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+ Insecta
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+
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+ Classe
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+
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+ Taxons de rang inférieur
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+
7
+ Les insectes (Insecta) sont une classe d'animaux invertébrés de l'embranchement des arthropodes et du sous-embranchement des hexapodes. Ils sont caractérisés par un corps segmenté en trois tagmes (tête possédant des pièces buccales externes, une paire d'antennes et au moins une paire d'yeux composés ; thorax pourvu de trois paires de pattes articulées et deux paires d'ailes plus ou moins modifiées[a] ; abdomen dépourvu d'appendices) protégés par une cuticule formant un exosquelette composé de chitine et pourvu de trachées respiratoires.
8
+
9
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites existant encore (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an[1]), les insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces)[2]. On estime entre 5 et 80 millions d'espèces possibles[3],[4],[5]. 1019 (10 milliards de milliards) d'individus seraient vivants en même temps à un instant donné selon des estimations[6]. Leur biomasse totale serait 300 fois plus importante que la biomasse humaine, quatre fois supérieure à celle des vertébrés[b], sachant que les insectes sociaux représentent à eux seuls la moitié de la biomasse des insectes[8].
10
+
11
+ Apparus il y a plus de 400 millions d'années, les insectes sont les plus anciens animaux à s'être adaptés à la vie terrestre en devenant amphibies, et ils font partie des rares organismes terrestres à ressembler à leurs ancêtres (stabilité taxinomique). Ce sont également les premiers animaux complexes à avoir développé la capacité de voler pour se déplacer, étant pendant 150 millions d'années les seuls à posséder ce moyen de locomotion[9]. Pourvus d'ailes, d'un exosquelette rigide, d'une petite taille, d'un potentiel de reproduction élevé et d'un stade nymphal de la métamorphose, ces facteurs favorisant la colonisation de nombreuses niches écologiques expliquent leur succès évolutif. On les trouve maintenant sous presque tous les climats et dans les milieux continentaux terrestres et aquatiques. Seule la mer n'a pas été colonisée[10], cet habitat marin étant majoritairement dominé par le groupe des crustacés, dont les Hexapodes sont issus justement par adaptation au milieu terrestre[11].
12
+
13
+ L'entomofaune ou faune entomologique désigne la totalité de la population d’insectes présents dans un milieu.
14
+
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+ Les insectes ont de nombreuses interactions avec les humains. Certains entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, beaucoup d'insectes sont considérés comme écologiquement bénéfiques en tant que prédateurs, pollinisateurs, producteur de commodités (miel, soie, etc.), détritivores, ou encore en tant que source de nourriture pour de nombreuses espèces animales et chez l'Homme[12].
16
+
17
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Les araignées, scorpions et acariens ne sont pas des insectes, mais des arachnides ; entre autres différences, ils ont huit pattes. L'entomologie est la branche de la zoologie dont l'objet est l'étude des insectes.
18
+
19
+ Plus de 40 % des espèces d'insectes sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies, selon une vaste étude publiée dans la revue Biological Conservation en 2019[13]. Le taux d'extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ils risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). Les principaux facteurs de ce déclin (en) sont, par ordre d'importance décroissante : la destruction des habitats et leur conversion à l'agriculture intensive et à l'urbanisation ; la pollution, principalement celle des fertilisants et des pesticides de synthèse ; les facteurs biologiques, notamment les agents pathogènes et les espèces introduites ; le changement climatique[14],[15].
20
+
21
+ Le mot insecte vient du latin insectum qui signifie « en plusieurs parties » qui réfère à la segmentation des trois parties principales[16]. L'étymologie latine est un calque du grec ἔντομος (éntomos) signifiant « incisé, entaillé »[17].
22
+
23
+ Au sein des arthropodes, les insectes ont traditionnellement été rapprochés des myriapodes sur la base de plusieurs caractères : appendices uniramés, présence de trachées et de tubes de Malpighi, mandibules formées d'un appendice complet (et non pas de la base d'un appendice comme chez les crustacés). Cependant, la phylogénie moléculaire[18],[19], l'arrangement des gènes mitochondriaux[20], ainsi que l'analyse cladistique des caractères ont conduit à considérer que les insectes devaient en fait être inclus au sein des crustacés (au Moyen Âge, ils étaient classés dans les vermes, « vers » comprenant aussi les petits rongeurs et les mollusques[21]). Le clade des pancrustacés établi à la suite de cette découverte contient donc les lignées de crustacés marins qui sont probablement paraphylétiques et les insectes proprement dits, qui sont monophylétiques. Les caractères ayant conduit au rapprochement des insectes avec les myriapodes sont donc probablement des convergences associées à l'adaptation au milieu terrestre. Le développement du système nerveux des insectes et des crustacés possède en revanche des similitudes extrêmement frappantes[22].
24
+
25
+ Collembola
26
+
27
+ Protura
28
+
29
+ Diplura
30
+
31
+ Insecta
32
+
33
+ Crustacea[c]
34
+
35
+ Le titan, Titanus giganteus, est candidat au titre de plus gros insecte du monde[23] avec une taille dépassant les 16 cm. Le plus petit coléoptère, et le plus petit insecte libre (non parasitoïde) vivant au monde, est Scydosella musawasensis (en) qui fait à peine plus de 0,300 mm de longueur[24]. Dicopomorpha echmepterygis est une espèce de guêpes parasitoïde dont le mâle a été désigné comme le plus petit organisme adulte de la classe des insectes, ne mesurent pas plus de 0,139 mm (139 μm) de longueur (plus petit que l'organisme unicellulaire paramécie)[25]. Il semble exister une relation générale poids/longueur pour les insectes[26].
36
+
37
+ La classification des insectes a été proposée par Carl von Linné au XVIIIe siècle sur la base de critères morphologiques propres aux insectes. Ainsi, une trentaine d'ordres d'insectes actuels est recensée sur l'ensemble de la planète. Leur classification n'est pas encore stabilisée, quelques groupes établis par la tradition se révélant récemment hétérogènes. Le sous-embranchement des hexapodes Hexapoda est donc un concept plus vaste que celui des insectes lequel, au sens strict, constitue un groupe frère des entognathes.
38
+
39
+ D'après Roth (1974)[27], la classe des Insectes est subdivisée en deux sous-classes :
40
+
41
+ D'après Brusca & Brusca (2003)[28] et d'après Ruggiero et al. (2015)[29], incluant Brusca, expert pour ITIS[30], la classe Insecta comprend trois sous-classes :
42
+
43
+ La sous-classe des Aptérygotes regroupe des insectes primitifs aptères. On y retrouve peu de diversité et ils sont classés en deux groupes qui sont traités comme des ordres : Archaeognatha et Zygentoma.
44
+
45
+ Petrobius sp., un Archaeognatha.
46
+
47
+ Ctenolepisma longicaudata, un Zygentoma.
48
+
49
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
50
+
51
+ La sous-classe des Ptérygotes regroupe les insectes «ailés» ou ptérygotes. Ce groupe représente la lignée principale de la majorité des insectes. Ils se sont abondamment diversifiés depuis leur apparition il y a environ 350 millions d'années (Carbonifère)[31]. La classification actuelle sépare les ptérygotes en plus de 25 ordres différents[32].
52
+
53
+ Pterygota (ptérygotes) d'après ITIS (30 décembre 2015)[30] :
54
+
55
+ Dendroleon pantherinus (Neuroptera).
56
+
57
+ Corydalus cornutus (Megaloptera).
58
+
59
+ Phaeostigma major (Raphidioptera).
60
+
61
+ Copris lunaris (Coleoptera).
62
+
63
+ Stylops melittae (Strepsiptera).
64
+
65
+ Panorpa communis (Mecoptera).
66
+
67
+ Rhyacophila dorsalis (Trichoptera).
68
+
69
+ Morpho didius (Lepidoptera).
70
+
71
+ Calliphora vicina (Diptera).
72
+
73
+ Ctenocephalides felis (Siphonaptera).
74
+
75
+ Vespula germanica (Hymenoptera).
76
+
77
+ Thrips tabaci (Thysanoptera).
78
+
79
+ Carpocoris purpureipennis (Hemiptera).
80
+
81
+ Pediculus humanus (Psocodea).
82
+
83
+ Titanacris albipes (Orthoptera).
84
+
85
+ Grylloblatta sp. (Grylloblattodea).
86
+
87
+ Forficula Auricularia (Dermaptera).
88
+
89
+ Un Embioptera.
90
+
91
+ Eusthenia sp. (Plecoptera).
92
+
93
+ Mantophasma zephyra (Mantophasmatodea).
94
+
95
+ Timema poppensis (Phasmida).
96
+
97
+ Blaberus giganteus (Blattodea).
98
+
99
+ Stagmatoptera flavipennis (Mantodea).
100
+
101
+ Rhithrogena germanica (Ephemeroptera).
102
+
103
+ Anax imperator (Odonata).
104
+
105
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants[précision nécessaire]. Dans cette classe, quatre ordres dominent dans le nombre d'espèces décrites. Entre 600 000 et 795 000 espèces sont incluses dans l'ordre des coléoptères, des diptères, des hyménoptères et des lépidoptères. Les coléoptères représentent 40 % des espèces d'insectes, mais certains entomologistes suggèrent que les mouches et les hyménoptères pourraient être aussi diversifiés.
106
+
107
+ Ils sont la classe d'organismes vivants la plus diversifiée en terme du nombre d'espèces et par ce fait, ils sont majoritairement dominants dans les milieux terrestres et aquatiques. Cette biodiversité est un facteur important pour la conservation de la nature, l'intégrité de l'environnement et le potentiel invasif de certaines espèces généralistes.
108
+
109
+ L'état des populations mondiales d'insecte est très mal connu, notamment dans les forêts tropicales et équatoriales.
110
+
111
+ On sait cependant que beaucoup d'espèces semblent avoir disparu ou sont en forte voie de régression (insectes saproxylophages par exemple dans les zones tempérées). 5 à 10 % des espèces d'insectes ont disparu depuis le début de l'ère industrielle. Le rythme des disparitions devrait connaitre une forte accélération dans les décennies à venir : un demi-million d’espèces sont en danger d’extinction[34].
112
+
113
+ De manière générale, l'ONU a identifié de grandes causes de régression de la biodiversité qui sont les modifications des habitats des espèces (destruction, banalisation, fragmentation, artificialisation, déforestation, drainage, mise en culture, etc.) ; la surexploitation ; la pollution ; l'introduction d'espèces exotiques envahissantes ; et les changements climatiques. Les premiers effets du dérèglement climatique sont déjà visibles, mais les effets futurs sont encore mal évalués. Ils pourraient inclure un déplacement et une modification altitudinale des aires de répartition, la disparition d'espèces, des changements de taux de pullulation et du caractère invasif (éventuel ou avéré) de certaines espèces ; Il existe un écart entre les évaluations de vulnérabilité des espèces et les stratégies de gestion conservatoire (bien qu'il y ait un consensus sur l'importance de lier ces deux domaines pour la conservation de la biodiversité).
114
+
115
+ En 2012, une étude[35] a cherché à étudier la vulnérabilité de 3 espèces de coléoptères aquatiques ibériques endémiques en trois colonisations indépendants d'un même habitat, sur la base de leur métabolisme et physiologie selon la température, des modèles de distribution et de capacité de dispersion. La gestion doit prendre en compte les capacités différentielles à persister et les gammes possibles de réponse au réchauffement. Dans ce cas, l'étude a conclu que ces 3 espèces seront affectées très différemment par le réchauffement malgré des traits écologiques et biogéographiques assez similaires[35].
116
+
117
+ En 2014, des experts appartenant principalement à des organismes de recherches publiques d'une quinzaine de pays ont synthétisé les publications décomptant les insectes, concluant au « déclin massif des insectes » depuis les années 1990, qui semble principalement dû à l'utilisation et la persistance de pesticides systémiques[36].
118
+
119
+ En 2018, les modélisations disponibles laissent penser que chez les vertébrés et les plantes, le nombre d'espèces perdant plus de la moitié de leur aire géographique d'ici 2100 sera réduit de moitié si le réchauffement est limité à 1,5 °C (plutôt qu’à 2 °C) en 2100, mais que pour les insectes, ce nombre serait réduit des deux tiers. Des pertes dépassant 50 % de l'aire géographique déterminées par le climat sont prévues chez environ 49 % des espèces d’insectes, 44 % des plantes et 26 % des vertébrés pour le scénario tententiel ; à 2 °C, cette proportion tombe à 18 % d'insectes, 16 % de plantes et 8 % de vertébrés ; et à 1,5 °C cette proportion tombe à 6 % d'insectes, 8 % de plantes et 4 % de vertébrés. Si le réchauffement est limité à 1,5 °C (contre 2 °C dans l'accord de Paris) le nombre d'espèces susceptibles de perdre plus de 50 % de leur aire de répartition est réduit d'environ 66 % chez les insectes et d'environ 50 % chez les plantes et les vertébrés[37].
120
+
121
+ Selon une étude australienne publiée en 2019 dans Biological Conservation qui constitue le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes, le taux d’extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ceux-ci risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). L’urbanisation, la déforestation, la pollution et surtout l’agriculture intensive sont les principaux facteurs de ce déclin[38],[14].
122
+
123
+ En France métropolitaine, le calcul du nombre d'espèces, basé sur des estimations statistiques, évalue la faune entomologique actuellement connue à 34 600 espèces (décrites pour la plupart uniquement par la forme adulte), et la faune entomologique totale à 40 000 espèces. Il reste donc près de 5 000 espèces à découvrir[39].
124
+
125
+ Comme tous arthropodes, les insectes ont un corps segmenté soutenu par un exosquelette qui est composé d'une cuticule chitineuse recouverte d'un ensemble de corps gras composant la cire épicuticulaire. Les segments du corps sont organisés en trois parties principales qui sont la tête, le thorax et l'abdomen[40]. La tête possède une paire d'antennes, une paire d'yeux composés, des ocelles et trois ensembles d'appendices modifiés qui forment les pièces buccales. Ces appendices se sont spécialisés avec l'évolution, si bien que maintenant on en retrouve plusieurs types (broyeur, suceur, suceur-piqueur, suceur-spongieur et suceur-lécheur)[41].
126
+
127
+ Le thorax est composé de trois segments (prothorax, mésothorax et le métathorax) et porte généralement tous les organes locomoteurs (ailes ou pattes). L'abdomen est composé la plupart du temps de onze segments qui peuvent parfois porter des appendices tels des cerques par exemple. À l'intérieur, il contient une partie des organes importants comme l'appareil digestif, le système respiratoire, le système excréteur et les organes reproducteurs[42]. On retrouve une grande variabilité et de nombreuses adaptations dans la composition des parties du corps de l'insecte, en particulier les ailes, les pattes, les antennes et les pièces buccales.
128
+
129
+ La respiration de l'insecte se fait grâce à des invaginations du tégument appelées trachées qui constituent un réseau apportant l'oxygène directement aux cellules. Ces trachées s'ouvrent sur l'extérieur par des stigmates respiratoires à ouverture variable, sur les côtés des segments (pleurites) thoraciques et abdominaux.
130
+
131
+ Le milieu intérieur est constitué d'hémolymphe dont la circulation est assurée par plusieurs dispositifs anatomiques (vaisseau contractile dorsal, diaphragmes, « cœurs » accessoires) et est contrôlée finement par le système nerveux[43]. L'appareil circulatoire est ouvert, à faible pression.
132
+
133
+ L'appareil circulatoire n'a donc pas ou peu de rôle pour la respiration (à quelques exceptions près comme les larves de chironome — diptère vivant dans des milieux très faiblement oxygénés — qui possèdent de l'hémoglobine)[44].
134
+
135
+ L'insecte utilise son système digestif pour extraire des nutriments et d'autres substances à partir de la nourriture qu'il consomme[45]. Ces aliments sont généralement ingérés sous forme de macromolécules complexes composées de protéines, polysaccharides, lipides et d'acides nucléiques. Ces macromolécules doivent être ventilées par des réactions cataboliques pour devenir des molécules plus petites comme des acides aminés et des molécules de sucre simple. De cette manière, les cellules peuvent les assimiler.
136
+
137
+ L'appareil digestif est constitué d'un long tube clos appelé le canal alimentaire et celui-ci s'étend longitudinalement à travers le corps. Ce tube digestif dirige unidirectionnellement la nourriture de la bouche à l'anus. Il est divisé en trois parties : stomodeum (intestin antérieur), mésentéron (intestin moyen) et proctodeum (intestin postérieur). Le stomodeum et le proctodeum sont recouverts de cuticule puisqu'ils sont issus d'invaginations du tégument. En plus du tube digestif, les insectes ont également des glandes salivaires et des réservoirs salivaires. Ces structures se retrouvent dans le thorax, à côté de l'intestin antérieur[42].
138
+
139
+ Le système nerveux central est constitué d'une double chaîne ganglionnaire ventrale, dont les ganglions les plus massifs sont antérieurs et forment le cerveau situé dans la cavité de l'exosquelette de la tête. Les trois premières paires de ganglions sont fusionnés dans le cerveau, tandis que les trois paires suivantes fusionnent pour former un ganglion sous-œsophagien qui innerve les pièces buccales[42].
140
+
141
+ Les segments thoraciques ont un ganglion placé de chaque côté du corps, donc une paire par segment. Cette disposition est également présente dans les huit premiers segments abdominaux[46]. Cette constitution peut varier, certaines blattes (blattaria) ont seulement six ganglions abdominaux. La mouche domestique (Musca domestica) a tous les ganglions fusionnés en un seul et celui-ci se retrouve dans le thorax.
142
+
143
+ Quelques insectes ont des nocicepteurs, des cellules qui détectent et transmettent des sensations de douleur[47]. Bien que la nociception ait été démontré chez les insectes, il n'y a pas de consensus sur leurs degrés de conscience à la douleur[48].
144
+
145
+ Les mâles sont typiquement munis d'un organe phallique ou pénis qui comprend une pièce basale, le phallobase, un édéage (organe d'intromission) distal et des appendices latéro-apicaux, les paramères, qui prennent naissance sur le phallobase. L'oviscapte ou ovipositeur est l'appendice abdominal, généralement long et effilé, à l'aide duquel de nombreuses femelles d'insectes évolués déposent leurs œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation[49].
146
+
147
+ Les insectes comme les arthropodes sont des animaux relativement petits, pesant en moyenne moins de 500 mg[51]. Ils ne peuvent ainsi maintenir leur température corporelle constante en raison d'un rapport surface/volume élevé et de pertes de chaleur importantes (un bourdon dans un environnement à 10 °C, avec une température corporelle de 40 °C, perd 1 °C/seconde[52] en l'absence de production de chaleur, d'où la saisonnalité adaptative des insectes dans les régions tempérées)[53]. Poïkilothermes, ils sont fortement dépendants de la chaleur pour leur activité (vol, recherche de nourriture), leur développement et leur reproduction qui sont optimisés à des températures élevées, comprises souvent entre 30 et 40 °C[54]. Selon Chapman, physiologiste des insectes, la température serait l’une des conditions climatiques ayant le plus d’effet sur leur biologie des insectes, d'où l'utilisation de différentes stratégies de thermorégulation comportementale (ectothermie) et physiologique (endothermie)[55].
148
+
149
+ La thermorégulation comportementale la plus communément utilisée consiste à sélectionner, à court terme et de manière spatiale et temporelle, le microhabitat le plus adapté à leurs besoins. Cela concerne notamment l’exposition au rayonnement solaire (« basking », exposition au soleil comme les lézards) ou au contraire l’évitement des sources de chaleur[56]. Une seconde stratégie de thermorégulation comportementale consiste en la modification de leurs posture, notamment la posture des ailes chez les papillons. Ces comportements peuvent être complétés par une thermorégulation physiologique (endogène). Il peut s'agir d'un échauffement, avant l'envol, qui réchauffe leurs muscles thoraciques, processus endothermique qui se manifeste par de rapides frémissements des ailes assez proches dans leur principe du frissonnement des animaux homéothermes[57]. 94 % de l'énergie dépensée en moyenne durant le frémissement et le vol est transformée en chaleur, les 6 % restants étant convertis en énergie mécanique[52]. La thermorégulation physiologique peut impliquer l'isolation thoracique (thorax velu des papillons fait d'écailles modifiées, poils des hyménoptères) et l'abdomen moins bien isolé (température voisine de la température extérieure[52]. Certains criquets et grands papillons de jour (comme le Flambé ou le machaon)[58], alternent entre des phases de vol actif avec battements d'ailes et des phases de vol plané, ces dernières évitant la surchauffe thoracique[59]. Les abeilles et de nombreux papillons de nuit évitent également cette surchauffe en favorisant le transfert de chaleur vers l'abdomen qui assure le refroidissement par convection et conduction par l'air environnant[59].
150
+
151
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Ce cycle évolutif est une série de stades (œuf, larve, nymphe, adulte) qui se succèdent au cours d'une génération complète (d’œuf à œuf), les insectes étant caractérisés par le stade nymphal de la métamorphose[60]. La plupart des insectes sont caractérisés par un temps de génération assez court et une descendance importante, ce qui leur permet de coloniser rapidement un milieu favorable[61].
152
+
153
+ Ce cycle peut être interrompu annuellement par des conditions climatiques défavorables (température, pluie, manque de nourriture, etc.). La diapause est le terme qui réfère à cet arrêt prolongé au cours du cycle de vie de l'insecte[62],[63]. L'écologie hivernale des insectes (en) étudie les stratégies mises en place par les insectes pour « survivre » aux températures les plus basses[64],[65] : migration (phénomène rare, tel la migration du Monarque) ; tolérance physiologique au froid (phénomène également peu répandu : hémolymphe qui se charge de molécules antigel, comme le glycérol chez la guêpe Bracon cephi (ne) ou le xylomannane chez le scarabée Upis ceramboides (en)), dormance de deux types[66] : quiescence (bourdon terrestre) et diapause[67] (œufs, larves, nymphes, voire adultes comme la diapause imaginale des coccinelles) qui peuvent intervenir indépendamment ou successivement au cours d'un cycle de vie).
154
+
155
+ Les insectes primitifs de la sous-classe des Apterygota ont un développement dit sans métamorphose ou amétabole. Dès la naissance, le jeune insecte est très semblable à l'adulte, à la taille près (« amétabole » équivaut à « sans changement »). Du côté des insectes ptérygotes, on retrouve deux types de transformations : hémimétaboles (hétérométaboles) et holométaboles.
156
+
157
+ Le développement est contrôlé par une hormone stéroïde, l'ecdysone, qui est produite dans des glandes prothoraciques et permet la mue. Une autre hormone, l'hormone juvénile, un dérivé terpénoïde, inhibe la métamorphose. Elle est produite dans les corps allates, des organes endocrines près de l'œsophage[68].
158
+
159
+ La reproduction des insectes est également contrôlée par l’ecdysone et l’hormone juvénile, qui agissent dans les deux sexes. Ces hormones contrôlent le fonctionnement de l'appareil reproducteur, mais n'influent pas sur la détermination des caractères sexuels, qui sont strictement déterminés de manière génétique. Les hormones de type phéromones jouent aussi un rôle majeur pour l'attraction et la reconnaissance des individus au sein d'une espèce.
160
+
161
+ Le record de longévité est détenu par un Bupreste, le Buprestis aurulenta (en) dont les larves xylophages qui vivent dans le bois, émergent après des dizaines d'année (dont un cas a émergé d'un meuble à 51 ans)[69]. L'un des insectes qui a le cycle de vie le plus court est le puceron Rhopalosiphum prunifolia (4,7 jours à 25 °C)[70]. La femelle adulte éphémère Dolonia americana vit moins de cinq minutes, durant lesquelles elle doit trouver un partenaire, s’accoupler et pondre[70]. La Mouche domestique peut faire son cycle en 17 jours[71].
162
+
163
+ Ce type de développement est composé de trois étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve) et l'adulte (il n'y a pas de stade pupal). La nymphe est similaire à l'adulte. Elle est cependant plus petite, ses ailes ne sont pas développées complètement et ses organes sexuels ne sont pas fonctionnels. Au cours de sa croissance, la nymphe ressemblera de plus en plus à l'adulte et ses ailes se déploieront à sa dernière mue[42].
164
+
165
+ On retrouve deux sous-divisions à ce type de métamorphose :
166
+
167
+ Cette transformation est typique des insectes endoptérygotes et de certains exoptérygotes (exemple: thrips et aleurodes). Ce type de développement est composé de quatre étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve), la chrysalide (pupe) et l'adulte. Le stade larvaire ne ressemble pas à l'adulte. La larve ne présente aucun signe extérieur du développement de ses ailes. La métamorphose en adulte est concentrée au stade nymphal (pupe)[42].
168
+
169
+ L'écologie des insectes est l'étude scientifique des interactions des insectes, individuellement ou en tant que communauté, avec leur environnement ou avec les écosystèmes environnants[72]. Les insectes jouent un rôle des plus importants dans les écosystèmes. Premièrement, ils permettent l'aération du sol et le brassage de la matière organique qui s'y retrouve. Ils entrent également dans la chaîne alimentaire en tant que proies et prédateurs. De plus, ils sont d'importants pollinisateurs et de nombreuses plantes dépendent des insectes pour se reproduire. Finalement, ils recyclent la matière organique en s'alimentant des excréments, des carcasses d'animaux et des plantes mortes, et la rendent ainsi disponible pour d'autres organismes[73]. D'ailleurs, ils sont responsables en grande partie de la création des terres arables[42]. Les insectes sont inféodés aux terres émergées. Quelques-uns vivent en eau douce et à de rares exceptions en mer. On les trouve sous presque tous les climats, du plus chaud au plus froid.
170
+
171
+ La reproduction des insectes présente de grande variabilité. Ceux-ci ont un temps de génération relativement court et un taux de reproduction très élevé comparativement aux autres espèces animales. Chez les insectes, on retrouve la reproduction sexuée et la reproduction asexuée. Dans la première, le mâle et la femelle se rencontrent, souvent par l'intermédiaire de phéromones[74] ou d'autres moyens de communication, pour copuler. L'issue de cette reproduction est un embryon résultant de la fusion de l'œuf et du spermatozoïde. Il s'agit d'un mode de reproduction qui est le plus commun chez les insectes. Dans la reproduction asexuée, la femelle est capable de se reproduire sans mâle par le développement des ovocytes en embryons (parthénogénèse). Ce type de reproduction a été décrit dans plusieurs ordres d'insectes[42].
172
+
173
+ De plus, la grande majorité des femelles sont ovipares; ainsi elle dépose ses petits sous forme d'œufs. Certains cafards, pucerons et mouches pratiquent l'ovoviviparité. Ces insectes incubent les œufs à l'intérieur de leur abdomen et les pondent au moment de l'éclosion. D'autres insectes sont vivipares et ils complètent leur développement à l'intérieur de l'abdomen de la mère.
174
+
175
+ Les comportements de reproduction chez les insectes peuvent être très diversifiés. Pendant la période de reproduction, la communication se réalise principalement par la sécrétion de phéromones. À l'aide de ses antennes, le mâle peut donc trouver l'emplacement d'une femelle réceptive. Les phéromones sont propres à chaque espèce et elles sont constituées de différentes molécules chimiques.
176
+
177
+ Une autre technique de communication est l'utilisation de la bioluminescence. On retrouve ce type d'appel chez les coléoptères de la famille des Lampyridae et des Phengodidae. Les individus de ces familles produisent de la lumière qui est fabriquée par des organes à l'intérieur de leur abdomen. Les mâles et les femelles communiquent de cette manière durant la période de reproduction. Les signaux sont différents d'une espèce à l'autre (dans la durée, la composition, la chorégraphie aérienne et l'intensité.
178
+
179
+ Plusieurs insectes élaborent des chants d'appel pour signaler leur présence au sexe opposé. Ces sons peuvent être créés par la vibration des ailes, par la friction des pattes ou par le contact avec le sol, un substrat, etc. Les orthoptères (criquets, sauterelles et grillons), certaines espèces de mouches (drosophiles[75], moustiques, etc.), les homoptères (comme les cigales[76]), certains coléoptères (comme les tenebrionidae[77]) et bien d'autres sont adeptes de cette technique.
180
+
181
+ Chez certains groupes, les mâles pratiquent des prouesses aériennes ou des pas de danses complexes pour attirer une partenaire. Certains odonates[78] et certaines mouches[79] courtisent de cette manière.
182
+
183
+ Les mâles de certaines espèces d'invertébrés (comme les Mécoptères et les mouches Empididae) offrent des cadeaux dans le but de s'attirer les bonnes faveurs d'une femelle. Ils capturent une proie pour ensuite s'approcher d'une femelle. Par message chimique (émission de phéromones), ils indiquent à la femelle leur intention et lui offre le présent. Celle-ci examinera soigneusement la proie. Si elle ne trouve pas le repas à son goût, elle refusera les avances du mâle. Dans le cas contraire, elle s'accouplera avec lui[80].
184
+
185
+ La compétition entre mâles est féroce et beaucoup affichent des comportements territoriaux et agressifs. Ils sont prêts à se battre pour conserver un petit territoire ou avoir la chance de se reproduire avec une femelle. Chez certaines espèces, les mâles possèdent des cornes et des protubérances sur leur tête ou leur thorax. Ces ornements servent à combattre d'autres mâles de la même espèce.
186
+
187
+ Les insectes jouent un rôle important dans leur écosystème et ils exploitent une grande diversité de ressources alimentaires. Près de la moitié sont herbivores (phytophages)[81]. Le groupe des phytophages inclut les insectes qui s'alimentent des racines, de la tige, des feuilles, des fleurs et des fruits. Les mangeurs de feuilles peuvent se nourrir des tissus extérieurs ou encore être spécialisés à un type précis de cellule végétale. On retrouve aussi des insectes à l'alimentation spécifique qui se nourrissent d'un seul genre ou d'une espèce de plante. D'autres sont très généralistes et peuvent s'alimenter de plusieurs types de plantes.
188
+
189
+ Au sein des différents groupes, on retrouve une grande proportion d'espèces phytophages qui sont très inégalement réparties dans les ordres des lépidoptères, des coléoptères, des orthoptères, des phasmoptères, des hémiptères et des thysanoptères[82]. Chez les papillons (lépidoptère) ce sont les larves qui sont essentiellement phytophages. Chez les adultes, les pièces buccales ont évolué en une trompe multi segmentée qu'on appelle le proboscis[41]. Au repos, ce tube est enroulé sous la tête. Les papillons se nourrissent du nectar des fleurs, des sels minéraux et des nutriments contenus dans d'autres liquides. On retrouve également des papillons qui n'ont pas de pièces buccales et qui vivent essentiellement sur leur réserve de graisse.
190
+
191
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation phytophage. Par exemple, ils s'alimentent uniquement de bois. Ce type d'alimentation se nomme xylophagie. Les insectes xylophages, à l'état larvaire ou adulte, s'alimentent des branches, du tronc ou encore des racines des arbres. Certains peuvent devenir des ravageurs et causer des dommages économiques en s'alimentant des arbres ou en véhiculant des pathogènes qui peuvent affecter la qualité et la santé des arbres[84]. Les saproxylophages, quant à eux, ne consomment que le bois en décomposition (arbre mort).
192
+
193
+ Au sein de cette classe, on retrouve également des insectes prédateurs qui sont principalement carnivores. Ils ont généralement des adaptations physiologiques qui leur permettent de chasser activement (vision spécialisée, pattes adaptées à la course ou à saisir, pièces buccales modifiées pour broyer ou agripper, etc.) ou à l'affût (camouflage). Ces prédateurs sont utiles pour réguler les populations d'invertébrés et ainsi préserver un certain équilibre dans l'écosystème. D'ailleurs, certains sont utilisés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique). La plupart des insectes prédateurs sont généralistes mais quelques espèces ont une préférence pour des proies plus spécifiques.
194
+
195
+ L'ordre des odonates (libellules et demoiselles) est essentiellement carnivore. Toutes les espèces, la larve et l'adulte, chassent d'autres animaux. Les adultes attrapent généralement des insectes volants tandis que les larves interceptent un large éventail d'invertébrés aquatiques et même de petits vertébrés (têtards ou petits poissons). Ils possèdent la meilleure vision dans le monde des insectes et ils sont également d'excellents pilotes aériens[85]. Un autre ordre majoritairement carnivore et celui des Mantodea. Les mantes possèdent une très bonne vision, des pattes raptoriales adaptées à la capture et au maintien de leur proie et souvent un camouflage qui leur permet de se fondre dans leur habitat. Au stade adulte, leur régime alimentaire se compose essentiellement d'insectes mais les grandes espèces peuvent s'attaquer à de petits scorpions, des centipèdes, des araignées, des lézards, des grenouilles, des souris et même des oiseaux[86].
196
+
197
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation carnée. Par exemple, les hématophages se nourrissent de sang. Ces organismes sont souvent des ectoparasites (parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent provisoirement sur sa peau). Leurs pièces buccales ont évolué en parties capables de percer la peau et d'aspirer le sang. Chez certains groupes, comme les Siphonaptera (puces) et les Phthiraptera (poux), les pièces buccales se sont adaptées pour mieux s'ancrer à l'hôte.
198
+
199
+ Les insectes détritivores se nourrissent des débris d'animaux (carcasses et excréments), de végétaux ou fongiques. En s'alimentant, ils recyclent les composés organiques contenus dans ses détritus et les rendent disponibles pour d'autres organismes. Ils ont une importance primordiale dans la structuration et la santé des sols.
200
+
201
+ Dans cette catégorie, on retrouve les insectes coprophages qui s'alimentent des excréments et les recyclent par le fait même. Ce sont, pour la plupart des insectes de l'ordre des coléoptères ou des diptères. Ces insectes peuvent être spécifiques aux excréments d'un animal ou généralistes. Le bousier ou encore la mouche verte sont de bons exemples d'insectes coprophages. Lorsque la matière en décomposition est issue d'un cadavre, on parlera plutôt de nécrophagie. Les insectes nécrophages peuvent être spécifiques à un stade de décomposition ou présents dans l'entièreté du processus. D'ailleurs, ils sont utilisés en médecine légale (entomologie médico-légale) pour établir les circonstances d'un décès (détermination de l'heure du décès, du mouvement du corps après la mort, de la présence de traumatismes, présence de drogues ou autres toxines dans l'organisme, etc.). Les insectes saproxylophages se retrouvent également dans la catégorie des détritivores. Dans les écosystèmes forestiers, ils jouent un rôle majeur en contribuant au cycle du carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu'ils transforment en un humus forestier particulièrement riche et apte à absorber l'eau[87].
202
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203
+ Certains insectes possèdent une coloration ou une forme qui leur permettent de se fondre dans leur environnement. Le camouflage est répandu dans plusieurs groupes d'insectes, en particulier ceux qui se nourrissent de bois ou de végétation. Certains ont la coloration et la texture du substrat dans lequel ils vivent[88]. La plupart des phasmes sont connus pour imiter efficacement les formes des branches et des feuilles. Certaines espèces ont même des excroissances qui ressemblent à de la mousse ou encore à du lichen. On retrouve également de fins imitateurs, chez les phasmes et les mantes, qui bougent leur corps de manière rythmée pour mieux se fondre dans la végétation qui bouge au gré du vent[89].
204
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205
+ Certaines espèces ressemblent à s'y méprendre à une guêpe ou à insecte toxique. Cette technique de défense se nomme mimétisme batésien. Ils peuvent jumeler leur coloration aux comportements de l'insecte imité et ainsi bénéficier d'une protection contre les prédateurs. Certains longicornes (Cerambycidae), mouche syrphide (Syrphidae), chrysomèles (Chrysomelidae) et certains papillons pratiquent ce type de mimétisme. De nombreuses espèces d'insectes sécrètent des substances désagréables ou toxiques pour se défendre. Ces mêmes espèces présentent souvent de l'aposématisme, une stratégie adaptative qui envoie par une coloration vive ou contrastante un message d'avertissement[90].
206
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207
+ La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré vers le pistil (organe femelle) de la fleur soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. La plupart des plantes à fleurs ont besoin d'un intermédiaire pour se reproduire et cette tâche est réalisée majoritairement par les insectes. En butinant, ils ont accès au nectar, un liquide sucré riche et énergisant. Pour y avoir accès, ils entrent en contact avec le pollen qui se dépose sur leur corps. Le pollinisateur transportera ensuite celui-ci vers une autre fleur, un bel exemple de relation de mutualisme. Les fleurs arborent différents motifs et colorations pour attirer ces insectes. Le nombre et la diversité des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement (voir syndrome pollinisateur), et la perte de diversité chez les pollinisateurs pourrait menacer la pérennité des communautés végétales[91].
208
+
209
+ L'abeille domestique est certainement l'insecte pollinisateur le plus populaire en agriculture mais des milliers d’espèces différentes d’abeilles sauvages, de guêpes, de mouches, de papillons et d'autres insectes jouent également un rôle important dans la pollinisation. En agriculture, ils sont d'une importance primordiale pour la production de nombreuses cultures (pommes, oranges, citrons, brocolis, bleuets, cerises, amandes, etc.)[92]. Le domaine scientifique qui étudie les insectes pollinisateurs se nomme anthécologie.
210
+
211
+ Certains insectes ont besoin d'une autre espèce d'insecte pour réaliser leur développement. On appelle « parasitoïdes » les organismes qui, au cours de leur développement, tuent systématiquement leur hôte, ce qui les fait sortir du cadre du parasitisme au sens strict. Chez ces insectes, on retrouve une spécificité vis-à-vis de l'insecte hôte. Ils peuvent se nourrir à l'intérieur de l'organisme (endoparasitoïdes) ou à l'extérieur du corps de l'hôte (ectoparasitoïdes). Ils peuvent être solitaires ou grégaires (plus d'une centaine de larves sur le même hôte)[93]. Certaines guêpes et mouches parasitoïdes sont utilisées en lutte biologique.
212
+
213
+ Lors de l'oviposition, la femelle parasitoïde s'approche de son hôte et lui pénètre l'exosquelette à l'aide de son ovipositeur modifié. Elle déposera ses œufs à l'intérieur de celui-ci. Une autre technique consiste à déposer les œufs sur l'insecte ou à proximité de celui-ci. Les larves pénétreront la larve hôte par les orifices buccaux et respiratoires ou encore en perçant directement sa peau.
214
+
215
+ Au milieu des années 1990, on avait déjà répertorié et nommé 87 000 espèces d'insectes parasitoïdes, classés dans six ordres[94] :
216
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217
+ Le XIXe siècle « est marqué par une forte entomophobie (on craint que la pullulation des insectes ne puisse faire disparaître l’humanité) participant à une véritable ornithophilie (les oiseaux insectivores étant les seuls remparts au danger des insectes) »[95]. Ce n'est qu'au XXe siècle qu'est pris en compte leur rôle dans le protection de la nature et la diversité[96].
218
+
219
+ Les insectes sont parfois distingués en insectes « ravageurs » (ou « nuisibles ») et insectes « bénéfiques », bien que cette distinction soit relative et fortement associée à un modèle d'agriculture productiviste (les ravageurs peuvent en effet être bénéfiques dans certains cas, et participent au biotope et à la biodiversité).
220
+
221
+ Les insectes ont une fonction majeure dans l'alimentation humaine puisque 75 % des légumes et des fruits que l’on consomme sont liés aux pollinisateurs. S’ils disparaissent, l'humanité sera confrontée à une crise alimentaire mondiale.[97]
222
+
223
+ Diverses cultures ont intégré depuis longtemps la consommation d'insectes. Récemment, plusieurs initiatives mondiales essaient de promouvoir cette consommation comme alternative à la consommation de viande afin de limiter les besoins en terres arables (la production de viande nécessitant, de façon directe et indirecte via la consommation par les bêtes d'aliments végétaux, beaucoup plus de terre que celle de légumes).
224
+
225
+ Par ailleurs, divers projets, dont le PROteINSECT (en) lancé par l'Union européenne, vise à développer la production d'insectes en tant qu'aliment pour le bétail[98].
226
+
227
+ De nombreux insectes sont considérés comme nuisibles par les humains. Certains peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves (ex: moustiques et certaines mouches) ou engendrer de l'inconfort et des problèmes cutanés en tant que parasites (ex: poux et punaise de lit). On retrouve également des insectes qui causent des dommages aux infrastructures (ex: termites et fourmis charpentière) ou qui s'alimentent des produits agricoles. Ces ravageurs se nourrissent de différents végétaux, des grains (riz, céréales, légumineuses, etc.), des fruits, des légumes et des autres produits à la post-récolte[99]. Il y a également des insectes qui causent des blessures au bétail et aux autres animaux de la ferme comme certaines familles de mouches parasites (Tachinidae, Sarcophagidae, Oestridae, etc.). À cause des pertes économiques qu'ils engendrent, le contrôle des insectes nuisibles nécessitent parfois l'utilisation de substances chimiques (insecticide) ou d'insectes prédateurs (lutte intégrée).
228
+
229
+ Bien que les insectes ravageurs attirent plus d'attention, la majorité des insectes sont bénéfiques pour l'environnement. Certains insectes, comme les guêpes, les abeilles, les mouches, les papillons et les fourmis sont les principaux pollinisateurs de nombreuses plantes à fleurs. On retrouve également des insectes prédateurs qui sont d'excellents alliés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique) en agriculture. Par exemple, on peut utiliser des coccinelles pour contrôler les populations de pucerons dans certaines cultures. Les carabes, les staphylins, les chrysopes, les hémérobes, les guêpes parasitoïdes, les mouches parasitoïdes, et plusieurs autres insectes permettent de contrôler les populations d'insectes ravageurs[100],[101].
230
+
231
+ Divers insectes ont été exploités depuis l'Antiquité pour la production de commodités alimentaires et textiles. Par exemple, l'élevage du ver à soie (Bombyx mori) (sériciculture) se pratique depuis près de 5000 ans. La larve fabrique un cocon qui est constitué d'un fil de soie brute de 300 à 900 mètres de long. La fibre est très fine et brillante et une fois tissée, elle crée un tissu d'une grande qualité que l'on appelle soie. Cet élevage a hautement influencé la culture chinoise et le développement du commerce avec les pays européens. Un autre insecte domestiqué qui a grandement influencé l'histoire est l'abeille domestique. Les premières représentations de l'homme collectant du miel datent d'il y a 15 000 ans. Les abeilles produisent également des commodités alimentaires comme du miel, de la gelée royale et de la propolis. Ces produits peuvent servir à traiter différents problèmes de santé en médecine alternative[102].
232
+
233
+ Les insectes sont utilisés en médecine depuis plus de 3600 ans. Certains remèdes thérapeutiques et médicaux sont confectionnés avec les parties du corps, l'hémolymphe ou les toxines produites par l'insecte. Par exemple, l'hémolymphe des cigales (Cicadidae) contient une concentration élevée d'ions de sodium et peut être utilisé comme traitement pour certains problèmes de vessie ou de reins. Certains méloés (Meloidae) sont aussi utilisés en médecine humaine et vétérinaire. L'utilisation d'asticots de mouche est également une pratique médicale courante. En se nourrissant des tissus nécrosés, les larves facilitent la cicatrisation des tissus sains en stimulant la production de tissus cicatriciels et en désinfectant les plaies sans l'usage d'antibiotiques[103].
234
+
235
+ Coleoptera - Dynastes hercules
236
+
237
+ Diptera - Lucilia sericata
238
+
239
+ Hemiptera - Coreus marginatus
240
+
241
+ Hymenoptera - Apis mellifera
242
+
243
+ Lepidoptera - Aglais io
244
+
245
+ Odonata - Libellula depressa
246
+
247
+ Ephemeroptera - Cloeon dipterum
248
+
249
+ Plecoptera - Sweltsa townesi
250
+
251
+ Dermaptera - Forficula auricularia
252
+
253
+ Blattodea - Blattella germanica
254
+
255
+ Mantodea - Mantis religiosa
256
+
257
+ Orthoptera - Aiolopus thalassinus
258
+
259
+ Phasmatodea - Achrioptera fallax
260
+
261
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3358.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,220 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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3
+ Le Système solaire (avec majuscule), ou système solaire (sans majuscule)[b], est le système planétaire auquel appartient la Terre. Il est composé d'une étoile, le Soleil, et des objets célestes gravitant autour de lui : les huit planètes confirmées et leurs 185 satellites naturels connus (appelés usuellement des « lunes »), les cinq planètes naines et leurs neuf satellites naturels connus et les milliards de petits corps (la grande majorité des astéroïdes et autres planètes mineures, les comètes, les poussières interplanétaires, etc.). Le système solaire fait partie de la galaxie appelée Voie lactée. Il est situé à environ 8 kpc (∼26 100 a.l.) du centre galactique et effectue une révolution en 225 à 250 millions d'années.
4
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5
+ De façon schématique, le Système solaire est composé, outre le Soleil lui-même et par ordre de distance croissante à celui-ci, de quatre planètes telluriques internes (Mercure, Vénus, la Terre et Mars), d'une ceinture d'astéroïdes composée de petits corps rocheux, de quatre planètes géantes externes (deux géantes gazeuses que sont Jupiter et Saturne, et deux planètes géantes de glaces que sont Uranus et Neptune) et de la ceinture de Kuiper, composée elle-même d’objets glacés. L'héliopause, limite magnétique du Système solaire, est définie par l'arrêt des vents solaires face au vent galactique. Bien au-delà se trouve le nuage d'Oort, sphère d’objets épars. La limite gravitationnelle du Système solaire se situe bien plus loin encore, jusqu'à 1 ou 2 années-lumière du Soleil.
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+
7
+ Toutes les planètes du Système solaire à partir de la Terre possèdent des satellites en orbite, tandis que chacune des quatre planètes externes est en outre entourée d’un système d'anneaux de poussière et d’autres particules. Toutes les planètes, sauf la Terre, ont été nommées d'après des dieux et déesses de la mythologie romaine.
8
+
9
+ Les cinq planètes naines, portant des noms de divinités diverses, sont Cérès, le premier et plus grand objet découvert dans la ceinture d’astéroïdes (975 km de diamètre équatorial), Pluton, le plus ancien et le plus grand objet connu de la ceinture de Kuiper (2 370 km), Éris, au diamètre très légèrement inférieur (2 326 km), qui se trouve dans le disque des objets épars, enfin Makémaké (environ 1 430 km) et Hauméa (1 960 km), objets de la ceinture de Kuiper. Les quatre planètes naines transneptuniennes, c'est-à-dire orbitant au-delà de Neptune, sont de type « plutoïdes ».
10
+
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+ Depuis la décision prise le 24 août 2006 par l'Union astronomique internationale, les objets ou corps orbitant directement autour du Soleil sont officiellement divisés en trois classes : planètes, planètes naines et petits corps.
12
+
13
+ Les 175[10] satellites naturels, aussi appelés lunes, sont les objets en orbite autour des planètes, des planètes naines et des petits corps du Système solaire plutôt qu'autour du Soleil. Les statuts ambigus de la Lune et de Charon - à partir de ces définitions - ne sont d'ailleurs pas encore définitivement tranchés, bien que ces corps soient toujours classés comme satellites respectivement de la Terre et de Pluton.
14
+
15
+ Toutefois, cette décision de l'Union astronomique internationale est loin de faire l'unanimité. À la suite du vote, une pétition[11] ayant réuni en cinq jours les signatures de plus de 300 planétologues et astronomes majoritairement américains (Pluton ayant été la première planète découverte par un Américain) a été lancée pour contester la validité scientifique de la nouvelle définition de planète (qui déclassait Pluton) ainsi que son mode d'adoption, et inviter à la réflexion sur une autre définition plus appropriée[12]. Catherine Cesarsky, présidente de l'UAI, clôt le débat en décidant que l'assemblée de l'UAI d'août 2009 ne reviendrait pas sur la définition de planète[13].
16
+
17
+ Le principal corps céleste du Système solaire est le Soleil, une étoile naine jaune de la séquence principale de type G2 qui contient 99,86 % de toute la masse connue du Système solaire et le domine gravitationnellement[14]. Jupiter et Saturne, les deux objets les plus massifs orbitant autour du Soleil, regroupent à eux deux plus de 90 % de la masse restante.
18
+
19
+ La plupart des grands objets en orbite autour du Soleil le sont dans un plan proche de celui de l’orbite terrestre, nommé écliptique. Typiquement, le plan d’orbite des planètes est très proche de celui de l’écliptique tandis que les comètes et les objets de la ceinture de Kuiper ont pour la plupart une orbite qui forme un angle significativement plus grand par rapport à lui.
20
+
21
+ Toutes les planètes et la plupart des autres objets orbitent dans le même sens que la rotation du Soleil, c’est-à-dire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre du point de vue d’un observateur situé au-dessus du pôle nord solaire. Certains objets orbitent dans un sens rétrograde, comme la comète de Halley.
22
+
23
+ Les trajectoires des objets gravitant autour du Soleil suivent les lois de Kepler. Ce sont approximativement des ellipses dont l'un des foyers est le Soleil. Les orbites des planètes sont quasiment circulaires. Celles des corps plus petits présentent des excentricités diverses et peuvent être fortement elliptiques. C'est notamment le cas des comètes et de certains autres petits corps, de certaines planètes naines et plus généralement des objets transneptuniens y compris ceux de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.
24
+
25
+ La distance d'un corps au Soleil varie au cours de sa rotation autour du Soleil. On appelle le point le plus proche du Soleil de l'orbite d'un corps son périhélie, le plus éloigné étant son aphélie.
26
+
27
+ De façon informelle, le Système solaire est souvent divisé en zones distinctes. Le Système solaire interne inclut les quatre planètes telluriques et la ceinture d’astéroïdes. Le reste du système peut être considéré simplement comme Système solaire externe[15] ; d’autres séparent la région au-delà de Neptune des quatre géantes gazeuses[16].
28
+
29
+ La majorité des planètes du Système solaire possèdent leur propre système secondaire. Les corps planétaires en rotation autour d'une planète sont appelés satellites naturels ou lunes. La plupart des plus grands satellites naturels évoluent sur une orbite synchrone, présentant toujours la même face à la planète autour de laquelle ils gravitent. Les quatre plus grandes planètes ont également un anneau planétaire.
30
+
31
+ Le Soleil, au sein de notre galaxie, est une étoile de type naine jaune parmi tant d'autres : la Voie lactée contient entre 200 et 400 milliards d'étoiles, dont 20 à 40 milliards seraient des naines jaunes[17]. Comme toute étoile selon les lois de la physique actuelle, sa masse permet à la densité en son cœur d’être suffisamment élevée pour provoquer des réactions de fusion thermonucléaire en continu. Chaque seconde le cœur du Soleil fusionne 620 millions de tonnes d'hydrogène[18] en 615,7 millions de tonnes d'hélium. Cette masse que le Soleil perd vient simplement du fait qu'un noyau d'hélium produit a une masse inférieure à celle des quatre noyaux d'hydrogène ayant servi à le fabriquer. La puissance rayonnée par le Soleil dans l'espace sous forme d'ondes électromagnétiques, environ 4 × 1026 watts, n'est autre que celle qui correspond à ce différentiel de 4,3 millions de tonnes par seconde[19].
32
+
33
+ Le Soleil est une naine jaune modérément grande, mais le nom est trompeur, puisque le Soleil est plus massif et plus lumineux que la majorité des étoiles de la Voie lactée (la plupart des étoiles de la Voie lactée étant des naines rouges, plus petites). Il se situe vers le milieu de la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell ; cependant, les étoiles plus brillantes et plus chaudes que le Soleil sont rares, tandis que les étoiles moins lumineuses et plus froides sont courantes[20].
34
+
35
+ On pense que la position du Soleil sur la séquence principale indique qu’il est loin d’avoir épuisé ses réserves d’hydrogène pour la fusion nucléaire. À ce jour, les calculs établissent qu'il a dispersé sous forme d'énergie 3 millièmes de sa masse initiale[19], soit l'équivalent de 3 fois la masse de Jupiter. Il devient progressivement plus brillant : au début de son histoire, sa luminosité était inférieure d'un bon tiers de celle d’aujourd’hui[21].
36
+
37
+ Le calcul du rapport entre l’hydrogène et l’hélium à l’intérieur du Soleil suggère qu’il est environ à mi-chemin de son cycle de vie. Dans plus de cinq milliards d’années, il quittera la séquence principale et deviendra plus grand, plus brillant, plus froid et plus rouge : une géante rouge[22],[23]. À ce moment, sa luminosité sera près de 2000 fois celle d’aujourd’hui.
38
+
39
+ Le Soleil est une étoile de population I ; il est né après une ou plusieurs « générations » d'étoiles. Il contient plus d’éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium (des « métaux » dans le langage astronomique) que les étoiles de population II[24]. Ces éléments métalliques ont été formés dans l’explosion des noyaux d’étoiles les plus massives, les supernovas. Les étoiles anciennes contiennent peu de métaux tandis que les étoiles ultérieures en contiennent ainsi plus. On pense que cette haute métallicité a été indispensable au développement du système planétaire, car les planètes se forment par accrétion de « métaux »[25].
40
+
41
+ En plus de la lumière, le Soleil rayonne un flux continu de particules chargées (un plasma) appelé vent solaire. Ce flux s’étend à la vitesse approximative de 1,5 million de kilomètres par heure[26], créant une atmosphère ténue, l’héliosphère, qui baigne le Système solaire jusqu’à environ 100 unités astronomiques (marquant l’héliopause). Le matériau composant l’héliosphère est connu sous le nom de milieu interplanétaire. Le cycle solaire de onze ans et les fréquentes éruptions solaires et éjections de masse coronale perturbent l’héliosphère et créent un climat spatial[27]. La rotation du champ magnétique solaire agit sur le milieu interplanétaire pour créer la couche de courant héliosphérique, la plus grande structure du Système solaire[28].
42
+
43
+ Le champ magnétique terrestre protège l’atmosphère du vent solaire. Vénus et Mars ne possèdent pas de champ magnétique et le vent solaire souffle graduellement leur atmosphère dans l’espace[29]. Sur Terre, l’interaction du vent solaire et du champ magnétique terrestre cause les aurores polaires.
44
+
45
+ L’héliosphère protège en partie le Système solaire des rayons cosmiques, protection augmentée sur les planètes disposant de champ magnétique. La densité de rayons cosmiques dans le milieu interstellaire et l'intensité du champ magnétique solaire changent sur de très longues périodes, donc le niveau de rayonnement cosmique dans le Système solaire varie, mais on ignore de combien[30].
46
+
47
+ Le milieu interplanétaire héberge au moins deux régions de poussières cosmiques en forme de disque. La première, le nuage de poussière zodiacal, réside dans le Système solaire interne et cause la lumière zodiacale. Il fut probablement formé par des collisions à l’intérieur de la ceinture d’astéroïdes causées par des interactions avec les planètes[31]. La deuxième s’étend de 10 à 40 UA et fut probablement créée lors de collisions similaires dans la ceinture de Kuiper[32],[33].
48
+
49
+ Le Système solaire interne désigne traditionnellement la région située entre le Soleil et la ceinture d’astéroïdes. Composés principalement de silicates et de métaux, les objets du Système solaire interne orbitent près du Soleil : le rayon de la région tout entière est plus petit que la distance entre Jupiter et Saturne.
50
+
51
+ Très récemment[Quand ?] des nuages de poussières intramercuriens ont été détectés entre le Soleil et Mercure. Des recherches sont toujours menées afin de trouver des corps plus gros : les vulcanoïdes. Des comètes orbitent aussi dans cette zone : les astéroïdes apoheles.
52
+
53
+ Les quatre planètes internes possèdent une composition dense et rocheuse, peu ou pas de satellites naturels et aucun système d’anneaux. De taille modeste (la plus grande de ces planètes étant la Terre dont le diamètre est de 12 756 km), elles sont composées en grande partie de minéraux à point de fusion élevé, tels les silicates qui forment leur croûte solide et leur manteau semi-liquide, et de métaux comme le fer et le nickel qui composent leur noyau. Trois des quatre planètes (Vénus, la Terre et Mars) ont une atmosphère substantielle ; toutes présentent des cratères d’impact et des caractéristiques tectoniques de surface comme des rifts et des volcans[34].
54
+
55
+ Mercure est la planète la plus proche du Soleil (0,4 UA), ainsi que la plus petite (4 878 km de diamètre) et la moins massive, un peu plus du vingtième de la masse terrestre (0,055 masse terrestre)[35]. Elle est connue depuis l'Antiquité et doit son nom au dieu Mercure, qui était chez les Romains le messager des dieux, et dieu du commerce et du voyage ; cela est dû au fait qu'elle se déplace très vite. Mercure ne possède aucun satellite naturel et ses seules caractéristiques géologiques connues, en dehors des cratères d’impact, sont des dorsa, probablement produites par contraction thermique lors de la solidification interne, plus tôt dans son histoire[36]. L’atmosphère de Mercure, quasiment inexistante, est formée d’atomes arrachés à sa surface par le vent solaire[37],[38] ou momentanément capturés à ce vent. L’origine de son grand noyau de fer liquide et de son fin manteau n’a toujours pas été expliquée de manière adéquate. Parmi les scénarios hypothétiques, il est possible que ses couches externes aient été balayées par un impact géant ou qu’elle ait été stoppée dans son accrétion par l’énergie solaire[39],[40]. Sa période de révolution est d'environ 88 jours et sa période de rotation est de 58 jours. La presque-absence d'atmosphère significative et la proximité du Soleil amène les températures de surface à varier de 427 °C (700 K) lorsque le Soleil est au zénith et à −173 °C la nuit, et il fait même −210 °C au fond des cratères mercuriens tellement il y fait noir[35]. Mercure tourne sur elle-même en environ 2 mois terrestres et fait le tour du Soleil en 88 jours terrestres, sur une orbite elliptique.
56
+
57
+ Vénus (0,7 UA) est proche de la Terre en taille et en masse (0,815 masse terrestre) et, comme elle, possède un épais manteau de silicate entourant un noyau métallique, une atmosphère significative et une activité géologique interne. Cependant, elle est beaucoup plus sèche et la pression de son atmosphère (au sol) est 90 fois celle de la nôtre[41]. Vénus ne possède aucun satellite[34]. Il s’agit de la planète la plus chaude, avec une température de surface supérieure à 462 °C, maintenue essentiellement par l’effet de serre causé par son atmosphère très riche en gaz carbonique[42],[43]. Aucune activité géologique récente n’a été détectée sur Vénus ; son absence de champ magnétique ne permettant pas d’empêcher l'appauvrissement de son atmosphère par le vent solaire, cela suggère cependant qu’elle est réallimentée régulièrement par des éruptions volcaniques[44],[41]. Sa période de révolution est d'environ 225 jours terrestres. Sa période de rotation est de 243 jours terrestres. Son diamètre est de 12 104 kilomètres et elle se situe à environ 108 millions de kilomètres du Soleil.
58
+
59
+ La Terre (1 UA) est la plus grande, la plus massive et la plus dense des planètes internes, la seule dont on connaisse une activité géologique récente, et qui abrite la vie. Son hydrosphère liquide est unique parmi les planètes telluriques, et elle est la seule planète où une activité tectonique a été observée. L’atmosphère terrestre est radicalement différente de celle des autres planètes, ayant été altérée par la présence de formes de vie, pour contenir 21 % d’oxygène[45],[46]. La Terre possède un satellite, la Lune, le seul satellite significativement grand des planètes telluriques du Système solaire. L'explication la plus généralement admise pour expliquer l'origine de ce singulier satellite serait la collision latérale de la jeune Terre avec un impacteur géant, de la taille de la planète Mars[47], ce qui explique aussi que la période de rotation soit si courte (~23 h 56 min 4,1 s). La période de révolution de la Terre, c'est-à-dire la durée de l'année, est d'environ 365,25 jours[46]. Son diamètre est de 12 756 kilomètres et se situe à environ 150 millions de kilomètres du Soleil (1 UA).
60
+
61
+ Mars (1,5 UA) est deux fois plus petite que la Terre et Vénus, et comporte seulement le dixième de la masse terrestre (0,107 masse terrestre). Sa période de révolution autour du Soleil est de 687 jours terrestres et sa journée dure 24 heures et 39 minutes[35]. Elle possède une atmosphère ténue, principalement composée de dioxyde de carbone, et une surface désertique[48], avec un climat qui peut être qualifié d'hyper-continental : en été, la température dépasse rarement les 20 à 25 °C à l'équateur, alors qu'elle peut chuter jusqu'à −120 °C voire plus pendant l'hiver aux pôles[35]. Le terrain martien, parfois très accidenté, est constellé de vastes volcans, comme Olympus Mons (le plus haut du Système solaire), de vallées, de rifts comme Valles Marineris[49]. Ces structures géologiques montrent des signes d’une activité géologique, voire hydraulique, qui a peut-être persisté jusqu’à récemment[50],[51]. Mars possède deux petits satellites naturels, Déimos et Phobos, probablement des astéroïdes capturés. À cause des effets de marée, l'orbite de Phobos diminue et le satellite devrait s'écraser sur la planète rouge dans environ 50 millions d'années, tandis que Deimos s'éloigne progressivement[52].
62
+
63
+ Les astéroïdes sont principalement de petits corps du Système solaire composés de roches et de minéraux métalliques non volatils. La ceinture d'astéroïdes occupe une orbite située entre Mars et Jupiter, à une distance comprise entre 2,3 et 3,3 UA du Soleil. On pense qu'il s'agit de restes du Système solaire en formation qui n'ont pas pu s'accréter en un corps plus gros à cause des interférences gravitationnelles de Jupiter.
64
+
65
+ Les astéroïdes varient en taille, depuis plusieurs centaines de kilomètres à des poussières microscopiques. Tous les astéroïdes, sauf le plus grand, Cérès, sont considérés comme des petits corps, bien que certains tels Vesta ou Hygie pourraient être reclassés comme planètes naines s'il est démontré qu'ils ont atteint un équilibre hydrostatique.
66
+
67
+ La ceinture d'astéroïdes contient des dizaines de milliers, éventuellement des millions, d'objets de plus d'un kilomètre de diamètre[53]. Malgré ceci, la masse totale de la ceinture ne dépasse probablement pas un millième de celle de la Terre[54]. La ceinture est très peu densément peuplée ; les sondes spatiales l'ont traversée régulièrement sans incident. Les astéroïdes d'un diamètre compris entre 10 et 10-4 m sont appelés météoroïdes[55].
68
+
69
+ Cérès, officiellement (1) Cérès, situé à 2,77 ua du Soleil, est le plus grand corps de la ceinture d'astéroïdes et sa seule planète naine. D'un diamètre de 952 km, suffisant pour que sa propre gravité lui donne une forme sphérique, Cérès fut considéré comme une planète quand il fut découvert au XIXe siècle, puis recatégorisé comme astéroïde dans les années 1850 lorsque des observations révélèrent leur abondance[56]. Il est également classifié comme planète naine depuis 2006 (tout en gardant son statut d'astéroïde défini de façon totalement indépendante).
70
+
71
+ Les astéroïdes de la ceinture principale sont divisés en plusieurs groupes et familles suivant leurs caractéristiques orbitales. Certains astéroïdes comportent des lunes, parfois aussi larges qu'eux-mêmes. La ceinture contient également des comètes[57] d'où pourrait provenir l'eau terrestre.
72
+
73
+ Le Système solaire interne est également constellé d'astéroïdes situés en dehors de la ceinture et dont l'orbite croise éventuellement celle des planètes telluriques.
74
+
75
+ Au-delà de la ceinture d'astéroïdes s'étend une région dominée par les géantes gazeuses. De nombreuses comètes à courte période, y compris les centaures, y résident également.
76
+
77
+ La zone ne possède pas de nom traditionnel correctement défini. Il est fait souvent mention du Système solaire externe, par opposition au Système solaire interne, mais le terme a récemment commencé à être utilisé exclusivement pour la zone située après l'orbite de Neptune.
78
+
79
+ Les objets solides de cette région sont composés d'une plus grande proportion de « glaces » (eau, ammoniac, méthane) que leurs correspondants du Système solaire interne.
80
+
81
+ Les quatre planètes externes sont des géantes gazeuses qui regroupent 99 % de la masse qui orbite autour du Soleil. L'atmosphère de Jupiter et Saturne est principalement constituée d'hydrogène et d'hélium ; celle d'Uranus et de Neptune contient un plus grand pourcentage de glaces. Il a été suggéré qu'elles appartiennent à une catégorie distincte, les « géantes glacées »[58]. Les quatre géantes gazeuses possèdent des systèmes d'anneaux, mais seuls ceux de Saturne peuvent être facilement observés depuis la Terre. En outre, le nombre de leurs satellites naturels est élevé voire très élevé (On en a détecté plus de soixante autour de Jupiter et de Saturne).
82
+
83
+ Jupiter (5,2 UA), avec 318 masses terrestres, est aussi massive que 2,5 fois toutes les autres planètes, son diamètre avoisine les 143 000 kilomètres. Elle est composée essentiellement d'hydrogène et d'hélium, d'un peu d'ammoniac et de vapeur d'eau. Sa forte chaleur interne crée un certain nombre de caractéristiques semi-permanentes dans son atmosphère, comme des bandes de nuages ou la Grande tache rouge. Jupiter possède 67 satellites connus (on en a découvert 12 de plus récemment, ce qui en fait 79 satellites) ; les quatre plus gros, (appelés aussi satellites galiléens car découverts par l'astronome italien Galilée au XVIIe siècle), Ganymède, Callisto, Io et Europe, présentent des similarités avec les planètes telluriques, comme le volcanisme[59]. Ganymède, le plus gros satellite du Système solaire, est plus grand que Mercure.
84
+
85
+ Sa période de révolution est d'environ 12 ans et sa période de rotation est de 9 h 55 min 27,3 s, elle se situe à 778 millions de kilomètres du Soleil.
86
+
87
+ Saturne (9,5 UA), connue pour son système d'anneaux, possède des caractéristiques similaires à Jupiter, comme sa composition atmosphérique. Elle est moins massive (95 masses terrestres) et possède 62 satellites[60] ; deux d'entre eux, Titan et Encelade, présentent des signes d'activité géologique, essentiellement du cryovolcanisme[61]. Titan est plus grand que Mercure, il est le seul satellite du Système solaire à avoir une atmosphère substantielle.
88
+
89
+ Sa période de révolution est d'environ 29 ans et sa période de rotation est de 10 h 47 min 6 s.
90
+ C'est également la 2e planète la plus grosse du Système Solaire, après Jupiter, avec un diamètre équatorial de 120 536 kilomètres.
91
+
92
+ Uranus (19,6 UA), avec 14 masses terrestres, est la moins massive des géantes gazeuses. De façon unique parmi les planètes du Système solaire, elle orbite le Soleil sur son côté, l'axe de sa rotation étant incliné d'environ 98° par rapport à son orbite. Son noyau est nettement plus froid que celui des autres géantes gazeuses et rayonne très peu de chaleur dans l'espace[62]. Uranus possède 27 satellites connus, les plus grands étant Titania, Obéron, Umbriel, Ariel et Miranda.
93
+
94
+ Son diamètre est de 51 118 kilomètres, elle se situe à environ 2 milliards 870 millions de kilomètres du Soleil et sa période de révolution est d'environ 84 ans. Sa rotation est rétrograde et de période d'environ 17h. Il y règne une température d'environ −220 °C.
95
+
96
+ Neptune (30 UA), bien que plus petite qu'Uranus, est légèrement plus massive (17 masses terrestres) et par conséquent plus dense. Elle rayonne plus de chaleur interne, mais pas autant que Jupiter ou Saturne[63]. Neptune possède 14 satellites connus. Le plus grand, Triton, est géologiquement actif et présente des geysers d'azote liquide[64]. Triton est le seul grand satellite placé sur une orbite rétrograde.
97
+
98
+ Neptune a un diamètre équatorial de 49 528 kilomètres, elle se situe à environ 4 milliards 500 millions de kilomètres du Soleil et sa période de révolution est d'environ 165 ans. La température y est d'environ −220 °C.
99
+
100
+ Les comètes sont de petits corps célestes du Système solaire, généralement de quelques kilomètres de diamètre, principalement composés de glaces volatiles. Elles possèdent des orbites hautement excentriques, avec un périhélie souvent situé dans le Système solaire interne et un aphélie au-delà de Pluton. Lorsqu'une comète entre dans le Système solaire interne, la proximité du Soleil provoque la sublimation et l'ionisation de sa surface, créant une queue : une longue traînée de gaz et de poussière.
101
+
102
+ Les comètes à courte période (comme la comète de Halley) parcourent leur orbite en moins de 200 ans et proviendraient de la ceinture de Kuiper ; les comètes à longue période (comme la comète Hale-Bopp) ont une périodicité de plusieurs milliers d'années et tiendraient leur origine du nuage d'Oort. D'autres enfin ont une trajectoire hyperbolique et proviendraient de l'extérieur du Système solaire, mais la détermination de leur orbite est difficile[65]. Les vieilles comètes qui ont perdu la plupart de leurs composés volatils sont souvent considérées comme des astéroïdes[66].
103
+
104
+ Les centaures, qui s'étendent entre 9 et 30 UA, sont des corps glacés analogues aux comètes orbitant entre Jupiter et Neptune. Le plus grand centaure connu, Chariclo, mesure entre 200 et 250 km de diamètre[67]. Le premier centaure découvert, Chiron, fut considéré comme une comète puisqu'il développait une queue cométaire[68]. Certains astronomes classent les centaures comme des objets de la ceinture de Kuiper internes épars, des équivalents des objets épars externes[69].
105
+
106
+ Les astéroïdes troyens sont deux groupes d'astéroïdes situés aux points de Lagrange L4 ou L5 de Jupiter (des zones gravitationnellement stables en avant et en arrière de son orbite).
107
+
108
+ Neptune et Mars sont également accompagnés par quelques astéroïdes troyens.
109
+
110
+ La zone au-delà de Neptune, souvent appelée région transneptunienne, est toujours largement inexplorée. Il semble qu'elle consiste essentiellement en de petits corps (le plus grand ayant le cinquième du diamètre de la Terre, et une masse bien inférieure à celle de la Lune), composés de roche et de glace.
111
+
112
+ La ceinture de Kuiper, la principale structure de la région, est un grand anneau de débris similaire à la ceinture d'astéroïdes, mais composée principalement de glace. La première partie de la ceinture s'étend entre 30 et 50 UA du Soleil et s'arrête à la « falaise de Kuiper », la seconde partie va au-delà (100 UA voire plus). On pense que la région est la source des comètes de courte période.
113
+
114
+ Elle est principalement composée de petits corps, mais plusieurs des plus gros objets, comme Quaoar, Varuna, ou Orcus, pourraient être reclassifiés comme planètes naines. On estime à 100 000 le nombre d'objets de la ceinture de Kuiper d'un diamètre supérieur à 50 km, mais sa masse totale est estimée à un dixième, voire un centième de celle de la Terre[70]. Plusieurs objets de la ceinture possèdent des satellites multiples et la plupart sont situés sur des orbites qui les emmènent en dehors du plan de l'écliptique.
115
+
116
+ La ceinture de Kuiper peut être grossièrement divisée entre les objets « classiques » et ceux en résonance avec Neptune. Comme les plutinos, qui parcourent deux orbites quand Neptune en parcourt trois, mais il existe d'autres rapports.
117
+
118
+ La ceinture en résonance débute à l'intérieur même de l'orbite de Neptune. La ceinture classique des objets n'ayant aucune résonance avec Neptune s'étend entre 39,4 et 47,7 UA[71]. Les membres de cette ceinture classique sont appelés cubewanos, d'après le premier objet de ce genre à avoir été découvert, (15760) 1992 QB1[72].
119
+
120
+ Pluton (39,5 UA en moyenne), une planète naine, est le plus grand objet connu de la ceinture de Kuiper. Découvert en 1930 et considéré comme une planète, il fut reclassifié en août 2006 lors de l'adoption d'une définition formelle de ces différents corps. Pluton possède une orbite excentrique inclinée de 17° sur le plan de l'écliptique et qui s'étend de 29,7 UA au périhélie à 49,5 UA à l'aphélie. Elle a un diamètre équatorial de 2370 kilomètres, elle se situe à environ 5 milliards 900 millions de kilomètres du Soleil.
121
+
122
+ Suite au survol de Pluton et Charon par la sonde New Horizons en juillet 2015 et aux nombreuses données nouvelles reçues, la plus grande lune de Pluton, Charon, a été confirmée comme formant un système binaire Pluton-Charon, peut-être issu d'une collision ancienne. Les deux corps ont un centre de gravité commun situé au-dessus de la surface de chacun des deux corps et forment le premier système binaire de planètes connu du système solaire, système fréquent dans d'autres galaxies. Quatre autres petites lunes, Nix, Hydre, Kerbéros et Styx, orbitent autour du couple Pluton-Charon.
123
+
124
+ Pluton est en résonance orbitale 3:2 avec Neptune (la planète naine orbite deux fois autour du Soleil quand Neptune orbite trois fois). Les objets de la ceinture de Kuiper qui partagent cette résonance sont nommés plutinos[73].
125
+
126
+ Les objets épars s'étendent bien au-delà de la ceinture de Kuiper. On pense qu'ils proviennent de cette ceinture mais en ont été éjectés par l'influence gravitationnelle de Neptune lors de sa formation. La plupart des objets épars possèdent un périhélie dans la ceinture de Kuiper et un aphélie pouvant atteindre 150 UA Soleil. De fa��on typique, leur orbite est fortement inclinée, souvent presque perpendiculaire à l'écliptique. Certains astronomes les considèrent comme d'autres éléments de la ceinture de Kuiper et les appellent d'ailleurs des « objets épars de la ceinture de Kuiper »[74].
127
+
128
+ Éris (68 UA en moyenne) est le plus gros objet épars connu et a d'ailleurs provoqué une clarification du statut de planète à sa découverte, puisqu'il est au moins 5 % plus grand que Pluton (diamètre estimé de 2 400 km)[75]. Il possède une lune, Dysnomie. Comme Pluton, son orbite est fortement excentrique (périhélie à 38,2 UA, la distance moyenne de Pluton au Soleil, aphélie à 97,6 UA) et fortement inclinée sur l'écliptique, à 44°.
129
+
130
+ L'héliosphère est divisée en deux régions distinctes. Le vent solaire voyage à sa vitesse maximale jusqu'à environ 95 UA, trois fois la distance moyenne entre Pluton et le Soleil. Ensuite, le vent solaire entre en collision avec les vents opposés en provenance du milieu interstellaire. Il ralentit, se condense et subit des turbulences, formant une grande structure ovale appelée l'héliogaine qui ressemble et se comporte de façon assez similaire à la queue d'une comète, s'étendant encore sur 40 UA dans un sens et sur plusieurs fois cette distance dans la direction opposée. La limite externe de l'héliosphère, l'héliopause, est le point où le vent solaire s'éteint et où débute l'espace interstellaire[76].
131
+
132
+ La forme de l'héliopause est affectée par les interactions avec le milieu interstellaire[77], ainsi que par les champs magnétiques solaires dominant au sud (l'hémisphère nord s'étend 9 UA plus loin que l'hémisphère sud). Au-delà de l'héliopause, à environ 230 UA du Soleil, s'étend une onde de choc, une zone de plasma laissée par le Soleil au cours de son trajet à travers la Voie lactée[78].
133
+
134
+ Aucune sonde spatiale n'a dépassé l'héliopause et les conditions dans l'espace interstellaire ne sont pas connues. On sait assez peu à quel point l'héliosphère protège le Système solaire des rayons cosmiques. Une mission spécifique a été suggérée[79],[80].
135
+
136
+ Le nuage de Hills est une zone hypothétique, intermédiaire de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.
137
+
138
+ Le nuage d'Oort est une zone hypothétique regroupant jusqu'à un trillion d'objets glacés et dont on pense qu'il est la source des comètes à longue période. Il entourerait le Système solaire vers 50 000 UA, peut-être même jusqu'à 154 000 UA. On pense qu'il serait composé de comètes qui ont été éjectées du Système solaire interne après des interactions avec les géantes gazeuses. Les objets du nuage d'Oort se déplacent très lentement et peuvent être affectés par des évènements peu fréquents comme des collisions, les effets gravitationnels d'une étoile proche ou une marée galactique[81],[82].
139
+
140
+ Sedna est un grand objet rougeâtre ressemblant à Pluton dont l'orbite très excentrique l'amène à 76 UA du Soleil au périhélie et à 928 UA à l'aphélie et qui prend 12 050 ans à être parcourue. Michael Brown, qui découvrit l'objet en 2003, a déclaré qu'il ne peut pas s'agir d'un objet épars car son périhélie est trop lointain pour avoir été affecté par Neptune. Il considère, avec d'autres astronomes, qu'il s'agit du premier membre connu d'une population nouvelle, qui pourrait inclure l'objet (148209) 2000 CR105, qui possède un périhélie de 45 UA, un aphélie de 415 UA et une période orbitale de 3 420 ans[83]. Brown nomme cette population le « nuage d'Oort interne » car il se serait formé selon un procédé similaire, mais à une moins grande distance du Soleil[84]. Sedna est très probablement une planète naine, même si sa forme n'est pas connue avec certitude.
141
+
142
+ La limite entre le Système solaire et l'espace interstellaire n'est pas précisément définie. On pense que le vent solaire laisse la place au milieu interstellaire à quatre fois la distance entre Neptune et le Soleil. Cependant, la sphère de Hill du Soleil, c'est-à-dire sa zone d'influence gravitationnelle, s'étendrait plus de 1 000 fois plus loin, jusqu'à plus de 2 années-lumière (la moitié de la distance à l'étoile la plus proche) ; des objets ont été détectés jusqu'à 154 202 ua (2,44 a.l.) avec C/1992 J1 (Spacewatch). Certaines comètes ont une orbite calculée à une distance bien plus grande. C'est le cas de la comète C/2008 C1, qui d'après le site Jet Propulsion Laboratory de la NASA, affichait une distance de 312 174 ua (près de 5 a.l.), ce qui la situerait en-dehors du Système solaire. Cependant, la marge d'erreur des paramètres orbitaux est très importante et sa distance maximale du Soleil est très incertaine[85]. Malgré des découvertes récentes comme celle de Sedna, la zone située entre la ceinture de Kuiper et le nuage d'Oort est globalement inconnue. Par ailleurs, celle située entre le Soleil et Mercure fait toujours l'objet d'études[86].
143
+
144
+ Les paramètres orbitaux des planètes et des planètes naines sont très stables à l'échelle des siècles et des milliers d'années, mais ils évoluent à des échelles de temps supérieures en raison de leurs interactions gravitationnelles. Les orbites tournent elles-mêmes autour du Soleil et divers paramètres oscillent. L'excentricité de l'orbite terrestre, par exemple, oscille avec une période de 2,4 Ma. L'évolution passée et future peut être calculée, mais pas au-delà d'une durée de 60 Ma en raison du caractère chaotique de la dynamique du Système solaire (les incertitudes du calcul sont multipliées par 10 tous les 10 Ma[87],[88]. On peut cependant retrouver des caractéristiques plus anciennes de l'orbite terrestre (et d'autres planètes) grâce à l'enregistrement géologique du climat, via les cycles de Milanković. On obtient notamment qu'il y a 200 Ma, la période des oscillations de l'excentricité orbitale terrestre était de seulement 1,7 Ma, contre 2,4 Ma aujourd'hui[87],[88].
145
+
146
+ Selon l'hypothèse la plus couramment acceptée, le Système solaire s'est formé à partir de la nébuleuse solaire, théorie proposée pour la première fois en 1755 par Emmanuel Kant et formulée indépendamment par Pierre-Simon de Laplace[89]. Selon cette théorie, la nébuleuse (nuage de gaz et de poussière) qui a donné naissance au Soleil s'est formée il y a 4 milliards 660 millions d'années par effondrement gravitationnel. Ce nuage était large de plusieurs années-lumière et a probablement donné naissance à plusieurs étoiles[90]. Les études de météorites révèlent des traces d'éléments qui ne sont produits qu'au cœur d'explosions d'étoiles très grandes, indiquant que le Soleil s'est formé à l'intérieur d'un amas d'étoiles et à proximité d'un certain nombre de supernovas. L'onde de choc de ces supernovas a peut-être provoqué la formation du Soleil en créant des régions de surdensité dans la nébuleuse environnante, permettant à la gravité de prendre le dessus sur la pression interne du gaz et d'initier l'effondrement[91]. La présence d'une supernova à proximité d'un disque protoplanétaire étant fortement improbable (l'explosion chasse le gaz autour d'elle), une autre modélisation de l'environnement stellaire du Soleil primitif est proposée en 2012, à partir d'observations astronomiques d'étoiles jeunes, pour expliquer la présence d'isotopes radioactifs de l'aluminium 26Al et du fer 60Fe dans des inclusions météoritiques au tout début du Système solaire. En moins de 20 millions d'années, trois générations d'étoiles, formées par la compression du gaz à la suite d'ondes de choc produites par le vent solaire de supernovae selon le scénario du Little Bang, se seraient succédé dans un nuage moléculaire géant pour former le Système solaire[92].
147
+
148
+ La région qui deviendra par la suite le Système solaire, connue sous le nom de nébuleuse pré-solaire[93], avait un diamètre entre 7 000 et 20 000 UA[90],[94] et une masse très légèrement supérieure à celle du Soleil (en excès de 0,001 à 0,1 masse solaire)[95]. Au fur et à mesure de son effondrement, la conservation du moment angulaire de la nébuleuse la fit tourner plus rapidement. Tandis que la matière s'y condensait, les atomes y entrèrent en collision de plus en plus fréquemment. Le centre, où la plupart de la masse s'était accumulée, devint progressivement plus chaud que le disque qui l'entourait[90]. L'action de la gravité, de la pression gazeuse, des champs magnétiques et de la rotation aplatirent la nébuleuse en un disque protoplanétaire en rotation d'un diamètre d'environ 200 UA[90] entourant une proto-étoile dense et chaude[96],[97].
149
+
150
+ Des études d'étoiles du type T Tauri — des masses stellaires jeunes n'ayant pas démarré les opérations de fusion nucléaire et dont on pense qu'elles sont similaires au Soleil à ce stade de son évolution — montrent qu'elles sont souvent accompagnées de disques pré-planétaires[95]. Ces disques s'étendent sur plusieurs centaines d'UA et n'atteignent qu'au plus un millier de kelvins[98].
151
+
152
+ En un million d'années (il y a 4 milliards 568 millions d'années), à la fin de la phase T Tauri (Soleil protoétoile, qui a duré de 4,569 à 4,568 milliards d'années), la pression et la densité de l'hydrogène au centre de la nébuleuse devinrent suffisamment élevées pour que la proto-étoile initie la fusion nucléaire, accroissant sa taille jusqu'à ce qu'un équilibre hydrostatique soit atteint, l'énergie thermique contrebalançant la contraction gravitationnelle. À ce niveau, le Soleil devint une véritable étoile, la température centrale atteint 15 millions de degrés Celsius[99].
153
+
154
+ Les autres corps du Système solaire se formèrent du reste du nuage de gaz et de poussière. Les modèles actuels les font se former par accrétion : initialement des grains de poussière en orbite autour de la proto-étoile centrale, puis des amas de quelques mètres de diamètre formés par contact direct, lesquels entrèrent en collision pour constituer des planétésimaux d'environ cinq kilomètres de diamètre. À partir de là, leur taille augmenta par collisions successives au rythme moyen de 15 cm/an au cours des millions d'années suivants[100].
155
+
156
+ Le système solaire interne était trop chaud pour que les molécules volatiles telles que l'eau ou le méthane se condensent : les planétésimaux qui s'y sont formés étaient relativement petits (environ 0,6 % de la masse du disque)[90] et principalement formés de composés à point de fusion élevé, tels les silicates et les métaux. Ces corps rocheux devinrent à terme les planètes telluriques. Plus loin, les effets gravitationnels de Jupiter empêchèrent l'accrétion des planétésimaux, formant la ceinture d'astéroïdes[101].
157
+
158
+ Encore plus loin, là où les composés glacés volatils pouvaient rester solides, Jupiter et Saturne devinrent des géantes gazeuses. Uranus et Neptune capturèrent moins de matière et on pense que leur noyau est principalement formé de glaces[102],[103].
159
+
160
+ Dès que le Soleil produisit de l'énergie, le vent solaire souffla le gaz et les poussières du disque protoplanétaire, stoppant la croissance des planètes. Les étoiles de type T Tauri possèdent des vents stellaires nettement plus intenses que les étoiles plus anciennes et plus stables[104],[105].
161
+
162
+ La chaleur dégagée par le Soleil augmente au fil du temps. On peut extrapoler qu'à très long terme (plusieurs centaines de millions d'années) elle atteindra un niveau tel que la vie sera impossible sur Terre.
163
+
164
+ Dans plus de cinq milliards d'années, le Soleil aura épuisé ses réserves d'hydrogène, qui se seront transformées en hélium, et changera de structure. Son noyau se contractera mais l'étoile entière deviendra beaucoup plus volumineuse. Il devrait se transformer en géante rouge, 100 fois plus grande qu'à l'heure actuelle. Les planètes les plus proches, Mercure et Vénus, devraient être détruites.
165
+
166
+ Il entamera alors un nouveau cycle de fusion avec l'hélium fusionnant en carbone (et oxygène) dans son cœur, et l'hydrogène fusionnant en hélium dans une couche périphérique du cœur. Dans cette configuration, il aura « soufflé » son enveloppe externe, devenant une sous-géante, environ 10 fois plus grande qu'actuellement.
167
+
168
+ Il va ensuite brûler son hélium assez rapidement, à la fin de ce cycle il regonflera de manière encore plus importante, grillant complètement la Terre au passage.
169
+
170
+ Une fois ses réserves d'énergie nucléaire complètement consommées, le Soleil s'effondrera sur lui-même et se transformera en naine blanche très dense et peu lumineuse. Il refroidira petit à petit et finira par ne plus rayonner ni lumière ni chaleur, il sera alors parvenu au stade de naine noire.
171
+
172
+ Le Système solaire est situé dans la Voie lactée, une galaxie spirale barrée d'un diamètre d'environ 100 000 années-lumière contenant 200 milliards d'étoiles[106]. Le Soleil réside dans l'un des bras spiraux externes de la galaxie, le bras d'Orion[107], à entre 25 000 et 28 000 années-lumière du centre galactique. Il y évolue à environ 220 kilomètres par seconde et effectue une révolution en 225 à 250 millions d'années, une année galactique[108].
173
+
174
+ La situation du Système solaire dans la galaxie est probablement un facteur de l'évolution de la vie sur Terre. Son orbite est quasiment circulaire et est parcourue à peu près à la même vitesse que la rotation des bras spiraux, ce qui signifie qu'il ne les traverse que rarement. Les bras spiraux hébergeant nettement plus de supernovas potentiellement dangereuses, cette disposition a permis à la Terre de connaitre de longues périodes de stabilité interstellaire[109]. Le Système solaire réside également en dehors des zones riches en étoiles autour du centre galactique. Près du centre, l'influence gravitationnelle des étoiles proches perturberait plus souvent le nuage d'Oort et propulserait plus de comètes vers le Système solaire interne, produisant des collisions aux conséquences potentiellement catastrophiques. Le rayonnement du centre galactique interférerait avec le développement de formes de vie complexes[109]. Même à l'endroit actuel du Système solaire, certains scientifiques ont émis l'hypothèse que des supernovas récentes ont affecté la vie dans les derniers 35 000 ans en émettant des morceaux de cœur stellaire vers le Soleil sous forme de poussières radioactives ou de corps ressemblant à des comètes[110].
175
+
176
+ Le voisinage immédiat du Système solaire est connu sous le nom de nuage interstellaire local, une zone relativement dense à l'intérieur d'une région qui l'est moins, la Bulle locale. Cette bulle est une cavité du milieu interstellaire, en forme de sablier d'environ 300 années-lumière de large. La bulle contient du plasma à haute température de façon très diluée, ce qui suggère qu'elle est le produit de plusieurs supernovae récentes[111].
177
+
178
+ On compte relativement peu d'étoiles distantes de moins de 10 années-lumière du Soleil. Le système le plus proche est celui d'Alpha Centauri, un système triple distant de 4,4 années-lumière. Alpha Centauri A et B sont deux étoiles proches ressemblant au Soleil, Alpha Centauri C (ou Proxima Centauri) est une naine rouge orbitant la paire à 0,2 année-lumière d'elle. On trouve ensuite les naines rouges de l'étoile de Barnard (6 années-lumière), Wolf 359 (7,8 années-lumière) et Lalande 21185 (8,3 années-lumière). La plus grande étoile à moins de 10 années-lumière est Sirius, une étoile brillante deux fois plus massive que le Soleil autour de laquelle orbite une naine blanche nommée Sirius B ; elle est distante de 8,6 années-lumière. Les autres systèmes dans ces 10 années-lumière sont le système binaire de naines rouges Luyten 726-8 (8,7 années-lumière) et la naine rouge solitaire Ross 154 (9,7 années-lumière)[112]. La plus proche étoile simple analogue au Soleil est Tau Ceti, distante de 11,9 années-lumière ; elle possède 80 % de la masse du Soleil, mais seulement 60 % de sa luminosité[113]. En 2014, la plus proche exoplanète ressemblant à la Terre que l'on connaissait, Gliese 581 c, est située à 20,4 années-lumière. En 2016, a été découvert Proxima Centauri b, planète orbitant dans la zone habitable de Proxima Centauri situé à 4,23 années-lumière de la Terre. Au moment de sa découverte, il s'agit de l'exoplanète connue la plus proche de la Terre[114].
179
+
180
+ Le mouvement propre du Soleil et de son système parmi les étoiles voisines, dans le référentiel qui accompagne l'orbite galactique, est dirigé vers l'apex solaire, actuellement près de Véga, avec une vitesse de 15 kilomètres par seconde[115].
181
+
182
+ Le concept de Système solaire n'existait pas de façon répandue avant une époque récente. En règle générale, la Terre était perçue comme stationnaire au centre de l'Univers et souvent de nature intrinsèquement différente à celui-ci. Un cosmos héliocentrique fut cependant postulé à plusieurs reprises, par exemple par le philosophe grec Aristarque de Samos, le mathématicien et astronome indien Aryabhata ou l'astronome polonais Nicolas Copernic.
183
+
184
+ Néanmoins, les avancées conceptuelles du XVIIe siècle, conduites par Galileo Galilei, Johannes Kepler et Isaac Newton, popularisèrent l'idée que la Terre se déplaçait non seulement autour du Soleil, mais que les mêmes lois physiques s'appliquaient aux autres planètes. C'est Christian Huygens, après avoir amélioré les lunettes d'observation, qui dans sa Cosmotheoros posthume (1698) décrit pour la première fois les dimensions réelles du Système solaire alors connu (6 planètes et 6 lunes), en laissant voir les dimensions respectives du Soleil et des planètes.
185
+
186
+ Les cinq planètes les plus proches de la Terre (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) sont parmi les objets plus brillants du ciel et étaient nommées πλανήτης (planētēs, signifiant « errant ») par les astronomes grecs dans l'Antiquité. Hormis le Soleil et la Lune, il s'agit des seuls membres du Système solaire connus avant les observations instrumentales.
187
+
188
+ Les premières observations du Système solaire en tant que tel furent réalisées à partir de la mise au point de la lunette astronomique, puis du télescope, par les astronomes. Galilée fut parmi les premiers à découvrir des détails physiques sur d'autres corps : il observa que la Lune était couverte de cratères, que le Soleil possédait des taches et que quatre satellites orbitaient autour de Jupiter[116]. Christian Huygens poursuivit les découvertes de Galilée en découvrant Titan, le satellite de Saturne, et la forme des anneaux de cette planète[117]. Jean-Dominique Cassini découvrit ensuite quatre autres lunes de Saturne, la division de Cassini dans ses anneaux et la grande tache rouge sur Jupiter[118].
189
+
190
+ Edmond Halley réalisa en 1705 que les apparitions répétées d'une comète concernaient le même objet, revenant régulièrement tous les 75 à 76 ans. Ce fut la première preuve qu'autre chose que les planètes orbitait autour du Soleil[119].
191
+
192
+ En 1781, William Herschel observa ce qu'il pensa être une nouvelle comète, mais dont l'orbite révéla qu'il s'agissait d'une nouvelle planète, Uranus[120].
193
+
194
+ Giuseppe Piazzi découvrit Cérès en 1801, un petit corps situé entre Mars et Jupiter, qui fut initialement considéré comme une nouvelle planète. Des observations ultérieures révélèrent des milliers d'autres objets dans la même région, ce qui conduisit à leur reclassification comme astéroïdes[121].
195
+
196
+ Les écarts entre la position d'Uranus et les calculs théoriques de son orbite conduisirent à suspecter qu'une autre planète, plus lointaine, en perturbait le mouvement. Les calculs d'Urbain Le Verrier permirent la découverte de Neptune en 1846[122]. La précession du périhélie de Mercure conduisit également Le Verrier à postuler l'existence d'une planète située entre Mercure et le Soleil, Vulcain, en 1859, ce qui s'avéra au bout du compte être une fausse piste. Les anomalies de trajectoire des planètes externes firent émettre par Percival Lowell l'hypothèse d'une planète X. Après sa mort, l'observatoire Lowell conduisit une recherche qui aboutit à la découverte de Pluton par Clyde Tombaugh en 1930. Pluton se révéla être trop petit pour perturber les orbites des géantes gazeuses, et sa découverte fut une coïncidence. Comme Cérès, il fut d'abord considéré comme une planète avant d'être reclassifié en 2006 comme planète naine[122].
197
+
198
+ En 1992, David Jewitt et Jane Luu découvrirent (15760) 1992 QB1. Cet objet se révéla être le premier d'une nouvelle catégorie, qui fut nommée ceinture de Kuiper, un analogue glacé à la ceinture d'astéroïdes et dont Pluton fait partie[123],[124].
199
+
200
+ Mike Brown, Chadwick Trujillo et David L. Rabinowitz annoncèrent la découverte d'Éris en 2005, un objet épars plus grand que Pluton, et d'ailleurs le plus grand découvert en orbite autour du Soleil depuis Neptune[125].
201
+
202
+ Depuis le début de l'ère spatiale, de nombreuses missions d'exploration par sondes spatiales ont été mises en œuvre. Toutes les planètes du Système solaire ont été visitées à divers degrés par des sondes robotisées : au minimum, des photographies en furent prises, et dans certains cas des atterrisseurs ont effectué des tests sur les sols et les atmosphères.
203
+
204
+ Le premier objet humain lancé dans l'espace fut le satellite soviétique Spoutnik 1 en 1957, qui orbita la Terre pendant trois mois. La sonde américaine Explorer 6, lancée en 1959, fut le premier satellite à renvoyer une image de la Terre prise de l'espace. La première sonde à voyager avec succès vers un autre corps fut Luna 1, qui dépassa la Lune en 1959 ; à l'origine, elle devait la percuter, mais manqua sa cible, et devint le premier objet artificiel à entrer en orbite solaire. Mariner 2 fut la première sonde à survoler une autre planète, Vénus, en 1962. Le premier survol réussi de Mars fut effectué par Mariner 4 en 1964 ; Mercure fut approchée par Mariner 10 en 1974.
205
+
206
+ La première sonde à explorer les planètes externes fut Pioneer 10, qui survola Jupiter en 1973. Pioneer 11 visita Saturne en 1979. Les deux sondes Voyager réalisèrent un survol de toutes les géantes gazeuses à partir de leur lancement en 1977. Elles survolèrent Jupiter en 1979 et Saturne en 1980 et 1981. Voyager 2 continua par un survol d'Uranus en 1986, et de Neptune en 1989. Les sondes Voyager sont sur le chemin de l'héliogaine et de l'héliopause ; selon la NASA, elles ont rencontré le choc terminal à environ 93 UA du Soleil[76],[127]. La NASA confirme officiellement, le 12 septembre 2013, après analyse des données recueillies par la sonde, que Voyager 1, à plus de 18 milliards de kilomètres du Soleil, a quitté la zone d'influence directe de ce dernier, l'héliosphère (zone de prédominance magnétique, la sonde étant toujours dans la zone de prédominance gravitationnelle de notre étoile)[128],[129]. Elle se trouve désormais dans l'espace interstellaire.
207
+
208
+ Le premier objet de la ceinture de Kuiper visité par une sonde a été la planète naine Pluton, survolée par la sonde New Horizons en juillet 2015[130]. La mission a été prolongée pour survoler l'objet transneptunien 2014 MU69 en janvier 2019.
209
+
210
+ En 1966, la Lune devint le premier objet du Système solaire, en dehors de la Terre, autour duquel un satellite artificiel fut mis en orbite (Luna 10). Elle fut suivie par Mars en 1971 (Mariner 9), Vénus en 1975 (Venera 9), Jupiter en 1995 (Galileo, qui réalisa le premier survol d'un astéroïde, Gaspra, en 1991), l'astéroïde Éros en 2000 (NEAR Shoemaker) et Saturne en 2004 (Cassini–Huygens). La sonde MESSENGER orbita autour de Mercure entre le 18 mars 2011 et le 30 avril 2015. Dawn s'est mise en orbite de l'astéroïde Vesta, entre juillet 2011 et septembre 2012, puis de la planète naine Cérès, à partir de mai 2015.
211
+
212
+ La première sonde à se poser sur un autre corps que la Terre fut la sonde soviétique Luna 2, qui impacta la Lune en 1959. La surface de Vénus fut atteinte en 1966 (Venera 3), Mars en 1971 (Mars 3, bien que le premier atterrissage sur Mars ne fut réalisé que par Viking 1 en 1976), Éros en 2001 (NEAR Shoemaker) et le satellite de Saturne Titan en 2005 (Huygens). L'orbiteur Galileo lâcha également une sonde dans l'atmosphère de Jupiter en 1995 ; la géante gazeuse ne possédant pas de surface à proprement parler, la sonde fut détruite par la température et la pression lors de sa descente. L'orbiteur Cassini subit le même sort sur Saturne, en 2017.
213
+
214
+ L'exploration humaine du Système solaire est pour l'instant limitée aux environs immédiats de la Terre. Le premier être humain à avoir atteint l'espace (défini comme une altitude de plus de 100 km) et à orbiter la Terre fut le cosmonaute soviétique Youri Gagarine le 12 avril 1961. Le premier homme à marcher sur une autre surface du Système solaire fut l'astronaute américain Neil Armstrong, qui atterrit sur la Lune le 21 juillet 1969. La première station orbitale pouvant héberger plus d'un passager fut le Skylab américain, qui accueillit des équipes de trois astronautes entre 1973 et 1974. La première station permanente fut la station spatiale soviétique Mir, qui fut occupée en continu entre 1989 et 1999, à laquelle succéda la station spatiale internationale, hébergeant une présence humaine dans l'espace depuis lors.
215
+
216
+ Le mouvement des objets de la ceinture de Kuiper pourrait être en réalité expliqué par l'influence d'une neuvième planète. En 2016, deux astronomes américains Mike Brown et Konstantin Batyguine, du California Institute of Technology, pensent avoir apporté les preuves de l’existence d'une nouvelle planète située au-delà de Pluton et évoluant autour du Soleil sur une orbite elliptique inclinée par rapport au plan de l'écliptique, avec une période de révolution de 15 000 ans. Selon eux, la probabilité d'une erreur serait de 0,007 %[131],[132],[133].
217
+
218
+ D'autres astronomes, Jakub Scholtz et James Unwin, avancent l'hypothèse que ce corps céleste serait en fait un trou noir[134].
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+
220
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ On peut définir le jeu comme une activité d'ordre psychique ou bien physique pensée pour divertir et improductive à court terme. Le jeu entraîne des dépenses d'énergie et de moyens matériels, sans créer aucune richesse nouvelle. La plupart des individus qui s'y engagent n'en retirent que du plaisir, bien que certains puissent en obtenir des avantages matériels. De ce fait, Johan Huizinga remarque que de très nombreuses activités humaines peuvent s'assimiler à des jeux. La difficulté de circonscrire la définition du jeu présente un intérêt pour la philosophie.
2
+
3
+ Il est plus facile de répertorier les jeux. Ceux-ci se caractérisent généralement par un nom et des règles qu'on peut classer par types.
4
+
5
+ Les sciences de l'éducation et du développement humain, les sciences cognitives, la pédagogie examinent le jeu comme pratique infantile, importante pour les apprentissages et l'éducation, ce qui peut le rendre productif à moyen et long termes. Dans le jeu, le jeune humain, comme celui d'autres espèces, réalise sans enjeu vital des actes qui lui seront nécessaires dans sa vie adulte.
6
+
7
+ L'adulte, cependant, continue à jouer, et applique fréquemment le concept de jeu à des activités qu'il ne conçoit pas comme purement divertissantes. C'est ainsi qu'on pose la question « quel jeu joues-tu ? ». La sociologie et la psychologie des interactions humaines, établissent, l'une et l'autre, des liens entre les jeux réglés, comme les sports, et les conventions, souvent implicites, qui règlent la vie des sociétés et les sentiments des individus qui les composent. Cette extension du concept de jeu donne en économie la théorie des jeux.
8
+
9
+ Le mot « jeu » vient du mot latin jocus signifiant « plaisanterie » ou « badinage », qui a aussi donné en français jouet. Par métonymie, on appelle « jeu » l'ensemble des cartes à jouer, et par extension, tout assortiment ou ensemble. En informatique, on a ainsi des jeux de données. Le « jeu » peut aussi désigner la façon personnelle de pratiquer un jeu ou de jouer d'un instrument.
10
+
11
+ En latin les jeux sont désignés par ludi, qui a donné en français « ludique » et autres dérivés (ludothèque, ludant, ludé, ludion…).
12
+
13
+ Les sens dérivés du mot renseignent sur l'étendue du concept[1]. On connaît, dans de nombreuses langues, les jeux de l'amour ; certaines figures de style sont des jeux de mots ; les comédiens « jouent » leur rôle, plutôt que de les « agir », bien qu'on les dise aussi acteurs ; la « règle du jeu » désigne par synecdoque l'ensemble des conventions sociales. En Français, on joue d'un instrument de musique, que les Espagnols, comme les anciens Français, « touchent » ; et deux pièces qui peuvent avoir du mouvement l'une par rapport à l'autre ont du jeu.
14
+
15
+ « On appelle jeu tout procès métaphorique résultant de la décision prise et maintenue de mettre en œuvre un ensemble plus ou moins coordonné de schèmes consciemment perçus comme aléatoires pour la réalisation d'un thème délibérément conçu comme arbitraire. »
16
+
17
+ — Jacques Henriot, Sous couleur de jouer[2].
18
+
19
+ Le jeu a fait l'objet d'une attention sérieuse donnant lieu à une grande quantité de publications. Les essais de Huizinga (1938) et de Caillois (1958) lui sont consacrés entièrement. « Le jeu est plus ancien que la culture », constate Huizinga en ouverture de son Homo Ludens : les animaux « jouent exactement comme les hommes ». Le jeu manifeste l'existence de l'esprit avant la culture et celle-ci, prise dans son sens le plus large, garde du jeu des traits fondamentaux (1951:15). Caillois, limitant son propos à l'espèce humaine, constate lui aussi l'ubiquité du jeu, notant cependant une restriction : « le jeu est une activité de luxe et qui suppose des loisirs » (1967:24). Ces auteurs vont s'attacher à examiner les traits principaux du jeu, partant de la notion commune, sans tenter de définir rigoureusement ce que c'est. L'association du jeu à l'enfance s'est renforcée depuis, après les travaux de Piaget (1945) qui soulignent son importance pour l'apprentissage. Les jeux et divertissements d'adolescents et adultes, et la création, au XXe siècle et plus récemment, d'une grande quantité de jeux de société et jeux vidéo ont suscité moins de commentaires érudits.
20
+
21
+ Pour Brougère (2005), cinq caractères font d'une activité un jeu :
22
+
23
+ Ces deux critères sont essentiels. Plus accessoires, les trois autres critères sont
24
+
25
+ À des nuances près, répondant à des objections faites aux auteurs précédents, ces caractères sont ceux posés par Huizinga et par Caillois[a].
26
+
27
+ En 2007, Olivier Caïra, étudiant spécifiquement le jeu de rôle sur table et s'appuyant sur les travaux de Goffman[3] et Bateson[4], propose une définition sous la forme « d'exigences » plutôt que de caractéristiques, puisque le jeu est une construction humaine et pas nécessairement d'un produit fini[5] :
28
+
29
+ Pratiquement, toute activité humaine peut être l'objet d'un jeu, et réciproquement tout jeu peut cesser de le devenir. Selon Huizinga, le jeu est avant tout une institution (comme l'école, l'Assemblée nationale...), limitée dans le temps et limitée aux joueurs de la partie[6]. Le jeu institue un espace de liberté au sein d'une légalité particulière définie par la règle du jeu[7].
30
+
31
+ Le jeu est aussi une manière de représenter le monde. Le jeu transpose dans un objet concret des systèmes de valeurs ou des systèmes formels abstraits. De ce point de vue le jeu peut être considéré comme un modèle du monde ou une métaphore d'une de ses parties. Jouer et/ou inventer un jeu, construire une partie en interaction avec son adversaire relève alors d'une activité culturelle de haut niveau, et chaque partie jouée est une forme d'œuvre d'art.
32
+
33
+ Le jeu de l'acteur, par l'absence de règles strictes, par le caractère prévisible de l'action ou encore par l'absence de compétition donne un aperçu de la difficulté à cerner les limites du jeu.
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35
+ Le jeu ne se développe pas seulement dans un cadre formel mais se crée aussi spontanément. Jouer à la poupée, à la guerre, à la classe ou avec des figurines ne permettent ni de gagner, ni de perdre, mais se contentent de représenter le monde et d'entraîner le joueur à affronter la vie réelle, dans un cadre où une fausse manœuvre n'engendre que peu de conséquences.
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37
+ Les modalités de jeu varient dans les diverses cultures humaines, indépendamment des moyens matériels dont elles disposent. Certains jeux peuvent être des « pratiques […] qu’une communauté humaine reconnaît comme faisant partie de son patrimoine dans la mesure où celles-ci procurent à ce groupe humain un sentiment de continuité et d’identité[8] », « un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent […] comme un reflet et une expression de leurs valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution[9] ». Le ministère de la Culture français a recensé un certain nombre de jeux pouvant faire partie du patrimoine commun immatériel de la France[10].
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+
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+ Le jeu ne se manifeste réellement que chez les mammifères, notamment les dauphins. Il semble que cela soit principalement rendu possible par la relative immaturité des petits et la lenteur de leur développement. Ainsi, pour le psychologue Karl Groos, « La jeunesse, qui n'existe que chez les espèces élevées, a pour but de procurer à l'animal le temps nécessaire pour s'adapter à ses devoirs très compliqués et qui ne sauraient être accomplis par l'instinct seul »[11]. On peut en effet observer que les jeux des jeunes animaux consistent le plus souvent à exercer une activité motrice ou mimer les adultes : chasses, comportements sociaux[réf. nécessaire]... Les animaux adultes, cependant, jouent aussi, seuls, avec leurs congénères, et avec des espèces différentes, y compris les hommes.
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+
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+ En 1958, Roger Caillois publie Les Jeux et les hommes : Le masque et le vertige, dans lequel il s'essaye à une classification générale des jeux. Il propose quatre fondements pour le jeu :
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+ La compétition s'oppose au hasard, et le vertige au simulacre. La compétition suppose au joueur une valeur personnelle, niée par l'intervention du sort. Qui joue abandonne sa personnalité ordinaire soit en l'étourdissant dans le vertige, soit en la conformant au simulacre d'un autre être. Les jeux se placent dans un des quadrants de l'espace organisé par ces deux axes (p. 47-48). Les jeux réservent la plupart du temps une part à chacun de ces effets.
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+ Ils se répartissent encore selon un troisième axe, qui oppose
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+ Les règles, estime Caillois, augmentent la difficulté (p. 48).
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+ Les couples {agôn ; alea}, {ilinx ; mimicry} et {paidia ; ludus} opposent un mot grec ancien à une locution latine ou anglaise (mimicry se traduit par « mimétisme »).
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+
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+ N.B. Dans chaque colonne verticale, les jeux sont classés approximativement de sorte que l'élément padia décroisse lorsque l'on descend tandis que l'élément ludus croît.
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+ Olivier Caïra note que que cette classification est trop rigide et pas adaptée à des jeux plus récents[13] : « le poker et le backgammon, par exemple, associent agôn et alea. […] il faudrait distendre dangereusement les quatre principes, ou en ajouter d'autres (coopération, création, érudition…) pour épuiser la description de pratiques telles que le jeu littéraire, Trivial Pursuit, Pictionary, Il était une fois… etc. »
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+
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+ Que ce soit sous la forme de deux équipes symétriques ou dans une relation de type chacun pour soi, beaucoup de jeux reposent sur la compétition.
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+
57
+ Il existe, principalement parmi les jeux traditionnels, bien d'autres mécanismes. Par exemple, les joueurs peuvent changer d'équipe au cours du jeu, c'est le cas des jeux convergents comme la balle au chasseur où les joueurs vont progressivement passer d'une situation un contre tous à une situation tous contre un au cours de la partie.
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+
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+ Le principe des jeux paradoxaux est encore plus riche en interactions : Il s'agit de jeux où l'adversaire est en même temps un partenaire potentiel. La situation paradoxale la plus simple est lorsque trois équipes sont en relation triangulaire : Les joueurs de l'équipe A peuvent éliminer les joueurs de l'équipe B, ceux de l'équipe B les joueurs de l'équipe C et ceux de l'équipe C les joueurs de l'équipe A. Cette disposition implique donc que si l'équipe A élimine trop de membres de l'équipe B, plus personne ne pourra la protéger de l'équipe C. Ce principe est par exemple utilisé par le jeu poule renard vipère ou encore par Atride, un jeu de société créé en 1994 par Gauthier Fourcade. Mais il existe des jeux comme la balle assise provoquant des situations paradoxales beaucoup plus complexes.
60
+
61
+ La structure relationnelle des jeux peut être un enjeu idéologique. Par exemple, Mildred Masheder propose des activités ludiques qui ne peuvent être menées à bien que par la solidarité et la coopération entre tous les joueurs[14]. Ces jeux éducatifs tentent de marginaliser la compétition, estimant qu'elle est une source de violence.
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+
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+ Les jeux de rôle constituent les jeux de coopération par excellence, les joueurs étant amenés à s'entraider pour atteindre des objectifs communs.
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+
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+ Lorsqu'il joue, le joueur ne sait pas son rôle de façon plus ou moins explicite. C'est sans doute l'une des facettes les plus archaïques du jeu.
66
+
67
+ Jean Piaget a particulièrement bien décrit l'importance du jeu symbolique dans le développement du jeune enfant. Il est très fréquent que le jeu soit une reprise symbolique de ce qui se passe dans la réalité. Mais la capacité à s'investir dans le « comme si... » du jeu va de pair avec une capacité de distinguer le littéral du métaphorique : pour que le jeu existe, il faut qu'il reste un certain écart entre réalité et fiction.
68
+
69
+ Il existe donc une certaine ambivalence entre le joueur et le personnage qu'il incarne : il y place une partie de lui-même mais garde toujours un regard critique sur la réalité de cette incarnation. Institutionnalisé, cet aspect de l'activité ludique a donné naissance au jeu dramatique puis au jeu théâtral.
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+
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+ Un jeu ne remplit son objet (de plaisir ou d'entraînement à une activité mentale ou physique) que dans la mesure où il recèle une part suffisante d'imprévisibilité pour le joueur.
72
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73
+ Dans les sociétés qui croient au hasard, celui-ci peut servir pour assurer l'imprévisibilité de l'issue. C'est alors une composante admise, voire recherchée (jeux de dés, ballon ovale susceptible de rebondir de façon imprévisible). Les sociétés où l'on croit que les événements sont le résultat et le signe de l'action de forces occultes assurent plutôt l'imprévisibilité de l'issue du jeu par une égalisation des joueurs : catégories d'âge, d'aptitudes, compensations, handicaps.
74
+
75
+ Parallèlement, un hasard trop grand s'oppose à l'aspect compétitif des jeux, qui impose que l'issue dépende de la valeur des joueurs. Le hasard sera alors combattu par des règles très strictes et déterministes : jeu d'échecs, sport ; ou neutralisé par une multiplication des parties ou des coups avant de désigner le vainqueur : jeux de hasard comme le 421 ou le poker. L'élimination de toute référence à la valeur personnelle peut entraîner des comportements addictifs comme le jeu pathologique.
76
+
77
+ La composante aléatoire est particulièrement importante dans les jeux d'argent, qui disposent d'un critère indiscutable pour déterminer le meilleur (c'est celui qui gagne le plus), et peuvent donc se permettre une part d'aléa plus grande.
78
+
79
+ Pour jouer ensemble, il faut d'abord un accord minimal sur le cadre de jeu. On utilise souvent pour cela la règle de jeu. En même temps qu'elles sont conçues comme essentielles au jeu, les règles s'opposent au jeu proprement dit, comme le droit peut s'opposer à la justice. Le respect de l'esprit du jeu, compris comme à l'origine des règles a été à l'origine d'une valeur commune aux jeux, le fair-play.
80
+
81
+ Sans règles, un certain nombre de personnes ne jouerait pas. Les instaurer c'est mettre un cadre ; mettre un cadre, c'est associer des volontés différentes. Avec rien que les règles, d'autres groupes sont exclus, à commencer par ceux pour qui l'esprit juridique et sérieux s'oppose au jeu, et ceux à qui l'abus des règles est insupportable. On sait qu'on ne commande à personne de jouer. « C'est pas du jeu », crie l'enfant ; et s'en va.
82
+
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+ La distinction entre les sports et les jeux ne fait pas l'objet d'un accord général.
84
+
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+ Les sports sont plutôt physiques et réels, les jeux sont plutôt mentaux et symboliques (virtuels). Mais cette distinction ne semble pas fondamentalement suffisante, des jeux comme les échecs, le Scrabble ou même certains jeux vidéo ayant acquis une réelle dimension sportive, avec entraînement, tournois, champions, spectacle, argent, fatigue physique, etc. Tandis qu'à l'inverse même un sport comme la course peut n'être pratiqué qu'à titre de jeu, sans esprit de compétition[réf. souhaitée].
86
+
87
+ Un autre élément à citer est la part de hasard : pour les sports, l'imprévisibilité est assurée par le nombre des protagonistes et l'étendue de leurs possibilités (qui caractérise leur maîtrise du jeu), ainsi que par des catégories de poids et des handicaps. Ils sont donc généralement moins aléatoires. Mais cet élément ne semble pas non plus discriminant.
88
+
89
+ Il semble qu'il faille plutôt rechercher du côté de la motivation du joueur : lorsqu'il agit pour son seul plaisir dans l'action ou pour s'entraîner, on parlera plutôt de jeu, tandis que s'il définit son plaisir en termes de résultat dans un cadre compétitif, il est un sportif. Si la distinction est bien à ce niveau, il devient alors difficile d'être sûr du fait qu'on est dans un cadre ludique ou sportif, car le sportif s'amuse aussi, tandis que le joueur trouve une part de son plaisir dans le résultat[réf. souhaitée].
90
+
91
+ Un élément peut encore être ajouté, le sport qu'il soit collectif ou non, reste élitiste : Il favorise certains et exclut d'autres, les débutants n'ayant pas de fortes capacités physiques ne trouvent leur place ni sur le terrain, ni dans les vestiaires, alors que le jeu tient compte de chaque joueur : Il favorise l'intégration, met en avant des enjeux comme le sacrifice, la prise de risque pour l'autre, la protection... qui ont des réels impacts positifs sur la dynamique d'un groupe[réf. souhaitée].
92
+
93
+ Les archéologues sont souvent tentés d'interpréter comme jeu un simple alignement de cupules (comme sur le site néolithique de 'Ain Ghazal en Jordanie) ou un quadrillage mais l'absence de pions rend difficile de prouver la pratique de jeux préhistoriques bien que celle-ci soit certainement l'une des plus anciennes de l’humanité[15]. Les Étrusques pratiquaient des jeux (ludi circenses et ludi scaenici) dont les vocations étaient rituelles et religieuses. Les Romains en ont repris certains principes dans leurs jeux du cirque.
94
+
95
+ La présence de jeux (en) est bien attestée dès le début de l'Antiquité grâce à des témoignages écrits ou iconographiques. La liste de jeux auxquels Bouddha n'aurait pas joué est la plus ancienne liste écrite de jeux connue (VIe et Ve siècles av. J.-C.)[16]. Une référence écrite d'un jeu qui pourrait être le go est dans les Annales des Printemps et Automnes rédigées entre 722 et 481 av. J.-C. Parmi les jeux dans l'Égypte antique, le jeu de société du senet apparaît à l'époque prédynastique et le mehen dès 3000 av. J.-C. Les jeux de plateau et de parcours sont aussi prisés dans l'ancienne Mésopotamie, tel le jeu royal d'Ur dès 2600 av. J.-C. ou le mancala en Afrique dès le VIe siècle. Souvent utilisés avec des instruments de hasard (roulement des osselets et des dés), ils peuvent être associés à l'art divinatoire comme l'hépatoscopie en Mésopotamie, la scapulomancie en Chine[17].
96
+
97
+ Le Chaturanga indien (décrit dans le texte sanskrit Vasavadatta au Ve siècle) et le chatrang perse (décrit dans Wizârišn î chatrang ud nihišm î nêw-ardaxšîr, « l'explication des Échecs et l'invention du Nard » au VIe siècle) sont considérés comme les ancêtres du jeu d'échecs[18].
98
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99
+ Le lancer de dés est très prisé par les Grecs et les Romains, comme en témoigne l'expression Alea jacta est. Les soldats romains pratiquent le jeu des latroncules. Les jeux de dés sont encore associés à des pratiques divinatoires païennes, l’utilisation du sort dans les jeux de hasard et d’argent fait souvent appel à la providence divine (or selon le troisième commandement, « Tu ne prononceras ton Dieu, en vain »), aussi sont-ils interdits à plusieurs reprises par l’Église[19]. Cela n'empêche pas les jeux de dés de connaître un vif succès au XIIe siècle dans toutes les couches de la société de l’Occident médiéval. De même, le jeu des échecs, de la marelle, du trictrac ou du backgammon issus de l’Antiquité se popularisent au Moyen Âge[17]. Les plus anciennes cartes à jouer apparaissent en Chine durant la dynastie Tang (618-907) au moment où le format des livres passe du rouleau à la feuille et se diffusent en Occident à la fin du Moyen Âge[20].
100
+
101
+ Le Libro de los juegos, codex écrit au XIIIe siècle, reste l'ouvrage le plus important pour l'étude des jeux médiévaux[21].
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+
103
+ Sophocle (495-406 av. J.-C.) est le premier auteur connu qui met en rapport l’invention des jeux avec l’attente lors d’un siège (soit devant Aulis, soit devant Troie) mais il ne cite Palamède que pour expliquer qu’il a écarté une famine du camp des Grecs sans l’associer personnellement à l’invention des jeux. Euripide (480-406 av. J.-C.) dit bien que Palamède a créé les pessos (sorte de jeu de pions probablement apparenté aux dames) mais Platon (428-348 av. J.-C.) à la même période leur attribue une origine divine, par Theuth (le dieu égyptien Thot) ou Hermès. Cratès (IVe siècle av. J.-C. également) attribue la création de tous les jeux aux Lydiens quand Hérodote (480-425 av. J.-C.) attribue aussi tous les jeux aux Lydiens (même les jeux de dés) sauf le jeu de pessos qu’il attribue aux Grecs. Polémon de Laodicée (90-144 apr. J.-C.) fait le lien entre les deux pans de l’histoire de Sophocle, Palamède qui écarte une famine et la création des jeux au moment d’un siège, pour expliquer que Palamède a créé les jeux de dés et les pessos pour consoler l’armée d'une famine qui y sévissait[22].
104
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+ Cette croyance de la Grèce antique formée au fil des ans fait donc de Palamède l’inventeur des jeux de dés (soit un jeu de hasard) et des pessos (soit un jeu de réflexion).
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+ Des légendes médiévales s’appuient sur cette mythologie pour en faire le créateur des échecs[23]. De plus, Palamède, personnage de la guerre de Troie, est alors souvent confondu avec Palamède, héros du cycle arthurien, ce dernier se voit attribuer d’armoiries en forme d’échiquier[24]. Un des plus vieux mensuels consacrés aux échecs, un magazine français du XIXe siècle, sera appelé Le Palamède.
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109
+ Le trait le plus évident du jeu n'est autre que sa différence avec la réalité. Jouer, c'est jouer à être quelqu'un d'autre, ou bien c'est substituer à l'ordre confus de la réalité des règles précises et arbitraires, qu'il faut pourtant respecter scrupuleusement. Il faut entrer dans le jeu, il ne supporte pas le scepticisme notait Paul Valéry[réf. souhaitée]. Cependant, le jeu n'est plaisant que dans la mesure où cette entrée dans le jeu, en latin in–lusio, c'est-à-dire illusion, est librement consentie. Le jeu est l'occasion d'émotions puissantes, voire de vertige, émotions liées à ses aléas, au désir de gagner, au poids des enjeux. Pourtant, le jeu est, en première analyse du moins, « innocent », et même désintéressé, en ce sens que vaincre au jeu, ce n'est pas humilier l'adversaire. Prendre sa revanche est en droit toujours possible. « Toute nouvelle partie apparaît comme un commencement absolu », souligne Caillois 1967. Le jeu « est condamné à ne rien fonder ni produire, car il est dans son essence d'annuler ses résultats ».
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+ Ainsi, le jeu obéit à une logique radicalement opposée à celle de la rentabilité. Né selon Schiller, au même titre que l'art, d'une surabondance d'énergie vitale par rapport aux besoins, d'une pulsion de jeu (dans l'allemand de Schiller, Spieltrieb), le jeu est donc avant tout occasion de dépense pure[25]. L'activité déployée par le joueur est fondamentalement superflue. Certes, cela ne semble pas tenir compte des jeux d'argent. Mais ceux-ci ne produisent globalement rien, tout au plus enrichissent-ils certains joueurs aux dépens des autres, remarque Caillois. En ce sens, il n'y a de jeux à proprement parler qu'à somme nulle. Le gain n'est pas un salaire, note Huizinga. Le salaire octroyé à un joueur le transforme ipso facto en un professionnel.
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+ Le jeu est donc une activité à part, distincte des activités utiles. Il faut rapprocher cette dimension d'une remarque de Huizinga: comme le sacré, le jeu ne vaut qu'à l'intérieur de frontières temporelles et spatiales précises, la durée de la partie, le stade ou le damier. Le jeu serait une expression frappante de la liberté créatrice, du triomphe, mais parfaitement circonscrit, sur le déterminisme pesant des choses ou des statuts sociaux. Ces dimensions permettent à Béatrice Galinon-Mélénec de l'envisager comme acteur de "remédiation" pour certaines pathologies d'ordre psychique[26]. À lire Le Joueur de Fiodor Dostoïevski, le joueur considère le hasard comme un être fantasque, étranger à toute règle durable ; un être qui peut tout donner et tout reprendre, pour qui tout est possible. Un coup de dé abolit, non le hasard, mais la nécessité.
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+ N'en concluons pas que le jeu annule toutes les lois. Il les rend plutôt particulièrement lisibles et univoques. Les jeux de hasard ont ouvert la voie au calcul des probabilités, parce qu'ils permettent de dépouiller le hasard de tous ses traits contingents en l'introduisant dans un système artificiel et fermé, homogène, soumis au nombre et à la répétition : le jeu de cartes ou la roulette. Les règles du jeu aboutissent à une stylisation extrême de la réalité, font de cette dernière un simple alibi de la compétition.
116
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+ Les jeux, note Caillois, ne sont pas tant réglés et fictifs que réglés ou fictifs. Le simulacre aurait la même fonction que la règle arbitraire : mettre hors jeu la réalité.
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+ « Cette conscience de l'irréalité fondamentale du comportement adopté sépare de la vie courante, en lieu et place de la législation arbitraire qui définit d'autres jeux »[réf. souhaitée].
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+ Le jeu n'est pas toujours compétition, comme le montrent les jeux de construction, ou le bilboquet. On imagine cependant mal un jeu de hasard ou d'adresse sans incertitude. Il semble pourtant que les jeux de rôles obéissent à un autre principe : participer d'une existence qui nous est inaccessible. Cependant, même dans ce cas, il y a bien une sorte de défi car il n'est pas si facile d'agir continuellement comme un autre. Selon Caillois, la règle du jeu est alors unique ; elle consiste « à fasciner le spectateur, en évitant qu'une faute conduise celui-ci à refuser l'illusion »[réf. souhaitée]. On peut de fait remarquer que dans certains jeux, il suffit, pour l'emporter, de respecter la règle le plus longtemps possible, de demeurer dans le jeu : ainsi le ni oui ni non. Enfin, il y a une certaine proximité entre triompher du hasard, ou d'un adversaire, parfois de la mort, mais dans un univers strictement conventionnel, et s'affranchir par l'imitation de ses propres limites. Caillois reconnaît encore une quatrième sorte de jeux, à côté des compétitions (agôn), des jeux de hasard (alea), et des jeux de rôles (mimicry). Il s'agit de ces activités qui n'ont pas d'autre but que le vertige (ilinx), comme de nombreuses attractions de fêtes foraines. Indiscutablement, elles enveloppent une dimension de défi, c'est-à-dire ici de courage physique. Quels que soient les enjeux, le beau joueur ne doit pas accorder trop d'importance à la victoire, ou à la défaite, parce que ce n'est précisément qu'un jeu, réputé sans conséquences. Pourtant, s'il ne leur accordait aucune importance, le jeu perdrait tout intérêt. Tout le déroulement de la partie d'échecs se rattache à la préservation du roi, à son assimilation provisoire au Moi du joueur. Celui-ci doit être capable d'investir le plus intensément possible cette convention, et de retirer instantanément cet investissement lorsque la partie est finie. Le jeu est ainsi une création dont le joueur reste maître (Karl Groos)[réf. souhaitée].
121
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122
+ Des moralistes condamnent le jeu, en ce qu'il détourne des activités productives et religieuses. Cette condamnation, assez générale en ce qui concerne les jeux d'argent, où le gain ne dépend pas de l'utilité du joueur à la société, et aux jeux de hasard, où s'exprime un culte de la chance, s'étend, chez des auteurs puritains ou rigoristes chrétiens, musulmans ou bouddhistes, à tous les jeux et divertissements.
123
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124
+ Étienne de La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire prend ainsi, dans une lecture libre d'Hérodote[27], l'exemple de Cyrus, qui pour assujettir la Lydie, n'aurait pas usé de la force ou de la destruction, mais y aurait établi « des bordels, des tavernes et des jeux publics » pour affaiblir les Lydiens, qui au lieu de s'insurger, se mirent à inventer toute sorte de jeux[28].
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126
+ Johan Huizinga affirmait que « jusqu'à un certain point, la compétition, comme tout autre jeu, est dépourvue de but »[réf. souhaitée]. Pourtant, si le jeu d'échecs est inutile, l'intelligence ne l'est point. Le jeu n'apprend pas de recettes, il développe des aptitudes générales (Caillois)[réf. souhaitée]. Il est vrai qu'une intelligence purement échiquéenne serait remarquablement inadaptée à la vie. Jean Piaget a montré aussi quel rôle jouait le jeu dans la formation morale de l'enfant, son rapport à la règle comme aux valeurs d'égalité et de justice. Ajoutons que si l'important est « d'avoir gagné », indépendamment de toute conséquence, Huizinga lui-même constatait que cette supériorité tendait « à prendre l'apparence d'une supériorité en général »[29]. À le lire, le jeu est même partie intégrante de la logique de sociétés entières, dans leur existence politique, juridique, guerrière. Ces sociétés obéiraient en effet davantage à la pulsion de jeu chère à Schiller qu'au principe de réalité. Dans ces sociétés ludiques, individus et groupes seraient moins friands d'avantages matériels que de l'honneur d'avoir bien joué. Ainsi, il ne s'agira pas de gagner la guerre par tous les moyens, mais de laisser une chance à l'adversaire, de s'exposer soi-même avec vaillance. L’homo ludens doit montrer qu'il est capable de mettre de bon cœur en jeu sa vie. Il entend s'affronter au destin, toujours ambigu, et à son vertige, le provoquer, même. Le risque est donc autant le propre du détachement ludique, d'un certain parti du « tout ou rien », que de l'engagement ou de la foi. Mais s'il est facile de tout perdre, on ne saurait tout gagner...
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+ Longtemps, les éducateurs ont tenu le jeu en piètre estime. Dans la théorie du jeu de Friedrich Schiller, reprise et mise à jour par Herbert Spencer « Le jeu est un moyen d'employer l'énergie superflue, une sorte de soupape de la jeunesse »[30]. Alain estimait que l'école devait tenir le milieu entre le jeu, qui enferme l'enfant dans l'enfance, et le sérieux, qui l'enferme dans l'utile. Même Célestin Freinet se méfiait du jeu, car l'éducation doit donner à l'enfant de véritables responsabilités, elle doit privilégier la forme du travail et de la coopération laborieuse. Certes, le jeu a eu quelques défenseurs comme Platon[31] ou Locke[32], mais son rôle dans le développement de l'enfant n'a réellement été pris au sérieux qu'au cours du XXe siècle. En ce sens, le caractère gratuit du jeu tend à être évacué par certaines pédagogies contemporaines, ainsi l'Action Catholique des Enfants utilise le jeu comme outil pédagogique pour discuter avec les enfants des sujets de société.
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+ Les jeux pédagogiques contribuent à l'acquisition de connaissances ou de compétences. Ils sont de plus en plus reconnus par les pédagogues et les enseignants comme utiles, pour les raisons suivantes :
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+ On constate également que les jeux de société promeuvent l'esprit de coopération :
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+ C'est pourquoi les jeux pédagogiques traditionnellement utilisés surtout en maternelle se développent maintenant à l'école primaire, au collège et plus tard.
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+ Le développement récent des jeux pédagogiques en formation continue des adultes est remarquable. On note l'utilisation fréquente des jeux de rôles ou de simulation, qui mettent les participants dans des situations proches de situations de travail réelles. Ils permettent également se simuler les relations de travail pour éduquer les comportements, pas seulement les compétences.
137
+
138
+ Il faut opposer les jeux pédagogiques aux jeux éducatifs. Du point de vue de la ludologie, les jeux éducatifs n'existent pas car un jeu ne tend que vers le plaisir qui est incompatible avec la contrainte de l'apprentissage[réf. nécessaire]. En revanche, les jeux dits pédagogiques prétendent intégrer des valeurs sociales de façon amusante : coopérer plutôt que s'affronter, réfléchir avant d'agir, savoir partager des ressources ou des informations, etc. Mais leur valeur pédagogique reste intimement liée à la faculté d'analyse de chaque participant ou, à défaut, à l'encadrement de cette analyse en fin de partie.
139
+
140
+ Le jeu est un comportement complexe qui est associé à une motivation intrinsèque plutôt qu’extrinsèque ; est habituellement spontané et plaisant ; est dirigé par le joueur lui-même et implique un engagement actif non obligatoire[33]. Le jeu a été identifié comme étant la première occupation dans laquelle l’humain s’engage durant sa vie[34]. En ergothérapie et en psychomotricité, le jeu est utilisé pour évaluer le développement de l’enfant, comme moyen d’intervention auprès de l’enfant[35] ou encore comme élément renforçateur[36]. Différents types de jeu sont observés selon les stades de développement de l’enfant.
141
+
142
+ Vers l’âge développemental de 18 mois, l’enfant joue de façon conventionnelle avec les objets car il est en mesure de comprendre la fonction d’un objet. Par exemple, il utilise le peigne pour se peigner. Cela dit, plus l’enfant évolue, plus il jouera de façon imaginative avec les objets et c’est à ce moment que s’exprime le jeu symbolique (jeu de faire semblant)[37]. Selon Piaget, le jeu symbolique émerge durant le stade préopératoire (2e stade développemental allant de deux à six ans) et vient s’ajouter au jeu sensori-moteur qui est déjà présent à cet âge[38]. Il existe deux types de jeu symbolique soit le jeu individuel et le jeu social c'est-à-dire le jeu effectué seul ou avec des pairs[39]. Le jeu symbolique implique l’utilisation de la représentation d’un objet absent et imaginé ou la substitution d’objet pour jouer. En jouant à faire semblant, l’enfant peut symboliquement changer son identité et/ou celle d’un objet selon les exigences du contexte de jeu[40]. Par exemple, l’enfant qui bouge un crayon en imaginant que c’est un avion représente symboliquement l’avion par le crayon[41][source insuffisante]. Cette forme de jeu montre l’apparition et l’évolution de la fonction sémiotique c’est-à-dire que l’enfant comprend qu’une chose peut en représenter une autre[42], [37]. Selon Ferland, c’est entre trois et cinq ans que l’enfant développe des scénarios de jeu et arrive à jouer avec des mots, des concepts et des idées. Par exemple, l’enfant est en mesure d’attribuer des rôles plus précis à différents personnages. Toutefois, jusqu’à l’âge d’environ quatre ans, l’enfant a de la difficulté à différencier le monde réel de son monde imaginaire[37]. À partir de cet âge, le jeu symbolique se complexifie car l’enfant peut maintenant élaborer de façon imaginative des situations plus complexes. Par exemple, l’enfant peut s’inventer un monde imaginaire autre que le monde dans lequel il vit actuellement[43].
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+ Le jeu symbolique nécessite la présence de certaines habiletés chez l’enfant telles que la capacité de résolution de problème, la représentation, la mémoire, l’attention, la concentration, la visualisation, l’organisation de la pensée, la flexibilité et adaptabilité de la pensée, la pensée logique séquentielle, le langage, la capacité de décontextualisation du langage, la capacité de généralisation, la compétence narrative, la compréhension des règles et rôles sociaux, la compréhension émotionnelle et les capacités motrices et sensorimotrices. Inversement, le jeu symbolique permet à l’enfant d’apprendre de nouvelles habiletés, de nouveaux comportements, de développer son langage, de partager ses expériences émotionnelles, d’apprendre à penser[44],[45] et de se développer au niveau physique[46]. De plus, le jeu symbolique est le précurseur du développement du sens de l’humour[37].
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+
146
+ Selon certains auteurs, ce sont les habiletés cognitives, sociales et émotionnelles qui ont le plus grand impact sur la capacité de l’enfant à jouer à des jeux symboliques. En l’absence de ces différentes habiletés, l’enfant éprouvera des difficultés dans un contexte de jeu symbolique, ce qui restreindrait son niveau de participation pouvant alors contribuer potentiellement à certains problèmes d’apprentissage et d’interactions sociales avec ses pairs[47].
147
+
148
+ Chaque jeu a deux faces au moins, indissociables. D'une part, il y a un (des) objet(s) matériel(s) (un terrain, un plateau de jeu, des pions, un ballon...) dont l'usage est contraint par les règles du jeu. D'autre part, il y a des valeurs qui renvoient symboliquement au fonctionnement du monde. Ainsi, il existe des jeux où affamer son adversaire permet de gagner (Monopoly, par exemple) et d'autres où cela est interdit (Awélé, par exemple), des jeux où l'extermination est la règle (dames) et d'autres où dominer suffit (jeu d'échecs).
149
+
150
+ La première face est le « ludant », ce qui permet de jouer. La seconde ce qui est joué, le « ludé ». Exemple : Le jeu de dînette permet à l'enfant de se prendre pour un adulte qui s'adonne aux tâches domestiques du ménage. L'enfant s'essaye ainsi à occuper la place de l'adulte qui, dans la famille, fait à manger. Il fait alors comme s'il était grand. D'un côté le ludant « dînette », de l'autre le ludé « place sociale ».
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+
152
+ Cette faculté du jeu de modéliser les valeurs morales, mais aussi formelles du monde, en fait un outil éducatif potentiellement puissant.
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+
154
+ Ces néologismes (ludant et ludé), non justifiés scientifiquement, font une référence explicite aux termes de la linguistique « signifiant » et « signifié ». Dans ce cadre, pourquoi ne pas utiliser les mots génériques du domaine reconnus de façon académique ? Plus encore, quel est le ludant dans un jeu comme « chat » et quel est le ludé dans un jeu comme le « morpion » ?
155
+
156
+ La plupart des jeux d'argent font appel au hasard : jeux de hasard pur (loterie, roulette...), jeux de hasard raisonné se pratiquant avec des cartes comme le poker ou avec des dés comme le backgammon.
157
+
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+ Dans les jeux de hasard pur, les stratégies qui tentent d'augmenter les chances sont appelées martingales. Les personnes qui s'adonnent à ces jeux de hasard et d'argent (gambling, en anglais) peuvent développer une forte dépendance à ceux-ci. On nomme cette psychopathologie (addiction, en anglais) « jeu pathologique » ou « jeu excessif ».
159
+
160
+ Dans certains pays, les États tirent une part importante de leurs revenus de jeux organisés à l'échelle du pays : loterie ou loto national, pari mutuel urbain, etc. Les États-Unis veulent empêcher leurs résidents de jouer sur des sites basés à l'étranger. Ils ont été condamnés à l'OMC et ont encore renforcé leur loi au nom de la moralité.[réf. nécessaire] Ensuite, ils ont légiféré de telle sorte que les règles de l'OMC ne s'appliquent plus aux jeux et aux paris en ligne.[réf. nécessaire]
161
+
162
+ Également, les jeux d'argent clandestins varient en importance relative selon les pays.
163
+
164
+ Les casinos et salles de jeu accueillent des jeux traditionnels comme la roulette, le Jeu de la boule ou les machines à sous. On peut y pratiquer des jeux de cartes comme le baccara, le chemin de fer ou le blackjack.
165
+
166
+ Le jeu pathologique est semblable à la dépendance à l'alcool et aux drogues. Par le jeu, la personne ayant un problème de jeu excessif maintient un ensemble de comportements qui mettent en péril sa vie personnelle, familiale ou professionnelle et celle de son entourage.
167
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+ Cette famille est très vaste et on y dénombre toutes sortes de variétés de jeux : jeux de réflexion, jeux de hasard pur ou raisonné, jeux de déduction, jeux de lettres, jeux de connaissance, etc.
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+
170
+ Certains jeux de société, devenus très importants, réunissent des communautés de joueurs qui s'y consacrent presque exclusivement.
171
+
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+ C'est par exemple le cas pour des jeux très classiques, comme le jeu d'échecs, le bridge ou le Scrabble. Mais c'est également le cas de jeux plus récents comme les jeux de simulation, dont les règles visent à décrire de manière fine certaines situations et en particulier, les jeux de rôle et les jeux de guerre et plus spécialement les jeux de figurines.
173
+
174
+ Parmi les jeux qui se pratiquent seuls, on trouve tous les casse-tête comme le Cube de Rubik, le tangram ou le Puzzle multi-pyramidal. Certains jeux ne demandent qu'un papier et un crayon comme les énigmes, les mots croisés ou les sudokus que l'on trouve généralement dans des journaux.
175
+
176
+ Les jeux de cartes qui se pratiquent seuls sont appelés des patiences.
177
+
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+ Les puzzles sont en anglais tous les casse-tête. En français, un puzzle est une image à reconstituer à partir d'éléments découpés. Le puzzle se pratique en principe seul, mais il n'est pas rare que rapidement plusieurs personnes s'adonnent ensemble à ce plaisir et le puzzle devient alors un véritable jeu de coopération.
179
+
180
+ Les jeux vidéo utilisent des moyens techniques spécifiques, soit des consoles de jeu vidéo, des bornes d'arcade, ou encore des ordinateurs. D'invention assez récente (dans les années 1950), ils ont ouvert le champ à de nouvelles manières de jouer. Plusieurs genres de jeu vidéo ont vu le jour :
181
+
182
+ L'expression « jeu de stratégie » a de nombreuses et diverses significations. Pour les uns, il s'agit d'un jeu de guerre ou d'un jeu de simulation, informatisé ou non, comme le Monopoly[48]. Ces jeux se basent sur l'expérience sociale, plus que sur des règles, et font appel au sort.
183
+
184
+ D'autres classent comme jeu de stratégie ceux dans lesquels le rôle du hasard est réduit au minimum[49]. Dans les échecs, les dames, le go, seul le premier à jouer peut être tiré au sort si une hiérarchie entre les joueurs ne le décide pas. Le jeu de stratégie s'oppose ainsi au jeu de hasard.
185
+
186
+ Le jeu par correspondance a d'abord été pratiqué par courrier postal. Il conserve aujourd'hui de nombreux adeptes.
187
+
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+ L'émergence d'Internet a profondément bouleversé les pratiques. Avec le courriel électronique ou le navigateur web, gratuit le plus souvent et rapide, le jeu par correspondance a conquis de nouveaux adeptes. Cette pratique est parfois désignée par l'abréviation anglaise PBeM (Play by e-mail).
189
+
190
+ Il peut être sous plusieurs formes :
191
+
192
+ Souvent aussi appelés Livres dont Vous êtes le Héros, du nom de la collection la plus célèbre en France, sont des livres interactifs dont le déroulement dépend des choix du lecteur. Les actions y sont souvent résolues par des lancers de dés.
193
+
194
+ On peut regrouper sous cette dénomination tous les jeux auxquels il est possible de jouer dans un café ou une salle de jeux. Insérer une pièce dans le monnayeur permet d'acheter une ou plusieurs parties.
195
+
196
+ Certains jeux ne sont apparus que sous la forme de jeux à monnayeur, comme le flipper, les jeux d'arcade et dans une certaine mesure le baby-foot. Parfois, des jeux traditionnels sont adaptés. C'est par exemple le cas du billard ou des fléchettes.
197
+
198
+ Ce sont des jeux liés à la précision du geste, comme les fléchettes, le cerceau, le bilboquet, les osselets, les jeux de boules, de billes ou de quilles. Des jouets comme la toupie demandent et développent une forme d'adresse. Les sports comportent le plus souvent une part d'adresse ; les virtuoses de jeux d'adresse comme le jonglage en font souvent un élément de spectacle, ce qui les sort de la catégorie des jeux à proprement parler[50],[51].
199
+
200
+ Dans l'ethnographie des jeux, Marcel Mauss recommande de distinguer les jeux d'adresse manuelle des jeux d'adresse corporelle, qui engagent de plus grands efforts. Le jeu manuel le plus répandu (à son époque) est le cat's cradle (berceau du chat). Le jeu de marelle, un des jeux d'adresse corporelle les plus pratiqués, s'accompagne, comme souvent, de « jeux oraux ». Les adultes et adolescents pratiquent plus souvent les jeux de balle[52]. Les jeux peuvent impliquer de véritables compétences techniques, comme on le voit dans l'exemple des batailles de cerf-volants[53],[52].
201
+
202
+ Bien qu'elles portent le substantif jeu dans leur nom, certaines activités ne répondent pas à la définition : « activité de loisirs d'ordre physique ou psychique, soumise à des règles conventionnelles[réf. nécessaire] ». Elles sont généralement à classer dans la rubrique des jouets ou des équipements de loisirs, dès lors qu'elles ne comportent pas de règles conventionnelles.
203
+
204
+ Les jeux d'extérieur, ou agrès, comme le tourniquet, le tape-cul, le toboggan, le bac à sable ou la balançoire sont en fait des équipements de loisir[réf. nécessaire]. Il en est de même pour les jeux de bassin comme la pataugeoire. Cependant, pour Roger Caillois, cette catégorie est elle aussi une des variations du jeu, dans l'attirance de l'homme à trouver du plaisir de façon gratuite dans la poursuite du vertige (ilinx).
205
+
206
+ Un jeu de construction n'est pas à proprement parler un jeu mais un jouet qui laisse libre cours à l'imagination[réf. nécessaire]. Une boîte de chimie initie l'enfant au monde de la chimie.
207
+
208
+ Les jeux de mots sont une variété de jeux d'adresse, dans lesquels on déploie, sans autre objectif, ses compétences dans la maîtrise de la langue et de la logique.
209
+
210
+ Dans l'enfance, les jeux de mots sont les « jeux oraux » : devinettes, charades[52]. Les jeux de mots poursuivent cette veine à l'âge adulte. La psychanalyse et la linguistique s'intéressent à cees plaisanteries, qui mettent souvent en œuvre des symboles et des doubles ententes.
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+
212
+ Les divertissements de l'âge adulte peuvent se pratiquer par écrit, seul comme les mots croisés et leurs variantes, à plusieurs quand il s'agit de jeux de lettres comme le scrabble. Les jeux linguistiques se pratiquent parfois à plusieurs, comme le cadavre exquis.
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+ Un arbre (du latin arbor [1],[2],[3]) est une plante ligneuse terrestre comportant un tronc sur lequel s'insèrent des branches ramifiées portant le feuillage dont l'ensemble forme le houppier, appelé aussi couronne.
2
+
3
+ Les arbres sont des plantes pérennes qui vivent plusieurs années, de plusieurs décennies à plusieurs siècles, et dans de rares cas plusieurs millénaires.
4
+
5
+ Selon les estimations, la planète compte entre 60 000 et 100 000 espèces d'arbres.
6
+
7
+ Les formations végétales dominées par des arbres poussant les uns à côté des autres sont des forêts, mais les arbres peuvent aussi croître de manière plus ou moins isolée hors des forêts (dans la savane notamment)[4].
8
+
9
+ Ils jouent un rôle majeur dans le fonctionnement écologique terrestre, en raison de leur capacité à stocker le carbone (leur production de matière sèche annuelle correspond à deux tiers de la production mondiale des plantes terrestres[5]), à prendre une part active dans le cycle de l'eau et de manière générale à constituer les écosystèmes complexes que sont les forêts, sources et refuges de biodiversité.
10
+
11
+ Ils constituent aussi pour les sociétés humaines une ressource considérable de matériaux (principalement du bois), de denrées (notamment des fruits) et de multiples services. Ils occupent dans presque toutes les cultures du monde une place pratique et symbolique importante.
12
+
13
+ La dendrologie (du grec dendron, « arbre », et logos, « discours, science ») est la science de reconnaissance (et classification) des arbres, et plus généralement la science des végétaux ligneux.
14
+
15
+ Il n'existe pas de définition universelle de l'arbre, tant ce concept recouvre une grande variété de formations et d'espèces aux agencements divers et localisés, si bien que les botanistes, arboriculteurs et forestiers continuent encore de débattre à ce sujet[6].
16
+
17
+ Dans l’optique de constituer des normes permettant de réaliser des comparaisons des ressources forestières à l’échelle mondiale, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) propose une définition, essentiellement basée sur la hauteur. La FAO considère qu'un arbre est une espèce végétale capable dans de bonnes conditions de croissance[7] de pousser au moins à 5 m de hauteur (pour les pays en développement) ou 7 m (pour les pays développés) à l'état adulte, ce qui le distingue de l'arbuste dont la hauteur à maturité est comprise entre 0,5 et 5 ou 7 m, et qui n'a pas de couronne définie[8]. La FAO inclut ainsi dans les arbres les espèces non ligneuses (bambous, palmiers) ayant les critères ci-dessus[9].
18
+
19
+ L'IFN définit l'arbre comme un végétal ligneux ayant une tige nue et non ramifiée dès la base, d'une hauteur supérieure ou égale à cinq mètres ou susceptible d'atteindre cette dimension à maturité in situ[10].
20
+
21
+ Les écologues distinguent parfois les espèces arborescentes dont la taille est au maximum de 15 mètres et les espèces arborées (arbres stricto sensu) qui dépassent cette hauteur[11].
22
+
23
+ Les botanistes donnent une définition plus restrictive, caractérisant les arbres par la croissance secondaire en épaisseur de leur tronc, et des couches de tissus similaires, ce qui favorise leur développement en hauteur et la ramification des branches leur permettant d'augmenter la capacité d'exploitation de l'espace aérien[12]. Cette caractéristique, associée à la position des feuilles sur plusieurs niveaux leur permettant de multiplier la surface d'échange pour la photosynthèse, les distingue des palmiers et des bambous qui n'ont pas de tronc. Cette anatomie rend leur tronc autoportant, ce qui exclut les macroalgues, comme Macrocystis, qui atteignent 50 mètres de hauteur mais ne sont verticales que grâce à la poussée d'Archimède, ou les lianes, plantes grimpantes qui s'élèvent verticalement en s'appuyant, en s'accrochant ou en s'enroulant sur ou autour d'un support vertical[13].
24
+
25
+ Au sens botanique, les arbres sont ainsi des plantes à bois véritable. Celui-ci, également appelé xylème secondaire, est produit par une rangée cellulaire (l'assise libéro-ligneuse) appelée cambium, située sous l'écorce. La genèse du bois est un processus répétitif qui dépose une couche nouvelle sur les précédentes. Le résultat est souvent visible sous la forme de cernes d'accroissement. Ce résultat est une croissance en épaisseur issue du fonctionnement du cambium qui est le méristème secondaire du bois (le phellogène étant le méristème secondaire de l'écorce). On ne trouve de plantes à bois véritable, et donc d'arbres au sens strict, que chez les Gymnospermes et les Angiospermes Dicotylédones. Preuves de leur origine commune, on trouve des homologues des gènes responsables de la croissance secondaire des arbres, chez les plantes herbacées et les gymnospermes[14].
26
+
27
+ Il existe d'autres types de plantes à bois véritable, mais les arbres s'en distinguent par des dimensions plus importantes (comparées à celles des arbustes) ou par la formation d'un tronc nettement individualisé (que ne possèdent pas les arbrisseaux) et porteur (alors que les lianes ligneuses doivent trouver un support pour s'élever).
28
+
29
+ Les spécialistes de l’architecture végétale distinguent quatre stades de développement : arbre jeune, stade adulte, stade mature, phase de sénescence[15] irréversible[16].
30
+
31
+ Dans la classification classique, les arbres font partie de la division des spermaphytes (Spermatophyta) : les plantes produisant des graines.
32
+
33
+ Le sous-embranchement des gymnospermes correspond aux plantes se reproduisant par des graines dites nues (embryon entouré de l'albumen et d'un tissu de protection), alors que celui des angiospermes correspond aux plantes se reproduisant avec des graines protégées (par un mécanisme de double fécondation, elles produisent des tissus nourriciers supplémentaires) à l'intérieur de l'ovaire qui donne le fruit.
34
+
35
+ Ce sont les plus anciens. Ce groupe (majoritairement monoïque) développe des ovules nus simplement protégés par des écailles. La pollinisation se fait grâce au vent ou à la simple gravité, leur dissémination pouvant être favorisée par certains primates (macaques), rongeurs (écureuils) et certaines espèces d'oiseaux spécialisées dans l'extraction de ces graines (becs croisés).
36
+
37
+ Communément, ces arbres sont appelés « conifères », car la plupart produisent des fruits en forme de cône, aussi appelés pommes de pin ou pives. Ils sont également qualifiés de « résineux » car la plupart produisent de la résine, substance chimique complexe qui permet à l'arbre de lutter contre le froid et contre certaines attaques de parasites ; cette résine est ainsi à son tour utilisée par des insectes : abeilles, fourmis, comme agent désinfectant dans leurs colonies. Ils possèdent plusieurs cotylédons.
38
+
39
+ Ce groupe fut en voie de régression au sens de l'évolution puisqu'il dut céder nombre de niche écologiques au groupe des angiospermes.
40
+
41
+ La maturation des graines gymnospermes est longue, allant de quelques mois à plusieurs années (pins : 2 à 3 ans).
42
+
43
+ Apparu plus récemment (plus de 100 millions d'années), ce groupe d'arbres communément appelé feuillus, est considéré comme plus évolué. On a donc vu se succéder d'abord les conifères comme le pin, puis les premiers feuillus colonisateurs comme le bouleau suivi du noisetier, de l'aulne, du frêne et du chêne qui devient l'espèce dominante en plaine alors que l'épicéa triomphe en montagne. À partir de 2000 ans av. J.-C., la température baisse à nouveau. Le hêtre qui a besoin de moins de chaleur que le chêne devient alors le feuillu dominant. En montagne, le sapin, le mélèze et le pin cembro rejoignent l'épicéa.
44
+
45
+ Dans leur mode de sexualité, les angiospermes ont développé une stratégie différente et plus économique en pollen, donc en énergie. Une coévolution avec les insectes permet une pollinisation plus raisonnée.
46
+
47
+ Les plantes protègent les ovules par des membranes, l'ensemble formant le fruit. Celui-ci peut être chez les arbres une baie, une drupe, un akène…
48
+
49
+ La production semencière de nombreux arbres forestiers varie d'une année à l'autre. Une année de production abondante (une « année à semences », appelée aussi « année semencière » ou « année à glands ») peut être suivie d'une ou plusieurs années de production médiocre ou nulle[23]. Les proverbes associés à cette production semencière (« année de glands, année d'enfants » pour symboliser la fécondité, « année de glands , année de cher temps » ou « année de glands, année de pommes ensuivant », « année à glands, année à sang », « année de glands, année de peste ») sont parfois sans fondement mais peuvent corréler l'année à l'importance de la pluie qui augmente la production de semences mais provoque aussi des nuisances climatiques[24].
50
+
51
+ Les feuilles de l'arbre, plus particulièrement les cellules du parenchyme palissadique, permettent de produire, par photosynthèse, cellulose, hémicellulose et lignine.
52
+
53
+ Certaines cellules permettent à un arbre de se redresser au cours de sa croissance grâce à des agrégats de glycogène qui jouent le rôle de niveau à bulle[26].
54
+
55
+ Plusieurs mécanismes permettent aux arbres de se défendre contre des parasites :
56
+
57
+ Le professeur A. Shigo découvre et explique ce principe, et le nomme CODIT (Compartimentation Of Decay In Trees). Cette découverte met en lumière l'incapacité des ligneux de cicatriser, et le modèle propre à la dendro biologie.
58
+
59
+ Un arbre est généralement composé de racines, d'un ou plusieurs troncs principaux et de ramifications appelées branches.
60
+
61
+ La partie basale du tronc qui est dégarnie de branches forme le fût. Sa zone circulaire inférieure faisant jonction avec les racines s'appelle le collet.
62
+
63
+ L'ensemble des branches forme le houppier. La silhouette d'un arbre est caractérisée par son ou ses fûts, l'angle des rameaux entre eux, la disposition des branches au départ du tronc ainsi que la forme générale de son houppier : on parle du port de l'arbre. Par exemple, un houppier triangulaire large à la base et en pointe au sommet caractérise de nombreux résineux.
64
+
65
+ Le tronc et les branches comportent sur leurs périphéries des cellules mortes appelées rhytidome ou écorce, celle-ci protège la partie vivante des branches et du tronc. Cette écorce peut être une simple petite pellicule ou être très épaisse chez certaines variétés : elle approche les 30 cm chez les séquoias.
66
+
67
+ La plupart des arbres possèdent des feuilles chargées d'assurer la photosynthèse et l'essentiel des échanges gazeux. Quelques espèces ont cependant, à la place des feuilles, d'autres organes qui peuvent leur ressembler et qui assurent les mêmes fonctions : certains acacias portent des phyllodes qui sont des pétioles transformés, certains euphorbes arborescents ont des rameaux nus chlorophylliens, les aiguilles des pins sont des pseudophylles (des fausses feuilles de formation secondaire) et les filaos possèdent des extrémités ressemblant à des tiges de prêles. En revanche, les aiguilles des sapins sont de vraies feuilles en forme d'aiguilles.
68
+
69
+ À la surface des troncs apparaissent quelquefois aussi des « épicormiques » : bourgeons, amas, pousses épicormiques (poils, gourmands et branches gourmandes), picots, sphéroblastes et broussins ; ceux-ci apparaissent à partir de stimuli (lumière, blessures, infections, tensions, etc.) et évoluent avec l'âge de l'arbre et selon l'essence considérée[28].
70
+
71
+ La morphologie du tronc, des branches et des racines, correspond à une structure fractale : chaque branche peut être considérée comme un tronc plus petit pourvu lui aussi de branches et ainsi de suite jusqu'aux plus petits rameaux. Racines et radicelles se structurent également de manière auto-similaire. Il en ressort que l'arbre a une forme de dimension fractale de l’ordre de 2,5[29]. Cette forme résulte du programme génétique de l'arbre, mais aussi d'interactions avec le sol, le climat, d'autres arbres, ou des animaux. La morphologie générale de l'arbre résulte ainsi de plusieurs facteurs, essentiellement : la maximisation de la performance hydraulique dans la conduction de la sève des racines vers les feuilles ; la portée mécanique maximale évitant aux arbres de s’effondrer sous leur propre poids ; la compétition pour l'accès à la lumière ; la réponse au vent, la thigmomorphogenèse, qui contrôle l’évolution du diamètre des branches[30].
72
+
73
+ Un accès différencié à la lumière où à une lumière plus vive (réverbérée par l'eau près des berges par exemple), ainsi que des contraintes et efforts internes modifiés par le vent, des accidents de vie sont sources de déformations de structures, dues à des maturations exprimées de manière différentielle lors de la formation du bois, des racines et de l'écorce[31]. De même quand un arbre se met à pencher à la suite d'un mouvement du terrain (les branches cherchent à se redresser)[31].
74
+
75
+ Ces déformations externes se traduisent par des modifications anatomique du bois, autrefois mis à profit, par exemple pour des bois de marine naturellement courbes (moins de risques de casse et de fentes)[31].
76
+
77
+ Le tronc est naturellement unique mais il arrive parfois, à la suite d'un accident de croissance, ou d'une section due à un herbivore ou à un castor, qu'il se dédouble ou qu'il soit fourchu. La sylviculture en taillis, qui coupe les arbres et laisse les souches bourgeonner, donne notamment des troncs multiples appelés « cépées ».
78
+
79
+ Le premier arbre connu date du Dévonien. Il s'agit d'Archaeopteris, qui aurait vécu il y a 370 millions d'années. Pendant le Carbonifère, une période au climat chaud et humide, de grandes forêts s'étendent sur la surface du globe. L'un des arbres les plus communs de cette époque est Lépidodendron : il atteint une hauteur de 30 mètres et a un tronc de 3 mètres de diamètre.
80
+ Les premiers conifères apparaissent à la fin de cette période ; les taxons les plus proches de ces gymnospermes primitifs seraient Araucaria, Podocarpus et Taxus[32].
81
+
82
+ En Europe, les trois dernières glaciations voient les essences des zones tempérées disparaître des zones septentrionales pour reculer vers le Sud ou survivre dans quelques « zones refuges » de l’Europe septentrionale (nord de la Méditerranée) pour ensuite reconquérir, « assez » rapidement (à une vitesse de 0,42 à 1 km/an), le continent lors du réchauffement holocène, 11 000 ans avant nos jours[33].
83
+
84
+ Il existe plusieurs manières de catégoriser les arbres :
85
+
86
+ Selon les estimations, la planète compte entre 60 000 et 100 000 espèces d'arbres.
87
+
88
+ L'UICN évalue dans les années 1990 à quelque 100 000 espèces arborées ou arborescentes connues dans l'ensemble de la biosphère[36]. Une modélisation réalisée en 2008 confirme cette estimation de 100 000 espèces[37].
89
+
90
+ Selon une étude publiée en 2017 par l'association Botanic Gardens Conservation International (BGCI), il existerait 60 065 espèces d'arbres différentes dans le monde. Le Brésil compte la plus grande variété d'arbres sur son territoire avec 8 715 espèces, suivie par la Colombie avec 5 776 espèces, et l'Indonésie avec 5 142 espèces. Excepté l'Arctique et l'Antarctique, où aucun arbre n'est recensé, l'Amérique du Nord présente la plus faible diversité avec 1 400 espèces. D'autre part, 58 % des espèces sont présentes dans un seul pays. Ainsi, 4 333 espèces se trouvent uniquement au Brésil, contre 2 991 espèces à Madagascar et 2 584 espèces en Australie. Le BGCI précise également que 9 600 espèces sont menacées d'extinction[38].
91
+
92
+ Une étude publiée en 2015 dans la revue Nature[39] revoit à la hausse d'un facteur 10 l'estimation du nombre d'arbres sur Terre[40] par rapport aux précédentes. « Les résultats indiquent qu'il y a environ 3 000 milliards d'arbres sur Terre, dont près de la moitié dans les forêts tropicales et subtropicales. Les régions boréales en abritent 740 milliards, et les régions tempérées, 610 milliards ». L'étude estime également que la surface occupée par les forêts diminue chaque année d'environ 192 000 km2 (un peu moins d'un tiers de la superficie de la France), ce qui représente environ 15,3 milliards d'arbres. Les chercheurs estiment que la superficie des forêts aurait diminué de 45,8 % depuis les grandes phases de défrichement (défrichages afin de disposer de surfaces cultivables) lors des débuts de l'agriculture il y a environ 11 000 ans[41], ces bouleversements étant jugés suffisamment profond par certains chercheurs que ces derniers, inspirés par le marxisme, ont évoqué une « révolution néolithique »[42].
93
+
94
+ Les forêts ont une densité d’environ 500 arbres par hectare. Les forêts tropicales humides présentent une large variété floristique associée à une abondance de grands arbres (200 à 300 espèces en moyenne par hectare, jusqu'à 500 parfois), mais bien moindre que la variété microbienne dans le sol. Les forêts tempérées n'hébergent qu'une dizaine à une quinzaine d'espèces d'arbres par hectare[43].
95
+
96
+ Un rapport[44] sur l'état de conservation des quelque 100 000 espèces d'arbres recense à la fin du XXe siècle 95 espèces éteintes (y compris 18 à l'état sauvage), 976 dans un état de danger critique, 1 319 menacées et 3 609 vulnérables[45].
97
+
98
+ Depuis l'invention de la filière bois, la mécanique a fait son entrée dans la botanique. Il y a eu la simulation numérique par de Reffye de la croissance des arbres, puis la Mécanique de l'arbre sur pied par Guitard et le modèle mécanique de la croissance d'une branche par Schaeffer[46],[47].
99
+
100
+ L'arbre joue un rôle majeur dans le cycle du carbone. On le présente souvent comme étant en constante compétition pour les ressources que sont l’eau, les nutriments du sol, la lumière et le gaz carbonique. Cependant l'arbre est aussi capable de symbioses (microbiennes et fongiques) et d’échanges ou de partage de ressources, comparé par une étude récente à une sorte de marché souterrain horizontal du carbone[48]. Ainsi, il prend dans l’air le CO2 nécessaire à ses besoins immédiats et futurs (pour sa reproduction et croissance) ; il le stocke principalement sous forme de sucres, de lignine et de cellulose, il produit aussi des protéines complexes et des lipides. ces molécules sont utilisées pour construire son troncs, ses branches, feuilles et racines. Mais au fur et à mesure de sa croissance, l'arbre échange aussi - et de plus en plus - de grandes quantités de carbone avec ses voisins, via le gigantesque « réseau souterrain »[49],[50] de mycéliums des champignons symbiotiques du sol. Ces derniers acquièrent du sol et de la biomasse en décomposition des nutriments qu'ils transfèrent à leurs plantes-hôtes, en échange de carbone et d'autres nutriments (apport non négligeable car atteignant 80 % pour l'azote et le phosphore chez certains végétaux[49]). Ils permettent aussi de recycler et valoriser une grande partie du carbone qu'on aurait pu croire « perdu » par les feuilles mortes, les fleurs tombées, les pollens et le bois mort d’autres arbres ou de l’individu-arbre lui-même) et il est maintenant confirmé qu’ils permettent des échanges importants de carbone d’un arbre à l’autre ; et même entre arbres d’espèces différentes[48].
101
+
102
+ On avait déjà montré que les jeunes plants d'arbres bénéficiaient d'apports importants de carbone via le réseau mycorhizien souterrain[49], mais des chercheurs de l’Université de Bâle et de l'Institut Paul Scherrer (PSI) ont récemment (2016) montré que les arbres adultes de forêts tempérées exportent également de grandes quantités de sucres et bien plus loin qu'on ne le pensait. Pour cela, à partir d’une grue installée dans une forêt située près de Bâle, ils ont utilisé un réseau de longs tubes de plastique pour diffuser sur les couronnes d’arbres (épinettes) de 40 m, âgés de 120 ans environ un flux de dioxyde de carbone radiomarqué[51] afin de pouvoir tracer la cinétique environnementale de ce carbone dans l’arbre (des feuilles aux racines) et l’écosystème[48]. Lors de cette expérience, une surprise a été de rapidement aussi trouver ce carbone radiomarqué dans les racines des arbres voisins bien qu’ils n’en aient pas directement reçu, y compris chez des arbres provenant d'autres espèces (pin, mélèze)[48].
103
+
104
+ Pour les auteurs de l'étude : ceci confirme l'importance encore sous-estimée du rôle des champignons, et que la "Forêt est plus que la somme de ses arbres" ; Ainsi, dans leur rapport au CO2 (et donc au climat) les arbres ne doivent pas uniquement être considérés comme des individus, mais aussi comme éléments interagissants entre eux et avec les autres arbres, dans l’écosystème forestier et la biosphère[52].
105
+
106
+ Les plus vieux arbres connus au monde furent jusqu'en 2008 des pins de Bristlecone (Pinus longaeva) comme ici dans les Inyo Mountains, en Californie. Ils peuvent vivre plus de 4 000 ans, certains individus ont presque 5 000 ans.
107
+
108
+ Les arbres les plus volumineux du monde sont des séquoias géants (Sequoiadendron gigantea), comme ici le Grizzly Giant dans le Parc national de Yosemite. Le plus imposant spécimen, baptisé General Sherman, a un tronc de 1 487 m3 pour une hauteur de 83,8 m.
109
+
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+ Les arbres aux troncs les plus gros sont des baobabs d'Afrique (Adansonia digitata) Leur tronc peut atteindre jusqu'à 7 m de diamètre.
111
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
113
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+ L'arbre procure des matières premières pour un grand nombre d'industries (papetière, seconde transformation du bois, chimique…) ; il joue un rôle économique important.
115
+
116
+ Voici quelques exemples de son exploitation :
117
+
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+ En outre, de nombreuses espèces sont utilisées en phytothérapie ou en sylvothérapie (système immunitaire humain bénéficiant des effets attribués aux phytoncides)[65].
119
+
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+ Certaines espèces d'arbres comme le moringa, le margousier ou le moabi cumulent de nombreux avantages économiques et culturels ; ils sont actuellement étudiés pour être produits à grande échelle.
121
+
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+ L'arbre urbain est maintenant considéré comme un bien commun et une source de services écosystémiques et d'intérêt public et général.
123
+
124
+ Il joue un rôle essentiel dans l'écologie urbaine — on parle parfois d′urbanisme végétal — comme élément de décor, d'aménagement, et participe à l'atténuation légère de la pollution sonore, de la pollution de l'air et des pics thermo-hygrométriques propres aux microclimats urbains, fonctionnant comme un véritable dispositif d'épuration atmosphérique et constituant un écrans anti-bruit[66]. David J. Nowak parle même de biotechnologie, pour décrire le boisement urbain (Urban forestry) et ses capacités à améliorer, dépolluer l'eau, l'air (un arbre adulte retient en moyenne 100 kg de poussières par an[67]), le sol, à tamponner les chocs climatiques et à constituer un puits de carbone[68].
125
+
126
+ Néanmoins les gestionnaires d'arbres urbains doivent relever de nombreux défis, car dans l'espace public et hors de quelques grands parcs urbains publics ou privés, ces arbres sont soumis à de nombreux stress qui abrègent fortement leur espérance de vie (ne dépassant généralement pas 30 ans[69]).
127
+
128
+ Les racines manquent de place et tendent à se diriger vers les égouts pour trouver de l'eau, au risque de les pénétrer et parfois les obstruer. Elles doivent se développer dans un sol souvent de piètre qualité, imperméabilisé et alors exposé à des alternances de manque et d'excès d'eau.
129
+
130
+ Le tronc, les branches et les racines subissent des agressions, notamment des dommages mécaniques et chimiques, le vandalisme, des tailles dures et la pollution urbaine. Les distances de plantation, le jalonnement et les protections demeurent parfois inadaptés. L'environnement évolue autour de l'arbre sans tenir compte de son intégrité, comme dans le cas de la coupure du système racinaire. Les propriétaires inexpérimentés ou certaines entreprises insuffisamment formées traitent les arbres de manière inappropriée. Les canopées manquent souvent de lumière le jour et subissent la pollution lumineuse la nuit. En raison de la bulle de chaleur urbaine et de la pollution lumineuse, le débourrement se montre souvent plus précoce, et la chute des feuilles beaucoup plus tardive ; parfois de plusieurs mois sous les lampadaires. Selon la NASA, ils produisent 20 % de moins d'oxygène que le même arbre dans la nature. Néanmoins une étude récente laisse penser qu'on a pu sous-estimer la capacité des arbres à épurer l'air de certains polluants, en particulier des composés organiques volatils.
131
+
132
+ Planter des arbres déjà adultes se montre très coûteux et la plantation et protection des jeunes arbres, qui installent mieux leur système racinaire mais restent vulnérables durant de longues années, reste difficile. Beaucoup de cultivars plantés en alignement mono-spécifiques s'avèrent à terme vulnérables aux épidémies et à divers pathogènes, en plus de contribuer à une perte de diversité génétique chez les espèces-mères. Une bonne gestion nécessite des inventaires souvent mis à jour et une surveillance sanitaire plus étroite. La taille reste obligatoire dans de nombreux cas, avec une accessibilité parfois difficile ; elle constitue une porte d'entrée pour de nombreux pathogènes et doit alors se poursuivre dans le temps chez certaines espèces.
133
+
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+ Une gestion attentive et une communication adaptée sont nécessaires pour trouver le soutien ou l'appui actif du public, et pour que l'arbre urbain soit considéré par le plus grand nombre comme un avantage plus qu'un inconvénient.
135
+
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+ Rappelons toutefois un principe :
137
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+ « Situé dans un milieu qui lui convient, auquel il s'est peu à peu adapté, ne subissant pas de contraintes particulières dans son expansion aérienne ou souterraines et ne présentant pas de signes de dépérissement ou d'attaque parasitaires, un arbre n'a pas besoin d'être taillé. » (E. Michau)[70]
139
+
140
+ L'arbre est un schème qui semble quasiment universel. Même dans les contextes très artificialisés, il reste très souvent associé, notamment par les adultes des conurbations, au sentiment positif d'une présence agréable et relaxante. Une enquête faite aux États-Unis laisse penser que ce sentiment n'est pas uniquement lié aux expériences de l'enfance (présence d'arbres dans l'environnement proche, activité dans la nature…), mais aussi aux sentiments exprimés par les parents sur la nature, avec des variations selon le sexe, l'âge et l'origine ethnique des personnes interrogées[71].
141
+
142
+ Les gens montrent des préférences pour la taille, forme et couleur des arbres[72]. De manière générale, les couleurs vertes et rouges semblent préférées au jaunâtre et pourpre, peut-être parce que celles-là sont associées à des arbres en meilleur santé, et donc à un environnement plus propice au développement humain[72]. La naturalité d'un paysage, sa richesse et son harmonie, et la présence de l'arbre dans ce cadre jouent aussi un rôle important dans le sentiment de paix ou de bien-être qu'il procure[73]. Ainsi au Japon, une étude sur l'effet curatif de la végétation existant dans le paysage a montré que 94 % des interrogés décrivent spontanément préférer un paysage très naturel, contre 1 % préférant un paysage artificiel, avec des variations selon l'âge.
143
+
144
+ Dans la littérature, l'arbre provoque des émotions selon qu'il est tour à tour objet de crainte (arbre des sorcières, arbre au gibet, arbre terrifiant dans les cauchemars d'enfants comme chez George Sand) ou d'amour (lieu de la rêverie romantique, initiales ou cœur gravé sur l'écorce — pratique déjà décrite dans le temple d'Astrée où les noms des dieux sont inscrits dans l'écorce d'un chêne — ou encore lieu de la liberté comme dans Le Baron perché), arbre chtonien ou ouranien[74].
145
+
146
+ L'arbre symbolise tantôt les forces de la Vie comme l'arbre de vie, tantôt l'homme, tantôt une famille : arbre généalogique.
147
+
148
+ Dans la Bible, plus particulièrement dans le second récit de la Création du Livre de la Genèse, le tronc de l'arbre fait fonction de lien entre la terre où il a ses racines et le ciel où il est dirigé. L'arbre est donc un symbole de la communion entre les deux mondes : celui d'en haut où habite la divinité et celui d'en bas où habitent les humains[75].
149
+
150
+ L’Arbre est la reprise de l'arbre de vie sumérien, puis mésopotamien avant de passer dans la Bible. Le vol des pommes d'or dans le jardins des Hespérides devient le fruit de l'arbre du Paradis[76].
151
+
152
+ Dans le jardin d'Éden, il y a des arbres, dont deux particuliers : l'arbre de vie, qui symbolise l'immortalité, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal, qui symbolise le savoir illimité, deux caractéristiques réservées à Dieu[77].
153
+
154
+ Dans les traditions nordiques Yggdrasil est un arbre qui symbolise le Monde. En Islam, il est également fait référence, dans certains écrits spirituels, à l'Arbre du Monde[78].
155
+
156
+ Lors des cycles saisonniers, la « mort » présumée et la « renaissance » annuelle de l'arbre au printemps l'ont fait adopter comme symbole de la fécondité, de retour à la vie. Témoins les traditions d'arbre de mai et d'arbre de Noël.
157
+
158
+ Certains arbres ont une symbolique propre : l'olivier (Olea europea) représente la paix, la sérénité (c'est aussi un symbole du Christ), le chêne (Quercus sp.) représente la robustesse, la longévité.
159
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160
+ On retrouve cette représentation dans certains tests psychologiques (Test de l'arbre) : les racines représentent l'ancrage de la personne dans sa propre vie, dans la réalité, le tronc sa posture, les branches et les feuilles son épanouissement.
161
+
162
+ L'olivier est un des symboles de l'Athènes antique : il aurait été offert à la cité par la déesse Athéna à l'occasion d'un concours avec le dieu de la mer Poséidon. L'olivier est aussi symbole de paix.
163
+
164
+ Arbres emblèmes : la feuille d'érable à sucre (Acer saccharum) est l'emblème du Canada, le cèdre (Cedrus libani) celui du Liban. Le pernambouc (Caesalpinia echinata) est l'arbre national du Brésil (voir aussi la liste des plantes-emblèmes).
165
+
166
+ Au Japon, Hanami, la période de floraison des cerisiers, les Sakura, (Prunus sp.) à la fin de l'hiver et Momijigari, la période de passage aux couleurs d'automne de l'érable japonais (Acer japonicum) sont des événements célébrés dans tout le pays.
167
+
168
+ En Afrique, l'arbre à palabres est un lieu traditionnel de rassemblement.
169
+
170
+ Les pièces de 1 et de 2 euros, œuvres de Joaquin Jimenez, sont frappées depuis 1999 ; « elles portent "l’Arbre étoilé" et arborent un symbole fort de liberté, de vie et de croissance, de pérennité et de renouveau »[79].
171
+
172
+ Si la forêt et les bois sont plus ou moins protégés par le droit coutumier ou codifié de par le monde, l'arbre en tant qu'individu a rarement de statut juridique clair, même quand une valeur patrimoniale importante lui est unanimement reconnue (arbre remarquable).
173
+
174
+ Dans certaines cultures, des arbres peuvent être sacrés, de même qu'existent des bois sacrés.
175
+
176
+ Dans certains pays un arbre ou des arbres peuvent être protégés par une servitude environnementale qui peut interdire aux générations successives d'acheteurs d'un terrain de les couper et/ou exploiter.
177
+
178
+ L'arbre en ville a pu faire l'objet de protections spécifique car présentant une valeur particulière en raison de sa rareté et vulnérabilité dans le contexte urbain[80], d'abord grâce au droit du patrimoine « remarquable » (Loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, loi du 2 mai 1930 sur les sites et monuments naturels, Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager instaurées par la loi de décentralisation du 7 janvier 1983 et secteurs sauvegardés de la loi Malraux de 1962 qui toutes peuvent protéger des arbres remarquables), aujourd'hui sous l'égide du Service départemental de l'architecture et du patrimoine (SDAP).
179
+
180
+ Des réflexions existent pour donner aux arbres et en particulier aux arbres remarquables un statut plus clair[81],[82].
181
+
182
+ La loi Paysage a modifié les modalités d'enquête publique et introduit des outils permettant dans une certaine mesure la protection d'arbres dans le paysage (arbres et alignements remarquables)[83]. Parmi les outils mobilisables pour protéger des arbres figurent (principalement dans le cadre de la loi paysage et du droit de l'urbanisme) :
183
+
184
+ Des outils de contractualisation (chartes, plans, contrats...) sont susceptibles de prévenir ou limiter le risque de conflits juridiques souvent aléatoires et d'autres outils du droit de l'environnement peuvent parfois être utilisés : les Espaces naturels sensibles, la loi Littoral, les réserves naturelles régionales ou encore le droit civil quand il règle les relations de voisinage concernant les arbres en limites de propriété.
185
+
186
+ À la suite de la destruction de nombreuses haies et arbres isolés par les remembrements, il a été interdit de détruire des arbres durant la procédure de préparation d'un remembrement.
187
+
188
+ En Suisse, les arbres sont légiférés notamment dans la loi fédérale sur les forêts et l'Ordonnance sur les forêts. En 2011, le Conseil fédéral a fixé les lignes stratégiques de la politique forestière 2020, mises en œuvre notamment par l'Office fédéral de l'environnement[89]. Les cantons et certaines communes suisses ont également une législation concernant la protection des arbres.
189
+
190
+ Dans un souci de préservation de la biodiversité, le quart du budget de l'Arboretum national du vallon de l'Aubonne est financé à hauteur d'environ 250 000 francs suisses par les pouvoirs publics[90].
191
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192
+ Aux Pays-Bas, en vertu des lois sur la protection environnementale, il est interdit de couper un arbre si un autre n'est pas planté à la place. Ainsi, le pays sécurise le nombre de ses arbres et peut uniquement le revoir à la hausse.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Les Jeux olympiques (JO), aussi appelés Jeux olympiques modernes, puisqu'ils prolongent la tradition des jeux olympiques de la Grèce antique, sont des événements sportifs internationaux majeurs, regroupant les sports d’été ou d’hiver, auxquels des milliers d’athlètes participent à travers différentes compétitions tous les quatre ans, pour chaque olympiade moderne.
4
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+ Originellement tenus dans le centre religieux d’Olympie, dans la Grèce antique du VIIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C., les Jeux sont rénovés par le baron français Pierre de Coubertin en 1894 lorsqu’il fonde le Comité international olympique (CIO). Depuis lors, le CIO est devenu l’organisation gouvernant le mouvement olympique dont la structure et les décisions sont définies par la Charte olympique.
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+ Les premiers Jeux olympiques modernes se déroulent en 1896 à Athènes et l'instauration des Jeux olympiques d'hiver date de 1924 à Chamonix. Ils ont lieu la même année tous les quatre ans, les années bissextiles, souvent dans le même pays sous réserves qu'il possède un territoire montagneux, puis sont décalés de deux ans à partir de 1994[n 1]. Annulés en 1916, 1940 et 1944 pour cause de guerres mondiales, les Jeux ont vu leur édition de 2020 reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19.
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+ Pendant le XXe siècle, le CIO adapte les Jeux à sa perception des changements économiques, politiques et techniques du monde. Ainsi, les Jeux olympiques sont, comme le voulait Pierre de Coubertin, d'abord réservés aux purs amateurs, le règlement du CIO interdisant la participation de sportifs professionnels[3]. Bien que malmenée par les supercheries (notamment l'amateurisme marron) autour du statut faussement « amateur » de nombreux sportifs, l'exclusion du professionnalisme reste en vigueur jusqu'en 1981. Si le passage de l’amateurisme pur au professionnalisme est dans les faits progressif, le XIe Congrès olympique en 1981 marque une révolution pour l'olympisme, avec l'admission des sportifs officiellement professionnels[2],[4]. Une autre évolution importante concerne la féminisation des épreuves, d'aucune femme en compétition en 1896 et un fort déséquilibre par la suite, jusqu'à une quasi parité de nos jours.
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+ Le CIO adapte aussi les Jeux aux changements sociaux qui se produisent au XXe siècle. Certains de ces ajustements incluent l'instauration des Jeux olympiques d’hiver, les Jeux paralympiques ou encore les Jeux olympiques de la jeunesse et la création de nombreuses épreuves mixtes. En outre, l’importante croissance des médias de masse apporte aux Jeux des sources de financement considérables, entraînant parfois des problèmes de corruption[5],[6].
12
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13
+ Actuellement, le mouvement olympique comprend les fédérations sportives internationales, les comités nationaux olympiques et la mise sur pieds de comités d'organisation locaux pour chaque édition des Jeux olympiques. La ville hôte est chargée d’organiser les Jeux olympiques de manière qu’ils soient en accord avec la Charte olympique. Le CIO décide aussi des sports présents ou non à chaque édition. La célébration des Jeux inclut de nombreux rituels et des symboles, comme le drapeau olympique et la flamme olympique, le relais de la flamme, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture. Les trois meilleurs athlètes ou équipes de chaque compétition reçoivent respectivement une médaille d’or (1re place), d’argent (2e place) et de bronze (3e place). Pour les Jeux d'été, la participation est plafonnée à environ 10 500 athlètes et à 28 sports se déclinant en plus de 300 épreuves.
14
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15
+ Les Jeux olympiques sont devenus si importants que presque chaque nation est représentée. Une telle ampleur a causé de nombreux défis, comme le boycott, le dopage, la corruption et le terrorisme. Tous les deux ans, les Jeux et leur exposition médiatique permettent à des athlètes d'acquérir une notoriété nationale, voire mondiale dans certains cas. Les Jeux sont aussi une excellente occasion pour la ville hôte et le pays d'accueil d'assurer leur promotion sur la scène internationale.
16
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17
+ Le sportif le plus médaillé des Jeux olympiques, été comme hiver, est le nageur américain Michael Phelps, qui gagne entre 2004 et 2016, vingt-huit médailles dont vingt-trois en or. Aux Jeux d'hiver, la fondeuse norvégienne Marit Bjørgen détient un record de quinze podiums, dont huit médailles d'or.
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19
+ De nombreuses légendes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une dit qu'Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentour en l'honneur de son père Zeus, après avoir accompli ses douze travaux. Il aurait également défini la longueur du stade olympique en l'arpentant avec la longueur de son pied en avançant de 600 pas.
20
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21
+ Les premiers Jeux olympiques sont réputés pour avoir pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades, et l'an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. J.-C.. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. On passe à plus de 500 sous l'Empire romain. Les Jeux olympiques forment, avec les Jeux pythiques, les Jeux néméens, et les Jeux isthmiques, un cycle des jeux sacrés dont l'un revient chaque année. L'athlète qui gagne des prix à ces quatre Jeux panhelléniques est désigné par le titre de « periodonikès », le vainqueur du « Grand Chelem » du sport grec[7].
22
+
23
+ Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon[8], lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique, mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte[9].
24
+
25
+ Corèbe d'Élis[10] ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en 776 av. J.-C. Parmi les autres principaux athlètes grecs des Jeux antiques, citons Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.), Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.), Polydamas de Scoutoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.), Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C.) et Mélancomas de Carie (boxe, au Ier siècle). À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, une branche de palmier et un ruban de laine rouge appelé la tænia. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.
26
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27
+ Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux entraînent une trêve olympique. Cette dernière n'arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés[11]. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels[12] depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent décider de défendre les couleurs d'une autre cité. Ces changements d'allégeance provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de Crotone à Syracuse en 484 av. J.-C., provoquant de graves troubles à Crotone.
28
+
29
+ Un serment olympique en quatorze points[13] régit l'organisation des Jeux depuis 338 av. J.-C. Le Xe point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés.
30
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31
+ À la suite de l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque Ambroise de Milan, l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen. Cette interdiction ne vise d'ailleurs pas spécifiquement les Jeux olympiques mais de façon générale les Jeux du cirque dont ceux-là sont un événement particulier.
32
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33
+ Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du petit séminaire du Rondeau à Grenoble à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière de fouilles archéologiques menées par Ernst Curtius sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation[14].
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35
+ Il faut préciser que la rénovation des Jeux olympiques n'est pas seulement inspirée par les Jeux antiques. L'actualité de cette fin de XIXe siècle influence nettement l'esprit de ceux qui vont lancer le nouveau mouvement olympique : la défaite grecque contre les turcs en 1897, celle des Français contre les Allemands en 1870 incitent les gouvernements à réformer l'éducation de leur jeunesse en favorisant le sport et l'éducation physique pour endurcir les corps, fortifier les esprits et préparer cette jeunesse à combattre pour la revanche[15]. C'est cependant la volonté de Pierre de Coubertin de favoriser les interactions culturelles entre les pays et de promouvoir les valeurs éducatives et universelles du pays qui l'oriente vers son projet de rénover les Jeux[16]. De même, l'inspiration puise également ses sources dans des pratiques profondément ancrées dans la culture européenne comme celle des joutes chevaleresques médiévales[17]. Cette tradition nobiliaire explique que les Jeux olympiques attendent de leurs athlètes qu'ils aient l'étoffe d'aristocrates en cultivant le fair-play des gentlemen, les attitudes gestuelles et l'amateurisme éthique (seuls les athlètes issus des classes les plus favorisées pouvant consacrer leur temps à faire du sport, notamment l'escrime, le yachting, le tennis ou l'équitation, épreuves phares des premiers Jeux olympiques) qui se développe en réaction à la professionnalisation du sport par les classes populaires, le « shamateurisme » (de shame, « la honte », et d'amateurisme) des sportifs roturiers étant perçu comme une subversion[18] des codes de l'amateurisme[19],[20].
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+ La fédération omnisports française d'athlétisme USFSA fête son cinquième anniversaire le 25 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques. Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.
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+ À l'origine, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le patinage artistique et le hockey sur glace font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de Jeux d'hiver, en 1924.
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+ Après le succès initial des épreuves à Athènes en 1896, les olympiades de Paris en 1900 (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves, Charlotte Cooper étant la première championne olympique) et de Saint Louis en 1904 sont noyées dans les programmes des expositions universelles. Le premier athlète noir à participer, à remporter une médaille et à être champion olympique est l'Haïtien d'origine Constantin Henriquez, en 1900.
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+ Les Jeux olympiques intercalaires de 1906 d'Athènes, non reconnus ultérieurement par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80 % des sportifs ayant pris part aux Jeux de Saint-Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique.
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+ De 241 athlètes de quatorze nations en 1896[21], les Jeux passent à 10 568 sportifs représentant 204 délégations lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les Jeux de Sydney en 2000 réunissent ainsi plus de 16 000 journalistes et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle que cela pose des problèmes aux villes hôtes, que le sponsoring ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper notamment en transports en commun et autres équipements sportifs. À titre d'exemple, le budget estimé des Jeux de Londres en 2012 est de 9 milliards de livres sterling.
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+ Sous la tutelle du CIO ont également lieu des jeux régionaux. Les plus anciens sont les Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes, tenus pour la première fois à Mexico en 1926[22].
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+ Localisation des éditions des Jeux olympiques modernes
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+ Le programme des compétitions se met progressivement en place. Lors de la première édition des Jeux (776 av. J.-C.), une seule épreuve est disputée : c'est la course pédestre du stade (environ 192 m). En 724 av. J.-C., la course pédestre du double stade (diaulos) est introduite dans le programme, puis quatre ans plus tard, la première épreuve de fond fait son apparition : le dolichos, soit 24 stades (environ 4 600 m). Le pentathlon est introduit au programme olympique en 708 av. J.-C. en même temps que la lutte. Le pugilat arrive en 688 av. J.-C. et le pancrace en 648 av. J.-C. La course d’hoplites (course pédestre en tenue militaire) fait son entrée au programme en 520 av. J.-C.
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+ Du côté des courses hippiques, les courses de quadriges (quatre chevaux) figurent au programme olympique depuis 680 av. J.C.. Les courses montées se disputent depuis 648 av. J.-C.
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+ Des épreuves de course et de lutte réservées aux juniors sont ajoutées au programme olympique en 632 av. J.-C. Un concours de pentathlon (628 av. J.-C.) et un autre de pugilat (616 av. J.-C.) viennent ensuite compléter le programme olympique des juniors.
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+ En plus de ce programme sportif, des concours culturels étaient organisés. Platon est ainsi sacré deux fois « olympionique ».
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+ En ce qui concerne les épreuves, les femmes ne pouvaient pas participer. On retrouve tout de même des noms de femmes dans les palmarès des vainqueurs de courses de chars. Cela tient au fait qu'on n'inscrivait pas le nom du conducteur, mais celui du propriétaire de l'attelage.
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+ La nudité des athlètes lors des épreuves est parfois expliquée comme une conséquence de la victoire d'une femme lors d'une olympiade, alors que les participants concouraient encore vêtus. Cette pratique serait donc une solution pour exclure à coup sûr les femmes des épreuves. Mais aucune explication sérieuse sur ce sujet n'a encore été donnée, les Grecs se contentant eux-mêmes d'anecdotes peu convaincantes[23].
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+ Contrairement aux Jeux antiques, le programme olympique moderne est beaucoup moins stable. Chaque édition des Jeux apporte ainsi son lot de nouveautés, nouvelles disciplines et nouvelles catégories.
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+ Conservateur et colonialiste convaincu, Pierre de Coubertin n'imagine pas des Jeux olympiques valorisant le corps de l'athlète noir ou celui de la femme[24],[25] mais ses convictions sont initialement peu appliquées car le CIO a le contrôle de la doctrine mais pas de l'organisation des premiers Jeux qui est déléguée à des entrepreneurs de spectacle[26].
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+ Le CIO est devenu progressivement le seul décisionnaire sur l'admission d'une discipline au programme olympique. En 1919, Alice Milliat demande au Comité international olympique d'inclure des épreuves féminines lors des prochains Jeux olympiques, mais sa demande est refusée. Les femmes sont finalement admises aux épreuves athlétiques des Jeux olympiques d'été de 1928 à Amsterdam[27].
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+ Le CIO doit désormais composer avec les Fédérations internationales gérant les disciplines. Le programme des compétitions sportives ne propose pas l'ensemble des disciplines sportives, ni même la totalité des différentes épreuves possibles. Les Jeux d'été comptent 302 podiums, et c'est un plafond que le CIO ne souhaite pas dépasser. Ainsi, nombre de sports sont écartés du programme, comme c'est le cas du baseball et du softball après les Jeux de 2008, tandis que d'autres disciplines souhaitant profiter de la vitrine olympique sont priées d'attendre. Les Jeux mondiaux rassemblent certains de ces sports non-olympiques mais dont les fédérations internationales sont reconnues par le CIO. Jusqu'en 1996, ces sports pouvaient profiter du statut de sport de démonstration.
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+ Le nombre des participants aux Jeux olympiques d'hiver est plus modeste avec environ 2 500 athlètes à Turin en 2006. Et du côté du programme, on cherche plutôt à l'étoffer. Certaines disciplines de salle ont été approchées pour passer des JO d'été à ceux d'hiver mais les fédérations internationales concernées ont refusé.
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+ Afin de contenir l'expansion, le nombre d'athlètes participants aux Jeux est désormais plafonné à 10 500 en été et les participants doivent désormais réaliser des minima dans les disciplines chiffrées ou profiter de quotas olympiques gagnés lors des grandes compétitions précédant les Jeux. Pour permettre à toutes les nations de participer, les minima sont à géométrie variable selon les nations et un Comité olympique n'ayant aucun athlète qualifié aux Jeux profite d'invitations, généralement en athlétisme, natation, judo ou haltérophilie pour les Jeux d'été.
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+ Nota
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+ Nota : le fond bleu indique les épreuves disputées à l'occasion des Jeux olympiques d'été.
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+ En 1948, Sir Ludwig Guttman, fermement décidé à promouvoir la réhabilitation des soldats de la Seconde Guerre mondiale, organisa une compétition sportive entre différents hôpitaux au même moment que les Jeux olympiques d'été de 1948 à Londres. Cette compétition, connue alors sous le nom de Jeux de Stoke Mandeville, devint annuelle. Durant les douze années suivantes, Guttman et d’autres continuèrent d’utiliser le sport comme thérapie de guérison. Aux Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome, Guttman réunit 400 athlètes pour concourir dans les « Jeux olympiques parallèles » et devinrent les premiers Jeux paralympiques. Depuis, les Paralympiques ont lieu chaque année olympique et se déroulent dans la même ville que les Jeux olympiques depuis les Jeux de Séoul en 1988[29].
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+ À partir de 2010, les Jeux olympiques accueillent les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), où les athlètes ont entre 14 et 18 ans. Les JOJ sont créés par Jacques Rogge, président du CIO, en 2001. La décision est approuvée pendant le 119e Congrès du CIO[30],[31]. Les Jeux olympiques de la jeunesse d'été de 2010 se tiennent à Singapour et ceux d’hiver en 2012, à Innsbruck en Autriche[32]. Ces Jeux durent moins longtemps que les Jeux olympiques traditionnels. Ceux d’été durent douze jours et ceux d’hiver, neuf jours[33]. 3 500 athlètes et 875 officiels vont participer aux JO d’été de 2010, et 970 athlètes et 580 officiels aux JO d’hiver[34],[35]. Les sports au programme coïncident avec ceux des Jeux olympiques traditionnels, cependant le nombre de disciplines et d’épreuves est diminué[36].
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+ Le CIO est fondé lors du Congrès olympique de 1894 à Paris. Il a pour mission d'organiser les Jeux. Composé de 115 membres qui se réunissent au moins une fois par an, et élisent un président pour une durée de huit ans. Le mouvement olympique regroupe un grand nombre d’organisations et de fédérations sportives nationales et internationales, de partenaires médiatiques reconnus, d’athlètes, d’officiels, et juges et toutes les personnes et institutions qui sont d’accord pour respecter les règles de la Charte olympique[37]. Organisation de coordination du mouvement olympique, le CIO est responsable du choix de la ville hôte, la négociation des partenaires et des droits de diffusion, de superviser le programme du déroulement des Jeux olympiques, actualiser et approuver le programme sportif[38].
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+ Le CIO reconnaît 206 comités nationaux, selon des critères différents de ceux définissant un État au sens du droit international. De nombreuses dépendances prennent ainsi part aux Jeux sous leur propre drapeau, tel que les Bermudes, Porto Rico ou Hong Kong, alors qu'elles sont légalement parties intégrante d'un autre État. Depuis 1980, Taïwan participe sous le nom de Chine de Taipei, la République populaire de Chine refusant sa propre participation si Taïwan était présent sous le nom de République de Chine. Les Îles Marshall ont quant à elles été reconnues par le CIO le 9 février 2003.
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+ Le mouvement olympique regroupe trois grands éléments :
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+ Le français et l’anglais sont les langues officielles du mouvement olympique. La langue du pays organisateur des Jeux olympiques est aussi utilisée. Toutes les annonces (comme celle du nom du pays lors du défilé des nations pendant la cérémonie d’ouverture) sont déclarées dans ces trois langues, dans cet ordre[40].
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+ Le CIO a souvent été critiqué car c’est une organisation intraitable, avec plusieurs de ses membres élus à vie. Les directions de Avery Brundage et Juan Antonio Samaranch furent en particulier controversées. Brundage fut président du CIO pendant plus de 20 ans. Pendant sa présidence, il protégea les Jeux olympiques de toutes implications politiques préjudiciables[41]. Il fut accusé de racisme pour sa gestion du problème de l’apartheid avec la délégation Sud-Africaine et d’antisémitisme[42]. Samaranch fut accusé de népotisme et de corruption[43]. Les liens qu’entretenait Samaranch avec le régime de Franco furent aussi une source de vives critiques[44]. En 1998, on révéla que plusieurs membres du CIO avaient reçu des pots de vin de la part du comité d’organisation de Salt Lake City pour s’assurer que leurs votes iraient en leur faveur. Le CIO entama une enquête qui aboutit à la démission de 4 membres et à l’exclusion de 6 autres. Le scandale eut aussi pour conséquence la mise en place de réformes pour la sélection des villes organisatrices afin d’éviter ce genre de cas à l’avenir[45].
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+ Un documentaire de la BBC intitulé Panorama: Buying the Games diffusé en août 2004, retrace l’enquête qui eut lieu sur les pots de vin lors de la sélection de la ville organisatrice pour les Jeux olympiques d'été de 2012[46]. Le documentaire montra qu’il était possible d’acheter les membres du CIO afin qu’ils votent pour une ville en particulier. Après la défaite de Paris pour les Jeux de 2012[47], Bertrand Delanoë accusa en particulier Tony Blair, Premier Ministre Anglais, et le comité londonien (dont Sebastian Coe était à la tête) d’enfreindre les règles des votes. Il cita comme témoin Jacques Chirac[48]. La sélection de Turin pour les Jeux olympiques d'hiver de 2006 fut aussi controversée. Marc Hodler, éminent membre du CIO, et en faveur de la ville concurrente de Sion en Suisse, affirma que certains membres du CIO avaient été achetés par le Comité d’organisation de Turin. Ces accusations menèrent à une enquête et desservirent la candidature de Sion en faveur de Turin[49].
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+ Le calendrier olympique, le déroulement des cérémonies et leur symbolique est le résultat d'une évolution. Ainsi, il n'y a pas de cérémonie d'ouverture en 1900 à Paris. Le drapeau olympique dessiné par Coubertin en 1913 apparaît aux Jeux de 1920 tout comme le serment olympique. La flamme olympique, symbolisant le lien entre Jeux antiques et Jeux modernes, est en usage depuis 1928. Depuis 1936 elle effectue un parcours sous forme de relais avant la tenue des Jeux. Cette dernière innovation fut créée par Goebbels. Un hymne olympique existe depuis 1896. Cette pièce de musique grecque est officiellement hymne olympique depuis 1960. Le défilé des athlètes est la plus longue des séquences des cérémonies d'ouverture et de clôture. Le défilé est toujours ouvert par la délégation grecque et le pays qui accueille les Jeux ferme la marche.
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+ Entre les cérémonies d'ouverture et de clôtures, deux semaines de compétitions se tiennent sur différents sites, parfois assez éloignés. Les athlètes sont logés dans un village olympique exclusivement réservé aux athlètes et aux entraîneurs. Les journalistes sont regroupés au sein d'un centre médias et ont un accès limité au village olympique des athlètes. L'organisation fait appel à des milliers de volontaires bénévoles afin d'assister les athlètes, les officiels, les journalistes et les spectateurs. L'une des traditions typiques des Jeux est l'échange de Pin's entre délégations et médias. Les volontaires terminent souvent les Jeux couverts de ces épinglettes.
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+ La mascotte olympique apparaît officiellement pendant les Jeux d'hiver de 1968 à Grenoble. Depuis, chaque édition crée sa propre mascotte afin de symboliser les valeurs de l'olympisme.
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+ La devise latine des Jeux olympiques est, depuis 1894, année du premier congrès olympique : citius, altius, fortius… (plus vite, plus haut, plus fort…). C'est Pierre de Coubertin qui proposa cette devise, empruntée à son ami dominicain, l'abbé Henri Didon, ancien vainqueur en 1855 des jeux olympiques du petit séminaire du Rondeau de Grenoble.
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+ Les langues en usage pendant les Jeux sont, dans cet ordre, le français, l'anglais et la langue locale. À l'usage, le français recule pourtant clairement devant l'anglais au niveau de la signalisation sur les sites olympiques tandis que l'anglais est privilégié dans les discours des cérémonies d'ouverture et de clôture. C'est pourtant bien en français que débute la cérémonie de remise des médailles, comme le prévoit le protocole olympique.
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+ L'extinction de la flamme olympique marque la fin de la parenthèse olympique.
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+ Conçu en 1913 par Pierre de Coubertin, il fut présenté officiellement au congrès olympique de Paris en juin 1914. Mais c’est seulement en 1920 aux Jeux d’Anvers qu’on le voit flotter pour la première fois.
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+ Le baron Pierre de Coubertin expliquait lui-même[50] :
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+ « Le drapeau olympique, on le sait, est tout blanc avec, au centre, cinq anneaux enlacés : bleu, jaune, noir, vert, rouge ; l’anneau bleu en haut et à gauche à côté de la hampe. Ainsi dessiné, il est symbolique ; il représente les cinq parties du monde unies par l’Olympisme et ses cinq couleurs d’autre part reproduisent celles de tous les drapeaux nationaux qui flottent à travers l’univers de nos jours. »
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+ — Coubertin (1931), Textes choisis
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+ Les équipes ou athlètes qui se classent en première, deuxième ou troisième place dans chaque épreuve reçoivent des médailles. Les vainqueurs de l'épreuve reçoivent des médailles d'or, qui étaient en or massif jusqu'en 1912, puis en argent doré et maintenant en argent plaqué or. Chaque médaille d'or doit toutefois contenir au moins six grammes d'or pur[51]. Les finalistes recevront des médailles d'argent et pour la troisième place les athlètes sont récompensés par une médaille de bronze. Dans les épreuves contestées par un tournoi à élimination directe (comme la boxe), la troisième place ne pourrait être déterminée et les deux perdants des demi-finales reçoivent des médailles de bronze. Aux Jeux olympiques de 1896, seulement les deux premiers ont reçu une médaille, l'argent pour le premier et le cuivre pour le deuxième. Le format actuel de trois médailles a été introduit aux Jeux olympiques de 1904[52]. Depuis 1948, les athlètes classés quatrièmes, cinquièmes et sixièmes ont reçu des certificats dont le nom est aujourd'hui diplôme olympique. En 1984, le diplôme est élargi aux septième et huitième places. Lors des Jeux de 1896 à Athènes, les médaillés ont reçu des diplômes ainsi qu’un rameau d’olivier pour les premiers et une branche de lauriers pour les deuxièmes. Lors des Jeux suivants ayant lieu à Athènes, en 2004, les athlètes médaillés recevaient également une couronne d'olivier[53] en souvenir de ces premiers Jeux. Le CIO ne tient pas de statistiques pour les médailles remportées, mais les comités nationaux olympiques et les médias tiennent des statistiques concernant les médailles et les records pour mesurer les succès des différentes nations participantes[54].
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+ Au départ, le CIO trouvait ses fonds grâce à des sociétés partenaires. C’est lorsque Avery Brundage partit en retraite en 1972 que le CIO commença à explorer le potentiel de la télévision et le marché lucratif de la publicité qui s’offraient à eux[55]. Sous la présidence de Juan Antonio Samaranch, les Jeux commencèrent à s’intéresser aux sponsors internationaux qui cherchaient à associer leurs produits à la marque olympique[56].
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+ Dans la première moitié du XXe siècle, le CIO avait un petit budget[56],[57]. Président du CIO de 1952 à 1972, Avery Brundage rejeta toutes les tentatives de lier les Jeux aux intérêts commerciaux[55]. Il pensait que le lobby des intérêts des sociétés influencerait les décisions du CIO[55]. Lorsqu’il prit sa retraite, le CIO avait 2 millions de dollars d’actifs. Huit ans plus tard, les coffres du CIO atteignirent 45 millions de dollars[55]. Ce fut d’abord dû au changement d’idéologie qui prôna l’expansion des Jeux grâce aux sponsors de sociétés et la vente des droits audiovisuels[55]. Lorsque Juan Antonio Samaranch fut élu à la tête du CIO en 1980, il désirait rendre le CIO financièrement indépendant[57].
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+ Les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles restent une étape clé dans l’histoire olympique. Le comité d’organisation de Los Angeles, dirigé par Peter Ueberroth réussit à engranger un surplus de 225 millions de dollars, résultat sans précédent à l’époque[58]. Le comité d’organisation réussit à créer un tel surplus en partie grâce à la vente des droits exclusifs des sponsors à certaines sociétés[58]. Le CIO cherchait à avoir le contrôle de ces droits. Samaranch prit part à l’élaboration du programme olympique en 1985 afin de créer une marque olympique[56]. Il créa en 1988 le programme TOP (The Olympic Partners) : faire partie de ce programme olympique de sponsorship est très exclusif et onéreux. Les frais sont de 50 millions de dollars pour 4 ans d’adhésion[57]. Les membres du programme olympique reçoivent des droits de publicité exclusifs et l’utilisation du symbole olympique, les anneaux olympiques, dans leurs publications et leurs publicités[59].
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+ Actuellement, les revenus du CIO ont quatre sources[60] : principalement les droits télévisés (4 milliards de dollars sur l'olympiade 2009-2012), le programme de sponsorship TOP (1 milliard de dollars sur la même période) et dans une moindre mesure la billetterie et les licences pour l'exploitation des produits dérivés. Le CIO garde 10 % de ces revenus et en redistribue 90 % aux comités nationaux olympiques, fédérations sportives internationales et au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO) du pays hôte.
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+ Les Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin furent les premiers Jeux à passer à la télévision bien que localement[61]. Les Jeux olympiques d'été de 1956 furent les premiers Jeux à être diffusés internationalement[62] et les Jeux d’hiver suivants virent leurs droits audiovisuels vendus pour la première fois. CBS déboursa 394 000 dollars pour avoir les droits américains[63] et l’Union européenne de radio-télévision 660 000 dollars[56]. Les Jeux olympiques d'été de 1964 de Tokyo sont les premiers JO diffusés en direct, grâce notamment au satellite[64].
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+ Durant les décennies suivantes, les Jeux devinrent l’un des terrains idéologiques de la Guerre froide. Les grandes puissances manœuvrèrent pour prendre le pouvoir politique et le CIO décida de prendre l’avantage de cet intérêt grâce aux médias[63]. La vente des droits audiovisuels permit au CIO de bien plus exposer au Monde les Jeux olympiques, et ainsi leur donner plus d’intérêt, ce qui eut pour conséquence d’attirer les sponsors qui achetèrent des plages publicitaires. Cela permit au CIO d’augmenter les tarifs de ces droits[63]. Par exemple, CBS déboursa 375 millions de dollars pour les droits de retransmission des Jeux olympiques d'hiver de 1998 à Nagano[65], tandis que NBC dépensa 3,5 milliards pour les droits de retransmission pour tous les Jeux olympiques de 2000 à 2008[56]. Le nombre de téléspectateurs a beaucoup augmenté depuis les années 1960, notamment grâce à l’utilisation de satellite en 1964 et l’apparition de la télévision couleur en 1968[66]. Les coûts pour retransmettre les Jeux étant très élevés, la pression d’internet, plus une concurrence rude au niveau du câble, le lobby de la télévision exigea que le CIO stimule les cotes[67]. À la suite de cela, le CIO fit certains changements dans le programme olympique. Pour les Jeux d’été, les épreuves de gymnastique passèrent de sept à neuf soirées et un gala en fin de compétition fut ajouté[68]. Les programmes de natation et plongeon furent aussi développés[68]. Enfin, le lobby de la télévision américaine réussit à imposer la date de certaines épreuves pour qu’elles soient diffusées en première partie de soirée aux États-Unis[69].
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+ La vente de la marque olympique prête à des controverses. Le débat tourne autour du fait que les Jeux ne se distinguent plus des autres compétitions sportives commercialisées[59]. Certaines critiques furent lancées contre le CIO à cause de la saturation du marché pendant les Jeux de 1996 à Atlanta et 2000 à Sydney. Les deux villes étaient envahies par des sociétés et des marchands qui tentaient de vendre des marchandises en rapport avec les Jeux[70].
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+ Une autre critique vient du fait que les Jeux sont financés par la ville organisatrice et le pays. Le CIO ne prend rien en charge et pourtant il contrôle tout et tire profit des symboles olympiques. Le CIO prend aussi un pourcentage de tous les bénéfices des sponsors et des émissions[59]. Les villes organisatrices continuent à rivaliser pour accueillir les Jeux, même si elles ne sont pas sûres de récupérer leurs investissements financiers[71].
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+ La politique de redistribution du CIO soulève également des critiques : depuis les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles, le comité olympique américain reçoit à lui seul autant que les 201 autres comités nationaux. Cette redistribution s'explique par la prédominance historique des sponsors américains (Coca-Cola, Dow Chemical, Procter & Gamble, General Electric, McDonald's, VISA). Un nouveau contrat signé en 2012, s'appliquant de 2021 à 2040, prévoit que le comité olympique américain ne percevra plus que 7 % des droits télévisés (contre 12,5 % actuellement) et 10 % des revenus de sponsoring (contre 20 %)[72].
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+ Une autre critique majeure concerne le gigantisme présumé des infrastructures construites dans l'optique des Jeux par les villes-hôtes. Le cas des Jeux d'Athènes en 2004 et de ceux de Rio en 2016 ont mis en lumière la difficulté pour des pays faisant face à des difficultés économiques de gérer sur le long terme et de trouver une réaffectation à une telle quantité de sites[73],[74].
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+ Au début du XXe siècle, de nombreux athlètes olympiques ont commencé à utiliser des drogues pour améliorer et augmenter leurs capacités athlétiques. En 1967, le CIO a interdit l'utilisation de drogues améliorant la performance dans la compétition olympique. Lors des Jeux olympiques d'été de 1968 ; le CIO officialise les contrôles anti-dopage et oblige les femmes à se soumettre à des tests de féminité. En 1989, le CIO met en place les contrôles inopinés.
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+
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+ Le premier athlète olympique contrôlé positif pour utilisation de drogues améliorant la performance est Hans-Gunnar Liljenwall, un athlète suédois pratiquant le Pentathlon moderne. Lors des Jeux olympiques d'été de 1968, il perd sa médaille de bronze pour consommation d'alcool[75]. Il est le seul athlète à être contrôlé positif pour une substance interdite aux Jeux olympiques de 1968.
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+ Malgré les vœux de Coubertin, les deux Guerres mondiales empêchèrent la tenue du rendez-vous olympique. Les Jeux de 1916 furent ainsi annulés pendant la Première Guerre mondiale, et ceux de 1940 et 1944 pendant la Seconde.
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+ La politique s'empare parfois du symbole olympique. D'abord opposé à la tenue des Jeux olympiques en Allemagne, Adolf Hitler utilise cette manifestation à des fins de propagande. C'est également le cas à Moscou en 1980. L'Union soviétique entra pourtant tardivement au sein du mouvement olympique. C'est en 1952 que l'URSS reprendra les compétitions sportives internationales en participant aux Jeux olympiques d'été à Helsinki. Au fil des années, ces Jeux connaîtront un nouvel engouement pour le monde entier car on assistera à une guerre des médailles entre les États-Unis et l'URSS.
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+ En 1956, les Jeux de Melbourne sont boycottés par les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse qui manifestent ainsi leur désaccord avec la répression soviétique de l'époque en Hongrie. Lors de ces mêmes Jeux, l'Italie, l'Égypte, l'Irak et le Liban furent absents en raison de la crise de Suez.
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+ En 1968, 1972 et 1976, de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre le régime d'apartheid sud-africain. L'exclusion de la Nouvelle-Zélande est également réclamée, car son équipe de rugby s'était rendue en Afrique du Sud pour y jouer des matches. À Montréal, 21 pays africains et le Guyana manquent à l'appel. Précisons que le Président Senghor (alors Président d'honneur de la Fédération Mondiale des Cités Unies) avait célébré le jumelage symbolique du village olympique avec toutes les villes du monde pour en faire un village de paix et de fraternité, quatre ans après l'assassinat des athlètes Israéliens dans le village olympique de Munich. Il avait souhaité que la politique soit exclue des JO, c'est pourquoi le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont restés et ont participé aux JO de Montréal. C'est aussi lors de ces Jeux que pour la première fois des athlètes ont été reçus chez l'habitant et que le soir, ils étaient célébrés par les municipalités du Québec - fait unique dans l'histoire des jeux olympiques.
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+ En 1972, lors des Jeux de Munich, un commando de terroristes palestiniens prit en otage onze membres de la délégation israélienne dans le village olympique et les assassina. Depuis ce crime, les polices des pays occidentaux comprennent des sections antiterroristes très pointues. De plus, la sécurité est renforcée autour des grands événements comme les Jeux olympiques. Le village olympique est parfois comparé à un bunker.
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151
+ En 1980, les États-Unis et 64 autres délégations boycottent les Jeux de Moscou en raison de l'intervention soviétique en Afghanistan. La France ou encore le Royaume-Uni ne se sont pas solidarisés avec ce mouvement et se rendent à Moscou avec quatorze autres nations occidentales. Le Comité olympique américain (USOC) tente de passer outre l'ordre de boycott donné par la Maison Blanche. Il faut que le président américain Carter menace les athlètes d'interdiction de sortie de territoire pour faire plier l'USOC. En réplique à ce boycott, l'URSS et quatorze de ses pays satellites boycottent les Jeux de Los Angeles quatre ans plus tard sous prétexte que la sécurité des délégations n'était pas garantie et à cause de l'installation de fusées Pershing américaines en Europe de l’Ouest. Cependant, la Roumanie se distingue du bloc de l'Est en se rendant à Los Angeles.
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+ En 1988, Cuba, l'Éthiopie et le Nicaragua boycottent les Jeux de Séoul pour protester contre la mise à l'écart de la Corée du Nord dans l'organisation des Jeux.
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+ En 1996, lors des Jeux olympiques d'Atlanta, une bombe explose sur la place principale de la ville, tuant deux personnes et en blessant cent onze.
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+ Avant 2008, un mouvement de protestation, mené par Reporters sans frontières, tente de convaincre le plus de pays possible de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008 pour protester contre le bafouement des droits de l'homme en République populaire de Chine. Ce mouvement de protestation se manifeste particulièrement durant le passage de la flamme olympique autour du monde et notamment à Paris.
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+ Panthera leo
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+ Espèce
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+ Synonymes
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+ Répartition géographique
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+
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+ Statut de conservation UICN
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+ VU A2abcd : Vulnérable
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+
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+ Statut CITES
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+
15
+ Le lion (Panthera leo) est une espèce de mammifères carnivores de la famille des félidés. La femelle du lion est la lionne, son petit est le lionceau. Le mâle adulte, aisément reconnaissable à son importante crinière, accuse une masse moyenne qui peut être variable selon les zones géographiques où il se trouve, allant de 180 kg pour les lions de Kruger à 230 kg pour les lions de Transvaal. Certains spécimens très rares peuvent dépasser exceptionnellement 250 kg. Un mâle adulte se nourrit de 7 kg de viande chaque jour contre 5 kg chez la femelle. Le lion est un animal grégaire, c'est-à-dire qu'il vit en larges groupes familiaux, contrairement aux autres félins. Son espérance de vie, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à 20 ans pour la femelle, mais il dépasse fréquemment les 30 ans en captivité.
16
+
17
+ Le lion mâle ne chasse qu'occasionnellement, il est chargé de combattre les intrusions sur le territoire et les menaces contre la troupe. Le lion rugit. Il n'existe plus à l'état sauvage que 16 500 à 30 000 individus dans la savane africaine, répartis en une dizaine de sous-espèces et environ 300 au parc national de Gir Forest dans le nord-ouest de l'Inde. Il est surnommé « le roi des animaux » car sa crinière lui donne un aspect semblable au Soleil, qui apparaît comme « le roi des astres ». Entre 1993 et 2017, leur population a baissé de 43 %[1].
18
+
19
+ Le lion est le deuxième plus grand félidé, après le tigre, et ainsi le plus grand carnivore d'Afrique. Un mâle mesure de 172 à 250 centimètres de long[2] du bout du museau à la base de la queue et possède une queue d’en moyenne 90 centimètres[3]. Les mâles atteignent une masse comprise entre 145 et 225 kilogrammes à l'âge adulte[3]. Les femelles adultes mesurent de 158 à 192 centimètres[2] sans la queue et possède une queue mesurant environ 85 cm. Elles pèsent entre 83 et 168 kg[3] et ont une corpulence en moyenne 20 à 50 % moins importante que celle d'un mâle[4].
20
+
21
+ La taille au garrot peut varier de 100–128 cm[2] (en moyenne, 123 cm pour les mâles et 107 cm pour les femelles[3]). Les plus grands mâles pouvant exceptionnellement atteindre une taille à l'épaule de 1,50 m[5].[réf. nécessaire] Ils peuvent ainsi avoir une taille à l'épaule de 30 cm plus importante que celle des tigres mais sont moins longs que ces derniers. Si une taille de 189–300 cm[6] du bout du museau à la base de la queue a souvent été évoqué pour le tigre, il est admis que le tigre est au maximum de 30 cm plus long que le lion soit une longueur de 2,80 m[7] du bout du museau à la base de la queue. Les plus grands lions vivent dans le sud de l’Afrique, les plus petits en Asie. Le record du monde dans la vie sauvage est détenu par un lion du Transvaal de 313 kg[8]. Les lions en captivité ont tendance à être plus gros que les lions vivant dans la nature, dans certains cas, les lions ont atteint en captivité un poids de 375 kg, notamment le célèbre lion à crinière noire « Simba » du zoo de Colchester en Angleterre dont la masse a été reconnue par le Livre Guinness des records[9],[10].
22
+
23
+ Avec une longueur de crâne de 26,7 à 42 cm[11] en moyenne, il est généralement admis que c'est le lion qui possède la plus grande longueur de crâne parmi les grands félins[11] devançant ainsi dans ce domaine le tigre de Sibérie qui est la sous espèce de tigre ayant le crâne le plus imposant avec une longueur en moyenne de 25,3 à 38 cm[11] environ.
24
+
25
+ Les lions ont des yeux ambre voire jaunes et une truffe noire. Leurs oreilles, couleur sable, sont arrondies. Ils possèdent des griffes rétractiles qui sont protégées par des fourreaux de chair. Leurs canines peuvent atteindre six centimètres de long[4]. Leur langue est recouverte de papilles cornées recourbées leur permettant de saisir la nourriture, mais aussi de se débarrasser des parasites.
26
+
27
+ Les mâles possèdent une longue crinière, le plus souvent brun foncé, mais également dans certains cas, noire, brun clair ou fauve. Les lions du parc national du Tsavo, sont quant à eux dépourvus de crinières. La crinière apparaît vers l'âge de trois ans et s'étend des joues jusqu'au-dessus des épaules, quelquefois aussi sur le ventre et sur la poitrine. La forme et la couleur des mâles peuvent varier non seulement entre les individus, mais également chez un même individu au cours de sa vie en fonction de sa constitution physique.
28
+
29
+ Une crinière longue et foncée est un indicateur d'une bonne constitution et d'une grande force de combat, car le statut hormonal et la nutrition ont des conséquences sur l'épaisseur ainsi que sur la longueur de la crinière[12]. Des examens expérimentaux avec des crinières empaillées ont montré que les femelles réagissent positivement aux modèles avec une crinière longue et sombre, et que les mâles évitent les modèles aux crinières prononcées. L'explication en est qu'une crinière foncée et épaisse constitue un handicap, car elle capte et conserve la chaleur. Les mâles ainsi handicapés, mais néanmoins « survivants », se révèlent donc être les porteurs de meilleurs gènes. Cela est avéré par le fait qu'un animal affaibli d'une manière ou d'une autre présente une crinière plus claire et moins importante (des changements d'aspect de la crinière ont été observés chez un même individu au cours du temps)[13].
30
+
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+ En pratique, la crinière pourrait être une protection contre les coups de griffes lors de combats contre des mâles rivaux.
32
+
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+ Par ailleurs, les dernières recherches ont également prouvé que la température a aussi un effet important sur la longueur de la crinière, et les mâles de régions plus froides, même indépendamment de leur sous-espèce, forment une crinière plus importante que ceux vivant dans des régions très chaudes. Ainsi, les individus mâles des zoos de régions au climat plus continental forment le plus souvent une crinière bien plus importante que celle de leurs congénères restés dans des pays plus chauds[13],[14].
34
+
35
+ Chez les lions d'Asie, ainsi que certains spécimens d'Afrique de l'Ouest (au parc de la Pendjari au Bénin, par exemple), la crinière est clairement moins prononcée que chez leurs cousins d'Afrique, les poils ont la particularité d'être également plus fins.
36
+
37
+ Tout comme les autres félins, le lion a de nombreuses moustaches épaisses, également connues sous le nom de vibrisses. Ces longs poils sensibles aux vibrations aident le lion à se diriger dans l'obscurité, ou quand son champ visuel est obstrué. La majeure partie de sa chasse se déroulant la nuit, ils l'aident presque à « sentir » son chemin dans l'obscurité, le nez vers le ciel. Les plus longues moustaches sont sur sa lèvre supérieure ; ce sont les vibrisses mystaciales. Les moustaches au-dessus des yeux sont appelées les vibrisses superciliaires. Il y a également des vibrisses sur l'une ou l'autre joue, appelées les vibrisses géniales. Les vibrisses peuvent se développer non seulement sur le visage, mais aussi bien sur le dos des pattes : ces dernières sont appelées poils de carpelle et sont utilisées pour ressentir des vibrations terrestres[15].
38
+
39
+ Il est possible d'identifier les lions en dénombrant les points noirs qui mouchettent leur peau au-dessus de leurs babines, à la base des poils de leurs moustaches.
40
+
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+ Les lions ont une musculature imposante et très développée. Leur corps est allongé et trapu sur d'épaisses pattes musclées. Celles-ci permettent de mettre à terre des proies pouvant faire plusieurs fois leur propre taille. Leur mâchoire est puissante pour être capable de déchirer l'épaisse peau des proies (telles que les gnous), et pour rester accrochée sur une proie qui chercherait à faire tomber le prédateur de son dos. Les muscles des pattes sont également capables d'infliger de sérieux dommages. Un grand coup de patte d'un lion est assez puissant pour provoquer la rupture des organes internes et même pour casser des os[15].
42
+
43
+ Leur pelage court est de couleur sable, jaune-or ou ocre foncé. La face intérieure des pattes est toujours plus claire, tout comme le ventre, chamoisé chez le mâle, presque blanc chez la femelle. Les jeunes lionceaux ont des taches sombres sur l'ensemble du corps, mais qui disparaissent déjà au cours de la première année. Dans des cas très rares, ces taches restent encore visibles à l'âge adulte, mais demeurent insignifiantes, n'étant visibles que de près[4].
44
+
45
+ Comme chez les tigres, il existe chez les lions des cas occasionnels de leucistisme ; moins d'une centaine de spécimens[16] dans le monde possèdent cette particularité génétique due à un gène récessif, qui donne une couleur blonde, crème voire blanche au pelage. Le leucistisme est différent de l’albinisme, et ne pose aucun problème direct sur la physiologie de l'animal[Note 1]. Les yeux conservent leurs pigments et restent le plus souvent de couleur normale (noisette ou or), mais peuvent également être bleu-gris ou vert-gris. Les lèvres et les coussinets restent également normalement pigmentés.
46
+
47
+ Chez le mâle leucistique, la crinière ainsi que l'extrémité de la queue, normalement sombres voire noires, sont très pâles. Les spécimens les plus connus sont sans doute les lions blancs de Timbavati en Afrique du Sud, où deux lions blancs sont nés d'une lionne et d'un lion de couleur fauve dans une réserve naturelle privée[17]. Chris McBride a été le premier à les observer en octobre 1975 et a écrit deux livres sur le sujet[18],[19]. En 2005, deux lionceaux au pelage blanc et aux yeux bleus sont nés dans un parc zoologique à proximité d'Agen[16] et quatre au parc zoologique de Jurques, près de Caen, le 20 mai 2007, de deux parents blancs également[20]. Le zoo de Beauval en Loir-et-Cher fut le premier parc français à présenter un couple de lions blancs au public[21].
48
+
49
+ Il n'existe aucune preuve tangible de l’existence de lions mélaniques (noir)[22].
50
+
51
+ Le plus étonnant chez les lions est leur queue se terminant par un pinceau de poils noirs ; non seulement cette dernière est indispensable contre les mouches, mais à l'extrémité se trouve une vertèbre non développée, découverte par Didyme d'Alexandrie. Ce dernier trouva à l'extrémité de la queue, caché au milieu des poils, un ergot corné noirâtre, et il supposa que c'était là l'organe qui, lorsque le lion, au moment du danger, agitait violemment sa queue, lui piquait les flancs à la manière d'un éperon et l'excitait à se jeter sur ses ennemis. Cette observation passa presque inaperçue, et soit que les naturalistes modernes n'en eussent pas connaissance, soit qu'ils la révoquassent en doute, aucun d'eux n'en parla jusqu'à Johann Friedrich Blumenbach, qui confirma l'exactitude du fait anatomique rapporté par Didyme, mais sans adopter l'opinion de celui-ci relative aux usages de cette partie.
52
+
53
+ Tout à l'extrémité de la queue du lion, l'ergot noirâtre de consistance cornée, de 8 à 11 mm de longueur, est entouré à sa base par un repli annulaire de la peau et adhère fermement à un follicule unique d'apparence glanduleuse ; la couleur est celle de la corne, devenant d'ailleurs de plus en plus obscure, jusqu'à l'extrémité qui est presque noire. Il est comprimé latéralement dans toute son étendue ; droit depuis la pointe jusqu'au tiers de sa longueur, il se coude légèrement en ce point, qui est marqué par une faible dépression ; à partir de cette courbure, il s'élargit rapidement jusqu'à sa base. Ces parties, si petites, et la pointe cornée sont littéralement ensevelies au milieu de la touffe terminale de la queue. Gérard Paul Deshayes, en 1829, décrit cette partie comme une sorte d'ongle ou de production cornée ayant la forme d'un cône un peu recourbé vers la pointe, adhérant par sa base à la peau seulement, et non à la dernière vertèbre caudale, dont il est séparé de 4 à 6 mm. Cet ergot peut être assez facilement détaché, l'adhérence n'est pas bien forte et il reste mou à sa base dans toute la partie qui adhérait à la peau. Il manque fréquemment sur les spécimens ; la présence de cet organe semble cependant indépendante de l'âge ainsi que du sexe[23].
54
+
55
+ Il est communément admis que les lionnes sont plus rapides que les mâles et peuvent atteindre des vitesses maximales proches de 60 km/h[24],[25], mais cette vitesse ne peut être maintenue que sur de faibles distances. Très musclés et longs, ils peuvent faire des sauts remarquables, de l'ordre de 3,70 m en hauteur et 11 m de longueur[26].
56
+
57
+ Le lion, tout comme le léopard, le tigre, le jaguar et l'once ou panthère des neiges, fait partie du genre Panthera de la famille des Felidae.
58
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59
+ La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Le plus ancien fossile de lion a été découvert à Laetoli en Tanzanie ; d'après les datations, il aurait probablement 3,5 Ma.
60
+
61
+ Panthera leo est identifié pour la première fois en Europe, sur le site italien d'Isernia, par le fossile d'un lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) âgé de plus de 700 000 ans. Une mâchoire inférieure de lion des gorges d'Olduvai en Tanzanie, plus vieille de 1,75 Ma, montre des ressemblances frappantes avec le lion des cavernes primitif. Ceux-ci sont considérés comme les plus grands lions d'Europe et ont chassé pendant l'interglaciaire cromérien, il y a plus de 500 000 ans, près de Wiesbaden en Hesse et près de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg. Quelques spécimens étaient presque aussi longs que les plus grands lions de l'histoire de la Terre, les lions américains (Panthera leo atrox) de Californie qui ont atteint un record de longueur : jusqu'à 3,60 mètres de long avec la queue (longueur hors queue, environ 2,40 mètres). La plupart des découvertes de lions en Europe sont des lions des cavernes (Panthera leo spelaea) ; apparus lors de la période glaciaire de Mindel, ils correspondent à une évolution des lions des cavernes primitifs. Bien qu'il ne soit spécialement apparenté avec aucune des sous-espèces, les études sur l'ADN ont confirmé que le lion des cavernes était un lion authentique[27],[28]. Une autre sous-espèce a vécu, quant à elle, en Asie nord-orientale, en Béringie - au niveau de l'actuel détroit de Béring - appelée lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini). En Europe centrale, Asie du Nord et en Amérique, les lions étaient, jusqu'à la fin du Pléistocène, une espèce fréquente de la faune locale qui disparut à la fin de la dernière période de glaciation.
62
+
63
+ Douze sous-espèces étaient traditionnellement reconnues, la plus grande étant le lion de l'Atlas disparu de la nature au cours du XXe siècle mais qui existe encore en captivité. Les différences majeures entre ces différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille de la crinière et du corps : la plupart de ces formes anciennement décrites sont à présent considérées comme invalides car ne prenant pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. De plus, certaines descriptions de sous-espèces étaient basées sur des spécimens détenus par des zoos, dont l'origine n'était pas toujours certaine[29]. En 2004, seules huit sous-espèces sont reconnues[30],[31],[32],[Note 2] ; parmi les sept sous-espèces africaines proposées, le lion du Cap (Panthera leo melanochaita) est probablement non valide[30].
64
+
65
+ Toutefois, de récentes analyses génétiques menées sur différentes sous-espèces de lion ont conduit à réduire le nombre de sous-espèces à deux : en 2008, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ne reconnaît ainsi que le Lion d'Afrique (Panthera leo leo) et le lion d'Asie (Panthera leo persica)[33].
66
+
67
+ Les lions des cavernes sont aujourd'hui tous éteints. Ils vivaient en Eurasie et en Amérique. On peut supposer qu’ils possédaient une touffe de poils noirs au bout de leur queue, tout comme les lions modernes. On pense que, contrairement aux lions actuels, ils chassaient seuls ou en couple. Cela a été prouvé par les lions de Rancho La Brea, en Californie, où les jeunes avaient des dents plus usées que les jeunes lions modernes. Ils ont pu habiter des grottes ou dans des failles pendant l’hiver.
68
+
69
+ La cryptozoologie s'est longtemps intéressé aux Marozis[36], prétendus lions tachetés, à courte crinière qui vivaient dans les hauts plateaux du Kenya. La peau d'un lion de ce genre est gardée encore aujourd'hui au muséum d'histoire naturelle de Londres. Depuis la fin des années 1930, il n'y a plus eu d'apparitions. Aujourd'hui, certains supposent qu'il s'agissait d'hybrides, produits d'un croisement entre un lion et un autre félin.
70
+
71
+ Les noms des hybrides sont composés de la première syllabe du père, suivie d'une syllabe de la mère :
72
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+ Les mâles sont le plus souvent stériles, à cause de la fragilité des spermatozoïdes, mais les femelles peuvent être fertiles (règle d'Hardane (en))[37].
74
+
75
+ Autrefois, le lion devait posséder la répartition géographique la plus étalée de tous les mammifères terrestres. Le lion d'Amérique (Panthera leo atrox) était présent du Pérou à l'Alaska pendant tout le pléistocène supérieur, tandis que des cousins (Panthera leo spelaea, le lion des carvernes) occupaient la Sibérie et l'Europe centrale, et d'autres encore étaient répartis entre l'Inde et l'Afrique du Sud. L'étendue de la répartition perd toutefois de son importance à la fin de la dernière glaciation.
76
+
77
+ La répartition du lion durant l'Holocène (l'époque géologique et climatique actuelle) jusqu'aux temps historiques est plus restreinte mais a cependant été importante. Elle couvrait presque toute l'Afrique, mais aussi l'Europe de l'Est et du Sud, ainsi que le Moyen-Orient et l'Inde. Les rares ossements retrouvés montrent qu'en Europe il était présent au moins dans la péninsule Ibérique (nord de l'Espagne) au début de l'Holocène, tandis que dans la seconde moitié de l'Holocène (Néolithique et âge du bronze) des lions vivaient en Europe de l'Est (Hongrie, Ukraine, sud de la Russie), dans les Balkans et en Europe du Sud[38]. Le lion a perduré en Europe jusqu'à l'Antiquité. Il a été un symbole fort dans la culture européenne, abondamment représenté dans l'art mycénien puis dans l'art grec classique et l'art scythe entre autres. De nombreux auteurs qui leur étaient contemporains ont rapporté leur présence en Europe : Hérodote considérait le lion comme étant abondant en Thrace dans le nord de la Grèce en son temps au Ve siècle av. J.-C., mais Aristote le considère déjà comme rare au IVe siècle av. J.-C., et au Ier siècle de notre ère il semble avoir entièrement disparu. Sa disparition en Europe est probablement due à la concurrence avec l'homme (expansion de l'élevage pastoral), à la chasse de prestige dont il a longtemps fait l'objet (les scènes de chasses et de combats avec des lions sont omniprésentes dans l'art antique), ainsi que par leur capture intensive pour les arènes romaines. Il est cependant encore signalé au Daghestan au Moyen Âge[39]. Il était également autrefois bien présent en Anatolie, en Transcaucasie et au Proche-Orient, et il est ainsi mentionné dans la Bible[40]. Mais il a disparu du Levant au Moyen Âge, puis au XIXe siècle d'Anatolie et de l'est de la Syrie (Haute Mésopotamie), puis du sud de l'Irak en 1918, et enfin les derniers spécimens d'Iran sont mentionnés dans les années 1940.
78
+
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+ De la même manière, les populations de lions d'Asie (Panthera leo persica) ont en quasi-intégralité disparu au XXe siècle. Un dernier groupe de survivants s'est toutefois réfugié dans le parc national de la forêt de Gir dans l'État de Gujarat, en Inde.
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+
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+ Les derniers spécimens sauvages de lions de l'Atlas (Panthera leo leo) ont disparu au milieu du XXe siècle. Le dernier à être abattu l'a été au Maroc en 1942 à Taddert (versant nord du Tizi n'Tichka, Haut Atlas), et les autres ont dû dispara��tre lors de la destruction des forêts de Kabylie, au nord de Sétif, en 1958, durant la guerre d’indépendance algérienne.
82
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+ Aujourd'hui, sa diffusion est largement limitée à l'Afrique subsaharienne. Néanmoins, l'extrême sud de l'Afrique ne compte plus de lions depuis les années 1860, époque de l'extinction du lion du Cap (Panthera leo melanochaita). En Afrique du Nord, le lion de l'Atlas (Panthera leo leo) s'est éteint dans les années 1920. Les populations significatives de lions africains sont localisées dans les parcs nationaux du Kenya, de Tanzanie et d'Afrique du Sud et se font rares en dehors des zones protégées. Classé comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le lion est exposé à un risque d'extinction.
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+ En Inde le lion d'Asie ne vit plus que dans un ultime refuge : le parc national de la forêt de Gir dans l'État de Gujarat. Après être passé assez près de l'extinction au XXe siècle, des mesures efficaces de protection ont permis à la population de lions d'augmenter à nouveau ces dernières décennies dans cette réserve, pour atteindre en 2017 environ 650 spécimens (contre 523 en 2015 et 411 en 2010)[41]. La réserve étant désormais trop petite pour supporter une telle population de lions en croissance rapide, des projets de réintroduction dans d'autres régions d'Inde et en Iran sont régulièrement discutés.
86
+
87
+ Bien qu'étant aujourd'hui confiné presque uniquement à la savane africaine, la répartition passée du lion montre qu'il a une grande capacité d'adaptation et peut vivre dans de nombreux habitats et sous des climats très différents (tempérés à tropicaux). Le lion est cependant inféodé aux milieux ouverts ou semi-ouverts plutôt secs. En Afrique l'habitat naturel du lion est donc principalement la savane, mais aussi les forêts décidues semi-ouvertes (forêt tropicale sèche) et les semi-déserts. L'espèce manque ainsi naturellement dans les forêts tropicales humides denses d'Afrique centrale, dans les marais à végétation trop haute, et dans les déserts les plus arides de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient. En Inde le lion d'Asie pouvait vivre autrefois dans les mêmes régions que le tigre, car ils n'occupaient pas les mêmes habitats et ne chassaient pas les mêmes proies, le tigre vivant plutôt dans les forêts denses et autres végétations très fournies comme les marais. Il n'y avait donc que peu de concurrence entre ces deux espèces, leur niche écologique était bien différenciée.
88
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+ Contrairement aux autres fauves, plutôt solitaires, les lions vivent dans des troupes, qui sont des unités sociales permanentes, composées de femelles apparentées entre elles, de mâles non apparentés aux femelles et de leur progéniture. La dimension du territoire et le nombre de proies déterminent la dimension du groupe qui varie de 3 à 30 individus. Il y a habituellement dans le groupe un à sept mâles adultes et d'une à dix-huit femelles. Le territoire d'une troupe couvre 20 à 500 km2. Dans le parc national du Serengeti en Tanzanie, la densité des lions peut atteindre un individu par kilomètre carré. Dans l'ancien cratère du Ngorongoro, le nombre maximum d'individus est 1,6 à 2,4 au km². Les frontières de leur territoire sont délimitées par leurs selles et leur urine, qui indiquent qu'il y a défense de pénétrer dans la zone. Ils grattent également la terre avec leurs pattes avant et arrière, déposant une substance sécrétée par des glandes situées dans leurs coussinets[42].
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+ Les jeunes mâles restent environ deux à trois ans dans le groupe, jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur maturité sexuelle. Ils sont ensuite chassés par le lion dominant. Les femelles par contre passent généralement toute leur vie dans le groupe de naissance et s'y reproduisent. Ceci permet d'éviter la consanguinité.
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+ Quand les jeunes mâles ont été chassés du groupe par leurs pères, ils deviennent nomades et forment ensemble une « coalition », parfois rejoints par d'autres jeunes mâles. Le lien entre les mâles est très fort. Les jeunes mâles parcourent ensemble des distances très importantes, ne respectent pas les frontières des territoires, mais ne fondent pas leur propre territoire. Puisque les mâles ont très peu de succès à la chasse, comparativement aux femelles, les jeunes nomades se nourrissent surtout de charognes[réf. nécessaire].
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+ De telles coalitions de jeunes mâles vont essayer de prendre la tête d'une troupe en évinçant les mâles résidents. Toutefois, cela n'est pas toujours une réussite. De telles luttes sont généralement sanglantes, et il n'est pas rare qu'elles s'achèvent mortellement. Si les vieux mâles du groupe perdent la lutte, ils sont chassés et mènent ensuite une vie de solitaires. Souvent, ils meurent des conséquences de leurs blessures. Si les nouveaux venus gagnent, ils en viennent fréquemment à l'infanticide, c'est-à-dire qu'ils tuent les petits de leurs prédécesseurs. Ce comportement permet aux femelles de retrouver rapidement un œstrus et donc d'être à nouveau aptes à la reproduction. Les mâles peuvent ainsi s'accoupler plus tôt et assurer leur propre descendance. Ce comportement est adaptatif : en effet, la compétition est rude entre les coalitions de mâles et de jeunes mâles viendront bientôt essayer de les détrôner pour prendre à leur tour la tête du groupe. Les mâles n'ont donc pas de temps à perdre et ils doivent tenir à la tête du groupe jusqu'à ce que les lionceaux soient assez grands pour être épargnés. Les mâles restent rarement plus de trois ou quatre ans à la tête du groupe, et n'ont donc pas le temps d'attendre que les portées des prédécesseurs soient devenues adultes pour se reproduire. Il arrive fréquemment que les femelles attaquent le mâle assassin[43].
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+ En général, les lions ne pratiquent pas de toilettes mutuelles complètes, seul le dos du nez est nettoyé ; mais, lors de salissures grossières, par exemple par le sang des proies, il peut arriver qu'un membre effectue des soins de fourrure.
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+ Les lions communiquent entre eux par de nombreux moyens. Ce sont des animaux sociaux et de ce fait la communication est plus développée que pour les autres félins. Leur communication vocale se compose de grognements, grondements, sifflements, gémissements, miaulements, et du célèbre rugissement. Leur os hyoïde n'est que partiellement ossifié, c'est cette disposition qui leur permet de rugir, mais de ce fait, ils ne sont pas en mesure de ronronner à proprement parler ; mais ils le font, comme d'autres fauves, par expiration. On l'entend quand deux lions agissent l'un sur l'autre sur une base amicale. Le ronronnement ne retentit pas comme celui d'un petit chat, mais plutôt comme un grognement ou un ronflement grave. Le rugissement a diverses significations, selon la situation dans laquelle il est employé. Rugir est employé pour délimiter le territoire, appeler les autres membres du groupe, intimider les rivaux et renforcer le lien « familial » entre les membres du groupe. Les rugissements du mâle sont plus forts et plus profonds que ceux de la femelle. Par une puissante expiration, les lions rugissent, rentrant leurs flancs et gonflant la poitrine, souvent dans un bas grondement commençant par quelques bas grognements et gémissements, qui indiquent à d'autres lions qu'un groupe vit dans le secteur, et de rester en dehors du territoire. Par une nuit claire, il peut être entendu jusqu'à cinq kilomètres de distance[44]. Les femelles emploient un bas grognement pour appeler leurs petits.
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+ Le langage corporel est d'égale importance. Les lions ont un cérémonial complexe de salutation au cours duquel ils gémissent doucement l'un et l'autre, balancent la tête latéralement et gardent la queue levée vers le haut, voire posée sur le dos de l'autre lion. Comme certains autres félins, les lions se cognent la tête en se saluant. Le lèchement de la tête, des épaules et du cou est également un signe d'affection. Les lions, tout comme d'autres félins sauvages, ont les oreilles noires avec de grands cercles blancs sur leur dos. Ces grands cercles blancs permettent d'indiquer l'humeur : quand ils sont fâchés, les lions et d'autres carnivores étendent leurs oreilles à plat contre leur tête. Il est difficile de dire si un félin est fâché à distance, mais si vous voyez les cercles blancs clignotants, vous pouvez savoir à distance que ce dernier est furieux et qu'il vaut mieux ne pas s'en approcher. Cela permet d'éviter beaucoup de combats[15].
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+ Les lions atteignent leur maturité sexuelle et sociale à l'âge de trois ou quatre ans[45], leur maturité physiologique à 30 mois pour les mâles et 24 mois pour les femelles[46]. Il n'y a pas de saison de reproduction définie. Pour vérifier la fécondité d'une femelle, le mâle utilise l'organe de Jacobson, se situant sur le palais, sous la surface intérieure du nez. Pour ce faire, le lion relève la lèvre supérieure et ouvre la gueule. Ce processus est qualifié de flehmen.
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+ Même si un mâle arrive au sommet de la hiérarchie, il ne peut se reproduire avec une femelle qu'avec son consentement. C'est en tournant autour de lui, en se roulant à ses pieds, en frottant sa tête contre son cou, que la femelle provoque le mâle dominant. Elle se met à plat ventre et relève la croupe ; cette position, appelée lordose, permet au mâle une meilleure pénétration. Pendant l'accouplement, le lion garde la nuque de la femelle dans sa gueule et la mord au cou. Cela la garde instinctivement calme ; le pénis du mâle est garni de protubérances épineuses et lorsqu'il se retire, on suppose que la lionne ressent de la douleur. C'est ainsi qu'elle proteste en rugissant et se retourne fréquemment contre lui dans une posture agressive. C'est la pénétration qui déclenche la ponte des ovules qui seront fécondés par les spermatozoïdes[15].,[47] Si une lionne accepte de se reproduire, ils s'accoupleront toutes les quinze minutes et ce, jusqu'à cinquante fois par jour, auquel cas chaque rapport dure environ trente secondes, jusqu'à ce que l'œstrus de la femelle, qui ne dure que quatre jours[46], soit terminé[48].
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+ Après une gestation d'environ quatre mois[49], la lionne, cachée loin du groupe, met au monde un à quatre[46] lionceaux, aveugles, de 1,1 à 1,37 kg[46]. Durant leurs six premières semaines de vie environ[50], ils ne seront qu'allaités par la mère dans la cache par ses quatre glandes mammaires. Si cette dernière est assez éloignée du groupe, la mère ira seule à la chasse. Il peut arriver que les petits restent jusqu'à 48 heures seuls dans la cache ce qui peut s'avérer dangereux, particulièrement à cause des hyènes et de bien d'autres prédateurs. Après trois à quatre semaines[46], la lionne amène ses petits dans le groupe et ils se mêlent à d'autres lionceaux. Les problèmes d'acceptation sont rares.
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+ À partir de ce moment, les jeunes lions tètent non seulement leur mère, mais également les autres lionnes, de sorte que l'éducation incombe à toutes les femelles du groupe. Vers l'âge de six mois[51], les lionceaux sont sevrés ; ils restent encore environ deux ans auprès de leur mère[46].
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+ La durée de vie d'un lion s'élève de douze à quatorze ans à l'état sauvage, rarement plus de vingt ans[46]. Toutefois, seules les femelles atteignent un tel âge. Les mâles sont généralement tués par un plus jeune concurrent ou, après une longue errance, ne trouvent plus de groupe et meurent de faim. Quelques lions ont toutefois vécu en parc zoologique jusqu'à l'âge de 29 ans[46].
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+ Certains observateurs ont rapporté que deux lions ou lionnes pouvaient également interagir entre eux et montrer des signes d'homosexualité. Dans la nature, environ 8 % des rapports sexuels se font entre lions, tandis que les activités homosexuelles entre lionnes ne sont toutefois observables qu'en captivité[52],[53].
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+ Seuls les mâles au sommet de la hiérarchie peuvent se reproduire, car le dominant a pleine autorité sur le harem. Mais cette période ne dure en moyenne que deux à quatre ans[48]. Or, chaque femelle n'élevant qu'une seule portée à la fois, un mâle dominant nouvellement arrivé au sommet de la hiérarchie ne peut pas se permettre d'attendre jusqu'à deux ans avant de pouvoir s'accoupler. Pour rendre des femelles fécondables, il n'hésite donc pas à tuer des petits[51].
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+ Le lion ne chasse généralement que dans l'obscurité ou aux heures fraîches du matin ; l'obscurité et les températures plus clémentes constituent un avantage important. De plus, le lion est inactif de 20 à 21 heures par jour, dont 10 à 15 heures de sieste[54]. Il consomme en moyenne 7 kg de viande par jour[48]. Toutefois, si la chasse a été bonne et si elle a manqué quelques repas, la lionne peut avaler jusqu'à 30 kg de viande en une seule fois, tandis que le mâle peut en avaler jusqu'à 40 kg[55]. Les lions ne chassent que lorsque leur réserve de nourriture est épuisée.
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+ Les proies principales sont les bovidés de grande, moyenne et petite taille :
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+ Il chasse aussi des buffles, jeunes éléphants, phacochères, zèbres, girafes, lapins, oiseaux et quelquefois poissons. Dans certaines régions, des lions se spécialisent même pour un type de proie précis. Ainsi des groupes importants de lions, d'environ 30 individus, attaquent régulièrement des éléphants adultes. Dans les zones humides du Savuti et du Linyanti, il arrive même qu'ils s'attaquent à des hippopotames. Mais généralement la plupart des hippopotames, rhinocéros, éléphants sont trop imposants de par leurs statures, en effet les lions fuient généralement les éléphants et rhinocéros en colère.
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+ Les antilopes très rapides, telles que les gazelles, les topis, les springboks et les impalas sont généralement exclues de leurs proies, les lions sont contraints à chasser des animaux moins rapides et plus gros.
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+ Vers l'âge de deux ans, les lionceaux apprennent l'art de la chasse et partent à trois ans avec leur mère chasser une première fois.
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+ Dans la savane, milieu ouvert, les lions sont facilement repérables par leurs proies. De plus, un animal vigoureux peut venir à bout d'un chasseur solitaire. Un jeune buffle du Cap a été observé luttant avec une lionne pendant 90 minutes pour ne perdre finalement que sa queue. La chasse à deux ou à plusieurs offre donc de meilleures chances de succès et permet des prises imposantes. Les lionnes assurent de 80 à 90 % des prises lors de la chasse. Les mâles, plus lourds, moins rapides et plus facilement repérables par leur corpulence et leur crinière, sont moins efficaces.
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+ Les lionnes et les lions utilisent des techniques différentes selon le terrain, leurs préférences et les méthodes de défense des proies. La lionne chasse en général à l'aube ou au crépuscule, ou encore à la faveur de la nuit. À l'affût, tapie derrière les hautes herbes, elle attend qu'un animal ait baissé la tête pour brouter, manifeste des signes d'inattention ou se trouve en position isolée. Elle risque alors une approche discrète jusqu'à 30 m environ, puis elle charge et projette violemment sa proie à terre. Pesant de tout son poids sur elle, elle la saisit à la gorge. Trachée et œsophage sectionnés, la victime meurt en quelques minutes. Les lionnes maintiennent souvent leur proie par le museau jusqu'à ce que celle-ci étouffe.
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+ Lorsqu'elles chassent en groupe, les lionnes encerclent la proie, voire le troupeau, et s'en approchent ensemble ; elles rampent à plat ventre souvent sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à leur proie, auquel cas l'environnement est utilisé le plus intelligemment possible pour se camoufler. Lorsqu'une distance d'environ 30 m est atteinte, alors la proie est chargée. Chaque bond fait environ 6 m de long et peut atteindre le double en longueur et quatre mètres en hauteur[56]. La proie est alors tuée par une forte morsure à la nuque ou au cou de façon à atteindre la veine jugulaire ou la carotide.
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+ Comme les lionnes chassent dans des espaces ouverts, la chasse commune augmente la chance de frapper avec succès une proie. Elles se renvoient aussi la proie entre elles. En outre, la proie dans le groupe peut être défendue plus facilement contre des voleurs comme les lycaons et les hyènes tachetées.
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+ Le pourcentage de tentatives réussies varie également selon l'espèce pourchassée : environ 14 % s'il s'agit d'antilopes (damalisques, cobes, koudous, élands, bubales, oryx), 38 % pour les zèbres et les gnous et 47 % pour les phacochères. La chasse nocturne se solde par 33 % de succès, contre 21 % pour la chasse diurne, et les attaques dans les buissons (41 %) ont 3,5 fois plus de chances de réussir que les attaques en terrain découvert (12 %) - d'après des études[24]. En période de sècheresse, les lions mangent même des animaux morts de maladie ou des restes d'autres prédateurs. Dans le parc du Serengeti en Tanzanie, lorsque la plupart des ongulés ont migré à la recherche d'herbes tendres et d'eau, les lions s'attaquent aux animaux sédentaires : girafes, phacochères, petits mammifères (antilopes naines, lapins), oiseaux, serpents ou jeunes crocodiles. Les nuits de saisons sèches, les lionnes chassent parfois les impalas à la nuit tombée ; antilopes africaines très communes vivant dans les milieux semi-forestiers, sédentaires, très rapides, agiles et vigilantes la journée, mais elles sont plus vulnérables dans l'obscurité à cause de leur vue nettement inférieure à celle des fauves.
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+ Les mâles du groupe ne participent qu'exceptionnellement à la chasse, par exemple si des proies très grandes sont attaquées comme des buffles, des girafes ou des éléphants préadultes ; leur principal rôle est de protéger la troupe des autres lions. Après un succès, la hiérarchie du groupe entre en application : le mâle peut manger en premier ; suivent ensuite les femelles haut placées et enfin les petits. Il y a rarement, auprès du cadavre, des luttes de rang où les membres du groupe s'infligent d'importantes blessures.
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+ Souvent, les lions sont amenés à manger des charognes. Les lions mâles qui ont été chassés d'un clan sont contraints de se nourrir exclusivement de ce type d'alimentation. Cela les amène à protéger leur butin d'autres animaux charognards comme les léopards ou les hyènes tachetées.
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+ Les relations entre lions et hyènes tachetées dans les zones où ils coexistent sont uniques dans leurs complexités et leurs intensités. Les lions et les hyènes sont au sommet de la chaîne alimentaire, se nourrissant des mêmes proies, et sont donc en concurrence directe. À ce titre, ils luttent souvent pour se voler et à l'occasion se tuer. Bien que les hyènes aient la réputation d'être des charognards opportunistes profitant de la chasse du lion, le cas inverse est très fréquent. Au cratère du Ngorongoro, la population des hyènes dépasse de beaucoup celle des lions résidents, aussi ces derniers obtiennent une grande partie de leur nourriture en volant les proies des hyènes. La querelle entre les deux espèces ne dépasse cependant pas une simple bataille pour l'alimentation, c'est en fait la limite des territoires respectifs qui fixe les limites de ces conflits car contrairement aux autres espèces, les territoires ne se chevauchent pas, comme si les groupes de hyènes et de lions appartenaient à la même espèce. Cependant, les mâles sont très agressifs envers les hyènes, ils les tuent quand ils le peuvent, quelquefois sans les manger. Dereck et Beverly Joubert ont observé plusieurs cas de lions mâles s'attaquant systématiquement aux hyènes, même lorsque celles-ci étaient en avantage numérique. Le plus célèbre lion tueur de hyènes avait pour nom « Ntchwaidumela », ses assauts meurtriers contre les hyènes, sans raison apparente, ont donné lieu à des documentaires, comme Lions et Hyènes, face à face mortel[57]. Inversement, les hyènes sont les principales prédatrices des lionceaux (avec les léopards), harcelant les lionnes[58].
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+ Les lions dominent les félins plus petits qu'eux comme les guépards. Ils volent leurs proies et tuent leurs petits, parfois l'adulte. Un guépard a 50 % de chances de perdre sa proie vis-à-vis d'autres prédateurs[59] et les lions sont les principaux prédateurs de ses petits ; on estime même à neuf petits sur dix tués par un lion dans leurs premières semaines de vie. Pouvant survivre avec de petites proies et grimper dans les arbres, les léopards souffrent moins de cette prédation[60].
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+ Les lions sont également en concurrence avec les crocodiles du Nil, et il arrive, en fonction des tailles respectives, que l'un mange l'autre. Des lions ont été vus tuant des crocodiles[61] et des morceaux de lion ont été trouvés dans des estomacs de crocodile[62].
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+ « Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront à glorifier le chasseur. »
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+ — Proverbe africain
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+ Depuis l'Antiquité l'homme chasse le lion. C'est d'ailleurs, lorsque l'animal est adulte, son seul prédateur (les lionceaux laissés seuls peuvent être la proie des léopards, des hyènes ou même de lions étrangers au groupe). L'homme chasse le lion pour assurer la sécurité de ses troupeaux, pour se protéger, mais aussi comme preuve d'un signe extérieur de vaillance[63] ou même pour les spectacles que constituaient les jeux romains. Dès lors, les chasses et les battues ont fait disparaître bon nombre de sous-espèces. L'invention de l'arme à feu et de la « chasse sportive » va accélérer le processus, au rythme de la disparition des autres gros mammifères les Big 5.
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+ En Afrique de l'Est, dès les années 1900, des mesures de protection, qui consistèrent en la création de réserve de chasse comme le Parc national de Kilimandjaro et à une interdiction de chasser dans ces zones, ont été prises. Le droit de tuer s'achetant, le coût limitant les prises par une sorte d'enchère calculée sur les demandes passées. Les chasses rituelles continuent également et il n'est pas rare de voir des lions mutilés. Les chasses rituelles pratiquées se terminent par la vente des trophées, liant cette pratique à des intérêts économiques. Le Kenya Wildlife Service rapporte qu'entre 1999 et 2003, 49 lions ont été tués par les Masaï. Les populations de lion ont continué à chuter si bien que dans les années 2000, cette méthode de gestion de la faune a été remise en cause. En effet, la population totale des lions africains passe de 50 000 spécimens à 15 000 (au pire) au cours des années 1990[64]. La chasse, le braconnage et la diminution des aires sauvages rendent l'espèce vulnérable si bien qu'il a fallu prendre de nouvelles mesures de protection. Les lions de cirques, ceux destinés au domptage et aux zoos ne sont plus prélevés dans la nature. La chasse traditionnelle et le braconnage sont combattus. La chasse sportive au Botswana est interdite en février 2001 par le service de gestion de la faune locale bien que, avec 53 trophées comptabilisés en 2000, la chasse ait rapporté cinq millions de dollars à l’industrie de la chasse et 100 000 dollars aux caisses de l’État[64], la « taxe d'abattage » se situant autour de 80 000 euros contre 3 000 pour un guépard[65]. L'office de la gestion de la faune zambienne a lui-même pris une mesure d'interdiction la même année[64]. En Afrique du Sud, près de 300 éleveurs élèvent environ 5 000 lions pour la chasse ; 480 lions, dont 444 élevés en captivité, ont été chassés dans le pays, pour un prix variant de 6 000 à 8 000 USD la femelle et de 20 000 à 30 000 USD le mâle[66]. Une loi viserait à interdire cette pratique.
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+ En Asie, le lion a pratiquement disparu depuis le milieu du XIXe siècle à l'état sauvage, autant par la chasse que par la réduction de son habitat.
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+ Les maladies représentent un autre problème, surtout dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud. Depuis qu'en 1995, un premier cas mortel de tuberculose est apparu chez les lions, des études approfondies ont été menées dans le parc. D'après le bilan, le taux de contamination des animaux du secteur sud du parc par les bactéries mortelles s'élevait à plus de 90 %. L'infection venait des buffles chassés par les lions qui, par contact avec des bovins domestiques, ont introduit la maladie dans le parc et contaminé les lions. Environ 70 % des bovins souffrent d'une tuberculose pulmonaire (phtisie), tandis que chez les lions, la maladie se manifeste surtout dans le système digestif. Les animaux deviennent plus faibles, maigrissent énormément et meurent en quelques années. À côté de la tuberculose, il existe une seconde maladie très fréquente. Environ 60 à 70 % des lions du parc Kruger sont contaminés par le virus de l'immunodéficience féline, qui « paralyse » le système immunitaire de l'animal et ouvre ainsi la voie à la tuberculose. Contre les deux virus exterminateurs, il n'existe aucune vaccination.
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+ En 1994, un tiers des lions du parc national du Serengeti sont morts à la suite de la contraction de la maladie de Carré[67],[68] face à laquelle ils sont très vulnérables.
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+ Les populations de lions sont tr��s concentrées car contenues dans des parcs ou des réserves, les autres zones devenant impropres à leur survie en devenant des terres agricoles. La perte de diversité génétique entraîne l'apparition de maladies comme on a pu l'observer dans la réserve du Hluhluwe-Umfolozi en Afrique du Sud, où les 120 lions présents dans les années 2000 descendent de 3 lions des années 1960[69]. Or certains biologistes estiment à 500 à 1000 individus adultes la diversité génétique nécessaire pour qu'une de leur population soit considérée comme viable, c’est-à-dire disposant du minimum de diversité génétique nécessaire à la survie[70],[71],[72]. Peu de ces populations correspondent à ce critère. En 2007, ces populations de lions ne sont pourtant pas considérées comme des populations à risque bien qu'aucune étude sur ce problème ne soit réalisée. Contrairement à d'autres espèces, aucun transfert préventif à grande échelle n'est effectué afin de diminuer le risque de perte du patrimoine génétique. Cependant, pour résoudre des problèmes ponctuels de la réserve du Hluhluwe-Umfolozi, des tentatives d'insémination artificielle ont été effectuées avec difficulté pour éviter les problèmes d'intégration sociale liés aux introductions[69].
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+ En temps normal, les lions n'attaquent pas les humains. Il arrive de nos jours que quelques lions attaquent les humains en Afrique ; invariablement, les populations mènent des représailles. Les causes de la prédation d'humains sont systématiquement examinées par des scientifiques. Entre 1990 et 2005, 563 villageois ont été attaqués par des lions en Tanzanie, ce qui correspond à une augmentation considérable[73]. Il semble qu'ils n'attaquent que parce que leurs proies deviennent rares. En Tanzanie, ces attaques ont eu lieu dans la réserve du Selous, le district de Rufiji et la région de Lindi où l'homme étend son implantation et où la population des lions augmente grâce aux mesures de protection[73]. Certains lions peuvent être contraints d'attaquer des humains à cause d'un problème physique, ne pouvant pas attaquer d'autres proies. En 2006, un lion soupçonné d'avoir tué 35 personnes[74] avait un défaut de dents.
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+ Il a existé quelques lions qui semblaient chercher des proies humaines. Les histoires des traques et des morts de ces rares spécimens appelés mangeurs d'hommes ont été écrites par leurs chasseurs. John Henry Patterson en 1907 a écrit The Man-eaters of Tsavo dont on a tiré plusieurs films comme Bwana le diable en 1952 et L'Ombre et la proie en 1996. Le spécimen de Mfuwe est aussi connu.
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+ Approximativement 16 500 à 30 000 lions vivent encore en liberté[32]. L'UICN est partie en 2004 du principe que le nombre de lions a diminué dans le monde entier au cours des vingt dernières années de 30 à 50 %. Les raisons de ce recul ne sont pas complètement connues. On suppose que la réduction du gibier chassé par le lion, les conflits entre l'homme et le lion et la dégradation de son habitat sont les principales raisons de la diminution des populations de lions. À travers l'Afrique, le lion a disparu sur plus de 80 % de son ancien territoire. Le lion africain est considéré comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, en raison de la baisse constante de l'effectif de cette espèce. En Afrique de l'Ouest, le nombre des lions est inférieur à 1 500. Cette espèce répond au critère de « menacée au niveau régional ». Il n'y a plus que 200 à 300 individus en Asie, gravement menacés par la perte de leur patrimoine génétique.
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+ Les nouvelles stratégies de protection du lion visent à renforcer les chances d'une coexistence pacifique à l'avenir entre les lions et les hommes : une exploitation des terres intégrée avec la faune, une réduction des conflits entre l'homme et le lion et la prévention du commerce illégal du lion et de ses produits dérivés. L'avenir de ces « gros chats » semble déjà sur une meilleure voie dans quelques grandes réserves de l'Afrique du Sud et de l'Est tandis que très précaire en Asie ; afin de pallier ce dernier point, le gouvernement indien a mis en place dans les années 2000 un projet de réintroduction du lion dans le Kuno Wildlife Sanctuary : l'Asiatic Lion Reintroduction Project[75].
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+ Les lions vivent en captivité depuis l'Antiquité, sur des périodes ponctuelles. Les Romains les utilisaient dans leurs Jeux par exemple. Il y a des lions en permanence en occident depuis la création des ménageries, ancêtres des parcs zoologiques, au XVIIIe siècle. En Amérique, le premier lion fut d'ailleurs exhibé à Boston en 1716. En outre, les activités de divertissement, comme le domptage dans les cirques ou même les combats de lion, nécessitent la mise en place d'élevages. Les lions se reproduisent très bien en captivité et peuvent y vivre une vingtaine d'années, le record étant détenu par une lionne du zoo d'Honolulu née en 1986[76].
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+ Les monarques assyriens en élevaient au IXe siècle av. J.-C.[77] et Alexandre le Grand, selon la légende, vivait avec des lions apprivoisés par les Malhi du nord-ouest de l'Inde[78]. Plus tard, les Romains organisateurs des jeux en conservaient. Ainsi des Romains célèbres comme Sylla, Pompée, Jules César, ont ordonné la capture de centaines de lions à la fois[79]. Marco Polo rapporte que les princes indiens continuaient à en apprivoiser et que Kublai Khan gardait même des lions à l'intérieur de ses habitations[80].
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+ William de Malmesbury rapporte lui que des lions ont été conservés en Angleterre, à Woodstock par la volonté d'Henri Ier[81], le lion étant présent sur les héraldiques anglaises.
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+ Comme les tigres ou les requins, le lion attire le public[82], ils sont donc très présents dans les parcs zoologiques. Aussi les 2002 zoos existants détiennent environ 1000 lions africains et 100 lions asiatiques dans les années 2000. Ils permettent de sensibiliser le public à l'environnement et à la conservation de ces espèces[82].
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+ Des programmes d'échange existent depuis longtemps pour diversifier le patrimoine génétique des lions en captivité, cependant ils ne tenaient pas compte des sous-espèces, créant une pollution génétique au sein des populations de diverses origines. Les programmes actuels commencent à en tenir compte[83] et essaient de ne plus reproduire ensemble des lions de sous-espèces différentes. Le Species Survival Plan est une coordination des efforts en ce sens par l'Association américaine des Zoos et des Aquariums. En 1982, des procédures ont été mises en place en Amérique du Nord pour préserver le patrimoine génétique du lion asiatique. Le volet pour les lions africains a débuté lui en 1993, plus particulièrement pour la sous-espèce sud-africaine. La plupart des individus détenus sont cependant d'origine incertaine, ce qui rend leur réintroduction impossible ou presque[29].
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+ La sous-espèce du lion de l'Atlas n'est existante qu'à travers d'animaux détenus par des zoos. On peut en apercevoir douze au zoo de Port Lympne dans le Kent, au Royaume-Uni. Ceux-ci descendent tous d'animaux ayant appartenu au roi du Maroc. Onze spécimens, considérés comme des lions de l'Atlas, sont également détenus par le zoo d'Addis-Abeba, un spécimen est identifié au Neuwied Zoo[84], quelques spécimens au zoo d'Amnéville[85]. La WildLink International, en collaboration avec l'Université d'Oxford, ont lancé un programme international ambitieux d'élevage conservatoire appelé Barbary Lion Project et qui vise à identifier et à reproduire ces lions afin de les réintroduire dans un parc national du Maroc[84],[85].
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+ Les combats d'animaux générant des paris étaient courants au XVIIIe siècle. Des combats entre lions et chiens en général ont été organisés à Vienne en Autriche à partir de 1800 et en Angleterre à partir de 1825[86],[87].
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+ Les pionniers du domptage sont Henri Martin[88],[89],[90], un Français, et Isaac Van Amburgh, un américain. Ils ont commencé au milieu du XIXe siècle et leurs techniques ont été très rapidement copiées[91]. Martin créera lors du troisième Cirque Olympique à Paris en 1831, une pantomime à grand spectacle, abrité derrière un grillage, appelée « les Lions de Mysore » avec ses lions Néron et Cobourg, son tigre Atyr. Isaac Van Amburgh fit une tournée en Angleterre, devant la reine Victoria. Il copia rapidement le spectacle du Français. Plus que le traditionnel domptage de chevaux, le domptage de fauve voulait marquer la supériorité humaine sur les forces brutes naturelles[91]. Jean-Baptiste Pezon est un autre dompteur de lions célèbre. Clyde Beatty est probablement le premier dompteur à avoir utilisé le support surélevé sur lequel les fauves viennent s'asseoir[92].
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+ Cette tradition est toujours vivace ; certains dompteurs actuels, comme le duo de magiciens Siegfried & Roy et leurs lions blancs, sont toujours célèbres.
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+ Certains individus ou entreprises privées élèvent des lions, leur détention est soumise pour de nombreux pays à des autorisations spécifiques. Bien souvent ces animaux sont détenus dans des conditions ne permettant pas leur bien-être du fait entre autres du manque d'espace[93]. En France, régulièrement, des actions de saisie ont été menées par l'administration[94] même si certaines associations les trouvent peu virulentes[95]. L'Inde interdit même la possession de lion depuis 1998[94]. En outre, de nombreux animaux s'évadent, donnant lieu à des battues qui se soldent souvent par l'abattage de l'animal[96].
189
+
190
+ En Afrique, le couple George et Joy Adamson est célèbre pour avoir élevé et apprivoisé la lionne Elsa. Son histoire a été à l'origine de plusieurs livres, de documentaires, d'une adaptation cinématographique ainsi qu'une série télé.
191
+
192
+ Si la détention de ce genre d'animaux est interdite pour les particuliers (Animaux dangereux/Code de l'environnement)[97], le trafic de félin connaît une triste mode et s'est accentué ces dernières années avec les réseaux sociaux[98]. D'après l'association One Voice, les cirques procureraient les animaux illégalement en cachant les naissances[99].
193
+
194
+ En octobre 2018, un lionceau a été saisi en banlieue parisienne à Valenton chez un particulier et une petite lionne de quelques semaines fût découverte le même jour dans un garage à Marseille. La santé de cette dernière était très préoccupante. Ils ont été pris en charge par l'équipe de l'Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, dans les locaux de l'association Tonga Terre d'Accueil, refuge pour animaux sauvages saisis ou abandonnés, afin d'y être soigné[100]. Quelques semaines plus tard, en novembre 2018, un troisième lionceau est découvert par des policiers. Celui-ci fût trouvé à Paris sur les Champs-Elysées dans une Lamborghini[101]. Fin novembre, les trois lionceaux seront réunis pour qu'ils puissent grandir ensemble[102]. En Février 2020, une nouvelle lionne de 2 mois est abandonnée par un particulier devant le zoo d'Amnéville, le félin sera également placé à l'association Tonga Terre d'Accueil à l'Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine et y rejoindra les trois autres lionceaux[103].
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+ En octobre 2019, un an après l'arrivée des premiers lionceaux, l'association Tonga Terre d'Accueil annonce le départ des quatre lionceaux dans un sanctuaire d'Afrique du Sud[104]. Ils quitteront Saint Martin la Plaine le 10 octobre 2019.
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200
+ Dans de nombreuses cultures antiques, le lion jouait un rôle symbolique important. En Égypte, les pharaons furent représentés par des sphinx, lions à la tête humaine[105]. La plus célèbre de ces représentations est le Grand Sphinx de Gizeh. Sekhmet fut vénérée en tant que déesse au corps humain et à tête de lionne, envoyée par Rê contre les Égyptiens qui complotaient contre lui[4]. Des divinités mineures, comme le génie Nebneryou qui accueille les défunts au royaume des morts[106] ou Mihos, le fils de Bastet à tête de lion[107], ont existé, comme de nombreuses divinités hybrides possédant une partie du corps du lion : Pachet, Aker, Dédoun ou Tefnout par exemple[108].
201
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202
+ Dans la mythologie grecque, les lions apparaissent dans diverses fonctions : le lion de Némée, représenté comme une bête mangeuse d'hommes à la peau impénétrable, fut tué par Héraklès, durant ses douze travaux[4]. Dans l'histoire d'Androclès, une des fables d'Ésope, le héros, un esclave échappé, retire une épine de la patte d'un lion ; quand, plus tard, pour le punir de son évasion, il fut jeté par son maître au lion pour être dévoré, l'animal le reconnut et refusa de tuer l'homme.
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+ Dans les religions judéo-chrétiennes, le lion est un animal polysémique, surtout dépeint à travers les images positives de saint Jérôme et son lion, du tétramorphe (lion de saint Marc) et de Daniel épargné par les lions[109] ; cependant, une connotation négative lui est associée par un passage de Pierre faisant référence à Satan qui déambule « tel un lion cherchant une proie à dévorer »[110]. Ainsi, le lion revient très souvent dans les églises catholiques car il représente la force du croyant combattant le péché, et dans les objets : bracelets en patte de lion, siège épiscopal sculpté à l'effigie du lion, sur le socle des chandeliers, les portails d'église[106]… À l'époque romaine, pendant les persécutions, les chrétiens étaient jetés aux lions ; d'où l'expression « être jeté aux lions ».
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+ Les chasseurs du Paléolithique supérieur (Aurignacien) représentaient déjà le lion il y a plus de 30 000 ans. Le lion des cavernes peut être facilement identifié en raison de la présence d'un toupet de poil au bout de la queue dans les représentations du Paléolithique[111]. Le lion est représenté la face tournée vers l'observateur et non de profil dans l'art préhistorique africain en raison de légendes qui lui attribuent des pouvoirs magiques liés à son regard[109]. L'homme lion, sculpture d'ivoire de mammouth de près de 30 centimètres de haut, représentant le corps d'un homme surmonté d'une tête de lion des cavernes, compte parmi les œuvres d'art les plus impressionnantes de cette époque, mais également parmi les plus anciennes de toute l'histoire de l'humanité. Elle incarnait peut-être une divinité[112].
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208
+ Le lion est aussi souvent représenté dans les arts figuratifs. Le lion prend l'image de la royauté et du Soleil et se développe dans tout le Proche-Orient. À Babylone par exemple, la voie processionnelle est décorée de bas-reliefs en carreaux de céramique en forme de lion du temps de Nabuchodonosor II[106]. L’art assyrien, qui a influencé l'art des steppes puis l'art des nombreuses peuplades conquises par les nomades guerriers, dépeint également de nombreuses chasses aux lions, très réalistes. Ce type de représentations visait à glorifier le roi, maître des bêtes, et également représenter la défaite de l'ennemi. Le thème d'un dangereux animal sauvage, souvent un félin ou un ours, se jetant sur sa proie est très fréquent. L'art assyrien a apporté le goût du réalisme et du naturalisme à ses peuplades, qui s'est ensuite transmis dans toute l'Eurasie, et notamment les peuples germaniques et asiatiques[109].
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+
210
+ Chez les Grecs et les Romains, le lion fait figure de gardien ; ainsi, la porte des lionnes protège le palais d'Agamemnon contre les ennemis et les démons[109]. Dans l'art grec, le motif des scènes de chasse du lion de Némée dont la peau est l'attribut de Héraklès est très présent. Chez les Romains, il est également très représenté comme animal du cirque, combattant contre des gladiateurs[106]. Dans l'art chrétien, le lion accompagne parfois saint Jérôme, ou la force, c'est le symbole de Marc l'Évangéliste, de la royauté. Roi des animaux dans le bestiaire médiéval, il est très présent dans l'art monumental.
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+ À partir de la Renaissance, les représentations animales deviennent de plus en plus anatomiquement précises : les artistes s'exercent à la représentation de sujets réels détenus dans les zoos[109]. Le Douanier Rousseau est célèbre pour ses peintures de la jungle, et notamment pour La bohémienne endormie où un lion solitaire s'approche d'une bohémienne endormie dans le désert. Au XIXe siècle, de nombreuses illustrations zoologiques faites par les naturalistes montrent précisément le lion[106]. En sculpture, le Lion de Lucerne a été sculpté pour commémorer les 760 morts et 350 survivants mercenaires suisses lors de la prise d'assaut du Palais des Tuileries à Paris par les révolutionnaires.
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214
+ Le lion n'est présent en Asie que dans la péninsule indienne, il est pourtant très présent dans l'art statuaire de l'ensemble des pays asiatiques. Des lions, représentés avec une crinière bouclée, montent la garde devant les pagodes, comme celle de Kuthodaw ou dans les temples bouddhistes[4]. Originaire d'Inde[113], la danse du lion est une danse traditionnelle effectuée au nouvel an chinois pour faire fuir les démons et apporter la chance[4].
215
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+ La fascination des hommes pour cet animal est visible dans la multiplicité d'écussons sur lesquels il est illustré, au point qu'un proverbe affirme : « Qui n'a point d'armes porte un lion »[114],[Note 3]. Ainsi, on le retrouve, entre autres, sur les blasons de l'Écosse[115], de la Norvège[116], de la Belgique[106] ou de villes comme Lyon[117]. Le lion est représenté le plus souvent rampant, c'est-à-dire dressé sur ses pattes arrière, mais de très nombreuses formes existent : léopardé, lampassé, ramassé, morné, etc. Le lion en héraldique est appelé lion avec la tête de profil et léopard avec la tête en face ; ainsi les lions du blason anglais sont des léopards. Une symbolique basée sur la figure du lion a pu être créée ; par exemple, un lion d'argent sur champ de sinople symboliserait la tempérance[118] et, selon Marcel Brion, les divers lions héraldiques sont issus de lointaines croyances préhistoriques[109]. Bien qu'il soit considéré comme le « roi des animaux », le lion est sans autorité sur les oiseaux. C'est cet antagonisme entre l'aigle, seigneur des cieux et symbole du pouvoir impérial, et le lion qui va motiver le choix de faire figurer l'animal sur des armoiries. La connaissance du lion par les Européens remonte au temps où le lion s'étendait autour de la Méditerranée.
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+ Le lion est le symbole national de l'Inde, et figure sur ses armoiries sous la forme des lions de l'empereur indien Ashoka[4].
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+ La figure du lion est utilisée par de nombreuses marques, non seulement pour le symbole considéré comme positif, mais aussi par récupération. Par exemple, la marque automobile Peugeot utilise comme symbole les armoiries de Sochaux depuis 1847. Ce lion héraldique est déposé en tant que logo depuis 1858. Plusieurs banques utilisent la symbolique positive liée au lion. Le Crédit lyonnais a un lion pour mascotte. Le groupe bancaire ING utilise un logo qui contient un lion orange. Plusieurs lions ont été utilisés pour créer le célèbre logo de Metro-Goldwyn-Mayer, société de production cinématographique américaine.
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+ Le Roman de Renart et Yvain ou le Chevalier au lion sont de grands ouvrages du Moyen Âge dépeignant le lion[119]. L'œuvre littéraire antique ayant le plus influencé le Moyen Âge occidental reste le Physiologus, bestiaire antique écrit en grec au IIe ou IIIe siècle à Alexandrie, puis traduit en latin au IVe siècle. Cette base antique a donné au lion son image de roi des animaux et son assimilation au Christ ; c'est également du Physiologus que sont issues les caractéristiques attribuées au lion au Moyen Âge[120] : il se tient en haut des montagnes, ses yeux sont ouverts même lorsqu'il dort[Note 4] et il réanime ses lionceaux mort-nés au bout de trois jours. Ces thèmes sont bien illustrés dans les enluminures des bestiaires médiévaux[106].
223
+
224
+ Jean de La Fontaine, imitant Ésope dans plusieurs de ses fables, fait du lion un des personnages principaux (notamment Le Lion et le Rat où le félin, impétueux, est opposé au rongeur, petit, faible mais patient). Joseph Kessel, en 1958, en a fait un roman : Le Lion, racontant l'histoire de la fille d'un directeur de parc naturel en Afrique qui est liée d'amitié avec King, un lion de la réserve et qui se voit demander en mariage par un guerrier masaï ; ce dernier, pour conquérir son cœur, veut lui montrer sa valeur en tuant un lion qui se trouve être King[4]. C. S. Lewis dans sa saga du Monde de Narnia utilise le symbole du lion, « roi des animaux », à travers Aslan[Note 5], dieu vivant combattant le mal, se sacrifiant pour le salut de son peuple et ressuscitant peu après. Dans l’heptalogie Harry Potter de J. K. Rowling, Gryffondor, l’une des maisons de l’école de sorcellerie Poudlard, est représentée par un lion. Ce lion symbolise le courage, la hardiesse, la force et la générosité, traits de caractère que sont censés avoir les élèves appartenant à cette maison[121].
225
+
226
+ Au cinéma avec, entre autres, le film d'animation à succès de Walt Disney Pictures Le Roi lion. Le lion est un personnage récurrent de nombreux films, de Tarzan au Magicien d'Oz, et de séries télévisées avec par exemple Daktari[4]. Le lion est aussi décrit comme une menace pour l'homme comme dans The Man-eaters of Tsavo de John Henry Patterson en 1907 et dont on a tiré plusieurs films comme Bwana le diable en 1952 et L'Ombre et la Proie en 1996.
227
+
228
+ Le lion est à l’origine des prénoms Léon et Lionel, un diminutif[122]. En hébreu, on trouve les prénoms Arié (’aryeh, lion en hébreu et Ariel : « lion de Dieu »[123] et dans Lavi (לביא)[Quoi ?].
229
+
230
+ En arabe, près de trois cents noms désignent le lion. Une consultation partielle du grand dictionnaire arabe - français de Kazimirski confirme ce nombre. Parmi eux figurent Assad (’asad, le nom zoologique[Note 6]), Abbas (`abbâs : « sévère, renfrogné ») et Hamza[124]. Le turc connaît les formes Aslan (nom zoologique) et Arslan, cette dernière étant aussi la forme mongole. Ce prénom a donné en russe Rouslan[125]. Le persan shir est connu par le général Shirkuh (« lion des montagnes »), oncle de Saladin, par la médersa Shir-Dor (ou Cher-Dor) (« porte des lions ») à Samarcande et, avec un élargissement de sens au tigre en hindî[126], par Shere Khan, le tigre du Livre de la jungle.
231
+
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+ Que le lion ait l'image d'un animal fort et courageux[127] s'explique par le fait que, jusqu'il y a peu, des hommes de guerre étaient surnommés par son nom. Parmi les plus récents, le seigneur de guerre afghan Ahmed Chah Massoud était appelé par ses partisans le « lion du Panshir », l'empereur éthiopien Hailé Sélassié se fit appeler le « lion conquérant de la tribu de Juda ». Si le futur roi de France Louis VIII fut surnommé « le lion » pour son courage lorsqu'il vainquit les Anglais à la bataille de la Roche-aux-Moines, a contrario, pour Richard Ier d'Angleterre ce ne sont ni sa force ni son courage, mais ses sautes d'humeur qui lui valurent, en France, d'être surnommé « Cœur de Lion », en référence à l'imprévisibilité de l'animal.
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+ Le qualificatif de lion est aujourd'hui élogieux, le joueur de football camerounais de l'équipe des Lions indomptables Roger Milla était appelé « le vieux lion » par ses compatriotes parce qu'il fut le plus vieux joueur de champ et le plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du monde de football.
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+ Le terme générique de mer[1],[2] recouvre plusieurs réalités et peut désigner une grande étendue d’eau salée différente des océans[3], l'ensemble des espaces d'eau salée en communication libre et naturelle sur toute l'étendue du globe ou encore une grande étendue sombre à la surface de la Lune.
2
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3
+ Cette définition confond les océans, les mers fermées ou ouvertes ainsi que les grands lacs salés. On la retrouve dans un contexte historique ou familier (opposition de la mer et de la montagne dans les vacances, la mer est bonne ? pour évoquer sa température). En contact avec un océan, elle se distingue de ce dernier par sa position géographique généralement enclavée entre des masses terrestres ou simplement limitée par le plateau continental (ex. : la Manche communique avec l’océan Atlantique par la mer Celtique, mais elle s’en distingue par sa position médiane entre les côtes sud de l’Angleterre et les côtes nord de la France).
4
+
5
+ Une mer en contact avec un océan peut se distinguer par des conditions physiques particulières (ex. : la Méditerranée communique avec l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar. Elle se distingue de l’océan par sa position enclavée entre l’Europe, l’Asie (Proche-Orient) et l’Afrique et par des conditions maritimes différentes (différentiel de température entre l’océan et la mer, faune et flore distinctes, marée de plus faible amplitude pour la Méditerranée...). Autre exemple : la mer des Sargasses avec son accumulation d’algues brunes au large de la Floride se distingue de façon arbitraire de l’océan Atlantique).
6
+
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+ Le terme de mer est aussi utilisé pour désigner certains grands lacs, en particulier lorsqu’ils n’ont pas de cours d'eau dans lesquels ils se déversent. C’est le cas par exemple de la mer Caspienne ou encore de la mer d'Aral. Ou alors de mer fermée.
8
+
9
+ Les grandes plaines lunaires sombres, situées en majorité sur la surface visible de la Lune, satellite naturel terrestre, sont par convention dénommées « mers » (ex. : mer de la Tranquillité). Ces grandes plaines basaltiques avaient en effet été considérées comme des étendues d’eau par les premiers astronomes, avant l’utilisation de la lunette par Galilée pour l’observation du ciel.
10
+
11
+ En droit international, on appelle « mer » l’espace situé au-delà de la laisse de basse mer.
12
+
13
+ La mer comprend :
14
+
15
+ La mer est en perpétuel mouvement. Dans l’antiquité, celui-ci était attribué à des divinités : les colères de Poséidon, les jeux des Néréides, les monstrueux Charybde et Scylla.
16
+
17
+ Les mouvements de la mer sont complexes ; pour mieux les analyser, ils sont décomposés en mouvements élémentaires, dont les causes et les lois peuvent être étudiées séparément.
18
+
19
+ On distingue des mouvements ondulatoires, sous forme d’oscillations verticales :
20
+
21
+ Les mouvements des courants sont des déplacements horizontaux.
22
+
23
+ Des mouvements isolés peuvent être causés par des phénomènes catastrophiques (séismes, éruptions volcaniques, glissements de terrain) sous forme de tsunamis, d’ondes solitaires ou solitons.
24
+
25
+ Une caractéristique de l’eau de mer est d’être salée. Cette salinité est de l’ordre de 37 g/l (3,7 %) en Méditerranée et 300 g/l (30 %) pour la mer Morte, d'environ 35 dans les océans (dont 27 g de chlorure de sodium, 5 g d'autres chlorures et 3 g composés de sulfates, carbonates et bromures). Il y a donc un kilogramme de sels dans environ 28 (= 1000/35) litres d’eau de mer.
26
+
27
+ Le sel de mer est un composé dont le nom complet en chimie est chlorure de sodium. Il tend à se dissoudre dans l’eau jusqu’à une concentration de saturation de 359 g/l. Si on tente d’augmenter la concentration au-delà de cette valeur, par évaporation de l’eau, une partie du sel revient à l’état solide (solidification ou cristallisation) et se dépose. La valeur de la salinité des mers étant largement inférieure, le sel ne se dépose pas au fond des mers. Comme il ne s’évapore pas non plus, il est piégé dans la mer.
28
+
29
+ Certains sols et roches continentales contiennent du sel. Lorsque ces roches sont exposées à la pluie ou aux écoulements d’eau souterrains, une partie du sel sera dissous et rejoindra les rivières puis la mer. Étant donné que ce sel ne reste pas mais est constamment évacué, la salinité des rivières restera la plupart du temps très basse.
30
+
31
+ Les dépôts de sel peuvent se faire naturellement lorsque la concentration en sel d’une mer ou d’un lac salé a augmenté au-delà de la saturation. Cela peut se produire dans des zones continentales où il n’existe aucun écoulement vers les océans, comme la Mer Morte.
32
+
33
+ Un autre cas est celui de la Méditerranée, qui à certaines époques géologiques a fonctionné comme un marais salant : sa liaison avec les océans au détroit de Gibraltar étant plus étroite, elle ne permettait pas les échanges d’eau dans les deux sens comme cela se produit actuellement. D’autre part, l’évaporation étant plus forte que les précipitations et apports d’eau douce (ce qui est toujours le cas), c’est donc un apport océanique qui compensait le déficit. Il y avait donc une entrée de sel qui n’était compensée par aucun export. Cela a entraîné des dépôts de sel très importants au fond de la Méditerranée et a semble-t-il eu également une influence sur la salinité des océans. En effet l’estimation de l’apport de sel à l’océan global par l’ensemble des rivières au cours des temps géologiques est supérieure d’au moins un ordre de grandeur à la masse de sel dissoute dans les océans.
34
+
35
+ Le niveau des mers s'élève, notamment sous l'effet de la fonte des glaces continentales et une dilatation thermique de l'eau provoquée par le réchauffement du climat. L'élévation du niveau des mers constitue un grave défi pour toutes les populations côtières ainsi que pour l'économie de nombreux pays[4].
36
+
37
+ La mesure précise du niveau des mers est possible depuis 1993 grâce à des satellites (Topex-Poséidon, puis Jason-1 et Jason-2)[4].
38
+
39
+ Cependant, les physiciens ont remarqué que le niveau des océans monte moins vite que ce que la fonte des glaces ne le laisserait supposer. Selon une étude publiée dans la revue Global and planetary change vers novembre 2008, le niveau des mers a monté de 3,3 mm par an de 1993 à 2003 et de 2,5 mm par an depuis 2003. L'étude attribue ce décalage au réchauffement plus lent des mers[4].
40
+
41
+ Depuis 2003, la fonte des glaces contribue pour 1,9 mm par an à la montée des mers, pour moitié due à la fonte des deux calottes polaires et pour moitié à la fonte des glaciers d'altitude[4].
42
+
43
+ Les rayons lumineux en provenance du Soleil sont considérablement atténués au fur et à mesure qu'ils pénètrent profondément dans la mer. L'infrarouge, puis la couleur rouge sont les premières longueurs absorbées (dès les premiers mètres)[5].
44
+
45
+ Une découpe des océans a été faite par l’Organisation hydrographique internationale (OHI)[6]. Certaines mers présentent également d’éventuelles subdivisions. Voir la liste des mers et océans.
46
+
47
+ Plusieurs classifications existent, la classification en droit de la mer ne recoupe que peu la classification océanographique, certains termes synonymes en océanographie prennent une signification plus précise en géologie ou en géographie. La classification utilisée ici est celle généralement utilisée par la géographie bien que d'un ouvrage à l'autre des différences puissent apparaître. Les termes utilisés ne sont pas nécessairement exclusifs, par exemple la Manche est bordée par des masses continentales et recouvre une partie d'un plateau continental aussi est-elle parfois qualifiée de mer intercontinentale et de mer épicontinentale[7]. Une dénomination en fonction de la température des eaux de surface des mers existe aussi mais est peu employée, on parle dans ce cas de mer tropicale, mer tempérée ou mer polaire.
48
+
49
+ Une mer méditerranéenne est une mer presque fermée communiquant avec l'océan. Les mers méditerranéennes se subdivisent à leurs tours en mer intercontinentale et intracontinentale suivant le nombre de continents les bordant. L'exemple type de ces mers est la mer Méditerranée. Dans ces mers, la profondeur du détroit les liant aux océans est faible ce qui empêche la création de courant profond permettant le mélange des eaux profondes.
50
+
51
+ Une mer épicontinentale est une mer recouvrant une portion d'un plateau continental. Pour les océanographes ou les géographes mer marginale est un synonyme, pour les géologues une mer est dite marginale seulement si elle se trouve sur des marges continentales géologiquement active[8], sur les marges de l'océan Pacifique par exemple et non pas celle de l'Atlantique qui sont passives.
52
+
53
+ Une mer bordière est une mer en communication large avec l'océan qu'elle borde, elles sont souvent épicontinentales et ce terme est parfois utilisé comme un synonyme de mer épicontinentale, ces mers participent généralement à la dynamique des océans qu'elles bordent et la distinction entre ces mers et l'océan proche est plus fréquemment géographique, écologique ou juridique qu'océanographique.
54
+
55
+ Une mer intérieure est une mer ne communiquant qu'avec une autre mer. Les mers intérieures sont fréquemment des mers méditerranéennes.
56
+
57
+ Une mer fermée est une mer ne communiquant avec aucune autre mer ou océan.
58
+
59
+ Singularités : la mer Morte n'est pas une mer intérieure mais un lac salé ; juridiquement, la mer Caspienne n'est pas considérée comme une mer.
60
+
61
+ La mer et les océans offrent de nombreuses formations et carrières de tous niveaux et dans différents domaines[9]. Des formations de master pluridisciplinaires sont proposées dans les universités marines.
62
+
63
+ La mer constitue une ressource économique majeure pour les régions côtières : pêche, tourisme, transport et logistique (activité portuaire), salines.
64
+
65
+ Aspects anthropologiques
66
+
67
+ De plus en plus d’études anthropologiques portent sur la mer par divers cas de figure, dont voici quelques exemples contemporains que Artaud souligne[10] :
68
+
69
+ Les chercheuses et chercheurs en anthropologie commencent à s'intéresser aux rapports multiples des sociétés à la mer autour des années 1970-1980. Deux grandes approches sont d'abord surtout utilisées. D'un côté, une lecture matérialiste à la manière de Hugo[11] et de Poggie[12], alors qu'un imaginaire de conquête, de lutte et d'étrangeté de la mer était mis de l'avant. De l'autre, une lecture continentale qui implique des parallèles avec la terre, dont la mer serait le prolongement, et offrant des signes pour être comprise par les humains. C'est ce qu'on retrouve entre autres chez Gladwin[13] et Lewis. Avec l'arrivée de la mondialisation, les approches pour parler de la mer deviennent plus politiques et impliquent de plus en plus de prises de positions, en raison des enjeux économiques, juridiques et écologiques sous-jacents. Ceci a aussi pour conséquence selon Artaud[10] de centrer les recherches moins sur les imaginaires que sur les personnes en lien avec la mer : scientifiques, militants, associations et institutions.
70
+
71
+ La journée internationale de la mer[14] a lieu chaque année, le 8 juin.
72
+
73
+ La Commission européenne a proposé en 2008 la date du 20 mai pour célébrer la mer en Europe[15], pour valoriser la culture et le patrimoine maritime. Cette journée pourra se traduire par des opérations « portes ouvertes » (ports ouverts), des actions environnementales impliquant notamment musées et aquariums, conférences, etc. la Commission fournissant gratuitement des informations et brochures sur cette initiative. La Commission organise un European Maritime Day (EMD)[16] dans une ville différente chaque année.
74
+
75
+ La haute mer, comme la montagne, a longtemps majoritairement été perçue par plusieurs peuples comme un milieu hostile et dangereux (grands-fonds peuplés de créatures mythiques ou fantastiques : Léviathan de la Bible, Scylla dans la mythologie grecque, Isonade dans la mythologie japonaise, kraken dans la mythologie nordique) tout en suscitant la curiosité, servant essentiellement de réserve de ressources naturelles (en particulier de protéines grâce aux poissons). Cette donnée semble avoir été modifiée en occident avec le mouvement du préromantisme de la fin du XVIIIe siècle, puis du romantisme du début XIXe siècle. La beauté naturelle de la mer a été célébrée par les poètes romantiques : son apparence infinie, la force de ses tempêtes, etc.
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+ La mer s'est alors parée de certaines valeurs humaines, telle la liberté (Le fameux « homme libre, toujours tu chériras la mer » de Baudelaire).
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+ Le muscle est un organe composé de tissu mou retrouvé chez les animaux. Il est composé de tissus musculaires et de tissus conjonctifs (+ vaisseaux sanguins + nerfs).
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+ Les cellules musculaires (composant le tissu musculaire) contiennent des filaments protéiques d'actine et de myosine qui glissent les uns sur les autres, produisant une contraction qui modifie à la fois la longueur et la forme de la cellule. Les muscles fonctionnent pour produire de la force et du mouvement. Ils sont principalement responsables du maintien et de l'évolution de la posture, de la locomotion, ainsi que du mouvement des organes internes, tels que la contraction du cœur et la circulation des aliments dans le système digestif par péristaltisme.
6
+
7
+ Les tissus musculaires dérivent du mésoderme (couche de cellules germinales embryologique) grâce à un processus connu sous le nom de la myogenèse. Il existe trois types de muscles : strié squelettique, strié cardiaque et lisse. Le cœur, les muscles de l'ouïe[1] et les muscles lisses se contractent sans intervention de la pensée et sont qualifiés d'involontaires ; tandis que les muscles striés squelettiques se contractent eux sous la commande volontaire[2]. Les fibres musculaires striés squelettiques sont divisés en deux catégories, celles à contraction rapide et celles à contraction lente.
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+ Les muscles utilisent de l'énergie obtenue principalement par l'oxydation des graisses (lipides) et des hydrates de carbone (glucides) en condition aérobie, mais aussi par des réactions chimiques en condition anaérobie (notamment pour la contraction des fibres rapides). Ces réactions chimiques produisent de l'adénosine triphosphate (ATP), monnaie énergétique utilisée pour le mouvement des têtes de myosine[3].
10
+
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+ Le terme muscle dérive du latin musculus, signifiant « petite souris », dont l'origine provient soit de la forme de certains muscles, soit de leur contraction ressemblant à des souris se déplaçant sous la peau[4],[5].
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+
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+ Le tissu musculaire est un tissu mou, et est l'un des quatre tissus fondamentaux présents chez les animaux (avec le tissu conjonctif, le tissu nerveux et le tissu épithélial). Il existe trois types de tissu musculaire reconnus chez les vertébrés :
14
+
15
+ Les muscles cardiaques et squelettiques sont dits « striés » car ils contiennent des unités structurelles particulières, les sarcomères, qui sont arrangés en faisceaux de façon très régulière ; les myofibrilles des cellules musculaires lisses ne sont pas disposées sous forme de sarcomères et n'apparaissent donc pas striées en microscopie optique.
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+
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+ Alors que les sarcomères dans les muscles squelettiques s'organisent en faisceaux parallèles, ceux du muscle cardiaque se connectent par des ramification en X. Les muscles striés se contractent et se relâchent sur une courte distance mais de façon intense et rapide, tandis que les muscles lisses soutiennent des contractions plus ou moins fortes de manière plus ou moins permanente.
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+
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+ La masse volumique des muscles squelettiques pour les mammifères est d'environ 1,06 kg/litre (densité du tissu adipeux (graisse) est 0,9196 kg/litre). Le tissu musculaire est 15 % plus dense que le tissu adipeux.
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+
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+ Tous les muscles dérivent du mésoderme paraxial. Le mésoderme paraxial est divisé le long de l'embryon en somites, correspondant à un phénomène de segmentation du corps (retrouvé de façon plus évidente avec la colonne vertébrale). Chaque somite possède 3 sous-divisions, le sclérotome (qui forme les vertèbres), le dermatome (qui forme le derme cutané), et le myotome (qui forme les muscles). Le myotome est divisé en deux sections, l'épimère et hypomère, qui forment respectivement les domaines épaxiaux (ou paraxiaux) et hypaxiaux . Les domaines épaxiaux chez l'homme permettent la formation des muscles érecteurs du rachis et des petits muscles intervertébraux, et sont innervés par la ramification dorsale des nerfs spinaux. Tous les autres muscles proviennent des domaines hypaxiaux et sont inervés par la ramification ventrale des nerfs rachidiens (=nerfs spinaux).
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+
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+ Au cours du développement les myoblastes (cellules progénitrices musculaires) peuvent rester dans les somites pour former les muscles associés à la colonne vertébrale (épaxial), ou bien migrer dans le corps pour former tous les autres muscles (hypaxial). La migration des myoblastes est précédée par la formation du tissu conjonctif, généralement issu du mésoderme latéral. Les myoblastes suivent des signaux chimiques pour rejoindre leur emplacement approprié, puis fusionnent ensemble pour former les cellules des musculaires squelettiques (formation par syncytium).
24
+
25
+ Les muscles striés squelettiques (MSS) sont revêtus d'un tissu conjonctif (TC) dense appelé l'épimysium. L'épimysium ancre le tissu musculaire aux tendons, à chaque extrémité du muscle. Il protège également les muscles du frottement (contre d'autres muscles ou l'os). L'épimysium englobe de multiples faisceaux, contenant eux-mêmes 10 à 100 fibres musculaires. Les faisceaux sont eux recouverts de périmysium qui permet le passage des nerfs et de la circulation sanguine. Chaque fibre musculaire (correspondant aux cellules musculaires, le myocyte) est enfermée dans son propre TC, l'endomysium (TC lâche).
26
+
27
+ En résumé, le muscle est composé de fibres (cellules) qui sont groupées en faisceaux, qui sont eux-mêmes regroupés pour former le muscle. À chaque niveau de regroupement une membrane de collagène (tissu conjonctif) entoure le paquet. Notons que ces membranes sont liées au tissu musculaire par des complexes protéiques (dystrophine, costamères) et sont résistantes à l'étirement.
28
+
29
+ Pour finir, dispersés à travers le muscle on retrouve les fuseaux neuromusculaires (ou fibres intrafusales) qui fournissent de la rétroaction sensorielle pour système nerveux central (sensible au niveau d'étirement du muscle, rôle dans le réflexe myotatique).
30
+
31
+ Dans les cellules du muscle (ou fibres musculaires ou myofibre) on retrouve des myofibrilles, qui eux-mêmes sont des faisceaux de protéines filamenteuses (actine). Le terme « myofibrille » ne doit pas être confondu avec le terme « myofibre », qui est simplement un autre nom pour la cellule musculaire. Les myofibrilles sont une association complexe de filaments protéiques organisés en unités répétitives appelées sarcomères. L'aspect strié des muscles squelettiques et cardiaques résulte de la présence de ces sarcomères à l'intérieur des cellules. Bien que ces deux types de muscles contiennent des sarcomères, les fibres du muscle cardiaque sont généralement ramifiées pour former un réseau et interconnectées par des disques intercalés, donnant au tissu l'apparence d'un syncytium (ce n'en est pas un à proprement parler).
32
+
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+ Les deux filaments caractéristiques du sarcomère sont l'actine et la myosine.
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+
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+
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+ Un muscle peut se diviser en plusieurs parties dites chef musculaire (pars musculi ou caput musculi) ou chef de muscle. Un chef musculaire est individualisé par ses insertions, avec parfois une innervation et une fonction spécifique[6]. Les différents chefs d'un même muscle sont indépendants à leur insertion proximale (insérés en autant de tendons) pour se réunir et se fixer par un tendon commun à leur insertion distale[7].
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+
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+ Il existe des muscles de un à quatre chefs[8]. Par exemple, le biceps brachial a deux chefs, le triceps sural a trois chefs, le quadriceps fémoral a quatre chefs.
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+
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+ Les trois types de muscle (squelettiques, cardiaques et lisses) comportent d'importantes différences. Toutefois, tous trois utilisent le mouvement des fibres d'actine associées à de la myosine afin de créer une contraction. Dans le muscle squelettique, la contraction est stimulée par des potentiels d'actions transmis par des nerfs particuliers, les motoneurones (nerfs moteurs). Muscle cardiaque et lisse ont leur contraction stimulée par des cellules stimulatrices internes à l'organe (se contractant spontanément de façon régulière), et avec une propagation de l'ordre de contraction de proche en proche (canaux ionique entre cellules). Tous les muscles squelettiques et beaucoup de muscles lisses ont leur contraction régulée par un neurotransmetteur : l'acétylcholine.
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+
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+ L'action qu'un muscle génère est déterminée par sa localisation et celle de ses insertions. La section transversale d'un muscle (plus que sa longueur) détermine la quantité de force qu'il peut générer en définissant le nombre de sarcomères qui peuvent fonctionner en parallèle. Chaque muscle squelettique contient de longues unités appelées myofibrilles, et chaque myofibrille est une chaîne de sarcomères. Puisque la contraction se produit en même temps pour tous les sarcomères connectés, ces chaînes de sarcomères raccourcissent ensemble, et ce raccourcissement de la fibre musculaire entraîne un changement de longueur de la myofibrille[9].
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+ L'activité musculaire consomme la majeure partie de l'énergie (sans oublier que le cerveau compte lui pour 1/3). Toutes les cellules musculaires produisent de l'adénosine triphosphate (ATP), ces molécules énergétiques sont utilisées pour le mouvement des têtes de myosine. Les muscles peuvent stocker de l'énergie pour une utilisation rapide sous la forme de phosphocréatine (qui est générée à partir d'ATP et qui peut régénérer cet ATP si nécessaire grâce à la créatine kinase). Les muscles peuvent aussi stocker du glucose sous forme de glycogène (comme le foie). Ce glycogène peut être rapidement converti en glucose pour poursuivre les contractions musculaires. Au sein du muscle à contraction volontaire (muscles squelettiques), la molécule de glucose peut être métabolisée par voie anaérobie dans un processus appelé la glycolyse qui produit 2 ATP et 2 acides lactiques (à noter que dans des conditions aérobies, le lactate n'est pas formé; au lieu on produit du pyruvate servant de substrat pour le cycle de Krebs). Chez les sportifs de haut niveau, les cellules musculaires contiennent également des globules de graisse à proximité, utilisés pendant l'exercice aérobie. La production d'énergie dans des conditions aérobie prend plus de temps et nécessite beaucoup d'étapes biochimiques, mais en contrepartie produit beaucoup plus d'ATP que la glycolyse anaérobie. Le muscle cardiaque peut facilement utiliser l'un des trois macronutriments (protéine, glucose et lipide) en aérobie rapidement et avec un rendement d'ATP maximal. Le cœur, le foie et les globules rouges peuvent réutiliser l'acide lactique (produit par les muscles squelettiques pendant l'exercice physique intense) dans leur propre métabolisme.
46
+
47
+ Au repos, le muscle squelettique consomme 54,4 kJ/kg (13,0 kcal/kg) par jour. Ces valeurs sont bien supérieures au tissu adipeux 18,8 kJ/kg (de 4,5 kcal/kg) et à l'os 9,6 kJ/kg (2,3 kcal/kg).
48
+
49
+ Les maladies neuromusculaires (regroupant toutes les maladies) sont celles qui affectent les muscles et/ou leur contrôle nerveux. En général, les problèmes nerveux peuvent causer des spasmes ou un paralysie (mortelle si elle touche un muscle respiratoire). Une grande proportion de troubles neurologiques, allant de l'accident vasculaire cérébral (AVC) à la maladie de Parkinson en passant par celle de Creutzfeldt–Jakob, peuvent conduire à des problèmes du mouvement ou de coordination motrice.
50
+
51
+ Les symptômes de maladie musculaire peuvent inclure une faiblesse musculaire, la spasticité, des myoclonies et des myalgies. Les procédures pour diagnostiquer ces maladies sont les tests de niveau de créatine kinase dans le sang et l'électromyographie (mesure de l'activité électrique dans les muscles). Dans certains cas, une biopsie musculaire peut être faite pour identifier la myopathie, ainsi que les tests génétiques pour identifier les anomalies de l'ADN associées à ces myopathies et ces dystrophies.
52
+
53
+ Une élastographie non-invasive permet de mesurer le « bruit » du muscle pour surveiller une maladie neuromusculaire. Le son produit par le muscle provient du raccourcissement des myofibrilles le long de l'axe du muscle. Au cours de la contraction le muscle se raccourcit, produisant des vibrations à la surface de ce dernier.
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+
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+ En France le Téléthon permet de recueillir des fonds sur la base des dons pour la recherche sur les myopathies.
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+
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+ Muscles faciaux (anglais)
58
+
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+ Muscles des yeux.
60
+
61
+ Muscle temporal droit.
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+
63
+ Muscles du cou (vue latérale).
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+
65
+ Muscle du cou (vue ventrale).
66
+
67
+ Muscles du dos (Voir description de l'image pour la légende).
68
+
69
+ Muscles de l'abdomen (antérieur).
70
+
71
+ Muscles profonds bras (anglais).
72
+
73
+ Muscles pectoraux et du bras superficiels.
74
+
75
+ Muscles pectoraux et du bras profonds.
76
+
77
+ Muscles du bras superficiels (antérieur).
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+
79
+ Muscles du bras profonds (antérieur).
80
+
81
+ Muscles du bras superficiels (postérieur).
82
+
83
+ Muscles du bras profonds (postérieur).
84
+
85
+ Muscles de la main palmaire (anglais).
86
+
87
+ Muscles de la cuisse (antérieur).
88
+
89
+ Muscles de la jambe et du genou (postérieur).
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91
+ Muscles dans la région du périnée pour un homme (anglais).
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+
93
+ Muscles dans la région du périnée pour une femme (anglais).
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+ Muscles et ligaments chez le cheval
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+ Muscles chez le chien (description de l'image pour la légende)
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+ Muscles chez le chat
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+ Dans la mythologie grecque, les Muses (grec Μοῦσαι / Moûsai) sont les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne qui présidaient aux arts libéraux.
2
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3
+ S'il est établi que leur nom (sing. Μοῦσα [ˈmoːˌsa]) reflète un ancien *montya, l'étymologie de cette dernière forme reste incertaine. Une hypothèse fait dériver le terme de la racine indo-européenne *men- / *mon- présente dans μένος / ménos et dans μνήμη / mnếmê. Mnémosyne dérivant du grec μνήμη, cela ferait des Muses, les Filles de la Mémoire[1]. Tandis qu'une autre hypothèse propose de rattacher le mot à la racine *mont- du latin mons (« montagne »)[2], et faire d'elles, primitivement, les nymphes des monts Olympe ou Hélicon. Toutefois, la racine grecque μουσ- se retrouve dans des mots tels que μουσική / mousikế (« musique »), μουσεῖον / mouseĩon (« musée »).
4
+
5
+ Dans l’Odyssée, Homère invoque une Muse, sans doute Calliope, peut-être Érato, pour raconter le retour d'Ulysse à Ithaque après la fin de la guerre de Troie :
6
+
7
+ « O Muse, conte moi l'aventure de l'Inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant tant d'années erra […] À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits ! » (traduction de Philippe Jaccottet).
8
+
9
+ Mais dans l’Iliade, où il narre un épisode de la guerre de Troie, il invoque une déesse :
10
+
11
+ « Chante la colère, déesse, du fils de Pélée, Achille, colère funeste, qui causa mille douleurs aux Achéens […] » (traduction d'Eugène Lasserre, qui souligne dans ses notes que si le poète connait le mot « Μοῦσα », il emploie bien ici le mot « déesse »).
12
+
13
+ À l'origine (selon Pausanias), elles étaient trois : Aédé (le « chant », la « voix »), Mélété (la « méditation ») et Mnémé (la « mémoire »). Ensemble, elles représentent les pré-requis de l'art poétique dans la pratique du culte.
14
+
15
+ À Delphes, elles portent le nom des trois premières cordes d'une lyre : Aiguë (Nété), Médiane (Mésé) et Grave (Hypaté).
16
+
17
+ Cicéron dans La Nature des Choses en compte quatre : Thelxinoé « qui touche le cœur », Aédé « le chant », Arché « le commencement » et Mélété « la réflexion »[3].
18
+
19
+ La tradition leur attribuait deux résidences : une sur le mont Parnasse, l'autre sur l'Hélicon.
20
+
21
+ C'est Platon (dans Ion) vers 401 av. J.-C., puis les néo-platoniciens, qui font des neuf Muses les médiatrices entre le dieu et le poète ou tout créateur intellectuel, d'après la conception de l'art selon laquelle le poète est possédé, transi par le dieu. De l'âge pré-socratique à l'âge classique, leurs attributs ont évolué.
22
+
23
+ Les Muses sont parfois abusivement assimilées aux Piérides, en référence à la Piéride, une région de Thrace dont elles sont originaires[4].
24
+
25
+ Contrairement à une croyance répandue, il n'y a pas de lien direct entre les Muses de la mythologie grecque et la définition des arts dits traditionnels. Ainsi, le philosophe Hegel, dans son Esthétique, n'en dénombre que cinq : architecture, sculpture, peinture, musique et poésie.
26
+
27
+ Les Muses sont facilement identifiables dans l'art, notamment quand elles sont au nombre de neuf et accompagnées d'Apollon. Cependant, leurs différents attributs permettent aussi de les reconnaître dans des représentations isolées.
28
+
29
+ La phrase suivante[8] permet de se rappeler les neuf sœurs, dans l'ordre « Clio, Euterpe, Thalie, Melpomène, Terpsichore, Érato, Polymnie, Uranie, Calliope » :
30
+
31
+ « Clame Eugénie ta mélodie, terrible et polonaise, uphonie calculée ! »
32
+
33
+ La poétesse grecque Sappho de Lesbos, qui vécut au VIe siècle avant J.-C., a été surnommée « la dixième Muse » dans une épigramme anonyme (attribuée sans doute faussement à Platon).
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le Soleil est l’étoile du Système solaire. Dans la classification astronomique, c’est une étoile de type naine jaune d'une masse d'environ 1,989 1 × 1030 kg, composée d’hydrogène (75 % de la masse ou 92 % du volume) et d’hélium (25 % de la masse ou 8 % du volume)[9]. Le Soleil fait partie de la galaxie appelée la Voie lactée et se situe à environ 8 kpc (∼26 100 a.l.) du centre galactique, dans le bras d'Orion. Le Soleil orbite autour du centre galactique en 225 à 250 millions d'années (année galactique). Autour de lui gravitent la Terre (à la vitesse de 30 km/s), sept autres planètes, au moins cinq planètes naines, de très nombreux astéroïdes et comètes et une bande de poussière. Le Soleil représente à lui seul environ 99,854 % de la masse du Système solaire ainsi constitué, Jupiter représentant plus des deux tiers du reste.
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+
7
+ L’énergie solaire transmise par le rayonnement solaire rend possible la vie sur Terre par apport d'énergie lumineuse (lumière) et d'énergie thermique (chaleur), permettant la présence d’eau à l’état liquide et la photosynthèse des végétaux. Les UV solaires contribuent à la désinfection naturelle des eaux de surfaces et à y détruire certaines molécules indésirables (quand l'eau n'est pas trop turbide)[10]. La polarisation naturelle de la lumière solaire (y compris de nuit après diffusion ou réflexion, par la Lune ou par des matériaux tels que l’eau ou les cuticules végétales) est utilisée par de nombreuses espèces pour s’orienter.
8
+
9
+ Le rayonnement solaire est aussi responsable des climats et de la plupart des phénomènes météorologiques observés sur la Terre. En effet, le bilan radiatif global de la Terre est tel que la densité thermique à la surface de la Terre est en moyenne à 99,97 % ou 99,98 % d’origine solaire[note 1]. Comme pour tous les autres corps, ces flux thermiques sont continuellement émis dans l’espace, sous forme de rayonnement thermique infrarouge ; la Terre restant ainsi en « équilibre dynamique ».
10
+
11
+ Le demi-grand axe de l’orbite de la Terre autour du Soleil, couramment appelé « distance de la Terre au Soleil », égal à 149 597 870 700 ± 3 m[1], est la définition originale de l’unité astronomique (ua). Il faut 8 minutes et 19 secondes pour que la lumière du Soleil parvienne jusqu’à la Terre[11].
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+
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+ Le symbole astronomique et astrologique du Soleil est un cercle avec un point en son centre :
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+
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+
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+
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+
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+
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+ {\displaystyle \odot }
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+ .
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+
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+ Le mot soleil est issu du gallo-roman *SOLICULU[12], forme du latin populaire *soliculus (non attesté)[13], diminutif du latin classique sol, solis désignant l’astre et la divinité. Le latin sol se poursuit dans la plupart des langues romanes : italien sole, espagnol, portugais sol et le catalan sol[14].
25
+
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+ Pour le philosophe Théophraste (IIIe siècle av. J.-C.), le Soleil est fait de petites particules de feu, rassemblées du fait de l'exhalation humide ; en s'agglomérant, elles constituent le soleil[15].
27
+
28
+ Le Soleil est une étoile naine jaune qui se compose de 74 % d’hydrogène, de 24 % d’hélium et d’une fraction d’éléments plus lourds. Les éléments réfractaires (en) observables à la surface du Soleil ont une abondance inférieure à celle observée dans la plupart des étoiles ayant des caractéristiques comparables[16]. Cet écart de composition serait dû à la formation précoce de Jupiter qui aurait isolé des poussières réfractaires loin du Soleil plutôt qu'à une capture par les planètes telluriques[16].
29
+
30
+ Le Soleil est de type spectral G2 V. « G2 » signifie qu’il est plus chaud (5 770 kelvins en surface environ) et plus brillant que la moyenne, avec une couleur jaune tirant sur le blanc. Son spectre renferme des bandes de métaux ionisés et neutres, ainsi que de faibles bandes d’hydrogène. Le suffixe « V » (ou « classe de luminosité ») indique qu’il évolue actuellement, comme la majorité des étoiles, sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell : il tire son énergie de réactions de fusion nucléaire qui transforment, dans son noyau, l’hydrogène en hélium, et se trouve dans un état d’équilibre hydrostatique, ne subissant ni contraction, ni dilatation continuelles.
31
+
32
+ Il existe dans la Voie lactée plus de 100 millions d’étoiles de type spectral identique, ce qui fait du Soleil une étoile assez ordinaire, bien qu’il soit en fait plus brillant que 85 % des étoiles de la Galaxie, qui sont en majorité des naines rouges[17].
33
+
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+ Le Soleil gravite autour du centre de la Voie lactée dont il est distant d’environ 25 000 à 28 000 années-lumière. Sa période de révolution galactique est d’environ 220 millions d’années, et sa vitesse de 220 ± 20 km/s, équivalente à une année-lumière tous les 1 400 ans (environ), et une unité astronomique tous les 8 jours[18].
35
+
36
+ Dans cette révolution galactique, le Soleil, comme les autres étoiles du disque, a un mouvement oscillant autour du plan galactique : l’orbite galactique solaire présente des ondulations sinusoïdales perpendiculaires à son plan de révolution. Le Soleil traverserait ce plan tous les 30 millions d’années environ, d’un côté puis de l’autre — sens Nord-Sud galactique, puis inversement — et s’en éloignerait au maximum de 230 années-lumière environ, tout en restant dans le disque galactique. La masse du disque galactique attire les étoiles qui auraient un plan de révolution différent de celui du disque galactique[note 2].
37
+
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+ Actuellement, le Système solaire se situerait à 48 années-lumière au-dessus (au nord) du plan galactique et en phase ascendante à la vitesse de 7 km/s[19].
39
+
40
+ Le Soleil tourne également sur lui-même, avec une période de 27 jours terrestres environ. En réalité, n’étant pas un objet solide, il subit une rotation différentielle : il tourne plus rapidement à l’équateur (25 jours) qu’aux pôles (35 jours). Déduite des modes de vibration de gravité, la vitesse de rotation du cœur a pu aussi être déterminée : un tour par semaine environ, soit 3,8 fois plus vite que les couches extérieures et intermédiaires[20],[21].
41
+
42
+ Le Soleil est également en translation autour du barycentre du Système solaire, ce dernier pouvant se situer à un peu plus d’un rayon solaire du centre de l’étoile (hors de sa surface)[22], en raison de la masse de Jupiter (environ un millième de la masse solaire).
43
+
44
+ La plus ancienne éclipse solaire répertoriée date de 1223 av. J.-C.[23], elle est représentée sur une table d’argile dans la cité d’Ougarit (aujourd’hui en Syrie). Vers 800 av. J.-C., a eu lieu la première observation plausible d’une tache solaire en Chine. Environ 400 ans après, les premières civilisations pensaient que la Terre était plate et que le Soleil était un dieu.
45
+
46
+ Le philosophe grec Anaxagore avance l’idée que le Soleil est un corps grand, éloigné de la Terre. Il estime son rayon à 56 km. Ses idées vont à l’encontre des croyances de son temps, ce qui lui vaut d’être menacé puis finalement exilé d’Athènes.
47
+
48
+ La première tentative de calcul mathématique de la distance Terre-Soleil est faite en 250 av. J.-C., par Aristarque de Samos. Claude Ptolémée déclare en 150 apr. J.-C., que la Terre est un corps stationnaire au centre de l’Univers. Selon lui, ce sont le Soleil, la Lune et les autres planètes qui tournent autour de la Terre.
49
+
50
+ Plus proche de notre époque, en 1543 (Des révolutions des sphères célestes), Copernic présente son modèle d’Univers dans lequel le Soleil est au centre et les planètes tournent autour de lui.
51
+
52
+ En 1610, Scheiner et Galilée observent indépendamment les taches solaires avec leurs lunettes astronomiques.
53
+
54
+ Peu de temps après, en 1644, Descartes énonce une théorie selon laquelle le Soleil est une étoile parmi bien d’autres. Entre 1645 et 1715, se trouve la période durant laquelle on observa peu de taches solaires ; on appelle cette période « le minimum de Maunder ».
55
+
56
+ L’astronome français Pierre-Simon de Laplace énonce en 1796, l’hypothèse de la nébuleuse selon laquelle le Soleil et le Système solaire sont nés de l’effondrement gravitationnel d’un grand nuage de gaz diffus.
57
+
58
+ En 1811, le physicien et astronome français François Arago établit la nature gazeuse de la surface du Soleil, en montrant que la lumière émise depuis celle-ci n'est pas polarisée[24].
59
+
60
+ C’est en 1845 que la première image du Soleil fut prise, par les physiciens français Hippolyte Fizeau et Léon Foucault. La première relation entre l’activité solaire et géomagnétique eut lieu en 1852 (première observation en 1859 par l’astronome amateur Richard Carrington).
61
+
62
+ L’observation de l'éclipse solaire totale de 1860[25] permet le premier enregistrement d’une éjection de masse coronale.
63
+
64
+ Au siècle dernier, en 1908, eut lieu le premier enregistrement des champs magnétiques des taches solaires par l’astronome américain George Ellery Hale. Onze ans après, en 1919, les lois de la polarité de Hale fournissent une preuve du cycle magnétique solaire. En 1942 fut observée pour la première fois une émission d’ondes radio solaires, puis en 1946 fut faite la première observation de rayons ultraviolets (UV) solaires à l’aide d’une fusée sonde, et évaluée la température de la couronne à 2 millions de °C, à l’aide des raies spectrales. La première observation des rayons X solaires à l’aide d’une fusée sonde date de 1949. En 1954, on s’aperçoit que l’intensité des rayons provenant du Soleil varie sur un cycle solaire de 11 ans. Une observation massive de taches solaires est réalisée en 1956. Une première observation du vent solaire en 1963, par la sonde Mariner 2. En 1973 et 1974, Skylab observe le Soleil et découvre les trous coronaires. En 1982 a lieu la première observation des neutrons d’une tache solaire par la sonde SMM (Solar Maximum Mission). En 1994 et 1995, Ulysses (sonde lancée par la navette Discovery en 1990) survole les régions polaires du Soleil.
65
+
66
+ Le Soleil est une étoile âgée d'environ 4,57 milliards d’années[26], soit un peu moins de la moitié de son chemin sur la séquence principale[27]. L'hypothèse des années 1970, qu'une supernova serait à l'origine de l'effondrement de la nébuleuse qui a donné naissance au Soleil, n'est plus crédible. Une modélisation récente (2012) propose un scénario en trois étapes pour expliquer la formation du Soleil et l'abondance de magnésium 26 et de nickel 60 dans les météorites. Ces éléments sont les produits de la décomposition de deux isotopes radioactifs (à la demi-vie relativement courte), nés dans les étoiles : l'aluminium 26 (demi-vie de 717 000 ans) et le fer 60 (demi-vie de 2,6 Ma). Pour comprendre la présence de ces éléments dans la chimie du Soleil, il fallait imaginer une étape pour le fer 60 et une autre pour l'aluminium 26.
67
+
68
+ Scénario : Il y a 4,6 Ga, une nébuleuse s'effondre et une première génération d'étoiles (± 5 000) naît. Après 5 Ma, les plus massives meurent en supernovas et dispersent leurs éléments, dont l'isotope fer 60. Après 2 Ma, un nuage riche en fer 60 s'effondre et de nouvelles étoiles se forment. Cette seconde génération comprend des étoiles très massives (plus de 30 masses solaires) qui éjectent des vents chargés en aluminium 26. Après 100 000 ans, le vent d'une de ces étoiles très massives comprime la matière qui l'entoure. Il se forme une coquille de gaz et de poussières riches en fer 60 et en aluminium 26, qui finit par s'effondrer et donner naissance, il y a 4,568 2 Ga, à une troisième génération d'étoiles : le Soleil et une centaine d'étoiles jumelles. Quelques millions d'années plus tard, l'étoile très massive à l'origine du processus meurt en supernova. On l'appelle Coatlicue qui signifie « mère du Soleil » dans la cosmogonie aztèque. Les sœurs du Soleil (à la composition chimique identique) se dispersent dans la Voie lactée. Le Soleil reste seul ; les astéroïdes qui l'entourent gardent la trace de sa généalogie sous la forme des dérivés du fer 60 et de l'aluminium 26 : le nickel 60 et le magnésium 26[28].
69
+
70
+ Actuellement, dans le cœur du Soleil, chaque seconde, environ 627 millions de tonnes d'hydrogène fusionnent[29] pour produire environ 622,7 millions de tonnes d'hélium. La différence de masse de 4,3 millions de tonnes (une masse de l'ordre de celle de la pyramide de Gizeh[30]) équivaut à l'énergie lumineuse produite (4 × 1026 joules). Cette énergie migre lentement, par rayonnement et par convection, vers la surface solaire et est émise dans l’espace sous forme de rayonnement électromagnétique (lumière, rayonnement solaire) et de flux de particules (vent solaire).
71
+
72
+ Le Soleil est dans sa phase linéaire, durant laquelle le Soleil épuise petit à petit ses réserves d’hydrogène, sa luminosité augmentant d’environ 7 % par milliard d’années, à la suite de l’augmentation du rythme des réactions de fusion par la lente contraction du cœur. Cette phase linéaire a débuté quand le Soleil était âgé d'environ 500 millions d'années, et durera jusqu'à la rupture de l'équilibre hydrostatique. Le Soleil était donc moins brillant dans le passé et sera plus brillant dans le futur.
73
+
74
+ Lorsqu’il sera âgé de 10,5 milliards d’années, l’équilibre hydrostatique sera rompu. Le Soleil aura converti tout l'hydrogène de son cœur en hélium. Le noyau d'hélium se contractera et s’échauffera fortement, tandis qu’une couronne externe du cœur fusionnera l’hydrogène en hélium. Ses couches superficielles, dilatées par le flux thermique croissant et ainsi partiellement libérées de l’effet gravitationnel, seront progressivement repoussées : le Soleil se dilatera, d'abord lentement sur 500 millions d'années, puis plus rapidement sur 500 millions d'années supplémentaires, pour finalement se transformer en géante rouge. Au terme de ce processus, le Soleil aura un diamètre environ 100 fois supérieur à l’actuel, et sera près de 2 000 fois plus lumineux. Sa photosphère dépassera l’orbite de Mercure et de Vénus. La Terre, si elle subsiste encore, ne sera plus qu’un désert calciné. Cette phase de géante rouge durera environ 1 milliard d'années, le Soleil y perdra environ un tiers de sa masse.
75
+
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+ À la fin de sa phase de géante rouge, son cœur d'hélium sera en état dégénéré, sa température, augmentant par contraction de l'hélium produit par la couronne externe du cœur, arrivera aux environs de 100 millions de kelvins, initiant les réactions de fusion de l’hélium pour donner du carbone (voir réaction triple-alpha) ainsi que de l'oxygène. Cette ignition de l'hélium sera brutale : ce sera le flash de l’hélium, suivi d'un réarrangement des couches du Soleil faisant diminuer son diamètre jusqu’à ce qu’il se stabilise à une taille de plusieurs fois (jusqu’à 10 fois) sa taille actuelle, soit d’environ 10 millions de kilomètres de diamètre. Il sera devenu une sous-géante, avec environ 50 fois sa luminosité actuelle.
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+
78
+ La période de fusion de l'hélium durera environ 100 millions d'années, les noyaux d'hélium se combineront trois par trois pour former des noyaux de carbone, qui peupleront le cœur de la géante rouge, avec production d'un peu d'oxygène par ajout d'un noyau d'hélium supplémentaire au carbone. Durant cette phase, le Soleil deviendra de nouveau plus grand et plus lumineux.
79
+
80
+ Enfin, lorsque l'hélium au centre du cœur sera entièrement transformé en carbone et en oxygène, il va redevenir une géante rouge, ce sera la phase de la branche asymptotique des géantes, qui durera approximativement 20 millions d'années. Dans cette phase, 2 couronnes de fusion auront lieu en son cœur : une externe fusionnant l'hydrogène, une interne fusionnant l'hélium. Dans cette configuration, le Soleil sera très instable : les couronnes de fusion variant alternativement de puissance. Cela produira de puissants pulses qui finiront par souffler les couches externes. Le Soleil aura perdu environ la moitié de sa masse.
81
+
82
+ Le Soleil ne sera plus assez massif pour comprimer assez son cœur de carbone et atteindre la température de 600 millions de K nécessaire à la fusion du carbone, produisant du néon, du sodium et du magnésium[32].
83
+
84
+ La matière des couches externes sera répandue dans l’espace et donnera naissance à une nébuleuse planétaire. La nébuleuse planétaire sera un nuage de gaz très chaud (plus de 10 000 K) composé essentiellement de l'hydrogène et de l'hélium non consommés dans les fusions, et d'un peu de carbone. Elle servira de berceau à de nouvelles étoiles. Le cœur de carbone, n'ayant plus de carburant pour fournir l'énergie nécessaire pour contrecarrer la gravité, va s'effondrer sur lui-même et former une naine blanche, d’une taille comparable à celle de la Terre. La densité y sera si élevée que le cœur abritera de la matière électronique dégénérée. La température en surface de la naine blanche atteindra 50 000 K (chaleur emmagasinée lors de l'effondrement du cœur). Cette chaleur sera émise par un rayonnement de couleur blanche. La surface radiative étant extrêmement faible, la naine blanche mettra plusieurs milliards d'années à se refroidir. Quand la température sera assez basse, le rayonnement thermique sera si faible que la naine blanche sera invisible. Elle terminera sa vie en naine noire, un cadavre céleste si froid qu'il n'émet plus aucune lumière.
85
+
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+ Ce scénario est caractéristique des étoiles de faible à moyenne masse[33],[34] ; de ~0,5 à ~4 M
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+
88
+
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+
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+
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+
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+
93
+ {\displaystyle \odot }
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+
95
+ .
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+
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+ Bien que le Soleil soit une étoile de taille moyenne, il représente à lui seul environ 99,854 % de la masse du Système solaire. Sa forme est presque parfaitement sphérique, avec un aplatissement aux pôles estimé à neuf millionièmes[35], ce qui signifie que son diamètre polaire est plus petit que son diamètre équatorial de seulement dix kilomètres.
98
+
99
+ Contrairement aux objets telluriques, le Soleil n'a pas de limite extérieure bien définie. La densité de ses gaz chute de manière à peu près exponentielle à mesure que l'on s'éloigne de son centre. Par contre, sa structure interne est bien définie.
100
+
101
+ Le rayon du Soleil est mesuré de son centre jusqu'à la photosphère. La photosphère est la couche en dessous de laquelle les gaz sont assez condensés pour être opaques et au-delà de laquelle ils deviennent transparents. La photosphère est ainsi la couche la plus visible à l'œil nu. La majeure partie de la masse solaire se concentre à 0,7 rayon du centre.
102
+
103
+ La structure interne du Soleil n'est pas observable directement. De la même façon que la sismologie permet, par l’étude des ondes produites par les tremblements de terre, de déterminer la structure interne de la Terre, on utilise l'héliosismologie pour mesurer et visualiser indirectement la structure interne du Soleil. La simulation informatique est également utilisée comme outil théorique pour sonder les couches les plus profondes.
104
+
105
+ On considère que le noyau (ou cœur) du Soleil s’étend du centre à environ 0,25 rayon solaire. Sa masse volumique est supérieure à 150 000 kg m−3 (150 fois celle de l’eau) et sa température approche les 15 millions de kelvins (ce qui contraste nettement avec la température de surface, qui avoisine les 5 800 kelvins). C’est dans le cœur que se produisent les réactions thermonucléaires exothermiques (fusion nucléaire) qui transforment, dans le cas du Soleil, l’hydrogène en hélium (pour les détails de ces réactions, voir l’article chaîne proton-proton).
106
+
107
+ Chaque seconde, environ 619 millions de tonnes d'hydrogène (3,4 × 1038 protons ou noyaux d’hydrogène) sont converties en 614 millions de tonnes d'hélium, ce qui libère une énergie correspondant à l'annihilation de 4,26 millions de tonnes de matière, et produit 383 yottajoules (383 × 1024 J) par seconde, soit l’équivalent de l’explosion de 91,5 × 1015 tonnes de TNT[36],[37].
108
+
109
+ Le taux de fusion nucléaire est proportionnel à la densité du noyau, aussi est-elle un processus auto-régulé : toute légère augmentation du taux de fusion provoque un réchauffement et une dilatation du cœur qui réduit en retour le taux de fusion. Inversement, toute diminution légère du taux de fusion refroidit et densifie le cœur, ce qui fait revenir le niveau de fusion à son point de départ.
110
+
111
+ Aucune chaleur n'étant produite en dehors du cœur, toute la chaleur du reste de l’étoile en provient, l'énergie traversant de nombreuses couches jusqu’à la photosphère, avant de s’échapper dans l’espace sous forme de rayonnement solaire ou de flux de particules.
112
+
113
+ L'énergie des photons de haute énergie (rayons X et gamma) libérés lors des réactions de fusion met un temps considérable pour traverser les zones de rayonnement et de convection avant d'atteindre la surface du Soleil. On estime que le temps de transit du cœur à la surface se situe entre 10 000 et 170 000 ans[38].
114
+ Après avoir traversé la couche de convection et atteint la photosphère, les photons s’échappent dans l’espace, en grande partie sous forme de lumière. Chaque rayon gamma produit au centre du Soleil est finalement transformé en plusieurs millions de photons lumineux qui s’échappent dans l’espace. Des neutrinos sont également libérés par les réactions de fusion, mais contrairement aux photons ils interagissent peu avec la matière et sont donc libérés immédiatement. Pendant des années, le nombre de neutrinos produits par le Soleil était mesuré plus faible d’un tiers que la valeur théorique : c’était le problème des neutrinos solaires, qui a été résolu en 1998 grâce à une meilleure compréhension du phénomène d’oscillation du neutrino.
115
+
116
+ La zone de rayonnement ou zone radiative se situe approximativement entre 0,25 et 0,7 rayon solaire. La matière solaire y est si chaude et si dense que le transfert de la chaleur du centre vers les couches les plus extérieures se fait par le seul rayonnement thermique. L’hydrogène et l’hélium ionisés émettent des photons qui voyagent sur une courte distance avant d’être réabsorbés par d’autres ions. Les photons de haute énergie (rayons X et gamma) libérés lors des réactions de fusion mettent un temps considérable pour atteindre la surface du Soleil, ralentis par l’interaction avec la matière et par le phénomène permanent d’absorption et de réémission à plus basse énergie dans le manteau solaire. On estime que le temps de transit de l'énergie d’un photon du cœur à la surface se situe entre 10 000 et 170 000 ans[38]. Dans cette zone, il n’y a pas de convection thermique car bien que la matière se refroidisse en s’éloignant du cœur, le gradient thermique reste inférieur au gradient adiabatique. La température y diminue à 2 millions de kelvins.
117
+
118
+ La zone de convection ou zone convective s’étend de 0,8 rayon solaire du centre à la surface visible du Soleil. Elle est séparée de la zone radiative par une couche épaisse d’environ 3 000 kilomètres, la tachocline, qui d’après les études récentes pourrait être le siège de puissants champs magnétiques et jouerait un rôle important dans la dynamo solaire. Dans la zone de convection la matière n’est plus ni assez dense ni assez chaude pour évacuer la chaleur par rayonnement : c’est donc par convection, selon un mouvement vertical, que la chaleur est conduite vers la photosphère. La température y passe de 2 millions à ~5 800 kelvins. La matière parvenue en surface, refroidie, plonge à nouveau jusqu’à la base de la zone de convection pour recevoir la chaleur de la partie supérieure de la zone de rayonnement, etc. Les gigantesques cellules de convection ainsi formées sont responsables des granulations solaires observables à la surface de l’astre. Les turbulences survenant dans cette zone produisent un effet dynamo responsable de la polarité magnétique nord-sud à la surface du Soleil.
119
+
120
+ La photosphère est une partie externe de l’étoile qui produit entre autres la lumière visible. Elle est plus ou moins étendue : de moins de 0,1 % du rayon pour les étoiles naines, soit quelques centaines de kilomètres ; à quelques dizaines de pourcent du rayon de l’étoile pour les plus géantes, ce qui leur donnerait un contour flou contrairement au Soleil aux bords nets.
121
+
122
+ La lumière qui y est produite contient toutes les informations sur la température, la gravité de surface et la composition chimique de l’étoile. Pour le Soleil, la photosphère a une épaisseur d’environ 400 kilomètres. Sa température moyenne est de 6 000 K. Elle permet de définir la température effective qui pour le Soleil est de 5 781 K. Sur l’image de la photosphère solaire on peut voir l’assombrissement centre-bord qui est une des caractéristiques de la photosphère. L’analyse du spectre de la photosphère solaire est très riche en information en particulier sur la composition chimique du Soleil. La photosphère est maculée d'une granulation qui lui donne l'aspect d'une peau d'orange. Ce sont des sphères d'environ 1 000 km de diamètre, composées de gaz chaud remontant vers la surface à près de 500 mètres par seconde, qui lui donnent cet aspect. La surface atteinte, elles irradient leur énergie et, une fois refroidies, replongent dans l'étoile. Chaque sphère de granulation dure huit minutes en moyenne.
123
+
124
+ La structure du Soleil au-delà de la photosphère est généralement connue sous le nom d’atmosphère solaire. Elle comprend trois zones principales : la chromosphère, la couronne et l’héliosphère. La chromosphère est séparée de la photosphère par la zone de température minimum et de la couronne par une zone de transition. L’héliosphère s’étend jusqu’aux confins du Système solaire où elle est limitée par l’héliopause. Pour une raison encore mal élucidée, la chromosphère et la couronne sont plus chaudes que la surface du Soleil. Bien qu’elle puisse être étudiée en détail par les télescopes spectroscopiques, l’atmosphère solaire n’est jamais aussi accessible que lors des éclipses totales de Soleil.
125
+
126
+ La zone de température minimum qui sépare la photosphère de la chromosphère offre une température suffisamment basse (~4 000 kelvins) pour qu’on y trouve des molécules simples (monoxyde de carbone, eau), détectables par leur spectre d’absorption. La chromosphère proprement dite est épaisse d’environ 2 000 kilomètres. Sa température augmente graduellement avec l’altitude, pour atteindre un maximum de 100 000 kelvins à son sommet. Son spectre est dominé par des bandes d’émission et d’absorption. Son nom, qui vient de la racine grecque chroma (couleur), lui a été donné en raison du flash rose soutenu qu’elle laisse entrevoir lors des éclipses totales de Soleil.
127
+
128
+ La zone de transition entre la chromosphère et la couronne est le siège d’une élévation rapide de température, qui peut approcher 1 million de kelvins. Cette élévation est liée à une transition de phase au cours de laquelle l’hélium devient totalement ionisé sous l’effet des très hautes températures. La zone de transition n’a pas une altitude clairement définie. Grossièrement, elle forme un halo surplombant la chromosphère sous l’apparence de spicules et de filaments. Elle est le siège d’un mouvement chaotique et permanent. Difficile à percevoir depuis la Terre malgré l’utilisation de coronographes, elle est plus aisément analysée par les instruments spatiaux sensibles aux rayonnements ultraviolets extrêmes du spectre.
129
+
130
+ La couronne solaire est composée à 73 % d’hydrogène et à 25 % d’hélium. Les températures sont de l’ordre du million de degrés.
131
+
132
+ Bien plus vaste que le Soleil lui-même, la couronne solaire elle-même s’étend à partir de la zone de transition et s’évanouit progressivement dans l’espace, mêlée à l’héliosphère par les vents solaires. La couronne inférieure, la plus proche de la surface du Soleil, a une densité particulaire comprise entre 1 × 1014 m−3 et 1 × 1016 m−3, soit moins d’un milliardième de la densité particulaire de l’atmosphère terrestre au niveau de la mer. Sa température, qui peut atteindre les 5 millions de kelvins, contraste nettement avec la température de la photosphère. Bien qu’aucune théorie n’explique encore complètement cette différence, une partie de cette chaleur pourrait provenir d’un processus de reconnexion magnétique.
133
+
134
+ Débutant à environ 20 rayons solaires (0,1 ua) du centre du Soleil, l’héliosphère s’étend jusqu’aux confins du Système solaire. On admet qu’elle débute lorsque le flux de vent solaire devient plus rapide que les ondes d’Alfvén (le flux est alors dit superalfvénique) : les turbulences et forces dynamiques survenant au-delà de cette frontière n’ont pas d’influence sur la structure de la couronne solaire, car l’information ne peut se déplacer qu’à la vitesse des ondes d’Alfvén. Le vent solaire se déplace ensuite en continu à travers l’héliosphère, donnant au champ magnétique solaire la forme d’une spirale de Parker jusqu’à sa rencontre avec l’héliopause, à plus de 50 ua du Soleil. Le 25 août 2012, Voyager 1 est devenue la première sonde à franchir l’héliopause[39]. Chacune des deux sondes Voyager a détecté d’importants niveaux énergétiques à l’approche de cette frontière[40].
135
+
136
+ Le Soleil est une étoile magnétiquement active. Le soleil étant une boule de gaz et de plasma, sa rotation n'est pas contrainte à une rotation solide. On peut ainsi observer une rotation différentielle selon la latitude. Cela signifie que la surface du Soleil tourne à une vitesse différente autour de son axe selon la latitude. Cette rotation est plus rapide à l'équateur qu'aux pôles. Différents effets magnétohydrodynamiques régissent cette rotation différentielle, mais il n'y a pas encore[Quand ?] de consensus parmi les scientifiques pour expliquer la cause de cette rotation.
137
+
138
+ On appelle cycle solaire l'alternance de minima et de maxima d'activité solaire (apparition de taches solaires, intensité et complexité du champ magnétique). Le cycle solaire reste inexpliqué aujourd'hui[Quand ?]. On évoque certains modèles de dynamo pour y apporter des explications, mais aucun modèle auto-consistant n'est aujourd'hui capable de reproduire les cycles solaires.
139
+
140
+ Le vent solaire est un flux de particules issu de la couronne solaire en expansion. Une partie des particules de la couronne solaire possède une vitesse thermique suffisamment élevée pour dépasser la vitesse de libération gravitationnelle du Soleil. Elles quittent alors la couronne, en se dirigeant radialement dans l'espace interplanétaire. En raison du théorème du gel qui régit le comportement des plasmas très peu résistifs (MHD idéale), comme dans la couronne, où le nombre de Reynolds magnétique est très élevé, le plasma (la matière) entraîne avec lui le champ magnétique. C'est ainsi que le vent solaire est muni d'un champ magnétique initialement radial. À partir de la distance d'Alfven, qui décrit l'équilibre des forces entre la réaction à la courbure des lignes de champs et le moment angulaire dû à la rotation du Soleil, le champ se courbe. Cette courbure est due à la rotation du Soleil. Il existe une analogie avec un arroseur rotatif produisant des jets d'eau dont les figures forment des spirales. Dans le cas du Soleil, cette spirale s'appelle spirale de Parker, du nom de celui qui l'a prédite dans les années 1950[41].
141
+
142
+ Ce vent de particules et ce champ magnétique spiralé est le support de l'influence du Soleil autour du Système solaire. C'est ainsi qu'est définie l'héliosphère.
143
+
144
+ Bien que tous les détails sur la genèse des taches solaires ne soient pas encore élucidés, il a été démontré (par l’observation de l’effet Zeeman) qu’elles sont la résultante d’une intense activité magnétique au sein de la zone de convection. Le champ magnétique, qui en est issu, freine la convection et limite l’apport thermique en surface à la photosphère, le plasma de la surface se refroidit et se contracte.
145
+
146
+ Les taches solaires sont des dépressions à la surface solaire. Elles sont ainsi moins chaudes de 1 500 à 2 000 kelvins que les régions voisines, ce qui suffit à expliquer pourquoi elles apparaissent, en contraste, bien plus sombres que le reste de la photosphère. Cependant, si elles étaient isolées du reste de la photosphère, les taches solaires, où règne malgré tout une température proche des 4 000 kelvins, sembleraient 10 fois plus brillantes que la pleine lune. La sonde spatiale SoHO a permis de démontrer que les taches solaires répondent à un mécanisme proche de celui des cyclones sur Terre. On distingue deux parties au sein de la tache solaire : la zone d’ombre centrale (environ 4 000 kelvins) et la zone de pénombre périphérique (environ 4 700 kelvins). Le diamètre des taches solaires les plus petites est habituellement plus de deux fois supérieur à celui de la Terre. En période d’activité, il est parfois possible de les observer à l’œil nu sur le Soleil couchant, avec une protection oculaire adaptée.
147
+
148
+ La surveillance des taches solaires est un excellent moyen pour mesurer l’activité solaire et prédire ses répercussions terrestres. Une tache solaire a une durée de vie moyenne de deux semaines. Au XIXe siècle, l’astronome allemand Heinrich Schwabe fut le premier à tenir une cartographie méthodique des taches solaires, ce qui lui permit de mettre en évidence une périodicité temporelle de leurs occurrences. L'ensemble des mesures réalisées indique un cycle principal dont la période varie entre 9 et 13 ans (moyenne statistique 11.2). Dans chaque période apparait un maximum d’activité (où les taches se multiplient) et un minimum d’activité. Le dernier maximum d’activité a été enregistré en 2001, avec un groupe de taches particulièrement marqué (image)[44][Quand ?].
149
+
150
+ Les effets terrestres de l’activité solaire sont multiples, le plus spectaculaire étant le phénomène des aurores polaires (également appelées aurores boréales dans l’hémisphère Nord et aurores australes dans l’hémisphère Sud). Une prévision de l'activité solaire est particulièrement importante en vue des missions spatiales. Une méthode reposant sur des relations entre plusieurs périodes consécutives a été établie par Wolfgang Gleissberg.
151
+
152
+ La Terre possède une magnétosphère qui la protège des vents solaires, mais lorsque ceux-ci sont plus intenses, ils déforment la magnétosphère et des particules solaires ionisées la traversent en suivant les lignes de champs. Ces particules ionisent et excitent les particules de la haute atmosphère. Le résultat de ces réactions est la création de nuages ionisés qui reflètent les ondes radios et l’émission de lumière visible par les atomes et molécules excités dans les aurores polaires.
153
+
154
+ Les vents solaires peuvent également perturber les moyens de communication et de navigation utilisant des satellites: en effet, les satellites à basse altitude peuvent être endommagés par l’ionisation de l’ionosphère.
155
+
156
+ À lui seul, le Soleil représente environ 99,854 % de la masse totale du Système solaire, les 0,146 % restants incluant les planètes (surtout Jupiter), les comètes et les astéroïdes.
157
+
158
+ Le philosophe grec Anaxagore fut un des premiers occidentaux à proposer une théorie scientifique sur le Soleil, avançant qu’il s’agissait d’une masse incandescente plus grande que le Péloponnèse et non le chariot d’Hélios. Cette audace lui valut d’être emprisonné et condamné à mort pour athéisme, même s’il fut plus tard libéré grâce à l’intervention de Périclès.
159
+
160
+ Au XVIe siècle, Copernic émit la théorie que la Terre tournait autour du Soleil, renouant par là avec l’hypothèse formulée par Aristarque de Samos au IIIe siècle av. J.-C. Au début du XVIIe siècle, Galilée inaugura l’observation télescopique du Soleil et observa les taches solaires, se doutant qu’elles se situaient à la surface de l’astre et qu’il ne s’agissait pas d’objets passant entre le Soleil et la Terre[45] ; il affirmait ainsi que le Soleil n'était ni parfait ni immuable, ce qui contribua à ses graves ennuis avec les autorités ecclésiastiques. Près de cent ans plus tard, Newton décomposa la lumière solaire au moyen d’un prisme, révélant le spectre visible[46], tandis qu’en 1800 William Herschel découvrit les rayons infrarouges[47]. Le XIXe siècle vit des avancées considérables, en particulier dans le domaine de l’observation spectroscopique du Soleil sous l’impulsion de Joseph von Fraunhofer, qui observa les raies d’absorption du spectre solaire, auxquelles il donna son nom.
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+
162
+ La source de l’énergie solaire fut la principale énigme des premières années de l’ère scientifique moderne. Dans un premier temps plusieurs théories furent proposées, mais aucune ne s’avéra vraiment satisfaisante. Lord Kelvin proposa un modèle suggérant que le Soleil était un corps liquide qui se refroidissait graduellement en rayonnant à partir d’une réserve de chaleur stockée en son centre[48]. Kelvin et Helmholtz tentèrent d’expliquer la production d’énergie solaire par la théorie connue sous le nom de mécanisme de Kelvin-Helmholtz. Cependant, l’âge estimé du Soleil d’après ce mécanisme n’excédait pas 20 millions d’années, ce qui était très inférieur à ce que laissait supposer la géologie[note 3]. En 1890, Joseph Norman Lockyer, le découvreur de l’hélium, proposa une théorie météoritique sur la formation et l’évolution du Soleil[49].
163
+
164
+ Il fallut attendre 1904 et les travaux d’Ernest Rutherford pour qu’enfin une hypothèse plausible soit offerte. Rutherford supposa que l’énergie était produite et entretenue par une source de chaleur interne et que la radioactivité était à la source de cette énergie[50]. En démontrant la relation entre la masse et l’énergie (E=mc2), Albert Einstein apporta un élément essentiel à la compréhension du générateur d’énergie solaire. En 1920, Jean Perrin, suivi par Sir Arthur Eddington proposèrent la théorie selon laquelle le centre du Soleil était le siège de pressions et de températures extrêmes, permettant des réactions de fusion nucléaire qui transformaient l’hydrogène en hélium, libérant de l’énergie proportionnellement à une diminution de la masse[51]. La prépondérance de l’hydrogène dans le soleil fut confirmée en 1925 par Cecilia Payne-Gaposchkin. Ce modèle théorique fut complété dans les années 1930 par les travaux des astrophysiciens Subrahmanyan Chandrasekhar, Hans Bethe et Carl von Weizsäcker, qui décrivirent en détail les deux principales réactions nucléaires productrices d’énergie au cœur du Soleil[52],[53]. Pour finir, en 1957, un article intitulé Synthèse des éléments dans les étoiles[54] apporta la démonstration définitive que la plupart des éléments rencontrés dans l’Univers se sont formés sous l’effet de réactions nucléaires au cœur d’étoiles telles que le Soleil, ce qu'on appelle la nucléosynthèse stellaire.
165
+
166
+ Les premières sondes conçues pour observer le Soleil depuis l’espace interplanétaire furent lancées par la NASA entre 1959 et 1968 : ce furent les missions Pioneer 5, 6, 7, 8 et 9. En orbite autour du Soleil à une distance similaire à celle de l’orbite terrestre, elles permirent les premières analyses détaillées du vent solaire et du champ magnétique solaire. Pioneer 9 resta opérationnelle particulièrement longtemps et envoya des informations jusqu’en 1987[55].
167
+
168
+ Dans les années 1970, deux missions apportèrent aux scientifiques des informations capitales sur le vent solaire et la couronne solaire. La sonde germano-américaine Helios 1 étudia le vent solaire depuis la périhélie d’une orbite plus petite que celle de Mercure. La station américaine Skylab, lancée en 1973, comportait un module d’observation solaire baptisé Apollo Telescope Mount et commandé par les spationautes embarqués dans la station. Skylab fit les premières observations de la zone de transition entre la chromosphère et la couronne et des émissions ultraviolettes de la couronne solaire. La mission permit également les premières observations d’éjections de masse coronale et de trous coronaux, phénomènes dont on sait aujourd’hui qu’ils sont intimement liés au vent solaire.
169
+
170
+ En 1980 la NASA lança le satellite Solar Maximum Mission (plus connu sous le nom de SolarMax), conçu pour l’observation des rayons gamma, X et ultraviolets émis par les éruptions solaires dans les périodes de forte activité solaire. Quelques mois après son lancement, un dysfonctionnement électronique plaça le satellite en mode standby, et l’appareil resta inactif les trois années suivantes. En 1984 toutefois, la mission STS-41-C du programme Space Shuttle Challenger intercepta le satellite et permit de le réparer. SolarMax put alors réaliser des milliers d’observations de la couronne solaire et des taches solaires jusqu’à sa destruction en juin 1989[56].
171
+
172
+ Le satellite japonais Yohkoh (Rayon de Soleil), lancé en 1991, observa les éruptions solaires aux longueurs d’onde des rayons X. Les données rapportées par la mission permirent aux scientifiques d’identifier différents types d’éruptions, et démontra que la couronne au-delà des régions de pics d’activité était bien plus dynamique et active qu’on l’avait supposé auparavant. Yohkoh suivit un cycle solaire entier mais tomba en panne à la suite d’une éclipse annulaire de Soleil le 14 décembre 2001. Il fut détruit en rentrant dans l’atmosphère en 2005[57].
173
+
174
+ Une des plus importantes missions solaires à ce jour est la Solar and Heliospheric Observatory ou SoHO, lancée conjointement par l’Agence spatiale européenne et la NASA le 2 décembre 1995. Prévue au départ pour deux ans, la mission SoHO est toujours active[Quand ?]. Elle s’est avérée si performante qu’une mission de prolongement baptisée Solar Dynamics Observatory est envisagée pour 2008. Localisée au point de Lagrange L1 entre la Terre et le Soleil (auquel la force d’attraction de ces deux corps célestes est égale), SoHO envoie en permanence des images du Soleil à différentes longueurs d’onde. En plus de cette observation directe du Soleil, SoHO a permis la découverte d’un grand nombre de comètes, principalement de très petites comètes effleurant le Soleil et détruites lors de leur passage, les comètes rasantes[58].
175
+
176
+ Toutes les observations enregistrées par ces satellites sont prises depuis le plan de l’écliptique. En conséquence, ils n’ont pu observer en détail que les seules régions équatoriales du Soleil. En 1990 cependant la sonde Ulysses a été lancée pour étudier les régions polaires du Soleil. Elle fit d’abord route vers Jupiter et utilisa son assistance gravitationnelle pour se séparer du plan de l’écliptique. Par chance elle fut idéalement placée pour observer, en juillet 1994, la collision entre la comète Shoemaker-Levy 9 et Jupiter. Une fois sur l’orbite prévue, Ulysses étudia le vent solaire et la force du champ magnétique à des latitudes solaires élevées, découvrant que le vent solaire aux pôles était plus lent que prévu (750 km s−1 environ) et que d’importantes ondes magnétiques en émergeaient, participant à la dispersion des rayons cosmiques[59].
177
+
178
+ La mission Genesis fut lancée par la NASA en 2001 dans le but de capturer des parcelles de vent solaire afin d’obtenir une mesure directe de la composition de la matière solaire. Elle fut sévèrement endommagée lors de son retour sur Terre, le 10 septembre 2004, mais une partie des prélèvements a pu être sauvée et est actuellement en cours d’analyse.
179
+
180
+ La mission STEREO (Solar TErrestrial RElation Observatories) lancée le 25 octobre 2005 par la NASA a permis pour la première fois l’observation tridimensionnelle du Soleil depuis l’espace. Composée de deux satellites quasiment identiques, cette mission doit permettre une meilleure compréhension des relations Soleil-Terre, en particulier en permettant l’observation des CME (Éjections de Masse Coronale) jusqu’à l’environnement électromagnétique terrestre.
181
+
182
+ La sonde Parker lancée le 12 août 2018 vise à étudier la couronne solaire, partie extérieure de l'atmosphère du Soleil qui s'étend jusqu'à plusieurs millions de kilomètres de l'astre.
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+
184
+
185
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+ Regarder le Soleil à l’œil nu, même brièvement, est douloureux et même dangereux pour les yeux.
187
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188
+ Un coup d’œil vers le Soleil entraîne des cécités partielles et temporaires (taches sombres dans la vision). Lors de cette action, environ 4 milliwatts de lumière frappent la rétine, la chauffant un peu, et éventuellement la détériorant. La cornée peut également être atteinte.
189
+
190
+ L’exposition générale à la lumière solaire peut aussi être un danger. En effet, au fil des années, l’exposition aux UV jaunit le cristallin ou réduit sa transparence et peut contribuer à la formation de cataractes.
191
+
192
+ Regarder le Soleil à travers les dispositifs optiques grossissants — par exemple des jumelles, un téléobjectif, une lunette astronomique ou un télescope — dépourvus de filtre adapté (filtre solaire) est extrêmement dangereux et peut provoquer des dommages irréparables à la rétine, au cristallin et à la cornée.
193
+
194
+ Avec des jumelles, environ 500 fois plus d’énergie frappe la rétine, ce qui peut détruire les cellules rétinales quasiment instantanément et entrainer une cécité permanente.
195
+
196
+ Une méthode pour regarder sans danger le Soleil est de projeter son image sur un écran en utilisant une lunette astronomique avec oculaire amovible (les autres types de télescopes peuvent être détériorés par ce traitement).
197
+
198
+ Les filtres utilisés pour observer le Soleil doivent être spécialement fabriqués pour cet usage. Certains filtres laissent passer les UV ou infrarouges, ce qui peut blesser l’œil. Les filtres doivent être placés sur la lentille de l’objectif ou l’ouverture, mais jamais sur l’oculaire car ses propres filtres peuvent se briser sous l’action de la chaleur.
199
+
200
+ Les films photographiques surexposés — et donc noirs — ne sont pas suffisants pour observer le Soleil en toute sécurité car ils laissent passer trop d’infrarouges. Il est recommandé d’utiliser des lunettes spéciales en Mylar, matière plastique noire qui ne laisse passer qu’une très faible fraction (1/100 000) de la lumière.
201
+
202
+ Les éclipses solaires partielles sont particulièrement dangereuses car la pupille se dilate en fonction de la lumière globale du champ de vision et non selon le point le plus brillant présent dans le champ. Durant une éclipse, la majeure partie de la lumière est bloquée par la Lune, mais les parties non cachées de la photosphère sont toujours aussi brillantes. Dans ces conditions, la pupille se dilate pour atteindre 2 à 6 millimètres et chaque cellule exposée au rayonnement solaire reçoit environ 10 fois plus de lumière qu’en regardant le Soleil sans éclipse. Ceci peut endommager ou même tuer ces cellules, ce qui crée de petits points aveugles dans la vision[60].
203
+
204
+ Les éclipses sont encore plus dangereuses pour les observateurs inexpérimentés et les enfants car il n’y a pas perception de douleur lors de ces destructions de cellules. Les observateurs peuvent ne pas se rendre compte que leur vision est en train de se faire détruire.
205
+
206
+ Durant l’aube et l’aurore, le rayonnement solaire est atténué par la diffusion de Rayleigh et la diffusion de Mie dues à un plus long passage dans l’atmosphère terrestre, à tel point que le Soleil peut être observé à l’œil nu sans grand danger. En revanche, il faut éviter de le regarder lorsque sa lumière est atténuée par des nuages ou la brume, car sa luminosité pourrait croître très rapidement dès qu’il en sortirait. Un temps brumeux, les poussières atmosphériques et la nébulosité sont autant de facteurs qui contribuent à atténuer le rayonnement.
207
+
208
+ Le Soleil est un symbole très puissant pour les hommes. Il occupe une place dominante dans chaque culture.
209
+
210
+ D’une façon générale, il est un principe masculin et actif. Toutefois, certains peuples nomades d’Asie centrale le considéraient comme un principe féminin (la Mère soleil) ; c’est aussi le cas des shintoïstes, pour qui le Soleil est le kami Amaterasu, la grande déesse, sœur de Tsukuyomi, le kami de la Lune. Même dans la langue allemande, le Soleil est féminin selon son article (die Sonne). Dans la mythologie nordique, les enfants de Mundilfari et Glaur sont Sol (déesse du Soleil) et Máni (dieu de la Lune), une idée que J. R. R. Tolkien a reprise dans son œuvre.
211
+
212
+ Souvent, le Soleil représente le pouvoir. Cet astre donne la vie et si le Soleil venait à disparaître, ou même si ses rayons ne nous parvenaient plus, la vie s’éteindrait sur Terre, d’où le symbole de vie (donneur de vie).
213
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214
+ Dans l’Égypte antique, Râ (ou Rê) est le dieu Soleil et Akhénaton en fera son dieu unique sous le nom d’Aton. Dans le Panthéon grec c’est Apollon, fils de Zeus et de la titane Léto. Le dieu Hélios personnifie le Soleil dans la Rome et la Grèce antiques. Les Aztèques l’appelaient Huitzilopochtli, dieu du Soleil et de la guerre, le maitre du monde. S’il n’est pas associé à un dieu, des gens l’ont associé à eux-mêmes comme le roi de France Louis XIV surnommé le Roi-Soleil (couronné de Dieu). La famille impériale japonaise descendrait d’Amaterasu, déesse du Soleil. Le Japon est aussi connu sous le nom de « Pays du Soleil Levant ».
215
+
216
+ En alchimie, le symbole du Soleil et de l’or est un cercle avec un point en son centre : (caractère Unicode U+2609 : ☉). Il représente l’intérieur avec tout ce qui gravite autour. En astronomie comme en astrologie, le symbole est le même.
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218
+ Soleil est aussi employé par métaphore en poésie pour « jour, journée » et par analogie aux sens de « plein jour », de « vie publique » et de « grand homme » (voir le Roi Soleil)[61]. Ces différents sens se retrouvent dans de nombreuses périphrases qui le caractérisent : l’œil du ciel, le maître des astres, l’âme du monde, le seigneur des étoiles, le père du jour, le fils aîné de la nature, le grand flambeau, etc.
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+ Os désigne aussi bien un tissu conjonctif solidifié que l'une de ces structures individuelles, ou les organes, dans lesquels ils sont formés, et que l'on trouve chez de nombreux animaux. Chez un nourrisson humain, on dénombre jusqu'à 270 os ; chez un homme adulte, on en compte 206.
2
+
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+ L'ensemble des os d'un animal forme le squelette.
4
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5
+ Grâce à leur structure, les os sont à la fois légers, souples et solides. Ceux des oiseaux sont encore allégés et contiennent de l'air.
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+
7
+ Dans le règne animal, des évolutions alternatives dans la constitution du squelette par rapport à l'os sont la coquille et l'exosquelette de chitine. Chez certains animaux (par exemple, les tortues), les os qui étaient internes sont devenus externes en se transformant en carapace.
8
+
9
+ On prononce /ɔs/ au singulier et /o/ au pluriel.
10
+
11
+ Les os supportent les structures corporelles, protègent les organes internes, et (en conjonction avec les muscles) facilitent le mouvement ; ils sont également impliqués dans la formation des cellules sanguines, le métabolisme du calcium, et le stockage de minéraux. Ils peuvent jouer un rôle de détoxification de l'organisme, par exemple en fixant le plomb (mais en le relarguant ensuite peu à peu, au risque de produire un « Saturnisme différé » dans le temps[1]).
12
+
13
+ Il existe trois types caractéristiques d'os, auxquels s'ajoutent les « os intermédiaires » — de typologie variable :
14
+
15
+ Certains os présentent des petites excroissances que l'on nomme apophyses ou processus.
16
+
17
+ Une nouvelle classification des os est proposée : la classification de Carthage[3]. Cette classification ne se base pas sur la forme des os, mais sur les tissus qui les composent à savoir tissu osseux et tissu cartilagineux.
18
+
19
+ On distingue ainsi deux groupes d'os et non trois[3] :
20
+
21
+ Les os avec cartilage se développent dans la vie extra utérine, après la naissance. Ce sont des os de mobilité. Ils sont incomplètement visibles sur les radios simples. Leurs fractures perturbent la mobilité articulaire. Sur le plan chirurgical l'ostéosynthèse se fait par tuteur (interne vis, clou, lames).
22
+
23
+ Les os sans cartilage se développent pendant la vie intra utérine, avant la naissance. Ce sont des os de la statique. Ils sont entièrement visibles sur les radios simples. Leurs fractures gênent la statique. sur le plan chirurgical, l'ostéosynthèse est double (tuteur interne clou centro médullaire) et tuteur externe (plaques).
24
+
25
+ Voir[2].
26
+
27
+ On distingue à la surface des os des reliefs :
28
+
29
+ Les zones de contact entre deux os sont appelées les articulations. Ces articulations peuvent être fixes ou plus ou moins mobiles.
30
+
31
+ Les os sont également reliés les uns aux autres par le biais de ligaments interosseux. Ce sont des bandes de tissu conjonctif, à la fois souples et résistantes.
32
+
33
+ Les ligaments sont à différencier des tendons, qui relient chacun un os à un muscle squelettique.
34
+
35
+ L'ensemble des os, des articulations, des ligaments interosseux, des tendons et des muscles squelettiques forme l'appareil locomoteur.
36
+
37
+ On distingue pour tout os deux parties dans le tissu osseux proprement dit :
38
+
39
+ Les os sont de plus entourés d'une fine enveloppe conjonctive (Ne se situe qu'aux surfaces non recouvertes de cartilage) : le périoste, contribuant à l'innervation, la croissance et à la cicatrisation de l'os.
40
+
41
+ La partie minérale des os est composée essentiellement de phosphate de calcium apatitique dont la structure dépend du type de l'os et de son âge.
42
+
43
+ On distingue 2 catégories de cellules osseuses : les ostéoblastes (et leurs cellules dérivées : ostéocytes et cellules bordantes) et les ostéoclastes.
44
+
45
+ Les ostéoblastes ont une origine mésenchymateuse. Elles sont reliées entre elles par des gap junctions. Elles sont à la surface de l'os en croissance, alignées sur les surfaces osseuses. Ce sont des cellules cuboïdes, 20 micromètres de diamètre, avec un gros noyau à l'opposé de la surface apposée sur l'os. Leurs contours sont irréguliers et ils possèdent des prolongements leur permettant le contact avec d'autres ostéoblastes ou ostéocytes. Leur rôle est d'élaborer le tissu osseux immature (tissu ostéoïde) et de permettre sa calcification en élaborant des protéines initiant la cristallisation (sialoprotéine osseuse (en) (BSP) / phosphoprotéines) et des enzymes permettant l'entretien de la calcification (phosphatase alcaline). Ils agissent aussi indirectement dans la résorption du tissu osseux en élaborant des substances agissant sur l'ostéoclaste.
46
+
47
+ Après un certain nombre de division, l'ostéoblaste élabore la matrice osseuse autour de lui ; dans un premier temps au niveau de la surface osseuse puis il s'entoure et se transforme en ostéocyte ou en cellules bordantes (=cellule de réserve, aplatie et ayant la capacité de se re-différencier en ostéoblaste), elles conservent leurs gap junctions qui leur permettent la diffusion des éléments nutritifs.
48
+
49
+ L'os est un ensemble de tissus. Le tissu osseux est un tissu conjonctif spécialisé. Il est donc constitué d'une matrice extracellulaire et de cellules. La matrice extracellulaire a 3 composantes : la substance fondamentale, les fibres et les glycoprotéines structurales.
50
+
51
+ La substance fondamentale est constituée de glycosaminoglycanes sulfatés comme les chondroïtines sulfates et héparanes sulfates (au rôle anticoagulant), d'acide hyaluronique, d'eau, d'ions, de dépôts de sel de calcium. La matrice minérale représente environ 70 % du poids de l'os sec. Parmi les sels minéraux on trouve des cristaux d'hydroxyapatite (ou phosphate tricalcique) : ces cristaux suivent les fibres de collagène, des carbonates de calcium, des phosphates de magnésium. La matrice organique est faite essentiellement de collagène sous forme de larges fibres agencées en lamelles, de protéoglycanes et de protéines non collagéniques spécifiques du tissu osseux comme l'ostéopontine (lie les cellules (ostéocytes) aux cristaux d'hydroxyapatites), l'ostéonectine et l'ostéocalcine. On retrouve aussi des protéines enfouies dans la matrice, d'origine non osseuse (fétuine, immunoglobulines, …).
52
+
53
+ Les fibres sont principalement des fibres de collagène de type I (80 %) et XII, son collagène associé. On ne trouve jamais de collagène de type II qui est rencontré uniquement dans le cartilage. Les fibres sont parallèles les unes aux autres et sont organisées en fonction des forces de pressions exercées.
54
+
55
+ Si les ostéoblastes forment le tissu osseux, les ostéoclastes le détruisent. Ils creusent des surfaces d'érosion, les lacunes de Howship.
56
+
57
+ Les os de l'enfant sont plus mous que ceux de l'adulte et contiennent plus d'eau. L'ossification, c'est-à-dire le durcissement des tissus fibreux ou cartilagineux qui se transforment en os, se fait graduellement de l'enfance à la puberté. L'ossature de tout le corps se consolide selon la règle des développements proximo-distal (du plus proche au plus loin) et céphalo-caudal (du cerveau à la queue). Par exemple, les os des épaules durcissent avant ceux du pied[4].
58
+
59
+ La formation de l'os débute vers la 9e semaine chez le fœtus. Elle se fait à partir d'une « maquette » de cartilage, de deux façons : l'ossification endomembraneuse et l'ossification endochondrale. L'ossification endomembraneuse est celle des os de la voûte crânienne et du maxillaire ; elle a une origine mésenchymateuse. L'ossification endochondrale est celle des os longs, des vertèbres, des os du pelvis et de la base du crâne.
60
+
61
+ Lors de l'ossification endomembraneuse, le tissu mésenchymateux, riche en fibroblaste donne des ostéoblastes après recrutement et différenciation. Il y a production de matrice ostéoïde. Cela se fait dans des zones particulières dites « centre d'ossification primaire ». Elles sont peu minéralisées. Après la naissance, ces zones fusionnent et se minéralisent complètement.
62
+
63
+ L'ossification endochondrale débute donc au stade fœtal. À la naissance, seules les extrémités des os longs sont faites de cartilage. Ce n'est que vers l'âge de 18-21 ans, que le cartilage disparaît complètement des extrémités des os longs. À ce moment, la croissance est complètement arrêtée.
64
+
65
+ L'ossification endochondrale débute par des centres d'ossification primaires dans la partie moyenne de la matrice cartilagineuse. Contrairement à l'ossification endomembraneuse elle ne consiste pas en une transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux. Elle se fait en deux étapes : une destruction de la matrice cartilagineuse puis son remplacement par du tissu osseux. L'ossification primaire du périchondre (futur périoste) entraîne une transformation des chondrocytes : ils s'hypertrophient et dégénèrent. Dans cette zone hypertrophique, les sels de calcium précipitent et donnent un cartilage calcifié. Les chondrocytes prisonniers de cette matrice calcifiée, dégénèrent et ne sécrètent plus d'angio-inhibiteur. Il se produit une néovascularisation ; les chondroclastes creusent des cavités dans le cartilage calcifié. Les fragments de cartilages échappant aux chondroclastes servent de supports aux pré-ostéoblastes arrivés avec les bourgeons vasculaires. Les pré-ostéoblastes donnent des ostéoblastes qui sécrètent la matrice ostéoïde, celle-ci se minéralise pour donner de l'os. Les ostéoclastes sont à l'origine du canal médullaire. En périphérie, on retrouve la plaque épiphysaire qui contient du cartilage hyalin, du cartilage sérié (dû à la prolifération active des chondroblastes), du cartilage hypertrophique, du cartilage hypercalcifié, une ligne d'érosion (qui résulte de l'action des chondroclastes), une zone ostéoïde et une zone ossifiée. Cette plaque persiste jusqu'à ce que l'os ait atteint sa taille adulte. Quand le cartilage disparaît, les épiphyses et diaphyses fusionnent : la croissance est terminée. L'ossification endochondrale est à l'origine de la croissance en longueur des os.
66
+
67
+ Le squelette humain adulte est composé de 206 os[5].
68
+
69
+ La majorité des atteintes osseuses sont d'origine traumatique ; un choc physique, tel une chute ou un accident de la route, vient mettre en tension l'os jusqu'à son point de rupture : on parle alors de fracture. Une fracture est suivie le plus souvent d'une douleur localisée de plus ou moins forte intensité qui peut nécessiter la mise sous antalgique.
70
+
71
+ Il s'ensuit dans les semaines et les mois suivants une reconstruction physiologique de l'os par stimulation de l'activité ostéoblastique : on parle alors de cal osseux. Ce cal osseux nécessite le plus souvent la mise en contention des articulations sus et sous-jacentes pendant toute la période de cicatrisation de l'os. Lorsque la fracture est dite compliquée ou touchant certaines articulations précises, une simple contention ne suffit pas : une opération de chirurgie orthopédique est nécessaire pour éviter la formation d'un cal dit « vicieux » c'est-à-dire formant une saillie douloureuse ou déformant le membre, accentuant de ce fait l'impotence fonctionnelle du patient.
72
+
73
+ La plupart du temps les fractures se forment à partir des points de faiblesse de l'os déterminés par la matrice osseuse et les tensions mécaniques (par exemple zone d'insertion ligamentaire ou tendineuse). Certains facteurs accentuent le risque de fractures, tels l'ostéoporose, les fragilités osseuses constitutionnelles, les tumeurs bénignes, malignes et métastases, kystes et foyers infectieux.
74
+
75
+ Il existe différent types de fractures nécessitant pour chacune d'elles une prise en charge différente.
76
+
77
+ D'origine post-traumatique, elles font suite à un choc ou une torsion violente, elles nécessitent une prise en charge de la douleur, la réduction de la fracture, l'immobilisation du membre et la surveillance radiologique de la guérison. Certaines fractures simples nécessitent une chirurgie orthopédique lors de la réduction avec parfois la pose de matériel : clous, plaques, tiges, prothèse, etc.
78
+
79
+ Sans notion traumatique évidente, elles sont généralement le signe d'une maladie dégénérative, tumorale et parfois génétique de l'os. La réduction de la fracture s'accompagne alors de la prise en charge de la pathologie principale.
80
+
81
+ Elles concernent les fractures des gros os qui s'accompagnent souvent d'une hémorragie massive (de l'ordre de plusieurs litres) ou de fracture du crâne (hématome sous-dural, hématome extra-dural). L'arrêt de l'hémorragie est alors la priorité absolue avec le drainage de celle-ci. Le risque d'un choc hypovolémique justifie la mise sous perfusion.
82
+
83
+ Les fractures ouvertes peuvent être très impressionnantes visuellement, l'os fracturé fait éruption à travers la peau. La plaie doit être nettoyée et isolée rapidement : l'os réagit très mal aux infections qui nécessitent souvent un traitement antibiotique prolongé et peuvent même obliger à un ou plusieurs curetages à long terme.
84
+
85
+ Les prises en charge médicale et chirurgicale varient ensuite considérablement en fonction de la topologie de la fracture. Dans tous les cas une surveillance radiologique de la guérison est obligatoire.
86
+
87
+ Outre des pathologies induites par des fractures osseuses ou une déformation de la colonne vertébrale, une ostéogenèse imparfaite (maladie des os de verre ou fragilité osseuse constitutionnelle), par des anomalies de croissance (maladie d'Ollier, d'origine génétique) ou de type cal osseux ou épines osseuses, ou par les problèmes posés par les rhumatismes, ou parfois par une hyperminéralisation osseuse (qui implique une hypovascularisation) ; le cancer et l'ostéoporose postménopausique sont les principales maladies graves qui concernent directement l'os chez l'Homme.
88
+
89
+ Une activité physique suffisante et un apport suffisant en calcium permettent de diminuer le risque ou l'importance de l'ostéoporose considérée par l'OMS comme le second problème de santé publique derrière les maladies cardiovasculaires ; vers 45 ans, la perte de matière osseuse (qui est la plus élevée à 18 ans) s'accélère pour atteindre en moyenne 40 % chez la femme entre 45 et 80 ans et 25 % chez l'homme.
90
+
91
+ Le cancer de l'os primitif est rare. Il s'agit surtout :
92
+
93
+ Ce sont les cancers secondaires (issus de métastases) qui sont les plus courants.
94
+
95
+ Dans tous les cas, on associe généralement la chimiothérapie et la chirurgie (dont la chirurgie reconstructrice) qui ont récemment bénéficié de nombreux progrès mais qui restent lourdes, longues, coûteuses et parfois pénibles pour le patient.
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+ Le saturnisme n'est pas une maladie osseuse, mais un saturnisme « induit » ou « secondaire » peut être la conséquence d'une fracture, et il peut être transmis de la mère à l'enfant.
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+ Depuis la préhistoire, des os animaux ou humains ont eu des usages variés.
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+ Ils ont par exemple servi à produire :
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+ Lorsqu'ils sont de bonne qualité (hormis les os de porcs pour certains usages) les os récupérés à l'abattoir à partir d'animaux de rente, d'élevage pour la viande ou de gibier peuvent aussi être utilisés pour en extraire de la gélatine industrielle[9] et fabriquer des engrais ; avec parfois un risque d'obtenir un engrais pollué par le plomb ou d'autres toxiques. En effet, par exemple certains radionucléides[10],[11] (potassium et phosphore radioactif) sont susceptibles d'avoir été accidentellement accumulés par des mammifères dans leurs os, de même pour le plomb qui se fixe préférentiellement et par ordre décroissant dans l'os puis dans le foie[12] (chez les mammifères après ingestion « 90 % du plomb sont liés aux érythrocytes et stockés pour 80 à 90 % dans les os »[13], non sans une certaine toxicité pour les ostéoblastes[14]. Or en 1985 une étude de suivi vétérinaire a clairement montré que les foies de jeunes porcs envoyés à l'abattoir étaient dans un cas sur deux environ déjà trop contaminés par le plomb. La source de contamination était probablement leur nourriture car les vétérinaires n'observaient pas de variations géographique nette de la contamination[15] ; Lors de l'étude de 1985, sur 300 échantillons composés des 2 reins par porcs (« jeunes porcins »[15]), 218 analyses ont été faites pour le plomb : 123 résultats étaient inférieurs au seuil de tolérantes qui était de 0,2 ppm (soit 56,4 %) et 95 le dépassaient (soit 43,6 %)[15]. Les mêmes analyse reconduites en 1986 ont confirmé celles de 1985[15].
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+ La farine d'os est souvent produite avec des os (d'animaux terrestres) de seconde qualité ; les gros os longs peuvent être vendus en boucherie comme os à moelle. Les autres peuvent préalablement être utilisés pour la fabrication de gélatine et/ou traités pour fabriquer du phosphate dicalcique ou de la poudre d'osséine[9] ; la farine est produite par chauffage, dégraissage, séchage, broyage et tamisage des os[9] ; À titre d'exemple, en France (où sont produites environ 400 000 t/an[16], la farine d'os de porc produite par les équarrisseurs et les fondeurs contient en moyenne 34 % de phosphate de calcium, 4 % de carbonate de calcium et des protéines (36 à 40 % qui sont essentiellement le constituant du collagène)[16]. Elle est revendue pour être intégrée dans l'alimentation animale (où elle sera mélangée avec de la farine de viande plus riche en protéines[16]). Comme les farines de viandes et les farines de sang, les farines d'os sont soumises aux cours mondiaux des protéines animales et végétales
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+ Risques sanitaires : Leur incorporation, dans de mauvaises conditions, dans les farines animales données à des herbivores a été à l'origine de l'encéphalopathie spongiforme bovine (aussi appelée « maladie de la vache folle »), et peut-être de la CWD, deux maladies animales à prions. La consommation de restes humains par des humains a été dans un passé récent à l'origine de cas groupés d'un variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
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+ Royaume du Lesotho
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+ (st) Muso oa Lesotho
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+ (en) Kingdom of Lesotho
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+ 29° 18′ 50″ S, 27° 28′ 50″ E
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+ Le Lesotho (en forme longue le royaume du Lesotho, en sotho du Sud Muso oa Lesotho et en anglais Kingdom of Lesotho) est un État d'Afrique australe, montagneux et sans accès à la mer, entièrement enclavé dans le territoire de l'Afrique du Sud, dont il est économiquement dépendant. Ancien protectorat britannique (Basutoland), le pays a accédé à l'indépendance en 1966. C'est aujourd'hui une monarchie constitutionnelle dont le souverain est Letsie III. Sa capitale et seule grande ville est Maseru. Le Lesotho compte environ deux millions d'habitants. Les Sothos — qui ont donné leur nom au pays — y sont majoritaires. La plupart sont chrétiens. Les deux langues officielles sont l'anglais et le sotho du Sud.
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+
13
+ Les San ont laissé des traces depuis la préhistoire, et sont signalés, aux côtés de quelques Nguni de passage, au XVIe siècle lorsque les Sothos, une ethnie bantoue originaire d'Afrique centrale, arrivent et s'installent dans cette partie de l'Afrique. La population actuelle est née du mélange de ces peuples.
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+ Au début du XIXe siècle, les premiers commerçants blancs arrivent dans la région (appelée dès lors Basutoland).
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+ En 1820, le roi des Sothos, Moshoeshoe Ier (v. 1800-1870) unifie les tribus sotho afin de se défendre contre les raids zoulou. Il concentre son peuple dans le massif Basouto et réussit à préserver son indépendance. Mais, à partir de 1840, le Lesotho doit faire face à une autre menace, celle des Boers, les colons d'origine néerlandaise d'Afrique du Sud, qui veulent s'approprier leurs terres. Il sera attaqué à plusieurs reprises par les Boers de l’Orange (1858-1864-1867) et son territoire sera rogné à l’ouest. En 1868, afin de se protéger des Boers, Moshoeshoe Ier demande l'aide des Britanniques qui établissent un protectorat sur le territoire.
18
+
19
+ De 1899 à 1902, le Lesotho, en tant que protégé de la couronne britannique, est pris dans la tourmente de la Seconde guerre des Boers, qui s'achève par la défaite des Boers.
20
+
21
+ À la création de l'Union d'Afrique du Sud en 1910 et de la République d'Afrique du Sud en 1961, le Lesotho demeure à part, autonome sous protectorat britannique, et sous le nom de Basutoland. La géographie montagneuse du pays et l'absence d'or et de diamants ont contribué à la sauvegarde de son autonomie.
22
+
23
+ Le 4 octobre 1966, le royaume du Lesotho devient indépendant du Royaume-Uni dans le cadre du Commonwealth. Le pouvoir sera désormais partagé, non sans coups de force mais sans morts jusqu'en 1998, entre la maison royale, l'armée (formée par les Britanniques) et la classe des oligarques civils. Comme ailleurs, la démocratie ne parvient pas à s'imposer, et le peuple ne peut que subir les pouvoirs qui se succèdent.
24
+
25
+ À la suite des élections législatives de 1970 (en) qu'il perd, Joseph Leabua Jonathan organise un auto-coup d'État : il annule la consultation, déclare l'état d'urgence, suspend la constitution et dissout le Parlement. Il obtient le départ du roi Moshoeshoe II en exil le 3 avril et cumule les fonctions de chef de l'État et de Premier ministre jusqu'en juin, date à laquelle il accepte le retour du roi lorsque celui-ci valide l'annulation des élections[3].
26
+
27
+ En 1986, un coup d'État militaire organisé par le général Justin Lekhanya destitue Jonathan et rend ses pouvoirs au roi. Le roi Moshoeshoe II est à nouveau exilé en Angleterre en 1990, suite au coup d'État militaire dont est à l'origine Lekhanya. Le 12 novembre 1990, son fils Letsie III est appelé sur le trône pour lui succéder. Mais le 25 janvier 1995, Moshoeshoe II redevient roi et le reste jusqu'à sa mort dans un accident de voiture le 15 janvier 1996.
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+
29
+ En 1991, le colonel Elias Phisoana Ramaema (en) est à l'origine d'un nouveau coup d'État. Il rétablit le Parlement et reste au pouvoir pendant deux ans. En 1993, le gouvernement constitutionnel est restauré après une période d'attente de 23 ans pendant laquelle les militaires ont dirigé le pays.
30
+
31
+ En 1998, des protestations violentes associées à une mutinerie militaire provoquent une intervention brève mais sanglante de l'Afrique du Sud à la suite d'élections contestées [4]. Une autre réforme constitutionnelle permet de rétablir une certaine stabilité dans le pays mais la xénophobie à l´égard des Sud-Africains augmente.
32
+
33
+ Le 30 août 2014, le pays subit un coup d'État militaire dirigée par le chef d’état-major de l’époque, le général Tlali Kamoli, qui avait été limogé. Le Premier ministre Tom Thabane quitte le Lesotho et rejoint l'Afrique du Sud où il demande l'aide internationale[5], avant de revenir au Lesotho le mardi 2 septembre[6].
34
+
35
+ Le Lesotho est une monarchie constitutionnelle dotée d'un parlement bicaméral. L'Assemblée nationale compte 120 membres élus pour cinq ans, et le Sénat 33 membres nommés[7].
36
+ La constitution du Lesotho a été adoptée en 1993, puis plusieurs fois remaniée. Elle a restauré le multipartisme. Le pouvoir exécutif appartient au gouvernement[8]. Le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et les deux chambres du Parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant[7].
37
+ Le rôle du roi est essentiellement protocolaire. N'ayant plus d'autorité exécutive, il ne peut pas intervenir activement sur la scène politique[7]. Letsie III, successeur de son père Moshoeshoe II, règne sur le Lesotho depuis le 7 février 1996.
38
+ Pakalitha Mosisili, déjà Premier ministre entre 1998 et 2012, occupe à nouveau cette fonction à partir du 17 mars 2015[9]. Tom Thabane lui succède de juin 2017 à avril 2020[10].
39
+
40
+ En 1871 l'administration coloniale a d'abord découpé le pays en quatre districts[11]. Ce nombre est passé à sept en 1910, puis à neuf à la veille de l'indépendance et enfin à dix en 1980.
41
+ Ces districts sont les suivants : Berea, Butha-Buthe, Leribe, Mafeteng, Maseru, Mohale's Hoek, Mokhotlong, Qacha's Nek, Quthing et Thaba-Tseka[11].
42
+ Le centre administratif de chaque district porte le nom de camp town[11].
43
+ Outre les districts, le pays est également divisé en 24 wards, dont les frontières correspondent à des territoires sous l'autorité de chefs traditionnels (principals et ward chiefs). Ces territoires ne sont pas nécessairement contigus[11].
44
+
45
+ Le Lesotho couvre 30 355 km2, une superficie comparable à celle de la Belgique. Il partage ses frontières avec le pays au sein duquel il est enclavé : l'Afrique du Sud.
46
+
47
+ C'est un pays de montagne à relief volcanique, dont le point le plus bas est le confluent entre le fleuve Orange et la rivière Makhaleng à 1 400 m d'altitude[12], constituant ainsi le seul pays au monde entièrement au-dessus de 1 000 m[13]. Les collines de l'ouest et du sud sont peu arrosées, alors que les massifs des Hautes Terres et du Drakensberg sont plus humides. Le point culminant se situe à l'est, au mont Thabana Ntlenyana (3 482 m)[14].
48
+
49
+ Le climat du Lesotho est de type continental tempéré, avec des caractéristiques plutôt propices à de multiples activités économiques[15]. Cependant sa situation sur un plateau à l'extrémité du sous-continent sud-africain l'expose aux influences significatives à la fois du courant chaud en provenance de l'océan Indien et du courant de Benguela, froid, venu de l'océan Atlantique. Il en résulte de grandes variations en matière de précipitations et de températures. Le changement climatique rend ces conditions météorologiques encore plus imprévisibles et peut expliquer la fréquence accrue de périodes de sécheresse et de mauvaises récoltes observée ces dernières années[15].
50
+
51
+ Montagneux et peu étendu, le Lesotho fait partie des pays les moins peuplés d'Afrique.
52
+
53
+ Les habitants du Lesotho sont appelés Lésothiens et Lésothiennes[16],[17]
54
+
55
+ Les résultats définitifs du recensement de 2006[18] concluaient à une population globale de 1 876 633 personnes. Les données ultérieures sont des estimations, légèrement inférieures[19] ou supérieures[20] à deux millions. Le taux de croissance démographique, stagnant ou négatif, est affecté par une forte prévalence du VIH (22,9 % en 2013), l'une des plus élevées au monde[21].
56
+
57
+ L'espérance de vie à la naissance est de 44,5 ans mais semble avoir encore baissé durant ces dernieres années, des journaux comme The Guardian semblent l’estimer à 34,5 durant ces dernières années, à tel point que le taux de mortalité a surpassé le taux de naissance dans le pays. Le Lesotho possède donc une des plus faibles espérances de vie au monde[2].
58
+
59
+ Le loti (LSL) est la devise officielle du Lesotho depuis 1980. Sa valeur est indexée sur celle du rand sud-africain (ZAR) qui est également utilisé[22].
60
+
61
+ Le Lesotho est un pays pauvre. En 2014 l'indice de développement humain (IDH) le classe en 161e position sur 188 pays[23]. Les inégalités de revenus sont particulièrement fortes et le coefficient de Gini y est l'un des plus élevés au monde[19].
62
+
63
+ L'économie reste peu diversifiée, dépendante de l'aide internationale et des transferts effectués par les travailleurs émigrés. Les importations sont largement supérieures aux exportations. Le secteur public, premier employeur du pays, représente plus de la moitié du PIB[19]. Une agriculture vivrière produit des racines et des tubercules, du maïs, du sorgho, du blé et des légumes, mais elle est menacée par l'érosion des sols. La population majoritairement rurale pratique aussi l'élevage des ovins et des caprins, ainsi que des bovins[14]. L'hydroélectricité représente la principale richesse du Lesotho[14] – surnommé le « château d'eau » –, dont bénéficie l'Afrique du Sud[24]. Dans le cadre du Lesotho Highlands Water Project (LHWP)[25], de nombreuses infrastructures ont été construites, dont le barrage de Katse et celui de Mohale. La reprise du secteur minier, notamment l'exploitation du diamant qui se place en tête des exportations, est prometteuse. L'industrie textile se développe également : le Lesotho est devenu le premier exportateur de vêtements africains vers les États-Unis[19].
64
+
65
+ Le sotho du Sud (sesotho) est l'une des deux langues officielles. Également parlée en Afrique du Sud, c'est une langue bantoue, l'une des premières langues écrites en Afrique. Elle dispose d'une littérature très riche[26].
66
+ L'anglais est la seconde langue officielle, introduite en 1868 lorsque le pays est placé sous protectorat britannique[26].
67
+ Quelques petites communautés parlent le zoulou ou le xhosa, d'autres langues bantoues[26].
68
+
69
+ Le christianisme s'est implanté avec l'arrivée des premiers missionnaires protestants français en 1833, suivis par les anglicans et les catholiques dans la seconde moitié du siècle[27].
70
+ Il reste largement majoritaire (environ 90 %) au XXIe siècle[28]. Les principales églises sont catholiques, anglicanes, ou relèvent de l'Église réformée hollandaise[26]. Le poids de l'Église catholique est lié à son implication dans l'éducation : plus de 75 % des écoles primaires et secondaires sont gérées par des catholiques[26]. De nombreuses cérémonies religieuses chrétiennes intègrent des éléments empruntés à la culture locale traditionnelle : chants, percussions, costumes[26].
71
+
72
+ Parmi les 10 % restants, outre les athées, on compte des musulmans – principalement dans le nord – et des hindouistes, mais ces deux communautés tendent à décroître, car beaucoup émigrent en Afrique du Sud. Il existe aussi une petite communauté juive[28].
73
+
74
+ Dans une société assez homogène, les instances internationales n'ont pas observé de discriminations ou d'incidents particuliers liés à la religion. Le gouvernement finance des écoles confessionnelles[28].
75
+
76
+ Deux fêtes importantes sont célébrées dans le pays chaque année, Moshoeshoe Day (11 mars) et Independence Day (4 octobre).
77
+
78
+ Le système éducatif du Lesotho est régi par la loi sur l'Éducation (Education Act) de 2010[29]. La scolarité est obligatoire pour tous les enfants entre six et treize ans[30]. La gratuité des frais de scolarité se met en place progressivement depuis 2000[30].
79
+ Selon une estimation de The World Factbook en 2015[31], le taux d'alphabétisation serait de 79,4 % (70,1 pour les hommes et 88,3 pour les femmes). Le Rapport sur le développement humain 2013 du PNUD avance des chiffres un peu différents : pour la période 2005-2010, le taux d'alphabétisation des adultes (% des 15 ans et plus) serait de 89,6 %[32]. Cependant les comparaisons internationales sont rendues difficiles par des modes de calcul très variables selon les pays et les périodes[31].
80
+
81
+ L'université nationale du Lesotho (National University of Lesotho, NUL) s'est développée à partir d'un collège universitaire catholique fondé à Roma en 1945[33].
82
+
83
+ Comme dans beaucoup de pays d'Afrique subsaharienne, le sport le plus populaire au Lesotho est le football, dans les quartiers, à l'école, comme à l'échelon professionnel[34]. La Fédération du Lesotho de football (LEFA) est membre de la Confédération africaine de football (CAF). L'équipe nationale (Likuena ou « Crocodiles ») a été créée officiellement en 1932. Elle était 153e au classement de la FIFA de décembre 2015[35]. L'équipe féminine a joué son premier match en 1998. Le netball est également très populaire auprès des femmes[34].
84
+ L'athlétisme, le cricket et le handball sont d'autres sports très appréciés. Le stick-fighting, un art martial local que l'on pratique avec un bâton court décoré (mulamu), trouve ses origines dans les rites d'initiation et la vie pastorale. La disparition des gros animaux limite désormais la chasse au petit gibier et aux oiseaux.
85
+ Dans le nord du pays, Afriski Mountain Resort, à 3 322 m d'altitude, espère attirer les skieurs fortunés de Johannesbourg et Pretoria[36].
86
+ Le moruba est un jeu de société millénaire dont il existe de nombreuses variantes, et auquel on joue à tout âge[34].
87
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88
+ Le paysage médiatique est en fonction de la taille du pays.
89
+
90
+ L'Agence de presse du Lesotho (LENA) fait office d'agence de presse. Il existe une seule chaîne de télévision nationale, Lesotho Télévision, gérée par l'État. Outre Radio Lesotho qui est la radio publique, il existe également depuis la réforme de la radiodiffusion en 1998, cinq autres chaînes privées, dont certaines ne peuvent être reçues que dans certaines parties du pays. La radio est le moyen de communication le plus important au Lesotho, car les coûts d'impression des journaux sont très élevés et la majorité de la population ne peut pas se permettre d'acheter une télévision. Outre les radiodiffuseurs nationaux, des programmes de télévision et de radio peuvent également être reçus depuis l’Afrique du Sud, dont certains dans la langue Sesotho.
91
+
92
+ La presse se limite également à un petit nombre de journaux publiés à la fois en sesotho et en anglais. Le journal le plus ancien du Lesotho, Leselinyana la Lesotho, est publié depuis 1863 par l’Église évangélique du Lesotho. Le Lesotho Times et le Sunday Express ont des ��ditions imprimées et des sites Internet.
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+ La Poste est également en ligne. De plus, des journaux sud-africains de langue anglaise sont disponibles.
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+ Le Lesotho est classé 68e sur 180 pays dans l'indice 2017 de la liberté de la presse, publié par Reporters sans frontières.
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+ Le Lesotho a pour codes :
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3
+ Royaume d’Espagne[1]
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+
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+ (es) Reino de España[2] Écouter
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+
7
+ 40° 26′ N, 3° 42′ O
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L'Espagne, en forme longue le royaume d'Espagne (respectivement en castillan España Écouter et Reino de España), est un pays d'Europe du Sud — et, selon les définitions, d'Europe de l'Ouest — qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. En 2019, il s'agissait du vingt-huitième pays le plus peuplé du monde, avec 47 millions d'habitants.
12
+
13
+ L'Espagne est bordée au nord-est par les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et l'Andorre ; à l'est et au sud-est par la mer Méditerranée, au sud-sud-ouest par le territoire britannique de Gibraltar et le détroit du même nom, ce dernier séparant le continent européen de l'Afrique. Le Portugal est limitrophe de l'Espagne à l'ouest tandis que l'océan Atlantique borde le pays à l'ouest-nord-ouest ; enfin le golfe de Gascogne baigne le littoral nord. Le territoire espagnol inclut également les îles Baléares en Méditerranée, les îles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deux cités autonomes en Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, limitrophes du Maroc. Avec une superficie de 504 030 km2, l'Espagne est le pays le plus étendu d'Europe de l'Ouest et de l'Union européenne après la France ainsi que le troisième d'Europe derrière l'Ukraine et la France si l'on exclut la partie européenne (selon les définitions) de la Russie.
14
+
15
+ Du fait de son emplacement, le territoire espagnol a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant que pays. Inversement, le pays lui-même a été une importante source d'inspiration pour d'autres régions, principalement durant l'ère moderne, lorsqu'il est devenu un empire colonial qui a laissé un héritage de plus de 400 millions d'hispanophones à ce jour.
16
+
17
+ L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique au XVe siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d'Aragon — elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l'union ou la conquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l'État espagnol — et de l'absorption en 1492 du royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta.
18
+
19
+ La monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du XVe siècle au début du XVIIe siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant le Siècle d'or espagnol (XVIe siècle-XVIIe siècle). L'influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.
20
+
21
+ À la suite de la transition démocratique ouverte à la mort de Francisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, la Movida, l'Espagne est devenue une monarchie constitutionnelle au régime démocratique parlementaire. C'est un pays développé doté de la quatorzième plus forte économie mondiale par PIB nominal[7] (seizième à parité de pouvoir d'achat), et d'un niveau de vie « très élevé » (23e au classement IDH en 2012). C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. En 2013, 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8].
22
+
23
+ Les populations autochtones de la péninsule Ibérique s'appelaient les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du Ier millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du IIe siècle av. J.-C.[9]. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes du Levant espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de la Gaule a en réalité connu des peuplements diversifiés[10]. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela[11].
24
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+ Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au Sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début du Ier millénaire av. J.-C. su exploiter les richesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier les Phéniciens puis les Carthaginois[12]. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin du Guadalquivir que va se développer la culture tartessienne, qui utilisent une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront le Proche-Orient durant le VIe siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du Nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du Nord de la mer Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Les peuples ibères développent différents systèmes d'écritures, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.
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+ À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populations celtes, qu'on appelle les Celtibères, à partir du XIIIe siècle av. J.-C. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leur langue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.
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+ À partir du IXe siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par les Phéniciens — essentiellement sur le littoral sud, Gadès (actuelle Cadix), Malakka (Malaga), Onoba (Huelva), Sexi (Almuñécar), Ibossim (Ibiza), ou encore, en Afrique du Nord, Russadir (Melilla), par exemple —, les Grecs — surtout sur la côte orientale, Empúries (près de Gérone) par les Phocéens, Hēmeroskopeion (Dénia) par des Massaliotes, par exemple — et les Carthaginois — avec Qart Hadasht (Carthagène), Abyla (actuelle Ceuta) de l'autre côté du détroit de Gibraltar, ou encore Akra Leuka (Alicante), Mahon (sur Minorque).
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+ Les Romains conquirent la péninsule au IIe siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique. En -197, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deux provinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère de Tarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avec Corduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romaines ex-nihilo (par exemple, Italica dès -206 pour des vétérans de la deuxième guerre punique). La Celtibérie est conquise à partir de -181, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, les Vascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révèlera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes des Celtibères (comme en témoigne la guerre contre Numance de -153 à -133), ne se terminant qu'en 19 av. J.-C. avec Auguste. La péninsule ibérique est également l'un des terrains de bataille des guerres civiles de la fin de la République romaine : notamment lors de la guerre sertorienne opposant les partisans de Caius Marius alliés aux Ibères sous le commandement de Quintus Sertorius à Rome désormais contrôlée par Sylla, de -83 à -72 ; c'est également en Hispanie que se joue en partie la guerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et où Jules César mène deux campagnes victorieuses, la première en -49 et la seconde après la mort de Pompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils de Pompée, Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant de César, Titus Labienus), de -46 à -45. Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire par Auguste en -27, celui s'attribue les trois nouvelles provinces qu'il vient de créer en Hispanie, qui deviennent ainsi des provinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en -19 après une campagne contre les peuples celtibères des Cantabres et des Astures au nord).
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+ L'Hispanie citérieure ou Tarraconaise, du nom de sa capitale Tarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification des Celtibères. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang consulaire et six légions y sont initialement implantées pour la conquête (la Legio II Augusta jusqu'en -19, la Legio I Germanica jusqu'en -16, la Legio III Macedonica jusqu'à 43, la Legio VI Victrix jusqu'en 68, la Legio IX Hispana jusqu'en -13, la Legio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en -19 et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : la Legio IV Macedonica peut-être à Pisorica (Herrera de Pisuerga) ; la Legio VI Victrix à Legio (León) ; la Legio X Gemina à Petavonium (Rosinos de Vidriales). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison à Legio : la Legio VI Victrix vite remplacée par la Legio VII Gemina fondée en 68. Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple, Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la population ibère déjà installée dans la cité préexistante de Salduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans les Asturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées vers Ostie depuis les ports de la côte orientale dont surtout Tarraco et Carthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée par Dioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : la Tarraconaise avec Tarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles de Catalogne, d'Aragon, de Navarre et du Pays basque, conservant Tarraco comme capitale ; la Gallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles de Galice, des Asturies et les provinces espagnoles actuelles de León et de Zamora, ainsi que le nord du Portugal, avec Bracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; la Carthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de la communauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de la Murcie et d'une grande partie de la Castille, avec Carthago Nova (Carthagène) comme capitale.
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+ La Bétique, qui tire son nom du fleuve Betis (aujourd'hui le Guadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelle Andalousie au sud, avec Corduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont neuf colonies, du temps de Pline l'Ancien[13]), elle est rétrocédée par Auguste au « peuple romain » vers -16 ou -13, devenant ainsi une province sénatoriale gouvernée par un propréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'au Ve siècle, à l'exception d'une expédition de Maures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation du garum (par exemple à Baelo Claudia).
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+ La Lusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions du León et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler les Lusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme la Bétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine de Vipasca à Aljustrel) ou à la production et à l'exportation du garum. La colonie de vétérans d'Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.
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+ L'Hispanie est, à la fin de la République romaine et au début du Principat, l'une des régions de l'empire les plus romanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent les Îles Baléares en -123, trois mille hispaniques parlant latin s'y installent. Le culte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste en Occident, les trois Arae sestianae ou Arae Augusti, sont attestés dans le Nord-Ouest de la Tarraconaise de son vivant, vers -19[14] - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontré Robert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement les Celtibères et les Lusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes une dévotion allant jusqu'au don de leurs vies[15]. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.
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+ Vespasien (69-79) a octroyé le droit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel du municipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à la citoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérial Sénèque ainsi que son neveu le poète Lucain sont issus d'une famille de Corduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poète Martial, originaire d'une petite ville de Tarraconaise, connaît une ascension sociale et devient chevalier sous Domitien ; l'empereur Trajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur, Hadrien (117-138), est issu par son père de la même gens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés de Gadès ; Théodose Ier (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée à Cauca (Coca), près de Ségovie, et l'un de ses co-empereurs, Maxime (384-388), est également originaire de Tarraconaise.
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+ Le latin est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan, catalan, galicien, aragonais, portugais). Le droit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir du IIe siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée au IVe siècle.
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+ Lors de la chute de l'Empire romain au Ve siècle, des barbares germaniques, les Suèves, les Vandales et les Wisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelle Tunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste du Royaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine de Spania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par les Cantabres, les Astures et les Vascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir du VIIe siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'au VIIe s., on distingue principalement dans le royaume, les Gothi (c.-à-d. les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (le Liber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme de Gothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roi Chinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un "Goth" peut monter sur le trône wisigothique.
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+ Christianisés avant l'invasion, les Wisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'au IIIe concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'Hispanie Récarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxie nicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants tels Tolède (la capitale à partir de 554), Séville, Barcelone, Mérida, Cordoue ou Saragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêque Isidore de Séville. Le IVe Concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Église carolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques du VIIe siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical ou cruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme à Byzance, sont suspendues au-dessus des autels.
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+ Les Arabo-Berbères, menés par Tariq ibn Ziyad, conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne des Omeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme en califat. Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les taïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec la conquête d'al-Andalus par la dynastie berbère des Almoravides de 1086 à 1142, puis avec celle des Almohades de 1147 à 1212. Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurs taïfas.
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+ Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques, al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or de l'Islam entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels que Cordoue, Grenade ou Séville. Une Convivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard des dhimmi. Les chrétiens arabisés ou Mozarabes, nombreux dans les villes de Tolède, Cordoue, Séville et Mérida, développent une liturgie, une production artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme les muladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, ou métis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'au Xe siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leurs dialectes romans, transcrits en graphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communauté mozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des chrétiens du Nord après la Reconquista.
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+ Il se met également en place un âge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la culture séfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen au Moyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique : Hasdaï ibn Shaprut, au Xe siècle, médecin juif du calife Abd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction de vizir ; Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, est vizir et chef des armées du royaume de Grenade. Toutefois, cette « coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis des dhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment à Cordoue, Burgos, Urbiena et Zamora ; le 30 décembre 1066, un important massacre de la population juive a lieu à Grenade. À partir de la fin du XIe siècle, les Almoravides puis les Almohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.
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+ Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein du royaume des Asturies ou dans la Marche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent la Reconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en 1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, le royaume de Grenade, sous le règne des rois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae : Sanche III de Navarre, Ferdinand Ier le Grand et Alphonse VI le Brave de León et de Castille, Alphonse Ier le Batailleur d'Aragon puis Alphonse VII l'Empereur de Castille) de 1034 à 1157, du Cid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises de Tolède en 1085 ou de Saragosse en 1118, la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansion aragono-catalane menée par Jacques Ier le Conquérant à Majorque en 1229 et à Valence en 1238, les conquêtes castillanes de Cordoue en 1236, de Murcie en 1243, de Jaén en 1246 et de Séville en 1248, et finalement l'entrée des rois catholiques à Grenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cette Reconquista.
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+ Celle-ci s'accompagne d'une politique de « repeuplement » ou colonisation des terres de l'ancien al-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautés mozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord des Pyrénées (les Francos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout en Murcie, dans le royaume de Valence, aux Baléares ou dans la vallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. Ces Mudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin du XVe siècle. Il en est de même pour les communautés juives séfarades. Des soulèvements de Mudéjares, notamment à Valence en 1248 puis 1275, ou en Andalousie en 1264, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée du Guadalquivir en Andalousie ou au sud du royaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana à Tolède, Alcazar de Séville, Palais de l'Aljaferia à Saragosse, Palais royal de l'Almudaina à Majorque), lieux de culte (cathédrale Santa Maria de Tolède, mosquée-cathédrale de Cordoue, cathédrale Santa Maria de Valence, cathédrale de Palma de Majorque, cathédrale de Santa María de la Sede de Séville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar. Tolède devient, à partir du XIIe siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin. Barcelone ou Murcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.
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+ Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance du XIIe siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, de Ribadavia en Galice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes de Tolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (le cuir de Cordoue, la soie de Grenade, Tolède, Séville ou Valence, laines de Castille et de León, draps du nord de la Catalogne notamment de Barcelone, de Perpignan ou de Villefranche-de-Conflent). L'afflux de pèlerins venus de toute la chrétienté occidentale vers Saint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de la Galice. Barcelone surtout mais aussi Valence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, la Couronne d'Aragon ayant établi, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle, une véritable thalassocratie en Méditerranée occidentale, capable de rivaliser avec les Républiques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, la Normandie et l'Angleterre.
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+ Durant cette période, par unions dynastiques et conquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre le IXe siècle et le XIIIe siècle : le royaume de Navarre dès 824 ; la Couronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique du royaume d'Aragon et du comté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne de Jacques Ier (1213-1276), de l'ensemble des autres comtés catalans ainsi que des royaumes arabo-mauresques de Majorque et de Valence ; le royaume de Portugal, formé en 1139 ; la Couronne de Castille fondée essentiellement durant le règne de Ferdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes de Castille et de León, puis la Reconquista des royaumes de Cordoue, de Murcie, de Jaén, de Séville et de Niebla.
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+ C'est également lors des quatre derniers siècles du Moyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, le castillan, le catalan et le portugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces État, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion du Cantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'Alphonse X le Sage (1252-1284) ou le développement à partir du XIVe siècle des Romanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose par Ramon Llull (v. 1232 - 1315) à partir des années 1270, les Jocs florals instaurés à Barcelone en 1393 et les productions littéraires du Siècle d'or valencien au XVe siècle (Tirant le Blanc, Espill) pour le catalan -, administratives et juridiques.
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+ Enfin, le Moyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'au XIXe siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sont vieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte en Catalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros ou fors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont des alleutiers catalans, basques ou navarrais, des petits chevaliers (les hidalgos ou infanzónes) de Vieille-Castille, d'Aragon, de Galice, des Asturies ou de Cantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans les Asturies, les hidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent en Cantabrie 83 % au XVIe siècle puis plus de 90 % en 1740[16]. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de la Couronne d'Aragon (Barcelone, Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de la Reconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance des Nouveaux chrétiens, des Mozarabes et des colons venus du Nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement un système latifundiaire : c'est à partir de ce groupe de Ricohombres que sera créé le statut de Grand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.
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+ L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique des Couronnes de Castille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la future Isabelle Ire de Castille (1474-1504) et le futur Ferdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés les Rois catholiques pour avoir mené en 1492 la conquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année, Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, les Cortes ou Corts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (les fueros ou fors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique du royaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, les conquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immense empire colonial.
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+ Pris dans l'exaltation religieuse de la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent par le décret de l'Alhambra (1492) de contraindre les juifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, ou morisques, seront convertis de force dès le début du XVIe siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens », conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelés marranes) et morisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer, la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin du XIVe siècle : un statut de Limpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin du XVIe siècle, entrainant une discrimination de fait entre vieux chrétiens et nouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans la Compagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirent Philippe II (roi d'Espagne) à convoquer en 1596 une Junte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès 1599, l'abandon du projet. Le ministre Olivares, soucieux d'attirer les capitaux marranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le 10 février 1623, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livres Verdes ou de Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée »[17]. Mais les réticences de la société espagnole, le soulèvement du Portugal en 1640 et la disgrâce d'Olivares en 1643 firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais la limpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.
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+ Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment des Morisques, comme la révolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. Les Morisques seront finalement expulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour la Couronne d'Aragon et plus précisément pour le royaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main d'œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000[18] et 400 000 Morisques[19] en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans les royaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'éleve à près de 40 % dans le pays valencien[20],[21]. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains[21],[20]. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour de Gandie et Xàtiva[21]. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens[20]. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et les travaux des champs. Certaines comarques du nord de la région d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long du XVIe siècle, Valence avait été le centre le plus actif de la Couronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive des Morisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie[22],[23] : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats »[24]. Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés[25].
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+ Au XVIe siècle, l'empire des Habsbourg, dont la monarchie espagnole était, avec le Saint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire de Charles Quint en 1555-1556, Philippe II hérite des territoires aragonais en Méditerranée (la Sardaigne, les royaumes de Sicile et de Naples), du duché de Milan, des Pays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 pour la partie septentrionale qui devient ensuite indépendante sous le nom de Provinces-Unies et qui correspond aux actuels Pays-Bas, jusqu'en 1713 pour les Pays-Bas méridionaux qui reviennent ensuite à l'Autriche et qui correspondent à l'actuelle Belgique), du comté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), du Charolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 au Grand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en 1640). S'y ajoute le Portugal par union dynastique entre 1580 et 1640 (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période) titre impérial du Saint-Empire romain germanique pour Charles Quint (1519-1558). La monarchie espagnole établie également une véritable thalassocratie, grâce à son Armada, sur l'Atlantique et la Méditerranée, incarnée par la victoire de Lépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur les Ottomans en 1571.
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+ L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration du Nouveau Monde à partir de 1492, de la chute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de la conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro et Diego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud (avec les vice-royautés de Nouvelle-Grenade du Pérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec le Portugal qui apporte dans l'empire le Brésil), l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (la Nouvelle-Espagne), de même que les Philippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock de monnaie. Une partie de celui-ci transite via Anvers, première place financière mondiale. Le port de Séville, puis à partir de 1717, celui de Cadix, où arrivent les navires du Nouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l'Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord le Portugal qui l'obtient puis la Hollande jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla[26]. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à la Nouvelle-Grenade, débardeurs à Veracruz, dans les mines d'argent de Zacatecas, dans les mines d'or du Honduras, du Venezuela et du Pérou, vachers dans la région de la Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates[27]. Dans le premier quart du XVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent au Brésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 à São Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe[28].
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+ Plus encore, les royaumes espagnols, à partir de Charles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeur Philippe II (1556-1598), se posent en champions de la Contre-Réforme tridentine et de la lutte contre les Réformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir la Compagnie de Jésus, avec à leur tête le basque espagnol Ignace de Loyola. C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de la Castille commence à s'installer : essentiellement basée à l'étranger durant le règne de Charles Quint ou itinérante entre les différentes capitales traditionnelles des Couronnes espagnoles, la cour royale se fixe à partir de 1561 à Madrid.
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+ Le mécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin du XVIe siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début du Siècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II (roi d'Espagne), attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de la Renaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin du XVe siècle et l'époque du Siècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de la Contre-Réforme tridentine qui contribue à l'essor en Espagne du baroque. Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avec Philippe IV (roi d'Espagne) et son premier ministre, Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent. Le Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de la Renaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'un style espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs comme Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán ou Alonso Lobo participent au développement de la musique de la Renaissance et de styles comme le contrepoint ou la polyphonie, gardant une grande influence tout au long de la période baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale de Miguel de Cervantes, l'auteur du Quichotte. Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.
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+ La puissance de l'Espagne déclina progressivement non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent, mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.
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+ En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle du dernier souverain Habsbourg, le petit-fils de Louis XIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V (roi d'Espagne), et fonda la dynastie des Bourbons d'Espagne, liés par le pacte de famille aux Bourbons de France.
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+ En 1755, c'est le tremblement de terre de Lisbonne. Les ports de Cadix, Séville et La Corogne sont presque entièrement détruits. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou belges. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.
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+ Au XVIIIe siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne. En 1808, Napoléon Ier envahit l'Espagne et y place sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et de guérilla prend de l'ampleur. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer la Grande Armée, qui se prépare pour la Campagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement.
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+ Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au XIXe siècle, surtout à partir des années 1820. Une Première République se mit en place brièvement en 1873 et 1874.
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+ Les dernières colonies (Cuba, les Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre hispano-américaine. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique.
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+ Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau "Afrique" ; elle a ainsi pris possession du Sud Marocain en 1884, du Nord en 1912, sans oublier bien sûr la Guinée équatoriale.
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+ La Seconde République chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire du Front populaire en 1936, les extrêmes droites (carlistes et phalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragique guerre civile de 1936 à 1939, à la dictature du général Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort de Francisco Franco.
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+ À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée et Juan Carlos Ier, le nouveau roi, rétablit rapidement la démocratie représentative. L'adhésion aux Communautés européennes, qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre la Communauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le 1er janvier 1986[29]. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreux partis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice, Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). Le parti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket. Cette transition politique s'accompagne d'un important mouvement de libération des mœurs et de renouvellement culturel et artistique, la Movida, contribuant alors à la modernisation et à l'intégration de la société espagnole dans l'Europe démocratique.
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+ La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'un miracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Le pays exprime son dynamisme par l'organisation de grandes manifestations internationales, culminant en 1992 avec les Jeux olympiques d'été de Barcelone et l'Exposition universelle de Séville. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec le Pacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique du système de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par la spéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans. Le modèle touristique espagnol, autre pilier de l'économie du pays depuis la transition démocratique, commence lui-aussi à être remis en question dans les régions les plus touchées par le tourisme de masse en raison d'effets sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus perçus négativement par certains habitants.
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+ En 2004, le PSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en 2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Plusieurs réformes sociétales sont alors menées (légalisation du mariage homosexuel en 2005, libéralisation renforcée de l'avortement en 2010). Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué ses fonds structurels européens, compte tenu de son extension à douze nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net. La crise économique à partir de 2008 renforce ces déséquilibres, voit le chômage augmenter fortement et s'accompagne de mesures d'austérité, surtout après le retour au pouvoir du Parti populaire en 2011. Les importantes coupes budgétaires dans de nombreux domaines, conjugués à l'éclatement médiatique de plusieurs affaires politico-judiciaires, entraînent des mouvements de contestation sociales et politiques, les plus importants restant ceux des Indignés (Indignados) et des indépendantistes catalans. Dans ce contexte, le bipartisme est de plus en plus remis en question par l'émergence de nouveaux mouvements politiques critiquant les partis traditionnels (Podemos pour la gauche radicale, Ciudadanos au centre-droit, Vox à l'extrême-droite), créant une certaine instabilité politique et rendant difficile la formation de majorités parlementaires, surtout à partir des élections générales de 2015.
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+ Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par la constitution de la même année qui établit un régime de monarchie constitutionnelle et un État social et démocratique de droit et la pluralité des partis politiques.
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+ Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain est Felipe VI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.
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+ Le président du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'un Premier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par le Congreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres. Pedro Sánchez occupe cette fonction depuis le 2 juin 2018.
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+ Le pouvoir législatif est dévolu au Parlement (les Cortes Generales), qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Le Congrès des députés compte 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de 264 membres dont 208 directement élus et 56 désignés par les régions.
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+ Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal « international » ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.
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+ Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a que pour rôle, la défense de l'ordre constitutionnel et l'application de la Constitution et de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats.
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+ Les élections se déroulent normalement tous les quatre ans. Les dernières élections générales eurent lieu en juin 2016.
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+ Depuis la transition démocratique, un bipartisme s'est mis en place entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche, social-démocrate), au pouvoir de 1982 à 1996 avec Felipe González, de 2004 à 2011 avec José Luis Rodríguez Zapatero et depuis 2018 avec Pedro Sánchez ; le Parti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit, conservateur et libéral sur le plan économique), au pouvoir de 1996 à 2004 avec José María Aznar et de 2011 à 2018 avec Mariano Rajoy. Une coalition de gauche, Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauche communiste, anticapitaliste et écosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en 1986.
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+ Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédération Convergence et Union (Convergència i Unió en catalan) ou CiU (centre et centre droit catalaniste, progressiste, libéral et démocrate chrétien), au pouvoir en Catalogne de 1980 à 2003 avec Jordi Pujol et depuis 2010 avec Artur Mas ; la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gauche indépendantiste, catalaniste, sociale-démocrate et républicaine), la deuxième force politique de Catalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds en catalan) ou ICV (gauche catalaniste, fédéraliste, néo-communiste, écosocialiste, anticapitaliste et républicaine), ponctuellement associé au niveau national à la Gauche unie ou plus récemment à Podemos ; le Parti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea en basque, Partido Nacionalista Vasco en espagnol) ou EAJ-PNV (centre, abertzale, fédéraliste et démocrate), au pouvoir au Pays basque de 1980 à 2009 avec Carlos Garaikoetxea, José Antonio Ardanza puis Juan José Ibarretxe et depuis 2012 avec Iñigo Urkullu ; la coalition Amaiur (gauche abertzale) fondée en 2011 ; le Bloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego en galicien) ou BNG (gauche galléguiste, nationaliste, socialiste démocratique et social-démocrate), qui a participé au gouvernement de la Galice en alliance avec le Parti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; la Coalition canarienne (Coalición Canaria en espagnol) ou CC (centre et centre droit, nationaliste et libéral), au pouvoir aux îles Canaries depuis 1993 avec Manuel Hermoso, Román Rodríguez Rodríguez, Adán Martín puis Paulino Rivero, allié avec le PP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec le PSOE depuis 2011 ; la Coalition Compromís (Coalició Compromís en catalan valencien) ou tout simplement Compromís (coalition de gauche valencianiste, progressiste et écologiste, qui participe au gouvernement de la Communauté valencienne en alliance avec le PSOE depuis 2015 ; le Forum des Asturies (Foro Asturias en espagnol et Foru Asturies en asturien, centre et centre droit, autonomiste, progressiste et réformiste), au pouvoir dans la Principauté des Asturies de 2011 à 2012 avec Francisco Álvarez-Cascos ; le Parti aragonais (Partido Aragonés en espagnol et Partito Aragonés en aragonais) ou PAR (centre droit, nationaliste, fédéraliste et régionaliste), au pouvoir en Aragon de 1987 à 1993 avec Hipólito Gómez de las Roces puis Emilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 le PP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié au PP de 1995 à 1999 puis avec le PSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista en aragonais) ou CHA (gauche nationaliste, fédéraliste, écosocialiste et sociale-démocrate), ponctuellement alliée au plan national avec la Gauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro en espagnol) ou UPN (centre droit régionaliste, fédéraliste, navarriste, conservateur, démocrate chrétien et libéral), qui était affilié nationalement au PP jusqu'en 2008, au pouvoir dans la Communauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avec Jaime Ignacio del Burgo, de 1991 à 1995 avec Juan Cruz Alli puis depuis 1996 avec Miguel Sanz puis Yolanda Barcina, en coalition avec le PSOE depuis 2011.
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+ Depuis le déclenchement de la crise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre du bipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : les Ciudadanos ou C's (centre droit constitutionnaliste, antinationaliste, progressiste et social-libéral) ; le collectif Podemos, né du mouvement des Indignés (gauche radicale, populiste, eurosceptique, anticapitaliste et non violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec la Gauche unie et d'autres associations militantes, l'élection de Manuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement de Madrid et de Barcelone en 2015.
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+ L'Espagne est membre de l'OTAN et de l'Union européenne.
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+ Située en Europe du Sud, l'Espagne occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.
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+ En dehors de la péninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui des îles Canaries dans l'océan Atlantique et celui des îles Baléares dans la mer Méditerranée), deux villes (Ceuta et Melilla) et quelques îles et îlots au nord du Maroc, comme les Îles Zaffarines, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher de Gibraltar.
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+ L'îlot d'Alborán, dans la mer du même nom, appartient également à l'Espagne.
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+ L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.
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+ Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : au nord-est les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et Andorre ; à l'est-nord-est la mer des Baléares ; au sud-est la mer Méditerranée ; au sud la mer d'Alboran ; au sud-sud-ouest le détroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc) ; à l'ouest le Portugal et l'océan Atlantique ; enfin le golfe de Gascogne au nord-nord-ouest.
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+ Les principaux systèmes montagneux sont les Pyrénées, le système ibérique, la cordillère Cantabrique, le système central et les cordillères Bétiques.
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+ Plusieurs fleuves traversent l'Espagne dont le Duero, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Júcar et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont la Bidassoa.
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+ Il existe trois grandes zones climatiques[32] :
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+ Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule[33].
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+ Un rapport de Greenpeace paru en 2015 déplore le fait que les affaires de corruption « se comptent par centaines et laissent derrières elles des espaces naturels couverts de ciment (en raison des constructions), des sols contaminés par les déchets dangereux qui y sont entreposés », ajoutant que « les responsables politiques gouvernent au profit des entreprises »[34].
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144
+ Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Espagne[Note 1] est le 28 mai[35]. Les familles espagnoles aisées émettent en moyenne plus de deux fois plus de dioxyde de carbone que les familles modestes[36].
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146
+ Une grande partie du pays est menacée par la désertification en raison de certaines pratiques de l'agriculture intensive et du réchauffement climatique. Environ 20 % des sols d'Espagne sont déjà dégradés, héritage des siècles passés, dont principalement la déforestation. En décembre 2019, le conseiller spécial pour l'action climatique du Haut Commissariat des Nations unies, Andrew Harper, a averti que la désertification rendrait non viables des localités espagnoles entières, forçant leur résidents à chercher un nouveau lieu où vivre[37].
147
+
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+ L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au 1er janvier 2000 et 45 116 000 habitants au 1er janvier 2007. En 2014, 46 464 053 personnes peuplent l'Espagne[38]. La densité de population, de 87,41 hab./km2, est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.
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+ La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et du Maroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an[39]. En 2006, cinq millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère[39].
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+ L'espagnol ou castillan est langue officielle dans toute l'Espagne. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas du basque au Pays basque et en Navarre, du catalan en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne, du galicien en Galice, et de l'occitan aranais en Catalogne.
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+ La constitution espagnole évoque de manière globale la question des langues à l'article 3, mais les modalités exactes varient entre chaque région selon son statut d'autonomie.
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+ L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :
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+ En 2007, les agglomérations les plus peuplées sont :
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+ Restée longtemps un pays agricole, l'Espagne a connu d'importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XXe siècle. Elle possède aujourd'hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l'industrie depuis les années 1950 et à l'essor du tourisme. Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %. À partir de 1964, une série de plans de développement a contribué à l'expansion économique du pays. Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale et de l'extraction minière a été privilégié. L'Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % du produit intérieur brut. Le pays reste toutefois dépendant de la construction de logements.
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+ L'État-providence est peu développé en Espagne[40] : le pays possède un taux de prélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de la zone euro (20,3 % du PIB)[40]. En 2017, l'Espagne compte deux fois plus de « supers riches » qu'avant la crise de 2008. Près de 50 % du PIB du pays est détenu par 0,4 % de la population[41].
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+ L'Espagne a connu une grave crise depuis 2008, en lien avec la crise économique mondiale. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de la construction[42] due à l'effondrement des prix, puis la crise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise se caractérise par une très forte montée du chômage, qui touchait plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012[43], contre environ 8 % un an auparavant. Le taux de chômage espagnol est désormais le plus élevé de l'Union européenne après celui de la Grèce, bien qu'il ait baissé en 2016[44]. Cette crise crée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres le mouvement des Indignés.
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+ Les inégalités connaissent une forte augmentation. Selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'extrême pauvreté : « il y a deux Espagnes très différentes [...] De 2007 à 2017, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté de 24 % tandis que ceux de 90 % des Espagnols ont crû de moins de 2 % »[45].
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+ Selon l'UNICEF, l'Espagne est l'un des pays développés où la pauvreté infantile est la plus élevée. En 2017, plus de 1 400 000 enfants vivent dans un état de grande pauvreté[46]. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8] Les régions les plus affectées par la pauvreté sont l'Estrémadure (38,9 %); l'Andalousie (31 %) et les îles Canaries (30,5 %). Toujours d'après cette étude, les ménages pauvres sont contraints de consacrer près de 40 % de leur revenu au logement[47].
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+ La commission de l'Organisation des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l'homme indique dans son rapport consacré à l'Espagne que 26,1 % de la population (et même 29,5 % pour les enfants) vivent dans la pauvreté en 2019. Le rapport relève également la « quasi inexistence » de logements sociaux à bas prix, le manque de services publics pour les personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural, et la précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers de personnes disposant pourtant d'un emploi[45].
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+ Philip Alston, le rapporteur spécial de la commission, a déclaré avoir vu des zones que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays », tels qu'un bidonville aux « conditions bien pires qu'un camp de réfugiés », des quartiers pauvres « où les familles élèvent leurs enfants avec un manque de services publics, de cliniques, de centres d'emploi, de sécurité, de routes goudronnées et même d'électricité ». Selon lui, la reprise économique du pays a profité essentiellement aux plus riches et la persistance d'un tel niveau de pauvreté dans un pays développé semble être le résultat d'un choix politique[45].
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+ Les vestiges de l'absolutisme sont persistants dans l'agriculture. Le roi, l'Église et les détenteurs de titres de noblesse demeurent les principaux propriétaires terriens du pays, et à ce titre bénéficient des aides européennes au développement des régions (1,85 million d'euros de subvention en 2003 pour la duchesse d'Albe)[48].
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+ La situation géographique de l'Espagne, son littoral, ses paysages diversifiés, son héritage historique, sa culture vibrante et ses excellentes infrastructures ont fait de l'industrie touristique internationale du pays l'un des plus importants au monde. Au cours des cinq dernières décennies, le tourisme international en Espagne est devenu le deuxième marché mondial en termes de dépenses, représentant environ 40 milliards d'euros, soit environ 5% du PIB en 2006[49],[50]. Le siège de l'Organisation mondiale du tourisme est situé à Madrid.
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+ En 2017, l'Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, avec 82 millions de touristes, ce qui représente une cinquième année consécutive de chiffres record[51].
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+ Castille-et-León est le leader espagnol du tourisme rural lié à son patrimoine environnemental et architectural.
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+ Environ 70 % des Espagnols se disent catholiques et 25 % sans religion.
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+ Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, le flamenco, typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, la tauromachie.
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+ Le français fut pendant une longue période la première langue étrangère d'Espagne[52]. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position[53].
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+ La langue officielle de l'Espagne est le castillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :
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+ L'Alhambra de Grenade.
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+ Le Cabo Menor, baigné par les eaux de la mer Cantabrique, et, au fond, la ville de Santander, capitale de la Cantabrie.
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+ Le pont du Kursaal, à Saint-Sébastien, capitale de la province basque du Guipuscoa et grande ville touristique.
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+ La palmeraie d'Elche, patrimoine mondial de l'Unesco.
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+ Aqueduc de Ségovie vu en contre-plongée.
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+ Puerta del Sol, Madrid. Statue de l'ours et l'arbousier par le sculpteur Antonio Navarro Santafe.
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+ Cáceres.
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+ Cathédrale de Cuenca.
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+ Place d'Espagne, Séville.
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+ Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.
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+ Près de 29 % des élèves espagnols redoublent une classe au cours de leur scolarité, l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Une étude de l'ONG Save the Children relève que les élèves issus d'un milieu social défavorisé sont quatre fois plus exposés au redoublement que les élèves issus d'un milieu privilégié[54].
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+ Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié du XXe siècle. Les autres activités sportives populaires sont la pelote basque, le basket-ball, le tennis, le padel (un dérivé du tennis), le cyclisme, le handball, la course de motos, la Formule 1, la natation, le golf et le ski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone et la Coupe du monde de football 1982.
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+ L'Espagne a pour codes :
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+ En botanique, un arbrisseau est une plante ligneuse de moins de 4 m de hauteur, se ramifiant dès la base et dépourvu de tronc, ce qui le distingue de l'arbuste qui a un tronc et fait entre 4 et 7 m de hauteur[1]. Sa forme est dite « buissonnante » (ramification dès la base). Dans le langage courant, on désigne d'ailleurs souvent les arbrisseaux comme des « buissons » ; mais au quotidien le terme désigne aussi fréquemment les arbustes.
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+ Un sous-arbrisseau est une plante ligneuse dont les tiges multiples dès le niveau du sol, sont relativement grêles et ne dépassent guère par la taille celle de nombre de plantes herbacées, soit une taille de moins de 0,5 m de hauteur. Le plus souvent, un sous-arbrisseau typique ne s'élève pas beaucoup au-delà de quelques décimètres[1]. Le sous-arbrisseau est un chaméphyte frutescent tandis que l'arbrisseau est un nanophanérophyte.
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+ Cette classification intégrant des aspects dimensionnels et morphologiques fait partie du langage commun et est utile, notamment pour les paysagistes qui peuvent ainsi avoir une idée de la hauteur à maturité des essences qu’ils souhaitent utiliser dans leurs projets, mais elle est restrictive car la croissance et le développement des végétaux ligneux varient fortement en fonction des conditions environnementales[2].
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+ Les livres VI, VII et VIII d’Histoire des plantes de Théophraste, élève d’Aristote, traitent des sous-arbrisseaux et des plantes herbacées.
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+ Il est rare qu'un arbrisseau dépasse une hauteur de quatre à cinq mètres. Les plantes ligneuses buissonnantes les plus petites, ayant une taille généralement inférieure à 50 cm, sont qualifiées de sous-arbrisseaux (thym, genêt ailé, santoline, etc.).
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+ Le terme arbuste est parfois utilisé abusivement comme synonyme d'arbrisseau, mais le premier se distingue du second par la présence d’un tronc bien différencié (un arbuste est un petit arbre — destiné à le rester ou à grandir — alors qu'un arbrisseau, quelle que soit sa taille, est et restera un buisson).
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+ Frutescent(e) (du latin frutex signifiant arbrisseau) est l'adjectif qui se rapporte aux arbrisseaux. Un lieu couvert d'arbrisseaux est une fruticée.
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+ Royaume d’Espagne[1]
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+ (es) Reino de España[2] Écouter
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+ 40° 26′ N, 3° 42′ O
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+ L'Espagne, en forme longue le royaume d'Espagne (respectivement en castillan España Écouter et Reino de España), est un pays d'Europe du Sud — et, selon les définitions, d'Europe de l'Ouest — qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. En 2019, il s'agissait du vingt-huitième pays le plus peuplé du monde, avec 47 millions d'habitants.
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+ L'Espagne est bordée au nord-est par les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et l'Andorre ; à l'est et au sud-est par la mer Méditerranée, au sud-sud-ouest par le territoire britannique de Gibraltar et le détroit du même nom, ce dernier séparant le continent européen de l'Afrique. Le Portugal est limitrophe de l'Espagne à l'ouest tandis que l'océan Atlantique borde le pays à l'ouest-nord-ouest ; enfin le golfe de Gascogne baigne le littoral nord. Le territoire espagnol inclut également les îles Baléares en Méditerranée, les îles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deux cités autonomes en Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, limitrophes du Maroc. Avec une superficie de 504 030 km2, l'Espagne est le pays le plus étendu d'Europe de l'Ouest et de l'Union européenne après la France ainsi que le troisième d'Europe derrière l'Ukraine et la France si l'on exclut la partie européenne (selon les définitions) de la Russie.
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+ Du fait de son emplacement, le territoire espagnol a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant que pays. Inversement, le pays lui-même a été une importante source d'inspiration pour d'autres régions, principalement durant l'ère moderne, lorsqu'il est devenu un empire colonial qui a laissé un héritage de plus de 400 millions d'hispanophones à ce jour.
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+ L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique au XVe siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d'Aragon — elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l'union ou la conquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l'État espagnol — et de l'absorption en 1492 du royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta.
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+ La monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du XVe siècle au début du XVIIe siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant le Siècle d'or espagnol (XVIe siècle-XVIIe siècle). L'influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.
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+ À la suite de la transition démocratique ouverte à la mort de Francisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, la Movida, l'Espagne est devenue une monarchie constitutionnelle au régime démocratique parlementaire. C'est un pays développé doté de la quatorzième plus forte économie mondiale par PIB nominal[7] (seizième à parité de pouvoir d'achat), et d'un niveau de vie « très élevé » (23e au classement IDH en 2012). C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. En 2013, 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8].
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+ Les populations autochtones de la péninsule Ibérique s'appelaient les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du Ier millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du IIe siècle av. J.-C.[9]. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes du Levant espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de la Gaule a en réalité connu des peuplements diversifiés[10]. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela[11].
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+ Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au Sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début du Ier millénaire av. J.-C. su exploiter les richesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier les Phéniciens puis les Carthaginois[12]. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin du Guadalquivir que va se développer la culture tartessienne, qui utilisent une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront le Proche-Orient durant le VIe siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du Nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du Nord de la mer Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Les peuples ibères développent différents systèmes d'écritures, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.
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+ À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populations celtes, qu'on appelle les Celtibères, à partir du XIIIe siècle av. J.-C. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leur langue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.
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+ À partir du IXe siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par les Phéniciens — essentiellement sur le littoral sud, Gadès (actuelle Cadix), Malakka (Malaga), Onoba (Huelva), Sexi (Almuñécar), Ibossim (Ibiza), ou encore, en Afrique du Nord, Russadir (Melilla), par exemple —, les Grecs — surtout sur la côte orientale, Empúries (près de Gérone) par les Phocéens, Hēmeroskopeion (Dénia) par des Massaliotes, par exemple — et les Carthaginois — avec Qart Hadasht (Carthagène), Abyla (actuelle Ceuta) de l'autre côté du détroit de Gibraltar, ou encore Akra Leuka (Alicante), Mahon (sur Minorque).
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+ Les Romains conquirent la péninsule au IIe siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique. En -197, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deux provinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère de Tarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avec Corduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romaines ex-nihilo (par exemple, Italica dès -206 pour des vétérans de la deuxième guerre punique). La Celtibérie est conquise à partir de -181, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, les Vascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révèlera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes des Celtibères (comme en témoigne la guerre contre Numance de -153 à -133), ne se terminant qu'en 19 av. J.-C. avec Auguste. La péninsule ibérique est également l'un des terrains de bataille des guerres civiles de la fin de la République romaine : notamment lors de la guerre sertorienne opposant les partisans de Caius Marius alliés aux Ibères sous le commandement de Quintus Sertorius à Rome désormais contrôlée par Sylla, de -83 à -72 ; c'est également en Hispanie que se joue en partie la guerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et où Jules César mène deux campagnes victorieuses, la première en -49 et la seconde après la mort de Pompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils de Pompée, Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant de César, Titus Labienus), de -46 à -45. Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire par Auguste en -27, celui s'attribue les trois nouvelles provinces qu'il vient de créer en Hispanie, qui deviennent ainsi des provinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en -19 après une campagne contre les peuples celtibères des Cantabres et des Astures au nord).
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+ L'Hispanie citérieure ou Tarraconaise, du nom de sa capitale Tarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification des Celtibères. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang consulaire et six légions y sont initialement implantées pour la conquête (la Legio II Augusta jusqu'en -19, la Legio I Germanica jusqu'en -16, la Legio III Macedonica jusqu'à 43, la Legio VI Victrix jusqu'en 68, la Legio IX Hispana jusqu'en -13, la Legio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en -19 et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : la Legio IV Macedonica peut-être à Pisorica (Herrera de Pisuerga) ; la Legio VI Victrix à Legio (León) ; la Legio X Gemina à Petavonium (Rosinos de Vidriales). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison à Legio : la Legio VI Victrix vite remplacée par la Legio VII Gemina fondée en 68. Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple, Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la population ibère déjà installée dans la cité préexistante de Salduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans les Asturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées vers Ostie depuis les ports de la côte orientale dont surtout Tarraco et Carthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée par Dioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : la Tarraconaise avec Tarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles de Catalogne, d'Aragon, de Navarre et du Pays basque, conservant Tarraco comme capitale ; la Gallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles de Galice, des Asturies et les provinces espagnoles actuelles de León et de Zamora, ainsi que le nord du Portugal, avec Bracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; la Carthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de la communauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de la Murcie et d'une grande partie de la Castille, avec Carthago Nova (Carthagène) comme capitale.
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+ La Bétique, qui tire son nom du fleuve Betis (aujourd'hui le Guadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelle Andalousie au sud, avec Corduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont neuf colonies, du temps de Pline l'Ancien[13]), elle est rétrocédée par Auguste au « peuple romain » vers -16 ou -13, devenant ainsi une province sénatoriale gouvernée par un propréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'au Ve siècle, à l'exception d'une expédition de Maures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation du garum (par exemple à Baelo Claudia).
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+ La Lusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions du León et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler les Lusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme la Bétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine de Vipasca à Aljustrel) ou à la production et à l'exportation du garum. La colonie de vétérans d'Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.
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+ L'Hispanie est, à la fin de la République romaine et au début du Principat, l'une des régions de l'empire les plus romanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent les Îles Baléares en -123, trois mille hispaniques parlant latin s'y installent. Le culte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste en Occident, les trois Arae sestianae ou Arae Augusti, sont attestés dans le Nord-Ouest de la Tarraconaise de son vivant, vers -19[14] - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontré Robert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement les Celtibères et les Lusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes une dévotion allant jusqu'au don de leurs vies[15]. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.
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+ Vespasien (69-79) a octroyé le droit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel du municipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à la citoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérial Sénèque ainsi que son neveu le poète Lucain sont issus d'une famille de Corduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poète Martial, originaire d'une petite ville de Tarraconaise, connaît une ascension sociale et devient chevalier sous Domitien ; l'empereur Trajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur, Hadrien (117-138), est issu par son père de la même gens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés de Gadès ; Théodose Ier (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée à Cauca (Coca), près de Ségovie, et l'un de ses co-empereurs, Maxime (384-388), est également originaire de Tarraconaise.
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+ Le latin est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan, catalan, galicien, aragonais, portugais). Le droit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir du IIe siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée au IVe siècle.
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+ Lors de la chute de l'Empire romain au Ve siècle, des barbares germaniques, les Suèves, les Vandales et les Wisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelle Tunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste du Royaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine de Spania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par les Cantabres, les Astures et les Vascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir du VIIe siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'au VIIe s., on distingue principalement dans le royaume, les Gothi (c.-à-d. les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (le Liber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme de Gothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roi Chinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un "Goth" peut monter sur le trône wisigothique.
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+ Christianisés avant l'invasion, les Wisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'au IIIe concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'Hispanie Récarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxie nicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants tels Tolède (la capitale à partir de 554), Séville, Barcelone, Mérida, Cordoue ou Saragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêque Isidore de Séville. Le IVe Concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Église carolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques du VIIe siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical ou cruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme à Byzance, sont suspendues au-dessus des autels.
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+ Les Arabo-Berbères, menés par Tariq ibn Ziyad, conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne des Omeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme en califat. Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les taïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec la conquête d'al-Andalus par la dynastie berbère des Almoravides de 1086 à 1142, puis avec celle des Almohades de 1147 à 1212. Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurs taïfas.
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+ Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques, al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or de l'Islam entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels que Cordoue, Grenade ou Séville. Une Convivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard des dhimmi. Les chrétiens arabisés ou Mozarabes, nombreux dans les villes de Tolède, Cordoue, Séville et Mérida, développent une liturgie, une production artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme les muladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, ou métis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'au Xe siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leurs dialectes romans, transcrits en graphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communauté mozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des chrétiens du Nord après la Reconquista.
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+ Il se met également en place un âge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la culture séfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen au Moyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique : Hasdaï ibn Shaprut, au Xe siècle, médecin juif du calife Abd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction de vizir ; Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, est vizir et chef des armées du royaume de Grenade. Toutefois, cette « coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis des dhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment à Cordoue, Burgos, Urbiena et Zamora ; le 30 décembre 1066, un important massacre de la population juive a lieu à Grenade. À partir de la fin du XIe siècle, les Almoravides puis les Almohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.
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+ Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein du royaume des Asturies ou dans la Marche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent la Reconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en 1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, le royaume de Grenade, sous le règne des rois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae : Sanche III de Navarre, Ferdinand Ier le Grand et Alphonse VI le Brave de León et de Castille, Alphonse Ier le Batailleur d'Aragon puis Alphonse VII l'Empereur de Castille) de 1034 à 1157, du Cid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises de Tolède en 1085 ou de Saragosse en 1118, la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansion aragono-catalane menée par Jacques Ier le Conquérant à Majorque en 1229 et à Valence en 1238, les conquêtes castillanes de Cordoue en 1236, de Murcie en 1243, de Jaén en 1246 et de Séville en 1248, et finalement l'entrée des rois catholiques à Grenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cette Reconquista.
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+ Celle-ci s'accompagne d'une politique de « repeuplement » ou colonisation des terres de l'ancien al-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautés mozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord des Pyrénées (les Francos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout en Murcie, dans le royaume de Valence, aux Baléares ou dans la vallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. Ces Mudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin du XVe siècle. Il en est de même pour les communautés juives séfarades. Des soulèvements de Mudéjares, notamment à Valence en 1248 puis 1275, ou en Andalousie en 1264, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée du Guadalquivir en Andalousie ou au sud du royaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana à Tolède, Alcazar de Séville, Palais de l'Aljaferia à Saragosse, Palais royal de l'Almudaina à Majorque), lieux de culte (cathédrale Santa Maria de Tolède, mosquée-cathédrale de Cordoue, cathédrale Santa Maria de Valence, cathédrale de Palma de Majorque, cathédrale de Santa María de la Sede de Séville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar. Tolède devient, à partir du XIIe siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin. Barcelone ou Murcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.
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+ Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance du XIIe siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, de Ribadavia en Galice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes de Tolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (le cuir de Cordoue, la soie de Grenade, Tolède, Séville ou Valence, laines de Castille et de León, draps du nord de la Catalogne notamment de Barcelone, de Perpignan ou de Villefranche-de-Conflent). L'afflux de pèlerins venus de toute la chrétienté occidentale vers Saint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de la Galice. Barcelone surtout mais aussi Valence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, la Couronne d'Aragon ayant établi, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle, une véritable thalassocratie en Méditerranée occidentale, capable de rivaliser avec les Républiques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, la Normandie et l'Angleterre.
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+ Durant cette période, par unions dynastiques et conquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre le IXe siècle et le XIIIe siècle : le royaume de Navarre dès 824 ; la Couronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique du royaume d'Aragon et du comté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne de Jacques Ier (1213-1276), de l'ensemble des autres comtés catalans ainsi que des royaumes arabo-mauresques de Majorque et de Valence ; le royaume de Portugal, formé en 1139 ; la Couronne de Castille fondée essentiellement durant le règne de Ferdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes de Castille et de León, puis la Reconquista des royaumes de Cordoue, de Murcie, de Jaén, de Séville et de Niebla.
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+ C'est également lors des quatre derniers siècles du Moyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, le castillan, le catalan et le portugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces État, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion du Cantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'Alphonse X le Sage (1252-1284) ou le développement à partir du XIVe siècle des Romanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose par Ramon Llull (v. 1232 - 1315) à partir des années 1270, les Jocs florals instaurés à Barcelone en 1393 et les productions littéraires du Siècle d'or valencien au XVe siècle (Tirant le Blanc, Espill) pour le catalan -, administratives et juridiques.
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+ Enfin, le Moyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'au XIXe siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sont vieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte en Catalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros ou fors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont des alleutiers catalans, basques ou navarrais, des petits chevaliers (les hidalgos ou infanzónes) de Vieille-Castille, d'Aragon, de Galice, des Asturies ou de Cantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans les Asturies, les hidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent en Cantabrie 83 % au XVIe siècle puis plus de 90 % en 1740[16]. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de la Couronne d'Aragon (Barcelone, Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de la Reconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance des Nouveaux chrétiens, des Mozarabes et des colons venus du Nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement un système latifundiaire : c'est à partir de ce groupe de Ricohombres que sera créé le statut de Grand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.
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+ L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique des Couronnes de Castille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la future Isabelle Ire de Castille (1474-1504) et le futur Ferdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés les Rois catholiques pour avoir mené en 1492 la conquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année, Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, les Cortes ou Corts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (les fueros ou fors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique du royaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, les conquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immense empire colonial.
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+ Pris dans l'exaltation religieuse de la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent par le décret de l'Alhambra (1492) de contraindre les juifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, ou morisques, seront convertis de force dès le début du XVIe siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens », conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelés marranes) et morisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer, la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin du XIVe siècle : un statut de Limpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin du XVIe siècle, entrainant une discrimination de fait entre vieux chrétiens et nouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans la Compagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirent Philippe II (roi d'Espagne) à convoquer en 1596 une Junte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès 1599, l'abandon du projet. Le ministre Olivares, soucieux d'attirer les capitaux marranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le 10 février 1623, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livres Verdes ou de Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée »[17]. Mais les réticences de la société espagnole, le soulèvement du Portugal en 1640 et la disgrâce d'Olivares en 1643 firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais la limpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.
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+ Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment des Morisques, comme la révolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. Les Morisques seront finalement expulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour la Couronne d'Aragon et plus précisément pour le royaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main d'œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000[18] et 400 000 Morisques[19] en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans les royaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'éleve à près de 40 % dans le pays valencien[20],[21]. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains[21],[20]. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour de Gandie et Xàtiva[21]. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens[20]. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et les travaux des champs. Certaines comarques du nord de la région d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long du XVIe siècle, Valence avait été le centre le plus actif de la Couronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive des Morisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie[22],[23] : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats »[24]. Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés[25].
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+ Au XVIe siècle, l'empire des Habsbourg, dont la monarchie espagnole était, avec le Saint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire de Charles Quint en 1555-1556, Philippe II hérite des territoires aragonais en Méditerranée (la Sardaigne, les royaumes de Sicile et de Naples), du duché de Milan, des Pays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 pour la partie septentrionale qui devient ensuite indépendante sous le nom de Provinces-Unies et qui correspond aux actuels Pays-Bas, jusqu'en 1713 pour les Pays-Bas méridionaux qui reviennent ensuite à l'Autriche et qui correspondent à l'actuelle Belgique), du comté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), du Charolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 au Grand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en 1640). S'y ajoute le Portugal par union dynastique entre 1580 et 1640 (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période) titre impérial du Saint-Empire romain germanique pour Charles Quint (1519-1558). La monarchie espagnole établie également une véritable thalassocratie, grâce à son Armada, sur l'Atlantique et la Méditerranée, incarnée par la victoire de Lépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur les Ottomans en 1571.
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+ L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration du Nouveau Monde à partir de 1492, de la chute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de la conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro et Diego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud (avec les vice-royautés de Nouvelle-Grenade du Pérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec le Portugal qui apporte dans l'empire le Brésil), l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (la Nouvelle-Espagne), de même que les Philippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock de monnaie. Une partie de celui-ci transite via Anvers, première place financière mondiale. Le port de Séville, puis à partir de 1717, celui de Cadix, où arrivent les navires du Nouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l'Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord le Portugal qui l'obtient puis la Hollande jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla[26]. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à la Nouvelle-Grenade, débardeurs à Veracruz, dans les mines d'argent de Zacatecas, dans les mines d'or du Honduras, du Venezuela et du Pérou, vachers dans la région de la Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates[27]. Dans le premier quart du XVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent au Brésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 à São Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe[28].
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+ Plus encore, les royaumes espagnols, à partir de Charles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeur Philippe II (1556-1598), se posent en champions de la Contre-Réforme tridentine et de la lutte contre les Réformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir la Compagnie de Jésus, avec à leur tête le basque espagnol Ignace de Loyola. C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de la Castille commence à s'installer : essentiellement basée à l'étranger durant le règne de Charles Quint ou itinérante entre les différentes capitales traditionnelles des Couronnes espagnoles, la cour royale se fixe à partir de 1561 à Madrid.
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+ Le mécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin du XVIe siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début du Siècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II (roi d'Espagne), attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de la Renaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin du XVe siècle et l'époque du Siècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de la Contre-Réforme tridentine qui contribue à l'essor en Espagne du baroque. Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avec Philippe IV (roi d'Espagne) et son premier ministre, Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent. Le Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de la Renaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'un style espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs comme Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán ou Alonso Lobo participent au développement de la musique de la Renaissance et de styles comme le contrepoint ou la polyphonie, gardant une grande influence tout au long de la période baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale de Miguel de Cervantes, l'auteur du Quichotte. Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.
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+ La puissance de l'Espagne déclina progressivement non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent, mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.
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+ En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle du dernier souverain Habsbourg, le petit-fils de Louis XIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V (roi d'Espagne), et fonda la dynastie des Bourbons d'Espagne, liés par le pacte de famille aux Bourbons de France.
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+ En 1755, c'est le tremblement de terre de Lisbonne. Les ports de Cadix, Séville et La Corogne sont presque entièrement détruits. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou belges. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.
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+ Au XVIIIe siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne. En 1808, Napoléon Ier envahit l'Espagne et y place sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et de guérilla prend de l'ampleur. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer la Grande Armée, qui se prépare pour la Campagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement.
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+ Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au XIXe siècle, surtout à partir des années 1820. Une Première République se mit en place brièvement en 1873 et 1874.
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+ Les dernières colonies (Cuba, les Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre hispano-américaine. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique.
92
+ Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau "Afrique" ; elle a ainsi pris possession du Sud Marocain en 1884, du Nord en 1912, sans oublier bien sûr la Guinée équatoriale.
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+
94
+ La Seconde République chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire du Front populaire en 1936, les extrêmes droites (carlistes et phalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragique guerre civile de 1936 à 1939, à la dictature du général Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort de Francisco Franco.
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+ À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée et Juan Carlos Ier, le nouveau roi, rétablit rapidement la démocratie représentative. L'adhésion aux Communautés européennes, qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre la Communauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le 1er janvier 1986[29]. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreux partis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice, Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). Le parti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket. Cette transition politique s'accompagne d'un important mouvement de libération des mœurs et de renouvellement culturel et artistique, la Movida, contribuant alors à la modernisation et à l'intégration de la société espagnole dans l'Europe démocratique.
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+ La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'un miracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Le pays exprime son dynamisme par l'organisation de grandes manifestations internationales, culminant en 1992 avec les Jeux olympiques d'été de Barcelone et l'Exposition universelle de Séville. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec le Pacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique du système de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par la spéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans. Le modèle touristique espagnol, autre pilier de l'économie du pays depuis la transition démocratique, commence lui-aussi à être remis en question dans les régions les plus touchées par le tourisme de masse en raison d'effets sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus perçus négativement par certains habitants.
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+
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+ En 2004, le PSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en 2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Plusieurs réformes sociétales sont alors menées (légalisation du mariage homosexuel en 2005, libéralisation renforcée de l'avortement en 2010). Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué ses fonds structurels européens, compte tenu de son extension à douze nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net. La crise économique à partir de 2008 renforce ces déséquilibres, voit le chômage augmenter fortement et s'accompagne de mesures d'austérité, surtout après le retour au pouvoir du Parti populaire en 2011. Les importantes coupes budgétaires dans de nombreux domaines, conjugués à l'éclatement médiatique de plusieurs affaires politico-judiciaires, entraînent des mouvements de contestation sociales et politiques, les plus importants restant ceux des Indignés (Indignados) et des indépendantistes catalans. Dans ce contexte, le bipartisme est de plus en plus remis en question par l'émergence de nouveaux mouvements politiques critiquant les partis traditionnels (Podemos pour la gauche radicale, Ciudadanos au centre-droit, Vox à l'extrême-droite), créant une certaine instabilité politique et rendant difficile la formation de majorités parlementaires, surtout à partir des élections générales de 2015.
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+ Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par la constitution de la même année qui établit un régime de monarchie constitutionnelle et un État social et démocratique de droit et la pluralité des partis politiques.
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+ Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain est Felipe VI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.
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+ Le président du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'un Premier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par le Congreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres. Pedro Sánchez occupe cette fonction depuis le 2 juin 2018.
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+ Le pouvoir législatif est dévolu au Parlement (les Cortes Generales), qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Le Congrès des députés compte 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de 264 membres dont 208 directement élus et 56 désignés par les régions.
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+ Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal « international » ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.
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+ Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a que pour rôle, la défense de l'ordre constitutionnel et l'application de la Constitution et de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats.
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+ Les élections se déroulent normalement tous les quatre ans. Les dernières élections générales eurent lieu en juin 2016.
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+ Depuis la transition démocratique, un bipartisme s'est mis en place entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche, social-démocrate), au pouvoir de 1982 à 1996 avec Felipe González, de 2004 à 2011 avec José Luis Rodríguez Zapatero et depuis 2018 avec Pedro Sánchez ; le Parti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit, conservateur et libéral sur le plan économique), au pouvoir de 1996 à 2004 avec José María Aznar et de 2011 à 2018 avec Mariano Rajoy. Une coalition de gauche, Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauche communiste, anticapitaliste et écosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en 1986.
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+ Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédération Convergence et Union (Convergència i Unió en catalan) ou CiU (centre et centre droit catalaniste, progressiste, libéral et démocrate chrétien), au pouvoir en Catalogne de 1980 à 2003 avec Jordi Pujol et depuis 2010 avec Artur Mas ; la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gauche indépendantiste, catalaniste, sociale-démocrate et républicaine), la deuxième force politique de Catalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds en catalan) ou ICV (gauche catalaniste, fédéraliste, néo-communiste, écosocialiste, anticapitaliste et républicaine), ponctuellement associé au niveau national à la Gauche unie ou plus récemment à Podemos ; le Parti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea en basque, Partido Nacionalista Vasco en espagnol) ou EAJ-PNV (centre, abertzale, fédéraliste et démocrate), au pouvoir au Pays basque de 1980 à 2009 avec Carlos Garaikoetxea, José Antonio Ardanza puis Juan José Ibarretxe et depuis 2012 avec Iñigo Urkullu ; la coalition Amaiur (gauche abertzale) fondée en 2011 ; le Bloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego en galicien) ou BNG (gauche galléguiste, nationaliste, socialiste démocratique et social-démocrate), qui a participé au gouvernement de la Galice en alliance avec le Parti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; la Coalition canarienne (Coalición Canaria en espagnol) ou CC (centre et centre droit, nationaliste et libéral), au pouvoir aux îles Canaries depuis 1993 avec Manuel Hermoso, Román Rodríguez Rodríguez, Adán Martín puis Paulino Rivero, allié avec le PP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec le PSOE depuis 2011 ; la Coalition Compromís (Coalició Compromís en catalan valencien) ou tout simplement Compromís (coalition de gauche valencianiste, progressiste et écologiste, qui participe au gouvernement de la Communauté valencienne en alliance avec le PSOE depuis 2015 ; le Forum des Asturies (Foro Asturias en espagnol et Foru Asturies en asturien, centre et centre droit, autonomiste, progressiste et réformiste), au pouvoir dans la Principauté des Asturies de 2011 à 2012 avec Francisco Álvarez-Cascos ; le Parti aragonais (Partido Aragonés en espagnol et Partito Aragonés en aragonais) ou PAR (centre droit, nationaliste, fédéraliste et régionaliste), au pouvoir en Aragon de 1987 à 1993 avec Hipólito Gómez de las Roces puis Emilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 le PP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié au PP de 1995 à 1999 puis avec le PSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista en aragonais) ou CHA (gauche nationaliste, fédéraliste, écosocialiste et sociale-démocrate), ponctuellement alliée au plan national avec la Gauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro en espagnol) ou UPN (centre droit régionaliste, fédéraliste, navarriste, conservateur, démocrate chrétien et libéral), qui était affilié nationalement au PP jusqu'en 2008, au pouvoir dans la Communauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avec Jaime Ignacio del Burgo, de 1991 à 1995 avec Juan Cruz Alli puis depuis 1996 avec Miguel Sanz puis Yolanda Barcina, en coalition avec le PSOE depuis 2011.
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+ Depuis le déclenchement de la crise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre du bipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : les Ciudadanos ou C's (centre droit constitutionnaliste, antinationaliste, progressiste et social-libéral) ; le collectif Podemos, né du mouvement des Indignés (gauche radicale, populiste, eurosceptique, anticapitaliste et non violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec la Gauche unie et d'autres associations militantes, l'élection de Manuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement de Madrid et de Barcelone en 2015.
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+ L'Espagne est membre de l'OTAN et de l'Union européenne.
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+ Située en Europe du Sud, l'Espagne occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.
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+ En dehors de la péninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui des îles Canaries dans l'océan Atlantique et celui des îles Baléares dans la mer Méditerranée), deux villes (Ceuta et Melilla) et quelques îles et îlots au nord du Maroc, comme les Îles Zaffarines, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher de Gibraltar.
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+ L'îlot d'Alborán, dans la mer du même nom, appartient également à l'Espagne.
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+ L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.
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+ Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : au nord-est les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et Andorre ; à l'est-nord-est la mer des Baléares ; au sud-est la mer Méditerranée ; au sud la mer d'Alboran ; au sud-sud-ouest le détroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc) ; à l'ouest le Portugal et l'océan Atlantique ; enfin le golfe de Gascogne au nord-nord-ouest.
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+ Les principaux systèmes montagneux sont les Pyrénées, le système ibérique, la cordillère Cantabrique, le système central et les cordillères Bétiques.
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+ Plusieurs fleuves traversent l'Espagne dont le Duero, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Júcar et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont la Bidassoa.
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+ Il existe trois grandes zones climatiques[32] :
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+ Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule[33].
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+ Un rapport de Greenpeace paru en 2015 déplore le fait que les affaires de corruption « se comptent par centaines et laissent derrières elles des espaces naturels couverts de ciment (en raison des constructions), des sols contaminés par les déchets dangereux qui y sont entreposés », ajoutant que « les responsables politiques gouvernent au profit des entreprises »[34].
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+
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+ Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Espagne[Note 1] est le 28 mai[35]. Les familles espagnoles aisées émettent en moyenne plus de deux fois plus de dioxyde de carbone que les familles modestes[36].
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+ Une grande partie du pays est menacée par la désertification en raison de certaines pratiques de l'agriculture intensive et du réchauffement climatique. Environ 20 % des sols d'Espagne sont déjà dégradés, héritage des siècles passés, dont principalement la déforestation. En décembre 2019, le conseiller spécial pour l'action climatique du Haut Commissariat des Nations unies, Andrew Harper, a averti que la désertification rendrait non viables des localités espagnoles entières, forçant leur résidents à chercher un nouveau lieu où vivre[37].
147
+
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+ L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au 1er janvier 2000 et 45 116 000 habitants au 1er janvier 2007. En 2014, 46 464 053 personnes peuplent l'Espagne[38]. La densité de population, de 87,41 hab./km2, est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.
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+
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+ La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et du Maroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an[39]. En 2006, cinq millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère[39].
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+
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+ L'espagnol ou castillan est langue officielle dans toute l'Espagne. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas du basque au Pays basque et en Navarre, du catalan en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne, du galicien en Galice, et de l'occitan aranais en Catalogne.
153
+
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+ La constitution espagnole évoque de manière globale la question des langues à l'article 3, mais les modalités exactes varient entre chaque région selon son statut d'autonomie.
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+
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+ L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :
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+ En 2007, les agglomérations les plus peuplées sont :
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+ Restée longtemps un pays agricole, l'Espagne a connu d'importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XXe siècle. Elle possède aujourd'hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l'industrie depuis les années 1950 et à l'essor du tourisme. Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %. À partir de 1964, une série de plans de développement a contribué à l'expansion économique du pays. Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale et de l'extraction minière a été privilégié. L'Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % du produit intérieur brut. Le pays reste toutefois dépendant de la construction de logements.
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+
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+ L'État-providence est peu développé en Espagne[40] : le pays possède un taux de prélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de la zone euro (20,3 % du PIB)[40]. En 2017, l'Espagne compte deux fois plus de « supers riches » qu'avant la crise de 2008. Près de 50 % du PIB du pays est détenu par 0,4 % de la population[41].
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+
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+ L'Espagne a connu une grave crise depuis 2008, en lien avec la crise économique mondiale. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de la construction[42] due à l'effondrement des prix, puis la crise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise se caractérise par une très forte montée du chômage, qui touchait plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012[43], contre environ 8 % un an auparavant. Le taux de chômage espagnol est désormais le plus élevé de l'Union européenne après celui de la Grèce, bien qu'il ait baissé en 2016[44]. Cette crise crée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres le mouvement des Indignés.
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+ Les inégalités connaissent une forte augmentation. Selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'extrême pauvreté : « il y a deux Espagnes très différentes [...] De 2007 à 2017, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté de 24 % tandis que ceux de 90 % des Espagnols ont crû de moins de 2 % »[45].
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+ Selon l'UNICEF, l'Espagne est l'un des pays développés où la pauvreté infantile est la plus élevée. En 2017, plus de 1 400 000 enfants vivent dans un état de grande pauvreté[46]. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8] Les régions les plus affectées par la pauvreté sont l'Estrémadure (38,9 %); l'Andalousie (31 %) et les îles Canaries (30,5 %). Toujours d'après cette étude, les ménages pauvres sont contraints de consacrer près de 40 % de leur revenu au logement[47].
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+ La commission de l'Organisation des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l'homme indique dans son rapport consacré à l'Espagne que 26,1 % de la population (et même 29,5 % pour les enfants) vivent dans la pauvreté en 2019. Le rapport relève également la « quasi inexistence » de logements sociaux à bas prix, le manque de services publics pour les personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural, et la précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers de personnes disposant pourtant d'un emploi[45].
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+
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+ Philip Alston, le rapporteur spécial de la commission, a déclaré avoir vu des zones que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays », tels qu'un bidonville aux « conditions bien pires qu'un camp de réfugiés », des quartiers pauvres « où les familles élèvent leurs enfants avec un manque de services publics, de cliniques, de centres d'emploi, de sécurité, de routes goudronnées et même d'électricité ». Selon lui, la reprise économique du pays a profité essentiellement aux plus riches et la persistance d'un tel niveau de pauvreté dans un pays développé semble être le résultat d'un choix politique[45].
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+
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+ Les vestiges de l'absolutisme sont persistants dans l'agriculture. Le roi, l'Église et les détenteurs de titres de noblesse demeurent les principaux propriétaires terriens du pays, et à ce titre bénéficient des aides européennes au développement des régions (1,85 million d'euros de subvention en 2003 pour la duchesse d'Albe)[48].
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+
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+ La situation géographique de l'Espagne, son littoral, ses paysages diversifiés, son héritage historique, sa culture vibrante et ses excellentes infrastructures ont fait de l'industrie touristique internationale du pays l'un des plus importants au monde. Au cours des cinq dernières décennies, le tourisme international en Espagne est devenu le deuxième marché mondial en termes de dépenses, représentant environ 40 milliards d'euros, soit environ 5% du PIB en 2006[49],[50]. Le siège de l'Organisation mondiale du tourisme est situé à Madrid.
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+ En 2017, l'Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, avec 82 millions de touristes, ce qui représente une cinquième année consécutive de chiffres record[51].
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+ Castille-et-León est le leader espagnol du tourisme rural lié à son patrimoine environnemental et architectural.
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+ Environ 70 % des Espagnols se disent catholiques et 25 % sans religion.
183
+
184
+ Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, le flamenco, typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, la tauromachie.
185
+
186
+ Le français fut pendant une longue période la première langue étrangère d'Espagne[52]. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position[53].
187
+
188
+ La langue officielle de l'Espagne est le castillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :
189
+
190
+ L'Alhambra de Grenade.
191
+
192
+ Le Cabo Menor, baigné par les eaux de la mer Cantabrique, et, au fond, la ville de Santander, capitale de la Cantabrie.
193
+
194
+ Le pont du Kursaal, à Saint-Sébastien, capitale de la province basque du Guipuscoa et grande ville touristique.
195
+
196
+ La palmeraie d'Elche, patrimoine mondial de l'Unesco.
197
+
198
+ Aqueduc de Ségovie vu en contre-plongée.
199
+
200
+ Puerta del Sol, Madrid. Statue de l'ours et l'arbousier par le sculpteur Antonio Navarro Santafe.
201
+
202
+ Cáceres.
203
+
204
+ Cathédrale de Cuenca.
205
+
206
+ Place d'Espagne, Séville.
207
+
208
+ Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.
209
+
210
+ Près de 29 % des élèves espagnols redoublent une classe au cours de leur scolarité, l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Une étude de l'ONG Save the Children relève que les élèves issus d'un milieu social défavorisé sont quatre fois plus exposés au redoublement que les élèves issus d'un milieu privilégié[54].
211
+
212
+ Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié du XXe siècle. Les autres activités sportives populaires sont la pelote basque, le basket-ball, le tennis, le padel (un dérivé du tennis), le cyclisme, le handball, la course de motos, la Formule 1, la natation, le golf et le ski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone et la Coupe du monde de football 1982.
213
+
214
+ L'Espagne a pour codes :
215
+
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+ Royaume des Pays-Bas
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+ Koninkrijk der Nederlanden
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+ 52° 22′ nord, 4° 53′ est
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+ UTC +1 (HEC) ;
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+ Les Pays-Bas (en néerlandais : Nederland), en forme longue le royaume des Pays-Bas (Koninkrijk der Nederlanden), sont un pays d'Europe de l'Ouest, frontalier avec la Belgique au sud et l'Allemagne à l'est, possédant également une frontière avec la France sur l'île de Saint-Martin (Caraïbes). Monarchie constitutionnelle comptant 17,2 millions d'habitants en 2019, le pays a pour capitale Amsterdam[1], bien que les institutions gouvernementales — exécutif, législatif et judiciaire[7] — siègent à La Haye. Il est administré en quatre territoires autonomes : Aruba, Curaçao, Saint-Martin et le territoire européen[8], lui-même divisé en douze provinces, auxquelles s'ajoutent trois autres communes à statut spécial situées outre-mer (Bonaire, Saba et Saint-Eustache). Géographiquement, le pays dispose de caractéristiques uniques, possédant l'une des altitudes moyennes les plus faibles au monde : environ un quart du territoire en Europe est situé sous le niveau de la mer du Nord, qui le baigne à l'ouest et au nord[9],[10],[11]. 18,41 % de la superficie totale des Pays-Bas est couverte d'eau.
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+ Les territoires aujourd'hui rassemblés en tant que Pays-Bas sont dans leur histoire relativement indépendants de tout pouvoir royal centralisé avant le XVIe siècle bien que temporairement inclus dans le Saint-Empire romain germanique. Alors que Charles Quint affirme une unité nationale en 1549, son fils Philippe II voit la révolte des habitants des Pays-Bas contre son autorité lors de la guerre de Quatre-Vingts Ans[12],[13]. La république est alors fondée sur sa défaite[14]. Le nouvel État connaît un siècle d'or[15], lorsqu'il constitue un Empire colonial dont les vestiges sont les territoires caribéens conservés aujourd'hui, portant son rayonnement culturel et artistique à un niveau mondial[16]. Affaibli par les guerres napoléoniennes et la capture de sa flotte navale, le pays devient le royaume de Hollande en 1806 et ne revient pas à un régime républicain lors du départ des Français, en 1815. Il est l'un des premiers États au monde à se doter d'un système parlementaire élu qui n'est pas renversé. À partir de 1848, les Pays-Bas sont gouvernés comme une démocratie parlementaire sous l'influence de Johan Thorbecke, durant le règne de Guillaume II. Avec une longue tradition de tolérance sociale, ils sont généralement vus comme un pays progressiste et novateur, en abolissant la peine de mort en 1870, en autorisant le droit de vote des femmes en 1917 et en décriminalisant relativement tôt l'avortement, la prostitution, l'euthanasie, ainsi que certaines drogues. Le poète français Charles Baudelaire décrit les Pays-Bas en 1868 comme un lieu « où tout est beau, riche, tranquille, honnête », avant d'ajouter : « pays singulier, supérieur aux autres »[17].
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+ Restés neutres durant la Première Guerre mondiale et engagés dans le camp des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas signent en 1945 avec la Belgique et le Luxembourg le traité économique d'union douanière du Benelux, négocié pendant le conflit par les gouvernements en exil des trois pays à Londres. Par la suite, dans son histoire contemporaine, le pays devient l'un des membres fondateurs de l'ONU, de l'UE, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. La construction du plan Delta, système de protection des terres contre la mer, l'une des Sept Merveilles du monde moderne, est achevée en 1997, après 47 ans de travaux. En 2001, le pays devient le premier au monde à rendre possible le mariage homosexuel, tandis que l'année suivante, l'euro est adopté comme monnaie en remplacement du florin néerlandais. Figurant dans les années 2010 parmi les États les plus démocratiques et les moins corrompus au monde, les Pays-Bas en sont l'un des pays les plus développés selon le rapport annuel des Nations unies sur l'IDH et le premier concernant le bonheur des enfants d'après l'UNICEF[18]. Le pays est également le deuxième au monde concernant la liberté de la presse selon Reporters sans frontières[19], premier quant à l'équilibre entre vies personnelle et professionnelle selon l'OCDE[20], et « troisième pire paradis fiscal » après les Bermudes et les îles Caïman pour l'ONG Oxfam[21].
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+ À l'apogée de l'État bourguignon à la fin de la période médiévale, la partie nord des possessions ducales, dans ce qui est actuellement le territoire belge et néerlandais, est appelé « États de par-deçà » ou « Pays-Bas » pour les distinguer des « États de par-delà » (Bourgogne proprement dite et Franche-Comté). Là est l'origine du terme de la région historique des Pays-Bas, terme qui sera donné au cours des siècles et sous différentes formes et à plusieurs pays sur ce territoire.
18
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+ Le nom du pays fait allusion à son altitude peu élevée et par conséquent à sa lutte permanente contre les eaux. Cependant, pour l'appellation « Hollande��», la signification du nom est « pays creux ». Une synecdoque courante parfois pratiquée par les Néerlandais eux-mêmes désigne les Pays-Bas du nom de Hollande, ainsi que les Néerlandais par les Hollandais et parfois la langue néerlandaise par le hollandais. La Hollande stricto sensu n'est que l'une des régions des Pays-Bas divisée en deux provinces (Hollande-Septentrionale et Hollande-Méridionale), abritant les grandes villes du pays (Amsterdam, La Haye, Rotterdam)[22], et le hollandais une catégorie de dialectes parlés dans ces provinces.
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+ Précocement et largement urbanisé par rapport à la moyenne européenne, le pays préserve cependant en son centre une vaste étendue boisée désignée comme son cœur vert. Cette région est généralement associée au Waterland (« Pays de l'eau » en néerlandais), territoire situé au nord d'Amsterdam, composé essentiellement de lacs et de canaux. Le climat des Pays-Bas européens est tempéré océanique, c'est-à-dire présentant un été souvent frais et un hiver marqué. Les îles dans les Caraïbes sont pour la plupart à climat tropical (Saint-Eustache, Saint-Martin), même si Saba et Curaçao sont plus sèches.
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+ Un quart du territoire néerlandais européen se situe sous le niveau de la mer et atteint même plus de 6,76 mètres en négatif, record en Europe[23]. Or, d'après les scientifiques, les terres de très basse altitude (en dessous de 10 mètres) pourraient être très vite affectées par la montée des océans. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) considère par ailleurs le delta du Rhin comme l'un des plus vulnérables du monde. Les Pays-Bas entrent pour cette raison dès les années 1980 dans une logique de développement durable[réf. nécessaire]. Les sols aux Pays-Bas sont très fertiles, donc très importants dans l'économie du pays. Le centre du pays alterne forêts et espaces sablonneux, l'est se compose de landes, tandis que le Limbourg, au sud, a un paysage composé de collines calcaires. Le paysage touristique des champs de tulipes est visible essentiellement dans les environs d'Amsterdam et de La Haye (Westland), les visiteurs internationaux se rendant généralement à Lisse.
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+ La lutte contre les eaux est toujours présente : l'aspect du littoral néerlandais est considérablement modifié dans le temps en raison de catastrophes naturelles et de l'intervention humaine, notamment via l'apparition des lacs de bordure. Une perte de terre notable a lieu avec la tempête de 1134, qui créé l'archipel devenu la province de Zélande (Zeeland en néerlandais, « pays de la mer ») dans le Sud-Ouest. Lors de plusieurs inondations mémorables dont celle de la Sainte-Lucie, la mer du Nord envahit la partie centrale du pays en absorbant le lac Flevo pour former le Zuiderzee.
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+ En 1421, l'inondation de la Sainte-Élisabeth fait céder les digues à plusieurs endroits. Ces dernières ne sont alors plus convenablement entretenues car le pays est alors en guerre civile (rivalités entre les Hameçons et les Cabillauds). Cette inondation remplace le polder nouvellement asséché par une véritable mer intérieure. Les terres alors submergées sont encore aujourd'hui sous les eaux. Le célèbre parc national De Biesbosch en fait partie. Les parties qui sont regagnées sur les eaux sont l'île de Dordrecht, l'île de Hoeksche Waard et une pointe dans le Nord-Ouest du Brabant-Septentrional. Le pays doit de nouveau faire face au XVIe siècle à deux grandes inondations qui causent la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes : à la Saint-Félix en 1530 et à la Toussaint 40 ans plus tard.
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+ Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1953, de nombreuses digues des provinces de Zélande, de Hollande-Méridionale et du Brabant-Septentrional ne résistent pas à la combinaison des grandes marées et d'une tempête venant du Nord-Ouest. Sur les îles et sur le continent, de vastes zones du pays sont complètement inondées et un millier de personnes tuées. Pour éviter que de pareilles catastrophes se reproduisent, un ambitieux projet est imaginé et mis en œuvre : le plan Delta, construit entre 1950 et 1997, composé de barrages, d'écluses, de digues, et de barrières pour contrer les montées subites d'eau dans le Sud-Ouest des Pays-Bas, pour protéger de larges zones de terre contre la mer. Ce projet vient renforcer l'Houtribdijk et l'Afsluitdijk, digues établies en mer du Nord, à la suite des larges inondations subies par le pays en 1916, dans le cadre des travaux du Zuiderzee. Longues d'environ 30 kilomètres chacune et inaugurées dans les années 1930, la superficie du lac d'eau douce qu'elles créé atteint plus de 110 000 hectares. L'Office des eaux des Pays-Bas surveille en permanence les nombreux cours d'eau du pays. Dès le XIIe siècle, une telle société est mise en place dans le pays pour coordonner les efforts des différents territoires dans la lutte contre les eaux. Avec un budget très important, cette agence découpe les Pays-Bas en 24 districts et a pour objectif la prévention de nouvelles catastrophes (en coordination avec la Rijkswaterstaat, qui gère les infrastructures nationales), et, le cas échéant, la gestion des populations concernées. Les 24 Offices régionaux ordonnent notamment le rehaussement de certaines voies de circulation en campagne pour qu'elles contiennent l'eau en cas de perforation d'une digue, afin que les autorités aient assez de temps pour évacuer les habitants. Cependant, ces dernières investissent en moyenne un milliard d'euros chaque année à l'entretien des systèmes de régulation des eaux, et les nouvelles normes de sécurité sur lesquelles sont construites les digues — les plus strictes au monde — réduisent largement le risque que de nouvelles catastrophes puissent avoir lieu. Les agences de l'eau fonctionnent sous le principe de la démocratie fonctionnelle, leurs membres étant élus dans les zones sur lesquelles elles ont autorité.
30
+
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+ Le 24 juin 2015, un tribunal de La Haye impose à l'État de réduire d'ici 2020 de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport au niveau de 1990. Le juge donne raison à un collectif de citoyens, en estimant que les gaz rejetés nuisent à la santé publique, et que l'État doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la population. Ce jugement est une première mondiale, mais l'État indique qu'il fera appel[24], tout en réévaluant sa projection de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à 16 % d'ici à 2020[25]. En 2018, les États généraux votent une loi obligeant le gouvernement à mettre en œuvre une réduction de 95 % des émissions par rapport au niveau de 1990 d'ici à 2050. Les voitures à essence et au diesel seront également interdites d'ici à 2030[26].
32
+
33
+ Le mois de juin 2019 a été le plus chaud jamais enregistré aux Pays-Bas[27]
34
+
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+ Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) des Pays-Bas[Note 1] est le 4 mai[28]. Les Pays-Bas sont l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
36
+
37
+ Le nombre d'insectes volants aux Pays-Bas a chuté de 75 % depuis les années 1990[29].
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+ Les Pays-Bas sont menacés de disparition à cause de l'élévation du niveau de la mer[30].
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+
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+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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+
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+ En décembre 2018, les Pays-Bas comptait 196 sites dont :
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+ La superficie totale est de 20 605 km2, ce qui représente 13,3 % de la surface terrestre et marine du territoire des Pays-Bas[31].
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+
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+ Idéalement situés en Europe, les Pays-Bas ont d'importantes infrastructures de transport. Le port de Rotterdam est le plus grand d'Europe et l'un des plus importants au monde. Les autres ports importants du pays sont le port d'Amsterdam, le port d'Ems et celui de Vlissingen-Oost. L'arrière-pays de ces ports est composé d'un vaste réseau de rivières, canaux et autres voies navigables. La façade maritime joue donc un rôle important dans l'économie néerlandaise. Les fleuves du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut provenant des pays voisins et aboutissant à la mer du Nord, ont fait durant des siècles, et font toujours, des Pays-Bas une plaque tournante pour les transports intérieurs européens.
48
+
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+ L'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, est le plus grand aéroport des Pays-Bas et le troisième européen en nombre de passagers, accueillant chaque année plus de 60 millions de personnes. L'aéroport d'Eindhoven est, depuis 2006, le plus grand aéroport régional aux Pays-Bas, devant l'aéroport de Rotterdam-La Haye. Ce dernier est cependant l'aéroport officiel pour les réceptions diplomatiques. La KLM Royal Dutch Airlines est la compagnie aérienne nationale ; fondée en 1919, elle est la plus vieille compagnie aérienne du monde encore en activité. Ses avions bleus, surnommés les « blue birds », font de nos jours partie de l'identité nationale néerlandaise.
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+
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+ Le vélo est un mode de transport très répandu aux Pays-Bas. Au quotidien, en 2011, il est le mode de transport principal le plus employé (31 %) après la voiture (49 %), mais est majoritaire dans les villes[32]. Les autoroutes du pays sont très utilisées et sans péages. La totalité des voies routières atteint une longueur totale d'environ 116 500 kilomètres.
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+ Le réseau ferroviaire atteint une longueur totale de 2 808 kilomètres et est l'un des plus fréquentés en Europe. Le transporteur national privé, la Nederlandse Spoorwegen (NS), assure les liaisons par rail à travers le pays. Des bus urbains et régionaux sont également largement utilisés par ces transporteurs. Dans le cadre d'un plan européen de voyage à grande vitesse par rail, les Pays-Bas ouvrent la HSL-Zuid en 2009, reliant Amsterdam à la frontière belge. Il s'agit de la seule LGV du pays en activité, que les trains de Thalys, de la High Speed Alliance et d'Eurostar empruntent à destination de la France, de la Belgique, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Une nouvelle ligne à grande vitesse reliant Amsterdam à la frontière allemande, la HSL-Oost, est en projet, visant à supporter l'activité de la ligne de la Betuwe.
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+ Le royaume des Pays-Bas est constitué, depuis la dissolution de la fédération des Antilles néerlandaises le 10 octobre 2010, de quatre territoires autonomes[33] : les Pays-Bas, Aruba, Curaçao et Saint-Martin.
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+ Le royaume des Pays-Bas comprend trois territoires insulaires dans les Antilles : Aruba, Curaçao et Saint-Martin. Les Antilles néerlandaises annoncent dans les années 2000 vouloir réformer leur statut. Un référendum local aux Antilles approuve le changement qui est inscrit et ratifié dans la Constitution du royaume. Les Antilles commencent leur réforme le 1er juillet 2007 : Saint-Martin et Curaçao ont obtenu transitoirement le statut de collectivités reconnues, avant de devenir en octobre 2010 des territoires autonomes dans le royaume, comme Aruba.
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+ Les autres îles des Antilles néerlandaises, Bonaire, Saba et Saint-Eustache (Pays-Bas caribéens) deviennent des municipalités des Pays-Bas à statut particulier. L'administration de ces trois îles est partagée entre l'Office national des Pays-Bas caribéens (en néerlandais, Rijksdienst Caribisch Nederland) et l'administration locale. Ces trois îles, au contraire d'Aruba, Curaçao et Saint-Martin, ont le droit de vote aux élections législatives néerlandaises, les États autonomes disposant de leur propre Parlement et gouvernement. Un gouverneur, nommé sur proposition du Premier ministre insulaire, y représente le monarque.
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+ Les Pays-Bas actuels sont habités durant la dernière période glaciaire.
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+ Par la suite, en évoluant, plusieurs peuples habitent le territoire des actuels Pays-Bas et de la Belgique. Outre les Belgae et les Frisons, les Francs et les Saxons, les Bataves, qui s'établissent sur place[34], sont par la suite assimilés par les Francs saliens.
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+
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+ Jules César conquiert les Pays-Bas autour de l'année 58 av. J.-C., ce qui en fait la frontière nordique de l'Empire romain. Dans la Guerre des Gaules, Jules César ne fait cependant aucune mention des Bataves[35]. La première référence aux Bataves remonte à l'an 12 av. J.-C. ; les Romains construisent les premières villes et introduisent, dans la région, l'écriture. Le Nord des Pays-Bas, qui est en dehors de l'Empire romain et où vivent les Frisons, est également fortement influencée par son puissant voisin méridional.
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+ La civilisation romaine cède la place aux peuples germaniques qui fusionnent avec les habitants pour former trois peuples : les Frisons le long de la côte, les Saxons dans l'Est et les Francs dans le Sud. La fin du royaume des Frisons survient en 734 sur les rives de la Boarn, lorsque les Frisons sont défaits par les Francs, qui occupent la partie occidentale jusqu'à la Lauwers. Les Francs attaquent l'Est du Lauwers en 785, quand Charlemagne bat Widukind.
67
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+ En 843, par le traité de Verdun, l'Empire franc est divisé en trois : la Francie occidentale (la France), la Francie médiane (Lotharingie) (allant du centre de l'Italie à la Frise) et la Francie orientale (communément nommée Germanie, noyau du futur Saint-Empire romain germanique). Le territoire des Pays-Bas actuels fait alors partie de la Lotharingie, à l'exception de la rive gauche de l'Escaut (actuelle Flandre zélandaise). Celle-ci disparaît rapidement : les terres néerlandaises contemporaines sont annexées par l'Empire germanique (traités de Meerssen et de Ribemont). La plupart des Pays-Bas est occupée par le Viking jutes Rorik de Dorestad aux environs de 840 à 880. La suprématie des Vikings est détruite en 920 quand le roi Henri Ier de Germanie libère Utrecht. Les Pays-Bas sont alors réintégrés dans le Saint-Empire entre les Xe et XIe siècles.
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+ Une grande partie de l'Ouest des Pays-Bas est à peine habitée entre la fin de la période romaine et autour de 1100. Vers 1000, les fermiers flamands et d'Utrecht commencent à acheter les terres marécageuses, à les assécher et à les cultiver. Ce processus se produit rapidement et le territoire inhabité est occupé en quelques générations. Des fermes indépendantes qui ne font pas partie de villages sont construites, ce qui est alors unique en Europe. Avant cette période, la langue et la culture de la majeure partie des individus habitant dans l'actuelle région de Hollande est frisonne, aujourd'hui culturellement plus présente dans la région de Frise occidentale. La conquête de ces nouvelles terres progressant, la région devient la région de Hollande au XIIe siècle. Des villes s'épanouissent, particulièrement dans le comté de Flandre et dans le duché de Brabant. Le Saint-Empire romain germanique ne peut pas maintenir l'unité politique : en plus de l'indépendance croissante des villes, les lois locales transforment les comtés et duchés en royaumes privés. Les divers États féodaux sont dans un état de guerre presque continuel.
71
+
72
+ Les provinces formant actuellement les Pays-Bas sont progressivement rassemblées, par mariage, achat ou conquête par les ducs de Bourgogne, qui contrôlent aussi, au sud, Anvers, première place boursière mondiale. Cet ensemble de Dix-Sept Provinces passe par héritage à Charles Quint, descendant à la fois des ducs de Bourgogne et des Habsbourg. Marie de Bourgogne, la fille de Charles le Téméraire, épouse l'empereur Maximilien Ier. La Frise, la région d'Utrecht, la région de Groningue et des Ommelanden, la Drenthe et la Gueldre sont rattachées progressivement au domaine des Habsbourg après des décennies de relations conflictuelles avec le duc de Gueldre. Sous le règne de Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, la région fait partie des 17 provinces des Pays-Bas espagnols qui comprend également la Belgique, le Nord-Pas-de-Calais actuel et une partie de la Picardie.
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+
74
+ Lors des XVe et XVIe siècles, Érasme, théologien originaire de Rotterdam, publie divers ouvrages humanistes ; ce nouveau mouvement de pensée, qui met l'homme au centre des préoccupations, est rapidement suivi dans l'Europe entière grâce à l'imprimerie, libre dans le pays.
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+
76
+ En janvier 1579, l'indépendance des Provinces-Unies est consacrée par l'Union d'Utrecht. La république ainsi créée comporte un ensemble de sept provinces — plus leurs dépendances — comportant chacune un Parlement ainsi qu'un gouverneur. Ces provinces sont indépendantes les unes des autres, et peuvent lever les impôts ainsi que des armées séparément. La jeune république des Provinces-Unies ne sera reconnue qu'en 1596 par la France et en 1648 par l'Espagne. Dans le Sud des Provinces-Unies, les pays de la Généralité (actuelles provinces de Zélande et du Brabant-Septentrional), sous contrôle du gouvernement central, forment alors un espace stratégique entre les Pays-Bas espagnols au sud, la Belgica Regia[36] (qui deviendra les Pays-Bas autrichiens, la future Belgique) et les Pays-Bas protestants et calvinistes au nord conduits par le pouvoir d'Amsterdam.
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+ Le cas des Provinces-Unies à la fin du XVIe siècle est tout à fait particulier, puisque c'est le jeune stathouder Guillaume d'Orange qui va mener une véritable révolution partie de Bruxelles lors de l'exécution des chefs de la noblesse dressés contre le pouvoir espagnol, aussi appelée la révolte des Gueux. Il en résultera une guerre connue sous le nom de guerre de Quatre-Vingts Ans de 1568 à 1648, conduisant les Néerlandais à l'indépendance de la couronne d'Espagne. Dès lors, les Pays-Bas vont entrer dans la période du « Gouden Eeuw », un âge d'or caractérisé par la prospérité économique et culturelle de la république néerlandaise et par une urbanisation précoce doublée d'un essor démographique soutenu en Hollande et Zélande. Les explorateurs du pays fondent de nombreuses colonies aujourd'hui connues sous d'autres noms, telles que l'Indonésie, l'Afrique du Sud, le Suriname, Taïwan, la Tasmanie ou encore la Nouvelle-Zélande. Avec sa Compagnie néerlandaise des Indes orientales et Compagnie néerlandaise des Indes occidentales qui utilisent la rixdale comme monnaie internationale, l'armada des Pays-Bas est l'une des plus puissantes au monde. Le pays doit cependant parfois céder des territoires aux autres puissances : la Nouvelle-Néerlande (futurs États américains de New York et du New Jersey, perdus à la suite de la signature du traité de Westminster) et la Nouvelle-Hollande d'Australie sont intégrées à l'Empire britannique, la Nouvelle-Hollande brésilienne est rendue aux Portugais, et la Nouvelle-Hollande en Acadie est donnée aux Français après la signature des traités de Nimègue avec le roi Louis XIV.
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+ La métropole bénéficie grandement des colonies, principalement sous l'aspect économique : la ville d'Amsterdam atteint un niveau de vie bien supérieur à celui de Paris, de nombreux individus chassés des autres pays d'Europe pour des raisons religieuses s'installent dans le pays, qui porte l'image d'un État riche et tolérant. L'armée néerlandaise teste également, lors de différents conflits, une nouvelle technique de guerre : lors de la troisième guerre anglo-néerlandaise, les autorités font inonder des terrains fermiers autour d'Amsterdam pour empêcher l'avancée des troupes ennemies et ne pas avoir à se battre frontalement avec une armée à la puissance supérieure. Les agriculteurs recevaient une compensation monétaire pendant le temps de leur hébergement dans la capitale.
81
+
82
+ Transformé dans un premier temps en république par la révolution batave (menée par les « patriotes »), de 1795 à 1806, et dans un second temps en royaume de Hollande, de 1806 à 1810, le pays est par la suite intégré dans l'Empire français, sous Napoléon. Ce dernier organise en janvier 1795 la capture de la flotte hollandaise au Helder, afin de déstabiliser le pouvoir républicain et finalement placer son frère à la tête du royaume créé en 1806.
83
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84
+ En 1815, le Luxembourg est élevé au rang de grand-duché. Guillaume VI d'Orange, fils du stathouder Guillaume V des Provinces-Unies, devient Guillaume Ier, roi des Pays-Bas et grand duc de Luxembourg. Guillaume reçoit le Luxembourg à titre personnel, comme compensation pour la perte de ses territoires allemands (Nassau et Fulda). Un nouveau pays est alors fondé lors du congrès de Vienne de 1815, sous le nom de « royaume uni des Pays-Bas ».
85
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86
+ Il rassemble les actuels territoires du Benelux ainsi que les colonies néerlandaises, dont la plus importante est les Indes orientales néerlandaises, l'actuelle Indonésie. Son premier roi est Guillaume d'Orange-Nassau, l'un des vainqueurs de la bataille de Waterloo. Le royaume a deux capitales : Amsterdam et Bruxelles. En 1830, la Belgique se soulève. Peuplée surtout de catholiques, elle supporte mal le règne du protestant Guillaume Ier, mais aussi sa politique d'imposition de la langue néerlandaise comme seule langue officielle. La révolution belge aboutit à la création du nouveau royaume de Belgique (région des Pays-Bas méridionaux), qui intègre également le Luxembourg. La convention de Zonhoven en 1833, met fin officiellement au conflit. Le grand duché reste intégré à la Belgique jusqu'en 1839, date à laquelle sa moitié orientale est érigée en État indépendant, le grand-duché de Luxembourg, membre de la confédération germanique. Ce nouvel État et le royaume des Pays-Bas restent toutefois jusqu'en 1890 en union personnelle, c'est-à-dire partageant le même souverain. Le traité sur le tracé des frontières avec la Belgique date de 1843.
87
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88
+ Créé par décret le 19 avril 1839, le royaume des Pays-Bas prospère économiquement. Il se démocratise peu à peu, sous l'impulsion d'une réécriture de sa Constitution en 1848, menée par Johan Rudolf Thorbecke. Il connaît cependant à la fin du XIXe siècle ce qui sera par la suite appelé la « guerre scolaire », conflit politique opposant les écoles publiques et privées. Les Pays-Bas n’abolissent l’esclavage dans leurs colonies qu’en 1863[37]. En 1879 est créé par le pasteur Abraham Kuyper le premier parti politique néerlandais, le Parti antirévolutionnaire. Étant neutre pendant la Première Guerre mondiale, le pays accueille des réfugiés belges persécutés par le Gouvernement général impérial allemand de Belgique. Cependant, en 1915, ce dernier fait installer une clôture électrique à la frontière entre les deux pays, rendant tout passage impossible. En 1917, tous les hommes de plus de 18 ans obtiennent le droit de vote, suivis par les femmes en 1919.
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+ Les Pays-Bas sont envahis par l'Allemagne en mai 1940 sans déclaration de guerre préalable. Cette invasion donne lieu à la bataille des Pays-Bas, au cours de laquelle l'armée néerlandaise est vaincue, et la ville de Rotterdam quasiment rasée par les bombardements. La bataille se solde par la capitulation des forces néerlandaises, et le gouvernement dut s'exiler à Londres. Pieter Gerbrandy, opposé à une domination allemande et partageant l'opinion des Britanniques, est provisoirement nommé Premier ministre par la reine Wilhelmine pour remplacer Dirk Jan de Geer, qui avait préconisé la négociation d'une paix séparée. Le pays développe plusieurs réseaux de résistance face à l'occupant allemand et des milliers de citoyens manifestent à travers le pays pour diverses raisons, comme la grève de février 1941 à Amsterdam pour dénoncer les déportations de Juifs néerlandais vers l'Allemagne. Bien que les mouvements alliés visant à libérer le pays (notamment l'opération Market Garden), commencent dès 1944, les Pays-Bas ne sont totalement libres qu'en mai 1945, après que la population a vécu un hiver de famine tuant près de 20 000 personnes. L'opération Manna est cependant déclenchée du 29 avril au 8 mai 1945 pour parachuter des vivres.
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+ Les soldats néerlandais venus des colonies ou réfugiés en Grande-Bretagne participent aussi au débarquement puis à la bataille de Normandie, avant de se diriger vers les Pays-Bas à la fin de l'année 1944 pour participer à la libération de leur pays et de la Belgique aux côtés des forces étrangères et des réseaux de résistance[38]. Profitant du conflit, Soekarno proclame l'indépendance de l'Indonésie en 1945, avec le soutien du Japon, qui décrète l'indépendance du territoire après l'avoir envahi en 1941. Il s'ensuit un conflit de quatre ans au terme duquel les Pays-Bas sont conduits à reconnaître l'indépendance indonésienne, élément déclencheur du déclin de la puissance commerciale néerlandaise. À la fin de la Seconde Guerre mondiale sont formellement adoptés les accords de coopération économique du Benelux avec la Belgique et le Luxembourg.
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+ Sortant du conflit planétaire ruinés, les Pays-Bas proposent le plan Bakker-Schut aux forces Alliées en guise de réparation de guerre, mais le projet consistant en l'annexion d'une partie de l'Allemagne est rejeté. Les États-Unis font alors bénéficier le royaume du plan Marshall. En 1948, les Pays-Bas approuvent le principe d'une autonomie des Antilles néerlandaises, proclamée en 1954 (État fédéral autonome des Antilles néerlandaises). En 1962, la Nouvelle-Guinée néerlandaise, maintenue un temps sous la coupe néerlandaise, rejoint l'Indonésie et devient sa province de Nouvelle-Guinée occidentale ; ceci intervient après une tentative de débarquement indonésien pour garantir son rattachement et éviter une indépendance de la dite province, puis un passage provisoire sous l'égide de l'autorité exécutive temporaire des Nations unies. En 1975, la Guyane néerlandaise, actuel Suriname, prend son indépendance du royaume. L'île d'Aruba se détache des Antilles néerlandaises en 1986 pour former une entité propre du royaume. En 2002, l'euro remplace le florin néerlandais, et, en 2005, le pays rejette par référendum le projet de traité constitutionnel européen. En 2009, la famille royale est la cible d'un attentat le jour de la fête nationale, faisant sept victimes. Le 10 octobre 2010, les Antilles néerlandaises sont dissoutes, faisant de Curaçao et de Saint-Martin des États autonomes propres comme Aruba avant eux. Bonaire, Saba et Saint-Eustache, qui font alors également partie des Antilles néerlandaises, intègrent le pays européen en tant que municipalités à caractère particulier sous le nom de Pays-Bas caribéens ou îles BES.
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+ La Constitution (Grondwet) actuellement en vigueur a été adoptée en 1815, et révisée plusieurs fois depuis : elle fait état que les Pays-Bas sont une monarchie. La famille royale est de confession protestante réformée. Hommes et femmes peuvent accéder au trône. Après les rois Guillaume Ier (1815-1840), Guillaume II (1840-1849) et Guillaume III (1849-1890), la régente Emma et les reines Wilhelmine (1898-1948), Juliana (1948-1980) et Beatrix (1980-2013), c'est depuis le 30 avril 2013 que le roi Willem-Alexander est le chef de l'État néerlandais. Après lui, le prochain souverain devrait être la princesse Catharina-Amalia, fille aînée du roi Willem-Alexander et princesse d'Orange.
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+ Le monarque est garant de l'unité du pays. Constitutionnellement, le roi a un rôle dans le processus législatif : la signature royale auprès de celle d'au moins un ministre est indispensable pour valider toute loi. Le roi est également président du Conseil d'État (Raad van State), organe qui conseille le gouvernement sur chaque loi et tribunal suprême en matière de droit administratif. Depuis la reine Wilhelmine, les monarques veillent à ne pas paraître montrer une faveur particulière envers une opinion politique.
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+ Autrefois, le pouvoir royal intervenait dans le choix des ministres et du président du Conseil. Actuellement, il est du rôle du président de la Seconde Chambre des États généraux de désigner un « informateur » (étudiant les possibilités de formations) puis un formateur, généralement le chef du parti vainqueur aux élections, et ce dernier dirige les négociations avec les partis politiques. Lorsque les négociations sont terminées, le gouvernement nommé par le roi est la formation bâtie par le Premier ministre, le monarque ne validant que les noms qui lui sont soumis. Lorsqu'un gouvernement perd la confiance du Parlement, le Premier ministre doit présenter sa démission au souverain. Le gouvernement peut également demander au Parlement la destitution du monarque s'il le juge inapte à assumer ses fonctions.
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+ Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement, responsable pénal des actions entreprises par le pays. Il est composé de ministres et de secrétaires d'État, les premiers uniquement siégeant au Conseil des ministres. Le gouvernement est présidé par le Premier ministre des Pays-Bas, assisté d'un ou plusieurs vice-Premiers ministres. Depuis 1945, 15 personnes se sont succédé à la tête du gouvernement, Willem Drees, Ruud Lubbers, Wim Kok et Jan Peter Balkenende étant les plus notables.
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+ L'actuel Premier ministre, le libéral Mark Rutte, est en fonction depuis le 14 octobre 2010. Il dirige un gouvernement majoritaire à la chambre basse entre le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), l'Appel chrétien-démocrate (CDA), les Démocrates 66 (D'66) et l'Union chrétienne (CU), le cabinet Rutte III. Ses vice-Premiers ministres, Hugo de Jonge, Kajsa Ollongren et Carola Schouten, sont issus des partis avec lesquels il fait alliance. Bien que le Premier ministre soit le premier représentant du pays à l'étranger, il est parfois accompagné du roi.
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+ La Seconde Chambre des États généraux étant élue au scrutin proportionnel quasi-intégral[39], les Pays-Bas sont toujours dirigés par un gouvernement de coalition quoique cela ne soit pas une obligation constitutionnelle. Or, depuis longtemps, le corps électoral n'accorde plus la majorité absolue à un parti pour lui permettre de gouverner seul. Le gouvernement a besoin de l'appui de la Seconde Chambre mais peut être minoritaire au Sénat. Le Premier ministre a son bureau au Torentje, bâtiment adjacent au Binnenhof, siège du Parlement, en centre-ville de La Haye. Tous les ministères sont également installés dans la ville. Le gouvernement des Pays-Bas ne siège donc pas dans la capitale, Amsterdam.
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+ Les États généraux du royaume des Pays-Bas (en néerlandais Staten-Generaal), sont le Parlement des Pays-Bas.
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+ Ils comprennent deux chambres : la plus importante, la Seconde Chambre, également dite Chambre des représentants, est la chambre basse du Parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 150 membres élus au suffrage universel direct, au scrutin proportionnel. Elle possède des prérogatives plus importantes que le Sénat. C'est dans la Seconde Chambre que se forment, et tombent, les coalitions de gouvernement. Les ministres sont également politiquement responsables devant celle-ci. Un ministre ou un gouvernement ne peut pas se maintenir sans le soutien d'une majorité à la seconde Chambre, et celle-ci possède trois fonctions principales qui incluent : le contrôle du gouvernement, un rôle de colégislateur (avec le gouvernement et la Première Chambre) et la représentation de la population.
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+ La Première Chambre des États généraux, ou le Sénat, est la chambre haute du Parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 75 membres élus au suffrage universel indirect par les douze provinces du royaume, et les trois territoires insulaires dans les Antilles. La dissolution de la Seconde Chambre entraîne celle de la Première Chambre. La première Chambre dispose de moyens de contrôle de l'exécutif communs avec la Seconde Chambre. Le rôle de la chambre haute dans le vote de la loi est restreint par rapport à celui de la chambre basse. Les projets de loi lui sont transmis après approbation par cette dernière. Elle ne peut pas amender le texte, mais seulement l'approuver ou le rejeter.
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+ Le royaume des Pays-Bas est composé de douze provinces et de trois territoires insulaires dans les Antilles. Chaque province est gouvernée par un commissaire du Roi nommé par le souverain — sur recommandation du corps législatif provincial — et par une députation provinciale, élue par ce même corps législatif (les États provinciaux), élu lui-même par le peuple. Comparativement aux provinces du Canada ou aux États des États-Unis, les provinces néerlandaises ne disposent pas de pouvoirs très étendus, bien que chacune d'entre elles possède son Parlement local ; il s’agit de pouvoirs administratifs qui assurent la liaison entre l'État et les communes. L'essentiel des pouvoirs juridiques, politiques et financiers sont exercés par le gouvernement central, et non par les gouvernements provinciaux. Les municipalités, pour leur part, sont dirigées par un conseil élu et un bourgmestre nommé par décret par le souverain en tenant compte de la majorité au conseil municipal et de l'avis de son commissaire dans la dite province. Un bourgmestre est ainsi choisi sur ses capacités à diriger une ville avec ses attributs spécifiques.
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+ Les Pays-Bas comptent également une autre strate administrative propre à leur histoire : l'Office des eaux des Pays-Bas est une agence du gouvernement assurant un financement de projets d'infrastructure votés en 24 conseils de districts élus. Ces conseils ont pour but de protéger les terres des problèmes liés à l'eau.
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+ Les trois États autonomes d'outre-mer disposent quant à eux d'un Premier ministre propre, d'un Parlement local et d'un gouvernement insulaire, traitant de questions moins régaliennes que le gouvernement des Pays-Bas, à qui revient les questions de diplomatie et de défense des îles.
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+ Les Pays-Bas sont membres fondateurs de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), de l'Union européenne (UE) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ils appartiennent à l'Union Benelux et sont soumis à la cour de justice Benelux et la cour européenne des droits de l'homme. Jusqu'en 1940, les Pays-Bas suivaient une politique de neutralité, mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils s'engagent à la construction de l'Union européenne et au maintien de la paix à travers le monde. De plus, avec la prise d’indépendance de nombreuses colonies du pays, ce dernier possède encore une grande influence dans les régions en développement grâce à une présence accrue de ses ressortissants. Les Pays-Bas contribuent au budget annuel des Nations unies à hauteur de 1,65 %.
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+ Le pays est de longue date engagé dans l'aide au développement et dans la défense des droits de l’homme. En 2014, les fonds du pays pour des missions humanitaires a représenté 0,64 % de son PIB. Les Pays-Bas sont fréquemment invités aux sommets du Groupe des vingt, sans en faire partie, bien que la puissance économique du pays soit parmi les 20 premières mondiales.
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+ La Haye est devenue au cours du XXe siècle la capitale mondiale du droit. Elle abrite le siège de nombreuses organisations internationales à caractère juridique :
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+ Les Forces armées néerlandaises sont composées de :
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+ L'ensemble des forces armées emploie environ 51 000 personnes en 2009. Il s'agit d'une force volontaire, le service militaire étant suspendu mais pas aboli. L'armée néerlandaise est aussi composée d'une force de gendarmerie, la maréchaussée royale. Les Pays-Bas dépensent environ 1,17 % de leur PIB en 2014 à l'entretien de leur défense, soit une dotation de 7 602 033 000 €. Le pays dispose de missiles nucléaires américains dans le cadre du plan de partage de l'OTAN.
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+ Selon l'article no 97 de la Constitution, elles ont pour rôle de « défendre le royaume des Pays-Bas et de défendre ses intérêts dans le monde » et de « protéger et promouvoir la primauté du droit international ». Le pays est actuellement engagé dans la MINUSMA et la coalition internationale en Irak et en Syrie.
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+ Véhicule de soutien léger de l'armée de terre.
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+ Frégate de la classe De Zeven Provinciën.
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+ Escadron en formation.
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+ Forces britanniques sur le pont d'un sous-marin de classe Walrus.
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+ Au premier janvier 2016, les Pays-Bas comptaient 16 979 120 habitants, contre 16 305 526 habitants en 2005. La population est en constante augmentation, de manière modeste (0,4 % par an en moyenne), et cela essentiellement grâce à l'immigration (Antilles néerlandaises, Turquie, Maroc)[réf. nécessaire]. Avec plus de quatre cents habitants par kilomètre carré, les Pays-Bas font partie des pays les plus densément peuplés d'Europe. La population du pays devrait continuer à augmenter jusqu'en 2060 au moins[40].
140
+
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+ Outre cela, les Pays-Bas ont l'un des taux de criminalité les plus faibles au monde. En 2016, l'État prévoit de fermer neuf prisons d'ici 2020 faute d'occupants des cellules[41].
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+ Dans l’État autonome des Pays-Bas (un des quatre états autonomes du royaume), le néerlandais est la langue officielle[42] utilisée par les services publics et la majorité des habitants pour communiquer entre eux. Cependant, ce n'est pas la Constitution qui définit la langue officielle des Pays-Bas, mais la Algemene wet bestuursrecht[43]. Dans la province de la Frise, le frison est reconnu comme seconde langue officielle pour un usage régional[44]. Vers la fin de la 20e siècle, le limbourgeois est reconnu par l'État comme langue régionale politique et juridique[45] et le bas saxon néerlandais est reconnu comme langue régionale le 10 octobre 2018[46], mais ces deux langues ne sont pas reconnues comme officielles. Dans les trois îles aux Antilles faisant part de l'état autonome des Pays-Bas, en plus du néerlandais, le papiamento et l'anglais sont reconnus comme langues officielles pour un usage régional[47]. D'autres dialectes provinciaux proches de la langue commune et des langues étrangères sont également utilisées. Selon différentes études, les Néerlandais sont parmi les peuples à couramment parler le plus de langues étrangères, notamment l'anglais, l'allemand et le français[48],[49].La plupart des habitants parlent couramment l'anglais[50].
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+ Selon les statistiques néerlandaises basées sur une étude effectuée en 2005[51], 42 % des Néerlandais (pratiquant ou non pleinement leur religion) se déclaraient sans religion, 29 % catholiques, 19 % protestants, 5 % musulmans et 5 % d'une autre religion.
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+ La communauté islamique regroupe officiellement environ 4,9 % des Néerlandais, contre 9,5 % pour l'Église protestante aux Pays-Bas. La communauté juive néerlandaise ne compte plus que 30 000 membres de nos jours, bien qu'ayant été importante dans le passé.
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+ Le système éducatif néerlandais[52] est plus libre[53] que celui de ses grands voisins européens, tels que la France ou le Royaume-Uni. Il est également particulièrement performant, parfois qualifié de meilleur d'Europe avec ceux des pays scandinaves[54]. Les langues étrangères tiennent une place importante dans l'éducation, d'où la bonne maîtrise de langues étrangères dans le pays. Le système éducationnel est scindé en deux entités : une école primaire de six ans puis un choix entre trois types de collèges, plus ou moins longs dans la durée, variant dans les matières enseignées et ouvrant sur différents types d'éducation universitaire[55].
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+ Le pays possède une forte densité d'universités réputées — parmi les cent meilleures universités au niveau mondial[56], l'on trouve sept universités néerlandaises : l'université de Leyde, l'université de Wageningue, l'université Érasme de Rotterdam, l'université de technologie de Delft, l'université d'Amsterdam et l'université de Groningue — souvent fondées au XIXe siècle.
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+ Les grands quotidiens néerlandais les plus lus sont De Telegraaf, Algemeen Dagblad, de Volkskrant, NRC Handelsblad, et Trouw. Het Parool est moins lu mais possède un important passé historique : il a été créé pendant la Seconde Guerre mondiale comme journal d'opposition[57]. Les journaux gratuits Spits et Metro distribués dans les gares et les stations de métro sont également très lus.
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+ Dans le domaine télévisuel, il existe quatre chaînes publiques, et les principales entreprises qui fournissent la télévision commerciale sont RTL Nederland et SBS6, qui gèrent ensemble sept stations au total. D'autres diffuseurs commerciaux qui ciblent des publics particuliers sont Nickelodeon, Comedy Central et Kindernet.
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+ Dans le domaine de la radio, il existe également un grand nombre de stations. Le radiodiffuseur public NPO, la même entreprise que pour le domaine téléviséB se compose de sept chaînes. Radio Pays-Bas internationale (RNW) est une chaîne diffusée à l'international pour les ressortissants néerlandais installés dans d'autres pays. Radio 538, Sky Radio, et Qmusic sont les principaux acteurs sur le marché commercial.
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+ Aux Pays-Bas, un grand degré de liberté de la presse prévaut sans contrôles sur les publications dans la presse ou les diffusions de radio, télévision et Internet. La loi dispose que quiconque se rend coupable d'injure, de discrimination, d'incitation à la haine sera mis en accusation si une plainte est déposée, mais toute forme de satire est autorisée et ne peut être réprimée. La loi sur les médias prévoit le pluralisme des médias dans le système de radiodiffusion publique. L'autorité compétente peut aussi fixer des limites d'âge pour l'accès à certains médias.
160
+
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+ Aux Pays-Bas, le football est le sport le plus populaire. L'équipe de football nationale néerlandaise a remporté le Championnat d'Europe de football 1988 et termine deuxième lors des Coupes du monde de 1974, 1978 et 2010. Arrivée troisième lors de la dernière édition, en 2014, la formation néerlandaise est très réputée dans le monde et considérée comme la meilleure équipe n'ayant jamais remporté le tournoi. Ayant développé le « football total » dans les années 1970, elle compte nombre d'anciens joueurs réputés avoir été parmi les meilleurs de leur génération : Johan Cruyff, Dennis Bergkamp, Patrick Kluivert, Edwin van der Sar, Marco van Basten, Ruud Gullit ou encore Arjen Robben sont fréquemment cités. L'actuelle équipe est entraînée par Ronald Koeman. Les Oranjes jouent à domicile à la Johan Cruyff Arena, le plus grand stade du pays. Les autres sports populaires pratiqués en compétition sont le patinage, la natation et le hockey sur gazon. Le cyclisme est ancré dans la culture néerlandaise, et est pratiqué par toutes les couches sociales régulièrement, du fait de l'absence de relief dans le pays, et de l'importance accordée à l'écologie dans la société[58].
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+ Dès la seconde moitié du XIXe siècle, les clubs et les fédérations sportives sont formés. Une figure importante dans l'histoire du sport néerlandais est Pim Mulier, qui met en avant, à la fin du XIXe siècle, un grand nombre de sports jusque-là peu connus aux Pays-Bas et professionnalisés. Il a également été l'initiateur du tour des Onze Villes, une épreuve qui attire à chaque édition de milliers de touristes étrangers, de 200 km de patin à glace naturelle le long des onze grandes villes frisonnes. Depuis, ce sport s'est énormément développé. La première participation des Pays-Bas aux Jeux olympiques remonte à 1900. Depuis, plus de 300 médailles olympiques ont été gagnées par des Néerlandais, dont environ 100 d'or.
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+ La Nederlandse Sport Federatie (nl) (NSF) est l'organisation sportive de coordination des associations sportives néerlandaises et le représentant officiel du pays auprès du Comité international olympique. Amsterdam a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1928, et en 1980, les Jeux paralympiques ont eu lieu à Arnhem. Plus récemment, les Pays-Bas ont co-organisés avec la Belgique le Championnat d'Europe de football 2000. En outre, le pays examine une candidature pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2028 à Amsterdam, 100 ans après l'organisation des Jeux de 1928.
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+
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+ Date
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+
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+ Nom français
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+ Nom local
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+ Remarques
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+
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+ Un moulin décoré pour la fête nationale.
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+ Feux traditionnels de Pâques.
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179
+ Carnaval d'automne.
180
+
181
+ Saint-Nicolas arrive sur son bateau (avec une soute chargée de cadeaux pour les enfants), ici à Schiedam[N 2].
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+
183
+ L'économie des Pays-Bas repose, outre le commerce international, sur les grands groupes néerlandais, la plupart anciens monopoles publics (Damen Group, KPN, Groupe ING, Nederlandse Spoorwegen, TNT Express ou PostNL).
184
+
185
+ Pour 2017, la croissance économique du pays est de 3 % du PIB. En 2018, une croissance de 2,9 % est prévue pour un taux de chômage de 3,9 %. Les Pays-Bas sont le 11e pays du monde en termes de PIB par habitant, avec 52 770 dollars américains annuels par tête en moyenne[59]. Le pays est en outre la 17e puissance économique mondiale.
186
+
187
+ Cependant, le temps de travail hebdomadaire moyen par habitant n'est que d'environ 29 heures, et ce pour une productivité plus forte que la moyenne européenne[60].
188
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+ L'agriculture est très mécanisée et emploie à peine 4 % de la population active. Les Pays-Bas sont le deuxième pays exportateur[61] de produits agricoles du monde, et le cinquième en prenant en compte tous les produits échangés. L'entreprise de distribution et de production agroalimentaire néerlandaise Unilever, quatrième mondiale dans son domaine d'activités, s'occupe souvent du transport et de l'emballage des produits exportés depuis les Pays-Bas. Elle possède également de nombreuses marques à travers le monde : Lipton, Knorr, Ben & Jerry's, Magnum entre autres. La grande activité de l'agriculture néerlandaise reste l'élevage qui occupe près de la moitié des exploitations. En nombre d'exploitations, l'horticulture et le maraîchage occupent le deuxième rang. Le pays a connu l'une des premières bulles spéculatives au monde : la tulipomanie. Les tulipes, mais plus généralement les fleurs, restent un symbole des Pays-Bas, qui en sont le premier exportateur au monde. Cependant, la plupart des fermes néerlandaises élèvent des vaches, les vaches de race Holstein étant elles aussi un emblème du pays.
190
+
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+ Environ onze millions de touristes se rendent chaque année aux Pays-Bas, généralement dans l'une des deux provinces de la Hollande (Méridionale ou Septentrionale), le reste du pays étant moins couru. Dix milliards d'euros sont dépensés chaque année par ces visiteurs en souvenirs et autres marchandises. Le tourisme est une source importante de revenus pour le pays. Les destinations les plus appréciées sont Amsterdam, Giethoorn, Volendam, Kinderdijk, Rotterdam et La Haye. Les gens se rendant aux Pays-Bas souhaitent généralement voir des canaux, des maisons avec le pignon en façade et les célèbres moulins, s'ils ne s'y rendent pas pour des affaires (Rotterdam, Amsterdam et La Haye disposent de grands quartiers financiers, siège de nombreuses entreprises néerlandaises ou internationales). Ils sont là aussi pour goûter les bières et les fromages typiques du pays. La côte néerlandaise est visitée principalement par les habitants du pays, même s'il n'est pas impossible d'y croiser des étrangers. En sus du néerlandais, les habitants parlent également en grande majorité l'anglais, la plupart comprennent l'allemand, et se débrouillent parfois en français, ce qui rend la communication aisée. Le pays a en outre l'un des plus forts taux de musées au mètre carré au monde.
192
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+ Le pays est également connu pour le tourisme de la drogue. En effet, certains étrangers se rendent aux frontières, où ils achètent du cannabis dans les coffee shops, chose que les dirigeants voudraient bien faire cesser, c'est-à-dire limiter ce droit aux néerlandais ou fermer les coffee shops se situant aux frontières[62],[63] malgré l'apport conséquent de devises que procure au pays l'existence de ce commerce. La ville de Maastricht, située à la frontière belge, teste depuis 2013 la wietpass, qui n'autorise que les habitants du pays à acheter des substances.
194
+
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+ Le Rijks d'Amsterdam, qui dispose d'un fonds de plus d'un million d'œuvres, est le musée le plus visité du pays.
196
+
197
+ Entrée du parc de loisirs Efteling (Brabant-Septentrional). Il est, avec 5 millions de visiteurs annuels, l'un des premiers parcs d'attractions en Europe en termes de fréquentation.
198
+
199
+ Les sabots, symbole des Pays-Bas au même titre que les fleurs.
200
+
201
+ Le NEMO (bâtiment vert) avec la réplique du VOC Amsterdam accostée au premier plan dans la ville éponyme. Le musée maritime néerlandais au second plan à droite.
202
+
203
+ Le jardin de Keukenhof. Très visité, il est le plus grand parc floral au monde.
204
+
205
+ La chimie et le raffinage sont concentrés dans le port de Rotterdam, qui n'en a cependant pas l'exclusivité. Il est un port d'importation via le transit vers l'Europe centrale, et de réexport après traitement des denrées. À moindre échelle, le gisement de gaz de Groningue, plus grand d'Europe, permet également d'alimenter les foyers néerlandais et l'export.
206
+
207
+ Les Pays-Bas instaurent durant leur siècle d'or de longues routes commerciales et ouvert des comptoires marchands dans différents pays et l'export de nos jours en est hérité. Les grandes banques néerlandaises et leurs réseaux en sont descendants, appuyés par les infrastructures néerlandaises d'interfaces commerciaux.
208
+
209
+ Le gouvernement expérimente depuis 2014 une économie circulaire autour de la Randstad, avec la participation des plus grandes banques néerlandaises[64].
210
+
211
+ Le secteur néerlandais des nouvelles technologies est notamment représenté par la marque d'électroménager Philips, basée à Eindhoven et l'Institut néerlandais de recherche spatiale, basé à Utrecht. D'autres plus petites sociétés sont implantées dans les régions urbaines néerlandaises, bénéficiant notamment d'une fiscalité leur permettant un développement rapide.
212
+
213
+ Les Pays-Bas sont régulièrement qualifiés de « paradis fiscal qui ne dit pas son nom »[65], en facilitant l'existence de sociétés boîtes aux lettres n'ayant pas d'activité réelle aux Pays-Bas, notamment du fait d'une faille dans le droit néerlandais qui permet à de nombreuses entreprises de pratiquer l'optimisation fiscale. Cette faille permet une double domiciliation d'une entreprise aux Pays-Bas et aux États-Unis, les États-Unis estimant que l'impôt doit être payé aux Pays-Bas et inversement. Ce dispositif sera supprimé le 1er janvier 2020 avec l'entrée en vigueur de la directive européenne anti-évasion fiscale[66].
214
+
215
+ Parmi les entreprises américaines citées pour profiter du système néerlandais et réduire considérablement leur niveau d'imposition figurent Netflix[67], Starbucks[68], Caterpillar, General Electric, Heinz, Nike, Tesla et Uber. Selon Gabriel Zucman, des centaines de milliards de dollars de profits ne sont pas taxés. L'ONG Oxfam classe les Pays-Bas « troisième pire paradis fiscal » après les Bermudes et les îles Caïman
216
+ [69].
217
+ Plusieurs lois sont en cours d'examen aux États généraux pour renforcer la législation financière. Le Premier ministre Mark Rutte cherche notamment à supprimer les failles dans le système d'impôts pour que tous les revenus devant êtres taxés le soient aux taux appropriés. Les lois néerlandaises entendent dès 2019 aller plus loin que ce que la Commission européenne propose en matière de lutte contre l'évasion fiscale[70].
218
+
219
+ Certains bâtiments aux Pays-Bas sont vieux de plus de 1 000 ans. La plupart des administrations ont conservé leurs locaux construits au XVIIe siècle, lors du siècle d'or. Tous les centres-villes du pays sont composés à une très large majorité d'immeubles historiques. Les villes de Rotterdam et d'Eindhoven (bombardées durant la Seconde Guerre mondiale) et les communes du Flevoland (polder stabilisé au XXe siècle) ne possèdent pas d'hyper-centres historiques. Les constructions dans le pays se font principalement avec le même matériau, une brique locale, ce qui donne un aspect d'homogénéité aux banlieues et espaces ruraux du pays.
220
+
221
+ L'éclairage public est allumé alors que le soleil vient de se coucher sur Amsterdam.
222
+
223
+ Centre-ville de Rotterdam, ville candidate à l'Exposition universelle de 2025.
224
+
225
+ Rue commerçante à La Haye.
226
+
227
+ La cathédrale Saint-Martin d'Utrecht de nuit, dominée par sa tour de 112 mètres.
228
+
229
+ Les maisons et bureaux d'anciennes compagnies commerciales sont décorées à l'extérieur de sculptures et de reliefs, montrant la puissance du propriétaire initial à ses visiteurs. Les demeures d'Amsterdam sont souvent étroites mais profondes, avec un jardin partagé à l'arrière. Les pignons à l'avant servaient d'antan à décharger les marchandises arrivant par canal, et des nos jours aux déménagements. Le style néo-classique néerlandais suppose des maisons aux hautes vitres, collées et pas toujours droites, car s'enfonçant dans les eaux. La plupart des châteaux et complexes ayant un cachet sont classés au titre de Rijksmonument (Monument d'État).
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+ Le château d'Erp, massif, est l'un des plus anciens du pays.
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+ Huis ten Bosch, la résidence du roi à La Haye.
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+ Maison d'agriculteur à Dalfsen.
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+ Habitations côtières dans le nord du pays.
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+ Le château de Haar est aujourd'hui un musée.
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+ Bâtiment universitaire à Groningue.
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+ Maison dans le village de Grootschermer.
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+ La peinture néerlandaise, dite flamande durant l'époque baroque, était principalement matérialisée en les personnes d'Antoon van Dyck, Jan van Eyck, Jérôme Bosch et Pierre Paul Rubens, bien qu'ayant tous des styles différents.
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+ Au cours du siècle d'or néerlandais, nombre de peintres atteignent la gloire historique : Rembrandt van Rijn, Johannes Vermeer et Frans Hals vont s'imposer comme les grands maîtres de l'école hollandaise du XVIIe siècle, Pieter de Hooch, Jan van Goyen, Adriaen van Ostade, Willem Claeszoon Heda, les père et fils Van de Velde, Gerrit Berckheyde, Pieter Jansz Saenredam, Jan Steen, Jacob van Ruisdael, Meindert Hobbema suivront. D'autres domaines picturaux sont également servis, par les peintres de l'école caravagesque d'Utrecht par exemple. Plus tard, le pays verra naître le peintre considéré comme le plus grand de tous les temps : Vincent van Gogh. Ses œuvres ont inspiré générations d'artistes, et ses dessins ou toiles ont été vendues à des prix records, mêlant différents styles. Le musée Van Gogh à Amsterdam possède la plupart des réalisations de l'artiste. Au XXe siècle, alors que beaucoup pensaient la peinture néerlandaise appartenir au passé, les peintres Karel Appel, Kees van Dongen, Willem de Kooning ou Piet Mondrian renouvellent le genre et proposent une nouvelle vue sur le monde.Sans oublier le discret mais profond Bram van velde. Paul Gabriël est également largement réputé aux Pays-Bas, car il a peint sur la majorité de ses toiles moulins, polders et champs de fleurs représentatifs du pays.
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+
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+ Sont également renommés les carreaux et la faïence de Delft, un art de coloration de la porcelaine au bleu émaillé d'autres couleurs. La plupart des grandes pièces créées par les artisans de Delft sont visibles dans les plus hauts lieux d'Europe, représentant des paysages ou des scènes historiques.
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+ Les quatre écrivains néerlandais les plus connus sont sans doute Harry Mulisch, Willem Frederik Hermans, Gerard Reve et Hella Haasse. La Découverte du ciel par Harry Mulisch, s'il n'est pas le roman le plus connu, il est par vote, reconnu comme le meilleur roman néerlandais de tout temps. Le philosophe Baruch Spinoza est en outre considéré comme un grand penseur, influent sur ses contemporains, tout comme le poète Hendrik Marsman.
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+ Les Pays-Bas ont un riche passé de musique classique, la langue néerlandaise ayant été fédératrice dans les arts. Bien que situé près de la Scandinavie, le royaume néerlandais a connu un destin différent concernant sa musique traditionnelle, influencée par l'Allemagne, plus proche.
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+ Au XXe siècle, la nederpop était le courant musical principal dans le pays même si d'autres styles étaient écoutés. Parmi de nombreux genres musicaux actuels, les Pays-Bas sont le berceau d'une musique électronique connue sous les termes de hardcore et gabber. Le pays est hôte de plusieurs grands festivals d'envergure mondiale, à savoir le Thunderdome, le Sensation, le Mystery Land et l'Amsterdam Dance Event. Aujourd'hui, le principal mouvement musical électronique néerlandais est la Dirty Dutch House, popularisée par des artistes tels qu'Afrojack, Chuckie ou Glowinthedark. Le pays est mondialement renommé pour sa musique électronique : de nombreux artistes majeurs sont néerlandais, et parmi les plus connus se trouvent Angerfist, Tiësto, Hardwell, Armin van Buuren, Vicetone, Showtek, Blasterjaxx, Nicky Romero, Don Diablo, Oliver Heldens ou encore Martin Garrix.
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+ Le plus important festival de cinéma aux Pays-Bas est le Festival international du film de Rotterdam (IFFR), mais le Festival du cinéma néerlandais d'Utrecht est celui le plus suivi dans le pays. Le festival international, l'un des plus populaires en Europe ne juge que les deux premiers longs métrages d'un auteur. Un autre festival d'importance internationale est le Festival international du film documentaire d'Amsterdam (IDFA). Il est considéré comme le plus important festival de films documentaires au monde.
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+ Le petit déjeuner et le déjeuner néerlandais sont des repas à base de tranches de pain à tartiner avec du fromage, des tranches de viande froide, ou des gourmandises telles que la confiture, le rinse appelstroop (sirop de pomme à tartiner), le pindakaas (beurre d'arachide à tartiner), le hagelslag et vlokken (vermicelles au chocolat à tartiner).
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+ Pour le dîner, le plat principal est habituellement composé d'une source de protéines (viande, ou poisson), d'un féculent (pommes de terre, riz ou pâtes) et d'un ou plusieurs légumes verts. Le stamppot, une purée de légumes et de pommes de terre, accompagnée de viande, est une spécialité d'hiver. Il en est de même des frites, accompagnées d'une sauce mayonnaise, quoique plus souvent consommées en été. De nombreuses brasseries servent des frites, en plus des croquettes locales, des fricandelles aux différentes sauces, des soufflés au fromage et d'autres apéritifs chauds. Dans ces lieux, mais aussi dans les gares, il existe des distributeurs automatiques de petits repas chauds.
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+ Le pays produit de nombreux fromages, tels le gouda, le leidse kaas (une forme de komijnekaas, fromage au cumin), l'edam ou encore le hollandse gatenkaas (dont le Leerdammer).
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+ Beaucoup de spécialités néerlandaises sont méconnues internationalement. Assez célèbres sont les maatjes qui consistent en une dégustation de harengs marinés que l'on tient par la queue avant de les avaler. Les moules et frites sont un plat typiquement néerlandais et belge, la plupart des moules vendues en Belgique venant de Zélande. Les poissons comme la sole ou le haddock sont également très appréciés. Les Pays-Bas sont également un pays de bière, on y trouve l'une des sept fabriques de bières trappistes (La Trappe), les six autres se trouvant en Belgique. Les différentes bières sont Bavaria, Grolsch, Hertog Jan, Amstel, Amsterdam, Heineken, ou encore Dommelsch. Le jenever (genièvre) est un alcool typique des Pays-Bas, décliné en plusieurs parfums tel le cassis ; sur les marchés de Noël à côté des baraques servant du vin chaud, il y a aussi des baraques servant du genièvre chaud.
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+
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+ Les Pays-Bas ont une longue tradition de café, par exemple la marque Jacobs Douwe Egberts est distribuée en Europe. Rarement bu noir, le café est soit servi avec de la crème séparée, soit une recette locale est appliquée[71]. Le thé est aussi apprécié des Néerlandais, en raison de circonstances historiques, et se déguste généralement avec le typique appelgebak (sorte de gâteau aux pommes avec de la cannelle) généralement servi avec de la crème chantilly.
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+ Il existe de nombreuses pâtisseries dont la plus emblématique est sûrement le spéculoos, un petit biscuit croquant à la cannelle. Comme en Allemagne, la cannelle est très présente dans la pâtisserie néerlandaise, également beaucoup de petits gâteaux secs comme les bredele alsaciens. Une spécialité des Pays-Bas est la gaufrette au caramel, la stroopwafel, qui se fait partout dans le pays et que l'on peut déguster chaude sur les marchés. Les poffertjes, sortes de blinis saupoudrés de sucre glace, sont également très appréciés, tout comme les bonbons au réglisse drops.
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+ Les Pays-Bas ont pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Institutions
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+ L'Union européenne (UE)[Note 3] est une association politico-économique sui generis de vingt-sept États européens qui délèguent ou transmettent par traité l’exercice de certaines compétences à des organes communautaires[4],[5]. Elle s'étend sur un territoire de 4,2 millions de kilomètres carrés[6], est peuplée de plus de 443 millions d'habitants[2] et est la deuxième puissance économique mondiale en termes de PIB nominal derrière les États-Unis[7],[8],[9]. L’Union européenne est régie par le traité de Maastricht (TUE) et le traité de Rome (TFUE), dans leur version actuelle, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Sa structure institutionnelle est en partie supranationale et en partie intergouvernementale : le Parlement européen est élu au suffrage universel direct, tandis que le Conseil européen et le Conseil de l'Union européenne (informellement le « Conseil des ministres ») sont composés de représentants des États membres. Le président de la Commission européenne est pour sa part élu par le Parlement sur proposition du Conseil européen. La Cour de justice de l'Union européenne est chargée de veiller à l'application du droit de l'Union européenne.
6
+
7
+ Ce traité de libre-échange s'étend sur un territoire de 4,2 millions de kilomètres carrés[6] peuplé de plus de 446 millions d'habitants[2], avec le deuxième Produit intérieur brut cumulé derrière les États-Unis[7],[8],[9].
8
+
9
+ La déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, est considérée comme le texte fondateur de la construction européenne. Sous l’impulsion de personnalités politiques surnommées les « pères de l'Europe »[10], comme Konrad Adenauer, Jean Monnet et Alcide De Gasperi, six États créent en 1951 la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Après l’échec d'une Communauté européenne de défense en 1954, une Communauté économique européenne est instaurée en 1957 par le traité de Rome. La coopération économique est approfondie par l’Acte unique européen en 1986. En 1992, le traité de Maastricht prend la suite de l’Acte unique et institue une union politique qui prend le nom d’Union européenne et qui prévoit la création d'une union économique et monétaire dotée d’une monnaie unique : l’euro. Instituée en 1999, la zone euro compte dix-neuf États en 2017. De nouvelles réformes institutionnelles sont introduites en 1997 et en 2001. À la suite de l’échec d’un projet de constitution européenne après le refus par référendum des peuples français et néerlandais, les institutions sont à nouveau réformées en 2009 par le traité de Lisbonne pour y intégrer les mesures prévues par ce projet de constitution.
10
+
11
+ Depuis la formation de la CEE, le nombre d'États membres est passé de 6 à 27. Les membres fondateurs de la Communauté économique européenne, en 1957, sont l'Allemagne[Note 4], la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Ils sont rejoints en 1973 par trois membres de l'Association européenne de libre-échange : le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni. L'Union s'élargit vers le sud avec d'abord l'adhésion de la Grèce en 1981, puis celle de l'Espagne et du Portugal en 1986. Entre-temps, en 1985, le Groenland a décidé de se retirer en ratifiant le Traité sur le Groenland et a désormais le statut de pays et territoire d'outre-mer associé. Avec la fin de la Guerre froide, la partie orientale de l'Allemagne rejoint la Communauté économique européenne en 1990[Note 5]. L'Union européenne intègre en 1995 des États neutres : l'Autriche, la Finlande et la Suède. En 2004, dix nouveaux États, en majorité issus du bloc de l'Est, s'ajoutent aux quinze déjà membres : Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Tchéquie. Deux États supplémentaires, la Bulgarie et la Roumanie, complètent en 2007 ce cinquième élargissement, Enfin, en 2013, la Croatie rejoint l'Union[11].
12
+
13
+ En raison de sa « contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme en Europe »[12], l'Union européenne a reçu, le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix.
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+
15
+ Lors du référendum du 23 juin 2016, les citoyens britanniques ont majoritairement voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le 29 mars 2017, la procédure de retrait a été enclenchée en invoquant l'article 50 du traité fondateur de l'Union européenne. Le 31 janvier 2020, le pays quitte l'Union.
16
+
17
+ Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe cherche un moyen de consolider la paix[13]. À la suite du Coup de Prague qui renforce la peur de l'expansion soviétique, la France, les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et le Royaume-Uni signent le 17 mars 1948 le traité de Bruxelles qui prévoit une Union occidentale, instituant une collaboration en matière économique, sociale, culturelle, et de défense collective[14]. Ce traité est concurrencé dès l'année suivante par la création de l'OTAN[15], véritable alliance militaire qui inclut un plus grand nombre de pays européens, mais également le Canada et les États-Unis.
18
+
19
+ Dans le même temps, le principe d'une « Europe unie » est posé, en particulier sous l'impulsion de la France et de l'Allemagne de l'Ouest, même si le discours du Britannique Winston Churchill à Zurich le 19 septembre 1946[16] a été déterminant ainsi que le rôle des pays du Benelux et de l'Italie. L'Europe recherchait alors un modèle d'intégration qui la mettrait à jamais à l'abri d'une nouvelle guerre. L'idée est concrétisée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans sa déclaration du 9 mai 1950 appelant à mettre le charbon et l'acier sous une Haute Autorité commune de la France et de l'Allemagne fédérale[Note 6]. Le choix de ces deux secteurs économiques vise à établir une garantie de paix : l'industrie sidérurgique est hautement stratégique, puisque étroitement liée à l'industrie de l'armement et dépendant de ces ressources[17].
20
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21
+ « L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. »
22
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23
+ — Robert Schuman, déclaration du 9 mai 1950[18].
24
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25
+ Le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est signé le 18 avril 1951 à Paris : les six pays fondateurs sont les pays du traité de Bruxelles à l'exception du Royaume-Uni[Note 7]. France, Allemagne de l'Ouest, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Italie s'entendent pour favoriser les échanges de matières premières nécessaires à la sidérurgie pour accélérer la dynamique économique après la guerre, afin de doter l'Europe d'une capacité de production autonome[13]. Ce traité est l'acte fondateur visant au rapprochement entre les vainqueurs et les vaincus européens[Note 8], au sein d'une Europe qui à terme prendrait son destin en main, indépendamment des influences extérieures alors considérables, et notamment celle des États-Unis via son plan Marshall et en dépit de la tentative de concertation de cette aide américaine au sein de l'OECE[17].
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+
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+ Le 27 mai 1952 est signé à Paris un traité instituant la Communauté européenne de défense (CED) permettant le réarmement de l'Allemagne de l'Ouest dans le cadre d'une armée européenne ; ce réarmement était justifié dans le contexte de la Guerre froide et la montée de la puissance de l'URSS en Europe de l'Est[19]. Alors que les cinq autres pays de la CECA ont ratifié le traité, le 30 août 1954, le Parlement français rejette la ratification, en raison de l'opposition conjointe des gaullistes et des communistes qui refusent une armée supranationale. L'ancien traité de Bruxelles de 1948 est alors modifié le 23 octobre 1954 à Paris pour créer l'Union de l'Europe occidentale (UEO) qui est, jusqu'au traité d'Amsterdam, la seule organisation uniquement européenne à s'occuper de ce qui deviendra la politique de sécurité et de défense commune[17].
28
+
29
+ Quoique renforçant l'ancien traité d'alliance, l'UEO reste une entité symbolique sans pouvoir, ni coopération réelle face à la puissance de l'OTAN surtout lors de la Guerre froide et le durcissement du régime soviétique dans sa zone d'occupation à l'est de l'Europe. Son principal rôle reste toutefois lié au développement des forces nucléaires autonomes françaises et britanniques (notamment après l'épisode du Canal de Suez et lors des conflits de décolonisation des deux anciennes puissances coloniales), en assurant la neutralité des autres pays européens dans ces conflits et en évitant de laisser la défense de l'Europe occidentale au seul contrôle américain dans l'OTAN[17].
30
+
31
+ En matière de défense européenne, les missions de Petersberg fixent en 1992 un cadre de coopération et d'intervention dans la « gestion des crises » commun à l'UEO, l'OTAN et l'Union européenne (au titre de la PESD)[19]. En février 2003, avec la mise en application du traité de Nice, l'UE intègre les compétences opérationnelles de l'UEO[20].
32
+
33
+ Le traité de Rome est signé le 25 mars 1957 : les « six » décident d'approfondir leur coopération. Les domaines économiques, mais aussi politiques et sociaux, sont concernés. Le but est d'aboutir économiquement à un marché commun permettant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux[21]. La Communauté économique européenne (CEE) est l'entité internationale, de type supranational, instituée par le traité de Rome. Elle se dote d'une capacité autonome de financement, indépendante du plan Marshall mise en place dans le cadre de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). Ce traité fonde également une troisième communauté européenne d'une durée indéfinie, la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA), entre les membres des deux autres communautés (la CECA originelle et la nouvelle CEE)[17],[22].
34
+
35
+ Le traité de fusion des exécutifs communautaires est signé à Bruxelles en 1965 et fusionne les exécutifs (par la création de la Commission européenne et du Conseil européen) des trois Communautés européennes (CECA, CEE et Euratom), alors que ces communautés disposent déjà d'institutions communes en matière de justice[17],[23].
36
+
37
+ L'Acte unique européen est signé à Luxembourg le 17 février 1986 par neuf États membres, suivis par le Danemark (à la suite du résultat positif du référendum de 1986), l'Italie et la Grèce le 28 février 1986[24]. Entré en application le 1er juillet 1987, il avait pour but de redynamiser la construction européenne en fixant l'achèvement du marché intérieur en 1993, permettant la libre circulation également des capitaux et des services. Par ce traité, les compétences communautaires sont élargies aux domaines de la recherche, du développement technologique, de l'environnement et de la politique sociale. L'Acte unique consacre aussi l'existence du Conseil européen, réunissant les chefs d'État et de gouvernement. Il décide de renforcer les pouvoirs du Parlement européen au moyen de la « procédure de coopération »[17],[25].
38
+
39
+ Ce traité amorce une démarche commune en matière de politique étrangère ainsi qu'une coopération en matière de sécurité sans qu'il soit porté atteinte ni à l'UEO, ni à l'OTAN. L'UEO trouve un rôle limité dans le règlement des conflits en Europe, notamment après la chute du communisme en ex-URSS et lors des conflits ethniques menant au démantèlement de la fédération yougoslave à la mort de Tito. L'UEO parvient à éviter l'extension des conflits à l'Albanie (via le Kosovo) et participe aux missions de maintien de la paix et de reconstruction dans les Balkans (opération Sharp Guard)[26].
40
+
41
+ Le traité de Maastricht est signé le 7 février 1992 et entre en vigueur le 1er novembre 1993. L'Union européenne prend la suite du marché commun et de la Communauté économique européenne (CEE), devenue Communauté européenne (CE) en fusionnant avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui expirait en 2002. Il marque une nouvelle étape dans le « processus d'union sans cesse plus étroite entre les peuples d'Europe »[17].
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+
43
+ Les Communautés européennes reposent alors sur trois piliers :
44
+
45
+ Le traité de Maastricht crée également la citoyenneté européenne et permet de circuler et de résider librement dans les pays de la Communauté, le droit de voter et d'être élu dans l'État où l'on réside pour les élections européennes et municipales[27]. Il est aussi décidé de créer « une monnaie unique sous l'égide d'une Banque centrale européenne », le futur euro. Les compétences de la Communauté sont étendues, selon le principe de subsidiarité / suppléance, à de nouveaux domaines : éducation, formation professionnelle, culture, santé publique, protection des consommateurs, réseaux transeuropéens de transport, politique industrielle, services (eau, énergie) et environnement[27],[17].
46
+
47
+ Le traité d'Amsterdam est signé le 2 octobre 1997 et entre en vigueur le 1er mai 1999. Reposant sur les trois piliers de Maastricht, il affirme les principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l'homme et propose la mise en place d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice ». Il inclut explicitement le principe du développement durable[28]. Il pose le principe des coopérations renforcées permettant aux pays qui le souhaitent d'avancer plus vite. Il ébauche la réforme des institutions européennes en vue de l'adhésion des pays de l'Europe centrale et orientale (PECO). Il élargit la liste des droits, dont il garantit le respect : droits sociaux, égalité hommes-femmes, services publics, renforce la protection des droits fondamentaux et interdit toute discrimination. Un Haut représentant de la PESC est nommé, assisté par une « unité de planification et d'alerte rapide » (UPAR). Un protocole reprend le principe de subsidiarité du TCE[28],[17].
48
+
49
+ Le traité de Nice est signé le 26 février 2001 et entre en vigueur le 1er février 2003. Ce traité, qui devait réformer les institutions de l'Union en vue de l'adhésion des PECO, n'est que partiellement parvenu à cet objectif. Celui-ci donne au Parlement un rôle co-législateur renforcé[29]. Le droit de recours devant la Cour de Justice des Communautés est étendu. Le traité fournit une base juridique aux partis politiques des pays membres. Afin de faciliter le processus de décision à la majorité qualifiée à 27 au sein du Conseil, le système de pondération des voix est remanié. Le traité de Nice améliore la procédure relative à la mise en œuvre des « coopérations renforcées » : le droit de veto est supprimé, et le domaine étendu à la PESC y compris en matière de défense. Une « déclaration sur l'avenir de l'Union » a été annexée au traité[29],[17].
50
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51
+ Le traité avait quelques failles : la charte des droits fondamentaux a ét�� adoptée au cours de ce sommet de Nice, mais aucune valeur juridique contraignante ne lui est reconnue bien qu'elle ait été adoptée par toutes les instances de l'Union[30]. De plus, le traité fixe les principes et les méthodes d'évolution du système institutionnel au fur et à mesure que l'Europe s'élargit. Il définit une nouvelle répartition des voix attribuées à chaque État au Conseil, ainsi qu'une redéfinition de la majorité qualifiée. Cependant, le système de décision prévu par ce traité est complexe et privilégie les pays à démographie médiane, comme l'Espagne et la Pologne, par rapport aux autres États membres[29]. Le risque de paralysie, qui constitue la motivation principale à réviser les traités, n'est pas résolu. En 2002, entre la signature du traité de Nice et son entrée en vigueur, une Convention sur l'avenir de l'Europe se forme pour réfléchir au développement futur de l'Union[17].
52
+
53
+ À la suite des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, dont il reprend l'essentiel, le Conseil européen du 18 juin 2004 adopte un projet de « Constitution européenne »[31]. La Convention propose de pallier le risque de paralysie en redéfinissant la majorité qualifiée comme suit : « la majorité qualifiée requise est constituée des deux tiers des États membres, représentant au moins les trois cinquièmes de la population de l'Union » (art. 24-2). De plus, le nouveau traité proposé intègre et rend juridiquement opérante la Charte des droits fondamentaux dans la Partie II[32]. Signé à Rome le 29 octobre 2004, il était appelé à remplacer les traités fondateurs.
54
+
55
+ Mais ce traité, qui corrigeait les failles du traité de Nice et instaurait un traité constitutionnel pour l'UE, n'a pas été ratifié par référendum par la France et les Pays-Bas au premier semestre 2005. Un traité simplifié, reprenant en particulier la partie institutionnelle du projet, apparaît en 2007 sous la présidence de la chancelière allemande, Angela Merkel[33].
56
+
57
+ Le 23 juin 2007 à Lisbonne, le Conseil européen mandate une conférence inter-gouvernementale afin d'adopter ce traité avant 2009. Ce traité de Lisbonne a été surnommé « traité modificatif » en France, d'après le nom d'un autre projet de traité que le président français Nicolas Sarkozy avait proposé à ce même Conseil européen mais qui n'a pas été retenu. Le traité de Lisbonne préserve notamment les fondamentaux du projet esquissé par la Convention sur l'avenir de l'Europe[34] :
58
+
59
+ Ce nouveau traité fait l'objet d'une ratification par les parlements de 26 États européens et par référendum en Irlande[33]. Le peuple irlandais rejette ce traité le 12 juin 2008, par 53,4 % des suffrages, et gèle son application initialement prévue au 1er janvier 2009. Lors d'un second référendum le 2 octobre 2009, les Irlandais acceptent le traité à 67,1 %. Ce dernier entre en vigueur le 1er décembre 2009, permettant d'appliquer la réadaptation institutionnelle qui était visée depuis les conclusions de la Convention sur l'avenir de l'Europe[37].
60
+
61
+ La deuxième décennie du XXIe siècle s'ouvre sur une triple crise au sein de l'espace communautaire : une crise économique, une crise politique, une crise institutionnelle. Celle-ci prend sa source dans la crise économique mondiale et la crise des dettes souveraines qui affectent particulièrement les États européens, conduisant les plus fragiles à des réductions budgétaires très importantes[38]. Au niveau européen, cette période de grande instabilité conduit les 28 à revoir leurs capacités de réaction et à chercher des solutions communes, quitte à confier une partie de leurs compétences exclusives au profit de Bruxelles[39]. Le pacte budgétaire européen, officiellement appelé « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG), est un mécanisme sur lequel se sont accordés 25 des 28 États membres de l'Union européenne[Note 10] sur la convergence de leur politiques économiques et monétaires, notamment la zone euro. Le texte du traité, signé le 2 mars 2012 par les chefs d'État et de gouvernement, est entré en vigueur le 1er janvier 2013[40].
62
+
63
+ Parallèlement, un système de coordination des politiques budgétaires appelé semestre européen a été mis en place. Avec pour base juridique, le six-pack, un ensemble législatif le rendant contraignant pour l'ensemble des États membres, le semestre européen a pour objectif principal de tendre vers une Union économique et monétaire (UEM) plus approfondie et plus intégrée, capable de mieux résister aux chocs économiques internationaux, développer une économie prospère à long terme (objectifs repris dans la stratégie Europe 2020) et maitriser au mieux les finances publiques de l'ensemble des États membres. Le six-pack prévoit entre autres un système de décisions et de sanctions financières graduelles applicables par les instances européennes aux États membres[41],[42],[43].
64
+
65
+ Le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix est attribué à l'Union européenne pour « sa contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'Homme en Europe »[12], éléments qui sont ancrés dans les principes même de la construction européenne[13].
66
+
67
+ Avec un afflux de migrants et réfugiés politiques et économiques en provenance d'Afrique et d'Asie qui augmente de manière très significative depuis 2014, l'Union européenne traverse une nouvelle crise mettant à mal son unité politique et sociale. Plus d'un million de personnes entrent de manière non officielle dans l'Espace Schengen en 2015[44] et la politique de répartition de ces personnes parmi les pays membres, décidée au niveau communautaire, est rejetée par une partie de l'opinion publique et des gouvernements. L'Allemagne choisit d'en accueillir une grande partie mais en raison des flux physiques de personnes se déplaçant des pays d'Europe du Sud vers ceux du nord et des problèmes engendrés, certaines des frontières intérieures et extérieures de l'Espace sont fermées[45].
68
+
69
+ Le 23 juin 2016, une majorité de la population du Royaume-Uni décide par référendum de sortir de l'Union européenne, un nouveau gouvernement est formé en ce sens et la majorité des gouvernements européens pressent celui-ci d'activer la procédure de sortie dans les meilleurs délais sans certitudes concernant les conséquences qui en découleront pour le Royaume-Uni ou l'Union européenne. Cette démarche s'inscrit dans la succession de crises que traverse l'Europe et qui mène à un retour de politiques nationales davantage conservatrices ; deux référendums relatifs à l'UE sont également rejetés en 2016 aux Pays-Bas et en Hongrie[46]. À la suite de la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union, le 28 juin 2016, la Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, se déclare en faveur d'une « réflexion en profondeur » sur l'UE, dont elle souhaite réaffirmer le rôle. Elle présente dans ce contexte incertain la nouvelle stratégie globale de l'Union sur la politique étrangère et de défense commune[47]. Le 29 mars 2017, le Royaume-Uni devient le premier État membre à activer l'article 50 du TUE lançant officiellement la procédure de retrait du pays de l'Union européenne qui se traduit par des négociations prévues sur une durée de deux ans afin de défaire les différents liens[48].
70
+
71
+ Après de longs mois de négociations, le Parlement européen et la chambre des communes finissent par se mettre d'accord. Cette dernière ratifie l'accord le 9 janvier 2020 et le parlement ratifie l'accord le 29 janvier suivant. La sortie de l'Europe étant effective à minuit le 31 janvier 2020. Le Royaume-Uni ne fait alors plus partie de l'Union européenne. Cependant, une période de transition s'ouvre durant laquelle les traités d'échanges sont négociés.
72
+
73
+ Le 21 novembre 2018, la Commission européenne justifie l'ouverture d'une procédure de sanction visant l'Italie par le non-respect des critères européens en matière de réduction de la dette publique, le pays ayant une dette publique de plus de 130 % de son PIB alors que les règles européennes en vigueur prévoient le plafond de 60 % du PIB[49]. Le 18 décembre 2018, un accord est trouvé entre les deux partis, le gouvernement italien de Giuseppe Conte acceptant de revoir son budget à la baisse pour 2019, conformément aux demandes de la Commission européenne[50].
74
+
75
+ L'Union européenne réaffirme également la défense des valeurs qui constituent sa base idéologique ; ainsi, le 17 mai 2017, le Parlement européen adopte une résolution en vue du lancement d'une procédure d'infraction à l'encontre de la Hongrie en raison d'une détérioration de l'État de droit, de la démocratie et des droits fondamentaux dans le pays. Le 24 juin 2019, c'est la Pologne qui est condamnée par la Cour de justice de l'UE sur la base de l'article 19 du TUE[51].
76
+
77
+ En dépit de la multiplication des crises qu'elle doit gérer, l'Union européenne reste un pôle attractif pour ses voisins[52],[53]. Certains États, comme l'Islande, envisagent de relancer leur processus d'adhésion[54] ou d'intensifier leurs efforts dans ce sens, comme c'est le cas pour les États des Balkans ; tandis que d'autres entités politiques – dont l'Écosse et la Catalogne – souhaitent rester dans l'Union européenne tout en accédant à l'indépendance ou à une plus grande autonomie politique[55].
78
+
79
+ L'Union européenne se subdivise en deux grands ensembles : le territoire continental situé en Europe et, en raison de son passé colonial, des territoires extra-européens répartis sur l'ensemble du globe (à l'exception de l'Asie) : les « Régions ultrapériphériques » (RUP)[56]. Cependant, certains territoires spéciaux des États membres disposent d'un statut dérogatoire qui les exclut de l'Union européenne : les « pays et territoires d'outre-mer »[57].
80
+
81
+ L'espace continental est un milieu fortement anthropisé[58]. Les principaux reliefs sont, du sud-ouest au sud-est, la Meseta, les Pyrénées, les Alpes — où se trouve le mont Blanc, plus haut sommet de l'Union avec ses 4 809 m — et les Carpates. Plus au nord se trouve la chaîne des Alpes scandinaves. Le reste du territoire se compose d'anciens massifs érodés (Armorique, Apennins, Alpes dinariques, etc.) et d'un ensemble de plaines qui constituent les subdivisions de la grande plaine européenne s'étendant plus à l'est, hors de l'Union, jusqu'à la chaîne de l'Oural. Parmi les autres plaines de tailles inférieures se trouvent la plaine du Pô et la plaine de Pannonie. Celles-ci sont traversées par de nombreux fleuves dont six dépassent les 1 000 km et, parmi ceux-ci, le Danube — qui dépasse les 2 000 km de longueur — et le Rhin, reliés entre eux et avec de nombreux autres fleuves à grand gabarit, constituent les plus importantes voies de communication fluviale européenne[59]. Plus au nord, sur la péninsule scandinave, se trouvent deux des plus grands lacs de l'Union, le Vänern et le Saimaa dépassant respectivement les 5 000 km2 et 4 000 km2[60].
82
+
83
+ L'espace ultramarin se caractérise par son hétérogénéité géographique. La plupart des régions ultrapériphériques (RUP) sont insulaires, à l'exception de la Guyane qui se trouve sur le continent sud-américain. Les autres RUP sont pour la plupart au nord de cette région, à l'exception de La Réunion qui se trouve dans l'océan Indien. À noter la présence d'enclaves espagnoles sur le continent africain — Ceuta et Melilla, ainsi que d'autres petits territoires — qui font partie de l'Union, quoique disposant d'un statut spécial[61].
84
+
85
+ Administrativement parlant, l'Union européenne se compose de 27 États membres ayant chacun leur propres subdivisions territoriales.
86
+
87
+ Toutefois, au début des années 1990, la Commission européenne propose dans ses rapports « Europe 2000 » et « Europe 2000 + », une régionalisation relative aux dynamiques transnationales et rapprochements transfrontaliers au sein des États membres[62]. Huit ensembles se détachent alors : l'aire des capitales, l'Arc atlantique, l'Arc méditerranéen, la diagonale continentale, la mer du Nord, les nouveaux Länder allemands et les régions ultrapériphériques. Cependant, compte tenu des élargissements de 1995 et 2004, cette régionalisation nécessite une actualisation en y ajoutant notamment l'espace Baltique et en considérant l'Europe centrale et orientale.
88
+
89
+ Enfin, le Parlement et le Conseil ont adopté un règlement visant à renforcer la coopération territoriale au sein des espaces frontaliers des États membres de l'Union européenne : les groupements européens de coopération territoriale (GECT) qui ont été institués par le règlement (CE) n°1082/2006[63]. Ces GECT disposent de la personnalité juridique au regard du droit de l'Union, ainsi que de la capacité juridique la plus large reconnue aux personnes morales par la législation nationale de l'État membre[64].
90
+
91
+ Les régions ultrapériphériques (RUP) sont des territoires qui font partie de l'Union européenne tout en se trouvant en dehors du continent européen. Elles regroupent[65] :
92
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+ Les pays et territoires d'outre-mer (PTOM) ne font pas partie de l'Union européenne mais ils peuvent bénéficier de fonds européens de développement de la Banque centrale européenne. Ceux-ci regroupent[57] :
94
+
95
+ Les régions à statut spécifique sont des territoires rattachés aux États membres où la totalité du droit européen ne s'applique pas ; leur statut est parfois proche de celui des PTOM mais ils ne bénéficient pas des fonds structurels spécifiques alloués au PTOM et aux RUP. Juridiquement, certaines de ces régions font partie de l'Union européenne et d'autres non.
96
+
97
+ « La politique d'élargissement de l'Union européenne fait de l'Europe un espace plus sûr et plus stable ; elle nous permet de devenir plus forts, de promouvoir nos valeurs et d'assumer notre rôle en tant qu'acteur mondial sur la scène internationale. »
98
+
99
+ — Štefan Füle, Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage[67]
100
+
101
+ Les pays européens ayant un gouvernement démocratique, possédant une économie de marché viable, ayant la volonté et la capacité d'appliquer les lois de l'Union européenne déjà établies et répondant aux critères de Copenhague et à l'article 49 traité sur l'Union européenne[68] peuvent prétendre à intégrer l'Union européenne[Note 13],[67].
102
+
103
+ L'Union européenne reconnaît en 2016, six pays qui ont déposé une candidature et ont été reconnus comme « candidat officiel »[69]. Ces États ont entamé, ou entameront bientôt, le processus d'adhésion en adoptant progressivement les lois européennes afin de se rapprocher des critères requis. La Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie font partie des pays issus de l'ex-Yougoslavie ayant vu leurs candidatures reconnues ; le Kosovo a un statut de candidat potentiel. La Turquie a soumis sa candidature dès 1987 et n'a obtenu le statut de candidat qu'en 1999[70]. Cette situation doit autant à la difficulté à aligner le pays avec les standards de l'UE qu'aux problèmes politiques entourant l'adhésion du pays[71]. Pour sa part, l'Islande a obtenu son statut de candidat reconnu en moins d'un an[Note 14] mais l'a retiré en 2015[72]. La procédure d'adhésion de l'Albanie a été présentée le 28 avril 2009 et le statut de candidat lui a été accordé le 27 juin 2014. La Géorgie, l'Ukraine et la Moldavie ont signé un Accord d'association (AA)[73] en 2014 et cette dernière devrait présenter sa candidature à l'UE en 2015 prévoyant de faire du pays un candidat dès 2017 et un membre en 2020[74].
104
+
105
+ modifier
106
+
107
+ Au regard du droit international, l'Union européenne dispose de la personnalité juridique[75] et son statut résulte d'un traité qui ne peut être modifié que par l'accord unanime de tous ses signataires. Comme les autres organisations régionales (Mercosur, ASEAN, etc.), l'UE exerce ses prérogatives sur un champ géographique restreint ; cependant, elle dispose d'un rôle politique propre et d'un pouvoir de contrainte sur ses membres de façon plus importante que dans une organisation régionale classique[76].
108
+
109
+ La nature de l'Union européenne fait débat parmi les spécialistes. Les États membres de l'Union européenne la distinguent nettement des autres organisations internationales.
110
+
111
+ L'UE a des aspects de type « confédération », étant créée par traités et par des États qui ont le droit de la quitter (toutefois, certains États fédéraux donnent également le droit de sécession). Elle résulte néanmoins d'une intégration plus poussée, sa législation ayant généralement un « effet direct »[77] sur les droits des citoyens. Elle présente donc des aspects supranationaux comme l'existence de la Commission européenne promouvant l'intérêt général de l'Union, ou l'existence d'une majorité (et non l'unanimité) comme règle de vote par défaut au Conseil de l'UE[77].
112
+
113
+ L'Union présente par ailleurs des aspects étatiques, comme une monnaie commune ou une citoyenneté. Elle ne peut toutefois pas être qualifiée d'État, n'ayant ni compétence générale (principe d'attribution, bien que cela soit le cas dans certains États fédéraux), ni peuple per se, ni du monopole de violence légitime[78].
114
+
115
+ Aussi, on préfère souvent voir en l'UE une entité sui generis[79], formant une catégorie à elle seule et n'entrant dans aucune autre. Les Allemands, les Autrichiens et les Belges germanophones donnent à ce type de structure le nom de staatenverbund, terme allemand sans équivalent dans d'autres langues mais qui revient à penser en termes de gouvernance multi-niveau[80] : comme dans une fédération, il y a une entité supérieure aux États ; mais bien que les compétences de celle-ci dans certains domaines relèvent d'un transfert de souveraineté, les États membres restent unitaires (à moins d'être déjà fédéraux comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Belgique)[81]. Pour Robert Schütze, l'Union européenne rompt avec la tradition juridique européenne en basant son fonctionnement sur l'idée d'une « souveraineté divisée » qui est une combinaison des niveaux nationaux et international. En ce sens, l'Union européenne ne serait pas un État fédéral, ni une confédération, mais une « fédération d'États »[82].
116
+
117
+ Au cours des années 2000, le modèle de l'UE a inspiré la formation d'autres organisations régionales visant elles aussi une intégration politique poussée : l'Union africaine en 2002, l'Union des nations sud-américaines en 2008 et l'Union économique eurasiatique en 2015[83].
118
+
119
+ La conduite de l'UE a toujours hésité entre les voies intergouvernementale (où les États conservent l'ensemble de leurs prérogatives) et fédérale (où une partie de la souveraineté des États est déléguée à l'Union)[84]. Dans le premier cas, les décisions communautaires sont en fait des traités entre États et doivent donc être prises à l'unanimité. Ce modèle, proche du principe des organisations intergouvernementales classiques, est défendu par le courant « eurosceptique » pour qui seuls les chefs d'État ont la légitimité démocratique pour représenter leurs citoyens[84]. Ce sont donc les nations qui doivent contrôler les institutions de l'Union. Le second cas correspond au modèle défendu par le courant « europhile » des fédéralistes, qui estiment que les institutions doivent représenter directement les citoyens et que les modalités de prise de décision au sein des institutions doivent être adaptées au fil des élargissements[84].
120
+
121
+ La question de l'évolution de l'Union européenne est très discutée par les opinions et les gouvernements des pays membres[84]. Après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le contrôle de l'Union reste hybride : le Conseil est le représentant des États (pour les décisions ne requérant pas l'unanimité, les voix de chaque État sont cependant pondérées par leur poids démographique)[85] et le Parlement, le représentant des citoyens. Le mode de gestion de l'Union est donc aujourd'hui un des enjeux des luttes d'influence entre les différentes institutions européennes[86].
122
+
123
+ Le traité sur l'Union européenne (TUE) de 1992 fonde l'UE sur trois « piliers ». L'image du pilier s'est imposée au printemps 1991 sur le modèle du temple antique (romain ou grec) : le fronton (l'Union) soutenu par trois piliers donnant à l'ensemble sa stabilité et son équilibre[87]. Les trois piliers sont :
124
+
125
+ Les compétences diverses au sein des trois piliers, qui souvent se recoupent et se superposent, constituent un enchevêtrement difficile à aborder, même pour les experts. Cette opacité pousse les États membres à donner mission à la Convention sur l'avenir de l'Europe de simplifier le fonctionnement des institutions[88]. Cette dernière a notamment suggéré de fusionner les trois piliers, ce qui est réalisé avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. On peut toutefois continuer à distinguer les domaines, selon que l'Union y exerce une « compétence exclusive », une « compétence partagée » (ou concurrente) avec les États membres, ou une « compétence complémentaire » (d'appui ou de coordination)[89].
126
+
127
+
128
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129
+ L'Union européenne est dotée de sept institutions principales, qui jouent chacune un rôle spécifique.
130
+
131
+ À côté de ces sept institutions, on trouve quatre autres organes importants :
132
+
133
+ Jusqu'au 31 décembre 2009, le chef d'État ou de gouvernement d'un États membre - pendant les six mois où son ministre des Affaires étrangères présidait le Conseil de l'Union européenne - présidait de son côté les sommets européens ayant lieu entre chefs d'État et de gouvernement pendant le semestre (les conseils européens), il était alors appelé par analogie « président du Conseil européen ». À la suite de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne instituant le poste de président du Conseil européen, élu pour deux ans et demi par les chefs d'État et de gouvernement des pays membres, les sommets entre exécutifs ont une présidence fixe et indépendante tandis que la présidence tournante de l'Union entre ministres des Affaires étrangères continue d'exister[103].
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+
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+ Législatif
136
+
137
+ Exécutif
138
+
139
+ Législatif
140
+
141
+ Exécutif
142
+
143
+ Judiciaire
144
+
145
+ Contrôle
146
+
147
+ Banque centrale
148
+
149
+ Deux principes guident les processus décisionnels[104] de l'Union européenne depuis le traité de Maastricht de 1992 : le principe de subsidiarité (ne mettre en œuvre que les actions que les États ne pourraient conduire) et le principe de proportionnalité dégressive (privilégier les moyens d'actions les moins contraignants pour les États membres). Ces principes font l'objet de protocoles annexés au traité d'Amsterdam de 1997[105].
150
+
151
+ La procédure législative européenne, présidée par ces deux principes, existe en outre sous deux formes selon que le domaine sur lequel il s'agit de légiférer relève de la compétence exclusive de l'Union ou bien d'une compétence partagée avec les États membres[106] :
152
+
153
+ Dans les domaines où l'Union a des compétences propres (domaines de l'« ex-premier pilier ») :
154
+
155
+ Dans les domaines où l'Union a des compétences partagées (domaines des « ex-deuxième et troisième piliers ») :
156
+
157
+ Dans le premier cas (légifération dans un domaine relevant de l'« ex-premier pilier »), la Commission dispose donc d'un monopole de l'initiative législative. L'alinéa 1 de l'article 293 du TFUE (après la révision de 2007) accroît encore l'importance de ce rôle : il stipule que le Conseil de l'Union « ne peut amender la proposition que statuant à l'unanimité » (le Conseil de l'Union ne peut s'écarter de la proposition de la Commission qu'à l'unanimité, ce qui confère parfois à la Commission un rôle de conciliation entre États membres). Dans tous les autres dossiers (relevant des « ex-deuxième et troisième piliers »), la Commission partage le droit d'initiative avec les États membres[108].
158
+
159
+ Dans les domaines où la Commission a le monopole de l'initiative, le Parlement et le Conseil de l'Union peuvent toutefois lui demander de légiférer. En outre, si le Parlement ne peut pas directement proposer de lois, il peut déposer des amendements à celles émises par la Commission ou user de son veto[109]. Il est à noter que dans l'histoire de l'Union, le Parlement acquiert un poids toujours plus important : simple organe consultatif au départ, il a aujourd'hui acquis un pouvoir de codécision à parité avec le Conseil. Sa représentativité reste toutefois handicapée par un taux d'abstention important aux élections européennes, souvent supérieur à ceux d'élections nationales[110].
160
+
161
+ En France, l'activité pré-législative de l'Union européenne fait en principe l'objet d'un système d'alerte du Parlement français, selon la procédure de l'art. 88-4 de la Constitution de 1958[111].
162
+
163
+ Chaque pays participe au budget européen, et reçoit des aides de l'Union européenne en fonction de sa situation économique et de la richesse de ses habitants. L'élaboration et le contrôle du budget communautaire répondent à des règles strictes, qui placent le pouvoir décisionnel entre les mains des États membres au travers du Conseil de l'Union européenne et du Parlement[112].
164
+
165
+ Pour la période 2007–2013, le budget est proposé par la commission Prodi au Conseil européen à 1 025 milliards d'euros sur sept ans (soit 1,24 % du PIB de l'UE), celui-ci le refuse. Un accord médian entre les nouvelles propositions de la présidence luxembourgeoise et celle du Royaume-Uni est trouvé avec 862,3 milliards d'euros sur sept ans (soit 1,045 % du PIB de l'UE)[113]. Ce nouveau budget est le premier décidé après les élargissements de 2004 à 2007, les dix nouveaux États membres voient les fonds structurels qui leur sont alloués réduits par rapport au projet initial[Note 18],[113].
166
+
167
+ Les discussions sur l'élaboration du cadre financier 2014-2020 aboutissent à un accord politique entre les institutions européennes, les dirigeants du Parlement, du Conseil et de la Commission sont parvenus à un compromis en adéquation avec les objectifs d'Europe 2020, soit 960 milliards d'euros[114]. Dans les grandes lignes, cette proposition budgétaire vise à répondre aux objectifs suivants :
168
+
169
+ Les propositions prévoient un financement accru pour la recherche et l'innovation, l'éducation et la formation ainsi que les relations extérieures. Des fonds spécifiques sont utilisés pour la lutte contre la criminalité et le terrorisme et pour les politiques de migration et d'asile[114].
170
+
171
+ Depuis le 1er janvier 2007 et l'intégration de la Croatie, le Parlement européen compte 765 députés représentant les 28 États membres de l'Union européenne[115]. Le traité de Lisbonne porte ce nombre à 751 (en comptant le président) et modifie la répartition des sièges de manière à intégrer les changements intervenus après les cinquième et sixième élargissements. Ces changements prennent effet à la suite des élections européennes de 2014[116].
172
+
173
+ Au Conseil, un minimum de 255 votes sur 345 est requis pour constituer une majorité qualifiée[92]. De plus :
174
+
175
+ La répartition des voix et des sièges est la suivante[117] :
176
+
177
+ Certains États membres de l'Union européenne travaillent ensemble sur des projets communs auxquels l'ensemble des pays ne souhaitent pas participer. Ces projets sont régis par des procédures de coopérations renforcées[118]. Parmi ces projets, on trouve : l'euro - la monnaie officielle de l'Union européenne, inscrite dans les traités[Note 19], seuls deux États membres ont obtenu une clause dite d'« opting-out »), Europol - collaboration policière et échange de renseignements, l'espace Schengen - organisation de la libre circulation des biens et des personnes, le mécanisme de taux de change européen, etc. Il existe en outre des organismes européens qui fonctionnent en dehors du cadre de l'Union, comme l'Agence spatiale européenne (ESA) ou qui ne répondent pas au principe politique de subsidiarité[119].
178
+
179
+ Les initiatives franco-allemandes sont importantes[120] depuis la signature du traité de l'Élysée en 1963 qui officialise le rapprochement d'après-guerre. Depuis, un certain nombre de projets voient le jour tels que :
180
+
181
+ La question de l'intégration européenne ne peut plus être pensée sans prendre en compte le principe de « démocratie ». La construction originelle s'était légitimée indirectement sous le principe d'une organisation internationale classique de type rationnelle-légal (c'est-à-dire le principe de respect du traité comme de la loi et expertise des acteurs institutionnels). L'adoption du traité de Maastricht, avec l'augmentation des compétences de l'Union, a marqué la fin du « consensus permissif »[52]. Or, le caractère démocratique ne s'analyse pas seulement sur la base de critères objectifs tels que l'analyse du système et des institutions, mais aussi sur la perception des citoyens[121],[122].
182
+
183
+ Le modèle d'un Parlement fort a été une première réponse à ce déficit originel[123]. Cela a été renforcé dans le traité de Lisbonne dont un titre est consacré aux principes démocratiques et l'article 10 du TUE dispose que l'Union doit être basée sur le principe de démocratie représentative et de double représentation des citoyens[124] :
184
+
185
+ « Les citoyens sont directement représentés, au niveau de l'Union, au Parlement européen.Les États membres sont représentés au Conseil européen par leur chef d'État ou de gouvernement et au Conseil par leurs gouvernements, eux-mêmes démocratiquement responsables, soit devant leurs parlements nationaux, soit devant leurs citoyens. »
186
+
187
+ — Article 10(2) du TUE
188
+
189
+ Ainsi, il y a création d'un système parlementaire à deux étages avec l'élection au suffrage direct du Parlement européen et l'accroissement des pouvoirs des parlements nationaux devant lesquels chaque gouvernement membre du Conseil européen et du Conseil sont respectivement responsables[124]. Enfin, l'article 10(3) contient une disposition concernant la démocratie participative[124].
190
+
191
+ Les institutions de contrôle jouent aussi un rôle dans le processus de démocratisation. En effet, la judiciarisation de la politique aurait permis dans le contexte européen un contrôle important des Cours sur le respect du processus-décisionnels (éviter les abus de pouvoir) notamment en augmentant la transparence et la sécurité juridique[125],[126].
192
+
193
+ Le fonctionnement de l'Union européenne est souvent dénoncé comme insuffisamment démocratique.
194
+
195
+ L'une des critiques porte sur les suites données aux référendums tenus sur des questions européennes dans certains États membres. On peut ainsi relever[127] que :
196
+
197
+ L'Union européenne, au travers de ses institutions et des exécutifs des États membres met en œuvre un ensemble de politiques supranationales en fonction des compétences qui lui sont dévolues dans les traités[132].
198
+
199
+ L'Union européenne possède, à travers la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), les compétences légales pour couvrir tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l'ensemble des questions relatives à la sécurité de l'Union, y compris la définition progressive d'une politique de défense qui peut conduire à une défense commune[133],[134]. Cette politique est conduite par le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Le président du Conseil européen joue également un rôle majeur dans la représentation extérieure de l'Union, en étroite collaboration avec les représentants des autres institutions européennes[135].
200
+
201
+ Concernant le processus décisionnel de la PESC, les États membres et le Haut Représentant ont un droit d'initiative ; toutefois les décisions au Conseil européen doivent être prises à l'unanimité des 27 États membres[136]. Les procédures de vote sont assouplies depuis le traité de Lisbonne. Les gouvernements ont la possibilité de s'abstenir, en recourant au vote à la majorité, ou en permettant à une majorité de pays d'agir seuls. Toutefois, pour les décisions impliquant des questions militaires ou de défense, l'unanimité reste la règle[137].
202
+
203
+ Placé sous l'autorité du Haut Représentant, le SEAE constitue le service diplomatique de l'Union tant à Bruxelles qu'à l'étranger[138]. Il organise les représentations diplomatiques de l'UE auprès des gouvernements étrangers et institutions internationales. L'Union est un acteur présent sur la scène internationale qui, selon les cas, représente l'ensemble des États membres ou se positionne à leurs côtés. La politique étrangère est structurée autour de grands thèmes propres à la communauté européenne[139] : la diplomatie et les actions menées auprès des gouvernements, instances et représentants étrangers, les négociations commerciales, l'aide au développement ou encore les opérations de maintien de la paix[140].
204
+
205
+ Ces compétences sur le plan international se traduisent par un dialogue bilatéral avec les pays émergents comme la Russie ou la Chine tant sur le plan économique et commercial que sur la lutte contre le changement climatique[141],[142] ou une médiation dans le processus de paix israélo-palestinien à travers le Quartet pour le Moyen-Orient, dont l'Union fait partie[143].
206
+
207
+ La politique de défense de l'Union européenne, dite politique de sécurité et de défense commune (PSDC) consiste quant à elle à mutualiser les forces et les moyens militaires des États membres pour répondre à des missions dites de gestion de crises ou « missions de Petersberg », c'est-à-dire pour le maintien de la paix, les missions humanitaires ou encore le secours et l'évacuation des citoyens de l'Union[144]. Dans le cas où l'un des États membres serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ; il en est de même s'il en fait la demande suite à une attaque terroriste ou à une catastrophe naturelle ou d'origine humaine ; ces dispositions sont prévues dans l'article 42 du TUE et sont aussi appelées « clause de défense mutuelle » et « clause de solidarité »[145].
208
+
209
+ Les moyens de l'Union en matière militaire reposent sur les efforts nationaux accomplis par les États membres. La Grèce, la France et l'Estonie sont les trois nations qui consacrent le plus grand pourcentage de leur PIB à leur défense[146]. De ce fait, l'Agence européenne de défense (AED) constitue un élément essentiel de la politique de défense communautaire[Note 20]. Elle a pour mission de coordonner les efforts nationaux dans le domaine de l'armement, renforcer la base industrielle et technologique européenne, et accroitre l'efficacité en recherche et développement technologique[147].
210
+
211
+ Ces missions se traduisent concrètement par une harmonisation des moyens militaires dans l'Union dite interopérabilité et un renforcement du tissu industriel dans ce domaine avec la réalisation de programmes d'armement commun, notamment ceux de la branche Defense and Space du groupe Airbus (Eurofighter Typhoon ou A400M Atlas[148]).
212
+
213
+ La politique économique et financière de l'Union, définie aujourd'hui par le TFUE[149], se fixe comme objectifs de coordonner la politique économique des États membres sur le marché intérieur avec la définition d'objectifs communs[150]. Cette politique engage l'ensemble des États membres dans une « union économique et monétaire » et entérine la création d'une monnaie dite « unique », l'euro (€). Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) détermine quant à lui les engagements budgétaires pris par les États de l'Union ayant introduit la monnaie unique[151].
214
+
215
+ Actuellement, l'euro est ainsi la monnaie effective de 19 États membres sur 27[Note 21], définissant la zone euro[152], ainsi que, de facto, de certains États et territoires ; à savoir, le Kosovo et le Monténégro qui n'ont pas d'accord formel et Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican sur la base d'accords monétaires antérieurs à l'euro et renouvelés depuis[Note 22]. Tout pays appartenant à l'Union européenne doit adhérer à l'euro[153]. Seul le Danemark a obtenu une dérogation lors de la rédaction du traité de Maastricht, toutefois, ce pays fait partie de l'Union économique et monétaire[152]. La Suède a, quant à elle, retardé l'échéance à la suite d'un référendum défavorable[154]. Les nouveaux États membres doivent pour leur part satisfaire aux critères de convergence économique[155] avant de pouvoir remplacer leur monnaie nationale par l'euro.
216
+
217
+ Les grandes orientations de la politique monétaire sont définies par la Banque centrale européenne, située à Francfort-sur-le-Main, qui est chargée de gérer son émission et de garantir sa valeur vis-à-vis des autres monnaies, notamment le dollar américain. Mis en circulation depuis le 1er janvier 2002 sous sa forme fiduciaire pour les particuliers, mais en usage dès le 1er janvier 1999 pour les entreprises, il succède à l'European Currency Unit (ECU), soit « l'unité de compte européenne », mise en service en 1979[156].
218
+
219
+ L'euro est aujourd'hui la deuxième monnaie de réserve dans le monde[157], la deuxième monnaie au monde pour les transactions financières[158], derrière le dollar américain, et depuis octobre 2006, la première monnaie au monde pour ce qui est de la quantité de billets en circulation[159].
220
+
221
+ Outre la monnaie unique, la politique économique de l'Union définit également une stratégie économique. Cette stratégie économique s'inscrit dans le cadre défini par les traités européens, dont les principes sont énoncés dans toute une série d'articles. Les principes fondamentaux sont les suivants :
222
+
223
+ Le Conseil européen de Lisbonne (2000) a défini l'objectif commun qui vise à faire de l'Union européenne entre 2000 et 2010, « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale »[166].
224
+
225
+ À mi-parcours, en 2004, l'analyse de la stratégie de Lisbonne a montré que celle-ci avait été jusqu'alors un échec parce que les États membres n'avaient pas tenu leurs engagements pris selon la méthode ouverte de coordination, non contraignante. La stratégie a été recentrée en 2005 sur la croissance économique et l'augmentation de l'emploi[167].
226
+
227
+ La stratégie de Lisbonne est arrivée à terme fin 2010 dans un contexte de crise financière mondiale. L'Union européenne a alors fixé un nouveau projet – Europe 2020[168] - qui définit la stratégie de croissance pour l'Union avec pour mots d'ordre, « une économie intelligente, durable et inclusive ». Cette stratégie fixe les objectifs nationaux dans les domaines de l'emploi, la recherche et l'innovation, le changement climatique et l'énergie, l'éducation ainsi que la lutte contre la pauvreté[169].
228
+
229
+ Dans les domaines de la politique sociale et de l'emploi, c'est la méthode ouverte de coordination, non contraignante pour les politiques publiques des États membres, qui s'applique et permet de fixer des objectifs communs[170]. Ces objectifs pour 2020 sont les suivants[Note 23] :
230
+
231
+ Tous les ans, le Comité de l'emploi définit un bilan, et le cas échéant de nouvelles orientations, accompagnés par un rapport de la commission[170].
232
+
233
+ En matière de droit du travail[171], l'Union européenne « soutient et complète l'action des États » dans plusieurs domaines et instaure des prescriptions minimales s'agissant notamment de « la santé et de la sécurité des travailleurs » (temps de travail, etc.), « l'information et la consultation des travailleurs » (licenciements collectifs, transferts, santé et sécurité, comité d'entreprise européen, société européenne et société coopérative européenne, etc.) ou des règles de non discrimination dans l'emploi et en particulier de l'égalité de traitement et de rémunération entre les femmes et les hommes[172].
234
+
235
+ Des accords-cadres entre les partenaires sociaux européens ont également vu le jour de façon à introduire, sur proposition de la Commission, le droit aux congés parentaux et pour des raisons familiales dans l'Union (1996). Le travail partiel a également été facilité (1997) et le recours à des contrats à durée déterminée successifs limité (1999), avec des mesures pour éviter les abus et assurer l'égalité de traitement. Des accords volontaires sur le télétravail ont également été conclus (2002), de lutte contre le stress sur le lieu de travail (2004), contre le harcèlement et la violence (2007) et les règles des marchés du travail inclusifs (2010)[172].
236
+
237
+ Des recommandations aux décideurs politiques sont également effectuées via la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (l'agence communautaire chargée de « la planification et la mise en œuvre de meilleures conditions de vie et de travail en Europe »).
238
+
239
+ Enfin, compte tenu de la libre circulation des travailleurs au sein de l'Union européenne, un portail européen sur la mobilité de l'emploi (EURES) a été mis en place afin de faciliter l'accès aux informations sur les offres d'emploi. Il existe également une carte européenne d'assurance maladie afin de bénéficier du même accès aux soins de santé publique que les ressortissants de l'État où le citoyen se déplace[173].
240
+
241
+ La politique agricole commune (PAC), créée en 1957 et mise en place à partir de 1962, est fondée principalement sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement des exploitations agricoles, visant à les moderniser et à développer l'autosuffisance alimentaire et la pérennité du secteur et de ses acteurs. Le budget alloué aux dépenses liées au développement de l'agriculture s'élève en 2014 à près de 58 milliards d'euros[174], soit 40 % du budget communautaire pour un secteur qui représente 0,5 % du PIB de l'UE[175]. À l'origine, les objectifs de la PAC étaient les suivants :
242
+
243
+ Mais conséquemment aux décisions qui sont prises dans le cadre de l'élaboration du budget de la période 2014-2020 et du projet Europe 2020, la quatrième réforme de la PAC entre en vigueur au 1er janvier 2014[176] ; la refonte des objectifs et des financements s'opère afin de répondre aux nouvelles attentes des citoyens et des organes politiques en matière de qualité et de sécurité des filières agricoles, de leur compétitivité et leur impact sur les zones rurales. La réforme met davantage en avant une agriculture durable, de l'innovation, soutenant la création d'emplois et la croissance des activités liées[Note 24].
244
+
245
+ La politique européenne en matière de pêche (PCP) a été introduite en 1983 en adaptant la PAC au secteur halieutique, elle concerne les 23 États membres de l'Union ayant un accès à la mer. Le secteur contribue à moins de 1 % du PIB de l'Union et emploie près de 400 000 pêcheurs et aquaculteurs auxquels il convient d'ajouter les emplois dans les activités en aval de l'industrie agroalimentaire liée aux produits marins. Ainsi, l'UE, avec plus de six millions de tonnes de poissons pêchés et élevés (soit 4,6 % de la production mondiale) chaque année et une flotte de plus de 80 000 navires, est le quatrième producteur mondial de produits de la mer[177].
246
+
247
+ Aux côtés de la PCP, la nouvelle politique maritime cherche à apporter des réponses aux problèmes connexes : la pollution des mers, la protection de l'environnement, le développement des régions côtières, la création d'emplois et la surveillance des frontières et des ZEE des pays membres. Ainsi, la PCP se compose de quatre volets[177] :
248
+
249
+ L'Union européenne a créé au total six programmes d'action pour l'environnement[178],[179] depuis 1972. Un plan climat-énergie a par ailleurs été adopté en 2008, dont les objectifs d'ici 2020 sont les suivants[180] :
250
+
251
+ Les actions destinées à soutenir ces objectifs sont nombreuses et visent essentiellement le secteur industriel. Parmi celles-ci, les constructeurs automobiles devront réduire les émissions de CO2, l'efficacité énergétique de nombreux types d'appareils domestiques doit être améliorée, et le recours aux énergies renouvelables : éolienne, solaire et hydroélectrique, à la biomasse et aux biocarburants doit être accru[181].
252
+
253
+ Toutefois, cette politique ne peut porter ses fruits que si elle est suivie à l'international. L'UE a participé à l'élaboration de traités internationaux tels que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en 1992, et son Protocole de Kyoto, en 1997. Ce protocole s'était traduit par la mise en place d'un Système communautaire d'échange de quotas d'émission. Le prochain sommet de la Terre ayant lieu en 2012, le Comité économique et social européen a recommandé que l'UE joue un rôle moteur dans l'élaboration de ce sommet[182].
254
+
255
+ Au-delà de ces plans d'action, l'Union européenne dispose d'une Agence européenne pour l'environnement (AEE)[Note 25] dont la mission est de fournir des informations fiables et indépendantes sur l'environnement afin de mettre en œuvre et évaluer la politique environnementale[183]. L'AEE utilise pour cela le réseau européen d'information et d'observation sur l'environnement (EIONET) constitué de points focaux nationaux, généralement des agences environnementales nationales[184].
256
+
257
+ Par ailleurs, la Commission européenne désigne chaque année plusieurs villes qui reçoivent le prix de la Capitale verte de l’Europe et celui de la Feuille verte ; ces programmes récompensent respectivement les villes qui prennent en compte l'environnement dans leurs aménagements urbains et la volonté d'obtenir de meilleurs résultats environnementaux en mettant l'accent sur la croissance verte et la création d'emplois dans les secteurs du développement durable.
258
+
259
+ Enfin, le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, l'Union européenne comptait 5 646 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de 843 245 km2, et 24 191 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie totale de 1 051 569 km2, ce qui représente 18 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Union européenne[185].
260
+
261
+ La politique des transports conduite par l'Union européenne vise à répondre à des problématiques concernant tous les États membres, telles que la gestion du trafic routier, ferroviaire, maritime et aérien, la réduction de la pollution générée par le secteur, l'acheminement des hydrocarbures, le développement des infrastructures de transport, ainsi que la maitrise de la circulation des biens et des personnes ou encore les problématiques de sécurité que cela implique ; les compétences des institutions européennes en la matière sont précisées au titre VI du TUE. Les transports constituent un secteur économique important, générant en 2016, un PIB de 548 milliards d'euros (UE-28) et représentant 9 millions d'emplois en Europe[186] ; cette politique est récente et s'intègre dans le marché unique de l'UE, elle est au cœur de l'espace Schengen qui prévoit l'ouverture des frontières et forme un espace commun des transports[187].
262
+
263
+ La Commission européenne élabore et encourage « des politiques de transports efficaces, sûres, fiables et durables, afin de créer les conditions favorables à une industrie compétitive et créatrice d'emplois et de richesses »[188]. Cette politique communautaire est définie dans des Livres Blancs et prévoit notamment le déploiement du réseau transeuropéen de transport qui concerne l'ensemble des modes de transport, des infrastructures de transport et des services nécessaires à leur bon fonctionnement. Le réseau couvre l'ensemble de l'UE et s'étend même au-delà de ses frontières, il permet notamment de rapprocher les périphéries du centre de l'Europe et doit à terme, permettre de relier 94 ports majeurs aux réseaux ferroviaires et routiers et 38 aéroports majeurs aux grandes villes par des liaisons ferroviaires[189]. Dans ce cadre, une liste de 30 projets prioritaires a été arrêtée en avril 2004, ils peuvent bénéficier de financements européens à hauteur maximale de 20 %, ce qui va représenter 26 milliards d'euros la période 2014-2020 ; la Commission européenne estime que le projet total coûtera 250 milliards d'euros.
264
+
265
+ La politique judiciaire de l'Union européenne prend pour cadre ce qui deviendra à terme l'« Espace judiciaire européen », un espace de convergence progressive des législations nationales des pays membres[190]. Elle répond d'abord au troisième pilier du TUE (la coopération policière et judiciaire en matière pénale), mais a été élargie à l'« Espace de liberté, de sécurité et de justice » par le traité d'Amsterdam[Note 26]. En parallèle, divers programmes de rapprochement judiciaire ont été mis en place[191] tels que la création d'un mandat d'arrêt européen en 2003, le développement de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires et d'une politique de coordination judiciaire, l'Unité de coopération judiciaire de l'Union européenne (Eurojust)[192].
266
+
267
+ L'Union européenne a mis en place un ensemble de programmes ainsi qu'une charte visant à assurer le respect des droits de l'Homme au sein de ses États membres[193], l'Agence des droits fondamentaux contrôle au niveau communautaire que les politiques de lutte contre les discriminations, le racisme et la xénophobie et la protection des groupes vulnérables soient effectives. La défense des droits de l'Homme au sein de l'UE vise à répondre aux points définis dans la charte des droits fondamentaux[194], notamment les trois premiers chapitres portant sur les valeurs de liberté, dignité et égalité. Ses fonctions portent sur la collecte, l'analyse, la diffusion et l'évaluation des mesures prises par l'Union européenne du respect des droits fondamentaux. Elle collabore également avec d'autres organisations nationales et internationales mais n'a pas le pouvoir de sanctionner l'un des États membres pour le non-respect de ses engagements[195].
268
+
269
+ Dans son rapport annuel de 2009, l'Union européenne mettait en avant les efforts engagés avec une quarantaine de pays hors de l'UE pour développer un dialogue centré sur les droits de l'Homme, notamment dans le cadre de l'accord de Cotonou signé en partenariat avec les États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique membres de l'ACP[196]. À ce titre, l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'Homme (IEDDE)[Note 27], chargé de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde a été doté d'un budget d'1,1 milliard d'euros pour la période 2007-2013[197] ; cette politique s'intègre également dans le cadre de la politique extérieure menée par l'UE.
270
+
271
+ En déterminant des actions et positions communes, les États membres se sont dotés d'instruments juridiques afin de déterminer les mesures à prendre et actions à mettre en œuvre en cas de violation des droits de l'Homme ou de situation de crise. Des positions communes ont ainsi été prises en 2011, lors de la prise de pouvoir tumultueuse d'Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, de la guerre civile en Libye visant à destituer Mouammar Kadhafi ou encore contre les hautes personnalités du gouvernement syrien[196],[198].
272
+
273
+ [199],[200],[201],[202]
274
+
275
+ Les évolutions politiques de l'Union sont orientées d'une part par les conjonctures des différents États membres ; les institutions européennes se concentrent alors sur les problèmes rencontrés[203],[204] ; et d'autre part, par les travaux des différentes commissions du Parlement européen qui réalisent des études prospectives et proposent des axes politiques en conséquence[205].
276
+
277
+ La stratégie Europe 2020 vise à coordonner les politiques économiques au sein de l'UE et succède à la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi qui avait été adoptée par le Conseil européen des 23 et 24 mars 2000 ; elle cherche à concilier l'amélioration des indicateurs de développement durable en matière de croissance, d'emploi et de protection de l'environnement tout en augmentant la compétitivité de l'Europe au niveau mondial. Cette politique porte sur les investissements dans la recherche et l'innovation, la croissance verte ou encore l'éducation et l'emploi et entend créer une nouvelle forme de « gouvernance économique »[206].
278
+
279
+ La « crise de la dette publique des États membres de la zone euro » a débuté en 2010[207], de profonds changements structurels ont eu lieu dans les pays les plus touchés, notamment en Grèce, au Portugal et en Irlande (les pays du PIIGS où la crise de la dette s'est accompagné de réductions budgétaires très importantes[38]). En parallèle, les crises économico-financières ont conduit les acteurs européens à engager des réformes en profondeur afin de mieux contrôler les acteurs du monde de la finance et de protéger les consommateurs[208].
280
+
281
+ En 2013, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance est entré en vigueur[209] et le FESF et le MESF ont été remplacés par le MES, une institution avec la capacité de lever des fonds sur les marchés financiers afin d'aider les États en difficulté, de participer aux sauvetages de banques privées et de limiter les taux d'intérêt sur les marchés obligataires[210]
282
+
283
+ Également dans les années 2010, divers évènements internationaux engendrent des afflux migratoires de plus en plus importants via la mer Méditerranée et les Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud, l'Europe fait alors face à une crise migratoire majeure pour laquelle elle doit mettre en place de nouvelles politiques[211]. Durant la seule année 2015, plus d'un million de personnes entrent illégalement dans l'espace Schengen[212], ce qui cause des divisions et des tensions diplomatiques importantes entre les pays d'Europe, qui peinent à se mettre d'accord sur l'attitude à adopter : alors que la Commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l'Union[213], des pays d'Europe de l'Est s'y opposent fermement faisant valoir qu'un afflux d'immigrés musulmans[214].
284
+
285
+ L'Union européenne à 28 pays représente un poids économique majeur sur la scène internationale : en 2007, à l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, le PIB de l'Union européenne était de 16 748 milliards de dollars, à comparer avec les 13 811 milliards de dollars des États-Unis[215]. Elle représente 23,64 % des richesses du monde, pour 8 % de la population mondiale. Cependant, le PIB par habitant reste inférieur à celui des États-Unis. Le dynamisme économique des nouveaux États membres a tiré le taux de croissance globale de l'Union : les pays baltes ont affiché une croissance moyenne annuelle de près de 10 % entre 2004 et 2008, alors que les pays de l'Ouest accusaient un ralentissement de leur activité[216]. En 2010, le produit intérieur brut de l'Union européenne est de 12 268 milliards d'euros, ce qui représente une moyenne de 24 500 euros par habitant[217]. Cependant, avec la montée en puissance des « pays émergents », son poids relatif dans le PIB mondial a tendance à se contracter : de 30,35 % en 2005, il est passé à 25,85 % en 2010 puis à 23,64 % en 2014.
286
+
287
+ Les trois premières puissances de l'UE — l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France — produisaient 50 % des richesses totales en 2014. Leur PIB respectifs étaient de 3 853 Md$, 2 941 Md$ et de 2 829 Md$. La France et le Royaume-Uni alternent en tant que seconde économie de l'Union européenne ; de 2008 à 2014, c'était la France, depuis 2015, c'est le Royaume-Uni[218]. Parmi les nouveaux États membres entrés depuis 2004, c'est la Pologne qui contribue le plus à la création de richesses dans l'UE ; c'est également le pays le plus peuplé et celui qui reçoit le plus de fonds structurels européens[219].
288
+
289
+ Malgré une politique de cohésion territoriale, la production de richesse des régions de l'UE demeure inégalement répartie ; ainsi, l'Ouest de l'Union concentre 85 % des richesses totales, soit 14 156 Md$, alors que l'Est contribue pour 2 592 Md$), on retrouve cette distinction au travers d'autres indicateurs d'homogénéité de la répartition des richesses ou du niveau de développement tels que l'IDH ou le coefficient de Gini[220].
290
+
291
+ Les disparités économiques sont parfois très révélatrices au sein d'un seul et même pays. La région avec le PIB le plus élevé de l'UE est la Rhénanie-du-Nord-Westphalie avec un PIB de 488 milliards d'euros, devant l'Île-de-France avec 483 milliards d'euros[221].
292
+
293
+ Situation inverse en Bulgarie, où la région la plus pauvre est l'oblast de Pleven, dont le PIB par habitant n'est que de 27 % de la moyenne de l'Union (6 400 €/habitant), ou encore en Roumanie où la région de développement Nord-Est n'atteint que 29 % de la moyenne européenne.
294
+
295
+ C'est au Danemark que le salaire horaire médian est le plus élevé. La France, avec 14,22 euros de l'heure, est le seul grand pays européen à ne pas figurer dans le « top dix »[222].
296
+
297
+ En 2008, selon le classement du magazine américain Fortune, 167 des 500 premières entreprises mondiales, classées selon leur chiffre d'affaires, avaient leur siège dans l'UE (soit 33,4 %), contre 153 aux États-Unis (30,6 %) et 64 au Japon (12,8 %)[223].
298
+
299
+ L'Union européenne est le premier ensemble du commerce mondial : 16,4 % des échanges mondiaux de biens et services en 2012, contre 19,6 % en 2004 (OMC) : 1er exportateur mondial de biens manufacturés (14,7 % des exportations mondiales en 2012) et de services (24,6 % des exportations mondiales en 2012) selon l'OMC. Une économie ouverte : le taux d'ouverture de la zone euro (total des importations et exportations/PIB) = 33 % du PIB européen (monde 20 %, Asie 15 %), faible protection douanière : 1,6 % en moyenne. L'Union européenne est le premier partenaire commercial des États-Unis, de la Chine, de l'Inde, de la Russie et des pays composant le Mercosur[224], ainsi que de la Corée du Sud et des pays composant l'OPEP[225],[226],[227].
300
+
301
+ L'euro est la monnaie de jure de l'union économique et monétaire (UEM)[228] ; le traité de Maastricht (TUE) de 1992 instaure l'UEM et établit les fondements de la monnaie unique avec la libéralisation de la circulation des capitaux, une coordination renforcée des politiques économiques et l'établissement d'une Banque centrale européenne. L'euro est commune à dix-neuf États membres de l'Union européenne qui forment ainsi la zone euro[Note 2]. À ceux-ci s'ajoutent quatre états hors de l'UE ayant des accords officiels[229] et utilisant donc l'euro de façon officielle, ainsi que deux autres états l'ayant adopté unilatéralement (le Kosovo et le Monténégro)[230]. La couronne danoise, la couronne suédoise, la couronne tchèque, le forint hongrois, la kuna croate, le leu roumain, le lev bulgare et le złoty polonais ont également valeur de monnaie officielle dans leurs pays respectifs. Ces monnaies ne sont pas toutes liées au cours de l'euro par le mécanisme de taux de change européen (MCE II) mais servent d'intermédiaire dans les échanges pour le commerce intra- et extra-européen. Par convention, la comptabilité des échanges commerciaux au niveau européen est réalisée en euro ou en dollar[231].
302
+
303
+ Sur le plan international, l'euro est devenu une monnaie de référence au sein du Système monétaire international, il représente 27 % des réserves de change et la moitié des obligations internationales avec 50 % des encours mondiaux[232]. On observe une confiance croissante en l'euro. Cependant, elle est peu utilisé comme monnaie de transaction ou dans les échanges de matières premières et de produits manufacturés par rapport au dollar américain. Dans les échanges commerciaux, il est surtout utilisé avec les pays méditerranéens, au Proche-Orient et en Afrique subsaharienne[232]. Au cours des dernières années, le poids de la livre sterling s'est réduit du fait du recul du poids de l'économie britannique et plus récemment du choix des Britanniques de sortir de l'UE[233].
304
+
305
+ Au niveau européen, le transfert de la politique monétaire des États membres de la zone euro à la BCE engendre des modifications de fonctionnement et dans l'ordre des priorités relatives aux politiques monétaires nationales : la BCE a pour mission principale la stabilité des prix ce qui implique une maitrise de l'inflation et de la création monétaire[234]. Les pays membres conservent une totale liberté dans la mise en place de leur politique budgétaire, mais leurs actions sont encadrées par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Pour ce qui est des pays candidats à l'adhésion à la zone euro, ils doivent arrimer leur monnaie au Mécanisme de taux de change européen (MCE) pendant deux ans et respecter des critères de convergence.
306
+
307
+ L'euro accélère la mise en place d'une Europe fédérale (convergence économique, budgétaire, monétaire, etc.)[232], mais aussi d'une zone monétaire optimale répondant aux critères énoncés par Robert Mundell[232] ; la baisse des coûts d'échange et de financement entrainent une hausse de la croissance mais dans le cas de la zone euro, la zone monétaire n'est pas optimale en raison de niveaux de coordination des politiques budgétaires et économiques hétérogènes et encore en stade de développement (semestre européen, six-pack, two-pack, etc.)[235].
308
+
309
+ En 2017, le Parlement européen estime à 1 000 [milliard d'euros par an, le montant de l'évasion et de la fraude fiscales dans l'Union européenne[236]. Une taxe sur les bénéfices des multinationales du numérique (notamment les « GAFAM ») qui sont en moyenne deux fois moins imposés que ceux des entreprises traditionnelles, est envisagée par la Commission européenne et certains États membres mais le sujet divise car certains États ont un « modèle économique basé sur une fiscalité attractive »[237].
310
+
311
+ Avec plus de 446 millions d'habitants au 1er février 2020, l'Union européenne constitue la 3e puissance démographique mondiale[Note 28].
312
+ L'UE-27 post Brexit compte 5,9% de la population mondiale en 2018[238].
313
+ Toutefois, l'UE pourrait être marquée par une baisse de sa population[239]. En effet, certains pays voient tendanciellement leur population diminuer comme la Pologne et ses 38 millions d'habitants, la Roumanie qui passerait de 22 à 17 millions d'habitants en l'an 2050 ou la Bulgarie qui perdrait 30 % de sa population, qui passerait de 7 à 5 millions d'habitants[239]. À ce rythme, 17 pays de l'UE verront leur population chuter d'ici 2050[240], cette baisse de la population européenne est due au faible taux de natalité des pays européens[241], ce qui nécessite selon la commission européenne de 2006 une réponse constructive au défi démographique[242].
314
+
315
+ L'UE (périmètre post Brexit) compte une moyenne de 1,56 enfants par femme en 2017[238].
316
+
317
+ Quelques pays (dont la France) limitent ce phénomène, en gagnant à eux seuls quelque neuf millions d'habitants et l'Espagne pourrait gagner environ 2,4 millions d'habitants d'ici à l'an 2050, essentiellement grâce à sa politique migratoire. On peut estimer que la France sera toujours le deuxième pays le plus peuplé en 2050 (avec 71 millions d'habitants) après l'Allemagne (74,5 millions), mais que l'écart pourrait être bien moindre en raison notamment du maintien d'un taux de natalité plus élevé et d'une immigration plus importante[240]. Les trois principales puissances : l'Allemagne, la France et l'Italie représentent près de 47 % de la population de l'Union européenne (209 millions d'habitants sur 446 en 2020), leurs superficies cumulées est de 1,209 million de kilomètres carrés, soit près de 28,4 % de la superficie totale de l'UE et ils représentent plus de 55 % du PIB de l'UE (9 600 Mds € de PIB sur 17 500 en 2015).
318
+
319
+ Au 1er janvier 2018, la population estimée de l'UE était de 446 millions d'habitants en progression d'environ 0.90 % par an sur les trois dernières années[239] ; en 2009, la croissance démographique avérée était imputable à la natalité pour 0,6 million (29 %) et à 1,5 million (71 %) au solde migratoire ; l'UE a vu naître 5,4 millions d'habitants, soit un taux de 1,09 naissance pour 100 habitants. Le taux de natalité a augmenté partout dans l'Union, sauf en Allemagne, de plus, le taux de mortalité a augmenté en Allemagne (de 10,1 ‰ à 10,3 ‰), en France (de 8,3 ‰ à 8,5 ‰) et à Malte (13 ‰ à 13,2 ‰)[239]. Au total, la population a augmenté en France (+368 000), en Espagne (+545 000), en Italie (+434 000), elle a cependant diminué en Allemagne (-168 000).
320
+
321
+ En 2010, la Commission européenne publiait son rapport Eurostat (bi-annuel) sur la démographie de l'Union européenne, elle estimait que la population totale de l'UE serait de 505,718 millions d'habitants en 2050 contre 501,103 millions recensés en 2009[240] ; l'accroissement naturel négatif (−1,695 million d'habitants par an en 2050) n'étant plus compensé par l'immigration (+924 000), l'accroissement démographique serait alors négatif[240]. Autre point problématique, le taux de dépendance des personnes âgées vis-à-vis des actifs[Note 29] passerait de 24,5 % en 2009 à 50,4 % en 2050, traduisant une société dont la pyramide des âges serait totalement déréglée et les conséquences sociales importantes[240].
322
+
323
+ En 2010, il y avait 47,3 millions de personnes nées à l'étranger et vivant dans l'UE27, dont 16 millions (3,2 %) nées dans un autre État membre de l'UE27 et 31,4 millions (6,3 %) nés dans un pays hors de l'UE27. Au total, la population née à l'étranger comptait pour 9,4 % de la population totale de l'UE27. Les pays avec le plus grand nombre de personnes nées hors de l'UE27 sont l'Allemagne (6,4 millions), la France (5,1 millions), le Royaume-Uni (4,7 millions), l'Espagne (4,1 millions), l'Italie (3,2 millions) et les Pays-Bas (1,4 million)[243].
324
+
325
+ La notion de citoyenneté dans l'Union européenne est née de la ratification du traité de Maastricht en 1992. Depuis, cette notion a été intégrée au traité sur le fonctionnement de l'Union européenne[244],[245].
326
+
327
+ « Dans toutes ses activités, l'Union respecte le principe de l'égalité de ses citoyens, qui bénéficient d'une égale attention de ses institutions, organes et organismes. Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre. La citoyenneté de l'Union s'ajoute à la citoyenneté nationale et ne la remplace pas. »
328
+
329
+ — Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, Article 9
330
+
331
+ Ainsi, tout citoyen d'un pays membre de l'Union européenne est également citoyen de l'Union européenne et bénéficie à ce titre d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice ».
332
+
333
+ Avec la citoyenneté européenne, de nouveaux droits sont apparus. Ils sont garantis par les traités (articles 17 à 22 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne) et par la Charte des droits fondamentaux[246],[247].
334
+
335
+ Par ailleurs, le préambule de la Charte des droits fondamentaux pose comme principe : « La jouissance de ces droits entraîne des responsabilités et des devoirs »[251].
336
+
337
+ Des quatre langues officielles des débuts de la CECA (français, allemand, italien et néerlandais), l'Union européenne dispose désormais de vingt-quatre langues officielles et trois alphabets pour vingt-sept États. L'irlandais, « première langue nationale » de l'Irlande, a bénéficié en outre entre 1973 (entrée en vigueur du traité d'adhésion) et 2007 d'un statut spécial (traduction des traités et droit d'être utilisée dans la correspondance avec l'Union) : il est devenu au 1er janvier 2007 une langue de travail sans devenir pour autant une langue officielle[252].
338
+
339
+ Le français est, avec l'anglais et l'allemand, langue de travail et langue officielle des institutions de l'Union européenne, conformément au règlement CE no 1/1958 du 6 octobre 1958[253].
340
+
341
+ À chaque élargissement, la tension est forte, y compris en matière linguistique, en raison non seulement des difficultés supplémentaires de traduction et d'interprétation, mais aussi pour satisfaire des susceptibilités nationales. Le traité d'adhésion de l'Autriche (langue officielle : allemand) comprend ainsi une liste de termes spécifiquement autrichiens[254].
342
+
343
+ Des langues minoritaires, mais davantage parlées dans l'Union que le maltais ou l'irlandais, se sentent également délaissées ou ignorées (c'est le cas notamment de l'occitan, du catalan, du basque, du breton, du russe des pays baltes, du turc parlé par des Chypriotes, voire du luxembourgeois)[255]. L'Irlande souhaitant pour sa part éviter que sa langue nationale ne soit mise sur le même plan que des langues régionales ou minoritaires, le gouvernement a réclamé qu'elle soit portée au statut de langue officielle, celui-ci lui a été accordé au 1er janvier 2007, avec le roumain et le bulgare[256]. D'autre part, les traductions en maltais demeurent incomplètes en raison de difficultés matérielles[257].
344
+
345
+ Le rapport Grin compare plusieurs modes de fonctionnement linguistique et conclut que l'adoption d'une langue commune neutre comme l'espéranto serait, d'un point de vue économique, la meilleure solution (en procurant 25 milliards d'euros par an d'économies, soit 17 % du budget annuel)[258].
346
+
347
+ Le christianisme est la religion majoritaire dans tous les pays de l'Union. On retrouve les trois grandes confessions réparties géographiquement suivant les épisodes qui ont marqué l'histoire du christianisme ; ainsi, les catholiques sont-ils principalement concentrés à l'ouest, au centre, au sud-ouest et au nord-est de l'UE (notamment en Italie, Espagne, Portugal, Irlande et Pologne), les orthodoxes dans les pays du sud-est à forte proportion de croyants[259] (Grèce, Chypre, Bulgarie, Roumanie) et les protestants, essentiellement au centre, à l'ouest et au nord, dans les pays Scandinaves, l'Allemagne et le monde germanique[Note 30].
348
+
349
+ De plus, l'Union accueille quelques communautés juives et d'autres minorités religieuses qui se développent principalement du fait de l'immigration : islam, bouddhisme, christianisme oriental, hindouisme, etc.
350
+
351
+ D'autre part, l'Europe peut être considérée comme un des continents les moins religieux du globe ; selon une enquête de l'eurobaromètre de juin 2005, si 52 % des Européens disent croire en un dieu, 18 % affirment ne croire en aucune forme de divinité, d'esprit ou de force supérieure[259]. Selon ce sondage, dans 15 des 27 pays que comptait l'Union à cette époque, les personnes indiquant croire en un dieu étaient minoritaires ; la France était le pays avec la plus forte proportion de personne ne croyant en aucune force surnaturelle (1⁄3 de la population[259]), tandis que l'Estonie et la Tchéquie étaient les deux pays où le nombre de personnes croyant en un dieu était le plus faible[259].
352
+
353
+ La présence des principaux sièges d'institutions européennes dans le « quartier européen » de Bruxelles font de la capitale belge un des symboles de l'UE[260], si bien qu'on se réfère au substantif « Bruxelles » pour désigner ces institutions ou leurs représentants[261]. Les villes de Strasbourg, Luxembourg, Francfort ou La Haye sont également des villes qui accueillent au moins un des principaux sièges institutionnels européens[262] ; Strasbourg accueille également de nombreuses autres institutions liées au Conseil de l'Europe, au point de prétendre également au titre de « Capitale européenne »[263].
354
+
355
+ D'un point de vue démographique, l'aire urbaine de Paris (12,7 millions d'habitants) ainsi que l'aire urbaine de Rhin-Ruhr (11,7 millions d'habitants) constituent des « mégapoles »[Note 31] et sont fortement interconnectées au réseau de la « mégalopole européenne » qui s'étend du Grand Londres à la plaine du Pô[264]. Les aires urbaines de Milan (6,8 millions), du Randstad (6,6 millions), de Madrid (6,4 millions), de Barcelone (5 millions) Berlin (4,4 millions) et Rome (4,3 millions) dépassent les quatre millions d'habitants et font partie des villes mondiales[Note 32] selon les divers classements effectués[264].
356
+
357
+ Sur le plan touristique, Paris, Londres, Rome et Barcelone sont les quatre villes les plus visitées d'Europe et enregistrent plus de 5 millions de visiteurs chaque année[265]. Paris est la plus visitée d'Europe et du monde depuis les années 2000 en enregistrant plusieurs millions de visiteurs chaque année. Par ailleurs, avec 671 millions de touristes en 2017, soit 8 % d'augmentation par rapport à 2016, l'Europe reste la première destination mondiale[266].
358
+
359
+ Du point de vue de la qualité de vie, une étude publiée annuellement par le cabinet Mercer établissant un classement des villes les plus agréables du monde, plusieurs villes européennes sont présentes dans le haut du classement et en 2016, Vienne a été classée première pour la septième année consécutive. Parmi les dix villes les mieux notées, viennent ensuite les villes allemandes : Munich (4e), Düsseldorf (6e) et Francfort (7e) ; enfin Copenhague arrive en 9e position[267]. Ces dernières années, plusieurs grandes villes comme Paris, Londres, Madrid et Athènes ont reculé dans le classement basé sur la sécurité personnelle « en raison d'attentats terroristes ou d'agitations sociales »[267]. Des villes comme Prague, Budapest, Varsovie ou Bucarest rythment l'activité économique, culturelle et politique des pays d'Europe de l'Est (les anciens PECO, en plein développement)[268], tandis que Stockholm, Helsinki et Copenhague sont les capitales et plus grandes villes Fenno-scandinaves ; Riga, Tallinn et Vilnius, les capitales baltes et Dublin, La Valette et Nicosie, les capitales des États membres insulaires[269].
360
+
361
+ Le Parlement à Budapest.
362
+
363
+ Le Pont Samuel Beckett à Dublin.
364
+
365
+ La vieille ville de La Valette.
366
+
367
+ La Tour de Belém à Lisbonne.
368
+
369
+ Le Binnenhof, siège des États généraux à La Haye.
370
+
371
+ La maison des Têtes noires à Riga.
372
+
373
+ Le théâtre national de Finlande à Helsinki.
374
+
375
+ La Porte de Brandebourg à Berlin.
376
+
377
+ Vue de nuit du Colisée de Rome.
378
+
379
+ Le Palais du Parlement à Bucarest.
380
+
381
+ La Grand Place de Bruxelles.
382
+
383
+ La place Royale à Varsovie.
384
+
385
+ La Vieille Ville de Prague.
386
+
387
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
388
+
389
+ Le traité de Maastricht a permis à l'UE d'étendre ses champs de compétence et de développer une politique communautaire orientée vers la culture. Cela se traduit par diverses actions et projets menés sur le terrain tels qu'Europeana, un projet de bibliothèque numérique européenne, l'attribution du titre de capitale européenne de la culture pour une ou plusieurs villes chaque année, des aides pour des projets culturels ou encore Culture 2000, le programme-cadre en la matière de 2000 à 2006[270].
390
+
391
+ Il n'existe pas de jours fériés inscrits dans le droit européen ; cette compétence appartient aux États membres. Dans la plupart des États européens, il existe une dizaine de jours fériés par an. Le jour de l'an, observé par tous les États membres, est la seule fête civile commune à toutes les régions et communautés, car l'ensemble des États membres utilisent le calendrier grégorien. Certaines fêtes religieuses, principalement chrétiennes, sont également communes à de nombreux pays européens[271]. La Journée de l'Europe célèbre depuis 1985 l'anniversaire de la Déclaration Schuman le 9 mai 1950. Elle fait partie des symboles de l'Union européenne[272], mais n'est un jour férié dans aucun État membre.
392
+
393
+ Chaque année, des « capitales européennes » sont désignées dans différentes catégories : culture, jeunesse, environnement, etc. et des projets sur le long terme sont développés (GECT, programmes régionaux) ce qui contribue notamment au renforcement des échanges régionaux[273]. Depuis 1983 et sur le modèle des « années internationales » décrétées par l'ONU, des thématiques communautaires sont mises en valeur ; l'année 2013 est consacrée « Année européenne des citoyens » sur le thème des « droits et avantages concrets qui résultent de la citoyenneté de l'Union européenne », attachés notamment aux « quatre libertés » fondamentales dont les citoyens européens jouissent au quotidien[274].
394
+
395
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396
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397
+ « … ses 12 étoiles ne désignent nullement l'Europe des 12, elle s'inspire directement du symbole marial tel que représenté dans l'imagerie pieuse du XIXe siècle »
398
+
399
+ Les traités constitutifs de l'Union publiés au journal officiel de l'Union européenne le 30 mars 2015 :
400
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401
+ « Le Parlement européen a son siège à Strasbourg, où se tiennent les douze périodes de sessions plénières mensuelles, y compris la session budgétaire. Les périodes de sessions plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles. Les commissions du Parlement européen siègent à Bruxelles. Le secrétariat général du Parlement européen et ses services restent installés à Luxembourg. »
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+ — Cour de justice de l'Union européenne
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La Scandinavie (en danois : Skandinavien ; en suédois : Skandinavien ; en norvégien : Skandinavia) est une région historique et culturelle d'Europe du Nord constituée de trois monarchies constitutionnelles, le Danemark, la Norvège et la Suède. Le terme de « Scandinavie » est souvent improprement utilisé pour désigner l'ensemble des pays nordiques, c'est-à-dire en ajoutant aux États précédents l'Åland, la Finlande, l'Islande, les îles Féroé et le Groenland. Ses habitants sont appelés les Scandinaves.
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11
+ En raison des vagues successives de glaciation qui l'ont frappée, la Scandinavie a été plusieurs fois dépeuplée et dépourvue de faune et flore terrestres.
12
+
13
+ On inclut en général par le terme « Scandinavie », la Norvège, la Suède et le Danemark ; cet ensemble est assez homogène ethniquement et linguistiquement, hormis les Samis et les Finnois. Ces trois pays ont également une longue histoire commune, souvent réduite à tort à la période viking du VIIIe siècle au XIe siècle, puisqu'ils ont été souvent réunis sous la même couronne (notamment dans le cadre de l'Union de Kalmar).
14
+
15
+ Depuis les années 1850, la Scandinavie incluait, politiquement et culturellement, le Danemark, la Norvège et la Suède. Géographiquement, la péninsule Scandinave inclut la Norvège (hormis le comté de Troms et le Finnmark) et la Suède, alors que la péninsule du Jutland inclut le Danemark et une petite région de l'Allemagne (le Danemark n'a plus aucun territoire sur la péninsule Scandinave depuis le début du XIXe siècle).
16
+
17
+ Le Danemark, la Norvège et la Suède sont vus comme région politique et culturelle unie pendant la montée des mouvements nationalistes dans ces pays au milieu du XIXe siècle dans le cadre du scandinavisme. Avant le milieu du XIXe siècle, la limite a couvert une plus grande région de l'Europe nordique comprenant les régions adjacentes de l'Allemagne et de la Russie encadrant la Finlande et l'Estonie. Cette dernière, par sa proximité linguistique avec la Finlande, se revendique autant nordique que balte.
18
+
19
+ Aujourd'hui, les similitudes linguistiques autant qu'historiques et culturelles permettent d'unir la Scandinavie. Ces similitudes ont en outre persisté après l'hostilité des politiques de ces pays pendant les deux guerres mondiales et la guerre froide, et les positions différentes sur l'adhésion aux organismes internationaux (par exemple l'OTAN et l'Union européenne).
20
+
21
+ Au sens large, on y inclut parfois la Finlande, longtemps sous domination suédoise et dont la minorité suédophone réside dans les centres urbains, et l'Islande, longtemps gouvernée par le Danemark et de peuplement originellement norvégien, ainsi que les îles Féroé, région autonome du Danemark et au sens maximal, le Svalbard et le Groenland car dépendant respectivement de la Norvège et du Danemark[réf. souhaitée]. Dans l'utilisation actuelle, le terme Scandinavie est souvent employé par erreur comme synonyme de « pays nordiques », qui désigne sans ambiguïté le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande et l'Islande, tous pays membres du Conseil nordique.
22
+
23
+ Toutefois, alors que l'inclusion de l'Islande et des territoires dépendant du Danemark peut se défendre (leur peuplement et leur langue découlent du Danemark et du danois), celle de la Finlande est incorrecte sur le plan historique et géographique. En effet, la langue finnoise n'a aucun rapport avec les langues scandinaves (le finnois n'appartient pas à l'ensemble indo-européen), et la Finlande forme un ensemble géographique distinct de la péninsule Scandinave.
24
+
25
+ Rigoureusement, l'addition de la Finlande et de la Scandinavie est désignée sous le terme de Fennoscandie.
26
+
27
+ Trois hypothèses d'origine expliquent le nom « Scandinavie » :
28
+
29
+
30
+
31
+ La Scandinavie comprend toute la péninsule Scandinave, le Jutland et l'ensemble des îles de la région, à l'exception de la province insulaire d'Åland. Une petite partie de la péninsule du Jutland appartient à l'Allemagne, cette fraction n'est par conséquent pas comprise dans la Scandinavie.
32
+
33
+ La Scandinavie se caractérise par un climat allant d'un climat océanique tempéré au Danemark (Cfb selon la classification de Köppen) à un climat de toundra (ET) dans la chaîne scandinave (et en Islande), en passant par des climats continentaux (Dfb) et subarctiques (Dfc).
34
+
35
+ Les pays scandinaves bénéficient d'une nature sauvage et d'une faune exceptionnellement bien conservées pour l'Europe, ainsi que de paysages peu anthropisés[réf. nécessaire]. La forêt y est cependant de plus en plus artificialisée et intensivement exploitée pour répondre aux demandes en bois et pâte à papier du pays et des autres pays[réf. nécessaire].
36
+
37
+ La zone a été touchée, deux fois, par le nuage de Tchernobyl et par des rejets radioactifs venant de l'est.
38
+
39
+ La mer Baltique, semi-fermée est très polluée, avec plusieurs zones mortes, probablement en raison de l'eutrophisation, de la pollution générale et localement de graves pollutions liées aux munitions immergées après les deux guerres mondiales[3]. Cela représente 40 000 tonnes de munitions, dont 15 000 tonnes d'agents de guerre chimique selon la commission Helcom[4].
40
+
41
+ L'utilisation moderne du terme Scandinavie provient du Mouvement politique de Scandinavie, qui était en activité au milieu du XIXe siècle, principalement entre la première guerre de Schleswig (Slesvig) (1848-1850), dans laquelle la Suède-Norvège a montré sa considérable force militaire et la seconde guerre du Schleswig (1864) où le Parlement de la Suède a rejeté les promesses du roi d'apporter un appui militaire.
42
+
43
+ Le roi a proposé l'unification du Danemark, de la Norvège et de la Suède en « Royaume-Uni ». Ceci après les évènements tumultueux pendant les guerres napoléoniennes qui menèrent à la division de la Suède (la partie orientale devenant le grand-duché de Finlande en 1809) et du Danemark. La Finlande devenant une partie de la Russie impériale signifiait alors qu'elle devrait être laissée hors de toute tentative d'union politique entre pays nordiques.
44
+
45
+ La Scandinavie géographique incluait la Norvège, la Suède et des régions de Finlande, mais la Scandinavie politique incluait également le Danemark. Politiquement la Suède et la Norvège ont été unies dans une union sous un monarque et la Finlande a constitué une partie de la Suède. Le Danemark comportait également les territoires d'Islande, des Îles Féroé et le Groenland dans l'océan Atlantique (qui cependant historiquement avait appartenu à la Norvège, mais involontairement resté avec le Danemark selon le traité de Kiel).
46
+
47
+ La fin du mouvement politique scandinave est arrivée lorsque le Danemark a refusé son appui militaire à la Suède-Norvège pour l'annexion du duché de Schleswig. La seconde guerre du Schleswig suivit en 1864. Ce fut une brève mais désastreuse guerre entre le Danemark et la Prusse (soutenue par l'Autriche). Le Schleswig-Holstein a été conquis par la Prusse, et après le succès de la Prusse dans la guerre franco-prussienne de 1870, un Empire allemand a été créé et un nouvel équilibre autour de la mer Baltique fut établi.
48
+
49
+ Même si une union politique scandinave n'est jamais apparue, il y eut une Union monétaire scandinave avec la couronne comme devise commune qui dura de 1873 au début de la Première Guerre mondiale.
50
+
51
+ Après la Première Guerre mondiale, la coopération scandinave reprit avec la participation de la Finlande nouvellement indépendante et, depuis 1944, l'Islande. En 1952, les pays nordiques s'associèrent au sein du Conseil nordique.
52
+
53
+ La plupart des langues scandinaves (danois au Danemark, suédois en Suède et en Finlande, et norvégien en Norvège) sont mutuellement intelligibles[5]. Les Scandinaves peuvent facilement comprendre les langues de chacun de leurs voisins car elles apparaissent quotidiennement dans la presse et sont entendues à la radio et à la télévision. Le danois, le suédois et le norvégien sont traditionnellement vus en tant que des langues différentes alors qu'elles sont plutôt des dialectes d'une langue commune. Cette langue est liée aux autres langues germaniques du nord, l'islandais et le féroïen qui descendent du vieux norrois. Depuis le Moyen Âge, le danois, le suédois et le norvégien ont été influencés à des degrés divers par l'allemand. Une quantité substantielle de cette influence provient de l'activité économique gérée par les hanses germanophones.
54
+
55
+ Les Norvégiens, qui ont deux formes d'écriture parallèles et une forte présence de dialectes locaux, sont accoutumés à des variations et peuvent percevoir le danois et le suédois comme des dialectes légèrement plus éloignés.
56
+
57
+ Les langues scandinaves sont, en tant que famille de langue, entièrement indépendantes du finnois, des langues sames et de l'estonien, qui comme langues finno-ougriennes sont liées au hongrois. Cependant, il y a toujours eu beaucoup d'emprunts à la langue suédoise par ces langues.
58
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59
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+ Un phare est un système de signalisation employé, soit dans le domaine maritime (phare maritime), soit dans le domaine aéronautique (phare aéronautique).
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+ Le système de signalisation maritime est constitué d'un puissant système d'éclairage placé généralement en haut d'une tour. Ces phares maritimes sont généralement placés près de la côte. Ils permettent aux navires de repérer la position des zones dangereuses se trouvant près des côtes, ainsi que les ports maritimes. Ils sont de moins en moins utiles grâce aux moyens électroniques de géolocalisation, mais gardent toutefois un grand intérêt puisqu'ils ne nécessitent aucun matériel de navigation particulier. Cet intérêt est également patrimonial, architectural et parfois touristique.
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+ Pour l'administration française, un phare est un établissement de signalisation maritime sur support fixe répondant au moins à deux critères parmi les quatre ci-dessous :
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+ Par définition contraire, les feux sont les autres établissements de signalisation, c'est-à-dire ceux ne remplissant pas pleinement au moins deux des critères ci-dessus énumérés.
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+ Le mot « phare » vient du mot latin pharus, lui-même dérivé du grec Pharos (φάρος), qui est le nom de l'île où se trouvait le phare d'Alexandrie[1]. Il est donc un onomastisme nominal. Cette origine est conservée dans beaucoup de langues, comme dans l'italien faro, l'espagnol (également faro) et le portugais farol. Cependant, certaines langues comme l'anglais lighthouse l'allemand Leuchtturm, le néerlandais Vuurtoren, le danois et le norvégien fyrtårn, le russe Маяк ou le tchèque Majàk ont préféré créer un nom composé expliquant clairement la fonction du phare.
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+ Le terme pharologie (en) (étude scientifique des phares et signaux lumineux) a la même étymologie.
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+ Les phares maritimes ont été le premier moyen pour les navires de repérer les zones dangereuses et les ports. Aujourd'hui, avec les systèmes de positionnement modernes, leur utilisation se raréfie. Ainsi, il n'y a que 1 500 phares maritimes encore en service dans le monde.
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+ Les premiers phares maritimes sont apparus dans l'Antiquité avec le développement de la marine. Il s'agit généralement de simples feux de bois placés sur des hauteurs ou des tours. Ces tours à feu sont attestés chez les Grecs et les Romains, et peut-être déjà chez les Puniques, voire les Minoens. Tout comme les amers naturels (montagnes, volcans, clochers, etc.), les phares antiques servent avant tout pour assurer la sécurité des voies maritimes, signaler la côte et plus généralement l'entrée d'un port.
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+ Au Moyen Âge, la navigation se fait essentiellement le jour en se repérant grâce aux amers. Au XIIIe siècle, l'émergence de cités portuaires puissantes s'accompagne de la création de nouvelles tours à feu. Des foyers sont aménagés aux sommets d’édifices militaires (telle la tour de Constance) ou religieux, et sont entretenus avec du bois, du charbon, de la tourbe ou de l'huile. Les seigneurs accordent aux militaires ou religieux qui placent un fanal au sommet d'une tour des droits en compensation de l'entretien de ce feu, notamment le droit de bris[2].
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+ Six phares jalonnent la côte française à la fin du XVIIe siècle, 15 en 1770, année où l'allumage se fait encore par un feu de bois sur la plateforme. C'est coûteux et incommode (on utilise jusqu'à 700 kilogrammes de bois par nuit sur le phare de Chassiron à Oléron[3]), on ne l'allume donc pas toutes les nuits. Le plus souvent, ils ne sont allumés qu'à l'approche d'un navire. Cette année-là, la Compagnie Tourville-Sangrain, qui vient d'obtenir la concession des phares, installe la première lampe à huile munie d'un réflecteur sur le phare de Sète. Ce procédé, moins onéreux, se répand rapidement (phare de Saint-Mathieu…). On compte 15 phares l'utilisant en 1775. Les phares sont munis d'un réflecteur en cuivre argenté. La portée du phare de Planier (Marseille) atteint 28 kilomètres par beau temps.
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+ Les lampes à huile étant peu puissantes, on multiplie les mèches, mais le résultat est décevant (en 1782, le phare de Cordouan est muni de 84 mèches). Joseph Teulère apporte les améliorations proposées par Borda, les mèches deviennent circulaires et creuses, une invention du Genevois Ami Argand (1784). Un mécanisme d'horlogerie entraînant le système optique pour réaliser un phare à éclat est utilisé pour la première fois au phare de Dieppe en 1787.
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+ En 1791, le phare de Cordouan est équipé de 12 miroirs paraboliques de 81 centimètres construit par Étienne Le Noir sur les indications de Borda d'après le mémoire de Joseph Teulère de 1783. C'est le plus puissant du monde.
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+ En 1792, les phares et balises sont nationalisés mais restent affermés à la Compagnie Tourville-Sangrain. En 1811, les phares passent du Ministère de la marine au Ministère de l'intérieur. À la suite des nombreux problèmes rencontrés, une Commission permanente est créée pour analyser la question. En 1813, c'est l'arrivée de François Arago qui succède à Malus, décédé. Fort occupé et devant les nombreuses plaintes, il s'adjoint un collaborateur : Augustin Fresnel. À eux deux, ils amélioreront la puissance des lampes à huile en munissant les becs de mèches concentriques alimentées par de l'huile sous pression (suivant les traces de Benjamin Rumford, Bertrand Guillaume Carcel et Wagner). Les plus puissantes consommeront jusqu'à 750 grammes d'huile à l'heure.
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+ Fresnel pense que des lentilles sont plus adaptées que des miroirs pour concentrer la lumière. Cependant, des lentilles simples de grands diamètres et de courtes distances focales auraient un poids excessif, seraient peu lumineuses et poseraient des problèmes de dispersion des couleurs. D'où l'idée de lentilles à échelons. L'idée n'est pas neuve, Buffon y avait déjà pensé pour concentrer les rayons du Soleil, mais c'est Fresnel, aidé de l'opticien Jean-Baptiste Soleil qui s'attache à leur construction pratique. La lumière émise par la lampe à l'horizontale est concentrée et la lumière émise en haut et en bas est rabattue vers l'horizon par des miroirs. Testé à Paris en août 1822 (monté sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, alors en construction, on peut observer la lumière à 32 kilomètres de là, à Notre-Dame de Montmélian dans la commune de Saint-Witz). Le système est installé le 20 juillet 1823 au phare de Cordouan. Les marins sont enthousiastes et, fort de ce succès, un programme général d'éclairage des côtes françaises est lancé. Ainsi, 28 phares de premier ordre (60 km de portée, tel les Héaux de Bréhat, premier grand phare réalisé sur des écueils), 5 de second ordre (40 km) et 18 du troisième ordre (28 km), plus quelques autres sont construits. En 1843, les miroirs destinés à rabattre la lumière (difficiles à fabriquer et qui s'encrassent facilement) sont remplacés par des prismes annulaires. En 1850, il y a 58 phares sur les côtes françaises : les tours sont de forme circulaire, réduisant la prise au vent pour les plus hautes, ou de forme carrée pour les phares peu élevés. Le nombre de naufrages décroit fortement (en France, il passe de 161 par an à 39 entre 1816 et 1831). À la même époque, on compte 126 phares au Royaume-Uni et 138 aux États-Unis. La plupart sont équipés de lentilles de Fresnel [4].
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+ Entre 1824 et 1826, Fresnel réalisa des expériences sur des gaz d'huile produits par distillation d'huile de baleine, d'huile de colza et d'huile factice, en vue de les appliquer à l'illumination des phares[5]. Cependant rien n'indique qu'ils seront mis en œuvre avant ou après sa mort en 1827.
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+
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+ On utilisa dans les phares un gaz obtenu à partir de la distillation de goudron ou de résidus de pétrole qu'on appela gaz d'huile mais aussi gaz Pintsch. Le gaz Blau, mis en œuvre vers 1890 est une amélioration du gaz Pintsch.
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+ Le gaz Pintsch, diffusé vers 1880 en France par la Société internationale d’Éclairage par le Gaz d'Huile (SIEGH) permettra la mise en place du premier réseau de balisage flottant. Différentes usines à gaz seront installées sur le littoral, à Honfleur, Dunkerque, Royan, Saint-Nazaire, Granville et Brest. Les phares suivants en seront équipés[6] :
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+ Seront également mis en œuvre les gaz suivants[6] :
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+ L'électricité (Des lampes à arc et ensuite des lampes à incandescence) remplacera le gaz d'éclairage dans les phares à partir de 1863 mais surtout à partir de 1920[6]
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+
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+ L'arrivée du pétrole, dont la première qualité est une très grande fluidité, donne aux phares maritimes une puissance encore inconnue, d'abord avec des brûleurs à mèches concentriques à la fin des années 1850[8], puis avec des systèmes à pression munis du bec Auer et du manchon à incandescence.
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+ Les brûleurs étaient au départ à flamme nue (1885) puis se transformèrent par l'arrivée du manchon à incandescence de Carl Auer von Welsbach (vers 1895) qui équipera tous les systèmes éclairants. Les brûleurs, que l'on croise encore, correspondent à des fabrications développées vers 1900[6].
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+
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+ La nature ponctuelle, très puissante et très blanche de la lumière à incandescence s'allie au mieux aux procédés de concentration de la lumière de la lentille de Fresnel[9]. Cette évolution est exactement parallèle à celle des lampes à pétrole et des lampes à pression d'usage domestique. L'éclairage à pétrole se maintient jusqu'à la période récente de l'électrification.`
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+ L'électrification des phares commence en Angleterre : en décembre 1858, le phare de South Foreland est électrifié à titre expérimental. L'essai étant concluant, le phare de Dungeness est le premier à être définitivement électrifié, en juin 1862[10]. L'ingénieur français Léonce Reynaud, qui a visité le phare de South Foreland, travaille pour appliquer cette nouvelle technologie aux édifices des phares et balises. Ainsi, les phares sud, puis nord de la Hève sont électrifiés, le 26 décembre 1863 et le 1er septembre 1865[10].
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+
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+ Malgré les avantages de l'électricité en termes de performance, l'électrification ne se fait pas massivement, surtout pour des raisons de coût : les phares électriques nécessitent alors d'importantes installations[10]. Chaque phare doit en effet produire sa propre électricité, avec des moteurs à vapeur entraînant des alternateurs, ce qui requiert donc des réserves de carburant, d'eau, des installations de contrôle, etc ; de plus, les faibles performances de ces premières machineries et le manque de spécialistes handicapaient ce nouveau concept d'éclairage. En Angleterre, seuls six phares sont électrifiés dans les années 1860-1890, et trois phares, dont les deux pionniers, reviennent à des modes d'éclairage classiques[11]. La France choisit d'électrifier plusieurs phares, comme le phare du cap Gris-Nez, le phare du Touquet, le phare des Baleines, le phare de La Palmyre, le phare de Planier ; ce choix lui permet de prendre une avance technique et industrielle, et lui vaut de vendre des machineries de phares dans toute l'Europe, et parfois au-delà[Note 1],[11].
47
+
48
+ En France, le 27 janvier 1880, le directeur des phares et balises Émile Allard, propose dans un rapport qu'une ceinture de feux électriques soit créée sur les côtes françaises. Ce sera l'ingénieur Léon Bourdelles qui aura la tâche de moderniser les phares français, en les électrifiant, en y adjoignant une optique compatible et souvent en les rehaussant de manière à profiter pleinement de leur nouvelle puissance. Le coût d'électrification d'un phare était alors de 125 000 francs de l'époque, le budget total alloué par l'État fut d'environ 6 millions[12]. En cours de projet, des études permettent de constater que les routes de navigation ont changé, faisant perdre de leur importance à une partie des anciens phares. La modification de ceux-ci sera abandonnée, et les crédits concentrés sur les phares d'atterrissage principaux, réduisant de quarante-deux à treize les sites à moderniser[12]. Dans le même temps, l'arrivée du gaz de pétrole, les améliorations de l'ancien système d'éclairage et son faible coût comparé à sa modernisation concurrencent sérieusement l'électrification.
49
+
50
+ Ainsi seuls une vingtaine de phares sont électriques dans le monde en 1885, dont huit en France, quatre en Grande-Bretagne, trois en Russie, les rares autres à Suez, en Australie, au Brésil, en Italie et au Portugal[13]. En 1895, ils sont une trentaine, dont douze en France (et douze autres, vendus par la France dans le monde). Les différents pays du globe ne se pressent pas. Les États-Unis et la Norvège allument leur premier phare électrique en 1898. L'Allemagne, les Pays-Bas et la France ne modifieront en masse leurs phares qu'à la fin des années 1920[13].
51
+
52
+ L'amélioration en fiabilité et en puissance des moyens de production d'électricité, le raccordement de certains phares au réseau nationaux, ainsi que le remplacement des lampes à arc par des lampes à incandescence au début du XXe siècle, permet à l'électricité de prendre le monopole[13].
53
+
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+ Le problème des phares en mer, difficiles d'accès, pousse les services des phares à chercher un système automatique. Les systèmes d'éclairages au gaz de houille semblent un temps permettre le fonctionnement d'un feu en continu ; en France, en 1881, des tourelles en sont équipés à Boulogne et à Marseille, mais cette méthode est finalement abandonnée pour des raisons de coût[14]. En Grande-Bretagne, Suède et Finlande, ce sont les phares au gaz de pétrole qui permettent de se passer de gardiens. D'autres gaz, comme l’acétylène, sont essayés, et des mécanismes sont conçus et testés. En France, en 1893, le feu de la tourelle des Morées (dans l'estuaire de la Loire) fonctionne jour et nuit pendant plus de 150 jours, sans intervention humaine[15].
55
+
56
+ Les difficultés sont pourtant nombreuses ; les brûleurs doivent être entretenus régulièrement pour conserver une bonne intensité, les mécanismes de rotation des optiques sont fragiles face aux conditions climatiques en bord de mer[16] : certains feux s'éteignent et doivent être réparés.
57
+
58
+ Les premiers feux brûlaient jour et nuit. Il n'y avait aucun moyen de limiter le temps de leur allumage. Gustaf Dalén (Prix Nobel de physique 1912), fondateur de la société AGA, fut le premier à proposer un interrupteur à vanne solaire, qui contrôle le flux de gaz acétylène selon la luminosité du ciel et qui permettait donc la coupure du gaz pendant la journée[6]. Cette technique permettait d'économiser jusqu'à 90 % de gaz[16]. Gustaf Dalén inventera aussi des éclipseurs qui programmaient les éclats des feux au gaz acétylène et des économiseurs (entre 1905 et 1915)[6].
59
+
60
+ En France, les mécanismes semblent plus tardifs, probablement du fait de gros investissements récents dans d'autres technologies[16]. Vers 1950, l'horloger Augustin Henry-Lepaute proposera des éclipseurs mécaniques à mouvement d'horlogerie utilisables pour les feux au gaz propane et butane. Une autre génération de programmateur est le "DECOGAR" fabriqué par le Service des phares et balises, vers 1970, qui introduit l'électronique dans les appareillages[6].
61
+
62
+ Une deuxième phase de l'automatisation se fera dans le dernier tiers du XXe siècle, avec l'arrivée de phares contrôlables depuis la terre. L'électricité des phares est alors fourni par panneaux solaires, ou par des éoliennes[17], évitant les problèmes de ravitaillement.
63
+
64
+ Pour autant, beaucoup de phares restèrent encore habités jusqu'aux années 1990. En 2011, les phares habités sont rares ; les États-Unis et la Grande-Bretagne ont automatisé l'ensemble de leur parc, le dernier phare américain habité ayant été le Charleston Light en 1998. En France, le dernier phare en mer habité est celui de Cordouan, quelques autres phares sur terre et facilement accessibles ne sont pas totalement robotisés[18]. L'automatisation, si elle a permis de ne plus envoyer des hommes dans des endroits solitaires et dangereux, laisse cependant sans surveillance constante des édifices historiques comme Ar-Men, La Vieille ou Kéréon[18]. Depuis plus de dix ans, la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises n'a cessé d'alerter les pouvoirs publics sur l'état de dégradation de ce patrimoine.
65
+
66
+ L'Union soviétique a également construit un certain de nombre de phares utilisant l'énergie d'un générateur thermoélectrique à radioisotope. À la suite de la chute de l'Union soviétique, des phares de ce type sont restés sans surveillance ni entretien, posant des problèmes environnementaux. Outre leur vieillissement, ces phares ont aussi été la cible de voleurs de métaux, dont certains sont morts à la suite d'une contamination radioactive[bellona 1]. Ces phares posent également des problèmes de sécurité, l'élément radioactif pouvant être volé pour faire une bombe radiologique[bellona 2].
67
+
68
+ Certains de ces phares ont finalement été modifiés pour fonctionner à l'énergie solaire[19],[20].
69
+
70
+ Certains phares sont entretenus uniquement parce qu'ils servent d'attraction touristique, mais on continue encore à en construire dans des zones dangereuses.
71
+ Dans les phares modernes, inhabités, le système de lentilles en rotation est souvent remplacé par des flashs omnidirectionnels, courts et intenses (dans ce cas on concentre la lumière dans le temps plutôt que dans l'espace). Ces signaux lumineux sont similaires à ceux utilisés pour la signalisation aérienne. Leur alimentation électrique est le plus souvent assurée par l'énergie solaire.
72
+
73
+ La tour sert de support au système d'optique. Sa hauteur détermine sa portée géographique, qui correspond à la distance maximale d'où l'on peut voir le phare.
74
+
75
+ La forme de la tour est généralement cylindrique, ce qui lui permet de mieux résister aux rafales de vent, et aux lames pour les phares en mer, qui peuvent être très puissantes. Des formes carrées, hexagonales ou octogonales sont aussi courantes. La plupart ont une base légèrement plus grande que leur sommet, pour des raisons de stabilité. Enfin, de rares phares sont construits sur piliers, comme celui situé dans le golfe de Hauraki, en Nouvelle-Zélande.
76
+
77
+ Différents matériaux ont été utilisés, comme le bois, la brique, la pierre de taille, le béton, le métal.
78
+
79
+ Le système d'optique se trouve au sommet de la tour. Il est constitué de la source lumineuse, d'un système de lentilles, le tout est ensuite placé dans une lanterne.
80
+
81
+ Pour utiliser au mieux l'énergie lumineuse disponible, elle est concentrée. Le faisceau est aplati sur l'axe vertical pour ne pas s'éparpiller inutilement. Dans le sens horizontal, un ou plusieurs rayons sont créés simultanément et balayent l'horizon afin d'être vus dans toutes les directions.
82
+
83
+ Traditionnellement, on concentre la lumière par un système de lentilles en rotation. Dans les très anciens phares, l'éclairage était assuré par une lampe à pétrole ou à huile (huile de colza, puis huile minérale avec les mèches mises au point par Fresnel) et la rotation par un mécanisme d'horlogerie. Le bâti sur lequel reposait l'optique pouvait reposer sur du mercure afin de réduire la friction. On utilise ensuite l'éclairage au gaz sous pression avec manchon Auer, et enfin l'électricité avec des lampes à arc, puis à incandescence[21]. Les ampoules sont alimentées par un groupe électrogène qui fournit également l'électricité au gardien du phare. Pour les phares en mer, la production d'électricité est assurée par des moteurs thermiques, des panneaux solaires ou des aérogénérateurs, doublés d'un ensemble de batteries d'accumulateurs.
84
+
85
+ Il n'est pas évident de concentrer efficacement un flux lumineux à partir d'une source omnidirectionnelle. Pour éviter d'utiliser des lentilles d'une épaisseur trop importante, on a développé le système des lentilles de Fresnel spécifiquement pour cet emploi. Leur conception permet d'obtenir un grand diamètre et une distance focale suffisamment courte, sans le poids et le volume inhérent à des lentilles classiques. Certains phares, comme ceux de Cape Race à Terre-Neuve et le phare de Makapu'u d'Hawaï utilisent des lentilles hyperradiantes fabriquées par la société Chance Bros.
86
+
87
+ Initialement la rotation des lentilles de Fresnel était assurée par un mouvement d'horlogerie à contrepoids, le bloc optique pouvant tourner régulièrement et sans aucun frottement autour de la source de lumière. Ce système équipait la salle du contrepoids aménagée à un étage de la tour, au centre de l'escalier en colimaçon. Le bloc en fonte descendait régulièrement en plusieurs heures le long d'un câble en acier et devait être remonté plusieurs fois chaque nuit. Deux gardiens assuraient cette veille, se relayant la nuit, d'où la présence d'une chambre de quart près de la salle de veille : pendant qu'un gardien dormait, l'autre donnait des tours de manivelle pour remonter le poids en quelques minutes[22]. Ce système de contrepoids est remplacé au milieu du XXe siècle par un moteur et une cuve à mercure.
88
+
89
+ Pour ne pas être confondus avec d'autres sources lumineuses, les phares à éclats émettent une lumière intermittente.
90
+
91
+ Lentille de Fresnel.
92
+
93
+ Représentation du trajet des rayons lumineux dans une lentille de Fresnel.
94
+
95
+ En fonction de la dureté des conditions de vie à l'intérieur, les gardiens de phare français désignaient les phares selon trois appellations :
96
+
97
+ Cette classification correspondait également à une progression de carrière, qui commençait dans un enfer pour terminer dans un paradis.
98
+
99
+ Les bateaux-phares, ou bateaux-feux, étaient des navires conçus spécialement pour supporter des feux là où la construction d'un bâtiment en dur était impossible. Utilisés entre le milieu du XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle, ils ont presque tous été remplacés par des bouées automatiques. En France, le dernier a été le Sandettié, retiré en 1989[24].
100
+
101
+ Aux débuts de l'aviation, des phares terrestres furent utilisés pour guider les avions de nuit, comme pour l'aéropostale, l'atterrissage de Charles Lindbergh au Bourget, le phare sur la Tour Eiffel…
102
+
103
+ Le signal lumineux émis par un phare ou un bateau-phare a des caractéristiques spécifiques qui permettent aux marins de l'identifier et de l'utiliser pour déterminer leur position et/ou leur route.
104
+
105
+ On distingue :
106
+
107
+ La signature complète du phare est fournie par :
108
+
109
+ Pour éviter toute erreur d'identification, deux phares situés dans la même zone de navigation n'auront jamais les mêmes caractéristiques.
110
+
111
+ Les signaux émis par les phares, la description des phares (hauteur du phare, hauteur au-dessus du niveau de la mer), leur portée théorique et leurs positions sont fournis dans des ouvrages publiés par les services hydrographiques (le SHOM pour la France, UKHO pour le Royaume-Uni, etc.) : livres des feux / Admiralty List of Lights and Fog Signals. Ces informations figurent également dans des guides plus locaux (par exemple en France pour la côte Atlantique et la Manche l'Almanach du Marin Breton).
112
+
113
+ Ces informations sont notées sur les cartes marines sous une forme abrégée, les codes sont disponibles dans l'ouvrage 1D du SHOM [25].
114
+
115
+ Voici un exemple : « Fl(3) G 12 s » signifie : feu à 3 éclats verts, période 12 secondes) ; les principaux éléments de cette légende sont :
116
+
117
+ Exemple de légende complexe : « Fl 5s 60 m 24M Siren(1) 60s RC » signifie : feu à un éclat blanc toutes les cinq secondes, dont la lanterne est située à une hauteur de 60 m, portant à 24 milles, muni d'une sirène émettant un signal toutes les 60 secondes et d'un radiophare. L'indication feu à éclat (Fl) 5s permet d'identifier le phare car les phares d'une même zone géographique ont des caractéristiques différentes, le fait qu'il n'y ait aucune couleur de mentionné indique que le feu est blanc, 60 m permet de trouver la portée géographique du phare en faisant le calcul
118
+
119
+
120
+
121
+ D
122
+ =
123
+ 2
124
+ ,
125
+ 1
126
+ (
127
+
128
+
129
+ H
130
+
131
+
132
+ +
133
+
134
+
135
+ h
136
+
137
+
138
+ )
139
+
140
+
141
+ {\displaystyle D=2,1({\sqrt {H}}+{\sqrt {h}})}
142
+
143
+ où D est exprimée en milles, H (hauteur du foyer lumineux) en mètres, et h (hauteur de l'œil de l'observateur au-dessus de l'eau) en mètres. [26]
144
+
145
+ Ici il s'agit des caractéristiques du phare d'Eckmühl
146
+
147
+ Le phare de Dunkerque, un des plus hauts et un des rares phares « urbains », est aussi un des plus septentrionaux en France.
148
+
149
+ Le phare de la Vieille au bout de la pointe du Raz.
150
+
151
+ Le phare de Ouistreham dans le Calvados.
152
+
153
+ Le phare de Gatteville dans le Cotentin.
154
+
155
+ Le phare de Réville dans le Cotentin.
156
+
157
+ Le phare de la Hague dans le Cotentin.
158
+
159
+ Le phare du sémaphore du Cap de Carteret dans le Cotentin.
160
+
161
+ Le phare de l'Île Vierge dans le Finistère, le plus haut phare d'Europe et le plus haut phare du monde en pierre de taille.
162
+
163
+ Le phare de la pointe du Petit Minou dans le Finistère.
164
+
165
+ Le phare de Chassiron à la pointe Nord de l'Île d'Oléron.
166
+
167
+ Le phare des Barges au large des Sables-d'Olonne en Vendée.
168
+
169
+ Le phare des Sables-d'Olonne.
170
+
171
+ À la pointe ouest de l'Île de Ré, le phare des Baleines, l'ancienne tour et le sémaphore de la Marine nationale.
172
+
173
+ Le phare de la Coubre sur la pointe de la Coubre, en Charente-Maritime.
174
+
175
+ Le phare de Cordouan à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde.
176
+
177
+ Le phare de la Madonetta à Bonifacio, en Corse-du-Sud.
178
+
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+ Le phare « Jan van Speijk » à Egmond aan Zee en Hollande-Septentrionale.
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+
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+ Le phare de Bell Rock (au large de l'Écosse).
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+
183
+ Le phare de la Martre en Gaspésie au Québec.
184
+
185
+ Le phare de l'Île Verte, Le premier phare du St-Laurent, construit en 1809 (Québec).
186
+
187
+ Phare du bout du monde, île des États, Terre de Feu, Argentine.
188
+
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+ Au loin, le phare des Baleines
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+
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+ Phare du détroit de Magellan, Cap Virgines
192
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+ Phare du Farol da Barra
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+ Phare sur l'île Shikotan
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+ Phare des îles Lavezzi
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile, possédant une masse suffisante pour que sa gravité la maintienne en équilibre hydrostatique, c'est-à-dire sous une forme presque sphérique, et ayant éliminé tout corps « rival » se déplaçant sur son orbite ou sur une orbite proche. Par extension on qualifie parfois aussi de planètes les objets libres de masse planétaire.
2
+
3
+ Ptolémée fut l'un des premiers à essayer de comprendre la formation et le fonctionnement des planètes. Celui-ci en était venu à la conclusion que toutes étaient en orbite autour de la Terre selon un mouvement déférent et épicyclique. Bien que l'idée que les planètes tournent autour du Soleil ait été suggérée à plusieurs reprises, il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que cette opinion soit corroborée par les tout premiers télescopes d'observations astronomiques, réalisés par Galilée. Par la suite, une analyse minutieuse des données d'observation mène Johannes Kepler à trouver que les orbites des planètes ne sont pas circulaires, mais bien elliptiques.
4
+
5
+ Il n'existe pas de définition officielle générale du mot « planète » hormis une définition de travail de l'Union astronomique internationale (UAI) datant de 2002 et modifiée en 2003. En bref, celle-ci définit la limite supérieure des planètes par la limite de fusion nucléaire du deutérium (au-delà on parle de naine brune) et exclut les objets libres de masse planétaire (appelées sous-naines brunes). La limite inférieure est définie comme pour les planètes du système solaire. Cette limite date de 2006 et précise, en termes simples, que l'objet doit, en plus de tourner autour du Soleil, être relativement sphérique et avoir éliminé tout corps rival se déplaçant sur une orbite proche (cela peut signifier soit en faire un de ses satellites, soit provoquer sa destruction par collision). De fait, ce dernier critère ne s'applique pas aujourd'hui aux exoplanètes pour des raisons technologiques[1]. On estime que le nombre d'exoplanètes dans notre seule galaxie est d'au moins 100 milliards[2].
6
+
7
+ Selon la définition de 2006, il y a huit planètes confirmées[3] dans le Système solaire : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune (sans Pluton, cf. ci-dessous).
8
+
9
+ En même temps que la définition d'une planète était clarifiée, l'UAI définissait comme étant une planète naine un objet céleste répondant à tous les critères, sauf l'élimination des corps sur une orbite proche. Contrairement à ce que suggère l'usage habituel d'un adjectif, une planète naine n'est pas une planète, puisque l'un des critères de la définition des planètes n'est par définition jamais rempli par les planètes naines ; ceci explique qu'il n'y ait, comme listé ci-dessus, que huit planètes dans le Système solaire. On compte actuellement cinq planètes naines dans le Système solaire : Cérès, Pluton, Makémaké, Hauméa et Éris[4]. Cependant il est possible et même probable qu'à l'avenir cette liste devienne plus longue que celle des planètes.
10
+
11
+ La liste des planètes a fortement varié au gré des découvertes et nouvelles définitions de l'astronomie. La Terre n'est considérée comme une planète que depuis la reconnaissance de l'héliocentrisme (position centrale du Soleil), Pluton et Cérès furent classées comme planètes en premier lieu lors de leur découverte, mais la définition de l'UAI a conduit à exclure de manière claire de tels objets.
12
+
13
+ Le substantif féminin[5],[6],[7] « planète » est emprunté[5],[6], par l'intermédiaire[5] du latin planeta[6],[7],[note 1], au grec ancien πλανήτης, planếtês, pris de l'expression πλανήτης ἀστήρ, planếtês astêr, qui désigne un « astre en mouvement » ou « astre errant », par opposition aux étoiles (les « étoiles fixes ») qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
14
+
15
+ Ce mouvement apparent, repéré en suivant la planète dans le ciel d'une nuit à l'autre, a été observé très tôt par les hommes de toutes les civilisations, mais sa complexité est longtemps restée un mystère pour les astronomes jusqu'à son identification à la résultante des courses elliptiques de la Terre et des autres planètes autour du Soleil.
16
+
17
+ Si les planètes du Système solaire sont visibles la nuit dans le ciel, c'est parce qu'elles réfléchissent la lumière du Soleil, contrairement aux étoiles qui brillent par elles-mêmes.
18
+
19
+ La définition d'une planète telle que reprise ci-dessus dit en substance qu'un corps doit présenter une masse d'au moins 5 × 1020 kg et un diamètre d'au moins 800 km pour être considéré comme une planète[8].
20
+
21
+ Pour le dictionnaire, dont les définitions n'ont qu'une valeur académique et non scientifique, une planète est un « objet céleste compact, dépourvu de réactions thermonucléaires (ou anciennement : sans lumière propre), gravitant autour du Soleil ou, par extension, d'une étoile ».
22
+
23
+ En 2003, Sedna avait déjà été décrétée par les médias comme étant la dixième planète du Système solaire, mais beaucoup d'astronomes étaient réticents pour lui accorder ce statut. En fait, les astronomes n'étaient pas unanimes sur la définition d'une planète et l'UAI a donc tranché la question.
24
+
25
+ Jusqu'en 2006, la National Academy of Sciences américaine définissait une planète comme étant un corps de moins de deux masses joviennes gravitant autour d'une étoile. Mais cette définition ne tenait pas compte des récentes découvertes, dont celles de (136199) Éris (en 2005), de (90377) Sedna et autres objets de la Ceinture de Kuiper.
26
+
27
+ Classiquement, le terme « planète » s'oppose à celui d'« étoile ». Planète et étoile diffèrent en ceci que l'énergie lumineuse rayonnée par une planète ne provient pas de son sein propre mais de l'étoile autour de laquelle elle gravite (toute planète émet des rayonnements électromagnétiques, généralement dans l'infrarouge en raison de sa faible température). Même si cette opposition entre production et réflexion de lumière garde une part essentielle de sa pertinence, elle pose quelques problèmes conceptuels de définition.
28
+
29
+ Ce qui aujourd'hui distingue le plus utilement le concept de planète et celui d'étoile est le mode de formation :
30
+
31
+ Bien qu'elles n'émettent pas de lumière visible, les planètes produisent un peu d'énergie détectable en infrarouge (IR). Pour la Terre, vu de l'espace, ceci est environ 4 000 fois moins que ce qui est reçu du Soleil. Le phénomène est plus important pour Jupiter, Saturne et Neptune. Dans l'infrarouge, elles renvoient 2 à 2,5 fois plus d'énergie qu'elles n'en reçoivent du Soleil[9].
32
+
33
+ Théoriquement, il existe des planètes qui n'orbitent autour d'aucune étoile. Formées autour de ces dernières, elles peuvent être libérées de leur lien gravitationnel par diverses interactions gravitationnelles. De telles planètes, dites « planètes flottantes » ne reflètent la lumière d'aucune étoile. Le 14 novembre 2012, l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble a annoncé la découverte probable d'une planète de cette catégorie, appelée CFBDSIR 2149-0403[10].
34
+
35
+ Au sein du Système solaire, les planètes ont une orbite elliptique qui est, à l'exception de Mercure, quasi circulaire et dont le Soleil est situé à l'un des foyers. En première approximation, les planètes orbitent toutes dans un même plan nommé écliptique. L'écliptique est inclinée de sept degrés par rapport au plan de l'équateur du Soleil. Les planètes orbitent toutes dans la même direction, dans le sens contraire de celui des aiguilles d'une montre lorsque regardées du dessus du pôle nord du Soleil[11].
36
+
37
+ Les étoiles les plus petites, les naines brunes, n'ont jamais été assez massives pour engendrer un processus de fusion thermonucléaire en leur sein, à part les plus massives qui brûlent le deutérium de leur enveloppe pendant quelques dizaines de millions d'années avant de se refroidir. Les naines brunes rayonnent un grand nombre de milliards d'années mais pas selon le processus classique (proton/proton ou CNO) ; elles n'appartiennent pas de ce fait à la séquence principale.
38
+
39
+ Tout astronome a besoin de construire une définition scientifique qui peut s'avérer parfois assez éloignée de la définition communément admise.
40
+
41
+ Quatre définitions ont été proposées en 2005 par l'astronome Michael E. Brown qui permettent d'avoir une idée plus claire sur la question :
42
+
43
+ Michael Brown et son équipe reconnaissent qu'il n'existe pas de définition scientifique qui épouse à la fois les conditions rencontrées dans le Système solaire et notre culture. Comme il l'a écrit « pour une fois j'ai décidé de laisser gagner la culture. Nous, scientifiques, pouvons continuer nos débats, mais j'espère que nous serons globalement ignorés ». Pour lui, la question est donc entendue : en 2005, il existe donc dix planètes dans le Système solaire et une kyrielle d'autres populations de petits corps.
44
+
45
+ À l'inverse, beaucoup d'astronomes préfèrent considérer qu'il existe huit planètes (de Mercure à Neptune), et qu'en raison de leurs caractéristiques, Pluton et les autres corps de la ceinture de Kuiper, qu'ils soient petits ou gros, sont des objets d'un autre type (qu'on désigne d'ailleurs sous le terme générique de transneptuniens).
46
+
47
+ On connaît avec certitude l'existence de huit planètes dans le Système solaire. En Occident elles sont chacune nommées d'après un dieu romain, sauf la Terre, et on leur associe un symbole astronomique, voire astrologique. Par ordre croissant d'éloignement du Soleil, ce sont :
48
+
49
+ Une neuvième planète pourrait également exister, à une distance très supérieure aux autres planètes connues[3].
50
+
51
+ Les planètes du système solaire peuvent être divisées en trois catégories :
52
+
53
+ Pour se souvenir de l'ordre, une méthode courante est de mémoriser une phrase mnémotechnique comme « Me Voici Toute Mignonne, Je Suis Une Nébuleuse »[13], les initiales de chaque mot suivant celles des planètes, classées par distance en partant du Soleil. Celle donnée ici est une adaptation de la phrase « Me Voici Toute Mignonne : Je Suis Une Nouvelle Planète », écrite à l'époque où on considérait Pluton comme une planète.
54
+
55
+ En effet, historiquement, Pluton, comme (1) Cérès, a été considérée comme une planète depuis sa découverte. Puis les astronomes ont reconsidéré ce statut en constatant qu'il s'agissait d'un objet d'un type relativement courant découvert depuis les années 2000. Ils ont requalifié Pluton le 24 août 2006 car on a découvert d'autres objets transneptuniens de taille comparable dans la ceinture d'astéroïdes extérieurs, comme (136199) Éris (paradoxalement on hésitait alors à qualifier cet objet de dixième planète, et on le désignait alors par son nom de code Xéna car la décision sur le nom était trop lourde de responsabilité au cas où il serait qualifié de planète).
56
+
57
+ Les deux planètes les plus proches du soleil, Mercure et Vénus, n'ont pas de satellite[14]. Parmi les planètes telluriques, seules Mars et la Terre en possèdent : deux satellites tournent autour de Mars, et la Terre n'a que la Lune comme satellite naturel. Les géantes gazeuses, plus volumineuses et ayant une masse plus importante, sont susceptibles d'attirer des objets célestes. Ainsi, Saturne possède officiellement 82 satellites après la découverte courant 2019 de 20 nouvelles lunes, ce qui la place devant Jupiter avec ses 79 lunes[15]. Uranus et Neptune, géantes de glace beaucoup moins massives que les géantes gazeuses, possèdent respectivement, aux erreurs d'observation près, 29 et 14 satellites.
58
+
59
+ Depuis 1990, année de la découverte des premières planètes extrasolaires par Aleksander Wolszczan, on sait qu'il existe des planètes autour d'autres étoiles. Il est même probable que leur présence soit très courante étant donné le nombre de planètes identifiées depuis lors[16], alors que les techniques dont on dispose pour le moment ne permettent de détecter que les planètes massives et proches de leur étoile. Même si celles qui ont été détectées jusqu'ici sont presque toutes des planètes géantes (au moins de la taille de Jupiter ou Saturne), les astronomes ne désespèrent pas de mettre en évidence des planètes similaires à la Terre, ce qui pourrait justifier certaines recherches d'une vie extraterrestre. Entre 1995 et 2005, près de 170 exoplanètes ont été ainsi découvertes.
60
+
61
+ En 2005, pour la première fois, des astronomes ont pu discerner la lumière émise directement par deux planètes, malgré la lueur éblouissante et toute proche de leurs étoiles. Jusqu'alors, les découvertes n'étaient qu'indirectes, en constatant les perturbations exercées par les planètes sur leurs étoiles ou en mesurant une baisse de luminosité lors d'une éclipse.
62
+
63
+ Cette fois, deux découvertes presque simultanées ont été faites par deux équipes différentes observant des planètes différentes. Mais comme les deux équipes ont toutes deux utilisé le télescope spatial infrarouge américain Spitzer, la Nasa a décidé de profiter de l'occasion pour annoncer les deux découvertes en même temps.
64
+
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+ Le 13 juin 2005, une équipe de scientifiques américains a annoncé la découverte de la 155e exoplanète découverte depuis 1995. Les caractéristiques de cette planète sont :
66
+
67
+ Dans la revue Nature du 14 juillet 2005, l'astrophysicien polonais Maciej Konacki du California Institute of Technology (Caltech) a révélé qu'il avait découvert une géante gazeuse, autour de HD 188753, une étoile triple (un système binaire gravitant autour d'une étoile primaire de type solaire). La planète, HD 188753 Ab, gravite autour de l'étoile principale et est du type Jupiter chaude, c'est-à-dire une géante gazeuse comme Jupiter, mais beaucoup plus proche de son étoile que ne l'est Jupiter du Soleil — plus proche de son étoile que Mercure ne l'est du Soleil, en fait ! Les modèles actuels (juillet 2005) de formation de telles planètes supposaient une formation à une distance appropriée pour une planète géante, suivie d'un rapprochement vers l'étoile centrale, ce qui n'est pas possible dans le cas particulier de HD 188753.
68
+
69
+ La première photographie optique d'une exoplanète a été publiée le 13 novembre 2008. D'une masse probablement proche de celle de Jupiter, cette planète, baptisée Fomalhaut b, est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscus austrinus), à une distance d'environ quatre fois celle séparant Neptune du soleil.
70
+
71
+ On considère que les planètes se forment en même temps que leur étoile, par accrétion et condensation d'un nuage de gaz et de poussières sous l'influence de la gravitation. Tous les modèles de formation planétaire commencent donc par la formation d'une, voire de deux ou plus, étoiles au sein d'un effondrement, suivie par l'accrétion des poussières dans le disque résiduel circumstellaire.
72
+
73
+ Une galaxie est un corps autogravitant aplati formé de gaz plus ou moins ionisés (plus ou moins chauds autrement dit) qui se stratifient selon l'épaisseur par gravité. Le plan médian, appelé plancher galactique, le plus dense, correspond pourrait-on dire à la troposphère terrestre et c'est en son sein que se déroule la formation d'étoiles, assimilables à des précipités de gaz, suivie d'une restitution partielle sous le mode nébuleuse planétaire ou supernova, selon la masse de l'étoile. Le gaz restitué est enrichi en éléments lourds (C, N, O, Si, Al, Mg, Fe, etc.) qui se condensent en poussières, dont le rôle ultérieur est essentiel pour la formation planétaire.
74
+
75
+ Les étoiles naissent en groupe au sein de vastes complexes moléculaires qui parsèment le plancher galactique. Ces complexes (ou nuages) moléculaires sont ainsi nommés en référence au fait que l'hydrogène s'y présente sous forme de molécule de dihydrogène H-H. Ces « régions H2 » sont particulièrement denses (plus de 10 000 atomes/cm3) et froides (typiquement 10 à 100 K) par rapport aux régions voisines HII formées d'hydrogène ionisé (chaudes à 10 000 K et presque vides avec 10 atomes/cm3 ou moins). La formation de ces régions nous introduit au phénomène central de la formation stellaire (qui se reproduit ensuite un peu différemment pour les planètes gazeuses, au moment d'accréter) : l'effondrement gravitationnel.
76
+
77
+ Il y a effondrement lorsque la force de gravité créée par le nuage excède la pression thermique résultant du couple température-densité. L'effondrement est typiquement un phénomène auto-entretenu : au fur et à mesure que les molécules du nuage se dirigent vers le centre, sa densité augmente et avec elle la gravité qu'il génère.
78
+
79
+ Mais le processus ne peut perdurer que si l'énergie thermique peut s'évacuer. En se contractant, c’est-à-dire en chutant librement sur lui-même, le nuage convertit son énergie gravitationnelle en énergie cinétique et celle-ci engendre une pression thermique, à l'occasion de nombreux chocs. Il faut donc que le nuage rayonne, phénomène facilité par la densité croissante, qui augmente la probabilité des chocs moléculaires, en partie non-élastiques.
80
+
81
+ Il se forme ainsi au centre un noyau de gaz (« modèle de nucléation »), alors appelé proto-étoile, sur lequel tombe un flux de gaz à une vitesse qui croit avec la gravité de l'astre, c’est-à-dire avec sa masse. Un corps en chute libre percute la surface de l'astre avec une vitesse égale à la vitesse de libération de cet astre. Elle augmente rapidement au-delà de 10 km/s pour la proto-étoile. Au bilan, l'énergie gravitationnelle du nuage (Eg = GM²/r) est convertie en chaleur à la surface du jeune astre et constitue une quantité d'énergie rayonnée considérable. L'étoile naissante, avant même d'entamer le processus de fusion de l'hydrogène possède une température de surface 10 fois supérieure à ce qu'elle deviendra après stabilisation en séquence principale (soit pour le Soleil de l'ordre de 60 000 K contre 6 000 K par la suite). L'intense rayonnement de la proto-étoile, situé dans les UV, permet donc la poursuite du processus, tant que le nuage qui la surplombe reste transparent.
82
+
83
+ Cette transparence est contrecarrée par la présence de poussière en densité croissante avec l'effondrement et qui l'opacifie. Toutefois en même temps que le nuage se contracte, il augmente sa vitesse angulaire de rotation afin de conserver son moment M de rotation.
84
+
85
+ En tout point, M ~ w.r avec w la vitesse angulaire, en rad.s-1 et r la distance au centre de gravité. Si le r moyen diminue, w augmente : les pôles se dépeuplent en conséquence en faveur de l'équateur et ce tournoiement accéléré aplatit le nuage.
86
+
87
+ Les pôles étant déchargés de matière, l'étoile peut rayonner librement sur une moitié de son angle solide. Par contre, la rotation de ce disque (où va se dérouler la formation planétaire) limite le processus d'effondrement et l'arrête complètement en l'absence de mécanisme qui dissipe son énergie de rotation.
88
+
89
+ Ce disque est extraordinairement ténu, par rapport à toute forme d'état de la matière observable sur Terre. Il s'agit pourtant d'une zone très dense de gaz et de poussière, à l'échelle interstellaire. Un corps de taille métrique en orbite en son sein met moins de 10 Ma pour tomber sur la proto-étoile, en dissipant son énergie gravitationnelle par frottements.
90
+
91
+ C'est dans cet intervalle que vont pouvoir se former des planètes.
92
+
93
+ Au départ, le nuage possède une opacité non négligeable sur une épaisseur de l'ordre de 10 à 30 UA. La poussière responsable de cette opacité tombe doucement, à une vitesse de un à dix mètres par seconde, au sein du gaz ténu, vers le plan de révolution. En 10 000 ans environ, la proto-étoile se dote d'un disque fin de poussières (quelques kilomètres d'épaisseur) enserré dans une galette de gaz qui garde presque son épaisseur initiale. La poussière, durant sa chute au sein d'un gaz turbulent, forme au hasard des flocules qui peuvent atteindre des tailles centimétriques (10 000 fois plus gros que les poussières). L'agrégation résulte des simples forces de contacts entre grains.
94
+
95
+ Avant que ces grumeaux poussiéreux aient atteint une taille kilométrique, ils génèrent une traînée hydrodynamique suffisante pour les faire plonger vers la surface de la jeune étoile en moins d'un siècle (pour un corps d'un mètre situé à une unité astronomique). Il s'agit donc d'une étape critique. La phase de formation allant du centimètre au kilomètre (soit un gain de cinq ordres de grandeur) est une des plus difficilement modélisables, les rencontres au hasard à grande vitesse (plusieurs kilomètres à dizaines de kilomètres par seconde) étant tout autant susceptibles de pulvériser l'agrégat que de former un corps plus massif capable d'encaisser les chocs ultérieurs.
96
+
97
+ En raison de sa masse supérieure, un des corps parvient à attirer par gravitation des poussières du sillon planétaire dans un périmètre qui excède son diamètre. À l'issue de ce stade, il peut atteindre le kilomètre et est à la fois attractif pour ce qui l'entoure et résistant en termes de traînée. Il se forme alors un planétésimal, dont le diamètre peut atteindre cinq à dix kilomètres et la masse est de l'ordre de mille milliards de tonnes. Il deviendra un petit corps (astéroïde ou comète) ou une planète.
98
+
99
+ À ce stade, le système est peuplé de milliards de comètes coexistant avec des corps solides de tailles échelonnées du micromètre au kilomètre.
100
+
101
+ La formation de planète à partir des planétésimaux dure environ 100 000 ans et a fait l'objet de simulations numériques qui en donnent l'image suivante :
102
+
103
+ Les simulations numériques montrent que les orbites circulaires des cœurs planétaires sont perturbées par les interactions gravitationnelles mutuelles et ont tendance à devenir elliptiques, ce qui favorise la collision des cœurs et leur croissance par agglomération. Cette phase nettoie également le système en formation des innombrables planétésimaux résiduels qui, s'ils frôlent de trop près les planètes en formation sont détruits par la force de marée ou expulsés dans l'espace interstellaire.
104
+
105
+ Dans un disque circumstellaire d'environ un millième de masse solaire, une planète tellurique (ou rocheuse) peut se former en 10 à 100 millions d'années et le scénario qui précède rend compte avec succès de leur formation.
106
+
107
+ Expliquer la formation des planètes gazeuses — quelque 100 000 ans à 1 million d'années — comme Jupiter ou Saturne dans un disque de masse minimal, tel que précédemment défini est plus problématique.
108
+
109
+ Les planètes géantes sont sans doute constituées d'un cœur solide (métaux + silicates + glaces planétaires) qui doit ensuite capturer par gravité une enveloppe gazeuse, ce qui nécessite l'atteinte d'une masse critique en deçà de laquelle la pression due à l'énergie libérée par les planétésimaux qui entrent en collision avec le cœur planétaire est suffisante pour s'opposer à l'effondrement gravitationnel du gaz environnant, et l'enveloppe gazeuse reste peu importante. À l'emplacement des géantes gazeuses de notre système, la masse critique est de l'ordre de quinze masses terrestres ce qui correspond à peu près à la masse de Neptune ou d'Uranus.
110
+
111
+ Cette masse critique a été atteinte car ces planètes sont au-delà de la ligne des glaces où la quantité de matière solide disponible était plus importante grâce à la condensation de l'hélium et de l'hydrogène qui forment des glaces (méthane CH4, ammoniac NH3, neige carbonique CO2, glace d'eau H2O, etc.)[17].
112
+
113
+ Au-delà de la masse critique l'accrétion ne s'arrête qu'après épuisement du gaz disponible dans la fraction du disque où s'est formée la planète, ouvrant ainsi un sillon dans le disque protoplanétaire. Ainsi se forment des géantes gazeuses de la masse de Jupiter (trois cents masses terrestres) ou de Saturne (cent masses terrestres).
114
+
115
+ Encore faut-il pour cela que tout le disque ne soit pas déjà retombé sur l'étoile. Or sa durée de vie n'est que de un à quelques dizaines de millions d'années.
116
+
117
+ Les simulations montrent que pour former des planètes de la masse de Saturne et de Jupiter le disque doit posséder une masse de trois à cinq fois supérieure à la masse minimale suffisante à la formation des planètes telluriques et doit les former en un temps limité par la durée de vie du disque.
118
+
119
+ Les noms des planètes du Système solaire sont attribués par les commissions de l'Union astronomique internationale (UAI). Celles-ci adoptent de manière cohérente les noms des dieux de la mythologie romaine qui ont été imposés par l'astrolâtrie de la mythologie grecque[18]. En raison de sa couleur rouge, on dénomma la quatrième planète Mars en référence au dieu romain de la guerre (et donc du sang) et, plus récemment, la planète (136199) Éris, déesse de la discorde pour la planète naine dont la découverte a obligé les astronomes à redéfinir la notion de planète au détriment de Pluton, qui ne respecte pas le nouveau critère d'« élimination des rivales ».
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+ Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile, possédant une masse suffisante pour que sa gravité la maintienne en équilibre hydrostatique, c'est-à-dire sous une forme presque sphérique, et ayant éliminé tout corps « rival » se déplaçant sur son orbite ou sur une orbite proche. Par extension on qualifie parfois aussi de planètes les objets libres de masse planétaire.
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+ Ptolémée fut l'un des premiers à essayer de comprendre la formation et le fonctionnement des planètes. Celui-ci en était venu à la conclusion que toutes étaient en orbite autour de la Terre selon un mouvement déférent et épicyclique. Bien que l'idée que les planètes tournent autour du Soleil ait été suggérée à plusieurs reprises, il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que cette opinion soit corroborée par les tout premiers télescopes d'observations astronomiques, réalisés par Galilée. Par la suite, une analyse minutieuse des données d'observation mène Johannes Kepler à trouver que les orbites des planètes ne sont pas circulaires, mais bien elliptiques.
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+ Il n'existe pas de définition officielle générale du mot « planète » hormis une définition de travail de l'Union astronomique internationale (UAI) datant de 2002 et modifiée en 2003. En bref, celle-ci définit la limite supérieure des planètes par la limite de fusion nucléaire du deutérium (au-delà on parle de naine brune) et exclut les objets libres de masse planétaire (appelées sous-naines brunes). La limite inférieure est définie comme pour les planètes du système solaire. Cette limite date de 2006 et précise, en termes simples, que l'objet doit, en plus de tourner autour du Soleil, être relativement sphérique et avoir éliminé tout corps rival se déplaçant sur une orbite proche (cela peut signifier soit en faire un de ses satellites, soit provoquer sa destruction par collision). De fait, ce dernier critère ne s'applique pas aujourd'hui aux exoplanètes pour des raisons technologiques[1]. On estime que le nombre d'exoplanètes dans notre seule galaxie est d'au moins 100 milliards[2].
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+
7
+ Selon la définition de 2006, il y a huit planètes confirmées[3] dans le Système solaire : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune (sans Pluton, cf. ci-dessous).
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+ En même temps que la définition d'une planète était clarifiée, l'UAI définissait comme étant une planète naine un objet céleste répondant à tous les critères, sauf l'élimination des corps sur une orbite proche. Contrairement à ce que suggère l'usage habituel d'un adjectif, une planète naine n'est pas une planète, puisque l'un des critères de la définition des planètes n'est par définition jamais rempli par les planètes naines ; ceci explique qu'il n'y ait, comme listé ci-dessus, que huit planètes dans le Système solaire. On compte actuellement cinq planètes naines dans le Système solaire : Cérès, Pluton, Makémaké, Hauméa et Éris[4]. Cependant il est possible et même probable qu'à l'avenir cette liste devienne plus longue que celle des planètes.
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+ La liste des planètes a fortement varié au gré des découvertes et nouvelles définitions de l'astronomie. La Terre n'est considérée comme une planète que depuis la reconnaissance de l'héliocentrisme (position centrale du Soleil), Pluton et Cérès furent classées comme planètes en premier lieu lors de leur découverte, mais la définition de l'UAI a conduit à exclure de manière claire de tels objets.
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+ Le substantif féminin[5],[6],[7] « planète » est emprunté[5],[6], par l'intermédiaire[5] du latin planeta[6],[7],[note 1], au grec ancien πλανήτης, planếtês, pris de l'expression πλανήτης ἀστήρ, planếtês astêr, qui désigne un « astre en mouvement » ou « astre errant », par opposition aux étoiles (les « étoiles fixes ») qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
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+ Ce mouvement apparent, repéré en suivant la planète dans le ciel d'une nuit à l'autre, a été observé très tôt par les hommes de toutes les civilisations, mais sa complexité est longtemps restée un mystère pour les astronomes jusqu'à son identification à la résultante des courses elliptiques de la Terre et des autres planètes autour du Soleil.
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+ Si les planètes du Système solaire sont visibles la nuit dans le ciel, c'est parce qu'elles réfléchissent la lumière du Soleil, contrairement aux étoiles qui brillent par elles-mêmes.
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+ La définition d'une planète telle que reprise ci-dessus dit en substance qu'un corps doit présenter une masse d'au moins 5 × 1020 kg et un diamètre d'au moins 800 km pour être considéré comme une planète[8].
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+ Pour le dictionnaire, dont les définitions n'ont qu'une valeur académique et non scientifique, une planète est un « objet céleste compact, dépourvu de réactions thermonucléaires (ou anciennement : sans lumière propre), gravitant autour du Soleil ou, par extension, d'une étoile ».
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+ En 2003, Sedna avait déjà été décrétée par les médias comme étant la dixième planète du Système solaire, mais beaucoup d'astronomes étaient réticents pour lui accorder ce statut. En fait, les astronomes n'étaient pas unanimes sur la définition d'une planète et l'UAI a donc tranché la question.
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+ Jusqu'en 2006, la National Academy of Sciences américaine définissait une planète comme étant un corps de moins de deux masses joviennes gravitant autour d'une étoile. Mais cette définition ne tenait pas compte des récentes découvertes, dont celles de (136199) Éris (en 2005), de (90377) Sedna et autres objets de la Ceinture de Kuiper.
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27
+ Classiquement, le terme « planète » s'oppose à celui d'« étoile ». Planète et étoile diffèrent en ceci que l'énergie lumineuse rayonnée par une planète ne provient pas de son sein propre mais de l'étoile autour de laquelle elle gravite (toute planète émet des rayonnements électromagnétiques, généralement dans l'infrarouge en raison de sa faible température). Même si cette opposition entre production et réflexion de lumière garde une part essentielle de sa pertinence, elle pose quelques problèmes conceptuels de définition.
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+ Ce qui aujourd'hui distingue le plus utilement le concept de planète et celui d'étoile est le mode de formation :
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+ Bien qu'elles n'émettent pas de lumière visible, les planètes produisent un peu d'énergie détectable en infrarouge (IR). Pour la Terre, vu de l'espace, ceci est environ 4 000 fois moins que ce qui est reçu du Soleil. Le phénomène est plus important pour Jupiter, Saturne et Neptune. Dans l'infrarouge, elles renvoient 2 à 2,5 fois plus d'énergie qu'elles n'en reçoivent du Soleil[9].
32
+
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+ Théoriquement, il existe des planètes qui n'orbitent autour d'aucune étoile. Formées autour de ces dernières, elles peuvent être libérées de leur lien gravitationnel par diverses interactions gravitationnelles. De telles planètes, dites « planètes flottantes » ne reflètent la lumière d'aucune étoile. Le 14 novembre 2012, l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble a annoncé la découverte probable d'une planète de cette catégorie, appelée CFBDSIR 2149-0403[10].
34
+
35
+ Au sein du Système solaire, les planètes ont une orbite elliptique qui est, à l'exception de Mercure, quasi circulaire et dont le Soleil est situé à l'un des foyers. En première approximation, les planètes orbitent toutes dans un même plan nommé écliptique. L'écliptique est inclinée de sept degrés par rapport au plan de l'équateur du Soleil. Les planètes orbitent toutes dans la même direction, dans le sens contraire de celui des aiguilles d'une montre lorsque regardées du dessus du pôle nord du Soleil[11].
36
+
37
+ Les étoiles les plus petites, les naines brunes, n'ont jamais été assez massives pour engendrer un processus de fusion thermonucléaire en leur sein, à part les plus massives qui brûlent le deutérium de leur enveloppe pendant quelques dizaines de millions d'années avant de se refroidir. Les naines brunes rayonnent un grand nombre de milliards d'années mais pas selon le processus classique (proton/proton ou CNO) ; elles n'appartiennent pas de ce fait à la séquence principale.
38
+
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+ Tout astronome a besoin de construire une définition scientifique qui peut s'avérer parfois assez éloignée de la définition communément admise.
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+
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+ Quatre définitions ont été proposées en 2005 par l'astronome Michael E. Brown qui permettent d'avoir une idée plus claire sur la question :
42
+
43
+ Michael Brown et son équipe reconnaissent qu'il n'existe pas de définition scientifique qui épouse à la fois les conditions rencontrées dans le Système solaire et notre culture. Comme il l'a écrit « pour une fois j'ai décidé de laisser gagner la culture. Nous, scientifiques, pouvons continuer nos débats, mais j'espère que nous serons globalement ignorés ». Pour lui, la question est donc entendue : en 2005, il existe donc dix planètes dans le Système solaire et une kyrielle d'autres populations de petits corps.
44
+
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+ À l'inverse, beaucoup d'astronomes préfèrent considérer qu'il existe huit planètes (de Mercure à Neptune), et qu'en raison de leurs caractéristiques, Pluton et les autres corps de la ceinture de Kuiper, qu'ils soient petits ou gros, sont des objets d'un autre type (qu'on désigne d'ailleurs sous le terme générique de transneptuniens).
46
+
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+ On connaît avec certitude l'existence de huit planètes dans le Système solaire. En Occident elles sont chacune nommées d'après un dieu romain, sauf la Terre, et on leur associe un symbole astronomique, voire astrologique. Par ordre croissant d'éloignement du Soleil, ce sont :
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+
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+ Une neuvième planète pourrait également exister, à une distance très supérieure aux autres planètes connues[3].
50
+
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+ Les planètes du système solaire peuvent être divisées en trois catégories :
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+
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+ Pour se souvenir de l'ordre, une méthode courante est de mémoriser une phrase mnémotechnique comme « Me Voici Toute Mignonne, Je Suis Une Nébuleuse »[13], les initiales de chaque mot suivant celles des planètes, classées par distance en partant du Soleil. Celle donnée ici est une adaptation de la phrase « Me Voici Toute Mignonne : Je Suis Une Nouvelle Planète », écrite à l'époque où on considérait Pluton comme une planète.
54
+
55
+ En effet, historiquement, Pluton, comme (1) Cérès, a été considérée comme une planète depuis sa découverte. Puis les astronomes ont reconsidéré ce statut en constatant qu'il s'agissait d'un objet d'un type relativement courant découvert depuis les années 2000. Ils ont requalifié Pluton le 24 août 2006 car on a découvert d'autres objets transneptuniens de taille comparable dans la ceinture d'astéroïdes extérieurs, comme (136199) Éris (paradoxalement on hésitait alors à qualifier cet objet de dixième planète, et on le désignait alors par son nom de code Xéna car la décision sur le nom était trop lourde de responsabilité au cas où il serait qualifié de planète).
56
+
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+ Les deux planètes les plus proches du soleil, Mercure et Vénus, n'ont pas de satellite[14]. Parmi les planètes telluriques, seules Mars et la Terre en possèdent : deux satellites tournent autour de Mars, et la Terre n'a que la Lune comme satellite naturel. Les géantes gazeuses, plus volumineuses et ayant une masse plus importante, sont susceptibles d'attirer des objets célestes. Ainsi, Saturne possède officiellement 82 satellites après la découverte courant 2019 de 20 nouvelles lunes, ce qui la place devant Jupiter avec ses 79 lunes[15]. Uranus et Neptune, géantes de glace beaucoup moins massives que les géantes gazeuses, possèdent respectivement, aux erreurs d'observation près, 29 et 14 satellites.
58
+
59
+ Depuis 1990, année de la découverte des premières planètes extrasolaires par Aleksander Wolszczan, on sait qu'il existe des planètes autour d'autres étoiles. Il est même probable que leur présence soit très courante étant donné le nombre de planètes identifiées depuis lors[16], alors que les techniques dont on dispose pour le moment ne permettent de détecter que les planètes massives et proches de leur étoile. Même si celles qui ont été détectées jusqu'ici sont presque toutes des planètes géantes (au moins de la taille de Jupiter ou Saturne), les astronomes ne désespèrent pas de mettre en évidence des planètes similaires à la Terre, ce qui pourrait justifier certaines recherches d'une vie extraterrestre. Entre 1995 et 2005, près de 170 exoplanètes ont été ainsi découvertes.
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+ En 2005, pour la première fois, des astronomes ont pu discerner la lumière émise directement par deux planètes, malgré la lueur éblouissante et toute proche de leurs étoiles. Jusqu'alors, les découvertes n'étaient qu'indirectes, en constatant les perturbations exercées par les planètes sur leurs étoiles ou en mesurant une baisse de luminosité lors d'une éclipse.
62
+
63
+ Cette fois, deux découvertes presque simultanées ont été faites par deux équipes différentes observant des planètes différentes. Mais comme les deux équipes ont toutes deux utilisé le télescope spatial infrarouge américain Spitzer, la Nasa a décidé de profiter de l'occasion pour annoncer les deux découvertes en même temps.
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+ Le 13 juin 2005, une équipe de scientifiques américains a annoncé la découverte de la 155e exoplanète découverte depuis 1995. Les caractéristiques de cette planète sont :
66
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+ Dans la revue Nature du 14 juillet 2005, l'astrophysicien polonais Maciej Konacki du California Institute of Technology (Caltech) a révélé qu'il avait découvert une géante gazeuse, autour de HD 188753, une étoile triple (un système binaire gravitant autour d'une étoile primaire de type solaire). La planète, HD 188753 Ab, gravite autour de l'étoile principale et est du type Jupiter chaude, c'est-à-dire une géante gazeuse comme Jupiter, mais beaucoup plus proche de son étoile que ne l'est Jupiter du Soleil — plus proche de son étoile que Mercure ne l'est du Soleil, en fait ! Les modèles actuels (juillet 2005) de formation de telles planètes supposaient une formation à une distance appropriée pour une planète géante, suivie d'un rapprochement vers l'étoile centrale, ce qui n'est pas possible dans le cas particulier de HD 188753.
68
+
69
+ La première photographie optique d'une exoplanète a été publiée le 13 novembre 2008. D'une masse probablement proche de celle de Jupiter, cette planète, baptisée Fomalhaut b, est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscus austrinus), à une distance d'environ quatre fois celle séparant Neptune du soleil.
70
+
71
+ On considère que les planètes se forment en même temps que leur étoile, par accrétion et condensation d'un nuage de gaz et de poussières sous l'influence de la gravitation. Tous les modèles de formation planétaire commencent donc par la formation d'une, voire de deux ou plus, étoiles au sein d'un effondrement, suivie par l'accrétion des poussières dans le disque résiduel circumstellaire.
72
+
73
+ Une galaxie est un corps autogravitant aplati formé de gaz plus ou moins ionisés (plus ou moins chauds autrement dit) qui se stratifient selon l'épaisseur par gravité. Le plan médian, appelé plancher galactique, le plus dense, correspond pourrait-on dire à la troposphère terrestre et c'est en son sein que se déroule la formation d'étoiles, assimilables à des précipités de gaz, suivie d'une restitution partielle sous le mode nébuleuse planétaire ou supernova, selon la masse de l'étoile. Le gaz restitué est enrichi en éléments lourds (C, N, O, Si, Al, Mg, Fe, etc.) qui se condensent en poussières, dont le rôle ultérieur est essentiel pour la formation planétaire.
74
+
75
+ Les étoiles naissent en groupe au sein de vastes complexes moléculaires qui parsèment le plancher galactique. Ces complexes (ou nuages) moléculaires sont ainsi nommés en référence au fait que l'hydrogène s'y présente sous forme de molécule de dihydrogène H-H. Ces « régions H2 » sont particulièrement denses (plus de 10 000 atomes/cm3) et froides (typiquement 10 à 100 K) par rapport aux régions voisines HII formées d'hydrogène ionisé (chaudes à 10 000 K et presque vides avec 10 atomes/cm3 ou moins). La formation de ces régions nous introduit au phénomène central de la formation stellaire (qui se reproduit ensuite un peu différemment pour les planètes gazeuses, au moment d'accréter) : l'effondrement gravitationnel.
76
+
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+ Il y a effondrement lorsque la force de gravité créée par le nuage excède la pression thermique résultant du couple température-densité. L'effondrement est typiquement un phénomène auto-entretenu : au fur et à mesure que les molécules du nuage se dirigent vers le centre, sa densité augmente et avec elle la gravité qu'il génère.
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+
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+ Mais le processus ne peut perdurer que si l'énergie thermique peut s'évacuer. En se contractant, c’est-à-dire en chutant librement sur lui-même, le nuage convertit son énergie gravitationnelle en énergie cinétique et celle-ci engendre une pression thermique, à l'occasion de nombreux chocs. Il faut donc que le nuage rayonne, phénomène facilité par la densité croissante, qui augmente la probabilité des chocs moléculaires, en partie non-élastiques.
80
+
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+ Il se forme ainsi au centre un noyau de gaz (« modèle de nucléation »), alors appelé proto-étoile, sur lequel tombe un flux de gaz à une vitesse qui croit avec la gravité de l'astre, c’est-à-dire avec sa masse. Un corps en chute libre percute la surface de l'astre avec une vitesse égale à la vitesse de libération de cet astre. Elle augmente rapidement au-delà de 10 km/s pour la proto-étoile. Au bilan, l'énergie gravitationnelle du nuage (Eg = GM²/r) est convertie en chaleur à la surface du jeune astre et constitue une quantité d'énergie rayonnée considérable. L'étoile naissante, avant même d'entamer le processus de fusion de l'hydrogène possède une température de surface 10 fois supérieure à ce qu'elle deviendra après stabilisation en séquence principale (soit pour le Soleil de l'ordre de 60 000 K contre 6 000 K par la suite). L'intense rayonnement de la proto-étoile, situé dans les UV, permet donc la poursuite du processus, tant que le nuage qui la surplombe reste transparent.
82
+
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+ Cette transparence est contrecarrée par la présence de poussière en densité croissante avec l'effondrement et qui l'opacifie. Toutefois en même temps que le nuage se contracte, il augmente sa vitesse angulaire de rotation afin de conserver son moment M de rotation.
84
+
85
+ En tout point, M ~ w.r avec w la vitesse angulaire, en rad.s-1 et r la distance au centre de gravité. Si le r moyen diminue, w augmente : les pôles se dépeuplent en conséquence en faveur de l'équateur et ce tournoiement accéléré aplatit le nuage.
86
+
87
+ Les pôles étant déchargés de matière, l'étoile peut rayonner librement sur une moitié de son angle solide. Par contre, la rotation de ce disque (où va se dérouler la formation planétaire) limite le processus d'effondrement et l'arrête complètement en l'absence de mécanisme qui dissipe son énergie de rotation.
88
+
89
+ Ce disque est extraordinairement ténu, par rapport à toute forme d'état de la matière observable sur Terre. Il s'agit pourtant d'une zone très dense de gaz et de poussière, à l'échelle interstellaire. Un corps de taille métrique en orbite en son sein met moins de 10 Ma pour tomber sur la proto-étoile, en dissipant son énergie gravitationnelle par frottements.
90
+
91
+ C'est dans cet intervalle que vont pouvoir se former des planètes.
92
+
93
+ Au départ, le nuage possède une opacité non négligeable sur une épaisseur de l'ordre de 10 à 30 UA. La poussière responsable de cette opacité tombe doucement, à une vitesse de un à dix mètres par seconde, au sein du gaz ténu, vers le plan de révolution. En 10 000 ans environ, la proto-étoile se dote d'un disque fin de poussières (quelques kilomètres d'épaisseur) enserré dans une galette de gaz qui garde presque son épaisseur initiale. La poussière, durant sa chute au sein d'un gaz turbulent, forme au hasard des flocules qui peuvent atteindre des tailles centimétriques (10 000 fois plus gros que les poussières). L'agrégation résulte des simples forces de contacts entre grains.
94
+
95
+ Avant que ces grumeaux poussiéreux aient atteint une taille kilométrique, ils génèrent une traînée hydrodynamique suffisante pour les faire plonger vers la surface de la jeune étoile en moins d'un siècle (pour un corps d'un mètre situé à une unité astronomique). Il s'agit donc d'une étape critique. La phase de formation allant du centimètre au kilomètre (soit un gain de cinq ordres de grandeur) est une des plus difficilement modélisables, les rencontres au hasard à grande vitesse (plusieurs kilomètres à dizaines de kilomètres par seconde) étant tout autant susceptibles de pulvériser l'agrégat que de former un corps plus massif capable d'encaisser les chocs ultérieurs.
96
+
97
+ En raison de sa masse supérieure, un des corps parvient à attirer par gravitation des poussières du sillon planétaire dans un périmètre qui excède son diamètre. À l'issue de ce stade, il peut atteindre le kilomètre et est à la fois attractif pour ce qui l'entoure et résistant en termes de traînée. Il se forme alors un planétésimal, dont le diamètre peut atteindre cinq à dix kilomètres et la masse est de l'ordre de mille milliards de tonnes. Il deviendra un petit corps (astéroïde ou comète) ou une planète.
98
+
99
+ À ce stade, le système est peuplé de milliards de comètes coexistant avec des corps solides de tailles échelonnées du micromètre au kilomètre.
100
+
101
+ La formation de planète à partir des planétésimaux dure environ 100 000 ans et a fait l'objet de simulations numériques qui en donnent l'image suivante :
102
+
103
+ Les simulations numériques montrent que les orbites circulaires des cœurs planétaires sont perturbées par les interactions gravitationnelles mutuelles et ont tendance à devenir elliptiques, ce qui favorise la collision des cœurs et leur croissance par agglomération. Cette phase nettoie également le système en formation des innombrables planétésimaux résiduels qui, s'ils frôlent de trop près les planètes en formation sont détruits par la force de marée ou expulsés dans l'espace interstellaire.
104
+
105
+ Dans un disque circumstellaire d'environ un millième de masse solaire, une planète tellurique (ou rocheuse) peut se former en 10 à 100 millions d'années et le scénario qui précède rend compte avec succès de leur formation.
106
+
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+ Expliquer la formation des planètes gazeuses — quelque 100 000 ans à 1 million d'années — comme Jupiter ou Saturne dans un disque de masse minimal, tel que précédemment défini est plus problématique.
108
+
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+ Les planètes géantes sont sans doute constituées d'un cœur solide (métaux + silicates + glaces planétaires) qui doit ensuite capturer par gravité une enveloppe gazeuse, ce qui nécessite l'atteinte d'une masse critique en deçà de laquelle la pression due à l'énergie libérée par les planétésimaux qui entrent en collision avec le cœur planétaire est suffisante pour s'opposer à l'effondrement gravitationnel du gaz environnant, et l'enveloppe gazeuse reste peu importante. À l'emplacement des géantes gazeuses de notre système, la masse critique est de l'ordre de quinze masses terrestres ce qui correspond à peu près à la masse de Neptune ou d'Uranus.
110
+
111
+ Cette masse critique a été atteinte car ces planètes sont au-delà de la ligne des glaces où la quantité de matière solide disponible était plus importante grâce à la condensation de l'hélium et de l'hydrogène qui forment des glaces (méthane CH4, ammoniac NH3, neige carbonique CO2, glace d'eau H2O, etc.)[17].
112
+
113
+ Au-delà de la masse critique l'accrétion ne s'arrête qu'après épuisement du gaz disponible dans la fraction du disque où s'est formée la planète, ouvrant ainsi un sillon dans le disque protoplanétaire. Ainsi se forment des géantes gazeuses de la masse de Jupiter (trois cents masses terrestres) ou de Saturne (cent masses terrestres).
114
+
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+ Encore faut-il pour cela que tout le disque ne soit pas déjà retombé sur l'étoile. Or sa durée de vie n'est que de un à quelques dizaines de millions d'années.
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+
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+ Les simulations montrent que pour former des planètes de la masse de Saturne et de Jupiter le disque doit posséder une masse de trois à cinq fois supérieure à la masse minimale suffisante à la formation des planètes telluriques et doit les former en un temps limité par la durée de vie du disque.
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+ Les noms des planètes du Système solaire sont attribués par les commissions de l'Union astronomique internationale (UAI). Celles-ci adoptent de manière cohérente les noms des dieux de la mythologie romaine qui ont été imposés par l'astrolâtrie de la mythologie grecque[18]. En raison de sa couleur rouge, on dénomma la quatrième planète Mars en référence au dieu romain de la guerre (et donc du sang) et, plus récemment, la planète (136199) Éris, déesse de la discorde pour la planète naine dont la découverte a obligé les astronomes à redéfinir la notion de planète au détriment de Pluton, qui ne respecte pas le nouveau critère d'« élimination des rivales ».
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile, possédant une masse suffisante pour que sa gravité la maintienne en équilibre hydrostatique, c'est-à-dire sous une forme presque sphérique, et ayant éliminé tout corps « rival » se déplaçant sur son orbite ou sur une orbite proche. Par extension on qualifie parfois aussi de planètes les objets libres de masse planétaire.
2
+
3
+ Ptolémée fut l'un des premiers à essayer de comprendre la formation et le fonctionnement des planètes. Celui-ci en était venu à la conclusion que toutes étaient en orbite autour de la Terre selon un mouvement déférent et épicyclique. Bien que l'idée que les planètes tournent autour du Soleil ait été suggérée à plusieurs reprises, il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que cette opinion soit corroborée par les tout premiers télescopes d'observations astronomiques, réalisés par Galilée. Par la suite, une analyse minutieuse des données d'observation mène Johannes Kepler à trouver que les orbites des planètes ne sont pas circulaires, mais bien elliptiques.
4
+
5
+ Il n'existe pas de définition officielle générale du mot « planète » hormis une définition de travail de l'Union astronomique internationale (UAI) datant de 2002 et modifiée en 2003. En bref, celle-ci définit la limite supérieure des planètes par la limite de fusion nucléaire du deutérium (au-delà on parle de naine brune) et exclut les objets libres de masse planétaire (appelées sous-naines brunes). La limite inférieure est définie comme pour les planètes du système solaire. Cette limite date de 2006 et précise, en termes simples, que l'objet doit, en plus de tourner autour du Soleil, être relativement sphérique et avoir éliminé tout corps rival se déplaçant sur une orbite proche (cela peut signifier soit en faire un de ses satellites, soit provoquer sa destruction par collision). De fait, ce dernier critère ne s'applique pas aujourd'hui aux exoplanètes pour des raisons technologiques[1]. On estime que le nombre d'exoplanètes dans notre seule galaxie est d'au moins 100 milliards[2].
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7
+ Selon la définition de 2006, il y a huit planètes confirmées[3] dans le Système solaire : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune (sans Pluton, cf. ci-dessous).
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+ En même temps que la définition d'une planète était clarifiée, l'UAI définissait comme étant une planète naine un objet céleste répondant à tous les critères, sauf l'élimination des corps sur une orbite proche. Contrairement à ce que suggère l'usage habituel d'un adjectif, une planète naine n'est pas une planète, puisque l'un des critères de la définition des planètes n'est par définition jamais rempli par les planètes naines ; ceci explique qu'il n'y ait, comme listé ci-dessus, que huit planètes dans le Système solaire. On compte actuellement cinq planètes naines dans le Système solaire : Cérès, Pluton, Makémaké, Hauméa et Éris[4]. Cependant il est possible et même probable qu'à l'avenir cette liste devienne plus longue que celle des planètes.
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11
+ La liste des planètes a fortement varié au gré des découvertes et nouvelles définitions de l'astronomie. La Terre n'est considérée comme une planète que depuis la reconnaissance de l'héliocentrisme (position centrale du Soleil), Pluton et Cérès furent classées comme planètes en premier lieu lors de leur découverte, mais la définition de l'UAI a conduit à exclure de manière claire de tels objets.
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13
+ Le substantif féminin[5],[6],[7] « planète » est emprunté[5],[6], par l'intermédiaire[5] du latin planeta[6],[7],[note 1], au grec ancien πλανήτης, planếtês, pris de l'expression πλανήτης ἀστήρ, planếtês astêr, qui désigne un « astre en mouvement » ou « astre errant », par opposition aux étoiles (les « étoiles fixes ») qui apparaissent immobiles sur la voûte céleste.
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+ Ce mouvement apparent, repéré en suivant la planète dans le ciel d'une nuit à l'autre, a été observé très tôt par les hommes de toutes les civilisations, mais sa complexité est longtemps restée un mystère pour les astronomes jusqu'à son identification à la résultante des courses elliptiques de la Terre et des autres planètes autour du Soleil.
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+ Si les planètes du Système solaire sont visibles la nuit dans le ciel, c'est parce qu'elles réfléchissent la lumière du Soleil, contrairement aux étoiles qui brillent par elles-mêmes.
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+ La définition d'une planète telle que reprise ci-dessus dit en substance qu'un corps doit présenter une masse d'au moins 5 × 1020 kg et un diamètre d'au moins 800 km pour être considéré comme une planète[8].
20
+
21
+ Pour le dictionnaire, dont les définitions n'ont qu'une valeur académique et non scientifique, une planète est un « objet céleste compact, dépourvu de réactions thermonucléaires (ou anciennement : sans lumière propre), gravitant autour du Soleil ou, par extension, d'une étoile ».
22
+
23
+ En 2003, Sedna avait déjà été décrétée par les médias comme étant la dixième planète du Système solaire, mais beaucoup d'astronomes étaient réticents pour lui accorder ce statut. En fait, les astronomes n'étaient pas unanimes sur la définition d'une planète et l'UAI a donc tranché la question.
24
+
25
+ Jusqu'en 2006, la National Academy of Sciences américaine définissait une planète comme étant un corps de moins de deux masses joviennes gravitant autour d'une étoile. Mais cette définition ne tenait pas compte des récentes découvertes, dont celles de (136199) Éris (en 2005), de (90377) Sedna et autres objets de la Ceinture de Kuiper.
26
+
27
+ Classiquement, le terme « planète » s'oppose à celui d'« étoile ». Planète et étoile diffèrent en ceci que l'énergie lumineuse rayonnée par une planète ne provient pas de son sein propre mais de l'étoile autour de laquelle elle gravite (toute planète émet des rayonnements électromagnétiques, généralement dans l'infrarouge en raison de sa faible température). Même si cette opposition entre production et réflexion de lumière garde une part essentielle de sa pertinence, elle pose quelques problèmes conceptuels de définition.
28
+
29
+ Ce qui aujourd'hui distingue le plus utilement le concept de planète et celui d'étoile est le mode de formation :
30
+
31
+ Bien qu'elles n'émettent pas de lumière visible, les planètes produisent un peu d'énergie détectable en infrarouge (IR). Pour la Terre, vu de l'espace, ceci est environ 4 000 fois moins que ce qui est reçu du Soleil. Le phénomène est plus important pour Jupiter, Saturne et Neptune. Dans l'infrarouge, elles renvoient 2 à 2,5 fois plus d'énergie qu'elles n'en reçoivent du Soleil[9].
32
+
33
+ Théoriquement, il existe des planètes qui n'orbitent autour d'aucune étoile. Formées autour de ces dernières, elles peuvent être libérées de leur lien gravitationnel par diverses interactions gravitationnelles. De telles planètes, dites « planètes flottantes » ne reflètent la lumière d'aucune étoile. Le 14 novembre 2012, l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble a annoncé la découverte probable d'une planète de cette catégorie, appelée CFBDSIR 2149-0403[10].
34
+
35
+ Au sein du Système solaire, les planètes ont une orbite elliptique qui est, à l'exception de Mercure, quasi circulaire et dont le Soleil est situé à l'un des foyers. En première approximation, les planètes orbitent toutes dans un même plan nommé écliptique. L'écliptique est inclinée de sept degrés par rapport au plan de l'équateur du Soleil. Les planètes orbitent toutes dans la même direction, dans le sens contraire de celui des aiguilles d'une montre lorsque regardées du dessus du pôle nord du Soleil[11].
36
+
37
+ Les étoiles les plus petites, les naines brunes, n'ont jamais été assez massives pour engendrer un processus de fusion thermonucléaire en leur sein, à part les plus massives qui brûlent le deutérium de leur enveloppe pendant quelques dizaines de millions d'années avant de se refroidir. Les naines brunes rayonnent un grand nombre de milliards d'années mais pas selon le processus classique (proton/proton ou CNO) ; elles n'appartiennent pas de ce fait à la séquence principale.
38
+
39
+ Tout astronome a besoin de construire une définition scientifique qui peut s'avérer parfois assez éloignée de la définition communément admise.
40
+
41
+ Quatre définitions ont été proposées en 2005 par l'astronome Michael E. Brown qui permettent d'avoir une idée plus claire sur la question :
42
+
43
+ Michael Brown et son équipe reconnaissent qu'il n'existe pas de définition scientifique qui épouse à la fois les conditions rencontrées dans le Système solaire et notre culture. Comme il l'a écrit « pour une fois j'ai décidé de laisser gagner la culture. Nous, scientifiques, pouvons continuer nos débats, mais j'espère que nous serons globalement ignorés ». Pour lui, la question est donc entendue : en 2005, il existe donc dix planètes dans le Système solaire et une kyrielle d'autres populations de petits corps.
44
+
45
+ À l'inverse, beaucoup d'astronomes préfèrent considérer qu'il existe huit planètes (de Mercure à Neptune), et qu'en raison de leurs caractéristiques, Pluton et les autres corps de la ceinture de Kuiper, qu'ils soient petits ou gros, sont des objets d'un autre type (qu'on désigne d'ailleurs sous le terme générique de transneptuniens).
46
+
47
+ On connaît avec certitude l'existence de huit planètes dans le Système solaire. En Occident elles sont chacune nommées d'après un dieu romain, sauf la Terre, et on leur associe un symbole astronomique, voire astrologique. Par ordre croissant d'éloignement du Soleil, ce sont :
48
+
49
+ Une neuvième planète pourrait également exister, à une distance très supérieure aux autres planètes connues[3].
50
+
51
+ Les planètes du système solaire peuvent être divisées en trois catégories :
52
+
53
+ Pour se souvenir de l'ordre, une méthode courante est de mémoriser une phrase mnémotechnique comme « Me Voici Toute Mignonne, Je Suis Une Nébuleuse »[13], les initiales de chaque mot suivant celles des planètes, classées par distance en partant du Soleil. Celle donnée ici est une adaptation de la phrase « Me Voici Toute Mignonne : Je Suis Une Nouvelle Planète », écrite à l'époque où on considérait Pluton comme une planète.
54
+
55
+ En effet, historiquement, Pluton, comme (1) Cérès, a été considérée comme une planète depuis sa découverte. Puis les astronomes ont reconsidéré ce statut en constatant qu'il s'agissait d'un objet d'un type relativement courant découvert depuis les années 2000. Ils ont requalifié Pluton le 24 août 2006 car on a découvert d'autres objets transneptuniens de taille comparable dans la ceinture d'astéroïdes extérieurs, comme (136199) Éris (paradoxalement on hésitait alors à qualifier cet objet de dixième planète, et on le désignait alors par son nom de code Xéna car la décision sur le nom était trop lourde de responsabilité au cas où il serait qualifié de planète).
56
+
57
+ Les deux planètes les plus proches du soleil, Mercure et Vénus, n'ont pas de satellite[14]. Parmi les planètes telluriques, seules Mars et la Terre en possèdent : deux satellites tournent autour de Mars, et la Terre n'a que la Lune comme satellite naturel. Les géantes gazeuses, plus volumineuses et ayant une masse plus importante, sont susceptibles d'attirer des objets célestes. Ainsi, Saturne possède officiellement 82 satellites après la découverte courant 2019 de 20 nouvelles lunes, ce qui la place devant Jupiter avec ses 79 lunes[15]. Uranus et Neptune, géantes de glace beaucoup moins massives que les géantes gazeuses, possèdent respectivement, aux erreurs d'observation près, 29 et 14 satellites.
58
+
59
+ Depuis 1990, année de la découverte des premières planètes extrasolaires par Aleksander Wolszczan, on sait qu'il existe des planètes autour d'autres étoiles. Il est même probable que leur présence soit très courante étant donné le nombre de planètes identifiées depuis lors[16], alors que les techniques dont on dispose pour le moment ne permettent de détecter que les planètes massives et proches de leur étoile. Même si celles qui ont été détectées jusqu'ici sont presque toutes des planètes géantes (au moins de la taille de Jupiter ou Saturne), les astronomes ne désespèrent pas de mettre en évidence des planètes similaires à la Terre, ce qui pourrait justifier certaines recherches d'une vie extraterrestre. Entre 1995 et 2005, près de 170 exoplanètes ont été ainsi découvertes.
60
+
61
+ En 2005, pour la première fois, des astronomes ont pu discerner la lumière émise directement par deux planètes, malgré la lueur éblouissante et toute proche de leurs étoiles. Jusqu'alors, les découvertes n'étaient qu'indirectes, en constatant les perturbations exercées par les planètes sur leurs étoiles ou en mesurant une baisse de luminosité lors d'une éclipse.
62
+
63
+ Cette fois, deux découvertes presque simultanées ont été faites par deux équipes différentes observant des planètes différentes. Mais comme les deux équipes ont toutes deux utilisé le télescope spatial infrarouge américain Spitzer, la Nasa a décidé de profiter de l'occasion pour annoncer les deux découvertes en même temps.
64
+
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+ Le 13 juin 2005, une équipe de scientifiques américains a annoncé la découverte de la 155e exoplanète découverte depuis 1995. Les caractéristiques de cette planète sont :
66
+
67
+ Dans la revue Nature du 14 juillet 2005, l'astrophysicien polonais Maciej Konacki du California Institute of Technology (Caltech) a révélé qu'il avait découvert une géante gazeuse, autour de HD 188753, une étoile triple (un système binaire gravitant autour d'une étoile primaire de type solaire). La planète, HD 188753 Ab, gravite autour de l'étoile principale et est du type Jupiter chaude, c'est-à-dire une géante gazeuse comme Jupiter, mais beaucoup plus proche de son étoile que ne l'est Jupiter du Soleil — plus proche de son étoile que Mercure ne l'est du Soleil, en fait ! Les modèles actuels (juillet 2005) de formation de telles planètes supposaient une formation à une distance appropriée pour une planète géante, suivie d'un rapprochement vers l'étoile centrale, ce qui n'est pas possible dans le cas particulier de HD 188753.
68
+
69
+ La première photographie optique d'une exoplanète a été publiée le 13 novembre 2008. D'une masse probablement proche de celle de Jupiter, cette planète, baptisée Fomalhaut b, est en orbite autour de l'étoile Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral (Piscus austrinus), à une distance d'environ quatre fois celle séparant Neptune du soleil.
70
+
71
+ On considère que les planètes se forment en même temps que leur étoile, par accrétion et condensation d'un nuage de gaz et de poussières sous l'influence de la gravitation. Tous les modèles de formation planétaire commencent donc par la formation d'une, voire de deux ou plus, étoiles au sein d'un effondrement, suivie par l'accrétion des poussières dans le disque résiduel circumstellaire.
72
+
73
+ Une galaxie est un corps autogravitant aplati formé de gaz plus ou moins ionisés (plus ou moins chauds autrement dit) qui se stratifient selon l'épaisseur par gravité. Le plan médian, appelé plancher galactique, le plus dense, correspond pourrait-on dire à la troposphère terrestre et c'est en son sein que se déroule la formation d'étoiles, assimilables à des précipités de gaz, suivie d'une restitution partielle sous le mode nébuleuse planétaire ou supernova, selon la masse de l'étoile. Le gaz restitué est enrichi en éléments lourds (C, N, O, Si, Al, Mg, Fe, etc.) qui se condensent en poussières, dont le rôle ultérieur est essentiel pour la formation planétaire.
74
+
75
+ Les étoiles naissent en groupe au sein de vastes complexes moléculaires qui parsèment le plancher galactique. Ces complexes (ou nuages) moléculaires sont ainsi nommés en référence au fait que l'hydrogène s'y présente sous forme de molécule de dihydrogène H-H. Ces « régions H2 » sont particulièrement denses (plus de 10 000 atomes/cm3) et froides (typiquement 10 à 100 K) par rapport aux régions voisines HII formées d'hydrogène ionisé (chaudes à 10 000 K et presque vides avec 10 atomes/cm3 ou moins). La formation de ces régions nous introduit au phénomène central de la formation stellaire (qui se reproduit ensuite un peu différemment pour les planètes gazeuses, au moment d'accréter) : l'effondrement gravitationnel.
76
+
77
+ Il y a effondrement lorsque la force de gravité créée par le nuage excède la pression thermique résultant du couple température-densité. L'effondrement est typiquement un phénomène auto-entretenu : au fur et à mesure que les molécules du nuage se dirigent vers le centre, sa densité augmente et avec elle la gravité qu'il génère.
78
+
79
+ Mais le processus ne peut perdurer que si l'énergie thermique peut s'évacuer. En se contractant, c’est-à-dire en chutant librement sur lui-même, le nuage convertit son énergie gravitationnelle en énergie cinétique et celle-ci engendre une pression thermique, à l'occasion de nombreux chocs. Il faut donc que le nuage rayonne, phénomène facilité par la densité croissante, qui augmente la probabilité des chocs moléculaires, en partie non-élastiques.
80
+
81
+ Il se forme ainsi au centre un noyau de gaz (« modèle de nucléation »), alors appelé proto-étoile, sur lequel tombe un flux de gaz à une vitesse qui croit avec la gravité de l'astre, c’est-à-dire avec sa masse. Un corps en chute libre percute la surface de l'astre avec une vitesse égale à la vitesse de libération de cet astre. Elle augmente rapidement au-delà de 10 km/s pour la proto-étoile. Au bilan, l'énergie gravitationnelle du nuage (Eg = GM²/r) est convertie en chaleur à la surface du jeune astre et constitue une quantité d'énergie rayonnée considérable. L'étoile naissante, avant même d'entamer le processus de fusion de l'hydrogène possède une température de surface 10 fois supérieure à ce qu'elle deviendra après stabilisation en séquence principale (soit pour le Soleil de l'ordre de 60 000 K contre 6 000 K par la suite). L'intense rayonnement de la proto-étoile, situé dans les UV, permet donc la poursuite du processus, tant que le nuage qui la surplombe reste transparent.
82
+
83
+ Cette transparence est contrecarrée par la présence de poussière en densité croissante avec l'effondrement et qui l'opacifie. Toutefois en même temps que le nuage se contracte, il augmente sa vitesse angulaire de rotation afin de conserver son moment M de rotation.
84
+
85
+ En tout point, M ~ w.r avec w la vitesse angulaire, en rad.s-1 et r la distance au centre de gravité. Si le r moyen diminue, w augmente : les pôles se dépeuplent en conséquence en faveur de l'équateur et ce tournoiement accéléré aplatit le nuage.
86
+
87
+ Les pôles étant déchargés de matière, l'étoile peut rayonner librement sur une moitié de son angle solide. Par contre, la rotation de ce disque (où va se dérouler la formation planétaire) limite le processus d'effondrement et l'arrête complètement en l'absence de mécanisme qui dissipe son énergie de rotation.
88
+
89
+ Ce disque est extraordinairement ténu, par rapport à toute forme d'état de la matière observable sur Terre. Il s'agit pourtant d'une zone très dense de gaz et de poussière, à l'échelle interstellaire. Un corps de taille métrique en orbite en son sein met moins de 10 Ma pour tomber sur la proto-étoile, en dissipant son énergie gravitationnelle par frottements.
90
+
91
+ C'est dans cet intervalle que vont pouvoir se former des planètes.
92
+
93
+ Au départ, le nuage possède une opacité non négligeable sur une épaisseur de l'ordre de 10 à 30 UA. La poussière responsable de cette opacité tombe doucement, à une vitesse de un à dix mètres par seconde, au sein du gaz ténu, vers le plan de révolution. En 10 000 ans environ, la proto-étoile se dote d'un disque fin de poussières (quelques kilomètres d'épaisseur) enserré dans une galette de gaz qui garde presque son épaisseur initiale. La poussière, durant sa chute au sein d'un gaz turbulent, forme au hasard des flocules qui peuvent atteindre des tailles centimétriques (10 000 fois plus gros que les poussières). L'agrégation résulte des simples forces de contacts entre grains.
94
+
95
+ Avant que ces grumeaux poussiéreux aient atteint une taille kilométrique, ils génèrent une traînée hydrodynamique suffisante pour les faire plonger vers la surface de la jeune étoile en moins d'un siècle (pour un corps d'un mètre situé à une unité astronomique). Il s'agit donc d'une étape critique. La phase de formation allant du centimètre au kilomètre (soit un gain de cinq ordres de grandeur) est une des plus difficilement modélisables, les rencontres au hasard à grande vitesse (plusieurs kilomètres à dizaines de kilomètres par seconde) étant tout autant susceptibles de pulvériser l'agrégat que de former un corps plus massif capable d'encaisser les chocs ultérieurs.
96
+
97
+ En raison de sa masse supérieure, un des corps parvient à attirer par gravitation des poussières du sillon planétaire dans un périmètre qui excède son diamètre. À l'issue de ce stade, il peut atteindre le kilomètre et est à la fois attractif pour ce qui l'entoure et résistant en termes de traînée. Il se forme alors un planétésimal, dont le diamètre peut atteindre cinq à dix kilomètres et la masse est de l'ordre de mille milliards de tonnes. Il deviendra un petit corps (astéroïde ou comète) ou une planète.
98
+
99
+ À ce stade, le système est peuplé de milliards de comètes coexistant avec des corps solides de tailles échelonnées du micromètre au kilomètre.
100
+
101
+ La formation de planète à partir des planétésimaux dure environ 100 000 ans et a fait l'objet de simulations numériques qui en donnent l'image suivante :
102
+
103
+ Les simulations numériques montrent que les orbites circulaires des cœurs planétaires sont perturbées par les interactions gravitationnelles mutuelles et ont tendance à devenir elliptiques, ce qui favorise la collision des cœurs et leur croissance par agglomération. Cette phase nettoie également le système en formation des innombrables planétésimaux résiduels qui, s'ils frôlent de trop près les planètes en formation sont détruits par la force de marée ou expulsés dans l'espace interstellaire.
104
+
105
+ Dans un disque circumstellaire d'environ un millième de masse solaire, une planète tellurique (ou rocheuse) peut se former en 10 à 100 millions d'années et le scénario qui précède rend compte avec succès de leur formation.
106
+
107
+ Expliquer la formation des planètes gazeuses — quelque 100 000 ans à 1 million d'années — comme Jupiter ou Saturne dans un disque de masse minimal, tel que précédemment défini est plus problématique.
108
+
109
+ Les planètes géantes sont sans doute constituées d'un cœur solide (métaux + silicates + glaces planétaires) qui doit ensuite capturer par gravité une enveloppe gazeuse, ce qui nécessite l'atteinte d'une masse critique en deçà de laquelle la pression due à l'énergie libérée par les planétésimaux qui entrent en collision avec le cœur planétaire est suffisante pour s'opposer à l'effondrement gravitationnel du gaz environnant, et l'enveloppe gazeuse reste peu importante. À l'emplacement des géantes gazeuses de notre système, la masse critique est de l'ordre de quinze masses terrestres ce qui correspond à peu près à la masse de Neptune ou d'Uranus.
110
+
111
+ Cette masse critique a été atteinte car ces planètes sont au-delà de la ligne des glaces où la quantité de matière solide disponible était plus importante grâce à la condensation de l'hélium et de l'hydrogène qui forment des glaces (méthane CH4, ammoniac NH3, neige carbonique CO2, glace d'eau H2O, etc.)[17].
112
+
113
+ Au-delà de la masse critique l'accrétion ne s'arrête qu'après épuisement du gaz disponible dans la fraction du disque où s'est formée la planète, ouvrant ainsi un sillon dans le disque protoplanétaire. Ainsi se forment des géantes gazeuses de la masse de Jupiter (trois cents masses terrestres) ou de Saturne (cent masses terrestres).
114
+
115
+ Encore faut-il pour cela que tout le disque ne soit pas déjà retombé sur l'étoile. Or sa durée de vie n'est que de un à quelques dizaines de millions d'années.
116
+
117
+ Les simulations montrent que pour former des planètes de la masse de Saturne et de Jupiter le disque doit posséder une masse de trois à cinq fois supérieure à la masse minimale suffisante à la formation des planètes telluriques et doit les former en un temps limité par la durée de vie du disque.
118
+
119
+ Les noms des planètes du Système solaire sont attribués par les commissions de l'Union astronomique internationale (UAI). Celles-ci adoptent de manière cohérente les noms des dieux de la mythologie romaine qui ont été imposés par l'astrolâtrie de la mythologie grecque[18]. En raison de sa couleur rouge, on dénomma la quatrième planète Mars en référence au dieu romain de la guerre (et donc du sang) et, plus récemment, la planète (136199) Éris, déesse de la discorde pour la planète naine dont la découverte a obligé les astronomes à redéfinir la notion de planète au détriment de Pluton, qui ne respecte pas le nouveau critère d'« élimination des rivales ».
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1
+ Plantae
2
+
3
+ Règne
4
+
5
+ Synonymes
6
+
7
+ Classification phylogénétique
8
+
9
+ Les plantes (Plantae) sont des organismes photosynthétiques et autotrophes, caractérisés par des cellules végétales. Elles forment l'un des règnes des eucaryotes[1]. Ce règne est un groupe monophylétique comprenant les plantes terrestres, les algues vertes, les algues rouges et les glaucophytes.
10
+
11
+ Le nombre d'espèces de plantes est difficile à déterminer, mais il existerait (en 2015) plus de 400 000 espèces décrites, dont la grande majorité sont des plantes à fleurs (369 000 espèces répertoriées), sachant que près de 2 000 nouvelles espèces sont découvertes chaque année[4]. Depuis le début du XXe siècle, trois espèces de plantes disparaissent chaque année, principalement victimes de la déforestation. Une plante sur cinq serait menacée d'extinction[5].
12
+
13
+ Les plantes ont été jusqu'au milieu du XXe siècle l'un des trois grands groupes dans lesquels les êtres vivants étaient traditionnellement répartis, les deux autres groupes étant celui des animaux et celui des fungi plus connus sous le nom de champignons. La division remonte aux environs du temps d'Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) qui différenciait les plantes, celles-ci ne se déplaçant pas, et les animaux souvent en mouvement pour attraper leurs proies. Dans son Historia Plantarum, Théophraste (371-288 av. J.-C.) décrit près de 480 plantes et est le premier à proposer une classification basée sur des caractères propres aux végétaux et non sur des caractères anthropocentriques. Il en envisage d'ailleurs plusieurs : selon lui, les végétaux peuvent être répartis en quatre groupes selon leur hauteur : les arbres (dendron, d'où la dendrologie), arbrisseaux (thamnos), sous-arbrisseaux (phruganon) et plantes herbacées (poa) parmi lesquelles il classe les plantes potagères et les céréales. Le savant grec considère également possible de distinguer à l'intérieur de ces grandes catégories les espèces domestiques et les espèces sauvages ou encore les espèces terrestres et les espèces aquatiques[6]. Il désigne le végétal et la plante de la même manière, avec le terme grec phytos (d'où la phytologie) alors que les Romains emploient les termes latins d'arbores et herbae[7].
14
+
15
+ Au cours du Moyen Âge apparaissent des usages botaniques pour les termes planta et vegetabilis : le premier désigne les végétaux selon leur usage, c'est-à-dire à des fragments que l’on « plante », le second faisant référence au verbe vegetare utilisé dans le vocabulaire religieux au sens de fortifier, vivifier, faire croître (d’un point de vue spirituel). À partir du XVIe siècle, les deux termes sont utilisés indistinctement ou alternativement pour désigner ce qui est vivant et immobile, par opposition à animalia (vivant et mobile) et à mineralia (non vivant et immobile)[7]. À cette époque, des botanistes, notamment les frères Jean et Gaspard Bauhin, entament une réflexion sur le classement des plantes[8]. Ils cherchent à établir des groupes naturels de plantes à partir de leur ressemblance mais c’est le botaniste Andrea Cesalpino qui fait progresser la classification des plantes. Dans son livre intitulé De plantis libri, paru en 1583, il propose quinze classes qui se basent sur des critères stables, tels que le caractère ligneux ou herbacé de la tige (« Arbores, Fructices, Suffructices et Herbae », les arbres, arbustes, arbrisseaux et herbes), la présence ou l'absence de graines, la forme du fruit, la présence ou l'absence d'une enveloppe autour d'elle, la forme de la racine. Cette classification commode est employée durant deux siècles[9].
16
+
17
+ John Ray (1628-1705), naturaliste anglais, propose d'établir un nouveau système de classification ayant pour fondement le plus grand nombre possible de caractères de la fleur, du fruit ou de la feuille[10]. Puis, Pierre Magnol (1638-1715), inventeur du terme famille, répertorie 76 familles de plantes. Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) établit un classement des végétaux suivant la structure des fleurs et introduit les notions d'espèce et de genre. Enfin, Carl von Linné (1707-1778), botaniste du roi de Suède, crée la base du système moderne de classification scientifique et codifie la nomenclature binominale des végétaux et des animaux. Ces deux groupes deviennent des règnes, végétal et animal. Sa classification des plantes basée sur le « système sexuel » (nombre d'étamines) divise les groupes naturels, et est encore un obstacle au progrès en systématique[9]. En 1763, Michel Adanson publie Familles des Plantes, dans laquelle il présente une classification naturelle basée sur « l'ensemble de toutes les parties de la plante » (65 caractères végétaux). Cette classification naturelle est poursuivie par les de Jussieu et par la classification de Candolle qui améliore le système de Jussieu, en introduisant notamment les caractères anatomiques, qui permettent de distinguer les végétaux vasculaires qui présentent un système de circulation de la sève, des végétaux cellulaires[9].
18
+
19
+ Un certain nombre d'espèces anciennement considérées comme des plantes, tels les champignons, les algues unicellulaires voire les algues pluricellulaires, commencent à être exclus de ce groupe pour former des catégories propres dès la fin du XIXe siècle[7].
20
+
21
+ Les premières classifications semi-phylogénétiques (basées sur une appréciation subjective d'ancienneté des caractères selon un postulat aujourd'hui abandonné[11]) sont l'œuvre de l'école allemande (classification d'Eichler (en) en 1883, classification d'Engler en 1924) et de l'école anglo-saxonne (classification de Bessey (en) en 1915, classification d'Hutchinson (en) en 1926)[12].
22
+
23
+ Les classifications modernes prémoléculaires des Angiospermes (classification de Takhtajan en 1943, classification de Cronquist en 1957, classification de Thorne en 1968, classification de Dahlgren en 1975) sont régulièrement révisées en fonction de progrès de la connaissance permettant de proposer de nouvelles hypothèses évolutives. Ces classifications complètent les classifications phylogénétiques moléculaires actuelles, notamment les classifications phylogéniques moléculaires en clades de l'Angiosperm Phylogeny Group. Au début du XXIe siècle, la systématique est ainsi basée sur une organisation phylogénétique rendue plus concrète par la mise en évidence de synapomorphies morphologiques ou biochimiques[13].
24
+
25
+ Aujourd'hui la communauté scientifique francophone privilégie le terme végétaux plutôt que celui de plante, mais dans le même temps ces deux termes ne désignent plus vraiment un groupe homogène dans les classifications phylogénétiques[7].
26
+
27
+ Le biologiste Marc-André Selosse estime la définition du terme végétal discutable et arbitraire. Si on réunit tous les eucaryotes capables de photosynthèse, alors ce terme « flou » correspond à un groupe polyphylétique dans lequel sont rassemblées des espèces de nombreuses lignées évolutives diverses qui ont acquis (parfois par convergence) un plaste photosynthétique[15]. Chez plusieurs de ces lignées, la distinction animal/végétal est d'ailleurs ténue. Le système des cinq règnes de Whittaker[16] comprend les « Plantae » comme des eucaryotes photosynthétiques pluricellulaires (notion de métaphytes, conception non valide mais présente encore dans les manuels scolaires)[17]. Selon une autre conception fonctionnelle macrocentrée, on peut resteindre cette définition à la lignée verte, tels les végétaux terrestres, les algues vertes et les algues rouges, ou plus restrictivement encore n'y inclure que les plantes vertes, la limiter aux plantes terrestres voire aux plantes à fleurs[18].
28
+
29
+ En classification classique, traditionnellement, seules les algues vertes ou Chlorophytes étaient considérées comme plantes, et ne formaient donc pas un sous-règne. La classification des autres algues dans le règne des plantes est une introduction de la classification scientifique amorcée depuis le XIXe siècle. Auparavant, elles ont été classées de façon variable avec les protistes. Les progrès de la phylogénie ont fait récemment disparaître certaines classes et des rapprochements morphologiquement étonnants s'opèrent dans la classification.
30
+
31
+ En classification classique ou traditionnelle, le sous-règne des Bryophytes (Bryophyta lato sensu) comprend trois divisions (ou embranchements) ou de végétaux terrestres non vasculaires : la division des Hépaticophytes (Hepaticophyta) : 6 000 espèces de plantes hépatiques ; la division des Anthocérotophytes (Anthocerotophyta) : 100 espèces d’anthocérotes ; et la division des Bryophytes (Bryophyta stricto sensu) : 9 500 espèces de mousses.
32
+
33
+ Le sous-règne des Trachéobiontes (Tracheobionta ou Tracheophyta) est composé, selon une classification traditionnelle :
34
+
35
+ Les chiffres montrent la domination qu’exercent aujourd’hui les Angiospermes (Magnoliophyta) parmi les plantes.
36
+
37
+ L'image ci-contre représente un arbre phylogénétique des plantes vivantes, montrant les éléments suivants :
38
+
39
+ Voir aussi les articles Archaeplastida (classification phylogénétique) et Chlorophyta (classification phylogénétique).
40
+
41
+ En agriculture, une grande division est souvent faite entre les plantes herbacées et les plantes ligneuses (celles qui forment du bois).
42
+
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+ Dans le cadre des théories sur l’optimisation de l’exploitation de ressources minérales disponibles ponctuellement dans le temps et l’espace, la compétition qu'on observe entre les modules[22] d'une même plante à la recherche de nourriture, présente des similitudes avec les comportements de fourrageage chez les animaux[23]. Mais au niveau général, elle présente de fortes divergences. L'autotrophie de la plante la rend immobile (ce qui lui permet de souder les cellules végétales entre elles par leur paroi pectocellulosique qui confère rigidité mécanique[24] et résistance à l'ensemble)[25], ce qui l'oppose à l'animal, hétérotrophe, au corps plus mou et mobile. À nutrition égale, l'investissement énergétique alloué à la mobilité (au coût énergétique élevé) est important chez les animaux, alors que les plantes investissent surtout dans leur croissance, leur repousse (modules) et dans leurs défenses chimiques contre les herbivores et contre les pathogènes[26].
44
+
45
+ Les associations symbiotiques avec des mycorhizes concernent environ 90 % des plantes vasculaires. Ces champignons mycorhiziens assurent l'essentiel de la nutrition hydrominérale des plantes. Par provocation, il est tentant de dire que « les plantes, dans leur état naturel, ont des mycorhizes plutôt que des racines »[27].
46
+
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+ Une hypothèse est que les plantes ont évolué morphologiquement et physiologiquement pour purger l'excès de carbone atmosphérique par le processus de photosynthèse[28].
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+
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+ Il existe des plantes presque partout sur la Terre - dans le désert, sous l'eau, dans les forêts tropicales et même en Arctique. Toutefois, leur répartition à la surface de la Terre est fonction des conditions climatiques. Ainsi, pour rendre compte des principaux groupes de végétaux, le climatologue et botaniste allemand Wladimir Köppen a établi une classification des climats. Cette classification, publiée pour la première fois en 1901 et remaniée à plusieurs reprises depuis, est la plus ancienne et la plus connue.
50
+
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+ La classification de Köppen comprend cinq groupes de climats eux-mêmes divisés en cinq types climatiques. Le contour de chaque groupe correspond à la satisfaction d'un critère lié à la température de l'air ou combinant à la fois la température de l'air et le niveau des précipitations.
52
+
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+ La zone tropicale s'étend de part et d'autre de l'équateur entre le tropique du Cancer (23° 27' de latitude nord) et le tropique du Capricorne (23° 27' de latitude sud). Elle représente l'une des grandes zones climatiques nées de la circulation générale de l'atmosphère et de son déplacement saisonnier. Cette zone couvre environ 45 % de la surface globale des forêts. La température moyenne du mois le plus froid est supérieure à + 18 degrés Celsius. La végétation correspondante est la forêt tropicale ou la savane.
54
+
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+ Ces régions sont essentiellement caractérisées par la présence d'arbustes et d'herbes qui se sont adaptés à l'environnement désertique et qui, par un système de racines souterraines peu profond mais étendu à proximité de la surface (fasciculé), arrivent à récolter une quantité d'eau suffisante à leur croissance. La végétation est très peu développée et recouvre peu d'espace. Les espèces sont appelées xérophytes (du grec xero = sec, et phytos = plante), il existe des cactus, des plantes à cuticule épaisse pour limiter l'évapotranspiration, des plantes en coussinets, des succulentes (exemple famille des Crassulassées, dont le Sedum ou la joubarbe). La plupart des plantes chlorophylliennes de ces régions fonctionnent grâce à la photosynthèse en C4.
56
+
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+ En Europe, cette forêt s'étend de la forêt boréale à la forêt méditerranéenne (entre 40° et 55° nord). Le régime thermique est modéré avec en hiver un peu de gel sur la partie supérieure des sols, et un été modérément chaud. Il existe trois espèces dominantes.
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+
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+ Il existe deux grands types de végétation en milieu polaire et subpolaire incluant la toundra, située entre 55° et 70° nord, une végétation dominée par les herbes et les mousses, souvent associées à divers arbustes. C'est une formation végétale continue et basse avec l'absence d'arbres à cause d'un sol gelé en profondeur en permanence, le pergélisol (température inférieure à 0 °C). L'absence d'arbres est aussi due à un raccourcissement de la période de végétation (l'été ne dure parfois qu'un à deux mois) ; et la taïga, une forêt boréale de grands conifères, typique de la Sibérie et du Canada. Les hivers sont plus longs et plus rigoureux et les mois d'été sont plus chauds (température supérieure à 10 °C). Cela devrait représenter la limite entre la taïga et la toundra. Le sous-bois est constitué de plusieurs conifères à aiguilles et de fougères. Dans l'hémisphère sud, cette formation végétale est plus réduite (dans les îles de l'Antarctique, la toundra en touffes domine la région).
60
+
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+ La classification des types biologique, selon Christen Christiansen Raunkiær, est une classification écologique, qui classe les plantes selon la manière dont elles protègent leurs bourgeons à la mauvaise saison (froide ou sèche) ; elle distingue cinq groupes ou types biologiques de végétaux :
62
+
63
+ Yinon et ses collègues ont en 2018 publié[29] une évaluation quantitative du carbone stocké dans le vivant, montrant que si les plantes comptent bien moins d'espèce que le règne animal (moins que le seul groupe des arthropodes par exemple), en revanche elles constituent au sein du Vivant le « règne » qui domine largement en termes de poids de carbone, puisqu'elles sont constituées de 80 % de tout le carbone stocké par des organismes. Le carbone de tout le Vivant terrestre et marin pèserait aujourd'hui environ 550 gigatonnes (Gt) dont 450 Gt sont des plantes, loin devant les bactéries (70 Gt) et les champignons (12 Gt), et très loin devant la faune. En effet, la faune dont l'Homme fait partie ne compte que pour 2 Gt de Carbone (dont 50 % sont sous forme d'arthropodes), loin devant les humains qui avec 0,06 gigatonnes sont comparables aux termites ou au krill et des termites ; cependant ajoutent les auteurs, la pression de l'Homme sur le reste de la biomasse terrestre et marine est depuis 10 000 ans énorme : L'humanité a beaucoup déforesté et elle utilise une grande quantité de végétaux pour nourrir ses troupeaux de bovins, porcs et autres animaux domestiques ou de compagnie dont le poids en carbone est aujourd'hui environ 20 fois plus élevé que celui que tous les mammifères sauvages (tout comme nos volailles domestiquées dépassent en poids l'ensemble des autres oiseaux). L'humanité aurait déjà divisé par deux la biomasse végétale[30],[29] (qui joue aussi un rôle majeur pour le climat local et global, comme puits de carbone et source d'évapotranspiration).
64
+
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+ Les plantes vivant dans les milieux où l’eau est une source limitante ont dû développer plusieurs mécanismes afin de limiter leur perte d’eau. Certaines sont en dormance lors de la saison sèche et en germination lors de la saison de pluie, tandis que d’autres perdent une partie de leurs feuilles pendant la saison sèche, conservant ainsi quelques feuilles pour la photosynthèse. Les racines des plantes utilisant des stratégies d’évitement de la sécheresse sont plus profondes et plus épaisses et certaines possèdent des tiges souterraines leur permettant de stocker de la nourriture (principalement les hydrates de carbone) et de l’eau pendant de longues périodes. Leurs feuilles sont souvent épaisses et coriaces et possèdent peu de stomates. Ceux-ci sont habituellement situés sur la face abaxiale (dorsale) de la feuille, ce qui ralentit la vitesse de transpiration. Certaines feuilles possèdent des trichomes laineux réfléchissant ainsi la lumière et empêchant les feuilles de s’échauffer et de perdre leur eau trop vite. Les stomates des plantes adaptées dans les milieux arides ou semi-arides sont souvent dans des cryptes de la surface foliaire, ce qui réduit la vitesse de transpiration[31].
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+
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+ On appelle xérophytes les plantes capables de vivre et grandir dans des conditions de sécheresse marquée.
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+
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+ Les
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+ plantes de montagne ont développé plusieurs stratégies face à un milieu où
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+ la neige persiste longtemps au sol, où il y a une courte saison végétative, une extrême sécheresse, du vent, de fortes amplitudes thermiques, etc. Le refroidissement ralentit notamment la photosynthèse et la croissance[32]. Ces plantes, ainsi que ceux vivant dans la toundra, ont alors développé des adaptations afin d’éviter le froid et d’en limiter ses effets. Tout d’abord, certaines sont de petites tailles, leur permettent de profiter de la chaleur à la surface du sol et d’une protection contre le vent par le recouvrement de la neige. D’autres végétaux, dans la toundra notamment, comme le bouleau et le saule, forment une couverture au sol, c’est-à-dire qu’ils poussent à l’horizontale et non à la verticale[33]. La forme des plantes peut aussi être différente. Un motif en coussinet réduit l’évaporation et emprisonne la chaleur des rayons du soleil. Les feuilles de certaines plantes peuvent être réduites et épaisses et leur surface épaisse et cireuse empêchant la perte d’eau par des vents desséchants. D’autres plantes poussent comme une rosette, un tapis épais ou tout simplement blotties ensemble pour conserver leur chaleur et les aider à croître. Un duvet peut aussi les protéger du froid. Cette pilosité forme un écran qui limite la déshydratation provoquée par les vents et réfléchit une partie des rayonnements solaires en excès. Les plantes adaptées au froid ont habituellement un cycle de
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+ reproduction rapide pour contrer le fait que l’été soit court et que l’hiver soit long et un système racinaire peu profond.
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+
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+ Toute plante qui est en contact avec des concentrations anormalement fortes en sel se nomme halophyte[34]. Afin de pouvoir survivre dans ces conditions, les racines de ces plantes ont un potentiel osmotique très faible pour pouvoir maintenir un gradient entre la plante et les racines. De plus, le sel peut se concentrer dans les feuilles les plus basses, celles qui tombent avant les autres, ce qui permet d’éviter les effets toxiques du sel. Il peut aussi s’accumuler dans des organes, tels que des glandes à sels ou des vésicules, qui s’occupent de l’excréter.
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+ Un autre type de plante peut se développer dans les milieux salés, il s’agit des glycophytes. Ceux-ci excluent les ions de leurs feuilles et les accumulent dans les racines et les tiges[35].
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+ Les hydrophytes représentent le groupe de végétaux vivant entièrement ou partiellement dans l’eau[35]. L’ensemble de leur appareil végétatif est donc en contact avec l’eau. Comme la concentration du dioxygène dans ce milieu ne se retrouve pas à la même concentration que dans l’air, ces plantes ont développé des stratégies d’acquisitions. Entre autres, elles possèdent des aérenchymes, un tissu parenchymateux (constitué de cellules vivantes) comportant de larges espaces intercellulaires remplis d’air, servant à transporter le dioxygène des parties hors de l’eau vers celles sous l’eau[36]. De plus, ces plantes absorbent l’eau directement du milieu extérieur grâce à la surface de leur feuille qui n’est pas ou peu cutinisée (substance prévenant les pertes d’eau). Il n’y a alors aucune transpiration effectuée[35].
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+
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+ La plupart des végétaux possèdent des adaptations qui leur permettent de survivre ou de se défendre contre les agressions. Une étude de 2018 a conclu que leur système de signalisation était très proche[évasif] du système nerveux des animaux[37]. Ces dernières sont adoptées en réponse à une agression ou à un agresseur afin d’en minimiser les dégâts, voire de les éliminer. Toutefois, il faut savoir qu’ériger des structures de défense a un coût. En effet, par exemple, à la suite de l’apparition d’un polluant atmosphérique, une plante présentera des signes de faiblesse allant d’une baisse de rendement aux nécroses, puisqu’elle a dû consacrer beaucoup d’énergie à la construction de structures de défense[38].
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+
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+ Les plantes présentent diverses défenses contre les herbivores. Ces dernières peuvent être physiques, chimiques, mais également symbiotiques. Elles peuvent ériger des structures qui préviendront l’herbivorie telles que des épines, des trichomes, ou posséder des parois cellulaires composées de lignine, une substance n’étant pas digestible par les mammifères[39]. Elles peuvent aussi produire des composés qui auront mauvais goût, qui seront toxiques ou qui attireront les prédateurs des herbivores (surtout pour les insectes). La production de canavanine par les plantes, par exemple, peut être toxique pour les insectes qui l’ingèrent car cet acide aminé prend la place de l’arginine dans les protéines de la victime, altérant ainsi leurs fonctions. Avec le temps, cette stratégie limite l’herbivorie de ces insectes qui trouvent de nouvelles sources de nourriture, ce qui protège les plantes[40].
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+ Certaines plantes sont aussi capables de s’adapter à l’apparition d’un polluant dans leur environnement. Parmi ces polluants, on retrouve entre autres l’acide fluorhydrique, qui perturbe le métabolisme du calcium des végétaux, ainsi que l’ozone, qui oxyde les composés des plantes et donc, qui leur est très néfaste. En réponse à cette dernière substance, une plante peut produire des composés phénoliques ou augmenter la production de cire cuticulaires pour se défendre[38].
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+
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+ Les plantes se protègent de la sécheresse en limitant leur perte d’eau par transpiration en fermant leurs stomates. Par contre, lorsque la plante requiert un apport de CO2, elle se doit d’ouvrir ses stomates. Elle peut alors avoir des défenses physiques limitant les pertes d’eau par les stomates comme des cryptes contenant des trichomes. Ces petits poils se joignent aux cryptes pour limiter l’accès aux courants d’air qui assèchent la plante en diminuant sa couche limite. Ils peuvent aussi se retrouver en surface des feuilles où ils auront la même utilité. Aussi, dans certains cas, lorsqu’on retrouve des conditions asséchantes, les feuilles des végétaux peuvent se replier de façon à ne pas exposer leurs stomates. Ces plantes, en conditions humides, se déplieront pour ainsi exposer leurs stomates à l’air ambiant. Une plante vivant dans des conditions très asséchante pourra aussi survivre en constituant des réserves d’eau lors de pluies et en les utilisant lors de périodes de sécheresse. C’est le cas, entre autres, chez les plantes grasses ou plantes succulentes[41].
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+ Les plantes ne sont pas toutes exposées aux mêmes conditions. Certaines ont développé des adaptations leur permettant de résister au froid. L’une d’entre elles consiste à avoir une très petite taille et donc à se situer le plus près du sol possible où la température est habituellement de quelques degrés plus élevée. De plus, lorsqu’il y a de la neige, ces plantes se retrouvent protégées du froid et du vent par cette dernière. Une autre façon de réduire les dommages causés par le froid est d’adapter une forme circulaire. Non seulement cette forme procure une meilleure protection contre le froid, elle permet aussi de limiter les pertes d’eau puisque c’est celle qui a le plus petit rapport surface/volume[42].
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+
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+ Il existe, selon leur degré de différenciation, quatre grands types d'organisation incluant les thallophytes, plantes vivant en milieux humides, caractérisées par un thalle, appareil végétatif peu différencié en forme de lame - algues ; les bryophytes : ce sont les mousses et les hépatiques, dont l’appareil végétatif commence à se différencier en tige et feuille. Ils constituent une nouvelle étape vers le passage de la vie aquatique à la vie terrestre ; les tracheophyta (anciennement appelées cormophytes ou « végétaux supérieurs ») : ce sont les plantes vasculaires ou plantes à racines (rhizophytes), qui comprennent les ptéridophytes (fougères) et les spermaphytes (plantes à graines). L’appareil végétatif est maintenant bien différencié en racine, tige, feuille et surtout vaisseaux conducteurs de sève (phloème et xylème). C’est grâce à ces vaisseaux conducteurs et à leur port dressé et rigide (par synthèse de la cellulose dans l’espace intercellulaire de ces vaisseaux, pour la construction d’un squelette de bois) que ces plantes sont adaptées au milieu terrestre.
91
+
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+ La pathologie végétale étudie les maladies dont souffrent les végétaux. Le terme phytopathologie sous-entend des maladies causées par des agents infectieux externes à la plante. Il peut s’agir de micro organismes (bactéries et champignons), de virus, ou encore d’insectes. Ainsi, il existe différents types de maladies (bactériennes, virales, cryptogamiques, à phytoplasmes, à nématodes…) qui dépendent de l’agent infectieux de départ. Les maladies parasitaires des végétaux sont aussi générées par des problèmes environnementaux, la pollution ou encore par la destruction de certaines biodiversités qui génèrent des modifications de notre écosystème.
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+
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+ Toutes les espèces végétales peuvent être sujet à des phytopathologies. Par conséquent, les cultures exposées peuvent développer des symptômes très différents tels que :
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+ Les phytovirus ont la particularité de pénétrer la cellule végétale de leur hôte afin de tirer profit des mécanismes de la cellule et donc pouvoir, par la suite, se reproduire.
97
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+ C’est notamment le cas du virus de la mosaïque du tabac qui s’attaque aux plants de tabac. Constitué d’un brin d’ARN spiralé autour duquel se développe des sous-unités protéiques, il a été le premier virus identifié. Cet ensemble de protéines constitue la capside du virus. Une fois la plante infectée, les feuilles de cette-dernière vont prendre l’apparence d’une mosaïque, d'où le nom du virus. Il est généralement transmis par voie mécanique notamment grâce aux vêtements ou aux structures de serres, voie qui s'avère être très efficace. Pour limiter la propagation de ce virus, il est recommandé de pratiquer la prophylaxie poussée.
99
+
100
+ Les bactéries peuvent être à l’origine de nombreuses phytopathologies et engendrer différents symptômes tels que des pourritures, des chancres, des nécroses, des jaunissements… Pour s’introduire dans la plante, les bactéries se faufilent par des ouvertures naturelles (stomates) ou bien par des blessures.
101
+
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+ Il résulte de la colonisation de la plante par différentes bactéries telles que Clavibacter michiganensis sepedonicus ou Ralstonia solanacearum. Ce type d’infection fait des ravages sur les cultures de pommes de terre, de tomates ou encore de riz.
103
+
104
+ Par exemple, chez la tomate, l’agent pathogène est Ralstonia solanacearum. Cette bactérie vit enfouie dans le sol à une profondeur d’environ 30 cm. Elle peut donc être disséminée par les pratiques d’irrigation ou encore par les pratiques culturales pouvant blesser la plante et faciliter son infiltration. Son mode d’action est d’empêcher la circulation de la sève brute, constituée d’eau et de sels minéraux. Les feuilles de la plante sont alors privées de nutriments et se flétrissent. Lorsque la charge bactérienne est élevée, le flétrissement affecte toute la plante qui se rabougrit et meurt[44].
105
+
106
+ Il résulte de la colonisation des arbres fruitiers par des bactéries du genre Pseudomonas. Notamment Pseudomonas syringae, une bactérie Gram négative, qui produit une protéine permettant à l’eau de geler malgré des températures supérieures à 0 °C. Les plantes infectées sont alors plus sensibles au gel et reconnaissable par l’apparition d'une tâche brune de forme concave qui se répand sur les branches et le tronc de l’arbre. Puis survient une déformation de l’écorce, due au développement de boursouflures et de crevasses. Enfin, l’altération de l’écorce provoque un écoulement de gomme. Durant l’été, la bactériose végétale peut toucher les organes verts et les feuilles âgées de la plante[45].
107
+
108
+ C'est une maladie qui est générée par un manque de fer ou de magnésium et qui se manifeste par un manque de coloration sur les feuilles dû à un déficit en chlorophylle, mais une coloration très prononcée sur les nervures.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le poumon est un organe intrathoracique pair de l'appareil respiratoire, permettant l'échange des gaz vitaux, notamment l'oxygène et le dioxyde de carbone. L'oxygène est nécessaire au métabolisme de l'organisme, et le dioxyde de carbone doit être évacué. Le poumon droit pèse environ 650 grammes tandis que le poumon gauche pèse 550 grammes environ.
2
+
3
+ L'être humain possède deux poumons, gauche et droit, situés à l'intérieur du thorax dans les cavités pleurales, et séparés l'un de l'autre par le médiastin. A travers la plèvre, chaque poumon est en rapport, à sa face inférieure, avec le diaphragme, et à ses faces antérieure, latérale et postérieure, avec la cage thoracique. Le sommet du poumon affleure le creux sus-claviculaire, à la base du cou.
4
+
5
+ Le poumon droit est divisé en trois lobes (supérieur, moyen et inférieur), le gauche divisé en deux (supérieur et inférieur). À gauche, la partie lingulaire du lobe supérieur correspond au lobe moyen droit, tandis que la partie culminale (culmen) correspond au lobe supérieur droit. Les lobes sont séparés par des scissures, deux à droite (la grande ou « oblique », et la petite ou « horizontale ») et une à gauche (l'oblique).
6
+
7
+ Chaque lobe des poumons est divisé en segments pulmonaires :
8
+
9
+ Les artères pulmonaires amènent le sang depuis le ventricule droit, et se divisent jusqu'à former un réseau capillaire pulmonaire entre les parois des alvéoles bronchiques. C'est au sein de cette membrane alvéolo-capillaire que les échanges gazeux se réalisent, selon le gradient de pression des gaz.
10
+
11
+ Les veines pulmonaires ramènent le sang oxygéné vers le coeur, d'où il sera réinjecté dans la circulation systémique permettant l'oxygénation des organes.
12
+
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+ Les artères bronchiques assurent la vascularisation systémique des bronches.
14
+
15
+ Outre les échanges gazeux, les poumons participent à d'autres fonctions, comme la régulation du métabolisme acido-basique ainsi qu'un rôle de filtration du sang en éliminant de petits caillots.
16
+
17
+ Le poumon des vertébrés prend son origine embryologique dans une excroissance du pharynx. Il est désormais admis que cette origine est différente de celle de la vessie natatoire. L'un des arguments fort est que les poumons sont une divergence de la paroi ventrale et non dorsale du pharynx[1].
18
+
19
+ Les poissons dipneustes ont des poumons en plus de branchies. Les deux espèces africaines (Lepidosiren et Protopterus) ont deux poumons qui assurent 90% de leur apport en oxygène. L'espèce australienne (Neoceratodus) possède un seul poumon et la respiration pulmonaire n'est pas indispensable à sa survie.
20
+
21
+ Les deux espèces de cœlacanthes non éteintes (Latimeria) possèdent une poche de gaz avec des parois épaisses qui pourrait être le vestige d'un poumon ancestral.
22
+
23
+ Chez la majorité des serpents, un seul poumon subsiste, le poumon droit, le gauche étant soit atrophié soit absent[2]. On trouve un poumon gauche fonctionnel chez les espèces primitives de boa et de python. Ce poumon est vestigial ou complètement absent chez les autres serpents. Comme la majorité des organes internes des serpents, du fait de l'addition des vertèbres supplémentaires, il est allongé.
24
+
25
+ L'unique poumon droit a acquis de nouveaux diverticules chez certaines espèces :
26
+
27
+ Les serpents ont une trachée soutenue par des anneaux cartilagineux qui la maintiennent béante y compris lors de l'ingestion d'une proie les empêchant ainsi de s'étouffer.
28
+
29
+ Le poumon des oiseaux est très modifié, formant des faisceaux de tubes entre deux sacs aériens où l'air circule dans un seul sens. Contrairement aux autres poumons où l'air fait des mouvements de va-et-vient au cours d'un cycle inspiration/expiration.
30
+
31
+ Il existe également des « poumons » chez des protostomiens qui ne sont pas homologues des poumons de vertébrés, puisqu'ils sont formés par invagination de l'ectoderme. On les trouve chez les Chélicérates (araignée, scorpion), chez les crabes terrestres (Gecarcinidae, Grapsidae…) et chez les Gastéropodes Pulmonés (escargot) où c'est la cavité palléale qui joue le rôle de poumon, communiquant avec l'extérieur par un petit orifice appelé pneumostome. D'une manière générale, les poumons permettent une ventilation en milieu aérien tout en évitant la déshydratation.
32
+
33
+ C'est dans les alvéoles, petits sacs terminant les voies ventilatoires, appelés sacs pulmonaires ou vésicules pulmonaires, que se produisent les échanges gazeux. Ces alvéoles sont tapissées d'une paroi très fine (jusqu'à 0,2 μm ; pour comparaison, le diamètre des globules rouges est de 7 μm) contenant les capillaires. La surface totale destinée aux échanges est d'environ 140 m2[3] soit la taille d'un terrain de volley. Ceci permet aux alvéoles d'assurer leur rôle, qui est de transmettre l'oxygène au sang et d'en extraire le dioxyde de carbone.
34
+
35
+ Avant d'arriver dans les alvéoles, l'air inhalé a été réchauffé, humidifié et purifié par le mucus qui tapisse les voies ventilatoires. Il a emprunté des canaux qui se sont subdivisés (arborescence pulmonaire) 20 à 25 fois entre la trachée et les alvéoles[4]. Cet air est passé de la zone nasale à la grande surface développée des alvéoles, où les échanges gazeux peuvent se faire. Les organismes ont développé de puissants mécanismes de défense innée qui protègent et régénèrent en permanence les voies ventilatoires contre la plupart des bactéries, particules et virus y pénétrant. Ces mécanismes qui impliquent presque tout le mucus pulmonaire restent néanmoins sans effet, ou sont moins efficaces contre certains contaminants (radionucléides, fibres d'amiante, nanoparticules, ou toxiques respiratoires tels que lacrymogènes et produits utilisés dans les armes chimiques de la Première Guerre mondiale)[réf. souhaitée].
36
+
37
+ Au dernier niveau, celui des alvéoles, des pneumocytes de type 2 sécrètent le surfactant pulmonaire. Ce dernier est essentiel, car il permet de diminuer la tension superficielle en limitant la distension pulmonaire. Pour comparaison, son rôle est le même que le savon qu'on ajoute à l'eau afin de former des bulles de savon. Il prévient le collapsus des alvéoles en phase d'expiration. Son immaturité chez le nouveau-né prématuré peut être responsable de la maladie des membranes hyalines.Ce surfactant naturel est lavé par l'eau lors des noyades, ce qui impose une surveillance intensive des noyés réanimés.
38
+
39
+ Dépend essentiellement de la contraction des muscles ventilatoires qui provoque un gradient de pression entraînant l'air à l'intérieur des poumons. L'inspiration est donc qualifiée d'active, la contraction du diaphragme, qui augmente le diamètre vertical de la cage thoracique et des muscles intercostaux externes, qui augmente le diamètre antéropostérieur, entraîne une diminution de la pression à l'intérieur des poumons et donc une entrée d'air.
40
+
41
+ L'expiration naturelle est un phénomène passif, résultant de forces de rappel élastiques lorsque les muscles se relâchent qui font revenir la cage thoracique à son volume de début d'inspiration et donc chassent l'air des poumons. On peut néanmoins réaliser une expiration forcée, qui est active. Elle fait intervenir les muscles abdominaux et les muscles intercostaux internes.
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+
43
+ La ventilation pulmonaire permet la transformation du sang désoxygéné qui vient du cœur en sang oxygéné, qui y retournera pour être redistribué à l'ensemble du corps. Les échanges entre les alvéoles et le sang sont en fonction des différences des pressions partielles, un gaz diffusera de la pression élevée vers la pression basse selon la loi de Fick. La pression partielle des alvéoles étant de 100 mmHg pour le dioxygène et de 40 mmHg pour le dioxyde de carbone quand respectivement elle est de 40 mmHg et de 46 mmHg dans le capillaire, l'O2 va des alvéoles jusqu'au sang et le CO2 fait le chemin inverse. Le temps de contact entre le sang et les alvéoles est de 0,75 seconde, mais un tiers du temps seulement suffit pour atteindre les équilibres. Le système cœur-poumons est appelé petite circulation ; cette dernière a été mise en évidence la première fois par le médecin arabe Ibn Nafis en 1242 au Caire.
44
+
45
+ Le poumon est une porte d'entrée pour certains microorganismes, virus, gaz et micro- ou nanoparticules toxiques. En cas d'exposition chronique ou dépassant un seuil de toxicité aiguë, ces organismes et contaminants peuvent être d'intoxication et/ou de phénomènes inflammatoires et allergiques. Ainsi l'exposition à la pollution particulaire de l'air est source de phénomènes inflammatoires (facteur favorisant la cancérisation)[5].
46
+
47
+ La ventilation se déroule de façon inconsciente et rythmique grâce à l'activité de certains neurones du tronc cérébral. Sa régulation dépend essentiellement de la pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang, celle-ci étant captée par deux types de chémorécepteurs localisés en périphérie et dans le système nerveux central. Les premiers se situent dans la crosse de l'aorte et à la bifurcation des carotides, les seconds se situent sur la face ventrale du bulbe rachidien. Toute modification de la teneur en dioxyde de carbone dans le sang entraîne une réponse du rythme et de la profondeur de la ventilation.
48
+
49
+ Des modulations des activités ventilatoires peuvent aussi être dues à d'autres stimulations, comme au cours des émotions (peur, excitation… )
50
+
51
+ Le poumon, organe complexe, est maintenu stérile par les sécrétions qu'il génère, en particulier par un certain nombre de constituants[6] antimicrobiens présents dans le mucus. En sus des glycoprotéines, exemple mucines, on trouve des protéines antimicrobiennes du type lactoferrine[7], lysozyme, lactoperoxydase[8],[9],[10]. On trouve également d'autres protéines de type duox[11],[12] qui permettent la production de peroxyde d'hydrogène, peroxyde nécessaire à la production d'hypothiocyanite. On notera que cette fonction est altérée chez les patients atteints de mucoviscidose[13].
52
+
53
+ Une stimulation sympathique de l'arbre bronchique provoque une dilatation des bronches ainsi qu'une inhibition de la sécrétion de mucus. A contrario, une stimulation parasympathique provoque une constriction des bronches ainsi qu'une stimulation de la sécrétion de mucus.
54
+
55
+ Les explorations fonctionnelles ventilatoires comportent deux volets :
56
+
57
+ On appelle gaz du sang la mesure, sur un échantillon sanguin artériel généralement prélevé au niveau de l'artère radiale, de la pression partielle en dioxygène, en dioxyde de carbone, ainsi que du pH. Les résultats sont le reflet de la fonction respiratoire, ainsi que de l'homéostasie des bicarbonates par le rein.
58
+
59
+ La radiographie thoracique, réalisée de face et de profil, en inspiration profonde, explore le parenchyme pulmonaire, les axes bronchiques, la paroi thoracique et le contenu du médiastin (cœur, gros vaisseaux, trachée).
60
+
61
+ Au plan pulmonaire, elle recherchera des nodules ou des masses évocatrices de tumeurs, une dilatation du thorax compatible avec de l'emphysème ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive, des troubles ventilatoires (atélectasies), des opacités systématisées orientant vers une pneumopathie…
62
+
63
+ La tomodensitométrie thoracique en coupes millimétriques permettra une étude plus fine du parenchyme pulmonaire et des bronches.
64
+
65
+ Réalisée sous anesthésie locale ou générale, la fibroscopie bronchique présente un aspect diagnostic et un aspect thérapeutique.
66
+
67
+ Une fibroscopie diagnostique, réalisée le plus souvent au bronchoscope souple sous anesthésie locale, permet la visualisation des axes bronchiques et la réalisation de biopsies pour examen histologique. Un lavage broncho-alvéolaire permettra une recherche bactériologique et une étude cytologique. Certains marqueurs spécifiques peuvent également être recherchés sur le liquide de lavage.
68
+
69
+ Une fibroscopie interventionnelle, réalisée le plus souvent sous anesthésie générale avec un bronchoscope rigide, permet certains gestes thérapeutiques sur l'axe bronchique, comme la pose de prothèses sur des zones sténosées ou la réalisation de coagulation au laser sur des lésions faiblement hémorragiques.
70
+
71
+ Les pneumopathies infectieuses sont dominées par les maladies bactériennes, typiquement les pneumonies franches lobaires aiguës causées en majorité par le pneumocoque ou l'Haemophilus influenzae. Chez l'enfant, le Mycoplasma pneumoniae est également fréquent.
72
+
73
+ Les pneumopathies virales, varicelleuses ou herpétiques sont rares.
74
+
75
+ Les pneumopathies fongiques, comme la pneumocystose, la cryptococcose ou l'aspergillose, sont généralement des infections opportunistes sur un terrain d'immunodépression.
76
+
77
+ L'atteinte pulmonaire tuberculeuse se situe souvent aux sommets de chaque champ pulmonaire. Les lésions tuberculeuses sont des lésions excavées, appelées cavernes, pouvant être le siège d'une greffe aspergillaire ou d'une transformation tumorale.
78
+
79
+ Les tumeurs bénignes pulmonaires, rares, recouvrent plusieurs types histologiques bénins :
80
+
81
+ Les tumeurs malignes pulmonaires primitives, d'origine bronchique, recouvrent de nombreux types histologiques. On distingue deux grands types histologiques :
82
+
83
+ Les tumeurs secondaires sont des métastases d'une tumeur maligne atteignant un autre organe. Les tumeurs malignes du sein, du côlon et du rein métastasent fréquemment au poumon.
84
+
85
+ Les fibroses pulmonaires sont des maladies pulmonaires mutilantes, par perte d'élasticité et de compliance du parenchyme. Elles sont souvent idiopathiques, sans étiologie retrouvée, la plus fréquente étant la fibrose pulmonaire idiopathique, mais peuvent être secondaires à une exposition à une substance (amiodarone).
86
+
87
+ La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie pulmonaire chronique, généralement secondaire à un tabagisme important et prolongé, caractérisée par une distension des alvéoles et des volumes pulmonaires avec une destruction des parois alvéolaires.
88
+
89
+ L'asthme est une maladie inflammatoire chronique de l'arbre bronchique, caractérisée cliniquement par une dyspnée parfois majeure. Elle évolue par crises et associe trois phénomènes physiopathologiques :
90
+
91
+ Il existe quelques formes de parasitoses pulmonaires qui pourraient devenir plus fréquentes avec la mondialisation (accroissement des flux migratoires, tourisme, des voyages...).
92
+
93
+ Les pneumonies à éosinophiles (PE) parasitaires sont en 2016 dans le monde (mais essentiellement dans les pays tropicaux) la « première cause de pneumopathie à éosinophile dans le monde »[14].
94
+ Elle survient plus souvent chez l'enfant[15],[14] ; plus fréquentes dans les pays pauvres et parfois importées dans les pays dits développés à l'occasion de voyages (les zones concernées par les voyages sont à rechercher, car les tests diagnostiques se font selon le lieu où le patient a vécu ou voyagé. L’aspect radiologique du poumon et la chronologie du tableau clinique apportent aussi des indications au pneumologue. Les tableaux cliniques les plus fréquents sont :
95
+
96
+ dans la peau par des moustiques piqueurs. Sans traitement il peut conduire à une fibrose pulmonaire[14].
97
+
98
+ Parce qu'autrefois très rares dans les pays riches, elles sont souvent sous-diagnostiquées ou diagnostiquées tardivement ou rétrospectivement, surtout pour leurs « formes transitoires ».
99
+
100
+ Elles doivent faire partie du diagnostic différentiel des pleuro-pneumopathies communautaires, par exemple en cas d'épisode de wheezing ou de pneumopathie interstitielle diffuse, notamment chez des patients ayant fait un voyage/séjour, ou nés en zone tropicale ou subtropicale. L’éosinophilie sanguine est l'un des facteurs pouvant orienter le diagnostic vers une helminthiase mais elle n'apparait pas en cas de parasitose par des protozoaires.
101
+
102
+ La radiographie des poumons peut montrer un tableau diffus ou plus localisés.
103
+
104
+ Les parasites en cause sont par exemple :
105
+
106
+ Plus rarement, dont en Europe, le poumon peut être parasité par la douve hépatique (Fasciola hepatica à la suite de la consommation de
107
+ cresson souillé), ou par Trichinella spiralis (trichinose induite par la consommation de porc ou sanglier mal cuit)[14]...
108
+
109
+ La pleuroscopie est un examen avec un pleuroscope, endoscope que l'on passe par une ouverture thoracique.
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+ En géométrie euclidienne, un cercle est une courbe plane fermée constituée des points situés à égale distance d'un point nommé centre. La valeur de cette distance est appelée rayon du cercle.
2
+
3
+ Dans le plan euclidien, il s'agit du « rond » qui est associé en français au terme de cercle. Dans un plan non euclidien ou dans le cas de la définition d'une distance non euclidienne, la forme peut être plus complexe. Dans un espace de dimension quelconque, l'ensemble des points placés à une distance constante d'un centre est appelé sphère.
4
+
5
+ D'autres formes peuvent être qualifiées de « rondes » : les surfaces et solides dont certaines sections planes sont des cercles (cylindres, cônes, tore, anneau, etc.)[1].
6
+
7
+ Le cercle est un objet mathématique abstrait, qui peut servir à modéliser de nombreux phénomènes. Un certain nombre d'objets manufacturés ont une section circulaire : cylindres (rouleaux, roues, silos), sphères (ballon, balles, billes), cônes (rouleaux, entonnoirs). Les propriétés du cercles permettent donc de déduire des propriétés des objets, comme leur volume qui permet de déduire la masse de l'objet (connaissant sa masse volumique) ou sa contenance. Les objets de section circulaire sont intéressants pour principalement plusieurs raisons :
8
+
9
+ Certains objets répondent à plusieurs de ces éléments. Par exemple, le fait qu'un canon soit cylindrique :
10
+
11
+ Si un objet a une surface courbe, elle peut être localement approchée par un cercle. Ainsi, si l'on connaît les propriétés du cercle, on connaît les propriétés locales de l'objet. C'est ce qui a donné les notions de cercle osculateur, de rayon de courbure et d'harmonique sphérique.
12
+
13
+ Si l'on dispose des objets ou des personnes en cercle, on sait que l'on peut les atteindre avec le même effort depuis le centre, mais aussi que l'on peut les voir de la même manière, ce qui peut faciliter la surveillance. On peut aussi les désigner en faisant appel à un seul paramètre, la direction ; c'est par exemple l'intérêt des cadrans à aiguille. Cela donne aussi les notions de coordonnées cylindriques et sphériques.
14
+
15
+ De par sa définition, le cercle euclidien est très simple à tracer : il suffit d'avoir un objet dont les deux extrémités ont une distance constante, une corde tendue par exemple ou une branche (même tordue), ou de manière plus courante un compas. Il est donc simple de tracer un cercle « parfait », ce qui en fait un outil d'étude privilégié pour la géométrie.
16
+
17
+ Pour des problèmes et des formes plus complexes, on peut faire appel à la notion d'ellipse.
18
+
19
+ Le cercle peut servir à représenter de manière symbolique des objets « plus ou moins ronds » :
20
+
21
+ Du point de vue purement symbolique, il représente :
22
+
23
+ Pendant longtemps, le langage courant a employé le mot « cercle » autant pour nommer la courbe (circonférence) que la surface qu'elle délimite[5]. De nos jours, en mathématiques, le cercle désigne exclusivement la ligne courbe, la surface étant, quant à elle, appelée disque.
24
+
25
+ Le rapport de la circonférence du cercle à son diamètre définit le nombre pi.
26
+
27
+ D'autres termes méritent d’être définis :
28
+
29
+ Dans un plan muni d'un repère orthonormé, l’équation cartésienne du cercle de centre C (a,b) et de rayon r est :
30
+
31
+ Cette équation est en fait une application du théorème de Pythagore pour le triangle rectangle formé par le point du cercle et sa projection sur les deux rayons parallèles aux axes.
32
+
33
+ En mettant y en évidence, on obtient la double équation cartésienne du cercle (en fait une équation pour chaque demi-cercle délimité par le diamètre horizontal) :
34
+
35
+ Des équations paramétriques possibles du cercle (en fonction du paramètre θ qui exprime ici un angle orienté du vecteur joignant le centre du cercle à un de ces points par rapport au vecteur horizontal unité du repère) sont données par :
36
+
37
+ soit, pour un cercle centré sur l'origine (0 ; 0) :
38
+
39
+ et pour le cercle unité :
40
+
41
+ Grâce au théorème de l'angle inscrit dans un demi-cercle et à sa réciproque, on peut également déterminer une équation pour le cercle C de diamètre [AB] :
42
+
43
+ La géométrie analytique permet de déterminer l'intersection d'un cercle et d'une droite. Sans perte de généralité, l'origine du repère est le centre du cercle et l'axe des abscisses est parallèle à la droite. Il s'agit alors de résoudre un système de la forme :
44
+
45
+ donc de chercher les solutions x de
46
+
47
+ Trois cas se présentent, selon que la distance entre le centre du cercle et la droite est plus grande que le rayon, égale, ou plus petite :
48
+
49
+ Le cercle est une ellipse dont les foyers sont confondus au centre du cercle ; la longueur du grand axe est égale à la longueur du petit axe. C'est une conique dont l'excentricité e vaut 0. Elle peut être obtenue par l'intersection d'un plan avec un cône de révolution lorsque le plan est perpendiculaire à l'axe de révolution du cône (on parle parfois de « section droite » du cône).
50
+
51
+ En dessin industriel, un cercle est le plus souvent représenté avec son axe horizontal et son axe vertical (en traits d'axe : trait fin composé de tirets longs et courts), ou bien simplement avec son centre matérialisé par une croix droite « + » en traits fins. Une forme de révolution, pleine ou creuse (cylindre, cône, sphère) et vue selon l'axe de révolution est représentée par un cercle.
52
+
53
+ La longueur d'un arc de rayon r sous-tendu par un angle au centre α, exprimé en radians, est égale à αr. Ainsi, pour un angle de 2π (un tour complet), la longueur du cercle vaut 2πr.
54
+
55
+ L'aire du disque délimité par un cercle de rayon r vaut πr2 ; si l'on prend une corde de longueur l donnée et que l'on s'en sert pour délimiter une surface fermée, la surface ayant la plus grande aire est délimitée par un cercle.
56
+
57
+ Selon la légende de la fondation de Carthage, le souverain avait permis aux Phéniciens de fonder une ville dont le pourtour serait délimité par une peau de vache ; Didon en fit une grande lanière et choisit une forme circulaire pour avoir la plus grande surface.
58
+
59
+ La longueur d'une corde sous-tendue par un angle α est égale à 2r sin(α/2).
60
+
61
+ On peut exprimer le rayon r d'un cercle, la corde c et la flèche f d'un quelconque de ses arcs, selon deux d'entre eux, en appliquant le théorème de Pythagore au triangle rectangle formé par r – f, c/2 et r qui est l'hypoténuse :
62
+
63
+ La sinuosité de deux arcs de cercle semblables opposés joints dans le même plan en continûment dérivable est indépendante du rayon du cercle.
64
+
65
+ La tangente en un point du cercle est la perpendiculaire au rayon en ce point.
66
+
67
+ Cette propriété a des applications en optique géométrique : un rayon lumineux passant par le centre d'un miroir sphérique repart en sens inverse selon la même direction (on a une réflexion perpendiculaire au miroir). Si l'on met une ampoule au centre d'un miroir sphérique, la lumière est renvoyée de l'autre côté, ce qui permet par exemple de « rabattre » la lumière vers un miroir parabolique (principe du contre-miroir).
68
+
69
+ Considérons un cercle de centre O et un point A extérieur à ce cercle. On cherche une tangente à ce cercle passant par A ; le point de tangence est appelé T.
70
+
71
+ On utilise le fait que le triangle AOT est rectangle en T. Ce triangle rectangle est donc inscrit dans un cercle dont le centre est le milieu de [AO], ou encore, ce qui est équivalent, que l'hypoténuse a une longueur double de la médiane issue de l'angle droit.
72
+
73
+ On détermine donc le milieu I de [AO], puis on trace un arc de cercle de centre I et de rayon IO. Cet arc de cercle coupe le cercle aux points de tangence.
74
+
75
+ La médiatrice d'une corde passe par le centre du cercle.
76
+ Ceci permet de trouver le centre d'un cercle : il suffit de tracer deux cordes non parallèles et de rechercher l'intersection de leurs médiatrices.
77
+
78
+ On peut aussi montrer que les trois médiatrices d'un triangle sont concourantes et que le point de concours est le centre du cercle passant par les trois sommets, appelé cercle circonscrit au triangle.
79
+
80
+ Prenons sur un cercle trois points A, B et C, dont deux — A et C — sont diamétralement opposés (c'est-à-dire que [AC] est un diamètre). Alors, le triangle ABC est rectangle en B.
81
+
82
+ Ceci découle du fait que la médiane issue de l'angle droit vaut la moitié de l'hypoténuse (on a un rayon et un diamètre) ; ceci est une propriété du triangle appelée le théorème de l'angle inscrit dans un demi-cercle, ou théorème de Thalès (en Allemagne et certains pays anglophones).
83
+
84
+ Réciproquement, soit A et C deux points diamétralement opposés d'un cercle. Soit B un point du plan tel que ABC soit rectangle en B. Alors B appartient au cercle[6].
85
+
86
+ Prenons deux points distincts A et B du cercle. O est le centre du cercle et C est un autre point du cercle. Alors, on a
87
+
88
+ Pour l'angle au centre
89
+
90
+
91
+
92
+
93
+
94
+
95
+
96
+ A
97
+ O
98
+ B
99
+
100
+ ^
101
+
102
+
103
+
104
+
105
+
106
+ {\displaystyle {\widehat {AOB}}}
107
+
108
+ , il faut considérer le secteur angulaire qui intercepte l'arc opposé à l'arc contenant C.
109
+
110
+ Cette propriété est utilisée dans les appareils d'analyse spectrale par dispersion de longueur d'onde, c'est la notion de cercle de focalisation ou cercle de Rowland.
111
+
112
+ Si M est un point et Γ est un cercle de centre O et de rayon R, alors, pour toute droite passant par M et rencontrant le cercle en A et B, on a
113
+
114
+ Cette valeur ne dépend pas de la droite choisie, mais seulement de la position de M par rapport au cercle.
115
+
116
+ On peut remarquer que
117
+
118
+ On appelle alors puissance du point M par rapport au cercle Γ le produit des mesures algébriques MA et MB. Ce produit est indépendant de la droite choisie et vaut toujours
119
+
120
+
121
+
122
+ O
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+
124
+ M
125
+
126
+ 2
127
+
128
+
129
+
130
+
131
+ R
132
+
133
+ 2
134
+
135
+
136
+
137
+
138
+ {\displaystyle OM^{2}-R^{2}}
139
+
140
+ .
141
+
142
+ Lorsque le point M est à l'extérieur du cercle, il est possible de mener des tangentes au cercle. En appelant T le point de contact d'une de ces tangentes, d'après le théorème de Pythagore dans le triangle OMT, la puissance de M est MT2.
143
+
144
+ L'égalité :
145
+
146
+ est suffisante pour affirmer que la droite (MT) est tangente au cercle.
147
+
148
+ La puissance d'un point permet de vérifier que quatre points sont cocycliques : en effet, si
149
+
150
+ alors les quatre points sont cocycliques.
151
+
152
+ Inscription de cercles, de même rayon, dans un cercle, un triangle équilatéral, un carré[7]
153
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1
+ Le squelette (du grec skeletós, « desséché ») est une charpente animale rigide servant de support pour les muscles et les organes. Cette structure permet à un organisme pluricellulaire de protéger ses organes et de garder une certaine forme malgré la force exercée par la gravité terrestre. Il existe deux principaux types de squelettes : l'exosquelette, à la surface du corps, et l'endosquelette, à l'intérieur du corps.
2
+
3
+ L'exosquelette se retrouve chez certains invertébrés, comme les mollusques ou les arthropodes. Chez les vertébrés, le squelette est interne et est donc un endosquelette. Constitué de l'ensemble des os et des cartilages du corps, il est consolidé par des articulations et est actionné par les muscles squelettiques. Dérivé du mésoderme embryonnaire, le squelette est l'innovation à la base de l'évolution des vertébrés. Contrairement à l'exosquelette qui a plutôt tendance à limiter la taille de l'organisme, le squelette interne peut permettre au corps d'atteindre une taille élevée.
4
+
5
+ Le squelette forme, avec le système musculaire et une partie du système nerveux, l'appareil locomoteur.
6
+
7
+ Le squelette est une structure rigide qui intervient dans trois fonctions fondamentales : le soutien, la protection et le mouvement[1]. Le squelette permet à de nombreux organismes pluricellulaires de ne pas s'affaisser sous leur propre masse et de conserver une certaine forme. Chez de nombreuses espèces, il permet de protéger les tissus mous de l'organisme, comme le crâne des vertébrés qui enveloppe l'encéphale. Enfin, le squelette joue un rôle dans le mouvement de l'organisme en servant de point d'appui aux muscles squelettiques.
8
+
9
+ Dans les cellules eucaryotes, le réseau de filaments protéiques du cytoplasme forme le cytosquelette et permet de donner sa forme à la cellule.
10
+
11
+ C'est une structure dynamique qui permet de modifier la forme de la cellule et de la protéger, ainsi qu'à assurer la mobilité intracellulaire des organites. Le cytosquelette joue également un rôle important dans la division cellulaire.
12
+
13
+ L'hydrosquelette, ou squelette hydrostatique, est un compartiment fermé renfermant un liquide sous pression qui permet à l'organisme de protéger ses organes internes et de se déplacer par péristaltisme en milieu aquatique. En milieu terrestre, l'hydrosquelette ne sert qu'à la protection et ne peut pas intervenir dans la locomotion. Ce type de squelette se retrouve chez la plupart des cnidaires, des plathelminthes, des nématodes et des annélides.
14
+
15
+ Le squelette externe, ou exosquelette, est une enveloppe rigide en contact direct avec l'environnement qui se trouve à la surface du corps de certains animaux[1]. Il est aussi appelé « coquille » ou « carapace ».
16
+
17
+ Certains protistes, comme les radiolaires, ont une sécrétion durcie tapissant leur membrane cellulaire qui fait office d'exosquelette[2]. La coquille des mollusques est constitué essentiellement de carbonate de calcium. Les arthropodes sont recouverts d'un exosquelette articulé appelé cuticule.
18
+
19
+ La croissance d'un exosquelette est différente de celle d'un endosquelette. Chez les arthropodes, des mues successives remplacent l'exosquelette et permettent la croissance.
20
+
21
+ Le squelette interne, ou endosquelette, est le squelette des vertébrés. Le squelette humain est composé de 206 os. L'ensemble est constitué largement de calcium.
22
+ Les cellules de la couche musculaire des éponges sécrètent des bâtonnets et des fibres considérées comme un squelette interne. Certains échinodermes possèdent également un squelette interne, bien que superficiel, formé de cristaux de calcite.
23
+
24
+ Le squelette des vertébrés peut être osseux ou cartilagineux.
25
+
26
+ Dans le cas d'un squelette osseux, il est composé d'os reliés, aux articulations, par des ligaments. Les muscles sont reliés aux os par les tendons.
27
+
28
+ Il est rudimentaire et réduit à une notochorde (ou notocorde) chez les embryons et chez quelques formes adultes, d'une colonne vertébrale et de la tête chez certains reptiles et poissons; il se complique, chez la plupart des vertébrés, par l'adjonction d'appendices, les membres.
29
+
30
+ Chez certains animaux invertébrés ayant un corps mou, comme la pieuvre, la rigidité corporelle est assurée par une cavité remplie d'un liquide, c'est le squelette hydrostatique.
31
+
32
+ Longtemps utilisé pour étudier et enseigner l'anatomie, les squelettes humains sont de nos jours bannis des universités et centres de recherche. L'Inde était un des plus prolifiques fournisseurs de squelettes avant que le gouvernement en interdise l'exportation en 1985. Comme dans bien des domaines, il y a toujours un marché noir que les autorités de plusieurs pays tentent de stopper. Ce sont des groupes bien structurés qui gèrent ce réseau international de trafic de squelette humains. Malgré un gigantesque démantèlement en 2001, il semble qu'aujourd'hui ce type de commerce très lucratif existe encore[3],[4].
33
+
34
+ Les différentes classifications scientifiques des espèces ont utilisé différentes particularités de squelettes pour classer les espèces.
35
+
36
+ Les os du squelette sont l'un des seuls tissus qui possèdent une longue durée de conservation.
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+
38
+ Le squelette dans son intégralité, ou même que le crâne (voir Tête de mort), est une représentation voire une personnification de la mort.
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+ Dans les fictions, un squelette est un mort-vivant qui a perdu toute sa chair putréfiée.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le rein est un organe de l'appareil urinaire des vertébrés. Il a de multiples fonctions : hormonales, de régulation de la pression sanguine et d'élimination des toxines. Il assure ainsi, par filtration et excrétion d'urine, l'équilibre hydroélectrolytique (homéostasie) du sang et de l'organisme en général. Ses fonctions hormonales comprennent la synthèse de l'érythropoïétine, du calcitriol (forme active de la vitamine D) et de la rénine.
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+ Chez les amniotes, il est le plus souvent pair et situé dans l'abdomen, dans le rétropéritoine, suivant une symétrie plus ou moins bilatérale. Il est de taille et de conformation très variable en fonction des espèces : lisses chez les humains, lobulés chez les ruminants, diffus chez les oiseaux...
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+
11
+ Par abus de langage, le langage courant nomme souvent reins la zone des vertèbres lombaires (ex.: « tour de reins » pour parler de lombalgie). Les reins de certains animaux de production sont consommés par les humains, sous le nom de rognons.
12
+
13
+ La fonction complexe de cet organe vital a peut-être suscité l'ambivalence de sa réputation : objet de culte (il est cité 25 fois dans la Bible où il est considéré, selon l'art divinatoire tiré de l'examen hiéroscopique des reins de l'animal sacrifié, comme le siège de la sagesse, de l'intelligence et des émotions, notamment dans le Livre des Psaumes[1]), il a également longtemps été méprisé car jugé peu noble (assimilé à une passoire qui filtre les déchets pour constituer les urines)[2].
14
+
15
+ Chez l'être humain, les reins sont des organes aplatis, ovoïdes, dits « en haricot ». La face externe est convexe ; la face interne est concave, et accueille le hile qui se projette au niveau de la 1re vertèbre lombaire : il constitue la zone de transit des éléments vasculo-nerveux et des voies excrétrices urinaires.
16
+
17
+ La surface des reins est lisse chez l'adulte, de couleur rouge-brun. En moyenne, ils ont pour hauteur 12 cm, largeur 6 cm, épaisseur 3 cm[3] et pèse environ 150 g. Ces mensurations sont très variables d'un individu à l'autre.
18
+
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+ Les reins se situent dans l'espace rétropéritonéal, où ils se projettent par leur face postérieure dans la région lombaire. Celle-ci constitue d'ailleurs la principale voie d'abord chirurgicale du rein.
20
+
21
+ Ils sont placés entre la 11e vertèbre thoracique et la 3e lombaire (pour le rein gauche) et la 12e et l'espace entre la 3e et la 4e lombaire (pour le rein droit), le rein droit subissant la pression du foie sus-jacent.
22
+
23
+ Ils s'orientent[3] :
24
+
25
+ Un seul rein suffit pour vivre ; 5 % des individus n'ont qu'un rein, mais dans ce cas il s'agit le plus souvent du rein droit, mieux vascularisé et grâce à la présence du quadrilatère de Rogie qui favorise la stase veineuse et a des répercussions au niveau génital gauche.
26
+
27
+ Le rein est vascularisé par les artères et veines rénales et c'est par une échancrure dans la face concave que ces vaisseaux pénètrent dans le rein (hile du rein).
28
+
29
+ Les artères rénales sont 2 artères droite et gauche qui naissent de l’aorte abdominale au niveau de L1. L’artère rénale gauche est plus courte que la droite. Chaque artère rénale donne 2 branches terminales : une branche antérieure et une branche postérieure.
30
+
31
+ Les artères et les veines présentent les subdivisions suivantes, jusqu'au glomérule :
32
+
33
+ et
34
+
35
+ Vasa recta
36
+
37
+ Les veines rénales croisent en avant les artères rénales et se jettent dans la veine cave inférieure au niveau de L2. La veine rénale gauche est plus longue et de gros calibre.
38
+
39
+ Le parenchyme rénal est entouré d'une capsule dure, très résistante qui le protège. La partie périphérique du parenchyme est le cortex alors que la partie centrale est la médulla. Cette médulla n'est pas continue : elle est interrompue par des prolongements du cortex qui vont jusqu'au sinus rénal.
40
+
41
+ Le rein est innervé par le plexus rénal qui accompagne et entoure l'artère rénale. Il est innervé par le système nerveux sympathique et parasympathique.
42
+
43
+ L'innervation parasympathique est assurée par le nerf vague (X)[4].
44
+
45
+ L'innervation sympathique émerge des segments de la moelle spinale T10 à L1. Les fibres pré-synaptiques vont se réunir pour former les nerfs splanchniques, ceux-ci font synapse principalement dans le ganglion aortico-rénal. De là partent les fibres post-synaptiques qui vont innerver le rein[4]. Accessoirement on peut retrouver une innervation du 1er nerf splanchnique lombaire et l'implication des ganglions mésentérique supérieur et rénal.
46
+
47
+ Pour plus de détails sur l'innervation orthosympathique des viscères de l'abdomen, consultez l'article concernant les plexus prévertébraux.
48
+
49
+ Le rein a aussi une fonction endocrine (érythropoïétine, système rénine-angiotensine-aldostérone, calcitriol).
50
+
51
+ En raison de caractéristiques génétiques[5] ou liées aux traits de vie, la capacité des reins varie significativement selon les individus et selon l'âge. Elle est médiocre chez le nouveau-né et décline chez l'adulte avec l'âge. Les capacités fonctionnelles du rein peuvent être dégradées par diverses maladies et par l'exposition à certains toxiques (fluor, plomb, cadmium, autres métaux lourds, alcool ou excès de sodium…). En cas de déficience grave, les derniers recours sont la filtration externe du sang dans un rein artificiel (dialyse), ou la greffe de rein.
52
+
53
+ De l'extérieur vers l'intérieur :
54
+
55
+ Elle comporte les glomérules, les tubes contournés proximaux et distaux et les tubes collecteurs.
56
+ Les colonnes de Bertin, dans les espaces entre les pyramides de Malpighi.
57
+
58
+ Une pyramide et ses colonnes forment un lobe du rein.
59
+
60
+ Les néphrons qui se déversent dans le même canal collecteur forment collectivement un lobule du rein.
61
+
62
+ Les petits calices recueillent l'urine émise par les pyramides de Malpighi. L'union des petits calices forment les grands calices, il y a trois ou quatre grands calices par reins. Tube abouché à la pointe de la pyramide rénale, et qui en se rejoignant forment le bassinet.
63
+
64
+ Tube en forme d'entonnoir qui se jette dans l'uretère. Il est également appelé pyélon.
65
+ C'est l'endroit où va passer l'urine à sa sortie du néphron via le tube collecteur. Les bassinets tout comme les calices possèdent un tissu musculaire lisse qui se contracte et propulse l'urine par péristaltisme.
66
+
67
+ Le rein est issu de la métamérisation (segmentation puis formation de tubules) du mésoblaste intermédiaire (tissu du disque embryonnaire) en cordon néphrogène au cours de la 3e semaine de développement. Ce cordon se divise en 3 régions distinctes dans le temps et l'espace (selon un axe céphalo-caudal) qui vont évoluer successivement:
68
+
69
+ Voir aussi le paragraphe sur l'embryologie du néphron.
70
+
71
+ Le néphron est l'unité structurelle et fonctionnelle de base du rein.
72
+
73
+ C'est un tubule mince consistant en un amas de capillaires appelés glomérules, entourés d'un bulbe creux, la capsule glomérulaire.
74
+ La capsule glomérulaire amène à un long tubule entortillé en deux sections : le tubule contourné proximal, l'anse du néphron, le tubule contourné distal, et le tubule rénal collecteur.
75
+ Les tubules collecteurs se déversent dans les calices via les papilles, les calices se jettent dans le pelvis rénal (appelé également pyélon ou bassin), qui est connecté à l'uretère.
76
+ Chaque rein humain compte environ un million de néphrons. Le nombre de néphrons, fixé à la naissance, est d'une grande variabilité. Il dépend de multiples facteurs dont l'âge gestationnel, le retard de croissance intra-utérin, l'état nutritionnel maternel.
77
+
78
+ Hormis sa fonction principale de filtration et d'épuration du sang, le rein intervient à bien des niveaux, notamment dans la régulation de la pression artérielle. Par sa fonction de synthèse de substances spécifiques régulatrices, notamment :
79
+
80
+ Ceci explique pourquoi l'apport excessif de sel fait augmenter la pression artérielle : les mouvements de sodium dans le rein se font également passivement, donc si on augmente notre apport en sodium (sel), cela entrainera une réabsorption accrue d'eau également provoquant une augmentation de volémie donc de pression car :
81
+ PA = DC × Rp
82
+ DC = FC × VES
83
+ PA = pression artérielle
84
+ DC = débit cardiaque
85
+ Rp = résistance périphérique
86
+ FC = fréquence cardiaque
87
+ VES = volume d'éjection systolique (volume éjecté par le ventricule cardiaque gauche à chaque contraction)
88
+
89
+ On sait que les entrées et sorties en sodium sont équivalentes, la quantité absorbée est éliminée au début mais si l'apport en sel n'est plus ponctuel mais continu, alors une autre limite est fixée et l'élimination se fait moins bien ; ceci augmente avec l'âge.
90
+
91
+ Un adulte reçoit normalement le quart du débit cardiaque à chaque minute. Son rein est irrigué en moyenne chaque jour par plus de 1 700 litres de sang (toutes les quatre minutes, la totalité du sang de l'organisme, soit près de 6 litres, est filtré en traversant cet organe), soit environ 900 litres de plasma sanguin. Sur ces 900 litres de plasma, 20 % sont filtrés au niveau des glomérules rénaux pour former 180 litres d'urine primitive qui subit par les différents segments du tubule rénal des modifications, essentiellement des phénomènes de réabsorption (plus de 99 % de l'eau et des sels filtrés sont réabsorbés), aboutissant à la production d'1 à 2 litres d'urines définitives. La diurèse quotidienne normale est de 1 à 1,5 L dépendant des apports hydriques[6]
92
+
93
+ Lors du sommeil, le taux d'ADH sécrété par l'hypophyse augmente, ce qui a pour effet d'augmenter la réabsorption d'eau par le rein, donc de diminuer la quantité d'urine excrétée.
94
+
95
+ Le débit de filtration glomérulaire normal est de 120 à 130 mL/min (un débit anormal sert à diagnostiquer l'insuffisance rénale chronique) soit les 180 litres d'urine primitive quotidienne[6].
96
+
97
+ L'insuffisance rénale chronique (IRC) semble en augmentation dans les pays riches, probablement secondairement à
98
+
99
+ Elles peuvent être dues à des anomalies génétiques ou à une malformation survenue lors du développement (polykystose rénale le plus souvent, ou reflux vésico-urétéral chez l'enfant), des infections (fréquemment à la suite d'angines, d'infection urinaire, de tuberculose dans les pays en développement) ou à des intoxications ou séquelles d'intoxications. Certains cancers du rein pourraient être précocement induits par des perturbateurs endocriniens. La défaillance du rein peut apparaître brutalement 10 à 40 ans après le début de l'affection.
100
+
101
+ Malformation congénitale : l'exposition prénatale à l'alcool peut provoquer une diminution de la quantité de néphrons[8], des reins en fer à cheval[9].
102
+
103
+ On classe généralement les maladies rénales en :
104
+
105
+ Un rein artificiel (ou générateur de dialyse) est un dispositif médical permettant d'épurer le sang des patients dont les reins ne fonctionnent plus.
106
+
107
+ Le bicarbonate de sodium s'avère efficace pour ralentir la progression de maladie rénale chronique - études ayant exclu les personnes souffrant d'obésité morbide associée, de troubles cognitifs, de septicémie chronique, d'insuffisance cardiaque manifeste ou d'hypertension non contrôlée[11],[12],[13].
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+ Le système excréteur chez les autres animaux est constitué d'organes excréteurs et des canaux excréteurs associés :
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+ Reptilia
2
+
3
+ Classe
4
+
5
+ Ordres de rang inférieur
6
+
7
+ Le nom reptiles (du latin reptile, « rampant ») désigne des animaux terrestres à température variable (ectothermes), au corps souvent allongé et recouvert d'écailles, et dont la démarche, pattes écartées et corps proche du sol, est proche de la reptation. Ce groupe, que les sources notamment antérieures au XXIe siècle considèrent comme un taxon dénommé Reptilia, inclut dans ce cas des animaux disparus comme les dinosaures, les ichthyosaures, les plésiosaures, les pliosaures, les ptérosaures[note 1]. Depuis l'essor de la cladistique et surtout du cladisme, un nombre croissant de chercheurs considère que le mot reptile ne doit plus être utilisé comme un taxon valide car il ne désigne pas un groupe holophylétique dont les espèces descendent toutes d'un ancêtre commun « reptilien » exclusif, mais forment un regroupement paraphylétique d'espèces semblables par les caractères de l'ectothermie et des écailles. Le groupe « reptiles » serait ainsi paraphylétique parce que les ancêtres communs du groupe ont aussi produit une descendance ne possédant pas de tels caractères : les mammifères et les oiseaux.
8
+
9
+ Ces chercheurs affirment que les reptiles actuels, crocodiliens, tortues, rhynchocéphales et squamates appartiennent à des lignées moins apparentées entre elles qu'avec d'autres lignées non « reptiliennes » comme les oiseaux : les crocodiliens par exemple sont plus proches des oiseaux que des lézards ou des tortues. De plus, certains groupes fossiles autrefois considérés comme des « reptiles » possèdent des caractéristiques que n'ont pas les reptiles actuels : les ichtyosaures, se sont révélés avoir été vivipares ; d'autres tels les ptérosaures étaient velus et enfin les dinosaures ont révélé parmi eux des formes à température constante (homéothermes) et parmi eux, les théropodes ont donné naissance aux oiseaux.
10
+
11
+ C'est pourquoi, en Occident, depuis les années 1980, le regroupement des reptiles en tant que taxon a été abandonné par les scientifiques cladistes désormais majoritaires, ainsi que dans l'enseignement primaire et secondaire français[1],[2],[3]. En revanche, il est toujours largement utilisé dans le langage courant, dans les institutions scientifiques d'autres pays (notamment la Chine, les pays hispanophones et russophones), et il est toujours formellement reconnu comme une classe valide dans la systématique évolutionniste, une école de taxonomie toujours active[2],[4],[5].
12
+
13
+ La classe Reptilia comprend quatre ordres d'espèces contemporaines :
14
+
15
+ L'étude de ces animaux forme une des deux branches de l'herpétologie, l'autre étant l'étude des amphibiens, anciennement rapprochés des reptiles.
16
+
17
+ Les premiers animaux à pouvoir être placés dans cette classe sont apparus sur Terre dès le Carbonifère, en même temps que les amniotes. Premiers vertébrés à pouvoir coloniser le milieu terrestre, ils se diversifient rapidement en de nombreuses espèces. Les reptiles sont aujourd'hui bien représentés avec plus de 9 000 espèces répertoriées en 2011, localisées surtout à proximité des tropiques, mais la vision traditionnelle selon laquelle le Mésozoïque aurait été un « âge des reptiles » suivi par un « âge des mammifères » est abandonnée, et l'on considère aujourd'hui qu'un « âge des dinosaures et des mammifères » a commencé au Trias et se poursuit de nos jours (puisque les oiseaux sont des dinosaures), tandis que le véritable « âge des reptiles » se place avant cela, au Permien, pour s'estomper au Trias.
18
+
19
+ Les reptiles ont, depuis toujours, intrigué ou fasciné les humains. Parce que certains sont capables de dévorer des hommes (crocodiliens, grands varans) ou bien disposent de venins potentiellement mortels, parfois les reptiles inquiètent et font peur, parfois ils suscitent des phobies, mais d'autres fois ils sont sacralisés et sont l'objet d'une symbolique complexe. Omniprésents dans les mythologies du monde entier, ils ont inspiré l'imagination des hommes, servant par exemple de modèles aux dragons. D'autres suscitent de la sympathie, par exemple les tortues qui, dans certaines mythes, portent le monde sur leur dos[6].
20
+
21
+ Ces dernières années, l'élevage de reptiles se développe dans le monde, pour fournir le marché de la viande dans certains pays consommateurs, mais surtout les marchés de la maroquinerie de luxe, qui utilise leurs peaux, et celui des nouveaux animaux de compagnie. Toutefois, le braconnage est également très répandu, et met en danger de nombreuses espèces, malgré les tentatives de régulation du commerce d'animaux sauvages menées au niveau international. La pollution et la disparition des habitats des reptiles sont les autres principaux dangers auxquels ils sont exposés.
22
+
23
+ « Reptile » signifie « qui rampe ». Ce terme, qui fait référence au serpent de la Genèse[7],[note 2], est issu du latin reptare qui signifie « ramper ». Il a fini par désigner un groupe d'animaux respirant à l'air, à écailles et ectothermes, bien que la reptation ne soit pas une caractéristique universelle pour ceux-ci.
24
+
25
+ « Reptilien » désigne ce qui est relatif aux reptiles, « reptilité » une attitude reptilienne. Ces deux termes ont une connotation négative, désignant ce qui est primitif et brutal. Toutefois, l'expression « animal reptilien », peut faire référence à tout animal qui rampe, y compris un insecte[7]. Dans la théorie obsolète du cerveau triunique popularisée dans les années 1970 par Paul D. MacLean, l'archipallium ou « cerveau reptilien » était considéré comme le siège des instincts, besoins primaires et des réflexes[8].
26
+
27
+ Bien avant que l'on parle de classification, Aristote décrit près de 50 espèces qualifiées de reptiles (ερπετόν). Il définit plusieurs sous-groupes de reptiles : les lézards, les crocodiliens, les serpents et les batraciens. Il les distinguait des poissons, des oiseaux et des autres quadrupèdes. Selon sa méthode de classification, ces animaux vertébrés et à sang se distinguaient par leurs organes internes (poumon, épiploon, mésentère…) et par l'organisation de ceux-ci, leurs écailles, leur langue et la ponte d'œufs. La notion antique du reptile n'est plus la même, sans parler des batraciens, puisque certaines des espèces qualifiées de reptile aujourd'hui sont vivipares, ont des langues larges comme les geckos etc. Pline l'Ancien, l'autre grand auteur naturaliste de l'antiquité, reprend les conceptions d'Aristote et y ajoute bon nombre de faits fantaisistes[9],[10].
28
+
29
+ La confusion entre les espèces aujourd'hui appelées reptiles et les amphibiens perdure avec la première publication de Systema Naturae de Carl von Linné qui classe tous ces animaux dans le groupe des « Amphibia »[11]. Cette erreur peut se comprendre car la faune suédoise, sur laquelle le scientifique s'est appuyé, était peu pourvue en reptiles et parmi les rares animaux appartenant à cette classe qu'on pouvait y observer la vipère et la couleuvre étaient souvent aperçues chassant dans l'eau[12]. En revanche, Reptilia était souvent préféré par les Français[13]. L'habitude de traiter ces deux types d'animaux ensemble demeure aujourd'hui à travers le terme d'herpétologie, la science qui étudie l'ensemble de ces animaux.
30
+
31
+ Josephus Nicolaus Laurenti est le premier à utiliser officiellement le terme « Reptilia », pour désigner une classe d'animaux composée de reptiles et d'amphibiens similaire à celle de Linnaeus[14]. Il ne comprend toutefois pas dans ce groupe les tortues[15]. À la même époque, Cuvier définit les reptiles comme « tous les animaux vertébrés dépourvus de plumes, de poils et de mamelles, et respirant, au moins dans leur état adulte, l'air atmosphérique au moyen de poumons situés à l'intérieur de leur corps »[16]. Cette définition comprend donc bien les amphibiens.
32
+
33
+ Dans son ouvrage paru en 1799, Alexandre Brongniart s'appuie sur une étude des organes les plus essentiels des reptiles : ceux de la circulation, de la respiration ou de la reproduction, puis à des organes d'importance plus secondaire comme ceux de la digestion, de la locomotion ou du toucher[17]. Sa classification identifie quatre ordres de reptiles : les chéloniens (tortues), les sauriens comprenant les lézards et les crocodiliens, les ophidiens (serpents) et les batraciens. Il commence donc à isoler ces derniers en les différenciant des autres reptiles[18], mais ce ne sera pas avant le début du XIXe siècle qu'une différence marquée entre ces animaux devient effective dans les classifications, et cela n'empêchera pas le qualificatif d'« herpétologiste » de s'appliquer jusqu'à nos jours aux connaisseurs tant des amphibiens que des reptiles. Pierre André Latreille crée la classe des Batracia en 1825, répartissant les tétrapodes en 4 classes : reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères[19].
34
+
35
+ L'anatomiste britannique Thomas Henry Huxley a popularisé la définition de Latreille et, en parallèle avec Richard Owen, a élargi le terme Reptilia aux fossiles de monstres disparus comme les dinosaures et le Dicynodon (synapside, reptile mammalien). S'intéressant de près aux similarités entre reptiles et oiseaux, il voit même dans certains de ces animaux préhistoriques disparus les ancêtres directs des oiseaux modernes[20].
36
+
37
+ Ainsi, Huxley commence petit à petit à remettre en cause la séparation des tétrapodes entre reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères, qui n'est dès lors pas l'unique classification à être diffusée. Ainsi, dans les cours qu'il délivre au Royal College of Surgeons en 1863, il répartit les vertébrés en trois catégories : les mammifères, les sauropsidés (comprenant les oiseaux et les reptiles) et les ichthyopsidés (composés des poissons et des amphibiens)[21].
38
+
39
+ Les termes « Sauropsida » (littéralement « tête de lézard ») et « Therapsida » (« tête de bête ») ont été également utilisés en 1916 par Edwin Stephen Goodrich pour distinguer d'une part les lézards, les oiseaux et leurs ancêtres et d'autre part les mammifères et leurs ancêtres éteints. Goodrich justifiait cette division par la nature du cœur et des vaisseaux sanguins, et d'autres caractéristiques comme la structure du prosencéphale. Selon Goodrich, les deux lignées ont évolué à partir d'un groupe d'animaux aujourd'hui disparu qui comprenait des amphibiens du Paléozoïque et des reptiles primitifs et qu'il désignait sous le nom de « Protosauria »[22].
40
+
41
+ En 1956 David Meredith Seares Watson observe que les « Sauropsida » et les « Therapsida » ont divergé très rapidement au cours de l'évolution des reptiles. Il réinterprète ces deux groupes pour en exclure respectivement les oiseaux et les mammifères. Ainsi dans sa classification les sauropsidés comprennent les Procolophonia, les Eosuchia, les Millerosauria, les Chelonia (tortues), les Squamata (lézards et serpents), les Rhynchocephalia, les Crocodilia, les Thecodontia (groupe paraphylétique d'archosaures), les dinosaures non aviaires, les ptérosaures, les ichtyosaures, et les sauroptérygiens[23].
42
+
43
+ En 1866, Ernst Haeckel démontre que les vertébrés peuvent être classés suivant leur méthode de reproduction, et que les oiseaux, les reptiles et les mammifères partagent l'œuf amniotique. À la fin du XIXe siècle, la classe des Reptilia inclut donc tous les amniotes à l'exception des oiseaux et des mammifères[24]. Ainsi, ils comprennent les crocodiles, alligators, sphénodons, lézards, serpents, amphibiens, et tortues, ainsi que certains animaux disparus comme les dinosaures, synapsides et les Pareiasauridae primitifs. C'est encore la définition utilisée communément aujourd'hui.
44
+
45
+ Au XXe siècle, les reptiles sont divisés en quatre sous-classes en fonction du nombre et de l'emplacement des ouvertures temporales dans le crâne. Cette classification a été initiée par Henry Fairfield Osborn et popularisée par les travaux d'Alfred Sherwood Romer divulgués dans son célèbre Vertebrate Paleontology[25],[26]. Ces quatre classes sont :
46
+
47
+ La composition du groupe des euryapsides est un peu controversée. Les ichthyosaures sont parfois considérés comme ayant évolué indépendamment des autres euryapsides, ce qui lui a valu la dénomination de Parapsida. Mais on rejeta plus tard la légitimité de ce taxon (les ichthyosaures sont classés comme incertae sedis ou avec les Euryapsida). Les euryapsides semblent en fait dérivés des diapsides, chez lesquels une fosse temporale se serait bouchée, évolution vraisemblablement apparue à plusieurs reprises au cours de l'évolution des reptiles[27]. Toutefois, la classification en quatre sous-classes (ou trois si les Euryapsida sont placés parmi les Diapsida) demeure universellement reconnue par la plupart des scientifiques tout au long du XXe siècle[28] et a seulement été remise en cause par l'avènement de la phylogénétique.
48
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49
+ Les tortues sont traditionnellement considérées comme des survivantes du groupe des anapsides, leur crâne ne présentant pas d'ouvertures particulières[29]. Cette classification est critiquée, certains scientifiques pensant que les tortues sont des diapsides qui sont revenus à la forme du crâne originelle pour améliorer leur protection, comme le suggère l'acception moderne du clade des Parareptilia[30]. Les études phylogénétiques plus récentes fondées sur la morphologie ont placé les tortues dans le taxon des Diapsida[31]. Toutes les études moléculaires confirment cette hypothèse et place fermement les tortues au sein du groupe des diapsides, les rapprochant généralement des archosaures[32],[33],[34],[35].
50
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51
+ Au XXIe siècle, la majorité des paléontologues et des biologistes ont adopté la taxonomie cladiste, suivant laquelle chaque groupe doit former un clade, comprenant l'ensemble des descendants d'un ancêtre particulier. Les reptiles ne correspondent pas à cette définition, et sont clairement un groupe paraphylétique, puisqu'ils excluent les oiseaux et les mammifères, malgré le fait que ceux-ci soient également les descendants des premiers reptiles[36]. Colin Tudge écrit à ce propos :
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53
+ « Les mammifères forment un clade, et c'est pourquoi les partisans de la nomenclature phylogénétique peuvent conserver ce taxon traditionnel. Il en est de même pour les oiseaux, universellement reconnus comme le taxon Aves. Mammalia et Aves sont en fait des sous-clades à l'intérieur du clade des amniotes. Mais la classe traditionnellement connue comme celle des reptiles ne constitue pas un clade. C'est simplement une section du clade des amniotes, la section qu'il reste quand on a retiré à ce clade les mammifères et les oiseaux. Ce groupe ne peut pas être défini par synapomorphie, au sens propre. On le définit par un certain nombre de caractères qu'ils possèdent ou dont ils manquent : les reptiles sont les amniotes qui n'ont pas de fourrure ni de plumes. Au mieux, on peut dire que les reptiles sont les amniotes non aviaires et non mammaliens[37]. »
54
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55
+ Malgré les propositions pour remplacer le groupe paraphylétique Reptilia par le groupe holophylétique Sauropsida, ce dernier terme ne s'est pas réellement répandu, ou quand il l'est, est généralement mal employé[38]. Généralement on utilise le terme Sauropsida comme un synonyme de Reptilia. En 1988, Jacques Gauthier propose une définition du terme reptile respectant la cladistique, en en faisant un groupe holophylétique incluant les tortues, les lézards et les serpents, les crocodiliens et les oiseaux, ainsi que leurs ancêtres communs et leurs descendants[39]. Cette proposition est mise à mal par l'actuel débat sur l'emplacement réel des tortues dans la classification[38]. D'autres définitions ont été formulées par divers scientifiques à la suite de la publication de Gauthier. La première qui put postuler aux standards de PhyloCode a été publiée par Modesto et Anderson en 2004. Ils ont étudié les diverses définitions publiées précédemment et proposé leur propre définition qu'ils ont voulue la plus proche possible de la définition traditionnelle tout en étant stable et holophylétique. Ils ont ainsi défini le groupe des reptiles comme l'ensemble des amniotes plus proches de Lacerta agilis et Crocodylus niloticus que de Homo sapiens. Cette définition revient en fait à la définition de Sauropsida, que Modesto et Anderson ont tenté de rapprocher de Reptilia, cette dernière étant plus connue et plus fréquemment utilisée, bien que la définition inclut les oiseaux[38].
56
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57
+ Ce taxon est considéré comme paraphylétique ; si les reptiles mammaliens fossiles forment un même clade avec les mammifères, les autres reptiles en forment un autre avec les oiseaux et les dinosaures, celui des Sauropsides, groupe frère du précédent au sein des vertébrés amniotes.
58
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59
+ Voici la classification évolutionniste proposée par Benton en 2005[40],[note 3].
60
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61
+ Le cladogramme ci-dessous représente en quelque sorte « l'arbre généalogique » des reptiles, dans la version simplifiée proposée par Laurin et Gauthier en 1996 dans le cadre du projet Tree of Life Web Project[41], avec les informations sur les reptiles les plus primitifs selon Muller et Reisz (2006)[42].
62
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63
+ Les tortues sont un groupe très ancien de reptiles, qui comprend aujourd'hui environ 340 espèces réparties dans 15 familles. Elles se caractérisent notamment par la carapace qui les protège des prédateurs. Celle-ci est composée d'un plastron sur la face ventrale et d'une dossière sur le dessus du corps, reliés sur les côtés par deux ponts osseux[43]. Elle est constituée de plaques osseuses et d'écailles reliées au squelette de l'animal[44]. Les tortues sont dépourvues de dents mais possèdent un bec corné leur permettant de trancher les aliments, carnés comme végétaux[45],[46]. Les tortues ont colonisé différents milieux, puisque l'on trouve parmi elles des tortues terrestres mais également des tortues aquatiques affectionnant l'eau douce et des tortues marines qui vivent la plupart du temps en pleine mer, et ne reviennent sur la terre ferme que pour pondre leurs œufs[47],[48]. Leur ordre est constitué de deux groupes principaux : les pleurodires, tortues de l'hémisphère sud qui ont notamment la particularité de rentrer leur tête en formant un S avec leur cou, et les cryptodires, qui rentrent leur tête sans changer son orientation, et qui regroupent la plupart des tortues terrestres et quelques amphibies, et toutes les espèces marines. Ces dernières ont connu un plus grand succès, plus nombreuses et remplaçant souvent les pleurodires[49].
64
+
65
+ Ils ne sont plus représentés aujourd'hui que par deux espèces appartenant au genre Sphenodon. Cet ordre était florissant il y a 200 millions d'années[50]. Ces animaux possèdent un troisième œil et représentent un témoignage de la séparation des lignées ayant abouti aux lépidosauriens (dont les lézards, serpents et sphénodons font partie) d'une part et aux archosauriens (oiseaux et crocodiliens, entre autres) d'autre part.
66
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67
+ Les deux espèces subsistant aujourd'hui sont endémiques de Nouvelle-Zélande. Elles constituent la branche divergeant le plus précocement dans l'arbre phylogénétique actuel des lépidosauriens. Le cerveau et le mode de locomotion présentent des états de caractères ancestraux d'amphibiens et l'organisation du cœur est plus simple que chez les autres reptiles[51].
68
+
69
+ Le groupe des squamates est le groupe qui compte la plus grande diversité d'espèces avec environ 9 000 espèces. Ils regroupent des animaux qui ont la particularité de changer régulièrement de peau en muant par lambeau, voire en laissant l'intégralité de leur vieille peau derrière eux[46]. On les répartit en cinq sous-ordres :
70
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71
+ Les crocodiliens forment un groupe de 30 espèces réparties en trois groupes, les Crocodylidae (crocodiles et faux-gavials), les Alligatoridae (alligators et caïmans) et les Gavialidae (gavials). Ces animaux sont bien adaptés à la vie aquatique. Ils ont un corps oblong fortement aplati, des pattes semi-palmées placées latéralement qui leur permettent de se déplacer en faisant traîner leur corps sur le sol, une longue queue garnie d'écailles et une large tête avec un long museau plat qui leur permet de rester immergés à l'exception de leur nez et leurs yeux[57].
72
+
73
+ Ces animaux sont les reptiles les plus proches des oiseaux. Ils ont une anatomie plus complexe que la plupart des autres espèces, notamment au niveau de la circulation sanguine avec leur cœur à quatre cavités. Ils font partie des seuls reptiles à développer des relations sociales évoluées avec la mise en place d'une hiérarchie dans le groupe, et à avoir un véritable comportement maternel[57].
74
+
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+ Les reptiles sont des animaux très divers chez lesquels on trouve peu de caractéristiques communes tant sur le point morphologique que physiologique. Ils partagent seulement les caractères de base comme la peau écailleuse, observés par les premiers scientifiques qui se sont intéressés à la classification des animaux sur quelques spécimens, et qui ont servi à définir le groupe autrefois. Par ailleurs, certains comme les crocodiliens sont plus proches des oiseaux, groupe de non-reptiles, que des autres ordres de reptiles. Les fossiles jadis considérés comme reptiles compliquent encore l'appréciation du groupe, puisque ceux-ci présentent une diversité encore bien plus importante que celle des reptiles actuels. Ils avaient colonisé tous les milieux, avec les dinosaures sur terre, les ichthyosaures et les mosasaures dans les mers et les ptérosaures dans les airs, et comprenaient pas moins de 16 ou 17 ordres[58], contre 4 actuellement. De plus, certains fossiles de dinosaures à plumes proches de l'origine des oiseaux (Archaeopteryx...), ou les reptiles mammaliens, à l'origine des mammifères, sont à la marge du regroupement, et compliquent sa définition[59].
76
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+ Il est encore plus difficile de classer les fossiles entre amniotes et amphibiens. Il est habituel de considérer comme amphibiens tous les tétrapodes non-amniotes ce qui, strictement, est inexact. La distinction entre ces groupes est d'autant plus difficile que la séparation est plus ancienne. L'arbre phylogénique témoignant de cette séparation est le suivant :
78
+
79
+ Le taxon des reptiles étant paraphylétique, il ne regroupe pas tous les animaux qui descendent d'un même ancêtre commun. Autrement dit, d'un point de vue strictement temporel, les oiseaux sont plus proches des crocodiliens que ces derniers ne le sont des lézards. On retrouve donc des caractéristiques communes aux oiseaux et aux crocodiliens qui sont absentes chez les tortues, les lézards et les serpents. En outre le dernier ancêtre commun à toutes ces espèces est très éloigné, par conséquent le terme reptile regroupe des animaux aux morphologies et caractéristiques anatomiques diverses, et qui n'ont que peu de caractéristiques en commun (d'où le rang taxonomique relativement élevé de classe). On observe par exemple de fortes variations de taille entre les représentants du groupe, dans lequel on retrouve les plus petits amniotes, des geckos du genre Sphaerodactylus, et des animaux comme le Crocodile marin qui peut atteindre une tonne. Les plus grands animaux que la Terre ait portés étaient également des reptiles, les dinosaures.
80
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81
+ Les reptiles sont des animaux vertébrés tétrapodes, bien que les membres aient régressé ou sont même complètement absents chez certains d'entre eux comme les serpents, les orvets et les amphisbènes. Leur corps est couvert d'écailles. Certains sont protégés par des plaques osseuses, formant même une carapace chez les tortues. Ils peuvent avoir divers attributs supplémentaires comme des crêtes, des fanons gulaires, des épines dorsales, des cornes… Leur corps se termine par une queue plus ou moins fusiforme. Les reptiles respirent tous à l'aide de poumons, plus ou moins complexes suivant les espèces.
82
+
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+ Ils ne disposent en revanche pas des caractéristiques propres aux mammifères comme les poils ou un diaphragme[60], remplacé chez les sauropsides par une couche de mésentère à la fonction identique. Ils ne disposent pas non plus de plumes, ce qui les distinguent des oiseaux, mais comme eux leur respiration est assurée par les contractions de l'ensemble des muscles abdominaux et intercostaux[61]. Les reptiles ne disposent pas d'un cœur à quatre cavités identiques aux mammifères et aux oiseaux, mais d'un cœur à deux oreillettes et un ventricule, ce dernier étant partiellement cloisonné en deux chez les crocodiliens[62].
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+ Si les différences entre les amphibiens avancés et les premiers reptiles au Carbonifère étaient très peu marquées, ils se distinguent aujourd'hui facilement par leurs caractéristiques morphologiques. Les reptiles et les amphibiens modernes diffèrent tout d'abord par leur peau. Celle-ci est souple et toujours humide chez les amphibiens, et facilite les échanges gazeux avec son environnement[63]. Chez les reptiles elle est sèche et écailleuse, et les échanges avec le milieu sont beaucoup plus rares. Au niveau de l'anatomie interne, le crâne des reptiles est relié au reste de la colonne vertébrale par un seul condyle occipital, contre deux chez les amphibiens, et le sacrum est composé d'au moins deux vertèbres, contre une seule chez les amphibiens[63]. Ces derniers ont un cœur composé d'un seul ventricule, quand il est au moins partiellement divisé chez les reptiles[63]. Enfin les amphibiens ont des canaux communs pour desservir leurs reins et leurs gonades, tandis qu'ils sont distincts chez les reptiles. Ces derniers sont par ailleurs capables de concentrer leur urine en réabsorbant de l'eau alors que les amphibiens ont une urine très diluée et leur système excréteur nécessite une grande quantité d'eau pour fonctionner[63],[64].
86
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+ La majorité des reptiles est carnivore[65]. Ils se nourrissent de diverses proies, des plus petites comme les insectes, les petits crustacés, les mollusques ou les araignées, à de plus grosses comme des mammifères tels que les gnous ou les gazelles. Certains d'entre eux sont également herbivores, et ont développé des adaptations en lien avec ce régime, notamment au niveau du tractus digestif et de sa flore[66]. Du fait de leur métabolisme lent (mais accéléré par la chaleur[67]), et de leur assimilation lente des proies de grandes tailles, la plupart des reptiles sont capables de jeûner sur de longues périodes[57].
88
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89
+ Les reptiles sont des animaux dits à sang froid, ou poïkilothermes, c'est-à-dire que leur température interne n'est pas stable mais dépendante de celle du milieu extérieur[68], mais là encore certains font exception, une étude de 2010 ayant montré que certains reptiles marins aujourd'hui disparus tels que le mosasaure, l'ichtyosaure et le plésiosaure parvenaient à maintenir une température plus élevée que celle de leur milieu grâce à la chaleur produite par leur métabolisme[69]. Lorsque les températures sont trop froides ou trop élevées, les reptiles entrent en léthargie et hibernent ou estivent suivant la situation[65].
90
+
91
+ On considère généralement que les reptiles sont moins intelligents que les mammifères ou les oiseaux[70]. La proportion de la taille de leur cerveau par rapport à leur corps est nettement moins élevée que celle des mammifères et la moelle épinière représente une forte proportion de l'ensemble du système nerveux. Leur quotient d'encéphalisation représente ainsi seulement un dixième de celui des mammifères[71]. Toutefois certains reptiles de grande taille présentent un système nerveux plus complexe. De grands lézards comme les varans sont connus pour présenter des comportements évolués et donc une certaine intelligence[72]. Les crocodiliens, au cerveau plus développé, sont en mesure de présenter un système hiérarchique de fonctionnement en groupe assez complexe[73].
92
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+ Les reptiles sont des amniotes. Ils sont majoritairement ovipares mais certains sont ovovivipares. Chez les espèces ovipares, le sexe est souvent déterminé par des conditions environnementales, et notamment par la température.
94
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95
+ Le « taux de survie » des juvéniles est un des paramètres critiques de démographie et survie d'une espèce. Les jeunes reptiles, très discrets sont rarement observés et ne sont pas trouvés lors des programmes de suivi par marquage-recapture. On en a déduit que les taux de survie des juvéniles sont très faibles. Cette hypothèse est contredite par des travaux récents de modélisation. Ceux-ci ont indirectement estimé les taux de survie des juvéniles nécessaires au maintien d'une population stable, d'après les données publiées sur la démographie des reptiles et les taux de survie des adultes dans 109 populations de reptiles (englobant 57 espèces). Les taux estimés de survie des juvéniles seraient en fait bien plus élevés que ce que l'on pensait (en moyenne, seulement environ 13 % moindres que ceux des adultes de la même espèce) et fortement corrélée au taux de survie des adultes. Selon ces mêmes travaux, les taux de survie au cours de la vie (des juvénile et des adultes) devraient être plus élevés chez les tortues que chez les serpents, et plus chez les serpents que les lézards. Conformément aux théories de l'évolution, les taux de survie des juvéniles seraient plus élevés au sein des squamates vivipares que chez les ovipares (mais le nombre total de jeunes est moindre). La croyance répandue que les reptiles juvéniles ont un faible taux de survie annuel résulterait donc de difficultés d'échantillonnage. Il reste à expliquer comment les jeunes reptiles échappent autant aux observateurs naturalistes[74].
96
+
97
+ Les reptiles sont présents sur quasiment l'intégralité de la surface du globe, à l'exception des zones trop froides à proximité des pôles. Comme ce sont des animaux à sang froid, ils préfèrent tout de même les températures assez élevées, et leur présence et leur diversité deviennent plus importante à proximité des tropiques[75]. Ainsi, les continents les plus riches en reptiles sont l'Asie, l'Afrique et l'Amérique du Sud.
98
+
99
+ Les reptiles peuvent s'adapter à des habitats très différents. On les trouve très présents dans les forêts tropicales, avec une très forte diversité d'espèces, mais ils peuplent également les déserts, où l'on retrouve des lézards et des serpents qui s'abritent durant la journée et sortent la nuit. Dans les zones montagneuses les lézards aiment se cacher dans des amas de pierres, et certains serpents se sont spécialisés dans les zones d'altitude comme la Vipère d'Orsini (Vipera ursinii) que l'on trouve dans les hautes montagnes d'Europe à des altitudes avoisinant 2 000 m[76]. Certains reptiles sont dits fouisseurs et passent une partie de leur vie sous la terre comme les amphisbènes. Les reptiles ont également colonisé les milieux aquatiques : les crocodiliens, certaines tortues comme la Cistude d'Europe et certains serpents comme l'anaconda, le Mocassin d'eau et les couleuvres sont à leur aise dans les rivières et lacs d'eau douce, quand les tortues marines sont présentes dans tous les océans du monde, et ne rejoignent la terre ferme que pour se reproduire[75]. Les serpents marins représentent un niveau d'adaptation supérieur, puisqu'ils ne retournent plus du tout à terre pour la plupart d'entre eux, et ont adopté un cycle de vie exclusivement marin. De nombreuses espèces ont des mœurs arboricoles, comme les serpents ou les lézards. Certains peuvent se déplacer d'arbres en arbres en « planant » comme les dragons volants et dans une moindre mesure certains serpents comme les couleuvres volantes.
100
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101
+ Les reptiles sont apparus il y a environ 320 ou 310 Ma dans les marais de la fin du Carbonifère, et sont issus de l'évolution d'animaux reptiliomorphes avancés[30]. Ceux des reptiliomorphes qui sont devenus amniotes se distinguent des amphibiens par leur œuf, dont la coquille solide leur permet d'être pondu à même le sol. Ceci permet aux reptiles de coloniser le milieu terrestre en y passant l'intégralité de leur temps, tandis que les amphibiens restent plus ou moins inféodés au milieu aquatique[63]. Ce type d'œuf, appelé œuf amniotique, est l'apanage des amniotes, un taxon d'animaux dont les premiers représentants peuvent être qualifiés de reptiles. Le plus ancien amniote connu est Casineria, considéré comme un reptile primitif plutôt que comme un amphibien avancé[77],[78]. Une série d'empreintes fossiles retrouvées en Nouvelle-Écosse, datant d'il y a 315 Ma, présente les orteils et les empreintes d'écailles caractéristiques des reptiles[79]. Ces empreintes sont attribuées à Hylonomus, le premier amniote incontestable connu[80]. Il s'agissait d'un petit animal à l'allure de lézard, d'environ 20 à 30 cm de long, avec de nombreuses dents pointues attestant de son régime insectivore[81]. Parmi les plus anciens reptiles connus on répertorie également Westlothiana, qui est toutefois pour le moment plutôt considéré comme un amphibien reptiliomorphe que comme un véritable amniote[82] et Paleothyris, qui ont une allure et des comportements similaires à Hylonomus.
102
+
103
+ Les premiers reptiles étaient anapsides, présentant un crâne plein avec seulement des ouvertures pour les yeux, le nez, la colonne vertébrale[70]. Très rapidement après l'apparition des premiers reptiles, ceux-ci se scindent en deux branches[83],[84]. Une de ces branches, les Synapsida (incluant les reptiles mammaliens ainsi que les mammifères actuels et éteints), a une ouverture dans le crâne, juste derrière l'œil ; l'autre branche, celle des Diapsida, présente, en plus du trou situé derrière chaque œil, un second trou plus haut dans le crâne. Ces trous laissent dans le crâne de la place pour les muscles de la mâchoire, permettant une morsure plus puissante[70].
104
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105
+ Les premiers reptiles restent d'abord de taille modeste, car certains amphibiens comme Cochleosaurus les surpassent en taille, et ces reptiles ne représentent qu'une très faible part de la faune avant le changement climatique qui marque la seconde partie du Carbonifère. Au Carbonifère supérieur, le climat devient plus aride à partir de la fin du Moscovien, il y a environ 305 millions d'années[85],[86]. Ce changement assez brusque de climat affecte plusieurs grands groupes d'animaux, notamment les amphibiens, alors que les reptiles survivent un peu mieux, certainement mieux adaptés aux conditions sèches qui s'ensuivent. Les amphibiens doivent retourner pondre leurs œufs dans l'eau, à la différence des reptiles aux œufs munis d'une coquille qui peuvent vivre loin des points d'eau. Les reptiles colonisent dès lors de nouvelles niches écologiques à une vitesse supérieure que précédemment, et surtout plus vite que les amphibiens. Ils développent de nouvelles stratégies alimentaires, certains d'entre eux devenant herbivores, d'autres devenant carnivores, alors qu'ils étaient tous au départ uniquement insectivores et piscivores[85]. À partir de cette période, les reptiles dominent la vie terrestre et présentent une diversité bien supérieure à celle des amphibiens, préparant le Mésozoïque que l'on considérait jadis comme l'« ère des reptiles ��[87].
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+ À la fin du Carbonifère, les reptiles sont la faune tétrapode dominante. Tandis que les amphibiens reptiliomorphes existent toujours, les synapsides forment la première mégafaune terrestre à travers pélycosaures comme Edaphosaurus et le carnivore Dimetrodon. Au milieu du Permien, le climat devient plus sec, ce qui provoque un changement de la faune : les pélycosaures sont remplacés par les thérapsides, mieux adaptés[88]. Au Permien, ces animaux dominent largement la faune terrestre et on considère que 6 reptiles sur 7 sont des thérapsides[89].
108
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109
+ Les anapsides, dont le crâne massif ne présente aucune ouverture postorbitale, sont toujours très présents tout au long du Permien. Les paréïasaures atteignent notamment de très grandes proportions dans la seconde partie du Permien, avant de disparaître à la fin de cette période (les tortues pourraient en être des survivants)[88].
110
+
111
+ Très tôt au cours de cette période, les diapsides se séparent en deux grandes lignées, les archosaures (groupe des crocodiliens, des dinosaures et donc des oiseaux) et les lépidosauriens (qui donneront plus tard les serpents, lézards et sphénodons que l'on connaît aujourd'hui). Ces deux groupes gardent une petite taille et une allure de lézard durant le Permien.
112
+
113
+ Le terme d'« ère des reptiles » a été abandonné pour deux raisons : d'une part le groupe des archosaures (crocodiliens et dinosaures dont oiseaux) qui a dominé cette période n'est pas « reptilien » au sens de nos actuels reptiles qui sont des lépidosaures, d'autre part le groupe des mammifères, qui a connu une explosion radiative après l'extinction des grands archosaures, est apparu en même temps que ceux-ci et, si les mammifères du Mésozoïque étaient de taille inférieure à celle des archosaures, ils étaient en revanche très nombreux. Par ailleurs, si les dinosaures ont produit des espèces de grande taille, la plupart d'entre eux étaient de taille moyenne (comme Ornithomimus ou Variraptor) ou petite (comme Compsognathus), à l'image des mammifères ou des oiseaux actuels. Ainsi, notre image du Mésozoïque s'est trouvée profondément modifiée par les découvertes récentes[90].
114
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115
+ La fin du Permien marque une des plus grandes périodes d'extinction, un phénomène qui se prolonge à cause de deux fortes extinctions d'espèces[91]. La plupart des grands anapsides et synapsides disparaissent, remplacés par les diapsides archosauromorphes. Les archosaures prennent alors diverses formes, et plusieurs se caractérisent par des pattes postérieures allongées et une posture plus ou moins dressée qui faisait ressembler les plus anciennes espèces à des crocodiliens à longues pattes. Les archosauriens deviennent le groupe de reptiles dominant du Trias, mais il faut tout de même 30 Ma pour que leur diversité soit aussi importante que durant le Permien[91]. Petit à petit la bipédie devient courante chez ces animaux, même les plus petits[92], ce qui leur confère une plus grande vitesse. Toutefois d'autres groupes d'archosaures adoptent une démarche à quatre pattes avec des pattes assez courtes, comme les phytosaures puis les crocodiliens.
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117
+ Les dinosaures sont directement issus des archosaures. À la suite de l'extinction de diverses espèces d'archosaures vers la fin du Trias, ils investissent rapidement les niches écologiques laissées vacantes et prennent de l'importance. Ils se divisent rapidement en deux grands ordres, les Ornithischia et les Saurischia. On retrouve chez eux la bipédie de leurs ancêtres, même si certains retourneront par la suite à une posture quadrupède[93]. Au cours du Mésozoïque, le groupe des dinosaures va connaître une importante radiation et former divers ordres et sous-ordres très différents les uns des autres, tant pas leur aspect que par leurs mœurs[94]. Certains sont ainsi devenus les plus grands animaux terrestres ayant existé. Le Mésozoïque est donc parfois appelé l'« ère des dinosaures », animaux dont certains ont développé l'endothermie, comme le prouve la vascularisation de leurs os et divers autres indices, de la même manière qu'elle est apparue chez les reptiles mammaliens, mais la question de savoir si tous les dinosaures étaient endothermes reste fortement débattue dans le milieu scientifique[95]. Les dinosaures ont également pris de nombreuses formes plus petites, comme celle des petits théropodes à plumes qui, au milieu du Jurassique, vont donner naissance aux premiers oiseaux, et c'est surtout parmi ces formes que l'endothermie est probable[88].
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+ Les diapsides lepidosauromorphes pourrait être à l'origine des reptiles marins[96]. Ces reptiles forment le groupe des sauroptérygiens au début du Trias et celui des ichtyosaures au milieu du Trias. Les mosasaures apparaissent également durant le Mésozoïque, à la fin du Crétacé.
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+ L'extinction Crétacé-Tertiaire à la fin du Crétacé voit la disparition de tous les groupes de dinosaures du Mésozoïque à l'exception des oiseaux. Parmi les grands reptiles marins, seules les tortues marines survivent, et parmi les dinosaures, seule une famille de petits théropodes, celle des oiseaux. C'est là que l'ancienne imagerie descriptive de la paléontologie plaçait la fin de l'« ère des reptiles » et le début de l'« ère des mammifères »[87]. En fait, il n'en est rien, si l'on considère que les oiseaux, qui sont des dinosaures, colonisent les premiers, avant les mammifères, les niches écologiques laissées vides par les dinosaures non-aviens, et que les mammifères, apparus en même temps que les dinosaures, étaient également bien représentés au Mésozoïque (eux aussi ont payé un lourd tribut à l'extinction) ; tout au plus peut-on parler d'une « ère des gros dinosaures » suivie par une « ère des gros mammifères » (avec une période des « gros oiseaux » entre les deux, au Paléocène et à l'Éocène)[90].
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+ La diversification des reptiles continue tout au long du Cénozoïque, les squamates prenant une plus grande importance que lors du Mésozoïque. Aujourd'hui ceux-ci constituent la majorité des reptiles existants (plus de 90 %)[97]. On compte actuellement 8 700 espèces de reptiles[97], contre 5 400 espèces de mammifères et près d'une dizaine de milliers d'oiseaux.
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+ La symbolique des reptiles est particulièrement complexe, ces animaux ayant parfois mauvaise réputation, représentant le mal en personne comme le serpent, mais inspirant le respect, et pouvant même être sacralisés comme certains crocodiliens en Afrique.
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+ On retrouve les reptiles dans de nombreux cultes très anciens. Ainsi, les aborigènes d'Australie vénéraient le serpent arc-en-ciel comme l'un de leurs plus puissants êtres ancestraux, protecteur de son peuple[98]. Dans les civilisations d'Amérique du Sud, les Aztèques et les Toltèques vénéraient Quetzalcoatl, littéralement le « serpent à plumes », un dieu bienfaisant très respecté[99]. Chez les Romains et les Grecs, le dieu de la médecine, qu'ils appelaient respectivement Esculape et Asclépios, avait un serpent autour de son bâton, un symbole repris par la suite dans les professions médicales sous la forme du caducée[100]. Les Égyptiens vouaient eux un culte aux crocodiles sacrés du Nil, dont certains étaient même momifiés après leur mort[101]. Ce culte demeure en Afrique encore aujourd'hui, certains villages du Burkina Faso ont leur mare aux crocodiles sacrés. Le dieu de l'eau dans la mythologie égyptienne était d'ailleurs Sobek, un dieu à tête de crocodile[102]. Cette mythologie comprend également un grand nombre de dieux pouvant prendre la forme d'un serpent, souvent d'un cobra. De nombreuses cultures reprennent l'image de l'ouroboros, un serpent se mordant la queue et représentant l'infini, le cycle éternel de la nature. Il fut d'ailleurs repris par les mathématiciens à travers la lemniscate, un huit couché symbolisant l'infini. La mauvaise réputation des reptiles est plus récente. Dans la Bible par exemple, le serpent est l'animal du péché originel, qui trompa Ève et provoqua l'exclusion d'Adam et Ève du jardin d'Eden. La punition du serpent fut de devoir ramper[103]. Sa forme phallique lui a aussi valu la symbolique de la luxure et du péché.
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+ Même si l'on ne peut pas réellement parler de reptiles, de nombreux animaux issus de l'imagination humaine partagent un grand nombre de traits communs avec ces animaux. L'exemple le plus connu est le dragon, gigantesque reptile écailleux généralement pourvu d'ailes et que l'on retrouve dans les mythologies du monde entier. Le dragon n'a pas la même signification suivant la civilisation. Il est un symbole de vie et de puissance en Chine, un protecteur en Indonésie, un gardien de trésors en Grèce antique ou encore un être maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale.
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+ Les gigantesques reptiles marins contemporains des dinosaures comme les plésiosaures ont également inspiré les hommes. On retrouve de telles créatures dans la mythologie maritime à travers les serpents de mer, mais aussi dans d'autres légendes comme celle du monstre du Loch Ness, une sorte de plésiosaure qui vivrait dans le lac du même nom en Écosse[104].
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+ En peinture, les reptiles sont surtout représentés à travers la mythologie ou la religion dans laquelle ils prennent une place importante. Ainsi, des scènes comme le serpent incitant Ève à manger le fruit défendu ou Saint Georges tuant le dragon ont été représentées par de très nombreux artistes. Les dragons, reptiles imaginaires, ont également inspiré de très nombreux sculpteurs.
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+ On retrouve également les reptiles dans le cinéma, notamment à travers des films d'horreur comme L'Incroyable Alligator, Black Water, La femme reptile, Reptiles ou Anaconda, le prédateur[105],[106]. Ils ont également inspiré le titre du film Le reptile, même si ces animaux n'ont pas grand-chose à voir avec l'intrigue du film. Ce sont aussi les héros des différents films, dessins animés et bandes dessinées de la série des tortues ninja. Les reptiles qui ont le plus grand succès dans ce domaine sont sans conteste les dinosaures, reptiles disparus qui occupent une place majeure dans divers œuvres comme le roman de Conan Doyle de 1912 Le Monde Perdu dont de nombreux films ont repris la trame[107], celui de Michael Crichton des années 1990 Jurassic Park ainsi que la célèbre série de films de Steven Spielberg qui s'en est inspirée, ou encore les films majeurs King Kong et Godzilla et ceux qui en ont découlé[108]. Pour les plus jeunes, les dinosaures sont les personnages principaux de diverses séries animées comme Denver, le dernier dinosaure ou Le petit dinosaure. Les reptiles humanoïdes sont également des personnages récurrents de la science-fiction, et apparaissent à la télévision comme dans la série V et son remake V (2009), au cinéma ou dans divers jeux vidéo.
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+ L'élevage des reptiles, qui reste marginal par rapport aux autres types d'élevage, se développe dans différents points du globe. Ainsi, l'élevage de l'alligator, principalement pour sa peau mais aussi pour sa viande, est en expansion en Floride, au Texas et en Louisiane. La production de ces trois états s'élève à 45 000 peaux par an. Une peau d'alligator, utilisée par la maroquinerie de luxe se négocie à environ 300 $ pièce en 2010[109]. En Asie, ce sont les crocodiliens qui sont de plus en plus présents dans les fermes. Certains devenaient tellement rares à l'état sauvage qu'ils ne pouvaient plus faire l'objet d'une exploitation commerciale. L'apparition des élevages dans les années 1960, quand on a réussi à faire reproduire cet animal en captivité, a permis de redonner espoir quant à la sauvegarde de certaines espèces dans la nature[110]. L'élevage peut produire des crocodiliens destinés à être abattus pour leur viande, qui sont consommés dans divers pays d'Asie comme la Chine, mais le débouché le plus recherché est la maroquinerie. Comme les peaux doivent être en parfait état pour s'introduire sur ce marché, les animaux sont souvent placés dans des cages individuelles pour ne pas qu'ils se battent entre eux et se blessent.
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+ En Afrique aussi l'élevage de reptiles est en pleine expansion, exportant des animaux en Europe et aux États-Unis pour devenir animaux de compagnie ou alimenter l'industrie de la peau de reptiles. De petits élevages visent également à approvisionner le marché local de la viande de reptile, certains consommateurs des villes étant par exemple demandeurs de viande de python[111].
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+ En France, l'article 8 de l'arrêté du 8 octobre 2018 du ministère de la Transition écologique et solidaire contraint tout détenteur d'animaux d'espèces non domestiques à tenir un registre d'entrée et de sortie de ces animaux[112].
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+ Dans de nombreux pays la consommation de reptiles est une pratique courante pour assurer la subsistance des populations locales. C'est notamment le cas dans divers pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique où la pratique est ancrée. Toutefois, la consommation de viande de reptiles prend de plus en plus d'importance. C'est le cas notamment en Asie où elle est bien implantée et représente même une activité économique non négligeable, comme en Chine par exemple[113]. La consommation de serpent y daterait de plus de 2 000 ans et environ 7 000 à 9 000 tonnes de serpents sont commercialisées chaque année dans ce pays[114]. La consommation de reptiles est en augmentation, et les Chinois sont importateurs de divers animaux comme les serpents et les crocodiliens venus d'Asie du Sud-Est. Une étude menée entre 1993 et 1996 a évalué qu'entre 2 et 30 tonnes d'animaux sauvages transitaient quotidiennement de manière illégale à travers la frontière sino-vietnamienne, à destination des marchés et restaurants des villes frontalières de la région autonome du Guangxi[115].
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+ La chair de tortue est considérée comme un mets délicat dans de nombreuses cultures[116]. La soupe de tortue a longtemps été un plat noble dans la gastronomie anglo-américaine et l'est toujours dans certaines régions d'Extrême-Orient. Les plats à base de gophère étaient également populaires dans certaines populations de Floride[117]. La tortue est également un aliment traditionnel de l'île de Grand Cayman où des élevages de tortues marines pour la consommation se sont développés.
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+ La consommation de viande de crocodile et d'alligator se développe beaucoup en marge de l'élevage de ses animaux pour leur peau. La viande de crocodilien est une viande claire proche de la viande de volaille, qui est peu grasse et assez bien pourvue en protéines[118]. Son marché se développe aux États-Unis mais aussi en Europe, et est également très important en Chine et en Asie du Sud-Est.
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+ La peau de reptiles est particulièrement recherchée par la maroquinerie de luxe. Une fois la peau retirée de l'animal, elle est tannée, puis elle est utilisée pour fabriquer des sacs à main, des bracelets de montre, des porte-monnaie, des chaussures ou des ceintures. L'origine de ces peaux n'est pas toujours claire, une partie provenant d'élevage légal mais une autre provenant du braconnage. Ce marché est particulièrement lucratif, et génère de très fortes valeurs ajoutées qui encouragent le trafic illégal[119].
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+ Il n'est pas très facile d'évaluer l'ampleur du commerce international de peau de reptiles, qui représente certainement des millions d'euros, à cause du très vaste marché illégal. Rien que pour sa partie légale, on estime que 10 à 15 millions de peaux de reptiles sont commercialisées dans le monde chaque année[119]. Certaines espèces sont particulièrement concernées. Ainsi, en 2004, on estime que 629 000 pythons réticulés, 400 000 lézards tégus et 1 540 000 alligators ont alimenté le commerce international de peaux de reptile[120]. Les crocodiliens et les petits varans comme le varan malais paient aussi un lourd tribut.
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+ Toutes ces peaux sont généralement importées par les pays développés d'Amérique du Nord et d'Europe. Entre les années 2000 et 2005, près de 3,4 millions de peaux de lézard, 2,9 millions de peaux de crocodilien et 3,4 millions de peaux de serpent sont entrées légalement ou illégalement aux États-Unis[121]. En Europe, c'est également près de 2 millions de peaux de reptile qui sont vendues chaque année au début des années 2000[122].
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+ Les venins des serpents contiennent de très nombreuses molécules dont certaines peuvent être utilisées en médecine. Ils font l'objet de diverses recherches afin de découvrir de nouveaux principes actifs, et ont permis d'isoler des médicaments utilisés contre les angines de poitrine, des régulateurs de pression artérielle et des analgésiques. La toxine botulique du venin de cobra entre dans la composition du botox[123]. Le venin de serpent est largement utilisé en médecine traditionnelle, notamment dans les pays asiatiques et africains[111].
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+ La tortue est également utilisée en médecine traditionnelle. C'est notamment le cas de l'émyde mutique au Cambodge, aujourd'hui quasiment disparue, qui était utilisée pour les soins post-nataux[124]. La carapace de la tortue d'Hermann est utilisée dans la médecine traditionnelle en Serbie[125]. La médecine chinoise traditionnelle utilise beaucoup les plastrons de tortues dans différentes préparations. L'une des plus connues est la gelée de tortue, la guilinggao. La seule île de Taïwan importe des centaines de tonnes de plastrons tous les ans[126].
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+ Les reptiles peuplent de plus en plus les terrariums de particuliers en tant qu'animaux de compagnie. Parmi les reptiles les plus fréquemment rencontrés en terrariophilie, on trouve les serpents non venimeux comme les pythons et les boas, les geckos, les iguanes, les tortues terrestres ou d'eau douce ou des caméléons, qui attirent les amateurs notamment par leurs changements de couleur[127]. On compte pas moins de 13 millions de reptiles dans 4,6 millions de foyers aux États-Unis en 2011[128] et ils sont particulièrement populaires au Royaume-Uni avec 9 millions d'animaux, soit plus que le nombre de chiens du pays[129]. En France on compte environ un million de reptiles parmi les animaux de compagnie en 2004[130]. Le marché des reptiles comme nouveaux animaux de compagnie (NAC) est en pleine expansion et se révèle très lucratif, tant pour le marché légal que pour le marché illégal qui s'approvisionne directement dans la nature sans autorisation[131].
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+ L'élevage de reptiles comme animaux de compagnie pose également parfois des problèmes de marronnage, s'ils sont relâchés dans la nature. C'est le cas avec la tortue de Floride qui a été importée massivement en Europe par les animaleries à la fin du XXe siècle et relâchée en grand nombre dans la nature, par des propriétaires incapables de s'occuper de leur petite tortue devenue grande. Elle a réussi à s'acclimater et est devenue invasive en France où elle prend peu à peu la place de la tortue indigène, la Cistude[132].
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+ Les reptiles sont bien représentés dans les zoos à travers le monde entier, souvent dans des vivariums abritant des reptiles, plus ou moins importants. Certains parcs sont même spécialisés dans les reptiles, comme en France l'île aux Serpents dans la Vienne ou La Ferme aux crocodiles dans la Drôme qui disposent d'enclos[133]. C'est aussi le cas de l'Alice Springs Reptile Centre qui accueille des reptiles endémiques d'Australie, du St. Augustine Alligator Farm Zoological Park en Floride qui est le seul parc où toutes les espèces de crocodiliens sont représentées, ou de Reptile Gardens, à côté de Rapid City dans le Dakota du Sud qui héberge la plus vaste collection de reptiles au monde. Des démonstrations sont parfois organisées autour de ces animaux, mettant par exemple en scène des dresseurs de crocodiliens qui manipulent ces animaux réputés féroces[134]. En Australie, des croisières sont organisées pour observer les Crocodiles marins avec pour principale attraction les sauts de ces animaux pour attraper des morceaux de viande tendus au bout de cannes[135].
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+ En Afrique du Nord et en Asie du Sud (Inde, Bangladesh, Sri Lanka, etc.), des charmeurs de serpents impressionnent les passants en paraissant envoûter des serpents ondulant au rythme de la musique qu'ils jouent[136]. En Martinique, des combats entre un serpent et une mangouste sont organisés à l'image des combats de coqs, mais ne font pas l'objet de paris[137].
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+ Les reptiles qui font le plus de victimes parmi les populations humaines sont sans conteste les serpents. En effet, le venin de certains est mortel si la blessure n'est pas soignée à temps. Il est très difficile de recenser le nombre d'attaques par des serpents et le nombre de morts. Elles demeurent relativement peu élevées dans les pays de l'hémisphère nord, mais sont très fréquentes en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. On estime le nombre de morsures annuelles à plus de 5 millions dont la moitié par des serpents venimeux, et le nombre de morts à environ 125 000 par an, dont pas moins de 100 000 en Asie[138]. Parmi les serpents venimeux dangereux, on note notamment les cobras et d'autres élapidés comme les mambas et les taipans, les crotales, les vipéridés.
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+
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+ Les crocodiliens ont une réputation de mangeurs d'homme et peuvent en effet présenter un véritable danger. Ils deviennent particulièrement dangereux pendant la période de reproduction, durant laquelle ils protègent leur territoire contre tout intrus. Ils attaquent parfois des pirogues traversant leur territoire sans forcément s'en prendre aux passagers. Des cas plus sérieux d'humains se baignant ou lavant du linge dans les rivières et emportés par un crocodile se produisent aussi régulièrement[57] Aux États-Unis environ 200 attaques d'alligators ont été relevées depuis 1948, dont 14 mortelles[139]. En Australie, on comptabilise en moyenne une attaque mortelle de crocodile marin par an, généralement dans le nord du pays[140]. Mais, c'est clairement en Afrique que les crocodiles font le plus de victimes. Il est toutefois difficile d'avoir des données claires car les décès ne sont pas forcément tous recensés, et on ne peut pas toujours savoir si une disparition a été causée ou non par une attaque de crocodile. On estime cependant le nombre de morts consécutives à des attaques de Crocodile du Nil à plusieurs centaines par an en Afrique sub-saharienne[141].
170
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+ Depuis toujours les reptiles inquiètent les hommes. La peur des reptiles est une des peurs les plus courantes, et peut provoquer une panique presque incontrôlable chez certaines personnes. On l'appelle herpétophobie, et la peur des serpents, qui est particulièrement répandue, est appelée ophiophobie. Ces réactions peuvent tout d'abord s'expliquer par le danger que ceux-ci représentent ; une morsure de serpent, si elle n'est pas systématiquement mortelle, nécessite souvent des soins importants. Par ailleurs, il pourrait y avoir une part d'instinctif dans la peur des reptiles, et notamment celle des serpents, puisque chez de nombreux mammifères cette réaction semble innée, ou du moins les animaux possèdent de très fortes prédispositions pour développer cette peur[142],[143].
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+
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+ Dans certains pays, les reptiles sont victimes du braconnage. Les animaux ainsi chassés sont utilisés pour l'alimentation, la médecine traditionnelle et pour leur peau, qui une fois tannée peut être utilisée dans l'industrie du luxe pour confectionner des bracelets de montre, des sacs à main ou des portefeuilles, vendus en Europe et en Amérique du Nord[144]. Le marché des NAC s'approvisionne lui aussi largement auprès de braconniers qui prélève des animaux à l'état sauvage, le marché des NAC est une menace importante pour les espèces de reptiles qui voient leurs effectifs chuter dans leur milieu d'origine pour approvisionner les terrariums, avec souvent des pertes importantes durant le voyage[131]. Malgré l'émergence d'élevages, ceux-ci ne parviennent pas pour le moment à enrayer le commerce illégal, et sont eux-mêmes demandeurs d'animaux capturés dans la nature, afin de constituer leurs animaux reproducteurs[111]. Les reptiles sont parfois tués simplement du fait de leur mauvaise réputation. Ainsi les serpents sont régulièrement détruits car considérés comme dangereux pour l'homme, et les attaques de crocodiles sur des hommes sont généralement suivies d'expéditions punitives qui font parfois de nombreuses victimes parmi ces animaux.
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+ Parmi les menaces qui planent sur les reptiles on compte notamment la disparition de leur habitat. En effet, l'urbanisation croissante, la pollution des eaux, la déforestation qui touche certaines grandes forêts du globe comme l'Amazonie réduisent fortement les aires où les reptiles vivent. Les routes constituent également un danger important pour des animaux comme les tortues qui sont fréquemment écrasées par des voitures. Les tortues marines, qui sont particulièrement menacées, sont parfois victimes de prises accidentelles dans les filets de pêche[145]. Certaines espèces invasives peuvent mettre en danger l'herpétofaune locale. Ainsi, l'arrivée des rats amenés par les pionniers en Nouvelle-Zélande a été suivie par une diminution du nombre de sphénodons, ces rongeurs s'attaquant aux pontes des reptiles. L'espèce invasive peut parfois être un autre reptile comme dans le cas de la Tortue de Floride, relâchée par des particuliers qui la détenaient comme animal de compagnie et qui concurrence certaines tortues indigènes.
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+
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+ Entre 1970 et 2012, les populations de reptiles vivant dans les lacs et les rivières ont chuté de 72 %[146]
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+ En 2009 l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dénombré 1 677 espèces de reptiles menacées et placées sur sa liste rouge, soit environ 28 % des espèces de reptiles que l'on compte dans le monde. Cette liste augmente très rapidement puisque pas moins de 293 espèces ont été rajoutées l'année suivante. 469 espèces sont considérées comme menacées d'extinction[147].
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+ Afin de limiter l'exploitation des espèces en danger d'extinction, le commerce de reptiles sauvages est strictement réglementé, à travers la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), également parfois nommée convention de Washington. Ce document signé en 1973 comprend trois annexes qui regroupent les animaux sauvages suivant leur degré de protection. Les espèces les moins menacées peuvent ainsi toujours être commercialisées, mais seulement si le pays obtient un permis d'exportation. La vente d'espèces menacées d'extinction est en revanche interdite[148]. Malheureusement il est très difficile de contrôler le braconnage dans certains pays et beaucoup passent outre la convention. Certains pays adoptent des législations plus strictes, pouvant réglementer plus strictement ou interdire le commerce, mais aussi le transport de reptiles sauvages vivants ou morts[148].
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+ Biology of the Reptilia, Morphology I Contributions to herpetology, vol. 21, Academic Press, coll. « Biology of the Reptilia », 2008, 781 p. (ISBN 9780916984779)
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+ Selachimorpha, Selachii
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3
+ Super-ordre
4
+
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+ Ordres de rang inférieur
6
+
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+ Les requins, squales ou sélachimorphes forment un super-ordre de poissons cartilagineux, possédant cinq à sept fentes branchiales sur les côtés de la tête et les nageoires pectorales qui ne sont pas fusionnées à la tête.
8
+ Ils sont présents dans tous les océans du globe et dans certains grands fleuves. Les requins modernes sont classés au sein du clade Selachimorpha ou Selachii et constituent le groupe-frère des raies. Toutefois, le terme « requin », au sens large, désigne aussi les espèces disparues de la sous-classe des élasmobranches, comme Cladoselache et Xenacanthus.
9
+
10
+ Les premiers requins sont apparus au Dévonien, il y a environ 420 Ma. À partir du crétacé, il y a 100 Ma, beaucoup d'espèces de requins ont adopté leur forme moderne. Depuis, il existe plus de 465 espèces de requins regroupées en 35 familles. Certaines espèces ne sont connues que par leurs fossiles. Leur taille varie de seulement 14 cm de longueur pour Etmopterus perryi, à plus de 20 m pour le requin-baleine. Malgré sa taille, ce dernier se nourrit principalement de plancton en filtrant l'eau de mer. Mais la plupart des requins sont des prédateurs, voire des superprédateurs. Les requins sont présents dans toutes les mers, jusqu'à une profondeur d'environ 2 500 mètres. Ils ne vivent généralement pas dans l'eau douce, mais il y a quelques exceptions, telles que le requin-bouledogue et les requins de rivière qui peuvent vivre aussi bien dans l'eau de mer que dans l'eau douce. Ils respirent à travers cinq à sept fentes branchiales. Les requins ont un revêtement de denticules dermiques qui protègent la peau contre les parasites en plus d'améliorer leur hydrodynamisme. Ils ont également plusieurs rangées de dents qui se renouvellent régulièrement.
11
+
12
+ Malgré une mauvaise réputation véhiculée par les médias, seulement cinq espèces sont considérées comme dangereuses pour l'homme. Selon l’UICN, un tiers des espèces de requins sont menacées de disparition (surpêche, prise accessoire, élimination gratuite, etc.).
13
+
14
+ Ils sont utilisés par l'homme pour de nombreux usages, comme l'alimentation, la maroquinerie, le tourisme, les cosmétiques et sont parfois maintenus en captivité. En tant que superprédateurs, les requins sont indispensables à leur écosystème. La protection mondiale des requins reste faible, mais certains États décident de transformer leurs eaux territoriales en sanctuaire de requins.
15
+
16
+ Les Anglais appellent les squales shark (terme qui remonterait, comme to search, à un vieux verbe signifiant « rôder en quête d'une proie » et qui vient lui-même du vieux français cherquier, « chercher »), les Espagnols tiburón (emprunté par le portugais au mot tupi tuperu, « requin »), les Allemands Hai ou Haifisch(de l'islandais haki, allusion à la forme en harpon de la nageoire dorsale), les Italiens pescecane (« poisson chien ») : une telle dispersion étymologique rend l'origine du terme requin plutôt obscure[1].
17
+
18
+ La graphie « requin » est attestée en 1539 mais d'autres formes se succèdent : « requien » (en 1578), « rechien » (en 1614), « requiem » (en 1695), puis retour à la forme « requin » (en 1740[2])[3]. Au XVIIe siècle, l'étymologiste Pierre-Daniel Huet fait un rapprochement fantaisiste du requin avec requiem par allusion à la mort rapide qu'il provoque (l'homme attaqué par des requins n'ayant plus qu'à chanter son requiem ou ils ont la fausse réputation de suivre les navires prêts a dévorer les cadavres qu'on jette à la mer), en référence à sa réputation de mangeur d'hommes[4] (« poisson très dangereux, ainsi nommé parce que, quand il a saisi un homme, il ne lâche jamais sa prise et il ne reste plus qu'à faire chanter le requiem pour le repos de l'âme de cet homme-là », lit-on chez Huet). Huet se fait probablement l'interprète d'une étymologie populaire, perpétuellement reprise dans les médias et ouvrages actuels[5]. La famille des Carcharhinidae est d'ailleurs appelée en anglais « requiem sharks » (requins requiem).
19
+
20
+ Oscar Bloch et Walther von Wartburg dans leur Dictionnaire étymologique du français proposent l'étymologie la plus probable : requin serait un renforcement du dialectal normand et picard[note 1] quin (variante quien, « chien » au sens de « chien de mer », allusion à leurs dents acérées[6]). Mais le procédé néologique qui ferait de « rechien » un renforcement de « chien » est assez inhabituel en français et cette origine ressemble également fort à une étymologie populaire, comme le suggère le terme raquin, correspondant wallon du normand requien, qui semble faire allusion à l'habitat du poisson au fond de l'océan (de « raque », vase) ou encore à sa malpropreté (voire l'étymologie de squale), sens corroboré par le provençal bardoulin, nom de divers requins[7]. La métaphore canine est d'ailleurs très tôt employée par les auteurs antiques : Aristote désigne certains requins sous les noms kuôn « chien » ou encore skulion ou skulios (formé sur skulax, « jeune chien »)[8], et Pline l'Ancien utilise les noms latins canis marinus « chien marin » et canicula « jeune chienne »[9]. Guillaume Rondelet dans son Histoire naturelle des poissons de 1554 et Jean de Léry dans son Histoire d'un voyage de 1578 appellent les squales les « chiens de mer », expression qu'utilisent tous les marins jusqu'au XVIe siècle et qui s'emploie encore aujourd'hui mais seulement pour désigner des espèces de requins petite taille[10]. Dans la même veine, la famille des Squalidae comprend de petits requins appelés « dogfish sharks » (requins poissons chiens) et l'étymologie canine se retrouve dans l'italien pescecane (« poisson chien »). Une autre métaphore penche pour cette étymologie : les requins sont parfois qualifiés de « nez », en référence à leur odorat très développé comme les chiens. Le zoologiste Henri de Blainville a ainsi créé une série de noms de genres de requins, (Cetorhinus, Scyliorhinus, Carcharhinus, Echinorhinus), et qui comportent tous l'élément grec ῥινός (rhinos), pour « nez » au sens de « requin »[11]. Enfin, les Pierre Guiraud pour sa part penche pour une forme normande de rechigner, « montrer les dents », allusion à sa denture impressionnante[12].
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22
+ Le terme « squale », apparu en 1754, dérive du latin squalus[13], qui peut se traduire par « l'écailleux, le rugueux », et fait référence à la peau rugueuse de ces animaux du fait des écailles cartilagineuses présentes sous la peau de leur corps (d'où le rapprochement étymologique avec le terme squame qui désignait originellement l'écaille de poisson). Squalus peut également se traduire par « couvert de saleté, sale, malpropre », car une surface sale peut être recouverte de plaques[3]. Un autre rapprochement possible serait dû à la confusion qui a longtemps perduré entre les squales et les cétacés car le proto-indo-européen *(s)kʷálos aurait donné en latin squalus et en germanique whale et wale (baleine)[14]. Le nom d'un ordre (Squaliformes), d'une famille (Squalidae) en dérive[15].
23
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24
+ Plusieurs espèces de requin comportent le terme requin dans l'un de leurs noms vernaculaires, par exemple : requin-marteau, requin-tigre, requin-pèlerin, mais ce n'est pas une généralité, il existe aussi des noms vernaculaires ne comprenant pas le terme requin comme dans le cas de maraîche, roussette, mako etc.
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26
+ Ce groupe est actuellement appelé soit Selachimorpha soit Selachii (infraclasse)[16].
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28
+ Le requin se caractérise par sa silhouette fuselée, particulièrement hydrodynamique, et ses nageoires pectorales et dorsales, ainsi que sa nageoire caudale hétérocerque (de forme asymétrique). Il est pourvu d'un squelette entièrement cartilagineux et de cinq à sept fentes branchiales latérales selon les espèces[17].
29
+
30
+ Sa peau est rugueuse, recouverte d'innombrables denticules cutanés, des écailles osseuses placoïdes d'origine dermique et épidermique, qui le protègent contre les parasites et améliorent sa pénétration dans l'eau.
31
+
32
+ Son foie, qui peut représenter jusqu'à 25 % de son poids, est constitué à 90 % de squalène, et lui sert principalement à compenser son absence de vessie natatoire pour se stabiliser, mais également de réserve énergétique.
33
+
34
+ Presque tous les requins possèdent une mâchoire de type hyostylique[note 2] comme celle des raies : elle n'est pas attachée au crâne, et est donc capable d'une mobilité remarquable lors de l'attaque. Leur puissance, mesurée par un gnathodynanomètre (en), est estimée à 3 tonnes par cm2 pour un requin de 3 mètres quand celle d'un homme ne dépasse pas 30 kg par cm2[18].
35
+
36
+ La surface de la mâchoire, en comparaison avec les vertèbres et les arcs branchiaux du requin, a besoin de soutiens supplémentaires en raison de sa forte exposition à un stress physique et son besoin de force. Le requin a une couche de minuscules plaques hexagonales appelées « tesselles », qui sont des blocs de cristaux de sels de calcium disposés comme une mosaïque. Cela donne à ces zones une grande partie de la force que l'on retrouve dans le tissu osseux chez d'autres animaux[19].
37
+
38
+ En général, les requins ont une seule couche de tesselles, mais les mâchoires de spécimens de grande taille, tels que le requin-bouledogue, le requin tigre et le grand requin blanc ont deux à trois couches ou plus, en fonction de la taille du corps. La mâchoire d'un grand requin blanc peut avoir une grande place à cinq couches. Dans le rostre, le cartilage peut être spongieux et souple pour absorber la puissance des impacts.
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+
40
+ Les mâchoires du requin présentent des particularités uniques dans le monde animal. Elles sont entièrement mobiles, indépendantes, et garnies de plusieurs centaines de dents (polyodontie) réparties sur plusieurs rangées dont seule la dernière est fonctionnelle, les autres étant des dents de remplacement. Les dents, dont la forme varie selon les espèces (dérivées du type haplodonte par un aplatissement plus ou moins prononcé), sont renouvelées en permanence tout au long de la vie du requin (dentition polyphyodonte), et sont spontanément remplacées par une dent de la rangée suivante lorsqu'elles tombent ou sont abîmées[20]. Fixées sur un tissu fibreux très solide, elles se redressent vers l'extérieur lorsque le requin ouvre la gueule, ce qui lui permet de mordre plus facilement une proie et de la maintenir fermement grâce à la concavité des dents. Certains requins perdent plus de 30 000 dents durant leur vie. Le taux de remplacement des dents varie de une fois tous les huit à dix jours à plusieurs mois. Chez la plupart des espèces, les dents sont remplacées une à la fois contrairement à certaines, comme le squalelet féroce, qui remplace une rangée entière[19].
41
+
42
+ La forme de la dent dépend du régime alimentaire du requin et de son biotope : elles peuvent être du type coupeur, arracheur, agrippeur, broyeur... Les requins qui se nourrissent de mollusques, d'oursins et de crustacés ont des dents denses et aplaties utilisées pour le concassage, ceux qui se nourrissent de poissons ont des dents pointues et effilées, tandis que ceux qui se nourrissent de proies plus grosses, telles que les mammifères, ont des dents triangulaires avec des bords dentelés facilitant la coupe. Les dents des requins se nourrissant de plancton sont de petite taille et non-fonctionnelles[21].
43
+
44
+ Les dents de requins sont probablement issues de l'évolution de certains denticules dermiques (ou écailles placoïdes) autour de la bouche, d'où la difficulté de différencier ces deux structures dans les fossiles de requins[22]. Ces denticules formant le revêtement cutané et les dents, présentent une cavité pulpaire entourée de dentine et surmontée, dans sa partie supérieure, d'une couche de tissu hyperminéralisé, l'émailloïde ou énameloïde[23].
45
+
46
+ Le squelette des nageoires est allongé et soutenu par des rayons mous et non segmentés nommés cératotriches, filaments à base d'une protéine élastique ressemblant à la kératine cornée des cheveux et des plumes. La plupart des requins ont huit nageoires.
47
+
48
+ Les requins utilisent leur nageoire caudale pour se propulser et changer brutalement de direction, les nageoires pectorales font office de gouvernail selon le même principe que les ailerons d'avion, la ou les nageoires dorsales servent de stabilisateurs. La plupart des requins sont obligés de nager en permanence, même à faible vitesse, afin de maintenir un courant d'eau apportant suffisamment d'oxygène à leurs branchies. Il arrive cependant que certains requins, plus particulièrement ceux vivant à proximité de récifs, se reposent sur le fond en se mettant face au courant, ce qui est suffisant pour qu'ils capturent l'oxygène nécessaire à leur métabolisme[24].
49
+
50
+ La vitesse et l'accélération dépendent de la forme de la nageoire caudale. Les formes varient considérablement entre les espèces de requins, en raison de leur évolution dans des environnements distincts. Les requins possèdent une nageoire caudale hétérocerque ; la partie dorsale est généralement plus grande que la partie ventrale. La colonne vertébrale du requin s'étend dans la partie dorsale, fournissant une plus grande surface pour la fixation du muscle. Cela permet une nage plus efficace compensant la flottabilité négative des poisson cartilagineux. Contrairement à la plupart des poissons osseux qui possèdent une nageoire caudale homocerque[25].
51
+
52
+ Le requin-tigre a un gros lobe supérieur, ce qui lui permet de passer d'une nage lente à une nage rapide. Le requin-tigre doit être capable de tordre et tourner dans l'eau facilement lors de la chasse à l'appui de son régime alimentaire varié, tandis que le requin-taupe commun, qui chasse des bancs de poissons comme le maquereau et le hareng, a un gros lobe inférieur pour l'aider à suivre le rythme rapide de ses proies. La queue peut aussi aider à attraper des proies, comme chez le requin-renard qui à le lobe supérieur très allongé pour assommer les poissons et les calmars.
53
+
54
+ Contrairement aux poissons osseux, les requins ont un corset cutané complexe fait de fibres de collagène flexibles et disposées de façon hélicoïdale en réseau autour de leur corps. Cela fonctionne comme un squelette externe, fournissant l'attachement de leurs muscles de natation et ainsi économisant de l'énergie. Leurs denticules dermiques leur donnent des avantages hydrodynamiques, car ils réduisent la turbulence lors de la nage.
55
+
56
+ La peau rugueuse des requins résiste aux micro-organismes. Cet atout est mis à profit par le biomimétisme. Anthony Brennan, ingénieur à l'université de Floride, explique que tous les requins ont des écailles superposées - les denticules -, trop dures pour être colonisées par des bactéries.
57
+
58
+ La peau des femelles est plus épaisse pour résister aux morsures des mâles pendant la parade nuptiale[26].
59
+
60
+ Les requins respirent à travers cinq à sept fentes branchiales. En général, plus la famille d'appartenance est primitive, plus le nombre de fentes est élevé. Comme chez les raies, les branchies sont protégées par un repli de peau. Cependant, les fentes branchiales des squales sont situées sur les flancs, tandis que celles des raies sont situées sur la face ventrale[27].
61
+
62
+ Beaucoup de requins ont un odorat très développé : leur centre olfactif pouvant occuper près de 2/3 de leur cerveau[28], ils sont souvent appelés les « nez de la mer »[29]. Ils peuvent détecter des concentrations très faibles (de l’ordre d'une molécule pour 1 million d’une solution molaire dans l’eau de mer) de certains composants du sang (hémoglobine, albumine), de la viande (acides aminés), de la peau ou des excrétions des poissons (triméthylamine, bétaïne)[30].
63
+
64
+ Ils possèdent deux ouvertures nasales (terme préférable à celui de narines puisque ces organes olfactifs sont des sacs - ou capsules - olfactifs non reliés au système respiratoire[note 3]) symétriques et indépendantes l’une de l’autre, situées juste sous le bord de leur museau, au-dessus et de chaque côté de la gueule. Chaque ouverture est divisée en deux canaux par un clapet cutané : l'eau pénètre dans le sac olfactif par un canal (sillon inhalant), passe sur l'épithélium olfactif plissé (ces replis des lamelles olfactives disposées en rosette permettent d'augmenter la surface d'échange avec les molécules odorantes) où l'odeur est détectée puis ressort par le sillon exhalant. Le flux d'eau dans les sacs olfactifs se fait naturellement pour les espèces nageant en permanence. Pour les espèces benthiques immobiles, le flux est pompé activement par les branchies et transmis aux sacs olfactifs via les sillons naso-oraux[31].
65
+
66
+ Leur odorat sert non seulement à repérer leurs proies (senties jusqu'à 75 m de distance en l'absence de tout autre stimulus sensoriel) mais aussi à reconnaître des composés chimiques qui facilitent leur orientation (phéromones d'autres requins ou des femelles de leur espèce ; salinité de différentes régions marines pour migrer ou repérer géographiquement des lieux de ponte ou de chasse...).
67
+
68
+ La détection du stimulus olfactif déclenche un comportement natatoire caractéristique : le requin nage en zig-zag en balançant la tête de droite à gauche pour suivre la piste olfactive et remonter à la source odorante. Si l'odeur est perdue ou trop loin pour être détectée, le requin avance en effectuant un mouvement en forme de grand S.
69
+
70
+ Au sujet du mécanisme, l'hypothèse qui prévalait voulait que le requin s'orientait vers la source odoriférante grâce aux ouvertures nasales agissant par analyse différentielle de la concentration des odeurs dans l’eau. En fait, le requin prend la direction de l’odeur qui lui parvient en premier (même si elle est moins concentrée qu'une autre) et, à l'instar de la vision stéréoscopique, sent en « stéréo » : il s'oriente vers la source odoriférante en fonction du délai (analysé par le cerveau) de la perception de cette source entre l'ouverture nasale droite et gauche[32].
71
+
72
+ L'œil des requins est analogue à celui des vertébrés : il est composé d'un cristallin similaire, d'une cornée, d'une rétine ainsi que d'une pupille qui peut se dilater et se contracter (contrairement aux téléostéens) comme chez les hommes. Ils possèdent également un tapetum choroïdien, ce tissu contient des cristaux de guanine facilitant la vision aquatique. Il est situé derrière la rétine et réfléchit la lumière, augmentant ainsi la visibilité dans les eaux sombres[31].
73
+
74
+ Il a également des paupières mais qui ne clignent pas, l'eau environnante nettoyant en permanence sa cornée.
75
+ Certaines espèces ont en plus une membrane nictitante, cette membrane recouvre les yeux pendant la chasse afin de les protéger. Cependant, certaines espèces, comme le grand requin blanc, n'ont pas cette membrane, mais roulent leurs yeux vers l'arrière pour les protéger quand ils attaquent une proie.
76
+
77
+ L'importance de la vue dans le comportement de chasse des requins est débattue. Certains scientifiques pensent que l'électroréception et la chimioréception sont plus importantes, tandis que d'autres prennent la membrane nictitante pour preuve que les yeux sont importants. Vraisemblablement, le requin ne se protégerait pas les yeux s'ils étaient sans importance. Mais l'utilisation de la vue dans la chasse varie probablement avec les espèces et les conditions de l'eau. Le requin peut basculer entre une vision monoculaire et une vision stéréoscopique à tout moment.
78
+
79
+ En 2011, une étude australienne de microspectrophotométrie sur les photorécepteurs de 17 espèces de requins montrent que leurs photorécepteurs sont riches en bâtonnets mais n'ont pas de cônes ou un seul type de cône monochromatique, les rendant daltoniens. Les requins sont donc surtout sensibles à l'intensité du contraste entre le fond ambiant et l'objet. Ces chercheurs prévoient plusieurs applications à cette découverte : combinaisons de plongée et planches de surf adaptées pour éviter les attaques de requins, leurres des lignes de pêche industrielle moins attractifs pour éviter que les requins ne s'y prennent accidentellement
80
+ [33].
81
+
82
+ Le requin peut percevoir des sons jusqu'à deux kilomètres de distance.
83
+
84
+ Grâce à un organe appelé système latéral, le requin perçoit les mouvements de l'eau.
85
+
86
+ Les requins possèdent des organes sensitifs spéciaux appelés ampoules de Lorenzini pouvant détecter des champs électromagnétiques aussi bien que des gradients de la température (ce gradient étant la direction où la température augmente le plus). Ils fournissent aux requins et aux raies un véritable sixième sens.
87
+
88
+ Chaque ampoule se compose d'un canal rempli d'une sorte de gelée s'ouvrant sur la surface par un pore dans la peau et se terminant dans un faisceau de petites poches pleines de cellules électroréceptrices. Les ampoules sont la plupart du temps groupées en paquets à l'intérieur du corps, chaque faisceau ayant des ampoules reliées avec différentes parties de la peau, mais gardant une symétrie gauche/droite. La longueur des canaux change selon chaque animal, mais la distribution des pores semble spécifique à l'espèce. Les pores se présentent comme des taches foncées sur la peau.
89
+
90
+ 529 espèces sont répertoriées en 2014, dont une cinquantaine vivent dans les profondeurs des eaux hexagonales[34].
91
+
92
+ Liste des ordres de requins du super-ordre Selachimorpha de la classification classique[35] ou de l'infra-classe des Selachii selon World Register of Marine Species (10 mars 2016)[16] :
93
+
94
+ Carcharhiniformes
95
+
96
+ Heterodontiformes
97
+
98
+ Lamniformes
99
+
100
+ Orectolobiformes
101
+
102
+ Hexanchiformes
103
+
104
+ Pristiophoriformes
105
+
106
+ Squaliformes
107
+
108
+ Squatiniformes
109
+
110
+ Les fossiles complets de requins sont rares, car leurs squelettes de nature cartilagineuse, plus mou que de l'os, se décomposent plus rapidement : seuls une dizaine de sites fossilifères dans le monde entier ont livré des requins complets[36]. Les dents fossilisées de requin, appelées glossopètres, ainsi que les denticules sont par contre fréquentes. La phylogenèse du requin est donc particulièrement délicate
111
+
112
+ Les requins apparaissent au cours du Dévonien, l'« âge des poissons ». Les squelettes les plus anciens, découverts à la fin du XIXe siècle dans l'État de l'Ohio aux États-Unis, sont du genre Cladoselache, et datent du Dévonien supérieur (360 Ma)[37]. Ceux de Stethacanthus ont une longueur d'environ 70 cm. Ces requins sont alors des prédateurs rapides mais sont loin d'être en position de superprédateur mais plutôt de proie, en particulier des Placodermes qui sont les géants des mers à cette époque, tel Dunkleosteus qui peut atteindre jusqu'à 9 mètres de long[38]. La disparition des Placodermes vers 354 Ma lors de l'extinction du Dévonien libère une niche écologique et favorise le développement des chondrichtyens, en particulier en matière de diversité[37].
113
+
114
+ À la fin du Permien, une extinction de masse se produit, faisant disparaître 90 % des espèces marines, dont des chondrichtyens. Une deuxième extinction à la fin du Trias opère à nouveau une sélection et élimine, par exemple, les xénacanthes qui avaient vécu pendant 200 Ma. Au Mésozoïque les hybodontes se distinguent par leur grande taille (au moins 3 m) et une mâchoire capable de broyer n'importe quelle carapace[37]. Au Jurassique les néosélaciens sont en compétition avec les hybodontes mais l'extinction du Crétacé il y a 65 Ma provoqua la fin des hybodontes ainsi que celle de beaucoup d'autres espèces à commencer par les dinosaures[39].
115
+
116
+ Ces néosélaciens ont la plupart des caractéristiques du requin moderne. Le mégalodon a probablement été le superprédateur des océans tropicaux à partir du Miocène, d'une taille supposée de 20 m, on trouve en abondance ses dents fossilisées. Ce requin s'est éteint vraisemblablement il y a 1,6 Ma.
117
+
118
+ Louis Agassiz est le premier ichtyologiste à classer les poissons fossiles. Les volumes de ses Recherches sur les poissons fossiles parus entre 1833 et 1843 recensent et nomment près de la moitié des requins fossiles actuels[40]. La classification des espèces fossiles est en grande partie complétée par le catalogue d'Arthur Smith Woodward, Catalogue of the Fossil Fishes in the British Museum (1889–1901)[41].
119
+
120
+ Les premières études phylogénétiques, qui se basaient sur la morphologie, plaçaient les raies parmi les requins, ce qui en faisait un groupe polyphylétique d'espèces. Les sélachimorphes étaient alors divisés en deux groupes, Galea et Squalea. Ce dernier rassemblait certains requins et toutes les raies, avec comme trait commun l'absence de nageoire anale (sauf pour les Hexanchiformes), un caractère typique des poissons dits primitifs. En 2003, la phylogénie moléculaire a rendu ce regroupement obsolète, suggérant que les ressemblances anatomiques entre les raies et les requins modernes ne sont que le fruit de convergences évolutives. Les requins forment donc un groupe monophylétique d'espèces divisé en deux groupes : les Galeomorphii et les Squalimorphii, complètement distinct des raies (devenues le super-ordre des Batoidea). Cependant, la position des ordres au sein du super ordre est encore sujette à débat et varie selon les études[42].
121
+
122
+ Les requins sont présents dans toutes les mers et tous les océans du globe, à l'exception de l'Antarctique. Quelques espèces, comme le requin-bouledogue (Carcharhinus leucas), sont capables de vivre en eau douce ou peu salée (fleuves, rivières, estuaires, lacs). Il leur arrive de remonter certains fleuves jusqu'à plus de 3 000 km à l'intérieur des terres, comme dans le Zambèze et le lac Victoria, en Afrique. Des membres d'une espèce (Pristiophoridés) sont même présents dans le Lac Titicaca, en Amérique du Sud, s'y étant retrouvés enfermés après que l’ensemble de l’Altiplano ait été soulevé autrefois.
123
+
124
+ Certaines espèces sont pélagiques, d'autres côtières ; on trouve des requins depuis la surface jusqu'à 2,500 m de profondeur environ[44].
125
+
126
+ On pense souvent que les requins sont des chasseurs solitaires, parcourant les océans en quête de nourriture. En vérité, c'est le cas de seulement quelques espèces. La plupart sont sédentaires et mènent une vie benthique. Même les requins solitaires se rencontrent pour la reproduction ou sur les terrains de chasse riches, qui peuvent les conduire à couvrir des milliers de miles en un an. Les schémas de migration de requin peuvent être encore plus complexes que chez les oiseaux, avec de nombreux requins couvrant des bassins océaniques entiers. Les requins peuvent être très sociaux et former de grands bancs. Parfois, plus de 100 requins-marteaux se rassemblent autour de monts sous-marins et d'îles, notamment dans le golfe de Californie. Chez certaines espèces une hiérarchie sociale existe. Par exemple, les requins longimanes dominent les requins soyeux de taille comparable lors de l'alimentation.
127
+
128
+ Une étude faite en 2014 à l'Université d'Exeter a démontré que les petites roussettes possèdent des traits de personnalité. Certains individus sont plus sociables que d'autres, certains plus agressifs, d'autres encore ont un goût plus prononcé pour l'exploration.[45][46]
129
+
130
+ La plupart des requins se reproduisent dans l'océan ; cependant, certains requins de l'ordre des pristiophoriformes choisissent les lacs (Amérique centrale)[47].
131
+
132
+ Contrairement aux autres poissons, les requins ont un mécanisme de reproduction peu efficace et rarement observé. La maturité sexuelle est atteinte tardivement (plusieurs années, 20 ans chez certaines espèces, au moins 150 ans pour le requin du Groenland[note 4],[48],[49]), le nombre d'individus par portée est très faible (d'un individu à quelques centaines selon les espèces) et la durée de la gestation est particulièrement longue (de 7 mois à 2 ans). On parle d'espèce à stratégie K.
133
+
134
+ Lors de l'accouplement, le mâle mord la femelle assez violemment au-dessus de la tête pour la maintenir en position d'accouplement. La femelle mettra environ un mois à cicatriser. Le mâle dispose de deux ptérygopodes mais un seul est utilisé. Le sperme est déposé dans le cloaque de la femelle.
135
+
136
+ Le développement des embryons varie selon l'espèce considérée ; il peut être :
137
+
138
+ Plusieurs cas de reproduction sans accouplement[50],[51],[52] sont documentés et laissent supposer que certains requins seraient capables de parthénogenèse. Dans tous les cas, le requin est autonome à sa naissance.
139
+
140
+ La plupart des requins vivent entre 10 et 80 ans[53] ; le requin du Groenland, cependant, fait partie des espèces ayant une sénescence négligeable [54], et peut atteindre l'âge de 400 ans.
141
+
142
+ Tous les requins sont carnivores. Certaines espèces, comme le requin-tigre, sont opportunistes, mais la grande majorité cherche des proies spécifiques et varie rarement son régime alimentaire. Le requin-baleine, le requin pèlerin et le requin grande gueule sont des requins planctophages. Ce type d'alimentation nécessite des branchiospines, de longs filaments minces qui forment un tamis très efficace, analogues aux fanons des grandes baleines pour piéger le plancton. Les dents de ces espèces sont relativement petites, car elles ne sont pas nécessaires pour l'alimentation.
143
+
144
+ Les autres requins hautement spécialisés comprennent le squalelet féroce, qui prélève de gros morceaux de chair à de grands poissons et de mammifères marins avec ses dents inférieures particulièrement pointues[55]. Certaines espèces benthiques sont de redoutables prédateurs en embuscade. Les anges de mer et les requins-tapis utilisent un camouflage pour guetter et aspirer des proies dans leur bouche. Beaucoup de requins benthiques se nourrissent exclusivement de crustacés dont ils écrasent la carapace avec leurs molaires[56].
145
+
146
+ Les céphalopodes et les poissons constituent les proies favorites de la plupart des requins. L'aiguillat-vipère a des dents qu'il peut pointer vers l'extérieur pour capturer des proies qu'il avale intactes. Le grand requin blanc et d'autres grands prédateurs, avalent en entier de petites proies ou prélèvent de grands morceaux sur les grands animaux. Les requins-renards utilisent leur longue queue pour étourdir les poissons vivant en bancs, et le requins-scies déloge ses proies du sol ou les assomme avec son long rostre muni de dents[19].
147
+
148
+ Beaucoup de requins, y compris le requin-corail chassent en meute afin de capturer des proies rapides. Ces requins sociaux sont souvent migrateurs, parcourent de longues distances autour des bassins océaniques en grands bancs. Ces migrations servent en partie à trouver de nouvelles sources alimentaires.
149
+
150
+ Malgré leur peau épaisse et robuste, les requins sont affectés par divers parasites externes. Ce sont surtout des petits copépodes qui, à l'aide de leurs crochets acérés, s'accrochent à la peau des squales pour se nourrir des tissus de leur hôte. Certains protozoaires peuvent également affecter les requins.
151
+
152
+ Les squales ont un métabolisme peu propice à l'épanouissement des parasites internes, notamment à cause de leur régulation osmotique avec leur urée. Seuls les vers plats peuvent s'y développer, comme les trématodes, les cestodes et les nématodes.
153
+
154
+ Les rémoras sont des organismes commensaux qui s'attachent au corps des grands squales à l'aide de leur nageoire dorsale modifiée. Elles profitent ainsi de la protection, du flux hydrique de déplacement et des restes fournis par leur hôte, mais surtout elles débarrassent les requins des parasites qui infestent leur peau. Les poissons-pilotes ne guident pas les requins, comme on le pensait autrefois, ils profitent du flux hydrique créé par la nage du requin. La plupart des squales fréquentent les « stations de nettoyages » près des récifs, où des poissons et des crevettes spécialisés se nourrissent des parasites externes sans craindre d'être mangés à leur tour[26].
155
+
156
+ En général, les requins nagent à une vitesse moyenne de 8 km/h, mais lorsqu'il chasse, le requin peut atteindre une vitesse moyenne de 19 km/h. Le requin mako, requin le plus rapide et l'un des poissons les plus rapides, peut atteindre des vitesses allant jusqu'à 50 km/h[57]. Le grand requin blanc est également capable de faire des sprints. Ces exceptions s'expliqueraient par l'endothermie de ces espèces, c'est-à-dire leur capacité à produire de la chaleur pour maintenir leur sang à une température plus élevée que le milieu ambiant. Les denticules cutanés des espèces actives, présents sur la peau des requins, favorisent un écoulement laminaire des fluides en facilitant l'écoulement hydrodynamique par la création d'une couche limite d'eau permanente contre la peau, permettant une pénétration facilitée au cours du déplacement[58].
157
+
158
+ Les requins pélagiques sont capables de parcourir des distances considérables, et pour certaines espèces comme le requin bleu d'avoir parfois un circuit migratoire[59], mais peu de données sont disponibles. Toutefois, un traçage par satellite a montré qu'un grand requin blanc, surnommé « Nicole », a effectué une migration d'Afrique du Sud vers l'Australie[60]. La distance d'environ 11 000 km a été couverte en 99 jours soit une vitesse moyenne de 4,6 km/h[25].
159
+
160
+ Seules cinq espèces sont qualifiées de dangereuses compte tenu de leur taille et de leur régime alimentaire : le requin tigre (Galeocerdo cuvieri), le requin blanc (Carcharodon carcharias), le requin bouledogue (Carcharhinus leucas), le requin mako (Isurus oxyrinchus) et le requin longimane (Carcharhinus longimanus)[61].
161
+
162
+ Le nombre d'accidents causés par les requins est extrêmement faible : entre 57 et 78 attaques de requin non provoquées par an dans le monde entier[62]. Le plus grand nombre d'attaques ayant été 80 attaques sur toute l'année 2000.
163
+
164
+ Le danger n'est pas forcément lié à une morsure, car un coup de queue peut aussi être très dangereux, comme ceux des mammifères marins (orque, baleine). De plus, du fait de sa rugosité, la peau du requin ainsi que les ailerons peuvent provoquer des blessures importantes par simple frôlement[63],[64].
165
+
166
+ Généralement, parmi les quelques dizaines d'attaques recensées tous les ans, seules quatre ou cinq sont mortelles, dues principalement aux blessures traitées trop tard. En effet, lorsqu'un requin mord un homme, c'est la plupart du temps par accident. Le requin le confond avec sa proie habituelle : très souvent, il ne s'acharne pas dessus et préfère faire demi-tour. Aux États-Unis, seuls dix décès par morsure de requin ont été recensés entre 2001 et 2010, contre 263 victimes de chiens.
167
+
168
+ Dans la culture occidentale, les mythes et légendes, ainsi que différentes œuvres accordent aux requins une mauvaise réputation. Notamment la tétralogie Les Dents de la mer, qui présente le grand requin blanc comme un mangeur d'hommes, ce qui dans les faits n'est pas crédible et ne pourrait être le fait d'un seul requin[17].
169
+
170
+ Paradoxalement, la réputation du requin tient surtout à l'aspect exceptionnel et rare d'une attaque. En effet, l'éléphant, le crocodile, l'hippopotame ou le cobra tuent des milliers de personnes chaque année dans le monde sans pour autant que cela soit médiatisé, en revanche une attaque ou même la seule présence d'un requin dans l'eau donne lieu à un article en bonne place dans les journaux. En fait, la raison de cette crainte est surtout liée à la perception psychologique, voire psychanalytique, des profondeurs sombres et inconnues des océans qui alimentent tous les fantasmes[réf. nécessaire].
171
+
172
+ Le requin est un prédateur, notamment spécialisé dans le nettoyage de cadavres et l'attaque d'animaux malades.
173
+ Qualifier un requin de mangeur d'homme est impropre, car son régime ne comprend qu'exceptionnellement des êtres humains. La majorité des rares attaques de requins sont du type mordu-relâché (ou morsure d'exploration) sans autre suite que les conséquences de l'unique morsure (qui peut être mutilante et fatale pour cause d'hémorragie).
174
+
175
+ Le plus souvent une attaque est liée à une erreur d'identification ou peut être motivée par la curiosité ; cette dernière hypothèse devenant de plus en plus crédible aux yeux de spécialistes du grand requin blanc comme R. Aidan Martin[65].
176
+
177
+ Un événement aussi spectaculaire qu'une attaque de requin a souvent une large couverture médiatique, alimentée par la recherche du sensationnel. En mai 2002, George Burgess, spécialiste des requins du muséum d'histoire naturelle de Floride et responsable de la base de données mondiales des attaques de requins, avance qu'il y aurait statistiquement plus de risque d'être tué en allant se baigner en Floride par une noix de coco qui tombe sur la tête que par un requin[66]. Cette statistique est cependant controversée[67], George Burgess ayant repris une donnée publiée par une compagnie d'assurances[68], qui a elle-même obtenu ce nombre en extrapolant les résultats obtenus par une étude publiée en 1984 faisant état de deux morts dues à des chutes de noix de coco en 4 ans dans un hôpital de Papouasie-Nouvelle-Guinée[69]. Quoi qu'il en soit, le nombre de morts par an est ridiculement bas en comparaison d'autres risques : le Muséum de Floride relève ainsi que l'on recense 75 fois plus de morts à cause des éclairs, 132 fois plus de noyades ou 491 000 fois plus de morts dues aux accidents domestiques[70].
178
+
179
+ Les requins sont intensivement pêchés, le plus souvent uniquement pour leurs ailerons qui constituent l'ingrédient principal de mets, notamment la soupe d'ailerons de requin, appréciés en Asie du Sud-Est. Ils font aussi parfois partie des captures involontaires ou accessoires, même dans des filets de pêche artisanale.
180
+
181
+ La plupart des études estiment que le nombre de requins tués pour leurs ailerons serait de 38 à 100 millions chaque année dans le monde entier[71],[72]. Mais l'intensification de cette pêche, l'augmentation de la demande d'ailerons et l’absence de données internationales fiables laissent à penser que ce nombre est fortement sous-évalué aujourd'hui. L'Union européenne évaluait les pêches de requin à 800 000 t/an en 2008, dont 100 000 t/an essentiellement pêchées en mer du Nord, Atlantique nord-est et eaux norvégiennes, mais aussi en Atlantique central, océan Indien ou Pacifique par des bateaux européens.
182
+
183
+ Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, 890 000 tonnes de requins étaient pêchées en 2000, contre 770 000 tonnes en 2005 et 740 000 tonnes en 2008[73]. En 2008, l'Indonésie était le premier pays pêcheur de requins au monde avec 110 000 tonnes, suivi par l'Inde (80 000 tonnes), l'Espagne (56 000 tonnes), l'Argentine (46 000 tonnes), Taïwan (41 000 tonnes), les États-Unis (37 000 tonnes), le Mexique (29 000 tonnes) et la Malaisie (23 000 tonnes)[73].
184
+
185
+ Outre l'utilisation de sa chair et de ses ailerons pour l'alimentation, le requin est entièrement exploitable. Toutefois, la disproportion du prix d'achat entre les ailerons et les autres parties du corps fait qu'en pratique le requin n'est exploité quasiment que pour ses ailerons, le reste étant retourné à la mer pour ne pas encombrer les cales[74].
186
+
187
+ Le cartilage des ailerons agrémente des soupes en Chine, et les dents y sont vendues comme souvenir.
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+ Commercialisée sous le nom de « peau de chagrin » ou « galuchat » tout comme la peau de raie, la peau de requin était prisée pour les capacités abrasives des denticules dermiques. Les artisans l'utilisaient, avant l'invention du papier de verre, notamment pour travailler l'ivoire.
190
+ La peau servait aussi à recouvrir les manches des katanas des samouraïs japonais ou des objets précieux pour les rendre plus solides. Au XXIe siècle, elle n'est plus très recherchée et son utilisation se limite à la maroquinerie et autres accessoires de mode.
191
+
192
+ Le foie des requins, riche en huiles hépatiques, est exploité dans l'industrie pharmaceutique, dans les cosmétiques ou pour la lubrification de machines depuis longtemps. L'exploitation à grande échelle débuta lorsqu'on mit en évidence la forte concentration en vitamine A et en squalène. Ce lipide de composition hydrocarbonée est utilisé par l'industrie pharmaceutique et cosmétique, notamment dans des vaccins et des crèmes. Dans les cas graves d’infarctus, certains acides gras polyinsaturés du foie servent d'anticoagulants.
193
+
194
+ Contrairement à ce qui est parfois avancé, les requins peuvent développer un cancer[75],
195
+ [76]. Cependant, ils disposent de mécanismes biologiques particuliers qui semblent être très efficaces pour prévenir l'angiogénèse, c'est-à-dire la formation de petits vaisseaux qui irriguent les cellules cancéreuses. Les médicaments à base de cartilages de requin sont sujets à caution dans le milieu scientifique. La squalamine, substance extraite de l'estomac du requin, pourrait être efficace dans le traitement des tumeurs cancéreuses. La squalamine affamerait les cellules cancéreuses en inhibant l'angiogénèse[77].
196
+
197
+ Depuis quelques années se développe la plongée sans cage avec des requins en milieu tropical. Les requins sont alors, parfois, habitués à être nourris, une activité communément appelée feeding (de « to feed », « nourrir » en anglais). Des centaines de plongées sont organisées chaque jour dans le monde en compagnie essentiellement de requins de récif mais également à l'occasion en présence de requins tigres, de grands requins-marteaux ou encore de requins bouledogues. Cette activité permet de démystifier le requin auprès des plongeurs et de l'observer en milieu naturel. Cet écotourisme rencontre un réel succès et participe pour une part importante à l'économie de pays comme l'Égypte, les Maldives ou encore la Polynésie française. C'est pourquoi des mesures interdisant ou limitant la pêche aux ailerons de requins ont été prises sous la pression de l'industrie touristique et des plongeurs[78].
198
+
199
+ Reste à savoir, sur le moyen terme, l'impact que peut avoir cet écotourisme. Habituer le requin à être nourri par la main de l'homme est aussi une manière de l'habituer à s'approcher des hommes. Sachant que le requin est un animal sauvage et qu'on ne peut l'apprivoiser, cet écotourisme pourrait être à double tranchant.[réf. nécessaire]
200
+
201
+ Jusqu'à récemment, seules quelques espèces benthiques de requins, comme le requin dormeur cornu, le requin-léopard et roussettes survivaient dans des conditions d'aquarium pendant un an ou plus. Cela a donné lieu à la croyance que les requins, tout en étant difficiles à capturer et à transporter, étaient difficiles à élever en captivité. L'avancée des connaissances a permis de maintenir plus d'espèces en captivité (y compris les grands requins pélagiques). Dans le même temps, les techniques de transport plus sûres ont permis de déplacer des requins sur de longues distances. Le grand requin blanc est longtemps resté un requin impossible à garder en captivité. Mais en septembre 2004, le Monterey Bay Aquarium a réussi à garder une jeune femelle pendant 198 jours, avant de la relâcher.
202
+
203
+ La plupart des espèces ne sont pas adaptées pour les aquariums des particuliers et toutes les espèces vendues dans les magasins d'animaux de compagnie ne sont pas appropriées. Certaines espèces peuvent prospérer dans les aquariums d'eau salée à la maison. Mais des commerçants mal informés ou peu scrupuleux vendent parfois des requins juvéniles, comme le requin nourrice, qui à l'âge adulte atteint une taille beaucoup trop grande pour un aquarium de particulier. Les aquariums publics n'acceptent généralement pas les spécimens donnés, certains propriétaires ont donc été tentés de les libérer dans l'océan. Les espèces appropriées pour les aquariums à domicile représentent des investissements spatiaux et financiers considérables, car généralement un adulte dépasse un mètre et peut vivre jusqu'à 25 ans.
204
+
205
+ Une maturité sexuelle tardive et une durée particulièrement longue de la gestation, ainsi qu'une faible production d'embryons rendent les requins particulièrement vulnérables à la surexploitation. En 2008, près de 10 % des espèces d'élasmobranches (requins et raies) figuraient sur la liste rouge de l'UICN et sont menacées d'extinction à des degrés divers. 1,41 million de tonnes de requins sont capturés chaque année, ce qui correspond, selon le modèle des moyennes de poids adopté, à une mortalité de 63 à 273 millions de requins par an (le chiffre moyen de 100 millions étant généralement adopté)[79].
206
+
207
+ La Méditerranée détenait selon l'UICN le plus grand nombre d'espèces de poissons cartilagineux menacés de disparition, avec en 2007 42 %[80] des espèces de requins et raies menacées d'extinction. Trente espèces sont menacées de disparition :
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+ Dans cette région, les causes sont :
210
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+ L'UICN alerte sur le fait que le filet dérivant, bien qu'interdit en mer Méditerranée, continue à être utilisé et à capturer de nombreux requins. En 2007, seuls le requin blanc et le requin pèlerin étaient protégés dans les eaux de la Communauté européenne (et en Croatie). L'UICN notait en novembre 2007 que bien que huit espèces de requins et de raies aient été listées par quatre conventions internationales sur la conservation de la faune sauvage méditerranéenne, seules trois espèces ont été protégées. L'UICN a donc demandé : un moratoire sur la pêche profonde, l'interdiction des filets dérivants, et une application des lois, des quotas et limites de prise de pêche pour les requins (et les raies) en Méditerranée.
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+
213
+ La Commission européenne, reconnaissant le laxisme de l'Europe responsable de 56 % des importations mondiales de chair de requin et de 32 % des exportations, et notant que les États-membres n'ont pas honoré leur engagement à traduire dans les faits un plan d'action adopté aux Nations unies dix ans plus tôt, a produit en février 2009 un « plan d'action en faveur des requins » : les pêcheurs devront tenir à jour un registre des captures, respecter des quotas moins largement attribués et qui respectent mieux les recommandations des scientifiques. La pêche aux ailerons (rejet en mer de requins dont on a simplement coupé les nageoires), déjà théoriquement interdite en Europe, devrait être mieux contrôlée et verbalisée, y compris pour les pêcheurs européens pêchant hors des eaux européennes. Les requins capturés en prises accessoires devront être rejetés en mer, et localement, la pêche d'espèces jugées très vulnérables pourra être interdite. Les fonds de l'Atlantique nord-est (hautement prioritaires) bénéficieront d'un programme d'observation. Mais le plan ne sera applicable qu'après validation par le Parlement et le Conseil.
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+
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+ Différentes études[81],[82] démontrent une baisse alarmante des populations de requins, allant dans le golfe du Mexique jusqu'à 99 % pour le requin longimane sur une période de seulement 50 ans. La taille et la masse moyenne des poissons pélagiques et des requins pêchés sont en très forte baisse[83] ce qui laisse penser que beaucoup de requins sont pêchés avant de pouvoir atteindre la maturité sexuelle et donc se reproduire. Shark Alliance, qui regroupe soixante ONG, réclame l'interdiction immédiate de tout prélèvement de nageoires en mer et des contrôles suffisants.
216
+
217
+ L'image négative des requins dans la culture occidentale date seulement de la fin du XXe siècle. Auparavant, c'était les prédateurs terrestres, comme le loup et l'ours qui véhiculaient le mal et la crainte. Après la parution de Moby Dick de Herman Melville en 1851, les baleines avaient suscité l'effroi, mais rien de comparable avec la peur actuelle des requins. Pourtant ces derniers étaient bien connus, Aristote avait décrit leurs principales caractéristiques dans un de ses traités de zoologie. De plus, les marins de la Grèce antique avaient une bonne connaissance du milieu marin et ils croisaient souvent des requins en Méditerranée. Durant les siècles qui suivirent, la culture occidentale ne mentionna plus les requins, même si on accorde l'explication du mythe du serpent de mer à certains requins, comme le requin-lézard et le requin pèlerin.
218
+
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+ La figure du « mangeur d'hommes » n'est apparue que dans les années soixante, après plusieurs accidents dans les mers australiennes. La psychose culmina lors de la parution du best seller Les Dents de la mer de Peter Benchley en 1974, puis l'adaptation éponyme au cinéma par Steven Spielberg en 1975. Depuis, les squales trainent une mauvaise réputation dans la culture occidentale et symbolisent le danger, la mort et la peur. Après avoir fait part publiquement de ses regrets, Peter Benchley milite activement pour la protection des requins. Le mégalodon, un requin géant préhistorique disparu, a aussi fait l'objet de films.
220
+
221
+ Contrairement à la culture occidentale, la culture des mers tropicales considère les requins comme des divinités. Les populations autochtones, dépendantes des ressources de la mer, côtoient les squales et connaissent leurs habitudes comportementales. Dans les îles du Pacifique, de la Nouvelle-Guinée de l'Australie et de l'Océanie, les requins sont considérés comme des divinités qui secourent les nageurs en danger et les ramènent sur la rive. Le nageur doit cependant savoir respecter les requins, au risque de ne pas être sauvé. En Amérique du Nord, les peuples vivant au bord du Pacifique utilisaient les dents de requins pour leurs pointes de flèches et représentaient des requins dans leurs totems[74].
222
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+ En 2008, Bernard Séret[84], faisait état de la découverte de douze nouvelles espèces de requins, raies et chimères entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie en moins de quatre semaines de prospection. Dans les 15 ans qui ont précédé ces découvertes, 130 espèces nouvelles de requins ont été décrites, mais il pourrait en exister 1 500 à 2 000 espèces (requins + raies) pour 529 décrites en 2014. L'essentiel de la connaissance sur les requins vient de l’étude d’une dizaine d’espèces.
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+ Depuis 1995, le « Shark Lab » (laboratoire d'études des requins appelé officiellement Bimini Biological Field Station), dirigé par le docteur Samuel H. Gruber (docteur en biologie marine, professeur d'éthologie et d'écologie marine de l'université de Miami) a procédé au marquage de près de 3 000 squales. Une petite plaque métallique placée sous la peau de l'animal permet de suivre l'évolution des populations.
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+ L'une des missions de Shark Lab consiste à capturer, mesurer, marquer et prélever un échantillon d'ADN sur les requins citrons. On trouve environ soixante-dix espèces de requins dans les eaux des Bahamas et le requin citron n'a pas été choisi au hasard mais bien parce que c'est le seul capable de vivre en captivité dans un petit espace.
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+ Depuis 2006, les requins peuvent être marqués avec de nouvelles balises dotées d'inclinomètres, qui renseignent sur leurs déplacements horizontaux mais aussi verticaux. Au bout de trois mois à un an, les données sont récupérées. Sont ainsi connus le moment où ils chassent et mangent, les trajets qu'ils réalisent... Quelques centaines d'animaux (requins blancs, requins-baleines et requins soyeux, notamment) sont déjà équipés dans le monde.
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+ Les montagnes Rocheuses, ou simplement les Rocheuses, en anglais Rocky Mountains ou Rockies, sont une grande chaîne de montagnes dans l'Ouest de l'Amérique du Nord, sur les territoires des États-Unis et du Canada.
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+ Elles ont représenté un obstacle pour les immigrants américains et canadiens blancs dans l'extension de leur emprise sur le territoire nord-américain à l'occasion de la conquête de l'Ouest.
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+ Les montagnes Rocheuses s'étendent sur plus de 3 000 kilomètres depuis le Nouveau-Mexique au sud jusqu'en Colombie-Britannique septentrionale au nord où elles sont désignées sous le nom de Rocheuses canadiennes (en anglais : Canadian Rockies). Leur altitude varie entre 1 500 mètres près des hautes plaines et 4 401 m au mont Elbert dans le Colorado. Leur largeur est comprise entre 120 et 650 kilomètres[1]. Elles prennent une forme oblongue, étendue en latitude sur plusieurs milliers de kilomètres.
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+ Les montagnes Rocheuses sont découpées en groupes et en massifs[2] :
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+ Les cours d'eau coulant depuis les Rocheuses se jettent dans trois des cinq océans du monde : l'océan Atlantique, l'océan Pacifique et l'océan Arctique. La région constitue une ligne de partage des eaux. Aussi considère-t-on que les Rocheuses sont l'un des châteaux d'eau de l'Amérique du Nord. Les cours d'eau alimentent les villes de la région, plus particulièrement l'agglomération de Denver et permettent l'installation de barrages hydroélectriques.
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+ Les montagnes Rocheuses se sont majoritairement formées pendant le Crétacé au cours de l'orogenèse laramide, il y a environ 70 millions d'années. Cependant, certains secteurs méridionaux datent du Précambrien (c'est-à-dire entre −4,5 milliards d'années et -542 millions d'années). Ces montagnes sont le résultat de la collision entre la plaque nord-américaine et la plaque Farallon (océanique).
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+ La chaîne des Rocheuses est un complexe de roches métamorphiques et magmatiques comportant quelques dépôts sédimentaires (karsts de Grand Teton, monts Big Horn, Bighorn Basin (en)). L'érosion intense, notamment due aux glaciations, a arasé des bassins situés au centre de la chaîne, tel que le bassin du Wyoming. L'érosion glaciaire a également formé des vallées profondes et encaissées.
16
+
17
+ Comme le massif de l'Altaï en Asie, elles sont le résultat de compressions intenses à l'intérieur du continent américain. Il s'agit d'une chaîne de collision active. La partie sud-ouest a été disloquée dans les horsts avec les bassins (grabens) au milieu. Cette zone est nommée « bassin et étendue provinciale » (Basin and Range).
18
+
19
+ La région des Rocheuses a connu plusieurs phases de glaciation entre le Pléistocène et l'Holocène. Les épisodes glaciaires les plus récents sont représentés par la Bull Lake Glaciation commencée il y a environ 150 000 ans, et par la Pinedale Glaciation dont l'apogée se situe vers 15 000-20 000 années av. J.-C.[3] Pendant le Petit Âge glaciaire (1550-1860), les glaciers Agassiz et Jackson situés dans le parc national de Glacier se sont étendus jusque vers 1860 avant de connaître un important recul[4].
20
+
21
+ La température moyenne est de 6 °C. Le mois le plus chaud, juillet, enregistre 28 °C, tandis qu'en janvier les températures descendent à −2 °C. Les précipitations de neige annuelles moyennes sont de 36 cm.
22
+
23
+ Comme dans d'autres montagnes de haute altitude, la végétation dans les montagnes Rocheuses dépend de nombreux facteurs : la chaîne s'étirant en latitude, la position géographique détermine en grande partie l'aspect de la flore. Les autres critères de différenciation sont l'exposition au soleil ou au vent et la situation en altitude. La végétation est en effet étagée. Ainsi, à l'étage alpin par exemple, la pelouse remplace la forêt.
24
+
25
+ La population est de faible densité avec une moyenne de quatre humains par km2, et peu de villes dépassent les 50 000 habitants. L'anglais est la langue la plus utilisée, suivie par l'espagnol.
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27
+ Depuis le dernier âge glaciaire, les montagnes Rocheuses étaient considérées comme un endroit sacré par les Paléo-Indiens. Par la suite, ce caractère particulier fut entretenu par les Amérindiens Apaches, Arapaho, Bannocks, Pieds-Noirs (Blackfoot), Cheyennes, Crows, Flatheads, Shoshones, Sioux et Utes. Les premiers habitants de ces régions chassaient le mammouth et le bison dans les collines et les vallées. Ils migraient probablement vers les plaines au début de l'automne et hivernaient dans les régions les moins hostiles. Ils revenaient dans les montagnes au printemps et vivaient de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Ils pratiquaient également l'écobuage, ce qui a modifié le milieu naturel, comme en Australie par exemple. Les traces archéologiques les plus anciennes remontent à 10 ou 12 000 années.
28
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29
+ Les premiers Européens à explorer les Rocheuses sont les Espagnols : en 1540, une expédition de Francisco Vásquez de Coronado parcourut une partie des montagnes depuis le sud. À partir de cette époque, les Blancs introduisirent des nouveautés significatives : le cheval, les outils en métal, les armes à feu et de nouvelles maladies qui ont changé le mode de vie des Amérindiens.
30
+
31
+ En 1739, alors qu'ils se trouvaient dans les environs de la source de la rivière Platte, les commerçants de fourrures canadiens-français Pierre et Paul Mallet découvrirent une chaîne de montagnes, appelée « Rocheuses » par les Amérindiens, devenant les premiers Européens à rendre compte de ces montagnes inexplorées.
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33
+ En 1803, la partie septentrionale des Rocheuses passe sous le contrôle des Américains, après la vente de la Louisiane par la France. L'expédition Lewis et Clark (1804-1806) est la première expédition américaine dans les montagnes Rocheuses. Auparavant, seuls quelques trappeurs et chercheurs d'or ainsi que le Canadien Alexander Mackenzie avaient pénétré dans la région. L'expédition devait reconnaître un passage fluvial vers l'océan Pacifique et collecter des spécimens pour les botanistes, les zoologistes et les géologues.
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+ Au début du XIXe siècle, plusieurs Américains apparaissent dans la région : William Henry Ashley, Jim Bridger, Kit Carson, John Colter, Thomas Fitzpatrick, Andrew Henry et Jedediah Smith. Le 24 juillet 1832, Benjamin Bonneville conduisit les premiers trains de chariots de la conquête de l'Ouest à travers les Rocheuses par la passe sud du Wyoming.
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37
+ Les mormons commencent à s'établir sur les rives du Grand Lac Salé en 1847. En 1859, de l'or est découvert près de Cripple Creek, dans le Colorado. Le premier chemin de fer transcontinental est achevé en 1869 et le parc national du Yellowstone est établi en 1872. Benjamin Harrison établit plusieurs forêts protégées en 1891-1892. Le développement économique des Rocheuses s'appuie sur l'exploitation des ressources minières et de la forêt, l'agriculture et les loisirs. Les villes se développent dans les vallées et autour des gares du Transcontinental.
38
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39
+ Avant sa fermeture en 1998, la mine de Climax située à Leadville, Colorado était la plus grande mine de molybdène du monde. La mine de Cœur d’Alene, au nord de l'Idaho, produit de l'argent, du plomb et du zinc.
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+ En hiver, l'activité principale est le ski dans des stations comme Aspen, Vail, Keystone, Breckenridge et Copper Mountain au Colorado, Sun Valley dans l'Idaho, et Snowbird dans l'Utah. Au Canada, les stations de Lake Louise, de Banff et de Golden sont très populaires.
42
+
43
+ Liste des stations de ski :
44
+
45
+ Au Canada, une montagne se trouvant entre la tranchée des Rocheuses et le cañon de la rivière Kicking Horse permet les meilleures envolées durant l'été. La montagne se nomme le mont Seven[5]. Elle doit son nom au dessin en forme de 7 formé par la neige printanière sous le sommet. Plusieurs records mondiaux de vol libre furent établis à partir du mont Seven dans les années 1980 et 1990. Deux vols deltaplanes de plusieurs centaines de kilomètres se terminant à Trego au Montana constituent les meilleurs vols tout temps pour ce site de vol.
46
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+ Les montagnes Rocheuses sont une destination touristique populaire avec beaucoup de parcs.
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+ Une saison est une période de l'année qui observe une relative constance du climat et de la température.
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+ D'un point de vue astronomique, une saison correspond à l'intervalle de temps durant lequel la Terre occupe une portion de l'espace de sa révolution (rotation) autour du Soleil. C'est l'inclinaison de l'axe des pôles, combinée à la révolution de la Terre autour du Soleil, qui fait qu'il se produit une alternance des saisons ; qui proviennent de la variation d'ensoleillement induite par l'orientation changeante vis-à-vis du rayonnement solaire. Elles correspondent aux périodes qui séparent le passage de la Terre à certains points de son orbite ou, réciproquement, du Soleil à certains points de la sphère céleste, et que la mécanique céleste désigne par les équinoxes et les solstices. Pour ces raisons, à tout moment, les saisons astronomiques de l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud sont diamétralement opposées.
4
+
5
+ Les saisons sont découpées de plusieurs manières selon la position géographique et les cultures. En général, en Occident, dans les zones de climat tempéré, les saisons astronomiques correspondent grossièrement à quatre phases d'évolution du climat dans l'année : printemps, été, automne et hiver. Parfois, on qualifie de saisons pleines l'été et l'hiver, et de mi-saisons le printemps et l'automne. Malgré cela, les quatre saisons sont divisées en longueur équivalentes de trois mois, soit la période de temps approximative qui sépare un solstice d'un équinoxe ou vice-versa.
6
+
7
+ Dans les zones de climat tropical, on parle également de saisons, mais dans le sens de saison des pluies et de saison sèche, alors qu'aux pôles, on parle plutôt de jour et de nuit polaires.
8
+
9
+ Les saisons jouent un rôle déterminant sur la faune et la flore terrestres et, conséquemment, sur l'activité et la culture humaines.
10
+
11
+ En général, les peuples anciens partageaient l'année en deux ou trois. La dénomination des saisons fondée sur un système binaire ou ternaire se retrouve en effet dans l'indo-européen commun[1]. Les Babyloniens, utilisant à l'origine la division bipartite, paraissent avoir découvert le cycle des quatre saisons[2].
12
+
13
+ L'année dans l'Égypte antique est divisée en trois saisons (les inondations du Nil, les semailles et les moissons).
14
+
15
+ La Grèce antique ne connaît à l'origine que trois saisons, le printemps, l'été (saison des récoltes) et hiver (mauvaise saison) mais en réalité elles ne sont pas parfaitement délimitées et fixées : à partir d'Alcman au VIIe siècle av. J.-C. apparaît la saison automnale à proprement parler[3]. C'est probablement après la conquête de l'Empire perse par Alexandre le Grand que s'imposent le calendrier macédonien et les quatre saisons en Occident[4].
16
+
17
+ Comme le montre le calendrier de Coligny, les Gaulois divisent l'année en deux saisons, la saison hivernale froide (gaulois giamori) et la saison estivale chaude (gaulois samori), division basée sur l'année agraire et pastorale, sur le début et la fin des travaux de l'élevage et de la culture[5].
18
+
19
+ Dans la tradition germanique, l'année est également partagée en deux saisons, une saison froide et une saison chaude. Cette année n'est pas astronomique, mais naturelle et économique, se fondant sur l'observation de la température et des produits du sol. Les Germains ont probablement fini par adopter l'usage d'une année tripartite, d'origine orientale.
20
+
21
+ Le calendrier julien qui s'impose dans tout l'Empire romain et l'occident médiéval reprend le système grec des quatre saisons qui nous sont familières (ver, aestas, autumnus et hiems). Alors qu'on leur faisait plutôt correspondre les quatre âges de la vie, elles sont associées à une symbolique chrétienne (quatre saisons qui forment douze mois comme les quatre évangélistes parmi les douze apôtres, quatre côtés pour les douze portes de la Jérusalem céleste) mais elles sont peu présentes dans le calendrier médiéval, leurs dates variant selon les régions et les époques[6].
22
+
23
+ Si le calendrier grégorien (et ses quatre saisons pour les zones tempérées et polaires de la Terre) conçu à la fin du XVIe siècle s'est progressivement étendu à l'ensemble du monde au début du XXe siècle, il existe encore le calendrier chinois avec ses cinq saisons et le calendrier hindou avec ses six saisons.
24
+
25
+ Dans la tradition européenne, le début des saisons est défini par les solstices et les équinoxes dans l'hémisphère nord : le printemps débute à l'équinoxe de mars (vers le 21 mars), l'été au solstice de juin (vers le 22 juin), l'automne à l'équinoxe de septembre (vers le 23 septembre), l'hiver au solstice de décembre (vers le 21 décembre). La journée la plus courte de l'année est donc le 21 décembre et la plus longue le 22 juin. Lors des deux solstices, la durée du jour passe par un extremum et varie peu d'une journée à l'autre. À l'inverse, la durée du jour varie le plus vite d'un jour à l'autre au voisinage des équinoxes.
26
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27
+ Dans cette tradition, le jour le plus long et ayant la plus forte incidence des rayons du Soleil est considéré comme le début de l'été. Ce fait tient compte d'une réalité : le 21 avril, il peut encore geler et le 23 août, il y a encore des canicules : pourtant l'insolation de ces deux jours est quasiment égale. En France, le jour en moyenne le plus chaud est vers le 20 juillet et le plus froid vers le 20 janvier. C'est l'inertie thermique qui induit un retard entre déclinaison du Soleil et température.
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+
29
+ Il en va autrement en Orient. Les solstices et les équinoxes sont considérés comme le milieu des saisons. Ainsi, le 21 juin étant le milieu de l'été et non le début, l'été commence donc vers le 6 mai, l'automne vers le 6 août, l'hiver vers le 6 novembre, le printemps vers le 6 février (qui marque la période du nouvel an chinois). Ceci est peut-être la conséquence d'un moindre retard thermique en climat continental qu'en climat océanique, où l'eau a un fort effet de tampon thermique.
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+
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+ Cette explication semble d'autant plus logique que la Russie admet une définition intermédiaire des saisons, à mi-chemin entre la conception européenne et la conception chinoise : printemps : 1er mars ; été : 1er juin ; automne : 1er septembre ; hiver : 1er décembre.
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+
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+ La structure de l'année calendaire en quatre saisons ne s'applique pas partout ; elle est caractéristique des régions de la zone tempérée. En revanche, entre les deux tropiques par exemple, le Soleil est toujours suffisamment proche de la perpendiculaire pour que la différence de température entre « été » et « hiver » ne soit pas très marquée. Il n'y a alors souvent que deux « saisons » (au sens climatique) : une saison des pluies et une saison sèche, et le climat y est tropical (ou parfois désertique, selon la situation géographique).
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+ Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides
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+ Les variations climatiques saisonnières sont créées par un double facteur : d'une part la révolution de la Terre autour du Soleil, et d'autre part l'inclinaison de l'axe nord-sud de rotation journalière de la Terre par rapport au plan de son orbite autour du Soleil (écliptique).
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+
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+ En fonction de la position de la Terre par rapport au Soleil sur son orbite, la zone qui reçoit les rayons du Soleil de façon perpendiculaire se modifie donc. Plus les rayons arrivent proches de la perpendiculaire (c’est-à-dire plus le Soleil est proche du zénith), plus il fait chaud.
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+
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+ Pour un observateur terrestre, tout au long de l'année, le Soleil, bien que fixe, semble osciller autour de l'équateur, de sorte qu'il éclaire perpendiculairement et successivement, comme l'indique la table située ci-dessous :
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+
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+ Les noms des saisons et les variations climatiques sont donc inversés dans les deux hémisphères.
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+
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+ Selon une idée reçue assez courante, les saisons dépendraient de la distance Terre-Soleil. Cette idée est fausse, car elle n’explique ni les variations de la durée du jour, ni l’inversion des saisons entre les hémisphères austral et boréal. La distance moyenne Terre–Soleil est de 150 millions de kilomètres avec une variation annuelle de plus ou moins 2,5 millions de kilomètres (soit 1,6 %). Actuellement, la Terre est au plus proche du Soleil (périhélie) vers le 4 janvier et au plus loin (aphélie) vers le 4 juillet, soit environ 2 semaines après les solstices respectivement de décembre et de juin.
46
+
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+ L’instant du périhélie arrivant en moyenne[note 1] 25 min 7,278 s plus tard[note 2] chaque année, le périhélie était simultané avec le solstice de décembre il y a très approximativement 800 ans et sera simultané avec le solstice de juin dans très approximativement 9 700 ans[note 3].
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+
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+ La vitesse de la Terre dépendant de sa position (deuxième loi de Kepler), les saisons ont une durée inégale :
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+
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+ En raison du léger retard annuel du périhélie, l’hiver et le printemps boréaux (été et automne austraux) voient leur durée diminuer progressivement tandis que l’été et l’automne boréaux (hiver et printemps austraux) voient leur durée augmenter progressivement ; lorsque le périhélie sera à mi-parcours entre le solstice de décembre et l’équinoxe de mars (dans très approximativement 1 800 ans), l’hiver boréal (été austral) sera au plus court avant d’augmenter tandis que l’été boréal (hiver austral) sera au plus long avant de diminuer.
52
+
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+ Du fait de la variation de la distance Terre-Soleil, les saisons devraient avoir un contraste plus grand dans l’hémisphère sud que dans l’hémisphère nord. Cependant, des effets globaux (masses océaniques, différence d’albédo) et locaux (proximité des océans, vents dominants…) viennent contredire cette prévision. Ainsi, au lieu d’avoir une température globale (moyennée sur l’ensemble de la surface terrestre) 4 °C plus élevée au périhélie qu’à l’aphélie (cas d’une surface uniforme), la Terre a une température globale 2,3 °C plus faible au périhélie qu’à l’aphélie[8]. Cela est dû principalement à la différence du rapport terre/océan entre les deux hémisphères (l'hémisphère sud est marin à environ 80 %, l'hémisphère nord est marin à environ 60 %) et à l’inertie thermique élevée des océans, entraînant un déphasage thermique d’environ 6 mois.
54
+
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+ Par comparaison, la planète Mars, en raison de l’absence d’océan, d'une surface plus uniforme ainsi que la forte excentricité de son orbite, présente une température globale plus de 20 °C plus élevée au périhélie qu’à l’aphélie.
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+
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+ Le retard saisonnier est le décalage entre le moment de maximale insolation, le solstice d'été, et le moment où les températures moyennes sont les plus élevées. De la même manière, il existe un décalage entre le solstice d'hiver et la période de plus basses températures moyennes. Ce décalage est dû à l'inertie thermique de la Terre, notamment de ses océans[9].
58
+
59
+ La « saisonnalité » a une grande importance chronobiologique, notamment dans les zones très froides et désertiques. Cela touche tant pour les espèces sédentaires (qui doivent par exemple s'adapter par des comportements d'hibernation ou d'estivation, qui leur imposent de faire des réserves de graisses ou d'aliments et une longue phase d'immobilité ou de sommeil), que les espèces migratrices, qui doivent également accumuler des réserves énergétiques et dont la nouvelle génération doit être apte à la migration à l'arrivée de la mauvaise saison. Ces processus sont en grande partie contrôlée par une hormone.
60
+
61
+ Les animaux prédateurs suivent parfois leurs espèces proies lors de leurs migrations (notamment quand il s'agit de mammifères), ce que faisait probablement aussi dans certaines régions l'homme préhistorique. Les éleveurs nomades pouvaient ainsi migrer entre les vallées et les montagnes selon la saison. Les premiers agriculteurs ont eu, eux, à s'adapter aux saisons de végétation et de fructification[10].
62
+
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+ Les flux de carbone et de nutriments, ainsi que les bilans de la respiration et de l'évapotranspiration et de la productivité biologique sont saisonniers, et ce d'autant plus qu'on s'éloigne de l'équateur[11]
64
+
65
+ Dans le passé, les modifications longues de la saisonnalité, en lien avec les modifications de la pluviométrie semblent avoir été l'un des facteurs induisant chez la faune ou les arbres des phénomènes de gigantisme ou au contraire de « nanisme adaptatif »[12]. Le réchauffement climatique s'il devait se poursuivre sur le long terme pourrait contribuer au retour de certains nanismes adaptatif notamment chez les mammifères sauvages tels que primates, équins et cervidés, comme cela s'est autrefois produit lors du maximum thermique du passage Paléocène-Éocène (qui a duré environ 160 000 ans avec une hausse des températures mondiales atteignant 9 à 14 degrés Fahrenheit à son apogée) et comme cela s'est ensuite reproduit 2 millions d'années plus tard lors de l'ETM2 (Éocène Thermal Maximum 2, réchauffement de moindre ampleur avec + −15 °C au max. et d'une durée moins longue : 80 000 à 100 000 ans)[13],[14],[15].
66
+
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+ Certaines maladies comme la grippe sont fortement saisonnières. Et le manque de lumière hivernal, via la mélatonine peut influer sur l'humeur individuelle et collective.
68
+
69
+ Des études statistiques confirment que la météo influe positivement ou négativement sur la prise de nourriture[16],[17] et l'activité physique, chez les enfants[18],[19] comme chez les adultes[20] contemporains, ce qui peut par exemple se traduire par des variations saisonnières de poids et de taux de cholestérol[21],[22].
70
+
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+ Les évènements météorologiques défavorables ou extrêmes (tempêtes, fortes pluies, canicules...) qui pourraient être plus nombreux dans le contexte du dérèglement climatique sont un frein ou un obstacle à l'activité physique chez diverses populations. Une étude a montré que diverses études présentent des biais pour avoir méconnu les effets du temps et de la saison sur l'activité physique et la santé[23]. Développer les occasions d'activités physiques à l'intérieur durant les mois froids et humides pourrait favoriser des comportements d'activité physique et améliorer la santé[23].
72
+
73
+ Autrefois en raison de la pollution de l'air intérieur induite par la combustion de bois, de tourbe, de charbon de bois, de charbon ou de pétrole, puis de nos jours en raison des variations saisonnières de la pollution de l'air extérieur (y compris pollution photochimique) ou intérieure, la santé peut aussi être diversement affectée selon les saisons et les régions géographiques en raison de la pollution[24].
74
+
75
+ Certains animaux, bruns en été, deviennent blancs en hiver : on évoque le renard polaire, le lièvre variable et l'hermine.
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+
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+ Les saisons sont d'autant plus marquées qu'on se rapproche des pôles.
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+ Durant des millénaires, dans les régions marquées par les changements saisonniers, les rythmes de sommeil et d'activité des Hommes, ainsi que le type d'activité et le type d'alimentation changeait.
79
+
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+ Il n'est donc pas surprenant que les fêtes et les calendriers soient socioculturellement marqués par le rythme des saisons. De nos jours, les saisons influent encore considérablement sur l'activité des êtres humains (vacances estivales, sports d'hiver, pratiques saisonnières de la chasse, de la voile, de la cueillette de champignons, etc.)
81
+
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+ Dans différentes traditions de l'hémisphère nord, parfois depuis des millénaires, les saisons ou les changements de saisons sont marqués par des fêtes :
83
+
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+ Certaines de ces fêtes avaient, dans le monde rural, une énorme importance tant sociale que religieuse. De nos jours, l'accent est plutôt mis sur leur aspect festif et/ou commercial.
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+
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+ Les saisons ont depuis toujours inspiré les artistes comme les peintres, les compositeurs…
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+ Les Quatre Saisons de Vivaldi en sont sans doute l'illustration musicale la plus connue, mais on peut aussi citer, par exemple, Die Jahreszeiten (les saisons) de Joseph Haydn, Les Saisons (œuvre pour piano seul) de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
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3
+ 5 tomes Schtroumpferies
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+
5
+ 7 tomes L'Univers des Schtroumpfs
6
+
7
+ 5 tomes 300 Gags
8
+
9
+ 3 tomes Le Village des Filles
10
+
11
+ 1 tome Hors série
12
+
13
+ Les Schtroumpfs est une série de bande dessinée jeunesse belge créée par Peyo en 1958 racontant l'histoire d'un peuple imaginaire de petites créatures bleues logeant dans un village champignon au milieu d'une vaste forêt. Les seize premiers albums ont été publiés par leur créateur. Depuis sa mort le 24 décembre 1992, son fils Thierry Culliford dirige l'édition des nouveaux albums.
14
+
15
+ En 2013, 25 millions d'albums des Schtroumpfs avaient été vendus dans le monde entier, ainsi que 300 millions de figurines, 40 millions de disques et CD et 8 millions de DVD[1]. En 2011, une planche originale des Schtroumpfs Noirs, dessinée par Peyo, s'est vendue à 68 000 euros, ce qui établit un nouveau record[1].
16
+
17
+ Au cinéma, il atteint plus de 560 millions de dollars de recettes pour le 1er film Les Schtroumpfs, mélangeant animation et prises de vues réelles, en 2011[1]. En 2013, Les Schtroumpfs 2 totalise 347,5 millions de dollars récoltés dans le monde[2]. Ces deux films obtiennent de bonnes critiques[3]. La troisième adaptation, Les Schtroumpfs et le Village perdu sortie en 2017 et qui est exclusivement en images de synthèse, récolte 197,2 millions de dollars de recettes au niveau mondial[2].
18
+
19
+ D'autres projets comme Smurfs On Ice, Les Schtroumpfs Le Spectacle Musical ou encore l’exposition La Schtroumpf Experience, qui attire 240 000 visiteurs et est nommée aux Visit Brussels Awards, ont également vu le jour[4],
20
+ [5],[6],[7].
21
+
22
+ Mondialement, les Schtroumpfs sont considérés comme des icônes culturelles intergénérationnelles, tout en faisant partie des plus grands héros de la pop culture mondiale[8],[9],[10],[11],[12],[13].
23
+
24
+ L'ensemble des albums raconte la vie des Schtroumpfs dans leur village au cœur d'une forêt imaginaire en Europe durant un Moyen Âge mythifié, se défendant face à Gargamel et son chat Azraël ou partant dans de grandes aventures. Toute la tribu vit dans des champignons aménagés en maisons, dans un petit village au cœur de la forêt. Les Schtroumpfs sont petits et bleus avec une queue. Ils sont vêtus d'un bonnet et d'un pantalon blancs, à l'exception de leur chef, le Grand Schtroumpf, vêtu de rouge, ainsi que quelques autres Schtroumpfs, comme le Schtroumpf bricoleur, le Schtroumpf paysan ou le Schtroumpf sauvage.
25
+
26
+ Le créateur de la série et de l'univers des Schtroumpfs est l'auteur belge francophone Peyo, de son vrai nom, Pierre Culliford. Né en 1928, il a créé Les Schtroumpfs en 1958. Il est surtout connu pour cette série. Il a été le scénariste et le dessinateur de plusieurs des 16 premiers albums des Schtroumpfs.
27
+
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+ Pour l'aider dans leur réalisation, il fonde en 1964 un studio dans sa propre résidence. Walthery, âgé d'à peine 17 ans, est le premier assistant du maître et participe aux dessins du troisième album. Face à son talent, celui-ci se verra confier la direction d'autres séries créées par Peyo : Jacky et Célestin, puis Benoît Brisefer. Ce sont Derib, puis Gos qui seront les nouveaux co-dessinateurs des albums suivants. Gos participe au scénario et au dessin du tome 5 en 1969, ainsi qu'au scénario du tome 6. Marc Wasterlain fait également partie du studio Peyo, contribuant notamment au dessin du douzième album. Ces différents assistants iront par la suite créer leurs propres séries à succès.
29
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+ Le responsable co-auteur des scénarios durant cette période fondatrice est Yvan Delporte, rédacteur en chef du journal Spirou de 1956 à 1968, qui participe à 8 des 10 premiers albums, publiés entre 1965 et 1983.
31
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32
+ Suite au départ des éditions Dupuis à la fin des années 1980, Peyo lance un journal Les Schtroumpfs. L'occasion de composer un nouveau studio[14] : aux côtés de Daniel Desorgher, qui s'occupait des produits dérivés, sont recrutés plusieurs dessinateurs : Jean-Luc Van de Walle, José Grandmont, Philippe Delzenne, Alain Maury ou encore Bernard Swysen[15]. Ce dernier aide Peyo à dessiner le tome 14, sorti en janvier 1990[16].
33
+
34
+ À la mort de Peyo en décembre 1992, c'est Thierry Culliford, son fils, qui devient le nouveau scénariste en chef de la série, à partir du tome 16. Il est depuis co-scénariste et coordinateur de l'exécution graphique de la série.
35
+
36
+ Les premiers repreneurs officiels du dessin sont désormais Alain Maury et Luc Parthoens, qui réalisent les tomes 16 à 20, Parthoens co-écrivant également le scénario avec Culliford. Puis du tome 21 à 24, c'est Ludo Borecki qui officie principalement au dessin. (Les tomes 24 et 25 sont aussi co-dessinés par Jeroen De Coninck.)
37
+
38
+ Borecki a d'abord collaboré au magazine Schtroumpf, et a participé aux albums Schtroumpferies 2 à 5, publiés de 1996 à 2002, puis a dessiné les décors du tome 17 de Johan & Pirlouit (2001)[17].
39
+
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+ À partir du tome 26, Alain Jost remplace Luc Parthoens au co-scénario. Pascal Garray et Jeroen De Coninck vont se succéder au dessin, en alternance, jusqu'en janvier 2017, date de disparition de Pascal Garray[18], De Coninck reprend ainsi la réalisation du tome 36, aidé par Miguel Diaz Vizoso, collaborateur fréquent de la série, que ce soit au scénario (tome 25) ou au dessin (tome 33). Philippe Delzenne a quant à lui co-écrit le tome 21. José Grandmont collabore aussi au studio, de 2002 à 2009.
41
+
42
+ Nine Culliford, de son vrai nom Janine Culliford, a été la coloriste des albums des Schtroumpfs avec son mari jusqu'en 1992. Elle serait à l'origine de la couleur des petits hommes en bleu. Elle continue la colorisation des Schtroumpfs jusqu'à sa mort en juillet 2016[19].
43
+
44
+ S'il quitte officiellement le studio Peyo en 2011, Alain Maury reste consultant graphique[20]. Ainsi, il est le dessinateur des nouveaux tomes de Johan et Pirlouit, publiés à la fin des années 1990, mais participe aussi à la réalisation de la nouvelle série dérivée Les Schtroumpfs et le Village des filles.
45
+
46
+ Depuis juillet 2016, Alain Perwez dit Peral rejoint le studio Peyo en tant que dessinateur[21]. Il succède à Pascal Garray, auprès de Jeroen De Coninck. Il devient même principal dessinateur des Schtroumpfs, quand Jeroen De Coninck décide de prendre sa retraite en 2017.
47
+
48
+ Au début de l'année 1958, Peyo réfléchit au scénario de la nouvelle histoire de Johan et Pirlouit. Son idée est d'utiliser les mauvais talents musicaux de Pirlouit, un peu comme dans le conte Le Joueur de flûte de Hamelin. Il a pour idée de départ de mettre dans les mains de Pirlouit une flûte enchantée. L'histoire, qui commence sa publication en mai 1958 seulement trois semaines après la fin du récit précédent, a pour titre La Flûte à six trous. Comme prévu, l'ouverture de l'histoire multiplie les gags de Pirlouit et sa flûte magique qui fait danser tous ceux qui l'entendent. Ce début d'histoire est permis, car Peyo, avec l'accord de Dupuis, est désormais passé au format soixante planches et non plus quarante-quatre comme auparavant[22]. Dans la suite de son histoire, il a l'idée d'intégrer les créateurs de cette fameuse flûte et de réutiliser les petits lutins roses coiffés d'un bonnet à fleur dont il s'était servi pour une ébauche de court-métrage d'animation pendant son passage chez CBA. Pour les nommer, il a l'idée de ressortir le mot qui l'avait bien amusé avec André Franquin quelques mois auparavant. C'est Nine, sa femme, qui a l'idée d'utiliser du bleu pour colorier ses petites créatures[23].
49
+
50
+ La découverte de ces nouveaux personnages par les lecteurs se fait progressivement. Tout d'abord des yeux qui observent les héros, puis le langage Schtroumpf est dévoilé, ensuite une main bleue et enfin les personnages apparaissent aux lecteurs[24]. Les Schtroumpfs ne font pas tout de suite l'unanimité chez l'éditeur, toujours inquiet que la censure française puisse frapper le journal : le langage schtroumpf est notamment pointé du doigt. Peyo doit le rassurer en affirmant que cette création est éphémère et va être utilisée durant quelques planches seulement, le temps pour les personnages de construire une nouvelle flûte enchantée[25].
51
+
52
+ La nouvelle histoire de Johan et Pirlouit, commence sa publication en avril 1959 et a pour titre La Guerre des sept fontaines. Elle aborde le thème de la vie après la mort[26]. L'utilisation de la magie dans la première partie du récit va contraindre Peyo à réutiliser des personnages tirés d'autres épisodes. Comme l'enchanteur Homnibus a déjà été utilisé, il va rechercher la sorcière Rachel et le Grand Schtroumpf, rompant sa promesse de ne plus utiliser les Schtroumpfs[27].
53
+
54
+ Lors d'un repas en 1957, Peyo aurait demandé à Franquin de lui passer une salière et, butant sur le mot, l'aurait donc appelée un schtroumpf (« Passe-moi… le schtroumpf ! ») : la conversation se serait poursuivie en schtroumpf[28],[29].
55
+
56
+ Il est fait référence à ce repas à trois reprises dans les albums des Schtroumpfs. D'abord, dans Le Schtroumpf financier, à la case 3 de la page 22 : on voit deux Schtroumpfs en train de manger, puis un demande a l'autre de lui passer le... la..., puis ils sont coupés par l'apparition d'un autre schtroumpf. Puis, dans Les Schtroumpfs et le livre qui dit tout, à la page 8, où l'on voit deux Schtroumpfs cherchant dans le livre l'origine du mot Schtroumpf. Enfin dans Les Schtroumpfs et l'arbre d'or, page 12 cases 3 et 4.
57
+
58
+ Schtroumpf se prononce pratiquement comme le mot allemand Strumpf qui signifie « chaussette » (les Schtroumpfs s'appelant Schlümpfe (sing. Schlumpf) en allemand). Le nom de la danse Smurf vient directement des Schtroumpfs (Smurfs en anglais).
59
+
60
+ La première apparition des Schtroumpfs se produit dans l'épisode des aventures de Johan et Pirlouit La flûte à six trous, prépublié dans Le Journal de Spirou le 23 octobre 1958[30] et dont le nom en album devint La Flûte à six schtroumpfs. On y rencontre une peuplade de lutins bleus à bonnets blancs vivant dans un village de champignons et parlant le langage schtroumpf. Johan et Pirlouit viendront encore rendre visite aux schtroumpfs dans l'épisode intitulé Le pays maudit. Les schtroumpfs viendront également leur prêter main-forte dans les albums La guerre des 7 fontaines, Le sortilège de Maltrochu, La horde du corbeau et La Nuit des Sorciers.
61
+
62
+ À partir de 1959, les Schtroumpfs vivent leurs propres aventures dans Spirou, d'abord sous la forme de sept mini-récits (Les Schtroumpfs noirs (1959), Le Voleur de Schtroumpfs (1959), L'Œuf et les Schtroumpfs (1960), Le Faux Schtroumpf (1961), La Faim des Schtroumpfs (1961), Le Centième Schtroumpf (1962), et Le Schtroumpf volant (1963), albums de quarante-huit pages chacun, à monter soi-même), qui seront réédités sous mini-couvertures cartonnées à partir de 2004 (trois coffrets de deux mini-albums par les éditions Niffle) ; Spirou récidivera avec le mini-récit Le Bébé Schtroumpf, tiré d'images du dessin animé en 1984.
63
+ Jusque-là, on ne voyait que le Grand Schtroumpf et les petits Schtroumpfs, apparemment tous identiques. Les différences physiques et de caractère (Schtroumpf à lunettes, farceur, costaud, etc.) n'apparaissent — progressivement — qu'au moment où les Schtroumpfs commencent à avoir leurs propres histoires.
64
+
65
+ Les histoires des Schtroumpfs se situent théoriquement en Europe au Moyen Âge (avec quelques étrangetés : les Schtroumpfs connaissent les tomates et les pommes de terre), mais on a parfois des clins d'œil au monde moderne.
66
+
67
+ Les Schtroumpfs sont âgés d'une centaine d'années, hormis le Grand Schtroumpf qui a 542 ans, ainsi que le Bébé Schtroumpf dont l'âge n'est pas donné.
68
+
69
+ Il y a aujourd'hui cent-trois Schtroumpfs (cent plus la Schtroumpfette, Sassette et le bébé Schtroumpf) dont les principaux sont : le Grand Schtroumpf (chef et doyen), la Schtroumpfette, le Schtroumpf à lunettes, le Schtroumpf bricoleur, le Schtroumpf paresseux, le Schtroumpf gourmand, le Schtroumpf grognon, le Schtroumpf farceur, le Schtroumpf costaud…
70
+
71
+ Ils ont parfois recours à Homnibus, un vieil enchanteur sympathique qui les aide lors de problèmes d'importance majeure comme la santé du Grand Schtroumpf. Il fait partie des seuls humains que les Schtroumpfs ne craignent pas, avec Johan, Pirlouit et le Roi de ces derniers, contrairement à Grossbouf.
72
+
73
+ Le sorcier Gargamel et son chat Azraël sont les pires ennemis des Schtroumpfs, mais ils ne leur en veulent pas pour les mêmes raisons : Gargamel en a besoin pour fabriquer la Pierre Philosophale — ses innombrables échecs développent une volonté de revanche et de vengeance — tandis qu'Azraël, lui, veut tout simplement les manger. D'autres dangers guettent les Schtroumpfs comme la mouche Bzz ou les Schtroumpfs noirs mais, dans ce dernier cas, la menace est éliminée définitivement à la fin de l'histoire, alors que Gargamel et Azraël reviennent toujours.
74
+
75
+ L'aliment préféré des Schtroumpfs est la salsepareille et ils vivent dans des maisons individuelles ayant l'apparence de gros champignons. Les Schtroumpfs se déguisent souvent lors de bals masqués dans le village ou dans l'album Le Cosmoschtroumpf (en Schlips, orange avec des cheveux apparents — sans bonnet) pour faire croire à l'un des leurs qu'il a atterri sur une autre planète, ou encore lorsqu'ils donnent des représentations théâtrales du Petit Schtroumpferon rouge…
76
+
77
+ Il n'y a pas de loi chez les Schtroumpfs, juste des valeurs morales et du respect. À de nombreuses reprises (Le Schtroumpfissime, Le Schtroumpf financier, On ne schtroumpfe pas le progrès, Le Schtroumpf reporter, Les Schtroumpfs joueurs, Les Schtroumpfs de l'ordre) les Schtroumpfs tentent d'adopter un système correspondant plus à celui des humains, pour retomber sur leurs pieds avec la conclusion que leur monde est bien mieux sans eux. Les Schtroumpfs, dans leur monde médiéval, travaillent beaucoup autour des expériences chimiques, des événements inexpliqués… Les Schtroumpfs sont aussi très en contact avec la nature, et en proie à ses caprices (La faim des Schtroumpfs) mais aussi à ses délices : les récoltes automnales, l'amitié et la communication qui existe entre eux et les animaux. Le plus connu des animaux schtroumpfs est Puppy, à l'origine le chien d'Homnibus, qui finit par être adopté par le Bébé Schtroumpf.
78
+
79
+ Peyo a dénombré et caractérisé une centaine de ses petites créatures bleues et en a ajouté quelques-unes au fil des histoires[31].
80
+
81
+ Les Schtroumpfs sont en quelque sorte des lutins, mais beaucoup plus petits que dans la plupart des légendes. Ils sont décrits « hauts comme trois pommes » par le grimoire de Gargamel, mais comparé à ce dernier, qui possède une taille humaine moyenne, les Schtroumpfs apparaissent vraiment minuscules, guère plus gros que des souris, ce qui ne manque jamais de susciter l'appétit d'Azraël. Par rapport à la nature environnante, leur taille est assez variable, changeant selon la fantaisie de Peyo. D'après l'album Schtroumpferies 5, la porte d'une maison schtroumpf fait dix-sept centimètres sur dix centimètres, ce qui laisse penser qu'ils ne mesurent gu��re plus d'une quinzaine de centimètres. Une taille a été donnée par la présentation[32][réf. non conforme] qui les a décrits comme « de petits lutins bleus de cinq centimètres ».
82
+ En 1991 dans l'album Les Évadés, les Petits Hommes rencontrent les Schtroumpfs[33], et on constate alors qu'ils ont à peu près la même taille, sachant que les Petits Hommes sont exactement à l'échelle 1/10 par rapport aux humains. Cependant, cette rencontre pose quelques problèmes de chronologie (les séries ne se situent pas au même siècle).
83
+
84
+ Ils sont bleus, et quasiment de forme humanoïde. Les seules différences notables sont une minuscule queue à l'arrière-train, et le fait qu'ils n'ont que trois doigts opposables au pouce, et quatre orteils[34]. Et surtout, ils portent tous un bonnet phrygien de forme très caractéristique ainsi qu'un pantalon. Il est de couleur blanche pour tous les personnages, excepté le Grand Schtroumpf, qui en arbore un exemplaire de couleur rouge.
85
+
86
+ L'épisode du Bébé Schtroumpf montre comment naissent les Schtroumpfs : ils sont amenés par une cigogne (clin d'œil à une fable qu'on racontait aux enfants posant la question « d'où viennent les bébés ? » quand on souhaitait leur dissimuler la vérité sur la sexualité), un soir de pleine lune bleue[35]. Les Schtroumpfettes, (Schtroumpfette comme Sassette), sont créées par une méthode de sorcellerie, connue de Gargamel. Les P'tits Schtroumpfs ne sont pas apparus comme juvéniles à l'origine, mais sont en fait des Schtroumpfs adultes rajeunis. À noter que d'une certaine manière, les Schtroumpfs étaient des créatures asexuées avant l'épisode La Schtroumpfette.
87
+
88
+ Le sémiologue italien Umberto Eco a consacré plusieurs pages au langage Schtroumpf pour illustrer les facultés de l'esprit humain en interprétation des données dans un article dont la version française (supervisée par l'auteur) donne pour exemple à reconnaissance « immédiate » : Je suis le schtroumpf, le schtroumpf, l'inschtroumpfé[36].
89
+
90
+ Des albums comme Le Schtroumpfissime, Schtroumpf vert et Vert Schtroumpf, montraient par ailleurs l'intérêt de Peyo et d'Yvan Delporte pour les questions de signifiants et de signifiés.
91
+
92
+ La langue schtroumpf se déduit par une transformation simple depuis la langue du lecteur : il suffit de remplacer les substantifs par le mot « schtroumpf » ; les verbes sont remplacés par le verbe « schtroumpfer », les adverbes par « schtroumpfement ». Généralement les adjectifs restent conformes à la langue d'édition de l'album.
93
+
94
+ Toutefois, les mots trop longs sont rarement remplacés par « schtroumpf ». Le Petit Chaperon rouge devient (dans une moitié du village, du moins) « le Petit Schtroumpferon rouge », non « le Petit Schtroumpf rouge ».
95
+
96
+ En général, la règle implicite est de remplacer juste assez de mots pour donner un caractère comique à la phrase, tout en la laissant compréhensible pour le lecteur. Mais le scénariste peut aussi écrire des phrases volontairement incompréhensibles pour enrichir l'intrigue ou simplement pour l'effet comique, d'autant qu'en français le mot « schtroumpf » se prononce difficilement (c'est un peu moins vrai en anglais, où il devient « smurf », et encore moins en espagnol, où il devient « pitufo »). Ainsi, Johan et Pirlouit, dans l'album Le Pays maudit, étaient prévenus que l'ennemi disposait d'« Un schtroumpf qui schtroumpfe du schtroumpf », le schtroumpf rescapé de l'attaque étant tout à fait incapable de l'exprimer plus clairement ; ce n'est qu'après l'avoir rencontré qu'ils comprirent qu'il s'agissait d’un dragon qui crache du feu.
97
+
98
+ Toutefois, dans certains gags de Schtroumpfs, le mot « Schtroumpf » est justement utilisé pour remplacer un nom qui ne devient connu qu'à la fin du gag, contribuant donc à rendre la fin amusante.
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100
+ Dans l'album Le Schtroumpfissime, le tyran répond « Schtroumpf ! » quand il est sommé de se rendre. Au premier degré, cela rend tout à fait impossible de deviner ce qu'il dit, mais tout lecteur un peu au courant repère un clin d'œil au fameux « mot » de Pierre Cambronne, d'autant qu'une note placée après indique « historique ». Dans le même ordre d'idées, le récit L’œuf et les Schtroumpfs nous offre cet échange : « Un œuf ! D'où sort-il ? — Du schtroumpf d'une poule ». Dans les deux cas nous avons l'exemple d'un mot qu'il serait malséant d'imprimer dans une revue de bonne tenue destinée aux enfants.
101
+
102
+ Dans la version en dessin animé de La Flûte à six schtroumpfs, le Grand Schtroumpf est capable de traduire en langage humain une phrase dans laquelle tous les mots-clés sont remplacés par « schtroumpf ». Plus généralement lors des premières rencontres dans Johan et Pirlouit, les schtroumpfs remplaçaient presque tous les mots, mais se comprenaient tout de même entre eux. Au contraire, les illustrations du manuel de grammaire schtroumpf à la fin de l'album Les Schtroumpfeurs de flûte indiquent qu'eux-mêmes se créent des quiproquos s'ils disent « un schtroumpf de schtroumpf ». Bref, les règles du langage schtroumpf sont complètement libres suivant l'effet que souhaite produire l'auteur.
103
+
104
+ Un faux débat a divisé les linguistes dans les années 1970 pour déterminer s'il fallait dire un schtroumpfe-bouchon ou un tire-bouschtroumpf. Ce problème divisant les Schtroumpfs est au cœur de l'intrigue de l'album Schtroumpf vert et vert Schtroumpf (qui est aussi une satire sur les débats entre francophones et néerlandophones de Belgique). Il est résolu par le Grand Schtroumpf qui leur demande finalement de ne plus employer de mots composés. Les deux versions sont donc erronées : on doit tout simplement dire un schtroumpf, ou à défaut un schtroumpfe-schtroumpf. Le Schtroumpf à lunettes propose quant à lui « l'objet qui débouche les bouteilles ».
105
+
106
+ On peut noter l'utilisation de la langue schtroumpf dans la dernière partie du film Mes nuits sont plus belles que vos jours, film français réalisé par Andrzej Żuławski, sorti en 1989. Ce film fait la part belle aux dialogues surréalistes et aux calembours, mais ceux-ci remplacent les classiques mots d'amour...
107
+
108
+ Ce peuple vit dans un village au milieu d'une forêt, dans une contrée appelée « le Pays Maudit » géographiquement difficile à situer, mais certainement quelque part en Europe. Les auteurs étant belges, on peut avancer l'idée que le village Schtroumpf soit situé quelque part dans l'Ardenne belge (avec une préférence marquée pour le Luxembourg belge, boisé et peu peuplé). Mais le village pourrait aussi se situer en Ardèche. En effet, dans l'album n° 23, « Les Schtroumpfs Joueurs », il est indiqué dès la première page que l'action se situe à « Aubenas »[37], nom que porte une commune de l'Ardèche. Lors de sa première apparition, dans les albums La Flûte à six schtroumpfs et Le Pays maudit de Johan et Pirlouit, le village se trouve dans un environnement sinistre au milieu d'arbres noirs et nus (ce qui est peut-être tout simplement la faute du dragon présent dans l'album). Il est bien plus accueillant dès le premier album des Schtroumpfs, pour devenir au fur et à mesure un petit paradis romantique à l'orée d'une forêt. Le plan du Pays maudit se trouve dans le premier album des Schtroumpfs, à savoir Les Schtroumpfs noirs, où le village figure par exemple assez loin de la forêt ; mais ce dernier fut très vite modifié pour changer au gré des aventures (comme le plan du village d'Astérix).
109
+
110
+ Les Schtroumpfs ont également construit un barrage sur une rivière afin de ne pas être inondés. La rivière et son barrage ont plusieurs fois été un élément très présent de l'intrigue.
111
+
112
+ De plus, sur le plan est indiqué que « bien rares sont les humains qui ont pu y arriver », alors que dans les albums suivants il est dit qu'on ne peut pas accéder au village schtroumpf sans qu'un Schtroumpf indique le chemin. Néanmoins, dans :
113
+
114
+ D'autres humains sont venus au village, mais en ayant été guidés, comme dans :
115
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+ En marge de la série classique, Le Lombard édite des séries parallèles : Schtroumpferies, 120 blagues de Schtroumpfs, 3 Histoires de Schtroumpfs, L'Univers des Schtroumpfs et Les Schtroumpfs et le Village des Filles.
117
+
118
+ Édités d'abord chez Dupuis (treize premiers tomes), puis chez Cartoon Creation (maison d'édition créée par Peyo, qui cédera les droits de ses bandes dessinées au Lombard en 1992), la suite de la série est éditée chez Le Lombard (tomes seize à trente). Toutefois, les éditions Dupuis et Le Lombard appartiennent toutes deux au Groupe Dargaud. Les Schtroumpfs sont par ailleurs passés de père en fils : à la mort de Peyo en décembre 1992, c’est son fils, Thierry Culliford, qui participe au scénario des nouveaux albums (après le seizième tome).
119
+
120
+ Premières apparitions dans la série Johan et Pirlouit :
121
+
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+ Ces albums à agrafer soi-même étaient encartés dans le Journal de Spirou.
123
+
124
+ Albums carrés dans la collection « Le Lombard Jeunesse » ; les histoires sont issues du magazine Schtroumpf !
125
+
126
+ La série des Schtroumpferies est constituée d’histoires courtes en une planche sur les Schtroumpfs et leur univers (44 histoires par album).
127
+
128
+ Cette nouvelle série est publiée en 2017 et est écrite en prenant en compte les nouveaux éléments introduits dans l’histoire du long-métrage Les Schtroumpfs et le Village perdu.
129
+
130
+ C'est une rubrique rédactionnelle du journal Spirou publiée du no 1549 au no 1667 mettant en scène l'univers de la série Les Schtroumpfs. Elle est écrite par Yvan Delporte et illustrée par Peyo. Dans les années 1990, la série est reprise dans le mensuel Schtroumpf !.
131
+
132
+ En 1959 paraissent 9 films de 13 minutes chacun, réalisés par les Studios TV Animation Dupuis, à savoir : Les Schtroumpfs noirs, L'Œuf et les Schtroumpfs, Le voleur de Schtroumpfs, Le faux Schtroumpf, Le Schtroumpf volant, Le Schtroumpf cet inconnu, Le Schtroumpf et son dragon, La Schtroumpflûte, et Le Schtroumpf-robot. Les sept premiers cités sont en noir et blanc tandis que les deux derniers sont en couleur.
133
+
134
+ Les Schtroumpfs sont de nouveau adaptés, aux États-Unis cette fois, par Hanna-Barbera Productions -distribués par Warner Bros. Pictures- à partir de 1981 (soit 427 dessins animés finalement). Ils totalisent 9 saisons[42][source insuffisante] en Amérique, et ajoutent d'autres personnages comme Chlorhydris, Balthazar, Dame Nature, Père Temps et Scrupule. Le succès fut grand, et le public américain à présent connaît bien les Schtroumpfs, comme le montre le succès immédiat du film sorti en juillet 2011, mais souvent sans connaître les histoires originales[réf. nécessaire].
135
+
136
+ L'accompagnement musical des séquences s'y compose toujours de musique classique.
137
+
138
+ Eddy Ryssack produit en 1965 le film d'environ 90 minutes intitulé Les aventures des Schtroumpfs (connu aussi sous le nom de L'Histoire de Schtroumpf).
139
+
140
+ Le grand dessin animé de 74 min 30 s produit par Dupuis-Belvision en 1975 fut un des derniers du studio.
141
+
142
+ Parallèlement à la diffusion de la série animée, les studios Hanna-Barbera Productions ont produit trois longs métrages pour le cinéma : Le Bébé schtroumpf, V'la les schtroumpfs et Les P'tits Schtroumpfs. Il s'agit en réalité de compilations de différents épisodes, remontés pour obtenir une histoire plus ou moins cohérente. Ce procédé a été utilisé également pour Les Dalton en cavale, long métrage dérivé de la série Lucky Luke de Hanna-Barbera.
143
+
144
+ Albums format « Italienne » (décors de Matagne pour les trois). Ces trois albums de récits illustrés ont été publiés en concomitance avec les six Contes Schtroumpfs du le Journal de Spirou
145
+
146
+ Ces trois albums de récits illustrés ont été publiés en concomitance avec les six Contes Schtroumpfs du Journal de Spirou, scénarisés par Yvan Delporte. À savoir :
147
+
148
+ Premiers livres, Dupuis (1982, cartonnés) :
149
+
150
+ (annoncés : Le duel musical (5), La flûte magique (6), La poursuite (7), Le voyage merveilleux (8), Au pays des Schtroumpfs (9), Les deux flûtes (10))
151
+
152
+ Albums Pop-Hop articulés, collection Panorama Schtroumpf (1993) :
153
+
154
+ Il existe des figurines en plastique des différents Schtroumpfs. Certaines personnes ont fait d'importantes collections de ces figurines et se les échangent encore sur les sites de vente aux enchères. Mais il existe également des figurines beaucoup plus rares en métal et en résine, ou des figurines articulées en plastique.
155
+
156
+ Il existe également des peluches schtroumpfs, la plupart n'étant que des essais de copie (telles que les peluches Kinder, etc.) mais les vraies peluches sont celles où l'on peut y trouver la marque des schtroumpfs, elles sont extrêmement ressemblantes. Cependant, les vraies peluches schtroumpfs sont très rares dans les grands magasins : on peut malgré tout en trouver sur les ventes aux enchères.
157
+
158
+ Très connu aux États-Unis et en Belgique, un peu dans le reste de l'Europe (France, Italie, Allemagne, GB…), les images en relief View Master, sous forme de petits disques en carton de 9 centimètres de diamètre, contenant chacun 14 diapositives miniatures, permettant de voir sept images en relief en utilisant un lecteur spécial, ont proposé des produits sur les Schtroumpfs.
159
+ Les lecteurs mécaniques, qui ressemblent a des paires de jumelles (différents modèles existent depuis 1939 fabriqués par Sawye'rs (États-Unis, Oregon), puis GAF, puis Tyco, Mattel, Fisher Price) et les disques View-Master s'achètent séparément, ou en coffret cadeau. L'utilisateur actionne une gâchette sur le côté de la visionneuse pour faire tourner le disque, et passer d'un cliché à l'autre.
160
+
161
+ Un jeu de trois disques, soit 21 images en relief, représentant les Schtroumpfs, date de 1982-1983. Ils ont été réalisés et dessinés par une équipe maison, pour les besoins du procédé du relief, et fabriqués en Belgique, distribués dans un emballage « Blister Pack » rectangulaire plat. Référence du produit complet : BD 172-123 F. Pour ce set, comme simple exemple, chaque disque porte les références BD 1721, BD 1722 et BD 1723. La Lettre F indique la version française. L'emballage de protection a existé en fond jaune et en fond noir.
162
+ Les disques View-Master furent donc les premières apparitions des schtroumpfs en relief.
163
+
164
+ D'autres jeux ont existé : « les p'tits schtroumpfs », « le bébé schtroumpf », « Schtroumpfette » (smurfette), « le schtroumpf volant » (flying smurf), « le schtroumpf voyageur » (traveling smurf).
165
+
166
+ Un coffret cadeau en carton a été édité, contenant un lecteur de disques View Master, trois disques d'images des schtroumpfs en relief, avec une belle décoration et des découpages de personnages des schtroumpfs, avec Gargamel et Azrael, et les maisons champignon, à bricoler soi-même.
167
+ Un autre coffret cadeau a été sorti sous forme de baril en carton, « smurf theatre » avec un projecteur électrique lumineux (sans relief) de disques view master à utiliser avec un écran ou un mur, et un autre coffret plus petit, sous forme de capsule en plastique transparent, avec un lecteur view Master, « the smurfs time capsule », en 2004 par Mattel/Fisher-Price.
168
+
169
+ Le disque 33 t « Joyeux noël avec les Schtroumpfs » sorti en 1983 reprenant les chants de Noël.
170
+
171
+ Les Schtroumpfs ont aussi sorti des albums dans un style dance-pop :
172
+
173
+ Remarque:
174
+ il est à noter qu'en 1963-1964 apparaît en France le groupe de rock Les Schtroumpfs, avec l'accord explicite de Peyo, composé de Patrick Logelin -qui reprendre en français I'm Happy Just to Dance with You en 1964-, Luc Bonnetto, Patrice Portal, Jacques et Richard Geshner. Issu des Fougas, il deviendra les Sparks, disparu à la fin de l'année 1969 (ne pas confondre avec The Sparks des frères Mael, né en 1968 et toujours en activité). Le dessinateur donne son accord après avoir assisté personnellement à une répétition du groupe cannois, ne demandant rien en contrepartie. Séduit, il s'inspire même de leur aventure pour créer alors l'histoire Schtroumpfonie en ut (1963)[51].
175
+
176
+ (Philips)
177
+
178
+ (Polydor 1975 - disques et cassette faisant suite au dessin animé Dupuis-Belvision)
179
+
180
+ Par Vader Abraham : le 45 T Au pays des Schtroumpfs (PE22209)
181
+
182
+ (SPI France)
183
+
184
+ (Polydor 1982 à 1984 - disques (11) et cassettes (3) faisant suite aux dessins animés Hanna & Barbera de 1981)
185
+
186
+ En 1984, les Schtroumpfs font leur apparition dans les parcs d'attractions américains de Kings Entertainment Corporation. Chaque parc propose alors une attraction et des mascottes Schtroumpf.
187
+
188
+ En Europe, divers parcs adaptent le thème des Schtroumpfs depuis 1989 :
189
+
190
+ En Asie, les adaptations sur le thème des Schtroumpfs sont plus récentes[69] :
191
+
192
+ Les Schtroumpfs sont aussi des bonbons Haribo. Il existe quatre types de bonbons :
193
+
194
+ L'univers des Schtroumpfs fait l'objet, en 2016, d'une exposition au sein de l'Abbaye de Caunes-Minervois, intitulée « L'Union fait la Schtroumpf - les Schtroumpfs au pays de la Salsepareille ». Elle présente en particulier des planches originales de Peyo[85].
195
+
196
+ En 2018, une exposition sur Les Schtroumpfs, intitulée La Schtroumpf Experience, se tient au Centre Wallonie-Bruxelles[86]. Elle est un succès en termes de fréquentation, avec 240 000 visiteurs et est nommée « Meilleure Exposition 2018 » lors des Visit.Brussels Awards en 2019[7]. La schtroumpf expêrience sur smurfexperience.com
197
+
198
+ Entre le 20 octobre 2016 et le 29 janvier 2017, il fut présenté un spectacle intitulé Les Schtroumpfs, Le Spectacle Musical aux Folies Bergères à Paris[4],[5],[6].
199
+
200
+ Le Wiktionnaire possède de nombreuses traductions du nom Schtroumpf.
201
+
202
+ Les Schtroumpfs, en 2013, représentent 25 millions d'albums, 300 millions de figurines, 40 millions de disques et CD et 8 millions de DVD vendus dans le monde entier[1]. En 2011, une planche originale des Schtroumpfs Noirs, dessinée par Peyo, s'est vendue à 68 000 euros, ce qui établit un nouveau record[1].
203
+
204
+ Au cinéma, il atteint plus de 560 millions de dollars de recettes pour le 1er film Les Schtroumpfs, mélangeant animation et prises de vues réelles, en 2011[1]. En 2013, Les Schtroumpfs 2 totalise 347,5 millions de dollars récoltés dans le monde[2]. Quant à la 3e adaptation cinématographique Les Schtroumpfs et le Village perdu parue en 2017, elle récolte 197,2 millions de dollars de recettes au niveau mondial[2].
205
+
206
+ Véronique Culliford, la fille de Peyo, « reconnaît que le film a permis de conquérir, sur le marché américain, les jeunes générations et ailleurs de nouveaux territoires, comme la Russie, l'Inde, ou la Chine »[1].
207
+
208
+ Pour ce qui est des ventes de BD, on remarque une baisse du tirage en France à partir de 2015[91],[92].
209
+
210
+ 15 BD
211
+
212
+ hebdo
213
+
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+ 20 livres
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1
+ Les Sept Merveilles du monde[a] constituent l’ensemble des sept œuvres architecturales et artistiques considérées comme les plus extraordinaires du monde antique. L'origine de la liste est méconnue, mais ces œuvres correspondent toutes à des réalisations qui excèdent largement les proportions communes, montrant qu'architectes et bâtisseurs d'époques très anciennes étaient capables, à force de labeur et d’ingéniosité, d’ouvrages monumentaux exceptionnels (en grec : thaumasia). La popularité des monuments a suivi l’influence politique et économique des cités, et la construction d’un élément architectural imposant a vu consacrer cette prédominance (Memphis, Éphèse, Halicarnasse, Rhodes, Babylone, Olympie et Alexandrie).
2
+ Ces sept œuvres sont : la pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte, les Jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus à Olympie, le temple d'Artémis à Éphèse, le mausolée d'Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie.
3
+
4
+ De ces sept réalisations ne subsiste aujourd'hui que la pyramide de Khéops.
5
+
6
+ Seules trois merveilles n'appartiennent pas au monde hellénique (deux en Égypte et une à Babylone) et deux d'entre elles se situent en Grèce au sens contemporain du terme (celles d’Olympie et de Rhodes). Elles sont toutes autour du bassin méditerranéen, comprises dans les territoires conquis par Alexandre le Grand, et les plus orientales ne sont pas situées très loin d’Alexandrie[2]. Comme ces ouvrages ont été édifiés près de la mer, la liste a probablement été constituée à partir de récits de grands voyageurs, souvent des érudits. Ce sont des ouvrages particuliers et non des villes ou des sites naturels. Par rapport aux réalisations grecques, de taille modeste mais très élaborées, elles sont gigantesques et laissent une forte impression.
7
+
8
+ L'historien grec Hérodote (Ve siècle av. J.-C.) est le premier à décrire des réalisations qui lui avaient paru extraordinaires, et l’une d'elles au moins s’est trouvée, par la suite, rangée au nombre des merveilles, la pyramide de Khéops[3]. Mais il ne la mentionne pas comme associée à d’autres « merveilles », ce qui laisse supposer qu'aucune liste canonique n’était encore constituée[4].
9
+
10
+ Leurs dates de construction, approximatives pour la plupart, s'étendent sur plusieurs siècles, entre environ 2560 av. J.-C. pour la pyramide de Khéops et le début du IIIe siècle av. J.-C. pour le phare d’Alexandrie, considéré comme le plus récent. De nos jours, la merveille de Memphis existe encore, alors que toutes les autres ont disparu, après avoir souffert des incendies, des intempéries, des séismes, et aussi de la main de l’homme. Leur existence est attestée par des témoins archéologiques, exception faite des jardins suspendus de Babylone, dont il ne subsiste aucune trace et dont la réalité historique est mise en doute.
11
+
12
+ Le fonds commun le plus ancien a été transmis par Philon de Byzance, différent de son célèbre homonyme. Cependant, la liste ne s’est pas imposée tout de suite et a subi au fil du temps de multiples modifications. Jean-Pierre Adam n'en dénombre pas moins de dix-neuf variantes entre le IIe siècle av. J.-C. et le XIVe siècle[5]. Ce dont on est le mieux assuré, c'est que la liste qui nous intéresse n'a pu être établie définitivement avant l’érection du colosse de Rhodes, merveille régulièrement citée, ce qui implique qu'elle n'est pas antérieure au début du IIIe siècle av. J.-C. D’un autre côté, Antipater de Sidon, poète grec dont on situe la mort à la fin du IIe siècle av. J.-C., a écrit une épigramme contenant la mention la plus ancienne d’une liste complète. La composition de la liste doit donc se situer entre ces deux dates.
13
+
14
+ La liste d’Antipater[6] est l’une des trois qui concordent avec celle de Philon :
15
+
16
+ « J'ai contemplé
17
+ le rempart de la superbe Babylone où peuvent courir les chars,
18
+ le Zeus des bords de l’Alphée,
19
+ les jardins suspendus,
20
+ le colosse d’Hélios,
21
+ l'énorme travail des hautes pyramides,
22
+ l’opulent tombeau de Mausole ;
23
+ mais quand je vis la maison d’Artémis qui s’élance jusqu'aux nues, tout le reste fut éclipsé, et je dis : « Hormis le sublime Olympe, l’œil d’Hélios vit-il jamais une chose semblable ! »
24
+
25
+ Entre la période d’Hérodote et la liste de Philon, quelques auteurs ont mentionné ou décrit des réalisations étonnantes comme étant des « Merveilles du monde ».
26
+
27
+ Callimaque, poète et polygraphe grec de la fin du IIIe siècle av. J.-C., est célèbre en son temps et s’est fixé à Alexandrie où il tient un rôle important à la Bibliothèque. De son œuvre comportant, selon la Souda, près de 800 ouvrages — dont un catalogue de la Bibliothèque constitué de 120 livres, les Tableaux (Pinakes) — ne nous sont parvenus, entiers, que 6 hymnes et 63 épigrammes[7]. Nous ne disposons pour le reste que de rares fragments de poésies diverses — principalement des iambes — et de quelques citations par des auteurs anciens. La Bibliothèque alexandrine et le Musée sont alors un centre culturel en effervescence. Des érudits y passent au crible les manuscrits dont ils assurent la conservation, les commentaires, la diffusion et la correction des copies. On les considère comme de « véritables fondateurs de la science philologique moderne »[8]. Nous connaissons ainsi leur goût des codex, des bibliographies, des catalogues, des listes, des scholies…
28
+ Une épigramme fragmentaire trouvée sur un papyrus d’Oxyrhynchos nous apprend que le poète aurait bien parlé du Zeus de Phidias et indique la hauteur du trône. Strabon connaissait ce poème et y fait allusion : « Certains auteurs donnent les dimensions de la statue et Callimaque même les cite dans un poème en vers iambiques »[9]. Il dit aussi : « L’œuvre de Charès de Lindos, le colosse de Rhodes, duquel l’auteur des vers iambiques dit que sa hauteur est de sept fois dix pieds » ce qui pourrait faire allusion au même poète, qu'il admirait.
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30
+ S’il n'est pas possible de prouver qu’il est le créateur de la liste des Merveilles — selon Jean-Pierre Adam, « divers indices font même penser que les principes qui la régissent ont été conçus dans une autre partie du monde »[8] —, Callimaque connaissait de nombreux monuments célèbres et les a chantés dans une poésie qui s’est perdue.
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32
+ Un papyrus du IIe siècle av. J.-C., de la même époque qu’Antipater, parmi les manuscrits grecs trouvés au Fayoum, région archéologique au sud-ouest du Caire, laisse voir parmi d’autres textes un bref fragment intitulé Ta hepta the [amata] (le titre est tronqué) où sont cités les Pyramides, le temple d’Éphèse et le tombeau d’Halicarnasse[10].
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+ Diodore de Sicile, historien compilateur grec du Ier siècle av. J.-C., nous parle des deux endroits décrits par Hérodote[11], à savoir les pyramides de Memphis et la ville de Babylone, et écrit une vingtaine de lignes sur son « jardin suspendu ». On trouve chez les Anciens soit le pluriel, soit le singulier, pour désigner les Jardins [kremastos kèpos ou paradeisos (qui a donné « paradis »)] ; mais sans doute que le pluriel est simplement une conséquence des terrasses élevées l’une au-dessus de l’autre.
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+ Vitruve, architecte romain du Ier siècle av. J.-C., auteur d’une somme considérable sur l’architecture, apparaît avoir entendu parler des Sept Merveilles puisque, dans un paragraphe qui lui est consacré, il rappelle que le Mausolée en fait partie : « Au milieu d’une vaste enceinte, est érigé le Mausolée ou tombeau de ce roi, d’un art si exquis qu’on le compte parmi les Sept Merveilles du monde… »[12]. Cependant, ce spécialiste évoque à peine l’Artémision et les murailles de Babylone, dont les jardins suspendus sont ignorés. Quand il évoque Rhodes et le siège fait par Démétrios Poliorcète, il ne mentionne pas le colosse. Ce Romain semble méconnaître, voire dédaigner les réalisations du monde grec. On peut même « envisager que, si Vitruve s’est plu à parler ainsi du mausolée d’Halicarnasse, il le faisait parce que Auguste avait choisi ce modèle pour son propre mausolée sur le Champ-de-Mars »[13].
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+ Strabon, géographe grec de la fin du Ier siècle av. J.-C., confirme que, de son temps, une liste existait déjà, proche de celle que reprend Philon de Byzance. Ainsi, il parle du Mausolée : « C’est à Halicarnasse que fut construit le tombeau de Mausole, ouvrage rangé au nombre des Sept Merveilles du monde… »[14] ; puis du rempart de Babylone : « Sur le sommet de ce rempart, il a été fait un passage assez large pour que deux quadriges s’y croisent. On comprend qu’un tel ouvrage ait été rangé au nombre des Sept Merveilles du monde, sans oublier le jardin suspendu »[15].
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+ Quinte-Curce, qui vécut pendant le règne de l’empereur Claude, eut l’occasion en écrivant sa Vie d’Alexandre, au moment de l’évocation du séjour du jeune conquérant à Babylone, de décrire ses célèbres jardins[16], ce qui constitue, avec celui de Diodore, un des deux documents les plus importants sur cet ensemble botanique.
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+ Pline l'Ancien, qui vécut lui aussi au Ier siècle, sous Claude puis sous Néron, est l’auteur d’une Histoire naturelle monumentale. Esprit curieux et universel, il n’a pas hésité à s’intéresser à tout ce qui pouvait instruire ses contemporains et les étonner — il est sur ce point le continuateur romain de Callimaque et de la paradoxographie. Il nous parle, dans son livre XXXVI consacré aux pierres, de cinq des sept ouvrages canoniques, cette fois avec le Phare, mais sans rien de Babylone et peu de Rhodes[17]. C’est au livre XXXIV-18 que Pline nous renseigne sur la statue rhodienne mais pour la décrire sous la forme d’un géant abandonné à terre et désarticulé.
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+ Pausanias, géographe grec du IIe siècle, dit le Périégète, est l'auteur d’un panorama de la Grèce, « témoin irremplaçable de la Grèce à l’époque romaine, avant les destructions du IIIe siècle »[7]. Ce grand voyageur s’est limité aux « merveilles » de la Grèce continentale et nous n’avons pu récupérer que sa description, heureusement très instructive, du Zeus olympien[18].
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46
+ Philon de Byzance est le seul auteur ancien qui a écrit un texte entièrement consacré aux Sept Merveilles du Monde. Si on ne trouve pas chez lui la description du Phare, c'est que ce dernier n’avait pas encore supplanté le rempart babylonien qui, en contrepartie, est inclus. Il est à l’origine de la popularité de ces monuments.
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+ Il n’y a plus, aujourd’hui, de philologues qui croient encore que le « Philon de Byzance de la Liste » soit l’ingénieur grec, auteur d’un ouvrage essentiel pour nos connaissances sur les techniques anciennes. C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’un nommé Fabricius mit le premier en doute la personnalité de Philon, argumentant que ses descriptions techniques sommaires n’avaient aucune affinité avec les connaissances du mécanicien renommé. Dans l’Antiquité, le nom de « Philon » était courant, comme était bien connue la ville de Byzance. Selon Jean-Pierre Adam, il a été dénombré pas moins d’une soixantaine de Philon, dont dix-neuf ont écrit, et parmi eux, Philon d’Héraclée qui fit un traité sur les Merveilles de Scythie, au Ve siècle. Le document n’ayant aucun repère chronologique, les spécialistes qui se sont penchés successivement sur le texte, ont tout de suite été persuadés que cet auteur était loin du style du « vrai Philon » et qu’il était d'une façon certaine un rhéteur appartenant à une école byzantine que ces philologues ont pu dater entre le IVe et le VIe siècle tout au plus, particulièrement en raison d’habitudes d’écriture[b] spécifiques à des écoles de période bien définie[c].
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+ Il n'en existe qu’une copie unique, datant du Xe siècle, selon l’examen du manuscrit et de la calligraphie, mais pas plus loin que la première moitié de ce siècle. Sa présence a été attestée dans un monastère du mont Athos et il devait s’y trouver encore entre le XIVe et le XVe siècle, à peu près l’époque où on suppose qu’il est entré à l’université de Heidelberg, peut-être par l’intermédiaire de l’abbaye de Sponheim, fournisseur habituel de ses manuscrits[19].
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+ En 1623, lors de la guerre du Palatinat, la ville de Heidelberg, foyer protestant, fut prise par Maximilien de Bavière, chef de la Ligue catholique. Le Pape en profita pour se faire transporter à grands frais la Bibliothèque palatine à Rome. Leo Allatius qui veilla au convoi, eut, en qualité de bibliothécaire de la Vaticane, la tâche de procéder à un catalogue détaillé. Il était donc bien placé pour être le premier à découvrir l’intérêt du document de Philon, texte inscrit sous l’intitulé Palatinus 398.
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+ En 1640, philologue de formation, Allatius, pour avoir l’honneur de l’editio princeps, le fait publier dans la hâte avec sa propre traduction latine, une édition que finalement les spécialistes jugent médiocre. Un Français, Boessius[d], helléniste averti qui, au cours d'une mission diplomatique auprès du Saint-Siège[e], avait repéré le texte vingt-huit ans plus tôt et y avait travaillé pour son loisir, pense alors que sa traduction est bien meilleure et la fait éditer en 1661 parmi un recueil de miscellanées. Mais son texte est trahi par un nombre déplorable de fautes d’impression qui le rendent inintelligible.
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+ En 1797, la France révolutionnaire défait l’armée pontificale et emporte en butin cinq cents manuscrits. Le Palatinus 398 arrive ainsi à Paris. Un érudit nommé F.J. Bast, qui parcourt le codex, tombe lui aussi sur le fameux texte de Philon et publie en 1805, sans le texte de fond, des notes critiques.
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+ En 1816, après l’exil de Napoléon, le Saint-Siège réclame ses œuvres d’art et la partie de sa bibliothèque. De son côté, l'université de Heidelberg n’a pas oublié non plus et demande la restitution des volumes qui lui furent jadis prélevés par le Vatican. Finalement, le Palatinus 398 fit son retour à l’université allemande, où il est encore aujourd’hui.
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60
+ Le texte a pour titre « Péri tôn hépta théamatôn » [À propos des sept merveilles] et représente un ensemble de six feuillets : un prologue et, pour chaque Merveille, un paragraphe. La dernière phrase du sixième paragraphe, pas tout à fait terminé, sur l’Artémision, est tronquée : elle marque d'ailleurs la fin du document et, ainsi, le texte du Mausolée, le septième annoncé, manque et n’a pas été retrouvé. Chaque description, de longueur inégale, ne dépasse pas quelques dizaines de lignes. Comme les deux premières éditions avaient été boudées, un certain Orelli, à Leipzig, procéda, en 1816, à une édition enrichie et enfin apte à la consultation. Elle contient la transcription grecque de Boessius et sa traduction latine, quelque peu corrigées et abondamment annotées. Mais, de nos jours, c’est l’édition Hercher de 1863 qui prévaut, car elle a été établie en respectant les critères scientifiques[20]. Cette édition comporte toujours une seule traduction, faite en latin.
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+ Le jugement de Jean-Pierre Adam est sévère : « ce merveilleux de pacotille qu’il substitue aux détails techniques que nous attendions »[21]. Si les contemporains de Philon ont pu rêver, ses descriptions sont pour nous, en effet, dépourvues d’attrait et ne s’éloignent pas de ce que nous lisons habituellement dans une brochure touristique. De toute manière, on ne pouvait guère s’attendre, de la part d’un simple compilateur, à un récit de grand voyageur ou à un reportage vécu. Il s’agit simplement d’un exercice de style d’une inspiration courte, puisée çà et là chez divers auteurs. Philon nous apparaît donc comme un rhéteur habile mais un écrivain peu captivé par son sujet, lequel est prétexte à développer, sous un style châtié et de belles envolées lyriques, des lieux communs et des préceptes moraux.
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+ Ouvrage pratiquement contemporain du Colosse, cette tour-fanal apparaît seulement dans les listes tardives, généralement en remplacement du rempart de Babylone, et termine la liste canonique adoptée jusqu'à nos jours. Sa renommée semble due à son rôle utilitaire et au style singulier de sa construction et elle est érigée pour honorer la mémoire de Ptolémée Sôter qui développe Alexandrie. La cité, alors centre culturel avec son musée et sa bibliothèque, n’est certainement pas étrangère à la popularité de cet édifice. Mais il a fallu attendre un hasard de l’époque de la Renaissance pour retrouver cet ouvrage définitivement intégré à la liste des Merveilles[22].
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+ L’Artémision d’Éphèse du VIe siècle av. J.-C., qui est incendié en -356 par Érostrate, n’a jamais fait partie d’une quelconque sélection de monuments privilégiés car à cette époque, si ce temple était déjà universellement admiré, aucun texte ne parlait de listes de merveilles ; et lorsqu’une d’entre elles devint populaire, ce premier temple avait depuis longtemps disparu pour faire place à un second, rehaussé mais construit à l’identique[23],[24]. Pline l’Ancien, qui ne peut avoir vu que le dernier des deux, a lui-même, dans son récit[25], confondu l’un et l’autre : « De ces colonnes, trente-six sont sculptées et l’une l’a été par Scopas et l’architecte qui présida à l’ouvrage fut Chersiphron. » L’architecte construit bien le premier temple mais le sculpteur ne travaille au second qu'au moins deux siècles plus tard.
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+ Les Pyramides, pour la plupart des auteurs principaux, Hérodote, Diodore de Sicile, Strabon, Pline l'Ancien et aussi Philon, forment une merveille dans leur ensemble. Pline écrivait : « Les trois autres dont la renommée est universelle et que tous les navigateurs du fleuve ont l’habitude de voir… »[26]. Ces trois sœurs qui ont toutes leur angle sud-est parfaitement aligné et leur porte d’entrée sur le côté nord ont autrefois paru indissociables.
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+ La liste définitive a consacré la pyramide de Khéops, parce qu’elle est évidemment la plus ancienne, la plus complexe, voire la plus ésotérique, mais surtout parce que, aux yeux de l’arpenteur, elle dépasse — mais de très peu — celle de Khephren. Curieusement, pour un visiteur arrivant de tous côtés — excepté du nord —, c’est cette dernière qui semble, grâce à une légère élévation du terrain, la plus haute ; à tel point que les chroniques arabes les ont parfois confondues[27]. Khéops est le premier essai tâtonnant — et par imitation de celle de Snefrou, à Meidoum — d’une architecture poussée à l’extrême et, aussi, selon certains spécialistes d’architecture, la pyramide qui présente le plus d'anomalies de structure interne[28].
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+ Khephren, qui a le mieux résisté, a conservé son revêtement sommital et fait pour ainsi dire figure de « pyramide générique ». Sa silhouette plus élancée a été inspirée directement par l’équerre égyptienne : deux triangles rectangles — de côtés en proportion 3,4 et 5 — accolés verticalement par leur base lui donnent sa pente[29]. De son côté, Mykérinos, la plus soignée, est généralement dédaignée. Cette dernière pyramide, selon Strabon, « de dimensions bien moindres que les deux autres, se trouve cependant avoir coûté beaucoup plus cher en construction »[30], mais, en contrepartie, selon Diodore, elle séduit davantage car elle « se distingue par l’art qui a présidé à sa construction et par la beauté de ses pierres »[31]. Il y a enfin le Sphinx, dont aucun visiteur, à l’exception de Pline l’Ancien, n’a noté la présence : « Le Sphinx, plus admirable peut-être [que les Pyramides] et sur lequel on a gardé le silence ».
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+ Selon la légende la mieux suivie, Artémise II aurait elle-même décidé de construire pour son époux et frère le splendide monument qui aurait consacré son amour conjugal. L’assertion de Pline que l’on trouve dans sa fameuse description du Mausolée[32] a généralement prévalu. Cette version n’a jamais fait l’unanimité. Déjà, Vitruve avait écrit que c’est Mausole lui-même qui entreprit cette construction à sa propre gloire posthume[33]. Ce prince suivait en cela une tradition de vanité très répandue à son époque chez les souverains[34]. On ne compte plus, en effet, les tombeaux monumentaux érigés en Asie Mineure et notamment en Lycie. De son côté, Lucien consacre à Mausole un chapitre de son Dialogue des morts, le peignant comme un homme orgueilleux et très fier de s’être fait construire le plus beau tombeau de la terre[35]. André Coutin écrit : « Le tombeau triomphal qu’il avait décidé d’élever était inachevé à sa mort… »[36], et Jean-Pierre Adam, d'autre part, écrit : « On remarque […] que Pline, contrairement à Vitruve, fait du Mausolée une œuvre due à l’initiative d’Artémise ; ce en quoi, du reste, il se trompe… »[37]. Chacun dans son ouvrage respectif accrédite donc spontanément cette seconde opinion mais sans toutefois en donner une plus longue explication.
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+ L’historien Sainte-Croix avait auparavant nettement tranché : « Que de temps n’a pas dû coûter la construction d’un pareil monument ? Cependant, Artémise survécut à peine deux ans à son mari. Dans un aussi court espace de temps cet édifice aurait-il été terminé […] comme le dit Pline ? Cela me paraît difficile à croire et je pense plutôt que cet auteur a pris pour l’année de la mort de Mausole celle où l’on commença à bâtir son tombeau. Dans cette hypothèse, Mausole lui-même aura projeté ce grand ouvrage deux ans avant de mourir ; il y aura fait travailler, et Artémise, en l’achevant, en aurait eu toute la gloire »[38].
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+ Une réalisation d’un tel raffinement et d’un tel gigantisme n’a pas pu s’improviser juste après un décès, surtout que la veuve, durant les deux courtes années de son autorité, dépensa du temps et de l’argent à défendre sa cité contre Rhodes et à contre-attaquer et punir les insulaires. Les artistes renommés choisis pour l'ouvrage, dispersés et venus de fort loin, ont dû être retenus longtemps à l'avance pour être réunis. Comme il est peu commun, d’autre part, qu’une épouse soit à ce point exaltée qu’elle ait songé à la manière d’enterrer son conjoint encore en vie, il est plus vraisemblable que Mausole, lui-même un grand bâtisseur, ait désiré contempler « de ses yeux » le reflet de sa puissance. Cependant, il reste possible que les époux inséparables eussent tous deux souhaité être réunis dans la mort. Dans l’hypogée, on retrouva un reliquaire et un sarcophage qui pouvait être celui de la reine, l'usage carien imposant alors aux hommes l’incinération[39]. En admettant même la légende qui veut que l'achèvement de la statuaire se soit fait tardivement et au compte des artistes, on peut avancer qu’Artémise eût pu très bien en avoir été maître d’ouvrage quand son époux était très occupé, et qu'elle le fût naturellement pendant son veuvage pour la continuation des travaux. C’est peut-être une des raisons de la persistance de ce point de vue.
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+ Babylone, dont il ne reste presque rien, a livré, avec les Jardins, la Merveille la plus énigmatique. Si la tour colossale, peut-être celle dénoncée par les récits bibliques et considérée longtemps comme mythique, est bien décrite sur place par Hérodote, les Jardins, célébrés par plusieurs chroniqueurs, restèrent invisibles aux yeux de cet historien[40] ; tandis que Ctésias au IVe siècle av. J.-C.[41], capable de passer en revue toutes les curiosités babyloniennes, construites ou relevées un siècle et demi à peine auparavant, les ignore complètement. Leur trace n’a pas été non plus retrouvée par les archéologues qui avaient pourtant mis au jour l’enceinte et la base de cette même tour appelée « Etemenanki ». Pas davantage de jardins sur les tablettes mésopotamiennes où l’on voit des plans de la ville et de ses principaux monuments. Les compilateurs latins, Ampelius du IIe siècle, qui a pourtant écrit sur Sémiramis et le rempart de Babylone, et Hygin du Ier siècle, dans son Septem opera mirabilia[42], ont donné le palais de Cyrus en lieu et place des Jardins suspendus. Les seules représentations qui nous en suggèrent une idée viennent des bas-reliefs de Ninive avec des terrasses à végétation, soutenues généralement par des colonnes à chapiteau. Nous sommes donc loin des voûtes nécessaires pour supporter un étagement important. Et si aucun auteur ne paraît avoir vu ces jardins, aucun n’indique le nombre de terrasses ; et tous ne sont pas d'accord sur la description de leur système hydraulique, leur emplacement et le maître d’ouvrage[43].
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+ Le cellier voûté de la porte d’Ishtar, dégagé par l’Allemand Koldewey à la fin du XIXe siècle, n’a pu, par ses trop modestes dimensions, représenter la plateforme d’un jardin royal important. Il est en tout cas difficile de concevoir que l’espace de verdure aussi réduit du « véritable » jardin (un carré de 120 m de côté) ait été l’élément qui accrochât l’œil, adossé à un rempart lui-même célébré comme une merveille, imposant et interminable, dont la longueur était, si l’on en croit les Anciens, plus d’une fois et demie le tour de la ville de Paris[f]. Cependant, le tracé retrouvé de la dernière cité fit état, lors des récentes fouilles, d’une enceinte extérieure de 11,3 km pour une intérieure de 6 km.
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+ Le savoir-faire des jardiniers et des fontainiers de la Mésopotamie n’étant plus à démontrer, il fait peu de doute que les jardins-oasis ont proliféré dans cette région pendant des siècles, se sont améliorés, montrant des aspects multiples, au gré des souverains et des modes. Quoi qu’il en soit, au fil du temps, s’est probablement imprégnée dans la mémoire des voyageurs parvenus au terme d’un parcours harassant à travers une contrée désertique, la fantastique vision de chevelures de forêts et de vergers flottant au-dessus des murailles[44], et les imaginations ont ensuite échafaudé le mythe.
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+ Enfin, tous les écrits réunis à son sujet montrent une seule chose qui soit certaine : cette ville dont on a constamment vanté, avec les plus flatteurs superlatifs, les murailles, les portes d’airain, le pont sur le fleuve, la galerie sous le fleuve, les quais, les deux palais, le temple de Marduk, les statues, la ziggourat, la citerne, les jardins, etc.[45] fut assurément à elle seule une vraie merveille : « Elle est si magnifique que nous n’en connaissons pas une qu’on puisse lui comparer. », écrivait Hérodote (I, 178).
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+ Le principal obstacle pour figurer les Sept Merveilles est l’insuffisance des informations qui nous sont parvenues. Les Jardins suspendus de Babylone, qui sont tout à la fois aisés et impossibles à reconstituer, en sont l’exemple le plus significatif. On peut, d'autre part, facilement concevoir qu’à l’époque de Pline les secrets de la construction de la pyramide de Khéops aient été perdus après tant de siècles. Parmi tous les auteurs qui ont parlé des pyramides, aucun n’en a donné une hauteur approchante. Jean-Pierre Adam remarque que les Anciens sont en défaut sur toutes les mesures de points inaccessibles. Pour les pyramides, une illusion d’optique — créée probablement par la course des arêtes — fait généralement apparaître la hauteur très proche d’un des côtés de la base, lequel la représente en réalité une fois et demie. Pline, qui croyait sans doute la méthode de Thalès de Milet connue depuis le VIe siècle av. J.-C.[46], a entériné de bonne foi les dimensions qu’on lui a transmises. Si cet auteur était soucieux de donner des mesures, il doit parfois s’en passer : le tombeau de Mausole est légèrement plus court d’un côté que de l’autre et la hauteur de son dernier étage est sensiblement égale à celle de l’étage en dessous. Les imprécisions des hauteurs du Phare sont encore plus déroutantes. De simplement « haut » pour Strabon à « très élevé » chez Jules César, son premier étage, aux yeux des chroniqueurs arabes, gagne une dizaine de mètres en un siècle, de Massoudi (Xe siècle) à Ibn al-Dayg (1165), alors que le deuxième étage les gagne sur le même Massoudi avec El-Makrisi au XVe siècle. La hauteur totale du Phare varie en absolu entre 102 mètres (Massoudi) et 225 mètres (Ibn Joubère)[47]. Les effondrements et les réparations ou reconstructions des parties hautes à différentes périodes ont encore mieux embrouillé les dimensions originales.
89
+
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+ Chez Pline, il n'y a aucune indication sur les sculptures ornementales du mausolée d'Halicarnasse et leur implantation, tout comme celles de l’Artémision pour lesquelles il avoue son désintérêt : « Les autres ornements du temple rempliraient par leurs descriptions plusieurs livres ; mais ils n'ont rien de commun avec l'histoire de la nature. »[25]. Cela a mis et met toujours dans l’embarras tous les essais de restitution. L’attitude du colosse de Rhodes tant de fois contemplé n’a jamais fait l'objet d'une description. Et ainsi retrouve-t-on une multitude de dessins le représentant dans des positions les plus singulières, dont le spectaculaire et impossible enjambement qui a eu du succès jusqu’au cinéma[48]. À l'inverse, Pausanias, qui est pratiquement le seul à s’absorber dans une ekphrasis, dépeint le Zeus d’Olympie et sa décoration avec minutie, mais sans jamais donner une seule dimension : « Je sais que plusieurs auteurs ont consigné dans leurs écrits la hauteur et la largeur de la statue de Zeus Olympien, mais je me méfierais de ceux qui l'ont mesurée, car les dimensions qu'ils donnent paraissent bien au-dessous de l'idée qu'on s'en forme en voyant la statue de ses propres yeux »[49]. En revanche, la science archéologique donne de meilleures précisions.
91
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92
+ La liste des Merveilles doit probablement une part de sa célébrité à ce chiffre mystique. Cette notion, qui ne s’est pas formée bien sûr avec ces seuls monuments, aurait été transmise, selon Jean-Pierre Adam[50], par le courant philosophique pythagoricien. Les séries et les nombres premiers ont toujours fait l’objet d’une attention particulière. L’École pythagoricienne qui s’adonna aux spéculations ésotériques fut fermement critiquée par les tenants d’Aristote qui l'avait lui-même combattue dans son ouvrage La métaphysique, mais elle revint à la mode à l’époque de Cicéron avec l’école néo-pythagoricienne. Cependant, la superstition du chiffre magique serait plutôt venue d’Asie Mineure, comme semblerait le confirmer un traité ionien De hebdomadis qui lui est consacré. Ceci pourrait expliquer dans la « liste des Merveilles » le nombre supérieur de réalisations d’Asie Mineure, donc extérieures à la Grèce proprement dite[51]. Par la suite, le chiffre « 7 » eut un succès qui ne se démentit jamais dans tous les domaines et on ne compte plus les groupes de sept éléments. Même Isaac Newton ne repoussait pas l’irrationnel et, quand il eut découvert la décomposition de la lumière blanche, trouva l’idée de faire d’une infinité de teintes un ensemble de sept couleurs qu’on trouve dans l’arc-en-ciel.
93
+
94
+ En dehors du monde gréco-romain, Babylone, Thèbes et Ecbatane eurent droit à quelques nominations. Le monde romain devait déjà beaucoup à la culture hellénique, dont il avait copié des œuvres essentielles, et réagit diversement aux monuments grecs qui suscitaient une admiration universelle. H. Schott, qui consacra en 1891 une thèse sur les « Merveilles », constitua trois catégories et classa dans la deuxième toutes les réalisations romaines en y englobant des listes allant jusqu’à la trentaine de monuments. « Il va de soi que ces versions [romaines] sont tardives et manifestent la volonté de dresser un panégyrique de Rome face à la Grèce »[4].
95
+
96
+ D’abord, Pline l'Ancien admet les merveilles grecques et les décrit sans réticence. D’un goût éclectique et d’un jugement avisé, il y mêle aussi des monuments peu cités : les obélisques et le Sphinx égyptiens ; le temple de Cyzique[g] et, à considérer ses vestiges, il fut le plus colossal jamais érigé ; les labyrinthes d’Égypte, de Crète, de Lemnos, d’Étrurie, et aussi les Jardins suspendus de Thèbes. Un sursaut de chauvinisme bien compréhensible lui fait dire à propos de Rome, ville bien pourvue en monuments spectaculaires : « Sic quoque terrarum orbem victum ostendere » [là aussi, elle a vaincu le monde entier]. Et comme les Romains, dans le domaine de la construction gigantesque, demeurent inégalables, il ne lui a pas été difficile d’ajouter dix-huit merveilles de la ville éternelle, où le Capitole et le Colisée ont une place de choix.
97
+
98
+ Parmi ceux qui ont pu diffuser la liste chez les Latins, Varron, écrivain polygraphe, respecté des Anciens, apparaît le plus vraisemblable. S'il ne reste rien de ses écrits, ceux-ci ont été abondamment commentés. Il écrivit un ouvrage avec le chiffre « 7 » comme sujet principal : Hebdomades, où pratiquement toutes les catégories étaient représentées, y compris les Sept Merveilles du monde, puisque Aulu-Gelle, auteur du IIe siècle, juge, non sans une pointe de jalousie, cette énumération : « Tels sont les faits que Varron, par de soigneuses recherches, a rassemblés sur ce nombre ; mais il ajoute d'autres remarques frivoles et puériles : par exemple, qu'il y a sept merveilles dans le monde »[52].
99
+
100
+ Le mausolée d'Halicarnasse, gravure de Maarten van Heemskerck, XVIe siècle.
101
+
102
+ Le colosse de Rhodes tel que représenté dans The Book of Knowledge (1911).
103
+
104
+ Le phare d'Alexandrie, reconstitution tridimensionnelle basée sur une étude de 2006.
105
+
106
+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
107
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108
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+ Les Sept Merveilles du monde[a] constituent l’ensemble des sept œuvres architecturales et artistiques considérées comme les plus extraordinaires du monde antique. L'origine de la liste est méconnue, mais ces œuvres correspondent toutes à des réalisations qui excèdent largement les proportions communes, montrant qu'architectes et bâtisseurs d'époques très anciennes étaient capables, à force de labeur et d’ingéniosité, d’ouvrages monumentaux exceptionnels (en grec : thaumasia). La popularité des monuments a suivi l’influence politique et économique des cités, et la construction d’un élément architectural imposant a vu consacrer cette prédominance (Memphis, Éphèse, Halicarnasse, Rhodes, Babylone, Olympie et Alexandrie).
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+ Ces sept œuvres sont : la pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte, les Jardins suspendus de Babylone, la statue de Zeus à Olympie, le temple d'Artémis à Éphèse, le mausolée d'Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d'Alexandrie.
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+ De ces sept réalisations ne subsiste aujourd'hui que la pyramide de Khéops.
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+ Seules trois merveilles n'appartiennent pas au monde hellénique (deux en Égypte et une à Babylone) et deux d'entre elles se situent en Grèce au sens contemporain du terme (celles d’Olympie et de Rhodes). Elles sont toutes autour du bassin méditerranéen, comprises dans les territoires conquis par Alexandre le Grand, et les plus orientales ne sont pas situées très loin d’Alexandrie[2]. Comme ces ouvrages ont été édifiés près de la mer, la liste a probablement été constituée à partir de récits de grands voyageurs, souvent des érudits. Ce sont des ouvrages particuliers et non des villes ou des sites naturels. Par rapport aux réalisations grecques, de taille modeste mais très élaborées, elles sont gigantesques et laissent une forte impression.
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+ L'historien grec Hérodote (Ve siècle av. J.-C.) est le premier à décrire des réalisations qui lui avaient paru extraordinaires, et l’une d'elles au moins s’est trouvée, par la suite, rangée au nombre des merveilles, la pyramide de Khéops[3]. Mais il ne la mentionne pas comme associée à d’autres « merveilles », ce qui laisse supposer qu'aucune liste canonique n’était encore constituée[4].
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+ Leurs dates de construction, approximatives pour la plupart, s'étendent sur plusieurs siècles, entre environ 2560 av. J.-C. pour la pyramide de Khéops et le début du IIIe siècle av. J.-C. pour le phare d’Alexandrie, considéré comme le plus récent. De nos jours, la merveille de Memphis existe encore, alors que toutes les autres ont disparu, après avoir souffert des incendies, des intempéries, des séismes, et aussi de la main de l’homme. Leur existence est attestée par des témoins archéologiques, exception faite des jardins suspendus de Babylone, dont il ne subsiste aucune trace et dont la réalité historique est mise en doute.
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+ Le fonds commun le plus ancien a été transmis par Philon de Byzance, différent de son célèbre homonyme. Cependant, la liste ne s’est pas imposée tout de suite et a subi au fil du temps de multiples modifications. Jean-Pierre Adam n'en dénombre pas moins de dix-neuf variantes entre le IIe siècle av. J.-C. et le XIVe siècle[5]. Ce dont on est le mieux assuré, c'est que la liste qui nous intéresse n'a pu être établie définitivement avant l’érection du colosse de Rhodes, merveille régulièrement citée, ce qui implique qu'elle n'est pas antérieure au début du IIIe siècle av. J.-C. D’un autre côté, Antipater de Sidon, poète grec dont on situe la mort à la fin du IIe siècle av. J.-C., a écrit une épigramme contenant la mention la plus ancienne d’une liste complète. La composition de la liste doit donc se situer entre ces deux dates.
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+ La liste d’Antipater[6] est l’une des trois qui concordent avec celle de Philon :
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+ « J'ai contemplé
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+ le rempart de la superbe Babylone où peuvent courir les chars,
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+ le Zeus des bords de l’Alphée,
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+ les jardins suspendus,
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+ le colosse d’Hélios,
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+ l'énorme travail des hautes pyramides,
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+ l’opulent tombeau de Mausole ;
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+ mais quand je vis la maison d’Artémis qui s’élance jusqu'aux nues, tout le reste fut éclipsé, et je dis : « Hormis le sublime Olympe, l’œil d’Hélios vit-il jamais une chose semblable ! »
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+ Entre la période d’Hérodote et la liste de Philon, quelques auteurs ont mentionné ou décrit des réalisations étonnantes comme étant des « Merveilles du monde ».
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+ Callimaque, poète et polygraphe grec de la fin du IIIe siècle av. J.-C., est célèbre en son temps et s’est fixé à Alexandrie où il tient un rôle important à la Bibliothèque. De son œuvre comportant, selon la Souda, près de 800 ouvrages — dont un catalogue de la Bibliothèque constitué de 120 livres, les Tableaux (Pinakes) — ne nous sont parvenus, entiers, que 6 hymnes et 63 épigrammes[7]. Nous ne disposons pour le reste que de rares fragments de poésies diverses — principalement des iambes — et de quelques citations par des auteurs anciens. La Bibliothèque alexandrine et le Musée sont alors un centre culturel en effervescence. Des érudits y passent au crible les manuscrits dont ils assurent la conservation, les commentaires, la diffusion et la correction des copies. On les considère comme de « véritables fondateurs de la science philologique moderne »[8]. Nous connaissons ainsi leur goût des codex, des bibliographies, des catalogues, des listes, des scholies…
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+ Une épigramme fragmentaire trouvée sur un papyrus d’Oxyrhynchos nous apprend que le poète aurait bien parlé du Zeus de Phidias et indique la hauteur du trône. Strabon connaissait ce poème et y fait allusion : « Certains auteurs donnent les dimensions de la statue et Callimaque même les cite dans un poème en vers iambiques »[9]. Il dit aussi : « L’œuvre de Charès de Lindos, le colosse de Rhodes, duquel l’auteur des vers iambiques dit que sa hauteur est de sept fois dix pieds » ce qui pourrait faire allusion au même poète, qu'il admirait.
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+ S’il n'est pas possible de prouver qu’il est le créateur de la liste des Merveilles — selon Jean-Pierre Adam, « divers indices font même penser que les principes qui la régissent ont été conçus dans une autre partie du monde »[8] —, Callimaque connaissait de nombreux monuments célèbres et les a chantés dans une poésie qui s’est perdue.
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+ Un papyrus du IIe siècle av. J.-C., de la même époque qu’Antipater, parmi les manuscrits grecs trouvés au Fayoum, région archéologique au sud-ouest du Caire, laisse voir parmi d’autres textes un bref fragment intitulé Ta hepta the [amata] (le titre est tronqué) où sont cités les Pyramides, le temple d’Éphèse et le tombeau d’Halicarnasse[10].
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+ Diodore de Sicile, historien compilateur grec du Ier siècle av. J.-C., nous parle des deux endroits décrits par Hérodote[11], à savoir les pyramides de Memphis et la ville de Babylone, et écrit une vingtaine de lignes sur son « jardin suspendu ». On trouve chez les Anciens soit le pluriel, soit le singulier, pour désigner les Jardins [kremastos kèpos ou paradeisos (qui a donné « paradis »)] ; mais sans doute que le pluriel est simplement une conséquence des terrasses élevées l’une au-dessus de l’autre.
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+ Vitruve, architecte romain du Ier siècle av. J.-C., auteur d’une somme considérable sur l’architecture, apparaît avoir entendu parler des Sept Merveilles puisque, dans un paragraphe qui lui est consacré, il rappelle que le Mausolée en fait partie : « Au milieu d’une vaste enceinte, est érigé le Mausolée ou tombeau de ce roi, d’un art si exquis qu’on le compte parmi les Sept Merveilles du monde… »[12]. Cependant, ce spécialiste évoque à peine l’Artémision et les murailles de Babylone, dont les jardins suspendus sont ignorés. Quand il évoque Rhodes et le siège fait par Démétrios Poliorcète, il ne mentionne pas le colosse. Ce Romain semble méconnaître, voire dédaigner les réalisations du monde grec. On peut même « envisager que, si Vitruve s’est plu à parler ainsi du mausolée d’Halicarnasse, il le faisait parce que Auguste avait choisi ce modèle pour son propre mausolée sur le Champ-de-Mars »[13].
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+ Strabon, géographe grec de la fin du Ier siècle av. J.-C., confirme que, de son temps, une liste existait déjà, proche de celle que reprend Philon de Byzance. Ainsi, il parle du Mausolée : « C’est à Halicarnasse que fut construit le tombeau de Mausole, ouvrage rangé au nombre des Sept Merveilles du monde… »[14] ; puis du rempart de Babylone : « Sur le sommet de ce rempart, il a été fait un passage assez large pour que deux quadriges s’y croisent. On comprend qu’un tel ouvrage ait été rangé au nombre des Sept Merveilles du monde, sans oublier le jardin suspendu »[15].
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+ Quinte-Curce, qui vécut pendant le règne de l’empereur Claude, eut l’occasion en écrivant sa Vie d’Alexandre, au moment de l’évocation du séjour du jeune conquérant à Babylone, de décrire ses célèbres jardins[16], ce qui constitue, avec celui de Diodore, un des deux documents les plus importants sur cet ensemble botanique.
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+ Pline l'Ancien, qui vécut lui aussi au Ier siècle, sous Claude puis sous Néron, est l’auteur d’une Histoire naturelle monumentale. Esprit curieux et universel, il n’a pas hésité à s’intéresser à tout ce qui pouvait instruire ses contemporains et les étonner — il est sur ce point le continuateur romain de Callimaque et de la paradoxographie. Il nous parle, dans son livre XXXVI consacré aux pierres, de cinq des sept ouvrages canoniques, cette fois avec le Phare, mais sans rien de Babylone et peu de Rhodes[17]. C’est au livre XXXIV-18 que Pline nous renseigne sur la statue rhodienne mais pour la décrire sous la forme d’un géant abandonné à terre et désarticulé.
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+ Pausanias, géographe grec du IIe siècle, dit le Périégète, est l'auteur d’un panorama de la Grèce, « témoin irremplaçable de la Grèce à l’époque romaine, avant les destructions du IIIe siècle »[7]. Ce grand voyageur s’est limité aux « merveilles » de la Grèce continentale et nous n’avons pu récupérer que sa description, heureusement très instructive, du Zeus olympien[18].
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+ Philon de Byzance est le seul auteur ancien qui a écrit un texte entièrement consacré aux Sept Merveilles du Monde. Si on ne trouve pas chez lui la description du Phare, c'est que ce dernier n’avait pas encore supplanté le rempart babylonien qui, en contrepartie, est inclus. Il est à l’origine de la popularité de ces monuments.
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+ Il n’y a plus, aujourd’hui, de philologues qui croient encore que le « Philon de Byzance de la Liste » soit l’ingénieur grec, auteur d’un ouvrage essentiel pour nos connaissances sur les techniques anciennes. C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’un nommé Fabricius mit le premier en doute la personnalité de Philon, argumentant que ses descriptions techniques sommaires n’avaient aucune affinité avec les connaissances du mécanicien renommé. Dans l’Antiquité, le nom de « Philon » était courant, comme était bien connue la ville de Byzance. Selon Jean-Pierre Adam, il a été dénombré pas moins d’une soixantaine de Philon, dont dix-neuf ont écrit, et parmi eux, Philon d’Héraclée qui fit un traité sur les Merveilles de Scythie, au Ve siècle. Le document n’ayant aucun repère chronologique, les spécialistes qui se sont penchés successivement sur le texte, ont tout de suite été persuadés que cet auteur était loin du style du « vrai Philon » et qu’il était d'une façon certaine un rhéteur appartenant à une école byzantine que ces philologues ont pu dater entre le IVe et le VIe siècle tout au plus, particulièrement en raison d’habitudes d’écriture[b] spécifiques à des écoles de période bien définie[c].
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+ Il n'en existe qu’une copie unique, datant du Xe siècle, selon l’examen du manuscrit et de la calligraphie, mais pas plus loin que la première moitié de ce siècle. Sa présence a été attestée dans un monastère du mont Athos et il devait s’y trouver encore entre le XIVe et le XVe siècle, à peu près l’époque où on suppose qu’il est entré à l’université de Heidelberg, peut-être par l’intermédiaire de l’abbaye de Sponheim, fournisseur habituel de ses manuscrits[19].
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+ En 1623, lors de la guerre du Palatinat, la ville de Heidelberg, foyer protestant, fut prise par Maximilien de Bavière, chef de la Ligue catholique. Le Pape en profita pour se faire transporter à grands frais la Bibliothèque palatine à Rome. Leo Allatius qui veilla au convoi, eut, en qualité de bibliothécaire de la Vaticane, la tâche de procéder à un catalogue détaillé. Il était donc bien placé pour être le premier à découvrir l’intérêt du document de Philon, texte inscrit sous l’intitulé Palatinus 398.
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+ En 1640, philologue de formation, Allatius, pour avoir l’honneur de l’editio princeps, le fait publier dans la hâte avec sa propre traduction latine, une édition que finalement les spécialistes jugent médiocre. Un Français, Boessius[d], helléniste averti qui, au cours d'une mission diplomatique auprès du Saint-Siège[e], avait repéré le texte vingt-huit ans plus tôt et y avait travaillé pour son loisir, pense alors que sa traduction est bien meilleure et la fait éditer en 1661 parmi un recueil de miscellanées. Mais son texte est trahi par un nombre déplorable de fautes d’impression qui le rendent inintelligible.
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+ En 1797, la France révolutionnaire défait l’armée pontificale et emporte en butin cinq cents manuscrits. Le Palatinus 398 arrive ainsi à Paris. Un érudit nommé F.J. Bast, qui parcourt le codex, tombe lui aussi sur le fameux texte de Philon et publie en 1805, sans le texte de fond, des notes critiques.
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+ En 1816, après l’exil de Napoléon, le Saint-Siège réclame ses œuvres d’art et la partie de sa bibliothèque. De son côté, l'université de Heidelberg n’a pas oublié non plus et demande la restitution des volumes qui lui furent jadis prélevés par le Vatican. Finalement, le Palatinus 398 fit son retour à l’université allemande, où il est encore aujourd’hui.
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60
+ Le texte a pour titre « Péri tôn hépta théamatôn » [À propos des sept merveilles] et représente un ensemble de six feuillets : un prologue et, pour chaque Merveille, un paragraphe. La dernière phrase du sixième paragraphe, pas tout à fait terminé, sur l’Artémision, est tronquée : elle marque d'ailleurs la fin du document et, ainsi, le texte du Mausolée, le septième annoncé, manque et n’a pas été retrouvé. Chaque description, de longueur inégale, ne dépasse pas quelques dizaines de lignes. Comme les deux premières éditions avaient été boudées, un certain Orelli, à Leipzig, procéda, en 1816, à une édition enrichie et enfin apte à la consultation. Elle contient la transcription grecque de Boessius et sa traduction latine, quelque peu corrigées et abondamment annotées. Mais, de nos jours, c’est l’édition Hercher de 1863 qui prévaut, car elle a été établie en respectant les critères scientifiques[20]. Cette édition comporte toujours une seule traduction, faite en latin.
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+ Le jugement de Jean-Pierre Adam est sévère : « ce merveilleux de pacotille qu’il substitue aux détails techniques que nous attendions »[21]. Si les contemporains de Philon ont pu rêver, ses descriptions sont pour nous, en effet, dépourvues d’attrait et ne s’éloignent pas de ce que nous lisons habituellement dans une brochure touristique. De toute manière, on ne pouvait guère s’attendre, de la part d’un simple compilateur, à un récit de grand voyageur ou à un reportage vécu. Il s’agit simplement d’un exercice de style d’une inspiration courte, puisée çà et là chez divers auteurs. Philon nous apparaît donc comme un rhéteur habile mais un écrivain peu captivé par son sujet, lequel est prétexte à développer, sous un style châtié et de belles envolées lyriques, des lieux communs et des préceptes moraux.
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+ Ouvrage pratiquement contemporain du Colosse, cette tour-fanal apparaît seulement dans les listes tardives, généralement en remplacement du rempart de Babylone, et termine la liste canonique adoptée jusqu'à nos jours. Sa renommée semble due à son rôle utilitaire et au style singulier de sa construction et elle est érigée pour honorer la mémoire de Ptolémée Sôter qui développe Alexandrie. La cité, alors centre culturel avec son musée et sa bibliothèque, n’est certainement pas étrangère à la popularité de cet édifice. Mais il a fallu attendre un hasard de l’époque de la Renaissance pour retrouver cet ouvrage définitivement intégré à la liste des Merveilles[22].
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+ L’Artémision d’Éphèse du VIe siècle av. J.-C., qui est incendié en -356 par Érostrate, n’a jamais fait partie d’une quelconque sélection de monuments privilégiés car à cette époque, si ce temple était déjà universellement admiré, aucun texte ne parlait de listes de merveilles ; et lorsqu’une d’entre elles devint populaire, ce premier temple avait depuis longtemps disparu pour faire place à un second, rehaussé mais construit à l’identique[23],[24]. Pline l’Ancien, qui ne peut avoir vu que le dernier des deux, a lui-même, dans son récit[25], confondu l’un et l’autre : « De ces colonnes, trente-six sont sculptées et l’une l’a été par Scopas et l’architecte qui présida à l’ouvrage fut Chersiphron. » L’architecte construit bien le premier temple mais le sculpteur ne travaille au second qu'au moins deux siècles plus tard.
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+ Les Pyramides, pour la plupart des auteurs principaux, Hérodote, Diodore de Sicile, Strabon, Pline l'Ancien et aussi Philon, forment une merveille dans leur ensemble. Pline écrivait : « Les trois autres dont la renommée est universelle et que tous les navigateurs du fleuve ont l’habitude de voir… »[26]. Ces trois sœurs qui ont toutes leur angle sud-est parfaitement aligné et leur porte d’entrée sur le côté nord ont autrefois paru indissociables.
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+ La liste définitive a consacré la pyramide de Khéops, parce qu’elle est évidemment la plus ancienne, la plus complexe, voire la plus ésotérique, mais surtout parce que, aux yeux de l’arpenteur, elle dépasse — mais de très peu — celle de Khephren. Curieusement, pour un visiteur arrivant de tous côtés — excepté du nord —, c’est cette dernière qui semble, grâce à une légère élévation du terrain, la plus haute ; à tel point que les chroniques arabes les ont parfois confondues[27]. Khéops est le premier essai tâtonnant — et par imitation de celle de Snefrou, à Meidoum — d’une architecture poussée à l’extrême et, aussi, selon certains spécialistes d’architecture, la pyramide qui présente le plus d'anomalies de structure interne[28].
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+ Khephren, qui a le mieux résisté, a conservé son revêtement sommital et fait pour ainsi dire figure de « pyramide générique ». Sa silhouette plus élancée a été inspirée directement par l’équerre égyptienne : deux triangles rectangles — de côtés en proportion 3,4 et 5 — accolés verticalement par leur base lui donnent sa pente[29]. De son côté, Mykérinos, la plus soignée, est généralement dédaignée. Cette dernière pyramide, selon Strabon, « de dimensions bien moindres que les deux autres, se trouve cependant avoir coûté beaucoup plus cher en construction »[30], mais, en contrepartie, selon Diodore, elle séduit davantage car elle « se distingue par l’art qui a présidé à sa construction et par la beauté de ses pierres »[31]. Il y a enfin le Sphinx, dont aucun visiteur, à l’exception de Pline l’Ancien, n’a noté la présence : « Le Sphinx, plus admirable peut-être [que les Pyramides] et sur lequel on a gardé le silence ».
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+ Selon la légende la mieux suivie, Artémise II aurait elle-même décidé de construire pour son époux et frère le splendide monument qui aurait consacré son amour conjugal. L’assertion de Pline que l’on trouve dans sa fameuse description du Mausolée[32] a généralement prévalu. Cette version n’a jamais fait l’unanimité. Déjà, Vitruve avait écrit que c’est Mausole lui-même qui entreprit cette construction à sa propre gloire posthume[33]. Ce prince suivait en cela une tradition de vanité très répandue à son époque chez les souverains[34]. On ne compte plus, en effet, les tombeaux monumentaux érigés en Asie Mineure et notamment en Lycie. De son côté, Lucien consacre à Mausole un chapitre de son Dialogue des morts, le peignant comme un homme orgueilleux et très fier de s’être fait construire le plus beau tombeau de la terre[35]. André Coutin écrit : « Le tombeau triomphal qu’il avait décidé d’élever était inachevé à sa mort… »[36], et Jean-Pierre Adam, d'autre part, écrit : « On remarque […] que Pline, contrairement à Vitruve, fait du Mausolée une œuvre due à l’initiative d’Artémise ; ce en quoi, du reste, il se trompe… »[37]. Chacun dans son ouvrage respectif accrédite donc spontanément cette seconde opinion mais sans toutefois en donner une plus longue explication.
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+ L’historien Sainte-Croix avait auparavant nettement tranché : « Que de temps n’a pas dû coûter la construction d’un pareil monument ? Cependant, Artémise survécut à peine deux ans à son mari. Dans un aussi court espace de temps cet édifice aurait-il été terminé […] comme le dit Pline ? Cela me paraît difficile à croire et je pense plutôt que cet auteur a pris pour l’année de la mort de Mausole celle où l’on commença à bâtir son tombeau. Dans cette hypothèse, Mausole lui-même aura projeté ce grand ouvrage deux ans avant de mourir ; il y aura fait travailler, et Artémise, en l’achevant, en aurait eu toute la gloire »[38].
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+ Une réalisation d’un tel raffinement et d’un tel gigantisme n’a pas pu s’improviser juste après un décès, surtout que la veuve, durant les deux courtes années de son autorité, dépensa du temps et de l’argent à défendre sa cité contre Rhodes et à contre-attaquer et punir les insulaires. Les artistes renommés choisis pour l'ouvrage, dispersés et venus de fort loin, ont dû être retenus longtemps à l'avance pour être réunis. Comme il est peu commun, d’autre part, qu’une épouse soit à ce point exaltée qu’elle ait songé à la manière d’enterrer son conjoint encore en vie, il est plus vraisemblable que Mausole, lui-même un grand bâtisseur, ait désiré contempler « de ses yeux » le reflet de sa puissance. Cependant, il reste possible que les époux inséparables eussent tous deux souhaité être réunis dans la mort. Dans l’hypogée, on retrouva un reliquaire et un sarcophage qui pouvait être celui de la reine, l'usage carien imposant alors aux hommes l’incinération[39]. En admettant même la légende qui veut que l'achèvement de la statuaire se soit fait tardivement et au compte des artistes, on peut avancer qu’Artémise eût pu très bien en avoir été maître d’ouvrage quand son époux était très occupé, et qu'elle le fût naturellement pendant son veuvage pour la continuation des travaux. C’est peut-être une des raisons de la persistance de ce point de vue.
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+ Babylone, dont il ne reste presque rien, a livré, avec les Jardins, la Merveille la plus énigmatique. Si la tour colossale, peut-être celle dénoncée par les récits bibliques et considérée longtemps comme mythique, est bien décrite sur place par Hérodote, les Jardins, célébrés par plusieurs chroniqueurs, restèrent invisibles aux yeux de cet historien[40] ; tandis que Ctésias au IVe siècle av. J.-C.[41], capable de passer en revue toutes les curiosités babyloniennes, construites ou relevées un siècle et demi à peine auparavant, les ignore complètement. Leur trace n’a pas été non plus retrouvée par les archéologues qui avaient pourtant mis au jour l’enceinte et la base de cette même tour appelée « Etemenanki ». Pas davantage de jardins sur les tablettes mésopotamiennes où l’on voit des plans de la ville et de ses principaux monuments. Les compilateurs latins, Ampelius du IIe siècle, qui a pourtant écrit sur Sémiramis et le rempart de Babylone, et Hygin du Ier siècle, dans son Septem opera mirabilia[42], ont donné le palais de Cyrus en lieu et place des Jardins suspendus. Les seules représentations qui nous en suggèrent une idée viennent des bas-reliefs de Ninive avec des terrasses à végétation, soutenues généralement par des colonnes à chapiteau. Nous sommes donc loin des voûtes nécessaires pour supporter un étagement important. Et si aucun auteur ne paraît avoir vu ces jardins, aucun n’indique le nombre de terrasses ; et tous ne sont pas d'accord sur la description de leur système hydraulique, leur emplacement et le maître d’ouvrage[43].
81
+
82
+ Le cellier voûté de la porte d’Ishtar, dégagé par l’Allemand Koldewey à la fin du XIXe siècle, n’a pu, par ses trop modestes dimensions, représenter la plateforme d’un jardin royal important. Il est en tout cas difficile de concevoir que l’espace de verdure aussi réduit du « véritable » jardin (un carré de 120 m de côté) ait été l’élément qui accrochât l’œil, adossé à un rempart lui-même célébré comme une merveille, imposant et interminable, dont la longueur était, si l’on en croit les Anciens, plus d’une fois et demie le tour de la ville de Paris[f]. Cependant, le tracé retrouvé de la dernière cité fit état, lors des récentes fouilles, d’une enceinte extérieure de 11,3 km pour une intérieure de 6 km.
83
+
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+ Le savoir-faire des jardiniers et des fontainiers de la Mésopotamie n’étant plus à démontrer, il fait peu de doute que les jardins-oasis ont proliféré dans cette région pendant des siècles, se sont améliorés, montrant des aspects multiples, au gré des souverains et des modes. Quoi qu’il en soit, au fil du temps, s’est probablement imprégnée dans la mémoire des voyageurs parvenus au terme d’un parcours harassant à travers une contrée désertique, la fantastique vision de chevelures de forêts et de vergers flottant au-dessus des murailles[44], et les imaginations ont ensuite échafaudé le mythe.
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+
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+ Enfin, tous les écrits réunis à son sujet montrent une seule chose qui soit certaine : cette ville dont on a constamment vanté, avec les plus flatteurs superlatifs, les murailles, les portes d’airain, le pont sur le fleuve, la galerie sous le fleuve, les quais, les deux palais, le temple de Marduk, les statues, la ziggourat, la citerne, les jardins, etc.[45] fut assurément à elle seule une vraie merveille : « Elle est si magnifique que nous n’en connaissons pas une qu’on puisse lui comparer. », écrivait Hérodote (I, 178).
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+
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+ Le principal obstacle pour figurer les Sept Merveilles est l’insuffisance des informations qui nous sont parvenues. Les Jardins suspendus de Babylone, qui sont tout à la fois aisés et impossibles à reconstituer, en sont l’exemple le plus significatif. On peut, d'autre part, facilement concevoir qu’à l’époque de Pline les secrets de la construction de la pyramide de Khéops aient été perdus après tant de siècles. Parmi tous les auteurs qui ont parlé des pyramides, aucun n’en a donné une hauteur approchante. Jean-Pierre Adam remarque que les Anciens sont en défaut sur toutes les mesures de points inaccessibles. Pour les pyramides, une illusion d’optique — créée probablement par la course des arêtes — fait généralement apparaître la hauteur très proche d’un des côtés de la base, lequel la représente en réalité une fois et demie. Pline, qui croyait sans doute la méthode de Thalès de Milet connue depuis le VIe siècle av. J.-C.[46], a entériné de bonne foi les dimensions qu’on lui a transmises. Si cet auteur était soucieux de donner des mesures, il doit parfois s’en passer : le tombeau de Mausole est légèrement plus court d’un côté que de l’autre et la hauteur de son dernier étage est sensiblement égale à celle de l’étage en dessous. Les imprécisions des hauteurs du Phare sont encore plus déroutantes. De simplement « haut » pour Strabon à « très élevé » chez Jules César, son premier étage, aux yeux des chroniqueurs arabes, gagne une dizaine de mètres en un siècle, de Massoudi (Xe siècle) à Ibn al-Dayg (1165), alors que le deuxième étage les gagne sur le même Massoudi avec El-Makrisi au XVe siècle. La hauteur totale du Phare varie en absolu entre 102 mètres (Massoudi) et 225 mètres (Ibn Joubère)[47]. Les effondrements et les réparations ou reconstructions des parties hautes à différentes périodes ont encore mieux embrouillé les dimensions originales.
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+ Chez Pline, il n'y a aucune indication sur les sculptures ornementales du mausolée d'Halicarnasse et leur implantation, tout comme celles de l’Artémision pour lesquelles il avoue son désintérêt : « Les autres ornements du temple rempliraient par leurs descriptions plusieurs livres ; mais ils n'ont rien de commun avec l'histoire de la nature. »[25]. Cela a mis et met toujours dans l’embarras tous les essais de restitution. L’attitude du colosse de Rhodes tant de fois contemplé n’a jamais fait l'objet d'une description. Et ainsi retrouve-t-on une multitude de dessins le représentant dans des positions les plus singulières, dont le spectaculaire et impossible enjambement qui a eu du succès jusqu’au cinéma[48]. À l'inverse, Pausanias, qui est pratiquement le seul à s’absorber dans une ekphrasis, dépeint le Zeus d’Olympie et sa décoration avec minutie, mais sans jamais donner une seule dimension : « Je sais que plusieurs auteurs ont consigné dans leurs écrits la hauteur et la largeur de la statue de Zeus Olympien, mais je me méfierais de ceux qui l'ont mesurée, car les dimensions qu'ils donnent paraissent bien au-dessous de l'idée qu'on s'en forme en voyant la statue de ses propres yeux »[49]. En revanche, la science archéologique donne de meilleures précisions.
91
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+ La liste des Merveilles doit probablement une part de sa célébrité à ce chiffre mystique. Cette notion, qui ne s’est pas formée bien sûr avec ces seuls monuments, aurait été transmise, selon Jean-Pierre Adam[50], par le courant philosophique pythagoricien. Les séries et les nombres premiers ont toujours fait l’objet d’une attention particulière. L’École pythagoricienne qui s’adonna aux spéculations ésotériques fut fermement critiquée par les tenants d’Aristote qui l'avait lui-même combattue dans son ouvrage La métaphysique, mais elle revint à la mode à l’époque de Cicéron avec l’école néo-pythagoricienne. Cependant, la superstition du chiffre magique serait plutôt venue d’Asie Mineure, comme semblerait le confirmer un traité ionien De hebdomadis qui lui est consacré. Ceci pourrait expliquer dans la « liste des Merveilles » le nombre supérieur de réalisations d’Asie Mineure, donc extérieures à la Grèce proprement dite[51]. Par la suite, le chiffre « 7 » eut un succès qui ne se démentit jamais dans tous les domaines et on ne compte plus les groupes de sept éléments. Même Isaac Newton ne repoussait pas l’irrationnel et, quand il eut découvert la décomposition de la lumière blanche, trouva l’idée de faire d’une infinité de teintes un ensemble de sept couleurs qu’on trouve dans l’arc-en-ciel.
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+ En dehors du monde gréco-romain, Babylone, Thèbes et Ecbatane eurent droit à quelques nominations. Le monde romain devait déjà beaucoup à la culture hellénique, dont il avait copié des œuvres essentielles, et réagit diversement aux monuments grecs qui suscitaient une admiration universelle. H. Schott, qui consacra en 1891 une thèse sur les « Merveilles », constitua trois catégories et classa dans la deuxième toutes les réalisations romaines en y englobant des listes allant jusqu’à la trentaine de monuments. « Il va de soi que ces versions [romaines] sont tardives et manifestent la volonté de dresser un panégyrique de Rome face à la Grèce »[4].
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+ D’abord, Pline l'Ancien admet les merveilles grecques et les décrit sans réticence. D’un goût éclectique et d’un jugement avisé, il y mêle aussi des monuments peu cités : les obélisques et le Sphinx égyptiens ; le temple de Cyzique[g] et, à considérer ses vestiges, il fut le plus colossal jamais érigé ; les labyrinthes d’Égypte, de Crète, de Lemnos, d’Étrurie, et aussi les Jardins suspendus de Thèbes. Un sursaut de chauvinisme bien compréhensible lui fait dire à propos de Rome, ville bien pourvue en monuments spectaculaires : « Sic quoque terrarum orbem victum ostendere » [là aussi, elle a vaincu le monde entier]. Et comme les Romains, dans le domaine de la construction gigantesque, demeurent inégalables, il ne lui a pas été difficile d’ajouter dix-huit merveilles de la ville éternelle, où le Capitole et le Colisée ont une place de choix.
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98
+ Parmi ceux qui ont pu diffuser la liste chez les Latins, Varron, écrivain polygraphe, respecté des Anciens, apparaît le plus vraisemblable. S'il ne reste rien de ses écrits, ceux-ci ont été abondamment commentés. Il écrivit un ouvrage avec le chiffre « 7 » comme sujet principal : Hebdomades, où pratiquement toutes les catégories étaient représentées, y compris les Sept Merveilles du monde, puisque Aulu-Gelle, auteur du IIe siècle, juge, non sans une pointe de jalousie, cette énumération : « Tels sont les faits que Varron, par de soigneuses recherches, a rassemblés sur ce nombre ; mais il ajoute d'autres remarques frivoles et puériles : par exemple, qu'il y a sept merveilles dans le monde »[52].
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+ Le mausolée d'Halicarnasse, gravure de Maarten van Heemskerck, XVIe siècle.
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102
+ Le colosse de Rhodes tel que représenté dans The Book of Knowledge (1911).
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104
+ Le phare d'Alexandrie, reconstitution tridimensionnelle basée sur une étude de 2006.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ L’arc de triomphe de l’Étoile, souvent appelé simplement l’Arc de triomphe, dont la construction, décidée par l'empereur Napoléon Ier, débuta en 1806 et s'acheva en 1836 sous Louis-Philippe, est situé à Paris, dans les 8e, 16e, et 17e arrondissements.
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+ L'Arc de triomphe s'élève au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile) dans les 8e, 16e, et 17e arrondissements de Paris[1]. Il est situé dans l'axe et à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à 2,2 kilomètres de la place de la Concorde. Haut de 49,54 m, large de 44,82 m et profond de 22,21 m, il est géré par le Centre des monuments nationaux[2]. La hauteur de la grande voûte est de 29,19 m et sa largeur de 14,62 m. La petite voûte mesure 18,68 m de haut et 8,44 m de large. Le monument pèse 50 000 t — en fait 100 000 t, en prenant en compte les fondations qui s'enfoncent à 8,37 m de profondeur. Le coût total de la construction a été de 9 651 116 F[3].
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+ La place de l'Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au XIXe siècle sous l’impulsion du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’avenue Kléber, l'avenue de la Grande-Armée, l’avenue de Wagram et, la plus connue, l’avenue des Champs-Élysées. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues.
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+ Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile.
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11
+ Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d'Austerlitz, déclare aux soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe. » L'Empereur s'est référé aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes[4].
12
+
13
+ Par un décret impérial daté du 18 février 1806, il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises[5]. Son projet initial est d'ériger le monument « à l’entrée des boulevards, près du lieu où était la Bastille, de manière qu’en entrant dans le faubourg Saint-Antoine on passe sous cet arc de triomphe ». Il veut ainsi en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille. Le ministre de l'Intérieur Champagny avise l'Empereur que le choix de la Bastille serait dispendieux et le convainc d'ériger l'Arc à l'ouest de Paris sur la place de l'Étoile qui permettait le dégagement de belles perspectives[6].
14
+
15
+ Le comte Jean Bérenger, conseiller d'État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d'amortissement. Le décret impérial du 26 février 1806, qui ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que « sera pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la Grande Armée. La Caisse d'amortissement tiendra chaque mois, à dater du 1er mars, une somme de cinquante mille francs à la disposition du futur architecte et celle de quinze mille francs pour les travaux d'art et de sculpture »[7].
16
+
17
+ Pour la conception du monument, l'architecte Jean-François Chalgrin est en concurrence avec son confrère Jean-Arnaud Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaite orner l'arc de colonnes isolées tandis que le second les veut engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l'Intérieur, force Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprime alors les colonnes de son projet[8] et s'inspire de l'arc tétrapyle de Janus et de l'arc de Titus à Rome, alors en pleine restauration[9].
18
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19
+ La première pierre en forme de bouclier portant une inscription est posée le 15 août 1806 (pour l'anniversaire de l'empereur) et recouverte d'une plaque en bronze pour la protéger. Cette pose a lieu sans cérémonie officielle, dans l'indifférence générale[10]. Les fondations (un massif de 54,56 mètres de longueur sur 27,28 mètres de largeur et 7,55 mètres de profondeur)[11] exigent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s'élèvent à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délègue des crédits qui permettent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passe. L'architecte meurt assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond[12].
20
+
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+ Lors des premières défaites napoléoniennes (campagne de Russie en 1812), et des événements de 1814, l'Arc de Triomphe est élevé jusqu'aux voûtes (l'imposte de la grande arcade est posée avec la 45e assise), mais la construction est interrompue puis abandonnée sous la Restauration. En 1823, Louis XVIII reprend la construction avec les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot et sous la direction de Héricart de Thury. L'Arc doit désormais commémorer l'expédition victorieuse d'Espagne. En 1830, Louis-Philippe reprend la pensée initiale de Napoléon mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C’est Louis-Philippe et Adolphe Thiers qui décident du choix des thèmes et des sculpteurs : Le départ des Volontaires, communément appelé La Marseillaise, de François Rude et Le Triomphe de Napoléon de Jean-Pierre Cortot. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l’Arc et qui se divise en deux parties : Le Départ des Armées et Le Retour des Armées avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction est menée à bien entre 1832 et 1836 par l'architecte Guillaume-Abel Blouet.
22
+
23
+ L'arc de triomphe de l'Étoile est inauguré le 29 juillet 1836 pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe est prévue. Mais, alors qu'il vient d'être visé par un nouvel attentat le 25 juin, le roi décide de s'en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est découvert en catimini à sept heures du matin, en la seule présence d'Adolphe Thiers et de son ministre des Finances, Antoine d'Argout[13].
24
+
25
+ En 1842, Honoré de Balzac en fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : « mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l'empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l'Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l'arc de triomphe[14] ».
26
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27
+ Dans l'esprit des concepteurs, le sommet de l'Arc devait être couronné par un groupe sculpté monumental. Plusieurs projets, dont certains très fantaisistes, sont présentés : la France victorieuse, un aigle colossal, Napoléon sur une sphère, un réservoir d'eau, un éléphant, etc. En 1882, un quadrige conçu par le sculpteur Alexandre Falguière est installé sur le socle laissé vide : cette maquette en charpente et en plâtre, grandeur naturelle, représente une allégorie de La France ou de La République, tirée par un char à l'antique s’apprêtant à « écraser l’Anarchie et le Despotisme ». La sculpture monumentale, baptisée le Triomphe de la Révolution, est enlevée dès 1886 car elle commence à se dégrader, son remplacement définitif par un bronze ne s'étant jamais fait par la suite[15]. On peut observer le monument pourvu du groupe de Falguière sur diverses photographies, tout particulièrement celles prises lors des funérailles grandioses de Victor Hugo, en 1885 (voir section Faits divers). Une réplique en marbre de petite dimension (environ 1,2 m.) du Triomphe de la Révolution est exposée en salle 17 du musée de Grenoble[16].
28
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29
+ L'arc de triomphe de l'Étoile est classé au titre des monuments historiques depuis le 6 février 1896[17].
30
+
31
+ L'Arc de Triomphe fait partie des monuments nationaux à forte connotation historique. Cette importance s'est renforcée depuis que la dépouille du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale, y a été inhumée le 28 janvier 1921. Deux ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, a soutenu le projet d’y installer une « flamme du souvenir » qui a été allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par le ministre[18]. Cette flamme éternelle est, avec celle de l'autel de la Patrie à Rome, la première du genre[réf. souhaitée] depuis l’extinction de la flamme des Vestales en 391. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre[19].
32
+
33
+ Ce geste de ravivage symbolique a été accompli même le 14 juin 1940, où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie.
34
+
35
+ En février 2008, est inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste Maurice Benayoun et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des années 1930, cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur la confrontation armée. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté).
36
+
37
+ L'élévation de cet arc monumental tétrapyle est la suivante : devant les façades principales des piédroits, le premier registre est orné de groupes en ronde-bosse sur des piédestaux. Ce bandeau est surmonté d'un premier entablement constitué d'une frise de grecques et d'une corniche saillante. Le second registre est animé de grands cadres de pierre rectangulaires, ornée d’un bas-relief, et surmonté d'un entablement, comprenant une frise historiée, sous une corniche saillante. Le troisième registre dans la partition verticale de l'édifice est un important étage d'attique orné de 30 boucliers.
38
+
39
+ Le programme iconographique comprend :
40
+
41
+
42
+
43
+ Le Départ des volontaires de 1792, aussi appelé La Marseillaise par François Rude.
44
+
45
+ Le Triomphe de 1810 par Jean-Pierre Cortot.
46
+
47
+ La Résistance de 1814 par Antoine Étex.
48
+
49
+ La Paix de 1815 par Antoine Étex.
50
+
51
+
52
+
53
+ Les funérailles du général Marceau le 20 septembre 1796 par Henri Lemaire.
54
+
55
+ La bataille d'Aboukir le 25 juillet 1799 par Seurre aîné.
56
+
57
+ La bataille de Jemmappes le 6 novembre 1792 par Carlo Marochetti.
58
+
59
+ Le passage du pont d'Arcole le 15 novembre 1796 par Jean-Jacques Feuchère.
60
+
61
+ La prise d'Alexandrie le 3 juillet 1798 par John-Étienne Chaponnière.
62
+
63
+ La bataille d'Austerlitz le 2 décembre 1805 par Jean-François-Théodore Gechter.
64
+
65
+ Figure allégorique représentant l'Infanterie.
66
+
67
+ Figure allégorique représentant la Cavalerie.
68
+
69
+ Figure allégorique représentant l'Artillerie.
70
+
71
+ Figure allégorique représentant la Marine.
72
+
73
+ Pilier Nord.
74
+
75
+ Pilier Sud.
76
+
77
+ Pilier Est.
78
+
79
+ Pilier Ouest.
80
+
81
+ Attributs des victoires du Nord par François-Joseph Bosio.
82
+
83
+ Attributs des victoires du Sud par Antoine-François Gérard.
84
+
85
+ Attributs des victoires de l'Est par Valcher.
86
+
87
+ Attributs des victoires de l'Ouest par Jean-Joseph Espercieux.
88
+
89
+ La tombe du Soldat inconnu (Paris), de jour
90
+
91
+ La tombe du soldat inconnu (Paris), de nuit.
92
+
93
+ Dès 1929, l'Arc de Triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de 2 F de couleur brun-rouge.
94
+
95
+ En 1938, il figure sur un timbre de 1,75 F outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la tour du palais de Westminster. Le visuel est repris pour un entier postal.
96
+
97
+ La même année un timbre rouge carminé de 65 centimes surtaxé 35 centimes est émis pour célébrer le 20e anniversaire de la victoire. L'Arc est au centre avec le défilé du 11 novembre sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un entier postal.
98
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99
+ En 1944, le Gouvernement provisoire en fait un symbole de la République et une série de dix timbres d'usage courant est émise (valeurs entre 5 centimes et 10 F). Ces timbres sont émis par les États-Unis pour servir en France libérée. Une nouvelle série de dix timbres toujours imprimée aux États-Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et compris entre 30 centimes et 3 francs.
100
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101
+ En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'armistice du 11 novembre sur un timbre à 25 centimes carmin et bleu.
102
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103
+ En 1971, il est en arrière-plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du général de Gaulle. Il représente la descente des Champs-Élysées en 1944.
104
+
105
+ En 1973, la poste célèbre le 50e anniversaire de la flamme sous l'Arc de Triomphe par un timbre de 40 centimes lilas, rouge et bleu.
106
+
107
+ En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'Arc y figure en arrière-plan de deux timbres multicolores à 2,20 F représentant l'arche de la Défense et la tour Eiffel. Les visuels sont repris sur des entiers postaux.
108
+
109
+ En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du 8 mai 1945, il figure en arrière-plan d'un portrait du général de Gaulle pour une valeur de 2,80 F.
110
+
111
+ En 1999, il figure sur un timbre de distributeur à valeurs variables[22].
112
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113
+ En 2001, il figure pour une valeur de 3 F ou 46 centimes d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur Albert Decaris.
114
+
115
+ En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : « Portraits de régions. La France à voir ». Dans cette série de dix timbres, il est le sujet unique d'un timbre à 50 centimes d'euro.
116
+
117
+ En 1810, à l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur Napoléon Ier fait construire par Chalgrin une maquette grandeur réelle (afin de donner l’illusion du monument achevé) en charpente, stuc et toiles peintes en trompe-l’œil pour simuler les bas-reliefs des piédroits sous laquelle la future impératrice passa solennellement.
118
+
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+ Durant le transfert des cendres de Napoléon, le 15 décembre 1840, le cortège passe sous l'Arc de Triomphe.
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+ Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'Arc la nuit du 22 mai 1885, avant d'être enterré au Panthéon.
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123
+ En 1938, un moulage de la sculpture originale de la Marseillaise de Rude est effectué pour prévenir les éventuelles destructions dans une guerre mondiale, avec notamment le développement de l’aviation et des bombardements[23].
124
+
125
+ En 1997, un Australien essaye de se faire cuire des œufs au plat sur la flamme du Soldat inconnu, ce qu'a fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'Hector, à la suite d'un pari avec Jean Yanne.
126
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+ Le 1er décembre 2018, lors de l'Acte III du mouvement des Gilets jaunes, l'Arc de Triomphe est altéré de graffitis par des manifestants. La tombe du Soldat inconnu manque d'être profanée mais certains gilets jaunes la protègent avec des barrières et l'encerclent en chantant La Marseillaise. Contrairement à une fausse nouvelle colportée par plusieurs médias, la flamme du soldat inconnu est ravivée ce soir-là[24]. À l'intérieur du monument, des manifestants parviennent à monter au sommet de l'arc de triomphe[25], la boutique est pillée, une maquette de l'Arc de Triomphe est abîmée et les salles d'exposition du musée sont dégradées par les manifestants[26],[27],[28]. Les forces de l'ordre auront attendu plusieurs heures avant de reprendre le contrôle de la place de l'étoile où se situe le monument et de l'évacuer de ses manifestants. Un moulage du visage du Génie de la Guerre, du haut-relief du Départ des volontaires, est partiellement détruit. Plusieurs médias affirment alors par erreur qu'il s'agissait d'une allégorie de Marianne[29],[30],[31]. Le photo reporter Jean-René Santini fut l'un des seuls journalistes présents ce jour là à avoir pénétré l'intérieur du monument et immortalisé cet instant. Des images impressionnantes sur lesquels l'on aperçoit des manifestants souiller et piller l'intérieur de l'arc de triomphe[32],[33].
128
+
129
+ Plusieurs centaines de manifestants au pied de l’Arc de triomphe lors du mouvement des gilets jaunes le samedi 1er décembre 2018.
130
+
131
+ La maquette en plâtre de l'Arc de Triomphe abîmée dans la salle d'exposition du musée lors du mouvement des gilets jaunes. (Samedi 1er décembre 2018)
132
+
133
+ Un moulage représentant le Génie de la Guerre qui se trouvait à l'intérieur de l'Arc de Triomphe a eu le crâne brisé le samedi 1er décembre 2018
134
+
135
+ La boutique de souvenirs à l'intérieur de l'Arc de Triomphe saccagé par des manifestants lors du mouvement des gilets jaunes. (Samedi 1er décembre 2018)
136
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137
+ Franchissements de la voûte en avion :
138
+
139
+ Des pics de sécurité sont installés[Quand ?] après que l'on a constaté 33 suicides depuis le toit du monument[37].
140
+
141
+ Six fois par an (les 7, 8 et 9 mai et les 3, 4, 5 août), le Soleil se couche dans l'axe des Champs-Élysées. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe[38]. Le 10 mai 1994, le phénomène s'accompagne d'une éclipse partielle de Soleil, observée par près de 200 000 personnes[39]. En sens opposé vu de la porte Maillot, le Soleil se lève quatre fois par an dans l'Arc de Triomphe, les 4, 5, 6 février, et le 7 novembre, informations confirmées par l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides[38]. « Des Napoléoniens convaincus à travers des brochures ou des sites internet, colportent encore à ce sujet plusieurs informations fantaisistes… Ils ont tenté de répandre l'idée que le soleil se couchait sous l'Arc de Triomphe le jour de l'anniversaire de l'Empereur, le 15 août, et qu'il se levait parfaitement dans l'axe le 2 décembre, jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz[38] ».
142
+
143
+ La confortation des fondations de l’Arc de Triomphe par injection de coulis a été réalisée à la fin des années 1980 en plusieurs étapes[40] :
144
+
145
+ 1. Désordres de l’édifice, apparition des désordres.
146
+
147
+ Depuis un certain nombre d’années[Quand ?], l’Arc souffrait de désordres apparents tels que fissures et chutes de pierres. Un examen visuel a permis d'identifier les fentes et d'en tracer le relevé. La conclusion des reconnaissances et investigations fut que la cause principale des perturbations était un tassement dû au délavage du mortier à la chaux aérienne des fondations par l’eau de ruissellement. Divers travaux de réhabilitation furent décidés, visant à redonner un aspect neuf au monument, à le prémunir contre de telles altérations et à le conforter. La restauration a été conduite par Michel Marot, architecte des bâtiments civils et palais nationaux. Le Bureau Michel Bancon, spécialisé dans les études de structure et de réhabilitation des édifices anciens, a été chargé de l’expertise du bâtiment afin de définir un programme de consolidation. Solétanche, entreprise spécialisée, a réalisé l’ensemble des travaux sous la direction de Jean-Pierre Gadret[41].
148
+
149
+ Les travaux de confortement comportaient essentiellement la régénération des maçonneries de fondation et la consolidation de la superstructure.
150
+
151
+ À partir de décembre 2003, d’autres travaux de restauration ont débuté. Trois parties étaient concernées : la terrasse et la balustrade de l’attique, la voûte d’ogive intérieure et les salles de la partie basse, la voûte en berceau de la grande arche centrale et son décor sculpté de rosaces. Ces travaux, qui se poursuivront jusqu’en juin 2005, ont été engagés pour des raisons de sécurité, d’entretien de l’édifice et s’inscrivent dans la perspective d’aménagements intérieurs.
152
+
153
+ 2. Campagne de mesures et d'essais.
154
+
155
+ Afin d'établir un diagnostic précis et déduire les origines du phénomène et la nature des travaux les plus rationnels, une série de mesures a été opérée :
156
+
157
+ 3. Analyse des désordres.
158
+
159
+ Cette analyse, facilitée par l'existence des plans de l'édifice, a permis de constater que le bâtiment souffrait d'un tassement différentiel des joints de maçonnerie des dix-sept assises de fondations (8,5 m), avec un mouvement hélicoïdal de l'Arc.
160
+
161
+ Les fondations constituées de gros blocs en pierre ont subi des mouvements consécutifs à la dégradation de leurs joints. L'eau de pluie de l'esplanade, l'eau de ruissellement des façades et l'eau de terrasse canalisée vers des collecteurs, sans doute fuyards, sont la cause des circulations d'eau qui délavent les joints entraînant une forte altération du mortier à la chaux aérienne.
162
+
163
+ Le tassement différentiel des fondations ainsi généré entraîne une déformation dite en selle de cheval en partie supérieure de l'édifice avec une tendance à l'éloignement des sommets de piles dans le sens des petits côtés et d'une convergence dans l'autre sens. Michel Bancon explique ce comportement différentiel par la configuration des nombreuses cavités ménagées dans l'Arc qui, par leur emplacement et leur géométrie, sollicitent plus le bâtiment dans l'axe des petits côtés. Une analyse par libération des contraintes montre que celles-ci varient à l'intérieur des maçonneries de 0 à 50 bars.
164
+
165
+ 4. Travaux de confortement.
166
+
167
+ Ces analyses ont permis d'établir un plan de confortement comprenant cinq phases :
168
+
169
+ 1) Traitement des vides existant dans les joints de maçonnerie et régénération des mortiers délavés par injection partielle de coulis spéciaux dans les fondations ;
170
+
171
+ 2) Traitement des fissures en superstructures par injection de coulis de ciment ;
172
+
173
+ 3) Confortement des superstructures par mise en place de tirants précontraints à l'intérieur de l'édifice ;
174
+
175
+ 4) Injections complémentaires de coulis dans les massifs de fondations ;
176
+
177
+ 5) Étanchéification des abords de l'Arc (plate-forme centrale, réseaux d’égouts…).
178
+
179
+ 5. Travaux d’injection.
180
+
181
+ Pour remédier à la dégradation des joints de fondation, il a été décidé, à la suite d'une campagne dite de convenance, de procéder à des injections d'abord partielles, sur un huitième de la surface de trois massifs et sur un quart de la surface de celui qui supporte la pile nord-ouest. L'entreprise Solétanche a été choisie pour mener la première campagne d'injection nécessaire. Il a été décidé d’utiliser deux types de coulis, le « Microsol » et le « Silacsol », mis au point, l'un et l'autre, par cette entreprise.
182
+
183
+ L'usage d'un ciment classique était à rejeter, puisqu'il fallait, d'une part combler au maximum des vides dans les joints des moellons, d'autre part conforter les parties de ces joints qui étaient désagrégées. La granulométrie des produits traditionnels (0 à 100 µm) et la formation qu'ils entraînent de paquets de grains (d'environ 500 µm) auraient empêché une exécution correcte de l'opération.
184
+
185
+ Dans le cas de l'Arc de Triomphe, il s'agit d'une précontrainte additionnelle réalisée à l'intérieur de la structure permettant de comprimer les zones fracturées et de recentrer les efforts obliques engendrés par la poussée des voûtes. Cette précontrainte additionnelle a été réalisée par 112 demi-tirants ancrés dans les parements et raccordés par paires en leur milieu par des coupleurs actifs.
186
+
187
+ La répartition des tirants tient compte :
fr/3390.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,278 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Le texte est susceptible de contenir des informations spéculatives et son contenu peut être nettement modifié au fur et à mesure de l’avancement de la série et des informations disponibles s’y rapportant.La dernière modification de cette page a été faite le 28 juillet 2020 à 00:31.
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+ Les Simpson (The Simpsons) sont[1] une série télévisée d'animation américaine[2] créée par Matt Groening et diffusée depuis le 17 décembre 1989 sur le réseau Fox.
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+ Elle met en scène les Simpson, stéréotype d'une famille de classe moyenne américaine[3]. Leurs aventures servent une satire du mode de vie américain. Les membres de la famille, sont Homer, Marge, Bart, Lisa, Maggie, ainsi que Abe, le père d'Homer.
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+ Depuis ses débuts, la série a récolté des dizaines de récompenses, dont trente-deux Primetime Emmy Awards, trente Annie Awards et un Peabody Award. Le Time Magazine du 31 décembre 1999 l'a par ailleurs désignée comme la meilleure série télévisée du XXe siècle et elle a obtenu une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood le 14 janvier 2000. « D'oh! », l'expression d'abattement d'Homer Simpson, est entrée dans la langue anglaise. Ce n'est pas le seul mot à être entré dans le dictionnaire anglais, embiggen (« engrandi » en français) est un mot inventé par les Simpson qui est aussi entré dans la langue anglaise. L'influence des Simpson s'exerce également sur d'autres sitcoms.
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+
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+ Plus généralement, Les Simpson exercent un poids important dans l'univers télévisuel et la culture populaire ; chaque personnage dépeignant un stéréotype de la société, que ce soit au sein de la classe moyenne, autour du monde des affaires et du commerce, ou même dans les paysages politique et médiatique américains. La série est considérée comme la figure centrale du style de Matt Groening, qui sert également de base pour ses autres œuvres comme Futurama et Désenchantée.
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19
+ Al Jean avait suggéré sur le réseau social Twitter qu'une trente-et-unième saison de la série pourrait voir le jour lorsqu'il a annoncé que le 666e épisode de la série serait l'épisode Simpson Horror Show XXX, épisode qui devrait appartenir à la trente-et-unième saison[4],[5]. Variety annonça également un probable renouvellement dans un article de janvier 2019[6]. Ainsi, la série est officiellement renouvelée pour deux saisons supplémentaires le 6 février 2019, portant alors la série à trente-deux saisons et lui permettant de dépasser les sept cents épisodes à terme, soit une diffusion jusqu'à 2021[7].
20
+
21
+ En 2007, Les Simpson, le film, un long métrage basé sur la série, est sorti au cinéma et a recueilli 527 millions de dollars américains en recettes brutes (pour un budget de 75 millions)[8].
22
+
23
+ Matt Groening a conçu la famille Simpson en 1986 dans l'entrée du bureau du producteur James L. Brooks. On avait fait appel à lui pour lancer une série de courts métrages d'animation pour The Tracey Ullman Show, qui seraient adaptés de son comic strip Life in Hell. Lorsque Matt Groening comprit que l'animation de Life in Hell demanderait qu'il renonçât aux droits de publication, il décida d'aller dans une direction différente[9] et esquissa rapidement une famille dysfonctionnelle, nommant les personnages d'après les membres de sa famille. Pour le fils, il a remplacé son prénom par « Bart », une anagramme du mot anglais brat[9] signifiant « sale gosse », car il pensait que les téléspectateurs feraient facilement le lien avec son prénom[10].
24
+
25
+ La famille Simpson apparaît pour la première fois sous forme de courts métrages diffusés par The Tracey Ullman Show à partir du 19 avril 1987[11]. Matt Groening n'avait fait que de simples croquis des personnages, supposant qu'ils seraient affinés par la production. Cependant, les animateurs recopièrent ses dessins, ce qui donna une apparence grossière aux personnages des premiers épisodes. L'une des premières tâches de la société Klasky Csupo fut de créer les séquences animées pour The Tracey Ullman Show, qui conduisit au début des Simpson[12].
26
+
27
+ En 1989, un groupe de sociétés de production adapta Les Simpson pour en faire des épisodes d'une demi-heure, pour le réseau Fox. L'équipe était identique à celle de l'actuelle maison d'animation Klasky Csupo. Jim Brooks négocia une clause du contrat avec la Fox qui privait le réseau de tout droit de regard sur le contenu de la série[13]. Matt Groening dit que son objectif, en créant la série, était d'offrir au public un autre choix à ce qu'il appelle « the mainstream trash »[14] (c'est-à-dire la télévision à contenu nul ou presque qui jouit d'une cote d'écoute élevée). Le premier épisode d'une demi-heure, Noël mortel (Homer au nez rouge au Québec), un spécial Noël, a été diffusé le 17 décembre 1989. Une soirée d'enfer (Une soirée romantique au Québec), le premier épisode long, n'a été diffusé qu'en mai 1990, en tant que dernier épisode de la première saison, en raison de problèmes d'animation[15].
28
+
29
+ En 1992, Tracey Ullman déposa une plainte contre la Fox, affirmant que son émission était à l'origine de la série à succès. Le plaignant réclamait une part des bénéfices des Simpson, plainte rejetée par les tribunaux[16].
30
+
31
+ Liste des show runners au cours de l'histoire des Simpson :
32
+
33
+ Matt Groening et James L. Brooks ont été producteurs délégués de la série au cours de son histoire mais aussi consultants créatifs. Sam Simon, qui a œuvré comme directeur de création pour les quatre premières saisons, a aussi reçu un rôle de producteur délégué même s'il n'a pas travaillé sur l'émission depuis 1993[17].
34
+
35
+ Un des postes les plus importants au sein de la série est le show runner, qui agit à titre de scénariste en chef et qui gère la production de la série pour toute la saison[18].
36
+
37
+ L'équipe de rédaction des Simpson se compose de seize scénaristes qui proposent des idées d'épisodes au début de chaque mois de décembre[19]. Le scénariste principal de chaque épisode écrit la première ébauche. Les sessions de l'équipe de rédaction ajoutent ensuite des blagues, en enlèvent, insèrent des scènes et font relire le script aux personnes chargées des voix des personnages[20]. Jusqu'en 2004[21], le superviseur de ces sessions était George Meyer, la personne qui développait la série depuis la saison 1. D'après le scénariste de longue date Jon Vitti, George Meyer inventait habituellement les grandes lignes d'un épisode, même s'il mobilisait d'autres scénaristes[20].
38
+
39
+ Chaque épisode demandant six mois de production, la série commente rarement les événements récents[22]. Les équipes de production utilisent alors les messages écrit par Bart sur le tableau noir lors du générique pour commenter l'actualité récente, comme lors de la mort de Marcia Wallace qui interprétait Edna Krapabelle dans la version originale[23]. Cependant, certains épisodes font mention d'événements prévus, comme les Jeux olympiques ou le Super Bowl.
40
+
41
+ Au générique de soixante épisodes, John Swartzwelder est le scénariste le plus prolifique du personnel des Simpson[24]. L'un des anciens scénaristes les plus connus est Conan O'Brien, qui contribua à plusieurs épisodes au début des années 1990, avant de remplacer David Letterman à l'animation du talk-show Late Night[25]. L'humoriste britannique Ricky Gervais a écrit l'histoire d’Échange d'épouses (J’aime ta femme au Québec), devenant la première célébrité à la fois scénariste et invitée d'un épisode[26]. Seth Rogen et Evan Goldberg, les scénaristes du film SuperGrave, ont fait de même avec un épisode dans lequel le premier prête sa voix à un personnage[27],[28].
42
+
43
+ À la fin de 2007, les scénaristes des Simpson firent grève au sein du syndicat Writers Guild of America, East. Ils avaient intégré celui-ci en 1998[29].
44
+
45
+ En juin 2020, la production décide de ne plus demander à des acteurs blancs de doubler les personnages de couleur. Cela fait suite au mouvement américain après la mort de George Floyd et vient en réponse de l’accusation de racisme qu’avait reçue la série l’an passé concernant le traitement du personnage d’Apu[31].
46
+
47
+ Depuis le début de la série, de nombreuses personnalités ont fait une apparition dans la série, que ce soit une apparition physique (comme Katy Perry dans l'épisode La Bataille de Noël), une apparition en personnage jaune (comme Lady Gaga dans l'épisode Lisa devient Gaga) ou encore une apparition vocale.
48
+
49
+ Parmi ces nombreuses personnalités, on peut citer :
50
+
51
+ En France, l'adaptation des dialogues a été assurée par Juliette Vigouroux et Alain Cassard jusqu'à l’épisode 5 de la saison 19 puis par Régine Teyssot sur quelques épisodes de la saison 19 et Christian Dura depuis la saison 19. La direction artistique est tenue par Christian Dura depuis le tout premier épisode de la série. Selon Véronique Augereau, au MIPCOM 2009, Matt Groening a dit considérer la version française comme son interprétation favorite car elle a quelque chose de spécifique[32]. Au fil des années, le doublage français de la série a subi bon nombre d'événements :
52
+
53
+ Au Québec, Benoît Rousseau, assisté de Johanne Léveillée (qui fait aussi la voix de Bart) adapte les dialogues. La direction artistique est assurée par Johanne Léveillée, assistée de Benoît Rousseau. C'est Gilbert Lachance qui a doublé Krusty le clown en québécois dans Les Simpson : le film. Ce dernier a d'ailleurs doublé Krusty à quelques reprises dans la série, en remplacement de Marc Labrèche. Le 3 octobre 2017, il est annoncé que Hubert Gagnon, la voix officielle d'Homer Simpson depuis le début de la série, doit prendre une pause pour des raisons de santé. C'est Thiéry Dubé qui est choisi pour lui succéder à partir de la saison 28. De plus, à la suite d'accusations d'attentats à la pudeur[33], Edgar Fruitier, qui double M. Burns, est remplacé par Benoît Rousseau.
54
+
55
+ Dan Castellaneta : Homer, Abe, Krusty...
56
+
57
+ Julie Kavner : Marge, Patty et Selma...
58
+
59
+ Nancy Cartwright : Bart, Nelson, Ralph...
60
+
61
+ Yeardley Smith : Lisa
62
+
63
+ Harry Shearer : Ned, Burns, Skinner...
64
+
65
+ Philippe Peythieu : Homer, Abe, Otto...
66
+
67
+ Véronique Augereau : Marge, Patty et Selma...
68
+
69
+ Nathalie Bienaimé : Bart, Jimbo Jones
70
+
71
+ Aurélia Bruno : Lisa, Milhouse
72
+
73
+ Pierre Laurent : Ned, Apu, Smithers...
74
+
75
+ Xavier Fagnon : Burns, Skinner, Krusty...
76
+
77
+ Gilbert Levy : Moe, Willie...
78
+
79
+ Régine Teyssot : Martin, Ralph...
80
+
81
+ Plusieurs studios internationaux et américains sont chargés de l'animation des Simpson. Lorsque la série était diffusée sous forme de courts métrages dans le Tracey Ullman Show, elle était produite en interne par Klasky Csupo[2]. Le début de la série telle qu'on la connaît actuellement provoquant une augmentation du volume de travail, la Fox sous-traita alors la production à plusieurs studios situés en Corée du Sud[2]. Il s'agit d'AKOM[34], d'Anivision[35], de Rough Draft Studios[36], de U.S. Animation Inc.[37], et de Toonzone Entertainment[38]. Les artistes du studio d'animation américain DPS Film Roman dessinent les storyboards, conçoivent les nouveaux personnages, décors, accessoires et l'agencement de l'arrière-plan. Le studio produit alors des animatics qu'il transmet aux scénaristes de Gracie Films pour contrôle avant que le travail ne soit expédié à l'étranger. Les studios étrangers font ensuite le tweening, apportent des modifications aux images, pour aboutir à une animation sur bande prête à être expédiée aux États-Unis à la Fox, trois à quatre mois plus tard[39].
82
+
83
+ Pour les trois premières saisons, Klasky Csupo anima Les Simpson aux États-Unis. En 1992, la société de production de la série, Gracie Films, a transféré la production nationale à DPS Film Roman[40], qui produisait encore la série en 2008.
84
+
85
+ La production en haute définition débuta à partir du dixième épisode de la saison 20 intitulé Prenez ma vie, je vous en prie. Il a été diffusé le 15 février 2009 avec un nouveau générique d'ouverture pour célébrer le passage à la haute définition[41]. Matt Groening a qualifié le changement de complexe, car il affecte le minutage et la composition de l'animation[42].
86
+
87
+ Depuis leur création, les Simpson ont visité de nombreux pays à travers le monde. Ces visites permettent d'afficher les caractéristiques majeures de ces derniers, ce qui peut conduire dans certains cas à une caricature du pays concerné.
88
+ Ainsi, dans l'épisode Bart contre l'Australie, dans lequel la famille se rend en Australie, a provoqué de vives réactions dans ce pays car les protagonistes étaient mécontents du traitement accordé à leur pays.
89
+
90
+ Cependant, malgré certaines critiques négatives, les épisodes dans lesquelles la famille visite un pays étranger reçoivent également des critiques positives des membres concernés.
91
+ Ces voyages permettent malgré tout de montrer les qualités des pays concernés, ces dernières étant largement améliorées depuis le passage à la haute définition de la série.
92
+
93
+ Les Simpson forment une famille américaine typique[43]. Homer, le père, travaille en tant que responsable de la sécurité à la centrale nucléaire de Springfield, un poste en contradiction avec son imprudence. Il est considéré comme bête mais il s'avère que la cause de son idiotie est un crayon introduit dans son cerveau depuis son enfance. Obèse, il aime boire des bières devant sa télé. Il est marié à Marge, stéréotype de la mère au foyer américaine. C'est une femme fleur bleue mais attachante. Ils ont trois enfants : Bart, un fauteur de troubles de 10 ans ; Lisa, une surdouée[44] de 8 ans à l'engagement politique précoce, et Maggie, un bébé qui communique en suçant une tétine, ainsi que le père d' Homer, présenté comme un vieillard sénile et baveux Abraham Simpson.
94
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+ Bien que les Simpson soient une famille à problèmes, plusieurs épisodes examinent leurs relations et montrent souvent qu'ils prennent soin les uns des autres[45]. La famille possède un chien, Petit Papa Noël (Le P'tit Renne au nez rouge, au Québec), et un chat, Boule de Neige V, renommé « Boule de Neige II » dans l'épisode Robotflop. Ces deux animaux de compagnie ont eux-mêmes eu des rôles vedettes dans plusieurs épisodes. Malgré les indications du temps qui passe, comme les vacances, les fêtes ou les anniversaires, la mort de certains personnages ou des divorces, les personnages ne vieillissent jamais et ont l'apparence qu'ils avaient à la fin des années 1980.
96
+
97
+ La série comporte de nombreux personnages secondaires, comme les professeurs, les amis de la famille ou les célébrités locales. Certains sont associés à des endroits particuliers, comme Moe, le propriétaire du bar fréquenté par Homer, ou Lenny et Carl, qui travaillent à la centrale nucléaire. Au décès de l'actrice Marcia Wallace, le personnage qu'elle doublait, Edna Krapabelle, a été « mis à la retraite »[46]. De même, à la suite du décès du comédien Phil Hartman, les personnages Troy McClure et Lionel Hutz disparurent de la série. Les créateurs ont initialement conçu plusieurs de ces personnages pour l'humour de la série ou pour remplir des fonctions spécifiques de la ville. Certains d'entre eux ont eu des rôles de plus en plus importants et, par la suite, ont même eu les rôles principaux de certains épisodes. D'après Matt Groening, la série a pris l'idée d'une large gamme de personnages secondaires de la série comique canadienne SCTV[47].
98
+
99
+ La série Les Simpson, centrée sur une famille et sa vie dans une ville typiquement américaine[43] reprend la dramaturgie d'une sitcom (comédie de situation, au Québec) dont les limites sont repoussées par l'animation. La ville est l'univers des personnages, là où ils sont confrontés aux problèmes posés par la société actuelle. Homer travaillant dans une centrale nucléaire, la série aborde les questions d'environnement[48]. La scolarisation de Bart et Lisa à l'école élémentaire de Springfield permet aux scénaristes d'utiliser les controverses en matière d'éducation. La ville disposant d'un large éventail de chaînes de télévision, des émissions réservées aux enfants aux nouvelles locales, les auteurs peuvent se moquer de l'industrie du divertissement (eux-mêmes compris)[49].
100
+
101
+ Plusieurs commentateurs pensent que la série est politiquement marquée à gauche[50]. Al Jean a admis dans une interview que « Nous [la série] avons des tendances libérales »[51]. Néanmoins la satire n'épargne aucune case de l'échiquier politique[52]. Le gouvernement et les grandes entreprises y sont des entités amorales qui exploitent les individus[51] et aucune figure d'autorité (proviseur, patron, policier, etc.) ne vient racheter les abus (ou les faiblesses) de l'autre : dans Les Simpson, les politiciens sont corrompus, la police est incompétente et le clergé doute[53]. La religion est un thème récurrent de la série et la plupart des cultes majeurs y sont apparus. Politique et sectes sont également critiquées par l'apparition et la caricature de nombreux Présidents américains ou de chefs de sectes connues. De plus, le racisme est souvent présent, et l'homosexualité est gentiment moquée.
102
+
103
+ Les Simpson ont souvent été comparé à des « devins », notamment depuis l'élection du président américain Donald Trump du 20 janvier 2017. En effet, dans un des épisodes datant de 2000, on peut voir Lisa Simpson dans le futur (alors présidente des États-Unis) évoquer Donald Trump en tant que son prédécesseur[54].
104
+
105
+ La série a lieu dans la ville américaine fictive de Springfield, sans aucune coordonnée géographique ni référence à un État américain qui permettrait de déterminer son emplacement. Les exégètes tentèrent de déterminer l'emplacement de la ville en tenant compte de ses caractéristiques, de sa géographie et des lieux situés à proximité. Face à de telles questions, ses concepteurs se montrèrent très évasifs[55]. Les villes nommées « Springfield » sont très communes aux États-Unis, se signalant dans plus de la moitié des États[56]. La géographie de la ville et de ses environs comprend des côtes, des déserts, de vastes terres agricoles, de hautes montagnes ou, plus simplement, tout ce que l'histoire de la série exige[57]. Matt Groening a confié que Springfield partageait nombre de similitudes avec Portland, Oregon, la ville où il a grandi[58].
106
+
107
+ La séquence d'ouverture des Simpson est une des caractéristiques les plus mémorables de la série. Presque tous les épisodes s'ouvrent par un zoom sur le titre Les Simpson, puis vers la ville de Springfield. Par la suite, on suit les membres de la famille rentrant à la maison simultanément, sans se saluer, afin de s'installer sur le canapé pour regarder la télévision. Le générique permet de cerner rapidement la personnalité et le caractère des personnages. Il a été créé par David Silverman, premier travail qu'il a effectué au début de la production de la série[59]. La musique du générique a été composée par le musicien Danny Elfman en 1989, après que Matt Groening lui a commandé un morceau de style rétro. Pour Danny Elfman, ce morceau, dont la création demanda deux jours, est le plus populaire de sa carrière.
108
+
109
+ Dans ce générique original, trois points changent à chaque épisode : Bart écrit différentes phrases sur le tableau noir de l'école[59] ayant rapport ou non avec l'épisode, Lisa joue des solos sur son saxophone et le gag du canapé varie très souvent[60]. Le prix indiqué sur la caisse enregistreuse du supermarché est quant à lui de « 847,63 $ ».
110
+
111
+ Ce générique a quelques fois été modifié pour des occasions spéciales comme pour le premier épisode faisant suite au long métrage Les Simpson, le film. Le premier épisode de la dix-neuvième saison (Privé de jet privé) propose donc un générique inédit dans lequel on suit toujours Bart sur son skateboard à travers Springfield mais cette fois-ci dans une ville en reconstruction faisant apparaître les éléments et les personnages principaux du film, y compris Spider-Cochon qui est assis sur le divan familial. Le générique a également été modifié à Noël, pour le huitième épisode de la vingtième saison (Burns est piqué), où il a été entièrement redessiné sous la neige et le thème de Noël, le même générique neigeux ayant été dessiné auparavant pour l'épisode 9 de la dix-huitième saison (Kill Gill, volumes 1 et 2). On peut retrouver de plus ce générique dans l'épisode 14 de la saison 26 (Taxi Girl) sous une forme 8-bit.
112
+
113
+ Cependant, après 20 saisons, le générique de départ est remplacé dans le dixième épisode de la vingtième saison intitulé Prenez ma vie, je vous en prie. Ainsi, le 15 février 2009, ce nouveau générique est diffusé en 720p HD pour accompagner le passage à la haute définition.
114
+
115
+ Il reprend les caractéristiques du précédent avec deux nouvelles variables à chaque épisode : un personnage ou un objet, avec quelques fois des messages ou des références à l'actualité, apparaît devant le titre Les Simpson (Otto avec son bus, Frink sur un vélo volant, le vaisseau de Futurama, Kodos avec le message Vote Kodos - Make the universe great again ou encore des messages pour la nouvelle année ou la Saint-Valentin) et le panneau lors de la vue plongeante sur l'école montre à chaque fois une nouvelle pub. La caisse enregistreuse affiche maintenant 486,52 $ après le passage des courses et de Maggie. Par ailleurs, Lisa peut occasionnellement jouer d'un autre instrument que son saxophone, que ce soit d'une harpe, d'un violon ou encore d'un thérémine. Enfin, de nombreux détails et personnages ont été ajoutés[61].
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+ Ce générique offre cependant de nombreuses possibilités de détournement. Ainsi, on peut observer à Halloween, lors de certains épisodes Horror Show, un ciel orageux et une ville apocalyptique dans laquelle se trouve de nombreux zombies et monstres (saison 25).
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+ À Noël, depuis la saison 25, le générique montre une ville placée sous la neige où Jebediah Springfield est remplacé par un sapin de Noël, tous les personnages sont habillés en costume de Noël et où Homer conduit une moto-neige et Marge un traîneau tiré par des Petit Papa Noël poursuivis par M. Burns déguisé en Dame Blanche.
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+ Il peut également être modifié pour obtenir des gags du canapé originaux. Ainsi, dans l'épisode 20 de la saison 21 nommé L'Œil sur la ville, le générique est remplacé par les habitants de Springfield représentant les paroles de la chanson Tik Tok de Kesha.
121
+ Dans l'épisode 17 de la saison 25 (Luca$), Springfield est remplacée en ville Minecraft. Dans l'épisode 8 de la saison 28 (La Paternité), on assiste à un retournement de situation par rapport au générique traditionnel: le skateboard de Bart se fait casser par Barney, Homer meurt étouffé en avalant la barre de carbone inerte, Lisa s'écroule au sol et se fait assommer par son saxophone, et Maggie et Marge meurent noyées après que Maggie ait conduit la voiture dans un lac. Cela conduit à un gag du canapé où Bart se retrouve seul.
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123
+ Dans le générique de la plupart des épisodes des Simpson, on peut apercevoir Bart devant réaliser une punition à l'école élémentaire de Springfield. Cette punition se matérialise par des phrases qu'il doit recopier sur un tableau noir.
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+ Ces phrases changent à chaque épisode et ont pour but de faire rire le téléspectateur. Cependant, ces phrases étant relativement simples à être réalisées, elles peuvent être modifiées par les équipes de production peu de temps avant la diffusion de l'épisode concerné afin de réagir à une actualité récente.
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+ Ainsi, la phrase de l'épisode Homer l'hérétique (saison 4 - épisode 3) a été modifiée avant sa diffusion afin de s'excuser à la suite d'une polémique intervenue avec une chanson de l'épisode Un tramway nommé Marge (saison 4 - épisode 2)[62]. Le troisième épisode de la saison 25 (Quatre regrets et un enterrement) a également eu une phrase modifiée quelques jours avant sa diffusion afin de rendre hommage à Marcia Wallace, interprète originale d'Edna Krapabelle, décédée quelques jours plus tôt[23].
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+ Les gags du canapé sont les séquences qui ferment la séquence d'introduction de la série. Il s'agit d'une séquence incontournable présente dans une très grande partie des épisodes de la série.
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+ Cependant, à la suite de problèmes d'inspirations pour en créer des nouveaux, les producteurs ont décidé de demander l'aide du public pour créer certains gags[63].
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+ L'épisode spécial d'Halloween (le Horror Show) est devenu une tradition annuelle. L'action délaisse alors son cadre habituel pour ceux du fantastique, de l'horreur ou de la science-fiction, dont les classiques sont ainsi souvent parodiés[64].
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+ Le Simpson Horror Show (en France) ou Spécial d’Halloween (au Québec) a été diffusé pour la première fois en 1990 au cours de la saison 2. Son format n'a jamais varié : trois histoires courtes dans le temps d'un épisode ordinaire[65].
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+ Bien que conçu pour Halloween, le Horror Show aura vu, ces dernières années, certains épisodes diffusés après, en raison d'un contrat liant la FOX à la Série mondiale de la Ligue majeure de baseball[66].
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+ L'humour se nourrit de références culturelles, dont la grande variété permet à la série de toucher le plus large public[67]. Celles-ci appartiennent souvent aux univers du cinéma, de la télévision, de la musique, de la littérature, de la science ou de l'histoire[67]. Les animateurs ajoutent régulièrement blagues et autres gags visuels au second plan via des bouts de texte humoristique ou absurde sur des panneaux, des journaux, etc.[68]. Souvent, le public ne repère pas ces gags à la première diffusion de l'épisode[68].
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+ La série utilise les « tics de langage » et beaucoup de personnages en ont au moins un chacun[69], comme le célèbre « D'oh! » d'abattement d'Homer Simpson, l'« Excellent… » de Charles Montgomery Burns ou encore le « Ha-ha ! » moqueur de Nelson Muntz. Ceux de Bart, tels que « ¡Ay, caramba! », « ¡No problemo! » et « Va te faire shampooiner ! » en France ; (« Mange de la crotte » au Québec ; « Eat my shorts » en version originale), ont été imprimés sur tee-shirt aux débuts de la série[70]. Cependant, Bart a rarement utilisé ces deux dernières phrases après qu'elles sont devenues populaires. L'épisode Bart devient célèbre tourne même en ridicule l'humour fondé sur de telles répétitions[71].
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+ Deux explications sont avancées pour répondre à la question « pourquoi les Simpson sont-ils jaunes ? » La première provient de David Silverman qui la donna dans une interview en 1998. D'après lui, si les Simpson sont jaunes c'est pour que les cheveux blonds de Lisa, Bart et Maggie soient confondus avec leur visage, ce qui était souhaité car le front de Bart était très haut. La deuxième explication fait valoir que la couleur jaune attire l'attention des téléspectateurs et leur permet d'identifier rapidement la série[72], comme les minifig Lego apparus en 1975.
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+ Les concepteurs de la série ont également pensé à la couleur verte mais celle-ci fut abandonnée car elle était plus chère que le jaune[72].
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+ Une autre explication, qui ne fait pas forcément la fierté des responsables mais qui est la plus vraisemblable, provient d'un problème d'étalonnage de la couleur lors d'une des premières diffusions. En effet, on peut remarquer que, depuis le début de la série, plusieurs couleurs peuvent paraître incongrues. Au-delà des personnages jaunes, on remarque des murs violet vif, parfois un ciel mauve, des sols verts, etc. Il s'agit d'une erreur d'étalonnage des couleurs lors de la première diffusion sous forme de mini-épisode dans The Tracey Ullman Show. Étant une diffusion intégrée dans un talk show et considérant la durée de l'épisode (quelques minutes), l'erreur d'étalonnage des couleurs n'a pu être anticipée et a perduré pendant toute la diffusion. Malgré la colère générale qui s'est ensuivie, l'équipe de production et Matt Groening ont trouvé que le mélange des couleurs n'était finalement pas si mauvais et venait ajouter à l'originalité de la série. Le réglage a été conservé pendant toute la diffusion durant The Tracey Ullman Show et les créateurs ont choisi de produire la série avec ces couleurs pour le format actuel en épisode d'une trentaine de minutes[73].
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+ Le 11 avril 2019, Disney, nouveau propriétaire de la série annonce que l'intégralité des trente saisons et les nouveaux épisodes seront disponibles en exclusivité sur service de vidéo à la demande Disney+ à compter du 12 novembre 2019[74]. Tout d'abord diffusées en version recadrée en 16/9, les dix-neuf premières saisons sont désormais proposées dans leur format d'origine depuis le 25 mai 2020.
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+ La série débute en France le 15 décembre 1990 à 19 h 5, en clair, sur Canal+. Dans les années 1990, les épisodes inédits sont diffusés en clair le samedi vers 18-20 heures. Dans les années 2000, certaines saisons inédites sont diffusées du lundi au vendredi vers 19 heures, ou parfois en crypté à d'autres horaires. La diffusion en semaine va devenir la norme à la fin des années 2000. Les jours et horaires des rediffusions étaient plus aléatoires. Jusqu'en 2003, Canal+ ne rediffusait que la saison en cours et la précédente, puis, cette année-là, elle a racheté les saisons 8 à 12, diffusées en clair au premier semestre 2003, puis les saisons 4 à 7 en 2004, diffusées en crypté. À partir de la rentrée 2005, les rediffusions ne concernaient que les cinq ou six dernières saisons. Le groupe va garder l'exclusivité de la dernière saison jusqu'en octobre 2012 et la saison 23 ; ensuite, seules des rediffusions des saisons 16 à 23 seront proposées. Canal+ a totalement cessé la diffusion de la série depuis le 6 avril 2016.
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+ La série est rediffusée par France 3 à partir du 10 janvier 1993 avec les saisons 1 et 2 chaque dimanche à 17 h 30 jusqu'au 29 août 1993, puis du 30 juillet au 3 septembre 1994 du lundi au samedi à 20 h 5. La saison 3 est diffusée en 1995 tous les jours à 9 h 50, et incluse dans l'émission Les Minikeums.
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+ M6 diffuse[75] la série entre 2007 et 2008. La chaîne Canal+ Family a également diffusé Les Simpson, de sa création en 2007 jusqu'au 14 mars 2017.
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+ Durant l'été 2017, la chaîne 6ter reprend la série en remplacement de W9 (qui fait son habituelle pause estivale) et la diffuse en prime tous les vendredis, avec la diffusion de la saison 21, puis des deux précédentes, dès 21 heures et jusqu'à environ 3 heures du matin[76]. La chaîne diffuse ensuite les Simpson du 11 décembre 2017 au 26 janvier 2018 où, contrairement à la programmation estivale, la série est diffusée en quotidienne, du lundi au vendredi, à raison de dix épisodes chaque après-midi. Les épisodes des saisons 14 à 18 sont rediffusés en boucle.
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+ Depuis le 24 mars 2018, W9 et 6ter diffusent en version remastérisée, en 16/9 et en HD, les anciennes saisons (1 à 20). Le premier épisode diffusé sous cette version fut Lisa, la reine de beauté (saison 4).
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+ La diffusion estivale de l'année 2018 des Simpson sur 6ter a repris le 22 juin 2018. La série est alors toujours diffusée le vendredi soir, de 21 heures jusqu'à 2 heures. Les épisodes des saisons 8, 9 et 10 sont diffusés en boucle, mettant alors de côté les épisodes des saisons 24 à 28 récemment acquis par le groupe M6. La diffusion s'est prolongée tout au long du mois de septembre, pour s'achever le 5 octobre 2018. La diffusion a repris sur 6ter le 28 juin 2019, à partir de 21 h 5, avec la diffusion des épisodes des saisons 16 et 26 en été, et des saisons 23 et 13 actuellement (le vendredi soir comme le dimanche après-midi). Depuis le dimanche 24 novembre, Les Simpson occupent également la case de l'après-midi, avec une diffusion de 11 heures à 16 h 30. La série est également diffusée quotidiennement en semaine, entre 17 heures et 20 h 50, depuis le 15 juillet 2019 sur la chaîne payante Série Club où des épisodes depuis la saison 4 sont programmés. Elle est également diffusée le mercredi soir en première partie de soirée.
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+ Les horaires de diffusion actuelles sont :
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+ Depuis le 2 janvier 2006, la chaîne W9 diffuse la série, avec les quinze premières saisons. La seizième saison sera diffusée à partir du 12 mars 2011, la dix-septième à partir du 21 janvier 2012 et la dix-huitième dès le 12 janvier 2013.
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+ Face au caractère potentiellement violent de certaines scènes, notamment dans les Simpson Horror Show[77], W9 classe quelques épisodes "déconseillés aux moins de 10 ans"[78].
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+ En janvier 2014, W9 fait l'acquisition des saisons 19 à 23, et rattrape donc son retard par rapport à Canal+, cette dernière ayant arrêté la diffusion d'épisodes inédits dès octobre 2012. Les autres saisons restent inédites en France, tandis que la Belgique diffuse en exclusivité les saisons suivantes en français.
172
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173
+ En septembre 2017, W9 annonce la diffusion des saisons 24 à 28, rattrapant ainsi cinq années de retard par rapport aux États-Unis. Cette diffusion démarre ainsi le 27 janvier 2018, à raison de 3 à 5 inédits par soir. Cependant, le rythme de diffusion fait que la chaîne se retrouve seulement au milieu de la saison 26 en juin 2018. W9 diffuse donc la fin de la saison 26 à partir du 22 septembre 2018 puis enchaîne avec les saisons 27 et 28 dès le 6 octobre 2018. W9 obtient alors l'exclusivité francophone de la série.
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+ Par ailleurs, pour la première fois depuis le début de la série, W9 a été contraint de censurer l'épisode Le Nouveau Duffman de la saison 26 car ce dernier serait entièrement gâché à la suite de l'application de la loi Évin qui impose de flouter et biper les références aux bières réelles, ici la Duff.
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+ La diffusion des épisodes a beaucoup évoluée au fil des années :
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+ La série a donc perdu en rythme de diffusion, et n'est diffusée plus qu'en prime-time le samedi, qui, avec le temps, s'est rallongé en terminant vers 2h du matin, alors qu'elle était diffusée jusqu'à 23h30 en moyenne jusqu'en 2015, laissant place à d'autres divertissements de la chaîne. À noter que la série n'est jamais diffusée l'été, ayant laissé place à Ma famille d'abord (ou Malcolm) en quotidienne à l'époque, et laissant place à des spectacles (et aux Top 50 depuis 2015) le samedi soir (seul point restant à ce jour d'actualité). De même, en fin d'année, certains samedis peuvent voir leur programmation modifiée pour les fêtes de fin d'année, W9 retirant alors les Simpson pour laisser place à des programmes événementiels ou le Top 50.
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+ Au début de la chaîne, les primes-time avaient souvent des thématiques spécifiques, consacrés soit à un événement (voyage, école, famille), soit à un personnage de la famille Simpson. Les primes time thématiques récurrents sont :
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+ Des prime-time événementiels ont été diffusés, notamment :
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+ En supplément, Les Simpson, le film a été diffusé sur W9 le 27 décembre 2010, juste après un spécial des Simpson sur W9 présenté par Nancy Sinatra et est rediffusé quasiment chaque année, à Noël ou en été. Généralement, la soirée se poursuit avec des épisodes normaux. Le court métrage Dure journée pour Maggie a quant à lui été diffusé le 17 février 2013 à 20 h 30 sur W9, et le lendemain à 18 h 10 sur Canal+.
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+ Le 7 octobre 2012, la série Les Simpson diffusée sur la chaîne W9 de la TNT, se retrouve sur la première place du classement des audiences des chaines de la TNT française, devant France 5, avec 804 000 téléspectateurs[79]. Le 15 mai 2016, la série se retrouve cette fois à la seconde place du classement avec 408 000 téléspectateurs[80]. En 2018, l'audience de la série oscille en France entre 500 000 et 600 000 téléspectateurs sur W9.
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+ Au Québec, la série est d'abord présentée sur Super Écran à partir du 15 février 1991[81],[82], puis rediffusée en clair à partir du 7 septembre 1991 sur TQS[83] (devenue V). Cependant, pour des raisons financières, elle passe sur Télétoon en septembre 2004, soit à partir de la treizième saison[84]. Des rediffusions des plus anciennes saisons sont toujours rediffusées sur V. Pour le marché Québec anglophone, la station CFCF (affiliée au réseau CTV) diffusait les nouveaux épisodes de la série jusqu'au relancement de la station CKMI sous l'affiliation au réseau Global à l'automne 1997. La série passe au réseau Citytv à l'automne 2018[85].
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+
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+ En Belgique, la série est diffusée pour la première fois le 26 janvier 1991 sur Canal+ Belgique, elle est ensuite diffusée de 1992 à 1995 sur RTL-TVI, puis de 1995 à 2016 sur Club RTL. La série est supprimée de la grille horaire le 1er février 2016 après plus de vingt ans de diffusion[86], et est reprise par la chaîne Plug RTL entre mars et juillet 2016[87],[88],[89].
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193
+ En Suisse, la série a été diffusée sur la Télévision suisse romande, de 1990 à 1997 puis TSR 1, ou encore RTS Un, depuis 1997. Ensuite sur TSR2, jusqu'en 2002. La diffusion a été ensuite interrompue pendant sept ans puis a repris en 2009, toujours sur TSR2 (renommée RTS Deux en 2012), depuis la saison 1. Les saisons sont diffusées l'une après l'autre, dans l'ordre, sans rediffusion des saisons précédentes, au rythme d'une à trois saisons par an. En 2012, la saison 13 est diffusée pour la première fois, dix ans après la saison 12. Depuis, RTS Deux rattrape progressivement son retard, elle diffuse actuellement la saison 22. Il faut cependant noter que W9, avec une programmation d'épisodes beaucoup plus variée voire récente, est accessible en Suisse.
194
+
195
+ Au Maroc, la diffusion était assurée par 2M.
196
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197
+ Au Luxembourg, la série a été diffusée de 1991 à début 1994 sur RTL TV.
198
+
199
+ Un certain nombre de néologismes provenant de la série Les Simpson est entré dans le jargon populaire[93]. Mark Liberman, directeur du Linguistic Data Consortium, a fait remarquer que « les Simpson ont apparemment pris la relève de Shakespeare et de la Bible, en tant que plus grande source culturelle d'expressions et de slogans[94] ». La plus célèbre expression est celle d'Homer quand il est agacé : « D'oh! ». L'expression est omniprésente au point qu'elle est maintenant répertoriée dans l’Oxford English Dictionary, mais sans l'apostrophe[95]. Dan Castellaneta explique qu'il a emprunté l'expression à James Finlayson, un acteur du début des comédies de Laurel et Hardy, qui l'a prononcée dans un ton plus allongé et pleurnichard. Le réalisateur des Simpson a dit à Castellaneta de raccourcir le son, et celui-ci est devenu la célèbre exclamation dans la série télévisée[96].
200
+
201
+ La description des Français par Willie le jardinier (le concierge Willie au Québec) en tant que « singes mangeurs de fromages » a été utilisée par le chroniqueur du National Review Jonah Goldberg, en 2003, après l'opposition de la France à la proposition d'invasion de l'Irak. L'expression s'est ensuite rapidement étendue à d'autres journalistes[97]. « Cromulent », un mot utilisé dans Le Vrai Faux Héros, figure dans le Dictionnaire Webster en anglais[98]. « Kwyjibo », un faux mot de Scrabble inventé par Bart dans Bart le génie, a été utilisé comme l'un des pseudonymes du ver informatique Melissa[99]. « Et moi, au nom de tous, j'accueille nos nouveaux maîtres les insectes », une phrase prononcée par Kent Brockman dans Homer dans l'espace, a engendré une diversité de phrases communément employées[100]. Les variantes de cette phrase de Brockman sont utilisées pour exprimer la soumission fantaisiste, généralement dans un but humoristique[101]. Elle a déjà été utilisée dans les médias, par exemple dans le magazine New Scientist[102]. Le terme dédaigneux « Meh »[103] est entré dans le Collins English Dictionary en 2008[104].
202
+
203
+ Les Simpson ont été le premier programme d'animation à succès aux États-Unis à une heure de grande écoute depuis Wait Till Your Father Gets Home dans les années 1970[105]. Durant les années 1980, les experts ont considéré que les programmes d'animation uniquement adaptés aux enfants étaient trop coûteux à réaliser dans un but de diffusion en première partie de soirée. Les Simpson ont modifié cette façon de voir[2]. L'utilisation par les studios d'animation coréens du tweening (l'interpolation) et d'autres procédés ont rendu les épisodes moins chers. Le succès des Simpson et le bas coût de production ont incité les chaînes de télévision à prendre des risques sur d'autres séries animées[2]. Cette évolution a conduit à un boum dans les années 1990 des nouveaux programmes d'animation en première partie de soirée, dont South Park, Les Griffin, Les Rois du Texas (Henri pis sa gang au Québec), Futurama et Profession : critique[2].
204
+
205
+ « Les Simpson ont créé une audience pour un prime time d'animation qui n'avait pas été là pendant de nombreuses années. Au fond, je pense qu'ils ont réinventé la roue. Ils ont donc créé ce qui est, à bien des égards — on peut le classer comme cela — un tout nouveau média. »
206
+
207
+ — Seth MacFarlane, créateur des Griffin[106]
208
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209
+ Plus tard, South Park a rendu hommage aux Simpson avec l'épisode Les Simpson l'ont déjà fait[107].
210
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211
+ Les Simpson ont également influencé des programmes comme Malcolm, qui a débuté le 9 janvier 2000 aux États-Unis sur le créneau horaire après Les Simpson[108],[109]. Malcolm présente la caractéristique de recourir à des gags visuels et de ne pas utiliser de rires enregistrés, contrairement à la plupart des sitcoms. Ricky Gervais a déclaré que Les Simpson ont eu une influence majeure sur sa comédie britannique The Office qui n'utilise pas non plus de rires enregistrés[110].
212
+
213
+ Le 10 janvier 2010, à l'occasion des vingt ans de la série, la Fox a diffusé un documentaire sur Les Simpson intitulé The Simpsons 20th Anniversary Special – In 3-D! On Ice!, à la suite du 450e épisode[111]. Réalisé par Morgan Spurlock, il revient sur son impact culturel dans l'histoire de la télévision[112].
214
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215
+ Les Simpson ont été la première série télévisée du réseau Fox à apparaître dans un palmarès des trente émissions les plus regardées aux États-Unis, sur toute une saison (1989-1990)[113]. Alors que les saisons suivantes sont centrées sur Homer, Bart est le personnage principal dans les trois premières saisons. En 1990, Bart est rapidement devenu l'un des personnages les plus populaires de la télévision, ce qui a donné le nom de « Bartmania »[114],[115],[116],[117]. Il devient alors le personnage Simpson le plus présent sur les produits dérivés comme les tee-shirts. Au début des années 1990, des millions de tee-shirts représentant Bart furent vendus[118], et jusqu'à un million ont été vendus en l'espace de quelques jours[119]. Pensant que Bart est un mauvais modèle, plusieurs écoles publiques américaines ont interdit les tee-shirts le représentant avec des citations telles que « I'm Bart Simpson. Who the hell are you? » (Je suis Bart Simpson. Mais qui diable êtes-vous ?) ou « Underachiever ('And proud of it, man!') » (Sous-performant [et fier de l'être, mec !])[120],[121],[122]. Les produits dérivés des Simpson se sont très bien vendus et ont généré deux milliards de dollars américains durant les quatorze premiers mois de ventes[120].
216
+
217
+ En raison du succès de la série, durant l'été 1990, le réseau FOX décida de changer le créneau horaire des Simpson, le déplaçant du dimanche à 20 heures (heure de l'Est) au jeudi, à la même heure. Cela a mis la série en concurrence avec le Cosby Show sur la NBC, série bénéficiant d'un très bon audimat à l'époque[123],[124]. Pendant l'été, plusieurs articles de presse sont parus, décrivant la rivalité supposée de « Bill vs Bart »[119],[123].
218
+
219
+ En raison de sa popularité, Bart était souvent le membre de la famille Simpson le plus mis en avant lors des publicités pour la série, même pour les épisodes dans lesquels il n'était pas impliqué dans l'intrigue principale. Les Simpson ont été salués par de nombreuses critiques, décrivant la série comme « la plus irrespectueuse et la moins apologétique » à l'antenne[125]. Dans une critique de la série datant de 1990, Ken Tucker, du magazine Entertainment Weekly, a décrit la famille Simpson comme « la famille américaine dans ce qu'elle est de plus complexe, représentée par de simples dessins animés. C'est cet habile paradoxe qui fait que des millions de personnes se détournent des trois grands réseaux de télévision les dimanches soir pour regarder Les Simpson[126]. ». Ken Tucker a aussi décrit Les Simpson comme un « phénomène pop-culturel, une série d'animation en prime time qui rassemble toute la famille[127]. ».
220
+
221
+ Le 9 février 1997, Les Simpson ont dépassé Les Pierrafeu en tant que série d'animation en première partie de soirée qui a duré le plus longtemps aux États-Unis, avec l'épisode Itchy, Scratchy et Poochie (Itchy & Scratchy et Poochie au Québec). En 2004, Les Simpson ont remplacé The Adventures of Ozzie and Harriet (1952-1966) en tant que programme ayant duré le plus longtemps aux États-Unis[128]. En octobre 2004, Scooby-Doo a dépassé brièvement le nombre d'épisodes des Simpson, devenant la série américaine en comportant le plus[129]. Cependant, les dirigeants du réseau, en avril 2005, ont de nouveau annulé Scooby-Doo, qui s'est terminé avec 371 épisodes. Les Simpson ont donc récupéré le titre avec 378 épisodes à la fin de leur dix-septième saison[130]. En mai 2007, Les Simpson ont atteint leur 400e épisode à la fin de la dix-huitième saison. Alors que Les Simpson ont le record du nombre d'épisodes d'une série américaine d'animation, d'autres séries animées, non américaines, les ont dépassés[131]. Par exemple, la série animée japonaise Sazae-san a près de 6400 épisodes à son actif[131].
222
+
223
+ L'année 2007 marquait le vingtième anniversaire de la franchise Simpson. Au cours de la vingtième saison (2008-2009), la série était à égalité avec Gunsmoke en tant que série télévisée américaine ayant duré le plus longtemps. Toutefois, Gunsmoke compte 635 épisodes, ce qui dépassait de loin les Simpson, qui n'ont atteint ce nombre qu'au cours de leur vingt-neuvième saison[128],[132].
224
+
225
+ En juillet 2009, Les Simpson sont entrés dans le Livre Guinness des records en tant que sitcom ayant été diffusée le plus longtemps au monde, détrônant ainsi The Adventures of Ozzie and Harriet[133].
226
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227
+ Les Simpson ont remporté des dizaines de récompenses depuis le début de la série, dont trente-deux Emmy Awards[134], trente Annie Awards[135] et un Peabody Award[136]. Dans une édition de 1998, ayant pour but de célébrer les plus grands succès du XXe siècle dans les arts et les divertissements, le Time Magazine a inclus Les Simpson dans les meilleures séries télévisées du siècle[137]. Dans ce même numéro, le Time a inclus Bart Simpson dans le Time 100, la liste des cent personnes les plus influentes du siècle[138]. Bart était alors le seul personnage fictif sur la liste. Le 14 janvier 2000, Les Simpson ont reçu une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood[139]. Toujours en 2000, un critique du magazine Entertainment Weekly, Ken Tucker, a désigné Les Simpson comme la plus grande émission de télévision des années 1990. En outre, les téléspectateurs de la chaîne de télévision britannique Channel 4 ont élu Les Simpson en tête de deux sondages : en 2001, les cent plus grandes émissions de télévision pour enfants[140] et en 2005, en tête du classement des cent plus grands dessins animés[141]. D'ailleurs, en 2001, Homer Simpson a également été élu par les téléspectateurs de cette chaîne comme le plus grand personnage de télévision[142]. Homer a aussi décroché la neuvième place sur la liste des cinquante plus grandes icônes de télévisions du magazine Entertainment Weekly[143]. En 2002, Les Simpson ont été classés huitième plus grande émission de tous les temps par le TV Guide[144]. En 2007, la série a été incluse dans la liste des cent meilleures émissions de tous les temps du Time Magazine[145]. En 2008, la série d'animation a été placée en première position du palmarès des cent émissions des vingt-cinq dernières années du magazine Entertainment Weekly[146] et Empire l'a nommée plus grande émission télévisée de tous les temps[147].
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229
+ La nature rebelle de Bart qui, souvent, n'est pas sanctionnée, a conduit certains parents et conservateurs à le considérer comme un mauvais modèle pour les enfants[148],[149]. Dans les écoles, des éducateurs ont fait valoir que Bart était « une menace pour l'apprentissage » en raison de ses « faibles résultats dont il est fier » et de son attitude négative envers l'éducation[150]. D'autres l'ont décrit comme « égocentrique, agressif et mesquin »[151]. Dans une interview de 1991, Bill Cosby a décrit Bart comme un mauvais modèle pour les enfants, le qualifiant de « colérique, confus et frustré ». En réponse, Matt Groening a dit : « Cela résume parfaitement Bart. La plupart des gens sont dans une lutte pour être normaux, Bart pense que la normalité est très ennuyeuse et fait des choses que d'autres souhaiteraient faire mais qu'ils n'osent pas faire[152]. » Le 27 janvier 1992, le président américain George H. W. Bush a déclaré : « Nous allons continuer à essayer de renforcer la famille américaine, en faisant le plus de familles américaines ressemblant aux Walton et le moins aux Simpson[120]. » Les auteurs ont répondu ironiquement sous la forme d'un court extrait diffusé trois jours plus tard, avant la rediffusion de Mon pote Michael Jackson (Lobot-Homer au Québec), dans lequel Bart disait « Hé, nous sommes comme les Walton. Nous prions également pour la fin de la crise[153],[154]. ».
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231
+ Plusieurs épisodes de la série ont suscité des controverses. Les Simpson ont visité l'Australie dans Bart contre l'Australie (saison 6, 1995) et le Brésil dans Aventures au Brésil (Lisa rêve à Rio au Québec) (saison 13, 2002), chacun des épisodes ayant provoqué une polémique et suscité une réaction négative dans les pays visités[155]. Dans le cas du Brésil, le conseil du tourisme de Rio de Janeiro, qui a fait valoir que la ville avait été décrite comme abritant une forte criminalité, des enlèvements, des taudis et des infestations de rats et de singes, est même allé jusqu'à menacer la Fox d'une action en justice[156]. Le Principal principal (saison 9, 1997) est l'un des épisodes les plus controversés des Simpson. Beaucoup de fans et de critiques ont réagi négativement à la révélation que le principal Seymour Skinner, un personnage récurrent depuis la première saison, était un imposteur. L'épisode a été critiqué par Matt Groening et par Harry Shearer, qui est la voix originale du principal Skinner. Dans une interview de 2001, Shearer a fait remarquer qu'après avoir lu le script, il a dit aux auteurs : « C'est tellement arbitraire, gratuit et irrespectueux envers le public[157]. »
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+ Lors d'une interview pour un journal américain, Al Jean, le producteur de la série, a annoncé qu'une mort surviendrait dans la vingt-cinquième saison[158]. De nombreux personnages sont ainsi morts tout au long de la série.[159]
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+ Les critiques des premiers épisodes des Simpson ont félicité la série pour son humour, son réalisme et son intelligence[14],[160]. À la fin des années 1990, le ton et l'accent de la série ont cependant commencé à changer. Certaines critiques ont alors qualifié la série de « fatiguée »[161]. En 2000, certains fans de longue date ont été déçus par la série et ont pointé le fait que les personnages principaux se comportaient de façon de plus en plus niaise[162],[163]. L'auteur Douglas Coupland a décrit les nouvelles critiques envers la série comme des foutaises, en affirmant que « Les Simpson n'ont fait aucune maladresse en quatorze ans, il y a donc peu de chance qu'ils en fassent maintenant[164]. ». Mike Scully, qui a été show-runner de la série de la saison 9 à la saison 12, a notamment fait l'objet de critiques[165],[166].
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+ En 2003, pour célébrer le trois centième épisode de la série, Homer va le payer (Chambre en Bart au Québec), USA Today a publié deux articles à propos des Simpson : un palmarès des dix épisodes de la série choisis par le webmestre du site de fan The Simpsons Archive[167] et un top quinze par les auteurs des Simpson eux-mêmes[168]. L'épisode le plus récent cité sur la liste du site est La Phobie d'Homer, datant de 1997. Celui de la liste des auteurs date de 2000, c'est Derrière les rires (Biographies : Les Simpson au Québec). En 2004, Harry Shearer a critiqué ce qu'il percevait comme la baisse de la qualité de la série : « Je considère les trois dernières saisons comme faisant partie des pires, alors que la saison 4 m'apparaît désormais très bonne[169]. ». En réponse, Dan Castellaneta a déclaré : « Je ne suis pas d'accord […] Je pense que le problème de Harry c'est que la série s'est éloignée des fondamentaux des trois ou quatre premières saisons, elle est désormais un peu plus délirante et loufoque. Je pense qu'il lui faut organiquement évoluer, pour conserver sa fraîcheur[170]. ».
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+ Les Simpson tentent de maintenir un large public tout en attirant de nouveaux fans. Alors que la première saison a connu une moyenne de 13,4 millions de téléspectateurs par épisode aux États-Unis[113], la vingtième saison a recueilli une moyenne de 6,9 millions de téléspectateurs. Dans une interview d'avril 2006, Matt Groening a dit : « Honnêtement, je n'ai pas en vue la fin des Simpson. Je pense qu'il est possible que la série devienne trop pesante financièrement… mais, en ce moment, je pense qu'elle est aussi créative qu'auparavant, voire plus. L'animation est incroyablement détaillée et imaginative et les histoires mettent en scène des choses que nous n'avons jamais faites auparavant. Tellement créative qu'il n'y a aucune raison d'arrêter[171]. »
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+ Cette supposée baisse de qualité peut en tout cas être mise en relation avec une nette baisse des audiences au cours des dernières saisons[172] :
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+ Légende : Nombre moyen de téléspectateurs / Audiences selon l'échelle de Nielsen
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+ En 2020, le record de la plus faible audience est tombé à 1,35 millions de téléspectateurs lors de la diffusion du dix-neuvième épisode de la saison 31 (Warrin' Priests (Part 1)). À ce jour, les cinq pires audiences de la série appartiennent aux saisons 30 et 31 (Warrin' Priests- 1.35, Warrin' Priests Part 2 - 1.36, The Hateful Eight-Year-Olds - 1.40, Cristal Bleu Persuasion - 1.50 et The Incredible Lightness of Being a Baby - 1.58). Par ailleurs, les saisons 29 et 30 sont passées sous la barre symbolique des 4 millions de téléspectateurs, ce qui en font les saisons les moins regardées depuis le début de la série, la saison 31 étant même passée sous les 3 millions de téléspectateurs.
248
+
249
+ De nombreuses bandes dessinées sur les Simpson sont sorties. Jusqu'à présent, neuf séries de bandes dessinées ont été publiées par Bongo Comics depuis 1993. La première bande dessinée basée sur les Simpson est apparue en 1991 dans la revue Simpsons Illustrated[173]. Les bandes dessinées ont eu du succès et une bande dessinée one shot intitulée Simpsons Comics and Stories, contenant quatre histoires différentes, est sortie en 1993, pour les fans[174]. Elle a également eu du succès, ce qui fait que le créateur des Simpson, Matt Groening, et ses compagnons Bill Morrison, Mike Rote, Steve Vance et Cindy Vance ont créé la société d'édition Bongo Comics[174]. Les parutions de Simpsons Comics, Bart Simpson's Treehouse of Horror et Bart Simpson ont été recueillies et réimprimées aux États-Unis par HarperCollins[175],[176],[177]. Une BD collector, sortie en 2009 sous le nom de Les Simpson/Futurama : la crise multiple, se déroulait également dans l'univers des Simpson et celui de Futurama.
250
+
251
+ En France, les bandes dessinées des Simpson ont été distribuées à partir du 6 septembre 2000, par les éditions Dino Panini, sous deux séries : Les Simpson Comics et Bart Simpson[178]. Ces BD comprennent des histoires issues des comics américains correspondant et ont été produites jusqu'au 1er novembre 2006 pour la première série et jusqu'en juin 2007 pour la seconde.
252
+ À partir du 11 mars 2008, les éditions Jungle ont distribué les BD sous sept séries différentes : Les Simpson (depuis le 11 mars 2008), Bart Simpson (depuis le 16 mars 2011), Bartman (depuis le 18 mai 2011), Fiesta Estival (depuis le 16 juin 2010), La Cabane des horreurs (depuis le 4 novembre 2009), Les Hors-séries et Spécial fêtes[179]. Les bandes dessinées de la collection Les Simpson comprennent deux à quatre histoires issues pour la plupart des bandes dessinées Simpsons Comics. Celles des séries Bart Simpson et La Cabane des horreurs sont constituées de quatre à neuf histoire tirées des BD américaines correspondantes.
253
+
254
+ Un long métrage d'animation réalisé par David Silverman est sorti le 27 juillet 2007 dans le monde entier (mis à part en Europe, où il est sorti le 25 juillet). La production a choisi le compositeur Hans Zimmer pour l'écriture de la bande sonore du film.
255
+
256
+ Dans le film, Homer pollue le lac de Springfield avec des déchets toxiques, ce qui conduit le gouvernement américain à mettre en quarantaine la ville entière. Washington la recouvre donc d'un immense dôme dans l'intention d'y éradiquer toute forme de vie. Les Simpson se voient alors obligés de déménager en Alaska, mais tous les membres de la famille ne veulent pas laisser leurs amis vivre un tel drame[180].
257
+
258
+ Le film reprend une multitude de personnages issus de la série ainsi que de nouveaux, comme Spider-Cochon (Spider-Pig au Québec) ou Colin. Une suite est prévue, mais certaines difficultés sont venues à l'encontre de son développement[181].
259
+
260
+ Une production discographique accompagne depuis des années la série. Des collections des musiques originales présentes dans la série sont sorties sur les albums Songs in the Key of Springfield, Go Simpsonic with The Simpsons et The Simpsons: Testify[182]. Plusieurs morceaux ont été enregistrés dans le but d'être placés sur un album, sans apparaître dans la série. L'album The Simpsons Sing the Blues est sorti en septembre 1990 et fut un succès, se classant troisième au Billboard 200[183] et fut certifié deux fois disque de platine par la Recording Industry Association of America[184]. Le premier morceau de l'album était Do The Bartman, interprété par Nancy Cartwright et sorti le 20 novembre 1990. La musique était composée par Michael Jackson, sans que cela fût reconnu[185].
261
+
262
+ The Simpsons Ride est un cinéma dynamique officiellement annoncé en 2007. C'est une attraction implantée à Universal Studios Hollywood et à Universal Studios Florida[186]. The Simpsons Ride a officiellement ouvert le 15 mai 2008 en Floride[187] et le 19 mai 2008 à Hollywood[188]. Dans l'attraction, les clients sont introduits dans un parc d'attractions cartoon construit par Krusty le clown. Cependant, Tahiti Bob ou Sideshow Bob (version originale et version québécoise) s'est enfui de prison et veut prendre sa revanche sur Krusty et la famille Simpson[189]. L'attraction présente plus de vingt-quatre personnages récurrents des Simpson ainsi que leurs voix originales respectives, avec aussi bien Pamela Hayden, Russi Taylor que Kelsey Grammer[190]. Harry Shearer a décidé de ne pas y participer, ce qui fait qu'aucun des personnages qu'il interprète ne dispose de voix[191].
263
+
264
+ L'industrie du jeu vidéo a rapidement adapté les personnages et le monde des Simpson. Parmi les jeux sortis très tôt, on peut citer The Simpsons: Arcade Game, un jeu d'arcade de Konami et The Simpsons: Bart vs. the Space Mutants, édité par Acclaim Entertainment, tous deux sortis en 1991. Plus récemment, d'autres jeux vidéo sont sortis, comme The Simpsons: Road Rage (2001), The Simpsons: Hit and Run (2003), Les Simpson, le jeu (2007) ou Les Simpson : Springfield (2011). Deux machines de flipper aux couleurs des Simpson ont été produites, une qui a été disponible rapidement après la première saison, et une autre qui est encore disponible à l'achat[192].
265
+
266
+ La popularité des Simpson en a fait une industrie de produits dérivés se chiffrant en milliards de dollars[120]. La famille homonyme et les personnages secondaires apparaissent sur de nombreux produits, allant des tee-shirts aux posters. La chaîne de restaurants Quick a même proposé un hamburger à l'effigie d'Homer prénommé Le Homer Burger[193]. Les Simpson ont également donné lieu à des éditions spéciales de célèbres jeux de société, comme des échecs, Cluedo, Monopoly, Scrabble ou Destins. Plusieurs jeux de cartes comme The Simpsons Trading Card Game sont aussi sortis, mais également des livres, officiels ou non, sur les Simpson par exemple des guides d'épisodes. Un grand nombre d'épisodes de la série est sorti en VHS ou en DVD au cours des années. Lorsque le DVD de la première saison a été édité en 2001, il est rapidement devenu le DVD tiré de la télévision le plus vendu de l'histoire, mais il a ensuite été dépassé par celui de la première saison de Chappelle's Show[194].
267
+
268
+ L'édition pour la zone 1 de l'intégrale de la saison 6 comporte une erreur de conception. Le quatrième épisode (Itchy et Scratchy Land) reprend la bande son québecoise du premier épisode (Bart des ténèbres).
269
+
270
+ En 2003, environ cinq cents entreprises du monde entier étaient autorisées à utiliser les personnages des Simpson dans leurs publicités[195]. Pour la promotion du film, douze magasins 7-Eleven étaient transformés en Kwik-E-Mart et vendaient des produits se rattachant à l'univers des Simpson, comme du « Buzz Cola », des céréales Krusty-O's ou des donuts roses[196].
271
+
272
+ Le 9 avril 2009, le United States Postal Service a dévoilé une série de cinq timbres de 44 cents mettant en vedette Homer, Marge, Bart, Lisa et Maggie, pour célébrer le vingtième anniversaire de la série[197]. Les Simpson est la première série de télévision à recevoir cet honneur alors qu'elle est encore en production[198]. Les timbres, dessinés par Matt Groening, ont été rendus disponibles à l'achat le 7 mai 2009[199]. Environ un milliard de timbres sont imprimés[200].
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+ Une série de Lego The Simpsons est sortie en mai 2014. Elle comprend deux produits : La Maison des Simpson et Minifigures - La série Simpson (pochette surprise d'un personnage). Une seconde série en sortie en 2015. Elle comprend deux produits : Le Kwik-E-Mart et Minifigures - La série Simpson 2. Homer, Bart et Krusty le clown sont également jouables dans le jeu Lego Dimensions.
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+ Le texte est susceptible de contenir des informations spéculatives et son contenu peut être nettement modifié au fur et à mesure de l’avancement de la série et des informations disponibles s’y rapportant.La dernière modification de cette page a été faite le 28 juillet 2020 à 00:31.
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+ Les Simpson (The Simpsons) sont[1] une série télévisée d'animation américaine[2] créée par Matt Groening et diffusée depuis le 17 décembre 1989 sur le réseau Fox.
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+ Elle met en scène les Simpson, stéréotype d'une famille de classe moyenne américaine[3]. Leurs aventures servent une satire du mode de vie américain. Les membres de la famille, sont Homer, Marge, Bart, Lisa, Maggie, ainsi que Abe, le père d'Homer.
14
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15
+ Depuis ses débuts, la série a récolté des dizaines de récompenses, dont trente-deux Primetime Emmy Awards, trente Annie Awards et un Peabody Award. Le Time Magazine du 31 décembre 1999 l'a par ailleurs désignée comme la meilleure série télévisée du XXe siècle et elle a obtenu une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood le 14 janvier 2000. « D'oh! », l'expression d'abattement d'Homer Simpson, est entrée dans la langue anglaise. Ce n'est pas le seul mot à être entré dans le dictionnaire anglais, embiggen (« engrandi » en français) est un mot inventé par les Simpson qui est aussi entré dans la langue anglaise. L'influence des Simpson s'exerce également sur d'autres sitcoms.
16
+
17
+ Plus généralement, Les Simpson exercent un poids important dans l'univers télévisuel et la culture populaire ; chaque personnage dépeignant un stéréotype de la société, que ce soit au sein de la classe moyenne, autour du monde des affaires et du commerce, ou même dans les paysages politique et médiatique américains. La série est considérée comme la figure centrale du style de Matt Groening, qui sert également de base pour ses autres œuvres comme Futurama et Désenchantée.
18
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19
+ Al Jean avait suggéré sur le réseau social Twitter qu'une trente-et-unième saison de la série pourrait voir le jour lorsqu'il a annoncé que le 666e épisode de la série serait l'épisode Simpson Horror Show XXX, épisode qui devrait appartenir à la trente-et-unième saison[4],[5]. Variety annonça également un probable renouvellement dans un article de janvier 2019[6]. Ainsi, la série est officiellement renouvelée pour deux saisons supplémentaires le 6 février 2019, portant alors la série à trente-deux saisons et lui permettant de dépasser les sept cents épisodes à terme, soit une diffusion jusqu'à 2021[7].
20
+
21
+ En 2007, Les Simpson, le film, un long métrage basé sur la série, est sorti au cinéma et a recueilli 527 millions de dollars américains en recettes brutes (pour un budget de 75 millions)[8].
22
+
23
+ Matt Groening a conçu la famille Simpson en 1986 dans l'entrée du bureau du producteur James L. Brooks. On avait fait appel à lui pour lancer une série de courts métrages d'animation pour The Tracey Ullman Show, qui seraient adaptés de son comic strip Life in Hell. Lorsque Matt Groening comprit que l'animation de Life in Hell demanderait qu'il renonçât aux droits de publication, il décida d'aller dans une direction différente[9] et esquissa rapidement une famille dysfonctionnelle, nommant les personnages d'après les membres de sa famille. Pour le fils, il a remplacé son prénom par « Bart », une anagramme du mot anglais brat[9] signifiant « sale gosse », car il pensait que les téléspectateurs feraient facilement le lien avec son prénom[10].
24
+
25
+ La famille Simpson apparaît pour la première fois sous forme de courts métrages diffusés par The Tracey Ullman Show à partir du 19 avril 1987[11]. Matt Groening n'avait fait que de simples croquis des personnages, supposant qu'ils seraient affinés par la production. Cependant, les animateurs recopièrent ses dessins, ce qui donna une apparence grossière aux personnages des premiers épisodes. L'une des premières tâches de la société Klasky Csupo fut de créer les séquences animées pour The Tracey Ullman Show, qui conduisit au début des Simpson[12].
26
+
27
+ En 1989, un groupe de sociétés de production adapta Les Simpson pour en faire des épisodes d'une demi-heure, pour le réseau Fox. L'équipe était identique à celle de l'actuelle maison d'animation Klasky Csupo. Jim Brooks négocia une clause du contrat avec la Fox qui privait le réseau de tout droit de regard sur le contenu de la série[13]. Matt Groening dit que son objectif, en créant la série, était d'offrir au public un autre choix à ce qu'il appelle « the mainstream trash »[14] (c'est-à-dire la télévision à contenu nul ou presque qui jouit d'une cote d'écoute élevée). Le premier épisode d'une demi-heure, Noël mortel (Homer au nez rouge au Québec), un spécial Noël, a été diffusé le 17 décembre 1989. Une soirée d'enfer (Une soirée romantique au Québec), le premier épisode long, n'a été diffusé qu'en mai 1990, en tant que dernier épisode de la première saison, en raison de problèmes d'animation[15].
28
+
29
+ En 1992, Tracey Ullman déposa une plainte contre la Fox, affirmant que son émission était à l'origine de la série à succès. Le plaignant réclamait une part des bénéfices des Simpson, plainte rejetée par les tribunaux[16].
30
+
31
+ Liste des show runners au cours de l'histoire des Simpson :
32
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33
+ Matt Groening et James L. Brooks ont été producteurs délégués de la série au cours de son histoire mais aussi consultants créatifs. Sam Simon, qui a œuvré comme directeur de création pour les quatre premières saisons, a aussi reçu un rôle de producteur délégué même s'il n'a pas travaillé sur l'émission depuis 1993[17].
34
+
35
+ Un des postes les plus importants au sein de la série est le show runner, qui agit à titre de scénariste en chef et qui gère la production de la série pour toute la saison[18].
36
+
37
+ L'équipe de rédaction des Simpson se compose de seize scénaristes qui proposent des idées d'épisodes au début de chaque mois de décembre[19]. Le scénariste principal de chaque épisode écrit la première ébauche. Les sessions de l'équipe de rédaction ajoutent ensuite des blagues, en enlèvent, insèrent des scènes et font relire le script aux personnes chargées des voix des personnages[20]. Jusqu'en 2004[21], le superviseur de ces sessions était George Meyer, la personne qui développait la série depuis la saison 1. D'après le scénariste de longue date Jon Vitti, George Meyer inventait habituellement les grandes lignes d'un épisode, même s'il mobilisait d'autres scénaristes[20].
38
+
39
+ Chaque épisode demandant six mois de production, la série commente rarement les événements récents[22]. Les équipes de production utilisent alors les messages écrit par Bart sur le tableau noir lors du générique pour commenter l'actualité récente, comme lors de la mort de Marcia Wallace qui interprétait Edna Krapabelle dans la version originale[23]. Cependant, certains épisodes font mention d'événements prévus, comme les Jeux olympiques ou le Super Bowl.
40
+
41
+ Au générique de soixante épisodes, John Swartzwelder est le scénariste le plus prolifique du personnel des Simpson[24]. L'un des anciens scénaristes les plus connus est Conan O'Brien, qui contribua à plusieurs épisodes au début des années 1990, avant de remplacer David Letterman à l'animation du talk-show Late Night[25]. L'humoriste britannique Ricky Gervais a écrit l'histoire d’Échange d'épouses (J’aime ta femme au Québec), devenant la première célébrité à la fois scénariste et invitée d'un épisode[26]. Seth Rogen et Evan Goldberg, les scénaristes du film SuperGrave, ont fait de même avec un épisode dans lequel le premier prête sa voix à un personnage[27],[28].
42
+
43
+ À la fin de 2007, les scénaristes des Simpson firent grève au sein du syndicat Writers Guild of America, East. Ils avaient intégré celui-ci en 1998[29].
44
+
45
+ En juin 2020, la production décide de ne plus demander à des acteurs blancs de doubler les personnages de couleur. Cela fait suite au mouvement américain après la mort de George Floyd et vient en réponse de l’accusation de racisme qu’avait reçue la série l’an passé concernant le traitement du personnage d’Apu[31].
46
+
47
+ Depuis le début de la série, de nombreuses personnalités ont fait une apparition dans la série, que ce soit une apparition physique (comme Katy Perry dans l'épisode La Bataille de Noël), une apparition en personnage jaune (comme Lady Gaga dans l'épisode Lisa devient Gaga) ou encore une apparition vocale.
48
+
49
+ Parmi ces nombreuses personnalités, on peut citer :
50
+
51
+ En France, l'adaptation des dialogues a été assurée par Juliette Vigouroux et Alain Cassard jusqu'à l’épisode 5 de la saison 19 puis par Régine Teyssot sur quelques épisodes de la saison 19 et Christian Dura depuis la saison 19. La direction artistique est tenue par Christian Dura depuis le tout premier épisode de la série. Selon Véronique Augereau, au MIPCOM 2009, Matt Groening a dit considérer la version française comme son interprétation favorite car elle a quelque chose de spécifique[32]. Au fil des années, le doublage français de la série a subi bon nombre d'événements :
52
+
53
+ Au Québec, Benoît Rousseau, assisté de Johanne Léveillée (qui fait aussi la voix de Bart) adapte les dialogues. La direction artistique est assurée par Johanne Léveillée, assistée de Benoît Rousseau. C'est Gilbert Lachance qui a doublé Krusty le clown en québécois dans Les Simpson : le film. Ce dernier a d'ailleurs doublé Krusty à quelques reprises dans la série, en remplacement de Marc Labrèche. Le 3 octobre 2017, il est annoncé que Hubert Gagnon, la voix officielle d'Homer Simpson depuis le début de la série, doit prendre une pause pour des raisons de santé. C'est Thiéry Dubé qui est choisi pour lui succéder à partir de la saison 28. De plus, à la suite d'accusations d'attentats à la pudeur[33], Edgar Fruitier, qui double M. Burns, est remplacé par Benoît Rousseau.
54
+
55
+ Dan Castellaneta : Homer, Abe, Krusty...
56
+
57
+ Julie Kavner : Marge, Patty et Selma...
58
+
59
+ Nancy Cartwright : Bart, Nelson, Ralph...
60
+
61
+ Yeardley Smith : Lisa
62
+
63
+ Harry Shearer : Ned, Burns, Skinner...
64
+
65
+ Philippe Peythieu : Homer, Abe, Otto...
66
+
67
+ Véronique Augereau : Marge, Patty et Selma...
68
+
69
+ Nathalie Bienaimé : Bart, Jimbo Jones
70
+
71
+ Aurélia Bruno : Lisa, Milhouse
72
+
73
+ Pierre Laurent : Ned, Apu, Smithers...
74
+
75
+ Xavier Fagnon : Burns, Skinner, Krusty...
76
+
77
+ Gilbert Levy : Moe, Willie...
78
+
79
+ Régine Teyssot : Martin, Ralph...
80
+
81
+ Plusieurs studios internationaux et américains sont chargés de l'animation des Simpson. Lorsque la série était diffusée sous forme de courts métrages dans le Tracey Ullman Show, elle était produite en interne par Klasky Csupo[2]. Le début de la série telle qu'on la connaît actuellement provoquant une augmentation du volume de travail, la Fox sous-traita alors la production à plusieurs studios situés en Corée du Sud[2]. Il s'agit d'AKOM[34], d'Anivision[35], de Rough Draft Studios[36], de U.S. Animation Inc.[37], et de Toonzone Entertainment[38]. Les artistes du studio d'animation américain DPS Film Roman dessinent les storyboards, conçoivent les nouveaux personnages, décors, accessoires et l'agencement de l'arrière-plan. Le studio produit alors des animatics qu'il transmet aux scénaristes de Gracie Films pour contrôle avant que le travail ne soit expédié à l'étranger. Les studios étrangers font ensuite le tweening, apportent des modifications aux images, pour aboutir à une animation sur bande prête à être expédiée aux États-Unis à la Fox, trois à quatre mois plus tard[39].
82
+
83
+ Pour les trois premières saisons, Klasky Csupo anima Les Simpson aux États-Unis. En 1992, la société de production de la série, Gracie Films, a transféré la production nationale à DPS Film Roman[40], qui produisait encore la série en 2008.
84
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85
+ La production en haute définition débuta à partir du dixième épisode de la saison 20 intitulé Prenez ma vie, je vous en prie. Il a été diffusé le 15 février 2009 avec un nouveau générique d'ouverture pour célébrer le passage à la haute définition[41]. Matt Groening a qualifié le changement de complexe, car il affecte le minutage et la composition de l'animation[42].
86
+
87
+ Depuis leur création, les Simpson ont visité de nombreux pays à travers le monde. Ces visites permettent d'afficher les caractéristiques majeures de ces derniers, ce qui peut conduire dans certains cas à une caricature du pays concerné.
88
+ Ainsi, dans l'épisode Bart contre l'Australie, dans lequel la famille se rend en Australie, a provoqué de vives réactions dans ce pays car les protagonistes étaient mécontents du traitement accordé à leur pays.
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90
+ Cependant, malgré certaines critiques négatives, les épisodes dans lesquelles la famille visite un pays étranger reçoivent également des critiques positives des membres concernés.
91
+ Ces voyages permettent malgré tout de montrer les qualités des pays concernés, ces dernières étant largement améliorées depuis le passage à la haute définition de la série.
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+ Les Simpson forment une famille américaine typique[43]. Homer, le père, travaille en tant que responsable de la sécurité à la centrale nucléaire de Springfield, un poste en contradiction avec son imprudence. Il est considéré comme bête mais il s'avère que la cause de son idiotie est un crayon introduit dans son cerveau depuis son enfance. Obèse, il aime boire des bières devant sa télé. Il est marié à Marge, stéréotype de la mère au foyer américaine. C'est une femme fleur bleue mais attachante. Ils ont trois enfants : Bart, un fauteur de troubles de 10 ans ; Lisa, une surdouée[44] de 8 ans à l'engagement politique précoce, et Maggie, un bébé qui communique en suçant une tétine, ainsi que le père d' Homer, présenté comme un vieillard sénile et baveux Abraham Simpson.
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+ Bien que les Simpson soient une famille à problèmes, plusieurs épisodes examinent leurs relations et montrent souvent qu'ils prennent soin les uns des autres[45]. La famille possède un chien, Petit Papa Noël (Le P'tit Renne au nez rouge, au Québec), et un chat, Boule de Neige V, renommé « Boule de Neige II » dans l'épisode Robotflop. Ces deux animaux de compagnie ont eux-mêmes eu des rôles vedettes dans plusieurs épisodes. Malgré les indications du temps qui passe, comme les vacances, les fêtes ou les anniversaires, la mort de certains personnages ou des divorces, les personnages ne vieillissent jamais et ont l'apparence qu'ils avaient à la fin des années 1980.
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+ La série comporte de nombreux personnages secondaires, comme les professeurs, les amis de la famille ou les célébrités locales. Certains sont associés à des endroits particuliers, comme Moe, le propriétaire du bar fréquenté par Homer, ou Lenny et Carl, qui travaillent à la centrale nucléaire. Au décès de l'actrice Marcia Wallace, le personnage qu'elle doublait, Edna Krapabelle, a été « mis à la retraite »[46]. De même, à la suite du décès du comédien Phil Hartman, les personnages Troy McClure et Lionel Hutz disparurent de la série. Les créateurs ont initialement conçu plusieurs de ces personnages pour l'humour de la série ou pour remplir des fonctions spécifiques de la ville. Certains d'entre eux ont eu des rôles de plus en plus importants et, par la suite, ont même eu les rôles principaux de certains épisodes. D'après Matt Groening, la série a pris l'idée d'une large gamme de personnages secondaires de la série comique canadienne SCTV[47].
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+ La série Les Simpson, centrée sur une famille et sa vie dans une ville typiquement américaine[43] reprend la dramaturgie d'une sitcom (comédie de situation, au Québec) dont les limites sont repoussées par l'animation. La ville est l'univers des personnages, là où ils sont confrontés aux problèmes posés par la société actuelle. Homer travaillant dans une centrale nucléaire, la série aborde les questions d'environnement[48]. La scolarisation de Bart et Lisa à l'école élémentaire de Springfield permet aux scénaristes d'utiliser les controverses en matière d'éducation. La ville disposant d'un large éventail de chaînes de télévision, des émissions réservées aux enfants aux nouvelles locales, les auteurs peuvent se moquer de l'industrie du divertissement (eux-mêmes compris)[49].
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+ Plusieurs commentateurs pensent que la série est politiquement marquée à gauche[50]. Al Jean a admis dans une interview que « Nous [la série] avons des tendances libérales »[51]. Néanmoins la satire n'épargne aucune case de l'échiquier politique[52]. Le gouvernement et les grandes entreprises y sont des entités amorales qui exploitent les individus[51] et aucune figure d'autorité (proviseur, patron, policier, etc.) ne vient racheter les abus (ou les faiblesses) de l'autre : dans Les Simpson, les politiciens sont corrompus, la police est incompétente et le clergé doute[53]. La religion est un thème récurrent de la série et la plupart des cultes majeurs y sont apparus. Politique et sectes sont également critiquées par l'apparition et la caricature de nombreux Présidents américains ou de chefs de sectes connues. De plus, le racisme est souvent présent, et l'homosexualité est gentiment moquée.
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103
+ Les Simpson ont souvent été comparé à des « devins », notamment depuis l'élection du président américain Donald Trump du 20 janvier 2017. En effet, dans un des épisodes datant de 2000, on peut voir Lisa Simpson dans le futur (alors présidente des États-Unis) évoquer Donald Trump en tant que son prédécesseur[54].
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105
+ La série a lieu dans la ville américaine fictive de Springfield, sans aucune coordonnée géographique ni référence à un État américain qui permettrait de déterminer son emplacement. Les exégètes tentèrent de déterminer l'emplacement de la ville en tenant compte de ses caractéristiques, de sa géographie et des lieux situés à proximité. Face à de telles questions, ses concepteurs se montrèrent très évasifs[55]. Les villes nommées « Springfield » sont très communes aux États-Unis, se signalant dans plus de la moitié des États[56]. La géographie de la ville et de ses environs comprend des côtes, des déserts, de vastes terres agricoles, de hautes montagnes ou, plus simplement, tout ce que l'histoire de la série exige[57]. Matt Groening a confié que Springfield partageait nombre de similitudes avec Portland, Oregon, la ville où il a grandi[58].
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+ La séquence d'ouverture des Simpson est une des caractéristiques les plus mémorables de la série. Presque tous les épisodes s'ouvrent par un zoom sur le titre Les Simpson, puis vers la ville de Springfield. Par la suite, on suit les membres de la famille rentrant à la maison simultanément, sans se saluer, afin de s'installer sur le canapé pour regarder la télévision. Le générique permet de cerner rapidement la personnalité et le caractère des personnages. Il a été créé par David Silverman, premier travail qu'il a effectué au début de la production de la série[59]. La musique du générique a été composée par le musicien Danny Elfman en 1989, après que Matt Groening lui a commandé un morceau de style rétro. Pour Danny Elfman, ce morceau, dont la création demanda deux jours, est le plus populaire de sa carrière.
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+ Dans ce générique original, trois points changent à chaque épisode : Bart écrit différentes phrases sur le tableau noir de l'école[59] ayant rapport ou non avec l'épisode, Lisa joue des solos sur son saxophone et le gag du canapé varie très souvent[60]. Le prix indiqué sur la caisse enregistreuse du supermarché est quant à lui de « 847,63 $ ».
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+ Ce générique a quelques fois été modifié pour des occasions spéciales comme pour le premier épisode faisant suite au long métrage Les Simpson, le film. Le premier épisode de la dix-neuvième saison (Privé de jet privé) propose donc un générique inédit dans lequel on suit toujours Bart sur son skateboard à travers Springfield mais cette fois-ci dans une ville en reconstruction faisant apparaître les éléments et les personnages principaux du film, y compris Spider-Cochon qui est assis sur le divan familial. Le générique a également été modifié à Noël, pour le huitième épisode de la vingtième saison (Burns est piqué), où il a été entièrement redessiné sous la neige et le thème de Noël, le même générique neigeux ayant été dessiné auparavant pour l'épisode 9 de la dix-huitième saison (Kill Gill, volumes 1 et 2). On peut retrouver de plus ce générique dans l'épisode 14 de la saison 26 (Taxi Girl) sous une forme 8-bit.
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+ Cependant, après 20 saisons, le générique de départ est remplacé dans le dixième épisode de la vingtième saison intitulé Prenez ma vie, je vous en prie. Ainsi, le 15 février 2009, ce nouveau générique est diffusé en 720p HD pour accompagner le passage à la haute définition.
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+ Il reprend les caractéristiques du précédent avec deux nouvelles variables à chaque épisode : un personnage ou un objet, avec quelques fois des messages ou des références à l'actualité, apparaît devant le titre Les Simpson (Otto avec son bus, Frink sur un vélo volant, le vaisseau de Futurama, Kodos avec le message Vote Kodos - Make the universe great again ou encore des messages pour la nouvelle année ou la Saint-Valentin) et le panneau lors de la vue plongeante sur l'école montre à chaque fois une nouvelle pub. La caisse enregistreuse affiche maintenant 486,52 $ après le passage des courses et de Maggie. Par ailleurs, Lisa peut occasionnellement jouer d'un autre instrument que son saxophone, que ce soit d'une harpe, d'un violon ou encore d'un thérémine. Enfin, de nombreux détails et personnages ont été ajoutés[61].
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+ Ce générique offre cependant de nombreuses possibilités de détournement. Ainsi, on peut observer à Halloween, lors de certains épisodes Horror Show, un ciel orageux et une ville apocalyptique dans laquelle se trouve de nombreux zombies et monstres (saison 25).
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+ À Noël, depuis la saison 25, le générique montre une ville placée sous la neige où Jebediah Springfield est remplacé par un sapin de Noël, tous les personnages sont habillés en costume de Noël et où Homer conduit une moto-neige et Marge un traîneau tiré par des Petit Papa Noël poursuivis par M. Burns déguisé en Dame Blanche.
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+ Il peut également être modifié pour obtenir des gags du canapé originaux. Ainsi, dans l'épisode 20 de la saison 21 nommé L'Œil sur la ville, le générique est remplacé par les habitants de Springfield représentant les paroles de la chanson Tik Tok de Kesha.
121
+ Dans l'épisode 17 de la saison 25 (Luca$), Springfield est remplacée en ville Minecraft. Dans l'épisode 8 de la saison 28 (La Paternité), on assiste à un retournement de situation par rapport au générique traditionnel: le skateboard de Bart se fait casser par Barney, Homer meurt étouffé en avalant la barre de carbone inerte, Lisa s'écroule au sol et se fait assommer par son saxophone, et Maggie et Marge meurent noyées après que Maggie ait conduit la voiture dans un lac. Cela conduit à un gag du canapé où Bart se retrouve seul.
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123
+ Dans le générique de la plupart des épisodes des Simpson, on peut apercevoir Bart devant réaliser une punition à l'école élémentaire de Springfield. Cette punition se matérialise par des phrases qu'il doit recopier sur un tableau noir.
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+ Ces phrases changent à chaque épisode et ont pour but de faire rire le téléspectateur. Cependant, ces phrases étant relativement simples à être réalisées, elles peuvent être modifiées par les équipes de production peu de temps avant la diffusion de l'épisode concerné afin de réagir à une actualité récente.
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+ Ainsi, la phrase de l'épisode Homer l'hérétique (saison 4 - épisode 3) a été modifiée avant sa diffusion afin de s'excuser à la suite d'une polémique intervenue avec une chanson de l'épisode Un tramway nommé Marge (saison 4 - épisode 2)[62]. Le troisième épisode de la saison 25 (Quatre regrets et un enterrement) a également eu une phrase modifiée quelques jours avant sa diffusion afin de rendre hommage à Marcia Wallace, interprète originale d'Edna Krapabelle, décédée quelques jours plus tôt[23].
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129
+ Les gags du canapé sont les séquences qui ferment la séquence d'introduction de la série. Il s'agit d'une séquence incontournable présente dans une très grande partie des épisodes de la série.
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131
+ Cependant, à la suite de problèmes d'inspirations pour en créer des nouveaux, les producteurs ont décidé de demander l'aide du public pour créer certains gags[63].
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133
+ L'épisode spécial d'Halloween (le Horror Show) est devenu une tradition annuelle. L'action délaisse alors son cadre habituel pour ceux du fantastique, de l'horreur ou de la science-fiction, dont les classiques sont ainsi souvent parodiés[64].
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135
+ Le Simpson Horror Show (en France) ou Spécial d’Halloween (au Québec) a été diffusé pour la première fois en 1990 au cours de la saison 2. Son format n'a jamais varié : trois histoires courtes dans le temps d'un épisode ordinaire[65].
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137
+ Bien que conçu pour Halloween, le Horror Show aura vu, ces dernières années, certains épisodes diffusés après, en raison d'un contrat liant la FOX à la Série mondiale de la Ligue majeure de baseball[66].
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+ L'humour se nourrit de références culturelles, dont la grande variété permet à la série de toucher le plus large public[67]. Celles-ci appartiennent souvent aux univers du cinéma, de la télévision, de la musique, de la littérature, de la science ou de l'histoire[67]. Les animateurs ajoutent régulièrement blagues et autres gags visuels au second plan via des bouts de texte humoristique ou absurde sur des panneaux, des journaux, etc.[68]. Souvent, le public ne repère pas ces gags à la première diffusion de l'épisode[68].
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+ La série utilise les « tics de langage » et beaucoup de personnages en ont au moins un chacun[69], comme le célèbre « D'oh! » d'abattement d'Homer Simpson, l'« Excellent… » de Charles Montgomery Burns ou encore le « Ha-ha ! » moqueur de Nelson Muntz. Ceux de Bart, tels que « ¡Ay, caramba! », « ¡No problemo! » et « Va te faire shampooiner ! » en France ; (« Mange de la crotte » au Québec ; « Eat my shorts » en version originale), ont été imprimés sur tee-shirt aux débuts de la série[70]. Cependant, Bart a rarement utilisé ces deux dernières phrases après qu'elles sont devenues populaires. L'épisode Bart devient célèbre tourne même en ridicule l'humour fondé sur de telles répétitions[71].
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+ Deux explications sont avancées pour répondre à la question « pourquoi les Simpson sont-ils jaunes ? » La première provient de David Silverman qui la donna dans une interview en 1998. D'après lui, si les Simpson sont jaunes c'est pour que les cheveux blonds de Lisa, Bart et Maggie soient confondus avec leur visage, ce qui était souhaité car le front de Bart était très haut. La deuxième explication fait valoir que la couleur jaune attire l'attention des téléspectateurs et leur permet d'identifier rapidement la série[72], comme les minifig Lego apparus en 1975.
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+ Les concepteurs de la série ont également pensé à la couleur verte mais celle-ci fut abandonnée car elle était plus chère que le jaune[72].
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+ Une autre explication, qui ne fait pas forcément la fierté des responsables mais qui est la plus vraisemblable, provient d'un problème d'étalonnage de la couleur lors d'une des premières diffusions. En effet, on peut remarquer que, depuis le début de la série, plusieurs couleurs peuvent paraître incongrues. Au-delà des personnages jaunes, on remarque des murs violet vif, parfois un ciel mauve, des sols verts, etc. Il s'agit d'une erreur d'étalonnage des couleurs lors de la première diffusion sous forme de mini-épisode dans The Tracey Ullman Show. Étant une diffusion intégrée dans un talk show et considérant la durée de l'épisode (quelques minutes), l'erreur d'étalonnage des couleurs n'a pu être anticipée et a perduré pendant toute la diffusion. Malgré la colère générale qui s'est ensuivie, l'équipe de production et Matt Groening ont trouvé que le mélange des couleurs n'était finalement pas si mauvais et venait ajouter à l'originalité de la série. Le réglage a été conservé pendant toute la diffusion durant The Tracey Ullman Show et les créateurs ont choisi de produire la série avec ces couleurs pour le format actuel en épisode d'une trentaine de minutes[73].
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+ Le 11 avril 2019, Disney, nouveau propriétaire de la série annonce que l'intégralité des trente saisons et les nouveaux épisodes seront disponibles en exclusivité sur service de vidéo à la demande Disney+ à compter du 12 novembre 2019[74]. Tout d'abord diffusées en version recadrée en 16/9, les dix-neuf premières saisons sont désormais proposées dans leur format d'origine depuis le 25 mai 2020.
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+ La série débute en France le 15 décembre 1990 à 19 h 5, en clair, sur Canal+. Dans les années 1990, les épisodes inédits sont diffusés en clair le samedi vers 18-20 heures. Dans les années 2000, certaines saisons inédites sont diffusées du lundi au vendredi vers 19 heures, ou parfois en crypté à d'autres horaires. La diffusion en semaine va devenir la norme à la fin des années 2000. Les jours et horaires des rediffusions étaient plus aléatoires. Jusqu'en 2003, Canal+ ne rediffusait que la saison en cours et la précédente, puis, cette année-là, elle a racheté les saisons 8 à 12, diffusées en clair au premier semestre 2003, puis les saisons 4 à 7 en 2004, diffusées en crypté. À partir de la rentrée 2005, les rediffusions ne concernaient que les cinq ou six dernières saisons. Le groupe va garder l'exclusivité de la dernière saison jusqu'en octobre 2012 et la saison 23 ; ensuite, seules des rediffusions des saisons 16 à 23 seront proposées. Canal+ a totalement cessé la diffusion de la série depuis le 6 avril 2016.
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+ La série est rediffusée par France 3 à partir du 10 janvier 1993 avec les saisons 1 et 2 chaque dimanche à 17 h 30 jusqu'au 29 août 1993, puis du 30 juillet au 3 septembre 1994 du lundi au samedi à 20 h 5. La saison 3 est diffusée en 1995 tous les jours à 9 h 50, et incluse dans l'émission Les Minikeums.
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+ M6 diffuse[75] la série entre 2007 et 2008. La chaîne Canal+ Family a également diffusé Les Simpson, de sa création en 2007 jusqu'au 14 mars 2017.
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+ Durant l'été 2017, la chaîne 6ter reprend la série en remplacement de W9 (qui fait son habituelle pause estivale) et la diffuse en prime tous les vendredis, avec la diffusion de la saison 21, puis des deux précédentes, dès 21 heures et jusqu'à environ 3 heures du matin[76]. La chaîne diffuse ensuite les Simpson du 11 décembre 2017 au 26 janvier 2018 où, contrairement à la programmation estivale, la série est diffusée en quotidienne, du lundi au vendredi, à raison de dix épisodes chaque après-midi. Les épisodes des saisons 14 à 18 sont rediffusés en boucle.
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+ Depuis le 24 mars 2018, W9 et 6ter diffusent en version remastérisée, en 16/9 et en HD, les anciennes saisons (1 à 20). Le premier épisode diffusé sous cette version fut Lisa, la reine de beauté (saison 4).
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+ La diffusion estivale de l'année 2018 des Simpson sur 6ter a repris le 22 juin 2018. La série est alors toujours diffusée le vendredi soir, de 21 heures jusqu'à 2 heures. Les épisodes des saisons 8, 9 et 10 sont diffusés en boucle, mettant alors de côté les épisodes des saisons 24 à 28 récemment acquis par le groupe M6. La diffusion s'est prolongée tout au long du mois de septembre, pour s'achever le 5 octobre 2018. La diffusion a repris sur 6ter le 28 juin 2019, à partir de 21 h 5, avec la diffusion des épisodes des saisons 16 et 26 en été, et des saisons 23 et 13 actuellement (le vendredi soir comme le dimanche après-midi). Depuis le dimanche 24 novembre, Les Simpson occupent également la case de l'après-midi, avec une diffusion de 11 heures à 16 h 30. La série est également diffusée quotidiennement en semaine, entre 17 heures et 20 h 50, depuis le 15 juillet 2019 sur la chaîne payante Série Club où des épisodes depuis la saison 4 sont programmés. Elle est également diffusée le mercredi soir en première partie de soirée.
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+ Les horaires de diffusion actuelles sont :
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+ Depuis le 2 janvier 2006, la chaîne W9 diffuse la série, avec les quinze premières saisons. La seizième saison sera diffusée à partir du 12 mars 2011, la dix-septième à partir du 21 janvier 2012 et la dix-huitième dès le 12 janvier 2013.
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+ Face au caractère potentiellement violent de certaines scènes, notamment dans les Simpson Horror Show[77], W9 classe quelques épisodes "déconseillés aux moins de 10 ans"[78].
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+ En janvier 2014, W9 fait l'acquisition des saisons 19 à 23, et rattrape donc son retard par rapport à Canal+, cette dernière ayant arrêté la diffusion d'épisodes inédits dès octobre 2012. Les autres saisons restent inédites en France, tandis que la Belgique diffuse en exclusivité les saisons suivantes en français.
172
+
173
+ En septembre 2017, W9 annonce la diffusion des saisons 24 à 28, rattrapant ainsi cinq années de retard par rapport aux États-Unis. Cette diffusion démarre ainsi le 27 janvier 2018, à raison de 3 à 5 inédits par soir. Cependant, le rythme de diffusion fait que la chaîne se retrouve seulement au milieu de la saison 26 en juin 2018. W9 diffuse donc la fin de la saison 26 à partir du 22 septembre 2018 puis enchaîne avec les saisons 27 et 28 dès le 6 octobre 2018. W9 obtient alors l'exclusivité francophone de la série.
174
+
175
+ Par ailleurs, pour la première fois depuis le début de la série, W9 a été contraint de censurer l'épisode Le Nouveau Duffman de la saison 26 car ce dernier serait entièrement gâché à la suite de l'application de la loi Évin qui impose de flouter et biper les références aux bières réelles, ici la Duff.
176
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177
+ La diffusion des épisodes a beaucoup évoluée au fil des années :
178
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179
+ La série a donc perdu en rythme de diffusion, et n'est diffusée plus qu'en prime-time le samedi, qui, avec le temps, s'est rallongé en terminant vers 2h du matin, alors qu'elle était diffusée jusqu'à 23h30 en moyenne jusqu'en 2015, laissant place à d'autres divertissements de la chaîne. À noter que la série n'est jamais diffusée l'été, ayant laissé place à Ma famille d'abord (ou Malcolm) en quotidienne à l'époque, et laissant place à des spectacles (et aux Top 50 depuis 2015) le samedi soir (seul point restant à ce jour d'actualité). De même, en fin d'année, certains samedis peuvent voir leur programmation modifiée pour les fêtes de fin d'année, W9 retirant alors les Simpson pour laisser place à des programmes événementiels ou le Top 50.
180
+
181
+ Au début de la chaîne, les primes-time avaient souvent des thématiques spécifiques, consacrés soit à un événement (voyage, école, famille), soit à un personnage de la famille Simpson. Les primes time thématiques récurrents sont :
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+ Des prime-time événementiels ont été diffusés, notamment :
184
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+ En supplément, Les Simpson, le film a été diffusé sur W9 le 27 décembre 2010, juste après un spécial des Simpson sur W9 présenté par Nancy Sinatra et est rediffusé quasiment chaque année, à Noël ou en été. Généralement, la soirée se poursuit avec des épisodes normaux. Le court métrage Dure journée pour Maggie a quant à lui été diffusé le 17 février 2013 à 20 h 30 sur W9, et le lendemain à 18 h 10 sur Canal+.
186
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+ Le 7 octobre 2012, la série Les Simpson diffusée sur la chaîne W9 de la TNT, se retrouve sur la première place du classement des audiences des chaines de la TNT française, devant France 5, avec 804 000 téléspectateurs[79]. Le 15 mai 2016, la série se retrouve cette fois à la seconde place du classement avec 408 000 téléspectateurs[80]. En 2018, l'audience de la série oscille en France entre 500 000 et 600 000 téléspectateurs sur W9.
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+ Au Québec, la série est d'abord présentée sur Super Écran à partir du 15 février 1991[81],[82], puis rediffusée en clair à partir du 7 septembre 1991 sur TQS[83] (devenue V). Cependant, pour des raisons financières, elle passe sur Télétoon en septembre 2004, soit à partir de la treizième saison[84]. Des rediffusions des plus anciennes saisons sont toujours rediffusées sur V. Pour le marché Québec anglophone, la station CFCF (affiliée au réseau CTV) diffusait les nouveaux épisodes de la série jusqu'au relancement de la station CKMI sous l'affiliation au réseau Global à l'automne 1997. La série passe au réseau Citytv à l'automne 2018[85].
190
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191
+ En Belgique, la série est diffusée pour la première fois le 26 janvier 1991 sur Canal+ Belgique, elle est ensuite diffusée de 1992 à 1995 sur RTL-TVI, puis de 1995 à 2016 sur Club RTL. La série est supprimée de la grille horaire le 1er février 2016 après plus de vingt ans de diffusion[86], et est reprise par la chaîne Plug RTL entre mars et juillet 2016[87],[88],[89].
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+ En Suisse, la série a été diffusée sur la Télévision suisse romande, de 1990 à 1997 puis TSR 1, ou encore RTS Un, depuis 1997. Ensuite sur TSR2, jusqu'en 2002. La diffusion a été ensuite interrompue pendant sept ans puis a repris en 2009, toujours sur TSR2 (renommée RTS Deux en 2012), depuis la saison 1. Les saisons sont diffusées l'une après l'autre, dans l'ordre, sans rediffusion des saisons précédentes, au rythme d'une à trois saisons par an. En 2012, la saison 13 est diffusée pour la première fois, dix ans après la saison 12. Depuis, RTS Deux rattrape progressivement son retard, elle diffuse actuellement la saison 22. Il faut cependant noter que W9, avec une programmation d'épisodes beaucoup plus variée voire récente, est accessible en Suisse.
194
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195
+ Au Maroc, la diffusion était assurée par 2M.
196
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197
+ Au Luxembourg, la série a été diffusée de 1991 à début 1994 sur RTL TV.
198
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199
+ Un certain nombre de néologismes provenant de la série Les Simpson est entré dans le jargon populaire[93]. Mark Liberman, directeur du Linguistic Data Consortium, a fait remarquer que « les Simpson ont apparemment pris la relève de Shakespeare et de la Bible, en tant que plus grande source culturelle d'expressions et de slogans[94] ». La plus célèbre expression est celle d'Homer quand il est agacé : « D'oh! ». L'expression est omniprésente au point qu'elle est maintenant répertoriée dans l’Oxford English Dictionary, mais sans l'apostrophe[95]. Dan Castellaneta explique qu'il a emprunté l'expression à James Finlayson, un acteur du début des comédies de Laurel et Hardy, qui l'a prononcée dans un ton plus allongé et pleurnichard. Le réalisateur des Simpson a dit à Castellaneta de raccourcir le son, et celui-ci est devenu la célèbre exclamation dans la série télévisée[96].
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+ La description des Français par Willie le jardinier (le concierge Willie au Québec) en tant que « singes mangeurs de fromages » a été utilisée par le chroniqueur du National Review Jonah Goldberg, en 2003, après l'opposition de la France à la proposition d'invasion de l'Irak. L'expression s'est ensuite rapidement étendue à d'autres journalistes[97]. « Cromulent », un mot utilisé dans Le Vrai Faux Héros, figure dans le Dictionnaire Webster en anglais[98]. « Kwyjibo », un faux mot de Scrabble inventé par Bart dans Bart le génie, a été utilisé comme l'un des pseudonymes du ver informatique Melissa[99]. « Et moi, au nom de tous, j'accueille nos nouveaux maîtres les insectes », une phrase prononcée par Kent Brockman dans Homer dans l'espace, a engendré une diversité de phrases communément employées[100]. Les variantes de cette phrase de Brockman sont utilisées pour exprimer la soumission fantaisiste, généralement dans un but humoristique[101]. Elle a déjà été utilisée dans les médias, par exemple dans le magazine New Scientist[102]. Le terme dédaigneux « Meh »[103] est entré dans le Collins English Dictionary en 2008[104].
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203
+ Les Simpson ont été le premier programme d'animation à succès aux États-Unis à une heure de grande écoute depuis Wait Till Your Father Gets Home dans les années 1970[105]. Durant les années 1980, les experts ont considéré que les programmes d'animation uniquement adaptés aux enfants étaient trop coûteux à réaliser dans un but de diffusion en première partie de soirée. Les Simpson ont modifié cette façon de voir[2]. L'utilisation par les studios d'animation coréens du tweening (l'interpolation) et d'autres procédés ont rendu les épisodes moins chers. Le succès des Simpson et le bas coût de production ont incité les chaînes de télévision à prendre des risques sur d'autres séries animées[2]. Cette évolution a conduit à un boum dans les années 1990 des nouveaux programmes d'animation en première partie de soirée, dont South Park, Les Griffin, Les Rois du Texas (Henri pis sa gang au Québec), Futurama et Profession : critique[2].
204
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205
+ « Les Simpson ont créé une audience pour un prime time d'animation qui n'avait pas été là pendant de nombreuses années. Au fond, je pense qu'ils ont réinventé la roue. Ils ont donc créé ce qui est, à bien des égards — on peut le classer comme cela — un tout nouveau média. »
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207
+ — Seth MacFarlane, créateur des Griffin[106]
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+ Plus tard, South Park a rendu hommage aux Simpson avec l'épisode Les Simpson l'ont déjà fait[107].
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211
+ Les Simpson ont également influencé des programmes comme Malcolm, qui a débuté le 9 janvier 2000 aux États-Unis sur le créneau horaire après Les Simpson[108],[109]. Malcolm présente la caractéristique de recourir à des gags visuels et de ne pas utiliser de rires enregistrés, contrairement à la plupart des sitcoms. Ricky Gervais a déclaré que Les Simpson ont eu une influence majeure sur sa comédie britannique The Office qui n'utilise pas non plus de rires enregistrés[110].
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+ Le 10 janvier 2010, à l'occasion des vingt ans de la série, la Fox a diffusé un documentaire sur Les Simpson intitulé The Simpsons 20th Anniversary Special – In 3-D! On Ice!, à la suite du 450e épisode[111]. Réalisé par Morgan Spurlock, il revient sur son impact culturel dans l'histoire de la télévision[112].
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+ Les Simpson ont été la première série télévisée du réseau Fox à apparaître dans un palmarès des trente émissions les plus regardées aux États-Unis, sur toute une saison (1989-1990)[113]. Alors que les saisons suivantes sont centrées sur Homer, Bart est le personnage principal dans les trois premières saisons. En 1990, Bart est rapidement devenu l'un des personnages les plus populaires de la télévision, ce qui a donné le nom de « Bartmania »[114],[115],[116],[117]. Il devient alors le personnage Simpson le plus présent sur les produits dérivés comme les tee-shirts. Au début des années 1990, des millions de tee-shirts représentant Bart furent vendus[118], et jusqu'à un million ont été vendus en l'espace de quelques jours[119]. Pensant que Bart est un mauvais modèle, plusieurs écoles publiques américaines ont interdit les tee-shirts le représentant avec des citations telles que « I'm Bart Simpson. Who the hell are you? » (Je suis Bart Simpson. Mais qui diable êtes-vous ?) ou « Underachiever ('And proud of it, man!') » (Sous-performant [et fier de l'être, mec !])[120],[121],[122]. Les produits dérivés des Simpson se sont très bien vendus et ont généré deux milliards de dollars américains durant les quatorze premiers mois de ventes[120].
216
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217
+ En raison du succès de la série, durant l'été 1990, le réseau FOX décida de changer le créneau horaire des Simpson, le déplaçant du dimanche à 20 heures (heure de l'Est) au jeudi, à la même heure. Cela a mis la série en concurrence avec le Cosby Show sur la NBC, série bénéficiant d'un très bon audimat à l'époque[123],[124]. Pendant l'été, plusieurs articles de presse sont parus, décrivant la rivalité supposée de « Bill vs Bart »[119],[123].
218
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+ En raison de sa popularité, Bart était souvent le membre de la famille Simpson le plus mis en avant lors des publicités pour la série, même pour les épisodes dans lesquels il n'était pas impliqué dans l'intrigue principale. Les Simpson ont été salués par de nombreuses critiques, décrivant la série comme « la plus irrespectueuse et la moins apologétique » à l'antenne[125]. Dans une critique de la série datant de 1990, Ken Tucker, du magazine Entertainment Weekly, a décrit la famille Simpson comme « la famille américaine dans ce qu'elle est de plus complexe, représentée par de simples dessins animés. C'est cet habile paradoxe qui fait que des millions de personnes se détournent des trois grands réseaux de télévision les dimanches soir pour regarder Les Simpson[126]. ». Ken Tucker a aussi décrit Les Simpson comme un « phénomène pop-culturel, une série d'animation en prime time qui rassemble toute la famille[127]. ».
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221
+ Le 9 février 1997, Les Simpson ont dépassé Les Pierrafeu en tant que série d'animation en première partie de soirée qui a duré le plus longtemps aux États-Unis, avec l'épisode Itchy, Scratchy et Poochie (Itchy & Scratchy et Poochie au Québec). En 2004, Les Simpson ont remplacé The Adventures of Ozzie and Harriet (1952-1966) en tant que programme ayant duré le plus longtemps aux États-Unis[128]. En octobre 2004, Scooby-Doo a dépassé brièvement le nombre d'épisodes des Simpson, devenant la série américaine en comportant le plus[129]. Cependant, les dirigeants du réseau, en avril 2005, ont de nouveau annulé Scooby-Doo, qui s'est terminé avec 371 épisodes. Les Simpson ont donc récupéré le titre avec 378 épisodes à la fin de leur dix-septième saison[130]. En mai 2007, Les Simpson ont atteint leur 400e épisode à la fin de la dix-huitième saison. Alors que Les Simpson ont le record du nombre d'épisodes d'une série américaine d'animation, d'autres séries animées, non américaines, les ont dépassés[131]. Par exemple, la série animée japonaise Sazae-san a près de 6400 épisodes à son actif[131].
222
+
223
+ L'année 2007 marquait le vingtième anniversaire de la franchise Simpson. Au cours de la vingtième saison (2008-2009), la série était à égalité avec Gunsmoke en tant que série télévisée américaine ayant duré le plus longtemps. Toutefois, Gunsmoke compte 635 épisodes, ce qui dépassait de loin les Simpson, qui n'ont atteint ce nombre qu'au cours de leur vingt-neuvième saison[128],[132].
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+ En juillet 2009, Les Simpson sont entrés dans le Livre Guinness des records en tant que sitcom ayant été diffusée le plus longtemps au monde, détrônant ainsi The Adventures of Ozzie and Harriet[133].
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227
+ Les Simpson ont remporté des dizaines de récompenses depuis le début de la série, dont trente-deux Emmy Awards[134], trente Annie Awards[135] et un Peabody Award[136]. Dans une édition de 1998, ayant pour but de célébrer les plus grands succès du XXe siècle dans les arts et les divertissements, le Time Magazine a inclus Les Simpson dans les meilleures séries télévisées du siècle[137]. Dans ce même numéro, le Time a inclus Bart Simpson dans le Time 100, la liste des cent personnes les plus influentes du siècle[138]. Bart était alors le seul personnage fictif sur la liste. Le 14 janvier 2000, Les Simpson ont reçu une étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood[139]. Toujours en 2000, un critique du magazine Entertainment Weekly, Ken Tucker, a désigné Les Simpson comme la plus grande émission de télévision des années 1990. En outre, les téléspectateurs de la chaîne de télévision britannique Channel 4 ont élu Les Simpson en tête de deux sondages : en 2001, les cent plus grandes émissions de télévision pour enfants[140] et en 2005, en tête du classement des cent plus grands dessins animés[141]. D'ailleurs, en 2001, Homer Simpson a également été élu par les téléspectateurs de cette chaîne comme le plus grand personnage de télévision[142]. Homer a aussi décroché la neuvième place sur la liste des cinquante plus grandes icônes de télévisions du magazine Entertainment Weekly[143]. En 2002, Les Simpson ont été classés huitième plus grande émission de tous les temps par le TV Guide[144]. En 2007, la série a été incluse dans la liste des cent meilleures émissions de tous les temps du Time Magazine[145]. En 2008, la série d'animation a été placée en première position du palmarès des cent émissions des vingt-cinq dernières années du magazine Entertainment Weekly[146] et Empire l'a nommée plus grande émission télévisée de tous les temps[147].
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+ La nature rebelle de Bart qui, souvent, n'est pas sanctionnée, a conduit certains parents et conservateurs à le considérer comme un mauvais modèle pour les enfants[148],[149]. Dans les écoles, des éducateurs ont fait valoir que Bart était « une menace pour l'apprentissage » en raison de ses « faibles résultats dont il est fier » et de son attitude négative envers l'éducation[150]. D'autres l'ont décrit comme « égocentrique, agressif et mesquin »[151]. Dans une interview de 1991, Bill Cosby a décrit Bart comme un mauvais modèle pour les enfants, le qualifiant de « colérique, confus et frustré ». En réponse, Matt Groening a dit : « Cela résume parfaitement Bart. La plupart des gens sont dans une lutte pour être normaux, Bart pense que la normalité est très ennuyeuse et fait des choses que d'autres souhaiteraient faire mais qu'ils n'osent pas faire[152]. » Le 27 janvier 1992, le président américain George H. W. Bush a déclaré : « Nous allons continuer à essayer de renforcer la famille américaine, en faisant le plus de familles américaines ressemblant aux Walton et le moins aux Simpson[120]. » Les auteurs ont répondu ironiquement sous la forme d'un court extrait diffusé trois jours plus tard, avant la rediffusion de Mon pote Michael Jackson (Lobot-Homer au Québec), dans lequel Bart disait « Hé, nous sommes comme les Walton. Nous prions également pour la fin de la crise[153],[154]. ».
230
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231
+ Plusieurs épisodes de la série ont suscité des controverses. Les Simpson ont visité l'Australie dans Bart contre l'Australie (saison 6, 1995) et le Brésil dans Aventures au Brésil (Lisa rêve à Rio au Québec) (saison 13, 2002), chacun des épisodes ayant provoqué une polémique et suscité une réaction négative dans les pays visités[155]. Dans le cas du Brésil, le conseil du tourisme de Rio de Janeiro, qui a fait valoir que la ville avait été décrite comme abritant une forte criminalité, des enlèvements, des taudis et des infestations de rats et de singes, est même allé jusqu'à menacer la Fox d'une action en justice[156]. Le Principal principal (saison 9, 1997) est l'un des épisodes les plus controversés des Simpson. Beaucoup de fans et de critiques ont réagi négativement à la révélation que le principal Seymour Skinner, un personnage récurrent depuis la première saison, était un imposteur. L'épisode a été critiqué par Matt Groening et par Harry Shearer, qui est la voix originale du principal Skinner. Dans une interview de 2001, Shearer a fait remarquer qu'après avoir lu le script, il a dit aux auteurs : « C'est tellement arbitraire, gratuit et irrespectueux envers le public[157]. »
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233
+ Lors d'une interview pour un journal américain, Al Jean, le producteur de la série, a annoncé qu'une mort surviendrait dans la vingt-cinquième saison[158]. De nombreux personnages sont ainsi morts tout au long de la série.[159]
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+ Les critiques des premiers épisodes des Simpson ont félicité la série pour son humour, son réalisme et son intelligence[14],[160]. À la fin des années 1990, le ton et l'accent de la série ont cependant commencé à changer. Certaines critiques ont alors qualifié la série de « fatiguée »[161]. En 2000, certains fans de longue date ont été déçus par la série et ont pointé le fait que les personnages principaux se comportaient de façon de plus en plus niaise[162],[163]. L'auteur Douglas Coupland a décrit les nouvelles critiques envers la série comme des foutaises, en affirmant que « Les Simpson n'ont fait aucune maladresse en quatorze ans, il y a donc peu de chance qu'ils en fassent maintenant[164]. ». Mike Scully, qui a été show-runner de la série de la saison 9 à la saison 12, a notamment fait l'objet de critiques[165],[166].
236
+
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+ En 2003, pour célébrer le trois centième épisode de la série, Homer va le payer (Chambre en Bart au Québec), USA Today a publié deux articles à propos des Simpson : un palmarès des dix épisodes de la série choisis par le webmestre du site de fan The Simpsons Archive[167] et un top quinze par les auteurs des Simpson eux-mêmes[168]. L'épisode le plus récent cité sur la liste du site est La Phobie d'Homer, datant de 1997. Celui de la liste des auteurs date de 2000, c'est Derrière les rires (Biographies : Les Simpson au Québec). En 2004, Harry Shearer a critiqué ce qu'il percevait comme la baisse de la qualité de la série : « Je considère les trois dernières saisons comme faisant partie des pires, alors que la saison 4 m'apparaît désormais très bonne[169]. ». En réponse, Dan Castellaneta a déclaré : « Je ne suis pas d'accord […] Je pense que le problème de Harry c'est que la série s'est éloignée des fondamentaux des trois ou quatre premières saisons, elle est désormais un peu plus délirante et loufoque. Je pense qu'il lui faut organiquement évoluer, pour conserver sa fraîcheur[170]. ».
238
+
239
+ Les Simpson tentent de maintenir un large public tout en attirant de nouveaux fans. Alors que la première saison a connu une moyenne de 13,4 millions de téléspectateurs par épisode aux États-Unis[113], la vingtième saison a recueilli une moyenne de 6,9 millions de téléspectateurs. Dans une interview d'avril 2006, Matt Groening a dit : « Honnêtement, je n'ai pas en vue la fin des Simpson. Je pense qu'il est possible que la série devienne trop pesante financièrement… mais, en ce moment, je pense qu'elle est aussi créative qu'auparavant, voire plus. L'animation est incroyablement détaillée et imaginative et les histoires mettent en scène des choses que nous n'avons jamais faites auparavant. Tellement créative qu'il n'y a aucune raison d'arrêter[171]. »
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+ Cette supposée baisse de qualité peut en tout cas être mise en relation avec une nette baisse des audiences au cours des dernières saisons[172] :
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+ Légende : Nombre moyen de téléspectateurs / Audiences selon l'échelle de Nielsen
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+ En 2020, le record de la plus faible audience est tombé à 1,35 millions de téléspectateurs lors de la diffusion du dix-neuvième épisode de la saison 31 (Warrin' Priests (Part 1)). À ce jour, les cinq pires audiences de la série appartiennent aux saisons 30 et 31 (Warrin' Priests- 1.35, Warrin' Priests Part 2 - 1.36, The Hateful Eight-Year-Olds - 1.40, Cristal Bleu Persuasion - 1.50 et The Incredible Lightness of Being a Baby - 1.58). Par ailleurs, les saisons 29 et 30 sont passées sous la barre symbolique des 4 millions de téléspectateurs, ce qui en font les saisons les moins regardées depuis le début de la série, la saison 31 étant même passée sous les 3 millions de téléspectateurs.
248
+
249
+ De nombreuses bandes dessinées sur les Simpson sont sorties. Jusqu'à présent, neuf séries de bandes dessinées ont été publiées par Bongo Comics depuis 1993. La première bande dessinée basée sur les Simpson est apparue en 1991 dans la revue Simpsons Illustrated[173]. Les bandes dessinées ont eu du succès et une bande dessinée one shot intitulée Simpsons Comics and Stories, contenant quatre histoires différentes, est sortie en 1993, pour les fans[174]. Elle a également eu du succès, ce qui fait que le créateur des Simpson, Matt Groening, et ses compagnons Bill Morrison, Mike Rote, Steve Vance et Cindy Vance ont créé la société d'édition Bongo Comics[174]. Les parutions de Simpsons Comics, Bart Simpson's Treehouse of Horror et Bart Simpson ont été recueillies et réimprimées aux États-Unis par HarperCollins[175],[176],[177]. Une BD collector, sortie en 2009 sous le nom de Les Simpson/Futurama : la crise multiple, se déroulait également dans l'univers des Simpson et celui de Futurama.
250
+
251
+ En France, les bandes dessinées des Simpson ont été distribuées à partir du 6 septembre 2000, par les éditions Dino Panini, sous deux séries : Les Simpson Comics et Bart Simpson[178]. Ces BD comprennent des histoires issues des comics américains correspondant et ont été produites jusqu'au 1er novembre 2006 pour la première série et jusqu'en juin 2007 pour la seconde.
252
+ À partir du 11 mars 2008, les éditions Jungle ont distribué les BD sous sept séries différentes : Les Simpson (depuis le 11 mars 2008), Bart Simpson (depuis le 16 mars 2011), Bartman (depuis le 18 mai 2011), Fiesta Estival (depuis le 16 juin 2010), La Cabane des horreurs (depuis le 4 novembre 2009), Les Hors-séries et Spécial fêtes[179]. Les bandes dessinées de la collection Les Simpson comprennent deux à quatre histoires issues pour la plupart des bandes dessinées Simpsons Comics. Celles des séries Bart Simpson et La Cabane des horreurs sont constituées de quatre à neuf histoire tirées des BD américaines correspondantes.
253
+
254
+ Un long métrage d'animation réalisé par David Silverman est sorti le 27 juillet 2007 dans le monde entier (mis à part en Europe, où il est sorti le 25 juillet). La production a choisi le compositeur Hans Zimmer pour l'écriture de la bande sonore du film.
255
+
256
+ Dans le film, Homer pollue le lac de Springfield avec des déchets toxiques, ce qui conduit le gouvernement américain à mettre en quarantaine la ville entière. Washington la recouvre donc d'un immense dôme dans l'intention d'y éradiquer toute forme de vie. Les Simpson se voient alors obligés de déménager en Alaska, mais tous les membres de la famille ne veulent pas laisser leurs amis vivre un tel drame[180].
257
+
258
+ Le film reprend une multitude de personnages issus de la série ainsi que de nouveaux, comme Spider-Cochon (Spider-Pig au Québec) ou Colin. Une suite est prévue, mais certaines difficultés sont venues à l'encontre de son développement[181].
259
+
260
+ Une production discographique accompagne depuis des années la série. Des collections des musiques originales présentes dans la série sont sorties sur les albums Songs in the Key of Springfield, Go Simpsonic with The Simpsons et The Simpsons: Testify[182]. Plusieurs morceaux ont été enregistrés dans le but d'être placés sur un album, sans apparaître dans la série. L'album The Simpsons Sing the Blues est sorti en septembre 1990 et fut un succès, se classant troisième au Billboard 200[183] et fut certifié deux fois disque de platine par la Recording Industry Association of America[184]. Le premier morceau de l'album était Do The Bartman, interprété par Nancy Cartwright et sorti le 20 novembre 1990. La musique était composée par Michael Jackson, sans que cela fût reconnu[185].
261
+
262
+ The Simpsons Ride est un cinéma dynamique officiellement annoncé en 2007. C'est une attraction implantée à Universal Studios Hollywood et à Universal Studios Florida[186]. The Simpsons Ride a officiellement ouvert le 15 mai 2008 en Floride[187] et le 19 mai 2008 à Hollywood[188]. Dans l'attraction, les clients sont introduits dans un parc d'attractions cartoon construit par Krusty le clown. Cependant, Tahiti Bob ou Sideshow Bob (version originale et version québécoise) s'est enfui de prison et veut prendre sa revanche sur Krusty et la famille Simpson[189]. L'attraction présente plus de vingt-quatre personnages récurrents des Simpson ainsi que leurs voix originales respectives, avec aussi bien Pamela Hayden, Russi Taylor que Kelsey Grammer[190]. Harry Shearer a décidé de ne pas y participer, ce qui fait qu'aucun des personnages qu'il interprète ne dispose de voix[191].
263
+
264
+ L'industrie du jeu vidéo a rapidement adapté les personnages et le monde des Simpson. Parmi les jeux sortis très tôt, on peut citer The Simpsons: Arcade Game, un jeu d'arcade de Konami et The Simpsons: Bart vs. the Space Mutants, édité par Acclaim Entertainment, tous deux sortis en 1991. Plus récemment, d'autres jeux vidéo sont sortis, comme The Simpsons: Road Rage (2001), The Simpsons: Hit and Run (2003), Les Simpson, le jeu (2007) ou Les Simpson : Springfield (2011). Deux machines de flipper aux couleurs des Simpson ont été produites, une qui a été disponible rapidement après la première saison, et une autre qui est encore disponible à l'achat[192].
265
+
266
+ La popularité des Simpson en a fait une industrie de produits dérivés se chiffrant en milliards de dollars[120]. La famille homonyme et les personnages secondaires apparaissent sur de nombreux produits, allant des tee-shirts aux posters. La chaîne de restaurants Quick a même proposé un hamburger à l'effigie d'Homer prénommé Le Homer Burger[193]. Les Simpson ont également donné lieu à des éditions spéciales de célèbres jeux de société, comme des échecs, Cluedo, Monopoly, Scrabble ou Destins. Plusieurs jeux de cartes comme The Simpsons Trading Card Game sont aussi sortis, mais également des livres, officiels ou non, sur les Simpson par exemple des guides d'épisodes. Un grand nombre d'épisodes de la série est sorti en VHS ou en DVD au cours des années. Lorsque le DVD de la première saison a été édité en 2001, il est rapidement devenu le DVD tiré de la télévision le plus vendu de l'histoire, mais il a ensuite été dépassé par celui de la première saison de Chappelle's Show[194].
267
+
268
+ L'édition pour la zone 1 de l'intégrale de la saison 6 comporte une erreur de conception. Le quatrième épisode (Itchy et Scratchy Land) reprend la bande son québecoise du premier épisode (Bart des ténèbres).
269
+
270
+ En 2003, environ cinq cents entreprises du monde entier étaient autorisées à utiliser les personnages des Simpson dans leurs publicités[195]. Pour la promotion du film, douze magasins 7-Eleven étaient transformés en Kwik-E-Mart et vendaient des produits se rattachant à l'univers des Simpson, comme du « Buzz Cola », des céréales Krusty-O's ou des donuts roses[196].
271
+
272
+ Le 9 avril 2009, le United States Postal Service a dévoilé une série de cinq timbres de 44 cents mettant en vedette Homer, Marge, Bart, Lisa et Maggie, pour célébrer le vingtième anniversaire de la série[197]. Les Simpson est la première série de télévision à recevoir cet honneur alors qu'elle est encore en production[198]. Les timbres, dessinés par Matt Groening, ont été rendus disponibles à l'achat le 7 mai 2009[199]. Environ un milliard de timbres sont imprimés[200].
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+ Une série de Lego The Simpsons est sortie en mai 2014. Elle comprend deux produits : La Maison des Simpson et Minifigures - La série Simpson (pochette surprise d'un personnage). Une seconde série en sortie en 2015. Elle comprend deux produits : Le Kwik-E-Mart et Minifigures - La série Simpson 2. Homer, Bart et Krusty le clown sont également jouables dans le jeu Lego Dimensions.
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+ Un sous-marin est un navire submersible capable de se déplacer en surface et sous l'eau ; il se distingue ainsi des autres bateaux et navires qui se déplacent uniquement à la surface, et des bathyscaphes qui se déplacent principalement selon l'axe vertical.
2
+
3
+ La plupart des sous-marins sont des navires de guerre. L'usage civil du sous-marin concerne, pour l'essentiel, la recherche océanographique et l'exploitation pétrolière ; son emploi à des fins touristiques ou de transport commercial reste anecdotique[1]. Confronté aux problématiques de l'absence d'apports externe d'air à l'immersion, il a vu des innovations propulsives spécifiques appliquées malgré leur coût ; par exemple la propulsion nucléaire. Ces nouveaux types de propulsion ont permis des avancées sans précédent de puissance et d’énergie disponibles, mais elles entravent leur furtivité. D'autres problématiques très importantes rendent ce domaine très spécialisé, comme la réception d'informations visuelles quasi nulle (en phases discrètes d'opérations militaires) et les échanges d'informations très limités avec un commandement supérieur externe.
4
+
5
+ L'immersion maximale[2] d'un sous-marin militaire est de quelques centaines de mètres. D'une centaine de mètres pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est passée à environ 300/400 mètres pour la plupart des sous-marins actuels. Dans le domaine militaire, ces informations sont nécessairement classifiées, au même titre que la forme des hélices ou la signature acoustique du navire, pour des raisons stratégiques. Cependant, les sous-marins étant généralement tous conçus avec des matériaux et des épaisseurs de coques proches, on peut situer leur immersion maximale entre 200 m, pour les plus petits sous-marins diesel à plus de 400 m pour les SNLE les plus imposants, le record dans le domaine étant attribué au K-278 Komsomolets, à 1 027 m. Notons toutefois que celui-ci est un sous-marin principalement expérimental conçu entre autres pour ce genre de records, et que cette immersion n'est aucunement praticable en patrouille «normale». Elle atteint plusieurs milliers de mètres pour les sous-marins de recherche océanographique, et peut aller jusqu'au fond de la fosse des Mariannes (−10 916 m) pour les bathyscaphes, dont c'est la principale caractéristique.
6
+
7
+ Un sous-marinier est un membre de l'équipage d'un sous-marin.
8
+
9
+ Ce domaine militaire vit un bouillonnement technologique international, une concurrence acharnée, liée aux adaptations des grandes révolutions récentes énergétiques sans air atmosphérique (batteries plus performantes, piles à combustible, oxygène liquide, réserves d'hydrogène...). Elles débouchent sur le domaine des sous-marin anaérobie. C'est l'exemple français des gros contrats d'exportation des Classe Scorpène. La technologie propulsive nucléaire fut limitée par son coût à un cercle très restreint de nations, celles qui pointent leur nez sont accessibles à un cercle plus étendu. Le format, la compacité, l'autonomie sans « reprendre la vue » sont nettement améliorés (en effet, ces phases proches de la surface, au périscope et schnorchel, sont très indiscrètes, altérant brutalement l'efficacité principale de leur furtivité). Cet axe de la stratégie militaire, aux possibilités plus larges, vit donc de très grands bouleversements. Pour n'en citer qu'un, absolument majeur, ces nouveaux sous-marins militaires ont des signatures thermiques et acoustiques très atténuées (ceux à propulsion nucléaire même à très faible vitesse sont technologiquement bruyants par le refroidissement du cœur). Ils sont pour ces composantes traditionnelles de la dissuasion nucléaire une nouvelle menace forte.
10
+
11
+ En 1624, le scientifique hollandais Cornelis Drebbel teste avec succès une série d'embarcations semi-submersibles, apparentées au concept de cloche de plongée, sur la Tamise, en réponse à une commande du roi Jacques Ier d'Angleterre.
12
+
13
+ En 1641, Jean Barrié lance à Saint-Malo le XVII, sur des plans du père Mersenne. Vaisseau métallique à rames, il peut accueillir jusqu'à quatre personnes, et est muni d'un sas en cuir afin de faciliter son but premier : la chasse aux épaves.
14
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15
+ En 1690, à Marbourg en Allemagne, le Français Denis Papin élabore deux prototypes. Le premier modèle, semi-submersible, est un parallélépipède de fer très renforcé et hermétique, dans lequel le savant compresse de l'air à l'aide d'une pompe. Un baromètre permet de mesurer la pression d'air à l'intérieur. Une fois la pression de l'air équivalente à celle de l'eau, on peut ouvrir les trous au fond du bateau, pour y puiser ou rejeter un complément d'eau à l'aide d'une grosse seringue. Après un essai fructueux de mise sous pression à terre, cette machine est détruite par accident en tombant d'une grue, juste avant qu'on la mette à l'eau. Vers 1692, un deuxième modèle est construit par Denis Papin qui rapporte avoir apporté plusieurs améliorations : la coque en forme de tonneau, résiste cette fois naturellement à la pression de l'eau, et ne nécessite donc plus l'emploi d'air comprimé. L'air y circule à la pression d'air extérieure, grâce à une pompe à air centrifuge, et à deux tuyaux de cuir maintenus à la surface de l'eau par une vessie flottante. Une pompe à eau permet de faire entrer, ou sortir le dernier complément de lest, pour plonger ou refaire surface. On évalue sa profondeur de plongée grâce à un baromètre qui mesure cette fois la pression de l'eau à l'extérieur. Ce deuxième submersible a aussi des prétentions militaires : un homme peut se tenir dans le cylindre horizontal, et sortir un bras au-dehors par le trou, une fois ce deuxième cylindre mis sous air comprimé grâce à la pompe. Avec ce bateau, Papin accompagné d'un acolyte courageux, a effectué au moins une plongée fructueuse.
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+ En 1775, l'Américain David Bushnell met au point un prototype appelé Turtle (ou en français « bateau-tortue ») construit entièrement en bois. Pour avancer, le pilote, seul à bord, fait tourner une manivelle actionnant une hélice. Pour plonger, il ouvre des vannes pour remplir les ballasts; pour remonter il en évacue l'eau à l'aide d'une pompe.
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+ En 1797, l'ingénieur américain Robert Fulton construit le Nautilus, en acier recouvert de cuivre. Long de 6,50 m, il est propulsé par une hélice actionnée à la main par les trois membres d'équipage. Il est équipé d'une charge explosive qu'il peut fixer sous les navires ennemis et en principe déclencher à distance. Fulton propose son invention à la France puis à la Grande-Bretagne qui la refusent tour à tour.
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+ En 1811, le Nautile sous-marin des frères Coëssin, construit en bois et propulsé par quatre rameurs, est assemblé et testé au Havre. Ses nombreux défauts font abandonner le projet.
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+ En août 1832, Brutus de Villeroi teste un submersible avec coque en acier et de 3,20 m de long en baie de Noirmoutier.
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+ En 1844, après avoir inventé une cloche de plongée équipée d’un système de purification de l’air dans un milieu hermétiquement clos, le docteur français Prosper-Antoine Payerne (1806-1886) conçoit le premier véritable sous-marin avec un tel système capable de régénérer l’air. Baptisé le Belledonne, il est conçu avec des tôles de 7 millimètres d'épaisseur et doté d’un gros moteur à hélices. Sa forme se rapproche de celle d'un œuf, il mesure 9 mètres de long, 2,80 mètres de large et pèse près de 10 tonnes. En 1846, les premiers essais du sous-marin sont réalisés dans la Seine devant un public de 20 000 personnes. Par la suite, le Belledonne est utilisé pour la réalisation de travaux portuaires.
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+ Le 28 juin 1856, en Espagne, Narcís Monturiol i Estarriol plonge dans le port de Barcelone pour effectuer les premiers essais de l’Ictíneo, engin qu'il a conçu et fabriqué.
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+ Stefan Drzewiecki, un scientifique, journaliste, ingénieur et inventeur polonais qui a travaillé en Russie et en France a construit le premier sous-marin en 1881 et en 1888 à être produit en série, qui est à propulsion humaine et propulsion électrique.
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+ En France, le commandant Siméon Bourgois et l'ingénieur Charles Brun mettent au point en 1863 le Plongeur, premier sous-marin propulsé par un moteur à air comprimé. Long de 42,50 m, il déplace 420 tonnes et embarque sept membres d'équipage. Son autonomie et sa vitesse restent limitées, mais son plus grave défaut est une forte instabilité.
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+ Le 17 février 1864, pendant la guerre de Sécession, le CSS H. L. Hunley, un sous-marin confédéré propulsé par une hélice manuelle, devient le premier sous-marin à couler un navire ennemi en l'éperonnant pour y fixer une charge explosive déclenchée par un filin à distance de sécurité, le USS Housatonic, au large de Charleston ; il disparaît en mer sans pouvoir regagner la côte, coulé au moment où il éperonnait un navire, sa charge ayant explosé.
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+ Il construit le premier sous-marin en 1881 et en 1888 à être produit en série, qui est à propulsion humaine et propulsion électrique.
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+ Le premier sous-marin opérationnel à usage militaire est le « sous-marin Peral » (submarino Peral), conçu et présenté à l'Armada espagnole en 1885 par l'ingénieur militaire espagnol Isaac Peral y Caballero. Il est mis à flot le 8 septembre 1888. Mesurant 22 mètres de longueur pour un poids de 85 t, il pouvait accueillir un équipage de 12 hommes. La profondeur de plongée était de 80 m, pour une vitesse de 8 nœuds, 10 en surface. Propulsé par un double moteur électrique de 30 CV, il avait une autonomie d'environ 500 km / 65 heures. L'armement était constitué d'un lance-torpilles (capacité de trois torpilles). Les essais d'attaques de nuit furent couronnés de succès, ce qui ne fut pas le cas des essais en plein jour, le sous-marin se révélant facilement détectable. Le projet fut abandonné en 1892, les nouvelles autorités militaires ne croyant pas au concept. Laissé à l'abandon, il sera récupéré et restauré en 1929, et est toujours visible à Carthagène (Espagne).
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+
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+ Le premier sous-marin réellement opérationnel est le Gymnote de 1887, construit par les Français Henri Dupuy de Lôme et Gustave Zédé. Long de 17,80 m, large de 1,80, tirant d'eau 1,67 m à 28,362 en surface pour 31,166 en plongée, il est propulsé par un moteur électrique de 50 chevaux, atteint six nœuds en surface, 3,9 en plongée. Il est manœuvré par un équipage de cinq à six, voire sept, hommes. Il est armé de deux torpilles, et son rayon d'action est de 54 milles (en surface, mais seulement le tiers en plongée).
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+ Avec de fortes oppositions administratives et hiérarchiques, les LV Baudry Lacantinerie, Darrieus, Daveluy, Violette, entre autres, y ont mis au point les premiers Périscopes, Compas gyroscopiques, etc.
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+ En 1899, les deux sous-marins militaires français, successeurs du Gustave-Zédé, Le Français et l'Algérien, sont construits grâce aux fonds récoltés par une souscription nationale organisée par le journal Le Matin[3]
44
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+ À la fin du XIXe siècle, le perfectionnement de la torpille conduit au développement des torpilleurs puis, en réaction, des contre-torpilleurs, alors que les sous-marins restent difficiles à détecter et à détruire. On conçoit alors le submersible : un torpilleur, assez marin pour naviguer en surface, en haute mer à distance importante de sa base, et qui ne plonge que pour le combat.
46
+
47
+ En 1904, l'ingénieur français Maxime Laubeuf construit le Narval, équipé d'un périscope et de ballasts externes, il obtient la faveur de la marine de l'époque. C'est le premier sous-marin équipé d'une propulsion mixte : machine à vapeur en surface, moteur électrique en plongée. Tous les modèles ultérieurs suivront cette conception fondamentale, jusqu'aux sous-marins nucléaires.
48
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49
+ De 1914 à 1918, les submersibles fonctionnant grâce à une propulsion Diesel-électrique peuvent être engagés en grand nombre durant la guerre. Une batterie d'accumulateurs alimente un moteur électrique de propulsion. Les batteries sont rechargées par une génératrice entraînée par un moteur diesel, utilisable en surface. En 1944, les Allemands améliorent le schnorchel (invention hollandaise), un tube à air permet aux U-Boots d'utiliser leur moteur diesel à faible profondeur d'immersion, évitant ainsi de venir en surface où ils sont très vulnérables.
50
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51
+ À partir des années 1950, la propulsion nucléaire apparaît à bord des sous-marins, à la suite de l'USS Nautilus de 1954. Leur source d'énergie, le réacteur nucléaire est indépendant de l'atmosphère terrestre, il permet aux submersibles de devenir de véritables sous-marins.
52
+
53
+ Dès son origine, au début du XIXe siècle, les termes « bateau sous-marin » et « sous-marin » sont employés pour qualifier les premiers navires pouvant plonger sous la mer mais à des profondeurs, autonomies et vitesses très faibles. Si les performances se sont améliorées progressivement c'est seulement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce au perfectionnement du schnorchel et aux progrès accomplis par les ingénieurs allemands dans le domaine de la propulsion électrique en plongée des sous-marins de la Kriegsmarine, qu'il est apparu nécessaire de différencier ces navires : ceux naviguant surtout en surface et pouvant accessoirement plonger, de ceux de nouvelle génération dont l'autonomie sous l'eau est telle qu'ils remontent très rarement à la surface. On requalifie alors les premiers de conception ancienne, souvent construits avant guerre, de « submersibles », et les seconds, de « sous-marins ».
54
+
55
+ Actuellement, l'autonomie en plongée des sous-marins en service, même à propulsion classique, est telle que la qualification de « submersible » est inadaptée, et a fortiori pour les sous-marins à propulsion nucléaire, dont l'autonomie en plongée n’est limitée par rien si ce n’est la capacité de l’équipage à vivre dans la durée sous la mer[4].
56
+
57
+ Dans la marine nationale française (comme d'ailleurs dans toutes les marines du monde), le terme « submersible » n'est désormais plus utilisé.
58
+
59
+ La France possède actuellement dix sous-marins, tous à propulsion nucléaires, six SNA (Sous-marins nucléaires d'attaque) de la classe Rubis, et quatre SNLE (Sous-marins nucléaires lanceurs d'engins) de la classe Le Triomphant. Ces derniers constituent la composante essentielle de la force de dissuasion.
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+
61
+ Le sous-marin obéit à deux grands principes, le principe d'Archimède et le principe de Pascal qui s'appliquent à tout corps immergé.
62
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+ « Tout corps plongé dans un fluide au repos reçoit de la part de celui-ci une poussée verticale dirigée vers le haut, et de grandeur égale au poids du volume du fluide déplacé ».
64
+
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+ Si le poids du navire est inférieur au poids du volume d'eau du volume immergé, il flotte et si le poids du sous-marin est supérieur au poids du volume d'eau, il coule. Le sous-marin, pour plonger, remplit entièrement d'eau des ballasts pour que son poids soit à peu près égal à la poussée d'Archimède et affine ensuite son poids aux moyens de caisses de réglage (régleurs), lors d'une opération dite de « pesée ». En plongée, le sous-marin est dans l'eau comme un aérostat dans l'air ; on peut dire également qu'il flotte entre deux eaux. C'est pourquoi, à la conception, le poids du sous-marin est étudié avec précision pour définir le volume des ballasts. Une expérience de pesée est effectuée pour valider l'équilibre poids poussée en gîte et assiette nul en plongée statique pour valider les calculs de volumes et de masse ainsi que le module de stabilité : distance entre le centre de gravité et le centre de volume de préférence le centre de gravité est en dessous du centre de volume pour éviter que le massif ne serve de quille. Le volume des régleurs permet d'obtenir l'égalité entre le poids, variable en fonction de ses approvisionnements, et la poussée, également variable selon la densité de l'eau de mer[5]. Cette égalité est donc obtenue dans certaines limites de poids (celui des approvisionnements en vivres et en combustibles[6]) pouvant être embarqués et de la densité[7] de l'eau de mer, limites qui définissent le programme du sous-marin, c’est-à-dire son autonomie et les zones où il peut naviguer.
66
+
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+ Pour se déplacer dans le plan vertical (changer d'immersion), le sous-marin utilise sa propulsion et l'effet de la vitesse des filets d'eau sur ses barres de plongée[8].
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+
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+ « Sur la surface d'un corps immergé, s'exerce une pression, en bars, perpendiculaire à cette surface, dirigée vers l'intérieur et égale au nombre de dizaines de mètres d'immersion. Cette relation n'est valable que sur terre (gravité terrestre) ».
70
+
71
+ La coque du sous-marin est donc soumise à une pression croissante avec l'immersion qui tend à écraser la coque. Une coque épaisse, de forme générale cylindrique, résiste à cette pression et abrite personnel et matériel. Cette coque est construite en acier résistant et à très haute élasticité (capacité de la coque comprimée à revenir à son état initial). Son épaisseur est fonction de l'immersion maximale prévue ; il faut approximativement augmenter l'épaisseur de 10 mm pour gagner 100 m d'immersion.
72
+
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+ Compte tenu des considérations précédentes, les sous-marins possèdent :
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+
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+ Ils disposent également :
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+
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+ Les sous-marins militaires disposent en outre :
78
+
79
+ Les sous-marins sont généralement classés, d'une part selon leur utilisation (civile ou militaire), d'autre part selon leur mode de génération d'énergie et de propulsion (nucléaire ou conventionnelle), qui conditionne en grande partie leur conception.
80
+
81
+ Les utilisations non militaires des sous-marins restent très rares. Quatre utilisations civiles peuvent être trouvées : le transport maritime, la recherche océanographique, le sauvetage et l'utilisation comme « navire de services ».
82
+
83
+ Seuls deux cargos sous-marins ont été conçus à ce jour, le Deutschland et le Bremen, par l'Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, avec une capacité de 47 tonnes chacun. D'autres sous-marins ont été utilisés pour transporter des cargaisons, notamment les « vaches à lait » (sous-marins de ravitaillement) pendant la Seconde Guerre mondiale ou ceux employés par l'Union soviétique pour franchir le siège de Sébastopol en Crimée. Si d'autres projets ont existé, aucun n'a vu le jour, faute d'être suffisamment compétitif avec les navires cargo de surface : l'avantage théorique d'un cargo sous-marin est de pouvoir passer sous la calotte glaciaire.
84
+
85
+ Les sous-marins de recherche océanographique sont les successeurs des bathyscaphes utilisés pour explorer les grandes profondeurs. Leurs missions typiques incluent l'observation, la collecte d'échantillons et les mesures, mais ils peuvent aussi être affrétés pour des missions différentes comme l'intervention sur les épaves (identification de vieilles épaves comme pour le Titanic, inspection pour la lutte anti-pollution ou en cas de litiges comme avec le pétrolier Prestige) ou l'assistance à d'autres sous-marins en difficulté ; les sous-marins de sauvetages restent cependant l'apanage des forces militaires. Depuis les années 1950, environ une soixantaine de sous-marins de recherche a été construite, principalement aux États-Unis pour la recherche et le sauvetage militaire. En France, l'Ifremer utilise le Nautile et le Cyana ; l'Académie des sciences de Russie utilise le Mir.
86
+
87
+ L'industrie pétrolière et gazière utilise maintenant de petits sous-marins habités, en plus des drones et des ROV, en tant que navires de services sur les champs d'exploitation. Leurs tâches incluent l'observation et la collecte de mesures, le sauvetage sur place, l'aide à la pose de câbles et de tuyaux, le déploiement de plongeurs, et l'inspection des infrastructures sous-marines. S'il n'existe pour l'instant qu'une petite flotte de ces sous-marins, en opération surtout dans la mer du Nord, de nouvelles unités davantage spécialisées sont en construction.
88
+
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+ Depuis le début des années 2000, on recense l'utilisation par le crime organisé de semi-submersibles pour le trafic de stupéfiants. Ces appareils sont appelés « narco sous-marin », de l'anglais « narco submarine ».
90
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91
+ Lors de l'exposition nationale suisse de 1964, une des attractions était le Mésoscaphe Auguste Piccard, qui semble être le premier sous-marin touristique à avoir existé.
92
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+ Sous-marin de recherche océanographique à Monaco.
94
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+ Le sous-marin de tourisme Atlantis VII en surface.
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+ Le sous-marin de tourisme Atlantis IV en plongée.
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+ Intérieur du sous-marin de tourisme Atlantis VII.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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103
+ Les sous-marins militaires peuvent assurer une grande variété de missions, à l'opposé des premiers submersibles qui, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, n'étaient utilisés que pour couler les navires ennemis (et d'abord les navires de guerre, mais plus couramment en fait les navires de commerce !), mouiller des mines sous-marines et éventuellement interdire l'accès ou la sortie d'un port. Les missions des sous-marins militaires modernes incluent la lutte anti-navires de surface, la lutte anti-sous-marine, l'infiltration de forces spéciales, l'attaque de cibles à terre, l'escorte des groupes de combat et notamment des groupes aéronavals, la collecte de renseignements, la dissuasion nucléaire et les opérations de recherche et de sauvetage. Des navires de surface spécialisés, les ravitailleurs de sous-marins, servent à leur maintenance et à leur ravitaillement hors de leur port d'attache.
104
+
105
+ Les sous-marins militaires se répartissent actuellement dans les types suivants :
106
+
107
+ Les sous-marins militaires sont généralement répartis en classes, séries de sous-marins aux caractéristiques identiques ou très proches.
108
+
109
+ Au XXe siècle, plus de 5 800 sous-marins militaires ont été construits, dont 1 109 par la Russie / URSS, soit 19 %[13].
110
+
111
+ Au 2 mars 2010, un site spécialisé américain recensait 353 sous-marins militaires (hors sous-marins de poche) en service totalisant 1 669 118 tonnes et 97 autres en construction ou en commande totalisant 403 000 tonnes dans 39 marines de guerre[14].
112
+
113
+ Sur ces compétiteurs, seuls 6 ont remporté un ou plusieurs marchés à la vente sur la période 2000-2014. Ainsi, sur la base de ces contrats attribués, quatre cercles d’industriels se dégagent :
114
+
115
+ (TKMS)
116
+
117
+ BAE Systems Submarines (en)
118
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119
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120
+
121
+ Le USS Seawolf américain, sous-marin nucléaire d'attaque de la classe Seawolf.
122
+
123
+ Le Redoutable, premier sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) français qui donna son nom à une classe de 6 SNLE.
124
+
125
+ Sous-marin russe lanceur de missiles de croisière, de classe Oscar, en 1986.
126
+
127
+ Le DSRV américain Mystic
128
+
129
+ Sous-marin soviétique à propulsion classique numéro 480, classe Foxtrot à Zeebrugge
130
+
131
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
132
+
133
+ On distingue également les sous-marins selon leur système énergétique, avec d'une part les sous-marins à propulsion nucléaire, et d'autre part les sous-marins dits « classiques » ou « conventionnels ».
134
+
135
+ Les sous-marins nucléaires disposent d'un réacteur nucléaire dont la chaleur produite est utilisée pour générer de la vapeur d'eau actionnant :
136
+
137
+ La « propulsion nucléaire »[19] a fait son apparition dans les années 1950 avec le USS Nautilus ; elle a depuis été massivement adoptée sur les sous-marins des grandes forces navales, à savoir les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni ; la Chine possède aussi quelques sous-marins nucléaires et l'Inde prévoit de s'en doter. L'utilisation de l'énergie nucléaire permet de rester plusieurs mois en immersion ; l'autonomie n'est limitée que par les vivres et le moral de l'équipage.
138
+
139
+ Les sous-marins classiques ont une propulsion électrique, dont l'énergie est fournie par des batteries rechargées par des moteurs Diesel en surface ou à l'immersion périscopique au schnorchel, dispositif assurant l'alimentation en air du moteur au moyen d'un tube hissable et l'évacuation à faible immersion des gaz d'échappement : l'autonomie en plongée (sans marche au schnorchel) est très limitée par la vitesse (quelques heures à grande vitesse à quelques jours à vitesse très lente).
140
+
141
+ Certains pays (Suède, Allemagne et France notamment) ont conduit des recherches pour développer des sous-marins anaérobies, c'est-à-dire dont le moteur peut se passer d'oxygène. Ils peuvent utiliser une pile à combustible comme pour les récents Type 212 allemands, ou des turbines à vapeur fonctionnant à l'éthanol comme sur le Type Scorpène français destiné à l'exportation.
142
+
143
+ Les sous-marins à propulsion humaine sont des véhicules sous-marins essentiellement utilisés dans les programmes de recherche universitaire.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Panthera tigris
2
+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Statut de conservation UICN
6
+
7
+ EN A2bcd+4bcd; C1+2a(i) : En danger
8
+
9
+ Statut CITES
10
+
11
+ Le Tigre (Panthera tigris) est une espèce de mammifère carnivore de la famille des félidés (Felidae) du genre Panthera. Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, il est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres. L'espèce est divisée en neuf sous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement. Superprédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles. Jusqu'au XIXe siècle, le tigre était réputé mangeur d'hommes. La structure sociale des tigres en fait un animal solitaire ; le mâle possède un territoire qui englobe les domaines de plusieurs femelles et ne participe pas à l'éducation des petits.
12
+
13
+ Très polyvalent en termes d'habitat, le tigre se rencontre dans toute l'Asie, bien que son aire de répartition se soit fortement réduite. L'espèce est considérée comme en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature et est protégée sur l'ensemble des pays où elle vit. Chassées jusqu'au milieu du XXe siècle, les populations de tigres ont fortement décru, passant d'un effectif estimé à 100 000 individus en 1900 à environ 3 500 tigres, la majorité vivant en Inde. La réduction de son habitat et le braconnage alimentant la médecine traditionnelle chinoise sont les principales menaces pesant sur l'espèce.
14
+
15
+ « Roi des animaux » et signe zodiacal chinois, le tigre est également très présent dans la mythologie hindoue, servant de monture à Durga. Figure emblématique représentant la force et la férocité, ce félin est dépeint dans de nombreux tableaux, et a figuré dans de nombreuses œuvres musicales et littéraires : Shere Khan du Livre de la jungle de Rudyard Kipling ou encore Hobbes dans la bande dessinée Calvin et Hobbes.
16
+
17
+ Le tigre est le plus grand félin sauvage, c'est également le plus gros prédateur sur la terre ferme derrière l'ours kodiak et l'ours polaire. Ce félin a un corps plus long que celui du lion, ce qui le fait paraître beaucoup plus massif. Les mensurations du tigre varient fortement d'une sous-espèce à l'autre : un tigre de Sumatra mâle ne pèsera pas plus de 140 kg pour 2,3 mètres de longueur totale tandis qu'un tigre de Sibérie peut atteindre les 300 kg pour 3,3 mètres de long[1]. La hauteur au garrot du tigre peut ainsi varier de 0,85 à un mètre, sa longueur totale avec la queue de 2 à 3,7 mètres et sa masse de 65 à 300 kg[2]. Le record de masse est détenu par un tigre de Sibérie abattu en 1950 : il pesait 384 kg[3].
18
+
19
+ Les oreilles du tigre sont arrondies, leur face externe est noire avec une large tache blanche au milieu (cela permet aux petits de repérer et donc de suivre leur mère dans la jungle). Les pupilles sont rondes, l'iris est de couleur dorée à verte, bleue pour le tigre blanc (forme leucique chez le tigre). Le nez est rose avec quelquefois des taches noires, les vibrisses sont abondantes sur un museau court. Le front est bombé. Le cou est recouvert d'une fourrure beaucoup plus dense et épaisse formant une collerette, surtout chez le mâle. Les canines du tigre sont les plus longues de tous les félins actuels : elles peuvent atteindre une longueur de neuf centimètres. Comme tous les membres du genre Panthera, l’os hyoïde est partiellement ossifié, ce qui lui permet de rugir, un rugissement qui va jusqu'à 1 km à la ronde[4]. Ses griffes peuvent mesurer jusqu'à 10 cm de long[5] et sont rétractiles.
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+ Le tigre possède une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, la poitrine, la gorge ainsi que sur les joues, la mâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon les sous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code-barres » pour le tigre[6]. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. En hiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour le Tigre de Sibérie et le Tigre de la Caspienne[7],[2]. La queue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité.
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23
+ Le tigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés en Inde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs[1]. La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutation autosomale récessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment le chat domestique et le lapin[8]. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été rapportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante[9].
24
+
25
+ Le tigre doré, ou golden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures[10].
26
+
27
+ Des tigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en octobre 1992. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'un gène Agouti et ne constitue pas un cas de mélanisme[7].
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+ Deux tigres blancs.
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+ Tigre doré.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Un tigre marchant au pas fait des foulées de 55 à 80 cm de long. La trace de patte mesure 10 à 14 cm de large et 16 cm de long[11]. C'est un excellent nageur. Il traverse facilement les cours d'eau larges de 6 à 8 km, le record étant détenu par un tigre de Sumatra ayant traversé un bras de mer de 29 km de large[7]. Le tigre peut courir à la vitesse maximale de 50 km/h, mais sur de très courtes distances, de l'ordre de vingt mètres[12].
36
+
37
+ La lignée des panthères, les Pantherinae, a divergé il y a 10,8 millions d'années de l'ancêtre commun des Felidae, puis il y a 6,4 millions d'années, la lignée des panthères nébuleuses Neofelis et celle des Panthera[13]. Le plus vieil ancêtre commun aux Panthera dont on possède des fossiles est Panthera palaeosinensis, qui vivait au début du Pliocène et qui forme la base du clade des Panthera[14].
38
+
39
+ Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à la panthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années[15],[Note 1]. Panthera zdanskyi est découvert en 2004 dans le gisement fossile de Longdan dans la province de Gansu en Chine. Ce fossile est daté d'il y a 2,55 à 2,16 millions d'années (début du Pléistocène). L'analyse cladistique montre que P. zdanskyi est le taxon frère du tigre et conduit à penser que le berceau du tigre moderne se situe au début du Pléistocène dans le nord-ouest de la Chine[14]. Les plus vieux fossiles de tigre sont des fragments de maxillaires et de mandibules datés du Calabrien (milieu du Pléistocène) et découverts en Chine[14].
40
+
41
+ Depuis la Chine, le territoire du tigre se serait ensuite étendu sur les îles de la Sonde puis vers l'Inde. Des preuves fossiles de sa présence au Japon et sur l'île de Bornéo ont également été retrouvées[16]. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcan Toba à Sumatra, ce qui peut expliquer la faible diversité génétique de l’espèce actuelle[13].
42
+
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+ Panthera leo - Lion
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+
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+ Panthera pardus - Léopard
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47
+ Panthera onca - Jaguar
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+ Panthera tigris - Tigre
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+
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+ Panthera uncia - Panthère des neiges ou once
52
+
53
+ La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livre Systema Naturae. L'espèce Panthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni)[17]. La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008[18] puis par des fondations de protection du tigre comme Save the tiger fund ou 21st Century Tiger[19]. La base de données NCBI ne reconnaît quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes[20] et celle du SITI est restée au modèle à huit sous-espèces[21]. Les recherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible[22],[Note 2].
54
+
55
+ Les neuf sous-espèces présentées ici sont celles reconnues par l'UICN, parmi elles on compte trois sous-espèces éteintes :
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+ Tigre de Sibérie.
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+
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+ Tigre de Chine méridionale.
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+ Tigres d'Indochine.
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+
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+ Tigres de Malaisie.
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+
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+ Tigre de Sumatra.
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+
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+ Tigre du Bengale.
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+
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+ † Tigre de la Caspienne.
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+ † Tigre de Bali
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+ † Tigre de Java
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
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+ Des croisements en captivité ont eu lieu entre tigre et lion. Le ligre est le fruit du croisement entre un lion et une tigresse, le tigron celui d'un tigre et d'une lionne.
78
+
79
+ Le ligre est en général plus grand que ses deux parents tandis que le tigron est plus petit. Ils possèdent des caractères physiques à mi-chemin entre ceux de leur père et ceux de leur mère et sont capables autant de rugir que de feuler. Selon le site Messybeast, la différence de taille entre le ligre et le tigron est due à un gène soumis à empreinte, c'est-à-dire un gène qui s'exprime différemment selon le sexe[24],[Note 3]. Les ligres et tigrons femelles sont parfois fertiles avec l’une des espèces dont ils sont issus. Ces croisements ne peuvent se produire qu’en captivité car tigres et lions ne se rencontrent que très peu dans la nature[25]. Souvent issus de croisements forcés pour obtenir un félin « hors norme », ces hybrides, sans utilité pour la conservation des espèces, souffrent souvent de problèmes de santé physique et mentale[26].
80
+
81
+ Le dogla serait le croisement entre un léopard mâle et une tigresse et le tigard le croisement entre un tigre et un léopard femelle[27].
82
+
83
+ Solitaire, le tigre n'aime pas partager son territoire, surtout entre mâles. Le tigre mâle possède un territoire qui englobe deux à trois domaines réservés aux femelles, le record étant de sept femelles sur le territoire d'un mâle[29]. Les mâles parcourent leur territoire régulièrement et le parcours complet peut prendre plusieurs semaines[30].
84
+
85
+ Tous les tigres, mâles ou femelles, marquent leur territoire avec leur urine ou leurs excréments. Afin d'éviter les intrus, ils peuvent également signaler leur présence en griffant l'écorce des arbres. En dehors des périodes de reproduction, ou lorsque la femelle élève sa progéniture, les rencontres sont évitées : Kailash Sankhala a observé qu'un couple de tigres dans un même enclos du zoo de Delhi n'empruntaient jamais les mêmes chemins et avaient des zones séparées dans leur espace pourtant réduit en dehors du cycle œstral de la femelle[31].
86
+
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+ On rapporte quelques exceptions à la solitude des tigres : ce sont souvent des mâles qui restent près des femelles, et qui parfois acceptent de partager une proie. De jeunes tigres issus d'une même fratrie s'allient parfois pour capturer de plus grosses proies. Toutefois, ces comportements ne sont pas fréquents, et les rencontres entre tigres se réduisent souvent à la période de reproduction[32].
88
+
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+ Le tigre possède souvent plusieurs tanières sur son territoire, et il utilise la mieux adaptée à ses besoins du moment. Le territoire d'un tigre varie énormément selon la disponibilité des proies. Par exemple, dans certaines régions d'Inde ou du Népal, où les proies sont abondantes, le territoire des mâles couvre entre 30 et 72 km2 et celui des femelles peut être inférieur à 20 km2. Mais en Sibérie, où les proies sont rares, il faut 800 à 1 000 km2 de territoire pour un mâle et jusqu'à 400 km2 pour une femelle[28].
90
+
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+ Le tigre a un grand répertoire de vocalisations, différentes selon leur utilisation : indication de présence, appel d'une femelle, cri d'attaque… Les feulements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance[33], ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès[33].
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+
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+ Une des vocalisations du tigre reste encore « inexplicable » : il s'agit d'une sorte de « pook », qui ressemble au cri du sambar. Sa fonction est encore inconnue[33].
94
+
95
+ Le tigre pousse aussi un « ouff » nasal, une sorte de renâclement : ce cri amical porte le nom allemand de prusten. Dans la nature, il est émis lorsque deux tigres se rencontrent sur un territoire neutre. Ce son n'est émis que par quatre autres félins : la Panthère des neiges, le jaguar[33], la Panthère nébuleuse continentale et la Panthère nébuleuse de la Sonde.
96
+
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+ Les tigres ne ronronnent que lors de l'expiration, alors que les félinés ronronnent également à l'inspiration.
98
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99
+ Le tigre est un prédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée[29]. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité[34]. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge.
100
+
101
+ Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant les vertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer[29]. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêche de se relever[35]. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher[28]. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble[29] : dans le parc national de Ranthambore en Inde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare[28].
102
+
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+ Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans le parc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans les forêts denses du parc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite[36].
104
+
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+ Une tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an[36]. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours[28]. Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime[35]. Il est assez fort pour traîner des proies qui pèsent cinq fois son poids.
106
+
107
+ Animal carnivore, le tigre se nourrit uniquement de viande. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilogrammes), il s'attaque principalement aux sangliers et aux cerfs[29]. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut le gaur, le sambar, le buffle, cerf axis, le singe, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux porcs-épics, mais aussi à des proies plus grosses comme des ours, des léopards, de petits rhinocéros et des éléphants[29] ou des crocodiles[30].
108
+
109
+ Le tigre s'en prend parfois aux ours, surtout les ours bruns d'Oussouri et les ours lippu, plus rarement aux ours noirs. Les deux forces de la nature sont très similaires au niveau de la taille et du poids, ce qui rend la tâche difficile pour tuer l'autre.
110
+
111
+ Les seuls animaux capables de tuer un tigre mâle adulte sont le crocodile de mer, le python réticulé, l'ours et une meute de loups ou de dholes. Mais généralement, le tigre n'a pas de prédateurs à l'âge adulte.
112
+
113
+ Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres félins de grande taille.
114
+
115
+ Prédateur opportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer au bétail, ni à une charogne[32]. Si nécessaire, il peut aussi se montrer cannibale[32].
116
+
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+ Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation de mangeur d'hommes, notamment en Inde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.
118
+
119
+ Les cas célèbres de tigres mangeurs d'homme ne manquent pas. La tigresse surnommée « la mangeuse d'homme de Champawat » qui fut abattue par le chasseur Jim Corbett en 1907 avait tué pas moins de 438 personnes[12] en huit ans[28]. Depuis le début du XXe siècle, les victimes sont beaucoup moins nombreuses, mais dans les années 1950, on compte près de 5 000 morts par an[12].
120
+
121
+ Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte des canines, essentielles lors de la mise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté par Jim Corbett, est corroboré par un témoignage de Pierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humaine[12]. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme[12].
122
+
123
+ Les Sundarbans, essentiellement composées de forêts de mangroves situées à l'embouchure du Brahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées[29], et on compte chaque année une cinquantaine de victimes[28]. Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'un masque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos[28].
124
+
125
+ La période de reproduction peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, mais il y a un pic d'occurrence qui varie selon la zone géographique[Note 4]. Durant l'œstrus qui dure plus de neuf jours[1], la femelle signale sa présence par des gémissements et des rugissements répétés accompagnés d'un marquage olfactif plus fréquent. Lors de la cour, les contacts sont fréquents : les tigres se mordillent la gueule, se frottent l'un contre l'autre. Lorsque la femelle est prête, elle adopte la position typique des félins : elle s'assied, les pattes avant allongées devant elle et les pattes arrière à demi-pliées, le mâle la pénètre et la saisit par la peau du cou lors de l'éjaculation. Enfin, la tigresse se dégage violemment et se retourne fréquemment contre le mâle, avant d'entamer une période de repos[37]. L'accouplement est bref mais peut se répéter plusieurs fois par jour[38].
126
+
127
+ La femelle met au monde dans un endroit isolé[Note 5] deux ou trois petits en moyenne (sept au maximum) après 93 à 114 jours (soit entre 3 et 4 mois environ) de gestation[1]. L'intervalle entre deux naissances est en général de 10 à 20 minutes. Entre chaque mise bas, la tigresse mange le cordon ombilical, l'amnios et le placenta[37]. Les jeunes tigres restent aveugles jusqu'à six à quatorze jours ; ils pèsent à la naissance de 750 à 1 600 g. C'est la femelle qui s'occupe de l'éducation des petits ; le tigre ne participe pas à leur éducation. La tigresse n'hésite pas à les déplacer fréquemment d'une tanière à l'autre pour les protéger d'éventuels prédateurs. Ils commencent à jouer dès un mois[39] ; la tigresse ne laisse pas sa portée toucher à de la viande avant quarante jours et le sevrage a lieu à deux mois[37].
128
+
129
+ Les jeunes restent avec leur mère pour apprendre à chasser. Contrairement aux lions, les jeunes tigres mangent en premier et ce n'est que lorsqu'ils sont rassasiés que la tigresse entame son repas. La tigresse se montre également très protectrice et éliminera ou évitera tout danger (tigres mâles, y compris le père, hommes, etc.) Vers un an, les jeunes sont capables de chasser seuls[39]. Les conflits autour des proies se multiplient vers dix-huit à vingt-et-un mois et les mâles sont les premiers à quitter le cercle familial, suivis par les femelles[37].
130
+
131
+ Dans la nature, les tigres atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de trois ou six ans pour les mâles et aux alentours de trois ans pour la femelle[1]. Le tigre ne peut plus se reproduire à partir de quatorze ans[40]. La mère retourne en cycle œstral dix-huit à vingt mois après la naissance des jeunes tigres[37]. Une étude faite au parc national du Chitwan, au Népal, a révélé une mortalité infantile de 34 % pour les jeunes de moins d'un an et de 29 % pour la deuxième année. Pour la première année, 73 % des décès étaient dus à la perte de la portée entière pour cause d'inondation, d'incendie ou d'infanticide. Cette dernière raison est d'ailleurs la cause principale de mortalité des tigres de moins d'un an ; les jeunes tigres sont parfois tués par les autres mâles qui viennent s'emparer du territoire de leur père[7]. Pour la deuxième année, la perte d'une portée entière est beaucoup plus rare : elle atteint 29 % des décès[41],[40]. La durée de vie d'un tigre est estimée à 26 ans en captivité et à 15 ans en liberté[1].
132
+
133
+ Le tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents[29]. Des forêts humides tropicales aux bois de conifères et de bouleaux de Russie d'Extrême-Orient en passant par les mangroves, des Sundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri[29]. En 2008, au Bhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres[29], des empreintes et des photographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur des altitudes plus élevées soit en raison du réchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent[42].
134
+
135
+ L'aire de répartition du tigre a fortement régressé depuis le XIXe siècle. Elle s'étendait de l'est de la Turquie à l'Extrême-Orient russe, ainsi que sur les îles de Sumatra, de Java et de Bali. Elle recouvrait donc presque toute l'Asie, à l'exception de la chaîne de l'Himalaya.
136
+
137
+ Aujourd'hui, les derniers tigres ne survivent plus que dans quatorze pays : l'Inde, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, la Malaisie, l'Indonésie (île de Sumatra), la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord. Les populations de la péninsule indochinoise sont disjointes.
138
+
139
+ L'espèce a perdu 93 % de son aire de répartition originelle[43].
140
+
141
+ C'est en Inde que les tigres sont les plus nombreux[29] bien que la plupart y aient disparu lors des vingt-cinq dernières années. L'Inde abrite environ la moitié de la population mondiale de tigres sauvages. Le recensement national de 2010 fait état d'un maximum de 1 909 bêtes, soit 20 % de plus par rapport à 2006. Selon la majorité des spécialistes, cette information, aussi positive soit-elle, reflète davantage l'amélioration des méthodes de recensement, souvent approximatives, que l'augmentation réelle du nombre de tigres. Pour le parc national de Kaziranga, des estimations officielles mentionnent entre 90 et 100 individus, ce qui constitue peut-être la plus dense concentration au monde.
142
+
143
+ Le tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes de dholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres[44].
144
+
145
+ La chasse aux trophées a été une cause importante de régression du tigre au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La chasse au tigre était en effet un sport apprécié des colons et des maharadjahs. Des battues étaient organisées durant lesquelles les tigres avaient bien peu de chance de survivre. Le tigre, animal craint pour sa force et sa cruauté supposée, était le prédateur à tuer pour sa gloire personnelle. Le félin était également un mangeur d'homme, et cette chasse intensive visait aussi à réduire sa population[45].
146
+
147
+ Le commerce des peaux a également accéléré cette chasse. Au début du XXe siècle, une peau valait 200 roupies, et un tapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues comme souvenirs dans les grandes villes indiennes aux touristes européens[46]. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées[47].
148
+
149
+ La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin. Le braconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations.
150
+
151
+ Le tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de la pollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espaces fragmentés, ont du mal à se rencontrer et reproduire.
152
+
153
+ Les incendies de forêts, l'utilisation de poison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce.
154
+
155
+ En Asie, on utilise certaines parties du corps du tigre, comme ses os, ses yeux, son pénis et ses dents[48] pour fabriquer des remèdes traditionnels, conformes aux mythes et croyances des populations, générant jusqu'à 3,5 millions d'euros par an[48]. Leur efficacité n'est pas établie, et ces pratiques contribuent à accélérer la disparition de l’espèce[49],[50]. Le trafic d'os a diminué en Inde et en Russie[51]. En Chine, il est interdit depuis 1993 d'utiliser des extraits de tigre dans la pharmacopée et l'os de sailong a remplacé l'os de tigre. À Taïwan, 59 % des pharmacies fournissaient des préparations à base d'os de tigre au début des années 1990 et ne sont plus que moins de 1 % à le faire fin 2009. Mais au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Birmanie et au Viêt Nam, la lutte contre le braconnage est très faible et les marchés persistent[51].
156
+
157
+ Des propriétaires de fermes en Chine souhaiteraient pouvoir commercialiser les os et les peaux des tigres d'élevage morts[51]. Le WWF estime que de braconner des animaux sauvages reviendrait moins cher que d'exploiter les animaux d'élevage et qu'au contraire il faut « empêcher, par tous les moyens, l'élevage en captivité des tigres à visée mercantile »[52].
158
+
159
+ En 1969, le directeur du zoo de Delhi déclare que « Le tigre est sur le point de disparaître ! »[53]. La chasse au tigre devient interdite en 1970, mais c'est en 1973 que le Projet Tigre est lancé par Indira Gandhi en Inde[54] : les parcs nationaux sont transformés en réserves, dont il est interdit d'accéder au cœur, afin de réserver un centre de reproduction au tigre. Des zones tampons, où les autorités réglementent le passage, sont aménagées. Le programme fonctionne : dans les années 1980, les autorités indiennes annoncent que les populations de tigre ont plus que doublées[54]. Toutefois, le projet s'essouffle après la mort de Gandhi en 1984 : les pressions populaires pour exploiter les forêts sur les politiciens locaux réduisent les zones tampons, pressions d'autant plus écoutées que le pouvoir se décentralise de New Delhi et que les populations s'accroissent, réclamant toujours plus d'espace. Les résultats du Projet Tigre sont aussi critiqués : le comptage des tigres se faisait par l'identification des empreintes des pattes, méthode peu précise, et les administrateurs avaient tendance à gonfler leurs résultats pour justifier l'argent versé par l'État[54].
160
+
161
+ À partir de 1986, on découvre avec surprise que les tigres « disparaissent » : on prend alors conscience du braconnage à des fins de pharmacopée traditionnelle chinoise. Ce n'est en effet qu'à partir de la fin des années 1980 que le braconnage fait surface : jusqu'à présent, les tigres de Chine « suffisaient » à répondre à la demande. Il est difficile de chiffrer l'impact du braconnage sur les populations de tigre indien, la Wildlife Protection Society estime que 94 tigres sont tués en 1994 et 116 en 1995[54]. De plus, le braconnage des tigres est lié à celui du chiru, une antilope tibétaine dont la laine est très prisée : les os de tigre sont échangés contre la laine de chiru récupérée sur la carcasse[54]. La révélation du braconnage provoqua une crise au sein de la communauté des conservateurs : tous les efforts menés semblaient vains, le trafic d'os de tigre se perpétuant aussi en Indochine et en Sibérie. Après de nombreuses querelles entre partisans de la conservation in situ et ex situ, après diverses propositions peu réalistes[Note 6], des actions internationales furent menées[55] :
162
+
163
+ En 2010, treize chefs de gouvernement ainsi que Vladimir Poutine et Robert Zoellick (président de la Banque mondiale) se réunirent pour allouer un fonds de 350 millions de dollars à la conservation du tigre[58].
164
+
165
+ Dans certaines régions, soit parce que l'Homme fréquente plus des forêts qui se réduisent, soit parce que la forêt gagne du terrain près de certaines zones habitées, les accidents ont augmenté[59]. Là, une des pistes de travail est de réduire le risque de conflit Homme-tigre. Pour cela, dans les plaines centrales du Népal où trente-six tigres tué 88 personnes en 27 ans (de 1979 à 2006), des chercheurs ont étudié les facteurs écologiques des zones où le tigre a attaqué ou tué des hommes. Ils ont aussi étudié la sociologie des zones où les hommes tuent des tigres mangeurs-d'homme ou réputés tels. Ceci a permis de mieux d'identifier (à partir de 28 années de données) les activités humaines à risque ou rendant les gens vulnérables aux attaques. Chaque lieu où un tigre a tué un humain a été visité et étudié avec un membre de la famille de la victime ou un de ses amis. On a ainsi montré que 66 % des attaques de tigres ont eu lieu près de la lisière (à 1 km au plus) et pour le reste dans les forêts dégradées et intactes. Il n'y a pas plus de mâles que femelles qui ont attaqué des humains. 56 % des tigres examinés présentaient des déformations physiques. La mortalité humaine tendait à augmenter significativement (passant d'une moyenne de 1,2 (± 1,2) personnes par an avant 1998 à 7,2 (± 6,9) par an de 1998 à 2006), et 10 fois plus dans la zone tampon depuis 1998 en raison de la restauration des forêts. Près de la moitié des personnes tuées étaient à la recherche d'herbe pour le fourrage. Des stratégies visant à réduire le risque de rencontre entre l'homme et le tigre ont pu être proposées ; comme la participation des communautés locales à la gestion et à la conservation du tigre pour mieux atténuer les conflits homme-tigre. Les villageois qui aident à poser des collier émetteur et suivre des tigres dangereux participeront mieux au suivi télémétrique[60] du tigre à long terme et à la prévention pour éviter les conflits estiment ces chercheurs.
166
+
167
+ L'ensemble des sous-espèces de tigre est classé en annexe I de la CITES depuis 1975, excepté le tigre de Sibérie qui appartenait à l'annexe II de la CITES jusqu'en 1987[61], ce qui signifie que son commerce est interdit sauf autorisation exceptionnelle[Note 7].
168
+
169
+ L'espèce est également considérée comme En danger (EN) par l'UICN depuis 1986[18]. Les sous-espèces peuvent avoir un statut différent : le tigre de Sibérie fut considéré comme En danger critique d'extinction (CE) de 1996 à 2008 avant de retrouver son statut d'En danger[62], le tigre de Chine et le tigre de Sumatra sont considérés comme En danger critique d'extinction depuis 1996[63],[64], et les tigres de la Caspienne, de Bali et de Java sont considérés comme Éteints (EX).
170
+
171
+ Le tigre est protégé par la législation nationale de l'ensemble des pays où il est présent à l'état sauvage[39].
172
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+ En 1900, on estime que la population de tigre atteignait 100 000 individus dont 40 000 en Inde[39]. Pour que le bassin génétique d'une espèce soit viable, il ne faut pas que sa population diminue en dessous de 5 000[65]. En 2008, leur population est estimée par l'Union internationale pour la conservation de la nature entre 1 361 et 2 056 spécimens aptes à la reproduction[18] dont 1 411 individus en Inde[66].
174
+
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+ En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement, selon le WWF.
176
+
177
+ En 2014, Des recensements réguliers étaient déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres étaient annoncés pour le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine, mais la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Myanmar, le Laos, le Cambodge et le Vietnam n’avaient pas encore entrepris de comptage. Trois opérations de comptages étaient prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022[67].
178
+
179
+ En 2015, pour la première fois, l'estimation de la population mondiale de tigre est en hausse (annonce réalisée en 2016), avec 3 890 tigres - ce chiffre restant à manier avec prudence. L'Inde en abrite plus de la moitié, avec 2 226 tigres[68].
180
+
181
+ Actuellement, il y a en Inde vingt-trois réserves naturelles spécialement créées pour la préservation du tigre. Au Népal, trois réserves peuvent prétendre à héberger des tigres : il s'agit du parc national royal de Chitwan et des réserves royales de faune de Bardia et de Shukla Phanta. Le tigre est présent dans dix-neuf réserves en Thaïlande, quatorze aires protégées du Viêt Nam, cinq réserves à Sumatra[39], trois réserves en Russie et une en Chine[39].
182
+
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+ Bhoutan
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+
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+ Chine
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+ Inde
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+
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+ Indonésie
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+ Népal
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+
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+ Russie
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+
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+ Viêt Nam
196
+
197
+ Parmi les mesures prises pour protéger les tigres, on peut citer la création d'une plantation de bois de chauffage et de bois d'œuvre par le WWF, l'Association des usagers de la zone tampon et le parc national du Chitwan, afin de limiter l'utilisation des ressources forestière du parc par les villages environnant. Ainsi, la pression sur l'environnement du tigre est allégée et les rencontres homme/tigre plus rares[53]. Mais la cohabitation n'est pas aussi harmonieuse partout. En 2002, ce n'est que grâce à l'intervention du WWF que le Kelantan ne s'est pas lancé dans une campagne d'éradication du félin[72]. En Inde, lorsque des tigres s'attaquent à du bétail, les éleveurs touchent une compensation. Mais celle-ci, de faible valeur et versée tardivement, est peu efficace[73]. Enfin, des déplacements d'animaux peuvent être envisagés, comme à Sumatra après la mort de six personnes à la suite d'attaques de tigres, mais la méthode n'a pas encore prouvé son efficacité[73].
198
+
199
+ L'élevage conservatoire permet de maintenir une population de tigres vivante quoi qu'il arrive à la population sauvage, mais également, grâce à l'affection du public pour cette espèce de soutenir les programmes de protection in situ : par exemple, la campagne Tigre, troisième campagne de protection de la vie sauvage menée par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), a permis de récolter plus de 700 000 € pour l'association 21st Century Tigers[74]. Une autre action des zoos est de permettre des actions de recherche sur le tigre afin de mieux connaître sa biologie. Toutefois, les tentatives de réintroduction de tigres nés en captivité n'ont pas été couronnées de succès[65].
200
+
201
+ Afin de garder l'espèce en vie de façon pérenne, les zoos s'organisent pour maintenir la variabilité génétique des spécimens captifs. Le tigre de Sibérie et celui de Sumatra font l'objet d'un programme européen d'élevage (EEP)[75]. Ces deux sous-espèces ainsi que la sous-espèce indochinoise font également partie d'un programme américain pour les espèces menacées (SSP)[76].
202
+
203
+ Le tigre se reproduit très bien en captivité, ce qui conduit certains zoos à utiliser des moyens de contraception pour réguler les populations, et parfois l'euthanasie[77]. Il est probable que les tigres en captivité soient plus nombreux que les tigres sauvages, si on prend en compte les individus issus d'hybridation entre sous-espèces. En 2004, le studbook international compte 660 tigres[74]. Le 19 mars 2009, un peu plus de 1 400 tigres sont inscrits sur la base ISIS : parmi ceux-ci, plus de 400 tigres de Sibérie, presque 300 tigres du Bengale, plus de 200 tigres de Sumatra et une cinquantaine de tigres de Malaisie et de tigres d'Indochine et pour finir, 390 tigres à l'origine non spécifiée ou issus d'hybridation[78].
204
+
205
+ Les tigres sont également des animaux très prisés dans les zoos privés, où les conditions de détention sont parfois contraires aux droits des animaux : ces tigres souffrent souvent de problèmes nutritionnels ou font l'objet d'un élevage intensif[74]. Les ménageries des cirques contiennent également de nombreux tigres pour les spectacles de domptage : les conditions de détention de ces animaux sont également décriées par les associations de droit des animaux, qui dénoncent des cages trop exiguës et des méthodes de dressage violentes[79]. Toutefois, des parcs pour animaux retraités du cirque existent, comme celui du cirque Pinder[80].
206
+
207
+ Enfin, il existe des centres d'élevage en captivité dont la seule préoccupation est d'accroître le nombre de ces félins à des fins commerciales : par exemple, un tigre blanc peut se vendre à 60 000 $[81]. En Chine, ces centres d'élevage, couramment appelés « fermes d'élevage », sont apparus lors de l'interdiction du commerce de parties de tigre en 1993. Il s'agissait alors d'un investissement spéculatif dans l'espoir que cette interdiction soit levée ; ils pratiqueraient le trafic d'os et d'organes de tigres[82]. Les quelque 5 000 tigres ainsi élevés étant devenus un gouffre financier, les propriétaires de ces fermes d'élevage ont alors fait pression pour que l'interdiction soit levée, au moins uniquement pour la Chine, mais la CITES a rejeté leur demande lors de la 14e réunion des Parties en 2007[83].
208
+
209
+ En 2016, il est estimé qu'il y a plus de 5000 tigres domestiques rien qu'aux États-Unis, soit plus que les 3890 tigres sauvages estimés dans le monde[84].
210
+
211
+ La femelle du tigre est la « tigresse ». Le terme « tigreau » est proposé par l'office québécois de la langue française pour désigner le petit du tigre[85],[Note 9], mais ne figure pas dans la plupart des dictionnaires[Note 10].
212
+
213
+ Le mot « tigre » dérive du grec ancien τίγρις via le latin tigris. Le mot grec lui-même dériverait du persan ancien tigrâ signifiant « flèche » (du radical tij qui signifie « aiguiser»)[86]. Deux adjectifs dérivent du mot tigre : « tigré », rayé comme un tigre et « tigresque », qui désigne tout ce qui a un rapport avec le tigre[87].
214
+
215
+ En zoologie, le terme tigre a aussi désigné, par extension, nombre de félins à la robe tachetée ou rayée : par exemple, les expressions « tigre d'Amérique », « tigre du Brésil », « tigre de Guyane » et « tigre noir��» ont anciennement désigné le jaguar (Panthera onca)[86]. Par ailleurs, on appelle encore « chat-tigre » l'oncille (Leopardus tigrinus). Le jaguar est dénommé El tigre dans de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale[88] et au Mexique. Plusieurs autres animaux ont un nom composé du terme tigre, soit parce qu'ils sont rayés comme le requin tigre ou le tigre de Tasmanie, soit parce qu'ils font des ravages (tigre du poirier, serpent-tigre).
216
+
217
+ En minéralogie, l'œil de Tigre est une pierre semi-précieuse de la famille du quartz.
218
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219
+ Le sens du mot tigre reste empreint d'agressivité, ainsi on dit d'un homme ou d'une femme féroce et impitoyable qu'il est un tigre ou une tigresse, et on peut être « jaloux comme un tigre »[87],[86]. À l'inverse, on parle de « tigre de papier » pour désigner quelque chose d'apparence effrayante mais en réalité d'inoffensif.
220
+
221
+ Le tigre a une place importante dans la mythologie et les croyances asiatiques. Dans la religion hindoue, Shiva, dieu de la destruction, est représenté vêtu d'une peau de tigre et Durgâ, déesse aux dix-huit bras, a un tigre pour monture[12]. En Inde, le tigre est le symbole de la royauté et du pouvoir divin[89]. Dans le centre et l'Ouest de l'Inde, et notamment les États de Goa et Maharashtra[90], Waghoba est une divinité protectrice représentée soit par un tigre, soit par un léopard[91].
222
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223
+ Dans la péninsule indochinoise et l'île de Sumatra, il représente le châtiment divin[89].
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225
+ En Chine, l'année du Tigre fait partie des douze années de l'astrologie chinoise. Il est traditionnellement une des quatre créatures majeures de l'art chinois avec le dragon, le phénix et la tortue. De nombreuses légendes, comme celles du prince Sa Chui qui se laisse dévorer par une tigresse par compassion, content les rencontres des hommes avec le tigre. Des images d'un tigre blanc sont placées dans les maisons pour les protéger des rats et des serpents, et font office d'offrande dans les temples[92] ; le tigre blanc de l'ouest est également une constellation associée à l'ouest et à l'automne[93]. À l'image du lion dans la culture occidentale, le tigre est considéré comme le roi des animaux en Chine[92].
226
+
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+ L'art martial du tigre symbolise du tigre : Force et puissance. Aussi, il est utilisé pour stimuler le foie : Il travaille la force des tendons, et le regard.
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+ Le tigre est le symbole national du Bangladesh[94], de l'Inde[95] et de la Malaisie[96]. Il est également représenté sur les billets de banque et les pièces de monnaie du Bangladesh[97] et figure sur les armoiries de la Malaisie[96]. Le tigre de Tippu est une boîte à musique représentant un tigre tuant un Anglais : elle symbolise la victoire des peuples indiens sur l'empire colonisateur britannique[12].
230
+
231
+ Dans le domaine du sport, de nombreux clubs ont pour mascotte le tigre[Note 11]. Le félin était également l'emblème des jeux olympiques de Séoul[98].
232
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233
+ Le tigre est aussi très présent dans l'univers des marques, avec le tigre d’Esso, celui des céréales Frosties ou encore de nombreux noms faisant écho au tigre comme le baume du tigre, le Mac OS X v10.4 « tiger », le magazine Le Tigre, ou encore de nombreux engins militaires (hélicoptère, avion de chasse, char[Note 12]). Un certain nombre d'unités militaires portent le tigre comme insigne. Les escadrilles des forces aériennes de l'OTAN ayant le tigre pour emblème sont regroupées dans une association et se retrouvent, chaque année, à l'occasion d'un Tiger Meet.
234
+
235
+ C'est également un surnom très utilisé pour montrer la force ou encore la férocité d’un personnage comme Georges Clemenceau surnommé « Le tigre »[Note 13], les tigres tamouls ou encore les tigres économiques tels le tigre celtique ou les tigres asiatiques.
236
+
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+ Les premières représentations du tigre se font durant l'Antiquité romaine, sous forme de mosaïques : le félin est en effet importé pour les combats du cirque[99]. On retient la peinture monumentale La chasse au tigre de Rubens qui inspira par la suite de nombreux autres peintres[100] puis les tableaux du Douanier Rousseau[99]. L'animal a également figuré dans les tableaux de nombreux autres artistes comme Delacroix, Charles Lapicque, Salvador Dalí[101] ou encore Géricault[102]. Du fait de sa proximité géographique, le tigre est également fortement représenté dans l'art chinois, japonais, indien et vietnamien.
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+
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+ Mosaïque du Ve siècle représentant un tigre en prise avec deux piquiers.
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+ Représentation d'un tigre au XVIe siècle.
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+ Surpris ! du Douanier Rousseau.
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+ Croquis d'un tigre.
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+ Le tigre de Franz Marc.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
251
+ En musique, le groupe Le Tigre est un groupe punk féministe américain. La chanson Eye of the Tiger composée par le groupe américain Survivor pour le film Rocky 3, l'œil du tigre a été réutilisée de nombreuses fois. Le Taking Tiger Mountain by Strategy est un opéra de Pékin, l'un des huit autorisés lors de la Révolution culturelle[101].
252
+
253
+ De nombreux tigres apparaissent dans la littérature, à commencer par Shere Khan du Livre de la jungle. Parmi les tigres de fictions, on compte également le tigre de l'Histoire de Pi, Tigrou dans Winnie l'Ourson de Alan Alexander Milne, Louison le tigre du capitaine Corcoran dans Les Aventures du capitaine Corcoran de Alfred Assollant[101]. Dans le domaine de la bande dessinée, c'est Hobbes de Calvin et Hobbes qui retiendra l'attention, mais on peut citer également Moloch dans Corentin Feldoë ou encore Joé le Tigre dans La jungle en folie.
254
+
255
+ « Shere Khan entendit le tonnerre [des sabots des buffles domestiques], se leva et rampa lourdement vers le bas du ravin, cherchant de tous côtés un moyen de s'enfuir ; mais les parois étaient à pic, il lui fallait rester là, lourd de son repas et de l'eau qu'il avait bue, prêt à tout plutôt qu'à livrer bataille. Le troupeau plongea dans la mare qu'il venait de quitter, en faisant retentir l'étroit vallon de ses mugissements. Mowgli entendit des mugissements répondre à l'autre bout du ravin, il vit Shere Khan se retourner [...]. Rama broncha, faillit tomber, continua sa route en piétinant quelque chose de flasque, puis, les autres taureaux à sa suite, pénétra dans le second troupeau à grand bruit, tandis que les buffles plus faibles étaient soulevés des quatre pieds au-dessus du sol par le choc de la rencontre. »
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+ — Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle
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259
+ Au cinéma, on retrouve les adaptations de certains livres cités plus haut comme Tigrou dans la série Winnie l'Ourson de Disney ou Shere Khan. D'autres apparitions plus spécifiques peuvent être notées comme le personnage secondaire de Rajah dans Aladdin ou le rôle clé du tigre dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang. Plus récemment, Jean-Jacques Anneau tourne Deux frères, l'histoire de deux tigres d'une même portée, enlevés très tôt à leur mère, et qui vont finir par se retrouver ; ces deux tigres, avec d'autres, sont également présents dans l'émission de télévision Fort Boyard depuis 1990.
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+ Les tigres célèbres sont moins nombreux que les tigres de fiction. On compte toutefois la tristement connue « tigresse de Champawat » : mangeuse d'homme, elle terrorisa toute une région pendant huit ans avant d'être abattue par le chasseur Jim Corbett[12]. La tigresse Sita devient connue mondialement lors de son passage en couverture du National Geographic Magazine en décembre 1997[103],[104]. Parmi les tigres du cirque, on peut également citer Montecore, le tigre blanc ayant attaqué le dompteur Roy Horn du tandem Siegfried & Roy[105]. Enfin, Satin est un tigre qui a reçu en 1955 un Patsy award pour son interprétation dans le film Les Gladiateurs (Demetrius and The Gladiators) sorti en 1954[106].
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+ L'estomac (en grec ancien στόμαχος) (aussi appelé poche stomacale) est la portion du tube digestif en forme de poche, située entre l’œsophage et le duodénum. L'œsophage reçoit les aliments mâchés dans la bouche et déglutis dans l'estomac. Chez l’être humain, l’organe est en forme de J majuscule, à l’âge adulte il mesure 25 × 8 × 5 cm, contient 0,5 litre à vide, et peut contenir jusqu’à 4 l. L’estomac est en rapport anatomique avec le foie (à droite), la rate (à gauche), le pancréas (en arrière), le diaphragme (en haut) et les intestins (en bas). Il est situé au-dessus du mésocôlon (étage sus-mésocolique).
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5
+ La branche de la médecine qui s’occupe de l’estomac est la gastro-entérologie.
6
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7
+ L’estomac permet d’assurer la digestion par ses fonctions mécaniques (brassage) et chimiques en mélangeant les aliments aux sucs gastriques (eau, acide chlorhydrique, enzymes).
8
+ Pour une digestion idéale, le pH de l’estomac est compris entre 1,5 (pendant la nuit) et 5 (en début de digestion) : les enzymes gastriques fonctionnent à pH acide (un pH < 7 est dit acide).
9
+
10
+ Le produit de la transformation par l’estomac est une pâte, appelée chyme qui se déverse dans le duodénum par le pylore. C’est dans le duodénum que le chyme acide va être neutralisé par les bases issues de la bile et du suc pancréatique. Cette neutralisation produit des sels minéraux assimilables, dont certains passent dans l’organisme directement à travers la paroi du duodénum grâce à des hormones produites par les glandes surrénales, les minéralocorticoïdes.
11
+
12
+ La durée de malaxage et de broyage dans l’estomac est variable (entre 2 et 4 h environ).[réf. souhaitée].
13
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14
+ Si non mélangés, certains liquides peuvent être digérés en 30 à 45 min.
15
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16
+ La présence d'un estomac est très commune chez les animaux, cet organe a été acquis par convergence évolutive chez de nombreux groupes.
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18
+ Les éponges n'ont pas de système digestif, mais seulement un système aquifère permettant de filtrer l'eau et d'en absorber les particules alimentaires au niveau des chambres choanocytaires. Les cnidaires n'ont pas non plus d'estomac, mais possèdent une cavité digestive permettant une digestion extracellulaire via la sécrétion d'enzymes digestives.
19
+
20
+ Les échinodermes ont diverses formes d'appareils digestifs. Les crinoïdes, les oursins et les holothuries (concombres de mer) ne possèdent pas d'estomac mais uniquement un tube digestif avec une bouche et un anus. Les Asterozoa (étoiles de mer et ophiures) ont par contre acquis un « sac digestif ». Celui des étoiles de mer est particulièrement développé et séparée en deux parties : l'estomac cardiaque, qui est dévaginable et l'estomac pylorique qui se prolonge dans chaque bras par un tube avec des cœca digestifs.
21
+
22
+ Chez les mammifères on distingue :
23
+
24
+ L’estomac se caractérise de face par une forme en J et présente une ouverture en haut, le cardia, qui permet la jonction avec l’œsophage. Il comprend le sphincter œsophagien inférieur et le pylore à sa sortie vers le duodénum en bas.
25
+
26
+ On distingue deux courbures :
27
+
28
+ L’estomac est composé de trois parties, dont les muqueuses sécrètent toutes du mucus protecteur contre une auto-digestion, de haut en bas :
29
+
30
+ Certains auteurs considère également une quatrième partie, le cardia, qui est une zone distincte sur le plan histologique et fonctionnel. Cette zone est à la jonction œsogastrique, au pourtour de l'orifice du cardia dans lequel vient s'insérer l'œsophage.
31
+
32
+ Entre l’antre et le corps existe une zone de striction permanente, sorte de sphincter fonctionnel limitant les passages du haut vers le bas.
33
+
34
+ Au niveau de la jonction œso-gastrique, se trouve l'angle de Hiss qui empêche les reflux gastriques acides vers le haut qui provoqueraient des brûlures caustiques de l’œsophage : celui-ci n’est pas protégé contre l’acide chlorhydrique sécrété à pH 0,9 dans l’estomac.
35
+
36
+ Au niveau des petite et grande courbures se trouvent des sillons propres à l'estomac. On les appelle « sillons gastriques ». Ces sillons sont adaptés au passage des liquides et ralentissent les aliments qui peuvent être ainsi digérés par les enzymes gastriques.
37
+
38
+ La partie inférieure (pylore) comprend le muscle sphincter pylorique, qui permet la sortie cadencée du chyme gastrique dans le duodénum.
39
+
40
+ L'estomac est vascularisé par des artères émergeant du tronc cœliaque qui sort de l'aorte en T12. De ce tronc naissent plusieurs artères :
41
+
42
+ L'estomac est donc vascularisé par deux cercles artériels :
43
+
44
+ La vascularisation veineuse de l'estomac suit le même schéma en deux cercles, et se draine dans la veine porte hépatique :
45
+
46
+ L'estomac est un organe d'origine endoblastique (voir Endoderme). Il apparait vers la 4e semaine de la vie embryonnaire sous la forme d'une dilatation fusiforme de l'intestin antérieur, pour bien comprendre son développement il serait important de savoir imaginer qu'il subit une double rotation suivant 2 axes : un axe longitudinal et un axe antéro-postérieur.
47
+ La rotation suivant l'axe longitudinal est une rotation de 90 degrés dans le sens des aiguilles d'une montre et aboutira à la formation des 2 courbures de l'estomac à savoir une grande courbure à gauche et une petite courbure à droite.
48
+ Celle dans le sens antéro-postérieur va permettre le passage de l'extrémité caudale ou pylorique en haut à droite et de l'extrémité craniale ou cardiale en bas à gauche. C'est donc au terme de cela que notre estomac va acquérir sa forme définitive.
49
+
50
+ Pour commander le travail de ses muscles lisses, l’estomac possède un système nerveux pariétal propre, situé un peu plus bas que le milieu dans la grande courbure, et ce pace maker rythme les contractions de la partie inférieure (antre et pylore : la pompe). Il est modulé par les systèmes sympathique et parasympathique.
51
+
52
+ Le rôle principal du pylore est de restreindre le passage de particules alimentaires de taille supérieure à 0,5 mm. Ce n’est qu’en fin de digestion que l’estomac vidange ce qui n’a pas été réduit par le travail des enzymes et le brassage mécanique puissant, en désespoir de cause, confiant le travail non fait à son suivant principal : le pancréas, organe le plus compétent de la digestion, capable comme l’estomac de réduire la taille des particules et des protéines alimentaires, mais aussi de continuer la digestion des graisses (lipides) et des sucres complexes (hydrate de carbone et amidon par exemple) commencée dans la cavité orale (ptyaline pour les sucres complexes et lipase linguale pour les graisses).
53
+
54
+ Le deuxième rôle important du pylore est le comptage des calories : contrairement à la vision admise, un estomac efficace est un estomac lent. Les plus gros troubles digestifs sont dus à l’envahissement de l’intestin par une masse importante d’aliments non transformés par l’estomac. Le modèle extrême est le dumping syndrome après gastrectomie. Un autre effet néfaste est l’arrivée massive de calories dans le sang (la digestion pancréatique normale est explosive et la résorption dans le duodénum dans la première demi-heure est de 10 % des sucres, 7 % des lipides et 4 % des protéines sur le total du repas) avec diverses conséquences : hyperglycémie puis hypoglycémie réactionnelle, hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie, etc.
55
+
56
+ La richesse calorique est analysée dans le duodénum et donne lieu à des rétroactions réglant l’éjection pylorique. Le but est de donner à l’estomac un rôle de garde-manger pour l’activité quotidienne.
57
+
58
+ Déclenché par divers mécanismes après l’entrée des aliments (hormones locales telles la gastrine, système nerveux parasympathique avec la terminaison des deux nerfs crâniens pneumogastriques) le travail de la partie éjectante se fait au rythme de trois vagues par minute pendant la digestion. Les vagues se heurtent au pylore, une petite éjection passe dans le bulbe du duodénum, le reste remonte en direction du barrage constitué par une zone de striction permanente située entre l’antre et la partie haute (fundus – corps).
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+
60
+ Si la partie éjectante est toujours le lieu d’un tonus musculaire la maintenant aplatie lorsque l’estomac est vide, la partie haute est toujours ouverte (elle est logée sous la demi-coupole du diaphragme gauche, sous le cœur), même en l’absence d’aliments, et forme une poche d’air renvoyé lors du remplissage des repas. Cette partie haute, contrairement à l’antre, est le lieu d’une relaxation adaptative au volume du repas : elle se détend pour recevoir, et les aliments se déposent en couches horizontales.
61
+
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+ La zone de striction maintenue par le tonus musculaire forme, comme un sphincter, un passage contrôlé du contenu digestif : le passage vers l’antre donne des résultats divers selon le moment de la digestion. Les liquides, même bus en fin de repas sortent les premiers. Les aliments mélangés par la préparation culinaire et le broyage masticatoire décantent progressivement : la partie semi-pâteuse reste en bas tandis que les graisses montent, étant de densité moindre. Elles seront les dernières à sortir.
63
+
64
+ La muqueuse du fundus et de l’estomac comporte des glandes gastriques sur un quart de leur épaisseur, ces glandes sont l’endroit où se fabrique l’acide, produit par les cellules pariétales ou oxynlitiques[1]. La paroi produit des pepsines (probablement 8 différentes selon les chromatographies). Sous l’effet de ces sécrétions, les aliments protéinés commencent leur transformation. Cette décomposition joue un rôle majeur pour la transformation des particules alimentaires en réduisant leur taille.
65
+
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+ Les sécrétions gastriques sont le fait des glandes gastriques spécialisées qui comportent diverses cellules sécrétrices en fonction de leur localisation dans l’estomac. Ainsi, les glandes du cardia produisent plutôt du mucus tandis que celles du corps produisent du mucus, du pepsinogène (enzyme inactive qui est transformée en pepsine active), de l’acide chlorhydrique et des hormones gastriques. Le pylore produit principalement de la gastrine.
67
+
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+ L’estomac est constitué, de la surface vers la profondeur, de plusieurs couches : le péritoine le recouvre presque totalement en surface, puis viennent trois couches musculaires (longitudinale, oblique et circulaire), et la muqueuse interne posée sur son chorion conjonctif.
69
+
70
+ Le corps de l'estomac comporte les cellules pariétales (cellules bordantes) qui synthétisent l’acide chlorhydrique (HCl) et le facteur intrinsèque (nécessaire à l'absorption de la vitamine B12), les cellules à mucus pour la protection de la paroi stomacale et les cellules principales qui sécrètent le pepsinogène (précurseur de la pepsine). Les cellules du corps sont sensibles à la gastrine (augmente les sécrétions), elle-même sécrétée par les cellules entéro-endocrines ou APUD.
71
+
72
+ Souvent réalisée sous anesthésie locale, la fibroscopie œsogastroduodénale explore la partie proximale du tractus digestif, et notamment l'estomac. Elle permet une évaluation morphologique endocavitaire, la réalisation de biopsies pour analyse anatomopathologique et bactériologique (recherche d’Helicobacter pylori), ainsi que des gestes curatifs.
73
+
74
+ La tomodensitométrie abdominale, sans puis avec injection de produit de contraste, permet une étude des parois de l'estomac.
75
+ L'échographie abdominale est peu utilisée pour cet organe.
76
+
77
+ Un ulcère gastro-duodénal est une perte de substance au niveau de la muqueuse gastrique ou duodénale, souvent liée à une colonisation par Helicobacter pylori et se traduisant par des douleurs abdominales épigastriques d'intensité variable.
78
+
79
+ Une gastrite est une inflammation de cette même muqueuse ; elle est, elle aussi, parfois liée à H. pylori, mais de manière moins fréquente, et peut également être souvent causée par le stress, un traitement par anti-inflammatoires non stéroïdiens mal contrôlé.
80
+
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+ Les tumeurs malignes de l'estomac, définies par un centre est à plus de 2 cm en dessous de la jonction œso-gastrique, sont principalement des adénocarcinomes. Certains types histologiques sont corrélés à des facteurs de risque génétiques.
82
+
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+ La maladie de Biermer est due à une carence en vitamine B12 (cobalamine), le plus souvent par un déficit de sécrétion de facteur intrinsèque (FI) par la muqueuse gastrique.
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+ Comme tout organe intrapéritonéal, l'estomac peut être abordé par laparotomie ou par cœlioscopie. Dans le cas d'une laparotomie, il s'agit le plus souvent d'une laparotomie sus-ombilicale, permettant un bon accès à la région sus-mésocolique.
86
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+ Quelle que soit la voie d'abord, l'ouverture du petit épiploon (voir Petit omentum), en libérant la grande courbure, est nécessaire pour réaliser un geste sur l'estomac.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ République d'Estonie
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+ (et) Eesti Vabariik
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+ 59° 26′ N, 24° 45′ E
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+ L'Estonie, en forme longue la République d'Estonie (en estonien : Eesti et Eesti Vabariik), est un pays d'Europe du Nord. Le pays partage ses frontières avec la Russie sur son flanc est et avec la Lettonie au sud. La mer Baltique s'ouvre à l'ouest, tandis que le golfe de Finlande, où se trouve la capitale Tallinn, constitue une délimitation naturelle au nord avec la Finlande. L'Estonie est traditionnellement regroupée avec ses voisins méridionaux, la Lettonie et la Lituanie, dans un ensemble géopolitique nommé pays baltes. Néanmoins, depuis l'indépendance de l'Union soviétique en 1991, le pays cherche à être reconnu comme un pays nordique proche de la Finlande, avec lequel sa population partage une grande partie de ses racines et de sa culture.
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+ Politiquement, l'Estonie est une République parlementaire démocratique, aujourd'hui dirigée par la présidente Kersti Kaljulaid.
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+ Historiquement, l'Estonie a été sous influence occidentale de l'époque médiévale jusque vers 1710 où l'influence russe devient alors prédominante. Partie intégrante de l'Empire de Russie mais conservant une minorité dominante germano-balte, le pays accède à l'indépendance lors de la révolution russe de 1917. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l'Estonie a été contestée et occupée à plusieurs reprises par l'Union soviétique et l'Allemagne. L'Estonie indépendante sera finalement incorporée à l'Union soviétique en juin 1940, conformément au pacte germano-soviétique d'août 1939. Après la perte de son indépendance de facto, les représentants diplomatiques et le gouvernement en exil ont préservé la continuité de jure d'Estonie. En 1987, la révolution chantante pacifique contre la domination soviétique a abouti à la restauration de l'indépendance de facto le 20 août 1991.
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+
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+ Aujourd'hui, l'Estonie est un état souverain sous la forme d'une république parlementaire unitaire démocratique divisée en quinze comtés. Sa capitale et plus grande ville est Tallinn. Avec une population de 1,3 million d'habitants, elle est l'un des membres les moins peuplés de l'Union européenne depuis le 1er mai 2004 et de l'OTAN depuis mars 2004. L'Estonie est également membre de la zone euro, de l'ONU, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), du Conseil de l'Europe, de l'espace Schengen, de l'OCDE ou encore du Conseil des États de la mer Baltique, et est observateur au Conseil nordique et à l’Organisation internationale de la francophonie et à l'OCDE. À partir de 2020, l'Estonie sera membre du Conseil de sécurité des Nations unies[3].
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+
17
+ L'Estonie est un pays développé doté d'une économie avancée à revenu élevé qui a connu l'une des croissances les plus rapides de l'UE[4]. Le pays se classe très haut dans l'indice de développement humain et obtient des résultats favorables en termes de liberté économique, libertés civiles, éducation[5] et liberté de la presse (troisième dans le monde en 2012 et 2007)[6]. Les citoyens estoniens bénéficient de soins de santé universels[7], d'une éducation gratuite[8] et du plus long congé de maternité payé de l'OCDE.[9]
18
+
19
+ L'Estonie fut violemment impactée par la crise économique de 2008-2010 avec une hausse du taux de chômage à près de 14 %. Avec une politique de maîtrise de l'inflation et des finances publiques, le gouvernement permet au pays d'avoir le plus faible taux d'endettement public de l'Union européenne.
20
+
21
+ L'Estonie est l'une des sociétés les plus avancées sur le plan numérique[10]. En 2005, elle est devenue le premier État à tenir des élections sur Internet. En 2014, elle est le premier État à offrir la résidence électronique, et est également à l'origine du système d'échange de données X-Road.
22
+
23
+ À l'issue de la dernière ère glaciaire, les premiers occupants à pénétrer sur l'actuel territoire estonien sont des populations nomades qui arrivent vers 8500 av. J.-C. Selon la théorie la plus répandue, le peuple finno-ougrien, dont descend la majorité des Estoniens contemporains, arrive dans la région vers le IVe millénaire av. J.-C. en introduisant la céramique à peigne commune à plusieurs peuples rattachés à la même famille linguistique.
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+
25
+ Vers 3200 av. J.-C. une nouvelle population, sans doute d'origine indo-européenne, arrive dans la région : son apparition se traduit par l’apparition de la céramique cordée, de haches en pierre particulièrement bien finies (haches naviformes) et par l'amorce d'une activité agricole et de d'élevage[11]. Les premières fermes sont construites à l'époque. Il semble qu'après une période de coexistence qui va jusqu’en IIe millénaire av. J.‑C., la langue finno-ougrienne s'impose sur le territoire de l'Estonie, au nord et sur la côte de la Lettonie, tandis que le parler des derniers arrivants s'impose dans le reste de la Lettonie et plus au sud. Toutefois, chaque langue emprunte sans doute à cette époque une fraction de son vocabulaire à l'autre. Par la suite, aucun autre mouvement de population massif ne semble avoir touché le territoire de l’Estonie. La population estonienne et sa langue semblent donc descendre directement des habitants de cette époque[12].
26
+
27
+ Au début du XIIIe siècle les rives sud de la mer Baltique constituent une des dernières contrées païennes d'Europe. Les croisades baltes (1200-1227), menées sur le territoire par un ordre de soldats templiers allemand, les chevaliers porte-glaive, réalisent la conquête du pays dont les habitants sont convertis à la foi chrétienne. Un État dominé conjointement par des princes-évêques et l'ordre des moines soldats, recouvrant à la fois le territoire de l'Estonie et de la Lettonie moderne, se met en place avec deux classes de population bien distinctes : d'une part une minorité d'origine allemande qui constitue l'élite politique, militaire, religieuse, intellectuelle et qui monopolise le commerce et la propriété foncière, d'autre part les paysans, finno-ougriens sur le territoire estonien, dont le statut va se dégrader au fil des siècles. Cette division perdure plus ou moins jusqu'en 1917. Entre 1418 et 1562, la région forme la Confédération livonienne. Au début du XVIe siècle le pays, touché par la Réforme, opte pour le luthéranisme. Il est le théâtre de conflits qui l'opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la république des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d'origine germanique descendante des chevaliers porte-glaives. Cette politique change avec la grande guerre du Nord. À compter de 1710 le territoire estonien devient pour deux siècles une région de l'Empire russe.
28
+
29
+ Au XVIIIe siècle la noblesse foncière germanophone, à qui les dirigeants russes laissent une grande autonomie, maintient les paysans finno-ougriens dans le servage. Celui-ci n'est aboli qu'au début du siècle suivant en partie sous la pression du pouvoir russe, en partie grâce à quelques germanophones éclairés. Certains de ces derniers, qualifiés d'estoniophiles, s'intéressent à la langue, la culture et l'histoire des autochtones. Des intellectuels membres de la classe moyenne estonienne, qui commence à se former à cette époque, vont prendre le relais en faisant un travail de collecte de la mémoire populaire et en affinant la langue permettant l'apparition des premiers périodiques et ouvrages de fiction en estonien. À la fin du siècle la langue estonienne, dopée par une tentative de russification, commence à se substituer à l'allemand comme langue véhiculaire. En parallèle la proportion de paysans propriétaires s'accroît fortement. Au début du XXe siècle apparaissent les premiers partis politiques estoniens dont les revendications se cantonnent à une autonomie limitée et à l'égalité de statut avec les germanophones qui conservent une grande partie des pouvoirs.
30
+
31
+ Aux débuts de la guerre civile russe (1917-1922), la plupart des divisions militaires estoniennes (créées pendant la Première Guerre mondiale) combattirent contre l'Allemagne au côté des bolcheviks. Toutefois par la signature du traité de Brest-Litovsk, la Russie soviétique cède les États baltes à l'Empire allemand. Selon ce traité, l'Estonie, qui avait proclamé son indépendance le 23 février 1918, devait être annexée par le Reich, mais la défaite allemande du 11 novembre 1918 lui permet d'accéder à la souveraineté, reconnue internationalement en 1919 (première période d'indépendance, 1919-1940). Les terres agricoles encore détenues par la noblesse germanophone sont redistribuées aux paysans et un régime parlementaire est instauré. Celui-ci, menacé durant la Grande Dépression par la montée d'un mouvement populiste, se mue en 1934 en régime semi-autoritaire.
32
+
33
+ Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Estonie est d'abord envahie en juin 1940, ainsi que le prévoyaient les clauses secrètes du Pacte germano-soviétique (en même temps que les deux autres pays baltes), par l'URSS qui y organise un « plébiscite » pour donner à l'annexion du pays une apparence de légitimité. Les États-Unis[13] et la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU, ainsi que, par la suite, le Parlement européen[14],[15],[16], la CEDH et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU[17] n'ont pas reconnu l'incorporation de l'Estonie parmi les 15 Républiques socialistes soviétiques et ont continué à la reconnaître de jure comme État souverain[18],[19],[20].
34
+
35
+ Quelque 13 000 Estoniens furent déportés par les soviétiques et seule une minorité survécut au Goulag ; ils furent remplacés après la guerre par des colons russes. Beaucoup d'Estoniens se réfugièrent dans la campagne où ils formèrent des maquis.
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37
+ En 1941, l'Estonie est occupée par la Wehrmacht, accueillie en libératrice par la population sortant d'un an de terreur rouge exercée par le NKVD et l'Armée rouge (il en sera de même sur tous les territoires soviétiques envahis durant les premières semaines de l'opération Barbarossa). Les Germano-Baltes quittent en masse le pays pour répondre à l'appel des autorités nazies. Les Estes finno-ougriens étant, dans la hiérarchie raciste des nazis inférieurs aux Germains, découvrent que les nazis ne sont pas moins cruels que les soviétiques et leur NKVD, de sorte que certains rejoignent la résistance anti-allemande. Mais d'autres collaborent avec l'occupant nazi et lorsque les Soviétiques reviennent en 1944, ces collaborateurs fuient par la mer pour éviter les représailles, quittant définitivement leur pays vers la Finlande ou la Suède. L'Estonie est transformée en une république socialiste intégrée dans l'URSS. La société estonienne et son économie sont profondément transformées par les Soviétiques. De nombreuses industries sont installées, l'agriculture est nationalisée et une forte minorité russe s'installe pour diriger ces nouvelles activités. Cependant, les États-Unis[13] et la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU, ainsi que, par la suite, le Parlement européen[14],[15],[16], la CEDH et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU[17] n'ont pas reconnu l'incorporation de l'Estonie parmi les 15 Républiques socialistes soviétiques et ont continué à la reconnaître de jure comme État souverain[18],[19],[20].
38
+
39
+ La dislocation de l'URSS en 1991 permet à l'Estonie de retrouver son indépendance de facto à l'issue d'un processus pacifique. Du fait de la non-reconnaissance internationale de son annexion par l'URSS (voir plus haut), l'Estonie a pu, contrairement à douze autres républiques ex-soviétiques, quitter la sphère d'influence russe, opter pour une politique euro-atlantique et finalement adhérer à l'OTAN en avril 2004, puis à l'Union européenne le 1er mai 2004.
40
+
41
+ L'Estonie est une démocratie parlementaire depuis le rétablissement de l'indépendance en 1991 ; toutefois les lois en vigueur ne reconnaissent pas aux communistes de liberté d'expression, de rassemblement, et autres droits politiques.
42
+
43
+ Le mandat du président de la République est de cinq ans. Il est élu au premier tour de scrutin par le Riigikogu (parlement) s'il obtient la majorité des deux tiers, et au second tour, si nécessaire, par un collège électoral composé des 101 députés du Riigikogu et d'un nombre d'élus locaux défini à chaque nouvelle élection. Son principal pouvoir est de nommer le Premier ministre qui doit obtenir la confiance du Riigikogu.
44
+
45
+ La présidente actuelle, Kersti Kaljulaid, a succédé en 2016 à Toomas Hendrik Ilves ; elle est la première femme à accéder à ce poste[21]. Jüri Ratas exerce la fonction de Premier ministre depuis le 23 novembre 2016.
46
+
47
+ Le Riigikogu est le nom estonien du parlement monocaméral de l'Estonie. Il comprend 101 députés, élus tous les quatre ans. L'Estonie étant une république parlementaire, le Riigikogu est le principal acteur du pouvoir estonien.
48
+
49
+ Riigi- se rapproche de l'allemand Reich ou du suédois Riks (« État ») et -kogu vient d'« assemblée » en estonien.
50
+
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+ Les premières élections eurent lieu en 1920. Jusqu'en 1938, 5 autres élections se déroulèrent sur la base de trois constitutions différentes. Depuis 1922, les sessions du Riigikogu ont lieu dans le château de Toompea où une aile a été reconstruite pour devenir le bâtiment du parlement. En 1992, après 50 ans d'occupation soviétique, de nouvelles élections eurent lieu selon la nouvelle constitution adoptée durant l'été 1992.
52
+
53
+ Le Riigikogu est entièrement équipé de matériel de vote informatique, les résultats sont transmis via internet et donc directement accessibles aux citoyens.
54
+
55
+ Cinq partis politiques sont actuellement représentés au Riigikogu depuis les élections de 2019 et ont donc dépassé le seuil d'éligibilité de 5 %[22].
56
+
57
+ Son président actuel est Henn Põlluaas, du Parti populaire conservateur d'Estonie (EKRE).
58
+
59
+ Le processus d'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne débute en 1995, et s'achève en 2004.
60
+
61
+ L'Estonie est un membre observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie[24].
62
+
63
+ L'Estonie comprend 15 régions administratives, appelées maakonnad (au singulier maakond) — le -maa signifie pays ou plus précisément terre :
64
+
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+ D'une superficie (45 227 km2) proche de celle des Pays-Bas (celle définie par le traité de paix de Tartu en 1920 était de 47 549 km2), l'Estonie est le plus septentrional des pays baltes, largement ouvert à l'ouest sur la mer Baltique, au nord sur le golfe de Finlande (3 794 km de côtes), bordé à l'est par la Russie (frontière de 294 km) et au sud par la Lettonie (frontière de 339 km). La côte estonienne est essentiellement rocheuse.
66
+
67
+ 10 % du territoire est composé d'un archipel de plus de 1 500 petites îles situées dans la Baltique dont les deux plus grandes sont Hiiumaa (989 km2) et Saaremaa (2 673 km2).
68
+
69
+ La distance de Tallinn à Helsinki n'est que de 85 km alors qu'il faut 307 km pour aller à Rīga, 395 km pour rejoindre Saint-Pétersbourg et 405 km pour Stockholm.
70
+
71
+ Vue satellite de l'Estonie en avril – lacs gelés et glace sur la mer Baltique.
72
+
73
+ Chute Valaste en hiver.
74
+
75
+ Paysage de la côte d'Osmussaar.
76
+
77
+ La rivière Emajõgi et le lac Võrts (Võrtsjärv).
78
+
79
+ La taïga, forêt boréale à Männiku.
80
+
81
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
82
+
83
+ L'Estonie est un pays de terres basses marécageuses. Des inondations ont régulièrement lieu au printemps. Le pays compte peu de cultures agricoles permanentes[25]. 48 % du pays est constitué de bois et de forêts, la taïga, et 13 % de marais à tourbe. L'Estonie compte également plus de 1 400 lacs. Le relief de l'Estonie est caractérisé par une altimétrie assez faible et un grand nombre de lacs et environ 150 rivières. Le point culminant est le Suur Munamagi, situé au sud-est du pays.
84
+
85
+ Le lac Peïpous est le quatrième plus grand lac d'Europe après les lacs Ladoga et Onega en Russie et le Vänern en Suède. Il ressemble à une véritable mer intérieure du point de vue de sa superficie et sert de frontière à l'est avec la Russie. Il est gelé en hiver pendant quatre mois et est navigable pendant les huit autres mois de l'année. À l'inverse, l'été avec les longues journées ensoleillées estoniennes, le lac est propice à la baignade et de nombreux Estoniens et Finlandais sont attirés par les plages de dunes sur son côté nord. Il présente même de nombreux campings gratuits, mode d'hébergement favori dans les pays nordiques. Le reste du lac est par contre davantage composé de marécages.
86
+
87
+ Grâce au courant Nord-Atlantique chaud, toute l'Europe du Nord (dont l'Estonie) jouit d'un climat considérablement plus doux que, par exemple, les mêmes latitudes en Amérique du Nord. La mer Baltique cause de grandes différences de climat entre les zones côtières et continentales.
88
+
89
+ Le climat est caractérisé par un hiver plutôt froid, un printemps doux et un peu pluvieux, un été relativement chaud et un long et doux automne (température moyenne en juillet +16 °C ; température moyenne en février −9 °C). Les premières neiges apparaissent vers novembre. La température peut descendre en dessous de −20 °C l'hiver. Le mois le plus sec est le mois de mars avec en moyenne 24 mm alors que la pluviométrie est la plus élevée au mois de juin avec une moyenne de 127 mm.
90
+
91
+ Comme dans les autres pays nordiques, la latitude élevée de l'Estonie engendre une importante différence de lumière de jour entre l'hiver et l'été.
92
+
93
+ Les journées sont plus courtes au solstice d'hiver :
94
+
95
+ À l'inverse, les journées sont plus longues au solstice d'été :
96
+
97
+ Le nombre annuel d'heures ensoleillées varie entre 1 600 et 1 900, ce nombre étant plus élevé sur la côte et les îles et plus faible à l'intérieur du pays. Cela correspond à moins de la moitié de la quantité maximale de soleil possible.
98
+
99
+ Les Estoniens, comme les autres populations nordiques, sont très proches de la nature et soucieux de la préservation de l'environnement. L'Estonie pratique le libre droit d'accès à la nature comme la Finlande. Le camping sauvage est autorisé partout hors des villes et des endroits qui mentionnent une interdiction spécifique.
100
+
101
+ Une initiative de dépollution de grande ampleur a été mise en place en 2008 au niveau national par l'association Teeme Ära, devenu par la suite Let's do it! World au niveau international. Les zones polluées par de nombreux déchets ainsi que les décharges sauvages ont été localisées par images satellite et par des citoyens qui renseignaient une base de données. Les coordonnées GPS de chaque endroit ont ensuite été communiquées aux participants qui pouvaient localiser les zones proches de chez eux et y intervenir pour s'occuper des déchets. Plusieurs dizaines de milliers d'Estoniens ont participé à ce projet. Cette expérience fut accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation. 80 % des déchets collectés par les bénévoles ont été recyclés[26].
102
+
103
+ L'Estonie est le second pays d'Europe, après la Bulgarie, à présenter les taux de pollution urbaine les plus élevés[27].
104
+
105
+ Le pays produit la quasi-totalité de son électricité avec du pétrole de schiste et du charbon. En conséquence, il est le deuxième émetteur de CO2 par habitant d'Europe. L’Estonie compte aussi parmi les États à refuser l’objectif de neutralité carbone pour 2050[28]..
106
+
107
+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
108
+
109
+ En décembre 2018, l'Estonie comptait 567 sites dont :
110
+
111
+ La superficie totale est de 14 861 km2, ce qui représente 17,9 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Estonie[29].
112
+
113
+ En 2005, le PIB/habitant était de 9 733 euros, le PIB en standard de pouvoir d'achat (SPA) par habitant de 13 400 euros et le taux d'inflation de 4,1 % (2005). En juillet 2006, le taux de chômage était de 4,2 %.
114
+
115
+ L'Estonie se trouve dans une région d'Europe à fort potentiel économique, autour de la mer Baltique. Ces dernières années, elle a connu une croissance rapide (8,1 % en 2004, de 10,5 % en 2005 et de 11,4 % en 2006, selon Eurostat). Elle appartient, depuis 2001, au premier groupe des pays à fort niveau de développement humain (46e rang sur 174).
116
+
117
+ L’une des plus libérales d'Europe du Nord, l’économie estonienne exporte machines-outils, équipements électriques et électroniques (comme les pièces de téléphonie mobile), logiciels et services liées aux NTIC, bois et produits textiles.
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+ Microsoft Skype est une entreprise qui commercialise son logiciel propriétaire et le service lié de voix sur IP (VoIP) développé par les programmeurs Ahti Heinla, Priit Kasesalu et Jaan Tallinn pour les entrepreneurs Niklas Zennström et Janus Friis. Les trois Estoniens étaient déjà à l'origine du logiciel Kazaa.
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+ L'Estonie est régulièrement citée comme modèle dans l'adoption des technologies de l'information et des télécommunications. Anneli Kavald, chargée de mission à l’Institut estonien en France, établit sur ce point une comparaison d'ordre culturel avec la France : « les Estoniens sont beaucoup plus réceptifs en matière de NTIC que les Français, qui, habitués au Minitel, ont parfois eu du mal à passer à autre chose. Et puis les Estoniens sont partis de zéro et cela leur a permis d’acquérir à une vitesse supérieure tout ce qu’il y avait à acquérir en matière de connaissances, même au niveau d’un simple utilisateur. Nous sommes très branchés mais sans forcément nous en rendre compte car, pour nous, il s’agit d’une norme. Nous nous plaignons parfois quand nous voyageons car, ailleurs, ces services ne sont pas obligatoirement disponibles. »[30]
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+ L’économie, très dépendante sur le plan financier des banques suédoises, s’est révélée très fragile. La crise bancaire et financière de l'automne 2008 a provoqué une débâcle dans ce petit pays baltique qui avait formé sa propre bulle immobilière : entre juin 2008 et juin 2009, le chômage a doublé, le PIB a reculé de 15 %, la production industrielle de 34 %. Le gouvernement tente de renverser la situation essentiellement par des coupes budgétaires[31] afin de pouvoir remplir les conditions d'entrée dans la zone euro dès 2011[32]. On attendait pour 2009 une contraction du PIB comprise entre -14 % et -15 % tandis que le pays connaissait désormais la déflation qui a atteint - 0,1 % en 2009.
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+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
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+ Le pays renoue avec la croissance à partir de 2010, et le gouvernement estime que l'Estonie retrouvera le niveau de PNB d'avant la crise économique à horizon 2015[33]. Quant au taux de chômage, il s’élève en décembre 2011 à 11,7 %[34] contre 15,2 % en janvier 2010[35], selon Eurostat.
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+ L’écart de l’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de 15 ans en Estonie[36]
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+ À l'issue de la Première Guerre mondiale, plusieurs monnaies circulaient en Estonie, dont le mark allemand et le rouble soviétique. Elles furent remplacées en 1918 par le mark estonien, à parité avec le mark allemand. Après plusieurs dévaluations, celui-ci fut remplacé le 1er janvier 1928 par la couronne estonienne au taux de 1 couronne pour 100 marks. Cette première couronne estonienne fut à nouveau dévaluée en 1933 lors de la crise économique.
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+ À la suite de l'invasion soviétique de 1940, la couronne estonienne se trouva remplacée par le rouble soviétique au taux de 1 rouble pour 0,8 couronne.
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+ Après l'indépendance, une nouvelle couronne estonienne (eesti kroon ; abréviation internationale EEK), fut introduite en juin 1992 à parité fixe avec le mark allemand (1 DEM = 8 EEK). Cette nouvelle monnaie rejoint le mécanisme de taux de change européen II (MCE II) le 28 juin 2004, en vue d'une adoption de l'euro initialement prévue en janvier 2007 (1 euro = 15,646 6 EEK, ± 15 %). Mais une inflation trop importante (environ 4 % sur 12 mois) retarde le passage à l'euro jusqu'à 2011.
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+ Depuis le 1er janvier 2011, la monnaie nationale est l'euro, avec une parité fixe de 1 € = 15,6466 EEK. Les pièces en euro de l'Estonie représentent toutes la carte du pays.
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+ Afin de continuer à promouvoir la dématérialisation de toutes ses administrations commencée avec la promotion de sa dorsale internet, l'X-Road, L'Estonie envisage d'émettre sa propre cryptomonnaie, l'Estcoin[37]
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+ En juillet 2018, 11 des 15 comtés estoniens ont adopté la gratuité des déplacements en bus. L'Estonie est ainsi devenue le premier pays européen à prendre cette mesure sur quasiment l'ensemble du territoire, dans le but de limiter l'exode rural et la consommation de combustibles fossiles. La capitale Tallinn offre déjà la gratuité des bus depuis 2013[38].
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+ En 2010, la population de l'Estonie s'élève à 1 340 194 habitants, contre 1 372 071 en 2000[39]. La démographie est marquée par une perte sensible de population depuis la fin des années 1990 (-4,9/1000 en 1998 ; -3,8/1 000 en 1999), en raison du départ d'une partie de la population, comme dans les autres pays baltes, mais surtout d'un indice de fécondité faible (1,37 enfant par femme en 2000 et 1,64 en 2010[40]).
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+ Les principales villes sont : Tallinn (400 378 habitants), Tartu (101 169 habitants), Narva (74 572 habitants), Pärnu (51 927 habitants).
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+ Les Russes représentent la minorité la plus importante d'Estonie (environ 350 000 personnes) et la plus ancienne. Elle est loin d'être homogène car elle est constituée de plusieurs sous-groupes dont l'arrivée sur le sol estonien est échelonnée dans le temps.
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+ Tout au long de l'histoire de l'Estonie, des Russes se sont installés dans les villes pour occuper des métiers d'artisans et de commerçants : environ 40 000 Russes étaient présents ou sont descendants de Russes présents avant l'invasion soviétique de 1939.
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+ Parmi ceux-ci, les vieux-croyants forment une communauté d'environ 15 000 personnes, liée à l'Église vieille-orthodoxe pomore, pourchassée par le pouvoir tsariste et l'église officielle (patriarcat de Moscou et de toute la Russie), et s'est installée au XVIIe siècle sur les rives du lac Peïpous.
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+ Le reste de la communauté s'est installé durant la période soviétique pour occuper les emplois générés par la construction en Estonie d'importants complexes industriels. Cette partie de la communauté russe liée à l'Église orthodoxe d'Estonie (patriarcat de Moscou), qui représente environ 20 % de la population et qui est de plus fortement concentrée dans les villes industrielles du Nord-Est (Narva) et dans la capitale, est généralement mal intégrée. Peu parlent l'estonien et, vivant en communauté fermée, ils ont peu de contacts avec les Estoniens qui ne cherchent de toute façon pas à les fréquenter. Malgré tout, 70 000 ont opté depuis l'indépendance pour la nationalité estonienne après avoir passé avec succès un examen linguistique et culturel tandis que 100 000, souvent âgés, choisissaient la nationalité russe. Environ 170 000 russophones n'ont pas voulu trancher et sont depuis reconnus par l'État estonien comme étant des « non-citoyens ». Aujourd'hui encore, ils sont apatrides puisque leur pays d'origine, l'Union soviétique, a depuis disparu[41]. Peu à peu, une partie de cette minorité russe quitte le pays[42].
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+ D'autres minorités sont présentes : Biélorusses, Ukrainiens, Setos, Juifs[43].
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+ Certaines minorités ont disparu ou sont en voie de disparition : Juifs, Allemands, Ingriens, Suédois.
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+ Les Suédois d'Estonie (suédois : Estlandssvenskar) sont les populations de langue suédoise qui se sont installées en Estonie, notamment pendant la période de colonisation du pays par la Suède (1561-1721). Comme du côté finlandais, ils résidaient principalement dans les îles du golfe de Riga (notamment Hiiumaa, Ruhnu, Naissaar et Vormsi) et sur les côtes ouest et nord du pays. La communauté suédoise, installée dans ces lieux depuis le XIIIe siècle et qui comptait alors 7 000 membres a quitté le pays durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne reste aujourd'hui que quelques centaines de Suédois d'Estonie.
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+ La langue officielle de l'Estonie est l'estonien, qui est la langue maternelle de 69 % de la population du pays ainsi qu'une langue étrangère maîtrisée par 14 % de la population, ce qui fait que 82 % des habitants du pays savent parler estonien. Le russe est également très présent avec 30 % des habitants l'ayant comme langue maternelle et 42 % comme langue étrangère, 72 % des habitants comprennent ainsi le russe. La troisième langue la plus connue du pays est l'anglais, qui, bien qu'elle ne soit uniquement parlée comme langue maternelle par une infime minorité (0,07 %) est comprise par 38 % des habitants du pays.
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+ De nos jours, les jeunes Estoniens privilégient l'anglais pour le plus grand nombre, comme langue étrangère.
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+ L'allemand vient en seconde position et est très présent chez l'élite, et dans les domaines culturels et le tourisme.
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+ Pour des raisons culturelles et historiques, les langues suédoise et finnoise sont aussi étudiées.
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+ L'Estonie est un membre observateur de l’Organisation internationale de la francophonie, ce qui traduit la présence plus ou moins importante d'une certaine francophonie sur le territoire[24]. Deux établissements participent à la promotion de la langue française : l’Institut français d’Estonie[44] et l'école française de Tallinn[45].
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+ D'après le recensement de 2011, 65% des Estoniens de 15 ans et plus ont indiqué être non croyants.
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+ L'Orthodoxie est la première religion du pays avec un peu moins de 177 000 fidèles se recrutant pour l'essentiel parmi la communauté russophone.
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+ Le Luthéranisme quant à lui s'est implanté chez les habitants de langue maternelle estonienne. L'Église luthérienne regroupe 11,9% de la population.
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+ De tout temps, l'Estonie s'est trouvée dans la sphère de culture européenne. Tallinn (Reval à l'époque) était, au Moyen Âge, la ville la plus orientale de la Ligue hanséatique.
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+ Forte des diverses cultures qui se sont côtoyées et succédé du fait des occupations successives, l'Estonie s'est forgé une culture particulière faite de tolérance et de respect envers l'étranger, quels que soient son pays ou sa culture. L'Estonie compte de nombreuses minorités : les Russes représentent 25,7 % de la population. Viennent ensuite les Ukrainiens : 2,1 % de la population ; 1,2 % de la population est biélorusse et 0,8 % finnoise... L'importance de la population russophone vient naturellement de l'occupation soviétique et de l'industrialisation forcenée dont l'Estonie avait fait l'objet à l'époque.
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+ L'estonien n'est pas une langue indo-européenne mais finno-ougrienne de même que le finnois et le hongrois. L’estonien littéraire naît tardivement, entre les XVIe et XVIIe siècles. Elle est surtout utilisée par des pasteurs allemands pour transmettre la littérature religieuse. Le plus ancien livre en estonien est le catéchisme de Wanradt et Köll, publié en 1535 à Wittenberg. On remarquera que c'est la Réforme qui est à l'origine de ce livre.
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+ Le XVIIIe siècle voit la naissance de la littérature nationale, et la langue écrite se répand par les almanachs et journaux, colportés jusqu’au fond des campagnes. La littérature est alors composée de récits imités d’œuvres allemandes. À partir de 1820, Kristjan Jaak Peterson est à l’origine de la poésie estonienne moderne. Dans les années 1850, à la suite des mouvements nationaux et romantiques, la littérature connaît un véritable essor, avec notamment la redécouverte du folklore national et la rédaction de l’épopée nationale, le Kalevipoeg, composée par Friedrich Reinhold Kreutzwald, publiée entre 1857 et 1861 (voir L'Homme de Bois et la Femme d'Écorce, un conte typiquement estonien) dans les publications de la Société savante estonienne. L'édition populaire a été publiée en 1862 en Finlande. À cette période, entre 1860 et 1885, la nation estonienne prend conscience d’elle-même, et la littérature se développe rapidement. La poésie est un genre particulièrement vivace (et le reste aujourd’hui), symbolisée à cette époque par l’une des grandes poétesses de ce pays, Lydia Koidula. Comme dans le reste de l’Europe, la fin du XIXe siècle voit le développement d’une littérature réaliste, en particulier avec Eduard Vilde.
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+ Peu après, la littérature s’ouvre de plus en plus aux courants occidentaux, avec le groupe des « Jeunes Estoniens ». C’est dans ce contexte qu’émerge l’une des figures estoniennes les plus connues à l’étranger, celle de la poétesse Marie Under. Les années 1920 voient le retour du réalisme, avec Anton Hansen Tammsaare. La période de l’entre-deux-guerres, celle de l’indépendance, contraste fortement avec la suivante, celle de l’exil pour les uns, de la déportation en Sibérie pour les autres. La littérature estonienne en exil demeure très vivace, pour preuve les 2 600 volumes en estonien qui sont parus entre 1945 et nos jours. En Estonie devenue soviétique, la littérature « bourgeoise » est brûlée, interdite, censurée, etc. Un certain renouveau se déclare après la mort de Staline, avec les débuts de grands auteurs comme Viivi Luik et Jaan Kaplinski, mais surtout le monument Jaan Kross qui est publié chez Robert Laffont. Il est l'auteur notamment du Fou du Tzar (1978), prix du meilleur livre étranger 1989. « Ses romans, aujourd'hui traduits en de nombreuses langues, font revivre pour la plupart des figures importantes de l'Histoire estonienne ou des Estoniens ayant atteint dans leur domaine une certaine notoriété internationale »[46] comme le baron balte Timotheus von Bock du Fou du Tzar.
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+ Une fois le retour de l’indépendance, l’Estonie libre retrouve une belle vitalité littéraire, marquée par l’émergence de nombreux jeunes auteurs, comme Tõnu Õnnepalu, en particulier grâce aux généreuses subventions de la Fondation pour la culture.
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+ La musique est indissociable de la culture nationale, les Estoniens n'ont-ils pas été qualifiés de « Peuple chantant » ? Le premier festival pan-estonien de chant a eu lieu en 1869 à Tartu, où près de mille chanteurs et musiciens venus de tout le pays furent réunis. Aujourd'hui cette fête rassemble trente mille chanteurs et musiciens devant un public de 200 000 personnes. Ces traditions ont inspiré en 1988 la « révolution chantante », c'est en chantant que l'Estonie s'est libérée du joug soviétique. En 2001, l'Estonie a remporté le concours Eurovision.
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+ Il existe deux grands théâtres en Estonie : le théâtre Estonia à Tallinn fondé en 1865, le théâtre Vanemuine à Tartu fondé en 1883. Tous les registres y sont abordés.
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+ Le cinéma estonien compte pour une très faible partie (2 %) du taux d'audience cinématographique du pays[47], mais est très productif surtout en ce qui concerne les films d'animation et documentaires. Un festival est proposé chaque été, consacré au film anthropologique à Pärnu et en hiver c'est à Tallinn que se déroule le « Festival de cinéma des nuits noires ».
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+ Le cycliste Jaan Kirsipuu a été vainqueur de nombreuses étapes du Tour de France. À Sydney, la médaille d'or du décathlon a été remportée par Erki Nool, natif de Võru. À Pékin, c'est le discobole Gerd Kanter déjà champion du monde à Osaka en 2007, qui décroche l'or olympique. Il succède à Erki Nool, sacré en 2000 à Sydney et à Jaak Uudmae — Estonien sautant pour l'URSS — vainqueur du triple saut en 1980 lors des Jeux de Moscou. Dans les sports d'hiver, les athlètes estoniens sont très productifs : une médaille d'or, une d'argent et une de bronze aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 (se plaçant devant la Suède et le Royaume-Uni) et trois médailles d'or aux Jeux olympiques de Turin en 2006. À noter que le champion d'échecs Paul Keres (1916-1975), au sommet de l'élite dans les années 1930-1960, était Estonien et a concouru pour le pays, puis pour l'URSS. Il a même eu droit à son effigie sur le billet de banque de cinq couronnes[48]. En rallye, Markko Märtin et Ott Tänak ont remporté plusieurs épreuves sur leurs voitures respectives dupuis les années 2000. Enfin, la joueuse de tennis Kaia Kanepi est devenue ces deux dernières années l'une des athlètes les plus populaires de son pays en intégrant le top 20 du classement WTA en 2010, après avoir notamment atteint les quarts de finale à Wimbledon et à l'US Open de tennis.
196
+
197
+ L'armée estonienne est de constitution récente. En 2011, 1,9 % du PNB est consacré à la défense, soit un budget de la défense de 280 millions d'euros[49]. Ayant adopté une attitude prudente face à la Russie, l'Estonie compte sur l'OTAN pour protéger son espace aérien et sur l'Union européenne en cas de crise internationale. Elle participe à plusieurs missions à l'étranger sous le commandement des Nations unies ou de l'OTAN. Les forces estoniennes sont présentes en Afghanistan et un contingent est impliqué dans la guerre en Irak. Les forces estoniennes font partie de la KFOR au Kosovo et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban renforcée. L'armée de l'air possédant plusieurs hélicoptères et avions légers de transport ainsi qu'une centaine de batteries anti-aériennes, son réseau radar est relié à celui de l'OTAN.
198
+
199
+ Les forces militaires de l'Estonie ont introduit une nouvelle formation basée sur la cyberguerre et la défense des infrastructures électroniques et infrastructures essentielles de la république d'Estonie. Actuellement, la principale organisation de cyber-défense estonienne est le CERT (Computer Emergency Response Team of Estonia), créée en 2006, comme organisation responsable de la gestion des incidents de sécurité dans des réseaux informatiques estoniens. Son but est de réduire le plus possible les dommages liés aux incidents de sécurité en répondant efficacement aux nouvelles menaces. L'Estonie a connu une série de cyberattaques qui ont commencé le 27 avril 2007. Les dirigeants estoniens attribuent ces attaques aux autorités russes, lesquelles démentent[50]. Le 25 juin 2007, le président estonien Toomas Hendrik Ilves a rencontré le président des États-Unis, George W. Bush[51]. Parmi les sujets abordés, il y avait notamment les attaques sur l'infrastructure électronique estonienne. Ces attaques ont provoqué, dans un certain nombre d'organisations militaires mondiales, une reconsidération de l'importance de la sécurité de réseau dans la doctrine militaire moderne. Le 14 juin 2007, les ministres de la Défense de l'OTAN ont tenu une réunion à Bruxelles, publiant un communiqué sur une action immédiate commune. Cette action permit de mettre fin aux attaques à l'automne 2007. L'OTAN s'apprête à mettre en place en Estonie son futur centre cybernétique de défense, les Estoniens formeront ainsi les spécialistes du cyber-terrorisme, du cyber-espionnage[52] et de la cyber-défense pour les forces de l'alliance atlantique.
200
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201
+ Le 3 septembre 2014, le président des États-Unis Barack Obama, en visite en Estonie au moment où se déroule la guerre du Donbass en Ukraine, pays qui n'est pas membre de l'OTAN, et où la Russie est accusée notamment par les membres de l'OTAN, d'envoyer des troupes de soldats russes pour soutenir les pro-Russes, déclare que l'Estonie « ne sera jamais seule »[53].
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+ L'Estonie a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Les Trois Mousquetaires est le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas père, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle de mars à juillet 1844, puis édité en volume dès 1844 aux éditions Baudry et réédité en 1846 chez J. B. Fellens et L. P. Dufour avec des illustrations de Vivant Beaucé. Il est le premier volet de la trilogie romanesque dite « des mousquetaires », à laquelle il donne son nom, suivi par Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847).
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+ Le roman raconte les aventures d'un Gascon impécunieux de 18 ans, d'Artagnan, venu à Paris pour faire carrière dans le corps des mousquetaires. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au Premier ministre, le cardinal de Richelieu, et à ses agents, dont le comte de Rochefort et la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche.
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+ Avec ses nombreux combats et ses rebondissements romanesques, Les Trois Mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée et le succès du roman a été tel que Dumas l'a adapté lui-même au théâtre, et a repris les quatre héros dans la suite de la trilogie. Il a fait l'objet de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision.
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+ Le premier lundi du mois d'avril 1625, le bourg de Meung voit le jeune d'Artagnan, gentilhomme pauvre de Gascogne, en route vers Paris pour entrer dans la compagnie des mousquetaires du roi Louis XIII, se faire humilier par deux inconnus, dont il ignore qu'ils sont agents du cardinal de Richelieu : le comte de Rochefort et Milady de Winter. Rochefort lui dérobe la lettre de recommandation écrite par son père à l'intention de M. de Tréville, capitaine des mousquetaires du roi. À Paris, d'Artagnan se présente quand même à M. de Tréville, qui ne peut lui promettre une place dans sa compagnie. En sortant de l'hôtel, alors qu'il cherche à rattraper Rochefort, d'Artagnan provoque, bien malgré lui, les trois mousquetaires en duel, en heurtant l'épaule blessée d'Athos, en se prenant les pieds dans le manteau de Porthos et en ramassant un mouchoir compromettant d'Aramis.
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+ Les duels sont interdits par le cardinal Richelieu. Trop heureux de prendre en défaut les mousquetaires du roi, les gardes du cardinal interviennent alors que d'Artagnan s'apprête à croiser le fer. Les mousquetaires refusent de rendre les armes et d'Artagnan se range alors du côté de ses anciens adversaires pour leur prêter main-forte. Après un rude combat où les gardes du Cardinal sont défaits, les quatre jeunes gens se jurent amitié. Reçu par Louis XIII, d'Artagnan se voit offrir 40 pistoles de la main du roi ; il entre comme cadet dans la compagnie des Essarts du régiment des Gardes françaises.
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+ Le jeune d'Artagnan s'éprend de l'épouse de son propriétaire, Constance Bonacieux, lingère de la reine Anne d'Autriche, enlevée par Rochefort. La jeune femme, secourue par d'Artagnan, lui révèle que Richelieu cherche à compromettre la reine en dévoilant la relation amicale que celle-ci entretient avec le duc de Buckingham, favori du roi Charles Ier d'Angleterre. La reine, par l'intermédiaire de Constance, envoie d'Artagnan à Londres récupérer les ferrets de diamant qu'elle a imprudemment offerts au duc. En effet, poussé par le cardinal, le roi a demandé à la reine de paraître avec ces ferrets au prochain Bal des Échevins. Pour être certain que la reine ne pourra obéir, Richelieu a chargé Milady de Winter de subtiliser deux des ferrets qui sont en possession de Buckingham. D'Artagnan part pour l'Angleterre avec ses compagnons et leurs laquais. Il laisse en chemin Porthos, aux prises avec un ivrogne, Aramis, blessé au bras, et enfin Athos, accusé d’être un faux-monnayeur. Il rejoint enfin l'Angleterre avec un laissez-passer volé au comte de Wardes (l'amant de Milady). Il voit le duc de Buckingham qui accepte de lui donner les ferrets et ordonne à son joaillier personnel de fabriquer deux autres ferrets pour remplacer ceux volés par Milady. D'Artagnan retourne à Paris juste à temps pour sauver la reine.
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+ Constance disparaît, enlevée sur ordre de Richelieu qui s'est assuré de la neutralité de son mari. D'Artagnan se met en quête de ses amis avant de partir à sa recherche. Il retrouve Porthos blessé à la cheville et dans son orgueil, Aramis prêt à entrer dans les ordres (ce dont il le dissuade grâce à une lettre de Mme de Chevreuse), et enfin Athos encore enfermé dans une cave à vin. Ils rentrent à Paris où M. de Tréville leur apprend qu'ils doivent se préparer à rejoindre le siège de la Rochelle. M. de Tréville annonce à d'Artagnan que le roi lui accordera une place chez les mousquetaires après le siège. Pendant ses préparatifs, d'Artagnan rencontre Milady et son beau-frère, Lord de Winter, qu'il provoque en duel. Vainqueur, d'Artagnan fait grâce à Lord de Winter et obtient en échange une entrevue avec Milady, qu'il va courtiser. D'Artagnan obtient ses faveurs et découvre que son épaule est marquée au fer rouge d'une fleur de lys, signe infamant la désignant comme voleuse. Furieuse de se voir démasquée, Milady tente par deux fois de faire assassiner d'Artagnan.
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+ À La Rochelle, Athos, Porthos et Aramis croisent le cardinal à la nuit tombante et acceptent de l'escorter jusqu'à une auberge. Intrigués, les mousquetaires s'attardent et découvrent qu'il attend Milady. Il la charge de tuer le duc de Buckingham et, en échange, il lui donnera un blanc-seing pour assassiner d'Artagnan sans risquer la Bastille. Athos reconnaît en Milady son ex-épouse, Anne de Breuil, et lui dérobe le blanc-seing.
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+ Pour échapper à la surveillance des agents du Cardinal, les mousquetaires tentent une action héroïque en allant défendre un bastion avancé où ils se retrouvent seuls sous le feu de l'ennemi avec Grimaud, le laquais d'Athos ; une fois le Gascon informé du danger qu'il court, ils décident d'écrire à Lord de Winter pour lui révéler la vérité sur Milady. Ensuite ils demanderont à la reine, par le biais de Mme de Chevreuse, où se trouve Constance Bonacieux. Leurs plans ainsi arrêtés dans le plus grand secret, les mousquetaires quittent le bastion et retournent au camp où ils sont accueillis en héros.
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23
+ De retour en Angleterre, Milady est retenue prisonnière par son beau-frère. Elle séduit son geôlier, John Felton, le convainc d'assassiner le duc de Buckingham, et retourne en France. Là, elle se réfugie dans le couvent des Carmélites de Béthune, où se cache également Constance. Découvrant les liens entre la jeune femme et d'Artagnan, elle la tue en l'empoisonnant au moment même où d'Artagnan arrive en compagnie d'Athos, Porthos et Aramis. Aidés par lord de Winter et le bourreau de Lille — frère d'une ancienne victime de Milady, prêtre du couvent où elle résidait et qu'elle a séduit — les mousquetaires s'emparent de la meurtrière à Armentières et lui font un simulacre de procès. Le verdict est unanime : coupable, elle mérite la peine de mort et elle est décapitée.
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+ Les mousquetaires rentrent à Paris, où d'Artagnan est promu lieutenant des mousquetaires par le cardinal avec qui il se réconcilie. Il se bat en duel avec Rochefort et finit également par se réconcilier avec lui. Athos quitte la compagnie des mousquetaires pour aller vivre dans sa campagne natale, Porthos, pour épouser sa procureuse devenue veuve, et Aramis pour devenir prêtre chez les lazaristes.
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+ Le contexte historique des Trois Mousquetaires est étroitement lié au contexte littéraire : les Mémoires du duc de La Rochefoucauld (première partie : 1624-1642) sont à la source de l'affaire des ferrets mise en scène par Alexandre Dumas. L'auteur, historien qui se disait lui-même « divulgateur », avait parcouru avec assiduité les Mémorialistes classiques sans l'appoint desquels il serait vain de tenter de préciser le contexte historique des romans « historiques » d'Alexandre Dumas.
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+ En 1625, Louis XIII règne sur la France avec son premier ministre, le cardinal de Richelieu. Sa femme est la reine Anne d'Autriche. Trop inexpérimenté pour gérer les affaires d'état, le roi n'a pas d'autre choix que de se reposer sur son premier ministre, le cardinal de Richelieu, dont le génie politique et stratégique assure la cohésion et la sécurité du royaume.
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+ Dumas met en exergue le sentiment de défiance et les combats d'influence qui occupent constamment les deux hommes. Dans le roman, ceux-ci s'affrontent secrètement par l'intermédiaire de leur garde personnelle. Dumas exploite aussi l'hostilité connue entre la reine et le cardinal pour en faire un des ressorts de l'affaire des ferrets .
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+ Le héros des Trois mousquetaires est inspiré du personnage historique de Charles de Batz de Castelmore, dit D'Artagnan, capitaine-lieutenant de la compagnie des Mousquetaires du Roi. Son nom est cité dans les mémoires et les correspondances de l'époque, notamment chez Madame de Sévigné. Alexandre Dumas disposait comme sources des Mémoires de M. d'Artagnan de Gatien de Courtilz de Sandras rédigé en 1700, 27 ans après la mort de D'Artagnan[2]. Dumas y pioche quantité de détails, qu'il réécrit dans un style très personnel. Ainsi ce passage de Courtilz
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+ « Mes parents étaient si pauvres qu'ils ne me purent donner qu'un bidet de vingt-deux francs, avec dix écus dans ma poche, pour faire mon voyage. Mais s'ils ne me donnèrent guère d'argent, ils me donnèrent en récompense quantité de bons avis. »
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+ — Mémoires de M. d'Artagnan, chapitre Ier
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+ …devient sous la plume de Dumas :
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+ « une pareille bête valait au moins vingt livres : il est vrai que les paroles dont le présent avait été accompagné n'avaient pas de prix. »
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+ — Les Trois Mousquetaires, chapitre Ier
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+ Le projet est à l'origine une idée d'Auguste Maquet, avec lequel Dumas collabore à la rédaction du roman[3].
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+ Les mémoires de l'époque lui fournissent une manne d'intrigues, notamment l'épisode des ferrets de la reine que raconte par exemple La Rochefoucauld dans le premier chapitre de ses Mémoires[4].
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+ Le titre prévu à l'origine était Athos, Porthos et Aramis, mais sur une proposition de Desnoyers, chargé du feuilleton au Siècle (selon qui ce titre évoquait aux lecteurs les trois Parques), d'adopter Les Trois Mousquetaires, Dumas a accepté ce dernier titre en notant que son absurdité (puisque les héros sont au nombre de quatre) contribuerait au succès de l'œuvre[5].
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+ Le succès du roman fut tel que Dumas l'adapta lui-même pour le théâtre, et que deux autres romans le suivirent qui reprenaient les quatre héros principaux pour former la trilogie des mousquetaires. Il s'agit de Vingt Ans après, paru en 1845, et Le Vicomte de Bragelonne publié de 1847 à 1850.
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+ Le roman connut également un grand succès en dehors de la France et fut traduit en anglais en trois versions différentes dès 1846. Celle de William Barrow fait toujours autorité[6].
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+ Les Trois Mousquetaires inspirèrent très rapidement nombre d'auteurs qui lui inventèrent des suites, de nouveaux épisodes, ou qui le pastichèrent avec plus ou moins de verve[7]. Un site web en a recensé plus d'une centaine[8].
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+ Du vivant même de Dumas, auteurs dramatiques et romanciers s'emparèrent des mousquetaires. En 1845, la comédie Porthos à la recherche d'un équipement d'Anicet Bourgeois et de Dumanoir mettait en scène un épisode de Vingt Ans après[9]. En 1858 paraissait Les Amours de D'Artagnan, d'Auguste Blanquet, qui profitait du hiatus de vingt ans entre Les Trois Mousquetaires et Vingt Ans après pour imaginer la suite des aventures de D'Artagnan sous la Fronde (1648-1653)[10]. À la mort de Dumas, Albert Maurin tenta de tirer profit de la popularité toujours intacte du Gascon avec Les Véritables Mémoires de D'Artagnan (1874), banale version romancée des mémoires de Courtilz de Sandras[11].
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+ L'engouement pour Les Trois Mousquetaires continue plus d'un siècle après la parution du roman de Dumas, avec par exemple le D'Artagnan amoureux de Roger Nimier[12], adapté en 1970 pour la télévision par Yannick Andrei, ou Le Retour des trois mousquetaires d'un certain Nicolas Harin en 1997[13]. Récemment encore, Martin Winckler écrit un roman de formation, Les Trois Médecins (2006), dont la trame est décalquée sur celle du roman de Dumas et Gérard Delteil a publié Spéculator (2010), remake moderne sous forme de thriller, dans lequel les mousquetaires sont devenus des agents d'une société de sécurité et évoluent dans le monde de la finance. Delteil entend lui aussi rendre justice à Milady et s'en explique en critiquant le sexisme du roman de Dumas dans une postface[14].
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+ Si d'Artagnan s'avère le grand favori de ces adaptations, les autres personnages du roman ont également inspiré plusieurs auteurs : en 1886, le Théâtre L'Ambigu donnait Le Fils de Porthos, dont l'action se passe dans la période qui précède la révocation de l'édit de Nantes et met en scène le jeune et bouillant Joël, un breton, fils de Porthos, aux prises avec les ruses machiavéliques d'Aramis, le seul mousquetaire survivant[15]. Dans Milady, mon amour (1986), l'auteur, Yak Rivais, embarrassé par certains aspects du roman devenus répugnants pour des sensibilités modernes, par exemple l'épisode de l'exécution de Milady, réécrit l'histoire avec plus d'indulgence pour ce personnage[16].
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+ Avec Les Trois Mousquetaires, Dumas et Maquet ont réussi ce paradoxe de populariser le roman historique en en faisant un roman de cape et d'épée et à donner ses lettres de noblesse au roman d'action en l'appuyant sur l'histoire. Il avait créé un nouveau héros positif, le Gascon impécunieux, proche encore du picaro, mais noble et héroïque, fine lame et chevaleresque tout en restant humain dans ses faiblesses : l'irascibilité de D'Artagnan, la vanité de Porthos, l'ambivalence d'Aramis tiraillé entre Éros et Agapē, la mélancolie et l'alcoolisme d'Athos empêchent les mousquetaires d'être des héros « parfaits » comme le sera Raoul de Bragelonne, mais ces faiblesses font leur force littéraire. Le jeune d'Artagnan est la synthèse du miles gloriosus, ces matamores, Capitan et autres Capitaine Fracasse de la Commedia dell'arte et du théâtre comique en général (Pistol ou Parolles chez Shakespeare) et du héros des romans de chevalerie. Il commence sa carrière sous les traits comiques d'un jeune Don Quichotte, et en quelques chapitres se métamorphose en un nouvel Achille. C'est ce personnage mi-comique mi-héroïque que l'on retrouve dans Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (1863), ou dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897).
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+ Il avait aussi popularisé un type de récit où alternaient duels, intrigues politiques, chevauchées, enlèvements, passages dramatiques et comiques. La formule fera la fortune des romans-feuilletons où excelleront des auteurs comme Paul Féval (Le Bossu, 1857) ou Michel Zévaco (Pardaillan, 1905-1918). Paul Féval fils se fera d'ailleurs une spécialité d'exploiter les riches filons inventés par ses prédécesseurs avec des titres comme D'Artagnan contre Cyrano de Bergerac, D'Artagnan et Cyrano réconciliés, ou Le Fils de D'Artagnan.
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+ Mais la postérité des Trois Mousquetaires, le « Un pour tous ! Tous pour un ! » - devise apocryphe -[17] déborde largement le cadre de la littérature. Pour André Roussin, s'adressant aux membres de l'Académie française en 1980, c’est « le mythe de l’amitié entre les hommes qui, sous le double sceau de la loyauté et du courage, deviennent invincibles », et il ajoute « C’est un grand mythe pour la jeunesse d’un pays. On a vu au temps de la clandestinité à quel degré de souffrance et à quels sacrifices il a conduit des milliers de jeunes gens, morts parfois de façon atroce, pour n’avoir pas livré le nom de leurs compagnons de réseau. Beaucoup d’entre eux avaient peut-être lu à douze ans Les Trois Mousquetaires et avaient conservé de cette lecture, le sens de la fraternité sacrée »[18]. Et l'académicien évoque ensuite le quatuor du tennis français des années 1920, Henri Cochet, Jacques Brugnon, René Lacoste et Jean Borotra, qui incarne par sa jeunesse, l'amitié entre ses membres et son apparente invincibilité un idéal si proche des héros de Dumas qu'ils sont surnommés Les Quatre Mousquetaires.
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+ En 1974, un grand distributeur, Intermarché, voudra lui aussi tirer profit de cette image positive en choisissant un logo où apparaissent les mousquetaires, censés incarner « l'égalité et le combat mené par l'enseigne pour la défense du pouvoir d'achat. En guerre contre la vie chère… »[19].
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+ Alexandre Dumas adapte lui-même son roman pour le théâtre dès 1845 :
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+ Puis, parmi les nombreuses adaptations qui suivirent :
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+ 2016 : Les Trois Mousquetaires, comédie musicale.
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+ Les Trois Mousquetaires est le plus célèbre des romans d'Alexandre Dumas père, initialement publié en feuilleton dans le journal Le Siècle de mars à juillet 1844, puis édité en volume dès 1844 aux éditions Baudry et réédité en 1846 chez J. B. Fellens et L. P. Dufour avec des illustrations de Vivant Beaucé. Il est le premier volet de la trilogie romanesque dite « des mousquetaires », à laquelle il donne son nom, suivi par Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne (1847).
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+ Le roman raconte les aventures d'un Gascon impécunieux de 18 ans, d'Artagnan, venu à Paris pour faire carrière dans le corps des mousquetaires. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au Premier ministre, le cardinal de Richelieu, et à ses agents, dont le comte de Rochefort et la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche.
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+ Avec ses nombreux combats et ses rebondissements romanesques, Les Trois Mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée et le succès du roman a été tel que Dumas l'a adapté lui-même au théâtre, et a repris les quatre héros dans la suite de la trilogie. Il a fait l'objet de très nombreuses adaptations au cinéma et à la télévision.
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+ Le premier lundi du mois d'avril 1625, le bourg de Meung voit le jeune d'Artagnan, gentilhomme pauvre de Gascogne, en route vers Paris pour entrer dans la compagnie des mousquetaires du roi Louis XIII, se faire humilier par deux inconnus, dont il ignore qu'ils sont agents du cardinal de Richelieu : le comte de Rochefort et Milady de Winter. Rochefort lui dérobe la lettre de recommandation écrite par son père à l'intention de M. de Tréville, capitaine des mousquetaires du roi. À Paris, d'Artagnan se présente quand même à M. de Tréville, qui ne peut lui promettre une place dans sa compagnie. En sortant de l'hôtel, alors qu'il cherche à rattraper Rochefort, d'Artagnan provoque, bien malgré lui, les trois mousquetaires en duel, en heurtant l'épaule blessée d'Athos, en se prenant les pieds dans le manteau de Porthos et en ramassant un mouchoir compromettant d'Aramis.
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+ Les duels sont interdits par le cardinal Richelieu. Trop heureux de prendre en défaut les mousquetaires du roi, les gardes du cardinal interviennent alors que d'Artagnan s'apprête à croiser le fer. Les mousquetaires refusent de rendre les armes et d'Artagnan se range alors du côté de ses anciens adversaires pour leur prêter main-forte. Après un rude combat où les gardes du Cardinal sont défaits, les quatre jeunes gens se jurent amitié. Reçu par Louis XIII, d'Artagnan se voit offrir 40 pistoles de la main du roi ; il entre comme cadet dans la compagnie des Essarts du régiment des Gardes françaises.
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+ Le jeune d'Artagnan s'éprend de l'épouse de son propriétaire, Constance Bonacieux, lingère de la reine Anne d'Autriche, enlevée par Rochefort. La jeune femme, secourue par d'Artagnan, lui révèle que Richelieu cherche à compromettre la reine en dévoilant la relation amicale que celle-ci entretient avec le duc de Buckingham, favori du roi Charles Ier d'Angleterre. La reine, par l'intermédiaire de Constance, envoie d'Artagnan à Londres récupérer les ferrets de diamant qu'elle a imprudemment offerts au duc. En effet, poussé par le cardinal, le roi a demandé à la reine de paraître avec ces ferrets au prochain Bal des Échevins. Pour être certain que la reine ne pourra obéir, Richelieu a chargé Milady de Winter de subtiliser deux des ferrets qui sont en possession de Buckingham. D'Artagnan part pour l'Angleterre avec ses compagnons et leurs laquais. Il laisse en chemin Porthos, aux prises avec un ivrogne, Aramis, blessé au bras, et enfin Athos, accusé d’être un faux-monnayeur. Il rejoint enfin l'Angleterre avec un laissez-passer volé au comte de Wardes (l'amant de Milady). Il voit le duc de Buckingham qui accepte de lui donner les ferrets et ordonne à son joaillier personnel de fabriquer deux autres ferrets pour remplacer ceux volés par Milady. D'Artagnan retourne à Paris juste à temps pour sauver la reine.
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+ Constance disparaît, enlevée sur ordre de Richelieu qui s'est assuré de la neutralité de son mari. D'Artagnan se met en quête de ses amis avant de partir à sa recherche. Il retrouve Porthos blessé à la cheville et dans son orgueil, Aramis prêt à entrer dans les ordres (ce dont il le dissuade grâce à une lettre de Mme de Chevreuse), et enfin Athos encore enfermé dans une cave à vin. Ils rentrent à Paris où M. de Tréville leur apprend qu'ils doivent se préparer à rejoindre le siège de la Rochelle. M. de Tréville annonce à d'Artagnan que le roi lui accordera une place chez les mousquetaires après le siège. Pendant ses préparatifs, d'Artagnan rencontre Milady et son beau-frère, Lord de Winter, qu'il provoque en duel. Vainqueur, d'Artagnan fait grâce à Lord de Winter et obtient en échange une entrevue avec Milady, qu'il va courtiser. D'Artagnan obtient ses faveurs et découvre que son épaule est marquée au fer rouge d'une fleur de lys, signe infamant la désignant comme voleuse. Furieuse de se voir démasquée, Milady tente par deux fois de faire assassiner d'Artagnan.
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+ À La Rochelle, Athos, Porthos et Aramis croisent le cardinal à la nuit tombante et acceptent de l'escorter jusqu'à une auberge. Intrigués, les mousquetaires s'attardent et découvrent qu'il attend Milady. Il la charge de tuer le duc de Buckingham et, en échange, il lui donnera un blanc-seing pour assassiner d'Artagnan sans risquer la Bastille. Athos reconnaît en Milady son ex-épouse, Anne de Breuil, et lui dérobe le blanc-seing.
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+ Pour échapper à la surveillance des agents du Cardinal, les mousquetaires tentent une action héroïque en allant défendre un bastion avancé où ils se retrouvent seuls sous le feu de l'ennemi avec Grimaud, le laquais d'Athos ; une fois le Gascon informé du danger qu'il court, ils décident d'écrire à Lord de Winter pour lui révéler la vérité sur Milady. Ensuite ils demanderont à la reine, par le biais de Mme de Chevreuse, où se trouve Constance Bonacieux. Leurs plans ainsi arrêtés dans le plus grand secret, les mousquetaires quittent le bastion et retournent au camp où ils sont accueillis en héros.
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+ De retour en Angleterre, Milady est retenue prisonnière par son beau-frère. Elle séduit son geôlier, John Felton, le convainc d'assassiner le duc de Buckingham, et retourne en France. Là, elle se réfugie dans le couvent des Carmélites de Béthune, où se cache également Constance. Découvrant les liens entre la jeune femme et d'Artagnan, elle la tue en l'empoisonnant au moment même où d'Artagnan arrive en compagnie d'Athos, Porthos et Aramis. Aidés par lord de Winter et le bourreau de Lille — frère d'une ancienne victime de Milady, prêtre du couvent où elle résidait et qu'elle a séduit — les mousquetaires s'emparent de la meurtrière à Armentières et lui font un simulacre de procès. Le verdict est unanime : coupable, elle mérite la peine de mort et elle est décapitée.
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+ Les mousquetaires rentrent à Paris, où d'Artagnan est promu lieutenant des mousquetaires par le cardinal avec qui il se réconcilie. Il se bat en duel avec Rochefort et finit également par se réconcilier avec lui. Athos quitte la compagnie des mousquetaires pour aller vivre dans sa campagne natale, Porthos, pour épouser sa procureuse devenue veuve, et Aramis pour devenir prêtre chez les lazaristes.
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+ Le contexte historique des Trois Mousquetaires est étroitement lié au contexte littéraire : les Mémoires du duc de La Rochefoucauld (première partie : 1624-1642) sont à la source de l'affaire des ferrets mise en scène par Alexandre Dumas. L'auteur, historien qui se disait lui-même « divulgateur », avait parcouru avec assiduité les Mémorialistes classiques sans l'appoint desquels il serait vain de tenter de préciser le contexte historique des romans « historiques » d'Alexandre Dumas.
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+ En 1625, Louis XIII règne sur la France avec son premier ministre, le cardinal de Richelieu. Sa femme est la reine Anne d'Autriche. Trop inexpérimenté pour gérer les affaires d'état, le roi n'a pas d'autre choix que de se reposer sur son premier ministre, le cardinal de Richelieu, dont le génie politique et stratégique assure la cohésion et la sécurité du royaume.
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+ Dumas met en exergue le sentiment de défiance et les combats d'influence qui occupent constamment les deux hommes. Dans le roman, ceux-ci s'affrontent secrètement par l'intermédiaire de leur garde personnelle. Dumas exploite aussi l'hostilité connue entre la reine et le cardinal pour en faire un des ressorts de l'affaire des ferrets .
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+ Le héros des Trois mousquetaires est inspiré du personnage historique de Charles de Batz de Castelmore, dit D'Artagnan, capitaine-lieutenant de la compagnie des Mousquetaires du Roi. Son nom est cité dans les mémoires et les correspondances de l'époque, notamment chez Madame de Sévigné. Alexandre Dumas disposait comme sources des Mémoires de M. d'Artagnan de Gatien de Courtilz de Sandras rédigé en 1700, 27 ans après la mort de D'Artagnan[2]. Dumas y pioche quantité de détails, qu'il réécrit dans un style très personnel. Ainsi ce passage de Courtilz
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+ « Mes parents étaient si pauvres qu'ils ne me purent donner qu'un bidet de vingt-deux francs, avec dix écus dans ma poche, pour faire mon voyage. Mais s'ils ne me donnèrent guère d'argent, ils me donnèrent en récompense quantité de bons avis. »
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+ — Mémoires de M. d'Artagnan, chapitre Ier
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+ …devient sous la plume de Dumas :
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+ « une pareille bête valait au moins vingt livres : il est vrai que les paroles dont le présent avait été accompagné n'avaient pas de prix. »
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+ Le projet est à l'origine une idée d'Auguste Maquet, avec lequel Dumas collabore à la rédaction du roman[3].
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+ Les mémoires de l'époque lui fournissent une manne d'intrigues, notamment l'épisode des ferrets de la reine que raconte par exemple La Rochefoucauld dans le premier chapitre de ses Mémoires[4].
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+ Le succès du roman fut tel que Dumas l'adapta lui-même pour le théâtre, et que deux autres romans le suivirent qui reprenaient les quatre héros principaux pour former la trilogie des mousquetaires. Il s'agit de Vingt Ans après, paru en 1845, et Le Vicomte de Bragelonne publié de 1847 à 1850.
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+ Le roman connut également un grand succès en dehors de la France et fut traduit en anglais en trois versions différentes dès 1846. Celle de William Barrow fait toujours autorité[6].
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+ Les Trois Mousquetaires inspirèrent très rapidement nombre d'auteurs qui lui inventèrent des suites, de nouveaux épisodes, ou qui le pastichèrent avec plus ou moins de verve[7]. Un site web en a recensé plus d'une centaine[8].
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+ Du vivant même de Dumas, auteurs dramatiques et romanciers s'emparèrent des mousquetaires. En 1845, la comédie Porthos à la recherche d'un équipement d'Anicet Bourgeois et de Dumanoir mettait en scène un épisode de Vingt Ans après[9]. En 1858 paraissait Les Amours de D'Artagnan, d'Auguste Blanquet, qui profitait du hiatus de vingt ans entre Les Trois Mousquetaires et Vingt Ans après pour imaginer la suite des aventures de D'Artagnan sous la Fronde (1648-1653)[10]. À la mort de Dumas, Albert Maurin tenta de tirer profit de la popularité toujours intacte du Gascon avec Les Véritables Mémoires de D'Artagnan (1874), banale version romancée des mémoires de Courtilz de Sandras[11].
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+ L'engouement pour Les Trois Mousquetaires continue plus d'un siècle après la parution du roman de Dumas, avec par exemple le D'Artagnan amoureux de Roger Nimier[12], adapté en 1970 pour la télévision par Yannick Andrei, ou Le Retour des trois mousquetaires d'un certain Nicolas Harin en 1997[13]. Récemment encore, Martin Winckler écrit un roman de formation, Les Trois Médecins (2006), dont la trame est décalquée sur celle du roman de Dumas et Gérard Delteil a publié Spéculator (2010), remake moderne sous forme de thriller, dans lequel les mousquetaires sont devenus des agents d'une société de sécurité et évoluent dans le monde de la finance. Delteil entend lui aussi rendre justice à Milady et s'en explique en critiquant le sexisme du roman de Dumas dans une postface[14].
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+ Si d'Artagnan s'avère le grand favori de ces adaptations, les autres personnages du roman ont également inspiré plusieurs auteurs : en 1886, le Théâtre L'Ambigu donnait Le Fils de Porthos, dont l'action se passe dans la période qui précède la révocation de l'édit de Nantes et met en scène le jeune et bouillant Joël, un breton, fils de Porthos, aux prises avec les ruses machiavéliques d'Aramis, le seul mousquetaire survivant[15]. Dans Milady, mon amour (1986), l'auteur, Yak Rivais, embarrassé par certains aspects du roman devenus répugnants pour des sensibilités modernes, par exemple l'épisode de l'exécution de Milady, réécrit l'histoire avec plus d'indulgence pour ce personnage[16].
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+ Avec Les Trois Mousquetaires, Dumas et Maquet ont réussi ce paradoxe de populariser le roman historique en en faisant un roman de cape et d'épée et à donner ses lettres de noblesse au roman d'action en l'appuyant sur l'histoire. Il avait créé un nouveau héros positif, le Gascon impécunieux, proche encore du picaro, mais noble et héroïque, fine lame et chevaleresque tout en restant humain dans ses faiblesses : l'irascibilité de D'Artagnan, la vanité de Porthos, l'ambivalence d'Aramis tiraillé entre Éros et Agapē, la mélancolie et l'alcoolisme d'Athos empêchent les mousquetaires d'être des héros « parfaits » comme le sera Raoul de Bragelonne, mais ces faiblesses font leur force littéraire. Le jeune d'Artagnan est la synthèse du miles gloriosus, ces matamores, Capitan et autres Capitaine Fracasse de la Commedia dell'arte et du théâtre comique en général (Pistol ou Parolles chez Shakespeare) et du héros des romans de chevalerie. Il commence sa carrière sous les traits comiques d'un jeune Don Quichotte, et en quelques chapitres se métamorphose en un nouvel Achille. C'est ce personnage mi-comique mi-héroïque que l'on retrouve dans Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier (1863), ou dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1897).
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+ Il avait aussi popularisé un type de récit où alternaient duels, intrigues politiques, chevauchées, enlèvements, passages dramatiques et comiques. La formule fera la fortune des romans-feuilletons où excelleront des auteurs comme Paul Féval (Le Bossu, 1857) ou Michel Zévaco (Pardaillan, 1905-1918). Paul Féval fils se fera d'ailleurs une spécialité d'exploiter les riches filons inventés par ses prédécesseurs avec des titres comme D'Artagnan contre Cyrano de Bergerac, D'Artagnan et Cyrano réconciliés, ou Le Fils de D'Artagnan.
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+ Mais la postérité des Trois Mousquetaires, le « Un pour tous ! Tous pour un ! » - devise apocryphe -[17] déborde largement le cadre de la littérature. Pour André Roussin, s'adressant aux membres de l'Académie française en 1980, c’est « le mythe de l’amitié entre les hommes qui, sous le double sceau de la loyauté et du courage, deviennent invincibles », et il ajoute « C’est un grand mythe pour la jeunesse d’un pays. On a vu au temps de la clandestinité à quel degré de souffrance et à quels sacrifices il a conduit des milliers de jeunes gens, morts parfois de façon atroce, pour n’avoir pas livré le nom de leurs compagnons de réseau. Beaucoup d’entre eux avaient peut-être lu à douze ans Les Trois Mousquetaires et avaient conservé de cette lecture, le sens de la fraternité sacrée »[18]. Et l'académicien évoque ensuite le quatuor du tennis français des années 1920, Henri Cochet, Jacques Brugnon, René Lacoste et Jean Borotra, qui incarne par sa jeunesse, l'amitié entre ses membres et son apparente invincibilité un idéal si proche des héros de Dumas qu'ils sont surnommés Les Quatre Mousquetaires.
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+ Le sucre est une substance de saveur douce extraite principalement de la canne à sucre et de la betterave sucrière. Le sucre est une molécule de saccharose (glucose + fructose). Il est également possible d'obtenir du sucre à partir d'autres plantes.
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+ Toutefois, d'autres composés de la même famille des saccharides ont également une saveur douce : le glucose, le fructose… qui sont de plus en plus utilisés par l'industrie agroalimentaire et dans d'autres secteurs[1]. Sur un étiquetage nutritionnel, l'information dont sucres, située sous la ligne Glucides qu'elle complète, désigne tous les glucides « oses » ayant un pouvoir sucrant, essentiellement le fructose, saccharose, glucose, maltose et lactose. Les autres glucides ayant un pouvoir sucrant sont les « polyols » (sorbitol, maltitol, mannitol) mais ils sont maintenant étiquetés séparément, en tant que « polyalcools », qui sont des glucides mais pas des sucres.
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+
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+ Le terme « sucre » provient du terme italien « zucchero », lui-même emprunté à l'arabe « sukkar » (ٌسُكَّر), mot d'origine indienne, en sanskrit « çârkara » (signifiant « gravier » ou « sable »[2]).
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+ Outre le miel et les fruits (comme la pomme) qui servent de complément glucidique depuis la Haute Antiquité, divers végétaux contiennent des quantités importantes de sucres et sont utilisés comme matière première d'où l'on extrait ces sucres, souvent sous la forme de sirop :
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+ Les sucres ont une saveur que l'on a dit être une des quatre saveurs de base (sucré, salé, amer, acide).
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+ Sur le plan cognitif et neurologique, les saveurs sucrées semblent indiquer aux primates, humains ou non humains, la valeur énergétique des végétaux, d'où le plaisir qui lui est associé[3]. Le premier aliment de l'homme est légèrement sucré (lactose). La plupart des plantes toxiques sont amères, le choix d'un aliment sucré serait donc sans danger.
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+
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+ Certaines saveurs sucrées sont reconnues par une famille de récepteurs, situés sur la langue, couplés à la protéine G T1R1, T1R2 et T1R3 ; ils s’assemblent en homodimères ou hétérodimères et permettent la reconnaissance des sucres naturels ou des édulcorants.
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+ À part les sucres, de nombreuses autres molécules, artificielles ou naturelles, possèdent un pouvoir sucrant, mais celles-ci ne sont pas toutes reconnues par l'ensemble des animaux.
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+ Parmi les molécules d'origine naturelle on trouve les acides aminés (glycine), les protéines (thaumatine, mabinline), des hétérosides (stéviosides), etc.
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+ Parmi les molécules de synthèse, on trouve, des dipeptides (aspartame), des sulfamates (acésulfame potassium), etc.
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+ Les premières traces de cultures sucrières associées à une plante naturelle se trouvent en Asie du Sud-Est et sur les îles du Pacifique : on y mâchait la tige de la canne à sucre pour en extraire le suc. La fabrication du sucre par extraction aurait commencé dans le Nord-Est de l’Inde ou dans le Pacifique Sud respectivement vers 10000 ou 6000 av. J.-C. Vers 325 av. J.-C., Néarque, l'amiral d'Alexandre le Grand, lors d'une expédition en Inde, évoque un « roseau donnant du miel sans le concours des abeilles », reprenant par là une expression des Perses[4].
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+ En Europe occidentale, chez les Anciens Grecs notamment, on utilisait principalement la saveur sucrée du miel, comme en témoignent les nombreuses jarres découvertes durant les campagnes archéologiques de Cnossos, Mycènes et de Paestum. Le sucre de canne n'y est pas inconnu (les Anciens Égyptiens la cultivent), du fait des échanges maritimes : cependant, il est encore rare et cher. Sous l'Empire romain, le coût faiblit grâce à l'annexion de l’Égypte et d'une partie de l'ancienne Perse, mais l'usage du miel est très largement dominant.
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+
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+ D’autres témoignages archéologiques effectués au début du XXe siècle associent la culture de la canne avec la civilisation de la vallée de l'Indus[5], cultures qui remonteraient au deuxième millénaire avant notre ère.
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+ En Inde, on aurait réussi à purifier et cristalliser le sucre pendant la dynastie des Gupta vers l’an 350.
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+ Partis de Bagdad, de Damas et de Tunis, dès le Xe siècle les premiers voyageurs arabes découvrent la canne sucrière, notamment en Inde. Au fur et à mesure de l’expansion musulmane en Asie, en retour la canne à sucre est acclimatée dans les pays méditerranéens, depuis la Syrie jusqu'à l'Espagne du sud, et les techniques de production indiennes y sont adoptées et améliorées[6]. Le sucre, en pains ou en poudre, est ainsi facilement transportable par les caravanes. La route des épices est aussi celle du sucre. Les Arabes sont également à l'origine des premières sucreries, raffineries, et plantations de type quasi-industriel[7].
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+ Au Moyen Âge, l'Occident découvre le sucre de canne lors des croisades face aux califats fatimides et almoravides : la canne arrive en Italie, dans les îles de la Méditerranée (Crète, Chypre)[8] et dans le Sud de la France.
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+ Produit exotique et rare, il est d'abord réservé aux apothicaires et aux élites chez qui il est utilisé comme monnaie d'échange, épice et médicament jusqu'au XVIIe siècle, ne devenant réellement un ingrédient pour la cuisine qu'au XVIIIe siècle : avant cette époque, le sucre de canne est associé au chaud et au sec selon la théorie des humeurs, il soigne le lymphatique ou l'atrabilaire, purge le phlegme, entre dans la fabrication de sirop (chaud et sec) contre le rhume (froid et humide). Dans plusieurs pays où il existe une nette séparation du sucré et du salé, le sucre apparaît plutôt en fin de repas puis en entremets comme dans le blanc-manger[9].
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+ Vers 1390, une meilleure technique de pressage est créée, permettant de multiplier par deux la quantité de jus obtenu à partir de la canne, et inaugure l’expansion économique des plantations de sucre en Andalousie et en Algarve. Vers 1420, la production de sucre de canne fut étendue aux îles Canaries, Madère et aux Açores.
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+ Au XVe siècle, Venise contrôle le commerce de la Méditerranée orientale, y compris celui du sucre, et fonde la première raffinerie d’Europe. La route des Indes, ouverte par Vasco de Gama, permit aux Portugais de s’assurer d’importantes ressources sucrières et de devenir les premiers fournisseurs du marché européen. Dès le milieu du XVe siècle, ils installèrent des plantations et des raffineries à Madère.
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+ Les Portugais importèrent au milieu du XVIe siècle le sucre au Brésil. L'aventurier Hans Staden témoigne qu’« en 1540, l’île de Santa Catarina comptait 800 sucreries et que la côte nord du Brésil, Démérara et le Suriname en comptaient 2 000. »
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+ Après 1625, les Hollandais importèrent la canne à sucre d’Amérique du Sud vers les îles des Caraïbes, aux îles Vierges et à la Barbade. De 1625 à 1750, le sucre devint une matière première très prisée, et les Caraïbes, la principale source mondiale grâce à la main-d’œuvre fournie par l’esclavage.
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+ Au début du XVIIe siècle, les Antilles françaises sont des colonies de peuplement. Les premières plantations de canne ne voient le jour qu’en 1643, après l’échec de la culture du tabac. Les sucreries se multiplient à la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Domingue. En métropole, ce sont les raffineries qui fleurissent sous l’impulsion de Colbert, à Nantes et Bordeaux. Le siècle des Lumières est aussi le siècle de la domination française du marché du sucre colonial[10] : le sucre devient un élément important de l’économie et donc de la politique européenne mercantiliste.
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+ Au milieu du XVIIIe siècle, le sucre de canne devient très populaire dans la bourgeoisie, on l'appelle « canamelle ». Le marché du sucre connait une forte croissance, la production devenant de plus en plus mécanisée. Une machine à vapeur alimente un premier moulin à sucre en Jamaïque en 1768, et peu après, la vapeur servit d'intermédiaire au feu comme source de chaleur.
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+ Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que le sucre de betterave va connaître un réel essor. Si, dès 1600, l’agronome français, Olivier de Serres, remarque que la « bette-rave » donne en cuisant un jus « semblable au sirop de sucre », il faut attendre 1747 pour qu’Andreas Sigismund Marggraf, chimiste berlinois, prouve que le sucre de betterave et le sucre de canne sont identiques. Les écrits de Marggraf sont ensuite traduites en français[11].
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+ Franz Karl Achard, élève de Marggraf, produit en 1798 le premier pain de sucre de betterave[12]. En 1810, face au blocus continental qui suspend le commerce colonial maritime, l’intérêt pour la betterave est soudain ravivé en France sous l’impulsion de Jean-Antoine Chaptal, qui travaille dans la commission de l’Institut de France, laquelle est chargée de vérifier les expériences d’Achard. Cette commission informe Napoléon de l’intérêt que la France aurait à produire elle-même son sucre car la culture betteravière est rentable et l'extraction en cristaux possible.
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+ Fin 1811, le Normand Jean-Baptiste Quéruel, engagé chez Benjamin Delessert à sa manufacture de Passy, invente la méthode permettant la fabrication industrielle de sucre cristallisé (extraction du jus, filtration, compactage en pains coniques). Napoléon Ier, via Chaptal, incite derechef les agriculteurs français à ensemencer les champs en plants de betterave et les industriels à améliorer les procédés. Dès lors, la France se mobilise pour extraire le sucre à partir de la betterave. En 1812 naît l’agro-industrie sucrière française. Delessert présente à l'empereur en personne ses premiers pains de sucre : celui-ci ordonne aussitôt la mise en culture de 100 000 hectares[13].
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+ La fin de l’Empire permet le retour sur le continent du sucre de canne et met un temps en péril le développement de la betterave sucrière. Mais la récession ne va cependant pas durer. En 1828, la France compte 585 sucreries implantées dans 44 départements.
55
+ En 1900, le sucre de betterave représente 53 % de la production mondiale de sucre. La Première Guerre mondiale, en transformant les grandes plaines betteravières européennes en champs de bataille, stoppe toute la production et la fait redescendre à 26 %. S'il remonte pour atteindre 40 % dans les années 1950, le sucre de betterave représente actuellement 22 % de la production mondiale de sucre.
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+
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+ En 1949, Louis Chambon met au point la technique de moulage des « dominos » de sucre par compression, mais les premiers morceaux de sucre blanc, certes grossièrement, sont inventés en 1855.
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+ La démocratisation de la consommation en Europe a lieu lors de la révolution industrielle, la production de sucre étant multipliée par 1 000 entre le XVIIIe et le XXe siècle[9].
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+
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+ Aujourd'hui une sucrerie de betteraves produit entre 1 500 et 2 000 tonnes de sucre au cours d'une journée avec un effectif permanent d'environ 150 personnes.
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+
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+ Certains types de sucre sont normalisés au niveau mondial par le Codex Alimentarius.
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+ Sucre blanc, sucre roux de canne, sucre de canne complet et vergeoise.
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+
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+ Sucre en morceaux.
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+
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+ Bûchettes de sucre en poudre.
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+
71
+ Sucre en morceaux.
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+
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+ Quelques types de sucre (normalisés ou non) :
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+
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+ La canne à sucre contient environ :
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+
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+ L'extraction n'étant pas parfaite, 1 tonne de canne fournira environ 115 kilogrammes de saccharose.
78
+
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+ Les champs de canne à sucre sont généralement brûlés et les cannes ramassées mécaniquement. Le brûlage sur pied, qui diminue la masse végétale inutile (les feuilles) et concentre le sucre dans la tige par évaporation, est une technique aussi ancienne que la culture de la canne. Cette technique est toutefois abandonnée par certains producteurs afin de réduire la production de CO2 associée à la culture de la canne[17].
80
+
81
+ Ensuite, le procédé d’extraction du sucre de canne[18] est identique à celui du sucre de betterave, à l'exception de la première phase où le jus de canne est extrait par broyage, tandis que celui de betterave est extrait par diffusion. À leur entrée dans la sucrerie, les cannes sont découpées en petits morceaux puis pressées et broyées dans plusieurs moulins. Séparé de la bagasse (la canne écrasée), le jus de canne obtenu (le vesou) contient 80 à 85 % d'eau, 10 à 20 % de sucre et 0,7 à 3 % de composés organiques et minéraux. Il suit ensuite les mêmes étapes que le jus de betterave. Le sirop recueilli après cristallisation et essorage du sucre de canne ou de betterave, également appelé « eau mère », est encore chargé de sucre. Il subit alors une nouvelle cuisson et un nouvel essorage qui donnent le sucre dit de « deuxième jet », plus coloré et moins pur que le sucre de premier jet.
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+ Puis ce sirop de deuxième jet, toujours riche en sucre, est à son tour réintroduit dans le cycle pour donner un sucre de troisième jet, brun et chargé d’impuretés (le sucre roux), ainsi qu'un dernier sirop visqueux et très coloré, appelé mélasse.
83
+ La bagasse est utilisée de différentes façons, le carburant pour la chaudière de la sucrerie étant la plus commune.
84
+
85
+ Pour les sucres « biologiques », obtenus à partir de cannes de l'agriculture biologique, on distingue plusieurs types de sucres, dont :
86
+
87
+ Le rhum est obtenu à partir du jus fermenté.
88
+
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+ La betterave sucrière contient environ :
90
+
91
+ Pour la canne comme pour la betterave, l'extraction[18] doit se faire rapidement car les plantes continuent à respirer et consomment du sucre pour leur métabolisme. En moyenne, on chiffre de 100 à 130 g de sucre perdu par tonne de betterave et par jour[19]. Les usines sucrières sont ainsi toujours à moins de trente kilomètres des champs. Une autre partie du sucre se retrouve dans la mélasse ou reste dans la pulpe. Le sucre extrait de la betterave est naturellement blanc et ne nécessite donc pas de raffinage[20],[21].
92
+
93
+ La mélasse produite au cours de l'extraction du sucre de betterave est souvent utilisée pour la fermentation ou la nourriture du bétail.
94
+
95
+ Le sucre roux de betterave, appelé vergeoise ou cassonade, est obtenu par chauffage prolongé du sucre blanc qui provoque la formation de colorants de type caramel[21].
96
+
97
+ De fabrication artisanale, ce sucre est extrait des inflorescences des palmiers à sucre. Le jus obtenu est filtré, puis cuit afin de le transformer en sirop. Il est enfin battu pour amorcer la cristallisation. Le sucre obtenu est brun, naturellement riche en fructose et oligo-éléments.
98
+
99
+ En 2011, les cinq premiers producteurs de sucre étaient le Brésil, l'Inde, l'Union européenne, la Chine et la Thaïlande. Cette même année, le principal exportateur de sucre était le Brésil, suivi à distance par la Thaïlande, l'Australie et l'Inde. Les principaux importateurs étaient l'Union européenne, les États-Unis et l'Indonésie[22],[23]. Dans la dernière décennie (2000-2009), la part du Brésil dans les exportations mondiales de sucre brut est passée de 7 % à 62 %[24].
100
+
101
+ Sur 112 pays producteurs, 35 cultivent la betterave sucrière, et fournissent environ 20 % de la production en 2017.
102
+
103
+ En 2016-17, la France, avec un rendement de treize tonnes de sucre à l'hectare, a produit 4,7 millions de tonnes, et exporté 2 millions de tonnes. Elle est le premier producteur mondial de sucre de betterave[26]. En 2016-2017, la Belgique a produit 683 000 tonnes[27].
104
+
105
+ L'Organisation commune de marché du sucre (OCM sucre) a été profondément réformée en 2006. Trois impératifs ont présidé à cette réforme : intégrer les principes de la nouvelle PAC dans l'OCM sucre, tenir compte de l'ouverture accrue du marché européen résultant d’engagements pris par l'UE auprès de pays en développement et appliquer une décision de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) obligeant l'UE à réduire ses exportations de sucre. Actuellement, la filière sucrière est l'une des plus encadrées par Bruxelles[28]. Le système actuel, fondé sur un quota de production réparti entre les différents États membres, prendra fin le 30 septembre 2017[29]. L'Europe met ainsi fin à un dispositif existant depuis les années 1960 ; la même année, les principaux producteurs de sucre augmentent également leurs productions, réduisant les cours, et permettant d'alimenter de nouveaux marchés en sucre[30].
106
+
107
+ Il existe deux manières d'évaluer la consommation de sucre : par les données de ventes et par les études de consommation.
108
+
109
+ Il existe aussi différent indicateurs, selon l'objet auquel on s'attache :
110
+
111
+ Les ventes de sucre sont passées de 5 kg par an et par habitant en 1850 à 30−35 kg dans les années 1960. Depuis, elles sont stables[31] (environ 33 kg par an et par habitant en 2017), avec quelques variations (maximum de 39 en 2013, minimum de 33 en 2017)[32].
112
+
113
+ Ces quantités vendues sont utilisées en partie pour des usages alimentaires (consommation des ménages, usage par les professionnels, usages industriels) et en partie dans des usages de transformation chimique ou culinaire (fabrication de médicaments, homéopathie, chaptalisation du vin, vins effervescents). Il existe aussi des pertes (par les industriels au cours de leurs processus de fabrication) et du gaspillage. Elles ne représentent donc pas la consommation stricto sensu (les ventes de sucre reflètent la notion de disponibilité ou de volumes de sucre mis sur le marché, à l’échelle d’un pays ou d’une population).
114
+
115
+ La consommation est mesurée par des enquêtes de consommation individuelles menées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) et le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC).
116
+
117
+ L'ANSES évalue la consommation de sucres totaux (sucre naturellement présent dans les fruits et légumes + sucres ajoutés dans la cuisine ou dans des produits industriels), hors lactose, à 75 g par jour et par personne en 2006-2007[33] (il n'existe pas d'étude plus récente), tout en fixant une recommandation pour les apports maximums en sucres (hors lactose) à 100 g par jour et par personne. Selon l'ANSES, 20 à 30 % des enfants et des jeunes adultes dépassent cette recommandation.
118
+
119
+ Ces données concernent les sucres totaux et ne doivent pas être confondues avec celles des sucres libres (ensemble des sucres ajoutés, ainsi que le sucre des jus de fruits et le miel), sur lesquels porte la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé. L'OMS recommande de ramener l'apport en sucres libres à moins de 10 % de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant, ce qui représente une consommation d'environ 50 g de sucres libres par jour et par personne. Il s'agit de sa recommandation dite « forte ». L'OMS a établi une deuxième recommandation, « avec réserve » pour éventuellement baisser l'apport en sucres libres à 5 % de la ration énergétique[34].
120
+
121
+ En 2006-2007, l'apport en sucres libres en France a été mesuré à 52 g par jour et par adulte, soit 9,5 % des apports énergétiques, par l'étude INCA2, 41 % dépassant cette recommandation[35].
122
+
123
+ En Belgique, les ventes par habitant sont équivalentes à 34 kg par habitant et par an.
124
+
125
+ La consommation de sucre fournit de l'énergie chimique à court terme, mais ce n'est pas une forme de stockage d'énergie pour l'organisme. Une partie du sucre consommé peut être utilisée tout de suite pour fournir de l'énergie si nécessaire, dans les minutes qui suivent ; une autre partie sera emmagasinée dans le foie et les muscles (sous forme de glycogène) pour utilisation dans les heures qui suivent ; et, en cas d'excès, une partie sera transformée en graisses (triglycérides) qui seront stockées dans les cellules du tissu adipeux[36].
126
+
127
+ Dès que l'on consomme du glucose, composant du sucre, l'insuline est sécrétée : son rôle principal est de favoriser l'utilisation du glucose par toutes les cellules de l'organisme. Par ailleurs l'insuline stimule la glycolyse, bloque la lipolyse (utilisation des graisses stockées) et favorise la lipogenèse par l'intermédiaire d'une enzyme (la triglycéride synthase), c'est-à-dire la fabrication de graisses dans le tissu adipeux. En effet, le stock de glycogène hépatique est limité et le glycogène musculaire n'est utilisable que par les muscles eux-mêmes.
128
+
129
+ Cette régulation du glucose, avec un système de stockage et de libération, permet de fournir un apport continu en glucose au cerveau. S'il ne représente que 2 % du poids du corps, le cerveau utilise 20 % à 30 % du glucose disponible, qui est sa seule source d'énergie (en dehors des corps cétoniques synthétisés en cas de jeûne prolongé)[37].
130
+
131
+ Après extraction et purification, le sucre de betterave sort naturellement blanc, tandis que le sucre de canne cristallise avec une coloration qui va du blond au brun, due à des pigments présents uniquement dans la canne. Pour devenir blanc, le sucre roux de canne est refondu et débarrassé de ses colorants dans une raffinerie, sans modification chimique. Seul le sucre blanc de canne peut être appelé sucre « raffiné »[38].
132
+
133
+ Lorsqu'il provient de la canne à sucre, le sucre roux est composé de 95 % à 98 % de sucre (saccharose). Le sucre blanc lui, qui vient soit de la canne (après raffinage) soit de la betterave, contient plus de 99,7 % de saccharose. Le reste est constitué de traces d’eau, de minéraux et de matières organiques[39],[40].
134
+
135
+ En outre, le sucre complet (non raffiné) contient quarante fois plus d’éléments minéraux que le sucre roux de betterave et vingt fois plus d'éléments minéraux que le sucre roux de canne[41].
136
+
137
+ Cependant, l'apport en minéraux par le sucre, qu'il soit blanc ou roux, reste très minime au regard des portions de sucres réellement consommés et des apports nutritionnels conseillés pour ces minéraux, et ces types de sucre ont les mêmes effets sur le métabolisme[42].
138
+
139
+ En France, d'après l'enquête INCA2, les apports quotidiens en glucides (amidon et sucres) sont chez les adultes de 230 g/j en moyenne ; chez les enfants, ils sont de 207 g/j. Les adultes consomment 95 g/j de sucres totaux tandis que les enfants en consomment 99 g/j[43]. Les apports quotidiens recommandés en glucides sont de 200 à 250 grammes (voir Apports nutritionnels conseillés).
140
+
141
+ Une nouvelle étude a analysé les données INCA2 afin de connaitre la consommation en « sucres libres » (sucres ajoutés et sucres naturellement présents dans les jus de fruits), l'Organisation mondiale de la santé recommandant un apport inférieur à 10 % de la ration énergétique totale (50 g de sucre pour une ration énergétique de 2 000 Cal). La consommation de sucres libres, chez les adultes en France, est estimée à 51,9 g par jour en moyenne pour une ration énergétique moyenne de 2 151 Cal par jour, 41 % des adultes français dépassant la recommandation de l'OMS[44].
142
+
143
+ Au Canada, en 2004, les apports quotidiens moyens étaient de 110 g par jour[45], avec de fortes variations suivant l'âge et le sexe. Aux États-Unis, la consommation moyenne de sucres est proche de 120 g par jour[46].
144
+
145
+ Qu'il soit blanc ou complet, il contient toujours quatre kilocalories (4 kcal ou 4 Cal) par gramme, soit 16 760 joules. Consommé sans modération, il peut conduire au diabète, à l'obésité, et peut déséquilibrer la régulation du taux de glucose dans le sang par hyperglycémie. Manger beaucoup d'aliments sucrés n'entraîne pas forcément ces troubles s'ils sont associés à une alimentation équilibrée : selon certains[réf. nécessaire], un régime alimentaire équilibré se base sur le rapport sucres simples aux sucres complexes, selon d'autres[réf. nécessaire] ce sont les indices glycémiques de tous les aliments ingérés dans la journée qui comptent le plus. Récemment les avis médicaux suggèrent une limitation de l'apport de sucres à un niveau beaucoup plus faible que la consommation effective (voir Sucre/Avis du corps médical).
146
+
147
+ Les glucides complexes ou polysaccharides sont généralement plus difficiles à décomposer au cours de la digestion que les glucides simples oses ou diholosides, de sorte qu'on les qualifie parfois de « sucres lents », tandis que les glucides simples sont qualifiés de « sucres rapides ». Un glucide complexe peut toutefois être plus rapide à digérer que certains glucides simples comme le fructose, de sorte que les nutritionnistes préfèrent se référer à l'indice glycémique des glucides[47].
148
+
149
+ L'ANSES rappelle en 2016 qu'à proprement parler le terme « sucres » (au pluriel) désigne seulement les glucides simples[48].
150
+
151
+ Les glucides sont plutôt à classer selon leur pouvoir « glycémiant », c'est-à-dire leur action sur la glycémie (taux de glucose dans le sang), ou plus récemment encore, selon la rapidité de la réaction insulinique qu'ils induisent[49].
152
+
153
+ La vitesse d'assimilation des glucides n'est pas liée à leur type : les glucides simples n’ont pas tous un indice glycémique élevé et les glucides complexes un indice glycémique faible. Par exemple, la pomme de terre est un féculent (source de glucides complexes) mais son index glycémique est élev��[50].
154
+
155
+ Un régime à faible indice glycémique est recommandé pour prévenir le diabète, les maladies cardio-vasculaires et probablement l'obésité[51].
156
+
157
+ Le sucre ingéré est hydrolysé en glucose et fructose[52] dans l'intestin. Les monosaccharides sont ensuite absorbés soit par diffusion passive (transporteur de glucose et de fructose), soit par transport actif faisant intervenir des transporteurs spécifiques (transporteur sodium-glucose)[53]. Ces produits passent rapidement dans le sang puis sont véhiculés vers le foie et le reste de l'organisme. Le taux de glucose dans le sang (glycémie) est régulé par la production d'insuline ; le taux de fructose dans le sang n'est pas régulé. Le métabolisme du glucose est la glycogénogenèse qui intervient dans le foie pour reconstituer les réserves de glycogène. La glycolyse, à l'inverse, est le procédé métabolique permettant la dégradation du glucose en énergie. Le métabolisme du fructose prend place essentiellement dans le foie où il peut être transformé en glucose, lactate, glycogène et en triglycérides[54],[55].
158
+
159
+ Une étude[56] de la Harvard School of Public Health (États-Unis) a conclu que l’excès de glucose dans le sang est la cause de plus de trois millions de décès par an dans le monde, dont 960 000 directement à cause du diabète et 2,2 millions en raison de troubles cardiovasculaires (1,5 million de décès par infarctus du myocarde soit 21 % du total des infarctus) et 709 000 décès dus à un accident vasculaire cérébral (13 % du total des décès par AVC). Selon un commentaire paru dans la presse[57], « Ces chiffres sont comparables aux décès annuels dus au tabac (4,8 millions de morts), à l’excès de cholestérol (3,9 millions) et au surpoids et à l’obésité (2,4 millions) ». D'autres sources médicales soulignent le lien entre la consommation de boissons sucrées et les maladies cardiovasculaires[58].
160
+
161
+ Chez l'Homme, « la glycémie doit varier en moyenne entre 0,80 et 1,40 g/l de sang (entre 1 et 1,4 g/l deux heures après un repas et entre 0,80 et 1,10 g/l à jeun le matin) »[59].
162
+
163
+ Le taux de glucose dans le sang est régulé par le pancréas :
164
+
165
+ On parle de diabète quand la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 gramme par litre de sang (à deux reprises et en laboratoire)[59]. Selon l’OMS, quelque 356 millions de personnes sont diabétiques en septembre 2012 dans le monde[60]. Le diabète de type 2 représente la majorité des diabètes dans le monde, et est en grande partie le résultat d’une surcharge pondérale et de la sédentarité[60]. La sur-consommation de sucres ajoutés en général ou de fructose et de boissons sucrées en particulier sont une des causes du diabète de type 2. La consommation de sucres à des niveaux inatteignables avec des produits naturels non préparés nourrit l'épidémie de diabète de type 2[61]. À ce titre réduire sa consommation de sucres ajoutés ou préférablement de fructose ajouté pourrait se traduire par une réduction de la mortalité due au diabète[61]. La consommation de nourriture à fort indice glycémique est associée au diabète de type 2[62]. La consommation de boissons sucrées augmente le risque de diabète[63],[64]. Par exemple, boire une à deux boissons sucrées par jour entraîne une augmentation de 26 % du risque de diabète de type 2[62]. Dans le monde, il est estimé que 133 000 morts du diabète sont imputables à la consommation de boissons sucrées[65].
166
+
167
+ L'excès de fructose semble constituer une cause de l'accumulation de graisse dans le foie[66] ou stéatose hépatique, qui peut conduire à une inflammation chronique du foie.
168
+
169
+ La carie est un problème qui peut être lié à la consommation répétée de glucides. En effet, ils favorisent la métabolisation d’acides par des bactéries, qui détruisent l’émail dentaire. Le facteur déterminant dans la formation des caries est moins la quantité que la fréquence et la durée de séjour en bouche du sucre absorbé, ainsi que la texture plus ou moins collante de l'aliment. Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA, devenue ANSES), les aliments contenant du saccharose ou de l'amidon interviennent dans la propagation des caries dentaires[67]. Elle préconise donc de limiter la consommation entre les repas de féculents (pâtes, pommes de terre, etc.), boissons et produits sucrés, et d'avoir une bonne hygiène bucco-dentaire.
170
+
171
+ Beaucoup d'études et d'experts scientifiques affirment que l'apport excessif en sucre et/ou en fructose joue un rôle important dans l'obésité et le diabète[68],[69],[70]. Plusieurs études établissent le lien entre la consommation de sucre et/ou de fructose et l'augmentation de la graisse intra-abdominale (ou viscérale)[71].
172
+
173
+ Par ailleurs, il semblerait que l’organisme comptabilise moins bien « l'énergie liquide » consommées en excès. Ainsi les boissons sucrées (jus de fruits, sodas, nectars, sirops…) régulièrement consommées pendant ou en dehors des repas, apporteraient un excès d'énergie préjudiciable à terme et constituent un facteur de risque d'obésité[72],[73],[74],[75],[63].
174
+ La réduction de la consommation de sucres réduit le poids et, inversement, l'augmentation de la consommation entraîne une prise de poids[76].
175
+ Une consommation d'une boisson sucrée par jour entraîne une prise de poids moyenne de 0,12 kg par an chez les adultes[62].
176
+
177
+ En 2010, l'Autorité européenne de sécurité des aliments n'a pas établi de relation directe entre consommation de sucres — en dehors d’apports caloriques excessifs — et prise de poids[77] en s'appuyant sur quatre études dont deux financées par les industriels du sucre[78]. Le rapport de l'EFSA est aussi critiqué du fait que la majorité des experts aient des liens avec l'industrie[78].
178
+ En revanche, l'EFSA recommande de favoriser les glucides complexes plutôt que les glucides simples dont le sucre.
179
+
180
+ Il arrive que l'industrie laisse penser que l'exercice physique est aussi important que l'alimentation. Par exemple, dans une de ses communications, Coca-Cola associe leur produit au sport en suggérant que ce n'est pas un problème de consommer leur boisson du moment que l'on fait de l'exercice. Or ce n'est pas corroboré par les données scientifiques puisqu'une synthèse des connaissances scientifiques a montré que réduire sa consommation de sucres est le plus efficace pour réduire le syndrome métabolique et que les bénéfices s'en font ressentir avant même la perte de poids[79].
181
+
182
+ L'ANSES a conclu en 2016 que les études d'intervention ainsi que les données épidémiologiques ne montrent pas d'association de la prise de poids avec la consommation de sucres lorsque l'apport énergétique est contrôlé[48].
183
+
184
+ La consommation importante de sucre, de produits sucrés pauvres en vitamines, sels minéraux et fibres, peut favoriser des carences nutritionnelles si par ailleurs l'alimentation est peu diversifiée.
185
+
186
+ La consommation de sucres est un facteur d'augmentation de l'indice de masse corporelle, qui favorise l'émergence de certains cancers (sein, côlon, pancréas, œsophage, utérus, rein, vésicule biliaire)[65]. De ce fait, la consommation de boissons sucrées serait responsable de 6 450 décès par cancers chaque année dans le monde[65].
187
+
188
+ Il existe aussi un lien direct entre syndrome métabolique et survenue du cancer du sein[80].
189
+ Une synthèse de onze études montre qu'une consommation d'aliments à indice glycémique élevé est associée à une augmentation de 6 % du risque de cancer du sein[81].
190
+
191
+ La consommation de fructose peut théoriquement engendrer des cancers du pancréas mais l'analyse de populations ne permet pas de corroborer cet effet[82].
192
+ En revanche, la consommation de fructose est responsable de carcinomes hépatocellulaires mais pour les autres cancers du foie, les conclusions sont contradictoires[82].
193
+ Les conclusions sont contradictoires quant à un lien entre consommation de sucre et cancer colo-rectaux[82].
194
+
195
+ De plus, un excès de consommation de ces produits pourrait favoriser l'obésité ou l'insulinorésistance qui, elles-mêmes, favoriseraient le risque de cancer[83].
196
+
197
+ Le risque de maladie cardio-vasculaire augmente en moyenne de 17 % par boisson sucrée supplémentaire consommée chaque jour[62].
198
+ Après prise en compte des autres facteurs de risque, il y a une augmentation moyenne de 16 % du risque d'accident vasculaire entre les plus gros consommateurs de boissons sucrées et les moins gros consommateurs[62]. D'après une autre étude, la mortalité par maladie cardio-vasculaire est plus que doublée pour les personnes qui consomment plus de 25 % de leurs calories à partir de sucres ajoutés, par rapport aux personnes qui consomment moins de 10 % des calories à partir de sucres ajoutés[84].
199
+ Remplacer des graisses saturées par des glucides hautement raffinés ne fait pas diminuer le risque de maladie cardio-vasculaire, alors que remplacer ces graisses par des graisses polyinsaturées fait diminuer le risque[62].
200
+ Chaque année, environ 45 000 décès par maladie cardio-vasculaires dans le monde sont imputables aux boissons sucrées[65].
201
+
202
+ Dans la plupart des cas, le comportement des enfants n’est pas modifié par l’absorption de sucre[85] : il n’y a pas de lien établi entre le sucre et l’hyperactivité.
203
+
204
+ Plusieurs études ont montré qu'il existait un lien entre l’hyperactivité observée chez certains enfants et certains colorants alimentaires[86]. Ce lien a été relativisé par l'EFSA[87] mais un avertissement accompagne désormais les aliments contenant certains colorants[88].
205
+
206
+ Les résultats des études récentes sont contradictoires. Selon une étude américaine publiée dans le Journal of Biological Chemistry en décembre 2007, le sucre contribuerait au développement de la maladie d'Alzheimer[89]. Une autre étude parue en 2012 dans la revue Aging Cell a établi un effet protecteur du glucose vis-à-vis de la neurodégénerescence[90].
207
+
208
+ Chez le rat, une exposition prolongée au goût sucré (sous forme de sucre ou d'édulcorant) induit une dépendance caractérisée par des modifications comportementales et cérébrales comme celles des drogues dures[91]. Des expériences ont montré que des rats et des souris préfèrent la consommation d'eau sucrée à celle de cocaïne en intraveineuse[92]. Cela peut constituer un facteur explicatif de la tendance de l'industrie agro-alimentaire à sucrer ses préparations[93]. Selon Serge Ahmed, directeur de recherche en neurosciences au CNRS, l'extrapolation de ces études à l’homme reste délicate et « la littérature médicale contient encore trop peu de cas avérés d’addiction au sucre[94]. », il ajoute que le manque de données « reflète plutôt le faible intérêt porté jusque-là au problème »[91].
209
+
210
+ Une revue systématique des études liées aux « addictions alimentaires » conclut que la dépendance à des aliments existe, et que les aliments sucrés présentent le risque le plus élevé de créer une dépendance[95].
211
+
212
+ Plusieurs études suggèrent qu'une consommation élevée de sucre et/ou d'HFCS (donc de fructose) est associée à une moindre capacité d'apprentissage et/ou de mémorisation[96],[97],[98].
213
+
214
+ La consommation d'aliments sucrés est associée au développement de symptômes dépressifs[99]. Des analyses prospectives ont montré une augmentation à 5 ans de 23 % du nombre de personnes atteintes de troubles dépressifs chez les hommes consommant une quantité importante de sucre. Les études confirment un effet négatif de la consommation de sucre sur la santé psychologique à long terme[99]. Certaines études ont montré une corrélation hautement significative entre la consommation de sucre et le taux annuel de dépression dans six pays différents[100]. Une étude menée en Australie a montré que les individus buvant un demi-litre de soda sucré par jour avait environ 60 % plus de risques de développer des troubles dépressifs[101].
215
+
216
+ Il n'y a pas d'avis médical contre les glucides en général, mais la sous-catégorie du sucre fait depuis quelques années l'objet d'avis plus tranchés. En plus de l'effet incontestable sur les caries, plusieurs spécialistes associent soit le sucre soit le fructose avec l'épidémie d'obésité et de diabète de type 2. Une campagne se développe pour limiter la consommation de sucre aux États-Unis[102], en Australie[103] et au Royaume-Uni[104]. L'association de cardiologues American Heart Association fait le lien entre une consommation de sucre élevée et les maladies cardiovasculaires, et a récemment produit des recommandations pour limiter la consommation de sucre[105]. Les limites sont 20 g de sucres ajoutés par jour pour les femmes et 36 g pour les hommes (une canette de soda contient 33 g de sucre ajouté). Au Royaume-Uni, les autorités médicales conseillent clairement de diminuer la consommation de sucre[106],[107] et ont recommandé au Parlement d'introduire une taxe pour limiter la consommation de sucre[108]. En France, l'ANSES recommande depuis peu de réduire de 25 % la consommation de glucides simples[109],[110] (actuellement de 100 g environ par jour et par personne), tout en augmentant les glucides complexes. En 2004, le rapport exhaustif de l'ANSES sur les glucides ne donnait pas de recommandations sur les sucres simples[67].
217
+
218
+ En 2003, l'OMS a préconisé de limiter les apports en sucres libres (sucres ajoutés + sucres des jus de fruits et sirops) à 10 % des apports énergétiques, soit environ 50 g de sucres libres par jour pour un apport quotidien de 2 000 kcal/j[111]. En France, la consommation actuelle en sucres totaux est d’environ 100g/j, dont environ la moitié de sucres libres, selon l’enquête INCA 2[43]. En 2014, une révision de la recommandation de l'OMS suggère une limitation à 5 % des apports énergétiques, soit environ 25 g de sucre[112],[113].
219
+
220
+ En France sur le plan des politiques publiques de santé il faut noter l'interdiction des distributeurs automatiques de boissons dans les écoles en 2005, et l'introduction d'une taxe spécifique sur les boissons sucrées et/ou édulcorées en 2012[114], cela alors même que le vin est deux fois moins taxé[115] mais est soumis au taux de TVA normal. Selon une étude commanditée par l'industrie des boissons, la taxe n'a pas eu l'effet recherché[116]. En 2018, la taxe sur les boissons sucrées a été triplée[117], celle sur les boissons édulcorées a été baissée[118].
221
+
222
+ D'autres pays ont introduit une taxe sur les boissons sucrées comme le Mexique[119] (un des pays les plus touchés par le diabète de type II dans le monde, et où la consommation de sodas est la plus élevée), la ville de Berkeley en Californie[120], et le Royaume-Uni pourrait le faire dans les années qui viennent[121].
223
+
224
+ Dès les années 1950, la Sugar Research Foundation (SRF), une organisation industrielle fondée en 1943, était consciente du rôle du sucre dans les caries. Mais elle va sélectionner les recherches à financer pour éviter que les restrictions sur le sucre soit un moyen de contrôler les caries. Entre 1967 et 1970, la SRF va financer, avec les industries du chocolat et des bonbons, le projet 269 visant à rendre la bactérie Streptococcus mutans moins destructive pour les dents après que du sucre a été consommé. Ce même projet visera également à développer un vaccin contre les caries pour que les gens puissent continuer à consommer du sucre. Ces recherches ne donneront finalement pas de résultat concluant. Influencé par l'industrie, le National Institute of Dental Research des États-Unis, va financer très peu de recherche pour étudier le risque de carie associé à chaque aliment[122].
225
+
226
+ Des documents révélés en 2013 ont montré que l'industrie du sucre a cherché à « forger l'opinion publique » dès les années 1970 pour minorer les craintes d'effets du sucre sur la santé. En 1977, la Sugar Association a réservé 230 000 dollars pour financer des recherches, notamment des scientifiques dans de prestigieuses universités américaines. Les fonds provenaient de diverses industries dont Coca-Cola, General Foods ou General Mills[123].
227
+
228
+ En 2006, à la suite de travaux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour promouvoir une limite de 10 % de calories issues de sucres, une campagne de lobbying aux États-Unis a visé les sénateurs d'États producteurs de sucre et de sirop de maïs pour menacer l'OMS de couper ses fonds[124].
229
+
230
+ Un lobbying de la World Sugar Research Organisation, une organisation regroupant des intérêts économiques (dont Coca-Cola), a bloqué avec succès une recommandation de 2003 conjointe entre l'OMS et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les recommandations quantitatives qu'elle contenait ont été remplacées par des limites non spécifiques[122].
231
+
232
+ Coca-Cola a financé le Global Energy Balance Network (en) dont les chercheurs considéraient que le manque d'exercice, plutôt que la consommation de calories, était responsable de l'obésité, à l'opposé des conclusions scientifiques[124],[79].
233
+
234
+ Les chercheurs recevant des financements de l'industrie du sucre ont tendance à avoir des conclusions à allant plus en faveur de l'industrie[125]. Par exemple, une analyse de 88 études sur la consommation de sodas a montré que les études financées par l'industrie trouvaient une taille d'effet quasi nulle pour la prise d'énergie, alors que les études non financées par l'industrie trouvaient une taille d'effet modérée[126]. D'autres chercheurs ont étudié les différentes synthèses réalisées sur le lien entre consommation de boissons sucrées et gain de poids. Parmi 18 résultats de ces synthèses, 12 n'avaient pas de lien mentionné avec l'industrie et 10 considéraient que la consommation de sodas pouvait être un facteur de risque pour la prise de poids. À l'inverse, parmi les 6 financées par l'industrie, 5 concluaient que les preuves n'étaient pas suffisantes pour soutenir un tel lien. Les synthèses dont les auteurs avaient un conflit d'intérêt avaient donc cinq fois plus de chance d'avoir une conclusion allant dans le sens de l'industrie[127].
235
+
236
+ Une étude de 2016 a révélé que l'industrie du sucre, à travers la Sugar Research Foundation, rebaptisée depuis « Sugar Association (en) », a financé des recherches afin de minorer les effets du sucre sur les maladies cardiovasculaires et de reporter la faute sur les graisses saturées[128].
237
+
238
+ Selon le journaliste Michael Moss (en), le 8 avril 1999, les dirigeants des onze plus grandes entreprises agroalimentaires américaines se réunissent dans l'auditorium de la Pillsbury Company à Minneapolis pour fixer le cap de leur secteur dans les années à venir. Michael Mudd, vice-président de Kraft Foods, les alerte sur l'image négative de leur groupe auprès des institutions liées à la santé publique et des organismes de recherche qui les jugent en partie responsables de l'épidémie d'obésité qui touche le pays, due à « la multiplication de nourriture savoureuse, dense en énergie, vendue à petit prix et en grand format ». Il recommande de diminuer l'incorporation de sel, de sucre et de matière grasse dans la nourriture industrielle. Le PDG de General Mills Stephen Sanger (en), rejette cette responsabilité. Les céréales de petit-déjeuner hypersucrées que produisent son groupe sont régulièrement condamnées dans les médias mais il rappelle qu'il fabrique une large gamme de produits qui répond à tous les besoins des consommateurs. Enfin, selon Michael Moss, Sanger précise que son leitmotiv n'est pas la nutrition mais le goût, mesuré par le point de félicité, indicateur non scientifique mais concept de marketing qui désigne le niveau de perfection que doit atteindre le goût sucré, salé et la texture grasse dans les produits lancés sur le marché[129].
239
+
240
+ Par photosynthèse, les plantes produisent du glucose ou éventuellement d’autres sucres, comme le fructose. Ces sucres sont majoritairement transportés dans la sève des plantes sous forme de saccharose. Suivant les plantes, le saccharose est ensuite stocké comme réserve énergétique sans modification (ex. : canne, betterave sucrière) ou bien est modifié et transformé en amidon (ex. : pommes de terre, céréales)[130].
241
+
242
+ Le glucose en solution est essentiellement sous cette forme cyclique avec moins de 0,1 % des molécules sous forme de chaîne ouverte.
243
+
244
+ Les oses peuvent se grouper par liaisons covalentes osidiques et former des diholosides tels que saccharose (sucrose), ou former des polyosides tels que l’amidon. Les liaisons osidiques doivent être hydrolysées (c’est-à-dire qu’une molécule d’eau vient « casser » ou rompre le lien.) Cette réaction est catalysée par une enzyme (protéine) pour que les molécules puissent être métabolisées. Après digestion et absorption par un animal, les oses présents dans le sang et les tissus sont le glucose, le fructose, et le galactose.
245
+
246
+ Le préfixe « glyco- » indique la présence de sucre dans une substance non glucidique : par exemple, une glycoprotéine est une protéine à laquelle un ou plusieurs oses se sont connectés. De même, un glycolipide est un lipide lié à des résidus osidiques.
247
+
248
+ Fructose, glucose, galactose et mannose sont des sucres simples (oses) de formule C6H12O6.
249
+
250
+ Parmi les diholosides, les plus courants sont le saccharose (sucre de canne ou de betteraves, formé d’un glucose et d’un fructose), le lactose (un glucose et un galactose) et le maltose (deux glucoses). La formule de ces diholosides est C12H22O11.
251
+
252
+ En industrie, le saccharose peut être hydrolysé pour obtenir une solution contenant du fructose, du glucose et du saccharose et appelée « sucre inverti », utilisée en confiserie et en pâtisserie.
253
+
254
+ Le sucre entre dans la composition de nombreuses recettes, notamment en pâtisserie.
255
+
256
+ En pâtisserie, le sucre blanc mélangé avec un peu d’eau forme un sirop qui prend différents aspects selon sa concentration : le sirop passe par différentes phases qui ont chacune un nom et une utilisation[131]. (Voir le tableau ci-dessous)
257
+
258
+ Plusieurs moyens permettent de savoir dans quelle phase se trouve le sirop :
259
+
260
+ Le tableau ci-après donne le nom de la phase, la température et les proportions de sucre correspondantes, ainsi que le test de la cuisson aux doigts.
261
+
262
+ Le sucre et l’eau doivent être mélangés à froid dans une proportion de 300 millilitres d’eau pour 1 kg de sucre.
263
+
264
+ Certains cuisiniers préparent également du caramel à sec, sans eau.
265
+
266
+ La fiscalité sur le sucre dépend des pays. Par exemple, en Norvège en 2019, le sucre est davantage taxé que dans l'Union européenne. La Norvège a introduit une taxe sur le sucre en 1922. Depuis janvier 2019, la taxe sur les aliments sucrés a été augmentée de 83 % à 36,92 couronnes, soit 3,12 livres sterling par kilogramme, alors que la taxe sur les boissons artificiellement sucrées est de 43 pence par litre. En conséquence, la dépendance au sucre a diminué, et la consommation norvégienne de confiserie, de 5 kilogrammes par personnes en 1960 et 15 kg en 2008, a été réduite à 12 kilogrammes par personne en 2018. La consommation de boissons sucrées est passée de 93 litres à la fin des années 1990 à 47 litres par personne en 2018. La branche aliment-boisson de la Confédération des entreprises norvégiennes (en) milite pour la suppression de la taxe sur le sucre[132].
267
+
268
+ « The existing basic science evidence, observational data, and clinic trial findings suggest that reducing consumption of added sugars, particularly added fructose, could translate to reduced diabetes-related morbidity and potentially premature mortality. […] At current levels, sugar consumption and fructose consumption in particular—in concentrations and contexts not seen in natural whole foods—are fueling a worsening epidemic of type 2 diabetes. Even without existing data for the duration of diabetes’ 20-year incubation period, shorter-term basic science evidence, observational data, and clinical trial findings present compelling evidence to suggest that added sugar and especially added fructose (provided from HFCS and sucrose) present a serious and increasing public health problem. »
269
+
270
+ « Robust data from systematic reviews and high-quality randomized controlled trials (RCTs) support a harmful effect of highly refined, high–glycemic load (GL) carbohydrates. A meta-analysis of observational studies indicated that high–glycemic index (GI) foods are associated with T2DM.[…]T2DM risk in individuals with the highest GL and lowest cereal fiber is 2.5-fold that of those with the lowest GL and highest cereal fiber diet. […] A meta-analysis of 310,819 participants and 15,043 cases of T2DM reported a 26% increased T2DM risk among those consuming 1 to 2 SSB servings/day compared with nonconsumers. »
271
+
272
+ « Coca Cola, who spent $3.3 billion on advertising in 2013, pushes a message that ‘all calories count’; they associate their products with sport, suggesting it is ok to consume their drinks as long as you exercise. However science tells us this is misleading and wrong. It is where the calories come from that is crucial. Sugar calories promote fat storage and hunger. Fat calories induce fullness or ‘satiation’. causation. A recently published critical review in nutrition concluded that dietary carbohydrate restriction is the single most effective intervention for reducing all the features of the metabolic syndrome and should be the first approach in diabetes management, with benefits occurring even without weight loss. »
273
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Un volcan est une structure géologique qui résulte de la montée d'un magma puis de l'éruption de matériaux (gaz et lave) issus de ce magma, à la surface de la croûte terrestre ou d'un autre astre. Il peut être aérien ou sous-marin.
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+ La Smithsonian Institution compte 1432 volcans actifs dans le monde[1], dont une soixantaine en éruption chaque année[2]. Mais cela ne tient pas compte de la plupart des volcans sous-marins qui ne sont pas accessibles à l'observation, qui sont plus nombreux. Un grand nombre a été mis en évidence ailleurs dans le système solaire.
6
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7
+ 500 à 600 millions de personnes vivent sous la menace d'une éruption. Environ dix pour cent des humains sont menacés par les activités volcaniques[3]. Pour prévenir ce risque naturel, il faut comprendre la formation des volcans et le mécanisme des éruptions. C'est le sujet de la volcanologie. On peut dire vulcanologie.
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+ Le magma provient de la fusion partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. L'éruption peut se manifester, de manière plus ou moins combinée, par des émissions de lave, par des émanations ou des explosions de gaz, par des projections de tephras, par des phénomènes hydromagmatiques, etc. Les laves refroidies et les retombées de tephras constituent des roches éruptives qui peuvent s'accumuler et atteindre des milliers de mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des matériaux, le type d'éruption, la fréquence d'éruption et l'orogenèse, les volcans prennent des formes variées, la plus typique étant celle d'une montagne conique couronnée par un cratère ou une caldeira. La définition de ce qu'est un volcan a évolué au cours des derniers siècles en fonction de la connaissance que les géologues en avaient et de la représentation qu'ils pouvaient en donner[4].
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+
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+ Les volcans sont souvent des édifices complexes qui ont été construits par une succession d'éruptions et qui, dans la même période, ont été partiellement démolis par des phénomènes d'explosion, d'érosion ou d'effondrement. Il est ainsi fréquent d'observer diverses structures superposées ou emboîtées.
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+ Au cours de l'histoire d'un volcan, les types d'éruptions peuvent varier, entre deux types opposés :
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+ Les bases de données scientifiques classifient le plus souvent les volcans par leur morphologie et/ou leur structure. La classification par type d'éruption reste difficile même si elle peut apparaître chez quelques auteurs français.
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17
+ Le substantif masculin « volcan » est un emprunt à l'espagnol volcán, substantif masculin de même sens[5], issu, par l'intermédiaire de l'arabe burkān, du latin Vulcanus, nom de Vulcain, le dieu romain du feu, et de Vulcano, une des îles Éoliennes, archipel volcanique au large de la Sicile[6].
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+ Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
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+ Tous les volcans en activité émettent des gaz, mais pas toujours des matériaux solides (laves, tephra). C'est le cas du Dallol qui n'émet que des gaz chauds.
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+ Les gaz volcaniques sont principalement composés de[8] :
24
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+ Puis viennent d'autres éléments volatils comme le monoxyde de carbone, le chlorure d'hydrogène, le dihydrogène, le sulfure d'hydrogène, etc. Le dégazage du magma en profondeur peut se traduire à la surface par la présence de fumerolles autour desquelles des cristaux, le plus souvent de soufre, peuvent se former.
26
+
27
+ Ces émissions proviennent d'un magma qui contient ces gaz dissous. Le dégazage des magmas qui progresse sous la surface du sol est un phénomène déterminant dans le déclenchement d'une éruption et dans le type éruptif. Le dégazage fait monter le magma le long de la cheminée volcanique ce qui peut donner le caractère explosif et violent d'une éruption en présence d'un magma visqueux.
28
+
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+ Selon que le magma provient de la fusion du manteau ou d'une partie de la lithosphère, il n'aura ni la même composition minérale, ni la même teneur en eau ou en gaz volcaniques, ni la même température. De plus, selon le type de terrain qu'il traverse pour remonter à la surface et la durée de son séjour dans la chambre magmatique, il va soit se charger soit se décharger en minéraux, en eau et/ou en gaz et va plus ou moins se refroidir. Pour toutes ces raisons, les tephras et les laves ne sont jamais exactement les mêmes d'un volcan à un autre, ni même parfois d'une éruption à une autre sur le même volcan, ni au cours d'une éruption, qui voit généralement la lave la plus transformée et donc la plus légère émise au début.
30
+
31
+ Les matériaux émis par les volcans sont généralement des roches composées de microlites noyés dans un verre volcanique. Dans le basalte, les minéraux les plus abondants sont la silice, les pyroxènes et les feldspaths alors que l'andésite est plus riche en silice et en feldspaths. La structure de la roche varie également : si les cristaux sont fréquemment petits et peu nombreux dans les basaltes, ils sont en revanche gén��ralement plus grands et plus nombreux dans les andésites, signe que le magma est resté plus longtemps dans la chambre magmatique[9]. 95 % des matériaux émis par les volcans sont des basaltes ou des andésites.
32
+
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+ Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées. De type basaltique provenant de la fusion du manteau dans le cas d'un volcanisme de point chaud, de dorsale ou de rift[10] ou andésitique provenant de la fusion de la lithosphère dans le cas d'un volcanisme de subduction[11], plus rarement de type carbonatique[12], elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La température de la lave est comprise entre 700 et 1 200 °C[13] et les coulées peuvent atteindre des dizaines de kilomètres de longueur, une vitesse de cinquante kilomètres par heure et progresser dans des tunnels de lave. Elles peuvent avoir un aspect lisse et satiné, appelée alors « lave pāhoehoe » ou « lave cordée », ou un aspect rugueux et coupant, appelée alors « lave ʻaʻā ». Les coulées de ces laves, faisant parfois plusieurs mètres d'épaisseur, peuvent mettre des dizaines d'années à se refroidir totalement[14]. Dans certains cas exceptionnels, de la lave en fusion peut remplir le cratère principal ou un cratère secondaire et former un lac de lave. La survie des lacs de lave résulte d'un équilibre entre apport de lave venant de la chambre magmatique et débordement à l'extérieur du cratère associé à un brassage permanent par des remontées de gaz volcaniques afin de limiter le durcissement de la lave. Ces lacs de lave ne naissent que lors d'éruptions hawaïennes, la grande fluidité de la lave permettant la formation et le maintien de ces phénomènes. Le Kīlauea à Hawaï et le Piton de la Fournaise à La Réunion sont deux volcans qui possèdent des lacs de lave lors de certaines de leurs éruptions. L'Erta Ale en Éthiopie et le mont Erebus en Antarctique sont parmi les seuls volcans au monde à posséder un lac de lave de manière quasi permanente. Lors de certaines éruptions de l'Erta Ale, son lac de lave se vide ou au contraire son niveau remonte jusqu'à déborder et former des coulées sur les pentes du volcan[15].
34
+
35
+ Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras ; ce sont les cendres volcaniques, les lapilli, les scories, les pierres ponces, les bombes volcaniques, les blocs rocheux ou basaltiques, les obsidiennes, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de roche arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre, portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les éjectas les plus gros, peuvent avoir la taille d'une maison et retombent en général à proximité du volcan. Lorsque les bombes volcaniques sont éjectées alors qu'elles sont encore en fusion, elles peuvent prendre une forme en fuseau lors de leur trajet dans l'atmosphère, en bouse de vache lors de leur impact au sol ou en croûte de pain en présence d'eau[16]. Les lapilli, qui ressemblent à de petits cailloux, peuvent s'accumuler en épaisses couches et former ainsi la pouzzolane. Les pierres ponces, véritable mousse de lave, sont si légères et contiennent tellement d'air qu'elles peuvent flotter sur l'eau. Enfin quand de fines gouttes de laves sont éjectées et portées par les vents, elles peuvent s'étirer en de longs filaments appelés « cheveux de Pélé ».
36
+
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+ Les matériaux émis proviennent d'un magma. Le magma est de la roche fondue située dans le sous-sol et contenant des gaz dissous qui seront libérés lors de la progression du liquide et à cause de la baisse de pression qui en découle. Lorsque le magma arrive en surface et perd ses gaz, on parle de lave.
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+ Le magma a une consistance fluide à visqueuse. Il s'est formé à partir de la fusion partielle du manteau ou plus rarement de la croûte. L'origine peut être :
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+ Généralement, ce magma remonte vers la surface en raison de sa densité plus faible et se stocke dans la lithosphère en formant une chambre magmatique. Dans cette chambre, il peut subir une cristallisation totale ou partielle et/ou un dégazage qui commence à le transformer en lave. Si la pression et la cohésion des terrains qui le recouvrent deviennent insuffisantes pour le contenir, il remonte le long d'une cheminée volcanique (où la baisse de pression due à la remontée produit un dégazage qui diminue encore la densité de l'émulsion résultante) pour être émis sous forme de lave, c'est-à-dire totalement ou partiellement dégazé[17].
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+
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+ La présence d'eau dans le magma modifie significativement, voire complètement, le dynamisme volcanique et les propriétés rhéologiques des magmas. Elle abaisse notamment le seuil de mélange de près de 200 °C entre des magmas saturés en eau et son exsolution (formation de bulles lorsqu'il remonte vers la surface) entraîne une réduction significative des viscosités. Les magmas terrestres peuvent contenir jusqu'à 10 % de leur poids en eau (principalement dans leurs minéraux sous forme hydroxylée supercritique, du type amphibole) et il y a, selon les modèles, l'équivalent d'un à sept océans terrestres dans le manteau, si bien que les volcanologues parlent de plus en plus d'hydrovolcanisme et d'hydrovolcanologie[18].
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+
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+ Il existe plusieurs manières de classer les volcans mais leur diversité est tellement grande qu'il y a toujours des exceptions ou des intermédiaires entre plusieurs catégories[19]. Les classifications les plus courantes distinguent des types de volcans suivant la morphologie[20], la structure[8] et parfois le type d'éruption :
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+
47
+ Comme toute classification de phénomènes naturels, beaucoup de cas sont intermédiaires entre les types purs : l'Etna ressemble à un stratovolcan posé sur un volcan bouclier, Hekla est à la fois un stratovolcan et un volcan fissural. Dans Volcanoes of the World, Tom Simkin and Lee Siebert listent 26 types morphologiques[19].
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+ Si on considère des zones plus larges comportant souvent plusieurs volcans, on peut distinguer :
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+
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+ Cette classification simpliste à 2 ou 3 catégories, absente de la littérature scientifique, peut être utilisée pour une première approche pédagogique scolaire. Selon l'université de l'Oregon[26], une classification à 3 catégories est « mauvaise ». Il faudrait 6 catégories pour englober plus de 90% des volcans. Les volcans peuvent être classés selon le type d'éruptions les plus récentes ou les plus fréquentes, alors que l'histoire d'un volcan s'étend souvent sur plusieurs milliers d'années, avec des éruptions de types différents.
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+
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+ Cela donne deux types différents:
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+ Dans le cadre de la vulgarisation[27], quelques auteurs français simplifient parfois, en expliquant qu'il existe deux types de volcans. Cette classification est contestée[28],[29] :
56
+
57
+ La « naissance » d'un volcan correspond à sa première éruption volcanique qui le fait sortir de la lithosphère. La naissance d'un nouveau volcan est un phénomène qui se produit plusieurs fois par siècle. Il a pu être observé en 1943 avec le Paricutín : une fracture laissant s'échapper des gaz volcaniques et de la lave dans un champ a donné naissance à un volcan de 460 mètres de haut en neuf mois. En 1963, le volcan sous-marin de Surtsey émergea au sud de l'Islande formant ainsi une nouvelle île et un nouveau volcan terrestre.
58
+
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+ Il n'y a pas de consensus chez les volcanologues quant à la définition de l'activité d'un volcan[30].
60
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+ Un volcan est qualifié d'éteint lorsque sa dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans, d'endormi lorsqu'il a connu sa dernière éruption entre 10 000 ans et il y a quelques centaines d’années et d'actif lorsque sa dernière éruption remonte à quelques décennies au maximum[31].
62
+
63
+ De manière générale, les volcans subissent plusieurs éruptions au cours de leur vie. Mais leur fréquence est très variable selon le volcan : certains ne connaissent qu'une éruption en plusieurs centaines de milliers d'années comme le supervolcan de Yellowstone, tandis que d'autres sont en éruption permanente comme le Stromboli en Italie ou le Merapi en Indonésie.
64
+
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+ Il arrive que des volcans ne se forment qu'en une seule éruption. Il s'agit de volcans monogéniques. Les volcans de la Chaîne des Puys dans le Massif central se sont formés entre 11500 av. J.-C. et 5000 av. J.-C. au cours d'une seule éruption pour chaque édifice volcanique et n'ont plus jamais montré de signe d'activité.
66
+
67
+ La fréquence des éruptions permet d'évaluer l'aléa, c'est-à-dire la probabilité qu'une zone puisse subir une des manifestations d'une éruption. Cet aléa, combiné avec le type de manifestation volcanique et la présence de populations et sa vulnérabilité, permet d'évaluer le risque volcanique.
68
+
69
+ D'après le modèle de la tectonique des plaques, le volcanisme est intimement lié aux mouvements des plaques tectoniques. En effet, c'est en général à la frontière entre deux plaques que les conditions sont réunies pour la formation de volcans.
70
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71
+ Dans le rift des dorsales, l'écartement de deux plaques tectoniques amincit la lithosphère, entraînant une remontée de roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à environ 1 200 °C, se mettent à fondre partiellement en raison de la décompression. Cela donne du magma qui s'infiltre par des failles normales. Entre les deux bords du rift, des traces d'activités volcaniques telle que des pillow lava ou « laves en coussin » se forment par une émission de lave fluide dans une eau froide. Ces roches volcaniques constituent ainsi une partie de la croûte océanique.
72
+
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+ Dans les rifts continentaux, il se produit le même processus, à ceci près que la lave ne s'écoule pas sous l'eau et ne donne pas de laves en coussins. C'est le cas du volcanisme de la dépression de l'Afar.
74
+
75
+ Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant sous l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans. Si la lithosphère chevauchante est océanique, un arc volcanique insulaire se formera, les volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas des Aléoutiennes, du Japon ou des Antilles. Si la lithosphère chevauchante est continentale, les volcans se situeront sur le continent, en général dans une cordillère. C'est le cas des volcans des Andes ou de la chaîne des Cascades. Ces volcans sont en général des volcans gris, explosifs et dangereux. Cela est dû à leur lave visqueuse car riche en silice, qui a du mal à s'écouler ; de plus les magmas qui remontent sont riches en gaz dissous (eau et dioxyde de carbone), dont la libération soudaine peuvent former des nuées ardentes. La « ceinture de feu du Pacifique » est formée en quasi majorité de ce type de volcan.
76
+
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+ Il arrive parfois que des volcans naissent loin de toute limite de plaque lithosphérique (il pourrait y avoir plus de 100 000 montagnes sous-marines de plus de 1 000 mètres[32]). Ils sont en général interprétés comme des volcans de point chaud. Les points chauds sont des panaches de magma venant des profondeurs du manteau et perçant les plaques lithosphériques. Les points chauds étant fixes, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur le manteau, des volcans se créent successivement et s'alignent alors, le plus récent étant le plus actif car à l'aplomb du point chaud. Lorsque le point chaud débouche sous un océan, il va donner naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le cas pour l'archipel d'Hawaï ou des Mascareignes. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner naissance à une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun et de ses voisins. Cas exceptionnel, il arrive qu'un point chaud débouche sous une limite de plaque lithosphérique. Dans le cas de l'Islande, l'effet d'un point chaud se combine à celui de la dorsale médio-atlantique, donnant ainsi naissance à un immense empilement de lave permettant l'émersion de la dorsale. Les Açores ou les Galápagos sont d'autres exemples de points chauds débouchant sous une limite de plaque lithosphérique, en l'occurrence des dorsales[33].
78
+
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+ Néanmoins de nombreux volcans intra-plaque ne se présentent pas sur des alignements permettant d'identifier des points chauds profonds et permanents[34].
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+ Une éruption volcanique survient lorsque la chambre magmatique sous le volcan est mise sous pression avec l'arrivée de magma venant du manteau. Elle peut alors éjecter plus ou moins de gaz volcaniques qu'elle contenait selon son remplissage en magma. La mise sous pression est accompagnée d'un gonflement du volcan et de séismes très superficiels localisés sous le volcan, signes que la chambre magmatique se déforme. Le magma remonte généralement par la cheminée principale et subit en même temps un dégazage ce qui provoque un trémor, c'est-à-dire une vibration constante et très légère du sol. Ceci est dû à des petits séismes dont les foyers sont concentrés le long de la cheminée.
82
+
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+ Au moment où la lave atteint l'air libre, selon le type de magma, elle s'écoule sur les flancs du volcan ou s'accumule au lieu d'émission, formant un bouchon de lave qui peut donner des nuées ardentes et/ou des panaches volcaniques lorsque celui-ci explose. Selon la puissance de l'éruption, la morphologie du terrain, la proximité de la mer, etc il peut survenir d'autres phénomènes accompagnant l'éruption : séismes importants, glissements de terrain, tsunamis, etc.
84
+
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+ La présence éventuelle d'eau sous forme solide comme une calotte glaciaire, un glacier, de la neige ou liquide comme un lac de cratère, une nappe phréatique, un cours d'eau, une mer ou un océan va provoquer au contact des matériaux ignés tels que le magma, la lave ou les tephras leur explosion ou augmenter leur pouvoir explosif. En fragmentant les matériaux et en augmentant brutalement de volume en se transformant en vapeur, l'eau agit comme un multiplicateur du pouvoir explosif d'une éruption volcanique qui sera alors qualifiée de phréatique ou de phréato-magmatique. La fonte de glace ou de neige par la chaleur du magma peut également provoquer des lahars lorsque l'eau entraîne des tephras[35] ou des jökulhlaups comme ce fut le cas pour le Grímsvötn en 1996.
86
+
87
+ L'éruption se termine lorsque la lave n'est plus émise. Les coulées de lave, cessant d'être alimentées, s'immobilisent et commencent à se refroidir et les cendres, refroidies dans l'atmosphère, retombent à la surface du sol. Mais les changements dans la nature des terrains par le recouvrement des sols par la lave et les tephras parfois sur des dizaines de mètres d'épaisseur peuvent créer des phénomènes destructeurs et meurtriers. Ainsi les cendres tombées sur des cultures les détruisent et stérilisent la terre pour quelques mois à quelques années, une coulée de lave bloquant une vallée peut créer un lac qui noiera des régions habitées ou cultivées, des pluies tombant sur les cendres peuvent les emporter dans les rivières et créer des lahars, etc.
88
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89
+ Une éruption volcanique peut durer de quelques heures à plusieurs années et éjecter des volumes de magma de plusieurs centaines de kilomètres cubes. La durée moyenne d'une éruption est d'un mois et demi mais de nombreuses ne durent qu'une journée. Le record absolu est celui du Stromboli qui est quasiment en éruption depuis environ 2 400 ans[36].
90
+
91
+ Lors des débuts de la volcanologie, l'observation de quelques volcans a été à l'origine de la création de catégories basées sur l'aspect des éruptions et le type de lave émise. Chaque type est nommé selon le volcan référent. Le grand défaut de cette classification est d'être assez subjectif et de mal tenir compte des changements de type d'éruption d'un volcan.
92
+
93
+ Le terme de « cataclysmique » peut être ajouté lorsque la puissance de l'éruption entraîne de lourds dégâts environnementaux et/ou humains comme ce fut le cas pour le Santorin vers 1600 av. J.-C. qui aurait contribué à la chute de la civilisation minoenne, le Vésuve en 79 qui détruisit Pompéi, le Krakatoa en 1883 qui engendra un tsunami de quarante mètres de hauteur, le mont Saint Helens en 1980 qui rasa des hectares de forêt, etc.
94
+
95
+ Afin d'introduire une notion de comparaison entre les différentes éruptions volcaniques, l'indice d'explosivité volcanique, aussi appelée échelle VEI, fut mis au point par deux volcanologues de l'Université d'Hawaï en 1982[37]. L'échelle, ouverte et partant de zéro, est définie selon le volume des matériaux éjectés, la hauteur du panache volcanique et des observations qualitatives[38].
96
+
97
+ Il existe deux grands types d'éruptions volcaniques dépendant du type de magma émis : effusives associées aux « volcans rouges » et explosives associées aux « volcans gris »[39]. Les éruptions effusives sont les éruptions hawaïenne et strombolienne tandis que les explosives sont les vulcanienne, péléenne et plinienne. Ces éruptions peuvent se dérouler en présence d'eau et prennent alors les caractéristiques d'éruptions phréatique, phréato-magmatique, surtseyenne, sous-glaciaire, sous-marine et limnique.
98
+
99
+ Outre le volcan en lui-même, différentes formations géologiques sont directement ou indirectement liées à l'activité volcanique.
100
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+ Certains reliefs ou paysages résultent du produit direct des éruptions. Il s'agit des cônes volcaniques en eux-mêmes formant des montagnes ou des îles, des dômes et des coulées de lave solidifiée, des tunnels de lave, des « pillow lavas » et les guyots des volcans sous-marins, des trapps formant des plateaux, des accumulations de tephras en tufs, des cratères et des maars laissés par la sortie de la lave, etc.
102
+
103
+ D'autres reliefs résultent d'une érosion ou d'une évolution des produits des éruptions. C'est le cas des dykes, necks, sills, roches intrusives, mesas et planèzes dégagés par l'érosion, des caldeiras et cirques résultant de l'effondrement d'une partie du volcan, des lacs de cratère ou formés en amont d'un barrage constitué des produits de l'éruption, des atolls coralliens entourant les vestiges d'un volcan sous-marin effondré, etc.
104
+
105
+ Certaines activités géothermiques peuvent précéder, accompagner ou suivre une éruption volcanique. Ces activités sont en général présentes lorsqu'une chaleur résiduelle provenant d'une chambre magmatique réchauffe de l'eau phréatique parfois jusqu'à l'ébullition. En surface se produisent alors geysers, fumerolles, mares de boues, mofettes, solfatares ou encore dépôts de minéraux[40]. Ces phénomènes peuvent être regroupés dans des « champs volcaniques ». Ces champs volcaniques se forment lorsque l'eau des nappes phréatiques est réchauffée par des réservoirs de magma situés à faible profondeur. C'est le cas des supervolcans comme Yellowstone aux États-Unis et des Champs Phlégréens en Italie ou des champs géothermiques comme à Haukadalur en Islande.
106
+
107
+ Au niveau des dorsales océaniques, l'eau de mer s'infiltre dans les anfractuosités du plancher océanique, se réchauffe, se charge en minéraux et ressort au fond des océans sous la forme de fumeurs noirs ou de fumeurs blancs.
108
+
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+ Dans un cratère possédant une activité de dégazage et de fumerolles, un lac acide peut se former par recueil des eaux de pluies. L'eau du lac est très acide avec un pH de 4 à 1, parfois très chaude avec une température de 20 à 85 °C et seules des cyanobactéries sont capables de vivre dans ces eaux alors teintées en bleu-vert. Ce type de lac est courant au niveau des grandes chaînes de volcans comme la ceinture de feu du Pacifique et dans la vallée du grand rift.
110
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111
+ Le volcanisme est né en même temps que la Terre, lors de la phase d'accrétion de sa formation il y a 4,6 milliards d'années. À partir d'une certaine masse, les matériaux au centre de la Terre subissent d'importantes pressions, créant ainsi de la chaleur. Cette chaleur, accentuée par la dégradation des éléments radioactifs, provoque la fusion de la Terre qui dissipe vingt fois plus de chaleur qu'aujourd'hui. Après quelques millions d'années, une pellicule solide se forme à la surface de la Terre. Elle est déchirée en de nombreux endroits par des flots de lave et par de grandes masses granitoïdes qui donneront les futurs continents. Par la suite, les plaques lithosphériques nouvellement créées se déchireront préférentiellement à des endroits précis où se formeront les volcans. Pendant cent millions d'années, les volcans rejetteront dans la maigre atmosphère de l'époque de grandes quantités de gaz : diazote, dioxyde de carbone, vapeur d'eau, oxyde de soufre, acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, etc. Il y a 4,2 milliards d'années, malgré les 375 °C et la pression 260 fois supérieure à celle d'aujourd'hui, la vapeur d'eau se condense et donne naissance aux océans.
112
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113
+ Le rôle de la formation des premières molécules organiques et de l'apparition de la vie sur Terre peut être imputé aux volcans. En effet, les sources chaudes sous-marines ou les solfatares et autres geysers offrent des conditions propices à l'apparition de la vie : de l'eau qui a lessivé des molécules carbonées, des minéraux, de la chaleur et de l'énergie. Une fois la vie répandue et diversifiée à la surface de la Terre, les volcans auraient pu provoquer à l'inverse de grandes extinctions : l'âge des grandes extinctions du vivant coïncide avec l'âge des trapps. Ces trapps auraient pu être provoqués par la chute de météorites ou l'éruption exceptionnelle de points chauds. Les effets combinés des gaz volcaniques et particules dispersés dans l'atmosphère auraient provoqué la disparition de nombreuses espèces par un hiver volcanique suivi d'une hausse de l'effet de serre par les changements dans la composition gazeuse de l'atmosphère.
114
+
115
+ Une des théories les plus acceptées pour l'apparition de l'homme serait l'ouverture du rift africain : uniformément humide au niveau de l'équateur, le climat africain se serait asséché à l'est du rift qui arrête les nuages venant de l'Ouest. Les hominidés, s'adaptant à leur nouveau milieu formé d'une savane, auraient développé la bipédie pour échapper à leurs prédateurs.
116
+
117
+ Encore de nos jours, les volcans participent à l'évacuation de la chaleur interne de la Terre et au cycle biogéochimique mondial en libérant les gaz, la vapeur d'eau et les minéraux engloutis dans le manteau au niveau des fosses de subduction.
118
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119
+ Depuis l'apparition de l'agriculture et la sédentarisation des sociétés, les hommes ont toujours côtoyé les volcans. Les louant pour les terres fertiles qu'ils offrent, ils les craignent aussi pour leurs éruptions et les morts qu'ils provoquent. Rapidement, par méconnaissance d'un phénomène naturel, les volcans sont craints, déifiés, considérés comme l'entrée du royaume des morts, des enfers et des mondes souterrains peuplés d'esprits malfaisants et sont l'objet de légendes et de mythes suivant les différentes cultures.
120
+
121
+ Dans les tribus d'Asie, d'Océanie et d'Amérique vivant à proximité de la ceinture de feu du Pacifique, les éruptions volcaniques sont considérées comme étant les manifestations de forces surnaturelles ou divines. Dans la mythologie māori, les volcans Taranaki et Ruapehu tombèrent tous deux amoureux du volcan Tongariro et une violente dispute éclata entre les deux. C'est la raison pour laquelle aucun Māori ne vit entre les deux volcans colériques, de peur de se retrouver pris au milieu de la dispute.
122
+
123
+ Parmi d'autres mythes et légendes, on peut signaler celui du Devils Tower qui se serait dressé pour sauver sept jeunes filles amérindiennes d'ours qui auraient griffé les parois rocheuses ou encore l'histoire de la déesse Pélé qui, chassée de Tahiti par sa sœur Namakaokahai, trouva refuge dans le Kīlauea et depuis, de rage, déverse des flots de lave d'un simple coup de talon.
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+ Chez les Incas, les caprices du Misti lui ont valu d'avoir son cratère obstrué par un bouchon de glace, punition infligée par le Soleil. Les Chagas de Tanzanie raconte que le Kilimandjaro, excédé par son voisin le volcan Mawensi, le frappa à grand coup de pilon, ce qui lui valut son sommet découpé. Chez les amérindiens de l'Oregon, le mont Mazama était la demeure du dieu maléfique du feu et le mont Shasta celle du dieu bénéfique de la neige. Un jour les deux divinités sont entrées en conflit et le dieu du feu fut vaincu et décapité, créant ainsi le Crater Lake en signe de défaite.
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127
+ Les volcans furent même le lieu de sacrifices humains : enfants jetés dans le cratère du Bromo en Indonésie, chrétiens sacrifiés pour le mont Unzen au Japon, vierges précipitées dans le lac de lave du Masaya au Nicaragua, enfants jetés dans un lac de cratère pour calmer le volcan sous-lacustre d'Ilopango au Salvador, etc.
128
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129
+ Chez les Grecs et les Romains, les volcans sont le lieu de vie de Vulcain / Héphaïstos. Les éruptions sont expliquées comme étant une manifestation divine (colère des Dieux, présages, forges de Vulcain / Héphaïstos en activité, etc). Aucune explication scientifique ou ne faisant pas intervenir les Dieux n'était retenue. Pour les Romains, les forges de Vulcain se trouvaient sous Vulcano tandis que pour les Grecs, celles d'Héphaïstos étaient situées sous l'Etna. Les cyclopes grecs pourraient être une allégorie des volcans avec leur cratère sommital tandis que le nom d'Héraclès dérive de hiera ou etna, le mot grec servant à désigner les volcans.
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+ Parmi les mythes grecs mettant en scène des volcans, le plus célèbre est celui narré par Platon dans le Timée et le Critias. Ces récits relatent la disparition de l'Atlantide, engloutie par les flots dans un gigantesque tremblement de terre suivi d'un tsunami. Ne mettant pas directement en jeu un volcan, ce mythe semble avoir trouvé son origine dans l'éruption du Santorin vers 1600 av. J.-C. qui détruisit presque entièrement l'île et qui pourrait avoir provoqué ou participé à la chute de la civilisation minoenne. Cependant aucune observation de l'éruption du Santorin ne fut consignée et ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'on se rendit compte de l'importance de l'éruption[43].
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+ Le poète romain Virgile, s'inspirant des mythes grecs, rapporta que lors de la gigantomachie, Encelade, en fuite, fut enseveli sous l'Etna par Athéna en guise de punition pour sa désobéissance aux Dieux. Les grondements de l'Etna constituant ainsi les pleurs d'Encelade, les flammes sa respiration et le trémor ses tentatives de se libérer. Mimas, un autre géant, fut quant à lui englouti sous le Vésuve par Héphaïstos et le sang des autres géants vaincus jailli des Champs Phlégréens à proximité.
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+ Dans le Christianisme populaire, malgré quelques tentatives d'explications pré-scientifiques, les volcans étaient souvent considérés comme l'œuvre de Satan et les éruptions comme des signes de la colère de Dieu. Un certain nombre de miracles attribués à certains Saints sont associés dans la tradition catholique à des éruptions : Ainsi en 253, la ville de Catane fut épargnée lorsque les flots de lave de l'Etna se scindèrent en deux devant la procession transportant les reliques de sainte Agathe. Mais en 1669, la procession avec les mêmes reliques ne put éviter la destruction de la grande majorité de la ville.
136
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+ En 1660, l'éruption du Vésuve fit pleuvoir aux alentours des cristaux de pyroxène noirs. La population les prit pour des crucifix et attribua ce signe à saint Janvier qui devint saint patron et protecteur de Naples. Depuis à chaque éruption, une procession défile dans Naples pour implorer la protection du Saint. De plus, trois fois par an a lieu le phénomène de la liquéfaction du sang de saint Janvier qui, selon la tradition, s'il se produit, protège la ville de toute éruption du Vésuve.
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+ Encore aujourd'hui des processions religieuses sont associées aux volcans et à leur activité. À chaque éruption du Vésuve, des processions catholiques prient saint Janvier, à Hawaï les habitants vénèrent encore Pélé et le mont Fuji est la montagne sacrée du Shintoïsme de même que le Bromo pour les hindouistes indonésiens.
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+ Les objectifs de la volcanologie sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic sur les risques et les dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les prévisions volcanologiques nécessitent la mise en œuvre d'instruments (la naissance de la volcanologie instrumentale date de 1980 lors de l'éruption du mont Saint Helens ; le volcan fut entièrement instrumenté à cette époque[44]) et le savoir de plusieurs disciplines scientifiques. Les connaissances actuelles ne permettent aujourd'hui que de prédire le type des éruptions, sans avoir en revanche, à plus de que quelques heures à l'avance, quand elles auront lieu, combien de temps elles dureront et surtout leurs importances (volume de lave, intensité des dégagements, etc).
142
+
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+ De plus en plus, la tendance est à la surveillance en continu les volcans actifs réputés dangereux à l'aide d'appareils télécommandés alimentés par piles solaires. À cet égard, l'équipement du Piton de la Fournaise, à La Réunion, pourtant réputé non dangereux, est exemplaire. Les mesures sont transmises par télémétrie à l'observatoire et toutes les dilatations, les tremblements et les variations de température sont enregistrés.
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+
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+ Les sécurités civiles des pays touchés tentent alors de trouver les justes compromis entre les risques et les précautions inutiles. Dans bon nombre de cas, les autorités se sont montrées peu attentives[45]. Il y eut cependant certains succès comme en 1991 pour l'éruption du Pinatubo où les experts ont convaincu le gouvernement philippin d'organiser l'évacuation de 300 000 personnes. Malgré 500 victimes, 15 000 vies ont ainsi pu être épargnées.
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+ Depuis 1600, les volcans ont fait 300 000 morts dans le monde, ce qui représente en 2011[44] :
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+ Contrairement à la croyance populaire, les coulées de lave font en général plus de dégâts matériels que de victimes (cf. les 0,3 % ci-dessus) car même si elles peuvent être très rapides avec plusieurs dizaines de kilomètres par heure, leur comportement est généralement prévisible, laissant le temps aux populations d'évacuer. En 2002, le lac de lave du cratère du Nyiragongo se vide à la faveur de failles qui se sont ouvertes dans le volcan : deux coulées atteignent la ville de Goma au Congo démocratique, font 147 morts et détruisent 18 % de la ville. Ces fleuves de matière en fusion laissent peu de chance à la végétation et aux constructions se trouvant sur leur passage, les consumant et les ensevelissant dans une gangue de roche.
150
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+ Appelées aussi coulées pyroclastiques, les nuées ardentes sont des nuages gris qui dévalent les pentes des volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des kilomètres avant de s'arrêter. Nés de l'effondrement d'un dôme ou d'une aiguille de lave, ces nuages composés de gaz volcaniques et de tephras glissent sur le sol, franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur et sont à l'origine des étendues d'ignimbrites. Les plus meurtrières sont celles du Krakatoa en 1883 qui ont fait 36 000 morts. Une de ces coulées pyroclastiques née de la montagne Pelée en Martinique a rasé la ville de Saint-Pierre en 1902 et tué ses 29 000 habitants. Plus récemment, le réveil de la Soufrière de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale de l'île, et classé inhabitable la grande majorité de l'île à cause des passages répétés de nuées ardentes.
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+ Expulsées par des panaches volcaniques, les cendres volcaniques peuvent retomber et recouvrir des régions entières sous une épaisseur de plusieurs mètres, provoquant la destruction des cultures et l'apparition de famines comme ce fut le cas après l'éruption du Laki de 1783 en Islande, l'effondrement des toits des habitations sur leurs occupants, la formation de lahars en cas de pluies, etc.
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+ Les séismes peuvent être provoqués à la suite de la vidange de la chambre magmatique lorsque le volcan s'effondre sur lui-même et forme une caldeira. Les multiples glissements des parois du volcan génèrent alors des séismes qui provoquent l'effondrement des bâtiments parfois fragilisés par des chutes de cendre volcanique.
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+ Les tsunamis peuvent être générés de multiples manières lors d'une éruption volcanique comme avec l'explosion d'un volcan sous-marin ou à fleur d'eau, la chute de parois ou de nuées ardentes dans la mer, l'effondrement du volcan sur lui-même mettant en contact direct l'eau avec le magma de la chambre magmatique, des mouvements de terrains liés à la vidange de la chambre magmatique, etc. En 1883, l'explosion du Krakatoa généra un tsunami qui, associé aux nuées ardentes, fit 36 000 victimes, en 1792 celle du mont Unzen en fit 15 000.
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+ À la manière des nuées ardentes, les glissements de terrain peuvent provoquer des avalanches meurtrières. Dans de rares cas, c'est une grande partie ou la majorité du volcan qui se désagrège sous la pression de la lave. En 1980, le mont Saint Helens a surpris les volcanologues du monde entier lorsque la moitié du volcan s'est disloquée. Certains scientifiques, se croyant à l'abri sur des collines environnantes, se sont fait piéger et ont péri dans la gigantesque nuée ardente qui a suivi.
160
+
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+ Les gaz volcaniques sont le danger le plus sournois des volcans. Ils sont parfois émis sans aucun autre signe d'activité volcanique lors d'une éruption limnique. En 1986, au Cameroun, une nappe de dioxyde de carbone est sortie du lac Nyos. Étant plus lourd que l'air, ce gaz a dévalé les pentes du volcan et a tué 1 800 villageois et plusieurs milliers de têtes de bétail dans leur sommeil par asphyxie.
162
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+ Les lahars sont des coulées boueuses formées d'eau, de tephras en majorité de cendres volcaniques froides ou brûlantes, très denses et lourdes et charriant quantité de débris tels des blocs rocheux, des troncs d'arbres, des restes de bâtiments, etc. Les lahars se forment lorsque des pluies importantes survenant lors de cyclones ou des pluies prolongées s'abattent sur des cendres volcaniques. Ils peuvent survenir des années après une éruption volcanique tant que des cendres peuvent être entraînées. En 1985, 24 000 habitants de la ville colombienne d'Armero furent engloutis sous un lahar né sur les pentes du Nevado del Ruiz.
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+ Le jökulhlaup est un type de crue particulièrement puissant et brutal. Il se forme lorsqu'une éruption volcanique survient sous un glacier ou une calotte glaciaire et que la chaleur du magma ou de la lave parvient à faire fondre de grandes quantités de glace. Si l'eau de fonte ne peut s'évacuer, elle forme un lac qui peut se vider lorsque la barrière qui le retient formée par une paroi rocheuse ou un glacier se rompt. Un flot mêlant lave, tephras, boue, glace et blocs rocheux s'échappe alors du glacier, emportant tout sur son passage. Les jökulhlaup les plus fréquents se déroulent en Islande, autour du Vatnajökull.
166
+
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+ L'acidification des lacs est une autre conséquence possible de la présence d'un volcan. L'acidification a pour effet d'éliminer toute forme de vie des eaux et de leurs abords et peut même constituer un danger pour les populations riveraines. Ce phénomène survient lorsque des émanations de gaz volcaniques débouchent au fond d'un lac, celui-ci va alors les piéger par dissolution ce qui acidifie les eaux.
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+ Les cendres, gaz volcaniques et gouttelettes d'acide sulfurique et d'acide fluorhydrique expulsées dans l'atmosphère par des panaches volcaniques peuvent provoquer des pluies acides et des « Hivers volcaniques » qui abaissent les températures et peuvent provoquer des famines, des hivers rigoureux ou des étés froids à l'échelle mondiale comme ce fut le cas pour les éruptions du Samalas en 1257, du Tambora en 1815 et du Krakatoa en 1883.
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+ Des recherches récentes montrent que les éruptions volcaniques ont un impact significatif sur le climat mondial et doivent être considérées comme des phénomènes catalytiques essentiels pour expliquer les changements écologiques et les bouleversements historiques[47].
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+ Par certains aspects, l'homme peut tirer profit de la présence des volcans avec :
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+ Un volcan contribue aussi au tourisme en proposant un panorama, des destinations de randonnée, du thermalisme ou même un lieu de pèlerinage aux visiteurs.
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+ Même dans le domaine artistique, leur influence se fait sentir : certaines éruptions fortement émettrices de cendres volcaniques comme celle du Tambora en 1815 ont généré des couchers de soleil spectaculaires durant plusieurs années. Certains peintres comme Turner ont su capter cette lumière à travers des œuvres originales qui annoncent l'Impressionnisme.
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+ La volcanologie ou (beaucoup plus rarement) vulcanologie est la science qui étudie les phénomènes volcaniques, leurs produits et leurs mises en place : volcans, geysers, fumerolles, éruptions volcaniques, magmas, laves, tephras, etc. Un volcanologue ou vulcanologue est le scientifique spécialiste de cette discipline liée à la géophysique, à la sismologie et à la géologie dont elle est une spécialité.
180
+
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+ Les objectifs de cette science sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic, pour une période déterminée, des risques et des dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les études et les recherches se déroulent dans un premier temps sur le terrain afin de procéder à des collectes d'informations sous la forme d'observations, de mesures et d'échantillonnages et dans un second temps en laboratoire afin d'analyser et d'interpréter les données et les échantillons. En effet, la gestion des effets même d'une éruption une fois qu'elle se produit est impossible. Seules quelques opérations de détournement de coulée de lave ont réussi sur l'Etna en Italie et à Heimaey en Islande.
182
+
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+ Seule la prévention permet de limiter ou d'éviter les effets d'une éruption volcanique. Cette prévention passe par une observation du volcan et des signes avant-coureurs d'une éruption : émissions de gaz volcaniques, gonflement et dégonflement du volcan, séismes mineurs, anomalies thermiques, etc. L'évacuation de manière temporaire et dans l'urgence des zones en danger est le moyen de prévention le plus employé. Néanmoins, il existe des moyens de prévention à long terme comme l'évacuation totale des zones les plus exposées aux risques volcaniques, l'élaboration de plans de prévention, d'évacuation, de secours et de sensibilisation des populations, etc.
184
+
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+ Les volcans sous-marins sont les plus nombreux sur Terre. On estime que 75 % des volcans et des matériaux ignés émis par les volcans le sont au niveau des dorsales océaniques[49]. Les volcans faille se trouvent en grande majorité le long des dorsales océaniques où ils émettent des laves fluides. Ces laves, soumises aux eaux froides comprises entre un et deux degré Celsius et à la forte pression, prennent la forme de boules : ce sont les « pillow lavas ».
186
+
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+ Les autres volcans situés le long des fosses de subduction et ceux formés par un point chaud donnent naissance à une montagne sous-marine à sommet plat et à pente très raide : un guyot. Lorsqu'un volcan sous-marin parvient à atteindre la surface, il émerge dans une éruption de type surtseyenne. Deux volcans sous-marins sont célèbres et surveillés : le Lōʻihi qui sera le prochain volcan d'Hawaï à émerger de l'océan Pacifique et le Kick-'em-Jenny au nord de l'île de la Grenade dans les Antilles et qui est très proche de la surface et a une activité explosive.
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+ Le massif Tamu est un volcan bouclier sous-marin considéré comme le plus vaste volcan de la Terre et l'un des plus grands du système solaire[50].
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+ La Terre n'est pas la seule planète du Système solaire à connaître une activité volcanique.
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+ Vénus connaît un intense volcanisme avec 500 000 édifices volcaniques, Mars comporte l'Olympus Mons, un volcan considéré comme éteint et haut de 22,5 kilomètres faisant de lui le plus haut sommet du Système solaire, la Lune est couverte par les « maria lunaires », d'immenses champs de basalte.
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+ Des volcans existent aussi sur des satellites de Jupiter et de Neptune, notamment Io et Triton. La sonde Voyager 1 a permis de photographier en mars 1979 une éruption sur Io, tandis que Voyager 2 a fait découvrir sur Triton en août 1989 des traces de cryovolcanisme et des geysers. Encelade, satellite de Saturne, est le siège de cryovolcans (voir l'article Encelade, section Cryovolcanisme). La composition chimique variant considérablement entre les planètes et les satellites, le type d'éjecta est très différent de ceux émis sur Terre tel du soufre, de la glace d'azote, etc.
196
+
197
+ L'éruption d'un volcan à proximité d'une zone peuplée est très souvent vécue comme un événement majeur dans la vie d'un pays car, outre le caractère spectaculaire et inattendu d'une éruption, celle-ci nécessite une surveillance et, parfois, l'évacuation et la prise en charge des personnes en danger.
198
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199
+ Les volcans sont parfois les acteurs principaux de certains films catastrophes comme Le Pic de Dante et Volcano ou le docu-fiction Supervolcan de la BBC et de Discovery Channel qui met en scène le réveil du supervolcan de Yellowstone dans une éruption d'indice d'explosivité volcanique de 8. Le film Stromboli raconte l'histoire d'une femme étrangère qui ne parvient pas à s'intégrer sur l'île volcanique Stromboli, en raison de différences de mentalité avec ses habitants, y compris son mari qu'elle a épousé dans la précipitation dans un camp de prisonnier.
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+ Plus couramment, les volcans font l'objet de nombreux documentaires télévisés scientifiques, informatifs ou de vulgarisation.
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+ Un acier est un alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone (dans des proportions comprises entre 0,02 % et 2 % en masse pour le carbone)[1].
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+
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+ C’est essentiellement la teneur en carbone qui confère à l’alliage les propriétés de l'acier. Il existe d’autres alliages à base de fer qui ne sont pas des aciers, comme les fontes et les ferroalliages.
6
+
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+ L’acier est élaboré pour résister à des sollicitations mécaniques ou chimiques ou une combinaison des deux.
8
+
9
+ Pour résister à ces sollicitations, des éléments chimiques peuvent être ajoutés à sa composition en plus du carbone. Ces éléments sont appelés éléments d’additions, les principaux sont le manganèse (Mn), le chrome (Cr), le nickel (Ni), le molybdène (Mo).
10
+
11
+ Les éléments chimiques présents dans l’acier peuvent être classés en trois catégories :
12
+
13
+ La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de l’acier : en dessous de 0,008 %, l’alliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %[4], on entre dans le domaine de l'eutectique fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de fonte.
14
+
15
+ Entre ces deux valeurs, l’augmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la dureté de l’alliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle d’aciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » selon la « classification traditionnelle ».
16
+
17
+ Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par frittage.
18
+
19
+ On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement métalliques, et on parle d’aciers « alliés ». On peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation) prenant en surface ou à cœur de la matière ; on parle alors d’aciers « traités ».
20
+
21
+ Outre ces diverses potentialités, et comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales :
22
+
23
+ D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa réduction assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille.
24
+
25
+ On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de surface (peinture, brunissage, zingage, galvanisation à chaud, etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « inoxydables ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base d’aluminium, titane, composites, etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers.
26
+
27
+ Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agroalimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagers, etc.
28
+
29
+ L’Âge du fer se caractérise par l’adaptation du bas fourneau à la réduction du fer[5],[6],[n 2]. Ce bas fourneau produit une loupe, un mélange hétérogène de fer, d’acier et de laitier, dont les meilleurs morceaux doivent être sélectionnés, puis cinglés pour en chasser le laitier[7].
30
+
31
+ En poussant le vent, on attise la combustion et la température de fusion du métal est atteinte. On extrait le métal par vidange du creuset : c’est la production au haut fourneau. On obtient alors de la fonte, le fer liquide se chargeant de carbone au contact du charbon de bois. En effet, deux phénomènes complémentaires se déroulent dans le creuset du haut fourneau : le fer se charge de carbone lorsqu’il arrive au contact du charbon de bois, ce qui abaisse son point de fusion. Puis ce métal fondu continue à s’enrichir en carbone, en dissolvant le charbon de bois[n 3]. Les premières coulées de fonte ont été réalisées par les Chinois durant la période des Royaumes combattants (entre -453 et -221)[8]. Ceux-ci savent aussi brûler le carbone de la fonte, en le faisant réagir avec de l’air, pour obtenir de l’acier. Il s’agit du procédé indirect, car l’élaboration de l’acier se fait après l’obtention de la fonte[9],[10]. En Europe et en Asie, durant l’Antiquité, on produisait également de l’acier en recarburant le fer avec des gaz de combustion et du charbon de bois (acier de cémentation).
32
+
33
+ Réaumur, en réalisant de très nombreuses expériences et en publiant les résultats de ses observations en 1722, fonde la sidérurgie moderne : il est le premier à théoriser le fait que l’acier est un état intermédiaire entre la fonte et le fer pur, mais les connaissances du temps ne lui permettent pas d’être scientifiquement précis[11]. Il faut attendre 1786 pour que la métallurgie devienne scientifique : cette année-là, trois savants français de l’école de Lavoisier, Berthollet, Monge et Vandermonde[12] présentent devant l’Académie royale des sciences un Mémoire sur le fer[13] dans lequel ils définissent les trois types de produits ferreux : le fer, la fonte et l’acier. L’acier est alors obtenu à partir du fer, lui-même produit par affinage de la fonte issue du haut fourneau. L’acier est plus tenace que le fer et moins fragile que la fonte, mais chaque transformation intermédiaire pour l’obtenir augmente son coût.
34
+
35
+ La révolution industrielle apparait grâce à la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication et conversion de la fonte en acier. En 1856, le procédé Bessemer est capable d’élaborer directement l’acier à partir de la fonte. Son amélioration par Thomas et Gilchrist permet sa généralisation[14],[15]. Ces découvertes mènent à la fabrication en masse d’un acier de qualité (pour l’époque). Enfin, vers la seconde moitié du XIXe siècle, Dmitri Tchernov découvre les transformations polymorphes de l’acier et établit le diagramme binaire fer/carbone, faisant passer la métallurgie de l’état d’artisanat à celui de science.
36
+
37
+ On distingue plusieurs types d’aciers selon le pourcentage massique de carbone qu’ils contiennent :
38
+
39
+ La limite de 2,11 % correspond à la zone d’influence de l’eutectique (lédéburite) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques.
40
+
41
+ La structure cristalline des aciers à l’équilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en carbone mais aussi d’autres éléments d’alliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas d’une trempe).
42
+
43
+ La structure du fer pur dépend de la température :
44
+
45
+ La structure du fer + carbone évolue d’une façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que l’on est hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il s’agit de fonte). Voir l’étude du diagramme fer-carbone.
46
+
47
+ D’une manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % :
48
+
49
+ Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusqu’à 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par l’ajout d’éléments dits « gammagènes ».
50
+
51
+ Les différentes phases de l’acier :
52
+
53
+ Le carbone a une importance primordiale car c’est lui qui, associé au fer, confère à l’alliage le nom d’acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l’addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse.
54
+
55
+ L’aluminium : excellent désoxydant. Associé à l’oxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Au-delà d'un certain seuil, il peut rendre l’acier inapte à la galvanisation à chaud.
56
+
57
+ Le chrome : c’est l’élément d’addition qui confère à l’acier la propriété de résistance mécanique à chaud et à l’oxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsqu’il est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone). Additionné de 0,5 % à 9 % il augmente la trempabilité et la conservation des propriétés mécaniques aux températures supérieures à l’ambiante (famille des aciers alliés au chrome). Il a un rôle alphagène.
58
+
59
+ Le cobalt : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à l’adoucissement lors du revenu.
60
+
61
+ Le manganèse : forme des sulfures qui améliorent l’usinabilité. Augmente modérément la trempabilité.
62
+
63
+ Le molybdène : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité.
64
+
65
+ Le nickel : rend austénitiques (rôle gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température d’austénitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. C’est l’élément d’alliage par excellence pour l’élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9 % Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36 % Ni dit « Invar » pour la construction des cuves de méthaniers et des instruments de mesure de précision).
66
+
67
+ Le niobium : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux d’apport.
68
+
69
+ Le phosphore : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu.
70
+
71
+ Le silicium : favorise l’orientation cristalline requise pour la fabrication d’un acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à l’oxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant.
72
+
73
+ Le titane : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Capture le carbone en solution à haute température et, de ce fait, réduit le risque de corrosion intergranulaire des aciers inoxydables (TiC se forme avant Cr23C6 et évite donc l’appauvrissement en chrome au joint de grain).
74
+
75
+ Le tungstène : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène.
76
+
77
+ Le vanadium : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à l’adoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué).
78
+
79
+ Lors du refroidissement d’un lingot, l’acier se solidifie à l’état austénitique. Au cours du refroidissement, à 727 °C, l’austénite se décompose, soit en ferrite + perlite, soit en perlite + cémentite. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments d’alliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de l’acier. En effet :
80
+
81
+ De manière générale :
82
+
83
+ Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou l’aluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite.
84
+
85
+ On peut modifier la structure de l’acier par des traitements thermomécaniques :
86
+
87
+ La métallurgie des poudres consiste à compacter de la poudre d’acier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » (frittage). Cela permet de maîtriser la structure de l’acier et son état de surface (en particulier pas de retrait ni de retassure), mais introduit de la porosité.
88
+
89
+ Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup d’éléments d’alliage (par exemple, un acier inoxydable typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse).
90
+
91
+ Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon les normes EN 10027-1[16] et -2[17]. Cette norme distingue quatre catégories :
92
+
93
+ Ils sont destinés à la construction soudée, à l’usinage, au pliage, etc. On distingue :
94
+
95
+ La désignation de ces aciers comprend la lettre indiquant le type d’usage, suivie de la valeur de la limite élastique minimale (Re) exprimée en mégapascals (MPa). À noter qu’il s’agit de la valeur à faible épaisseur, les résistances décroissant avec l’épaisseur.
96
+
97
+ S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée, etc.).
98
+
99
+ Exemples :
100
+
101
+ La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse. Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance.
102
+
103
+ Leurs applications courantes sont les forets (perceuses), ressorts, arbres de transmission, matrices (moules), etc.
104
+
105
+ Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100.
106
+ S’il s’agit d’un acier moulé, on précède la désignation de la lettre G.
107
+
108
+ Exemples :
109
+
110
+ La teneur en manganèse est supérieure à 1 % et aucun élément d’addition ne doit dépasser 5 % en masse. Ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance.
111
+
112
+ Exemples de désignation normalisée :
113
+
114
+ Au moins un élément d’addition dépasse les 5 % en masse, destinés à des usages bien spécifiques, on y trouve des aciers à outils, réfractaires, maraging (très haute résistance, utilisés dans l’aéronautique et pour la fabrication de coque de sous-marins), Hadfields (très grande résistance à l’usure), Invar (faible coefficient de dilatation).
115
+
116
+ Un exemple de désignation normalisée est « X2CrNi18-9 » (il s'agit d'un acier inoxydable).
117
+
118
+ Les aciers rapides spéciaux (ARS, ou high speed steels, HSS) font partie de cette famille.
119
+
120
+ Ces aciers présentent une grande résistance à la corrosion, à l’oxydation à chaud et au fluage (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au chrome, élément qui confère la propriété d’inoxydabilité, et au nickel, élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température (−200 °C).
121
+
122
+ Leurs applications sont multiples : chimie, nucléaire, alimentaire, mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 1,2 % de carbone.
123
+
124
+ Ces aciers sont conçus suivant les principes des composites : par des traitements thermiques et mécaniques, on parvient à enrichir localement la matière de certains éléments d’alliage. On obtient alors un mélange de phases dures et de phases ductiles, dont la combinaison permet l’obtention de meilleures caractéristiques mécaniques. On citera, par exemple :
125
+
126
+ L’acier est un alliage essentiellement composé de fer, sa densité varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité d’un acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité d’un acier inoxydable de type AISI 304[19] (X2CrNi18-10) est environ 8,02.
127
+
128
+ Les aciers ont un module de Young d’environ 200 GPa (200 milliards de pascals), indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du traitement thermomécanique et des traitements de surface auxquels ils ont été soumis.
129
+
130
+ Le coefficient de dilatation thermique de l'acier vaut 11,7×10-6 °C-1[20].
131
+
132
+ Le traitement thermomécanique est l’association :
133
+
134
+ Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure d’une couche extérieure d’acier. Cela peut être :
135
+
136
+ Voir aussi l’article détaillé traitements anti-usure.
137
+
138
+ La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances d’acier n’ont pas la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité différents (voir l’article sur le soudage). Certains aciers sont d’ailleurs intrinsèquement non soudables. Pour qu’un acier soit soudable il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu’ils produisent dès l’élaboration dans le souci d’optimiser la mise en œuvre ultérieure.
139
+
140
+ À titre d’exemple, on signalera que le code ASME (American Society of Mechanical Engineers), dans son volume spécifique à la construction d’équipements sous pression, exige que l’attestation de conformité d’un acier utilisé ne serait-ce que comme pièce provisoire soudée à titre temporaire sur un ouvrage soumis au dit code mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable ».
141
+
142
+ Sept facteurs au moins déterminent le coût de production d’un acier :
143
+
144
+ L’impact des six premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines d’euros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix de l’acier standard conforme à la norme et sans aucune option), d’où l’importance, avant toute passation de commande, de consulter le vendeur ou l’aciériste (qu’on appelle aussi « forge » ou « fonderie ») sur la base d’une spécification technique d’achat rédigée en accord avec les exigences techniques contractuelles et/ou administratives. Le 7e point quant à lui n’a pas de limite rationnelle.
145
+
146
+ De nouveaux types d'aciers spéciaux pourraient être bioinspirés, par exemple en imitant le principe constructif de l'os. Ainsi en 2016-2017 des chercheurs ont produit un acier imitant l'os[21] (Au sein de l'os des fibres nanométriques de collagène forment une structure stratifiée, dont les couches sont orientées dans des directions différentes. Aux échelles millimétriques l'os a une structure en mie de pain organisée en Treillis (ensemble ordonné) qui le consolide en empêchant la propagation de fissures dans toutes les directions et à partir de n’importe quel point[21]. Des métallurgistes s'en sont inspirés pour produire un acier nanostructuré incluant des alliages différents (avec des duretés différentes) [21]. Pour s’y propager une fissure doit suivre un chemin complexe et vaincre de nombreuses résistances, car les nano-parties souples de l’assemblage absorbent l'énergie des contraintes, même répétées, pouvant même refermer les microfissures juste après leur apparition[21]. Des aciers légers (éventuellement "imprimés en 3D") deviennent envisageables pour créer des ponts, robots, engins spatiaux ou sous-marins ou véhicules terrestres ou des structures qu’on veut rendre plus résistants aux fissures ou plus exactement à la propagation de fissures risquant de conduire à une fracture de l’ensemble[21].
147
+
148
+ « Les alliages fer-carbone contenant plus de 2 % de carbone constituent les fontes. »
149
+
150
+ — Philibert et al. , Métallurgie du minerai au matériau (Dunod, 2002), p. 660
151
+
152
+ « Les fontes sont des alliages de fer et de carbone en quantité supérieure à 2 %. »
153
+
154
+ — Hazard et al. , Mémotech — Structures métalliques (Casteilla, 2000), p. 14
155
+
156
+ Cependant, les valeurs retenues varient selon les auteurs, entre 1,67 et 2,11 %, selon que l’on se base sur les teneurs habituellement utilisées par les fabricants ou les valeurs des diagrammes obtenus en laboratoire.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
3
+ L’arc de triomphe de l’Étoile, souvent appelé simplement l’Arc de triomphe, dont la construction, décidée par l'empereur Napoléon Ier, débuta en 1806 et s'acheva en 1836 sous Louis-Philippe, est situé à Paris, dans les 8e, 16e, et 17e arrondissements.
4
+
5
+ L'Arc de triomphe s'élève au centre de la place Charles-de-Gaulle (anciennement place de l’Étoile) dans les 8e, 16e, et 17e arrondissements de Paris[1]. Il est situé dans l'axe et à l’extrémité ouest de l’avenue des Champs-Élysées, à 2,2 kilomètres de la place de la Concorde. Haut de 49,54 m, large de 44,82 m et profond de 22,21 m, il est géré par le Centre des monuments nationaux[2]. La hauteur de la grande voûte est de 29,19 m et sa largeur de 14,62 m. La petite voûte mesure 18,68 m de haut et 8,44 m de large. Le monument pèse 50 000 t — en fait 100 000 t, en prenant en compte les fondations qui s'enfoncent à 8,37 m de profondeur. Le coût total de la construction a été de 9 651 116 F[3].
6
+
7
+ La place de l'Étoile forme un énorme rond-point de douze avenues percées au XIXe siècle sous l’impulsion du baron Haussmann, alors préfet du département de la Seine. Ces avenues « rayonnent » en étoile autour de la place, notamment l’avenue Kléber, l'avenue de la Grande-Armée, l’avenue de Wagram et, la plus connue, l’avenue des Champs-Élysées. Des pavés de couleurs différentes dessinent sur le sol de la place deux étoiles dont les pointes arrivent pour l'une au milieu des avenues, pour l'autre entre les avenues.
8
+
9
+ Ce site est desservi par la station de métro Charles de Gaulle - Étoile.
10
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11
+ Napoléon Ier, au lendemain de la bataille d'Austerlitz, déclare aux soldats français : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe. » L'Empereur s'est référé aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain afin de commémorer un général vainqueur défilant à la tête de ses troupes[4].
12
+
13
+ Par un décret impérial daté du 18 février 1806, il ordonne la construction de cet arc de triomphe consacré à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises[5]. Son projet initial est d'ériger le monument « à l’entrée des boulevards, près du lieu où était la Bastille, de manière qu’en entrant dans le faubourg Saint-Antoine on passe sous cet arc de triomphe ». Il veut ainsi en faire le point de départ d'une avenue triomphale traversant notamment le Louvre et la place de la Bastille. Le ministre de l'Intérieur Champagny avise l'Empereur que le choix de la Bastille serait dispendieux et le convainc d'ériger l'Arc à l'ouest de Paris sur la place de l'Étoile qui permettait le dégagement de belles perspectives[6].
14
+
15
+ Le comte Jean Bérenger, conseiller d'État, se charge du financement comme directeur général de la Caisse d'amortissement. Le décret impérial du 26 février 1806, qui ordonne l'érection d'un arc de triomphe, prévoit en effet que « sera pris un million pour cet objet sur les contributions provenant de la Grande Armée. La Caisse d'amortissement tiendra chaque mois, à dater du 1er mars, une somme de cinquante mille francs à la disposition du futur architecte et celle de quinze mille francs pour les travaux d'art et de sculpture »[7].
16
+
17
+ Pour la conception du monument, l'architecte Jean-François Chalgrin est en concurrence avec son confrère Jean-Arnaud Raymond, chargé de collaborer avec lui. Le premier souhaite orner l'arc de colonnes isolées tandis que le second les veut engagées, l'incompatibilité de ces deux conceptions rendant impossible toute collaboration entre les deux architectes. Un arbitrage rendu par Champagny, ministre de l'Intérieur, force Raymond à se retirer honorablement. Chalgrin supprime alors les colonnes de son projet[8] et s'inspire de l'arc tétrapyle de Janus et de l'arc de Titus à Rome, alors en pleine restauration[9].
18
+
19
+ La première pierre en forme de bouclier portant une inscription est posée le 15 août 1806 (pour l'anniversaire de l'empereur) et recouverte d'une plaque en bronze pour la protéger. Cette pose a lieu sans cérémonie officielle, dans l'indifférence générale[10]. Les fondations (un massif de 54,56 mètres de longueur sur 27,28 mètres de largeur et 7,55 mètres de profondeur)[11] exigent deux années de chantier. En 1810, les quatre piles s'élèvent à environ un mètre au-dessus du sol. À l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur délègue des crédits qui permettent à Chalgrin de construire une maquette en vraie grandeur en charpente, stuc et toiles peintes qui restent assez longtemps en place et sous laquelle la princesse passe. L'architecte meurt assez subitement en 1811, suivi, huit jours après lui, par son confrère Raymond[12].
20
+
21
+ Lors des premières défaites napoléoniennes (campagne de Russie en 1812), et des événements de 1814, l'Arc de Triomphe est élevé jusqu'aux voûtes (l'imposte de la grande arcade est posée avec la 45e assise), mais la construction est interrompue puis abandonnée sous la Restauration. En 1823, Louis XVIII reprend la construction avec les architectes Louis-Robert Goust puis Huyot et sous la direction de Héricart de Thury. L'Arc doit désormais commémorer l'expédition victorieuse d'Espagne. En 1830, Louis-Philippe reprend la pensée initiale de Napoléon mais, dans un esprit de réconciliation, associe les armées qui ont combattu entre 1792-1815. C’est Louis-Philippe et Adolphe Thiers qui décident du choix des thèmes et des sculpteurs : Le départ des Volontaires, communément appelé La Marseillaise, de François Rude et Le Triomphe de Napoléon de Jean-Pierre Cortot. Plus spectaculaire est la frise située au sommet de l’Arc et qui se divise en deux parties : Le Départ des Armées et Le Retour des Armées avec une longue scène centrale à la gloire de la Nation. La construction est menée à bien entre 1832 et 1836 par l'architecte Guillaume-Abel Blouet.
22
+
23
+ L'arc de triomphe de l'Étoile est inauguré le 29 juillet 1836 pour le sixième anniversaire des Trois Glorieuses. Au départ, une grande revue militaire en présence de Louis-Philippe est prévue. Mais, alors qu'il vient d'être visé par un nouvel attentat le 25 juin, le roi décide de s'en abstenir. La revue militaire est décommandée et remplacée par un grand banquet offert par le roi à trois cents invités, tandis que le monument est découvert en catimini à sept heures du matin, en la seule présence d'Adolphe Thiers et de son ministre des Finances, Antoine d'Argout[13].
24
+
25
+ En 1842, Honoré de Balzac en fait un symbole de la fidélité des soldats à l'Empereur : « mais tous les cœurs, même les plus hostiles à l'empereur, adressaient au ciel des vœux ardents pour la gloire de la patrie. Les hommes les plus fatigués de la lutte commencée entre l'Europe et la France avaient tous déposé leurs haines en passant sous l'arc de triomphe[14] ».
26
+
27
+ Dans l'esprit des concepteurs, le sommet de l'Arc devait être couronné par un groupe sculpté monumental. Plusieurs projets, dont certains très fantaisistes, sont présentés : la France victorieuse, un aigle colossal, Napoléon sur une sphère, un réservoir d'eau, un éléphant, etc. En 1882, un quadrige conçu par le sculpteur Alexandre Falguière est installé sur le socle laissé vide : cette maquette en charpente et en plâtre, grandeur naturelle, représente une allégorie de La France ou de La République, tirée par un char à l'antique s’apprêtant à « écraser l’Anarchie et le Despotisme ». La sculpture monumentale, baptisée le Triomphe de la Révolution, est enlevée dès 1886 car elle commence à se dégrader, son remplacement définitif par un bronze ne s'étant jamais fait par la suite[15]. On peut observer le monument pourvu du groupe de Falguière sur diverses photographies, tout particulièrement celles prises lors des funérailles grandioses de Victor Hugo, en 1885 (voir section Faits divers). Une réplique en marbre de petite dimension (environ 1,2 m.) du Triomphe de la Révolution est exposée en salle 17 du musée de Grenoble[16].
28
+
29
+ L'arc de triomphe de l'Étoile est classé au titre des monuments historiques depuis le 6 février 1896[17].
30
+
31
+ L'Arc de Triomphe fait partie des monuments nationaux à forte connotation historique. Cette importance s'est renforcée depuis que la dépouille du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale, y a été inhumée le 28 janvier 1921. Deux ans plus tard, André Maginot, alors ministre de la Guerre, a soutenu le projet d’y installer une « flamme du souvenir » qui a été allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par le ministre[18]. Cette flamme éternelle est, avec celle de l'autel de la Patrie à Rome, la première du genre[réf. souhaitée] depuis l’extinction de la flamme des Vestales en 391. Elle commémore le souvenir des soldats morts au combat et ne s’éteint jamais : elle est ravivée chaque soir à 18 h 30 par des associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre[19].
32
+
33
+ Ce geste de ravivage symbolique a été accompli même le 14 juin 1940, où l'armée allemande est entrée dans Paris et défilait sur la place de l'Étoile : ce jour-là, le ravivage a eu lieu devant les officiers allemands qui ont autorisé la cérémonie.
34
+
35
+ En février 2008, est inaugurée la nouvelle scénographie permanente de l'Arc de Triomphe due à l'artiste Maurice Benayoun et à l'architecte Christophe Girault. Renouvelant l'exposition des années 1930, cette nouvelle muséographie accorde une large place au multimédia. Intitulée « Entre guerres et paix », elle propose une lecture de l'histoire du monument prenant en compte l'évolution de sa symbolique jusqu'à la période actuelle, période où les valeurs du dialogue et de la rencontre prennent le pas sur la confrontation armée. Une présentation multimédia raconte en sept stations et sur trois niveaux l'histoire du monument de façon contemporaine, interactive et ludique. Elle permet de découvrir ce qui aurait pu être (les projets non réalisés), ce qui a disparu et ce qui ne peut être facilement vu (le décor sculpté).
36
+
37
+ L'élévation de cet arc monumental tétrapyle est la suivante : devant les façades principales des piédroits, le premier registre est orné de groupes en ronde-bosse sur des piédestaux. Ce bandeau est surmonté d'un premier entablement constitué d'une frise de grecques et d'une corniche saillante. Le second registre est animé de grands cadres de pierre rectangulaires, ornée d’un bas-relief, et surmonté d'un entablement, comprenant une frise historiée, sous une corniche saillante. Le troisième registre dans la partition verticale de l'édifice est un important étage d'attique orné de 30 boucliers.
38
+
39
+ Le programme iconographique comprend :
40
+
41
+
42
+
43
+ Le Départ des volontaires de 1792, aussi appelé La Marseillaise par François Rude.
44
+
45
+ Le Triomphe de 1810 par Jean-Pierre Cortot.
46
+
47
+ La Résistance de 1814 par Antoine Étex.
48
+
49
+ La Paix de 1815 par Antoine Étex.
50
+
51
+
52
+
53
+ Les funérailles du général Marceau le 20 septembre 1796 par Henri Lemaire.
54
+
55
+ La bataille d'Aboukir le 25 juillet 1799 par Seurre aîné.
56
+
57
+ La bataille de Jemmappes le 6 novembre 1792 par Carlo Marochetti.
58
+
59
+ Le passage du pont d'Arcole le 15 novembre 1796 par Jean-Jacques Feuchère.
60
+
61
+ La prise d'Alexandrie le 3 juillet 1798 par John-Étienne Chaponnière.
62
+
63
+ La bataille d'Austerlitz le 2 décembre 1805 par Jean-François-Théodore Gechter.
64
+
65
+ Figure allégorique représentant l'Infanterie.
66
+
67
+ Figure allégorique représentant la Cavalerie.
68
+
69
+ Figure allégorique représentant l'Artillerie.
70
+
71
+ Figure allégorique représentant la Marine.
72
+
73
+ Pilier Nord.
74
+
75
+ Pilier Sud.
76
+
77
+ Pilier Est.
78
+
79
+ Pilier Ouest.
80
+
81
+ Attributs des victoires du Nord par François-Joseph Bosio.
82
+
83
+ Attributs des victoires du Sud par Antoine-François Gérard.
84
+
85
+ Attributs des victoires de l'Est par Valcher.
86
+
87
+ Attributs des victoires de l'Ouest par Jean-Joseph Espercieux.
88
+
89
+ La tombe du Soldat inconnu (Paris), de jour
90
+
91
+ La tombe du soldat inconnu (Paris), de nuit.
92
+
93
+ Dès 1929, l'Arc de Triomphe est représenté sur un timbre de France d'une valeur de 2 F de couleur brun-rouge.
94
+
95
+ En 1938, il figure sur un timbre de 1,75 F outremer, émis lors de la visite des souverains britanniques en regard de la tour du palais de Westminster. Le visuel est repris pour un entier postal.
96
+
97
+ La même année un timbre rouge carminé de 65 centimes surtaxé 35 centimes est émis pour célébrer le 20e anniversaire de la victoire. L'Arc est au centre avec le défilé du 11 novembre sur les côtés du timbre. Le visuel est également repris pour un entier postal.
98
+
99
+ En 1944, le Gouvernement provisoire en fait un symbole de la République et une série de dix timbres d'usage courant est émise (valeurs entre 5 centimes et 10 F). Ces timbres sont émis par les États-Unis pour servir en France libérée. Une nouvelle série de dix timbres toujours imprimée aux États-Unis sort en 1945 ; les chiffres de la valeur sont en noir et compris entre 30 centimes et 3 francs.
100
+
101
+ En 1968, il est présent pour le cinquantenaire de l'armistice du 11 novembre sur un timbre à 25 centimes carmin et bleu.
102
+
103
+ En 1971, il est en arrière-plan d'un timbre rouge émis dans la bande émise à l'occasion de la mort du général de Gaulle. Il représente la descente des Champs-Élysées en 1944.
104
+
105
+ En 1973, la poste célèbre le 50e anniversaire de la flamme sous l'Arc de Triomphe par un timbre de 40 centimes lilas, rouge et bleu.
106
+
107
+ En 1989, la poste présente un panorama de Paris sur une bande. L'Arc y figure en arrière-plan de deux timbres multicolores à 2,20 F représentant l'arche de la Défense et la tour Eiffel. Les visuels sont repris sur des entiers postaux.
108
+
109
+ En 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la victoire du 8 mai 1945, il figure en arrière-plan d'un portrait du général de Gaulle pour une valeur de 2,80 F.
110
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111
+ En 1999, il figure sur un timbre de distributeur à valeurs variables[22].
112
+
113
+ En 2001, il figure pour une valeur de 3 F ou 46 centimes d'euros, sur un timbre de très grand format émis à l'occasion du centenaire de la naissance du dessinateur et graveur Albert Decaris.
114
+
115
+ En 2003, il est inclus dans un bloc feuillet : « Portraits de régions. La France à voir ». Dans cette série de dix timbres, il est le sujet unique d'un timbre à 50 centimes d'euro.
116
+
117
+ En 1810, à l'occasion de son mariage avec l'archiduchesse Marie-Louise et de l'entrée de celle-ci dans Paris, l'Empereur Napoléon Ier fait construire par Chalgrin une maquette grandeur réelle (afin de donner l’illusion du monument achevé) en charpente, stuc et toiles peintes en trompe-l’œil pour simuler les bas-reliefs des piédroits sous laquelle la future impératrice passa solennellement.
118
+
119
+ Durant le transfert des cendres de Napoléon, le 15 décembre 1840, le cortège passe sous l'Arc de Triomphe.
120
+
121
+ Le corps de Victor Hugo est veillé sous l'Arc la nuit du 22 mai 1885, avant d'être enterré au Panthéon.
122
+
123
+ En 1938, un moulage de la sculpture originale de la Marseillaise de Rude est effectué pour prévenir les éventuelles destructions dans une guerre mondiale, avec notamment le développement de l’aviation et des bombardements[23].
124
+
125
+ En 1997, un Australien essaye de se faire cuire des œufs au plat sur la flamme du Soldat inconnu, ce qu'a fait quelques années plus tôt un chanteur de rock du nom d'Hector, à la suite d'un pari avec Jean Yanne.
126
+
127
+ Le 1er décembre 2018, lors de l'Acte III du mouvement des Gilets jaunes, l'Arc de Triomphe est altéré de graffitis par des manifestants. La tombe du Soldat inconnu manque d'être profanée mais certains gilets jaunes la protègent avec des barrières et l'encerclent en chantant La Marseillaise. Contrairement à une fausse nouvelle colportée par plusieurs médias, la flamme du soldat inconnu est ravivée ce soir-là[24]. À l'intérieur du monument, des manifestants parviennent à monter au sommet de l'arc de triomphe[25], la boutique est pillée, une maquette de l'Arc de Triomphe est abîmée et les salles d'exposition du musée sont dégradées par les manifestants[26],[27],[28]. Les forces de l'ordre auront attendu plusieurs heures avant de reprendre le contrôle de la place de l'étoile où se situe le monument et de l'évacuer de ses manifestants. Un moulage du visage du Génie de la Guerre, du haut-relief du Départ des volontaires, est partiellement détruit. Plusieurs médias affirment alors par erreur qu'il s'agissait d'une allégorie de Marianne[29],[30],[31]. Le photo reporter Jean-René Santini fut l'un des seuls journalistes présents ce jour là à avoir pénétré l'intérieur du monument et immortalisé cet instant. Des images impressionnantes sur lesquels l'on aperçoit des manifestants souiller et piller l'intérieur de l'arc de triomphe[32],[33].
128
+
129
+ Plusieurs centaines de manifestants au pied de l’Arc de triomphe lors du mouvement des gilets jaunes le samedi 1er décembre 2018.
130
+
131
+ La maquette en plâtre de l'Arc de Triomphe abîmée dans la salle d'exposition du musée lors du mouvement des gilets jaunes. (Samedi 1er décembre 2018)
132
+
133
+ Un moulage représentant le Génie de la Guerre qui se trouvait à l'intérieur de l'Arc de Triomphe a eu le crâne brisé le samedi 1er décembre 2018
134
+
135
+ La boutique de souvenirs à l'intérieur de l'Arc de Triomphe saccagé par des manifestants lors du mouvement des gilets jaunes. (Samedi 1er décembre 2018)
136
+
137
+ Franchissements de la voûte en avion :
138
+
139
+ Des pics de sécurité sont installés[Quand ?] après que l'on a constaté 33 suicides depuis le toit du monument[37].
140
+
141
+ Six fois par an (les 7, 8 et 9 mai et les 3, 4, 5 août), le Soleil se couche dans l'axe des Champs-Élysées. Pour une personne située sur les Champs-Élysées, le disque solaire est ainsi visible quelques minutes sous l'arche de l'Arc de Triomphe[38]. Le 10 mai 1994, le phénomène s'accompagne d'une éclipse partielle de Soleil, observée par près de 200 000 personnes[39]. En sens opposé vu de la porte Maillot, le Soleil se lève quatre fois par an dans l'Arc de Triomphe, les 4, 5, 6 février, et le 7 novembre, informations confirmées par l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides[38]. « Des Napoléoniens convaincus à travers des brochures ou des sites internet, colportent encore à ce sujet plusieurs informations fantaisistes… Ils ont tenté de répandre l'idée que le soleil se couchait sous l'Arc de Triomphe le jour de l'anniversaire de l'Empereur, le 15 août, et qu'il se levait parfaitement dans l'axe le 2 décembre, jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz[38] ».
142
+
143
+ La confortation des fondations de l’Arc de Triomphe par injection de coulis a été réalisée à la fin des années 1980 en plusieurs étapes[40] :
144
+
145
+ 1. Désordres de l’édifice, apparition des désordres.
146
+
147
+ Depuis un certain nombre d’années[Quand ?], l’Arc souffrait de désordres apparents tels que fissures et chutes de pierres. Un examen visuel a permis d'identifier les fentes et d'en tracer le relevé. La conclusion des reconnaissances et investigations fut que la cause principale des perturbations était un tassement dû au délavage du mortier à la chaux aérienne des fondations par l’eau de ruissellement. Divers travaux de réhabilitation furent décidés, visant à redonner un aspect neuf au monument, à le prémunir contre de telles altérations et à le conforter. La restauration a été conduite par Michel Marot, architecte des bâtiments civils et palais nationaux. Le Bureau Michel Bancon, spécialisé dans les études de structure et de réhabilitation des édifices anciens, a été chargé de l’expertise du bâtiment afin de définir un programme de consolidation. Solétanche, entreprise spécialisée, a réalisé l’ensemble des travaux sous la direction de Jean-Pierre Gadret[41].
148
+
149
+ Les travaux de confortement comportaient essentiellement la régénération des maçonneries de fondation et la consolidation de la superstructure.
150
+
151
+ À partir de décembre 2003, d’autres travaux de restauration ont débuté. Trois parties étaient concernées : la terrasse et la balustrade de l’attique, la voûte d’ogive intérieure et les salles de la partie basse, la voûte en berceau de la grande arche centrale et son décor sculpté de rosaces. Ces travaux, qui se poursuivront jusqu’en juin 2005, ont été engagés pour des raisons de sécurité, d’entretien de l’édifice et s’inscrivent dans la perspective d’aménagements intérieurs.
152
+
153
+ 2. Campagne de mesures et d'essais.
154
+
155
+ Afin d'établir un diagnostic précis et déduire les origines du phénomène et la nature des travaux les plus rationnels, une série de mesures a été opérée :
156
+
157
+ 3. Analyse des désordres.
158
+
159
+ Cette analyse, facilitée par l'existence des plans de l'édifice, a permis de constater que le bâtiment souffrait d'un tassement différentiel des joints de maçonnerie des dix-sept assises de fondations (8,5 m), avec un mouvement hélicoïdal de l'Arc.
160
+
161
+ Les fondations constituées de gros blocs en pierre ont subi des mouvements consécutifs à la dégradation de leurs joints. L'eau de pluie de l'esplanade, l'eau de ruissellement des façades et l'eau de terrasse canalisée vers des collecteurs, sans doute fuyards, sont la cause des circulations d'eau qui délavent les joints entraînant une forte altération du mortier à la chaux aérienne.
162
+
163
+ Le tassement différentiel des fondations ainsi généré entraîne une déformation dite en selle de cheval en partie supérieure de l'édifice avec une tendance à l'éloignement des sommets de piles dans le sens des petits côtés et d'une convergence dans l'autre sens. Michel Bancon explique ce comportement différentiel par la configuration des nombreuses cavités ménagées dans l'Arc qui, par leur emplacement et leur géométrie, sollicitent plus le bâtiment dans l'axe des petits côtés. Une analyse par libération des contraintes montre que celles-ci varient à l'intérieur des maçonneries de 0 à 50 bars.
164
+
165
+ 4. Travaux de confortement.
166
+
167
+ Ces analyses ont permis d'établir un plan de confortement comprenant cinq phases :
168
+
169
+ 1) Traitement des vides existant dans les joints de maçonnerie et régénération des mortiers délavés par injection partielle de coulis spéciaux dans les fondations ;
170
+
171
+ 2) Traitement des fissures en superstructures par injection de coulis de ciment ;
172
+
173
+ 3) Confortement des superstructures par mise en place de tirants précontraints à l'intérieur de l'édifice ;
174
+
175
+ 4) Injections complémentaires de coulis dans les massifs de fondations ;
176
+
177
+ 5) Étanchéification des abords de l'Arc (plate-forme centrale, réseaux d’égouts…).
178
+
179
+ 5. Travaux d’injection.
180
+
181
+ Pour remédier à la dégradation des joints de fondation, il a été décidé, à la suite d'une campagne dite de convenance, de procéder à des injections d'abord partielles, sur un huitième de la surface de trois massifs et sur un quart de la surface de celui qui supporte la pile nord-ouest. L'entreprise Solétanche a été choisie pour mener la première campagne d'injection nécessaire. Il a été décidé d’utiliser deux types de coulis, le « Microsol » et le « Silacsol », mis au point, l'un et l'autre, par cette entreprise.
182
+
183
+ L'usage d'un ciment classique était à rejeter, puisqu'il fallait, d'une part combler au maximum des vides dans les joints des moellons, d'autre part conforter les parties de ces joints qui étaient désagrégées. La granulométrie des produits traditionnels (0 à 100 µm) et la formation qu'ils entraînent de paquets de grains (d'environ 500 µm) auraient empêché une exécution correcte de l'opération.
184
+
185
+ Dans le cas de l'Arc de Triomphe, il s'agit d'une précontrainte additionnelle réalisée à l'intérieur de la structure permettant de comprimer les zones fracturées et de recentrer les efforts obliques engendrés par la poussée des voûtes. Cette précontrainte additionnelle a été réalisée par 112 demi-tirants ancrés dans les parements et raccordés par paires en leur milieu par des coupleurs actifs.
186
+
187
+ La répartition des tirants tient compte :
fr/3400.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,220 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+
2
+
3
+ Le Système solaire (avec majuscule), ou système solaire (sans majuscule)[b], est le système planétaire auquel appartient la Terre. Il est composé d'une étoile, le Soleil, et des objets célestes gravitant autour de lui : les huit planètes confirmées et leurs 185 satellites naturels connus (appelés usuellement des « lunes »), les cinq planètes naines et leurs neuf satellites naturels connus et les milliards de petits corps (la grande majorité des astéroïdes et autres planètes mineures, les comètes, les poussières interplanétaires, etc.). Le système solaire fait partie de la galaxie appelée Voie lactée. Il est situé à environ 8 kpc (∼26 100 a.l.) du centre galactique et effectue une révolution en 225 à 250 millions d'années.
4
+
5
+ De façon schématique, le Système solaire est composé, outre le Soleil lui-même et par ordre de distance croissante à celui-ci, de quatre planètes telluriques internes (Mercure, Vénus, la Terre et Mars), d'une ceinture d'astéroïdes composée de petits corps rocheux, de quatre planètes géantes externes (deux géantes gazeuses que sont Jupiter et Saturne, et deux planètes géantes de glaces que sont Uranus et Neptune) et de la ceinture de Kuiper, composée elle-même d’objets glacés. L'héliopause, limite magnétique du Système solaire, est définie par l'arrêt des vents solaires face au vent galactique. Bien au-delà se trouve le nuage d'Oort, sphère d’objets épars. La limite gravitationnelle du Système solaire se situe bien plus loin encore, jusqu'à 1 ou 2 années-lumière du Soleil.
6
+
7
+ Toutes les planètes du Système solaire à partir de la Terre possèdent des satellites en orbite, tandis que chacune des quatre planètes externes est en outre entourée d’un système d'anneaux de poussière et d’autres particules. Toutes les planètes, sauf la Terre, ont été nommées d'après des dieux et déesses de la mythologie romaine.
8
+
9
+ Les cinq planètes naines, portant des noms de divinités diverses, sont Cérès, le premier et plus grand objet découvert dans la ceinture d’astéroïdes (975 km de diamètre équatorial), Pluton, le plus ancien et le plus grand objet connu de la ceinture de Kuiper (2 370 km), Éris, au diamètre très légèrement inférieur (2 326 km), qui se trouve dans le disque des objets épars, enfin Makémaké (environ 1 430 km) et Hauméa (1 960 km), objets de la ceinture de Kuiper. Les quatre planètes naines transneptuniennes, c'est-à-dire orbitant au-delà de Neptune, sont de type « plutoïdes ».
10
+
11
+ Depuis la décision prise le 24 août 2006 par l'Union astronomique internationale, les objets ou corps orbitant directement autour du Soleil sont officiellement divisés en trois classes : planètes, planètes naines et petits corps.
12
+
13
+ Les 175[10] satellites naturels, aussi appelés lunes, sont les objets en orbite autour des planètes, des planètes naines et des petits corps du Système solaire plutôt qu'autour du Soleil. Les statuts ambigus de la Lune et de Charon - à partir de ces définitions - ne sont d'ailleurs pas encore définitivement tranchés, bien que ces corps soient toujours classés comme satellites respectivement de la Terre et de Pluton.
14
+
15
+ Toutefois, cette décision de l'Union astronomique internationale est loin de faire l'unanimité. À la suite du vote, une pétition[11] ayant réuni en cinq jours les signatures de plus de 300 planétologues et astronomes majoritairement américains (Pluton ayant été la première planète découverte par un Américain) a été lancée pour contester la validité scientifique de la nouvelle définition de planète (qui déclassait Pluton) ainsi que son mode d'adoption, et inviter à la réflexion sur une autre définition plus appropriée[12]. Catherine Cesarsky, présidente de l'UAI, clôt le débat en décidant que l'assemblée de l'UAI d'août 2009 ne reviendrait pas sur la définition de planète[13].
16
+
17
+ Le principal corps céleste du Système solaire est le Soleil, une étoile naine jaune de la séquence principale de type G2 qui contient 99,86 % de toute la masse connue du Système solaire et le domine gravitationnellement[14]. Jupiter et Saturne, les deux objets les plus massifs orbitant autour du Soleil, regroupent à eux deux plus de 90 % de la masse restante.
18
+
19
+ La plupart des grands objets en orbite autour du Soleil le sont dans un plan proche de celui de l’orbite terrestre, nommé écliptique. Typiquement, le plan d’orbite des planètes est très proche de celui de l’écliptique tandis que les comètes et les objets de la ceinture de Kuiper ont pour la plupart une orbite qui forme un angle significativement plus grand par rapport à lui.
20
+
21
+ Toutes les planètes et la plupart des autres objets orbitent dans le même sens que la rotation du Soleil, c’est-à-dire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre du point de vue d’un observateur situé au-dessus du pôle nord solaire. Certains objets orbitent dans un sens rétrograde, comme la comète de Halley.
22
+
23
+ Les trajectoires des objets gravitant autour du Soleil suivent les lois de Kepler. Ce sont approximativement des ellipses dont l'un des foyers est le Soleil. Les orbites des planètes sont quasiment circulaires. Celles des corps plus petits présentent des excentricités diverses et peuvent être fortement elliptiques. C'est notamment le cas des comètes et de certains autres petits corps, de certaines planètes naines et plus généralement des objets transneptuniens y compris ceux de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.
24
+
25
+ La distance d'un corps au Soleil varie au cours de sa rotation autour du Soleil. On appelle le point le plus proche du Soleil de l'orbite d'un corps son périhélie, le plus éloigné étant son aphélie.
26
+
27
+ De façon informelle, le Système solaire est souvent divisé en zones distinctes. Le Système solaire interne inclut les quatre planètes telluriques et la ceinture d’astéroïdes. Le reste du système peut être considéré simplement comme Système solaire externe[15] ; d’autres séparent la région au-delà de Neptune des quatre géantes gazeuses[16].
28
+
29
+ La majorité des planètes du Système solaire possèdent leur propre système secondaire. Les corps planétaires en rotation autour d'une planète sont appelés satellites naturels ou lunes. La plupart des plus grands satellites naturels évoluent sur une orbite synchrone, présentant toujours la même face à la planète autour de laquelle ils gravitent. Les quatre plus grandes planètes ont également un anneau planétaire.
30
+
31
+ Le Soleil, au sein de notre galaxie, est une étoile de type naine jaune parmi tant d'autres : la Voie lactée contient entre 200 et 400 milliards d'étoiles, dont 20 à 40 milliards seraient des naines jaunes[17]. Comme toute étoile selon les lois de la physique actuelle, sa masse permet à la densité en son cœur d’être suffisamment élevée pour provoquer des réactions de fusion thermonucléaire en continu. Chaque seconde le cœur du Soleil fusionne 620 millions de tonnes d'hydrogène[18] en 615,7 millions de tonnes d'hélium. Cette masse que le Soleil perd vient simplement du fait qu'un noyau d'hélium produit a une masse inférieure à celle des quatre noyaux d'hydrogène ayant servi à le fabriquer. La puissance rayonnée par le Soleil dans l'espace sous forme d'ondes électromagnétiques, environ 4 × 1026 watts, n'est autre que celle qui correspond à ce différentiel de 4,3 millions de tonnes par seconde[19].
32
+
33
+ Le Soleil est une naine jaune modérément grande, mais le nom est trompeur, puisque le Soleil est plus massif et plus lumineux que la majorité des étoiles de la Voie lactée (la plupart des étoiles de la Voie lactée étant des naines rouges, plus petites). Il se situe vers le milieu de la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell ; cependant, les étoiles plus brillantes et plus chaudes que le Soleil sont rares, tandis que les étoiles moins lumineuses et plus froides sont courantes[20].
34
+
35
+ On pense que la position du Soleil sur la séquence principale indique qu’il est loin d’avoir épuisé ses réserves d’hydrogène pour la fusion nucléaire. À ce jour, les calculs établissent qu'il a dispersé sous forme d'énergie 3 millièmes de sa masse initiale[19], soit l'équivalent de 3 fois la masse de Jupiter. Il devient progressivement plus brillant : au début de son histoire, sa luminosité était inférieure d'un bon tiers de celle d’aujourd’hui[21].
36
+
37
+ Le calcul du rapport entre l’hydrogène et l’hélium à l’intérieur du Soleil suggère qu’il est environ à mi-chemin de son cycle de vie. Dans plus de cinq milliards d’années, il quittera la séquence principale et deviendra plus grand, plus brillant, plus froid et plus rouge : une géante rouge[22],[23]. À ce moment, sa luminosité sera près de 2000 fois celle d’aujourd’hui.
38
+
39
+ Le Soleil est une étoile de population I ; il est né après une ou plusieurs « générations » d'étoiles. Il contient plus d’éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium (des « métaux » dans le langage astronomique) que les étoiles de population II[24]. Ces éléments métalliques ont été formés dans l’explosion des noyaux d’étoiles les plus massives, les supernovas. Les étoiles anciennes contiennent peu de métaux tandis que les étoiles ultérieures en contiennent ainsi plus. On pense que cette haute métallicité a été indispensable au développement du système planétaire, car les planètes se forment par accrétion de « métaux »[25].
40
+
41
+ En plus de la lumière, le Soleil rayonne un flux continu de particules chargées (un plasma) appelé vent solaire. Ce flux s’étend à la vitesse approximative de 1,5 million de kilomètres par heure[26], créant une atmosphère ténue, l’héliosphère, qui baigne le Système solaire jusqu’à environ 100 unités astronomiques (marquant l’héliopause). Le matériau composant l’héliosphère est connu sous le nom de milieu interplanétaire. Le cycle solaire de onze ans et les fréquentes éruptions solaires et éjections de masse coronale perturbent l’héliosphère et créent un climat spatial[27]. La rotation du champ magnétique solaire agit sur le milieu interplanétaire pour créer la couche de courant héliosphérique, la plus grande structure du Système solaire[28].
42
+
43
+ Le champ magnétique terrestre protège l’atmosphère du vent solaire. Vénus et Mars ne possèdent pas de champ magnétique et le vent solaire souffle graduellement leur atmosphère dans l’espace[29]. Sur Terre, l’interaction du vent solaire et du champ magnétique terrestre cause les aurores polaires.
44
+
45
+ L’héliosphère protège en partie le Système solaire des rayons cosmiques, protection augmentée sur les planètes disposant de champ magnétique. La densité de rayons cosmiques dans le milieu interstellaire et l'intensité du champ magnétique solaire changent sur de très longues périodes, donc le niveau de rayonnement cosmique dans le Système solaire varie, mais on ignore de combien[30].
46
+
47
+ Le milieu interplanétaire héberge au moins deux régions de poussières cosmiques en forme de disque. La première, le nuage de poussière zodiacal, réside dans le Système solaire interne et cause la lumière zodiacale. Il fut probablement formé par des collisions à l’intérieur de la ceinture d’astéroïdes causées par des interactions avec les planètes[31]. La deuxième s’étend de 10 à 40 UA et fut probablement créée lors de collisions similaires dans la ceinture de Kuiper[32],[33].
48
+
49
+ Le Système solaire interne désigne traditionnellement la région située entre le Soleil et la ceinture d’astéroïdes. Composés principalement de silicates et de métaux, les objets du Système solaire interne orbitent près du Soleil : le rayon de la région tout entière est plus petit que la distance entre Jupiter et Saturne.
50
+
51
+ Très récemment[Quand ?] des nuages de poussières intramercuriens ont été détectés entre le Soleil et Mercure. Des recherches sont toujours menées afin de trouver des corps plus gros : les vulcanoïdes. Des comètes orbitent aussi dans cette zone : les astéroïdes apoheles.
52
+
53
+ Les quatre planètes internes possèdent une composition dense et rocheuse, peu ou pas de satellites naturels et aucun système d’anneaux. De taille modeste (la plus grande de ces planètes étant la Terre dont le diamètre est de 12 756 km), elles sont composées en grande partie de minéraux à point de fusion élevé, tels les silicates qui forment leur croûte solide et leur manteau semi-liquide, et de métaux comme le fer et le nickel qui composent leur noyau. Trois des quatre planètes (Vénus, la Terre et Mars) ont une atmosphère substantielle ; toutes présentent des cratères d’impact et des caractéristiques tectoniques de surface comme des rifts et des volcans[34].
54
+
55
+ Mercure est la planète la plus proche du Soleil (0,4 UA), ainsi que la plus petite (4 878 km de diamètre) et la moins massive, un peu plus du vingtième de la masse terrestre (0,055 masse terrestre)[35]. Elle est connue depuis l'Antiquité et doit son nom au dieu Mercure, qui était chez les Romains le messager des dieux, et dieu du commerce et du voyage ; cela est dû au fait qu'elle se déplace très vite. Mercure ne possède aucun satellite naturel et ses seules caractéristiques géologiques connues, en dehors des cratères d’impact, sont des dorsa, probablement produites par contraction thermique lors de la solidification interne, plus tôt dans son histoire[36]. L’atmosphère de Mercure, quasiment inexistante, est formée d’atomes arrachés à sa surface par le vent solaire[37],[38] ou momentanément capturés à ce vent. L’origine de son grand noyau de fer liquide et de son fin manteau n’a toujours pas été expliquée de manière adéquate. Parmi les scénarios hypothétiques, il est possible que ses couches externes aient été balayées par un impact géant ou qu’elle ait été stoppée dans son accrétion par l’énergie solaire[39],[40]. Sa période de révolution est d'environ 88 jours et sa période de rotation est de 58 jours. La presque-absence d'atmosphère significative et la proximité du Soleil amène les températures de surface à varier de 427 °C (700 K) lorsque le Soleil est au zénith et à −173 °C la nuit, et il fait même −210 °C au fond des cratères mercuriens tellement il y fait noir[35]. Mercure tourne sur elle-même en environ 2 mois terrestres et fait le tour du Soleil en 88 jours terrestres, sur une orbite elliptique.
56
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+ Vénus (0,7 UA) est proche de la Terre en taille et en masse (0,815 masse terrestre) et, comme elle, possède un épais manteau de silicate entourant un noyau métallique, une atmosphère significative et une activité géologique interne. Cependant, elle est beaucoup plus sèche et la pression de son atmosphère (au sol) est 90 fois celle de la nôtre[41]. Vénus ne possède aucun satellite[34]. Il s’agit de la planète la plus chaude, avec une température de surface supérieure à 462 °C, maintenue essentiellement par l’effet de serre causé par son atmosphère très riche en gaz carbonique[42],[43]. Aucune activité géologique récente n’a été détectée sur Vénus ; son absence de champ magnétique ne permettant pas d’empêcher l'appauvrissement de son atmosphère par le vent solaire, cela suggère cependant qu’elle est réallimentée régulièrement par des éruptions volcaniques[44],[41]. Sa période de révolution est d'environ 225 jours terrestres. Sa période de rotation est de 243 jours terrestres. Son diamètre est de 12 104 kilomètres et elle se situe à environ 108 millions de kilomètres du Soleil.
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+
59
+ La Terre (1 UA) est la plus grande, la plus massive et la plus dense des planètes internes, la seule dont on connaisse une activité géologique récente, et qui abrite la vie. Son hydrosphère liquide est unique parmi les planètes telluriques, et elle est la seule planète où une activité tectonique a été observée. L’atmosphère terrestre est radicalement différente de celle des autres planètes, ayant été altérée par la présence de formes de vie, pour contenir 21 % d’oxygène[45],[46]. La Terre possède un satellite, la Lune, le seul satellite significativement grand des planètes telluriques du Système solaire. L'explication la plus généralement admise pour expliquer l'origine de ce singulier satellite serait la collision latérale de la jeune Terre avec un impacteur géant, de la taille de la planète Mars[47], ce qui explique aussi que la période de rotation soit si courte (~23 h 56 min 4,1 s). La période de révolution de la Terre, c'est-à-dire la durée de l'année, est d'environ 365,25 jours[46]. Son diamètre est de 12 756 kilomètres et se situe à environ 150 millions de kilomètres du Soleil (1 UA).
60
+
61
+ Mars (1,5 UA) est deux fois plus petite que la Terre et Vénus, et comporte seulement le dixième de la masse terrestre (0,107 masse terrestre). Sa période de révolution autour du Soleil est de 687 jours terrestres et sa journée dure 24 heures et 39 minutes[35]. Elle possède une atmosphère ténue, principalement composée de dioxyde de carbone, et une surface désertique[48], avec un climat qui peut être qualifié d'hyper-continental : en été, la température dépasse rarement les 20 à 25 °C à l'équateur, alors qu'elle peut chuter jusqu'à −120 °C voire plus pendant l'hiver aux pôles[35]. Le terrain martien, parfois très accidenté, est constellé de vastes volcans, comme Olympus Mons (le plus haut du Système solaire), de vallées, de rifts comme Valles Marineris[49]. Ces structures géologiques montrent des signes d’une activité géologique, voire hydraulique, qui a peut-être persisté jusqu’à récemment[50],[51]. Mars possède deux petits satellites naturels, Déimos et Phobos, probablement des astéroïdes capturés. À cause des effets de marée, l'orbite de Phobos diminue et le satellite devrait s'écraser sur la planète rouge dans environ 50 millions d'années, tandis que Deimos s'éloigne progressivement[52].
62
+
63
+ Les astéroïdes sont principalement de petits corps du Système solaire composés de roches et de minéraux métalliques non volatils. La ceinture d'astéroïdes occupe une orbite située entre Mars et Jupiter, à une distance comprise entre 2,3 et 3,3 UA du Soleil. On pense qu'il s'agit de restes du Système solaire en formation qui n'ont pas pu s'accréter en un corps plus gros à cause des interférences gravitationnelles de Jupiter.
64
+
65
+ Les astéroïdes varient en taille, depuis plusieurs centaines de kilomètres à des poussières microscopiques. Tous les astéroïdes, sauf le plus grand, Cérès, sont considérés comme des petits corps, bien que certains tels Vesta ou Hygie pourraient être reclassés comme planètes naines s'il est démontré qu'ils ont atteint un équilibre hydrostatique.
66
+
67
+ La ceinture d'astéroïdes contient des dizaines de milliers, éventuellement des millions, d'objets de plus d'un kilomètre de diamètre[53]. Malgré ceci, la masse totale de la ceinture ne dépasse probablement pas un millième de celle de la Terre[54]. La ceinture est très peu densément peuplée ; les sondes spatiales l'ont traversée régulièrement sans incident. Les astéroïdes d'un diamètre compris entre 10 et 10-4 m sont appelés météoroïdes[55].
68
+
69
+ Cérès, officiellement (1) Cérès, situé à 2,77 ua du Soleil, est le plus grand corps de la ceinture d'astéroïdes et sa seule planète naine. D'un diamètre de 952 km, suffisant pour que sa propre gravité lui donne une forme sphérique, Cérès fut considéré comme une planète quand il fut découvert au XIXe siècle, puis recatégorisé comme astéroïde dans les années 1850 lorsque des observations révélèrent leur abondance[56]. Il est également classifié comme planète naine depuis 2006 (tout en gardant son statut d'astéroïde défini de façon totalement indépendante).
70
+
71
+ Les astéroïdes de la ceinture principale sont divisés en plusieurs groupes et familles suivant leurs caractéristiques orbitales. Certains astéroïdes comportent des lunes, parfois aussi larges qu'eux-mêmes. La ceinture contient également des comètes[57] d'où pourrait provenir l'eau terrestre.
72
+
73
+ Le Système solaire interne est également constellé d'astéroïdes situés en dehors de la ceinture et dont l'orbite croise éventuellement celle des planètes telluriques.
74
+
75
+ Au-delà de la ceinture d'astéroïdes s'étend une région dominée par les géantes gazeuses. De nombreuses comètes à courte période, y compris les centaures, y résident également.
76
+
77
+ La zone ne possède pas de nom traditionnel correctement défini. Il est fait souvent mention du Système solaire externe, par opposition au Système solaire interne, mais le terme a récemment commencé à être utilisé exclusivement pour la zone située après l'orbite de Neptune.
78
+
79
+ Les objets solides de cette région sont composés d'une plus grande proportion de « glaces » (eau, ammoniac, méthane) que leurs correspondants du Système solaire interne.
80
+
81
+ Les quatre planètes externes sont des géantes gazeuses qui regroupent 99 % de la masse qui orbite autour du Soleil. L'atmosphère de Jupiter et Saturne est principalement constituée d'hydrogène et d'hélium ; celle d'Uranus et de Neptune contient un plus grand pourcentage de glaces. Il a été suggéré qu'elles appartiennent à une catégorie distincte, les « géantes glacées »[58]. Les quatre géantes gazeuses possèdent des systèmes d'anneaux, mais seuls ceux de Saturne peuvent être facilement observés depuis la Terre. En outre, le nombre de leurs satellites naturels est élevé voire très élevé (On en a détecté plus de soixante autour de Jupiter et de Saturne).
82
+
83
+ Jupiter (5,2 UA), avec 318 masses terrestres, est aussi massive que 2,5 fois toutes les autres planètes, son diamètre avoisine les 143 000 kilomètres. Elle est composée essentiellement d'hydrogène et d'hélium, d'un peu d'ammoniac et de vapeur d'eau. Sa forte chaleur interne crée un certain nombre de caractéristiques semi-permanentes dans son atmosphère, comme des bandes de nuages ou la Grande tache rouge. Jupiter possède 67 satellites connus (on en a découvert 12 de plus récemment, ce qui en fait 79 satellites) ; les quatre plus gros, (appelés aussi satellites galiléens car découverts par l'astronome italien Galilée au XVIIe siècle), Ganymède, Callisto, Io et Europe, présentent des similarités avec les planètes telluriques, comme le volcanisme[59]. Ganymède, le plus gros satellite du Système solaire, est plus grand que Mercure.
84
+
85
+ Sa période de révolution est d'environ 12 ans et sa période de rotation est de 9 h 55 min 27,3 s, elle se situe à 778 millions de kilomètres du Soleil.
86
+
87
+ Saturne (9,5 UA), connue pour son système d'anneaux, possède des caractéristiques similaires à Jupiter, comme sa composition atmosphérique. Elle est moins massive (95 masses terrestres) et possède 62 satellites[60] ; deux d'entre eux, Titan et Encelade, présentent des signes d'activité géologique, essentiellement du cryovolcanisme[61]. Titan est plus grand que Mercure, il est le seul satellite du Système solaire à avoir une atmosphère substantielle.
88
+
89
+ Sa période de révolution est d'environ 29 ans et sa période de rotation est de 10 h 47 min 6 s.
90
+ C'est également la 2e planète la plus grosse du Système Solaire, après Jupiter, avec un diamètre équatorial de 120 536 kilomètres.
91
+
92
+ Uranus (19,6 UA), avec 14 masses terrestres, est la moins massive des géantes gazeuses. De façon unique parmi les planètes du Système solaire, elle orbite le Soleil sur son côté, l'axe de sa rotation étant incliné d'environ 98° par rapport à son orbite. Son noyau est nettement plus froid que celui des autres géantes gazeuses et rayonne très peu de chaleur dans l'espace[62]. Uranus possède 27 satellites connus, les plus grands étant Titania, Obéron, Umbriel, Ariel et Miranda.
93
+
94
+ Son diamètre est de 51 118 kilomètres, elle se situe à environ 2 milliards 870 millions de kilomètres du Soleil et sa période de révolution est d'environ 84 ans. Sa rotation est rétrograde et de période d'environ 17h. Il y règne une température d'environ −220 °C.
95
+
96
+ Neptune (30 UA), bien que plus petite qu'Uranus, est légèrement plus massive (17 masses terrestres) et par conséquent plus dense. Elle rayonne plus de chaleur interne, mais pas autant que Jupiter ou Saturne[63]. Neptune possède 14 satellites connus. Le plus grand, Triton, est géologiquement actif et présente des geysers d'azote liquide[64]. Triton est le seul grand satellite placé sur une orbite rétrograde.
97
+
98
+ Neptune a un diamètre équatorial de 49 528 kilomètres, elle se situe à environ 4 milliards 500 millions de kilomètres du Soleil et sa période de révolution est d'environ 165 ans. La température y est d'environ −220 °C.
99
+
100
+ Les comètes sont de petits corps célestes du Système solaire, généralement de quelques kilomètres de diamètre, principalement composés de glaces volatiles. Elles possèdent des orbites hautement excentriques, avec un périhélie souvent situé dans le Système solaire interne et un aphélie au-delà de Pluton. Lorsqu'une comète entre dans le Système solaire interne, la proximité du Soleil provoque la sublimation et l'ionisation de sa surface, créant une queue : une longue traînée de gaz et de poussière.
101
+
102
+ Les comètes à courte période (comme la comète de Halley) parcourent leur orbite en moins de 200 ans et proviendraient de la ceinture de Kuiper ; les comètes à longue période (comme la comète Hale-Bopp) ont une périodicité de plusieurs milliers d'années et tiendraient leur origine du nuage d'Oort. D'autres enfin ont une trajectoire hyperbolique et proviendraient de l'extérieur du Système solaire, mais la détermination de leur orbite est difficile[65]. Les vieilles comètes qui ont perdu la plupart de leurs composés volatils sont souvent considérées comme des astéroïdes[66].
103
+
104
+ Les centaures, qui s'étendent entre 9 et 30 UA, sont des corps glacés analogues aux comètes orbitant entre Jupiter et Neptune. Le plus grand centaure connu, Chariclo, mesure entre 200 et 250 km de diamètre[67]. Le premier centaure découvert, Chiron, fut considéré comme une comète puisqu'il développait une queue cométaire[68]. Certains astronomes classent les centaures comme des objets de la ceinture de Kuiper internes épars, des équivalents des objets épars externes[69].
105
+
106
+ Les astéroïdes troyens sont deux groupes d'astéroïdes situés aux points de Lagrange L4 ou L5 de Jupiter (des zones gravitationnellement stables en avant et en arrière de son orbite).
107
+
108
+ Neptune et Mars sont également accompagnés par quelques astéroïdes troyens.
109
+
110
+ La zone au-delà de Neptune, souvent appelée région transneptunienne, est toujours largement inexplorée. Il semble qu'elle consiste essentiellement en de petits corps (le plus grand ayant le cinquième du diamètre de la Terre, et une masse bien inférieure à celle de la Lune), composés de roche et de glace.
111
+
112
+ La ceinture de Kuiper, la principale structure de la région, est un grand anneau de débris similaire à la ceinture d'astéroïdes, mais composée principalement de glace. La première partie de la ceinture s'étend entre 30 et 50 UA du Soleil et s'arrête à la « falaise de Kuiper », la seconde partie va au-delà (100 UA voire plus). On pense que la région est la source des comètes de courte période.
113
+
114
+ Elle est principalement composée de petits corps, mais plusieurs des plus gros objets, comme Quaoar, Varuna, ou Orcus, pourraient être reclassifiés comme planètes naines. On estime à 100 000 le nombre d'objets de la ceinture de Kuiper d'un diamètre supérieur à 50 km, mais sa masse totale est estimée à un dixième, voire un centième de celle de la Terre[70]. Plusieurs objets de la ceinture possèdent des satellites multiples et la plupart sont situés sur des orbites qui les emmènent en dehors du plan de l'écliptique.
115
+
116
+ La ceinture de Kuiper peut être grossièrement divisée entre les objets « classiques » et ceux en résonance avec Neptune. Comme les plutinos, qui parcourent deux orbites quand Neptune en parcourt trois, mais il existe d'autres rapports.
117
+
118
+ La ceinture en résonance débute à l'intérieur même de l'orbite de Neptune. La ceinture classique des objets n'ayant aucune résonance avec Neptune s'étend entre 39,4 et 47,7 UA[71]. Les membres de cette ceinture classique sont appelés cubewanos, d'après le premier objet de ce genre à avoir été découvert, (15760) 1992 QB1[72].
119
+
120
+ Pluton (39,5 UA en moyenne), une planète naine, est le plus grand objet connu de la ceinture de Kuiper. Découvert en 1930 et considéré comme une planète, il fut reclassifié en août 2006 lors de l'adoption d'une définition formelle de ces différents corps. Pluton possède une orbite excentrique inclinée de 17° sur le plan de l'écliptique et qui s'étend de 29,7 UA au périhélie à 49,5 UA à l'aphélie. Elle a un diamètre équatorial de 2370 kilomètres, elle se situe à environ 5 milliards 900 millions de kilomètres du Soleil.
121
+
122
+ Suite au survol de Pluton et Charon par la sonde New Horizons en juillet 2015 et aux nombreuses données nouvelles reçues, la plus grande lune de Pluton, Charon, a été confirmée comme formant un système binaire Pluton-Charon, peut-être issu d'une collision ancienne. Les deux corps ont un centre de gravité commun situé au-dessus de la surface de chacun des deux corps et forment le premier système binaire de planètes connu du système solaire, système fréquent dans d'autres galaxies. Quatre autres petites lunes, Nix, Hydre, Kerbéros et Styx, orbitent autour du couple Pluton-Charon.
123
+
124
+ Pluton est en résonance orbitale 3:2 avec Neptune (la planète naine orbite deux fois autour du Soleil quand Neptune orbite trois fois). Les objets de la ceinture de Kuiper qui partagent cette résonance sont nommés plutinos[73].
125
+
126
+ Les objets épars s'étendent bien au-delà de la ceinture de Kuiper. On pense qu'ils proviennent de cette ceinture mais en ont été éjectés par l'influence gravitationnelle de Neptune lors de sa formation. La plupart des objets épars possèdent un périhélie dans la ceinture de Kuiper et un aphélie pouvant atteindre 150 UA Soleil. De fa��on typique, leur orbite est fortement inclinée, souvent presque perpendiculaire à l'écliptique. Certains astronomes les considèrent comme d'autres éléments de la ceinture de Kuiper et les appellent d'ailleurs des « objets épars de la ceinture de Kuiper »[74].
127
+
128
+ Éris (68 UA en moyenne) est le plus gros objet épars connu et a d'ailleurs provoqué une clarification du statut de planète à sa découverte, puisqu'il est au moins 5 % plus grand que Pluton (diamètre estimé de 2 400 km)[75]. Il possède une lune, Dysnomie. Comme Pluton, son orbite est fortement excentrique (périhélie à 38,2 UA, la distance moyenne de Pluton au Soleil, aphélie à 97,6 UA) et fortement inclinée sur l'écliptique, à 44°.
129
+
130
+ L'héliosphère est divisée en deux régions distinctes. Le vent solaire voyage à sa vitesse maximale jusqu'à environ 95 UA, trois fois la distance moyenne entre Pluton et le Soleil. Ensuite, le vent solaire entre en collision avec les vents opposés en provenance du milieu interstellaire. Il ralentit, se condense et subit des turbulences, formant une grande structure ovale appelée l'héliogaine qui ressemble et se comporte de façon assez similaire à la queue d'une comète, s'étendant encore sur 40 UA dans un sens et sur plusieurs fois cette distance dans la direction opposée. La limite externe de l'héliosphère, l'héliopause, est le point où le vent solaire s'éteint et où débute l'espace interstellaire[76].
131
+
132
+ La forme de l'héliopause est affectée par les interactions avec le milieu interstellaire[77], ainsi que par les champs magnétiques solaires dominant au sud (l'hémisphère nord s'étend 9 UA plus loin que l'hémisphère sud). Au-delà de l'héliopause, à environ 230 UA du Soleil, s'étend une onde de choc, une zone de plasma laissée par le Soleil au cours de son trajet à travers la Voie lactée[78].
133
+
134
+ Aucune sonde spatiale n'a dépassé l'héliopause et les conditions dans l'espace interstellaire ne sont pas connues. On sait assez peu à quel point l'héliosphère protège le Système solaire des rayons cosmiques. Une mission spécifique a été suggérée[79],[80].
135
+
136
+ Le nuage de Hills est une zone hypothétique, intermédiaire de la ceinture de Kuiper et du nuage d'Oort.
137
+
138
+ Le nuage d'Oort est une zone hypothétique regroupant jusqu'à un trillion d'objets glacés et dont on pense qu'il est la source des comètes à longue période. Il entourerait le Système solaire vers 50 000 UA, peut-être même jusqu'à 154 000 UA. On pense qu'il serait composé de comètes qui ont été éjectées du Système solaire interne après des interactions avec les géantes gazeuses. Les objets du nuage d'Oort se déplacent très lentement et peuvent être affectés par des évènements peu fréquents comme des collisions, les effets gravitationnels d'une étoile proche ou une marée galactique[81],[82].
139
+
140
+ Sedna est un grand objet rougeâtre ressemblant à Pluton dont l'orbite très excentrique l'amène à 76 UA du Soleil au périhélie et à 928 UA à l'aphélie et qui prend 12 050 ans à être parcourue. Michael Brown, qui découvrit l'objet en 2003, a déclaré qu'il ne peut pas s'agir d'un objet épars car son périhélie est trop lointain pour avoir été affecté par Neptune. Il considère, avec d'autres astronomes, qu'il s'agit du premier membre connu d'une population nouvelle, qui pourrait inclure l'objet (148209) 2000 CR105, qui possède un périhélie de 45 UA, un aphélie de 415 UA et une période orbitale de 3 420 ans[83]. Brown nomme cette population le « nuage d'Oort interne » car il se serait formé selon un procédé similaire, mais à une moins grande distance du Soleil[84]. Sedna est très probablement une planète naine, même si sa forme n'est pas connue avec certitude.
141
+
142
+ La limite entre le Système solaire et l'espace interstellaire n'est pas précisément définie. On pense que le vent solaire laisse la place au milieu interstellaire à quatre fois la distance entre Neptune et le Soleil. Cependant, la sphère de Hill du Soleil, c'est-à-dire sa zone d'influence gravitationnelle, s'étendrait plus de 1 000 fois plus loin, jusqu'à plus de 2 années-lumière (la moitié de la distance à l'étoile la plus proche) ; des objets ont été détectés jusqu'à 154 202 ua (2,44 a.l.) avec C/1992 J1 (Spacewatch). Certaines comètes ont une orbite calculée à une distance bien plus grande. C'est le cas de la comète C/2008 C1, qui d'après le site Jet Propulsion Laboratory de la NASA, affichait une distance de 312 174 ua (près de 5 a.l.), ce qui la situerait en-dehors du Système solaire. Cependant, la marge d'erreur des paramètres orbitaux est très importante et sa distance maximale du Soleil est très incertaine[85]. Malgré des découvertes récentes comme celle de Sedna, la zone située entre la ceinture de Kuiper et le nuage d'Oort est globalement inconnue. Par ailleurs, celle située entre le Soleil et Mercure fait toujours l'objet d'études[86].
143
+
144
+ Les paramètres orbitaux des planètes et des planètes naines sont très stables à l'échelle des siècles et des milliers d'années, mais ils évoluent à des échelles de temps supérieures en raison de leurs interactions gravitationnelles. Les orbites tournent elles-mêmes autour du Soleil et divers paramètres oscillent. L'excentricité de l'orbite terrestre, par exemple, oscille avec une période de 2,4 Ma. L'évolution passée et future peut être calculée, mais pas au-delà d'une durée de 60 Ma en raison du caractère chaotique de la dynamique du Système solaire (les incertitudes du calcul sont multipliées par 10 tous les 10 Ma[87],[88]. On peut cependant retrouver des caractéristiques plus anciennes de l'orbite terrestre (et d'autres planètes) grâce à l'enregistrement géologique du climat, via les cycles de Milanković. On obtient notamment qu'il y a 200 Ma, la période des oscillations de l'excentricité orbitale terrestre était de seulement 1,7 Ma, contre 2,4 Ma aujourd'hui[87],[88].
145
+
146
+ Selon l'hypothèse la plus couramment acceptée, le Système solaire s'est formé à partir de la nébuleuse solaire, théorie proposée pour la première fois en 1755 par Emmanuel Kant et formulée indépendamment par Pierre-Simon de Laplace[89]. Selon cette théorie, la nébuleuse (nuage de gaz et de poussière) qui a donné naissance au Soleil s'est formée il y a 4 milliards 660 millions d'années par effondrement gravitationnel. Ce nuage était large de plusieurs années-lumière et a probablement donné naissance à plusieurs étoiles[90]. Les études de météorites révèlent des traces d'éléments qui ne sont produits qu'au cœur d'explosions d'étoiles très grandes, indiquant que le Soleil s'est formé à l'intérieur d'un amas d'étoiles et à proximité d'un certain nombre de supernovas. L'onde de choc de ces supernovas a peut-être provoqué la formation du Soleil en créant des régions de surdensité dans la nébuleuse environnante, permettant à la gravité de prendre le dessus sur la pression interne du gaz et d'initier l'effondrement[91]. La présence d'une supernova à proximité d'un disque protoplanétaire étant fortement improbable (l'explosion chasse le gaz autour d'elle), une autre modélisation de l'environnement stellaire du Soleil primitif est proposée en 2012, à partir d'observations astronomiques d'étoiles jeunes, pour expliquer la présence d'isotopes radioactifs de l'aluminium 26Al et du fer 60Fe dans des inclusions météoritiques au tout début du Système solaire. En moins de 20 millions d'années, trois générations d'étoiles, formées par la compression du gaz à la suite d'ondes de choc produites par le vent solaire de supernovae selon le scénario du Little Bang, se seraient succédé dans un nuage moléculaire géant pour former le Système solaire[92].
147
+
148
+ La région qui deviendra par la suite le Système solaire, connue sous le nom de nébuleuse pré-solaire[93], avait un diamètre entre 7 000 et 20 000 UA[90],[94] et une masse très légèrement supérieure à celle du Soleil (en excès de 0,001 à 0,1 masse solaire)[95]. Au fur et à mesure de son effondrement, la conservation du moment angulaire de la nébuleuse la fit tourner plus rapidement. Tandis que la matière s'y condensait, les atomes y entrèrent en collision de plus en plus fréquemment. Le centre, où la plupart de la masse s'était accumulée, devint progressivement plus chaud que le disque qui l'entourait[90]. L'action de la gravité, de la pression gazeuse, des champs magnétiques et de la rotation aplatirent la nébuleuse en un disque protoplanétaire en rotation d'un diamètre d'environ 200 UA[90] entourant une proto-étoile dense et chaude[96],[97].
149
+
150
+ Des études d'étoiles du type T Tauri — des masses stellaires jeunes n'ayant pas démarré les opérations de fusion nucléaire et dont on pense qu'elles sont similaires au Soleil à ce stade de son évolution — montrent qu'elles sont souvent accompagnées de disques pré-planétaires[95]. Ces disques s'étendent sur plusieurs centaines d'UA et n'atteignent qu'au plus un millier de kelvins[98].
151
+
152
+ En un million d'années (il y a 4 milliards 568 millions d'années), à la fin de la phase T Tauri (Soleil protoétoile, qui a duré de 4,569 à 4,568 milliards d'années), la pression et la densité de l'hydrogène au centre de la nébuleuse devinrent suffisamment élevées pour que la proto-étoile initie la fusion nucléaire, accroissant sa taille jusqu'à ce qu'un équilibre hydrostatique soit atteint, l'énergie thermique contrebalançant la contraction gravitationnelle. À ce niveau, le Soleil devint une véritable étoile, la température centrale atteint 15 millions de degrés Celsius[99].
153
+
154
+ Les autres corps du Système solaire se formèrent du reste du nuage de gaz et de poussière. Les modèles actuels les font se former par accrétion : initialement des grains de poussière en orbite autour de la proto-étoile centrale, puis des amas de quelques mètres de diamètre formés par contact direct, lesquels entrèrent en collision pour constituer des planétésimaux d'environ cinq kilomètres de diamètre. À partir de là, leur taille augmenta par collisions successives au rythme moyen de 15 cm/an au cours des millions d'années suivants[100].
155
+
156
+ Le système solaire interne était trop chaud pour que les molécules volatiles telles que l'eau ou le méthane se condensent : les planétésimaux qui s'y sont formés étaient relativement petits (environ 0,6 % de la masse du disque)[90] et principalement formés de composés à point de fusion élevé, tels les silicates et les métaux. Ces corps rocheux devinrent à terme les planètes telluriques. Plus loin, les effets gravitationnels de Jupiter empêchèrent l'accrétion des planétésimaux, formant la ceinture d'astéroïdes[101].
157
+
158
+ Encore plus loin, là où les composés glacés volatils pouvaient rester solides, Jupiter et Saturne devinrent des géantes gazeuses. Uranus et Neptune capturèrent moins de matière et on pense que leur noyau est principalement formé de glaces[102],[103].
159
+
160
+ Dès que le Soleil produisit de l'énergie, le vent solaire souffla le gaz et les poussières du disque protoplanétaire, stoppant la croissance des planètes. Les étoiles de type T Tauri possèdent des vents stellaires nettement plus intenses que les étoiles plus anciennes et plus stables[104],[105].
161
+
162
+ La chaleur dégagée par le Soleil augmente au fil du temps. On peut extrapoler qu'à très long terme (plusieurs centaines de millions d'années) elle atteindra un niveau tel que la vie sera impossible sur Terre.
163
+
164
+ Dans plus de cinq milliards d'années, le Soleil aura épuisé ses réserves d'hydrogène, qui se seront transformées en hélium, et changera de structure. Son noyau se contractera mais l'étoile entière deviendra beaucoup plus volumineuse. Il devrait se transformer en géante rouge, 100 fois plus grande qu'à l'heure actuelle. Les planètes les plus proches, Mercure et Vénus, devraient être détruites.
165
+
166
+ Il entamera alors un nouveau cycle de fusion avec l'hélium fusionnant en carbone (et oxygène) dans son cœur, et l'hydrogène fusionnant en hélium dans une couche périphérique du cœur. Dans cette configuration, il aura « soufflé » son enveloppe externe, devenant une sous-géante, environ 10 fois plus grande qu'actuellement.
167
+
168
+ Il va ensuite brûler son hélium assez rapidement, à la fin de ce cycle il regonflera de manière encore plus importante, grillant complètement la Terre au passage.
169
+
170
+ Une fois ses réserves d'énergie nucléaire complètement consommées, le Soleil s'effondrera sur lui-même et se transformera en naine blanche très dense et peu lumineuse. Il refroidira petit à petit et finira par ne plus rayonner ni lumière ni chaleur, il sera alors parvenu au stade de naine noire.
171
+
172
+ Le Système solaire est situé dans la Voie lactée, une galaxie spirale barrée d'un diamètre d'environ 100 000 années-lumière contenant 200 milliards d'étoiles[106]. Le Soleil réside dans l'un des bras spiraux externes de la galaxie, le bras d'Orion[107], à entre 25 000 et 28 000 années-lumière du centre galactique. Il y évolue à environ 220 kilomètres par seconde et effectue une révolution en 225 à 250 millions d'années, une année galactique[108].
173
+
174
+ La situation du Système solaire dans la galaxie est probablement un facteur de l'évolution de la vie sur Terre. Son orbite est quasiment circulaire et est parcourue à peu près à la même vitesse que la rotation des bras spiraux, ce qui signifie qu'il ne les traverse que rarement. Les bras spiraux hébergeant nettement plus de supernovas potentiellement dangereuses, cette disposition a permis à la Terre de connaitre de longues périodes de stabilité interstellaire[109]. Le Système solaire réside également en dehors des zones riches en étoiles autour du centre galactique. Près du centre, l'influence gravitationnelle des étoiles proches perturberait plus souvent le nuage d'Oort et propulserait plus de comètes vers le Système solaire interne, produisant des collisions aux conséquences potentiellement catastrophiques. Le rayonnement du centre galactique interférerait avec le développement de formes de vie complexes[109]. Même à l'endroit actuel du Système solaire, certains scientifiques ont émis l'hypothèse que des supernovas récentes ont affecté la vie dans les derniers 35 000 ans en émettant des morceaux de cœur stellaire vers le Soleil sous forme de poussières radioactives ou de corps ressemblant à des comètes[110].
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+ Le voisinage immédiat du Système solaire est connu sous le nom de nuage interstellaire local, une zone relativement dense à l'intérieur d'une région qui l'est moins, la Bulle locale. Cette bulle est une cavité du milieu interstellaire, en forme de sablier d'environ 300 années-lumière de large. La bulle contient du plasma à haute température de façon très diluée, ce qui suggère qu'elle est le produit de plusieurs supernovae récentes[111].
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+ On compte relativement peu d'étoiles distantes de moins de 10 années-lumière du Soleil. Le système le plus proche est celui d'Alpha Centauri, un système triple distant de 4,4 années-lumière. Alpha Centauri A et B sont deux étoiles proches ressemblant au Soleil, Alpha Centauri C (ou Proxima Centauri) est une naine rouge orbitant la paire à 0,2 année-lumière d'elle. On trouve ensuite les naines rouges de l'étoile de Barnard (6 années-lumière), Wolf 359 (7,8 années-lumière) et Lalande 21185 (8,3 années-lumière). La plus grande étoile à moins de 10 années-lumière est Sirius, une étoile brillante deux fois plus massive que le Soleil autour de laquelle orbite une naine blanche nommée Sirius B ; elle est distante de 8,6 années-lumière. Les autres systèmes dans ces 10 années-lumière sont le système binaire de naines rouges Luyten 726-8 (8,7 années-lumière) et la naine rouge solitaire Ross 154 (9,7 années-lumière)[112]. La plus proche étoile simple analogue au Soleil est Tau Ceti, distante de 11,9 années-lumière ; elle possède 80 % de la masse du Soleil, mais seulement 60 % de sa luminosité[113]. En 2014, la plus proche exoplanète ressemblant à la Terre que l'on connaissait, Gliese 581 c, est située à 20,4 années-lumière. En 2016, a été découvert Proxima Centauri b, planète orbitant dans la zone habitable de Proxima Centauri situé à 4,23 années-lumière de la Terre. Au moment de sa découverte, il s'agit de l'exoplanète connue la plus proche de la Terre[114].
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+ Le mouvement propre du Soleil et de son système parmi les étoiles voisines, dans le référentiel qui accompagne l'orbite galactique, est dirigé vers l'apex solaire, actuellement près de Véga, avec une vitesse de 15 kilomètres par seconde[115].
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+ Le concept de Système solaire n'existait pas de façon répandue avant une époque récente. En règle générale, la Terre était perçue comme stationnaire au centre de l'Univers et souvent de nature intrinsèquement différente à celui-ci. Un cosmos héliocentrique fut cependant postulé à plusieurs reprises, par exemple par le philosophe grec Aristarque de Samos, le mathématicien et astronome indien Aryabhata ou l'astronome polonais Nicolas Copernic.
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+ Néanmoins, les avancées conceptuelles du XVIIe siècle, conduites par Galileo Galilei, Johannes Kepler et Isaac Newton, popularisèrent l'idée que la Terre se déplaçait non seulement autour du Soleil, mais que les mêmes lois physiques s'appliquaient aux autres planètes. C'est Christian Huygens, après avoir amélioré les lunettes d'observation, qui dans sa Cosmotheoros posthume (1698) décrit pour la première fois les dimensions réelles du Système solaire alors connu (6 planètes et 6 lunes), en laissant voir les dimensions respectives du Soleil et des planètes.
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+ Les cinq planètes les plus proches de la Terre (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) sont parmi les objets plus brillants du ciel et étaient nommées πλανήτης (planētēs, signifiant « errant ») par les astronomes grecs dans l'Antiquité. Hormis le Soleil et la Lune, il s'agit des seuls membres du Système solaire connus avant les observations instrumentales.
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+ Les premières observations du Système solaire en tant que tel furent réalisées à partir de la mise au point de la lunette astronomique, puis du télescope, par les astronomes. Galilée fut parmi les premiers à découvrir des détails physiques sur d'autres corps : il observa que la Lune était couverte de cratères, que le Soleil possédait des taches et que quatre satellites orbitaient autour de Jupiter[116]. Christian Huygens poursuivit les découvertes de Galilée en découvrant Titan, le satellite de Saturne, et la forme des anneaux de cette planète[117]. Jean-Dominique Cassini découvrit ensuite quatre autres lunes de Saturne, la division de Cassini dans ses anneaux et la grande tache rouge sur Jupiter[118].
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+ Edmond Halley réalisa en 1705 que les apparitions répétées d'une comète concernaient le même objet, revenant régulièrement tous les 75 à 76 ans. Ce fut la première preuve qu'autre chose que les planètes orbitait autour du Soleil[119].
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+ En 1781, William Herschel observa ce qu'il pensa être une nouvelle comète, mais dont l'orbite révéla qu'il s'agissait d'une nouvelle planète, Uranus[120].
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+ Giuseppe Piazzi découvrit Cérès en 1801, un petit corps situé entre Mars et Jupiter, qui fut initialement considéré comme une nouvelle planète. Des observations ultérieures révélèrent des milliers d'autres objets dans la même région, ce qui conduisit à leur reclassification comme astéroïdes[121].
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+ Les écarts entre la position d'Uranus et les calculs théoriques de son orbite conduisirent à suspecter qu'une autre planète, plus lointaine, en perturbait le mouvement. Les calculs d'Urbain Le Verrier permirent la découverte de Neptune en 1846[122]. La précession du périhélie de Mercure conduisit également Le Verrier à postuler l'existence d'une planète située entre Mercure et le Soleil, Vulcain, en 1859, ce qui s'avéra au bout du compte être une fausse piste. Les anomalies de trajectoire des planètes externes firent émettre par Percival Lowell l'hypothèse d'une planète X. Après sa mort, l'observatoire Lowell conduisit une recherche qui aboutit à la découverte de Pluton par Clyde Tombaugh en 1930. Pluton se révéla être trop petit pour perturber les orbites des géantes gazeuses, et sa découverte fut une coïncidence. Comme Cérès, il fut d'abord considéré comme une planète avant d'être reclassifié en 2006 comme planète naine[122].
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+ En 1992, David Jewitt et Jane Luu découvrirent (15760) 1992 QB1. Cet objet se révéla être le premier d'une nouvelle catégorie, qui fut nommée ceinture de Kuiper, un analogue glacé à la ceinture d'astéroïdes et dont Pluton fait partie[123],[124].
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+ Mike Brown, Chadwick Trujillo et David L. Rabinowitz annoncèrent la découverte d'Éris en 2005, un objet épars plus grand que Pluton, et d'ailleurs le plus grand découvert en orbite autour du Soleil depuis Neptune[125].
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+ Depuis le début de l'ère spatiale, de nombreuses missions d'exploration par sondes spatiales ont été mises en œuvre. Toutes les planètes du Système solaire ont été visitées à divers degrés par des sondes robotisées : au minimum, des photographies en furent prises, et dans certains cas des atterrisseurs ont effectué des tests sur les sols et les atmosphères.
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+ Le premier objet humain lancé dans l'espace fut le satellite soviétique Spoutnik 1 en 1957, qui orbita la Terre pendant trois mois. La sonde américaine Explorer 6, lancée en 1959, fut le premier satellite à renvoyer une image de la Terre prise de l'espace. La première sonde à voyager avec succès vers un autre corps fut Luna 1, qui dépassa la Lune en 1959 ; à l'origine, elle devait la percuter, mais manqua sa cible, et devint le premier objet artificiel à entrer en orbite solaire. Mariner 2 fut la première sonde à survoler une autre planète, Vénus, en 1962. Le premier survol réussi de Mars fut effectué par Mariner 4 en 1964 ; Mercure fut approchée par Mariner 10 en 1974.
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+ La première sonde à explorer les planètes externes fut Pioneer 10, qui survola Jupiter en 1973. Pioneer 11 visita Saturne en 1979. Les deux sondes Voyager réalisèrent un survol de toutes les géantes gazeuses à partir de leur lancement en 1977. Elles survolèrent Jupiter en 1979 et Saturne en 1980 et 1981. Voyager 2 continua par un survol d'Uranus en 1986, et de Neptune en 1989. Les sondes Voyager sont sur le chemin de l'héliogaine et de l'héliopause ; selon la NASA, elles ont rencontré le choc terminal à environ 93 UA du Soleil[76],[127]. La NASA confirme officiellement, le 12 septembre 2013, après analyse des données recueillies par la sonde, que Voyager 1, à plus de 18 milliards de kilomètres du Soleil, a quitté la zone d'influence directe de ce dernier, l'héliosphère (zone de prédominance magnétique, la sonde étant toujours dans la zone de prédominance gravitationnelle de notre étoile)[128],[129]. Elle se trouve désormais dans l'espace interstellaire.
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+ Le premier objet de la ceinture de Kuiper visité par une sonde a été la planète naine Pluton, survolée par la sonde New Horizons en juillet 2015[130]. La mission a été prolongée pour survoler l'objet transneptunien 2014 MU69 en janvier 2019.
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+ En 1966, la Lune devint le premier objet du Système solaire, en dehors de la Terre, autour duquel un satellite artificiel fut mis en orbite (Luna 10). Elle fut suivie par Mars en 1971 (Mariner 9), Vénus en 1975 (Venera 9), Jupiter en 1995 (Galileo, qui réalisa le premier survol d'un astéroïde, Gaspra, en 1991), l'astéroïde Éros en 2000 (NEAR Shoemaker) et Saturne en 2004 (Cassini–Huygens). La sonde MESSENGER orbita autour de Mercure entre le 18 mars 2011 et le 30 avril 2015. Dawn s'est mise en orbite de l'astéroïde Vesta, entre juillet 2011 et septembre 2012, puis de la planète naine Cérès, à partir de mai 2015.
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+ La première sonde à se poser sur un autre corps que la Terre fut la sonde soviétique Luna 2, qui impacta la Lune en 1959. La surface de Vénus fut atteinte en 1966 (Venera 3), Mars en 1971 (Mars 3, bien que le premier atterrissage sur Mars ne fut réalisé que par Viking 1 en 1976), Éros en 2001 (NEAR Shoemaker) et le satellite de Saturne Titan en 2005 (Huygens). L'orbiteur Galileo lâcha également une sonde dans l'atmosphère de Jupiter en 1995 ; la géante gazeuse ne possédant pas de surface à proprement parler, la sonde fut détruite par la température et la pression lors de sa descente. L'orbiteur Cassini subit le même sort sur Saturne, en 2017.
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+ L'exploration humaine du Système solaire est pour l'instant limitée aux environs immédiats de la Terre. Le premier être humain à avoir atteint l'espace (défini comme une altitude de plus de 100 km) et à orbiter la Terre fut le cosmonaute soviétique Youri Gagarine le 12 avril 1961. Le premier homme à marcher sur une autre surface du Système solaire fut l'astronaute américain Neil Armstrong, qui atterrit sur la Lune le 21 juillet 1969. La première station orbitale pouvant héberger plus d'un passager fut le Skylab américain, qui accueillit des équipes de trois astronautes entre 1973 et 1974. La première station permanente fut la station spatiale soviétique Mir, qui fut occupée en continu entre 1989 et 1999, à laquelle succéda la station spatiale internationale, hébergeant une présence humaine dans l'espace depuis lors.
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+ Le mouvement des objets de la ceinture de Kuiper pourrait être en réalité expliqué par l'influence d'une neuvième planète. En 2016, deux astronomes américains Mike Brown et Konstantin Batyguine, du California Institute of Technology, pensent avoir apporté les preuves de l’existence d'une nouvelle planète située au-delà de Pluton et évoluant autour du Soleil sur une orbite elliptique inclinée par rapport au plan de l'écliptique, avec une période de révolution de 15 000 ans. Selon eux, la probabilité d'une erreur serait de 0,007 %[131],[132],[133].
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218
+ D'autres astronomes, Jakub Scholtz et James Unwin, avancent l'hypothèse que ce corps céleste serait en fait un trou noir[134].
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