se rendit donc en Irlande pour la première fois depuis 1861, en partie pour reconnaître la contribution des régiments irlandais dans le conflit en Afrique du Sud[185]. En juillet, son second fils, Alfred (« Affie ») meurt et elle écrit dans son journal « Oh, Dieu ! Mon pauvre chéri Affie est parti aussi. C'est une année horrible, rien d'autre que la tristesse et l'horreur sous une forme ou une autre[186] »
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+ Suivant une coutume qu'elle maintient tout au long de son veuvage, Victoria passe le réveillon de Noël 1900 à Osborne House sur l'île de Wight. Elle boite du fait de ses rhumatismes et sa vision était obscurcie par la cataracte[187]. Durant le mois de janvier, elle se sent « faible et souffrante[188] » et au milieu du mois, elle était « somnolente… hébétée et perdue[189] ». Après un long règne de plus de 63 ans, elle meurt le 22 janvier 1901 vers 18 h 30, à l'âge de 81 ans, dans sa résidence d'Osborne[190]. Son fils et successeur, Édouard VII, et son petit-fils le plus âgé, Guillaume II, se trouvaient à son chevet[191]. Sa dernière volonté fut que son Poméranien préféré, Turri, soit posé sur son lit de mort[192].
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+ En 1897, Victoria a demandé que ses funérailles soient militaires du fait de son statut de chef de l'armée et de fille de soldat[95] et que le blanc domine par rapport au noir[193]. Le 25 janvier, Édouard VII, le roi du Royaume-Uni et le prince Arthur de Connaught aident à la porter dans son cercueil[194]. Elle est habillée d'une robe blanche et d'un voile de mariée[195]. Des souvenirs rappelant sa famille élargie, ses amis et ses domestiques sont placés dans le cercueil à sa demande. Un des peignoirs d'Albert est placé à son côté avec un moulage en plâtre de sa main tandis qu'une mèche de cheveux de John Brown et une photographie de lui sont placées dans sa main gauche et dissimulées à la famille par un bouquet de fleurs bien positionné[95],[196]. Ses funérailles sont organisées le samedi 2 février dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor et après deux jours d'exposition publique, elle est inhumée aux côtés d'Albert dans le mausolée royal de Frogmore dans le Grand Parc de Windsor[197].
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+ Le règne de Victoria, qui dura 63 ans, sept mois et deux jours, est le deuxième plus long de toute l'histoire du Royaume-Uni et le second plus long pour une reine au niveau mondial après celui de son arrière-arrière-petite-fille Élisabeth II. Elle fut la dernière souveraine britannique de la maison de Hanovre car son fils et héritier Édouard VII appartenait à la maison de Saxe-Cobourg-Gotha de son mari le prince Albert.
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+ Selon l'un de ses biographes, Giles St Aubyn, Victoria écrivait chaque jour une moyenne de 2 500 mots[198]. De juillet 1832 jusqu'à sa mort, elle rédigea un journal détaillé qui finit par représenter 122 volumes[199]. Après la mort de Victoria, sa plus jeune fille, Béatrice du Royaume-Uni, devint son exécutrice littéraire ; elle retranscrivit et édita les journaux de Victoria et détruisit les originaux[200]. Malgré leur destruction, la plupart des journaux ont été préservés. En plus des copies éditées de Béatrice, Lord Esher retranscrivit les journaux écrits entre 1832 et 1861 avant leur destruction par Béatrice[201]. Une partie de l'importante correspondance de Victoria a été publiée en volumes par Arthur Christopher Benson, Hector Bolitho, George Earle Buckle, Lord Esher, Roger Fulford et Richard Hough entre autres[202].
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+ Victoria était physiquement peu attrayante ; elle était corpulente, inélégante et ne mesurait qu'un mètre cinquante mais elle parvint à projeter une image impressionnante[203]. Elle rencontra l'impopularité dans les premières années de son veuvage mais elle devint très appréciée dans les années 1880 et 1890 lorsqu'elle incarna l'Empire sous la forme d'une figure matriarcale bienveillante[204]. Ce ne fut qu'après la publication de ses journaux et de ses lettres que l'étendue de son influence politique fut révélée au grand public[95],[205]. Les biographies rédigées avant que la plus grande partie des sources primaires ne fût devenue disponible, comme celle de Lytton Strachey, Queen Victoria de 1921, sont aujourd'hui considérées comme dépassées[206]. Celles d'Elizabeth Longford et de Cecil Woodham-Smith en 1964 et 1972 restent encore largement admirées[207]. Celles-ci et d'autres concluent que Victoria avait une personnalité émotive, obstinée, honnête et franche[208].
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+ Durant le règne de Victoria, l'établissement progressif d'une monarchie constitutionnelle en Grande-Bretagne continua. Les réformes du système électoral accrurent le pouvoir de la Chambre des communes aux dépens de la Chambre des lords et du souverain[209]. En 1867, le journaliste Walter Bagehot écrivit que le monarque ne conservait que « le droit d'être consulté, le droit de conseiller et le droit de mettre en garde[210] ». Alors que la monarchie britannique devenait plus symbolique que politique, elle mit un fort accent sur la morale et les valeurs familiales en opposition aux scandales sexuels et financiers qui avaient été associés aux précédents membres de la maison de Hanovre et avaient discrédité la monarchie. Son règne vit la création du concept de « monarchie familiale », à laquelle pouvaient s'identifier les classes moyennes naissantes[211].
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+ Les liens de Victoria avec les familles royales d'Europe lui valurent le surnom de « grand-mère de l'Europe[212] ». Victoria et Albert eurent 42 petits-enfants et 34 arrivèrent à l'âge adulte. Parmi ses descendants figurent Élisabeth II (reine du Royaume-Uni), son époux Philip Mountbatten, Harald V (roi de Norvège), Charles XVI Gustave (roi de Suède), Margrethe II (reine de Danemark), Juan Carlos Ier (roi d'Espagne) et son épouse Sofía de Grèce.
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+ Le plus jeune fils de Victoria, Léopold, était atteint d'hémophilie B ainsi que deux de ses cinq filles, Alice et Béatrice du Royaume-Uni. Cette maladie fut ainsi transmise aux descendants de Victoria dont ses arrière-petits-fils, Alexis Nikolaïevitch de Russie, Alphonse et Gonzalve de Bourbon[213]. La présence de cette maladie chez les descendants de Victoria mais pas chez ses ancêtres ont poussé certains à avancer que son véritable père n'était pas le duc de Kent mais un hémophile[214]. Rien n'indique qu'un hémophile ait été en relation avec la mère de Victoria et comme les porteurs masculins souffrent toujours de la maladie, si ce dernier existait il aurait été gravement malade[215]. Il est plus probable que la mutation se soit produite spontanément chez le père de Victoria qui avait plus de 50 ans au moment de sa conception, et l'hémophilie se développe plus souvent chez les enfants de pères âgés[216]. Des mutations spontanées sont la cause de 30 % des cas[217].
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+ Du fait de sa longévité et du développement de l'Empire britannique, un très grand nombre de lieux et de bâtiments ont été nommés en l'honneur de la reine Victoria, essentiellement dans le Commonwealth of Nations. On peut par exemple citer la capitale des Seychelles, le plus grand lac d'Afrique, les chutes Victoria, les capitales de la Colombie-Britannique (Victoria) et de la Saskatchewan (Regina) et les États australiens du Victoria et du Queensland.
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+ La croix de Victoria (Victoria Cross) fut créée en 1856 pour récompenser les actes de bravoure pendant la guerre de Crimée et elle reste la plus haute distinction militaire britannique, canadienne, australienne et néo-zélandaise. La Fête de la Reine (Victoria Day) est un jour férié au Canada et dans certaines parties de l'Écosse et elle est célébrée le lundi précédant le 25 mai pour commémorer la naissance de la reine Victoria.
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+ Victoria a été jouée à l'écran par :
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+ Victoria a été jouée sur le petit écran par :
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+ À la fin de son règne, son titre complet était « Sa Majesté Victoria, par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande, Impératrice des Indes, Défenseur de la Foi[218] ».
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+ Il ne fut pas concédé d'armoiries à Victoria avant son accession au trône. Comme elle ne pouvait pas monter sur le trône de Hanovre, ses armoiries de monarque ne portaient pas les symboles hanovriens arborés par celles de ses prédécesseurs. Ses armoiries ont été portées par tous ses successeurs britanniques y compris la reine actuelle, Élisabeth II.
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+ En dehors de l'Écosse, l'écu des armoiries royales de Victoria, également utilisé sur les armes royales, était : écartelé : au 1 et 4, de gueules, à trois léopards d'or armés et lampassés d'azur l'un sur l'autre (qui est Angleterre), au 2, d'or, au lion de gueules armé et lampassé d'azur, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même (qui est Écosse), au 3, d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent (qui est Irlande). En Écosse, les premier et quatrième quarts sont occupés par le lion écossais et le second par les lions anglais. Les supports diffèrent également entre l'Écosse et le reste du Royaume-Uni[219].
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+ Armoiries royales.
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+ Armoiries royales en Écosse.
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+ Vous pouvez aider à l'améliorer ou bien discuter des problèmes sur sa page de discussion.
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+ La vie est un phénomène naturel observé à ce jour uniquement sur Terre. La vie se manifeste à travers des structures matérielles appelées organismes vivants, ou êtres vivants, reconnaissables par la grande complexité de leur structure interne et leur activité autonome[1].
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+ La principale caractéristique d’un être vivant, par rapport aux objets inanimés et aux machines, est qu’il est « un corps qui forme lui-même sa propre substance » à partir de celle qu’il puise dans le milieu[2]. De ce phénomène d'assimilation, découlent tous les autres phénomènes propres au vivant : la régénération et le renouvellement de leurs tissus, la reproduction et le développement de l’organisme et enfin l'évolution au cours du temps par acquisition d’organes diversifiés et de facultés plus éminentes. Ils se distinguent également par le fait qu'ils s'écartent durablement de l'équilibre thermodynamique selon un processus appelé homéostasie.
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7
+ L'ensemble des organismes vivants forme ce qu'on appelle la biosphère. La présence de la vie sur Terre influence énormément la composition et la structure de la surface terrestre et de l'atmosphère. Par exemple, l'abondance d'oxygène dans l'atmosphère est directement liée à la présence de vie. L'étude du phénomène vivant recoupe donc certains domaines d'études de la Terre elle-même, c'est-à-dire de la géologie.
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9
+ La vie est aussi une notion empirique particulièrement importante pour les êtres humains (eux-mêmes des êtres vivants), cependant complexe à circonscrire en une définition (cf. infra). On oppose au phénomène vivant la notion de mort, mais aussi de matière inerte, voire brute. Selon ce point de vue, la notion de vie est associée à la durée s'écoulant entre la naissance et la mort, au contenu événementiel actif et passif de cette période, ainsi qu'à l'approche harmonieuse des relations humaines (voir « question sociale »).
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11
+ La conscience d'une transition entre la vie et la mort, exprimée au travers de rites funéraires, fait partie des stades marquants de l'hominisation. La vie, parmi les concepts primordiaux de la pensée, a donné lieu à de nombreuses réflexions et analyses empiriques, philosophiques, scientifiques, etc. C'est également une source de débats souvent reliés aux notions d'esprit et d'intelligence, qu'il s'agisse de considérations éthiques (cf. avortement, euthanasie, « vie éternelle »), environnementales (cf. écologisme, qualité de vie) ou même politiques (chartes ou déclarations des droits de l'Homme, des droits de la Femme, des droits de l'Enfant, des droits de l'Animal, etc.).
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13
+ La biologie est la science ayant pour objet l'étude des caractères communs aux différents êtres vivants (selon la définition qu'en a donné le premier Lamarck). Elle s'appuie notamment sur la chimie organique et l'étude de l'évolution des organismes présents ou passés, s'interrogeant sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique ou au contraire très banal) et sur la possibilité de vie extraterrestre éventuellement évoluée (implicitement des organismes sapiens émotionnellement sensibles, capables de prouesses technologiques comparables à l'humanité).
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15
+ Certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des formes créées par l'homme en dehors de tout processus reproductif naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle).
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17
+ Les formes de vie observées sur Terre sont d'aspect, de structure et de taille extrêmement diverses, mais ont tout de même en commun une organisation dite cellulaire ainsi qu'un répertoire commun de réactions chimiques impliquant de longues molécules à forte teneur en carbone, telles que l'ADN, l'ARN, les protéines et les acides aminés. Parmi ces molécules, l'ADN joue un rôle fondamental dans la mesure où il encode l'information caractéristique de la plupart des formes de vie (l'ARN joue un rôle équivalent pour de rares organismes). Cette information est codée en séquences indivisibles appelés gènes. Un autre point commun consiste dans la présence indispensable d'eau liquide pour le maintien en vie des organismes. L'eau est présente au sein des cellules ainsi que dans le milieu intercellulaire pour les organismes multicellulaires. Elle semble jouer notamment un rôle de solvant pour la plupart des réactions nécessaires à l'homéostasie.
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19
+ Les formes de vies peuvent être classées selon une démarche scientifique appelée taxonomie, et dont le plus haut niveau de classification comporte six règnes : archéen, bactérien, protiste, champignon, plante et animal, ces deux derniers étant les règnes les plus visibles aux échelles macroscopiques. La classification taxonomique est accompagnée et le plus souvent confirmée par une étude génétique comparative inférant leur lignée reproductive selon une démarche dite phylogénétique.
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21
+ La question du sens de la vie se présente comme, de facto, polysémique :
22
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23
+ La question de la nature du phénomène vivant a longtemps intrigué les physiciens dans la mesure où la vie semble, du moins en apparence, être contraire au second principe de la thermodynamique. Le sujet n'a été abordé sérieusement que récemment cependant : les premiers ouvrages entièrement consacrés au sujet pouvant être tracés au début du vingtième siècle :
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25
+ En substance, l'explication développée par Schrödinger consiste à rappeler qu'un système vivant n'est pas un système isolé et que donc s'il parvient à réduire ou maintenir constante son entropie, c'est parce qu'il exporte de l'entropie vers son environnement (typiquement, un organisme vivant produit des déchets par exemple). L'explication de Sidis est plus radicale : il postule la validité aussi bien de la seconde loi de la thermodynamique que de son inverse : la prépondérance de l'une ou de l'autre n'étant que locale, et la vie est l'occurrence ponctuelle de la loi contraire au sein d'une tendance locale.
26
+
27
+ Le sujet reste largement ouvert cependant[3],[4], dans la mesure où sa résolution complète requiert une meilleure compréhension des mécanismes vivants fondamentaux, mais aussi parce que certains développements scientifiques récents, notamment en cosmologie et en informatique (par exemple avec des modèles de vie artificielle) soulèvent de nouvelles questions concernant des formes de vie inconnues ou supputées.
28
+
29
+ Il arrive aussi que les physiciens, et en particulier les cosmologistes, s'interrogent sur l'aspect téléologique du phénomène vivant, notamment lorsqu'ils sont amenés à statuer sur la possibilité d'une présence de vie extra-terrestre, dont l'actuelle non-observation amène à s'interroger sur l'importance et la place de la Vie dans l'Univers, et en particulier des formes de vie intelligentes. La vie ayant une tendance idiosyncratique à se propager, la question se pose de savoir si à terme elle se propagera à travers la galaxie et si une telle propagation requiert une forme d'intelligence. Si une telle propagation est inévitable, il reste à savoir pourquoi elle n'a pas déjà eu lieu, problème qui constitue le paradoxe de Fermi. Par ailleurs, selon le principe anthropique, l'existence même du phénomène vivant a des conséquences directes concernant les lois physiques.
30
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31
+ Deux grands groupes de définitions sont discutés depuis les débuts de la philosophie : les conceptions idéalistes qui s’appuient sur une séparation plus ou moins nette entre la matière et la vie (cf. la définition phénoménologique, ci-après) et les conceptions matérialistes qui supposent la vie comme une des manifestations émergentes de la matière.
32
+
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+ Historiquement, il existe deux thèses, sans qu'il soit possible de déterminer si l'une est antérieure à l'autre, d'autant qu'elles peuvent faire l'objet de synthèses variées (les deux thèses cohabitant à des degrés divers au sein de théories plus sophistiquées). Elles sont trouvées dans la pensée grecque antique.
34
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35
+ Selon les thèses dites dualistes, la vie est conçue comme fondamentalement différente de la matière : il y a du vivant (spirituel) et de l'inerte (matériel et énergie) comme il y a du fer et de l'eau. La seule difficulté, c'est de « purifier » et « d'isoler » (au sens quasiment chimique) le vivant de l'inerte, séparation d'autant plus difficile qu'elle est, par définition, inaccessible aux méthodes exclusivement matérielles. Ces thèses font appel à des notions diverses : l’âme, le souffle vital, l’élan vital, etc. Cette séparation a donné lieu à diverses théories, comme celle de la génération spontanée, encore vivaces au temps de Louis Pasteur.
36
+
37
+ Selon les thèses monistes, au contraire, la vie est une manifestation de la matière, une propriété émergente qui apparaît spontanément dans certaines conditions. Il est alors possible de faire varier la définition de la vie selon les conditions que les individus considèrent comme caractéristiques, ce qui introduit des marges de faux débats (les contradicteurs croyant discuter sur le concept de vie alors que, en adoptant des critères différents, ils s'interdisent a priori tout accord) même si en pratique seuls les objets en marge sont sujet à discussion (les microbes, les virus, les prions, le feu, etc.). La pensée scientifique moderne relève de ce type de thèse, en particulier à la suite des expériences de Pasteur sur la stérilisation : tant qu'il n'a pas été démontré la nécessité de postuler une dualité, il convient de s'en tenir à l'hypothèse moniste. Même si les étapes de l’apparition de la vie, ou de l'organisation des êtres vivants, restent à expliquer, les lois chimiques connues sont pour l'instant suffisantes.
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39
+ Les recherches sur les conditions matérielles originelles de notre planète, avec l’espoir de parvenir à croiser ces informations avec celles existant sur d’autres planètes, nous donneront peut-être un jour un ou des scénarios convaincants du passage de la matière inerte à la vie.
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+ Le philosophe allemand Emmanuel Kant a discuté la différence entre les êtres vivants et les machines dans un passage célèbre:
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+ Kant, si à son époque ignore tout de la nature de la « force formatrice » que possèdent les êtres vivants, ne semble pas en faire une propriété surnaturelle, mais bien le produit de la nature qui « s’organise elle-même ».
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45
+ Le philosophe Michel Henry définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir « de se sentir et de s'éprouver soi-même en chaque point de son être »[6]. Pour lui, la vie est essentiellement de l'ordre de la force subjective et de l'affectivité[7], elle consiste en une pure expérience subjective de soi qui oscille en permanence entre la souffrance et la joie[8],[9]. Une « force subjective » n’est pas une force impersonnelle, aveugle et insensible comme le sont les forces objectives rencontrées dans la nature, mais une force vivante et sensible éprouvée de l’intérieur et résultant d’un désir subjectif et d’un effort subjectif de la volonté pour le satisfaire[10],[11]. À partir de cette approche phénoménologique de la vie, Michel Henry établit une opposition radicale entre la chair vivante douée de sensibilité et le corps matériel, qui est par principe insensible, dans son livre Incarnation, une philosophie de la chair[12].
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+ Chaque religion donne sa propre analyse du sens de la vie, selon les convictions.
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49
+ Le christianisme, par exemple, insiste sur le caractère inaliénable de la vie en tant que fruit de la création divine. Le livre de la Genèse contient le récit de la Création. Dans les dix commandements, il est écrit qu'il est interdit de tuer. Le décalogue est en quelque sorte un code de vie pour les Israélites et, dans un certain sens, pour les chrétiens également. Dans le Nouveau Testament, Jésus dit « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14, 6). L'Esprit Saint est appelé « souffle de vie ». La vie surnaturelle trouve sa source dans l'union hypostatique de Dieu.
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51
+ Le magistère a adressé les encycliques Evangelium vitae et Humanae Vitae, sur le droit à la vie et au respect fondamental qui lui est dû. Ces textes sont le fondement de la doctrine catholique sur l'avortement.
52
+
53
+ Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux (1878), déclare explicitement que l'on n'a pas à se soucier de la notion de vie, car la biologie doit être une science expérimentale et n'a donc pas à donner une définition de la vie ; ce serait là une définition a priori et « la méthode qui consiste à définir et à tout déduire d'une définition peut convenir aux sciences de l'esprit, mais elle est contraire à l'esprit même des sciences expérimentales ». En conséquence, « il suffit que l'on s'entende sur le mot vie pour l'employer » et « il est illusoire et chimérique, contraire à l'esprit même de la science, d'en chercher une définition absolue ».
54
+
55
+ C'est apparemment à cette conception que la biologie est restée fidèle, puisqu'elle continue à ignorer la notion de vie et à la remplacer par l'analyse d'objets que le sens commun lui désigne comme vivants. Ainsi, le problème de la spécificité du vivant par rapport aux objets inanimés et aux machines n'est pas encore réglé par la biologie moderne, dont l'objet reste délimité de manière à la fois empirique et conventionnelle. Ce problème est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant comme plus ou moins semblable à une machine très complexe.
56
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+ Toute définition doit tenir compte de la notion de niveaux d'organisation structurels, d'émergence, d'homéostasie, d'entropie (thermodynamique) et de métabolisme pour éviter de se retrouver dans une « zone grise ». Les définitions suivantes semblent limiter ces zones grises :
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+ Pour Francisco Varela et Humberto Maturana, une entité est vivante si elle peut se reproduire elle-même, si elle est basée sur l'eau, si elle produit des lipides et des protéines, si son métabolisme est basé sur le carbone, si elle se réplique grâce à des acides nucléiques et si elle possède un système permettant de « lire » des protéines. Cette définition a été largement utilisée par Lynn Margulis.
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+ « Un système de rétrocontrôles négatifs inférieurs subordonnés à un rétrocontrôle positif supérieur. » (J. theor Biol. 2001).
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+
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+ Dans L'aventure du vivant, le biologiste Joël de Rosnay énumère trois propriétés fondamentales[16] :
64
+
65
+ Il faut ajouter à ces trois propriétés la capacité des êtres vivants à évoluer.
66
+
67
+ Pour Steven A. Benner (en), pionnier de la biologie de synthèse, pour qu’un système moléculaire puisse être dit vivant, il faut qu'il remplisse cinq critères[17] :
68
+
69
+ L’organisme vivant est l’objet d’un processus de développement, la vie, qui le conduit en général par étapes d’un état « embryonnaire » à l’adulte et à la mort, de manière individuelle ou coloniale, libre ou fixée, tout ou partie de sa vie.
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+
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+ La graine, la spore, le spermatozoïde ou l’ovule sont aussi des formes du vivant, bien qu’ils n’aient en eux-mêmes ni la forme ni les caractéristiques des êtres vivants qu’ils vont devenir. Il est ainsi difficile d’isoler totalement la vie d’un individu de la lignée à laquelle il appartient et de la biosphère. Le vivant naît du vivant : nous ne connaissons pas de vivant émergeant de l'inerte, ce qui rend difficile la reconstitution des étapes prébiotiques.
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+ En biologie, une entité est traditionnellement considérée comme vivante si elle présente les activités suivantes, au moins une fois durant son existence :
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+
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+ Discussion sur ces critères :
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+ D’où le besoin, éprouvé par les biologistes, de compléter ces caractéristiques pour réduire ces ambiguïtés.
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+ Les organismes vivants comportent au moins une cellule ; c’est-à-dire une membrane fermée séparant du milieu extérieur un milieu intérieur, lequel contient le métabolisme et éventuellement le matériel génétique (les hématies de la plupart des mammifères sont dépourvues de génome). Ces structures cellulaires se composent de molécules complexes telles que : des hydrates de carbone, des lipides, des acides aminés, et des acides nucléiques. Ces molécules complexes ou monomères se polymérisent et s'assemblent afin de former toutes les structures utiles à la cellule. Ces monomères sont en grande partie constitués à base de carbone, toutefois cela peut être perçue comme une vision biaisée des organismes vivants parce que « carbocentrique ». Des formes de vie « pourraient » en théorie être fondées sur le silicium, mais celui-ci ne présente pas la même réactivité que le carbone en conditions expérimentales semblables.
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+
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+ Particularismes :
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+
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+ Il existe des entités proches des organismes vivants, qui ne sont toutefois pas considérés comme tels. Cependant, ces entités partagent avec les organismes vivants la capacité de se répliquer, c'est-à-dire de susciter de la part de leur environnement la production de copies d'elles-mêmes (formulation de David Deutsch) : ce sont des réplicateurs.
84
+
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+ Du fait d'une absence de métabolisme, les prions ne sont pas considérés comme vivants, même s'ils ont indéniablement une activité biologique réplicative. Ces protéines dans leur forme active sont en effet capables de modifier la conformation tertiaire voire quaternaire d'autres prions. Dans certaines pathologies, c'est une forme maligne qui répand sa conformation, induisant des désordres métaboliques pouvant déboucher sur des syndromes parfois létaux comme l'encéphalopathie spongiforme bovine ou « maladie de la vache folle ».
86
+
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+ On rencontre aussi des polymères nucléotidiques indépendants dont le mode de réplication est très proche des virus, sans toutefois avoir recours à une capside ni aucun autre constituant. Du fait de ce fonctionnement, on les appelle « viroïdes » en référence aux virus.
88
+
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+ Autre cas de nucléotides se répliquant de façon indépendante, les transposons sont des séquences ADN capable de se déplacer et se multiplier de manière autonome ou semi-autonome dans un génome, par un mécanisme appelé transposition (un mécanisme qui fait notamment intervenir un intermédiaire ADN).
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+
91
+ Les virus sont une famille particulière de réplicateurs dont la forme matérielle libre, le virion, infecte systématiquement un hôte où il se désagrège et devient une forme dormante ou active du virus (forme active qui détournera tout ou partie de la machinerie hôte au bénéfice de sa réplication). La structure d'un virion peut varier d'un simple ou double brin ADN ou ARN englobé dans une capside (ex. : Rhinovirus) à des super-structures transportant même des éléments métaboliques actifs comme des enzymes, voire un habillage polyosidique complexe (ex. : Megavirus chilensis)[18].
92
+
93
+ La taille des virus est déterminante dans leur mode d'infection, et en même temps elle est responsable de la découverte tardive (mimivirus en 2003, mamavirus en 2008)[19] des virus géants, du fait de la définition virologique[20] alors couramment utilisée. Cependant les virus géants, tant dans leur mode d'infection par phagocytose que durant leur phase active, remettent en cause cette non appartenance au phénomène vivant puisqu'ils présenteraient un complexe métabolique unique, l'« usine à virion », dont le fonctionnement semble très similaire à celui d'un noyau de cellule eucaryote.
94
+
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+ Actuellement, seule la biosphère terrienne s'offre à l'étude de la vie par l'Homme, mais le phénomène vivant s'avère particulièrement déroutant tant ses formes sont variées, complexes et finalement adaptables par générations successives. La biosphère s'étend des premiers kilomètres de croûte terrestre[21] aux hautes couches stratosphériques[22]. La majorité de la biomasse se concentre à l'interaction de la croûte terrestre et de l'hydrosphère ou le cas échéant de la troposphère (on connaît des formes de vie dans la roche profonde, dans le pétrole, des extrêmophiles, diverses formes de résistances à des contraintes comme le vide poussé, la radioactivité, de hautes pressions, des pH extrêmes, des températures extrêmes chaudes ou froides, la dessiccation…). Bien qu'en apparence la vie puisse sembler fragile, le phénomène vivant pris dans son ensemble depuis ses toutes premières traces terriennes connues (il y a environ quatre milliards d'années) fait en réalité la preuve d'une remarquable résilience.
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+ On suppute que de la vie serait potentiellement présente ailleurs dans l'Univers, bien qu'aucun indice décisif n'alimente actuellement cet espoir.
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+ La vie n'est pas un phénomène épisodique, c'est-à-dire qu'elle ne se manifeste pas de façon clairement délimitée dans le temps, du moins pas pour la borne inférieure. En effet, la mort permet de définir une borne supérieure, mais le commencement de la vie est plus problématique : il est considéré que tout organisme vivant est le résultat de la reproduction d'un ou deux organismes antécesseurs, dit « progéniteurs ». L'hypothèse contraire, dite de génération spontanée, a été formulée pour la première fois par les anciens grecs, et est considérée comme erronée dans le sens où il est de nos jours considéré que tous les organismes vivants actuellement présents sur Terre sont le résultat de la reproduction de leurs progéniteurs, qui eux-mêmes furent le résultat de la reproduction de leur progéniteurs, et ainsi de suite sur des échelles de temps géologique. Le dernier ancêtre commun universel est estimé avoir vécu il y a environ 3,5 milliards d'années.
100
+
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+ Si les formes de vie suivent donc une chaîne de reproduction remontant très loin dans le passé, il est admis cependant qu'il a existé une période pendant laquelle aucune forme de vie n'était présente sur Terre. La transition entre cette période et celle où la vie existe constitue l'énigme scientifique dite de l'origine de la vie.
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+
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+ L'origine de la vie et les relations entre ses lignées majeures font l'objet de recherches incessantes, sans cesse bouleversées par de nouvelles découvertes scientifiques, en particulier en biologie moléculaire durant ces dernières décennies. Trois principaux règnes sont distingués, les procaryotes, les eucaryotes et les archaeas. Deux organites symbiotiques présents chez les eucaryotes, à savoir la mitochondrie et le chloroplaste, sont considérés comme le résultat de l'endosymbiose de bactéries.
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+
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+ Afin de comprendre l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du vivant, les organismes actuels et passés font l'objet d'un classement. Celui-ci repose sur l'histoire évolutive du monde vivant (sa phylogénie), qui est parfois représenté métaphoriquement par un « arbre de la vie ». Les tenants du cladisme assurent qu'un classement strictement holophylétique est l'approche la plus pertinente, car offrant le minimum de contestations possibles. Tous les groupes reconnus sont alors constitués d'un ancêtre commun et de tous ses descendants. À cela s'opposent les tenants de la systématique évolutionniste qui considèrent que l'exclusion de certains descendants ayant radicalement divergé du plan d'organisation originel permet d'obtenir des groupes plus homogènes et donc plus naturels.
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+ Plusieurs modèles s'opposent quant à l'allure générale de l'arbre du vivant. Selon l'un d'eux le vivant se divise en trois grandes lignées holophylétiques originels appelés domaines : les archébactéries, les eubactéries et les eucaryotes. Selon un modèle alternatif, le vivant se divise en deux empires : les procaryotes et les eucaryotes, les seconds ayant évolué à partir des premiers il y a seulement environ un milliard d'années.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Cours du collège de France (2017) : Dynamiques du vivant; Thomas Lecuit ; 27 avril 18:00 19:00 Leçon inaugurale
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+ Le Musée d'histoire de l'art, le Rathaus, la Cathédrale Saint-Étienne, l'Opéra d'État et le Bâtiment du Parlement autrichien.
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+ Vienne (prononcé : /vjɛn/ ; en allemand : Wien /viːn/ Écouter ; en bavarois : Wean ; en hongrois : Bécs) est la capitale et la plus grande ville de l'Autriche ; elle est aussi l'un des neuf Länder (État fédéré) du pays (en allemand : Bundesland Wien).
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+ La ville est située dans l'est du pays et traversée par le Danube (Donau). Capitale du duché puis archiduché d'Autriche, elle fut de fait celle du monde germanique durant le règne de la maison de Habsbourg (devenue en 1745 la maison de Habsbourg-Lorraine) sur le Saint-Empire romain germanique (1273 – 1291, 1298 – 1308, 1438 – 1806) puis présida la Confédération germanique (1815 – 1866). Elle fut en même temps celle de l'empire d'Autriche (1804 – 1867) puis de l'Autriche-Hongrie (1867 – 1918). Elle a été le point de départ de la crise bancaire de mai 1873. Depuis plusieurs années, elle figure dans les premières places de nombreux classements internationaux récompensant la qualité de vie des métropoles. Par exemple, la ville est en tête du classement selon l'indice Mercer évaluant le coût de la vie et la qualité de vie de 221 villes dans le monde[2],[3].
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+
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+ Peuplée d'environ 1,9 million d'habitants[4], Vienne est le principal centre culturel, politique et économique de l'Autriche. Jusqu'au début du XXe siècle, elle est la plus grande ville germanophone au monde. Elle est aujourd'hui deuxième derrière Berlin.
10
+
11
+ Vienne est un important centre politique international, notamment en raison de la neutralité autrichienne, puisqu'y siègent l'OSCE, l'OPEP et diverses agences de l'ONU, comme l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime ou l'ONUDI. En 1958, Vienne partage avec La Haye le prix de l'Europe. Par ailleurs, la ville a été le lieu de signature d'un grand nombre de conventions et traités internationaux. Entre 2005 et 2010, Vienne a été la première destination mondiale pour les congrès et conventions internationales.
12
+
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+ Surnommée la « Ville des rêves » parce que l'inventeur de la psychanalyse, Sigmund Freud, y résida, ou encore la « Ville de la musique », en raison de l'influence considérable que la ville a eue dans le domaine de la musique, notamment à travers le classicisme viennois, Vienne accueille environ 3,7 millions de touristes chaque année. Grâce à sa riche histoire, elle bénéficie d'un patrimoine culturel et architectural remarquable. Depuis 2001, le centre historique de Vienne est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO[5].
14
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15
+ La ville est située dans le bassin de Vienne, au cœur de l'Europe centrale. Traversée par la Vienne qui a donné son nom à la ville et surtout par le Danube, des collines (qui marquent les contreforts des Alpes) bordent la ville à l'ouest. La vallée du Danube et le relief plus plat de l'est offrent un accès à la Grande plaine hongroise. Le massif des Carpates commence également à proximité au nord et à l'est. À l'échelle des capitales européennes, Vienne est située à 1 243 km de Paris, à 651 km de Berlin et à 1 112 km de Bruxelles. Vienne est un carrefour de communications, à 60 km de Bratislava, à 250 km de Budapest, à 350 km de Prague et de Munich.
16
+
17
+ Le climat de la ville est continental, du même type que dans la plaine hongroise. Les hivers sont froids (−1 °C), avec de faibles chutes de neige contribuant au charme des monuments de la ville vêtus de blanc. Les étés ont une moyenne de 20 °C, mais peuvent être très chauds et orageux.
18
+
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+ La pluviométrie est de 620 mm par an, avec un maximum en été et un minimum en hiver. Enfin, à la croisée de plusieurs ensembles géographiques (Alpes, Carpates, Plaine hongroise), la ville est bien exposée aux vents.
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+ En raison du réchauffement de la planète, les conditions climatiques à Vienne en 2050 pourraient être similaires à celles rencontrées à Skopje aujourd'hui, tandis que Stockholm présentera alors des conditions climatiques similaires à celles d'aujourd'hui[8]. En outre, des calculs modèles montrent que Vienne est l'une des capitales européennes les plus touchées par les vagues de chaleur à la fin du XXIe siècle[9]. Il y aura donc à Vienne un climat qui rappelle davantage le sud de la Méditerranée d'aujourd'hui[9].
24
+
25
+ Duché d'Autriche 1156–1453
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+  Archiduché d'Autriche 1453–1804
27
+  Empire d'Autriche 1804-1867
28
+ Autriche-Hongrie 1867-1918
29
+  République d'Autriche allemande 1918-1919
30
+  Autriche 1919-1938
31
+  Autriche nazie 1938-1945
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+  Autriche occupée 1945-1955
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+ Autriche 1955-présent
34
+
35
+ L'origine de Vienne remonte au VIe siècle avant l'ère chrétienne, lorsque des Celtes y fondent une cité sous le nom Vindobona (ville blanche). En 15 av. J.-C., Vindobona devient un important fort romain de la province de Pannonie, défendant le limes, la frontière de l'Empire romain, qui fait face aux peuples germains situés plus au nord. Les vestiges archéologiques de la période romaine de Vienne sont néanmoins extrêmement modestes.
36
+
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+ Au cours du Moyen Âge, Vienne devient successivement le siège des Babenberg (comtes puis ducs d'Autriche), puis des Habsbourg. Lorsque ces derniers accèdent au statut d'empereur, la ville devient la capitale du Saint-Empire romain germanique. Elle est cependant rapidement confrontée à la montée en puissance de l'Empire ottoman dont les troupes l'assiégèrent à deux reprises :
38
+
39
+ En 1815, grâce au talent de Metternich, la ville est le siège du Congrès de Vienne, qui définit la géopolitique pour un demi-siècle d'une Europe juste sortie des guerres napoléoniennes. Vienne est alors capitale d'un Empire d'Autriche qui s'étend de Milan à Lwow et de Prague à Raguse, incluant Venise, Zagreb, Cracovie et Budapest. En 1873, la ville accueille une exposition universelle au cours de laquelle démarre la crise bancaire de mai 1873, appelé aussi Krach de Vienne, le plus grand de l'histoire boursière[10].
40
+
41
+ La Première Guerre mondiale met fin à l'empire d'Autriche-Hongrie, dont Vienne était la capitale depuis 1867. De 1918 à 1934, Vienne est surnommée Vienne la rouge, en raison de l'arrivée au pouvoir d'une coalition de sociaux-démocrates et de chrétiens-sociaux. La municipalité sociale-démocrate développa une politique ambitieuse, avec notamment un vaste programme de constructions de logements ouvriers. La culture est nettement mise en avant : l’ « Arbeiterbildung » (la formation et culture ouvrière) règne en maître, et la ville abrite de nombreux intellectuels et artistes réputés internationalement. En 1934, les sociaux-démocrates sont écrasés par le régime de Engelbert Dollfuss[11].
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+
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+ En 1938, Vienne et toute l'Autriche sont rattachées à l'Allemagne nazie lors de l'Anschluss.
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+ Le 13 avril 1945, l' opération Offensive Vienne permet aux forces soviétiques d'occuper la ville.
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+
47
+ Après la défaite du régime nazi, Vienne est découpée en 4 secteurs d'occupation répartis entre les vainqueurs, de la même façon que Berlin.
48
+
49
+ En 1955, en pleine guerre froide, l'Autriche obtient son indépendance par le traité d'État autrichien et devient neutre sur le plan international. Vienne se modernise alors et devient, grâce notamment à la neutralité autrichienne, le siège d'organisations internationales comme l'ONU (Vienna International Centre) ou encore l'OPEP.
50
+
51
+ Plusieurs fois ville frontière du monde de la chrétienté, Vienne est longtemps restée enserrée au sein de fortifications qui expliquent la densité de son tissu urbain central. Sa dernière enceinte, démantelée au milieu du XIXe siècle, fut remplacée par un boulevard circulaire connu sous le nom de Ring (« anneau » en allemand).
52
+
53
+ Établie à quelques kilomètres du Danube sur la rive droite du fleuve, Vienne en est longtemps restée éloignée, notamment pour se protéger des crues. La canalisation du fleuve aux XVIIIe et XIXe siècles a permis à la ville de se rapprocher, puis de s'étendre sur la rive gauche du Danube. Mais une importante dissymétrie subsiste, puisque la rive gauche n'accueille environ que 200 000 habitants.
54
+
55
+ Vienne (le Land comme la ville) est subdivisée en 23 arrondissements, les Gemeindebezirke, désignés par un numéro et par un nom. Les codes postaux attribués à la ville de Vienne vont de 1010 à 1230, le premier 1 désignant la ville et les deux chiffres centraux mentionnant l'arrondissement. Ainsi, l'adresse du château de Schönbrunn, par exemple, comporte le code 1130.
56
+
57
+ Vienne est également découpée en 89 communautés cadastrales, reflétant les différents villages annexés au cours de son histoire.
58
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+ Source : (de) [PDF] Statistik Austria
60
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61
+ Contrairement à la plupart des autres métropoles européennes et mondiales, la population de Vienne a longtemps diminué au XXe siècle, le nombre maximum d'habitants ayant été atteint en 1916. À l'époque, Vienne rivalisait avec Paris et Londres. Cela s'explique par la disparition de l'Autriche-Hongrie en 1918, la ville n'exerçant plus son attractivité que sur une portion congrue de sa zone d'influence originelle, et cette situation s'est renforcée avec la guerre froide. Mais la chute du rideau de fer a permis à la ville de retrouver son attractivité depuis 1990. Aujourd'hui encore, Vienne reste une capitale surdimensionnée pour l'Autriche, dont elle abrite plus de 20 % de la population totale, et 30 % en comptant l'agglomération.
62
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63
+ La mixité sociale et ethnique est réelle, même s'il existe de grandes disparités selon les quartiers. Le caractère populaire ou bourgeois d'un quartier est indépendant de sa distance du centre historique. De plus, certains quartiers regroupent plus d'habitants de même origine ou culture, Serbes principalement, plus de 180 000 en 2001[12]. La diaspora serbe envisage d'ailleurs de demander le statut de minorité, étant donné que sa présence sur le territoire autrichien remonte à plus de 150 ans[13](voir migration serbe). On trouve aussi des diasporas italienne, asiatique, juive, hongroise, mais en plus petit nombre, on compte aussi une importante population turque, qui n'est présente dans le pays que depuis une période plus récente. Indépendamment du niveau social des habitants, on n'observe pas de réel découpage par communautés, comme dans d'autres capitales européennes (Londres, Berlin, etc.).
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65
+ Vienne est une ville culturelle majeure dans un grand nombre de domaines. Par son histoire très riche, sa situation géographique et politique, elle est un carrefour majeur en Europe.
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+ « Comme la monarchie autrichienne avait depuis des siècles abdiqué ses ambitions politiques et n'avait remporté aucun succès éclatant sur les champs de batailles, l'orgueil patriotique avait tourné en volonté impérieuse de conquérir la suprématie artistique »
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+ — Stefan Zweig, Le monde d'hier.
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+ L'apogée de la culture viennoise correspond au début du XXe siècle[16] : c'est l'époque de certaines avancées majeures dans le domaine scientifique (invention de la psychanalyse par Sigmund Freud), mais également d'un renouveau important dans le domaine des arts (Sécession viennoise, peinture de Gustav Klimt, d'Oskar Kokoschka et d'Egon Schiele) ou encore dans le domaine de la littérature (œuvres d'Arthur Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch, Stefan Zweig[17] et Robert Musil)[18].
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+ La renommée culturelle internationale de Vienne repose surtout sur sa vie musicale. Il existe peu d'autres villes dans lesquelles autant de compositeurs célèbres ont vécu. Les valses de Vienne, son chœur d'enfants (Wiener Sängerknaben), d'importants événements musicaux tels que le Concert du nouvel an ou le bal de l'opéra de Vienne, de même que les bâtiments dédiés à l'opéra et au théâtre sont mondialement connus. Vienne est également réputée pour sa cuisine et sa culture des cafés.
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+ En reconnaissance de la place culturelle de Vienne, le congrès mondial d’espéranto s’est tenu quatre fois dans la ville, en 1924 (3054 participants), 1936, 1970 et 1992 (3033 participants venus de 66 pays). Les deux derniers congrès avaient respectivement pour thème « L’espéranto comme instrument de représentation internationale du monde » et « Lorsque tombent des murs millénaires : l’Europe, maison commune ».
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+ Vienne a longtemps été considérée comme la capitale mondiale de la musique. De nombreux compositeurs de renommée mondiale s'y sont succédé pendant des siècles, les plus connus étant les classiques Christoph Willibald Gluck, Joseph Haydn, Antonio Salieri, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, suivis par Franz Schubert, Franz Liszt, Johannes Brahms, Johann Strauss I, Johann Strauss II, Franz Lehár, Robert Stolz, Joseph Lanner, Anton Bruckner, Gustav Mahler, ainsi qu'au début du XXe siècle les membres de la seconde école de Vienne (Arnold Schönberg, Anton Webern, Alban Berg) et Ernst Křenek.
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+ Le Lied est par exemple un genre musical qui doit beaucoup à l'influence viennoise, au point qu'il en existe même une variante locale, le Wienerlied, un Volkslied chanté dans le dialecte viennois.
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+ L'orchestre philharmonique de Vienne, qui recrute ses membres parmi ceux de l'orchestre de l'opéra national, est également une référence mondiale. De nombreux concerts de musique classique sont organisés au Musikverein (avec la célèbre salle dorée) et à la Konzerthaus.
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+ Chaque soir, 10 000 personnes en moyenne assistent à des concerts de musique classique.
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+ De nos jours, Vienne reste une ville très active sur le plan musical, en particulier dans les domaines de la musique électronique et pop. Elle est par exemple considérée comme la capitale souterraine du downtempo, avec par exemple des artistes comme Kruder & Dorfmeister ou Makossa. De jeunes labels de musique comme Cheap Music ou Couch Record découvrent également de nouveaux artistes qui rencontrent parfois le succès aussi à l'étranger.
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+ Pour la pop, on peut citer Rainhard Fendrich, Georg Danzer, ou encore le célèbre Falco, qui avec son tube Rock me Amadeus a atteint la première place du Billboard Hot 100 américain en 1986.
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+ Relégué en dehors de la vieille ville, le son des jeunes s'est inventé depuis le début des années 1990 de nouveaux lieux de rendez-vous. C'est dans les sous-sols du métro, dans les parcs, le long des berges du canal du Danube ou sous le Gürtel, le second boulevard circulaire, que la jeunesse viennoise se donne désormais rendez-vous sur des airs de rock.
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+ Forte d'un patrimoine musical exceptionnel, Vienne dispose d'une très longue tradition dans le domaine de l'opéra et dans celui du théâtre.
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+ Le Burgtheater, ainsi que sa deuxième scène (le théâtre académique), passent pour figurer parmi les théâtres les plus importants au monde. Vienne dispose également du théâtre populaire (Volkstheater) et du théâtre de Josefstadt. Une multitude de plus petites scènes renforce l'offre de théâtres de la capitale, petites scènes qui n'ont guère à envier aux plus grandes du point de vue qualité. Celles-ci sont souvent consacrées à des pièces modernes et expérimentales, ainsi qu'au cabaret ou à l'art mineur.
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+ Les amateurs d'opéra bénéficient également une offre très riche : l'opéra national (Staatsoper) et l'opéra populaire (Volksoper) proposent une offre variée, ce dernier, en plus des représentations d'opéras (souvent transcrits en langue allemande), donnant aussi à voir des opérettes et des comédies musicales.
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+ Le théâtre sur la Vienne (Theater an der Wien) s'est distingué ces dernières années par de premières représentations de comédies musicales. La plus appréciée d'entre elles fut Elisabeth, qui fut ensuite traduite en plusieurs langues et jouée dans le monde entier. La maison dans laquelle Beethoven présenta Fidelio pour la première fois est depuis 2006 de nouveau consacrée uniquement à l'opéra.
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99
+ La maison de la musique (Haus der Musik) de Vienne propose aux enfants et adultes depuis l'an 2000 un musée du son (Klangmuseum).
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101
+ Le théâtre de marionnettes du château de Schönbrunn (Marionettentheater Schloß Schönbrunn) propose à tous un spectacle de marionnettes sous forme de pièces et d'opéras.
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103
+ La Hofburg abrite le musée de Sissi, les appartements de l'empereur (Kaiserappartements) et la chambre du trésor d'argent de la Cour (Hofsilber- und Tafelkammer) où la couronne du Saint-Empire est exposée avec d'autres regalia. Directement à côté de la Hofburg se trouvent deux bâtiments identiques qui se font face : le musée de l'histoire de l'art (Kunsthistorisches Museum), qui abrite de nombreuses peintures de maîtres, ainsi que le muséum de Vienne (Naturhistorisches Museum Wien, aussi appelé musée de l'histoire naturelle de Vienne).
104
+
105
+ De là, on accède directement au Museumsquartier (le quartier des musées), un complexe de musées érigé dans les années 1990 dans les anciennes écuries impériales. Ce quartier abrite le musée d'art moderne de la Fondation Ludwig (Museum moderner Kunst - Stiftung Ludwig), le musée Léopold (Leopold-Museum), où se trouve la plus grande collection du monde des peintures de Schiele et qui propose principalement des œuvres du style de la Sécession viennoise, des œuvres modernes viennoises et de l'expressionnisme autrichien, plusieurs salles servant à des expositions temporaires, la 'Kunsthalle de Vienne' (Kunsthalle Wien), le 'AzW - Architekturzentrum Wien' - le musée d'architecture moderne et contemporaine, ainsi que le quartier de la danse (Tanzquartier Wien). Le Liechtenstein Museum, le musée de l'art baroque, abrite l'une des collections d'art privées les plus importantes au monde.
106
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107
+ Le Musée des Beaux-Arts de Vienne (Kunsthistorisches Museum) possède une exceptionnelle collection de peinture européenne, notamment des écoles flamandes (avec notamment le plus grand ensemble d'œuvres de Pieter Bruegel au monde), italiennes et allemandes. Il présente aussi d'importantes collections de sculptures, d'arts décoratifs et d'antiquités grecques, romaines et égyptiennes.
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+
109
+ Un autre musée majeur est l'Albertina (Albertina Museum), dédié principalement aux arts graphiques (dessins et gravures), et qui possède une collection unique dans ce domaine, avec par exemple un ensemble remarquable de dessins et aquarelles d'Albrecht Dürer.
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+ La capitale autrichienne propose également d'autres curiosités atypiques comme le palais de la Sécession, bâtiment emblématique du style de la Sécession viennoise, le palais du Belvédère, le Forum d'art de la Banque autrichienne (BA-CA Kunstforum) au centre-ville sur la place Freyung ou encore la célèbre Hundertwasserhaus de l'architecte Friedensreich Hundertwasser.
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+ Viennent encore s'ajouter de nombreux autres musées, du Musée d'histoire de l'armée (Heeresgeschichtliches Museum) au Musée des techniques de Vienne (Technisches Museum Wien) en passant par le Musée de l’horlogerie (Wiener Uhrenmuseum) ou le musée des pompes funèbres (Bestattungsmuseum Wien), sans oublier les musées d'arrondissements, qui se concentrent sur l'histoire propre à chaque arrondissement.
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+ Flèche de la cathédrale Saint Étienne au soleil couchant.
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+ Le parlement autrichien, sur le Ring.
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+ Le palais du Belvédère dans le 3e arrondissement.
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+ Le Muséum d'histoire naturelle de Vienne.
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+ L'hôtel de ville de Vienne.
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+ Le mémorial de Johann Strauss II au Stadtpark.
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+ La salle dorée de la Musikverein, où est donné le concert du nouvel an à Vienne.
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+ Le Staatsoper, où se tient une fois par an le bal de l'opéra de Vienne.
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+ Le Burgtheater et sa scène germanophone des plus renommées.
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+ La Gloriette de Schönbrunn.
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+ Musée Albertina.
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+ Palais de la Sécession.
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+ La foudre tombe sur la tour de la radio dans le quartier Arsenal à Vienne. Aout 2017.
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+ Colonne de la peste, située sur le Graben, une rue du centre ville, commémorant la Grande peste de 1679.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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145
+ Depuis le Moyen Âge, la religion majoritaire est le catholicisme. Vienne a plus d'une centaine d'églises catholiques.
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147
+ En règle générale la ville de Vienne ne signe aucun accord de jumelage avec d'autres villes. Vienne n'a que des partenariats, en général limités dans le temps et parfois renouvelables, concernant des coopérations sur des points spécifiques[19]. Les villes suivantes ont actuellement un accord de coopération avec Vienne.
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149
+ Si vous connaissez le sujet dont traite l'article, merci de le reprendre à partir de sources pertinentes en utilisant notamment les notes de fin de page. Vous pouvez également laisser un mot d'explication en page de discussion (modifier l'article).
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151
+ Le réseau de métro de Vienne compte 5 lignes (depuis 1991), et des travaux, prévus jusque vers 2023, sont actuellement en cours pour l'étendre progressivement en périphérie (avec une ligne supplémentaire). Il s'interconnecte avec un réseau ferré régional rapide, le S-Bahn (abréviation de Schnellbahn), géré par les chemins de fer autrichiens (ÖBB). Le Schnellbahn et les trains régionaux relient Vienne aux villes les plus proches en Basse-Autriche, dans le Burgenland[20], Tchéquie, Slovaquie et Hongrie.
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153
+ Vienne comporte également un réseau de tramway très dense (Straßenbahn en allemand), dont les premières lignes entrèrent en service dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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+ L'essentiel du réseau de transport se concentre sur la rive droite du Danube (au sud et à l'ouest), à l'image de la population viennoise.
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+ Comparé au nombre d'habitants et à la superficie de la ville, Vienne dispose du réseau de transports en commun le plus dense du monde[réf. nécessaire].
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+ Vienne dispose de plusieurs gares ferroviaires, dont les deux plus importantes sont la Westbahnhof, desservant l'ouest de l'Autriche, la Suisse, l'Allemagne mais aussi la Hongrie, et la Hauptbahnhof, qui dessert l'Italie, la Slovaquie, la Tchéquie. La Hauptbahnhof (gare centrale) a été ouverte le 10 octobre 2014[21]. Temporairement, la gare Wien Meidling a pris la fonction du nouveau Hauptbahnhof en construction. La Hauptbahnhof remplace les anciennes gares terminales Südbahnhof et Ostbahnhof. La gare est une connexion importante des réseaux ferroviaires en Europe et représente un symbole de la réunification d'Europe[22]. Il existe aussi une gare appelée Wien Nord, que 50 ans de guerre froide ont reléguée au rang de gare régionale, le nord-est de Vienne jouxtant directement la frontière austro-tchécoslovaque (ancien tracé du rideau de fer).
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+ L'aéroport de Wien-Schwechat (IATA : VIE, OACI : LOWW) est situé à une dizaine de kilomètres de Vienne, et fait office d'aéroport international pour une grande partie de l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie de l'ouest et la Moravie. On y accède facilement depuis Vienne ou Bratislava en transports en commun.
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+ Depuis le centre ville de Vienne, l'aéroport est accessible en bus (pour 6 € depuis plusieurs points de départ à Vienne, 20 à 30 minutes de trajet suivant l'horaire), en Schnellbahn (pour 4 € depuis plusieurs gares du centre et de la banlieue sud, 20 minutes de trajet), ou en City Airport Train (ou CAT, pour 12 € depuis Wien Mitte, 16 minutes de trajet). Sur le trajet, on aperçoit notamment la raffinerie de pétrole de la compagnie autrichienne OMV.
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+ Depuis peu, de nombreux touristes utilisent le petit aéroport de Bratislava, situé à une cinquantaine de kilomètres de Vienne, qui propose de plus en plus de liaisons low-cost avec de nombreuses villes européennes.
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+ Vienne compte trois voies fluviales :
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+ Selon les données du recensement de 2001, Vienne compte 821 458 personnes actives, dans 87 691 entreprises. Le plus petit arrondissement (Innere Stadt) est aussi celui qui compte le plus d'emplois.
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+ Vienne profite de sa réputation internationale d'offrir une qualité de vie élevée, un taux de criminalité faible et d'être un « tremplin vers l'Est », la ville et ses entreprises disposant d'une longue expérience et maintenant de bonnes relations avec les PECO. Nombre de groupes internationaux, tels Heineken, Lafarge, Schneider Electric ou HypoVereinsbank ont à cet effet établi leur siège pour l'Europe de l’Est à Vienne.
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+ Nombre d'entreprises autrichiennes ayant franchi les frontières ont leur siège social à Vienne, par exemple Casinos Austria, OMV, Wienerberger, Bawag et Erste Bank.
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+ L'unique Bourse autrichienne est également implantée à Vienne.
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+ Vienne occupe une place importante dans le monde sportif autrichien. En effet, de nombreuses pratiques sportives nouvelles y sont d'abord apparues avant de se répandre dans le reste du pays. Le sport préféré des Viennois est la natation. De nombreux plans d'eau naturels et piscines sont disponibles. L'île sablonneuse et boisée de la Gaensehaeufel, située dans le 22e arrondissement, est particulièrement appréciée de la population.
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+ Le football se place au deuxième rang des sports les plus pratiqués. Vienne dispose de deux grands clubs rivaux évoluant dans le Championnat d'Autriche de football, l'Austria (détenteur du record du nombre de coupes remportées, une finale européenne également au palmarès) et le SK Rapid (record de championnats remportés, deux finales européennes). Le Vienna est quant à lui le plus ancien club d'Autriche. La dominance historique des clubs viennois est telle qu'il fallut attendre 1965 pour voir un club de province devenir champion. Le Ernst Happel Stadion est le stade de football le plus important de Vienne avec 53 000 places, et accueille les matchs de l'équipe nationale depuis 1931. Ces dernières années il accueillit trois fois la finale de la Ligue des champions et la finale de l'Euro 2008.
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+ En dehors du football, de nombreux clubs représentent avec succès d'autres sports. En 2005, le hockey sur glace vit triompher les équipes masculines des Vienna Capitals et féminines des EHV Sabres. La Wiener Stadthalle accueillit les Championnats du monde la même année. En handball, Vienne possède deux principaux clubs le SG Handball West Wien et le Handball club Fivers Margareten. Par contre, en handball féminin, il y a quatre clubs qui évolue au plus haut niveau, ces clubs sont le DHC WAT Fünfhaus, le MGA Handball Vienne, l' Union Admira Landhaus et le ZV Wiener Neustadt.En football américain, les Chrysler Vikings ont remporté l'Eurobowl en 2004 et 2005, et en baseball les WBV Homerunners. Le Aon hotVolleys en volleyball et les Margareten Fivers durent se contenter chacun d'une deuxième place. La seule équipe nationale de rugby à XV féminin est viennoise.
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+ Équitation : création en 1565 de l'École espagnole d'équitation, dont la renommée et le talent perdurent de nos jours.
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+ Vienne offre également de nombreuses possibilités de pratiquer des sports individuels. Les chemins du Prater et de la Donauinsel sont très appréciés par les adeptes de la course à pied. Chaque année est organisé le Marathon de Vienne (Vienna City Marathon). Plus de 1 000 km de voies sont aménagées pour les cyclistes, en plus des pistes de VTT dans les collines environnant Vienne. 11 clubs d'avirons accueillent les pratiquants sur le Danube et le Vieux Danube. Des terrains de golf se trouvent vers le Wienerberg. En escrime, le club le plus réputé est le Wiener Sportclub. De multiples offres existent également pour les sports d'hiver, cultes en Autriche. Deux pistes sont exploitées par la ville à l'emplacement de l'ancienne piste-FIS de la Hohe-Wand-Wiese et sur la Dollwiese. Dès que la neige atteint 20 cm d'épaisseur, le service des sports trace des pistes de ski de fond à travers le Prater, sur la Donauinsel, au Wienerberg, au Steinhof, dans le Schwarzenbergpark, à Cobenzl et au Maurerwald. Les pistes vont de 2,5 km (Winerberg) jusqu'à 12 km (Donauinsel). En termes d'équipements sportifs, la ville de Vienne compte aussi plusieurs hippodromes, notamment l'hippodrome de Krieau et celui de Fredenau.
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+ Vienne organise régulièrement des manifestations sportives internationales. On peut par exemple citer :
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+ Dans les années 1980, un grand nombre de bars (dénommés Beisl) se sont développés dans le quartier de la Schwedenplatz et de l'église Ruprechtskirche, pour former le « triangle des Bermudes ». Dans les années suivantes, la scène locale s'est étendue de part et d'autre du canal du Danube. À proximité de l'arrêt de métro Schottenring, également sur les berges du canal du Danube, se trouve depuis 1995 le Flex - l'une des discothèque des plus connues de Vienne, au sein de laquelle évoluent quotidiennement des DJ et groupes de la scène locale autant qu'internationale. Le WUK, situé à proximité de la Gürtel à Währing, est connu pour sa scène ragga/reggae/dancehall. Le Museumsquartier accueille, particulièrement pendant la saison estivale, de nombreuses terrasses fréquentées.
190
+
191
+ Depuis la fin des années 1990, la Gürtel accueille de nombreux bars tels que le Chelsea ou le Q (prononcer [kju:]), désormais bien établis. Ces bars avaient dès l'origine l'objectif d'animer ce quartier. Du fait de leur localisation particulière, ils ont l'avantage de ne guère provoquer de nuisances sonores supplémentaires pour les riverains.
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+
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+ Dans le périmètre de l'ancien centre hospitalier généraliste (Altes Allgemeinen Krankenhaus), quelques instituts universitaires, commerces et bars se sont installés ces dernières années, offrant une palette d'activités étendues. Dans les années 1990 fut enfin lancée la rénovation de la Gürtel, ce qui permit d'attirer un grand nombre de bars à la mode dans l'ancien quartier des bordels.
194
+
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+ En été, la Copa Cagrana ou la Sunken City, sur la Donauinsel au niveau du pont Reichsbrücke, sont quelques-uns des nombreux bars en extérieur qui représentent un autre aspect important de la vie nocturne viennoise. Depuis quelques années s'est également développé le quartier animé du Freihausviertel dans le 4e arrondissement, qui n'est pas fréquenté uniquement en soirée mais aussi le jour, du fait de sa proximité avec le Naschmarkt. À partir de la fin des années 1990, de vastes discothèques et centres de loisirs se sont implantés aux abords extérieurs de la ville, notamment dans Donaustadt (comme la discothèque Nachtschicht Deluxe).
196
+
197
+ Vienne possède de nombreux parcs et est l'une des villes au monde avec la plus grosse proportion d'espaces verts par rapport à la surface de la ville. Le centre ville compte plusieurs parcs dont l'histoire remonte parfois jusqu'au XVIe siècle :
198
+
199
+ Vienne passe pour être le fief des sociaux-démocrates en Autriche. Le terme de « Vienne la rouge » est encore parfois utilisé aujourd'hui, en souvenir des années 1918-1934. Le Parti social-démocrate gouverne la ville depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de courtes périodes) avec une majorité. Le maire actuel est Michael Häupl, élu pour la première fois en 1994 puis réélu à ce poste à l'automne 2005. Avant la Seconde Guerre mondiale, la scène politique viennoise était dominée par le Parti chrétien social (Christlichsoziale Partei, CS), particulièrement par la longue période du maire Karl Lueger.
200
+
201
+ Depuis que la ville de Vienne constitue un Land en soi (1921), le maire est également le président du Land. L'hôtel de ville de Vienne héberge aussi bien les bureaux (Amtsräume) du maire de Vienne que du conseil communal, qui a le rang de parlement.
202
+
203
+ Lors des élections communales du 23 octobre 2005, la répartition des sièges selon les partis s'est exprimée ainsi (100 sièges à répartir)[24] :
204
+
205
+ Ainsi, sans avoir obtenu la majorité absolue, le SPÖ a obtenu la majorité des sièges grâce au système électoral en vigueur à Vienne.
206
+
207
+ Lors d'élections parallèles dans les arrondissements, le SPÖ a remporté 16 arrondissements, l'ÖVP 5 et les Verts - L'alternative verte 2[24]. L'ÖVP est traditionnellement mieux implanté dans les zones résidentielles de centre ville et les quartiers résidentiels à l'extrémité ouest de la ville. Les Verts - L'alternative verte dirigent les petits arrondissements du centre ville de Neubau (Vienne 7) et Josefstadt (Vienne 8) mais sont très peu implantés dans les arrondissements extérieurs, où le FPÖ est au contraire le mieux implanté.
208
+
209
+ La participation était de 60,81 % (66,58 % en 2001) pour les communales et de 58,5 % pour les élections d'arrondissements[24]. Pour la première fois les jeunes de 16 et 17 ans avaient le droit de vote.
210
+
211
+ Depuis 1979, Vienne est l'une des villes accueillant une ou plusieurs agences de l'Organisation des Nations unies avec New York, Genève et Paris. Parmi ces agences, on trouve :
212
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+ De nombreuses autres organisations internationales ont leur siège à Vienne :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République socialiste du Viêt Nam
2
+
3
+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
4
+
5
+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
6
+
7
+ 21°2′N, 105°51′E
8
+
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+ modifier
10
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11
+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
12
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
14
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15
+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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17
+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
20
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
22
+
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
24
+
25
+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
26
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27
+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
28
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29
+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
32
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33
+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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35
+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
36
+
37
+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
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+
39
+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
42
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
44
+
45
+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
46
+
47
+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
48
+
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
50
+
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
52
+
53
+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
54
+
55
+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
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+
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
58
+
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+ par km2
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+
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
+
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
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+
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
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+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
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+
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
89
+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
+
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
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+
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
109
+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
111
+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
116
+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
117
+
118
+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
128
+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
130
+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
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142
+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
144
+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
166
+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
168
+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
+
172
+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
+
174
+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
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176
+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
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+
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+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
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+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
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+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
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192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
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194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
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+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
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198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
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+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
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+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
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+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
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+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
+
222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
+
224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
+
226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
+
228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
+
232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
+
236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
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238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
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240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
+
242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
+
244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
+
246
+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
247
+
248
+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
249
+
250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
252
+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
253
+
254
+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
255
+
256
+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
257
+
258
+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
259
+
260
+ Le Viêt Nam a pour codes :
261
+
262
+ Sur les autres projets Wikimedia :
263
+
264
+ Asie centrale
265
+
266
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
267
+
268
+ Asie de l’Est
269
+
270
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
271
+
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+ Asie de l'Ouest
273
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274
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
275
+
276
+ Asie du Sud-Est
277
+
278
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
281
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
283
+
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+ Asie du Nord
285
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/5975.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,286 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République socialiste du Viêt Nam
2
+
3
+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
4
+
5
+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
6
+
7
+ 21°2′N, 105°51′E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
12
+
13
+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
14
+
15
+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
16
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17
+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
18
+
19
+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
20
+
21
+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
22
+
23
+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
24
+
25
+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
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+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
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+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
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+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
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+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
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+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
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+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
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+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+ par km2
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+
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
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+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
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+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
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+
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
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+
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+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
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+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
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+
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+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
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+
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+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
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+
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+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
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+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
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+
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+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
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+
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+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
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+
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+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
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+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
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+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
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+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
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+
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+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
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+
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+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
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+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
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+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
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+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
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+
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+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
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+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
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+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
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158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
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164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
166
+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
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+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
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+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
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+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
+
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
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+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
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+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
189
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+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
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192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
+
194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
195
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196
+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
+
198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
211
+
212
+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
213
+
214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
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+
216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
+
222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
+
224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
+
226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
+
228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
+
232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
+
236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
+
238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
+
240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
+
242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
+
244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
+
246
+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
247
+
248
+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
249
+
250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
252
+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
253
+
254
+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
255
+
256
+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
257
+
258
+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
259
+
260
+ Le Viêt Nam a pour codes :
261
+
262
+ Sur les autres projets Wikimedia :
263
+
264
+ Asie centrale
265
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266
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
267
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+ Asie de l’Est
269
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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276
+ Asie du Sud-Est
277
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278
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
281
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282
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+
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+ Asie du Nord
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+
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/5976.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,286 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République socialiste du Viêt Nam
2
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
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+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
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+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
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+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
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+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
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+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
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+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+ par km2
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
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+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
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+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
98
+
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
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+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
111
+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
116
+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
117
+
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+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
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+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
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+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
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+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
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+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
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+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
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+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
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+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
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+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
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+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
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+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
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+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
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+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
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+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
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+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
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+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
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+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
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+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
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+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
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+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
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+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
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+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
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+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
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+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
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+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
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+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
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+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
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+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
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+ La vieille ville d'Hội An.
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+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
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+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
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+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
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200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
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202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
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204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
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206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
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208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
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210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
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+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
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+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
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216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
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220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
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222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
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+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
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226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
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+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
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230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
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232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
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236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
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238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
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240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
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242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
+
244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
+
246
+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
247
+
248
+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
249
+
250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
252
+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
253
+
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+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
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+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
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+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
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+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ République socialiste du Viêt Nam
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+
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+ modifier
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
12
+
13
+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
14
+
15
+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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17
+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+
19
+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
22
+
23
+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+
25
+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
28
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
30
+
31
+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
32
+
33
+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
34
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35
+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
36
+
37
+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
38
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39
+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
40
+
41
+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
44
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45
+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
46
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
48
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
52
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53
+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
54
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55
+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
56
+
57
+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
58
+
59
+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
60
+
61
+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
62
+
63
+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
64
+
65
+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
67
+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
68
+
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+ les limites de la commune
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+
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+ par km2
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+
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
+
75
+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
76
+
77
+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
78
+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
80
+
81
+ L'exécutif vietnamien est composé de :
82
+
83
+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
84
+
85
+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
87
+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
89
+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
91
+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
95
+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
+
97
+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
98
+
99
+ Rizière au nord de Hanoï.
100
+
101
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
103
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
108
+
109
+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
111
+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
116
+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
117
+
118
+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
128
+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
130
+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
+
142
+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
144
+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
168
+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
+
172
+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
+
174
+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
+
176
+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
178
+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
+
180
+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
181
+
182
+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
184
+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
+
188
+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
189
+
190
+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
+
192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
+
194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
195
+
196
+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
+
198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
211
+
212
+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
213
+
214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
215
+
216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
+
222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
+
224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
+
226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
+
228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
+
232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
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+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
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+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
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+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
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+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
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+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
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+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
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+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
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+
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+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
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+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
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+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
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+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
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+
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+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
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+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ République socialiste du Viêt Nam
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+
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+
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+ modifier
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
30
+
31
+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
32
+
33
+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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+
35
+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
36
+
37
+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
38
+
39
+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
40
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41
+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
44
+
45
+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
46
+
47
+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
48
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49
+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
50
+
51
+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
52
+
53
+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
54
+
55
+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
56
+
57
+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
58
+
59
+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
60
+
61
+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
62
+
63
+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
64
+
65
+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+
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+ par km2
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
76
+
77
+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
78
+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
82
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
84
+
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
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+
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
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+
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
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+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
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+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
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+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
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+
118
+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
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+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
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+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
130
+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
+
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
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+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
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+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
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+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
+
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
+
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
+
180
+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
181
+
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
184
+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
+
188
+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
189
+
190
+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
+
192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
+
194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
195
+
196
+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
+
198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
211
+
212
+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
213
+
214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
215
+
216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
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+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
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+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
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+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
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+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
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+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
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+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
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+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
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+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
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+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
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+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
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+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
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+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
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+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
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244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
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+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
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+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
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250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
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+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
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254
+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
255
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256
+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
257
+
258
+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
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+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+
262
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/5979.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,286 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ République socialiste du Viêt Nam
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+
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+ modifier
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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31
+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
32
+
33
+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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35
+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
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37
+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
38
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39
+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
44
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45
+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
46
+
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
48
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
50
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
52
+
53
+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
54
+
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+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
56
+
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
58
+
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+ par km2
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+
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
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+
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
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+
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+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
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+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
89
+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
+
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
109
+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
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+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
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+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
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+
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+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
128
+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
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+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
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142
+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
144
+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
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+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
168
+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
+
172
+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
+
174
+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
178
+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
+
180
+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
181
+
182
+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
184
+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
+
188
+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
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+
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+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
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192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
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194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
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+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
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198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
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208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
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+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
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+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
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+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
+
222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
+
224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
+
226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
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228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
+
232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
+
236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
+
238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
+
240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
+
242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
+
244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
+
246
+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
247
+
248
+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
249
+
250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
252
+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
253
+
254
+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
255
+
256
+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
257
+
258
+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
259
+
260
+ Le Viêt Nam a pour codes :
261
+
262
+ Sur les autres projets Wikimedia :
263
+
264
+ Asie centrale
265
+
266
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
267
+
268
+ Asie de l’Est
269
+
270
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
271
+
272
+ Asie de l'Ouest
273
+
274
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
275
+
276
+ Asie du Sud-Est
277
+
278
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
279
+
280
+ Asie du Sud
281
+
282
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
283
+
284
+ Asie du Nord
285
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/598.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,183 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
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3
+
4
+
5
+ Allemand : « Freude am Fahren »
6
+ Anglais : « Sheer driving pleasure »
7
+
8
+ BMW (ou Bayerische Motoren Werke en allemand, litt. « Manufacture bavaroise de moteurs »), est un constructeur allemand d'automobiles haut-de-gamme, sportives et luxueuses et de motos, après avoir été un grand constructeur de moteurs d'avions. L'entreprise a été fondée en 1916 par Gustav Otto et Karl Friedrich Rapp. BMW fait partie du Groupe BMW avec Mini et Rolls-Royce.
9
+
10
+ Le siège social et le musée de BMW sont situés à Munich (en Bavière) en Allemagne.
11
+
12
+ En 2018, BMW a vendu 2 125 026 véhicules automobiles et 123 495 deux-roues (BMW Motorrad).
13
+
14
+ BMW est créée le 7 mars 1916[2], par fusion de deux entreprises de mécanique de Munich, la Bayerische Flugzeugwerke et Rapp Motorenwerke, un fabricant de moteurs d'avion. L'emblème de la marque BMW reprend le cercle noir du logo de Rapp, avec au centre le bleu et blanc symbolisant les couleurs de la Bavière.
15
+
16
+ Lorsque l'entreprise devient la « Bayerische Motoren Werke », en 1917, ses dirigeants décident d'utiliser les couleurs de la Bavière. Toutefois, pour ménager les susceptibilités de la monarchie très centralisatrice à l'époque (l'Allemagne n'est unie que depuis 1871) et éviter de raviver les tendances régionalistes, les couleurs bavaroises sont inversées, le bleu passant avant le blanc. En 1929, douze ans après la création du logo BMW, un lien est fait sur une publicité avec la symbolisation d'une hélice en rotation (les quartiers blancs représentent cette hélice, les bleus le ciel)[3]. L'hélice n'est donc pas à l'origine du logo, mais les services de marketing y voyant des avantages laissèrent la légende perdurer[4].
17
+
18
+ À la suite de la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale et du traité de Versailles signé en 1919, il lui fut interdit de produire des avions ainsi que des moteurs pour son pays, et l'entreprise fut donc forcée de se reconvertir. Elle se diversifia et produisit des moteurs pour motocyclettes (1922, avec un bicylindre à plat dessiné par Max Friz), camions et voitures[5]. La production de motos prit de l'importance, avec un investissement important dans la compétition. En 1929, une BMW atteint 216,75 km/h, pilotée par l'Allemand Ernst Jakob Henne.
19
+
20
+ En dehors d'un record d'altitude clandestin en 1920 (9 760 mètres), la production de moteurs d'avions reprit dans les années 1930, d'abord avec la fabrication sous licence de moteurs américains Pratt & Whitney, puis avec le moteur en étoile BMW 801 qui équipa le Focke-Wulf Fw 190.
21
+
22
+ En 1928, BMW rachète le constructeur allemand Dixi dont les usines sont situées à Eisenach et se lance dans l'assemblage de la minuscule Austin Seven anglaise dont Dixi a acquis la licence de construction. C'est ainsi que naît en 1929 la 3/15 PS (trois vitesses, 15 ch). La principale modification aura été de passer toute la visserie et boulonnerie des pas Whitworth aux pas métriques. Une 3/15 PS gagne la Coupe des Alpes en 1929.
23
+
24
+ En 1930, sort un modèle nommé Wartburg, de 748 cm3. En 1933 sortent la 303, équipée d'un six-cylindres de 1 773 cm3 et la 315 de 1 490 cm3.
25
+
26
+ Les activités motocyclistes continuent, puisque la 100 000e moto sort en 1938 et que le record de vitesse passe à 279,5 km/h en 1939. Le modèle R 75 avec side-car équipera l'armée.
27
+
28
+ Selon Joachim Scholtyseck[6], un historien indépendant, Günther Quandt, important actionnaire de BMW, ainsi que ses fils Herbert et Harald (dont la mère a épousé Joseph Goebbels en secondes noces), « faisaient partie du régime » nazi. Ainsi, durant la Seconde Guerre mondiale, BMW a exploité plus de cinquante mille travailleurs forcés, prisonniers de guerre ou issus de camps de concentration, notamment dans le camp d'Allach, et ce, parfois, jusqu'à la mort. Dans son enquête publiée fin septembre 2011, cet historien qualifie Günther Quandt d'« entrepreneur sans scrupules » et démontre l'origine immorale de son immense fortune, issue notamment de la spoliation des entrepreneurs juifs. BMW participe, avec onze autres groupes allemands, à un fonds d'indemnisation des victimes du travail forcé sous le nazisme[7], doté fin 1999 de dix milliards de Deutsche Marks[8].
29
+
30
+ En novembre 2007, le Norddeutscher Rundfunk présente le film Das Schweigen der Quandts (« Le Silence des Quandt »). Le film montre des centaines de prisonniers devenus incapables de travailler après avoir servi dans l'usine d'accumulateurs des Quandt à Hanovre-Stöcken et logés dans une succursale du camp de concentration de Neuengamme. Ils furent déportés à Gardelegen et y furent assassinés dans la grange d'Isenschnibbe.
31
+
32
+ Entre 1939 et 1943, BMW développe le moteur à réaction BMW 003, considéré comme le premier turboréacteur moderne au monde avec son compresseur axial et son étage de combustion annulaire.
33
+
34
+ En 1945, l'usine de Munich est presque totalement détruite et celle d'Eisenach en Thuringe est occupée par les Soviétiques. Ceux-ci vandalisent les usines et s'emparent de la technologie de BMW, le siège de Munich est « dévalisé » par les britanniques au titre des dommages de guerre[9]. En 1948, la société doit alors se contenter de la production de motocyclettes et d'équipements ménagers et électroménagers[5]. En 1950, le secteur automobile repart à son tour, avec la sortie d’une grosse berline, la 501. Trop chère et presque indécente dans une Allemagne qui n’en finit pas de déblayer ses ruines, elle ne connaîtra qu’une diffusion confidentielle[9].
35
+
36
+ En 1952, l'entreprise d'Eisenach (située en Allemagne de l'Est) est nationalisée. Jusqu'à cette période, l'usine de Munich n'avait jamais produit de voitures. En 1952, la production d'automobiles démarre avec des modèles faisant pâle figure à côté de leur concurrent direct, l'allemand Mercedes-Benz. À cette époque, BMW fabrique aussi bien une huit-cylindres (la 502) que l'Isetta, petit véhicule urbain, sous licence italienne ISO Rivolta, équipé d'un monocylindre quatre-temps issu d'une moto de la gamme de l'époque et qui se vend à plus de 150 000 exemplaires[9]. Cependant, le coût élevé de sa production endette un peu plus encore BMW. En 1959, la production de la 700 assure un sursis à la société au bord de la faillite.
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+
38
+ La reprise en main de la gestion de la société par Herbert Quandt, fils de l'industriel Günther Quandt, qui devient un des principaux actionnaires, réoriente radicalement la stratégie de l'entreprise, axée sur des modèles plus abordables et plus proches de la demande (dans une Allemagne ruinée par la guerre) avec un nouveau slogan « Die neue Klasse » (« la nouvelle classe »)[9]. Il fait table rase de la hiérarchie préexistante et introduit un système basé sur la méritocratie dans la culture de l'entreprise, ce qui permet à celle-ci de connaître un essor sans précédent.
39
+
40
+ La BMW 1500 est présentée en 1961 au salon de l'automobile de Francfort, ce qui tourne une page dans l'histoire de la marque. Motocyclettes et automobiles font gagner à BMW sa notoriété lors de confrontations sportives.
41
+
42
+ En 1966, BMW rachète le constructeur allemand Glas (en)[10].
43
+
44
+ En 1992 a lieu la création de la branche de personnalisation BMW Individual[réf. nécessaire].
45
+
46
+ En janvier 1994, sous l'ère Bernd Pischetsrieder, la société prend le contrôle de Rover.
47
+ Mais six ans plus tard, Rover continue à subir des pertes colossales et BMW cède Rover et Morris Garage au consortium Phoenix Venture Holdings (en) (PVH).
48
+
49
+ En décembre 1994, BMW signe un accord avec Vickers propriétaire de Rolls-Royce et Bentley, pour la production commune de moteurs[10].
50
+
51
+ En 1998, BMW rachète le fabricant de voitures de luxe Rolls-Royce, qui lance en janvier 2003 la Rolls-Royce Phantom, son premier modèle en tant que filiale de BMW.
52
+
53
+ En février 1999, BMW limoge Bernd Pieschetsrieder et nomme Joachim Milberg à la tête de BMW[11].
54
+
55
+ Le 17 mars 2000, BMW vend Land Rover à Ford pour trois milliards d'euros soit 2,8 milliards de dollars[12]. La vente a été signée à Munich par Joachim Milberg, président du groupe BMW et Jacques Nasser, président du constructeur américain.
56
+
57
+ Pendant cette même période, le groupe BMW conserve la marque Mini et les droits de production du nouveau modèle présenté l'année suivante.
58
+
59
+ Depuis le 7 juillet 2001, BMW commercialise une nouvelle version de la Mini[13].
60
+
61
+ En 2007, BMW rachète au groupe italien MV Agusta le constructeur de motos suédois Husqvarna que la marque intègre dans sa division moto, BMW Motorrad, et annonce poursuivre la production en Italie[14].
62
+
63
+ Le 31 janvier 2013, BMW vend Husqvarna au constructeur autrichien Pierer Industrie AG, pour se concentrer sur la production de véhicules urbains et électriques[15].
64
+
65
+ En août 2015, le finlandais Nokia vend sa filiale de cartographie Here à un consortium de constructeurs automobiles allemands incluant Daimler, Audi et BMW pour 2,8 milliards d'euros[16].
66
+
67
+ En février 2018, le groupe BMW rachète la totalité des parts de DriveNow à la société allemande Sixt[17].
68
+
69
+ En mars 2018, Daimler et BMW fusionnent leurs services de mobilité[18]. En 2019, les deux sociétés allemandes investissent dans le marché de la mobilité urbaine et annoncent le lancement de Free Now[19]. Ce service permet de réserver dans une même application des taxis, des VTC et des trottinettes[20].
70
+
71
+ En 2019, l'Union européenne accuse BMW et d'autres constructeurs européens d'entente illégale afin de « priver les consommateurs de la possibilité d'acheter des voitures moins polluantes, alors que la technologie était à la disposition des constructeurs »[21].
72
+
73
+ En août 2019, Oliver Zipse devient le nouveau patron du groupe BMW et remplace Harald Krüger à la direction[22].
74
+
75
+ En 2020, BMW arrête la production de la 760Li, ce qui met également fin au moteur V12 chez BMW.[23]
76
+
77
+ En 2013, le groupe BMW compte vingt-quatre sites de production dans le monde avec Mini et Rolls-Royce dans treize pays sur quatre continents :
78
+
79
+ Site de production chez des partenaires extérieurs :
80
+
81
+ Il existe trois implantations du groupe en France, à Saint-Quentin-en-Yvelines, Strasbourg[38] et Miramas.
82
+
83
+ BMW Amérique du Nord importe en série limitée des versions Alpina de modèles BMW, certaines reçoivent leurs finitions chez Alpina à Buchloe en Bavière, les autres sont entièrement fabriquées dans les usines de BMW.
84
+
85
+ BMW commence à produire des moteurs de motos après l'interdiction de produire des moteurs d'avion stipulée par le traité de Versailles signé en 1919. Au début, BMW copie les moteurs Douglas, boxer à soupapes latérales et dont les cylindres sont montés longitudinalement. Ces moteurs sont vendus à des assembleurs comme Victoria ou Helios.
86
+
87
+ BMW rachète Helios et redessine complètement la moto, avec un moteur 500 cm3 dont les cylindres sont cette fois orientés traditionnellement transversalement face à la route, avec une transmission par arbre sans cardan (il n'y a pas de suspension arrière), une suspension avant par ressorts à lame, et pas de frein avant : nous sommes en 1923, et c'est la R 32.
88
+
89
+ En 1924, sort la R 37, à moteur culbuté, une machine très moderne pour l'époque, où l'on rencontre majoritairement des moteurs à soupapes latérales et des composants mécaniques fonctionnant à l'air libre. En 1925, sort la R 39, une 250 cm3 monocylindre culbutée (il y aura des monocylindres de 200 à 400 cm3). En 1928, sort la R 63, une 750 cm3.
90
+
91
+ Dans l'avant-guerre, BMW commercialise plusieurs modèles 250 et 350 cm3 monocylindres, toujours 4-temps, avec arbre et cardan, à cadre tube ou en tôle emboutie.
92
+
93
+ BMW sera la première marque à équiper ses motos d'une fourche télescopique en 1935.
94
+
95
+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, BMW sera célèbre pour sa Afrika Korps très inspirée du side-car belge FN Herstal), side-car à roue du side motrice, copié après la chute de l'Allemagne, par les soviétiques Ural. Après la guerre, la firme française CEMEC fabriquera des copies de BMW plus ou moins modifiées pour les administrations françaises.
96
+
97
+ De 1950 à 1972, BMW continuera ses flat-twins à cardan, avec la série 2, reconnaissable à sa fourche Earles (bras oscillant). La couleur est le noir, parfois blanc, rarement rouge. En 1954, BMW produit une moto de course, la RS « Rennsport », équipée d'une fourche Earles, qui sera fameuse sous le nom de R 54. D'une cylindrée de 500 cm3 développant 52 ch elle pouvait atteindre 205 km/h[39]. La RS sera fabriquée jusqu'en 1957. La firme restera victorieuse en compétition avec la RS et la RS Sidecar jusqu'aux années 1970. La RS se différenciait des productions de série (distribution à tiges et culbuteurs) par une distribution à arbres à cames en tête (ACT).
98
+
99
+ La Rennsport ne sera jamais championne du monde en version solo, les pilotes, y compris les plus capés comme Geoffrey Duke, étant gênés par le couple de renversement du moteur qui déclenchait des embardées au changement de régime, un problème également rencontré avec les machines routières les plus puissantes comme la R 69 S.
100
+
101
+ Pour le side-car, au contraire, ce moteur plat au centre de gravité très bas était parfait et resta indétrônable jusqu'à la fin des années 1970.
102
+
103
+ Ceci étant, BMW n'abandonne pas tout de suite les monocylindres, avec des 250 cm3 à cardan : la R 25 en 1953 (fourche télescopique) et la R 27 en 1964 (fourche Earles), jusqu'en 1966. La fourche télescopique ne reviendra qu'avec la série 5 (déclinée en 500, 600 et 750 cm3), de 1969 à 1973.
104
+
105
+ La série 6 verra apparaître une 900 cm3, et une version plus puissante, la R 90 S, avec une tête de fourche (1973 à 1976). La 500 disparaît.
106
+
107
+ La série 7 comportera quatre modèles de 1 000 cm3 : la R 100/7, non carénée, la R 100 S avec la tête de fourche tourisme de la R 90 S, la R 100 RS, avec carénage intégral sport, et la R 100 RT avec carénage intégral grand tourisme (1976 à 1995).
108
+
109
+ Par la suite, on verra de « petites » BMW, toujours en flat-twin, en 450 et 650 cm3 (R 45 et R 65) et la R 75 passer en 800 cm3 (R 80/7).
110
+
111
+ BMW ne proposera autre chose qu'un flat-twin qu'avec la série « K », en 1983 : la K 100 (4-cylindres de 1 000 cm3). Ce moteur avait la particularité d'être un 4-cylindres en ligne longitudinal à arbre, couché horizontalement. Puis la K 75 (3-cylindres de 750 cm3).
112
+
113
+ Le C1, sorti en 2000, est un des premiers scooters dont la conduite n'impose pas le port du casque car il est muni d'un toit, de protections latérales et d'une ceinture de sécurité.
114
+
115
+ BMW continuera à innover en matière de suspensions, avec les nouvelles séries « R » équipées de moteur boxer 1 100, 1 150 puis 1 200 cm3, munies d'une fourche télescopique sans effet amortisseur, associée à un combiné ressort/huile situé sur le moteur (Telelever puis Duolever). L'avantage étant la conservation de l'assiette horizontale durant toute la phase de freinage (gain important de sécurité).
116
+
117
+ BMW sera aussi le premier à monter un ABS en série, sur sa K 1.
118
+
119
+ En 2006, BMW inaugure un tout nouveau moteur bicylindre en ligne vertical avec la F 800. Il reprend le calage à 360° du flat-twin, gage d'une grande disponibilité, et développe 85 ch à 8 000 tr/min. La F 800 se décline en sport GT (S), GT (ST), à transmission par courroie, et GS. Légères, vives, maniables, elles veulent élargir la clientèle BMW.
120
+
121
+ Depuis 2007, de nouvelles innovations technologiques de premier plan sont apparues sur les nouveaux modèles de la marque : un système électronique d'anti-patinage (ASC) inauguré par la R 1200 R, tel qu'on le trouve sur les autos, et permettant d'affronter des conditions d'adhérence très mauvaises en toute sécurité, un système de suspensions réglables électriquement en roulant (ESA) et un système de contrôle de la pression de gonflage des pneus (RDC).
122
+
123
+ Après le C1, BMW est revenu sur le segment des scooters en 2013 avec deux maxi-scooters de 650 cm3 : le 650 GT et le 600 Sport, afin de concurrencer le Yamaha TMAX, leader du segment. Le moteur est fabriqué et assemblé par Kymco mais sa conception et le choix des matériaux qui le composent est réalisé par BMW. Ces deux scooters disposent d'un bicylindre de 647 cm3 à refroidissement liquide et transmission entièrement automatique qui développe 60 ch.
124
+
125
+ Lors du Salon automobile de Francfort en 2013, BMW a annoncé la mise en production de son concept de scooter électrique, le C Evolution. Le stockage de l'électricité fait appel à un imposant caisson en aluminium renfermant une centaine de kilogrammes de batterie lithium-ion, d'une capacité de 8 kWh qui fait également office d'élément porteur de la partie cycle. Sur celui-ci se greffent deux structures tubulaires en acier, l'une supportant la colonne de direction, l'autre le bras oscillant avec le moteur. L'électronique gérant la batterie vient de la partie Automobile du groupe et est très proche de ce qui équipe la BMW i3. Le bloc électrique développe 11 kW de puissance nominale, classant le C Evolution dans la catégorie des équivalents 125 cm3. Cependant sa puissance de crête est de 35 kW et le classe plutôt parmi les maxi-scooters. Grâce à ses imposantes batteries, il dispose d'une autonomie d'environ 100 km.
126
+
127
+ Depuis les années 1970, les modèles de la marque sont identifiés par un nombre à trois chiffres, le premier correspondant à la série, les deux autres à la cylindrée du moteur (sauf exceptions) suivi d'une lettre indiquant le carburant utilisé ou le type de transmission. Par exemple pour un modèle 728i il s'agit d'une série 7 avec moteur 2,8 litres à injection. Les SUV reprennent le même principe de numéro mais avec la lettre X en préfixe (idem pour le roadsters avec la lettre Z).
128
+
129
+ Le nom de code interne de compose d'une lettre et d'un nombre à deux chiffres.
130
+
131
+ Les séries principales actuelles sont :
132
+
133
+ À l'origine, les deux derniers chiffres indiquaient la cylindrée. Par exemple :
134
+
135
+ Petit à petit, pour des raisons commerciales, BMW a, au fil des années, de plus en plus fréquemment fait exception à cette règle :
136
+
137
+ Le carburant de prédilection de la marque fut d’abord l’essence. Les modèles, alors souvent à carburateurs, étaient désignés par le numéro de la série suivi de ceux indiquant la cylindrée (exemples : 320, 528). L’apparition de l’injection amène BMW à différencier les modèles équipés avec un « i » après le nombre (exemple : 330i, 528i). Aujourd’hui, tous les modèles essence sont à injection et portent donc la lettre « i ». Les modèles à moteur Diesel sont eux désignés par la lettre « d » (exemple : 330d). Une exception eu lieu dans les années 1980, durant lesquelles l’après choc pétrolier a fait apparaître des versions essence dites « économiques » et affublées d’un « e » (exemple : 525e). La lettre « e » est réutilisée à partir de 2016 pour désigner des versions hybrides dites « écologiques ».
138
+
139
+ Les lettres « i » et « d » sont combinées avec d’autres lettres, elles-mêmes combinées entre elles, pour désigner des variantes. Les modèles à quatre roues motrices étaient désignés par la lettre « x » (pour « Xdrive »), par exemple : 525ix, 330xi (le « x » est d’abord mis après le « i » ; puis avant) ; dénomination qui a été remplacée par l’ajout de xDrive après le numéro (exemple : 335i xDrive). Les coupés étaient désignés par la lettre « C », (exemple : 650 Ci) jusqu’au milieu des années 2000. Les versions longues de la Série 7 sont désignées par la lettre « L », par exemple : 750iL, 750Ld (le « L » est d’abord mis après le « i » ou « d » ; puis avant). Les versions à tendance sportive étaient affublées d’un « S » ou « s » (exemples : 630 CS, 325is). Les versions turbo-Diesel étaient désignées par les lettres « td » (exemples : 320td, 525tds) avant l’apparition des moteurs à injection directe à rampe commune. La lettre « g » désigne les très rares modèles pouvant fonctionner au gaz naturel et à l’essence, comme la 518g. Depuis les années 2010, certains modèles à tendance sportive plus ou moins liés aux modèles BMW M sont désignés par la lettre M précédant leur numéro (par exemple, M140i, M760Li, X4 M40i), mais ils ne sont pas comparables aux M535i et M635 CSi des années 1980 qui étaient de purs produits BMW Motorsport. La lettre « A » est fréquemment utilisée pour désigner les modèles à boîte automatique (exemple : 540iA) mais cette dénomination ne semble pas officielle. Enfin, les modèles sportifs Alpina vendus en série limitée par BMW uniquement aux États-Unis et au Canada portent les noms BMW Alpina B6 et B7, le B signifiant « Benzin » (« essence » en allemand) et le chiffre correspondant à la Série BMW (ici, Série 6 ou 7). Il s’agit de la nomenclature d’Alpina déjà utilisée pour tous ses autres modèles vendus sous la marque Alpina ailleurs dans le monde.
140
+
141
+ Depuis 2009, BMW utilise l'appellation « sDrive » pour certains de ses véhicules à propulsion (Séries X et Z) et « xDrive » pour tous ses véhicules à transmission intégrale 4x4.
142
+
143
+ Aujourd'hui[Quand ?], si le plus gros de la diffusion des BMW est réalisé en Diesel sur le continent européen, le constructeur vend, à l'échelon mondial, principalement des versions à essence (très peu de versions Diesel sont proposées aux États-Unis, aucune au Japon ou en Chine notamment).
144
+
145
+ Le 29 juillet 2013, BMW introduit la marque « i » pour ses modèles électriques, en commençant par la présentation de la i3 puis de la i8[44] qui feront ensuite leurs premières apparitions mondiales au salon de Francfort 2013.
146
+
147
+ Depuis 1990, BMW a beaucoup travaillé sur la réduction des émissions de CO2 de ses véhicules. La consommation moyenne de ses berlines a été diminuée de presque 30 %. Aujourd'hui, à peu près une BMW sur deux vendue en Europe émet moins de 140 grammes de CO2 par kilomètre[45]. BMW vient de franchir une nouvelle étape avec les mesures Efficient Dynamics qui consistent en des solutions visant à réduire la consommation et les émissions des véhicules (pneus à faible frottement, indicateur de changement de vitesse pour changer de vitesse au moment opportun, rechargement de la batterie lors des phases de freinage et le moins possible en roulant, etc.).
148
+
149
+ BMW est une marque aussi innovatrice en termes de concept car. L'exemple du concept GINA Light Visionary (GINA pour « Geometry and Functions In N Adaptions ») révélé le 9 mai 2008 est symbolique. Il a remis en question la vision dont le monde automobile se fait des véhicules modernes. La modification de la géométrie d'un véhicule pourrait permettre de grande économies en termes de consommations tout comme elles seraient encore réduites par le faible poids que pèserait une carrosserie en fibre extensible. Il s'agissait d'un concept donc d'une idée pour faire réagir, et non pas d'un réel projet.
150
+
151
+ Autre concept car, le BMW Concept CS, ayant lui pour but de montrer le futur de la marque en termes d'esthétique et de design, et le concept BMW Active Tourer, un projet de monospace hybride[46].
152
+
153
+ Le président du conseil de surveillance est Norbert Reithofer, depuis le 13 mai 2015[47].
154
+
155
+ Le directoire comprend :
156
+
157
+ Liste des principaux actionnaires au 18 octobre 2019[51].
158
+
159
+ Depuis 25 ans, les ingénieurs de BMW cherchent à développer une voiture à moteur thermique classique propulsée par un système d'alimentation en hydrogène liquide. En effet, l'hydrogène est un combustible propre car il ne génère que de la vapeur d'eau. Néanmoins, ce n'est pas une énergie primaire, de ce fait, la question est comment le produire. À l'heure actuelle, il peut être produit selon plusieurs procédés, mais tous ne sont pas « propres ». Produire de l'hydrogène à partir de gaz n'a en effet aucun sens puisque celui-ci va produire de la pollution en grande quantité. Des procédés « propres » peuvent alors être adoptés pour produire cet hydrogène (électrolyse de l'eau à partir d'électricité « propre »), mais ils ne sont actuellement pas rentables. C'est sur ce terrain que BMW tente de favoriser cette production « verte » pour ses futurs véhicules.
160
+
161
+ La BMW Hydrogen 7, voiture homologuée mais non commercialisée, est l'aboutissement de leur travail. Elle dispose de deux réservoirs : un d'essence, l'autre d'hydrogène. En mode essence, le véhicule rejette 300 g/km de CO2 alors qu'il n'en rejette que 5 g/km avec le mode hydrogène[45].
162
+
163
+ Cependant la commercialisation des modèles à hydrogène pose encore de nombreux problèmes à la firme bavaroise. Les réservoirs d'hydrogène sont en effet très lourds ; ils pèsent 220 kg. Les ingénieurs travaillent donc sur de nouveaux réservoirs moins volumineux[45].
164
+
165
+ En septembre 2015, BMW convient de verser 1,6 million de dollars à des anciens employés afro-américains qui n'avaient pas été réembauchés lors d'une renégociation de leur contrat de travail en 2008 à la suite d'un changement de sous-traitant en Caroline du Sud[52],[53]. Selon sa procédure habituelle, BMW avait conduit une vérification des antécédents judiciaires des 645 employés de leur sous-traitant et n'avait pas renouvelé le contrat de ceux ayant un casier judiciaire, ceci, d'après l'Equal Employment Opportunity Commission (en) (EEOC), « sans évaluation au cas par cas sur la nature et la gravité des faits reprochés » et quelle que soit l'ancienneté des condamnations[53]. Soixante-dix des quatre-vingt huit personnes non réembauchées étant afro-américaines, l'EEOC a attaqué BMW pour discrimination raciale. Ils ont obtenu des dommages et intérêts et BMW s’est engagé à retrouver un nouvel emploi pour chaque victime du préjudice[54],[55].
166
+
167
+ BMW a participé, directement ou via des équipes officielles ou clientes, à diverses compétitions automobiles :
168
+
169
+ BMW rejoint le monde de la Formule 1 en 1982 en tant que motoriste de l'écurie Brabham. Le Brésilien Nelson Piquet remporte avec elle le titre de champion du monde des pilotes en 1983. L'aventure s’arrêtera en 1986, BMW totalisant neuf victoires en Grand Prix.
170
+
171
+ En 2000, BMW revient à la F1 avec un nouveau moteur V10 propulsant un châssis Williams.
172
+
173
+ À la fin de la saison 2005, BMW s’associe à Sauber pour créer l'écurie BMW Sauber F1 Team, engagée pour la saison 2006. L'équipe remportera une seule victoire, au Grand Prix du Canada 2008, avec Robert Kubica. BMW se retire de la compétition à la fin de la saison 2009 mais l'écurie gardera le nom de « BMW Sauber » pour la saison 2010 pour des raisons contractuelles alors qu'aucun élément BMW n'est monté sur la voiture (le moteur est fourni par Ferrari)[57].
174
+
175
+ La Fondation BMW a été créée en 1985[58] sous l'égide de la Fondation de France[59]. Elle a soutenu pendant vingt-trois ans des projets artistiques (architecture, design, restauration de patrimoine), avant de réorienter en 2008 son action vers le soutien à des projets alliant respect de l'environnement et mobilité. Elle a pour partenaire l'Association pour le droit à l'initiative économique, et soutient des personnes exclues des systèmes bancaires traditionnels pour leur permettre de créer leur activité[60].
176
+
177
+ Par ailleurs, en 2012, en parallèle du soutien à la création d'activité liée à la mobilité et respectueuse de l'environnement, la Fondation BMW s'est engagée dans le domaine de la prévention routière[61] auprès des jeunes. Pour cela, elle a offert 350 stages post-permis à de jeunes conducteurs (titulaires du permis de conduire depuis moins de trois ans), pour leur permettre de mieux maîtriser le freinage et la trajectoire de leur véhicule[62].
178
+
179
+ BMW est inscrit depuis 2008 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Le groupe déclare en 2015 pour cette activité des dépenses d'un montant compris entre 1 250 000 et 1 500 000 euros, et indique avoir perçu sur le même exercice 687 124 euros de subventions de l'Union européenne[63].
180
+
181
+ Selon le Center for Responsive Politics (CRP), les dépenses de lobbying de BMW aux États-Unis s'élevaient à 590 000 dollars en 2015 et 410 000 dollars en 2016[64].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ République socialiste du Viêt Nam
2
+
3
+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
4
+
5
+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
6
+
7
+ 21°2′N, 105°51′E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
12
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13
+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
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+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
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+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
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+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
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+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
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+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
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+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+ les limites de la commune
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+ par km2
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
76
+
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
78
+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
80
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
84
+
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
87
+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
91
+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
+
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
98
+
99
+ Rizière au nord de Hanoï.
100
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101
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
102
+
103
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
105
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
106
+
107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
108
+
109
+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
111
+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
116
+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
117
+
118
+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
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+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
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+
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+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
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+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
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136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
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+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
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+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
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+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
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+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
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148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
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+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
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+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
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+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
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+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
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+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
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+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
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+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
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+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
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+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
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+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
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+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
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+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
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+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
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+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
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+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
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+ La vieille ville d'Hội An.
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+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
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+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
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+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
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206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
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208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
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210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
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+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
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214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
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216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
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222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
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224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
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226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
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228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
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232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
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236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
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238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
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240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
+
242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
243
+
244
+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
245
+
246
+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
247
+
248
+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
249
+
250
+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
251
+
252
+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
253
+
254
+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
255
+
256
+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
257
+
258
+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
259
+
260
+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+ République socialiste du Viêt Nam
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+ modifier
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
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+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
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+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
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+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
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+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
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+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
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+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
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+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
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+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
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+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
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+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
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+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
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+
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+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+
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+ par km2
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+
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
+
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
76
+
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+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
78
+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
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+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
84
+
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
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+
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+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
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+
93
+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
95
+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
96
+
97
+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
98
+
99
+ Rizière au nord de Hanoï.
100
+
101
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
102
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103
+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+
105
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
107
+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
108
+
109
+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
111
+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
116
+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
117
+
118
+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
122
+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
128
+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
130
+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
132
+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
136
+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
+
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
144
+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
154
+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
168
+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
+
172
+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
+
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
+
176
+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
+
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
181
+
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
184
+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
+
188
+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
189
+
190
+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
+
192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
+
194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
195
+
196
+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
+
198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
211
+
212
+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
213
+
214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
215
+
216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
219
+
220
+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
221
+
222
+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
223
+
224
+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
225
+
226
+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
227
+
228
+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
229
+
230
+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
231
+
232
+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
233
+
234
+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
235
+
236
+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
237
+
238
+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
239
+
240
+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
241
+
242
+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
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+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
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+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
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+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
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+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
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+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
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+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
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+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
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+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
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+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ République socialiste du Viêt Nam
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+
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+ (vi) Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam
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+
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+ (vi-Hani) 共和社會主義越南
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+ 21°2′N, 105°51′E
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+ modifier
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+ Le Viêt Nam, Viet Nam, Vietnam ou Viêtnam, en forme longue la république socialiste du Viêt Nam (en vietnamienViệt Nam  Écouter, Cộng hoà Xã hội Chủ nghĩa Việt Nam Écouter et 共和社會主義越南 en chữ nôm), est un pays d'Asie du Sud-Est situé à l'est de la péninsule indochinoise. Il partage ses frontières avec la Chine au nord, le Laos au nord-ouest et le Cambodge au sud-ouest. Sa capitale est Hanoï. La langue officielle est le vietnamien et la monnaie le dong. C'est un État communiste à parti unique, dirigé par le Parti communiste vietnamien depuis 1975.
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+ Le pays est classé 66e pays par ordre de superficie (330 967 km2) et le 15e pays le plus peuplé du monde avec environ 96,2 millions d'habitants en 2019. Constitué d'une longue côte maritime qui s'étend sur près de 3 260 kilomètres, il est bordé du golfe de Thaïlande à l'ouest et de la mer de Chine méridionale à l'est. Environ 85 % de la population est d'ethnie viet que l'on trouve à proximité des rizières, le reste étant composé des 54 groupes minoritaires reconnus par le gouvernement vietnamien et essentiellement réparties dans les reliefs montagneux du nord, du nord-ouest et du centre.
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+ Fruit d’une histoire longue et mouvementée, marquée par des occupations étrangères et des guerres de résistance successives, le Viêt Nam est, en 2019, avec une économie dynamique affichant l’un des taux de croissance les plus élevés de la région, un des nouveaux pays industrialisés, comptant parmi les Tigres asiatiques. Son économie repose notamment sur les services, l'agriculture et les exportations avec la Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud et le Japon comme principaux partenaires commerciaux.
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+ Le Viêt Nam est membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
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+ Avant de s'appeler « Viêt Nam », le pays a connu au moins une dizaine d’appellations nationales ponctuées de nombreux changements.
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+ Dans la langue vietnamienne, langue monosyllabique, « Viêt Nam » s’écrit en deux mots : Việt et Nam[3]. Le mot Việt est un nom propre qui désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivait autrefois dans une région s'étendant du Sud du Yangzi Jiang en Chine à la partie Nord du Viêt Nam actuel. Quant au mot Nam, il signifie le sud. Le nom « Viêt Nam » peut donc être traduit littéralement par « pays des Viets du Sud ».
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+ Pour les historiens vietnamiens, le Viêt Nam fut fondé en 2877 av. J.-C. La capitale de l'époque se situait à l'emplacement de l'actuelle Canton (Quảng Châu) en Chine méridionale. L'histoire du pays, dont les origines sont semi-légendaires, se confond en grande partie avec celle du peuple Việt, aussi appelé Kinh, qui, de son berceau primitif du Van Lang, aurait ensuite essaimé vers le delta du fleuve Rouge (Đồng bằng sông Hồng). Les Viêt ne prennent que très progressivement possession de l'espace géographique qui est aujourd'hui celui du Viêt Nam. En 258 av. J.-C., le Van Lang est intégré au royaume élargi d'Âu Lạc, qui passe à son tour sous la coupe de l'Empire de Chine. En 221 av. J.-C., un général chinois, Zhao Tuo (趙佗) se proclame roi d'un nouvel État indépendant, le Nam Việt (comprenant des territoires du Sud de la Chine et du Nord de l'actuel Viêt Nam), qui existe jusqu'en 111 av. J.-C., date à laquelle il est reconquis par la Chine sous le règne de l'empereur Wudi de la dynastie Han (漢武帝).
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+ Le futur Viêt Nam demeure une possession chinoise pendant environ un millénaire, malgré des révoltes parmi lesquelles celles menées par les deux sœurs Trung (Hai Bà Trưng) et Triệu Thị Trinh sont les plus célèbres, et des périodes d'indépendance plus ou moins longues. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d'Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. Ce n'est qu'en 932 que l'effondrement du pouvoir central permet au Đại Việt, le « Grand Viêt », de devenir un royaume indépendant, qui continue cependant de payer tribut à la Chine. Au cours d'un processus séculaire appelé Nam Tiên, la « Marche vers le Sud », les Viêt conquièrent le territoire qui va devenir celui du Viêt Nam, aux dépens du Royaume de Champā et de l'Empire khmer. Plusieurs dynasties se succèdent à la tête du pays qui, au XVIIIe siècle, atteint peu ou prou la configuration de l'actuel Viêt Nam. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux, la famille des ministres Trịnh (Chúa Trịnh) contrôlant le Nord et la famille Nguyễn (Nhà Nguyễn/) le Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê (Nhà Lê) ne conservent qu'un pouvoir symbolique. Les Tây Sơn (Nhà Tây Sơn/) disputent ensuite le pouvoir aux deux familles, mais ce sont les Nguyễn, avec l'aide de la France, qui remportent la victoire. Au début du XIXe siècle, Gia Long (嘉隆) de la famille Nguyễn devient l'empereur du pays, qui prend le nom de Việt Nam et continue de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.
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+ Au milieu du siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme finit par entraîner un conflit avec la France : le Second Empire intervient en 1858 et s'empare du Sud du pays, qu'il annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. En 1883, la guerre franco-chinoise provoque une nouvelle expédition française, la France souhaitant à la fois sécuriser sa colonie et s'emparer des richesses du Tonkin au nord du pays. Des traités de protectorat aboutissent à la création de deux nouvelles entités, le Protectorat d'Annam (centre) et le Protectorat du Tonkin (nord). Le pays est désormais divisé en trois, les empereurs Nguyễn ne conservant qu'une autorité symbolique sur l'Annam et le Tonkin, tandis que la Cochinchine fait partie intégrante du territoire de la France. En 1887, les trois entités sont intégrées à l'Indochine française.
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+ Malgré de nombreux soulèvements nationalistes, les Français maintiennent leur contrôle sur le territoire vietnamien ; dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise à son tour des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l'empereur Bảo Đại tentent d'obtenir par la négociation une autonomie accrue, mais n'ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l'Indochine française depuis 1940, démantèle l'appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Việt Minh, front nationaliste dirigé par le Parti communiste de Hô Chi Minh, de prendre le pouvoir lors de la révolution d'Août. Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l'Indochine ; Hô Chi Minh, dont le pouvoir est encore très fragile, tente la voie de la négociation, mais les pourparlers achoppent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d'Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l'État du Viêt Nam (Quốc gia Việt Nam) dirigé par Bảo Đại ; le soutien de la Chine permet cependant au Việt Minh de prendre militairement l'avantage. Après leur défaite lors de la bataille de Diên Biên Phu (Chiến dịch Điện Biên Phủ), les Français renoncent à poursuivre un conflit ingagnable sans le soutien des Américains, encore affaiblis par la guerre de Corée et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l'indépendance de la partie nord du pays.
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+ Le Viêt Nam demeure cependant provisoirement divisé en deux, les communistes ayant le contrôle du Nord et le gouvernement de Bảo Đại celui du Sud. Ngô Đình Diệm, premier ministre du Sud, refuse le référendum prévu par les accords pour réunifier le pays et prend le pouvoir, évinçant Bảo Đại et proclamant la république. Deux États ennemis, la république démocratique du Viêt Nam au Nord (Việt Nam Dân chủ Cộng hòa) et la république du Viêt Nam au Sud (Việt Nam Cộng hòa) se font désormais face, le Viêt Nam devenant l'un des fronts les plus chauds de la guerre froide. Les États-Unis, désireux d'endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux Français comme protecteurs du Sud Viêt Nam et aident Diệm à combattre l'insurrection communiste. Si la politique du président sud-vietnamien en matière économique et sociale s'avère positive, avec la construction de nouvelles écoles publiques ainsi qu'une rapide croissance économique du Sud Viêt Nam[4], l'autoritarisme croissant de celui-ci le rend de plus en plus impopulaire, en particulier à cause de sa politique religieuse et du sentiment ressenti par une partie des bouddhistes de favoritisme envers la minorité catholique et de persécution à la suite des immolations de bonze et de leur médiatisation. En 1963, avec l'assentiment des Américains, il est renversé lors d'un putsch.
32
+
33
+ Cependant, cette politique religieuse décrite comme hostile aux bouddhistes semble n'être qu'un prétexte pour les États-Unis afin de remplacer Diệm par une junte militaire plus favorable aux intérêts américains. En effet, le président sud-vietnamien était opposé à un envoi de troupes américaines au sol[5] et envisageait de rompre l'alliance de son pays avec les États-Unis[6]. La responsabilité américaine dans ce coup d'État militaire fait débat, certains historiens y voyant une implication directe de la Central Intelligence Agency, voire de John Fitzgerald Kennedy lui-même[7],[8],[9],[10],[11] Sur le plan religieux, une enquête des Nations unies en 1963 conclut à la liberté du culte bouddhiste, tandis que selon l'historien Mark Moyar, Diệm avait mené des politiques publiques favorables aux communautés bouddhistes du Sud-Vietnam, en leur donnant la permission de mener des activités religieuses qui étaient interdites par l'ex-puissance coloniale française, et en finançant la construction d'écoles bouddhistes, l'organisation de cérémonies et la construction de nouvelles pagodes. Parmi les dix-huit membres du cabinet Diệm, il y avait cinq catholiques, cinq confucéens et huit bouddhistes, dont un vice-président et un ministre des affaires étrangères. Seuls trois des dix-neuf meilleurs responsables militaires étaient des catholiques[12] Par ailleurs certains auteurs franco-vietnamiens soutiennent la thèse de l'infiltration de guérilleros communistes au sein du mouvement contestataire bouddhiste, qui a ensuite permis une large instrumentalisation de ces troubles par les propagandes américaines et nord-vietnamiennes dans le but de déstabiliser et diaboliser le gouvernement sud-vietnamien[13]. Ainsi, des perquisitions policières ont permis aux autorités sud-vietnamiennes de mettre au jour la présence d'armes de guerre dans un certain nombre de pagodes, aboutissant à la fermeture de 12 d'entre elles[13].
34
+
35
+ Le Sud Viêt Nam demeure cependant très instable, et de plus en plus menacé par la guérilla du Front national de libération du Sud Viêt Nam (aussi appelé péjorativement Việt cộng par la république du Viêt Nam et ses alliés américains), soutenue par le Nord. Les Américains soutiennent à bout de bras l'effort de guerre sud-vietnamien et, en 1964, la résolution du golfe du Tonkin donne au président des États-Unis carte blanche pour intervenir au Viêt Nam. L'intervention américaine, ravageant les infrastructures et l'environnement du Viêt Nam, échoue non seulement à mettre un terme à l'insurrection, mais étend le conflit armé au Laos et au Cambodge. La guerre, à la fin des années 1960, est de plus en plus impopulaire en Occident et les États-Unis cherchent une porte de sortie. De longues négociations aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain. Deux ans plus tard, le Nord Viêt Nam réalise son offensive finale contre le Sud ; le Viêt Nam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié en 1976.
36
+
37
+ Aligné sur l'URSS, le Viêt Nam sort ravagé de la guerre et doit, avec la réunification, affronter de multiples difficultés économiques. L'aide du Viêt Nam au Cambodge, fin 1978, pour renverser les Khmers rouges, le bref conflit contre la Chine puis le coûteux conflit cambodgien s'ajoutent aux difficultés et à l'isolement diplomatique du pays. À partir de la seconde moitié des années 1980, et après la mort du dirigeant communiste conservateur Lê Duẩn, le Viêt Nam entame sa propre perestroïka, le Đổi mới, et libéralise son économie, s'affirmant progressivement comme un pays émergent dynamique. Le système politique demeure cependant autoritaire, le Parti communiste vietnamien gouvernant en tant que parti unique.
38
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39
+ Le Viêt Nam est un pays d'Asie du Sud-Est, entouré par le Laos à l'ouest-nord-ouest, le Cambodge au sud-ouest et la Chine au nord-nord-ouest. Il est bordé par la mer de Chine, le golfe du Tonkin et le golfe de Thaïlande. Il a une superficie de 331 212 km2 dont 4 200 km2 d'eaux territoriales. Sa frontière maritime est longue de 3 260 km. Il a la forme d'un « S » étiré, dont les extrémités seraient distantes de 1 650 km. Il existe des désaccords territoriaux entre le Viêt Nam, la Chine et certains pays bordant la Mer de Chine méridionale (dénomination que le pays ne reconnaît pas, au profit de « Mer de l'Est »), par exemple au sujet des îles Paracels (Quần đảo Hoàng Sa) et des îles Spratleys (Quần đảo Trường Sa). Ces désaccords entraînent régulièrement des épisodes de tensions voire des affrontements navals entre le Viêt Nam et la Chine[14],[15],[16],[17] ; cette dernière appliquant la « stratégie du chou et du salami » pour s'emparer par la force d'îles revendiquées par Hanoï[14].
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+ Le Viêt Nam est constitué de trois grandes régions, appelées Bô :
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+ Au cours de la guerre du Viêt Nam, plus de 80 millions de litres d'herbicides — principalement de l'agent orange — sont déversés sur le pays par les forces américaines pour priver les communistes des forêts où ils se réfugiaient. Aujourd'hui encore, une partie des sols restent contaminée et la pêche est interdite dans plusieurs régions du fait de la nature cancérigène des produits[18].
44
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45
+ En 2016, la découverte sur la côte de Hué de milliers de poissons morts, en raison des rejets de l’aciérie Formosa, entraine une vague de manifestations dans tout le pays. Le gouvernement, qui avait accordé des clauses très avantageuses à l’entreprise taïwanaise, s'engage à punir avec sévérité les coupables de ce désastre environnemental[19].
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+ Le Viêt Nam interdit les herbicides contenant du glyphosate en avril 2019[20]. Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques au Viêt Nam ont doublé en 2018[21]
48
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+ Selon l’organisation non gouvernementale « Germanwatch », le Viêt Nam est en cinquième position sur la liste des pays les plus vulnérables aux changements climatiques[19].
50
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51
+ En 2015, le Viêt Nam est le 16e pays du monde en matière de biodiversité. Il compte 21 000 espèces végétales, 16 000 espèces animales, concentrées dans les régions à haute biodiversité que sont la cordillère de Hoàng Liên Son, le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et le Nam Bô oriental.
52
+
53
+ Toutefois, comme de nombreux pays, cette richesse s’érode rapidement. Environ 300 espèces animales et 350 espèces végétales y sont menacées d’extinction. La pression démographique, l’urbanisation, la destruction des milieux naturels et l’exploitation excessive des ressources naturelles — pour ne citer que quelques facteurs — menacent d’extinction 28 % des mammifères, 10 % des oiseaux et 21 % des amphibiens.
54
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55
+ Il y a actuellement 30 parcs nationaux au Viêt Nam. Six parcs nationaux vietnamiens figurent sur la liste de l’ASEAN Heritage Parks (AHP) : les parcs nationaux de Ba Bể, de Bái Tử Long, de Chư Mom Ray, de Hoàng Liên, de Kon Ka Kinh et de U Minh Thượng.
56
+
57
+ Les montagnes et les hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire vietnamien. De la région de Thanh Hóa, à la frontière chinoise, au col de Lao Bao (région de Quang Tri), sa frontière Ouest est constituée par la cordillère de Truong-Son du Nord, issue du plateau tibétain. C'est dans la région du Nord-Ouest que l'on trouve les principaux sommets tels que le Phan Xi Păng, point culminant du pays avec 3 143 mètres d'altitude, et le Phu Si Lùng avec 3 076 mètres. La cordillère du Sud s'étend du col de Hải Vân, au sud de la région de Đà Nẵng, jusqu'à celle de Đà Lạt.
58
+
59
+ Le climat vietnamien est de type tropical au sud et subtropical au nord, avec des moussons ; l'humidité descend rarement en dessous de 85 % dans les plaines. Dans les régions montagneuses (Dalat, Sapa), le climat est plus sec et les hivers peuvent être rigoureux. Il existe deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril dans le sud du pays et de février à août au centre) et la saison humide (de mai à octobre au sud et de septembre à janvier au centre).
60
+
61
+ En raison des différences de latitude et du relief varié, le climat diffère considérablement selon les régions. Durant la saison sèche qui correspond à hiver boréal, c'est-à-dire entre novembre et avril, les vents de la mousson viennent du nord-est, le long de la côte chinoise et à travers le golfe du Tonkin où ils engrangent beaucoup d'humidité. La saison sèche ne l'est donc qu'en comparaison avec la saison des pluies.
62
+
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+ Durant la saison des pluies qui correspond à l'été boréal, l'air chaud du désert de Gobi monte et l'humidité des océans est aspirée dans toute l'Asie. De lourdes pluies se déversent alors sur le Viêt Nam. Les pluies vont d'importantes dans certaines régions à torrentielles dans d'autres, et s'échelonnent entre 1 200 et 3 000 mm. Presque 90 % des précipitations se produisent lors de cette saison. Il y a fréquemment des précipitations de 200 à 300 mm en 24 h Ces fortes précipitations peuvent avoir lieu à n'importe quelle saison. Pendant la saison des typhons, de septembre à décembre, des précipitations de 1 000 mm en 24 h peuvent se produire.
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65
+ Ainsi début novembre 2017, le typhon Damrey (en) a frappé le pays avec des inondations et des vents de plus de 130 km/h[22]. Pendant plusieurs jours, les déplacements dans la vieille ville d'Hoi An, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, n'ont pu se faire qu'en barques. Le Viêt Nam n'avait pas connu de typhon aussi dévastateur depuis 20 ans[23]. L'augmentation de l'intensité des cyclones pourrait s'expliquer par l'effet de serre[24]. Cette tempête tropicale a touché le centre-sud du Viêt Nam, généralement épargné par ce genre de catastrophes naturelles. Une tempête du même nom avait déjà frappé le pays en septembre 2005[25]. La température moyenne est généralement plus élevée dans les plaines que dans les montagnes et sur les plateaux. Elle varie de 5 °C en décembre et janvier, à plus de 37 °C en avril. Les saisons sont plus marquées dans la moitié nord du Viêt Nam qu'au sud, où la température ne varie quasiment qu'entre 21 °C et 28 °C.
66
+
67
+ Les 96 millions de Vietnamiens sont répartis de façon inégale sur le territoire. La densité de population est en effet plus élevée à l’est, sur les littoraux, que dans l’ouest. C’est la région du delta du Fleuve Rouge qui accueille le plus de population avec 22,5 million de personnes, soit 23,4% de la population totale. À l’inverse, on ne recense que 5,8 millions de Vietnamiens dans les montagnes centrales, soit 6,1% de la population totale. La densité moyenne du Viêt Nam est de 290 habitants par km2, ce qui en fait le troisième pays le plus densément peuplé d’Asie du Sud-Est, derrière les Philippines et Singapour[26].
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+
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+ les limites de la commune
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+
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+ par km2
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+ L’organisation territoriale du Viêt Nam se compose de :
74
+
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+ Le Viêt Nam est officiellement une « république socialiste ». Un seul parti est autorisé, le Parti communiste vietnamien, qui contrôle toutes les institutions politiques du pays. L'article 4 de la constitution dispose : « Le Parti communiste du Vietnam, détachement d'avant-garde de la classe ouvrière, représentant fidèle des intérêts de la classe ouvrière, du peuple travailleur et de toute la nation, adepte du marxisme-léninisme et de la pensée de Hô Chi Minh, est la force dirigeante de l'État et de la société »[28].
76
+
77
+ L'organe suprême de l'État est l'Assemblée nationale renouvelée tous les cinq ans. Celle-ci est élue au suffrage indirect par tous les vietnamiens âgés de plus de 18 ans. Elle élit le président de l'État, au rôle symbolique, ainsi que le Premier ministre et son gouvernement. Ils sont le deuxième et troisième personnages de l'État, derrière le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, qui occupe la première place.
78
+
79
+ En 2018, Amnesty International recense près d'une centaine de prisonniers politiques au Vietnam[19].
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+ L'exécutif vietnamien est composé de :
82
+
83
+ Les guerres, les importantes dépenses d'armement, l'embargo des États-Unis et la planification économique ont grandement affaibli l'économie du Viêt Nam[29]. En 1976, le congrès du Parti communiste décide de s’orienter vers le développement prioritaire de l’agriculture et de l’industrie légère, avec pour objectif d'atteindre rapidement l’autosuffisance alimentaire. En 1979 toutefois, la gravité de la crise alimentaire est encore manifeste. Au Nord, à la fin des années 1970, la terre est répartie entre onze mille coopératives et quelques centaines de fermes d’État. La production est collective et intensive et elle est connue avec une assez grande précision. L’État en perçoit une partie en nature comme impôt, qui est livrée aux magasins et en achète une autre partie. Le reste demeure la propriété des coopérateurs, qui peuvent le vendre s'ils le veulent, tout comme ce qu’ils produisent sur leurs lopins individuels. Au Sud en revanche l’économie de marché est encore dominante[30].
84
+
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+ La libéralisation de l’économie permit de redresser l'économie après la fin de l'embargo américain (1994), plus précisément depuis la fin des années 1980[31]. Depuis les années 2000, on parle même d'un décollage économique puisque le taux de croissance réel du PIB passe de 4,7 % en 2001 à 7,8 % en 2007, même s'il est redescendu à 6,3 % en 2008 et 5,3 % en 2009 à cause de la crise économique[32]. Toutefois, il est remonté en 2010 à 6,8 %[32].
86
+
87
+ En 2011, le PIB du Viêt Nam est de 299,2 milliards de dollars ce qui le classe au 43e rang mondial. L'agriculture est très importante, avec 48 % des emplois totaux. Le secteur des services en occupe 29,6 % et celui de l'industrie 22,4 % (2011)[32]. Le secteur primaire représente 22 % du PIB, le secteur secondaire 40 % et le secteur tertiaire 38 % (2011)[32]. En 2017, les trois principaux partenaires du Viêt Nam, pour ses exportations, sont les États-Unis (20 %), la Chine (14,5 %) et le Japon (8 %)[32].
88
+
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+ Les ressources minières et l'industrie lourde se concentrent en revanche vers le Nord. Le principal produit d'exportation, le pétrole, représente 20 % des revenus du commerce extérieur, principalement grâce au gisement de pétrole au large de Vũng Tàu (Cap Saint-Jacques). L'agriculture d'exportation fait aussi vivre de nombreux petits paysans. Le Viêt Nam est également devenu depuis 1999 le second producteur mondial de café après le Brésil[33].
90
+
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+ Le Viêt Nam fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le 11 janvier 2007. L'inflation s'est envolée au Viêt Nam, atteignant jusqu'à 23,1 % en 2008[32]. Cette envolée des prix a mis à mal les habitants les plus pauvres[34]. Elle a toutefois baissé à 7 % en 2009 pour remonter en 2010, à 11,8 %[32]. La corruption est aussi très présente : le Viêt Nam est 116e sur 178 pays dans l'indice de perception de la corruption 2010 de Transparency International[35].
92
+
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+ Le pays est confronté au problème de la spéculation. Les terres étant rares, de nombreux investisseurs considèrent plus profitable de ne pas réaliser les projets promis aux autorités, ou de n’en réaliser qu’une partie, et de revendre les terrains découpés en parcelles[19].
94
+
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+ La riziculture est économiquement très importante. Pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, les cultures vivrières s'étendent aux collines grâce aux terrasses.
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+
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+ Le Sud, très fertile, cultive surtout le riz. Produit de base essentiel, cet aliment est aussi un produit d'exportation. Le Viêt Nam constitue le troisième exportateur mondial de riz.
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+ Rizière au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Repiquage du riz au nord de Hanoï.
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+ Fauchage du riz dans la région de My Tho.
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+
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+ En 2019, le Viêt Nam a accueilli 18 millions de touristes[36], avec une augmentation de 16,2 % par rapport à l'année dernière[37]. En 2019, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient[38] :
110
+
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+ Deux sites naturels remarquables sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco :
112
+
113
+ Le reste du Viêt Nam présente aussi des paysages magnifiques. On peut retenir les sites suivants, dont les caractéristiques touristiques facilitent l'accès :
114
+
115
+ PNB (2007) : 68,51 milliards US$
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+ PNB/habitant (2013) : 1902 US$
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+
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+ Comme principal moyen de locomotion, les Vietnamiens utilisent les cyclomoteurs, de préférence aux voitures. Les grandes villes mais aussi les campagnes en sont bondées. Les cyclomoteurs permettent aux habitants de se déplacer mais aussi de transporter tous types de marchandises, y compris des animaux. La circulation en ville étant très dense, les locaux ont adopté une conduite peu sécurisée et dangereuse pour les piétons ou les conducteurs eux-mêmes. Par exemple, klaxonner deux fois signifie que l'on va doubler. Pour se déplacer à l'échelle du pays, il existe les trains qui sillonnent le pays ou encore les bus et les liaisons aériennes. Dans certaines régions comme celle du delta du Mékong, le transport privilégié est le bateau.
119
+
120
+ Le pays compte en tout 55 aéroports dont 21 sont inactifs. Leur gestion est assurée par l’Airports Corporation of Vietnam.
121
+
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+ Hô-Chi-Minh-Ville avec 15,5 millions de passagers par an est le hub le plus important du pays[39].
123
+
124
+ La démographie du Viêt Nam se caractérise par un regroupement de la population dans les plaines littorales, principalement les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, une densité de population élevée, la diversité ethnique de la population et une augmentation de celle-ci malgré un solde migratoire négatif.
125
+
126
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à 1954, la population a cru chaque année de 1,5 %, puis de 4 % de 1954 à 1960. De 1960 à 1975, la hausse s'est stabilisée à 3 % avant de retomber à 2,2 % jusque dans les années 1990. Depuis lors, la croissance annuelle de la population s'établit à 1 %. Ces taux élevés n'ont été égalés, dans l'Asie du Sud-Est, que par les autres pays de la péninsule indochinoise, le Cambodge et le Laos. Ils ont conduit à un doublement de la population en 32 ans.
127
+
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+ Ils s'expliquent par un recul constant de la mortalité depuis 1945, jusqu'à atteindre les 7 ‰ actuels — avec toutefois d'importantes disparités selon les ethnies — et en particulier une mortalité infantile relativement faible par rapport aux autres pays asiatiques. Parallèlement, les taux de fécondité et de natalité se sont maintenus à des niveaux élevés jusque dans les années 1970, respectivement à hauteur de six naissances par femme et de 40 ‰. Plus récemment, comme l'a fait la Chine, le gouvernement du Viêt Nam a limité le nombre d'enfants par famille à deux, ce qui fait que la natalité a subi un repli constant jusqu'à atteindre les 18 ‰ actuels. Le Viêt Nam a donc achevé sa transition démographique.
129
+
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+ En partageant ses frontières avec la Chine, le Laos et le Cambodge, le Viêt Nam est un carrefour de diverses civilisations, avec plusieurs ethnies réparties sur tout son territoire. En dehors des Viets (người Việt), qui représentent l'ethnie majoritaire, le Viêt Nam regroupe 53 groupes ethniques, soit environ 14 millions de personnes, vivant pour la plupart dans les montagnes fertiles du nord du pays, vers les frontières chinoise et laotienne. Chaque ethnie a sa propre langue et sa propre culture.
131
+
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+ Le gouvernement encourage depuis longtemps ces peuples à quitter les hauts plateaux pour venir travailler dans les rizières humides des plaines, ou pour passer aux cultures de rente comme le thé et le café. Si les incitations gouvernementales ne manquent pas (irrigation subventionnés, accès à l'éducation et aux soins...), nombreux sont ceux, forts d'une longue bataille pour l'indépendance, préfèrent rester dans les montagnes.
133
+
134
+ Concrètement, les différentes ethnies restent au bas de l'échelle sociale au Viêt Nam, et les préjugés à leur encontre perdurent[40]. Un rapport de la Banque mondiale, publié en décembre 2019, a révélé que près d'un enfant sur trois appartenant à une minorité ethnique est touché par un retard de croissance, plus de deux fois plus que la majorité Viêt.
135
+
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+ Pendant la domination française du Viêt Nam entre 1925 et 1933, près de 600 000 Chinois ont émigré vers le Nord du Vietnam, puis lors de la Seconde guerre sino-japonaise (1937-1941), de nombreux Chinois sont partis pour le Sud du Vietnam. Les tensions entre le Vietnam nouvellement réunifié et la Chine ont conduit à un exode massif en 1978, lorsque 150 000 Chinois de souche ont fui le Nord du Vietnam pour la Chine en raison des craintes d'une guerre imminente entre les deux pays et de persécutions vietnamiennes. En 1979, au lendemain de la guerre sino-vietnamienne, le gouvernement vietnamien a fait des efforts considérables pour chasser les résidents d'origine chinoise, mais beaucoup d'entre eux sont restés dans le pays. De nos jours, ils constituent la sixième plus grande communauté chinoise d'outre-mer.
137
+
138
+ Fait surprenant, on observe également une minorité de vétérans américains de la Guerre du Viêt Nam venus s'établir ou prendre leur retraite dans le pays, plus de quantante ans après la fin du conflit. La majorité d'entre eux vivent à Da Nang ou à ses alentours, la ville où les États-Unis avaient leur base militaire la plus achalandée pendant le conflit et où les premières troupes américaines sont arrivées en 1965[41].
139
+
140
+ L'appellation Việt Kiều, qui désigne les Vietnamiens vivant à l’extérieur de leur pays, avait une connotation plutôt négative, car, à l'origine, elle faisait référence aux exilés politiques qui s'opposaient au régime communiste. Aujourd’hui, cette appellation est très utilisée pour faire référence aux personnes originaires du Viêt Nam résidant à l'étranger.
141
+
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+ Depuis la réunification nationale en 1975, les Việt Kiều résidant à l’étranger participent au développement économique et à l’intégration du Viêt Nam à la communauté internationale. Ils sont de plus en plus nombreux à rentrer au pays et présents dans les programmes de recherches scientifiques, les créations d'entreprises, la formation de la main-d’œuvre, l'enseignement des langues étrangères, ou encore dans les investissements à haute technologie. L’assistance et la protection des intérêts des Việt Kiều comptent parmi les préoccupations principales des dirigeants vietnamiens. C’est pourquoi, aujourd’hui, de nombreuses dispositions juridiques existent pour faciliter leur retour dans leur pays d’origine :
143
+
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+ Le Viêt Nam est, en 2016, le neuvième pays le plus fécond d’Asie du Sud-Est devant la Thaïlande et Singapour, et le trente-cinquième pays le plus fécond du continent asiatique, avec un indice de fécondité de 1,954 enfant par femme[42].
145
+
146
+ En raison de la préférence pour les garçons, illustré en particulier par des pratiques « patriarcales », héritées de la tradition confucéenne, le Viêt Nam compte parmi les nombreux pays asiatiques où on observe un déficit de naissances de filles depuis plus de trente ans. La baisse de la fécondité et le développement des technologies modernes de diagnostic prénatal du sexe ont contribué à accroître ce déficit. Tandis que plusieurs pays comme la Corée du Sud et la Chine connaissent un retour à la normale de leur rapport de masculinité à la naissance, l’évolution du Viêt Nam demeure incertaine, ceci étant du à un manque de données fiables et à la mesure de l’évolution rendue complexe par les importants écarts de masculinité des naissances entre régions, qui traduisent le caractère hétérogène du peuplement du Viêt Nam et de ses normes familiales. Néanmoins, depuis les années 2000, on estime que cette hausse continue semble désormais laisser place à une stabilisation, prélude possible d’une future diminution[43].
147
+
148
+ Selon une étude menée par l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, le taux de divorce au Vietnam est de 31,4 %, c’est-à-dire un couple sur trois. 60 % des divorces se produisent chez les jeunes âgés entre 21 et 30 ans. 70 % des divorces surviennent au cours des sept premières années de mariage alors que les couples ont déjà des enfants. D'après une étude menée en 2017 par l’Académie des sciences sociales du Vietnam, l’industrialisation, l’urbanisation et l’ouverture du pays au monde ont eu des impacts sur le divorce des couples mariés dans le pays. D’autres facteurs comme le lieu d’origine des époux, le niveau d’instruction, le métier, le revenu ou les conflits familiaux sont aussi prépondérants[44].
149
+
150
+ Le système de santé vietnamien et celui de la couverture sociale présentent de nombreuses défaillances. Largement sous-financés, avec des difficultés structurelles importantes, ils sont encore loin des standards occidentaux en matière de qualité des soins et des services[45].
151
+
152
+ Le Viêt Nam est touché par les maladies tropicales habituellement recensées dans la région. On suspecte également les dioxines contenues dans les défoliants (agent orange) dispersés par l'armée américaine durant la guerre d'être responsables d'un taux anormal de malformations congénitales. La dioxine tue encore chaque jour au Viêt Nam : dans chaque kilogramme d' « agent orange », il y avait 30 mg de poison. Les séquelles sanitaires de la guerre pourraient également comprendre les impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de composants d'autres armes « conventionnelles ». Par ailleurs, les pollutions industrielles, agricoles (engrais, pesticides) et urbaines (augmentation du trafic) ont fortement augmenté.
153
+
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+ De 2003 à 2005, le Viêt Nam a eu le plus grand nombre de morts de la grippe aviaire à H5N1, devant l'Indonésie (devenue en 2006 le pays le plus touché par le virus). À partir de 2005, les mesures de lutte contre la zoonose et l'épidémie ont donc semblé porter leurs fruits.
155
+
156
+ Aucune vaccination n’est exigée pour entrer sur le territoire vietnamien.
157
+
158
+ En raison de sa tradition confucianiste, l’éducation (tiểu học) est un pilier de la nation vietnamienne. Il est reconnu comme priorité nationale. Depuis 2008, le gouvernement a alloué 20 % de son budget au secteur de l'éducation. Le solide engagement du gouvernement envers l'éducation ainsi que le soutien culturel et social à l'éducation ont conduit à des progrès significatifs dans ce secteur.
159
+
160
+ Le Viet Nam affiche des taux d’achèvement du primaire élevés, une forte parité entre les sexes, un faible ratio élèves/enseignant et un faible taux d’enfants non scolarisés. La politique du pays, baptisée Fondamentaux de la qualité des normes de niveau scolaire, a permis l'accès universel à l’éducation et de veiller à ce que des conditions minimales soient respectées dans chaque école primaire.
161
+
162
+ Malgré ces réalisations, le pays reste confronté à certains défis. L’accès et la qualité font toujours partie des préoccupations pour le premier cycle du secondaire et la qualité de l'éducation demeure encore assez limitée dans les zones reculées. L'accès et l'achèvement des études constituent un défi plus importants pour les filles et les minorités ethniques[46].
163
+
164
+ Le système éducatif vietnamien est à un moment clé de son évolution, tiraillé entre son héritage de la logique confucéenne, les cadres contraignants d’une république socialiste et les réalités économiques, sociales et culturelles de l’ouverture internationale. Il est divisé en cinq niveaux : le préscolaire, la primaire, les deux cycles du secondaire, le lycée et le supérieur. Seule la scolarité à l’école primaire est obligatoire et gratuite. Celle-ci comporte cinq niveaux (classes 1 à 5) et accueille les enfants âgés de 6 à 10 ans.
165
+
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+ L’enseignement secondaire de base regroupe, quant à lui, les classes 6 à 9 et accueille les enfants âgés de 11 à 14 ans. Le deuxième cycle d’enseignement secondaire, classes 10 à 12, rassemble les élèves âgés de 15 à 18 ans. La fin de cycle est marquée par le baccalauréat et permet de passer les examens d’entrée à l’université, un moment crucial dans la vie des élèves du secondaire. L’examen de baccalauréat est administré par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dans les zones agricoles, l’utilité du secondaire supérieur apparaît faible aux familles, rapportée aux coûts induits. Beaucoup d’enfants de paysans arrêtent alors l’école durant le secondaire pour aider leurs parents.
167
+
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+ Avec un taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est actuellement de 25 %, son accès reste difficile au Viêt Nam. L’université représente environ 57 % des établissements d’enseignement supérieur et offre des formations de trois à quatre années qui préparent aux diplômes d’études universitaires.
169
+
170
+ Il existe trois types d’établissements d’enseignement au Viêt Nam : les établissements d’enseignement public, établis et contrôlés par l’État, qui nomme aussi leurs administrateurs, décide le quota de personnel et investit dans les infrastructures ; les établissements d’enseignement semi-publics, mis en place par l’État sur la base de la mobilisation des invertissements des organisations et individus dans la société pour investir conjointement dans l’infrastructure ; et les établissements d’enseignement privés, dont la création a obtenue l’autorisation de l’État, et qui sont sous la charge d’individus ou groupes d’individus financièrement indépendants du gouvernement vietnamien.
171
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+ En 2019, d’après le classement régional des universités QS en Asie, les 5 meilleures universités du Viêt Nam sont :
173
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+ Le sport national du Viêt Nam est le đá cầu, peu connu en Europe mais très répandu en Asie du Sud-Est. Il est communément décrit comme un sorte de « foot-badminton » qui demande beaucoup de réflexe et de souplesse, avec des mouvements qui sont à mi-chemin entre les arts martiaux et les coups de pied d’un joueur de football. Pratiqué au Viêt Nam depuis des siècles, il remonterait, selon certaines sources, au Ve siècle av. J.-C. Les empereurs et les rois vietnamiens encourageaient d’ailleurs leurs soldats à pratiquer ce sport afin d’aiguiser leur agilité pour le combat grâce aux incroyables acrobaties que les joueurs doivent réaliser lorsqu’ils pratiquent le đá cầu.
175
+
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+ De nos jours, il se joue un peu partout dans le pays, pour le loisir et par les Vietnamiens de toutes les générations, qui apprécient son côté convivial et ses règles simples. Ces derniers se réunissent souvent en cercle dans la rue, là où il n’y a pas de véhicules qui circulent, ou dans les parcs pour jouer au đá cầu.
177
+
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+ Le Viêt Nam a participé à toutes les éditions des Jeux olympiques d'été depuis 1952, excepté en 1976 et 1984, mais ne participe pas aux Jeux olympiques d'hiver. Les athlètes vietnamiens ont remporté au total 4 médailles aux Jeux olympiques d'été. Ils ont remporté leurs médailles au tir, au taekwondo et en haltérophilie. Depuis 2000, le Viêt Nam envoie aussi une délégation aux Jeux paralympiques d'été, où ses athlètes ont remporté 5 médailles.
179
+
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+ Aux Jeux asiatiques, compétition multisports continentale qui rassemble tous les sportifs d’Asie, le pays comptabilise 181 médailles.
181
+
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+ Depuis la première édition en 2001, étant un pays d’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam participe à toutes les éditions des ASEAN ParaGames et a organisé l’événement une fois, en 2003. Suite à l'annulation de l'événement sportif aux Philippines en raison de la pandémie de Covid-19, il sera le pays hôte de la dixième édition de la compétition en 2022.
183
+
184
+ Le pays est membre de la Fédération des Jeux d'Asie du Sud-Est et a organisé l’événement à une reprise, en 2003. Il occupe le sixième rang des onze nations du palmarès, avec 928 médailles d’or, 967 médailles d’argent et 991 médailles de bronze. Il organisera la trente-et-unième édition de l’événement en 2021.
185
+
186
+ Avec une histoire de plus de 4 000 ans, la culture vietnamienne (văn hóa Việt Nam) est l’une des cultures les plus vieilles du monde. Elle tire une partie de ses origines de la culture Đông Sơn qui date de l'âge du bronze et est largement considérée comme l’un de ses ancêtres les plus importants. Le Viêt Nam ayant été une partie de la Chine méridionale pendant plus de 1 000 ans, sa culture multimillénaire et multiethnique connaît une profonde influence chinoise. De tous les pays sinisés comme le Japon et la Corée du Sud, le Viêt Nam est le plus proche de la civilisation chinoise, tandis que Taïwan, Hong Kong et Singapour sont considérées comme des « Chines périphériques » par leur histoire.
187
+
188
+ L'UNESCO a inscrit 7 sites au Viêt Nam sur la liste du patrimoine mondial.
189
+
190
+ L'ensemble des monuments d'Hué, ancienne capitale impériale.
191
+
192
+ La vieille ville d'Hội An.
193
+
194
+ La citadelle de la dynastie Hô (Thanh Hóa).
195
+
196
+ Le complexe paysager de Tràng An.
197
+
198
+ La littérature vietnamienne a une longue histoire profonde datant de plusieurs siècles. On distingue traditionnellement trois genres littéraires vietnamiens. La littérature orale traditionnelle (truyên khâu) se perpétue depuis des temps très anciens ; elle comprend les légendes, les chansons folkloriques et les proverbes. La littérature sino-vietnamienne, quant à elle, s'écrivait en caractères chinois : influencée par les textes confucéens et bouddhiques, elle obéissait à des règles métriques et de versification strictes. Enfin, la littérature moderne (quôc âm) recouvre la totalité des écrits en chữ nôm à partir du XIIIe siècle. Bien que le chữ nôm reste l’expression du vietnamien populaire, il suppose une parfaite maîtrise du chinois classique et de la prononciation vietnamienne des caractères chinois.
199
+
200
+ Alors que le marché du livre s’effond dans de nombreux pays d’Occident au XXIe siècle[47], il connaît un véritable regain d’intérêt au Viêt Nam, où les librairies et les maisons d’édition vietnamiennes, bénéficiant d’un pouvoir d’achat en hausse, connaissent une croissance continue de ventes de livres qui reflètent autant l’attachement du pays à sa culture que son ouverture au monde[48],[49].
201
+
202
+ Le théâtre vietnamien (en vietnamien : sân khấu) mêle musique, chant psalmodie, danse et mime. On distingue plusieurs genres théâtrales au Viêt Nam. Le théâtre classique est très formel ; il a recours à des gestes et à des décors bien établis, et est accompagnéé par un orchestre où domine le son du tambour. Les personnages y sont peu nombreux. Le théâtre populaire (hát chèo) est le lieu d’expression d’une protestation sociale par le biais de la satire. Le chant et la récitation poétique incluent de nombreux proverbes, accompagnées de mélodies populaires. Le théâtre moderne (hát cải lương, littéralement « chant réformé »), né dans le Sud au début du XXe siècle, est largement influencé par l’Occident[52]. Il existe aussi le théâtre parlé (kịch nói ou kịch), inspiré du théâtre occidental, qui est apparu dans les années 1920 ; il trouve ses adeptes parmi les étudiants et les intellectuels vietnamiens.
203
+
204
+ Des dizaines de troupes et de compagnies fondées par l’État se produisent dans l’ensemble du pays.
205
+
206
+ Au Viêt Nam cohabitent cinquante-quatre ethnies dont chacune possède ses propres croyances liées à leurs cultures et à leur spiritualité propre. Le pays, situé au point de rencontre des cultures indienne et chinoise, a accueilli et assimilé plusieurs religions. La loi vietnamienne garantit la liberté de religion et de croyance.
207
+
208
+ La pagode Môt Côt à Hanoï (bouddhisme)
209
+
210
+ La cathédrale Notre-Dame de Saïgon à Hô-Chi-Minh-Ville (christianisme)
211
+
212
+ Le temple Ngoc Son à Hanoï (taoïsme)
213
+
214
+ La cathédrale Cao Daï à Tây Ninh (caodaïsme)
215
+
216
+ Le culte des ancêtres (tín ngưỡng thờ cúng tổ tiên) est le trait le plus saillant de la vie spirituelle vietnamienne. Expression rituelle de la piété filiale, il est pratiqué dans tout le pays et par tous les Vietnamiens, quelle que soit leur appartenance sociale ou leur idéologie politique. Il se base sur la croyance qui veut que mourir signifierait retourner avec des ancêtres aux Neuf Sources, mais que de là, leurs âmes reviendraient en permanence en visite afin de protéger la descendance. Ce culte est présent chez de nombreux peuples d’Asie du Sud-Est et constitue l’élément culturel spécifique de cette région du monde, mais c’est chez les Vietnamiens qu’il est le plus répandu et le plus développé, jusqu’à en devenir presque une religion.
217
+
218
+ Le bouddhisme, aujourd'hui présenté comme la « grande religion » du pays, bien qu'il est largement défini non pas comme une religion mais plutôt comme une philosophie orientale, est arrivé au Viêt Nam dès le IIe siècle, par le Nord de l'Asie centrale et par des routes du Sud de l'Inde[55]. Il connut son apogée au Viêt Nam du XIIe au XIXe siècle, sous les dynasties des Ly et des Tran qui le portèrent au rang de religion nationale. Bouddhisme et politique s’immisçaient alors, plusieurs bonzes participant à la vie politique et plusieurs monarques étant bonzes. La pagode était devenue le centre culturel des communautés villageoises, les bonzes jouaient en même temps le rôle d’instituteur. À partir du XVe siècle, le bouddhisme céda sa place au confucianisme au niveau de la structure sociale. Il quitta donc la cour impériale mais resta ancré dans les villages, où les pagodes constituaient toujours le point de repère de la vie spirituelle de la population.
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+ La croyance bouddhiste joua un rôle très important pendant les guerres de résistance, par sa conception hostile aux agressions. Il est donc de notre jour soutenu politiquement, contrairement à l'idée reçue qu’il est réprimé au Viêt Nam, lequel compte, en 2015, plus de onze millions de pratiquants, près de dix-sept mille pagodes (soit 35 % de la totalité des vestiges vietnamiens), quarante-sept mille dignitaires, quatre instituts d'études bouddhistes et trente-et-unes écoles de formation de dignitaires religieux[56].
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+ Les débuts du christianisme au Viêt Nam ne sont pas connus avec précision. On peut cependant dater l'arrivée de l'église vers le XVIe siècle. Les premiers messagers furent les missionnaires Dominicains portugais. D'abord installés à Malacca, ils se rendirent ensuite au Cambodge puis au sud du Viêt Nam. Après les Dominicains, les Jésuites furent très présents sur le terrain et au XVIIe siècle, le père Alexandre de Rhodes commença à évangéliser la Cochinchine, en 1625. Afin de mieux remplir sa mission d'apostolat, il étudia le vietnamien et mit au point un système de romanisation de la langue, le chữ quốc ngữ, qui est devenu l'écriture du vietnamien moderne. La doctrine catholique se répandit dans tout le pays durant le XVIIIe siècle. Les missionnaires furent parfois l'objet de persécutions, notamment sous les règnes des rois Minh Mạng (1820-1841), Thiệu Trị (1841-1847) et Tự Đức (1847-1884). Ces monarques considéraient le christianisme comme un grave danger, menaçant l'équilibre politique, moral et religieux du pays.
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+ Aujourd’hui, le Viêt Nam est le deuxième pays catholique d’Asie après les Philippines : sa population compte en effet de 8 à 10 % de catholique. Sous le régime communiste, leur liberté religieuse avait été fortement réduite : à l’instar de l’Union soviétique, les Églises étaient officiellement assimilées à des institutions capitalistes et considérées par le gouvernement comme un dangereux contre-pouvoir. Depuis 1990, toutefois, l’État conduit une politique plus libérale et la religion catholique effectue un retour en force.
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+ En outre, estimé à environ deux millions, les protestants constituent une minorité religieuse active au Viêt Nam. Ils développent prudemment mais résolument des réseaux qui leur ont donné la réputation de « religion qui croît la plus vite » au sein du pays. Cet essor s’appuie sur la base de racines en partie francophones qui remontent au début du XXe siècle[57].
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+ Fondé en 1919 par un fonctionnaire vietnamien, Ngô Văn Chiêu, le caodaïsme rassemble toutes les religions ou pratiques religieuses (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, christianisme, islam, culte des ancêtres, etc) en une seule religion universelle. Très vite reconnue par les autorités coloniales françaises, elle devint une des religions officielles du Viêt Nam en 1926. Son Saint-Siège, construit entre 1927 et 1947, se trouve à Tây Ninh, à une centaine de kilomètres d'Hô-Chi-Minh-Ville[58].
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+ De nos jours, on dénombre près de 5 millions de pratiquants dans le pays, 10 000 dignitaires et 1 000 lieux de cultes. Elle est parfois qualifiée de « secte » par les médias occidentaux[59]
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+ La langue officielle, le vietnamien (Tiếng Việt), est aujourd'hui écrite au moyen d'un alphabet dérivé de l'alphabet latin. 85 % des Vietnamiens ne parlent qu'une langue, leur langue maternelle (vietnamien, ou langues des minorités ethniques). Cette romanisation se nomme Chữ quốc ngữ ; elle découle de la volonté des missionnaires catholiques du XVIIe siècle de retranscrire dans un système phonétique une langue qui n'était alors transcrite que dans le système d'écriture en caractères vietnamiens dérivé du chinois, les chữ nôm. Le jésuite Alexandre de Rhodes établit un dictionnaire de langue annamite, largement en transcrivant le dictionnaire vietnamien-portugais composé par Gaspar do Amaral, fondé sur la phonétique du portugais[60].
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+ L'utilisation de cette transcription alphabétique a été imposée par le gouvernement français en 1918 et est devenue la méthode officielle d'écriture à l'indépendance du Viêt Nam.
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+ Le vietnamien possède aussi un statut officiel dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il est reconnu comme l’une des 14 langues minoritaires de la Tchéquie.
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+ Le Viêt Nam connaît une grande diversité linguistique, puisqu'il compte 109 langues appartenant à l'ensemble des cinq grandes familles linguistiques présentes en Asie du Sud-Est[61] :
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+ Des groupes parlant des langues austro-asiatiques sont répartis dans tout le pays, tandis que ceux qui parlent le tai-kadai, le hmong-mien ou les langues sino-tibétaines se trouvaient historiquement principalement dans le nord mais vivent maintenant également dans d'autres régions; Des groupes de langue austronésienne sont situés dans la partie sud du centre du Viêt Nam et les hauts plateaux de Tay Nguyen. La famille des langues austro-asiatiques est considérée comme la plus ancienne de la région[61].
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+ Le chinois mandarin est beaucoup parlé (deux millions de locuteurs au moins), même si une grande partie des Chinois du pays parlent viêtnamien et une variante locale du chinois cantonais. On compte encore 12 000 à 15 000 russophones (héritage de l'influence de l'URSS des années 1960 à 1980). Le russe était très présent et très enseigné avant 1992. À certaines périodes (entre 1981 et 1986) l'enseignement du russe dépassait même l'enseignement du français. Cependant, de nombreux Vietnamiens ont depuis oublié la langue. Avant la crise économique de 2007–2008, le russe a connu un renouveau, avec l'arrivée des riches touristes russes (oligarques) bénéficiant du boom économique de la fin des années 1990 et du début des années 2000 qu'a connu la Russie. Le russe est surtout parlé à Cam Ranh et sa région, où de nombreux Vietnamiens travaillaient à la base soviétique puis russe de la Baie de Cam Ranh de 1979 à 2002. Il y a également 50 000 à 65 000 germanophones, ce qui s'explique par le retour de Vietnamiens de l'ex-RDA de 1989 à 1999. Un renouveau de l'allemand a aussi été constaté depuis le début de ce siècle (essor du tourisme, forts contingents de touristes germanophones — plus nombreux que les touristes francophones —, échanges commerciaux importants). La période récente a vu de nouveau une forte émigration de Vietnamiens vers l'Allemagne, avec de multiples échanges et de nombreux allers-retours entre ces deux pays, ce qui fait que l'allemand est devenu la troisième langue européenne la plus parlée dans le pays.
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+ Le khmer (cambodgien) conserve de nombreux 500 000 locuteurs (les Khmers Kroms qui seraient ethniquement plus d'un million), surtout dans le Sud près de Hô-Chi-Minh-Ville, l'ex-Saïgon. Avant 1857, Saïgon était majoritairement de langue khmère mais la tendance a changé vers 1910 avec l'afflux des travailleurs de l'ethnie viêt, venus pour les travaux coloniaux de l'extension du port de Saïgon.
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+ Le Viêt Nam fait partie de la francophonie. Le pays, ancienne colonie française, comporte une minorité francophone (environ 120 000 francophones « réels » ou partiels, pour la plupart liés à la diaspora en France)[62] essentiellement constituée de personnes âgées ayant connu l'époque coloniale. Certains francophones ne maîtrisent plus que quelques mots en français, ou ont oublié la langue. Le chiffre des francophones réels doit plutôt tourner autour de 40 000 personnes.[réf. nécessaire] Les statistiques sur le nombre de francophones seraient volontairement surévaluées pour toucher des subventions européennes et françaises. Aujourd'hui le français reste très peu enseigné dans les écoles du pays. Le français souffre de son isolement dans la région et des conséquences de la mondialisation privilégiant la langue anglaise (échanges commerciaux, diplomatie, etc.). Les derniers militaires français sont partis du Viêt Nam en 1956, et la fin de la colonisation française remonte à 1953-1954.
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+ Les jeunes Vietnamiens misent désormais surtout sur l'apprentissage de l'anglais (2,5 millions d'anglophones réels au minimum), et il y a autant d'anglophones partiels, ce qui fait du Viêt Nam le pays d'Asie du Sud-Est qui a le plus d'anglophones, après les Philippines et la Malaisie et devant la Thaïlande. Ainsi, plus de cinq millions de Vietnamiens maîtrisent l'anglais, à des degrés divers, soit environ 6,5 % de la population en 2001. Cette situation s'explique par la forte présence de soldats américains entre 1961 et 1975 au Sud-Viêt Nam, ainsi que par la forte émigration vers les pays anglophones : une grande partie des plus de deux millions de Viêtnamiens émigrés est allée dans des pays anglophones tels que les États-Unis, l'Australie, etc.)[réf. nécessaire]. La presse anglophone est très dynamique au Vietnam, et les programmes de télévision américains sont captés par satellites (ex. : CNN, CBS) par les jeunes Vietnamiens. L'anglais est aussi la langue de l'APEC et de l'ASEAN, pour communiquer avec les autres pays d'Asie. Il est aussi utilisé par une grande partie de la diaspora qui vit dans les pays anglo-saxons tels que les États-Unis, le Canada, l'Australie. Une faible partie des Amérasiens (plusieurs milliers, enfants nés de soldats américains et de Vietnamiennes) nés durant la guerre, avant 1975, sont anglophones. La plupart ne parlent que le vietnamien.
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+ Le russe, le polonais, le roumain sont aussi parlés par des descendants de coopérants du pacte de Varsovie auprès du Việt Minh ayant fait souche dans le pays, mais le nombre de locuteurs est inconnu. Inversement il y a au moins 60 000 Vietnamiens en Pologne, dont l'immigration est récente, avec des allers et retours nombreux entre les deux pays.
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+ Issue d’un fort métissage culturel, la gastronomie vietnamienne obéit à des règles culinaires subtiles. En effet, elle s’appuie sur deux piliers fondamentaux : la philosophie du Yin et du Yang et le principe des cinq éléments (bois, feu, métal, terre et eau), lesquels sont appliqués à tous les plats vietnamiens, qui reposent donc sur un équilibre et un jeu de compensation entre les goûts et les arômes. À travers l’utilisation d’herbes fraîches, de nombreux légumes et fruits de mer combinés à des techniques de cuisson traditionnelles qui évitent la friture et les huiles dans sa nourriture, la cuisine vietnamienne est considérée comme l’une des plus saines au monde[63].
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+ Cette gastronomie raffinée et très diversifiée se distingue selon les régions :
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+ La colonisation du Viêt Nam par les Français a également contribué à étoffer sa cuisine. Ce sont ces derniers qui ont introduit le café, la baguette de pain indissociable des bánh mì, le bœuf, la pomme de terre, le potiron, les haricots verts ou encore les chayotes. Ces produits font aujourd’hui partie intégrante de la culture alimentaire vietnamienne.
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+ En 2020, le Viêt Nam a été nommé comme la première destination culinaire d’Asie par le magazine Forbes[64].
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+ Le Viêt Nam a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ L'encyclopédie libre que chacun peut améliorer
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+ Ressources Investment est une société française d'investissement dans le foncier agricole qui a été créée en 2016 sous le contrôle du Chinois Keqin Hu. Au cours des années 2010, l'entreprise s'est fait connaître dans les médias par l'acquisition en France de centaines d'hectares de terre agricole.
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+ Keqin Hu, président de Ressources Investment, est également à la tête de Reward Group (connu sous Luowa en Chine), une société chinoise fondée en 1995 qui s'est progressivement diversifiée en trois branches d'activité : les produits ménagers, l'immobilier et l'alimentaire avec notamment la commercialisation du lait en poudre. À la suite d'un scandale alimentaire concernant le lait en Chine, le groupe pour se diversifier et redonner confiance aux consommateurs dans la qualité de ses produits, décide de s'approvisionner dans des pays dont les normes appliquées sont reconnues. La qualité de la production française et l'attrait de son foncier conduisent le milliardaire Keqin Hu à investir dans des exploitations céréalières en France. Le but est d'expédier la farine produite pour permettre d'alimenter une future chaine composée de 1 500 boulangeries.
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+ Bien que le projet échoue avec la faillite en 2019 de Reward Group, et la disparition médiatique de Keqin Hu, alors que seules trois boulangeries furent créées, les acquisitions d'exploitations par Reward Group durant les années 2010 ont eu d'importantes répercussions politiques. Elles ont mis en exergue les défaillances des organismes français de contrôle du foncier, et ravivé la crainte d'une perte de la souveraineté alimentaire en raison de l'accaparement des terres par une puissance étrangère.
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+ Événements en cours : Protestations consécutives à la mort de George Floyd · Pandémie de Covid-19 · Invasion de criquets · Épidémie de dengue · Crise présidentielle au Venezuela · Guerre civile yéménite · Guerre civile libyenne · Guerre civile syrienne
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+ Wikipédia est un projet d’encyclopédie collective en ligne, universelle, multilingue et fonctionnant sur le principe du wiki. Ce projet vise à offrir un contenu librement réutilisable, objectif et vérifiable, que chacun peut modifier et améliorer.
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+ Wikipédia est définie par des principes fondateurs. Son contenu est sous licence Creative Commons BY-SA. Il peut être copié et réutilisé sous la même licence, sous réserve d'en respecter les conditions. Wikipédia fournit tous ses contenus gratuitement, sans publicité, et sans recourir à l'exploitation des données personnelles de ses utilisateurs.
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+ Les rédacteurs des articles de Wikipédia sont bénévoles. Ils coordonnent leurs efforts au sein d'une communauté collaborative, sans dirigeant.
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+ Chacun peut publier immédiatement du contenu en ligne, à condition de respecter les règles essentielles établies par la Fondation Wikimedia et par la communauté ; par exemple, la vérifiabilité du contenu, l'admissibilité des articles et garder une attitude cordiale.
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+ De nombreuses pages d’aide sont à votre disposition, notamment pour créer un article, modifier un article ou insérer une image. N’hésitez pas à poser une question pour être aidé dans vos premiers pas, notamment dans un des projets thématiques ou dans divers espaces de discussion.
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+ Les pages de discussion servent à centraliser les réflexions et les remarques permettant d’améliorer les articles.
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+ Images de qualité sur Wikimédia Commons
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+ Vikidia (prononcé /vi.ki.dja/) est une encyclopédie libre disponible sur le web, écrite en français, en espagnol, en italien, en anglais, en catalan, en basque, en russe, en sicilien, en allemand, en grec et en arménien, à l'intention des enfants de 8 à 13 ans, mais à laquelle chacun, quel que soit son âge, peut participer.
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+ L'encyclopédie utilise le moteur MediaWiki et sa version francophone dépasse la barre des 30 000 articles en début avril 2020[1].
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+ La version francophone de Vikidia a été créée le 14 novembre 2006[2] par Mathias Damour[3], qui contribue à Vikidia sous le pseudonyme d'Astirmays[4] ; sa démarche s'inscrivant à l'origine dans le cadre du projet Wikipédia Junior. Le site a été ouvert au public le 17 novembre 2006[5]. Son fonctionnement s'est inspiré de WikiKids[6].
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+ L'espace encyclopédique a atteint le seuil d'un millier d'articles en avril 2007 (avec une centaine de contributeurs inscrits), des deux mille en septembre 2007, des cinq mille en septembre 2008[5] des dix mille en juillet 2011, des quinze mille en août 2013 et des vingt mille en juillet 2015[7]. En octobre 2019, elle totalise plus de 28 800 articles. Vikidia en français compte, en octobre 2018, vingt-deux administrateurs[8].
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+ En 2008, Vikidia a été citée pour la première fois dans un livre : celui de Dominique Annet, Web et dirigeants, Edipro, 2008, 319 p. (ISBN 2930287993 et 9782930287997), p. 111[9].
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+ À sa création, Vikidia pouvait être librement modifiée par tout contributeur inscrit ou non. En janvier 2008, à la suite d'une discussion entre contributeurs, les articles de Vikidia sont librement modifiables uniquement par des contributeurs nécessairement enregistrés sous un compte utilisateur[10]. Les contributions sont rouvertes aux IP depuis le 9 mars 2008[11], cependant depuis mai 2014 le recours systématique aux captchas pour chaque modification gêne considérablement l'édition sans compte enregistré. Une neutralité de point de vue est exigée, mais le contenu proposé est (et doit être) adapté pour les 8-13 ans. Le contenu est placé sous double licence libre Creative Commons paternité – partage des conditions initiales à l'identique et GFDL[12].
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+ Sa spécificité est d'être destinée aux enfants de 8 à 13 ans ou plus , et en partie modifiée par eux. La rédaction des articles est adaptée pour qu'un enfant de 8-13 ans puisse en comprendre le contenu.
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17
+ Le contenu généralement considéré comme inapproprié et éventuellement choquant pour cette tranche d'âge est donc exclu[13]. Quand il s'agit simplement de contenu difficilement compréhensible pour le public visé, le fonctionnement reste le même que pour Wikipédia : une adaptation des pratiques avec le temps et la vigilance des contributeurs de tous ordres. Toutes les choses bonnes à apprendre sont un contenu approprié.
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+ Vikidia a également pour objectif de favoriser la participation des enfants à sa rédaction, dans le cadre de projets pédagogiques[14] dans l'enseignement primaire et secondaire, ou à titre individuel.
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+ Selon un comparatif INRP[4], ses avantages sont, d'une part, ses points communs avec Wikipédia, ce qui en facilite l'usage pour les enseignants travaillant par ailleurs avec cette encyclopédie. D'autre part, outre les usages auprès d'enfants de la tranche d'âge à laquelle elle est destinée, elle peut également être utile dans le cadre de l'apprentissage du français langue étrangère, et pour les élèves connaissant de lourdes difficultés scolaires (SEGPA). Selon cette même étude, ses points faibles sont essentiellement des pages d'aide encore insuffisantes.
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+ Vikidia est disponible sous forme de fichiers ZIM sur le site de Kiwix. Le logiciel permet de consulter l'encyclopédie sans connexion Internet. PrimTux propose un paquet kiwix-vikidia pour compléter sa logithèque sous licence GPLv3.
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+ En 2008, Vikidia a été citée pour la première fois dans un livre : celui de Dominique Annet, Web et dirigeants, Edipro, 2008, 319 p. (ISBN 2930287993 et 9782930287997), p. 111[9].
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+ Vikidia est disponible sous forme de fichiers ZIM sur le site de Kiwix. Le logiciel permet de consulter l'encyclopédie sans connexion Internet. PrimTux propose un paquet kiwix-vikidia pour compléter sa logithèque sous licence GPLv3.
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+ Sa spécificité est d'être destinée aux enfants de 8 à 13 ans ou plus , et en partie modifiée par eux. La rédaction des articles est adaptée pour qu'un enfant de 8-13 ans puisse en comprendre le contenu.
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+ Le contenu généralement considéré comme inapproprié et éventuellement choquant pour cette tranche d'âge est donc exclu[13]. Quand il s'agit simplement de contenu difficilement compréhensible pour le public visé, le fonctionnement reste le même que pour Wikipédia : une adaptation des pratiques avec le temps et la vigilance des contributeurs de tous ordres. Toutes les choses bonnes à apprendre sont un contenu approprié.
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+ Vikidia a également pour objectif de favoriser la participation des enfants à sa rédaction, dans le cadre de projets pédagogiques[14] dans l'enseignement primaire et secondaire, ou à titre individuel.
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+ Selon un comparatif INRP[4], ses avantages sont, d'une part, ses points communs avec Wikipédia, ce qui en facilite l'usage pour les enseignants travaillant par ailleurs avec cette encyclopédie. D'autre part, outre les usages auprès d'enfants de la tranche d'âge à laquelle elle est destinée, elle peut également être utile dans le cadre de l'apprentissage du français langue étrangère, et pour les élèves connaissant de lourdes difficultés scolaires (SEGPA). Selon cette même étude, ses points faibles sont essentiellement des pages d'aide encore insuffisantes.
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+ Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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+ Pour améliorer la vérifiabilité de l'article, merci de citer les sources primaires à travers l'analyse qu'en ont faite des sources secondaires indiquées par des notes de bas de page (modifier l'article).
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+ Un village est une « agglomération rurale caractérisée par un habitat plus ou moins concentré, possédant des services de première nécessité et offrant une forme de vie communautaire »[1]. Au Québec, ne pas confondre avec « municipalité de village », notion administrative, et au Maroc, avec « commune rurale » (collectivité territoriale ; un village y étant rattaché et pouvant porter le même nom).
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+ Le terme de « village » dérive de l'ancien français vil(l)e « ferme, propriété rurale, agglomération » issu du gallo romain VILLA « domaine rural », du latin villa rustica « grand domaine rural » avec un suffixe -age. Il est attesté sous la forme latinisée villagium « groupe d'habitations rurales » en latin médiéval dès le XIe siècle[2], mais rare avant le XIIIe siècle et uniquement d'un emploi savant. Il permet de faire la distinction avec « ville », mot qui pouvait avoir soit le sens de « domaine rural », soit celui de « village, agglomération », avant de prendre celui, unique, d'« agglomération urbaine » qu'on lui connaît aujourd’hui.
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+
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+ Les seuils de surface et de population au-delà desquels on peut dire qu'un établissement humain est un hameau, un village, un bourg ou une ville sont relatifs ; ils varient dans l'histoire et selon les territoires.
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+ Aristote appelle « village » la « première communauté formée de plusieurs familles en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont plus purement quotidiens »[3]. La famille étant, selon le Philosophe, le premier stade de communauté
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+ que l’on peut observer.
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+ En 1825, F. J. Grille note à propos de Wormhout qui abrite alors trois à quatre mille âmes, en Flandre maritime, dans le département du Nord, qu'il ne sait pas s'il faut parler de village, ou plutôt de bourg, ou même de ville. « On donne en Flandre le nom de village à des lieux qui, dans les Alpes ou les Pyrénées, seraient très bien des préfectures », commentait-il[4].
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16
+ En France, dans certaines régions, la Bretagne par exemple[5], ou encore l'Auvergne ou le Limousin, le terme « village » désigne un hameau, dont le nombre d’habitations peut être inférieur à cinq maisons. Ainsi la commune (ou paroisse) comprend son bourg et ses villages.
17
+
18
+ Au Canada, le terme village peut désigner un type de municipalité ; au Québec, la municipalité de village est l'une des cinq expressions qui désignent les municipalités, lorsque son territoire correspond à un village au sens d'habitat plus ou moins concentré[6].
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+
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+ En Italie et Suisse italienne, l'équivalent est frazione, sous-division d'une commune. Mais le terme village peut être encore employé s'il a un qualificatif particulier (exemple Bienno, classé un des plus beaux villages d'Italie par l'ANCI (Association des Communes italiennes)
21
+
22
+ En Indonésie, le village ou desa est, au même titre que la commune ou kelurahan, l'unité administrative de niveau le moins élevé. La différence avec le kelurahan est que d'une part, le chef de village (kepala desa) est élu au suffrage direct, d'autre part, en vertu des lois sur l'autonomie régionale en Indonésie, le desa est investi d'un rôle coutumier.
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+
24
+ En République centrafricaine, le village est une subdivision sans personnalité morale de la commune. Il est constitué en zone rurale par un ensemble de familles ayant réalisé entre elles une communauté d’intérêts pour des raisons ethniques, économiques, historiques ou religieuses. Il est dirigé par un chef de village élu pour dix ans et placé sous l’autorité du Maire de la commune.
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+
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+ Au Rwanda, ce terme désigne aussi la plus petite division administrative du pays.
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+ Le village planétaire (en anglais global village) est une expression qui exprime le raccourcissement des distances dû au développement des communications, particulièrement avec Internet. Elle a été créée en 1971 par le Canadien Herbert Marshall Mac Luhan, professeur à l'université de Toronto, lorsqu'il publia War and Peace in the Global Village.
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+ Un écovillage (ou éco-village, éco-lieu, éco-hameau), est une agglomération, généralement rurale, ayant une perspective d'autosuffisance variable d'un projet à l'autre et reposant sur un modèle économique alternatif…
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+ Village étape est un label officiel français attribué à des communes de moins de 5 000 habitants situées à proximité d'un grand axe routier.
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+ Un village vacance est un hébergement touristique qui accueille essentiellement des familles, le plus souvent lors de leurs vacances…
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+ Une ville — le milieu urbain — est à la fois un milieu physique et humain où se concentre une population qui organise son espace en fonction du site et de son environnement, en fonction de ses besoins et de ses activités propres et aussi de contingences notamment socio-politiques. La ville est un milieu complexe qui ne peut cependant pas se résumer à une approche physique, car l'espace urbain est aussi la traduction spatiale de l'organisation dans l'espace et dans le temps des hommes et de leurs activités dans un contexte donné. Ce contexte est autant physique, économique, que politique, social ou culturel. L'approche de la ville ne peut être que diachronique et l'histoire des villes, de chaque ville ou agglomération reste un élément d'analyse essentiel. La ville peut être comparée avec un écosystème qui interagit en permanence comme un milieu avec ses hôtes. Les principes qui régissent la structure et l'organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l'urbanisme ou encore l'économie urbaine.
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+
3
+ Ville provient du latin villa (« maison de campagne, propriété rurale ») qui prit dès les Ve – VIe siècles le sens de « groupe de maisons adossées à la villa », c'est-à-dire à peu près « village », puis regroupement plus important de population.
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5
+ Les premières villes importantes connues apparaissent à la fin du Néolithique, avec la culture de Cucuteni-Trypillia à partir de la fin du Ve millénaire av. J.-C., en Ukraine, Roumanie et Moldavie ; ces villes pouvaient atteindre plus de 15 000 habitants et s'étendre sur plusieurs kilomètres carrés, elles étaient très planifiées et organisées en plans elliptiques et concentriques[1].
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+
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+ De grandes villes apparaissent ensuite entre 3500 et 1500 av. J.-C. dans les régions fertiles et limoneuses de Mésopotamie comprises entre le Tigre et l'Euphrate, aujourd'hui l'Irak, notamment avec la ville d'Uruk, le premier grand centre urbain du Proche-Orient ancien, puis en Syrie, en Égypte, dans les vallées du Nil et du Jourdain, et les vallées de l'Indus et du Yangzi Jiang.
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+
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+ Les civilisations occidentale et moyenne-orientale disposent d'un certain nombre de mythes et de récits légendaires ayant trait à la création des villes. Par delà la réalité historique, ces récits nous renseignent sur le sens même donné par les hommes à ces établissements construits par eux, de toutes pièces.
10
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11
+ Selon la tradition biblique, Caïn construit la première ville dans le pays de Nod, le pays de l'errance, et la baptise du nom de Hénoc qui veut dire le commencement (Genèse 4, 17-24). C'est là que naissent symboliquement l'artisanat avec Tubalcaïn, le premier ouvrier à travailler les métaux, et les arts avec le joueur de flûte (de chalumeau), Youbal. C'est aussi, avec Lamek, la ville du crime et c'est pour cela que Dieu la détruit par un déluge.
12
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13
+ La Bible, dans le canon chrétien, commence avec l'histoire d'une ville, celle d'Hénoc[2], et se clôt dans l'Apocalypse (Apocalypse, chapitre 21) par celle d'une autre ville, la Jérusalem céleste, comme pour signifier que « par amour, Dieu révise ses propres desseins, pour tenir compte de l'histoire des hommes, y compris de leurs plus folles révoltes »[3], à moins que l'avenir de l'homme ne passe par la ville et que la ville elle-même soit le symbole de la perfection du monde à venir. L'homme n'est donc point destiné à revenir un jour dans un paradis perdu, mais à vivre pour l'éternité, dans une ville[4], la Jérusalem céleste où il n'y a plus de temple en son centre, car cette ville est Dieu. Le Jardin d'Éden est interdit de retour aux hommes et c'est pour cela que, symboliquement, Dieu y a placé à l'entrée un ange avec une épée flamboyante.
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+
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+ La Bible est aussi une longue succession d'histoire de villes qui toutes seront détruites y compris Jérusalem et son temple par trois fois, comme si la perfection voulue par les hommes ne pouvait être atteinte en ce monde[5]. La grande ville (Babel-Babylone et Jérusalem) est le symbole de la perdition de l'homme comme le rapporte Jacques Ellul au travers une analyse fine du texte biblique[6], car elle est le milieu créé par l'homme pour échapper au projet de Dieu. La ville, dès les origines, apparaît donc dans sa symbolique du moins, comme la seule voie qui permette à l'homme d'accéder à sa propre humanité en apprenant à « vivre ensemble, égaux et différents » pour reprendre la problématique posée par le sociologue Alain Touraine[7]. La ville au travers le mythe de Babel pose aussi directement, avec la diversité des langues, la question des conditions de l'altérité et c'est au travers cette altérité que l'homme devient civilisé par opposition aux barbares[8]. C'est en cela alors que la ville devient « creuset d'humanité »[9]. Construire une ville est un acte à haut risque où l'homme se confronte avec les dieux créateurs, tel un démiurge. Aussi est-il indispensable de s'accorder les bonnes grâces desdits dieux au travers les rites de fondation avec des sacrifices et des offrandes et les rites de dédicace. La dédicace consiste à placer la ville sous la protection d'un dieu tutélaire particulier.
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+ Les plus anciennes villes importantes connues sont celles de la culture de Cucuteni-Trypillia, de la fin du Néolithique en Europe de l'Est, atteignant déjà plusieurs centaines d'hectares avec une planification évidente. Puis de grandes villes apparaissent entre la fin du Néolithique et le début de la Haute-Antiquité au Proche-Orient dans la plaine alluviale fertile de la Mésopotamie dans un premier temps, puis du Nil, du Fleuve Jaune et de l'Indus, qui facilitent grandement l’approvisionnement en ressources agricoles. L'apparition de villes coïncide avec l'émergence de l'agriculture durant la période du Néolithique. Voir les travaux de Jean-Louis Huot sur la naissance des villes en Mésopotamie notamment[10].
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+ À cette époque, la ville se caractérise par plusieurs éléments :
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+ Les raisons de l'apparition des villes sont probablement liées, si l'on en croit l'analyse des économistes, à l'accumulation des richesses des civilisations rurales capables de dégager des surplus de production et surtout liées au développement d'une division du travail. Les cultures relativement intensives du fait des progrès dans la sélection des semences et du bétail comme dans les outils favorisent la richesse et incitent à la spécialisation des personnes dans d'autres domaines que l'agriculture, et tout particulièrement dans les fonctions artisanales et commerciales puis administratives, religieuses ou militaires.
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+ Néanmoins, survivront jusqu'à nos jours, en parallèle, des civilisations nomades qui n'en furent pas moins brillantes et les Hébreux, eux-mêmes Sémites nomades, émigrèrent avec Abram (Abraham) de ces régions où naquirent les toutes premières villes. La lecture de la ville ne peut pas faire l'impasse d'un parallèle avec le nomadisme et ce qu'il en reste encore de nos jours, y compris dans nos imaginaires. Il convient alors de se rapprocher des travaux du sociologue Michel Maffesoli[12]. C'est Caïn — l'agriculteur sédentaire — qui tue son frère Abel — le nomade gardien de troupeaux — que Dieu semblait privilégier.
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+ La ville naît aussi et surtout de la volonté des hommes qui se regroupent autour d'un projet commun, celui de vivre en société. C'est pour cela que l'espace public apparaît comme l'élément symbolique primordial de la fondation de la ville. La ville apparaît alors comme un projet politique au sens étymologique du terme, de polis qui en grec veut dire la cité. La ville n'est donc pas qu'un rassemblement d'hommes et de femmes guidés par des soucis essentiellement fonctionnels (se protéger et se défendre, échanger et marchander…). La ville regroupe sur un territoire donné, des hommes et des femmes et leurs activités avec le projet commun de vivre ensemble, projet plus ou moins explicité d'ailleurs et parfois même sous la contrainte relative d'un leader qu'il soit laïc ou religieux voire les deux à l'époque. C'est avec étonnement qu'Étienne de la Boétie dans son « discours sur la servitude volontaire » au XVIe siècle, s'interroge sur ce qui pousse les hommes nés libres et égaux à abandonner ainsi une part de leur liberté pour vivre ensemble. Sans doute parce que cette vie ensemble est la seule façon pour l'homme d'avenir à sa propre humanité si l'on en croit le philosophe Emmanuel Lévinas qui évoque l'altérité et les conditions de cette même altérité.
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+ Des décisions « politiques » furent à l'origine de la création de villes nouvelles de l'Antiquité à nos jours, mais la finalité reste toujours là même avec souvent le souci de créer sur terre, ici et maintenant, un impossible paradis, une cité idéale. Celui qui nous est promis dans la perspective chrétienne, du moins symbolique, est une ville : la Jérusalem céleste.
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+
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+ Le XXe siècle a connu une forte croissance de l'exode rural et des villes. L'Organisation des Nations unies estime en 1950 la population urbaine à 30 % de la population mondiale soit 746 millions d'habitants. 2008 est l'année où — pour la première fois de l'histoire connue — plus de la moitié des humains résident en ville[13]. En 2014, environ 54 % de la population mondiale vit en milieu urbain avec 3,9 milliards de citadins[14]. 60 % de la population sera probablement en 2030 (surtout dans les pays en développement qui selon les prospectivistes devaient accueillir quatre milliards d’urbains en 2030, soit 80 % des citadins de la planète).
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+ Le Nigeria et la Chine encore très ruraux dans les années 1980 dépasseront 50 % d’urbains, et Bombay et Delhi devaient atteindre respectivement 22 et 19 millions, quand Shanghai ou Lagos (Nigeria) auront 17 millions d'habitants chacune. 36 mégapoles devraient abriter plus de 10 millions d’habitants en 2015 (contre 23 en 1998).
32
+
33
+ Les agglomérations de plus d’un million d'habitants étaient rares au début du XXe siècle. En 2011, on en compte 21 de plus de 10 millions de personnes, presque toutes situées dans les régions en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Des zones métropolitaines se chevauchent pour former d'énormes réseaux urbains. En Afrique de l'Ouest, en Chine et dans le nord de l'Inde, ceux-ci peuvent abriter plus de 50 millions d'habitants.
34
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35
+ Selon les projections des Nations unies, les villes des pays en développement absorberont la plus grande part de la croissance démographique d'ici 2050 — plus de deux milliards d'individus. 72 % des pays en développement ont adopté des mesures pour endiguer les vagues migratoires vers leurs villes, relève une enquête des Nations unies. Mais considérer l'urbanisation comme un mal en soi plutôt que comme une voie inévitable du développement est une erreur, affirme David Satterhwalte, de l'International Institute for Environment and Development (en) de Londres.
36
+
37
+ Il n'existe pas de modèle unique pour gérer une urbanisation rapide. Mais certains exemples sont encourageants. L'un d'entre eux est Séoul. Entre 1960 et 2000, sa population est passée de moins de trois millions d'habitants à dix millions. Pendant cinq siècles, l'essentiel de la ville resta contenu dans l'enceinte d'une muraille de 16 km, bâtie en six mois par les hommes de Taejo. C'était une cité de lettrés qui comptait quelques centaines de milliers d'âmes, jusqu'à ce que le XXe siècle lui donne un nouvel essor.
38
+
39
+ Dans les pays pauvres, les bidonvilles croissent souvent au même rythme que l'urbanisation souligne l'ONU, qui craint avec 1,4 milliard d’habitants vivant dans des bidonvilles en 2020 (souvent sans eau ni électricité et sans accès aux services médicaux et sociaux de base) une augmentation de la pauvreté, des maladies et de la violence urbaine. En 2008, environ un milliard d'humains urbains vivent dans une grande pauvreté, souvent dans des bidonvilles[15].
40
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+ La ville, en ce qu'elle se dilue, est peu à peu remplacée dans les études par les concepts de fait urbain, d'urbanité, de métropole, à travers les processus de mondialisation et de métropolisation. Ceux-ci, s'ils encouragent et incarnent la dynamisation économique et fonctionnelle des espaces urbains, sont aussi vecteurs d'inégalités et de fractures sociales, démographiques et culturelles entre les différents acteurs et différentes populations, et d'altérations des milieux. Les promoteurs de la durabilité en ville cherchent des remèdes à ces constats. Le géographe Guy Burgel pointe de nombreux enjeux pour la ville de l'avenir. Il s'agit de trouver les solutions à la discordance croissante entre territoires vécus et territoires de gestion politique, à la disparition progressive de la ville dans les débats publics et les politiques prônées, à la déterritorialisation de la gestion de la ville, à la désolidarisation croissante entre économie et société, à l'effacement du citoyen face à l'usager, etc.
42
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+ La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique. Pour les géographes contemporains comme Pierre George, une ville se définit comme « un groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une forme d'organisation économique et sociale ». On caractérise parfois une ville par le type d'activités et surtout d'équipements culturels, administratifs , éducatifs ou économiques qu'elle possède. Avec cette définition, une ville pourrait être plus petite qu'une agglomération fortement peuplée à partir d'un réseau de communication[réf. nécessaire].
44
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+ Au Maroc, les villes, telles que définies par le haut-commissariat au Plan notamment chargé du recensement décennal, sont les communes urbaines ou municipalités (ayant le statut administratif de ville) et les centres urbains (unités statistiques) dont disposent certaines communes rurales.
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+ Au Portugal, les conditions nécessaires pour qu'une localité ait le statut de ville (« cité » ou « Cidade ») sont définies par la loi [16] du 2 juin 1982[17] qui, sauf lorsqu'il y a « des raisons importantes de nature historique, culturelles et architecturales », établit qu'une localité ne peut être élevée au statut de ville que si elle a plus de huit mille électeurs, dans un continuum urbanisé. Celui-ci doit disposer au moins de la moitié des infrastructures suivantes : des installations hospitalières avec un service d'accueil permanent, des pharmacies, une ou des casernes de pompiers, des salles de spectacle et un centre culturel, des musées et bibliothèques, des structures hôtelières, des établissements d'enseignement secondaire et primaire, des écoles maternelles et des établissements préscolaires, des transports publics (urbains et interurbains), et des parcs publics ou jardins.
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+ Le seuil à partir duquel on parle de ville varie selon les époques et les pays. Il pose la question des représentations de la ville selon les pays.
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+ Les Nations unies se réfèrent quant à elles au seuil de 20 000 habitants. Une définition statistique internationale de la population urbaine a été déterminée lors de la Conférence de Prague en 1966.
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53
+ Les statistiques des Nations unies montrent les différences de seuil entre les instituts nationaux de statistiques (il en existe presque 200 à travers le monde). Si en France ou en Allemagne, le seuil est de 5 000 habitants agglomérés, il est au Danemark de 200, en Islande de 300, au Canada de 1 000, aux États-Unis de 2500, au Japon de 50 000.En Algérie, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 20 000 habitants[18]. En Espagne, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 10 000 habitants. Il y a, selon les derniers recensements, 303 villes en Espagne (taux d'urbanisation : 69 %[19]). Si l'on applique les critères de définition français de la ville, l'Espagne compte au total 760 villes et urbanisée à 79 %. En Suisse, une ville est soit une commune de plus de 10 000 habitants[20], soit une commune possédant ce statut depuis le Moyen Âge.
54
+
55
+ La densité de population est un des critères possibles, qui est notamment influé par la hauteur des bâtiments. En Europe, les urbains occupent un pourcentage de la superficie totale du continent, mais leur empreinte écologique s'étend bien au-delà de la surface des villes.
56
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57
+ La ville consomme plutôt moins de ressources (renouvelables ou non) par habitant que dans les zones de périurbanisation (grâce notamment aux transports en commun, plus efficients, et à de moindres besoins de mobilité) mais, dans les années 1990, une ville européenne d'un million d'habitants consommait environ 11 500 t/jour de combustibles fossiles, 320 000 t d'eau et 2 000 t de denrées alimentaires, en produisant 25 000 t de CO2, 1 600 t de déchets solides et en évacuant 300 000 t d'eaux usées[21],[22].
58
+
59
+ En France, les villes et agglomérations urbaines (par opposition aux agglomérations rurales), sont désignées sous le terme unique d'unité urbaine, leur délimitation est fondée sur l'unique critère de continuité de l'habitat. Les agglomérations peuvent donc être constituées d'une ou plusieurs communes sur le territoire. Les limites sont redéfinies en fonction des divers recensements. La première définition de l'unité urbaine date de 1954, à l'occasion d'un recensement de la population[23]. Actuellement, les limites statistiques proposées par l'INSEE sont les suivantes : lorsque l'agglomération rassemble moins de 2 000 habitants[24], dont les constructions doivent être à moins de 200 m l'une de l'autre[25], il s'agit d'un village ; entre 2 000 et 5 000 habitants, il s'agit d'un bourg ; entre 5 000 et 20 000 habitants, il s'agit d'une petite ville ; entre 20 000 et 50 000 habitants une ville moyenne, entre 50 000 et 200 000 habitants une grande ville ; au-delà, les géographes parlent de métropole[26]. Le bourg, premier échelon dans la hiérarchie urbaine, marque ainsi le seuil arbitraire[27] — seuil fixé en 1856 sous le Second Empire par la Statistique générale de la France — entre les agglomérations habitées par des ruraux, des villageois, et, à partir de 2 000 âmes, des agglomérations habitées par des citadins qui relèvent de l'urbanité[28].
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+
61
+ Depuis 1988, il existe un Conseil national des villes, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. Le CNV se concentre essentiellement sur deux domaines: la politique d'aide aux victimes et la prévention de la délinquance[29].
62
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63
+ Aux Pays-Bas, une agglomération est considérée ville si elle a obtenu des droits de ville[30] au Moyen Âge, ou si une coutume s'est développée, par exemple à cause de la taille de la population ou le rayonnement de la ville. Depuis la réforme de la constitution néerlandaise de 1848, il n'y a pas de distinction légale entre les villes et les villages aux Pays-Bas.
64
+
65
+ Au Canada, en fonction des Provinces, ville est un statut officiel pour certaines municipalités ;
66
+
67
+ Au-delà des seuils permettant selon les critères précités de définir ce qui est une ville ou ne l'est pas, il est possible de définir ce qui fait l'urbanité. Cette dernière associe deux facteurs : la densité et la diversité des objets de société dans l’espace[31]. On peut qualifier chaque entité urbaine en fonction de l’intensité de son urbanité, on parle alors de gradients d'urbanité. On ne peut préjuger d’un caractère régulier d’une forte urbanité au centre et qui diminuerait vers la périphérie. À cette fin, on peut établir des géotypes qui permettent de qualifier des sous-espaces, de l'urbanité la plus importante à l’urbanité la plus faible[32].
68
+
69
+ Malgré la diversité des situations, il est possible de dresser une typologie des villes :
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+
71
+ Différents facteurs ont présidé à la fondation ou au développement des villes à travers l'Histoire. Le site et la situation de la ville sont des facteurs primordiaux lors de son établissement. Voici quelques exemples :
72
+
73
+ Les grandes villes sont le produit de l'étalement urbain ainsi que de la concentration des pouvoirs stratégiques de commandements dans de multiples domaines (politique, administratif, économique, culturel, militaire, etc.). On utilise généralement le terme de métropole pour désigner les grandes villes issues d'un processus de métropolisation. Toutefois, de nouvelles expressions permettent de les distinguer, notamment selon leur rayonnement au niveau mondial :
74
+
75
+ Dans le monde sont observées certaines régularités statistiques dans les distributions hiérarchiques des villes, d'où l'application de lois de probabilité qui cherchent à rendre compte des relations rang-taille des villes[33] :
76
+
77
+ Voir aussi les dictionnaires de géographies donnés dans la bibliographie de l'article Géographie.
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+
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+ Une exoplanète[4],[5], ou planète extrasolaire, est une planète située en dehors du Système solaire.
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+ L'existence de planètes situées en dehors du Système solaire est évoquée dès le XVIe siècle, mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les exoplanètes deviennent l'objet de recherches scientifiques. Beaucoup d'astronomes supposent qu'elles peuvent exister, mais aucun moyen technique d'observation ne permet de prouver leur existence. La distance, mais aussi le manque de luminosité de ces objets célestes si petits par rapport aux étoiles autour desquelles ils orbitent, rendaient leur détection impossible. Ce n'est que dans les années 1990 que les premières exoplanètes sont détectées, de manière indirecte, puis, depuis 2004, de manière directe. La plupart des exoplanètes découvertes à ce jour orbitent autour d'étoiles situées à moins de 400 années-lumière du Système solaire. Au 1er juillet 2020, 4 281 exoplanètes ont été confirmées dans 3 163 systèmes planétaires, dont 701 systèmes planétaires multiples[6],[7]. Plusieurs milliers d'exoplanètes supplémentaires découvertes au moyen de télescopes terrestres ou d'observatoires spatiaux, dont Kepler, sont en attente de confirmation. En extrapolant à partir des découvertes déjà effectuées, il existerait au moins 100 milliards de planètes rien que dans notre galaxie.
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+ Les méthodes de détection utilisées sont principalement la méthode des vitesses radiales, qui déduit la présence d'une planète à travers l'incidence de son attraction gravitationnelle sur la vitesse radiale de son étoile, et la méthode du transit, qui identifie une planète lorsque celle-ci passe devant son étoile en mesurant l'affaiblissement de l'intensité lumineuse de l'astre. Un biais découlant de ces méthodes a abouti à la détection d'une majorité de planètes aux caractéristiques très différentes de celles présentes dans le Système solaire, en particulier l'abondance de Jupiter chaud, planètes gazeuses très proches de leur étoile hôte. Ces nouveaux types de planète ont néanmoins entraîné une remise en cause radicale des modèles de formation des systèmes planétaires qui avaient été élaborés en se basant sur le seul Système solaire. Depuis que les méthodes de détection se sont améliorées, les études[8] visent également à mettre en évidence des planètes aux caractéristiques proches de celles de la Terre orbitant dans la zone habitable de leur étoile.
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+ Le terme exoplanète a été enregistré dans Le Petit Robert dès 1998[9] comme calque français de l'anglais exoplanet[9] dont l'emploi, dès 1992, est attesté par Antoine Labeyrie[10] et Bernard F. Burke[11].
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+ D'après Christina Nicolae et Valérie Delavigne[9], le premier organisme scientifique à l'avoir employé serait le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué de presse du 21 avril 2004[12]. Antérieurement[9], il avait fait son apparition dans des revues de vulgarisation scientifique telles que Science et Vie — première occurrence en janvier 2000[13] — et la Recherche — première occurrence en décembre 2002[14] — ainsi que des publications de sociétés savantes telles que Ciel et Terre — première occurrence en décembre 2001[15] — de la Société royale belge d'astronomie, de météorologie et de physique du globe et L'Astronomie — première occurrence en 2003[16] — de la Société astronomique de France.
12
+
13
+ En France, depuis fin décembre 2007, son usage est recommandé par la délégation générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la Culture et de la Communication[5] et il est recensé sur la base de données terminologiques FranceTerme[4].
14
+
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+ Communément, on appelle « planète extrasolaire » toute planète orbitant autour d'une autre étoile que le Soleil. La définition officielle d'une planète adoptée en août 2006 par l'Union astronomique internationale (UAI) ne concerne que les objets du Système solaire et ne s'applique pas aux exoplanètes[17],[18]. À l'heure actuelle, la seule définition de l'UAI qui concerne les exoplanètes est une définition de travail donnée en 2002 et modifiée en 2003[19].
16
+ Cette définition, plus générale et qui concerne toutes les planètes, y compris celles du Système solaire, contient les critères suivants[note 1] :
17
+
18
+ De façon cohérente, les « planètes » du Système solaire au sens de la définition précédente sont les huit objets définis comme « planètes » au sens de la résolution du 24 août 2006. Et de la même façon, une « planète extrasolaire » est alors définissable comme une planète — toujours au sens de la définition générale juste au-dessus et uniquement celui-ci — située hors du Système solaire.
19
+
20
+ Cet article suit la définition précédente. Par conséquent ne sont traitées que les planètes qui orbitent autour d'étoiles ou de naines brunes. Plusieurs détections d'objets de masse planétaire qui ne sont en orbite autour d'aucun autre corps ont aussi été annoncées[20]. Certains de ces objets ont peut-être appartenu à un système planétaire autour d'une étoile avant d'en être éjectés.
21
+
22
+ Cependant, la définition de travail de l'UAI n'est pas acceptée par tout le monde. Une définition alternative considère que les planètes devraient être distinguées des naines brunes sur la base de leur formation. Il est largement admis que les planètes géantes se forment par accrétion à partir d'un noyau et que ce procédé peut parfois produire des planètes de masse supérieure au seuil de fusion du deutérium[21],[22] ; des planètes massives de cette sorte ont peut-être déjà été observées[23]. Ce point de vue admet également la possibilité des sous-naines brunes, qui ont des masses planétaires mais se forment à la manière des étoiles par effondrement direct d'un nuage de gaz.
23
+
24
+ De plus, la séparation à 13 masses joviennes n'a aucune signification physique précise. La fusion du deutérium peut se produire dans des objets de masse inférieure à cette limite. La quantité de deutérium fusionné dépend également de la composition de l'objet[24]. L'Encyclopédie des planètes extrasolaires incluait en 2011 les objets jusqu'à 25 fois la masse de Jupiter, considérant que « le fait qu'il n'y ait aucune particularité (special feature) autour de 13 MJup dans le spectre de masse observé renforce le choix d'oublier cette limite de masse »[25], puis tous les objets jusqu'à 60 fois la masse de Jupiter depuis 201X. L'Exoplanet Data Explorer inclut les objets allant jusqu'à 24 masses joviennes en précisant que « La distinction à 13 masses de Jupiter du Groupe de travail de l'UAI n'est pas physiquement motivée pour des planètes avec un cœur rocheux et observationnellement problématique à cause de l'ambiguïté du sin(i)[26]. »
25
+
26
+ Le nommage normalisé des exoplanètes est une extension de celui utilisé par le Washington Multiplicity Catalog (WMC) pour les systèmes d'étoiles multiples[27], norme qui a été adoptée par l'UAI[27].
27
+
28
+ Selon cette norme, le membre le plus brillant d'un système reçoit la lettre « A ».
29
+ Les composants distincts qui ne sont pas compris dans « A » sont nommés « B », « C », etc. Les sous-composants sont désignés par un ou plusieurs suffixes ajoutés à celui du sous-système, en commençant par des lettres minuscules pour le deuxième niveau hiérarchique puis des nombres pour le troisième[28]. Suivant une extension de la norme précédente, le nom d'une exoplanète est normalement formé en ajoutant une lettre minuscule au nom de l'étoile hôte de ladite planète. La première planète découverte se voit attribuer la désignation « b » (la lettre « a » étant réservée à l'étoile) puis les planètes suivantes sont nommées avec les lettres suivantes dans l'ordre alphabétique. Si plusieurs planètes du même système sont découvertes en même temps, la plus proche de l'étoile reçoit la première lettre suivante, et ainsi de suite en s'éloignant de l'étoile.
30
+
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+ Si une planète orbite un membre d'un système binaire, la lettre capitale de l'étoile est alors suivie par une minuscule pour la planète. Plusieurs exemples sont aujourd'hui connus, tels 16 Cygni Bb[29] et HD 178911 Bb[30]. Les planètes en orbite autour de l'étoile primaire (étoile « A ») devraient avoir un « Ab » à la suite du nom du système, comme pour HD 41004 Ab[31]. Cependant, le « A » est parfois omis, en particulier lorsque la seconde étoile a été découverte après la (ou les) planète(s) ; par exemple la première planète découverte autour de l'étoile principale du système binaire Tau Bootis est habituellement appelée simplement Tau Bootis b[32].
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+ Si l'étoile hôte est une étoile simple, on peut toujours considérer qu'elle possède un « A » dans sa désignation, bien qu'il ne soit habituellement pas écrit. La première exoplanète trouvée autour d'une telle étoile est alors considérée comme étant un sous-composant secondaire dudit système recevant la désignation « Ab ». Par exemple, 51 Peg Aa est l'étoile hôte du système 51 Peg et la première exoplanète est alors 51 Peg Ab. La plupart des exoplanètes se trouvant dans des systèmes unistellaires, la désignation implicite « A » est généralement absente, ne laissant simplement que la minuscule à la suite du nom du système : 51 Peg b. Le « a » pour l'étoile est également le plus souvent omis, nommant par un petit abus l'étoile du nom du système, ici par exemple 51 Peg.
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+ Quelques exoplanètes se sont vu attribuer des noms qui ne se conforment pas à la norme précédente. Par exemple, les planètes qui orbitent le pulsar PSR 1257+12 furent à l'origine nommées avec des capitales, en commençant à A (laissant l'étoile sans suffixe), plutôt qu'avec des minuscules. Par ailleurs, le nom du système lui-même peut suivre plusieurs systèmes de nommage différents. Dans les faits, un certain nombre d'étoiles parmi lesquelles Kepler-11 n'ont reçu leur nom que grâce à leur inclusion dans un programme de recherche de planètes, n'étant jusque-là référencées que par leurs coordonnées célestes.
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37
+ Cependant Hessman et al. fit la remarque que le système implicite utilisé pour les noms d'exoplanètes tombait totalement en échec avec la découverte de planètes circumbinaires[27]. Ils notent que les découvreurs des deux planètes autour de HW Virginis ont essayé de contourner le problème de nommage en les appelant « HW Vir 3 » et « HW Vir 4 », c'est-à-dire comme étant les troisième et quatrième objets – stellaires ou planétaires – découverts dans le système. Ils notent également que les découvreurs des deux planètes autour de NN Serpentis ont été confrontés à de multiples suggestions émanant de diverses sources officielles et choisirent finalement d'utiliser les désignations « NN Ser c » et « NN Ser d ». Hessman et al. ont alors proposé deux règles afin de remédier à ce problème. Ils notent que, en suivant ces deux règles, 99 % des noms actuels de planètes autour d'étoiles simples sont conservés comme des formes informelles de la forme provisoire sanctionnée par l'UAI. Ils renommeraient simplement Tau Bootis b officiellement en Tau Bootis Ab, en conservant la forme précédente pour un usage informel. Pour faire face aux difficultés liées aux planètes circumbinaire, la proposition contient deux règles supplémentaires, où l'utilisation de parenthèses autour du nom du couple d'étoiles centrales est à privilégier dans le cas de planètes dans cette situation. Ils indiquent que cela ne nécessite le changement de nom complet que de deux systèmes exoplanétaires : les planètes autour HW Virginis serait rebaptisé HW Vir (AB) b et (AB) c tandis que ceux autour NN Serpentis serait rebaptisé NN Ser (AB) b et (AB) c. En outre, les seules planètes circumbinaires connues antérieurement autour de PSR B1620-26 et DP Leonis peuvent presque conservent leurs noms (PSR B1620-26 b et DP Leonis b) comme des formes officieuses informelles de la forme « (AB) b » où la désignation « (AB) » est laissée de côté.
38
+
39
+ À la suite de la récente découverte de PH1b, de nouvelles difficultés sont apparues. En effet, cette planète tourne autour d'un système binaire faisant lui-même partie d'un système double double (système binaire de systèmes binaires) nommé KIC 4862625. Les auteurs de l'article annonçant sa découverte ont évité ce problème en la nommant de façon provisoire « PH1 » (Planet Hunters 1), du nom du programme l'ayant découverte. En effet, PH1 tourne autour de la paire KIC 4862625 A (aussi notée KIC 4862625 Aa+Ab ou encore KIC 4862625 Aab, normalement A(ab) de façon plus correcte, pour bien indiquer les deux composantes), composée des étoiles individuelles KIC 4862625 Aa et KIC 4862625 Ab, et l'autre paire est nommée KIC 4862625 B (aussi KIC 4862625 Ba+Bb ou KIC 4862625 Bab) et composée de KIC 4862625 Ba et KIC 4862625 Bb. La logique exposée ci-dessus plaide en la faveur d'un nommage de la forme KIC 4862625 A(ab)1 ou KIC 4862625 (Aa+Ab)1, les nombres en chiffres arabes étant l'étape suivante après les lettres minuscules. Cependant cela rompt avec le nom habituel des exoplanètes avec une lettre minuscule en plaçant la planète au même niveau que d'éventuels satellites d'autres planètes ne tournant autour que d'une seule étoile ou d'un système multiple « simple ». Quoi qu'il en soit, on peut remarquer que l'équipe de l'Encyclopédie des planètes extrasolaires l'a déjà nommée de façon systématique KIC 4862625 b[33], nom on ne peut plus ambigu (autour de quelle(s) composante(s) la planète tourne-t-elle exactement ?) mais évitant le problème sus-mentionné. L'UAI ayant le dernier mot, ce sera à elle de prendre la décision finale attribuant le nom officiel à la planète.
40
+
41
+ Une autre nomenclature, souvent vue dans les œuvres de science-fiction, utilise les chiffres romains dans l'ordre des positions des planètes de l'étoile. Cela a été inspiré par un ancien système pour nommer les lunes des planètes extérieures, telles que « Jupiter IV » pour Callisto. Mais un tel système n'est pas pratique pour un usage scientifique, puisque de nouvelles planètes peuvent être trouvées plus près de l'étoile, changeant alors tous les chiffres. Cependant, ces chiffres romains semblent être la forme qui sera utilisée pour désigner les satellites de planètes extrasolaires, mais en conservant l'ordre de la numérotation suivant l'ordre de découverte comme pour les planètes ou les lunes de notre propre Système solaire.
42
+
43
+ Enfin, plusieurs planètes ont reçu de façon non officielle de « vrais » noms à la façon de ce qui se fait dans notre Système solaire : on peut notamment citer Osiris (HD 209458 b), Bellérophon (51 Pegasi b), Zarmina (Gliese 581 g) et Mathusalem (PSR B1620-26 b). Vladimir Lyra, de l'Institut Max-Planck d'astronomie, a proposé des noms provenant pour la plupart de la mythologie gréco-romaine pour les 403 candidates planètes extrasolaires connues en octobre 2009[34]. Cependant l'Union astronomique internationale (UAI) avait annoncé qu'elle n'avait aucun projet d'assigner des noms de ce genre aux planètes extrasolaires, considérant que ce n'est pas pratique[35].
44
+
45
+ L'Union astronomique internationale, seul arbitre dans le processus de nomenclature par sa commission 53[36], ne reconnaît pas les noms donnés aux planètes extrasolaires via des sites marchands[37]. Elle annonce cependant le 19 août 2013 sa décision de donner des noms populaires aux exoplanètes, en invitant le public à lui suggérer des noms[38]. En 2015, un vote dédié aux associations astronomiques, puis un vote grand public est mis en place par l'Union astronomique internationale afin de nommer les exoplanètes via le concours NameExoWorlds.
46
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47
+ Les planètes de notre Système solaire, comme toute planète, peuvent parfaitement se voir appliquer les règles précédentes. Pour le détail, voir cette section.
48
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49
+ La question « Sommes-nous seuls dans l'Univers ? » est ancienne (ainsi, Fontenelle y a consacré ses Entretiens sur la pluralité des mondes). Elle entraîne la question de savoir s'il existe ou non d'autres planètes sur lesquelles pourraient se développer d'autres formes de vie. Au XVIe siècle, Giordano Bruno, partisan de la théorie de Nicolas Copernic selon laquelle la Terre et les autres planètes seraient en orbite autour du Soleil, a mis en avant une théorie selon laquelle les étoiles sont telles le Soleil et ainsi accompagnées de planètes[39]. Au XVIIIe siècle, Isaac Newton fait de même dans le General Scholium (en), la conclusion de ses Principia : « Et si les étoiles fixes sont les centres de systèmes semblables, ils seront alors tous construits selon le même concept et sujets à la domination de l'Un. » (« And if the fixed stars are the centers of similar systems, they will all be constructed according to a similar design and subject to the dominion of One. »)[40]
50
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51
+ Christiaan Huygens est le premier astronome à envisager l'utilisation des instruments d'observation afin de détecter de telles planètes[réf. nécessaire].
52
+
53
+ Michel Mayor souligne que « pendant la première partie du XXe siècle, une théorie disait que, pour obtenir les disques de gaz et de poussières à partir desquels les planètes pouvaient se former, il fallait qu’une étoile soit passée à proximité d’une autre. Or, la probabilité que se produise un tel phénomène est quasiment nulle. Cela a mis les astronomes sur une fausse piste pendant longtemps : ils n’attendaient pas d’autres systèmes planétaires dans la Voie lactée[41] ». Au milieu du XXe siècle, cette théorie est abandonnée et le nombre estimé de systèmes planétaires s'élève à 100 milliards, valeur toujours retenue actuellement[41]. La recherche d'exoplanètes est cependant mal perçue au sein de la communauté scientifique en raison de nombreuses découvertes contestées ou annulées. Ainsi, dans les années 1980, seuls quatre groupes de deux astronomes recherchent des exoplanètes : deux au Canada, deux en Californie, deux au Texas, ainsi que les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz[41].
54
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55
+ À la fin du XXe siècle, grâce aux progrès technologiques des télescopes, tels que les détecteurs à couplage de charge (CCD), le traitement d'image, ainsi que le télescope spatial Hubble, qui permettent des mesures plus précises du mouvement des étoiles, beaucoup d'astronomes espérent détecter des planètes extrasolaires. Dans les années 1980 et au début des années 1990, quelques annonces sont faites, mais démenties après vérification. Il faut attendre l'année 1995 pour que la découverte de la première exoplanète soit confirmée.
56
+
57
+ Des découvertes d'exoplanètes sont revendiquées dès le XIXe siècle. Plusieurs annonces parmi les plus anciennes impliquent l'étoile binaire 70 Ophiuchi. En 1855, le capitaine W. S. Jacob, à l'observatoire de Madras de la British East India Company, relève des anomalies qui rendent la présence d'un « corps planétaire » dans ce système « hautement probable »[42]. Dans les années 1890, Thomas J. J. See, de l'université de Chicago et de l'Observatoire naval des États-Unis, énonce que les anomalies prouvent l'existence d'un corps sombre dans le système de 70 Ophiuchi, avec une période orbitale de 36 ans autour de l'une des étoiles[43]. Néanmoins, Forest Ray Moulton publie en 1899 un article prouvant qu'un système à trois corps avec de tels paramètres orbitaux serait hautement instable[44].
58
+
59
+ Durant les années 1950 et 1960, Peter van de Kamp du Swarthmore College fait une autre série de revendications de détection remarquée, cette fois pour des planètes en orbite autour de l'étoile de Barnard[45].
60
+
61
+ De nos jours, les astronomes considèrent généralement tous les anciens rapports de détection comme erronés[46].
62
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63
+ En 1991, Andrew G. Lyne, M. Bailes et S.L. Shemar revendiquent la découverte d'une planète de pulsar en orbite autour de PSR B1829-10, en utilisant la mesure des infimes variations de la périodicité des pulsars, qui permettent de calculer les principaux paramètres orbitaux des corps responsables de ces perturbations (chronométrie de pulsar (en))[47]. L'annonce fait brièvement l'objet d'une attention intense, mais Lyne et son équipe la rétractent ensuite[48].
64
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65
+ Le premier objet de masse planétaire confirmé est annoncé dans la revue Nature le 4 mai 1989 par David W. Latham, Robert P. Stefanik, Tsevi Mazeh, Michel Mayor et Gilbert Burki, orbitant autour de l'étoile de type solaire nommée HD 114762[49],[7] : il s'agit de HD 114762 b, un objet d'une masse minimale de onze fois la masse de Jupiter qui peut donc, selon l'inclinaison de son orbite et la définition adoptée, être une planète ou une naine brune.
66
+
67
+ En septembre 1990, Aleksander Wolszczan et Dale Frail (du radiotélescope d'Arecibo) découvrent plusieurs planètes autour du pulsar PSR B1257+12, qu'ils annoncent le 9 janvier 1992[50].
68
+
69
+ Le 6 octobre 1995 Michel Mayor et Didier Queloz (de l'observatoire de Genève) annoncent la découverte du premier objet dont la masse en fait sans nul doute une planète en orbite autour d'une étoile de type solaire : le Jupiter chaud nommé 51 Pegasi b, en orbite autour de l'étoile 51 Pegasi[51]. Cette découverte est faite grâce à des observations qu'ils ont réalisées à l'observatoire de Haute-Provence par la méthode des vitesses radiales. Ce système, situé dans la constellation de Pégase, se trouve à environ 40 années-lumière de la Terre[52]. Le 8 octobre 2019, l'annonce du prix Nobel de physique pour Michel Mayor et Didier Queloz (conjointement avec James Peebles) couronne le travail de ces chercheurs[53].
70
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71
+ Exactement vingt ans après l'annonce de la première découverte, en octobre 2015, près de 2000 planètes ont été détectées et plus de 3000 candidats supplémentaires sont en attente de confirmation. Plus de la moitié ont été découvertes à l'université de Genève par des équipes internationales[réf. nécessaire].
72
+
73
+ Les chercheurs ont également découvert des systèmes multiples. Le premier système où plusieurs planètes ont été détectées est Upsilon Andromedae, dans la constellation d'Andromède, précédant 55 Cancri[54].
74
+
75
+ Au départ, la majorité des planètes détectées sont des géantes gazeuses ayant une orbite très excentrique, dont certaines se sont finalement révélées être des naines brunes. Le fait de découvrir essentiellement des géantes gazeuses proches de leur étoile est généralement interprété comme un biais de l'observation : il est beaucoup plus simple de découvrir une planète massive tournant rapidement autour de son étoile par la méthode de la vitesse radiale qui détecte la planète en interpolant sa présence par les fluctuations de la trajectoire de l'étoile.
76
+
77
+ Au premier semestre 2005, une polémique a agité le monde astronomique. Des équipes de la NASA et de l'ESO ont annoncé des découvertes grâce au VLT et au télescope spatial Spitzer. Finalement, il semble que l'Europe a bien obtenu les premières images directes de planètes extrasolaires. En l'occurrence, elles orbitent autour de la naine brune GPCC-2M1207 et de l’étoile GQ Lupi. Cela dit, le compagnon de GQ Lupi est probablement une naine brune.
78
+
79
+ En novembre 2009, le « mystère du lithium » est résolu grâce aux données compilées sur les exoplanètes et leurs étoiles[55]. Selon Garik Israelian, « Nous venons de découvrir que la quantité de lithium dans les étoiles semblables au Soleil dépend de la présence, ou non, de planètes. » Les étoiles à planètes contiennent moins de 1 % de la quantité de lithium des autres étoiles.
80
+
81
+ Par la suite, l'emballement médiatique concernant de prétendues découvertes d'exoplanètes habitables fait l'objet de critiques[56].
82
+
83
+ À la fin des années 2010, plus de 4 000 exoplanètes ont été découvertes et environ 3 000 astronomes en recherchent, contre huit au début des années 1990[41]. En 2019, on découvre en moyenne une exoplanète par jour[57].
84
+
85
+ Détecter une exoplanète de manière directe n'est pas une chose facile, pour plusieurs raisons :
86
+
87
+ Ainsi, jusqu'à la première photographie optique par imagerie infrarouge de l'exoplanète 2M1207 b en 2004 et la première découverte par coronographie publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science, les seules méthodes de détection qui fonctionnaient sont appelées « indirectes », car elles ne détectent pas directement les photons venant de la planète.
88
+
89
+ Il existe désormais différentes méthodes actuelles et futures pour détecter une exoplanète, la plupart depuis les observatoires au sol.
90
+
91
+ Cette méthode repose sur les interférences destructives de la lumière de l'étoile. En effet, la lumière de l'étoile étant cohérente dans les deux bras de l'interféromètre, il est possible d'annuler l'étoile dans le plan image permettant ainsi de détecter un éventuel compagnon. Cette méthode a permis de détecter et confirmer quelques exoplanètes. Cependant, la stabilité des interféromètres disponibles actuellement ne permet pas d'atteindre des contrastes suffisamment importants pour détecter des planètes de type Terre.
92
+
93
+ Cette méthode est basée sur l'étude du spectre lumineux de l'étoile. Les mouvements d'un astre sont influencés par la présence d'une planète orbitant autour de lui, ce qui provoque un décalage périodique de sa position. Cela permet de déterminer grâce à l'effet Doppler-Fizeau la vitesse radiale du spectre lumineux. De manière identique aux binaires spectroscopiques, ceci nous apporte des informations concernant la position de l'orbite de la planète ainsi que sur sa masse.
94
+
95
+ Cette méthode de détection est plus performante pour des vitesses radiales élevées : autrement dit, pour des planètes évoluant très près de leur étoile, et qui sont très massives. Ceci explique que de nombreuses exoplanètes découvertes jusqu'à aujourd'hui ont une orbite très proche de leur étoile.
96
+
97
+ Cette méthode de détection indirecte est basée sur l'étude de la luminosité de l'étoile. En effet, si celle-ci varie périodiquement cela peut provenir du fait qu'une planète passe devant.
98
+
99
+ Cette méthode a été proposée pour la première fois en 1951 par Otto Struve de l'observatoire Yerkes de l'université de Chicago. Elle a été proposée à nouveau à deux reprises : en 1971 par Frank Rosenblatt de l'université Cornell, puis en 1980 par William Borucki du centre de recherche Ames de la NASA, en Californie. La méthode par transit consiste à détecter l’exo-planète lorsqu’elle passe devant son étoile. Elle bloque alors une petite quantité de lumière provenant de l’étoile. En mesurant le flux lumineux continument et en détectant la périodicité de cette diminution, on peut détecter indirectement la présence d’une planète tournant autour de son étoile. On peut ainsi en déduire la taille de la planète et par la suite émettre des hypothèses sur sa masse, sa composition rocheuse ou gazeuse et sur son atmosphère.
100
+
101
+ Bien que la variation de luminosité d'une étoile soit plus facilement repérable que la variation de sa vitesse radiale, cette méthode se révèle peu efficace en termes de quantité de planètes détectées par rapport à la somme des étoiles observées. En effet, on ne peut l'utiliser que dans le cas où nous observons le système stellaire quasiment par la tranche. On peut montrer que pour des orientations aléatoires de l'orbite, la probabilité géométrique de détection par cette méthode est inversement proportionnelle à la distance entre l'étoile et la planète. On estime à 5 % des étoiles avec une exoplanète la quantité détectable avec cette méthode.
102
+
103
+ Cependant, elle a l'avantage de ne nécessiter l'usage que de télescopes de dimensions raisonnables.
104
+
105
+ Dans notre propre Système solaire, on peut aussi observer des transits de planètes : les transits de Vénus et de Mercure ne peuvent cependant être observés tout au plus que quelques fois par siècle.
106
+
107
+ C'est par cette méthode que la plupart des planètes extrasolaires ont été détectées.
108
+
109
+ Le principe repose sur le transit secondaire, c’est-à-dire quand la planète passe derrière l'étoile. Dans ce cas on peut détecter les photons provenant de l'hémisphère éclairé de la planète, ce qui fait de cette méthode une méthode en semi-directe. En résumé, on étudie le signal lumineux provenant d'une planète éclipsée par son étoile et l'on retire ensuite le signal lumineux émis par l'étoile (que l'on a mesuré auparavant), on obtient alors la signature de la planète.
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+
111
+ La première détection du transit secondaire a été faite avec le télescope spatial Hubble en 2003 sur l'étoile HD 209458 (voir ce lien pour plus de détails (en anglais)).
112
+
113
+ Récemment, des équipes d'astronomes ont réussi à détecter deux exoplanètes de manière directe, par l'utilisation du satellite Spitzer. Celles-ci, qui étaient déjà connues, ont été repérées grâce à la lumière infrarouge qu'elles émettaient.
114
+
115
+ Cela ouvre de nouvelles opportunités dans le domaine de l'observation. En effet, les chercheurs vont désormais pouvoir essayer de comparer certaines caractéristiques essentielles des exoplanètes repérées jusque là, telles que la couleur, la réflectivité et la température. Ceci permettra de mieux comprendre la manière dont celles-ci viennent à se former.
116
+
117
+ Elle repose sur la détection des perturbations angulaires de la trajectoire d'une étoile. Plus la masse de la planète, et la distance qui sépare l'étoile de la planète sont grandes, plus le système est proche de nous et donc visible.
118
+
119
+ Cette méthode, bien qu'elle soit connue depuis longtemps, n'avait pas encore été utilisée en raison des infimes variations qu'elle devait repérer. Mais ce sera bientôt chose possible avec notamment la mise en place du mode double champ du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) appelé PRIMA.
120
+
121
+ Cette méthode s'appuie sur la courbure de la lumière émise par une étoile distante ou un quasar, lorsqu'un objet massif s'aligne « suffisamment » avec cette source, phénomène appelé « lentille gravitationnelle ». La distorsion de la lumière est due au champ gravitationnel de l'objet lentille, une des conséquences de la relativité générale, comme l'a décrit Albert Einstein en 1915. Il en découle un effet de lentille, formation de deux images déformées de l'étoile distante, voire davantage.
122
+
123
+ Dans le cas de la recherche d'exoplanètes, la planète cible, en orbite autour de l'étoile lentille, fournit une information supplémentaire, permettant de déterminer sa masse et sa distance de l'étoile. On parle de microlentille car la planète n'émet pas ou très peu de lumière.
124
+
125
+ Cette technique permet d'observer des astres de masse même relativement faible, puisque les observations ne s'appuient pas sur la radiation reçue.
126
+
127
+ L'utilisation combinée de systèmes de correction en temps réel (optique adaptative) et de la coronographie permet maintenant d'observer directement la lumière parvenant de la planète.
128
+
129
+ La coronographie est une technique utilisée pour atténuer la lumière d'une étoile, ce qui permet ensuite d'observer des objets moins brillants gravitant autour. Utilisée en complément d'une optique adaptative, elle permet de découvrir des planètes qui orbitent autour d'étoiles pourtant des millions de fois plus lumineuses.
130
+
131
+ D'énormes efforts sont consacrés actuellement à l'amélioration de ces techniques d'optique adaptative, de coronographie stellaire, et de traitement d'image, afin de développer une imagerie astronomique à très haut contraste capable de détecter des exoplanètes de la taille de la Terre. En outre, cette technique permet d'analyser des photons parvenant directement de la planète, ce qui pourra donner des informations importantes sur les conditions atmosphériques et surfaciques de ces planètes.
132
+
133
+ La première photographie optique d'une exoplanète (2M1207 b) a lieu en 2004 à l'aide du VLT[58]. Cependant, elle orbite autour d'une étoile peu brillante (une naine brune), 2M1207 et est détectée non pas par coronographie, mais par imagerie infrarouge. La première découverte par coronographie est publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science. Prise par le télescope spatial Hubble et traitée par l'équipe de l'astronome Paul Kalas, la planète a une masse probablement proche de celle de Jupiter. Baptisée Fomalhaut b, elle est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscis Austrinus) à environ 25 années-lumière. Fomalhaut b est distante d'environ dix fois la distance séparant Saturne du Soleil[59]. Cette découverte est annoncée en même temps et dans la même revue que celle de l'équipe de l'astronome canadien Christian Marois concernant la première observation directe, à 129 années lumière, d'un système stellaire entier composé de trois planètes géantes photographiées dans l'infrarouge autour de l'étoile HR 8799[60].
134
+
135
+ Les différents types de planètes sont soit avérés ou bien demeurent pour le moment hypothétiques. Il y a plusieurs classifications. D'abord, une classification structurelle range les planètes dans des catégories par rapport à leur composition, telles planète tellurique ou planète gazeuse, ou par rapport à leur masse, telles sous-Terre ou super-Jupiter. D'un autre côté, une autre classification range les planètes selon leur température : Jupiter chaud, Jupiter froid, etc. Une troisième classification est faite par rapport à la position, par exemple : planète Boucles d'or, objet libre de masse planétaire. Il existe aussi des catégories transverses, par exemple planète à période de révolution ultra-courte.
136
+
137
+ Dès l'an 2000, des classifications taxinomiques sont aussi suggérées. En 2000, la classification de Sudarsky établit cinq classes de planètes et ne concerne que les géantes gazeuses, sur la base de modèles numériques reposant sur les types d'atmosphères les plus probables pour ce genre de corps. En 2012, la taxonomie de Plávalová donne une description symbolique des principales caractéristiques d'une planète afin de pouvoir effectuer une comparaison rapide entre les diverses propriétés de ces objets.
138
+
139
+ La Voie lactée posséderait à elle seule plus de 100 milliards de planètes voire plus de 200[61]. Par ailleurs, même si aucun n'a encore été formellement identifié, nombre d'entre elles possèdent certainement des satellites.
140
+
141
+ Selon une étude publiée en novembre 2013 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, le nombre de planètes semblables à la Terre présentes dans notre galaxie est estimé à environ 8,8 milliards[62],[63].
142
+
143
+ Le 26 février 2014 la NASA annonce la confirmation de 715 nouvelles exoplanètes détectées grâce au télescope spatial Kepler. Ce faisant, le nombre d'exoplanètes confirmées passe la barre des 1 700.
144
+
145
+ Au printemps 2015, on recense 1 120 étoiles avec planètes, 463 systèmes multiples, 450 géantes gazeuses, 1 061 Jupiters chauds, 206 super-Terres et 92 planètes telluriques de la taille de la Terre.
146
+
147
+ Au 23 février 2019 on recense 3 989 exoplanètes dans 2 983 systèmes planétaires dont 654 multiples[1].
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Un port est une infrastructure construite par l'homme, située sur le littoral maritime, sur les berges d'un lac ou sur un cours d'eau, et destinée à accueillir des bateaux et navires. D'autre part il existe des ports à sec installés en sus ou non d'un port maritime ou fluvial comme stationnement portuaire relié à une infrastructure à terre permettant un stockage de petites unités, comme des voiliers, ainsi que des transferts vers des réseaux ferroviaires et routiers.
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+
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+ Un port peut remplir plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre d'abriter les navires, en particulier pendant les opérations de chargement et de déchargement. Il facilite aussi les opérations de ravitaillement et de réparations. Il est un lieu de séjour.
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5
+ À l'opposé d'un mouillage ou d'un havre consistant généralement en une rade protégée des vents dominants et des vagues par la terre, un port sera protégé par une ou plusieurs digues ou môles. Il pourra être composé de plusieurs darses, de parties isolées par des écluses de cales sèches ou flottantes. Il peut nécessiter des dragages afin d'entretenir une profondeur suffisante. Le port lui-même est aménagé avec des jetées, des quais, des pontons et doit être relié à d'autres moyens de transport (routier, ferroviaire, etc.).
6
+
7
+ Des ports de toutes tailles existent, abritant de quelques barques à des milliers de bateaux et installations utilitaires ou industrielles de production.
8
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+ Du latin portus, qui se rapporte au grec, passage.
10
+
11
+ Les dictionnaires ont jusqu’aux années 1930 défini le port (de mer, marchand, de commerce, de pêche ou de guerre) comme un « enfoncement de la mer dans les terres », naturel ou artificiel, donnant aux bateaux un abri (un havre) contre vents, courants et tempêtes. Avec les progrès techniques les ports sont aussi devenus, comme certains aéroports, des avancées gagnées sur la mer.
12
+
13
+ À l’opposé du « port de marée », où l’on n’entrait qu'à marée haute, le « Port de toute marée » était assez profond pour être disponible aux navires, quelle que soit la marée. Dans le port franc les marchandises ne faisaient l’objet d’aucune taxe, tant qu'elles n'entraient pas dans le pays. Le mot qualifie aussi au XIXe siècle un lieu, proche du port, où l’on entreposait les marchandises étrangères
14
+ Le port d'attache est celui auquel est administrativement rattaché un navire, l’expression ayant donné lieu à un sens figuré.
15
+ Aux « points de la rive d'un cours d'eau où les navires, les bateaux abordent, où les bâtiments chargent et déchargent les marchandises » (port de Bercy, port de Bordeaux, port de Londres), certains étant spécialisés (port au blé, aux tuiles, au bois, etc.).
16
+
17
+ Confusions possibles :
18
+
19
+ Si les sources dans le domaine ne sont pas définitives, les premiers ports construits semblent toutefois remonter aux Phéniciens avec les ports de Sidon et Tyr au XIIIe siècle av. J.-C. : ces villes sont alors à leur apogée et représentent d'importants carrefours commerciaux[1] ; ils perdureront jusqu'aux attaques des Peuples de la mer. Ces ports permettaient le commerce mais également le départ de colons et le soutien des unités navales.
20
+
21
+ L'étape suivante dans le développement des ports est la construction de celui d'Alexandrie en Égypte, vers le IIIe siècle av. J.-C. : une digue, l'Heptastade y est construite, afin de séparer le port en deux parties accessibles suivant la provenance du vent[2]. C'est également le site du phare d'Alexandrie, premier des phares. Les ports se développent ainsi le long de la Méditerranée, et on compte notamment le port du Pirée à Athènes et celui d'Ostie pour Rome. On peut également mentionner le port de Syracuse[3] et celui de Carthage. Les techniques de construction de l'époque utilisaient principalement les roches du lieu, ce qui nécessitait une abondante main d'œuvre, mais offrait des constructions extrêmement durables ; l'archéologie marine actuelle utilise abondamment ceci. On peut également noter l'utilisation de digues en arches semi-circulaires par les Romains, permettant une meilleure résistance aux vagues.
22
+
23
+ Malgré les destructions suivant la fin de l'Empire romain, les ports se développent sur le pourtour de la Méditerranée et progressivement sur la façade Atlantique au fur et à mesure de l'expansion du commerce. Les ports italiens (Gênes, Venise…) prennent de l'importance ; les techniques, restent sensiblement les mêmes. Ce n'est qu'au XIXe siècle avec la révolution industrielle que l'apparence des ports change clairement : la spécialisation entre ports de commerce, de pêche et militaires apparaît et le béton permet d'autres types de construction. On y trouve des coqueries. Aux entrepôts s'ajoutent les lignes de chemin de fer et les grues. Les docks s'étendent et les professions se spécialisent ; le balisage et l'assistance aux navires (par le remorquage par exemple) se développent.
24
+
25
+ Au XXe siècle, la transformation est complète : les ports de commerce se spécialisent en sous-ensembles et en terminaux dédiés aux types de marchandises (vrac solide et liquide, conteneurs, passagers) ; les engins grandissent (tels les portiques) afin de pouvoir charger les navires grandissant sans cesse ; les cadences s'accélèrent afin de rester dans la compétition, mais les effectifs embauchés baissent drastiquement. Les ports de plaisance se développent et prolifèrent le long des côtes des pays développés par la création de marinas parfois géantes. Les derniers développements incluent la construction d'immenses complexes portuaires comme l'Europort de Rotterdam.
26
+
27
+ En Europe, Rotterdam est le 1er port pour le tonnage (370 millions de tonnes en 2005) loin devant anvers le second port (160 millions de tonnes). Les autres ports importants traitent de 50 à 130 millions de t/an. (Hambourg - 126 Mt, Marseille - 97 Mt, Amsterdam - 75 Mt, Le Havre - 75 Mt, Algésiras - 64 Mt, Grimsby & Immingham - 58 MT en 2004, Gênes - 55 Mt, Brême - 54 Mt, Tees & Hartlepool- 54 Mt en 2004, Londres - 54 Mt, Dunkerque - 53 Mt, etc)[4].
28
+
29
+ Le volume traité par les ports du sud de la Mer du Nord a augmenté de plus de 60 % en 20 ans (de 1985 à 2005) avec près de 250 millions de tonnes traitées en 2003. En Méditerranée, ce sont Algesiras, Marseille, Gênes et Trieste qui ont les ports marchands les plus importants.
30
+
31
+ Selon l'IFEN, en 2005, l'Europe compte environ 1 200 ports maritimes qui traitent près d'un milliard de tonnes de fret par an. Environ 90 % du commerce extérieur de l'UE passe par la mer, faisant que la flotte marchande de l'UE occupe la première au monde (en tonnage ou en nombre de navires, plus particulièrement dans la catégorie porte-conteneurs.
32
+ La croissance du tonnage marchand (3267 millions de tonnes en 2001 contre 3101 millions en 1997) a des effets collatéraux en matière de croissance portuaire et d'utilisation des terrains dans les zones côtières, et peut-être en matière de risque et de sécurité maritime.
33
+
34
+ Les ports, comme plus récemment les aéroports ont une importance sanitaire historique. En période de risque épidémique ou pandémique, ce sont des lieux de quarantaine pour les hommes et les marchandises (dans les navires ou dans les lazarets à l'époque des épidémies de peste). La pandémie grippale de 1918 s'est étendue via les ports alliés où les transports de troupes sont rentrés d'Europe avec le virus H1N1 qui fit - selon les sources- de 40 à 100 millions de morts en 2 ans.
35
+
36
+ Les ports sont des lieux stratégiques, économiques et militaires. Ils ont pour cette raison et depuis des siècles fait l'objet de nombreuses attaques venant de la terre, de la mer ou des airs. Certains ont souvent été protégés par des fortifications, arsenaux, batteries, avec leurs dépôts de munitions et troupes à demeure. Lors des deux dernières guerres mondiales, de nombreux ports ont été totalement détruits et parfois les mêmes à nouveau lors de la Seconde Guerre mondiale.
37
+
38
+ Les ports peuvent être classés selon leur localisation, leur statut et leur(s) activité(s).
39
+
40
+ Selon leur localisation, on distingue les ports maritimes, lacustres, fluviaux et à sec.
41
+
42
+ Ils sont situés sur la côte d'une mer ou d'un océan ; ce sont souvent les ports principaux pour un pays ayant une façade maritime, accueillant les plus grands tonnages. Ces ports ont besoin de davantage de protection contre les vagues et le vent en raison de leur exposition. Selon l'ESPO ; dans les ports maritimes européens, passent chaque année environ 3,5 milliards de tonnes de fret, et environ 350 millions de passagers (chiffres 2007). Les ports maritimes manient presque tout le fret impliqué dans le commerce extérieur et la moitié de celui impliqué dans le commerce intérieur.
43
+
44
+ De nombreux ports maritimes sont traditionnellement implantés en fond d'estuaire ou de ria, au niveau de la rupture de charge entre la navigation maritime et les autres modes de transports (y compris la navigation fluviale si le fleuve, plus en amont, est navigable), provoquant la naissance de villes-ponts importantes, car c'est en fond d'estuaire que se trouvait également le dernier pont sur le fleuve avant que les moyens techniques modernes ne permettent des ouvrages d'art plus en aval.
45
+
46
+ Ces ports de fond d'estuaire sont par contre le plus souvent inadaptés à la navigation maritime moderne en raison des faibles tirants d'eau et de l'étroitesse des chenaux navigables permettant de remonter les estuaires, d'où la naissance d'avant-ports, souvent appelés ports en eau profonde, situés le plus souvent à l'entrée de l'estuaire ou en côté du delta, qui peuvent accueillir les navires de grande taille et d'important tirant d'eau, en particulier les navires pétroliers et minéraliers, mais aussi les porte-conteneurs, les cargos, etc. Au début simple annexe du port de fond d'estuaire, l'avant-port est devenu souvent plus important que le port traditionnel, sauf lorsque le port traditionnel a réussi à garder dans un organisme portuaire unique le contrôle de son ou ses avant-ports au prix d'une « marche vers la mer » de ses équipements portuaires modernes et de ses zones industrielles portuaires.
47
+
48
+ Les ports fluviaux, ou ports intérieurs sont publics ou privés. Ils sont situés sur le bord d'un fleuve, d'une rivière ou d'un canal (bords à quai, disposant éventuellement d'un plans d’eau intérieur...), souvent aménagés sur un bras mort, une dérivation ou un élargissement naturel du cours d'eau afin d'éviter que le courant ne gêne les activités portuaires ; certains ports fluviaux sont créés artificiellement en creusant la terre pour créer des bassins accessibles depuis le fleuve ou situés sur le bord de canaux entièrement artificiels (ce ne sont pas des rivières canalisées).
49
+
50
+ Les ports dits publics ont une mission de service public déléguée. Les ports strictement privés sont réservés au trafic ne desservant qu'une seule entreprise, mais pour un tonnage parfois important (50 % du trafic sur la Moselle canalisée par exemple en 2009[5]). La notion de port fluvial semble dans la plupart des pays ne pas avoir de définition juridique très précise ou opposable (dont en France[5]).
51
+
52
+ Le CGDD les définit en France comme suit :
53
+
54
+ Localisation : Les très grands ports fluviaux sont souvent près des embouchures de grands fleuves, accessibles à des navires venant de la mer (petits cargos, péniches de mer, petits caboteurs qui par exemple peuvent remonter l'axe Rhône-Saône jusqu'à Pagny et la Seine jusqu'à Gennevilliers[5]) ; On les considère donc aussi comme des ports maritimes s'ils reçoivent à la fois des bateaux fluviaux et marins ; Divers ports maritimes ont une ou plusieurs darses reliées au réseau de voies navigable par une écluse. La distinction devient donc difficile à proximité de l'embouchure. Plus ou moins intermodal selon la qualité de leurs connexions avec les réseaux routier, ferrés, aériens, cyclables et touristiques, ce sont des « nœuds importants du système de transport »[5]. Comme tous les ports ils génèrent des effets sur l'environnement, et peuvent intégrer la démarche Ecoport au même titre que les ports maritimes.
55
+
56
+ En France Vers 2010, les principaux de ces ports étaient selon le CGDD : « Paris (20 Mt), Strasbourg (8 Mt), Rouen (5,2 Mt pour sa part fluviale), Le Havre (4,8 Mt pour sa part fluviale), Mulhouse (4,2 Mt), Dunkerque (2,4 Mt pour sa part fluviale), Marseille (2,3 Mt pour sa part fluviale), Metz (1,9 Mt), Thionville (1,8 Mt), Lyon (1,2 Mt) et Frouard (1,0 Mt). Le Port autonome de Paris est même le deuxième port intérieur européen derrière Duisburg, mais à l'inverse, de très nombreux ports correspondent à des tonnages très limités et peuvent en fait correspondre à un ou deux transports fluviaux de « niches » »[5]. Ce réseau intérieur de ports est surtout associé à des voies navigables de petites dimensions (gabarit Freycinet) ; En 2009, de 1600 km (30 % du réseau utilisé) de canaux sont au grand gabarit (un peu plus de 1 000 t) mais pas toujours reliées au reste de l’Europe[5]. La distinction public/privé est parfois très floue dans les ports intérieurs, notamment quand comme à Thionville où un port public est contigu à un port privé et qu'ils mettent en commun une grande partie de leurs moyens, dont les infrastructures terrestres, routières ou ferrées[5] (autre exemple : Le Port intérieur public de Colmar est utilisé pour moitié par un privé : Constellium, du domaine du recyclage de cannettes d'aluminium. En 2019, le port fluvial de Paris (PdP) et le port fluvial de Strasbourg (PAS) pèsent économiquement que les tranches moyenne et inférieure des grands ports maritimes (GPM). En 2012, celui de Paris a généré 82 M€, soit presque autant que le Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, et celui de Strasbourg, avec 34 M€ de produits d’exploitation en 2012, est comparable au Grand port maritime de Bordeaux.
57
+
58
+ Gouvernance : En France cette gouvernances varie selon le type de port : Il peut s'agir d'une concession portuaire, accordée en général pour 50 ans ou plus par VNF à une Chambre de commerce et d'industrie en France ou dans un cas (port de Pagny) à une société d’économie mixte (SEM). Autrefois la concession était accordée par l'État, avant que en 1991 l'établissement public VNF ne le remplace ; Sinon le port intérieur est un établissement public en France, avec par exemple les ports autonomes de Paris (Ports de Paris ou PdP) et de Strasbourg (PAS) qui sont établissements publics de l'État (EPIC ou EPA)[5]. Ils ne semblent pas toujours privilégir l'intermodalité avec d'autres modes de transport que la route xxxx et le CGDD juge que l'organisation du plan-masse du port devrait « être arrêtée de manière à ne pas désavantager l'un des modes de transport et, en particulier, le transport fluvial par des difficultés d'accès ou de manutention, dans la limite bien évidemment des contraintes d’organisation et d'exploitation ».
59
+
60
+ Ils sont situés en bordure d'un lac. S'ils ne sont pas soumis aux aléas des marées, les vagues peuvent poser problème sur les grandes étendues d'eau. Les ports lacustres comprennent les petites marinas, mais également des ports de commerce, comme sur les Grands Lacs nord-américains.
61
+
62
+ Relativement récents (apparus dans les années 1960 aux États-Unis), les ports à sec permettent le stockage à terre de petites unités tels que les voiliers de plaisance et les yachts. Ces « ports » sont situés à proximité d'un port de plaisance ou au moins d'une cale de mise à l'eau.
63
+
64
+ En dépit de la diversité des concepts, noms et définitions se rapportant à la notion de port sec et de l’existence d’autres installations analogues, l’expression « port sec » s’entend d’un lieu donné situé à l’intérieur des terres pour le groupage et la distribution de marchandises, ayant des fonctions correspondant à celles d’un port maritime, et comprenant des services de dédouanement.
65
+ Les fonctions rattachées à un port maritime que l’on pourrait s’attendre à retrouver dans un port sec supposent des installations pour la manutention de conteneurs (voire de marchandises en vrac) ; des liaisons avec les infrastructures intermodales ; un regroupement géographique de sociétés et d’organismes indépendants s’occupant du transport de marchandises (tels que transitaires, expéditeurs et transporteurs) ; et la fourniture de services connexes (entre autres, inspections douanières, paiement de taxes, entreposage, entretien et réparation, et liaisons bancaires au moyen des technologies de l’information et de la communication).
66
+ il est bien entendu que le port sec, au lieu qu'il soit géré par le port autonome dont il dépend, il est géré par la fonction de consignation d'une entreprise locale d'un pays donné avec la contribution d'un armateur et ce, dans le but d'éviter les égarements des conteneurs dans certains pays dont les opérateurs abusent de la restitution en utilisant les TC en tant que mode de stockage ce qui engendre une pénalité de restitution appelée "surestarie"
67
+
68
+ Selon leurs activités et les types de bateaux accueillis, on distingue les ports de commerce, de pêche, de plaisance, et les ports militaires. Il est fréquent qu'un même port combine plusieurs activités, mais elles sont souvent séparées géographiquement, par exemple avec différents bassins.
69
+
70
+ Port de commerce de Valparaíso.
71
+
72
+ Port de pêche de Chef de Baie.
73
+
74
+ Port de plaisance de l'île de Groix.
75
+
76
+ Base navale de Pascagoula.
77
+
78
+ Port départemental du Tréport
79
+
80
+ Un port possède différentes caractéristiques qui permettent de le classer par rapport aux autres :
81
+
82
+ La position géographique et la géométrie des bassins portuaires et des jetées déterminent les qualités d'un port et influent sur les paramètres suivants ;
83
+
84
+ La géométrie du port et des masses d'eau n'est pas le seul paramètre influant sur ces vagues. La taille et la vitesse des navires influent (selon l'heure de la marée) sur les vagues et le batillage. L'apparition de navires plus grands, lourds ou larges peut ainsi modifier la hauteur de vague, et indirectement les fonds, la sédimentation, la turbidité ou générer des vagues plus destructrices pour les berges et aménagements flottants. Des modèles ou essais avec des maquettes permettent d'étudier ces problèmes ainsi que la manière dont la houle peut ou non entrer dans un port.
85
+
86
+ Marchandises
87
+
88
+ Passagers
89
+
90
+ Les installations portuaires comprennent des bassins, offrant un tirant d'eau suffisant, bordés par des quais généralement munis de défenses et des terre-pleins sécurisés, des équipements de manutention (grues…), un éclairage nocturne, des postes de soutage et de livraison d'eau douce, des jetées et brise-lames, un réseau électrique (haute tension dans les grands ports). Le chenal d'entrée est balisé. Le port est relié à son arrière-pays par des voies de communication. Depuis les années 1990, à chaque grand port se superpose aussi une infrastructure numérique qui prend une importante croissante pour la gestion des flux et de la sécurité notamment[6],[7].
91
+
92
+ Dès qu'un port atteint une taille suffisante, un certain nombre de navires de services y sont basés ; ils ne font pas partie du trafic du port mais sont utilisés pour différentes opérations portuaires. On trouve ainsi :
93
+
94
+ D'autres navires sont basés dans les grands ports mais ne servent pas à rendre un service directement à un autre navire. On trouve ainsi les baliseurs pour l'entretien du balisage, les brise-glaces pour l'ouverture des voies maritimes polaires ou des transbordeurs pour le déplacement de personnes.
95
+
96
+ Cap Croisette, drague à élinde traînante
97
+
98
+ Pilote embarquant sur un navire à l'arrivée
99
+
100
+ RM Moulis, remorqueur portuaire
101
+
102
+ Série de ravitailleurs à couple d'un porte-conteneurs
103
+
104
+ Les ports contribuent à un développement plus durable en favorisant des transports moins polluants que la route ou l'avion. Mais ils ont aussi des conséquences sur l'environnement pour leur construction, leur gestion et par le trafic qu'ils génèrent en amont et aval. De plus, des polluants provenant du bassin versant, des navires ou d'activités portuaires, accidentelles ou non peuvent contaminer les sédiments locaux ou apportés par des canaux, la mer ou des activités portuaires[8].
105
+ Des réseaux d'eaux pluviales et de ruissellement se rejettent souvent dans les bassins portuaires, sans épuration préalable[8]. Les sédiments fins ont une forte capacité d'adsorption de nombreux contaminants, dont ils deviennent peu à peu un réservoir. Lors de crues, des « effets de chasse », des turbulences induites par de grosses hélices, ou lors de curages, des changements physicochimiques des sédiments peuvent conduire à une remise en suspension ou en solution de substances toxiques qui deviennent éventuellement bioassimilables[8]. La pollution peut affecter certaines activités du port même (pêche ou plaisance) ou les écosystèmes à son aval.
106
+ Dans le port des animaux fouisseurs ou filtrants peuvent bioconcentrer des polluants dont les sels de cuivre et de tributylétain perdus par les antifoolings ou issus des carénages et chantiers de réparation navale.
107
+
108
+ Le transport maritime international est une source croissante d'import d'espèces exotiques dont beaucoup s'acclimatent et certaines deviennent invasives.
109
+ À titre d'exemple, en Australie, la vaste Baie de Port Phillip (1,930 km2) constituée d'eaux tempérées a été choisie comme lieu d'étude parce qu'elle a bénéficié dans le passé (dès 1840) d'études approfondies et à l'échelle de la baie[9]. En 1995/1996, la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) et un centre de recherche sur les ravageurs marins (CRIMP[10]) ont entrepris une évaluation la exhaustive possible de la baie pour y inventorier les espèces indigènes et les incursions d'espèces exotiques. L'inventaire a été fait in situ (pour les espèces benthiques (endofaune, épifaune et espèces encroûtantes…) et au vu des collections des musées régionaux et des études déjà publiées[9]. L'étude rétrospective visait à déterminer le calendrier des introductions successives. Cent soixante espèces non indigènes ont été trouvées (99 introduites et 61 cryptogénique, soit plus de 13 % de toutes les espèces recensées. Sans surprise, la majorité d'entre elles étaient concentrées autour des ports maritimes de Geelong et de Melbourne[9]. L'étude rétrospective a montré une tendance à l'augmentation du phénomène (probablement en raison d'une augmentation du trafic maritime moderne et d'une augmentation de l'aquaculture (connue pour ses introductions accidentelles), mais cette tendance à l'aggravation récente pourrait avoir été exagérée par un biais lié à un effort d'échantillonnage récent plus important ces dernières années[9].
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+
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+ Les États-Unis disposent d'un cadre réglementaire, incluant 18 lois votées de 1889 à 1970 dit Rivers and Harbors Act, appliquées sous le contrôle du Corps des ingénieurs de l'armée des États-Unis. En tant que souvent situés sur des estuaires, les ports doivent aussi respecter une législation portant sur la gestion des inondations (Flood Control Act, Watershed Protection and Flood Prevention Act of 1954), la gestion de l'eau (Water Resources Development Act) ou encore sur les oiseaux migrateurs.
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+
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+ Bien qu'en étant en situation de concurrence, les grands ports européens, réunis au sein de l'ESPO, cherchent à volontairement mieux prendre en compte l'environnement plutôt que de subir un durcissement des législations européennes ou nationales. Ils ont notamment mis en place la démarche Ecoport, et notamment avec l'IMI deux projets qui concernent l'environnement ;
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+
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+ Ces deux projets ont élaboré des lignes directrices propres ; Une sorte de guide de bonnes pratiques publié en 2003 par l'Association des ports européens ESPO The ESPO Environmental Code of Practice (2003), et en 2007 un Code ESPO de bonnes pratiques au regard des Directives « Oiseaux » et « Habitats »[21] Des guides d'auto-diagnostir pour la gestion de l'environnement portuaire[22] et via l' Ecoports Foundation des outils pour identifier et réduire les conséquences portuaires sur l'environnement[23].
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+ Les lignes directrices abordent notamment les répercussions du développement portuaire et des dragages pour la biodiversité et Natura 2000. Ils identifient des recommandations.
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+
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+ De son côté, la commission Européenne, dans une communication[24] sur la politique portuaire européenne, a précisé le rôle des ports dans la chaîne de transport et produit un plan d'action relatif aux objectifs relevant de la compétence de la Commission. Un des éléments de ce plan est l'adoption de lignes directrices sur l'application de la législation environnementale de l'UE à l'évolution des ports[25]. Il s'agissait notamment d'éclaircir, à la demande d'acteurs portuaires, certaines incertitudes juridiques quant à l'interprétation de la directive Oiseaux[26] et de la directive Habitats[27] (en particulier de ses articles 6.3 et 6.4. relatifs aux extensions portuaires réalisés dans des estuaires protégés par la législation européenne ou nationale). Des lignes directrices[28] sur la Directive Oiseaux et sur la protection et prise en compte des habitats dans les estuaires et zones côtières complètent cette approche, avec une attention particulière portée aux effets du développement des ports et au dragage ; elles ont été élaborés par la Commission, en étroite coopération avec les principaux acteurs pour expliciter les dispositions de ces directives dans les contextes portuaires et estuariens et pour faciliter leur mise en œuvre[29].
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+
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+ De leur côté les acteurs portuaires ont créé et promu une démarche volontaire, qui pourrait éventuellement devenir une écosociocertification désignée par le label "« Ecoport[30] »" se met en place, que le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, dans le cadre de la décentralisation portuaire et de son Agenda 21 souhaite mettre en œuvre dans le Port de Calais et le Port de Boulogne-sur-Mer.
121
+
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+ Les déchets des navires ne doivent théoriquement plus être jetés en mer, mais triés quand ils peuvent l'être et récupérés dans les ports. Au 1er janvier 2004, la Directive européenne 2000/59/CE[31] impose des installations de réception portuaires adaptées aux déchets d’exploitation des navires et résidus de cargaison. Les déchets récupérés peuvent être taxés[32]. Un problème reste posé par l'utilisation des toilettes de bateaux de plaisances dans les port. Même là où cela est interdit, les contrôles sont parfois difficiles, et de nombreux ports ont pris du retard pour mettre en place les services de collecte et tri ou valorisation des déchets.
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+
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+ En 2010, la loi Grenelle II[33] précise que les préfets de départements devront mettre en demeure « la collectivité territoriale ou le groupement compétent » qui n’a pas élaboré et adopté, pour chacun des ports maritimes relevant de sa compétence, un plan de réception, de traitement des déchets d’exploitation des navires et des résidus de cargaison. En cas de carence, quand cette mise en demeure sera restée infructueuse au moins un an, le représentant de l’État peut constater par arrêté cette carence et - en application de l'article L. 156-1 - arrêter « le montant d’un prélèvement sur les ressources fiscales de la collectivité territoriale ou groupement compétent, en tenant compte, le cas échéant, des difficultés rencontrées par la collectivité territoriale ou le groupement compétent. ».
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+
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+ Outre les professions du transport maritime visibles sur un port (armateurs, affréteurs, chargeurs, agents maritimes, etc.) ainsi que les navigants (équipages), un port compte un certain nombre de professions propres. On trouve ainsi[34] :
127
+
128
+ Ces personnels sont employés ou placés sous le contrôle de l'État du port, de l'autorité portuaire ou d'entreprises et d'organismes de droit privé. Néanmoins leur employeur varie selon l'organisation propre à chaque port.
129
+
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+ D'autres professions ne sont pas propres aux ports mais se retrouvent tout de même sur ceux-ci. On trouve ainsi des agents de sécurité, des mécaniciens et électriciens, les transporteurs terrestres (routiers, cheminots…), ainsi que divers métiers de la construction et réparation navale.
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Ouvrages généralistes :
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+ Ouvrages historiques :
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+ Beaux livres :
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+ Ingénierie :
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+ Une ville — le milieu urbain — est à la fois un milieu physique et humain où se concentre une population qui organise son espace en fonction du site et de son environnement, en fonction de ses besoins et de ses activités propres et aussi de contingences notamment socio-politiques. La ville est un milieu complexe qui ne peut cependant pas se résumer à une approche physique, car l'espace urbain est aussi la traduction spatiale de l'organisation dans l'espace et dans le temps des hommes et de leurs activités dans un contexte donné. Ce contexte est autant physique, économique, que politique, social ou culturel. L'approche de la ville ne peut être que diachronique et l'histoire des villes, de chaque ville ou agglomération reste un élément d'analyse essentiel. La ville peut être comparée avec un écosystème qui interagit en permanence comme un milieu avec ses hôtes. Les principes qui régissent la structure et l'organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l'urbanisme ou encore l'économie urbaine.
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3
+ Ville provient du latin villa (« maison de campagne, propriété rurale ») qui prit dès les Ve – VIe siècles le sens de « groupe de maisons adossées à la villa », c'est-à-dire à peu près « village », puis regroupement plus important de population.
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+ Les premières villes importantes connues apparaissent à la fin du Néolithique, avec la culture de Cucuteni-Trypillia à partir de la fin du Ve millénaire av. J.-C., en Ukraine, Roumanie et Moldavie ; ces villes pouvaient atteindre plus de 15 000 habitants et s'étendre sur plusieurs kilomètres carrés, elles étaient très planifiées et organisées en plans elliptiques et concentriques[1].
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+ De grandes villes apparaissent ensuite entre 3500 et 1500 av. J.-C. dans les régions fertiles et limoneuses de Mésopotamie comprises entre le Tigre et l'Euphrate, aujourd'hui l'Irak, notamment avec la ville d'Uruk, le premier grand centre urbain du Proche-Orient ancien, puis en Syrie, en Égypte, dans les vallées du Nil et du Jourdain, et les vallées de l'Indus et du Yangzi Jiang.
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+ Les civilisations occidentale et moyenne-orientale disposent d'un certain nombre de mythes et de récits légendaires ayant trait à la création des villes. Par delà la réalité historique, ces récits nous renseignent sur le sens même donné par les hommes à ces établissements construits par eux, de toutes pièces.
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+ Selon la tradition biblique, Caïn construit la première ville dans le pays de Nod, le pays de l'errance, et la baptise du nom de Hénoc qui veut dire le commencement (Genèse 4, 17-24). C'est là que naissent symboliquement l'artisanat avec Tubalcaïn, le premier ouvrier à travailler les métaux, et les arts avec le joueur de flûte (de chalumeau), Youbal. C'est aussi, avec Lamek, la ville du crime et c'est pour cela que Dieu la détruit par un déluge.
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+ La Bible, dans le canon chrétien, commence avec l'histoire d'une ville, celle d'Hénoc[2], et se clôt dans l'Apocalypse (Apocalypse, chapitre 21) par celle d'une autre ville, la Jérusalem céleste, comme pour signifier que « par amour, Dieu révise ses propres desseins, pour tenir compte de l'histoire des hommes, y compris de leurs plus folles révoltes »[3], à moins que l'avenir de l'homme ne passe par la ville et que la ville elle-même soit le symbole de la perfection du monde à venir. L'homme n'est donc point destiné à revenir un jour dans un paradis perdu, mais à vivre pour l'éternité, dans une ville[4], la Jérusalem céleste où il n'y a plus de temple en son centre, car cette ville est Dieu. Le Jardin d'Éden est interdit de retour aux hommes et c'est pour cela que, symboliquement, Dieu y a placé à l'entrée un ange avec une épée flamboyante.
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+
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+ La Bible est aussi une longue succession d'histoire de villes qui toutes seront détruites y compris Jérusalem et son temple par trois fois, comme si la perfection voulue par les hommes ne pouvait être atteinte en ce monde[5]. La grande ville (Babel-Babylone et Jérusalem) est le symbole de la perdition de l'homme comme le rapporte Jacques Ellul au travers une analyse fine du texte biblique[6], car elle est le milieu créé par l'homme pour échapper au projet de Dieu. La ville, dès les origines, apparaît donc dans sa symbolique du moins, comme la seule voie qui permette à l'homme d'accéder à sa propre humanité en apprenant à « vivre ensemble, égaux et différents » pour reprendre la problématique posée par le sociologue Alain Touraine[7]. La ville au travers le mythe de Babel pose aussi directement, avec la diversité des langues, la question des conditions de l'altérité et c'est au travers cette altérité que l'homme devient civilisé par opposition aux barbares[8]. C'est en cela alors que la ville devient « creuset d'humanité »[9]. Construire une ville est un acte à haut risque où l'homme se confronte avec les dieux créateurs, tel un démiurge. Aussi est-il indispensable de s'accorder les bonnes grâces desdits dieux au travers les rites de fondation avec des sacrifices et des offrandes et les rites de dédicace. La dédicace consiste à placer la ville sous la protection d'un dieu tutélaire particulier.
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+
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+ Les plus anciennes villes importantes connues sont celles de la culture de Cucuteni-Trypillia, de la fin du Néolithique en Europe de l'Est, atteignant déjà plusieurs centaines d'hectares avec une planification évidente. Puis de grandes villes apparaissent entre la fin du Néolithique et le début de la Haute-Antiquité au Proche-Orient dans la plaine alluviale fertile de la Mésopotamie dans un premier temps, puis du Nil, du Fleuve Jaune et de l'Indus, qui facilitent grandement l’approvisionnement en ressources agricoles. L'apparition de villes coïncide avec l'émergence de l'agriculture durant la période du Néolithique. Voir les travaux de Jean-Louis Huot sur la naissance des villes en Mésopotamie notamment[10].
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+
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+ À cette époque, la ville se caractérise par plusieurs éléments :
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+ Les raisons de l'apparition des villes sont probablement liées, si l'on en croit l'analyse des économistes, à l'accumulation des richesses des civilisations rurales capables de dégager des surplus de production et surtout liées au développement d'une division du travail. Les cultures relativement intensives du fait des progrès dans la sélection des semences et du bétail comme dans les outils favorisent la richesse et incitent à la spécialisation des personnes dans d'autres domaines que l'agriculture, et tout particulièrement dans les fonctions artisanales et commerciales puis administratives, religieuses ou militaires.
22
+
23
+ Néanmoins, survivront jusqu'à nos jours, en parallèle, des civilisations nomades qui n'en furent pas moins brillantes et les Hébreux, eux-mêmes Sémites nomades, émigrèrent avec Abram (Abraham) de ces régions où naquirent les toutes premières villes. La lecture de la ville ne peut pas faire l'impasse d'un parallèle avec le nomadisme et ce qu'il en reste encore de nos jours, y compris dans nos imaginaires. Il convient alors de se rapprocher des travaux du sociologue Michel Maffesoli[12]. C'est Caïn — l'agriculteur sédentaire — qui tue son frère Abel — le nomade gardien de troupeaux — que Dieu semblait privilégier.
24
+
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+ La ville naît aussi et surtout de la volonté des hommes qui se regroupent autour d'un projet commun, celui de vivre en société. C'est pour cela que l'espace public apparaît comme l'élément symbolique primordial de la fondation de la ville. La ville apparaît alors comme un projet politique au sens étymologique du terme, de polis qui en grec veut dire la cité. La ville n'est donc pas qu'un rassemblement d'hommes et de femmes guidés par des soucis essentiellement fonctionnels (se protéger et se défendre, échanger et marchander…). La ville regroupe sur un territoire donné, des hommes et des femmes et leurs activités avec le projet commun de vivre ensemble, projet plus ou moins explicité d'ailleurs et parfois même sous la contrainte relative d'un leader qu'il soit laïc ou religieux voire les deux à l'époque. C'est avec étonnement qu'Étienne de la Boétie dans son « discours sur la servitude volontaire » au XVIe siècle, s'interroge sur ce qui pousse les hommes nés libres et égaux à abandonner ainsi une part de leur liberté pour vivre ensemble. Sans doute parce que cette vie ensemble est la seule façon pour l'homme d'avenir à sa propre humanité si l'on en croit le philosophe Emmanuel Lévinas qui évoque l'altérité et les conditions de cette même altérité.
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+ Des décisions « politiques » furent à l'origine de la création de villes nouvelles de l'Antiquité à nos jours, mais la finalité reste toujours là même avec souvent le souci de créer sur terre, ici et maintenant, un impossible paradis, une cité idéale. Celui qui nous est promis dans la perspective chrétienne, du moins symbolique, est une ville : la Jérusalem céleste.
28
+
29
+ Le XXe siècle a connu une forte croissance de l'exode rural et des villes. L'Organisation des Nations unies estime en 1950 la population urbaine à 30 % de la population mondiale soit 746 millions d'habitants. 2008 est l'année où — pour la première fois de l'histoire connue — plus de la moitié des humains résident en ville[13]. En 2014, environ 54 % de la population mondiale vit en milieu urbain avec 3,9 milliards de citadins[14]. 60 % de la population sera probablement en 2030 (surtout dans les pays en développement qui selon les prospectivistes devaient accueillir quatre milliards d’urbains en 2030, soit 80 % des citadins de la planète).
30
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31
+ Le Nigeria et la Chine encore très ruraux dans les années 1980 dépasseront 50 % d’urbains, et Bombay et Delhi devaient atteindre respectivement 22 et 19 millions, quand Shanghai ou Lagos (Nigeria) auront 17 millions d'habitants chacune. 36 mégapoles devraient abriter plus de 10 millions d’habitants en 2015 (contre 23 en 1998).
32
+
33
+ Les agglomérations de plus d’un million d'habitants étaient rares au début du XXe siècle. En 2011, on en compte 21 de plus de 10 millions de personnes, presque toutes situées dans les régions en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Des zones métropolitaines se chevauchent pour former d'énormes réseaux urbains. En Afrique de l'Ouest, en Chine et dans le nord de l'Inde, ceux-ci peuvent abriter plus de 50 millions d'habitants.
34
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35
+ Selon les projections des Nations unies, les villes des pays en développement absorberont la plus grande part de la croissance démographique d'ici 2050 — plus de deux milliards d'individus. 72 % des pays en développement ont adopté des mesures pour endiguer les vagues migratoires vers leurs villes, relève une enquête des Nations unies. Mais considérer l'urbanisation comme un mal en soi plutôt que comme une voie inévitable du développement est une erreur, affirme David Satterhwalte, de l'International Institute for Environment and Development (en) de Londres.
36
+
37
+ Il n'existe pas de modèle unique pour gérer une urbanisation rapide. Mais certains exemples sont encourageants. L'un d'entre eux est Séoul. Entre 1960 et 2000, sa population est passée de moins de trois millions d'habitants à dix millions. Pendant cinq siècles, l'essentiel de la ville resta contenu dans l'enceinte d'une muraille de 16 km, bâtie en six mois par les hommes de Taejo. C'était une cité de lettrés qui comptait quelques centaines de milliers d'âmes, jusqu'à ce que le XXe siècle lui donne un nouvel essor.
38
+
39
+ Dans les pays pauvres, les bidonvilles croissent souvent au même rythme que l'urbanisation souligne l'ONU, qui craint avec 1,4 milliard d’habitants vivant dans des bidonvilles en 2020 (souvent sans eau ni électricité et sans accès aux services médicaux et sociaux de base) une augmentation de la pauvreté, des maladies et de la violence urbaine. En 2008, environ un milliard d'humains urbains vivent dans une grande pauvreté, souvent dans des bidonvilles[15].
40
+
41
+ La ville, en ce qu'elle se dilue, est peu à peu remplacée dans les études par les concepts de fait urbain, d'urbanité, de métropole, à travers les processus de mondialisation et de métropolisation. Ceux-ci, s'ils encouragent et incarnent la dynamisation économique et fonctionnelle des espaces urbains, sont aussi vecteurs d'inégalités et de fractures sociales, démographiques et culturelles entre les différents acteurs et différentes populations, et d'altérations des milieux. Les promoteurs de la durabilité en ville cherchent des remèdes à ces constats. Le géographe Guy Burgel pointe de nombreux enjeux pour la ville de l'avenir. Il s'agit de trouver les solutions à la discordance croissante entre territoires vécus et territoires de gestion politique, à la disparition progressive de la ville dans les débats publics et les politiques prônées, à la déterritorialisation de la gestion de la ville, à la désolidarisation croissante entre économie et société, à l'effacement du citoyen face à l'usager, etc.
42
+
43
+ La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique. Pour les géographes contemporains comme Pierre George, une ville se définit comme « un groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une forme d'organisation économique et sociale ». On caractérise parfois une ville par le type d'activités et surtout d'équipements culturels, administratifs , éducatifs ou économiques qu'elle possède. Avec cette définition, une ville pourrait être plus petite qu'une agglomération fortement peuplée à partir d'un réseau de communication[réf. nécessaire].
44
+
45
+ Au Maroc, les villes, telles que définies par le haut-commissariat au Plan notamment chargé du recensement décennal, sont les communes urbaines ou municipalités (ayant le statut administratif de ville) et les centres urbains (unités statistiques) dont disposent certaines communes rurales.
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+
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+ Au Portugal, les conditions nécessaires pour qu'une localité ait le statut de ville (« cité » ou « Cidade ») sont définies par la loi [16] du 2 juin 1982[17] qui, sauf lorsqu'il y a « des raisons importantes de nature historique, culturelles et architecturales », établit qu'une localité ne peut être élevée au statut de ville que si elle a plus de huit mille électeurs, dans un continuum urbanisé. Celui-ci doit disposer au moins de la moitié des infrastructures suivantes : des installations hospitalières avec un service d'accueil permanent, des pharmacies, une ou des casernes de pompiers, des salles de spectacle et un centre culturel, des musées et bibliothèques, des structures hôtelières, des établissements d'enseignement secondaire et primaire, des écoles maternelles et des établissements préscolaires, des transports publics (urbains et interurbains), et des parcs publics ou jardins.
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+
49
+ Le seuil à partir duquel on parle de ville varie selon les époques et les pays. Il pose la question des représentations de la ville selon les pays.
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+
51
+ Les Nations unies se réfèrent quant à elles au seuil de 20 000 habitants. Une définition statistique internationale de la population urbaine a été déterminée lors de la Conférence de Prague en 1966.
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53
+ Les statistiques des Nations unies montrent les différences de seuil entre les instituts nationaux de statistiques (il en existe presque 200 à travers le monde). Si en France ou en Allemagne, le seuil est de 5 000 habitants agglomérés, il est au Danemark de 200, en Islande de 300, au Canada de 1 000, aux États-Unis de 2500, au Japon de 50 000.En Algérie, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 20 000 habitants[18]. En Espagne, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 10 000 habitants. Il y a, selon les derniers recensements, 303 villes en Espagne (taux d'urbanisation : 69 %[19]). Si l'on applique les critères de définition français de la ville, l'Espagne compte au total 760 villes et urbanisée à 79 %. En Suisse, une ville est soit une commune de plus de 10 000 habitants[20], soit une commune possédant ce statut depuis le Moyen Âge.
54
+
55
+ La densité de population est un des critères possibles, qui est notamment influé par la hauteur des bâtiments. En Europe, les urbains occupent un pourcentage de la superficie totale du continent, mais leur empreinte écologique s'étend bien au-delà de la surface des villes.
56
+
57
+ La ville consomme plutôt moins de ressources (renouvelables ou non) par habitant que dans les zones de périurbanisation (grâce notamment aux transports en commun, plus efficients, et à de moindres besoins de mobilité) mais, dans les années 1990, une ville européenne d'un million d'habitants consommait environ 11 500 t/jour de combustibles fossiles, 320 000 t d'eau et 2 000 t de denrées alimentaires, en produisant 25 000 t de CO2, 1 600 t de déchets solides et en évacuant 300 000 t d'eaux usées[21],[22].
58
+
59
+ En France, les villes et agglomérations urbaines (par opposition aux agglomérations rurales), sont désignées sous le terme unique d'unité urbaine, leur délimitation est fondée sur l'unique critère de continuité de l'habitat. Les agglomérations peuvent donc être constituées d'une ou plusieurs communes sur le territoire. Les limites sont redéfinies en fonction des divers recensements. La première définition de l'unité urbaine date de 1954, à l'occasion d'un recensement de la population[23]. Actuellement, les limites statistiques proposées par l'INSEE sont les suivantes : lorsque l'agglomération rassemble moins de 2 000 habitants[24], dont les constructions doivent être à moins de 200 m l'une de l'autre[25], il s'agit d'un village ; entre 2 000 et 5 000 habitants, il s'agit d'un bourg ; entre 5 000 et 20 000 habitants, il s'agit d'une petite ville ; entre 20 000 et 50 000 habitants une ville moyenne, entre 50 000 et 200 000 habitants une grande ville ; au-delà, les géographes parlent de métropole[26]. Le bourg, premier échelon dans la hiérarchie urbaine, marque ainsi le seuil arbitraire[27] — seuil fixé en 1856 sous le Second Empire par la Statistique générale de la France — entre les agglomérations habitées par des ruraux, des villageois, et, à partir de 2 000 âmes, des agglomérations habitées par des citadins qui relèvent de l'urbanité[28].
60
+
61
+ Depuis 1988, il existe un Conseil national des villes, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. Le CNV se concentre essentiellement sur deux domaines: la politique d'aide aux victimes et la prévention de la délinquance[29].
62
+
63
+ Aux Pays-Bas, une agglomération est considérée ville si elle a obtenu des droits de ville[30] au Moyen Âge, ou si une coutume s'est développée, par exemple à cause de la taille de la population ou le rayonnement de la ville. Depuis la réforme de la constitution néerlandaise de 1848, il n'y a pas de distinction légale entre les villes et les villages aux Pays-Bas.
64
+
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+ Au Canada, en fonction des Provinces, ville est un statut officiel pour certaines municipalités ;
66
+
67
+ Au-delà des seuils permettant selon les critères précités de définir ce qui est une ville ou ne l'est pas, il est possible de définir ce qui fait l'urbanité. Cette dernière associe deux facteurs : la densité et la diversité des objets de société dans l’espace[31]. On peut qualifier chaque entité urbaine en fonction de l’intensité de son urbanité, on parle alors de gradients d'urbanité. On ne peut préjuger d’un caractère régulier d’une forte urbanité au centre et qui diminuerait vers la périphérie. À cette fin, on peut établir des géotypes qui permettent de qualifier des sous-espaces, de l'urbanité la plus importante à l’urbanité la plus faible[32].
68
+
69
+ Malgré la diversité des situations, il est possible de dresser une typologie des villes :
70
+
71
+ Différents facteurs ont présidé à la fondation ou au développement des villes à travers l'Histoire. Le site et la situation de la ville sont des facteurs primordiaux lors de son établissement. Voici quelques exemples :
72
+
73
+ Les grandes villes sont le produit de l'étalement urbain ainsi que de la concentration des pouvoirs stratégiques de commandements dans de multiples domaines (politique, administratif, économique, culturel, militaire, etc.). On utilise généralement le terme de métropole pour désigner les grandes villes issues d'un processus de métropolisation. Toutefois, de nouvelles expressions permettent de les distinguer, notamment selon leur rayonnement au niveau mondial :
74
+
75
+ Dans le monde sont observées certaines régularités statistiques dans les distributions hiérarchiques des villes, d'où l'application de lois de probabilité qui cherchent à rendre compte des relations rang-taille des villes[33] :
76
+
77
+ Voir aussi les dictionnaires de géographies donnés dans la bibliographie de l'article Géographie.
78
+
79
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Vilnius (en lituanien : Vilnius Écouter ; allemand : Wilna ; polonais : Wilno ; russe : Вильнюс, Vilnious, ou Вильна, Vilna ; biélorusse : Вільнюс, Vil'nious, ou Вільня, Vil'nia ; yiddish : ווילנע, Vilné), anciennement Vilna, fondée par le grand-duc Gediminas, est la capitale de la Lituanie. Avec plus de 574 000 habitants, c'est la ville la plus peuplée du pays.
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+ Vilnius fut, en 2009, l'une des deux capitales européennes de la culture avec Linz (Autriche).
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+ D'un point de vue architectural, le centre historique de Vilnius a eu la chance d'être épargné par les deux guerres mondiales, et il est intégralement classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment le quartier des ambassades avec ses façades typiques des pays du Nord de l'Europe, plutôt colorées et, souvent ornées de sculptures. La ville est dominée par une superbe tour en briques aisément visible car située sur une colline surplombant la ville. Près de celle-ci se trouve le cimetière polonais na Rossie, où se trouve le cœur du maréchal Józef Piłsudski qui gouverna la Pologne de l'entre-deux-guerres (son corps est enterré à Cracovie). Avant la Seconde Guerre mondiale, Vilnius était l'un des plus grands centres juifs d'Europe. Cette influence juive a valu à la ville le surnom de « Jérusalem de Lituanie » et Napoléon l'appelait la « Jérusalem du Nord ».
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+ Après avoir connu l'économie d'État durant un demi-siècle, Vilnius a retrouvé depuis 1992 l'économie de marché, d'où des édifices de verre et d'acier en construction dont la modernité contraste avec les antiques trolleybus et avec les barres d'habitation de béton gris de la banlieue, qui datent de l'époque soviétique et tranchent sur le paysage verdoyant des campagnes environnantes. Néanmoins, il existe toujours des maisons traditionnelles dans ces zones : elles gardent souvent leur aspect originel, faute de moyens de leurs propriétaires pour les rénover.
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+ Vilnius provient du nom de la rivière qui traverse la ville, la Vilnia.
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+ Vilnius a été fondée sous le règne de Gediminas, Grand-Prince depuis 1316. D'après la légende, il se reposait au cours d'une chasse sur une colline au confluent des rivières Neris et Vilnia. Là, il rêva d'un loup caparaçonné de fer, qui hurlait aussi fort qu'une centaine de loups. Il lui décocha un javelot qui rebondit sur l'animal. Inquiet, il demanda à Lizdeika, son grand-prêtre encore païen, d'interpréter ce présage. « Ce que les dieux ont décidé pour le souverain et pour l'État lituanien peut arriver : le loup de fer se trouve sur une colline sur laquelle seront érigées une forteresse et une ville - la capitale de la Lituanie et la résidence des souverains. La forteresse cependant doit être forte comme le fer, alors sa renommée aura le plus large écho à travers le monde » (en lituanien « à haute voix » et « renommée » s'expriment par le même mot). À cette époque, c'était la superbe Wasserburg, située à l'ouest de Trakai, qui était le siège du souverain.
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+ Telle est la légende. Les archéologues regardent l'histoire démontrable : d'après leurs fouilles, dès le XIe siècle, des hommes s'étaient déjà établis dans cet endroit stratégiquement favorable. Une première mention dans les actes historiques parle de Vilnius comme capitale de la Lituanie en 1323. Cette année-là, le Grand-Prince Gediminas a écrit une lettre en latin dans la capitale de l'époque[1]. Il y recrute des marchands, des gens instruits et des prêtres (c'est-à-dire des étrangers hautement qualifiés) in civitate nostra regia Vilna et il les attire également avec deux Églises et la liberté de religion. Cette tolérance vis-à-vis des différentes croyances religieuses devait marquer longtemps le développement de la ville.
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+ À partir de 1377, l'ambitieux grand-duc Jagellon commence à régner en Lituanie. En 1385, il conclut avec la Pologne l'Union de Krewo, le prix à payer étant la christianisation du pays. Il supprime donc le feu éternel sur la colline de Wilno (nom polonais de Vilnius) et détruit les temples païens qui s'y trouvent. Un an plus tard, en 1386, il se fait baptiser et épouse comme convenu la reine Hedwige de Pologne et, sous le nom de Ladislas II, monte sur le trône de ce nouveau et puissant royaume, unissant la Pologne et la Lituanie : la Rzeczpospolita.
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+ En même temps, le droit de Magdebourg est introduit à Vilnius. La ville connaît une période de grande prospérité économique au XVe siècle. À la suite de l'union polono-lituanienne (1385-1569), la ville se trouve de plus en plus sous influence polonaise, et la population de la ville devient majoritairement polonaise. D'où les tentatives de Contre-Réforme. Le collège des Jésuites fondé en 1570 dans ce dessein devient en 1579 une université (Alma academia et universitas Vilnensis societatis JESU), avec privilège du roi de Pologne Étienne Bathory et bénédiction du pape Grégoire XII. Avec celles de Prague, Cracovie et Bar, l'université de Vilnius fut longtemps l'une des rares en Europe centrale et de l'Est. En même temps, l'union polono-lituanienne fait venir des populations juives qui participent à la prospérité de Vilnius qui devient une ville importante pour la culture ashkénaze en Europe du Nord. Elle est surnommée la « Jérusalem de Lituanie » en raison de son importance spirituelle pour le judaïsme, avec, par exemple, le Gaon de Vilna (« génie de Vilna »)[2]. Sur le plan économique, le XVIe siècle cependant voit s'amorcer un lent déclin. Le XVIIe siècle est marqué par des conflits (de 1655 à 1661, la ville est occupée par des troupes russes dans le cadre de la guerre russo-polonaise) et des épreuves comme les incendies et la peste.
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+ Jusqu'au XVIIe siècle, les communautés juives de Lituanie, protégées par le Grand-Duché de Lituanie puis la République des Deux Nations, connaissent la paix et la prospérité, mais à partir de cette époque, les Juifs y subissent des agressions malgré la protection des autorités lituaniennes ou polonaises : 1635, une « émeute d'endettés » détruit la toute nouvelle synagogue de Vilnius et ses dix-huit rouleaux de la loi. À la suite de ces agressions, de 1653 à 1663, diverses interdictions professionnelles sont édictées contre les Juifs[3].
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+ En 1654, Vilnius est conquise par les Russes puis en 1655 par les Cosaques de Bohdan Khmelnytsky. Presque tous les Juifs sont tués et les survivants sont expulsés de Vilnius ; ils y reviennent après le départ des Cosaques, mais, entre 1702 et 1708, pendant la Grande guerre du Nord, la ville est gravement endommagée par les troupes suédoises et près de 20 000 Juifs meurent du fait des combats et de la famine. Des incendies, dans les années 1737, 1745 et 1747, ralentissent la reconstruction. En 1742, les Juifs de Vilnius perdent tous leurs droits et protections[4].
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+ De 1795 à 1915 (formellement jusqu'en 1917), la Lituanie (et donc Vilnius, dont le nom officiel en russe est alors Vilna, souvent transcrit Wilna) fait partie de l'Empire russe et devient la capitale provinciale du gouvernement de Vilna, où siège un gouverneur général. Le cimetière Sainte-Euphrosyne de Vilnius donne un aperçu de la communauté russe-orthodoxe qui vécut là.
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+ Après la rébellion de la Pologne et de la Lituanie contre la domination russe en 1831, l'université, qui est considérée comme un foyer d'intrigues nationalistes, est fermée l'année suivante par les autorités impériales et le reste jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. L'antisémitisme se généralise sur fond d'intolérance religieuse et de montée des nationalismes antagonistes russe, polonais, biélorusse et lituanien. Le développement de Vilna (Vilnius) est relativement limité dans le cadre d'une capitale provinciale russe, chef-lieu du gouvernement de Vilna.
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+ Cependant, elle conserve encore une certaine importance régionale, ce qui explique qu'au XIXe siècle encore elle est, avant Minsk, le centre de la vie nationale biélorusse. Les Biélorusses forment en effet la troisième nationalité après les Polonais majoritaires et les Juifs. Les poètes et les écrivains biélorusses les plus importants y publient alors leurs travaux. C'est dans la ville de Vilna également que paraît en 1906 le premier journal en langue biélorusse « Naša Niva ».
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+ En 1896, un homme d'affaires juif, Mattityahu Strashun, lègue ses collections de livres à la communauté juive, créant ainsi la plus grande bibliothèque juive en Europe[5]. Les Juifs constituent à la fin du XIXe siècle la première communauté ethnique de la ville, représentant près de la moitié de la population. Les Juifs de Lituanie sont souvent très pauvres : vers 1900, 30 000 personnes, dont la moitié de Juifs, bénéficient de la soupe populaire de la communauté juive. C'est dans les cercles révolutionnaires juifs de Vilnius, animés d'abord par Aaron Samuel Liberman dans les années 1870, puis par Arkadi Kremer, que naquit le mouvement socialiste juif, avec la création du Bund en 1897[6].
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+ La ville est occupée par l'armée allemande de 1915 à décembre 1918, période durant laquelle elle est intégrée à la juridiction de l'Ober Ost, étant le siège des autorités d'un des Bezirke. C'est sous l'occupation allemande le 16 février 1918 qu'est signée à Vilna (nom russe de Vilnius) l'acte d'indépendance d'une nouvelle république lituanienne, que le pouvoir bolchevik voisin veut attirer dans son orbite.
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+ L'indépendance de la Lituanie ayant été signée sous l'occupation allemande, la ville connaît de graves troubles lorsque les Allemands l'évacuent le 31 décembre 1918 : du 1er janvier au 5 janvier 1919, elle est aux mains de forces armées polonaises (les Polonais constituent la moitié de la population de la ville). L'Armée rouge, soutenue par une partie des communautés lituanienne et juive, fait alors son entrée dans la ville dans la journée du 5 janvier 1919 et le militant communiste lituanien Vincas Mickevičius-Kapsukas (en) forme un gouvernement.
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+ Entre le 18 février et le 20 février 1919, la « république socialiste soviétique de Lituanie » se joint à la république socialiste soviétique de Biélorussie. La terreur rouge touche alors principalement les Polonais, majoritaires dans la classe moyenne, la bourgeoisie, l'intelligentsia et le clergé[7]. Le 27 février suivant, les deux républiques soviétiques s'unissent — c'est la Litbel ou république socialiste soviétique lituano-biélorusse — et Vilnius est choisie comme capitale. Cependant, à partir d'avril 1919 (lors de la Guerre soviéto-polonaise), des émeutes secouent la ville, dont une partie de la population attend de la Pologne sa délivrance contre la terreur de la Russie bolchévique. Le 19 avril, les troupes polonaises reprennent Wilno (nom polonais de Vilnius). La collaboration d'une partie des militants du Bund avec le bref pouvoir soviétique est imputée à toute la communauté juive[8] — en fait, la majorité de la communauté semble avoir adopté une prudente attitude d'attentisme, mais il y eut aussi des coups de feu tirés sur les troupes polonaises[9] — et devient le prétexte, dans les jours qui suivent, à des pogroms.
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+ Un an et trois mois plus tard, le 20 juillet 1920, les Bolcheviks, appuyés par des Lituaniens, des Biélorusses et des Juifs, reprennent la ville et c'est à nouveau le tour des Polonais de subir le cycle des répressions et des vengeances communautaires. La Pologne reconnaît l'appartenance de la ville et de sa région à la Lituanie le 7 octobre 1920, mais, dès le lendemain, prétextant une mutinerie, le général Zeligowski, contre l'avis de Piłsudski, alors commandant en chef des forces polonaises, attaque le nouveau gouvernement bolchevik de Vilnius et pénètre dans la ville qui tombe le lendemain. Il y proclame une République de Lituanie centrale qui recouvre la région de Wilno. Les intellectuels lituaniens quittent la nouvelle capitale pour Kaunas (Kovno en polonais), devenue, quant à elle, capitale de la Lituanie pour les dix-neuf années qui suivent. Quant aux socialistes et bolcheviks, principalement biélorusses et juifs, ils rejoignent la Russie soviétique ; ceux qui sont rattrapés par l'armée polonaise sont passés par les armes quand ils ne sont pas lynchés par la population polonaise.
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+ Une fois la paix revenue entre la Pologne et l'URSS (paix de Riga, 1921), Wilno (Vilna en yiddish) retrouve son importance en ce qui concerne la vie culturelle et scientifique juive ashkénaze.
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+ La Pologne dirige en réalité l'éphémère République de Lituanie centrale, en s'appuyant sur le fait que la majorité de la population urbaine est de souche polonaise. Cette République est finalement annexée par la Pologne le 20 février 1922, sur vote favorable de l'Assemblée (la Diète) de Wilno. Wilno tombe alors au rang de ville de province excentrée (nord-est de la Pologne). La minorité lituanienne n'a plus en ville qu'une seule église où les sermons se font en langue lituanienne (église Saint-Nicolas). La minorité biélorusse, quant à elle, reste active avec ses écoles, ses lycées et ses activités culturelles. L'Université Étienne-Bathory (Uniwersytet Stefana Batorego) est durant cette période une des grandes universités polonaises.
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+ En septembre 1939, après l'invasion nazie de la Pologne par l'ouest, l'Armée rouge, en application du protocole secret du pacte Hitler-Staline, procéda à l'invasion de la Pologne orientale qui comprenait Wilno[10]. Prise le 19 septembre, Vilnius fit partie pendant quelques semaines de la République socialiste soviétique de Biélorussie puis, en octobre, fut cédée formellement à la Lituanie, elle aussi occupée par l'Armée rouge le 15 juin 1940, puis annexée à l'URSS, le 3 août 1940 : les administrations de l'État lituanien y sont liquidées et remplacées par des cadres soviétiques, opération dans laquelle 75 000 Lituaniens sont déportés ou tués[11], et Vilnius devint capitale de la République socialiste soviétique de Lituanie. Il n'y avait à ce moment que 2 % de Lituaniens à Vilnius, le reste étant, dans l'ordre, de souche polonaise, juive et biélorusse. La terreur rouge s'abattit à nouveau principalement sur les Polonais, mais aussi sur toutes les personnes qui avaient servi l'État polonais (fonctionnaires, forces de l'ordre, enseignants, prêtres, juristes, journalistes) et sur toutes celles qui avaient été propriétaires de terres, de biens de production ou de commerces. Le cycle de violences des années 1915-1920 se remit ainsi en place[12] et des milliers de Polonais de Vilnius subirent la déportation en URSS.
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+ En juin 1941, Vilna comptait entre 200 000 et 220 000 habitants dont 40 % de Juifs, 30 % de Polonais et 25 % de Lituaniens[13]. Quand, à l'été 1941, la Wehrmacht entra en URSS après l'insurrection de juin, la fin de l'histoire juive à Vilnius était proche. L'occupation allemande de Vilnius commença le 23 juin 1941. Dans la vieille ville, le ghetto de Vilnius fut séparé en deux. La liquidation du plus petit dura jusqu'en octobre 1941 et vit plusieurs dizaines de milliers de Juifs être fusillés dans la forêt de Poneriai (à environ 10 km à l'ouest de la vieille ville) par les Einsatzgruppen. Le deuxième ghetto perdura jusqu'en 1943 et vit les combattants juifs de la Fareynikte Partizaner Organizatsye (FPO) prendre les armes contre les nazis qui se livraient à ce massacre de la population juive. Après la liquidation du ghetto, une partie des membres de la FPO parvient à rejoindre les partisans soviétiques. Les Juifs survivants furent exécutés ou déportés dans des camps de concentration[14].
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+ Il existe un petit cimetière des prisonniers soviétiques de Vilnius aux abords de la ville, rappelant la mort dans les environs de Vilnius de 4 500 prisonniers de guerre soviétiques exécutés par les forces du IIIe Reich ou morts en camp, dont une partie d'origine biélorusse et lituanienne.
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+ L'armée allemande fut définitivement chassée de Vilnius par les forces soviétiques du troisième front biélorusse le 13 juillet 1944. Elles étaient commandées par le général Tcherniakhovski qui disposait de 200 000 hommes.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, le pays fut de nouveau annexé par l'URSS. Vilnius redevint capitale de la République socialiste soviétique de Lituanie. La moitié de la population polonaise restante fut expulsée et de nombreux survivants de la ville, jugés non-fiables ou indésirables par le NKVD, furent déportés au Goulag au début de la deuxième occupation soviétique. La ville se dépeupla encore, et sa croissance démographique ne reprit qu'à partir des années 1960, par la colonisation russe ou biélorusse et surtout par l'exode rural lituanien ou polonais de Biélorussie. Il ne restait alors quasiment rien du judaïsme et pas grand-chose de la culture polonaise de Vilnius. Le 11 mars 1990, le Conseil Suprême de la République socialiste de Lituanie déclara son intention de restaurer l’indépendance du pays. À la suite de cette déclaration, le 9 janvier 1991, les autorités soviétiques envoyèrent à Vilnius, d'une part Mikhaïl Gorbatchev pour convaincre la population des avantages à rester dans l'URSS, mais d'autre part des troupes du MVD qui, le 13 janvier suivant, attaquèrent les bâtiments de la radio et de la télévision publiques, tuant 14 personnes et faisant des centaines de blessés.
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+ La Lituanie retrouva son indépendance de fait en août 1991 pendant la dislocation de l'URSS et de droit le 31 décembre 1991 lors de la dissolution officielle de l'URSS. La reconnaissance internationale de cette indépendance fut facilitée par le fait que ni les États-Unis[15], ni le Parlement européen[16],[17],[18], ni la CEDH, ni le Conseil des droits de l'homme de l'ONU n'avaient reconnu l'annexion de la Lituanie par l'URSS ; de plus, la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU ont continué à reconnaître de jure la Lituanie comme État souverain[19]. Depuis lors, en l'espace de dix ans, Vilnius, ville marquée par le style soviétique, est devenue une ville occidentale et cosmopolite. Dans la vieille ville et le centre, un aménagement dans le cadre du projet Gediminas a en effet jeté, aux alentours des années 2000, sur les rives de la Neris, les bases d'un quartier moderne de commerces et de bureaux, grâce auquel Vilnius veut ne plus être un point d'attraction pour les seuls touristes. Jusqu'ici ce développement n'a plus ou moins concerné que des terrains en jachère ; les vieux quartiers de maisons en bois qui jouxtent la ville au nord étant, pour le moment, encore préservés.
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+ Vilnius s’est rapidement transformée, et la cité s’est affirmée comme une métropole européenne moderne. Beaucoup de ses anciens bâtiments ont été rénovés alors qu’un quartier d’affaires émerge comme le nouveau centre-ville, destiné à devenir, sur la rive nord de la Néris, le centre administratif et économique de la ville. Ce quartier abrite des zones résidentielles et commerciales modernes, ainsi que le nouvel hôtel de ville et l’Europa Tower, plus haute tour du complexe (123 m). La construction du siège de Swedbank est symbolique de l’importance des banques scandinaves à Vilnius. Le complexe « Vilnius Business Harbour » fut construit en 2008, et l’une de ses tours est désormais le cinquième bâtiment le plus haut d’Europe.
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+ En 2009, Vilnius fut choisie pour devenir capitale européenne de la culture conjointement à Linz, capitale de Haute-Autriche. La célébration du Nouvel An 2009, marquant le début des activités culturelles, comprenait des jeux de lumières « visibles depuis l’espace ». En préparation des festivités, le centre historique de la ville fut restauré, et ses monuments principaux rénovés. La crise économique mondiale fit baisser les chiffres du tourisme, ce qui empêcha certains des projets d’être menés à bien, et des accusations de corruption et d’incompétence furent portées à l’encontre des organisateurs, alors que l’augmentation des impôts pour les activités culturelles mena à des émeutes. Aujourd’hui, la population et l’économie de Vilnius sont en rapide croissance, mais les prix aussi, ce qui crée un climat économique provoquant régulièrement des manifestations de protestation.
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+ Les 28 et 29 novembre 2013, Vilnius accueillit le sommet du partenariat oriental dans le palais des grands-ducs de Lituanie. Beaucoup de chef d’États et de gouvernements européens, ainsi que des fonctionnaires de haut rang y participèrent. Le 29 novembre, la Géorgie et la Moldavie signèrent un accord d’association et de libre échange avec l’Union européenne. L’Ukraine et l’Arménie, qui avaient précédemment pris l’engagement d’un tel accord, décidèrent, sous la pression russe, de reporter leurs signatures, provoquant ainsi le début d’Euromaidan en Ukraine.
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+ Vilnius est située au sud-est de la Lituanie (54° 41′ N, 25° 17′ E), à la confluence de la Vilnia et de la Néris. Proche de la ville, le centre géographique de l’Europe géographique a été identifié par l’IGN. Le lieu figure au Guinness Book of World Records comme centre géographique du continent (de l'Atlantique à l'Oural).
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+ Vilnus dispose d’eaux souterraines, ce qui lui permet d’éviter l’usage intensif de traitement chimique des eaux de surface des lacs ou des rivières, assurant ainsi à ses habitants l’eau du robinet la plus saine d’Europe.
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+ La ville se trouve à 312 km de la Mer Baltique et de Klaïpeda, premier port du pays. La capitale y est reliée par autoroute, comme pour toutes les grandes villes du pays : Kaunas (102 km), Šiauliai (214 km) et Panevėžys (135 km). La position excentrée de la capitale est imputable aux nombreuses évolutions du tracé des frontières au cours des siècles : Vilnius fut au centre culturel et géographique du Grand-Duché de Lituanie.
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+ La ville s’étend actuellement sur une superficie de 402 km2. Les constructions occupent 29,1 % de cette superficie, les espaces verts 68,8 %, et les étendues et cours d’eau 2,1 %.
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+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ La ville est dirigée par la Municipalité de Vilnius, qui inclut la ville de Grigiškės, trois villages et quelques zones rurales. Un conseil municipal de 51 membres est élu tous les quatre ans. Les candidats se présentent de façon indépendante ou depuis leur partis. Le conseil municipal élit le maire, 4 députés-maires et un greffier lors sa première réunion. En avril 2011, les Vilnois élurent Artūras Zuokas, dont la coalition de candidats indépendants gagna 12 sièges au sein du conseil. Žydrūnas Savickas, l’homme le plus fort du monde, Rūta Vanagaitė, directrice du projet « Soviet Bunker » et Darius Maskoliūnas, entraineur de l’équipe de basket-ball BC Lietuvas Rytas, sont des membres notoires du conseil municipal.
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+ Les arrondissements (seniūnijos) recoupent les principaux quartiers de Vilnius :
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+ Vilnius connaît un climat continental humide. Des relevés de températures y sont effectués depuis 1777. La température moyenne à l’année est de 6,1 °C. En janvier, elle est de −4,9 °C et en juillet, 17 °C. Les précipitations moyennes s’élèvent à 661 millimètres par an.
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+ Les étés peuvent être chauds, avec des températures supérieures à 30 °C la journée. La vie nocturne bat son plein à cette période de l’année, les bars, restaurants et cafés sont très fréquentés durant la journée.
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+ Les hivers peuvent être très froids, les températures dépassant rarement 0 °C, et pouvant descendre jusqu’à −20 °C ou −30 °C. Les rivières et les lacs de la région gèlent en surface. La pêche sur glace devient alors un passe-temps populaire.
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+ Vilnius est une ville cosmopolite à l’architecture très variée. La ville compte 65 églises. Comme la plupart des villes médiévales, elle est construite autour de son hôtel de ville. L’artère principale, Pilies g, le relie au Palais Royal. Les autres rues serpentent entre les palais des ducs féodaux, les grandes propriétés, les églises, les boutiques et les ateliers. Le plan radial de la ville médiévale est parcouru de rues étroites et de cours intérieures. Le centre historique de Vilnius est l’un des plus vastes d’Europe, avec une superficie de 3,6 km2. Les édifices historiques les plus remarquables y sont concentrés. Les bâtiments de la vieille ville (ils sont près de 1 500) furent construits au cours des siècles, formant ainsi un mélange de nombreux styles architecturaux. Bien que Vilnius soit connue pour être une ville baroque, on y trouve de magnifiques bâtiments gothiques (comme l’église Sainte-Anne) et Renaissance, entre autres. Ce caractère unique permit à Vilnius d’inscrire sa vieille ville au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1994. 1995 vit l’installation dans le quartier de Naujamiestis le premier bronze de Franck Zappa, avec la permission du gouvernement. Cette sculpture symbolise la liberté d’expression et de création nouvellement retrouvée, et marque le début d’une nouvelle ère pour la société lituanienne.
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+ Le château de Vilnius, vaste complexe défensif, culturel et religieux qui inclut la Tour Gediminas, la place de la cathédrale, le palais des Grands Ducs de Lituanie et les ruines de plusieurs forts, fait partie du Musée National de Lituanie. La plus large collection d’art du pays se trouve au Musée d’Art de Lituanie. La Maison des signataires, où la déclaration d’indépendance de la Lituanie fut signée en 1918, est un important marqueur historique. Le musée des victimes du génocide est dédié aux victimes de l’ère soviétique. De l’autre côté de la Néris, à la galerie nationale d’art, se tient une exposition permanente sur l’art lituanien du XXe siècle, ainsi que plusieurs expositions d’art moderne.
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+ La bibliothèque nationale Martynas Mazydas, nommée en hommage à l’auteur du premier livre imprimée en langue lituanienne, regroupe 6 912 266 ouvrages. La plus grande foire au livre des pays baltes se tient à Vilnius, au Litexpo, le plus grand centre d’exposition de la région.
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+ Le 10 novembre 2007, le Centre d’Arts Visuels Jonas Mekas est inauguré par le réalisateur d’Avant-garde Jonas Mekas. La première exposition s'intitule The Avant-Garde: From Futurism to Fluxus. Un projet de construction du Musée Guggenheim-Hermitage, dessiné par Zaha Hadid, est à l’étude. Ce musée abriterait des expositions présentant des œuvres du musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg et du Guggenheim, ainsi que des œuvres cinématographiques avant-gardistes, une bibliothèque, un musée de la culture juive de Lituanie, et des collections de travaux de Jonas Mekas et Jurgis Maciunas.
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+ Le quartier d’Užupis, près de la vieille ville et l’un des quartiers les plus délaissés de l’ère soviétique, abrite un mouvement d’artistes bohèmes qui possèdent de nombreuses galeries d’arts et ateliers. Užupis s’est déclarée république indépendante le 1er avril 1997. Sur sa place centrale, la statue d’un ange jouant de la trompette symbolise la liberté artistique.
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+ Autrefois connue comme Yerushalayim De Lita (la Jérusalem de Lituanie), Vilnius fut, à partir du XVIIIe siècle, un centre mondial d’étude de la Torah, et accueillait une importante population juive (près de 40 % de la population de la ville en 1897). Le Rabbin Eliyahu Kremer, fameux érudit du judaïsme et de la kabbale, plus connu comme le Gaon de Vilna, était installé à Vilnius. Ces étudiants eurent une influence importante sur les Juifs orthodoxes d’Israël et du monde entier. La communauté juive de la ville fut détruite par l’Holocauste, et une stèle dédiée aux victimes du génocide nazi se trouve au centre de l’ancien Ghetto de Vilnius (Mesiniu g.). On a aussi détruit la Grande synagogue de Vilna et deux cimetières juifs de Vilnius (en). Le Musée Juif Gaon de Vilnius, dont la Maison verte) est consacré à l’histoire de Juifs de Lituanie.
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+ Les Karaïtes forment une secte juive immigrée en Lituanie depuis la Crimée au XIVe siècle pour servir d’unité militaire d’élite. Bien que leur nombre soit très restreint, les Karaïtes gagnent en importance depuis l’indépendance du pays, et ont restauré leur Kenesa.
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+ Vilnius est le siège de l'archidiocèse catholique de Vilnius ; les principaux établissements religieux et la cathédrale y sont situés. La ville compte nombre d’autres églises catholiques actives, ainsi que de petits monastères et des écoles religieuses. Leur architecture peut être gothique, Renaissance, baroque, ou néoclassique, styles dont de flamboyants exemples se trouvent au centre historique de la ville.
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+ En plus du rite catholique romain, le catholicisme de rite oriental a maintenu sa présence à Vilnius depuis l'Union de Brest. La porte Basilienne, baroque, s’y rattache.
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+ Depuis le XIIe ou le XIIIe siècle, Vilnius accueille une présence orthodoxe. Un important monastère russe orthodoxe, nommé après l'Esprit-Saint, se trouve près de la Porte de l'Aurore.
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+ L'église orthodoxe Saint Paraskevi, située dans la vieille ville, fut le site du baptême d’Hannibal, arrière-grand-père d'Alexandre Pouchkine, par le Tsar Pierre le Grand en 1705. Beaucoup de vieux-ritualistes, après avoir quitté l’Église Orthodoxe Russe, se sont installés en Lituanie. L'église Saint-Michel et Saint-Constantin fut construite en 1913 et, aujourd'hui, leur Conseil suprême est basé à Vilnius.
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+ Des Protestants et nombre d'autres groupes chrétiens sont présents dans la ville, notamment des évangélistes luthériens et des baptistes.
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+ La religion pré-chrétienne de Lituanie, centrée autour des forces de la nature personnifiées par des divinités telles que Perkūnas (le Dieu du tonnerre), connait un regain d’intérêt. Romuva, l’église païenne de Lituanie, s’est établie à Vilnius en 1991. L'autre forme connue du néopaganisme slave ou néopaganisme balte (en) en Lituanie est Druwi.
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+ Vilnius est le cœur économique de la Lituanie et le plus large centre financier des États baltes. N’abritant que 15 % de la population du pays, la ville produit pourtant 40 % de son PIB. Le PIB nominal par tête y est de 24 456 $, et de 35 175 $ PPP, ce qui fait de Vilnius la ville la plus riche d’Europe de l’Est.
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+ La ville contribua au budget national à hauteur de 10 015 milliards Lt en 2008, soit environ 37 % de la contribution nationale.
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+ Vilnius devient un centre manufacturier pour les technologies photovoltaïques et renouvelables (Arginte, Pricizika, Baltic Solar), lasers high-tech (Ekspla, Eksma), les biotechnologies (Fermentas, ThermoFischer, Sico Biotech), qui trouvent des débouchés sur le marché mondial. En 2009, Barkleys Technology y ouvrit l’un de ses quatre centres stratégiques du monde.
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+ De plus, Vilnius concentre la plupart des infrastructures éducatives, universitaires sociales du pays, attirant les 2/3 des industries créatives lituaniennes. Ces conditions permettent à Vilnius de croître au rythme le plus élevé des villes baltes.
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+ Les symboles de la ville sont les ruines du château de Gediminas, datant des XIVe et XVe siècles, sur la colline du même nom, et à leurs pieds la cathédrale catholique de Saint-Stanislas de style classique dont le clocher se dresse un peu à l'écart.
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+ En partant de la colline du château dans les directions ouest et sud, le réseau routier de la vieille ville de Vilnius dessine une structure en éventail. La vieille ville, qui s'étire vers le haut sur les pentes de la rive gauche de la Neris, couvre une superficie de 360 hectares et compte parmi les villes les plus grandes et les mieux conservées d'Europe. Depuis 1994, elle fait partie du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Beaucoup de styles architecturaux y ont laissé leurs traces, surtout le baroque, mais aussi les styles gothique et Renaissance. Remarquables sont l'église Sainte-Anne (Šv. Onos), un bâtiment gothique en briques, avec l'église des Bernardins, elle aussi gothique, et les bâtiments baroques de l'université avec l'église Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Jean-l'Évangéliste (Šv. Jono).
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+ On connaît bien également l'église baroque Saint-Casimir (Šv. Kazimiero), consacrée au saint national, et la Porte de l'Aurore (Aušros vartai), lieu de pèlerinage marial important dans l'histoire de la Pologne et de la Lituanie. L'ancien hôtel de ville enfin a été, comme la cathédrale, bâti en style classique. Une des rares églises anciennes en dehors de la vieille ville est celle fondée par le Grand Hetman de Lituanie Michał Kazimierz Pac, l'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (Šv. Petro ir Povilo), chef-d’œuvre du baroque. Cette église, comme également l'icône de la Vierge miraculeuse de la « Porte de l'Aurore », est un lieu de pèlerinage important, surtout pour les catholiques polonais. Sur les 105 synagogues que l'on trouvait jadis à Vilnius, une seule, la synagogue chorale, subsiste. Intéressant également est, au-dessus de la vieille ville, le cimetière Rasų, où sont enterrées bon nombre de personnalités lituaniennes et polonaises (Józef Piłsudski), ainsi que le marché central de la rive nord de la Neris.
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+ Évoquant le romantisme et la petite ville, le quartier Užupis (en français : « derrière le fleuve ») s'étend sur la rive droite de la rivière Vilnele. Depuis le début des années 1990, ce coin ignoré et à l'abandon est devenu un quartier des artistes (près de l'Académie des Beaux-Arts « Dailės akademija »), et c'est désormais une adresse élégante. Vilnius est dans son ensemble une ville qui possède un certain aspect de métropole mais avec beaucoup de verdure qui va jusqu'au centre.
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+ Vilnius est la seule capitale des trois États baltes ayant une devise officielle : Unitas, Justitia, Spes (latin : « Unité, Justice, Espérance »).
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+ Près de la moitié de la ville est couverte d’espaces verts : parcs, jardins publics ou réserves naturelles. De plus, Vilnius abrite de nombreux lacs, où habitants et touristes se baignent et pique-niquent pendant l’été. 30 lacs et 16 rivières couvrent 2,1 % de la superficie de la ville, dont certains bordés de plages de sable.
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+ Vingiu Parkas, le plus grand parc de la ville, est un point de rassemblement majeur pour l’indépendance de la Lituanie dans les années 1980. Des concerts, des festivals et des expositions se tiennent au jardin Bernardinai, près de la tour Gediminas.
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+ Le 20 octobre 2013, le jardin Bernardinai, anciennement Sereiskes parkas, rouvre après rénovation. Le style fin-XIXe de l’artiste Vladislovas Strauss est réhabilité, avec son square central, ses quatre fontaines et son alpinarium. De plus, le parc dispose d’une fontaine musicale, d’un carrousel, d’aires de jeux pour enfants et de 400 bancs. Des expositions botaniques et monastiques y sont proposées et le parc déploie une richesse botanique impressionnante : 300 rhododendrons, 900 lys, 300 forsythias, 100 rosiers de chiens, 620 ifs, 1 400 buis et 160 pins des montagnes[20].
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+ Le marathon annuel de la ville emprunte certaines des voies piétonnes et longe les rives de la Néris. Le parc bordant le Pont Blanc attire beaucoup de monde une fois les beaux jours arrivés, et des événements musicaux ainsi que des projections sur grand écran (comme pour la Coupe du monde de football de 2014) s’y tiennent.
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+ La place de la Cathédrale, dans la vieille ville, est entourée des sites historiques les plus importants de Vilnius. Le Square Lukiskes est le plus grand (4 hectares) et ceint de nombreux édifices gouvernementaux : le ministère des affaires étrangères, le ministère des finances, l’ambassade de Pologne, et l’ancien centre de détention du KGB, devenu le musée des victimes du génocide, où des nombreux opposants au régime soviétique furent torturés et assassinés. Une imposante statue de Lénine y trônait en son centre mais fut enlevée dès 1991.
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+ La place de l’Hôtel de Ville accueille depuis longtemps les foires, les marchés, les célébrations et les événements de la ville, dont la foire Kaziukas. C’est là que se trouve le sapin de Noël de la ville pendant l’hiver. Les cérémonies d’État se déroulent souvent au Square Daukantas, qui fait face au Palais Présidentiel.
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+ Le cimetière Rasos, consacré en 1801, accueille la tombe de Jonas Basanavčius ainsi que celles d’autres signataires de l’acte d’indépendance de 1918, mais aussi le cœur du maréchal polonais Piłsudski.
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+ Deux des trois cimetières juifs de Vilnius furent détruits à l’époque soviétique, et les restes du Gaon de Vilna furent déplacés dans le dernier. Un monument trône désormais où se trouvaient le cimetière juif d’Uzupis.
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+ Le cimetière Bernardine accueillait près de 18 000 tombes avant d’être fermé en 1970 ; il est aujourd’hui restauré. Le cimetière Antakalnis, érigé en 1809, contient plusieurs mémoriaux en l’honneur de soldats polonais, lituaniens, allemands et russes, de même que les dépouilles des victimes des événements de janvier.
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+ Une curiosité récente est la tour de télévision, de 326 m de haut avec une plate-forme panoramique haute de 190 m.
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+ À environ 30 km à l'ouest de Vilnius, Trakai, la capitale médiévale de la Lituanie, avec sa Wasserburg reconstruite.
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+ Au nord de Vilnius, dans le village de Purnuškės, se trouve le parc de l'Europe. C'est là que se trouverait le centre géographique de l'Europe (en lituanien Europos centras). Ce calcul, effectué par des scientifiques français en 1989, est du reste contesté car il faut tenir compte des îles. D'autres géodésistes placent ce point central en Ukraine, près de la frontière avec la Slovaquie ; en fait il n'existe pas de méthodologie incontestable pour déterminer un tel point.
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+ L'Université de Vilnius (Vilniaus universitetas, VU), fondée en 1579, est l'une des plus anciennes universités d'Europe de l'Est et des pays baltes (postérieure de deux siècles à celle de Cracovie ; la plus ancienne université en Europe centrale est quant à elle l'université Charles de Prague). Avec 23 000 étudiants, c'est aussi la plus grande de la ville. L’Université est reconnue pour son niveau d’enseignement élevé, et prend part à des projets avec l’Unesco et l’Otan, entre autres. L’université dispense plusieurs diplômes en anglais et des programmes délivrés en coopération avec d’autres universités européennes. L’université est divisée en 14 facultés, 5 instituts et 4 centres d’études et de recherches.
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+ En juin 2005, l'Université européenne des sciences humaines de Biélorussie (qui avait été fermée en 2004 pour des raisons politiques) s'est réfugiée à Vilnius où elle se considère comme provisoirement en exil. C'est une université privée qui propose des études sur l'Europe, les langues et les sciences politiques.
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+ Les autres établissements majeurs de la ville sont l’Université Mykolas Romenis (19 000 étudiants), l’Université technique Gediminas (13 500 étudiants), et l’Université pédagogique de Vilnius (12 500 étudiants). Les établissements d’études supérieures spécialisés comprennent l’Académie militaire de Lituanie Général JonasZemaitis et l’Académie lituanienne de musique et de théâtre. L’académie des Beaux-arts de Vilnius est associée à un musée possédant près de 12 000 œuvres.
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+ L’École d’Art nationale M. K. Ciurlionis, l’Université de sciences humaines européennes, l’Académie de droit d’affaire, l’école de commerce international, et l’université de d’économie et
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+ de gestion offrent propose des diplômes supérieurs dans divers domaines.
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+ En juin 2008, le gouvernement lituanien a officiellement approuvé le projet de création du musée Guggenheim Hermitage à Vilnius en collaboration avec la Fondation Solomon R. Guggenheim et le Musée de l'Ermitage. Le bâtiment sera construit sur les plans de l'architecte Zaha Hadid. Son ouverture est programmée pour 2013[21]. Le projet est abandonné en 2010.
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+ Il y a plusieurs théâtres à Vilnius, dont le
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+ La ville dispose de l'aéroport international de Vilnius.
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+ Vilnius dispose d’un réseau de transport urbain très complet et efficace : 70 % des travailleurs de la ville se rendent à leur lieu de travail en bus, trolleybus, vélo ou à pied, l’une des statistiques les plus fortes d’Europe dans ce domaine[23].
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+ Vilniaus Viesasis Transportas est chargé du réseau de bus et de trolleybus : plus de 60 lignes de bus et 22 lignes de trolleybus, ce qui en fait le réseau le plus important d’Europe. Chaque jour, 500 000 travailleurs voyagent dans 250 bus et 260 trolleybus. Les étudiants, les retraités et les handicapés ont de réductions de 80 % sur leurs tickets et abonnements. Les premières lignes de bus furent introduites en 1926, les premières lignes de trolleybus en 1956.
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+
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+ Fin 2007, un nouveau système de ticket électronique est introduit. Une fois achetée, cette carte peut être recréditée, y compris via Internet. Les tickets papiers disparaissent en 2008. En août 2012, ces cartes électroniques sont remplacées par la carte officielle de la municipalité de Vilnius : Vilniečio Kortelė. En 2014, l’application m.Ticket Vilnius permet aux usagers de régler et valider leurs titres de transport depuis leur tablettes ou leur smartphones, mais aussi de consulter les horaires, les itinéraires, et apprécier la qualité de chaque voyage.
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+ Enfin, il existe un projet de Métro de Vilnius.
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+ Le système de transport urbain est fourni par Volvo et Mercedes Benz pour les bus, et Solaris pour les trolleybus. Beaucoup de véhicules Skoda, importés de Tchécoslovaquie sous l’ère soviétique sont encore en service, et beaucoup ont vu leur intérieur entièrement rénové.
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+
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+ Le réseau public est complété par des compagnies privées, dont les tarifs et les itinéraires sont similaires. De plus, il existe environ 400 taxis partagés, plus rapides mais plus chers que les bus. Un tram électrique (Vilnius Team Project) fut proposé dans les années 2000, et les travaux préliminaires de recherche de financement et de conception commencèrent en 2014.
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+
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+ Vilnius a été la première ville européenne à lancer un système de « rent and share » de vélos électriques. En 2013, celui-ci est complété par un système plus classique de « rent and share » de vélos. En 2014, de nouvelles stations et de nouvelles bicyclettes sont ajoutées[23].
187
+
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+ La municipalité a également lancé son propre service de taxis[23].
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+
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+ En 2014, Vilnius a été choisie par la firme américaine IBM pour participer à son concours « Smartier cities challenge » et concourir au titre de leader en smart innovations avec des villes comme Durban, Bruxelles ou Perth. À ce titre, la ville reçoit l’équivalent de 500 000 $ de services de conseil de la part de la firme. Il en est résulté un plan d’action pour améliorer encore l’efficacité du réseau urbain de transport[23].
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+
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+ De nombreuses équipes sont basées à Vilnius. Le plus gros club de basket-ball, premier sport de Lituanie, évoluant en Euroleague et Eurocup, le BC Lietuvas Rytas, et titré plusieurs fois au niveau européen (2006, 2009) en fait notamment partie. Ses matchs à domicile sont disputés au Lietuvas Rytas Arena, doté de 1 700 places, mais les matches importants et de portée régionale ou européenne sont joués à la Siemens Arena, d’une capacité de 11 000 places. Cette arène a notamment accueilli les rencontres majeures de l'Euro-Basket 2011. Le BC Sakalai est aussi basé à Vilnius.
193
+
194
+ La municipalité a développé le programme Sveikas Miestas pour promouvoir l'activité physique et la notion de « healthy city ». De nombreuses activités gratuites de plein-air, tel que de la marche nordique, du ping-pong, du fitness ou encore du tai-chi-chuan sont ainsi proposées de façon très régulière aux habitants de la ville[24]. Qui plus est, la ville dispose de nombreuses infrastructures libres d’accès.
195
+
196
+ Vilnius abrite les fédérations lituaniennes de bandy, badminton, canoë, baseball, biathlon, football, escrime, cyclisme, tir à l’arc, athlétisme, hockey, basketball, curling, aviron, lutte, patinage de vitesse, gymnastique, équitation, pentathlon, tir, tennis, volley-ball, triathlon, tennis, taekwondo, haltérophilie, ski, rugby, tennis de table et natation.
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+
198
+ La ville de Vilnius est jumelées avec 14 villes[25] :
199
+
200
+ Des accords de coopération ont été signés avec 16 autres villes :
201
+
202
+ « On March 26, 1949, the US Department of State issued a circular letter stating that the Baltic countries were still independent nations with their own diplomatic representatives and consuls. »
203
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204
+ Sur les autres projets Wikimedia :
205
+
206
+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
207
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208
+ Centre historique de Vilnius (1994) · Isthme de Courlande (avec la Russie) (2000) · Site archéologique de Kernavė (Réserve culturelle de Kernavė) (2004) · Arc géodésique de Struve (avec neuf autres pays) (2005)
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+ Vincent Willem van Gogh (prononcé en néerlandais : /ˈvɪnsɛnt ˈʋɪləm vɑŋ ˈɣɔx/)[Note 2], né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, aux Pays-Bas, et mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, en France, est un peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme.
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7
+ Van Gogh grandit au sein d'une famille de l'ancienne bourgeoisie. Il tente d'abord de faire carrière comme marchand d'art chez Goupil & Cie. Cependant, refusant de voir l'art comme une marchandise, il est licencié. Il aspire alors à devenir pasteur, mais il échoue aux examens de théologie. À l'approche de 1880, il se tourne vers la peinture. Pendant ces années, il quitte les Pays-Bas pour la Belgique, puis s'établit en France. Vincent explore la peinture et le dessin à la fois en autodidacte et en suivant des cours. Passionné, il ne cesse d'enrichir sa culture picturale : il analyse le travail des peintres de l'époque, il visite les musées et les galeries d'art, il échange des idées avec ses amis peintres, il étudie les estampes japonaises, les gravures anglaises, etc. Sa peinture reflète ses recherches et l'étendue de ses connaissances artistiques. Toutefois, sa vie est parsemée de crises qui révèlent son instabilité mentale. L'une d'elles provoque son suicide, à l'âge de 37 ans.
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+ L'abondante correspondance de Van Gogh permet de mieux le comprendre. Elle est constituée de plus de 800 lettres écrites à sa famille et à ses amis, dont 652 envoyées à son frère « Theo »[Note 3], avec qui il entretient une relation soutenue aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
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+ L'œuvre de Van Gogh est composée de plus de 2 000 toiles et dessins datant principalement des années 1880. Elle fait écho au milieu artistique européen de la fin du XIXe siècle. Il est influencé par ses amis peintres, notamment Anthon van Rappard, Émile Bernard et Paul Gauguin. Il échange aussi des points de vue avec son frère Theo, un marchand d'art connu. Il admire Jean-François Millet, Rembrandt, Frans Hals, Anton Mauve et Eugène Delacroix, tout en s'inspirant d'Hiroshige, Claude Monet, Adolphe Monticelli, Paul Cézanne, Edgar Degas et Paul Signac.
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+ Peu connu dans les années 1890, Van Gogh n'a été remarqué que par un petit nombre d'auteurs et de peintres en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Cependant, dans les années 1930, ses œuvres attirent 120 000 personnes à une exposition du Museum of Modern Art, à New York. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands artistes de tous les temps.
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+ La famille Van Gogh, d'ancienne bourgeoisie, est déjà notable aux XVIe et XVIIe siècles. L'état de pasteur est une tradition familiale[WM 1], de même que le commerce de l'art. Le grand-père de Vincent (1789-1874) a, par exemple, suivi des cours à la faculté de théologie à l'université de Leyde jusqu'en 1811. Trois de ses fils sont devenus marchands d'art.
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+ Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un village près de Bréda dans l'ouest du Brabant-Septentrional, dans le sud des Pays-Bas. Sa mère avait mis au monde un enfant mort-né, le 30 mars 1852 : Vincent Willem I, dont il portera le prénom. Il est le fils aîné de Theodorus van Gogh, pasteur de l'Église réformée à Groot-Zundert depuis 1849, et d'Anna Cornelia, née Carbentus, fille d'un relieur de la cour du Duché de Brabant. Ses parents élèveront six enfants : Vincent, Anna Cornelia (1855-1930), Théodore (« Théo »), Elisabetha Huberta (« Liss », 1859-1936), Willemina Jacoba (« Wil » ou « Wilkie », 1862-1941) et Cornelis Vincent (« Cor », 1867-1900)[WM 2].
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+ Son père Theodorus compte dix frères et sœurs. Plusieurs oncles paternels joueront un rôle déterminant dans la vie de Vincent. Hendrik Vincent van Gogh, « Hein », est marchand d'art à Bruxelles. Johannes van Gogh (de), « Jan », est amiral et reçoit Vincent chez lui à Amsterdam pendant plus d'un an. Cornelis Marinus van Gogh, « Cor », est également marchand d'art. Son parrain Vincent van Gogh, « Cent », s'est associé à la chaîne de galeries de l'éditeur d'art parisien Goupil & Cie.
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+ La famille de Van Gogh mène une vie simple. L'ambiance laborieuse du foyer parental marque profondément le jeune Vincent, qui est un enfant sérieux, silencieux et pensif[M 1].
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23
+ En janvier 1861, Vincent Van Gogh entre à l'école de Zundert, dont l'effectif est de deux cents élèves[2]. Il est retiré de l'école et, à la fin d'année 1861, Anna Birnie (1844-1917)[3] est embauchée comme gouvernante pour donner des cours à Vincent et à sa sœur, Anna. Elle leur enseigne, entre autres, le dessin. Le 1er octobre 1864, il part pour l'internat de Jan Provily à Zevenbergen, une ville rattachée à la commune de Moerdijk à trente kilomètres de chez lui. Il y apprend le français, l'anglais et l'allemand. Il y réalise aussi ses premiers essais de dessin[WM 3]. Le 15 septembre 1866, il entre au collège Guillaume II, à Tilbourg.
24
+ Son professeur de dessin était le peintre Constant Cornelis Huijsmans au collège Willem II (en)[4]. Vincent vit difficilement cet éloignement. En mars 1868, il quitte précipitamment l'établissement et retourne chez ses parents à Zundert.
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+ Le 30 juillet 1869, à l'âge de 16 ans, Vincent quitte la maison familiale pour devenir apprenti chez Goupil & Cie à La Haye, filiale fondée par son oncle Hein[7]. Cette firme internationale qui vend des tableaux, des dessins et des reproductions, est alors dirigée par Hermanus Tersteeg[JLB 1], pour qui l'artiste avait un grand respect. En 1871, son père est muté à Helvoirt. Vincent y passe ses vacances en 1872, avant de rendre visite à Theo, à Bruxelles.
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+ Après sa formation en apprentissage, il est engagé chez Goupil & Cie. En juin 1873, Adolphe Goupil l'envoie dans la succursale de Londres avec l'accord de son oncle Cent. Selon la future femme de Theo, Johanna Bonger dite « Jo », c'est la période la plus heureuse de sa vie[8]. Il réussit et, à 20 ans, il gagne plus que son père. Il tombe amoureux d'Eugénie Loyer[Diff 1], la fille de sa logeuse à Brixton, mais lorsqu'il lui révèle ses sentiments, elle lui avoue qu'elle s'est déjà secrètement fiancée avec le locataire précédent[Z 1]. Van Gogh s'isole de plus en plus. À la même époque, il développe un fervent intérêt pour la religion. Son zèle religieux prend des proportions qui inquiètent sa famille. Le 12 novembre 1873, Theo est muté à la succursale de La Haye par son oncle Cent.
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+ Son père et son oncle envoient Vincent à Paris à la mi-mai 1875, au siège principal de Goupil & Cie au 9 rue Chaptal. Choqué de voir l'art traité comme un produit et une marchandise, il en parle à certains clients, ce qui provoque son licenciement le 1er avril 1876[9],[Z 2]. Entre-temps, la famille Van Gogh a déménagé à Etten, village du Brabant-Septentrional.
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+ Van Gogh se sent alors une vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où, pendant quelque temps, il travaille bénévolement, d'abord comme professeur suppléant dans un petit internat donnant sur le port de Ramsgate, où il est engagé. Il dessine quelques croquis de la ville. À son frère Theo, il écrit[Note 4],[M 2] : « À Londres, je me suis souvent arrêté pour dessiner sur les rives de la Tamise en revenant de Southampton Street le soir, et cela n'aboutissait à rien ; il aurait fallu que quelqu'un m'explique la perspective. » Comme l'école doit par la suite déménager à Isleworth dans le Middlesex[Note 5], Van Gogh décide de s'y rendre. Mais le déménagement n'a finalement pas lieu. Il reste sur place, devient un fervent animateur méthodiste et veut « prêcher l'Évangile partout ». À la fin d'octobre 1876, il prononce son premier sermon à la Wesleyan Methodist Church à Richmond. En novembre, il est engagé comme assistant à la Congregational Church de Turnham Green[JLB 2].
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+ À Noël 1876, il retourne chez ses parents. Sa famille l'incite alors à travailler dans une librairie de Dordrecht aux Pays-Bas pendant quelques mois. Toutefois, il n'y est pas heureux. Il passe la majeure partie de son temps dans l'arrière-boutique du magasin à dessiner ou à traduire des passages de la Bible en anglais, en français et en allemand. Ses lettres comportent de plus en plus de textes religieux. Son compagnon de chambre de l'époque, un jeune professeur appelé Görlitz, expliquera plus tard que Van Gogh se nourrit avec parcimonie[10] : « Il ne mangeait pas de viande, juste un petit morceau le dimanche, et seulement après que notre propriétaire eut longuement insisté. Quatre pommes de terre avec un soupçon de sauce et une bouchée de légumes constituaient son dîner. »
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+ Le soutenant dans son désir de devenir pasteur, sa famille l'envoie en mai 1877 à Amsterdam, où il séjourne chez son oncle Jan, qui est amiral. Vincent se prépare pour l'université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, théologien respecté[Note 6]. Il échoue à ses examens. Il quitte alors le domicile de son oncle Jan, en juillet 1878, pour retourner à la maison familiale à Etten. Il suit des cours pendant trois mois à l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles, mais il échoue à nouveau et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc. Au début de décembre 1878, il obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage, dans la région de Mons. Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat mais il a déjà fait son apprentissage pictural en ayant visité tous les grands musées des villes importantes qu'il a traversées quand il travaillait chez Goupil & Cie[11].
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+ Sa traversée du Borinage en Belgique commence à Pâturages (aujourd'hui dans la commune de Colfontaine) en 1878. Il y est accueilli par un évangéliste qui l'installe chez un cultivateur à Wasmes. Très vite, il juge cette maison trop luxueuse et, en août, il part pour Cuesmes pour loger chez un autre évangéliste. Allant au bout de ses convictions, Van Gogh décide de vivre comme ceux auprès desquels il prêche, partageant leurs difficultés, jusqu'à dormir sur la paille dans une petite hutte.
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+ Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre dans un puits de mine du Charbonnage de Marcasse, à 700 mètres de profondeur. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais ses activités de pasteur ouvrier ne tardent pas à être désapprouvées[Z 3], ce qui le choque. Accusé d'être un meneur, il est contraint d'abandonner la mission — suspendue par le comité d'évangélisation — qu'il s'était donnée[M 3]. Il en garde l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une partie de son œuvre. Après ces évènements, il se rend à Bruxelles puis revient brièvement à Cuesmes, où il s'installe dans une maison. Mais, sous la pression de ses parents, il retourne à Etten. Il y reste désœuvré, jusqu'en mars 1880, ce qui préoccupe de plus en plus sa famille. Vincent et Theo se disputent au sujet de son avenir : ces tensions les privent de communication pendant près d'un an[11].
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+ De plus, un grave conflit éclate entre Vincent et son père, ce dernier allant jusqu'à se renseigner pour faire admettre son fils à l'asile de Geel. Il s'enfuit de nouveau et se réfugie à Cuesmes, où il loge jusqu'en octobre 1880 chez un mineur. Entre-temps, Theo obtient un emploi stable chez Goupil & Cie à Paris.
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+ 1. Groot-Zundert (Pays-Bas), le 30 mars 1853 (naissance)
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+ 2. Bruxelles (Belgique), d'octobre 1880 à avril 1881
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+ 3. Etten (Pays-Bas), d'avril 1881 à décembre 1881
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+ 4. La Haye (Pays-Bas), de décembre 1881 à septembre 1883
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+ 5. Drenthe (Pays-Bas), de septembre 1883 à décembre 1883
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+ 6. Nuenen (Pays-Bas), de décembre 1883 à novembre 1885
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+ 7. Anvers (Belgique), de novembre 1885 à février 1886
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+ 8. Paris, de février 1886 à février 1888
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+ 9. Arles (France), de février 1888 à mai 1889
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+ 10. Saint-Rémy-de-Provence (France), de mai 1889 à mai 1890
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+ 11. Auvers-sur-Oise (France), de mai 1890 au 29 juillet 1890 (décès)
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+ Van Gogh atteint sa maturité au moment où il commence sa carrière d'artiste. Il s'intéresse de plus en plus à ses proches et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans des croquis à la mine de plomb, au fusain ou au crayon[Z 4]. En octobre 1880, il part à Bruxelles et, le 15 novembre 1880, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts sur les conseils du peintre Willem Roelofs. Il a l'occasion de travailler à l'atelier du peintre Anthon van Rappard, rue Traversière. Le 1er février 1881, Theo est nommé gérant de la succursale de Goupil & Cie sur le boulevard Montmartre ; il décide alors de subvenir aux besoins de son frère[JLB 3]. Vincent est presque âgé de 28 ans.
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+ Fin avril 1881, Van Gogh revient à la maison familiale et y reste jusqu'à Noël. Il consacre principalement son temps à la lecture et aux études des figures. L'été, il tombe amoureux de Kee Vos, la fille de son oncle Stricker. Malgré le refus clair de Kee, veuve toute récente, Vincent insiste, créant une atmosphère de plus en plus tendue dans sa famille.
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+ À la suite d'une violente dispute avec son père, il part pour La Haye, où il s'installe dans un modeste atelier. Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin par alliance, Anton Mauve (époux de sa cousine germaine Ariëtte Carbentus), pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective.
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+ En janvier 1881, Van Gogh rencontre une ancienne prostituée, Sien Hoornik, qui commence à poser pour lui. Au printemps 1882, son oncle Cornelis Marinus, propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam, lui commande des dessins de La Haye. Le travail ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle, qui lui passe néanmoins une deuxième commande. Bien qu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il est de nouveau déçu. En juin 1882, une hospitalisation liée à une maladie vénérienne lui permet de se réconcilier avec ses parents[JLB 4].
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+ À sa sortie, il s'installe dans un plus grand atelier avec Sien Hoornik et ses deux enfants. C'est au cours de l'été 1882 qu'il commence la peinture à l'huile. Cette période de sa vie lui permet de se consacrer à son art. Il partage ses réflexions sur des peintres qu'il admire comme Daumier ou Jean-François Millet dont il connaît bien les œuvres[Lettre 1],[Lettre 2]. Il exécute de nombreux tableaux et dessins selon différentes techniques. Il envoie ses œuvres à Theo et écrit à Anthon van Rappard. À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Très peu de ces dessins ont survécu car, manquant de nervosité et de fraîcheur selon Theo, ils seront détruits par Vincent.
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+ Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l’artiste, qui réalise sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité à mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et renforcent ses convictions sociales. En août 1883, il envisage de partir dans la province campagnarde de la Drenthe pour profiter de ses paysages. Sa relation avec Sien Hoornik se termine alors.
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+ De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, dans le nord des Pays-Bas, où il s'acharne à sa peinture. C'est l'unique remède qu'il trouve face à un profond sentiment de détresse. Il change assez souvent de logement et la solitude lui pèse. Le temps pluvieux et les difficultés financières de son frère Theo le décident à rejoindre sa famille installée depuis juin 1882 à Nuenen, en Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel[JLB 5].
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+ Van Gogh profite d'un petit atelier aménagé à son intention dans la maison familiale. Il y réalise des séries de tableaux sur différents thèmes, notamment les tisserands. C'est à Nuenen que son talent se révèle définitivement : de cette époque datent de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais aussi quelque deux cents tableaux à la palette sombre et aux coups de brosse expressifs, qui confirment alors son talent de dessinateur et de peintre[12].
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+ Vincent propose à Theo de ne plus lui verser de pension mais plutôt d'échanger ses versements contre ses tableaux. Theo acquiert ainsi des tableaux qu'il espère vendre[JLB 6]. Vincent continue à voir Van Rappard avec qui il peint. À cette période, il donne aussi des cours de peinture à des amateurs. Puis, en mai 1884, il loue un atelier plus vaste que celui qu'il avait jusqu'alors.
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+ Pour la troisième fois, Van Gogh tombe amoureux. Il entame une relation avec sa voisine, Margot Begemann, ce que leurs familles respectives n'apprécient pas. À la mi-septembre, Margot tente de se suicider. Elle passe sa période de convalescence à Utrecht. Le 26 mars 1885, le père Van Gogh meurt d'une crise cardiaque. À cause des relations difficiles qu'il entretient avec son entourage, la sœur de Vincent lui demande de quitter le presbytère. Il habite alors dans son atelier entre avril et mai 1885.
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+ Alors qu'il est encore à Nuenen, il travaille sur une série de peintures qui doivent décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. Van Gogh s'intéresse alors aux artistes renommés de l'école de La Haye, comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele. Il s'agit d'un groupe d'artistes qui, entre 1860 et 1890, sont fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon. Parmi ces artistes, Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers par exemple, sont cités dans les lettres de Van Gogh lors de ses discussions sur l'art[Lettre 3],[Lettre 4]. Il n'hésite pas non plus à faire des remarques sur Rembrandt et Frans Hals en discutant de leurs œuvres[Lettre 5].
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+ À la même époque, Émile Zola est critique d'art. En 1885, au moment où paraît son roman Germinal, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre. Ils exposent tous les deux la vie de la classe populaire. Après son séjour à Nuenen, passant de ce réalisme sombre au colorisme, Van Gogh prend un nouvel élan dans sa peinture. Sa palette devient plus claire et plus colorée, alors que ses coups de pinceaux deviennent plus nets[13].
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+ À Anvers de nouveau, en novembre 1885, il est impressionné par les peintures de Rubens et découvre les estampes japonaises, qu'il commence à collectionner dans cette ville. C'est aussi dans la capitale flamande que l'artiste inaugure sa fameuse série d'autoportraits. Il prend divers cours de dessin et réalise des études de nus. L'idée de repartir à Paris lui est agréable. Il compte déjà étudier dans l'atelier de Fernand Cormon et se loger chez Theo pour des questions d'économie[JLB 7]. En février 1886, il débarque donc à Paris.
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+ Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie (les successeurs de Goupil & Cie)[JLB 8],[Z 5]. Vincent y devient également l'amant d'Agostina Segatori, tenancière italienne du cabaret Au Tambourin, boulevard de Clichy. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet[11].
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+ Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte.
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+ À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887[M 4].
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+ Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris.
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+ Le 20 février 1888, il s'installe à Arles, dans la vieille ville à l'intérieur des remparts à l'hôtel-restaurant Carrel, au 30, rue de la Cavalerie, à l'époque quartier des maisons closes, avec comme compagnon le peintre danois Christian Mourier-Petersen. Il loue également une partie de la « maison jaune » pour en faire son atelier. Quelques jours après, il loge au Café de la Gare, 30, place Lamartine[Lettre 6],[JLB 9] et s'installe ensuite, à partir du 17 septembre, dans la Maison Jaune, juste à côté, détruite lors du bombardement allié d'Arles du 25 juin 1944.
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+ Paysage enneigé, 1888, huile sur toile, 50 × 60 cm, Londres, collection privée (F391/JH1358).
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+ Moissons en Provence, juin 1888, environs d'Arles, huile sur toile, 50 × 60 cm, Jérusalem, Musée d'Israël (F558/JH1481).
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+ L'hôpital (appelé alors « Hôtel-Dieu » et aujourd'hui « Espace van Gogh ») où fut admis Vincent van Gogh à la fin de 1888.
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+ Iris, 1889, huile sur toile, 71 × 93 cm, Los Angeles, J. Paul Getty Museum (F608/JH1691).
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+ Lilas du jardin de l'hôpital, mai 1889, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
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+ Tournesols dans un vase, 1888, huile sur toile (93 × 73 cm), Londres, National Gallery (F454/JH1562).
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+ Bien qu'il arrive dans la cité avec un temps de neige, une nouvelle page de son œuvre s'ouvre avec la découverte de la lumière provençale. Dès le 22 février 1888, il débute sa production arlésienne : il parcourt à pied la région et peint des paysages, des scènes de moissons et des portraits. Il envoie toujours ses tableaux à Theo. Trois de ses premiers tableaux sont présentés à la 4e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. En avril, Vincent rencontre le peintre américain Dodge MacKnight, qui habite Fontvieille, un petit village au nord-est d'Arles. Par MacKnight, il fait la connaissance du peintre Eugène Boch, avec lequel une relation plus profonde se développe et dont il fait le portrait[15].
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+ Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de 100 francs de son frère Theo, il se rend en diligence aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour un séjour de cinq jours. Il y peint la barque Amitié et le village regroupé autour de l'église fortifiée.
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+ À Arles, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture réapparaissent, comme faire des séries de tableaux[Note 7]. Au printemps 1888, il réalise ainsi une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. La première série des tournesols date aussi de cette époque. Entre-temps, il continue à échanger des lettres et des tableaux avec Émile Bernard et Paul Gauguin. Vincent qui habite la maison jaune, rêve en effet d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble, par exemple sur la série de tableaux consacrés aux Alyscamps. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l’exaltation permanentes qu’implique leur démarche créatrice débouchent sur une crise.
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+ Le 23 décembre 1888, à la suite d'une dispute plus violente que les autres avec Gauguin, Van Gogh est retrouvé dans son lit avec l'oreille gauche tranchée[16],[17],[18]. Plusieurs théories tentent d'expliquer l'incident[19]. La thèse classique, soutenue par le musée Van Gogh d'Amsterdam d'après le témoignage de Gauguin[20],[21], explique que Van Gogh menace d'un rasoir Gauguin qui s'enfuit, laissant Van Gogh seul. Dans un accès de délire, celui-ci retourne le rasoir contre lui-même et se coupe l'oreille avant d'aller l'offrir à une employée du bordel voisin (âgée de 16 ans, elle ne pouvait pas être prostituée)[JLB 10]. Différents diagnostics possibles expliquent cet accès de folie (voir ci-dessous).
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+ Le lendemain de sa crise, Van Gogh est admis à l'hôpital et soigné par le docteur Rey dont il peint le portrait. Theo, inquiet de la santé de son frère, vient le voir et retourne à Paris le jour de Noël[JLB 10] accompagné de Gauguin. Cependant, une pétition signée par trente personnes demande l'internement ou l'expulsion de Vincent van Gogh d'Arles : il lui est reproché des troubles à l'ordre public. Le 7 février, le docteur Delon demande son internement pour « hallucinations auditives et visuelles ». Le 27 février, le commissaire de police d'Ornano conclut dans son rapport que Van Gogh pourrait devenir dangereux pour la sécurité publique[22]. En mars 1889, après une période de répit, il peint entre autres Autoportrait à l'oreille bandée. Cependant, à la suite de nouvelles crises, il est interné d'office sur ordre du maire à l'hôpital d'Arles[Lettre 7]. À la mi-avril, il loue un appartement au docteur Rey dans un autre quartier d'Arles[Lettre 8]. Le 18 avril 1889, Theo et Johanna Bonger se marient à Amsterdam[JLB 11].
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+
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+ Pendant son séjour à Arles, Vincent maintient le lien avec l'univers artistique parisien grâce à l'abondante correspondance qu'il échange avec son frère Theo. Malgré l'échec de son projet d'établir un atelier à Arles, il ne renonce pas au dialogue avec ses amis Émile Bernard et Gauguin. Ce dernier, après son séjour mouvementé à Arles, accompagne à travers ses lettres la vie de Van Gogh jusqu'à la fin[23].
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+
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+ Le 8 mai 1889, il quitte Arles, ayant décidé d'entrer dans l'asile d'aliénés Saint-Paul-de-Mausole que dirige le médecin Théophile Peyron, à Saint-Rémy-de-Provence. Il y reste un an, au cours duquel il a trois crises importantes : à la mi-juillet, en décembre et la dernière entre février et mars 1890.
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+
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+ Malgré son mauvais état de santé, Van Gogh est très productif. Ce n'est que pendant ses crises de démence qu'il ne peint pas. Dans l'asile, une pièce au rez-de-chaussée lui est laissée en guise d'atelier[24]. Il continue à envoyer ses tableaux à Theo. Deux de ses œuvres font partie de la 5e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants de Paris. Un des premiers tableaux de cette époque est l’Iris. Les peintures de cette période sont souvent caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a également peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, notamment à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence. Il quitte l'asile le 19 mai 1890[Note 8].
129
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+ Theo rencontre le docteur Paul Gachet sur les recommandations de Pissarro. Theo encourage Vincent à sortir de l'asile et à se rendre à Auvers-sur-Oise, où il pourra consulter le médecin et être près de son frère[JLB 12].
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+ Van Gogh commence également à être connu. En janvier 1890, un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France[25] souligne pour la première fois l’importance de ses recherches. Un mois plus tard, le peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La Vigne rouge pour la somme de 400 francs[26].
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+ Le 31 janvier 1890 naît le petit Vincent, fils de son frère Theo[27]. Dans les mois précédents la venue au monde de ce neveu et dont Vincent est le parrain, il écrit à Theo sans jamais mentionner le nom de l'enfant, en le nommant « le petit ». Lorsque le nouveau-né tombe malade sans gravité, Vincent éprouve de la tristesse et du découragement.
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+ Après avoir rendu visite à Theo à Paris, Van Gogh s'installe à Auvers-sur-Oise, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris[28]. Cette commune rurale du Vexin français était déjà connue dans le milieu des peintres, initialement par les paysagistes de l'école de Barbizon, puis par les impressionnistes[Note 10]. Il y passe les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890. Le docteur Paul Gachet a promis de prendre soin de lui à la demande de Theo[Lettre 9]. Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes et lui-même peintre amateur, veille sur Van Gogh, qui loue une petite chambre no 5 dans l’auberge Ravoux, pour 3,50 francs par jour[Note 11].
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+ Van Gogh, au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune. Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint plus de 70 tableaux[VK 1]. D'autre part, Theo, dont la maladie perdure, lui confie son inquiétude pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade. Theo désire retourner aux Pays-Bas.
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+ L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le dimanche 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, car il a emmené son matériel de peinture avec lui, il se tire un coup de revolver dans la poitrine (pour viser le cœur) ou dans l'abdomen. Revenu boitillant à l'auberge Ravoux, il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet qui lui fait un bandage sommaire (une opération chirurgicale est impossible vu l'état de la médecine à cette époque) et dépêche à Paris Anton Hirschig (en), artiste néerlandais pensionnaire de son auberge, pour prévenir Théo van Gogh. Vincent van Gogh y meurt deux jours plus tard, à l'âge de 37 ans, son frère Théo étant à son chevet[30].
141
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+ Théo, atteint de syphilis et de ses complications neurologiques, est hospitalisé en octobre 1890 dans une clinique psychiatrique d'Utrecht, où il meurt le 25 janvier 1891[31] à l'âge de 34 ans. Les deux frères reposent tous deux au cimetière d'Auvers-sur-Oise, depuis que Johanna van Gogh-Bonger a fait transférer le corps de son premier mari auprès de son frère en 1914.
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+ En 2011, une nouvelle hypothèse sur la mort de Vincent van Gogh a été avancée par deux auteurs, Steven Naifeh et Gregory White Smith, qui reprennent une anecdote de Victor Doiteau[32] : Vincent van Gogh aurait été victime par accident d'une balle tirée par les frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents qu'il connaissait. Ces derniers jouaient « aux cowboys » avec une arme de mauvaise facture à proximité du champ où Van Gogh se promenait. Avant de succomber deux jours plus tard, le peintre aurait alors décidé d'endosser toute la responsabilité de l'acte en déclarant s'être visé lui-même, dans le but de protéger les garçons[33] et par amour pour son frère Théo, pour lequel il pensait être devenu un fardeau trop pesant.
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+ Cette thèse repose sur trois arguments[34] : Vincent van Gogh aurait été le souffre-douleur des frères Secrétan (interview de René Secrétan, devenu banquier, donnée en 1956), l'historien d'art John Rewald a recueilli dans les années 1930 des rumeurs auversoises dans ce sens, mais ces témoignages sont tardifs et de seconde main ; enfin René Secrétan, dont les auteurs américains prétendent que le peintre a réalisé un dessin déguisé en cowboy et qui a assisté au Buffalo Bill Wild West Show à Paris au début de l'année 1890, aurait volé le revolver de l'aubergiste Arthur Ravoux pour tirer sur des oiseaux et petits animaux, revolver[35] à l'origine de l'homicide involontaire ou du tir accidentel sur Vincent van Gogh[36],[37],[38],[39].
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+ Un chercheur, Wouter van der Veen, travaillant sur la vie et l’œuvre de Vincent van Gogh, a publié en 2020 une analyse de la dernière journée de Vincent van Gogh, du lieu où il a passé cette journée, du dernier tableau qu'il a peint (Racines d’arbres, conservé au musée Van Gogh d’Amsterdam), et de ses derniers écrits, qui corrobore l'hypothèse du suicide[40].
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+ À plusieurs reprises, Van Gogh souffre d'accès psychotiques et d'instabilité mentale, en particulier dans les dernières années de sa vie. Au fil des ans, il a beaucoup été question de l'origine de sa maladie mentale et de ses répercussions sur son travail. Plus de cent cinquante psychiatres ont tenté d'identifier sa maladie et quelque trente diagnostics différents ont été proposés[41].
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+ Parmi les diagnostics avancés se trouvent la schizophrénie[42], le trouble bipolaire, la syphilis, le saturnisme, l'épilepsie du lobe temporal[42], la maladie de Menière[43]. Chacune de ces maladies pourrait être responsable de ses troubles et aurait été aggravée par la malnutrition, le surmenage, l'insomnie et un penchant pour l'alcool, en particulier pour l'absinthe.
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+ Une théorie suggère que le docteur Gachet aurait prescrit de la digitaline à Van Gogh pour traiter l'épilepsie, substance qui pourrait entraîner une vision teintée de jaune et des changements dans la perception de la couleur d'ensemble. Cependant, il n'existe aucune preuve directe que Van Gogh ait pris de la digitaline, même si Van Gogh a peint Portrait du docteur Gachet avec branche de digitale, plante à partir de laquelle est produite la digitaline[44].
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+ Rédigées entre 1872 et 1890, les lettres de Vincent van Gogh témoignent de sa vie ainsi que de l'enchaînement de ses idées lorsqu'il produisait une œuvre. Ces textes n'ont pas été écrits en vue d'être publiés : ils représentent les pensées les plus profondes et les sentiments de leur auteur. La vision intime de sa propre vie, sa démarche artistique et l'origine de ses tableaux y sont expliqués dans un style direct et transparent. Ces lettres constituent une référence très riche concernant le contexte artistique et intellectuel dans lequel il se trouvait et les efforts qu'il fournissait pour s'y attacher, les méthodes et les matériaux utilisés à l'époque, les relations intimes qu'il nouait avec ses proches, sa façon de voir les autres artistes, etc.[JLB 13].
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+ En général, les lettres de Van Gogh sont adressées à son frère Théo, qui est aussi son plus grand soutien[45]. Au début de cette correspondance, il écrit[Note 4],[Lettre 11] : « […] nous n'aurons qu'à nous écrire très souvent. » Il a aussi écrit aux autres membres de sa famille et à ses amis, tels que Paul Gauguin et Émile Bernard[46]. La lettre la plus ancienne est adressée à Théo et datée du 29 septembre 1872. La dernière, rédigée quelques jours avant sa mort, était également destinée à Théo et il la portait sur lui le jour de son suicide. Environ les deux tiers de ses lettres, jusqu'en 1886, sont rédigées en néerlandais. Après cette date, il écrit en français, langue qu'il maîtrise depuis son apprentissage de la langue dans son enfance et qu'il perfectionne en France. Il a aussi écrit quelques lettres en anglais[47]. En 2011, il existe 902 lettres répertoriées, dont 819 écrites par lui et 83 à son intention. Ces lettres ainsi que des photographies et d'autres documents le concernant sont conservés en 2011 au musée Van Gogh à Amsterdam.
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+ À la mort de Vincent, son frère devient propriétaire de toutes les peintures, sauf une qui a été vendue du vivant de Vincent, ainsi que des lettres. Theo, atteint de la syphilis, perd la raison trois mois après le décès de son frère. D'abord interné à Paris, il est rapidement transféré à Utrecht aux Pays-Bas où il finira ses jours[VK 2]. À la suite de cet évènement, Johanna Bonger-Van Gogh, la femme de Theo, devient l'héritière de cette collection d'art, qui n'a pas à l'époque une grande valeur marchande.
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+ Grâce à Johanna, Émile Bernard et d'autres amis, ses lettres apparaissent dans les revues de l'époque (Van Nu en Straks et Mercure de France, par exemple). La première publication des lettres sous forme d'ouvrage date de 1914[48]. Cette édition comporte les lettres de Vincent à Theo et à Johanna. Durant les années 1920, d'autres correspondances de Vincent apparaissent : Émile Bernard, Paul Gauguin, Gabriel-Albert Aurier, Paul Signac, John Peter Russell, etc. Après la mort de Johanna en 1925, son fils Vincent Willem van Gogh prend le relais. Après la Seconde Guerre mondiale, il publie une édition en 4 volumes de nature documentaire[49]. Vingt ans plus tard, il publie une autre édition en 2 volumes, cette fois-ci en tâchant de rassembler les dernières lettres de Van Gogh en français[50].
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+ Petit à petit, le nombre d'ouvrages concernant les lettres se multiplie. Sa célébrité ne cessant de croître, la publication de ses lettres et leur analyse deviennent de plus en plus fréquentes, comme les travaux de Jan Hulsker[51],[52]. L'originalité du travail de Hulsker réside dans sa recherche de compréhension et d'explication des œuvres. Il a identifié les œuvres mentionnées dans les lettres, reproduit les croquis et revu les datations des courriers[JLB 14]. Pour le centenaire de Van Gogh, le musée Van Gogh publie sa correspondance au complet en néerlandais[53] dans l'ordre chronologique. De nombreux livres reprennent une partie des lettres et les analysent à leur façon. Le dernier grand ouvrage est le fruit du projet Lettres de Van Gogh, lancé par le musée Van Gogh, en partenariat avec le Huygens Institute en 1994[47]. Publiés en trois langues (néerlandais, français et anglais), ces 6 volumes offrent une analyse approfondie, de nouvelles lettres non publiées et, surtout, des bases solides pour effectuer de nouvelles recherches sur ce peintre[54],[55].
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+ Van Gogh a beaucoup travaillé pour perfectionner son dessin et sa peinture, notamment en utilisant des livres ou des manuels. Il a, par exemple, copié toutes les pages du Cours de dessin de Charles Bargue[H 1],[WM 4]. Sa peinture est le fruit d'un travail long, méticuleux et acharné. Il s'est essayé à plusieurs sortes de matériaux comme la pierre noire, la craie lithographique et la plume de roseau. Il était sensible et attentif à l’environnement artistique de la fin du XIXe siècle. Son style, qui se caractérise surtout par l'utilisation des couleurs et les touches de ses pinceaux, a une influence importante sur l'art du XXe siècle[H 2]. Les lettres de Van Gogh nous apprennent l'admiration de ce dernier pour Rembrandt, Frans Hals, Eugène Delacroix, Jean-François Millet[56], mais aussi pour Anton Mauve, Émile Bernard et Paul Gauguin. Il s'est inspiré des maîtres hollandais du XVIIe siècle[JLB 15]. Ses peintures témoignent de son expérience de la vie quotidienne[57] et ses tableaux portent la marque de sa personnalité tourmentée et instable[58]. Il a notamment réalisé Les Mangeurs de pommes de terre (1885), La Chambre de Van Gogh à Arles (1888), Les Tournesols (1888-1889), Autoportrait à l'oreille bandée (1889), La Nuit étoilée (1889), Portrait du docteur Gachet avec branche de digitale (1890) et L'Église d'Auvers-sur-Oise (1890).
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+ Au XXIe siècle, il reste de lui des peintures, des œuvres sur papier, des croquis et des lettres. Van Gogh a produit plus de 2 000 œuvres d'art : à peu près 900 peintures et 1 100 dessins et croquis[JLB 16] qui s'étendent sur 10 ans de travail. Il avait l'habitude d'échanger ses peintures avec d'autres peintres, comme cela se faisait fréquemment alors, notamment Émile Bernard et Paul Gauguin.
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+ L'art de Van Gogh a évolué constamment au cours de sa carrière artistique. Par exemple, il s'intéresse aux estampes japonaises et aux gravures anglaises. Il prend plaisir à exécuter des reproductions auxquelles il souhaite apporter une contribution artistique originale. Il réalise plusieurs séries de tableaux, notamment des autoportraits et Les Tournesols. Par ailleurs, il accorde aussi une place importante aux tableaux nocturnes[59]. Il applique les couleurs par touches de pinceaux, sans mélanger sur la palette. Les couleurs se fondent à distance dans l'œil du spectateur.
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+ À l'automne 1882, Theo commence à financer Vincent afin que ce dernier puisse développer son art sereinement. Au début de l'année 1883, il commence à travailler sur des compositions multi-figures, surtout des dessins. D'après Theo, ces travaux manquent de vivacité et de fraîcheur. À cause de ces commentaires, Vincent les détruit et se tourne vers la peinture à l'huile. À Nuenen, il réalise de nombreuses peintures de grande taille mais il en détruit également. Parmi les toiles de l'époque, on peut citer Les Mangeurs de pommes de terre, les différentes têtes de paysans et les diverses interprétations de la chaumière.
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+ Pensant qu'il manque de connaissance sur les techniques de la peinture, il se rend à Paris pour continuer à apprendre et développer son style. Sa tendance à développer les techniques et les théories des impressionnistes et les néo-impressionnistes dure peu. À Arles, Van Gogh reprend d'anciennes idées. Il recommence par exemple à peindre une série de tableaux sur des sujets similaires. La progression de son style se voit dans ses autoportraits. En 1884, à Nuenen, il avait déjà travaillé sur une série pour décorer la salle à manger d'un de ses amis à Eindhoven. Toujours à Arles, il transforme ses Vergers fleurissants en triptyques. Il réalise une autre série sur la famille Roulin et il travaille avec Gauguin sur la décoration de la maison jaune. Les peintures faites pendant la période de Saint-Rémy sont souvent caractérisées par des tourbillons et des spirales. Les motifs de luminosité de ces dernières images ont été montrés conforme au modèle statistique de turbulence de Kolmogorov[60].
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+ L'historien d'art Albert Boime est l'un des premiers à montrer que Van Gogh basait ses travaux sur la réalité[61]. Par exemple, le tableau Maison sous un ciel nocturne montre une maison blanche au crépuscule avec une étoile bien visible, entourée d'une auréole jaune. Les astronomes du Southwest Texas State University à San Marcos ont établi que cette étoile est Vénus, très brillante le soir du 16 juin 1890, date de la création de ce tableau[62].
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+ De gauche à droite :
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+ Van Gogh a peint des autoportraits à plusieurs reprises. Beaucoup de ces toiles sont de petites dimensions : ces essais lui permettent d'expérimenter les techniques artistiques qu'il découvre[H 3]. Ses autoportraits reflètent ses choix et ses ambitions artistiques qui évoluent en permanence[H 3]. Les peintures varient en intensité et en couleur et l'artiste se représente avec barbe, sans barbe, avec différents chapeaux, avec son bandage qui représente la période où il s'est coupé l'oreille, etc. La plupart de ses autoportraits sont faits à Paris. Tous ceux réalisés à Saint-Rémy-de-Provence montrent la tête de l'artiste de gauche, c'est-à-dire du côté opposé de l'oreille mutilée. Plusieurs des autoportraits de Van Gogh représentent son visage comme se reflétant dans un miroir, c'est-à-dire son côté gauche à droite et son côté droit à gauche. Il s'est peint 37 fois en tout[63]. Cependant, durant les deux derniers mois de sa vie, à Auvers-sur-Oise, et malgré sa productivité, il ne peint aucun autoportrait. Son Autoportrait au visage glabre, qui date de fin septembre 1889, est une des toiles les plus chères au monde, vendue à 71,5 millions de dollars en 1998 à New York[64].
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+ De gauche à droite :
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+ Le japonisme, style qui se développe en France surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle avec l’ouverture du Japon à l'Occident de l’ère Meiji, attire Van Gogh depuis qu'il est à Nuenen. Les maîtres japonais comme Hokusai et Hiroshige l'inspirent. Il achète ses premières reproductions à Anvers et transmet son goût pour cet art asiatique à son frère Théo. Les deux réunissent plus de 400 œuvres qui sont aujourd'hui au musée Van Gogh d'Amsterdam[H 4].
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+ À Paris, Van Gogh s'interroge sur l'apport de cet art d'une grande qualité esthétique par rapport à ses propres travaux[H 5]. Il exécute alors plusieurs copies des crépons japonais. Le Courtisan est la reproduction d'un dessin qu'il a vu sur la couverture de Paris illustré spécial Japon. Il lui ajoute un arrière-plan inspiré des estampes japonaises en employant des couleurs intenses. Le Prunier en fleur est un autre tableau de ce genre : il interprète cette fois-ci une œuvre de Hiroshige. Le fond du portrait du père Tanguy est aussi décoré d'estampes japonaises. Van Gogh a l'habitude de délimiter des plans ou des objets par du noir, une couleur qualifiée de « non-couleur » par les impressionnistes, qui la bannissent quasiment systématiquement de leurs palettes. Il trouve ainsi une justification à cette pratique dans les estampes japonaises. Par la suite, il s'approprie l'art japonais, et confesse à son frère[Note 4],[Lettre 13] : « Tout mon travail est un peu basé sur la japonaiserie… »
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+ Cette fascination pour le Japon ne le quittera jamais et durant la dernière année de sa vie, Van Gogh cherchera par exemple à rencontrer un peintre français nommé Louis Dumoulin[65] après avoir vu plusieurs de ses tableaux inspirés d'un voyage au Japon notamment lors de la grande exposition organisée au Champ-de-Mars en mai 1890 par la Société nationale des Beaux-Arts. Deux lettres à l'attention de son frère Théo écrites alors qu’il séjourne à Auvers-sur-Oise exposent en effet son désir de rencontrer Dumoulin (qu’il écrit « Desmoulins ») comme « celui qui fait le Japon »[66],[67].
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+ De gauche à droite :
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+ Non seulement Vincent van Gogh aime contempler les reproductions des œuvres d'art mais il en réalise lui-même. Sa première reproduction date de l'époque Saint-Rémy-de-Provence : il copie une lithographie de la Pietà d'Eugène Delacroix, cette dernière ayant été abîmée. Il interprète aussi plusieurs tableaux à l'huile dans son propre style. Entre septembre 1889 et mai 1890, il produit de nombreuses œuvres d'après Delacroix, Rembrandt et Jean-François Millet, dont, de ce dernier, Hiver, la plaine de Chailly[70]. Ce sont des scènes religieuses et des travailleurs des champs. Durant la période où il est confiné dans un asile psychiatrique à Saint-Rémy-de-Provence, il trouve dans la reproduction d'œuvres un moyen de poursuivre son travail sans modèle ; il n'avait les moyens de n'employer que lui-même comme modèle. Il considère que le sujet d'un tableau n'est qu'un seul point de départ et que l'interprétation de l'artiste est la contribution principale. Il exprime cette idée à son frère par les mots suivants[Note 4],[Lettre 14] : « Je pose le blanc et noir de Delacroix ou de Millet ou d'après eux devant moi comme motif. — Et puis j'improvise de la couleur là-dessus mais bien entendu pas tout à fait étant moi mais cherchant des souvenirs de leurs tableaux — mais le souvenir, la vague consonance de couleurs qui sont dans le sentiment, sinon justes — ça c'est une interprétation à moi. »
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+ Le tableau Le Semeur, de Millet, est l'un des exemples caractéristiques éclairant les intentions de Van Gogh pour la reproduction. On voit l'apport de l'utilisation de la couleur et les coups de pinceaux très personnels de Van Gogh. Le résultat est plus vif, la personnalité de l'artiste s'affirme par l'intensité des couleurs appliquées.
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+ Van Gogh a réalisé plusieurs séries de tableaux. Pour affiner son art, il aime peindre plusieurs tableaux sur des sujets similaires concernant la nature : les fleurs, les champs de blé, les vergers fleurissant, etc. Il fait également des séries de portraits, surtout en peignant chaque membre de la famille Roulin ou des séries de semeurs. Van Gogh s'intéresse particulièrement à la peinture des fleurs. Il réalise plusieurs paysages avec différentes fleurs : des lilas, des roses, des lauriers, etc. Sur certains de ses tableaux, comme Iris, on les voit au premier plan. Il a fait deux séries de tournesols : la première alors qu'il est à Paris en 1887, la seconde lorsqu'il habite Arles l'année suivante. La première montre des tournesols fraîchement cueillis posés par terre. Dans la seconde, les tournesols sont dans des vases, parfois en train de faner. Les fleurs sont peintes par d'épais coups de brosse avec des surplus de peinture.
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+ L'idée de Van Gogh est de remplir les murs de l'atelier qu'il veut partager avec Paul Gauguin dans le but de créer une communauté d'artistes[Note 4],[Lettre 15] : « Dans l'espoir de vivre dans un atelier à nous avec Gauguin, je voudrais faire une decoration pour l'atelier. Rien que des grands Tournesols. » Gauguin représente dans un de ses tableaux van Gogh en train de peindre des tournesols. Van Gogh est assez content du résultat le montrant « fatigué et chargé d'électricité[Lettre 16] ».
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+ La série des vergers en fleur de Van Gogh fait partie de ses premiers travaux à Arles. Les peintures de cette série sont joyeuses. Il passe beaucoup de temps à exprimer la gaieté du printemps. Vincent dit à son frère[Note 4],[Lettre 17] : « J'ai maintenant 10 vergers sans compter trois petites etudes et une grande d'un cérisier que j'ai ereintée[Note 12]. » Dans la plupart de ces peintures, un arbre fleuri est mis en valeur. Il varie ses coups de pinceau : des touches de pointillisme, des élans impressionnistes plus veloutés, aplatissement des traits à la manière des estampes japonaises. Les tonalités intenses remplissent ses toiles, la couleur plus délicate des fleurs occupe le visuel[H 6].
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+ Une des séries de tableaux les plus connues que Van Gogh a réalisées est celle des cyprès. Ces arbres, caractéristiques des paysages du Midi de la France, inspirent Van Gogh. Il écrit à son frère[Note 4],[Lettre 18] : « Les cyprès me preoccupent toujours, je voudrais en faire une chose comme les toiles des tournesols parce que cela m'étonne qu'on ne les ait pas encore fait comme je les vois ». Pendant l'été 1889, sur la demande de sa sœur Wil, il peint aussi plusieurs petites versions de Champ de blé avec cyprès[6]. Ces travaux sont caractérisés par des tourbillons et par une technique qui lui permet de garder visibles les différentes couches de peinture qu'il superpose. Les autres tableaux de la série partagent les mêmes éléments stylistiques. Son tableau, La Nuit étoilée — qu'il peint lorsqu'il est à Saint-Rémy-de-Provence — fait partie de cette série.
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+ La peinture des scènes vespérales et nocturnes est très fréquente chez Van Gogh qui écrit[Note 4],[Lettre 19] : « Souvent, il me semble que la nuit est bien plus vivante et richement colorée que le jour. » L'importance qu'il accorde à cette période de la journée peut être constatée lorsqu'on considère le nombre d'œuvres qu'il a peintes pour la représenter. Il évoque le plus souvent la dure vie rurale, les paysans dans leur intimité familiale ou en plein travail, aux champs. Par ailleurs, une de ses peintures les plus connues, Terrasse du café le soir, décrit une ambiance citadine.
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+ Pour Van Gogh, les peintres de son siècle ont réussi à représenter l'obscurité par de la couleur[Lettre 3]. Il réinterprète ce sujet dans ses tableaux en s'inspirant de plusieurs grands peintres. Si en Jules Breton et Jean-François Millet il voit l'essentiel de la représentation du travail de la terre, il est impressionné par la réussite de Rembrandt à utiliser de la couleur pour peindre la nuit. À travers ses œuvres, Delacroix lui apprend comment les couleurs vives et les contrastes de couleurs peuvent décrire les couchers de soleil, les tombées de nuit, voire les nuits avec leurs étoiles. Comme pour Adolphe Monticelli, la couleur devient pour Van Gogh un moyen de juger la modernité d'un tableau. Il apprécie l'art de l'impressionniste Monet, capable de donner l'impression d'une ambiance vespérale par un coucher de soleil en rouge. Il admire aussi la technique pointilliste de Seurat parvenant à évoquer une atmosphère nocturne, avec des taches et aplats de couleurs[59].
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+ Van Gogh est donc fasciné par la réalité vespérale et nocturne. La disparition progressive de la lumière, un coucher de soleil intense, le crépuscule avec l'apparition des lumières artificielles des maisons et le scintillement des étoiles et de la lune dans un ciel sombre, nourrissent son imagination et sa créativité.
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+ Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche[71]. Il employait cependant certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps[71]. Les couleurs originelles sont donc perdues, entraînant des difficultés de restauration : ainsi, les restaurateurs ont décidé, pour La Chambre datant de 1888, de ne pas « recoloriser » le tableau, se contentant de tenter de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine[72]. En 2011, des études menées à l'European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble ont permis d'identifier une réaction chimique complexe sur le jaune de cadmium faisant perdre l'éclat de cette couleur dans certains tableaux de Van Gogh[73],[74].
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+
228
+ Van Gogh a expérimenté plusieurs styles dans sa carrière artistique. Il a fini par créer un style qui lui est propre. Il croit que les peintures peuvent exprimer l'émotion et qu'elles ne sont pas qu'une imitation de la réalité[13].
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230
+ Van Gogh découvre l'impressionnisme à Paris. Il adopte avec exaltation la peinture claire sans renoncer aux cernes de ses figures[75]. Les trois artistes isolés, Van Gogh[76], Gauguin et Cézanne, tous influencés un moment par l'impressionnisme, constituent les figures majeures du postimpressionnisme. Van Gogh a également influencé la peinture postérieure et plus moderne, en particulier les mouvements tels que l'expressionnisme et le fauvisme[77]. D'ailleurs, en Provence, il travaille dans un esprit qui annonce l'expressionnisme. Il contribue aussi à l'élaboration du symbolisme à travers sa volonté d'exprimer une émotion grâce à son art.
231
+
232
+ L'impressionnisme est un mouvement pictural français né pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. Les grandes batailles du passé ou les scènes de la Bible, qui étaient jusque-là les sujets de prédilection des peintres, laissent leur place à des sujets de la vie quotidienne librement interprétés selon une vision personnelle. Les couleurs vives et les jeux de lumière gagnent de l'importance aux yeux des peintres de ce mouvement qui se veulent aussi réalistes. Ils s'intéressent à l'étude du plein air et font de la lumière l'élément essentiel de leurs peintures.
233
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234
+ L'impressionnisme incarné par Monet, Manet, Renoir, Degas (plutôt connu pour ses cadrages et perspectives) est un point de départ pour le néo-impressionnisme de Seurat et Signac, maîtres du pointillisme, pour Gauguin et son école de Pont-Aven, pour Bernard et son cloisonnisme, pour Toulouse-Lautrec, Van Gogh ainsi que pour de nombreux « postimpressionnistes », en France et à l'étranger. La série des vergers de Van Gogh, par exemple, montre une version variée d'impressionnisme avec toutes ses caractéristiques[WM 5], c'est-à-dire la recherche de la lumière et de la couleur à travers les motifs de la nature. Ces peintres favorisent le travail à l'extérieur. Ils excluent le plus possible les gris et les noirs. Ils abandonnent le point de vue frontal et l'illusion de la profondeur. L'« impressionnisme » de Van Gogh se traduit par l'utilisation des effets de la lumière, les reflets qui expriment l'intensité lumineuse du moment[WM 6]. Chez lui, les couleurs sont perçues dans leurs contrastes de complémentaires, par exemple, le vert et le rouge créent une image « complète ». Quelques peintures de Van Gogh sont placées à l'exposition des indépendants avec celles des autres impressionnistes[Lettre 20]. L'artiste tient à ce que les tableaux de ces derniers soient connus aussi en Hollande[Lettre 21] et il est persuadé que leur valeur finira par être reconnue[Lettre 22].
235
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236
+ Les jeunes peintres des années 1880 se trouvent face à l'impressionnisme qui marque leur époque. Ils réagissent de différentes façons. Jusqu'à la fin du siècle, différentes tendances novatrices coexistent. Le postimpressionnisme est l'ensemble de ces courants artistiques comme le néo-impressionnisme, le symbolisme, le mouvement nabi, etc. Dans l'histoire de l'art, le postimpressionnisme désigne donc une brève époque. Il regroupe entre autres Paul Cézanne, Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec ou Georges Seurat, qui avaient pour ambition de révolutionner la peinture. Le principal point commun de ces peintres est qu'ils refusaient le naturalisme. Van Gogh admire la volonté de dépasser la représentation de la réalité, comme il écrit à son frère à propos de Cézanne[Note 4],[Lettre 23] : « … il faut sentir l'ensemble d'une contrée… » Ils cherchaient à transmettre davantage à leur peinture.
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238
+ À travers ses tableaux, Van Gogh rêve d'exprimer plus qu'une image : ses sentiments. À Auvers-sur-Oise, il écrit à son frère Theo et à sa belle-sœur[Note 4],[Lettre 24] : « … et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême. […] Je croirais presque que ces toiles vous diront ce que je ne sais dire en paroles, ce que je vois de sain et de fortifiant dans la campagne. »
239
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240
+ Les prémices de l'expressionnisme apparaissent dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec pour précurseurs Van Gogh[78] à partir de la fin 1887, ainsi que Edvard Munch (notamment Le Cri), et James Ensor[79]. Cependant, la dénomination « expressionnisme » a été utilisée pour la première fois par le critique d'art Wilhelm Worringer en août 1911[M 5]. Van Gogh accentue ce mouvement après son arrivée à Arles en 1888, où le choc de la lumière méridionale le pousse à la conquête de la couleur : La Nuit étoilée ou les Oliviers. Par la dramatisation des scènes, la simplification, voire la caricature, qui caractérisent son œuvre des débuts à la fin, il annonce l'expressionnisme, où les peintres exposent sans pudeur la misère physique et morale[80].
241
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242
+ Les expressionnistes comme Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Oskar Kokoschka s'inspirent de la technique de Van Gogh, le coup de pinceau brutal laisse des traces empâtées et granuleuses[77]. Selon Octave Mirbeau, un des tout premiers admirateurs de van Gogh, « ces formes se multiplient, s'échevèlent, se tordent, et jusque dans la folie admirable de ces ciels […], jusque dans les surgissements de ces fantastiques fleurs […] semblables à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre[81] ».
243
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244
+ De même, Van Gogh s'autorise toute liberté de modifier les couleurs naturelles pour favoriser l'expression de ces sujets. « Je voudrais faire le portrait d'un ami artiste qui rêve de grands rêves. […] Pour le finir, je vais maintenant être coloriste arbitraire. J'exagère le blond de la chevelure, J'arrive aux tons orange, aux chromes, au citron pâle. Derrière la tête, au lieu de peindre le mur banal du mesquin appartement, je fais un fond simple, du bleu le plus riche, […] la tête blonde éclairée sur ce fond bleu riche obtient un effet mystérieux, comme l'étoile dans l'azur profond[82]. »
245
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246
+ Le fauvisme est un mouvement pictural français qui s'affirme notamment entre 1905 et 1907[77]. Les peintres désirent séparer la couleur et l'objet, donnant la priorité à l'expression des couleurs. Van Gogh en est un des précurseurs[Z 6]. Il a une influence sur les peintres fauves, en montrant une palette de couleurs remarquable, notamment dans sa période arlésienne[Z 7]. Durant cette période, Van Gogh n'hésite plus à employer des couleurs vives et des juxtapositions de tons non conventionnelles avec, en particulier, l'usage des teintes complémentaires. Par cette utilisation de couleurs flamboyantes, Van Gogh est l'une des sources d'inspiration de plusieurs peintres fauves, tels que Vlaminck ou Derain. Ainsi, dans les œuvres fauves, on retrouve les mêmes dispositions de couleurs que chez Van Gogh. Par exemple, dans la Partie de campagne ou La Seine à Chatou de Vlaminck, la proximité du rouge et du vert s'accentue comme dans le tableau Le Café de nuit de Van Gogh[83].
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+ Le symbolisme est un mouvement artistique qui s'exprime entre 1886 et 1900 dans plusieurs domaines. Gustave Moreau, Eugène Carrière, Edward Burne-Jones et Martiros Sergueïevitch Sarian sont parmi les peintres influençant ce mouvement. Le symbolisme est une réaction au naturalisme. Il s'agit de « vêtir l'idée d'une forme sensible ». Les symbolistes ne peignent pas fidèlement l'objet, contrairement aux naturalistes, mais recherchent une impression, une sensation, qui évoque un monde idéal ; ils privilégient l'expression des états d'âme. Les symboles permettent d'atteindre la « réalité supérieure » de la sensibilité.
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+ Dans une de ses lettres, Van Gogh exprime ce qu'il pense du symbolisme[Note 4],[Lettre 26] : « … toute réalité est en même temps symbole. » Il mentionne également les artistes Millet et Lhermitte en relation avec le symbolisme. Ceci indique son approche positive pour le symbolisme et éclaircit ses propres intentions et inspirations. Il est dévoué à la réalité, pas à une réalité comme dans les photographes, mais à une réalité symbolique[84].
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+ Le symbolisme recherchait dans le pouvoir du verbe[85] « l'essence de la poésie c'est-à-dire la poésie pure, celle qui dira comment sont faits l'esprit et le monde en lui révélant la structure idéale de l'univers. […] le Symbolisme invite la poésie à rejoindre la mystique ». La quête de Van Gogh est identique, comme il l'écrit à son frère Theo[Note 4],[Lettre 27] : « Et dans un tableau je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je ne sais quoi d'éternel dont autrefois le nimbe était le symbole et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations. » Van Gogh emprunte et prépare ainsi les sentiers de la peinture moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme.
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+ En 1986, l'exposition Il y a cent ans Van Gogh arrivait à Paris, au Trianon du parc de Bagatelle, réunissait des artistes de la Nouvelle figuration et de la Figuration narrative (Frédéric Brandon, Gérard Le Cloarec, Michel Four, Gérard Guyomard, Christian Renonciat, Jack Vanarsky…), l'intention énoncée par Jean-Luc Chalumeau étant d'éclairer l'influence de Vincent Van Gogh sur la figuration contemporaine[86].
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+ On connaît environ un millier de feuilles de l'artiste[87]. Les techniques utilisées sont le crayon, la plume, l'encre, la craie, parfois colorisés à l'aquarelle. À partir de 1888, il emploie préférentiellement la plume de roseau (calame)[87]. Plusieurs de ses lettres comportent des croquis, reprenant certains tableaux[88].
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+ Bateaux aux Saintes-Maries-de-la-Mer, 1888, crayon rouge et encre au graphite sur papier tissé, 24,3 × 31,9 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
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+ Head of a Girl, 1888, crayon rouge et encre sur papier tissé, 18 × 19,5 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
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+ Lettre à John Peter Russell, 1888, crayon rouge et encre sur papier tissé, 20,3 × 26,3 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
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+ Le 17 novembre 2016, le fac-similé d'un carnet contenant 65 dessins qui auraient été réalisés entre février 1888 et mai 1890 est publié par Bogomila Welsh-Ovcharov, commissaire de deux expositions du peintre[89]. Un autre spécialiste de l'artiste, Ronald Pickvance, appuie la thèse de l’authenticité de la découverte[90].
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+ Le musée Van Gogh d'Amsterdam, par la voix de son conservateur en chef Louis Van Tilborgh, considère ce corpus comme une imitation postérieure aux années 1970[91]. Les experts ont conclu après examen des dessins et comparaison avec la collection que le musée possède, que ceux-ci contiennent des erreurs topographiques, et que l'encre utilisée, de couleur brunâtre, n'a jamais été utilisée par Van Gogh dans ses dessins[92].
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+ La veuve de Théo, Johanna Bonger, détient le rôle principal dans le processus de la valorisation de l'œuvre de Van Gogh. L'héritage de ce dernier lui est confié en 1891, après le décès de son époux[VK 1]. Cependant, il ne faut pas oublier que Van Gogh était connu et apprécié de son vivant[25]. Il est connu que Van Gogh a vendu une toile, mais rien ne prouve qu'il n'en ait pas vendu d'autres. D'ailleurs, il confie cette charge à son frère, marchand d'art reconnu de l'époque et il échange plusieurs tableaux avec ses amis[VK 3]. Théo, qui n'a survécu que peu de temps à Vincent, organise une exposition de ses toiles dans son appartement, annoncée dans le Mercure de France en septembre 1890[VK 4]. Par la suite, Johanna réussit à transformer cette collection d'art méconnue en une collection de grande valeur.
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270
+ Pour surmonter ces moments difficiles, Johanna déménage en Hollande où elle retrouve le soutien de sa famille. Dès février 1891, elle fait venir chez elle une grande partie des tableaux restants de Van Gogh depuis Paris. Elle fait assurer les 200 tableaux et les dessins pour une valeur de 2 600 florins. Elle commence ainsi à montrer et à placer des tableaux aux Pays-Bas, puis à lire et à classer les lettres de Vincent. Elle récupère aussi les lettres qu'Albert Aurier possédait. En effet, Theo lui avait envoyé quelques lettres afin d'en faire publier des extraits. Cette même année, Émile Bernard publie dans le Mercure de France les lettres que Vincent lui a envoyées. En 1914, Johanna parvient à publier les lettres de Van Gogh après avoir rédigé une introduction[VK 5].
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+ D'un autre côté, à Paris, le père Tanguy vend 13 peintures et un dessin. C'est le début d'un succès commercial qui se prolongera jusqu'à nos jours[VK 6]. À la fin du XIXe siècle, afin de faire connaître Van Gogh, Johanna organise des expositions : une à La Haye, une à Rotterdam, trois à Amsterdam et une nouvelle à La Haye. Au début du XXe siècle, une vingtaine d'expositions honorent déjà l'œuvre de Van Gogh aux Pays-Bas. À Paris, le Salon des indépendants de 1901 a également un impact important sur la reconnaissance de Van Gogh grâce aux demandes provenant de nouveaux collectionneurs, comme Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine, et les travaux entrepris par la critique Jacob Baart de la Faille, tel son catalogue raisonné publié en 1928[93]. L'un des premiers acheteurs de toiles de van Gogh est Edgar Degas[94].
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+ Les contacts que Johanna tisse avec des personnes influentes de son époque l'aident à s'imposer et à mieux faire connaître son beau-frère. Paul Cassirer est le premier à exposer et à vendre les œuvres de Van Gogh. Il en vend au moins 55, entre 1902 et 1911, d'une valeur totale de 50 000 florins. Ambroise Vollard organise aussi deux expositions dans sa galerie en 1895 et en 1896. Julien Leclercq rassemble 65 tableaux et 6 dessins pour une exposition en 1901 à la galerie Bernheim-Jeune[VK 7]. La valeur des œuvres de Van Gogh commence à augmenter considérablement. Johanna Bonger arrive à placer plus de 70 tableaux et une trentaine de dessins au Stedelijk Museum Amsterdam. En même temps, elle reçoit les amateurs chez elle pour leur montrer les tableaux qu'elle possède. L'énergie mise pour la reconnaissance de ces œuvres est finalement récompensée par une grande valeur marchande. La reconnaissance du travail effectué par Van Gogh se concrétise par l'acquisition d'une nature morte de tournesols, en 1924, par la National Gallery de Londres, au prix de 15 000 florins[VK 8]. La femme de Theo est la principale ambassadrice de ce phénomène jusqu'à sa mort en 1925. À partir de cette date, la valeur de ses œuvres ne cesse d'augmenter. Par exemple en 1930, l'exposition du Museum of Modern Art de New York reçoit 120 000 personnes[45].
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+ Les réflexions sur Van Gogh divergent selon le point de vue choisi. Par exemple, Salvador Dalí s'exprime ainsi en 1972 sur ce peintre qu'il n'aime pas[95] : « Van Gogh est la honte de la peinture française et de la peinture universelle… » Pour certains, sa vie, digne d’un héros romantique, en fait un mythe, celui du peintre incompris ou de l'artiste maudit[58]. Il est pauvre, dépressif, asocial, au tempérament de feu, etc. Pour d'autres, Van Gogh est un artiste complexe, intelligent et cultivé. Sa peinture est le « fruit d'un travail long, méticuleux, acharné et référencé[VK 9] ». Quel que soit le point de vue choisi, Van Gogh est un peintre reconnu et admiré. Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, il écrit[Note 4],[Lettre 28] : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux. »
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+ Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh, « par l'emploi de couleurs pures en larges touches[96] ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Léonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour le grand public, son œuvre est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées[Note 13].
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+ La vie, l'œuvre et la personnalité de Vincent van Gogh ont inspiré de nombreux films :
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+ La numérotation utilisée est celle de 2009.
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+ Vincent Willem van Gogh (prononcé en néerlandais : /ˈvɪnsɛnt ˈʋɪləm vɑŋ ˈɣɔx/)[Note 2], né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, aux Pays-Bas, et mort le 29 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise, en France, est un peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme.
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+ Van Gogh grandit au sein d'une famille de l'ancienne bourgeoisie. Il tente d'abord de faire carrière comme marchand d'art chez Goupil & Cie. Cependant, refusant de voir l'art comme une marchandise, il est licencié. Il aspire alors à devenir pasteur, mais il échoue aux examens de théologie. À l'approche de 1880, il se tourne vers la peinture. Pendant ces années, il quitte les Pays-Bas pour la Belgique, puis s'établit en France. Vincent explore la peinture et le dessin à la fois en autodidacte et en suivant des cours. Passionné, il ne cesse d'enrichir sa culture picturale : il analyse le travail des peintres de l'époque, il visite les musées et les galeries d'art, il échange des idées avec ses amis peintres, il étudie les estampes japonaises, les gravures anglaises, etc. Sa peinture reflète ses recherches et l'étendue de ses connaissances artistiques. Toutefois, sa vie est parsemée de crises qui révèlent son instabilité mentale. L'une d'elles provoque son suicide, à l'âge de 37 ans.
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+ L'abondante correspondance de Van Gogh permet de mieux le comprendre. Elle est constituée de plus de 800 lettres écrites à sa famille et à ses amis, dont 652 envoyées à son frère « Theo »[Note 3], avec qui il entretient une relation soutenue aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
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+ L'œuvre de Van Gogh est composée de plus de 2 000 toiles et dessins datant principalement des années 1880. Elle fait écho au milieu artistique européen de la fin du XIXe siècle. Il est influencé par ses amis peintres, notamment Anthon van Rappard, Émile Bernard et Paul Gauguin. Il échange aussi des points de vue avec son frère Theo, un marchand d'art connu. Il admire Jean-François Millet, Rembrandt, Frans Hals, Anton Mauve et Eugène Delacroix, tout en s'inspirant d'Hiroshige, Claude Monet, Adolphe Monticelli, Paul Cézanne, Edgar Degas et Paul Signac.
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+ Peu connu dans les années 1890, Van Gogh n'a été remarqué que par un petit nombre d'auteurs et de peintres en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Danemark. Cependant, dans les années 1930, ses œuvres attirent 120 000 personnes à une exposition du Museum of Modern Art, à New York. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands artistes de tous les temps.
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+ La famille Van Gogh, d'ancienne bourgeoisie, est déjà notable aux XVIe et XVIIe siècles. L'état de pasteur est une tradition familiale[WM 1], de même que le commerce de l'art. Le grand-père de Vincent (1789-1874) a, par exemple, suivi des cours à la faculté de théologie à l'université de Leyde jusqu'en 1811. Trois de ses fils sont devenus marchands d'art.
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+ Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, un village près de Bréda dans l'ouest du Brabant-Septentrional, dans le sud des Pays-Bas. Sa mère avait mis au monde un enfant mort-né, le 30 mars 1852 : Vincent Willem I, dont il portera le prénom. Il est le fils aîné de Theodorus van Gogh, pasteur de l'Église réformée à Groot-Zundert depuis 1849, et d'Anna Cornelia, née Carbentus, fille d'un relieur de la cour du Duché de Brabant. Ses parents élèveront six enfants : Vincent, Anna Cornelia (1855-1930), Théodore (« Théo »), Elisabetha Huberta (« Liss », 1859-1936), Willemina Jacoba (« Wil » ou « Wilkie », 1862-1941) et Cornelis Vincent (« Cor », 1867-1900)[WM 2].
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+ Son père Theodorus compte dix frères et sœurs. Plusieurs oncles paternels joueront un rôle déterminant dans la vie de Vincent. Hendrik Vincent van Gogh, « Hein », est marchand d'art à Bruxelles. Johannes van Gogh (de), « Jan », est amiral et reçoit Vincent chez lui à Amsterdam pendant plus d'un an. Cornelis Marinus van Gogh, « Cor », est également marchand d'art. Son parrain Vincent van Gogh, « Cent », s'est associé à la chaîne de galeries de l'éditeur d'art parisien Goupil & Cie.
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+ La famille de Van Gogh mène une vie simple. L'ambiance laborieuse du foyer parental marque profondément le jeune Vincent, qui est un enfant sérieux, silencieux et pensif[M 1].
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23
+ En janvier 1861, Vincent Van Gogh entre à l'école de Zundert, dont l'effectif est de deux cents élèves[2]. Il est retiré de l'école et, à la fin d'année 1861, Anna Birnie (1844-1917)[3] est embauchée comme gouvernante pour donner des cours à Vincent et à sa sœur, Anna. Elle leur enseigne, entre autres, le dessin. Le 1er octobre 1864, il part pour l'internat de Jan Provily à Zevenbergen, une ville rattachée à la commune de Moerdijk à trente kilomètres de chez lui. Il y apprend le français, l'anglais et l'allemand. Il y réalise aussi ses premiers essais de dessin[WM 3]. Le 15 septembre 1866, il entre au collège Guillaume II, à Tilbourg.
24
+ Son professeur de dessin était le peintre Constant Cornelis Huijsmans au collège Willem II (en)[4]. Vincent vit difficilement cet éloignement. En mars 1868, il quitte précipitamment l'établissement et retourne chez ses parents à Zundert.
25
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26
+ Le 30 juillet 1869, à l'âge de 16 ans, Vincent quitte la maison familiale pour devenir apprenti chez Goupil & Cie à La Haye, filiale fondée par son oncle Hein[7]. Cette firme internationale qui vend des tableaux, des dessins et des reproductions, est alors dirigée par Hermanus Tersteeg[JLB 1], pour qui l'artiste avait un grand respect. En 1871, son père est muté à Helvoirt. Vincent y passe ses vacances en 1872, avant de rendre visite à Theo, à Bruxelles.
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+
28
+ Après sa formation en apprentissage, il est engagé chez Goupil & Cie. En juin 1873, Adolphe Goupil l'envoie dans la succursale de Londres avec l'accord de son oncle Cent. Selon la future femme de Theo, Johanna Bonger dite « Jo », c'est la période la plus heureuse de sa vie[8]. Il réussit et, à 20 ans, il gagne plus que son père. Il tombe amoureux d'Eugénie Loyer[Diff 1], la fille de sa logeuse à Brixton, mais lorsqu'il lui révèle ses sentiments, elle lui avoue qu'elle s'est déjà secrètement fiancée avec le locataire précédent[Z 1]. Van Gogh s'isole de plus en plus. À la même époque, il développe un fervent intérêt pour la religion. Son zèle religieux prend des proportions qui inquiètent sa famille. Le 12 novembre 1873, Theo est muté à la succursale de La Haye par son oncle Cent.
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30
+ Son père et son oncle envoient Vincent à Paris à la mi-mai 1875, au siège principal de Goupil & Cie au 9 rue Chaptal. Choqué de voir l'art traité comme un produit et une marchandise, il en parle à certains clients, ce qui provoque son licenciement le 1er avril 1876[9],[Z 2]. Entre-temps, la famille Van Gogh a déménagé à Etten, village du Brabant-Septentrional.
31
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32
+ Van Gogh se sent alors une vocation spirituelle et religieuse. Il retourne en Angleterre où, pendant quelque temps, il travaille bénévolement, d'abord comme professeur suppléant dans un petit internat donnant sur le port de Ramsgate, où il est engagé. Il dessine quelques croquis de la ville. À son frère Theo, il écrit[Note 4],[M 2] : « À Londres, je me suis souvent arrêté pour dessiner sur les rives de la Tamise en revenant de Southampton Street le soir, et cela n'aboutissait à rien ; il aurait fallu que quelqu'un m'explique la perspective. » Comme l'école doit par la suite déménager à Isleworth dans le Middlesex[Note 5], Van Gogh décide de s'y rendre. Mais le déménagement n'a finalement pas lieu. Il reste sur place, devient un fervent animateur méthodiste et veut « prêcher l'Évangile partout ». À la fin d'octobre 1876, il prononce son premier sermon à la Wesleyan Methodist Church à Richmond. En novembre, il est engagé comme assistant à la Congregational Church de Turnham Green[JLB 2].
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34
+ À Noël 1876, il retourne chez ses parents. Sa famille l'incite alors à travailler dans une librairie de Dordrecht aux Pays-Bas pendant quelques mois. Toutefois, il n'y est pas heureux. Il passe la majeure partie de son temps dans l'arrière-boutique du magasin à dessiner ou à traduire des passages de la Bible en anglais, en français et en allemand. Ses lettres comportent de plus en plus de textes religieux. Son compagnon de chambre de l'époque, un jeune professeur appelé Görlitz, expliquera plus tard que Van Gogh se nourrit avec parcimonie[10] : « Il ne mangeait pas de viande, juste un petit morceau le dimanche, et seulement après que notre propriétaire eut longuement insisté. Quatre pommes de terre avec un soupçon de sauce et une bouchée de légumes constituaient son dîner. »
35
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+ Le soutenant dans son désir de devenir pasteur, sa famille l'envoie en mai 1877 à Amsterdam, où il séjourne chez son oncle Jan, qui est amiral. Vincent se prépare pour l'université et étudie la théologie avec son oncle Johannes Stricker, théologien respecté[Note 6]. Il échoue à ses examens. Il quitte alors le domicile de son oncle Jan, en juillet 1878, pour retourner à la maison familiale à Etten. Il suit des cours pendant trois mois à l'école protestante de Laeken, près de Bruxelles, mais il échoue à nouveau et abandonne ses études pour devenir prédicateur laïc. Au début de décembre 1878, il obtient une mission d'évangéliste en Belgique, auprès des mineurs de charbon du Borinage, dans la région de Mons. Il y devient un prédicateur solidaire des luttes contre le patronat mais il a déjà fait son apprentissage pictural en ayant visité tous les grands musées des villes importantes qu'il a traversées quand il travaillait chez Goupil & Cie[11].
37
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38
+ Sa traversée du Borinage en Belgique commence à Pâturages (aujourd'hui dans la commune de Colfontaine) en 1878. Il y est accueilli par un évangéliste qui l'installe chez un cultivateur à Wasmes. Très vite, il juge cette maison trop luxueuse et, en août, il part pour Cuesmes pour loger chez un autre évangéliste. Allant au bout de ses convictions, Van Gogh décide de vivre comme ceux auprès desquels il prêche, partageant leurs difficultés, jusqu'à dormir sur la paille dans une petite hutte.
39
+
40
+ Il consacre tout aux mineurs et à leur famille. Il va même jusqu'à descendre dans un puits de mine du Charbonnage de Marcasse, à 700 mètres de profondeur. Lors d'un coup de grisou, il sauve un mineur. Mais ses activités de pasteur ouvrier ne tardent pas à être désapprouvées[Z 3], ce qui le choque. Accusé d'être un meneur, il est contraint d'abandonner la mission — suspendue par le comité d'évangélisation — qu'il s'était donnée[M 3]. Il en garde l'image de la misère humaine qui apparaîtra dans une partie de son œuvre. Après ces évènements, il se rend à Bruxelles puis revient brièvement à Cuesmes, où il s'installe dans une maison. Mais, sous la pression de ses parents, il retourne à Etten. Il y reste désœuvré, jusqu'en mars 1880, ce qui préoccupe de plus en plus sa famille. Vincent et Theo se disputent au sujet de son avenir : ces tensions les privent de communication pendant près d'un an[11].
41
+
42
+ De plus, un grave conflit éclate entre Vincent et son père, ce dernier allant jusqu'à se renseigner pour faire admettre son fils à l'asile de Geel. Il s'enfuit de nouveau et se réfugie à Cuesmes, où il loge jusqu'en octobre 1880 chez un mineur. Entre-temps, Theo obtient un emploi stable chez Goupil & Cie à Paris.
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44
+ 1. Groot-Zundert (Pays-Bas), le 30 mars 1853 (naissance)
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+ 2. Bruxelles (Belgique), d'octobre 1880 à avril 1881
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+
48
+ 3. Etten (Pays-Bas), d'avril 1881 à décembre 1881
49
+
50
+ 4. La Haye (Pays-Bas), de décembre 1881 à septembre 1883
51
+
52
+ 5. Drenthe (Pays-Bas), de septembre 1883 à décembre 1883
53
+
54
+ 6. Nuenen (Pays-Bas), de décembre 1883 à novembre 1885
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+ 7. Anvers (Belgique), de novembre 1885 à février 1886
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+ 8. Paris, de février 1886 à février 1888
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+ 9. Arles (France), de février 1888 à mai 1889
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+ 10. Saint-Rémy-de-Provence (France), de mai 1889 à mai 1890
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+ 11. Auvers-sur-Oise (France), de mai 1890 au 29 juillet 1890 (décès)
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+ Van Gogh atteint sa maturité au moment où il commence sa carrière d'artiste. Il s'intéresse de plus en plus à ses proches et aux scènes quotidiennes qu'il commence à représenter dans des croquis à la mine de plomb, au fusain ou au crayon[Z 4]. En octobre 1880, il part à Bruxelles et, le 15 novembre 1880, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts sur les conseils du peintre Willem Roelofs. Il a l'occasion de travailler à l'atelier du peintre Anthon van Rappard, rue Traversière. Le 1er février 1881, Theo est nommé gérant de la succursale de Goupil & Cie sur le boulevard Montmartre ; il décide alors de subvenir aux besoins de son frère[JLB 3]. Vincent est presque âgé de 28 ans.
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+ Fin avril 1881, Van Gogh revient à la maison familiale et y reste jusqu'à Noël. Il consacre principalement son temps à la lecture et aux études des figures. L'été, il tombe amoureux de Kee Vos, la fille de son oncle Stricker. Malgré le refus clair de Kee, veuve toute récente, Vincent insiste, créant une atmosphère de plus en plus tendue dans sa famille.
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70
+ À la suite d'une violente dispute avec son père, il part pour La Haye, où il s'installe dans un modeste atelier. Il y reçoit des leçons de peinture de son cousin par alliance, Anton Mauve (époux de sa cousine germaine Ariëtte Carbentus), pratique alors essentiellement l’aquarelle et étudie la perspective.
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72
+ En janvier 1881, Van Gogh rencontre une ancienne prostituée, Sien Hoornik, qui commence à poser pour lui. Au printemps 1882, son oncle Cornelis Marinus, propriétaire d'une galerie d'art renommée à Amsterdam, lui commande des dessins de La Haye. Le travail ne s'avère pas à la hauteur des espérances de son oncle, qui lui passe néanmoins une deuxième commande. Bien qu'il lui ait décrit en détail ce qu'il attendait de lui, il est de nouveau déçu. En juin 1882, une hospitalisation liée à une maladie vénérienne lui permet de se réconcilier avec ses parents[JLB 4].
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74
+ À sa sortie, il s'installe dans un plus grand atelier avec Sien Hoornik et ses deux enfants. C'est au cours de l'été 1882 qu'il commence la peinture à l'huile. Cette période de sa vie lui permet de se consacrer à son art. Il partage ses réflexions sur des peintres qu'il admire comme Daumier ou Jean-François Millet dont il connaît bien les œuvres[Lettre 1],[Lettre 2]. Il exécute de nombreux tableaux et dessins selon différentes techniques. Il envoie ses œuvres à Theo et écrit à Anthon van Rappard. À partir du printemps 1883, il s'intéresse à des compositions plus élaborées, basées sur le dessin. Très peu de ces dessins ont survécu car, manquant de nervosité et de fraîcheur selon Theo, ils seront détruits par Vincent.
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+ Les vingt mois qu'il passe à La Haye (entre 1882 et 1883) semblent décisifs pour l’artiste, qui réalise sa volonté de rompre avec les conventions morales de son milieu social, et son impossibilité à mener une existence normale. De nombreuses lectures, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Émile Zola ou encore Charles Dickens, viennent enrichir sa vision du monde, et renforcent ses convictions sociales. En août 1883, il envisage de partir dans la province campagnarde de la Drenthe pour profiter de ses paysages. Sa relation avec Sien Hoornik se termine alors.
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+ De septembre à décembre 1883, Vincent séjourne en solitaire dans la province de Drenthe, dans le nord des Pays-Bas, où il s'acharne à sa peinture. C'est l'unique remède qu'il trouve face à un profond sentiment de détresse. Il change assez souvent de logement et la solitude lui pèse. Le temps pluvieux et les difficultés financières de son frère Theo le décident à rejoindre sa famille installée depuis juin 1882 à Nuenen, en Brabant-Septentrional, dans le presbytère paternel[JLB 5].
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+ Van Gogh profite d'un petit atelier aménagé à son intention dans la maison familiale. Il y réalise des séries de tableaux sur différents thèmes, notamment les tisserands. C'est à Nuenen que son talent se révèle définitivement : de cette époque datent de puissantes études à la pierre noire de paysans au travail, mais aussi quelque deux cents tableaux à la palette sombre et aux coups de brosse expressifs, qui confirment alors son talent de dessinateur et de peintre[12].
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+ Vincent propose à Theo de ne plus lui verser de pension mais plutôt d'échanger ses versements contre ses tableaux. Theo acquiert ainsi des tableaux qu'il espère vendre[JLB 6]. Vincent continue à voir Van Rappard avec qui il peint. À cette période, il donne aussi des cours de peinture à des amateurs. Puis, en mai 1884, il loue un atelier plus vaste que celui qu'il avait jusqu'alors.
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+ Pour la troisième fois, Van Gogh tombe amoureux. Il entame une relation avec sa voisine, Margot Begemann, ce que leurs familles respectives n'apprécient pas. À la mi-septembre, Margot tente de se suicider. Elle passe sa période de convalescence à Utrecht. Le 26 mars 1885, le père Van Gogh meurt d'une crise cardiaque. À cause des relations difficiles qu'il entretient avec son entourage, la sœur de Vincent lui demande de quitter le presbytère. Il habite alors dans son atelier entre avril et mai 1885.
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+ Alors qu'il est encore à Nuenen, il travaille sur une série de peintures qui doivent décorer la salle à manger d'un de ses amis vivant à Eindhoven. Van Gogh s'intéresse alors aux artistes renommés de l'école de La Haye, comme Théophile de Bock et Herman Johannes van der Weele. Il s'agit d'un groupe d'artistes qui, entre 1860 et 1890, sont fortement influencés par la peinture réaliste de l'école de Barbizon. Parmi ces artistes, Johan Hendrik Weissenbruch ou Bernard Blommers par exemple, sont cités dans les lettres de Van Gogh lors de ses discussions sur l'art[Lettre 3],[Lettre 4]. Il n'hésite pas non plus à faire des remarques sur Rembrandt et Frans Hals en discutant de leurs œuvres[Lettre 5].
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+ À la même époque, Émile Zola est critique d'art. En 1885, au moment où paraît son roman Germinal, Van Gogh peint Les Mangeurs de pommes de terre. Ils exposent tous les deux la vie de la classe populaire. Après son séjour à Nuenen, passant de ce réalisme sombre au colorisme, Van Gogh prend un nouvel élan dans sa peinture. Sa palette devient plus claire et plus colorée, alors que ses coups de pinceaux deviennent plus nets[13].
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+ À Anvers de nouveau, en novembre 1885, il est impressionné par les peintures de Rubens et découvre les estampes japonaises, qu'il commence à collectionner dans cette ville. C'est aussi dans la capitale flamande que l'artiste inaugure sa fameuse série d'autoportraits. Il prend divers cours de dessin et réalise des études de nus. L'idée de repartir à Paris lui est agréable. Il compte déjà étudier dans l'atelier de Fernand Cormon et se loger chez Theo pour des questions d'économie[JLB 7]. En février 1886, il débarque donc à Paris.
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+ Au début du mois de mars 1886, Vincent rejoint son frère Theo à Montmartre, avec l'envie de s'informer sur les nouveautés de la peinture impressionniste. À l'époque, Theo est gérant de la galerie montmartroise Boussod, Valadon & Cie (les successeurs de Goupil & Cie)[JLB 8],[Z 5]. Vincent y devient également l'amant d'Agostina Segatori, tenancière italienne du cabaret Au Tambourin, boulevard de Clichy. Seule la connaissance du milieu artistique parisien peut véritablement permettre à Van Gogh de renouveler et d'enrichir sa vision. Cette année-là est celle de la dernière exposition impressionniste que Vincent découvre, et en 1887 doit avoir lieu la première rétrospective de l’œuvre de Millet[11].
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+ Paris se prépare alors à accueillir plusieurs expositions : en plus du Salon, où sont exposées les œuvres de Puvis de Chavannes, Van Gogh visite les salles de la cinquième exposition internationale à la galerie Georges Petit, qui présente des toiles d'Auguste Renoir et de Claude Monet. Ces derniers n'avaient pas souhaité participer à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, qui offrait le spectacle d'un groupe déchiré, entre les défections et les nouvelles arrivées, et ouvrait ses portes à la nouveauté du moment, le néo-impressionnisme, avec la toile de Georges Pierre Seurat, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte.
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+ À Paris dans les années 1886-1887, Van Gogh fréquente un moment l’Académie du peintre Cormon, où il fait la connaissance de Henri de Toulouse-Lautrec, de Louis Anquetin, d’Émile Bernard ainsi que de John Peter Russell. Ce dernier réalise son portrait. Il rencontre également, par l’intermédiaire de son frère, presque tous les impressionnistes, en particulier Georges Seurat et Camille Pissarro, ainsi que Paul Gauguin. Dans la boutique du père Tanguy, il devient l'ami de Paul Signac. Sous l’influence des estampes japonaises, ses compositions acquièrent peu à peu davantage de liberté et d’aisance, tandis qu’il s’essaie à la technique de l’aplat coloré. Pissarro l’initie également aux théories nouvelles sur la lumière et au traitement divisionniste des tons. La palette de l'artiste s’enrichit alors de couleurs vives et sa touche s’anime et se fragmente, ceci grâce également à Signac avec qui il travaille en 1887[M 4].
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+ Exalté par la ferveur du climat artistique parisien, Van Gogh brûle les étapes de son renouvellement artistique grâce à la fréquentation des peintres les plus anticonformistes du moment : il s'essaye au néo-impressionnisme auprès de Signac et Pissarro, enquête sur les profondeurs psychologiques du portrait avec son ami Toulouse-Lautrec, est précocement informé de la synthèse du cloisonnisme par ses compagnons Louis Anquetin et Émile Bernard, et peut apprécier les toiles exotiques réalisées par Gauguin en Martinique. Régénéré par cette modernité, il est prêt à réaliser son rêve méditerranéen, à la recherche de la lumière aveuglante de la Provence, qui fait resplendir les couleurs pures de la nature, étudiées jusque-là dans sa collection d'estampes japonaises. C'est une période très fertile où son art s'oriente vers l'impressionnisme, mais l'absinthe et la fatigue aggravent son état mental. Le 19 février 1888, il quitte Paris.
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+ Le 20 février 1888, il s'installe à Arles, dans la vieille ville à l'intérieur des remparts à l'hôtel-restaurant Carrel, au 30, rue de la Cavalerie, à l'époque quartier des maisons closes, avec comme compagnon le peintre danois Christian Mourier-Petersen. Il loue également une partie de la « maison jaune » pour en faire son atelier. Quelques jours après, il loge au Café de la Gare, 30, place Lamartine[Lettre 6],[JLB 9] et s'installe ensuite, à partir du 17 septembre, dans la Maison Jaune, juste à côté, détruite lors du bombardement allié d'Arles du 25 juin 1944.
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+ Paysage enneigé, 1888, huile sur toile, 50 × 60 cm, Londres, collection privée (F391/JH1358).
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+ Moissons en Provence, juin 1888, environs d'Arles, huile sur toile, 50 × 60 cm, Jérusalem, Musée d'Israël (F558/JH1481).
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+ L'hôpital (appelé alors « Hôtel-Dieu » et aujourd'hui « Espace van Gogh ») où fut admis Vincent van Gogh à la fin de 1888.
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+ Iris, 1889, huile sur toile, 71 × 93 cm, Los Angeles, J. Paul Getty Museum (F608/JH1691).
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+ Lilas du jardin de l'hôpital, mai 1889, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
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+ Tournesols dans un vase, 1888, huile sur toile (93 × 73 cm), Londres, National Gallery (F454/JH1562).
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+ Bien qu'il arrive dans la cité avec un temps de neige, une nouvelle page de son œuvre s'ouvre avec la découverte de la lumière provençale. Dès le 22 février 1888, il débute sa production arlésienne : il parcourt à pied la région et peint des paysages, des scènes de moissons et des portraits. Il envoie toujours ses tableaux à Theo. Trois de ses premiers tableaux sont présentés à la 4e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants. En avril, Vincent rencontre le peintre américain Dodge MacKnight, qui habite Fontvieille, un petit village au nord-est d'Arles. Par MacKnight, il fait la connaissance du peintre Eugène Boch, avec lequel une relation plus profonde se développe et dont il fait le portrait[15].
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+ Au début du mois de juin 1888, ayant reçu un billet de 100 francs de son frère Theo, il se rend en diligence aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour un séjour de cinq jours. Il y peint la barque Amitié et le village regroupé autour de l'église fortifiée.
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+ À Arles, des idées plus anciennes sur l'art et la peinture réapparaissent, comme faire des séries de tableaux[Note 7]. Au printemps 1888, il réalise ainsi une série sur les vergers fleurissants dans des triptyques, ainsi qu'une série de portraits comme ceux de la famille Roulin. La première série des tournesols date aussi de cette époque. Entre-temps, il continue à échanger des lettres et des tableaux avec Émile Bernard et Paul Gauguin. Vincent qui habite la maison jaune, rêve en effet d'une communauté d'artistes unissant fraternellement leurs expériences et leurs recherches : Paul Gauguin vient le rejoindre dans ce but le 23 octobre 1888 et ils commencent à travailler ensemble, par exemple sur la série de tableaux consacrés aux Alyscamps. Mais les deux hommes s'entendent mal : la tension et l’exaltation permanentes qu’implique leur démarche créatrice débouchent sur une crise.
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+
120
+ Le 23 décembre 1888, à la suite d'une dispute plus violente que les autres avec Gauguin, Van Gogh est retrouvé dans son lit avec l'oreille gauche tranchée[16],[17],[18]. Plusieurs théories tentent d'expliquer l'incident[19]. La thèse classique, soutenue par le musée Van Gogh d'Amsterdam d'après le témoignage de Gauguin[20],[21], explique que Van Gogh menace d'un rasoir Gauguin qui s'enfuit, laissant Van Gogh seul. Dans un accès de délire, celui-ci retourne le rasoir contre lui-même et se coupe l'oreille avant d'aller l'offrir à une employée du bordel voisin (âgée de 16 ans, elle ne pouvait pas être prostituée)[JLB 10]. Différents diagnostics possibles expliquent cet accès de folie (voir ci-dessous).
121
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122
+ Le lendemain de sa crise, Van Gogh est admis à l'hôpital et soigné par le docteur Rey dont il peint le portrait. Theo, inquiet de la santé de son frère, vient le voir et retourne à Paris le jour de Noël[JLB 10] accompagné de Gauguin. Cependant, une pétition signée par trente personnes demande l'internement ou l'expulsion de Vincent van Gogh d'Arles : il lui est reproché des troubles à l'ordre public. Le 7 février, le docteur Delon demande son internement pour « hallucinations auditives et visuelles ». Le 27 février, le commissaire de police d'Ornano conclut dans son rapport que Van Gogh pourrait devenir dangereux pour la sécurité publique[22]. En mars 1889, après une période de répit, il peint entre autres Autoportrait à l'oreille bandée. Cependant, à la suite de nouvelles crises, il est interné d'office sur ordre du maire à l'hôpital d'Arles[Lettre 7]. À la mi-avril, il loue un appartement au docteur Rey dans un autre quartier d'Arles[Lettre 8]. Le 18 avril 1889, Theo et Johanna Bonger se marient à Amsterdam[JLB 11].
123
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124
+ Pendant son séjour à Arles, Vincent maintient le lien avec l'univers artistique parisien grâce à l'abondante correspondance qu'il échange avec son frère Theo. Malgré l'échec de son projet d'établir un atelier à Arles, il ne renonce pas au dialogue avec ses amis Émile Bernard et Gauguin. Ce dernier, après son séjour mouvementé à Arles, accompagne à travers ses lettres la vie de Van Gogh jusqu'à la fin[23].
125
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126
+ Le 8 mai 1889, il quitte Arles, ayant décidé d'entrer dans l'asile d'aliénés Saint-Paul-de-Mausole que dirige le médecin Théophile Peyron, à Saint-Rémy-de-Provence. Il y reste un an, au cours duquel il a trois crises importantes : à la mi-juillet, en décembre et la dernière entre février et mars 1890.
127
+
128
+ Malgré son mauvais état de santé, Van Gogh est très productif. Ce n'est que pendant ses crises de démence qu'il ne peint pas. Dans l'asile, une pièce au rez-de-chaussée lui est laissée en guise d'atelier[24]. Il continue à envoyer ses tableaux à Theo. Deux de ses œuvres font partie de la 5e exposition annuelle de la Société des artistes indépendants de Paris. Un des premiers tableaux de cette époque est l’Iris. Les peintures de cette période sont souvent caractérisées par des remous et des spirales. À diverses périodes de sa vie, Van Gogh a également peint ce qu'il voyait de sa fenêtre, notamment à la fin de sa vie avec une grande série de peintures de champs de blé qu'il pouvait admirer de la chambre qu'il occupait à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence. Il quitte l'asile le 19 mai 1890[Note 8].
129
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130
+ Theo rencontre le docteur Paul Gachet sur les recommandations de Pissarro. Theo encourage Vincent à sortir de l'asile et à se rendre à Auvers-sur-Oise, où il pourra consulter le médecin et être près de son frère[JLB 12].
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+ Van Gogh commence également à être connu. En janvier 1890, un article d’Albert Aurier dans le Mercure de France[25] souligne pour la première fois l’importance de ses recherches. Un mois plus tard, le peintre Anna Boch acquiert l’un de ses tableaux, La Vigne rouge pour la somme de 400 francs[26].
133
+
134
+ Le 31 janvier 1890 naît le petit Vincent, fils de son frère Theo[27]. Dans les mois précédents la venue au monde de ce neveu et dont Vincent est le parrain, il écrit à Theo sans jamais mentionner le nom de l'enfant, en le nommant « le petit ». Lorsque le nouveau-né tombe malade sans gravité, Vincent éprouve de la tristesse et du découragement.
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+ Après avoir rendu visite à Theo à Paris, Van Gogh s'installe à Auvers-sur-Oise, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris[28]. Cette commune rurale du Vexin français était déjà connue dans le milieu des peintres, initialement par les paysagistes de l'école de Barbizon, puis par les impressionnistes[Note 10]. Il y passe les 70 derniers jours de sa vie, du 20 mai au 29 juillet 1890. Le docteur Paul Gachet a promis de prendre soin de lui à la demande de Theo[Lettre 9]. Gachet, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes et lui-même peintre amateur, veille sur Van Gogh, qui loue une petite chambre no 5 dans l’auberge Ravoux, pour 3,50 francs par jour[Note 11].
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138
+ Van Gogh, au sommet de sa maîtrise artistique, va alors décrire dans ses œuvres la vie paysanne et l'architecture de cette commune. Des articles paraissent dans la presse parisienne, bruxelloise et néerlandaise. C'est un signe important de sa reconnaissance dans ce milieu artistique. Grâce aux soins du docteur Gachet, son activité est intense : il peint plus de 70 tableaux[VK 1]. D'autre part, Theo, dont la maladie perdure, lui confie son inquiétude pour son travail et pour le petit Vincent Willem, malade. Theo désire retourner aux Pays-Bas.
139
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140
+ L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le dimanche 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, car il a emmené son matériel de peinture avec lui, il se tire un coup de revolver dans la poitrine (pour viser le cœur) ou dans l'abdomen. Revenu boitillant à l'auberge Ravoux, il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet qui lui fait un bandage sommaire (une opération chirurgicale est impossible vu l'état de la médecine à cette époque) et dépêche à Paris Anton Hirschig (en), artiste néerlandais pensionnaire de son auberge, pour prévenir Théo van Gogh. Vincent van Gogh y meurt deux jours plus tard, à l'âge de 37 ans, son frère Théo étant à son chevet[30].
141
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142
+ Théo, atteint de syphilis et de ses complications neurologiques, est hospitalisé en octobre 1890 dans une clinique psychiatrique d'Utrecht, où il meurt le 25 janvier 1891[31] à l'âge de 34 ans. Les deux frères reposent tous deux au cimetière d'Auvers-sur-Oise, depuis que Johanna van Gogh-Bonger a fait transférer le corps de son premier mari auprès de son frère en 1914.
143
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144
+ En 2011, une nouvelle hypothèse sur la mort de Vincent van Gogh a été avancée par deux auteurs, Steven Naifeh et Gregory White Smith, qui reprennent une anecdote de Victor Doiteau[32] : Vincent van Gogh aurait été victime par accident d'une balle tirée par les frères Gaston et René Secrétan, deux adolescents qu'il connaissait. Ces derniers jouaient « aux cowboys » avec une arme de mauvaise facture à proximité du champ où Van Gogh se promenait. Avant de succomber deux jours plus tard, le peintre aurait alors décidé d'endosser toute la responsabilité de l'acte en déclarant s'être visé lui-même, dans le but de protéger les garçons[33] et par amour pour son frère Théo, pour lequel il pensait être devenu un fardeau trop pesant.
145
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146
+ Cette thèse repose sur trois arguments[34] : Vincent van Gogh aurait été le souffre-douleur des frères Secrétan (interview de René Secrétan, devenu banquier, donnée en 1956), l'historien d'art John Rewald a recueilli dans les années 1930 des rumeurs auversoises dans ce sens, mais ces témoignages sont tardifs et de seconde main ; enfin René Secrétan, dont les auteurs américains prétendent que le peintre a réalisé un dessin déguisé en cowboy et qui a assisté au Buffalo Bill Wild West Show à Paris au début de l'année 1890, aurait volé le revolver de l'aubergiste Arthur Ravoux pour tirer sur des oiseaux et petits animaux, revolver[35] à l'origine de l'homicide involontaire ou du tir accidentel sur Vincent van Gogh[36],[37],[38],[39].
147
+
148
+ Un chercheur, Wouter van der Veen, travaillant sur la vie et l’œuvre de Vincent van Gogh, a publié en 2020 une analyse de la dernière journée de Vincent van Gogh, du lieu où il a passé cette journée, du dernier tableau qu'il a peint (Racines d’arbres, conservé au musée Van Gogh d’Amsterdam), et de ses derniers écrits, qui corrobore l'hypothèse du suicide[40].
149
+
150
+ À plusieurs reprises, Van Gogh souffre d'accès psychotiques et d'instabilité mentale, en particulier dans les dernières années de sa vie. Au fil des ans, il a beaucoup été question de l'origine de sa maladie mentale et de ses répercussions sur son travail. Plus de cent cinquante psychiatres ont tenté d'identifier sa maladie et quelque trente diagnostics différents ont été proposés[41].
151
+
152
+ Parmi les diagnostics avancés se trouvent la schizophrénie[42], le trouble bipolaire, la syphilis, le saturnisme, l'épilepsie du lobe temporal[42], la maladie de Menière[43]. Chacune de ces maladies pourrait être responsable de ses troubles et aurait été aggravée par la malnutrition, le surmenage, l'insomnie et un penchant pour l'alcool, en particulier pour l'absinthe.
153
+
154
+ Une théorie suggère que le docteur Gachet aurait prescrit de la digitaline à Van Gogh pour traiter l'épilepsie, substance qui pourrait entraîner une vision teintée de jaune et des changements dans la perception de la couleur d'ensemble. Cependant, il n'existe aucune preuve directe que Van Gogh ait pris de la digitaline, même si Van Gogh a peint Portrait du docteur Gachet avec branche de digitale, plante à partir de laquelle est produite la digitaline[44].
155
+
156
+ Rédigées entre 1872 et 1890, les lettres de Vincent van Gogh témoignent de sa vie ainsi que de l'enchaînement de ses idées lorsqu'il produisait une œuvre. Ces textes n'ont pas été écrits en vue d'être publiés : ils représentent les pensées les plus profondes et les sentiments de leur auteur. La vision intime de sa propre vie, sa démarche artistique et l'origine de ses tableaux y sont expliqués dans un style direct et transparent. Ces lettres constituent une référence très riche concernant le contexte artistique et intellectuel dans lequel il se trouvait et les efforts qu'il fournissait pour s'y attacher, les méthodes et les matériaux utilisés à l'époque, les relations intimes qu'il nouait avec ses proches, sa façon de voir les autres artistes, etc.[JLB 13].
157
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+ En général, les lettres de Van Gogh sont adressées à son frère Théo, qui est aussi son plus grand soutien[45]. Au début de cette correspondance, il écrit[Note 4],[Lettre 11] : « […] nous n'aurons qu'à nous écrire très souvent. » Il a aussi écrit aux autres membres de sa famille et à ses amis, tels que Paul Gauguin et Émile Bernard[46]. La lettre la plus ancienne est adressée à Théo et datée du 29 septembre 1872. La dernière, rédigée quelques jours avant sa mort, était également destinée à Théo et il la portait sur lui le jour de son suicide. Environ les deux tiers de ses lettres, jusqu'en 1886, sont rédigées en néerlandais. Après cette date, il écrit en français, langue qu'il maîtrise depuis son apprentissage de la langue dans son enfance et qu'il perfectionne en France. Il a aussi écrit quelques lettres en anglais[47]. En 2011, il existe 902 lettres répertoriées, dont 819 écrites par lui et 83 à son intention. Ces lettres ainsi que des photographies et d'autres documents le concernant sont conservés en 2011 au musée Van Gogh à Amsterdam.
159
+
160
+ À la mort de Vincent, son frère devient propriétaire de toutes les peintures, sauf une qui a été vendue du vivant de Vincent, ainsi que des lettres. Theo, atteint de la syphilis, perd la raison trois mois après le décès de son frère. D'abord interné à Paris, il est rapidement transféré à Utrecht aux Pays-Bas où il finira ses jours[VK 2]. À la suite de cet évènement, Johanna Bonger-Van Gogh, la femme de Theo, devient l'héritière de cette collection d'art, qui n'a pas à l'époque une grande valeur marchande.
161
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+ Grâce à Johanna, Émile Bernard et d'autres amis, ses lettres apparaissent dans les revues de l'époque (Van Nu en Straks et Mercure de France, par exemple). La première publication des lettres sous forme d'ouvrage date de 1914[48]. Cette édition comporte les lettres de Vincent à Theo et à Johanna. Durant les années 1920, d'autres correspondances de Vincent apparaissent : Émile Bernard, Paul Gauguin, Gabriel-Albert Aurier, Paul Signac, John Peter Russell, etc. Après la mort de Johanna en 1925, son fils Vincent Willem van Gogh prend le relais. Après la Seconde Guerre mondiale, il publie une édition en 4 volumes de nature documentaire[49]. Vingt ans plus tard, il publie une autre édition en 2 volumes, cette fois-ci en tâchant de rassembler les dernières lettres de Van Gogh en français[50].
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+ Petit à petit, le nombre d'ouvrages concernant les lettres se multiplie. Sa célébrité ne cessant de croître, la publication de ses lettres et leur analyse deviennent de plus en plus fréquentes, comme les travaux de Jan Hulsker[51],[52]. L'originalité du travail de Hulsker réside dans sa recherche de compréhension et d'explication des œuvres. Il a identifié les œuvres mentionnées dans les lettres, reproduit les croquis et revu les datations des courriers[JLB 14]. Pour le centenaire de Van Gogh, le musée Van Gogh publie sa correspondance au complet en néerlandais[53] dans l'ordre chronologique. De nombreux livres reprennent une partie des lettres et les analysent à leur façon. Le dernier grand ouvrage est le fruit du projet Lettres de Van Gogh, lancé par le musée Van Gogh, en partenariat avec le Huygens Institute en 1994[47]. Publiés en trois langues (néerlandais, français et anglais), ces 6 volumes offrent une analyse approfondie, de nouvelles lettres non publiées et, surtout, des bases solides pour effectuer de nouvelles recherches sur ce peintre[54],[55].
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+ Van Gogh a beaucoup travaillé pour perfectionner son dessin et sa peinture, notamment en utilisant des livres ou des manuels. Il a, par exemple, copié toutes les pages du Cours de dessin de Charles Bargue[H 1],[WM 4]. Sa peinture est le fruit d'un travail long, méticuleux et acharné. Il s'est essayé à plusieurs sortes de matériaux comme la pierre noire, la craie lithographique et la plume de roseau. Il était sensible et attentif à l’environnement artistique de la fin du XIXe siècle. Son style, qui se caractérise surtout par l'utilisation des couleurs et les touches de ses pinceaux, a une influence importante sur l'art du XXe siècle[H 2]. Les lettres de Van Gogh nous apprennent l'admiration de ce dernier pour Rembrandt, Frans Hals, Eugène Delacroix, Jean-François Millet[56], mais aussi pour Anton Mauve, Émile Bernard et Paul Gauguin. Il s'est inspiré des maîtres hollandais du XVIIe siècle[JLB 15]. Ses peintures témoignent de son expérience de la vie quotidienne[57] et ses tableaux portent la marque de sa personnalité tourmentée et instable[58]. Il a notamment réalisé Les Mangeurs de pommes de terre (1885), La Chambre de Van Gogh à Arles (1888), Les Tournesols (1888-1889), Autoportrait à l'oreille bandée (1889), La Nuit étoilée (1889), Portrait du docteur Gachet avec branche de digitale (1890) et L'Église d'Auvers-sur-Oise (1890).
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168
+ Au XXIe siècle, il reste de lui des peintures, des œuvres sur papier, des croquis et des lettres. Van Gogh a produit plus de 2 000 œuvres d'art : à peu près 900 peintures et 1 100 dessins et croquis[JLB 16] qui s'étendent sur 10 ans de travail. Il avait l'habitude d'échanger ses peintures avec d'autres peintres, comme cela se faisait fréquemment alors, notamment Émile Bernard et Paul Gauguin.
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170
+ L'art de Van Gogh a évolué constamment au cours de sa carrière artistique. Par exemple, il s'intéresse aux estampes japonaises et aux gravures anglaises. Il prend plaisir à exécuter des reproductions auxquelles il souhaite apporter une contribution artistique originale. Il réalise plusieurs séries de tableaux, notamment des autoportraits et Les Tournesols. Par ailleurs, il accorde aussi une place importante aux tableaux nocturnes[59]. Il applique les couleurs par touches de pinceaux, sans mélanger sur la palette. Les couleurs se fondent à distance dans l'œil du spectateur.
171
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172
+ À l'automne 1882, Theo commence à financer Vincent afin que ce dernier puisse développer son art sereinement. Au début de l'année 1883, il commence à travailler sur des compositions multi-figures, surtout des dessins. D'après Theo, ces travaux manquent de vivacité et de fraîcheur. À cause de ces commentaires, Vincent les détruit et se tourne vers la peinture à l'huile. À Nuenen, il réalise de nombreuses peintures de grande taille mais il en détruit également. Parmi les toiles de l'époque, on peut citer Les Mangeurs de pommes de terre, les différentes têtes de paysans et les diverses interprétations de la chaumière.
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+ Pensant qu'il manque de connaissance sur les techniques de la peinture, il se rend à Paris pour continuer à apprendre et développer son style. Sa tendance à développer les techniques et les théories des impressionnistes et les néo-impressionnistes dure peu. À Arles, Van Gogh reprend d'anciennes idées. Il recommence par exemple à peindre une série de tableaux sur des sujets similaires. La progression de son style se voit dans ses autoportraits. En 1884, à Nuenen, il avait déjà travaillé sur une série pour décorer la salle à manger d'un de ses amis à Eindhoven. Toujours à Arles, il transforme ses Vergers fleurissants en triptyques. Il réalise une autre série sur la famille Roulin et il travaille avec Gauguin sur la décoration de la maison jaune. Les peintures faites pendant la période de Saint-Rémy sont souvent caractérisées par des tourbillons et des spirales. Les motifs de luminosité de ces dernières images ont été montrés conforme au modèle statistique de turbulence de Kolmogorov[60].
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+
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+ L'historien d'art Albert Boime est l'un des premiers à montrer que Van Gogh basait ses travaux sur la réalité[61]. Par exemple, le tableau Maison sous un ciel nocturne montre une maison blanche au crépuscule avec une étoile bien visible, entourée d'une auréole jaune. Les astronomes du Southwest Texas State University à San Marcos ont établi que cette étoile est Vénus, très brillante le soir du 16 juin 1890, date de la création de ce tableau[62].
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+ De gauche à droite :
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+ Van Gogh a peint des autoportraits à plusieurs reprises. Beaucoup de ces toiles sont de petites dimensions : ces essais lui permettent d'expérimenter les techniques artistiques qu'il découvre[H 3]. Ses autoportraits reflètent ses choix et ses ambitions artistiques qui évoluent en permanence[H 3]. Les peintures varient en intensité et en couleur et l'artiste se représente avec barbe, sans barbe, avec différents chapeaux, avec son bandage qui représente la période où il s'est coupé l'oreille, etc. La plupart de ses autoportraits sont faits à Paris. Tous ceux réalisés à Saint-Rémy-de-Provence montrent la tête de l'artiste de gauche, c'est-à-dire du côté opposé de l'oreille mutilée. Plusieurs des autoportraits de Van Gogh représentent son visage comme se reflétant dans un miroir, c'est-à-dire son côté gauche à droite et son côté droit à gauche. Il s'est peint 37 fois en tout[63]. Cependant, durant les deux derniers mois de sa vie, à Auvers-sur-Oise, et malgré sa productivité, il ne peint aucun autoportrait. Son Autoportrait au visage glabre, qui date de fin septembre 1889, est une des toiles les plus chères au monde, vendue à 71,5 millions de dollars en 1998 à New York[64].
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+ De gauche à droite :
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+ Le japonisme, style qui se développe en France surtout dans la seconde moitié du XIXe siècle avec l’ouverture du Japon à l'Occident de l’ère Meiji, attire Van Gogh depuis qu'il est à Nuenen. Les maîtres japonais comme Hokusai et Hiroshige l'inspirent. Il achète ses premières reproductions à Anvers et transmet son goût pour cet art asiatique à son frère Théo. Les deux réunissent plus de 400 œuvres qui sont aujourd'hui au musée Van Gogh d'Amsterdam[H 4].
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+ À Paris, Van Gogh s'interroge sur l'apport de cet art d'une grande qualité esthétique par rapport à ses propres travaux[H 5]. Il exécute alors plusieurs copies des crépons japonais. Le Courtisan est la reproduction d'un dessin qu'il a vu sur la couverture de Paris illustré spécial Japon. Il lui ajoute un arrière-plan inspiré des estampes japonaises en employant des couleurs intenses. Le Prunier en fleur est un autre tableau de ce genre : il interprète cette fois-ci une œuvre de Hiroshige. Le fond du portrait du père Tanguy est aussi décoré d'estampes japonaises. Van Gogh a l'habitude de délimiter des plans ou des objets par du noir, une couleur qualifiée de « non-couleur » par les impressionnistes, qui la bannissent quasiment systématiquement de leurs palettes. Il trouve ainsi une justification à cette pratique dans les estampes japonaises. Par la suite, il s'approprie l'art japonais, et confesse à son frère[Note 4],[Lettre 13] : « Tout mon travail est un peu basé sur la japonaiserie… »
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+ Cette fascination pour le Japon ne le quittera jamais et durant la dernière année de sa vie, Van Gogh cherchera par exemple à rencontrer un peintre français nommé Louis Dumoulin[65] après avoir vu plusieurs de ses tableaux inspirés d'un voyage au Japon notamment lors de la grande exposition organisée au Champ-de-Mars en mai 1890 par la Société nationale des Beaux-Arts. Deux lettres à l'attention de son frère Théo écrites alors qu’il séjourne à Auvers-sur-Oise exposent en effet son désir de rencontrer Dumoulin (qu’il écrit « Desmoulins ») comme « celui qui fait le Japon »[66],[67].
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+ De gauche à droite :
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+ Non seulement Vincent van Gogh aime contempler les reproductions des œuvres d'art mais il en réalise lui-même. Sa première reproduction date de l'époque Saint-Rémy-de-Provence : il copie une lithographie de la Pietà d'Eugène Delacroix, cette dernière ayant été abîmée. Il interprète aussi plusieurs tableaux à l'huile dans son propre style. Entre septembre 1889 et mai 1890, il produit de nombreuses œuvres d'après Delacroix, Rembrandt et Jean-François Millet, dont, de ce dernier, Hiver, la plaine de Chailly[70]. Ce sont des scènes religieuses et des travailleurs des champs. Durant la période où il est confiné dans un asile psychiatrique à Saint-Rémy-de-Provence, il trouve dans la reproduction d'œuvres un moyen de poursuivre son travail sans modèle ; il n'avait les moyens de n'employer que lui-même comme modèle. Il considère que le sujet d'un tableau n'est qu'un seul point de départ et que l'interprétation de l'artiste est la contribution principale. Il exprime cette idée à son frère par les mots suivants[Note 4],[Lettre 14] : « Je pose le blanc et noir de Delacroix ou de Millet ou d'après eux devant moi comme motif. — Et puis j'improvise de la couleur là-dessus mais bien entendu pas tout à fait étant moi mais cherchant des souvenirs de leurs tableaux — mais le souvenir, la vague consonance de couleurs qui sont dans le sentiment, sinon justes — ça c'est une interprétation à moi. »
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+ Le tableau Le Semeur, de Millet, est l'un des exemples caractéristiques éclairant les intentions de Van Gogh pour la reproduction. On voit l'apport de l'utilisation de la couleur et les coups de pinceaux très personnels de Van Gogh. Le résultat est plus vif, la personnalité de l'artiste s'affirme par l'intensité des couleurs appliquées.
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+ De gauche à droite :
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+ Van Gogh a réalisé plusieurs séries de tableaux. Pour affiner son art, il aime peindre plusieurs tableaux sur des sujets similaires concernant la nature : les fleurs, les champs de blé, les vergers fleurissant, etc. Il fait également des séries de portraits, surtout en peignant chaque membre de la famille Roulin ou des séries de semeurs. Van Gogh s'intéresse particulièrement à la peinture des fleurs. Il réalise plusieurs paysages avec différentes fleurs : des lilas, des roses, des lauriers, etc. Sur certains de ses tableaux, comme Iris, on les voit au premier plan. Il a fait deux séries de tournesols : la première alors qu'il est à Paris en 1887, la seconde lorsqu'il habite Arles l'année suivante. La première montre des tournesols fraîchement cueillis posés par terre. Dans la seconde, les tournesols sont dans des vases, parfois en train de faner. Les fleurs sont peintes par d'épais coups de brosse avec des surplus de peinture.
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+ L'idée de Van Gogh est de remplir les murs de l'atelier qu'il veut partager avec Paul Gauguin dans le but de créer une communauté d'artistes[Note 4],[Lettre 15] : « Dans l'espoir de vivre dans un atelier à nous avec Gauguin, je voudrais faire une decoration pour l'atelier. Rien que des grands Tournesols. » Gauguin représente dans un de ses tableaux van Gogh en train de peindre des tournesols. Van Gogh est assez content du résultat le montrant « fatigué et chargé d'électricité[Lettre 16] ».
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+ De gauche à droite :
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+ La série des vergers en fleur de Van Gogh fait partie de ses premiers travaux à Arles. Les peintures de cette série sont joyeuses. Il passe beaucoup de temps à exprimer la gaieté du printemps. Vincent dit à son frère[Note 4],[Lettre 17] : « J'ai maintenant 10 vergers sans compter trois petites etudes et une grande d'un cérisier que j'ai ereintée[Note 12]. » Dans la plupart de ces peintures, un arbre fleuri est mis en valeur. Il varie ses coups de pinceau : des touches de pointillisme, des élans impressionnistes plus veloutés, aplatissement des traits à la manière des estampes japonaises. Les tonalités intenses remplissent ses toiles, la couleur plus délicate des fleurs occupe le visuel[H 6].
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+ De gauche à droite :
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+ Une des séries de tableaux les plus connues que Van Gogh a réalisées est celle des cyprès. Ces arbres, caractéristiques des paysages du Midi de la France, inspirent Van Gogh. Il écrit à son frère[Note 4],[Lettre 18] : « Les cyprès me preoccupent toujours, je voudrais en faire une chose comme les toiles des tournesols parce que cela m'étonne qu'on ne les ait pas encore fait comme je les vois ». Pendant l'été 1889, sur la demande de sa sœur Wil, il peint aussi plusieurs petites versions de Champ de blé avec cyprès[6]. Ces travaux sont caractérisés par des tourbillons et par une technique qui lui permet de garder visibles les différentes couches de peinture qu'il superpose. Les autres tableaux de la série partagent les mêmes éléments stylistiques. Son tableau, La Nuit étoilée — qu'il peint lorsqu'il est à Saint-Rémy-de-Provence — fait partie de cette série.
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+ La peinture des scènes vespérales et nocturnes est très fréquente chez Van Gogh qui écrit[Note 4],[Lettre 19] : « Souvent, il me semble que la nuit est bien plus vivante et richement colorée que le jour. » L'importance qu'il accorde à cette période de la journée peut être constatée lorsqu'on considère le nombre d'œuvres qu'il a peintes pour la représenter. Il évoque le plus souvent la dure vie rurale, les paysans dans leur intimité familiale ou en plein travail, aux champs. Par ailleurs, une de ses peintures les plus connues, Terrasse du café le soir, décrit une ambiance citadine.
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+ Pour Van Gogh, les peintres de son siècle ont réussi à représenter l'obscurité par de la couleur[Lettre 3]. Il réinterprète ce sujet dans ses tableaux en s'inspirant de plusieurs grands peintres. Si en Jules Breton et Jean-François Millet il voit l'essentiel de la représentation du travail de la terre, il est impressionné par la réussite de Rembrandt à utiliser de la couleur pour peindre la nuit. À travers ses œuvres, Delacroix lui apprend comment les couleurs vives et les contrastes de couleurs peuvent décrire les couchers de soleil, les tombées de nuit, voire les nuits avec leurs étoiles. Comme pour Adolphe Monticelli, la couleur devient pour Van Gogh un moyen de juger la modernité d'un tableau. Il apprécie l'art de l'impressionniste Monet, capable de donner l'impression d'une ambiance vespérale par un coucher de soleil en rouge. Il admire aussi la technique pointilliste de Seurat parvenant à évoquer une atmosphère nocturne, avec des taches et aplats de couleurs[59].
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+ Van Gogh est donc fasciné par la réalité vespérale et nocturne. La disparition progressive de la lumière, un coucher de soleil intense, le crépuscule avec l'apparition des lumières artificielles des maisons et le scintillement des étoiles et de la lune dans un ciel sombre, nourrissent son imagination et sa créativité.
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+ Van Gogh peignait sur des toiles souvent déjà apprêtées, qu'il pouvait réutiliser, soit en grattant l'œuvre précédente, soit en la recouvrant d'une nouvelle couche[71]. Il employait cependant certains pigments instables, entraînant une modification des couleurs sous l'effet de la lumière, dont la laque géranium qui perd sa teinte rouge avec le temps[71]. Les couleurs originelles sont donc perdues, entraînant des difficultés de restauration : ainsi, les restaurateurs ont décidé, pour La Chambre datant de 1888, de ne pas « recoloriser » le tableau, se contentant de tenter de stopper les dégradations et de proposer un éclairage avec des filtres colorés pour restituer les teintes d'origine[72]. En 2011, des études menées à l'European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble ont permis d'identifier une réaction chimique complexe sur le jaune de cadmium faisant perdre l'éclat de cette couleur dans certains tableaux de Van Gogh[73],[74].
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+ Van Gogh a expérimenté plusieurs styles dans sa carrière artistique. Il a fini par créer un style qui lui est propre. Il croit que les peintures peuvent exprimer l'émotion et qu'elles ne sont pas qu'une imitation de la réalité[13].
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+ Van Gogh découvre l'impressionnisme à Paris. Il adopte avec exaltation la peinture claire sans renoncer aux cernes de ses figures[75]. Les trois artistes isolés, Van Gogh[76], Gauguin et Cézanne, tous influencés un moment par l'impressionnisme, constituent les figures majeures du postimpressionnisme. Van Gogh a également influencé la peinture postérieure et plus moderne, en particulier les mouvements tels que l'expressionnisme et le fauvisme[77]. D'ailleurs, en Provence, il travaille dans un esprit qui annonce l'expressionnisme. Il contribue aussi à l'élaboration du symbolisme à travers sa volonté d'exprimer une émotion grâce à son art.
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+ L'impressionnisme est un mouvement pictural français né pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. Les grandes batailles du passé ou les scènes de la Bible, qui étaient jusque-là les sujets de prédilection des peintres, laissent leur place à des sujets de la vie quotidienne librement interprétés selon une vision personnelle. Les couleurs vives et les jeux de lumière gagnent de l'importance aux yeux des peintres de ce mouvement qui se veulent aussi réalistes. Ils s'intéressent à l'étude du plein air et font de la lumière l'élément essentiel de leurs peintures.
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+ L'impressionnisme incarné par Monet, Manet, Renoir, Degas (plutôt connu pour ses cadrages et perspectives) est un point de départ pour le néo-impressionnisme de Seurat et Signac, maîtres du pointillisme, pour Gauguin et son école de Pont-Aven, pour Bernard et son cloisonnisme, pour Toulouse-Lautrec, Van Gogh ainsi que pour de nombreux « postimpressionnistes », en France et à l'étranger. La série des vergers de Van Gogh, par exemple, montre une version variée d'impressionnisme avec toutes ses caractéristiques[WM 5], c'est-à-dire la recherche de la lumière et de la couleur à travers les motifs de la nature. Ces peintres favorisent le travail à l'extérieur. Ils excluent le plus possible les gris et les noirs. Ils abandonnent le point de vue frontal et l'illusion de la profondeur. L'« impressionnisme » de Van Gogh se traduit par l'utilisation des effets de la lumière, les reflets qui expriment l'intensité lumineuse du moment[WM 6]. Chez lui, les couleurs sont perçues dans leurs contrastes de complémentaires, par exemple, le vert et le rouge créent une image « complète ». Quelques peintures de Van Gogh sont placées à l'exposition des indépendants avec celles des autres impressionnistes[Lettre 20]. L'artiste tient à ce que les tableaux de ces derniers soient connus aussi en Hollande[Lettre 21] et il est persuadé que leur valeur finira par être reconnue[Lettre 22].
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+ Les jeunes peintres des années 1880 se trouvent face à l'impressionnisme qui marque leur époque. Ils réagissent de différentes façons. Jusqu'à la fin du siècle, différentes tendances novatrices coexistent. Le postimpressionnisme est l'ensemble de ces courants artistiques comme le néo-impressionnisme, le symbolisme, le mouvement nabi, etc. Dans l'histoire de l'art, le postimpressionnisme désigne donc une brève époque. Il regroupe entre autres Paul Cézanne, Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec ou Georges Seurat, qui avaient pour ambition de révolutionner la peinture. Le principal point commun de ces peintres est qu'ils refusaient le naturalisme. Van Gogh admire la volonté de dépasser la représentation de la réalité, comme il écrit à son frère à propos de Cézanne[Note 4],[Lettre 23] : « … il faut sentir l'ensemble d'une contrée… » Ils cherchaient à transmettre davantage à leur peinture.
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+ À travers ses tableaux, Van Gogh rêve d'exprimer plus qu'une image : ses sentiments. À Auvers-sur-Oise, il écrit à son frère Theo et à sa belle-sœur[Note 4],[Lettre 24] : « … et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême. […] Je croirais presque que ces toiles vous diront ce que je ne sais dire en paroles, ce que je vois de sain et de fortifiant dans la campagne. »
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+ Les prémices de l'expressionnisme apparaissent dans les deux dernières décennies du XIXe siècle, avec pour précurseurs Van Gogh[78] à partir de la fin 1887, ainsi que Edvard Munch (notamment Le Cri), et James Ensor[79]. Cependant, la dénomination « expressionnisme » a été utilisée pour la première fois par le critique d'art Wilhelm Worringer en août 1911[M 5]. Van Gogh accentue ce mouvement après son arrivée à Arles en 1888, où le choc de la lumière méridionale le pousse à la conquête de la couleur : La Nuit étoilée ou les Oliviers. Par la dramatisation des scènes, la simplification, voire la caricature, qui caractérisent son œuvre des débuts à la fin, il annonce l'expressionnisme, où les peintres exposent sans pudeur la misère physique et morale[80].
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+ Les expressionnistes comme Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Oskar Kokoschka s'inspirent de la technique de Van Gogh, le coup de pinceau brutal laisse des traces empâtées et granuleuses[77]. Selon Octave Mirbeau, un des tout premiers admirateurs de van Gogh, « ces formes se multiplient, s'échevèlent, se tordent, et jusque dans la folie admirable de ces ciels […], jusque dans les surgissements de ces fantastiques fleurs […] semblables à des oiseaux déments, Van Gogh garde toujours ses admirables qualités de peintre[81] ».
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+ De même, Van Gogh s'autorise toute liberté de modifier les couleurs naturelles pour favoriser l'expression de ces sujets. « Je voudrais faire le portrait d'un ami artiste qui rêve de grands rêves. […] Pour le finir, je vais maintenant être coloriste arbitraire. J'exagère le blond de la chevelure, J'arrive aux tons orange, aux chromes, au citron pâle. Derrière la tête, au lieu de peindre le mur banal du mesquin appartement, je fais un fond simple, du bleu le plus riche, […] la tête blonde éclairée sur ce fond bleu riche obtient un effet mystérieux, comme l'étoile dans l'azur profond[82]. »
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+ Le fauvisme est un mouvement pictural français qui s'affirme notamment entre 1905 et 1907[77]. Les peintres désirent séparer la couleur et l'objet, donnant la priorité à l'expression des couleurs. Van Gogh en est un des précurseurs[Z 6]. Il a une influence sur les peintres fauves, en montrant une palette de couleurs remarquable, notamment dans sa période arlésienne[Z 7]. Durant cette période, Van Gogh n'hésite plus à employer des couleurs vives et des juxtapositions de tons non conventionnelles avec, en particulier, l'usage des teintes complémentaires. Par cette utilisation de couleurs flamboyantes, Van Gogh est l'une des sources d'inspiration de plusieurs peintres fauves, tels que Vlaminck ou Derain. Ainsi, dans les œuvres fauves, on retrouve les mêmes dispositions de couleurs que chez Van Gogh. Par exemple, dans la Partie de campagne ou La Seine à Chatou de Vlaminck, la proximité du rouge et du vert s'accentue comme dans le tableau Le Café de nuit de Van Gogh[83].
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+ Le symbolisme est un mouvement artistique qui s'exprime entre 1886 et 1900 dans plusieurs domaines. Gustave Moreau, Eugène Carrière, Edward Burne-Jones et Martiros Sergueïevitch Sarian sont parmi les peintres influençant ce mouvement. Le symbolisme est une réaction au naturalisme. Il s'agit de « vêtir l'idée d'une forme sensible ». Les symbolistes ne peignent pas fidèlement l'objet, contrairement aux naturalistes, mais recherchent une impression, une sensation, qui évoque un monde idéal ; ils privilégient l'expression des états d'âme. Les symboles permettent d'atteindre la « réalité supérieure » de la sensibilité.
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+ Dans une de ses lettres, Van Gogh exprime ce qu'il pense du symbolisme[Note 4],[Lettre 26] : « … toute réalité est en même temps symbole. » Il mentionne également les artistes Millet et Lhermitte en relation avec le symbolisme. Ceci indique son approche positive pour le symbolisme et éclaircit ses propres intentions et inspirations. Il est dévoué à la réalité, pas à une réalité comme dans les photographes, mais à une réalité symbolique[84].
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+ Le symbolisme recherchait dans le pouvoir du verbe[85] « l'essence de la poésie c'est-à-dire la poésie pure, celle qui dira comment sont faits l'esprit et le monde en lui révélant la structure idéale de l'univers. […] le Symbolisme invite la poésie à rejoindre la mystique ». La quête de Van Gogh est identique, comme il l'écrit à son frère Theo[Note 4],[Lettre 27] : « Et dans un tableau je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je ne sais quoi d'éternel dont autrefois le nimbe était le symbole et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations. » Van Gogh emprunte et prépare ainsi les sentiers de la peinture moderne, de l'impressionnisme à l'expressionnisme.
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+ En 1986, l'exposition Il y a cent ans Van Gogh arrivait à Paris, au Trianon du parc de Bagatelle, réunissait des artistes de la Nouvelle figuration et de la Figuration narrative (Frédéric Brandon, Gérard Le Cloarec, Michel Four, Gérard Guyomard, Christian Renonciat, Jack Vanarsky…), l'intention énoncée par Jean-Luc Chalumeau étant d'éclairer l'influence de Vincent Van Gogh sur la figuration contemporaine[86].
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256
+ On connaît environ un millier de feuilles de l'artiste[87]. Les techniques utilisées sont le crayon, la plume, l'encre, la craie, parfois colorisés à l'aquarelle. À partir de 1888, il emploie préférentiellement la plume de roseau (calame)[87]. Plusieurs de ses lettres comportent des croquis, reprenant certains tableaux[88].
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+ Bateaux aux Saintes-Maries-de-la-Mer, 1888, crayon rouge et encre au graphite sur papier tissé, 24,3 × 31,9 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
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+ Head of a Girl, 1888, crayon rouge et encre sur papier tissé, 18 × 19,5 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
261
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+ Lettre à John Peter Russell, 1888, crayon rouge et encre sur papier tissé, 20,3 × 26,3 cm, New York, musée Solomon R. Guggenheim.
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+ Le 17 novembre 2016, le fac-similé d'un carnet contenant 65 dessins qui auraient été réalisés entre février 1888 et mai 1890 est publié par Bogomila Welsh-Ovcharov, commissaire de deux expositions du peintre[89]. Un autre spécialiste de l'artiste, Ronald Pickvance, appuie la thèse de l’authenticité de la découverte[90].
265
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+ Le musée Van Gogh d'Amsterdam, par la voix de son conservateur en chef Louis Van Tilborgh, considère ce corpus comme une imitation postérieure aux années 1970[91]. Les experts ont conclu après examen des dessins et comparaison avec la collection que le musée possède, que ceux-ci contiennent des erreurs topographiques, et que l'encre utilisée, de couleur brunâtre, n'a jamais été utilisée par Van Gogh dans ses dessins[92].
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+ La veuve de Théo, Johanna Bonger, détient le rôle principal dans le processus de la valorisation de l'œuvre de Van Gogh. L'héritage de ce dernier lui est confié en 1891, après le décès de son époux[VK 1]. Cependant, il ne faut pas oublier que Van Gogh était connu et apprécié de son vivant[25]. Il est connu que Van Gogh a vendu une toile, mais rien ne prouve qu'il n'en ait pas vendu d'autres. D'ailleurs, il confie cette charge à son frère, marchand d'art reconnu de l'époque et il échange plusieurs tableaux avec ses amis[VK 3]. Théo, qui n'a survécu que peu de temps à Vincent, organise une exposition de ses toiles dans son appartement, annoncée dans le Mercure de France en septembre 1890[VK 4]. Par la suite, Johanna réussit à transformer cette collection d'art méconnue en une collection de grande valeur.
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+
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+ Pour surmonter ces moments difficiles, Johanna déménage en Hollande où elle retrouve le soutien de sa famille. Dès février 1891, elle fait venir chez elle une grande partie des tableaux restants de Van Gogh depuis Paris. Elle fait assurer les 200 tableaux et les dessins pour une valeur de 2 600 florins. Elle commence ainsi à montrer et à placer des tableaux aux Pays-Bas, puis à lire et à classer les lettres de Vincent. Elle récupère aussi les lettres qu'Albert Aurier possédait. En effet, Theo lui avait envoyé quelques lettres afin d'en faire publier des extraits. Cette même année, Émile Bernard publie dans le Mercure de France les lettres que Vincent lui a envoyées. En 1914, Johanna parvient à publier les lettres de Van Gogh après avoir rédigé une introduction[VK 5].
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+ D'un autre côté, à Paris, le père Tanguy vend 13 peintures et un dessin. C'est le début d'un succès commercial qui se prolongera jusqu'à nos jours[VK 6]. À la fin du XIXe siècle, afin de faire connaître Van Gogh, Johanna organise des expositions : une à La Haye, une à Rotterdam, trois à Amsterdam et une nouvelle à La Haye. Au début du XXe siècle, une vingtaine d'expositions honorent déjà l'œuvre de Van Gogh aux Pays-Bas. À Paris, le Salon des indépendants de 1901 a également un impact important sur la reconnaissance de Van Gogh grâce aux demandes provenant de nouveaux collectionneurs, comme Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine, et les travaux entrepris par la critique Jacob Baart de la Faille, tel son catalogue raisonné publié en 1928[93]. L'un des premiers acheteurs de toiles de van Gogh est Edgar Degas[94].
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+ Les contacts que Johanna tisse avec des personnes influentes de son époque l'aident à s'imposer et à mieux faire connaître son beau-frère. Paul Cassirer est le premier à exposer et à vendre les œuvres de Van Gogh. Il en vend au moins 55, entre 1902 et 1911, d'une valeur totale de 50 000 florins. Ambroise Vollard organise aussi deux expositions dans sa galerie en 1895 et en 1896. Julien Leclercq rassemble 65 tableaux et 6 dessins pour une exposition en 1901 à la galerie Bernheim-Jeune[VK 7]. La valeur des œuvres de Van Gogh commence à augmenter considérablement. Johanna Bonger arrive à placer plus de 70 tableaux et une trentaine de dessins au Stedelijk Museum Amsterdam. En même temps, elle reçoit les amateurs chez elle pour leur montrer les tableaux qu'elle possède. L'énergie mise pour la reconnaissance de ces œuvres est finalement récompensée par une grande valeur marchande. La reconnaissance du travail effectué par Van Gogh se concrétise par l'acquisition d'une nature morte de tournesols, en 1924, par la National Gallery de Londres, au prix de 15 000 florins[VK 8]. La femme de Theo est la principale ambassadrice de ce phénomène jusqu'à sa mort en 1925. À partir de cette date, la valeur de ses œuvres ne cesse d'augmenter. Par exemple en 1930, l'exposition du Museum of Modern Art de New York reçoit 120 000 personnes[45].
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+ Les réflexions sur Van Gogh divergent selon le point de vue choisi. Par exemple, Salvador Dalí s'exprime ainsi en 1972 sur ce peintre qu'il n'aime pas[95] : « Van Gogh est la honte de la peinture française et de la peinture universelle… » Pour certains, sa vie, digne d’un héros romantique, en fait un mythe, celui du peintre incompris ou de l'artiste maudit[58]. Il est pauvre, dépressif, asocial, au tempérament de feu, etc. Pour d'autres, Van Gogh est un artiste complexe, intelligent et cultivé. Sa peinture est le « fruit d'un travail long, méticuleux, acharné et référencé[VK 9] ». Quel que soit le point de vue choisi, Van Gogh est un peintre reconnu et admiré. Dans sa dernière lettre, trouvée dans sa poche le jour de son suicide, il écrit[Note 4],[Lettre 28] : « Eh bien vraiment nous ne pouvons faire parler que nos tableaux. »
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+
278
+ Pour les historiens de l’art, Van Gogh est un précurseur qui a ouvert à la peinture de nouvelles voies. Par exemple, Derain et Vlaminck sont directement rattachés à l'art de Van Gogh, « par l'emploi de couleurs pures en larges touches[96] ». Pour les amateurs d'art, il reste un maître à l’égal de Léonard de Vinci ou de Rembrandt avec une production très importante et une trajectoire artistique fulgurante en durée et par ses styles. Pour le grand public, son œuvre est aujourd'hui accessible dans les plus grands musées[Note 13].
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280
+ La vie, l'œuvre et la personnalité de Vincent van Gogh ont inspiré de nombreux films :
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282
+ La numérotation utilisée est celle de 2009.
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+ Léonard de Vinci (italien : Leonardo di ser Piero da Vinci écouter, dit Leonardo da Vinci[Note 2]), né le 15 avril 1452 à Vinci (Toscane) et mort le 2 mai 1519 à Amboise (Touraine), est un peintre italien[1],[2] et un homme d'esprit universel, à la fois artiste, organisateur de spectacles et de fêtes[3], scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain.
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+ Après son enfance à Vinci, Léonard est élève auprès du célèbre peintre et sculpteur florentin Andrea del Verrocchio. Ses premiers travaux importants sont réalisés au service du duc Ludovic Sforza à Milan. Il œuvre ensuite à Rome, Bologne et Venise et passe les trois dernières années de sa vie en France, à l'invitation du roi François Ier.
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+ Léonard de Vinci est souvent décrit comme l’archétype et le symbole de l’homme de la Renaissance, un génie universel, un philosophe humaniste, observateur et expérimentateur, avec un « rare don de l’intuition de l’espace »[Note 3], et dont la curiosité infinie est seulement égalée par la force d’invention[5]. Nombre d'auteurs et d'historiens le considèrent comme l'un des plus grands peintres de tous les temps et certains comme la personne la plus talentueuse dans le plus grand nombre de domaines différents ayant jamais vécu[Note 4],[Note 5].
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+ C'est d'abord comme peintre que Léonard de Vinci est reconnu. Deux de ses œuvres, La Joconde et La Cène, sont des peintures mondialement célèbres, souvent copiées et parodiées[5], et son dessin de l’Homme de Vitruve est également repris dans de nombreux travaux dérivés. Seule une quinzaine de tableaux sont parvenus jusqu'à nous[Note 6]. Ce petit nombre est dû à ses expérimentations constantes et parfois désastreuses de nouvelles techniques et à sa procrastination chronique[7]. Néanmoins, ces quelques œuvres, jointes à ses carnets contenant plus de 6 000 pages[8] de notes, dessins, documents scientifiques et réflexions sur la nature de la peinture (rassemblés en dix Codex publiés au XIXe siècle), sont un legs aux générations d'artistes qui lui ont succédé. Nombre de ces derniers le considèrent comme n'ayant été égalé que par Michel-Ange.
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+ Comme ingénieur et inventeur, Léonard développe des idées très en avance sur son temps, comme l'avion, l'hélicoptère, le sous-marin et même jusqu'à l'automobile. Très peu de ses projets sont réalisés ou même seulement réalisables de son vivant[Note 7], mais certaines de ses plus petites inventions comme une machine pour mesurer la limite élastique d'un câble entrent dans le monde de la manufacture[Note 8]. En tant que scientifique, Léonard de Vinci a beaucoup fait progresser la connaissance dans les domaines de l'anatomie, du génie civil, de l'optique et de l'hydrodynamique.
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+ Léonard de Vinci est né le samedi 15 avril 1452 « à la troisième heure de la nuit », c'est-à-dire trois heures après l'Ave Maria, soit 22 h 30[9], d’une relation amoureuse illégitime entre Messer Piero Fruosino di Antonio da Vinci, notaire, chancelier et ambassadeur de la République florentine et descendant d’une riche famille de notables italiens, et une certaine Caterina, dans le petit village toscan d’Anchiano, à deux kilomètres de Vinci[Note 9], sur le territoire de Florence en Italie[10],[11]. Caterina serait, selon la tradition, fille de paysans pauvres. D'après les conclusions disputées d'une étude dactyloscopique de 2006, elle pourrait être une esclave venue du Moyen-Orient[12]. Depuis lors, des recherches menées sur les documents communaux et paroissiaux ou sur les registres fiscaux l'ont identifiée respectivement à une pauvre orpheline, Caterina di Meo Lippi, ou à Caterina di Antonio di Cambio, fille de petits cultivateurs[13].
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+ Léonard, ou plutôt Lionardo selon son nom de baptême[14], est baptisé puis passe ses cinq premières années chez sa mère à Anchiano. Il a cinq marraines et cinq parrains, tous habitant le village de Vinci[14], dont le nom provient de celui des « vinchi », plantes assimilables à des joncs, utilisées dans l'artisanat toscan et poussant près du ruisseau Vincio[14].
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+ À cette époque, les conventions d’appellation modernes ne se sont pas encore développées en Europe. Seules, les grandes familles font usage du nom de leur appartenance patronymique. L’homme du peuple est désigné par son prénom, auquel on adjoint toute précision utile : le nom du père, le lieu d’origine, un surnom, le nom du maître pour un artisan, etc. Par conséquent, le nom de l’artiste est Leonardo di ser Piero Da Vinci, ce qui signifie Leonardo, fils de maître Piero De Vinci ; néanmoins le « Da » porte une majuscule afin de distinguer qu'il s'agit d'un patronyme[14]. Léonard lui-même signe simplement ses travaux Leonardo ou Io, Leonardo (« Moi, Léonard »). La plupart des autorités rapportent donc ses travaux à Leonardo sans le da Vinci. Vraisemblablement, il n’emploie pas le nom de son père parce qu’il est un enfant illégitime.
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19
+ En 1457, il a cinq ans quand sa mère se marie avec Antonio di Piero Buti del Vacca da Vinci, un paysan de la ville, avec lequel elle aura cinq enfants[14]. Il est alors admis dans la maison de la famille de son père, du village de Vinci qui, entre-temps, a épousé une jeune fille d'une riche famille de Florence, âgée de 16 ans, Albiera degli Amadori[14]. Celle-ci, sans enfant, reporte toute son affection sur Léonard, mais elle meurt très jeune en couches, en 1464[14]. Considéré dès sa naissance comme un fils à part entière par son père[15], il ne fut cependant jamais légitimé. Son père se maria quatre fois et lui donna dix frères et deux sœurs légitimes venus après Léonard. Il aura de bons rapports avec la dernière femme de son père, Lucrezia Guglielmo Cortigiani, et laissera une note l'appelant « chère et douce mère »[14].
20
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21
+ Léonard est également élevé par son oncle Francesco qui joue un rôle important dans sa formation, et par son grand-père Antonio da Vinci qui lui apprend le don d'observation de la nature, lui répétant constamment « Po l’occhio ! » (ouvre l’œil !)[16].
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+ Livré à lui-même, il reçoit une éducation assez libre comme les autres villageois de son âge, apprend entre douze et quinze ans les rudiments de lecture, d'écriture et surtout d'arithmétique dans une scuola d’abaco (école d'abaco) destinée aux fils de commerçants et artisans[17]. Non « lettré », il n'y étudie pas le grec et le latin (il n'apprendra imparfaitement ces deux langues que doivent maîtriser les savants et les lettrés qu'en autodidacte seulement à l'âge de 40 ans[18]), et une orthographe chaotique montre que cette instruction n'est pas sans lacunes ; en tout cas, il ne peut prétendre à des études universitaires[19].
24
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25
+ Sa grand-mère paternelle, Lucia di ser Piero di Zoso, céramiste et proche de Léonard, est peut-être la personne qui l'initia aux arts[14]. Un présage connu rapporte qu'un milan venu du ciel aurait fait un vol stationnaire au-dessus de son berceau, la queue de l'oiseau le touchant au visage[20],[21].
26
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27
+ Giorgio Vasari, le biographe du XVIe siècle des peintres de la Renaissance, raconte, dans Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes[22] (1568), l'histoire d'un paysan local qui demanda à ser (Signore) Piero[Note 10] que son talentueux fils peigne une image sur un bouclier de bois utilisé comme épouvantail, une rondache. Léonard, rassemblant différentes parties d'animaux qu'il observait attentivement lors de ses pérégrinations dans la campagne, peignit une image représentant un dragon crachant du feu, si réussie que ser Piero la vendit à un marchand d'art florentin, lui-même la revendant au duc de Milan. Entre-temps, après avoir réalisé un bénéfice, ser Piero acheta une plaque décorée d'un cœur transpercé d'une flèche qu'il donna au paysan[23]. Cette anecdote est cependant à prendre avec précaution car, selon Paul Barolsky, de nombreux récits des Vies constituent de pures inventions poétiques[24].
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29
+ Le jeune Léonard est proche de la nature qu’il observe avec une vive curiosité et s’intéresse à tout. Il dessine déjà des caricatures et pratique l'écriture spéculaire en dialecte toscan.
30
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31
+ Giorgio Vasari, dans sa biographie de Léonard, raconte une anecdote sur les premiers pas dans la carrière artistique de celui qui allait devenir un des plus grands peintres de la Renaissance. Un jour, le père de Léonard, ser Piero, « prit plusieurs de ses dessins et les soumit à son ami Andrea del Verrocchio, en le priant instamment de lui dire si Léonard devait se consacrer à l’art du dessin et s’il pourrait parvenir à quelque chose en cette matière. Andrea s’étonna fort des débuts extraordinaires de Léonard et exhorta ser Piero à lui permettre de choisir ce métier ; sur quoi, ser Piero résolut que Léonard entrerait à l’atelier d’Andrea. Léonard ne se fit pas prier ; non content d’exercer ce métier, il exerça ensuite tous ceux qui se rattachent à l’art du dessin ». C’est ainsi que Léonard est placé comme élève apprenti à partir de 1469 dans un des plus prestigieux ateliers d’art de la Renaissance de Florence sous le patronage d’Andrea del Verrocchio. Il doit à ce dernier sa formation multidisciplinaire d’excellence et côtoie alors dans sa bottega (atelier d'artistes réunissant maîtres et élèves) d’autres artistes comme Sandro Botticelli, Le Pérugin et Domenico Ghirlandaio[20],[25].
32
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33
+ En effet, jusqu'en 1468, Léonard est recensé comme résident de la commune de Vinci, mais il est très souvent à Florence où son père travaille[14].
34
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35
+ Verrocchio est un artiste renommé[Note 11] très éclectique : orfèvre et forgeron de formation[25], peintre, sculpteur et fondeur qui travaille notamment pour le riche mécène Laurent de Médicis. Les commandes principales sont des retables et des statues commémoratives pour les églises. Cependant, les plus grandes commandes sont constituées de fresques pour les chapelles — comme celles créées par Domenico Ghirlandaio et son atelier pour la Chapelle Tornabuoni — et de grandes statues, telles que les statues équestres de Gattamelata par Donatello et Bartolomeo Colleoni de Verrocchio[26].
36
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37
+ Après un an passé au nettoyage des pinceaux et autres petits travaux d’apprenti, Léonard est initié par Verrocchio aux nombreuses techniques pratiquées dans un atelier traditionnel, bien que certains artisans soient spécialisés dans des tâches telles que l’encadrement, les dorures et le travail du bronze. Il a donc eu l’occasion d’apprendre notamment des bases de la chimie, de la métallurgie, du travail du cuir et du plâtre, de la mécanique et de la menuiserie, ainsi que des techniques artistiques de dessin, de peinture et de sculpture sur marbre et sur bronze[27],[28]. Il est également initié à la préparation des couleurs, à la gravure et à la peinture des fresques. Par la suite, Verrocchio confie à son élève — qu’il trouve exceptionnel — le soin privilégié de terminer ses tableaux.
38
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+ Mais la formation reçue lors de son apprentissage à l'atelier Verrocchio semble plus large encore. Léonard acquiert la connaissance du calcul algorithmique et il cite les deux abacistes florentins les plus en vue, Paolo Toscanelli del Pazzo et Leonardo Chernionese[19]. Plus tard, Léonard paraît bien faire allusion à la Nobel opera de arithmética, de Piero Borgi, imprimée à Venise en 1484, et qui représente bien la science de ces écoles d'abaques[19].
40
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41
+ Il n’y a pas d’œuvre de Léonard connue pendant cette période mais, selon Vasari, il aurait collaboré à une peinture nommée Le Baptême du Christ (1472-1475)[29]. C’est d’ailleurs, selon la légende, à cause de la qualité du petit ange peint par Vinci pour ce tableau que Verrocchio, se sentant surpassé par son jeune assistant, décide de ne plus peindre[15]. Selon la tradition qui veut que ce soit l’apprenti qui prenne la pose[10], Léonard aurait servi de modèle à la statue en bronze du David de Verrocchio. Il est également supposé que l’Archange Raphaël dans l’œuvre Tobie et l’Ange de Verrocchio est le portrait de Léonard[10].
42
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43
+ En 1472, à l’âge de 20 ans, il est enregistré dans le « Livre rouge » de la guilde de Saint-Luc, célèbre guilde des artistes peintres et des docteurs en médecine de Florence, le Campagnia de Pittori. Il y a quelques traces de cette période de la vie de Léonard, dont la date d’un de ses premiers travaux, un dessin fait à la plume et à l’encre, Paysage de Santa Maria della neve (1473).
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45
+ Par la suite, sa carrière de peintre débute par des œuvres immédiatement remarquables, telles que L'Annonciation (1472-1475). Il améliore la technique du sfumato (impression de brume) à un point de raffinement jamais atteint avant lui.
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+ Il est toujours mentionné en 1476 comme assistant de Verrocchio, car, même après que son père lui eut mis en place son propre atelier, son attachement à Verrocchio est tel qu’il a continué à collaborer avec lui[20]. Pendant cette période, il reçoit des commandes personnelles et peint son premier tableau, La Madone à l'œillet (1476).
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+ Léonard s'affirme presque tout de suite comme un ingénieur : en 1478, il offre de soulever, sans en causer la ruine, l'église octogone de Saint-Jean de Florence, le baptistère actuel, pour y ajouter un soubassement[19].
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+ Les archives judiciaires de 1476 montrent que, avec trois autres hommes, il a été accusé de sodomie sur Jacopo Saltarelli, pratique à l’époque illégale à Florence. Tous ont été acquittés des charges retenues[30], probablement grâce à l'intervention de Laurent de Médicis, mais Léonard a dû passer deux mois en prison pendant l'enquête judiciaire[31]. Il n'est pas exclu que cette dénonciation soit le fruit de la jalousie suscitée par la gloire qui assaille vite Léonard ou qu'elle vise au tout premier chef Leonardo de Tornabuoni, et à travers lui Laurent de Médicis dont la mère était une Tornabuoni[32].
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+ Deux années plus tard, à 26 ans, il quitte son maître après l'avoir brillamment dépassé dans toutes les disciplines. Léonard de Vinci devient alors maître-peintre indépendant.
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+ En 1481, le monastère de San Donato lui commande L’Adoration des mages, mais Léonard ne terminera jamais ce tableau, probablement déçu ou vexé de ne pas être choisi par le pape Sixte IV pour la décoration de la chapelle Sixtine du Vatican à Rome, où il se trouve en concurrence avec plusieurs peintres[33]. Le néoplatonisme — en vogue à l’époque à Florence — joue peut-être également un rôle dans son départ vers une ville plus académique et pragmatique comme Milan[33]. Cela est probablement plus en phase avec son esprit, qui s'appuie sur un développement empirique, grâce à ses multiples expériences.
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57
+ Vinci peint La Vierge aux rochers (1483-1486) pour la confraternité de l’Immaculée Conception à la chapelle San Francesco Grande de Milan, mais ce tableau sera au centre d’un conflit entre l’auteur et ses commanditaires pendant plusieurs années[33]. En effet, Léonard s'engage avec le droit de pouvoir copier l'œuvre, mais cela lui est refusé par la suite ; il se voit donc contraint de stopper son travail, provoquant du retard. Le problème ne sera résolu que par des décisions de justice et les interventions d'amis.
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59
+ À Florence, le travail de Léonard ne passe pas inaperçu. Laurent de Médicis apprend que Léonard a créé une lyre argentée en forme de tête de cheval. Impressionné par son travail, il envoie Léonard à Milan comme émissaire et pour qu'il travaille pour le mécène et duc de Milan, Ludovic Sforza. Le but de cette manœuvre est de rester en bonnes relations avec ce rival important[34].
60
+
61
+ Léonard est très probablement accompagné par le musicien Atalante Migliorotti[33]. Il écrit également une lettre à Sforza, lettre qui figure dans le Codex Atlanticus et qui décrit les nombreuses et diverses choses merveilleuses qu’il pourrait faire dans le domaine de l’ingénierie ; il informe le seigneur qu’il peut aussi peindre[35],[25]. Ce texte est bien dans la tradition des ingénieurs qui l'ont précédé. Il reprend ainsi le même programme, les mêmes curiosités et les mêmes recherches : désormais, c'est bien en ingénieur que Léonard va vivre et travailler[19]. Sforza l’emploie à des tâches diverses sous le titre mythique d’« Apelle florentin », réservé aux grands peintres[33]. L’artiste est ainsi « ordonnateur de fêtes et spectacles aux décors somptueux » du palais et invente des machines de théâtre qui émerveillent le public. Il peint plusieurs portraits de la cour milanaise. Léonard de Vinci est porté sur la liste des ingénieurs des Sforza et lorsqu'on l'envoie à Pavie, il est qualifié d'« ingeniarius ducalis »[19]. Mais des contacts avec les cercles éclairés de Milan lui montrent également toutes les lacunes de sa formation[19].
62
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63
+ Il s’occupe également de l’étude pour le dôme de la cathédrale de Milan et d’une version en argile pour faire un moule pour le Gran Cavallo (« Il Cavallo »), le cheval de Léonard), une imposante statue équestre en l’honneur de Francesco Sforza, le père et prédécesseur de Ludovic ; faite de soixante-dix tonnes de bronze, elle constitue une véritable prouesse technique pour l’époque. Cette statue reste pourtant inachevée pendant plusieurs années, Michel-Ange reconnaissant lui-même qu’il est incapable de la fondre[20]. Lorsque Léonard finit la version en argile pour le moule et ses plans pour le processus de fonte, le bronze prévu pour la statue est utilisé à la création de canons pour défendre la ville de l’invasion de Charles VIII de France[25].
64
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65
+ En 1490, il participe à une sorte de congrès d'architectes et d'ingénieurs, réunis pour l'achèvement du Dôme de Milan, et fait la connaissance d'un autre ingénieur dont la renommée est bien établie, Francesco di Giorgio Martini. Ce dernier l'emmène à Parme, avec Giovanni Antonio Amadeo et Luca Fancelli, où on lui a demandé une autre consultation pour la construction de la cathédrale[19].
66
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67
+ C’est à cette époque que Léonard réfléchit à des projets techniques et militaires. Il améliore les horloges, le métier à tisser, les grues et de nombreux autres outils. Il étudie aussi l’urbanisme et propose des plans de cités idéales. Il s'intéresse à l'aménagement hydraulique et un document de 1498 le cite comme ingénieur et chargé de travaux sur les fleuves et les canaux[19].
68
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69
+ Bien que vivant à Milan entre 1493 et 1495, Léonard a noté dans ses documents d’imposition qu’il a, à sa charge, une femme appelée Caterina. À la mort de celle-ci, en 1495, la liste détaillée des dépenses relatives à ses funérailles laisse à penser que c’était sa mère Caterina, plutôt qu’une servante[36],[20].
70
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71
+ Vers 1490, il crée une académie portant son nom où il enseigne pendant quelques années son savoir, tout en notant ses recherches dans de petits traités. La fresque La Cène (1494-1498) est peinte pour le couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie[20]. En 1496, Luca Pacioli arrive à Milan ; Léonard de Vinci se lie tout de suite d'amitié et réalise pour lui les planches gravées de la Divina proportione[19]. Un peu plus tard, en 1498, il réalise le plafond du château des Sforza[33].
72
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73
+ En 1499, lorsque les troupes de Louis XII de France prennent le duché de Milan et destituent Ludovic Sforza — lequel s’enfuit en Allemagne chez son neveu Maximilien Ier du Saint-Empire[37] — sa statue équestre en argile est détruite par les Français, qui l’utilisent comme cible d’entraînement[Note 12].
74
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75
+ Louis XII revendique ses droits à la succession des Visconti[37]. Louis XII envisage de découper le mur représentant La Cène pour l’emporter en France, comme l’imaginera également Napoléon Ier quelques siècles plus tard[33]. Avec la chute de Sforza, Léonard entre au service du comte de Ligny, Louis de Luxembourg[38] ; celui-ci lui demande de préparer un rapport sur l'état de la défense militaire de la Toscane[19]. Le retour inopiné de Ludovic Sforza modifie ses projets et, avec son assistant Salai, il fuit Milan en février 1499 pour Mantoue puis pour Venise.
76
+
77
+ En mars 1499, Léonard de Vinci est employé comme architecte et ingénieur militaire[20],[10] par les Vénitiens, qui cherchent à protéger leur cité. Il élabore des méthodes pour défendre la ville d'une attaque navale des Turcs avec, notamment, l'invention d'un scaphandre à casque rudimentaire. Les Turcs n'attaquant pas, l'invention ne sera jamais utilisée et, fin avril, il est de retour à Florence. Il étudie les cours d'eau du Frioul et propose un relèvement du cours de l'Isonzo par des écluses, de façon à pouvoir inonder toute une région qui couvrait les approches de Venise[19].
78
+
79
+ En avril 1500, il revient à Venise pour deux mois, après avoir séjourné à Mantoue, en compagnie du moine mathématicien Luca Pacioli, où il fut fortement remarqué pour un portrait d’Isabelle d'Este. Une lettre du 14 avril 1501, par laquelle Fra Pietro da Nuvolaria répond à la duchesse de Mantoue, indique que « ses expériences mathématiques l’ont tellement détourné de la peinture qu’il ne peut plus supporter le pinceau[39]. » Ainsi, Léonard de Vinci poursuivait bien des recherches plus larges[19]. Il séjourne dans le couvent de la Santissima Annunziata en 1501 et reçoit la consécration pour l’esquisse préparatoire La Vierge, l'Enfant Jésus avec sainte Anne et saint Jean-Baptiste, une œuvre qui provoque une telle admiration que « hommes et femmes, jeunes et vieux » viennent la voir « comme s’ils participaient à un grand festival »[29],[Note 13].
80
+
81
+ Il fait un bref séjour à Rome à la villa d'Hadrien à Tivoli[37]. Il travaille La Madone aux fuseaux pour Florimond Robertet, le secrétaire d’État de Louis XII de France[37].
82
+
83
+ En 1502, il est appelé par le prince César Borgia, duc de Valentinois et fils du pape Alexandre VI, avec le titre de « capitaine et ingénieur général »[40]. Grâce au laissez-passer rédigé par César Borgia, il séjourne dans les Marches et la Romagne pour inspecter les territoires nouvellement conquis, les forteresses, les canaux, pour lever des plans ou dessiner les cartes des villes, remplissant ses carnets de ses multiples observations, cartes, croquis de travail et copies d'ouvrages consultés dans les bibliothèques des villes qu'il traverse[19].
84
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85
+ Il a pu dans ces circonstances rencontrer Nicolas Machiavel, « espion » de Florence au service de Borgia, les deux hommes travaillant au projet de détournement de l’Arno[41],[42].
86
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87
+ Le 18 octobre 1503, il retourne à Florence où il remplit les fonctions d'ingénieur de guerre (il dessine notamment des arquebuses, une bombarde chargée par la culasse, des engins de siège comme la catapulte, le mortier ou la baliste)[43]. Il y est aussi architecte et ingénieur hydraulicien[19]. Il se réinscrit à la guilde de Saint-Luc et passe deux années à préparer et réaliser La bataille d'Anghiari (1503-1505), une fresque murale imposante[10] de sept mètres sur dix-sept[37], avec Michel-Ange faisant La bataille de Cascina sur la paroi opposée[37]. Les deux œuvres seront perdues[Note 14], la peinture de Michel-Ange est connue à partir d'une copie d'Aristotole da Sangallo en 1542[44] et la peinture de Léonard est connue uniquement à partir de croquis préparatoires et de plusieurs copies de la section centrale, dont la plus connue est probablement celle de Pierre Paul Rubens[10]. Un feu utilisé pour sécher plus rapidement la peinture ou la qualité du matériel semblent être à l'origine de l’altération de l'œuvre, laquelle a par la suite probablement été recouverte par une fresque de Giorgio Vasari[37].
88
+
89
+ Léonard est consulté à plusieurs reprises comme expert, notamment pour étudier la stabilité du campanile de San Miniato al Monte et lors du choix de l’emplacement du David de Michel-Ange[37] où son avis s’oppose à celui de Michel-Ange. C'est à cette période qu'il présente à la cité de Florence son projet de déviation de l'Arno destiné à créer une voie navigable capable de relier Florence à la mer avec la maîtrise des terribles inondations[19]. Cette période est importante pour la formation scientifique de Léonard qui, dans ses recherches hydrauliques, pratique l'expérience. En 1504, il revient travailler à Milan, qui est désormais sous le contrôle de Maximilien Sforza, grâce au soutien des mercenaires suisses. Beaucoup des élèves et des adeptes les plus en vue dans la peinture connaissent ou travaillent avec Léonard à Milan[20], y compris Bernardino Luini, Giovanni Antonio Boltraffio et Marco d'Oggiono[Note 15].
90
+
91
+ Son père meurt le 9 juillet 1504 et Léonard est écarté de l’héritage en raison de son illégitimité ; cependant, son oncle fera plus tard de lui son légataire universel[37]. La même année, Léonard réalise des études anatomiques et tente de classer ses innombrables notes. Il commence à travailler La Joconde (1503-1506 puis 1510-1515) qui est habituellement considérée comme un portrait de Mona Lisa del Giocondo, née Lisa Maria Gherardini. Pourtant, de nombreuses interprétations au sujet de ce tableau sont encore discutées.
92
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93
+ En 1505, il étudie le vol des oiseaux et rédige le codex de Turin connu également sous le nom de Codex sur le vol des oiseaux. Désormais, observations, expériences et reconstructions a posteriori se succèdent[19]. Une année plus tard, le gouvernement de Florence lui permet de rejoindre le gouverneur français de Milan Charles d’Amboise qui le retient auprès de lui, malgré les protestations de la seigneurie. Léonard est tiraillé entre Français et Toscans ; il est pressé par le tribunal de finir La Vierge aux rochers avec son élève Giovanni Ambrogio de Predis, alors qu'il travaille sur La bataille d'Anghiari[37].
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+ Le peintre devient l’unique héritier de son oncle Francesco en 1507, mais les frères de Léonard entament une procédure pour casser le testament[37]. Léonard fait appel à Charles d’Amboise et Florimond Robertet pour qu'ils interviennent en sa faveur[37]. Louis XII de France est à Milan, et Léonard est de nouveau l’ordonnateur des fêtes données dans la capitale lombarde.
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+ En 1508, il vit dans la maison de Piero di Braccio Martelli avec le sculpteur Giovanni Francesco Rustici à Florence[45] mais part habiter à Milan, à la Porta Orientale dans la paroisse de Santa Babila[10]. Louis XII revient bientôt en Italie et entre à Milan en mai 1509. Presque aussitôt, il dirige ses armées contre Venise, et Léonard suit le roi en qualité d'ingénieur militaire ; il assiste à la bataille d'Agnadel[19]. À la mort du gouverneur Charles d’Amboise en 1511 et après la bataille de Ravenne en 1512, la France quitte le Milanais. Cette seconde période milanaise permet à Léonard de Vinci d'approfondir ses recherches en science pure. La parution, en 1509, du De expendentis et fugiendis rebus de Giorgio Valla eut certainement une grande influence sur lui[19].
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+ En septembre 1513, Léonard de Vinci part pour Rome travailler pour Julien de Médicis, frère du pape Léon X, membre de la riche et puissante famille du même nom. Au Vatican, Raphaël et Michel-Ange sont tous deux très actifs à cette époque[10]. Devant le succès des Sangallo, Léonard ne se voit confier que de modestes missions et semble n'avoir participé ni à la construction des nombreuses forteresses romaines qui marqueront l'évolution de la poliorcétique, ni à l'embellissement de la capitale. Pire, sa peinture elle-même ne semble plus de mise et il se réfugie dans une autre spécialité, peut-être sa préférée[19], l'hydraulique, avec un projet d’assèchement des marais pontins, appartenant au duc Julien de Médicis[19]. Léonard exécute, en 1514, la série des « Déluges », qui est une réponse partielle à la version offerte par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine.
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+ « Les Médicis m'ont créé, les Médicis m'ont détruit », écrivit Léonard de Vinci, sans doute pour souligner les déceptions de son séjour romain. Sans doute pensait-il que jamais on ne lui laisserait donner sa mesure sur un chantier important. Sans doute connaissait-on aussi son instabilité, son découragement rapide, sa difficulté à terminer ce qu'il avait entrepris[19].
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+ En septembre 1515, le nouveau roi de France François Ier reconquiert le Milanais lors de la bataille de Marignan[46]. En novembre 1515, Léonard se penche sur un nouveau projet d’aménagement du quartier Médicis à Florence. Le 19 décembre, il est présent à Bologne pour la réunion entre François Ier et le pape Léon X[20],[47],[48]. François Ier charge Léonard de concevoir un lion mécanique pouvant marcher et dont la poitrine s'ouvre pour révéler des lys[29]. On ne sait pas pour quelle occasion ce lion a été conçu, mais il peut avoir été lié à l'arrivée du roi à Lyon ou aux pourparlers de paix entre le roi et le pape[Note 16].
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+ Il part travailler en France en 1516 avec son assistant artiste-peintre Francesco Melzi et Salai[45], où son nouveau mécène et protecteur, le roi François Ier, l’installe au manoir du Cloux — actuel château du Clos Lucé —, propriété de sa mère Louise de Savoie[49].
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+ Âgé de 64 ans, Léonard de Vinci arrive en France, apportant avec lui trois de ses toiles majeures : Saint Jean Baptiste, La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne et La Joconde[50]. Selon la légende, il aurait fait ce voyage à travers les Alpes à dos de mulet, or aucun document de l'époque ne le prouve[51]. Il aurait très bien pu arriver en bateau, puis prendre des chevaux.
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+ Au château du Clos Lucé, Léonard se trouve ainsi à proximité du château d'Amboise, la demeure du roi. Le souverain le nomme « premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi »[15] avec une pension annuelle de mille écus[52]. Peut-être à la cour de France s'intéressait-on plus au peintre, à l'artiste qu'à l'ingénieur et, jusque-là, seuls des Français s'étaient attaché l'illustre Florentin en qualité d'artiste : en Italie, il n'avait jamais été engagé que comme ingénieur[19].
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+ En lui donnant le château du Clos Lucé, François Ier dit à Léonard : « Ici Léonard, tu seras libre de rêver, de penser et de travailler ». Il n'est pas le premier artiste à recevoir cet honneur ; Andrea Solario et Giovanni Giocondo l'avaient précédé quelques années avant[45].
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+ Au Clos Lucé, Léonard travaille comme ingénieur, architecte et metteur en scène, organisant pour la Cour des réceptions et fêtes somptueuses. Il inspire autour de lui la pensée et la mode. Il travaille à de nombreux projets pour le roi.
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+ François Ier est fasciné par Léonard de Vinci et le considère comme un père. Selon la légende, le château du Clos Lucé et le château d'Amboise étaient d'ailleurs reliés par un souterrain permettant au souverain de rendre visite à l’homme de science en toute discrétion.
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+ Il projette et réalise pour la reine Louise de Savoie (mère de François Ier) la construction d’une nouvelle demeure à Romorantin, sur la base d'un château médiéval pré-existant, intégrant le détournement d’un fleuve dans la Sauldre. Les travaux de dérivation, d'aménagement et de terrassement ont lieu entre 1516 et 1518. La construction est initiée, une aile de 70 mètres de long est réalisée mais les travaux restent inachevés en 1519, peut-être à cause de la peste, mais plus probablement à cause de la mort de Léonard[53].
118
+ L'aile construite par Louise de Savoie est détruite en 1723[54]. Il reste aujourd'hui, outre les plans de Leonard de Vinci dans le Codex Atlanticus, des traces archéologiques nombreuses dont les ruines du château et les remblais, qui font de ce projet inachevé un prototype du château de Chambord et de son fameux escalier à vis, dont l'architecte Dominique de Cortone vient rencontrer Leonard en 1518 au Clos Lucé[55].
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+ Il esquisse un projet de canal entre la Loire et la Saône et organise des fêtes, comme celle que le roi donne au château d'Argentan en octobre 1517 en l'honneur de sa sœur Marguerite d'Angoulême[19].
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+ Une paralysie a frappé Léonard de Vinci à la fin de sa vie. Antonio de Beatis, secrétaire du cardinal Louis d'Aragon, lorsque, tous deux en 1517, visitèrent Léonard de Vinci à Amboise expliquait combien le maître était en difficulté et comment les élèves l'aidaient[56].
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+ « Même si de lui, pour être venu à lui une certaine paralysie à droite, on ne peut plus attendre une bonne chose. Il a bien formé un créateur milanais qui travaille très bien. Et bien que Léonard de Vinci ne puisse pas colorier avec cette douceur habituelle, il peut aussi faire des dessins et en enseigner à d'autres[57]. »
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+ Le 23 avril 1519, Léonard de Vinci, malade depuis de longs mois, rédige son testament devant un notaire d’Amboise. La lettre de naturalité octroyée par François Ier lui permet de contourner le droit d'aubaine. Il demande un prêtre pour recevoir sa confession et lui donner l'extrême onction[29]. Il est emporté par la maladie le 2 mai 1519[45] au château du Clos Lucé, à l’âge de 67 ans.
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+ La tradition selon laquelle il mourut dans les bras de François Ier est racontée par Giorgio Vasari dans les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes[58]. Elle repose peut-être sur une interprétation erronément littérale d'une épitaphe, rapportée par Vasari dans l'édition de 1550 des Vies, mais qui ne figure plus dans celle de 1568[59]. Cette inscription — qui n'a jamais été vue sur aucun monument — contient les mots « Sinu Regio » pouvant signifier au sens propre : sur la poitrine d'un roi ; mais aussi, dans un sens métaphorique, dans l'affection d'un roi, et peuvent n'être qu'une allusion à la mort de Léonard dans un château royal[60]. De plus à cette époque, la Cour est au château de Saint-Germain-en-Laye, où la reine accouche du futur Henri II — le 31 mars —, et les ordonnances royales données le 1er mai sont datées de cet endroit. Le journal de François Ier ne signale d'ailleurs aucun voyage du roi jusqu’au mois de juillet. Pour finir, l’élève de Léonard de Vinci, Francesco Melzi, auquel il lègue ses livres et ses pinceaux et qui est dépositaire de son testament, écrit au frère du grand peintre une lettre où il raconte la mort de son maître. Pas un mot n’y fait allusion à la circonstance mentionnée plus haut qui, si elle avait été avérée, n’aurait certainement pas été oubliée[61],[62].
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+ Selon ses dernières volontés, soixante mendiants suivent son cortège vers la collégiale Saint-Florentin du château d'Amboise, où il est enterré. Les ossements attribués à Léonard de Vinci sont supposés placés depuis 1874 sous la pierre tombale de la chapelle Saint-Hubert, dans l’enceinte du château d'Amboise et dominant la ville[63]. Sa tombe fut refaite de 1934 à 1936 par le sculpteur Francis La Monaca.
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+ Léonard de Vinci, toute sa vie célibataire et n’ayant jamais eu ni femme ni enfant, lègue l’ensemble de son œuvre considérable, pour la faire publier, à son disciple préféré et élève depuis ses dix ans, Francesco Melzi. Il lui offre notamment ses manuscrits, carnets, documents et instruments[64].
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+ Après l’avoir accompagné en France, il reste près de Léonard de Vinci jusqu’à sa mort. Cependant, il ne publiera rien de l'œuvre de Léonard et de nombreuses peintures — dont la Joconde — qui se trouvaient encore en sa possession dans son atelier, certains tableaux ayant été déjà vendus à François Ier, d'autres donnés en héritage à Salai pendant son séjour au Clos Lucé en 1518[65]. Les vignes de Léonard seront divisées entre Salai, un autre élève et disciple très apprécié par Léonard et entré à son service à l’âge de 15 ans, ainsi que son servant Battista de Vilanis[64]. Le terrain sera légué aux frères de Léonard et sa servante Mathurine reçut un manteau noir à bords de fourrure[66].
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+ Vingt ans après la mort de Léonard, François Ier dira au sculpteur Benvenuto Cellini :
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+ « Il n'y a jamais eu un autre homme né au monde qui en savait autant que Léonard, pas autant en peinture, sculpture et architecture, comme il était un grand philosophe[67]. »
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+ Léonard commence son apprentissage avec Andrea del Verrocchio en 1466, année où le maître de Verrocchio, le grand sculpteur Donatello, meurt. Le peintre Paolo Uccello, dont les premières expériences avec la perspective influencèrent le développement de la peinture des paysages, est alors très âgé. De même, les peintres Piero della Francesca et Fra Filippo Lippi, le sculpteur Luca della Robbia et l'architecte et écrivain Leon Battista Alberti ont environ 60 ans. Les artistes les plus renommés de la génération suivante sont le maître de Léonard : Andrea del Verrocchio, Antonio Pollaiuolo et le sculpteur Mino da Fiesole.
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+ La jeunesse de Léonard se déroule dans une maison de Florence ornée des œuvres de ces artistes et par les contemporains de Donatello, Masaccio — dont les fresques figuratives et réalistes sont imprégnées d'émotion — et Lorenzo Ghiberti, dont la Porte du Paradis montre la complexité des compositions, alliant travaux architecturaux et soin des détails. Piero della Francesca a fait une étude détaillée de la perspective et sera le premier peintre à faire une étude scientifique de la lumière. Ces études et les traités de Leone Battista Alberti doivent avoir un effet profond sur les jeunes artistes et, en particulier, sur les propres observations de Léonard et ses œuvres d'art[68],[69],[70].
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+ La représentation du nu de Masaccio montrant Adam et Ève quittant le paradis, avec Adam sans ses organes génitaux — masqués par une feuille de vigne —, crée une image très expressive des formes humaines qui influencera beaucoup la peinture, notamment parce qu'elles sont exprimées en trois dimensions par une utilisation novatrice de la lumière et de l'ombre que Léonard développera dans ses propres œuvres. L'humanisme de la Renaissance, influençant le David de Donatello, peut être vu dans les peintures les plus tardives de Léonard, en particulier Saint Jean Baptiste[68].
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146
+ Florence est dirigée à l'époque par Laurent de Médicis et son jeune frère Julien, tué lors de la conjuration des Pazzi en 1478. Ludovic Sforza, qui gouverne Milan entre 1479 et 1499 et chez qui Léonard a été envoyé comme ambassadeur de la cour des Médicis, est aussi son contemporain[68],[69].
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+ C'est également par l'intermédiaire des Médicis que Léonard fait la connaissance d'anciens philosophes humanistes dont Marsile Ficin, partisan du néoplatonisme, et Cristoforo Landino, auteur de commentaires sur les écrits classiques. Jean Pic de la Mirandole est également associé à l'académie des Médicis[70],[71]. Léonard écrit plus tard, dans la marge d'un journal : « Les Médicis m’ont fait et les Médicis m’ont détruit » ; mais le sens de ce commentaire reste discuté[20].
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150
+ Bien que l'on cite ensemble les trois « géants » de la haute Renaissance, Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël ne sont pas de la même génération. Léonard a 23 ans quand nait Michel-Ange et 31 ans à la naissance de Raphaël. Raphaël mourra en 1520, une année après de Vinci et Michel-Ange vivra encore quarante-cinq ans[69],[70].
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152
+ Gian Giacomo Caprotti da Oreno[72], dit « il Salaino » (« le petit diable ») ou Salai, a été décrit par Giorgio Vasari comme « un gracieux et beau jeune homme avec des cheveux fins et bouclés, en lequel Léonard était grandement ravi »[29]. Salai entre au service de Léonard en 1490 à l'âge de 10 ans. Leur relation n'est pas facile. Un an plus tard, Léonard fait une liste des délits du garçon, le qualifiant de « voleur », « menteur », « têtu » et « glouton ». Le « petit diable » avait volé de l'argent et des objets de valeur au moins à cinq reprises, et avait dépensé une fortune en vêtements, dont vingt-quatre paires de chaussures[73]. Néanmoins, les carnets de Léonard des premières années de leur relation contiennent beaucoup d'images de l'adolescent. Salai est resté son serviteur et son assistant durant les trente années suivantes[10].
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+ En 1506, Léonard prend comme élève Francesco Melzi, âgé de 15 ans, fils d'un aristocrate lombard. Melzi devient le compagnon de vie de Léonard et il est considéré comme son élève favori. Il se rend en France avec Léonard et Salai, et reste avec lui jusqu'à sa mort[20]. Salai quitte cependant la France en 1518 pour retourner à Milan. Il y construit une maison dans le vignoble de la propriété de Léonard qu'il s'est finalement vu léguer. En 1525, Salai meurt d'une mort violente, soit assassiné, soit à la suite d'un duel[74].
155
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156
+ Salai exécute un certain nombre de tableaux sous le nom d'« Andrea Salai », mais, bien que Giorgio Vasari prétende que Léonard « lui a appris beaucoup de choses sur la peinture »[29], son travail est généralement considéré comme étant de moindre valeur artistique que celui des autres élèves de Léonard, comme Marco d'Oggiono ou Giovanni Antonio Boltraffio. En 1515, il peint une version nue de La Joconde, dite « Monna Vanna »[75]. À sa mort en 1525, la Joconde appartenant à Salai a été évaluée à cinq cent cinq lires, ce qui est une valeur exceptionnellement élevée pour un portrait de petite taille[74].
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+ Giovanni Antonio Boltraffio et Marco d'Oggiono rejoignent l'atelier de Léonard lorsqu'il est de retour à Milan, mais de nombreux autres élèves moins connus tels que Giovanni Ambrogio de Predis, Bernardino de Conti, Francesco Napoletano ou encore Andrea Solario sont aussi présents.
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160
+ Léonard de Vinci a eu beaucoup d'amis qui sont reconnus dans leurs domaines respectifs ou ont eu une influence importante sur l'Histoire. Il s'agit notamment du mathématicien Luca Pacioli avec qui il a collaboré pour un livre, César Borgia au service duquel il a passé deux années, Laurent de Médicis et le médecin Marcantonio della Torre. Il a rencontré Michel-Ange dont il a été le rival et a témoigné une « connivence intime » avec Nicolas Machiavel, les deux hommes ayant pu développer une étroite amitié épistolaire[41]. Parmi ses amis, se trouvent également Franchini Gaffurio et Isabelle d'Este. Léonard semble ne pas avoir eu d'étroites relations avec les femmes, sauf avec Isabelle. Il a fait un portrait d'elle, au cours d'un voyage qui le mena à Mantoue, qui semble avoir été utilisé pour créer une peinture, aujourd'hui perdue[20]. Il était également ami de l'architecte Jacopo Andrea da Ferrara jusqu'à son assassinat[37].
161
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162
+ Au-delà de l'amitié, Léonard garde sa vie privée secrète. De son vivant, ses capacités extraordinaires d'invention, son « exceptionnelle beauté physique », sa « grâce infinie », sa « grande force et générosité », la « formidable ampleur de son esprit », telles que décrites par Vasari[29], ont attisé la curiosité. De nombreux auteurs ont spéculé sur les différents aspects de la personnalité de Léonard. Sa sexualité a souvent été l'objet d'études, d'analyses et de spéculations. Cette tendance a commencé au milieu du XVIe siècle et a été relancée au cours des XIXe et XXe siècles, notamment par Sigmund Freud[76].
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164
+ Les relations les plus intimes de Léonard sont avec ses élèves : Salai et Francesco Melzi. Melzi a écrit que les sentiments de Léonard étaient un mélange d'amour et de passion. Il a été décrit depuis le XVIe siècle que ces relations étaient d'un caractère érotique. Depuis cette date, des auteurs[77],[78] ont beaucoup écrit au sujet de son homosexualité, voire de sa pédérastie présumée et du rôle de cette sexualité dans son art, en particulier dans l'impression androgyne et érotique qui se manifeste dans Bacchus et plus explicitement dans un certain nombre de ses dessins[79]. Cependant, l'homosexualité supposée platonique et courtoise, voire refoulée, de l'artiste, reste très hypothétique et il est difficile de se prononcer sur les mœurs de Léonard[80].
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166
+ Léonard est passionné par la nature et les animaux au point d’acheter des oiseaux en cage pour leur rendre leur liberté[81]. Il est également très bon musicien. Il est admis que Léonard était gaucher et ambidextre, ce qui expliquerait son utilisation de l'écriture spéculaire[14].
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+
168
+ Malgré la relativement récente prise de conscience et l'admiration vouée à Léonard comme scientifique et inventeur, son immense renommée de la plus grande partie de ces quatre cents dernières années a reposé sur ses réalisations en tant que peintre et sur une poignée d'œuvres — authentifiées ou lui étant attribuées — qui ont été considérées comme faisant partie des plus beaux chefs-d'œuvre jamais créés[Note 17].
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170
+ Ces peintures sont célèbres pour de nombreuses raisons et qualités qui ont été beaucoup imitées par les étudiants et discutées très longuement par les connaisseurs et les critiques. Parmi les qualités qui font des travaux de Léonard, des pièces uniques sont souvent citées, les techniques novatrices qu'il a utilisées dans l'application de la peinture, sa connaissance approfondie de l'anatomie humaine et animale, de la botanique et la géologie, mais aussi son utilisation de la lumière, son intérêt pour la physiognomonie et la façon dont les humains utilisent le registre des émotions et les expressions gestuelles, son sens de la composition et celui, subtil, des dégradés de couleurs. Il maîtrisait notamment la technique du « sfumato » et le rendu des ombres et des lumières. Toutes ces qualités sont réunies dans ses tableaux les plus connus, La Joconde, La Cène et La Vierge aux rochers[82].
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172
+ Léonard a réalisé de très nombreux portraits de femmes, mais un seul portrait d’homme — celui d’un musicien — a été retrouvé à ce jour. On lui prête souvent la phrase suivante : « Le personnage le plus digne d’éloges est celui qui, par son mouvement, traduit le mieux les passions de l’âme », qui explique bien sa pensée de peintre. Cependant, il a aussi dessiné des croquis caricaturaux de ses contemporains dans la mode du grotesque.
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+ Léonard est célèbre pour ses dessins et ses peintures dans lesquels il introduit une conception innovante[83] de la perspective. Vinci estimait que les arts picturaux forment une science[84]. Mais l'utilisation, souvent supposée, du nombre d’or dans son œuvre n'est pas avérée[85]. Son travail sur les proportions, à l'image de l’Homme de Vitruve, se limite à l'usage de fractions d'entiers.
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+ Les premiers travaux de Léonard de Vinci commencent avec Le Baptême du Christ peint avec Andrea del Verrocchio, à qui il est attribué, et ses autres élèves. Deux autres peintures semblent dater de cette période à l'atelier et qui sont toutes les deux des « Annonciations » ; l'une est petite, large de cinquante-neuf centimètres pour seulement quatorze de haut. Il s'agit d'une prédelle se plaçant à la base d'une composition plus large, et, dans ce cas, pour un tableau de Lorenzo di Credi duquel il fut séparé. L'autre est un travail beaucoup plus important, de deux cent dix-sept centimètres de large[40].
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+ Dans ces deux annonciations, Léonard a dépeint la Vierge Marie, assise ou agenouillée à la droite de l'image, et un ange de profil s'approchant d'elle par la gauche. Un gros travail est fait sur les mouvements des vêtements et les ailes de l'ange. Bien que précédemment attribuée à Domenico Ghirlandaio, l'œuvre est désormais presque universellement attribuée à de Vinci[86].
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+ Dans le tableau le plus petit, Marie détourne ses yeux et plie ses mains dans un geste qui symbolise la soumission à la volonté de Dieu. Dans le tableau le plus grand cependant, Marie ne semble pas aussi docile ; la jeune femme, interrompue dans sa lecture par ce messager inattendu qu'est l'ange, place son doigt dans le livre saint pour repérer la page de sa lecture interrompue et lève la main dans un geste de salutation ou de surprise[68]. Son calme semble montrer qu'elle accepte son rôle de mère de Dieu, non pas avec résignation, mais avec confiance. Dans ce tableau, le jeune Léonard présente le visage humaniste de la Vierge Marie, reconnaissant le rôle de l'humanité dans l'incarnation de Dieu[Note 18]. Ce dernier tableau a visiblement été travaillé par plusieurs personnes, puisque certaines discontinuités de style sont perceptibles, comme une « erreur » de perspective sur le bras droit de Marie, le pré fleuri comme une broderie ou bien les ailes de rapace de l'ange[30]. Le style du lutrin du tableau pourrait être un clin d'œil au style du tombeau de Pierre de Médicis réalisé par Verrocchio en 1472[30].
181
+
182
+ Dans les années 1480, Vinci reçoit deux très importantes commandes et commence à travailler à une autre œuvre qui est également d'une grande importance en termes de composition. Malheureusement, deux des trois œuvres n'ont jamais été terminées et la troisième a été si longue à créer qu'elle fut soumise à de longues négociations sur son achèvement et son paiement. L'un de ces tableaux est Saint Jérôme. Liana Bortolon, dans son livre The Life and Times of Leonardo (1967), associe ce tableau à une période difficile de la vie de Léonard. Les signes de la mélancolie peuvent se lire dans son journal : « Je pensais que j'apprenais à vivre ; j'apprenais seulement à mourir[20]. »
183
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+ La composition du tableau est très inhabituelle, même s'il est vrai que certaines parties de celui-ci furent découpées[Note 19]. Le tableau dépeint la pénitence de Jérôme de Stridon dans le désert. Pénitent, Jérôme occupe le milieu de l'image, le corps légèrement en diagonale. Sa posture agenouillée prend une forme trapézoïdale, avec un bras tendu vers le bord extérieur de la peinture et son regard allant dans la direction opposée. Jack Wasserman souligne le lien entre cette peinture et les études anatomiques de Léonard[46]. Au premier plan de l'ensemble s'étend son symbole, un grand lion, dont le corps et la queue effectuent une double courbe à travers la base de l'image. L'autre caractéristique intéressante est l'aspect superficiel du paysage de pierres rocailleuses où se trouve le personnage.
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+ L'affichage audacieux et novateur de la composition, avec les éléments du paysage et le drame personnel, apparaît également dans le grand chef-d'œuvre inachevé qu'est L'Adoration des mages, une commande des moines de San Donato à Scopeto. C'est un tableau à la composition très complexe, et Léonard a fait de nombreux dessins et études préparatoires, y compris une très détaillée pour la perspective linéaire d'une ruine d'architecture classique qui sert de toile de fond à la scène. Mais, en 1482, Léonard part à Milan, à la demande de Laurent de Médicis, afin de gagner les bonnes grâces de Ludovic Sforza. Il abandonne donc son tableau[86],[10].
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+ Le troisième travail important de cette période est La Vierge aux rochers qui a été commandée à Milan pour la confrérie de l'Immaculée Conception. La peinture, faite avec l'assistance des frères, devait combler un grand retable, déjà construit[46]. Léonard a choisi de peindre un passage de l'enfance du Christ tiré des évangiles apocryphes, lorsque le petit Jean le Baptiste, sous la protection d'un ange, a rencontré la sainte Famille sur la route de l'Égypte. Dans cette scène, telle qu'elle a été peinte par Léonard de Vinci, Jean reconnaît et vénère Jésus comme le Christ. Le tableau montre des personnages gracieux s'agenouillant en adoration devant le Christ dans un environnement sauvage et un paysage rocheux[87]. Le tableau est quasiment aussi complexe que la peinture commandée par les moines de San Donato, même s'il a seulement quatre personnages — et non cinquante — et s'il dépeint un paysage plutôt qu'un fond architectural. Le tableau a été achevé, mais deux versions de la peinture ont en fait été réalisées : celle qui est restée à la chapelle de la confrérie et l'autre qu'a emportée Léonard en France. Mais les frères n'ont pas eu leur peinture avant le siècle suivant[10],[25]. Une seconde version de ce tableau, avec l'ajout des auréoles et du bâton de Jean le Baptiste sera faite quelques années plus tard.
189
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190
+ La plus célèbre peinture de Léonard pour la période des années 1490 est La Cène. Elle est peinte directement sur un mur du couvent Santa Maria delle Grazie à Milan. La peinture représente le dernier repas partagé par Jésus et ses disciples avant sa capture et sa mort. Il montre précisément le moment où Jésus déclare : « l'un de vous va me trahir ». Léonard dépeint la consternation que cette déclaration a causée à l'ensemble des douze disciples de Jésus[25].
191
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192
+ Matteo Bandello a observé Léonard au travail et il écrit, dans une de ses nouvelles que, certains jours, il peint de l'aube au crépuscule sans même s'arrêter pour manger, et puis ne peint plus les trois ou quatre jours suivants[46]. Selon Vasari, cela provoque l'incompréhension du père supérieur, le prieur, qui chasse le peintre jusqu'à ce que Léonard demande au duc de Milan, Ludovic Sforza, d'intervenir. Vasari décrit également comment Vinci doute de sa capacité à peindre proprement les visages de Jésus et de Judas, affirmant au duc qu'il a peut-être utilisé le moine pour modèle[29].
193
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194
+ La fresque, achevée, est saluée comme un chef-d'œuvre de conception et de caractérisation[29], obtenant même plus tard l'admiration de Pierre Paul Rubens et de Rembrandt[33]. L'œuvre a été restaurée sans cesse, la peinture se détachant du support en plâtre[15]. La peinture s'est détériorée rapidement, de telle sorte qu'avant même le centième anniversaire de sa création, elle a été décrite par un témoin comme « totalement dévastée »[10]. Léonard, au lieu d'utiliser la technique éprouvée de la fresque, a utilisé la « technique de la tempera », un procédé de peinture utilisant le jaune d'œuf comme médium pour lier les pigments, alors que le support est principalement « gesso », un type de craie fait de carbonate de calcium minéral, ce qui a produit une surface sujette à la moisissure et à l'écaillage[10].
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+ Malgré ces déboires, la Cène est restée l'une des œuvres d'art les plus reproduites. Heureusement, une toile d'époque de grandes dimensions est exposée en l'abbaye de Tongerlo à Westerlo. Elle est une des copies les plus fidèles et les plus anciennes du chef-d'œuvre du maître italien : œuvre des élèves de Léonard, il semblerait qu'il aurait peint lui-même la tête de Jésus et celle de l'apôtre Jean. Les restaurateurs viennent chercher à Westerlo les couleurs exactes pour leurs travaux avant d'aller à Milan.
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198
+ Parmi les œuvres créées par Léonard dans les années 1500, se trouve un petit portrait connu sous le nom de La Joconde (1503-1506) ou, notamment pour les anglophones, sous le nom de « Mona Lisa ». Le tableau est connu, en particulier, pour l'insaisissable sourire sur le visage de la femme, dont les experts s'accordent à dire qu'il s'agit de Lisa Gherardini. La qualité de la peinture est peut-être liée au fait que l'artiste a subtilement ombré les coins de la bouche et les yeux, afin que la nature exacte du sourire ne puisse être déterminée. La qualité des ombres, pour lesquelles le travail est réputé, a été appelée « sfumato » ou « la fumée de Léonard ». Giorgio Vasari a écrit que « le sourire est si agréable qu'il semble divin plutôt qu'humain ; ceux qui l'ont vu ont été très surpris de constater qu'il semble aussi vivant que l'original »[29]. Néanmoins, et pendant longtemps, les experts ont généralement admis que Vasari a pu n'avoir jamais connu la peinture autrement que par sa renommée, car il l'a décrite comme ayant des sourcils. Une analyse spectroscopique à haute résolution a permis de confirmer l'hypothèse de Daniel Arasse qui, dans son livre Leonardo da Vinci (1997), discutait de la possibilité que Léonard ait pu avoir peint le visage avec des sourcils, mais qu'ils ont ensuite été enlevés, notamment parce qu'ils n'étaient pas en vogue au milieu du XVIe siècle. Effectivement, La Joconde aurait eu des sourcils et des cils qui ont, par la suite, été enlevés[88].
199
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200
+ Les autres caractéristiques de ce travail sont la sévérité vestimentaire, laissant les yeux et les mains non concurrencés par d'autres détails, le paysage de fond spectaculaire[89], le travail des couleurs et la nature de la technique de peinture très douce employant des huiles, mais posées un peu comme la tempera et mélangées à la surface de sorte que les coups de pinceau semblent indissociables. Vasari a exprimé l'avis que la façon de peindre ferait même « le plus confiant des maîtres [de la peinture]… désespérer et perdre courage »[29]. L'état de conservation remarquable et le fait qu'il n'y ait aucun signe visible de réparations ou de surcouches repeintes sont extrêmement rares pour une peinture de cette période[40].
201
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202
+ Dans La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne, la composition reprend de nouveau le thème de personnages dans un paysage que Jack Wasserman, dans son livre Leonardo da Vinci (1975), qualifie de « saisissant par sa beauté »[46] et renvoie à la peinture inachevée de saint Jérôme avec le personnage faisant un angle oblique avec l'un de ses bras. Ce qui rend La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne si rare est la présence de deux ensembles dans une perspective différente, mais se superposant. Marie est assise sur les genoux de sa mère, sainte Anne. Elle se penche en avant pour prendre dans ses bras l'enfant Jésus qui joue avec un agneau, signe de l'imminence de son propre sacrifice[25]. Ce tableau, copié à plusieurs reprises, a influencé Michel-Ange, Raphaël et Andrea del Sarto[10] et, à travers eux, Pontormo et Le Corrège. Le style de la composition a été adopté en particulier par les peintres vénitiens Le Tintoret et Paul Véronèse.
203
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204
+ Vinci n'a pas été un peintre prolifique, mais il l'a été comme dessinateur, remplissant ses journaux de petits croquis et de dessins détaillés afin de garder une trace de tout ce qui avait attiré son attention. En plus de ses notes, il existe de nombreuses études pour ses peintures, dont certaines peuvent être considérées comme préparatoires à des travaux tels que L'Adoration des mages, La Vierge aux rochers et La Cène[90]. Son premier dessin daté est un paysage, Paysage de la vallée de l'Arno (1473), qui montre la rivière, les montagnes, le château Montelupo et les exploitations agricoles au-delà de celui-ci dans le plus grand détail[20],[90].
205
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206
+ Parmi ses célèbres dessins, il y a l’homme de Vitruve, une étude des proportions du corps humain, la Tête de jeune femme préparatoire à la tête de l'ange dans La Vierge aux rochers et La Vierge, l'Enfant Jésus avec sainte Anne et saint Jean Baptiste, qui est un grand carton (160 × 100 cm) en craie blanche et noire sur un papier de couleur de sainte Anne[90]. Ce thème de sainte Anne sera, avec la sainte Famille, la dominance de l'œuvre de Léonard de 1500 à 1517[37]. Ce dessin emploie la technique subtile du sfumato, à la manière de La Joconde. Léonard ne semble jamais avoir fait une peinture à partir de ce dessin, mais un tableau assez proche en est La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne[10].
207
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208
+ Les autres dessins d'intérêt comprennent de nombreuses études généralement dénommées « caricatures » parce que, bien qu'exagérées, elles semblent être fondées sur l'observation de modèles vivants. Giorgio Vasari rapporte que, si Léonard voyait une personne qui avait un visage intéressant, il la suivait toute la journée pour l'observer[29]. Il existe de nombreuses études de beaux jeunes hommes, souvent associées à Salai, avec le visage rare, très admiré et caractéristique que l'on appelle le « profil grec »[Note 20]. Ces visages sont souvent en contraste avec ceux d'un guerrier[90]. Salai est souvent dépeint dans des costumes et des déguisements. Léonard est connu pour avoir conçu des décors pour des processions traditionnelles. D'autres dessins, souvent minutieux, montrent des études de draperies. Le Musée Léon-Bonnat de Bayonne conserve un dessin de Léonard de Vinci représentant Bernardo di Bandino Baronchelli (l'un des assassins de Julien de Médicis lors de la conjuration des Pazzi), après sa pendaison à l’une des fenêtres du Palazzo del Capitano di Giustizia à Florence, le 29 décembre 1479[91].
209
+
210
+ L'humanisme de la Renaissance ne lie pas les sciences et les arts. Cependant, les études de Vinci en sciences et en ingénierie sont aussi impressionnantes et novatrices que son travail artistique, enregistrées dans des carnets de notes comprenant quelque treize mille pages d'écriture et de dessins, qui associent art et philosophie naturelle (la base de la science moderne). Ces notes ont été réalisées et mises à jour quotidiennement pendant toute la vie et les voyages de Léonard. Continuellement, il s'efforce de faire des observations du monde qui l'entourait[25], conscient et fier d'être, comme il se définissait, un « homme sans lettres », autodidacte et lucide sur les phénomènes naturels souvent bien éloignés de ce qui était appris à l'école[33].
211
+
212
+ Ces journaux sont, pour la plupart, rédigés en toscan dans une écriture spéculaire plus communément appelée « écriture en miroir ». La raison peut avoir été davantage un besoin pratique, pour être plus rapide, que pour des raisons de chiffrement afin d'échapper à la censure de son temps ou de garder ses notes de travail secrètes, comme cela est souvent suggéré (thèse du mathématicien Luca Pacioli dès le XVe siècle, réfutée car cette écriture se lit facilement à l'aide d'un miroir, par ailleurs Léonard truffe ses notes d'abréviations et c'est plutôt cette caractéristique qui en rendent la lecture plus difficile). Comme Léonard écrivait avec sa main gauche, il devait être plus facile pour lui d'écrire de droite à gauche. En effet la main fournit moins d'effort et cette technique évite de laisser des traînées ou effacer l'encre humide en passant dessus sa main qui tient la plume d'oie. Néanmoins, il rédige occasionnellement de gauche à droite, ce qui montre qu'il maîtrise aussi cette technique[92].
213
+
214
+ Ses notes et dessins, dont les plus anciens sont datés de 1475[30], montrent une grande variété d'intérêts et de préoccupations, mais aussi certaines listes quelconques d'épicerie ou de ses débiteurs. Il y a des compositions pour des peintures, des études de détails et de tapisseries, des études de visages et d'émotions, des animaux, des bébés, des dissections, des études botaniques et géologiques, des machines de guerre, des machines volantes et des travaux architecturaux[25].
215
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216
+ Ces carnets de notes — initialement des feuilles volantes de différentes tailles et de différents types, données par ses amis après sa mort — ont trouvé leur place dans les collections importantes comme celles exposées au château de Windsor, à la Bibliothèque de l'Institut de France[93], à la Bibliothèque nationale d'Espagne, à la Bibliothèque Ambrosienne de Milan, au Victoria and Albert Museum et à la British Library de Londres. La British Library a mis une sélection à partir de ses notes (BL Arundel MS 263) sur l'Internet dans les pages de son site abordant ce chapitre[94]. Le Codex Leicester est le seul grand travail scientifique de Vinci qui soit entre les mains d'un propriétaire privé (Bill Gates).
217
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218
+ Les journaux de Léonard semblent avoir été destinés à la publication, car beaucoup de feuilles ont une forme et un ordre qui en faciliteraient l'édition. Dans de nombreux cas, un seul thème, par exemple, le cœur ou le fœtus humain, est traité en détail à la fois dans les mots et les images, sur une seule feuille[95]. Ce mode d'organisation minimise également la perte de données dans le cas où les pages seraient mélangées ou détruites. La raison pour laquelle ces journaux n'ont pas été publiés alors que Léonard était encore en vie est inconnue[25], mais certains estiment que la société n'était pas prête pour cela, notamment l'Église vis-à-vis de ses travaux anatomiques.
219
+
220
+ En 2019, une étude scientifique menés par des chercheurs du musée des Offices de Florence démontre que Léonard de Vinci est ambidextre à partir de l'analyse du dessin le Paesaggio[96].
221
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222
+ L'approche de la science par Léonard est très liée à l'observation : si « la Science est le capitaine, la pratique est le soldat »[33]. Sa science, ses recherches scientifiques ne portent exclusivement que sur les parties qu'il a pratiquées en technicien[19]. Léonard de Vinci a essayé de comprendre un phénomène en le décrivant et en l'illustrant dans les plus grands détails, en n'insistant pas trop sur les explications théoriques. Ses études sur le vol ou le mouvement de l'eau sont sans doute ce qu'il y a de plus remarquable à ce sujet. Comme il manquait d'instruction initiale en latin et en mathématiques, les chercheurs contemporains ont largement ignoré le savant Léonard, bien qu'il ait appris par lui-même le latin.
223
+
224
+ Dans les années 1490, il a étudié les mathématiques à la suite de Luca Pacioli et a fait une série de dessins de solides réguliers dans une forme squelettique afin de les faire graver pour son livre Divina Proportione (1509)[25]. Il est alors particulièrement fasciné par l'idée de l'absolu et de l'universel[33]. Cependant, sa culture mathématique est celle d'un praticien : elle a les objectifs limités des abacistes de son temps, il pénètre avec peine la géométrie des Grecs, sa perspective est celle de tous les théoriciens de son temps. Néanmoins, au-delà du simple aspect géométrique de la représentation de la perspective, il propose dans son Traité de la Peinture, une triple définition de la perspective :
225
+
226
+ 1° : perspective linéaire (diminution de la taille des objets proportionnellement à leur distance à l'observateur, perspective géométrique ss)[98],
227
+
228
+ 2° : perspective des couleurs (atténuation des couleurs proportionnellement à leur distance à l'observateur)[99],
229
+
230
+ 3° : perspective d’effacement (diminution de la précision des détails proportionnellement à leur distance à l'observateur)[100].
231
+
232
+ Également, Léonard a conçu un instrument à système articulé destiné à construire une solution mécanique du problème d'Alhazen, problème essentiellement technique, et qui témoigne d'une connaissance sur les lois de la réflexion[19].
233
+
234
+ De même, la mécanique de Léonard est celle de ses contemporains, avec ses faiblesses, ses incertitudes, ses erreurs et il ne paraît pas qu'il ait apporté beaucoup de découvertes en la matière. Sa physique est assez confuse et vague. Il ne fut certainement jamais artilleur et n'a pas de théorie relative à la balistique. Pourtant, comme l’attestent certains de ses schémas, Léonard de Vinci eut peut-être l’intuition, comme on pouvait l’observer sur un jet d’eau, qu’il n’existait pas de partie rectiligne dans la trajectoire d’un projectile d’artillerie contrairement à ce qui était couramment admis à l’époque. Mais il s’arrêta très vite sur une voie que Tartaglia puis Benedetti allaient suivre et qui mena à Galilée[19].
235
+
236
+ Si Alberti ou Francesco di Giorgio Martini se préoccupèrent de la solidité des poutres, jamais ils n’avaient cherché de formulations mathématiques. Léonard de Vinci s’intéresse au problème de la flexion, sans doute à l’aide d’expériences, et parvient à définir des lois, encore imparfaites[Note 21], de la ligne élastique pour des poutres de différentes sections, libres ou encastrées dont le problème de Galilée (problème du balcon). Ce faisant, il élimine le module d’élasticité et le moment auquel avait pourtant fait allusion Jordanus Nemorarius[19].
237
+
238
+ Sa chimie se borne à la mise au point d'un alambic et aux quelques recherches d'alchimie qu'il pratiqua à Rome[19].
239
+
240
+ Paul Valéry met en avant la manière dont Léonard de Vinci a découvert intuitivement, par l'observation, « le premier germe de la théorie des ondulations lumineuses », sans cependant pouvoir la valider de manière expérimentale : « L'air est rempli d'infinies lignes droites et rayonnantes, entrecroisées et tissées sans que l'une n'emprunte jamais le parcours d'une autre, et elles représentent pour chaque objet la vraie forme de leur raison (de leur explication)[101]. »
241
+
242
+ Léonard de Vinci étudia aussi beaucoup la lumière et l'optique[45] ; en hydrologie, la seule véritable loi qu'il ait formulée est celle du débit des cours d'eau.
243
+
244
+ Il semble que, à partir du contenu de ses carnets, il ait envisagé de publier une série de traités sur une grande variété de sujets. À plusieurs reprises il mentionne un projet de traité de l'eau, mais qui paraît avoir été si considérable dans sa pensée qu'il semblait irréalisable[19]. Un traité d'anatomie aurait été observé au cours d'une visite par le secrétaire du cardinal Louis d'Aragon en 1517[102].
245
+
246
+ Son élève Francesco Melzi, chercha à reconstituer le Traité de la peinture que Léonard de Vinci avait projeté toute sa vie d'écrire. Il compila pour cela les aspects de son travail sur l'anatomie, la lumière et les ombres, les drapés, les paysages. Une édition partielle et incomplète du travail de Francesco Melzi parut en 1651, en italien, puis en français. Charles Le Brun présenta l’édition française du Traité de la peinture aux membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture comme le livre qui devait leur servir désormais de référence (malgré les critiques d‘Abraham Bosse et le scepticisme de Félibien[103]). C’est ainsi que Léonard de Vinci fut transformé « en précurseur de la pensée académique », selon la formule de Daniel Arasse[25].
247
+
248
+ La formation initiale de Léonard à l'anatomie du corps humain a commencé lors de son apprentissage avec Andrea del Verrocchio, son maître insistant sur le fait que tous ses élèves apprennent l'anatomie. Comme artiste, il est rapidement devenu maître de l'anatomie topographique, en s'inspirant de nombreuses études des muscles, des tendons et d'autres caractéristiques anatomiques visibles. Il pose les bases de l'anatomie scientifique, disséquant notamment des cadavres de criminels dans la plus stricte discrétion, pour éviter l’Inquisition. Les conditions de travail sont particulièrement pénibles à cause des problèmes d'hygiène et de conservation des corps.
249
+
250
+ Comme artiste connu, il a reçu l'autorisation de disséquer des cadavres humains à l'hôpital de Santa Maria Nuova à Florence et, plus tard, dans les hôpitaux de Milan et de Rome (de 1513 et 1516, il y dirige plusieurs autopsies dans l'hôpital romain Santo Spirito in Sassia). Il réalise ainsi une vingtaine de dissections à partir de 1487 pour composer un traité d'anatomie[104] qui ne verra jamais le jour[105]. De 1510 à 1511, il a collaboré dans ses recherches avec le médecin Marcantonio della Torre.
251
+
252
+ Léonard a dessiné de nombreux squelettes humains, des os, ainsi que les muscles et les tendons, le cœur et le système vasculaire, l’action de l’œil, les organes sexuels et d'autres organes internes. Ces observations contiennent parfois des inexactitudes dues aux méconnaissances de l'époque[15]. Il n'a par exemple jamais entrevu la circulation du sang[19]. Il a par contre identifié quatre cavités cardiaques dans le cœur (Vésale et Descartes n'y en verront que deux), fait l'un des premiers dessins scientifiques d'un fœtus dans l'utérus[90] et la première constatation scientifique de la rigidité des artères à la suite d'une crise cardiaque. Comme artiste, Léonard observa de près les effets de l'âge et de l'émotion humaine sur la physiologie, en étudiant en particulier les effets de la rage. Il a également dessiné de nombreux modèles, dont certains avec d'importantes déformations faciales ou des signes visibles de maladie[25],[90].
253
+
254
+ Il a aussi étudié et dessiné l'anatomie de nombreux animaux. Il a disséqué des vaches, des oiseaux, des singes, des ours et des grenouilles, comparant la structure anatomique de ces animaux avec celle de l'homme. Il étudia également les chevaux.
255
+
256
+ « Combien de biographies n'a-t-on pas écrites, qui ne mentionnent cette activité scientifique ou technique que pour montrer l'étendue d'un savoir qu'on veut universel […] Tout ceci n'a pu se faire que péniblement, par une recherche constante de ce qu'avaient écrit les anciens ou les prédécesseurs immédiats […] Et faute de connaître tout ce passé qui l'avait fait, on a présenté Léonard comme un inventeur fécond »
257
+
258
+ — Bertrand Gille, dans Les ingénieurs de la Renaissance[19]
259
+
260
+ Léonard de Vinci s’inscrit dans le courant technicien de la Renaissance et, comme tel, il eut des prédécesseurs immédiats ou plus lointains parmi lesquels on peut citer Konrad Kyeser, Taccola, Roberto Valturio, Filippo Brunelleschi, Jacomo Fontana ou encore Leon Battista Alberti à qui il doit sans doute beaucoup[19].
261
+
262
+ Certains furent des personnalités plus puissantes, des esprits plus complets, des curiosités plus larges encore. C’est le cas de Francesco di Giorgio Martini qui fut son supérieur lors de la construction du dôme de Milan et à qui il emprunta certainement beaucoup[19]. Étant sans doute moins occupé par ses réalisations que ce dernier du fait d’un carnet de commandes moins rempli, Léonard de Vinci sera à la fois plus prolifique, mais surtout capable d’un changement de méthode.
263
+
264
+ La légende fait de Léonard le précurseur de plusieurs machines modernes mais nombre d'entre elles ont été inventées par des prédécesseurs (tels le bateau à roues à aubes existant sous la dynastie des Song du Sud au Ve siècle, l'hélicoptère, le véhicule à chenilles, la machine à tisser des scies hydrauliques, le sous-marin ou le char d'assaut blindé que Léonard perfectionne après avoir puisé ses idées notamment dans les carnets de Taccola et de son maître Giorgio, eux-mêmes copiant des manuscrits de penseurs contemporains ou médiévaux[106]) et, au-delà de l'étonnement éprouvé face à l’imagination prospective de l’auteur, on peut vite constater que le fonctionnement réel de la machine n’a pas dû être son souci premier. Comme le moine Eilmer de Malmesbury au XIe siècle qui avait oublié la queue dans sa machine volante, les inventions de Léonard butent sur de nombreuses difficultés : l’hélicoptère s’envolerait comme une toupie, le scaphandrier s’asphyxierait, le bateau à aubes n’avancerait pas, le parachute en pyramide s'enroulerait sur lui-même, etc.[107]. De plus, dans ces épures, Léonard ne pose jamais le problème de la force motrice[108].
265
+
266
+ Dans une lettre d'emploi adressée à Ludovic Sforza[Note 22], qui est une véritable lettre de candidature en dix points, il lui présente son profil professionnel, le meilleur du marché, avec des compétences et des secrets qui peuvent réellement faire la différence avec tous ceux qui se disent experts en matière de guerre. Il énumère : ponts, échafaudages et escaliers, outils pour détruire murs et forteresses, machines de siège, bombardiers et mortiers, passages secrets, chars, armes pour les batailles navales, navires pouvant résister aux bombes, c'est-à-dire toutes sortes de matériels pouvant servir, à la fois pour la protection de la ville et pour un siège[109].
267
+
268
+ Quand il a fui à Venise en 1499, il a trouvé un emploi d'ingénieur et a développé un système de barrières mobiles pour protéger la ville contre les attaques terrestres. Il a également eu pour projet de détourner la circulation de l'Arno afin d'irriguer les champs toscans, de faciliter le transport et même de gêner l'approvisionnement maritime de Pise, la rivale de Florence[37].
269
+
270
+ Ses carnets présentent un grand nombre d'« inventions » (inventions propres ou perfectionnement de machines et d'instruments) à la fois pratiques et réalistes[110], notamment des pompes hydrauliques, des mécanismes à manivelle comme la machine à tailler les vis de bois, des ailettes pour les obus de mortier, un canon à vapeur[20],[25], le sous-marin, plusieurs automates, le char de combat, l'automobile, des flotteurs pour « marcher sur l'eau », la concentration d'énergie solaire, la calculatrice, le scaphandre à casque, la double coque ou encore le roulement à billes. La paternité de la bicyclette est, quant à elle, très controversée[Note 23].
271
+
272
+ Un examen attentif de ces épures indique cependant que nombre de ces techniques furent, soit empruntées à quelques prédécesseurs immédiats (la turbine hydraulique à Francesco di Giorgio Martini, la chaîne articulée pour la transmission des mouvements à Taccola, etc.), soit l'héritage d'une tradition encore plus ancienne (le martinet hydraulique est connu au XIIIe siècle, les siphons et aqueducs sont visibles chez Frontin, les automates de divertissement décrits par les mécaniciens grecs…)[19]. Pourtant Léonard fut aussi novateur ; il est sans doute l'un des premiers dans le cercle des ingénieurs de l'époque à s'intéresser au travail mécanique du métal et en particulier de l'or, plus malléable. Avec la machine volante, les quelques machines textiles, pour lesquelles la régularité des mouvements mis en œuvre lui permet d'appliquer son sens de l'observation, signent son originalité. Le métier mécanique, la machine à carder et celle à tondre les draps font sans doute de Léonard, le premier qui chercha à mécaniser une fabrication industrielle. La machine à polir les miroirs qui supposait la résolution d'un certain nombre de problèmes pour obtenir des surfaces régulières, planes ou concaves, a été imaginée pendant son séjour romain alors qu'il étudiait la fabrication des images. Paradoxalement, Léonard de Vinci s'intéressa peu à des inventions que nous jugeons aujourd'hui très importantes, telles que l'imprimerie, même s'il est un des premiers à nous donner une représentation d'une presse d'imprimerie[19].
273
+
274
+ Si la guerre peut répondre à une nécessité, elle est pazzia bestialissima (« folie sauvage »)[33]. Il étudie donc les armes tout en gardant du recul quant à leur utilisation.
275
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276
+ En 1502, Léonard a dessiné un pont de deux cent quarante mètres dans le cadre d'un projet de génie civil pour le sultan ottoman Bayezid II d'Istanbul. Ce pont était destiné à franchir l'embouchure du Bosphore, connue sous le nom de la « Corne d'Or ». Beyazid ne poursuit pas le projet, car il estime que cette construction serait impossible. La vision de Léonard a été ressuscitée en 2001 quand un petit pont conçu selon ses idées a été construit en Norvège. Le 17 mai 2006, le gouvernement turc a décidé de construire le pont de Léonard pour la Corne d'Or[111].
277
+
278
+ Pendant la majeure partie de sa vie, Léonard a été, comme Icare, fasciné par le vol. Il a produit de nombreuses études sur ce phénomène en s'inspirant des oiseaux et des plans de vol de plusieurs appareils, dont les prémices d'hélicoptère nommées la « vis aérienne », le parachute et une sorte de deltaplane[25] en bambou. Sur ce nombre, la plupart étaient irréalisables, mais le deltaplane a été construit et, avec l'ajout un empennage pour la stabilité, a volé avec succès. Néanmoins, il semble probable qu'il estimait que les systèmes proches des chauves-souris avaient le plus gros potentiel[33]. Il inventa également la soufflerie aérodynamique pour ses travaux.
279
+
280
+ Le musée du clos Lucé à Amboise, le musée Il Castello situé au château de comtes Guidi de Vinci et le Musée des Sciences et des Techniques Léonard de Vinci de Milan contiennent de nombreuses maquettes, des objets grandeur nature établis sur l’étude de ses carnets et des explications sur son travail.
281
+
282
+ De Vinci a également étudié l'architecture. Il est influencé par les travaux de Filippo Brunelleschi et a projeté de surélever le baptistère Saint-Jean de Florence[30] ou de créer une tour-lanterne pour la cathédrale de Milan[33]. Il utilise souvent la forme octogonale pour les bâtiments religieux et le cercle pour les militaires[37]. À la suite de la peste qui frappe Milan vers 1484 et 1485, il conçoit une ville parfaite théorique avec des axes de circulation optimaux et des conditions de vie de qualité, sa vision n'est pas marquée par des distinctions sociales, mais fonctionnelles, tels des organes dans un corps humain[33]. Il travaille également sur les jardins[45]. Néanmoins, beaucoup de ses travaux sur l'architecture seront perdus.
283
+
284
+ Léonard de Vinci a un besoin de rationaliser inconnu jusqu’alors chez les techniciens. Avec lui la technique n’est plus affaire d’artisans, de personnes ignorantes et de traditions plus ou moins valables et plus ou moins comprises par ceux qui étaient chargés de l’appliquer. George Sarton, historien des sciences, indique que Léonard de Vinci a recueilli une « tradition orale et manuelle, non une tradition littéraire[112]. »
285
+
286
+ C’est d’abord par les échecs, par les erreurs, par les catastrophes qu’il essaie de définir la vérité : les lézardes des murs, les affouillements destructeurs des berges, les mauvais mélanges de métaux sont autant d’occasions de connaître les bonnes pratiques.
287
+
288
+ Progressivement, il élabore une sorte de doctrine technique, née d’observations bientôt suivies d’expériences qui furent parfois conduites sur de petits modèles. Harald Höffding présente sa pensée comme un mélange d’empirisme et de naturalisme[113]. En effet, si pour Léonard de Vinci « La sagesse est la fille de l'expérience »[114], elle permet de vérifier constamment ses intuitions et théories, car « L'expérience ne se trompe jamais ; ce sont vos jugements qui se trompent en se promettant des effets qui ne sont pas causés par vos expérimentations »[114].
289
+
290
+ La méthode de Léonard de Vinci a certainement consisté dans la recherche de données chiffrées[112] et son intérêt pour les instruments de mesure en témoigne. Ces données étaient relativement faciles à obtenir dans le cas des poutres en flexion par exemple, beaucoup plus compliquées dans le domaine des arcs ou de la maçonnerie. La formulation des résultats ne pouvait être que simple, c’est-à-dire exprimée le plus souvent par des rapports. Cette recherche effrénée de l’exactitude est devenue la devise de Léonard de Vinci, Hostinato rigore (« obstinée rigueur »)[115]. C’est néanmoins la première fois qu’on voit appliquer de telles méthodes dans les métiers où on dut longtemps se contenter de moyens irraisonnés d’appréciation.
291
+
292
+ Ce faisant, Léonard en est arrivé à pouvoir poser des problèmes en termes généraux. Ce qu’il cherche avant tout ce sont des connaissances générales, applicables dans tous les cas, et qui sont autant de moyens d’action sur le monde matériel. Pour autant sa « science technique » reste fragmentaire. Elle s’attache à un certain nombre de problèmes particuliers, traités très étroitement, mais il y manque encore la cohérence d’ensemble qu'on trouvera bientôt chez ses successeurs[19].
293
+
294
+ Pour lui, cette recherche dans tous les domaines de la science et de l'art est normale, car tout est lié. Sa curiosité et son activité perpétuelle constituent le moyen de garder un esprit vivace, car « Le fer se rouille, faute de s'en servir, l'eau stagnante perd de sa pureté et se glace par le froid. De même, l'inaction sape la vigueur de l'esprit »[114]. Léonard de Vinci considère la peinture, par exemple, comme l'expression visuelle d'un tout ; l'art, la philosophie et la science sont, selon lui, indissociables et pouvant expliquer en partie son approche de polymathe et « Qui blâme la peinture n'aime ni la philosophie ni la nature »[114]. En proposant une « synthèse par la beauté », Léonard de Vinci illustre à lui seul ce que fut le grand courant d'innovation de la Renaissance[116].
295
+
296
+ Cependant, cette tentative de grande synthèse - art-science - fût un échec et marqua la séparation « croissante et définitive » des domaines que sont l’art et les sciences, et marque ainsi le début de l’âge moderne[Note 24].
297
+
298
+ Léonard de Vinci pense que l'homme doit s'engager activement à combattre le mal et faire le bien, car « Celui qui néglige de punir le mal aide à sa réalisation »[114]. Il indique également qu'il ne se fait aucune illusion sur la nature de l'homme et de la façon dont il pourrait utiliser ses inventions, comme il le fait en préambule à une présentation du sous-marin :
299
+
300
+ « Je ne décris pas ma méthode pour rester sous l'eau ni combien de temps je peux y rester sans manger. Et je ne les publie et ne les divulgue pas, en raison de la nature maléfique des hommes, qui les utiliseraient pour l'assassinat au fond de la mer en détruisant les navires en les coulant, eux et les hommes qu'ils transportent[118]. »
301
+
302
+ Léonard de Vinci place également la récompense morale bien au-dessus des récompenses matérielles :
303
+
304
+ « Ce ne sont pas les richesses, qui peuvent être perdues. La vertu est notre vrai bien et la vraie récompense de son possesseur. Elle ne peut être perdue, elle ne peut nous abandonner, sauf quand la vie s'enfuit[114]. »
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+
306
+ Léonard de Vinci, connu de son vivant pour acheter des oiseaux en cage afin de les libérer[119], était aussi célèbre pour être végétarien par refus de nuire aux animaux (à la manière des « Guzzarati » ou hindous)[120], ce qui peut ainsi le mettre dans la lignée de la philosophie de Pythagore ou d'Empédocle d'Agrigente (qui inspirèrent aussi Giordano Bruno). Léonard de Vinci écrit à ce propos :
307
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308
+ « Homme, si vous êtes vraiment, comme vous le décrivez, le roi des animaux, — j'aurai dit plutôt le roi des brutes, la plus grande de toutes ! — pourquoi prenez-vous vos sujets et enfants pour satisfaire votre palais, pour des raisons qui vous transforment en une tombe pour tous les animaux ? […] La Nature ne produit-elle peut-être pas en abondance des aliments simples ? Et si vous ne pouvez pas vous contenter de tels aliments simples, pourquoi ne préparez-vous point vos repas en mélangeant entre eux ces aliments [d'origines végétales] de façon sophistiquée ? »
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+ — Quaderni d’Anatomia II 14 r.
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+ Léonard de Vinci incarne parfaitement l’esprit de la Renaissance, époque des « Grandes Découvertes ». Génie universel, curieux de tout, parfois vu comme un personnage entre Faust et Platon[45], il a consacré sa vie à la recherche de la connaissance. Il imagine de multiples appareils et machines, dont la première « machine volante », qui resteront au stade de dessins. Plus qu’en tant que scientifique proprement dit, Léonard de Vinci a impressionné ses contemporains et les générations suivantes par son approche méthodique du savoir, du savoir apprendre, du savoir observer, du savoir analyser. La démarche qu’il déploie dans l’ensemble des activités qu’il aborde, aussi bien en art qu’en technique — les deux ne se distinguant d’ailleurs pas dans son esprit — notamment en horlogerie, procède d’une accumulation préalable d’observations détaillées, de savoirs disséminés çà et là, qui tend vers un surpassement de ce qui existe déjà, avec la perfection pour objectif. Bon nombre des croquis, notes et traités de Léonard de Vinci ne sont pas à proprement parler des trouvailles originales, mais le résultat de recherches effectuées dans un souci encyclopédique, avant l’heure. « Léonard de Vinci se classe mal et c'est en ce sens qu'il a paru exceptionnel »[19].
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314
+ De son vivant, Léonard a déjà une renommée telle que le roi François Ier l'a ramené en France comme un trophée, et a affirmé l'avoir accompagné dans sa vieillesse et l'avoir tenu dans ses bras quand il est mort. La Mort de Léonard de Vinci, telle que représentée par Dominique Ingres, constitue cependant une vision apparemment très romancée. En réalité, François Ier était probablement à Saint-Germain-en-Laye au moment de son décès, en effet il y a signé un édit royal le lendemain du décès de Léonard de Vinci, le 3 mai[121].
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+ L'intérêt pour de Vinci n'a jamais diminué depuis cette période. Giorgio Vasari, dans Le Vite, édition de 1568[29], introduit son chapitre sur Léonard de Vinci avec les mots suivants :
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+ « Dans le cours normal des événements, beaucoup d'hommes et de femmes sont nés avec des talents remarquables ; mais, parfois, d'une manière qui transcende la nature, une seule personne est merveilleusement dotée par le paradis avec beauté, la grâce et le talent dans une telle abondance qu'il laisse les autres hommes loin derrière. Tous ses actes semblent inspirés et, de fait, tout ce qu'il fait vient clairement de Dieu plutôt que de compétences humaines. Tout le monde reconnaît que c'était vrai pour Léonard de Vinci, un artiste d'une beauté physique étonnante, qui a affiché une grâce infinie dans tout ce qu'il a fait et qui cultivait son génie si brillamment que tous les problèmes qu'il a étudiés, il les résolvait avec facilité[29]. »
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+ Giorgio Vasari pose ainsi les premiers jalons du mythe de Léonard de Vinci : peintre parfait, courtisan et bel homme, génie ombrageux fasciné par la laideur, mais incapable d'achever ses travaux, les anecdotes de Vasari étant reprises et remaniées dans les biographies de Léonard de Vinci jusqu'à aujourd'hui[122].
321
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+ L'admiration continue qu'ont eue, pour Léonard, les peintres, les critiques et les historiens, se reflète dans de nombreux autres hommages écrits. Baldassare Castiglione, auteur du Livre du courtisan, écrit, en 1528 : « Un autre des plus grands peintres de ce monde, qui regarde d'en haut son art dans lequel il est sans égal »[123] tandis que le biographe « Anonimo » Gaddiano a écrit, vers 1540 : « Il fut si exceptionnel et universel qu'on peut le dire né d'un miracle de la nature »[124].
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+ Les écrits de Léonard de Vinci ne sont publiés qu'un siècle après sa mort ; l'édition bilingue français-italien de son Traité de la peinture (Trattato della pittura di Leonardo da Vinci), est éditée à Paris en 1651. Ses tableaux ne sont alors pas étudiés, n'étant redécouverts, comme ses Carnets (le premier carnet à être étudié correspond à des extraits inédits des manuscrits du Codex Atlanticus que le physicien italien Giovanni Battista Venturi déchiffre en 1797 à Paris[125]), qu'au XVIIIe et surtout au XIXe siècle qui voit en lui un prophète de la modernité[122].
325
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+ Le XIXe siècle a introduit une certaine admiration pour le génie Léonard, Johann Heinrich Füssli écrivant en 1801 : « Ainsi fut l'aube de l'art moderne, lorsque Léonard de Vinci apparut avec une splendeur qui distançait l'excellence habituelle : composé de tous les éléments qui constituent l'essence même du génie »[126], ce qui est repris par A. E. Rio, qui écrit en 1861 : « Il était au-dessus de tous les autres artistes grâce à la force et la noblesse de ses talents »[127]. La variété du champ d'application de Léonard, transmise par ses carnets est connue, ainsi que ses peintures. Hippolyte Taine écrit en 1866 : « Il ne peut sans doute pas y avoir dans le monde un exemple d'un génie si universel, si capable de s'épanouir, si empli de nostalgie envers l'infini, si naturellement raffiné, si autant en avance sur son propre siècle et les siècles suivants[128]. » Le célèbre historien d'art Bernard Berenson écrit en 1896 : « Léonard est un artiste dont on peut dire avec une parfaite littéralité : tout ce qu'il a touché s'est transformé en une chose d'une éternelle beauté. Qu'il s'agisse de la section transversale d'un crâne, la structure d'une mauvaise herbe ou une étude des muscles, il l'a, avec son sens de la ligne et de la lumière et de l'ombre, à jamais transformée en des valeurs qui communiquent la vie[129]. Charles Baudelaire le cite même dans Les Fleurs du mal (1857)[130]. »
327
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328
+ L'intérêt pour le génie Léonard s'est maintenu sans relâche ; des experts étudient et traduisent ses écrits, analysent ses tableaux en utilisant des techniques scientifiques, argumentent sur les œuvres qu'on lui attribue et recherchent des œuvres qui ont été enregistrées, mais jamais découvertes[131]. La critique d'art Liana Bortolon (it) écrit dans son livre The Life and Times of Leonardo (1967) : « En raison de la multiplicité des intérêts qui l'ont incité à poursuivre tous les domaines de connaissances, […] Léonard peut être considéré, à juste titre, d'avoir été le génie universel par excellence et avec toutes les harmoniques inhérentes à ce terme. L'homme est aussi mal à l'aise aujourd'hui face à un génie qu'il l'a été au XVIe siècle. Cinq siècles se sont écoulés et nous voyons encore Léonard avec une grande frayeur[20]. » Les foules font toujours la queue pour voir ses plus célèbres œuvres d'art : par exemple, le Musée du Louvre doit une grande part de sa notoriété à La Joconde.
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330
+ Avec le best-seller Da Vinci Code, roman mêlant faits historiques et artifices scénaristiques, Dan Brown a donné un nouvel élan à l'intérêt pour de Vinci en 2003. Le roman a été adapté au cinéma par Ron Howard.
331
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332
+ D'après un article du Monde[132], la boîte de vitesses de la Tata Nano a été imaginée à partir d'un modèle Léonard de Vinci : il s'agit tout simplement d'une lanterne en forme de tronc de cône qu'il était sans doute difficile de manœuvrer pour la laisser en contact avec la roue dentée sur laquelle elle s'engrenait[19].
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+
334
+ En 2007, un couple de chercheurs italiens a émis une hypothèse sur la présence d'une partition de musique cachée à l'intérieur de La Cène. La disposition des mains des personnages et des pains sur la table donnerait une petite mélodie[133].
335
+
336
+ Le 26 avril 2008, un saut a été réalisé avec un parachute conçu selon les croquis et textes de Léonard de Vinci datant de 1485. Le Suisse Olivier Vietti-Teppa s'est élancé au-dessus de l'aéroport militaire de Payerne depuis un hélicoptère en vol stationnaire à 650 mètres d'altitude, avec une réplique du parachute fabriquée avec des matériaux modernes[134],[135] : il mesura une vitesse de chute de 3,9 m/s et put atterrir normalement[136]. En 2000, le Britannique Adrian Nicholas avait également réalisé un saut avec une réplique du parachute, mais celui-ci étant plus fidèle à l'original, il pesait 80 kg et présentait des risques à l'atterrissage. L'homme avait abandonné la réplique en vol pour faire un atterrissage avec un parachute actuel.
337
+
338
+ Le 18 décembre 2008, lors d'une restauration, des membres du personnel du Musée du Louvre à Paris découvrent trois dessins représentant une tête de cheval, un crâne et un enfant au dos de La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne, vraisemblablement de Léonard de Vinci[137].
339
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340
+ En France, en 2015, 94 établissements scolaires portent son nom, fait rarissime pour une personnalité étrangère[138].
341
+
342
+ Le 15 novembre 2017, son tableau Salvator Mundi reconnu authentique en 2005, est vendu à New York chez Christie's pour la somme de 450,3 millions de dollars, ce qui en fait la toile la plus chère du monde et de l'histoire[139].
343
+
344
+ A l'occasion des 500 ans de sa mort en 2019, le musée du Louvre à Paris consacre une exposition évènement regroupant un très grand nombre de chef-d'oeuvres attribués à Léonard de Vinci[140].
345
+
346
+ Ce classement est fait selon les tendances générales des experts. La difficulté étant que les travaux « d'atelier » ne sont signés que par le propriétaire de cet atelier et qu'il manque d'œuvres de références pour Vinci, notamment dans la sculpture.
347
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348
+ Francesco Melzi s‘efforça jusqu’à sa mort de reconstituer le Trattato della pittura projeté par Léonard de Vinci. Son manuscrit, un travail « très avancé, mais inachevé », selon André Chastel, est conservé à la Bibliothèque du Vatican sous la référence Codex Urbinas latinus 1270. La première édition du Tratatto della pittura, parue en 1651, en italien puis en français, est établie sur une copie du Codex Urbinas latinus 1270 que possédait Cassiano Dal Pozzo. L’édition de Guglielmo Manzi, parue en 1817, est la première établie directement sur le Codex Urbinas latinus 1270.
349
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350
+ La relation amoureuse entre Léonard et Salai, le rôle de ce dernier comme modèle de la Joconde se retrouve dans les bandes dessinées :
351
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352
+ Dans sa série en deux parties S.H.I.E.L.D. entre 2010 et 2018, Jonathan Hickman scénarise un Léonard De Vinci au sein d'une structure secrète protégeant l'humanité contre toute sorte de fléaux depuis des siècles. Cette Confrérie du Bouclier donnera naissance au SHIELD dans les aventures des héros Marvel. Léonard y est opposé à Isaac Newton.
353
+
354
+ Dans la bande dessinée Le Guide ou le secret de Léonard de Vinci (tome 18 de la série Les Aventures de Vick et Vicky)[143] de Bruno Bertin (Éd. P'tit Louis, 2012), un ouvrier qui travaille dans une chambre du Clos Lucé découvre une petite boite de métal dans un mur. Des enfants qui se rendent en Touraine pour faire un exposé tombent sur cette boîte... L'histoire, qui se déroule à Amboise, au château d'Amboise et au Château du Clos Lucé, sert de prétexte à la découverte de Léonard de Vinci, d'Amboise et de ses monuments historiques[144]. La bande dessinée est déclinée en roman jeunesse par Eve-Lyn Sol (Éd. P'tit Louis, 2013).
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+ Des disques permettent de mettre en relation des compositions de la Renaissance avec la vie de Léonard de Vinci :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le vin est une boisson alcoolisée obtenue par la fermentation du raisin, fruit de la vigne viticole.
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+ La transformation du raisin en vin est appelée la vinification. L'étude du vin est l'œnologie. La grande variété de vins existant au monde s'explique par les différences de terroirs, de cépages, de modes de vinification ou de types d'élevage. Ainsi ils peuvent donner des vins rouges, rosés ou blancs, mais aussi des vins avec un taux de sucre résiduel variant (secs ou doux), ou une effervescence variante (tranquilles ou effervescents). La viticulture a colonisé une vaste partie du monde et de très nombreux pays sont producteurs de vin.
6
+
7
+ Selon sa définition légale en Europe[1], le vin est le produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins, les boissons alcoolisées aromatisées à base de raisins ne pouvant pas comporter cette appellation[a]. Son titre alcoolique ne peut être inférieur à 8,5 % en volume.
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+
9
+ Le philosophe péripatéticien grec Théophraste, auteur d'un Traité de l'ivresse au IIIe siècle av. J.-C., a parlé du vin, et comme le fit le médecin valencien Arnaud de Villeneuve plus tard, concocta toute une série de vins médicinaux : en Grèce antique, « on mêlait anciennement le vin tout autrement que de nos jours ; en effet, on ne versait pas l'eau sur le vin, mais le vin sur l'eau, afin d'user d'une boisson bien détrempée, de sorte qu'après en avoir bu, on fût moins avide de ce qui pouvait rester, et l'on en employait la plus grande partie au jeu du cottabe. » Théophraste considérait que le vin avait été donné par Dionysos aux hommes pour compenser la vieillesse en éloignant sa mélancolie, et les faisant se sentir jeunes à nouveau[2]. Platon, dans ses Lois, est du même avis[3].
10
+
11
+ Les noms du vin, définis tant dans l'espace méditerranéen et associé que dans le temps, procèdent d'un thème linguistique commun où se retrouvent le V (ou sa variante W) et le N[4]. Seuls font exception dans cet espace linguistique le basque ardo[b] et le hongrois bor :
12
+
13
+ Ce qui a donné, dans les langues des principaux pays producteurs de vin, les mots vera (albanais), Wein (allemand), wine (anglais), wie (alsacien), bin (aragonais), գինի (guini) (arménien), gwin (breton), вино (vino) (bulgare et russe), vi (catalan), vino (croate, espagnol, italien et tchèque), vin (occitan, danois, français, islandais, roumain et suédois), vein (estonien), viini (finlandais), viño/vinho (galicien), οίνος (grec moderne), wijn (néerlandais), xwînî ou wîn (kurde), vīns (letton), vynas (lituanien), wino (polonais), vinho (portugais) et vinu (corse et sarde).
14
+
15
+ Des similitudes entre les noms du vin dans les langues kartvéliennes (par exemple en géorgien : ღვინო [ɣvinɔ]) et dans les langues indo-européennes et sémitiques (*wayn) suggèrent la possibilité d'une origine commune des termes désignant le vin dans ces familles linguistiques. Une grande partie des linguistes croient qu'on a affaire à un emprunt au géorgien gvin (en géorgien : ღვინო)[5].
16
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17
+ Les partisans de ce point de vue ont montré que, dans les langues kartvéliennes, le nom du vin (ღვინო ghvino, ღვინი ghvini, ღვინალ ghvinal) est en rapport avec le verbe ghvivili (ღვივილი « fleurir, susciter, bouillir, fermenter ») et la racine *ghv (ღვ), qu'on retrouve dans divers mots kartvéliens (par exemple gaghvidzeba, გაღვიძება « se réveiller », ghvidzli, ღვიძლი « foie », etc.).
18
+
19
+ De nombreuses preuves ont permis d'établir que la vinification est connue depuis plusieurs millénaires. En l'état actuel de nos connaissances, les scientifiques s'accordent à dire qu'elle a été d'abord pratiquée dans la région du Caucase, considérée depuis le XIXe siècle comme la patrie de la vigne domestique, car on y trouve une grande diversité de vignes sauvages et aussi de cépages (le pays qui compte le plus grand nombre de cépages est la Géorgie, où l'on en dénombre plus de 500)[6]. Plusieurs découvertes archéologiques appuient cette théorie :
20
+
21
+ L'une des plus anciennes traces de vinification a été découverte en Géorgie ; elle date du VIe millénaire[7],[6]. C'est sur le site néolithique de Shulaveri, qui s'inscrit dans la culture de Shulaveri-Shomu[8], la plus ancienne culture de la région entre la Géorgie et l'Arménie[9], que des ceps et des grains (Vitis vinifera vinifem) desséchés datés des environs de -6000 ont été retrouvés, ainsi que des résidus dans une jarre[10].
22
+
23
+ Les pépins trouvés à Shulaveri et khrami témoignent de l’ancienneté de la domestication de la vigne sauvage. McGovern fait aussi remarquer que c'est en Géorgie qu'on trouve les premières manifestations de la civilisation du vin dans la vie économique et sociale[11], en témoignent les représentations, notamment en Trialeti, et sur d'autres récipients trouvés dans plusieurs sites en Géorgie[12]. Les techniques de vinification d'il y a 8000 ans, sont semblables à celles encore utilisé à l'heure actuelle, notamment la vinification dans les jarres, des Qvevri.
24
+
25
+ La découverte, au nord des monts du Zagros, révèle aussi, une des plus anciennes traces de vinification[13]. C'est André Tchernia, archéologue et l'un des meilleurs spécialistes des vins de l'Antiquité, qui rapporte :
26
+ « Les restes d'un résidu jaunâtre déposés sur la paroi d'une jarre néolithique, vieille de 7 000 ans, trouvée au Hajji Firuz Tepe[14], en Iran, se seraient révélés être un mélange d'acide tartrique et de résine. Il y aurait là, du même coup, le vin et le procédé de vinification les plus anciennement attestés[15] ».
27
+
28
+ Cette technique consistait à mêler de la résine de thérébinthe au vin pour l'empêcher d'aigrir. Pour Philippe Marinval, chargé de recherche au Centre d'anthropologie de Toulouse[16], la preuve est faite que les hommes du Néolithique buvaient du vin[13].
29
+
30
+ Se fondant sur les plus récentes découvertes archéologiques, des auteurs comme Alexis Lichine situent en Arménie la « patrie du raisin »[17], tandis que Hugh Johnson ne manque pas de souligner que ce lieu d'origine de la vigne cultivée[18] est en même temps celui où le mont Ararat sert de frontière septentrionale entre la Turquie et l'Arménie orientale, lieu où la légende biblique fait planter la vigne par le patriarche Noé à la fin du Déluge[19]. Une récente découverte a encore repoussé la date d'apparition de la vigne et du vin. Au cours de l'année 2007, une équipe composée de vingt-six archéologues irlandais, américains et arméniens a fouillé un site proche de la rivière Arpa, près de la communauté d’Areni. Dans une caverne composée de trois chambres, ils ont trouvé un crâne contenant encore son cerveau, des traces de cannibalisme ainsi que des vases emplis de pépins de raisin permettant de supposer qu'en ce lieu, il y a 6 000 ans, aurait eu lieu la plus ancienne vinification au monde[20].
31
+
32
+ La découverte de pépins de raisin en 2007 dans le Vayots Dzor, région arménienne au sud du pays, a incité la National Geographic Society à financer une nouvelle campagne au cours de l'année 2010. Les fouilles archéologiques, faites sur le site Areni-1, ont mis au jour un complexe de vinification daté d'il y a 6100 ans, découverte qui permet d'établir avec certitude que le berceau de la vigne et du vin se situe actuellement en Arménie.
33
+
34
+ Une équipe internationale d'archéologues a retrouvé les traces et les équipements d'une vinification sur un site de 700 mètres carrés. Ce complexe de vinification correspond à la période du chalcolithique[21]. Ils ont identifié un fouloir et une cuve de fermentation en argile abrités dans une grotte. Gregory Areshian, de l'Institut d'Archéologie Cotsen à l'UCLA, codirecteur des fouilles considère que c'est l'exemple le plus complet de production vinicole au cours de la préhistoire[22],[23].
35
+
36
+ Outre fouloir et cuve, ont été identifiés des pépins, des reliquats de grappes pressées, des sarments de vigne desséchés, des tessons de poterie, une tasse ouvragée dans une corne et un bol cylindrique servant à boire le vin[23] ,[24]. Le fouloir, un bassin d’argile d'un mètre carré et de 15 centimètres de profondeur, possédait un conduit pour permettre au jus de raisin de se déverser dans la cuve de fermentation. Profonde de 60 cm de profondeur, celle-ci pouvait contenir de 52 à 54 litres de vin[24],[25].
37
+
38
+ Ce complexe a été découvert dans les montagnes du sud-est de l'Arménie[22], dans une grotte dénommée Areni-1, du nom du village proche et toujours renommé pour sa production viticole[23]. Cette grotte est située dans une gorge profonde de la région de Vayots Dzor. Ces premiers vignerons de l'humanité pourraient être les ancêtres des peuples Kouro-Araxes, une ancienne civilisation du Caucase[24],[21]. Ce site de vinification était entouré de dizaines de tombes, faisant penser que le vin pourrait avoir joué un rôle cérémonial. L'idée que cette population ne devait pas boire du vin uniquement lors des inhumations, mais aussi dans la vie courante a été avancée. Mais aucune trace de cette consommation à l’extérieur de la grotte n'a jusqu'à présent été prouvée[24],[21].
39
+
40
+ Par contre, il est sûr pour les paléo-botanistes que les pépins sont du type vitis vinifera sativa, variété de vigne qui produit les plus grands vins de nos jours[22],[24]. La vigne, à l'origine sauvage et identifiée comme vitis vinifera silvestri, avait donc été domestiquée, passant de la lambrusque à l’état de raisin de cuve[25]. « De toute évidence, les raisins étaient écrasés avec les pieds comme cela a été fait très longtemps dans toutes les régions de production viticole », a précisé Gregory Areshian[21],[24].
41
+
42
+ De plus « la présence sur le site de malvidine, pigment donnant la couleur rouge au vin, est un autre indice confirmant que ces installations servaient bien à la vinification », ont souligné les archéologues[21],[24]. Cela prouve que la vigne avait déjà été domestiquée il y a six millénaires. Les plus anciens vestiges comparables à ceux découverts en Arménie avaient été identifiés à la fin des années 1980, en Égypte, dans la tombe du roi Scorpion Ier, et dataient de près de 5 100 ans[22],[25],[24]. « Des installations similaires à celles récemment découvertes en Arménie et destinées à presser les raisins ont été utilisées jusqu'au XIXe siècle dans tout le bassin méditerranéen et le Caucase », a souligné Gregory Areshian[21].
43
+
44
+ Les analyses au radio-carbone effectuées par l'Université de Californie ont pu confirmer la datation. Une nouvelle méthode scientifique[26] a été utilisée pour déterminer avec précision que ce vin arménien datait de 4 100 ans avant notre ère[23].
45
+
46
+ Cette apparition des premiers vins sur le haut-plateau arménien et en Transcaspienne a été aussi confortée par la découverte de pépins de raisin dans des couches datant des IVe et IIIe millénaires av. J.-C., tant en Géorgie que dans la plaine de Kharpout[27]. À cette même période, d'autres fouilles ont mis en évidence en Arménie la présence de grandes réserves à vin près des habitations par la découverte de grandes jarres portant des traces de fermentation et des résidus de lie. Tout près, une aire pavée servait de fouloir[28].
47
+
48
+ La mythologie grecque fait remonter l'invention du vin au berger Staphylos, ainsi qu'au satyre Ampélos. Dans l'Iliade, les Grecs en sont approvisionnés entre autres depuis la petite île thrace de Lemnon[29] et dans l'Odyssée, c'est avec du vin qu'Ulysse enivre le cyclope Polyphème avant de lui crever son unique œil[30]. L'historien Thucydide a affirmé : « Les peuples méditerranéens commencèrent à sortir de la barbarie quand ils apprirent à cultiver l'olivier et la vigne[31] ». Ce fut une réussite puisque, six siècles plus tard, le poète Virgile écrivit qu'il « serait plus facile de compter les grains de sable de la mer que d'énumérer tous les crus grecs »[32].
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+ Ce qu'ignorait Thucydide, et pour cause, c'est que les plus anciennes traces de vinification ont pu être âgées d'environ 6500 ans. Cette découverte a été faite par Tania Valamoti, du département d'archéologie de l'Université Aristote de Thessalonique. Sur le site néolithique de Dikili Tash, situé dans la plaine de Drama, en Macédoine-Orientale-et-Thrace, à environ 1,5 km à l'est de la cité antique de Philippes, l'archéologue et son équipe ont fouillé quatre maisons où ils ont découvert 2 460 pépins carbonisés et 300 peaux de raisin foulées. L'analyse de ces restes de vinification a mis en évidence que ces grains provenaient soit de lambrusques, soit d'une variété très précoce. Les archéologues grecs ont aussi mis au jour des tasses d'argile à deux anses et des pots suggérant le transvasement des liquides et sa consommation[33].
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+ La présence de figues carbonisées, près des restes de raisin, laisse supposer qu'elles ont servi d'adjuvant sucré pour camoufler l'amertume du jus des vignes sauvages. Tania Valamoti a expliqué : « Les figues, plus sucrées, ont pu être ajouté aux jus de raisins avant la fermentation, ou alors après l'achèvement du processus de fermentation ». L'équipe de l'Université Aristote va faire analyser la poterie de Dikili Tash pour déterminer si de l'acide tartrique était présent dans les tasses[33].
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+ Dans l'Égypte ancienne, on sait que la viticulture était très organisée. Les fouilles archéologiques ont prouvé que 3 500 ans avant notre ère, la vigne était cultivée en Égypte, comme en témoignent les coupes dans lesquelles on offrait du vin aux dieux ainsi qu'un bas-relief découvert à Thèbes où sont représentés deux esclaves cueillant des grappes de raisin. D'autres peintures égyptiennes attestent de l'importance des vignes poussant en hautains qui se trouvaient à l'ouest du delta du Nil. Compte tenu de ce mode de conduite et de l'absence de cuvaison, on pensait que ces vins étaient majoritairement blancs ou légèrement colorés[34]. Seul Champollion avait affirmé avoir vu une fresque où du vin rouge était contenu dans des bouteilles blanches[35]. Intrigués, Maria Rosa Guasch-Jané et ses collègues de l'Université de Barcelone ont d'abord dû obtenir auprès des British Museum de Londres et du musée égyptien du Caire des échantillons de résidus prélevés sur des jarres du tombeau de Toutankhamon[36]. L'analyse a été surprenante et rendue publique en 2004 par Rosa Maria Lamuela-Raventos, professeur associée à l'Université de Barcelone, qui a participé à l'étude. La présence d'une anthocyane changeait tout, le vin était rouge, car « Le malvidine-3-glucoside, membre de la famille des anthocyanidines, est un pigment que l'on retrouve dans les vins jeunes et certaines grappes de raisins, à qui il confère leur aspect rouge[36]. » En -1327, une partie au moins des vignes en hautains du onzième pharaon de la XVIIIe dynastie donnait des vins rouges.
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+ C'est sur la commune de Courthézon, dans le Vaucluse que le plus ancien site néolithique de France a été découvert en 1971 au « Mourre de Pradel » sur le site du Baratin. Il a été daté du VIe millénaire avant notre ère et est situé en bordure ouest de la plaine de l'Ouvèze, entre le massif collinaire de Châteauneuf-du-Pape à l'est où il constitue « une zone en forme de doigt pénétrant le massif » et les terrasses molassiques de Carpentras à l'ouest. Pour la première fois, ses habitants, qui ont quitté grottes et abris pour s'installer en plaine et construire des cabanes, pratiquent l’élevage et l’agriculture. Leurs poteries décorées avec un petit coquillage se rattachent à la « civilisation cardiale », leurs pratiques pastorales et agricoles aux chasséens, culture autochtone du Midi de la France. Ce groupe qui consommait de 30 à 40 % de viande de chasse, marque le passage de la civilisation cardiale à celle des Chasséens, agriculteurs à 90 %. Les premières fouilles sur ce site ont eu lieu de 1970 à 1972 sous la direction de Jean Courtin. Après une interruption de dix-neuf ans, elles ont été reprises en 1991 sous la direction d'Ingrid Sénépart[37].
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+ En Provence, entre -3000 et -2800, les stèles anthropomorphes, rattachées à la « civilisation de Lagozza », découvertes à Lauris, Orgon, Senas, Trets, Goult, L'Isle-sur-la-Sorgue, Cavaillon et Avignon sont la preuve que l’agriculture est devenue prédominante dans les basses vallées du Rhône et de la Durance[38].
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+ La culture de la vigne a été introduite sur les rives méditerranéennes de la Gaule par les Étrusques[39],[40], un peuple qui vivait en Étrurie (Toscane) et au nord du Latium, en Italie. Max Rives, chargé de mission à l'INRA, l'a vérifié sur place à Massalia, le premier comptoir phocéen édifié six siècles avant notre ère :
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+ « J'ai vu, au cours des fouilles du quartier de la Bourse, à Marseille, les pépins de marc de raisin provenant de leur vinification et jetés dans des amphores, flotter dans l'arrière du Vieux-Port où ces amphores-poubelles servaient de fondations à une rue. Les Grecs avaient évidemment importé des variétés de leur pays, ignorant que la vigne spontanée les avait précédés de quelques dizaines de siècles[41]. »
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+ Amphore marseillaise à panse en toupie du VIe siècle av. J.-C.
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+ Amphore marseillaise à lèvres à facettes du Ve siècle av. J.-C.
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+ Amphore marseillaise de la fin du IIIe siècle av. J.-C. ou début du IIe siècle av. J.-C.
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+ Amphore marseillaise dite gauloise
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+ Le commerce des vins grecs avec les tribus installées dans la vallée du Rhône se fit à partir de comptoirs ou emporion. Le plus célèbre d'entre eux se situait à Le Pègue et son oppidum protohistorique sur la colline Saint-Marcel. Les fouilles ont permis de mettre au jour de la céramique pseudo-ionienne, provenant d'ateliers en relation avec Massalia. Son importance permet de supposer sur place une consommation de vin entre le milieu du VIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle av. J.-C. Les productions d'œnochoés et de vases à vin, en pâte claire micacée portant un décor peint avec un registre allant de la bande ocre au développement de formes figuratives, furent majoritaires. Ces récipients vinaires ont d'ailleurs gardé dans leurs formes de fortes influences gauloises (coupes carénées)[42].
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+
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+ Œnochoé du Pègue à inscription grecque
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+ Skyphos à décor pseudo-ionien de fabrication locale
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+ Skyphos de type attique A
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+ Œnochoé à riche décor pseudo-ionien
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+ La première représentation connue de tonneaux se trouve sur un bas-relief découvert à Cabrières-d'Aigues, au début du XIXe siècle par un agriculteur, Toussaint Guérin. La scène montre le halage d'une barque sur la Durance par deux esclaves. Dans la barque, dirigée par un nautonier, se trouvent deux barriques cerclées et, positionnées au-dessus, quatre amphores à fond plat de type massaliote avec trois autres récipients ressemblant à des bonbonnes. Cette stèle a été érigée à la gloire d'un négociant spécialisé dans le transport des vins par voie d'eau et ayant vécu au début de la période augustéenne[43],[44].
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+ Les cuves vinaires rupestres sont parmi les toutes premières structures de vinification mises au point par l'homme. Ces cuves creusées indifféremment dans des roches granitiques, calcaires ou volcaniques se retrouvent en Palestine (Judée), en Toscane (Étrurie), dans les Abruzzes[45], au Portugal (région des vinhos verdes)[46], dans le Pays basque (province d'Alava)[47] et en France tant en Auvergne qu'en Tricastin. Les plus nombreuses ont été identifiées dans le département du Vaucluse, sur les terroirs d'appellation Ventoux et Luberon[48].
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+ À Ménerbes, au lieu-dit les Hauts Artèmes, la borie classée 01
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+ Intérieur de la borie 01 montrant le fouloir et la cuve de vinification
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+ À Venasque, dans le vallon de Carroufa, au lieu-dit la Lauze, la borie classée 26
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+ Intérieur de la borie 26 montrant le fouloir et la cuve de vinification
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+ Le vin a évolué énormément durant les précédents millénaires. Les Romains avaient des vins très épicés qu'ils allongeaient à l'eau de mer. Ils ne correspondraient pas du tout aux goûts actuels. Sous la colonisation romaine, le vignoble gaulois se développa autour des deux villes de Béziers et Narbonne. L'importance de cet apport a été mis en exergue dans la cave gallo-romaine du Mas des Tourelles à Beaucaire. Cette reconstitution archéologique, unique au monde, est due à une rencontre entre Hervé Durand, propriétaire du domaine et alors président du syndicat des vignerons des Costières, et le professeur André Tchernia, spécialiste des vins de l'Antiquité romaine. Le vigneron propose dans son caveau des vins réalisés selon les indications de Pline ou Columelle (mulsum, turriculæ et carenum), la visite d'une cave gallo-romaine reconstituée à l'identique et celle du jardin romain et son lucus[49].
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+
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+ Pour la production du vin, c'est la Tarraconaise qui occupe la première place, tant par le nombre des lieux de production que par celui des amphores retrouvées. En Bétique, on produit le defrutum. En Lusitanie, la barrique (cupa) remplace l'amphore ; les barriques retrouvées (près de quatre-vingts) symbolisent par leur décor l'éternité du vin. Le commerce paraît principalement contrôlé par des négociants italiens[50].
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+
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+ Une « crise viticole », due au phylloxéra, a fait son apparition en France dès le Second Empire, en 1863. Elle devient catastrophique dès 1875[51], comme une crise de sous-production[51]. La reconstitution du vignoble produisit des résultats spectaculaires vers 1899-1900[51] et la surproduction agricole, remplaçant la sous-production antérieure, donnait lieu en 1907 aux troubles du Midi[51]. Cette crise purement viticole est décrite par les économistes comme un « phénomène économique spécial qu'on ne doit pas confondre avec une crise agricole générale »[51].
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+ Les vins sont qualifiés en général suivant plusieurs éléments : l'origine (ou terroir), pouvant aller du pays (ex. France) à un terroir précis (ex. Bordeaux, Bourgogne, etc.) ; le cépage principal (ex. merlot ou chardonnay) ou l'assemblage de plusieurs cépages (syrah, grenache, marsanne, viognier etc.) ; la classification comme vin de pays, VDQS, AOC etc. ; le distributeur : il peut s'agir d'une simple marque de négociant (ex. Baron de Lestac), du nom du vinificateur (ex. Louis Latour) ou du nom du récoltant (Éric Roche, La Rigodière à Saint-Julien (Rhône)) ou de la cave coopérative ; la couleur (vin blanc, rouge, rosé) ; le millésime (ou année de récolte des raisins) et bien d'autres critères.
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+ Un terroir viticole est un groupe de parcelles agricoles. Elles doivent se situer dans la même région, correspondre à un même type de sol, tant au point de vue géologique qu'orographique, avoir des conditions climatiques identiques, et ses vignes être conduites avec les mêmes techniques viticoles. Ces conditions, qui définissent un terroir, contribuent à donner un caractère unique, une « typicité » aux raisins récoltés, puis au vin qui en sera issu.
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+ La spécificité d'un terroir est tributaire de caractéristiques locales telles que la topographie (pente et exposition), la proximité d’une rivière ou d’un plan d’eau qui vont agir pour créer des micro-climats. La qualité du vin, liée au choix des cépages, en dépend. Toute variation du climat a des répercussions sur les caractéristiques du vin et est le fondement même des grands ou des petits millésimes[52].
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+ Le cépage est un plant de vigne caractérisé par la forme de ses feuilles et de ses grappes. Au niveau botanique, c'est un cultivar, c'est-à-dire une variété de population composée d'individus génétiquement différents, mais qui présentent des caractéristiques proches, plutôt qu'une variété de vigne au sens botanique. Le cépage ne peut être multiplié que par voie végétative (bouture, marcottage ou greffe). La vigne est une plante qui mute très facilement, il arrive qu'un même plant produise deux raisins différents. C'est ainsi que le pinot gris et le pinot blanc sont des mutations du pinot noir.
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+ En un quart de siècle, la restructuration du vignoble et une politique d'arrachage encouragée par l'Europe a éliminé les cépages de cuve à gros rendement en France. Parmi les variétés qui ont le plus régressé arrive en tête l'aramon (– 91 %), suivi par le grenache blanc (– 65 %), le carignan noir (– 61 %), le cinsault (– 48 %), le sémillon (– 45 %). Par contre, des cépages plus qualitatifs ont le vent en poupe au niveau européen et mondial. Parmi les variétés les plus demandées se place en première position la syrah (+ 425 %), suivie par le sauvignon (+ 231 %), le chardonnay (+ 213 %) et le merlot (+ 201 %)[54].
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+ En dépit de la mode de ces grands cépages internationaux, tous originaires de la France, une constatation reste évidente : « Tel cépage convient à tel sol, tel autre ne convient pas. Plantez dans le Bordelais le pinot noirien et le pinot blanc chardonnay, les deux cépages rois de Bourgogne, et vous obtiendrez des vins rouges et blancs fort quelconques. Venez en Bourgogne avec les grands cépages de Bordeaux, le résultat ne sera pas meilleur. La première leçon à retenir est donc celle qui s'exprime dans la correspondance d'un sol et d'un cépage[55]. »
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+ La coloration du vin permet de le classifier selon un procédé de vinification.
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+ vin rosé (Lambrusco)
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+ vin blanc (Muscadet de Sèvres-et-Maine)
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+ vin rouge (Californie)
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+ Un vin tranquille n'a pas de présence de bulles, la quantité de dioxyde de carbone est inférieure à un gramme par litre de vin à 20 °C. La plupart des vins sont des vins tranquilles mais il arrive que le vinificateur bloque volontairement la fermentation malolactique sur des vins rosés ou blancs, d'où au débouchage la formation légère de bulles de gaz carbonique qui ajoute une fraîcheur supplémentaire à ces vins.
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+ Le vin effervescent est caractérisé par la présence de bulles qui forment une mousse. On distingue dans cette catégorie le vin perlant qui contient plus d'un gramme de dioxyde de carbone par litre de vin, des bulles se forment à 20 °C lors de l'ouverture de la bouteille) ; le vin pétillant qui, à bouteille fermée et à 20 °C, subit une surpression de 1 à 2,5 bars par le dioxyde de carbone dissous et le vin mousseux qui, à bouteille fermée et à 20 °C, subit une surpression supérieure à 3 bars. Le champagne et les crémants sont des vins mousseux.
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+ Le vin primeur est un vin mis en vente presque immédiatement après la récolte, généralement deux mois, dès que la fermentation a eu lieu. On l'appelle aussi « vin nouveau », « vin jeune » ou « vin de l'année ». Il est tout à fait l'inverse de ce qu'est un vin de garde. De nombreux vignerons utilisent pour l'obtention de leurs vins primeurs la méthode de la macération carbonique, l'exemple le plus connu étant le beaujolais nouveau.
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+ Un vin de garde est un vin qui peut vieillir plusieurs années en cave en se bonifiant. On distingue trois catégories de vins de garde : moyenne garde, pour un vin qui peut se conserver de 5 à 10 ans, longue garde, entre 10 et 20 ans, très longue garde, au-delà de 20 ans.
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+ On trouve le vin de presse, le vin de goutte, le vin gris, le vin jaune, le vin de paille, le vin de montagne, le vin aromatisé, le vin mono-cépage, le vin sans alcool, le vin de marque et le vin de chaudière.
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+ Le vin de groseilles, le vin jaune chinois, le vin de palme et le vin cuit suisse n'ont du vin que le nom, car ils ne sont pas obtenus à partir de la fermentation du moût de raisin.
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131
+ Les terroirs viti-vinicoles sont très souvent protégés par un système d'appellations qui fut d'abord établi en France par la loi du 1er août 1905 et que les autres pays ont tenté d'imiter.
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+ Depuis 2008, la Commission européenne s'est attaquée à l'organisation commune des marchés du vin dans un esprit de libéralisation. La seconde partie, concernant la politique d'étiquetage (les appellations) et certaines pratiques œnologiques, est entrée en application en août 2009, ce qui ne va pas sans déstabiliser le marché, par exemple avec la polémique qui s'est développée au premier semestre 2009 lorsque la Commission européenne a voulu autoriser l'utilisation du terme « vin rosé » pour des vins de coupage blancs et rouges.
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+ Pour ce qui est du vin, l'Union européenne distinguait deux appellations :
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+ Le classement des vins français doit aussi évoluer. L'organisme responsable du contrôle des appellations est l'INAO, sous tutelle du Ministère de l'agriculture et de la pêche. La classification française est la suivante :
138
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+ Il y a en plus, chez les AOC, un système interne qui distingue entre crus, premiers crus, grands crus ou autres désignations, mais il diffère selon la région. Les bourgognes connaissent par exemple des premiers crus et ensuite des grands crus. Chez les bordeaux, la classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 a été conservée et une liste différente d'échelons et de catégories a été établie.
140
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141
+ Pour être reconnue, une appellation doit remplir des critères et des restrictions : limitation de la production ou du territoire, identité régionale liée au climat, aux cépages ou au sol, limitation de la teneur en sucre arrivé à un certain degré alcoométrique etc. Le seul critère pour les vins de table est d'être aptes à la consommation. Quand elle remplit ces critères, une appellation qui a été demandée par les producteurs régionaux est alors établie par arrêté ou par décret par la réunion des comités régionaux de l'INAO. L'officialisation de l'appellation est alors publiée dans le Journal officiel de la République française.
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143
+ C'est l'année de récolte des raisins ayant servi à produire un vin. Le millésime, qui exprime les conditions climatologiques de l'année, est un repère important pour apprécier la qualité d'un vin. Il est généralement indiqué sur l'étiquette apposée sur la bouteille, sauf pour les vins de qualité courante. Cependant, le champagne est le seul vin d'assemblage (assemblage de vins issus d'années différentes) autorisé en France et ne possédant pas de millésime ; si l'assemblage est obtenu à partir de vins de la même année de récolte, il s'agira alors d'un champagne millésimé, issu d'une année exceptionnelle[56].
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+ Lors de certaines années médiocres, lorsque la qualité n'est pas jugée suffisante, certains producteurs de crus prestigieux déclassent partiellement ou complètement leur récolte.
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+ Depuis quelques années, le CENBG (Centre d'Étude Nucléaire de Bordeaux-Gradignan), laboratoire de physique nucléaire, collabore avec la répression de fraudes de Bordeaux afin de dater les vins. En effet, le CENBG utilise une méthode non destructive permettant de savoir si les vins datent d'avant ou d'après la seconde guerre mondiale. Il s'agit de placer la bouteille dans un spectromètre gamma (à base de cristaux de germanium très haute pureté HPGe), et de regarder s'il y a ou non présence du césium 137, isotope radioactif produit par les bombes, qui n'est pas présent naturellement[57]. De nombreuses fraudes ont été détectées par cette méthode, très fiable.
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+ Les vins du Nouveau Monde sont trop variés et hétérogènes pour être classés dans une seule catégorie. La production de vin à base de raisin est une activité ancestrale dans plusieurs anciennes colonies de pays occidentaux (Espagne, Empire britannique), mais aussi au Mexique, aux États-Unis, au Québec, en Argentine, en Afrique du Sud ou en Australie. Les premières expériences viticoles et vinicoles remontent souvent à plus de deux cents ans. Depuis les années 1950, d'énormes progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines et entreprises du Nouveau Monde, notamment en Californie, au Chili et en Australie. Certains domaines se tournent vers la qualité, les faibles rendements, un usage plus important du potentiel de chaque terroir.
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+ Les producteurs, négociants et agents commerciaux californiens donnent naissance entre les années 1950 et les années 1970 à la catégorie des « vins de cépage ». L'historien et sociologue Julien Lefour a étudié ce changement économique et culturel, les résultats ont été publiés dans un article universitaire[58]. D'autres spécialistes du vin comme le géographe Jean-Robert Pitte, la sociologue Marie-France Garcia-Parpet, les critiques et journalistes anglais Hugh Johnson, allemand André Dominé ou américain Frank Schoonmaker étudient depuis longtemps ce changement et ses conséquences économiques, culturelles ou gustatives.
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+ Ces vins paraissent nouveaux aux consommateurs français, dont le marché a tardé à s'ouvrir, mais ne le sont pas pour ceux du reste du monde. Les vins du Chili, d'Argentine et d'Afrique du Sud étaient consommés dans de nombreux pays du continent européen depuis très longtemps, notamment en Suisse ou au Royaume-Uni.
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+ Autrefois en France, le vin acquérait en général sa personnalité des cépages utilisés, des terroirs sur lesquels les vignes poussaient, des microclimats dont ils profitaient, du savoir-faire du vigneron qui le cultivait, le vinifiait et l'élevait, et même de la qualité de la cave ou celle des tonneaux de chêne. Entre le XVIIIe siècle et le milieu du XXe siècle, le vin a été l'objet de nombreuses fraudes et trafics. Plus tardivement que la bière (1780-1880), il devint aussi une boisson industrielle, obéissant à des processus techniques, scientifiques et économiques rationalisés et contrôlés. Les volumes de production furent augmentés, notamment dans le Sud-Est de la France, en Espagne, en Italie et en Algérie, afin de satisfaire les besoins de la population européenne des années 1950 aux années 1970.
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+ À partir des années 1980, des crises de surproduction se multiplient, mettant en danger la stabilité de la viticulture européenne, surtout française, mal organisée, mal adaptée, voire passéiste, par rapport aux viticultures dynamiques des nouveaux pays producteurs (Californie, Australie, Chili), tournés plutôt vers leurs marchés intérieurs (Californie, Argentine) ou plutôt vers l'exportation (Chili, Australie)[58].
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+ Aujourd'hui, le vin s'ouvre à de nouveaux territoires à travers le monde et conquiert de nouveaux consommateurs (Japon, Chine, Inde, Russie, Pologne, Brésil, Venezuela). Pour plaire et rassurer, une partie de ces nouveaux vins doivent être, quelle que soit la bouteille, assez identiques d'apparence et de goût, être reconnus et surtout ne pas créer de surprise aux consommateurs [réf. nécessaire]. Les vignerons qui suivent cette logique cherchent à obtenir un produit standardisé [réf. nécessaire] dans lequel tous les composants se fondent dans un goût plaisant et neutre. La mode étant au goût de bois neuf, certains vont même jusqu'à rajouter des copeaux de chêne dans leurs cuves. André Tchernia, en tant qu'historien du vin et des différentes façons dont il a été vinifié à travers les âges, souligne :
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+ « D'ailleurs, les vins actuels - quoiqu'on le dise rarement sous cette forme - sont pour la plupart aromatisés au bois de chêne grâce à leur séjour en tonneaux. Certains vignerons se sont même mis, depuis quelque temps à y faire tremper des copeaux de bois afin d'accélérer le processus et cette pratique trouve des défenseurs[15]. »
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+ De plus, tous les vins d'une même appellation sont vinifiés ensemble. Les caractères particuliers doivent être cassés et les différences abolies pour que le vin corresponde au goût défini à l'avance. On passe alors d'une identité de terroir à une identité collective et, pour simplifier le processus, le nouveau vin n'est souvent produit, dans un premier temps, qu'avec un seul cépage[réf. nécessaire]. Ceci n'empêche pas certains vins du monde d'être d'une excellente qualité, qui n'a fait que croître ces dernières années, et ils peuvent réellement refléter un terroir, comme les syrahs australiennes de la Barossa Valley ou les malbecs argentins. Mais la plus importante réaction à cette uniformisation vient des États-Unis où des wineries ont redécouvert l'importance du terroir et vinifient en assemblage syrah, mourvèdre, grenache et zinfandel.
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+ Le vin peut se différencier par un label. Ses promoteurs avancent deux avantages du vin « bio » (issu de l'agriculture biologique) en termes de goût. Premièrement, selon eux, « La vigne bio est plus robuste, elle s'ancre profondément vers la roche mère, celle qui, précisément, donne son goût à tous les crus[59] ». Deuxièmement, le raisin est « cueilli à maturité, souvent à la main et (ce) qui est la base indispensable d'une vinification la plus naturelle possible (respect des levures endogènes propres aux raisins, peu de soufre, pas d'additifs[59] ».
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+ Le vin « biologique » est certifié par un organisme indépendant. Mais jusqu'au RCE 203-2012, cette certification ne concernait pas la vinification[60], durant laquelle divers intrants peuvent être utilisés. Les vignerons produisant du vin naturel critiquent ce dernier aspect. Ils n'ajoutent aucun produit de la vigne à la vinification obtenant ainsi un vin sans aucun intrants exogène, le seul vin consommable par les allergiques au soufre ou au gluten[61]. Dans sa « Charte d'approche d'élaboration des vins « nature » »[62], l'Association des vins naturels recommande la certification « bio ».
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+ Dans son acception initiale, le néologisme viniculture désigne l'ensemble des activités consacrées à la production de vin, en incluant la viticulture. Cette dernière étant une activité purement agricole ayant pour finalité la production générale de raisin, la viniculture tend à ne désigner stricto sensu que l'ensemble des opérations d'élaboration du vin ainsi que des produits procédant de ce dernier et du marc de raisin dit de cuve ou de vin. Dès lors, la viniculture relève de l'Industrie agroalimentaire, ses opérations constitutives (en particulier la vinification) étant postérieures à la vendange ou éventuellement au passerillage, jusqu'au conditionnement du produit fini.
170
+
171
+ Le secteur viti-vinicole se sépare en deux professions : les vignerons indépendants (représentés en France par les Vignerons Indépendants de France) qui assurent la production de leur vin, du cep de vigne à la mise en bouteille, en passant par la vinification et qui constitue la branche artisanale, et les viticulteurs coopérateurs qui n'effectuent pas la vinification. La majeure partie de la commercialisation en France passe par les « négociants » et « négociants manipulateurs » qui achètent du moût de raisin, voire du raisin frais et assurent la vinification eux-mêmes.
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+ Le changement climatique modifie le cycle de croissance de la vigne et notamment la maturité des raisins. Il en découle une modification importante des vinifications et des vins produits dans la majorité des régions viticoles. Les vins ne correspondent alors plus à ceux qui ont pu être produits auparavant, et met en péril la typicité des appellations. Les instituts de recherche mènent de nombreuses études et mettent en garde sur le sujet, tel que l'INRA ou les chambres d'agriculture[63],[64],[65].
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+ Certaines régions peuvent voir leurs qualités pour la viticulture être anéanties, tandis que de nouvelles régions jusque là au climat défavorable peuvent se lancer dans la production de vin[66],[67].
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+ Relevant de la viticulture, la vendange est la période cruciale de l’élaboration des vins et les conditions dans lesquelles elle se déroule sont des facteurs primordiaux dans la qualité des vins. Un vigneron pour son domaine, un maître de chai pour sa cave orchestrent la planification des différentes parcelles de vignes à vendanger en fonction de la maturité du raisin[68].
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+ Ce niveau d’exigence passe d'abord par la méthode de cueillette employée (récolte manuelle ou mécanique). Mais surtout par le rythme des apports vers le lieu de vinification. Une bonne vendange se doit de commencer au petit matin. « La fraîcheur matinale permet de conserver tout le potentiel aromatique des raisins. Puis, il faut rapidement les acheminer au pressurage afin d’éviter les phénomènes d’oxydation causant des dommages irrémédiables »[68].
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+
181
+ Très bien documentées, les dates des vendanges, en différents lieux, tant en France qu'en Europe changent avec les évolutions du climat, avec, ces cinquante dernières années, en France, en plusieurs grands vignobles (Rhône, Bourgogne, Bordelais) un décalage de près d'un mois plus tôt (début octobre dans les années 1950, début septembre depuis la décennie 2000) avec en prime une augmentation du degré alcoolique[69].
182
+
183
+ Il semble que ce soit l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, dans son Histoire du Climat depuis l'An Mil (1967, mis à jour en 1983) qui redonne une grande visibilité aux vendanges comme thermomètre indirect pour des périodes plus lointaines.
184
+ Bien évidemment, un soin méticuleux a été apporté aux bans éventuels, par exemple liés à des habitudes locales, des coutumes, des effets de cépages… Ces résultats sont aussi corrélés aux dates de récoltes d'autres plantations, notamment les céréales[70].
185
+
186
+ Il est à souligner, qu'en fonction du réchauffement climatique, la date de début des vendanges a avancé d'un mois en cinquante ans[71]. À la précocité des vendanges se sont ajoutés d'autres phénomènes. Les vignes produisent plus (certains[Qui ?] disent trop), les vins sont plus alcoolisés (les mêmes ou d'autres disent trop). Ces éléments défavorables sont contrebalancés par une maturation des raisins qui se fait mieux et l'amélioration constante de la qualité des millésimes[72].
187
+
188
+ Cette hausse de la qualité n'est pas pourtant sans inquiétude : crainte de la baisse de la typicité des crus, déficit en acidité et le vieillissement prématuré des vins. Plus précisément l’augmentation des températures, jointe à celle de la teneur en CO2 dans l'atmosphère, ont une influence certaine sur les flores microbiennes et mycologiques de la vigne. De plus le réchauffement climatique est responsable de la remontée vers le nord de certains parasites et maladies dans des vignobles qui en étaient jusqu'à présent exempts[72] et pourrait à terme déplacer les zones propices à la culture du vin, comme en attestent les nouvelles plantations expérimentales qui voient le jour en Bretagne[73],[74], avec des cépages résistants comme le Malbec, le Chenin ou le Chasselas (cépage).
189
+
190
+ Cette évolution du climat, composante importante d'un terroir viticole, influence dès à présent « le choix des cépages, le mode de conduite et les conditions de maturation ». Des études ont permis de cerner les évolutions des dates de vendange actuelles. Elles complètent les travaux des historiens qui ont étudié la variabilité du ban de vendange au cours des cinq derniers siècles. La précocité observée depuis la fin des années 1980 est de 10 à 20 jours comparativement au milieu du XXe siècle. Joël Richard indique que « Un travail de modélisation des dates de vendange, en fonction des températures journalières moyenne ou maximale souligne une variation d'environ 10 jours pour un réchauffement de 1 °C », ce qui permet de cerner l'influence de cette évolution sur la viticulture en fonction des scénarios climatiques[75].
191
+
192
+ La viniculture concerne l'ensemble des opérations d'élaboration du vin ainsi que des produits procédant de ce dernier et du marc de raisin dit de cuve ou de vin : vin doux naturel, eau-de-vie de vin, eau-de-vie de marc, vin de liqueur, vinaigre de vin… Les opérations constitutives de la viniculture sont postérieures à la vendange ou éventuellement au passerillage et s'échelonnent jusqu'au conditionnement du produit fini.
193
+
194
+ La vinification est une étape essentielle de la viniculture qui succède au pressurage ou au foulage d'après-vendange, ces opérations pouvant se dérouler aussi lors de la vinification. Elle est généralement complétée d'un élevage du vin. S'effectuant dans un chai, la vinification consiste à transformer le moût de raisin en un type précis de vin doté de caractéristiques organoleptiques spécifiques. Sa phase principale est la cuvaison, lors de laquelle le moût subit une fermentation alcoolique produisant du vin.
195
+
196
+ La vinification en rouge consiste à faire un pressurage après que la fermentation a commencé. Pendant toute cette phase, le moût est en contact avec les matières solides de la vendange. Celles-ci sont très riches en tanins, matières colorantes, odorantes, minérales et azotées. Ces substances vont alors se dissoudre plus ou moins dans le moût et se retrouver dans le vin[76].
197
+
198
+ C'est la cuvaison pendant laquelle les sucres se transforment en alcool (fermentation alcoolique) et le jus se voit enrichi par les composants du moût. Plus la macération est longue, plus la coloration du vin sera intense[76]. Se disolvent également les tanins, leur taux sera aussi fonction du temps de la cuvaison. Plus elle sera longue, plus les vins seront aptes à vieillir. Durant cette phase, se produit une forte élévation de la température. Celle-ci est de plus en plus contrôlée par la technique de maîtrise des températures[77].
199
+
200
+ Dans la vinification en blanc la fermentation se déroule en dehors de tout contact avec les parties solides de la vendange (pépins, peaux du raisin, rafles). Ce qui explique que l'on peut faire indifféremment du blanc à partir de cépages blancs et rouges. C'est le cas du Champagne. Le but de cette vinification est de faire ressortir le maximum des arômes contenus d'abord dans le raisin, ensuite en cours de fermentation, enfin lors du vieillissement[78].
201
+
202
+ L'extraction du jus et sa séparation des parties solides peuvent être précédés par un éraflage, un foulage et un égouttage, pour passer ensuite au pressurage. Mais ces phases sont évitées par nombre de vinificateurs pour éviter l'augmentation des bourbes[78]. Le choix se porte sur une extraction progressive du jus puis un débourbage qui permet d'éliminer toutes particules en suspension. Là aussi, encore plus que pour une vinification en rouge, s'impose la maîtrise des températures lors de la fermentation alcoolique. Elle se déroule entre 18 et 20 °C et dure entre 8 et 30 jours selon le type de vin désiré[79].
203
+
204
+ La vinification en rosé se produit par macération, limitée dans le temps, de cépages à pellicule noire avec possible ajout de cépages blancs. Le vin rosé n'a pas de définition légale. Mais ses techniques de vinification sont très strictes et n'autorisent en rien en Europe le mélange de vin rouge et blanc. Deux principes différents sont utilisés :
205
+
206
+ La maîtrise des températures est une nécessité, un vin rosé a une robe qui s'apparente à celle d'un vin rouge très clair, plus le fruit et la fraîcheur des vins blancs[80].
207
+
208
+ La vinification des vins effervescents (champagne, mousseux, crémant) a pour but de permettre d'embouteiller un vin dont les sucres et les levures vont déclencher une seconde fermentation en bouteilles. Celle-ci et son bouchon doivent pouvoir résister au gaz carbonique qui se forme sous pression. C'est lui au débouchage qui provoquera la formation de mousse[81].
209
+
210
+ On utilise un vin tranquille auquel est ajouté une liqueur de tirage, constituée de levures, d'adjuvants de remuage (pour faciliter la récupération et l'éjection du dépôt au dégorgement) et de sucre (de 15 à 24 g/l) selon la pression désirée finalement. La bouteille est rebouchée hermétiquement et déposée sur des clayettes afin que les levures transforment le sucre en alcool et en gaz carbonique[82].
211
+
212
+ La vinification des vins doux naturel et de tout vin muté (mistelle ou vin de liqueur) se fait à partir de « moûts de raisins frais, crus ou cuits, partiellement concentrés ou non » auxquels est rajouté de l'alcool soit avant, soit pendant, soit après la fermentation. C'est le mutage. Dans le premier cas, on obtient des mistelles, dans le second des vins doux naturels ou des vins de liqueur et dans le dernier des vins du type Madère sec. Avec cette façon de procéder, on obtient des vins d'une grande richesse alcoolique (15° acquis minimum) et d'un fort taux de sucre[83].
213
+
214
+ La vinification des vins liquoreux et des vins moelleux est faite soit à partir de raisins surmaturés ou passerillés, soit avec des raisins atteints par la pourriture noble (due au botrytis cinerea). La concentration en sucre de ces grains permet d'obtenir des vins titrant plus de 20 grammes de sucre par litre. On distingue les vins demi-secs (10 à 20 g/l), les vins doux (jusqu'à 30 g/l) - ce sont les moelleux - et les liquoreux (à partir de 40 g/l)[84].
215
+
216
+ Ces vins ont un aspect plus ou moins sirupeux et une saveur très agréable due à la présence de sucre, de glycérol et de matières pectiques[84]. Pour la vendange atteinte de pourriture noble, il est nécessaire de la muter à l'anhydride sulfurique. Une première fois pour l'assainir avec une dose de SO2 de 3 à 5 grammes par hectolitre, puis une seconde fois pour arrêter la fermentation avec 20 à 25 g/hl de SO2[85]
217
+
218
+ La vinification des vins de glace impose des vendanges de nuit ou par temps très froid (température inférieure à −7 °C au Québec) afin de conserver des raisins gelés et recouverts de cristaux de glace. Ceux-ci sont immédiatement placés dans un pressoir maintenu à basse température. Le but est de retenir les cristaux dans le pressoir pour que seule la pulpe du raisin produise un jus où sont alors concentrés arômes, sucres et acidité. La fermentation du moût reste toujours très aléatoire à cause de la haute teneur en sucre. Ces vins ne dépassent que rarement les 10 % d'alcool[86].
219
+
220
+ Champagne CattierDemi-bouteille
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+
222
+ Vin doux naturel(Muscat de Beaumes-de-Venise)
223
+
224
+ SauternesChâteau Guiraud 1998
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+
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+ Vin de glace suédoisVidal Icewine 2005
227
+
228
+ L'élevage est une étape de la viniculture et de l'élaboration des spiritueux précédant généralement un ultime assemblage avant la mise en bouteille. C'est une phase de maturation de certains types de vin, de vinaigre et de spiritueux. La finalité de l'élevage est de conférer des caractéristiques organoleptiques et physico-chimiques spécifiques à un vin ou à un spiritueux, complétant celles obtenues lors de leur fermentation alcoolique et de leur macération.
229
+
230
+ Les merrains utilisés pour réaliser les douelles composant les futs d'élevage des eaux-de-vie sont généralement issus de chênes rouges d'Amérique et de chênes blancs d'Amérique. Ces bois sont plus riches en tanins mais diffusent moins de vanilline que ceux issus de chênes blancs d'Europe et de chênes rouvres, préférés pour l'élevage du vin. Éventuellement, d'autres essence de bois peuvent être retenues selon le produit fini recherché, notamment le robinier développant des senteurs citronnées et de miel...
231
+
232
+ L'histoire et la géographie des régions viticoles ont donné naissance à une grande diversité de contenances. Les capacités varient ainsi en fonction de l'utilisation, de quelques dizaines à plusieurs centaines de litres. Ces volumes sont cependant standardisés à l'intérieur même des régions, mais on retrouve des dénominations différentes, et des variations de volumes d'une région à l'autre.
233
+
234
+ Les capacités les plus utilisées de nos jours sont de 228 litres pour le fût d'origine bourguignonne, et 225 litres pour la barrique d'origine bordelaise[87].
235
+
236
+ Le tonneau est utilisé comme unité de transaction financière, grâce à la régularité de sa manufacture. Quand elle est en cours d'utilisation, elle prend en Bourgogne le nom de « pièce »[87].
237
+
238
+ Le conditionnement du vin peut se faire en bouteille de différentes tailles, en caisse-outre (BIB), en tonneau, voire en contenant atypiques comme les canettes, etc.
239
+
240
+ La majorité des contenants en verre destinés au vin sont des multiples ou des divisions de volumes de 75 cl pour la plupart des appellations. L'origine de ce volume « singulier » est objet de discussions parmi les spécialistes de poids et mesures, surpris que la normalisation des mesures post-révolution française n'ait apparemment pas eu prise sur ce contenant (en réalité, des bouteilles d'un litre se vendaient encore fréquemment il y a quelques dizaines d'années pour des vins courants).
241
+
242
+ Par opposition, la mise en bouteilles (faite le plus souvent en dehors des domaines producteurs jusqu'au début du XXe siècle) de vins « de qualité » utilisait des contenants proches de 75 cl. On pense aujourd'hui que ce volume a été choisi, car il correspondait à une mesure couramment utilisée lors des échanges sur les marchés export (un gallon impérial environ 4,5 l). L'achat d'une caisse de douze bouteilles d'un grand cru bordelais correspondait donc à l'achat de deux gallons impériaux du même vin, une barrique bordelaise de 225 litres à 50 gallons impériaux.
243
+
244
+ C'est la carte d'identité du vin. L'étiquette est un morceau de papier collé sur une bouteille de vin et sur lequel sont imprimées des informations à propos du vin, son contenu, son degré et son origine. Si le vin en bouteille ne peut être goûté, l'étiquette devient une bonne source d'information permettant au consommateur d'effectuer son choix. L'étiquette peut aussi être illustrée de dessins du domaine viticole, de reproduction d'œuvres d'art mais aussi jouer, par exemple, sur la typographie des différentes mentions[88].
245
+
246
+ Selon ce règlement de l'INAO, les mentions suivantes doivent apparaître sur l'étiquette :
247
+
248
+ Le producteur de vin peut ajouter des informations supplémentaires. Les plus courantes sont :
249
+
250
+ L'ajout d'une contre-étiquette au dos de la bouteille permet de présenter le domaine, une brève description œnologique du breuvage, des conseils d'accord avec les mets, une citation, etc.
251
+
252
+ Le bouchon est un accessoire fermant le volume de la bouteille pour éviter que le liquide contenu ne s'écoule ou s'évapore. À la fois poumon et filtre, le bouchon permet une circulation de gaz entre le vin et le milieu extérieur et assurerait, selon un mythe répandu, la micro-respiration du vin. Selon que cet échange est équilibré ou non, le vin vieillirait bien ou mal. Un bouchon court, poreux, permettrait des échanges faciles et activerait le vieillissement. Pour les grands vins que l'on veut conserver longtemps dans les meilleures conditions, on devrait employer des bouchons très longs, de première qualité. En réalité, le vin n’a pas besoin de cette micro-respiration par l'intermédiaire du bouchon pour bien évoluer par les processus d'oxydo-réduction. Les travaux de l’œnologue Émile Peynaud et du professeur Pascal Ribereau-Gayon ont montré dans les années 1960 que le vin évolue avec l’oxygène qu’il contient en lui (celui dissous dans l'alcool et celui contenu dans l'espace entre le haut du vin et le miroir du bouchon)[89].
253
+
254
+ Par contre, la souplesse est une qualité primordiale d'un bouchon. Ainsi, après avoir été comprimé lors du bouchage, il doit « regonfler » pour obturer le goulot de façon bien étanche. Les bouchons de Champagne sont maintenus par un fils métallique appelé muselet et une capsule afin d'éviter que la pression interne de la bouteille ne les éjecte. Il en est de même pour la bière, le cidre, le vin mousseux[90].
255
+
256
+ Certaines bouteilles de vins de consommation plus immédiate peuvent être bouchées avec des bouchons de plastique, ou des bouchon en métal qui se vissent.
257
+
258
+ La société 1/4Vin propose plusieurs modèles de verres individuels pour le conditionnement du vin, sous la forme d'un verre à opercule, en verre ou en P.E.T.
259
+
260
+ Le vin, tel qu'on l'entend généralement, est le produit d'un fruit, le raisin, issu essentiellement de la plante appelée Vitis vinifera, qui compte de nombreux cultivars, appelés cépages. Les autres espèces du genre Vitis (Vitis riparia, Vitis rupestris ou Vitis berlandieri) servent à produire le porte-greffe : la partie du pied de vigne qui se trouve dans le sol, le reste de la végétation étant alors issu du greffon. Le vin issu de ces vitis non greffés est désagréable, souvent foxé et sans intérêt organoleptique.
261
+
262
+ Le vin est essentiellement une solution d'alcool dans l'eau qui contient également un grand nombre de composés chimiques volatils ou non, en solution ou en suspension. La teneur en alcool est généralement comprise entre 10 % et 15 % en moyenne pour sa version non renforcée pour une teneur en eau de l'ordre de 85 %.
263
+
264
+ L'alcool est principalement de l'éthanol mais on y trouve aussi du glycérol, du sorbitol, du butylèneglycol, du méthanol.
265
+
266
+ Le vin contient aussi :
267
+
268
+ Tous les cépages ont une constante dans leur structure (interne ou externe) et dans les constituants qui les composent. Le tableau ci-joint résume ces éléments communs[92].
269
+
270
+ Le moût contient de l'eau, des sucres, des acides, des levures, ainsi que des matières azotées, pectiques, colorantes et odorantes. La durée de leur macération - qui peut varier de quelques jours à quelques semaines - permet d'obtenir toute la gamme des vins.
271
+
272
+ Le moût est composé de 70 % à 80 % d'eau dont le rôle, dans la macération, est de mettre en contact les différentes matières et de dissoudre certaines substances[93].
273
+
274
+ Ils sont présents avec un taux de 150 à 250 g/l. Sous l'effet de la photosynthèse chlorophyllienne se forment à l'intérieur du grain deux sortes de substances : les sucres infermentescibles et ceux fermentescibles. Dans la première catégorie entre toujours le saccharose et, en surmaturation de certaines grappes, le xylose et l'arabinose. Dans l'autre catégorie, les sucres réducteurs, comme le glucose et le fructose, sont fermentescibles sous l'action des levures et produisent des molécules d'alcool et de gaz carbonique[93]. Une partie du saccharose peut, sous l'effet d'enzymes présents dans le moût, se transformer en glucose et fructose en quantités égales. C'est ce qui explique que l'ajout de saccharose, plus ou moins accepté selon les vins, permette une augmentation du taux d'alcool.
275
+
276
+ L'acidité d'un vin revêt une importance particulière, car elle conditionne à la stabilité du vin. Elle participe à la conservation, conditionne la couleur et influe sur l'équilibre gustatif. Derrière le terme acidité on entend des notions différentes c'est la masse d'acide par litre. L'acidité d'un vin s'exprime en g/L d'H2SO4.
277
+
278
+ Un acide est une molécule qui est capable de libérer des ions H3O+ en solution.
279
+
280
+ L'acidité du moût est constituée essentiellement de l'acide tartrique, malique et citrique. Ce sont les trois acides principaux.
281
+
282
+ L'acide tartrique est un diacide. c'est l'acide le plus fort du raisin et sa teneur oscille entre 1 et 15 g/L. Il est spécifique au raisin, il a un rôle essentiel dans la saveur acide du vin. En présence de potassium ou de calcium, il forme du bitartrate de potassium ou du tartrate de calcium (forme des cristaux dans le vin).
283
+
284
+ Ils se trouvent dans toutes les parties vertes de la vigne, soit à l'état libre, soit sous forme de sels. Les seconds, d'origine minérale, ne se rencontrent qu'à l'état de sels. Il s'agit de l'acide sulfurique, de l'acide chlorhydrique et de l'acide phosphorique. L'ensemble de ces substances a une action antibiotique contre les ferments de maladie et permet au vin de se conserver. De plus, ces acides apportent corps et fraîcheur et avivent la couleur. Un vin sans acide est plat, un excès le rend dur[93].
285
+
286
+ Ces sels sont puisés essentiellement dans le sol par les racines de la vigne[f]. Leur présence est entre 2 et 4 g/l. Le potassium représente à lui seul la moitié de cette matière minérale. L'autre moitié est constituée par ordre décroissant de calcium, sodium, magnésium, fer, manganèse, phosphore, chlore, soufre, carbone et silice. À titre d'exemple, le sel (NaCl) ne représente en terrain sain que 400 mg/l ; la réglementation n'autorise qu'un taux inférieur à 1,5 g/l[93].
287
+
288
+ Cette matière azotée est puisée par les racines de la vigne dans un sol qui contient peu ou prou de nitrates. Elle se retrouve dans le moût entre 100 mg/L et 1 g/L. Elle a son utilité lors de la macération pour l'alimentation des levures viniques et disparaît presque totalement lors de la fermentation alcoolique. Sa présence plus importante dans des vendanges abîmées par des incidents climatiques (pourriture grise) doit être traitée afin d'éviter tout accident de conservation au vin[93].
289
+
290
+ La pectine[g] est présente, entre 0,20 et 7 g/l sous la forme de sucres complexes dans le grain du raisin. Si un excès rend la clarification du vin difficile, sa présence à un taux raisonnable participe au bouquet de celui-ci et lui apporte velouté et moelleux[93].
291
+
292
+ Elles se trouvent essentiellement sous la peau du grain de raisin[h] et se classent en deux groupes : anthocyanes et flavones. Les anthocyanes colorent les végétaux en rouge ou violet selon la présence d'un milieu acide ou basique tandis que les flavones les colorent en jaune. Ces matières solubles dans l'eau le sont encore plus dans l'alcool. Elles participent à la coloration du vin[93].
293
+
294
+ L'arôme du vin est composé par plusieurs types de substances :
295
+
296
+ L'essentiel des arômes se trouve dans les parties solides de la baie (pellicule, pépins et parois des cellules de la pulpe), dont 50 % dans la pellicule.
297
+
298
+ Présentes entre la peau et la pulpe du grain sous forme de traces, elles donnent au moût puis au vin jeune son fruité et son bouquet. Lors du vieillissement, elles sont responsables de la complexité des arômes. À la dégustation, chaque cépage peut être déterminé par les caractères spécifiques de ceux-ci[93].
299
+
300
+ En 2013, le premier marché mondial de consommation est les États-Unis (29 millions hl), devant la France (28 millions hl)[95]
301
+
302
+ En consommation par habitant, les pays européens demeurent en tête : la consommation française (52 litres par habitant et par an soit une baisse de 6 litres depuis 2007), ou italienne (51 litres) ne peut être comparée à celle des États-Unis (13 litres) ou de la Chine (1,4 litre).
303
+
304
+ Les vins les plus consommés sont dans l'ordre : les vins rouges (55 %), les vins blancs (34,7 %), les vins rosés (9,2%).
305
+ Les pays majeurs de production en volume sont : La France (523 millions de caisses par an), L'Italie (502) et l'Espagne (447). Cependant ces productions devraient stagner ou reculer face aux producteurs émergents, notamment le Chili (7e producteur mondial) ou la Chine (8e).
306
+
307
+ Dans le passé, un cabaretier servait du vin au détail. Aujourd'hui, le vin peut s'acheter directement chez les producteurs, dans des commerces spécialisés, dans des enseignes généralistes ou sur des sites internet spécialisés. L'achat chez les producteurs peut être un objectif de l'œnotourisme mais ce n'est pas le seul.
308
+
309
+ Selon une étude prospective du cabinet britannique IWSR (International wine and spirits research), 31,7 milliards de bouteilles sont consommées en moyenne entre 2009 et 2013. 32,78 milliards de bouteilles seront consommées en 2018[100].
310
+
311
+ L'Europe représente encore les deux tiers de la consommation mondiale de vin en 2015 mais elle perd des parts de marché au profit des autres continents[101]. Le consommateur européen est devenu au cours des années, plus exigeant, plus sélectif, plus regardant sur la qualité et curieux des vins d'autres contrées. Le consommateur mondial désire des vins plus aromatiques et structurés comme le montre l'évolution au niveau mondial du degré d'alcool d'1,1° entre 1980 et 2007 (évolution donc pas simplement liée au changement climatique), cette volonté œnologique conduisant les grands exportateurs de vin à sous-estimer le degré alcoolique sur l'étiquette de leurs bouteilles afin de payer moins de taxes douanières[102].
312
+
313
+ L'Italie et la France restent les principaux producteurs de vin mais, ces dernières décennies, leur production a beaucoup diminué[104] (-40 % entre 1990 et 2008). Pendant la même période, la production chinoise était multipliée par 5,9 (soit 490 % de croissance). La Chine vise plus la quantité que la qualité mais les choses pourraient changer.
314
+ Par ailleurs, ces dernières années, la production espagnole a considérablement crû, au point que pour l'année 2011, la production espagnole égalait quasiment celle de l'Italie (39,9 millions d'hectolitres pour l'Espagne contre 40 millions pour l'Italie)[105]. D'autres sources annoncent, pour la même année, une plus forte production pour l'Espagne (40,3 millions d'hectolitres) que pour l'Italie (40,2 millions d'hectolitres)[106].
315
+ En 2014, la France aurait retrouvé sa place de premier producteur mondial (46,2 millions d’hectolitres) devant l'Italie (44,4 millions d’hectolitres) et l'Espagne (37 millions d’hectolitres)[107].
316
+
317
+ Certains pays plantent de façon effrénée, ce qui à terme devrait amener sur le marché d'énormes quantités de nouveaux vins et faire chuter les prix. En 2008, les nouvelles plantations ont augmenté de 240 % en Nouvelle-Zélande, de 169 % en Australie et de 164 % en Chine. De son côté, la Commission européenne veut libéraliser complètement les droits de plantation en Europe d'ici 2018 au plus tard, ce qui sera une grande première.
318
+
319
+ Si la production chinoise a fortement augmenté ces dernières années, la croissance de la consommation (17 % annuel en volume de 2003 à 2008) a entraîné un boom des importations chinoises de vin. En 2008, elles représentaient 18 % en valeur de la consommation chinoise.
320
+
321
+ La France a été la grande bénéficiaire de ce mouvement. Sa part de marché en valeur est passée de 24 % en 2003 à 39 % en 2008. Cette forte progression s'explique par une montée en gamme des importations chinoises. Alors que le vin en vrac représentait 57 % des importations en 2003, ce pourcentage n'était plus que de 22 % en 2008. La part de marché du Chili a été la principale victime de ce mouvement : le vin en vrac représentait en 2008 encore plus de 60 % de ses exportations vers la Chine.
322
+
323
+ Il est nécessaire de décanter les vins ayant un dépôt : c'est une opération manuelle consistant à extraire le dépôt du vin en le transvasant dans une carafe. Le temps d'aération dépend de l'âge du vin et de sa structure. Par exemple, un vieux vin, tannique, demande une légère oxygénation (1/2 heure avant son service). Pour un vin de vingt ans d'âge, l'oxygénation prolongée n'est pas conseillée. Le mieux est de décanter au dernier moment et de boire le vin dès son débouchage si on ne le connaît pas. Pour réussir le décantage, la bouteille doit être en position verticale durant l'attente puis elle doit être ouverte et penchée délicatement pour observer le dépôt et ainsi veiller à ce qu'il ne soit pas remué. Grâce à un geste régulier, le dépôt ne tombera pas dans la carafe propre et sèche. Dès qu'on aperçoit une trace sombre, on stoppe le décantage. sans redresser la bouteille, on continue à vider la bouteille dans un verre. Grâce à un entonnoir en verre et un linge ou un filtre en papier, on peut récupérer le liquide du verre pour la carafe. Une veille bouteille pourra se décanter dans un panier verseur. Il existe un appareil à crémaillère qui permet de pencher régulièrement la bouteille[117].
324
+
325
+ Des centaines de caveaux de dégustation existent dans chaque région d'appellation. En France, une charte de qualité a été mise en place dans la vallée du Rhône pour l'ensemble des vignobles par Inter Rhône[118]. Elle propose trois catégories différentes d'accueil en fonction des prestations offertes par les caves[119].
326
+
327
+ La première — dite accueil de qualité — définit les conditions de cet accueil. Un panneau à l'entrée doit signaler que celui-ci est adhérent à la charte. Ce qui exige que ses abords soient en parfait état et entretenus et qu'il dispose d'un parking proche. L'intérieur du caveau doit disposer d'un sanitaire et d'un point d'eau, les visiteurs peuvent s'asseoir et ils ont de plus l'assurance que locaux et ensemble du matériel utilisé sont d'une propreté irréprochable (sols, table de dégustation, crachoirs, verres)[118].
328
+
329
+ L'achat de vin à l'issue de la dégustation n'est jamais obligatoire. Celle-ci s'est faite dans des verres de qualité (minimum INAO). Les vins ont été servis à température idéale et les enfants se sont vu proposer des jus de fruits ou des jus de raisin. Outre l'affichage de ses horaires et des permanences, le caveau dispose de fiches techniques sur les vins, affiche les prix et offre des brochures touristiques sur l'appellation[118].
330
+
331
+ MirerSensations visuelles
332
+
333
+ HumerSensations olfactives
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+ LamperSensations gustatives
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337
+ La seconde — dite accueil de service — précise que le caveau est ouvert cinq jours sur sept toute l'année et six jours sur sept de juin à septembre. La dégustation se fait dans des verres cristallins voire en cristal. Accessible aux personnes à mobilité réduite, il est chauffé l'hiver et frais l'été, de plus il dispose d'un éclairage satisfaisant (néons interdits). Sa décoration est en relation avec la vigne et le vin, une carte de l'appellation est affichée. Il dispose d'un site internet et fournit à sa clientèle des informations sur la gastronomie et les produits agroalimentaires locaux, les lieux touristiques et les autres caveaux adhérant à la charte. Des plus les fiches techniques sur les vins proposés sont disponibles en anglais[120].
338
+
339
+ La troisième — dite accueil d'excellence — propose d'autres services dont la mise en relation avec d'autres caveaux, la réservation de restaurants ou d'hébergements. Le caveau assure l'expédition en France pour un minimum de vingt-quatre bouteilles. Il dispose d'un site Internet en version anglaise et le personnel d'accueil parle au moins l'anglais[121].
340
+
341
+ Une œnothèque est un lieu consacré à la vente et à la dégustation des vins locaux ou régionaux. Ce concept a pris naissance en Italie puis s'est également étendu à d'autres pays[122]. Elle s'adresse principalement aux visiteurs et aux touristes en leur offrant la possibilité de déguster des vins à prix raisonnable et de les acheter. Elle est le plus souvent liée aux producteurs ou à leur organisation ou à un office de tourisme de la région de production. Généralement, l'œnothèque ne dispose que de petites quantités de chaque vin, et la clientèle qui souhaite acheter plus est dirigée vers le producteur. Dans certains cas, elle commercialise également d'autres produits alimentaires locaux et sert de petites collations pour accompagner la dégustation[123].
342
+
343
+ Le mariage vin et cuisine remonte à l'Antiquité. Il va traverser le Moyen Âge, s'enrichir à la Renaissance et devenir un véritable classique de nos jours. On doit distinguer dans cette alliance la cuisine du vin et la cuisine au vin qui ont été et restent les deux façons d'utiliser les apports qualitatifs du vin en gastronomie.
344
+
345
+ Dès l'Antiquité le conditum paradoxum et le defrutum sont des adjuvants culinaires essentiels dans la cuisine romaine[124]. Leurs héritiers sont les confits et gelées de vin[125]. On retrouve en Espagne, arrope[126] et arrop i talladetes[127], en Italie, sapa[125], vinaigre balsamique[128], vincotto[129],[130] et vino cotto[125], en Turquie, pekmez[131], en France, confit de vin[132], raisiné bourguignon[133],[134], vin cuit[135].
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347
+ Nombre de pratiques héritées du Moyen Âge et de la Renaissance ont perduré. La découverte des auteurs antiques vantant les « vins doux comme le miel », les fruits nouveaux rapportés des échelles du Levant puis des Amériques ont enrichi la gamme gustative des vins jusqu'à nos jours. Restent le garhiofilatum[136] et l'hypocras[137] pour la partie médiévale. Le marsala à l'œuf[138], le vin chaud[139], le vin d'épines[140] et le vin sucré[141] qui en sont issus. Viennent ensuite la marquisette[142], la sangria[143] et le zurracapote[144] qui font appel aux fruits. Le melon de Cavaillon au Beaumes-de-Venise[145] s'inscrit dans cette mouvance avec une origine sans doute médiévale. En sont très proches la soupe aux fruits rouges[146], un dessert et la soupe champenoise[147], un apéritif, tous deux d'origine plus récente. Mais se distingue entre tous le chabrot[148].
348
+
349
+ Les sauces constituent le dernier volet du vin cuisiné. On peut les subdiviser en trois. Celles où dominent la tomate comme la raïto[149], la sauce bolognaise[150], la sauce chasseur[151] et la sauce « entre Sambre et Meuse »[152]. Viennent ensuite les sauces au vin et à l'échalote avec la sauce au porto[153], la sauce bordelaise[154], la sauce bourguignonne[155], la sauce au vin rouge[156] et la sauce au vin muscat[157]. Autre méthode avec une liaison au beurre qui se retrouve dans la sauce beurre rouge[158], sauce lyonnaise[159]
350
+ , la sauce madère[160] et la sauce Robert[161]. Fait bande à part avec de la gelée de groseille, des épices, des zestes d'agrumes et son porto, la sauce Cumberland[162]. Enfin arrive la marinade qui utilise tant le vin rouge que le vin blanc, en association avec des légumes et des aromates[163],[164].
351
+
352
+ L'utilisation du vin en cuisine couvre une gamme de mets importante. Elle se retrouve dans les soupes, entrées, poissons, coquillages, fruits de mer, volailles, viandes, abats, gibiers, légumes, farineux, champignons, fromages et desserts.
353
+
354
+ Pour les soupes existent deux grands classiques : la marmite dieppoise[165] et la soupe de poissons à la sétoise[166].
355
+
356
+ Les entrées sont plus diversifiées avec la mousse de foie de canard au porto[167] ou la terrine de foie gras au sauternes[168], viennent ensuite les œufs à la façon bourguignonne avec les œufs en meurette[169] ou champenoise avec son œuf poché au champagne[170],[171], tous ces mets peuvent s'accompagner de pain au vin rouge[172].
357
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358
+ La liste des poissons cuisinés au vin est longue. On relève la bourride à la sétoise[173], le catigot d'anguilles[174], la matelote d'anguille[175], la lamproie à la bordelaise[176], le maquereau au vin blanc[177], l'italo-américain Cioppino, viennent ensuite les poissons de rivière avec la pauchouse[178] et la truite à la vauclusienne[179].
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360
+ Il en est de même avec les coquillages et fruits de mer dont beaucoup s'accommodent au vin blanc. Se sont fait une renommée le civet de langouste[180],[181], les coquilles Saint-Jacques à l'albariño[182], l'écrevisse à la bordelaise[183], le homard à l'américaine[184], les huîtres chaudes au champagne[185], les moules marinières[186] et les moules à la provençale[187].
361
+
362
+ Nombre de viandes nécessitent d'être cuisinées au vin rouge généralement. Parmi les volailles, c'est le cas du coq au vin[188] qui se décline en coq au vin jaune[189], coq au riesling[190] ou coq au vin de chanturgue[191], on remarque aussi le poulet à la cacciatore[192],[193] et le poulet au marsala[194] en Italie, le Poulet Marengo[195], recette française concoctée au-delà des Alpes, mais aussi le poulet Gaston Gérard[196] et le poulet sauce rouilleuse[197].
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364
+ Les abats ne sont pas en reste avec les diots[198], le foie de veau à la bordelaise[199], les pieds paquets[200], le pied de porc à la Sainte-Menehould[201], les manouls de La Canourgue[202], la pouteille[203], le trenèl[204], les tripoux[205] et le tablier de sapeur[206].
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+ Les viandes de bœuf se taillent une part importante avec l'agriade saint-gilloise[207], les alouettes sans tête[208],[209], le bœuf bourguignon[210], le braisé au barolo[211], les nombreuses daubes dont la daube avignonnaise[212], la daube comtadine[213], la daube niçoise[214], la daube provençale[215] ou la gardianne[216]. Viennent ensuite les étouffées dont l'escaoudoun landais[217], l'estouffat catalan[218], l'osso buco[219], le stufato à la pavesane[220] et la stufato de mouton[221]. Le Portugal cuisine un gigot d'agneau à la poêle[222] et la Californie un jambon à la californienne[223]. Le vin sert lui-même d'élément de cuisson dans la fondue au vin rouge[224] ou la fondue vigneronne[225]. Les gibiers ne sont pas en reste avec les civets[226], la compotée de lièvre[227], les ortolans à la provençale[228], mets d'un autre âge, la perdrix aux palourdes[229] ou le salmis de palombe[230].
367
+
368
+ Légumes et féculents sont aussi susceptibles d'être cuisinés au vin, comme la choucroute[231], le baeckeoffe[232], la poêlée montagnarde[233], les haricots rouges à la vigneronne[234],[235],[236] et le risotto[237]. Il en est de même pour les champignons avec la croûte aux morilles[238], la daube de cèpes[239] et le ragoût de truffes[240],[241].
369
+
370
+ Les fromages eux-mêmes font un mariage gastronomique avec le vin. Ce sont des mets montagnards et pour la plupart alpins comme le berthoud[233], la croûte au fromage[233], la fondue au fromage[242] ou le Mont d'Or chaud[243].
371
+
372
+ Les desserts ont fait à leur tour usage du vin à l'exemple de la compote madédonienne[244], des croûtes au vin[245], des pêches à la Capri[246], du gâteau au vin blanc[247] et du gâteau au vin rouge, originaires d'Alsace[248], de la poire à la beaujolaise[249], du sabayon au champagne[250], de la tarte au vin[251], du tiramisu[252], du toast Hawaï[253], qui nous vient d'Allemagne, de la trifle[254], originaire de Grande-Bretagne, et de la zézette de Sète[255].
373
+
374
+ Le vinaigre est le nom que l'on donne au produit de la fermentation acide (ou acétique) que l'on fait subir au vin généralement rouge[256]. Ce liquide contient de l'acide acétique, obtenu par oxydation de l'éthanol, l'alcool contenu dans le vin. Si le vinaigre de vin blanc a une couleur jaunâtre, celui de vin rouge garde une robe rouge. Outre l'acide acétique, le vinaigre conserve tous les principes fixes et les sels présents dans les vins[256].
375
+
376
+ Afin d'éponger une surproduction de vin en France au début du XXe siècle, il a été décrété que les vinaigres devaient avoir un taux d'alcool supérieur à 6°, excepté en Alsace. Fin XXe siècle, cette obligation a été abrogée. Les vinaigres aigres-doux qui étaient très courants ont donc été longtemps interdits. Le vinaigre de vin contient de l'acétylméthylcarbinol (acétoïne - CH3-CO-CHOH-CH3), formé au cours de la fermentation alcoolique. Il est présent dans les vins à des doses moyennes de 10 mg/L et variant de 2 à 18 mg/L. En fait, il provient de l’oxydation enzymatique du butane-2,3-diol.
377
+
378
+ Autrefois, le vinaigre était utilisé pour ses propriétés antiseptiques ou dans la fabrication de « vinaigres médicinaux » et de « vinaigres distillés aromatiques ». Une légende veut qu’Antoine Maille, ancêtre du fondateur de la marque du même nom, ait enrayé la peste de Marseille, en 1720, avec son vinaigre des quatre voleurs, qui était fabriqué à partir de vinaigre de vin[257].
379
+
380
+ En France, tous les vins AOC sont soumis à un examen analytique et organoleptique[258], les VDQS subissent eux aussi un contrôle organoleptique[259]. Pour les vins de pays, une dégustation obligatoire d'agrément faite par des professionnels a également été mise en place. La dégustation est organisée dans chaque région sous le contrôle de l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, des vins et de l'horticulture VINIFLHOR[260]. Un des organismes agréés pour la formation des dégustateurs professionnels est l'Université du vin à Suze-la-Rousse[261].
381
+
382
+ Les concours des vins sont des événements qui reposent dans la dégustation d'échantillons de vins dans le but d'en sélectionner et d'attribuer généralement, après dégustation anonyme, des médailles d'or, d'argent et de bronze, ou leurs équivalent, aux meilleurs d'entre eux.
383
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384
+ Il existe à travers le monde des centaines de concours de vins qui se déclinent en trois principaux types : concours représentant les consommateurs, ceux représentant les professionnels du vin et ceux mixtes qui mêlent les deux.
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+ Le vin fait partie des boissons alcoolisées et, de ce fait, possède les mêmes effets négatifs que les tous les autres alcools pour la santé. Une consommation excessive peut conduire à l'alcoolisme, mais même une consommation moindre a des effets négatifs sur la santé[263], en augmentant en particulier le risque de développer des maladies cardiovasculaires et des cancers. Dès le premier verre, les effets négatifs de l'alcool sur la santé l'emportent largement sur les quelques effets positifs (qui concernent le diabète et certaines maladies cardiaques).
387
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388
+ Comme toute boisson alcoolisée, le vin contribue également à des accidents et problèmes de santé, dont des handicaps et des morts, directs ou indirects, touchant non seulement les buveurs mais également d'autres personnes : accidents de la route, violence sous ivresse, exposition prénatale à l’alcool (dont le syndrome d'alcoolisation fœtale, qui est un handicap neurologique irréversible). En France, le vin représente environ 58% de la consommation d'alcool [264],[265].
389
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390
+ La présence de polyphénols dans le vin tels que le resvératrol et ses propriétés bénéfiques contre les maladies cardiovasculaires ont été démontrées, mais ne font pas l'unanimité face aux autres risques dus à la présence d'alcool dans le vin[266],[267].
391
+
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+ D'autres risques sur la santé propres au vin ont été identifiés, tels que ceux du méthanol, du plomb, et d'autres adjuvants qui peuvent être présents dans le vin, suite aux procédés de fabrication.
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+ Les discours sur le vin et la santé ont évolué au cours de l'histoire. Depuis l'Antiquité, le vin a été considéré comme une boisson préservant la santé lorsqu'il était consommé avec mesure. Le vin a longtemps été préconisé comme une boisson plus hygiénique que l'eau, à une époque ou celle-ci pouvait être non-potable et souillée de maladies ; l'alcool présent avait pour effet de la purifier de ces bactéries et virus. Des vins médicinaux ont été préconisés pour soigner certaines affections, leurs effets pouvant être associé aux macérats de diverses plantes plus qu'au vin lui même[268].
395
+
396
+ Ces pratiques ont été propagées par les autorités médicales jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, avant d'être ébranlées par les études épidémiologiques et la compréhension de la chimie du vin.
397
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398
+ Cependant, le ministre français de l'Agriculture et de l'Alimentation Didier Guillaume, déclare le 16 janvier 2019 que « le vin n'est pas un alcool comme un autre »[269] et qu'« il faut lutter contre toutes les addictions, mais il faut éduquer les Françaises et les Français et la jeunesse au bon, au beau »[270].
399
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400
+ Le vin et la culture sont liés depuis l'antiquité. Des artistes ont cherché et trouvé leur inspiration dans ce breuvage parfois considéré comme un don des dieux. Le vin a tenu dans les arts plastiques une place importante tant dans la poterie, la peinture et la gravure, la sculpture que plus récemment dans la philatélie et la marcophilie. Il est d'ailleurs en Europe occidentale, grâce à Dionysos et à ses Mystères, une origine du théâtre. La littérature lui a souvent rendu un hommage appuyé. Les plus grands compositeurs de musique classique et d'art lyrique l'ont intégré dans leurs œuvres. Il a servi de thème ou de sujet de prédilection dans le 7e Art. Une multitude de chansons célèbrent ses vertus à tel point que la chanson à boire fournit depuis des siècles des refrains populaires[271].
401
+
402
+ Comme l'expliquait Michel Bouvier : « L'homme a créé le vin, il y a bien longtemps, à partir du fruit de la vigne et il a été si fier de son invention qu'il en a fait non seulement une partie importante de son alimentation, mais qu'il l'a intégré dans sa religion, ses traditions, ses plaisirs et même sa culture »[272].
403
+
404
+ Le vin et la religion, depuis la plus haute Antiquité, ont des rapports fort étroits. La vigne est une plante revêtant un aspect austère en hiver, son débourrement spectaculaire au printemps fait qu'elle a été très tôt associée à la renaissance de la vie après la mort, thème majeur de la mythologie dionysiaque d'abord, comme dans le mythe d'Ampélos, puis de la religion chrétienne[273]. Il a été et reste un élément important des pratiques rituelles et sacrificielles. En Grèce, il fut à la fois l'objet d'un culte et un symbole de la culture. Les Mystères célébrés en l'honneur de Dionysos donnèrent naissance au théâtre. Rome eut des rapports plus conflictuels avec Bacchus, dieu du vin, et les bacchanales. Cette cérémonie religieuse, qui tournait à l'orgie, fut un temps interdite.
405
+ La sacralisation du vin, sang de Dieu, n'intervint qu'à travers le christianisme. Et ce n'a point été le cas dans le judaïsme où il est objet de sacrifice et de bénédiction ni dans l'islam où il est à la fois objet d'interdiction et de répulsion mais aussi la récompense suprême au paradis[274]. Le vin, breuvage d'exception, a suscité toute une symbolique. Elle est liée à la vigne qui, après avoir donné une abondante vendange, gage de félicité, semble mourir en hiver pour renaître au printemps. Symbole de résurrection et de vie éternelle, le vin qu'elle produit peut être à la fois bienfaisant bu à faible dose, et devenir redoutable bu avec excès[275].
406
+
407
+ Le tourisme vitivinicole est une forme de tourisme d'agrément qui repose sur la découverte des régions viticoles et leurs productions. L’œnotourisme recouvre de nombreuses activités de découverte : dégustations, apprentissage de l'œnologie, de l’analyse sensorielle, de la sommellerie ; rencontre avec les propriétaires, maîtres de chais, les vendangeurs ; connaissance des cépages, des terroirs, les classifications et appellations. L'éventail des découvertes des paysages culturels viticoles est large puisqu'il va de la visite de musées consacrés à la vigne et au vin, jusqu'à celle de sites inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité[276]
408
+
409
+ Quatre sites sont inscrits par l'UNESCO au Patrimoine Mondial : Saint-Émilion et sa judicature, le paysage viticole de l'île du Pico, le
410
+ vignoble de la vallée du Haut Douro, tous deux au Portugal, et les terrasses viticoles de Lavaux, en Suisse.
411
+
412
+ Sur le terroir de Saint-Émilion, vignes de Clos Fourtet avec les rosiers plantés en bout de rang
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+ Les currais de l'île du Pico
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+ Vignobles de la vallée du Haut Douro
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+ Les vignes en terrasses de Lavaux
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+ Les musées consacrés à la vigne et au vin sont présents dans les cinq continents. Leur but est d'exposer les objets de la préhistoire ou de l'antiquité consacrés à l'élaboration des premiers vins ou des vins antiques. Depuis les années 1950, ils se sont multipliés dans de nombreuses localités ayant eu une fonction viti-vinicole avant le phylloxéra ou qui ont réussi à la préserver. Ce sont des musées consacrés au matériel de vinification de l'époque, le plus souvent en y ajoutant des outils vignerons et les premiers appareils de traitement de la vigne. Ces expositions couvrent dans leur majorité une période entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle[277].
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+
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+ Les confréries bachiques sont des assemblées de professionnels et d’amateurs de vin, ayant pour objet la promotion des vins de la région qu’elles représentent. Les confréries actuelles datent toutes du XXe siècle, la plupart de sa seconde moitié, même si certaines peuvent justifier d'origines très anciennes. La première fut dénommée Antico Confrarie de Saint Andiu de la Galiniero, fondée en 1140 elle a été remise à l'honneur en 1968 à Béziers. Les autres plus anciennes sont la Jurade de Saint-Émilion, créée en 1199 et réactivée en 1948 par les vignerons de Saint-Émilion. Le XIVe siècle a vu la naissance du Consulat de la Vinée de Bergerac en 1352, confrérie refondée en 1954 par la profession à Bergerac ainsi que celle de la Commande majeure du Roussillon créée en 1374 par Jean Ier d'Aragon et à nouveau active à Perpignan depuis 1964. La Renaissance vit apparaître, en 1475, la Confrérie Saint-Vincent, dans l'Enclave des papes, elle a été recréée en 1978 par les vignerons de Visan, puis ce fut la naissance de la Confrérie de la Dive Bouteille fondée en 1529 et à nouveau active depuis 1968 à Gaillac. En Alsace ce fut tout d'abord la Confrérie Saint-Étienne datée de 1561 et remise en fonction en 1947 à Kientzheim, puis la Confrérie de la Corne qui apparut en 1586 pour renaître en 1963 sous l'impulsion des professionnels d'Ottrott. Au cours de l'époque moderne furent constitués, en 1685, dans le Comtat Venaissin, les Compagnons de Saint-Vincent qui a revu le jour en 1985 sous le nom de Confrérie des chevaliers du Gouste-Séguret grâce aux vignerons de Séguret, en Provence, la Confrérie de l’Ordre Illustre des chevaliers de la Méduse datée de 1690 et qui est à nouveau active depuis 1951 à Saint-Laurent-du-Var, enfin en 1735, le chevalier de Posquières fut l'initiateur d'un Ordre de la Boisson de la Stricte Observance qui a été remis en activité en 1968 à Nîmes par les vignerons des Costières[278],[279].
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+ Chaque pays, chaque région, chaque terroir a accumulé au fil du temps toute une série d'aphorismes en forme de courtes maximes ayant valeur de réflexion morale. Parmi les plus connus, se peuvent être cités :
427
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+ Les références au vin dans les noms de lieux sont rares mais significatives. C'est le cas de La Vineuse, en Saône-et-Loire, dont la forme la plus ancienne est Vinoza, attestée en 993-1143. Elle dérive du latin vinum (vin) auquel a été accolé le suffixe -osa[287]. On trouve aussi avec le qualificatif vineuse, les communes de Coulanges-la-Vineuse, dans l'Yonne, Faye-la-Vineuse, en Indre-et-Loire, la Roche-Vineuse, et à nouveau en Saône-et-Loire. Simon-la-Vineuse est une ancienne commune de Vendée qui a existé de 1828 à 1971. Elle avait été créée par la fusion de La Vineuse et Le Simon. Elle est maintenant rattachée à la commune de Sainte-Hermine[288].
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+ Le département de l'Isère tient une place à part avec Vignieu (Viniacus), attesté dès le IXe siècle[289], Vinay (Villa Vinaico) et Saint-Martin-le-Vinoux (S. Martini de Vinos), répertoriés au XIe siècle[290],[291] ainsi que Charavines (Charavinarium), au XVe siècle[292].
431
+
432
+ D'autres toponymes sont liés soit à la vendange, soit à la conservation des vins en cave et plus rarement aux taxes perçues sur le vin. Dans l'Hérault se trouve Vendémian (Vendemianum, 1171) et dans l'Aude, Vendémies (Vendemiis, 1232), commune aujourd'hui rattachée à Limoux, qui tirent leur origine d'un homme latin Vendemius, le vendangeur[293]. Toujours dans l'Aude, la commune de Vinassan, dont les plus anciennes formes connues sont Viniacum (899) et Vinariacum (1195), indiquent que ce domaine fut celui du vigneron Vinacius, variété de Vinatius[290].
433
+
434
+ Le Cellier (Cellarium, 1050), en Loire-Atlantique, Cellier-du-Luc, en Ardèche et Celliers (de Cellaris, 1170), dans la Savoie, aujourd'hui intégré à la commune de La Léchère, sont tous trois issus de latin cellarium, endroit où étaient entreposés vivres et amphores de vin[294]. Dans le Vaucluse, sur la commune de Saint-Pierre-de-Vassols, se trouvent deux hameaux dénommés Souquette et Souquetons. C'était là que le décimateur se faisait verser le droit de souquet, impôt sur le vin[295].
435
+
436
+ En Allemagne, on peut découvrir plusieurs Winzenheim (de) (approximativement : village de vignerons) ainsi que deux Wintzenheim en Alsace, tandis qu'en Italie, dans la province de Bolzano, plusieurs noms de communes sont liées à la route du vin parmi lesquelles Caldaro sulla Strada del Vino, Termeno sulla Strada del Vino, Magrè sulla Strada del Vino, Cortaccia sulla Strada del Vino, Cortina sulla Strada del Vino et Appiano sulla Strada del Vino. En Espagne, dans l'île de Tenerife, la plus grande des îles Canaries, il existe Icod de los Vinos[296] et au Portugal, au nord de Lisbonne, près de Pombal, Figueiró dos Vinhos[297].
437
+
438
+ Au Canada, il existe les Vinemount Falls, à Hamilton (Ontario)[298]. Aux États-Unis, South Vinemont, est une petite ville de 2 000 habitants, dans le Comté de Cullman, en Alabama[299].
439
+
440
+ Le cottabe (en grec ancien κότταϐος / kóttabos, étymologie obscure[300]) est en Grèce antique un jeu pratiqué lors des banquets ou encore dans les établissements de bains. Réputé venir de Sicile[301], il consiste en un détournement ludique de la libation effectuée au début de chaque banquet : dans une libation, on verse quelques gouttes de vin sur le sol en invoquant le nom d'une divinité, principalement Dionysos. À l'origine, pour le cottabe, on verse le reste de sa coupe de vin en invoquant la personne aimée. Par la suite, la pratique se transforme en jeu : l'objectif est alors de jeter le reste de vin (λάταξ / látax) dans un bassin, posé par terre ou sur une table, toujours en prononçant le nom d'une personne aimée. Si les gouttes de liquide atteignent effectivement la coupe, c'est un heureux présage. Outre le présage, le gagnant au cottabe remporte souvent un petit lot : œuf, pomme, gâteau, coupe[302], voire un baiser[303]. La peinture sur vases montre que le jeu se pratique en tenant une anse du kylix (coupe plate) par un ou deux doigts, les autres doigts étant arrondis « à la manière des joueurs de flûte[304] ». Le poignet est plié[305] ; le lancer se fait par rotation de ce dernier plutôt que par mouvement du bras entier, comme pour le lancer du javelot[306]. L'adresse ne suffit pas : il est important de réussir un lancer souple[307], de bonne tenue[308], pour tout dire beau[309].
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+ Le Jeu de l'Outre a été pratiqué depuis la plus haute Antiquité dans le pourtour du bassin méditerranéen. Les Grecs s'y adonnaient durant les Dionysies rurales attiques, le second jour des fêtes de Dionysos que l’on appelait Ascolia (askôlia), l’askôliasmos, un concours dont le but était de rester le plus longtemps en équilibre sur une outre en peau de bouc emplie de vin et enduite de suif. En Italie, ce jeu était pratiqué lors des Consualia, fête donnée en l'honneur de Consus, divinité italique et chtonienne, identifiée ensuite à Neptune-Poséidon. Virgile mentionna ce jeu dans ses Géorgiques (II, 384). Les joueurs devaient faire trois sauts sur l'outre en frappant à chaque fois des mains[310]. C'est ce que montre une mosaïque provenant d'Ostie et conservée dans les collections du Berliner Museum : de jeunes athlètes nus sont observés par les femmes et les dieux ; un a déjà chuté, l'autre se prépare à sa tentative[311].
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+ Il fut implanté en Provence lors de la colonisation romaine et resta populaire jusqu'à l'époque moderne. Connu sous le nom d'« ouire boudenfla » ou « saut du bouc », il est cité dans Mireio par Frédéric Mistral qui fait dérouler ce concours dans les Arènes de Nîmes. Il est attesté aussi à Velaux, à Avignon, lors de la Fête de la Paix qui se déroula le 17 brumaire, an IX, à Caderousse, et à Auriol où il eut lieu lors des festivités de Saint-Pierre en 1844. Le vainqueur gagnait l'outre pleine de vin[310].
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+ Pour les festivités de saint Pierre, chaque 29 juin, se déroule à Haro, dans la région de La Rioja, une Bataille du Vin. Elle débute par un défilé qui réunit la population locale. Chacun a revêtu une tenue blanche et arbore un foulard rouge autour du cou. Sous la conduite du premier magistrat de la cité, tous se dirigent munis de gourdes et de bouteilles pleines de vin rouge vers les falaises de Bilibio, où un office est célébré à l'ermitage de saint Félix. Après cette messe, la bataille commence. Elle consiste à s'arroser copieusement de vin de la tête aux pieds, jusqu'aux douze coups de midi. Elle se termine alors par un encierro entre la place de la Paix et les arènes[312],[313]. Cette bataille fait partie des Fiestas de Interés Turístico Nacional en Espagne.
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+ La fête des Pailhasses de Cournonterral, dans le département de l’Hérault, se déroule chaque mercredi des Cendres. Seuls les habitants du village et quelques invités privilégiés peuvent y participer. Pour éviter tout malentendu, les forces de l’ordre interdisent l’accès au centre de Cournonterral l’après-midi. Durant trois heures, les Pailhasses donnent la chasse aux Blancs à travers les rues, en s’efforçant de les salir à coup de peilles (littéralement « serpillières ») imbibées de lie de vin. Mais toute personne passant par là est considérée comme participant au jeu et peut être salie. À la fin de la période, les ex-Blancs attrapés sont carrément plongés dans des cuves remplies de lie. Les Blancs ont cependant l’initiative puisque ce sont eux qui provoquent en quelque sorte les Pailhasses qu’ils croisent sur leur chemin. À l’origine, les Pailhasses étaient les habitants de Cournonterral et les Blancs ceux d’Aumelas, mais désormais chacun choisit le camp auquel il veut se joindre. Résurgence médiévale ou païenne, la fête des Pailhasses permet d’évacuer les frustrations éventuelles entre villageois et tout le monde peut ainsi entamer le Carême[314].
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+ Le violon est un instrument de musique à cordes frottées. Constitué de 71 éléments de bois[1] (érable, buis, ébène, etc.) collés ou assemblés les uns aux autres, il possède quatre cordes accordées généralement à la quinte, que l'instrumentiste, appelé violoniste, frotte avec un archet ou pince avec l'index ou le pouce (en pizzicato).
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+ Dans les formations de musique classique telles que le quatuor à cordes ou l'orchestre symphonique, le violon est l'instrument le plus petit et de tessiture la plus aiguë parmi sa famille ; celle-ci inclut l'alto, le violoncelle et la contrebasse[2]. Sa création remonte au XVIe siècle. Très vite popularisé, il occupe une place importante dans la musique classique occidentale : de grands compositeurs ont écrit pour cet instrument (concertos, musique de chambre, pièces symphoniques, etc.) voire en jouaient eux-mêmes (Vivaldi, Bach, Mozart, etc.), et certains violonistes du XIXe siècle ont, par ailleurs, acquis une grande renommée, notamment Paganini.
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+ Un violon se compose de trois parties principales : la caisse de résonance, le manche et les cordes.
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+ La longueur du violon est variable. Un violon de taille maximale est appelé un entier, et est destiné aux violonistes ayant atteint leur taille adulte ; il mesure généralement 59 cm de long, du bouton à l'extrémité de la tête, et la longueur du coffre est comprise entre 35 et 36 cm. Il existe une échelle non proportionnelle de longueur des violons, les violons non entiers (quart, demi, trois-quarts...) étant généralement destinés aux enfants :
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+ L'existence de violons de petite taille est avérée au moins depuis le milieu du XIXe siècle[4].
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+ Les luthiers sont les artisans qui créent et entretiennent les instruments à cordes. Les plus connus sont Antonio Stradivari, la famille Amati, la famille Guarneri, Jean-Baptiste Vuillaume et Nicolas Lupot qui tous deux ont reçu le surnom de Stradivarius français. Certaines de leurs créations sont restées célèbres.
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+ L'influence du bois utilisé a été étudiée. Étant un composant de l'instrument largement majoritaire face au vernis, son rôle semblait devoir être également prépondérant. De nombreuses hypothèses ont été échafaudées, certains allant jusqu'à supposer que le bois des violons provenait de la charpente de cathédrales ou de châteaux, ce qui lui aurait donné un âge exceptionnel. Lloyd Burckle et Henri Grissino-Mayer ont quant à eux fait l'hypothèse que le bois utilisé par les grands maîtres italiens provenait des vingt années précédant le minimum de Maunder additionnés au minimum lui-même. Ce minimum de Maunder est une période de froid intense qui a eu lieu en Europe ; avec les vingt années précédentes, cela correspond à la période 1625-1715. Selon les deux auteurs, ce froid aurait provoqué une pousse ralentie des arbres, leur conférant une densité de cernes de croissance par unité de longueur élevée. Mais cette hypothèse a été également rejetée à cause des temps de séchage probablement adoptés par les luthiers italiens, et les auteurs reconnaissent eux-mêmes qu'aucun traitement particulier (séchage, stockage ou vernis) n'a jamais été identifié comme cause certaine de supériorité[5],[6].
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+ Joseph Nagyvary et son équipe ont analysé le bois de cinq instruments (dont un Stradivarius et un Guarnerius) datant d'entre 1717 et 1840. « Dans deux des instruments censés être des merveilles d'acoustique, le bois a été traité par des produits chimiques », d'après Nagyvary : des molécules d'hémicellulose ont été brisées à la suite de l'oxydation causée par un pesticide[7]. Selon le chercheur, le bois aurait été bouilli dans de l'eau chimiquement traitée, dans le but de protéger l'instrument contre les vers et les moisissures. Modifiant la structure du bois, cette opération aurait donc eu des répercussions inattendues. Mais l'agent oxydant employé reste inconnu[8].
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+ Les bois utilisés sont[9] :
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+ L'érable a été choisi parce qu'il n'est pas trop lourd, et il est dur et élastique en même temps. Certains auteurs de lutherie classique prétendent que le peuplier ou le frêne, utilisés par les anciens luthiers italiens, ont été écartés car trop mous et donnant des sons creux et en dedans[10], de même Tolbecque critique lui aussi les vieux fonds en peuplier[11].
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+ Or on sait que ces considérations sont très subjectives et sujettes à interprétation personnelle, le son n'étant pas uniquement le résultat d'une ou deux données mécaniques du bois, d'autant plus que certaines informations étaient erronées autrefois : le frêne européen par exemple, fraxinus excelsior[12], n'est pas un bois mou, il est plus dur que l'érable sycomore[13],[14]. Le bois du peuplier lui, est bien mou, mais est utilisé dans d'autres domaines de la lutherie classique.
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+
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+ Les bois doivent être vieillis avant d'être utilisés, dans un endroit plutôt froid et à l'abri de l'humidité, du vent, de la poussière et des insectes xylophages.
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+ Pour pouvoir reproduire un modèle de violon, le luthier fabrique des gabarits et un moule : pour le contour de la table, pour les ouïes, pour l'épaisseur de la voûte, pour la tête.
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+
28
+ La table et le fond sont formés ; le plus souvent la table est constituée de deux pièces afin d'assurer une symétrie des largeurs des fibres de part et d'autre de l'axe central pour des raisons de sonorité, tandis que le fond peut être d'une ou de deux pièces selon le choix arbitraire du luthier[15]. Les tables et fonds en deux parties sont obtenus à partir d'un morceau fendu en deux. Le luthier trace une ébauche de la forme de la voûte et détermine les contours exacts de la table et du fond.
29
+
30
+ Bille initiale.
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+
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+ Bille coupée « sur sens » (ou « sur maille »). Les quartiers sont divisés verticalement.
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+
34
+ Les deux parts symétriques sont collées pour former fond ou table.
35
+
36
+ Une fois les contours de la table et du fond découpés (à la scie à chantourner par exemple) puis affinés (canif, lime), le luthier procède à l'élaboration des voutes. À l'aide de larges gouges d'abord, puis de rabots « noisettes » ensuite, les voutes sont ébauchées. On procède aux finitions en utilisant des racloirs de diverses formes, jusqu'à l'obtention des voutes désirées dont le galbe revêt beaucoup d'importance dans la production de la sonorité.
37
+
38
+ L'étape du filetage consiste à poser les filets à 4 à 5 mm du bord. Ce sont trois fines lignes qui ont, en plus d'un rôle décoratif, un rôle de protection contre les chocs, susceptibles d'amorcer des fissures dans le sens du fil du bois : les filets préviennent la propagation de telles fissures. Les deux lignes noires peuvent être en alisier teint, en ébène, en poirier, voire en baleine ou en cellulose issue du carton et compressée[16]. La partie blanche peut être en houx, en buis ou en charme. Ils sont dans certains cas inexistants, et ne figurent alors que les emplacements creusés des deux filets noirs ; enfin, dans l'état de finition le moins avancé, ils ne sont que peints à l'encre de Chine[17]. Certains luthiers, comme Maggini ont utilisé des doubles filets : il semble que cette technique soit purement décorative.
39
+
40
+ Puis le luthier creuse le fond au rabot et à la gouge et place sept taquets (petites pièces de bois) sur celui-ci au niveau du joint (s'il y en a un), afin de le consolider. Il donne au fond son galbe définitif.
41
+
42
+ La même étape de creusage a lieu sur la table et les ouïes sont percées. La barre d'harmonie est alors placée ; il s'agit d'une longue pièce de bois, placée sous la table au niveau du pied gauche du chevalet. Elle sert à aider le violon à vibrer, et à résister à l'importante pression exercée par les cordes.
43
+
44
+ En vue de l'assemblage du fond et de la table, pour former une caisse de résonance, on en construit les bords verticaux que sont les éclisses. Contrairement à la table, l'orientation des fibres du bois n'a ici qu'un rôle décoratif[18]. Les éclisses sont cintrées au fer chaud. Puis on les assemble sur une forme au moyen de petites pièces de soutien qui contribueront à la rigidité de la caisse de résonance : tasseaux, coins, contre-éclisses.
45
+
46
+ Le manche et la touche sont les dernières grandes pièces à réaliser. L'étape délicate de la conception du manche est la taille de la volute, car le modèle utilisé est difficile à appliquer à la pièce à cause du relief (la volute « monte » en même temps qu'elle « tourne »). On creuse le chevillier, partie où passent les cordes, entre le sillet et les chevilles ; dans certains cas, il a même été creusé entièrement, sans que cela ait d'autre incidence qu'esthétique[19]. On taille la touche, large de 25 mm au niveau du sillet, de 49 côté chevalet, et arrondie comme le chevalet.
47
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48
+ Puis vient l'assemblage global : on colle le fond sur les éclisses puis, après avoir retiré la forme, on fixe la table et enfin on enclave le manche dans le corps du violon en forçant un peu et on le colle. On fixe alors la touche au manche avec quelques gouttes de colle, afin qu'elle tienne le temps de concevoir le sillet (que l'on ne fixe lui aussi que très légèrement) et de tailler proprement le manche. Puis on fait sauter touche et sillet : l'instrument est terminé en blanc. On procède à l'encollage, c'est-à-dire que l'on enduit le violon d'une sous-couche empêchant le vernis de pénétrer dans les pores du bois. Cette sous-couche peut être à base de gélatine, de blanc d'œuf, d'huile… Le violon peut à présent être verni.
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50
+ Le luthier recolle alors la touche, taille et place les chevilles, puis le bouton. Vient ensuite la taille et la pose de l'âme, située en largeur au niveau du pied droit du chevalet, et en longueur à 3 mm en arrière de celui-ci. Le luthier vernit le manche avec un vernis peu coloré et plus résistant aux frottements de la main et à la sueur. Enfin, il retaille le chevalet brut fourni par le fabricant et le place en même temps qu'il installe les cordes. Le violon est à présent terminé, et ne restent plus à faire que des réglages de la sonorité.
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+ Le vernis a un rôle esthétique et un rôle de protection contre l'humidité due à la sueur du violoniste et à l'air ambiant, dont l'hygrométrie est variable. Plusieurs recettes de vernis existent : à l'alcool, à l'huile de lin, à l'essence grasse (procédé Mailand), propolis… La technique consiste en un mélange variable de solvant et de laques, essence de térébenthine, résines, gommes et colorants, que l'on applique en couches successives sur le violon, et que l'on polit (d'où l'intérêt d'ôter la touche, afin de pouvoir polir le vernis situé sous son emplacement).
53
+
54
+ Le vernis peut avoir différentes teintes, extrêmement variables d'un cas à l'autre suivant les colorants utilisés, l'usure et la patine. Ainsi, il peut aller du jaune doré pour les Amati au rouge brun des Bergonzi en passant par l'orange foncé pour les Stradivarius ou le brun terne des instruments bas de gamme de l'école allemande du XIXe siècle[20].
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+ L'influence du vernis sur la sonorité a été âprement discutée. La recette utilisée par l'école de Crémone ayant été perdue, et les luthiers cherchant la ou les causes de la qualité des violons issus de celle-ci, on a supposé que le vernis jouait un rôle fondamental quant à la sonorité du violon.
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+
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+ Le temps nécessaire à la fabrication d'un violon est délicat à estimer, car il dépend de l'expérience de l'artisan. On considère qu'un artisan confirmé fabrique un violon en 30 à 45 jours, le bois étant déjà sec. L'étape la plus longue à réaliser est le vernissage, car chacune des nombreuses couches n'est appliquée qu'après le séchage de la précédente, or il peut y avoir jusqu'à trente applications successives[21].
59
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60
+ Le prix d'un violon est très variable. Ainsi, un violon d'usine fabriqué en Chine dans les années 1980, vendu avec mentonnière et étui, coutait moins de 1 000 francs[22]. À l'exact opposé, les anciens violons des grands luthiers italiens atteignent des sommes considérables lors de ventes aux enchères. Le dernier record enregistré revient à un Guarnerius del Gesù de 1742 qui a été joué par Yehudi Menuhin et qui a été vendu le 29 octobre 1999 à Zurich à plus de 2,6 millions de dollars[23]. Il existe un juste milieu ; Menuhin propose par exemple comme bons violons les productions de la lutherie espagnole du XVIIIe siècle ou celles de la lutherie tchèque[24]. Un violon à l'état brut, sans vernis, se nommera violon sylvicole ou tout simplement un "violon en blanc".
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+ La fonction de la caisse de résonance est d'amplifier le son provoqué par la vibration des cordes.
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+ La face supérieure d'un violon est appelée table d'harmonie. Faite (le plus souvent) de deux morceaux d'épicéa collés dans le sens de la longueur, elle est bombée et percée de deux orifices en formes de ƒ, les ouïes, qui ont pour vocation de libérer les vibrations provenant de la caisse de résonance. La face inférieure, communément appelée le « dos » ou le « fond », est formée d'une pièce en érable, ou de deux pièces collées ensemble dans le sens de la longueur. Elle est également bombée mais souvent dans une moindre mesure. Sur les bords des deux faces, on distingue une double ligne noire enserrant une ligne de même couleur que la table (blanche avant le vernissage) : les filets.
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+
66
+ Les flancs en érable, appelées éclisses, réunissent la table d'harmonie et le fond afin de former une boîte qui forme la caisse de résonance. Au niveau du chevalet, les côtés du violon sont en forme de C (en creux vers l'intérieur) : ce sont les échancrures, dont le but est de permettre le passage de l'archet. Les petites pointes à leurs extrémités se nomment les onglets.
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+
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+ À l'intérieur du violon, on trouve l'âme et la barre d'harmonie, qui jouent un rôle essentiel dans la transmission des vibrations des cordes et dans la résistance face à la pression qu'exercent les cordes.
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+ C'est dans la caisse de résonance que l'on trouve l'étiquette mentionnant le nom du luthier fabricant et l'année de fabrication.
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72
+ Il permet d'obtenir la bonne longueur de cordes, d'ajuster la tension de celles-ci et autorise le jeu du violoniste.
73
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74
+ Il s'agit d'une pièce d'érable terminée par la tête, décorée d'un ornement en forme de spirale, la volute. Dans la construction baroque et classique, jusque vers 1800, le manche du violon était ajusté contre le tasseau et cloué à lui. Maintenant il est enclavé et collé dans le tasseau supérieur. Sur la tête, des chevilles sont fixées latéralement afin de contrôler la tension des cordes. Facilement reconnaissable par sa couleur noire, une longue plaque d'ébène, la touche, non frettée, est collée sur le manche. La touche est terminée au niveau de la tête du violon par le sillet, petite pièce en ébène qui fait office de guide pour les cordes.
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+ La volute peut également servir à poser un violon sur un support de partitions.
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+ Les quatre cordes sont la partie du violon qui, mise en vibration par l'archet ou par les doigts, produit le son. Les cordes, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées à la quinte de la manière suivante : sol, ré, la et mi. On accorde le violon soit avec les chevilles, qui sont situées sur la volute (tête du violon), ou avec les vis (les tendeurs), qui elles, sont situées sur le cordier. Il faut savoir que l'accordage par les tendeurs est plus subtil, et plus facile pour les débutants. On peut cependant accorder le violon autrement pour obtenir un effet, la scordatura.
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+ Pendant une très longue période, les cordes étaient en boyaux et seule la corde de sol était entourée d'un fil d'argent ou de cuivre (elle était dite « filée »)[25]. Le boyau employé n'était pas de chat comme le veut une idée très populaire. Cette erreur est par exemple reprise dans la définition humoristique du violon[26] donnée par Ambrose Bierce dans son Dictionnaire du Diable de 1911 : « Violon : instrument destiné à chatouiller les oreilles de l'homme par le frottement de la queue d'un cheval sur les boyaux d'un chat ».
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+ L'erreur pourrait provenir d'une compréhension trop littérale de catgut[27], corde de boyau utilisée en chirurgie. En réalité, on emploie pour fabriquer les cordes en boyau la tunique médiane de l'intestin grêle du mouton, dont les fibres sont résistantes. Plusieurs fils obtenus par découpage dans le sens de la longueur sont tordus ensemble, et la tunique médiane est si fine que les intestins grêles de quatre à cinq moutons sont nécessaires pour faire environ vingt-cinq cordes de la[28].
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+ Une corde de boyau doit être dans toute sa longueur cylindrique, de même diamètre, élastique, d'une souplesse régulière et de couleur transparente. Un épaississement ou une densité irrégulière de la structure du matériau empêchent un accord tout à fait juste. La justesse d'une corde ne s'évalue sur la régularité du diamètre que si elle est de densité régulière, cette dernière condition n'étant remplie que pour les cordes de bonne qualité[29].
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+ Au début du XXe siècle, la corde de mi fut remplacée par un fil d'acier, car elle se brisait trop souvent[30]. Plus tard, on a également muni d'un enroulement d'aluminium les cordes de la et de ré, dont le noyau est en boyau ou en matière synthétique, tel que l'hydronalium (en) (alliage d'aluminium et de magnésium résistant à la corrosion due à la sueur)[31]. Cette dernière solution est maintenant privilégiée (sauf pour la musique ancienne) : elle est moins sensible au désaccord ; elle n'est pas aussi exigeante lors de la fabrication, et peut donc être réalisée de manière industrielle. On utilise également beaucoup des cordes basses filées à noyau d'acier, qui produisent une sonorité claire mais sèche. Pour accorder plus facilement les cordes d'acier, beaucoup plus sensibles à la tension, ont été mis au point des mécanismes à vis spéciaux, fixés au cordier, les tendeurs, petites molettes fines.
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+ Si toutes les cordes avaient le même diamètre, la tension devrait diminuer pour les cordes basses. La répartition de la pression sur la table serait alors irrégulière et la sonorité des cordes basses insatisfaisante à cause de la faiblesse de résonance. C'est pourquoi les cordes ont des diamètres différents, mais une tension presque égale. On tend plus fortement la corde de mi, qui repose sur le pied droit du chevalet afin de lui conférer un volume sonore et un éclat accrus. Un violon de type Stradivarius pèse entre 355 et 365 g tout compris ; la table, 55 g, et le fond, 90 g, doivent résister, par l'intermédiaire des éclisses, à la tension des cordes égale à 27 kilogrammes[32]. Comme dans le cas du violon la pression transmise à la table vaut 0,140 kg par kg de tension[33], on trouve une pression exercée sur la table valant 3,78 kg.
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+ Autrefois on désignait sous le nom de bourdon la corde de sol. On en trouve la trace dans la traduction de la méthode de Leopold Mozart par exemple. Actuellement, on note les cordes de I à IV, la première corde étant celle de mi, également nommée chanterelle.
93
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94
+ Yehudi Menuhin dit des cordes[34] : « La corde de sol, la plus grave, suscite une sonorité riche, profonde, et inspire un sentiment de noblesse. La corde de ré se distingue par son caractère plus passionné, plus vif. La corde de la s'ouvre et s'épanouit dans l'espace. La plus brillante et la plus extravertie des quatre est la corde de mi. »
95
+
96
+ Le chevalet est une planchette sculptée en érable sycomore placée perpendiculairement à la table d'harmonie entre les ouïes et qui assure deux fonctions. Il maintient les cordes dans une configuration arquée (les cordes ne sont pas dans un même plan), permettant que chacune puisse être frottée séparément. Il a également une influence sur la sonorité du violon, car il communique les vibrations des cordes à la table d'harmonie. Tout comme l'âme, cette pièce n'est pas collée à l'instrument, mais maintenue en place par la seule pression des cordes.
97
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98
+ Les quatre cordes peuvent être accordées au niveau de la tête grâce aux chevilles ; à la base du violon, les tendeurs permettent un accord plus fin. Ces tendeurs sont attachés au cordier, pièce noire en ébène fixée à la caisse par un bouton.
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+
100
+ De très nombreuses techniques existent sur le violon pour obtenir une large palette sonore et tirer toutes les possibilités de l'instrument. Le plus souvent, on joue du violon en posant le bas de l'instrument (le côté chevalet - cordier, et non le côté manche - volute) sur la clavicule gauche, tandis que les doigts de la main gauche (excepté le pouce) appuient sur les cordes au niveau de la touche et que la main droite tient l'archet et frotte avec celui-ci les cordes. Cette façon de jouer est indépendante de la latéralisation (droitier ou gaucher)[réf. nécessaire]. Quelques violonistes jouent en posant l'instrument sur leur clavicule droite, et donc en inversant tous les gestes, mais la première manière est très largement majoritaire. Les explications qui suivent considèrent donc le cas le plus courant.
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+ La même note jouée sur deux cordes différentes, sonne avec une couleur différente, plus ou moins « chaude ». Ces différences sont exploitées par le violoniste en fonction de l'effet recherché. Le pouce servant à tenir le manche, les doigts sont désignés du premier au quatrième, l'index étant le premier doigt, alors que les violoncellistes, au contraire, utilisent le pouce pour jouer une note se situant au dessus de la caisse de résonance.
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+ La mentonnière et le coussin sont deux pièces pouvant s'ajouter ou s'enlever librement du violon, et dont la fonction est de faciliter l'adaptation du corps à la forme des éclisses.
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+ Le coussin se place sous le violon, et évite ainsi à la clavicule de subir trop durement le contact des bords du violon.
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+ La mentonnière se place sur le violon, à gauche du cordier, ou l'enjambant, et comme son nom l'indique, on y place le menton. Elle permet d'éviter de mettre massivement la sueur du violoniste en contact avec la table, abîmant alors le vernis. Louis Spohr semble avoir été un des premiers à l'utiliser, en 1819. L'accessoire était à ses débuts assez grossier, s'implantant dans le tasseau avec une vis à bois. Il fut largement critiqué, comme étant « un champignon qui aurait poussé sur le bord du violon », ou étant jugé gênant, ridicule, augmentant sans raison la hauteur des éclisses, empêchant de faire corps avec l'instrument, modifiant le son du violon… Tolbecque considérait dans les années 1900 qu'il avait fallu 70 ans pour que l'usage se répande, et qu'il était à présent tout à fait adopté[36]. C'est cependant inexact, les instrumentistes de musique traditionnelle (par exemple en musique cadienne) jouent souvent le violon posé contre le haut de la poitrine, et donc n'ont pas besoin de mentonnière. Quant aux Tsiganes, ils jouent souvent les contre-temps le violon en l'air, la table basculant de l'horizontale à la verticale (l'axe du violon conserve son orientation habituelle)[37].
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+ La sourdine se place sur le chevalet. Son action consiste à ajouter de la masse au chevalet ce qui restreint la transmission des vibrations des cordes au chevalet et donc à la caisse de résonance via l'âme. Le but premier de la sourdine est de réduire l'intensité sonore du violon, mais ce n'est pas son seul effet. La sourdine permet aussi de modifier le timbre de l'instrument.
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+ Il existe deux catégories de sourdines : les sourdines d'orchestre et les sourdines d'appartement. Les sourdines d'orchestre (petites sourdines en caoutchouc ou en ébène) utilisées à l'orchestre donnent un timbre plus doux et feutré. Les sourdines d'appartement (sourdines peigne en caoutchouc ou en plomb qui sont beaucoup plus lourdes) ont pour but de réduire l'intensité sonore au maximum pour ne pas déranger les voisins.
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+ Par exemple : une simple pince à linge ; un petit morceau de caoutchouc posé sur le chevalet entre les cordes de ré et de la ; une plus large bande (à quatre branches), recouvrant entièrement le dessus du chevalet, du sol au mi ; un modèle métallique (le plus puissant : en plomb).
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+ Deux types de sourdine : une simple pince à linge ; une sourdine en caoutchouc.
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+ Sourdine en plomb à quatre branches posée sur le chevalet.
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+ Coussin.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Bien qu'il existe une représentation d'un violon (forme en huit, volute, ouïe en forme de C) sur une statue d'un temple en Inde datée du XIIe siècle[38], on estime habituellement que le violon naît dans les années 1520, dans un rayon de 80 km autour de Milan en Italie. Il y a indétermination entre les villes de Brescia et de Crémone. Le premier luthier ayant fabriqué un violon pourrait être Giovan Giacomo Dalla Corna (en) ou Zanetto Montichiaro ; rien ne permet d'affirmer que ce soit Andrea Amati (v. 1505/1510-1577), et (contrairement à ce qu'affirme la littérature du XIXe siècle) il ne s'agit sûrement pas de Gasparo da Salò, né en 1540[39]. Il semble que le violon ait emprunté des caractéristiques à trois instruments existants : le rebec, en usage depuis le XIVe siècle (lui-même dérivé du rebab de la musique arabe), la vièle et la lira da braccio[40].
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+ La première mention du violon dont on ait trace est une note de décembre 1523, dans un registre de la Trésorerie générale de Savoie (la langue y est alors le français), pour le paiement des prestations des « trompettes et vyollons de Verceil »[41]. La première apparition du violon dans l'art est due à Gaudenzio Ferrari (circa 1480 - 1546), auteur de la Madonna degli aranci (La Madone à l'oranger)[42], datant de 1529-30, dans l'église Saint-Christophe de Verceil[43]. Enfin, une des premières descriptions explicites de l'instrument et de son accord en quintes figure dans l'Epitomé musical des tons, sons et accordz, es voix humaines, fleustes d'Alleman, fleustes à neuf trous, violes, & violons.[44] de Philibert Jambe de fer, publié à Lyon en 1556. Philibert Jambe de fer écrit : « Le violon est fort contraire à la viole… Nous appelons viole c'elles desquelles les gentils hommes, marchantz et autres gents de vertuz passent leur temps… L'autre s'appelle violon et c'est celuy duquel ont use en danceries. »[45]
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+ Le violon se répand rapidement à travers l'Europe, à la fois comme instrument de rue, populaire, et comme instrument apprécié de la noblesse : ainsi, le roi de France Charles IX aurait commandé à Amati 24 violons en 1560[46]. Le plus ancien violon qui nous soit parvenu serait un de ceux-là et porte le nom de leur commanditaire.
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+ Vers 1630, Pierre Trichet écrit, dans son Traité des instruments de musique que « les violons sont principalement destinés aux danses, bals, ballets, mascarades, sérénades, aubades, fêtes et tous passe-temps joyeux, ayant été jugés plus appropriés à ces genres de passe-temps que tout autre instrument »[47]. L'avis de Trichet n'est pas isolé au début du XVIIe siècle : à ses débuts, le violon est considéré comme criard et juste bon à faire danser[48]. De fait, la France du XVIIe recherche plus les sonorités intimistes propres à l'expression individuelle[49] que les effets spectaculaires des virtuoses et le son brillant du violon. Cependant, il a déjà commencé sa conquête du monde musical en Italie dès les années 1600.
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+ Sous l'influence de premiers virtuoses tels que Balthazar de Beaujoyeulx, à la tête du groupe de violons italiens emmenés du Piémont en 1555 par Charles Ier de Cossé, la famille des violons connaît un succès croissant qui va l'amener à supplanter progressivement la viole de gambe. Dans Circé ou le ballet comique de la reine (à l'origine, balet comique de la Royne), dont la production globale avait été confiée à Beaujoyeux, se trouvent deux séries de danses instrumentales qui sont spécifiquement destinées à être jouées par des violons. Le texte et la musique en sont publiés en 1582, formant ainsi la première partition jamais imprimée pour le violon[50]. L'établissement du violon en France se poursuit avec la création en 1626 des Vingt-quatre Violons du Roi, et surtout grâce à l'influence du compositeur et violoniste italien Jean-Baptiste Lully (1632 - 1687), qui, prenant la tête de La Petite Bande en 1653, la fait progresser jusqu'à la mettre en concurrence avec les Vingt-quatre Violons[51].
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+ C'est néanmoins en Italie que le violon connaît son essor le plus rapide et le plus spectaculaire. La virtuosité des violonistes italiens est exploitée en la deuxième partie du XVIe siècle à Brescia avec les virtuosos Giovan Battista Giacomelli et Giovan Battista Fontana et dès le début de la période baroque par Claudio Monteverdi, qui use de trémolos et de pizzicatos dans ses opéras, dont l'un des plus connus pour son usage du violon est L'Orfeo (1607). Il faut attendre plusieurs décennies avant que des virtuoses tels que Heinrich von Biber (1644 - 1704) atteignent hors d'Italie un degré de maîtrise virtuose tel que celui développé par les maîtres italiens.
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+ La seconde partie du XVIIe siècle voit la domination de l'école de Bologne qui produit des musiciens tels que Arcangelo Corelli, son élève Francesco Geminiani, ou encore Giovanni Battista Vitali, et voit naître des formes telles que la Sonate et le Concerto grosso. C'est à Crémone, près de Bologne que Niccolò Amati, Andrea Guarneri et surtout Antonio Stradivarius amènent le violon à sa forme actuelle et produisent des exemplaires d'une très grande qualité, à tel point que les Stradivarius et, dans une moindre mesure les Guarnerius, sont toujours aujourd'hui les violons les plus onéreux et les plus recherchés. Parmi les virtuoses ayant possédé un Stradivarius, citons Niccolò Paganini, Joseph Joachim, David Oïstrakh ou encore Jascha Heifetz (qui jouait aussi un Guarnerius).
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+ Plus tard, au cours du XVIIIe siècle, c'est à Venise, avec Antonio Vivaldi, à Rome avec Pietro Locatelli ou Padoue avec Giuseppe Tartini que se développent le plus sensiblement la technique et le répertoire du violon. Les Quatre Saisons pour violon et orchestre de Vivaldi, ou la Sonate des trilles du Diable de Tartini, tiennent toujours une place de choix dans le répertoire du violon.
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+ La période classique voit l'émergence d'une école de violon germanique influencée par les Italiens qui ont désormais acquis une notoriété suffisante pour faire des tournées dans toute l'Europe. Johann Georg Pisendel (1687 - 1755) voyage entre la cour de Dresde et ses maîtres italiens Giuseppe Torelli et Vivaldi. Ce sont les œuvres pour violon solo de Pisendel qui auraient influencé Bach pour écrire ses Sonates et partitas pour violon seul[52] (BWV 1001 à 1006), qui exaltent les capacités polyphoniques du violon : chaque sonate comprend une fugue à quatre voix pour violon seul, et la Partita pour violon seul n° 2 inclut la célèbre Chaconne. Les compositeurs virtuoses de l'école de Mannheim, Johann Stamitz (1717 - 1757), Carl Stamitz (1745 - 1801) et Christian Cannabich (1731 - 1798) ainsi que leur contemporain Leopold Mozart (1719 - 1787), sont tous des violonistes de renom, exerçant bien au-delà des frontières germaniques.
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+ Un peu plus tard, Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791), compositeur et violoniste virtuose, écrit de nombreuses sonates pour violon et clavier, cinq concertos pour violon (KV 207, 211, 216, 218, 219) et la symphonie concertante (KV 364).
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+ En 1740, Hubert Le Blanc publie un traité pour défendre la viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle, signe qu'encore au milieu du XVIIIe siècle, la querelle entre les partisans des deux familles d'instruments ne s'est pas épuisée. Simon McVeigh note que la résistance des Français concerne plus la musique italienne, en adéquation avec l'esthétique française d'alors, qu'un simple problème d'instrument[53]. Toutefois, la présence de violonistes virtuoses tels que Jean-Marie Leclair (1697 - 1764) dans le paysage musical français d'alors laisse percevoir la perméabilité qu'a acquise en un demi-siècle la musique française aux influences italiennes. Les réticences de Le Blanc finissent par être balayées, avec l'abandon à la fin du XVIIIe siècle de la viole[54].
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+ Un autre abandon datant de cette époque renforce le rôle du violon, cette fois-ci en orchestre : la basse continue disparaissant peu à peu à partir de 1770[54], le premier violon, membre du plus important groupe de l'orchestre, la supplante à la direction. C'est ainsi que jusqu'à la fin du XIXe siècle, en incluant même Pierre Monteux et Charles Munch, presque tous les chefs d'orchestre français sont violonistes, et que jusqu'à Jules Pasdeloup et Édouard Colonne (à ses débuts), ils dirigent avec l'archet[55].
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+ Dans les dernières décennies du siècle, Paris est devenu un centre cosmopolite pour les violonistes, accueillant non seulement Mozart mais aussi plusieurs virtuoses renommés, notamment Joseph Bologne de Saint-George ou Giovanni Battista Viotti, qui se produit avec le Concert Spirituel dès 1782. Au travers de ses 32 concertos pour violon et grâce à sa maîtrise technique, notamment de l'archet, Viotti influence durablement l'art du violon pour les décennies à venir.
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+ Alors que l'école française de violon devait conquérir une place de plus en plus prééminente durant l'ensemble du XIXe siècle, grâce notamment à la fondation du Conservatoire de Paris, en 1795, c'est encore l'école italienne qui fournit au monde du violon d'alors, en la personne du virtuose Niccolò Paganini (1782-1840), l'un de ses plus remarquables talents. La publication de ses 24 Caprices pour violon solo, opus 1, et de ses concertos pour violon, marque une avancée décisive dans les possibilités virtuoses de l'instrument, préparant celui-ci au répertoire flamboyant du XIXe siècle, en introduisant notamment des pizzicati de la main gauche, des coups d'archets en ricochets, des doubles cordes harmoniques… C'est pourquoi Paganini représente dans l'imaginaire romantique la « virtuosité transcendante quasi diabolique »[56]. Ses seuls élèves connus, Camillo Sivori (1815-1894) et Antonio Bazzini (1818-1897) devaient poursuivre l'œuvre du maître, mais l'on peut affirmer que la carrière brillante de Paganini marque la fin de la grande école de violon italienne[57].
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+ Le début du XIXe siècle voit l'émergence en France d'une génération de violonistes brillants largement influencés par Viotti[58]. Parmi ses élèves et disciples, Pierre Rode (1774 - 1830), Rodolphe Kreutzer (1766 - 1831) et le Belge Charles-Auguste de Bériot (1802 - 1870) connaissent la gloire de carrières internationales ; ils enseignent au Conservatoire de Paris et laissent un important matériel pédagogique, très utilisé par la suite : 24 caprices de Rode, 42 études de Kreutzer, concertos de Bériot… La société bourgeoise du XIXe siècle veut se divertir grâce à la musique, mais aussi l'apprendre ; elle est ainsi l'instigatrice de ces méthodes et études pour violon de l'école franco-belge[59].
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+ « La Wallonie en tant que partie de l'Etat belge, a été le plus grand berceau des violonistes : l'accumulation des talents sur le plus petit espace constitue un des phénomènes les plus remarquables de la géographie musicale de l'Europe ». Tels sont les mots du musicologue allemand H.-J. Moser, au congrès de la Société internationale de Musicologie d'Utrecht en 1952[60]. Parmi les élèves de Bériot, Henri Vieuxtemps (1820 - 1881) écrit une abondante littérature violonistique (ses concertos et pièces de virtuosité sont encore largement présentes au répertoire aujourd'hui). Vieuxtemps a lui-même pour élève Eugène Ysaÿe (1858 - 1931), compositeur de six sonates pour violon, opus 27. Tous ces violonistes font significativement évoluer la technique du violon et l'interprétation du répertoire. Parallèlement, à part Camille Saint-Saëns et Édouard Lalo, les compositeurs romantiques français n'apportent que peu de grandes œuvres de bravoure au violon, laissant aux compositeurs germaniques le soin d'écrire les grands concertos du répertoire.
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+ Le XIXe siècle, en Allemagne, est l'époque de fondation du grand répertoire du violon. Les compositeurs allemands écrivent quatre des plus célèbres concertos pour l'instrument, tous toujours très joués à l'heure actuelle :
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+ On peut également souligner la composition des 10 sonates pour violon de Beethoven, dont Le Printemps et la Sonate à Kreutzer.
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+ Hors d'Allemagne, Piotr Ilitch Tchaïkovski compose en 1878 son concerto pour violon en ré majeur, Antonín Dvořák, en 1879, son concerto en la mineur op. 53 (B108). Pablo de Sarasate, virtuose renommé, écrit plusieurs morceaux de bravoure, mettant en valeur sa brillante technique ; parmi eux, la Fantaisie de concert sur des thèmes de Carmen, Zigeunerweisen ou encore la Habanera.
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+ Le XXe siècle continue à consolider la place du violon dans le répertoire classique. Bien que de nouveaux styles apparaissent, et que l'avant-garde futuriste rejette les « vieux instruments », de nombreux compositeurs ajoutent leur contribution au répertoire violonistique. Le siècle s'ouvre avec le concerto en ré mineur (op. 47) de Jean Sibelius, datant de 1903 et qui restera le concerto du XXe siècle le plus joué et probablement le plus admiré. Il se poursuit avec Sergeï Prokofiev et ses Concerto no 1 en ré majeur (1916) et no 2 en sol mineur (1935), Georges Enesco et sa Sonate "dans le caractère populaire roumain" (1926) ou Maurice Ravel et sa Sonate pour violon et piano (1922-27) ainsi que Tzigane (1924). Le grand violoniste Fritz Kreisler écrit de nombreuses pièces pour son instrument, notamment son Praeludium et Allegro, ses Liebesleid et Liebesfreud, le Tambourin chinois, le Caprice viennois… .
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+ Nombreux sont les compositeurs qui s'essayent, avec plus ou moins de bonheur à l'écriture d'un concerto. La production russe est sans doute une des plus importantes : les concertos de Prokofiev sont suivis par celui d'Aram Khatchaturian (1940) ; Chostakovitch en écrit un premier en 1947 et un second vingt ans plus tard. Igor Stravinsky a tenté de renouveler le genre et achevé son concerto, à Nice, en 1931.
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+ Le XXe siècle est aussi le moment où l'on fixe la hauteur du la3, ou diapason. Celui-ci a considérablement varié au cours du temps : par exemple, entre les différents opéras d'Europe, et entre 1810 et 1860, le diapason a pris des valeurs entre 423 et 452 hertz[61]. L'organisation internationale de normalisation fixe en 1955 le la à 440 Hz. Les fluctuations du la ont d'importantes conséquences sur les instruments à cordes. En effet, pour obtenir un diapason plus élevé, ce n'est pas l'épaisseur de la corde qui est modifiée mais la tension. La pression exercée sur la table varie ainsi fortement au cours du temps. La montée du la3 par rapport à celui de l'époque Stradivari entraîne un renforcement du barrage des instruments anciens pour mieux résister à la pression accrue exercée par les cordes.
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+ Mais les années 1950 signent aussi le retour du jeu sur violon baroque (et donc souvent l'emploi d'un la3 plus bas), avec la formation du Concentus Musicus Wien par Nikolaus Harnoncourt, le pionnier du genre. S'ensuivent les mises en place de la Cappella Coloniensis par le WDR en 1954, du Collegium Aureum (1962) par le label Harmonia Mundi, du Alarius Ensemble Bruxelles (1956) et après 1972 de La Petite Bande (fondations de Sigiswald Kuijken et de son entourage), de l'Academy of Ancient Music (1973)… Les instrumentistes baroques réutilisent des violons de montage baroque qui n'ont pas été modifiés, ou des copies d'après modèles ; suivant les cas, ils y ajoutent les cordes en boyau, l'archet convexe… .
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+ Le violon a rencontré un grand succès partout dans le monde[62] étant donné sa versatilité, sa petite taille et son poids minime. Il a non seulement réussi à intégrer des musiques savantes, mais il a aussi réussi à supplanter des vièles traditionnelles. Il a également suscité une nouvelle attitude des musiciens folkloriques face à la musique écrite[63]. Il a été un trait d'union entre les diverses classes sociales en Europe notamment, où les Tziganes par exemple faisaient le lien entre bourgeoisie et paysannerie. Il a été modifié, adapté, transformé, tant dans sa structure que dans son jeu ou sa tenue, mais il est resté identique et authentique à lui-même finalement.
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+ Dans beaucoup de pays européens, le violon est entré par la petite porte dans la vie musicale, accompagnant la musique à danser populaire[64], laissant la musique savante à la viole. Grâce à sa large diffusion, il a permis aussi la mise en valeur du patrimoine traditionnel qui accéda à des scènes jusque-là réservées à la musique savante.
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+ Finlande : Le violon y a été introduit au XVIIe siècle dans la musique à danser d'origine centrale européenne (polska, polka, mazurka, scottish, quadrille, valse et menuet) appelée pelimanni ou purppuri (de « pot-pourri », suite de danse) qui devint le genre principal de la musique finlandaise.
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+ Norvège : C'est aussi au XVIIe siècle que le violon y apparaît avec la musique à danser continentale appelée slåtter ; il y côtoie la vièle flatfelan. Il a subi quelques transformations pour devenir le hardanger (ou hardingfele) : adjonction de cordes sympathiques, de marqueterie, etc. Il put ainsi continuer à accompagner les musiques rurales lors des réunions festives où les danses de couples avaient cours. Au XIXe siècle, la technique de jeu évolua par le retour d'émigrants américains et par l'arrivée de nouvelles danses plus enjouées.
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+ Suède : Le violon y arriva au XVIIe siècle dans la musiques de danse gammaldans importée du continent au fil des siècles ; son développement fut stoppé à l'orée du XIXe siècle par les fondamentalistes religieux qui assimilèrent le violon au démon, d'où l'apparition de l'accordéon à sa place dans la spelmansmusik. Il subit de plus la concurrence de la vièle nyckelharpa.
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+ Lituanie : Depuis le XVIe siècle, on trouve dans ce pays un violon fait maison en diverses tailles, avec trois à cinq cordes, le smuikas. Il est accordé en quinte mais parfois en quarte selon les formations folkloriques qu'il intègre. Les musiciens placent parfois une petite pièce de bois sur la table d'harmonie afin de modifier le son.
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+ Lettonie : On le joue depuis le XVIe siècle sous le vocable vijole dans la spēlmanis, musique à danser d'origine germanique accompagnée du cymbalum ou de la cornemuse.
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+ Estonie : On le retrouve dans le folklore estonien sous le vocable viiul.
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+ Royaume-Uni : En Écosse il a vite supplanté le rebec et la vièle médiévale qui s'y trouvait. Aux Îles Shetland, on le tient contre la poitrine où on le tourne pour pouvoir atteindre les diverses cordes avec l'archet. Au Pays de Galles, le ffidil a supplanté le crwth au XVIIIe siècle mais est resté un instrument populaire sans lettre de noblesse. Il a failli y disparaître sans le soutien de familles tziganes. En Angleterre il fut concurrencé au XVIIe siècle par la viole de gambe mais trouva dans la musique à danser un répertoire bienveillant.
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+ Irlande : En Irlande, l'instrument se nomme fiddle et est joué par un fiddler ; là aussi c'est dans la musique à danser qu'il trouve son accomplissement. Kevin Burke est un musicien irlandais de renom ayant participé notamment au groupe The Bothy Band.
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200
+ Les Tziganes et les musiciens Juifs (jouant la musique klezmer) ont su eux développer un style de jeu sophistiqué ; musiciens itinérants, la portabilité de l'instrument fut très vite appréciée. Les danses et les cérémonies de mariages étant très en vogue dans ces pays, le violon s'y est développé dans les campagnes.
201
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202
+ Hongrie : Les Tziganes et les Roms se sont très vite intéressés à cet instrument portable et adaptable à tout type de musique. Dès le XVe siècle on trouve des ensembles composés de cymbalum et de violons (prima et kontra), considérés comme des instruments populaires alors. Des virtuoses tels Elek Bacsik ou Roby Lakatos s'y sont fait une réputation.
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204
+ Moldavie : On y trouve un violon à sept cordes sympathiques, sans doute influencé par la gadulka, une vièle bulgare.
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206
+ Pologne : L'instrument a rencontré un accueil très favorable dans ce pays où les danses étaient plébiscitées. Le violon a subi des modifications pour ressembler aux vièles existantes avant son arrivée : mazanki (à une frette), gesliki et suka. Le skrzypce est taillé dans un bloc de bois monoxyle et a de trois à quatre cordes ; une allumette placée sous les cordes au niveau de la touche fait office de capodastre.
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208
+ Roumanie : La vioarâ est très prisée dans ce pays où les musiciens usent à volonté de scordatura. Il existe des variations locales : le contra n'a que trois cordes ; la vioarâ cu goarnâ est un « Stroh violon » ou « violon à pavillon » appelé aussi lauta (ou hidede) cu tolcer.
209
+
210
+ Serbie : Le violina se joue en trio dans le folklore.
211
+
212
+ Slovaquie  : L'oktavka (« violon octave ») et le shlopcoky (« violon boîte ») sont des variantes rustiques côtoyant la version originale.
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214
+ Ukraine : Le skripka a la particularité d'être joué essentiellement sur la deuxième ou la troisième corde.
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+ Albanie : Il s'y jouait en duo pendant l'entre-deux-guerres, accompagné d'un tambour sur cadre.
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+ Espagne : La présence du violin est attestée depuis le XVIe siècle mais de manière discrète, sauf dans les célébrations anciennes de verdiales où une formation appelée panda intègre un violon soliste au jeu antiphonique et criard qu'on retrouve uniquement au Mexique.
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220
+ France : Il y apparaît au XVIIe siècle dans la musique populaire. On le retrouve notamment en petit ensemble de cordes dans la danse alpine rigaudon mais aussi dans d'autres régions du centre. Jean-François Vrod en est un interprète reconnu. Françoise Étay a publié des études ethnomusicologiques sur la tradition du violon en Auvergne et Limousin[66].
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+
222
+ Grèce : Les Tziganes se sont ici aussi emparés du violi avec un accord alla turca (Sol - Ré - La - Ré), joué sur la poitrine, ou alla franca (Sol - Ré - La - Mi), joué sous le menton. On trouve en Crète des instruments à cordes sympathiques.
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224
+ Italie : Parallèlement à la musique classique, le violon devait y connaître un destin folklorique, étant joué dans bien des régions pour accompagner la danse. Au XIXe siècle, il subit la concurrence de l'organetto, un accordéon diatonique. L'ensemble suonatori rassemble trois violons. Dans le sud du pays, il intègre la formation accompagnant la danse thérapeutique tarentelle.
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226
+ Portugal : Ce pays a joué un grand rôle dans la dissémination du violon dans ses colonies ou comptoirs. On l'y nomme viola pour le différencier des autres vièles rustiques appelées rebecs.
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+ Le violon a été adopté par les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte) avec l'accord Sol - Ré - Sol - Ré et il a été intégré aux ensembles takhts jouant la musique savante arabo-andalouse dès le XIXe siècle. Le violon y est joué verticalement et s'y nomme kamân, kamanja, kemala ou encore jrâna, remplaçant à volonté la vièle rabâb. Il s'est non seulement parfaitement adapté à l'art de la nouba, mais il a en plus intégré bien des genres semi-classiques voire populaires sous forme d'orchestres de cordes firqa. Au cours du XXe siècle, en Tunisie et en Égypte, on est revenu à la tenue occidentale, sous le menton.
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230
+ Les principaux violonistes sont Ridha Kalai, Abdou Dagher et Jasser Haj Youssef. Ce dernier, reconnu également dans le jazz, est le premier violoniste à adapter le jeu du violon arabe sur une viole d'amour.
231
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232
+ Le violon a intégré sans changement organologique la musique orientale depuis le XIXe siècle, mais sa technique et sa position de jeu ont évolué : on le tient en effet à la verticale sur le genou et les mélismes y sont fréquents. Il s'adapte parfaitement aux contraintes microtonales.
233
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234
+ Irak : Le violon appelé keman remplace à volonté la vièle djoza au sein des ensembles exécutant les maqâms de la musique arabe savante.
235
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236
+ Iran : Le violon est très apprécié ici et il remplace à volonté la vièle kamânche dans les ensembles jouant la musique iranienne savante. Il est sans doute à l'origine de l'ajout d'une quatrième corde au kamânche d'ailleurs. Il existe une grande école de violon, et les compositeurs n'hésitent pas à écrire des concertos selon tel ou tel dastgâh pour lui.
237
+
238
+ Israël : à la suite de l'immigration massive des juifs ashkénazes, nombre de musiciens talentueux des pays de l'Est se sont retrouvés dans ce pays où le violon accompagne désormais les danses folkloriques.
239
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240
+ Turquie : Le violon a été intégré à la musique savante turque et celle des derviches tourneurs (avec la viole d'amour) sous le nom de keman ; il remplace à souhait la vièle kemençe dans l'interprétation des makams. Les Tziganes l'utilisent aussi dans la musique populaire.
241
+
242
+ Le violon est largement joué dans la musique indienne depuis le XVIIIe siècle, surtout dans la musique carnatique mais aussi dans la musique hindoustanie où il subit toutefois la concurrence du sarangi, une vièle traditionnelle au jeu très difficile et qui est souvent réservée aux Musulmans. Certainement importé par des colons portugais ou britanniques (d'où son nom violon), à moins qu'il ne soit une invention autochtone (cf. supra), il est devenu un véritable instrument classique là-bas aussi ; il est utilisé tant en solo, accompagné d'une percussion (tablâ ou mridangam), qu'en accompagnement des chanteurs ou danseurs. C'est aussi un instrument qui se retrouve souvent dans les maisons indiennes. On en trouve aussi une version folklorique dans l'ancienne province portugaise de Goa où on l'appelle rebec.
243
+
244
+ On en joue d'une manière particulière. L'accord est en Sol2 - Ré3 - Sol3 - Ré4 pour le solo et Sol3 - Do3 - Sol3 - Do4 pour le chant masculin (sa - pa - sa - pa). L'instrument est tenu à l'envers, la tête reposant sur la cheville du musicien assis en tailleur, et le tasseau arrière reposant sur la poitrine, laissant ainsi maintenu, la main gauche libre pour exécuter les glissandos (jâru) si fréquents dans cette musique. On y joue tous les râgas possibles.
245
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246
+ Les principaux violonistes sont le Dr L. Subramaniam, M. S. Gopalakrishnan, V. G. Jog, et le Dr N. Rajan. Le frère du premier, L. Shankar (à ne pas confondre avec Ravi Shankar), est aussi un violoniste reconnu dans la world music.
247
+
248
+ Le violon tend à remplacer peu à peu les vièles esraj et dilruba dans la musique semi-classique ainsi que dans les musiques de film. On le retrouve aussi bien au Sri Lanka où on l'appelle ravikinna, qu'au Bangladesh.
249
+
250
+ On trouve le violon de manière très épisodique dans ces anciennes contrées coloniales.
251
+
252
+ Indonésie : Les Portugais y ont introduit le violon dès le XVIIe siècle sous le nom de biola. Il était joué par des esclaves dans les maisons coloniales qui entretenaient des orchestres de chambre. On le voit même dans le gamelan gandrung de Java.
253
+
254
+ Malaisie : Cette même influence s'est répandue ici ou le violon a intégré les orchestres de Cour sous le nom de biola également. Cet instrument accordé à l'européenne intègre aussi des ensembles accompagnant les danses ou théâtres locaux.
255
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256
+ Philippines : Les Espagnols ont aussi apporté avec eux le biyolin au sein de leur lointaine colonie asiatique, où les musiciens locaux jouent des sérénades de types européens. De là l'instrument s'est aussi répandu dans les ethnies plus reculées, où on l'appelle gologod ou gitgit.
257
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258
+ Avec l'immigration massive d'Irlandais, d'Écossais, de Scandinaves, de Slaves, et autres creusets violonistiques, on y retrouve la plus forte concentration de styles de jeu et de danses en tout genre.
259
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260
+ Il est joué par un violoniste, en musique classique ou moderne, et par un violoneux en musique traditionnelle du Québec et du Nouveau-Brunswick. Jean Carignan est considéré comme l'un des grands violoneux traditionnels.
261
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+ Il existe aussi une grande tradition de fiddler dans ce pays où on a tendance à jouer sur le bras, la poitrine ou la joue en usant de scordatura.
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+ Les colons espagnols et portugais apportèrent ici aussi leur précieux chargement qui fut bien reçu par les communautés locales.
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+ Guatémala : Depuis le XVIIe siècle, les Amérindiens Mayas jouent aussi ici du rabel, un violon rustique à la caisse de résonance taillée dans un bloc de bois monoxyle.
267
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268
+ Jamaïque : Le violon connaît un franc succès ici dans la musique à danser, où il est joué avec le style de Floride, tenu contre la poitrine. Il existe un « violon de bambou » tiré d'un segment encore vert de bambou d'où quatre languettes sont détachées à titre de cordes ; l'archet en bambou lui aussi doit être plongé dans l'eau avant de jouer.
269
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270
+ Mexique : Le violon a été adopté par certains groupes d'Indiens, mais on le rencontre surtout au sein des orchestres traditionnels mariachis ou huapangos. Le rabel est aussi utilisé par certains Amérindiens.
271
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272
+ Panama : Le violon y a finalement remplacé la vièle à trois cordes rabel.
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274
+ Argentine : Certains Indiens y ont adopté le violon. Il est aussi joué dans la province de Santiago del Estero pour jouer la danse locale, la zamba, non pas sous le menton, mais contre la poitrine. On les appelle alors violineros.
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276
+ Bolivie : On trouve au cœur de la forêt amazonienne des orchestres baroques (formés par les missionnaires) qui ont conservé de façon orale un patrimoine musical unique.
277
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+ Brésil : On trouve dans le pays la variante rabeca issue du Portugal.
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280
+ Chili : Le rabel a trois cordes se rencontre ici aussi.
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282
+ Colombie : Le rabel était joué dans les églises du pays au XVIIIe siècle.
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284
+ Équateur : Les Amérindiens y jouent également la version rustique appelée rabel.
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286
+ Paraguay : Les missionnaires l'ont apporté auprès des Amérindiens qui connaissaient des vièles également. Ils y jouent des pièces créoles et baroques.
287
+
288
+ Pérou : Les Indiens y fabriquent une vièle en balsa avec deux cordes : le kitaj.
289
+
290
+ Le violon déjà présent au début du siècle dans les strings bands noirs, fait des débuts timides dans l'histoire du jazz, puisqu'on le trouve parfois dans des orchestres de Jazz Nouvelle-Orléans. Deux courants se développent, un violon rural noir issu du blues, et un violon rural blanc country héritier des traditions populaires d'Europe occidentale. Ainsi on voit naître le western swing de Bob Wills et le blue grass. C'est toutefois Joe Venuti, considéré comme « le père du violon jazz »[réf. nécessaire] qui fit émerger cet instrument en tant que soliste, notamment par ses duos avec le guitariste Eddie Lang dans les années 1920-1930. Eddie South, Ray Nance et Stuff Smith enrichiront chacun avec leur style propre la palette d'expression du violon jazz américain dans les années 1930.
291
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292
+ En Europe se développe avant-guerre une tradition solide du violon jazz avec le danois Svend Asmussen, les Français Michel Warlop et surtout Stéphane Grappelli qui a véritablement montré que le violon pouvait swinger, et est devenu une référence incontestable. « Le violon […] a fait avec lui une entrée fracassante dans l'univers du jazz. L'apport de Grappelli est absolument unique dans l'histoire du jazz comme dans l'histoire du violon. »[67] Malgré le succès et l'influence qu'a exercée Grappelli, l'importance du violon dans le jazz est toutefois restée assez mineure. Quelques musiciens d'origine Tsigane l'utilisent naturellement, par exemple Elek Bacsik, ou plus récemment Florin Niculescu, qui remporte un beau succès revivaliste, et se pose en héritier de Stéphane Grappelli[68].
293
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294
+ Certains musiciens du free jazz en font une utilisation déstructurante, par exemple Ornette Coleman, qui n'ayant pas de réelle technique sur l'instrument, l'utilise comme moyen d'instabilité. Noël Akchoté l'utilise de façon bruitiste ou pour ses possibilités de longs glissandos.
295
+
296
+ Dans les années 1970 et avec l'apparition du jazz-rock, Jean-Luc Ponty a un très grand succès commercial en utilisant un violon amplifié, et divers effets sonores, puis un violon électrique. Des compositeurs comme John McLaughlin, Frank Zappa, contribuent à élargir l'utilisation de cet instrument.
297
+
298
+ Bien que le violon reste marginal par rapport aux instruments traditionnels du jazz comme le saxophone ou la trompette, il existe aujourd'hui de nombreux instrumentistes de talent, comme Didier Lockwood, Regina Carter, Adam Taubitz… .
299
+
300
+ Certains violonistes explorent de nouveaux horizons, comme en témoigne la musique de Jasser Haj Youssef qui réunit le jazz et la musique orientale avec subtilité.
301
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302
+ Plus récemment, le jazz contemporain s'empare de l'instrument, et l'utilise d'une manière beaucoup plus proche du classique et de la musique contemporaine, en utilisant ses capacités d'expressivité mélodique, et ses possibilités de techniques de jeu étendues, en particulier les harmoniques. On peut citer Dominique Pifarély, Mark Feldman, Régis Huby… .
303
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304
+ Si les tentatives de réintroduire le violon dans le rock restent relativement rares, ses potentialités restent intactes, comme en témoigne le double disque d'or obtenu par le groupe Louise attaque avec un jeu qui tient largement la place à la fois rythmique et mélodique de la guitare et avec des harmonies et des effets qui ne tombent pas dans le bluegrass ou le free jazz.
305
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306
+ Le violon entre dans le pop-rock dès les années 60, par exemple avec The Left Banke, les Beatles (Eleanor Rigby, 1966), le Velvet Underground (John Cale dans Venus in Furs, 1967). Dans les années 70, il est largement présent dans le rock psychédélique et le rock progressif[69], avec par exemple[70]
307
+
308
+ On peut retrouver également le violon dans certains groupes de folk metal : Ithilien, Korpiklaani, Mago de Oz, Eluveitie, Turisas, Cruachan, Niflheim… Le violon sert alors à évoquer des univers féériques, mythologiques et/ou médiévaux, et il est souvent accompagnés d'autres instruments traditionnels (flûtes, mandoline, violoncelle, cornemuse…) en plus des instruments plus "classiques" utilisés dans la musique metal (voix, guitare, basse, batterie).
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+
310
+ Le violon a eu plusieurs descendants, que ce soient des instruments conçus dans une optique d'amélioration du son, ou que ce soient des innovations destinées à utiliser les nouveaux matériaux et techniques.
311
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312
+ Félix Savart mit au point au XIXe siècle un violon à caisse de résonance trapézoïdale, pourvu d'ouïes rectilignes. La forme de la caisse se justifiait par l'obstacle à la propagation du son que représentait la forme en voûte de la table, tandis que celle des ouïes avait pour but de restreindre la perte de surface causée par la forme de ces ouvertures en ƒ au niveau de celles-ci, évaluée à un tiers. Tolbecque juge que ce violon ne ressemblait qu'à un « vulgaire soufflet de cuisine », et que « malheureusement, au point de vue du son, [il] ne devait pas être mieux réussi »[71]. Un exemplaire en est conservé à l'École polytechnique de Palaiseau[72].
313
+
314
+ Le violon proposé par François Chanot en 1819, s'il conservait plus la forme globale de l'instrument, était aussi fort différent du modèle. Les table et fond n'avaient aucun angle au niveau des échancrures, les ouïes étaient des fentes de largeur constante qui suivaient les bords de la table, la tête était retournée afin de faciliter la mise en place de la deuxième corde, et les cordes ne s'attachaient plus au cordier mais directement dans la table. Ce dernier point avait pour conséquence l'arrachement de la table, et après des critiques fort élogieuses quant à la sonorité, comparée à celle d'un Stradivarius, et quant au prix (cent écus), l'instrument ne fut pas adopté massivement[73].
315
+
316
+ Suleau partit de l'observation que pour augmenter le volume sonore du violon, il fallait agrandir la surface vibrante. Ne pouvant ni trop élargir la caisse, ni l'approfondir démesurément, ni modifier sa longueur à cause des habitudes des violonistes, il décida de creuser des sillons, orientés perpendiculairement au sens des fibres, tout en maintenant une épaisseur de table constante, ce qui donnait à la table vue de profil l'aspect d'une succession de vagues régulières. Les résultats sonores n'étant pas à la hauteur de ses attentes, il essaya de mettre les sillons dans le même sens que les fibres du bois, mais sans succès[74].
317
+
318
+ Contraction de « Lata » (boîte de conserves) et « violín » (violon, en espagnol), ce dérivé a été fabriqué pour l'ensemble d'instruments informels argentin Les Luthiers.
319
+
320
+ Ce n'est pas un nouvel instrument, mais la parodie d'un violon, dont le premier prototype date de 1968. Il a de vrais composants de violon: le chevalet, la touche, des chevilles et les cordes. C'est le corps, fait avec une boîte de conserves (jambon ou biscuits), qui donne l'originalité de la parodie. À cause de son faible son, il a besoin d'être amplifié.
321
+
322
+ Il est habituellement exécuté par le chef d'orchestre et compositeur Carlos López Puccio[75].
323
+
324
+ Augustus Stroh conçut et breveta en 1899 un violon sans table, ainsi décrit[76] :
325
+
326
+ « Le chevalet est placé de manière à transmettre les plus légères vibrations à un levier ; ce levier est lui-même en communication avec un diaphragme d'aluminium, non uni. Ce diaphragme est la partie principale du violon ; c'est lui qui donne au son la force nécessaire ; il est fixé par deux coussinets de caoutchouc au bâti du violon. Près du diaphragme s'ouvre un pavillon métallique qui sert à renforcer les sons. »
327
+
328
+ Qualifié à ses débuts de « futur roi de l'orchestre », le violon à pavillon fut utilisé quelque temps pour les enregistrements phonographiques, sa puissance résolvant le problème des microphones peu sensibles. Son usage n'a ensuite probablement pas cessé de se restreindre, puisque les témoignages à son sujet, au-delà des premières années, sont rares, et l'on ne dispose pas de données permettant d'évaluer combien d'exemplaires sont actuellement joués. Il a connu un succès en Roumanie.
329
+
330
+ Auguste Tolbecque explique dans son ouvrage qu'il a fabriqué un violon dont les ouïes sont situées sur les éclisses, au niveau des échancrures[77], ceci toujours dans l'optique d'éviter de perdre un tiers de la surface de la table au niveau du chevalet. Cependant, on ne dispose pas de plus de données quant à son usage.
331
+
332
+ Il s'agissait d'un violon dont la caisse de résonance était extrêmement réduite en largeur. Sa forme très élongée l'avait fait surnommer "flute"
333
+
334
+ C'était l'instrument favori des maîtres à danser car il était très facilement transportable chez leurs clients, avec un son aigrelet mais d'un volume suffisant pour rythmer la danse.
335
+
336
+ On le transportait dans un étui en forme de cône vertical non fermé en partie supérieure, muni d'une courroie pour le porter en bandoulière ou l'accrocher au mur. L'archet plus long dépassait du cône.
337
+
338
+ Dans la seconde moitié du XXe siècle a été mis au point le violon à table pleine et à amplification électrique, selon le même principe que la guitare électrique à corps plein inventée en 1942. Il a notamment été utilisé en jazz par Jean-Luc Ponty et Laurie Anderson, en variété par la chanteuse Catherine Lara et par la jeune interprète Vanessa-Mae et dans la world music par L. Shankar qui dispose d'un violon stéréophonique à dix cordes et double manche.
339
+
340
+ Vers les années 1990, des violons en fibre de carbone ont été mis au point avec un avantage considérable : leur prix peu élevé. Ils ne servent le plus souvent que de violons d'étude car bien que des musiciens les eussent choisis pour les concerts pour leurs qualités de puissance, de clarté et d'intelligibilité, ils les trouvent à la longue ennuyeux, à cause d'un son « plat », toujours le même quelle que soit la nuance de jeu, sans expressivité[78]. Ces violons sont aisément reconnaissables grâce à leur table noire qui comporte un fin quadrillage sombre.
341
+
342
+ En 2002, la firme Yamaha présente sa gamme Silent, où l'on trouve entre autres des violons dits silencieux (moins sonores est plus exact) car privés de caisse de résonance. L'amplification est assurée par un système électronique, auquel on a ajouté un préamplificateur. L'encombrement est légèrement réduit en épaisseur et en largeur grâce à des arceaux démontables, ce dernier point étant beaucoup plus flagrant sur les contrebasses de la gamme, qui peuvent faire 10 cm de large une fois partiellement démontées. Les violons de cette gamme coûtent environ 800 €[79].
343
+
344
+ Gildas Bellego a mis au point un violon formé d'une table en épicéa et d'un fond et d'éclisses en fibre de carbone et polyéthylène, la caisse étant sans angles au niveau des table et fond comme dans le violon Chanot, mais également au niveau des jointures fond-éclisses et éclisses-tables. Le moulage de ce fond étendu diminuant le nombre de pièces à monter à 15, le prix diminue également, à 2 000 €[80].
345
+
346
+ Enfin, la firme américaine QRS a construit « Virtuoso Violin », un violon qui joue seul les partitions au format MIDI, grâce à un système mécanique pour l'archet et un système électromagnétique pour la détermination de la hauteur des notes[81].
347
+
348
+ Violon de Savart.
349
+
350
+ Violon de Chanot.
351
+
352
+ Violon Stroh.
353
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354
+ Violon électrique à cinq cordes.
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+ Violon de la gamme Silent de Yamaha.
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358
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Vous pouvez améliorer sa rédaction !
361
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362
+ Avant de jouer, on met de la colophane sur l'archet. Or, en jouant, celle-ci se détache de l'archet sous forme d'une fine poussière blanche, qui se dépose sur la table d'harmonie, entre le chevalet et la touche. Après avoir joué, il faut donc nettoyer la zone avec un chiffon sec de soie ou de coton[82]. L'emplacement de la poussière de colophane est un bon indicateur du placement global de l'archet. Le jeu est incorrect lorsque l'on joue trop sur la touche, ce qui est difficile à voir sans miroir quand on exécute un morceau, mais très simple à constater grâce à l'emplacement de la poussière de colophane.
363
+
364
+ À cause des ouïes, l'intérieur de la caisse de résonance du violon communique avec l'air extérieur : la poussière entre donc librement dans l'instrument. Il faut donc régulièrement nettoyer l'intérieur de la caisse en y introduisant quelques grains de riz (non cuit pour éviter d'empâter l'intérieur de la caisse). Quand on agite le violon, les grains font s'agglomérer la poussière en moutons qui ressortent ensuite aisément par les ouïes[82].
365
+
366
+ Le bois du violon craint les changements de température et de taux d'humidité. Il est impossible de sécher le violon si le taux d'humidité augmente (les sachets de poudre séchante sont inappropriés), mais la manœuvre contraire est réalisable grâce à des humidificateurs à placer dans la boîte de l'instrument (petit flacon d'eau percé de trous) ou directement dans la caisse de résonance (tube de plastique troué contenant de l'éponge que l'on a imbibée d'eau). Il est conseillé de maintenir le violon à une température comprise entre 16 et 20 °C, et à un taux d'humidité entre 40 et 65 %[83].
367
+
368
+ Les cordes métalliques sont sujettes à l'usure à la fois mécanique (frottement des doigts, particulièrement à cause des démanchés) et chimique (sorte de rouille, à cause de la sueur) due au jeu. Il faut les nettoyer, elles et la touche, de la graisse laissée par la sueur des doigts, en utilisant de l'alcool ou de l'Eau de Cologne[82]. Il faut aussi les changer régulièrement, la corde de mi étant la plus touchée du fait de son faible diamètre, la corde de sol étant au contraire assez résistante au problème. Une corde de mi est ainsi changée tous les mois quand on joue quotidiennement quelques heures, tandis qu'un sol peut tenir trois mois avant que l'altération soit vraiment sensible à l'oreille. En effet, une corde usée devient difficile à accorder aux autres, semblant sonner toujours faux quand on en joue à vide ; c'est un signe tardif, postérieur au « seuil » d'usure réellement convenable, et nécessitant le changement immédiat de la corde. Une corde largement trop usée peut « claquer », c'est-à-dire se briser brusquement (par exemple sous l'effet de la chaleur, d'un trop brusque coup d'archet…).
369
+
370
+ On conserve un violon dans une boîte dont la forme et le matériau peuvent varier. Cette boîte contient nécessairement le violon, l'archet, l'épaulière, la colophane, un chiffon doux pour l'entretien et des cordes de rechange. Elle peut contenir également, selon les cas, les partitions, d'autres archets, un métronome, un hygromètre, un humidificateur, de la craie pour l'entretien des chevilles, une sourdine… .
371
+
372
+ Le luthier peut réparer des fractures de la table ou du fond.
373
+
374
+ Les déformations de la voûte sont corrigées grâce à une mise sous presse de la table avec un moule ayant exactement la forme à donner à la table pendant vingt-quatre heures.
375
+
376
+ Le doublage consiste à coller une pièce de bois supplémentaire à une partie de l'instrument devenue trop mince et trop fragile. Plusieurs doublages sont possibles. Dans tous les cas, l'opération n'a lieu que sur une table saine, c'est-à-dire dont les fractures ont été réparées et la forme de la voûte corrigée.
377
+
378
+ La sueur abîme le vernis et peut donc rendre nécessaire le changement d'une partie d'éclisse à droite du manche. On construit donc la nouvelle partie d'éclisse, que l'on courbe ; puis on amincit aux abords du collage les deux pièces, de manière à les faire se chevaucher en épaisseur, ce qui donnera de la solidité à la réparation. Les éclisses peuvent aussi être rehaussées si leur trop faible hauteur nuit à la puissance sonore de l'instrument.
379
+
380
+ Les fractures qui ont été réparées sont souvent soutenues par des taquets, petites pièces de bois identiques à celles posées sur le joint du fond lors de la fabrication du violon. Leur nombre ne doit cependant pas être trop important, car de toute évidence ils gênent la propagation du son[84].
381
+
382
+ Les chevilles, sous la traction des cordes, peuvent déchirer leurs emplacements. Si l'on tient à conserver la tête pour sa beauté, la difficulté est de conserver le haut des emplacements (appelés joues du chevillier) en y adjoignant une nouvelle pièce pour le bas.
383
+
384
+ Si le manche est défectueux, mais que l'on conserve la tête, on pratique une enture du manche : la tête est encastrée dans le manche, passant sous lui.
385
+
386
+ Enfin, toutes les pièces neuves sont de couleur différente des pièces originales car elles n'ont pas été vernies. Le luthier effectue donc des raccords de vernis, avec une base peu colorée (pour qu'elle ne s'impose pas à la couleur originale), à laquelle il ajoute petit à petit les colorants. Puis il le polit et essuie l'instrument avec un lainage imprégné d'huile de lin, afin de redonner à l'ensemble un aspect net et brillant[85].
387
+
388
+ La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à modifier sa structure ou son fonctionnement après sa mise en place au cours de l'embryogenèse. Plusieurs travaux scientifiques se sont servis de l'exemple du violon pour illustrer cette propriété.
389
+
390
+ La zone du cerveau qui commande les mouvements fins de la main est l'opercule pariétal. Celle-ci est particulièrement impliquée dans le jeu du violon. Cependant, des analyses de 1999 du cerveau d'Albert Einstein, conservé par Thomas Stoltz Harvey, analyses effectuées par une équipe de l'Université McMaster, ont montré qu'Einstein n'avait pas d'opercule pariétal, et qu'un mécanisme de compensation s'était mis en place, lui accordant un lobe pariétal inférieur d'une taille plus grande que la moyenne de 15 %[86].
391
+
392
+ La représentation corticale des doigts de la main gauche chez un violoniste, obtenue par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, montre une augmentation de la zone corticale activée par des stimuli de ce doigt. La taille de la zone du cortex consacrée à l'auriculaire devient similaire à celle du pouce, ce qui n'est pas le cas du non-violoniste. Cependant, ces modifications, liées à l'apprentissage, varient en fonction de l'âge d'acquisition : l'agrandissement de cette zone est plus importante chez les individus ayant commencé la pratique du violon avant l'âge de 13 ans ; cette surface atteint son maximum chez les artistes qui ont débuté le violon avant l'âge de cinq ans ;[réf. nécessaire] selon certains, elle reste cependant importante chez ceux ayant commencé plus tard[87] alors que d'autres considèrent que ceux qui ont commencé l'apprentissage après 7 ans ne présentent pas de différences significatives avec des non-musiciens[88].
393
+
394
+ L'effet de l'augmentation de taille de la zone de représentation sensorielle de la main gauche est une dextérité accrue : le violoniste est capable de placer ses doigts dans des positions différentes tous les dixièmes ou vingtièmes de seconde, avec une précision de quelques dixièmes de millimètre, quand le non-violoniste les place tous les quarts ou demies secondes et avec une précision d'un millimètre[89]. Le violoniste confirmé est capable de corriger la justesse d'une note en un dixième de seconde, au quart de ton[90] ; il peut, dans un mouvement rapide, jouer 12 notes à la seconde, il les anticipe alors d'au moins 700 ms[91].
395
+
396
+ Le syndrome de la gouttière cubitale se produit lorsqu'il y a compression du nerf cubital, soit lors de son passage dans la gouttière entre l'olécrane et l'épitrochlée, soit lorsqu'il passe dans l'avant-bras proximal enchâssé dans le canal cubital entre des structures musculaires et ligamentaires. Le coude le plus susceptible d'en être atteint est le coude du bras qui tient le manche du violon. Cependant, le coude du bras tenant l'archet peut également être atteint de ce syndrome à cause des mouvements répétitifs de flexion et d'extension. Dans les deux cas, les symptômes sont les mêmes : douleurs dans l'avant-bras, dans les quatrième et cinquième doigts, sensation d'engourdissement de ces zones et de faiblesse lors des mouvements[92].
397
+
398
+ Le musicien atteint d'une dystonie de fonction n'arrive plus à contrôler le mouvement d'un ou de plusieurs doigts : d'après la définition de Raoul Tubiana, il subit des « contractions musculaires passagères, involontaires, non douloureuses, entraînant une incoordination de ses mouvements, uniquement lors d'un passage musical bien déterminé, troubles qui persistent malgré l'effort qu'il fait pour les corriger. »[93] En général, la récupération fonctionnelle à un haut niveau technique n'est qu'exceptionnelle, et la guérison totale n'est pas possible[94].
399
+
400
+ Les tendinites particulières au violoniste touchent les extenseurs ou les fléchisseurs des doigts, la partie externe du coude, ou l'épaule. Celles-ci sont caractérisées, essentiellement, par une douleur le long du trajet du tendon concerné[95].
401
+
402
+ Le syndrome de compression vasculo-nerveux (ou syndrome du canal carpien) provoque des fourmillements au niveau des doigts et un manque de sensibilité digitale. Le canal carpien, gaine située dans la face intérieure de la main, renferme les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf qui leur permet d'être sensibles[95].
403
+
404
+ On peut aussi voir des névrites douloureuses des nerfs digitaux dues à une irritation mécanique. Des troubles globaux de la main sont à craindre, et leurs causes courantes sont les mauvaises positions, une pratique intensive, un changement de technique, une hygiène de vie insuffisante et l'anxiété[96].
405
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1
+ La violence est l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d'éléments naturels.
2
+
3
+ Selon l'OMS[2], la violence est l'utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l'encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès.
4
+
5
+ La violence est observable chez les humains comme chez les animaux, ce qui indique sa signification évolutive et biologique[3].
6
+
7
+ Le mot violence vient du latin vis, qui désigne l'emploi de la force sans égard à la légitimité de son usage[4].
8
+
9
+ Plusieurs types de violence sont distinguées. Leurs définitions - parfois contradictoires - varient selon les époques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales, technologiques, etc.
10
+
11
+ « C’est dire que les Grecs de l'Antiquité considéraient que la question de la violence (bia) ne se pose pas pour les animaux (zôoi) mais seulement dans le domaine de la vie humaine (Bios). Cela suggère très précisément que la question de la violence a affaire avec la parole qui est le propre de l’humain. Cela suggère aussi que les animaux ne sont pas, à proprement parler, violents : leurs comportements obéissent simplement aux lois inexorables de la nature. La « violence animale » n’est donc qu’une projection anthropomorphique sur le comportement animal[4]. »
12
+
13
+ Ce sont aussi d'autres types de violences ayant pour caractéristique l'absence apparente de conscience ou de volonté.
14
+
15
+ La violence ne se limite pas aux seules sociétés humaines, mais est également observable chez diverses autres espèces animales[3]. La recherche sur la violence chez les animaux a débuté au début du XIXe siècle sur des espèces sauvages. La violence chez l'animal est largement associée à des blessures invalidantes et/ou à la mort. À l'origine, cette violence a été étudiée dans les relations prédateur-proie[3], mais elle a également été observée plus tard dans des circonstances environnementales inhabituelles, notamment en captivité[3], dans des conditions de surpopulation[3] ou de désorganisation sociale de la population de manière intraspécifique[3].
16
+
17
+ Les études montrent que la violence est un comportement se retrouvant chez les vertébrés et invertébrés, ce qui suggère une base évolutive sous-jacente très ancienne[3]. L'étude de la violence chez l'animal et chez l'homme montre un fondement biologique commun à la violence[3]. Une étude de 2010 a montré qu'il est possible d'utiliser le modèle animal pour étudier la violence humaine, sur la base de similitudes importantes dans la symptomatologie comportementale et physiologique sous-jacente, l'étiologie et les mécanismes neurobiologiques présumés[3].
18
+
19
+ La violence fait partie de la vie quotidienne de la plupart des animaux sociaux. La grande majorité de ces conflits sont de faible intensité. Une partie du large spectre des comportements agressifs observés chez les non-humains est conforme aux définitions les plus anthropocentriques de la violence[13].
20
+
21
+ Certains chercheurs suggèrent que les humains pourraient avoir une prédisposition naturelle à la violence. Les chimpanzés, également grands singes, sont connus pour tuer les membres de groupes rivaux pour des ressources comme la nourriture[14]. Selon un article publié dans Nature en 2016, l'incidence de la violence mortelle chez les humains au moment de l'apparition de notre espèce était en moyenne environ six fois plus élevée que chez les autres mammifères, mais comparable à la violence observée chez les grands singes[15]. Ces observations indiqueraient une origine de la violence organisée avant l'apparition des sociétés modernes sédentaires[16]. Cependant, d'autres études suggèrent que la violence organisée, à grande échelle, militarisée ou régulière entre humains était absente pour la grande majorité de la chronologie humaine[17],[18],[19] et n'a commencé que relativement récemment à l'Holocène, une époque qui a débuté il y a environ 11 700 ans, probablement avec l'avènement de densités de population plus élevées dues au sédentarisme[18].
22
+
23
+ Dans le monde universitaire, l'idée d'une préhistoire pacifique et de sociétés tribales non violentes a gagné en popularité avec la perspective post-coloniale. Cette tendance, qui a débutée avec l'archéologie, s'est étendue à l'anthropologie, a atteint son apogée dans la seconde moitié du XXe siècle[20]. Cependant, certaines recherches plus récentes en archéologie et en bio-archéologie suggèrent que la violence au sein des groupes humains et entre eux n'est pas un phénomène récent[21]. Selon le livre The Bioarchaeology of Violence, la violence est un comportement qui se retrouve tout au long de l'histoire humaine[22].
24
+
25
+ Lawrence H. Keeley, de l'université d'Illinois, écrit dans War Before Civilization, que 87% des sociétés tribales étaient en guerre plus d'une fois par an, et que 65% d'entre elles se battaient continuellement. Il écrit également que le taux d'attrition de nombreux affrontements rapprochés, qui caractérisent la guerre endémique, produit des taux de pertes allant jusqu'à 60%, contre 1% des combattants comme c'est le cas dans la guerre moderne. Les « guerre primitive » de ces petits groupes ou tribus étaient motivées par des besoins fondamentaux de subsistance et de concurrence violente[23].
26
+
27
+ L'anthropologue social Douglas P. Fry réfute certains arguments de Keeley et notamment le fait que son analyse se concentrent à tort sur l'ethnographie des chasseurs et des cueilleurs actuels, dont la culture et les valeurs ont été influencés de l'extérieur par la civilisation moderne, plutôt que sur des preuves archéologiques réelles couvrant quelque les deux millions d'années d'existence des humains. Fry suggère que toutes les sociétés tribales actuelles étudiées sur le plan ethnographique, par le « fait même d'avoir été décrites et publiées par des anthropologues, ont été irrévocablement touchées par l'histoire et les États-nations coloniaux modernes » et que « beaucoup ont été touchées par d'autres sociétés étatisées pendant au moins 5 000 ans »[24].
28
+
29
+ Phillip L. Walker a trouvé que des analyses archéologiques montraient que l'humanité présente une prévalence de la violence au cours de son histoire, en particulier chez les hommes[25].
30
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31
+ Selon Pinker, lorsque nous regardons le corps et le cerveau humains, nous trouvons des signes plus directs de conception de l'agression, expliquant que les hommes en particulier portent les marques d'une histoire évolutive de compétition violente entre hommes. Une estimation de Pinker, largement citée, situe le taux de mortalité résultant de la violence mortelle dans les sociétés non étatiques, sur la base de preuves archéologiques, à un taux choquant de 15 % de la population[26].
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33
+ L'anthropologue social Douglas P. Fry écrit que les chercheurs sont divisés sur les origines de ce degré plus élevé de violence des combats militarisés de grande échelle[27]:
34
+
35
+ Il existe essentiellement deux écoles de pensée sur cette question. L'une considère que la guerre... remonte au moins à l'époque des premiers humains complètement modernes et même avant cela aux ancêtres primates de la lignée des hominidés. La seconde position sur les origines de la guerre considère que la guerre est beaucoup moins courante dans l'évolution culturelle et biologique des humains. Ici, la guerre est un retard dans l'horizon culturel, n'apparaissant que dans des circonstances matérielles très spécifiques et étant assez rare dans l'histoire humaine jusqu'au développement de l'agriculture au cours des 10 000 dernières années[27].
36
+
37
+ Dans ses livres Guns, Germs and Steel et The Third Chimpanzee, Jared Diamond affirme que l'apparition des guerres à grande échelle est le résultat des progrès de la technologie et des villes-États. Par exemple, l'essor de l'agriculture a permis d'augmenter considérablement le nombre d'individus qu'une région pouvait faire vivre par rapport aux sociétés de chasseurs-cueilleurs, ce qui a permis le développement de classes spécialisées comme les soldats ou les fabricants d'armes.
38
+
39
+ Une étude de 2015 de M. Carrier a montré que le poing de l'homme moderne constitue un moyen sûr de frapper quelqu'un avec force. Étant donné qu'aucun de nos cousins primates n'a la capacité de fabriquer un tel poing, Carrier et ses co-auteurs proposent que les proportions de nos mains aient évolué spécifiquement pour transformer nos mains en armes plus efficaces[26].
40
+
41
+ Selon Steven Pinker, professeur de psychologie à Harvard et auteur de l'ouvrage The Better Angels of Our Nature, la violence a néanmoins diminué récemment[28]. Les faits de violence ont tous diminués (homicides, tortures, esclavages, abus domestiques, guerres entre États, conflits familiaux ou entre voisinages ainsi que la cruauté envers les animaux)[29].
42
+
43
+ Cependant, les analyses de Pinker ont fait l'objet de nombreuses critiques, principalement en ce qui concerne la question statistique de savoir comment mesurer la violence et si elle est effectivement en baisse[30],[31],[32].
44
+
45
+ Le pédopsychiatre Maurice Berger, pour sa part, a pu identifier plusieurs facteurs à l'origine de la violence et de la délinquance chez les adolescents : exposition à des scènes de violence conjugale (69 % des adolescents très violents ont été exposés à des scènes de violence conjugale durant les premiers mois de leur vie)[33] ; des troubles cognitifs aggravés par la difficulté à suivre une scolarité ; une incapacité à identifier et à situer correctement les parties du corps (indépendamment de la maîtrise du vocabulaire) ; une absence de culpabilité et d'empathie à l'égard de la victime en partie liée au facteur précédent ; une difficulté à rêver, à imaginer, à discerner le sens figuré des mots, une absence d'aire transitionnelle[34].
46
+
47
+ Au-delà de la mort et des blessures, des formes de violence largement répandues (telles que la maltraitance sur mineur et la violence conjugale) entraînent de sérieux traumatismes non physiques à vie. Il arrive alors que ces victimes adoptent des comportements à risques tels que la consommation d'alcool et l'usage de stupéfiants, la consommation de tabac et les rapports sexuels à risques, ce qui peut dès lors participer au développement de maladies cardiovasculaires, de cancers, de dépressions, de diabètes et du virus du SIDA ou d'autres maladies conduisant à une mort prématurée[35].
48
+
49
+ Dans les pays présentant un niveau de violence élevé, la croissance économique peut être ralentie, la sécurité dégradée et le développement social entravé. Les familles sortant peu à peu de la pauvreté et investissant dans l'éducation de leurs enfants peuvent être ruinées par la mort violente ou la sévère infirmité de la principale figure de famille générant les ressources. Les communautés peuvent être prises au piège dans la pauvreté, où la violence omniprésente et la précarité forment un cercle vicieux qui étouffe la croissance économique. Pour les sociétés, le fait de couvrir les dépenses directement liées aux coûts de la santé, de la justice et de la protection sociale résultant de la violence empêche les gouvernements d'investir dans des mesures sociales plus constructives. La majeure partie des coûts indirects de la violence provenant de la productivité perdue et de l'investissement dans l'éducation perdu contribuent ensemble à ralentir la croissance économique, à dessiner davantage les clivages socio-économiques et à dégrader le capital humain et social.
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+
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+ Selon les points de vue, ces différentes formes de violences peuvent être légitimes ou non, « bonnes » ou « mauvaises » : on pourra ainsi justifier la contrainte étatique (police, armée) comme nécessaire face au crime ; inversement, on justifiera la « violence révolutionnaire » (Walter Benjamin, Thèses sur le concept d'histoire) des opprimés contre l'État, considéré par Marx et Engels comme le « bras armé de la bourgeoisie », ou encore contre la violence structurelle et symbolique (racisme institutionnel qui justifiait, selon les Black Panthers, la constitution de milices d'auto-défense). Dans la sphère privée, certains justifieront la violence comme moyen légitime d'exercer une autorité (fessée pour les enfants, violence conjugale ou violence contre les femmes : on tentera alors de justifier la violence en distinguant différents seuils : une gifle serait acceptable mais pas une bastonnade, etc.) ; d'autres critiqueront au contraire ces comportements comme sexistes ou autoritaires, conduisant à terroriser les sujets afin de les contraindre à la soumission. La définition même de ce qui constitue une violence, a fortiori une violence « légitime », fait ainsi l'objet de débats politiques et philosophiques. Ce débat entre violence, force et justice est ramassé par Pascal dans un aphorisme célèbre des Pensées :
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+
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+ «  Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force et pour cela faire en sorte que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.
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+ La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste…
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+ Ne pouvant faire qu'il soit forcé d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force. Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble, et que la paix fût, qui est le souverain bien. »
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+ Selon Howard Bloom, la violence est l'outil de la nature pour améliorer notre comportement social[36].
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+ Beaucoup de confusions proviennent du manque de précision sur les termes violence, conflit, agressivité, lutte, force, contrainte. Le conflit n'est pas violence : il peut être géré de façon non-violente comme il peut dégénérer dans la violence. De même l'agressivité peut s'exprimer de façon non-violente ou dégénérer en violence. La lutte, la force, la contrainte peuvent être positives ou négatives. La violence, selon Simone Weil, « c'est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose »[37]. « La violence blesse et meurtrit l'humanité de celui qui la subit »[38]. Pour Isabelle et Bruno Eliat "« la violence commence dès qu'il y a non-respect de la dignité d'un homme ��. La violence commence lorsque, dans mon regard, l'« autre » est tout-négatif. Sortir de la violence, c'est donc, en distinguant la personne et ses actes, reconnaître la dignité de toute personne[39].
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+ Selon la définition classique de Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919), « l'État revendique le monopole de la violence légitime ». Historiquement, l'État moderne s'est construit en défaisant les autres groupes (féodaux, etc.) du droit d'utiliser la violence pour leur propre compte (pour se faire justice, etc.). Ce monopole peut être contesté (par la mafia, des groupes révolutionnaires ou des guérillas, ou encore par des « justiciers » ou « vigilantes »).
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63
+ Michel Onfray repose le problème des violences structurelles, et des injustices économiques (précarité, pauvreté, inégalité, non répartition)[40] : « On aurait tort de braquer le projecteur sur les seules violences individuelles alors que tous les jours la violence des acteurs du système libéral fabrique les situations délétères dans lesquelles s'engouffrent ceux qui, perdus, sacrifiés, sans foi ni loi, sans éthique, sans valeurs, exposés aux rudesses d'une machine sociale qui les broie, se contentent de reproduire à leur degré, dans leur monde, les exactions de ceux qui (les) gouvernent et demeurent dans l'impunité. Si les violences dites légitimes cessaient, on pourrait enfin envisager la réduction des violences dites illégitimes ».
64
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+ Jean Baudrillard nous dit que même si la société de consommation est une société d'abondance, c'est une abondance forcée conduisant nécessairement à des violences de refus, alors que « Si l'abondance était liberté, alors cette violence serait en effet impensable »[41].
66
+
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+ « L'abondance n'est qu'un (ou du moins est aussi) système de contraintes d'un type nouveau pour comprendre aussitôt qu'à cette nouvelle contrainte sociale (plus ou moins inconsciente) ne peut que répondre un type nouveau de revendication libératrice. En l'occurrence, le refus de la "société de consommation", sous sa forme violente et érostratique (destruction « aveugles » de biens matériels et culturels) ou non violente et démissive (refus d'investissement productif et consommatif). Si l'abondance était liberté, alors cette violence serait en effet impensable. Si l'abondance (la croissance) est contrainte, alors cette violence se comprend d'elle-même, elle s'impose logiquement. Si elle est sauvage, sans objet, informelle, c'est que les contraintes qu'elle conteste sont elles aussi informulées, inconscientes, illisibles : ce sont celles mêmes de la « liberté », de l'accession contrôlée au bonheur, de l'éthique totalitaire de l'abondance. »
68
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+ Gandhi et Martin Luther King ont critiqué la violence et ont mis en pratique la non-violence, qui est tout de même une force selon Gandhi, ou encore « une méthode politique destinée à résoudre des problèmes politiques »[42]. « La lutte non-violente ne peut se réduire à un simple débat d'idées, elle est réellement un combat dans lequel s'opposent plusieurs forces », écrit Jean-Marie Muller[43].
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+ D'autres critiquèrent cette tactique : Léon Trotski, Frantz Fanon, Reinhold Niebuhr, Subhas Chandra Bose, George Orwell, Ward Churchill[44] et Malcolm X étaient de fervents critiques de la non-violence, soutenant de maintes façons que la non-violence et le pacifisme sont des tentatives d'imposer au prolétariat la morale de la bourgeoisie, que la violence est un accompagnement nécessaire au changement révolutionnaire, ou que le droit à la légitime défense est fondamental.
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+ L'histoire a depuis montré que la non-violence et les moyens non-violents (grève, boycott, sit-in, etc.) ont effectivement changé la condition de la population, et en premier lieu, de ses couches les moins favorisées : mouvement ouvrier en Europe, changements en Amérique Latine après l'abandon de la guérilla, changements en Europe de l'Est qui ont mené à la fin de la dictature communiste, etc. Les critiques de la non-violence ont tendance à confondre non-violence et passivité. Or la non-violence est lutte et en ce sens est le contraire de la passivité[45] (par contre, le pacifisme[pas clair] se distingue de la non-violence par son absence de stratégie et d'engagement à lutter concrètement). Par ailleurs le droit à la légitime défense ne signifie pas qu'on ne peut se défendre plus efficacement de façon non-violente. Il faut donc distinguer légitime défense violente et légitime défense non-violente. Les deux s'opposent à la passivité[46]. « La conviction qui fonde l'option pour la non-violence, c'est que la contreviolence n'est pas efficace pour combattre le système de la violence parce qu'en réalité elle en fait elle-même partie, qu'elle ne fait donc que l'entretenir, le perpétuer »[47].
74
+
75
+ La violence dans les relations interpersonnelles (patron/employé, parent/enfant, entre amis, entre collègue, etc.) est un phénomène qui se manifeste sous de multiples formes : abus de pouvoir, agression physique, intimidation verbale, menaces voilées, insultes et injures, humiliation, etc.[48]. Ces violences sont en relation d'inférence avec la violence globale (institutionnelle, structurelle, systémique…), elles en sont donc liées parfois plus ou moins directement, et parfois sont de réel écho ou feedback/retour de la violence globale. En tous cas, selon le pédopsychiatre et psychanalyste Daniel Schechter, la violence dans les relations interpersonnelles a des conséquences importantes pour les victimes ainsi que pour leurs enfants[49],[50],[51].
76
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+ Ces violences criminelles sont également en relation d'inférence avec la violence globale (institutionnelle, structurelle, systémique…), elle en sont donc lié parfois plus ou moins directement, et parfois sont de réel écho ou feedback/retour de la violence globale.
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+ Les quatre causes majeures identifiées comme favorisant la violence criminelle[54],[55] :
80
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81
+ La nature humaine n'est ni bonne ni mauvaise, ces facteurs sociétaux sont la cause du retour de violence. Il existe des cas de criminels ayant de réels problèmes psychologiques, n'ayant pas pour cause ces facteurs sociétaux, ceci représente un pourcentage minime de ce que l'on considère aujourd'hui comme la violence criminelle.
82
+
83
+ Les criminels font partie et sont issus de la société, contrairement au processus mental qui voudrait que l'on rejette le mal pour ne pas comprendre l'implication de soi ou du système/société à laquelle on appartient, et que l'on défend alors consciemment ou inconsciemment le statu quo (hypocrisie, cynisme). Ce déni de la réalité et le refus de prendre ses responsabilités, le refus de voir les relations, en éjectant le mal hors et loin de nous est analysé notamment par le sociologue Slavoj Žižek[56]. « La vérité n'est pas hors de nous, elle est en nous. La vérité n'est pas à chercher ou à repousser loin de nous, la vérité est en nous » (ou dans la société).
84
+
85
+ Ce déni du mal et de ces causes est également décrite par Georges Bernanos au sujet des totalitarismes et fascismes avec pour conséquences des crimes contre l'humanité[57] : « Les imbéciles mettent le nez sur le bubons et ils se disent entre eux : « Comment diables ces choses violacées, dont la plus grosse atteint à peine la taille d'un œuf de pigeon, peuvent-elle contenir tant de pus ! » L'idée ne vient pas aux imbéciles que le corps tout entier refait à mesure cette purulence, qu'il faut en tarir la source. Et si par hasard, une telle idée leur était venue, ils se seraient bien gardés de l'avouer, car ils sont un des éléments de cette pourriture. La Bêtise, en effet, m'apparaît de plus en plus comme la cause première et principale de la corruption des Nations. La seconde, c'est l'avarice. L'ambition des dictateurs ne vient qu'au troisième rang. »
86
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87
+ L'historien Robert Muchembled a proposé une explication de l'origine, et a détaillé les mécanismes, de la décrue spectaculaire de la violence homicide en Occident entre la fin du Moyen Âge et le début du XXIe siècle (d'environ 100 à moins de 1 homicides pour 100 000 habitants par an) : civilisation des mœurs, criminalisation de la violence, judiciarisation des conflits ... Il note par ailleurs que, si le nombre de meurtriers chute, la nature de ceux-ci reste identique, étant constitués très majoritairement de jeunes hommes.
88
+
89
+ En 2016, une équipe de chercheurs espagnols s'est intéressée aux racines phylogénétiques de la violence létale (de la violence entraînant la mort)[58],[59]. Ils ont compilé plus de 4 millions de morts de 1 024 espèces de mammifères appartenant à 137 familles : souris, chevaux, chauve-souris, lapins, singes, etc. Pour l'homme ils se sont basés sur 600 études concernant différentes périodes : 50 000-12 000 ans av. J.-C. (Paléolithique), 12 000-10 200 (Mésolithique), 10 200-5 000 (Néolithique), 5 300-3 200 (âge du bronze), 3 200-1 300 (âge du fer) et périodes récentes. La proportion des morts par violence intraspécifique varie continûment au long de l'arbre phylogénétique des mammifères. Elle est montée régulièrement de 0,3 % à l'origine des mammifères jusqu'à 1,1 % pour les premiers euarchontoglires (primates, rongeurs et lièvres) puis 2,3 % pour les premiers primates, pour redescendre à 1,8 % pour les premiers hominidés. Compte tenu des facteurs majeurs que sont la socialisation et la territorialité chez tous les mammifères, ce même taux est estimé à 2 % chez les premiers Homo sapiens. Au Paléolithique le taux était proche de ces 2 % ; ensuite des facteurs culturels et environnementaux ont modulé et largement supplanté l'héritage phylogénétique : le taux est monté jusqu'à 15-30 % (avec une grande variabilité) dans la période 3 000-500 ans, pour redescendre nettement à l’époque contemporaine jusqu'à atteindre 0,01 % dans les sociétés modernes les plus avancées en termes d'état de droit et d'attitudes culturelles.
90
+
91
+ La violence peut être instituante et instituée. Les relations sociales évoluent dans le cadre de rapports de force généralement inégalitaires qui se traduisent par des impositions et l'établissement temporaire d'un statu quo fondé sur cette violence initiale.
92
+
93
+ « La pensée et le comportement d’une personne sur-socialisée sont bien plus aliénées que celles d’une autre modérément socialisée. »
94
+
95
+ « La personne sur-socialisée ne peut même pas avoir une expérience, sans culpabilité, de pensées ou sentiments qui soient contraires à la morale en place ; elle ne peut avoir de « mauvaises » pensées. Et la socialisation n’est pas juste une question de morale ; nous sommes socialisés pour nous adapter à de nombreuses normes qui n’ont rien à voir avec la morale proprement dite. Ainsi, la personne sur-socialisée est maintenue en laisse et sa vie avance sur les rails que la société a construit pour elle. Pour beaucoup de personnes sur-socialisées, cela se traduit par un sentiment de contrainte et de faiblesse qui peut être un terrible handicap. Nous affirmons que la sur-socialisation est parmi les pires choses qu’un être humain peut infliger à un autre." »
96
+
97
+ La violence froide est un terme utilisé en opposition à la violence agressive. Elle consiste à contraindre directement ou par exécutants interposés, autrui à entrer et demeurer dans une situation de souffrance (par exemple : séquestration, déportation, extermination).
98
+
99
+ Elle peut être retournée contre soi-même par une personne qui décide de ne pas tenir compte de tous ses besoins dans ses actions et d'accepter des tâches qui l’écrasent.
100
+
101
+ La violence éducative est perpétrée à des fins éducatives, à ne pas confondre avec la maltraitance laissant des marques sur le corps et qui n'ont pas de but éducatif.
102
+
103
+ La violence primitive est celle qui découle d'une simple opportunité de prédation hors de toute catégorie décrite ci-dessus, qu'il s'agisse de prédation matérielle (appropriation de biens) ou narcissique (appropriation du corps d'autrui, voir ci-dessous).
104
+
105
+ La violence sexuelle est le fait d’une personne consciente d'avoir un ascendant (hiérarchique, parental, physique, psychologique) qui impose à une autre des actes sexuels non désirés ;
106
+
107
+ La domination par une personne ou un organisme : après avoir établi un ascendant, impose à une autre des souffrances psychiques et/ou physiques, pouvant avoir pour conséquences :
108
+
109
+ La violence conjugale et/ou familiale dont la maltraitance laissant des marques sur le corps, sans but éducatif : le comportement d'un conjoint ou d'un autre membre de la famille, est identifiable à l'une des violences décrites ci-dessus sur l'autre conjoint ou sur divers membres de la famille.
110
+
111
+ L'usage de la force peut être légitimé. La légitime défense est invoquée quand une victime de violences se défend par la force. Un groupe humain (ethnie, classe sociale ou membres d'une religion) peut agir violemment lorsqu'une idéologie, une foi ou une autorité le justifie.
112
+
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+ L'usage de la force peut ne pas être légitimé. Néanmoins des causes psychiques internes sont juridiquement invocables pour décharger la responsabilité de l'auteur des violences ; auquel cas un traitement psychiatrique pourrait être requis. Aux crimes et délits de droit commun (vol, kidnapping), une réplique juridique est nécessaire.
114
+
115
+ Les motivations de la violence sont l'objet de débats dans les champs scientifique, juridique, philosophique et politique. Dans l'approche de beaucoup de praticiens[Qui ?] de la psychologie, de l'aide sociale ou du droit (côté défense), la plupart des personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence relèvent de la sociopathie ou d'une problématique sociale et/ou économique. D'autres approches, notamment en éthologie appliquée à l'espèce humaine, et certains chercheurs (dont Konrad Lorenz, ainsi que beaucoup de behavioristes) estiment que les personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence ne le font pas forcément par manque de ressources, d'éducation, d'émotion ou d'empathie (les séducteurs et les manipulateurs n'en manquent souvent pas, soulignent-ils) mais par choix narcissique, en vertu du principe du plus grand plaisir et/ou de la plus grande facilité/rentabilité. Les points de vue les plus extrêmes (qui ressurgissent régulièrement malgré la réprobation de la communauté scientifique) vont jusqu'à affirmer que ces comportements seraient génétiquement inscrits et héréditaires. D'autres spécialistes de l'éthologie humaine, tels Boris Cyrulnik et les cognitivistes, nuancent ces points de vue et récusent tout héritage génétique de la violence. Plusieurs spécialistes de la psychologie développementale tels Richard E. Tremblay et Daniel Schechter soulignent l'importance de multiples facteurs de risque pour le développement de la violence, surtout les interactions entre la biologie en incluant les gènes et l'environnement familial[63].
116
+
117
+ Une partie des prescriptions religieuses vise à maintenir la paix interne, la cohésion dans la communauté, en prévenant ou en ritualisant sa violence. Les prêtres entrent en scène lorsque la violence ou le désordre menacent, soit sur le plan interne (discorde civile) soit sur le plan externe (agression ou menace extérieure). Pour apaiser le « courroux de la divinité », la réponse sera la mise en œuvre d'une violence rituelle : le sacrifice, humain ou animal, ou le recours à la guerre extérieure. Dans les deux cas, le recours à la violence est perçu comme défensif, comme un moyen de se protéger d'une autre violence pouvant détruire la communauté. René Girard a montré que l'évolution culturelle conduisant vers les religions monothéistes à vocation universelle, s'est accompagnée d'une évolution des rites sacrificiels du concret vers l'abstrait, qui deviennent de plus en plus symboliques, sans disparaître. Le christianisme, dans certains de ses textes originels, n'abolit pas le sacrifice, mais il préconise le « sacrifice de soi » comme alternative au sacrifice de l'autre.
118
+
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+ Le Global Peace Index, mis à jour en 2010, classe 149 pays d'après l' « absence de violence »[64].
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+
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+ De nombreux scientifiques trouvent une corrélation entre la violence dans les médias et le comportement humain. Cependant, elle pourrait être exagérée du fait de problèmes méthodologiques et culturels[65]. En effet, le taux de violence est très différent entre le Canada et les États-Unis où les programmes télévisuels sont relativement identiques. Au Japon, les enfants regardent probablement les programmes les plus violents au monde et le taux de crime y est très faible[66].
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+ La violence est l’utilisation de force ou de pouvoir, physique ou psychique, pour contraindre, dominer, tuer, détruire ou endommager. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance, ou encore la destruction de biens humains ou d'éléments naturels.
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+ Selon l'OMS[2], la violence est l'utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l'encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès.
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+ La violence est observable chez les humains comme chez les animaux, ce qui indique sa signification évolutive et biologique[3].
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+ Le mot violence vient du latin vis, qui désigne l'emploi de la force sans égard à la légitimité de son usage[4].
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+ Plusieurs types de violence sont distinguées. Leurs définitions - parfois contradictoires - varient selon les époques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales, technologiques, etc.
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+ « C’est dire que les Grecs de l'Antiquité considéraient que la question de la violence (bia) ne se pose pas pour les animaux (zôoi) mais seulement dans le domaine de la vie humaine (Bios). Cela suggère très précisément que la question de la violence a affaire avec la parole qui est le propre de l’humain. Cela suggère aussi que les animaux ne sont pas, à proprement parler, violents : leurs comportements obéissent simplement aux lois inexorables de la nature. La « violence animale » n’est donc qu’une projection anthropomorphique sur le comportement animal[4]. »
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+ Ce sont aussi d'autres types de violences ayant pour caractéristique l'absence apparente de conscience ou de volonté.
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+ La violence ne se limite pas aux seules sociétés humaines, mais est également observable chez diverses autres espèces animales[3]. La recherche sur la violence chez les animaux a débuté au début du XIXe siècle sur des espèces sauvages. La violence chez l'animal est largement associée à des blessures invalidantes et/ou à la mort. À l'origine, cette violence a été étudiée dans les relations prédateur-proie[3], mais elle a également été observée plus tard dans des circonstances environnementales inhabituelles, notamment en captivité[3], dans des conditions de surpopulation[3] ou de désorganisation sociale de la population de manière intraspécifique[3].
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+
17
+ Les études montrent que la violence est un comportement se retrouvant chez les vertébrés et invertébrés, ce qui suggère une base évolutive sous-jacente très ancienne[3]. L'étude de la violence chez l'animal et chez l'homme montre un fondement biologique commun à la violence[3]. Une étude de 2010 a montré qu'il est possible d'utiliser le modèle animal pour étudier la violence humaine, sur la base de similitudes importantes dans la symptomatologie comportementale et physiologique sous-jacente, l'étiologie et les mécanismes neurobiologiques présumés[3].
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+
19
+ La violence fait partie de la vie quotidienne de la plupart des animaux sociaux. La grande majorité de ces conflits sont de faible intensité. Une partie du large spectre des comportements agressifs observés chez les non-humains est conforme aux définitions les plus anthropocentriques de la violence[13].
20
+
21
+ Certains chercheurs suggèrent que les humains pourraient avoir une prédisposition naturelle à la violence. Les chimpanzés, également grands singes, sont connus pour tuer les membres de groupes rivaux pour des ressources comme la nourriture[14]. Selon un article publié dans Nature en 2016, l'incidence de la violence mortelle chez les humains au moment de l'apparition de notre espèce était en moyenne environ six fois plus élevée que chez les autres mammifères, mais comparable à la violence observée chez les grands singes[15]. Ces observations indiqueraient une origine de la violence organisée avant l'apparition des sociétés modernes sédentaires[16]. Cependant, d'autres études suggèrent que la violence organisée, à grande échelle, militarisée ou régulière entre humains était absente pour la grande majorité de la chronologie humaine[17],[18],[19] et n'a commencé que relativement récemment à l'Holocène, une époque qui a débuté il y a environ 11 700 ans, probablement avec l'avènement de densités de population plus élevées dues au sédentarisme[18].
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+
23
+ Dans le monde universitaire, l'idée d'une préhistoire pacifique et de sociétés tribales non violentes a gagné en popularité avec la perspective post-coloniale. Cette tendance, qui a débutée avec l'archéologie, s'est étendue à l'anthropologie, a atteint son apogée dans la seconde moitié du XXe siècle[20]. Cependant, certaines recherches plus récentes en archéologie et en bio-archéologie suggèrent que la violence au sein des groupes humains et entre eux n'est pas un phénomène récent[21]. Selon le livre The Bioarchaeology of Violence, la violence est un comportement qui se retrouve tout au long de l'histoire humaine[22].
24
+
25
+ Lawrence H. Keeley, de l'université d'Illinois, écrit dans War Before Civilization, que 87% des sociétés tribales étaient en guerre plus d'une fois par an, et que 65% d'entre elles se battaient continuellement. Il écrit également que le taux d'attrition de nombreux affrontements rapprochés, qui caractérisent la guerre endémique, produit des taux de pertes allant jusqu'à 60%, contre 1% des combattants comme c'est le cas dans la guerre moderne. Les « guerre primitive » de ces petits groupes ou tribus étaient motivées par des besoins fondamentaux de subsistance et de concurrence violente[23].
26
+
27
+ L'anthropologue social Douglas P. Fry réfute certains arguments de Keeley et notamment le fait que son analyse se concentrent à tort sur l'ethnographie des chasseurs et des cueilleurs actuels, dont la culture et les valeurs ont été influencés de l'extérieur par la civilisation moderne, plutôt que sur des preuves archéologiques réelles couvrant quelque les deux millions d'années d'existence des humains. Fry suggère que toutes les sociétés tribales actuelles étudiées sur le plan ethnographique, par le « fait même d'avoir été décrites et publiées par des anthropologues, ont été irrévocablement touchées par l'histoire et les États-nations coloniaux modernes » et que « beaucoup ont été touchées par d'autres sociétés étatisées pendant au moins 5 000 ans »[24].
28
+
29
+ Phillip L. Walker a trouvé que des analyses archéologiques montraient que l'humanité présente une prévalence de la violence au cours de son histoire, en particulier chez les hommes[25].
30
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31
+ Selon Pinker, lorsque nous regardons le corps et le cerveau humains, nous trouvons des signes plus directs de conception de l'agression, expliquant que les hommes en particulier portent les marques d'une histoire évolutive de compétition violente entre hommes. Une estimation de Pinker, largement citée, situe le taux de mortalité résultant de la violence mortelle dans les sociétés non étatiques, sur la base de preuves archéologiques, à un taux choquant de 15 % de la population[26].
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33
+ L'anthropologue social Douglas P. Fry écrit que les chercheurs sont divisés sur les origines de ce degré plus élevé de violence des combats militarisés de grande échelle[27]:
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35
+ Il existe essentiellement deux écoles de pensée sur cette question. L'une considère que la guerre... remonte au moins à l'époque des premiers humains complètement modernes et même avant cela aux ancêtres primates de la lignée des hominidés. La seconde position sur les origines de la guerre considère que la guerre est beaucoup moins courante dans l'évolution culturelle et biologique des humains. Ici, la guerre est un retard dans l'horizon culturel, n'apparaissant que dans des circonstances matérielles très spécifiques et étant assez rare dans l'histoire humaine jusqu'au développement de l'agriculture au cours des 10 000 dernières années[27].
36
+
37
+ Dans ses livres Guns, Germs and Steel et The Third Chimpanzee, Jared Diamond affirme que l'apparition des guerres à grande échelle est le résultat des progrès de la technologie et des villes-États. Par exemple, l'essor de l'agriculture a permis d'augmenter considérablement le nombre d'individus qu'une région pouvait faire vivre par rapport aux sociétés de chasseurs-cueilleurs, ce qui a permis le développement de classes spécialisées comme les soldats ou les fabricants d'armes.
38
+
39
+ Une étude de 2015 de M. Carrier a montré que le poing de l'homme moderne constitue un moyen sûr de frapper quelqu'un avec force. Étant donné qu'aucun de nos cousins primates n'a la capacité de fabriquer un tel poing, Carrier et ses co-auteurs proposent que les proportions de nos mains aient évolué spécifiquement pour transformer nos mains en armes plus efficaces[26].
40
+
41
+ Selon Steven Pinker, professeur de psychologie à Harvard et auteur de l'ouvrage The Better Angels of Our Nature, la violence a néanmoins diminué récemment[28]. Les faits de violence ont tous diminués (homicides, tortures, esclavages, abus domestiques, guerres entre États, conflits familiaux ou entre voisinages ainsi que la cruauté envers les animaux)[29].
42
+
43
+ Cependant, les analyses de Pinker ont fait l'objet de nombreuses critiques, principalement en ce qui concerne la question statistique de savoir comment mesurer la violence et si elle est effectivement en baisse[30],[31],[32].
44
+
45
+ Le pédopsychiatre Maurice Berger, pour sa part, a pu identifier plusieurs facteurs à l'origine de la violence et de la délinquance chez les adolescents : exposition à des scènes de violence conjugale (69 % des adolescents très violents ont été exposés à des scènes de violence conjugale durant les premiers mois de leur vie)[33] ; des troubles cognitifs aggravés par la difficulté à suivre une scolarité ; une incapacité à identifier et à situer correctement les parties du corps (indépendamment de la maîtrise du vocabulaire) ; une absence de culpabilité et d'empathie à l'égard de la victime en partie liée au facteur précédent ; une difficulté à rêver, à imaginer, à discerner le sens figuré des mots, une absence d'aire transitionnelle[34].
46
+
47
+ Au-delà de la mort et des blessures, des formes de violence largement répandues (telles que la maltraitance sur mineur et la violence conjugale) entraînent de sérieux traumatismes non physiques à vie. Il arrive alors que ces victimes adoptent des comportements à risques tels que la consommation d'alcool et l'usage de stupéfiants, la consommation de tabac et les rapports sexuels à risques, ce qui peut dès lors participer au développement de maladies cardiovasculaires, de cancers, de dépressions, de diabètes et du virus du SIDA ou d'autres maladies conduisant à une mort prématurée[35].
48
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49
+ Dans les pays présentant un niveau de violence élevé, la croissance économique peut être ralentie, la sécurité dégradée et le développement social entravé. Les familles sortant peu à peu de la pauvreté et investissant dans l'éducation de leurs enfants peuvent être ruinées par la mort violente ou la sévère infirmité de la principale figure de famille générant les ressources. Les communautés peuvent être prises au piège dans la pauvreté, où la violence omniprésente et la précarité forment un cercle vicieux qui étouffe la croissance économique. Pour les sociétés, le fait de couvrir les dépenses directement liées aux coûts de la santé, de la justice et de la protection sociale résultant de la violence empêche les gouvernements d'investir dans des mesures sociales plus constructives. La majeure partie des coûts indirects de la violence provenant de la productivité perdue et de l'investissement dans l'éducation perdu contribuent ensemble à ralentir la croissance économique, à dessiner davantage les clivages socio-économiques et à dégrader le capital humain et social.
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+ Selon les points de vue, ces différentes formes de violences peuvent être légitimes ou non, « bonnes » ou « mauvaises » : on pourra ainsi justifier la contrainte étatique (police, armée) comme nécessaire face au crime ; inversement, on justifiera la « violence révolutionnaire » (Walter Benjamin, Thèses sur le concept d'histoire) des opprimés contre l'État, considéré par Marx et Engels comme le « bras armé de la bourgeoisie », ou encore contre la violence structurelle et symbolique (racisme institutionnel qui justifiait, selon les Black Panthers, la constitution de milices d'auto-défense). Dans la sphère privée, certains justifieront la violence comme moyen légitime d'exercer une autorité (fessée pour les enfants, violence conjugale ou violence contre les femmes : on tentera alors de justifier la violence en distinguant différents seuils : une gifle serait acceptable mais pas une bastonnade, etc.) ; d'autres critiqueront au contraire ces comportements comme sexistes ou autoritaires, conduisant à terroriser les sujets afin de les contraindre à la soumission. La définition même de ce qui constitue une violence, a fortiori une violence « légitime », fait ainsi l'objet de débats politiques et philosophiques. Ce débat entre violence, force et justice est ramassé par Pascal dans un aphorisme célèbre des Pensées :
52
+
53
+ «  Il est juste que ce qui est juste soit suivi ; il est nécessaire que ce qui est fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force et pour cela faire en sorte que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste.
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+ La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste…
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+ Ne pouvant faire qu'il soit forcé d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force. Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force, afin que le juste et le fort fussent ensemble, et que la paix fût, qui est le souverain bien. »
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+ Selon Howard Bloom, la violence est l'outil de la nature pour améliorer notre comportement social[36].
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+ Beaucoup de confusions proviennent du manque de précision sur les termes violence, conflit, agressivité, lutte, force, contrainte. Le conflit n'est pas violence : il peut être géré de façon non-violente comme il peut dégénérer dans la violence. De même l'agressivité peut s'exprimer de façon non-violente ou dégénérer en violence. La lutte, la force, la contrainte peuvent être positives ou négatives. La violence, selon Simone Weil, « c'est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose »[37]. « La violence blesse et meurtrit l'humanité de celui qui la subit »[38]. Pour Isabelle et Bruno Eliat "« la violence commence dès qu'il y a non-respect de la dignité d'un homme ��. La violence commence lorsque, dans mon regard, l'« autre » est tout-négatif. Sortir de la violence, c'est donc, en distinguant la personne et ses actes, reconnaître la dignité de toute personne[39].
60
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61
+ Selon la définition classique de Max Weber dans Le Savant et le Politique (1919), « l'État revendique le monopole de la violence légitime ». Historiquement, l'État moderne s'est construit en défaisant les autres groupes (féodaux, etc.) du droit d'utiliser la violence pour leur propre compte (pour se faire justice, etc.). Ce monopole peut être contesté (par la mafia, des groupes révolutionnaires ou des guérillas, ou encore par des « justiciers » ou « vigilantes »).
62
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63
+ Michel Onfray repose le problème des violences structurelles, et des injustices économiques (précarité, pauvreté, inégalité, non répartition)[40] : « On aurait tort de braquer le projecteur sur les seules violences individuelles alors que tous les jours la violence des acteurs du système libéral fabrique les situations délétères dans lesquelles s'engouffrent ceux qui, perdus, sacrifiés, sans foi ni loi, sans éthique, sans valeurs, exposés aux rudesses d'une machine sociale qui les broie, se contentent de reproduire à leur degré, dans leur monde, les exactions de ceux qui (les) gouvernent et demeurent dans l'impunité. Si les violences dites légitimes cessaient, on pourrait enfin envisager la réduction des violences dites illégitimes ».
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+ Jean Baudrillard nous dit que même si la société de consommation est une société d'abondance, c'est une abondance forcée conduisant nécessairement à des violences de refus, alors que « Si l'abondance était liberté, alors cette violence serait en effet impensable »[41].
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+ « L'abondance n'est qu'un (ou du moins est aussi) système de contraintes d'un type nouveau pour comprendre aussitôt qu'à cette nouvelle contrainte sociale (plus ou moins inconsciente) ne peut que répondre un type nouveau de revendication libératrice. En l'occurrence, le refus de la "société de consommation", sous sa forme violente et érostratique (destruction « aveugles » de biens matériels et culturels) ou non violente et démissive (refus d'investissement productif et consommatif). Si l'abondance était liberté, alors cette violence serait en effet impensable. Si l'abondance (la croissance) est contrainte, alors cette violence se comprend d'elle-même, elle s'impose logiquement. Si elle est sauvage, sans objet, informelle, c'est que les contraintes qu'elle conteste sont elles aussi informulées, inconscientes, illisibles : ce sont celles mêmes de la « liberté », de l'accession contrôlée au bonheur, de l'éthique totalitaire de l'abondance. »
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+ Gandhi et Martin Luther King ont critiqué la violence et ont mis en pratique la non-violence, qui est tout de même une force selon Gandhi, ou encore « une méthode politique destinée à résoudre des problèmes politiques »[42]. « La lutte non-violente ne peut se réduire à un simple débat d'idées, elle est réellement un combat dans lequel s'opposent plusieurs forces », écrit Jean-Marie Muller[43].
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+ D'autres critiquèrent cette tactique : Léon Trotski, Frantz Fanon, Reinhold Niebuhr, Subhas Chandra Bose, George Orwell, Ward Churchill[44] et Malcolm X étaient de fervents critiques de la non-violence, soutenant de maintes façons que la non-violence et le pacifisme sont des tentatives d'imposer au prolétariat la morale de la bourgeoisie, que la violence est un accompagnement nécessaire au changement révolutionnaire, ou que le droit à la légitime défense est fondamental.
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+ L'histoire a depuis montré que la non-violence et les moyens non-violents (grève, boycott, sit-in, etc.) ont effectivement changé la condition de la population, et en premier lieu, de ses couches les moins favorisées : mouvement ouvrier en Europe, changements en Amérique Latine après l'abandon de la guérilla, changements en Europe de l'Est qui ont mené à la fin de la dictature communiste, etc. Les critiques de la non-violence ont tendance à confondre non-violence et passivité. Or la non-violence est lutte et en ce sens est le contraire de la passivité[45] (par contre, le pacifisme[pas clair] se distingue de la non-violence par son absence de stratégie et d'engagement à lutter concrètement). Par ailleurs le droit à la légitime défense ne signifie pas qu'on ne peut se défendre plus efficacement de façon non-violente. Il faut donc distinguer légitime défense violente et légitime défense non-violente. Les deux s'opposent à la passivité[46]. « La conviction qui fonde l'option pour la non-violence, c'est que la contreviolence n'est pas efficace pour combattre le système de la violence parce qu'en réalité elle en fait elle-même partie, qu'elle ne fait donc que l'entretenir, le perpétuer »[47].
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+ La violence dans les relations interpersonnelles (patron/employé, parent/enfant, entre amis, entre collègue, etc.) est un phénomène qui se manifeste sous de multiples formes : abus de pouvoir, agression physique, intimidation verbale, menaces voilées, insultes et injures, humiliation, etc.[48]. Ces violences sont en relation d'inférence avec la violence globale (institutionnelle, structurelle, systémique…), elles en sont donc liées parfois plus ou moins directement, et parfois sont de réel écho ou feedback/retour de la violence globale. En tous cas, selon le pédopsychiatre et psychanalyste Daniel Schechter, la violence dans les relations interpersonnelles a des conséquences importantes pour les victimes ainsi que pour leurs enfants[49],[50],[51].
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+ Ces violences criminelles sont également en relation d'inférence avec la violence globale (institutionnelle, structurelle, systémique…), elle en sont donc lié parfois plus ou moins directement, et parfois sont de réel écho ou feedback/retour de la violence globale.
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+ Les quatre causes majeures identifiées comme favorisant la violence criminelle[54],[55] :
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+ La nature humaine n'est ni bonne ni mauvaise, ces facteurs sociétaux sont la cause du retour de violence. Il existe des cas de criminels ayant de réels problèmes psychologiques, n'ayant pas pour cause ces facteurs sociétaux, ceci représente un pourcentage minime de ce que l'on considère aujourd'hui comme la violence criminelle.
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+ Les criminels font partie et sont issus de la société, contrairement au processus mental qui voudrait que l'on rejette le mal pour ne pas comprendre l'implication de soi ou du système/société à laquelle on appartient, et que l'on défend alors consciemment ou inconsciemment le statu quo (hypocrisie, cynisme). Ce déni de la réalité et le refus de prendre ses responsabilités, le refus de voir les relations, en éjectant le mal hors et loin de nous est analysé notamment par le sociologue Slavoj Žižek[56]. « La vérité n'est pas hors de nous, elle est en nous. La vérité n'est pas à chercher ou à repousser loin de nous, la vérité est en nous » (ou dans la société).
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+ Ce déni du mal et de ces causes est également décrite par Georges Bernanos au sujet des totalitarismes et fascismes avec pour conséquences des crimes contre l'humanité[57] : « Les imbéciles mettent le nez sur le bubons et ils se disent entre eux : « Comment diables ces choses violacées, dont la plus grosse atteint à peine la taille d'un œuf de pigeon, peuvent-elle contenir tant de pus ! » L'idée ne vient pas aux imbéciles que le corps tout entier refait à mesure cette purulence, qu'il faut en tarir la source. Et si par hasard, une telle idée leur était venue, ils se seraient bien gardés de l'avouer, car ils sont un des éléments de cette pourriture. La Bêtise, en effet, m'apparaît de plus en plus comme la cause première et principale de la corruption des Nations. La seconde, c'est l'avarice. L'ambition des dictateurs ne vient qu'au troisième rang. »
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87
+ L'historien Robert Muchembled a proposé une explication de l'origine, et a détaillé les mécanismes, de la décrue spectaculaire de la violence homicide en Occident entre la fin du Moyen Âge et le début du XXIe siècle (d'environ 100 à moins de 1 homicides pour 100 000 habitants par an) : civilisation des mœurs, criminalisation de la violence, judiciarisation des conflits ... Il note par ailleurs que, si le nombre de meurtriers chute, la nature de ceux-ci reste identique, étant constitués très majoritairement de jeunes hommes.
88
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+ En 2016, une équipe de chercheurs espagnols s'est intéressée aux racines phylogénétiques de la violence létale (de la violence entraînant la mort)[58],[59]. Ils ont compilé plus de 4 millions de morts de 1 024 espèces de mammifères appartenant à 137 familles : souris, chevaux, chauve-souris, lapins, singes, etc. Pour l'homme ils se sont basés sur 600 études concernant différentes périodes : 50 000-12 000 ans av. J.-C. (Paléolithique), 12 000-10 200 (Mésolithique), 10 200-5 000 (Néolithique), 5 300-3 200 (âge du bronze), 3 200-1 300 (âge du fer) et périodes récentes. La proportion des morts par violence intraspécifique varie continûment au long de l'arbre phylogénétique des mammifères. Elle est montée régulièrement de 0,3 % à l'origine des mammifères jusqu'à 1,1 % pour les premiers euarchontoglires (primates, rongeurs et lièvres) puis 2,3 % pour les premiers primates, pour redescendre à 1,8 % pour les premiers hominidés. Compte tenu des facteurs majeurs que sont la socialisation et la territorialité chez tous les mammifères, ce même taux est estimé à 2 % chez les premiers Homo sapiens. Au Paléolithique le taux était proche de ces 2 % ; ensuite des facteurs culturels et environnementaux ont modulé et largement supplanté l'héritage phylogénétique : le taux est monté jusqu'à 15-30 % (avec une grande variabilité) dans la période 3 000-500 ans, pour redescendre nettement à l’époque contemporaine jusqu'à atteindre 0,01 % dans les sociétés modernes les plus avancées en termes d'état de droit et d'attitudes culturelles.
90
+
91
+ La violence peut être instituante et instituée. Les relations sociales évoluent dans le cadre de rapports de force généralement inégalitaires qui se traduisent par des impositions et l'établissement temporaire d'un statu quo fondé sur cette violence initiale.
92
+
93
+ « La pensée et le comportement d’une personne sur-socialisée sont bien plus aliénées que celles d’une autre modérément socialisée. »
94
+
95
+ « La personne sur-socialisée ne peut même pas avoir une expérience, sans culpabilité, de pensées ou sentiments qui soient contraires à la morale en place ; elle ne peut avoir de « mauvaises » pensées. Et la socialisation n’est pas juste une question de morale ; nous sommes socialisés pour nous adapter à de nombreuses normes qui n’ont rien à voir avec la morale proprement dite. Ainsi, la personne sur-socialisée est maintenue en laisse et sa vie avance sur les rails que la société a construit pour elle. Pour beaucoup de personnes sur-socialisées, cela se traduit par un sentiment de contrainte et de faiblesse qui peut être un terrible handicap. Nous affirmons que la sur-socialisation est parmi les pires choses qu’un être humain peut infliger à un autre." »
96
+
97
+ La violence froide est un terme utilisé en opposition à la violence agressive. Elle consiste à contraindre directement ou par exécutants interposés, autrui à entrer et demeurer dans une situation de souffrance (par exemple : séquestration, déportation, extermination).
98
+
99
+ Elle peut être retournée contre soi-même par une personne qui décide de ne pas tenir compte de tous ses besoins dans ses actions et d'accepter des tâches qui l’écrasent.
100
+
101
+ La violence éducative est perpétrée à des fins éducatives, à ne pas confondre avec la maltraitance laissant des marques sur le corps et qui n'ont pas de but éducatif.
102
+
103
+ La violence primitive est celle qui découle d'une simple opportunité de prédation hors de toute catégorie décrite ci-dessus, qu'il s'agisse de prédation matérielle (appropriation de biens) ou narcissique (appropriation du corps d'autrui, voir ci-dessous).
104
+
105
+ La violence sexuelle est le fait d’une personne consciente d'avoir un ascendant (hiérarchique, parental, physique, psychologique) qui impose à une autre des actes sexuels non désirés ;
106
+
107
+ La domination par une personne ou un organisme : après avoir établi un ascendant, impose à une autre des souffrances psychiques et/ou physiques, pouvant avoir pour conséquences :
108
+
109
+ La violence conjugale et/ou familiale dont la maltraitance laissant des marques sur le corps, sans but éducatif : le comportement d'un conjoint ou d'un autre membre de la famille, est identifiable à l'une des violences décrites ci-dessus sur l'autre conjoint ou sur divers membres de la famille.
110
+
111
+ L'usage de la force peut être légitimé. La légitime défense est invoquée quand une victime de violences se défend par la force. Un groupe humain (ethnie, classe sociale ou membres d'une religion) peut agir violemment lorsqu'une idéologie, une foi ou une autorité le justifie.
112
+
113
+ L'usage de la force peut ne pas être légitimé. Néanmoins des causes psychiques internes sont juridiquement invocables pour décharger la responsabilité de l'auteur des violences ; auquel cas un traitement psychiatrique pourrait être requis. Aux crimes et délits de droit commun (vol, kidnapping), une réplique juridique est nécessaire.
114
+
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+ Les motivations de la violence sont l'objet de débats dans les champs scientifique, juridique, philosophique et politique. Dans l'approche de beaucoup de praticiens[Qui ?] de la psychologie, de l'aide sociale ou du droit (côté défense), la plupart des personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence relèvent de la sociopathie ou d'une problématique sociale et/ou économique. D'autres approches, notamment en éthologie appliquée à l'espèce humaine, et certains chercheurs (dont Konrad Lorenz, ainsi que beaucoup de behavioristes) estiment que les personnes adoptant des comportements de prédation et/ou de violence ne le font pas forcément par manque de ressources, d'éducation, d'émotion ou d'empathie (les séducteurs et les manipulateurs n'en manquent souvent pas, soulignent-ils) mais par choix narcissique, en vertu du principe du plus grand plaisir et/ou de la plus grande facilité/rentabilité. Les points de vue les plus extrêmes (qui ressurgissent régulièrement malgré la réprobation de la communauté scientifique) vont jusqu'à affirmer que ces comportements seraient génétiquement inscrits et héréditaires. D'autres spécialistes de l'éthologie humaine, tels Boris Cyrulnik et les cognitivistes, nuancent ces points de vue et récusent tout héritage génétique de la violence. Plusieurs spécialistes de la psychologie développementale tels Richard E. Tremblay et Daniel Schechter soulignent l'importance de multiples facteurs de risque pour le développement de la violence, surtout les interactions entre la biologie en incluant les gènes et l'environnement familial[63].
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117
+ Une partie des prescriptions religieuses vise à maintenir la paix interne, la cohésion dans la communauté, en prévenant ou en ritualisant sa violence. Les prêtres entrent en scène lorsque la violence ou le désordre menacent, soit sur le plan interne (discorde civile) soit sur le plan externe (agression ou menace extérieure). Pour apaiser le « courroux de la divinité », la réponse sera la mise en œuvre d'une violence rituelle : le sacrifice, humain ou animal, ou le recours à la guerre extérieure. Dans les deux cas, le recours à la violence est perçu comme défensif, comme un moyen de se protéger d'une autre violence pouvant détruire la communauté. René Girard a montré que l'évolution culturelle conduisant vers les religions monothéistes à vocation universelle, s'est accompagnée d'une évolution des rites sacrificiels du concret vers l'abstrait, qui deviennent de plus en plus symboliques, sans disparaître. Le christianisme, dans certains de ses textes originels, n'abolit pas le sacrifice, mais il préconise le « sacrifice de soi » comme alternative au sacrifice de l'autre.
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+ Le Global Peace Index, mis à jour en 2010, classe 149 pays d'après l' « absence de violence »[64].
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+ De nombreux scientifiques trouvent une corrélation entre la violence dans les médias et le comportement humain. Cependant, elle pourrait être exagérée du fait de problèmes méthodologiques et culturels[65]. En effet, le taux de violence est très différent entre le Canada et les États-Unis où les programmes télévisuels sont relativement identiques. Au Japon, les enfants regardent probablement les programmes les plus violents au monde et le taux de crime y est très faible[66].
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+ Anthophila
2
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3
+ Clade
4
+
5
+ Les abeilles (Anthophila) forment un clade d'insectes hyménoptères de la superfamille des Apoïdes. Au moins 20 000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète[1] dont environ 2 000 en Europe et près de 1 000 en France[2]. En Europe, l'espèce la plus connue est Apis mellifera qui, comme la plupart des abeilles à miel, appartient au genre Apis. Cependant, la majorité des abeilles ne produit pas de miel, elles se nourrissent du nectar des fleurs. Une abeille d'hiver peut vivre jusqu'à 10 mois, tandis qu'une abeille d'été peut vivre jusqu'à 1 mois.
6
+
7
+ Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : abeilles domestiques ou sauvages, solitaires ou bien sociales, etc. Elles sont nettement distinctes des guêpes par leur morphologie et leur comportement, notamment leur alimentation. Les bourdons en revanche sont un groupe particulier d'abeilles[3],[4].
8
+
9
+ Les abeilles, et les autres espèces pollinisatrices, sont actuellement gravement menacées, avec un taux d'extinction qui est "de 100 à 1000 fois plus élevé que la normale", selon l'ONU [5]. Lors de la "Journée mondiale des abeilles", le 20 mai 2019, l'ONU a détaillé les principales causes du déclin des pollinisateurs : l'utilisation de pesticides, la monoculture, les pratiques agricoles intensives, le changement climatique, le changement d'affectation des terres et la destruction des habitats[5].
10
+
11
+ Le mot abeille est attesté en français pour la première fois au XIVe siècle[6].
12
+
13
+ D'abord mentionné sous les formes abueille, abele, aboille ou encore abeulle, ce mot est un emprunt à l'occitan abelha [aˈβeʎo][6],[7], lui-même issu du latin ăpĭcŭla « petite abeille », diminutif d’apis « abeille »[8]. Cette forme est aussi attesté dans de nombreuses autres langues : l'arpitan avelye[9], le portugais abelha[10], le catalan abella[11], le castillan abeja[12], etc.
14
+
15
+ Il remplace un ancien terme d'oïl ef, puis é (pluriel es) issu directement du latin apis ; le terme de mouche-ep est aussi trouvé et eps employé par Montaigne. Au début du XIXe siècle l'Atlas linguistique de la France repère l'abeille encore sous le nom « é » dans quelques localités du nord, puis comme « mouche à miel » dans les deux tiers nord du domaine d'oïl (Bretagne « mouche à mièl », Normandie « mouque à mié », Ile-de-France, Picardie, Wallonie, Lorraine « mouche é mi », Bourgogne), « mouchette » dans la frange est (Lorraine orientale « mouchette, mohhâte », Franche-Comté du nord « môtchotte »), « abeille » dans le sud-ouest (Poitou, Saintonge « aboeille »), et « avette » dans le val inférieur de la Loire[13].
16
+
17
+ D'ailleurs, dans sa première édition de 1694, le Dictionnaire de l'Académie française définit l'abeille comme étant une « mouche à miel, sauvage ou domestique »[14]. La définition du mot abeille dans les dictionnaires évolue peu avec le temps. Il faut attendre le XIXe siècle avec la 6e édition (1832-1835) de ce dictionnaire pour voir apparaître des précisions sur cette sorte de mouche : « Insecte ailé […] qui produit la cire et le miel » et le XXe siècle avec la 8e édition de 1932-1935 pour qu'elle soit classée parmi les hyménoptères tout en précisant également qu'elle « vit en essaim »[15]. Cette définition est très proche de celle donnée par le Trésor de la Langue Française (1971-1994)[6], ce qui réduit progressivement l'usage du mot aux seules abeilles à la fois sociales et productrices de miel[16].
18
+
19
+ Pourtant, parmi les insectes appelés « abeille » en français, il existe en réalité des espèces solitaires et d'autres qui ne produisent que peu ou pas du tout de miel. Cette différence va être intégrée à la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française qui, tout en réduisant la définition de l'abeille à la « famille des Apidés », explique qu'elle vit en société et produit du miel.
20
+
21
+ Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés[17] en français.
22
+
23
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et figurent donc plusieurs fois dans cette liste. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
24
+
25
+ Les caractéristiques générales des abeilles sont celles des guêpes apoïdes, ce sont donc des insectes hyménoptères dont les adultes sont généralement velus et se nourrissent de nectar, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie. Par exemple, pour les abeilles à miel d'Europe, voir tout le genre Apis et principalement Apis mellifera.
26
+
27
+ L’histoire évolutive des insectes met en évidence que les premiers insectes apparaissent vers 400 Ma au Dévonien, les insectes volants vers 350 Ma au Carbonifère[34].
28
+
29
+ On ignore encore quel est l’ancêtre commun à tous les Apoïdes[1]. Les premières abeilles stricto sensu sont probablement apparues en même temps que les premières fleurs, c'est-à-dire il y a plus de 100 millions d’années, la flore terrestre étant auparavant dominée par les Gymnospermes[1]. Les études génétiques suggèrent que les abeilles proviennent, comme les fourmis, de la spécialisation de guêpes prédatrices de la famille des Crabronidés, le changement du comportement alimentaire pouvant s'expliquer par la consommation par ces guêpes de proies qui visitaient les fleurs et se couvraient de pollen[35]. Les premières abeilles ont probablement été solitaires et spécialistes (pollinisation d'un nombre défini de fleurs), certaines évoluant vers des formes sociales plus ou moins élaborées et devenant des pollinisateurs généralistes mais ces transitions instables font que certaines sont retournées vers un mode de vie solitaire[36].
30
+
31
+ On a retrouvé les plus anciens fossiles d'abeilles en inclusion dans de l'ambre. Ces abeilles appartiennent à des espèces et des genres à présent éteints. Le plus vieux fossile à ce jour est Melittosphex burmensis (en) : datée de 100 millions d'années, cette espèce minuscule découverte en 2006 en Birmanie avait des grains de pollen sur les pattes[37]. Sa découverte confirme l'origine commune des guêpes et des abeilles et l'ancienneté de la coévolution entre les « abeilles » et les Angiospermes (spécialisation dans la consommation de nectar et de pollen et rôle dans la pollinisation). Cette découverte suggère que les premières abeilles végétariennes ont émergé à partir d'ancêtres guêpes insectivores[38].
32
+ Le genre Electrapis vivait au Crétacé supérieur, il y a environ 70 millions d’années, dans l’actuelle région de la Baltique et avait une forme très proche de l'abeille à miel contemporaine[1].
33
+
34
+ Toutes les abeilles sont des insectes hyménoptères, végétariens et butineurs. Butiner signifie voler de fleur en fleur à la recherche de nourriture. L'abeille récolte ainsi dans la nature nectar, propolis, miellat et pollen. En butinant l'abeille assure également la pollinisation, c'est-à-dire le transport du pollen permettant la reproduction des plantes.
35
+
36
+ Leur taille distingue les abeilles des guêpes, qui ont quant à elles la taille fine, en général moins de poils et leurs larves sont carnivores[39]. Les bourdons, qui semblent au premier abord plus ronds et généralement plus gros que d'autres espèces, sont tout de même un groupe spécifique d'abeilles (Bombus), bien que le nom vernaculaire d'abeille ne s'y réfère généralement pas. Le nom d'abeille est ainsi généralement accordé aux espèces dont l'aspect se rapproche de celui des mouches. Leurs quatre ailes reliées deux à deux différencient pourtant facilement les abeilles des mouches, notamment des syrphes, ces diptères également pollinisateurs qui arborent par mimétisme le costume rayé de la guêpe et parfois celui, plus poilu, des abeilles.
37
+
38
+ Selon les habitudes de vie des différentes espèces d'abeilles, on distingue plusieurs catégories d'abeilles : l'expression « abeille domestique » est l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera)[26] mais elle peut aussi être employée pour toute autre abeille domestiquée par l'Homme. Par opposition, on nomme « abeille sauvage » une abeille non domestiquée. L'expression « abeille sociale » désigne une espèce d'abeille vivant en colonie, sinon il s'agit d'une « abeille solitaire » constituant plutôt des agrégations (ou bourgades) de terriers individuels[40]. D'autres espèces sont des « abeilles parasites » ou « abeilles coucous » qui pratiquent le cleptoparasitisme.
39
+
40
+ Certaines abeilles transforment une partie de leur récolte en produits dérivés : miel, cire ou gelée royale. Ces produits sont stockés dans des nids plus ou moins élaborés : de simples galeries pour les espèces solitaires, des assemblages complexes de rayons de cire pour les espèces sociales. Les espèces qui en produisent en quantité significative sont appelées des « abeilles à miel ».
41
+
42
+ La taille et le poids des abeilles varient selon les espèces, leur taille va de 9 à 15 mm de long et elles peuvent peser de 60 à 80 mg.
43
+
44
+ Abeille européenne (Apis mellifera).
45
+
46
+ Abeille indienne (Apis cerana).
47
+
48
+ Abeille géante (Apis dorsata).
49
+
50
+ Abeille charpentière (ici Xylocopa violacea).
51
+
52
+ Abeille découpeuse de la luzerne (Megachile rotundata).
53
+
54
+ Abeille maçonne (ici Osmia cornuta).
55
+
56
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
57
+
58
+ La majorité des plus de 20 000 espèces d'abeilles[41] et des abeilles sauvages sont solitaires : elles ne fondent pas de colonie pérenne (pluriannuelle), les abeilles femelles construisant individuellement un petit nid au sol, sous une pierre, dans des structures creuses (trou dans un arbre, coquille d'escargot, etc.)[42]. Certaines espèces, comme l’halicte (Halictus) ont cependant une vie communautaire, sans être eusociales[43]. Si les femelles ont parfois une même entrée de nid, elles construisent et s'occupent seules de leurs propres cellules et n'ont aucun contact avec leur descendance[44].
59
+
60
+ Les abeilles solitaires ne produisent pas de miel[41]. Certaines espèces sont des « rubicoles » (au sens strict « qui habitent les ronces ») et nidifient dans des tiges de plantes à moelle. D'autres espèces sont des « xylicoles » qui utilisent des galeries creusées dans le bois, soit par elles-mêmes, soit par des insectes xylophages. D'autres espèces enfin creusent leur nid dans des parois de terre sèche ou dans le sol[43]. Chaque cellule, contenant une larve et du pain d'abeille, est scellée par un bouchon[44].
61
+
62
+ Une abeille maçonne (ici Osmia cornifrons) explorant une cavité.
63
+
64
+ Abeille solitaire (ici Dasypoda altercator).
65
+
66
+ Andrena vaga sur une feuille.
67
+
68
+ Ce sont des insectes solitaires qui pratiquent le cleptoparasitisme en parasitant les couvains d’autres espèces.
69
+
70
+ Les abeilles sociales forment des colonies, groupes d'abeilles vivant en société. La colonie est composée de trois castes :
71
+
72
+ Une colonie peut perdurer pendant plusieurs années si elle survit à la saison froide.
73
+
74
+ Un essaim[46] d'abeilles est un rassemblement en nombre important d'abeilles de la même famille. Quand une vieille reine quitte le nid avec une fraction de sa population (environ la moitié) pour former une nouvelle colonie, laissant la place à une jeune reine, on parle d'essaimage. Les abeilles évitent ainsi d'engendrer un super-organisme étouffant.
75
+
76
+ L'essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d'intelligence collective puisqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie. Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position. Toutes les exploratrices ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination[47].
77
+
78
+ L'expression « abeille à miel » ou « abeille mellifère » est un nom vernaculaire désignant en français des insectes sociaux parmi les abeilles qui produisent du miel en quantité significative mais, par métonymie, c'est aussi l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera).
79
+
80
+ Les abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre Apis, de la sous-famille des Apinés, mais c'est Apis mellifera et, dans une moindre mesure, son homologue asiatique Apis cerana, l'espèce qui se prête le mieux à l'apiculture[48]. D'autres espèces produisent du miel mais pas en quantité suffisante pour mériter cette appellation.
81
+
82
+ Les abeilles domestiques sont principalement de l'espèce Apis mellifera. Originaire d'Europe et d'Afrique, c'est en effet l'espèce la plus utilisée pour produire du miel. Elle a donné de nombreuses sous-espèces ainsi que de nombreux hybrides de ces sous-espèces, dont certains, comme l'abeille buckfast, sont obtenus par croisements au sein des élevages. Apis cerana est également exploitée dans certaines régions de l'Asie.
83
+
84
+ Les autres espèces du genre Apis (Apis florea, Apis dorsata, etc.) se trouvent uniquement à l'état sauvage.
85
+
86
+ Des abeilles de la tribu des Meliponini produisent également de petites quantités de miel. Le rendement des colonies d'abeilles en miel dépend aussi des végétaux à la disposition des butineuses, car les plantes à fleurs sont plus ou moins mellifères.
87
+
88
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
89
+
90
+ Vue dorsale des trois principales espèces.
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+
92
+ Vue latérale des trois principales espèces.
93
+
94
+ Abeille à miel d'Europe et d'Afrique : Apis mellifera.
95
+
96
+ Favorite de l'apiculture en Europe, sous-espèce de la précédente, l'Abeille noire : Apis mellifera mellifera.
97
+
98
+ Abeille à miel asiatique : Apis cerana.
99
+
100
+ Abeilles à miel géantes : Apis dorsata.
101
+
102
+ Abeille à miel d'Amérique du Sud : Trigona spinipes.
103
+
104
+ Avant Linné, on ne connaissait comme abeille que la « mouche à miel ». Le père de la taxinomie moderne ajoute à cette abeille domestiquée d'autres espèces d'hyménoptères qui, comme elle, vivent de nectar et de pollen. En 1758 il les classe toutes dans un genre nommé Apis (abeille en latin)[49].
105
+
106
+ Les connaissances sur ces insectes progressant, un seul genre Apis se révèle bientôt insuffisant pour contenir toutes les nouvelles abeilles répertoriées. Avec les travaux de Kirby et Latreille, suivis par Schenk et Thomson, les classifications gagnent en précision : Apis ne conserve qu'un petit nombre d'espèces proches de l'abeille domestique et de nombreux autres genres sont créés. On distingue alors deux grands groupes d'abeilles : les abeilles à langue courte et les abeilles à langue longue. Ces dernières sont divisées à leur tour en abeilles solitaires ou abeilles sociales (les abeilles « vraies »). Plus d'une centaine de genres se répartissent à l'intérieur de ces grands groupes[50]. Les abeilles à langue longue sont considérées comme les plus évoluées. Les guêpes apoïdes (Sphecidae sensu lato) sont reconnues comme apparentées aux abeilles à langue courte[51].
107
+
108
+ À la fin du XIXe siècle sont reconnus comme portant le nom d'abeille « tous les hyménoptères dont la larve se nourrit de miel et de pollen, quels que soient d'ailleurs le genre de vie et les mœurs de l'adulte »[49].
109
+
110
+ Dans la classification classique, les abeilles font toutes partie de la superfamille des Apoïdes[27] créée en 1802 par Pierre-André Latreille et qui regroupe les abeilles et les guêpes apoïdes. Toutefois, la classification des abeilles est en constante évolution[52].
111
+
112
+ La classification classique est historiquement centrée sur l'abeille mellifère. Ceci aurait amené les entomologistes à considérer que les abeilles à langue longue formaient un groupe plus évolué que celui des abeilles à langue courte. Les premières classifications phylogénétiques ont maintenu cette hypothèse, en plaçant la famille des Colletidés (à langue courte) à la base de l'arbre phylogénétique des Apoïdes. Cependant, en 2007 des travaux d'analyse moléculaire démontrent que la langue courte des Colletidés n'est pas un caractère hérité des Sphecidés, mais découle d'une évolution parallèle. Ces conclusions bouleversent la classification classique et désignent la famille des melittidés comme la plus ancienne des familles d'abeilles[51].
113
+
114
+ Liste des familles actuelles selon Debevic et al. 2012[53] et Hedtke et al. 2013[54], en concordance avec ITIS[55]:
115
+
116
+ Note: Les Apidés et les Mégachilidés sont considérées comme les abeilles à langues longues, les autres familles à l'exception des Mélittidés sont considérées comme les abeilles à langues courtes.
117
+
118
+ Phylogénie des hyménoptères apoïdes actuels d'après Debevic et al, (2012)[56] :
119
+
120
+ Ampulicidae (guêpes à blattes)
121
+
122
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 1
123
+
124
+ Sphecidae s.s. (guêpes fouisseuses)
125
+
126
+ Crabroninae
127
+
128
+ Bembicini
129
+
130
+ Astatinae et Nyssonini
131
+
132
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 2
133
+
134
+ Pemphredoninae et Philanthinae
135
+
136
+ Anthophila (abeilles)
137
+
138
+
139
+
140
+ Phylogénie des familles actuelles d'abeilles, d'après Hedtke et al., 2013 :[54]
141
+
142
+ Melittidae (avec l'abeille à culotte)
143
+
144
+ Apidae (abeilles sociales)
145
+
146
+ Megachilidae (abeilles découpeuses, abeilles maçonnes)
147
+
148
+ Andrenidae (abeilles des sables)
149
+
150
+ Halictidae (abeilles de la sueur)
151
+
152
+ Colletidae (abeilles à face jaune)
153
+
154
+ Stenotritidae
155
+
156
+ Toutes les abeilles peuvent jouer un rôle important pour la pollinisation des plantes, et en particulier celle de nombreuses plantes cultivées. Toutefois on doit en général considérer que les abeilles domestiques des apiculteurs jouent un rôle supplétif perturbant la nature[réf. nécessaire].
157
+
158
+ Certaines espèces sont plus performantes que d'autres de ce point de vue : le taux de pollinisation et l'efficacité de celle-ci sont ainsi deux fois plus importants par les abeilles sauvages que par les abeilles domestiques[57]. Les plantes dont la pollinisation est favorisée par l'abeille sont dites mellitophiles. En effet, lorsque les abeilles récoltent des ressources alimentaires, elles se couvrent de pollen. Le pollen est le gamète mâle de la fleur. Elles butinent ensuite d'autres fleurs afin d'y récolter le nectar et se frottent alors contre les parties reproductrices des autres fleurs. Ainsi, le pollen déposé à la surface de la fleur colonise ses graines femelles[58]. Involontairement, les abeilles permettent donc le contact entre les gamètes mâles et femelles des différentes fleurs.
159
+
160
+ Les abeilles bénéficient également de la pollinisation car, en récoltant le nectar et pollen, elles constituent leurs réserves alimentaires. De plus, une grande densité de fleurs aux alentours de la ruche leur est bénéfique car cela minimise leur temps de recherche de nourriture.
161
+
162
+ Enfin, les populations humaines sont directement et indirectement dépendantes des fleurs pour un tiers de leur régime alimentaire[59]. L'absence des pollinisateurs indigènes naturels les plus répandus pourrait donc avoir des conséquences économiques, sociales et écologiques.
163
+
164
+ Or, on constate dans l'Hémisphère nord une baisse de la population des insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles[2],[60]. Un des symptômes de ce phénomène est le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, qui connaît une recrudescence au début du XXIe siècle. De multiples causes semblent être à l'origine de cette baisse de la population : parasites, champignons, prédateurs, monoculture intensive, alimentation trop peu diversifiée ou de mauvaise qualité, réchauffement climatique… Les produits phytosanitaires agricoles, les cultures d'OGM et la pollution électromagnétique sont également cités mais leur implication est de moins en moins controversée avec un consensus scientifique croissant sur le rôle dévastateur des insecticides[61]. En tant qu'animal bioindicateur, cette situation inquiète non seulement les apiculteurs, mais aussi de nombreux écologues, économistes et experts en raison de l'importance économique et écologique de l'abeille. En février 2010, l'Union européenne met en place le programme STEP afin de préciser les causes et les impacts de ce déclin et d'en assurer le suivi.
165
+
166
+ Un groupement d'apiculteurs et d'acteurs intéressés crée en 2011 le réseau européen Bee-Secured, pour la surveillance de l'environnement et de la biodiversité. En 2012, le réseau prend une dimension hors Europe.[réf. nécessaire]
167
+
168
+ La pollinisation par les insectes indigènes non domestiques est un enjeu important de l'écologie. En effet, les insectes sauvages permettent d'effectuer naturellement des fécondations croisées : l'ovule d'une plante reçoit le pollen d'une autre plante de la même espèce, cela permet de conserver une grande diversité génétique. Or, la diversité génétique permet d'éviter les dépressions de consanguinité et augmente la résilience de la population face aux perturbations environnementales et aux nouvelles maladies. Dans une population à grande diversité génétique, le risque d'extinction est beaucoup plus faible[62].
169
+
170
+ Le 16 avril 2014 les sénateurs français ont adopté un amendement à la loi sur l'avenir de l'agriculture reconnaissant l'abeille comme « un bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques »[63].
171
+
172
+ En butinant d'un arbre à l'autre, les abeilles (Apis mellifera), ainsi que d'autres insectes pollinisateurs, contribuent à la diffusion de bactéries phytopathogènes, telles que Erwinia amylovora, agent pathogène du feu bactérien, maladie bactérienne grave qui affecte des arbres fruitiers de la sous-famille des Maloideae[64], ou Pseudomonas syringae, agent de diverses maladies du type chancre bactérien, notamment le chancre bactérien du kiwi, causé par le pathovar Pseudomonas syringae pv. actinidiae[65].
173
+ Du fait de leur intense activité de pollinisation, les abeilles sont un vecteur très efficace de transmission de ces bactéries. Toutefois, comme les bactéries ne peuvent survivre l'hiver dans les ruches, les abeilles ne peuvent en aucun cas être responsables d'une inoculation primaire, mais seulement d'inoculation secondaire, transmettant les bactéries de fleur en fleur[66],[67].
174
+ Selon une étude néo-zélandaise de 2014, Pseudomonas syringae, comme Erwinia amylovora, peut survivre et se propager au sein des ruches pendant un temps limité. Les auteurs appuient donc la recommandation d'une période de retrait minimum avant de transporter dans un verger sain des ruches provenant d'un verger contaminé[65].
175
+
176
+ L'abeille est la plus ancienne amie de l'homme, bien qu'apparue avant lui, il y a 45 millions d'années[68]!
177
+
178
+ Très tôt les humains ont pris conscience de leur intérêt à protéger, voire héberger ou même élever et, plus simplement, à observer les abeilles.
179
+ Outre leurs fonctions écosystémiques, les abeilles présentent une fonction économique importante.
180
+
181
+ Les substances produites par certaines abeilles – cire d'abeille, propolis, gelée royale, miels de différentes plantes et même leur venin – ont la réputation ancestrale d'être excellentes pour la santé.
182
+
183
+ Ce sont évidemment les abeilles à miel domestiquées qui en sont les meilleures pourvoyeuses.
184
+
185
+ À la différence des guêpes et des frelons, l'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir[69]. Une abeille en train de butiner est généralement inoffensive[70].
186
+
187
+ Cependant, les abeilles défendent leur nid et leurs routes aériennes des intrus. Les espèces prisées pour l'apiculture sont les plus tolérantes à cet égard. D'autres, comme l'abeille tueuse, hybride apparu au Brésil dans les années 1950, sont plus agressives à l'approche de leur nid[71] tandis que chez certaines espèces comme les mélipones, l'aiguillon, sous-développé, ne permet pas la piqûre : l'abeille se défend alors par une morsure urticante[72].
188
+
189
+ L'abeille utilise son dard cranté pour injecter du venin à son agresseur lorsqu'elle se trouve menacée. Cet aiguillon dentelé, dont seules les femelles sont pourvues, reste fiché dans la peau de la victime et est arraché de l'abdomen de l'abeille lorsque celle-ci s'éloigne. Il entraîne à sa suite une partie des organes internes de l'abeille, dont son sac à venin. Cette déchirure est presque toujours fatale à l'abeille piqueuse[73]. Mais l'abeille peut repartir indemne, si sa victime s'avère être un autre insecte, dépourvu de la peau épaisse des mammifères[73].
190
+
191
+ Une piqûre injecte en moyenne 50 à 140 µg de venin (contre 10 µg pour la guêpe qui possède un dard lisse mais peut piquer plusieurs fois), selon l'espèce d'abeille et le délai avant lequel l'aiguillon est retiré[74]. Même après le départ de l'abeille, les contractions réflexe des muscles arrachés continuent d'injecter le venin contenu dans le sac, une trentaine de secondes étant nécessaires pour vider celui-ci. Il faut donc éviter de le compresser en le retirant dans les secondes suivant la piqûre[74].
192
+
193
+ Sauf en cas d'intolérance, une unique piqûre est inoffensive pour l'homme (et pourrait même avoir parfois des effets bénéfiques notamment pour lutter contre la maladie de Parkinson). Toutefois, l'emplacement des piqûres, leur nombre ou une sensibilité allergique peuvent occasionner des décès en cas de choc anaphylactique[75].
194
+
195
+ En l'absence de données significatives, la dose létale médiane n'est pas établie avec certitude et oscille, selon les auteurs, entre 1,3 mg. kg−1[71] et 3,5 mg. kg−1[74] de venin. Le nombre de piqûres nécessaires pour atteindre ces doses, pour un adulte pesant entre 60 kg et 70 kg, varie selon les espèces et les estimations entre 600[73] et 1 750[74]. Seules les abeilles tueuses, au comportement extrêmement agressif, sont susceptibles de causer un si grand nombre de piqûres. En revanche, leur venin ne diffère pas sensiblement de celui des autres espèces d'Apis mellifera[71].
196
+
197
+ L'apiculture est la discipline liée à l'élevage des abeilles domestiques, l'éleveur étant un apiculteur.
198
+ Les abeilles d'élevage vivent dans une ruche, une structure artificielle faite à base de paille, de bois ou de plastique et destinée à abriter une colonie d'abeilles sociales butineuses. Un ensemble de ruches constitue un rucher.
199
+
200
+ L’osmiculture est la technique d’élevage local d’abeilles indigènes et solitaires qui nichent hors sol. L'osmiculteur fournit un environnement de nidification (nichoir d'abeilles) adapté à l’espèce, identifie et élimine les parasites qui s’incrustent dans cette population. Il ne gère pas de récolte car les abeilles indigènes pollinisent mais ne fabriquent pas de miel.
201
+
202
+
203
+
204
+ Métaphore de l’harmonie politique et sociale depuis l’Antiquité, l'abeille était censée symboliser, dans l'Égypte antique, la Basse-Égypte, le pharaon étant désigné comme étant « Celui des carex et de l'abeille » (les carex représentant la Haute-Égypte).
205
+
206
+ Le Coran porte un chapitre nommé « Les abeilles ». Sourate no 16 les abeilles, verset [68-69].
207
+
208
+ L'abeille a pu symboliser la résurrection et l'immortalité pour les Mérovingiens. Des représentations d'abeilles ont été retrouvées parmi les éléments funéraires de Childéric Ier[76].
209
+
210
+ En France, Napoléon Bonaparte a repris[77] – avec l’aigle, symbole de l’Empire carolingien – cet insecte industrieux et a remplacé par les abeilles impériales les fleurs de lys du semis des armoiries royales.
211
+
212
+ Dans les pays scandinaves, sur certaines tombes, l'abeille est un symbole utilisé pour représenter le caractère travailleur et industrieux de la personne décédée[78].
213
+
214
+ Dans la culture populaire, l'abeille fait majoritairement référence aux abeilles sociales à miel et en Occident à l'abeille domestique Apis mellifera.
215
+
216
+ Depuis les années 1970 avec une accélération depuis la fin des années 1990, de nombreuses espèces d'abeilles sont en forte régression (ou ont localement disparu) en raison, semble-t-il, de parasites, virus, champignons, bactéries, mais aussi de la dégradation des habitats (urbanisation, imperméabilisation des sols, débocagisation) et du réchauffement climatique qui a un impact sur la phénologie des plantes hôtes et des fleurs pollinisées. Or, ces abeilles ont une importance majeure pour la pollinisation de nombreuses espèces de fruits, légumes et céréales. Les impacts de l'usage croissant de certains pesticides et insecticides écotoxiques sont également suspectés depuis la fin des années 1990 d'avoir un lien avec le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles domestiques. Ce lien a été confirmé par deux études faites en milieu naturel (« conditions réalistes »), publiées par la revue Science en mars 2012, confirmant des impacts négatifs des néonicotinoïdes sur deux pollinisateurs essentiels, l'abeille domestique[79] et le bourdon commun. Présents par diffusion dans le nectar et le pollen des fleurs de cultures industrielles telles que le maïs et le colza, ils affectent le système nerveux des insectes[80]. Il ne s'agirait pas de la seule cause du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs[81].
217
+
218
+ Dans l'Union européenne, le règlement (CE) no1107/2009 indique qu'"une substance active, un phytoprotecteur ou un synergiste n’est approuvé que s’il est établi, au terme d’une évaluation des risques appropriée sur la base de lignes directrices pour les essais adoptées au niveau communautaire ou au niveau international, que l’utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant cette substance active, ce phytoprotecteur ou ce synergiste, dans les conditions d’utilisation proposées n’aura pas d’effets inacceptables aigus ou chroniques sur la survie et le développement des colonies, compte tenu des effets sur les larves d’abeille et le comportement des abeilles"[82].
219
+
220
+ Le règlement de 2009 devait conduire à la refonte des tests de toxicité à réaliser sur les abeilles, avant la mise sur le marché d'un pesticide. L'EFSA, l'Autorité sanitaire européenne, a constaté en 2012 que ces tests étaient très insuffisants, les produits phytosanitaires étant mis sur le marché sans avoir été correctement évalués[83]. L'EFSA[84] a élaboré de nouveaux protocoles complets : Ces lignes directrices incluent l'évaluation de la toxicité chronique, les effets sur les larves, sur les abeilles sauvages et bourdons et non pas seulement les abeilles à miel, les différentes voies de contamination (eau, poussières...)[84].
221
+
222
+ Ce document guide a été publié en 2013, mais les États membres ne l'ont jamais adopté (entre 2013 et 2019, il a été inscrit à l’ordre du jour du Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed, ou SCoPAFF, une trentaine de fois). Depuis 2013, l’European Crop Protection Association (ECPA), l’association professionnelle des fabricants de pesticides, s'oppose fermement à la mise en application de ce document[83]. Les industriels de l’agrochimie ont adressé à l’exécutif européen de nombreuses lettres contre le document guide de l’EFSA.
223
+
224
+ Dans une tribune du 9 février 2019, l'eurodéputé Eric Andrieu, président de la commission spéciale du Parlement européen sur la procédure d’autorisation des pesticides par l’Union, écrit: "sous la pression incessante des lobbyistes des industriels de l’agrochimie, certains États demandent aujourd’hui à l’EFSA de réviser son document de 2013, qui n’a jamais été mis en œuvre. Et pour cause : selon l’industrie, 82 % des produits phytosanitaires seraient alors sur la sellette !"[85]
225
+
226
+ Les protocoles d’évaluation des pesticides sur les pollinisateurs se référent toujours à un texte de 2002, totalement obsolète selon les spécialistes. La toxicité chronique, cause importante de la mortalité des pollinisateurs, n'est pas évaluée, ni les effets délétères sur les espèces sauvages. "Pendant ce temps, le taux de mortalité des abeilles atteint les 80 % dans certaines régions de l’UE. Alors que les études montrent que l’utilisation de pesticides représente un risque réel pour les abeilles sauvages et les abeilles mellifères, les gouvernements des 28, en particulier les 16 États qui bloquent la proposition, doivent enfin prendre leurs responsabilités", estime Eric Andrieu, "Les chefs d’État doivent en finir avec leur hypocrisie sur la question des pesticides et cesser de dérouler le tapis rouge aux multinationales de l’agrochimie"[85]. Selon l'eurodéputé et Nicolas Laarman, de l'Ong Pollinis, « l’extinction en cours des abeilles et autres insectes pollinisateurs est un enjeu vital, et la réforme de notre système d’homologation des pesticides, une urgence absolue[86] ».
227
+
228
+ "En renonçant à la mise à jour des principes d’évaluation des risques des pesticides, la Commission européenne participe à la dégradation dramatique de l’environnement", écrit l'éditorialiste du journal Le Monde, le 27 août 2019[87].
229
+
230
+ Une étude française conduite par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec le réseau des instituts des filières agricoles et végétales (ACTA), s’est basé sur le radiosuivi d’abeilles par micropuces (système RFID) identifiant 653 abeilles mellifères, et un comptage électronique des entrées/sorties de ruche.
231
+
232
+ Comme certains apiculteurs l'avaient pressenti ou observé, au moins l’un des néonicotinoïdes les plus utilisés perturbe l'orientation des abeilles ; le thiaméthoxame (matière active de produits commerciaux tels que le Cruiser, Flagship, Illium, Axoris[79]). 10 % à 31 % des abeilles ayant ingéré cette molécule, même à de très faibles doses, se sont montrées incapables de rejoindre leur ruche[79]. Or, la perte de repères est l’un des éléments du syndrome d'effondrement des colonies. Hors de la ruche, ces abeilles meurent trois fois plus que le taux normal[79].
233
+
234
+ Le projet « EPILOBEE » est la première surveillance épidémiologique de la mortalité des colonies d’abeilles domestiques en Europe. Au total, ce sont 31 832 colonies d’abeilles provenant de 3 284 ruchers qui ont été suivies entre l’automne 2012 et l’été 2013. Les premiers résultats provenant des 17 pays européens participants montrent une grande variabilité des taux de mortalité en fonction des zones géographiques en Europe. Les taux de mortalité hivernaux s’échelonnent suivant les pays de 3,5 % à 33,6 %. Les taux de mortalité des colonies pendant la saison apicole sont quant à eux plus faibles et sont compris entre 0,3 % et 13,6 %. En additionnant la mortalité hivernale à la mortalité de la saison apicole, c’est la Belgique qui arrive en tête de ce lugubre classement, avec un taux de mortalité de 42,5 %. Viennent ensuite le Royaume-Uni (38,5 %), la Suède (31,1 %), la Finlande (29,8 %) et la France (27,7 %)[88].
235
+
236
+ Le nombre de ruches est un bon indicateur de la population d'abeilles domestiques. Au niveau mondial les chiffres sont soumis à beaucoup d'incertitudes, par contre les données de l'Union européenne sont plus fiable. Le rapport du CMO [89](Common Market Organisation) d'avril 2019 montre que le nombre de ruches est passé de 11.6 millions en 2004 à 17.5 millions en 2017. En France, d'après la Fédération ADA France[90] le nombre de ruches en 2017 était de 1.3 million, nombre similaire à celui de 1994 après une baisse entre 2010 et 2015 avec 1 million de ruches recensées . Étonnamment, ces chiffres, au niveau européen, sont en contradiction avec le syndrome d’effondrement des colonies. Malgré une forte mortalité le nombre de ruches en Europe continue de croitre ce qui est en adéquation avec la production européenne de miel qui était de 209 000 tonnes en 2017.
237
+
238
+ Le déclin des abeilles semble avoir pour cause principale l'usage des pesticides : Cuba, qui n'en utilise que très peu et dont l'agriculture est essentiellement biologique, est l'un des rares pays où les populations d'abeilles se sont maintenues à un niveau stable[91].
239
+
240
+ Depuis l'introduction des néonicotinoïdes, dans les années 1990, les trois quarts des insectes volants ont disparu d’Europe de l'Ouest[92]. Dans son livre Et le monde devint silencieux[93], le journaliste du Monde, Stéphane Foucart, raconte comment les entreprises de l’agrochimie ont tenté de faire croire que l’effondrement des pollinisateurs était un mystère, et n'était surtout pas lié à la mise sur le marché des insecticides néonicotinoïdes (une « stratégie du doute » calquée sur celle de l’industrie du tabac). Le journaliste analyse leurs méthodes pour infiltrer et financer des organisations scientifiques et des associations. Face à ces firmes, 70 scientifiques tentent de mener des recherches totalement indépendantes[92].
241
+
242
+ Dans la revue PLOS One, une étude[94] montre que « le paysage agricole américain est aujourd'hui 48 fois plus toxique qu'il ne l'était il y a 25 ans pour les abeilles et probablement d'autres insectes. Cette toxicité accrue est presque entièrement liée à l'usage des pesticides néonicotinoïdes. Parallèlement à cette montée en flèche de la toxicité, les populations d'abeilles, de papillons, d'autres pollinisateurs et même d'oiseaux ont quant à elle enregistré un déclin »[95].
243
+
244
+ En 2017, des chercheurs révèlent la disparition de 80 % des insectes volants en Allemagne en moins de trente ans, une situation qui est extrapolée à l’échelle de l’Europe[96]. En février 2019, des scientifiques publient dans Biological Conservation la synthèse de 73 études[97] : 40 % des populations d’insectes sont menacées d’extinction dans le monde, avec le risque d’un « effondrement catastrophique des écosystèmes naturels ». Les chercheurs considèrent l'agriculture conventionnelle, et ses pesticides, comme l'une des causes principales du déclin des insectes.
245
+
246
+ Une étude américaine publiée en septembre 2018 montre les dégâts du glyphosate sur les abeilles : cet herbicide altère leur flore intestinale, barrière contre de nombreux pathogènes[98]. Elles se retrouvent ensuite plus vulnérables aux bactéries (les abeilles contaminées au glyphosate ont eu une mortalité de 80 % après avoir été exposées à la bactérie Serratia marcescens). Le chercheur Jean-Marc Bonmatin, du CNRS, spécialiste des abeilles, explique que : « plus il y a de pesticides, plus les abeilles sont sensibles aux pathogènes », du fait d’une « perturbation de leur biologie »[99].
247
+
248
+ En cas de manque de pollinisateurs, plusieurs conséquences directes peuvent être répertoriées.
249
+
250
+ Premièrement, le rendement des cultures destinées à notre régime alimentaire serait considérablement amoindri. On estime que la pollinisation par les insectes contribue au rendement de 75 % des grandes cultures[100][réf. à confirmer]. Ceci entrainerait une hausse des prix des fruits et légumes.
251
+
252
+ Deuxièmement, le nombre d'apiculteurs professionnels chuterait ainsi que l'économie liée à la vente de produits de la ruche.
253
+
254
+ Troisièmement, l'augmentation des prix des fruits et légumes due au manque de pollinisateurs pourrait accentuer la tendance à la sous-consommation de ces produits, particulièrement pour les groupes sociaux à bas-revenu[101].
255
+
256
+ Une première évaluation (liste rouge) a été publiée en 2015[102], faite par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour une partie des 1 960 espèces d’abeilles sauvages recensées en Europe : 9,2 % des espèces sauvages étudiées sont en voie d’extinction selon l'UICN et 5,2 % le seront dans un avenir proche. Plus précisément, 7,7 % (150 espèces) sont en déclin certain, 12,6 % (244 espèces) semblent plus ou moins stables et 0,7 % (soit 13 espèces) seraient en augmentation[102].
257
+
258
+ La situation est peut-être plus grave, car alors que des phénomènes de perte de compétence (orientation, capacité à se nourrir) est constatée chez certaines espèces à des échelles nationales[103], pour plus de 79 % des espèces, une tendance n'a pu être évaluée et pour 56,7 % des espèces, leur statut de menace n'a pu être évalué faute de données scientifiques[102]. De plus, ce déclin est associé à une forte chute de la diversité génétique pour les espèces en déclin, mais l'UICN signale aussi que ce déclin contribue à la crise de la biodiversité avec en Europe près de 30 % des espèces d’abeilles menacées (en danger critique, en danger, vulnérables) qui sont endémiques au continent européen ou à une partie de ce continent (l’Europe abrite 10 % des espèces d'abeilles connues dans le monde, sur 7 % des habitats terrestres mondiaux)[102]. Diverses plantes (sauvages ou cultivées) ne peuvent être pollinisées que par une ou quelques espèces d'abeilles « spécialistes »[104] ; leur régression entraine donc aussi une perte de diversité végétale. De plus, selon les données les plus récentes, ce sont les abeilles sauvages qui assurent maintenant la plus grande part de la pollinisation (autrefois attribuée à l'abeille domestique)[105].
259
+
260
+ L’intensification de l'agriculture (avec ses effets collatéraux tels que l'augmentation de l'utilisation de pesticides, néonicotinoïdes notamment[106], le drainage, le recul des prairies permanentes et du bocage) est pointée comme première menace via la destruction et pollution des habitats des abeilles sauvages[107]. Même dans des pays à l'environnement considéré comme relativement préservé comme la Suède, un effondrement de certaines espèces (de bourdons par exemple)[108],[109], est constaté.
261
+
262
+ Bien des insectes pollinisateurs, comme des papillons et des bourdons, subissent le même déclin.
263
+
264
+ Dans le monde, diverses initiatives sont nées à différents niveaux de collectivités (du local à l'international). Des plans visent à protéger les abeilles, ou parfois plus largement les pollinisateurs sauvages.
265
+
266
+ En Europe, la France a lancé en 2015 un projet Plan national d'actions (PNA) « pour la préservation des abeilles et insectes pollinisateurs sauvages » dénommé « France, terre de pollinisateurs », qui comprend vingt actions pour cinq ans, dont l'une est que 20 % au moins du territoire soit concerné par des pratiques favorables aux pollinisateurs ; avec fauchage tardif et jachères fleuries sur les dépendances vertes des axes de transport ; une surface comparable à celle des parcs nationaux[110].
267
+
268
+ La Wallonie en 2011 a produit un « Plan Maya »[111], intégré dans un projet plus général de renaturation « partout et par tous ».
269
+
270
+ En juillet 2019, contre l’avis de ses propres experts et de la communauté scientifique, l'Union européenne renonce à agir en faveur de la protection des abeilles[83].
271
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272
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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1
+ Un aéroport est l'ensemble des bâtiments et des installations qui servent au traitement des passagers ou du fret aérien situés sur un aérodrome. Le bâtiment principal est, généralement, l'aérogare par où transitent les passagers (ou le fret) entre les moyens de transport au sol et les avions.
2
+
3
+ Un aéroport est un ensemble d'infrastructures destinées au trafic aérien commercial de passagers ou de fret ainsi qu'à toutes les activités commerciales et administratives (vente de billets, douane, etc.) qui s'y rattachent.
4
+
5
+ L'aéroport est implanté sur un aérodrome dont il partage parfois les infrastructures avec d'autres utilisateurs militaires (base aérienne) ou civils (aviation générale). Toutefois les plus grands aéroports sont souvent à l'usage exclusif ou quasi-exclusif du transport aérien commercial et le terme « aéroport » désigne alors l'ensemble des installations.
6
+
7
+ Le bâtiment principal de l'aéroport est l'aérogare. Pour le passager aérien, l'aérogare est l'interface entre les transports terrestres individuels ou collectifs et les avions ; c'est le lieu où il accomplit les formalités d'enregistrement auprès de la compagnie aérienne ainsi que les éventuelles formalités de police ou de douane. Les plus grands aéroports utilisent plusieurs aérogares qui donnent, elles-mêmes, accès à plusieurs jetées voire à des bâtiments totalement séparés où sont stationnés les avions. Les appellations en français de ces bâtiments ne sont pas standardisées : le terme aérogare est plutôt attaché au bâtiment desservi par les transports terrestres, le terme terminal aux bâtiments donnant accès aux avions. La terminologie anglaise est présente dans la plupart des aéroports en plus de la langue locale : l'équivalent de l'aérogare est le terminal, celui du terminal est concourse.
8
+
9
+ Certains aéroports sont utilisés par une compagnie aérienne comme plateforme de correspondance. Une partie notable des passagers utilise alors l'aéroport pour changer d'avion. La configuration des terminaux et des installations destinées au traitement des bagages doit prendre en compte ce cas particulier.
10
+
11
+ Un héliport est un aéroport ou une partie de l'aéroport destiné exclusivement au trafic des hélicoptères.
12
+
13
+ Un hydroaéroport est bâti près d'un plan d'eau et destiné aux hydravions.
14
+
15
+ Un adaport (terme québécois) est un aéroport généralement situé au cœur d'une zone urbanisée et destiné aux avions à décollage court.
16
+
17
+ Les aéroports internationaux admettent les vols en provenance et à destination d'autres pays. Une partie de l'aérogare ou une aérogare séparée est alors dévolue aux formalités d'entrée ou sortie du territoire et aux opérations de douane.
18
+
19
+ Les aéroports nationaux accueillent les vols intérieurs à un pays ou à une union douanière.
20
+
21
+ Un aéroport peut héberger une compagnie aérienne qui s'en sert comme plateforme de correspondance. Les terminaux doivent alors être aménagés pour faciliter le transit entre les portes d'embarquement ainsi que le déchargement des bagages et leur réorientation dans un délai de l'ordre de l'heure.
22
+
23
+ Les aéroports régionaux sont généralement plus petits et servent d'aéroport d'appoint aux aéroports nationaux et internationaux.
24
+
25
+ Certains aéroports se spécialisent dans l'accueil du trafic des compagnies à bas coût ou disposent d'une aérogare spécifique à ce trafic.
26
+
27
+ Quelques aéroports sont exclusivement dédiés au trafic du fret mais une partie importante de ce trafic provient du transport de fret en soute des avions de transport de passagers.
28
+
29
+ Toutefois la majorité des aéroports accueille généralement tous les types de trafic commerciaux et on ne les distingue que par la primauté de l'une des activités.
30
+
31
+ Singapour est une cité-état et toutes les destinations desservies à partir de son aéroport (à gauche sur la photo) sont internationales
32
+
33
+ Le trafic national de certains des grands aéroports aux États-Unis est largement prépondérant : 98 % des 60 millions de passagers à Denver.
34
+
35
+ L'aérogare dédiée aux passagers des compagnies à bas coûts est clairement identifiée à l'aéroport de Singapour.
36
+
37
+ L'aérogare de l'aéroport de Paris-Beauvais est entièrement dédiée aux passagers des compagnies à bas coûts
38
+
39
+ Les statistiques de trafic permettent de classer les aéroports en fonction de leur trafic passagers, trafic fret ou du nombre de mouvements.
40
+
41
+ On peut noter qu'en France[1], et probablement dans de nombreux pays voire à l'échelle mondiale, la loi de Pareto est vérifiée. Ainsi les deux grands aéroports parisiens représentent à eux seuls plus de 50 % du trafic, quel que soit le critère retenu, et les 9 premiers aéroports (sur 42) représentent plus de 80 % du trafic. Il en résulte que 80 % des aéroports français sont des petits aéroports, voire très petits qui se partagent les 20 % restants du trafic.
42
+
43
+ Il existe une corrélation entre le trafic d'un aéroport et le nombre de mouvements. En France, toutefois, on note sur les 15 dernières années (2000-2015) une augmentation du trafic et une baisse des mouvements. Cette tendance est due à l'augmentation de la taille des avions et à un meilleur taux de remplissage.
44
+
45
+ Les avions utilisant un aéroport n'ont pas tous les mêmes performances de maniabilité à basse vitesse. Le classement en trois catégories selon ce critère dépend à la fois du type d'avion et des caractéristiques de la piste et de son circuit d'approche.
46
+
47
+ Les infrastructures nécessaires au transport aérien de passagers ou de fret sont celles que l'on trouve sur un aérodrome auxquelles s'ajoutent le terminal aéroportuaire permettant au passager aérien ou au fret de transiter entre les transports au sol et les avions.
48
+
49
+ La grande majorité des aérodromes sont conçus pour l'aviation de loisirs, sportive ou d'affaires. Le transport aérien de passagers ou de fret utilise des avions de ligne généralement plus lourds et plus rapides et la fréquence des mouvements (atterrissage ou décollage) dépasse la centaine par heure dans les créneaux les plus chargés. Il en résulte que les infrastructures doivent être adaptées en taille, nombre et efficacité pour répondre à la demande.
50
+
51
+ Les aéroports doivent pouvoir être accessibles de nuit ou lorsque les conditions météorologiques sont défavorables. Le balisage de l'approche finale et celui de la piste sont alors primordiaux. Certaines compagnies aériennes imposent l'utilisation de l'ILS même en conditions de vol à vue et la piste doit être équipée en conséquence.
52
+
53
+ Les avions de lignes sont moins sensibles aux vents de travers : la vitesse d'atterrissage étant trois à quatre fois plus élevée que celle d'un avion léger, l'angle formé entre l'axe de l'avion et la trajectoire au sol, pour un vent de travers donné, est plus faible. Il en résulte que beaucoup de nouveaux aéroports n'ont qu'une seule orientation de piste. Les aéroports construits avant l'ère des avions de ligne à réaction conservent toutefois des orientations multiples.
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+
55
+ En 1955, l'aéroport comporte des pistes avec 3 × 2 orientations différentes permettant l'atterrissage des multimoteurs à hélices
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+
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+ En 2017 l'aéroport ne comporte plus que deux pistes rallongées pour accueillir les avions de ligne à réaction.
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+
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+ Lorsque le trafic est important l'utilisation d'une seule piste peut être insuffisante. Les plus grands aéroports disposent alors de deux, voire trois ou quatre, pistes parallèles. L'utilisation simultanée de pistes qui se croisent est possible mais doit faire l'objet de procédures précises. Dans le cas où plusieurs pistes sont utilisables il est courant d'en affecter une à l'atterrissage et l'autre au décollage. Toutefois un avion à l'atterrissage peut être amené à effectuer une remise de gaz ce qui impose de maintenir une séparation dans le temps.
60
+
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+ La capacité d'une piste d'aéroport dépend du temps passé par chaque avion sur la piste mais aussi de la distance à respecter entre deux avions pour éviter les courants tourbillonnaires, la turbulence de sillage, générés par l'avion de tête.
62
+
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+ L'identification des pistes est identique à celle des aérodromes : le chiffre représente l'orientation magnétique de la piste. Dans le cas de pistes parallèles on ajoute la lettre L pour la piste gauche (left) et R pour la piste de droite (right). La piste centrale est notée C (center). Pour deux paires de pistes parallèles on ajoute ou on retranche 1 au chiffre normal bien que les pistes aient toutes la même orientation.
64
+
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+ La largeur, les rayons de virage et les matériaux de couverture doivent être adaptés aux dimensions et au poids des avions de ligne utilisant la plateforme.
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+ Lorsque le trafic est important et le nombre de pistes élevé, il devient nécessaire de créer un véritable réseau de voies de circulation et des sens uniques afin d'éviter au maximum le croisement des avions et a fortiori les croisements entre voies de circulation et pistes.
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+
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+ Afin d'augmenter la capacité des pistes, les aéroports à fort trafic créent des voies de sortie rapides permettant aux avions à l'atterrissage de quitter la piste dès que leur vitesse est réduite et contrôlée sans attendre l'arrêt complet.
70
+
71
+ Les aires de stationnement, ou parkings (parfois encore appelés tarmacs) sont les parties de l'aéroport où s'effectuent les opérations d'embarquement et de débarquement des passagers, chargement et déchargement des soutes à bagages et à fret ainsi que l'avitaillement des avions (remplissage des réservoirs de carburant, évacuation des déchets et approvisionnement des consommables de bord).
72
+
73
+ Sur les petits aéroports les aires de stationnement sont situées au plus près de l'aérogare et les passagers marchent jusqu'à l'avion. Les surfaces nécessaires au garage d'un avion sont de l'ordre de 1 000 m2 pour un avion de ligne biréacteur et atteignent 6 000 m2 pour les plus gros quadriréacteurs, auxquelles s'ajoutent les espaces nécessaires aux manœuvres et au roulage. Pour des raisons de sécurité et de confort, les passagers sont alors acheminés par autobus jusqu'à un escalier permettant l'accès à la cabine. À fortiori, cette méthode est utilisée lorsque les contraintes d'espace obligent à déporter les aires de stationnement à distance de l'aérogare. Pour encore plus de confort les plus grands aéroports ont construit des jetées à partir de l'aérogare, voire des terminaux détachés, permettant le stationnement des avions près de la porte et l'accès par une passerelle télescopique et orientable.
74
+
75
+ Le contrôle d'aérodrome est le service qui, sur certains aérodromes, gère la circulation des avions dans l'espace proche des pistes d'atterrissage, essentiellement les trajectoires d'approche et de départ, et au sol. La précision de l'identification, de la localisation et de la mesure des vitesses au sol est encore (2017) insuffisante pour permettre de s'affranchir totalement d'une surveillance visuelle de la plateforme. La tour de contrôle est un bâtiment qui abrite les contrôleurs aériens et les écrans liés au radar de contrôle, une salle vitrée située en hauteur plutôt dédiée à la surveillance du trafic au sol et l'antenne radar située sur le toit.
76
+
77
+ Le contrôle d'aérodrome définit la piste en service et gère le balisage lumineux en fonction des conditions météorologiques et de visibilité.
78
+
79
+ Sur d'autres aérodromes, c'est un service d'information de vol d'aérodrome (AFIS) qui est rendu. Les agents AFIS ne sont pas habilités à donner des instructions aux pilotes, mais seulement à leur transmettre des informations pour faciliter leurs manœuvres, qui sont effectuées sous leur entière responsabilité.
80
+
81
+ L'aérogare est un bâtiment d'interface entre les transports terrestres privés ou publics utilisés par le passager aérien et l'avion. Côté externe on trouvera des voies routières d'accès permettant l'arrêt et la dépose de passagers arrivant en voiture ou en bus et éventuellement une gare, une station de métro ou de tramway, Côté interne on trouvera des portes d'embarquement donnant accès aux avions soit directement par passerelle soit par l’intermédiaire de bus ou à pied. Dans les plus grands aéroports certaines portes d'embarquement peuvent être situées dans un bâtiment séparé, le terminal. La liaison entre l'aéroport et les terminaux est généralement effectuée en souterrain par un tapis roulant ou un métro léger.
82
+
83
+ En raison des menaces pour la sécurité des transports aériens la grande majorité des aérogares sont séparées en deux zones distinctes. Les installations des compagnies aériennes permettant la vente des billets et l'enregistrement des passagers et de leurs bagages sont situées dans la zone externe accessible au public ; les portes d'embarquement sont situées dans la zone interne et ne sont accessibles qu'aux passagers enregistrés. Dans le cas d'un aéroport international une partie de la deuxième zone pourra être sous douane et accessible uniquement aux passagers des vols internationaux. L'accès aux zones internes nécessite le passage par les contrôles de police et de sûreté au départ et le contrôle éventuel de la douane à l'arrivée.
84
+
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+ L'aérogare et les terminaux mettent à disposition des passagers des salles et salons d'attente et souvent des boutiques et services de restauration. Dans la zone sous douane on pourra souvent trouver des boutiques assurant la vente hors-taxe.
86
+
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+ À l'arrivée le passager international récupère ses bagages de soute en zone sous douane et passe par un contrôle de police et de douane avant l'accès à la zone externe. Pour les vols nationaux la récupération des bagages est généralement assurée dans la zone externe à laquelle le passager accède par passage direct à sa sortie de l'avion.
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+ L'histoire du transport aérien de passagers et de fret inclut celle des compagnies aériennes, des avions de ligne et des aéroports. La transformation des infrastructures aéroportuaires est la conséquence des évolutions du transport aérien et en particulier :
90
+
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+ Les premiers aéroports, au sens strict du terme, ont été mis en service dans plusieurs villes d'Allemagne dès 1910 par la compagnie Delag, opératrice des dirigeables Zeppelin. En quatre années, jusqu'à la Première guerre mondiale, elle a effectué 1 600 vols et transporté 34 000 passagers.
92
+
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+ À la suite de la Première Guerre mondiale, l'Europe, celle de l'Ouest en particulier, s'est trouvée pourvue d'un grand nombre d'aérodromes qui avaient servi de base aux milliers d'avions utilisés pendant le conflit. Leur utilisation ou leur transformation en aéroport était relativement aisée puisqu'il suffisait de construire quelques locaux sur une prairie d'une vingtaine d'hectares afin d'accueillir les premiers services commerciaux réguliers et, en premier lieu, le courrier aérien. Certains de ces aéroports étaient aussi indispensables en tant qu'escales techniques car la distance franchissable de la plupart des avions était inférieure à 250 - 300 km.
94
+
95
+ En même temps les grandes capitales europ��ennes se dotent d'installations plus importantes. Dès 1919 le premier service aérien entre Paris et Londres est créé à partir des aéroports du Bourget et de Hounslow, deux bases aériennes rapidement adaptées pour des vols commerciaux. D'autres aéroports sont construits en Europe tel que Croydon (1920) près de Londres au Royaume-Uni, probablement le premier doté d'un service de contrôle aérien par radio ; Bromma (1936) près de Stockholm en Suède, le premier d'Europe à être équipé d'une piste en dur ; Tempelhof (1938) près de Berlin en Allemagne accueille une aérogare monumentale dont la canopée peut abriter les avions et leurs passagers pendant l'embarquement.
96
+
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+ Au cours des années 1930 plusieurs villes d'Europe situées à proximité d'étendues d'eau comme Copenhague au Danemark, Rome, Venise et Gênes en Italie, Barcelone en Espagne ou Lisbonne au Portugal ont pu s'équiper d'hydroaéroports et développer des services utilisant des hydravions. Cette solution ne nécessite pas de pistes et les aérogares sont construites dans les ports.
98
+
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+ Aux États-Unis l'aéroport de Newark, près de New-York, est inauguré en 1928 et se vante d'une piste de 488 m de long, la première au monde à être construite en dur. Au cours de l'année 1930, il traite 20 000 passagers, un nombre considérable pour l'époque. L'expansion de la ville et du trafic entraîne la création de l'aéroport de La Guardia en 1939 puis celui d'Idlewild (qui deviendra JFK) en 1948.
100
+
101
+ Les premiers aéroports ont été établis à proximité des villes desservies et parfois attenant à une étendue d'eau afin de permettre l'accès aux hydravions utilisés dans les années 1930-40. Les planificateurs ont rarement prévu l'expansion du trafic et surtout l'apparition de l'avion à réaction. La croissance de la ville a souvent cerné l'aéroport gênant ou empêchant l’allongement des pistes ce qui a entraîné sa reconversion en aéroport régional, en aérodrome réservé à l'aviation d'affaire ou à l'utilisation du site pour d'autres activités. Les aéroports situés près de plans d'eau ont pu allonger certaines pistes sur remblai.
102
+
103
+ Les aéroports les plus récents sont souvent implantés plus loin des villes et prévoient l'espace nécessaire à la construction de terminaux ou de pistes supplémentaires. Dans quelques cas l'aéroport a pu être installé sur une île artificielle.
104
+
105
+ L'aéroport de Midway à Chicago est particulièrement remarquable : construit, comme une partie des banlieues, dans un lotissement de 1 × 1 mile (2,6 km2) les deux plus grandes pistes situées sur les diagonales font moins de 2000 m (photo ci-dessous) et son extension s'est révélée impossible.
106
+
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+ Le nouvel aéroport de Denver couvre une surface de 136 km2, soit 50 fois plus, et prévoit l'espace nécessaire pour des pistes et terminaux supplémentaires.
108
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109
+ L'aéroport de Nice a pu être agrandi et une nouvelle piste construite sur un remblai. Les pistes de l'aéroport de Sydney ont été prolongées sur la baie.
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+ L'aéroport de Kansai est entièrement construit sur une île artificielle.
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+ Aéroport de Chicago-Midway. Cerné par la ville, il reste en opération pour les compagnies à bas coût.
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+
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+ Aéroport de Denver. (En 2017) la plus grande emprise des États-Unis.
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+ Aéroport de Nice-Côte d'Azur. Deuxième piste construite sur remblai.
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+
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+ Aéroport de Sydney. Pistes prolongées sur remblai
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+ L'aéroport de Kansai est construit sur une île artificielle
122
+
123
+ Les aéroports les plus importants au milieu du XXe siècle ont un réseau de pistes en triangle et une aérogare située au centre. Ce plan initial reste visible sur la photo de l'aéroport d'Heathrow de 1955 (cf. ci-dessus) ou sur les aéroports de Chicago ou New-York. Cette disposition a l'inconvénient de limiter l'extension de l'aérogare et des terminaux associés.
124
+
125
+ Les aéroports construits vers la fin du XXe siècle ont un réseau de pistes en parallèles. Deux solutions principales sont utilisées : plusieurs aérogares parallèles aux pistes ou une seule aérogare et des terminaux perpendiculaires.
126
+
127
+ Atlanta : Aérogare et terminaux en échelon
128
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129
+ Dallas : Aérogares multiples
130
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131
+ Au cours du temps, les aéroports ont connu différentes fonctions et différentes formes. De nos jours, les aéroports sont composés de plusieurs bâtiments et installations nécessaires à son bon fonctionnement. Cela n’a pas toujours été le cas. L’évolution des aéroports a été dictée par certains besoins et par certaines technologies. Les changements les plus notables concernent les aspects suivants: le design, le terminal et la sécurité[2].
132
+
133
+ Les premiers aéroports n’étaient que de simples structures temporaires composées de tentes et de marquages au sol. En effet, un terrain plat dénué d’obstacles suffisait comme piste d’atterrissage. Ces aéroports pionniers étaient implantés dans de larges champs[3].
134
+
135
+ Ce n’est que peu avant la Seconde Guerre mondiale que les aéroports se sont démarqués de cette image. Dans les années 1920, aux États-Unis, l’armée américaine ainsi que l’Office de Poste national souhaitaient faire de l’aviation quelque chose d’utile[4]. Le projet de concevoir un réseau national est rapidement né. L’idée était de pouvoir transporter des cargaisons et/ou des passagers par avion. Le développement de l’aviation commerciale a engendré des besoins techniques tels que des bâtiments spécialisés (hangar, terminal, tour de contrôle, etc.) et technologiques tels que des systèmes pour améliorer la sûreté des vols (lumières, radar, etc.). C’est ainsi qu’une surface dure et plate pour les pistes d’atterrissage est devenue nécessaire au bon fonctionnement de l’aéroport. Les pistes en bitume ont effectivement été conçues pour faciliter et rendre plus sûrs le décollage et l’atterrissage[5]. Les premiers hangars ont également été construits afin de faciliter le service technique des avions au sol[6]. La création du terminal s’est avérée essentielle pour créer une interface entre les passagers et l’avion. Les différents accès aux pistes ont été développés, notamment les voies de circulation au sol pour permettre des interventions rapides du service du feu spécialisé. C’est dans les années 1960 que les aéroports ont pris cette forme. Par la suite, l’entourage des aéroports a également été aménagé avec des hôtels, des espaces de parkings pour les voitures ou encore des bureaux pour les autorités de l’aéroport par exemple.
136
+
137
+ Vers la fin du siècle, les aéroports sont devenus des systèmes très spécifiques et plus uniquement de simples « gares ». En effet, face à la demande, les aéroports ont évolué pour devenir des entités remplissant plusieurs fonctions: commerciale, sociale, sécurité, etc.[7].
138
+
139
+ Les enjeux pour l’architecture des aéroports de nos jours sont provoqués par la demande en constante augmentation. Effectivement, de plus en plus de gens voyagent par avion. Pour répondre à cette demande, des avions avec une capacité de personnes plus élevée ont été conçus et pourraient être conçus dans le futur[8]. Ceci peut engendrer des adaptations importantes dans les aéroports. En effet, il est nécessaire de réviser la longueur et la largeur des pistes, des accotements de pistes et des voies de circulation au sol[9]. Il faut également améliorer la résistance du bitume puisque ces avions sont plus lourds. Enfin, il faut équiper les terminaux de portes et de pont d’accès spécialisés[10].
140
+
141
+ À son apparition, le terminal avait pour but de simplement offrir un couvert aux passagers. Il était composé d’un petit bureau et d’une salle d’attente[6]. La demande augmentant, le terminal a grandi petit à petit. Les architectures sont devenues de plus en plus complexes. Différents services ont été ajoutés au terminal. Effectivement, les infrastructures nécessaires aux contrôles de sécurité ont été ajoutées au bâtiment. Le service de gestion des bagages a également vu le jour. Puis, sont arrivés les différents commerces.
142
+
143
+ Avant d’être rattachée au terminal, la tour de contrôle était un bâtiment isolé. Au début, sa fonction était de transmettre des informations sur le vent et sur les conditions météorologiques aux avions. Elle faisait également office de balise lumineuse[6].
144
+
145
+ Par la suite, grâce aux avancées technologiques sur les radars, la tour de contrôle permis de guider les pilotes et de sécuriser la synchronisation des décollages et atterrissages. Ces avancées ont également rendu possibles les atterrissages dans de mauvaises conditions météorologiques[11].
146
+
147
+ Pendant les années 1974 un système, qui s’appelle indicateur de pente d'approche (PAPI), a été inventé pour faciliter l’atterrissage des avions. Ce système aide à bien poser l’avion respectivement sur un axe vertical pendant l’atterrissage et ceci, en utilisant des lampes à côté des pistes des aéroports avec des couleurs différentes. Chaque combinaison de couleurs donne des instructions différentes aux pilotes en ce qui concerne l’altitude de l’avion[12].
148
+
149
+ Plus précisément, cela consiste en quatre lampes sur les deux côtés de la piste qui émettent une lumière blanche ou rouge. C’est seulement quand les pilotes aperçoivent deux lumières rouges et blanches qu’ils savent qu’ils ont la bonne inclinaison et hauteur. Les quatre autres combinaisons indiquent que l’avion est soit trop haut soit trop bas[13].
150
+
151
+ Selon un rapport de l’Association internationale des gestionnaires d’aéroports (ACI) de 2017, 41 % des passagers aériens dans le monde passent par des aéroports totalement ou partiellement privatisés, tandis que 86 % des aéroports mondiaux sont encore publics[14]. Selon le même rapport, 46 des 100 plus gros aéroports mondiaux sont aux mains de sociétés privées ou de partenariats public-privés[14]. C’est en Amérique du Nord que la part du trafic passager transitant par des aéroports privés est alors la plus faible (1 %), et c’est en Europe qu’elle est la plus élevée (75 %)[14]. Selon l'ACI, le nombre d'aéroports privatisés devrait continuer à augmenter, les États et les collectivités locales étant de moins en moins enclins à financer seuls les investissements nécessaires au développement prévu du trafic aérien[14].
152
+
153
+ En France, la loi Aéroports du 20 avril 2005 a organisé les aérodromes français en trois catégories[15] :
154
+
155
+ La sécurité vise à éviter les accidents susceptibles de causer des préjudices aux biens et aux personnes. C'est une préoccupation primordiale en ce qui concerne les aéroports. C'est pourquoi plusieurs systèmes et méthodes ont été conçus.
156
+
157
+ La sécurité est ainsi prise en compte dès la conception d'un aéroport, lors de l'aménagement des infrastructures aéroportuaires (pistes, voies de circulation, aires de stationnement), en s'appuyant sur les normes internationales et les recommandations de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
158
+
159
+ Par ailleurs, afin de répondre aux normes de l'OACI, chaque aéroport possède un service de sauvetage et de lutte contre l'incendie des aéronefs (SSLIA), qui dispose de véhicules de lutte contre l'incendie spécifiques aux aéroports mis en œuvre par des pompiers d'aérodrome. En particulier, l'objectif opérationnel de ce service est d'obtenir un délai maximum de trois minutes entre une alerte et l'arrivée des premiers engins pour une intervention en tout point d'une piste.
160
+
161
+ Enfin, outre les mesures mises en place pour limiter le risque de collision avec un autre véhicule roulant ou une personne, des mesures particulières peuvent être mises en œuvre sur les aéroports et à leur voisinage afin de limiter les risques de collision avec un obstacle (interdiction ou balisage d'obstacle) ou avec un animal — oiseau ou mammifère — par la mise en place d'un service chargé d'assurer la prévention du péril animalier. Des dispositifs d'effarouchement antiaviaire (notamment des enregistrements de cris de détresse à fréquence variable aléatoire afin que les oiseaux ne s'y accoutument pas) ont permis, selon la DGAC, de diminuer de 80 % le nombre de collisions en France[17].
162
+
163
+ Dans plusieurs aéroports du Canada, de Scandinavie ou de Russie notamment, sont utilisés en hiver des appareils de dégivrage des avions. Dans les pays au climat plus tempéré, seuls des engins permettant de déblayer et saler les pistes enneigées l'hiver sont présents. Cela permet de maintenir à son rythme habituel le trafic aérien en respectant les normes sécuritaires.
164
+
165
+ La sûreté vise à éviter les actions volontaires susceptibles de causer des préjudices aux biens et aux personnes. Les mesures de sûreté sont particulièrement importantes dans les aéroports. Elles incluent le contrôle des passagers et de leurs bagages au moment de l'enregistrement et de l'embarquement mais aussi la surveillance des mouvements dans les terminaux et sur les pistes, aux abords des avions, etc.
166
+
167
+ Pour assurer la sûreté, on peut trouver :
168
+
169
+ Elle concerne aussi la bonne gestion des déchets[18] et frets dangereux...
170
+
171
+ Les aéroports sont souvent une composante majeure de l'activité économique et touristique d'une agglomération. Ils sont alors desservis par des liaisons routières rapides (voie express, autoroute) et des transports en commun. Leur implantation au plus près de la zone d'achalandise est l'objet de conflits liés aux nuisances générées par les avions.
172
+
173
+ Les aéroports sont le lieu de convergence et de décollage d'un grand nombre d'avions, mais ils sont aussi desservis par des voies ferrées et des réseaux routiers et autoroutiers générant des pollutions et contribuant à la fragmentation écologique des paysages.
174
+
175
+ Ils génèrent des polluants parfois fortement concentrés (gaz des tuyères au décollage, carburants évaporés, produits anti-gel, etc.) et certaines nuisances (notamment en termes de bruit, tout particulièrement lorsque les vols de nuit sont nombreux). Les avions sont aussi d'importants émetteurs de gaz à effet de serre et contribuent à modifier l'albédo par leurs trainées de condensation. L'importance et l'étendue des impacts de ces phénomènes sont discutés, riverains et autorités aéroportuaires n'étant pas toujours d'accord.
176
+
177
+ En France, une surveillance de l’impact du trafic aérien des trois grands aéroports Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget sur la santé des riverains doit être mise en place en 2008 dans les objectifs du plan régional santé environnement (PRSE), sous la responsabilité du Préfet et de la cellule interrégionale d'épidémiologie d'Île-de-France (Cire), avec un comité de pilotage composé de l'État, d'élus, d'associations, de professionnels et de scientifiques. Les observatoires du bruit et de l’air Bruitparif et Airparif évalueront l'exposition des riverains au bruit et à la pollution de l'air. Crises d’asthme et troubles du sommeil seront les indicateurs retenus pour l'étude.
178
+
179
+ Airparis devait mesurer à la fin de l’été 2008 le dioxyde d'azote (NO2) autour de Roissy-en-France pour mettre à jour les données de 2002 (sur 120 sites intéressant 23 communes).
180
+
181
+ Les émissions de NOx de l'ensemble des activités des plates-formes aéroportuaires de Roissy et d'Orly sont « plus de trois fois supérieures à celles du boulevard périphérique », selon Airparif[19].
182
+
183
+ Outre les impacts de la pollution de l'air et du bruit (Pollution sonore ou des nuisances lumineuses induites par certains aéroports), les grands aéroports en tant que lieux où se croisent un grand nombre de personnes venues de toutes les régions du monde sont une source de risque épidémiologique et écoépidémiologique. Ils sont un lieu privilégié de contagion et de diffusion rapide possibles pour certaines maladies infectieuses, comme on l'a vu avec le SRAS.
184
+
185
+ Pour cette raison, ils sont associés aux dispositifs de veille sanitaire et de réaction visant à limiter le risque épidémiologique, notamment en cas de pandémie grippale (grippe aviaire à virus H5N1, A H1N1 ou autre).
186
+
187
+ Selon le Conseil international des aéroports, les onze aéroports les plus fréquentés en 2018 sont les suivants[20] :
188
+
189
+ D'après l'organisme Eurocontrol[21], 45 % des retards enregistrés dans les aéroports européens au cours de l'été 2011 étaient dus à six d'entre eux : Frankfurt-Main, Madrid-Bajaras, London-Heathrow, Istanbul-Ataturk, Zurich et Athinai-Eleftherios. Toutefois, ramenés au nombre de vols, le classement s'améliore nettement pour les grands aéroports. Les retards les plus importants par vol étant enregistrés dans les petits aéroports des îles grecques.
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2
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3
+ Une exoplanète[4],[5], ou planète extrasolaire, est une planète située en dehors du Système solaire.
4
+
5
+ L'existence de planètes situées en dehors du Système solaire est évoquée dès le XVIe siècle, mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les exoplanètes deviennent l'objet de recherches scientifiques. Beaucoup d'astronomes supposent qu'elles peuvent exister, mais aucun moyen technique d'observation ne permet de prouver leur existence. La distance, mais aussi le manque de luminosité de ces objets célestes si petits par rapport aux étoiles autour desquelles ils orbitent, rendaient leur détection impossible. Ce n'est que dans les années 1990 que les premières exoplanètes sont détectées, de manière indirecte, puis, depuis 2004, de manière directe. La plupart des exoplanètes découvertes à ce jour orbitent autour d'étoiles situées à moins de 400 années-lumière du Système solaire. Au 1er juillet 2020, 4 281 exoplanètes ont été confirmées dans 3 163 systèmes planétaires, dont 701 systèmes planétaires multiples[6],[7]. Plusieurs milliers d'exoplanètes supplémentaires découvertes au moyen de télescopes terrestres ou d'observatoires spatiaux, dont Kepler, sont en attente de confirmation. En extrapolant à partir des découvertes déjà effectuées, il existerait au moins 100 milliards de planètes rien que dans notre galaxie.
6
+
7
+ Les méthodes de détection utilisées sont principalement la méthode des vitesses radiales, qui déduit la présence d'une planète à travers l'incidence de son attraction gravitationnelle sur la vitesse radiale de son étoile, et la méthode du transit, qui identifie une planète lorsque celle-ci passe devant son étoile en mesurant l'affaiblissement de l'intensité lumineuse de l'astre. Un biais découlant de ces méthodes a abouti à la détection d'une majorité de planètes aux caractéristiques très différentes de celles présentes dans le Système solaire, en particulier l'abondance de Jupiter chaud, planètes gazeuses très proches de leur étoile hôte. Ces nouveaux types de planète ont néanmoins entraîné une remise en cause radicale des modèles de formation des systèmes planétaires qui avaient été élaborés en se basant sur le seul Système solaire. Depuis que les méthodes de détection se sont améliorées, les études[8] visent également à mettre en évidence des planètes aux caractéristiques proches de celles de la Terre orbitant dans la zone habitable de leur étoile.
8
+
9
+ Le terme exoplanète a été enregistré dans Le Petit Robert dès 1998[9] comme calque français de l'anglais exoplanet[9] dont l'emploi, dès 1992, est attesté par Antoine Labeyrie[10] et Bernard F. Burke[11].
10
+
11
+ D'après Christina Nicolae et Valérie Delavigne[9], le premier organisme scientifique à l'avoir employé serait le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué de presse du 21 avril 2004[12]. Antérieurement[9], il avait fait son apparition dans des revues de vulgarisation scientifique telles que Science et Vie — première occurrence en janvier 2000[13] — et la Recherche — première occurrence en décembre 2002[14] — ainsi que des publications de sociétés savantes telles que Ciel et Terre — première occurrence en décembre 2001[15] — de la Société royale belge d'astronomie, de météorologie et de physique du globe et L'Astronomie — première occurrence en 2003[16] — de la Société astronomique de France.
12
+
13
+ En France, depuis fin décembre 2007, son usage est recommandé par la délégation générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la Culture et de la Communication[5] et il est recensé sur la base de données terminologiques FranceTerme[4].
14
+
15
+ Communément, on appelle « planète extrasolaire » toute planète orbitant autour d'une autre étoile que le Soleil. La définition officielle d'une planète adoptée en août 2006 par l'Union astronomique internationale (UAI) ne concerne que les objets du Système solaire et ne s'applique pas aux exoplanètes[17],[18]. À l'heure actuelle, la seule définition de l'UAI qui concerne les exoplanètes est une définition de travail donnée en 2002 et modifiée en 2003[19].
16
+ Cette définition, plus générale et qui concerne toutes les planètes, y compris celles du Système solaire, contient les critères suivants[note 1] :
17
+
18
+ De façon cohérente, les « planètes » du Système solaire au sens de la définition précédente sont les huit objets définis comme « planètes » au sens de la résolution du 24 août 2006. Et de la même façon, une « planète extrasolaire » est alors définissable comme une planète — toujours au sens de la définition générale juste au-dessus et uniquement celui-ci — située hors du Système solaire.
19
+
20
+ Cet article suit la définition précédente. Par conséquent ne sont traitées que les planètes qui orbitent autour d'étoiles ou de naines brunes. Plusieurs détections d'objets de masse planétaire qui ne sont en orbite autour d'aucun autre corps ont aussi été annoncées[20]. Certains de ces objets ont peut-être appartenu à un système planétaire autour d'une étoile avant d'en être éjectés.
21
+
22
+ Cependant, la définition de travail de l'UAI n'est pas acceptée par tout le monde. Une définition alternative considère que les planètes devraient être distinguées des naines brunes sur la base de leur formation. Il est largement admis que les planètes géantes se forment par accrétion à partir d'un noyau et que ce procédé peut parfois produire des planètes de masse supérieure au seuil de fusion du deutérium[21],[22] ; des planètes massives de cette sorte ont peut-être déjà été observées[23]. Ce point de vue admet également la possibilité des sous-naines brunes, qui ont des masses planétaires mais se forment à la manière des étoiles par effondrement direct d'un nuage de gaz.
23
+
24
+ De plus, la séparation à 13 masses joviennes n'a aucune signification physique précise. La fusion du deutérium peut se produire dans des objets de masse inférieure à cette limite. La quantité de deutérium fusionné dépend également de la composition de l'objet[24]. L'Encyclopédie des planètes extrasolaires incluait en 2011 les objets jusqu'à 25 fois la masse de Jupiter, considérant que « le fait qu'il n'y ait aucune particularité (special feature) autour de 13 MJup dans le spectre de masse observé renforce le choix d'oublier cette limite de masse »[25], puis tous les objets jusqu'à 60 fois la masse de Jupiter depuis 201X. L'Exoplanet Data Explorer inclut les objets allant jusqu'à 24 masses joviennes en précisant que « La distinction à 13 masses de Jupiter du Groupe de travail de l'UAI n'est pas physiquement motivée pour des planètes avec un cœur rocheux et observationnellement problématique à cause de l'ambiguïté du sin(i)[26]. »
25
+
26
+ Le nommage normalisé des exoplanètes est une extension de celui utilisé par le Washington Multiplicity Catalog (WMC) pour les systèmes d'étoiles multiples[27], norme qui a été adoptée par l'UAI[27].
27
+
28
+ Selon cette norme, le membre le plus brillant d'un système reçoit la lettre « A ».
29
+ Les composants distincts qui ne sont pas compris dans « A » sont nommés « B », « C », etc. Les sous-composants sont désignés par un ou plusieurs suffixes ajoutés à celui du sous-système, en commençant par des lettres minuscules pour le deuxième niveau hiérarchique puis des nombres pour le troisième[28]. Suivant une extension de la norme précédente, le nom d'une exoplanète est normalement formé en ajoutant une lettre minuscule au nom de l'étoile hôte de ladite planète. La première planète découverte se voit attribuer la désignation « b » (la lettre « a » étant réservée à l'étoile) puis les planètes suivantes sont nommées avec les lettres suivantes dans l'ordre alphabétique. Si plusieurs planètes du même système sont découvertes en même temps, la plus proche de l'étoile reçoit la première lettre suivante, et ainsi de suite en s'éloignant de l'étoile.
30
+
31
+ Si une planète orbite un membre d'un système binaire, la lettre capitale de l'étoile est alors suivie par une minuscule pour la planète. Plusieurs exemples sont aujourd'hui connus, tels 16 Cygni Bb[29] et HD 178911 Bb[30]. Les planètes en orbite autour de l'étoile primaire (étoile « A ») devraient avoir un « Ab » à la suite du nom du système, comme pour HD 41004 Ab[31]. Cependant, le « A » est parfois omis, en particulier lorsque la seconde étoile a été découverte après la (ou les) planète(s) ; par exemple la première planète découverte autour de l'étoile principale du système binaire Tau Bootis est habituellement appelée simplement Tau Bootis b[32].
32
+
33
+ Si l'étoile hôte est une étoile simple, on peut toujours considérer qu'elle possède un « A » dans sa désignation, bien qu'il ne soit habituellement pas écrit. La première exoplanète trouvée autour d'une telle étoile est alors considérée comme étant un sous-composant secondaire dudit système recevant la désignation « Ab ». Par exemple, 51 Peg Aa est l'étoile hôte du système 51 Peg et la première exoplanète est alors 51 Peg Ab. La plupart des exoplanètes se trouvant dans des systèmes unistellaires, la désignation implicite « A » est généralement absente, ne laissant simplement que la minuscule à la suite du nom du système : 51 Peg b. Le « a » pour l'étoile est également le plus souvent omis, nommant par un petit abus l'étoile du nom du système, ici par exemple 51 Peg.
34
+
35
+ Quelques exoplanètes se sont vu attribuer des noms qui ne se conforment pas à la norme précédente. Par exemple, les planètes qui orbitent le pulsar PSR 1257+12 furent à l'origine nommées avec des capitales, en commençant à A (laissant l'étoile sans suffixe), plutôt qu'avec des minuscules. Par ailleurs, le nom du système lui-même peut suivre plusieurs systèmes de nommage différents. Dans les faits, un certain nombre d'étoiles parmi lesquelles Kepler-11 n'ont reçu leur nom que grâce à leur inclusion dans un programme de recherche de planètes, n'étant jusque-là référencées que par leurs coordonnées célestes.
36
+
37
+ Cependant Hessman et al. fit la remarque que le système implicite utilisé pour les noms d'exoplanètes tombait totalement en échec avec la découverte de planètes circumbinaires[27]. Ils notent que les découvreurs des deux planètes autour de HW Virginis ont essayé de contourner le problème de nommage en les appelant « HW Vir 3 » et « HW Vir 4 », c'est-à-dire comme étant les troisième et quatrième objets – stellaires ou planétaires – découverts dans le système. Ils notent également que les découvreurs des deux planètes autour de NN Serpentis ont été confrontés à de multiples suggestions émanant de diverses sources officielles et choisirent finalement d'utiliser les désignations « NN Ser c » et « NN Ser d ». Hessman et al. ont alors proposé deux règles afin de remédier à ce problème. Ils notent que, en suivant ces deux règles, 99 % des noms actuels de planètes autour d'étoiles simples sont conservés comme des formes informelles de la forme provisoire sanctionnée par l'UAI. Ils renommeraient simplement Tau Bootis b officiellement en Tau Bootis Ab, en conservant la forme précédente pour un usage informel. Pour faire face aux difficultés liées aux planètes circumbinaire, la proposition contient deux règles supplémentaires, où l'utilisation de parenthèses autour du nom du couple d'étoiles centrales est à privilégier dans le cas de planètes dans cette situation. Ils indiquent que cela ne nécessite le changement de nom complet que de deux systèmes exoplanétaires : les planètes autour HW Virginis serait rebaptisé HW Vir (AB) b et (AB) c tandis que ceux autour NN Serpentis serait rebaptisé NN Ser (AB) b et (AB) c. En outre, les seules planètes circumbinaires connues antérieurement autour de PSR B1620-26 et DP Leonis peuvent presque conservent leurs noms (PSR B1620-26 b et DP Leonis b) comme des formes officieuses informelles de la forme « (AB) b » où la désignation « (AB) » est laissée de côté.
38
+
39
+ À la suite de la récente découverte de PH1b, de nouvelles difficultés sont apparues. En effet, cette planète tourne autour d'un système binaire faisant lui-même partie d'un système double double (système binaire de systèmes binaires) nommé KIC 4862625. Les auteurs de l'article annonçant sa découverte ont évité ce problème en la nommant de façon provisoire « PH1 » (Planet Hunters 1), du nom du programme l'ayant découverte. En effet, PH1 tourne autour de la paire KIC 4862625 A (aussi notée KIC 4862625 Aa+Ab ou encore KIC 4862625 Aab, normalement A(ab) de façon plus correcte, pour bien indiquer les deux composantes), composée des étoiles individuelles KIC 4862625 Aa et KIC 4862625 Ab, et l'autre paire est nommée KIC 4862625 B (aussi KIC 4862625 Ba+Bb ou KIC 4862625 Bab) et composée de KIC 4862625 Ba et KIC 4862625 Bb. La logique exposée ci-dessus plaide en la faveur d'un nommage de la forme KIC 4862625 A(ab)1 ou KIC 4862625 (Aa+Ab)1, les nombres en chiffres arabes étant l'étape suivante après les lettres minuscules. Cependant cela rompt avec le nom habituel des exoplanètes avec une lettre minuscule en plaçant la planète au même niveau que d'éventuels satellites d'autres planètes ne tournant autour que d'une seule étoile ou d'un système multiple « simple ». Quoi qu'il en soit, on peut remarquer que l'équipe de l'Encyclopédie des planètes extrasolaires l'a déjà nommée de façon systématique KIC 4862625 b[33], nom on ne peut plus ambigu (autour de quelle(s) composante(s) la planète tourne-t-elle exactement ?) mais évitant le problème sus-mentionné. L'UAI ayant le dernier mot, ce sera à elle de prendre la décision finale attribuant le nom officiel à la planète.
40
+
41
+ Une autre nomenclature, souvent vue dans les œuvres de science-fiction, utilise les chiffres romains dans l'ordre des positions des planètes de l'étoile. Cela a été inspiré par un ancien système pour nommer les lunes des planètes extérieures, telles que « Jupiter IV » pour Callisto. Mais un tel système n'est pas pratique pour un usage scientifique, puisque de nouvelles planètes peuvent être trouvées plus près de l'étoile, changeant alors tous les chiffres. Cependant, ces chiffres romains semblent être la forme qui sera utilisée pour désigner les satellites de planètes extrasolaires, mais en conservant l'ordre de la numérotation suivant l'ordre de découverte comme pour les planètes ou les lunes de notre propre Système solaire.
42
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43
+ Enfin, plusieurs planètes ont reçu de façon non officielle de « vrais » noms à la façon de ce qui se fait dans notre Système solaire : on peut notamment citer Osiris (HD 209458 b), Bellérophon (51 Pegasi b), Zarmina (Gliese 581 g) et Mathusalem (PSR B1620-26 b). Vladimir Lyra, de l'Institut Max-Planck d'astronomie, a proposé des noms provenant pour la plupart de la mythologie gréco-romaine pour les 403 candidates planètes extrasolaires connues en octobre 2009[34]. Cependant l'Union astronomique internationale (UAI) avait annoncé qu'elle n'avait aucun projet d'assigner des noms de ce genre aux planètes extrasolaires, considérant que ce n'est pas pratique[35].
44
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45
+ L'Union astronomique internationale, seul arbitre dans le processus de nomenclature par sa commission 53[36], ne reconnaît pas les noms donnés aux planètes extrasolaires via des sites marchands[37]. Elle annonce cependant le 19 août 2013 sa décision de donner des noms populaires aux exoplanètes, en invitant le public à lui suggérer des noms[38]. En 2015, un vote dédié aux associations astronomiques, puis un vote grand public est mis en place par l'Union astronomique internationale afin de nommer les exoplanètes via le concours NameExoWorlds.
46
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47
+ Les planètes de notre Système solaire, comme toute planète, peuvent parfaitement se voir appliquer les règles précédentes. Pour le détail, voir cette section.
48
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49
+ La question « Sommes-nous seuls dans l'Univers ? » est ancienne (ainsi, Fontenelle y a consacré ses Entretiens sur la pluralité des mondes). Elle entraîne la question de savoir s'il existe ou non d'autres planètes sur lesquelles pourraient se développer d'autres formes de vie. Au XVIe siècle, Giordano Bruno, partisan de la théorie de Nicolas Copernic selon laquelle la Terre et les autres planètes seraient en orbite autour du Soleil, a mis en avant une théorie selon laquelle les étoiles sont telles le Soleil et ainsi accompagnées de planètes[39]. Au XVIIIe siècle, Isaac Newton fait de même dans le General Scholium (en), la conclusion de ses Principia : « Et si les étoiles fixes sont les centres de systèmes semblables, ils seront alors tous construits selon le même concept et sujets à la domination de l'Un. » (« And if the fixed stars are the centers of similar systems, they will all be constructed according to a similar design and subject to the dominion of One. »)[40]
50
+
51
+ Christiaan Huygens est le premier astronome à envisager l'utilisation des instruments d'observation afin de détecter de telles planètes[réf. nécessaire].
52
+
53
+ Michel Mayor souligne que « pendant la première partie du XXe siècle, une théorie disait que, pour obtenir les disques de gaz et de poussières à partir desquels les planètes pouvaient se former, il fallait qu’une étoile soit passée à proximité d’une autre. Or, la probabilité que se produise un tel phénomène est quasiment nulle. Cela a mis les astronomes sur une fausse piste pendant longtemps : ils n’attendaient pas d’autres systèmes planétaires dans la Voie lactée[41] ». Au milieu du XXe siècle, cette théorie est abandonnée et le nombre estimé de systèmes planétaires s'élève à 100 milliards, valeur toujours retenue actuellement[41]. La recherche d'exoplanètes est cependant mal perçue au sein de la communauté scientifique en raison de nombreuses découvertes contestées ou annulées. Ainsi, dans les années 1980, seuls quatre groupes de deux astronomes recherchent des exoplanètes : deux au Canada, deux en Californie, deux au Texas, ainsi que les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz[41].
54
+
55
+ À la fin du XXe siècle, grâce aux progrès technologiques des télescopes, tels que les détecteurs à couplage de charge (CCD), le traitement d'image, ainsi que le télescope spatial Hubble, qui permettent des mesures plus précises du mouvement des étoiles, beaucoup d'astronomes espérent détecter des planètes extrasolaires. Dans les années 1980 et au début des années 1990, quelques annonces sont faites, mais démenties après vérification. Il faut attendre l'année 1995 pour que la découverte de la première exoplanète soit confirmée.
56
+
57
+ Des découvertes d'exoplanètes sont revendiquées dès le XIXe siècle. Plusieurs annonces parmi les plus anciennes impliquent l'étoile binaire 70 Ophiuchi. En 1855, le capitaine W. S. Jacob, à l'observatoire de Madras de la British East India Company, relève des anomalies qui rendent la présence d'un « corps planétaire » dans ce système « hautement probable »[42]. Dans les années 1890, Thomas J. J. See, de l'université de Chicago et de l'Observatoire naval des États-Unis, énonce que les anomalies prouvent l'existence d'un corps sombre dans le système de 70 Ophiuchi, avec une période orbitale de 36 ans autour de l'une des étoiles[43]. Néanmoins, Forest Ray Moulton publie en 1899 un article prouvant qu'un système à trois corps avec de tels paramètres orbitaux serait hautement instable[44].
58
+
59
+ Durant les années 1950 et 1960, Peter van de Kamp du Swarthmore College fait une autre série de revendications de détection remarquée, cette fois pour des planètes en orbite autour de l'étoile de Barnard[45].
60
+
61
+ De nos jours, les astronomes considèrent généralement tous les anciens rapports de détection comme erronés[46].
62
+
63
+ En 1991, Andrew G. Lyne, M. Bailes et S.L. Shemar revendiquent la découverte d'une planète de pulsar en orbite autour de PSR B1829-10, en utilisant la mesure des infimes variations de la périodicité des pulsars, qui permettent de calculer les principaux paramètres orbitaux des corps responsables de ces perturbations (chronométrie de pulsar (en))[47]. L'annonce fait brièvement l'objet d'une attention intense, mais Lyne et son équipe la rétractent ensuite[48].
64
+
65
+ Le premier objet de masse planétaire confirmé est annoncé dans la revue Nature le 4 mai 1989 par David W. Latham, Robert P. Stefanik, Tsevi Mazeh, Michel Mayor et Gilbert Burki, orbitant autour de l'étoile de type solaire nommée HD 114762[49],[7] : il s'agit de HD 114762 b, un objet d'une masse minimale de onze fois la masse de Jupiter qui peut donc, selon l'inclinaison de son orbite et la définition adoptée, être une planète ou une naine brune.
66
+
67
+ En septembre 1990, Aleksander Wolszczan et Dale Frail (du radiotélescope d'Arecibo) découvrent plusieurs planètes autour du pulsar PSR B1257+12, qu'ils annoncent le 9 janvier 1992[50].
68
+
69
+ Le 6 octobre 1995 Michel Mayor et Didier Queloz (de l'observatoire de Genève) annoncent la découverte du premier objet dont la masse en fait sans nul doute une planète en orbite autour d'une étoile de type solaire : le Jupiter chaud nommé 51 Pegasi b, en orbite autour de l'étoile 51 Pegasi[51]. Cette découverte est faite grâce à des observations qu'ils ont réalisées à l'observatoire de Haute-Provence par la méthode des vitesses radiales. Ce système, situé dans la constellation de Pégase, se trouve à environ 40 années-lumière de la Terre[52]. Le 8 octobre 2019, l'annonce du prix Nobel de physique pour Michel Mayor et Didier Queloz (conjointement avec James Peebles) couronne le travail de ces chercheurs[53].
70
+
71
+ Exactement vingt ans après l'annonce de la première découverte, en octobre 2015, près de 2000 planètes ont été détectées et plus de 3000 candidats supplémentaires sont en attente de confirmation. Plus de la moitié ont été découvertes à l'université de Genève par des équipes internationales[réf. nécessaire].
72
+
73
+ Les chercheurs ont également découvert des systèmes multiples. Le premier système où plusieurs planètes ont été détectées est Upsilon Andromedae, dans la constellation d'Andromède, précédant 55 Cancri[54].
74
+
75
+ Au départ, la majorité des planètes détectées sont des géantes gazeuses ayant une orbite très excentrique, dont certaines se sont finalement révélées être des naines brunes. Le fait de découvrir essentiellement des géantes gazeuses proches de leur étoile est généralement interprété comme un biais de l'observation : il est beaucoup plus simple de découvrir une planète massive tournant rapidement autour de son étoile par la méthode de la vitesse radiale qui détecte la planète en interpolant sa présence par les fluctuations de la trajectoire de l'étoile.
76
+
77
+ Au premier semestre 2005, une polémique a agité le monde astronomique. Des équipes de la NASA et de l'ESO ont annoncé des découvertes grâce au VLT et au télescope spatial Spitzer. Finalement, il semble que l'Europe a bien obtenu les premières images directes de planètes extrasolaires. En l'occurrence, elles orbitent autour de la naine brune GPCC-2M1207 et de l’étoile GQ Lupi. Cela dit, le compagnon de GQ Lupi est probablement une naine brune.
78
+
79
+ En novembre 2009, le « mystère du lithium » est résolu grâce aux données compilées sur les exoplanètes et leurs étoiles[55]. Selon Garik Israelian, « Nous venons de découvrir que la quantité de lithium dans les étoiles semblables au Soleil dépend de la présence, ou non, de planètes. » Les étoiles à planètes contiennent moins de 1 % de la quantité de lithium des autres étoiles.
80
+
81
+ Par la suite, l'emballement médiatique concernant de prétendues découvertes d'exoplanètes habitables fait l'objet de critiques[56].
82
+
83
+ À la fin des années 2010, plus de 4 000 exoplanètes ont été découvertes et environ 3 000 astronomes en recherchent, contre huit au début des années 1990[41]. En 2019, on découvre en moyenne une exoplanète par jour[57].
84
+
85
+ Détecter une exoplanète de manière directe n'est pas une chose facile, pour plusieurs raisons :
86
+
87
+ Ainsi, jusqu'à la première photographie optique par imagerie infrarouge de l'exoplanète 2M1207 b en 2004 et la première découverte par coronographie publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science, les seules méthodes de détection qui fonctionnaient sont appelées « indirectes », car elles ne détectent pas directement les photons venant de la planète.
88
+
89
+ Il existe désormais différentes méthodes actuelles et futures pour détecter une exoplanète, la plupart depuis les observatoires au sol.
90
+
91
+ Cette méthode repose sur les interférences destructives de la lumière de l'étoile. En effet, la lumière de l'étoile étant cohérente dans les deux bras de l'interféromètre, il est possible d'annuler l'étoile dans le plan image permettant ainsi de détecter un éventuel compagnon. Cette méthode a permis de détecter et confirmer quelques exoplanètes. Cependant, la stabilité des interféromètres disponibles actuellement ne permet pas d'atteindre des contrastes suffisamment importants pour détecter des planètes de type Terre.
92
+
93
+ Cette méthode est basée sur l'étude du spectre lumineux de l'étoile. Les mouvements d'un astre sont influencés par la présence d'une planète orbitant autour de lui, ce qui provoque un décalage périodique de sa position. Cela permet de déterminer grâce à l'effet Doppler-Fizeau la vitesse radiale du spectre lumineux. De manière identique aux binaires spectroscopiques, ceci nous apporte des informations concernant la position de l'orbite de la planète ainsi que sur sa masse.
94
+
95
+ Cette méthode de détection est plus performante pour des vitesses radiales élevées : autrement dit, pour des planètes évoluant très près de leur étoile, et qui sont très massives. Ceci explique que de nombreuses exoplanètes découvertes jusqu'à aujourd'hui ont une orbite très proche de leur étoile.
96
+
97
+ Cette méthode de détection indirecte est basée sur l'étude de la luminosité de l'étoile. En effet, si celle-ci varie périodiquement cela peut provenir du fait qu'une planète passe devant.
98
+
99
+ Cette méthode a été proposée pour la première fois en 1951 par Otto Struve de l'observatoire Yerkes de l'université de Chicago. Elle a été proposée à nouveau à deux reprises : en 1971 par Frank Rosenblatt de l'université Cornell, puis en 1980 par William Borucki du centre de recherche Ames de la NASA, en Californie. La méthode par transit consiste à détecter l’exo-planète lorsqu’elle passe devant son étoile. Elle bloque alors une petite quantité de lumière provenant de l’étoile. En mesurant le flux lumineux continument et en détectant la périodicité de cette diminution, on peut détecter indirectement la présence d’une planète tournant autour de son étoile. On peut ainsi en déduire la taille de la planète et par la suite émettre des hypothèses sur sa masse, sa composition rocheuse ou gazeuse et sur son atmosphère.
100
+
101
+ Bien que la variation de luminosité d'une étoile soit plus facilement repérable que la variation de sa vitesse radiale, cette méthode se révèle peu efficace en termes de quantité de planètes détectées par rapport à la somme des étoiles observées. En effet, on ne peut l'utiliser que dans le cas où nous observons le système stellaire quasiment par la tranche. On peut montrer que pour des orientations aléatoires de l'orbite, la probabilité géométrique de détection par cette méthode est inversement proportionnelle à la distance entre l'étoile et la planète. On estime à 5 % des étoiles avec une exoplanète la quantité détectable avec cette méthode.
102
+
103
+ Cependant, elle a l'avantage de ne nécessiter l'usage que de télescopes de dimensions raisonnables.
104
+
105
+ Dans notre propre Système solaire, on peut aussi observer des transits de planètes : les transits de Vénus et de Mercure ne peuvent cependant être observés tout au plus que quelques fois par siècle.
106
+
107
+ C'est par cette méthode que la plupart des planètes extrasolaires ont été détectées.
108
+
109
+ Le principe repose sur le transit secondaire, c’est-à-dire quand la planète passe derrière l'étoile. Dans ce cas on peut détecter les photons provenant de l'hémisphère éclairé de la planète, ce qui fait de cette méthode une méthode en semi-directe. En résumé, on étudie le signal lumineux provenant d'une planète éclipsée par son étoile et l'on retire ensuite le signal lumineux émis par l'étoile (que l'on a mesuré auparavant), on obtient alors la signature de la planète.
110
+
111
+ La première détection du transit secondaire a été faite avec le télescope spatial Hubble en 2003 sur l'étoile HD 209458 (voir ce lien pour plus de détails (en anglais)).
112
+
113
+ Récemment, des équipes d'astronomes ont réussi à détecter deux exoplanètes de manière directe, par l'utilisation du satellite Spitzer. Celles-ci, qui étaient déjà connues, ont été repérées grâce à la lumière infrarouge qu'elles émettaient.
114
+
115
+ Cela ouvre de nouvelles opportunités dans le domaine de l'observation. En effet, les chercheurs vont désormais pouvoir essayer de comparer certaines caractéristiques essentielles des exoplanètes repérées jusque là, telles que la couleur, la réflectivité et la température. Ceci permettra de mieux comprendre la manière dont celles-ci viennent à se former.
116
+
117
+ Elle repose sur la détection des perturbations angulaires de la trajectoire d'une étoile. Plus la masse de la planète, et la distance qui sépare l'étoile de la planète sont grandes, plus le système est proche de nous et donc visible.
118
+
119
+ Cette méthode, bien qu'elle soit connue depuis longtemps, n'avait pas encore été utilisée en raison des infimes variations qu'elle devait repérer. Mais ce sera bientôt chose possible avec notamment la mise en place du mode double champ du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) appelé PRIMA.
120
+
121
+ Cette méthode s'appuie sur la courbure de la lumière émise par une étoile distante ou un quasar, lorsqu'un objet massif s'aligne « suffisamment » avec cette source, phénomène appelé « lentille gravitationnelle ». La distorsion de la lumière est due au champ gravitationnel de l'objet lentille, une des conséquences de la relativité générale, comme l'a décrit Albert Einstein en 1915. Il en découle un effet de lentille, formation de deux images déformées de l'étoile distante, voire davantage.
122
+
123
+ Dans le cas de la recherche d'exoplanètes, la planète cible, en orbite autour de l'étoile lentille, fournit une information supplémentaire, permettant de déterminer sa masse et sa distance de l'étoile. On parle de microlentille car la planète n'émet pas ou très peu de lumière.
124
+
125
+ Cette technique permet d'observer des astres de masse même relativement faible, puisque les observations ne s'appuient pas sur la radiation reçue.
126
+
127
+ L'utilisation combinée de systèmes de correction en temps réel (optique adaptative) et de la coronographie permet maintenant d'observer directement la lumière parvenant de la planète.
128
+
129
+ La coronographie est une technique utilisée pour atténuer la lumière d'une étoile, ce qui permet ensuite d'observer des objets moins brillants gravitant autour. Utilisée en complément d'une optique adaptative, elle permet de découvrir des planètes qui orbitent autour d'étoiles pourtant des millions de fois plus lumineuses.
130
+
131
+ D'énormes efforts sont consacrés actuellement à l'amélioration de ces techniques d'optique adaptative, de coronographie stellaire, et de traitement d'image, afin de développer une imagerie astronomique à très haut contraste capable de détecter des exoplanètes de la taille de la Terre. En outre, cette technique permet d'analyser des photons parvenant directement de la planète, ce qui pourra donner des informations importantes sur les conditions atmosphériques et surfaciques de ces planètes.
132
+
133
+ La première photographie optique d'une exoplanète (2M1207 b) a lieu en 2004 à l'aide du VLT[58]. Cependant, elle orbite autour d'une étoile peu brillante (une naine brune), 2M1207 et est détectée non pas par coronographie, mais par imagerie infrarouge. La première découverte par coronographie est publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science. Prise par le télescope spatial Hubble et traitée par l'équipe de l'astronome Paul Kalas, la planète a une masse probablement proche de celle de Jupiter. Baptisée Fomalhaut b, elle est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscis Austrinus) à environ 25 années-lumière. Fomalhaut b est distante d'environ dix fois la distance séparant Saturne du Soleil[59]. Cette découverte est annoncée en même temps et dans la même revue que celle de l'équipe de l'astronome canadien Christian Marois concernant la première observation directe, à 129 années lumière, d'un système stellaire entier composé de trois planètes géantes photographiées dans l'infrarouge autour de l'étoile HR 8799[60].
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+ Les différents types de planètes sont soit avérés ou bien demeurent pour le moment hypothétiques. Il y a plusieurs classifications. D'abord, une classification structurelle range les planètes dans des catégories par rapport à leur composition, telles planète tellurique ou planète gazeuse, ou par rapport à leur masse, telles sous-Terre ou super-Jupiter. D'un autre côté, une autre classification range les planètes selon leur température : Jupiter chaud, Jupiter froid, etc. Une troisième classification est faite par rapport à la position, par exemple : planète Boucles d'or, objet libre de masse planétaire. Il existe aussi des catégories transverses, par exemple planète à période de révolution ultra-courte.
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+ Dès l'an 2000, des classifications taxinomiques sont aussi suggérées. En 2000, la classification de Sudarsky établit cinq classes de planètes et ne concerne que les géantes gazeuses, sur la base de modèles numériques reposant sur les types d'atmosphères les plus probables pour ce genre de corps. En 2012, la taxonomie de Plávalová donne une description symbolique des principales caractéristiques d'une planète afin de pouvoir effectuer une comparaison rapide entre les diverses propriétés de ces objets.
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+ La Voie lactée posséderait à elle seule plus de 100 milliards de planètes voire plus de 200[61]. Par ailleurs, même si aucun n'a encore été formellement identifié, nombre d'entre elles possèdent certainement des satellites.
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+ Selon une étude publiée en novembre 2013 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, le nombre de planètes semblables à la Terre présentes dans notre galaxie est estimé à environ 8,8 milliards[62],[63].
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+ Le 26 février 2014 la NASA annonce la confirmation de 715 nouvelles exoplanètes détectées grâce au télescope spatial Kepler. Ce faisant, le nombre d'exoplanètes confirmées passe la barre des 1 700.
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+ Au printemps 2015, on recense 1 120 étoiles avec planètes, 463 systèmes multiples, 450 géantes gazeuses, 1 061 Jupiters chauds, 206 super-Terres et 92 planètes telluriques de la taille de la Terre.
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+ Au 23 février 2019 on recense 3 989 exoplanètes dans 2 983 systèmes planétaires dont 654 multiples[1].
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+ Le violoncelle est un instrument à cordes frottées (mises en vibration par l'action de l'archet), pincées (pizzicato) ou plus rarement frappées avec le bois de l'archet (col legno), de la famille des cordes frottées, qui compte aussi le violon, l'alto et la contrebasse. Il se joue assis et tenu entre les jambes ; il repose maintenant sur une pique escamotable, mais fut longtemps joué posé entre les jambes, sur les mollets ou sur la poitrine.
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+ Ses quatre cordes sont généralement accordées en quintes : do1, sol1, ré2 et la2 (du grave vers l'aigu), comme pour l'alto. Le violoncelle est accordé une octave en dessous de ce dernier, soit une douzième (une octave plus une quinte) en dessous du violon. C'est l'un des instruments ayant la tessiture la plus grande. Sa gamme de fréquences fondamentales va approximativement de 65 à 1 000 Hz (voire 2 000 Hz dans certaines œuvres virtuoses). On dit souvent que c'est l'instrument le plus proche de la voix humaine.
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+ Le violoncelle est un instrument de la famille des cordes frottées par un archet. Cette dernière s'est constituée en Italie au cours du XVIe siècle dans le prolongement des instruments du type rebec et lira (Lira da braccio et Lirone) dont elle conserve les accords en quinte, la forme gothique tardive mais pas les bourdons. Vers 1530, la basse de violon, instrument apparenté au violoncelle est un instrument plus petit qu'il ne l'est aujourd'hui, doté de trois cordes et accordé une quinte au-dessous du violon (contre une quinte et une octave aujourd'hui). En 1550, une quatrième corde (grave) est ajoutée et l'accord revu. La taille du corps de l'instrument (hors manche) augmente jusqu'à 80 à 85 centimètres (la taille actuelle est d'environ 76 centimètres). Cette taille fut la limite : au-delà, la technique de main gauche, à une époque où le démanché apparaît seulement, devenait trop ardue. Les luthiers commencent alors à fabriquer de plus petites basses de violons et beaucoup de basses de violon furent retaillées ; le violoncelle (viol-one-cello) est donc un grand (suffixe -one) violon réduit (suffixe -cello).
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+ Si l'on suit l'interprétation courante, la famille des violons (violon, alto et violoncelle) est fixée dans sa forme actuelle par Andrea Amati (v. 1505/1510-1577), luthier de Crémone. C'est dans cette ville importante pour la musique occidentale que le violoncelle et toute sa famille prennent leur forme définitive, dans les ateliers de Niccolò Amati - descendant du précédent -, du célèbre Antonio Stradivari (Crémone 1644- 17 décembre 1737) - probable élève de Niccolò -, de l'original Bartolomeo Giuseppe Guarneri (1698-1744) - élève de Stradivari surnommé Guarnerius del Gésu. Cette école italienne fixe les formes et rayonne dans toute l'Europe, au travers du compagnonnage : Jakobus Stainer (1621-1683), maître de la lutherie austro-hongroise, fut un probable camarade de Stradivari chez Amati. François Médard, élève de Stradivari, rentre chez lui, à Mirecourt, une fois ses études achevées.
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+ La première mention officielle du terme violoncello apparaît dans les Dodici sonate a duo e a tre, op. 4 (Venise, 1665) de Giulio Cesare Arresti, un compositeur de Bologne.
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+ Cette naissance prestigieuse, pourtant, n'assure pas une réputation immédiate au violoncelle. La concurrence qui l'oppose à la basse de viole de gambe est serrée. En effet, la viole de gambe (elle aussi dérivant du « rebab », introduit en Espagne par les Maures vers le VIIIe siècle) connaît son heure de gloire en Italie depuis que le noble valencien Roderic de Borja (devenu Rodrigo Borgia en Italie), futur Alexandre VI, amena de nombreux violistes à Rome. Le violoncelle est fort discret au XVIIe siècle et le XVIIIe siècle est un siècle de coexistence dans la littérature pour ensemble ou dans les œuvres solistiques.
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+ Certains compositeurs, tels Purcell, Marin Marais ou François Couperin, ne s'habituent pas à l'instrument, et prennent bien garde de préciser dans leurs œuvres qu'elles sont destinées à la « basse de viole » et non au violoncelle. Mais à la fin du XVIIIe siècle, la basse de viole est supplantée définitivement; en effet, les virtuoses du violoncelle parviennent à convaincre leurs contemporains de ses qualités de timbre et de virtuosité, et des œuvres majeures font sa renommée, en particulier les six Suites pour Violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach qui visitent en profondeur les capacités polyphoniques rares de l'instrument.
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+ On met souvent cette lutte en parallèle de celle des classes : les viola da gamba, famille des violes, étaient considérées comme des instruments plus nobles que ceux de la famille des viola da braccio, nos instruments à cordes modernes, plus vulgaires pour les contemporains du XVIe siècle. Sans doute faut-il compter les évolutions sociales du XVIIIe siècle au nombre des raisons du succès de cette deuxième famille. Pendant la Révolution française et après, les violes, sans doute jugées trop aristocratiques, furent transformées en violoncelles, violons et altos.
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+ En tant que substitut à la viole de basse, le violoncelle est d'abord confiné aux rôles d'accompagnement. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, instrument moins trapu qu'aujourd'hui, le violoncelle seconde le clavecin et complète la « basse continue » qui fonde les bases de l'harmonie dans les œuvres musicales baroques. Le son est plus confidentiel, plus feutré que celui des instruments modernes.
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+ Pourtant l'instrument commença à s'imposer. Antonio Vivaldi (1678-1741) lui dédia 27 concertos et 11 sonates avec basse continue ; Luigi Boccherini (1734-1805), violoncelliste virtuose, le dota de concertos pour violoncelle.
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+ Surtout, la technique évolue :
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+ Les violoncellistes deviennent des virtuoses, et tiennent à le faire savoir. On connaît des œuvres, parfois majeures comme nous allons le voir, qui ont eu pour but de mettre en valeur ces nouvelles possibilités techniques.
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+ La période romantique — le XIXe siècle — va être particulièrement profitable au violoncelle. Johannes Brahms, Robert Schumann, Édouard Lalo, Camille Saint-Saëns, Antonín Dvořák, Jacques Offenbach (qui jouait magnifiquement bien du violoncelle), Ludwig van Beethoven, Felix Mendelssohn écrivirent des pièces pour violoncelle et piano ou des concertos mémorables (voir ci-dessous : répertoire).
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+ À cette époque, les dimensions de l'instrument ne changent plus. Son timbre devient éclatant, et sa puissance sonore, limitée lorsqu'il était instrument d'accompagnement, augmente, d'une part pour permettre aux compositeurs d'utiliser de plus grands orchestres ou des techniques d'orchestration plus ambitieuses, et d'autre part pour répondre aux nouvelles exigences des salles de concerts de plus en plus grandes.
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31
+ La période romantique est également un passage important dans la technique du violoncelle. En effet, de nombreux compositeurs (violoncellistes eux-mêmes) écrivent traités et méthodes pour leurs élèves. Les musiciens ayant alors publié des études pour le violoncelle sont entre autres, Sébastien Lee, David Popper, Friedrich Dotzauer, Jean-Louis Duport et Bernhard Romberg.
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+ Au XXe siècle, l'instrument fait presque jeu égal avec le violon. Rares sont les compositeurs majeurs dont le catalogue des œuvres ne contient pas de pièces pour violoncelle.
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+ Les instruments modernes ont une longueur de corps (hors manche) qui varie entre 74 cm pour les plus petits à 76,5 cm pour les plus grands.
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+ À titre de comparaison, voici les dimensions d'instruments célèbres :
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+ Il existe plusieurs tailles, par ordre croissant : seizième, huitième, quart, demi, trois-quarts, sept-huitièmes, entier (il existe des entiers de tailles différentes).
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+ Absente à l'époque baroque, ajoutée au milieu du XIXe siècle, par le violoncelliste Franchomme, la pique, pièce de métal, parfois aussi en bois tourné, supportant le violoncelle, est aujourd'hui généralement un mince piquet de 60 cm, terminé par une pointe métallique. Cette pique peut coulisser dans le violoncelle à des fins d'ajustement ou de rangement.
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+
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+ La pointe métallique est plantée dans une « planche » (bois, plexiglas, etc.) munie d'encoches ou dans une pièce d'un tissu résistant (moquettes, toiles, etc.) et permet ainsi de mieux stabiliser l'instrument. À des fins de rangement, cette pointe métallique peut être recouverte d'un embout de caoutchouc de forme sphérique ou conique.
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+ La pique a été rendue nécessaire par la complexification de la technique de main gauche. En effet, avec l'augmentation du nombre et de la magnitude des mouvements de l'instrumentiste, un instrument plus stable s'est vite avéré indispensable.
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+ Cette pique, au fil du temps, remonte progressivement le violoncelle vers l'oblique. Paul Tortelier, au XXe siècle, invente une pique « barbare » qui comporte un angle presque droit et permet de remonter plus encore l'instrument vers l'horizontale.
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+ Le violoncelle a 4 cordes: do (la plus grave), sol, ré, la (la plus aiguë).
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+ Les cordes peuvent changer de manière remarquable le son de l'instrument. Elles étaient initialement faites en boyau mais sont, de nos jours, la plupart du temps en acier. Des fabricants danois, autrichiens, allemands et d'autres pays fabriquent des cordes qui sont composées d'un câble ou fil, en acier ou en matériau synthétique, filé avec un matériel résistant qui l'enveloppe en spirale. Le matériel de filage peut être de l'acier, un alliage d'argent ou bien du tungstène.
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+ Les codes de couleur permettent d'identifier le fabricant, modèle et tension de la corde[1]. Les fabricants proposent habituellement trois tensions : basse, moyenne et haute.
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+ Un jeu de cordes en 2011 coûtait entre 100 et 200 euros.
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+ Le choix de la corde est un choix personnel qui est dicté à la fois par les préférences de l'instrumentiste, ainsi que par la réponse sonore de son instrument. Les cordes en boyau ont la réputation de produire un son plus chaud et plus riche, mais de moins tenir l'accord (elles sont sensibles à l'hygrométrie). Elles sont encore utilisées actuellement pour la musique baroque, la sonorité qu'elles procurent étant plus proche de la sonorité d'époque.
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+
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+ Les cordes neuves prennent quelques jours avant de donner leur son définitif. Elles durent entre quelques mois, voire semaines (pour un usage intensif et exigeant), et plusieurs années (pour un usage peu fréquent). Certaines cordes ont la réputation de perdre leurs qualités de timbre après une certaine utilisation ; la dégradation est progressive, et seul le remplacement avec une corde neuve de la même marque et modèle permet de l'apprécier.
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61
+ La pédagogie moderne utilise le concept de « positions ».
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+ Sur une corde donnée, on appelle « première position » le fait de placer l'index de telle sorte que la note jouée sonne un ton plus haut que la corde à vide (sans doigt). Ainsi, l'index se place sur le « si » pour ce qui est de la corde de la.
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+ D'une façon plus générale, la position « n » s'obtient en plaçant l'index n « intervalles » (selon la gamme de do majeur) plus haut que la corde à vide.
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+ Ainsi, la quatrième position est-elle située une quinte au-dessus de la corde à vide. La main se trouve alors dans une position très confortable, le pouce logé dans l'angle que forme le manche quand il rencontre l'éclisse. Cette position est traditionnellement la deuxième que le débutant aborde, puisque associée avec la première position, elle donne accès à toutes les notes du manche (de Do1 à Sol3, soit deux octaves et demi) et permet l'exécution d'un répertoire simple (incluant les plus simples des danses des Suites de Bach).
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+ Par la suite sont abordées les positions intermédiaires (deuxième et troisième, ainsi que la pratique des demi-positions intercalées) qui permettent la pratique de doigtés plus aisés et naturels, ainsi que la cinquième position (l'index une sixte au-dessus de la corde à vide, la seconde harmonique disponible sous l'auriculaire).
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+ Enfin, les « positions du pouce », c'est-à-dire celles supérieures à la cinquième position et pour lesquelles le pouce est posé perpendiculairement aux cordes (toujours sur deux cordes). Plus tard, les positions du pouce sont étendues à la totalité du manche.
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+ L'extension est le déplacement d'un ou plusieurs doigts de la main gauche sur la touche afin d'atteindre des notes plus aiguës ou plus graves d'un demi-ton ou d'un ton, voire plus.
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+ Lorsqu'on veut atteindre une note plus grave d'un demi ton (extension arrière), on déplace plus généralement l'index vers le haut plutôt que de déplacer la main entière. Lors d'une extension avant (pour atteindre une note plus aiguë sans déplacer toute la main), on décale d'abord le pouce, en dessous du manche. Le second doigt suit le mouvement et se déplace d'un demi ton : les troisième et quatrième doigts se trouvent alors automatiquement placés. Il arrive également qu'on fasse une double extension d'un ton pour aller chercher une note dans la position suivante sans avoir à démancher. On ne déplace la main entière (voir démanché) que lorsque l'extension s'avère trop compliquée, ou que la position s'avère plus aisée pour atteindre les notes.
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+ Le démanché consiste en un déplacement de la main gauche dans le sens du manche afin d'atteindre des notes plus aigües ou plus graves.
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+ On distingue plusieurs « positions » de la main gauche sur le manche, sous les noms de la première, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième position, puis on passe aux positions dites du pouce car alors le pouce n'est plus placé sous le manche mais barre une ou deux cordes.
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+ On rencontre ce terme chez Rabelais (1550) ; le démanché semble donc être contemporain de l'établissement des formes définitives de l'instrument (pour mémoire, Andrea Amati vécut entre 1535 et 1612).
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+ L'aspect le plus original de la technique du violoncelle est l'utilisation du pouce, une technique à laquelle le violoniste n'a pas recours.
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+ En temps normal, celui-ci est placé sous le manche, entre l'index et le majeur (ou en opposition avec le majeur). Toutefois, une fois la main gauche au-dessus de la table (au-delà du la3), cette possibilité disparaît et le pouce sort. Celui-ci, posé en travers des cordes (sur une corde, deux cordes, plus rarement trois cordes, et le plus souvent sur la et ré) permet:
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+ Le pouce permet ainsi au violoncelliste de jouer des octaves en doubles-cordes sur l'ensemble du violoncelle et dans le registre aigu de limiter les démanchés.
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+ On cite le violoncelliste Francesco Alborea (« Franciscello », 1691-1739), que l'on retrouve en Italie et en Autriche, comme l'un des premiers promoteurs de cette technique. Aujourd'hui, cette technique est très répandue, tant elle simplifie nombre de situations difficiles.
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+ Le vibrato au violoncelle comme sur les autres instruments à cordes est une ondulation expressive de hauteur d'une note. Il est produit par une oscillation du doigt, d'amplitude et de vitesse plus ou moins grande suivant l'effet recherché, résultant d'un petit mouvement souple et régulier effectué quasi-verticalement (dans le sens de la longueur de la corde) par la main et l'avant-bras gauche[2].
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+ Ce violoncelle possède une corde supplémentaire (accordée en mi ou en ré aigu). Il était particulièrement utilisé durant la période baroque, et était légèrement plus petit qu'un violoncelle normal.
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+ Ce type de violoncelle a été proposé par Jean-Sébastien Bach à l'époque où il écrivait ses cantates sacrées. Pour certaines d’entre elles il avait besoin d’un « violoncelle avec une corde aiguë supplémentaire en mi ».
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+ Il existait également la Viola pomposa, entre le violoncelle et l'alto, accordé en do sol ré la mi, pour lequel Bach a écrit beaucoup de parties d'orchestre.
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+ Sa sixième suite pour violoncelle a elle aussi été écrite pour un instrument à 5 cordes, bien que la plupart des interprètes la jouent sur un violoncelle à 4 cordes, cela rendant la tâche d'interprétation bien plus ardue.
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+ Cet instrument remarquable est actuellement utilisé, avec des cordes en boyau accordées au diapason 415, pour l’interprétation des cantates de Bach par le Noordhoek Baroque Ensemble.
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+ Le violoncelle est un instrument essentiellement consacré à la musique classique occidentale, toutefois il a connu récemment des usages dans la musique traditionnelle d'Italie et d'Afrique du Nord notamment. Il fait en effet partie depuis 1930 de l'orchestre firqa en Égypte, depuis 1989 de l'ensemble âla du Maroc et de l'ensemble jawq de Tunisie. Ces formations jouent la musique arabo-andalouse sur cet instrument dont la touche lisse s'accommode de tous les intervalles.
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+ Il est utilisé dans les orchestres de tango à partir des orchestres typiques des années 1940, et Piazzola a écrit des œuvres où le violoncelle fait jeu égal avec le bandonéon.
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+ Dans un registre tout à fait inhabituel, le violoncelle est aussi utilisé dans une musique moins classique : le cello metal par notamment Apocalyptica, un groupe finlandais.
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+ Il convient de mentionner aussi l'utilisation épisodique du violoncelle (le plus souvent accordé en quartes comme la contrebasse et joué en pizzicato) par quelques contrebassistes de jazz, notamment Oscar Pettiford (à la suite d'une fracture du bras qui lui interdisait temporairement la contrebasse), Percy Heath et Ron Carter.
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+ Le « BACH.Bogen » est un archet curviforme convexe qui, contrairement à l'archet conventionnel, permet un jeu polyphonique d'un instrument à cordes. C'est en 1989 que Michael Bach commença à développer cet archet curviforme avec le soutien de John Cage, Dieter Schnebel, Mstislav Rostropovitch et Luigi Colani. Depuis lors, un grand nombre de partitions ont été écrites pour cet archet. En ce qui concerne les œuvres pour violon ou violoncelle solo de J. S. Bach, où alternent le jeu polyphonique et le jeu monophonique, l'Atelier a développé un archet BACH spécial qui permet aussi bien l'un que l'autre.
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+ Les plus beaux instruments des grands luthiers sont nommés, non par le luthier, mais par l’Histoire et leurs prestigieux interprètes (en particulier ceux de Stradivarius). Autant au niveau des violons que des violoncelles, leur sonorité est riche et profonde.
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+ Antonio Stradivari :
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+ En ce qui concerne l'école française de lutherie, les noms les plus célèbres sont Lupot, Jean-Baptiste Vuillaume, Sébastien-Auguste Bernardel Père dont une basse ayant appartenu à Navarra. La basse n° 189 de 1853 présentée à l'exposition universelle de Paris en 1855 est actuellement la propriété de Jean-Eric Thirault, violoncelle solo de l'opéra de Marseille.
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+ Le violoncelle est un instrument à cordes frottées (mises en vibration par l'action de l'archet), pincées (pizzicato) ou plus rarement frappées avec le bois de l'archet (col legno), de la famille des cordes frottées, qui compte aussi le violon, l'alto et la contrebasse. Il se joue assis et tenu entre les jambes ; il repose maintenant sur une pique escamotable, mais fut longtemps joué posé entre les jambes, sur les mollets ou sur la poitrine.
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+ Ses quatre cordes sont généralement accordées en quintes : do1, sol1, ré2 et la2 (du grave vers l'aigu), comme pour l'alto. Le violoncelle est accordé une octave en dessous de ce dernier, soit une douzième (une octave plus une quinte) en dessous du violon. C'est l'un des instruments ayant la tessiture la plus grande. Sa gamme de fréquences fondamentales va approximativement de 65 à 1 000 Hz (voire 2 000 Hz dans certaines œuvres virtuoses). On dit souvent que c'est l'instrument le plus proche de la voix humaine.
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+ Le violoncelle est un instrument de la famille des cordes frottées par un archet. Cette dernière s'est constituée en Italie au cours du XVIe siècle dans le prolongement des instruments du type rebec et lira (Lira da braccio et Lirone) dont elle conserve les accords en quinte, la forme gothique tardive mais pas les bourdons. Vers 1530, la basse de violon, instrument apparenté au violoncelle est un instrument plus petit qu'il ne l'est aujourd'hui, doté de trois cordes et accordé une quinte au-dessous du violon (contre une quinte et une octave aujourd'hui). En 1550, une quatrième corde (grave) est ajoutée et l'accord revu. La taille du corps de l'instrument (hors manche) augmente jusqu'à 80 à 85 centimètres (la taille actuelle est d'environ 76 centimètres). Cette taille fut la limite : au-delà, la technique de main gauche, à une époque où le démanché apparaît seulement, devenait trop ardue. Les luthiers commencent alors à fabriquer de plus petites basses de violons et beaucoup de basses de violon furent retaillées ; le violoncelle (viol-one-cello) est donc un grand (suffixe -one) violon réduit (suffixe -cello).
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+ Si l'on suit l'interprétation courante, la famille des violons (violon, alto et violoncelle) est fixée dans sa forme actuelle par Andrea Amati (v. 1505/1510-1577), luthier de Crémone. C'est dans cette ville importante pour la musique occidentale que le violoncelle et toute sa famille prennent leur forme définitive, dans les ateliers de Niccolò Amati - descendant du précédent -, du célèbre Antonio Stradivari (Crémone 1644- 17 décembre 1737) - probable élève de Niccolò -, de l'original Bartolomeo Giuseppe Guarneri (1698-1744) - élève de Stradivari surnommé Guarnerius del Gésu. Cette école italienne fixe les formes et rayonne dans toute l'Europe, au travers du compagnonnage : Jakobus Stainer (1621-1683), maître de la lutherie austro-hongroise, fut un probable camarade de Stradivari chez Amati. François Médard, élève de Stradivari, rentre chez lui, à Mirecourt, une fois ses études achevées.
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+ La première mention officielle du terme violoncello apparaît dans les Dodici sonate a duo e a tre, op. 4 (Venise, 1665) de Giulio Cesare Arresti, un compositeur de Bologne.
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+ Cette naissance prestigieuse, pourtant, n'assure pas une réputation immédiate au violoncelle. La concurrence qui l'oppose à la basse de viole de gambe est serrée. En effet, la viole de gambe (elle aussi dérivant du « rebab », introduit en Espagne par les Maures vers le VIIIe siècle) connaît son heure de gloire en Italie depuis que le noble valencien Roderic de Borja (devenu Rodrigo Borgia en Italie), futur Alexandre VI, amena de nombreux violistes à Rome. Le violoncelle est fort discret au XVIIe siècle et le XVIIIe siècle est un siècle de coexistence dans la littérature pour ensemble ou dans les œuvres solistiques.
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+ Certains compositeurs, tels Purcell, Marin Marais ou François Couperin, ne s'habituent pas à l'instrument, et prennent bien garde de préciser dans leurs œuvres qu'elles sont destinées à la « basse de viole » et non au violoncelle. Mais à la fin du XVIIIe siècle, la basse de viole est supplantée définitivement; en effet, les virtuoses du violoncelle parviennent à convaincre leurs contemporains de ses qualités de timbre et de virtuosité, et des œuvres majeures font sa renommée, en particulier les six Suites pour Violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach qui visitent en profondeur les capacités polyphoniques rares de l'instrument.
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+ On met souvent cette lutte en parallèle de celle des classes : les viola da gamba, famille des violes, étaient considérées comme des instruments plus nobles que ceux de la famille des viola da braccio, nos instruments à cordes modernes, plus vulgaires pour les contemporains du XVIe siècle. Sans doute faut-il compter les évolutions sociales du XVIIIe siècle au nombre des raisons du succès de cette deuxième famille. Pendant la Révolution française et après, les violes, sans doute jugées trop aristocratiques, furent transformées en violoncelles, violons et altos.
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+ En tant que substitut à la viole de basse, le violoncelle est d'abord confiné aux rôles d'accompagnement. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, instrument moins trapu qu'aujourd'hui, le violoncelle seconde le clavecin et complète la « basse continue » qui fonde les bases de l'harmonie dans les œuvres musicales baroques. Le son est plus confidentiel, plus feutré que celui des instruments modernes.
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+ Pourtant l'instrument commença à s'imposer. Antonio Vivaldi (1678-1741) lui dédia 27 concertos et 11 sonates avec basse continue ; Luigi Boccherini (1734-1805), violoncelliste virtuose, le dota de concertos pour violoncelle.
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+ Surtout, la technique évolue :
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+ Les violoncellistes deviennent des virtuoses, et tiennent à le faire savoir. On connaît des œuvres, parfois majeures comme nous allons le voir, qui ont eu pour but de mettre en valeur ces nouvelles possibilités techniques.
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+ La période romantique — le XIXe siècle — va être particulièrement profitable au violoncelle. Johannes Brahms, Robert Schumann, Édouard Lalo, Camille Saint-Saëns, Antonín Dvořák, Jacques Offenbach (qui jouait magnifiquement bien du violoncelle), Ludwig van Beethoven, Felix Mendelssohn écrivirent des pièces pour violoncelle et piano ou des concertos mémorables (voir ci-dessous : répertoire).
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+
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+ À cette époque, les dimensions de l'instrument ne changent plus. Son timbre devient éclatant, et sa puissance sonore, limitée lorsqu'il était instrument d'accompagnement, augmente, d'une part pour permettre aux compositeurs d'utiliser de plus grands orchestres ou des techniques d'orchestration plus ambitieuses, et d'autre part pour répondre aux nouvelles exigences des salles de concerts de plus en plus grandes.
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+
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+ La période romantique est également un passage important dans la technique du violoncelle. En effet, de nombreux compositeurs (violoncellistes eux-mêmes) écrivent traités et méthodes pour leurs élèves. Les musiciens ayant alors publié des études pour le violoncelle sont entre autres, Sébastien Lee, David Popper, Friedrich Dotzauer, Jean-Louis Duport et Bernhard Romberg.
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+ Au XXe siècle, l'instrument fait presque jeu égal avec le violon. Rares sont les compositeurs majeurs dont le catalogue des œuvres ne contient pas de pièces pour violoncelle.
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+ Les instruments modernes ont une longueur de corps (hors manche) qui varie entre 74 cm pour les plus petits à 76,5 cm pour les plus grands.
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+ À titre de comparaison, voici les dimensions d'instruments célèbres :
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+ Il existe plusieurs tailles, par ordre croissant : seizième, huitième, quart, demi, trois-quarts, sept-huitièmes, entier (il existe des entiers de tailles différentes).
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+ Absente à l'époque baroque, ajoutée au milieu du XIXe siècle, par le violoncelliste Franchomme, la pique, pièce de métal, parfois aussi en bois tourné, supportant le violoncelle, est aujourd'hui généralement un mince piquet de 60 cm, terminé par une pointe métallique. Cette pique peut coulisser dans le violoncelle à des fins d'ajustement ou de rangement.
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+
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+ La pointe métallique est plantée dans une « planche » (bois, plexiglas, etc.) munie d'encoches ou dans une pièce d'un tissu résistant (moquettes, toiles, etc.) et permet ainsi de mieux stabiliser l'instrument. À des fins de rangement, cette pointe métallique peut être recouverte d'un embout de caoutchouc de forme sphérique ou conique.
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+
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+ La pique a été rendue nécessaire par la complexification de la technique de main gauche. En effet, avec l'augmentation du nombre et de la magnitude des mouvements de l'instrumentiste, un instrument plus stable s'est vite avéré indispensable.
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+
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+ Cette pique, au fil du temps, remonte progressivement le violoncelle vers l'oblique. Paul Tortelier, au XXe siècle, invente une pique « barbare » qui comporte un angle presque droit et permet de remonter plus encore l'instrument vers l'horizontale.
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+
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+ Le violoncelle a 4 cordes: do (la plus grave), sol, ré, la (la plus aiguë).
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+ Les cordes peuvent changer de manière remarquable le son de l'instrument. Elles étaient initialement faites en boyau mais sont, de nos jours, la plupart du temps en acier. Des fabricants danois, autrichiens, allemands et d'autres pays fabriquent des cordes qui sont composées d'un câble ou fil, en acier ou en matériau synthétique, filé avec un matériel résistant qui l'enveloppe en spirale. Le matériel de filage peut être de l'acier, un alliage d'argent ou bien du tungstène.
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+
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+ Les codes de couleur permettent d'identifier le fabricant, modèle et tension de la corde[1]. Les fabricants proposent habituellement trois tensions : basse, moyenne et haute.
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+ Un jeu de cordes en 2011 coûtait entre 100 et 200 euros.
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+
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+ Le choix de la corde est un choix personnel qui est dicté à la fois par les préférences de l'instrumentiste, ainsi que par la réponse sonore de son instrument. Les cordes en boyau ont la réputation de produire un son plus chaud et plus riche, mais de moins tenir l'accord (elles sont sensibles à l'hygrométrie). Elles sont encore utilisées actuellement pour la musique baroque, la sonorité qu'elles procurent étant plus proche de la sonorité d'époque.
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+
59
+ Les cordes neuves prennent quelques jours avant de donner leur son définitif. Elles durent entre quelques mois, voire semaines (pour un usage intensif et exigeant), et plusieurs années (pour un usage peu fréquent). Certaines cordes ont la réputation de perdre leurs qualités de timbre après une certaine utilisation ; la dégradation est progressive, et seul le remplacement avec une corde neuve de la même marque et modèle permet de l'apprécier.
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+
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+ La pédagogie moderne utilise le concept de « positions ».
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+ Sur une corde donnée, on appelle « première position » le fait de placer l'index de telle sorte que la note jouée sonne un ton plus haut que la corde à vide (sans doigt). Ainsi, l'index se place sur le « si » pour ce qui est de la corde de la.
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+
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+ D'une façon plus générale, la position « n » s'obtient en plaçant l'index n « intervalles » (selon la gamme de do majeur) plus haut que la corde à vide.
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+
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+ Ainsi, la quatrième position est-elle située une quinte au-dessus de la corde à vide. La main se trouve alors dans une position très confortable, le pouce logé dans l'angle que forme le manche quand il rencontre l'éclisse. Cette position est traditionnellement la deuxième que le débutant aborde, puisque associée avec la première position, elle donne accès à toutes les notes du manche (de Do1 à Sol3, soit deux octaves et demi) et permet l'exécution d'un répertoire simple (incluant les plus simples des danses des Suites de Bach).
68
+
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+ Par la suite sont abordées les positions intermédiaires (deuxième et troisième, ainsi que la pratique des demi-positions intercalées) qui permettent la pratique de doigtés plus aisés et naturels, ainsi que la cinquième position (l'index une sixte au-dessus de la corde à vide, la seconde harmonique disponible sous l'auriculaire).
70
+
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+ Enfin, les « positions du pouce », c'est-à-dire celles supérieures à la cinquième position et pour lesquelles le pouce est posé perpendiculairement aux cordes (toujours sur deux cordes). Plus tard, les positions du pouce sont étendues à la totalité du manche.
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+
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+ L'extension est le déplacement d'un ou plusieurs doigts de la main gauche sur la touche afin d'atteindre des notes plus aiguës ou plus graves d'un demi-ton ou d'un ton, voire plus.
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+
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+ Lorsqu'on veut atteindre une note plus grave d'un demi ton (extension arrière), on déplace plus généralement l'index vers le haut plutôt que de déplacer la main entière. Lors d'une extension avant (pour atteindre une note plus aiguë sans déplacer toute la main), on décale d'abord le pouce, en dessous du manche. Le second doigt suit le mouvement et se déplace d'un demi ton : les troisième et quatrième doigts se trouvent alors automatiquement placés. Il arrive également qu'on fasse une double extension d'un ton pour aller chercher une note dans la position suivante sans avoir à démancher. On ne déplace la main entière (voir démanché) que lorsque l'extension s'avère trop compliquée, ou que la position s'avère plus aisée pour atteindre les notes.
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+
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+ Le démanché consiste en un déplacement de la main gauche dans le sens du manche afin d'atteindre des notes plus aigües ou plus graves.
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+
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+ On distingue plusieurs « positions » de la main gauche sur le manche, sous les noms de la première, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième position, puis on passe aux positions dites du pouce car alors le pouce n'est plus placé sous le manche mais barre une ou deux cordes.
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+
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+ On rencontre ce terme chez Rabelais (1550) ; le démanché semble donc être contemporain de l'établissement des formes définitives de l'instrument (pour mémoire, Andrea Amati vécut entre 1535 et 1612).
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+
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+ L'aspect le plus original de la technique du violoncelle est l'utilisation du pouce, une technique à laquelle le violoniste n'a pas recours.
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+
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+ En temps normal, celui-ci est placé sous le manche, entre l'index et le majeur (ou en opposition avec le majeur). Toutefois, une fois la main gauche au-dessus de la table (au-delà du la3), cette possibilité disparaît et le pouce sort. Celui-ci, posé en travers des cordes (sur une corde, deux cordes, plus rarement trois cordes, et le plus souvent sur la et ré) permet:
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+
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+ Le pouce permet ainsi au violoncelliste de jouer des octaves en doubles-cordes sur l'ensemble du violoncelle et dans le registre aigu de limiter les démanchés.
88
+
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+ On cite le violoncelliste Francesco Alborea (« Franciscello », 1691-1739), que l'on retrouve en Italie et en Autriche, comme l'un des premiers promoteurs de cette technique. Aujourd'hui, cette technique est très répandue, tant elle simplifie nombre de situations difficiles.
90
+
91
+ Le vibrato au violoncelle comme sur les autres instruments à cordes est une ondulation expressive de hauteur d'une note. Il est produit par une oscillation du doigt, d'amplitude et de vitesse plus ou moins grande suivant l'effet recherché, résultant d'un petit mouvement souple et régulier effectué quasi-verticalement (dans le sens de la longueur de la corde) par la main et l'avant-bras gauche[2].
92
+
93
+ Ce violoncelle possède une corde supplémentaire (accordée en mi ou en ré aigu). Il était particulièrement utilisé durant la période baroque, et était légèrement plus petit qu'un violoncelle normal.
94
+
95
+ Ce type de violoncelle a été proposé par Jean-Sébastien Bach à l'époque où il écrivait ses cantates sacrées. Pour certaines d’entre elles il avait besoin d’un « violoncelle avec une corde aiguë supplémentaire en mi ».
96
+
97
+ Il existait également la Viola pomposa, entre le violoncelle et l'alto, accordé en do sol ré la mi, pour lequel Bach a écrit beaucoup de parties d'orchestre.
98
+
99
+ Sa sixième suite pour violoncelle a elle aussi été écrite pour un instrument à 5 cordes, bien que la plupart des interprètes la jouent sur un violoncelle à 4 cordes, cela rendant la tâche d'interprétation bien plus ardue.
100
+
101
+ Cet instrument remarquable est actuellement utilisé, avec des cordes en boyau accordées au diapason 415, pour l’interprétation des cantates de Bach par le Noordhoek Baroque Ensemble.
102
+
103
+ Le violoncelle est un instrument essentiellement consacré à la musique classique occidentale, toutefois il a connu récemment des usages dans la musique traditionnelle d'Italie et d'Afrique du Nord notamment. Il fait en effet partie depuis 1930 de l'orchestre firqa en Égypte, depuis 1989 de l'ensemble âla du Maroc et de l'ensemble jawq de Tunisie. Ces formations jouent la musique arabo-andalouse sur cet instrument dont la touche lisse s'accommode de tous les intervalles.
104
+
105
+ Il est utilisé dans les orchestres de tango à partir des orchestres typiques des années 1940, et Piazzola a écrit des œuvres où le violoncelle fait jeu égal avec le bandonéon.
106
+
107
+ Dans un registre tout à fait inhabituel, le violoncelle est aussi utilisé dans une musique moins classique : le cello metal par notamment Apocalyptica, un groupe finlandais.
108
+
109
+ Il convient de mentionner aussi l'utilisation épisodique du violoncelle (le plus souvent accordé en quartes comme la contrebasse et joué en pizzicato) par quelques contrebassistes de jazz, notamment Oscar Pettiford (à la suite d'une fracture du bras qui lui interdisait temporairement la contrebasse), Percy Heath et Ron Carter.
110
+
111
+ Le « BACH.Bogen » est un archet curviforme convexe qui, contrairement à l'archet conventionnel, permet un jeu polyphonique d'un instrument à cordes. C'est en 1989 que Michael Bach commença à développer cet archet curviforme avec le soutien de John Cage, Dieter Schnebel, Mstislav Rostropovitch et Luigi Colani. Depuis lors, un grand nombre de partitions ont été écrites pour cet archet. En ce qui concerne les œuvres pour violon ou violoncelle solo de J. S. Bach, où alternent le jeu polyphonique et le jeu monophonique, l'Atelier a développé un archet BACH spécial qui permet aussi bien l'un que l'autre.
112
+
113
+ Les plus beaux instruments des grands luthiers sont nommés, non par le luthier, mais par l’Histoire et leurs prestigieux interprètes (en particulier ceux de Stradivarius). Autant au niveau des violons que des violoncelles, leur sonorité est riche et profonde.
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+
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+ Antonio Stradivari :
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+ En ce qui concerne l'école française de lutherie, les noms les plus célèbres sont Lupot, Jean-Baptiste Vuillaume, Sébastien-Auguste Bernardel Père dont une basse ayant appartenu à Navarra. La basse n° 189 de 1853 présentée à l'exposition universelle de Paris en 1855 est actuellement la propriété de Jean-Eric Thirault, violoncelle solo de l'opéra de Marseille.
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+ Le violon est un instrument de musique à cordes frottées. Constitué de 71 éléments de bois[1] (érable, buis, ébène, etc.) collés ou assemblés les uns aux autres, il possède quatre cordes accordées généralement à la quinte, que l'instrumentiste, appelé violoniste, frotte avec un archet ou pince avec l'index ou le pouce (en pizzicato).
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5
+ Dans les formations de musique classique telles que le quatuor à cordes ou l'orchestre symphonique, le violon est l'instrument le plus petit et de tessiture la plus aiguë parmi sa famille ; celle-ci inclut l'alto, le violoncelle et la contrebasse[2]. Sa création remonte au XVIe siècle. Très vite popularisé, il occupe une place importante dans la musique classique occidentale : de grands compositeurs ont écrit pour cet instrument (concertos, musique de chambre, pièces symphoniques, etc.) voire en jouaient eux-mêmes (Vivaldi, Bach, Mozart, etc.), et certains violonistes du XIXe siècle ont, par ailleurs, acquis une grande renommée, notamment Paganini.
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+ Un violon se compose de trois parties principales : la caisse de résonance, le manche et les cordes.
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9
+ La longueur du violon est variable. Un violon de taille maximale est appelé un entier, et est destiné aux violonistes ayant atteint leur taille adulte ; il mesure généralement 59 cm de long, du bouton à l'extrémité de la tête, et la longueur du coffre est comprise entre 35 et 36 cm. Il existe une échelle non proportionnelle de longueur des violons, les violons non entiers (quart, demi, trois-quarts...) étant généralement destinés aux enfants :
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+
11
+ L'existence de violons de petite taille est avérée au moins depuis le milieu du XIXe siècle[4].
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13
+ Les luthiers sont les artisans qui créent et entretiennent les instruments à cordes. Les plus connus sont Antonio Stradivari, la famille Amati, la famille Guarneri, Jean-Baptiste Vuillaume et Nicolas Lupot qui tous deux ont reçu le surnom de Stradivarius français. Certaines de leurs créations sont restées célèbres.
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+
15
+ L'influence du bois utilisé a été étudiée. Étant un composant de l'instrument largement majoritaire face au vernis, son rôle semblait devoir être également prépondérant. De nombreuses hypothèses ont été échafaudées, certains allant jusqu'à supposer que le bois des violons provenait de la charpente de cathédrales ou de châteaux, ce qui lui aurait donné un âge exceptionnel. Lloyd Burckle et Henri Grissino-Mayer ont quant à eux fait l'hypothèse que le bois utilisé par les grands maîtres italiens provenait des vingt années précédant le minimum de Maunder additionnés au minimum lui-même. Ce minimum de Maunder est une période de froid intense qui a eu lieu en Europe ; avec les vingt années précédentes, cela correspond à la période 1625-1715. Selon les deux auteurs, ce froid aurait provoqué une pousse ralentie des arbres, leur conférant une densité de cernes de croissance par unité de longueur élevée. Mais cette hypothèse a été également rejetée à cause des temps de séchage probablement adoptés par les luthiers italiens, et les auteurs reconnaissent eux-mêmes qu'aucun traitement particulier (séchage, stockage ou vernis) n'a jamais été identifié comme cause certaine de supériorité[5],[6].
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+
17
+ Joseph Nagyvary et son équipe ont analysé le bois de cinq instruments (dont un Stradivarius et un Guarnerius) datant d'entre 1717 et 1840. « Dans deux des instruments censés être des merveilles d'acoustique, le bois a été traité par des produits chimiques », d'après Nagyvary : des molécules d'hémicellulose ont été brisées à la suite de l'oxydation causée par un pesticide[7]. Selon le chercheur, le bois aurait été bouilli dans de l'eau chimiquement traitée, dans le but de protéger l'instrument contre les vers et les moisissures. Modifiant la structure du bois, cette opération aurait donc eu des répercussions inattendues. Mais l'agent oxydant employé reste inconnu[8].
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+ Les bois utilisés sont[9] :
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+ L'érable a été choisi parce qu'il n'est pas trop lourd, et il est dur et élastique en même temps. Certains auteurs de lutherie classique prétendent que le peuplier ou le frêne, utilisés par les anciens luthiers italiens, ont été écartés car trop mous et donnant des sons creux et en dedans[10], de même Tolbecque critique lui aussi les vieux fonds en peuplier[11].
22
+ Or on sait que ces considérations sont très subjectives et sujettes à interprétation personnelle, le son n'étant pas uniquement le résultat d'une ou deux données mécaniques du bois, d'autant plus que certaines informations étaient erronées autrefois : le frêne européen par exemple, fraxinus excelsior[12], n'est pas un bois mou, il est plus dur que l'érable sycomore[13],[14]. Le bois du peuplier lui, est bien mou, mais est utilisé dans d'autres domaines de la lutherie classique.
23
+
24
+ Les bois doivent être vieillis avant d'être utilisés, dans un endroit plutôt froid et à l'abri de l'humidité, du vent, de la poussière et des insectes xylophages.
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+
26
+ Pour pouvoir reproduire un modèle de violon, le luthier fabrique des gabarits et un moule : pour le contour de la table, pour les ouïes, pour l'épaisseur de la voûte, pour la tête.
27
+
28
+ La table et le fond sont formés ; le plus souvent la table est constituée de deux pièces afin d'assurer une symétrie des largeurs des fibres de part et d'autre de l'axe central pour des raisons de sonorité, tandis que le fond peut être d'une ou de deux pièces selon le choix arbitraire du luthier[15]. Les tables et fonds en deux parties sont obtenus à partir d'un morceau fendu en deux. Le luthier trace une ébauche de la forme de la voûte et détermine les contours exacts de la table et du fond.
29
+
30
+ Bille initiale.
31
+
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+ Bille coupée « sur sens » (ou « sur maille »). Les quartiers sont divisés verticalement.
33
+
34
+ Les deux parts symétriques sont collées pour former fond ou table.
35
+
36
+ Une fois les contours de la table et du fond découpés (à la scie à chantourner par exemple) puis affinés (canif, lime), le luthier procède à l'élaboration des voutes. À l'aide de larges gouges d'abord, puis de rabots « noisettes » ensuite, les voutes sont ébauchées. On procède aux finitions en utilisant des racloirs de diverses formes, jusqu'à l'obtention des voutes désirées dont le galbe revêt beaucoup d'importance dans la production de la sonorité.
37
+
38
+ L'étape du filetage consiste à poser les filets à 4 à 5 mm du bord. Ce sont trois fines lignes qui ont, en plus d'un rôle décoratif, un rôle de protection contre les chocs, susceptibles d'amorcer des fissures dans le sens du fil du bois : les filets préviennent la propagation de telles fissures. Les deux lignes noires peuvent être en alisier teint, en ébène, en poirier, voire en baleine ou en cellulose issue du carton et compressée[16]. La partie blanche peut être en houx, en buis ou en charme. Ils sont dans certains cas inexistants, et ne figurent alors que les emplacements creusés des deux filets noirs ; enfin, dans l'état de finition le moins avancé, ils ne sont que peints à l'encre de Chine[17]. Certains luthiers, comme Maggini ont utilisé des doubles filets : il semble que cette technique soit purement décorative.
39
+
40
+ Puis le luthier creuse le fond au rabot et à la gouge et place sept taquets (petites pièces de bois) sur celui-ci au niveau du joint (s'il y en a un), afin de le consolider. Il donne au fond son galbe définitif.
41
+
42
+ La même étape de creusage a lieu sur la table et les ouïes sont percées. La barre d'harmonie est alors placée ; il s'agit d'une longue pièce de bois, placée sous la table au niveau du pied gauche du chevalet. Elle sert à aider le violon à vibrer, et à résister à l'importante pression exercée par les cordes.
43
+
44
+ En vue de l'assemblage du fond et de la table, pour former une caisse de résonance, on en construit les bords verticaux que sont les éclisses. Contrairement à la table, l'orientation des fibres du bois n'a ici qu'un rôle décoratif[18]. Les éclisses sont cintrées au fer chaud. Puis on les assemble sur une forme au moyen de petites pièces de soutien qui contribueront à la rigidité de la caisse de résonance : tasseaux, coins, contre-éclisses.
45
+
46
+ Le manche et la touche sont les dernières grandes pièces à réaliser. L'étape délicate de la conception du manche est la taille de la volute, car le modèle utilisé est difficile à appliquer à la pièce à cause du relief (la volute « monte » en même temps qu'elle « tourne »). On creuse le chevillier, partie où passent les cordes, entre le sillet et les chevilles ; dans certains cas, il a même été creusé entièrement, sans que cela ait d'autre incidence qu'esthétique[19]. On taille la touche, large de 25 mm au niveau du sillet, de 49 côté chevalet, et arrondie comme le chevalet.
47
+
48
+ Puis vient l'assemblage global : on colle le fond sur les éclisses puis, après avoir retiré la forme, on fixe la table et enfin on enclave le manche dans le corps du violon en forçant un peu et on le colle. On fixe alors la touche au manche avec quelques gouttes de colle, afin qu'elle tienne le temps de concevoir le sillet (que l'on ne fixe lui aussi que très légèrement) et de tailler proprement le manche. Puis on fait sauter touche et sillet : l'instrument est terminé en blanc. On procède à l'encollage, c'est-à-dire que l'on enduit le violon d'une sous-couche empêchant le vernis de pénétrer dans les pores du bois. Cette sous-couche peut être à base de gélatine, de blanc d'œuf, d'huile… Le violon peut à présent être verni.
49
+
50
+ Le luthier recolle alors la touche, taille et place les chevilles, puis le bouton. Vient ensuite la taille et la pose de l'âme, située en largeur au niveau du pied droit du chevalet, et en longueur à 3 mm en arrière de celui-ci. Le luthier vernit le manche avec un vernis peu coloré et plus résistant aux frottements de la main et à la sueur. Enfin, il retaille le chevalet brut fourni par le fabricant et le place en même temps qu'il installe les cordes. Le violon est à présent terminé, et ne restent plus à faire que des réglages de la sonorité.
51
+
52
+ Le vernis a un rôle esthétique et un rôle de protection contre l'humidité due à la sueur du violoniste et à l'air ambiant, dont l'hygrométrie est variable. Plusieurs recettes de vernis existent : à l'alcool, à l'huile de lin, à l'essence grasse (procédé Mailand), propolis… La technique consiste en un mélange variable de solvant et de laques, essence de térébenthine, résines, gommes et colorants, que l'on applique en couches successives sur le violon, et que l'on polit (d'où l'intérêt d'ôter la touche, afin de pouvoir polir le vernis situé sous son emplacement).
53
+
54
+ Le vernis peut avoir différentes teintes, extrêmement variables d'un cas à l'autre suivant les colorants utilisés, l'usure et la patine. Ainsi, il peut aller du jaune doré pour les Amati au rouge brun des Bergonzi en passant par l'orange foncé pour les Stradivarius ou le brun terne des instruments bas de gamme de l'école allemande du XIXe siècle[20].
55
+
56
+ L'influence du vernis sur la sonorité a été âprement discutée. La recette utilisée par l'école de Crémone ayant été perdue, et les luthiers cherchant la ou les causes de la qualité des violons issus de celle-ci, on a supposé que le vernis jouait un rôle fondamental quant à la sonorité du violon.
57
+
58
+ Le temps nécessaire à la fabrication d'un violon est délicat à estimer, car il dépend de l'expérience de l'artisan. On considère qu'un artisan confirmé fabrique un violon en 30 à 45 jours, le bois étant déjà sec. L'étape la plus longue à réaliser est le vernissage, car chacune des nombreuses couches n'est appliquée qu'après le séchage de la précédente, or il peut y avoir jusqu'à trente applications successives[21].
59
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+ Le prix d'un violon est très variable. Ainsi, un violon d'usine fabriqué en Chine dans les années 1980, vendu avec mentonnière et étui, coutait moins de 1 000 francs[22]. À l'exact opposé, les anciens violons des grands luthiers italiens atteignent des sommes considérables lors de ventes aux enchères. Le dernier record enregistré revient à un Guarnerius del Gesù de 1742 qui a été joué par Yehudi Menuhin et qui a été vendu le 29 octobre 1999 à Zurich à plus de 2,6 millions de dollars[23]. Il existe un juste milieu ; Menuhin propose par exemple comme bons violons les productions de la lutherie espagnole du XVIIIe siècle ou celles de la lutherie tchèque[24]. Un violon à l'état brut, sans vernis, se nommera violon sylvicole ou tout simplement un "violon en blanc".
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+ La fonction de la caisse de résonance est d'amplifier le son provoqué par la vibration des cordes.
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+ La face supérieure d'un violon est appelée table d'harmonie. Faite (le plus souvent) de deux morceaux d'épicéa collés dans le sens de la longueur, elle est bombée et percée de deux orifices en formes de ƒ, les ouïes, qui ont pour vocation de libérer les vibrations provenant de la caisse de résonance. La face inférieure, communément appelée le « dos » ou le « fond », est formée d'une pièce en érable, ou de deux pièces collées ensemble dans le sens de la longueur. Elle est également bombée mais souvent dans une moindre mesure. Sur les bords des deux faces, on distingue une double ligne noire enserrant une ligne de même couleur que la table (blanche avant le vernissage) : les filets.
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+ Les flancs en érable, appelées éclisses, réunissent la table d'harmonie et le fond afin de former une boîte qui forme la caisse de résonance. Au niveau du chevalet, les côtés du violon sont en forme de C (en creux vers l'intérieur) : ce sont les échancrures, dont le but est de permettre le passage de l'archet. Les petites pointes à leurs extrémités se nomment les onglets.
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+ À l'intérieur du violon, on trouve l'âme et la barre d'harmonie, qui jouent un rôle essentiel dans la transmission des vibrations des cordes et dans la résistance face à la pression qu'exercent les cordes.
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+ C'est dans la caisse de résonance que l'on trouve l'étiquette mentionnant le nom du luthier fabricant et l'année de fabrication.
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+ Il permet d'obtenir la bonne longueur de cordes, d'ajuster la tension de celles-ci et autorise le jeu du violoniste.
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+ Il s'agit d'une pièce d'érable terminée par la tête, décorée d'un ornement en forme de spirale, la volute. Dans la construction baroque et classique, jusque vers 1800, le manche du violon était ajusté contre le tasseau et cloué à lui. Maintenant il est enclavé et collé dans le tasseau supérieur. Sur la tête, des chevilles sont fixées latéralement afin de contrôler la tension des cordes. Facilement reconnaissable par sa couleur noire, une longue plaque d'ébène, la touche, non frettée, est collée sur le manche. La touche est terminée au niveau de la tête du violon par le sillet, petite pièce en ébène qui fait office de guide pour les cordes.
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+ La volute peut également servir à poser un violon sur un support de partitions.
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+ Les quatre cordes sont la partie du violon qui, mise en vibration par l'archet ou par les doigts, produit le son. Les cordes, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées à la quinte de la manière suivante : sol, ré, la et mi. On accorde le violon soit avec les chevilles, qui sont situées sur la volute (tête du violon), ou avec les vis (les tendeurs), qui elles, sont situées sur le cordier. Il faut savoir que l'accordage par les tendeurs est plus subtil, et plus facile pour les débutants. On peut cependant accorder le violon autrement pour obtenir un effet, la scordatura.
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+ Pendant une très longue période, les cordes étaient en boyaux et seule la corde de sol était entourée d'un fil d'argent ou de cuivre (elle était dite « filée »)[25]. Le boyau employé n'était pas de chat comme le veut une idée très populaire. Cette erreur est par exemple reprise dans la définition humoristique du violon[26] donnée par Ambrose Bierce dans son Dictionnaire du Diable de 1911 : « Violon : instrument destiné à chatouiller les oreilles de l'homme par le frottement de la queue d'un cheval sur les boyaux d'un chat ».
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+ L'erreur pourrait provenir d'une compréhension trop littérale de catgut[27], corde de boyau utilisée en chirurgie. En réalité, on emploie pour fabriquer les cordes en boyau la tunique médiane de l'intestin grêle du mouton, dont les fibres sont résistantes. Plusieurs fils obtenus par découpage dans le sens de la longueur sont tordus ensemble, et la tunique médiane est si fine que les intestins grêles de quatre à cinq moutons sont nécessaires pour faire environ vingt-cinq cordes de la[28].
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+ Une corde de boyau doit être dans toute sa longueur cylindrique, de même diamètre, élastique, d'une souplesse régulière et de couleur transparente. Un épaississement ou une densité irrégulière de la structure du matériau empêchent un accord tout à fait juste. La justesse d'une corde ne s'évalue sur la régularité du diamètre que si elle est de densité régulière, cette dernière condition n'étant remplie que pour les cordes de bonne qualité[29].
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+ Au début du XXe siècle, la corde de mi fut remplacée par un fil d'acier, car elle se brisait trop souvent[30]. Plus tard, on a également muni d'un enroulement d'aluminium les cordes de la et de ré, dont le noyau est en boyau ou en matière synthétique, tel que l'hydronalium (en) (alliage d'aluminium et de magnésium résistant à la corrosion due à la sueur)[31]. Cette dernière solution est maintenant privilégiée (sauf pour la musique ancienne) : elle est moins sensible au désaccord ; elle n'est pas aussi exigeante lors de la fabrication, et peut donc être réalisée de manière industrielle. On utilise également beaucoup des cordes basses filées à noyau d'acier, qui produisent une sonorité claire mais sèche. Pour accorder plus facilement les cordes d'acier, beaucoup plus sensibles à la tension, ont été mis au point des mécanismes à vis spéciaux, fixés au cordier, les tendeurs, petites molettes fines.
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+ Si toutes les cordes avaient le même diamètre, la tension devrait diminuer pour les cordes basses. La répartition de la pression sur la table serait alors irrégulière et la sonorité des cordes basses insatisfaisante à cause de la faiblesse de résonance. C'est pourquoi les cordes ont des diamètres différents, mais une tension presque égale. On tend plus fortement la corde de mi, qui repose sur le pied droit du chevalet afin de lui conférer un volume sonore et un éclat accrus. Un violon de type Stradivarius pèse entre 355 et 365 g tout compris ; la table, 55 g, et le fond, 90 g, doivent résister, par l'intermédiaire des éclisses, à la tension des cordes égale à 27 kilogrammes[32]. Comme dans le cas du violon la pression transmise à la table vaut 0,140 kg par kg de tension[33], on trouve une pression exercée sur la table valant 3,78 kg.
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+ Autrefois on désignait sous le nom de bourdon la corde de sol. On en trouve la trace dans la traduction de la méthode de Leopold Mozart par exemple. Actuellement, on note les cordes de I à IV, la première corde étant celle de mi, également nommée chanterelle.
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+ Yehudi Menuhin dit des cordes[34] : « La corde de sol, la plus grave, suscite une sonorité riche, profonde, et inspire un sentiment de noblesse. La corde de ré se distingue par son caractère plus passionné, plus vif. La corde de la s'ouvre et s'épanouit dans l'espace. La plus brillante et la plus extravertie des quatre est la corde de mi. »
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+ Le chevalet est une planchette sculptée en érable sycomore placée perpendiculairement à la table d'harmonie entre les ouïes et qui assure deux fonctions. Il maintient les cordes dans une configuration arquée (les cordes ne sont pas dans un même plan), permettant que chacune puisse être frottée séparément. Il a également une influence sur la sonorité du violon, car il communique les vibrations des cordes à la table d'harmonie. Tout comme l'âme, cette pièce n'est pas collée à l'instrument, mais maintenue en place par la seule pression des cordes.
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+ Les quatre cordes peuvent être accordées au niveau de la tête grâce aux chevilles ; à la base du violon, les tendeurs permettent un accord plus fin. Ces tendeurs sont attachés au cordier, pièce noire en ébène fixée à la caisse par un bouton.
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+ De très nombreuses techniques existent sur le violon pour obtenir une large palette sonore et tirer toutes les possibilités de l'instrument. Le plus souvent, on joue du violon en posant le bas de l'instrument (le côté chevalet - cordier, et non le côté manche - volute) sur la clavicule gauche, tandis que les doigts de la main gauche (excepté le pouce) appuient sur les cordes au niveau de la touche et que la main droite tient l'archet et frotte avec celui-ci les cordes. Cette façon de jouer est indépendante de la latéralisation (droitier ou gaucher)[réf. nécessaire]. Quelques violonistes jouent en posant l'instrument sur leur clavicule droite, et donc en inversant tous les gestes, mais la première manière est très largement majoritaire. Les explications qui suivent considèrent donc le cas le plus courant.
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+ La même note jouée sur deux cordes différentes, sonne avec une couleur différente, plus ou moins « chaude ». Ces différences sont exploitées par le violoniste en fonction de l'effet recherché. Le pouce servant à tenir le manche, les doigts sont désignés du premier au quatrième, l'index étant le premier doigt, alors que les violoncellistes, au contraire, utilisent le pouce pour jouer une note se situant au dessus de la caisse de résonance.
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+ La mentonnière et le coussin sont deux pièces pouvant s'ajouter ou s'enlever librement du violon, et dont la fonction est de faciliter l'adaptation du corps à la forme des éclisses.
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+ Le coussin se place sous le violon, et évite ainsi à la clavicule de subir trop durement le contact des bords du violon.
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+ La mentonnière se place sur le violon, à gauche du cordier, ou l'enjambant, et comme son nom l'indique, on y place le menton. Elle permet d'éviter de mettre massivement la sueur du violoniste en contact avec la table, abîmant alors le vernis. Louis Spohr semble avoir été un des premiers à l'utiliser, en 1819. L'accessoire était à ses débuts assez grossier, s'implantant dans le tasseau avec une vis à bois. Il fut largement critiqué, comme étant « un champignon qui aurait poussé sur le bord du violon », ou étant jugé gênant, ridicule, augmentant sans raison la hauteur des éclisses, empêchant de faire corps avec l'instrument, modifiant le son du violon… Tolbecque considérait dans les années 1900 qu'il avait fallu 70 ans pour que l'usage se répande, et qu'il était à présent tout à fait adopté[36]. C'est cependant inexact, les instrumentistes de musique traditionnelle (par exemple en musique cadienne) jouent souvent le violon posé contre le haut de la poitrine, et donc n'ont pas besoin de mentonnière. Quant aux Tsiganes, ils jouent souvent les contre-temps le violon en l'air, la table basculant de l'horizontale à la verticale (l'axe du violon conserve son orientation habituelle)[37].
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+ La sourdine se place sur le chevalet. Son action consiste à ajouter de la masse au chevalet ce qui restreint la transmission des vibrations des cordes au chevalet et donc à la caisse de résonance via l'âme. Le but premier de la sourdine est de réduire l'intensité sonore du violon, mais ce n'est pas son seul effet. La sourdine permet aussi de modifier le timbre de l'instrument.
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+ Il existe deux catégories de sourdines : les sourdines d'orchestre et les sourdines d'appartement. Les sourdines d'orchestre (petites sourdines en caoutchouc ou en ébène) utilisées à l'orchestre donnent un timbre plus doux et feutré. Les sourdines d'appartement (sourdines peigne en caoutchouc ou en plomb qui sont beaucoup plus lourdes) ont pour but de réduire l'intensité sonore au maximum pour ne pas déranger les voisins.
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+ Par exemple : une simple pince à linge ; un petit morceau de caoutchouc posé sur le chevalet entre les cordes de ré et de la ; une plus large bande (à quatre branches), recouvrant entièrement le dessus du chevalet, du sol au mi ; un modèle métallique (le plus puissant : en plomb).
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+ Deux types de sourdine : une simple pince à linge ; une sourdine en caoutchouc.
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+ Sourdine en plomb à quatre branches posée sur le chevalet.
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+ Coussin.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Bien qu'il existe une représentation d'un violon (forme en huit, volute, ouïe en forme de C) sur une statue d'un temple en Inde datée du XIIe siècle[38], on estime habituellement que le violon naît dans les années 1520, dans un rayon de 80 km autour de Milan en Italie. Il y a indétermination entre les villes de Brescia et de Crémone. Le premier luthier ayant fabriqué un violon pourrait être Giovan Giacomo Dalla Corna (en) ou Zanetto Montichiaro ; rien ne permet d'affirmer que ce soit Andrea Amati (v. 1505/1510-1577), et (contrairement à ce qu'affirme la littérature du XIXe siècle) il ne s'agit sûrement pas de Gasparo da Salò, né en 1540[39]. Il semble que le violon ait emprunté des caractéristiques à trois instruments existants : le rebec, en usage depuis le XIVe siècle (lui-même dérivé du rebab de la musique arabe), la vièle et la lira da braccio[40].
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+ La première mention du violon dont on ait trace est une note de décembre 1523, dans un registre de la Trésorerie générale de Savoie (la langue y est alors le français), pour le paiement des prestations des « trompettes et vyollons de Verceil »[41]. La première apparition du violon dans l'art est due à Gaudenzio Ferrari (circa 1480 - 1546), auteur de la Madonna degli aranci (La Madone à l'oranger)[42], datant de 1529-30, dans l'église Saint-Christophe de Verceil[43]. Enfin, une des premières descriptions explicites de l'instrument et de son accord en quintes figure dans l'Epitomé musical des tons, sons et accordz, es voix humaines, fleustes d'Alleman, fleustes à neuf trous, violes, & violons.[44] de Philibert Jambe de fer, publié à Lyon en 1556. Philibert Jambe de fer écrit : « Le violon est fort contraire à la viole… Nous appelons viole c'elles desquelles les gentils hommes, marchantz et autres gents de vertuz passent leur temps… L'autre s'appelle violon et c'est celuy duquel ont use en danceries. »[45]
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+ Le violon se répand rapidement à travers l'Europe, à la fois comme instrument de rue, populaire, et comme instrument apprécié de la noblesse : ainsi, le roi de France Charles IX aurait commandé à Amati 24 violons en 1560[46]. Le plus ancien violon qui nous soit parvenu serait un de ceux-là et porte le nom de leur commanditaire.
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+ Vers 1630, Pierre Trichet écrit, dans son Traité des instruments de musique que « les violons sont principalement destinés aux danses, bals, ballets, mascarades, sérénades, aubades, fêtes et tous passe-temps joyeux, ayant été jugés plus appropriés à ces genres de passe-temps que tout autre instrument »[47]. L'avis de Trichet n'est pas isolé au début du XVIIe siècle : à ses débuts, le violon est considéré comme criard et juste bon à faire danser[48]. De fait, la France du XVIIe recherche plus les sonorités intimistes propres à l'expression individuelle[49] que les effets spectaculaires des virtuoses et le son brillant du violon. Cependant, il a déjà commencé sa conquête du monde musical en Italie dès les années 1600.
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+ Sous l'influence de premiers virtuoses tels que Balthazar de Beaujoyeulx, à la tête du groupe de violons italiens emmenés du Piémont en 1555 par Charles Ier de Cossé, la famille des violons connaît un succès croissant qui va l'amener à supplanter progressivement la viole de gambe. Dans Circé ou le ballet comique de la reine (à l'origine, balet comique de la Royne), dont la production globale avait été confiée à Beaujoyeux, se trouvent deux séries de danses instrumentales qui sont spécifiquement destinées à être jouées par des violons. Le texte et la musique en sont publiés en 1582, formant ainsi la première partition jamais imprimée pour le violon[50]. L'établissement du violon en France se poursuit avec la création en 1626 des Vingt-quatre Violons du Roi, et surtout grâce à l'influence du compositeur et violoniste italien Jean-Baptiste Lully (1632 - 1687), qui, prenant la tête de La Petite Bande en 1653, la fait progresser jusqu'à la mettre en concurrence avec les Vingt-quatre Violons[51].
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+ C'est néanmoins en Italie que le violon connaît son essor le plus rapide et le plus spectaculaire. La virtuosité des violonistes italiens est exploitée en la deuxième partie du XVIe siècle à Brescia avec les virtuosos Giovan Battista Giacomelli et Giovan Battista Fontana et dès le début de la période baroque par Claudio Monteverdi, qui use de trémolos et de pizzicatos dans ses opéras, dont l'un des plus connus pour son usage du violon est L'Orfeo (1607). Il faut attendre plusieurs décennies avant que des virtuoses tels que Heinrich von Biber (1644 - 1704) atteignent hors d'Italie un degré de maîtrise virtuose tel que celui développé par les maîtres italiens.
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+ La seconde partie du XVIIe siècle voit la domination de l'école de Bologne qui produit des musiciens tels que Arcangelo Corelli, son élève Francesco Geminiani, ou encore Giovanni Battista Vitali, et voit naître des formes telles que la Sonate et le Concerto grosso. C'est à Crémone, près de Bologne que Niccolò Amati, Andrea Guarneri et surtout Antonio Stradivarius amènent le violon à sa forme actuelle et produisent des exemplaires d'une très grande qualité, à tel point que les Stradivarius et, dans une moindre mesure les Guarnerius, sont toujours aujourd'hui les violons les plus onéreux et les plus recherchés. Parmi les virtuoses ayant possédé un Stradivarius, citons Niccolò Paganini, Joseph Joachim, David Oïstrakh ou encore Jascha Heifetz (qui jouait aussi un Guarnerius).
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+ Plus tard, au cours du XVIIIe siècle, c'est à Venise, avec Antonio Vivaldi, à Rome avec Pietro Locatelli ou Padoue avec Giuseppe Tartini que se développent le plus sensiblement la technique et le répertoire du violon. Les Quatre Saisons pour violon et orchestre de Vivaldi, ou la Sonate des trilles du Diable de Tartini, tiennent toujours une place de choix dans le répertoire du violon.
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+ La période classique voit l'émergence d'une école de violon germanique influencée par les Italiens qui ont désormais acquis une notoriété suffisante pour faire des tournées dans toute l'Europe. Johann Georg Pisendel (1687 - 1755) voyage entre la cour de Dresde et ses maîtres italiens Giuseppe Torelli et Vivaldi. Ce sont les œuvres pour violon solo de Pisendel qui auraient influencé Bach pour écrire ses Sonates et partitas pour violon seul[52] (BWV 1001 à 1006), qui exaltent les capacités polyphoniques du violon : chaque sonate comprend une fugue à quatre voix pour violon seul, et la Partita pour violon seul n° 2 inclut la célèbre Chaconne. Les compositeurs virtuoses de l'école de Mannheim, Johann Stamitz (1717 - 1757), Carl Stamitz (1745 - 1801) et Christian Cannabich (1731 - 1798) ainsi que leur contemporain Leopold Mozart (1719 - 1787), sont tous des violonistes de renom, exerçant bien au-delà des frontières germaniques.
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+ Un peu plus tard, Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791), compositeur et violoniste virtuose, écrit de nombreuses sonates pour violon et clavier, cinq concertos pour violon (KV 207, 211, 216, 218, 219) et la symphonie concertante (KV 364).
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+ En 1740, Hubert Le Blanc publie un traité pour défendre la viole contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle, signe qu'encore au milieu du XVIIIe siècle, la querelle entre les partisans des deux familles d'instruments ne s'est pas épuisée. Simon McVeigh note que la résistance des Français concerne plus la musique italienne, en adéquation avec l'esthétique française d'alors, qu'un simple problème d'instrument[53]. Toutefois, la présence de violonistes virtuoses tels que Jean-Marie Leclair (1697 - 1764) dans le paysage musical français d'alors laisse percevoir la perméabilité qu'a acquise en un demi-siècle la musique française aux influences italiennes. Les réticences de Le Blanc finissent par être balayées, avec l'abandon à la fin du XVIIIe siècle de la viole[54].
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+ Un autre abandon datant de cette époque renforce le rôle du violon, cette fois-ci en orchestre : la basse continue disparaissant peu à peu à partir de 1770[54], le premier violon, membre du plus important groupe de l'orchestre, la supplante à la direction. C'est ainsi que jusqu'à la fin du XIXe siècle, en incluant même Pierre Monteux et Charles Munch, presque tous les chefs d'orchestre français sont violonistes, et que jusqu'à Jules Pasdeloup et Édouard Colonne (à ses débuts), ils dirigent avec l'archet[55].
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+ Dans les dernières décennies du siècle, Paris est devenu un centre cosmopolite pour les violonistes, accueillant non seulement Mozart mais aussi plusieurs virtuoses renommés, notamment Joseph Bologne de Saint-George ou Giovanni Battista Viotti, qui se produit avec le Concert Spirituel dès 1782. Au travers de ses 32 concertos pour violon et grâce à sa maîtrise technique, notamment de l'archet, Viotti influence durablement l'art du violon pour les décennies à venir.
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+ Alors que l'école française de violon devait conquérir une place de plus en plus prééminente durant l'ensemble du XIXe siècle, grâce notamment à la fondation du Conservatoire de Paris, en 1795, c'est encore l'école italienne qui fournit au monde du violon d'alors, en la personne du virtuose Niccolò Paganini (1782-1840), l'un de ses plus remarquables talents. La publication de ses 24 Caprices pour violon solo, opus 1, et de ses concertos pour violon, marque une avancée décisive dans les possibilités virtuoses de l'instrument, préparant celui-ci au répertoire flamboyant du XIXe siècle, en introduisant notamment des pizzicati de la main gauche, des coups d'archets en ricochets, des doubles cordes harmoniques… C'est pourquoi Paganini représente dans l'imaginaire romantique la « virtuosité transcendante quasi diabolique »[56]. Ses seuls élèves connus, Camillo Sivori (1815-1894) et Antonio Bazzini (1818-1897) devaient poursuivre l'œuvre du maître, mais l'on peut affirmer que la carrière brillante de Paganini marque la fin de la grande école de violon italienne[57].
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+ Le début du XIXe siècle voit l'émergence en France d'une génération de violonistes brillants largement influencés par Viotti[58]. Parmi ses élèves et disciples, Pierre Rode (1774 - 1830), Rodolphe Kreutzer (1766 - 1831) et le Belge Charles-Auguste de Bériot (1802 - 1870) connaissent la gloire de carrières internationales ; ils enseignent au Conservatoire de Paris et laissent un important matériel pédagogique, très utilisé par la suite : 24 caprices de Rode, 42 études de Kreutzer, concertos de Bériot… La société bourgeoise du XIXe siècle veut se divertir grâce à la musique, mais aussi l'apprendre ; elle est ainsi l'instigatrice de ces méthodes et études pour violon de l'école franco-belge[59].
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+ « La Wallonie en tant que partie de l'Etat belge, a été le plus grand berceau des violonistes : l'accumulation des talents sur le plus petit espace constitue un des phénomènes les plus remarquables de la géographie musicale de l'Europe ». Tels sont les mots du musicologue allemand H.-J. Moser, au congrès de la Société internationale de Musicologie d'Utrecht en 1952[60]. Parmi les élèves de Bériot, Henri Vieuxtemps (1820 - 1881) écrit une abondante littérature violonistique (ses concertos et pièces de virtuosité sont encore largement présentes au répertoire aujourd'hui). Vieuxtemps a lui-même pour élève Eugène Ysaÿe (1858 - 1931), compositeur de six sonates pour violon, opus 27. Tous ces violonistes font significativement évoluer la technique du violon et l'interprétation du répertoire. Parallèlement, à part Camille Saint-Saëns et Édouard Lalo, les compositeurs romantiques français n'apportent que peu de grandes œuvres de bravoure au violon, laissant aux compositeurs germaniques le soin d'écrire les grands concertos du répertoire.
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+ Le XIXe siècle, en Allemagne, est l'époque de fondation du grand répertoire du violon. Les compositeurs allemands écrivent quatre des plus célèbres concertos pour l'instrument, tous toujours très joués à l'heure actuelle :
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+ On peut également souligner la composition des 10 sonates pour violon de Beethoven, dont Le Printemps et la Sonate à Kreutzer.
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+ Hors d'Allemagne, Piotr Ilitch Tchaïkovski compose en 1878 son concerto pour violon en ré majeur, Antonín Dvořák, en 1879, son concerto en la mineur op. 53 (B108). Pablo de Sarasate, virtuose renommé, écrit plusieurs morceaux de bravoure, mettant en valeur sa brillante technique ; parmi eux, la Fantaisie de concert sur des thèmes de Carmen, Zigeunerweisen ou encore la Habanera.
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+ Le XXe siècle continue à consolider la place du violon dans le répertoire classique. Bien que de nouveaux styles apparaissent, et que l'avant-garde futuriste rejette les « vieux instruments », de nombreux compositeurs ajoutent leur contribution au répertoire violonistique. Le siècle s'ouvre avec le concerto en ré mineur (op. 47) de Jean Sibelius, datant de 1903 et qui restera le concerto du XXe siècle le plus joué et probablement le plus admiré. Il se poursuit avec Sergeï Prokofiev et ses Concerto no 1 en ré majeur (1916) et no 2 en sol mineur (1935), Georges Enesco et sa Sonate "dans le caractère populaire roumain" (1926) ou Maurice Ravel et sa Sonate pour violon et piano (1922-27) ainsi que Tzigane (1924). Le grand violoniste Fritz Kreisler écrit de nombreuses pièces pour son instrument, notamment son Praeludium et Allegro, ses Liebesleid et Liebesfreud, le Tambourin chinois, le Caprice viennois… .
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+ Nombreux sont les compositeurs qui s'essayent, avec plus ou moins de bonheur à l'écriture d'un concerto. La production russe est sans doute une des plus importantes : les concertos de Prokofiev sont suivis par celui d'Aram Khatchaturian (1940) ; Chostakovitch en écrit un premier en 1947 et un second vingt ans plus tard. Igor Stravinsky a tenté de renouveler le genre et achevé son concerto, à Nice, en 1931.
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+ Le XXe siècle est aussi le moment où l'on fixe la hauteur du la3, ou diapason. Celui-ci a considérablement varié au cours du temps : par exemple, entre les différents opéras d'Europe, et entre 1810 et 1860, le diapason a pris des valeurs entre 423 et 452 hertz[61]. L'organisation internationale de normalisation fixe en 1955 le la à 440 Hz. Les fluctuations du la ont d'importantes conséquences sur les instruments à cordes. En effet, pour obtenir un diapason plus élevé, ce n'est pas l'épaisseur de la corde qui est modifiée mais la tension. La pression exercée sur la table varie ainsi fortement au cours du temps. La montée du la3 par rapport à celui de l'époque Stradivari entraîne un renforcement du barrage des instruments anciens pour mieux résister à la pression accrue exercée par les cordes.
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+ Mais les années 1950 signent aussi le retour du jeu sur violon baroque (et donc souvent l'emploi d'un la3 plus bas), avec la formation du Concentus Musicus Wien par Nikolaus Harnoncourt, le pionnier du genre. S'ensuivent les mises en place de la Cappella Coloniensis par le WDR en 1954, du Collegium Aureum (1962) par le label Harmonia Mundi, du Alarius Ensemble Bruxelles (1956) et après 1972 de La Petite Bande (fondations de Sigiswald Kuijken et de son entourage), de l'Academy of Ancient Music (1973)… Les instrumentistes baroques réutilisent des violons de montage baroque qui n'ont pas été modifiés, ou des copies d'après modèles ; suivant les cas, ils y ajoutent les cordes en boyau, l'archet convexe… .
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+ Le violon a rencontré un grand succès partout dans le monde[62] étant donné sa versatilité, sa petite taille et son poids minime. Il a non seulement réussi à intégrer des musiques savantes, mais il a aussi réussi à supplanter des vièles traditionnelles. Il a également suscité une nouvelle attitude des musiciens folkloriques face à la musique écrite[63]. Il a été un trait d'union entre les diverses classes sociales en Europe notamment, où les Tziganes par exemple faisaient le lien entre bourgeoisie et paysannerie. Il a été modifié, adapté, transformé, tant dans sa structure que dans son jeu ou sa tenue, mais il est resté identique et authentique à lui-même finalement.
181
+
182
+ Dans beaucoup de pays européens, le violon est entré par la petite porte dans la vie musicale, accompagnant la musique à danser populaire[64], laissant la musique savante à la viole. Grâce à sa large diffusion, il a permis aussi la mise en valeur du patrimoine traditionnel qui accéda à des scènes jusque-là réservées à la musique savante.
183
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184
+ Finlande : Le violon y a été introduit au XVIIe siècle dans la musique à danser d'origine centrale européenne (polska, polka, mazurka, scottish, quadrille, valse et menuet) appelée pelimanni ou purppuri (de « pot-pourri », suite de danse) qui devint le genre principal de la musique finlandaise.
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+ Norvège : C'est aussi au XVIIe siècle que le violon y apparaît avec la musique à danser continentale appelée slåtter ; il y côtoie la vièle flatfelan. Il a subi quelques transformations pour devenir le hardanger (ou hardingfele) : adjonction de cordes sympathiques, de marqueterie, etc. Il put ainsi continuer à accompagner les musiques rurales lors des réunions festives où les danses de couples avaient cours. Au XIXe siècle, la technique de jeu évolua par le retour d'émigrants américains et par l'arrivée de nouvelles danses plus enjouées.
187
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188
+ Suède : Le violon y arriva au XVIIe siècle dans la musiques de danse gammaldans importée du continent au fil des siècles ; son développement fut stoppé à l'orée du XIXe siècle par les fondamentalistes religieux qui assimilèrent le violon au démon, d'où l'apparition de l'accordéon à sa place dans la spelmansmusik. Il subit de plus la concurrence de la vièle nyckelharpa.
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190
+ Lituanie : Depuis le XVIe siècle, on trouve dans ce pays un violon fait maison en diverses tailles, avec trois à cinq cordes, le smuikas. Il est accordé en quinte mais parfois en quarte selon les formations folkloriques qu'il intègre. Les musiciens placent parfois une petite pièce de bois sur la table d'harmonie afin de modifier le son.
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192
+ Lettonie : On le joue depuis le XVIe siècle sous le vocable vijole dans la spēlmanis, musique à danser d'origine germanique accompagnée du cymbalum ou de la cornemuse.
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+ Estonie : On le retrouve dans le folklore estonien sous le vocable viiul.
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+ Royaume-Uni : En Écosse il a vite supplanté le rebec et la vièle médiévale qui s'y trouvait. Aux Îles Shetland, on le tient contre la poitrine où on le tourne pour pouvoir atteindre les diverses cordes avec l'archet. Au Pays de Galles, le ffidil a supplanté le crwth au XVIIIe siècle mais est resté un instrument populaire sans lettre de noblesse. Il a failli y disparaître sans le soutien de familles tziganes. En Angleterre il fut concurrencé au XVIIe siècle par la viole de gambe mais trouva dans la musique à danser un répertoire bienveillant.
197
+
198
+ Irlande : En Irlande, l'instrument se nomme fiddle et est joué par un fiddler ; là aussi c'est dans la musique à danser qu'il trouve son accomplissement. Kevin Burke est un musicien irlandais de renom ayant participé notamment au groupe The Bothy Band.
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+
200
+ Les Tziganes et les musiciens Juifs (jouant la musique klezmer) ont su eux développer un style de jeu sophistiqué ; musiciens itinérants, la portabilité de l'instrument fut très vite appréciée. Les danses et les cérémonies de mariages étant très en vogue dans ces pays, le violon s'y est développé dans les campagnes.
201
+
202
+ Hongrie : Les Tziganes et les Roms se sont très vite intéressés à cet instrument portable et adaptable à tout type de musique. Dès le XVe siècle on trouve des ensembles composés de cymbalum et de violons (prima et kontra), considérés comme des instruments populaires alors. Des virtuoses tels Elek Bacsik ou Roby Lakatos s'y sont fait une réputation.
203
+
204
+ Moldavie : On y trouve un violon à sept cordes sympathiques, sans doute influencé par la gadulka, une vièle bulgare.
205
+
206
+ Pologne : L'instrument a rencontré un accueil très favorable dans ce pays où les danses étaient plébiscitées. Le violon a subi des modifications pour ressembler aux vièles existantes avant son arrivée : mazanki (à une frette), gesliki et suka. Le skrzypce est taillé dans un bloc de bois monoxyle et a de trois à quatre cordes ; une allumette placée sous les cordes au niveau de la touche fait office de capodastre.
207
+
208
+ Roumanie : La vioarâ est très prisée dans ce pays où les musiciens usent à volonté de scordatura. Il existe des variations locales : le contra n'a que trois cordes ; la vioarâ cu goarnâ est un « Stroh violon » ou « violon à pavillon » appelé aussi lauta (ou hidede) cu tolcer.
209
+
210
+ Serbie : Le violina se joue en trio dans le folklore.
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+ Slovaquie  : L'oktavka (« violon octave ») et le shlopcoky (« violon boîte ») sont des variantes rustiques côtoyant la version originale.
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+ Ukraine : Le skripka a la particularité d'être joué essentiellement sur la deuxième ou la troisième corde.
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+ Albanie : Il s'y jouait en duo pendant l'entre-deux-guerres, accompagné d'un tambour sur cadre.
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218
+ Espagne : La présence du violin est attestée depuis le XVIe siècle mais de manière discrète, sauf dans les célébrations anciennes de verdiales où une formation appelée panda intègre un violon soliste au jeu antiphonique et criard qu'on retrouve uniquement au Mexique.
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+
220
+ France : Il y apparaît au XVIIe siècle dans la musique populaire. On le retrouve notamment en petit ensemble de cordes dans la danse alpine rigaudon mais aussi dans d'autres régions du centre. Jean-François Vrod en est un interprète reconnu. Françoise Étay a publié des études ethnomusicologiques sur la tradition du violon en Auvergne et Limousin[66].
221
+
222
+ Grèce : Les Tziganes se sont ici aussi emparés du violi avec un accord alla turca (Sol - Ré - La - Ré), joué sur la poitrine, ou alla franca (Sol - Ré - La - Mi), joué sous le menton. On trouve en Crète des instruments à cordes sympathiques.
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224
+ Italie : Parallèlement à la musique classique, le violon devait y connaître un destin folklorique, étant joué dans bien des régions pour accompagner la danse. Au XIXe siècle, il subit la concurrence de l'organetto, un accordéon diatonique. L'ensemble suonatori rassemble trois violons. Dans le sud du pays, il intègre la formation accompagnant la danse thérapeutique tarentelle.
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+
226
+ Portugal : Ce pays a joué un grand rôle dans la dissémination du violon dans ses colonies ou comptoirs. On l'y nomme viola pour le différencier des autres vièles rustiques appelées rebecs.
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228
+ Le violon a été adopté par les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte) avec l'accord Sol - Ré - Sol - Ré et il a été intégré aux ensembles takhts jouant la musique savante arabo-andalouse dès le XIXe siècle. Le violon y est joué verticalement et s'y nomme kamân, kamanja, kemala ou encore jrâna, remplaçant à volonté la vièle rabâb. Il s'est non seulement parfaitement adapté à l'art de la nouba, mais il a en plus intégré bien des genres semi-classiques voire populaires sous forme d'orchestres de cordes firqa. Au cours du XXe siècle, en Tunisie et en Égypte, on est revenu à la tenue occidentale, sous le menton.
229
+
230
+ Les principaux violonistes sont Ridha Kalai, Abdou Dagher et Jasser Haj Youssef. Ce dernier, reconnu également dans le jazz, est le premier violoniste à adapter le jeu du violon arabe sur une viole d'amour.
231
+
232
+ Le violon a intégré sans changement organologique la musique orientale depuis le XIXe siècle, mais sa technique et sa position de jeu ont évolué : on le tient en effet à la verticale sur le genou et les mélismes y sont fréquents. Il s'adapte parfaitement aux contraintes microtonales.
233
+
234
+ Irak : Le violon appelé keman remplace à volonté la vièle djoza au sein des ensembles exécutant les maqâms de la musique arabe savante.
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+
236
+ Iran : Le violon est très apprécié ici et il remplace à volonté la vièle kamânche dans les ensembles jouant la musique iranienne savante. Il est sans doute à l'origine de l'ajout d'une quatrième corde au kamânche d'ailleurs. Il existe une grande école de violon, et les compositeurs n'hésitent pas à écrire des concertos selon tel ou tel dastgâh pour lui.
237
+
238
+ Israël : à la suite de l'immigration massive des juifs ashkénazes, nombre de musiciens talentueux des pays de l'Est se sont retrouvés dans ce pays où le violon accompagne désormais les danses folkloriques.
239
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240
+ Turquie : Le violon a été intégré à la musique savante turque et celle des derviches tourneurs (avec la viole d'amour) sous le nom de keman ; il remplace à souhait la vièle kemençe dans l'interprétation des makams. Les Tziganes l'utilisent aussi dans la musique populaire.
241
+
242
+ Le violon est largement joué dans la musique indienne depuis le XVIIIe siècle, surtout dans la musique carnatique mais aussi dans la musique hindoustanie où il subit toutefois la concurrence du sarangi, une vièle traditionnelle au jeu très difficile et qui est souvent réservée aux Musulmans. Certainement importé par des colons portugais ou britanniques (d'où son nom violon), à moins qu'il ne soit une invention autochtone (cf. supra), il est devenu un véritable instrument classique là-bas aussi ; il est utilisé tant en solo, accompagné d'une percussion (tablâ ou mridangam), qu'en accompagnement des chanteurs ou danseurs. C'est aussi un instrument qui se retrouve souvent dans les maisons indiennes. On en trouve aussi une version folklorique dans l'ancienne province portugaise de Goa où on l'appelle rebec.
243
+
244
+ On en joue d'une manière particulière. L'accord est en Sol2 - Ré3 - Sol3 - Ré4 pour le solo et Sol3 - Do3 - Sol3 - Do4 pour le chant masculin (sa - pa - sa - pa). L'instrument est tenu à l'envers, la tête reposant sur la cheville du musicien assis en tailleur, et le tasseau arrière reposant sur la poitrine, laissant ainsi maintenu, la main gauche libre pour exécuter les glissandos (jâru) si fréquents dans cette musique. On y joue tous les râgas possibles.
245
+
246
+ Les principaux violonistes sont le Dr L. Subramaniam, M. S. Gopalakrishnan, V. G. Jog, et le Dr N. Rajan. Le frère du premier, L. Shankar (à ne pas confondre avec Ravi Shankar), est aussi un violoniste reconnu dans la world music.
247
+
248
+ Le violon tend à remplacer peu à peu les vièles esraj et dilruba dans la musique semi-classique ainsi que dans les musiques de film. On le retrouve aussi bien au Sri Lanka où on l'appelle ravikinna, qu'au Bangladesh.
249
+
250
+ On trouve le violon de manière très épisodique dans ces anciennes contrées coloniales.
251
+
252
+ Indonésie : Les Portugais y ont introduit le violon dès le XVIIe siècle sous le nom de biola. Il était joué par des esclaves dans les maisons coloniales qui entretenaient des orchestres de chambre. On le voit même dans le gamelan gandrung de Java.
253
+
254
+ Malaisie : Cette même influence s'est répandue ici ou le violon a intégré les orchestres de Cour sous le nom de biola également. Cet instrument accordé à l'européenne intègre aussi des ensembles accompagnant les danses ou théâtres locaux.
255
+
256
+ Philippines : Les Espagnols ont aussi apporté avec eux le biyolin au sein de leur lointaine colonie asiatique, où les musiciens locaux jouent des sérénades de types européens. De là l'instrument s'est aussi répandu dans les ethnies plus reculées, où on l'appelle gologod ou gitgit.
257
+
258
+ Avec l'immigration massive d'Irlandais, d'Écossais, de Scandinaves, de Slaves, et autres creusets violonistiques, on y retrouve la plus forte concentration de styles de jeu et de danses en tout genre.
259
+
260
+ Il est joué par un violoniste, en musique classique ou moderne, et par un violoneux en musique traditionnelle du Québec et du Nouveau-Brunswick. Jean Carignan est considéré comme l'un des grands violoneux traditionnels.
261
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262
+ Il existe aussi une grande tradition de fiddler dans ce pays où on a tendance à jouer sur le bras, la poitrine ou la joue en usant de scordatura.
263
+
264
+ Les colons espagnols et portugais apportèrent ici aussi leur précieux chargement qui fut bien reçu par les communautés locales.
265
+
266
+ Guatémala : Depuis le XVIIe siècle, les Amérindiens Mayas jouent aussi ici du rabel, un violon rustique à la caisse de résonance taillée dans un bloc de bois monoxyle.
267
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268
+ Jamaïque : Le violon connaît un franc succès ici dans la musique à danser, où il est joué avec le style de Floride, tenu contre la poitrine. Il existe un « violon de bambou » tiré d'un segment encore vert de bambou d'où quatre languettes sont détachées à titre de cordes ; l'archet en bambou lui aussi doit être plongé dans l'eau avant de jouer.
269
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270
+ Mexique : Le violon a été adopté par certains groupes d'Indiens, mais on le rencontre surtout au sein des orchestres traditionnels mariachis ou huapangos. Le rabel est aussi utilisé par certains Amérindiens.
271
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272
+ Panama : Le violon y a finalement remplacé la vièle à trois cordes rabel.
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274
+ Argentine : Certains Indiens y ont adopté le violon. Il est aussi joué dans la province de Santiago del Estero pour jouer la danse locale, la zamba, non pas sous le menton, mais contre la poitrine. On les appelle alors violineros.
275
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276
+ Bolivie : On trouve au cœur de la forêt amazonienne des orchestres baroques (formés par les missionnaires) qui ont conservé de façon orale un patrimoine musical unique.
277
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278
+ Brésil : On trouve dans le pays la variante rabeca issue du Portugal.
279
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280
+ Chili : Le rabel a trois cordes se rencontre ici aussi.
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282
+ Colombie : Le rabel était joué dans les églises du pays au XVIIIe siècle.
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+
284
+ Équateur : Les Amérindiens y jouent également la version rustique appelée rabel.
285
+
286
+ Paraguay : Les missionnaires l'ont apporté auprès des Amérindiens qui connaissaient des vièles également. Ils y jouent des pièces créoles et baroques.
287
+
288
+ Pérou : Les Indiens y fabriquent une vièle en balsa avec deux cordes : le kitaj.
289
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290
+ Le violon déjà présent au début du siècle dans les strings bands noirs, fait des débuts timides dans l'histoire du jazz, puisqu'on le trouve parfois dans des orchestres de Jazz Nouvelle-Orléans. Deux courants se développent, un violon rural noir issu du blues, et un violon rural blanc country héritier des traditions populaires d'Europe occidentale. Ainsi on voit naître le western swing de Bob Wills et le blue grass. C'est toutefois Joe Venuti, considéré comme « le père du violon jazz »[réf. nécessaire] qui fit émerger cet instrument en tant que soliste, notamment par ses duos avec le guitariste Eddie Lang dans les années 1920-1930. Eddie South, Ray Nance et Stuff Smith enrichiront chacun avec leur style propre la palette d'expression du violon jazz américain dans les années 1930.
291
+
292
+ En Europe se développe avant-guerre une tradition solide du violon jazz avec le danois Svend Asmussen, les Français Michel Warlop et surtout Stéphane Grappelli qui a véritablement montré que le violon pouvait swinger, et est devenu une référence incontestable. « Le violon […] a fait avec lui une entrée fracassante dans l'univers du jazz. L'apport de Grappelli est absolument unique dans l'histoire du jazz comme dans l'histoire du violon. »[67] Malgré le succès et l'influence qu'a exercée Grappelli, l'importance du violon dans le jazz est toutefois restée assez mineure. Quelques musiciens d'origine Tsigane l'utilisent naturellement, par exemple Elek Bacsik, ou plus récemment Florin Niculescu, qui remporte un beau succès revivaliste, et se pose en héritier de Stéphane Grappelli[68].
293
+
294
+ Certains musiciens du free jazz en font une utilisation déstructurante, par exemple Ornette Coleman, qui n'ayant pas de réelle technique sur l'instrument, l'utilise comme moyen d'instabilité. Noël Akchoté l'utilise de façon bruitiste ou pour ses possibilités de longs glissandos.
295
+
296
+ Dans les années 1970 et avec l'apparition du jazz-rock, Jean-Luc Ponty a un très grand succès commercial en utilisant un violon amplifié, et divers effets sonores, puis un violon électrique. Des compositeurs comme John McLaughlin, Frank Zappa, contribuent à élargir l'utilisation de cet instrument.
297
+
298
+ Bien que le violon reste marginal par rapport aux instruments traditionnels du jazz comme le saxophone ou la trompette, il existe aujourd'hui de nombreux instrumentistes de talent, comme Didier Lockwood, Regina Carter, Adam Taubitz… .
299
+
300
+ Certains violonistes explorent de nouveaux horizons, comme en témoigne la musique de Jasser Haj Youssef qui réunit le jazz et la musique orientale avec subtilité.
301
+
302
+ Plus récemment, le jazz contemporain s'empare de l'instrument, et l'utilise d'une manière beaucoup plus proche du classique et de la musique contemporaine, en utilisant ses capacités d'expressivité mélodique, et ses possibilités de techniques de jeu étendues, en particulier les harmoniques. On peut citer Dominique Pifarély, Mark Feldman, Régis Huby… .
303
+
304
+ Si les tentatives de réintroduire le violon dans le rock restent relativement rares, ses potentialités restent intactes, comme en témoigne le double disque d'or obtenu par le groupe Louise attaque avec un jeu qui tient largement la place à la fois rythmique et mélodique de la guitare et avec des harmonies et des effets qui ne tombent pas dans le bluegrass ou le free jazz.
305
+
306
+ Le violon entre dans le pop-rock dès les années 60, par exemple avec The Left Banke, les Beatles (Eleanor Rigby, 1966), le Velvet Underground (John Cale dans Venus in Furs, 1967). Dans les années 70, il est largement présent dans le rock psychédélique et le rock progressif[69], avec par exemple[70]
307
+
308
+ On peut retrouver également le violon dans certains groupes de folk metal : Ithilien, Korpiklaani, Mago de Oz, Eluveitie, Turisas, Cruachan, Niflheim… Le violon sert alors à évoquer des univers féériques, mythologiques et/ou médiévaux, et il est souvent accompagnés d'autres instruments traditionnels (flûtes, mandoline, violoncelle, cornemuse…) en plus des instruments plus "classiques" utilisés dans la musique metal (voix, guitare, basse, batterie).
309
+
310
+ Le violon a eu plusieurs descendants, que ce soient des instruments conçus dans une optique d'amélioration du son, ou que ce soient des innovations destinées à utiliser les nouveaux matériaux et techniques.
311
+
312
+ Félix Savart mit au point au XIXe siècle un violon à caisse de résonance trapézoïdale, pourvu d'ouïes rectilignes. La forme de la caisse se justifiait par l'obstacle à la propagation du son que représentait la forme en voûte de la table, tandis que celle des ouïes avait pour but de restreindre la perte de surface causée par la forme de ces ouvertures en ƒ au niveau de celles-ci, évaluée à un tiers. Tolbecque juge que ce violon ne ressemblait qu'à un « vulgaire soufflet de cuisine », et que « malheureusement, au point de vue du son, [il] ne devait pas être mieux réussi »[71]. Un exemplaire en est conservé à l'École polytechnique de Palaiseau[72].
313
+
314
+ Le violon proposé par François Chanot en 1819, s'il conservait plus la forme globale de l'instrument, était aussi fort différent du modèle. Les table et fond n'avaient aucun angle au niveau des échancrures, les ouïes étaient des fentes de largeur constante qui suivaient les bords de la table, la tête était retournée afin de faciliter la mise en place de la deuxième corde, et les cordes ne s'attachaient plus au cordier mais directement dans la table. Ce dernier point avait pour conséquence l'arrachement de la table, et après des critiques fort élogieuses quant à la sonorité, comparée à celle d'un Stradivarius, et quant au prix (cent écus), l'instrument ne fut pas adopté massivement[73].
315
+
316
+ Suleau partit de l'observation que pour augmenter le volume sonore du violon, il fallait agrandir la surface vibrante. Ne pouvant ni trop élargir la caisse, ni l'approfondir démesurément, ni modifier sa longueur à cause des habitudes des violonistes, il décida de creuser des sillons, orientés perpendiculairement au sens des fibres, tout en maintenant une épaisseur de table constante, ce qui donnait à la table vue de profil l'aspect d'une succession de vagues régulières. Les résultats sonores n'étant pas à la hauteur de ses attentes, il essaya de mettre les sillons dans le même sens que les fibres du bois, mais sans succès[74].
317
+
318
+ Contraction de « Lata » (boîte de conserves) et « violín » (violon, en espagnol), ce dérivé a été fabriqué pour l'ensemble d'instruments informels argentin Les Luthiers.
319
+
320
+ Ce n'est pas un nouvel instrument, mais la parodie d'un violon, dont le premier prototype date de 1968. Il a de vrais composants de violon: le chevalet, la touche, des chevilles et les cordes. C'est le corps, fait avec une boîte de conserves (jambon ou biscuits), qui donne l'originalité de la parodie. À cause de son faible son, il a besoin d'être amplifié.
321
+
322
+ Il est habituellement exécuté par le chef d'orchestre et compositeur Carlos López Puccio[75].
323
+
324
+ Augustus Stroh conçut et breveta en 1899 un violon sans table, ainsi décrit[76] :
325
+
326
+ « Le chevalet est placé de manière à transmettre les plus légères vibrations à un levier ; ce levier est lui-même en communication avec un diaphragme d'aluminium, non uni. Ce diaphragme est la partie principale du violon ; c'est lui qui donne au son la force nécessaire ; il est fixé par deux coussinets de caoutchouc au bâti du violon. Près du diaphragme s'ouvre un pavillon métallique qui sert à renforcer les sons. »
327
+
328
+ Qualifié à ses débuts de « futur roi de l'orchestre », le violon à pavillon fut utilisé quelque temps pour les enregistrements phonographiques, sa puissance résolvant le problème des microphones peu sensibles. Son usage n'a ensuite probablement pas cessé de se restreindre, puisque les témoignages à son sujet, au-delà des premières années, sont rares, et l'on ne dispose pas de données permettant d'évaluer combien d'exemplaires sont actuellement joués. Il a connu un succès en Roumanie.
329
+
330
+ Auguste Tolbecque explique dans son ouvrage qu'il a fabriqué un violon dont les ouïes sont situées sur les éclisses, au niveau des échancrures[77], ceci toujours dans l'optique d'éviter de perdre un tiers de la surface de la table au niveau du chevalet. Cependant, on ne dispose pas de plus de données quant à son usage.
331
+
332
+ Il s'agissait d'un violon dont la caisse de résonance était extrêmement réduite en largeur. Sa forme très élongée l'avait fait surnommer "flute"
333
+
334
+ C'était l'instrument favori des maîtres à danser car il était très facilement transportable chez leurs clients, avec un son aigrelet mais d'un volume suffisant pour rythmer la danse.
335
+
336
+ On le transportait dans un étui en forme de cône vertical non fermé en partie supérieure, muni d'une courroie pour le porter en bandoulière ou l'accrocher au mur. L'archet plus long dépassait du cône.
337
+
338
+ Dans la seconde moitié du XXe siècle a été mis au point le violon à table pleine et à amplification électrique, selon le même principe que la guitare électrique à corps plein inventée en 1942. Il a notamment été utilisé en jazz par Jean-Luc Ponty et Laurie Anderson, en variété par la chanteuse Catherine Lara et par la jeune interprète Vanessa-Mae et dans la world music par L. Shankar qui dispose d'un violon stéréophonique à dix cordes et double manche.
339
+
340
+ Vers les années 1990, des violons en fibre de carbone ont été mis au point avec un avantage considérable : leur prix peu élevé. Ils ne servent le plus souvent que de violons d'étude car bien que des musiciens les eussent choisis pour les concerts pour leurs qualités de puissance, de clarté et d'intelligibilité, ils les trouvent à la longue ennuyeux, à cause d'un son « plat », toujours le même quelle que soit la nuance de jeu, sans expressivité[78]. Ces violons sont aisément reconnaissables grâce à leur table noire qui comporte un fin quadrillage sombre.
341
+
342
+ En 2002, la firme Yamaha présente sa gamme Silent, où l'on trouve entre autres des violons dits silencieux (moins sonores est plus exact) car privés de caisse de résonance. L'amplification est assurée par un système électronique, auquel on a ajouté un préamplificateur. L'encombrement est légèrement réduit en épaisseur et en largeur grâce à des arceaux démontables, ce dernier point étant beaucoup plus flagrant sur les contrebasses de la gamme, qui peuvent faire 10 cm de large une fois partiellement démontées. Les violons de cette gamme coûtent environ 800 €[79].
343
+
344
+ Gildas Bellego a mis au point un violon formé d'une table en épicéa et d'un fond et d'éclisses en fibre de carbone et polyéthylène, la caisse étant sans angles au niveau des table et fond comme dans le violon Chanot, mais également au niveau des jointures fond-éclisses et éclisses-tables. Le moulage de ce fond étendu diminuant le nombre de pièces à monter à 15, le prix diminue également, à 2 000 €[80].
345
+
346
+ Enfin, la firme américaine QRS a construit « Virtuoso Violin », un violon qui joue seul les partitions au format MIDI, grâce à un système mécanique pour l'archet et un système électromagnétique pour la détermination de la hauteur des notes[81].
347
+
348
+ Violon de Savart.
349
+
350
+ Violon de Chanot.
351
+
352
+ Violon Stroh.
353
+
354
+ Violon électrique à cinq cordes.
355
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356
+ Violon de la gamme Silent de Yamaha.
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358
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Vous pouvez améliorer sa rédaction !
361
+
362
+ Avant de jouer, on met de la colophane sur l'archet. Or, en jouant, celle-ci se détache de l'archet sous forme d'une fine poussière blanche, qui se dépose sur la table d'harmonie, entre le chevalet et la touche. Après avoir joué, il faut donc nettoyer la zone avec un chiffon sec de soie ou de coton[82]. L'emplacement de la poussière de colophane est un bon indicateur du placement global de l'archet. Le jeu est incorrect lorsque l'on joue trop sur la touche, ce qui est difficile à voir sans miroir quand on exécute un morceau, mais très simple à constater grâce à l'emplacement de la poussière de colophane.
363
+
364
+ À cause des ouïes, l'intérieur de la caisse de résonance du violon communique avec l'air extérieur : la poussière entre donc librement dans l'instrument. Il faut donc régulièrement nettoyer l'intérieur de la caisse en y introduisant quelques grains de riz (non cuit pour éviter d'empâter l'intérieur de la caisse). Quand on agite le violon, les grains font s'agglomérer la poussière en moutons qui ressortent ensuite aisément par les ouïes[82].
365
+
366
+ Le bois du violon craint les changements de température et de taux d'humidité. Il est impossible de sécher le violon si le taux d'humidité augmente (les sachets de poudre séchante sont inappropriés), mais la manœuvre contraire est réalisable grâce à des humidificateurs à placer dans la boîte de l'instrument (petit flacon d'eau percé de trous) ou directement dans la caisse de résonance (tube de plastique troué contenant de l'éponge que l'on a imbibée d'eau). Il est conseillé de maintenir le violon à une température comprise entre 16 et 20 °C, et à un taux d'humidité entre 40 et 65 %[83].
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368
+ Les cordes métalliques sont sujettes à l'usure à la fois mécanique (frottement des doigts, particulièrement à cause des démanchés) et chimique (sorte de rouille, à cause de la sueur) due au jeu. Il faut les nettoyer, elles et la touche, de la graisse laissée par la sueur des doigts, en utilisant de l'alcool ou de l'Eau de Cologne[82]. Il faut aussi les changer régulièrement, la corde de mi étant la plus touchée du fait de son faible diamètre, la corde de sol étant au contraire assez résistante au problème. Une corde de mi est ainsi changée tous les mois quand on joue quotidiennement quelques heures, tandis qu'un sol peut tenir trois mois avant que l'altération soit vraiment sensible à l'oreille. En effet, une corde usée devient difficile à accorder aux autres, semblant sonner toujours faux quand on en joue à vide ; c'est un signe tardif, postérieur au « seuil » d'usure réellement convenable, et nécessitant le changement immédiat de la corde. Une corde largement trop usée peut « claquer », c'est-à-dire se briser brusquement (par exemple sous l'effet de la chaleur, d'un trop brusque coup d'archet…).
369
+
370
+ On conserve un violon dans une boîte dont la forme et le matériau peuvent varier. Cette boîte contient nécessairement le violon, l'archet, l'épaulière, la colophane, un chiffon doux pour l'entretien et des cordes de rechange. Elle peut contenir également, selon les cas, les partitions, d'autres archets, un métronome, un hygromètre, un humidificateur, de la craie pour l'entretien des chevilles, une sourdine… .
371
+
372
+ Le luthier peut réparer des fractures de la table ou du fond.
373
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374
+ Les déformations de la voûte sont corrigées grâce à une mise sous presse de la table avec un moule ayant exactement la forme à donner à la table pendant vingt-quatre heures.
375
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376
+ Le doublage consiste à coller une pièce de bois supplémentaire à une partie de l'instrument devenue trop mince et trop fragile. Plusieurs doublages sont possibles. Dans tous les cas, l'opération n'a lieu que sur une table saine, c'est-à-dire dont les fractures ont été réparées et la forme de la voûte corrigée.
377
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378
+ La sueur abîme le vernis et peut donc rendre nécessaire le changement d'une partie d'éclisse à droite du manche. On construit donc la nouvelle partie d'éclisse, que l'on courbe ; puis on amincit aux abords du collage les deux pièces, de manière à les faire se chevaucher en épaisseur, ce qui donnera de la solidité à la réparation. Les éclisses peuvent aussi être rehaussées si leur trop faible hauteur nuit à la puissance sonore de l'instrument.
379
+
380
+ Les fractures qui ont été réparées sont souvent soutenues par des taquets, petites pièces de bois identiques à celles posées sur le joint du fond lors de la fabrication du violon. Leur nombre ne doit cependant pas être trop important, car de toute évidence ils gênent la propagation du son[84].
381
+
382
+ Les chevilles, sous la traction des cordes, peuvent déchirer leurs emplacements. Si l'on tient à conserver la tête pour sa beauté, la difficulté est de conserver le haut des emplacements (appelés joues du chevillier) en y adjoignant une nouvelle pièce pour le bas.
383
+
384
+ Si le manche est défectueux, mais que l'on conserve la tête, on pratique une enture du manche : la tête est encastrée dans le manche, passant sous lui.
385
+
386
+ Enfin, toutes les pièces neuves sont de couleur différente des pièces originales car elles n'ont pas été vernies. Le luthier effectue donc des raccords de vernis, avec une base peu colorée (pour qu'elle ne s'impose pas à la couleur originale), à laquelle il ajoute petit à petit les colorants. Puis il le polit et essuie l'instrument avec un lainage imprégné d'huile de lin, afin de redonner à l'ensemble un aspect net et brillant[85].
387
+
388
+ La plasticité cérébrale est la capacité du cerveau à modifier sa structure ou son fonctionnement après sa mise en place au cours de l'embryogenèse. Plusieurs travaux scientifiques se sont servis de l'exemple du violon pour illustrer cette propriété.
389
+
390
+ La zone du cerveau qui commande les mouvements fins de la main est l'opercule pariétal. Celle-ci est particulièrement impliquée dans le jeu du violon. Cependant, des analyses de 1999 du cerveau d'Albert Einstein, conservé par Thomas Stoltz Harvey, analyses effectuées par une équipe de l'Université McMaster, ont montré qu'Einstein n'avait pas d'opercule pariétal, et qu'un mécanisme de compensation s'était mis en place, lui accordant un lobe pariétal inférieur d'une taille plus grande que la moyenne de 15 %[86].
391
+
392
+ La représentation corticale des doigts de la main gauche chez un violoniste, obtenue par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, montre une augmentation de la zone corticale activée par des stimuli de ce doigt. La taille de la zone du cortex consacrée à l'auriculaire devient similaire à celle du pouce, ce qui n'est pas le cas du non-violoniste. Cependant, ces modifications, liées à l'apprentissage, varient en fonction de l'âge d'acquisition : l'agrandissement de cette zone est plus importante chez les individus ayant commencé la pratique du violon avant l'âge de 13 ans ; cette surface atteint son maximum chez les artistes qui ont débuté le violon avant l'âge de cinq ans ;[réf. nécessaire] selon certains, elle reste cependant importante chez ceux ayant commencé plus tard[87] alors que d'autres considèrent que ceux qui ont commencé l'apprentissage après 7 ans ne présentent pas de différences significatives avec des non-musiciens[88].
393
+
394
+ L'effet de l'augmentation de taille de la zone de représentation sensorielle de la main gauche est une dextérité accrue : le violoniste est capable de placer ses doigts dans des positions différentes tous les dixièmes ou vingtièmes de seconde, avec une précision de quelques dixièmes de millimètre, quand le non-violoniste les place tous les quarts ou demies secondes et avec une précision d'un millimètre[89]. Le violoniste confirmé est capable de corriger la justesse d'une note en un dixième de seconde, au quart de ton[90] ; il peut, dans un mouvement rapide, jouer 12 notes à la seconde, il les anticipe alors d'au moins 700 ms[91].
395
+
396
+ Le syndrome de la gouttière cubitale se produit lorsqu'il y a compression du nerf cubital, soit lors de son passage dans la gouttière entre l'olécrane et l'épitrochlée, soit lorsqu'il passe dans l'avant-bras proximal enchâssé dans le canal cubital entre des structures musculaires et ligamentaires. Le coude le plus susceptible d'en être atteint est le coude du bras qui tient le manche du violon. Cependant, le coude du bras tenant l'archet peut également être atteint de ce syndrome à cause des mouvements répétitifs de flexion et d'extension. Dans les deux cas, les symptômes sont les mêmes : douleurs dans l'avant-bras, dans les quatrième et cinquième doigts, sensation d'engourdissement de ces zones et de faiblesse lors des mouvements[92].
397
+
398
+ Le musicien atteint d'une dystonie de fonction n'arrive plus à contrôler le mouvement d'un ou de plusieurs doigts : d'après la définition de Raoul Tubiana, il subit des « contractions musculaires passagères, involontaires, non douloureuses, entraînant une incoordination de ses mouvements, uniquement lors d'un passage musical bien déterminé, troubles qui persistent malgré l'effort qu'il fait pour les corriger. »[93] En général, la récupération fonctionnelle à un haut niveau technique n'est qu'exceptionnelle, et la guérison totale n'est pas possible[94].
399
+
400
+ Les tendinites particulières au violoniste touchent les extenseurs ou les fléchisseurs des doigts, la partie externe du coude, ou l'épaule. Celles-ci sont caractérisées, essentiellement, par une douleur le long du trajet du tendon concerné[95].
401
+
402
+ Le syndrome de compression vasculo-nerveux (ou syndrome du canal carpien) provoque des fourmillements au niveau des doigts et un manque de sensibilité digitale. Le canal carpien, gaine située dans la face intérieure de la main, renferme les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf qui leur permet d'être sensibles[95].
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404
+ On peut aussi voir des névrites douloureuses des nerfs digitaux dues à une irritation mécanique. Des troubles globaux de la main sont à craindre, et leurs causes courantes sont les mauvaises positions, une pratique intensive, un changement de technique, une hygiène de vie insuffisante et l'anxiété[96].
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+ La Virginie, officiellement le Commonwealth de Virginie (en anglais : Virginia /vɚˈdʒɪn.iə/[2] et Commonwealth of Virginia) est un État des États-Unis. Il s'agit de l'un des quatre États des États-Unis à porter le titre de Commonwealth. Historiquement rattaché au Sud des États-Unis, sa capitale actuelle est Richmond. Il est limitrophe, au nord, du Maryland et du district de Columbia, au sud, de la Caroline du Nord et du Tennessee, à l'ouest, du Kentucky et de la Virginie-Occidentale, et est bordée à l'est par la baie de Chesapeake et l'océan Atlantique.
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5
+ Son nom vient de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre (1533-1603), dite la « reine vierge » (Virgin Queen) parce qu'elle ne s'est jamais mariée. La colonie de Virginie, fondée le 14 mai 1607[3], est administrée par la compagnie de Londres jusqu'en 1624, puis devient une colonie royale. Elle établit sa prospérité sur les plantations et le commerce du tabac. Vers 1770, la Virginie est l'une des premières colonies à contester la tutelle britannique. Plusieurs Virginiens jouèrent un grand rôle dans la guerre d'indépendance, au premier rang desquels figure George Washington. Elle est connue comme « le Vieux Dominion » (The Old Dominion) ou encore comme la « mère des présidents » (Mother of Presidents), parce que huit présidents américains y sont nés.
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7
+ Sur le plan politique, la Virginie, État confédéré durant la guerre de Sécession, se range dans les régions conservatrices du Sud, bien que l’État soit disputé entre les républicains et les démocrates[4].
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9
+ La Virginie se place au 35e rang des États américains pour sa superficie et au 12e rang pour sa population, avec plus de 8 millions d'habitants. La ville la plus peuplée est Virginia Beach. Le comté le plus peuplé est celui de Fairfax dans le nord et la ville la plus étendue est celle de Suffolk, qui comprend une grande partie du grand marais lugubre. La majorité de la population est d'origine européenne, en particulier du nord de l'Europe, mais plus d'un cinquième est constitué d'Afro-Américains. La première religion est le baptisme.
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11
+ Aujourd'hui, l'économie virginienne est diversifiée. Elle repose notamment sur les emplois fédéraux et militaires dans le nord et à Hampton Roads, où se trouvent respectivement le plus grand bâtiment de bureaux du pays et, à Norfolk, la plus grande base navale du monde. Le « Triangle historique de la Virginie coloniale » (Historic Triangle of Colonial Virginia (en)) comprend Jamestown, Yorktown et Williamsburg, qui attirent des milliers de touristes. Le réseau urbain est connecté par le troisième plus grand réseau d’autoroutes du pays[5].
12
+
13
+ En 2019, sa population s'élève à 8 535 519 habitants[6].
14
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15
+ L'histoire ancienne de la Virginie est faite d'anecdotes où se mêlent conquistadors, indiens Powhatans et Anglais. À l'origine, ce nom fut donné officiellement à la colonie en 1607 : soit en l'honneur de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, décédée quatre ans plus tôt, surnommée la « reine vierge » car elle ne s'était jamais mariée ; soit en raison de la difficulté rencontrée par les colons de s'établir sur un territoire vierge (Virgin land)[7].
16
+
17
+ Elle fut la première colonie anglaise du Nouveau Monde. La Virginie est l’un des quatre États (sur 50) à porter le titre de Commonwealth, avec Pennsylvanie, Massachusetts, et Kentucky.
18
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+ C'est l’une des Treize Colonies qui a fondé les États-Unis, en jouant un rôle moteur. Quatre des cinq premiers présidents des États-Unis venaient de Virginie (Washington, Madison, Monroe et Jefferson).
20
+
21
+ Dans les années 1820 des groupes de vigilantes sont organisés dans l’État, notamment avec le soutien d'Andrew Jackson, pour surveiller les esclaves et au besoin les abattre. Ces patrouilles arrêtent également les voyageurs blancs venus du Nord ; ceux ne pouvant fournir une explication valable à leur présence dans le Sud sont arrêtés pour être interrogés en profondeur. Ceux arrêtés avec de la propagande anti-esclavagiste sont fouettés et, à l'occasion, pendus[12].
22
+
23
+ En 1862, lors de la guerre de Sécession, la Virginie fait partie des États sudistes esclavagistes, hostiles au président Lincoln, qui décident de se séparer de l'Union. Richmond devient la capitale des États confédérés. Cependant, les comtés de l'ouest de l’État refusent de quitter l'Union. Ils se séparent du reste de l'État et deviennent la Virginie-Occidentale, dont l'existence est entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
24
+
25
+ La Virginie est d'une superficie totale de 110 785 km2, dont 8 236 km2 d'eaux de surface, ce qui la classe au 35e rang pour la superficie aux États-Unis[14]. La Virginie est frontalière du Maryland et de Washington, D.C. au nord et à l'est ; de l’océan Atlantique à l'est ; de la Caroline du Nord et du Tennessee au sud ; du Kentucky à l'ouest, et enfin de la Virginie-Occidentale au nord et à l'ouest. Les frontières de la Virginie avec le Maryland et Washington sont définies par la ligne des plus basses eaux du Potomac[15]. Sa frontière méridionale coïncide (et est définie par) le parallèle de latitude 36° 30′ nord, bien que des erreurs cadastrales entraînent localement des écarts qui n'excèdent pas trois minute d'arc[16]. La frontière avec le Tennessee n'a été confirmée qu'en 1893, au terme d'un jugement de la Cour suprême des États-Unis[17].
26
+
27
+ La baie de Chesapeake sépare le continent de la péninsule orientale de Virginie. La baie est née de l’enfouissement des vallées de la Susquehanna et de la James River[19]. Plusieurs rivières de Virginie se déversent dans la baie de Chesapeake, parmi lesquelles le Potomac, le Rappahannock, la York River, et la James River , ce qui dessine un ensemble de trois péninsules protubérant dans la baie[20],[21].
28
+
29
+ Les Bas-champs forment une partie de la plaine littorale entre la côte Atlantique et une ligne de subsidence. Ils englobent la côte est et les quelques estuaires de la baie de Chesapeake. Le Piedmont est une succession de contreforts faits de roches sédimentaires et ignées à l'est de montagnes qui se sont formées à l'ère Mésozoïque[22]. La région, réputée pour ses sols argileux et lourds, comprend les Southwest Mountains autour de Charlottesville[23]. Les montagnes Bleues, un sous-ensemble des monts Appalaches, culminent en Virginie, avec le mont Rogers (1 746 m d'altitude[24]). La région de Ridge and Valley, à l'ouest de ces montagnes, comprend les Appalaches et la vallée de Shenandoah. Cette région calcaire englobe la montagne de Massanutten (en)[25]. Le plateau de Cumberland et les monts de Cumberland se dressent à la pointe sud-ouest de l'État, au sud des monts Allegheny. Dans cette région, les rivières s'écoulent en direction du nord-ouest, selon des lits filamentaires, pour se déverser dans le bassin de l'Ohio[26].
30
+
31
+ Les massifs calcaires de l’État sont percés de 4 000 grottes, dont une dizaine est ouverte aux touristes[27].
32
+
33
+ L’activité sismique de la Virginie est irrégulière ; les tremblements de terre dépassent rarement la magnitude de 4,5 sur l’Échelle de Richter, tant il est vrai que l'État est éloigné des contours de la plaque nord-américaine : le tremblement de terre le plus intense, d'une magnitude estimée à 5,9, est survenu en 1897 dans les environs de Blacksburg[28]. Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,8 a frappé le centre de la Virginie le 23 août 2011, non loin de Mineral ; ses secousses se seraient fait sentir jusqu'à Toronto (Ontario, Canada), Atlanta (Géorgie, États-Unis) et en Floride[29].
34
+
35
+ Les mines de charbon exploitent 45 veines traversant les trois massifs montagneux de l’État, dans la zone des bassins du Mésozoïque[30]. On tire en outre de son sous-sol quantité de ressources minérales : de l’ardoise, de la cyanite, des graves (62 millions de tonnes[31] en 2012).
36
+
37
+ Le climat de la Virginie est un climat subtropical humide (Cfa dans la classification de Köppen) qui devient plus chaud et plus humide à mesure que l'on progresse vers le sud et l'est[32]. L'influence Atlantique affectée par les fronts créés par le Gulf Stream, prédomine sur la côte, mais avec des ouragans, qui se concentrent particulièrement à l'embouchure de la baie de Chesapeake[33]. Les étés y sont particulièrement chauds et humides avec un ensoleillement important et une pluie chaude drue.
38
+
39
+ La Virginie connaît en moyenne 35 à 45 jours d'orage, surtout dans l'Ouest de l’État[34], et un volume de précipitations annuel de 1 082 mm[33]. Les masses d'air froid traversant les chaînes montagneuses en hiver sont la cause d'abondantes précipitations neigeuses, comme le blizzard de 1996 et les tempêtes de neige de l'hiver 2009–2010. L’interaction de ces phénomènes avec le relief crée des microclimats dans la vallée de Shenandoah, le sud-ouest montagneux et la plaine côtière[35]. La Virginie subit en moyenne sept tornades annuellement, d'intensité F2 ou moins sur l'échelle de Fujita[36].
40
+
41
+ Ces dernières années, l’expansion urbaine de Washington en direction du Nord de la Virginie s'est traduite par la formation d'un îlot de chaleur urbain, dû principalement au fait que le rayonnement solaire est davantage absorbé dans les zones densément peuplées[37]. Le rapport de 2011 de l’American Lung Association signale que la qualité de l'air s'est dégradée dans 11 comtés, le comté de Fairfax étant le plus pollué, essentiellement du fait des gaz d'échappement[38],[39]. La brume sèche des montagnes proviendrait principalement des centrales thermiques au charbon[40].
42
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43
+
44
+
45
+ Les forêts de Virginie sont principalement des forêts de feuillus à feuilles larges ; elles couvrent 65 % du territoire[41]. En plaine on rencontre surtout des touffes denses de coniums et des mousses qui recherchent l'humidité, ainsi que des forêts de caryers et de chênes dans les monts Blue Ridge[32] ; mais depuis le début des années 1990, les ravages du bombyx ont mis un terme à la prédominance des chêneraies[42]. Dans la région des bas-champs, le pin à l'encens tend à dominer, avec des ripisylves de cyprès chauve à travers les lagunes de Great Dismal et de Nottoway. Parmi les autres plantes on trouve le noisetier, l’érable, le tulipier de Virginie, le laurier des montagnes, les asclépiades, les fleurs d'aster et plusieurs espèces de fougères. Les prairies les plus étendues se situent le long de la côte atlantique et dans les montagnes de l'ouest : on y trouve les plus grandes populations de trille blanc d’Amérique du Nord[32][43]. La flore de la côte sud-est est celle des pinèdes maritimes.
46
+
47
+ Les principales espèces de mammifères sont le cerf de Virginie, l’ours noir, le castor, le lynx, coyote, le raton laveur, la mouffette, la marmotte, l’opossum de Virginie, le renard gris ou roux et le lapin à queue blanche[44]. Parmi les autres mammifères, on trouve le ragondin, l’écureuil chauve, l’écureuil gris, polatouche, le tamia, la grande chauve-souris brune et la belette. Les principales espèces d'oiseaux sont les cardinals (symbole de l’État), la chouette rayée, la mésange de Caroline, la buse à queue rousse, le balbuzard pêcheur, le pélican brun, la caille, la mouette, l'aigle chauve et le dindon sauvage. On trouve aussi en Virginie le petit et le grand Pic. Le faucon pèlerin a été introduit au parc national de Shenandoah vers le milieu des années 1990[45]. Le sandre doré jaune, la truite de rivière, le bar de Roanoke et le poisson-chat bleu ne sont que quelques-unes des 210 espèces recensées de poissons d'eau vive[46]. On trouve fréquemment dans les rivières à fond rocheux quantité d'écrevisses et de salamandres[32]. La baie de Chesapeake abrite de nombreuses espèces, dont le crabe bleu, la palourde, l’huître, et le bar rayé[47].
48
+
49
+ L'État de Virginie possède une trentaine de sites gérés par le National Park Service, parmi lesquels le Great Falls Park et le sentier des Appalaches, ainsi qu'un parc national, le Parc national de Shenandoah[48]. Le parc de Shenandoah a été inauguré en 1935 : on peut le traverser par la pittoresque route de Skyline Drive. Près de 40 % de la superficie du parc (322 km2) est classé zone sauvage par le système de gestion national des zones de nature sauvage[49]. La Virginie gère elle-même 34 parcs d'État et 17 forêts domaniales, par l'intermédiaire du Department of Conservation and Recreation and the Department of Forestry[50],[51]. La baie de Chesapeake, quoiqu'elle ne soit pas un parc national, est cela dit protégée à la fois par les lois de la Virginie et les lois fédérales ; le Chesapeake Bay Program, programme de restauration du bassin hydrographique, est géré conjointement par ces deux autorités. Le parc d'État de Dismal Swamp s'étend jusqu'en Caroline du Nord, tout comme le Back Bay National Wildlife Refuge (en), qui délimite les Outer Banks[52].
50
+
51
+ La Virginie peut être divisée en plusieurs régions, parmi lesquelles[53] :
52
+
53
+ On compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service en Virginie[54] :
54
+
55
+ L'État de Virginie est divisé en 95 comtés et 38 villes indépendantes[55].
56
+
57
+ L'État est en partie intégré au BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
58
+
59
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et quatre aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie[56].
60
+
61
+ (5 636 232)
62
+
63
+ (5 949 859)
64
+
65
+ (5,6 %)
66
+
67
+ (1 676 822)
68
+
69
+ (1 707 369)
70
+
71
+ (1,8 %)
72
+
73
+ (128 472)
74
+
75
+ (131 980)
76
+
77
+ (2,7 %)
78
+
79
+ (309 544)
80
+
81
+ (309 283)
82
+
83
+ (-0,1 %)
84
+
85
+ (107 342)
86
+
87
+ (106 087)
88
+
89
+ (-1,2 %)
90
+
91
+ En 2010, 90,1 % des Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 86,6 % dans une aire métropolitaine et 3,5 % dans une aire micropolitaine.
92
+
93
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie.
94
+
95
+ (9 051 961)
96
+
97
+ (9 443 180)
98
+
99
+ (4,3 %)
100
+
101
+ (1 779 243)
102
+
103
+ (1 810 266)
104
+
105
+ (1,7 %)
106
+
107
+ (508 260)
108
+
109
+ (509 249)
110
+
111
+ (0,2 %)
112
+
113
+ En 2013, l'aire métropolitaine combinée de Washington-Baltimore-Arlington était la 4e aire métropolitaine combinée la plus peuplée des États-Unis après celles de New York-Newark (23 484 225 habitants), Los Angeles-Long Beach (18 351 929 habitants) et Chicago-Naperville (9 912 730 habitants).
114
+
115
+ L'État de Virginie compte 229 municipalités[57], dont 18 de plus de 30 000 habitants.
116
+
117
+ La municipalité de Virginia Beach était la 39e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
118
+
119
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de la Virginie à 8 535 519 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 6,68 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 8 001 024 habitants[58]. Depuis 2010, l'État connaît la 13e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
120
+
121
+ Avec 8 001 024 habitants en 2010, la Virginie était le 12e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,59 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de Louisa[59].
122
+
123
+ Avec 78,23 hab./km2 en 2010, la Virginie était le 14e État le plus dense des États-Unis.
124
+
125
+ Le taux d'urbains était de 75,5 % et celui de ruraux de 24,5 %[60].
126
+
127
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[61] (12,6 ‰ en 2012[62]) et le taux de mortalité à 7,4 ‰[63] (7,5 ‰ en 2012[64]). L'indice de fécondité était de 1,888 8 enfants par femme[61] (1,84 en 2012[62]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,8 ‰[63] (6,4 ‰ en 2012[64]). La population était composée de 23,17 % de personnes de moins de 18 ans, 10,02 % de personnes entre 18 et 24 ans, 27,49 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,11 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,21 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,5 ans[65].
128
+
129
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 259 374) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 138 401) avec un excédent des naissances (334 232) sur les décès (195 831), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 119 680) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 95 545) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 24 135)[66].
130
+
131
+ Selon des estimations de 2013, 86,8 % des Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 49,8 % dans l'État de Virginie et 37,0 % dans un autre État (16,4 % dans le Sud, 10,9 % dans le Nord-Est, 5,6 % dans le Midwest, 4,0 % dans l'Ouest), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 11,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41,6 % en Asie, 36,1 % en Amérique latine, 10,4 % en Europe, 9,9 % en Afrique, 1,6 % en Amérique du Nord, 0,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 50,3 % étaient naturalisés américain et 49,7 % étaient étrangers[67],[68].
132
+
133
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 275 000 immigrés illégaux, soit 3,5 % de la population[69].
134
+
135
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,58 % de Blancs, 19,39 % de Noirs, 5,50 % d'Asiatiques (1,30 % d'Indiens, 0,88 % de Coréens, 0,84 % de Philippins, 0,75 % de Chinois, 0,67 % de Viêts), 2,92 % de Métis, 0,37 % d'Amérindiens, 0,07 % d'Océaniens et 3,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
136
+
137
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,68 %), principalement blanche et noire (0,78 %) et blanche et asiatique (0,74 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,24 %).
138
+
139
+ Les non hispaniques représentaient 92,10 % de la population avec 64,82 % de Blancs, 19,04 % de Noirs, 5,45 % d'Asiatiques, 2,27 % de Métis, 0,26 % d'Amérindiens, 0,06 % d'Océaniens et 0,19 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 7,90 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,94 %), du Salvador (1,55 %) et de Porto Rico (0,92 %)[65].
140
+
141
+ En 2010, la Virginie avait la 8e plus forte proportion d'Asiatiques et la 9e plus forte proportion de Noirs des États-Unis.
142
+
143
+ L'État comptait également les 9e plus grands nombres de Noirs (1 551 399) et d'Asiatiques (439 890) des États-Unis.
144
+
145
+ Les « mariages interraciaux » sont restés interdits en Virginie jusqu'en 1967[70].
146
+
147
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 91,4 %, dont 63,5 % de Blancs, 18,9 % de Noirs, 5,8 % d'Asiatiques et 2,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 8,6 %[72].
148
+
149
+ En 2000, les Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (11,7 %), américaine (11,4 %), anglaise (11,1 %), irlandaise (9,8 %) et italienne (3,6 %)[73].
150
+
151
+ L'État avait la 9e plus forte proportion de personnes d'origine scot d'Ulster (2,2 %).
152
+
153
+ L'État abrite la 14e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 95 240 Juifs en 2013 (41 215 en 1971), soit 1,2 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Washington-Arlington-Alexandria (68 000), Virginia Beach-Norfolk-Newport News (13 450) et Richmond (10 100)[74]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés et les villes indépendantes de la banlieue de Washington tels que le comté d'Arlington (6,7 %), la ville de Falls Church (6,1 %), le comté de Fairfax (3,6 %) et les villes d'Alexandria (3,5 %) et Fairfax (3,3 %).
154
+
155
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (12,4 %) et Amérindiens du Mexique (4,4 %)[75].
156
+
157
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (24,5 %), du Salvador (19,6 %), de Porto Rico (11,7 %), du Guatemala (5,3 %), de la Bolivie (5,0 %), du Honduras (4,8 %) et du Pérou (4,6 %)[76]. Composée à 47,5 % de Blancs, 8,2 % de Métis, 4,4 % de Noirs, 1,4 % d'Amérindiens, 0,6 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 37,8 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 29,2 % des Amérindiens, 22,2 % des Métis, 15,4 % des Océaniens, 5,5 % des Blancs, 1,8 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 94,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[77].
158
+
159
+ L'État avait la plus forte proportion de personnes originaires de la Bolivie (0,39 %), la 2e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,55 %), les 4e plus fortes proportions de personnes originaires du Honduras (0,38 %) et du Pérou (0,36 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes originaires de Cuba (0,19 %).
160
+
161
+ L'État comptait également le plus grand nombre de personnes originaires de la Bolivie (31 333), le 4e plus grand nombre de personnes originaires du Salvador (123 800), le 5e plus grand nombre de personnes originaires du Pérou (29 096), le 6e plus grand nombre de personnes originaires d'Argentine (6 263), les 7e plus grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (7 388) et du Venezuela (4 429), le 8e plus grand nombre de personnes originaires du Honduras (30 583) ainsi que le 9e plus grand nombre de personnes originaires du Guatemala (33 556).
162
+
163
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (23,6 %), Coréens (16,0 %), Philippins (15,2 %), Chinois (13,6 %), Viêts (12,2 %) et Pakistanais (5,6 %)[78].
164
+
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+ L'État avait la 2e plus forte proportion de Pakistanais (0,31 %), la 5e plus forte proportion de Coréens (0,88 %), les 6e plus fortes proportions d'Indiens (1,30 %) et de Viêts (0,67 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de Philippins (0,84 %).
166
+
167
+ L'État comptait également le 4e plus grand nombre de Coréens (70 577), le 5e plus grand nombre de Viêts (53 529), les 6e plus grands nombres de Pakistanais (24 464), de Thaïs (6 729) et de Bangladais (5 848), les 7e plus grands nombres d'Indiens (103 916) et de Cambodgiens (6 178) ainsi que le 10e plus grand nombre de Philippins (66 963).
168
+
169
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (91,8 %), principalement blanche et noire (26,7 %), blanche et asiatique (25,3 %), blanche et autre (11,9 %), blanche et amérindienne (11,0 %), noire et amérindienne (4,2 %), noire et autre (3,1 %) et noire et asiatique (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,2 %)[79].
170
+
171
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 41 % des habitants de Virginie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 31 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 28 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[81].
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+
173
+ L'anglais est la langue officielle de l'État de Virginie depuis 1981[82].
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+
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+ Selon l'American Community Survey, en 2010 85,87 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 6,41 % déclare parler l'espagnol, 0,77 % le coréen, 0,63 % le vietnamien, 0,57 % une langue chinoise, 0,56 % le tagalog et 5,19 % une autre langue[83].
176
+
177
+ La Virginie est un État essentiellement conservateur et républicain. Néanmoins, les comtés constituant la banlieue de Washington (Arlington, Ville d'Alexandria, Fairfax) au nord-est ou encore la ville de Richmond sont plus démocrates que ceux du reste de l'État.
178
+
179
+ En 1928, Herbert Hoover est le premier candidat républicain au XXe siècle à remporter la Virginie. De 1964 à 2004, cet État du Sud ne vote pas une seule fois pour un candidat démocrate. Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président et candidat républicain George W. Bush l'a emporté avec 53,68 % des voix contre seulement 45,48 % au candidat démocrate John Kerry.
180
+
181
+ Lors de l’élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte cependant la Virginie avec 51,8 % des voix contre le candidat républicain John McCain, mettant un arrêt à plus de 40 années de victoires consécutives des républicains à l'élection présidentielle. Il réitère sa victoire face à Mitt Romney en 2012.
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+
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+ En 2016, la démocrate Hillary Clinton récolte le plus de voix avec 49,8 % des voix face à 44,4 % pour le républicain Donald Trump, vainqueur au niveau national. C'est la première fois depuis 1924 que la Virginie est remportée par un candidat démocrate qui n'est pas élu président. De plus, Donald Trump reçoit le plus faible pourcentage de voix pour un candidat républicain en Virginie depuis Thomas Dewey en 1948.
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+
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+ Cette bascule de l'État vers les démocrates est principalement due à l'expansion de la banlieue de Washington au nord de l'État de Virginie.
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+ La Virginie a l'habitude depuis 1977 d'élire un gouverneur dont l'appartenance politique est opposée au locataire de la Maison-Blanche. Républicain sous le mandat de Jimmy Carter, son gouverneur est démocrate de 1982 à 1994 sous les mandats de Ronald Reagan et George H. W. Bush. Lors de la première élection qui suit l'arrivée de Bill Clinton à la Maison-Blanche, la Virginie bascule de nouveau chez les républicains. Dès 2001, année de l'élection de George W. Bush, elle élit de nouveau un démocrate, en l'occurrence Mark Warner. Le 8 novembre 2005, après une campagne électorale acharnée, les électeurs de Virginie maintiennent la tradition et élisent le lieutenant-gouverneur démocrate Tim Kaine pour succéder à Warner par 51 % des voix contre 46,8 % au républicain Jerry Kilgore. Personnellement opposé à la peine de mort en Virginie, il refuse toutefois de s'opposer à la Législature de Virginie sur cette question. En revanche, il met son veto aux propositions de loi visant à étendre le champ d'application de celle-ci.
188
+
189
+ Lors des élections du 3 novembre 2009, la tradition est une nouvelle fois respectée quand, un an après l'élection du démocrate Barack Obama à la Maison-Blanche, c'est le républicain Bob McDonnell qui est élu gouverneur avec 59 % des voix contre 41 % au démocrate Creigh Deeds[85]. McDonnell annonce sa décision de signer les propositions de loi visant à étendre la peine de mort. En 2012, l'avocat général du comté de Culpeper démissionne à la suite du scandale provoqué par la reconnaissance, par la Cour du juge James Turk, d'une erreur judiciaire affectant Michael Wayne Hash, condamné en 1996 à la prison à perpétuité pour homicide[86]. Hash est défendu par l'Innocence Project, qui a réussi à convaincre en 2007 le Virginia Board of Forensic Science d'utiliser des tests ADN Y-STR (en)[86].
190
+
191
+ En novembre 2006, les électeurs approuvent par référendum par 57 % des suffrages un amendement constitutionnel interdisant le mariage homosexuel et réservant ainsi l'institution du mariage ou toute union civile aux couples de personnes de sexe opposé.
192
+
193
+ Le premier gouverneur de Virginie a été Patrick Henry de 1776 à 1779. Le gouverneur actuel est Ralph Northam (démocrate). Il a succédé en janvier 2018 à Terry McAuliffe[87].
194
+
195
+ Le gouverneur en Virginie est élu et à la tête de l'État (directeur général). Il est responsable de la mise en œuvre des lois de la Virginie et supervise le pouvoir exécutif de l'État. Enfin il avance et poursuit des politiques et des programmes nouveaux[88].
196
+
197
+ L'Assemblée générale de Virginie, se compose d'un Sénat de 40 élus, partagé entre 21 républicains et 19 démocrates en juillet 2016, et d'une Chambre des délégués de 100 élus, contrôlé par 66 républicains lors de la législature 2016-2018.
198
+
199
+ Au niveau fédéral, lors de la législature 2015-2017, les deux sénateurs de Virginie tous deux démocrates ne sont autres que les anciens gouverneurs Mark Warner et Tim Kaine, tandis que huit républicains et trois démocrates représentent l'État à la Chambre des représentants.
200
+
201
+ L'économie de la Virginie repose sur plusieurs secteurs diversifiés. De la région d'Hampton Roads jusqu'à Richmond et jusqu'au comté de Lee au sud-ouest, dominent les installations militaires, l'élevage, le tabac et la culture de l'arachide. Les tomates ont depuis peu dépassé le soja comme culture dominante de l'État. De nombreux domaines viticoles se trouvent dans le Northern Neck et le long des montagnes Blue Ridge : ils commencent à avoir du succès, notamment auprès des touristes[89].
202
+
203
+ D'après le recensement de 2000, la Virginie possède un grand nombre de circonscriptions socialement favorisées et attire de nombreuses entreprises. Le nord de l'État offre une importante concentration de firmes de haute technologie (circuit intégré, logiciel, etc.). Ce secteur a remplacé les secteurs traditionnels du charbon et du tabac pour la valeur des productions[90]. Le Dulles Technology Corridor (en) situé à proximité de l'aéroport international de Washington-Dulles possède la plus grande implantation d'entreprises liées à l'internet, aux communications et aux logiciels.
204
+
205
+ Les agences fédérales du gouvernement américain et la défense emploient un grand nombre de personnes hautement qualifiées : la Central Intelligence Agency, le département de la Défense des États-Unis, la Fondation nationale pour la science, l'Institut d'études géologiques des États-Unis et l'United States Patent and Trademark Office. La plus grande base militaire est la Base navale de Norfolk[91].
206
+
207
+ La Virginie a été un État pionnier dans la défense des droits de propriété des colons américains. Ces événements historiques expliquent sans doute que plusieurs serveurs racine du DNS soient concentrés dans cet État.[réf. nécessaire] La Virginie est par ailleurs très proche de Washington et de la bibliothèque du Congrès, où se trouve également le projet de Bibliothèque numérique mondiale.
208
+
209
+ La Virginie possède un important patrimoine historique qui en fait l'un des berceaux des États-Unis : l'État compte les résidences de George Washington, Thomas Jefferson et de Robert Lee[93].
210
+
211
+ La culture virginienne est diverse et s'intègre à la culture du sud des États-Unis : le dialecte du Piémont est connu pour avoir influencé la langue américaine du Sud[94]. Les habitants du littoral parlent avec un accent local distinct[95].
212
+
213
+ Dans la cuisine du Sud des États-Unis, la Virginie maintient ses propres traditions. Le jambon de Virginie, Smithfield ham est protégé par la loi et n'est produit qu'à Smithfield[96]. La Virginie produit du vin dans plusieurs régions : Monticello, North Fork of Roanoke, Virginia's Eastern Shore, Northern Neck George Washington Birthplace (AVA), Rocky Knob.
214
+
215
+ La Virginie est riche d'un patrimoine mobilier et architectural de l'époque coloniale. Thomas Jefferson et beaucoup d'autres personnalités politiques du début du XIXe siècle ont favorisé l'épanouissement du style néoclassique. L'influence des Allemands de Pennsylvanie est également perceptible dans de nombreux endroits de l'État[97].
216
+
217
+ La fondation pour les humanités de Virginie (Virginia Foundation for the Humanities), basée à Charlottesville, œuvre pour le développement de la vie culturelle et intellectuelle de l'État, en liaison avec le National Endowment for the Humanities (en)[98]. Le musée des Beaux-Arts de Virginie gère plusieurs établissements. Le musée possède la plus grande série d'œufs Fabergé en dehors de la Russie[99]. Le Chrysler Museum of Art expose une importante collection d'objets d'art, parmi lesquels une sculpture de Le Bernin[100]. Le Science Museum of Virginia (en), le Frontier Culture Museum (en), le Mariners' Museum (en) et l'Art Museum of Western Virginia (en) sont les autres grands musées de Virginie. On trouve également des musées en plein air et des champs de bataille tels que Williamsburg, le Richmond National Battlefield Park et le Fredericksburg and Spotsylvania National Military Park (en).
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+ La Virginie, officiellement le Commonwealth de Virginie (en anglais : Virginia /vɚˈdʒɪn.iə/[2] et Commonwealth of Virginia) est un État des États-Unis. Il s'agit de l'un des quatre États des États-Unis à porter le titre de Commonwealth. Historiquement rattaché au Sud des États-Unis, sa capitale actuelle est Richmond. Il est limitrophe, au nord, du Maryland et du district de Columbia, au sud, de la Caroline du Nord et du Tennessee, à l'ouest, du Kentucky et de la Virginie-Occidentale, et est bordée à l'est par la baie de Chesapeake et l'océan Atlantique.
4
+
5
+ Son nom vient de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre (1533-1603), dite la « reine vierge » (Virgin Queen) parce qu'elle ne s'est jamais mariée. La colonie de Virginie, fondée le 14 mai 1607[3], est administrée par la compagnie de Londres jusqu'en 1624, puis devient une colonie royale. Elle établit sa prospérité sur les plantations et le commerce du tabac. Vers 1770, la Virginie est l'une des premières colonies à contester la tutelle britannique. Plusieurs Virginiens jouèrent un grand rôle dans la guerre d'indépendance, au premier rang desquels figure George Washington. Elle est connue comme « le Vieux Dominion » (The Old Dominion) ou encore comme la « mère des présidents » (Mother of Presidents), parce que huit présidents américains y sont nés.
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+
7
+ Sur le plan politique, la Virginie, État confédéré durant la guerre de Sécession, se range dans les régions conservatrices du Sud, bien que l’État soit disputé entre les républicains et les démocrates[4].
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9
+ La Virginie se place au 35e rang des États américains pour sa superficie et au 12e rang pour sa population, avec plus de 8 millions d'habitants. La ville la plus peuplée est Virginia Beach. Le comté le plus peuplé est celui de Fairfax dans le nord et la ville la plus étendue est celle de Suffolk, qui comprend une grande partie du grand marais lugubre. La majorité de la population est d'origine européenne, en particulier du nord de l'Europe, mais plus d'un cinquième est constitué d'Afro-Américains. La première religion est le baptisme.
10
+
11
+ Aujourd'hui, l'économie virginienne est diversifiée. Elle repose notamment sur les emplois fédéraux et militaires dans le nord et à Hampton Roads, où se trouvent respectivement le plus grand bâtiment de bureaux du pays et, à Norfolk, la plus grande base navale du monde. Le « Triangle historique de la Virginie coloniale » (Historic Triangle of Colonial Virginia (en)) comprend Jamestown, Yorktown et Williamsburg, qui attirent des milliers de touristes. Le réseau urbain est connecté par le troisième plus grand réseau d’autoroutes du pays[5].
12
+
13
+ En 2019, sa population s'élève à 8 535 519 habitants[6].
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15
+ L'histoire ancienne de la Virginie est faite d'anecdotes où se mêlent conquistadors, indiens Powhatans et Anglais. À l'origine, ce nom fut donné officiellement à la colonie en 1607 : soit en l'honneur de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, décédée quatre ans plus tôt, surnommée la « reine vierge » car elle ne s'était jamais mariée ; soit en raison de la difficulté rencontrée par les colons de s'établir sur un territoire vierge (Virgin land)[7].
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+
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+ Elle fut la première colonie anglaise du Nouveau Monde. La Virginie est l’un des quatre États (sur 50) à porter le titre de Commonwealth, avec Pennsylvanie, Massachusetts, et Kentucky.
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+ C'est l’une des Treize Colonies qui a fondé les États-Unis, en jouant un rôle moteur. Quatre des cinq premiers présidents des États-Unis venaient de Virginie (Washington, Madison, Monroe et Jefferson).
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+ Dans les années 1820 des groupes de vigilantes sont organisés dans l’État, notamment avec le soutien d'Andrew Jackson, pour surveiller les esclaves et au besoin les abattre. Ces patrouilles arrêtent également les voyageurs blancs venus du Nord ; ceux ne pouvant fournir une explication valable à leur présence dans le Sud sont arrêtés pour être interrogés en profondeur. Ceux arrêtés avec de la propagande anti-esclavagiste sont fouettés et, à l'occasion, pendus[12].
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+
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+ En 1862, lors de la guerre de Sécession, la Virginie fait partie des États sudistes esclavagistes, hostiles au président Lincoln, qui décident de se séparer de l'Union. Richmond devient la capitale des États confédérés. Cependant, les comtés de l'ouest de l’État refusent de quitter l'Union. Ils se séparent du reste de l'État et deviennent la Virginie-Occidentale, dont l'existence est entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
24
+
25
+ La Virginie est d'une superficie totale de 110 785 km2, dont 8 236 km2 d'eaux de surface, ce qui la classe au 35e rang pour la superficie aux États-Unis[14]. La Virginie est frontalière du Maryland et de Washington, D.C. au nord et à l'est ; de l’océan Atlantique à l'est ; de la Caroline du Nord et du Tennessee au sud ; du Kentucky à l'ouest, et enfin de la Virginie-Occidentale au nord et à l'ouest. Les frontières de la Virginie avec le Maryland et Washington sont définies par la ligne des plus basses eaux du Potomac[15]. Sa frontière méridionale coïncide (et est définie par) le parallèle de latitude 36° 30′ nord, bien que des erreurs cadastrales entraînent localement des écarts qui n'excèdent pas trois minute d'arc[16]. La frontière avec le Tennessee n'a été confirmée qu'en 1893, au terme d'un jugement de la Cour suprême des États-Unis[17].
26
+
27
+ La baie de Chesapeake sépare le continent de la péninsule orientale de Virginie. La baie est née de l’enfouissement des vallées de la Susquehanna et de la James River[19]. Plusieurs rivières de Virginie se déversent dans la baie de Chesapeake, parmi lesquelles le Potomac, le Rappahannock, la York River, et la James River , ce qui dessine un ensemble de trois péninsules protubérant dans la baie[20],[21].
28
+
29
+ Les Bas-champs forment une partie de la plaine littorale entre la côte Atlantique et une ligne de subsidence. Ils englobent la côte est et les quelques estuaires de la baie de Chesapeake. Le Piedmont est une succession de contreforts faits de roches sédimentaires et ignées à l'est de montagnes qui se sont formées à l'ère Mésozoïque[22]. La région, réputée pour ses sols argileux et lourds, comprend les Southwest Mountains autour de Charlottesville[23]. Les montagnes Bleues, un sous-ensemble des monts Appalaches, culminent en Virginie, avec le mont Rogers (1 746 m d'altitude[24]). La région de Ridge and Valley, à l'ouest de ces montagnes, comprend les Appalaches et la vallée de Shenandoah. Cette région calcaire englobe la montagne de Massanutten (en)[25]. Le plateau de Cumberland et les monts de Cumberland se dressent à la pointe sud-ouest de l'État, au sud des monts Allegheny. Dans cette région, les rivières s'écoulent en direction du nord-ouest, selon des lits filamentaires, pour se déverser dans le bassin de l'Ohio[26].
30
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31
+ Les massifs calcaires de l’État sont percés de 4 000 grottes, dont une dizaine est ouverte aux touristes[27].
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+
33
+ L’activité sismique de la Virginie est irrégulière ; les tremblements de terre dépassent rarement la magnitude de 4,5 sur l’Échelle de Richter, tant il est vrai que l'État est éloigné des contours de la plaque nord-américaine : le tremblement de terre le plus intense, d'une magnitude estimée à 5,9, est survenu en 1897 dans les environs de Blacksburg[28]. Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,8 a frappé le centre de la Virginie le 23 août 2011, non loin de Mineral ; ses secousses se seraient fait sentir jusqu'à Toronto (Ontario, Canada), Atlanta (Géorgie, États-Unis) et en Floride[29].
34
+
35
+ Les mines de charbon exploitent 45 veines traversant les trois massifs montagneux de l’État, dans la zone des bassins du Mésozoïque[30]. On tire en outre de son sous-sol quantité de ressources minérales : de l’ardoise, de la cyanite, des graves (62 millions de tonnes[31] en 2012).
36
+
37
+ Le climat de la Virginie est un climat subtropical humide (Cfa dans la classification de Köppen) qui devient plus chaud et plus humide à mesure que l'on progresse vers le sud et l'est[32]. L'influence Atlantique affectée par les fronts créés par le Gulf Stream, prédomine sur la côte, mais avec des ouragans, qui se concentrent particulièrement à l'embouchure de la baie de Chesapeake[33]. Les étés y sont particulièrement chauds et humides avec un ensoleillement important et une pluie chaude drue.
38
+
39
+ La Virginie connaît en moyenne 35 à 45 jours d'orage, surtout dans l'Ouest de l’État[34], et un volume de précipitations annuel de 1 082 mm[33]. Les masses d'air froid traversant les chaînes montagneuses en hiver sont la cause d'abondantes précipitations neigeuses, comme le blizzard de 1996 et les tempêtes de neige de l'hiver 2009–2010. L’interaction de ces phénomènes avec le relief crée des microclimats dans la vallée de Shenandoah, le sud-ouest montagneux et la plaine côtière[35]. La Virginie subit en moyenne sept tornades annuellement, d'intensité F2 ou moins sur l'échelle de Fujita[36].
40
+
41
+ Ces dernières années, l’expansion urbaine de Washington en direction du Nord de la Virginie s'est traduite par la formation d'un îlot de chaleur urbain, dû principalement au fait que le rayonnement solaire est davantage absorbé dans les zones densément peuplées[37]. Le rapport de 2011 de l’American Lung Association signale que la qualité de l'air s'est dégradée dans 11 comtés, le comté de Fairfax étant le plus pollué, essentiellement du fait des gaz d'échappement[38],[39]. La brume sèche des montagnes proviendrait principalement des centrales thermiques au charbon[40].
42
+
43
+
44
+
45
+ Les forêts de Virginie sont principalement des forêts de feuillus à feuilles larges ; elles couvrent 65 % du territoire[41]. En plaine on rencontre surtout des touffes denses de coniums et des mousses qui recherchent l'humidité, ainsi que des forêts de caryers et de chênes dans les monts Blue Ridge[32] ; mais depuis le début des années 1990, les ravages du bombyx ont mis un terme à la prédominance des chêneraies[42]. Dans la région des bas-champs, le pin à l'encens tend à dominer, avec des ripisylves de cyprès chauve à travers les lagunes de Great Dismal et de Nottoway. Parmi les autres plantes on trouve le noisetier, l’érable, le tulipier de Virginie, le laurier des montagnes, les asclépiades, les fleurs d'aster et plusieurs espèces de fougères. Les prairies les plus étendues se situent le long de la côte atlantique et dans les montagnes de l'ouest : on y trouve les plus grandes populations de trille blanc d’Amérique du Nord[32][43]. La flore de la côte sud-est est celle des pinèdes maritimes.
46
+
47
+ Les principales espèces de mammifères sont le cerf de Virginie, l’ours noir, le castor, le lynx, coyote, le raton laveur, la mouffette, la marmotte, l’opossum de Virginie, le renard gris ou roux et le lapin à queue blanche[44]. Parmi les autres mammifères, on trouve le ragondin, l’écureuil chauve, l’écureuil gris, polatouche, le tamia, la grande chauve-souris brune et la belette. Les principales espèces d'oiseaux sont les cardinals (symbole de l’État), la chouette rayée, la mésange de Caroline, la buse à queue rousse, le balbuzard pêcheur, le pélican brun, la caille, la mouette, l'aigle chauve et le dindon sauvage. On trouve aussi en Virginie le petit et le grand Pic. Le faucon pèlerin a été introduit au parc national de Shenandoah vers le milieu des années 1990[45]. Le sandre doré jaune, la truite de rivière, le bar de Roanoke et le poisson-chat bleu ne sont que quelques-unes des 210 espèces recensées de poissons d'eau vive[46]. On trouve fréquemment dans les rivières à fond rocheux quantité d'écrevisses et de salamandres[32]. La baie de Chesapeake abrite de nombreuses espèces, dont le crabe bleu, la palourde, l’huître, et le bar rayé[47].
48
+
49
+ L'État de Virginie possède une trentaine de sites gérés par le National Park Service, parmi lesquels le Great Falls Park et le sentier des Appalaches, ainsi qu'un parc national, le Parc national de Shenandoah[48]. Le parc de Shenandoah a été inauguré en 1935 : on peut le traverser par la pittoresque route de Skyline Drive. Près de 40 % de la superficie du parc (322 km2) est classé zone sauvage par le système de gestion national des zones de nature sauvage[49]. La Virginie gère elle-même 34 parcs d'État et 17 forêts domaniales, par l'intermédiaire du Department of Conservation and Recreation and the Department of Forestry[50],[51]. La baie de Chesapeake, quoiqu'elle ne soit pas un parc national, est cela dit protégée à la fois par les lois de la Virginie et les lois fédérales ; le Chesapeake Bay Program, programme de restauration du bassin hydrographique, est géré conjointement par ces deux autorités. Le parc d'État de Dismal Swamp s'étend jusqu'en Caroline du Nord, tout comme le Back Bay National Wildlife Refuge (en), qui délimite les Outer Banks[52].
50
+
51
+ La Virginie peut être divisée en plusieurs régions, parmi lesquelles[53] :
52
+
53
+ On compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service en Virginie[54] :
54
+
55
+ L'État de Virginie est divisé en 95 comtés et 38 villes indépendantes[55].
56
+
57
+ L'État est en partie intégré au BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
58
+
59
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et quatre aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie[56].
60
+
61
+ (5 636 232)
62
+
63
+ (5 949 859)
64
+
65
+ (5,6 %)
66
+
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+ (1 676 822)
68
+
69
+ (1 707 369)
70
+
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+ (1,8 %)
72
+
73
+ (128 472)
74
+
75
+ (131 980)
76
+
77
+ (2,7 %)
78
+
79
+ (309 544)
80
+
81
+ (309 283)
82
+
83
+ (-0,1 %)
84
+
85
+ (107 342)
86
+
87
+ (106 087)
88
+
89
+ (-1,2 %)
90
+
91
+ En 2010, 90,1 % des Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 86,6 % dans une aire métropolitaine et 3,5 % dans une aire micropolitaine.
92
+
93
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie.
94
+
95
+ (9 051 961)
96
+
97
+ (9 443 180)
98
+
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+ (4,3 %)
100
+
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+ (1 779 243)
102
+
103
+ (1 810 266)
104
+
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+ (1,7 %)
106
+
107
+ (508 260)
108
+
109
+ (509 249)
110
+
111
+ (0,2 %)
112
+
113
+ En 2013, l'aire métropolitaine combinée de Washington-Baltimore-Arlington était la 4e aire métropolitaine combinée la plus peuplée des États-Unis après celles de New York-Newark (23 484 225 habitants), Los Angeles-Long Beach (18 351 929 habitants) et Chicago-Naperville (9 912 730 habitants).
114
+
115
+ L'État de Virginie compte 229 municipalités[57], dont 18 de plus de 30 000 habitants.
116
+
117
+ La municipalité de Virginia Beach était la 39e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
118
+
119
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de la Virginie à 8 535 519 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 6,68 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 8 001 024 habitants[58]. Depuis 2010, l'État connaît la 13e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
120
+
121
+ Avec 8 001 024 habitants en 2010, la Virginie était le 12e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,59 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de Louisa[59].
122
+
123
+ Avec 78,23 hab./km2 en 2010, la Virginie était le 14e État le plus dense des États-Unis.
124
+
125
+ Le taux d'urbains était de 75,5 % et celui de ruraux de 24,5 %[60].
126
+
127
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[61] (12,6 ‰ en 2012[62]) et le taux de mortalité à 7,4 ‰[63] (7,5 ‰ en 2012[64]). L'indice de fécondité était de 1,888 8 enfants par femme[61] (1,84 en 2012[62]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,8 ‰[63] (6,4 ‰ en 2012[64]). La population était composée de 23,17 % de personnes de moins de 18 ans, 10,02 % de personnes entre 18 et 24 ans, 27,49 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,11 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,21 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,5 ans[65].
128
+
129
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 259 374) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 138 401) avec un excédent des naissances (334 232) sur les décès (195 831), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 119 680) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 95 545) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 24 135)[66].
130
+
131
+ Selon des estimations de 2013, 86,8 % des Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 49,8 % dans l'État de Virginie et 37,0 % dans un autre État (16,4 % dans le Sud, 10,9 % dans le Nord-Est, 5,6 % dans le Midwest, 4,0 % dans l'Ouest), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 11,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41,6 % en Asie, 36,1 % en Amérique latine, 10,4 % en Europe, 9,9 % en Afrique, 1,6 % en Amérique du Nord, 0,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 50,3 % étaient naturalisés américain et 49,7 % étaient étrangers[67],[68].
132
+
133
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 275 000 immigrés illégaux, soit 3,5 % de la population[69].
134
+
135
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,58 % de Blancs, 19,39 % de Noirs, 5,50 % d'Asiatiques (1,30 % d'Indiens, 0,88 % de Coréens, 0,84 % de Philippins, 0,75 % de Chinois, 0,67 % de Viêts), 2,92 % de Métis, 0,37 % d'Amérindiens, 0,07 % d'Océaniens et 3,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
136
+
137
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,68 %), principalement blanche et noire (0,78 %) et blanche et asiatique (0,74 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,24 %).
138
+
139
+ Les non hispaniques représentaient 92,10 % de la population avec 64,82 % de Blancs, 19,04 % de Noirs, 5,45 % d'Asiatiques, 2,27 % de Métis, 0,26 % d'Amérindiens, 0,06 % d'Océaniens et 0,19 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 7,90 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,94 %), du Salvador (1,55 %) et de Porto Rico (0,92 %)[65].
140
+
141
+ En 2010, la Virginie avait la 8e plus forte proportion d'Asiatiques et la 9e plus forte proportion de Noirs des États-Unis.
142
+
143
+ L'État comptait également les 9e plus grands nombres de Noirs (1 551 399) et d'Asiatiques (439 890) des États-Unis.
144
+
145
+ Les « mariages interraciaux » sont restés interdits en Virginie jusqu'en 1967[70].
146
+
147
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 91,4 %, dont 63,5 % de Blancs, 18,9 % de Noirs, 5,8 % d'Asiatiques et 2,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 8,6 %[72].
148
+
149
+ En 2000, les Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (11,7 %), américaine (11,4 %), anglaise (11,1 %), irlandaise (9,8 %) et italienne (3,6 %)[73].
150
+
151
+ L'État avait la 9e plus forte proportion de personnes d'origine scot d'Ulster (2,2 %).
152
+
153
+ L'État abrite la 14e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 95 240 Juifs en 2013 (41 215 en 1971), soit 1,2 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Washington-Arlington-Alexandria (68 000), Virginia Beach-Norfolk-Newport News (13 450) et Richmond (10 100)[74]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés et les villes indépendantes de la banlieue de Washington tels que le comté d'Arlington (6,7 %), la ville de Falls Church (6,1 %), le comté de Fairfax (3,6 %) et les villes d'Alexandria (3,5 %) et Fairfax (3,3 %).
154
+
155
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (12,4 %) et Amérindiens du Mexique (4,4 %)[75].
156
+
157
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (24,5 %), du Salvador (19,6 %), de Porto Rico (11,7 %), du Guatemala (5,3 %), de la Bolivie (5,0 %), du Honduras (4,8 %) et du Pérou (4,6 %)[76]. Composée à 47,5 % de Blancs, 8,2 % de Métis, 4,4 % de Noirs, 1,4 % d'Amérindiens, 0,6 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 37,8 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 29,2 % des Amérindiens, 22,2 % des Métis, 15,4 % des Océaniens, 5,5 % des Blancs, 1,8 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 94,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[77].
158
+
159
+ L'État avait la plus forte proportion de personnes originaires de la Bolivie (0,39 %), la 2e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,55 %), les 4e plus fortes proportions de personnes originaires du Honduras (0,38 %) et du Pérou (0,36 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes originaires de Cuba (0,19 %).
160
+
161
+ L'État comptait également le plus grand nombre de personnes originaires de la Bolivie (31 333), le 4e plus grand nombre de personnes originaires du Salvador (123 800), le 5e plus grand nombre de personnes originaires du Pérou (29 096), le 6e plus grand nombre de personnes originaires d'Argentine (6 263), les 7e plus grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (7 388) et du Venezuela (4 429), le 8e plus grand nombre de personnes originaires du Honduras (30 583) ainsi que le 9e plus grand nombre de personnes originaires du Guatemala (33 556).
162
+
163
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (23,6 %), Coréens (16,0 %), Philippins (15,2 %), Chinois (13,6 %), Viêts (12,2 %) et Pakistanais (5,6 %)[78].
164
+
165
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de Pakistanais (0,31 %), la 5e plus forte proportion de Coréens (0,88 %), les 6e plus fortes proportions d'Indiens (1,30 %) et de Viêts (0,67 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de Philippins (0,84 %).
166
+
167
+ L'État comptait également le 4e plus grand nombre de Coréens (70 577), le 5e plus grand nombre de Viêts (53 529), les 6e plus grands nombres de Pakistanais (24 464), de Thaïs (6 729) et de Bangladais (5 848), les 7e plus grands nombres d'Indiens (103 916) et de Cambodgiens (6 178) ainsi que le 10e plus grand nombre de Philippins (66 963).
168
+
169
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (91,8 %), principalement blanche et noire (26,7 %), blanche et asiatique (25,3 %), blanche et autre (11,9 %), blanche et amérindienne (11,0 %), noire et amérindienne (4,2 %), noire et autre (3,1 %) et noire et asiatique (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,2 %)[79].
170
+
171
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 41 % des habitants de Virginie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 31 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 28 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[81].
172
+
173
+ L'anglais est la langue officielle de l'État de Virginie depuis 1981[82].
174
+
175
+ Selon l'American Community Survey, en 2010 85,87 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 6,41 % déclare parler l'espagnol, 0,77 % le coréen, 0,63 % le vietnamien, 0,57 % une langue chinoise, 0,56 % le tagalog et 5,19 % une autre langue[83].
176
+
177
+ La Virginie est un État essentiellement conservateur et républicain. Néanmoins, les comtés constituant la banlieue de Washington (Arlington, Ville d'Alexandria, Fairfax) au nord-est ou encore la ville de Richmond sont plus démocrates que ceux du reste de l'État.
178
+
179
+ En 1928, Herbert Hoover est le premier candidat républicain au XXe siècle à remporter la Virginie. De 1964 à 2004, cet État du Sud ne vote pas une seule fois pour un candidat démocrate. Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président et candidat républicain George W. Bush l'a emporté avec 53,68 % des voix contre seulement 45,48 % au candidat démocrate John Kerry.
180
+
181
+ Lors de l’élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte cependant la Virginie avec 51,8 % des voix contre le candidat républicain John McCain, mettant un arrêt à plus de 40 années de victoires consécutives des républicains à l'élection présidentielle. Il réitère sa victoire face à Mitt Romney en 2012.
182
+
183
+ En 2016, la démocrate Hillary Clinton récolte le plus de voix avec 49,8 % des voix face à 44,4 % pour le républicain Donald Trump, vainqueur au niveau national. C'est la première fois depuis 1924 que la Virginie est remportée par un candidat démocrate qui n'est pas élu président. De plus, Donald Trump reçoit le plus faible pourcentage de voix pour un candidat républicain en Virginie depuis Thomas Dewey en 1948.
184
+
185
+ Cette bascule de l'État vers les démocrates est principalement due à l'expansion de la banlieue de Washington au nord de l'État de Virginie.
186
+
187
+ La Virginie a l'habitude depuis 1977 d'élire un gouverneur dont l'appartenance politique est opposée au locataire de la Maison-Blanche. Républicain sous le mandat de Jimmy Carter, son gouverneur est démocrate de 1982 à 1994 sous les mandats de Ronald Reagan et George H. W. Bush. Lors de la première élection qui suit l'arrivée de Bill Clinton à la Maison-Blanche, la Virginie bascule de nouveau chez les républicains. Dès 2001, année de l'élection de George W. Bush, elle élit de nouveau un démocrate, en l'occurrence Mark Warner. Le 8 novembre 2005, après une campagne électorale acharnée, les électeurs de Virginie maintiennent la tradition et élisent le lieutenant-gouverneur démocrate Tim Kaine pour succéder à Warner par 51 % des voix contre 46,8 % au républicain Jerry Kilgore. Personnellement opposé à la peine de mort en Virginie, il refuse toutefois de s'opposer à la Législature de Virginie sur cette question. En revanche, il met son veto aux propositions de loi visant à étendre le champ d'application de celle-ci.
188
+
189
+ Lors des élections du 3 novembre 2009, la tradition est une nouvelle fois respectée quand, un an après l'élection du démocrate Barack Obama à la Maison-Blanche, c'est le républicain Bob McDonnell qui est élu gouverneur avec 59 % des voix contre 41 % au démocrate Creigh Deeds[85]. McDonnell annonce sa décision de signer les propositions de loi visant à étendre la peine de mort. En 2012, l'avocat général du comté de Culpeper démissionne à la suite du scandale provoqué par la reconnaissance, par la Cour du juge James Turk, d'une erreur judiciaire affectant Michael Wayne Hash, condamné en 1996 à la prison à perpétuité pour homicide[86]. Hash est défendu par l'Innocence Project, qui a réussi à convaincre en 2007 le Virginia Board of Forensic Science d'utiliser des tests ADN Y-STR (en)[86].
190
+
191
+ En novembre 2006, les électeurs approuvent par référendum par 57 % des suffrages un amendement constitutionnel interdisant le mariage homosexuel et réservant ainsi l'institution du mariage ou toute union civile aux couples de personnes de sexe opposé.
192
+
193
+ Le premier gouverneur de Virginie a été Patrick Henry de 1776 à 1779. Le gouverneur actuel est Ralph Northam (démocrate). Il a succédé en janvier 2018 à Terry McAuliffe[87].
194
+
195
+ Le gouverneur en Virginie est élu et à la tête de l'État (directeur général). Il est responsable de la mise en œuvre des lois de la Virginie et supervise le pouvoir exécutif de l'État. Enfin il avance et poursuit des politiques et des programmes nouveaux[88].
196
+
197
+ L'Assemblée générale de Virginie, se compose d'un Sénat de 40 élus, partagé entre 21 républicains et 19 démocrates en juillet 2016, et d'une Chambre des délégués de 100 élus, contrôlé par 66 républicains lors de la législature 2016-2018.
198
+
199
+ Au niveau fédéral, lors de la législature 2015-2017, les deux sénateurs de Virginie tous deux démocrates ne sont autres que les anciens gouverneurs Mark Warner et Tim Kaine, tandis que huit républicains et trois démocrates représentent l'État à la Chambre des représentants.
200
+
201
+ L'économie de la Virginie repose sur plusieurs secteurs diversifiés. De la région d'Hampton Roads jusqu'à Richmond et jusqu'au comté de Lee au sud-ouest, dominent les installations militaires, l'élevage, le tabac et la culture de l'arachide. Les tomates ont depuis peu dépassé le soja comme culture dominante de l'État. De nombreux domaines viticoles se trouvent dans le Northern Neck et le long des montagnes Blue Ridge : ils commencent à avoir du succès, notamment auprès des touristes[89].
202
+
203
+ D'après le recensement de 2000, la Virginie possède un grand nombre de circonscriptions socialement favorisées et attire de nombreuses entreprises. Le nord de l'État offre une importante concentration de firmes de haute technologie (circuit intégré, logiciel, etc.). Ce secteur a remplacé les secteurs traditionnels du charbon et du tabac pour la valeur des productions[90]. Le Dulles Technology Corridor (en) situé à proximité de l'aéroport international de Washington-Dulles possède la plus grande implantation d'entreprises liées à l'internet, aux communications et aux logiciels.
204
+
205
+ Les agences fédérales du gouvernement américain et la défense emploient un grand nombre de personnes hautement qualifiées : la Central Intelligence Agency, le département de la Défense des États-Unis, la Fondation nationale pour la science, l'Institut d'études géologiques des États-Unis et l'United States Patent and Trademark Office. La plus grande base militaire est la Base navale de Norfolk[91].
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207
+ La Virginie a été un État pionnier dans la défense des droits de propriété des colons américains. Ces événements historiques expliquent sans doute que plusieurs serveurs racine du DNS soient concentrés dans cet État.[réf. nécessaire] La Virginie est par ailleurs très proche de Washington et de la bibliothèque du Congrès, où se trouve également le projet de Bibliothèque numérique mondiale.
208
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209
+ La Virginie possède un important patrimoine historique qui en fait l'un des berceaux des États-Unis : l'État compte les résidences de George Washington, Thomas Jefferson et de Robert Lee[93].
210
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211
+ La culture virginienne est diverse et s'intègre à la culture du sud des États-Unis : le dialecte du Piémont est connu pour avoir influencé la langue américaine du Sud[94]. Les habitants du littoral parlent avec un accent local distinct[95].
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213
+ Dans la cuisine du Sud des États-Unis, la Virginie maintient ses propres traditions. Le jambon de Virginie, Smithfield ham est protégé par la loi et n'est produit qu'à Smithfield[96]. La Virginie produit du vin dans plusieurs régions : Monticello, North Fork of Roanoke, Virginia's Eastern Shore, Northern Neck George Washington Birthplace (AVA), Rocky Knob.
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215
+ La Virginie est riche d'un patrimoine mobilier et architectural de l'époque coloniale. Thomas Jefferson et beaucoup d'autres personnalités politiques du début du XIXe siècle ont favorisé l'épanouissement du style néoclassique. L'influence des Allemands de Pennsylvanie est également perceptible dans de nombreux endroits de l'État[97].
216
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217
+ La fondation pour les humanités de Virginie (Virginia Foundation for the Humanities), basée à Charlottesville, œuvre pour le développement de la vie culturelle et intellectuelle de l'État, en liaison avec le National Endowment for the Humanities (en)[98]. Le musée des Beaux-Arts de Virginie gère plusieurs établissements. Le musée possède la plus grande série d'œufs Fabergé en dehors de la Russie[99]. Le Chrysler Museum of Art expose une importante collection d'objets d'art, parmi lesquels une sculpture de Le Bernin[100]. Le Science Museum of Virginia (en), le Frontier Culture Museum (en), le Mariners' Museum (en) et l'Art Museum of Western Virginia (en) sont les autres grands musées de Virginie. On trouve également des musées en plein air et des champs de bataille tels que Williamsburg, le Richmond National Battlefield Park et le Fredericksburg and Spotsylvania National Military Park (en).
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+ La Virginie, officiellement le Commonwealth de Virginie (en anglais : Virginia /vɚˈdʒɪn.iə/[2] et Commonwealth of Virginia) est un État des États-Unis. Il s'agit de l'un des quatre États des États-Unis à porter le titre de Commonwealth. Historiquement rattaché au Sud des États-Unis, sa capitale actuelle est Richmond. Il est limitrophe, au nord, du Maryland et du district de Columbia, au sud, de la Caroline du Nord et du Tennessee, à l'ouest, du Kentucky et de la Virginie-Occidentale, et est bordée à l'est par la baie de Chesapeake et l'océan Atlantique.
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+ Son nom vient de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre (1533-1603), dite la « reine vierge » (Virgin Queen) parce qu'elle ne s'est jamais mariée. La colonie de Virginie, fondée le 14 mai 1607[3], est administrée par la compagnie de Londres jusqu'en 1624, puis devient une colonie royale. Elle établit sa prospérité sur les plantations et le commerce du tabac. Vers 1770, la Virginie est l'une des premières colonies à contester la tutelle britannique. Plusieurs Virginiens jouèrent un grand rôle dans la guerre d'indépendance, au premier rang desquels figure George Washington. Elle est connue comme « le Vieux Dominion » (The Old Dominion) ou encore comme la « mère des présidents » (Mother of Presidents), parce que huit présidents américains y sont nés.
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+ Sur le plan politique, la Virginie, État confédéré durant la guerre de Sécession, se range dans les régions conservatrices du Sud, bien que l’État soit disputé entre les républicains et les démocrates[4].
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9
+ La Virginie se place au 35e rang des États américains pour sa superficie et au 12e rang pour sa population, avec plus de 8 millions d'habitants. La ville la plus peuplée est Virginia Beach. Le comté le plus peuplé est celui de Fairfax dans le nord et la ville la plus étendue est celle de Suffolk, qui comprend une grande partie du grand marais lugubre. La majorité de la population est d'origine européenne, en particulier du nord de l'Europe, mais plus d'un cinquième est constitué d'Afro-Américains. La première religion est le baptisme.
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11
+ Aujourd'hui, l'économie virginienne est diversifiée. Elle repose notamment sur les emplois fédéraux et militaires dans le nord et à Hampton Roads, où se trouvent respectivement le plus grand bâtiment de bureaux du pays et, à Norfolk, la plus grande base navale du monde. Le « Triangle historique de la Virginie coloniale » (Historic Triangle of Colonial Virginia (en)) comprend Jamestown, Yorktown et Williamsburg, qui attirent des milliers de touristes. Le réseau urbain est connecté par le troisième plus grand réseau d’autoroutes du pays[5].
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13
+ En 2019, sa population s'élève à 8 535 519 habitants[6].
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15
+ L'histoire ancienne de la Virginie est faite d'anecdotes où se mêlent conquistadors, indiens Powhatans et Anglais. À l'origine, ce nom fut donné officiellement à la colonie en 1607 : soit en l'honneur de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre, décédée quatre ans plus tôt, surnommée la « reine vierge » car elle ne s'était jamais mariée ; soit en raison de la difficulté rencontrée par les colons de s'établir sur un territoire vierge (Virgin land)[7].
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+ Elle fut la première colonie anglaise du Nouveau Monde. La Virginie est l’un des quatre États (sur 50) à porter le titre de Commonwealth, avec Pennsylvanie, Massachusetts, et Kentucky.
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+ C'est l’une des Treize Colonies qui a fondé les États-Unis, en jouant un rôle moteur. Quatre des cinq premiers présidents des États-Unis venaient de Virginie (Washington, Madison, Monroe et Jefferson).
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21
+ Dans les années 1820 des groupes de vigilantes sont organisés dans l’État, notamment avec le soutien d'Andrew Jackson, pour surveiller les esclaves et au besoin les abattre. Ces patrouilles arrêtent également les voyageurs blancs venus du Nord ; ceux ne pouvant fournir une explication valable à leur présence dans le Sud sont arrêtés pour être interrogés en profondeur. Ceux arrêtés avec de la propagande anti-esclavagiste sont fouettés et, à l'occasion, pendus[12].
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+ En 1862, lors de la guerre de Sécession, la Virginie fait partie des États sudistes esclavagistes, hostiles au président Lincoln, qui décident de se séparer de l'Union. Richmond devient la capitale des États confédérés. Cependant, les comtés de l'ouest de l’État refusent de quitter l'Union. Ils se séparent du reste de l'État et deviennent la Virginie-Occidentale, dont l'existence est entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
24
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25
+ La Virginie est d'une superficie totale de 110 785 km2, dont 8 236 km2 d'eaux de surface, ce qui la classe au 35e rang pour la superficie aux États-Unis[14]. La Virginie est frontalière du Maryland et de Washington, D.C. au nord et à l'est ; de l’océan Atlantique à l'est ; de la Caroline du Nord et du Tennessee au sud ; du Kentucky à l'ouest, et enfin de la Virginie-Occidentale au nord et à l'ouest. Les frontières de la Virginie avec le Maryland et Washington sont définies par la ligne des plus basses eaux du Potomac[15]. Sa frontière méridionale coïncide (et est définie par) le parallèle de latitude 36° 30′ nord, bien que des erreurs cadastrales entraînent localement des écarts qui n'excèdent pas trois minute d'arc[16]. La frontière avec le Tennessee n'a été confirmée qu'en 1893, au terme d'un jugement de la Cour suprême des États-Unis[17].
26
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27
+ La baie de Chesapeake sépare le continent de la péninsule orientale de Virginie. La baie est née de l’enfouissement des vallées de la Susquehanna et de la James River[19]. Plusieurs rivières de Virginie se déversent dans la baie de Chesapeake, parmi lesquelles le Potomac, le Rappahannock, la York River, et la James River , ce qui dessine un ensemble de trois péninsules protubérant dans la baie[20],[21].
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29
+ Les Bas-champs forment une partie de la plaine littorale entre la côte Atlantique et une ligne de subsidence. Ils englobent la côte est et les quelques estuaires de la baie de Chesapeake. Le Piedmont est une succession de contreforts faits de roches sédimentaires et ignées à l'est de montagnes qui se sont formées à l'ère Mésozoïque[22]. La région, réputée pour ses sols argileux et lourds, comprend les Southwest Mountains autour de Charlottesville[23]. Les montagnes Bleues, un sous-ensemble des monts Appalaches, culminent en Virginie, avec le mont Rogers (1 746 m d'altitude[24]). La région de Ridge and Valley, à l'ouest de ces montagnes, comprend les Appalaches et la vallée de Shenandoah. Cette région calcaire englobe la montagne de Massanutten (en)[25]. Le plateau de Cumberland et les monts de Cumberland se dressent à la pointe sud-ouest de l'État, au sud des monts Allegheny. Dans cette région, les rivières s'écoulent en direction du nord-ouest, selon des lits filamentaires, pour se déverser dans le bassin de l'Ohio[26].
30
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31
+ Les massifs calcaires de l’État sont percés de 4 000 grottes, dont une dizaine est ouverte aux touristes[27].
32
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33
+ L’activité sismique de la Virginie est irrégulière ; les tremblements de terre dépassent rarement la magnitude de 4,5 sur l’Échelle de Richter, tant il est vrai que l'État est éloigné des contours de la plaque nord-américaine : le tremblement de terre le plus intense, d'une magnitude estimée à 5,9, est survenu en 1897 dans les environs de Blacksburg[28]. Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,8 a frappé le centre de la Virginie le 23 août 2011, non loin de Mineral ; ses secousses se seraient fait sentir jusqu'à Toronto (Ontario, Canada), Atlanta (Géorgie, États-Unis) et en Floride[29].
34
+
35
+ Les mines de charbon exploitent 45 veines traversant les trois massifs montagneux de l’État, dans la zone des bassins du Mésozoïque[30]. On tire en outre de son sous-sol quantité de ressources minérales : de l’ardoise, de la cyanite, des graves (62 millions de tonnes[31] en 2012).
36
+
37
+ Le climat de la Virginie est un climat subtropical humide (Cfa dans la classification de Köppen) qui devient plus chaud et plus humide à mesure que l'on progresse vers le sud et l'est[32]. L'influence Atlantique affectée par les fronts créés par le Gulf Stream, prédomine sur la côte, mais avec des ouragans, qui se concentrent particulièrement à l'embouchure de la baie de Chesapeake[33]. Les étés y sont particulièrement chauds et humides avec un ensoleillement important et une pluie chaude drue.
38
+
39
+ La Virginie connaît en moyenne 35 à 45 jours d'orage, surtout dans l'Ouest de l’État[34], et un volume de précipitations annuel de 1 082 mm[33]. Les masses d'air froid traversant les chaînes montagneuses en hiver sont la cause d'abondantes précipitations neigeuses, comme le blizzard de 1996 et les tempêtes de neige de l'hiver 2009–2010. L’interaction de ces phénomènes avec le relief crée des microclimats dans la vallée de Shenandoah, le sud-ouest montagneux et la plaine côtière[35]. La Virginie subit en moyenne sept tornades annuellement, d'intensité F2 ou moins sur l'échelle de Fujita[36].
40
+
41
+ Ces dernières années, l’expansion urbaine de Washington en direction du Nord de la Virginie s'est traduite par la formation d'un îlot de chaleur urbain, dû principalement au fait que le rayonnement solaire est davantage absorbé dans les zones densément peuplées[37]. Le rapport de 2011 de l’American Lung Association signale que la qualité de l'air s'est dégradée dans 11 comtés, le comté de Fairfax étant le plus pollué, essentiellement du fait des gaz d'échappement[38],[39]. La brume sèche des montagnes proviendrait principalement des centrales thermiques au charbon[40].
42
+
43
+
44
+
45
+ Les forêts de Virginie sont principalement des forêts de feuillus à feuilles larges ; elles couvrent 65 % du territoire[41]. En plaine on rencontre surtout des touffes denses de coniums et des mousses qui recherchent l'humidité, ainsi que des forêts de caryers et de chênes dans les monts Blue Ridge[32] ; mais depuis le début des années 1990, les ravages du bombyx ont mis un terme à la prédominance des chêneraies[42]. Dans la région des bas-champs, le pin à l'encens tend à dominer, avec des ripisylves de cyprès chauve à travers les lagunes de Great Dismal et de Nottoway. Parmi les autres plantes on trouve le noisetier, l’érable, le tulipier de Virginie, le laurier des montagnes, les asclépiades, les fleurs d'aster et plusieurs espèces de fougères. Les prairies les plus étendues se situent le long de la côte atlantique et dans les montagnes de l'ouest : on y trouve les plus grandes populations de trille blanc d’Amérique du Nord[32][43]. La flore de la côte sud-est est celle des pinèdes maritimes.
46
+
47
+ Les principales espèces de mammifères sont le cerf de Virginie, l’ours noir, le castor, le lynx, coyote, le raton laveur, la mouffette, la marmotte, l’opossum de Virginie, le renard gris ou roux et le lapin à queue blanche[44]. Parmi les autres mammifères, on trouve le ragondin, l’écureuil chauve, l’écureuil gris, polatouche, le tamia, la grande chauve-souris brune et la belette. Les principales espèces d'oiseaux sont les cardinals (symbole de l’État), la chouette rayée, la mésange de Caroline, la buse à queue rousse, le balbuzard pêcheur, le pélican brun, la caille, la mouette, l'aigle chauve et le dindon sauvage. On trouve aussi en Virginie le petit et le grand Pic. Le faucon pèlerin a été introduit au parc national de Shenandoah vers le milieu des années 1990[45]. Le sandre doré jaune, la truite de rivière, le bar de Roanoke et le poisson-chat bleu ne sont que quelques-unes des 210 espèces recensées de poissons d'eau vive[46]. On trouve fréquemment dans les rivières à fond rocheux quantité d'écrevisses et de salamandres[32]. La baie de Chesapeake abrite de nombreuses espèces, dont le crabe bleu, la palourde, l’huître, et le bar rayé[47].
48
+
49
+ L'État de Virginie possède une trentaine de sites gérés par le National Park Service, parmi lesquels le Great Falls Park et le sentier des Appalaches, ainsi qu'un parc national, le Parc national de Shenandoah[48]. Le parc de Shenandoah a été inauguré en 1935 : on peut le traverser par la pittoresque route de Skyline Drive. Près de 40 % de la superficie du parc (322 km2) est classé zone sauvage par le système de gestion national des zones de nature sauvage[49]. La Virginie gère elle-même 34 parcs d'État et 17 forêts domaniales, par l'intermédiaire du Department of Conservation and Recreation and the Department of Forestry[50],[51]. La baie de Chesapeake, quoiqu'elle ne soit pas un parc national, est cela dit protégée à la fois par les lois de la Virginie et les lois fédérales ; le Chesapeake Bay Program, programme de restauration du bassin hydrographique, est géré conjointement par ces deux autorités. Le parc d'État de Dismal Swamp s'étend jusqu'en Caroline du Nord, tout comme le Back Bay National Wildlife Refuge (en), qui délimite les Outer Banks[52].
50
+
51
+ La Virginie peut être divisée en plusieurs régions, parmi lesquelles[53] :
52
+
53
+ On compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service en Virginie[54] :
54
+
55
+ L'État de Virginie est divisé en 95 comtés et 38 villes indépendantes[55].
56
+
57
+ L'État est en partie intégré au BosWash, une mégalopole s'étendant sur plusieurs États du Nord-Est des États-Unis entre Boston et Washington.
58
+
59
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et quatre aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie[56].
60
+
61
+ (5 636 232)
62
+
63
+ (5 949 859)
64
+
65
+ (5,6 %)
66
+
67
+ (1 676 822)
68
+
69
+ (1 707 369)
70
+
71
+ (1,8 %)
72
+
73
+ (128 472)
74
+
75
+ (131 980)
76
+
77
+ (2,7 %)
78
+
79
+ (309 544)
80
+
81
+ (309 283)
82
+
83
+ (-0,1 %)
84
+
85
+ (107 342)
86
+
87
+ (106 087)
88
+
89
+ (-1,2 %)
90
+
91
+ En 2010, 90,1 % des Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 86,6 % dans une aire métropolitaine et 3,5 % dans une aire micropolitaine.
92
+
93
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie.
94
+
95
+ (9 051 961)
96
+
97
+ (9 443 180)
98
+
99
+ (4,3 %)
100
+
101
+ (1 779 243)
102
+
103
+ (1 810 266)
104
+
105
+ (1,7 %)
106
+
107
+ (508 260)
108
+
109
+ (509 249)
110
+
111
+ (0,2 %)
112
+
113
+ En 2013, l'aire métropolitaine combinée de Washington-Baltimore-Arlington était la 4e aire métropolitaine combinée la plus peuplée des États-Unis après celles de New York-Newark (23 484 225 habitants), Los Angeles-Long Beach (18 351 929 habitants) et Chicago-Naperville (9 912 730 habitants).
114
+
115
+ L'État de Virginie compte 229 municipalités[57], dont 18 de plus de 30 000 habitants.
116
+
117
+ La municipalité de Virginia Beach était la 39e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
118
+
119
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de la Virginie à 8 535 519 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 6,68 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 8 001 024 habitants[58]. Depuis 2010, l'État connaît la 13e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
120
+
121
+ Avec 8 001 024 habitants en 2010, la Virginie était le 12e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,59 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de Louisa[59].
122
+
123
+ Avec 78,23 hab./km2 en 2010, la Virginie était le 14e État le plus dense des États-Unis.
124
+
125
+ Le taux d'urbains était de 75,5 % et celui de ruraux de 24,5 %[60].
126
+
127
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[61] (12,6 ‰ en 2012[62]) et le taux de mortalité à 7,4 ‰[63] (7,5 ‰ en 2012[64]). L'indice de fécondité était de 1,888 8 enfants par femme[61] (1,84 en 2012[62]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,8 ‰[63] (6,4 ‰ en 2012[64]). La population était composée de 23,17 % de personnes de moins de 18 ans, 10,02 % de personnes entre 18 et 24 ans, 27,49 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,11 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,21 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,5 ans[65].
128
+
129
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 259 374) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 138 401) avec un excédent des naissances (334 232) sur les décès (195 831), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 119 680) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 95 545) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 24 135)[66].
130
+
131
+ Selon des estimations de 2013, 86,8 % des Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 49,8 % dans l'État de Virginie et 37,0 % dans un autre État (16,4 % dans le Sud, 10,9 % dans le Nord-Est, 5,6 % dans le Midwest, 4,0 % dans l'Ouest), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 11,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41,6 % en Asie, 36,1 % en Amérique latine, 10,4 % en Europe, 9,9 % en Afrique, 1,6 % en Amérique du Nord, 0,5 % en Océanie). Parmi ces derniers, 50,3 % étaient naturalisés américain et 49,7 % étaient étrangers[67],[68].
132
+
133
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 275 000 immigrés illégaux, soit 3,5 % de la population[69].
134
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135
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 68,58 % de Blancs, 19,39 % de Noirs, 5,50 % d'Asiatiques (1,30 % d'Indiens, 0,88 % de Coréens, 0,84 % de Philippins, 0,75 % de Chinois, 0,67 % de Viêts), 2,92 % de Métis, 0,37 % d'Amérindiens, 0,07 % d'Océaniens et 3,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
136
+
137
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,68 %), principalement blanche et noire (0,78 %) et blanche et asiatique (0,74 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,24 %).
138
+
139
+ Les non hispaniques représentaient 92,10 % de la population avec 64,82 % de Blancs, 19,04 % de Noirs, 5,45 % d'Asiatiques, 2,27 % de Métis, 0,26 % d'Amérindiens, 0,06 % d'Océaniens et 0,19 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 7,90 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,94 %), du Salvador (1,55 %) et de Porto Rico (0,92 %)[65].
140
+
141
+ En 2010, la Virginie avait la 8e plus forte proportion d'Asiatiques et la 9e plus forte proportion de Noirs des États-Unis.
142
+
143
+ L'État comptait également les 9e plus grands nombres de Noirs (1 551 399) et d'Asiatiques (439 890) des États-Unis.
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+
145
+ Les « mariages interraciaux » sont restés interdits en Virginie jusqu'en 1967[70].
146
+
147
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 91,4 %, dont 63,5 % de Blancs, 18,9 % de Noirs, 5,8 % d'Asiatiques et 2,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 8,6 %[72].
148
+
149
+ En 2000, les Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (11,7 %), américaine (11,4 %), anglaise (11,1 %), irlandaise (9,8 %) et italienne (3,6 %)[73].
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+ L'État avait la 9e plus forte proportion de personnes d'origine scot d'Ulster (2,2 %).
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+
153
+ L'État abrite la 14e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 95 240 Juifs en 2013 (41 215 en 1971), soit 1,2 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Washington-Arlington-Alexandria (68 000), Virginia Beach-Norfolk-Newport News (13 450) et Richmond (10 100)[74]. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés et les villes indépendantes de la banlieue de Washington tels que le comté d'Arlington (6,7 %), la ville de Falls Church (6,1 %), le comté de Fairfax (3,6 %) et les villes d'Alexandria (3,5 %) et Fairfax (3,3 %).
154
+
155
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (12,4 %) et Amérindiens du Mexique (4,4 %)[75].
156
+
157
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (24,5 %), du Salvador (19,6 %), de Porto Rico (11,7 %), du Guatemala (5,3 %), de la Bolivie (5,0 %), du Honduras (4,8 %) et du Pérou (4,6 %)[76]. Composée à 47,5 % de Blancs, 8,2 % de Métis, 4,4 % de Noirs, 1,4 % d'Amérindiens, 0,6 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 37,8 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 29,2 % des Amérindiens, 22,2 % des Métis, 15,4 % des Océaniens, 5,5 % des Blancs, 1,8 % des Noirs, 0,8 % des Asiatiques et 94,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[77].
158
+
159
+ L'État avait la plus forte proportion de personnes originaires de la Bolivie (0,39 %), la 2e plus forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,55 %), les 4e plus fortes proportions de personnes originaires du Honduras (0,38 %) et du Pérou (0,36 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes originaires de Cuba (0,19 %).
160
+
161
+ L'État comptait également le plus grand nombre de personnes originaires de la Bolivie (31 333), le 4e plus grand nombre de personnes originaires du Salvador (123 800), le 5e plus grand nombre de personnes originaires du Pérou (29 096), le 6e plus grand nombre de personnes originaires d'Argentine (6 263), les 7e plus grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (7 388) et du Venezuela (4 429), le 8e plus grand nombre de personnes originaires du Honduras (30 583) ainsi que le 9e plus grand nombre de personnes originaires du Guatemala (33 556).
162
+
163
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (23,6 %), Coréens (16,0 %), Philippins (15,2 %), Chinois (13,6 %), Viêts (12,2 %) et Pakistanais (5,6 %)[78].
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165
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de Pakistanais (0,31 %), la 5e plus forte proportion de Coréens (0,88 %), les 6e plus fortes proportions d'Indiens (1,30 %) et de Viêts (0,67 %) ainsi que la 8e plus forte proportion de Philippins (0,84 %).
166
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167
+ L'État comptait également le 4e plus grand nombre de Coréens (70 577), le 5e plus grand nombre de Viêts (53 529), les 6e plus grands nombres de Pakistanais (24 464), de Thaïs (6 729) et de Bangladais (5 848), les 7e plus grands nombres d'Indiens (103 916) et de Cambodgiens (6 178) ainsi que le 10e plus grand nombre de Philippins (66 963).
168
+
169
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (91,8 %), principalement blanche et noire (26,7 %), blanche et asiatique (25,3 %), blanche et autre (11,9 %), blanche et amérindienne (11,0 %), noire et amérindienne (4,2 %), noire et autre (3,1 %) et noire et asiatique (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,2 %)[79].
170
+
171
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 41 % des habitants de Virginie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 31 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 28 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[81].
172
+
173
+ L'anglais est la langue officielle de l'État de Virginie depuis 1981[82].
174
+
175
+ Selon l'American Community Survey, en 2010 85,87 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 6,41 % déclare parler l'espagnol, 0,77 % le coréen, 0,63 % le vietnamien, 0,57 % une langue chinoise, 0,56 % le tagalog et 5,19 % une autre langue[83].
176
+
177
+ La Virginie est un État essentiellement conservateur et républicain. Néanmoins, les comtés constituant la banlieue de Washington (Arlington, Ville d'Alexandria, Fairfax) au nord-est ou encore la ville de Richmond sont plus démocrates que ceux du reste de l'État.
178
+
179
+ En 1928, Herbert Hoover est le premier candidat républicain au XXe siècle à remporter la Virginie. De 1964 à 2004, cet État du Sud ne vote pas une seule fois pour un candidat démocrate. Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président et candidat républicain George W. Bush l'a emporté avec 53,68 % des voix contre seulement 45,48 % au candidat démocrate John Kerry.
180
+
181
+ Lors de l’élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte cependant la Virginie avec 51,8 % des voix contre le candidat républicain John McCain, mettant un arrêt à plus de 40 années de victoires consécutives des républicains à l'élection présidentielle. Il réitère sa victoire face à Mitt Romney en 2012.
182
+
183
+ En 2016, la démocrate Hillary Clinton récolte le plus de voix avec 49,8 % des voix face à 44,4 % pour le républicain Donald Trump, vainqueur au niveau national. C'est la première fois depuis 1924 que la Virginie est remportée par un candidat démocrate qui n'est pas élu président. De plus, Donald Trump reçoit le plus faible pourcentage de voix pour un candidat républicain en Virginie depuis Thomas Dewey en 1948.
184
+
185
+ Cette bascule de l'État vers les démocrates est principalement due à l'expansion de la banlieue de Washington au nord de l'État de Virginie.
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+
187
+ La Virginie a l'habitude depuis 1977 d'élire un gouverneur dont l'appartenance politique est opposée au locataire de la Maison-Blanche. Républicain sous le mandat de Jimmy Carter, son gouverneur est démocrate de 1982 à 1994 sous les mandats de Ronald Reagan et George H. W. Bush. Lors de la première élection qui suit l'arrivée de Bill Clinton à la Maison-Blanche, la Virginie bascule de nouveau chez les républicains. Dès 2001, année de l'élection de George W. Bush, elle élit de nouveau un démocrate, en l'occurrence Mark Warner. Le 8 novembre 2005, après une campagne électorale acharnée, les électeurs de Virginie maintiennent la tradition et élisent le lieutenant-gouverneur démocrate Tim Kaine pour succéder à Warner par 51 % des voix contre 46,8 % au républicain Jerry Kilgore. Personnellement opposé à la peine de mort en Virginie, il refuse toutefois de s'opposer à la Législature de Virginie sur cette question. En revanche, il met son veto aux propositions de loi visant à étendre le champ d'application de celle-ci.
188
+
189
+ Lors des élections du 3 novembre 2009, la tradition est une nouvelle fois respectée quand, un an après l'élection du démocrate Barack Obama à la Maison-Blanche, c'est le républicain Bob McDonnell qui est élu gouverneur avec 59 % des voix contre 41 % au démocrate Creigh Deeds[85]. McDonnell annonce sa décision de signer les propositions de loi visant à étendre la peine de mort. En 2012, l'avocat général du comté de Culpeper démissionne à la suite du scandale provoqué par la reconnaissance, par la Cour du juge James Turk, d'une erreur judiciaire affectant Michael Wayne Hash, condamné en 1996 à la prison à perpétuité pour homicide[86]. Hash est défendu par l'Innocence Project, qui a réussi à convaincre en 2007 le Virginia Board of Forensic Science d'utiliser des tests ADN Y-STR (en)[86].
190
+
191
+ En novembre 2006, les électeurs approuvent par référendum par 57 % des suffrages un amendement constitutionnel interdisant le mariage homosexuel et réservant ainsi l'institution du mariage ou toute union civile aux couples de personnes de sexe opposé.
192
+
193
+ Le premier gouverneur de Virginie a été Patrick Henry de 1776 à 1779. Le gouverneur actuel est Ralph Northam (démocrate). Il a succédé en janvier 2018 à Terry McAuliffe[87].
194
+
195
+ Le gouverneur en Virginie est élu et à la tête de l'État (directeur général). Il est responsable de la mise en œuvre des lois de la Virginie et supervise le pouvoir exécutif de l'État. Enfin il avance et poursuit des politiques et des programmes nouveaux[88].
196
+
197
+ L'Assemblée générale de Virginie, se compose d'un Sénat de 40 élus, partagé entre 21 républicains et 19 démocrates en juillet 2016, et d'une Chambre des délégués de 100 élus, contrôlé par 66 républicains lors de la législature 2016-2018.
198
+
199
+ Au niveau fédéral, lors de la législature 2015-2017, les deux sénateurs de Virginie tous deux démocrates ne sont autres que les anciens gouverneurs Mark Warner et Tim Kaine, tandis que huit républicains et trois démocrates représentent l'État à la Chambre des représentants.
200
+
201
+ L'économie de la Virginie repose sur plusieurs secteurs diversifiés. De la région d'Hampton Roads jusqu'à Richmond et jusqu'au comté de Lee au sud-ouest, dominent les installations militaires, l'élevage, le tabac et la culture de l'arachide. Les tomates ont depuis peu dépassé le soja comme culture dominante de l'État. De nombreux domaines viticoles se trouvent dans le Northern Neck et le long des montagnes Blue Ridge : ils commencent à avoir du succès, notamment auprès des touristes[89].
202
+
203
+ D'après le recensement de 2000, la Virginie possède un grand nombre de circonscriptions socialement favorisées et attire de nombreuses entreprises. Le nord de l'État offre une importante concentration de firmes de haute technologie (circuit intégré, logiciel, etc.). Ce secteur a remplacé les secteurs traditionnels du charbon et du tabac pour la valeur des productions[90]. Le Dulles Technology Corridor (en) situé à proximité de l'aéroport international de Washington-Dulles possède la plus grande implantation d'entreprises liées à l'internet, aux communications et aux logiciels.
204
+
205
+ Les agences fédérales du gouvernement américain et la défense emploient un grand nombre de personnes hautement qualifiées : la Central Intelligence Agency, le département de la Défense des États-Unis, la Fondation nationale pour la science, l'Institut d'études géologiques des États-Unis et l'United States Patent and Trademark Office. La plus grande base militaire est la Base navale de Norfolk[91].
206
+
207
+ La Virginie a été un État pionnier dans la défense des droits de propriété des colons américains. Ces événements historiques expliquent sans doute que plusieurs serveurs racine du DNS soient concentrés dans cet État.[réf. nécessaire] La Virginie est par ailleurs très proche de Washington et de la bibliothèque du Congrès, où se trouve également le projet de Bibliothèque numérique mondiale.
208
+
209
+ La Virginie possède un important patrimoine historique qui en fait l'un des berceaux des États-Unis : l'État compte les résidences de George Washington, Thomas Jefferson et de Robert Lee[93].
210
+
211
+ La culture virginienne est diverse et s'intègre à la culture du sud des États-Unis : le dialecte du Piémont est connu pour avoir influencé la langue américaine du Sud[94]. Les habitants du littoral parlent avec un accent local distinct[95].
212
+
213
+ Dans la cuisine du Sud des États-Unis, la Virginie maintient ses propres traditions. Le jambon de Virginie, Smithfield ham est protégé par la loi et n'est produit qu'à Smithfield[96]. La Virginie produit du vin dans plusieurs régions : Monticello, North Fork of Roanoke, Virginia's Eastern Shore, Northern Neck George Washington Birthplace (AVA), Rocky Knob.
214
+
215
+ La Virginie est riche d'un patrimoine mobilier et architectural de l'époque coloniale. Thomas Jefferson et beaucoup d'autres personnalités politiques du début du XIXe siècle ont favorisé l'épanouissement du style néoclassique. L'influence des Allemands de Pennsylvanie est également perceptible dans de nombreux endroits de l'État[97].
216
+
217
+ La fondation pour les humanités de Virginie (Virginia Foundation for the Humanities), basée à Charlottesville, œuvre pour le développement de la vie culturelle et intellectuelle de l'État, en liaison avec le National Endowment for the Humanities (en)[98]. Le musée des Beaux-Arts de Virginie gère plusieurs établissements. Le musée possède la plus grande série d'œufs Fabergé en dehors de la Russie[99]. Le Chrysler Museum of Art expose une importante collection d'objets d'art, parmi lesquels une sculpture de Le Bernin[100]. Le Science Museum of Virginia (en), le Frontier Culture Museum (en), le Mariners' Museum (en) et l'Art Museum of Western Virginia (en) sont les autres grands musées de Virginie. On trouve également des musées en plein air et des champs de bataille tels que Williamsburg, le Richmond National Battlefield Park et le Fredericksburg and Spotsylvania National Military Park (en).
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+ La Virginie-Occidentale (en anglais : West Virginia, /wɛst vɝ.ˈdʒɪ.niə/[2] Écouter) est un État des États-Unis bordé au nord par la Pennsylvanie et le Maryland, à l'est et au sud par la Virginie, à l'ouest par le Kentucky et l'Ohio. Il s'agit d'un État montagneux et rural où des communautés ont longtemps vécu dans un certain isolement. Sa ressource principale fut longtemps constituée par les mines de charbon bitumineux. Ainsi pourvue, la Virginie-Occidentale est l'un des États les plus sauvages de l'Est américain. En plus des nombreuses montagnes qui font partie de l'État, de nombreuses forêts viennent contribuer à son isolement[3].
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+ En 2019, sa population s'élève à 1 792 147 habitants[1].
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+ Le nom Virginie vient de la reine vierge Élisabeth Ire d'Angleterre.
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11
+ L'État fut créé au cours de la guerre de Sécession. En effet, les comtés du nord-ouest de la Virginie ne souhaitaient pas se séparer de l'Union, à la différence des planteurs du sud et de la côte qui adhérèrent aux États confédérés. La Virginie-Occidentale se sépara donc de la Virginie lors du congrès de Wheeling qui se tint dans la ville du même nom, et fut admise dans l'Union en 1863. L'existence de l'État fut entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
12
+
13
+ En 1912 et 1913, la répression d'un important mouvement ouvrier, connu comme la « guerre des mineurs », fait au moins cinquante morts[4].
14
+
15
+ À la fin XXe siècle, la Virginie-Occidentale est victime de pollution à l'acide perfluorooctanoïque, causée par une usine de l'entreprise DuPont pour ses produits de la marque Téflon. Cette affaire est l'objet du film Dark Water de Todd Haynes avec Mark Ruffalo, en 2020.
16
+
17
+ L'État de Virginie-Occidentale est divisé en 55 comtés[5].
18
+
19
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et six aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale[6].
20
+
21
+ (364 908)
22
+
23
+ (364 101)
24
+
25
+ (-0,2 %)
26
+
27
+ (251 599)
28
+
29
+ (258 294)
30
+
31
+ (2,7 %)
32
+
33
+ (147 950)
34
+
35
+ (145 757)
36
+
37
+ (-1,5 %)
38
+
39
+ (5 636 232)
40
+
41
+ (5 949 859)
42
+
43
+ (5,6 %)
44
+
45
+ (124 454)
46
+
47
+ (121 992)
48
+
49
+ (-2,0 %)
50
+
51
+ (103 299)
52
+
53
+ (101 225)
54
+
55
+ (-2,0 %)
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57
+ (128 472)
58
+
59
+ (131 980)
60
+
61
+ (2,7 %)
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+
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+ (107 342)
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65
+ (106 087)
66
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+ (-1,2 %)
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+
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+ (58 258)
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+ (57 747)
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+ (-0,9 %)
74
+
75
+ En 2010, 77,7 % des Ouest-Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 61,1 % dans une aire métropolitaine et 16,5 % dans une aire micropolitaine.
76
+
77
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale.
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+ (708 228)
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+ (702 984)
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+ (-0,7 %)
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+ (9 051 961)
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+
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+ (9 443 180)
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+ (4,3 %)
90
+
91
+ (154 451)
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+
93
+ (153 780)
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+
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+ (-0,4 %)
96
+
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+ (2 660 727)
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99
+ (2 659 937)
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+ (-0,0 %)
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103
+ L'État de Virginie-Occidentale compte 232 municipalités[7], dont treize de plus de 10 000 habitants.
104
+
105
+ La superficie de la Virginie-Occidentale est de 62 809 km2[3].
106
+
107
+ L'État partage ses frontières avec les états américains suivants[11] :
108
+
109
+ Son élévation est de 460 mètres au-dessus du niveau de la mer.
110
+
111
+ La Virginie-Occidentale comprend cinq régions[12] :
112
+
113
+ Elle comprend aussi deux panhandles :
114
+
115
+ Le National Park Service gère les sites suivants en Virginie-Occidentale[13] :
116
+
117
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de la Virginie-Occidentale à 1 792 147 habitants au 1er juillet 2019, soit une baisse de 3,28 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 1 852 994 habitants[14]. Depuis 2010, l'État connaît la 3e croissance démographique la moins soutenue des États-Unis.
118
+
119
+ Avec 1 852 994 habitants en 2010, la Virginie-Occidentale était le 38e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,60 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord-ouest du comté de Braxton[15].
120
+
121
+ Avec 29,76 hab./km2 en 2010, la Virginie-Occidentale était le 29e État le plus dense des États-Unis.
122
+
123
+ Le taux d'urbains était de 48,7 % et celui de ruraux de 51,3 %[16]. L'État comptait le 3e plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %) et le Vermont (61,1 %).
124
+
125
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 11,0 ‰[17] (11,2 ‰ en 2012[17]) et le taux de mortalité à 11,5 ‰[17] (11,8 ‰ en 2012[17]). L'indice de fécondité était de 1,83 enfants par femme (1,85 en 2012[17]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 7,3 ‰[17] (7,3 ‰ en 2012[17]). La population était composée de 20,91 % de personnes de moins de 18 ans, 9,12 % de personnes entre 18 et 24 ans, 24,73 % de personnes entre 25 et 44 ans, 29,19 % de personnes entre 45 et 64 ans et 16,05 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 41,3 ans[18].
126
+
127
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 1 305) était le résultat d'une part d'un solde naturel négatif (- 3 087) avec un excédent des décès (69 596) sur les naissances (66 509), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 4 910) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 3 177) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 1 733)[19].
128
+
129
+ Selon des estimations de 2013, 98,1 % des Ouest-Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 70,0 % dans l'État de Virginie-Occidentale et 28,1 % dans un autre État (14,0 % dans le Sud, 7,3 % dans le Midwest, 5,3 % dans le Nord-Est, 1,6 % dans l'Ouest), 0,5 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 1,4 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (37,7 % en Asie, 32,5 % en Amérique latine, 17,9 % en Europe, 5,1 % en Afrique, 5,0 % en Amérique du Nord, 1,8 % en Océanie). Parmi ces derniers, 49,7 % étaient naturalisés américain et 50,3 % étaient étrangers[20],[21].
130
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+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 93,90 % de Blancs, 3,41 % de Noirs, 1,46 % de Métis, 0,67 % d'Asiatiques, 0,20 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,33 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
132
+
133
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,38 %), principalement blanche et noire (0,63 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,08 %).
134
+
135
+ Les non-hispaniques représentaient 98,80 % de la population avec 93,16 % de Blancs, 3,35 % de Noirs, 1,35 % de Métis, 0,66 % d'Asiatiques, 0,19 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,06 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 1,20 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (0,52 %)[18].
136
+
137
+ En 2010, l'État de Virginie-Occidentale avait la 3e plus forte proportion de Blancs après le Vermont (95,29 %) et le Maine (95,23 %) ainsi que la 3e plus forte proportion de Blancs non hispaniques après le Maine (94,42 %) et le Vermont (94,32 %). A contrario, l'État avait les plus faibles proportions d'Hispaniques, d'Amérindiens et d'Océaniens ainsi que la 2e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %).
138
+
139
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 98,6 %, dont 92,6 % de Blancs, 3,3 % de Noirs et 1,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 1,4 %[23].
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+
141
+ En 2000, les Ouest-Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine américaine (18,8 %), allemande (14,0 %), irlandaise (11,0 %), anglaise (9,8 %) et italienne (3,9 %)[24].
142
+
143
+ L'État avait la 2e plus forte proportion de personnes d'origine américaine.
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+
145
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (28,7 %) et Pieds-Noirs (3,2 %)[25].
146
+
147
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (43,6 %), de Porto Rico (16,6 %), d'Espagne (4,4 %) et du Salvador (4,0 %)[26]. Composée à 61,7 % de Blancs, 9,7 % de Métis, 4,5 % de Noirs, 1,3 % d'Amérindiens, 0,5 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 22,1 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 9,6 % des Océaniens, 7,9 % des Métis, 7,8 % des Amérindiens, 1,6 % des Noirs, 1,0 % des Asiatiques, 0,8 % des Blancs et 80,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[26].
148
+
149
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (26,6 %), Chinois (21,9 %), Philippins (15,6 %), Coréens (8,4 %), Viêts (7,3 %), Japonais (4,7 %) et Pakistanais (4,1 %)[27].
150
+
151
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (94,5 %), principalement blanche et noire (42,7 %), blanche et amérindienne (28,5 %), blanche et asiatique (11,4 %) et blanche et autre (5,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (5,5 %)[28].
152
+
153
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 45 % des habitants de Virginie-Occidentale se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 30 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 25 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[30].
154
+
155
+ La Virginie-Occidentale a l'anglais comme langue officielle depuis 2005[31].
156
+
157
+ Favorable aux républicains au début du XXe siècle[35], la Virginie-Occidentale devient un bastion du Parti démocrate après la Grande Dépression[36]. L'État opère cependant un virage à droite depuis 2000[37]. Cette évolution s'explique par l'importance de l'industrie du charbon[37] (et une hostilité aux régulations environnementales) et par la composition de son électorat, conservateur et religieux, parmi les plus blancs, les plus âgés et les moins éduqués du pays[36]. Entre 1994 et 2016, le pourcentage d'électeurs inscrits en tant que démocrate est passé de 65 % à 46 %[38].
158
+
159
+ Lors des élections présidentielles, il est rare qu'un candidat démocrate ne remporte la présidence sans avoir remporté la Virginie-Occidentale. Entre 1960 et 2000, les démocrates remportent l'État à chaque élection présidentielle sauf en 1972 et 1984, années des raz-de-marée électoraux de Richard Nixon et Ronald Reagan. À partir de 2000, l'État effectue un virage politique assez net vers la droite, au moins à l'occasion des scrutins présidentiels. Depuis cette date, il accorde une majorité aux candidats républicains : George W. Bush en 2000 (51,9 % des voix) et 2004 (56,1 %), John McCain en 2008 (55,7 %) et Mitt Romney en 2012 (62,3%) ; ces deux dernières élections ayant été remportées par Barack Obama au niveau national. En accordant 42 points d'avance à Donald Trump en 2016, la Virginie-Occidentale devient l'État le plus républicain du pays après le Wyoming[35].
160
+
161
+ Le Parti démocrate a résisté plus longtemps au niveau local, notamment en raison de son poids historique et de candidats démocrates plus conservateurs qu'au niveau national, notamment sur les questions énergétiques et d'environnement[36]. En novembre 2014, les démocrates perdent toutefois les deux chambres du congrès local, acquis aux démocrates depuis les années 1930. Les républicains remportent 64 des 100 sièges de la Chambres des délégués (en) et 18 des 35 sièges du Sénat (en), après le changement de parti d'un démocrate[39]. Deux ans plus tard, les républicains accroissent leur majorité au Sénat (22 contre 12)[38] et remportent presque tous les postes de l'exécutif local : secrétaire d'État, auditeur, commissaire à l'Agriculture et procureur général (le seul poste jusqu'alors détenu par un républicain, Patrick Morrisey). Jim Justice, millionnaire dans l'industrie du charbon, réussit néanmoins à conserver le poste de gouverneur dans le camp démocrate et le trésorier sortant John Perdue est réélu[40].
162
+
163
+ Au niveau fédéral, la Virginie-Occidentale élit trois membres de la Chambre des représentants et deux sénateurs. Après les élections de 2014, les républicains disposent de tous les sièges de Virginie-Occidentale à la Chambre des représentants, une première depuis les années 1920[41]. Lors du 115e congrès, les représentants de l'État sont les républicains David McKinley, Alex Mooney et Evan Jenkins. Les deux sénateurs sont le démocrate Joe Manchin (élu en 2010) et la républicaine Shelley Moore Capito (qui devient en 2012 le premier sénateur républicain de l'État depuis 1958[37]).
164
+
165
+ Robert Byrd, sénateur de 1959 à 2010, est le sénateur de l'État ayant siégé le plus longtemps au Congrès. Ancien membre du Ku Klux Klan et soupçonné de conserver des sentiments racistes, il n'en est pas moins l'un des démocrates au Sénat les plus à gauche, et s'illustre notamment en s'opposant au Patriot Act et à la guerre d'Irak.
166
+
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+ Le gouverneur de Virginie-Occidentale détient le pouvoir exécutif en plus d'incarner le plus haut bureau de l'État en Virginie-Occidentale. Actuellement, le gouverneur est le républicain Jim Justice[42].
168
+
169
+ Le pouvoir législatif est détenu par la législature de Virginie-Occidentale formée par 100 membres au niveau de la Chambre des représentants et de 34 membres au niveau du Sénat (en)[43].
170
+
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+ Le pouvoir judiciaire de l'État est détenu par un organe d'État nommé West Virginia Judiciary. Il est formé de tribunaux suivants[44] :
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+
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+ Les deux Sénateurs fédéraux pour la Virginie-Occidentale sont Joe Manchin et Shelley Moore Capito[45].
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+
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+ Joe Manchin, sénateur depuis 2010.
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+ Shelley Moore Capito, sénatrice depuis 2015.
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+ Le charbon a été pendant longtemps un secteur fondamental de l'économie de l'État ; aujourd'hui les mines à ciel ouvert restent en activité malgré leur impact environnemental et les critiques des associations écologistes.
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+
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+ Pour l'exercice financier de 2018, le budget officiel de l'État de Virginie-Occidentale est de 4,26 milliards de dollars avec en contrepartie un déficit de 11 millions de dollars[46],[47].
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+ La Virginie-Occidentale est l'État des États-Unis le plus touché par les décès provoqués par la consommation de drogues[48].
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+ La gastronomie de l'État est marquée par une forte présence de viande et de pommes de terre. Les hot-dogs, le saucisson et les Frankfurter de même que les soft roll, la moutarde, la salade de chou et les rouleaux de pepperoni font aussi partie de la gastronomie locale. Enfin la tarte à la citrouille semble être un dessert de choix en Virginie-Occidentale[49],[50],[51].
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+ Localement du bœuf, des bovins laitiers, des poulets et des dindes sont élevés dans l'État. Au niveau des cultures c'est surtout des pommes, des pêches et du maïs qui sont cultivés sur le territoire. Enfin la pomme Golden Delicious trouve son origine en Virginie-occidentale[49],[50],[51].
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+ La Virginie-Occidentale (en anglais : West Virginia, /wɛst vɝ.ˈdʒɪ.niə/[2] Écouter) est un État des États-Unis bordé au nord par la Pennsylvanie et le Maryland, à l'est et au sud par la Virginie, à l'ouest par le Kentucky et l'Ohio. Il s'agit d'un État montagneux et rural où des communautés ont longtemps vécu dans un certain isolement. Sa ressource principale fut longtemps constituée par les mines de charbon bitumineux. Ainsi pourvue, la Virginie-Occidentale est l'un des États les plus sauvages de l'Est américain. En plus des nombreuses montagnes qui font partie de l'État, de nombreuses forêts viennent contribuer à son isolement[3].
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+ En 2019, sa population s'élève à 1 792 147 habitants[1].
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+ Le nom Virginie vient de la reine vierge Élisabeth Ire d'Angleterre.
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+ L'État fut créé au cours de la guerre de Sécession. En effet, les comtés du nord-ouest de la Virginie ne souhaitaient pas se séparer de l'Union, à la différence des planteurs du sud et de la côte qui adhérèrent aux États confédérés. La Virginie-Occidentale se sépara donc de la Virginie lors du congrès de Wheeling qui se tint dans la ville du même nom, et fut admise dans l'Union en 1863. L'existence de l'État fut entérinée par une décision de la Cour suprême en 1870.
12
+
13
+ En 1912 et 1913, la répression d'un important mouvement ouvrier, connu comme la « guerre des mineurs », fait au moins cinquante morts[4].
14
+
15
+ À la fin XXe siècle, la Virginie-Occidentale est victime de pollution à l'acide perfluorooctanoïque, causée par une usine de l'entreprise DuPont pour ses produits de la marque Téflon. Cette affaire est l'objet du film Dark Water de Todd Haynes avec Mark Ruffalo, en 2020.
16
+
17
+ L'État de Virginie-Occidentale est divisé en 55 comtés[5].
18
+
19
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini onze aires métropolitaines et six aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale[6].
20
+
21
+ (364 908)
22
+
23
+ (364 101)
24
+
25
+ (-0,2 %)
26
+
27
+ (251 599)
28
+
29
+ (258 294)
30
+
31
+ (2,7 %)
32
+
33
+ (147 950)
34
+
35
+ (145 757)
36
+
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+ (-1,5 %)
38
+
39
+ (5 636 232)
40
+
41
+ (5 949 859)
42
+
43
+ (5,6 %)
44
+
45
+ (124 454)
46
+
47
+ (121 992)
48
+
49
+ (-2,0 %)
50
+
51
+ (103 299)
52
+
53
+ (101 225)
54
+
55
+ (-2,0 %)
56
+
57
+ (128 472)
58
+
59
+ (131 980)
60
+
61
+ (2,7 %)
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+
63
+ (107 342)
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65
+ (106 087)
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+ (-1,2 %)
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+ (58 258)
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+ (57 747)
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+ (-0,9 %)
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+
75
+ En 2010, 77,7 % des Ouest-Virginiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 61,1 % dans une aire métropolitaine et 16,5 % dans une aire micropolitaine.
76
+
77
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Virginie-Occidentale.
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+ (708 228)
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+
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+ (702 984)
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+ (-0,7 %)
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+ (9 051 961)
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+ (9 443 180)
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+ (4,3 %)
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91
+ (154 451)
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+ (153 780)
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+ (2 660 727)
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+ (2 659 937)
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+ (-0,0 %)
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103
+ L'État de Virginie-Occidentale compte 232 municipalités[7], dont treize de plus de 10 000 habitants.
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+
105
+ La superficie de la Virginie-Occidentale est de 62 809 km2[3].
106
+
107
+ L'État partage ses frontières avec les états américains suivants[11] :
108
+
109
+ Son élévation est de 460 mètres au-dessus du niveau de la mer.
110
+
111
+ La Virginie-Occidentale comprend cinq régions[12] :
112
+
113
+ Elle comprend aussi deux panhandles :
114
+
115
+ Le National Park Service gère les sites suivants en Virginie-Occidentale[13] :
116
+
117
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de la Virginie-Occidentale à 1 792 147 habitants au 1er juillet 2019, soit une baisse de 3,28 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 1 852 994 habitants[14]. Depuis 2010, l'État connaît la 3e croissance démographique la moins soutenue des États-Unis.
118
+
119
+ Avec 1 852 994 habitants en 2010, la Virginie-Occidentale était le 38e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,60 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord-ouest du comté de Braxton[15].
120
+
121
+ Avec 29,76 hab./km2 en 2010, la Virginie-Occidentale était le 29e État le plus dense des États-Unis.
122
+
123
+ Le taux d'urbains était de 48,7 % et celui de ruraux de 51,3 %[16]. L'État comptait le 3e plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %) et le Vermont (61,1 %).
124
+
125
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 11,0 ‰[17] (11,2 ‰ en 2012[17]) et le taux de mortalité à 11,5 ‰[17] (11,8 ‰ en 2012[17]). L'indice de fécondité était de 1,83 enfants par femme (1,85 en 2012[17]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 7,3 ‰[17] (7,3 ‰ en 2012[17]). La population était composée de 20,91 % de personnes de moins de 18 ans, 9,12 % de personnes entre 18 et 24 ans, 24,73 % de personnes entre 25 et 44 ans, 29,19 % de personnes entre 45 et 64 ans et 16,05 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 41,3 ans[18].
126
+
127
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 1 305) était le résultat d'une part d'un solde naturel négatif (- 3 087) avec un excédent des décès (69 596) sur les naissances (66 509), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 4 910) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 3 177) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 1 733)[19].
128
+
129
+ Selon des estimations de 2013, 98,1 % des Ouest-Virginiens étaient nés dans un État fédéré, dont 70,0 % dans l'État de Virginie-Occidentale et 28,1 % dans un autre État (14,0 % dans le Sud, 7,3 % dans le Midwest, 5,3 % dans le Nord-Est, 1,6 % dans l'Ouest), 0,5 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 1,4 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (37,7 % en Asie, 32,5 % en Amérique latine, 17,9 % en Europe, 5,1 % en Afrique, 5,0 % en Amérique du Nord, 1,8 % en Océanie). Parmi ces derniers, 49,7 % étaient naturalisés américain et 50,3 % étaient étrangers[20],[21].
130
+
131
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 93,90 % de Blancs, 3,41 % de Noirs, 1,46 % de Métis, 0,67 % d'Asiatiques, 0,20 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,33 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
132
+
133
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,38 %), principalement blanche et noire (0,63 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,08 %).
134
+
135
+ Les non-hispaniques représentaient 98,80 % de la population avec 93,16 % de Blancs, 3,35 % de Noirs, 1,35 % de Métis, 0,66 % d'Asiatiques, 0,19 % d'Amérindiens, 0,02 % d'Océaniens et 0,06 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 1,20 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (0,52 %)[18].
136
+
137
+ En 2010, l'État de Virginie-Occidentale avait la 3e plus forte proportion de Blancs après le Vermont (95,29 %) et le Maine (95,23 %) ainsi que la 3e plus forte proportion de Blancs non hispaniques après le Maine (94,42 %) et le Vermont (94,32 %). A contrario, l'État avait les plus faibles proportions d'Hispaniques, d'Amérindiens et d'Océaniens ainsi que la 2e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %).
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139
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 98,6 %, dont 92,6 % de Blancs, 3,3 % de Noirs et 1,7 % de Métis, et celle des Hispaniques à 1,4 %[23].
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+ En 2000, les Ouest-Virginiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine américaine (18,8 %), allemande (14,0 %), irlandaise (11,0 %), anglaise (9,8 %) et italienne (3,9 %)[24].
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+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (28,7 %) et Pieds-Noirs (3,2 %)[25].
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+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (43,6 %), de Porto Rico (16,6 %), d'Espagne (4,4 %) et du Salvador (4,0 %)[26]. Composée à 61,7 % de Blancs, 9,7 % de Métis, 4,5 % de Noirs, 1,3 % d'Amérindiens, 0,5 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 22,1 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 9,6 % des Océaniens, 7,9 % des Métis, 7,8 % des Amérindiens, 1,6 % des Noirs, 1,0 % des Asiatiques, 0,8 % des Blancs et 80,5 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[26].
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+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (26,6 %), Chinois (21,9 %), Philippins (15,6 %), Coréens (8,4 %), Viêts (7,3 %), Japonais (4,7 %) et Pakistanais (4,1 %)[27].
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+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 45 % des habitants de Virginie-Occidentale se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 30 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 25 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[30].
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+ La Virginie-Occidentale a l'anglais comme langue officielle depuis 2005[31].
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+ Favorable aux républicains au début du XXe siècle[35], la Virginie-Occidentale devient un bastion du Parti démocrate après la Grande Dépression[36]. L'État opère cependant un virage à droite depuis 2000[37]. Cette évolution s'explique par l'importance de l'industrie du charbon[37] (et une hostilité aux régulations environnementales) et par la composition de son électorat, conservateur et religieux, parmi les plus blancs, les plus âgés et les moins éduqués du pays[36]. Entre 1994 et 2016, le pourcentage d'électeurs inscrits en tant que démocrate est passé de 65 % à 46 %[38].
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+ Au niveau fédéral, la Virginie-Occidentale élit trois membres de la Chambre des représentants et deux sénateurs. Après les élections de 2014, les républicains disposent de tous les sièges de Virginie-Occidentale à la Chambre des représentants, une première depuis les années 1920[41]. Lors du 115e congrès, les représentants de l'État sont les républicains David McKinley, Alex Mooney et Evan Jenkins. Les deux sénateurs sont le démocrate Joe Manchin (élu en 2010) et la républicaine Shelley Moore Capito (qui devient en 2012 le premier sénateur républicain de l'État depuis 1958[37]).
164
+
165
+ Robert Byrd, sénateur de 1959 à 2010, est le sénateur de l'État ayant siégé le plus longtemps au Congrès. Ancien membre du Ku Klux Klan et soupçonné de conserver des sentiments racistes, il n'en est pas moins l'un des démocrates au Sénat les plus à gauche, et s'illustre notamment en s'opposant au Patriot Act et à la guerre d'Irak.
166
+
167
+ Le gouverneur de Virginie-Occidentale détient le pouvoir exécutif en plus d'incarner le plus haut bureau de l'État en Virginie-Occidentale. Actuellement, le gouverneur est le républicain Jim Justice[42].
168
+
169
+ Le pouvoir législatif est détenu par la législature de Virginie-Occidentale formée par 100 membres au niveau de la Chambre des représentants et de 34 membres au niveau du Sénat (en)[43].
170
+
171
+ Le pouvoir judiciaire de l'État est détenu par un organe d'État nommé West Virginia Judiciary. Il est formé de tribunaux suivants[44] :
172
+
173
+ Les deux Sénateurs fédéraux pour la Virginie-Occidentale sont Joe Manchin et Shelley Moore Capito[45].
174
+
175
+ Joe Manchin, sénateur depuis 2010.
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+
177
+ Shelley Moore Capito, sénatrice depuis 2015.
178
+
179
+ Le charbon a été pendant longtemps un secteur fondamental de l'économie de l'État ; aujourd'hui les mines à ciel ouvert restent en activité malgré leur impact environnemental et les critiques des associations écologistes.
180
+
181
+ Pour l'exercice financier de 2018, le budget officiel de l'État de Virginie-Occidentale est de 4,26 milliards de dollars avec en contrepartie un déficit de 11 millions de dollars[46],[47].
182
+
183
+ La Virginie-Occidentale est l'État des États-Unis le plus touché par les décès provoqués par la consommation de drogues[48].
184
+
185
+ La gastronomie de l'État est marquée par une forte présence de viande et de pommes de terre. Les hot-dogs, le saucisson et les Frankfurter de même que les soft roll, la moutarde, la salade de chou et les rouleaux de pepperoni font aussi partie de la gastronomie locale. Enfin la tarte à la citrouille semble être un dessert de choix en Virginie-Occidentale[49],[50],[51].
186
+
187
+ Localement du bœuf, des bovins laitiers, des poulets et des dindes sont élevés dans l'État. Au niveau des cultures c'est surtout des pommes, des pêches et du maïs qui sont cultivés sur le territoire. Enfin la pomme Golden Delicious trouve son origine en Virginie-occidentale[49],[50],[51].
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+ Un virus est un agent infectieux nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et les constituants pour se répliquer. Le nom virus a été emprunté au XVIe siècle par Ambroise Paré[1] au latin vīrus, ī, n. (« venin, poison, proprement suc des plantes »)[2],[3],[a]. La science des virus est la virologie, et ses experts sont des virologues ou virologistes.
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+
3
+ On considère de plus en plus les virus comme faisant partie des acaryotes[8]. Ils changent de forme durant leur cycle, passant par deux stades :
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5
+ Pour les humains, sur les environ 5 000 espèces décrites[9], seules 129 sont pathogènes[10].
6
+
7
+ Le débat sur la nature des virus (vivants ou pas) repose sur des notions complexes[11],[12],[13] et reste aujourd'hui ouvert. Selon de nombreuses définitions[14] du vivant (entité matérielle réalisant les fonctions de relation, nutrition, reproduction), les virus ne sont pas des êtres vivants. Cependant en élargissant la définition du vivant à une entité qui diminue le niveau d'entropie et se reproduit en commettant des erreurs, les virus pourraient être considérés comme vivants.
8
+
9
+ Les maladies virales comme la rage, la fièvre jaune ou la variole affectent l'Homme depuis des millénaires. Des hiéroglyphes mettent en évidence la poliomyélite dans l'Égypte antique ; des écrits de l’Antiquité gréco-romaine et d’Extrême-Orient décrivent certaines maladies virales.
10
+
11
+ À la fin du XIXe siècle, la conception d’agents infectieux qui ne fussent ni des bactéries, ni des champignons, ni des parasites, et que l’on ne pût déceler au microscope optique, était encore difficile. Le médecin testerin Jean Hameau avait fait un premier exposé sur les virus en 1837 devant la Société royale de médecine de Bordeaux, Réflexions sur les virus, puis devant l’Académie nationale de médecine en 1843. Son Mémoire sur les virus est présenté en séance de l’Académie de médecine le 14 avril 1850[15].
12
+
13
+ Les scientifiques isolaient alors les agents infectieux grâce aux filtres de porcelaine utilisés pour recueillir les bactéries. Entre 1887 et 1892, le botaniste russe Dimitri Ivanovski, en étudiant la mosaïque du tabac, montre que la sève des plantes malades contenait un agent infectieux non retenu par les filtres Chamberland (conçus par le biologiste du même nom). Ivanovski pensait à une toxine ou une très petite bactérie. C’est le chimiste hollandais Martinus Beijerinck qui approfondit ces travaux et, en 1898, écarta à la fois l’hypothèse bactérienne, et l'hypothèse toxinique : diluant la sève de plantes infectées, il l'inocula à des plantes qui développèrent la maladie ; réitérant la manipulation, il put transmettre la maladie de multiples fois, montrant ainsi que la sève de la dernière plante infectée était aussi virulente que la première, effet qu'une toxine, après tant de dilutions n'aurait pu produire[16]. Beijerinck appela l'agent Contagium vivum fluidum (« germe vivant soluble »).
14
+
15
+ À la même époque, le premier virus identifié est celui de la fièvre aphteuse, par Friedrich Löffler et Paul Frosch. Le premier virus pathogène de l'Homme identifié est celui de la fièvre jaune, entre 1900 et 1902. Louis Pasteur les nomma « infrabactéries », d'autres les qualifièrent de « virus filtrants » ou « virus ultrafiltrants ».
16
+
17
+ C’est pendant la Première Guerre mondiale que l’Anglais Frederick Twort et le microbiologiste franco-canadien Félix d'Hérelle mettent en évidence le phénomène de « lyse transmissible » observable par la lyse des bactéries cultivées en milieu solide. Ce phénomène est dû à un virus de bactéries que Félix d'Hérelle qualifia de bactériophage. Les virus des plantes, des animaux, de l’Homme et des bactéries étaient ainsi découverts et leurs listes ne cessèrent de s’allonger au cours du XXe siècle.
18
+
19
+ Vers 1925, un virus[17] était défini comme un « agent responsable d'une maladie infectieuse, parasite, de nature particulaire et de taille comprise entre 0,01 et 0,3 micromètre »[18].
20
+
21
+ L’apparition de la microscopie électronique dans les années 1930 permit l’observation des virus[19], mais on ne savait toujours pas à cette époque ce qu’ils étaient réellement. Le biochimiste américain Wendell Stanley cristallisa le virus de la mosaïque du tabac sous forme de cristal protéique en 1935. L'année suivante, des études complémentaires montrèrent que ce cristal contenait également de l’ARN. Les études ultérieures montrèrent que, selon les virus étudiés, ceux-ci étaient composés soit de protéines et d’ARN, soit de protéines et d’ADN. C’est en 1957 qu'André Lwoff proposa une définition[20] claire et moderne des virus. En 1959, les microbiologistes Lwoff, Anderson et Jacob proposèrent le terme de virion pour définir la particule virale infectieuse[21]
22
+
23
+ À partir des années 1960, les progrès des cultures cellulaires, de la microscopie électronique et de la biologie moléculaire permirent de progresser dans la compréhension des mécanismes de réplication des virus, dans la réalisation de diagnostics fiables et dans l’élaboration de vaccins.
24
+
25
+ On sait, depuis la fin du XXe siècle, que l'océan mondial est un immense réservoir de virus[22], de la surface aux évents hydrothermaux[23] en passant par l'Arctique et les sédiments marins[24].
26
+ Dans l'eau de mer, la concentration en particules virales est de 106 à 108 particules par millilitre[25].
27
+ En surface et près des rivages, les concentrations en virus habituellement rencontrées sont de l'ordre de 107 virus par millilitre (soit dix mille virus par millimètre cube (un millième de mililitre))[22] ; la concentration décroissant avec la profondeur et la distance au rivage. Des concentrations plus élevées (108 à 109 / cm3) se rencontrent dans les sédiments marins proches de la surface[22].
28
+
29
+ Ces virus jouent dans l'océan un rôle majeur dans le contrôle des blooms planctoniques, ainsi que dans les cycles biogéochimiques, en particulier dans le cycle du carbone océanique (quotidiennement environ 20 % des organismes constituant la biomasse microbienne océanique totale est tuée par des virus[26] ; ces derniers s'attaquent massivement au phytoplancton[27] et au zooplancton, mais aussi aux bactéries[28] et cyanophycées[29]).
30
+
31
+ Grâce aux progrès de la cytométrie en flux et de l'analyse génétique (métagénomique notamment), en quelques décennies les chercheurs ont inventorié près de 200 000 types de populations virales en mer (en 2019, on en comptait 195 728 exactement, un chiffre douze fois plus élevé que celui de l'évaluation faite en 2016)[30] ; 90 % des virus identifiés en mer entre 2016 et 2019 étaient jusqu'alors inconnus de la science. Remarque : on ne parle pas ici d'espèces mais de populations, au sein desquelles il y a plus de flux de gènes dans un groupe qu'entre groupes de virus (si les virus séquencés partagent au moins 95 % de leur ADN, alors ils sont classés dans une même population distincte des autres).
32
+
33
+ En 2007 on a estimé qu'il pourrait y avoir environ 1030 virus dans l'océan ; étirés et mis bout à bout, ils formeraient une ligne s'étendant au-delà des 60 galaxies les plus proches. Et chaque seconde il y aurait environ 1023 infections virales dans l'océan, jouant un rôle majeur dans l'évolution et l'entretien de la biodiversité marine. L'abondance virale semble liée à l'abondance et à la productivité en procaryotes, mais cette relation varie selon les environnements marins, notamment en fonction de la température[26].
34
+
35
+ Le virome (en) est la composante virale d'un microbiome. Ainsi le virome humain (en) est l'ensemble des communautés virales du microbiote de l'organisme humain. La recherche actuelle estime que dans le corps humain il y a 100 fois plus de virus (1015) que de cellules humaines (1013)[31]. Chaque individu en bonne santé porte en moyenne plus de 10 types de virus responsables d'infections virales systémiques chroniques et asymptomatiques[32].
36
+
37
+ On caractérise un virus par son incapacité à se reproduire par mitose, par scissiparité ou par méiose. Pour répliquer son acide nucléique, il dépend d'une cellule hôte qu'il doit infecter pour détourner et utiliser son métabolisme : un virus est nécessairement un parasite intracellulaire. Il est composé d'une ou plusieurs molécules d'acide nucléique (ADN ou ARN, simple ou double brin), éventuellement incluse dans une coque protéique appelée capside, voire d'une enveloppe lipidique (ex : l'Ebolavirus est un virus enveloppé). Parfois certaines capsides contiennent quelques enzymes (par exemple : transcriptase inverse du VIH) mais aucune pouvant produire de l'énergie.
38
+
39
+ Historiquement, les virus ont d'abord été considérés comme des particules organiques dites non filtrables, puis de petite taille (inférieure à celle d'une bactérie), en règle générale moins de 250 nanomètres, possédant un acide nucléique double ou simple toujours d'un seul type (ADN ou ARN). Les girus ont bousculé une première fois cette définition au moment de leur découverte[33]. Ces derniers appartiennent pourtant bien au règne des virus et leurs virions possèdent à la fois des molécules d'ADN et d'ARN, remettant en cause cette vision historique. Il fallut repenser la définition des virus et la création de classes tels les « virus géants » comme mimivirus avec sa taille de 400 nm ou « girus » ou les NCLDV, voire les pandoravirus avec une taille allant jusqu'à 1 000 nm et leur « capside » qui n'en est pas vraiment une. La découverte des virophages et des virus satellites a aussi modifié la vision qu'on avait des virus, révoquant l'idée qu'une virose cellulaire était la forme irréductible du parasitisme.
40
+
41
+ Aujourd'hui les chercheurs s'accordent sur une remise en cause du paradigme capsidocentré, eu égard aux découvertes d'espèces virales montrant que certaines peuvent avoir plusieurs formes, y compris acapsidées, mais chaque fois infectieuses sans l'aide d'un virus assistant[34],[35]. Au-delà de ce paradigme, il semble que certains virus aient évolué à partir de putatifs ancêtres cellulaires s'étant simplifiés[36], et parallèlement l'inverse à partir de réplicons génétiques autonomes tel les transposons, plasmides et affiliés ayant fini par acquérir une capside[37].
42
+
43
+ Le débat sur le caractère vivant ou inerte des virus reste encore aujourd’hui ouvert[38],[39],[40]. Répondre à cette question exige de répondre au préalable à une autre : qu’est-ce que la vie ? D’après Ali Saïb, « la notion du vivant est une notion dynamique, évoluant en fonction de nos connaissances. En conséquence, la frontière entre la matière inerte et le vivant est tout aussi instable »[41]. L'existence ou non d'un métabolisme, c'est-à-dire d'un ensemble cohérent de processus chimiques (l'homéostasie et non la reproduction), constitue un discriminant possible, en tout cas commode, mais qui semble réducteur[42].
44
+
45
+ Comme les cellules vivantes, les virus possèdent un acide nucléique (ADN ou ARN) et des protéines. Cependant, selon la définition du biochimiste Wendell Stanley, les virus ne sont pas des êtres vivants mais de « simples » associations de molécules biologiques, le fruit d’une auto-organisation de molécules organiques. François Jacob insiste aussi sur cette caractéristique des virus : « Placés en suspension dans un milieu de culture, ils ne peuvent ni métaboliser, ni produire ou utiliser de l’énergie, ni croître, ni se multiplier, toutes fonctions communes aux êtres vivants[43] ». Les virus n'ont pas leur propre machinerie enzymatique, ne peuvent se multiplier qu’en utilisant celle d’une cellule qu'ils infectent. De plus, les virus contiennent bien un acide nucléique, de l’ADN ou de l’ARN, mais pas les deux à la fois, à la différence des cellules vivantes (sauf les mimivirus).
46
+
47
+ En revanche, Gustavo Caetano-Anollés (en) et Arshan Nasir (du laboratoire de bio-informatique évolutionnaire à l'université de l'Illinois, États-Unis) défendent une tout autre thèse. Ils avancent que, à côté des trois grandes "branches" du vivant (classiquement regroupées sous le nom de domaines) archées, bactéries (procaryotes) et eucaryotes, les virus en constitueraient une quatrième. Ils seraient la résultante de cellules ayant précédé le dernier ancêtre commun universel (Last Universal Common Ancestor, acronyme LUCA) des trois autres domaines. Pour avancer leur théorie les deux chercheurs se basent, non sur les séquences génétiques, mais sur les structures 3D des protéines qu'elles produisent.
48
+ Depuis 1990, ils ont analysé 11 millions de protéines produites par 3 460 espèces de virus et 1 620 espèces de cellules appartenant aux trois domaines ; ils affirment ainsi pouvoir retracer l'histoire évolutive de ces structures ; les protéines ayant des structures proches seraient issues d'un même ancêtre hypothétique[44],[45].
49
+
50
+ Si cette hypothèse est encore minoritaire, Patrick Forterre, biologiste spécialiste de l'évolution, considère qu'elle a le mérite de « Favoriser le retour des virus dans la mire des évolutionnistes, alors qu'ils en étaient les grands absents ».
51
+
52
+ Au cours des dernières années, des entités intermédiaires ont été découvertes : le mimivirus, infectant une amibe, possède dans son génome 1 200 gènes (davantage que certaines bactéries). Certains de ces gènes participeraient à la synthèse protéique et à des mécanismes de réparation de l’ADN[46]. Il existe chez le mimivirus une trentaine de gènes présents habituellement chez les organismes cellulaires mais absents chez les virus.
53
+
54
+ Le virus ATV d’archées présente lui aussi des caractéristiques étonnantes : ce virus en forme de citron présente la particularité de se modifier en dehors du contexte cellulaire par un mécanisme actif. Il est capable de s’allonger à chaque extrémité à une température de 80 °C, température à laquelle vit son hôte Acidianus à proximité des sources hydrothermales[47]. Néanmoins organes et échanges cycliques, donc métabolisme, restent absents.
55
+
56
+ Les virus ont aussi un rôle dans l’évolution. Patrick Forterre avance même l’hypothèse que les virus seraient les premiers organismes à ADN[48]. À l’origine de la vie, l’ARN dominait (hypothèse du monde à ARN) et assurait à la fois les fonctions de stockage et transmission de l’information génétique et de catalyse des réactions chimiques. Seules existaient des cellules dont le génome était codé par de l’ARN et dont le métabolisme était assuré par des ARN-enzymes qui ont progressivement été remplacés par des protéines-enzymes. Ces protéines, déjà complexes, auraient « inventé » l’ADN[49]. L’ADN a été sélectionné en raison de sa plus grande stabilité. D’après Patrick Forterre, l’ADN confèrerait au virus le pouvoir de résister à des enzymes dégradant les génomes à ARN, arme de défense probable des protocellules. On retrouve le même principe chez des virus actuels, qui altèrent leur ADN pour résister à des enzymes produites par des bactéries infectées.
57
+
58
+ Virus et micro-organismes (ou microbes) ne sont donc pas des notions de même nature. Elles s'opposent en ce que les microbes sont des organismes vivants, ce qui est contesté pour les virus. Mais leur portée est différente, les micro-organismes (bactéries, archées, levures, protistes, etc.) n'étant regroupés que pour leur taille microscopique, sans que ce regroupement ait un sens en termes de classification des espèces[50], alors que les virus ont bien des caractéristiques phylogéniques communes, même si le concept d'espèce reste flou pour les acaryotes.
59
+
60
+ Tout agent infectieux ressortissant au règne des virus est composé au minimum d'un acide nucléique[51]. Les formes incapables d'effectuer le cycle viral sans assistance sont qualifiées de particules sub-virales (ex : virusoïde, ADN satellite, etc). Les formes extracellulaires capable d'effectuer le cycle viral sans assistance sont appelées particules virales[52], allant d'une forme simplifiée à l'extrême et ne comportant que l'acide nucléique -- qui lorsqu'il encode au minimum une protéine est qualifié de virus[53] et lorsqu'il n'encode aucune protéine est appelé viroïde -- ou une forme transportant un à plusieurs acides nucléiques dans un conteneur protéique appelée virion.
61
+
62
+ Encapsidé, l’acide nucléique, généralement stabilisé par des nucléoprotéines basiques, enfermé dans une coque protéique protectrice appelée capside. La forme de la capside est à la base des différentes morphologies des virus. Le virion a une forme microscopique variable : si la représentation « usuelle » lui donne l'image du VIH, les différentes espèces ont des formes allant de la sphère à l'apparence insectoïde.
63
+
64
+ La taille des virus se situe entre 10 et 400 nanomètres. Les génomes des virus ne comportent que de quelques gènes à 1 200 gènes. L'un des plus petits virus connus est le virus delta, qui parasite lui-même celui de l'hépatite B. Il ne comporte qu'un seul gène. L'un des plus gros virus connus est le mimivirus, avec un diamètre qui atteint 400 nanomètres et un génome qui comporte 1 200 gènes.
65
+
66
+ Le filament d'acide nucléique peut être de l'ADN ou de l'ARN. Il représente le génome viral. Il peut être circulaire ou linéaire, bicaténaire (double brin) ou monocaténaire (simple brin). Le génome sous forme d'ADN est généralement bicaténaire. Le génome sous forme d'ARN est généralement monocaténaire et peut être à polarité positive (dans le même sens qu'un ARN messager) ou à polarité négative (complémentaire d'un ARN messager). Le peloton central d'acide nucléique est dénommé nucléoïde.
67
+
68
+ La capside est une coque qui entoure et protège l'acide nucléique viral. La capside est constituée par l'assemblage de sous-unités protéiques appelées capsomères. L'ensemble formé par la capside et le génome est nommé nucléocapside. La structure de la capside peut présenter plusieurs formes. On distingue en général deux groupes principaux de virus : les virus à symétrie cubique (ou à capside icosaédrique) et les virus à symétrie hélicoïdale.
69
+
70
+ De nombreux virus sont entourés d'une enveloppe (ou péplos) qui prend naissance au cours de la traversée des membranes cellulaires. Sa constitution est complexe et présente un mélange d'éléments cellulaires et d'éléments d'origine virale. On y trouve des protéines, des glucides et des lipides. Les virus possédant une enveloppe sont les virus enveloppés. Les virus ne possédant pas d'enveloppe sont les virus nus. Les virus nus sont en général plus résistants
71
+
72
+ Parmi les virus icosaédriques, les parvovirus ont une capside formée de 12 capsomères, les poliovirus 32 capsomères, les papillomavirus 72 capsomères, tandis que la capside des adénovirus est constituée de 252 capsomères.
73
+
74
+ Les virus de la grippe (famille des Orthomyxoviridae), le VIH (famille des Retroviridae), sont des exemples de virus enveloppés.
75
+
76
+ Le poxvirus (variole, vaccine) est aussi un exemple de virus complexe. C'est le virus animal parmi les plus grands (250 à 350 nm de long sur 200 à 250 nm de large). Certains virus se présentent sous formes bacillaires. C'est le cas du virus de la rage (famille des Rhabdoviridae) et du virus Ébola.
77
+
78
+ On distingue deux voies principales de réplication du génome viral :
79
+
80
+ Les virus ne peuvent se répliquer qu’au sein de cellules vivantes. C’est l’interaction du génome viral et de la cellule hôte qui aboutit à la production de nouvelles particules virales. L’infection d’une cellule par un virus, puis la multiplication du virus, peuvent se résumer en différentes étapes. Toutefois, après pénétration du virus dans la cellule, ces étapes peuvent différer selon la nature du virus en question et notamment selon qu’il s’agit d’un virus à ADN ou d’un virus à ARN, ou encore d'un girus.
81
+
82
+ Certains virus induisent des structures où se concentrent l'activité réplicative :
83
+
84
+ Afin de mieux connaître la biologie, la multiplication et le cycle des virus, et éventuellement de préparer des vaccins, il est nécessaire de cultiver les virus. Ceux-ci peuvent se multiplier uniquement au sein de cellules vivantes. Les virus infectant les cellules eucaryotes sont cultivés sur des cultures de cellules obtenues à partir de tissus animaux ou végétaux. Les cellules sont cultivées dans un récipient en verre ou en plastique, puis sont infectées par le virus étudié. Les virus animaux peuvent aussi être cultivés sur œufs embryonnés et parfois chez l’animal, lorsque la culture in vitro est impossible. Les virus bactériens peuvent également être cultivés par inoculation d’une culture bactérienne sensible. Les virus de végétaux peuvent aussi être cultivés sur des monocouches de tissus végétaux, des suspensions cellulaires ou sur des plantes entières.
85
+
86
+ Les virus peuvent ensuite être quantifiés de différentes manières. Ils peuvent être comptés directement grâce à la microscopie électronique. Dans le cas des virus bactériens, la technique des plaques virales (ou plages) est très utilisée pour évaluer le nombre de virus dans une suspension. Une dilution de suspension virale est ajoutée à une suspension bactérienne, puis l’ensemble est réparti dans des boîtes de Petri. Après culture, des zones claires (plages) à la surface de la gélose sont la conséquence de la destruction d’une bactérie et des bactéries adjacentes par un virion.
87
+
88
+ Les virus peuvent être purifiés grâce à diverses méthodes de biochimie (centrifugation différentielle, précipitation, dénaturation, digestion enzymatique).
89
+
90
+ Tout être vivant peut être infecté par un virus. Il existe des virus de bactéries (les bactériophages), des virus d'archées, des virus d'algues (Phycodnaviridae), des virus de plantes, des virus fongiques, des virus d'animaux, parmi lesquels on trouve de nombreux agents pathogènes, et même des virus de virus[54].
91
+
92
+ Il existe plusieurs hypothèses concernant l'origine et l'évolution des virus. Il est probable que tous les virus ne dérivent pas d'un ancêtre commun et les différents virus peuvent avoir des origines différentes.
93
+
94
+ Des études en 2013 de divers girus tendent à favoriser l'hypothèse d'une simplification[55]. Cela impliquerait que les virus pourraient être un embranchement phylogénétique au même titre que les autres règnes (eucaryotes, bactéries, archées) du vivant.
95
+
96
+ Il est possible que les virus soient très anciens, peut-être plus anciens que les bactéries les plus âgées.
97
+
98
+ Au début des années 2000, dans des amibes du genre Acanthamoeba, des chercheurs ont découvert un virus géant (Megaviridae) : le Mimivirus. Aussi grand et complexe que certaines bactéries, il a modifié la perception des virologistes quant aux limites supérieures de taille (sa longueur totale dépasse 0,7 micromètre) et de nombre de gènes du monde viral (il possède plus de 1 000 gènes)[56].
99
+
100
+ Dix ans plus tard, des chercheurs français publiaient (2013) la description de deux virus encore plus grands, et dont le génome est environ deux fois plus gros (en nombre de gènes) que les précédents virus géants découverts[57]. Ces deux nouveaux virus géants ont été classés dans une catégorie créée pour eux (Pandoravirus) car ils ne sont pas apparentés aux virus connus et présentent même des caractéristiques inattendues :
101
+
102
+ Le premier (Pandoravirus salinus) a été trouvé dans des sédiments marins prélevés au large du Chili et le second (Pandoravirus dulcis) dans une mare d’eau douce près de Melbourne (en Australie)[56].
103
+
104
+ Bien que présentant les caractères essentiels d'un virus (pas de ribosome, pas de division ni de production d'énergie), ils semblent d'un type tout à fait nouveau. Leur génome dépasse en taille celui de certains petits eucaryotes (cellules à noyau) parasites[55].
105
+
106
+ Les Pandoravirus utilisent donc directement le code génétique de leur hôte. Ces organismes ne sont pourtant ni des eucaryotes, ni des eubactéries ni des archébactéries[56]. Cette découverte remet en question le dogme établi par la virologie dans les années 1950 voulant qu'il n'y ait pas de continuité entre virus et bactéries. La vie cellulaire aurait donc pu émerger à partir de formes de vie pré-cellulaires plus variées que ce qu'on pensait.
107
+
108
+ D'autre part, les virus jouent un rôle important de vecteur naturel dans les transferts de gène dits horizontaux (par opposition aux transferts dits verticaux de parent à descendant) entre différents individus et même différentes espèces, permettant un accroissement de diversité génétique, et la dissémination d'innovations génétiques au-delà de la descendance d'individu porteur d'une mutation génétique donnée[58]. En particulier la transduction et l'endogénisation sont typiquement des évolutions génétiques qui ne peuvent s'effectuer qu'à l'aide des virus.
109
+
110
+ En abiotique (les prémisses du vivant), une des hypothèses stipule que les virus auraient joué des rôles clefs très tôt dans l'histoire évolutive du vivant, probablement avant la divergence entre bactéries, archées et eucaryotes, à l'époque du dernier ancêtre commun universel. Ils restent l'un des plus grands réservoirs de diversité génétique inexplorés sur la planète[59].
111
+
112
+ Les virus jouent également un rôle important dans les corps des humains. Selon le chercheur Clément Gilbert, « le corps d'un homme adulte sain abrite plus de trois mille milliards de virus, pour la plupart des bactériophages infectant les bactéries présentes dans le tractus intestinal et sur les muqueuses. L’impact de ces virus n’est pas encore complètement compris, mais on peut déjà parier qu’ils jouent un rôle important dans la régulation de la composition des communautés bactériennes vivant en symbiose avec l’homme »[60]. Il souligne également que « plus de 8 % du génome humain dérivent de rétrovirus », ce qui permet de dire que « nous sommes d’une certaine manière apparentés aux virus »[60].
113
+
114
+ Les virus possèdent différents mécanismes leur octroyant diverses possibilités stratégiques d'infection, dont l'incidence provoque éventuellement des maladies. Le virion pénètre une cellule hôte plus ou moins spécifique où il se désagrège, libérant son contenu qui en s'activant prend le pas sur les fonctions cellulaires normales. À ce niveau, les effets cytopathogènes des virus peuvent entraîner divers effets néfastes. Les capacités de synthèse protéique de la cellule infectée peuvent être détournées ou inhibées, tandis que la chromatine est fragmentée par des enzymes virales. Des particules virales s’accumulent dans le cytoplasme avant de s'assembler en virions. La surcharge virale endo-cellulaire provoque enfin la mort de la cellule hôte par lyse, libérant les virions qui vont ensuite disséminer.
115
+
116
+ Lorsque le virus pénètre dans une cellule non permissive, il ne peut pas se multiplier. Son génome peut cependant subsister sous la forme d’un épisome libre ou intégré au génome cellulaire. Il y a transformation cellulaire virale lorsque le génome du virus entre en interaction avec l’ADN du génome cellulaire. On appelle ces virus des virus oncogènes. Parmi ceux-ci, les rétrovirus, en s’intégrant dans le génome cellulaire, peuvent devenir tumorigènes et éventuellement entraîner des cancers.
117
+
118
+ La capacité d’un virus d’entraîner une maladie est décrite en termes de pouvoir pathogène tandis que son intensité est exprimée en termes de virulence.
119
+ La classification des principaux groupes de virus, et leurs correspondances en pathologie, se trouvent dans l'encyclopédie médicale Vulgaris. Cette classification est notamment basée sur le type de molécules d'acide nucléique (ARN ou ADN) dont est constitué le virion[61].
120
+
121
+ En 2018, on recense 129 espèces de virus impliqués dans des maladies humaines[10],[62].
122
+
123
+ Le rhume, la grippe, la varicelle, la rougeole, la mononucléose infectieuse sont des exemples de pathologies humaines relativement courantes d'origine virale. On connaît d'autres exemples plus nocifs comme le SIDA, certains coronavirus (SRAS, maladie à coronavirus 2019), la grippe aviaire, la variole, ou la maladie à virus Ebola, fièvre hémorragique causées par le virus Ebola.
124
+
125
+ Quelques exemples de virus pathogènes pour Homo sapiens :
126
+
127
+ Dangerosité d'un virus : selon le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste, qui dirige l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’institut Pasteur de Paris[63], les caractéristiques d'un virus dangereux :
128
+
129
+ Étant donné que les virus utilisent la machinerie cellulaire de l’hôte pour se reproduire à l’intérieur même de la cellule, il est difficile de les éliminer sans tuer la cellule hôte. Des médicaments antiviraux permettent cependant de perturber la réplication du virus.
130
+
131
+ Une autre approche est la vaccination qui permet de résister à l’infection.
132
+
133
+ Divers médicaments permettent de traiter les symptômes liés à l’infection, mais pas les antibiotiques, qui sont sans effet sur les virus. Les antibiotiques interfèrent en effet avec des constituants ou le métabolisme des bactéries et permettent donc de traiter seulement les maladies d’origine bactérienne et non les maladies d’origine virale.
134
+
135
+ Diverses méthodes de désinfection in vitro permettent d’inactiver les virus (hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à 70 %, glutaraldéhyde à 2 %, formaldéhyde, eau oxygénée à 2 %, acide peracétique).
136
+
137
+ Les virus présentant en général un matériel génétique simpliste, ce sont d'excellents outils dans l’étude de la biologie moléculaire et la biologie cellulaire. Ils permettent la manipulation de fonctions cellulaires, ce qui permet d'en approfondir notre compréhension et d'élucider certains mécanismes moléculaires de la génétique comme la réplication de l'ADN, la transcription, les modifications post-transcriptionnelles de l’ARN, la traduction, le transport des protéines et l’immunologie.
138
+
139
+ Les virus peuvent être utilis��s (virothérapie) comme vecteur de gène au sein de cellules cibles. Outil utilisé par exemple pour faire acquérir à une cellule la capacité de produire une protéine d'intérêt ou pour étudier l’effet de l’introduction du nouveau gène dans le génome.
140
+
141
+ Certains virus sont utilisés en thérapie génique pour soigner diverses maladies génétiques, par exemple pour remplacer un gène défectueux provoquant des troubles fonctionnels ou mécaniques.
142
+
143
+ Les virus sont également utilisés dans la lutte[64] contre le cancer. Certains virus peuvent être en quelque sorte programmés pour détruire spécifiquement des cellules cancéreuses.
144
+
145
+ Les virus sont classés selon leur stratégie de réplication, c'est-à-dire selon la nature de l'acide nucléique de leur génome (ADN ou ARN), la structure de l'acide nucléique (monocaténaire ou bicaténaire) et la forme de l'acide nucléique (linéaire, circulaire, segmenté ou non) : c'est la classification de Baltimore[65]. Les données morphologiques peuvent également être prises en compte (présence ou absence d'enveloppe, symétrie de la capside). Souvent, le sérogroupage est encore utilisé pour raffiner la définition des différences entre virus très proches.
146
+
147
+ Un pas vers une classification phylogénétique est franchi en octobre 2018 avec la reconnaissance par l'ICTV (Comité international de taxonomie des virus) du regroupement des virus à ARN simple brin à polarité négative en un embranchement, deux sous-embranchements et six classes[66],[67].
148
+
149
+ Il existe deux catégories de virus de procaryotes selon le type d’hôte qu’ils parasitent. La première catégorie regroupe ceux qui infectent les bactéries et sont appelés bactériophages. La deuxième catégorie regroupe ceux qui infectent les archées.
150
+ Il existe quatre grands groupes morphologiques de virus de procaryotes.
151
+
152
+ Les bactériophages possèdent un rôle dans les écosystèmes. Par exemple, dans les écosystèmes aquatiques, ils participent au contrôle de l’abondance et de la diversité bactérienne[69].
153
+
154
+ En principe spécifiques d'une espèce ou d'un groupe de phylums génétiquement proches, les virus ont tendance à infecter un type cellulaire ou tissulaire principal ou exclusif. Cependant, il existe de nombreux virus, comme la rage, qui sont moins spécifiques à un hôte par comparaison avec d'autres virus comme la maladie de Carré, le virus de l’immunodéficience féline ou la variole. Les virions se propagent principalement par contact direct entre individus, mais peuvent aussi diffuser dans l'air sous forme d'aérosols (éternuements), être charriés par des excrétions diverses (vomis, urines, selles, larmes…), ou encore transportés par d'éventuels arthropodes parasites (moustiques, tiques, puces…).
155
+
156
+ Les arbovirus sont des virus ayant pour vecteurs des arthropodes hématophages.
157
+
158
+ Les baculovirus sont des virus d’insectes très étudiés. Ils infectent principalement les lépidoptères. La larve de l’insecte s’infecte en ingérant de la nourriture. À partir du tube digestif, l’infection peut se transmettre aux autres tissus. L'utilisation de virus pathogènes d'invertébrés dans la lutte contre les insectes ravageurs des cultures et des forêts pourrait être l'un des moyens pour limiter ou remplacer les insecticides chimiques.
159
+
160
+ Les baculovirus sont aussi utilisés en biologie moléculaire pour exprimer un gène étranger (protéine recombinante) dans des cultures de cellules d'insectes.
161
+
162
+ Par ailleurs, certains virus de végétaux sont transmis par des invertébrés mais ne se multiplient pas chez ces vecteurs.
163
+
164
+ La structure des virus des plantes ou phytovirus, est similaire à celle des virus bactériens et animaux. Beaucoup de virus végétaux se présentent sous la forme de minces et longues hélices. La majorité a un génome composé d’ARN. Les virus de végétaux peuvent être disséminés par le vent ou par des vecteurs comme les insectes et les nématodes, parfois par les graines et le pollen. Les virus peuvent aussi contaminer la plante par l’intermédiaire d’une blessure ou d’une greffe.
165
+ Différents types de symptômes peuvent apparaître sur la plante infectée. Les virus peuvent provoquer des taches ou des flétrissements sur les feuilles et les fleurs. Des tumeurs peuvent survenir sur les tiges ou les feuilles.
166
+
167
+ Le virus de la mosaïque du tabac (TMV ou tobamovirus) est un exemple très étudié de virus de végétaux.
168
+
169
+ Les virus des champignons, ou mycovirus, sont particuliers car ils se propagent lors de la fusion cellulaire. Il n'y a pas de virions extracellulaires. Chez les levures comme Saccharomyces, les virus sont transmis au moment du brassage cytoplasmique lors de la fusion cellulaire. Les champignons filamenteux comme Penicillium ou le champignon de Paris Agaricus bisporus peuvent également être infectés par des virus, ce qui peut entraîner des problèmes lors de production. Il a été imaginé d'utiliser ces virus dans le cadre d'une lutte biologique contre des champignons pathogènes.
170
+
171
+ Découvert en 2008[70], Sputnik[71] est un cas à part capable d'infecter un autre virus (Mamavirus) appartenant à la classe des virus géants[72] (génome de plus de 300 000 pb et taille supérieure à 0,2 μm[73]).
172
+
173
+ On connaît aussi d'autres virophages comme Mavirus[74] associé au CroV (en)[75] (un virus géant infectant l'hôte eucaryote Cafeteria roenbergensis, organisme unicellulaire).
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Un virus est un agent infectieux nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et les constituants pour se répliquer. Le nom virus a été emprunté au XVIe siècle par Ambroise Paré[1] au latin vīrus, ī, n. (« venin, poison, proprement suc des plantes »)[2],[3],[a]. La science des virus est la virologie, et ses experts sont des virologues ou virologistes.
2
+
3
+ On considère de plus en plus les virus comme faisant partie des acaryotes[8]. Ils changent de forme durant leur cycle, passant par deux stades :
4
+
5
+ Pour les humains, sur les environ 5 000 espèces décrites[9], seules 129 sont pathogènes[10].
6
+
7
+ Le débat sur la nature des virus (vivants ou pas) repose sur des notions complexes[11],[12],[13] et reste aujourd'hui ouvert. Selon de nombreuses définitions[14] du vivant (entité matérielle réalisant les fonctions de relation, nutrition, reproduction), les virus ne sont pas des êtres vivants. Cependant en élargissant la définition du vivant à une entité qui diminue le niveau d'entropie et se reproduit en commettant des erreurs, les virus pourraient être considérés comme vivants.
8
+
9
+ Les maladies virales comme la rage, la fièvre jaune ou la variole affectent l'Homme depuis des millénaires. Des hiéroglyphes mettent en évidence la poliomyélite dans l'Égypte antique ; des écrits de l’Antiquité gréco-romaine et d’Extrême-Orient décrivent certaines maladies virales.
10
+
11
+ À la fin du XIXe siècle, la conception d’agents infectieux qui ne fussent ni des bactéries, ni des champignons, ni des parasites, et que l’on ne pût déceler au microscope optique, était encore difficile. Le médecin testerin Jean Hameau avait fait un premier exposé sur les virus en 1837 devant la Société royale de médecine de Bordeaux, Réflexions sur les virus, puis devant l’Académie nationale de médecine en 1843. Son Mémoire sur les virus est présenté en séance de l’Académie de médecine le 14 avril 1850[15].
12
+
13
+ Les scientifiques isolaient alors les agents infectieux grâce aux filtres de porcelaine utilisés pour recueillir les bactéries. Entre 1887 et 1892, le botaniste russe Dimitri Ivanovski, en étudiant la mosaïque du tabac, montre que la sève des plantes malades contenait un agent infectieux non retenu par les filtres Chamberland (conçus par le biologiste du même nom). Ivanovski pensait à une toxine ou une très petite bactérie. C’est le chimiste hollandais Martinus Beijerinck qui approfondit ces travaux et, en 1898, écarta à la fois l’hypothèse bactérienne, et l'hypothèse toxinique : diluant la sève de plantes infectées, il l'inocula à des plantes qui développèrent la maladie ; réitérant la manipulation, il put transmettre la maladie de multiples fois, montrant ainsi que la sève de la dernière plante infectée était aussi virulente que la première, effet qu'une toxine, après tant de dilutions n'aurait pu produire[16]. Beijerinck appela l'agent Contagium vivum fluidum (« germe vivant soluble »).
14
+
15
+ À la même époque, le premier virus identifié est celui de la fièvre aphteuse, par Friedrich Löffler et Paul Frosch. Le premier virus pathogène de l'Homme identifié est celui de la fièvre jaune, entre 1900 et 1902. Louis Pasteur les nomma « infrabactéries », d'autres les qualifièrent de « virus filtrants » ou « virus ultrafiltrants ».
16
+
17
+ C’est pendant la Première Guerre mondiale que l’Anglais Frederick Twort et le microbiologiste franco-canadien Félix d'Hérelle mettent en évidence le phénomène de « lyse transmissible » observable par la lyse des bactéries cultivées en milieu solide. Ce phénomène est dû à un virus de bactéries que Félix d'Hérelle qualifia de bactériophage. Les virus des plantes, des animaux, de l’Homme et des bactéries étaient ainsi découverts et leurs listes ne cessèrent de s’allonger au cours du XXe siècle.
18
+
19
+ Vers 1925, un virus[17] était défini comme un « agent responsable d'une maladie infectieuse, parasite, de nature particulaire et de taille comprise entre 0,01 et 0,3 micromètre »[18].
20
+
21
+ L’apparition de la microscopie électronique dans les années 1930 permit l’observation des virus[19], mais on ne savait toujours pas à cette époque ce qu’ils étaient réellement. Le biochimiste américain Wendell Stanley cristallisa le virus de la mosaïque du tabac sous forme de cristal protéique en 1935. L'année suivante, des études complémentaires montrèrent que ce cristal contenait également de l’ARN. Les études ultérieures montrèrent que, selon les virus étudiés, ceux-ci étaient composés soit de protéines et d’ARN, soit de protéines et d’ADN. C’est en 1957 qu'André Lwoff proposa une définition[20] claire et moderne des virus. En 1959, les microbiologistes Lwoff, Anderson et Jacob proposèrent le terme de virion pour définir la particule virale infectieuse[21]
22
+
23
+ À partir des années 1960, les progrès des cultures cellulaires, de la microscopie électronique et de la biologie moléculaire permirent de progresser dans la compréhension des mécanismes de réplication des virus, dans la réalisation de diagnostics fiables et dans l’élaboration de vaccins.
24
+
25
+ On sait, depuis la fin du XXe siècle, que l'océan mondial est un immense réservoir de virus[22], de la surface aux évents hydrothermaux[23] en passant par l'Arctique et les sédiments marins[24].
26
+ Dans l'eau de mer, la concentration en particules virales est de 106 à 108 particules par millilitre[25].
27
+ En surface et près des rivages, les concentrations en virus habituellement rencontrées sont de l'ordre de 107 virus par millilitre (soit dix mille virus par millimètre cube (un millième de mililitre))[22] ; la concentration décroissant avec la profondeur et la distance au rivage. Des concentrations plus élevées (108 à 109 / cm3) se rencontrent dans les sédiments marins proches de la surface[22].
28
+
29
+ Ces virus jouent dans l'océan un rôle majeur dans le contrôle des blooms planctoniques, ainsi que dans les cycles biogéochimiques, en particulier dans le cycle du carbone océanique (quotidiennement environ 20 % des organismes constituant la biomasse microbienne océanique totale est tuée par des virus[26] ; ces derniers s'attaquent massivement au phytoplancton[27] et au zooplancton, mais aussi aux bactéries[28] et cyanophycées[29]).
30
+
31
+ Grâce aux progrès de la cytométrie en flux et de l'analyse génétique (métagénomique notamment), en quelques décennies les chercheurs ont inventorié près de 200 000 types de populations virales en mer (en 2019, on en comptait 195 728 exactement, un chiffre douze fois plus élevé que celui de l'évaluation faite en 2016)[30] ; 90 % des virus identifiés en mer entre 2016 et 2019 étaient jusqu'alors inconnus de la science. Remarque : on ne parle pas ici d'espèces mais de populations, au sein desquelles il y a plus de flux de gènes dans un groupe qu'entre groupes de virus (si les virus séquencés partagent au moins 95 % de leur ADN, alors ils sont classés dans une même population distincte des autres).
32
+
33
+ En 2007 on a estimé qu'il pourrait y avoir environ 1030 virus dans l'océan ; étirés et mis bout à bout, ils formeraient une ligne s'étendant au-delà des 60 galaxies les plus proches. Et chaque seconde il y aurait environ 1023 infections virales dans l'océan, jouant un rôle majeur dans l'évolution et l'entretien de la biodiversité marine. L'abondance virale semble liée à l'abondance et à la productivité en procaryotes, mais cette relation varie selon les environnements marins, notamment en fonction de la température[26].
34
+
35
+ Le virome (en) est la composante virale d'un microbiome. Ainsi le virome humain (en) est l'ensemble des communautés virales du microbiote de l'organisme humain. La recherche actuelle estime que dans le corps humain il y a 100 fois plus de virus (1015) que de cellules humaines (1013)[31]. Chaque individu en bonne santé porte en moyenne plus de 10 types de virus responsables d'infections virales systémiques chroniques et asymptomatiques[32].
36
+
37
+ On caractérise un virus par son incapacité à se reproduire par mitose, par scissiparité ou par méiose. Pour répliquer son acide nucléique, il dépend d'une cellule hôte qu'il doit infecter pour détourner et utiliser son métabolisme : un virus est nécessairement un parasite intracellulaire. Il est composé d'une ou plusieurs molécules d'acide nucléique (ADN ou ARN, simple ou double brin), éventuellement incluse dans une coque protéique appelée capside, voire d'une enveloppe lipidique (ex : l'Ebolavirus est un virus enveloppé). Parfois certaines capsides contiennent quelques enzymes (par exemple : transcriptase inverse du VIH) mais aucune pouvant produire de l'énergie.
38
+
39
+ Historiquement, les virus ont d'abord été considérés comme des particules organiques dites non filtrables, puis de petite taille (inférieure à celle d'une bactérie), en règle générale moins de 250 nanomètres, possédant un acide nucléique double ou simple toujours d'un seul type (ADN ou ARN). Les girus ont bousculé une première fois cette définition au moment de leur découverte[33]. Ces derniers appartiennent pourtant bien au règne des virus et leurs virions possèdent à la fois des molécules d'ADN et d'ARN, remettant en cause cette vision historique. Il fallut repenser la définition des virus et la création de classes tels les « virus géants » comme mimivirus avec sa taille de 400 nm ou « girus » ou les NCLDV, voire les pandoravirus avec une taille allant jusqu'à 1 000 nm et leur « capside » qui n'en est pas vraiment une. La découverte des virophages et des virus satellites a aussi modifié la vision qu'on avait des virus, révoquant l'idée qu'une virose cellulaire était la forme irréductible du parasitisme.
40
+
41
+ Aujourd'hui les chercheurs s'accordent sur une remise en cause du paradigme capsidocentré, eu égard aux découvertes d'espèces virales montrant que certaines peuvent avoir plusieurs formes, y compris acapsidées, mais chaque fois infectieuses sans l'aide d'un virus assistant[34],[35]. Au-delà de ce paradigme, il semble que certains virus aient évolué à partir de putatifs ancêtres cellulaires s'étant simplifiés[36], et parallèlement l'inverse à partir de réplicons génétiques autonomes tel les transposons, plasmides et affiliés ayant fini par acquérir une capside[37].
42
+
43
+ Le débat sur le caractère vivant ou inerte des virus reste encore aujourd’hui ouvert[38],[39],[40]. Répondre à cette question exige de répondre au préalable à une autre : qu’est-ce que la vie ? D’après Ali Saïb, « la notion du vivant est une notion dynamique, évoluant en fonction de nos connaissances. En conséquence, la frontière entre la matière inerte et le vivant est tout aussi instable »[41]. L'existence ou non d'un métabolisme, c'est-à-dire d'un ensemble cohérent de processus chimiques (l'homéostasie et non la reproduction), constitue un discriminant possible, en tout cas commode, mais qui semble réducteur[42].
44
+
45
+ Comme les cellules vivantes, les virus possèdent un acide nucléique (ADN ou ARN) et des protéines. Cependant, selon la définition du biochimiste Wendell Stanley, les virus ne sont pas des êtres vivants mais de « simples » associations de molécules biologiques, le fruit d’une auto-organisation de molécules organiques. François Jacob insiste aussi sur cette caractéristique des virus : « Placés en suspension dans un milieu de culture, ils ne peuvent ni métaboliser, ni produire ou utiliser de l’énergie, ni croître, ni se multiplier, toutes fonctions communes aux êtres vivants[43] ». Les virus n'ont pas leur propre machinerie enzymatique, ne peuvent se multiplier qu’en utilisant celle d’une cellule qu'ils infectent. De plus, les virus contiennent bien un acide nucléique, de l’ADN ou de l’ARN, mais pas les deux à la fois, à la différence des cellules vivantes (sauf les mimivirus).
46
+
47
+ En revanche, Gustavo Caetano-Anollés (en) et Arshan Nasir (du laboratoire de bio-informatique évolutionnaire à l'université de l'Illinois, États-Unis) défendent une tout autre thèse. Ils avancent que, à côté des trois grandes "branches" du vivant (classiquement regroupées sous le nom de domaines) archées, bactéries (procaryotes) et eucaryotes, les virus en constitueraient une quatrième. Ils seraient la résultante de cellules ayant précédé le dernier ancêtre commun universel (Last Universal Common Ancestor, acronyme LUCA) des trois autres domaines. Pour avancer leur théorie les deux chercheurs se basent, non sur les séquences génétiques, mais sur les structures 3D des protéines qu'elles produisent.
48
+ Depuis 1990, ils ont analysé 11 millions de protéines produites par 3 460 espèces de virus et 1 620 espèces de cellules appartenant aux trois domaines ; ils affirment ainsi pouvoir retracer l'histoire évolutive de ces structures ; les protéines ayant des structures proches seraient issues d'un même ancêtre hypothétique[44],[45].
49
+
50
+ Si cette hypothèse est encore minoritaire, Patrick Forterre, biologiste spécialiste de l'évolution, considère qu'elle a le mérite de « Favoriser le retour des virus dans la mire des évolutionnistes, alors qu'ils en étaient les grands absents ».
51
+
52
+ Au cours des dernières années, des entités intermédiaires ont été découvertes : le mimivirus, infectant une amibe, possède dans son génome 1 200 gènes (davantage que certaines bactéries). Certains de ces gènes participeraient à la synthèse protéique et à des mécanismes de réparation de l’ADN[46]. Il existe chez le mimivirus une trentaine de gènes présents habituellement chez les organismes cellulaires mais absents chez les virus.
53
+
54
+ Le virus ATV d’archées présente lui aussi des caractéristiques étonnantes : ce virus en forme de citron présente la particularité de se modifier en dehors du contexte cellulaire par un mécanisme actif. Il est capable de s’allonger à chaque extrémité à une température de 80 °C, température à laquelle vit son hôte Acidianus à proximité des sources hydrothermales[47]. Néanmoins organes et échanges cycliques, donc métabolisme, restent absents.
55
+
56
+ Les virus ont aussi un rôle dans l’évolution. Patrick Forterre avance même l’hypothèse que les virus seraient les premiers organismes à ADN[48]. À l’origine de la vie, l’ARN dominait (hypothèse du monde à ARN) et assurait à la fois les fonctions de stockage et transmission de l’information génétique et de catalyse des réactions chimiques. Seules existaient des cellules dont le génome était codé par de l’ARN et dont le métabolisme était assuré par des ARN-enzymes qui ont progressivement été remplacés par des protéines-enzymes. Ces protéines, déjà complexes, auraient « inventé » l’ADN[49]. L’ADN a été sélectionné en raison de sa plus grande stabilité. D’après Patrick Forterre, l’ADN confèrerait au virus le pouvoir de résister à des enzymes dégradant les génomes à ARN, arme de défense probable des protocellules. On retrouve le même principe chez des virus actuels, qui altèrent leur ADN pour résister à des enzymes produites par des bactéries infectées.
57
+
58
+ Virus et micro-organismes (ou microbes) ne sont donc pas des notions de même nature. Elles s'opposent en ce que les microbes sont des organismes vivants, ce qui est contesté pour les virus. Mais leur portée est différente, les micro-organismes (bactéries, archées, levures, protistes, etc.) n'étant regroupés que pour leur taille microscopique, sans que ce regroupement ait un sens en termes de classification des espèces[50], alors que les virus ont bien des caractéristiques phylogéniques communes, même si le concept d'espèce reste flou pour les acaryotes.
59
+
60
+ Tout agent infectieux ressortissant au règne des virus est composé au minimum d'un acide nucléique[51]. Les formes incapables d'effectuer le cycle viral sans assistance sont qualifiées de particules sub-virales (ex : virusoïde, ADN satellite, etc). Les formes extracellulaires capable d'effectuer le cycle viral sans assistance sont appelées particules virales[52], allant d'une forme simplifiée à l'extrême et ne comportant que l'acide nucléique -- qui lorsqu'il encode au minimum une protéine est qualifié de virus[53] et lorsqu'il n'encode aucune protéine est appelé viroïde -- ou une forme transportant un à plusieurs acides nucléiques dans un conteneur protéique appelée virion.
61
+
62
+ Encapsidé, l’acide nucléique, généralement stabilisé par des nucléoprotéines basiques, enfermé dans une coque protéique protectrice appelée capside. La forme de la capside est à la base des différentes morphologies des virus. Le virion a une forme microscopique variable : si la représentation « usuelle » lui donne l'image du VIH, les différentes espèces ont des formes allant de la sphère à l'apparence insectoïde.
63
+
64
+ La taille des virus se situe entre 10 et 400 nanomètres. Les génomes des virus ne comportent que de quelques gènes à 1 200 gènes. L'un des plus petits virus connus est le virus delta, qui parasite lui-même celui de l'hépatite B. Il ne comporte qu'un seul gène. L'un des plus gros virus connus est le mimivirus, avec un diamètre qui atteint 400 nanomètres et un génome qui comporte 1 200 gènes.
65
+
66
+ Le filament d'acide nucléique peut être de l'ADN ou de l'ARN. Il représente le génome viral. Il peut être circulaire ou linéaire, bicaténaire (double brin) ou monocaténaire (simple brin). Le génome sous forme d'ADN est généralement bicaténaire. Le génome sous forme d'ARN est généralement monocaténaire et peut être à polarité positive (dans le même sens qu'un ARN messager) ou à polarité négative (complémentaire d'un ARN messager). Le peloton central d'acide nucléique est dénommé nucléoïde.
67
+
68
+ La capside est une coque qui entoure et protège l'acide nucléique viral. La capside est constituée par l'assemblage de sous-unités protéiques appelées capsomères. L'ensemble formé par la capside et le génome est nommé nucléocapside. La structure de la capside peut présenter plusieurs formes. On distingue en général deux groupes principaux de virus : les virus à symétrie cubique (ou à capside icosaédrique) et les virus à symétrie hélicoïdale.
69
+
70
+ De nombreux virus sont entourés d'une enveloppe (ou péplos) qui prend naissance au cours de la traversée des membranes cellulaires. Sa constitution est complexe et présente un mélange d'éléments cellulaires et d'éléments d'origine virale. On y trouve des protéines, des glucides et des lipides. Les virus possédant une enveloppe sont les virus enveloppés. Les virus ne possédant pas d'enveloppe sont les virus nus. Les virus nus sont en général plus résistants
71
+
72
+ Parmi les virus icosaédriques, les parvovirus ont une capside formée de 12 capsomères, les poliovirus 32 capsomères, les papillomavirus 72 capsomères, tandis que la capside des adénovirus est constituée de 252 capsomères.
73
+
74
+ Les virus de la grippe (famille des Orthomyxoviridae), le VIH (famille des Retroviridae), sont des exemples de virus enveloppés.
75
+
76
+ Le poxvirus (variole, vaccine) est aussi un exemple de virus complexe. C'est le virus animal parmi les plus grands (250 à 350 nm de long sur 200 à 250 nm de large). Certains virus se présentent sous formes bacillaires. C'est le cas du virus de la rage (famille des Rhabdoviridae) et du virus Ébola.
77
+
78
+ On distingue deux voies principales de réplication du génome viral :
79
+
80
+ Les virus ne peuvent se répliquer qu’au sein de cellules vivantes. C’est l’interaction du génome viral et de la cellule hôte qui aboutit à la production de nouvelles particules virales. L’infection d’une cellule par un virus, puis la multiplication du virus, peuvent se résumer en différentes étapes. Toutefois, après pénétration du virus dans la cellule, ces étapes peuvent différer selon la nature du virus en question et notamment selon qu’il s’agit d’un virus à ADN ou d’un virus à ARN, ou encore d'un girus.
81
+
82
+ Certains virus induisent des structures où se concentrent l'activité réplicative :
83
+
84
+ Afin de mieux connaître la biologie, la multiplication et le cycle des virus, et éventuellement de préparer des vaccins, il est nécessaire de cultiver les virus. Ceux-ci peuvent se multiplier uniquement au sein de cellules vivantes. Les virus infectant les cellules eucaryotes sont cultivés sur des cultures de cellules obtenues à partir de tissus animaux ou végétaux. Les cellules sont cultivées dans un récipient en verre ou en plastique, puis sont infectées par le virus étudié. Les virus animaux peuvent aussi être cultivés sur œufs embryonnés et parfois chez l’animal, lorsque la culture in vitro est impossible. Les virus bactériens peuvent également être cultivés par inoculation d’une culture bactérienne sensible. Les virus de végétaux peuvent aussi être cultivés sur des monocouches de tissus végétaux, des suspensions cellulaires ou sur des plantes entières.
85
+
86
+ Les virus peuvent ensuite être quantifiés de différentes manières. Ils peuvent être comptés directement grâce à la microscopie électronique. Dans le cas des virus bactériens, la technique des plaques virales (ou plages) est très utilisée pour évaluer le nombre de virus dans une suspension. Une dilution de suspension virale est ajoutée à une suspension bactérienne, puis l’ensemble est réparti dans des boîtes de Petri. Après culture, des zones claires (plages) à la surface de la gélose sont la conséquence de la destruction d’une bactérie et des bactéries adjacentes par un virion.
87
+
88
+ Les virus peuvent être purifiés grâce à diverses méthodes de biochimie (centrifugation différentielle, précipitation, dénaturation, digestion enzymatique).
89
+
90
+ Tout être vivant peut être infecté par un virus. Il existe des virus de bactéries (les bactériophages), des virus d'archées, des virus d'algues (Phycodnaviridae), des virus de plantes, des virus fongiques, des virus d'animaux, parmi lesquels on trouve de nombreux agents pathogènes, et même des virus de virus[54].
91
+
92
+ Il existe plusieurs hypothèses concernant l'origine et l'évolution des virus. Il est probable que tous les virus ne dérivent pas d'un ancêtre commun et les différents virus peuvent avoir des origines différentes.
93
+
94
+ Des études en 2013 de divers girus tendent à favoriser l'hypothèse d'une simplification[55]. Cela impliquerait que les virus pourraient être un embranchement phylogénétique au même titre que les autres règnes (eucaryotes, bactéries, archées) du vivant.
95
+
96
+ Il est possible que les virus soient très anciens, peut-être plus anciens que les bactéries les plus âgées.
97
+
98
+ Au début des années 2000, dans des amibes du genre Acanthamoeba, des chercheurs ont découvert un virus géant (Megaviridae) : le Mimivirus. Aussi grand et complexe que certaines bactéries, il a modifié la perception des virologistes quant aux limites supérieures de taille (sa longueur totale dépasse 0,7 micromètre) et de nombre de gènes du monde viral (il possède plus de 1 000 gènes)[56].
99
+
100
+ Dix ans plus tard, des chercheurs français publiaient (2013) la description de deux virus encore plus grands, et dont le génome est environ deux fois plus gros (en nombre de gènes) que les précédents virus géants découverts[57]. Ces deux nouveaux virus géants ont été classés dans une catégorie créée pour eux (Pandoravirus) car ils ne sont pas apparentés aux virus connus et présentent même des caractéristiques inattendues :
101
+
102
+ Le premier (Pandoravirus salinus) a été trouvé dans des sédiments marins prélevés au large du Chili et le second (Pandoravirus dulcis) dans une mare d’eau douce près de Melbourne (en Australie)[56].
103
+
104
+ Bien que présentant les caractères essentiels d'un virus (pas de ribosome, pas de division ni de production d'énergie), ils semblent d'un type tout à fait nouveau. Leur génome dépasse en taille celui de certains petits eucaryotes (cellules à noyau) parasites[55].
105
+
106
+ Les Pandoravirus utilisent donc directement le code génétique de leur hôte. Ces organismes ne sont pourtant ni des eucaryotes, ni des eubactéries ni des archébactéries[56]. Cette découverte remet en question le dogme établi par la virologie dans les années 1950 voulant qu'il n'y ait pas de continuité entre virus et bactéries. La vie cellulaire aurait donc pu émerger à partir de formes de vie pré-cellulaires plus variées que ce qu'on pensait.
107
+
108
+ D'autre part, les virus jouent un rôle important de vecteur naturel dans les transferts de gène dits horizontaux (par opposition aux transferts dits verticaux de parent à descendant) entre différents individus et même différentes espèces, permettant un accroissement de diversité génétique, et la dissémination d'innovations génétiques au-delà de la descendance d'individu porteur d'une mutation génétique donnée[58]. En particulier la transduction et l'endogénisation sont typiquement des évolutions génétiques qui ne peuvent s'effectuer qu'à l'aide des virus.
109
+
110
+ En abiotique (les prémisses du vivant), une des hypothèses stipule que les virus auraient joué des rôles clefs très tôt dans l'histoire évolutive du vivant, probablement avant la divergence entre bactéries, archées et eucaryotes, à l'époque du dernier ancêtre commun universel. Ils restent l'un des plus grands réservoirs de diversité génétique inexplorés sur la planète[59].
111
+
112
+ Les virus jouent également un rôle important dans les corps des humains. Selon le chercheur Clément Gilbert, « le corps d'un homme adulte sain abrite plus de trois mille milliards de virus, pour la plupart des bactériophages infectant les bactéries présentes dans le tractus intestinal et sur les muqueuses. L’impact de ces virus n’est pas encore complètement compris, mais on peut déjà parier qu’ils jouent un rôle important dans la régulation de la composition des communautés bactériennes vivant en symbiose avec l’homme »[60]. Il souligne également que « plus de 8 % du génome humain dérivent de rétrovirus », ce qui permet de dire que « nous sommes d’une certaine manière apparentés aux virus »[60].
113
+
114
+ Les virus possèdent différents mécanismes leur octroyant diverses possibilités stratégiques d'infection, dont l'incidence provoque éventuellement des maladies. Le virion pénètre une cellule hôte plus ou moins spécifique où il se désagrège, libérant son contenu qui en s'activant prend le pas sur les fonctions cellulaires normales. À ce niveau, les effets cytopathogènes des virus peuvent entraîner divers effets néfastes. Les capacités de synthèse protéique de la cellule infectée peuvent être détournées ou inhibées, tandis que la chromatine est fragmentée par des enzymes virales. Des particules virales s’accumulent dans le cytoplasme avant de s'assembler en virions. La surcharge virale endo-cellulaire provoque enfin la mort de la cellule hôte par lyse, libérant les virions qui vont ensuite disséminer.
115
+
116
+ Lorsque le virus pénètre dans une cellule non permissive, il ne peut pas se multiplier. Son génome peut cependant subsister sous la forme d’un épisome libre ou intégré au génome cellulaire. Il y a transformation cellulaire virale lorsque le génome du virus entre en interaction avec l’ADN du génome cellulaire. On appelle ces virus des virus oncogènes. Parmi ceux-ci, les rétrovirus, en s’intégrant dans le génome cellulaire, peuvent devenir tumorigènes et éventuellement entraîner des cancers.
117
+
118
+ La capacité d’un virus d’entraîner une maladie est décrite en termes de pouvoir pathogène tandis que son intensité est exprimée en termes de virulence.
119
+ La classification des principaux groupes de virus, et leurs correspondances en pathologie, se trouvent dans l'encyclopédie médicale Vulgaris. Cette classification est notamment basée sur le type de molécules d'acide nucléique (ARN ou ADN) dont est constitué le virion[61].
120
+
121
+ En 2018, on recense 129 espèces de virus impliqués dans des maladies humaines[10],[62].
122
+
123
+ Le rhume, la grippe, la varicelle, la rougeole, la mononucléose infectieuse sont des exemples de pathologies humaines relativement courantes d'origine virale. On connaît d'autres exemples plus nocifs comme le SIDA, certains coronavirus (SRAS, maladie à coronavirus 2019), la grippe aviaire, la variole, ou la maladie à virus Ebola, fièvre hémorragique causées par le virus Ebola.
124
+
125
+ Quelques exemples de virus pathogènes pour Homo sapiens :
126
+
127
+ Dangerosité d'un virus : selon le professeur Arnaud Fontanet, épidémiologiste, qui dirige l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’institut Pasteur de Paris[63], les caractéristiques d'un virus dangereux :
128
+
129
+ Étant donné que les virus utilisent la machinerie cellulaire de l’hôte pour se reproduire à l’intérieur même de la cellule, il est difficile de les éliminer sans tuer la cellule hôte. Des médicaments antiviraux permettent cependant de perturber la réplication du virus.
130
+
131
+ Une autre approche est la vaccination qui permet de résister à l’infection.
132
+
133
+ Divers médicaments permettent de traiter les symptômes liés à l’infection, mais pas les antibiotiques, qui sont sans effet sur les virus. Les antibiotiques interfèrent en effet avec des constituants ou le métabolisme des bactéries et permettent donc de traiter seulement les maladies d’origine bactérienne et non les maladies d’origine virale.
134
+
135
+ Diverses méthodes de désinfection in vitro permettent d’inactiver les virus (hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à 70 %, glutaraldéhyde à 2 %, formaldéhyde, eau oxygénée à 2 %, acide peracétique).
136
+
137
+ Les virus présentant en général un matériel génétique simpliste, ce sont d'excellents outils dans l’étude de la biologie moléculaire et la biologie cellulaire. Ils permettent la manipulation de fonctions cellulaires, ce qui permet d'en approfondir notre compréhension et d'élucider certains mécanismes moléculaires de la génétique comme la réplication de l'ADN, la transcription, les modifications post-transcriptionnelles de l’ARN, la traduction, le transport des protéines et l’immunologie.
138
+
139
+ Les virus peuvent être utilis��s (virothérapie) comme vecteur de gène au sein de cellules cibles. Outil utilisé par exemple pour faire acquérir à une cellule la capacité de produire une protéine d'intérêt ou pour étudier l’effet de l’introduction du nouveau gène dans le génome.
140
+
141
+ Certains virus sont utilisés en thérapie génique pour soigner diverses maladies génétiques, par exemple pour remplacer un gène défectueux provoquant des troubles fonctionnels ou mécaniques.
142
+
143
+ Les virus sont également utilisés dans la lutte[64] contre le cancer. Certains virus peuvent être en quelque sorte programmés pour détruire spécifiquement des cellules cancéreuses.
144
+
145
+ Les virus sont classés selon leur stratégie de réplication, c'est-à-dire selon la nature de l'acide nucléique de leur génome (ADN ou ARN), la structure de l'acide nucléique (monocaténaire ou bicaténaire) et la forme de l'acide nucléique (linéaire, circulaire, segmenté ou non) : c'est la classification de Baltimore[65]. Les données morphologiques peuvent également être prises en compte (présence ou absence d'enveloppe, symétrie de la capside). Souvent, le sérogroupage est encore utilisé pour raffiner la définition des différences entre virus très proches.
146
+
147
+ Un pas vers une classification phylogénétique est franchi en octobre 2018 avec la reconnaissance par l'ICTV (Comité international de taxonomie des virus) du regroupement des virus à ARN simple brin à polarité négative en un embranchement, deux sous-embranchements et six classes[66],[67].
148
+
149
+ Il existe deux catégories de virus de procaryotes selon le type d’hôte qu’ils parasitent. La première catégorie regroupe ceux qui infectent les bactéries et sont appelés bactériophages. La deuxième catégorie regroupe ceux qui infectent les archées.
150
+ Il existe quatre grands groupes morphologiques de virus de procaryotes.
151
+
152
+ Les bactériophages possèdent un rôle dans les écosystèmes. Par exemple, dans les écosystèmes aquatiques, ils participent au contrôle de l’abondance et de la diversité bactérienne[69].
153
+
154
+ En principe spécifiques d'une espèce ou d'un groupe de phylums génétiquement proches, les virus ont tendance à infecter un type cellulaire ou tissulaire principal ou exclusif. Cependant, il existe de nombreux virus, comme la rage, qui sont moins spécifiques à un hôte par comparaison avec d'autres virus comme la maladie de Carré, le virus de l’immunodéficience féline ou la variole. Les virions se propagent principalement par contact direct entre individus, mais peuvent aussi diffuser dans l'air sous forme d'aérosols (éternuements), être charriés par des excrétions diverses (vomis, urines, selles, larmes…), ou encore transportés par d'éventuels arthropodes parasites (moustiques, tiques, puces…).
155
+
156
+ Les arbovirus sont des virus ayant pour vecteurs des arthropodes hématophages.
157
+
158
+ Les baculovirus sont des virus d’insectes très étudiés. Ils infectent principalement les lépidoptères. La larve de l’insecte s’infecte en ingérant de la nourriture. À partir du tube digestif, l’infection peut se transmettre aux autres tissus. L'utilisation de virus pathogènes d'invertébrés dans la lutte contre les insectes ravageurs des cultures et des forêts pourrait être l'un des moyens pour limiter ou remplacer les insecticides chimiques.
159
+
160
+ Les baculovirus sont aussi utilisés en biologie moléculaire pour exprimer un gène étranger (protéine recombinante) dans des cultures de cellules d'insectes.
161
+
162
+ Par ailleurs, certains virus de végétaux sont transmis par des invertébrés mais ne se multiplient pas chez ces vecteurs.
163
+
164
+ La structure des virus des plantes ou phytovirus, est similaire à celle des virus bactériens et animaux. Beaucoup de virus végétaux se présentent sous la forme de minces et longues hélices. La majorité a un génome composé d’ARN. Les virus de végétaux peuvent être disséminés par le vent ou par des vecteurs comme les insectes et les nématodes, parfois par les graines et le pollen. Les virus peuvent aussi contaminer la plante par l’intermédiaire d’une blessure ou d’une greffe.
165
+ Différents types de symptômes peuvent apparaître sur la plante infectée. Les virus peuvent provoquer des taches ou des flétrissements sur les feuilles et les fleurs. Des tumeurs peuvent survenir sur les tiges ou les feuilles.
166
+
167
+ Le virus de la mosaïque du tabac (TMV ou tobamovirus) est un exemple très étudié de virus de végétaux.
168
+
169
+ Les virus des champignons, ou mycovirus, sont particuliers car ils se propagent lors de la fusion cellulaire. Il n'y a pas de virions extracellulaires. Chez les levures comme Saccharomyces, les virus sont transmis au moment du brassage cytoplasmique lors de la fusion cellulaire. Les champignons filamenteux comme Penicillium ou le champignon de Paris Agaricus bisporus peuvent également être infectés par des virus, ce qui peut entraîner des problèmes lors de production. Il a été imaginé d'utiliser ces virus dans le cadre d'une lutte biologique contre des champignons pathogènes.
170
+
171
+ Découvert en 2008[70], Sputnik[71] est un cas à part capable d'infecter un autre virus (Mamavirus) appartenant à la classe des virus géants[72] (génome de plus de 300 000 pb et taille supérieure à 0,2 μm[73]).
172
+
173
+ On connaît aussi d'autres virophages comme Mavirus[74] associé au CroV (en)[75] (un virus géant infectant l'hôte eucaryote Cafeteria roenbergensis, organisme unicellulaire).
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une exoplanète[4],[5], ou planète extrasolaire, est une planète située en dehors du Système solaire.
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+ L'existence de planètes situées en dehors du Système solaire est évoquée dès le XVIe siècle, mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les exoplanètes deviennent l'objet de recherches scientifiques. Beaucoup d'astronomes supposent qu'elles peuvent exister, mais aucun moyen technique d'observation ne permet de prouver leur existence. La distance, mais aussi le manque de luminosité de ces objets célestes si petits par rapport aux étoiles autour desquelles ils orbitent, rendaient leur détection impossible. Ce n'est que dans les années 1990 que les premières exoplanètes sont détectées, de manière indirecte, puis, depuis 2004, de manière directe. La plupart des exoplanètes découvertes à ce jour orbitent autour d'étoiles situées à moins de 400 années-lumière du Système solaire. Au 1er juillet 2020, 4 281 exoplanètes ont été confirmées dans 3 163 systèmes planétaires, dont 701 systèmes planétaires multiples[6],[7]. Plusieurs milliers d'exoplanètes supplémentaires découvertes au moyen de télescopes terrestres ou d'observatoires spatiaux, dont Kepler, sont en attente de confirmation. En extrapolant à partir des découvertes déjà effectuées, il existerait au moins 100 milliards de planètes rien que dans notre galaxie.
6
+
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+ Les méthodes de détection utilisées sont principalement la méthode des vitesses radiales, qui déduit la présence d'une planète à travers l'incidence de son attraction gravitationnelle sur la vitesse radiale de son étoile, et la méthode du transit, qui identifie une planète lorsque celle-ci passe devant son étoile en mesurant l'affaiblissement de l'intensité lumineuse de l'astre. Un biais découlant de ces méthodes a abouti à la détection d'une majorité de planètes aux caractéristiques très différentes de celles présentes dans le Système solaire, en particulier l'abondance de Jupiter chaud, planètes gazeuses très proches de leur étoile hôte. Ces nouveaux types de planète ont néanmoins entraîné une remise en cause radicale des modèles de formation des systèmes planétaires qui avaient été élaborés en se basant sur le seul Système solaire. Depuis que les méthodes de détection se sont améliorées, les études[8] visent également à mettre en évidence des planètes aux caractéristiques proches de celles de la Terre orbitant dans la zone habitable de leur étoile.
8
+
9
+ Le terme exoplanète a été enregistré dans Le Petit Robert dès 1998[9] comme calque français de l'anglais exoplanet[9] dont l'emploi, dès 1992, est attesté par Antoine Labeyrie[10] et Bernard F. Burke[11].
10
+
11
+ D'après Christina Nicolae et Valérie Delavigne[9], le premier organisme scientifique à l'avoir employé serait le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans un communiqué de presse du 21 avril 2004[12]. Antérieurement[9], il avait fait son apparition dans des revues de vulgarisation scientifique telles que Science et Vie — première occurrence en janvier 2000[13] — et la Recherche — première occurrence en décembre 2002[14] — ainsi que des publications de sociétés savantes telles que Ciel et Terre — première occurrence en décembre 2001[15] — de la Société royale belge d'astronomie, de météorologie et de physique du globe et L'Astronomie — première occurrence en 2003[16] — de la Société astronomique de France.
12
+
13
+ En France, depuis fin décembre 2007, son usage est recommandé par la délégation générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la Culture et de la Communication[5] et il est recensé sur la base de données terminologiques FranceTerme[4].
14
+
15
+ Communément, on appelle « planète extrasolaire » toute planète orbitant autour d'une autre étoile que le Soleil. La définition officielle d'une planète adoptée en août 2006 par l'Union astronomique internationale (UAI) ne concerne que les objets du Système solaire et ne s'applique pas aux exoplanètes[17],[18]. À l'heure actuelle, la seule définition de l'UAI qui concerne les exoplanètes est une définition de travail donnée en 2002 et modifiée en 2003[19].
16
+ Cette définition, plus générale et qui concerne toutes les planètes, y compris celles du Système solaire, contient les critères suivants[note 1] :
17
+
18
+ De façon cohérente, les « planètes » du Système solaire au sens de la définition précédente sont les huit objets définis comme « planètes » au sens de la résolution du 24 août 2006. Et de la même façon, une « planète extrasolaire » est alors définissable comme une planète — toujours au sens de la définition générale juste au-dessus et uniquement celui-ci — située hors du Système solaire.
19
+
20
+ Cet article suit la définition précédente. Par conséquent ne sont traitées que les planètes qui orbitent autour d'étoiles ou de naines brunes. Plusieurs détections d'objets de masse planétaire qui ne sont en orbite autour d'aucun autre corps ont aussi été annoncées[20]. Certains de ces objets ont peut-être appartenu à un système planétaire autour d'une étoile avant d'en être éjectés.
21
+
22
+ Cependant, la définition de travail de l'UAI n'est pas acceptée par tout le monde. Une définition alternative considère que les planètes devraient être distinguées des naines brunes sur la base de leur formation. Il est largement admis que les planètes géantes se forment par accrétion à partir d'un noyau et que ce procédé peut parfois produire des planètes de masse supérieure au seuil de fusion du deutérium[21],[22] ; des planètes massives de cette sorte ont peut-être déjà été observées[23]. Ce point de vue admet également la possibilité des sous-naines brunes, qui ont des masses planétaires mais se forment à la manière des étoiles par effondrement direct d'un nuage de gaz.
23
+
24
+ De plus, la séparation à 13 masses joviennes n'a aucune signification physique précise. La fusion du deutérium peut se produire dans des objets de masse inférieure à cette limite. La quantité de deutérium fusionné dépend également de la composition de l'objet[24]. L'Encyclopédie des planètes extrasolaires incluait en 2011 les objets jusqu'à 25 fois la masse de Jupiter, considérant que « le fait qu'il n'y ait aucune particularité (special feature) autour de 13 MJup dans le spectre de masse observé renforce le choix d'oublier cette limite de masse »[25], puis tous les objets jusqu'à 60 fois la masse de Jupiter depuis 201X. L'Exoplanet Data Explorer inclut les objets allant jusqu'à 24 masses joviennes en précisant que « La distinction à 13 masses de Jupiter du Groupe de travail de l'UAI n'est pas physiquement motivée pour des planètes avec un cœur rocheux et observationnellement problématique à cause de l'ambiguïté du sin(i)[26]. »
25
+
26
+ Le nommage normalisé des exoplanètes est une extension de celui utilisé par le Washington Multiplicity Catalog (WMC) pour les systèmes d'étoiles multiples[27], norme qui a été adoptée par l'UAI[27].
27
+
28
+ Selon cette norme, le membre le plus brillant d'un système reçoit la lettre « A ».
29
+ Les composants distincts qui ne sont pas compris dans « A » sont nommés « B », « C », etc. Les sous-composants sont désignés par un ou plusieurs suffixes ajoutés à celui du sous-système, en commençant par des lettres minuscules pour le deuxième niveau hiérarchique puis des nombres pour le troisième[28]. Suivant une extension de la norme précédente, le nom d'une exoplanète est normalement formé en ajoutant une lettre minuscule au nom de l'étoile hôte de ladite planète. La première planète découverte se voit attribuer la désignation « b » (la lettre « a » étant réservée à l'étoile) puis les planètes suivantes sont nommées avec les lettres suivantes dans l'ordre alphabétique. Si plusieurs planètes du même système sont découvertes en même temps, la plus proche de l'étoile reçoit la première lettre suivante, et ainsi de suite en s'éloignant de l'étoile.
30
+
31
+ Si une planète orbite un membre d'un système binaire, la lettre capitale de l'étoile est alors suivie par une minuscule pour la planète. Plusieurs exemples sont aujourd'hui connus, tels 16 Cygni Bb[29] et HD 178911 Bb[30]. Les planètes en orbite autour de l'étoile primaire (étoile « A ») devraient avoir un « Ab » à la suite du nom du système, comme pour HD 41004 Ab[31]. Cependant, le « A » est parfois omis, en particulier lorsque la seconde étoile a été découverte après la (ou les) planète(s) ; par exemple la première planète découverte autour de l'étoile principale du système binaire Tau Bootis est habituellement appelée simplement Tau Bootis b[32].
32
+
33
+ Si l'étoile hôte est une étoile simple, on peut toujours considérer qu'elle possède un « A » dans sa désignation, bien qu'il ne soit habituellement pas écrit. La première exoplanète trouvée autour d'une telle étoile est alors considérée comme étant un sous-composant secondaire dudit système recevant la désignation « Ab ». Par exemple, 51 Peg Aa est l'étoile hôte du système 51 Peg et la première exoplanète est alors 51 Peg Ab. La plupart des exoplanètes se trouvant dans des systèmes unistellaires, la désignation implicite « A » est généralement absente, ne laissant simplement que la minuscule à la suite du nom du système : 51 Peg b. Le « a » pour l'étoile est également le plus souvent omis, nommant par un petit abus l'étoile du nom du système, ici par exemple 51 Peg.
34
+
35
+ Quelques exoplanètes se sont vu attribuer des noms qui ne se conforment pas à la norme précédente. Par exemple, les planètes qui orbitent le pulsar PSR 1257+12 furent à l'origine nommées avec des capitales, en commençant à A (laissant l'étoile sans suffixe), plutôt qu'avec des minuscules. Par ailleurs, le nom du système lui-même peut suivre plusieurs systèmes de nommage différents. Dans les faits, un certain nombre d'étoiles parmi lesquelles Kepler-11 n'ont reçu leur nom que grâce à leur inclusion dans un programme de recherche de planètes, n'étant jusque-là référencées que par leurs coordonnées célestes.
36
+
37
+ Cependant Hessman et al. fit la remarque que le système implicite utilisé pour les noms d'exoplanètes tombait totalement en échec avec la découverte de planètes circumbinaires[27]. Ils notent que les découvreurs des deux planètes autour de HW Virginis ont essayé de contourner le problème de nommage en les appelant « HW Vir 3 » et « HW Vir 4 », c'est-à-dire comme étant les troisième et quatrième objets – stellaires ou planétaires – découverts dans le système. Ils notent également que les découvreurs des deux planètes autour de NN Serpentis ont été confrontés à de multiples suggestions émanant de diverses sources officielles et choisirent finalement d'utiliser les désignations « NN Ser c » et « NN Ser d ». Hessman et al. ont alors proposé deux règles afin de remédier à ce problème. Ils notent que, en suivant ces deux règles, 99 % des noms actuels de planètes autour d'étoiles simples sont conservés comme des formes informelles de la forme provisoire sanctionnée par l'UAI. Ils renommeraient simplement Tau Bootis b officiellement en Tau Bootis Ab, en conservant la forme précédente pour un usage informel. Pour faire face aux difficultés liées aux planètes circumbinaire, la proposition contient deux règles supplémentaires, où l'utilisation de parenthèses autour du nom du couple d'étoiles centrales est à privilégier dans le cas de planètes dans cette situation. Ils indiquent que cela ne nécessite le changement de nom complet que de deux systèmes exoplanétaires : les planètes autour HW Virginis serait rebaptisé HW Vir (AB) b et (AB) c tandis que ceux autour NN Serpentis serait rebaptisé NN Ser (AB) b et (AB) c. En outre, les seules planètes circumbinaires connues antérieurement autour de PSR B1620-26 et DP Leonis peuvent presque conservent leurs noms (PSR B1620-26 b et DP Leonis b) comme des formes officieuses informelles de la forme « (AB) b » où la désignation « (AB) » est laissée de côté.
38
+
39
+ À la suite de la récente découverte de PH1b, de nouvelles difficultés sont apparues. En effet, cette planète tourne autour d'un système binaire faisant lui-même partie d'un système double double (système binaire de systèmes binaires) nommé KIC 4862625. Les auteurs de l'article annonçant sa découverte ont évité ce problème en la nommant de façon provisoire « PH1 » (Planet Hunters 1), du nom du programme l'ayant découverte. En effet, PH1 tourne autour de la paire KIC 4862625 A (aussi notée KIC 4862625 Aa+Ab ou encore KIC 4862625 Aab, normalement A(ab) de façon plus correcte, pour bien indiquer les deux composantes), composée des étoiles individuelles KIC 4862625 Aa et KIC 4862625 Ab, et l'autre paire est nommée KIC 4862625 B (aussi KIC 4862625 Ba+Bb ou KIC 4862625 Bab) et composée de KIC 4862625 Ba et KIC 4862625 Bb. La logique exposée ci-dessus plaide en la faveur d'un nommage de la forme KIC 4862625 A(ab)1 ou KIC 4862625 (Aa+Ab)1, les nombres en chiffres arabes étant l'étape suivante après les lettres minuscules. Cependant cela rompt avec le nom habituel des exoplanètes avec une lettre minuscule en plaçant la planète au même niveau que d'éventuels satellites d'autres planètes ne tournant autour que d'une seule étoile ou d'un système multiple « simple ». Quoi qu'il en soit, on peut remarquer que l'équipe de l'Encyclopédie des planètes extrasolaires l'a déjà nommée de façon systématique KIC 4862625 b[33], nom on ne peut plus ambigu (autour de quelle(s) composante(s) la planète tourne-t-elle exactement ?) mais évitant le problème sus-mentionné. L'UAI ayant le dernier mot, ce sera à elle de prendre la décision finale attribuant le nom officiel à la planète.
40
+
41
+ Une autre nomenclature, souvent vue dans les œuvres de science-fiction, utilise les chiffres romains dans l'ordre des positions des planètes de l'étoile. Cela a été inspiré par un ancien système pour nommer les lunes des planètes extérieures, telles que « Jupiter IV » pour Callisto. Mais un tel système n'est pas pratique pour un usage scientifique, puisque de nouvelles planètes peuvent être trouvées plus près de l'étoile, changeant alors tous les chiffres. Cependant, ces chiffres romains semblent être la forme qui sera utilisée pour désigner les satellites de planètes extrasolaires, mais en conservant l'ordre de la numérotation suivant l'ordre de découverte comme pour les planètes ou les lunes de notre propre Système solaire.
42
+
43
+ Enfin, plusieurs planètes ont reçu de façon non officielle de « vrais » noms à la façon de ce qui se fait dans notre Système solaire : on peut notamment citer Osiris (HD 209458 b), Bellérophon (51 Pegasi b), Zarmina (Gliese 581 g) et Mathusalem (PSR B1620-26 b). Vladimir Lyra, de l'Institut Max-Planck d'astronomie, a proposé des noms provenant pour la plupart de la mythologie gréco-romaine pour les 403 candidates planètes extrasolaires connues en octobre 2009[34]. Cependant l'Union astronomique internationale (UAI) avait annoncé qu'elle n'avait aucun projet d'assigner des noms de ce genre aux planètes extrasolaires, considérant que ce n'est pas pratique[35].
44
+
45
+ L'Union astronomique internationale, seul arbitre dans le processus de nomenclature par sa commission 53[36], ne reconnaît pas les noms donnés aux planètes extrasolaires via des sites marchands[37]. Elle annonce cependant le 19 août 2013 sa décision de donner des noms populaires aux exoplanètes, en invitant le public à lui suggérer des noms[38]. En 2015, un vote dédié aux associations astronomiques, puis un vote grand public est mis en place par l'Union astronomique internationale afin de nommer les exoplanètes via le concours NameExoWorlds.
46
+
47
+ Les planètes de notre Système solaire, comme toute planète, peuvent parfaitement se voir appliquer les règles précédentes. Pour le détail, voir cette section.
48
+
49
+ La question « Sommes-nous seuls dans l'Univers ? » est ancienne (ainsi, Fontenelle y a consacré ses Entretiens sur la pluralité des mondes). Elle entraîne la question de savoir s'il existe ou non d'autres planètes sur lesquelles pourraient se développer d'autres formes de vie. Au XVIe siècle, Giordano Bruno, partisan de la théorie de Nicolas Copernic selon laquelle la Terre et les autres planètes seraient en orbite autour du Soleil, a mis en avant une théorie selon laquelle les étoiles sont telles le Soleil et ainsi accompagnées de planètes[39]. Au XVIIIe siècle, Isaac Newton fait de même dans le General Scholium (en), la conclusion de ses Principia : « Et si les étoiles fixes sont les centres de systèmes semblables, ils seront alors tous construits selon le même concept et sujets à la domination de l'Un. » (« And if the fixed stars are the centers of similar systems, they will all be constructed according to a similar design and subject to the dominion of One. »)[40]
50
+
51
+ Christiaan Huygens est le premier astronome à envisager l'utilisation des instruments d'observation afin de détecter de telles planètes[réf. nécessaire].
52
+
53
+ Michel Mayor souligne que « pendant la première partie du XXe siècle, une théorie disait que, pour obtenir les disques de gaz et de poussières à partir desquels les planètes pouvaient se former, il fallait qu’une étoile soit passée à proximité d’une autre. Or, la probabilité que se produise un tel phénomène est quasiment nulle. Cela a mis les astronomes sur une fausse piste pendant longtemps : ils n’attendaient pas d’autres systèmes planétaires dans la Voie lactée[41] ». Au milieu du XXe siècle, cette théorie est abandonnée et le nombre estimé de systèmes planétaires s'élève à 100 milliards, valeur toujours retenue actuellement[41]. La recherche d'exoplanètes est cependant mal perçue au sein de la communauté scientifique en raison de nombreuses découvertes contestées ou annulées. Ainsi, dans les années 1980, seuls quatre groupes de deux astronomes recherchent des exoplanètes : deux au Canada, deux en Californie, deux au Texas, ainsi que les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz[41].
54
+
55
+ À la fin du XXe siècle, grâce aux progrès technologiques des télescopes, tels que les détecteurs à couplage de charge (CCD), le traitement d'image, ainsi que le télescope spatial Hubble, qui permettent des mesures plus précises du mouvement des étoiles, beaucoup d'astronomes espérent détecter des planètes extrasolaires. Dans les années 1980 et au début des années 1990, quelques annonces sont faites, mais démenties après vérification. Il faut attendre l'année 1995 pour que la découverte de la première exoplanète soit confirmée.
56
+
57
+ Des découvertes d'exoplanètes sont revendiquées dès le XIXe siècle. Plusieurs annonces parmi les plus anciennes impliquent l'étoile binaire 70 Ophiuchi. En 1855, le capitaine W. S. Jacob, à l'observatoire de Madras de la British East India Company, relève des anomalies qui rendent la présence d'un « corps planétaire » dans ce système « hautement probable »[42]. Dans les années 1890, Thomas J. J. See, de l'université de Chicago et de l'Observatoire naval des États-Unis, énonce que les anomalies prouvent l'existence d'un corps sombre dans le système de 70 Ophiuchi, avec une période orbitale de 36 ans autour de l'une des étoiles[43]. Néanmoins, Forest Ray Moulton publie en 1899 un article prouvant qu'un système à trois corps avec de tels paramètres orbitaux serait hautement instable[44].
58
+
59
+ Durant les années 1950 et 1960, Peter van de Kamp du Swarthmore College fait une autre série de revendications de détection remarquée, cette fois pour des planètes en orbite autour de l'étoile de Barnard[45].
60
+
61
+ De nos jours, les astronomes considèrent généralement tous les anciens rapports de détection comme erronés[46].
62
+
63
+ En 1991, Andrew G. Lyne, M. Bailes et S.L. Shemar revendiquent la découverte d'une planète de pulsar en orbite autour de PSR B1829-10, en utilisant la mesure des infimes variations de la périodicité des pulsars, qui permettent de calculer les principaux paramètres orbitaux des corps responsables de ces perturbations (chronométrie de pulsar (en))[47]. L'annonce fait brièvement l'objet d'une attention intense, mais Lyne et son équipe la rétractent ensuite[48].
64
+
65
+ Le premier objet de masse planétaire confirmé est annoncé dans la revue Nature le 4 mai 1989 par David W. Latham, Robert P. Stefanik, Tsevi Mazeh, Michel Mayor et Gilbert Burki, orbitant autour de l'étoile de type solaire nommée HD 114762[49],[7] : il s'agit de HD 114762 b, un objet d'une masse minimale de onze fois la masse de Jupiter qui peut donc, selon l'inclinaison de son orbite et la définition adoptée, être une planète ou une naine brune.
66
+
67
+ En septembre 1990, Aleksander Wolszczan et Dale Frail (du radiotélescope d'Arecibo) découvrent plusieurs planètes autour du pulsar PSR B1257+12, qu'ils annoncent le 9 janvier 1992[50].
68
+
69
+ Le 6 octobre 1995 Michel Mayor et Didier Queloz (de l'observatoire de Genève) annoncent la découverte du premier objet dont la masse en fait sans nul doute une planète en orbite autour d'une étoile de type solaire : le Jupiter chaud nommé 51 Pegasi b, en orbite autour de l'étoile 51 Pegasi[51]. Cette découverte est faite grâce à des observations qu'ils ont réalisées à l'observatoire de Haute-Provence par la méthode des vitesses radiales. Ce système, situé dans la constellation de Pégase, se trouve à environ 40 années-lumière de la Terre[52]. Le 8 octobre 2019, l'annonce du prix Nobel de physique pour Michel Mayor et Didier Queloz (conjointement avec James Peebles) couronne le travail de ces chercheurs[53].
70
+
71
+ Exactement vingt ans après l'annonce de la première découverte, en octobre 2015, près de 2000 planètes ont été détectées et plus de 3000 candidats supplémentaires sont en attente de confirmation. Plus de la moitié ont été découvertes à l'université de Genève par des équipes internationales[réf. nécessaire].
72
+
73
+ Les chercheurs ont également découvert des systèmes multiples. Le premier système où plusieurs planètes ont été détectées est Upsilon Andromedae, dans la constellation d'Andromède, précédant 55 Cancri[54].
74
+
75
+ Au départ, la majorité des planètes détectées sont des géantes gazeuses ayant une orbite très excentrique, dont certaines se sont finalement révélées être des naines brunes. Le fait de découvrir essentiellement des géantes gazeuses proches de leur étoile est généralement interprété comme un biais de l'observation : il est beaucoup plus simple de découvrir une planète massive tournant rapidement autour de son étoile par la méthode de la vitesse radiale qui détecte la planète en interpolant sa présence par les fluctuations de la trajectoire de l'étoile.
76
+
77
+ Au premier semestre 2005, une polémique a agité le monde astronomique. Des équipes de la NASA et de l'ESO ont annoncé des découvertes grâce au VLT et au télescope spatial Spitzer. Finalement, il semble que l'Europe a bien obtenu les premières images directes de planètes extrasolaires. En l'occurrence, elles orbitent autour de la naine brune GPCC-2M1207 et de l’étoile GQ Lupi. Cela dit, le compagnon de GQ Lupi est probablement une naine brune.
78
+
79
+ En novembre 2009, le « mystère du lithium » est résolu grâce aux données compilées sur les exoplanètes et leurs étoiles[55]. Selon Garik Israelian, « Nous venons de découvrir que la quantité de lithium dans les étoiles semblables au Soleil dépend de la présence, ou non, de planètes. » Les étoiles à planètes contiennent moins de 1 % de la quantité de lithium des autres étoiles.
80
+
81
+ Par la suite, l'emballement médiatique concernant de prétendues découvertes d'exoplanètes habitables fait l'objet de critiques[56].
82
+
83
+ À la fin des années 2010, plus de 4 000 exoplanètes ont été découvertes et environ 3 000 astronomes en recherchent, contre huit au début des années 1990[41]. En 2019, on découvre en moyenne une exoplanète par jour[57].
84
+
85
+ Détecter une exoplanète de manière directe n'est pas une chose facile, pour plusieurs raisons :
86
+
87
+ Ainsi, jusqu'à la première photographie optique par imagerie infrarouge de l'exoplanète 2M1207 b en 2004 et la première découverte par coronographie publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science, les seules méthodes de détection qui fonctionnaient sont appelées « indirectes », car elles ne détectent pas directement les photons venant de la planète.
88
+
89
+ Il existe désormais différentes méthodes actuelles et futures pour détecter une exoplanète, la plupart depuis les observatoires au sol.
90
+
91
+ Cette méthode repose sur les interférences destructives de la lumière de l'étoile. En effet, la lumière de l'étoile étant cohérente dans les deux bras de l'interféromètre, il est possible d'annuler l'étoile dans le plan image permettant ainsi de détecter un éventuel compagnon. Cette méthode a permis de détecter et confirmer quelques exoplanètes. Cependant, la stabilité des interféromètres disponibles actuellement ne permet pas d'atteindre des contrastes suffisamment importants pour détecter des planètes de type Terre.
92
+
93
+ Cette méthode est basée sur l'étude du spectre lumineux de l'étoile. Les mouvements d'un astre sont influencés par la présence d'une planète orbitant autour de lui, ce qui provoque un décalage périodique de sa position. Cela permet de déterminer grâce à l'effet Doppler-Fizeau la vitesse radiale du spectre lumineux. De manière identique aux binaires spectroscopiques, ceci nous apporte des informations concernant la position de l'orbite de la planète ainsi que sur sa masse.
94
+
95
+ Cette méthode de détection est plus performante pour des vitesses radiales élevées : autrement dit, pour des planètes évoluant très près de leur étoile, et qui sont très massives. Ceci explique que de nombreuses exoplanètes découvertes jusqu'à aujourd'hui ont une orbite très proche de leur étoile.
96
+
97
+ Cette méthode de détection indirecte est basée sur l'étude de la luminosité de l'étoile. En effet, si celle-ci varie périodiquement cela peut provenir du fait qu'une planète passe devant.
98
+
99
+ Cette méthode a été proposée pour la première fois en 1951 par Otto Struve de l'observatoire Yerkes de l'université de Chicago. Elle a été proposée à nouveau à deux reprises : en 1971 par Frank Rosenblatt de l'université Cornell, puis en 1980 par William Borucki du centre de recherche Ames de la NASA, en Californie. La méthode par transit consiste à détecter l’exo-planète lorsqu’elle passe devant son étoile. Elle bloque alors une petite quantité de lumière provenant de l’étoile. En mesurant le flux lumineux continument et en détectant la périodicité de cette diminution, on peut détecter indirectement la présence d’une planète tournant autour de son étoile. On peut ainsi en déduire la taille de la planète et par la suite émettre des hypothèses sur sa masse, sa composition rocheuse ou gazeuse et sur son atmosphère.
100
+
101
+ Bien que la variation de luminosité d'une étoile soit plus facilement repérable que la variation de sa vitesse radiale, cette méthode se révèle peu efficace en termes de quantité de planètes détectées par rapport à la somme des étoiles observées. En effet, on ne peut l'utiliser que dans le cas où nous observons le système stellaire quasiment par la tranche. On peut montrer que pour des orientations aléatoires de l'orbite, la probabilité géométrique de détection par cette méthode est inversement proportionnelle à la distance entre l'étoile et la planète. On estime à 5 % des étoiles avec une exoplanète la quantité détectable avec cette méthode.
102
+
103
+ Cependant, elle a l'avantage de ne nécessiter l'usage que de télescopes de dimensions raisonnables.
104
+
105
+ Dans notre propre Système solaire, on peut aussi observer des transits de planètes : les transits de Vénus et de Mercure ne peuvent cependant être observés tout au plus que quelques fois par siècle.
106
+
107
+ C'est par cette méthode que la plupart des planètes extrasolaires ont été détectées.
108
+
109
+ Le principe repose sur le transit secondaire, c’est-à-dire quand la planète passe derrière l'étoile. Dans ce cas on peut détecter les photons provenant de l'hémisphère éclairé de la planète, ce qui fait de cette méthode une méthode en semi-directe. En résumé, on étudie le signal lumineux provenant d'une planète éclipsée par son étoile et l'on retire ensuite le signal lumineux émis par l'étoile (que l'on a mesuré auparavant), on obtient alors la signature de la planète.
110
+
111
+ La première détection du transit secondaire a été faite avec le télescope spatial Hubble en 2003 sur l'étoile HD 209458 (voir ce lien pour plus de détails (en anglais)).
112
+
113
+ Récemment, des équipes d'astronomes ont réussi à détecter deux exoplanètes de manière directe, par l'utilisation du satellite Spitzer. Celles-ci, qui étaient déjà connues, ont été repérées grâce à la lumière infrarouge qu'elles émettaient.
114
+
115
+ Cela ouvre de nouvelles opportunités dans le domaine de l'observation. En effet, les chercheurs vont désormais pouvoir essayer de comparer certaines caractéristiques essentielles des exoplanètes repérées jusque là, telles que la couleur, la réflectivité et la température. Ceci permettra de mieux comprendre la manière dont celles-ci viennent à se former.
116
+
117
+ Elle repose sur la détection des perturbations angulaires de la trajectoire d'une étoile. Plus la masse de la planète, et la distance qui sépare l'étoile de la planète sont grandes, plus le système est proche de nous et donc visible.
118
+
119
+ Cette méthode, bien qu'elle soit connue depuis longtemps, n'avait pas encore été utilisée en raison des infimes variations qu'elle devait repérer. Mais ce sera bientôt chose possible avec notamment la mise en place du mode double champ du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) appelé PRIMA.
120
+
121
+ Cette méthode s'appuie sur la courbure de la lumière émise par une étoile distante ou un quasar, lorsqu'un objet massif s'aligne « suffisamment » avec cette source, phénomène appelé « lentille gravitationnelle ». La distorsion de la lumière est due au champ gravitationnel de l'objet lentille, une des conséquences de la relativité générale, comme l'a décrit Albert Einstein en 1915. Il en découle un effet de lentille, formation de deux images déformées de l'étoile distante, voire davantage.
122
+
123
+ Dans le cas de la recherche d'exoplanètes, la planète cible, en orbite autour de l'étoile lentille, fournit une information supplémentaire, permettant de déterminer sa masse et sa distance de l'étoile. On parle de microlentille car la planète n'émet pas ou très peu de lumière.
124
+
125
+ Cette technique permet d'observer des astres de masse même relativement faible, puisque les observations ne s'appuient pas sur la radiation reçue.
126
+
127
+ L'utilisation combinée de systèmes de correction en temps réel (optique adaptative) et de la coronographie permet maintenant d'observer directement la lumière parvenant de la planète.
128
+
129
+ La coronographie est une technique utilisée pour atténuer la lumière d'une étoile, ce qui permet ensuite d'observer des objets moins brillants gravitant autour. Utilisée en complément d'une optique adaptative, elle permet de découvrir des planètes qui orbitent autour d'étoiles pourtant des millions de fois plus lumineuses.
130
+
131
+ D'énormes efforts sont consacrés actuellement à l'amélioration de ces techniques d'optique adaptative, de coronographie stellaire, et de traitement d'image, afin de développer une imagerie astronomique à très haut contraste capable de détecter des exoplanètes de la taille de la Terre. En outre, cette technique permet d'analyser des photons parvenant directement de la planète, ce qui pourra donner des informations importantes sur les conditions atmosphériques et surfaciques de ces planètes.
132
+
133
+ La première photographie optique d'une exoplanète (2M1207 b) a lieu en 2004 à l'aide du VLT[58]. Cependant, elle orbite autour d'une étoile peu brillante (une naine brune), 2M1207 et est détectée non pas par coronographie, mais par imagerie infrarouge. La première découverte par coronographie est publiée le 13 novembre 2008 dans la revue Science. Prise par le télescope spatial Hubble et traitée par l'équipe de l'astronome Paul Kalas, la planète a une masse probablement proche de celle de Jupiter. Baptisée Fomalhaut b, elle est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscis Austrinus) à environ 25 années-lumière. Fomalhaut b est distante d'environ dix fois la distance séparant Saturne du Soleil[59]. Cette découverte est annoncée en même temps et dans la même revue que celle de l'équipe de l'astronome canadien Christian Marois concernant la première observation directe, à 129 années lumière, d'un système stellaire entier composé de trois planètes géantes photographiées dans l'infrarouge autour de l'étoile HR 8799[60].
134
+
135
+ Les différents types de planètes sont soit avérés ou bien demeurent pour le moment hypothétiques. Il y a plusieurs classifications. D'abord, une classification structurelle range les planètes dans des catégories par rapport à leur composition, telles planète tellurique ou planète gazeuse, ou par rapport à leur masse, telles sous-Terre ou super-Jupiter. D'un autre côté, une autre classification range les planètes selon leur température : Jupiter chaud, Jupiter froid, etc. Une troisième classification est faite par rapport à la position, par exemple : planète Boucles d'or, objet libre de masse planétaire. Il existe aussi des catégories transverses, par exemple planète à période de révolution ultra-courte.
136
+
137
+ Dès l'an 2000, des classifications taxinomiques sont aussi suggérées. En 2000, la classification de Sudarsky établit cinq classes de planètes et ne concerne que les géantes gazeuses, sur la base de modèles numériques reposant sur les types d'atmosphères les plus probables pour ce genre de corps. En 2012, la taxonomie de Plávalová donne une description symbolique des principales caractéristiques d'une planète afin de pouvoir effectuer une comparaison rapide entre les diverses propriétés de ces objets.
138
+
139
+ La Voie lactée posséderait à elle seule plus de 100 milliards de planètes voire plus de 200[61]. Par ailleurs, même si aucun n'a encore été formellement identifié, nombre d'entre elles possèdent certainement des satellites.
140
+
141
+ Selon une étude publiée en novembre 2013 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, le nombre de planètes semblables à la Terre présentes dans notre galaxie est estimé à environ 8,8 milliards[62],[63].
142
+
143
+ Le 26 février 2014 la NASA annonce la confirmation de 715 nouvelles exoplanètes détectées grâce au télescope spatial Kepler. Ce faisant, le nombre d'exoplanètes confirmées passe la barre des 1 700.
144
+
145
+ Au printemps 2015, on recense 1 120 étoiles avec planètes, 463 systèmes multiples, 450 géantes gazeuses, 1 061 Jupiters chauds, 206 super-Terres et 92 planètes telluriques de la taille de la Terre.
146
+
147
+ Au 23 février 2019 on recense 3 989 exoplanètes dans 2 983 systèmes planétaires dont 654 multiples[1].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Archimède de Syracuse (en grec ancien : Ἀρχιμήδης / Arkhimếdês), né à Syracuse vers 287 av. J.-C. et mort en cette même ville en 212 av. J.-C., est un grand scientifique grec de Sicile (Grande-Grèce) de l'Antiquité, physicien, mathématicien et ingénieur. Bien que peu de détails de sa vie soient connus, il est considéré comme l'un des principaux scientifiques de l'Antiquité classique. Parmi ses domaines d'étude en physique, on peut citer l'hydrostatique, la mécanique statique et l'explication du principe du levier. Il est crédité de la conception de plusieurs outils innovants, comme la vis d'Archimède.
6
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7
+ Archimède est généralement considéré comme le plus grand mathématicien de l'Antiquité et l'un des plus grands de tous les temps[1],[2]. Il a utilisé la méthode d'exhaustion pour calculer l'aire sous un arc de parabole avec la somme d'une série infinie, et a donné un encadrement de Pi d'une remarquable précision[3]. Il a également introduit la spirale qui porte son nom, des formules pour les volumes des surfaces de révolution et un système ingénieux pour l'expression de très grands nombres.
8
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9
+ La vie d’Archimède est peu connue, on ne sait pas par exemple s’il a été marié ou a eu des enfants. Les informations le concernant proviennent principalement de Polybe (202 av.J.-C.-126 av.J.-C.), Plutarque (46-125), Tite-Live (59 av.J.-C.–17 ap.J.-C.) ou bien encore pour l’anecdote de la baignoire, du célèbre architecte romain Vitruve. Ces sources sont donc, sauf pour Polybe, très postérieures à la vie d’Archimède.
10
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11
+ Concernant les mathématiques, on a trace d’un certain nombre de publications, travaux et correspondances. Il a en revanche jugé inutile de consigner par écrit ses travaux d’ingénieur qui ne nous sont connus que par des tiers.
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+ Archimède serait né à Syracuse en 287 av.J.-C. Son père, Phidias, était un astronome[4] qui aurait commencé son instruction. Il fut le contemporain d'Ératosthène. On suppose qu’il parachève ses études à la très célèbre école d'Alexandrie ; on est du moins sûr qu’il en connaissait des professeurs puisqu’on a retrouvé des lettres qu’il aurait échangées avec eux. Par les préfaces à ses travaux, nous apprenons qu’il a entretenu des contacts avec plusieurs savants d'Alexandrie : il correspond avec Conon de Samos, éminent astronome de la cour de Ptolémée III Évergète[note 1]. À la mort de Conon, Archimède décide d'envoyer quelques-unes de ses œuvres à Dosithée de Péluse, un géomètre proche de Conon. Les lettres à Conon ne nous sont pas parvenues, mais nous savons qu'Archimède a remis à Dosithée deux volumes de Sur la sphère et le cylindre, et les traités complets de Des conoïdes et des sphéroïdes, Des Spirales et La quadrature de la parabole. En Ératosthène, qui dirigea la Bibliothèque d’Alexandrie, il voit celui qui peut étendre et développer ses propres découvertes en géométrie[6]. Diodore de Sicile, au livre V, 37, indique également qu’Archimède a voyagé en Égypte[7].
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+ Proche de la cour de Hiéron II[note 2], tyran de Syracuse entre 270 av.J.-C. et 215 av.J.-C., il entre à son service en qualité d’ingénieur et participe à la défense de la ville lors de la deuxième guerre punique. Il meurt en 212 av.J.-C. lors de la prise de la ville par le Romain Marcellus.
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+ Archimède est un mathématicien et géomètre de grande envergure. Il travailla également sur l'optique, la catoptrique, s’est intéressé à la numération et à l’infini, affirmant ainsi par exemple que contrairement à l'opinion alors courante, les grains de sable n'étaient pas en nombre infini, mais qu’il était possible de les dénombrer (c’est l’objet du traité intitulé traditionnellement « L'Arénaire », Ψαμμίτης)[9]. Un système de numération parent de celui d’Archimède faisait l’objet du livre I (mutilé) de la Collection Mathématique de Pappus d'Alexandrie. La majeure partie de ses travaux concernent la géométrie avec :
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+ Archimède est considéré comme le père de la mécanique statique. Dans son traité, De l'équilibre des figures planes, il s'intéresse au principe du levier et à la recherche de centre de gravité. Après avoir réalisé un levier dans des systèmes de poulies composées pour haler les navires, on dit qu’Archimède aurait déclaré : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde »[13] (en grec ancien : δῶς μοι πᾶ στῶ καὶ τὰν γᾶν κινάσω). D’après Simplicius[14], cet appareil censé mettre la terre en mouvement est appelé kharistiôn (χαριστίων). Pappus d'Alexandrie signale un ouvrage perdu d’Archimède intitulé Sur les Balances à propos du principe dynamique du levier, qui sous-tend la démonstration du principe de la balance selon lequel les poids s’équilibrent quand ils sont inversement proportionnels à leur distance respective au point d’appui : si une partie d’un levier en équilibre est remplacée par un poids égal suspendu en son milieu, il n’y a pas de changement dans l’équilibre ; c’est sur ce principe que fonctionne la balance romaine utilisée par les marchands.
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+ Selon Carpos d'Antioche, Archimède n'a composé qu'un livre sur la mécanique appliquée, à propos de la construction de la sphère armillaire, intitulé La Sphéropée[15].
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+ On lui attribue aussi le principe d'Archimède sur les corps plongés dans un liquide (Des corps flottants). Archimède conçoit, sur ce principe, le plus grand navire de l'Antiquité, le Syracusia commandité par le tyran de Syracuse Hiéron II et construit par Archias de Corinthe vers 240 av. J.-C.
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+ Il met en pratique ses connaissances théoriques dans un grand nombre d'inventions. On lui doit, par exemple,
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+ On sait par Plutarque qu’Archimède ne considérait toutes ses machines que comme des divertissements de géomètre, et privilégiait la science fondamentale : « Il tenait la mécanique pratique et toute technique utilitaire pour indignes et artisanales[note 5], et ne consacrait son ambition qu’aux objets dont la beauté et l’excellence étaient pures de tout souci de nécessité »[16]. Par exception, il mit sa mécanique et sa catoptrique au service de Syracuse pour la défendre contre les Romains, l’existence de la cité étant en jeu.
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+ Le génie d'Archimède en mécanique et en mathématique fait de lui un personnage exceptionnel de la Grèce antique et explique la création à son sujet de faits légendaires. Ses admirateurs, parmi lesquels Cicéron qui redécouvrit sa tombe deux siècles plus tard[11], Plutarque qui relata sa vie, Léonard de Vinci, et plus tard Auguste Comte ont perpétué et enrichi les contes et légendes d’Archimède.
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+ À l'instar de tous les grands savants, la mémoire collective a associé une phrase, une fable transformant le découvreur en héros mythique : à Isaac Newton est associée la pomme, à Louis Pasteur le petit Joseph Meister, à Albert Einstein la formule E=mc2.
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+ Pour Archimède, ce sera le mot Eurêka ! (en grec ancien ηὕρηκα / hēúrēka signifiant « J'ai trouvé ! ») prononcé en courant nu à travers les rues de la ville. Selon Vitruve[17], Archimède venait de trouver la solution à un problème posé par Hiéron II, tyran de Syracuse. En effet, Hiéron avait fourni à un orfèvre une certaine quantité d'or à façonner en une couronne. Afin d'être sûr que l'orfèvre ne l'avait pas dupé en substituant de l'argent (métal moins cher) à une partie de l'or, Hiéron demanda à Archimède de déterminer si cette couronne était effectivement constituée d'or pur, et sinon, d'identifier sa composition exacte. C'est dans sa baignoire, alors qu'il cherchait depuis longtemps, qu'Archimède trouva la solution et sortit de chez lui en prononçant la célèbre phrase. Il lui suffisait de mesurer le volume de la couronne par immersion dans l'eau puis de la peser afin de comparer sa masse volumique à celle de l'or massif.
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+ Vitruve cite cet épisode dans le cadre d'un prœomium, où il introduit ses idées, dédicace à Auguste, répond a des questions philosophiques et morales, même s’il semble qu'il emprunta et compila un manuel parfois sans réel lien avec le texte, mais ces digressions sont parmi les plus anciennes traces de l'histoire des sciences antiques. Sa source est inconnue, des savants supposent que ce serait Varron car son ouvrage Disciplinarum Libri est quasi contemporain de Vitruve en plus d'être populaire. L'anecdote n'est pas évoquée par Plutarque, Proclus (Carmen de Ponderibus) ou Archimède lui-même dans son Traité des Corps Flottants[18]. L'anecdote est douteuse. Elle ne figure pas dans les écrits d'Archimède. En outre, la méthode utilisée (calcul de la masse volumique de la couronne) est assez triviale et n'a pas de rapport avec la poussée d'Archimède, dont la conception est beaucoup plus évoluée. Il est probable que Vitruve a eu connaissance d'une découverte d'Archimède relative aux corps plongés dans l'eau, sans savoir précisément laquelle. Cependant, si la méthode rapportée par Vitruve est sans intérêt, la poussée d'Archimède permet de concevoir la balance hydrostatique : les auteurs arabes, s'appuyant sur l'autorité du mathématicien Ménélaos d'Alexandrie, attribuent à Archimède la construction de cet instrument qui permet de déterminer la densité spécifique des corps immergés[19]. À l'époque moderne, cette balance a été proposée pour la première fois par Galilée.
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+ Lors de l'attaque de Syracuse, alors colonie grecque, par la flotte romaine, la légende veut qu'il ait mis au point des miroirs géants pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil dans les voiles des navires romains et ainsi les enflammer.
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+ Cela semble scientifiquement peu probable car des miroirs suffisamment grands étaient techniquement inconcevables, le miroir argentique n'existant pas encore. Seuls des miroirs en bronze poli pouvaient être utilisés[20]. Des expériences visant à confirmer la légende menées par des étudiants du Massachusetts Institute of Technology (MIT) en octobre 2005 ou bien par l'équipe de l'émission de télévision MythBusters sur Discovery Channel en janvier 2006 ont en effet montré la difficulté de reproduire dans des conditions réalistes les faits rapportés par la légende. De nombreux facteurs tendent en effet à remettre en cause le fait qu'Archimède disposait de toutes les conditions requises pour enflammer un navire à une grande distance.
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+ En 212 av. J.-C., après plusieurs années de siège, Syracuse tomba aux mains des Romains. Le général Marcus Claudius Marcellus souhaitait néanmoins épargner le savant. Malheureusement, selon Plutarque[21], un soldat romain croisa Archimède alors que celui-ci traçait des figures géométriques sur le sol, inconscient de la prise de la ville par l’ennemi. Troublé dans sa concentration par le soldat, Archimède lui aurait lancé « Ne dérange pas mes cercles ! » (Μὴ μου τοὺς κύκλους τάραττε Mē mou tous kuklous taratte). Le soldat, vexé de ne pas voir obtempérer le vieillard de 75 ans, l’aurait alors tué d’un coup d’épée. En hommage à son génie, Marcellus lui fit de grandes funérailles et fit dresser un tombeau décoré à la demande d'Archimède, d'un cylindre renfermant une sphère, et, pour inscription, le rapport du solide contenant au solide contenu[10].
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+ Cicéron déclare que lors de sa questure en Sicile en 75 av. J.-C., il se mit à la recherche de la tombe d'Archimède, oubliée des habitants de Syracuse, et qu'il l’identifia au milieu des ronces par une petite colonne ornée des figures d'une sphère et d'un cylindre[11]. Le monument présenté de nos jours comme le tombeau d’Archimède dans le parc archéologique de Néapolis est en réalité un columbarium romain du Ier siècle[22].
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+ Contrairement à ses inventions, les écrits mathématiques d'Archimède sont peu connus dans l'Antiquité. En règle générale, les textes d'Archimède ne sont pas parvenus dans leur version originale — ils sont rédigés en langue dorique, un ancien dialecte grec —, mais sous la forme de traductions en grec classique, en byzantin et en arabe. On ne possède aucun manuscrit rédigé de sa main. C'est à Héron l'Ancien (10-70), à Pappus (290-350) et à Théon (335-405), trois mathématiciens d'Alexandrie, que nous devons les plus anciens commentaires de l'œuvre d'Archimède. Mais la première compilation de ses travaux a été réalisée au VIe siècle de notre ère par le mathématicien grec Eutocios d'Ascalon, dont les commentaires des traités Sur la sphère et le cylindre, Sur la mesure du cercle et De l'équilibre des figures planes sont d'une importance majeure. Toujours au VIe siècle, l'architecte byzantin Isidore de Milet est le premier à publier les trois livres commentés par Eutocios, auxquels viennent s'ajouter les autres travaux au fur et à mesure qu'ils sont redécouverts, jusqu'au IXe siècle. Dès lors, les deux voies principales par lesquelles les travaux d'Archimède arrivent en Occident sont Byzance et le monde arabe[23].
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+ Par la voie arabe, les traductions du grec de la main de Thabit ibn Qurra (836-901) sont tout à fait remarquables. Archimède était inconnu du monde médiéval, mais le traducteur flamand Guillaume de Moerbeke (1215-1286) comble cette lacune en publiant sa traduction latine en 1269. Cette édition et celles qui suivent permettent aux œuvres majeures d'Archimède de se faire connaître à la Renaissance. En 1544, à Bâle, Jean Hervagius imprime pour la première fois tous les textes grecs connus jusqu'alors et les fait éditer en grec et en latin par Thomas Gechauff, dit Venatorius. Les premières traductions d'Archimède en langue moderne se basent sur l'édition de Bâle : il s'agit de l'édition allemande de Sturm (1670), de l'édition bilingue gréco-latine de Torelli (1792), de l'édition allemande de Nizze (1824) et de l'édition française de Peyrard (1807)[24],[25].
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+ À l'époque actuelle, on doit à Johan Ludvig Heiberg le travail de recherche, de compilation et de traduction le plus important, supérieur aux publications antérieures. À la fin du XIXe siècle, Heiberg publie une traduction de toute l'œuvre d'Archimède connue à l'époque, à partir d'un manuscrit grec du XVe siècle. En 1906, il découvre enfin le légendaire palimpseste d'Archimède[26],[27].
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+ Archimède a écrit plusieurs traités, dont douze nous sont parvenus. On suppose que quatre ou cinq ont été perdus[note 6].
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+ « Shortly after Euclid, compiler of the definitive textbook, came Archimedes of Syracuse (ca. 287212 BC), the most original and profound mathematician of antiquity. »
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